V rt3 t 1^. No &. 4O0. 4-d \r.r "^ \ VOYAGE DE DÉCOUVERTES AUX TERRES AUSTRALES. NAVIGATION ET GÉOGRAPHIE. Se vend À PARIS, Chez Desray, Libraire, rue Haute - Feuille , N." 4» VOYAGE DE DÉCOUVERTES AUX TERRES AUSTRALES, ExàcVTÈ SCR LES CORVETTES LE GEOGRAPHE, LE NATURALISTE, ET LA GOELETTE LE CASUARIMA, Pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804; SOVS LE COMMANDEMENT DU CAPITAINE DE VAISSEAU N. BAUDIN. NAVIGATION ET GÉOGRAPHIE. P U BLIE PAR ORDRE DE SON EXCELLENCE LE MINISTRE DE LA MARINE ET DES COLONIES; ET RÉDIGÉ Par M. Louis FREYCINET, Capitaine de frégate, Chevalier de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, Correspondant de l'Institut de France, et de la Société des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rochefort , &c. ; Commandant du Casuarina pendant l'expédition. Qjtaqtie ipse , . , vidi Et quorum pars . . . fui. (Avec un Atlas.) A PARIS, DE L'IMPRIMERIE ROYALE. 181^. Or. M-oo . H-4> PRÉFACE. J_jES récits de voyages, lorsqu'ils sont moins destinés à l'instruction qu'à l'amusement des gens du monde, doivent atteindre leur but par la nouveauté des faits observés, l'éclat et la diversité des tableaux, souvent même par l'intérêt qu'ils inspirent pour les voyageurs. Afin d'en bannir la sécheresse, on écarte les détails minutieux de la science, et, au moyen d'oppositions ménagées à propos , on ne présente que ce qui peut plaire. C'est ainsi que LA Harpe, dans l'Histoire générale des Voyages , élagua de la volumineuse mais utile compila- tion de i'abbé PrÉVOST , tout ce qui étoit trop scientifique. Tel ne sauroit être l'ouvrage que je présente au public : résumé de toutes les observations nautiques et hydrogra- phiques recueillies pendant une longue navigation , étant de même que l'atlas auquel il sert de texte, destiné sur-tout aux marins et aux géographes , il faut que l'exactitude en fasse le principal mérite. Mais ce qui ne peut manquer de répandre une grande monotonie dans notre récit et dans la description des objets , c'est l'aspect uniforme de stérilité que nous ont vj PRÉFACE. offert la plupart des côtes le long desquelles nous avons navigué, A notre retour en France , nous vîmes avec étonnement qu'il régnoit dans tous les esprits une prévention si défavo- rable contre nos travaux, que déjà on les jugeoit indignes d'être publiés : comme si les maux que nous avions soufferts, et dont un grand nombre de nos compagnons de voyage avoient été les victimes, eussent pu devenir un motif légitime de reproches ! Sans doute notre expédition a été contrariée de mille manières; on peut dire même qu'il n'en est point de ce genre qui, dans les temps modernes, ait été plus pénible; mais les résultats dont elle a enrichi ies sciences, ne la ren- dent-ils pas d'autant plus honorable pour ceux qui l'ont entreprise et poursuivie avec constance l Cependant le Gouvernement ordonna de publier à ses frais les divers résultats de nos recherches. M. PÉRON fut chargé, par le Ministre de l'intérieur, de tout ce qui appar- tenoit aux sciences naturelles et à la relation du voyage : il s'est occupé de cette tâche jusqu'à sa mort. Les détails nau- tiques et géographiques étoient naturellement du ressort de la marine ; la rédaction m'er} fut confiée par le Ministre de ce département, Il étoit indispensable que ce dernier ouvrage fût exécuté PRÉFACE. vij par run des membres de l'expédition : la plupart des maté- riaux n'eussent offert à tout autre qu'un dédale inextricable. Chacun de nous ayant, en effet, travaillé d'après ses vues particulières et suivi un plan différent , j'ai dû trouver parfois quelques lacunes , mais plus souvent une surabondance d'observations sur les mêmes points ; ce qui a contribué à retarder la marche de mon travail, en multipliant les diffi- cultés. Il m'a fallu examiner un grand nombre de journaux, et discuter avec méthode et impartialité des opinions quel- quefois divergentes : ordinairement, mes propres observations éclaircissoient mes doutes et fixoient mon incertitude ; mais quand je n'ai pu concilier des manières de voir qui se contra- rioient mutuellement, je me suis astreint à rapporter les unes et les autres , laissant aux navigateurs qui nous succéderont à prononcer ultérieurement. J'ai employé à la composition de cet ouvrage le résultat de mes travaux sur la corvette le 'Naturaliste et sur ia goélette le Casuarina; les journaux du Commandant Baudin, ceux de MM. Hamelin, Péron, Bailly, Boullanger, Lesche- NAULT, H. Freycinet, Faure, Ronsard, Ransonnet, MONTBAZIN et Breton, m'ont été particulièrement utiles pour les descriptions géographiques : à l'égard des autres classes de nos observations , j'ai soigneusement indiqué dans le cours de l'ouvrage les auteurs à qui elles sont dues ; il seroit inutile de le répéter ici. viij PRÉFACE. Un navigateur Angloîs , dont j'honore la mémoire et les talens, le Capitaine Matthew Flinders, étoit, en même temps que nous, vers la côte du Sud-Ouest de la Nouveiïe- HoIIande, et s'y occupoit des mêmes recherches. Sa relation n'a été publiée qu'en 1 8 1 4 , deux ans après l'impression de mon atlas, et je me suis abstenu de faire usage, dans le texte, des précieuses observations qu'elle renferme. Il ne faut donc pas confondre avec les derniers travaux de Flin- DERS, ceux que, plusieurs fois, j'ai eu occasion de citer, et qu'il exécuta en 175)8 et 17^^ à la Nouvelle-Hollande et à ia Terre de Diémen, lorsqu'il étoit Lieutenant sur la corvette the Reliance. Le premier volume de l'histoire de notre voyage, rédigé par PÉRON , a donné lieu à M. Flinders d'attaquer notre nomenclature, et de réclamer le droit de première décou- verte, relativement aux parties de la côte Sud- Ouest de la Nouvelle-Hollande, vues, en premier lieu, par lui et par le Capitaine Grant. Tout en accordant à ces navigateurs la priorité de décou- vertes pour les terres qu'ils ont aperçues avant nous, ce que jamais M. PÉRON ni moi ne leur avons contesté , il est vrai de dire que nous n'avons eu connoissance des matériaux de leurs voyages, qu'après notre retour en France et depuis qu'ils ont été rendus publics. Notre exploration est donc aussi un travail PRÉFACE. ix travail de découvertes; et quant à la nomenclature des Angïoîs, il est certain que nous ne pouvions pas l'employer avant de fa connoître. Ce peu de mots suffit déjà pour justifier nos intentions ; je reviendrai néanmoins plus en détail sur cette matière, dans le second volume de l'Histoire de notre voyage, que je dois incessamment mettre au jour. Plusieurs savans ont bien voulu m'aider de leurs conseils; la reconnoissance me fait un devoir de nommer feu MM. DE BouGAiNViLLE et DE Fleurieu, ainsi que MM. de Rossel, BuACHE et Beautemps- Beaupré. Leurs soins obligeans m'ont aplani une partie des difficultés que présentoit cet ouvrage : si les efforts que j'ai faits laissent encore voir mon insuffisance , ils attesteront peut-être aussi le zèle persévérant qui m'a soutenu. X NOMS DES OFFICIERS, ASPIRANS, SAVANS ET ARTISTES, imbarqués pour l' expédition de Découvertes aux Terres Australes. Nota, On a fait précéder d'un * les noms des personnes qui , par raison de santé ou par d'autres motifs , ne sont pas allées jusqu'aux Terres Australes , et sont restées à i'Ile-de-France dès le commencement de la campagne. 1° A bord de la corvette h d éographe. \ Partie du Havre le 19 octobre 1800. Rentrée à Lorient le 2/ mars 1804. "a Nicolas Baudin. Le Bas de Sainte - Croix. . . *PiERRE- Guillaume Gicquel. ^François- André Baudin.. / Henri Desaulses de Freycin ET. *Jean- Antoine Capmartin. . . François - Michel Ronsard. . Capitaine de vaisseau , Commandant de l'expédition; mort à l'IIe-de-France , le 16 septembre 1803. Capitaine de frégate ; débarqué malade sur l'île Timor, le 2 novembre i 80 1 . Lieutenant de vaisseau ; laissé malade à riIe-de-France , le 2j avril 1801. Lieutenant de vaisseau ; laissé malade à nie de- France, le 25 avril 1801. Enseigne de vaisseau; fait Lieutenant de vaisseau provisoire à Timor , le xo octobre 1801 ; confirmé dans ce grade le j mars 1803. Enseigne de vaisseau ; laissé malade à riie-de-France , le 2j avril 1801. Ingénieur- constructeur de la marine ; a rempli les fonctions d'Enseigne de vaisseau depuis le 29 septembre 1 80 1 , et celles de Lieutenant depuis le 20 octobre 1801. Noms des officiers, ire. xj Lharidon de Créménec Chirurgien-major. Hubert- Jules Taillefer Second Chirurgien ; passé à bord du Naturaliste , au port Jackson , le 3 O^ I novembre 1802. BoNlSEFOl DE MONTBAZIN Aspirant de i ." classe ; fait Enseigne de vaisseau provisoire à Timor , le 20 octobre 1 80 1 ; confirmé dans ce grade le 24 avril i 802. *Peureux de MÉlay Aspirant de i." classe ; laissé malade Ji l'Ile - de - France , le 2 j avril 1801. *PiERRE- Antoine Morin Aspirant de i." classe; laissé malade à riIe-de-France , le 2j avril iSoi. DÉSIRÉ Breton Aspirant de i." classe ; passé à bord du Naruraliste , à Timor , le 2p oc- « "S «3 / tobre 1 801, s 2 \ Hyacinthe de Bougainville. Aspirant de 2/ classe ; fait Aspirant de I ." classe provisoire à Timor, le 20 octobre i 801 ; passé à bord du Natu- raliste, au port Jackson, le 3 novem- bre 1802. Charles Baudin (des Ardennes). Aspirant de 2.' classe. *Jacques- Philippe Montgery. Aspirant de 2.' classe ; laissé malade à riIe-de-France , le 25 avril 1801. Jean-Marie Maurouard . . . . Aide-timonnier; fait Aspirant de i." classe provisoire à Timor, le 20 oc- tobre 1801 ; passé à bord du Natu- raliste , au port Jackson , le 3 novem- bre I 802. XIJ Noms des officiers, è^c. ^Frédéric Bissy Astronome ; iaissé malade à l'Ile-de- France , le 2 5 avril 1801. Charles - Pierre Boullanger. Ingénieur hydrographe ; est passé à deux reprises sur la goélette le Casuarïna, savoir: i.''du7 au 27 décembre 1802; 2.° du 1 o janvier au i 8 février 1803. Leschenault de la Tour. .. . Botaniste; passé sur le Naturaliste , k Timor , le 7 octobre i 801 ; rembar- qué sur le Géographe , au port Jackson , le 3 novembre 1802; laissé malade à Timor, le 2 juin 1803. René Maugé Zoologiste; mort k l'île Maria, le 21 février 1802. François Péron Zoologiste. Stanislas Levillain Zoologiste; passéàbordduiV«2?M/'^z//j'^^, à riIe-de-France , le 22 avril 1801 ; mort en mer le 2p décembre i 801. Louis Depuch Minéralogiste ; passé sur le Naturaliste , au port Jackson, le "3 novembre 1 802 ; le 3 février 1803, débarqué malade k riIe-de-France , où il est mort peu de jours après. Charles-Alexandre Lesueur. Peintre d'histoire naturelle. Nicolas -Martin Petit Peintre de genre, *Jacques Milbekt Peintre de paysage ; laissé malade à riIe-de-France , le 2j avril 1801. *LouiS Lebrun Dessinateur-architecte ; laissé malade k riIe-de-France , le 2 5 avril 1801. Anselme RiedlÉ Jardinier en chef; mort k Timor, le 21 octobre 1801. Antoine Sautier Garçon jardinier; mort en mer, le 1 j novembre 1801. Antoine Guichenot'' Garçon jardinier. » C'est par erreur que ce nom se trouve autrement orthographié dans le corps du texte et sur nos cartes. Noms des officiers, è^c xiij „.,--, i,r F-,( Partie du Havre le 19 octobre i8oo. t." A bord de la corvette UNaturahste.\ R,„„éedansiemêmeportIe7Juin.8oj. / Emmanuel Hamelin Capitaine de frégate; commandant la corvette. ♦Bertrand Bonie Lieutenant de vaisseau ; laissé malade à riIe-de-France, le 25 avril 1801. Pierre Milius Lieutenant de vaisseau ; fait Capitaine de frégate provisoire à Timor, le 20 octobre 1 801 ; laissé malade au port Jackson, le 18 mai 1802. Après la mort du Commandant B A u D i N , à l'Ile-de-France, embarqué sur h Géo- graphe, pour en prendre le comman- dement, le 28 septembre 1803. Louis Desaulses de Freycinet. Enseigne de vaisseau ; fait Lieutenant de vaisseau provisoire à Timor, le 20 S ) octobre i 80 1 ; confirmé dans ce grade 5J ' •kl le 5 mars 1803; nommé au comman- dement de la goélette le Casuarina , au port Jackson , le 23 septembre 1802. Lors du désarmement de ce bâtiment à l'Ile-de-France , passé sur le Géographe le 2c) août i 803. Jacques de Saint- Cricq. .. . Enseigne de vaisseau ; fait Lieutenant de vaisseau provisoire à Timor , le zç> octobre 1 8 ci . François Heirisson.J Enseigne de vaisseau. FURCY PiCQUET Enseigne de vaisseau ; passé à bord du Géographe , h. YWe-dt-Yïznce , le 22 avril I 801 ; débarqué sur l'île Timor, le 26 août 1801. xiv Noms des officiers, &c. JÉRÔME Bellefin Chirurgien -major. François Collas Pharmacien ; passé sur le Géographe , au port Jackson , le 3 novembre §^ ( 1802. Joseph Ransonnet Aspirant de 1." classe; fait Enseigne de vaisseau provisoire , à Timor, le 20 octobre i 80 1 ; confirmé dans ce grade le 26 octobre 1 803 ; passé à bord du Géographe , à Timor, le 2p octobre 1801 ; passé à bord du Casuarina , à Timor, le 10 mai 1803; et rem- barqué sur le Géographe , à l'Ile-de- France, le 29 août 1803. Charles Moreau Aspirant de i " classe ; fait Enseigne de vaisseau provisoire à Timor , le 20 octobre i 801, *JuLiEN Billard Aspirant de 1." classe; laissé malade à nie-de-France , le 25 avril 1801, Etienne Giraud Aspirant de i ." classe. Victor Couture Aspirant de i." classe. Mengjn Duvaldailly Aspirant de 2.' classe. *AndrÉ BottARD Aspirant de 2.° classe; laissé malade à riIe-de-France , le 2j avril 1801. *Étienne Isabelle Aspirant de 2.° classe; laissé malade à riIe-de^France , le 2 5 avril i 8 0 1 . Joseph Brue Aspirant de i ." classe, embarqué à l'Ile- de-France, le 2 1 avril i 801; passé sur le Géographe , à Timor, le 2p octo- bre 1801; rembarqué sur le Natura- liste , au port Jackson , le 3 novem- bre 1802. S 53 Q Noms des officiers, érc. xv BrÉVEDENT du Bocage Aide-timonnier; fait Aspirantde 2/ classe provisoire, à Timor, le zo octobre si 1 80 1 , et Enseigne de vaisseau le 26 ja I octobre 1803; embarqué sur le Casua- ■^ I '-, / r'tna, au port Jackson, le 23 septera- I \ 3 l bre 1802 ; passé sur le Géographe, à Timor, le 10 mai 1803. Amand Desgouhier Pilotin; fait Aspirant de 2/ classe pro- visoire à Timor, le 20 octobre i 80 1 ; mort en mer le 26 mai i 803 / Pierre -François Bernier.. . . Astronome; passé sur le Géographe, à nie- de - France , le 22 avril 1801 ; mort en mer le 6 juin 1803. Pierre Faure Ingénieur géographe; passé sur leGéo- gi-aphe, au poit Jacicson, le 3 novem- bre 1802 ; débarqué à l'Ile - de- France , le 1 j décembre 1803. ♦André Michaux Botaniste; débarqué à l'Ile - de-France , le 20 avril i 801. *Jacques Delisse Botaniste ; laissé malade à l'Ile - de- § I France, le 25 avril i8oi. *BoRY DE Saint-Vincent Zoologiste; laissé malade à l'Ile-de- France, le 25 avril 1801. *DÉSIRÉ DuMONT Zoologiste ; laissé malade à l'Ile-de- France , le 25 avril 1801, Charles Bailly Minéralogiste ; passé à bord du Géo- graphe, au port Jackson, le 3 novem- bre 1802. "••Michel . Garnier Peintre de genre ; laissé malade à l'Ile- de-France , le 2j avril j 801. ♦François Caguet Garçon jardinier; débarqué à l'Ile- de- France, le 20 avril 1801. *Merl0T Garçon jardinier; débarqué à l'Ile- de- ^ France , le 20 avril 1 801. vxj Noms des officiers, drc. - i , T T f ••! .4. ; /^ • ( Armée au port Jaclson, le 23 septembre 1801. -^ o ( Désarmée a rlIe-de-France, le 19 août 1003. S I Louis Desaulses de Freycinet. Lieutenant de vaisseau , commandant la goélette. BrÉVEDENT du Bocage, Aspirant de 2/ classe, faisant fonction d'Enseigne de vaisseau ; passé à bord du Géographe , à Timor , le i o mai 1803. Joseph RanSONNET , ...,,... Enseigne de vaisseau ; embarqué à Timor , en remplacement de M. BrÉ- VEDENT, le 10 mai 1803. VOYAGE VOYAGE DE DÉCOUVERTES AUX TERRES AUSTRALES. NAVIGATION ET GÉOGRAPHIE. LIVRE I.^-^ ITINERAIRE. L-i'histoire générale et particulière des voyages, en présentant dans des cartes plus ou moins exactes la configuration des pays qui ont été visités , doit encore faire connaître la marche qu'on a suivie pour y parvenir, et le concours des moyens employés dans l'exécution de ces travaux géographiques. Ce sont ces détails qui prouvent la véracité du narrateur et l'exactitude des résultats qu'il publie. Aussi nous voyons que dans toutes les relations de ce genre, quelque intéressantes qu'elles soient d'ailleurs, on n'a pu s'affranchir de l'ordre des dates, quoiqu'il y répande plus ou moins de sécheresse et de monotonie. Notre expédition de découvertes aux Terres Australes offrira *A 2 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, peut-être le premier exemple d'une longue navigation dont l'his- toire se trouve partagée en deux parties distinctes : i .° l'historique proprement dit, retraçant les connoissances physiques et naturelles qui intéressent la plupart des savans , les incidens et les événemens divers qui captivent l'attention des curieux; 2.° les travaux nautiques, astronomiques et géographiques, qui sont plus particulièrement du ressort des marins, et qui, tout au plus, occupent la classe peu nombreuse de ceux qui se livrent spécialement à l'étude du globe et s'intéressent aux progrès de l'astronomie. Telle est la division naturelle autant qu'ingénieuse conçue par Son Exe. l'amiral DecrÈs , Ministre de la marine et des colonies , en me traçant la tâche que j'avois à remplir. M. Péron ^ n'a pas dû, dans sa brillante relation, suivre un autre ordre que celui des dates, pour mieux établir la série et la liaison des événemens qu'il rapporte. Je n'aurai pas, comme lui, l'avantage de reproduire ici ces observations curieuses, ces anecdotes piquantes, qui, embellies par les charmes du style, font ressortir en même temps l'intérêt de l'ouvrage et le mérite de l'écrivain : ma tâche doit se borner à présenter à ceux qui voudront lire mon travail , l'exposé fidèle des notions que nous avons pu recueillir sur des pays qu'ils auroient à visiter après nous. Il falloit donc commencer par tracer l'itinéraire de notre voyage : quoique nécessairement aride , cette partie est néanmoins indispen- sable pour faire connoître l'ordre successif de nos opérations. Elle formera le premier Livre. Le second comprendra les descriptions nautiques et géogra- phiques , et le troisième l'analyse des cartes. Nous réunirons dans le Livre suivant, les résultats généraux de nos observations, et le tableau de nos routes diverses, pendant le voyage. » Rédacteur de la partie historique du Voyage aux Terres Australes. LIVRE I." Itinéraire. §. I. De France à l'Ile-de-France. [Du 19 Octobre 1800 au 25 Avril 1801.] I aoo. Octobre. Les corvettes le Géographe et le Naturaliste , chargées par Sa Majesté de faire des découvertes dans les régions Australes , par- tirent du port du Havre le 19 octobre 1800. Elles se dirigèrent d'abord sur TénérifFe, où elles dévoient prendre du vin de cam- pagne et quelques rafraîchissemens. Après une relâche de onze jours, qui ne produisit point les avantages sur lesquels nous avions compté, nous remîmes sous voiles le i 3 novembre au soir, et nous Novembre poursuivîmes notre route vers l'Ile-de-France. Cinq jours après nous doublâmes le Cap-Vert à quarante lieues de distance. Notre Commandant vouloit couper l'équateur par les i o ou 1 2° de longitude à l'Ouest du méridien de Paris; mais les calmes et les courans que nous rencontrâmes à l'entrée du golfe de Guinée , contrarièrent beaucoup ce projet, et nous repoussèrent fort loin vers l'Ouest. Nous ne pûmes effectuer ce passage que par les 23" 4o' de longitude , et le 1 2 décembre seulement. Ce retard nous fut pénible, et il influa de la manière la plus fâcheuse sur la suite de notre voyage "". Nous eûmes la vue du Cap de Bonne-Espérance ie 3 février 1801 , et nous le dépassâmes avec rapidité, nous bor- nant à prendre les relèvemens nécessaires pour vérifier la marche de nos montres marines. Après avoir doublé Madagascar, nous éprouvâmes, par les ISOI. Décembre. 1802. Janvier. Février. 8 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, contrariés par les vents d'O. , nous ne pûmes atteindre que le i o décembre la position que nos cartes assignent à ce groupe d'îles. Nous n'en eûmes cependant aucune connoissance, et ne remar- quâmes même nui indice de leur proximité. Depuis les 15° jusque par les 28° de latitude, nous éprouvâmes sans interruption des vents de S. E. Ils furent encore dominans jusque par le 34.^ degré, mais interrompus quelquefois par ceux du S. O. ; au-delà, nous ne trouvâmes plus que des vents d'O., d'une intensité plus forte, et accompagnés presque sans cesse d'un temps humide et brumeux. Nous eûmes la première vue des pitons de la Terre de Diémen, le 1 3 janvier 1 802.. Nous doublâmes le cap Sud de cette grande île, à midi du même jour, et allâmes mouiller le soir, dans l'Est de l'île aux Perdrix, à l'entrée du canal Dentrecasteaux. Nos corvettes s'avancèrent ensuite vers le port Nord-Ouest ; elles y établirent leur observatoire, et complétèrent leur provision d'eau et de bois. Les embarcations visitèrent diverses parties du canal; M, Henri Freycinet remonta la rivière du Nord, plusieurs milles au-delà du point où s'étoit terminée la reconnoissance des géo- graphes de l'amiral Dentrecasteaux, Chargé d'une mission intéressante dans l'Est de la presqu'île du Nord, M. Faure découvrît \ç. port Buache, le bassin Ransonnet, la rivière Bnie , et acquit la certitude que la portion de terre désignée sous le nom d'//azin. Nos opérations étant ainsi terminées , et rien ne nous retenant plus au mouillage , nous remîmes sous voiles le 27 février pour Février. continuer l'exploration de la côte orientale de la Terre deDiémen, Parvenus au 42-.^ degré de latitude, où MM. Faure et Bailly avoient cessé de s'avancer au Nord , notre Commandant résolut B lo VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, 1802. ^^ ^^^^^ continuer par ses embarcations la géographie de toute la portion de côte qui nous restoit à voir jusqu'au détroit de Banks. MM. BouLLANGER et Maurou ARD furent désignés pour cet objet, et s'embarquèrent, en conséquence, dans le grand canot du Géo- graphe. Ils avoient ordre de revenir tous les soirs à bord; et le Commandant devoit, à cet effet , naviguer toujours à petite distance de terre, sans jamais perdre de vue son canot. Telles furent les instructions remises à MM. Boullanger et Maurouard , dans Mars. l'après-midi du 6 mars. Ils commencèrent leurs relèveméns à la hauteur du cap Tour- ville; mais nos compagnons étoient destinés à subir les plus rudes épreuves. Le Géographe , qui avoit pris la bordée du large, n'étoit point en vue à la fin du jour: dans la nuit, il se sépara de la corvette le Naturaliste, et nos amis ne purent revenir à bord de leur vaisseau. Le lendemain , quoique privés entièrement de nour- riture, ils poursuivirent leur route au Nord, en continuant de faire l'exploration de la côte. La découverte de l'île Mauroiiard leur fournit un abri salutaire contre les fureurs de l'océan , et leur pro- cura aussi pour subsistance quelques oiseaux de mer et de l'eau douce. Ne voyant point paroître le Géographe, ils s'avancèrent jusqu'au détroit de Banks, où ils trouvèrent par hasard le brick anglois le Harrington , capitaine Campbell , qui leur donna l'hospitalité. Le Naturaliste arriva bientôt dans les mêmes parages, et recueillit cette embarcation , qui ne put elle - même rejoindre le Géographe que quatre mois après, et lors de notre relâche à la colonie angloise de la Nouvelle-Galles. Cependant, les inquiétudes étoient très -vives à bord du Com- mandant. Deux jours entiers avoient été employés , sans aucun succès, à la recherche de son canot. Séparé de sa conserve le Natu- raliste, et ayant espoir de la rencontrer dans le Nord, le Géographe se décida à faire route pour le détroit de Bass. Le mauvais temps IQ02. LIVRE I." Itinéraire. h le tint plusieurs jours éloigné de l'île Waterhouse, désignée comme point de rendez-vous. Il y arriva enfin le jour même où le Naturaliste , désespérant de l'y voir venir, en étoit parti pour aller le chercher dans le Sud. Ainsi s'opéra la seconde séparation de nos corvettes. Nous allons rendre compte successivement des travaux de chacune d'elles , depuis cette époque jusqu'à l'instant de leur relâche et de leur réunion au port Jackson. Ce fut le 28 mars que le Géographe commença sa belle mais Mar^. périlleuse rconnaissance de la terre Napoléon : MM. Bernier et H. Freycinet, chargés d'en faire la géograpliie, poursuivirent sans interruption cet important travail, pendant toute la campagne. Le 8 avril au soir, étant en vue de la. presqu'île Fleurieu et de \'île Avril. Decrès, on rencontra la cor\ tiic l'Investigator , commandée par le capitaine Flinders, naviguant, comme nous, en découvertes. Cet officier est le même qui avait déjà publié plusieurs cartes intéres- santes de la terre de Diémen et du détroit de Bass, fruit du premier voyage qu'il fit dans [&s mers australes, en 1798 et 1799. Notre Commandant pénétra dans \es deux golfes Joséphine et Bonaparte, d'où il fut chassé par la multiplicité des bancs et le tirant- d'eau trop fort de son navire. Il fut obligé de renvoyer à une se- conde campagne la reconnaissance complète de ces deux grands enfoncemens. Il visita toute la côte septentrionale del'îleDecrès, les îlesVauban, Berthier, Catinat , Laplace , le groupe des îles Jérôme , les îles Saint- Pierre et les îles Saint- François. Tous ces travaux le conduisirent jusqu'au 8 mai, c'est-à-dire, au commencement de l'hivernage. Mai. A cette époque , les vents d'O. souffîoient avec fureur ; l'atmos- phère continuellement brumeuse et humide, le ciel chargé de pesans nuages, étoient à-la-fois contraires à la perfection de nos travaux géographiques , et préjudiciables à la santé de l'équipage , qui se trouvoit réduit au dernier point de détresse. *B 2 j8o2. 12 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Le scorbut, en effet, exerçoit depuis long-temps les plus afïreux ravages. Une relâche étoit indispensable ; il fallut bien s'y décider : ia route fut, en conséquence, ordonnée au Sud. Le Géographe se dirigea vers la terre de Diémen , où l'on avoit le projet de faire de Mai. l'eau et du bois. Il y arriva le 20 mai, jeta l'ancre dans la baie de l'Aventure, sur la côte Orientale de l'île Bruny, et séjourna deux jours à ce mouillage. Il en repartit le 22, doubla l'île Maria par le Sud, et demeura sur la côte pendant treize jours , vainement occupé à vérifier quelques positions géographiques fixées déjà par nos précédentes opérations. Tous ces retards épuisèrent de plus en plus un équipage qu'une jyj^ épidémie cruelle tourmentoit depuis long-temps. Le 4 juin, il ne restoit plus que quatre matelots valides. Il fallut enfin céder à la né- cessité , et se diriger vers cette relâche si utile et si vivement dé- sirée, le port Jackson. Le Géographe parvint à l'entrée de ce port le 1 7 du même mois. Les vents avoient été jusqu'alors favorables à sa route ; mais lors- qu'il lui fallut louvoyer pour donner dans la passe , ses évolutions, qui, malgré que des palans fussent frappés sur toutes X&'S, manœuvres, ne purent se faire que vent arrière, le faisoient aller en dérive, loin de le faire gagner au vent. Près de toucher au lieu de son salut, 'û lui auroit été sans doute impossible d'y atteindre , si le gouverneur anglois, M. King, auquel on avoit rendu compte des manœuvres de ce bâtiment , n'eût deviné son état de détresse, et ne lui eût envoyé les secours dont il avoit un si pressant besoin. Ce fut sous de pareils auspices que le Géographe entra dans le port le 20 juin, et qu'il put trouver un terme aux vicissitudes cruelles qui l'avaient accablé durant sa longue et périlleuse navigation. Nous avons laissé la corvette le Naturaliste, inquiète sur le sort de sa conserve, quittant le mouillage de l'île Waterhouse, où elle étoit demeurée long-temps, pour aller pousser ses recherches dans LIVRE I." Itinéraire. 13 le Sud, Le capitaine Hamelin présumoit que le Géographe avoit éprouvé des avaries considérables ; sans cela, auroit-il pu concevoir que le Commandant eût abandonné volontairement son canot et son équipage sur une côte déserte, et qu'il eût négligé de venir au rendez-vous où lui-même étoit resté à l'attendre pendant plusieurs jours. Malheureusement , toutes ces combinaisons, quelque vrai- semblables qu'elles pussent être , étoient encore loin de la vérité ; mais il n'étoit donné qu'au temps d'expliquer une énigme aussi étrange. Il doit suffire de montrer ici quelles ont été les consé- quences de nos calculs dans la circonstance dont il s'agit. Le Naturaliste s'avança de nouveau jusqu'à \"i\e Maria : ne trou- vant aucun indice de sa conserve, il revint dans le détroit de Bass, visita lui-même, ou fit examiner par ses embarcations, tous les ports, tous les mouillages où il présumoit que le Commandant auroit pu relâcher; c'est ainsi que la baie de Kent fut reconnue par MM. Faure, LESCHENAULTet Bailly; que le port Dalrymple le fut par M. Faure et par moi, et le port Western par MM. Milius, Faure et Leschenault. Ces expéditions diverses avoient encore un autre but d'utilité , celui de réunir de précieux matériaux sur la géogra- phie des parties les plus intéressantes du détroit de Bass. Dans les chapitres de cet ouvrage où nous devons présenter l'ensemble de nos observations, nous ferons connoître d'une manière plus pré- cise la part que chacun de nous a prise à ces travaux; nous insiste- rons sur l'importance qu'ils méritent et sur le degré de confiance qu'on peut leur accorder. Trompé dans ses espérances , et privé de la quantité de vivres nécessaire pour continuer plus long-temps la recherche qu'il avoit commencée, le capitaine Hamelin prit la résolution d'aller se ravi- tailler au port Jackson; il y arriva le 25 avril : le Géographe n'y étoit point encore. Il embarqua les vivres qui lui étoient indispensables, remit sous voiles le 1 8 du mois suivant, et se dirigea vers le Sud de la terre de Diémen. Mais toutes les fureurs de l'hiver austral se 1802. l802. 14 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, faisoient sentir dans ces parages , et le scorbut s'étoit déjà déclaré à bord du bâtiment. II étoit désormais inutile de lutter contre tant de difficultés. Le seul parti raisonnable étoit celui d'une prompte rC' lâche; ce fut aussi à quoi l'on s'arrêta. La route fut donc ordonnée au Nord. Le 28 juin , nous arrivâmes à la hauteur du port Jackson, où nous entrâmes le même jour; nous eûmes la satisfaction d'yren^ contrer notre conserve et nos amis, pour lesquels nous avions eu de si vives et de si légitimes inquiétudes, §. 4. Du PORT Jackson X Timor, [Du 28 Juin 1802 au 6 Mai 1803.] Il est doux, après de grandes fatigues et de cruelles privations, de goûter quelques instans de repos : mais , lorsque aux extrémités du pionde, si loin de sa patrie, on retrouve chez un peuple en- nemi les secours les plus généreux , les consolations les plus affec- tueuses, le cœur s'ouvre alors à de flatteuses impressions; la pensée se reporte avec complaisance sur ces précieu^ç çffets de \a, civilisa- tion européenne , effets que des esprits chagrins ont voulu mécon-- noître, mais qu'une sage comparaison avec les moeurs farouches des hordes de sauvages rend plus évidens et plus touchans encore, Notre séjour au port Jackson dura cinq mois. Sous tous \es rapports , il nous fut salutaire. Nos vaisseaux , fatigués par une navigation non interrompue de près de deux ;^ns, exigeaient; de grandes réparations ; ils furent radoubés : nos équipages, foibles et languissans, recouvrèrent la santé; enfin, nous pûmes remplacer et compléter les vivres et les é^utres munitions qui se trouvoient; cpnsommées. Cependant les pertes successives que nous avions faites , en l802. LIVRE I." Itinéraire. 15 diminuant la masse de nos équipages , rendoient désormais néces- saire de renvoyer en France l'un de nos bâtimens , en ne lui laissant que le nombre d'hommes strictement indispensable pour effectuer sa traversée ; cette résolution étoit aussi conseillée par l'obligation de faire parvenir en France les collections d'histoire naturelle ras- semblées depuis le commencement de la campagne , ainsi que les cartes, les mémoires et les observations qui se trouvoient alors ré- digés. Le Naturaliste fut désigné pour cet objet, et on lui remit ce précieux dépôt du fruit de nos recherches. Un nombre considé- rable de plantes vivantes, de graines de toute espèce et quelques animaux particuliers à la Nouvelle-Hollande, furent embarqués sur le même bâtiment, et destinés à enrichir notre pays. Le Commandant ne pouvoit avoir oublié que la grandeur de son navire ne lui avoit pas permis de terminer l'exploration des deux golfes de la Terre Napoléon; il lui falloit, pour achever ce travail , un bâtiment d'un plus petit tonnage. Il n'hésita pas d'en faire l'emplette. Il y avoit alors sur les chantiers delà ville de Sydney, une goélette de vingt-neuf pieds de longueur, très-convenable à l'objet auquel on la destinoit ; die fut réunie aux bâtimens de l'expédition, et nommée le Casuarina , à cause du bois dont tWç. étoit construite. Le commandement m'en fut confié, et je quittai la corvette le Naturaliste, où j'étois embarqué en qualité de premier lieutenant, pour m'occuper des dispositions nécessaires à la nouvelle campagne que j'allois entreprendre. Mon armement fut terminé au commencement d'août : nous Août. aurions repris la mer à cette époque, si les travaux qui s'exécu- toient à bord du Géographe et du Naturaliste, eussent été achevés. Pendant que les officiers des corvettes s'occupoient des répara- tions et de l'approvisionnement de leurs vaisseaux, que nos infati- gables naturalistes Péron, Lesueur, Depuch et Leschenault, examinoient et recueilloient de tout côté les faits divers qui s'of- froient à leurs regards, notre astronome M. Bernier poursuivoit l802. Novembre. Décembre. 1803. Mai, Juin. 1802. Décembre. 16 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ses observations accoutumées, et obtenoit de précieux résultats. Ainsi chacun de nous s'attachoit à remplir la tâche glorieuse qu'il s'étoit imposée au commencement du voyage, bien convaincu que de cet ensemble d'efforts devoit dépendre le succès de l'expé- dition. Tous nos préparatifs étant terminés , nous quittâmes le port Jackson, à quatre heures du matin, le i 8 novembre 1 802, et fîmes route pour le détroit de Bass. Le Naturaliste navigua de conserve avec nous : il devoit nous accompagner jusqu'à l'île King, qui étoit le point de rendez-vous désigné, en cas de séparation. Le 2 < , nous nous trouvions à l'entrée du détroit et dans le N. E. des îles des Furneaux ; nous éprouvâmes un coup de vent de S. S. O. qui souffla pendant plusieurs jours avec une extrême furie , et faillit être funeste au Casuarina. Le 6 décembre , nos trois navires mouil-r lèreiit dans la baie des Eléphans , sur l'île King. Trois jours après , le Naturaliste reçut ses dernières instructions , et appareilla pour se rendre en Europe. Il attérit à l'Ile-de-France , où il débarqua quelques malades ; fut arrêté le 27 mai i 803, en vue des côtes d'Angleterre, et conduit à Portsmouth par la frégate la Minerve , capitaine Charles Bullen ; relâché ensuite le 6 juin, 'û entra le lendemain dans le port du Havre, d'où il étoit pai'ti deux ans sept mois et dix-huit jours auparavant. Tel fut le sort de notre conserve. Pour nous, naviguant dans les parages orageux des mers australes, entourés de périls sans cesse renaissans, il nous restoit encore bien des rivages à parcourir, bien des travaux à terminer, avant de revoir notre terre natale. Le Casuarina avoit beaucoup souffert pendant le mauvais temps ; ses coutures étoient entrouvertes , et il ne faisoit pas moins de trois pouces d'eau à l'heure. Tous les calfats et charpentiers du Géographe travaillèrent aux réparations dont il avoit besoin. Remise bientôt en état de tenir la mer, cette goélette fut expédiée, l^y décembre, pour faire la géographie des îles Hun ter, situées à la partie l802. LIVRE I." Itinéraire. 17 partie N. O. de la terre de Diémen. Ce travail étoit d'une grande importance. M. Boullanger me fut adjoint pour l'exécuter; et malgré le mauvais temps et les orages dont nous fumes sans cesse assaillis, nous parvînmes à compléter nos opérations en dix -neuf jours. Pendant l'absence du Casuarina , le Géographe fît reconnoître l'île King. M. Faure, chargé d'en faire le plan, s'en acquitta avec beaucoup de distinction. Cette île n'ayant été jusqu'alors fréquentée que par quelques pêcheurs anglois, il est le premier qui en ait fait le tour. Il ne trouva aucun port sur toute cette île; et les divers mouillages qui s'y rencontrent, sont tellement mauvais, que le Géo- graphe, après avoir eu ses câbles coupés par le fond, fut deux fois obligé de gagner le large pour se mettre en sûreté. Je n'ai parlé que de nos opérations géographiques; cependant nos autres observateurs ne demeuroient pas oisifs; ils se livroient avec ardeur à leurs savantes recherches. M. Bernier, établi sur le rocher des Eléphans, où il avoit dressé son observatoire, s'occupoit de la vérification de nos montres marines, tandis que mon esti- mable ami, M. Péron, réunissoit sur l'île King et sur les pêcheries lucratives que les Anglois y ont formées , les détails \ç.% plus curieux et les plus intéressans. En quittant le détroit de Bass, nous nous rendîmes directement à l'île Decrès , dont nous avions à terminer l'exploration commen- cée dans la campagne précédente. Le 2 janvier 1803, nous atté- 1803. rîmes au cap Sané, qui gît à son extrémité Orientale. Le Casuarina se Janvier. tint fort près de terre, tandis que le Géographe, suivant une route parallèle , naviguoit à une plus grande distance. Les journées du 2 au 7 janvier furent employées à examiner toutes les côtes de l'Est, du Sud, de l'Ouest et du Nord de cette grande île. Enfin, nous arri- vâmes dans la baie Boiigainville , où nous jetâmes l'ancre à peu de distance et dans l'Est du cap Delambre. Le Géographe resta vingt-six jours à ce mouillage, pendant lesquels c i8 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, la description générale de la taie fut complétée. M. Ransoi>ïnet visita avec détail Xanse des Hauts - Fonds , ainsi que celle des Phoques. Le jsort Dacïié fut reconnu à son tour par MM, Faure et MoNTBAziN ; mais il est tellement encombré de bancs , que les plus petites embarcations pourroient seules venir y chercher un refuge. M, Bernier plaça ses instrumens sur la côte Orientale de la baie ; il y observa avec persévérance. Ses travaux, joints à ceux de M. Henri Freycinet, nous ont été d'une grande utilité. MM. Pé- RON, Leschenault et Bailly enrichirent de leur côté les sciences naturelles et la physique d'une foule de faits précieux, qui doivent être présentés ailleurs avec tout l'intérêt qui leur appartient. Des travaux d'un autre genre , mais non moins recommandables sans doute, étoient exécutés par M. Ronsard. En appareillant de ïile King, la chaloupe du Géographe avoir été engloutie. Cette embarcation étoit d'une nécessité indispensable, et M. Ronsard entreprit d'en faire construire une autre à bord : il en fit sur le-champ préparer toutes les pièces , et l'on commença à les assembler. Avant de quitter le mouillage , la construction de cette chaloupe étoit fort avancée ; elle fut terminée sous voiles, presque entièrement avec le bois recueilli sur l'île King et sur l'iÏG Decrès. Le séjour prolongé de la corvette le Géographe sur cette dernière île, n'avoit pas seulement pour objet l'examen détaillé de la baie BougainvilJe : j'avois été expédié avec le Casuarina pour compléter la reconnoissance des deux golfes de la Terre Napoléon, et l'on m'avoit donné l'île Decrès pour lieu de rendez-vous . Je devois n'employer que vingt jours à faire cette exploration intéressante : mais le Commandant, pour s'assurer que je n'outre- passerois pas ses ordres, voulut que je n'emportasse de l'eau que pour un mois , se réservant de faire compléter cette provision à mon retour. Il me fut signifié que si je n'étois pas arrivé à l'époque fixée (le 3 I janvier) , le Géographe ne m'attendroit pas davantage, et con- tinueroit ses opérations le long de la côte, en se rendant aux LIVRE I." Itinéraire. 19 îles Saint - François , dont la géographie n'étoit point terminée. j^oj. Je partis le 10 janvier 1 803 , à dix heures du soir, ayant à mon bord M. BouLLANGER, ingénieur hydrographe, qui m'avoit été adjoint. Nous employâmes les journées du 1 1 au 1 8 à visiter le golfe Joséphine , et nous nous occupâmes ensuite de l'examen du golfe Bonaparte. Je savois que l'embouchure de celui-ci étoit plus vaste que celle du premier golfe, et je conjecturai avec raison que sa pro- fondeur étoit aussi plus considérable. Je me hâtai, en conséquence, d'en prolonger les bords. Le 22, je parvins à son extrémité Septen- trionale. Je crus y voir l'embouchure d'une rivière ; mais le défaut d'un canot et la grande multiplicité des bancs m'empêchèrent d'y pénétrer. Je louvoyai pour revenir au Sud, et continuer mon ex- ploration. Le 28 au soir, j'arrivai dans \t\na.gm^C[\xç.portChampagny, niais j'eus à peine le loisir de jeter un coup - d'oeil rapide sur son ensemble dans la journée du 29. Quoiqu'il me restât quelques points à voir en dehors et dans le Sud de ce port , l'époque fixée pour mon retour m'obligea d'abandonner la côte, J'avois encore trente lieues à faire pour rejoindre le Géographe, et je me trouvois au bout de ma provision d'eau. Toutefois je pensois que deux jours dévoient me suffire; et si les vents m'eussent favorisé , je serois arrivé au rendez - vous avant l'instant prescrit par mes instructions : il devoit en être au- trement. Les calmes me retardèrent, et je n'éprouvai d'ailleurs que des vents peu favorables, ou même tout-à-fait opposés à la route que j'avois à suivre. Enfin, le i.^' février, j'arrivai à la vue Février, de l'île Decrès; c'étoit un jour plus tard qu'il ne le falloit, et déjà le Géographe étoit sous voiles. A deux heures après midi, nous l'aperçûmes à l'horizon, gouvernant à l'O. avec un sillage très- rapide. A trois heures i o' ï\ étoit par notre travers au vent et à une lieue de distance. Je revirai sur lui ; je m'attendois à le voir mettre en panne ou laisser porter sur moi ; ce fut en vain : aucun changement ne fut ordonné dans sa route ni dans sa voilure. c 2 20 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ,803. Incapable dès-lors de suivre sa marche rapide, je ie perdis bientôt de vue. Étonné de ces manœuvres , et ne concevant rien aux motifs qui pouvoient engager le Commandant à me délaisser ainsi dans l'état de détresse où il me savoit réduit , je forçai de voiles , en suivant la route que le Géographe tenoit encore au moment où nous avions cessé de le voir : mais bientôt, et comme pour rendre toute espèce de réunion impossible, le Commandant revira de bord à la nuit, changea de route, revint sur l'île Decrès, et par ces dernières combinaisons, plus inexplicables encore que les précédentes, la séparation des deux navires fut consommée. Je continuai de courir à l'Ouest jusqu'au 2 février. Le lendemain, je fis gouverner au N. O. , dans l'intention de rallier les îles Saint- François, où je croyois que le Géographe de voit se rendre. Ce même jour, à cinq heures du matin, je me trouvois par le travers de KUe la Caille et de Xîle Chappe , qui font partie du groupe des îles Laplace ; j'en découvris une troisième qui avoit échappé aux recherches anté- rieures du Géographe, et que je nommai île Fermât. Au coucher du soleil , j'en découvris encore trois autres, qui se rattachent au groupe des îles Jérôme , et que je désignai sous le nom ^iles du Vétéran. Le 5 février, je découvris deux nouvelles îles ; je les nommai île Des- brosse et île d'Après. Le 6 et le 7, je louvoyai, malgré le mauvais temps, entre les îles Saint - François et les îles du Géographe , sans rencontrer aucun indice de la présence de ma conserve, et même sans trouver un lieu propre au mouillage. Fatigué par la force du vent et par l'inu- tilité de mes recherches , je me décidai enfin à faire route pour le port du Roi Georges , à l'extrémité Occidentale de la Terre de Nuyts. Les motifs de cette détermination n'étoient que trop impérieux: h, franche-ferrure de mon gouvernail étoit cassée; il ne restoit plus à bord de l'eau que pour quatre jours , et j'avois trois cents lieues à faire pour atteindre le seul point de la côte où je pusse m'en LIVRE I." Itinéraire. 21 procurer.... Cette résolution prise, la ration d'eau, déjà très-fbible, [^~" fut encore réduite de moitié, et celle de biscuit diminuée de trois onces. Malgré de telles privations, il est horrible de le dire, la moindre contrariété dans les vents devoit entraîner notre ruine. Ce fut avec cette effrayante perspective, qu'après avoir déterminé la position du récif du Casuarina, je pris la route de l'Ouest, en donnant l'ordre de faire, jour et nuit, toute la voile que le bâti- ment pourroit porter. Le ciel sembla sourire à nos eftorts ; pendant six jours entiers, la brise ne cessa pas un instant de souffler bon frais de TE. S. E. à l'E. N. E. par l'E., et conséquemment de nous pousser vent arrière sur le port. Nous l'atteignîmes enfin dans l'après-midi du i 3 février. A cette époque, mon navire se trouvoit tellement avarié, qu'il fallut aussitôt l'échouer sur la plage ; quelques bouteilles d'eau seule- ment restaient à bord. Ainsi, sans cette circonstance, véritablement extraordinaire, de vents forcés pendant six jours ^ , la mort la plus cruelle eût été pour nous le résultat d'une séparation aussi inconcevable. Après s'être séparé du Casuarina , le Géographe fit route vers les îles Joséphine. W mouilla dans la baie Murât le 7 février, et fit re- connoître par ses embarcations les divers détails de la côte. MM. DE MoNTBAZiN, Péron et Bernier examinèrent Xîle Eugène, \'anse Decrès , ïanse Suffren et la baie Murât, dont l'accès est dan- gereux et le mouillage peu abrité. Uanse Tourville fut explorée par MM. Ransonnet et Faure. Ces travaux terminés, on remit sous voiles le i i février au matin. MM. H. Freycinet et Bernier complétèrent dans cette journée la htWç. suite de travaux géogra- phiques qu'ils avoient commencée à la Terre Napoléon. Leun derniers relèvemens eurent lieu aux îles Labourdonnais , voisines de celles de Montenotte et du cap des Adieux , cette limite Occidentale " Trois jours après mon arrivée au port du Roi Georges, les vents se halèrent à l'O. et souf fièrent pendant un grand nombre de jours dans cette direction avec la plus grande violence. 1803, 22 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, de la Terre Napoléon, déterminée déjà. lors de notre première campagne. En quittant la côte, le Commandant se dirigea vers le port du Roi Georges , où son projet ^toit d'ailer faire aiguade. II y arriva le 1 8 février, cinq jours après k Casiiarina. Ce fut l'époque de notre réunion. Nous fîmes sur ce point diverses observations astronomiques et géographiques, qui m'ont servi à dresser le plan général de ce port, M. Faure fut chargé d'examiner le havre aux Huîtres et le port du Roi Georges proprement dit. M. Ransonnet poussa ses recherches dans l'Est du Mont - Gardnpr , et découvrit une baie commode et spacieuse, dans laquelle il trouva au mouillage un brick américain, occupé de la pêche des phoques. Cette circonstance nous fît donner à l'enfoncement dont il s'agit, le nom de port de^ Deux-Peuples- Le I .*' mars 1803, nos bâtimens s'étant approvisionnés d'eau et Mars, de bois , et le Casuarina ayant obtenu du Géographe un complément de quatre mois de vivres , nous remîmes soiis yoiles pour continuer nos opérations. Le 6, je reçus ordre d'aller explorer une portion de la Terre de Nuyts, dans laquelle nous avions cru remarquer d'abord l'ouverture de quelque havre. Une brume épaisse me fit perdre de yue le Géo- graphe; j'avois ordre , dans ce cas , d'aller l'attendre à l'île Rottnest, et je m'y rendis sans délai. Tout en faisant route, je prolongeai la Terre de Leuwin et la baie du Géographe, dont je fis l'exploration, et j'arrivai au rendez -vous le 1 1 mar^, dans la matinée. Le Com- mandant n'y parvint que deux jours après. Comme moi , il avoit contourné la baie du Géographe ; mai? il sy étoit arrêté pour don- ner le temps à M. de Montbazin d'aller recpnnoître le port Les- çhenault, situé dans le voisinage. En quittant l'île Rottnest, je desirois explorer dans son ensemble cette même Terre d'Édels , dont le Naturaliste n'avoit pu voir qu'un iSoj. LIVRE I." Itinéraire. 23 très-petit nombre de points en 1801. J'aurois voulu sur-tout fixer avec exactitude l'intervalle qui sépare le continent d'avec les redou- tables Abrolhos , dont la position est encore incertaine; mais le Commandant ne le jugea pas à propos. Nous nous dirigeâmes en conséquence , l'un et l'autre , vers la baie des Chiens - Marins, où nous espérions ramasser quelques tortues. Pendant le séjour que nous fîmes sur cette rade, je m'occupai à sonder la partie de ce vaste enfoncement comprise entre la pres- qu'île Péron, ÏWq. de Dorre, l'île Bernier et le continent. Le 23 mars, nous appareillâmes de nouveau pour commencer notre seconde exploration de la Terre de Witt. Après avoir re- connu le cap Murât, qui en forme l'extrémité Occidentale, et relevé à grande distance le groupe d'îles nommé précédemment îles de Rivoli, nous continuâmes à nous avancer vers l'Est. Nous reconnûmes successivement les îles de Montebello, \ archipel deDampier, et diverses parties des terres continentales. Le 2 avril. Avril nous traversâmes le banc des Amphinomes , sur lequel le Géographe se trouva en grand danger d'échouer ; il parvint cependant à s'en dégager sans accident. Arrivé à la hauteur du cap Bossut, le Casua- rina, qui naviguoit à très-petite distance de terre, fut porté tout-à- coup sur un brisant étendu, qu'il traversa au milieu des lames et par deux brasses d'eau. Le 8 , nous dépassâmes Kîle Gantheaume, de six milles de longueur, Xîle Carnot et les îles de Lacépède, derrière lesquelles aborda le célèbre Dampier, en 1688. Dans notre précédente campagne , nous avions cru remarquer que le cap Mollien appartenoit au continent. Une bande de brume et la grande distance où nous étions de terre furent cause de cette erreur. Nous reconnûmes, le 5 avril, que ce cap se rattache à une île de trois Jieues de longueur, que nous avons nommée île Adèle. Le 16 et le ry , nous ne fûmes pas en vue de la côte; nous la ralliâmes le 1 8 , à la hauteur des îles Champagny , et prolongeâmes. 24 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, igo, pour la seconde fois, les îles nombreuses de l'archipel Bonaparte. Nous ne pénétrâmes point au milieu d'elles, et à peine pûmes-nous avoir connoissance des terres du continent qui se trouvoient au- delà. Le Casuarina ne reçut aucune mission particulière, et navigua toujours dans les eaux du Géographe, quelque pressantes que pussent être, d'ailleurs, mes sollicitations auprès du Commandant. Nous mouillâmes le 24 auprès de l'île Cassini, où s'étoient ter- minés nos relèvemens l'année précédente , et où nous suspendîmes encore une fois nos opérations pour aller relâcher à Timor. Avatit de faire route pour cette relâche , je fus expédié pour re- connoître quelques pros Malais aperçus au milieu ÔlÇ.^ îles de l'Ins- titut. Ces bâtimens, expédiés de Macassar, au nombre de vingt-six, étoient occupés à la pêche des holothuries , espèces de mollusques très -recherchées des Chinois, comme un puissant aphrodisiaque. Toutes les années une expédition semblable arrive sur les côtes de la Nouvelle - Hollande avec la mousson du N. O, ; elle en repart avec celle du S, E. Je profitai de ma navigation entre ces îles, quelque rapide qu die pût être, pour en faire la géographie; je ne pus toutefois en pren- dre qu'une esquisse imparfaite, le temps dont je pouvois disposer ^tant ejftrêmepient limité, §. 5- De Timor en France. [ Du 16 Mai Ji8o3 au i6 Avril 1804. ] Depi^is le 6 mai, où nous entrâmes dans la baie de Coupang, Juin, jusqu'au 3 juin , jour de notre départ , nous fûmes occupés sans cesse à compléter nos provisions de campagne, et à faire, à bord de nos bâtimens, les réparations nécessaires pour reprendre la mer. Nptre astronome, M. Bernier, et M. H. Freyginet, continuèrent. 1803. LIVRE I." Itinéraire. 25 continuèrent, pendant cet intervalle , les observations Je distances lunaires , que dans notre première relâche ils avoient déjà beaucoup multipliées. Nos relèvemens à la Terre de Witt, ayant cessé à deux reprises différentes auprès de l'île Cassini, il nous restoit encore à explorer une portion de cette terre avant de parvenir au cap de Léoben, qui en forme la limite Orientale ; il falloit nous occuper ensuite de la Terre d'Arnheim, de celle de Carpentarie, et de la côte S. O. de la Nouvelle-Guinée, où dévoient se terminer les travaux géographiques qu'il nous étoit ordonné de faire aux Terres Australes, Quoique la mousson du S. E. vînt de s'établir, et se trouvât op- posée par conséquent à la route que nous avions à faire , espérant toutefois que les courans d'O. pourroient encore lui être favorables, notre Commandant se décida à quitter Timor, pour tâcher de s'a- vancer vers l'Est, Nous partîmes, ainsi que je l'ai dit plus haut, dans les premiers jours du mois de juin ; le 4, nous reconnûmes l'extrémité Occidentale •!"'"• de Rottie et les îlots qui l'avoisinent ; et huit jours après , nous abor- dâmes de nouveau sur la côte de la Nouvelle-Hollande. Nous louvoyâmes péniblement jusqu'au 26 juin, au milieu du ^^^ Joseph-Bonaparte ; mais nous ne pûmes pas y faire un travail suivi; il fallut se borner à la détermination de quelques points principaux, dont \t% plus remarquables sont le cap Rulhière , les îles Laçrosse, les îles Barthélémy , Xîle Pérou et le cap Fourcroy. Parvenu à la hauteur du cap Helvét'ius, le Commandant sentit la nécessité de naviguer au large de terre; il s'éloigna donc, et, donnant plus d'étendue à ses bordées, \\ s'avança jusque par les 8° 26' 33" de latitude Sud et 131° I g' de longitude Orientale, c'est-à-dire, à trente lieues dans le S. O. des îles Arrou. Nous luttions depuis trente-quatre jours contre les élémens ; la -mousson étoit dans toute sa force, et les courans nous drossoient considérablement dans l'O. : peut-être cependant eussions-nous pu D ^d VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, 'o atteindre la côte de ia Nouvelle -Guinée, dont nous n'étions pas très - éloignés à cette époque ; mais la situation de nos équipages épuisés par de longues privations, et sur lesquels la dyssenterie exer- çoit de nouveau ses ravages, l'absence absolue de toute espèce de médicamens, la disette de diverses parties de nos vivres, engagèrent notre Commandant, grièvement malade lui-même, à terminer là ses opérations. Notre astronome M. Bernier venoit de succomber sous le poids des fatigues : sa mort, en nous privant de l'un des membres les plus distingués et les plus laborieux de notre expédi- tion, augmentoit profondément les regrets que nous avoit déjà fait éprouver plusieurs fois, durant le cours de ce pénible voyage, la perte d'un grand nombre de nos respectables collaborateurs. Juillet. Ce fut le 7 juillet, à dix heures du soir, que nous mîmes le cap sur l'Ile-de-France. Cette circonstance causa une joie gçnérale à bord ; car elle nous faisoit entrevoir le terme prochain d'une navi- gation malheureuse. Le 1 1 juillet nous vîmes les hautes terres de la côte Méridionale de Timor, qui furent prolongées de fort près. Le 1 3 , nous traver- sâmes , pour la dernière fois , le détroit de Rottie , et le lendemain nous doublâmes au Sud l'île Savu , à grande distance. Nos corvettes naviguèrent de conserve jusqu'au 25 juillet. Sépa- rées ensuite par un coup de vent, elles ne se rejoignirent qu'à l'Ile- Août. de-France. Le Géographe y aborda le j août , et le Casuarina douze jours plus tard. En arrivant dans cette colonie , nous déposâmes entre \ç,% mains du Commandant les cartes, journaux, mémoires, et généralement toutes les observations que nous avions faites ou recueillies pendant le cours de la campagne. Chacun de nous fut tenu de donner sa parole d'honneur qu'il avoit fait une remise fidèle et complète. Tous ces papiers, cachetés, furent réunis dans une caisse, et adressés à S. E. le Ministre de la marine. Ici finit réellement notre voyage de découvertes, pour tout ce 1803. LIVRE I.^"" Itinéraire. 27 qui est relatif à la géographie. H ne nous reste plus maintenant qu'à rapporter les principales circonstances de notre séjour à l'Ile-de- France, et de notre retour en Europe. Quelques lignes suffiront à cet objet. Le Casuanna n'étant plus nécessaire à l'expédition, je reçus ordre de le désarmer le 29 août 1803, et de passer avec mon équipage sur la corvette le Géographe. J'avois commandé cette goélette pen- dant onze mois , dont huit mois environ sous voiles. Le 16 septembre, M. Baudin, commandant de notre expédi- Septembre tion, mourut à la suite d'une maladie longue et cruelle. Il fut enterré le jour suivant avec tous les honneurs dus au rang qu'il occupoit dans la marine militaire. M. le capitaine de frégate Milius, embarqué dans le principe sur la corvette le Naturaliste , mais laissé ensuite au port Jackson pour cause de maladie, se trouvoit à l'Ile-de-France lors de notre arrivée ; à la mort de notre chef, il fut nommé au commandement du Géographe. Nous séjournâmes quatre mois et demi à l'Ile-de-France, et cette relâche nous fut très-salutaire. Après avoir pris le repos dont nous avions besoin, et fait à notre bâtiment les réparations qui étoient utiles, nous nous mîmes en route, le 16 décembre, pour revenir dans notre patrie. Le 3 janvier 1 8o4, nous relâchâmes au cap de Bonne-Espérance, pour y prendre quelques rafraîchissemens. Nous nous remîmes en mer le 24 janvier. Dix jours après, nous passâmes à vue de l'île de Sainte - Hélène , et le 23 mars nous arrivâmes sur les côtes de France. Nous mouillâmes le lendemain en rade de l'île de Groix, et le 25 dans le port de Lorient. La durée de notre voyage a été de quarante-un mois et demi hors des ports de France, et j'ai estimé à plus de dix-sept mille lieues ma- rines ou vingt -un mille lieues moyennes de France, la somme des routes parcourues dans cet intervalle par la corvette le Géographe. *D 2 Décembre. 1804. Janvier- Mars. i8o4. Avril. 28 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. Après avoir déposé à terre nos collections nombreuses en objets d'histoire naturelle, nous commençâmes, le 1 4 avril, le désarme- ment de la corvette. Le 16, ce travail étant terminé, le bâtiment fut rendu au port , et notre équipage congédié pour trois mois. Tel est le tableau sommaire de notre route et de nos opérations. C'est au public maintenant à juger des résultats ; nous allons lui en soumettre successivement toutes les parties. -==:^^$>-^^^e:S>=- -9 LIVRE IL DESCRIPTIONS GÉOGRAPHIQUES ET NAUTIQUES. (Quoique ce livre soit consacré aux descriptions géographiques et nautiques, on ne doit pas s'attendre à y rencontrer une suite de topographies générales. Un travail de ce genre, qu'il eût été impossible de compléter pendant une navigation rapide , seroit d'ailleurs étranger au plan qu'il a fallu nous prescrire ; nous devons nous borner à parler des points que nous avons vus, et à faire con- noître, pour chacun d'eux, la masse d'observations que le temps et les circonstances nous ont permis de rassembler. Nous allons traiter d'abord de la Terre de Diémen ; nous nous occuperons ensuite du détroit de Bass, qui sépare cette grande île de la Nouvelle-Hollande ; nous parlerons successivement des diverses parties de ce continent. La Terre Napoléon, dont la reconnoissance complète a exigé deux campagnes pénibles et difficiles, sera décrite. La Terre de Nuyts, celles de Leuwin, d'Édels et d'Endracht, nous présenteront des découvertes intéressantes, sur un développement de côtes de plus de trois cents lieues. La Terre de Win, plus étendue encore, nous fournira des détails multipliés; et la Nouvelle -Galles du Sud , diverses observations relatives au port Jackson : nous ter- minerons enfin notre second livre par quelques détails sur plusieurs îles du grand archipel d'Asie, et notamment sur celle de Timor. 30 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, CHAPITRE l" Terre de D i é m e n, La Terre de Dîémen, découverte par A bel Tasman * le 24 novembre 1642, fut regardée, jusqu'à la fin du dix-huitième siècle, comme formant l'extrémité Méridionale de la Nouvelle -Hollande. Le détroit qui la sépare du grand continent Austral avoit été soup- çonné long-temps avant sa découverte ; mais ce ne fut qu'en 1 797 que l'intrépide et savant M. Bass fut à portée de vérifier les conjec- tures formées à cet égard. Son étonnante navigation dans une simple chaloupe de baleiniers, est devenue à jamais célèbre par l'importance de ses résultats . Le capitaine Marion, dont la fin a été si tragique et si déplorable, fut, en 1772, le second des Européens qui abprdèrent sur cette î^e^ FuRNEAUX y arriva une année plus tard, et découvrit la baie de l'Aventure ^ , excellent point de relâche et de ravitaillement , vers lequel Cooic lui-même se dirigea en 1777^, Après onze ans d'in- tervalle , elle fut encore visitée par le commandant du navire k Bounty , assez connu par la révolte de son équipage et sa périlleuse traversée de Tofoa à Timor, dans la chaloupe de son vaisseau ^ En 1788 et 1789, le capitaine John Hunter, depuis gouverneur du port Jackson, vint aussi la reconnoître ; mais, sans y aborder, il §e contenta de vérifier les positions géographiques précédemment * HarriS, Collection of voyages , &c, « Marion, nouveau Voyage à la mer du Melchised^çh Thévenot, Relation Sud, &c. de divers voyages curieux, &c. i Cqok , second Voyage. Valentyn , Oud en nieuv^r Oost- In- dien, &c. ?CooK,third Voyage. Palrymple, Historical collection, &c. ''Bligh's Narrative of the Bounty 's •> Matthew Flinders , Observations voyage to Otaheite. on the coasts of van Diemen's land, &c. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 31 déterminées par Cook ^ La découverte de la baie aux Huîtres est due au capitaine H. Cox, qui vint y jeter l'ancre en i/Sp**; et Vancouver, qui, par ses connoissances éminentes, eût pu nous procurer des lumières précieuses sur ce pays, ne fît que l'entrevoir en 1 79 1 , dans sa traversée de la Terre de Nuyts à la Nouvelle- Zélande ^ Cette portion des Terres Australes n'étoit guère mieux connue qu'à l'époque de sa découverte par Tasman, lorsque l'expédition Françoise, aux ordres de l'amiral Dentrecasteaux, vint, en 1792 et 1793, ouvrir un vaste champ aux observations les plus importantes et les plus précieuses ''. Le capitaine Flinders fit le premier, en 1 798 , la circonnaviga- tion de la Terre deDiémen. Il confirma la découverte de M. Bass, et recueillit d'excellens matériaux sur la géographie de la côte du Nord et de la côte Occidentale de cette partie du globe ^, Ce n'est point ici le lieu de comparer dans leurs différentes parties le travail de ces habiles navigateurs avec celui qui nous est propre ; nous reviendrons plus tard sur cette discussion intéressante, lorsque nous donnerons l'analyse des cartes qui composent notre atlas. La Terre de Diémen (carte n," aj s'étend de 4o° 35' 4o"à 43° 38' 34' de latitude Sud et de 1 42° 23' à i /i6'' 1 7' de longitude Orientale du méridien de Paris. Elle est bornée au Nord par le détroit de Bass et celui de Banks , à l'Est, à l'Ouest et au Sud par le grand Océan Austral. Sa forme est irrégulièrement triangulaire. Son plus grand diamètre, dirigé du N. O. au S. E. , depuis le cap Berthoiid jusqu'au cap Pillar, est de près de soixante-dix lieues *. On peut estimer sa * John HuNTER, anHistoricaIJourn.&c. 'FlindErs, Observations on the coasts '' Georges Mortimer , Observ. and re- of van Diemen's land, &c. marks made during a voyage, &Ci. comnian- '*■ A moins que nous ne prévenions du con- der John Henry Gox, &c. traire, nous emploierons constamment pour 'Georges Vancouver, a Voyage of mesureitinéraire,dansIecoursdecetouvrage, Discovery, &c. ia lieue marine de 20 au degré, ou le mille ^ Dentrecasteaux, Voyage à la le- géographique, qui est le tiers de la lieue ma- cherche de LA PÉrouse, &c. rine. TERRE DE DIÉMEN. TERRE DE DIÉMEN. 32 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, surface à deux mille deux cents lieues marines carrées, équivalant à trois mille quatre cent trente-sept lieues et demie moyennes de France, ou à six cent soixante-dix-neuf myriamètres carrés. On ne connoît point encore l'intérieur de ce vaste pays ; mais , à en juger par l'aspect de ses côtes, il doit être fertile, et riche en productions végétales. Quelques-unes des montagnes qui peuvent être aperçues du rivage, sont assez élevées pour conserver de la neige pendant l'été. Deux rivières importantes, l'une au Nord et l'autre au Sud, viennent porter leurs eaux dans l'Océan. Diverses tentatives ont été faites pour connoître leur cours ; mais on ne les a point encore remontées aussi avant qu'il seroit possible de le faire. La partie du Sud et celle du S. E. de cette grande île sont extrê- mement découpées. Le canal Dentrecasteaux , les ports et les baies nombreuses qui s'y rattachent, le port Buache et quelques autres, ofîrent aux besoins des navigateurs les ressources les plus abonr dantes , les abris les plus salutaires. La côte de l'Est , moins riche en détails de ce genre , présente cependant l'île Maria, dans l'Ouest de laquelle il y a un fort bon mouillage , et à peu de distance de cette île , ïeport Montbazin et la baieFleurieu, qui jouissent d'avantages particuliers. Au N. E. de la Terre de Diémen, à l'entrée du détroit de Banks et dans le Sud des îles Furneaux, se trouve l'île Swan, et dans l'O. de celle-ci l'île Waterhouse ; plus loin, le port Dalrymple , qui est formé par l'embouchure d'une rivière rapide ; enfin les i}iç,% Hunter, qui sont à son extrémité Nord-Ouest. §. i.^f Partie Sup de la Terre de Diémen. Nous comprenons sous la dénomination de. partie Sud de la. Terre de Diémen, la portion de côte qui, du cap Sud-Ouest, s'éte^d jusque TERRE DE DIÉMEN. LIVRE II. Descriptions céocr. et nautiques. 33 jusque sous le méridien de la presqu'île du Nord; nous appellerons partie Sud-Est celle qui, de ce dernier point, s'avance jusque sous le parallèle de ïile Maria. Nous ne nous occuperons dans ce para- graphe que de la première partie. La côte Méridionale de la Terre de Diémen, comprise entre le câte du Snd. cap Sud-Ouest et le cap Sud, est assez élevée ; elle est écore, et pri- vée entièrement de plages sablonneuses. On peut en avoir con- noissance de très-loin en mer, lorsque le temps est beau ; on la voit alors sous l'aspect d'un amas d'îles, circonstance qui est due aux coupures multipliées qui s'y rencontrent. Cette côte n'a point été examinée jusqu'à ce jour avec les détails qu'elle exige ; les coupures dont nous venons de parler, semblent faire présumer cependant qu'on y trouveroit diverses anses, plus ou moins propres à servir de refuge aux navigateurs \ La terre nous a paru très-saine, au-delà des îles et des rochers qui en sont à quelque distance : celui de Mew- stone, l'un des plus avancés au Sud, est de forme à-peu-près ronde; comme il est écore et fort élevé, on peut le ranger à petite distance. Au-delà du cap Sud, entre le cap Bruny et le cap Méridional de Canai Dentre- la baie de la Recherche, se trouve l'entrée de ce bras de mer remar- •=^'^''"='- quable connu sous le nom de canal Dentrecasteaux. Il ne fut pas aperçu du capitaine Tasman, qui le premier aborda dans ces pa- rages, non plus que par les navigateurs qui y vinrent après lui. Une découverte aussi importante devoit appartenir au marin célèbre qui lui a imposé son nom , et qui le premier en a consigné les détails dans cette suite de belles cartes levées avec tant de soin et d'exac- titude, par le savant hydrographe de son expédition. Le canal Dentrecasteaux, pris depuis la baie de la Recherche jus- * M. Flinders, qui a passé, en 1798, «ouvertures entre le cap Sud - Ouest et le entre les îles Maetsuiker et la grande Terre, «cap Sud , où l'on trouveroit un excellent ne partage pas notre opinion. «Tous les navi- » abri ; mais les espaces entre les caps inter- M gateurs qui jusqu'ici ont prolongé cette « médiaires ne sont que des baies fort basses, » côte (dit-il), se sont toujours tenus, que je m ouvertes aux vents du Sud. » ( Observ. on «sache, au large de Mewstone; et ils ont the coasts ofvan Diemen's land.) » supposé ordinairement qu'il y avoit diverses TERRE DE DIÉMEN. 34 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, qu'au cap Méridional de la presqu'île du Nord, peut avoir douze lieues de longueur. II est légèrement sinueux, mais affecte une direction générale du S. E. au N. O. Sa largeur n'est pas cons- tante ; elle varie depuis sept dixièmes de mille jusqu'à huit milles environ. Port du Sud et Deux ports très-beaux et très-commodes se trouvent au fond de port du Nord de ^ k baie de la Re- la baic dc la Recherche. L'amiral Dentrecasteaux, qui y a relâché, donne à leur sujet des notions intéressantes et fort utiles *. Au- Baie des Moules. Jelà, cn rcmontant au Nord, on rencontre la baie des Moules, le Port de rzspé- pQj-j jg l'Espérance et la rivière Huon. Ces divers enfoncemens rance. '■ Rivière Huon. nous Ont paru précieux sous le rapport nautique ; mais n'y étant pas entrés nous-mêmes , nous nous dispenserons d'en parler davan- tage ici. Port des Cygnes, Lg pon dcs Cygncs est situé à l'embouchure de la rivière Huon. Son étendue dans une direction N. et S. est d'une lieue et demie, sur une largeur beaucoup moindre. Plusieurs anses profondes pré- sentent , sur l'un et l'autre bord , toutes les commodités nécessaires à la sûreté des navires. Ses rivages, quoique peu élevés, sont, en général, fort écores; leur pente est assez douce, et la fertilité re- marquable du sol offre par-tout le spectacle le plus varié et le plus enchanteur. Dans beaucoup d'endroits , on trouve des quais formés par la nature , où il seroit facile de faire accoster les plus gros vais- seaux, et même de les abattre en carène. Au milieu du port , on a depuis 4 jusqu'à 8 brasses d'eau sur un fond de sable vaseux; et à l'exception de l'intérieur de quelques baies, la sonde ne rapporte jamais moins de 3 à 4 brasses à petite portée de fusil du rivage. La seule rivière de quelque importance que nous y ayons trouvée, la seule aussi qui nous ait paru devoir conserver de l'eau douce toute J'année, est la rivière Fleurieu : son embouchure est marécageuse, et obstruée par un banc de vase qui en défend l'approche. Ailleurs, ce ^ Voyage de DentrecASTEAUX, tom. I, pag: 4$— 78 et 228—248. LIVRE II, Descriptions géogr. et nautiques. 35 ne sont que àts torrens alimentés dans la saison des pluies. En mul- ' tipliant les recherches, on trouveroit peut-être quelques sources ^^ ^^^^ dans les anses qui avoisinent l'entrée du port ; on voit, en effet, dans cette partie, un grand nombre de ravins, et il est vraisemblable que quelques-uns servent de lit à des ruisseaux permanens. Vers l'extrémité Nord du canal , et sur sa côte Occidentale , se ?«« Nord-Ouest. trouve le port Nord-Ouest. Sa position lui a fait donner le nom qu'il porte. Sa forme est celle d'un quadrilatère irrégulier. Son ouver- ture est de deux milles, sa profondeur de six. Ses deux pointes d'entrée sont hautes et rocailleuses ; le reste des rivages est beau- coup moins élevé, et d'un abord par-tout extrêmement sûr. Plusieurs ruisseaux viennent déboucher dans sa partie Septen- trionale. Le plus considérable , qui prend vraisemblablement sa source à la montagne du Plateau , nous servit d'aiguade. Son embou- chure, partagée en deux branches, est obstruée par plusieurs bancs qui , mêlés à de gros troncs d'arbres , en rendent l'approche diffi- cile, même pour les petites embarcations. Nous ne pûmes y faire que cent barriques d'eau environ , et encore ce fut d'une manière pénible : obligés de tenir notre chaloupe à flot à une grande dis- tance de terre , nous faisions conduire nos futailles en drôme par un de nos canots légers ; mais ce qu'il y avoit de plus fatigant, c'étoit de rouler ces mêmes barriques sur un lit de galets pendant l'espace d'un demi-mille , pour les conduire au rivage. Après tout , l'eau de cette rivière n'étoit pas de bonne qualité. Quoique à la rigueur tWt fût potable, le goût en étoit cependant mauvais , et nos médecins attribuent à son usage les coliques qu'é- prouvèrent plusieurs personnes de nos équipages. En visitant le pays que parcourt sur ce point le ruisseau de l'aiguade, nous reconnûmes que le terrain bas qui l'environne est une plaine assez vaste, coupée par différens canaux, dans lesquels la haute mer pénètre , et forme , par conséquent, une grande quantité de maré- cages. Cette plaine seroit sûrement très-fertile, si tWt étoit cultivée, E 2 36 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ' après avoir donné un écoulement aux eaux, car le terroir en est , excellent : celui des montagnes et des collines qui l'avoisinent est également bon et propre à l'agriculture. Hiviire du Nord. En quittant le port Nord-Ouest, on se trouve à l'embouchure de la rivière du Nord (cartes n.°' 2 et^) , qui comprend la double baie, et termine dans cette partie le canal Dentrecasteaux. Les em- barcations de l'amiral françois n'ayant remonté cette rivière que jusqu'à la hauteur du gros morne, mon frère M. H. Freycinet fut chargé d'en continuer la reconnoissance jusqu'au point où il pourroit rencontrer de l'eau douce. Un banc de vase presque per- pendiculaire au cours de la rivière vint contrarier it.^ opérations ; il ne put ni déterminer son étendue, ni s'assurer s'il existoit une passe pour le franchir. Du lieu où le canot fut obligé de rétrograder, les battures paroissoient se prolonger encore assez au loin. M. H. Frey- cinet ne pouvant y pénétrer avec son embarcation, débarqua sur le côté Méridional de la rivière , et s'avança à pied vers le lieu qui lui étoit prescrit par ses instructions. La rivière forme un coude près du gros morne , et se dirige , jusqu'au banc qui en barre le cours, entre des terres d'une hauteur mé- diocre. Ses bords sont marécageux, et presque par-tout inaccessibles, à cause du peu de profondeur de l'eau. La partie la plus large est aussi celle où il y a le plus de hauts-fonds, et dont les rives sont le plus remplies de marécages. Au-delà des bancs, la rivière coule entre une haute chaîne de montagnes, et diminue progressivement de largeur. L'eau perd sa salure par degrés; mais elle n'est tout- à-fait potable qu'au point qui a été indiqué sur le plan. Le courant est très-rapide, sur-tout celui de jusant, qui ne paroît pas filer moins de trois milles à l'heure. Au-delà du banc dont nous venons de parler, le pays, qui est d'un aspect très-sauvage, se trouvoit alors presque entièrement brûlé par les naturels. Au point où la rivière se dirige de nouveau vers le Nord, les terres sont mieux boisées, et n'offrent plus qu'une route LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 37 impraticable à travers les marais et les bois. Une journée de marche TERRE n'eût pas été suffisante pour s'avancer jusqu'aux gorges de montagnes ^^ diémen. éloignées entre lesquelles on voyoit la rivière couler. En revenant vers le Sud, on trouve dans l'Est de la montagne du Plateau, un fort joli ruisseau qui débouche dans une anse commode. En rangeant la terre à tribord, à petite distance, on passe succes- sivement par 3, 2 Y, I T et i brasse d'eau; à ce point, on peut débarquer à pied sec. Une chaloupe pourroit y accoster sans peine ; et de là au ruisseau, qui n'est plus éloigné que de quatre-vingts toises , le chemin est beau et convenable pour rouler les barriques. M. Breton, qui a visité cette aiguade, pense qu'elle est de beau- coup préférable à celle que nous avions établie dans le port Nord- Ouest ; l'eau d'ailleurs y paroît de meilleure qualité. Nous venons de parler successivement de tous les enfoncemens qui se trouvent sur la côte Ouest et sur la côte Nord du canal Den- trecasteaux : sa partie Orientale se compose entièrement dts rivages de l'île Bruny. Cette île, de dix lieues de longueur, est d'une forme l'e Bruny. très-irrégulière. Plusieurs isthmes, dont le plus remarquable sépare la baie de ce nom d'avec celle de l'Aventure, resserrent sa surface sur divers points; le terrain est d'inégale hauteur, et quelques parties assez é\ç,yéts sont remarquables par leur constitution géologique : le cap Cannelé entre autres, et la portion de côtes qui s'y rattache vers le Sud, présentent à l'œil une coupe abrupte qui paroît com- posée d'immenses aiguilles basaltiques. Par -tout la végétation se montre avec vigueur, et vient déceler la fertilité du sol. Plusieurs baies profondes sur l'un et l'autre bord offi-ent de bons mouillages. La grande Anse, la petite Anse, la baie de l'Isthme, et Grande Anse, celle qui gît au N. E. de la pointe Le Grand, peuvent recevoir les Baie de l'isthm'e. plus forts navires. La grande Anse est une baie très-spacieuse, et par conséquent peu abritée contre les vents. Nous mouillâmes à son entrée, à un mille de distance et dans l'Est Je l'île aux Perdrix: les vents de S. O. , qui souffloient à cette époqiie , nous incommodé- TERRE DE DIÉMEN ture, casteaux, 38 VOYAGE AUXTTERRES AUSTRALES, rent un peu ; cependant la mer n'y étoit pas houleuse , et ce mouil- lage auroit été suffisant, si des ports plus beaux, et sur- tout plus commodes, n'eussent pas été dans not^re voisinage. La côte du large de l'île Bruny présente deux baies remarquables: Baie Mauvaise, i'unc, appelée baic Mauvaise, est exposée à toute la fureur des vents Baie de l'Aven- du S. O. ; l'autre , nommée par Furneaux baie de l'Aventure, est au contraire un excellent point de relâche, avec des vents de cette partie. On y trouve, dans toutes les saisons, des aiguades abon- dantes et commodes. Canal Dentre- Lcs sondcs, au milicu du canal Dentrecasteaux, sont, en général, de 7 à 25 brasses, sur un fond de vase noire, La navigation n'y a rien de difficile ; et si l'on est muni des excellens plans de M. Beau- temps-Beaupré ^, on pourra y naviguer, soit de jour, soit de nuit, sans craindre d'être induit en erreur. Le seul danger qui existe est un banc étendu qui gît le long de la côte par le travers de la pointe Riche et en face de la baie de l'Isthme. Il ne s'avance pas fort au large, et il suffit d'être prévenu de sa position pour n'avoir point à le redouter. Dans le trajet que nous fîmes pour nous rendre de la grande Anse au port Nord-Ouest, nous eûmes des vents très-inconstans qui sembloient suivre la direction des montagnes. Quand nous passions par le travers des gorges qui pouvoient leur servir d'issue , nous éprouvions des risées très -fortes, et, l'instant d'après, nous restixsns en calme plat. Au reste, cet inconvénient est ordinaire dans la navigation entre des terres hautes et resserrées. A nos divers mouillages , nous avons toujours eu beaucoup .de peine pour relever nos ancres, à cause de la ténacité du fond de vase qui existe presque par-tout. Dans la grande Anse , par exemple, lorsque notre ancre fut hors de l'eau, il s'y trouva plus de mille livres pesant d'une vase noire et dure que le mouvement et le choc » Hydrographe en chef de l'expédition de DentrecASTEAUX, aujourd'hui sous- chef du dépôt impérial des cartes et plans de la marine, &c. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 39 de l'eau n'avoient pu détacher. Malgré cette résistance considérable du fond, il nous arriva plusieurs fois de chasser sur nos ancres, quoique nous eussions dehors une forte touée. De tous les mouillages où nous avons été dans le canal , aucun n'est exempt d'inconvéniens. La grande Anse et le port Nord- Ouest sont trop vastes pour qu'on puisse y trouver , à toutes \ts époques, un abri contre la force des vents. Le port des Cygnes seroit un refuge assuré et précieux dans le cas où l'on auroit un radoub à faire; mais feau douce y est rare, difficile à recueillir, et ne paroît pas être de bonne qualité. Dentrecasteaux, qui relâcha, en 1792 et 1793, dans les deux ports qui sont au fond de la baie de la Recherche (le port du Nord et le port du Sud) , en parle de manière à leur faire accorder la pré- férence sur tous ceux de cette partie des Terres Australes. Il dit en substance que le port du Nord est le lieu le plus convenable pour faire les réparations que peuvent rendre nécessaires les gros temps auxquels on est exposé dans ces parages orageux, La mer y est si tranquille, qu'elle est à peine agitée par les vents les plus violens. Les aiguades y sont multipliées ; mais elles ont le grand inconvé- nient d'être à sec pendant l'été ^ : circonstance qui , pour le dire en passant, est commune au port de l'Espérance, et vraisemblablement aussi au port des Cygnes. Le port du Sud, ajoute le même navigateur, en jouissant des mêmes avantages que le port du Nord, en a d'autres qui lui sont propres et qui le rendent de beaucoup supérieur. Il peut fournir en toute saison une grande abondance de très-bonne eau , que l'on peut faire avec une extrême facilité ^. Nous croyons devoir désigner en conséquence le port du Sud de la baie de la Recherche comme le meilleur point de relâche dans le cas d'un séjour un peu prolongé sur cette côte : si, au TERRE DE DIÉMEN. » Voyage de DentrecASTEAUX, tom, I, «> Ibid. TERRE DE DIÉMEN. 4o VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, contraire, on ne vouloit que renouveler sa provision d'eau et de bois, le nlouillage de la baie de l'Aventure me paroîtroit alors le plus convenable. Le sol de l'île Bruny , et celui de la Terre de Diémen qui lui est opposé, sont en général d'une très-bonne qualité. La terre végétale, dans quelques endroits, n'a pas moins de deux ou trois pieds de profondeur. La végétation est par- tout abondante et vigoureuse; les forêts sont riches et touffues : les arbres les plus communs et les plus remarquables dans toute l'étendue du canal , sont les casuarina, les mimosa , les banksia et les eucalyptus. A la couleur près , le bois de casuarina ressemble beaucoup à celui du chêne de nos climats ; pesanteur , dureté , liant , tout est analogue. On peut l'employer avec avantage dans la construction navale : l'élégance de ses marbrures , le poli parfait qu'il peut rece- voir, le rendent également fort propre à la menuiserie, et sur-tout à fébénisterie. Le mimosa convient aussi à ce dernier usage ; mais ses dimen- sions trop foibles ne permettent guère de s'en servir dans l'archi- tecture navale. Quoique d'un tissu moins liant que le casuarina, le banksia pour- roit fournir cependant des courbes précieuses à la marine. Son bois, d'une belle couleur, est d'ailleurs fort agréable, et convient aux ouvrages d'ébénisterie. A l'égard de l'eucalyptus , les fortes proportions de son bois , sa tige droite, élancée et dépourvue de branches, doivent le faire considérer comme très - convenable pour la mâture. A la vérité, sa pesanteur spécifique * et son peu d'élasticité sont un assez grand inconvénient pour l'objet dont il s'agit ; mais cet arbre n'en sera pas moins extrêmement précieux pour les navires qui dans ces parages auroient éprouvé des avaries considérables, * Le pied cube de ce bois, lorsqu'il est vert , dit M. Hamelin dans son journal , ne pèse pasmoins de 79 livres -j, ou à-peu-près 39 kilogrammes. Dans TERRE LIVRÉ II. Descriptions gèogr. et nautiques. 'J^i Dans le grand nombre d'eucalyptus que nous fîmes abattre au port Nord -Ouest, il s'en trouva un dont le tronc avoit 37 pieds jje diémen. [ 1 2,™oi ] de hauteur, sur i4 pieds [4^54] de tour. Il étoit par- faitement sain à l'intérieur ; circonstance qui mérite d'autant plus d'être remarquée, que tous ceux que nous avions fait couper, soit pour bois de chauffage , soit pour nos autres besoins, quoique d'une bonne apparence au -dehors, étoient tous viciés au -dedans par la présence d'une résine fort abondante. Parmi les arbres particuliers à ces contrées, il en est un encore qui doit être cité comme pouvant être fort utile à la marine; c'est le xanthorrhea. Il fournit une résine abondante analogue à notre brai sec, et que l'on pourroit au besoin y substituer. Quelques essais que nous finies faire par nos calfats, eurent le plus heureux succès. Nous n'aperçûmes aucun arbre qui portât des fruits mangeables ; presque tous avoient une texture ligneuse, comparable à celle de notre pomme de pin. Le fruit du cycas, espèce de palmier, qui porte une noix recouverte d'une enveloppe rougeâtre, a la chair ex- trêmement vénéneuse. M. LabillardiÈre assure cependant * qu'on peut lui enlever par la macération cette qualité malfaisante. Les herbacées convenables aux usages domestiques, ne sont pas très-variées : un peu de cresson, du persil sauvage, du cerfeuil, une espèce d'oseille et de perce-pierre, en composent la liste succincte. II est probable que les sauvages connoissent plusieurs racines bonnes à manger ; mais quelles que soient les recherches que nous ayons faites, nous n'avons pu découvrir qu'une espèce de petite carotte ; encore est-elle assez rare. Si les végétaux offrent d'aussi foibles ressources à l'homme , la nature s'est plue à le dédommager par la richesse et l'abondance de quelques espèces du règne animal. Le grand et le petit kanguroo se trouvent sur les deux rives du canal. La chair de ce quadrupède » 1,ABILLARDIÈRE, Voyage à la recherche de LA PÉROUSE. TERRE 3DE DIÉMEN. 42 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, est agréable, lorsqu'il est jeune; autrement, elle est plus ou moins dure et coriace : elle forme néanmoins, dans tous les cas, une nour- riture salubre pour les équipages. Nous parlerons, dans le §. 2 du chapitre suivant, de la manière la plus avantageuse et la plus con- venable de faire la chasse à ces animaux. Parmi les oiseaux, le cygne noir est sans contredit le plus inté- ressant. Sa chair est tendre, délicate, et pourroit être recherchée pour les tables les plus somptueuses. Cet oiseau existe en nombre prodigieux dans le port des Cygnes , dans la rivière du Nord et dans plusieurs autres parties du canal. Il n'est pas toujours facile de le prendre, parce que, lors même qu'il est dans la mue, il nage avec une inconcevable rapidité, en se dirigeant toujours vers l'origine du vent. On peut l'attendre à l'affût, ou le chasser dans un canot qui marche bien à l'aviron. Le canard, la sarcelle, une petite espèce de perdrix, la caille, le merle, le pigeon doré, et une grande variété de perroquets, existent en abondance, les uns dans le voisinage des marais, et les autres ré- pandus dans les bois. On peut en prendre sans beaucoup de peine une grande quantité ; mais cette chasse est bien moins avantageuse que celle des cygnes. La classe des poissons peut fournir d'excellens rafraîchissemens : sans parler des chiens de mer et des requins , qui ont la chair peu agréable, nous citerons les raies de plusieurs espèces, dont quelques- unes ne pèsent pas moins de trois à quatre cents livres, et qui sont un manger délicieux ; les perches, les orphies, les soles, limandes, carrelets , turbots, cottes , polynèmes, &.c. qui s'y montrent par-tout en grandes troupes. Nos pêches , établies sur une multitude de points , nous furent fort productives. Nous harponnâmes beaucoup de raies sur les bancs de la rivière de l'aiguade, dans le fond du port Nord-Ouest, dans la baie de l'Isthme , et sur tous les hauts-fonds où l'eau n'étoit point agitée. Dans la plupart des anses de l'île Bruny, la pêche à la seine LIVP.E II. Descriptions géogr. et nautiques. 43 nous a toujours été avantageuse ; nous avons également employé ^^^^^^ la ligne dormante, garnie de cinquante ou cent hameçons, sur les de diémen. fonds sablonneux, et la ligne volante, sur les fonds de roche ou en pleine eau. Les crustacés nous donnèrent quelques homards, beaucoup de langoustes et de crabes, dont quelques-uns d'une très-forte dimension. Nous en avons pris souvent à la ligne ; mais la pêche avec la nasse de filet, soit dans la grande Anse, soit dans le port Nord- Ouest, nous a toujours paru préférable. Nous pouvions recueillir par ce moyen au-delà de quatre-vingts langoustes ou crabes dans un jour. Les huîtres, les peignes et les moules sont ici les espèces de coquillages les plus remarquables. Nous devons faire observer, à l'égard de ces dernières , que souvent elles renferment un petit crabe , ou de petites perles grises qui sont vénéneuses et peuvent occasionner de fortes coliques. Il faut éviter de manger de pareilles moules, A ces diverses espèces d'animaux testacés , nous ajouterons en- core la grande oreille de mer, dont \&'b sauvages de cette contrée font une immense consommation, mais qui n'est pas de très-bon goût. Les huîtres sont en grand nombre dans les petites baies qui gisent au S. de la pointe Gicquel (pointe S. d'entrée du port N. O. ) et dans le fond des divers ports du canal. On peut ramasser des moules presque par-tout de basse mer; leur pêche n'offre ni peine ni difficulté. A l'égard des peignes ou pèlerines, qui sont un manger délicat, nous les avons constamment ramassés avec la drague : on les rencontre dans quelques parties en assez grande quantité, no- tamment dans le voisinage et au S. du port Nord-Ouest. Les naturels du canal Dentrecasteaux sont peu nombreux. Ils vivent par troupes errantes dans les bois , réduits au dernier degré de misère et d'abrutissement. La plupart nous ont paru méchans , soupçonneux et craintifs. Cook et Dentrecasteaux ont F 2 TERRE 44 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, cependant, ainsi que nous, rencontré quelques individus quiavoient DE DiÉMEN. l'air doux et affable ; mais ni les uns ni les autres nous ne sommes demeurés assez long-temps sur les mêmes lieux, pour être en état de tracer d'une manière exacte et définitive le tableau du caractère moral de ces peuples*. Dans un état si éloigné de la civilisation , leurs arts n'ont pu beaucoup se perfectionner. Habitans d'un pays entrecoupé par une infinité de bras de mer, à peine ont-ils su imaginer des pirogues pour y naviguer, et ces pirogues sont encore d'une construction extrêmement défectueuse. Nous en avons vu et mesuré plusieurs qui étoient de la même dimension, et construites d'une manière absolument semblable. Trois rouleaux d'écorce d'eucalyptus en formoient toute la char- pente. Le rouleau ou la pièce principale avoit 4.'"55 [i4''] de long sur une épaisseur d'un mètre [3^]; les deux autres, 3,"'9 [12P] de long sur 0,^32 [iP°] d'épaisseur seulement. Ces faisceaux qui, pris chacun à part, ressembloient assez à la vergue d'un vaisseau, étoient réunis par leurs extrémités , ce qui les faisoit relever en pointe et constituoit fensemble de la pirogue. L'assemblage étoit fait assez solidement avec une sorte d'herbe ou de jonc. Dans cet état, l'em- barcation avoit les dimensions suivantes : Longueur en dedans . . . , , . . . . 2,"5>5 =^ $^ i^ Largeur en dehors o, 8p = 2. p. Hauteur totale o, 6 j = 2. o. Creux au milieu 0,^2 = 0. S. Grosseiu' aux extrémités o, 27 = o. 10. Les sauvages peuvent se placer cinq ou six dans ces pirogues ; mais plus communément ils ne s'y mettent que trois ou quatre à- la-fois. Leurs pagaies sont de simples morceaux de bois, de 2,""^ » Nous ne faisons qu'indiquer ici ces ré- recourir à la relation historique de notre sultats précieux de nos observations; ceux voyage, rédigée par M, PÉRON. ('Par/j, cAfç qui voudront de plus grands détails, peuvent Arthus Bertrand.) LIVRE II. Descriptions je gb. et nautiques. /J \f 8P°], juôtjuà 4 et même 5 mètres de long [i i? 6^° et \f ;P°], sur une grosseur qui varie depuis 2 jusqu'à 5 centimètres [de i^" à 2^^*]. Quelquefois , et lorsque l'eau n'est pas très-profonde , ils se servent de ces bâtons pour pousser sur le fond , comme nous Iç faisons avec nos gaffes. Ils se tiennent ordinairement assis pour manœuvrer 'eurs pi- rogues ; ils y placent alors des bottes de foin qui leur servent de siège : d'autres fois ils se tiennent debout. Nous ne les avons vus traverser le canal que par un beau temps ; on conçoit que des embarcations aussi fi-éles et aussi imparfaites n'auroîent jamais pu s'avancer, ni même seulement se soutenir, sur une mer houleuse. Au reste , il ne paroît pas qu'ils aient jamais tenté de faire de plus longues navigations que d'aller d'une pointe à l'autre, ou de tra- verser une baie ou un port, dans l'intérieur du canal. Il est à remarquer qu'ils placent constamment un foyer à l'une des extrémités de leurs pirogues; et pour empêcher la coinmunica- tion du feu, ils mettent par -dessous une couche de terre ou de cendre d'une suffisante épaisseur. M. PÉRON a donné, dans le recueil de planches qui accompagne la partie historique de notre voyage , un dessin fort exact des pi- rogues des sauvages de la Terre de Diémen : il se trouve sous le n.° XIV. Nous n'avons jamais été à portée d'examiner la manière dont ils font leurs pêches ; mais comme il me paroît important de donner une idée de leur industrie à cet égard, j'emprunterai les détails suivans à M. LabillardiÈre, l'un des compagnons de voyage de l'amiral Dentrecasteaux. « Nous n'avions eu jusqu'alors, dit -il % qu'une ÎqM& idée àç,?, » peines que se donnent les femmes pour procurer les alimens » nécessaires à la subsistance de leur famille. Bientôt elles prirent y' chacune un panier , et furent suivies de leurs filles , qui les * LabillardiÈre, Voyage à la recherche de LA Pérouse, tem, IJ,pag.jz, TERRE DE DIÉMEN. TERRE DE DIÉMEN. 46 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, » imitèrent ; puis elles gagnèrent des rochers avancés dans la mer, et j^ de là elles s'aventurèrent au fond des eaux pour y chercher des » crustacés et des coquillages. Comme elles y étoient depuis long- 55 temps , nous eûmes de vives inquiétudes sur leur sort ; car elles « avoient plongé au milieu de plantes marines d'une grande lon- » gueur. Nous craignions qu'elles ne s'y trouvassent engagées, et » qu'elles ne pussent regagner la surface de la mer : enfin elles re- » parurent , et nous montrèrent qu'il leur étoit facile de rester sou^ » l'eau deux fois plus long-tenips que nos plus habiles plongeurs. » Un instant leur suffisoit pour respirer; puis elles replongeoient , » à différentes reprises , jusqu'à ce que leur panier fût à-peu-près 31 rempli. La plupart étoient munies d'un petit morceau de bois >•> taillé en forme de spatule ; elles s'en servoient pour détacher de » dessus les rochers cachés sous les eaux, à de grandes profondeurs, n de fort grosses oreilles de mèr ; peut-être les choisissoient-elles , » car celles qu'elles apportoient étoient toutes très-volumineuses. » A la vue de ces gros homards qui remplissoient leurs paniers, » nous craignîmes que ces crustacés ne déchirassent ces malheu- yy reuses femmes avec leurs énormes pinces ; mais nous ne tardâmes y) pas à nous apercevoir qu'elles avoient eu la précaution de les » tuer dès qu elles les ^.voient pris. Elles ne sortoient de l'eau que y} pour venir apporter à leurs maris les fruits de leur pêche , et » souvent elles retournoient plonger presque aussitôt, jusqu'à ce yy qu'elles eussent fait une provision assez abondante pour nourrir y> leur famille : d'autres fois , elles se rçchauffoient pendant quelque 33 temps , le visage tourné vers le feu où grilloit la pêche , et elles 33 avoient allumé derrière elles d'autres petits feuj^ pour se réchauffer 33 en tout sens à-l^-fois. II sembloit qu'elles regrettassent de rester 33 oisives un seul instant; car tout en se réchauffant, e|les étoient 33 encore occupées à faire griller des coquillages qu'elles mettoient 33 sur les charbons avec la plus grande précaution ; mais elles pre- 33 noient beaucoup moins de soins pour les homards qu elles jetoient LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 4/ » indifféremment au milieu des flammes. Dès qu'ils étoient cuits, » elles en distribuoient les pattes aux hommes et aux enfans, se 35 réservant le corps , qu'elles mangeoient quelquefois avant de re- » tourner au fond de la mer. jj Pendant notre séjour dans le canal Dentrecasteaux, nous fîmes diverses observations physiques et astronomiques que nous allons réunir ici, pour compléter ce qui nous reste à dire sur la partie Sud de la Terre de Diémen. L'irrégularité des marées est très-jemarquable dans ces parages. Dentrecasteaux, en 1793, et Flinders, en 1798, firent à cet égard des remarques du même genre ; le premier, au port du Sud de la baie de la Recherche ; le second, dans la rivière du Nord. Une de nos embarcations, aux ordres de M. Ronsard , étant allée baliser l'entrée de la rivière de l'Aiguade au fond du port Nord- Ouest, resta échouée sur les bancs (le 25 janvier 1802) , jusqu'à ce que la mer eût assez rapporté pour la remettre à flot. M. Ron- sard passa trois heures dans cette position , sans pouvoir déter- miner si la mer montoit ou baissoit, quoiqu'il fût dans une situation qui lui permit d'observer une différence de niveau de trois pouces et même moins. Pendant cet espace de temps, vingt fois la mer rapporta de deux à trois pouces , et vingt fois aussi e.\\e descendit de la même quantité. Après trois heures d'incertitude , la mer baissa beaucoup et assécha le banc sur lequel l'embarcation se trouvait. Le même jour, M. Bernier observoit ïts marées sur l'îlot de l'Aiguade. La mer ne monta que d'un pied ce jour-là. Le surlende- main, la mer fut haute au même lieu à six heures et demie. Après avoir baissé de quelques pouces, elle remonta jusqu'à midi et demi, où tWe. se trouva plus élevée d'un pied que le matin ; et tout le jour , elle ne fit que hausser et baisser alternativement de quelques pouces. Ces irrégularités, jointes à celles qui avoient dé'ik été remar- quées, nous décidèrent à ne plus continuer sur ce point un genre d'observations qui n'offroit aucun intérêt réel, puisqu'on ne pouvoit TERRE DE DIÉMEN. TERRE DE DIÉMEN. 48 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, rien en conclure pour la grandeur des marées et pour l'heure du port. Au lieu de notre mouillage , nous obtînmes des résultats tout- à-fait différens. Le jour de la nouvelle lune , il y eut haute mer à sept heures et demie, et l'élévation fut de sept pieds. M. Hamelin, à qui nous devons cette dernière observation, pense, d'après des remarques qui lui sont particulières , que les marées d'équinoxe peu- vent s'élever ici, dans quelques circonstances, jusqu'à dix et même onz;e pieds. Sans prétendre infirmer l'opinion de cet officier expé- rimenté , je me bornerai à dire qu'elle s'écarte prodigieusement de tous les faits recueillis dans les mêmes parages, tant par nous-mêmes que par les navigateurs qui nous ont précédés. M. H. Freycinet, pendant sa mission dans la rivière du Nord, fit aussi sur divers points quelques observations des marées, qui se trouveront détaillées à la fin de cet ouvrage. L'établissement moyen que j'en ai déduit, est 8", et le montant de l'eau 4^ ^ pieds; résul- tats qui s'accordent parfaitement avec ceux que le capitaine FLiU- DERS obtint en 1798 ^ Nous n'avons point observé les marées pendant notre relâche à ia baie de l'Aventure. Cook, qui y mouiila en 1777, nous apprend que la pleine mer eut lieu à 3 heures du matin , deux jours avant le dernier quartier ; d'où l'on déduit pour l'instant de l'établissement, II'' 39'. Cette quantité paroîtra bien forte, si on la compare aux résultats obtenus par M. Flinders et par nous, dans le canal Dentrecasteaux. Le montant de l'eau observé par Cook n'étoit que d'un pied et demi. De ce qui précède, on doit conclure que l'heure des marées est encore vaguement déterminée à la partie Sud de la Terre de Diémen, et que ces phénomènes y sont sujets à des anomalies singulières , dues probablement aux localités. Dentrecasteaux crut qu'il n'existoit qu'une marée en vingt-quatre heures ; mais nous en avons * Flinders , Observ. on the coasts ofvan Diemen's Iand,^a^. ^, observé LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. '49 observé deux bien distinctes ; celle de nuit a été constamment plus forte que celle de jour. . Lors de sa relâche dans la rivière du Nord, M. Flinders vit quelquefois la marée descendre douze heures de suite et plus, d'autres fois monter pendant un temps aussi considérable , lorsque près du rivage elle suivoit ses périodes ordinaires ; un sons-courant en sens contraire lui parut être la cause de cette irrégularité. Pendant \ç.s mois de janvier et février, nous eûmes au port Nord- Ouest quelques jours de beau temps ; il fut rare cependant d'en voir plus de trois ou quatre se succéder sans interruption. En général, le ciel étoit couvert, l'atmosphère brumeuse et \ti vents variables. Ceux du N. O. au S. O. par l'O. prévaloient ; sur trois jours, ils ont soufflé deux fois dans cette direction, et nous ont pro- curé du mauvais temps et de pesantes rafales. Les vents du N. E. au S. E. , accompagnés quelquefois de très-fortes risées , nous ont plus souvent amené du beau temps \ I^es huttes construites par les sauvages, tant sur la Terre de Diémen que sur l'île Bruny, ayant toutes leur ouverture tournée du N. E. au S. E., nous conclurons de cette disposition constante, que les vents d'E. ne sont jamais bien forts dans ces parages , ou que du moins \\s n'y sont pas très-incommodes. En réunissant aux nom- breux témoignages des navigateurs qui nous ont précédés, les obser- vations que nous avons faites nous-mêmes à diverses époques, on est en droit de croire que les vents d'E. qui le plus communément soufflent ici pendant l'été, sont, en effet, bien moins fréquens dans ces mers que ceux de l'O. Les vents de S, O., qui sont dominans, ont une impétuosité extrême; ils traînent avec eux les frimas du pôle, les brumes épaisses et les ouragans. Il est facile de se faire une idée de leur fureur, en voyant abattus dans les forêts des arbres d'une grosseur énorme , et affectant tous dans leur chute une direc- tion constante de l'O. vers l'E, ^ Vojieih tableau de nos observât,» météorologiques, inséré dans le IV," livre de cet ouvrage. G TERRE DE DIÉMEN. TERRE DE DIÉMEN. 50 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, La température moyenne observée à midi durant notre séjour dans le canal, c'est-à-dire, depuis le i4 janvier jusqu'au 16 février 1802, a été deH-i i*'R.,et ses écarts extrêmes de -t-io**, 3 an- i/^p. Je dois remarquer à ce sujet que notre thermomètre, placé abord, n'a pu donner un résultat aussi élevé que celui qu'on auroit pro- bablement eu à terre. Je me suis procuré une observation ther- mométrique correspondante à celle du 2 février à midi ; c'est la seule que j'aie pu obtenir. Tandis que le thermomètre à bord indi- quoit-Hi 3'',8, on avoità terre à l'observatoire -t-ip**,) ; je ne pense pas cependant que la différence ait toujours été aussi considérable. Quoi qu'il en soit, il paroît que, dans l'été de ces régions, la chaleur est en général beaucoup moins forte qu'elle ne l'est ordinairement à pareille latitude dans nos climats Septentrionaux. Le baromètre, observé à midi, a donné pour hauteur moyenne 27P 1 1 ',6 ; les extrêmes de ces variations ont été 2jf ^,'j et 28^ Parmi \ti phénomènes météorologiques que nous avons eu occasion d'observer au port Nord -Ouest, celui qui eut lieu le 5 février est un des plus remarquables. Au coucher du soleil, le disque de cet astre étoit d'une couleur rouge très - éclatante ; les vents étoient alors variables du S. E. au^ N. E. par l'E. , la brise foible et l'atmosphère brumeuse. Cette apparence dans le disque du soleil, observée déjà plusieurs fois par nous sur la côte du Nord -Ouest de la Nouvelle - Hollande , avoit toujours été un présage assuré d'une forte brise pour le lendemain. Elle ne nous trompa point encore cette fois : en effet, le vent fut calme toute la nuit; mais le 6 février, depuis trois heures du matin jusqu'à onze, nous éprou- vâmes un vent du N., accompagné de violentes rafales, qui nous procurèrent une chaleur étouffante. Quelques personnes ont pensé que la cause de cette forte chaleur devoit être attribuée à l'embra- sement des bois , opéré par les naturels. M. Péron n'étoit pas de cet avis; il croyoit au contraire que le vent dont il s'agit, n'avoit LIVRE II, Descriptions céogr. et na utiques. 5 i acquis un aussi haut degré de température, qu'en passant sur les sables brûlans de l'intérieur de la Nouvelle - Hollande. Quoi qu'il en soit, nos instrumens météorologiques éprouvèrent de grandes et subites variations pendant la durée de ce vent extraordinaire. Le thermomètre , en moins d'un quart d'heure , monta de H- i i "^ à -H I S'' R., et s'éleva même jusqu'à -t- xz\ Le baromètre, qui étoit à 28P i', descendit de 7 lignes 3 dixièmes. Le capitaine Cook éprouva une bouffée de vent du même genre, lorsqu'en 1777 il appareilla de la baie de l'Aventure". Le baromètre baissa tout-à-coup, et le thermomètre monta dans un instant de 20'' de Farenheit, ou de près de p'' de Réaumur; mais la chaleur fut de courte durée. Il est important de remarquer, à ce sujet, que le vent observé par Cook dans les circonstances dont il s'agit, avoit sa direction au N. E. , et que par conséquent il ne pou- voit venir des terres de la Nouvelle-Hollande. D'un autre côté, rien n'a pu nous faire présumer que l'intérieur de la Terre de Diémen fût un désert sablonneux. M. Bernier avoit établi son observatoire sur un petit îlot situé à l'embouchure de la rivière de l'aiguade, dans le port du Nord- Ouest. Voici le résultat des observations qu'il y a faites , indépen- damment de celles qui sont relatives aux marées : Latitude déduite de quatre hauteurs méridiennes du soleil. 43" o' 55" Sud. Longitude moyenne de vingt -quatre distances orientales de la lune au soleil , corrigées de 1 7' 4" , erreur des tables de la lune " i4j. 2. 4;. E. Paris. Inclinaison magnétique , déduite d'un ) . ... (N." 2 = (5q. 12. iî grand nombre d'observations j ^ [N.°4 = 7i, j., o. Inclinaison moyenne 70_ 8_ ,„_ Inclinaison moyenne par un milieu entre toutes les observa- tions faites par nous dans le canal Den tracas teaux 70. 7. 4o. ' CooK, 3.» Voyage, tom. I, pag, ip et le livre suivant le chapitre qui traite de la /i-2 de la traduction françoise. correction des longitudes observées pendant Pour de plus grands détails, voye^ dans notre voyage. G 2 TERRE DE DIÉMEN. 52 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, par les boussoles TERRE ... . ) dMGéograpke..\'°' '■'^' ^^"j DE DiÉMEN. Déclinaison de I aiguille aimantée/ , , \N. E. P^^'®'' par les boussoles ) „ , / I et j Ar / 2. lo. 42. l ^^ du Naturaliste . j J > f^^j. Déclinaison moyenne 9. 17. 4/. N. E, février 1802. Pendant notre mouillage à la baie de l'Aventure, le 21 mai 1 802, M. Bernier eut à bord les résultats suivans : Inclinaison magnétique , aiguille 1vt./_„, ,, ,r,imai N.° 2= 71» 33' 45") N." 4 = 72. 22. 30.) (1802, Inclinaison moyenne 71. j 8. 7.) mais ces résultats sont moins certains que ceux qui ont été obtenus au canal Dentrecasteaux. GooK observa dans la baie de l'Aventure, en 1777, ' > Inclinaison de l'aiguille aimantée 70° i 5 Déclinaison N. E j . 15. Dentrecasteaux, pendant ses relâches au port du Nord et au port du Sud de la baie de la Recherche , avoit trouvé : ien 1792.. . , 70* 50' eni793...j^,_ 2. Déclinaison N. E en 175)2. ... 8. i. * ■ La moyenne des observations de déclinaison faites par le capi- taine Flinders en 1798, avoit été de 8° ^ i' N. E. Il résulte de la comparaison que nous venons de faire , que l'inclinaison de l'aiguille a peu changé depuis CooK jusqu'à l'époque où nous avons observé nous-mêmes; du moins les variations, si elles existent, sont trop foibles et nos observations trop peu con- cordantes, pour qu'on puisse déterminer la quantité de ce chan- gement. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 53 II n'en est pas de même de la déclinaison. En comparant les observations de Cook avec celles qui nous sont propres , on verra que, dans vingt- cinq ans, l'augmentation de déclinaison a été de 4° 3', c'est-à-dire environ de 10' par an. Calculant, d'après ces don- nées, la déclinaison pour les années 1 792 et 1 798 , on trouve dans le premier cas, 7" 45I, et Dentrecasteaux a obtenu directement 8° i'; on a dans le second cas, 8° 39', ce qui ne diffère que de 1 2' des observations immédiates du capitaine Flinders. En 1 642, et long-temps avant l'arrivée de Cook, Tasman avoit trouvé la déclinaison de la boussole de 3° N. E. * dans la baie de Frédérick-Hendrick (aujourd'hui baie Marion). Cette observation nous conduit à un rapprochement curieux : si on la compare, en effet, avec le résultat que nous avons obtenu, on trouvera que l'augmentation en déclinaison pendant cent soixante années, a été de 6° 18', ce qui donne deux ou trois minutes d'augmentation an- nuelle seulement, et confirme une remarque déjà faite ailleurs ^, que la variation des déclinaisons magnétiques dans un même lieu ^ n'est pas toujours proportionnelle ou sensiblement proportionnelle au temps. §. 2. Partie S. E. de la Terre de Diéj^ien. La partie Sud-Est de la Terre de Diémen est aussi découpée que sa partie Méridionale. On y remarque deux grandes presqu'îles qui, réunies par des isthmes extrêmement bas, justifient assez l'erreur de quelques navigateurs, qui ont pensé qu'elles formoient des iits dis- tinctes. Plusieurs ports et baies profondes se rencontrent sur divers points. Nous allons successivement les faire connoître, en commen- çant par ceux qui sont les plus voisins du canal Dentrecasteaux. Dans le N. E. de l'île Willaumez se présente une ouverture d'une * Dalrymple, Historical collection of voyages, tom, I , pag, 6g, ^ Hauy, Traité de physique, tom, II , j>ag, loo (2.' édition.) TERRE DE DIÉMEN. TERRE DE DIÉMEN. Baie du Nord. Bassin Ransonnet. Rivière Brue. Port Buache 54 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, lieue de largeur , qui donne entrée dans une suite d'enfoncemens très - vastes , dont une partie seulement avoit été explorée par les embarcations de l'amiral Dentrecasteaux. Ils sont compris sous le nom de baie du Nord, de bassin Ransonnet et de port Buache. La reconnoîssance complète en a été faite par M. Faure, et c'est à lui que nous devons également les détails que nous allons réunir ici. Le premier enfoncement où l'on pénètre a dix milles de pro- fondeur. Il se termine par une baie sablonneuse , que les cartes de M, Beautemps - Beaupré ont consacrée sous le nom de baie dii Nord. Dans le N. E. se trouve la rivière Brue , et dans l'E. l'entrée du port Buache. Plusieurs îlots, dont le plus considérable se nomme îlot Saint-Aignan , se voient aussi dans cette partie. Un étang qui communique à la mer, existe dans le voisinage dii cap Deslacs ; les navires qui ne calerpient pas au-delà de huit pieds d'eau, pourroient y trouver un excellent abri. La sonde ne rap- porte à l'entrée qu'une brasse trois quarts; mais en dedans, il n'y en a pas moins de 3 et 4 sur un beau fond de sable. Formé d'un étang du n\ême genre, le bassin Ransonnet commu- nique dans la baie du Nord par une ouverture placée au fond et vers la partie Orientale de la baie. La rivière Brue est barrée par un banc de sable ; mais cette cir- constance n'a pu empêcher M. Faure de la remonter en canot jusqu'à une lieue et demie de son embouchure. A ce point, il ne s'étoit encore aperçu d'aucune diminution dans la salure de l'eau ; mais s'étant avancé davantage , il en trouva le lit entièrement à sec. En continuant de remonter encore, il ne vit qu'une ravine remplie de galets, qui lui parut ne pouvoir fournir de l'eau que dans le temps des pluies. Il rencontra cependant, çà et là, quelques lagunes ou étangs d'eau douce. Le port Buache est très -vaste et entouré de terres de hauteurs inégales. En partant de la pointe Joannet, et s'avançant au S, E. jus- qu'au premier ruisseau marqué sur nos cartes, on arrive sur une TER R fi DE DIÉMEN. LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 55 côte parfaitement saine , qui peut être prolongée à petite distance, par 4,5 et 6 brasses d'eau. Le ruisseau dont il vient d être ques- tion étoit à sec à 1 époque où il fut visité par M. Faure : il n'en étoit pas de même d'un second ruisseau situé dans l'E. et à une lieue environ du premier ; deux réservoirs placés près de son em- bouchure , permettent , dans toutes les saisons , d'y trouver une aiguade facile. La partie Sud-Est du port Buache se dessine sous la forme d'un boyau ou d'un enfoncement très-étroit, terminé par un isthme sa- blonneux et fort bas, qui peut avoir quatre-vingts toises de largeur sur une longueur de cent toises. Il réunit la presqu'île Tasman avec la presqu'île Forestier, et sépare le port Buache de la baie Monge. En quittant le port Buache et la baie du Nord , on se trouve ^aie entre la presqu'île Tasman et l'île Bruny, vaste étendue de mer «""p^«s- connue jadis sous le nom de haie des Tempêtes. Elle contient la baie de l'Aventure, dont nous avons déjà parlé, et la haie Maingon, où ne sont point entrées nos corvettes ; les caps Boreel et Pillar, éloi- gnés l'un de l'autre de douze lieues, en forment les limites. Près de ce dernier cap, l'île Tasman présente ses flancs noirâtres ^'^ Tasman. et déchirés ; son élévation est considérable , sa constitution entière- ment rocailleuse et stérile. Le cap Raoul, le cap Pillar et le cap Haïiy , ainsi que l'île Tasman elle-même, paroissent formés d'une multitude de colonnes de basalte réunies en faisceaux. Les terres élevées voisines du cap Pillar sont en général aiides côte au Nord I • / ' •K^ r\. \ I ' ' I • du cap Pillar. et peu boisées ; mais au JN. O. , la végétation est plus vigoureuse et d'un aspect plus gracieux. La haie Dolomim , qui n'a guère plus d'un mille d'ouverture, est terminée par une plage de sable blanc, très -remarquable : la mer nous y parut assez calme ; néanmoins nous ne pûmes assurer que le mouillage y fût bon. Toujours est-il certain qu'il ne seroit tenable qu'avec des vents de terre; ceux du large pénétrant dans la baie sans beaucoup d'obstacles. TERRE DE DIÉMEN. Port Fréd.-Hendrict. ^6 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Au-delà de la baie Dolomieu, les terres sont hautes et de belle apparence ; le sommet et le revers des montagnes sont coupés à pie du côté de la mer. La baie Monge est vaste et très - ouverte. Nous avons déjà fait observer qu'elle n'est séparée du port Buache que par un isthme fort bas. Du caj^ Siirv'ille, qui termine vers le Nord la baie Monge, jusqu'au cap de Frédérick-HendricI: , les terres sont hautes et très-escarpées. Dans cet espace, la côte n'offre ni mouillage ni abri ; la mer y brise par-tout avec force. Entre ce dernier cap et celui de Bernier se trouve la grande baie connue sous le nom de baie Marioji. Ce n'est qu'une rade foraine, praticable seulement dans sa partie du Sud. Depuis le cap Bernier jusqu'à la pointe du Ressac, la côte est d'une hauteur médiocre, et se trouve bordée de petites anses sablonneuses peu profondes où l'on pourroit accoster avec des vents de terre. L'anse la plus voisine du cap Bernier seroit, dans ce cas, la plus con- venable. De la pointe du Ressac à l'entrée du port Frederick -Hen- drick, qui gît au S. O. de la baie, on trouve une plage de sable continue où le débarquement est dangereux en tout temps, et absolument impossible dès que les vents soufflent du large. .Une barre terrible y forme alors un énorme brisant qui déferle avec furie à plus de deux encablures au large. Un ruisseau ou torrent considérable vient déboucher au milieu de cette plage ; mais \\ n'a de l'eau que dans la saison des pluies. « Les brisans qui sont à l'entrée du port Frederick - Hendrick , dit M. H. Freycinet, paroissent en rendre la passe très-difficile; cependant elle n'est pas mauvaise. Je n'y ai point trouvé moins de 3 brasses d'eau. J'ai rangé d'assez près le récif de la pointe ; et après l'avoir doublé, je me suis rapproché de la côte de l'Est, où se rencontre ime eau plus profonde et plus tranquille. y> Ce point ne peut servir de relâche qu'aux bâtimens d'un petit tonnage , LIVRE II. Descriptions gêogr. et nautiques. ^y tonnage, le brassiage étant par-tout irrégulier et assez foible. Dans ia partie du Sud, où fa navigation m'a paru le plus libre, la sonde ne donne pas au-delà de 3 brasses. Ailleurs, le port est obstrué par des hauts-fonds et par des bancs fort étendus qui assèchent de basse mer, « Les terres du côté de l'Est et du Sud sont hautes; celles des deux autres parties, quoique plus basses, ne laissent pas d'offrir un abri suffisant contre tous les vents. Les rivages sont découpés, et forment, sur divers points, de petites presqu'îles et des anses pro- fondes, » Un seul ruisseau d'eau douce existe dans le S. E. du port; on y trouve aussi plusieurs torrens asséchés qui annoncent par la pro- fondeur de leur lit qu'ils doivent être considérables dans la saison des pluies. Le seul endroit où une chaloupe doive accoster pour faire aiguade , est à un mille du point où l'on peut prendre l'eau. i^ Les ressources de ce port sont l'eau et le bois. On pourroit y pécher en abondance d'excellent poisson , et sur-tout une quantité prodigieuse de raies et de chiens -marins. Le lieu qui m'a paru le plus propre à la pèche est le banc qu'on laisse à gauche en entrant. » La nature du pays est absolument la même qu'au canal Den- trecasteaux. A l'égard de l'espèce humaine, nous avons rencontré par-tout des indices qui prouvent que ces contrées sont habitées, mais nous n'en avons pas vu les indigènes. » Il n'a pas été possible de faire des observations suivies sur les marées. Ce que nous pouvons dire de plus positif à cet égard, c'est qu'elles sont de douze heures, et marnent de quatre pieds ; dks produisent un fort courant qui se fait principalement sentir à l'en- trée du port, dans la direction du N. E. au S. O. ; sa vitesse peut être estimée à deux milles, j? TERRE DE DIÉMEN. H TERRE DE DIÉMEN. 58 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, S. 3'- Ile Maria. L'Île Maria (cartes n."' ^,y et y), située par 42° 4i' 52." de lati- tude Sud, et par 145° 54'4o'de longitude Orientale (position de la pointe Maugé), gît dans le N. E. de labaieMarion, et n'est séparée de la Terre de Diémen que par un canal d'une lieue de largeur. La longueur de cette île, du Nord au Sud, depuis le cap Boul- langer jusqu'au cap Pérou , est de douze milles. Sa surface se resserre vers le milieu, et ne forme plus qu'un isthme bas et sablonneux, qui sépare la baie des Huîtres de bibaieRiedlé. La plus grande longueur de ï^ç, se trouve sur sa partie Nord ; elle est de sept milles et demi, depuis le cap Mistaken jusqu'à la pointe Lesueur ; la largeur de sa partie Méridionale est beaucoup moins considérable. Lorsqu'on s'avance du S. au N, pour entrer dans le canal qui sépare la Terre de Diémen de Ki\ç. Maria, on commence à trouver fond, par 30 et 23' brasses, aussitôt qu'on a doublé la pointe Sud de l'île. Le brassiage diminue alors promptement ; il n'étoit que de p et 10 brasses, par le travers de la baie des Huîtres, au lieu de notre mouillage. Cette baie , à cause de son î(yMt brassiage , n'est praticable que. pour les canots ; encore ne peuvent-ils approcher du rivage qu'à la distance de quinze à vingt toises. Les sondes, dans les parties les plus profondes , ne vont pas au-delà de 4 brasses , et ne sont le plus souvent que d'une , de 2 ou de 3 , sur un fond de sable blanc très-fin. Nous devons à MM. Boullanger et Péron la plupart des notions que nous avons recueillies sur X'^ç. Maria ; ce que nous dirons à la suite de ce paragraphe, est en grande partie tiré du journal de leur navigation. La pointe Lesueur et hpointe Maugé, qui forment les extrémités LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 5^ de la baie des Huîtres , sont toutes les deux fort basses , ainsi que le fond de la baie lui - même. Le rivage s'élève progressivement en allant au S., où l'on rencontre bientôt des bords escarpés et entiè- rement rocailleux. Les côtes du Sud, de l'Est et du N. N. E. sont par -tout de nature granitique; abruptes, taillées à pic, elles s'élèvent comme une muraille de deux à trois cents pieds de hauteur ; on y remarque parfois des cavernes assez vastes, dans lesquelles les eaux s'engouf- frent avec fracas. Les sommets à&s montagnes les plus élevées présentent par-tout des formes déchirées ; ces mêmes inégalités se retrouvent dans les écueils et les brisans qui existent en plusieurs endroits , et dans le rocher que nous avons nommé la Pyramide. Après le cap Maurouard, la côte s'abaisse graduellement jusqu'à une pointe attenante à l'isthme qui sépare la baie des Huîtres de la baie Riedlé. On peut descendre sur ce point, quand les vents vien- nent de terre ; mais plus au N, , et sur-tout dans la partie N. O. de la baie, l'approche du rivage est défendue par une barre très-forte. Les sondes, dans le fond de cette baie, vont depuis i i jusqu'à 1 6 brasses , sable fin ; quelquefois , seulement près de terre et vers la côte N. E., on trouve fond de roche; le brassiage n'est alors que de 5 à 6 brasses. La baie Riedlé seroit un fort mauvais mouillage pour les bâti' mens qui auroient le projet d'y faire un séjour prolongé ; elle est entièrement ouverte aux vents et à la mer, depuis le S. jusqu'au N. E., et n'est presque pas abritée d&s vents d'O., à cause du peu de hauteur de l'isthme. Depuis le cap Mistaken jusqu'au cap Boullanger, la côte est très -escarpée; la sonde, à petite distance, ne donne pas fond à 22 brasses : mais après avoir doublé le cap Boullanger, on retrouve des terres basses et boisées , qui se prolongent au S. jusqu'à la pointe Lesueur. H 2 TERRE DE DIÉMEN. TERRE DE DIÉMEN. 60 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Nous avons relâché à l'île Maria, dans la saison la plus sèche de l'année ; il est donc peu étonnant que l'eau douce y ait été fort rare. L'aiguade que le capitaine Cox indique comme la plus commode, dans le S. de la baie des Huîtres , étoit entièrement tarie : il en étoit de même d'une autre ravine qui existe dans le Nord. Les sources les plus intéressantes que nous ayons vues sur l'île Maria ont été découvertes par MM. Péron et Boullanger, près de la pointe des Tombeaux, dans la baie Riedlé : elles sont au nombre de deux. La première , qui est la plus Occidentale, est aussi la plus considérable, et celle dont les eaux sont de meilleure qualité. Elle coule assez abondamment pour que l'on puisse s'y approvisionner dans toutes les saisons ; mais il faudroit, pour l'embarquer, venir mouiller à l'entrée de la baie, ce qui seroit dangereux, et ne pour- roit être utile que dans un très-petit nombre de cas. La seconde source, plus rapprochée de la pointe des Tombeaux, est moins commode encore que la précédente ; l'eau en est aussi moins bonne. Le sol de l'île Maria est en général d'excellente qualité ; la terre, très -épaisse dans les vallées , l'est moins au sommet des montagnes et sur leur revers ; cependant la végétation ne s'y montre pas aussi active qu'au canal Dentrecasteaux, quoique les produits en soient d'ailleurs parfaitement semblables, et puissent être employés aux mêmes usages. Il n'y a point de gros quadrupèdes sur l'île Maria, ou du moins nous n'y en avons point rencontré. On y voit les mêmes espèces d'oiseaux observées dans le canal , à l'exception toutefois des cygnes. La côte n'est pas très - poissonneuse , et cette observation avoit déjà été faite avant nous par le capitaine Cox , au commencement de l'hiver de ces contrées. Avec le secours seul de la ligne et dans quelques heures de temps, il est arrivé plusieurs fois à un petit nombre de nos pêcheurs de prendre une si grande quantité de homards et de langoustes, qu'on pouvoit aisément en faire des distributions à tout l'équipage. Les LIVRE II. Descriptions céocr. et nautiques. 6i homards sur -tout, qui recherchent les trous des rochers, sont en nombre prodigieux autour de l'île Maria ; ils étoient généralement rares dans le canal Dentrecasteaux, et ne se trouvoient encore que vers les parties les plus déchirées. Les araignées de mer, au contraire, qui se complaisent dans la vase, étoient très-abondantes sur tous les points du canal, et paroissoient ne pas exister autour de l'île Maria. Il y a beaucoup de moules sur les côtes de cette île. Il n'en est pas de même des ormiers; quelque communs que soient ces derniers coquillages sur une partie du rivage, il est toujours difficile de se les procurer, parce qu'ils habitent sous les rochers les plus profonds, où l'on ne peut guère arriver qu'en plongeant. Les huîtres y sont monstrueuses, plus abondantes encore dans la baie devant laquelle nous étions mouillés , et qui tire son nom de la grande multiplicité de ce coquillage : tWt^ y sont véritablement excellentes. Aussi sauvages et aussi misérables que les naturels du canal Den- trecasteaux, ceux de K\\ç, Maria nous ont paru également défians et perfides, Leurs pirogues sont de la même forme que celles que nous avons déjà décrites , et d'une construction tout aussi imparfaite. Elles en diffèrent en ce qu'au lieu d'y employer l'écorce d'eucalyptus, on s'est servi exclusivement d'une espèce de roseau connu en France sous le nom de roseau à quenouille, et qui croît abondamment sur le bord des marais de la côte Nord de la baie aux Huîtres. M. Péron a trouvé plusieurs tombeaux construits en écorce d'arbre, ce qui semble supposer dans les naturels de Vue Maria, un degré de civilisation auquel ne sont point encore parvenus ceuxdu canal Dentrecasteaux. On peut voir la description intéressante de ces monumens dans le tome I.'' de la Relation historique de notre voyage, page 265 et suivantes. Je dois me borner à y renvoyer le lecteur. Pendant notre séjour au mouillage, les vents soufflèrent de tous les points du compas. Ceux de la partie de l'E., depuis le N. N. E. TERRE DE DIÉMEN. TERRE DE DIÉMEN. 62 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, jusqu'au S. S. E., furent les plus constans, et ceux du S, S. O. les plus forts. Nous eûmes souvent de la pluie et de la brume, sans re- marquer toutefois qu'elle eût aucun rapport réglé avec la direction des vents régnans. Le terme moyen de la température observée à midi a été de -+- 1 3'',7 R., et les limites de ses variations H- i ^'',4 et -h 1 2''. La différence 3 '',4 m'a paru dépendre du plus ou moins d'agitation et d'humidité de l'atmosphère, et de la direction des vents. M. Péron, par un milieu entre un plus grand nombre d'observations , trouve pour résultat moyen de la température H-i2'',9 R., et pour limite des variations h- 15'' et -h 8*^, différence qui est considérable, et dépend des mêmes causes que nous venons d'indiquer \ Les variations du baromètre ont aussi été fort remarquables; plusieurs fois le mercure s'est abaissé de 28^ 4' à 27^ 10', et même à 27P 9',^. Sa hauteur moyenne observée à midi a été de 28^ o',8. Malgré le peu de loisir que lui laissa son expédition dans le port Frédérick-Hendrik, M. Bernier voulut encore aller observer sur l'île Maria. Il descendit à deux reprises sur la cqte Méridionale de la baie aux Huîtres , détermina sa latitude , et y prit aussi plusieurs suites de distances lunaires. J'ai déduit de ces observations la posi- tion géographique de la pointe Maugé, telle que je l'ai indiquée au commencement de ce paragraphe. Le jour même de notre appareillage, nous trouvâmes pour la déclinaison de la boussole 9° 8' N. E., quantité qui se rapproche, à quelques minutes près, des résultats que nous avons obtenus dans le canal Dentrecasteaux. * Voyage aux Terres Australes , histoj-icj. tom. I , pag; 2^ S. LIVRE II. Descriptions céocr. et nautiques. 63 §. 4. Partie Orientale de la Terre de Diémen. Nous comprenons sous cette dénomination générale toute la portion de côte qui, du cap Bernier, s'étend au Nord jusqu'au cap PortJand, dans un espace de quarante-une lieues (cartes n." 2 et/j. Sa direction principale va du Nord au Sud ; et si l'on excepte le coude formé par Ja baie Fleurieu , elle ne varie guère de direction. Le cap Bernier, situé par 42° 2.6' f de latitude Sud, et par 145° Ay 36" de longitude fcarte n.° j) , est à cinq milles de distance et à- peu-près sous le parallèle de l'extrémité Méridionale de l'île Maria. Il est élevé, et très-remai-quable par sa forme conique. On trouve, en remontant au Nord jusqu'à \2i pointe des Galets, une côte écore et escarpée ; près de terre la sonde ne rapporte pas moins de 7 à 8 brasses. Au-delà de cette dernière pointe, on arrive dans une anse de galets, qui sert de débouché à un étang marécageux. Plus loin, la côte se relève un peu pour se rabaisser ensuite : une pointe basse, en avant de laquelle est un banc de sable, gît en face d'un îlot qui, à cause de sa position entre X\\t Maria et la grande terre, a reçu le nom ^îlot du Milieu. II est de forme ovale; son grand diamètre peut avoir cent vingt toises, et le plus petit soixante- quinze. Il est cerné par de gros rochers à fïeur d'eau et par beaucoup de galets: on n'y voit ni arbres, ni arbustes ; cependant la terre qui couvre le noyau de roche granitique dont il est formé, paroît être de bonne qualité. Une espèce de gramen long et très-fin, qui seroit pour les bestiaux un fort bon pâturage, y végète en abondance. A deux milles et demi, dans le N. O. de l'îlot du Milieu, est un cap escarpé passé lequel la côte se dirige au O. N. O. Le rivage est élevé et composé de roches coupées à pic. En face se présente une ouverture d'un mille de largeur; c'est l'entrée du port Montbazin. TERRE DE DIÉMrN. 64 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, rj.^^^^ L'étendue de ce port n'est pas considérable, à cause d'un vaste DE DiÉMEN. tanc de vase et d'herbier sur lequel la sonde ne donne qu'une brasse Port Montbazin. OU uTic brasse et demie d'eau. On pourroit mouiller à l'entrée par les 5, 7 ou lo brasses, fond de vase; mais on n'y seroit pas à l'abri des vents du S., malheureusement si forts et si yiolens dans ces parages. Plusieurs rivières salées, grossies souvent par les eaux pluviales, ont dans ce port une issue à laquelle on doit, sans contredit, l'im- mense quantité de vase qui s'y rencontre ; à l'époque où j'en fis l'exploration (en février), il n'y avoit point d'eau douce. Tout le terrain qui avoisine ces rivières est marécageux, et doit être entièrement submergé à de certaines époques. Les joncs, la criste marine et les plantes habituées aux marais, y croissent en grand nombre. On y voit peu d'arbres : mais en portant ses regards vers l'intérieur du pays, l'aspect change tout-à-fait ; les arbres sont alors très -multipliés, et la végétation dans toute sa force. Une chaîne de montagnes, dont la direction m'a paru N. E. et S. O., est éloignée du rivage d'environ une lieue et demie. Du ■ponMontha.zin au cap Boi/gainvi//e^ la cote, dans une étendue de cinq milles, est escarpée et presque par-tout inabordable. Près du rivage on ne trouve pas moins de 1 4 brasses d'eau, quelquefois 22 et même plus. De là jusqu'au cap Baïlly, les terres sont moins élevées , mais tout aussi écores et aussi boisées que celles du Sud. IJîlot des Phoques, situé à deux lieues dans l'Est de la grande terre , est un rocher stérile et rocailleux. Nous l'avons vu couvert d'une innombrable quantité d'ours marins. La sonde, à deux lon- gueurs de canot dans l'Ouest, rapporte i4 brasses, et 30 brasses \ moins d'un mille de distance. Le cap Bailly forme l'extrémité de cette baie krge et spacieuse , que nous avons nommée baie Fleurieu. Sa dimension, du Nord au Sud, est de quinze milles, sur dix seulement de l'Est à l'Ouest. Au Nord, TERRE DE DIÉMEN- cinet. LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 6^ Nord , elle est basse et sablonneuse ; plus élevée et plus écore à l'Ouest, elle est cependant abordable sur tous les points. Dans l'Est, elle est limitée par \di presqu'île Freyc'met et l'île Schouten, séparées l'une de l'autre par le détroit du Géographe. Nous n'avons pas sondé le milieu de cette baie ; mais à en juger par les sondes prises sur les bords, on doit trouver par-tout un bon mouillage. A la vérité, la rade est entièrement ouverte au Sud; cependant M. Faure , qui y a navigué avec des vents très-forts, n'a pas observé que la mer y fût mauvaise. D'une constitution analogue à celle de l'île Maria, la presqu'île Presqu'île Frey- Freycinet est haute, escarpée et stérile au large, basse, adoucie et boisée du côté de l'Ouest. La partie comprise entre le cap Degérando et le cap Forestier , est coupée à pic, comme un rempart; quelques pitons dépouillés s'élancent du milieu de ces montagnes rembru- nies, et n'offrent au navigateur qu'un aspect des plus sévères. Au- delà est la baie Tliouin, d'une lieue d'ouverture. Le cap Tourville, qui la termine au Nord, est très-élevé. Dans le fond, un massif de montagnes, lié aux terres qui l'avoisinent par des isthmes fort bas, fait pai'oître Xti parties élevées de la côte, lorsqu'on en est au large, comme une suite d'îles distinctes. Celui de ces isthmes qui est le plus au Sud, a un mille et demi de longueur sur un demi-mille de large. Un étang d'eau douce formé par l'écoulement des eaux pluviales, occupe la plus grande partie de sa surface. Il n'est séparé de la mer, du côté de l'Ouest, que par un intervalle de vingt-cinq toises, couvert de dunes de sable. L'espace qui n'est pas occupé par l'étang est garni d'un bois assez touffu. Les deux baies qui sont dans l'O. de la presqu'île, et sur-tout la plus Méridionale , pourroient offrir une bonne relâche. XJîlot du Refuge, qui est à l'entrée de cette dernière, n'est pas très-élevé; mais il est bien boisé et peut donner un abri suffisant. Un navire qui seroit mouillé dans §on voisinage , auroit toute facilité pour se I TERRE DE DIÉMEN. lie Schouten. Ile Maurouard. Cap Sainte- Hélène. 66 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, procurer du bois, et trouveroit une aiguade abondante dans l'étang dont nous venons de parler. Ainsi que nous venons de le faire connoître pour i'iie Maria et pour la presqu'île Freycinet, l'île Schouten est entièrement formée, dans sa partie Orientale, de montagnes granitiques très-escarpées, et privées presque entièrement de végétation, tandis que dans l'O. les terres sont plus déprimées et plus fertiles. Il y a vers cette même côte Occidentale une grande plage de sable sur laquelle MM. Faure et Bailly n'ont pu descendre, à cause de la houle. Un récif sous l'eau est à quelque distance au large, et rend dangereux l'abord de cette partie. Un petit ruisseau d'excellente eau douce se trouve au Sud de l'île, dans une anse où un canot pourroit accoster facilement. La constitution de la côte Orientale de la presqu'île Freycinet, au Nord du cap Tourville, continue d'être aride et peu boisée. Composées uniquement de masses de rochers stériles, les montagnçs se terminent brusquement à la mer ; quelques blocs détachés gisent sur ses bords. Lebrassiage, fort près de terre, est de 6 à 9 brasses, fond de sable et roches ; au large il est beaucoup plus considérable. Au -delà du cap Lodi , les terres se relèvent un peu; elles sont bien boisées vers la pointe Saint-Patrick, et plus élevées en s'appro- chant du cap Sainte - Hélène ; divers pitons remarquables par leur forme élancée et pyramidale se font distinguer vers l'intérieur. Au Sud et à peu de distance du cap Sainte-Hélène, on rencontre la petite île Maurouard, de moins d'un mille de diamètre; quoique de peu d'importance, elle a cependant été précieuse pour nous. f Itinéraire , pag. 10 .) Le cap Sainte-Hélène est élevé, mais beaucoup moins cependant que celui d'Eddystone, qui forme l'extrémité Nord de la baie des Feux. Au large du premier est une traînée de rochers hors de l'eau, qui se prolonge à environ une lieue de distance, La côte ^ue nous venons de décrire, depuis l'île Schouten jus- qu'au cap Eddystone, affecte une direction sensiblement Nord et LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 67 Sud : entièrement exposée à la fureur des vents du large , elle ne présente, sur aucun point, de mouillages commodes; on pourroit, p^ diémen. à la vérité, jeter l'ancre dans l'O. de ïîie Maurouard, par les 18 Mouiii.ge dans brasses d'eau , mais on ne devroit prendre ce parti que dans un cas ''<^- ^^ '^'^ ^*"- ^ ^ '^ rouard. forcé. Du cap Eddystone au cap Pordand, les terres ont leur direction au N, O. Elles sont fort basses et bordées d'une plage sablonneuse, sur laquelle la mer brise d'une manière épouvantable , et ne permet d'aborder nulle part. Les montagnes qui se voient sans interruption dans l'intérieur, s'éloignent de plus en plus des bords de la mer, à mesure qu'elles s'avancent au Nord. Deux groupes de rochers, de forme bizarre, se font remarquer dans ces parages ; le plus au Nord est en face du cap du Naturaliste, dont il n'est éloigné que d'une lieue. On diroit des ruines de deux grands villages , dont les clochers sont figurés par les cimes élancées de quelques roches aiguës. Plusieurs fois nous avons observé sur cette côte, que, pour peu que la brise eût de force, la mer devenoit promptement grosse, et qu'elle se calmoit assez vite , lorsque le vent cessoit de souffler. Cet effet nous a paru dépendre des courans. §. ;. CÔTE Nord de la Terre de Diémen. C'est au cap Portland que commence la partie Septentrionale de la Terre de Diémen; elle s'étend jusqu'aux îles Hunter, dans un espace de cinquante-deux lieues f carte n." ^). Nous n'avons point exploré cette côte en totalité , mais seulement son extrémité Orien- tale ; l'intervalle compris entre le port Dalrymple et Circular-Head n'a point été vu. L'île Swan, à deux lieues et sur le parallèle du cap Portland, se I 2 TERRE DE DIÉMEN. Ile Swan. Cap Portland. 68 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, trouve vers la bande Méridionale du détroit de Banks. Son sol est essentiellement composé d'une roche granitique noire amphibo- lique , sur laquelle reposent des monticules de sable. Une partie de ïîle est couverte d'arbres et d'ai'bustes ; le reste est rempli de longues herbes et de joncs. Elle ne contient pas d'eau courante ; cependant nous avons pu nous y procurer facilement de l'eau douce en creu- sant des puits de quelques pieds de profondeur, dans les endroits qui paroissoient les plus humides. Le nom donné à cette île nous avoit fait penser que l'on devoit y rencontrer des cygnes ; peut-être y en a-t-il dans certaines saisons ; mais à l'époque où nous y étions (en mars) , nous n'en avons aperçu aucune trace ^. Les oies, au contraire, étoient faciles à prendre et en grand nombre ; elles formoient une nourriture à-la-fois agréable et salutaire. Une espèce de manchot de couleur blanche et bleue pulluloit également sur ses bords. Les phoques y étoient fort abondans; quelques-uns se faisoient remarquer par des dimensions très-considérables. Au N. O. et à un mille de distance de l'île Swan, il existe un petit îlot d'une constitution semblable à celle de ïîie principale, où sont aussi beaucoup de phoques et de manchots. Le cap Portland, situé par 4o° 42.' 27" de latitude Sud et 145° 49' 2.6" de longitude Orientale, est extrêmement bas. Son sol est composé d'une roche granitique recouverte d'une petite couche de terre , sur laquelle la végétation est très-languissante : nulle part il n'y a de grands arbres, mais seulement quelques broussailles répandues çà et là. Dans l'intérieur, de grandes forets s'étendent au loin, et sont entrecoupées, à de certains intervalles, par des plaines cou- vertes d'une herbe touffue. Une chaîne de hautes montagnes se dirigeant du S. E. au N. O., s'aperçoit à cinq ou six lieues de la côte, et paroît aller se joindre * Le capitaine Flinders, qui a visité cette île en novembre 1798, n'y a vu, comme nous, aucun de ces précieux oiseaux. ( Voj', Flinjders, Observ. &c, pag. jj, ) LIVRE II. Descriptions géocr. et nautkiues. 6q aux terres élevées voisines du cap Eddystone , sur la côte N. E. de • TERRE la Terre de Diémen, tandis qu'elle se prolonge dans i'O. jusqu'au p^ diémen. port Dalrymple, et même au-delà. Au Nord et à un mille du cap Portland, sont quelques rochers environnés de récifs ; on peut passer entre eux et la terre, mais il faut avancer avec précaution. Dans le S. O. du cap Portland, est une baie assez vaste, abritée Baie dans le s. o. contre les vents de l'E. au S. O. par le S., qui nous a semblé pro- ''"^"^ ''''"'"'''• mettre de bons mouillages ; nous ne l'avons pas sondée, « L'île Waterhouse, qui gît à l'extrémité Occidentale de cette baie, dit M. Bailly, a l'apparence d'un plateau élevé de cent cin- quante à deux cents pieds, allant en pente du côté de l'Est, du Nord et de l'Ouest, mais coupé à pic du côté du Sud. La partie intérieure du sol est composée d'un granit noir, semblable à celui du cap Pordand et de \'\\e Swan : sur ce granit reposent des lits de grès horizontaux. Toute la partie supérieure du plateau est couverte d'arbres, tandis que les pentes ne présentent que des arbrisseaux très- rapprochés entre eux, sur- tout dans les parties qui forment des ravines. Ces arbrisseaux entretiennent la terre dans un état d'hu- midité habituel ; on voit couler sous leur ombrage plusieurs filets d'eau douce, susceptibles de fournir aux besoins des hommes qui seroient établis sur cette île. » Waterhouse nourrit un grand nombre de manchots , et une espèce de petit quadrupède à poils longs et de la grosseur d'un rat. D'immenses légions de phoques s'y rencontrent par troupes de plusieurs centaines ; quelques-uns sont d'une grosseur comparable à celle d'un bœuf » Sur la Terre de Diémen , dans le voisinage de Waterhouse , la côte est coupée à pic ; il y a de bonne eau et une aiguade facile, où l'on pourroit remplir \es futailles à l'aide d'une manche , en faisant accoster l'embarcation le long des roches. Nousy avons vu beaucoup dekanguroos, des oies et quantité d'autres oiseaux. rjo VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, De Waterhouse au port Dalrymple , la côte est basse et bien boisée : on aperçoit dans l'intérieur, et sur-tout dans l'Est du port, DE DIEMEN. r ^ ' T ' _^ , , . de très-hautes montagnes, dont quelques-unes nous ont semblé Descr. de la cote " *■ '■ deWaterhouseau aridcs et commc formées de roches nues, i>ort airymp e. j^^ capitaine Hamelin , voulant s'assurer si le Géographe étoit allé Port Dalrymple. relâchcr dans le port Dalrymple, nous envoya, M. Faure et moi, pour faire la recherche de ce bâtiment. Nous fûmes chargés d'exa- miner en outre le degré d'exactitude de la carte que M, Flinders a levée de ce port, en 1798. Il nous étoit ordonné de nous avancer aussi loin que nous pourrions le faire , dans l'intervalle de temps fixé pour remplir cette mission. Notre marche devoit être trop précipitée pour qu'il nous fût possible de lever un plan exact ; nous ne l'entre- prîmes pas , et nous nous contentâmes de jeter un coup d'oeil rapide sur les détails nombreux que cet enfoncement présente. (Vcy. le Plan particulier de ce port, carte n." 6^,) Nous nous sommes avancés de quatorze milles en dix - huit heures ; et cette distance paroîtra considérable , si l'on fait attention à la force des courans que nous ayons eus à vaincre. Lorsque nous donnâmes dans la passe d'entrée, nous étions à la fin du jusant; la marée nous poussoit en dehors avec une vitesse de deux milles quatre dixièmes à l'heure : au point où nous cessâmes de nous avancer, éXt étoit de quatre milles quatre dixièmes ; et malgré la force de la brise, nous eûmes de la peine à l'étaler en joignant \ç,% efforts des avirons à ceux de nos voiles. Le courant de flot nous a paru moins fort que celui de jusant, ce qui prouve que les eaux qui alloient à la mer, avoient une vitesse indépendante des marées, et confirme l'opinion que le port Dalrymple est formé par l'embouchure d'un fleuye. Sa direction générale est du N. O. au S. E. Plusieurs bras et enfon- çemens profonds se dirigent tant à droite qu'à gauche de son cours principal, et forment diverses anses, où \t'à navires pourroient se inettre en sûreté contre les vents et les courans. L'entrée paroît d'abord très-îarge , mais elle est obstruée par plusieurs bancs de roche TERRE DE DIÉMEN. Productions. LIVRE IL Descriptions céogr. et na utiqves. 7 1 et de sable qui la rendent d'un accès difficile. Le chenal est cepen- dant profond, et praticable pour toute espèce de navires. Il eût été intéressant d'observer ces bancs et ces récifs, ainsi que ceux qui sont en dedans du port; mais la rigueur et la nature de nos ordres ne nous permirent pas de nous occuper de ce travail. Le terrain qui borde l'une et l'autre rive est de très-bonne qua- lité, la végétation par- tout vigoureuse et le pays bien boisé; mais les arbres que j'ai examinés étoient peu propres aux constructions navales. L'eau douce n'y est pas non plus très-abondante ^. Nous n'avons point eu occasion de nous apercevoir que ce port fût poissonneux. Les coquillages, et sur - tout \ç,?y moules, sont en abondance le long du rivage ; et l'on voit àç.i canards et des sarcelles en divers endroits. Les cygnes y sont en grand nombre ; nous en avons pris plusieurs avec d'autant plus de facilité, que ces oiseaux, étant alors dans la mue, ne voloient qu'avec beaucoup de peine ''. Nous allons terminer notre article sur le port Dalrymple, en rap- instructions pour portant les instructions données par le capitaine Flinders % tant Daî^mT'^^"" pour entrer dans le port que pour naviguer dans son intérieur. Elles sont traduites de ses Observations sur la Terre de Diémen. ce L'inspection de la carte fera suffisamment connoître que ce » port est d'un accès difficile. En addition au plan particulier que « j'en donne , je ferois observer à un vaisseau qui devroit y entrer, » que la plus grande partie des bancs sont couverts à mi-marée. Il est « donc convenable de donner dans la passe au commencement du y> flot, ou même un peu avant. » Une ligne tirée à deux encablures au large de Low-Head * « Un navire qui auroit besoin de beau- y> coup d'eau ou qui voudroit se radouber , 33 dit le capitaine Flinders ( Observ. on van »Diemen's \dis\à,-pag. jp) ne pourroit mieux M faire, je pense, que de remonter la rivière 35 jusqu'au point où elle est douce. A notre » dernier mouillage , l'eau étoit presque pota- »ble de basse mer, d'où je conclus que si 3> les circonstances nous eussent permis de » remonter cinq ou six milles plus haut, nous » aurions rencontré de l'eau douce. » ^ M. Flinders a vu beaucoup de kangu- roos et de traces de casoars dans le voisinage du port Dalrymple, Op, cit. pag, 2.0. ' Ibid. pag. 16. TERRE DE DIÉMEN, 72 . VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, » [Pointe-Basse], vers le milieu du port, sera avec de très -petites » déviations la route que doit suivre un vaisseau pour se rendre » presque jusqu'à Xîle Green [île Verte] \ Il y a deux passes dans » ce chenal. La plus voisine de Low - Head se trouve parmi des 3î touffes de goémon. Ces herbes ne s'élèvent pas jusqu'à la surface » de l'eau, mais se distinguent suffisamment du haut des mâts, ou » de la hune de misaine ; et avec un vent sous vergue, un navire qui » obéit bien à son gouvernail peut les éviter en embardant sur un » bord ou sur l'autre. La dernière fois que nous sommes entrés dans >î ce port (sur le sloop the Norfolk), nous naviguâmes sur ces touffes r> d'herbes, poussés par un coup de vent de O. N. O. ; nous ne vîmes » des brisans sur aucune d'elles, excepté sur la touffe extérieure, que 3î j'ai marquée sur ma carte comme une roche ''. D'où je conclus que y> ces touffes ne peuvent pas être couvertes par moins de 3 brasses » d'eau, » A une distance de deux câbles au plus de Low -Head, le yy passage intérieur est probablement dégagé de goémon ; du moins » cela nous a-t-il paru ainsi, examiné du sommet de cette pointe. y> Le banc le plus éloigné de Low -Head gît à-peu-près à mi- r> distance du rivage opposé. Il est, je crois, à sec à toutes les marées, » et se trouve ordinairement fréquenté par des cormorans et par » d'autres oiseaux. Pour gagner le chenal par la passe extérieure, il » faut s'avancer à un quart de mille de ce banc, au point où sont 53 marquées 9 brasses, et gouverner alors sur la plage du lagon', y> jusqu'à ce qu'on soit au milieu du chenal. On jugera qu'on y est » parvenu, par la profondeur de l'eau, par l'ouverture de l'entrée, y> et par la comparaison de la carte avec la terre, » Etant parvenu dans cette partie du chenal, le milieu du havre 53 pourra s'apercevoir; et si le temps n'est pas embrumé, Middle- * L'île Green est au milieu du chenal, et à près du point o^ sont marquées 14 brasses. 4'",6 de LowrHead. c q^ \3,gox\, est sur la rive Occidentale de *" Cette roche est à o'",7 de Low -Head la rivière, et à i^jj de Low-Head. » Head LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 73 j? Head [ifi cap du Milieu] * se verra aussi. Gouvernez directement y) sur ce cap pendant un mille et demi, en veillant avec attention >? du haut des mâts sur le grand récif de tribord. Il vaut mieux se » tenir de ce côté, alin de se rapprocher davantage du milieu du » port, si la profondeur de l'eau s'abaissoit à moins de 5 ou 6 brasses. M La plus Septentrionale des montagnes qui sont sur la rive de y> l'Est, est aussi la plus voisine du bord de l'eau. Au sommet est « un vide entre \t?, arbres. Lorsqu'on relèvera ce y'iàç: à l'E, \ N. E. n du compas '', on sera vers la partie la plus dangereuse du canal, et » par le travers d'une roche qui gît à un quart de mille du rivage de » bâbord. Cette roche est couverte avant la mi-marée, et n'est point y> écore ; ûlç. est dangereuse , sur-tout lorsque le jusant est un peu » avancé. Sa position est indiquée souvent, mais peut-être pas tou- r> jours, par un fort bouillonnement de l'eau, » C'est principalement à cause de cette roche que j'ai recom- » mandf de ranger de préférence le grand récif de tribord. Ce » récif, qui est un mélange de coquilles, de sable et de vase, sur un y> massif de roche, se distinguera facilement du haut des mâts, et » presque en tout temps ; et si l'on donne dans la passe avant que » la marée soit très-élevée, on en verra la plus grande partie \ sec. 5î C'est pourquoi, après avoir passé cette roche dangereuse, tendez » toujours à vous rapprocher du rivage de tribord, en faisant grande » attention à la sonde jusqu'à ce que vous soyez près de \\\& Green. » Cette île paroîtra d'abord comme un point, et le chenal direct « semblera en être à droite pu dans l'Ouest ; mais sachant qu'il se » trouve dans l'Est de fî/e , on le découvrira aisément. » La chose principale à laquelle ï\ faut faire attention en dou- » blant XWt Green, c'est de veiller Middle-Rock [la Roche du Milieu]. » Cette roche est couverte à mi-marée, comme la plupart des « autres. Elle gît à distance égale de l'île Green et à.&?, deux pointes • Middie-Head gît au S. S. E. et à 6",3 '' C'est l'E. 3» i j' N. corrigé de 8° de varia- de Low-Head. tion N. E. TERRE DE DIÉMEN. TERRE DE DIÉMEN. y4 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, 33 de ïaJ2se Outer [l'anse extérieure] % et se trouve par conséquent » au milieu du chenal. L'eau est profonde à environ 20 verges 33 [à-peu-près 56 pieds ou 1 8 mètres] de la roche, et la passe est 33 nette sur l'un et sur l'autre bord. Mais si la roche étoit couverte, 33 la route la plus sûre seroit de ranger l'île de très-près. Cette pré- 33 caution est sur-tout nécessaire de jusant , parce que la roche est 33 couverte pendant la première moitié de l'èbe, et que les eaux la ,33 dépassent rapidement, quand elle est à découvert, 33 Après avoir doublé l'île Green, à peine peut -on dire qu'il 33 existe quelque danger pour entrer dans le bassin ; car les pointes 33 sont toutes escarpées, et Sha.g-Rock\yQ>(Jiiç^ du Cormoran]'' n'est 33 couverte qu'à l'instant de la haute mer. Un vaisseau peut s'avancer 33 avec sécurité vers l'Ouest, en passant entre Shag-Rock et la 33 pointe voisine. Il faut avoir soin de se rapprocher suffisamment 33 de cette pointe, si le courant va de flot, et de ne pas s'avancer 33 trop près des battures qui sont à l'entrée de Western-arm [bras Occi- 33 dental ]% avant de jeter l'ancre. 33 Pour remonter la rivière (car je considère cet enfoncement 33 comme une rivière au-delà de l'île Middle ''), on n'a besoin 33 d'aucune autre instruction que de consulter la carte, particuliè- 33 rement aux environs de l'île. Bnish [ l'île des Broussailles ] ^ Après 33 avoir dépassé le point où se terminent les sondes, un canot ou 33 deux peuvent être mis en avant pour éclairer la marche du na- 33 vire. 33 * Sur la côte Orientale du port et à 3'",5 côte de l'Ouest, à 5 mîUes de Low-Head. de Low-Head. ** A 5 "",9 de Low-Head. '' A 5 milles de distance de Low-Head. « A 9",8 de Low- Head et à peu de dis- * C'est le premier que l'on rencontre sur la tance du point où je me suis arrêté. LIVRE II. Descriptions géogr, et nautiques, y^ $.6. Partie Nord-Ouest de la Terre de Diémen. TERRE DE DIÉMEN. Iles Hunter. Les îles Hunter (cartes nf' 2 et 8), placées à rextrémité N, O. de la Terre de Diémen , furent découvertes en décembre 1 79 8 par le capitaine Flinders. Cet habile navigateur ne pénétra point au milieu de ce groupe, et se contenta d'en observer les traits les plus essentiels en naviguant au large. Il résulte de la direction de sa route, qu'il n'a pu avoir une connoissance exacte que de leur partie Nord. Celles du Sud, du S. O. , et la portion de la grande terre qui s'y rattache, étoient encore indéterminées, lorsque nous arrivâmes dans ces parages. Parmi ces îles, on en distingue deux principales : la plus Orientale a son grand diamètre dirigé du N. E. au S. O. , et peut avoir dans ce sens huit milles environ ; sa largeur moyenne est de quatre ou cinq. Elje a été nommée par Flinders île Three-Hummock [île des Trois-Mondrains], à cause de trois pitons remarquables qui s'élèvent de sa surface. - L'//(? Fleiirieu n'est séparée de la première que par le canal Péron , ' de deux milles de largeur. Son étendue Nord et Sud est de onze milles, et sa largeur n'excède pas la moitié de cette quantité. Plusieurs îlots sont placés autour de l'île Fleurieu. Le plus consi- dérable n'a pas au-delà d'un mille et demi de diamètre. Sur la Terre de Diémen , le cap Buache , au Nord duquel sont quelques petits îlots, forme la séparation de deux baies remarquables. La première, qui gît dans l'Ouest, est la plus étendue ; elle a neuf milles d'ouverture et se termine au cap Berthoud : nous l'avons nommée baie Boullanger. La seconde , ou la bme Ransonnet, se pro- longe jusqu'au cap Guyton; elle est beaucoup moins profonde. De K 2 TERRE DE DIÉMEN. Ile Three-Hum- mock. 76 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES» là à Circular-Head \^czp Rond], où le Casuarina a terminé ses relè- vemens, la distance est de quatre lieues: on distingue dans l'Ouest l'entrée du Casuarina, dont le cap Elie forme l'extrémité Septentrio- nale. Sa largeur, prise à ce point, est à-peu-près d'une lieue. Tel est l'ensemble des côtes explorées par le Casuarina, vers cette portion des Terres Australes. Nous allons rattacher à chaque point les observations qui s'y rapportent. L'île Three-Hummock est d'un aspect agréable, et son soi d'une élévation médiocre ; trois pitons principaux qui s'y font remarqueï, peuvent s'apercevoir à une assez grande distance en mer , et sont un excellent point de reconnoissance. Celui du N. E. est le plus élevé ; il peut être vu parfaitement à sept ou huit lieues et même davantage. Quelques parties paroissent fertiles et sont bien boisées; d'autres sont privées de végétation et entièrement stériles. Ici la roche qui forme la charpente de l'île se montre à découvert; ailleurs on ne voit que des dunes de sable , sur lesquelles sont un petit nombre d'arbustes rabougris, ou de broussailles desséchées. Certains lieux enfin, quoique d'un aspect fertile, sont totalement dépourvus d'arbres et ne sont couverts que de prairies. Nous sommes descendus une seule fois à terre, vers l'extrémité Occidentale de la baie Coulomb. Notre débarquement se fit avec facilité dans une petite anse de sable, bien fermée et très-commode, dont les pointes étoient basses et composées d'un granit gris micacé. Cette portion de l'île est boisée, sans avoir cependant des arbres fort élevés. A peu de distance du rivage, le terrain est extrêmement sablonneux ; mais en avançant davantage vers l'intérieur, on trouve une terre d'assez bonne qualité , couverte de plusieurs sortes de vé- gétaux. Nous parcourûmes \ç.s bois dans diverses directions ; ils étoient tellement fourrés , tellement encombrés d'arbres renversés par les vents, que nous eûmes de la peine à nous en retirer. Nous vîmes fréquemment des masses considérables de granit élevées au- dessus du sol. TERRE DE DIÉMEN. LIVRE IL Descriptions géogr, et nautiques. 77 Indépendamment de la haie Coulomb, où le débarquement est commode et le mouillage sûr, il existe encore de bons points d'attérissage dans le Sud et dans l'Est de l'île Three-Hummock. Nous croyons devoir recommander à cet effet la jolie baie qui gît au Nord du cap Adanson. Au reste , la direction des vents et leur degré de force dirigeront le navigateur dans le choix qu'il aura à faire. A l'exception du brisant qui est au milieu et tout près de la côte Orientale, et dts récifs peu importans que l'on découvre dans le N. E. de la baie Coulomb, on peut dire que les côtes de l'île Three- Hummock sont très-saines ; le brassiage est en général peu consi- dérable sur ses bords, mais il n'existe nulle autre pai't de dangers que l'on n'aperçoive parfaitement. Au Sud de l'île est un îlot de roches, lié à la côte par des rochers de moindre dimension. Il peut être rangé à très-petite distance. L'île Fleurieu, quoique plus étendue que l'île Three-Hummock, He Fkurieu est cependant bien moins fertile. Sa partie Septentrionale sur-tout est entièrement stérile, et présente un caractère de désolation et de sécheresse remarquable. Les côtes du Sud, composées de col- lines d'une médiocre hauteur, sont légèrement boisées. Au Nord, le cap Kérandren est bas, rocailleux et découpé ; nous avons fixé sa position géographique par 4o° 25' 38" de latitude Sud et par 142° 38' 7" de longitude à l'Est du méridien de Paris. Entre ce dernier cap et le cap Lenoir, est la baie Cuvier , de deux lieues d'ouverture. Entièrement exposée aux vents d'Ouest et bordée presque par-tout de forts récifs , cette baie ne seroit pas un mouillage très - commode ; cependant le brassiage n'y est pas mauvais ; le fond est par- tout de sable, et la profondeur de l'eau variable de 9 à 1 4 brasses. La côte est écore , et peut être rangée de près ; on y remarque de distance en distance des rochers déta- chés du rivage et des anses de sable de diverses grandeurs. Le cap Lenoir est entouré de rochers et de brisans qui s'étendent probablement fort au large : son approche doit être évitée comme très-dangereuse. « TERRE DE DIÉMEN. 78 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, En prolongeant vers ie Sud la côte Occidentale de l'île Fleurîeu, on rencontre la pointe Cassard, qui termine une jolie baie de sable : de là jusqu'au cap Lislet, qui forme l'extrémité Sud de l'île , les récifs ne s'avancent que peu au large. Du cap Lislet, en remontant au Nord par l'Est , on remarque quelques anses sablonneuses ; mais comme nous n'avons vu cette partie de côte que de loin, nous n'en parlerons pas avec plus de détails. Divers ilôts. Ylîle Petit, et une autre de moindre étendue qui est dans le Nord- Est, sont rocailleuses, arides et privées de végétation. Dans l'Ouest de la pointe Cassard et à la distance d'une lieue, on voit Kîle Cartier, haute , esc&rpée et n'offrant à L'oeil qu'une roche toute nue ; au Sud-Ouest, Kîle Longue , moins élevée que la première, mais tout aussi dépouillée ; et dans le Sud de celle-ci, Kîle Breton, qui se présente comme un immense tombeau ; plus loin et dans la même direction, deux rochers en forme de pain de sucre. Plusieurs petits îlots, des brisans, des récifs et des roches à fleur d'eau parsemés - dans les espaces intermédiaires, rendent la navigation au S. O. de l'île Fleurieu aussi dangereuse que difficile. En s'avançant dans l'O. , le S, Q. et le N, O. de l'île Cartier , on rencontre trois énormes rochers coniques qui sembfent s'élancer du fond des eaux; et à plus grande distance, par la latitiide du cap Le- noir, sont encore deux autres rochers tovit aussi dépouillés et tout aussi écores que les précédens. Au large du cap Kéraudrep et dans l'O. N. O. de ce cap , est un banc de sable étendu sur lequel la mer brise avec fracas. Il y a néanmoins bon passage entre la terre et ce brisant, qui semble être recouvert lui - même par beaucoup d'eau. Nous l'avons approché jusque par les (5 brasses, et nous éprouvions déjà l'effet des lames les plus voisines ^ Je pense qu'il n'y a pas moins de 4 brasses d'eau sur la sommité de ce banc, " Nos matelots croyoient que ce brisant certain que l'illusion, à cet égard, étoit telle, attiroit le navire. Je suis bien éloigné de qu'il failoit s'aider du raisonnement pour s'en partager une idée aussi ridicule ; mais il est garantir. LIVRE II. Descriptions céocr. et nautiques. ^ç) En suivant toujours la direction du O. N. O. , on arrive à un ZZZl îlot de roches, déchiré, stérile et peu élevé, que M. Flinders a de diémen. nommé îlot des Albatrosses. Il est fort écore, ainsi que tous ceux dont nous venons de parler, et peut être rangé vers le Nord à la distance d'un jet de pierre. Sur le continent, dans le S. S. O. du cap Lislet et à une lieue et côteN.o.dehi demie environ, se présente le cap Benhoud, qui, ainsi que nous ^^re de Diémen. l'avons dit plus haut, forme l'extrémité Occidentale delà baie Boul- langer. Cette haie, quoique très- vaste, est encombrée d'un banc de sable qui la cerne de toute part. AuN. O. du cap Buache, les bancs sont aussi très-multipliés ; W en existe un dans sa partie Ouest, dont le sommet est hors de l'eau. Au Nord on voit encore plusieurs battures, un récif peu étendu, et cinq petits îlots de roche qui sont bas et stériles. Le cap Buache forme lui-même l'extrémité d'une langue de terre étroite , basse et médiocrement boisée , dans l'Est de laquelle se dessine la baie Ran- sonnet. Elle offre un très -bon mouillage avec des vents du Sud à i'Ouest; mais le brassiage de sa partie Nord se ressent un peu du voisinage des bancs : plus au Sud , la sonde rapporte de ; à 7 brasses d'eau, fond de sable. Le cap Giiyton est bas et rocailleux; quelques petits rochers, en- tourés de brisans, s'avancent au large, à un quart de mille tout au plus. Le cap Élie est d'une constitution semblable, et tout l'espace compris entre ces deux derniers caps est bas , sablonneux, peu fertile et médiocrement boisé. ^ L'entrée du Casuarina se présente d'abord comme l'embouchure Entrée du Ca- d'une rivière : û\t est obstruée par un grand nombre de bancs dont '""'"'• quelques-uns assèchent de basse mer. Au S. S. O. du cap Élie et au milieu à-peu-près de l'ouverture, est un petit îlot, \ïi à la côte Sud de l'entrée par une Barre sur laquelle la mer ne déferle que foiblement , du moins avec des vents de terre. Lorsqu'on pénètre plus avant, les bancs de sable se montrent en TERRE DE DIÉMEN 80 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, plus grand nombre , et finissent enfin par intercepter tout passage. Je pense qu'au - delà on rencontreroit des marécages , et peut-être aussi le lit de quelque torrent. La foiblesse des courans que nous avons observés dans ces parages, ne nous permet pas de supposer qu'il y existe un fort ruisseau permanent. Les deux rives de l'entrée du Casuarina ne sont pas très-fertiles ; le terrain par -tout y est sablonneux, quoique cependant assez bien planté. La partie Nord, beaucoup plus basse que l'autre, est pleine de marécages. La côte du Sud, formée de collines uniformes et d'une hauteur médiocre, se prolonge dans fEst sans sinuosités sensibles jusqu'à Circular-Head. De petits navires trouveroient un excellent mouillage à l'em- bouchure de cet enfoncement et un abri assuré contre des vents de toute espèce. La passe pour y arriver est au Nord du petit îlot dont on a parlé , en rangeant de préférence le cap Elie : la sonde guidera pour suivre le chenal , au milieu duquel on aura 4 t . 4 et 3 brasses d'eau , fond de sable et quelquefois sable et herbier. Ce point de relâche seroit précieux pour un bâtiment qui viendroit faire la chasse des phoques. Quoique nous n'ayons découvert aucune trace d'eau douce, il ne faudroit pas conclure qu'il n'en existe point sur les îles Hunter; noug pensons qu'on doit en rencontrer dans la partie Orientale de l'île Three-Hummock : dans tous les cas, on pourroit s'en procurer, en creusant des puits de quelques pieds de profondeur dans les ter- rains marécageux de l'entrée du Casuarina. Circular-Head est un cap montueux, qui n'étant joint au reste de la côte que par un isthme fort bas, paroît en quelque sorte en être isolé. Navigation. La nayîgation autour des îles Hunter n'est pas sans difficultés. A l'Est, toutefois, elle est parfaitement libre ; et si l'on connoîtbien vers le Nord la position du brisant qui avoisine le cap Kéraudren , on n'a plus à redouter que l'approche des terres, qui elle-même ne seroit dangereuse LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 8i dangereuse qu'autant qu'on s'y laisseroit affaler par un vent forcé. Il n'en est pas de même de la partie de l'Ouest et de celle du Sud. Embarrassées par des îlots nombreux, par des récifs et àes> bancs multipliés, les passes sont plus tortueuses, plus dangereuses aussi k parcourir. Nous n'avons point cherché de passage entre les divers îlots qui sont au Sud de l'île Cartier ; mais nous sommes persuadés qu'il y en a plusieurs. Quoi qu'il en soit, nous avons pu nous convaincre que l'on pouvoit naviguer, avec un fort brassiage, entre ces mêmes îlots et la côte S, O. de f île Fleurieu. Lorsque nous donnâmes dans cette passe, les vents souffloient bon frais, la mer étoit grosse et le temps orageux; la sonde indi- quoit l'instant où nous devions changer de route : mais aussitôt que nous eûmes examiné quelques-uns des rochers et des récifs qui nous environnoient, nous jugeâmes, par analogie, de ceux que nous ne connoissions point encore. Nous nous avançâmes alors avec plus de hardiesse ; et cette combinaison , que j'ai eu souvent occasion de faire dans d'autres circonstances, m'a servi particulièrement ici avec beaucoup de succès. La marée portoit au large avec vitesse ; et quoique le vent fût contraire et nous obligeât par sa force à ne porter que les basses voiles, nous ne laissâmes pas de louvoyer avec avantage. Il nous fallut, à plusieurs reprises, mettre en ralingue pour nous laisser dé- river dans le vent, et cette manœuvre étoit indispensable dans ces passes étroites et dangereuses. Toutefois les vagues qui venoient se briser sur cet ^mas de rochers , ofiroient un spectacle effrayant : quelques-uns, absolument à fîeur d'eau, développoient une nappe d'écume blanchâtre ; d'autres, plus élevés, mais d'une couleur noire, formoient avec les premiers un contraste imposant et terrible. Ainsi que nous l'avons dit plus haut, f espace qui s'étend au N.'O. du cap Buache est obstrué par divers bancs de sable : ils laissent ce- pendant un bon passage depuis 5 jusqu'à i o brasses d'eau ; mais il L TERRE DE DIÉMEN. TERRE DE DIÉMEN Productions. 82 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ne conviendroit pas de s'y engager par un mauvais temps , à moins d'une absolue nécessité. Les bancs qui se prolongent à l'Est du même cap sont éloignés de trois milles de la côte de l'île Three- Hummock. Le louvoyage entre cette île et les bancs est donc en- core suffisamment large; la sonde y rapporte de 16 à 19 et 22 brasses, fond de sable. Le brassiage est moindre dans le S. O. de ïîle; nous n'y avons trouvé que 6, 7 et 8 brasses. Je crois qu'en naviguant dans cette partie, il sera prudent de ranger de préférence les côtes de l'île Three-Hummock , qui sont suffisamment écores. A l'égard du canal Péron, nous l'avons traversé deux fois, en nous tenant toujours , il est vrai , vers sa partie Orientale ; mais nous n'avons découvert nulle part l'apparence d'un danger. La sonde nous y a donné de i 3 à 3 3 brasses. Ce seroit ici le lieu de rendre compte des productions , tant vé- gétales qu'animales, de cette partie de la Terre de Diémen. Ayant tenu la mer presque sans interruption pendant tout le temps que nous sommes restés dans ces parages , nous n'avons pu nous livrer à ces sortes de recherches : nous pouvons dire cependant que les phoques existent dans ces parages en très-grande abondance ; nous avons vu des îlots qui en étoient couverts. Les poissons nous ont paru très -rares aux divers mouillages où nous avons été; à peine avons-nous pu en prendre quelques-uns à la ligne ; un requin péché au Sud du cap Adanson, a été notre meilleure capture. A l'égard des oiseaux, les pétrels et les cormorans ont été vus en nombre considérable sur les îlots qui avoisinent les îles Hunter ; on pourroit se procurer également beaucoup de cygnes et de ca- nards dans l'entrée du Casuarina. Espèce humaine. Une fumée apcrçuc sur l'île Fleurieu et à peu de distance de la pointe Cassard est le seul indice que nous ayons eu de l'existence de l'espèce humaine sur ces tristes bords. Je crois néanmoins que les sauvages n'habitent pas constamment les îles Hunter, mais qu'ils y viennent de la Terre de Diémen à certaines époques. TERRE DE DIÉMEN. lues. LIVRE IL Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. 83 Pendant notre séjour sur cette côte (en décembre 1802), les vents les plus impétueux, ceux qui presque toujours procuroient de la pluie et des orages , ont soufflé du O. N. O. à l'O. S. O. Les vents observations de la partie de l'E. , du N. E. ou du S. E. se sont fait sentir quel- P'^y^"! quefois aussi avec force , mais ils n'ont pas eu la même durée. Le plus souvent ces derniers étoient foibles et accompagnés de beau temps. Nous avons observé sans interruption les courans à nos divers mouillages ; par -tout ils ont eu le même maximum de vitesse : un mille et demi. Leur direction a été variable selon les localités : dans le canal Péron, ils portoient, suivant la marée, N. et S., Au Nord du cap Buache N. E. et S. O. ; Au Sud du cap Adanson N. N. O. et S. S. E. ; Au S, E. de l'île Petit N. N. E. et O. S. O. ; Enfin dans la baie Ransonnet N. N. O. et S* S. E. §. 7. CÔTE OCCIDENTALE DE LA TeRRE DE DiÉMEN. Les contrariétés que j'ai éprouvées pendant ma mission aux îles Hunter, ne me permirent pas d'examiner, comme j'en avois le projet , les détails de la côte située dans l'Ouest et au Sud du cap Berthoud ; détails d'autant plus importans , que le capitaine Flin- DERS lui - même n'avoit pu les voir que de fort loin pendant sa campagne de 1798. Dans les journées du i 3 et du i4 décembre, nous accostâmes la terre d'assez près, par les 4i° 10' de latitude; elle est basse, sablon- neuse et aride ; l'intérieur est passablement boisé. Malgré le peu d'élévation de la côte, la sonde , à petite distance du rivage, rap- portoit 6, mais plus souvent 12 et 15 brasses, au pied des récifs, ef de 40 à 60 brasses à quatre milles au large. De forts brisans L 2 TERRE DE DIÉMEN. 84 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, s'étendent presque sans interruption dans cette partie, ce qui rend l'abord de la côte tout-à-fait impossible et ses approches dangereuses. Lorsque le vent vient du large , le ressac fait un bruit considérable , que l'on entend de fort loin ; il ajoute à l'effroi du navigateur qui se trouve affalé sur cette terre sauvage. Nous n'avons pu voir aucun habitant sur cette côte, ni même aucune fumée dans l'intérieur; circonstance d'autant plus remar- quable, que sur la côte de l'Est de la même Terre, le nombre des feux étoit prodigieusement multiplié. Nous bornerons ici ce que nous avions à dire dans ce chapitre sur la Terre de Diémen. Nous eussions dû , pour terminer la des- cription du littoral de cette grande île, parler des autres portions de sa côte Occidentale et de celle du S. O. ; mais nous ne les avons point vues. Hâtons-nous donc de parcourir d'autres rivages , et de continuer l'esquisse du grand tableau que nous nous sommes pro- posé de mettre sous les yeux de nos lecteurs. LIVRE II. DESCRIPTIOîfS GÉOCR. ET NAUTIQUES. 85 CHAPITRE IL DÉTROIT DE BasS. En commençant sa belle reconnoissance de la Nouvelle-Galles du Sud, le capitaine Cook ne fît aucune recherche pour s'assurer s'il y avoit un détroit entre la Nouvelle-Hollande et la Terre de Diémen. Cet habile navigateur eut le bon esprit de ne point pro- noncer sur un fait encore douteux, quelle que fût d'ailleurs son opinion sur une matière aussi importante ^. Furneaux se montra moins réservé ; après une exploration rapide de la côte Orientale de la Terre de Diémen , il s'avança un peu au Nord du parallèle des Sœurs, prit connoissance des terres du continent, et crut s'être suffisamment assuré de la non - existence d'un détroit dans cette partie ''. Le jugement porté par l'un des compagnons de Cook, avoit fait long-temps autorité parmi les géographes, quand des observa- tions plus modernes, et sur-tout plus précises, venant de nouveau donner l'éveil, parurent exiger un examen sévère et plus appro- fondi. Le capitaine John Hunter, qui passa en 1789 au large At?> îles Furneaux et de la pointe Hicks, éprouva un fort courant d'Est, opposé aux vents qui souffloient alors et à une grosse houle de l'Ouest. Il eut raison de penser qu'il devoit y avoir dans cet espace, soit un golfe très - profond , soit un détroit \ Dentrecasteaux =■ «Je ne puis pas déterminer, dit- il, si «point de détroit entre la Nouvelle-Hol- «elle est jointe à la Terre de Van-Diémen, «lande et la Terre de Van-Diémen, mais » ou si elle en est séparée. « Cook, i." Voy. » seulement une baie très-profonde. « Cook, in Hawksw. , tom. 111, pag. jjg de la trad. 2.^ Voy. tom, l.pag. z^z de la trad. franc, m-4.' '■ '"''^■° ' An historical Journal &c. by JoHN '' «Je crois, dit FURNEAUX, qu'il n'y a HuNTER,;7fl£. 12^ ; London, 1793. DETROIT DE BASS. 86 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, raisonna avec non moins de sagesse; et si des devoirs impérieux ne l'eussent appelé sur d'autres rivages, il n'auroit pas laissé à ses successeurs le soin d'une reconnoissance aussi glorieuse et d'un aussi grand intérêt, «J'aurois voulu vérifier, nous dit ce marin célèbre ", » s'il existe un détroit dans le Sud de la pointe Hicks , ainsi que j'ep 53 avois eu l'idée, pendant la traversée de la Terre de Nuyts au port » du Sud, d'après les courans violens que nous avions éprouvés » entre les parallèles du 32.^ degré de latitude australe et du 36.'' " degré. » Ce fut sans doute après avoir médité sur ces observations , que M. George Bass, animé de la noble passion des découvertes, partit du port Jackson dans une chaloupe ouverte de baleiniers en 1 797 ; accompagné d'un petit nombre d'hommes , il ne craignit pas de s'avancer au milieu des mers orageuses de cette partie du globe , et son audace fut couronnée du plus heureux succès ; après avoir pro- longé la côte qui s'étend depuis le cap Howe jusqu'au promontoire de Wilson , il poussa les premières bordées dans le détroit qui porte son nom , et découvrit enfin le port Western , qui fut le terme de sa navigation du côté de l'Ouest. La grande houle de S. O. qu'il éprouvoit alors, ne lui permit pas de douter qu'elle pe tirât son origine de l'Océan indien Méridional. M. Flinders, qui parut bientôt sur le même théâtre, perfectionna cette première ébauche de M. Bass , et la consacra par des travaux plus complets et plus utiles **. Tel étoit l'état des choses , lorsque nous arrivâmes nous-mêmes dans ces parages. Nous allons faire connoître l'ensemble de nos opérations. La position du détroit de Bass, prise à-peu-près vers son milieu (cartesn." let^), est par 40° de latitude Australe et 143° t de lon- gitude E. P. Son étendue de l'E. à l'O. est de soixante lieues , sur une * Voyage de DentrecASTEAUX, tom, I , -pag. 26g. ^ Fljnders, Observations &c. jiag. jif. LIVRE II. Descriptions cÉocR. ET NAUTIQUES. 87 largeur de quarante - quatre dans le sens du méridien. Cet espace , - dont nous donnons ici les plus grandes dimensions, est resserré sur plusieurs points, tant par la saillie des terres que paries îles, les îlots et les rochers qui s'y trouvent. Les côtes de la Nouvelle- Hollande et de la Terre de Diémen forment la limite du détroit au Nord et au Sud ; vers l'Est, il est borné par les îles Furneaux et le groupe de Kent ; dans l'Ouest enfin , par l'île King. Nous ne traiterons point ici de la position des rivages de la Nouvelle - Hollande que baignent les eaux du détroit de Bass ; ils se rattachent à la Terre Napoléon, dont l'examen doit faire l'objet d'un chapitre particulier. La Terre de Diémen a déjà été décrite ; il ne nous reste donc plus qu'à parler des îles qui se rencontrent dans le détroit. En jetant \ts yeux sur notre carte du détroit de Bass , on verra que les routes de nos corvettes y ont été fort multipliées. Nous avons découvert un grand nombre d'îlots , et cependant nous n'avons point la prétention d'avoir tout vu, tout exploré. Lescourans violens qui régnent dans ces parages, les coups de vent fréquens qui s'y font sentir, rendront un travail complet en ce genre néces- sairement long et difficile ; mais nous devons être satisfaits d'avoir augmenté la masse des connoissances géographiques, et d'avoir apporté , dans nos observations , toute l'exactitude qu'il étoit pos- sible d'obtenir. Nous partageons en deux classes les îles du détroit de Bass. La partie de l'Est comprend les îles Furneaux , le groupe de Kent , le Petit Groupe, la Pyramide, le Coin de Mire , le Cône et quelques autres dans le voisinage du Promontoire. L'île King, et \ç,% îlots divers qui l'entourent, appartiennent à la partie Ouest. DETROIT DE BASS. 88 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. DETROIT . er §, I .^ DE BASS, Il£S de l'EST, Iles Fuineaux. C'eÛt été uii tiavail bien utile que de fixer avec précision la con^ figuration et le nombre des îles Furneaux ; leur position à l'entrée Orientale du détroit de Bass auroit rendu cette détermination très- importante. On sait que ce groupe est composé de trois îles princi- pales; la quantité des petites et la forme particulière de chacune n'ont point encore été déterminées. Leur direction générale est N.N.O. et S. S. E., leur étendue dans ce sens d'environ vingt lieues. L'île des Patriarches occupe à elle seule plus de la moitié de cet es- pace ; celle du Cap-Barren , moins grande du N. au S. , a sa grande dimension dirigée en longitude, Les îles Préservation et Clarke, au Midi, terminent de ce côté le groupe qui nous occupe. Aii Nord, on trouve les Sœurs, et dans l'Ouest les îles Chappelle, dont le nombre est encore ignoré. Plusieurs canaux existent entre ces îles; le plus large , entre l'île Cap-Barren et celle des Patriarches , con- tient une grande quantité d'îles dont on ne connoît ni le nombre ni le gisement. Les îles Furneaux sont en générai fort élevées, et peuvent aiséT ment être aperçues à dix et même quinze lieues en mer. Leur aspect est stérile; sur quelques points cependant, sur-tout au Sud-Ouest, on distingue une verdure agréable. Nous avons vu et relevé ces îles très -fréquemment, mais nos embarcations n'ont abordé qu'à leur partie Méridionale (Voy. le Plan particulier carte n," d'J. MM. Faure et Bailly, chargés de cette reconnoissance difficile, vont nous fournir les remarques qu'il leur a été possible de rassembler, quoique un violent coup de vent les ait presque sans cesse condamnés à l'inaction. Baie de lient, « Lcs tcrres qui bordent la baie de Kent sont hautes vers l'Est ainsi DETROIT DE BASS. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 89 ainsi que vers l'Ouest ; dans le fond, au contraire, elles sont basses, sablonneuses, bien boisées, et paroissent former un isthme étroit; sous ce rapport, la constitution de l'île ressemble parfaitement à celle de la presqu'île Freycinet, de l'île Maria, de la presqu'île Forestier, &:c. » La baie de Kent , de quatre milles et demi d'ouverture et trois milles de profondeur, est obstruée, dans sa partie Orientale, par un banc de sable, sur lequel il n'y a souvent pas assez d'eau pour un canot : ce banc occupe k-peu-près la moitié de l'étendue totale de la baie. Dans l'O., quelques rochers où la mer brise, y rendent la navigation dangereuse et pénible. Entre ces rochers et la côte Occi- dentale de ïîie, les Anglois ont trouvé un excellent mouillage par les 4 et 7 brasses d'eau. Pour y arriver, il faut prolonger par le Sud la terre à petite distance. Le mauvais temps n'a pas permis à notre embarcation d'aller le visiter. » La côte Nord de l'île Clarke est basse , formée de roches He cia.ic.. granitiques disposées en bancs verticaux, parallèles entre eux et au rivage: de grosses roches de granit détachées du sol se trouvent dans le N. O. A quelques pas des bords de la mer, le sol est cou- vert d'arbustes et d'arbrisseaux ; mais la couche végétale étant peu profonde, on n'y voit pas d'aussi grands arbres que sur la partie opposée de l'île Cap-Barren. » L'île Préservation , située dans l'O. de l'espace qui sépare l'ile iie Pr«ena:ion Cap-Barren de l'île Clarke, n'est qu'un large plateau granitique, qui n'a guère plus de cent pieds au-dessus du niveau de la mer. Ses côtes sont découpées en une infinité de petites anses sablonneuses, devant lesquelles un grand nombre de rochers semblejit placés tout exprès pour en interdire l'approche. La plupart forment des brisans pres- que à fleur d'eau, tandis que d'autres, s'élevant au-dessus de la sur- face de la mer, en bravent toute la fureur. La roche granitique dont se compose la substance entière de \'\\e est recouverte d'une couche de terre végétale peu profonde, mais qui suffit cependant à la nour- riture de quelques arbrisseaux et d'une herbe assez épaisse. M DETROIT 90 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, y^ A la partie Méridionale de l'île , on remarque sur des espèces DE BAS3. de buttes assez hautes, de gros blocs de granit isolés, pJacés au- dessus du sol , sur lequel ils reposent comme en équilibre et sans y paroître adhérens. » Dans quelques endroits, dans ceux sur-tout où viennent aboutir les sinuosités du terrain, sont de petits espaces tapissés d'une verdure agréable, entretenue par l'humidité plus grande de ces lieux dé- clives. Les arbres les plus élevés n'ont pas au-delà de douze pieds de hauteur. » La côte de l'Est est en même temps la plus saine et celle qui présente un meilleur abri. Le brassiage cependant y est assez foible , et ne convient qu'à des embarcations qui ne caleroient pas au- delà de neuf à dix pieds d'eau. La côte du Sud et du S. O., toute hérissée de brisans et de récifs, est absolument inabordable. 35 La mer est profonde entre les roches de la côte N. O. On peut les approcher de près ; mais je crois qu'il seroit dangereux de s'engager dans les canaux qu'elles forment entre elles, quelque favorables que les vents pussent être. » (Journal de M. Bai lly.J « Je vis dans cette partie , observe M. Faure, deux passages dont le plus Nord me sembla difficile à cause des roches qui, dans fO. , s'étendent assez pour en boucher presque entièrement l'entrée. Le second me parut libre , et je le crois très-praticable. Sur la côte de fO. il y a beaucoup de roches; quelques-unes sont cachées sous l'eau, ou se découvrent à marée basse; d'autres enfin, plus ou, moins élevées au dessus du niveau de la mer , se trouvent tantôt éparses , et tantôt réunies par des dunes que le vent et les courans y ont amoncelées. On remarque sur ces dunes quelques plantes lan- guissantes. » Les rivages de l'île Préservation et de l'île Clarke étoient parsemés de débris de navires anglais ; circonstance qui prouve combien ces parages sont dangereux à fréquenter. La rade comprise entre l'île Clarke et \'\{q Cap-Barren est DETROIT DE BASS. LIVRE IL Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQ.UES. 91 commode et sûre. Son étendue, prise depuis la pointe N. O. de la première de ces îles , s'avance dans l'O. d'environ trois milles. La profondeur de l'eau est depuis 6 jusqu'à i 2 brasses, sur un fond de sable vaseux propre au mouillage. Elle est tellement environ- née par les terres voisines, qu'elle seroit défendue contre tous les vents, si ceux de l'E. à l'O,, en passant par le S., ne pouvoient pas s'y faire sentir quelquefois avec violence. La mer cependant ne doit jamais y être bien mauvaise ; car , quoique notre embarcation s'y soit trouvée par un vent forcé de la partie de l'Est, le débarquement a toujours été facile sur tous les points. La disposition particulière de ce mouillage le fait jouir de cet avantage, que l'on peut y arriver et en partir, quelle que soit la direction dts, vents , soit par la passe de l'Est, soit parcelle qui existe au Nord et au Sud de l'île Préservation. Les Angiois fréquentent plus ordinairement le mouillage qui est au S. E. de cette dernière île. Il est bien abrité des vents de S. O. et de ceux de l'O. , cjui sont dominans. Sous ce rapport il mérite la préférence. A l'égard de l'eau douce, elle manque absolument sur ïi\& Production Préservation et sur l'île Clarke : j'ignore même û {'i\t Cap-Barren pourroit en fournir; mais toute la partie de cette îje voisine de la rade que j'ai décrite, étant couverte de hautes montagnes très-bien hoïsées, et cette côte étant découpée en baies profondes, je suis porté à croire que des recherches dirigées vers cette partie y feroient découvrir une ou plusieurs sources suffisantes pour les besoins des navigateurs. On trouve en abondance, sur ['ï\t Clarke et sur fîle Préservation, l'espèce d'oie particulière à la Nouvelle-Hollande. Ces oiseaux sont faciles à prendre et fournissent une nourriture saine et délicieuse. Les manchots , d'un assez mauvais goût , y sont aussi en grand nombre : grillés sur les charbpns ardens , ils acquièrent un goût peu différent de celui des harengs saurs ; c'est la seule préparation qui puisse les rendre mangeables. Sur toutes les îles et rochers, on M 2 92 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. DÉTROIT ^°^'- ^^^ prodigieuse quantité de phoques, auxquels on pourroit DE BAss, faire une chasse aussi facile que productive. Le mauvais temps nous empêcha de faire aucune tentative pour prendre du poisson; cependant tout annonce qu'il doit y en avoir beaucoup, soit parmi les rochers qui environnent l'île Préserva- tion , soit sur les plages sablonneuses qui s'y rencontrent. Détroit de Banks. L'cspacc dc mer compris entre l'île Clarke et la Terre de Diémen est désigné sous le nom particulier de détroit de Banks. L'île Swan et l'îlot qui l'avoisine, ainsi que les rochers situés au Nord du cap Portland, sont les seuls objets qu'on y distingue. Nous en avons parlé dans le chapitre précédent. Les courans sont violens dans le détroit de Banks. Nous les avons observés de deux milles huit dixièmes dans leur maximum \ le flot portoit à l'O., et le jusant dans la direction opposée. Le brassiage n'est pas au - dessous de 1 4 brasses ; et quoique le fond soit propre au mouillage, il seroit incommode et souvent même dangereux d'y rester, lorsque le vent et le courant portent du même côté. La corvette le Naturaliste y a perdu deux ancres dont les câbles ont cassé par le mauvais temps ; leurs bouées étant tenues sous l'eau par la force de la marée, il n'a pas été possible de \ts relever. Devant Waterhouse, le courant est beaucoup moins sensible ; sa plus grande vitesse a été trouvée d'un mille seulement. Le flot portoit au S. O., et le jusant au N. E, Groupe d= Kent. Dans le N. o. des îles Furneaux, et à-peu-près au milieu de la distance qui les sépare de la Nouvelle-Hollande, est un amas d'îlots stériles, compris sous le nom de groupe de Kent; au S. O., le petit groupe, composé d'un îlot et de quelques rochers ; le Coin de Mire, remarquable par la forme à laquelle il doit son nom, est un peu plus avancé du côté de l'Ouest; enfin, plusieurs îlots de diverses formes et dimensions gisent dans le voisinage du Promontoire, Ces îlots nous ont paru offrir en général peu de ressources aux DETROIT LIVRE II. Descriptions GÉocR. ET NAUTIQUES. 93 navigateurs ; ils sont élevés , rocailleux , d'un aspect granitique ; et à l'exception d'un petit nombre d'arbres rabougris, la stérilité la plus ^e bass. profonde est leur partage. A quinze milles au Sud du Promontoire , il y a un brisant de roches à fleur d'eau, sur lequel la corvette le Géographe faillit se perdre le 3 décembre 1802. Il est à-peu-près à mi-chenal entre le Cône et le Coin de Mire, par 39° 24' 1 5" de latitude Sud, et i44° ^4' 20" de longitude Orientale. Les courans, dans cette partie du détroit de Bass, ne sont pas moins violens que dans le détroit de Banks ; leur vitesse est de plus de trois milles à l'heure entre les îlots du Promontoire, et leur force vraisemblablement variable selon l'intensité et la direction du vent. Nous avons navigué à petite distance du groupe de Kent. Les côtes en sont escarpées , ainsi que celles de tous les îlots environ- nans. Le capitaine Flinders, qui a traversé le canal qui partage ce groupe du Nord au Sud, assure qu'il est praticable pour les plus grands navires. Seulement , dit-il , on doit soigneusement veiller sa voilure, sur -tout si l'on est au plus près: car, du calme que l'on éprouve à l'abri des plus hautes terres, on passe tout-à-coup à des rafales impétueuses qui s'élancent des gorges voisines. Le sloop the Norfolk manqua de chavirer dans ces circonstances \ Cette réflexion est applicable à la navigation près des rochers élevés qui sont en si grand nombre dans le détroit ; c'est ce que nous avons expérimenté plus d'une fois nous-mêmes , soit ici , soit ailleurs. Les observations astronomiques faites pendant notre mouillage observations dans le détroit de Banks, m'ont servi à déterminer la position de la et p^yTiq^e"" pointe S, E. de l'île Préservation. En adoptant pour sa latitude celle que lui assigne le capitaine Flinders, 4o° 29' o" Sud, sa longitude sera de i46° i' 19". Elle diffère de -h 7' 4" de celle de la carte an- gloise. La position de l'extrémité Sud du Promontoire, conclue des * Flinders, Observations Sic. pag, z8. 94 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, DÉTROIT travaux faits à la mer à diverses époques de notre navigation, nous DP BAss. ont donné 39° 10' 15" de latitude Méridionale, et 1 44° 2.0' 15" de longitude à l'Est de Paris. On trouvera à la fin de ce volume le tableau de nos observations de déclinaison de l'aiguille aimantée dans cette partie du détroit. Prenant une moyenne entre celles du 20 au 28 mars 1802, et du 24 nover^bre au 4 décembre de la même année , on a 8° 38' N, E. Les observations extrêmes diffèrent l'une de l'autre de 4° 8'. Cette différence, qui est considérable , peut dépendre de diverses causes locales , peut-être aussi de l'incertitude (due au mouvement du navire. La mer ayant été assez unie pendant les journées des i.^' , 2 et 5 décembre 1802, M. Bernier a pu observer sur le pont l'incli- jiaison de l'aimant ; il l'a trouvée ainsi qu'il suit ; I ." décembre , aiguille/ N.° 3 = 7°'} Inclinaison moyenne =p 65° ao'. (n.°4 = 70. rN.°2 = 66. 1802./ 2 décembre , aiguille < N." 3 = 68. \ Inclinaison moyenne = 6y 20. N.° 4 = 68. N.° z = 68. j décembre , aiguille \ N.° 3 =: 70. ) Inclinaison moyenne = 69 20. N.° 4 = 70. Inclinaison moyenne de toutes ces obser\'atîons = 68° 4°'- Un grand nombre de résultats obtenus, soit devant {'île Swan, soit près de Waterhouse , nous ont donné pour la déclinaison de l'aiguille aimantée dans le premier cas, io° o' lo" N. E,, et dans le second, io° 2' 37" N. E. DETROIT DE BASS. LIVRE II. Descriptions cÉocR. ET NAUTKiuEs. ^5 §. 2, ÎLES DE l' O U EST. On pourroit comprendre les îles Hunter au nombre (Jes îles Occidentales du détroit de Bass ; mais elles sont tellement liées à la partie N. O. de la Terre de Diémen, qu'il nous a paru conve- nable de les placer dans cette division de notre ouvrage. L'île King et les îlots divers qui se trouvent dans son voisinage, seront donc \cs seules Terres décrites dans ce paragraphe. La découverte de l'île King est due au capitaine Reed, com- île King. mandant la goélette angloise tlie Martha' . Il n'en fixa point l'étendue, et se borna à faire connoître approximativement "^ la latitude de sa partie Méridionale. Nous sommes les premiers qui ayons fait une reconnoissance complète de toute XWt. Ce travail important est dû à M. Faure, l'un de nos ingénieurs géographes : les détails nau- tiques que nous allons réunir ici seront presque entièrement tirés de ses journaux. L'île King (cm-te n.° -j) est la plus grande de toutes celles du détroit de Bass. Son étendue du Nord au Sud n'est pas au-dessous de quarante milles; sa largeur, prise depuis le cap P aimer jusqu'à la pointe Cowper, est à-peu-près de vingt-cinq; sa circonférence, de cent onze : elle est éloignée de onze lieues des îles Hunter, de douze lieues de la partie la plus voisine de la Terre Napoléon , de trente- sept du Promontoire, enfin de cinquante-quatre àti îles Furneaux. La baie des Eléphans, qui doit son nom à l'espèce de phoque dont nous aurons bientôt occasion de parler, est sur la côte Orien- ^ Flinders, Observations ôi.c. pag. j^, latitude est très-certaine. (Flinders, Obs. '' Sur la carte angloise du détroit de Bass, &c. pag.j^.) M. Faure a cru devoir fixer publiée en 1800 par M. Flinders, la partie la position du cap Bonpland par 40» 12' 15" Méridionale de l'île King se trouve portée par de latitude Sud et 141° 44' 25" à l'Est de 40° y'; l'auteur annonce cependant que cette Paris, DETROIT DE BASS. 96 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, taie de l'île King. Ses bords sont composés de dunes médiocrement élevées. Elle est peu profonde, et n'a pas moins de six milles d'ouverture. Au large de la pointe Cowper , qui forme son extré- mité Nord, est un ilôt rocailleux et tout-à-fàit stérile , nommé Rocher des Éléplmns ; sa partie Septentrionale est défendue par un brisant assez considérable ; toutefois il y a passage à terre de l'îlot. De la pointe Cowper au cap Chardin , les terres sont basses, sa,- blonneuses , et couvertes de verdure à peu de distance du rivage. Un brisant est joint au cap Chardin ; en dehors est un second brisant plus considérable. Entre les deux , on trouve 6 brasses d'eau , fond de sable, à deux encablures de terre. Jusqu'ici la côte avoit suivi une direction générale du N. au S. , mais au-delà du cap Chardin et jusqu'au cap d'Anville, elle a sa direc- tion au O. N. O. Deux pointes basses de roches se distinguent dans cet espace ; le reste est formé de dunes de hauteur médiocre, cou- pées à pic au bord de la mer. Le cap d' Anville est le plus Septentrional de l'île ; il est rocail- leux et entouré de brisans redoutables. A quatre milles au Nord on voit deux îlots, et dans l'Est et le S. O. de ceux-ci, de longues bandes de récifs sur lesquelles la mer déferle avec force. Entre eux et le cap d' Anville, le passage est praticable pour toute espèce de bâti- ment ; il faut avoir soin de contourner la terre à un mille et demi de distance à-peu-près, par les 1 1 et i 3 brasses, fond de sable. Les courans sont yiolens dans cçtte partie, et la houle extrêmement forte. Après qu'on a doublé le cap d' Anville, la côte prend sa direction au S. O. Elle est haute, bien boisée, et défendue par d'énormes brisans jusqu'à l'entrée de la baie des Phoques. Cette baie peut avoir six milles d'ouverture. Vers sa partiç Sud on trouve un lagop d'eau salée assez étendu, qui communique à la mer. Dans i'O. de la pointe qui en e§t vpisine et \ deux milles de distante , gisent deux îles d'en- viron la même dimension, nommées par les Anglois New-YearDay islands LIVRE II. Descriptions g'êogr. et nautiques. 97 islands [îles du Nouvel-An]. L'intervalle qui sépare ces îles du cap "^77^^77 Palmer n'a guère plus d'un mille ; on doit y naviguer avec circons- ^e bass. pection , à cause des brisans qui se projettent à une assez grande dis- tance au large. La baie des Récifs tire son nom de la constitution qui lui est propre ; les terres qui la bordent sont basses, sablonneuses et bien boisées. A une lieue S. O. du cap Olivier est un brisant, entre lequel et la terre il y a bon passage. Du cap Olivier au cap Bonpland , la côte court au S. S. E. ; elle est formée de falaises arides très-escar- pées ; les bords sont découpés en une multitude de petites anses où l'on voit beaucoup de rochers. La mer doit y déferler d'une manière horrible, lorsque la brise souffle du large avec force. Le cap Bonpland, qui forme l'extrémité Sud de l'île King, est rocailleux et fort bas; un petit rocher gît dans l'Est à deux milles. Au-delà, les terres se diri- gent brusquement au N. E. , et continuent de suivre cette aire de vent presque jusqu'à la pointe Plumier. Plusieurs îlots et quelques brisans, à terre desquels on peut trouver passage, se rencontrent dans cette partie. La terre se relève vers l'Est ; elle y est bien boisée et fertile. La pointe Plumier est la limite Méridionale de la baie des Éléphans ; dans son voisinage il y a plusieurs rujsseaux qui sont d'ex- cellentes aiguades. Les sondes, dans l'intérieur de la baie, sont depuis 5 jusqu'à 10 brasses , selon les distances au rivage ; mais au large et notamment par le travers du Rocher des Éléphans, est un haut-fond sur lequel on ne trouve que 7 et même 6 brasses \ d'eau , à deux lieues de terre à-peu-près. Pendant le séjour de la corvette le Géographe au mouil- lage (du 7 au I 2 décembre), on a remarqué que souvent il s'élevoit au large, dans le N. E., une très-grosse lame qui parfois sembloit briser. Quelques personnes ont pensé que cet effet étoit dû au mirage ; mais \\ est plus naturel de l'attribuer à la présence du haut- fond dont je viens de parler. Cette batture d'ailleurs ne paroît nul- lenjent dangereuse ; nous ne croyons pas qu'il y ait moins de 6 brasses dans sa partie la plus élevée ; sur les accores , le fond aug- N DETROIT DE BASS. 98 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, mente assez vite : il passe rapidement de 7 et 8 brasses à 1 2, 1 5, 10 et 25, toujours fond de sable, La nature du fond, dans la baie des Éléphans, paroît d'abord être très -propre au mouillage; la sonde rapporte constamment un sable vaseux et noir , mais la couche en est si peu profonde et recouvre d'ailleurs des roches tellement tranchantes , qu'on ne peut y rester à l'ancre avec sécurité. Le Géographe eut deux fois son câble coupé par les roches dont nous parlons, le Casuarina une fois; et la goélette angloise tlie Cumberland, qui vint à ce mouillage pendant notre sé- jour, éprouva la même avarie. Nous sommes tentés de croire que cet inconvénient se reproduit sur tous les points de l'île; comme ç\[ç. est d'ailleurs entourée de récifs, qu'elle est absolument dépourvue de toute espèce de ports, on peut en conclure que le séjour doit en être justement redouté par les navigateurs. Peut-être trouveroit-on un bon abri dans l'E. des Viti du Nouvel- An. M. Faure, qui seul a pu acquérir quelques lumières précises à cet égard, n'en faisant nullement mention dans son Journal, nous présentons nos réflexions avec défiance et comme une simple présomption. De belle mer et par un temps calme, le dé- barquement, dans la baie des Eléphans, n'est pas très-facile; le ressac qui a lieu sur la plage sans aucune interruption , s'y fait sentir plus fortement, lorsque la brise souffle du S. S. O., et davantage encore quand elle vient de l'Est. M. Péron étant demeuré plusieurs jours sur l'île King, nous ne pouvons mieux faire, pour donner une idée de laconstitution inté- rieure du pays , que de transcrire textuellement ce que ses Journaux contiennent à ce sujet; documens d'autant plus intéressans, qu'aux observations qui lui sont propres , M. Péron a pu joindre des ren- seignemens fournis par les pêcheurs anglois établis sur l'île qui nous occupe. «Toute la partie de l'île que nous avons pu reconnoître pré- sente le tableau d'une végétation forte et vigoureuse; en divers LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 9^ endroits , les arbres et les arbrisseaux se trouvent tellement pressés à la surface du sol , et leurs débris sont par-tout si multipliés , qu'il est presque impossible de pénétrer au milieu des forêts : mais en général les végétaux qui les composent n'ofîrent pas ces propor- tions gigantesques que nous avions admirées dans ceux de la terre de Diémen ; du reste ils appartiennent aux mêmes genres que ces derniers; comme eux, ils sont dépourvus de toute espèce de fruits mangeables, et sont inutiles sous ce rapport aux besoins de l'homme et des animaux frugivores. « Aucune espèce de substance saline ne s'est offerte à notre observation ; mais les pêcheurs prétendent qu'il y a dans l'intérieur du pays une colline entièrement composée de sel gemme. J'indique ce fait important sans vouloir en garantir ni en contester l'exactitude. » L'île King jouit de l'avantage précieux d'être abondamment pourvue d'eau douce. Par-tout où la disposition du sol peut se prêter à l'écoulement des eaux et à leur réunion, on trouve des sources nombreuses : c'est ainsi , par exemple , que vers le fond de la baie des Eléphans , la direction des collines étant perpendicu- laire au rivage, et tout le sol sur ce point étant granitique, il existe cinq à six ruisseaux dans l'espace de deux lieues seulement; il en est de même dans la Saie des Phoques^, opposée aux îles du Nouvel- An, où l'on trouve aussi plusieurs sources. Mais à la côte N. E., à celle de l'O. et du S. O., où le sol se compose particulièrement de dunes sablonneuses, incapables de retenir l'eau des pluies, nous n'avons pu découvrir aucune trace de ruisseaux; et comme ces dunes présentent vers la mer une barrière non interrompue, il est possible de présumer que les eaux sont contraintes à refluer vers l'intérieur du pays. Ce|;te présomption se trouve en quelque sorte confirmée par le rapport des pêcheurs anglais : ils assurent qu'il existe au centre de l'île une espèce de grand lac, dont les eaux sont très-profondes, et du milieu desquelles s'élève une petite île, que jusqu'à ce jour ils ont négligé de visiter. N 2 DETROIT DE EASS. DETROIT DE BAS5. loo VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, » Toutes les eaux de l'île sont chargées d'une si forte propor- tion d'oxide de fer, qu'il paroît probable que le métal qui sert de base à cet oxide, entre pour beaucoup dans la composition de certaines roches : peut-être même forme- 1- il des mines particu- lières; nous n'avons rien vu cependant qui pût confirmer cette conjecture. » Bien que le nombre des ruisseaux soit assez multiplié dans la baie des Éléphans, il n'est cependant pas facile d'y faire aiguade. C'est au ruisseau le plus voisin de la pointe Plumier, que le Géo- graphe a pu recueillir quelques barriques d'eau ; par-tout ailleurs f abordage n'étoit seulement pas praticable- Productions. « Considérées sous le rapport de la subsistance de 1 homme , \ç,i productions zoologiques de l'île King présentent de nombreux et importans avantages; les kanguroos ont une chair plus tendre et plus savoureuse que celle des animaux du même genre répandus sur le continent voisin. Déjà le wombat *, réduit à l'état domes- tique par les pêcheurs anglois, va chercher pendant le jour au mi- lieu des forêts la nourriture dont il a besoin , et rentre le soir dans la cabane qui lui sert de retraite. Animal doux et stupide, il est précieux par la délicatesse de sa chair, qui nous a paru pré- férable à celle de tous les autres animaux de ces régions. La langue des phoques monstrueux qui sont ici en si grand nombre, est re- gardée par les pêcheurs comme un fort bon manger. Le puissant casoar, haut de ^ à 7 pieds [ 16 à 23 décimètres], donne At% œufs de la grosseur de ceux de l'autruche, et plus délicats que ces derniers : la viande de cet oiseau antarctique , intermédiaire , pour ainsi dire, entre celle du coq d'Inde et du jeune cochon, est véri- tablement exquise. Les innombrables troupes de cormorans , de pétrels, de mauves et de manchots établies sur le rocher des Élé- phans, fournissent, pendant une partie de l'année, des milliers ' Les. Anglois écrivent womat. C'est le nom donné à l'animal dont il s'agit par les sau- vages du port Jackson ; nos naturalistes l'ont appelé phascolomis wombat. LIVRE II. Descriptions cÉoGR. ET NAUTIQUES. loi d'œufs presque aussi bons que ceux de nos poules domestiques. "^^^^^^Tt" Enfin , les crustacées divers et les coquillages qui pullulent dans de bass. ces mers , complètent le riche ensemble des ressources que la nature présente ici à l'homme. » Nous avons vu très-peu de poissons dans la baie àç.s Eléphans. Le petit nombre de ceux qui ont été péchés à la ligne, étoientdu genre des côtes et des blennies. On trouve sur l'île King deux espèces de serpens triangulaires voisins du genre Boa; l'une et l'autre sont venimeuses. Un chien piqué par un de ces serpens, mourut au bout de cinq minutes ^ ce Tous les moyens de chasse sont suifisans pour se procurer les wombats, qui ne savent ni fiiir, ni se défendre : quant aux casoars et aux kanguroos, les pécheurs, afin de les atteindre, ont dressé des chiens qui vont seuls battre les bois, et qui manquent rarement d'étrangler chaque jour plusieurs de ces animaux : l'expédition ter- minée, les chiens abandonnent leur proie, accourent vers leurs maîtres, et par des signes non équivoques, annoncent \ç.% succès qu'ils ont obtenus. Quelques hommes se détachent alors, suivent ces intelligens pourvoyeurs, qui, sans se tromper, les conduisent aux lieux où gisent leurs victimes. » A défaut de chien , comme les casoars et \ç.s kanguroos ont l'habitude de venir tous les soirs sur la plage , on pourroit \ç,i y attendre à l'affût. On reconnoît aisé- ment les lieux qu'ils fréquentent aux empreintes qu'ils laissent sur le sable. L'île King n'étoit point habitée à l'époque de sa découverte; Étabiissemens mais treize mois avant notre arrivée, les Anglois y avoient formé ''^^^f<:'>««« »"- divers étabiissemens de pêche, destinés à se procurer la peau et *M.Flinders a trouvé à la partie Sud-Est sj tentîon pour les découvrir. L'un d'eux fut de la Terre de Diémen, une espèce de ser- «pris vivant, mais mourut bientôt après, et, pent dont le venin ne paroît pas moins actif. « à ce qu'il parut, par suite de sa propre mor- « Ils ressemblent tellement à un bâton brûlé, 35 sure. » (FliNDERS, Observations &c. » dit-il, qu'il est nécessaire de beaucoup d'at- -pag. 8. ) DETROIT DE BASS. ioz VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. l'huile des éléphans m^ins ou phoques à trompe qui pullulent sur ces bords ^ « Ces pêcheurs ont fixé leur habitation au sommet d'une col- line, sur la pointe Nord de la baie des Éléphans, Elle consistoit, à la fin de 1802, en quatre loges ou cabanes construites avec des pièces de bois fichées en terre et réunies en angle vers le haut ; quelques écorces grossières fermoient les intervalles que les pièces de bois laissoient entre elles. Le chef des pêcheurs, le bon CowpER, occupoit un de ces tristes réduits avec une femme des îles Sandvi^ich, qu'il avoit amenée de Mowée, et qui lui tenoit lieu d'épouse et de principale ménagère, Dans cette même cabane se trouvoient réunies les provisions communes les plus précieuses , particulièrement celle des liqueurs fortes. Dans les autres cases Jogeoit le reste des pêcheurs. Un large brasier, entretenu jour et puit avec de gros troncs d'arbres, servoit en même temps à chauffer les hommes et à cuire leurs alimens. Un vaste hangar voisin conte- noit une énorme quantité de grosses barriques remplies d'huile, ainsi que plusieurs milliers de peaux de phoques desséchées et prêtes à partir poiir la Chine, » La facilité qu'ont les pêcheurs anglois de se procurer la nour- riture nécessaire, ajoute beaucoup à l'importance du commerce dont ils s'occupent, Avec quelques faibles provisions de viandes salées, de farine ou de biscuit, pour parer aux accidens imprévus, ces hommes peuvent subsister des années entières sans coûter rien à leurs armateurs. La plupart d'entre eux ne dépensent pas beau- coup npn plus pour se vêtir ; car en faisant subir quelques prépara- tions grossières aux peaux de phoques et de kanguroos, ijs trouvent moyen d'en obtenir des habits, Tous ces détails, quelque minutieux qu'ils puissent paroître, se rattachent pourtant d'une manière essen- tielle à l'histoire des pêches angloises dans les régions australes : de " On peut voir un dessin de ces animaux dans la principale vignette de notre carte n." lo , où sont aussi des kanguroos. LIVRE W. Descriptions géogr. et nautiques. 103 telles économies ne sauroient être étrangères à ces bénéfices "^J^^^^ énormes que les armateurs britanniques retirent de leurs expédi- de bass. tions sur ces rivages lointains. » Notre astronome ayant établi son observatoire sur le rocher des ^^^^°^™;°;; Éléphans, y resta depuis le 8 jusqu'au 23 décembre 1 802. Le mau- physiques. vais temps l'a beaucoup contrarié dans les travaux qu'il se proposoit de faire ; voici néanmoins le résumé de ses observations : Latitude déduite de cinq hauteurs méridiennes du soleil et de vingt -huit observations voisines du méridien Z9° h' 3°" Sud. Longitude d'après les montres corrigées. ( Ce résultat est conclu de deux observations d'angles horaires et de dix-huit hauteurs correspondantes.) 14^° 7' 2" E- Paris. \ P5- 45-) Inclinaison de l'aimant , aiguille/ N.° 3 <^ 1^9' '5* 1 (op- 30-3 '«■" * il: ::h^- °- Inclinaison moyenne de toutes ces observations ^8° i o'. Déclinaison A" 2' N. E. Elle est sensiblement la même que celle observée à bord, qui a donné pour moyenne . 4" p' N. E. Ces résultats diffèrent beaucoup de ceux obtenus dans la partie Orientale du détroit de Bass, qui n'ont pas donné moins de i o° dans le Sud, et 8° 38' au Nord. L'heure de la haute mer ou l'établissement des marées dans la baie des Eléphans est à midi 18'. Le courant est assez fort; le loch a indiqué son maximum de vitesse d'un mille trois quarts. Quoique M. Bernier ait toujours observé au même lieu, i\ a cependant fait usage, dans ses calculs, de dépressions de l'horizon différentes. En la mesurant plusieurs fois, il s'est aperçu qu'elle DETROIT DE BASS. Kin£, îo4 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, n'étoit pas constamment la même, et il a fait usage à chaque fois, dans la réduction de ses hauteurs , de la dépression qu'il mesuroit immédiatement avant ou après l'observation, La différence des valeurs extrêmes qu'il a trouvées pour cette correction, alloit ào'45 • Il paroît qu'on doit l'attribuer à la réfraction terrestre, ou au mirage, qui élevoit plus ou moins la ligne d'horizon à laquelle il rappor- toit les astres, ainsi qu'on le pratique à la mer. Nous reviendrons ailleurs sur cet important phénomène. Ilots pïès de riie A l'exception des îles du Nouvel- An, tous les îlots qui entourent l'île King sont rocailleux et stériles, mais aucun d'eux ne mérite une attention particulière; en général ils sont écores ; quelques-uns cependant sont entourés de brisans. L'inspection de la carte les fera suffisamment connoître. Le grand espace de mer qui est dans l'Est de l'île King nous a paru assez libre; et à l'exception de trois petits îlots qui ont été aperçus à treize lieues de la baie des Éléphans-et par la même lati- tude, nous n'avons rien vii jusqu'aux îles Furneaux. L'intervalle compris depuis les îles Hunter jusqu'au port Dal- rymple, a été moins visité par nos corvettes; ainsi il seroit possible qu'il y existât quelques îlots que nous n'eussions pas aperçus, Navigation dans Lcs courans rapijes que nous avons dit exister dans le détroit le détroit, deBass, le grand nombre de rochers, d'îles et d'îjots qui s'y ren- contrent, les récifs qui se trouvent sur un grand nombre de points, l'incertitude enfin où l'on est encore sur l'existence et la position de plusieurs, doivent rendre la navigation, dans ces parages, aussi difficile que dangereuse. Il ne conviendroit point de donner dans le détroif, lorsque le tenips est forcé et brumeux, ou même pendant une nuit obscure; mais par un temps maniable, et sur-tout avec des vents routiers, on pourra y naviguer sans crainte. Si l'on vient de l'Ouest et que les vents soufflent de cette partie, en tirant vers le Nord, il sera con- venable de passer au Nord de l'île King. On prendra connoissance de LIVRE II. Descriptions c-éogr. et nautiques. 105 de la terre Napoléon à la hauteur du cap Desaix , en se mainte- détroit nant par les 39° 10' de latitude. De ce point, on gouvernera à de bass. l'E. ^ S. E. jusque sous le méridien du Promontoire. On aura connoissance sûrement alors des hautes terres qui le composent; mais, dans tous les cas, on pourra distinguer Xîlot du Coin de Mire , dont la position est certaine * et le sol assez élevé pour être vu à grande distance, Dans le N. O. de cet îlot gît un brisant dangereux à fleur d'eau; il faudra s'en défîer. Si l'on range le Coin de Mire à deux ou trois milles, on n'aura rien à en craindre. Au-delà et dans l'Est on rencontrera le groupe de Kent, qui est fort écore, et les îles Furneaux, qui sont dans cette partie les dernières terres qui exi- geront la surveillance du navigateur. La passe au Sud de l'île King est un peu moins large que celle du Nord ; elle contient quelques îlots qui la rétrécissent encore ; cependant il y a grande eau par-tout, et un navire qui se trouve- roit par 4o" xo de latitude, ne devroit pas balancer à donner dans la passe. Il pourroit prendre connoissance de l'île Albatrosses*", qui fait partie du groupe des îles Hunter; et selon que sa route l'ap- pelleroit au Nord ou au Sud, il se dirigeroit, soit vers le Coin de Mire et le groupe de Kent , soit vers le détroit de Banks. Les canaux qui existent parmi les îlots situés entre le Promon- toire et Ips îles Furneaux, nous ont paru par-tout praticables; cependant nous ne pouvons rigoureusement répondre que de ceux où nous avons passé nous-mêmes. î^a navigation du détroit de Banks n'offre d'autres dangers que ceux qui pourroient naître d'une trop grande proximité de la terre, soit du côté des îles Furneaux, soit de celui de l'île de Diémen. En se maintenant à mi-chenal, on trouvera par-tout la mer parfaite- ment libre, » Nous l'avons déterminée par 39» 33' o" ^ Elle gît par 40» 23' 50" Sud et par 1^2* de latitude et 144° 34' 5" de longitude à 31' $4" à l'Est de Paris, l'Est de Paris. DETROIT DE BASS. io6 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Il importera de faire attention à la force et à la direction des courans, et de les combiner avec la route que l'on veut faire. Leur vitesse est extrême, ainsi que nous l'avons fait remarquer plus haut, et leur direction générale est de l'E. à l'O.^ ou de l'O. à l'E., suivant les marées. -^^m^^^^sm^^- LIVRE II. Descriptions cÉocn. ET NAUTIQUES. 107 VUES GENERALES SUR LA NOUVELLE-HOLLANDE. La Nouvelle-Hollande (carte n.° i) , justement regardée par les géographes modernes comme un cinquième continent, est située au Sud des Moluques et de la Nouvelle-Guinée , entre la mer des Indes et le grand Océan Austral. Ses limites, en latitude, sont les parallèles de 10° 38' 20" et de 39° 10' 15" Sud, et en longitude les méridiens de 110° id o" et de 15 1° 12' 55" à l'Orient de Paris. Sa dimension principale , dirigée de l'Est à l'Ouest, peut avoir 730 lieues marines = 912 lieues moyennes de France ' , ou 405 5 kilo- mètres. Sa plus grande largeur, prise depuis le cap Yorck jusqu'au promontoire de Wilson, 572 lieues marines =: 7 1 5 lieues moyennes ou 2178 kilomètres, et son plus petit diamètre, allant du golfe de Carpentarie à l'extrémité du golfe Bonaparte, 290 lieues marines = 362 lieues moyennes, ou 161 1 kilomètres. A l'égard de sa surface, nous l'avons calculée de SituarioH. Limites. Dimensions^ Sui'fiU 253200 lieues marines. . . , i 384375 lieues moyennes.., 75p2^ myriamètres , carres. L'Europe ayant ^01 875 lieues moyennes carrées, l'Asie 2200000, l'Afrique 1560000, et l'Amérique 2160000 '', 'û en résulte que \ti * De ij au degré. ^' Pour ces trois derniers nombres, voye^ LeSAGE , Atlas historique , Mappemonde. Le même auteur indique la surface de l'Europe de 50C000 lieues moyennes carrées, Pauc- TON , dans sa Métrologie, donne des résul- tats différens : il annonce d'abord, paj. ^6^, que les surfaces de l'Europe , de l'Afrique , de l'Asie et de l'Amérique, sont entre elles comme les nombres i : 4 : 5 : 7- Plus loin , pag. ^^0, il assigne à l'Europe 171834 milles (de 15 au degré) carrés; pag. ^yi , à l'Asie =^0 2 io8 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ■" surfaces de ces continens sont dans les rapports de 3 : 4 : 1 7 • ï 2 : NOUVELLE HOLLANDE. V ' 'P P Divisions. L'ensemble des côtes de la Nouvelle - Hollande est partagé en difFérens espaces qui portent le nom de Terres, et ces divisions sont au nombre de neuf. La première vers l'E. , ou la Terre Napoléon, commence à l'extrémité Sud du promontoire de Wilson et se pro- longe jusqu'au cap des Adieux ; elle comprend l'île Decrès , les golfes Joséphine et Bonaparte , et une suite nombreuse d'îles , de baies et de ports du plus grand intérêt. La Terre de Nuyts , qui lui est contiguë, s'avance à l'Ouest jusqu'au cap de Nuyts. Nous n'avons exploré que la portion de son extrémité Occidentale qui avoisine le port du Roi-George. La Terre de Leuwin vient ensuite et s'étend jusqu'à la rivière des Cygnes ; la baie du Géographe , ce premier théâtre de nos travaux, en est le point le plus remarquable. Plus loin se trouve la Terre d'Edels , dont les rives sont écores et d'un abord difficile ; elle comprend les îles Louis-Napoléon et la rivière des Cygnes. La Terre d'Endracht commence à la pointe Escarpée : peu étendue en latitude, tWe est cependant recommandable par les ressources qu'elle offre aux navigateurs ; la baie des Chiens-Marins, les îles Dirck-Hartighs , deDorre et Bernier, sont intéressantes sous ce rapport. Le cap Murât est la limite extrême Septentrionale de cette Terre ; il est à-la-fois la pointe N. O. du continent et l'origine de la Terre de Witt. Cette dernière, d'un abord plus dangereux qu'aucune des précédentes , est parsemée d'une multitude d'îles et d'îlots, de bancs et de récifs, qui souvent entravent la navigation. 641093 m-ù\ti; pag. .i^y 2, à l'Afrique 531638 milles ; enfin à l'Amérique 572172. Ces nombres , réduits en lieues moyennes de France carrées , en les multipliant par le rapport fy|, donnent pour l'Europe 47731? lieues moyennes, pour l'Asie 1780815 , pour l'Afrique 1476770, et pour l'Amérique 7589330, quantités qui, !•• ne sont point dans les rapports fixés précédemment, et 2.° diffèrent, quelquefois beaucoup, des calculs auxquels je me suis arrêté. De Bouge, dans son Tableau géograph. et histor. de l'Europe, publié en 1809 et 18 10, fixe la surface de ce continent à 171 396 milles (de 15 au degré) carrés =: 476100 lieues moyennes carrées. Lesage,Paucton, de Bouge et moi, nous sommes à-peu -près d'accord sur ce point. NOUVELLE- HOLLANDE. LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTKiuES. 109 mais qui présentent aussi quelques avantages. Le cap de Léoben la termine du côté de l'Est. De ce point jusqu'au cap Yorck, qui forme l'extrémité Nord de la Nouvelle -Hollande, on trouve les Terres d'Arnheim et de Carpentarie % que nous n'avons pas visitées. Du cap Yorck, en revenant au Sud par l'Est jusqu'au promontoire de Wilson, se développe la Terre de la Nouvelle-Galles. D'une navi- gation souvent fort dangereuse , cette partie est extrêmement riche en détails nautiques ; c'est vers son extrémité Méridionale que se trouve le comté de Cumberland, où les Anglois ont établi leur co- lonie du port Jackson. C'est le seul point de la côte où nous ayons abordé. On n'a point encore pénétré dans l'intérieur de la Nouvelle- intérieur. Hollande. Les Anglois, à la vérité, ont fait quelques incursions du côté du port Jackson, mais elles sont peu considérables *" et ne s'a- vancent pas à vingt lieues, perpendiculairement à la direction du rivage de la mer. A l'exception d'un très -petit nombre de points. Nature du soi situés pour la plupart sur la côte de la Nouvelle -Galles, les terres du continent sont généralement basses , sablonneuses et stériles ; nulle part on ne rencontre ces fleuves majestueux qui sont le gage de la fertilité du sol et qui l'entretiennent. La rivière des Cygnes, Rivières. celle de Parramatta et d'Hawkesbury, ne sont que des torrens, dans le lit desquels la mer pénètre, mais dont la source est presque à sec pendant une partie de l'année. Après cet exposé préliminaire, nous allons poursuivre nos des- criptions, géographiques , commencées déjà dans nos deux premiers chapitres. Nous suivrons dans ce travail les divisions que nous venons d'établir. » Quelques géographes placent aussi dans cet intervalle une Terre de Diétnen du Nord : nous avons cru devoir supprimer cette déno- mination , afin d'éviter les méprises et les doubles emplois de nomenclature; en cela, nous avons suivi l'exemple des hydrographes François les plus célèbres, MM. DE Fleu- RIEU, BUACHE et BeAUTEMPS-BeAUPRÉ, •■Ceci se rapporte à la fin de l'année 1802. iio VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, CHAPITRE III. Terre Napoléon. L'ÉTENDUE de la Terre Napoléon (carte n." loj , entre les limites fixées ci -dessus, est de près de cinq cents lieues, en suivant les sinuosités du rivage ; mais si l'on prenoit la plus courte distance entre ses deux points extrêmes , on la trouveroit seulement de deux cent quatre-vingts lieues, sur une direction sensiblement N. O.-^O. et S.E.tE. Nous partagerons cet espace en plusieurs parties , qui vont faire chacune l'objet d'un paragraphe. §. I." Depuis le promontoire de Wilson jusqu'au port Western inclusivement. La position géographique du promontoire de Wilson a été don- née dans le chapitre précédent (pug-^s)- Ce cap Méridional de la Nouvelle-Hollande (carte n," ii) est d'un aspect agréable et pitto- resque , lorsqu'on en est à bonne distance ; mais à mesure qu'on s'en approche, on s'aperçoit qu'il est absolument aride. Les rochers qui composent sa charpente sont à nu sur plusieurs points , quoique, vers l'intérieur, les terres soient passablement boisées. La direction générale de la côte jusqu'au port Western, est le N. O. \ O. Deux baies étendues se rencontrent dans cet espace ; la plus Orientale , nommée baie Paterson, a vingt milles d'ouverture. Les hautes terres du promontoire finissent à l'endroit où la côte Est de la baie commence à se diriger vers l'O. ; elles sont écores jusque-là, et ne TERIIE NAPOLÉON. LIVRE IL Descriptions géocr. et na u tiques. i 1 1 paroissent abordables que dans une petite anse qui sert d'embou- chure à un ruisseau d'eau douce. La partie la plus enfoncée de la même baie est basse et sablonneuse ; elle se relève vers sa pointe Occidentale, et se termine par un brisant qui s'avance d'un mille au large, La baie de la Vé?ius gît dans l'O. de la précédente, et contient une multitude d'anses plus ou moins profondes. Les terres sont de bonne hauteur aux extrémités des pointes ; mais par-tout ailleurs cWts sont basses et formées de dunes d'un sable blanchâtre. On distingue vers l'intérieur une chaîne de montagnes de médiocre hauteur, boisées, et se dirigeant au N. E. Depuis la baie de la Vénus jusqu'au port Western , la côte est sablonneuse et peu fertile ; on remarque par intervalles plusieurs falaises de roches, sur lesquelles la mer brise quelquefois à une assez grande distance. La découverte du port Western (carte n." 12) est due , ainsi Port Westem que nous l'avons déjà fait connoître, au célèbre M. Bass; il n'en donna qu'une esquisse à vue, incomplète par conséquent sous beau- coup de rapports. Elle a été publiée par M. Flinders dans sa carte de 1801. La beauté de ce port, son étendue et ses ressources, sa position à l'entrée d'un détroit orageux, le rendent précieux à la marine. Sa longueur totale prise du N. au S. est au moins de huit lieues, sur une largeur variable de trois à cinq. Un bassin aussi vaste n'offriroit point aux navires un abri suffi- sant, si deux grandes îles n'en diminuoient la surface. La première , ou celle d'entrée , que nous avons nommée île des Anglais, garantit l'intérieur du port, de la houle du large. Dans l'E. et dans l'O. sont les deux issues désignées sous les noms de. passe de l'Est et de passe de l'Ouest. Vile des Franfois gît vers le fond du port; elle est circonscrite, dans celte partie , par les terres continentales , et laisse entre elles TERRE NAPOLÉON 112 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, et ses propres rivages un espace de mer assez vaste pour recevoir les flottes les plus nombreuses , mais d'ailleurs suffisamment resserré pour n'avoir rien à redouter de l'impétuosité des vents. De cette disposition il résulte que le bassin général du port est partagé en plusieurs bassins particuliers , qui constituent eux-mêmes autant de ports commodes. Nous avons appelé bassin de l'Ouest celui qui est dans l'O. de l'île des François ; bassin de l'Est , celui du côté opposé ; enfin, bassin du Sud, celui qui est au Sud de la même île. Ce dernier est plus vaste que les deux autres ; mais comme il contient aussi un plus grand nombre de bancs, l'espace où l'on peut navi- guer se trouve de beaucoup restreint. Les uns et \ç.i autres peuvent offrir d'importantes ressources pour la sûreté des navires ; quoique variable , le brassiage est cependant assez fort poijr permettre aux plus gros vaisseaux d'y entrer avec facilité. iiedes Angiois. L'îlc dcs Anglois pcut avoir environ quatre lieues d'étendue de l'Est à l'Ouest , sur une lieue et demie du Nord au Sud. Son sol est peu élevé; et quoiqu'il soit de nature sablonneuse, les plantes y sont pressées et y végètent avec beaucoup de vigueur *. Dans quelques parties on rencontre un terreau profond et léger, et presque par-tout des lianes qui rendent le trajet pénible. On peut aborder facilement à la côte Nord, à celles de l'Est et du S. E. de X'^S.ç. ; dans l'O. , une ligne de brisans et quelques îlots, et au Sud des récifs multipliés, en dé- fendent l'approche. La pointe S. E. est entourée d'une ceinture de rochers granitiques arrondis, entassés sans régularité, et offi-ant dans leur composition une grande quantité âi^t feldspath. Ile des François, Le diamètre moyen de l'île des François ne s'étend guère au- delà de huit milles. Ses bords sont presque par-tout défendus par des bancs de vase qui, parfois, rendent le débarquement difficile. Par-tout on y rencoijtre un terreau excellent et profond , composé (ie débris de végétaux et d'une terre argileuse qui contient beaucoup • Jl,es renseignemens suivans, relatifs au port Western , sont dus à MM. MlLlUS et Faure, mais sur-tout à M. LeschenAULT , botaniste de l'expédition. d'oxide LIVRE II. Descriptions géogr. et na vtiques. 113 d'oxide de fer. II paraît que cette île n'est pas constamment habitée, mais que les naturels du continent y passent quelquefois. Ceci sem- bleroit indiquer qu'ils ont une ïAéç. de la navigation ; nous n'avons pu apercevoir cependant aucune trace de leurs pirogues. Le port Western est d'un aspect riant ; la végétation y est forte et vigoureuse. Les terres sont peu élevées ; et comme la majeure partie n'est point ordinairement habitée , les beaux massifs de ver- dure qui s'y rencontrent sont beaucoup moins attaqués par le feu, qu'on ne le remarque vers l'extrémité S. E. de la terre de Diémen. On peut arriver dans le port Western, soit par la passe de l'Est, soit par celle de l'Ouest. La première cependant est difficile, et ne convient qu'à de petites embarcations ; nous pensons même qu'il seroit nécessaire dans ce cas de choisir, pour entrer, l'instant de la haute mer. La seconde est de bçaucoup préférable; t\\ç. est divisée en deux parties distinctes par une chaîne de brisans. Celle qui est la plus voisine de l'île A&i Anglois, la seule que nous ayons examinée, est commode , en ce qu'on a toujours la terre pour guide; et quant au brassiage, il est assez considérable pour permettre l'en- trée aux plus gros vaisseaux. Il convient de se tenir à mi-chenai , où la sonde rapporte 7 , 8 et 9 brasses , fond de sable fin, Faisant route pour donner dans le port, il faut porter petite voile et sonder souvent , afin d'éviter différens bancs de vase et de sable que la mer ne découvre qu'à la fin du jusant. L'entrée du bassin de l'Ouest est à-la-fois plus libre et plus large que celle du bassin de l'Est. En se guidant sur la sonde , on parvient aisément dans le premier : pour arriver dans le second , il convient de ne pas se rap- procher trop des îlots que l'on rencontre sur tribord ; la route à tenir est de ranger à petite distance, c'est-à-dire, à -f ou |- d'en- cablure, la côte Orientale de l'île des François , en ayant le cap au N. j N. O. jusqu'à ce qu'on ait dépassé les îlots ; après quoi l'o^i viendra au N. E. pour trouver le chenal. Le bassin de l'Ouest nous a paru préférable à celui de l'Est , parce p TERRE NAPOLÉON. TERRE NAPOLÉON Productions. 114 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, que le fond y est plus net ; l'un et l'autre cependant pourroient re- cevoir une quantité immense de vaisseaux. Les navigateurs qui viendront relâcher au port Western , y trou- veront en abondance de quoi renouveler leur provision de bois. A l'égard de l'eau douce, quoiqu'on en rencontre sur plusieurs points , elle n'est nulle part très-abondante. Les aiguades que nous avons aperçues , gisent l'une dans la partie S. E. de l'île des Anglois , et l'autre sur l'île des François, un peu au Nord de l'entrée du bassin de l'Est. Il en existe , dit-on , une troisième, découverte par M. Bass, mais nous ne l'avons pas examinée. Le seul végétal propre à la nourriture qui ait été recueilli par nos matelots , est une espèce d'oseille sauvage , aussi agréable que salutaire. - Le règne animal nous a fourni quelques oiseaux, et quantité de poissons. Parmi les premiers, on remarque d'abord un grand nombre de cygnes noirs , des mouettes , goélands , sarcelles , cormorans , cigognes , huîtriers , courlis et de gros pélicans ; ensuite plusieurs sortes de perroquets , beaucoup de corbeaux , et la même espèce de caille que l'on trouve aussi sur la terre de Diémen. A l'égard des poissons , quelques espèces sont précieuses par leurs grandes dimensions et par le goût exquis de leur chair. Nous en avons fait une abondante provision ; mais nous n'avons pas été si heureux pour les coquillages, qui sont ici en général fort rares. Espèce humaine. Lcs habitans nous ont paru peu nombreux, et leur timidité plus grande encore que celle des naturels du canal Dentrecasteaux. Les circonstances n'ayant point permis à MM. Milius et Faure de faire des observations astronomiques dans le port Western, la position de ce havre important n'a pu être déterminée que par suite des relèvemens faits à la mer, à bord de nos corvettes. C'est ainsi que nous avons fixé la pointe S. E. de ïîïe des Anglois, par 38° 39' 34" de latitude Sud et 143° 7' 17" de longitude Orientale. « L'établissement du port dans l'intérieur des bassins de l'Ouest OBservations astronomi %. 2. Depuis le port Western jusdu'À la presqu'île Fleurieu. Nous venons de vanter la beauté du port Western ; mais celui que l'on rencontre à peu de distance vers l'O. (carte n." 11) , ne paroît pas moins recommandable , tant par son étendue que par sa commodité. Nous en avons observé l'entrée le 30 mars 1802, sans toutefois pénétrer dans son intérieur. Les Anglois , qui l'ont examiné avec détails (voyez cartes n." tf etio), lui ont donné le nom de jjort Phillïp , en l'honneur du premier gouverneur de ia colonie du port Jackson. Ce port remarquable est situé dans le fond et au N, E. d'une baie de dix à douze lieues d'ouverture, nommée par nous baie Talley- rand. LapartieN. de cette baie est tellement basse, qu'on ne peut bien la distinguer que lorsqu'on en est à très-petite distance. Vers l'inté- rieur, on voit de hautes montagnes ; elles se rapprochent du rivage à la hauteur du cap Suffi- en; et de ce point jusqu'au cap Marengo , la côte, plus élevée encore , est d'un aspect riant et fertile. Nous n'avons aperçu aucun danger qui ne fût près du rivage et très-apparent. Au cap Desaix , les terres changent tout- à- coup d'aspect et de direction ; elles prennent leur cours à l'O. N. O. , et souvent s'abaissent à tel point, que la mer y forme des marais ou des lagons étendus (carte n." j^) , qu'il nous a été facile d'apercevoir du haut *P 2 TERRE NAPOLÉON. TERRE NAPOLÉON. Ii6 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, des barres de perroquet. Le caractère d'une stérilité profonde est empreint sur toute cette côte, d'ailleurs par-tout écore et taillée à pic. Quelques grandes taches blanches que l'on distingue en difFé- rens endroits, pourroient servir de points de reconnoissance. De hautes terres se voient dans l'intérieur. Un énorme rocher détaché et qui se trouve à moitié de la distance entre ïîle Latreille et le cap du Mont- Tabor, par les i4o° 30' de longitude, affecte la forme la plus singulière ; il représente un pont naturel de deux arches, ayant de i 30 à 150 pieds d'ouverture sur 60 à 80 pieds de hauteur. Un rocher saillant et plus petit forme en avant du premier une espèce d'éperon , tandis que le dessus de la roche principale, qui est légèrement convexe à sa partie moyenne et plan dans toute son étendue , figure assez bien une enclume de maréchal. Tout l'espace compris entre l'île Latreille et le cap du Mont- Tabor, si l'on en excepte peut-être quelques très -petites anses sablonneuses, est inabordable; par-tout la mer brise avec force, et les récifs se prolongent même parfois à plusieurs encablures au large : cependant on peut, en général, suivre le rivage de fort près, l'eau étant très-profonde sur ses bords. L'//(? Foiircroy , voisine du cap Réaumur, est basse, aride et taillée à pic ; je crois qu'il y a bon passage entre elle et le continent. A l'extrémité S. O. de la haie Tourville est Kîk du Dragon^ ainsi nommée de sa forme bizarre. Le canal qui la sépare de la grande terre nous a paru sûr et facile, quoique étroit. Cette île n'est au reste qu'un rocher aride, près duquel il s'en trouve deux autres qui semblent être joints au premier par des roches sous-marines. Entre la baie Tourville et la haïe Descartes , la côte fait une saillie assez prononcée , dont les pointes les plus au large ont été désignées sous les noms de cap Montaigne et de cap Duquesne. Cet espace de terre est passablement élevé , comparativement au reste ; on y voit aussi quelques arbres. La baie Descartes ^Wç. - même est LIVRE II. Descriptions cÉocR. ET NAUTIQUES. 117 basse, sablonneuse et stérile, et cette constitution continue jus- qu'au cap Boiifflers. A ce point on distingue plusieurs montagnes et quelques pitons, dont le plus remarquable a reçu le nom àç. Mont- Saint-Bernard. Les Charpentiers, énorme chaîne de brisans , se pro- longent depuis le milieu de l'espace qui sépare le cap du Mont- Saint-Bernard d'avec le cap Boufflers, jusqu'à ce dernier cap. Nous avons rangé ces récifs à un ou deux milles de distance , et nous avons trouvé par-tout une eau très-profonde. Du cap BoLifflers au cap Lannes, les terres sont encore plus basses et tout aussi stériles que les précédentes. Le récif qui gît dans l'O. et à sept milles du cap Biiffbn, est dangereux, parce qu'il est séparé de la côte ; il nous a paru formé d'un banc de sable. Nous ne sommes pas entrés dans la baie de Rivoli; mais diverses coupures que nous avons remarquées, ont dû nous faire soupçonner que cet enfoncement s'étendoit dans l'intérieur au-delà des limites que nous pouvions apercevoir. Un brisant est près du cap de Jaffii, qui forme l'extrémité Occidentale de la baie, et qui paroît d'un abord dangereux. Du cap de Jafïà au cap Bernouilli , même stérilité, même aspect déprimé et sablonneux du sol ; le rivage est aussi dé- fendu sur plusieurs points par des rochers et par des récifs. La côte, depuis le cap Bélidor jusqu'au cap Dombey , à l'extrémité Sud de la baie de Giàchen, s'étend du S. E. au N. O. ; de ce dernier point au cap Bernouilli, elle se dirige au Nord. La baie de Guichen est dans l'intervalle ; sa largeur est de àïx lieues. Plusieurs anses pro- fondes se rencontrent dans son contour; mais il ne paroît pas qu'au- cune soit propre au mouillage : toutefois on ne pourroit tenter d'y jeter l'ancre qu'avec des vents de terre. On voit au milieu de la baie un groupe de rochers sur lesquels la mer déferle avec furie, sur-tout lorsque les vents soufflent du large. Le cap Bernouilli est saillant , aigu et coupé à pic ; sa position géographique est par 37° o' 9" de latitude Sud, et i 37° 22' 35" de longitude Orientale. Au large, quelques roches s'élèvent au-dessus de TERRE NAPOLÉON. TERRE NAPOLÉON. ii8 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. l'eau ; l'une d'elles est remarquable par une échancrure ressemblant à une embrasure de canon. Au Nord du cap Bernouilli, les terres se renfoncent vers TEst pour former la haïe Lacépède, qui n'a pas moins de dix-sept milles d'ouverture, et qui se termine au cap Morard-de-Galles . De ce dernier cap, en s'avançant jusqu'à la hauteur du cap Fermât, la côte suit assez uniformément la direction du N. N. O. ; elle est basse , sablonneuse , et n'inspire que la tristesse ; la mer brise par- tout le long du rivage. Du haut des mâts, on aperçoit dans l'in- térieur, aussi loin que la vue peut s'étendre, une stérilité complète; ce ne sont que sables dépourvus de toute espèce de végétation. A une lieue et demie du rivage et par 36° 25' de latitude, à-peu- près, il existe un très -fort brisant environné d'une batture qui paroît se prolonger jusqu'à terre. Le même caractère de monotonie et de stérilité se reproduit jusqu'au cap VilUrs; de ce point, jusqu'au cap Cretet , la côte est un peu moins déprimée. Deux baies assez profondes se rencontrent dans cet espace : la plus Orientale a été nommée baie Mollien; et la seconde, baie Cretet, Nous ne sommes entrés ni dans l'une ni dans l'autre. Les terres qui appartiennent à la presqu'île Fleurieu sont passa- blement hautes; la partie Orientale et celle du Sud, jusqu'au cap Dupleix, contiennent diverses coupures qui paroissent formées par des torrens. Tous étoient à sec , lorsque nous passâmes devant cette côte, en avril 1 802. La végétation y étoit très-languissante ; à peine apercevoit-on, sur le revers des hautes collines qui viennent aboutir à la mer, quelques arbustes ou quelques arbrisseaux rabougris ; nulle part il n'y avoit de grands arbres , et tout l'espace que nous avons pu distinguer dans l'intérieur du pays, affectoit la même stérilité. Situés près du cap de ce nom, les îlots Decaën sont tellement rap- prochés de terre, qu'il n'est possible de les distinguer que lorsqu'on en est à trçs-petjte distance. Si l'on étoit pris de calme dans ces LIVRE IL Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES, 119 parages, on pourroit jeter l'ancre dans leur voisinage par les 24 ^^j^j^g ou 2 1 brasses , fond de sable très - propre au mouillage ; avantagé napoléon; assez rare sur toute la portion de côte que nous venons de décrire. Les hautes terres au Sud de la presqu'île Fleurieu ne sont pas d'un aspect désagréable ; elles se terminent à pic à la mer , et sont inabordables. On y trouve cependant, parfois, de petites anses sablonneuses ; mais la houle du large y apportant sans cesse des flots agités, il seroit impossible d'y opérer un débarquement. Le cap d'Alembert forme l'extrémité la plus Occidentale de la presqu'île qui nous occupe; sa position géographique est par 35° 31' 51" de latitude Méridionale, et 135° 39' 33" de longitude Orientale. Au S. et au S. O. de ce point , se trouve la grande île Decrès, qui va faire le sujet du paragraphe suivant. §. 3. ÎLE Decrès. L'ÎLE Decrès (carte n." jj ) est située entre les parallèles de 3^° 32' 48" et 36° 4' 23" Sud, et les méridiens de 134° 14' 38" et '35° 5° 34 à l'Orient de Paris. Placée à l'emrée du golfe José- phine, éit est séparée des terres de la Nouvelle'- Hollande par le détroit de Lacépède et par celui de Colbert. La longueur de cette île, prise de l'E. à l'O. , est de vingt-six lieues; sa plus grande largeur de onze, et le contour de ses côtes de soixante-seize. J'ai évalué sa surface à cent trente - neuf lieues marines carrées , équivalentes à quarante-trois myriamètres carrés à très-peu près. Sa moindre distance du continent est de neuf milles. C'est la largeur du détroit de Colbert, prise au point le plus resserré et à-peu-près par le travers des îlots Bourdet, qui gisent au milieu de ce détroit. Quoique en général assez élevée , si on la compare aux terres TERRE NAPOLÉON. \ I20 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, continentales déjà décrites , l'île Decrès ne présente cepeiidant aucune espèce de montagne. Son sol est composé de collines de différentes hauteurs dont les sommets sont presque par -tout uni- formes. A quelques exceptions près , que nous ferons bientôt con- noître , les bords en sont taillés à pic et s'élèvent du sein des eaux comme d'immenses remparts. Les couleurs en sont tristes et sombres, variant tour à tour dans leur intensité. La pointe la plus Orientale de l'île, désignée sur nos cartes sous le nom de cap Sané , se termine à la mer par une pente qui n'est pas extrêmement rapide. De ce cap jusqu'à la baie d'Estrées , le terrain est de nature sablonneuse et entièrement dépouillé d'arbres; on n'y voit de loin en loin que quelques touffes de bruyères ou d'arbustes peu élevés. Le sol de la baie d'Estrées n'est pas de meil- leure qualité; mais la côte est beaucoup plus basse, sur-tout dans sa partie Occidentale ; elle se relève à la hauteur du cap Lmo'ts , pour se rabaisser ensuite au-delà du cap Gantheaiime , qui est le plus Mé- ridional de l'île. La baie Vivonne paroît être obstruée par des récifs et n'ofïrir aucune ressource à la navigation ; le cap Kersalnt la termine vers rO. ; et de là jusqu'au cap Du-Cou'eaic , la terre est écore, es-r carpée , de hauteur uniforme et d'un aspect peu fertile. Deux récifs se trouvent dans le S. de l'île Decrès : le premier gît au S. E. du eap Gantheaume , et le second dans le S. E. du cap Du-Couëdic ; ils consistent , l'un et l'autre , en un plateau de roche à fleur d'eau, sur lequel la mer déferle avec fureur. Il y a bon passage entre la terre et eux ; la sonde n'y apporte pas moins de 32 brasses. Auprès du cap Du-Couëdic , se rencontre un autre brisant qui s'avance d'environ deux milles au large , et trois petits îlots stériles nommés îlots du Casiiarina. Ici la côte change brusquement de direction; elle court au N. O. jusqu'au cap Bedout, en avant duquel il y a aussi un brisant et un îlot stérile. Du LIVRE IL Descriptions géqgr. et nautiques. 121 Du cap Bedout au cap Borda, la côte court sensiblement N. et S. , , , ,, , , TERRE Les terres n offrent quun plateau de collines uniformes, où Ion napoléon, distingue quelques foibles traces de végétation, mais aucun arbre proprement dit. Trois milles environ au S, du cap Borda, une ra- vine large et profonde , laisse apercevoir dans l'intérieur quelques collines assez bien boisées ; nous l'avons nommée ravhie des Casoars. La partie Nord de l'île Decrès s'étend du cap Borda au cap Vendôme , en suivant une direction générale E. N, E, D'une cons- titution analogue à la côte Sud de l'île , ses rivages sont nus et dépouillés. On remarque quelques anses sablonneuses dans le voi- sinage de ce dernier cap, et je crois qu'on pourroit y trouver de fort , bons mouillages, La sonde, à un mille de terre, rapporte de zo à ' ju'i^ brasses fond de sable. Le cap Vendôme est le plus Septentrional de l'île Decrès; il Baie Bougainviiie. forme aussi l'extrémité Occidentale de la grande baie Bougainville , terminée vers l'E, parle cap Delambre. Cette baie, de dix-sept milles d'ouverture sur environ neuf milles de profondeur, est découpée en plusieurs anses plus ou moins commodes : la première en venant de l'O. a été désignée sous le nom d'anse des Hauts-Fonds ; une île sablonneuse , obstruée par un grand nombre de bancs de sable et de vase, est à son entrée. M. Ransonnet a fait la reconnoissance de cette partie de la côte ; il a trouvé que cet enfoncement, qui se termine par un lagon marécageux, étoit absolument impraticable pour les plus petites embarcations, ce Ce lagon, dit-il, vase perdre au loin dans des marécages entourés d'une lisière d'arbres élevés, qui forment une sorte de palissade touffue et circulaire. Une mul- titude d'arbrisseaux et de broussailles rendent, sur ce point, le trajet à pied fort difficile, w Les terres qui terminent l'anse des Hauts-Fonds , s'élèvent par une pente graduelle , et forment à peu de distance du rivage une chaîne de collines qui entoure la côte. La plage est couverte de débris de coquilles , et l'on aperçoit , en quelques endroits , des Q TERRE 122 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, mâchoires et des têtes de marsouins et de phoques que la mer y NAPOLÉON, a déposées. Quoique le pays soit ici bien boisé , nous n'y avons vu aucune trace d'eau douce ; il est probable cependant qu'on s'en procureroit en creusant des puits, même peu profonds. L'anse des Phoques est assez vaste ; le brassiage toutefois y est si foible, qu'elle ne pourroit pas recevoir des embarcations qur caleroient au - delà d'une brasse ou une brasse et demie. Vers son extrémité Sud- Est, l'eau est beaucoup plus profonde; mais ce mouillage n'offre aucun abri. Le lieu le plus convenable pour mettre à l'ancre est dans l'anse comprise entre le cap des Kanguroos et le cap Delambre ; c'est la partie Orientale de la baie Bougainville. La sonde y rapporte depuis 4 jusqu'à 9 brasses d'eau, fond de sable ; mais si l'on pénétroit à 1 ex- trémité Sud de cette anse, on n'auroit bientôt qu'un brassiage de 2 Y à 3 brasses. Le port Daché n'est qu'un lagon rempli de bancs ; les navires qui ne tireroient pas plus de 2 brasses, y entreroient cependant ' sans difficultés; ils y trouveroient l'àbri le plus salutaire, le plus commode et le plus complet. « Les rivages de la baie Bougainville , dit le savant historien de » notre Voyage , sont formés de collines peu k\ç,\éç.s ; mais la ver- » dure qui les couvre , et les forêts dont les sommités se montrent 5î sur divers points , présentent un aspect riant et fort agréable. ■>•> Toute la partie Occidentale de la baie est composée principa- 35 lement d'un grès ferrugineux rouge et très -dur : c'est à cette » roche singulière que le cap des Kanguroos, celui du Géographe , » le cap Rouge et le cap Vendôme doivent la teinte rougeâtre et » sombre qui les fait distinguer de loin. » Le sable du rivage est très-fin, de nature quartzeuse, mélangé » d'environ une cinquième partie de terre calcaire fortement atté- » nuée. Ce sable , repoussé du bord de la mer par les vents et par TERRE NAPOLioN. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 123 » les eaux, s'élève sur une grande partie du rivage en dunes de ?> 60 à 80 pieds de hauteur. » Mais son effet le plus remarquable est d'envelopper le tronc et même jusqu'aux branches des arbres voisins, et d'en faire ainsi, en fort peu de temps, des pétrifications aussi curieuses que singulières. (Voy. les développemens intéressans donnés à ce sujet. Voyage aux Terres Austr. , tom. U , pag. jj et JS8—IJ2.) Nulle part sur l'île Decrès, nous n'avons aperçu de ruisseaux, Procïuctiotis; ou seuleijient de sources vives, et toutes nos observations tendent à nous confirmer qu'il n'en existe sur aucun point. Il est vrai que nous avons fait cette recherche dans la saison la plus chaude de l'année , le mois de janvier. Malgré cette disette apparente , nous sommes parvenus à nous procurer quelques barriques d'eau assez bonne , en creusant des puits dans une petite anse qui gît à l'O. du cap Delambre, et que, pour cette raison, nous avons nommée anse des Sources. « Dans le fond de la baie, on rencontre &ç.i forets qui paroissent se prolonger assez loin vers l'intérieur. Elles se composent, comme toutes celles de ces régions lointaines , de diverses espèces d'euca- lyptus, de banksia, de casuarina, &c, Parmi ces arbres, sur -tout parmi les plus gros, il en est un grand nombre qui sont si com- plètement gâtés à l'intérieur, qu'ils ne sauroient être employés à aucune sorte d'usage. » (Journal de M. Péron.J Malgré ces inconvéniens , on peut trouver des bois propres à l'architecture navale ; mais ils sont de petites dimensions. M. Ron- sard y recueillit une grande partie de celui dont il fit usage pour la construction de la chaloupe du Géographe, f Itinéraire , pag. iS.)' Les kanguroos sont en troupes nombreuses sur l'île Decrès; nous en avons vu de deux espèces, dont une est de la hauteur d'un homme. La chasse que nous avons faite de ces quadrupèdes a tou- jours été fort productive , et nous a fourni un aliment aussi agréable qu'abondant. Q 2 124 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, rp£jtRE Oii pourroit établir avec avantage une pêche de phoques dans NAPOLÉON, ces parages. La multiplication de ces amphibies est considérable ^ et l'on en rencontre de plusieurs espèces. Parmi les oiseaux de terre, le casoar doit être cité en première ligne, tant à cause de son utilité pour la nourriture des équipages, que de sa taille et du nombre prodigieux d'individus qui se trou- vent sur l'île Decrès. Les bois sont également remplis de cacatoès, de mésanges , de bouvreuils de pigeons aux ailes dorées &c. &c. A l'égard des oiseaux pélagiens et de rivage , ils se composent de pélicans, de mauves, de sarcelles, d'huîtriers, &c. La baie Bougainville nous a fourni peu de poisson bon à manger; circonstance que l'on doit attribuer sans doute à l'énorme quantité de requins qui pullulent dans son sein. Plusieurs de ces monstres ont des dimensions prodigieuses ; nous en avons pris un qui ne pesoit pas moins de douze cents livres [587 kilogrammes]; mais on en voyoit dans la mer de beaucoup plus gros. A l'entrée du port Daché, nous avons rencontré une grande espèce d'huître , qui forme sur ce point des bancs très-éiendus. La chair en est tendre et délicate. a Vers le fond de l'anse Orientale de la baie Bougainville , dit M. Péron, se trouvent des espèces de prairies couvertes d'algues et d'ulvas, au milieu desquelles vivent enfouis dans la vase et dans les sables des pinnes marines ou jambonneaux : ces coquillages four- nissent ujie soie comparable , sous tous les rapports , à celle qu'on obtient d'animaux analogues le long des côtes de la Calabre et de la Sicile ; mais les jambonneaux européens n'habitant qu'à une profondeur de 30 à 4o pieds, la pêche en est difficile ; au lieu que ceux de l'île Decrès sont à peine couverts de 25 à 30 pouces d'eau. On pourroit aisément en ramasser des milliers dans quelques heures, » Xspèce humaine. Pendant notre séjour dans la baie Bougainville et notre naviga- tion autour de l'île, nous n'avons vu aucun signe de l'existence LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 125 de l'espèce humaine dans ces parages. M. Ransonnet, lors de son ^^^^^ exploration de l'anse des Hauts -Fonds et de l'anse des Phoques, napoléoit. remarqua dans les bois, et quelquefois aussi sur les bords de la mer, des arbres dont le tronc avoit été entamé par le feu. Pourroit-on conclure de là que les sauvages du continent viennent à de certaines époques sur l'île qui nous occupe î C'est ce que nous ne nous per- mettrons point de décider. Les vents dominans à \'i\e Decrès, pendant le mois de janvier observations 1 80a , ont été ceux du N. au S. par l'E. ; ils nous ont presque tou- P''y^' 5 et 6 brasses d'eau. Les terres sont fort basses vers cette partie, et je crois même que dans quelques endroits elles sont marécageuses. Le cap Lalande , qui forme l'extrémité N. de la baie Massena, est d'une élévation remarquable ; et la petite portion de côte qui s'étend de ce point au cap Eider est rocailleuse , taillée à pic au bord de la mer , et d'un aspect sévère : la sonde , à moins d'une encablure du rivage , ne donne pas moins de i ^ brasses d'eau. Quelques brisans qui s'y font remarquer s'étendent peu au large ; il en est de même de ceux qui se trouvent dans le voisinage du cap de Thou. Les îles de Léoben gisent dans l'O, et l'O. S. O, de ce dernier cap ; lies de Léoben. elles sont au nombre de sept, dont la principale se nomme île TERRE NAPOLÉON. 134, VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Castîglîone. Les autres ont été désignées sous les noms â^île Roveredo , c'est Ja plus septentrionale ; ^îles Voltri, Mondovi, Bassano, MUesimo, enfin d'île Dego, qui est la plus Sud du groupe. Toutes ces îles, que nous avons vues de loin, nous ont paru médiocrement élevées et aussi peu fertiles que la portion du continent qui leur est opposée. Port champagtiy. Uik Gassetidi ct ïîle Rayiiol gisent dans le Sud de la baie Maret; le port Champagny se présente ensuite, et forme, sans contredit, le point le plus intéressant du golfe Bonaparte (Voy. le Plan parti- culier, carte n." ly ). Ce port, par son importance et ses détails, eût exigé un examen de plusieurs jours ; c'est à regret que nous n'avons pu donner à son exploration qu'un petit nombre d'heures , à peine suffisantes pour tracer une esquisse de son ensemble. L'étendue de ce port est considérable, mais cette étendue ne peut nuire à sa sûreté. Resserrée sur divers points , sa surface se trouve divisée en. plusieurs bassiijs, tous également précieux, et que nous allons décrii-e successivement. Celui du centre, auquel nous avons donné le nom de caîiaJ Dégérando, est limité d'un côté par les terres continentales, formant sur ce point une ou plusieurs anses commodes, et de l'autre par l'île Lagrmge , qui divise en deux l'ouverture du port, et l'abrite de la houle et des vents du large. Ce canal sert de communication au bassin du Nord, d'une forme presque circulaire, et aux deux bassins inférieurs, dont l'un, nommé bassin de l'Ouest, est le plus vaste, et l'autre, bassin du Sud, est le plus Oriental. A l'entrée du bassin de l'Ouest et sur la côte Septentrionale on voit Xîle Gérant; elle est petite, boisée et d'un aspect très-agréable ; on ne peut naviguer qu'au Sud de cette île. Le Casuarina, qui voulut tenter la passe du Nord, n'y trpuvant qu'une brasse et demie d'eau, manqua d'y échouer. \Iîle Victoire et Kile Suzanne gisent au Sud de K'^ç, Lagrange et à l'entrée du bassin du Sud ; tout semble annoncer qu'on peut les accoster de fort près. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. i 35 L'île Lagrange est remarquable par sa constitution; sans être très -élevée, elle contient cependant des collines qui toutes nous ont offert un aspect de fertilité auquel nos yeux depuis long-temps n'étoient pas accoutumés. La pointe S. O. de cette île, près de la- quelle on distingue un piton, est basse, rocailleuse, et forme un quai naturel tellement écore, que les plus gros vaisseaux pourroient y accoster. A deux encablures de distance , la sonde nous a constam- ment rapporté i i brasses. Plusieurs anses profondes sont à la partie Sud de fîle ; leurs rivages sont bordés de galets. A l'exception du banc qui avoisine l'île Gérant et qui lui est contigu au Nord, nous n'avons aperçu aucun danger dans le port Champagny ; le brassiage s'y soutient presque constamment de p à to et I i brasses, tantôt sable vaseux, et tantôt mêlé à quelques herbiers. La partie la moins profonde est à l'entrée du bassin de l'Ouest , au S. du canal Dégérando , 6ù la sonde ne rapporte que de 7 à 8 brasses. Le fond est en général propre au mouillage. Une seule fois nous avons eu fond de roche près de la pointe S. O. de K\\e. Lagrange, et un petit nombre de fois le même fond dans le S. E. de ï^t Gérant. Deux passes principales donnent accès dans le port: l'une, située au N. de l'île Lagrange , a reçu de sa position le nom de j)asse du Nord ; l'autre, xïoxmwét passe du Sud, contient les deux petites îles Suzanne et Victoire, dont nous avons à€\a, fait mention. Le cap Colbert, qui est très-bas , forme la pointe extrême S. E. du port qui nous occupe. Dans l'E. N. E, on voit la petite île Chaliou ; c'est le dernier point relevé dans ces parages par le Casuarina. Le port Ghampagny pourroit recevoir dans son sein les flottes réunies de l'Europe entière ; elles y seroient en sûreté contre toute espèce de vent. Sans être très - i\ç,ykt?> , les terres ont ici une hauteur sufEsante pour former un excellent abri ; elles sont boisées et fertiles. Je ne fais aucun doute que l'on ne pût y trouver de l'eau douce assez TERRE NAPOLÉON. TERRE NAPOLÉON. 136 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, abondamment pour fournir aux besoins des navires qui viendroient y relâcher. Le débarquement nous a paru facile par -tout, et les rivages de nature à ce que les plus gros navires pussent y accoster à quai, et même y abattre facilement en carène. L'examen rapide que nous avons fait de ce port magnifique, le défaut de canot pour descendre à terre , enfin la rigueur extrême des ordres qui nous obligeoient à revenir promptement au rendez- vous sur l'île Decrès * ; telles sont les causes qui nous empêchent de rien dire de plus précis et de plus complet sur les productions particulières à ce point intéressant de la Nouvelle-Hollande. Espèce humaine. L^ préscnce dc l'espècc humaine sur ces bords n'est pas dou- teuse ; elle nous a été signalée par plusieurs fumées aperçues sur divers points du continent. Iles Beithier. En quittant le port Champagny et se dirigeant au S. S. E. , on rencontre le groupe des îles Berthier. Elles sont au nombre de cinq, dont les principales ont reçu les noms d'i/e Marengo ^ c'est la plus grande ; d'île d' Aboukir , et diîle de la Favorite. Nous avons lieu de penser qu'il y a bon passage au milieu de toutes ces îles , mais nous n'avons pas eu le temps de nous en assurer. Ile Duroc, île Entre les îles Berthier et les îles de Léoben, au Nord, se ren- ^'"^^* contrent les deux petites îles Duroc et Clarke ; plus loin, un banc de roches aperçu par le Géographe en i 802 ; il est en latitude par le travers du cap Colbert ; mais sa longitude n'a pas été déterminée avec précision. Pour compléter la reconnoissance des côtes du golfe Bonaparte, il nous eût fallu examiner l'espace compris entre le cap Colbert et le cap Turenne , qui gît à sept lieues plus au Sud ; le temps et les circonstances n'ont pu nous le permettre. » Itinéraire, j^ag. i8 et /py Relat. hist. du voyage, tom. II, pag. Sj, pp' et ^8. §.5. LIVRE II. Descriptions cÉoGR. ET NAUTIQUES. 137 TERRE S- 5* NAPOLÉON. Depuis le golfe Bonaparte jusqju'au cap des Adieux. Vers le S. O. des îles Berthier, non loin du cap Turenne , se trouvent les îles Catinat, au nombre de quatre, également arides, stériles et rocailleuses. La plus considérable, \'île Montmoreiicy , n'a pas au-delà de deux milles dans sa plus grande dimension. Elles sont exposées à toute la fureur des lames du large, et paroissent être inabordables sur tous les points. Du cap Turenne , qui est élevé et de couleur obscure , au cap Brune , dans un intervalle de dix -sept lieues, la côte se dirige au O. N. O. ; son développement ofFre divers détails remarquables. La profondeur de la baie Ségur n'a pu être déterminée vers le N. O. ; deux îlots se dessinoient à l'horizon dans cette direction , et nous pensons qu'il peut y avoir au-delà um port ou un enfoncement intéressant à connoître. Au Sud du cap Grécourt, à une demi -lieue de distance, est Kîle Saint- Lambert ; viennent ensuite la baie Jussieu et la baie Lavoisier , terminée par le cap Vaiiquelin ; Kîle Guy ton, défendue au Sud par un fort brisant , en gît à petite distance. Tout cet espace de terre est peu élevé, et formé de dunes reposant sur un sol d'un grès jaunâtre. On n'y voit aucun arbre, mais seulement une végétation languis- sante. Sur le second plan est une terre plus élevée. Le cap Vauquelin , taillé à pic , ressemble à un énorne bastion ; de là jusqu'au cap Feuillée , la terre , d'une couleur sale et rembrunie , est aussi basse et stérile. Plus loin on voit la baie Rochon , et dans l'O. S. O. de celle-ci , les îles Lapjace ; nous avons nommé les princi- pales, île le Gentil, île la Caille, île Maupertuis, île Pingre, île Chappe et île Fermât : toutes portent l'empreinte d'une sécheresse et d'une stérilité complètes. Le Géographe a passé entre l'île le Gentil et l'île s TERRE 138 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Pingre, et n'a pas trouvé moins de 2^ brasses d'eau au milieu du NAPOLÉON, canal. Les terres continentales ne sont pas d'un aspect plus agréable que tous ces îlots ; en général, elles se terminent à la mer par une coupe abrupte. Il y a des récifs le long de la côte, et dans quel- ques parties on rencontre tantôt des rochers entassés sans ordre, tantôt des dunes dépouillées de verdure et se prolongeant vers l'in- térieur. Le pton Borda est le point le plus remarquable d'un massif de montagnes isolées qui s'aperçoit dans le lointain. Les côtes de la bcùe Delambre, ainsi que les terres adjacentes, sont stériles et sablonneuses ; quelques parties du rivage sont formées de rochers énormes entassés les uns sur les autres. Du cap Montgolfier , situé à l'extrémité Nord de la baie Delambre, à hi pointe Liancoiirt, qui en est à trois lieues dans le N. O., les terres sont fort basses. Uîlot des Dauphins est à moitié de cet intervalle. Nous n'avons aperçu la terre que de fort loin entre la pointe Liancourt et le cap du Vétéran, et nous n'avons pu en observer les détails ; nous nous sommes convaincus cependant que le même caractère de stérilité observé précédemment existoit encore ici. Cette aridité affligeante a lieu également plus au Nord jusqu'au cap Corréa. En face de ce cap on voit dans le S. O. le groupe dts îles Jérôme, de quinze lieues d'étendue ; les îles Andréossy , Meyronriet et Morio en sont les principales r toutes sont dépouillées de végétation , et n'offrent ni abri ni ressources au navigateur. Nous pensons que \ti canaux qui existent entre ces îles peuvent tous être pratiqués ; celui qui sépare l'île Andréossy de ï^[ç. Morio , est large et profond ; nous n'y avons pas trouvé moins de 30 à 33 brasses d'eau. Entre le cap Corréa et le cap Halle , sur un intervalle de quinze lieues, est un espace de terre que nous n'avons point vu. Deux îles sont en avant de cette portion de côte; la première, qui est la plus grande et la plus Orientale, a reçu le nom &île Poissonnier ; l'autre, qui peut avoir trois milles de diamètre , celui d'zY*? Percy. LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 13^ Après ie cap Halle on trouve la />^ùe Lemonier . barrée par , , r r // / TERRE d afîreux récifs. Le cap Femel forme son extrémité N. et la sépare napoléon, de la haie Corvisart, entièrement ouverte aux lames et aux vents du large. Toute la côte jusqu'au cap Ambroïse-Paré est basse , sablon- neuse, et comme noyée sur plusieurs points; on n'y voit que des dunes arides, coupées à pic au bord de la mer, d'une teinte grise et jaunâtre , sans aucune trace de végétation. Au large et à quatre milles de distance est la pptite île Cuvier, entourée de brisans ; son aspect est tout aussi triste que celui du continent voisin. Nous n'avons pu nous assurer s'il ej^istait un passage entre cette île et la grande terre. La dépression extrême du sol dans le fond de la baie Louis (carte n." 18) , nous porte à croire qu'elle est bordée par des maré- cages. Le grand nombre de fumées que nous y avons aperçues, est jjjn indice certain de la présence de l'espèce humaine sur cette côte. - Après la baie Louis et à partir du cap Lavoisier , la côte se dirige au N. N. O., forme plusieurs anses, et se renfonce à la hauteur de la baie Murât et de Xanse Tourville. Elle prend ensuite sa direction vers KO. jusqu'au cap des Adieux , qui est la limite Occidentale de la Terre Napoléon , et sa séparation d'avec la Terre de Nuyts, Plu- sieurs îles, des bancs et des récifs sont dans cet espace. Le groupe le plus intéressant est à l'entrée de la baie Murât ; il a été consacré sous le nom ^îlcs Joséphine : l'île Eugène est la plus considérable des Hes Joséphine. six qui le composent. Au S. S. E. de celle-ci, les îles Saint-Pierre sont au nombre de iiesSaint Pierre cinq, et liées aux précédentes par la Rambarde , immense chaîne «^''^^ Samt-Fran- de brisans. Au S. O., les îles Saint- François offrent un grand dé- veloppement, et sont tout- à -fait stériles. «On seroit tenté de croire, dit M, Péron , que les îles Saint-Pierre et \tî, îles Saint- François se composent "essentiellement de substances secondaires , ou même tertiaires; mais en observant que les îles Joséphine, qui leur ressemblent d'ailleurs sous tant de rapports, sont cependant s 2 TERRE NAPOLÉON. i4o VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, granitiques, il est difficile de ne pas croire que cette dernière origine soit commune à toutes les îles de cette partie de la Nouvelle- Hollande. » Divers groupes En tirant au N. , on rencontre à peu de distance du continent d'îles et d'ilôts, jgg petites îles du Géographe ; l'île Desbrosse en est éloignée de quatre à cinq lieues dans l'O. Au N. O. ïîle Coquebert, et au-delà, dans la même direction , les îles Rubens et \île Vernet, ne sont que des amas de grosses roches. Les îles Labourdonnais , défendues par un récif au large, et ïîle Rameau plus au Nord, sont petites, déprimées et stériles, ainsi que toutes celles dont on vient de parler. Plus loin vers le S. O. , les lies de Montenotte présentent la même constitution sauvage. Deux énormes brisans, dans l'O. des îles Saint-François, ont reçu its noms de récif du Casuarina et de récif du Géographe. Une stérilité affligeante se reproduit sur tous les points de la côte entre le cap Lavoisier et le cap des Adieux; rarement aperçoit- on çà et là de foibies arbrisseaux et quelques plantes languissantes ; \ç,s terres, généralement basses, ont par-tout une teinte jaunâtre et rembrunie qui inspire la tristesse. A la hauteur du cap Vien, quelques collines parsemées d'un peu de verdure se montrent en second plan vers l'intérieur; mais du cap Mansard mx cap des Adieux, ce n'est plus qu'une suite de falaises basses, escarpées et stériles. L'extrémité de la baie Denon , qui de loin nous a paru déchirée , donne peut-être issue à quelque ruisseau ou à quelque marais salé. Baie Murât. La baie Murât (voy. le Plan particulier, carte n." i8) s'étend du cap d'Estrées au cap Jérôme : ses points principaux sont le cap Vivonne , défendu par quelques rochers, dont plusieurs sous l'eau, le cap Thévenard et le cap Beaufort. L'anse Decrès et l'anse Sufïren gisent dans sa partie Orientale ; dans l'O. , l'anse Tourville est obstruée par des bancs et terminée par des marais étendus. L'île Eugène, placée à l'ouverture de la baie Murât, la garantit LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. i4i des efforts des lames du Sud et du S. E. ; mais ne pouvam arrêter ^ TERRE celles du S. O. , le mouillage ne doit pas y être tenable pendant napoléon. le mauvais temps. D'ailleurs la grande quantité de bancs très-élevés qui s'y rencontrent, restreignent beaucoup la place où un navire pourroit jeter l'ancre. Les îles Joséphine sont essentiellement primitives ; il en est de ^'" Joséphine. même du continent dans le voisinage, par -tout où nous avons pu pénétrer. « Au-dessus des grès et des granits dont se compose la char- 3S pente de ces îles, dit M. Péron^, repose une couche de 3î sable très-fin de couleur blanche , grise ou même rougeâtre , qui , » sur plusieurs points , constitue des chaînes de dunes élevées , et 33 qui, porté quelquefois vers l'intérieur des terres, y couvre de 33 ses ondes mobiles les arbustes et même les arbres les plus hauts. 33 Mélange singulier de parties calcaires et quartzeuses , ce sable 33 est susceptible, dans certaines circonstances, de former en peu 33 de jours une espèce de ciment très -dur et qui s'attache à tous 33 les corps. C'est à lui qu'il faut rapporter l'origine de la plupart 33 des grès secondaires qu'on trouve sur ces plages ; c'est encore 33 lui qui joue le principal rôle dans cette foule de concrétions qui 33 se présentent à chaque pas. 33 Nous en avons vu déjà de singuliers exemples sur l'île Decrès ; nous en observerons encore à la baie du Géographe , à l'île Rottnest et à la baie des Chiens-Marins ''. Toutes les îles Joséphine ont le même aspect, et probablement aussi une constitution analogue ; elles sont sablonneuses et cou- vertes de quelques broussailles. Nulle part, soit sur les îles, soit sur ' le continent, nous n'avons pu découvrir de traces d'eau douce. Vers * Voyage aux Terres Austr. historique , quelques phénomènes de la zoologie des régions tom. II , pag. 116. Australes , applicables h l'histoire physique du ^ On trouvera d'importans et d'intéressans globe et à celle de l'espèce humaine, tom. II , détails à ce sujet dans le XXVIII.' chapitre pag. 161-192. de l'histoire de notre voyage, intitulé : De TERRE NAPOLÉON. Productions. 142 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, l'extrémité Nord de l'île Eugène, il y a quelques étangs et marais salés. Ain§i que nous l'avons observé déjà, la végétation vers cette partie de la Nouvelle-Hollande est foible et languissante. Un petit nombre d'arbrisseaux et quelques arbres du genre des banksia et des casuarina, sont les seuls grands végétaux que l'on y distingue, et ra- rement atteignent ils une hauteur médiocre ; du reste on n'y trouve aucun fruit, aucune plante convenable à la nourriture de l'homme. Le règne animal peut offrir quelques ressources. Le kanguroo existe en grand nombre sur l'île Eugène, où l'on peut en faire une chasse productive ; nous ne l'avons poiiiit vu sur le continent. Ce quadrupède parvient au poids de huit à dix livres [ quatre à cinq kilogrammes]; sa foururre est épaisse , son poil très -fin et d'une belle couleur rousse tirant sur le brun. Les phoques sont très -multipliés sur toutes les îles Joséphine; mais on n'y voit aucun oiseau de terre. Parmi les oiseaux de mer , on distingue le manchot, le cormoran, I^ rnauve et le pélican. Plusieurs débris de squelettes et de carapaces nous ont appris que l'île Eugène étoit fréquentée par de grandes tortues de mer; elles y viennent sans doute au printemps faire leur ponte, après quoi elles gagnent le large. M. de Montbazin, dans sa course pour la reconnoissance de la baie Murât, vit nager près de son canot une très-grosse tortue ; c'est le seul individu de cette famille qui ait été aperçu pendant les quatre jours que le Géographe est resté au mouil- lage sur cette côte (en février). Le poisson étoit extrêmement rare ; et quoique les coquillages fussent multipliés, peu cependant étoient bons à manger. Les moules en sont l'espèce la plus remarquable et la plus utile. Espèce humaii^e. Jl n'cxiste aucun habitant sur toutes ces îles ; nous en ayons vu quelques-uns dans les parties marécageuses du continent , mais nous n'avons pu communiquer avec eux. Leur existence doit être bien misérable, sur un sol aussi stérile et aussi ingrat. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. i^^ Une observation de la haute mer faite par M. Bernier, près tT> tr TJ 15 c du cap Vivonne, le 8 février 1803, lui a donné pour l'étatlis- napoléon. sèment, midi 26'; ascension perpendiculaire des eaux, trois pieds; observations elle peut aller à quatre ou cinq dans les grandes marées ; M. Péron pMpar azimut ] (- N.'"3=p. 4?.) 1 *— I Déclinaison N. E. -. N.° 2 :=: o. 8. par amplitude occasej ^^" ' -. N." 2 = I . zrr.) . „ . N.''2= I. 15. . X ' T>. , f • TVT /-N t »T „ /P3r azimut J peclmaison N. O./ N. i =0. ij.i ( le 10 N.» I =0. 2j.j (février) N." 1=0. 19.. par amplitude occasej Déclinaison moyenne . 0° 4^' 4°" N. O. * M. PÉ RON indique les limites de cette essentiellement du lieu où étoit placé fe ther- variation de 13 à 16 degrés, Voy. aux Terres momètre , circonstance qui mériteroit d'être Austr. tout. Ifi pag. 11?,. La différence vient toujours soigneusement notée, . CHAPITRE IV. TERRE DE NUYTS. LIVRE II, Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. \^^ CHAPITRE IV. Te rredeNuyts. Nous avons dc]k fixé les limites de cette Terre au cap des Adieux, du côté de l'E., et, dans l'O., au cap de Nuyts fpag. io8 ). IL. 'intervalle entre ces points extrêmes est de 260 lieues marines = 325 lieues moyennes de France, ou environ i444 kilomètres. Dentrecasteaux fit une reconnoissance complète de cette côte en 1792, et Vancouver, une année auparavant, quoique n'en ayant vu qu'une petite partie, avoit cependant^ fait l'importante décou- verte du port du Roi -George. On peut voir dans \ç.?, ouvrages de ces deux célèbres navigateurs, les détails relatifs à la description de cette portion de la Nouvelle - Hollande : nous n'entreprendrons point de les réunir ici ; nous ne devons parler que de nos obser- vations au port du Roi-George et dans les environs, .1. Port du Roi - George ; Port des Deux- Peuples. Le port du Roi-George n'est éloigné du cap de Nuyts que d'une Po" ^u Ro^ vingtaine de lieues. Sa position à l'extrémité S. O. de la Nouvelle- *^^°'^^' Hollande , ses ressources précieuses , sur un continent où il est si rare d'en rencontrer, en font une relâche du plus grand intérêt. Trois bassins principaux composent son ensemble fcarte n." i^J ; le premier ou le plus extérieur porte le nom de port du Roi-George proprement dit; il sert de rade aux deux autres, le havre aux Huîtres et le havre de la Princesse-Royale. Entourée de terres assez hautes, la rade ofire par -tout un abri assuré et un mouillage excellent. L'ouverture principale, dirigée vers l'Est, n'a pas moins de quatre milles; mais éXt est défendue T i46 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, y^RRE ^^ la houle du large par les îles Michaelmas et Break-Sea, et par la DE NUYTs. brusque élévation du fond, qui, passant tout-à-coup de 2j à i6 brasses , tend sans cesse à diminuer l'agitation des flots. Bald-Head est le cap Sud de l'entrée ; il est élevé et forme l'extrémité d'une péninsule montueuse fort aride , qui constitue la côte Méri- dionale de la rade et du havre de la Princesse-Royale. Dépouillé de toute végétation, ce cap est encore remarquable par l'existence d'un champ entier de corail et de madrépores, situé à une grande hauteur au-dessus du niveau de la mer ^. Si de Bald-Head on s'avance vers l'O. en prolongeant la côte inté- rieure de la rade , on trouvera diverses petites anses sablonneuses, dont une , plus profonde'et mieux fermée que les autres , a été nom- mée ame de l' Aigimde : deux jolis ruisseaux viennent y déboucher, et fournissent abondamment d'excellente eau douce, que l'on peut embarquer avec facilité. Au - delà commence une plage de sable étendue, d'une blancheur éblouissante, qui, après s'être dirigée un instant de l'E. à l'O. , court ensuite directement au N. jusqu'à Kîle de l'Observatoire. La côte est fort basse dans cette partie , et se rattache à une seconde presqu'île étroite, qui, s'élevant perpendiculairement à la direction de la première , sépare le havre de la Princesse d'avec le port proprement dit. L'extrémité Sud de cette presqu'île est formée par des dunes , au milieu desquelles il y a trois étangs d'eau douce. Les terres, plus élevées et moins stériles à la hauteur de l'île de l'Observatoire, se rabaissent ensuite graduellement en se rappro- chant de l'entrée du havre de la Princesse, et conservent par- tout alors une constitution plutôt rocailleuse que sablonneuse.' L'île de fObservatoire elle-même est agréable, bien boisée et \\éç^ à la grande terre par une traînée de récifs qui s'avance , au Nord et dans l'Est de l'île, à une ou deux encablures de distance. Vers la partie Nord-Ouest du port on voit l'entrée du havre aux * Voyage de VANCOUVER, tom. I , pag, 77 de la traduc. franc, in-4.% et Voyage anx Terres Austr. tom. Il, pag. ly^. LIVRE II. Descriptions géogr, et nautiques. 147 Huîtres. Les terres sont basses et sablonneuses dans les environs : ' TERRE mais la côte du Nord, jusque par le travers de X^ç^ Michaelmas , ^^ Nuvxsi contient deux groupes de collines de moyenne élévation, et, entre ces collines, des dunes et quelques étangs d'eau douce peu éloignés du rivage. L'entrée du Iiavre de la Princesse-Royale peut avoir quatre encâ- Havre de la Pria. |jlures de largeur; l'eau, sur -tout à bâbord, y est assez profonde pour donner accès aux plus grands vaisseaux; mais l'intérieur, obs- trué par des bancs étendus, ne permettroit pas de s'avancer jusque dans le fond. Toutefois, si l'on avoit à se radouber pendant la mau- vaise saison, le mouillage à peu de distance de l'entrée, et sur la côte Nord, seroit le plus convenable. A l'exception de la partie Septentrionale, qui est d'une hauteur moyenne, les côtes de ce havre sont basses et quelquefois maréca- geuses. Quoique les terres ne soient pas parfaitement boisées, on y rencontre cependant, de distance en distance, des bosquets étendus et touffus; ailleurs, ce sont des savanes, des arbrisseaux, et parfois aussi des dunes stériles. Le ruisseau le plus considérable a son em- bouchure vers le S. ; ses eaux sont abondantes et d'une excellente qualité ; mais dans l'état actuel àti choses, il ne seroit pas possible à une chaloupe de s'en approcher assez près pour y faire aiguade. Quand on sort du havre de la Princesse, la côte se dirige au N. ; les hautes terres se rabaissent bientôt et sont remplacées par des dunes, derrière lesquelles est un étang salé, qui communique avec le havre aux Huîtres et vers sa partie du Sud-Ouest. On arrive à l'entrée de ce dernier enfoncement par un chenal Havre aux Huîtres. étroit et peu profond, sensiblement parallèle à la côte, mais où des navires tirant plus de 1 5 pieds d'eau ne pourroient pas naviguer. Ce bassin, d'une forme à-peu-près circulaire, a l'aspect le plus agréable ; la vigueur de la végétation , la multiplicité Aç,% arbres, l'élévation des terres , le calme parfait que l'on y éprouve , plaisent à l'œil et récréent la pensée. T 2 TERRE DE NUYTS. Pêclieries des sauvages. i48 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, H est malheureux que tant d'avantages se trouvent détruits par l'inconvénient très -grave qui résulte de la quantité des bancs, et qu'un port, en apparence si commode, puisse être si peu utile à la navigation. Nous avons parlé de la barre qui est à l'entrée ; dans l'intérieur, le brassiage augmente et se soutient à peu de distance de la côte Occidentale, par 4, 6 et 7 brasses, sur un fond de vase et d'herbier. Dans l'E., les bancs sont plus multipliés et plus développés; ils se rattachent aux marais qui tapissent cette partie du rivage. h'i/e du Jardin, à un demi-mille de l'entrée, est couverte d'une espèce de gramen très-fin et de quelques broussailles ; nous n'y avons vu aucune trace des végétaux semés par Vancouver, qui ont été étouffés sans doute par les plantes indigènes, ou peut-être aussi dé- vorés par la quantité prodigieuse d'énormes fourmis qui s'y ren- contrent. En suivant la côte Ouest du havre aux Huîtres et se dirigeant au N. , on arrive à l'embouchure d'un bras de mer, qui communique avec un lagon salé marécageux : plus loin est l'embouchure de ia rivière des François , que M. Faure a remontée à quatre milles et demi de distance ; l'entrée en est difficile à cause des bancs ; cepen- dant on trouve dans le chenal depuis 8 pieds d'eau jusqu'à 2 brasses. Une chaîne de montagnes , dirigée du N. au S., paroît être le lieu où cette rivière prend sa source. Plusieurs ruisseaux viennent en grossir le cours , sans que nulle part on s'aperçoive que la salure de l'eau y diminue, du moins dans les limites que nous avons parcourues. Au point le plus Nord , le courant descendoit avec un demi-nœud de vitesse, et le brassiage étoit assez considérable pour faire flotter un canot. Quelques îlots sont placés de distance en distance. Environ à une lieue de l'embouchure et au-delà, la rivière est barrée par des digues formées par les sauvages pour prendre du poisson. Ces digues > au milieu de chacune desquelles est une petite île , sont construites avec assez d'intelligence, et composées d'un amas de roches artis- tement disposées : plusieurs embrasures sont percées au-dessous dii LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 149 niveau de la basse mer ; mais l'orifice en est beaucoup plus large du ' côté de la marée montante que de celui de la marée descendante; ^^ nuyts. de sorte qu'il est bien difficile que les poissons qui ont pu facile- ment y entrer , en sortent de même. Du reste , les bords de cette rivière sont fort agréables ; les terres sont hautes et bien pourvues de grands arbres ; on y voit de fréquens indices du séjour des habitans, et les fumées nombreuses que nous avons aperçues vers l'intérieur, ne laissent aucun doute sur la multiplicité des hordes qui peuplent cette partie de la Nouvelle-Hollande. En partant du point du rivage qui est au N. de l'île Michaelmas, c°te dans i*Est et se dirigeant àl'E., on prolonge une côte basse d'abord, et com- George, posée de dunes stériles. L'aspect change bientôt; au Mont-Gardner, \ts terres sont fort élevées et se projettent sous la forme d'un cône immense au-dessus des eaux. Cette montagne très-escarpée est en- tièrement privée de végétation ; deux rochers et un brisant en sont ■ vers l'Est à peu de distance. Après avoir doublé ce brisant, on arrive devant un joli en- PondesDeux- foncement, nommé ^^;-^ des Deux- Peuples. La largeur de l'entrée ^"^^"' est d'un mille, mais la baie s'élargit en dedans ; on y a depuis ^ jusqu'à I <) brasses , fond propre au mouillage. Un brisant et plus loin un îlot se trouvent à sa pointe Sud ; et dans la partie Méridionale de l'enfoncement sont aussi un îlot et un brisant joints l'un avec l'autre. Les terres dans l'O, et dans le N. sont fort basses ; dts, étangs d'eau douce couvrent une partie de la surface du sol, qui d'ailleurs ne nourrit que des broussailles épaisses implantées dans le sable. A cinq milles dans l'E. N. E. de ce port, une anse bien fermée, étroite et commode, sert d'embouchure à un ruisseau qui coule sur un lit de cailloux. Elle ne seroit praticable que pour de petites em- barcations, à cause de la foible largeur de l'entrée. Dans le chenal, on rencontre 7, 6, 5, 4 et 3 brasses d'eau. La côte, de ce point jusqu'au port des Deux-Peuples, est écore et très-élevée ; elle conserve une constitution semblable du côté de TERRE DE NUYTS 150 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, l'Est. Dans la même direction , on trouve l'île Pelée (carte n." i) , « couverte de petits arbres fort minces et fort droits, ainsi que de quelques broussailles. Cette île , dit M. Ransonnet , est d'un accès sinon impossible, au moins très -dangereux, pour peu que la mer soit agitée. J'y ai vu des oies sauvages à bec vert, des cormorans et beaucoup de phoques : il paroît qu'il y a aussi des kanguroos. » Productions. Malgré la vigueur de la végétation sur quelques-uns des points du port du Roi-George, le sol y est généralement peu fertile et de nature sablonneuse ; souvent même la roche se montre à nu. Le céleri et le persil sauvage sont les seules plantes qui nous aient paru propres à la nourriture de l'homme. Nous n'avons aperçu d'autres quadrupèdes que des kanguroos et des chiens très-grands et trèsTbeaux, fidèles compagnons des habitans de ces contrées. Les oiseaux de terre et de mer y sont rares et très- farouches ; les premiers sur-tout n'ont donné que des perruches et àti pigeons dorés ; les autres, des oies, des canards, des sarcelles, des cormorans et des mauves ; mais point de cygnes noirs , quoique Vancouver en ait vu en septembre dans le havre aux Huîtres. En revanche , les diverses espèces de poissons étoient aussi bonnes que multipliées, et nous ont constamment fourni une nour- riture agréable et salubre. Des scombres , semblables à nos maque- reaux d'Europe, mais beaucoup plus petits que ces derniers, ont été péchés dans la rade en nombre prodigieux ; on a pris, près de Bald- Head et de l'îlot de roche, dans l'O. duquel nous étions mouillés, plusieurs sortes de perches, de brèmes et un poisson ressemblant au thon. Des spares, mulets, labres, murènes , ésox, raies, squales, &c. étoient répandus dans toutes les parties de la rade et des hayres voisins. Les coquillages n'étoient pas moins abondans; \ç.î> oreilles de pier, les lépas , les patelles , les moules et les huîtres , sont \ti es- pèces les plus remarquables. Ces dernières se trouvent sur-tout dans le havre du même nom et dans celui de la Princesse-Royale. Les étangs d'eau douce, situés sur la presqu'île qui sépare la rade TERRE DE NUYIS. LIVRE II. Descriptions céûcr. et nautiques. i 5 i du port de ia Princesse, nourrissent une espèce d'écrevisse parti- culière à ces contrées ; il est probable qu'on en trouveroit également dans les étangs qui avoisinent le havre aux Huîtres et le port des Deu>c-Peuples. Vancouver, à la vérité dans une saison différente de celle où nous étions sur ces rivages , avoit aperçu beaucoup de phoques ; nous n'en avons vu qu'un petit nombre sur la rade. Dans l'anse de l'Aiguade, nous avons tué un serpent venimeux qui avoit six pieds de longueur ; c'est le seul individu de ce genre que nous ayons rencontré. Pendant les onze jours que nous sommes restés au mouillage, observations 1 m ' J I • J l'i • • T Physiques et ^- Jes vents ont soume de tous les pomts de 1 horizon ; mais ceux de tronomicpes. rO. ont été plus fréquens et plus intenses. Etant presque toujours accompagnés de grains et de pesantes rafFales, sur- tout lorsqu'ils se rapprochoient du S. O. , ils nous ont incommodés. Quoique nous fussions à l'abri de la mer, nous n'avons pas laissé de chasser plusieurs fois sur nos ancres , qui avoient cependant de fortes touées ; il est vrai que la tenue est médiocre. Les vents de l'E. au S. E. ont ordinairement été accompagnés d'un ciel clair et beau; mais ils apportoient dans le port une houle très-forte, et rendoient le séjour de la rade désagréable. M Les variations de l'atmosphère n'ont été que trop subordonnées à ces vents du S. S. O. à fO. S. O. ; un ciel toujours couvert, nuageux et même brumeux, de fréquentes averses, ont signalé leur triste règne, et les instrumens météorologiques ont marché, pour ainsi dire, au gré de leurs caprices ; ainsi le baromètre, de 28 pouces 3 et 4 lignes, est descendu souvent jusqu'à 27 pouces 10 et 11 lignes; le thermomètre, de 12 et 13 degrés, s'est élevé jusqu'à 22 et même 24 degrés ; et l'hygromètre a varié du 63.^ au 1 00.^ degré : variations d'autant plus remarquables et plus fortes, que la marche des instrumens , à de telles latitudes , est ordinairement plus régu- lière.et plus uniforme, yy (Journal de M. Péron.) TERRE 152 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Les marées sont ici fort irrégulières ; nous avons vu à plusieurs DE NUYTs. reprises la mer haute deux fois, et basse deux fois, dans l'espace de six heures. Celles de jour ont été constamment les plus foibles. La plus haute ascension pendant le jour n'a pas été au-delà de 3 pieds ; dans la nuit, elle a été souvent de 7 pieds et même de 8 ; mais lors de cette dernière observation , la lune étoit nouvelle. Vancouver, en 1791 , n'obtint pas des résultats plus exacts. M. Bernier a trouvé, par une moyenne conclue de sept hauteurs méridiennes du soleil, la latitude de l'observatoire 35° 3' 30"; et sa longitude par les montres corrigée, 1 1^° 38' 6" à l'Est de Paris. JN." 2 = 61° 30'. Inclinaison , aiguille ( N.° 3 = 6y. 00. (N.° 4 = <^3- 00. février 1803. l Inclinaison moyenne. » • • ■ • ■ • 63° 50' \ Déviatrons jo" 48'. magnétiques. Déclinaison N. O . . . à terre < 4. 0,0, 4. 00. 7. 48. ' à bord. 7. 30. Déclinaison moyenne N. O. . . 6° 49' ''• / Tout cela n'est pas très-satisfaisant , et l'on doit saps doute attrîr buer cette incertitude à la présence des roches ferrugineuses qui se trouvept sur divers points de la côte. Au pied de Bald-Head, M. BouLLANGER vit sa boussole varier de 15 à 20 degrés, en la transportant du point où elle étoit à un autre très-voisin. * Vancouver indique 64° 54'° 5° '^^ O* ^^^ observations étoient peu con- ^ En 1791 , Vancouver avoit trouvé, cordantes et se tenoient entre les limites de par une moyenne entre douze observations, 3» jj' et 7° n'. §. 2. LIVRE IL Descriptions GÉocR. ET NAUTidUEs. 153 TERRE §. 2. DE NUYTS, Portion de Cote visitée dans l'Ouest du port DU Roi- George. Au Sud de Bald-Head, à un mille de distance, on voit un brisant de peu d'étendue , et dans l'O. S. O. les îles de l'Éclipsé , qui sont stériles et entourées de récifs. La partie du continent qui s'avance jusqu'au cap Howe (carte n." i) , est généralement de bonne hau- teur, et peut s'apercevoir avec facilité de dix ou douze lieues en mer, lorsque le temps est beau. Ses rivages, élevés et coupés à pic, offrent, de distance en distance, quelques îlots peu considérables, qui ne sont pas éloignés de la côte. Les parties montueuses se mon- trent le plus souvent sous l'apparence d'îles , parce que , à quatre ou cinq lieues au large, on ne voit pas les terres basses qui les joignent les unes aux autres. La même constitution se reproduit jusqu'au cap Pingre, qui est le point où le Casiiarina a commencé ses relèvemens dans la journée du 6 mars. Le cap Pingre (carte n." 20) est peu saillant : il forme l'extré- mité Orientale d'une baie de quatre à cinq milles d'ouverture, obstruée par des brisans et terminée dans l'O. au cap Faujas. Un îlot rocailleux et stérile, qui en est à petite distance, paroît être joint à ce dernier cap par des récifs. Le fond de la baie est bas, et l'on voit des terres plus hautes en second plan ; tout annonce que l'espace intermédiaire est marécageux, et même qu'il con- tient des lagons ou étangs salés, communiquant avec la mer : le rapport de nos vigies confirme cette opinion. Le cap Faujas, sans être très -élevé, l'est cependant plus que ceux qui çn sont voisins ; il est taillé à pic. Entre ce dernier et le 4:ap Lacroix sont trois grandes anses ; celle de l'O. sur-tout est remplie de brisans dangereux : les terres du rivage sont fort basses , mais on distingue V TERRE DE NUYTS. 154 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, sur ce point plusieurs plans de montagnes éloignées. A trois milles environ dans l'O. du cap Lacroix, est une bande de récifs; plus loin, de nouveaux Lrisans sont auprès de la côte. En s'avançant encore, on arrive aux i/es du Casuarina ; elles sont au nombre de trois ; quelques récifs les entourent et d'autres se trouvent dans le voisinage. On ne remarque sur leur surface, d'ailleurs tout-à-fait rocailleuse, aucune apparence de végétation : il faut s'en approcher avec beaucoup de réserve. Tout l'espace compris entre le cap Pingre et le cap Mably est de la plus affligeante aridité : des fumées aperçues en assez grand nombre prouvent cependant que l'espèce humaine n'est pas étrangère à ces tristes bords. Deux jours après notre départ du port du Roi -George, nous trouvâmes que les courans nous avoient portés en vingt- quatre heures' de douze milles dans le N. O. Cette observation est con- traire à celle que fit Vancouver, en septembre et octobre 1791 *; mais peut-être doit-on attribuer cette disparité à la différence de saison, les vents soufflant plus constamment, tantôt de la bande de l'Est, et tantôt de celle de l'Ouest. • Voyage de VANCOUVER, tom. I , pag. ^g et 68 de la trad. franc, ia-^,' hlYB.^ II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQ.UES. ijj CHAPITRE V. Terre de Leuwin. Si l'on tire une ligne de l'extrémité du cap de Nuyts à l'embou- chure de la rivière des Cygnes, sa direction sera le N. :^ N. O., et sa longueur de 65 lieues marines ; mais si l'on suit les principales sinuosités de la côte, on trouvera pour le développement de la Terre de Leuwin, 93 lieues marines = i 16 lieues moyennes de France = ^17 kilomètres. De cet espace , nous n'avons exploré que la partie qui s'étend au N. du cap Gossellin ; nous allons en consigner la description dans les trois paragraphes suivans. TERRE DE LEUWIN-. Du CAP Gossellin au cap du Naturaliste. 5a.int-Allouarn, sur la flûte le Gros-Ventre , mouilla au Sud de cette terre le 1 8 mars 1 772. Vainement voulut-il y aborder ; de fortS' brisans l'obligèrent à prendre le large. Son journal , qui n'a jamais été imprimé , ne nous apprend rien que nous ne sachions mieux au- jourd'hui sur ce pays stérile. Lorsqu'on est à neuf lieues au large , l'intervalle qui sépare le cap Gossellin du cap Hamelin, semble être découpé en un assez grand nombre de petites îles ; cet effet est produit par les monticules les plus saillans de la côte, et quelquefois aussi par le mirage. Il faut être à trois lieues de la terre pour la voir bien distinctement. L'aridité la plus affligeante se montre sur tous les points; quelques broussailles, et parfois de petits bouquets d'arbres foibles et rabou- gris, ofEent cependant, de loin à loin, une verdure agréable qui V 2 TERRE PE LEUWXN. Excellent point de reconnois- Mouillages. Animaux, 156 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, contraste avec la sécheresse extrême du sol. Nulle part la côte n'est abordable. A une lieue au large et au S. du cap Gossellin , on trouve ïîlot Sdnt-Allouarn, qui n'est qu'un rocher noirâtre ; dans l'O. il y a un fort brisant. Avant d'arriver au cap Hamelin , on rencontre un nombre assez considérable de rochers hors de l'eau, dont quelques-uns sont à deux milles du rivage. Plus loin encore vers le S. et sous le mé- ridien de ce dernier cap , est une roche à fleur d'eau très - dange- reuse, sur laquelle le Géographe 2l failli se perdre, et qu'il a rangée à portée de pistolet. Elle est fort écore. Au N. et très-près du cap Hamelin, une grande tache de sable blanc se fait distinguer sur la côte ; c'est un fort bon point de re- connoissance : nous en avons fixé la position géographique par 34° II' 40" de latitude S, et 1 12° 4^' 30" de longitude à l'E. de Paris. Du cap Hamelin au cap du Naturaliste, la côte se dirige au N. sans former de grandes sinuosités ; elle est d'une élévation moyenne : quelques parties sont boisées ; le reste, presque par-tout, est couvert de broussailles, dans l'intervalle desquelles se montre un terrain sablonneux. Sur le rivage on voit quelques pointes ro- cailleuses et des brisans qui ne s'éloignent presque pas de terre. En général, nous n'avons remarqué aucun danger qui, dans l'espace que nous considérons, puisse empêcher un bâtiment de grandeur quelconque de s'approcher du rivage à un mille de distance , et même plus près. Avec des vents du N. au S. par l'O. , on ne pourroit trouver aucun abri sur cette côte, même pour de petites embarcations. Le mouillage, avec des vents de terre, ne seroit praticable que par cas fortuit; car le fond est très-sale, la sonde n'indiquant presque tou- jours que du corail et des roches. Nous n'eûmes ( en mai 1 80 1) la visite d'aucun oiseau de terre , et nous vîmes seulement en mer deux damiers. Cette rareté d'oiseaux TERRE DE LEUWIN. LIVRE II. Descriptions géogr. et na utiques. 157 nous parut être un indice certain de la stérilité du sol et du peu de ressource que la mer pouvoit ofîrir pour leur nourriture. A la même époque , Kt.?, baleines se montroient en très-grand nombre : elles étoient rares en mars 1803. On seroit tenté de penser qu'une terre aussi aride n'est point Habitons. habitée; mais le nombre considérable de fumées que nous avons aperçues, n'ont pu nous laisser aucun doute sur le contraire. S. 2. Baie du Géographe. La largeur de la baie du Géographe, depuis le cap du Natu- raliste jusqu'à \di pointe du Casuarina , est de onze lieues; sa profon- deur est de cinq. La côte Occidentale est composée de collines; tout le reste n'est qu'une suite de dunes ; mais on aperçoit vers l'E. des terres montueuses à cinq ou six lieues dans l'intérieur. A quinze milles environ au N. du cap du Naturaliste est un brisant étendu, dont nous avons fait la découverte à l'époque de notre première campagne. Nous pensons qu'il est formé par la som- mité d'un banc de sable, et que l'approche en est dangereuse. La reconnoissance que nous avons faite de ce récif n'a point été assez complète pour que nous puissions en dire rien de plus positif Dans la même direction, mais tout près de terre, on trouve quelques rochers sur lesquels la mer brise, et « un peu dans l'E. de ces rochers, dit M. Picquet, une barre qui déferle avec force, sur un fond de 7 à 8 brasses, au moment où l'on s'y attend le moins; il importe de s'en défier. » Vers 1 E. et non loin du cap dont nous venons de parler, qui est bas, saillant et rocailleux, on rencontre une anse terminée par deux pointes éloignées l'une de l'autre d'un peu moins d'ime iieue : c'est ïanse Depucli. Récif du Natur raliste. Anse Depilch. TERRE DE LEUWIN, 158 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Le fond de cette anse est bordé d'une grève de sable blanc, et quoique le débarquement ait d'abord paru être facile, le ressac y est considérable , même par un beau temps. De distance en distance , de grands rochers grisâtres et rougeatres se montrent sur le sable du rivage, où ils semblent comme implantés. La mer brise contre ces a^spérités, mais avec beaucoup moins de violence qup contre les deux pointes, Le fond , près de terre , est semé de roches qui nous ont paru de même nature et semblablement posées ; elles sont très -apparentes, quoique recouvertes de 6, 8, 10, 12, 15 brasses d'eau et même plus , lorsqu'on va au large. Ce qui les fait sur-touç distinguer , c'est le contraste qui naît de leur couleur rembrunie et de la blancheur du sable dans toutes les autres parties : ce contraste affecte de telle sorte le fond de la mer , que' des hauteurs voisines il seroit aisé non-seulement de compter le nombre de ces roches , mais encore d'indiquer leur forme et l'espace qu'elles occupent. Tous ces rochers , à en juger du moins par ceux du rivage, sont d'un beau granit à grain très-fin , dont la surface extérieure a été arrondie et polie par l'action continue des flots. En arrivant à terre , on trouve premièrement une plage sablon- neuse très - unie qui s'étend à environ vingt toises de la limite des marées; elle se termine à une petite falaise, si l'on peut donner ce nom à une terrasse de 5 à 8 pieds d'élévation, composée aussi d'un sable blanc très-fin. C'est au-dessus de cette falaise que com- mence la végétation ; elle est d'abord peu active , mais elle le devient davantage , à mesure qu'on s'avance sur un sol moins sablonneux. Bientôt on arrive au pied d'une colline qui forme le premier plan du terrain ; les hauteurs du second plan sont beaucoup plus étendues Çt plus arides : les premières contiennent une assez grande quantité d'arbres de moyenne hauteur, des arbrisseaux et des plantes para- sites; les autres, au contraire, ne nous ont offert qu'une courte bruyère mêlée, par intervalles, à un très -petit nombre d'arbres rabougris. TERRE DE LEUWIN. Mouillages. LIVRE II. Descriptions géogr. et navtiqjues. 159 La roche se montre à nu sur la plupart des hauteurs voisines, où l'on rencontre encore des morceaux de mine de fer limoneuse : en général , cette partie de la baie du Géographe nous a paru entiè- rement composée de roche primitive et d'un terrain d'alluvion. Aucun filet d'eau douce, aucune trace de courans momentanés que produisent souvent les ravines et les vallons, ne se sont offerts à nos regards. A demi- encablure au large, la sonde rapporte depuis i brasse -f jusqu'à 3 brasses, fond de sable fin et roche ; à une encablure, de 3 à 7, fond de sable fin mêlé de corail ; à deux encablures, de 10 à 1 ^ brasses , sable fin. Le mouillage à petite distance de terre est bon , mais il le devient davantage, à mesure que l'on s'éloigne de la côte. Le fond toutefois est un peu dur ; cependant quand une fois les ancres ont bien mordu , ce qui peut arriver après qu'elles ont chassé, il est difficile qu'elles chassent encore. M. DE MoNTBAZiN a découvcrt dans le S. E. de l'anse Depuch, AnseauS.Kde une petite baie bien fermée ; le débarquement y est très-commode, ''"^^ ^^'^'^ ' la mer ne brisant pas du tout sur la plage de sable qui l'entoure , ni même de beau temps sur les rochers qui sont auprès d'une des pointes. Le rivage est peu élevé et la terre bien couverte de bois; mais on n'a pu apercevoir la moindre trace d'eau douce. Dans toute la largeur de cette anse, on trouve, à un mille de terre, de ^ à 6 brasses d'eau sur un fond de sable blanc. Le brassiage augmente avec régularité en avançant au large. La côte , qui jusqu'ici s'étoit maintenue de moyenne élévation , change bientôt tout-à-fait d'aspect; ce ne sont plus que des dunes arides jusqu'à la pointe du Casuarina. Quelques-unes n'étant recou- vertes d'aucune espèce de végétaux, présentent à ÏcrW de grandes taches blanchâtres qui sont autant de points de reconnoissance. Toutes. se terminent à la mer par une pente assez rapide, qui est beaucoup moins brusque à leur revers. Sur ce côté intérieur on voit aussi quantité de broussailles et d'arbrisseaux de différentes sortes ; Fond de la baie et côte Orientale. TERRE DE LEUWIN. Étangs salés. Rivière Vasse, Mouilli vigation. âges; na- l6o VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, au - delà une plaine d'un quart de lîeue d'étendue se termine à la lisière d'une forêt agréable. Le sol, quoique sablonneux, paroît convenir à la culture , à en juger toutefois par la vigueur de la végétation et par la multiplicité de plantes de diverses espèces que nous avons aperçues. Derrière les grandes dunes qui forment la côte Orientale de la baie , des étangs salés et des marais très -étendus communiquent à la mer par plusieurs ouvertures ; l'un de ces étangs , séparé de la grève par une langue de terre de quarante à cinquante toises de largeur, peut avoir une lieue de longueur sur un dixième de large environ. C'est près des bords de cet étang que se trouve le bosquet religieux découvert par M. Péron, et qu'il a décrit, tom. I, pag. jy- jj de KHistoire de notre voyage. La rivière Vasse est une des issues dont nous venons de parler. Son entrée est peu apparente : une barre la rend difficile ; cependant une fois qu'on est parvenu à la franchir , on rencontre assez d'eau pour faire flotter un canot; mais la navigation devient bientôt impos^ sible, par la diminution du br^siage et la quantité de troncs et de branches d'arbres qui ont été transportés par les eaux au milieu du chenal. On remarque quelques embranchemens , dont un forme un canal parallèle à la côte dans la direction N. et S, Au reste, cette rivière, ou plutôt cette suite de bras de mer, est par-tout entièrement salée; les bords sont bien garnis de grands arbres ; et malgré la disette totale d'eau douce, on peut, en creusant des puits d'une petite profondeur, y trouver au besoin une eau saumâtre. Le récif du Naturaliste est le seul danger éloigné de terre que les navigateurs aient à redouter dans la baie qui nous occupe ; par- tout ailleurs on aura bon mouillage. Il est à remarquer que la sonde, qui, avant d'arriver au cap du Naturaliste, n'indique jamais quuji mauvais fond, rapporte toujours ici im fond pur de beau sable. Les madrépores que l'on trouve quelquefois ne sont point en assez grand nombre LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. i6l nombre pour endommager les câbles. Le Naturaliste perdit cepen- dant deux ancres au mouillage ; la première étoit placée sur un ue leuwin. sable tellement dur, qu'en voulant la relever, on en rompit \e,s pattes , après avoir fait des efforts inouis ; la seconde cassa de même par le fond, à la suite des violens mouvemens de tangage que nous éprouvâmes, au commencement de l'ouragan du mois de juin 1801, Peut-être que le fond n'est pas aussi net que nous l'avons cru, et qu'il s'y trouve des roches recouvertes de sable que la sonde ne peut indiquer. Les arbres que l'on rencontre dans la baie du Géographe sont, Produciâons. en général, un peu éloignés du rivage; les espèces en sont variées ; quelques-uns parviennent à de très -fortes proportions, et sous ce rapport ils pourroient convenir aux constructions navales. Les plus communs sont les eucalyptus, les mimosa, les banksia, et une espèce de /V/w/?^;-//^ remarquable par la profondeur des couches de son liber, par leur délicatesse et leur légèreté ; les naturels s'en ser- vent pour couvrir leurs cabanes , pour les tapisser, pour s'en faire des lits et des couvertures. Dans l'anse Depuch, on voit un arbuste que sa forme et son odeur feroient prendre pour un laurier; et dans toutes les parties de la baie, une quantité considérable de xanthor- rhea, arbre qui fournit une résine abondante et précieuse pour les usages nautiques : en la brûlant , elle exhale une odeur qui ressemble beaucoup à celle de l'écorce d'orange. Sur les dunes du bord de la mer, croissent des genêts, des bruyères, gpnevriers, houx, roma- rins, &c. Les végétaux mangeables se réduisent à une espèce de céleri sauvage, à du pourpier, de la pimprenelle, de la perce-pierre, et à une espèce à'orchis , dont la racine paroît faire partie de la nourri- ture des naturels. Nous n'avons vu d'autres quadrupèdes que des chiens ; mais sou- vent on a aperçu sur le sol des traces de kanguroos, et des terriers semblables à ceux de nos lapins , quoique plus petits. X î62 VOYAGE AVX TERRES AUSTRALES, Autant ces parages sont pauvres en animaux de cette classe, DE LEuwiN. autant ils sont riches en oiseaux de tout genre. On distingue d'abord le superbe aras noir, beaucoup de perroquets et de perruches, des aigles , des faucons , des chouettes , des merles , quantité de cor- beaux et d'alouettes, de colombes, de tourterelles, de cailles, &c. Parmi les oiseaux aquatiques, nous citerons les albatrosses et les pétrels , les canards , les sarcelles et les cygnes noirs qui sont en grand nombre sur la rivière Vasse et les marais voisins; en outre, une multitude de sternes, mauves, goêlans, fous, pélicans, hérons, "râles, huîtriers, courlis et pluviers. Les baleines, qui, lors de notre première campagne, étoient très - multipliées dans la baie, ne nous ont plus offert, en 1803, que quelques individus morts et flottant à la surface de la mer: Pendant nos relâches, nous n'y avons pris que très-peu de poissons, qui consistoient principalement en scombres ou maquereaux, en perches , cottes et tétrodons. Les étangs sont abondamment pourvus de poissons qui paroissent faire , en grande partie , la nourriture des naturels. Les mêmes étangs doivent contenir aussi des écrevisses ; car nous avons vu sur leurs bords plusieurs débris de ces crustacés. Une seule tortue a été aperçue dans la baie, en juin. Les coquillages ne nous ont rien offert de très -convenable à la nourriture ; les oreilles et les lépas sont ce qu'il y a de mieux. Espèce humaine. Lcs Iiordcs SEUvagcs qui existcnt vers cette partie de la Nouvelle- Hollande sont passablement multipliées, mais très-misérables, ainsi que nous avons eu occasion de l'observer sur d'autrçs points du con- tinent. Quelques individus nous ont montré du courage et même de l'audace, quoique cependant un caractère de timidité et de crainte nous ait paru être le partage du plus grand nombre. Rien ne nous a annoncé que ces peuples connussent l'art de la navigation. La pêche leur est familière , et la fouène est l'instrument que nous leur avons vu employer de préférence : ils dressent aussi des pièges, pour le même objet, sur les bords de la rivière Vasse. LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. 163 Les marées ne sont pas très-fortes et ne s'élèvent guère , dans la " y \ ^ . . r T . .. TERRE morte eau, a plus de six pieds, et dans \ç.s nouvelles et pleines de leuwin. lunes -au-dessus de huit. Quand elles montent au-delà, la force et Observations la direction du vent doivent influer sur leur ascension. Le flot ^oS^L" ""' porte au N. E. \ N. dans le voisinage de la pointe du Casuarina, et au N. E., près le cap du Naturaliste; le jusant ou la marée des- cendante se dirige dans le sens opposé. M. Hamelin pense que la pleine mer doit avoir lieu dans la baie, à \\^ ^d \& jour de la nouvelle et pleine lune. A notre attérage sur la Terre de Leuwin, en juin i 801 , \&s vents de terre et de mer nous parurent avoir d'abord une marcjhe uniforme et réglée. Le matin , ils étoient de la partie de l'E. va- riables au N. , et dans l'après-midi du S. E. au S., où ils restoient la plus grande partie de la nuit. Les brises étoient modérées, d'une fraîcheur agréable, et le ciel presque toujours serein. Ce beau temps nous accompagna jusque dans la baie du Géographe, et y continua quelques jours ; mais au dernier quartier de la lune, cet astre ayant atteint sa déclinaison boréale, le temps changea entièrement, et nous n'eûmes plus qu'une suite non interrompue d'ouragans et de vents forcés jusqu'au changement de constitution lunaire. Dans cet intervalle, les vents du O. N. O. au O. S. O. ont prévalu et presque toujours ont été accompagnés de pluie ou d'une brume épaisse. En mars i 803 , au contraire, les vents dominans étoient ceux du S. S. E. à l'E. N. E. ; ils nous ont procuré du beau temps. L'inverse a eu lieu lorsque la brise s'est rapprochée de l'O. ce II est à remarquer , dit M. Hamelin , que dans ces parages , quoique la lune ne soit pas sur l'horizon pendant les nuits orageuses et venteuses , il fait néanmoins toujours très-clair; le ciel entre les grains paroît lumineux, et les étoiles même ne perdent pas leur éclat, comme cela a lieu en pareille circonstance dans nos mers d'Europe : dans la Manche de Bretagne, avec autant de vent, le ciel est totalement couvert. Pendant les nuits des 10 et 1 1 juin 1 801 , X 2 TERRE DE liEUWIN. 164 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, le ciel , par intervalles , fut entièrement couvert d'une teinte uni- forme, d'un gris blanchâtre, et, après les grains qui se succédoient avec rapidité, on pouvoit apercevoir toute la surface azurée du ciel, à l'exception d'une bande de 8 à 1 0° voisine de l'horizon. Les éclairs étoient fréquens au N. O., mais n'av oient point cette vivacité qui leur est ordinaire. La tempête qui venoit du N. E. le 9 juin, passa au N. O. le lendemain , et souffla pendant les grains avec une grande furie. La pluie ne duroit qu'un moment ; le temps ensuite étoit nuageux, depuis l'horizon jusqu'à 10° au-dessus; quelquefois néan- moins les nuages s'élevoient beaucoup plus haut. » Nos observations thermométriques n'ont pas été assez prolongées dans un même lieu , pour que nous puissions donner ici le terme moyen de la température : les limites de leur variation pendant notre séjour dans la baie du Géographe, en juin 1801 , ont été H- II'',/ et H- I 3**, 8 à bord. Le baromètre , à la même époque, a varié de 27'' 7',^ à 28^ 6', 8, l'hygromètre de 70*^ est parvenu au terme extrême de saturation. En mars 1803, ^^ thermomètre s'est soutenu de-t- i)*^, 5 an- 18'',^. Pour de plus grands détails, on peut consulter nos Tables de routes et d'observations météorolo- giques (liv. IV J. Les réfractions atmosphériques nous ont présenté des phéno- mènes aussi curieux qu'intéressans ; ils sont connus sous le nom de viirage , et sont un effet des variations de la densité de l'air, au voisinage de l'horizon. Dans la matinée du i." juin 1801, nos corvettes parurent être plusieurs fois environnées de brisans ; nos vigies étoient tellement dans l'erreur à cet égard, que souvent elles nous annoncèrent qu'il y avoit des récifs de l'avant à nous. Comme nous naviguions la sonde à la main et que le fond suivoit une marche très -régulière, nous continuâmes à courir la même bordée , et ne tardâmes pas à être tous pleinement détrompés; car ces prétendus brisans se montrèrent dans le lieu même que nous venions de quitter. « Tantôt , dit LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. 165 15 M. Péron , les terres les plus uniformes et \cs plus basses nous i^ycrs. » paroissoient portées au-dessus des eaux, et profondement dé- de liuwin. » durées dans toutes leurs parties ; tantôt leurs crêtes supérieures » sembloient renversées et reposer ainsi sur les vagues. » Nos observations d'angles horaires dévoient être affectées de ces varia- tions. Le mirage , en élevant la ligne d'horizon à laquelle nous rap- portions la hauteur des astres , nous donnoit constamment des ré- sultats erronés ; le matin , nous avions des angles horaires trop -grands , et le soir ils étoient trop foibles , d'où résultoit la même incorrection dans nos longitudes : la différence, à ces deux époques de la journée, a été quelquefois de 7' de degré. M. Bernier ne l'a trouvée que de 3' par ses observations du 5 et du 6 juin; mais l'erreur étoit variable comme l'état de l'atmosphère. Une cause aussi mobile devoit occasionner des anomalies plus singulières en- core : «En effet, dit M. Hamelin, le même observateur, avec le y> même instrument bien rectifié , trouvoit souvent, d'un moment à 55 l'autre, une grande différence dans les longitudes d'angles ho- » raires ; w et ce fait a été observé plusieurs fois. Nous reviendrons sur ce phénomène dans notre cinquième livre. Il ne fut point établi d'observatoire à terre pendant notre séjour dans la baie du Géographe ; cependant MM. Bernïer et BouL- LANGER étant descendus sur le bord de la mer , observèrent dans le voisinage du grand étang, 33° 30' de latitude S., et 1 1 3° 10' 32" de longitude E. Paris, corrigée. A l'égard de nos observations magnétiques, elles ont été nom- breuses et sont dues à plusieurs observateurs. En voici le tableau; i66 TERRE DE LEUWIN. o Pendant notre séjour sur la rade (en juin 1801 ), les vents ont soufflé successivement de tous les points de l'horizon. En général, ceux de l'E. ont été foibles et nous ont procuré du beau temps ; ceux de l'O., du S. O. et du N. O. nous ont, au contraire, amené constamment des grains et de la pluie. Lorsqu'il ventoit grand frais, ou qu'il étoit au moment de venter, nous voyions paroître autour de nous beaucoup de pétrels, de damiers, de fous, &c. qui s'en alloient aussitôt que le temps se remettoit au beau. La hauteur moyenne du baromètre à midi, du i et les extrêmes 28^ i',o et 28'' 5', 8. Le thermomètre, qui a varié de i2'',o à i)'', 6, adonné pour terme moyen 13'', 8: en mars 1 803 , il s'éleva davantage ; pendant les journées du i i au I 3 , il se maintint à bord de 1 6^ o à i d^, 6. LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQ.UES. 175 La latitude de l'extrémité Nord de Rottnesta été déterminée de ^^^ 3 1° 58' Ay" S. , et la longitude corrigée, du même point, de 113° d'édels. 9' 4 " à l'E. de Paris. Une seule observation magnétique faite sous voiles, a donné pour la déclinaison dans ces parages , en 1 803 , 4° 37' N. O. Des phénomènes analogues à ceux qui sont décrits dans le chapitre précédent, relativement au mirage, ont également été observés ici. §. 2. Rivière des Cygnes. L'embouchure de la rivière des Cygnes (carte n." 21), située par 32° 4' 3 i" de latitude S. et par i 1 3° 26' 28" de longitude à l'E. de Paris, est obstruée par une barre de roches qu'il est très-difficile de franchir, et qui seroit tout-à-fait impraticable, si les vents souffloient du large ^ Un banc de roches poreuses semble avoir été coupé pour laisser un libre écoulement aux eaux. D'énormes quartiers de roches roulés et rougeâtres occupent l'espace intermédiaire, et ne paroissent pas adhérer au sol : tout annonce que ces roches sont d'une nature différente de celles du rivage, à droite et à gauche de l'entrée ; celles-ci offrent par-tout des excavations, de larges fentes verticales où la mer vient se briser avec violence. La passe , située à tribord en entrant, est étroite et peu profonde ; elle est partagée en deux parties , dans chacune desquelles on a de 5 à 6 pieds d'eau. Dès qu'on a franchi la barre, on parvient par 7 à 8 pieds; il faut alors s'avancer promptement vers l'O. pour éviter deux bancs de sable qui sont sur la rive droite. Après un mille de route , la navi- gation devient tout-à-fait libre ; et si l'on se tient à mi-chenal , on est sûr de ne pas avoir moins de 7, 8 et 9 pieds d'eau. La rivière se » Les détails contenus dans ce paragraphe sont dus presque en totalité à MM. Heirisson et Bailly. TERRE 176 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, dirige aussi au N. l'espace d'environ sept milles, sans faire de sinuo- d'édels. ^^^^^ sensibles. Arrivé à ce point, on rencontre deux bancs qui tou- chent à la rive Orientale : il faut alors ranger la côte opposée, où le brassiage n'a pas moins de 8 pieds. Au-delà de ces bancs , le cours de la rivière s'incline vers l'E. jusqu'à une pointe basse , où l'on voit un arbre isolé; un banc étendu défend l'approche de cette pointe, et le chenal continue d'être dans l'O. par les i o pieds de profondeur. A cette hauteur, le fleuve a plus d'un mille de large ; il s'élargit davantage encore, et forme sur l'un et l'autre bord des anses spa- cieuses, qui n'ont pas été sondées. Dans la direction du S. E. , se présente une ouverture qui est peut-être un second bras de la rivière ; elle a reçu le nom d'Entrée Moreau, de l'un de nos aspirans : nous n'y avons pas pénétré. En face et dans le N. O. , une pointe aiguë est défendue par un banc assez vaste. Le chenal se rapproche ici de la côte Orientale : on y trouve i 3 pieds d'eau. En cet en- droit, la rivière offre un vaste bassin de deux milles et demi de diamètre ; elle se rétrécit ensuite pour s'élargir de nouveau au-delà d'une pointe après laquelle est un banc ; elle s'incline alors au N. E., et le chenal revient à fO. : mais bientôt les bancs se développent et barrent entièrement son cours. Plusieurs îles paroissent dans cette partie ; elles sont basses et noyées : nous les avons nommées îles Heirisson. Sur ce dernier banc, le brassiage est très-foible; il varie d'un à 2 et 3 pieds ; mais après qu'on l'a franchi , la sonde retombe à^jS, 10, 12 et l'y pieds d'eau. Le lit de la rivière se rétrécit à ce point; il n'a bientôt plus qu'un tiers de mille, et se prolonge en serpentant jusqu'au lieu où nous avons terminé notre recon- noissance. Dans tout cet espace , entièrement libre de hauts-fonds , le brassiage n'est pas au-dessous de 7 pieds , et quelquefois il va jus-, qu'à 10. De là, on aperçoit au loin la rivière se prolonger au N. vers de hautes montagnes où elle paroît prendre sa source. Son cours est fort lent; il se développe dans une vallée dont ^n des côtés offre toujours une coupe abrupte qui, quand elle cesse d'un TERRE d'ÉD ELS. LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 177 d'un bord, passe subitement à l'autre ; on y découvre des assises horizontales qui présentent par -tout des traces de l'ancien séjour de la mer. La roche est presque exclusivement composée d'incrus- tations de coquilles, de racines et même de troncs d'arbres pétri- fiés , phénomène qui se reproduit en difFérens endroits de la Nou- velle-Hollande fvoy, p^g-i^s) i toutes ces substances sont bien conservées. Plusieurs de ces roches ont un aspect assez pittoresque : les unes ressemblent à àç.^ pans de murailles qui tombent en ruines ; d'autres ne figurent pas mal ces anciens châteaux qui, du temps de la féo- dalité, couronnoient en Europe toutes les hauteurs, etofFroient le témoignage de la puissance de leurs maîtres. Au Nord des îles Heirisson, le pays est bas et presque noyé ; une couche de sable à gros grains, et probablement d'une ancienne for- mation, recouvre un banc très -épais d'argile tenace et rougeâtre. A ce changement de constitution du sol, correspondent d'autres phénomènes importans ; contenues par la couche argileuse , les eaux des pluies et des rosées restent à la surface de la terre, s'infil- trent dans le sable quartzeux dont noxis avons parlé , forment de petites mares bourbeuses, des espèces de petits lacs, ou bien cou- lent en ruisseaux vers la rivière, dont \ti eaux, dès ce moment, commencent à perdre quelque chose de leur salure : jusqu'alors elles s'étoient soutenues presque aussi salées que celles de la mer. « La rive droite de la rivière près de l'embouchure est stérile , Production dit M. Colas *; on n'y aperçoit aucune espèce de végétaux, tandis que nous avons vu dans l'E. (en juin 1 80 1 ) des arbrisseaux en fleur qui afFectoient agréablement la vue et l'odorat. Les arbres à résine sont rares et ne se voient que sur un petit nombre de points. Ce n'est qu'après avoir fait quelques lieues dans l'intérieur qu'on ren- contre un terrain plus boisé, quoiqu'il n'y ait encore aucun arbre de très -fortes dimensions. A huit ou dix lieues de fembouchure, Ph^macien de notre expédition. 178 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, le nombre des plantes est très -varié : il y a des arbres de douze à d'édels. quinze pieds de circonférence, et de cinquante à soixante pieds de hauteur. Là aussi le sol est très-fertile ; il le devient davantage en- core quand on s'avance dans l'intérieur. J'ai vu de vastes pâturages composés d'une herbe ressemblant au trèfle ; en plantes potagères, je n'ai aperçu que du céleri et de la criste marine. » M. MiLius a cueilli une espèce de gland très-odorânt, et diverses espèces de racines qui ne paroissent pas vénéneuses. Il n'en est pas de même d'un fruit ressemblant à la châtaigne, et qui est ici en grande abondance; le goût en est excellent, mais les effets en sont perfides : plusieurs de nos compagnons qui mangèrent dé cet aliment empoisonné , en furent fort malades \ Beaucoup de kanguroos, des perroquets, des perruches, de gros corbeaux et des cygnes noirs, sont les animaux les plus remarquables que nous ayons vus dans ces parages. Il est probable que la rivière contient beaucoup de poisson ; Vlaming le dit expressément ; mais comme tous nos journaux gardent le silence à ce sujet, je me tien^ drai dans la même réserve. Espèce humaine. L'cspècc humaine est en assez grand nombre sur ces bords ; mais nous n'avons pu avoir avec les naturels aucune relation directe ; toutes nos observations se sont bornées à reconnoître les lieux où ils avoient demeuré. Quelques traces de pied humain nous ont étonnés par leur grandeur. Vlaming, cent cinq ans avant nous, avoit fait une observation semblable : « Nous remarquâmes au rivage voisin, dit-il, plusieurs pas de personnes d'une grandeur extraordinaire. » fMs.J Ces faits, quoique bien positifs, ne peuvent suffire cependant, ainsi que l'ont pensé quelques personnes, pour prouver l'existence d'une race de géans dans ces parages, d'autant moins que nous n'avons vu ces traces de pied énorme qu'en petit nombre , et que l'on en ' Vlaming fait aussi mention de plusieurs de ses gensj « qui ayant fait cuire différens M fruits qu'ils avoient amassés, en éprouvèrent du mal après les avoir mangés. 3> (M s.) TERRE D'ÉD EL3. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 179 trouvoit une multitude dans le voisinage, avec les dimensions or- dinaires. Il ne paroît pas que les sauvages de ces contrées soient naviga- teurs du moins nous n'avons aperçu aucun vestige de leurs pirogues. §. 3. Depuis la rivière des Cygnes jusdu'À la pointe Escarpée ^ Il s'en faut beaucoup que nous ayons pu explorer en totalité la portion de côte intéressante qui fait l'objet de ce paragraphe: on en verra les raisons dans notre Itinéraire , ^<7^. 6^ et 22. Fidèles au plan que nous nous sommes tracé, nous allons réunir ici la série de nos observations , laissant à d'autres navigateurs le soin de compléter ce que nous n'avons pu faire, ou de rectifier ce que nous n'avons vu qu'imparfaitement. Aux environs du cap Lcschenault, la côte est plus élevée que vers De la mièie des f . r I T-' I T • > I • !• !• Cygnes aux Abro- aucune partie des rivages de la 1 erre de Leuwin ; a nuit ou dix lieues \{^^ de distance, elle s'annonce comme une suite d'îles basses et noyées ; mais plus près, comme une terre de médiocre hauteur. L'entrée de la baie Breton est défendue par une chaîne de récifs qui s'avancent assez au large. Plus au N. et par 30° ^9' de latitude, XUe Lancclin gît à moins de deux milles de terre; au N. et à une lieue de cette île environ commencent de très - grandes et très- hautes falaises blanches, qui, le matin et le soir, donnent à cette côte l'aspect d'une terre couverte de neige; sur l'une d'elles, on distingue deux mondrains verts très-remarquables. Après ces falaises est la petite île Boul/anger, au N. de laquelle les falaises recommen- cent encore. La portion de terre comprise entre la baie Breton et l'île Boul- langer, est sèche, aride, dénuée d'arbres, et couverte de sable blanc * La substance de ce paragraphe est tirée, en très-grande 'partie, du journal de M. Hamelin. Z 2 TERRE i8o VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ou de broussailles rougeâtres : je crois qu'il n'y a pas un grand arbre D'ÉDELs. par lieue ; nous n'en avons vu qu'un seul bouquet formant un petit bois au sommet d'un second plan de terre vers la partie Septen- trionale de la baie Breton. Quelques roches au- dessus de l'eau se trouvent sur la même côte, mais il n'y a pas autant d'îlots que semble l'indiquer la carte de Vlaming. Au-delà de l'île Boullanger se dessine la baie Jurien, dont les terres sont basses , couvertes d'un bois épais qui offre un assez joli coup- d'œil , et sur-tout un contraste frappant avec l'affreuse stérilité des terres voisines. Les récifs nous ont paru cerner la baie de toute part; mais cela ne peut être réellement, puisque Vlaming, sur le même point, a pu envoyer une de ses embarcations à terre. La sonde, à deux lieues des récifs, rapporte de 20 à 21 brasses, fond dur et sale. Plus au N. sur la côte sont trois pitons élevés ; les deux extrêmes ont été nommés pitmi Lesueiir et piton Pérou. Il reste de grands doutes sur la position , le nombre et l'étendue des îles et récifs composant le groupe des Abrolhos ; nous discu- terons ce point de géographie dans notre III. ^ livre : posons, en attendant, quelques jalons pour nous diriger dans cette partie de notre travail. Houtman's- ce L'île principale des Abrolhos , qui est la seule que j'aie vue , dit M. Hamelin (les autres ayant toujours été mangées par la terre) , est longue , peu haute, et paroît aride dans toute son éten- due ; du côté de l'O. , elle a des falaises de pierres rougeâtres , au pied desquelles la mer brise : je doute cependant que les récifs à l'O. de cette île s'avancent aussi loin que le supposent toutes nos cartes; peut-être que s'il eût fait mauvais temps, nous aurions vu la mer déferler plus au large. 33 Ces détails sont positifs ; mais il y a malheureusement ici conflit d'opinions : quelques personnes n'osent assurer que nous ayons vu les Abrolhos ; d'autres , et je suis de ce nombre, pensent que ce que nous avons pris pour ce groupe d'îles, est une portion du continent. Abrolhos. LIVRE IL Descriptions géogr. et nautiques. i8i M. Hamelin paroîtroit disposé à se ranger à cet avis, puisqu'il ajoute : « A dix ou douze lieues de terre , on voit à peine Jes Abro- d'éd e ls. Ihos, et l'on croiroit qu'ils n'en sont pas détachés.» Or, l'examen de nos routes prouve que nous n'avons pas approché le continent sur ce point à une moindre distance. ce Les Abrolhos , dit cependant encore le même officier, ne sont pas éloignés de la grande terre de plus de vingt-trois à vingt-quatre milles à leur extrémité Sud , et beaucoup moins à leur extrémité Nord; car ils paroissent converger avec elles : Tortelduyf peut être à dix milles de la côte, qui me semble faire un enfoncement à cette hauteur. Étant dans l'O. de ces îles , M. Saint-Cricq et moi nous les avons relevées au compas de la grande hune , car nous ne pouvions les voir de dessus le pont, à cause de la distance; même j'ai eu besoin de ma longue- vue pour les distinguer,» J'ai aussi examiné alors, avec une longue-vue, cette même portion de côte, et j'étois placé sur les barres de grand perroquet ; j'apercevois bien le brisement des lames, les terres découpées auxquelles les brisans se rattachent; mais je n'ai pu me convaincre qu'elles fussent séparées du continent. Le journal de M. Saint-Cricq ne dit rien de précis à ce sujet, ainsi ce ne pourra être que par une exploration nouvelle et complète de ces parages, qu'on sera à portée d'éclaircir tous les doutes que nous venons d'élever. Entre les parallèles de 29° et de 28** 20^ la terre est très-haute; côte au Noid on y remarque deux montagnes bien reconnoissables par leur forme "^^ abrolhos. qui approche de celle de la Grange, sur la côte de Saint-Domingue , ou de la mo?itagne de la Table , au Cap de Bonne - Espérance ; une autre ressemble un peu au Pouce, de l'Ile-de-France. La terre est aride , bordée de falaises rougeâtres ; on y voit peu de sable com- parativement aux terres plus au Sud. Le plateau que nous avons nommé montagne du Naturaliste , se trouve par les 28° i 2'; au N. de ce parallèle, les terres sont plus déprimées, bordées de falaises de sable et de quelques broussailles. Plus loin commence une falaise TERRE d'édels. Productions. 182 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, rouge, qui se prolonge sans interruption à une assez grande distance. Sur les doubles terres dont on voit les sommets du haut des mâts, il y a quelques arbres ; tandis qu'au bord de la mer, ce ne sont que des broussailles ou des arbrisseaux. La sonde , à trois lieues de la côte , indique de 28 à 34 brasses, fond de sable. Bientôt on aperçoit une tache blanche étendue et très -remar- quable; plus au N., \a. pointe Ronge , après laquelle se développe la baie Gantheaume, qui eût mérité un examen particulier, mais où nous ne sommes point entrés. Vlaming, qui y jeta l'ancre en jan- vier 1697, débarqua ^'^^^ divers points. Il fait l'éloge de la bonté de la rade et de l'aspect du pays , quoique après plusieurs courses dans l'intérieur,. il n'eût pas été satisfait de ses productions. Nous avons poussé un assez grand nombre de bordées au large de la pointe Rouge , et nous avons trouvé un bon brassiage depuis 32 jusqu'à 4:") brasses d'eau, selon notre distance de terre. Entre 27° de latitude et le parallèle delà pointe Escarpée, la terre est haute , bordée de falaises rouges , qui sont disposées par couches horizontales , et taillées à pic au bord de la mer : ç\\e n'est couverte par aucun arbre et a l'aspect le plus désagréable. La côte est saine ; toutefois il seroit impossible d'y débarquer, à cause du grand escar- pement et de la hauteur des falaises ; la mer d'ailleurs y occasionne un ressac si considérable , qu'elle en interdit toute approche. « Les 5î brisans y donnent d'une si grande fureur, dit Vlaming, que l'on 35 diroit que tout ce qui est là autour doit trembler et se démembrer; 5î ce qui nous sembloit fort épouvantable à voir. 5> {Ms,J Des baleines d'une petite espèce se sont montrées en grand nombre à la fin de juin 1801 ; on les voyoit sur-tout pendant le beau temps. En mars 1803, nous n'en avons aperçu aucune. La classe des oiseaux nous a fourni des albatrosses , des pétrels, damiers, fous, mauvettes, un paille -en -eu rougeâtre, des oiseaux blancs à queue fourchue , et d'autres ressemblant à nos vanneaux. Nous né pouvons rien dire de précis sur les produits de la terre ; à en juger LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 183 par les apparences, l'analogie et ce que Vlaming a pu observer sur quelques points, ils ne doivent être ni bien précieux ni bien abondans. Nos tables de route feront connoître avec détail les vents que nous avons observés dans ces parages. On y verra qu'en général ceux de l'O. nous ont plutôt procuré du mauvais temps que ceux de la bande opposée, et cela aux deux époques de notre navigation sur cette côte. Presque toujours avec un vent forcé , nous avons en- tendu des raffales accompagnées de pluie, qui faisoient plus de bruit qu'elles ne pesoient; le vent ne se déclaroit ordinairement que quelques heures après. Ainsi que nous l'avions déjà observé à l'île Rottnest, l'absence ou la présence des oiseaux de mer autour de notre navire, a constamment été pour nous (en juin 1 80 1 ) un indice du beau ou du mauvais temps. La direction et la force des courans a paru tenir essentiellement à la nature même des vents régnans : jamais la brise n'a soufflé plus de trente-six ou de quarante-huit heures d'un même rumb voisin du N. ou du S. , sans que les courans soient venus de cette direction. A la suite d'un coup de vent du N. à l'O. , les courans nous ont fait dériver en quatre jours (du i i au 15 juillet 1801) de soixante-trois milles au S. E. ~ S. Un effet de mirage assez curieux a été observé le 30 juin. Nous étions en vue de la terre, que nous jugions d'une foible hauteur, quand tout-à-coup la brume s'étant élevée de ce côté, cette même terre grandit tout-à-coup et se montra d'une élévation moyenne. Pendant plusieurs jours, M. Hamelin, qui observoit régulière- ment la déclinaison de la boussole, trouva, par la comparaison des résultats qu'il avoit obtenus , que les déclinaisons déduites de l'am- plitude ortive, étoient toujours plus foibles que les déclinaisons dé- duites de l'observation àti, azimuths et de l'amplitude occase^ Cette * Je regrette de ne pouvoir produire ici le détail de ces observations ; mais voici le seul fait que j'aie pu recueillir : Le 9 juillet 1801, l'amplitude ortive a donné 5° 50' N. O., et TERRE D' É D E L S. Observatious physiques. TERRE D* É D E L S. 184 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, remarque lui fît naître l'idée que peut-être tous les matins, au soleil levant, l'aiguille aimantée étoit rappelée de l'O. vers l'E : supposi- tion qui satisfaisoit aux observations. Cette idée, qu'il eût été inté- ressant de vérifier par des observations faites avec soin à terre, n'a cependant point eu de suite. J'en fais mention toutefois , parce qu'elle pourra diriger les navigateurs vers une classe de phénomènes encore peu étudiés, quoique d'un grand intérêt pour la marine. Van-Swinden a constaté l'existence des trois phénomènes suivans : 1° Qji'il est des endroits dans lesquels l' aiguille est sujette à une va- riation périodique diurne , par laquelle elle s'avance, le matin , jusque vers midi , ou, peu après midi, vers l'O., pour recider ensiàte , dans Ic^ soirée , vers l'E. ; 2.° Qti'il est des endroits dans lesquels la variation diurne na pas lieu , mais où l'aiguille reste stationnaire ; 3.° Enfin^ qu'il est des endroits dans lesquels la variation diurne a lieu quelquefois , mais oh. d'autres fois l'aiguille est stationnaire , ou sujette le plus fréquemment à des mouvemens opposés''. Les observations de M. Hamelin appartiendroient à la troisième classe de phénomènes par lesquels l'aiguille se rapprocheroit , le matin, vers l'E., pour revenir vers l'O. dans la soirée. « Ce mou- » vement, dit Van-Swinden^, est excessivement rare dans les lieux T> où la variation diurne réglée s'observe » ; mais peut-être arrive-t-ii plus fréquemment ou est-il assujetti à des lois différentes ; selon les lieux divers où l'on observe. l'amplitude occase 8° 13'; difFérencerz2° 23'. cherches sur les aiguilles aimantées, du même ^ Voyez la Dissertation sur les mouvemens auteur , dans le Recueil des Mémoires des irréguliers de l'aiguille aimantée, dans le Re- savans étrangers, tom. VIII, pag-joa et suiv, cueil des Mémoires sur l'analogie de l'électri- •> Mémoires cités sur l'analogie de l'élec? cité et du magnétisme, par Van-Swinden, tricité et du magnétisme , pa»-. 101. tom. III , j>ag. 4 et 6. Voyez aussi les Re- CHAPITRE Vir. LIVRE II. Descriptions GÊOGR. ET NAUTIQUES. 185 CHAPITRE VIL Terre d'Endracht. Cette portion de la Nouvelle - Hollande (carte n." 1} n'a pas un grand développement. Limitée, d'une part, au cap Murât, et de l'autre à la pointe Escarpée, son étendue en ligne directe ne va guère qu'à 93 lieues = 517 kilomètres, du N. \ N. E. au S :^ S. O. à-peu-près ; mais cet espace de terre est remarquable par l'importance ^ç.s détails nautiques qu'il renferme , par les ressources qu'il offre aux navigateurs, enfin par les avantages que le com- merce peut en retirer. Nos corvettes sont venues à plusieurs re- prises sur ces rivages ; à deux époques différentes aussi , d\t% ont jeté l'ancre dans la baie des Chiens - Marins (cartes n."' 22 et 2^): c'est de l'ensemble de nos observations diverses que va se composer, dans le premier pai-agraphe de ce chapitre , la description de ce vaste enfoncement, I." Baie des C hien s - M arins. Après Dirck-Hartighs et Vlaming % le premier Européen qui visita la baie des Chiens - Marins fut le capitaine Dampier, navigateur admirable, si l'on observe à quelle époque il a vécu. C est à lui que sont dues les seules notions exactes que l'on eût sur ces contrées jusqu'à l'instant où nous y ai-rivâmes ''. Il mouilla * Vlaming a donné quelques détails •• Kpy. le Voyage de William Dampier vagues et incertains sur la baie qui nous aux Terres Australes en 1699, dans la col- occupe; mais on n'a jusqu'ici imprimé qu'une lection de ses Voyages, tom. IV de la trad. note sur son expédition , dans l'Histoire gêné- franc. Amsterdam, 1 705. raie des Voyages de l'abbé Prévost. Aa TERRE p'endracht. Ilot de Koks. Ile Bernier. 186 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, dans le N. E. de l'île Dirck-Hartighs, reconnut la partie N. O. de la presqu'île Péron, qu'il prit lui-même pour une île, resta plusieurs jours à l'ancre près de l'île de Dorre, et donna le nom de Shark's bay [ou baie des Chiens -Marins] à tout l'espace compris entre les îles de l'Ouest et la terre continentale, sans en avoir reconnu la configuration et l'étendue. Faut -il s'étonner, d'après cela, que Dampier, en général si exact dans tous ses travaux, ait imposé le nom de baie à une suite de golfes, de havres et de baies qui n'ont nullement la forme de ce qu'on désigne généralement et de ce qu'il faut entendre par cette dernière dénomination ! Nous la lui conserverons cependant, quelque impropre qu elle puisse être, afin d'éviter les inconvéniens , toujours très-graves, qu'entraînent après eux les changemens de nomenclature. Saint- Allouarn, commandant de la flûte le Gros-ventre, parut, en 1 772 , sur ces mêmes rivages ; il prit connoissance des terres du Nord de la presqu'île Péron, noTCiVCia. pointe des Hauts-Fonds son cap le plus Septentrional, et repartit sans avoir rien fait pour la géogra- phie de cette intéressante portion de la Terre d'Endracht. Des travaux qui nous sont propres , il résulte que la baie ^ts Chiens-Marins est un grand enfoncement de cinquante lieues de longueur, à prendre depuis le cap Cuvier, au N., jusqu'à l'extrémité S. du havre Henri-Freycinet ; que toute sa côte Orientale est exclu- sivement formée par le continent ; que celle de l'Ouest se compose de l'îlot de Koks, de l'île Bernier, de l'île de Dorre, de l'île Dirck- Hartighs, et d'une partie des terres continentales. Le milieu de la baie , dans l'E. de Dirck - Hartighs , est occupé par la presqu'île Péron, à l'E. et à l'O. de laquelle se trouvent les havres Henri- Freycinet et Hamelin ; par l'île Faure et par un grand nombre de bancs sous-marins. L'îlot de Koks n'est qu'un rocher stérile et sauvage, joint par une traînée de récifs à l'île Bernier, dont il n'est éloigné que d'un demi-mille. / LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 187 Placée sensiblement dans le sens^u méridien, cette dernière a douze milles de longueur, sur une largeur variable d'un mille à quati-e ; son élévation , plus grande au S. qu'au N. , est de cinquante-quatre pieds au point où nous avions établi notre observatoire. La char- pente de l'île, essentiellement rocailleuse, est composée d'un grès coquillier calcaire, tantôt blanchâtre, tantôt rougeâtre, et disposé par couches horizontales de 7 à i i pouces [233 décimètres ] d'épaisseur. Souvent, dans ces énormes massifs de roches, on trouve à plus de 1 50 pieds [50 mètres environ] au-dessus du niveau de la mer, une multitude de coquilles pétrifiées, presque toutes univalves, qui y adhèrent fortement. La surface est recouverte d'une couche de sable calcaire très-fin, qui forme près du rivage, sur la côte Orien- tale, une chaîne de dunes de 60 à 80 pieds [19 à 26 mètres] de hauteur. Sur les bords de la mer, on voit par intervalles quelques rochers anfractueux et escarpes. « A l'égard de sa côte Ouest, dit M. Boullanger, elle n'est point un amas de dunes, mais un mur de roches à pic, qui, vers \ç,^.j a plus de cent pieds [33 mètres] d'élévation. On y marche comme sur un vaste plateau , à la base duquel la mer vient se briser avec fracas. L'écume surmonte, même de beau temps , des fragmens de roches de plus de 4° pieds [ i 3 mètres] de hauteur, et il n'est pas douteux que, dans les fortes tempêtes, elle ne parvienne aussi au sommet de la falaise, sur laquelle on trouve à chaque pas des patelles et d'autres coquilles roulées que la mer y a lancées. Au pied de ce premier mur , est un autre plateau moins élevé , formé par àç.s lits de roches horizontaux que la lame couvre et découvre alternative- ment. Plusieurs crevasses offrent, de distance en distance, un spec- tacle bizarre : quand la lame approche , il sort par chacune d'elles un jet intermittent qui cesse quand elle se retire. On ne peut voir sans effroi ce côté Occidental de l'île, quand on réfléchit au sort funeste qu'éprouveroient d'infortunés navigateurs jetés par un naufrage sur ces bords inhospitaliers. Aa 2 TERRE d'endracht. i88 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, "~~~~~~~~" 5> Vers la partie Nord , des effondremens du plateau principal d'endracht. ont produit deux grandes cavernes qui vont jusqu'à la mer. » Toutes les côtes de l'île sont bordées de récifs ; mais la partie de l'Est étant plus abritée que celle de l'Ouest, on peut, lorsque la mer est belle , y débarquer , sur un grand nombre de points , dans de petites criques assez commodes. Quoique la végétation ne puisse pas être très-vigoureuse sur un . sol entièrement privé d'eau douce , et d'ailleurs aussi peu favorable à son développement , elle n'y est cependant pas nulle. Les bruyères y sont multipliées, et des arbrisseaux peu élevés y crois- sent en assez grand nombre. Les plus remarquables n'ont pas au- delà de I G pieds de hauteur et 7 à 8 pouces de diamètre. Dans le Sud, la stérilité est plus prononcée, car on n'y voit aucun arbris- seau. Le bois à brûler est rare sur cette île et difficile à faire; la majeure partie de celui qui fut recueilli par /e Géographe, y avoit été apportée par les courans , et venoit de la grande terre. Les herbacées fournissent une espèce de gramen d'autant plus intéressant à connoître, qu'il donne un grain farineux semblable à celui du froment, et croît sur les sables les plus arides. Sous ce double rapport , il pourroit être utile de le naturaliser en Europe. He de Dorre. L'île de Dorrc n'est séparée de l'île précédente que par un inter- valle d'un mille, obstrué par des roches et des brisans. Sa direction est à-peu-près N. et S. ; sa longueur de vingt milles, et sa largeur de trois à quatre. D'une constitution géologique analogue à celle de l'île Bernier., l'île de Dorre est, ainsi que cette dernière, bordée d'une ceinture de récifs, qui n'en défend l'approche que sur les parties exposées aux vents et à la mer du large. Par-tout elle nous a paru fort écore ; mais peut-être faut-il en excepter sa côte Orientale, devant laquelle le Casuarina a rencontré l'accore d'un banc de sable dont les limites n'ont pu être bien fixées. Sur cette île, dont au reste nous n'avons visité que la partie Sud, la végétation est nulle presque entièrement, le roc se montrant par-tout à nu. TERRE turaliite. tighs. LIVRE II, Descriptions géogr. et nautique/!' 189 Un espace beaucoup plus grand existe entre l'île de Dorre et Dirck - Hartighs ; nous l'avons désigné -sous le nom de passage du d'endracht. Naturaliste, et il forme l'une des entrées principales de la baie. Une Passage du Na- batture nommée récif de Dampier est située au milieu de la passe ; elle a deux milles de l'E. à l'O. , et la moitié en largeur ; le brassiage y est de 2 Y à 3 brasses : de petites embarcations peuvent y navi- guer , mais il faut que ce soit avec prudence , car la houle y est souvent très-forte et les lames sourdes fort dangereuses. M. Saint- Cricq , à qui nous devons ces détails , a sondé lui-même cette bat- ture dans un des canots du Naturaliste. La partie Nord de Dirck-Hartighs est sensiblement dans la direc- "= Dirck Har- tion du méridien, tandis que celle du Sud se contourne un peu pour se rapprocher de l'E. Sa longueur, prise du cap de l'hiscription au cap Ransonnet, est de quarante milles; sa largeur, au N. du Coin- de-Mire, de sept ; elle est un peu plus considérable au S. de [zpoiîite du Refuge. Ainsi que nous l'avons observé pour l'île Bernier et pour l'île de Dorre , toute la côte Ouest de Dirck-Hartighs forme une muraille escarpée, de moyenne hauteur, bordée de récifs et inabordable de tout temps. La côte Nord, un peu moins écore, est pareillement entourée de récifs ; il est toutefois possible d'y descendre, pourvu que le vent ne batte pas en côte. A l'E, et au S., les rivages sont d'une moindre élévation ; tantôt composés d'une grève de sable ou bordés d'un plateau de roche à fleur d'eau, taillé à pic, ils ojffrent par-tout des points de débarquement, et même de salutaires abris pour les canots. Au N., entre le cap de l'Inscription et \e cap Levillain , est la baie ou rade Dirck-Hartighs. Quoique nous ne l'ayons pas sondée, rien ne nous porte à croire que le mouillage puisse y être très-commode. Des récifs s'avancent au large à ses deux extrémités : celui de l'E, est détaché de la côte ; il y a même entre lui et la terre un bon passage par les i o brasses d'eau. Ce dernier récif, ainsi que celui de TERRE 190 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Dampier, ne brise pas toujours, et c'est-là sur-tout ce qui le rend d'endracht. dangereux ; il paroît au reste qu'il y a au-dessus un assez fort bras- siage. En s'avançant au S., à cinq ou six milles du cap Levillain , on trouve un barachois formé par des récifs , où les canots pourroient être à l'abri. Dans le voisinage et à peu de distance du bord de la mer, il y a de petits étangs salés. De ce point jusqu'au Coin-de-Mire, la côte n'ofïre que de foibles sinuosités. La ^aie desTétrodons, qui vient en- suite, a sept milles d'ouverture, mais peu de profondeur; deux ou trois îlots de sable et un banc sous-marin fort élevé en occupent la surface, Cette baie est remarquable par la grande quantité d'excel- lent poisson qui y pullule ; mais son foible brassiage n'en permet guère l'accès qu'aux plus petits canots. Auprès de la pointe du Refuge est une crique bien fermée et commode. Si l'on s'avance encore davantage au S. , on rencontrera diverses anses plus ou moins profondes , mais où le brassiage est très-foible. Le cap Ran- sonnet, aigu et d'une élévation moyenne, a vers son extrémité du côté de l'E. , plusieurs petites criques fort agréablement dessinées et convenables pour les canots ; dans l'O. , une plage de s^ble uni- forme s'avance jusqu'à l'extrcmité Sud -Ouest de l'île, au point où les brisans extérieurs viennent prendre naissance. Considéré sous le rapport géologique, le spl de Dirck-Hartighs ressemble à celui des deux îles déjà décrites • également aride et privé d'eau douce, il ne fournit qu'une végétation languissante et qu'un petit nombre d'arbustes rabougris. La partie de la baie des Chiens - Marins qui est entre Dirck- Hartighs et la presqu'île Péron , comprend le passage Epineux, le havre hiiitile et le havre Henri -Freycinet. Un grand nombre de bancs de sable répandus dans cet espace ont pour limites, d'une part, le cap Lesiieiir , et, de l'autre, le Coin-de-Mire. La navigation est libre au N, de la ligne qui joindroit ces deux points ; dans le S. , elle exige de grandes précautions et ne convient qu'à de petits navires , souvent même qu'aux plus légères embarcations. LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 15 i La bande de récifs qui borde la côte Occidentale de Dirck- TERRE Hartighs se continue jusqu'à la pointe S, O. de l'île ; elle se con- d'endracht. tourne ensuite pour aller joindre la pointe Escarpée, et forme, entre Plissage Épiueujç, les deux, une barre sur laquelle les plus gros navires pourroient passer par les 6 brasses d'eau. Au large et fort près du récif, la sonde rapporte 22 brasses : un saut de sonde aussi considérable est cause du mouvement irrégulier des lames dans cette partie. La largeur du passage Epineux par le travers de la pointe Escar- pée a un peu moins de deux milles ; mais les récifs et les rochers attenant à la terre d'un bord et de l'autre, resserrent encore cet espace d'environ moitié. Dans l'E. du cap Ransonnet, les bancs occupant tout l'espace qui existe entre Dirck - Hartighs et les terres Qpposées , ne per- mettent passage qu'à dits canots, La côte au-delà du Mondrain de Direction s'avance du S. au N. ; eWe. est basse et sablonneuse. Un peu avant d'arriver au cap Bellefin, elle tourne à l'E. pour revenir bientôt au S. et former l'enfoncement désigné sur nos cartes sous le nom de havre Inutile. Le cap Heirisson est la pointe Orientale de l'entrée ; par son Havre inutik. travers , la largeur du havre peut être de deux lieues environ ; tWç. diminue assez rapidement en avançant vers le fond, et bientôt tWç. n'est plus que de moitié de cet intervalle. Sa longueur est de près de sept lieues , et sa direction générale N. et S. L'extrémité Méri- dionale se termine par un bassin fort agréable, fermé par deux pointes saillantes qui ne laissent entre elles qu'un espace d'un demi- mille. Les terres environnantes , basses et sablonneuses , ne pré- sentent qu'une végétation languissante qui porte par-tout l'empreinte de l'aridité la plus affreuse. Les dunes n'ont pas au-delà de 20 pieds d'élévation; derrière quelques-unes, sont des marécages. Ce havre est rempli de bancs de sable, et ces bancs se prolongent en dehors de l'embouchure, à une grande distance ; comme ils sont fort élevés , les plus petits canots peuvent souvent à peine y navi- ICI VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. ^gj^j^g guer. Les mêmes bancs paroissent barrer entièrement aussi l'entrée d'endracht. du havre Henri-Freycinet. Rwre Henri- La dircction générale de ce dernier havre est S. E. et N. O. ; sa reycinet. jongucur de vîngt-dcux heues , et sa largeur variable de trois à six. Sans être entièrement libre de bancs , le centre du havre offre néanmoins beaucoup de parties où le brassiage est considérable ; sur les bords , les hauts-fonds existent sans interruption. En partant du cap Heirisson les terres tournent brusquement au S.E. ; leur élévation est assez grande, comparée à celle des terres avoisinantes. Quelques îlots très-petits sont à peu de distance de ses bords, et couverts d'oiseaux de mer. La rivière Supposée est une ou^- verture étroite qui nous a paru s'avancer dans les terres du N. au S. : s'il existe réellement un courant d'eau douce dans cet endroit, il doit être peu considérable. Au S. de cette prétendue rivière, et jusque par le travers de \'îlot Lefebvre, la côte est découpée en petites anses. Son aspect est moins aride qu'il ne l'est ailleurs dans le même havre ; la verdure y est aussi plus fraîche et en plus grandes masses. Quelques arbrisseaujt d'un port élégant et d'une odeur agréable , s'y font remarquer. L'îlot Lefebvre , très - escarpé et d'un abord facile , est en face d'une baie spacieuse, dont le petit brassiage nous a interdit l'ap- proche. Après avoir couru un instant à l'E., les terres se dirigent Entrtc Depucii. au S. dc nouvcau pour former \ entrée Depiich. Cette ouverture, dont la pointe Giraud Qii l'extrémité N. E., se dessine comme l'em- bouchure d'une rivière ; mais le foible courant qu'on y remarque et la sécheresse complète du sol, nous portent à penser qu'elle n'est qu'un embranchement de la mer. Plusieurs petits îlots , en nombre assez multiplié, sont à son entrée; tous affectent une sté- rilité complète. • La pointe Giraud , basse , aride et fort aiguë , se termine par une langue de sable qui s'étend sous l'eau et va se confondre avec les bancs. A TERRE d'endracht. LIVRE IL Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 'ip3 Dans l'Est, la côte se dirige au S. et même un peu vers l'O. ; mais bientôt sa direction change encore ; elle revient à l'E. l'espace de cinq lieues, et ensuite s'incline au N. O. jusqu'au cap Lesueur, qui est une des limites du havre Henri-Freycinet. Les terres, au fond de ce havre, sont basses, stériles et sablon- Extrémité s. e. dy . c . ■ T> I T I r •! I T du havre Henri- une monotonie fatigante et d un abord que le roibie bras- Freycmet. siage rend difficile. Quelques petites \\ts se voient dans cette partie: \'île aux Trois-Baies est la plus remarquable par sa forme , que son nom indique assez ; elle est passablement boisée et d'une hauteur moyenne. L'abordage y est commode , mais le brassiage très-foible n'en permet l'approche qu'à des canots. A trois milles au N. est un second îlot d'un aspect assez riant et couvert d'une agréable ver^ dure. L'île Leschenault, dans l'E. de cette dernière, mais de plus grande dimension , est absolument stérile : une multitude d'oiseaux de mer paroissent y avoir établi leur demeure, A l'égard de la côte Orientale du havre qui nous occupe, elle Côte e. du havre est légèrement sinueuse ; aucun enfoncement un peu considérable ^^^^^f '■^y<='""' ne s'y fait remarquer , car on ne peut désigner ainsi l'anse qui se trouve dans l'E. de la po'mte Moreaii, En s'approchant de la partie Nord de la presqu'île Péron, les terres, jusque-là sablonneuses, pren- nent une teinte rougeâtre assez foncée ; elles sont aussi plus écores. Nous avons vu plus haut que la presqu'île Péron séparoit le Presqu'île P havre Henri - Freycinet du havre Hamelin : la largeur de cette presqu'île est de trois à cinq lieues, et sa longueur, prise depuis la pointe des Hauts-Fonds jusqu'à K isthme T aille f cr , de seize. Dans. le N, O. , les côtes de \a.baie de Dampier , qui sont taillées à pic, con- tiennent çà (et là des plages de sable où l'on peut débarquer avec facilité , sur-tout lorsque la houle n'est pas forte. Vers cette même partie , mais à un mille du rivage , on trouve plusieurs étangs salés, dont un a des dimensions considérables ; nous les avons nommés étangs M onthazin. W existoit sur leurs bords, en mars 1803, ^^^ grande quantité de %t\ marin cristallisé. L'e^u nionte dans ces étangs Pb eron. TERRE d'endracht 194 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, et y descend comme sur la plage ; on a même aperçu une ouverture d'où l'eau jaillissoit par bouillonnemens intermittens lors de la mer montante , ce qui prouve évidemment une communication avec l'Océan. La pointe des Hauts-Fonds, ainsi nommée par Saini'-Allouarn, est la plus Septentrionale de la presqu'île ; des battures qui s'avan- cent à près de trois lieues au large, en défendent l'approche vers le N. et le N. N. O. : il est probable qu'elles s'étendent aussi dans le N. E., et viennent se joindre dans l'E, avec celles qui encombrent le havre Hamelin ; c'est ce que nous n'avons pu vérifier. La base du sol sur la presqu'île , comme sur les autres points de la baie qu'il nous a été possible d'examiner, est composée d'un grès rougeâtre , incrusté de coquilles. La couche de terre qui le recouvre , quoique fort sablonneuse , n'est pas contraire à la vé- gétation; elle nourrit une multitude d'arbustes et d'arbrisseaux, et quelques arbres assez grands, dont un petit nombre pourroient fournir des courbes pour la construction ou le radoub des chaloupes et des canots : le bois en est dur et liant. Havre Hamelin. Nous n'avons réellement exploré que les côtes Occidentales et Méridionales du havre Hamelin : celles de l'Est ont en partie été aperçues dans le lointain , mais la foiblesse du brassiage n'a pas permis à nos embarcations d'en approcher. Ces terres, basses et stériles, ne contiennent aucune coupure ; l'uniformité y est par-tout complète. Deux baies remarquables se présentent sur la côte de l'Ouest : la première, comprise entre la pointe des Hauts-Fonds et \a. pointe Gui- chenault, a trois lieues d'ouverture ; mais elle a peu de profondeur, et se trouve obstruée par des bancs de sable : la deuxième gît dans le S. O. de l'île Faure, et forme un plus grand enfoncement de cinq milles de largeur à son entrée ; plus en dedans , cette baie s'élargit un peu. ha. pointe Petit, qui est saillante, se trouve à son extrémité Orientale ; elle est séparée de l'île Faure par un espace de deux milles environ, que les bancs de sable rétrécissent encore. LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. "195 Moins étendu en longueur que le havre Henri - Freycinet , le havre Hamelin est cependant plus large ; des Lancs multipliés en c'endracht. occupent l'intérieur et entourent de toute part l'île Faure. Le n^ paure. diamètre de cette île est d'environ deux lieues ; son sol , de nature sablonneuse , forme une suite de dunes mobiles qui ne nourrissent que quelques broussailles languissantes : il repose sur une roche d'un grès calcaire, rempli de coquilles de diverses sortes. Quoique de loin on aperçoive de belles plages de sable sur la côte côte n. e. de ^1 >, r II T ' la baie des Chiens- Orientale de la baie des Chiens-Marins , nulle part cependant on n y Marins. trouve de débarquement. Une de nos embarcations envoyée pour mettre à terre par la latitude de l'île Bernier, s'avança jusque par les 4 brasses d'eau : un récif qui est éloigné du rivage d'une demi-lieue et quelquefois d'une lieue, l'obligea de revenir à bord ; la mer défer- ait fortement sur ce récif, malgré qu'il y eût ailleurs calme parfait. Sur la côte, on a rçmarqué quelques falaises rougeâtres, et çà et là sur le sol la triste verdure d'un petit nombre d'arbrisseaux rabougris. Le cap Cuvier, qui forme la limite extrême de la baie du côté duN, , s'élève au-dessus des terres qui l'environnent, et présente l'as- pect d'un énorme bastion. Il affecte , ainsi qu'un grand nombre de points de la côte, une couleur d'un rouge très-vif qui le fait distin- guer au loin : du reste , on n'y aperçoit aucune trace de végétation. Entre le cap Cuvier et l'îlot de Koks est un détroit large et libre Passage duCéo- , r . I J graphe, de toute espèce de dangers, qui porte sur nos cartes le nom de passage du Géographe. Sa largeur est de dix lieues dans la direction duN.N.E, auS.S.O. On peut arriver dans la baie des Chiens-Marins par deux entrées Navigation. principales : l'une le passage du Géographe , l'autre le passage du Naturaliste; cette dernière issue est elle-même partagée en deux, à-peu-près également, par le récif de Dampier. H n'existe point de passage entre l'île de Dorre et l'île Bernier. Ainsi qu'on vient de le voir , le passage du Géographe est très- vaste; et l'on peut y louvoyer à grands bords, sans autre précaution Bb 2 TERRE d'endracht. 196 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, que de veiller la terre , qui paroît ici plus écore que vers les autres parties delabaie. Une fois qu'on est parvenu dans l'Est de l'île Bernier, lebrassiage est moins considérable ; mais le louvoyage, toujours fort étendu, n'y ofïre cependant aucun danger *. On fera bien toutefois de ne pas hanter de trop près les terres continentales à cette hau- teur , parce qu'elles sont bordées de récifs assez avancés au large : la sonde en indiquera l'approche, qui sera d'ailleurs presque tou- jours annoncée par le bruit du ressac qui se fait entendre d'assez loin, même lorsqu'il fait calme. Si l'on veut entrer dans la baie par le passage du Naturaliste, en passant au N. du récif de Dampier : « Il faudra , dit M. Ha- MELIN, ranger l'île de Dorre à deux ou trois milles au plus de distance, mais mieux beaucoup plus près, et gouverner à l'E. jus- qu'à ce que la pointe S. de cette île reste au N. O. ^ N. corrigé ; alors on aura doublé le récif, et l'on pourra se diriger vers le point de la baie où l'on voudra. Si, au contraire, on veut passer au S. du récif, il faut rallier la côte N. de Dirck-Hartighs, à deux milles de distance, et pas plus près, et gouverner alors à l'E. et à rE.:^N.E., sans craindre le récif, qui restera beaucoup à bâbord. La raison qui me fait prescrire de ne pas accoster trop près Dirck-Hartighs, c'est qu'il faut se défier de la batture située au N. E, de cette île, et qui s'avance passablement au large. Ce second récif est d'au- tant plus dangereux, qu'il ne brise pas constamment. Si l'on étoit surpris par des vents d'E. trop violens dans cette passe, soit au N. , soit au S. du récif de Dampier , ou que l'on craignît d'y louvoyer la nuit, on pourroit jeter l'ancre avec assurance par les » Dampier raconte qu'il ne put sortir de turaliste). Les sondes du Géographe et du la baie des Chiens -Marins, en naviguant à Casuarina ont été trop multipliées dans la l'E. des îles de Dorre et Bernier, à cause du partie de la baie dont il s'agit, pour qu'on ne petit brassiage , ni en passant entre ces îles doive pas regarder comme très-inexact l'ar- où il y a un récif, et qu'il fut obligé de res- ticle de la relation de Dampier que nous sortir par le Sud , en suivant la route qu'il venons de citer. Voy. les Voyages de DAM- avoit faite en entrant (par ie passage du Na- pier, tom. IV,fag. joj de la trad. franc. LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. ip7 30 brasses, fond de sable; mais quelques coraux pouvant y en- dommager les câbles, il ne faudra pas y rester long-temps. » Un navire qui, par un vent forcé, seroit affalé sur la côte par ia latitude de la pointe Escarpée, pourroit donner dans le pas- sage Epineux avec toute confiance ^ ; il trouveroit un abri salutaire et un fort bon mouillage par \ts 5 ou 6 brasses , fond de beau sable. Il faudroit avoir la précaution de ne pas dépasser le travers du cap Ransonnet; plus loin, on rencontreroit des bancs fort élevés, et souvent même impraticables pour les plus petits canots. La largeur du passage Epineux par le travers de la pointe Escarpée, n'a pas tout- à -fait deux milles; mais les récifs et les rochers attenant à la terre, tant d'un bord que de l'autre, resser- rent encore cet espace d'environ moitié. Pour y entrer, il faut se placer à mi-chenal, ou, ce qui vaut mieux encore, se ranger un peu plus du côté de la pointe Escarpée; de là, gouverner sur le mondrain de direction , sans s'effrayer des brisans et de la barre qui se trouve au milieu du passage. La sonde passera subitement de 22 brasses à 6; mais elle se maintiendra à ce brassiage, et ne variera au plus que d'une brasse, jusqu'à ce que l'on soit dans le S. O. du cap Ransonnet : parvenu dans cette dernière position , on sera au mouillage le plus convenable ; il faudra y laisser tomber l'ancre. Nous ne dirons que peu de chose de la navigation dans le havre Henri-Freycinet et dans le havre Hamelin. Il est douteux que de forts navires puissent y entrer, quoique dans beaucoup d'endroits le brassiage soit assez considérable pour faire flotter les plus gros vaisseaux; mais \es bancs y sont multipliés, ïts passes n'en sont pas très-bien connues , en sorte que le plus sage parti est de suspendre à cet égard une opinion trop positive. Ce que nous pouvons dire de • Dampier, qui venoit du large îe 2 véritablement son aspect a quelque chose août 1699, n'osa pas s'y aventurer; mais d'effrayant. Foj. DAMPIER, îom, JV, pag, ■alors ce passage n étoit point assez connu, et g^ , trad. franc. TERRE d'endrAGHT. TERRE d'endracht, 198 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, certain, c'est que les canots peuvent y naviguer en toute assurance, et presque toujours avec une grande facilité. L'approche de terre y est cependant quelquefois difficile, à cause du petit brassiage. Mouillages, Considéréc sous le rapport de ses abris, la baie des Chiens- Marins nous présente de précieux avantages. Plusieurs mouillages excellens se trouvent sur divers points , et offrent au navigateur une sécurité parfaite. La relâche dans la baie de Dampier au N. O, de la presqu'île Péron , est la plus avantageuse , i .° à cause de l'ex- cellente tenue du fond ; 2.° par la facilité d'y faire du bois de chauffage ; 3.° parce que la côte y est très-poissonneuse, et 4-° parce qu'étant moins éloignée de l'île Faure, on peut s'y procurer plus facilement les tortues dont on a besoin. Le Naturaliste a séjourné long -temps sur cette rade,, et jamais il n'a été incommodé par les vents violens qui soufHoient des divers points de l'horizon, La distance du navire à terre étoit de deux lieues, et le brassiage de 6 brasses , fond de joli sable : la mer y étoit d'ailleurs d'une telle transparence , que si le câble fût venu à casser sans qu'on eût mis de bouée sur l'ancre , il auroit été facile de la retrouver en regardant par le fond. II ne nous a pas paru nécessaire d'affourcher ici autrement qu'avec une ancre de bossoir et un grelin dans l'O, , pour empê^. cher le câble de surjasler pendant les instans de calme : les vents habituels et les plus forts que nous ayons éprouvés dans ces pa- rages, étant en effet ceux du S. à l'E, , il suffit d'avoir une grosse ^ncre dans cette direction, Le jour de notre appareillage de la baie de Dampier, aussitôt que nous fûmes dans le passage du Naturaliste, nous trouvâmes une mer extrêmement grosse, tandis que précédemment à notre mouillage elle n'étoit que légèrement houleuse ; aussi , quoiqu'il eût venté grand frais, et que nous eussions gardé nos mâts de perroquet guindés, nous n'y chassâmes pas d'un pouce. Le mouillage d^nsJ'E, de l'île Bçrnier, où le Géographe est resté TERRE d'endracht. LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 199 plusieurs jours, ne vaut pas, à beaucoup près, celui de la baie de Dampier : la houle y est souvent très-forte, et quelquefois même tellement incommode, qu'il est impossible de rester à l'ancre. La rade Dirck-Hartighs , au N. de l'île de ce nom, est un mouil- lage plus mauvais encore que ce dernier; lorsque le temps est beau, l'un et l'autre peuvent cependant être fréquentes sans aucune crainte: le fond y est par-tout net et de bonne tenue , et l'appareillage facile, La manière d'afFourcher sur la rade Dirck-Hartighs est E. S. E. et O. N. O. ; c'est à-peu-près la direction du passage du Naturaliste. Les mouillages que nous venons de citer sont les meilleurs dans le cas d'une relâche; mais indépendamment de ceux-ci, on peut mouiller en sûreté dans toutes les autres parties de la baie, en se tenant à une distance convenable des bancs de sable que notre carte indique assez f carte n." 2^). La tenue est ferme par- tout, le fond très -net, et le brassiage constamment entre 4 et 18 brasses; il faut choisir de préférence le mouillage par 8 brasses, parce que, lorsqu'il est plus grand , on rencontre souvent un fond d'herbier qui, n'offrant pas une bonne tenue, expose les vaisseaux à chasser sur leurs ancres. Au N. du parallèle de l'îlot de Koks, le brassiage est beaucoup plus fort , mais il ne convient de mouiller dans cette partie de la baie que par cas fortuit; du reste, on le pourra tou- jours sans danger. Il en est de même du mouillage entre Dirck- Hartighs et le récif de Dampier. En donnant la description des terres qui circonscrivent la baie Productions, des Chiens - Marins , nous avons dit un mot de la fertilité de ses diverses parties. La végétation y est en général peu vigoureuse, et ses produits ne sont pas nombreux ; si l'on en excepte la chicorée sau- vage trouvée dans \ç,'=, environs de la Rivière supposée, la perce- pierre qui peut se récolter assez abondamment sur les bords des étangs Montbazin, enfin l'espèce de graminée qui végète sur les îles Bernier , de Dorre et de Dirck-Hartighs , aucune autre plante ne paroît être ici propre à la nourriture de l'homme. TERRE d'endracht. 200 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Le genre animal nous a fourni des tributs plus abondans. Sur les trois grandes îles à l'O, de la baie , on remarque sur-tout le kan- guroo à bandes, et c'est le seul quadrupède utile que l'on y rencontre. Sa chair est délicate et ne ressemble pas mal à celle de nos lapins de garenne, quoique plus savoureuse et d'un goût plus aromatique, a Privés de tout moyen d'attaque ou de défense, dit Péron *, les » kanguroos dont il s'agit, affectent, comme tous les êtres foibles, et » particulièrement comme les lièvres de nos climats , un caractère » extrêmement doux et timide. Le plus léger bruit les alarme; le » souffle du vent suffit quelquefois pour les mettre en fuite. Aussi, 55 malgré leur grand nombre sur l'île Bernier , la chasse en fut d'abord 55 très-difficile et très-précaire. Dans les buissons impénétrables, ces 55 animaux pouvoient braver impunément l'adresse de nos chasseurs 55 et leur activité. Réduits à quitter un de ces asiles , ils en sortoient 55 par des routes inconnues, s'élançoient rapidement sous quelque 55 autre buisson voisin , sans qu'il fût possible de concevoir com- 55 ment ils pouvoient s'enfoncer et disparoître au milieu de ces 55 fourrées inextricables ; mais bientôt on s'aperçut qu'ils avoient pour 55 chaque buisson plusieurs petits chemins couverts, qui, de divers 55 points de la circonférence , venoient aboutir jusqu'au centre , et 55 qui pouvoient au besoin leur fournir des issues différentes, sui- 55 vant qu'ils se trouvoient plus menacés vers tel ou tel point. Dès 55 cet instant leur ruine fut assurée ; nos chasseurs se réunirent , et 55 tandis que quelques-uns d'entre eux battoient les broussailles avec 35 de longs bâtons, d'autres se tenoient à l'affût au sortir des petits » sentiers, et l'animal, trompé lui-même par son expérience, ne 55 manquoit pas de venir s'offrir à des coups presque inévitables. :>■> Le kanguroo à bandes ne se rencontre point sur le continent ni sur la presqu'île , mais on y voit un kanguroo de plus grande esr pèce, et le chien de couleur fauve, particulier à la Novelle-Hollande. ♦ Voyage aux Tejrres Austr. hist. tom. I , j>qg. //j. Nous LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. loi Nous avons souvent remarqué que les animaux de cette dernière classe venoient sur le bord de la mer y laper de l'eau salée ; et cette observation est une preuve nouvelle de la disette absolue d'eau douce dans ces parages. On a trouvé sur les bords de \'ï\e Faure, un animal de 6 di y pieds de longueur, à moitié détruit par la putréfaction, et que l'on a cru être une espèce de diigoîi, mamifère marin herbivore encore peu connu des naturalistes. M. Péron pense que c'est un individu de ce genre que Dampier avoit pris faussement pour un hippopotame *. Pendant notre séjour dans la baie, en août i 80 1 , la quantité des baleines qui s'ofîroient à nos regards étoit véritablement immense; il falloit naviguer, en quelque sorte, au milieu de leurs évolutions, et bien souvent nos canots étoient obligés de se détourner de leur route pour éviter d'être abordés par ces énormes cétacés. On sait que la présence ou l'absence des baleines dans un même lieu , est subordonnée à la marche des saisons ; aussi ne retrouvâmes - nous dans ces parages, en mars 1803, presque aucun de ces animaux. A l'exception des endroits obstrués par des bancs de sable, dont elles nes'approchoient pas, les baleines se sont montrées vers toutes les parties de la baie, et même en dehors dans l'O. des Wgs : souvent elles sont venues à une telle proximité de ces bords escarpés, que nous appréhendions qu'elles n'allassent s'y échouer ; mais leurs manœuvres rapides, leurs évolutions hardies, étoient également remarquables par une admirable précision, La classe des oiseaux nous a fourni des gobe-mouches , des pies- grièches, des perruches, des tourterelles, des hirondelles, et quan- tité d'autres petits oiseaux très - sauvages dont le chant n'étoit pas sans mélodie; et de plus, des cygnes noirs, des canards, des pé- licans, des cormorans, diverses espèces de fous, de pétrels, de goélands, de mauves, d'aigles de mer, d'huîtriers et de courlieux. * Voye^ les Voyages de Dampier, tom.IV, jiag. loz de la trad. franc. 170J ; et PÉRON, Voyage aijx Terres Austr. hist. tom. //, /'«^' .227, 22.8 et ^2^, ce TERRE d'endracht- TERRE b'endracht. 202 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Les tortues, si abondantes dans la baie à l'époque de la ponte et à celle qui la précède, vont rarement à terre sur Dirck-Hartighs ; jamais nous n'en avons trouvé sur les îles de Dorre et Bernier, dont les bords sont trop écores. Le lieu où elles se réunissent de préférence est l'île Faure dans le havre Hamelin : là, elles pullulent avec une abondance extraordinaire , et offrent au navigateur une nourriture à-la-fois salutaire et facile à se procurer. En juillet 1 80 1, nous prîmes avec un seul canot, et en moins de trois heures, quinze tortues, dont plusieurs ne pesoient pas moins de deux cent cinquante à trois cents livres chacune [122a 1 4/ kilogrammes ]. A cette époque, les mâles se tenoient par bandes séparées, et les fe- melles, qui n'avoient point encore pondu, avoient des œufs dans leur corps. Pendant notre seconde relâche dans la baie , en mars 1803, les tortues étoient au contraire par-tout fort rares. Trois serpens ont été aperçus à terre sur l'île Bernier ; mais il ne nous a pas été possible de déterminer s'ils étoient d'espèces dangereuses. Quant aux serpens de mer, dont les belles couleurs avoient déjà été signalées par Dampier , ils se voient en très-grand nombre dans toutes les parties de la baie ; quelques - uns sont re- marquables par l'élégance et la bigarrure de leurs couleurs , d'autres par leurs grandes dimensions. Nos naturalistes pensent que ces animaux sont venimeux. C'est une particularité bien digne d'attention, qu'il n'existe que peu de poissons auprès de l'île Bernier, tandis qu'ils couvrent de leurs légions toutes les autres parties de la baie. Les requins ou chiens-marins s'y voient sur-tout en nombre considérable ; et, sous ce rapport , c'est à bien juste titre que Dampier nomma Baie des Chiens-Marins l'enfoncement qui les nourrit. On trouve sur la côte Orientale de Dirck-Hartighs et dans l'E. du récif de Dampier, une immense quantité de tétrodons. Ces pois^ sons, dont la peau est d'une belle couleur argentée, sont tellement voraces , qu'ils se jettent à l'instant sur les appâts qui leur sont pré- LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 203 sentes ; aussi en avons-nous toujours fait une pèche extrêmement abondante. Le tétrodon se tient ordinairement à peu de distance du fond ; il faut le pêcher avec de gros hameçons pour éviter qu'il ne les coupe avec ses dents , qui sont très-fortes. Les rouges-hossiis ont une chair bien plus délicate que les tétro- dons ; ils sont aussi plus gros que ces derniers, et se trouvent en nombre prodigieux dans les mêmes parages : la pêche en est facile. On rencontre sur les bancs du passage Epineux, dans le fond du havre Hamelin, et probablement aussi dans le havre Henri-Frey- cinet, une grande quantité de raies dont le goût est fort délicat; ce poisson doit être pris avec beaucoup de précautions , paice qu'il porte à sa queue un dard très-dangereux, dont il se sert avec force. Nous avons pris au mouillage une vielle du poids de 200 livres [98 kilogrammes], et près de terre beaucoup de petit poisson, soit avec la seine , soit avec la nasse de filet. Ce dernier moyen sur-tout nous a parfaitement réussi dans le voisinage de la presqu'île Péron. Les rochers anfractueux de l'île Bernier nourrissent diverses es- pèces ait poulpes , dont quelques-uns n'ont pas moins de trois à quatre pieds de longueur : les homars et les crabes se voient aussi en grand nombre dans les mêmes parages. La classe des testacées nous a fourni , sur tous les points de la baie , une grosse espèce d'huître , remarquable par la parfaite délicatesse de sa chair : la coquille, qui est de forme à- peu- près conique, adhère à la roche par un de ses côtés, et s'ouvre par sa base ; l'animal est ainsi contenu dans une espèce de cornet. L'huître perlière est assez commune sur la côte Nord de Dirck-Hartighs et sur plusieurs points du havre Henri-Freycinet ; ses dimensions sont foibles , ainsi que les perles qu'elle contient. On voit en plusieurs endroits, des moules, des patèles et des bénitiers, dont quelques- uns sont assez grands et bons à manger. Aucune des îles de la baie des Chiens -Marins ne nous a pré- senté de traces du séjour de l'homme sauvage ; non - seulement ce 2 TERRE d'endrackt. TERRE 204 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, rien n'annonce que ces îles soient habitées , mais il ne paroît pas d'endracht. îT^éme que Jes naturels du continent y soient jamais descendus. Sur la presqu'île Péron, nous avons vu quelques hordes peu nom- breuses et fort misérables qui ont pour abri des huttes cons- truites de branches d'arbres recouvertes en terre, et quelquefois aussi des terriers. Cette dernière espèce d'habitation est devenue nécessaire aux naturels , à cause des grandes variations de tempéra- ture que l'on éprouve ici du jour à la nuit, et qui sont toujours si pénibles et si dangereuses à supporter ^ ; car, ainsi que l'observe judicieusement M. Péron , « ce n'est pas le froid par lui-même ou » la chaleur qui nuit le plus à la santé et à la vigueur de l'homme, » c'est le passage trop brusque et trop fréquent de l'un à l'autre; » ce sont les modifications extraordinaires de l'état hygrométrique y> de l'atmosphère qui produisent les infirmités, les maladies et la 35 mort. Sous ce rapport, nul pays peut-être n'est plus à redouter » que celui qui nous occupe. » A l'égard du caractère moral de ces peuples, il est hardi, et parfois même audacieux; jamais cependant nous n'avons été réduits à en venir aux mains avec ces sauvages ; la supériorité de nos armes, qu'ils ont toujours paru redouter, les a tenus constamment sur la réserve. Quelques-uns de nos gens ont cru et ont assuré avoir vu des géans sur la presqu'île Péron : cette opinion paroîtroit acquérir plus de vraisemblance , si l'on y joignoit l'observation que j'ai faite dans le havre Henri -Freycinet, de la trace d'un pied énorme, et de celle d'une trace semblable trouvée précédemment sur les bords de la rivière des Cygnes ''. Mais , après un mûr examen , je crois devoir rapporter un fait aussi étrange à une illusion d'optique, ainsi que je le dirai plus bas. Les vents que nous avons éprouvés sur k Naturaliste , pendant * Voyez ci-après , pag. zoj et suiv, nos observations physiques. >> Voyez plus haut , pag, iy8. TERRE d'endracht. physiques et as- tronomiques. LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 205 notre séjour au mouillage sur la presqu'île Péron, en juillet et août 1 801 , ont presque constamment soufflé de l'E. S. E. au S. O. , très- rarement de l'E. au N. , et plus rarement encore du N. à l'O. : les observations vents d'E. S. E. nous ont toujours procuré du teau temps, un ho- rizon pur et un ciel clair et fin; ceux du S. S. O., au contraire, nous ont donné de la brume. Les vents alises ont varié de l'E. au S. S. E. : la brise s'élevoit ordinairement avec le soleil , elle mollissoit ensuite dans le milieu de la journée , c'est-à-dire , depuis dix heures du matin jusqu'à deux heures du soir ; après quoi elle reprenoit de l'intensité. Nous n'avons vu qu'une seule fois les vents souffler avec force du N. au N. O. : cette bourasque fut annoncée par du calme; et quoique le bâtiment fût dans un repos parfait, le mercure éprouvoit dans le baromètre de fortes oscillations qui alloient parfois à 4 lignes : l'horizon étoit embrumé du N. au S. par l'E. , et l'on apercevoit dans cette direction de vifs et fréquens éclairs ; \ti rafales soufflèrent ensuite bon frais par grains, et nous procurèrent de la pluie. Le vent le plus violent que nous ayons ressenti au même mouil- lage en juillet et août, avoitsa direction du S. O. à l'O." : il ne dura que quelques heures, et fit descendre le baromètre jusqu'à iS''"©'. Les termes extrêmes de la variation du thermomètre observée pendant quarante-huit jours au mouillage dans la baie de Dampier, à bord de la corvette le Naturaliste , en juillet et août i 80 1 , ont été -f- ip^o et I 3*^,5, et les limites de la variation du baromètre à la même époque, 28^ 6', o et 28^. o', o. En mars 1803, elles furent dans la même baie, à bord du Géographe, pour le thermomètre, de-J-2i*'^o à 16*^,8, et pour le baromètre, de 28''3',o à 28^1 ',5. La température, pendant le jour, se soutenoit ordinairement à bord ( juillet et août 1 8 o i ) , de -+- 1 6 à -H 1 7'' ; nous ne l'avons eue que rarement à -H i p"*, et une seule fois à-t-i p'',^. Pendant la nuit, * Dampier, en août 1699, remarqua que dans ces parages le vent redoubloit avec la pluie, et diminuoit aussitôt qu'elle venoit à cesser. II éprouva aussi, à la même époque de l'année, un fort coup de vent de l'O. au S. O, Voy. Dampier, rw«, lV,pag.j8, trad. fr. d'endracht. 206 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, le thermomètre indiquoit depuis -h 10 jusqu'à -1-13'^: il monta TERRE ^^^ £^jg >^ _^ I ^'',^ , et ce fut à l'époque du coup de vent de N. O. dont nous avons parlé plus haut. A terre, les variations de tem- pérature étoient bien plus considérables : le thermomètre varioit quelquefois de -+- 20'' dans le jour, à -i- 10'^ dans la nuit (juillet et août 1801) ; et ces faits, observés sur le Naturaliste ^ se rapportent très-bien à ceux recueillis dans les mêmes parages par M. Péron, à bord du Géographe. « Trois époques distinctes , dit-il "■ , peuvent être assignées aux M modifications journalières de l'atmosphère : la première s'étend » de midi au soir ; la seconde comprend la nuit toute entière ; à « la troisième se rapporte le temps qui s'écoule entre le lever du » soleil et l'élévation de cet astre au méridien. yi /,'" Époque : Dans un pays si voisin des Tropiques , sous un r> ciel toujours si pur, le soleil au plus haut point de sa carrière » brille d'un éclat extrêmement vif; la chaleur dont il pénètre tous » les corps , seroit naturellement excessive , et tout concourt en- » core à en accroître l'intensité ; les calmes qui plus particulière- T> ment ont lieu à cette heure du jour, l'aridité du soi, l'absence 55 des bois et des forêts, et par-dessus tout, la blancheur des sables 3> qui réfléchissent les rayons de cet astre, et les rendent, pour ainsi » dire , insoutenables : alors le thermomètre observé dans l'ombre '', » à une époque correspondante aux mois de novembre et de dé- » cembre de nos climats , s'élève au - delà de 24 , et quelquefois y> même de 25''. L'hygromètre n'indique pas encore une très-forte » proportion d'humidité ; ses variations méridiennes , à l'ombre et » derrière les dunes, étoient ordinairement comprises entre 80 et » Voyage aux Terres Austr, histor. tom. M. PÉRON, en juin et juillet 1801 ; quelques // pao-, 210. autres, en fort petit nombre, ont été faites, '^ Je° dois rappeler ici que la plus grande '^' ^^ presqu'île, par le même observateur, partie des observations météorologiques, dont ^" "'^''^ '°°3' il s'agit , ont été faites sur l'île Dernier , par LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 207 y> 88"^ ; mais bientôt soumise à l'action puissante d'une haute tempé- » rature, la surface des mers s'échauffe; elle paroît quelquefois comme » toute fumante : une énorme quantité de vapeurs s'élève dans » l'atmosphère; elle y forme une sorte de voile léger qui se dissipe » insensiblement, à mesure que l'évaporation diminue avec la clia- >3 leur , et que l'eau vaporisée parvient à se mêler d'une manière » plus intime, et, pour ainsi dire, à se dissoudre dans l'air. » 2.' Époque : A peine le soleil s'est abaissé sous l'horizon, que » la diminution de la chaleur et l'accroissement de l'humidité de- » viennent de plus en plus rapides; alors, en effet, tant de vapeurs » élevées durant le jour, ne pouvant plus rester suspendues dans » une atmosphère trop refroidie , elles se condensent et se préci- sa pitent vers la terre avec une telle abondance, que, sur les quatre » à cinq heures du matin, on diroit plutôt d'une pluie très fine 35 que d'une rosée. L'hygromètre depuis long-temps est arrivé au » terme extrême de l'humidité ; le thermomètre se soutient à peine 35 de 10 à iz'', et quelquefois même je l'ai vu au-dessous de 8**, 55 C'est à cette dernière partie de la nuit qu'appartient sur - tout 55 cette froidure pénible, d'autant plus insupportable et plus perni- 35 cieuse , qu'elle succède plus brusquement à la chaleur suffocante 35 du jour. 55 j-/ Époque: Cependant à mesure que la rosée tombe ainsi, l'air 55 s'épure, et l'humidité diminue : souvent une petite brise de l'Est 33 survient ; elle se fait distinguer par une douce température et 33 par une grande sécheresse ; sous son influence , la dissolution 33 des vapeurs qui pouvoient rester encore suspendues dans les 35 couches inférieures de l'atmosphère, ne tarde pas à s'opérer; la 33 sérénité devient parfaite , et l'hygromètre , du 1 00.^ degré de son 33 échelle, redescend précipitamment jusqu'au 80.^, et même au 33 60.' 33 Tel est le cercle ordinaire des révolutions diurnes de la tem- TERRE d'endracht. TERRE d'endracht. 208 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, » pérature de ces rivages; à une matinée fraîche et très-sèche, suc- J3 cède un jour brûlant, terminé par une nuit excessivement hu- r, mide et froide. » Ces rapprochemens curieux se trouvent rat- tachés avec beaucoup de sagacité à l'histoire physique des peuples de la Nouvelle-Hollande, dans l'ouvrage cité plus haut. M. PÉRON fit aussi, pendant son séjour sur l'île Bernier, quelques expériences sur la température de l'air comparée à celle de l'in- térieur des sables : leur importance m'oblige de les présenter ici; et si on les joint aux réflexions précédentes sur les variations de la température de l'air, elles expliqueront fort bien la nécessité où ont été les naturels de ces régions , de se creuser des habitations au milieu des sables arides qui tapissent leur sol. a Pénétrés profondément par la chaleur du jour, dit Péron, » les sables conservent durant la nuit une température beaucoup 5î plus élevée et beaucoup moins variable que celle de l'atmosphère. » Le thermomètre de Réaumur , plpngé sous ces sables, à la pro- 5î fondeur de deux pieds à deux pieds et demi, ne descendit pas au- :>-> dessous de H- 1 6'' , et les variations de f hygromètre allèrent assez » régulièrement de 7^ à 80'^ ; tandis que ce dernier instrument, à V la même heure, mais au niveau du sol , éprouvoit des oscillations «de 25 à 30'', et que le thermomètre descendoit de 24 à 12 et 35 I o degrés. » Les phénomènes du mirage qui dépendent essentiellement des variations de température de l'atmosphère , et que déjà nous avions observés aux terres de Leuwin et d'Edels, se reproduisirent ici avec les mêmes caractères pour affecter nos observations astronomiques. Je crois devoir chercher dans leurs bizarres effets l'explication d'une illusion singulière qui a pu faire croire un instant, à plusieurs de nos compagnons de voyage , qu'il existoit sur ces bords une peuplade de géans monstrueux. Écoutons l'historien de notre voyage * : « Un de nos canots , » Voyage aux Terr. Austr. hist. tom, II, pag. zoi et suiv. yy qui TERRE LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 20^ » qui déjà depuis quelques heures étoit parti (le 17 mars 1803), y> pour aller pêcher sur la côte voisine , revint précipitamment ; la d'endracht. » frayeur étoit encore peinte sur le visage de ceux de nos gens qui » le montoient. Des hommes d'une force et d'une grandeur extraordi- » noires, étoient venus, disoient-ds, s'opposer à leur descente. Ces espèces » de géa?îs , au nombre de cent et plus, portoient de grands boucliers et » d'énormes sagaies ; une longue barbe noire leur descendoit pisquau mi- y» lieu de la poitrine : ils cour oient comme des furieux sur la grève , en T> brandissant leurs armes ; ils pous soient de longs hurlemeiis , et mena^ 35 f oient nos pêcheurs qui précipitoieiit leur fuite vers le vaisseau. yy Tandis qu'on se moquoit à bord de la terreur panique de ceux- y> ci, un second détachement de pécheurs, qu'on avoit expédié » pour le même objet vers un autre point de la terre continentale , » revenoit en toute hâte en donnant les mêmes signes d'épou- » vante: se trouvant déjà établis sur la plage, ils avoient vu déplus M près encore, disoient-ils, les prétendus géans, etcen'étoitpassans » peine qu'ils étoient parvenus à leur échapper. » Quelque extravagantes que de pareilles assertions pussent pa- is roître, il étoit nécessaire de prendre des renseignemens précis à 35 cet égard. » La chaloupe fut armée en conséquence, et expédiée le lendemain vers la partie Nord de la presqu'île , où l'on ne trouva ce aucun des prétendus géans qui s'y étoient montrés la veille ; en » vain, pour en découvrir, nous parcourûmes tous les environs, » fouillâmes toutes les broussailles , nous n'en pûmes voir aucune » trace. » La peur sans doute peut grossir les objets ; mais en admettant comme fantastique l'apparition de ces prétendus géans, peut -on croire que la peur seulement ait été la cause de l'illusion dont H s'agit î Comment expliquer, dans ce cas, la similitude des récits faits par chacun des détachemens qui se trouvoient sur deux points très - éloignés de la même côte , qui n'avoient pu communiquer entre eux et se faire part de leurs idées ! La peur aurait-elle agi si Pd TERRE p'endracht. 2IO VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, absolument de la même manière sur des hommes dont la bravoure n'étoit point douteuse, qui souvent avoient affronté de sang -froid les plus grands dangers î sur ces mêmes hommes qui, dans le canal Dentrecasteaux, furent attaqués par les sauvages de l'île Bruny% sans que la peur les ait égarés au point de leur montrer des fantômes î Une pareille explication ne peut, ce me semble, paroître satis- faisante : il y a mieux, elle ne répond à rien. N'est- il pas plus sage d'attribuer cette illusion à une cause physique également agissante sur l'un et sur fautre détachement de nos matelots ; mais qui n'ayant pas lieu à toutes les époques de la journée et dans tous les états de l'atmosphère, a pu ne plus exister le jour où la chaloupe, avec de meilleurs observateurs, fut envoyée à terre! Je me rappelle fort bien d'avoir vu plusieurs fois, dans la rade de Toulon, un effet de mirage qui, à quelques égards, peut être com- paré à celui - ci : pendant la matinée des jours les plus chauds de l'année , les câbles des vaisseaux , vus à une très-petite distance , à trois ou quatre longueurs de canot par exemple, paroissoient aux yeux de la grosseur d'une barrique, c'est-à-dire, d'un diamètre en- viron trois fois plus gros ; mais ici l'illusion qui, en quelque sorte, étoit palpable, ne pouvoit tromper personne "". Comment ne seroit- il pas permis de supposer que le mirage, dont les effets sont si extraor- dinaires , ait été assez puissant pour donner l'apparence de géans à des hommes d'une taille ordinaire ! Pour parvenir à quelque lumière sur l'explication du fait qui nous occupe, il eût fallu, au lieu d'attendre au lendemain, que nos savans descendissent sur-le- champ à terre ; mais bien que l'on ne crût pas à bord à la réalité » Voyage aux Terr. Austr. Histor. Tom. I, apercevoir sur le rivage un vaisseau en eons- «, 2.76, truction, à côté duquel étoit un cheval noir; *> M. LamARCHE, oiïicier distingue du chacun de ses matelots y fut trompé; mais corps de la Marine, m'a rapporté le fait sui- l'étonnement fut extrême, lorsque, s'étant vant : il étoit à'Cherbourg et descendoit de rapproché davantage de terre, on vit que le son bord à terre, l'après midi, pendant l'un prétendu vaisseau n'étoit autre chose qu'un des mois les plus chauds de l'année ; une cheval chargé de varec, et le cheval noir un brume épaisse couvroit la côte : bientôt il crut corbeau. LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTKiuËS. 211 d'un peuple de géans dans ces parages, on ne soupçonnoit point cependant encore la véritable cause d'une illusion de ce genre. De nouvelles expériences pourront seules par la suite conduire à l'ex- plication d'un fait, aussi intéressant et aussi curieux. L'observatoire de la corvette le Géographe fut établi, en 1801 , sur la partie N. E. de l'île Bernier. Sa position en latitude, déter- minée par plusieurs hauteurs du soleil, voisines du méridien, est de 24° 48' 36" S., et sa longitude, d'après un grand nombre de dis- tances lunaires rapportées au même lieu à l'aide des montres ma^ rines, et corrigées, de i 10° 55' 36" E. P. Le Naturaliste , à la même époque, plaça son observatoire sur la presqu'île Péron ; M. Saint-Cricq y observa 25° 35' 5" de la- titude S. La longitude de ce point, qui est de 111° i4' 3 E. P. , a été déduite par des relèvemens de celle de la pointe des Hauts- Fonds, fixée par 78 suites de distances lunaires corrigées, prises en 1801 et 1803. Diverses personnes se sont occupées de l'observation des marées^ tant sur l'île Bernier que sur Dirck-Hartighs et la presqu'île Péron, M. RANSONNETen avoit fait l'objet de travaux plus assidus, et nous devons regretter que cette partie intéressante et précieuse de ses journaux ait été perdue à bord du Naturaliste. Pour remédier à cet accident, autant qu'il dépendoitde lui, M. RANSONNExaréunidansla note suivante tous les faits que sa mémoire lui retraçoit à ce sujet. « Pendant tout le temps que j'ai été sur la presqu'île Péron, dit- il , j'ai remarqué que la mer ne s'élevoit ordinairement que dt 4:^^ ) pieds, et qu'elle n'alloit pas au-dessus de 6 pieds ^ dans les nou- velles et pleines lunes; elle mettoit cinq heures trois quarts à monter ou à descendre, et suivoit avec régularité cette période : l'établis- sement est à II'' 30' à-peu-près, et la différence ne va pas à plus de quinze minutes , s'il y a erreur, » A l'île de Dirck-Hartighs, j'ai observé des anomalies frap- pantes, qui m'ont paru provenir d'un refoulement des eaux de la baie pd a TERRE d'endracht» TERIIE P'endracht. 212 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, qui se déversent au jusant sur la côte intérieure de l'île ; et ce qui semble appuyer cette conjecture , c'est que ceux qui étoient des- cendus avant moi sur d'autres points de cette île rapprochés du large, ont trouvé deux marées comme sur la presqu'île Péron, iné- gales à la vérité , mais très - faciles à ramener aux principes de la théorie , en tenant compte des causes locales qui les altèrent. » Je n'ai donc trouvé sur Dirck-Hartighs qu'une marée en vingt- quatre heures, un flot de onze heures et un jusant de douze à treize heures , plus ou moins. Cependant , parmi ces mouvemens de marée, j'ai été plus d'une fois surpris et embarrassé par des interruptions et des irrégularités que je n'ai pu expliquer : au bout de quatre à cinq heures, et quelquefois après six heures, je voyois la mer tout à-coup stationnaire et paroissant, pendant une heure environ, vouloir prendre un mouvement rétrograde ; les vents qui souffloient alors inégalement et de points différens de l'horizon, m'ont paru occa- sionner ces dérangemens. y^ M. Hamelin confirme ces observations , mais il n'entre pas malheureusement lui-même dans de grands détails. « J'observois la marée sur la côte Orientale de la presqu'île, dit -il, pendant que M. Ransonnet l'observoit sur la partie N. O. de la même terre. H y a indubitablement deux marées par vingt-quatre heures : le flot porte dans la partie du Nord et le jusant au Sud. Le même jour de la pleine lune, à la pointe des Hauts-Fonds, l'heure approchée de la pleine mer fut une demi-heure avant minuit, et sa hauteur de 8 pieds 7; le flot passoit le long de mon canot, qui y étoit mouillé et dans lequel je me trouvois, avec une vîtesse de trois milles et demi à l'heure ; à une heure et demie , le courant renvoya au Sud avec une vîtesse sensiblement égale ; à mi-baie, on ne sentoit pres- que pas l'effet des marées. « A l'entrée de la baie, à mi -baie et sur Dirck-Hartighs, j'ai observé plus de flots que de jusans , tellement que j'ai presque été porté à ne croire qu'à une marée en vingt -quatre heures, j»* TERRE LIVRE II. Descriptions gêogr. et na utiques. 213 M. Heirisson pense aussi qu'il n'y a qu'une marée en vingt-quatre heures sur la côte Orientale de Dirck-Hartighs. d'endracht. Nous ne fixerons pas avec autant de précision que nous venons de le faire pour la presqu'île , l'établissement des marées sur l'île Bernier et sur Dirck-Hartighs : MM. Bernier et Breton, qui ont fait des observations sur la première de ces îles, ne donnent à cet égard que des résultats incomplets. On peut conclure cependant de leurs remarques, que le flot porte dans cette partie du N. N. O. et N.O. au S. S. E. et S. E. avec une vitesse qui dans son maximum est d'un mille à un mille et demi ; la mer y marne ordinairement de 7 pieds ^ à 8 pieds ; mais il paroît par âiÇ.% marques prises à terre, que dans quelques cas l'eau s'élève bien au-dessus de cette limite ; M. Saint- Cricq. suppose même qu'elle peut aller quelquefois jusqu'à 1 5 et 1 8 pieds , vers la pointe Sud de l'île de Dorre ; quantité un peu forte, û on la compare au reste de nos observations : M. Hamelin assure que sur la côte Nord de Dirck-Hartighs , assez peu éloignée de l'île de Dorre, il a trouvé le montant de l'eau de 4 pieds -^, ce qui est bien différent. Les variations de la boussole * observées , soit en 1 80 1 , soit en 1803, ^ ^oxà. du Naturaliste et du Géographe , ont fourni un grand nombre de résultats que nous allons réunir ici en un seul et même tableau, » DamPIER étant par 24° 4'' <^e latitude devariationN. O, , 'quantité qui n'est pas sen- Sud, et à deux lieues et demie dans l'O. de siblement différente. (Voyage de Dampier, i'île Bernier, observa, le 15 août 1699, 6°6' tom, IV,j>ag. 8^ de la trad. franc.) TERRE d'endracht. l VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, 29 juin, par sept observations prises au mouiHage dans l'E. de l'île Bernier go , / p" 30 juin , à un autre mouillage dans i'E. de la même île 5. 22. o. I ." juillet , par 3 observ. au mouillage dans I'E. de l'île de Dorre . 4. 1 4. o . 2 juillet , par 3 observ. au N. O. de la pointe des Hauts-Fonds. .3.59. o. du 5 au II juillet, par une moyenne, au mouillage dans i'E. de l'île Bernier. . ^ ; 4. 33. o. moyenne . 4° 49' 48". u z D Z Z pa Du j au 3 I août, par un grand nombre d'observations faites à l'observatoire du Naturaliste. „ 5° j8' du 1 8 août au 3 septembre , par soixante-trois séries d'azimuths et d'amplitudes prises aux divers mouillages du Naturaliste , entre Dirck-Hartighs et la presqu'île Péron 5- 3'- o. moyenne ■. Déclinaison moyenne observée en 1801. 7- 5° 17' II". 5" 44' îî' An née \ 1801. j juillet, à l'observatoire sur l'île Bernier. 7 juillet, à l'observatoire sur i'île Bernier. . SN.° 2 = 49° ="g"^"^ iN.» 4 = 54. moyenne. = 510 30' jN.« 2 ï= 50° o' ^'g-'"^ JN.» 4 = ^3. 15. moyenne. = Ji" 37' 30" Inclinaison moyenne de plusieurs résultats obtenus à l'observa- toire sur la prestju'île Péron , ^z" 30' o" _• U l Inclinaison moyenne observée en 1801. 510 52 ' 3°7 '7' 39- 1 7 mars , par 2 séries d'azimuths observ. avec le grand compas . 1 8 mars, par denx séries d'azimuths avec le grand compas \ " '*7' (■ 3- ^9- ) 3. 41. par quatre séries d'azimuths.^ . 20 mars, avec le grand compas ( par l'amplitude occase. 4. 4î. 4. 4(î, 2 1 mars , avec le grand compas , par deux séries d'aïipiuths . ! ' 5. 21. i Année 1803. Déclinaison moyenne* observée en 1803. aiguille -, 4° 34' II" 19 mars N." 2 = 52° .N.» 3 = 59. N." 4 = 5,-. o' o, o. Inclinaison moyenne. 55° Le journal du Commandant porte, sans autre indication : « Déclin, de l'aig. aimantée 5" 33' 59"; terme moy. de 11 observations; jj c'est par erreur sans doute, car je donne ici les LIVRE IL Descriptions cÉoGR. ET NAUTIQUES. 215 Les observations précédentes, celles sur-tout de la déclinaison TERRE delà boussole, présentent un accord peu satisfaisant et difficile à d'endr-^cht expliquer : celles des 1 7 et 18 mars 1 803 , faites à bord du Géographe, diffèrent, dans leur plus grand écartement, de 7° 8', quantité plus forte que la déclinaison moyenne obtenue par les observations successives de deux années. Je pense qu'il faut attribuer ces incerti- tudes , et la plupart de celles qu'on rencontre dans les journaux des navigateurs , à l'imperfection des boussoles dont on se sert pour observer , ainsi qu'aux méthodes vicieuses employées sur les vais- seaux pour aimanter les aiguilles ; ces opérations délicates sont lais- sées presque toujours à la disposition des timonniers, gens qui opèrent ordinairement avec une routine aveugle, et qui, loin d'aug- menter la force magnétique d'une aiguille , ne parviennent sou- vent qu'à l'afToiblir davantage. Le peu de soin que l'on met à entre- tenir en bon état la pointe du pivot , est aussi une source d'erreurs très - puissante : un pivot émoussé rend la rose paresseuse ; et la rouille , en augmentant les frottemens , produit aussi le même effet. Ce n'est pas que les observateurs que je viens de citer n'eussent au-delà de l'instruction nécessaire pour prévoir et pour rectifier toutes ces imperfections ; mais ils n'en étoient pas toujours les maîtres ; quelquefois même les barreaux aimantés ne pouvoient être à leur disposition. Il n'est aucune partie de la Nouvelle - Hollande qui ofîre un Avantages com- T I • / / I • II merciaux. cfiamp plus mteressant aux spéculations commerciales que la baie des Chiens - Marins. Nous avons déjà parlé de ces baleines mons- trueuses qui, pendant les mois de juillet, août et septembre, pullulent dans son sein. La pêche pourroit en être aussi facile qu'abondante, et la presqu'île Péron fourniroit aux pêcheurs tout le bois nécessaire pour alimenter les chaudières destinées à la fonte de l'huile. seules onze observations faites en 1803 : elles ont été calculées séparément par MM. BerNIER et H. Freycinet, à qui elles sont dues. 2i6 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, La pèche des poissons rouges -bossus, et celle des tétrodons, TERRE ^ d'endracht. seroient encore très - productives ; on pourroit aisément saler et sécher un grand nombre de ces animaux, ce qui, dans l'un et l'autre cas, donneroit un produit considérable et avantageux. Les navires qui viendroient ainsi préparer le poisson, trouve- roient un débit prompt et assuré de leur cargaison , soit dans les îles du grand archipel d'Asie, soit dans celles de la mer des Indes. Les tortues fourniroient, pour la nourriture, des œufs et une chair sa- lubre et délicate ; enfin leur écaille, qui est fort belle, pourroit aussi s'embarquer avec avantage. Les huîtres perlières que l'on trouve sur Dirck-Hartighs et dans le havre Henri-Freycinet , quoique petites, méritent cependant de fixer l'attention des spéculateurs ■ elles peuvent fournir de la nacre et de petites perles qu'on recueilleroit sans beaucoup de peine, à cause du peu de profondeur de l'eau aux lieux où elles se trouvent. Mais si la baie des Chiens-Marins offre ainsi au commerce des avantages de plus d'un genre, il faut avouer que le défaut absolu d'eau douce est un inconvénient fort grave pour les navigateurs. Il n'existe certainement sur cette partie des côtes de la Nouvelle - Hollande ancune source , et par conséquent aucune aiguade ; mais si l'on ré- fléchit au parti que nous avons tiré des alambics pour distiller l'eau de mer pendant notre séjour dans la baie, on jugera que le même moyen doit être plus que suffisant pour le besoin des navires qui n'auroient qu'un très-foible équipage. Notre alambic étoit d'une construction extrêmement vicieuse ; cependant M, Bailly, qui fut chargé de son installation , parvint" à lui faire produire environ quatre-vingts pintes d'eau en vingt -quatre heures, quan- tité égale à la consommation de quarante hommes. Si cette ma- chine eût été plus parfaite , on auroit pu obtenir quatre cents pintes d'eau en vingt -quatre heures, et même beaucoup au-delà ', ce qui suffit aux besoins journaliers de deux cents hommes. * Avec un appareil plus petit que celui qu'on peut embarquer sur une frégate, et dont Puisque LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 217 Puisque notre sujet nous a conduits à parler des alambics , nous ■ • . ., , . T r TERRE saisirons cette occasion pour insister sur i emploi de ces machines p'endracht. à bord des vaisseaux , pendant les voyages de long cours. Leur usage ne permît-il que de laver, à l'eau douce, le linge et les hamacs des matelots, seroit encore infiniment précieux. On sait, en effet, que les vêtemens plongés dans l'eau de mer restent toujours imprégnés d'une substance saline, et qu'ils ne sèchent jamais parfaitement. Le corps est donc par - là immédiatement soumis à l'influence de l'une des causes les plus nuisibles à la santé ; et combien cette humidité n'agit-elle pas puissamment encore, lors- que d'autres circonstances concourent à produire le scorbut, la dys- senterie, ou ces fièvres épidémiques, si meurtrières, fléaux terribles à bord àts bâtimens de mer ! Quelques personnes craignent de boire de l'eau distillée ; elles la trouvent lourde et fade , et elles ont raison : mais si l'on fait attention qu'en {'aérant, c'est-à-dire en la fouettant avec un battoir dans un charnier ou tout autre vase, eWt perd ces deux qualités médiocrement désagréables d'ailleurs , on conviendra sans peine que cette même eau n'a plus rien alors qui répugne au goût, et qu'elle peut être bue sans aucun inconvénient. Au reste, cette opération de l'aérage n'est point nouvelle dans la marine ; eWt est la même précisément que celle qui étoit employée autrefois pour corriger la putridité trop grande de l'eau, avant que la propriété dépurative du charbon fût reconnue, et que les filtres de Smith eussent été adoptés sur tous nos vaisseaux. l'épreuve fut faite à Paris, en présence de lambic pour faire toute sorte de distillations en MM. TURGOT, TrudAINE, de Mon- ^ran^^&c. en deux parties: Paris, 178 i, à l'im- TIGNY, Macquer, Leroy, Lavoisier, primerie royale;et le savantarticle£au ^e;wr, DesmArets, et plusieurs autres, on a ob- de M. le docteur Kéraudren, Inspecteur tenu communément ij pintes d'eau par du Service de santé de la Marine, inséré dans heure, ce qui revient à 360 pintes en vingt- le Dictionnaire des sciences înédicalesj Paris, quatre heures. Voyez le mémoire anonyme Panckouke, 1S13, ayant pour titre : Nouvelle construction 4'a- EC TERRE p'endracht^ 2i8 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, §. 2. De la baie des Chiens-Marins au cap Murât. A l'exception du cap Cuvier, qui, sous l'apparence d'un énorme bastion , forme l'extrémité Nord de la baie des Chiens-Marins , et du cap Murât, qui est la limite Septentrionale de la Terre d'En- dracht, nos corvettes n'ont aperçu aucune autre partie de la côte qui fait le sujet de ce paragraphe : elles n'ont point vu , par consé- quent, l'entrée de la rivière Guillaume , qui doit se trouver dans cet espace, suivant les anciennes cartes hollandoises. Comment se fait-il donc que M. Péron, cet observateur toujours si exact et si judicieux, ait avancé dans le premier volume de l'histoire de notre voyage, que nous avions aperçu l'embouchure de cette rivière î L'exphcation est facile: M. Péron écrivoit son ouvrage avant que nos cartes de cette partie de la Nouvelle -Hollande eussent été construites ; le journal du commandant, qui parle d'une manière positive de cette rivière, a dû l'induire en erreur. Les journaux de nos autres compagnons de voyage, ou gardent tout-à-fait le silence sur l'objet dont il s'agit, ou n'émettent qu'une opinion vague. Nos journaux de relèvemens contiennent bien des faits plus précis; mais pour apprécier leur valeur, il falloit les mettre en œuvre, il fal- loit construire les observations et les assujettir à des corrections longues et pénibles , ce que M. Péron ne pouvoit ni ne devoit entreprendre. J'avoue qu'avant d'avoir moi - même complété la partie graphique de nos travaux, j'étois absolument , sur ce point, de l'avis de M. Péron : souvent nous en avons causé ensemble; mais lorsque les bases sont incertaines , les raisonnemens faits avec le plus de soin peuvent-ils ne pas être erronés î Quel parti, en effet, pouvions - nous tirer d'un article de journal conçu de la sorte ; <^( Tel jour nous doublâmes le cap Murât : en cet endroit se décharge la LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 219 rivière Guillaume : elle est salée. » Voilà bien certainement moins TERRE que des conjectures mises à la place des faits ; mais écoutons d'endracht. M. Péron lui-même : «Du 18 au 22 juillet 1801 , dit-il % nous » eûmes la vue de la rivière du Roi-Guillaume , qui ne mérite, sous » aucun rapport, l'importance qu'on seroit tenté de lui donner, » d'après les anciennes cartes de cette partie de la Nouvelle-Hol- v> lande. L'ouverture en est étroite, barrée par des récifs, embar- » rassée par des roches, et la direction qu'elle sembleroit affecter « me porte à croire qu'elle n'est , comme toutes les autres préten- » dues rivières de ce continent , qu'une espèce de canal par lequel » les eaux de la mer pénètrent plus ou moins dans l'intérieur des » terres. On n'observe d'ailleurs à son embouchure aucun change- » ment de couleur dans les flots, on n'éprouve aucune espèce de » courant par son travers , et le continent sur ce point offre le » même tableau de stérilité , de monotonie , que je me trouve « contraint de reproduire à chaque instant. » Cette description de côte est exacte , à cela près qu'au lieu de convenir à l'entrée de la rivière Guillaume , elle se rapporte à l'in- tervalle qui existe entre le cap Murât et Kîle Mjiiron. Une note que je trouve dans le journal de M. Breton, m'en fournit la preuve évidente. « Le Commandant, dit cet officier, mit en panne le 22 juillet 1801, sous le vent d'une île (l'île Muiron); de dessus le pont, on voyoit encore une autre terre (le cap Murât), et c'est l'espace entre les deux qu'il prenoit pour l'embouchure de la rivière Guillaume ; mais du haut des barres de perroquet, je vis, ainsi que plusieurs autres personnes, ces deux terres jointes ensemble par une chaîne de récifs à fleur d'eau, sur lesquels la mer brisoit. Je vis encore des terres à perte de vue dans le S. [\^[t Victor), une petite île dans le S. 3 5° E. [Kîle Serrurier) , et une autre [ï'île Bessières) dans le S. 7)° E, : le tout non corrigé de la variation. » J'ajouterai * Voyage aux Terres Austr. historiq. tom. I, pag. iz6, Ee 2 TERRE d'endracht. 220 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, à ce qui précède que les mêmes terres ont été vues de nouveau par nous le 26 mars 1803 : les observations faites à cette époque, et portées dans les journaux de relèvemens, confirment l'exactitude des remarques de M, Breton. LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 221 CHAPITRE VIII. Terre de Witt. La Terre de Witt, limitée à l'O, par Je cap Murât, s'avance à l'E. et au N. jusqu'au cap de Léoben, qui la sépare de la Terre d'Arnheim (carte n." 24). La ligne qui joint ces points extrêmes a sa direction au N. 56° E. ; sa longueur est de trois cent soixante- douze lieues marines, qui valent quatre cent soixante - cinq lieues moyennes de France, ou deux cent sept myriamètres : c'est la plus courte distance qui existe entre ces deux points, ^i l'on suivoit les sinuosités de la côte, on auroit un intervalle bien plus considé- rable : nous n'essaierons point d'en fixer ici la valeur; cela exige- roit une connoissance des localités plus complète que celle que nous avons pu obtenir. Dampier et Saint -Allouarn sont \ç.?> seuls navigateurs qui aient donné, avant nous, quelques notions exactes sur la Terre de Witt. Le premier, qui vint y aborder en 1688 et 1699, et à àtî, époques différentes de l'année , publia , dans la relation de ses voyages, des observations pleines d'intérêt, tant sur les peuples qui habitent ces contrées , que sur les productions et les diverses circonstances qui sont du ressort de la navigation. On regrette que l'auteur n'ait pu les étendre à un plus grand nombre de points. Saint - Allouarn parut sur cette côte en avril 1 772 ; il se contenta de la prolonger presque toujours à grande distance , ce qui ne lui permit que d'en faire un examen très-incomplet ; aussi son voyage, qui d'ailleurs n'a jamais été imprimé, ne contient que fort peu de faits dignes de remarque. TERRE DE WITT. TERRE DE WITT. 222 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES; Nos travaux à la Terre de Wht, quoique souvent ils aient été fort laborieux "", sont loin cependant d'avoir ce degré de perfec- tion que les besoins de la navigation exigent, et qui eût pu être le résultat d'une exploration complète. Nos cartes contiennent de fréquentes lacunes, qu'il ne nous a pas été possible de remplir, et qui laisseront à nos successeurs d'intéressantes reconnoissances à poursuivre. Heureux d'avoir pu leur aplanir la route, et d'avoir diminué pour eux les difficultés toujours inséparables de pareilles opérations ! Ce que je viens de dire de nos travaux ne doit s'entendre que du détail des portions de côtes que nous avons vues de trop loin ou dans des circonstances défavorables ; en général , nous avons assez bien observé les masses, et les principaux points en ont été fixés avec exactitude. II me suiKt de faire ici cette remarque : dans le III.* livre, destiné à l'analyse des cartes de notre atlas, j'insisterai d'une manière plus particulière sur le degré de confiance qu'elles méritent. Nous devons maintenant continuer nos descriptions géo- graphiques ; les notions diverses que nous nous sommes procurées sur la Terre de Witt, vont être rassemblées ici, et feront le sujet de ce chapitre, qui lui-même sera subdivisé en quatre paragraphes. I." Du CAP MuRAT AU C4P Thouin, lies de Rivoif. A peu de distance à l'E. du cap Murât , on trouve les îles de Rivoli , qui sont au nombre de sept ; nous avons nommé les prin- cipales île Muiron , île Victor , île Serrurier et île Bessières. Cette der- nière est couverte d'un peu de verdure ; mais les arbrisseaux qui Ja produisent n'arrivent qu'à une bien foible hauteur : en général, » Kçy^Ç Voyage aux Terres Austr. historiq;, tom, I , chap, y; et tom. II , chap. jr. TERRE DE WITT. LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 223 toutes ces îles sont basses, arides, sablonneuses, et n'ont qu'une petite dimension. Nulle part nous n'y avons distingué de traces de l'espèce humaine : il en est de même, à cet égard, du continent voisin , qui d'ailleurs a été vu à une trop grande distance pour qu'il nous ait été possible de juger de son degré de fertilité. Nos sondes, dans le voisinage des îles de Rivoli, quoique peu nombreuses, nous ont fait connoître cependant que le brassiage dans cette partie est très-considérable ; nous ne l'avons pas eu au- dessous de 50 brasses : les mouillages doivent donc être cherchés entre \ç.i îles et la grande terre ; mais nous ignorons s'il n'existe pas dans cet espace des hauts - fonds qui pourroient y gêner la navi- gation. L'intervalle compris entre le cap Murât et l'île Muiron, est pres- que entièrement occupé par un brisant que nous croyons être joint à la grande terre ; mais nous pensons , sans toutefois oser l'affirmer, qu'il y a passage entre KWo. Muiron et ce brisant. Au N. E. des îles de Rivoli, se présentent deux \\t% sablonneuses ne Thévenard , et stériles , auxquelles nous avons donné les noms d'f/^ Thévejiard ''^ ^°'''^- et d'//? Rosily. Au S. de cette dernière est un récif assez étendu sur lequel la mer brise fortement, même d'im temps calme, et dans l'O. de l'extrémité Sud de l'île un petit rocher détaché. Le brassiage dans l'O. et à deux ou trois lieues de ces îles , se maintient entre 30 et 50 brasses. Nous n'avons pas aperçu le continent derrière ces îles. La portion de côtes comprise entre le cap Poivre et le cap Dupuy Du cap Poivre appartient probablement aux Terres continentales ; vers son mi- '" "'^ °"^''^' lieu, est une baie assez profonde, nommée Baie Flacourt, dont le cap Malouet forme l'extrémité Septentrionale ; les rivages en sont uniformes, de hauteur médiocre, et d'ailleurs stériles et sablonneux, comme les diverses îles déjà décrites. Plusieurs bancs et plusieurs récifs sont dans le voisinage, tant au S. du cap Poivre, qu'au N. du cap Dupuy; en général, ils paroissent formés de sable et de TERRE DE WITT. Iles de Monte- bello. Archipel de Dampier, 224 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, roches, dont quelques-unes sont saillantes au-dessus de l'eau: parmi ces récifs , il y en a qui ne brisent pas dans toute leur éten- due , et qui semblent laisser par intervalles des passages praticables ; d'autres doivent assécher de basse mer. Les Terres que nous avons nommées îles de Montebello, gisent par 20° 25' de latitude et i i 3° 20' de longitude E. P. ; la grande distance à laquelle nos bâtimens en ont passé, ne nous a permis de les voir que très -imparfaitement. Ces îles sont au nombre de trois, dont la plus grande présente à peine un diamètre de trois lieues : toutes sont basses et stériles. A la partie N. O. de l'île l'Her- mite , est un récif fort étendu que nous avons jugé être lié à la terre : la mer y brise avec une extrême fureur. Ui/e la Trimouille, étant plus élevée à deux de %t% extrémités que vers son milieu, paroît, à une certaine distance, comme séparée en deux parties ; cependant, du haut des mâts , nous sommes par- venus à nous convaincre que ces terres étoient réunies. Nous ignorons s'il existe encore d'autres îles au S. du groupe de Montebello , et même à quelle distance de ces îles se trouve le continent de la Nouvelle-Hollande ; notre travail éprouve sur ce point une lacune considérable qui s'étend jusqu'à l'archipel de Dampier. La question de savoir sur quelle île de la Terre de W^itt aborda le capitaine Dampier en 1699, n'est pas facile à résoudre dans i'état actuel de nos connoissances géographiques. Les indications que donne cet auteur * , loin d'être précises , ne me semblent con- venir rigoureusement à aucune des portions de la Terre de Witt que nous avons visitées. Il fixe la position de son attérissage ^ par 20° 2 1' de latitude australe, et à deux cent trente-deux milles ^ dans l'E. de la baie des Chiens-Marins; ce qui, en prenant, ainsi " Voyez le tom. 1 V des Voyages dp 'Dampier, pag, lo^ et suiv. de la trad. franc. '' Op. cil, pag, iio, , comparés aux terres environnantes. « 'Vilot de Sable, situé au N.E. de XWç. Depuch, dit M. Ronsard, n'est couvert que d'une végétation foible et misérable ; un banc qui assèche très - probablement dans les plus grandes marées, joint cet îlot avec le continent : à sa pointe Occidentale il y a un brisant dont il est bon de se défier. » Au Nord de toutes ces îles, le brassiage est peu considérable; il n'excède pas 10 brasses à moins de six milles de distance de l'île Depuch ; plus près, il diminue progressivement, mais sans éprouver de fortes variations : la profondeur de l'eau est moins grande auprès de ï^kç. Ronsard. A l'Est de K\\ç. Depuch, sur le continent, quelques pitons ^é\h- Continent jus vent au-dessus de la surface du sol, et paroissent, à trois lieues de 1"^""p'^'' loum. graphe. 230 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ^gj^j^jj, distance, comme un assemblage de petites îles. Toute la côte d'ail- DE wiTT. leurs n'a pas un aspect plus fertile que celles que nous avons précé- demment décrites. Au - delà du cap CossigTiy, en s'avançant à l'E. jusqu'au cap Thouin, la terre est basse et stérile. Basses du Géo- £n facc dc ces deux derniers caps , se développent les Basses du Géographe, chaîne de battures dangereuse qui, se prolongeant à plus de douze milles au large, peut bien aussi s'étendre jusqu'à terre. Sa partie Sud découvre à mer basse , et les flots viennent alors s'y briser avec force. Le Géographe et le Casuarina ont passé au milieu de ces battures, et même y ont mis à l'ancre par les i o brasses d'eau, sur un bon fond. Nous n'avons pas fixé l'étendue de ces dangers dans le N. ; mais nous pensons qu'en se guidant sur la sonde, on en découvrira suffisamment l'approche. Productions. Commc nous n'avons mis à terre que sur l'île Depuch et une seule fois , dans cette division de la Terre de Witt, on ne doit pas s'attendre à trouver ici de grands détails sur les productions qui peuvent être utiles aux navigateurs : l'aspect général du sol et sa stérilité presque absolue font présumer, avec beaucoup de raison, que l'eau douce est fort rare dans ces parages, et que les plantes ou les fruits bons à manger le sont encore davantage, Dampier, sur X'^t du Romarin, ne rencontra que deux ou trois espèces d'arbustes, dont les uns, qui étoient en plus grand nombre, n'avoient aucune odeur, et ressembloient au romarin. Il parle aussi de deux espèces de fèves , mais il ne dit pas qu'elles fussent propres à la nourriture. M. Ronsard, sur l'île Depuch, n'a vu qu'une végétation beau- coup plus pauvre : «Nous n'avons aperçu, dit -il, qu'une seule espèce d'arbres ; ils sont parfois assez gros , mais le tronc en est court, la végétation lente et pénible; la feuille ressemble à celle du saule , l'écorce en est blanche et lisse ; son bois dur et cassant auroit pu fournir au besoin la membrure d'une chaloupe , mais non des bordages. Cet arbre croît sur-tout dans les lieux humides. » M. Ronsard croit avoir vu, sur la même île, un kanguroo de LIVRE II. Descriptions cÉocR. et nautiques. 231 la grande espèce, et un quadrupède de la taille d'un fort chien, de couleur fauve, ayant une longue queue velue et pendante; iï n'a ^e witt. pu en déterminer l'espèce. Nous avons aperçu, au Nord des îles de Montebello, pendant ie mois de juillet , une grande quantité de baleines ; et sur les récifs voisins de ces îles, une foule innombrable d'oiseaux de mer, tels que mauves, goélands, sternes, fous, cormorans, &c. ; sur les îles Forestier, on a vu des aigles, des corbeaux, et deux espèces , seulement, de petits oiseaux. Dampier observa sur le point où il mit à terre une espèce de perroquets blancs qui alloient par grandes troupes : nous n'en avons point rencontré. Sur toute cette côte, on peut être assuré de trouver des tortues en fort grand nombre, sur -tout lorsqu'on y arrive dans la saison de la ponte. Nous en avons vu des troupes considérables pendant les mois de juillet et de mars, mais principalement à la première de ces deux époques. Dampier, dans le mois d'août, en vit aussi quelques-unes près de l'île du Romarin. Les serpens de mer se montrent par -tout avec une sorte de provision : il y en a de diverses couleurs et de dimensions va- riables. A terre sur l'île Depuch, on a tué un reptile de cinq pieds de long, gros comme le bras, gris et couvert d'écaillés : nos natu- ralistes le croient du genre des boa. A en juger par la multitude de poissons que nous vîmes au- près des îles de Montebello, ces parages doivent être très -pois- sonneux : leurs légions diverses nageoient en foule autour de nos vaisseaux; mais la rapidité de -notre marche ne nous permit pas d'en prendre un seul. Les bords de la mer, sur l'île Depuch, sont riches en coquillages de diverses espèces ; on doit remarquer sur-tout des huîtres excel- lentes qui s'y trouvent en grande quantité. D'après les observations de M. Ronsard, il ne paroît pas que Espèce humaiue. l'île Depuch soit habitée , à moins cependant qu'on ne veuille TERRE DE WITT. Observations physiques. 232 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, regarder comme preuve du séjour passager de i'homme sur ces bords, la rencontre que l'on y a faite de deux troncs d'arbres brûlés, et de quelques laves fraîchement cassées. Sur le continent, des fumées aperçues dans le voisinage du cap Thouin ne nous ont laissé aucun doute sur l'existence de fespèce humaine dans ces contrées sauvages. Les vents entre le cap Murât et le cap Thouin , et à une dis- tance moyenne de terre, c'est-à-dire, à sept ou huit lieues, ont soufflé , à la fin de mars , avec assez de régularité du S. O. au S. S. O., joli frais avec un très-beau temps ; quelquefois ils se sont halés à l'O. S. O. et même à fO., sans varier sensiblement d'intensité; mais ils ne sont jamais restés long-temps dans cette dernière direction. En juillet, nous ressentîmes une seule fois, dans l'O, de l'île Ro- sily , l'influence des brises de terre et de mer qui régnent ordinai^ rement près des côtes dans les climats équatoriaux ; ailleurs, nous éprouvâmes sur - tout des vents du S. S. E. , variables au S. et à l'E. S. E. , et quelquefois de bonnes brises de l'O. à l'O. S. O. avec un temps généralement fort beau. Pendant deux jours nous eûmes des grains et de la pluie avec des vents variables de presque tous les points du compas : cet état de l'atmosphère nous avoit été an- noncé par une journée entière de calme. Le thermomètre, à bord et à midi, varia, dans l'intervalle du 17 au 28 juillet, de h- i4^,^ à -H 19^0, et donna une température moyenne de -h- 17'', 2; du 26 au 31 mars, ses hauteurs extrêmes furent de -H 19^8 à -+- 24'' ,8, et la moyenne -+- 22'',5 : le tout rapporté à l'heure de midi. Le baromètre, à l'une et l'autre époque de notre navigation, se soutint au plus haut à 28^ 4'>o? et au plus bas à 28''i',q, M. Ronsard estime que la pleine mer eut lieu sur ïile Depuch, à midi, le 27 juillet 1 801, deux jours après la pleine lune : « die marna d'environ 20 pieds, dit-il , et me parut devoir s'élever de 4 pieds davantage dans les plus hautes marées. Les courans ont leur direction LIVRE IL Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 233 direction de TE. à i'O. , et sont peu sensibles aux approches de * ^^ TERRE terre. » pu ^itt. Nous avons fait aussi, à nos divers mouillages, quelques obser- vations des marées, dont le résultat est renvoyé à la fin de ce vo- lume ; mais nous n'avons pas remarqué que la variation du niveau des eaux fut de plus de 2 brasses ou de 10 pieds, quantité bien inférieure à celle qu'indique M. Ronsard pour l'île Depuch. Notre méthode d'observation , la seule que nous ayons pu em- ployer, étoit, à la vérité, assez imparfaite ; elle consistoit à mesurer avec la sonde la profondeur de l'eau , à l'instant de la haute et de la basse mer ; la différence donnoit la hauteur de la marée : mais il falloit supposer que l'opération, aux deux époques désignées, avoit été faite exactement au même point ; condition difficile à remplir, à cause de l'évitage du navire. Il est donc permis de croire que nos ré- sultats ont pu être influencés quelquefois par les inégalités du fond. Aucune de nos observations magnétiques n'a été faite à terre, et toutes sont relatives à la déclinaison de la boussole ; en général, celles de 1803, quoique très -concordantes entre elles, ont donné des résultats constamment plus forts que celles de 1 80 1 ; cependant les différences n'ont jamais été considérables, et n'ont pas excédé 2°, Il paroît que la variation annuelle n'est point la cause de cette anomalie, car Saint-Allouarn , environ trente ans auparavant, avoit obtenu des résultats à-peu-près égaux aux nôtres. Près du cap Murât, par exemple, il avoit observé, en 1772, 4° 53' de décli- naison N.O., et nous y avons trouvé 2° 16' N. O. en 1801. Cette même année, nous obtînmes 2° 21' N. O. près des îles de Mon- tebello, et deux ans après, nous n'eûmes dans les mêmes parages que 4° 5' N. O. D'après ces considérations , j'attribuerai au plus ou moins grand degré de force magnétique de nos boussoles les différences qui existent entre nos observations de déclinaison des deux années. 234 yOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, mes, TERRE DE WITÏ. §, 2. Du CAP Thouin aux îles Champagny. Ilots des Tor- Les îlots des Tortues (carte n." 2j) sont au nombre (ïe deux, et gisent à l'O. N. O. du cap Larrey. Celui du S. O. n'est qu'un pla- teau de sable de peu d'étendue, auquel tient un brisant : l'autre, plus Septentrional , et non moins stérile , est entouré d'un banc de roches et de corail , à fleur d'eau , sur lequel la mer déferle presque par -tout. Je me suis approché de ce banc, sur le Casuar'ma, à un demi-mille de distance, et par les 9 brasses d'eau; il m'a paru écore, et je crois que de beau temps il seroit facile d'y c barquer, en se plaçant sous le vent. Du cap Larrey Lcs tcrrcs situécs au S. O. du cap Larrey, sont, ainsi que ce cap, aucapKéraudren. jj^sscs ct d'unc coulcur rougc très-rcmarquablc : nous n'avons pu juger de leur fertilité, à cause de la distance à laquelle nous en sommes passés; tout nous porte à croire cependant qu'elles sont aussi stériles que celles qui \ts avoisinent. Entre le cap Larrey et le cap Kéraudren, existe une petite baie dont nous n'avons vu que l'ouverture ; en face est l'îlot Poissonnier, défendu dans sa partie N. E. par un fort brisant. Banc des Am- Au Nord dc cctte portion de côte , se trouve le banc àç.% pjimomes. Amphinomcs , remarquable par son étendue et par les dangers qu'y courut la corvette le Géographe, dans la nuit du 2 avril i 803 \ Nous n'avons pu fixer les limites de cette batture dans le Nord ; mais au Sud, il paroît qu'elle va se joindre à la grande terre, et qu'une partie assèche de basse mer. Par-tout le brassiage est fort irrégulier, et les sauts de sonde souvent considérables, sur un fond * Voy, Itinéraire, jas,. 2j , et Voyage aux Terres Austr. histor. tom. II, pag, 2^y et 2^8. TERRE DE WITT. LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. 235 tantôt de roches et corail , et tantôt de beau sable. (Voyez le plaîi particulier , carte n." 2j .) Pendant que nous naviguions sur le banc des Amphinomes, nous crûmes remarquer qu'un fort courant nous portoit au Sud ; mais au mouillage, l'observation faite avec le loch ne nous donna que 0,4 de mille pour maximum de sa vitesse : le montant de l'eau ne fut pas sensible à la sonde. Nous vîmes entre les îlots des Tortues et le banc des Amphi- Apparence de nomes im espace de mer que sa couleur grisâtre nous fit prendre d'abord pour un banc de sable à fleur d'eau ; le Casiiarina , s'en étant approché la sonde à la main, fit route pour le traverser; mais il n'éprouva aucune diminution dans le brassiage, et reconnut que cette apparence de banc provenoit d'une eau fort sale , parsemée de touffes de goémon. M. Péron, qui examina avec plus d'attention la cause de cette couleur de l'eau , trouva qu'elle étoit due à une espèce de poussière grisâtre répandue à la surface de la mer. En soumettant cette substance au foyer d'un microscope, '\\ jugea qu'on devoit la considérer comme de véritables œufs de quelque animai marin \ CooK,dans son premier voyage, avoit fait une rencontre analogue dans les parages de la Nouvelle -Guinée; ses matelots désignèrent cette espèce de poussière d'un gris jaunâtre, sous le nom de sea saw-dust, sciure de mer ^ , à cause de la ressemblance qui existe en effet entre elle et de la sciure de bois. Au N. du cap Larrey , en tirant un peu vers l'O. , se trouve une ne Bedoat. petite île isolée, qui est basse, stérile et sablonneuse; nous l'avons nommée île Bedout. Un banc qui, quoique petit, est cependant très - dangereux à cause du foible brassiage , gît à-peu-près au N. E. du cap Kéraudren , par 1 9° 4 ï ' de latitude ; le Géographe , dont le tirant d'eau étoit de 1 4 pieds , s'y trouva engagé sur un fond de 1 4 pieds 7 : heureusement * Voyage aux Terres Austr. histor. tom. II , chap, ji, ^ Collect. d'HAWKESWORTH , tom. VI, pag. 1^6^14.^. Gg 2 TERRE DE WITT. naires. dren au cap Mis siessy, 236 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ia mer étoit parfaitement calme , et ce fut la cause du salut de ce bâtiment. La sonde passa rapidement de i o à 7 , 5 , 4 et 3 brasses , dans l'espace de deux minutes, et augmenta ensuite avec la même célérité. Bancs des Piar Lcs baucs des Planaires , plus avancés du côté de l'Est, semblent avoir une étendue considérable en longitude (carte n." 2^) ; mais nous n'avons pu voir s'ils s'avançoient jusqu'aux terres continen- tales , dont toutefois ils ne paroissent pas être très-éloignés. Nos vigies ont cru apercevoir que la sommité de ces bancs assèche de basse mer. Du cap Kérau A l'cxception de deux lacunes de peu d'étendue , dont la pre- "^ '^ mière est à l'E. des bancs des Planaires , et la seconde à l'O. du cap Missiessy , nous vîmes, quoique d'assez loin, toute la portion de côte qui, de ce dernier cap , s'étend à l'O. jusqu'au cap Kérau- dren. Toutes ces terres sont extrêmement basses et d'un aspect fort triste ; la grande distance où nous en avons navigué , ne nous a pas permis de fixer la forme de leurs rivages. Du cap Missiessy Lcs tcrrcs dc la baie Desault sont basses et sablonneuses ; il en au cap Duhamel. ^^^ j^ ^^^^ j^ ^.gjj^g j^ j^ ^^-^ Géoffroy , dont l'étcndue est d'ailleurs bien moins considérable. En général, toute la côte jus- qu'au cap Duhamel offre la même constitution sablonneuse et la même stérilité ; on doit en excepter cependant les caps et les pointes avancées qui sont formés de falaises de roches, mais sans aucune apparence de végétation. Du cap Duha- Au N. du cap Duhamel commence un banc de sable et de mel au c.np Bossut. , «ttia • > \ ^ ^ ^ roches qui borde la cote ; une partie en est a sec , le reste est a fleur d'eau (voyez le plan particulier , carte n." 2S). La mer brise sur quelques points de ce banc, mais nulle part avec plus de force qu'aux environs du cap Bossut. Dans l'O. se trouve le récif du Ca- suarina, sur lequel la mer déferle avec fureur. La passe entre la terre et lui est étroite et dangereuse, à cause du foible brassiage et de la force des courans ; le Casuarina, qui la traversa en prolongeant la LIVRE IL Descriptions géogr. et nautiques. 237 côte , se vit plusieurs fois couvert des lames formées par les brisans r^^^^^ qui l'environnoient. Pendant cette navigation périlleuse, les sondes de witt. suivirent une progression régulière, et passèrent successivement de 4 à 3 et 2 Y brasses, ensuite de 2 ^ à 4 et 6 brasses, tantôt fond de sable , et tantôt fond de roche. La partie du récif qui est hors de l'eau ou à fleur d'eau, a deux milles environ de l'E. à i'O., dans sa plus grande dimension ; mais un banc sous-marin, qui s'avance bien plus au large , embrasse tous les bancs particuliers et tous les récifs dont nous venons de parler. Le Géographe passa dans I'O. du récif du Casùarina, en se tenant à deux lieues de distance de terre ; il trouva un brassiage de 8 à o brasses. Il seroit sans doute peu prudent de naviguer plus près de ia côte par cette latitude. Le cap Bossut est bas et sablonneux, ainsi que les terres qui l'a- voisinent, tant à l'E. qu'au S.; et, à l'exception d'un petit bouquet d'arbres qui est à peu de distance au N. du cap Duhamel , la stérilité la plus triste règne sur tous les points. Dans l'E. du cap Bossut est un enfoncement dont nous n'a- Baie Lagrange. vons aperçu que l'ouverture ; nous lui donnâmes le nom de baie Lagrange. Si l'on s'avance encore au N, , on découvre des terres plus élevées D" ^^p Latou- ,, . / X î ' >^ J T- che-Tréville au que celles qui précèdent; nous n avons vu qua grande distance cap ViUarct. celles qui sont au S. du cap Latouche-Trévïlle : plus loin jusqu'au cap Villaret, la côte est unie et d'un aspect agréable. Dampier, qui aborda sur cette terre le 3 août 1699, donne dans le recueil de ses voyages plusieurs détails qui, se rattachant à mon sujet, vont me servir à compléter le petit nombre d'obser- vations que nous avons pu faire dans ces parages \ « Le sol de » cette partie de la Nouvelle -Hollande, dit -il, est bas et paroît » enfermé du côté de la mer par une longue chaîne de dunes, qui » empêchent de voir plus avant dans le pays. Les marées sont si » Yoy, le Voyage de Dampier, tom, IV, J>og. jj6 et suiv, de la traduc. franc. TERRE DE -W ITT. 238 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, » hautes en cet endroit, que la côte paroît fort basse au vif de i'eau; 3î mais elle est d'une hauteur médiocre quand la mer a refoulé, 35 et il n'y a pas moyen d'y aborder alors avec une chaloupe , parce » que le rivage est tout couvert de rochers : en haute marée , on » passe dessus jusqu'à la berge sablonneuse qui règne tout le long y> de cette côte. Le terroir, à cinq à six cents verges [250 ou 300 55 toises] de la mer, est aride et sablonneux, et ne porte que dçs » arbrisseaux et des buissons. 55 Plus avant dans le pays , autant que notre vue pouvoit s'éten- » dre, le terrain nous parut plus bas qu'au voisinage de la mer, 5? fort uni et entremêlé de savanes et de forêts. Ces prairies portent 55 une espèce d'herbe fort rude et déliée. Le terroir est presque ï5 par-tout d'un plus gros sable que celui du rivage ; mais en quel- 55 ques endroits, il est argileux. Dans la grande savane où nous 55 étions , il y avoit quantité de rochers , de cinq ou six pieds de 55 haut, dont le sommet étoit rond, et qui ressembloient à des mon- )5 ceaux de foin : les uns étoient rouges , les autres blancs. On ne » voyoit dans les forêts que de petits arbres , dont les plus gros 35 n'avoient pas trois pieds de circonférence ; leurs tiges étoient de 55 douze ou quatorze pieds de haut, et de petites branches en for- 55 moient la tête. Il y a d'ailleurs quelques petits mangles noirs sur 55 les bords des criques. 55 Malgré de nombreuses recherches, DAMPiERne put se procurer de l'eau douce sur ces bords ; cependant, en creusant des puits de neuf pieds de profondeur, à un mille du rivage, il parvint à trouver de l'eau saumâtre , mais qui n'étoit pas bonne à boire. DucapViiiaret Les tcrrcs, après le cap Villaret, prennent leur direction vers ail cap Huygem. |.£^ ^^ forment un enfoncement de huit lieues d'ouverture, où nous ne pénétrâmes point : le cap Huygens en est l'extrémité Septen- trionale. Ile Gantheaume. Un pcu au S. dç cc dernier cap, on trouve l'île Gantheaume, de six milles de longueur du N, au S. ; le terrain en est bas et aride. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 239 La portion de côte comprise entre le cap Huygens et le cap ^^^^^^ Bertholet, est plus élevée et d'un aspect plus agréable : lorsque nous de witt. en fîmes l'exploration (en avril ) , les arbres y étoient frais et passa- d^ ^^p Huyger>s blement touffus ; de belles prairies tapissoient quelques points de »" ^^^ Berthoiet. la côte ; spectacle qui flattoit d'autant plus nos yeux, que depuis long-temps nous y étions moins accoutumés. Près de la mer, le soi est formé de dunes de sable blanc et de falaises de roches d'un rouge très -vif; un récif continu et à fleur d'eau prolonge la plus grande partie de la côte, sans s'avancer cependant beaucoup au large. C'est au point où commence le récif dans le Sud , que com- mencent aussi les falaises rougeâtres dont nous venons de parler ; elles s'étendent, sans interruption, jusqu'à la pointe Coulomb , après laquelle les dunes reparoissent. Un ravin aperçu sur la côte , entre le cap Boileau et la pointe Coulomb, nous a paru être le lit d'un ruisseau; la fraîcheur plus grande de la végétation sur ce point semble légitimer cette con- jecture, A petite distance au N. E. du cap Bertholet , on trouve l'île DucipBenhoiet Carnot, et au N. de celle-ci les îles Lacepède; au-delà est le groupe """^ des îles Émériau , peu éloigné du continent. L'aspect de toutes ces îles est fort triste, et annonce l'extrême stérilité du sol. Au large de la plus Occidentale des îles Lacepède, sont des Bancs des Ba- rochers que la mer couvre et découvre ; nous avons vu un ras de marée considérable s'étendre de cette île à deux ou trois milles de distance dans le N. O. Au large , et à-peu-près dans la même direction , se développent les bancs des Baleines. Le plus extérieur de ceux que nous avons vus , assèche de mer basse ; \ts autres ont moins d'étendue , et sont entièrement au-dessous de l'eau. Lorsque nous passâmes ( en avril ) près des îles Lacepède, nous Bancs présuma. aperçûmes, au lever du soleil, des bandes considérables d'oiseaux de mer qui partoient de terre et dirigeoient leur vol dans l'O. et TERRE DE WITT. 240 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, rO. N. O. ; le nombre en étoit si grand , qu'on eût pu croire qu'il se faisoit une migration complète des oiseaux du pays. Depuis trois heures après midi jusqu'au coucher du soleil , ils vinrent rejoindre ia terre ; ce qui nous fit penser qu'il existoit d'autres battures au large des îles Lacepède , et que ces battures fournissoient une nour- riture abondante aux oiseaux qui les fréquentoient. Du cap Borda C'cst dans CCS paragcs et par les 16° 50' de latitude que vint au cap Lévêque. / • i • • t^ ^nn • *^ ^ atterir le capitame Dampier, en 1600; mais ne pouvant jeter l'ancre sur cette côte entièrement exposée aux vents de N. O., il la prolongea pendant douze lieues et vint aborder près d'une pointe (le cap Lévêque) « d'où le pays, nous dit ce navigateur ^, s'étend » de l'Orient au Midi durant dix ou douze lieues ; ce qu'il fait » au-delà, c'est ce que je ne puis pas dire, A environ trois lieues » de l'Orient de cette pointe, il y a une asse? longue baie avec » quantité d'îles et un fort bon endroit à mouiller, ou à haler les » vaisseaux à terre. » La route que nos corvettes ont suivie ne nous a pas permis d'avoir connoissance de la baie ni des îles donc il s'agit. La partie de la Nouvelle -Hollande comprise entre les îles Lacepède et le cap Lévêque « est basse et unie, nous apprend » encore le même navigateur ^ ; il y a des bancs de sable près de » la mer ; les pointes seulement sont pierreuses yy Récif Brué. Le récif Bmé est formé par un banc de roches dont la partie la plus Septentrionale est à découvert et fort écore, mais dont l'extrémité Sud se prolonge sous l'eau à grande distance. Je ne crois pas qu'il aille joindre ïîle Caffarelli , quoiqu'il se dirige vers elle. Ile Adèle. Nous crûmcs, lors de notre première campagne, en 1801, que l'île Adèle étoit une portion du continent ; la brume épaisse qui bornoit alors l'horizon, nous fit juger que les terres se prolongeoient ^ Voyage de Dampier, tom, II, pag, tj^ de la trad. franc. '' Op. cit. tom. II , pa^, /.^q, au LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. 2/^1 au Sud jusqu'à l'île Caffarelli , et même qu'elles formoient une ' \ ^ ^ TERRE baie spacieuse \ Cette erreur, dont on trouve un grand nombre de witt. d'exemples dans l'histoire de la navigation, ne fut reconnue par nous que pendant notre campagne de 1803. Nous vîmes alors clairement que la terre dont il s'agit étoit une île d'environ trois lieues de lon- gueur, et qu'elle étoit basse et sablonneuse; mais la seconde fois encore nous ne pûmes fixer le détail de ses formes. Son extrémité Occidentale, que nous avons nommée cap Molimi, est défendue par quelques brisans. Dans le voisinage , mais plus au N. , on trouve des bancs de sable à fleur d'eau; et à trois lieues au large, à-peu-près par la latitude de ce cap, un récif dangereux que le Géographe a rangé de fort près. U île du Géographe, beaucoup plus petite que la précédente, dont île du Géographe. elle est très -rapprochée, ne nous arien offert de remarquable que sa stérilité parfaite ; caractère d'ailleurs qui lui est commun avec l'île Adèle. Nous n'avons point vu le continent entre le cap Lévêque et les Continent entre îles Champagny, qui forment elles-mêmes l'extrémité Occidentale |es^ a'es^char " de l'archipel Bonaparte; mais il paroît, par la route du capitaine g^r- Saint -Allouarn, que les côtes en sont défendues par un grand nombre d'îles et d'îlots. Cette partie reste entièrement à explorer. Les bancs et les récifs multipliés que nous avons observés entre Mouillages. le cap Thouin et les îles Champagny, démontrent suffisamment le danger de la navigation dans ces parages ; nous ne croyons pas cependant les avoir tous signalés, et sans doute il en existe encore un grand nombre vers les portions de côtes que nous n'avons pu voir que de loin ou qu'imparfaitement : on fera donc bien d'y naviguer avec prudence , et de se guider sur la sonde autant qu'on le =" PÉRON, dans le premier volume de la sa relation, l'erreur dont il s'agit n'avoifpu partie historique de notre Voyage , fag. ijj, encore nous être démontrée; elle a été rectj- donne à cette prétendue baie ie nom de haïe fiée dans le second volume dupême ouvrage, fimAou qu'il y ait. Ils sont à peine de la grosseur de nos gros pommiers, 33 et environ de la même hauteur. L'écorce est blanchâtre et tant T> soit peu dure. Les feuilles sont noires ; il distille de la gomme 33 des nœuds et des crevasses qui sont au corps des arbres. 33 Cette gomme a la couleur et le goût de celle appelée san^- dragon. « H » Dampiek, tom, II , pag. i^o. LIVRE II, Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 243 » croissoit sous les arbres une herbe assez longue , mais assez déliée. —————— TERRE » Nous ne vîmes point d'arbres fruitiers. » de witt. A l'égard des animaux terrestres, Dampier n'aperçut (auprès du cap Latouche-Tréville ) « que deux ou trois bêtes qui ressem- » bioient à des loups affamés et qui n'avoient que la peau et les » os, tant elles étoient maigres^; » il vit en outre un ou deux petits animaux qu'il prit pour des lapins, mais qui plus probable- ment étoient des kanguroos-rats. La classe des oiseaux lui donna « des corneilles qui ressemblent y> tout-à-fait aux nôtres , des faucons, des milans et quantité de tour- ïï terelles dodues et grasses, qui sont un très-bon manger '*; » deux ou trois sortes de petits oiseaux, dont les plus gros étoient comme des alouettes, et le tout en très-petit nombre. Les productions de la mer nous ont offert un nombre prodigieux de baleines, beaucoup de tortues excellentes, quelques compagnies de marsouins, de requins et de bonites; d'ailleurs peu de poissons bons à manger", si toutefois on peut en juger sur ce que nous avons pu prendre au mouillage. Au contraire , la quantité d'oiseaux pélagiens étoit fort considérable ; on les voyoit prendre leur vol tous Xç.?) matins et se diriger au large où ils alloient chercher leur pâture; ïii ne revenoient à terre que le soir pour y passer la nuit. Mais une chose vraiment remarquable, c'est la quantité de serpens marins que l'on voyoit , sur-tout dans le voisinage des bancs .'A^ en avoit de blancs et de noirs, d'autres rayés de blanc et de jaune; chez les uns, la queue étoit plate et large de trois à quatre doigts, d'autres l'avoient toute ronde. Ceux de cette dernière espèce étoient les plus petits et pouvoient avoir deux pieds de long; tandis que les premiers , qui étoient de la grosseur du bras , avoient au moins 3 Y et quelquefois même 5 ou 6 pieds de longueur. Diverses fumées aperçues près de la côte nous ont indiqué Eçpèce humaine. * Op. cit. tom, IV t Jpcig- i2.^- ' Dampier confirme cette observation par '' Loc. cit. ses propres remarques , tom. II, pag. i^o. Hh 2 TERRE DE WITT. 244 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, l'existence de l'espèce humaine sur plusieurs points, et notamment vers le capLarrey, le cap Missiessy et la baie Desault; ce n'est qu'auprès de la pointe Coulomb que nous avons pu voir un habitant de ces rives sauvages : il marchoit seul sur le bord de la mer ; il étoit nu , de couleur noire et avoit les cheveux courts ; il ne témoigna aucun étonnement à l'aspect de nos vaisseaux. Nous devons à Dampier des détails plus circonstanciés dont voici un extrait : « Les Indiens de cette contrée, dit-il ^, sont les gens du monde les T, plus misérables .... ; à la figure humaine près , ils ne diffèrent guère » des brutes. Ils sont grands, droits et menus, et ont les membres » longs et déliés; la tête grosse, le front rond et les sourcils gros. » Leurs paupières sont toujours demi-fermées pour empêcher que » les mouches ne leur donnent dans les yeux : aussi sont-elles si 53 incommodes , que , quelque chose qu'on fasse , on ne peut les » empêcher de donner au visage, et, sans le secours des mains, elles T> entreraient jusque dans les narines , et même dans la bouche si les 33 lèvres n'étoient pas bien fermées .... Le visage de ces hommes » est long, d'un aspect très-désagréable. ... ; leurs cheveux noirs, 33 courts et crépus comme ceux des nègres .... ; leur visage et le 33 reste de leur corps sont noirs, comme les nègres de Guinée. 33 Ils sont nus , n'ont point de maisons ; ils vivent en troupes J3 de vingt ou trente hommes, femmes et enfans tout pêle-mêle 33 Leur unique nourriture est un petit poisson qu'ils prennent en 33 faisant des réservoirs de pierre en travers de petits bras de mer. 33 Chaque marée y jette de petits poissons qui y demeurent, et que » ces Indiens ne manquent pas d'aller chercher quand la mer est 33 retirée. Ils n'ont point d'instrument pour prendre de gros pois- 33 sons, quand même ils se présenteroient ; mais il est rare qu'ils 33 demeurent en arrière quand la mer se retire .... * Tom, -II de ses Voyages , pag. 1^0 et suiv. TERRE DE WITT. LIVRE II. Descriptions céocr. et nautiques. 245 » Ils sont armés de lances en Lois et d'une sorte d'épée de bois y> qui a la forme d'un coutelas. 5? Dampier aborda sur les petites îles situées dans la baie où il étoit à l'ancre (dans l'E. du cap Lévêque) ^; il rencontra sur l'une d'elles quarante personnes, hommes, femmes et enfans. Il n'yavoit qu'un seul feu couvert de quelques branches placées du côté d'où venoit le vent. Tous les habitans eurent grand' peur d'abord de voir venir à eux des Européens , mais ensuite ils se rendirent familiers. Comme ils n'ont point de canots , ces sauvages passent à la nage d'une île à l'autre. Les vents qui ont soufflé sur cette côte pendant les mois d'avril observations ,. A r • I • ^ • ' physiques. et daout, nous ont lourni plusieurs remarques mteressantes que nous allons réunir ici. I .° A l'une et à l'autre époque de notre navigation , les vents ont été plus intenses le jour que la nuit : cette règle n'a souffert que très-peu d'exceptions. 2.° En général, ils fraîchissoient au lever du soleil, et mollis- soient à son coucher; cependant nous avons eu, dans le mois d'août, une forte brise du S. à l'E. S. E. , qui a duré plus de deux jours sans interruption. 3.° Les vents ont été plus forts au large des terres que près de la côte. 4.° Dans le mois d'avril et à petite distance de terre, les vents les plus forts ont soufflé constamment de l'E. à l'O. par le S. , savoir : ceux qui étoient bon frais , de l'E. au S.S.E. ; ceux joli frais, souvent de l'E. au S. S. E., quelquefois du S. S. O. , et rarement de l'O. Les vents de l'E. à l'O. par le N., au contraire, ont toujours été foibles, et fréquemment suivis de calmes, ^.° Pendant le mois d'août, mais à une plus grande distance du continent, les calmes et les vents légers ont été plus rares; les fortes brises ont varié du S. à ÏY^ S, E, , et se sont tenues sur-tout entre le ' Ibid. jpag. /^ et suiv. TERRE DE WITT. 246 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, S. S. E. et le S. E.; elles ont régné joli frais de TE. à l'O. par le S. , mais plus souvent de TE. au S. E. ; enfin, celles qui étoient encore moins fraîches , bien qu elles aient soufflé de tous les airs de vents compris entre le N. E. et l'O. par l'E. et le S. , se sont arrêtées de préférence au S, E. et au S. S. O. Nous avons toujours eu fort beau temps sur cette côte pendant les premiers jours du mois d'août; en avril, nous éprouvâmes divers orages accompagnés d'éclairs , de forts coups de tonnerre , et de pluie. Plusieurs fois ces orages se sont formés à la fin du jour ; ils venoient alors du côté de l'E. , prolongeoient la terre, et, sans s'avancer jusqu'à nous, ils se résolvoient, après une heure et demie ou deux heures de durée , en une pluie abondante. Voici le résumé des observations thermométriques, barométriques et hygrométriques que nous avons faites à inidi dans ces parages : Du 29 Juillet au^ Baromètre 8 Août 1801 Du 3 i Mars au 17 Avril 1803. plus grande chaleur -+- 23"^, j. Thermomètre , { plus petite chaleur -t- 16, 8. cFialeur moyenne -+- ip, 4- plus grande hauteur 28''. 3', j. plus petite hauteur 28. i , 4« hauteur moyenne 28. 2, j, pFus grande humidité 95'^, Hygromètre . . J moindre humidité 69. degré moyen d'humidité. ,......, 8 j. plus grande chaleur. , -H 26^, o Thermomètre . J plus petite chaleur -+- 23, o chaleur moyenne -t- 24 , 7 plus grande hauteur 28^ 3', o Baromètre . . plus petite hauteur , 28. o, j hauteur moyenne 28. i , 2. Nos observations des marées ont toutes été faites à bord , et sont loin par conséquent d'être complètes ; on s'est borné à observer, i.° le maximum de la vitesse du courant et sa direction; 2,° la LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 247 différence du niveau des eaux, mesuré avec la sonde aux înstans de la mer étale ; 3.° enfin l'instant même de la mer étale, lorsqu'il a été possible de le reconnoître. Ainsi que nous l'avons déjà dit, tous ces détails seront placés à la fin du volume dans un seul et même tableau. Nous nous bornerons à faire remarquer ici que nulle part nous n'avons trouvé sur cette côte des marées aussi fortes que Dampier dit en avoir observé. La plus grande que nous ayons vue n'a pas excédé 3 brasses \ de hauteur perpendiculaire ; ç\\e fut trouvée dans le voisinage du cap Lévêque et près du point même où le navigateur anglois avoit mis à terre en 1 688. A la vérité, la lune étoit voisine de son dernier quartier; circonstance peu favorable, comme l'on sait, à la grande ascension des eaux. Dampier nous apprend que , dans ces contrées , il avoit trouvé une marée de 5 brasses angloises^, ou un peu plus de 5 brasses 7 françoises; il dit qu'elle étoit de la même valeur près du cap Latouche-Tréville, mais il ajoute (tom. IV, page i2j de ses Voyagesy* : « Sur divers 35 parages de cette côte , nous n'avions trouvé jusqu'ici que de fort 35 petites marées ; 33 ce qui s'accorde assez bien avec nos propres résultats. Près du cap Latouche-Tréville, les marées ont été de 2 brasses 7 de hauteur, peu de temps après la pleine lune; le courant alloit à I mille -^ de vitesse; sur d'autres points, son maxirmim a été 2'",2 et le minimum 0^,8 ; terme moyen i"",^. Les variations extrêmes de la hauteur de l'eau ont été 7 brasse et 3 brasses 7 ; le terme moyen^ I brasse ■^. A f égard de la déclinaison de la boussole , nous avons trouvé qu'elle diminuoit assez régulièrement depuis le cap Thouin jusqu'aux îles Champagny; ses extrêmes en 1803 ont été le 31 mars 4° 5 5' N. O. etle 18 avril i°28'N. O. En 1 80 1 , nous trouvâmes des résultats constamment plus foibles ; » La brasse angloise est de jf 71° 7' mesure françoise, Voy- l'Encyclopédie de marine, au mot Brasse, TERRE DE WITT. TERRE DE WITT, 248 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, mais je crois que la différence doit être attribuée à nos boussoles, et non à un changement réel dans la variation magnétique. D'après ces dernières observations, la déclinaison dans l'O. des îles Cham- pagny, auroit été nulle en août i 80 1 ; le 9 août, nous l'observâçies en effet de o.°44' N. O., et le lendemain de 0,° 20' N. E. §• 3- ', Archipel Bonaparte. Nous avons compris sous la dénomination générale d'Archipel Bonaparte (carte n.° 2yjia. longue suite d'îles et d'îlots qui s'étendent depuis les îles Champagny à l'O. jusqu'aux îles de l'Institut, sur un espace d'environ 60 lieues marines. Différens groupes composent ce vaste ensemble, et ont été désignés sous les noms d'îles Champagny, i/es d'Arcole, îles Alaret, îles Moiitalivet et îles de l'Institut, lies Champagny. Lcs premières , au nombre de cinq , ont toutes un qspect stérile et blanchâtre : une seule a reçu un nom particulier ; c'est Kîle Degérando, la plus méridionale du groupe. Le continent en arrière de ces îles est plus élevé que les terres vue^ précédemment dans le Sud. Iles d'Arcoie. Lc groupc à.ç,i îks d'Arcok contient un bien plus grand nombre d'îles que le précédent : nous y en avons distingué dix-sept , tant grandes que petites ; encore ne sommes-nous point sûrs qu'aucune n'ait échappé à nos regards, Ces îles présentent entre elles des détroits assez larges ; et toute- fois la couleur de l'eau nous a fait supposer que dans plusieurs passes il existoit des hauts-fonds. Les circonstances ne nous ojit pas permis de vérifier par-tout un fait aussi important : voici la seule tentative qu'on ait faite pour y parvenir; le grand canot du Géographe, ex- pédié pour reconnoître ïîle Colhert, ne put mettre à terrç, \ cause d'une LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 249 d'une chaîne de brisans qui en défendoit l'approche. Il voulut pé- nétrer dans le canal formé par cette île et Kune des îles voisines ; mais de nouveaux brisans l'en ayant empêché \ il fut obligé de revenir à bord. La plupart des îles d'Arcole sont d'une hauteur moyenne et affectent une conformation bizarre et pittoresque ; on pourra s'en convaincre, en consultant la planche VU de l'atlas qui accompagne la partie historique de notre voyage ''. l^île Freycinet, l'une d'entre elles ", est remarquable par la forme singulière d'une montagne qui en occupe le centre et qui ressemble assez parfaitement à un bol renversé. L'élévation beaucoup plus grande de son sol comparé à celui des îles voisines , est encore un de ses caractères particuliers. Nous en avons fixé la position par 15° i' i^' de latitude S. et 122° 4' 36" de longitude à l'E. de Paris. Les îles Maret , de dimensions en général très-foibles , ont leurs côtes coupées à pic et formées de falaises rougeâtres ; tWts sont hautes, escarpées et d'un abord difficile. L'une de ces îles cependant est sablonneuse ; mais elle est entourée d'un énorme brisant, qui s'avance beaucoup au N. ; \île Jussieu , qui nous a paru bien boisée, étoit couverte , en avril , d'une verdure agréable. \lîle du Guillaume- Tell et les îlots qui l'avojsinent dans l'O, se sont montrés à nous sous le même aspect. Les îles Montalivet nous ont offert par -tout un coup-d'œil agréable; quoique petites, elles sont élevées et passablement fertiles : un fort brisant gît à peu de distance de ces îles dans le N. E. Nous avons vu un petit nombre de points du continent en arrière des îles d'Arcole, Maret et Montalivet; le cap Châteaurenaud , qui TERRE DE W I T T. ' Ces brisans ne sont pas marqués sur notre carte, parce que leur position précise n'a point été déterminée. ^ Les détails de nomenclature des îles dont il s'agit, sont peu conformes sur cette planche à ceux qu'on voit sur la carte n.° 27 de l'atlas nautique. La cause principale de ce- lles Muret. Iles Montalivet. Continent en arrière des îles. défaut d'accord vient de ce que les vues de côtes placées dans l'atlas historique , ont été publiées avant que nos constructions géogra- phiques aient pu être terminées. " Cette île est indiquée dans l'atlas histo- rique, planche VII, comme faisant partie des îles Champagny : c'est pne erreur. li 250 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, "ZZZZ est le plus saillant, est, comme tout le reste de la côte, très-bas et DE w I T T, d'un aspect fort triste. Mais la grande distance où nous nous sommes toujours tenus de terre, nous a peut-être empêchés de porter à cet égard un jugement très-exact : il est même possible que nous ayons quelquefois confondu des îles avec les terres continentales. Dans l'E. des îles Montalivet, à la distance d'environ cinq lieues, nous avons vu un cap élevé et saillant, qui nous a semblé tenir au continent : nous l'avons nommé cap Voltaire. C'est au N. et au N. E. de ce dernier cap que gisent les îles de l'Institut, situées, ainsi que nous l'avons dit plus haut, à l'extrémité Orientale de l'archipel Bonaparte. (^ Voyez le pLin particulier, carte n." 2'j.) Leur nombre, leur étendue et leur position respective n'ont point été déterminés par-tout d'une manière exacte, ainsi que nous le ferons voir en donnant l'analyse de cette partie de nos cartes. Iles de l'Institut. Quclqucs-uncs dc CCS îles sont de hauteur moyenne; d'autres sont plus élevées et nous ont paru fertiles , vues à grande distance. Nous mouillâmes, à deux époques différentes, au N. de l'île Cassinî, l'une des plus grandes du groupe qui nous occupe : cette île n'est pas très-élevée , et , sans être d'une fertilité remarquable, on y voit cependant une agréable végétation. A sa partie Septentrionale est un récif saillant au large, sur lequel la mer brise quelquefois avec force ; et au S. , de jolies anses de sable où les embarcations peuvent mettre à terre avec facilité. Environ à trois lieues de distance et dans le S. O. de cette île, on trouve un fort brisant qui est isolé et très-écore. Il n'est pas bien certain que file Bougaînville soit une seule terre; à la plus petite distance où nous l'ayons observée, nous avons remarqué des collines en doubles plans qui sembloient indiquer, soit des canaux, soit des ports, soit des baies profondes. Je ne me permettrai pas de rien décider à cet égard ; le tracé de ma carte fera cependant connoître l'opinion à laquelle j'ai cru devoir m'arrêter. TERRE DE WITT. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 25 l Au Nord de cette dernière île, en tirant un peu vers l'E., nous avons vu du haut des mâts une bande de terres éloignées; nous ne savons pas si elles font partie du continent ou si ce sont des iÏGS. Entre l'île Cassini et l'île Bougainville commence cette chaîne Bancs des HoIo- étendue de bancs et de récifs que nous avons désignés sous le nom de Bancs des Holothuries. Leur longueur totale du N. au S. n'a pas moins de quinze lieues , sur une largeur dont nous n'avons pas fixé les limites. Ces bancs se divisent en plusieurs groupes, qui laissent entre eux diverses passes dont quelques - unes sont praticables pour les plus forts vaisseaux; d'autres n'ont point encore été examinées: mais, à en juger par la profondeur considérable de l'eau auprès des bancs, la navigation ne doit pas y être moins libre que dans les passes qui nous sont connues. Une partie de ces battures assèchent de basse mer; il y en a qui, plus enfoncées au-dessous de la surface des eaux, doivent toujours laisser au-dessus un brassiage assez fort pour que de petit? navires puissent y naviguer de beau temps. Les bancs des Holothuries sont formés de sable mêlé de vase et de petites roches de corail, dont quelques-unes se montrent toujours au-dessus de l'eau; ils sont d'ailleurs tous écores et peuvent être rangés de fort près. La mer ne brise pas constamment sur ces bancs; et même, lorsque le vent est foible, on peut y débarquer avec facilité, ou s'y échouer en allant se placer, sur ceux qui couvrent et découvrent, avant l'ins- tant de la basse mer. C'est ainsi que le pratiquent les navires Malais qui viennent annuellement dans ces parages pour faire la pêche des Tripans, que l'on rencontre en nombre prodigieux sur tous les bancs dont il s'agit. Nous n'avons vu qu'à très - grande distance cette partie du Continent Jans continent de la Nouvelle - Hollande qui, située à l'Est du cap ^^5^^/ "^ li 2 TERRE DE WITT. Navigation mouillages. 252 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Voltaire, se trouve, par conséquent, au S. des îles de l'Institut; il nous a donc été impossible d'en fixer les formes, ni de juger de son degré de fertilité. Les pécheurs Malais avec lesquels nous avons communiqué, nous ont dit qu'il y avoit de l'eau douce, mais qu'il étoit difficile d'y faire aiguade , à cause de la férocité des naturels. La quantité de récifs qui régnent dans l'archipel Bonaparte, le nombre considérable d'îles et d'îlots qui s'y rencontrent, rendent la navigation dans ces parages difficile et même périlleuse. Les récifs étant tous écores, la sonde ne peut en indiquer l'approche; inconvénient qui seroit fort grave pendant la nuit, si la facilité qu'on a de jeter l'ancre par-tout ne permettoit au navigateur de se mettre tous les soirs à l'abri du danger. Sur quelques points les récifs s'avancent beaucoup au large, tandis qu'ailleurs ils sont situés près de la côte. Notre carte en indique un grand nombre, et cependant il ne faut pas croire qu'ils y aient tous été marqués; entre les îles sur-tout, nous avons lieu de penser qu'il se rencontre beaucoup de bancs que nous n'avons pas examinés. Ainsi , jusqu'à ce qu'on ait fait une exploration com- plète de ces parages, il convient de s'y tenir exactement sur ses gardes. Il est à remarquer que, depuis l'instant où, sur cette côte, la sonde a donné fond de vase, la nature des récifs a changé tout-à- coup, et qu'ils sont devenus plus écores qu'ils n'étoient auparavant. Ce changement s'est opéré entre l'île Adèle et les îles Champagny. Jusque-là on avoit trouvé en général un fond de sable mélangé de coquilles ou de débris de corail , et quelquefois de gravier. Devant l'archipel Bonapai'te et les bancs qui l'avoisinent, nos sondes ont rapporté constamment une sorte d'argile compacte, d'un grain très-fin. Par-tout le fond étoit net et de bonne tenue : cependant à l'un de nos mouillages dans l'O. des bancs des Holo- thuries, il nous est arrivé d'avoir notre orin coupé par le fond. LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 253 quoique la sonde eût indiqué fond de vase ; mais il est douteux si ; I. , , . TERRE l'ancre elle-même na pas été la cause de cette avarie. ^^ witt. Nous avons vu beaucoup de tortues sur les acores des îles de Productions. l'Institut, et particulièrement auprès de l'île Cassini; il seroit possible de ramasser un grand nombre de ces animaux, dans la saison con- venable. D'après le rapport des pêcheurs Malais, W existe aussi quantité de très-bons poissons dans ces parages. Diverses fumées aperçues sur le continent, près des îles d'Arcole Espèce humaine et des îles Montalivet, sont une preuve évidente de la présence de l'espèce humaine sur ces bords ; nous ne sommes pas moins certains qu'elle existe également sur la grande terre au S. des îles de l'Institut. Les pêcheurs Malais nous ont dit avoir eu des engage- mens sanglans avec les naturels de cette partie de la Nouvelle- Hollande , qui sont extrêmement farouches. Mais il ne paroît pas qu'aucune des îles de l'archipel soit habitée. Ainsi que nous l'avons déjà fait remarquer dans le précédent paragraphe, nos corvettes sont venues à deux époques de l'année vers cette partie de la Nouvelle-Hollande. Les vents, à chacune de ces époques, ont été très-foibles près de l'archipel Bonaparte, et les calmes fréquens. Nous allons pré- senter l'exposé de leurs variations. Avril 180^. I .° Les brises les plus fortes , très-rares d'ailleurs , ont soufflé joli frais du S. à TE. ; en général, elles ont eu lieu depuis 3 heures du matin jusqu'à p ; 2.° Les vents de la bande du N. ont toujours été foibles; mais quel- quefois aussi ils ont été foibles dans d'autres directions ; 3.° La brise prenoit faveur au lever du soleil et diminuoit ensuite d'intensité : le même effet s'est observé au lever de la lune ; l 4.° A midi , on avoit ordinairement du calme ; 5.° La brise fraîchissoit de nouveau au coucher du soleil, pourmollir bientôt après. TERRE DE WITT. Observations physiques. 254 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, I •" Les vents joli fiais ont été fort rares et ont soufflé du S. S. E. au S. O. ; 2." Les vents petit frais ont varié du S.S.E. au N„N. O. par l'O.; mais plus fréquemment du S. au S. O. ; Août I j.° Les brises foibles ont eu lieu de tous les points du compas, et sur- tout du N.N. O. au S. par l'O. ; 4.° Les vents les plus frais ont eu lieu dans la matinée; 5.° Et les calmes à midi , ou pendant la nuit; 6." L'influence du lever ou du coucher du soleil sur l'augmentation de la force des vents , n'a pas été sensible. Le temps a toujours été fort beau, et n'a pas occasionné de grands changemens dans Ja marche de nos instrumens météoro- logiques : on peut en juger par le tableau suivant, dont les observa- tions sont rapportées à l'heure de midi. Thermomètre . plus grande chaleur, plus petite chaleur. . chaleur moyenne. . . . '7. 22, Du p au 17 Août 1801. Du 18 au 2p Août 1803. plus grande hauteur 28'' 2', 3 Baromètre . . . . / plus petite hauteur 2S. i , j hauteur moyemie 28. i, 8 plus grande humidité 98'^, o Hygromètre . . j moindre humidité 84 , o degré moyen d'humidité. 94, o plus grande chaleur -+- 25'', o plus petite chaleur -f- 24 , o chaleur moyenne -w- 24) 8 plus grande hauteur , 28^ ^' » J plus petite hauteur , 28. i, o hauteur moyenne g;8. i , 9 Thermomètre . Baromètre . Passons à nos observations des marées : nous les verrons donner lieu aux mêmes remarques générales que nous avons faites plus haut dans notre deuxième paragraphe. Nous trouverons que la vitesse LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 255 moyenne du courant, observée en i 803 , a été de i™"%^ , mais que les extrêmes se sont tenus entre o"',y et i™,8 : quant à la diffé- rence de niveau, aux époques de la haute et de la basse mer, les extrêmes ont été de 2 à 3 brasses, tandis que la valeur moyenne s'est trouvée de 2 brasses y- Nous n'avons cependant pas fait usage, dans ce que nous venons de dire, d'une observation curieuse, mais isolée, recueillie le i 1 août 1801 auprès de l'île Colbert; cette observation nous a donné 4 brasses pour la plus grande ascension de l'eau le lendemain de la nouvelle lune ; i\ est malheureux qu'on n'ait pas pu déterminer avec exactitude l'instant de la pleine mer. M. Ronsard, à qui ces résultats sont dus, se borne à dire que le renversement du courant eut lieu à j^ 20' du matin, mais qu'à cette époque la mer étoit déjà montée d'un pied ou deux. Nous avons eu sur cette côte les mêmes anomalies, dans nos observations magnétiques, d'une année à l'autre, que nous avions trouvées déjà sur d'autres points de la même terre ; je persiste à croire qu'il faut les attribuer entièrement au plus ou au moins d'é- nergie de nos boussoles. Voici le précis de ces observations : plus grande :^ 0° 36' plus petite ^ o. 5. Déclinaison en Août 1801 .( } N. E. moyenne . . . = 0° i 8 plus grande = 2.' i j ' _, ,. . . .. „ 1 P'us petite =1. 4i- ( m /^ Déclinaison en Avril 1803.^ j iN.*^. moyenne... = 1° 56' Ces valeurs moyennes diffèrent entre elles de 2° i4', quantité qui n'excède pas la limite des erreurs qu'on doit craindre dans les observations de ce genre. Sa.int-Allouarn, en avril 1 772 , avoit trouvé, dans l'O. de l'île TERRE DE WITT. merciaux. 256 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ^g g Cassini, 2° de déclinaison N. O. : c'est à très-peu près ce que nous DE wiTT. avons eu nous-mêmes dans ces parages, en 1803. Avantages corn- Lcs Europécns pourroicnt tenter d'établir à la Terre de Witt un genre de spéculation très-lucratif, et qui, exploité jusqu'à ce jour par les Malais, forme une branche importante de leur commerce avec la Chine : je veux parler de la pêche des tripans. Toutes les années , un nombre considérable de pros , barques Malaises, partent de Macassar, et viennent aborder, à l'aide de la mousson du N. O. , sur la côte Septentrionale de la Nouvelle- Hollande; elles emploient six mois à faire leur pêche, à en préparer le produit '', et à compléter leur cargaison. Ce travail est ordinai- rement fini au mois d'avril, A cette époque, tous les navires se rassemblent ; ils sont sous les ordres d'un vieux Raja , qui est en même temps leur amiral et leur pilote ; c'est lui seul qui dirige la route, parce que lui seul possède une boussole; les autres ne le perdent pas de vue, et tous enfin profitent du reste de la mousson du S. E. pour retourner à Macassar. De ce point, les cargaisons s'expédient pour Canton et pour Macao, où elles se vendent à très- haut prix. Nous avons dit (page ^4) que les tripans étoient recherchés avec avidité par les Chinois, comme un puissant aphrodisiaque. «Les organes de ce zoophyte singulier, dit Péron, sont enve- loppés d'un sac épais et membraneux, susceptible, par une forte cuisson , de se résoudre en une gelée épaisse , très-nutritive et dès- lors très-corroborante : il en est de même des ailerons de requins, des nids gélatineux, des pieds de cerfs, &c. r> dont on fait un si grand commerce dans tout l'Orient. L'usage de ces diverses = D'après les rapports qui nous ont été soleil. Quand la dessiccation en est com- faits, soit aux îles de l'Institut, soit à Ti- plète, on les embarque dans les navires des- mor,Ie mode de préparation des tripans est tinés à les recevoir. (Voyez la partie histor. extrêmement simple ; il consiste à placer ces du Voyage aux Terres Austr. tom, II, chap. animaux sur des nattes étendues à la surface S'') du sol , et à les exposer ainsi à l'ardeur du substances LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 2,57 substances produit un effet puissant et fort actif sur l'économie animale : employées avec sagesse, par une main prudente et exer- cée, elles pourroient avoir du succès dans un grand nombre de maladies, principalement dans celles qui ont pour cause l'épuise- ment, ou qui amènent la prostration des forces ; prises avec excès, au contraire, elles allument le sang, et deviennent nuisibles à l'homme par les désordres auxquels elles le portent. Sous ce double rapport, les holothuries ne me paroissent pas indignes de fixer l'attention de nos médecins, TERRE DE WITT. §. 4. Golfe Joseph - Bonaparte. Nos corvettes n'ont exploré qu'une très-petite portion du golfe Joseph-Bonaparte , et même elles n'ont point aperçu l'extrémité Méridionale ; nous ne pouvons donc pas en fixer l'étendue en lati- tude; mais sa largeur, prise depuis le cap Rulhières jusqu'au cap Fourcroy, dans la direction du N. E. :^ E., est de soixante-cinq lieues marines, égales à trente-six myriamètres. Les îles Lesueur, situées à l'extrémité Occidentale de ce golfe, Hes Lesuew. sont au nombre de deux : la plus Orientale paroît la plus étendue , et n'est cependant qu'un plateau de sable d'une médiocre éléva- tion, couvert d'un peu de verdure ; un assez fort récif l'environne, et l'on distingue même, de distance en distance, des pointes de ro- chers hors de l'eau, sur lesquelles la mer vient se briser avec force, A l'O. du cap Rulhières, on voit une ouverture tranchée au-delà Continemàro. de laquelle sont des terres qui nous ont paru appartenir au conti- «J'icapRuihieres. nent ; néanmoins , comme nous ne les avons aperçues qu'à fort grande distance, nous n'osons affirmer qu'elles ne soient pas des îles. La terre, dans cette partie et près du cap Rulhières, se montre d'une hauteur moyenne, assez uniforme. ick TERRE DE WITT. Casuarina. 258 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Dans J'E. Je ce dernier cap, la terre se dirige au S, E, jusqu'au cap Dusséjour; ses bords, légèrement sinueux et de bonne hauteur, sont coupés à pic au bord de la mer ; de distance en distance, on trouve Du cap Rulhières . tiinitt au cap Dusséjour. Cependant quelques anses de sable ou le débarquement pourroit avoir lieu de beau temps. L'extrême uniformité du sol offre peu de points de reconnoissance, et l'intérieur n'a rien qui flatte la vue : près du rivage , la côte est médiocrement boisée ; mais, dans le loin- tain, on distingue quelques arbres de haute futaie. Montagne du En face du cap Saint- Lambert j la terre est moins haute et laisse apercevoir une montagne isolée, remarquable par sa forme quadran- gulaire ; elle peut servir de très-bon point de reconnoissance. Nous l'avons nommée Montagne du Casuarina; elle gît par i4° 21' Jc latitude S. et 125° 20' de longitude à l'E. de Paris. Ues Lacrosse. Plus Join vcrs le S. E. , on voit les îles Lacrosse : nous en avons compté trois; mais il est possible qu'elles soient en plus grand nombre, car nous ne les avons pas vues de très-près : leur latitude nous a paru être exactement la même que celle du cap Dusséjour. Banc desMéduses, Au N. de CCS îlcs et dc cc cap , dans une étendue assez consi- dérable et parallèlement à la côte , se rencontre le banc des Méduses, qui nous a semblé être entièrement sous l'eau ; nous ignorons s'il découvre quelquefois. Iles Barthélémy. Dcs îlcs Lacrossc , en s'avançant vers le N. E. , on trouve un espace d'environ trente lieues d'étendue que nous n'avons point reconnu : il se termine aux îles Barthélémy, petit groupe d'îles au nombre de trois, d'un aspect uniforme et qui sont moins élevées que les terres de la partie Occidentale du golfe. Terres continen- Lc contîncnt s'cst montré plusicurs fois dans le voisinage de ces îles: il est fort bas, et n'offre aucun point de reconnoissance. La monotonie la plus affligeante existe par-tout, et dénote la stérilité extrême du sol. Du cap Dombey, en remontant vers le N. E., on trouve une terre basse et fort unie, sur quelques points de laquelle nous croyons qu'il taies. LIVRE IL Descriptions géogr. et nautiques. 259 existe plusieurs petites baies. Un banc de sable sous - marin a été aperçu à quelque distance du rivage. La portion de côte que nous avons nommée île Péron , est re- iie Pérou, marquable par un piton placé à sa partie Septentrionale : nous ne sommes pas parfaitement certains que cette terre soit une île ; ce- pendant elle nous en a toujours présenté l'aspect, à la distance où nous en sommes passés. Toutes ces côtes sont tellement basses , qu'il est impossible de les bien voir, même à trois ou quatre lieues au large. Nous avons aperçu la terre de fort loin sur quelques points entre TemscondneH- l'île Péron et le cap Fourcroy : aussi tout ce que nous pouvons en **'^'* dire, c'est qu'elle paroît contenir divers enfoncemens considérables, qu'il eût été intéressant d'examiner ; le temps et [qs circonstances ne nous l'ont pas permis. lie cap Fourcroy est saillant et plus élevé que les terres qui en sont au Sud ; son aspect est aussi moins uniforme. Au Nord nous avons vu la côte tourner brusquement vers le N. E. , et se prolonger de là jusqu'au cap Helvétius, après lequel la brume nous a com- plètement caché la terre. Ce cap est le dernier point des côtes de la Nouvelle-Hollande que nous ayons aperçu; notre route s'est ensuite tellement éloignée du continent, que nous n'en avons plus eu la moindre connoissance. La sonde , au milieu du golfe Joseph-Bonaparte , ne nous a pas Navigation n donné un fond très - considérable ; en général, elle se tenoit au- M°^^"^g«- dessous de 30 brasses, mais ç\\c étoit de 10 brasses plus forte dans Je N. E. du cap Saint -Lambert, Le fond, presque par-tout, est de vase ou de vase mêlée à un peu de sable : près des îles Lesueur cependant nous avons trouvé une fois fond de roche. Les mouillages près de la côte , tant à l'O. qu'à l'E, du golfe , nous ont paru très -sûrs et de bonne tenue : à l'exception du banc des Méduses, nous n'avons rien vu qui puisse gêner la navigation. Toutefois , il est vrai de dire que trop souvent nos recherches ick 2 TERRE DE WITT. 260 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, nautiques de ce genre ont été ici assez incomplètes. Sur la côte Orientale , les terres découpées que nous avons vues au N. et au S. de ïîle Péron, nous ont paru annoncer des enfoncemens , et peut- être même des abris intéressans pour la navigation. Dans le S. , il est permis de faire des suppositions semblables ; mais, sans nous laisser aller à des conjectures trop brillantes et trop hypothétiques , il est plus sage d'abandonner à nos successeurs le soin de faire connoître, avec les détails convenables, cette partie intéressante de la Terre de W^itt. Espèce humaine. L^ préscncc dc l'hommc sur ces bords nous a été signalée par plusieurs feux et par plusieurs fumées que nous avons aperçus, tant auprès du cap Rulhières et du cap Dombey que de la portion du continent située au N. E, de ïîle Péron. Là se bornent les re- marques que nous avons faites sur l'espèce humaine qui habite ces rivages inhospitaliers. Pendant notre navigation dans le golfe Joseph-Bonaparte (en juin), nous avons eu des vents assez forts qui ont beaucoup contrarié notre route et nos opérations ; à quelques exceptions près , la brise étoit plus forte le jour que la nuit; die augmentoit au lever du soleil, et diminuoit à son coucher : quelquefois cependant un même vent, sans varier d'intensité, a duré pendant deux jours entiers, mais jamais davantage. Lorsque la brise souffloit bon frais, sa direction étoit le plus souvent au S. E, , quelquefois à l'E. et même au S. O. ; mais elie n'a jamais été que peu d'instans dans cette dernière direction. Les vents joli frais ont varié du N. E. au N. O. par le Sud ; ils ont soufflé plus fréquemment du S. E. que d'aucune autre partie. Ceux petit frais les plus ordinaires ont soufflé du côté de l'E. ; nous en avons eu aussi depuis le N. N. O. jusqu'au N. N. E. par le S. Les folles brises ou les vents légers ont €u lieu de tous les points de l'horizon; ceux de la bande de l'O. , sur -tout ceux du S. O. et de l'O. S. O. , ont cependant donuné. Observations physiques. LIVRE II. Descriptions cÉoGR. ET NAUTIQUES. 261 Les calmes ont été très-rares, et ont eu iieu principalement entre les îles Barthélémy et le cap Fourcroy : il paroît que l'abri de la terre voisine influoit beaucoup sur cet état de l'atmosphère. Les plus fortes brises, au contraire, se sont fait sentir au milieu du golfe entre le banc des Méduses et \ç.i îles Barthélémy, c'est-à-dire, sur un point tout-à-fait hors de l'influence de la côte. Pendant notre séjour dans ces parages, c'est-à-dire du 12 au 28 juin, la température a varié de -f-i 9'',o à -i-2 2'',8 , et nous a donné un terme moyen de -\- 2i^,4« Le baromètre s'est soutenu de 28P i', 3 à 28P3', G ; sa hauteur moyenne a été de 28'' 2*, 3. Nos observations magnétiques ne nous donnèrent, pour la décli- naison, que de foibles résultats, dont le plus élevé, obtenu près des îles Lesueur, ne fut que de 2° N. O. ; près des îles Lacrosse et de i'îlePéron, la déclinaison fut trouvée nulle ou à-peu-près, puis- qu'elle ne donna que 0° 3' N. O. , quantité bien au-dessous de l'erreur probable des observations. Entre ces deux points cependant, nous eûmes 1 ° 4 d^ déclinaison N. O. TERRE DE WITT. 62 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. 202 N."^ -GALLES DU SUD. CHAPITRE IX. Nouvelle-Galles du Sud. On sait que la première exploration de la côte Orientale de la Nouvelle-Hollande est due au célèbre capitaine Cook ; ce travail forme sans doute un des plus beaux titres à sa gloire , comme marin et comme géographe. Les Anglois ont nommé cette partie du continent austral New South Wales ou Nouvelle - Galles du Sud ; elle s'étend du cap Yorck au Nord, jusqu'au promontoire de Wilson au Midi , occupant ainsi une étendue en latitude qui est égale à 'y 7 1 lieues marines , ou ^ 1 7 myriamètres. Nous n'avons pas visité tout ce grand développement de côtes ; c'est pourquoi, fidèles au plan que nous nous sommes tracé, nous nous bornerons à réunir dans ce chapitre les faits que nous avons recueillis sur la colonie que les Anglqis y çnt fondée, seul point où nous ayons mis à terre, Comté de Cumberland , ou Colonie 4ngloise E>u Port Jackson, Avant le retour en France de notre expédition, Ja colonie angloise de la Nouvelle -Hollande n'y étoit connue que sous le nom de Botany-Bay ; on ignoroit et son étendue et son impor- tance, Cet établissement, flétri dès son berceau, quoique si digne d'attirer l'attention du publiciste et du philosophe, n'étoit regardé qu'avec mépris et comme une sorte d'égout pour le crime : per- sonne ne croyoit qu'avec le rebut de sa population, l'Angleterre eût pu créer en quelques années , aux extrémités du globe , une colonie aussi florissante et aussi utile, et i'on paroissoii avoir oublié N."^-GALLES PU SUD. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 263 que quelques-unes des plus riches provinces des Etats-Unis d'Amé- rique, et particulièrement la Floride et la Virginie, n'ont pas eu d'autre origine. Péron, dans le premier volume de la relation de notre voyage , a déjà donné à ce sujet d'intéressans détails ; on en trouvera de plus importans encore dans le second volume, qui doit contenir l'histoire des colonies angloises aux Terres Australes : i\ me suffit de l'indiquer ici. La portion du territoire de la Nouvelle-Galles du Sud , qui com- prenoit, en 1802, les divers établissemens de l'Angleterre, est désignée sous le nom général de Comté de Ctanberland ^ (plci7ic]ie n.° 2^) : il est borné à l'Est par le grand Océan austral; au Nord, par Broken-Bay et la rivière d'Hawkesbury ; au Sud, par Botany- Bay et la rivière George ^ ; à l'Ouest enfin, pai' la chaîne des mon- tagnes Bleues ^ La dénomination de Comté de Cumberland n'a cependant point prévalu : le gouverneur Phillip s'étant fixé dès l'origine ^ au port Jackson, on désigna d'abord sous ce nom la colonie dont il étoit le fondateur : l'usage ensuite l'a consacré. Cette préférence se trouve d'ailleurs assez justifiée par l'extrême beauté du port, et par sa situa- tion au centre de l'établissement. Avant d'entrer dans de plus grands détails sur la géographie du Comté de Cumberland, nous dirons un mot de Broken-Bay et de Botany-Bay, qui, ainsi que nous venons de le voir, forment %ç.% limites en latitude , et s'y rattachent par des rapports très-im- portans. L'ouverture de Broken-Bay est située à quinze milles au N. de BroknBay, l'entrée du port Jackson, par 33° 35' de latitude Australe. Le ca- pitaine CooK , qui ne fit que l'entrevoir en 1 770 , lui donna le * Voy. CoLLiNS, Account of New South ' Ce nom vient de la couleur que parois- Wales, &c, I." édit. pag. ^2, sent avoir ces montagnes vues à une grande '" Ko)/. PÉRON, Voyage aux Terres Austr. distance, historiq. tom, I , j)ag. j8;;r. ^ En l'année 1788. N."^-GALLES DU SUD. 264 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, nom qu'elle porte , à cause des déchirures que présentoient de toute part à sa vue les terres qui constituent cet enfoncement. La largeur de la passe est d'environ un mille, et la profondeur de l'eau de 8, 10 et 12 brasses; mais, en pénétrant plus avant, elle baisse à 6, 7 et 5 brasses *. Aussitôt qu'on a franchi les pointes de l'entrée , qui sont hautes et rocailleuses , on arrive en face d'une petite île escarpée, connue sous le nom de Mont- Eliot; à ce point on voit la baie se diviser en plusieurs branches : celle du Nord, nommée Northern- arm, est très -vaste dans l'intérieur; mais le peu de pro- fondeur du brassiage est cause que cette partie du havre n'est prati- cable qu'aux bateaux ou aux petits navires ; la passe pour y pénétrer, déjà assez étroite par le rapprochement des terres, est resserrée en- core par un banc de sable sur lequel la mer brise fortement avec des vents du large. Au Sud du Mont-Eliot se trouve le Southem-arm ou Pitt-Water; c'est un fort bon havre, praticable pour tous les navires qui ne calent pas plus de 3 brasses. Un haut-fond s'étend depuis sa pointe de l'Est à deux bons tiers de la passe : pour le doubler, serrez de près la côte de l'Ouest, qui est écore, et faites route vers l'inté- rieur ; vous ne trouverez pas moins de 3 brasses , et cette pro- fondeur aura lieu seulement dans la partie la plus étroite, qui n'a que peu d'étendue ; à mesure que vous avancerez, le fond tom- bera à 4> 5, 6 et 8 brasses. Dès que vous aurez dépassé la seconde pointe sur la côte Occidentale, vous pourrez naviguer sans crainte au milieu du canal ; l'une et l'autre rive sont éçores , excepté près àç.i pointes , à petite distance desquelles il y a un peu moins d'eau. Le Pitt-Water contient plusieurs anses commodes , dans lesquelles un navire pourroit se décharger, et abattre en carène : sur divers points, on trouve de l'eau douce, et par-tout du bois en abondance. * Voy, an Kistorical Journal ofthe transactions at port Jackson, &c, par JOHN HUNTER, pag-, /j^ , d'où ces détails nautiques sur Broken-Bay ont été tirés, LIVRE II. Descriptions GÉOGB. ET NAUTiQ,uES. 16^ Si nous prenons encore pour repère l'île du Mont-Eliot, nous apercevrons au S. O. une troisième branche de Broken-Bay : c'est le South-western-arm ; il n'est séparé du Pitt-water que par un cap escarpé , que terminent plusieurs pointes de roches entremêlées de petites anses de sable. Pour vous rendre dans ce troisième havre, faites route au S. O. , en rangeant de préférence la côte du Sud ; vous arriverez bientôt en face d'une nouvelle ouverture sur la côte Nord. Parvenu à ce point, il faut vous défier d'un banc * placé à mi-chenal, et sur lequel le moindre brassiage est de 16 pieds. En serrant de près le rivage, on peut passer de l'un et de l'autre côté de ce banc, dont l'approche est d'ailleurs indiquée par des sondes graduées. Au Sud, la largeur du chenal est plus grande et l'eau plus profonde ; cependant on n'a pas moins de 5 brasses dans la passe du Nord. Quand vous aurez dépassé ce danger, vous serez à€]k dans un bon mouillage par les 5 et 6 brasses; mais si vous voulez aller plus loin, vous le pouvez en toute confiance, en ayant soin toutefois de donner un peu de tour aux pointes. Ce havre se prolonge au S. O. pendant plusieurs milles, et il a lui-même divers embran- chemens profonds qui sont indiqués sur la carte. Au N. O. du banc dont nous venons de parler, est le dernier embranchement de Broken-Bay, désigné par quelques-uns sous le nom de North-westem-arm , mais qui n'est réellement que l'embou- chure de la rivière d'Hawkesbur>y : ce bras est praticable , à grande distance, pour de forts navires; mais comme les bancs y sont nom- breux, on fera bien de ne pas s'y engager sans pilote, à moins d'avoir fait éclairer sa route par de petites embarcations. Nous par- lerons plus bas de cette rivière. ^i un navire arrivoit dans Broken-Bay pour s'y mettre à l'abri d'un coup de vent, je lui recommanderois , dit Hunter^, de s'avancer jusqu'à la branche S. O. du havre , en rangeant toujours de * Sur la planche n.° 29 de notre atlas, on tanc ; il est important d'y faire attention. ~^ a, par erreur, gravé une île à la place de ce '' Loc. cit. lI N."^-GALLES DU SUD. N."^- GALLES DU SUD. 266 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, très-près les rivages du Sud, qui sont très-écores : c'est le point où, avec le moins de danger, on pourroit avoir une sûreté parfaite. Botany-Bay. Botany-Bay, placée au Sud du port Jackson, dont elle n'est distante que de dix milles , présente d'abord une entrée d'un demi- mille d'ouverture entre des terres hautes et coupées à pic ; on a devant soi un bassin de quatre milles de diamètre, qui contient d'excellens mouillages , entre 4 et 7 brasses d'eau , mais trop vaste, trop exposé aux vents d'E, et à la houle du large, pour of&ir en tout temps un refuge aux navires qui voudroient y séjourner. La ligne ponctuée marquée sur le plan indique la limite du fond de 3 brasses ; plus loin , la profondeur est exprimée en pieds. On voit donc que l'espace où peuvent aller les grands navires est assez borné , et que nulle part on n'est assuré d'y rencontrer d'abri parfait. Le meilleur mouillage, dit Hunter*, est sur la côte Nord, devant une baie de sable , d'où l'on relève le cap Banks ( Nord exté- rieur de l'entrée ) à l'E. S. E. ; le fond y est bon et net. On trouve au S. S. E. , et à deux encablures d'un îlot stérile sur la côte Nord de l'entrée, un groupe de petits rochers sur lesquels la mer brise fréquemment et très-haut : on sera sûr de les éviter en tenant le cap Banks ouvert, c'est-à-dire, toujours à vue. Dans le Sud, mais plus en dedans de la baie et à-peu-près à l'E. N. E. de la pointe Sutherland (c'est la pointe Sud intérieure), est un autre pâté de roches dont il faudra se défier ^. La rivière George a son embouchure à l'extrémité S. O. de Botany-Bay; le chenal pour y parvenir est praticable, mais il doit être fort difficile , à cause de la grande irrégularité des sondes : dans quelques parties , cette rivière a une bonne profondeur , sur- tout près de son entrée et à son entrée même ; si l'on remonte plus loin, on ne trouve plus qu'un fond très- élevé et rempli de bancs de sable. En un mot , la rivière George n'est navigable que pour des bateaux. Elle se divise en deux branches, dans lesquelles il • Op. cit. pag. /j.2, ^ Ibid, pag. i6i. LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 2.6j y a plusieurs anses ou baies ; mais elles sont toutes obstruées par des '~~ ^ r j ^ N."^- GALLES hauts-fonds . DU SUD. Vers la partie N. O. de la baie, se décharge une autre petite rivière nommée rivière de Cook : on peut la remonter en canot à plusieurs milles de distance ; cependant le grand nombre de bancs qui s'y trouvent nuisent beaucoup à la navigation ''. Nous voici arrivés à parler du havre le plus intéressant de la Port jaclso». colonie, havre qui, par la disposition de ses parties, par sa com- modité et ses ressources, forme un des plus beaux et peut-être le plus beau port de l'univers. (Voyez le plan particulier , planche n." 2^.) Lorsqu'on arrive du large, l'entrée se dessine entre deux caps très - élevés et fort écores , distans l'un de l'autre d'environ deux milles; ils ont été nommés, à cause de leur position, Outer-Nortli- Head et Outer-South-Head ( cap Nord intérieur et cap Sud extérieur) ; c'est sur le sommet du dernier qu'ont été placés [es mâts de signaux destinés à annoncer l'arrivée des vaisseaux qui viennent dans la colonie. Cette première distance se resserre promptement, et n'a bientôt plus qu'un mille entre Iimer-North-Head et Inner-Soiith-Head ; au-delà le port se divise en trois branches principales : celle du Nord n'est qu'une baie d'un mille de profondeur, sur une largeur un peu moindre ; elle se subdivise en plusieurs anses, toutes exposées à la violence des vents du Sud. La branche de l'Ouest nommée Middle-Harbour [port du Mi- lieu], a sa direction générale au N. O. ; c'est une suite d'embran- chemens assez étendus, divisés en plusieurs anses profondes, en plusieurs embouchures dans lesquelles se rendent Aes ruisseaux. Les plus forts navires pourroient y séjourner, si un banc où I4 sonde ne donne que 2 brasses, au-dessus de Hunter's-Bay, n'en barroit entièrement l'entrée. » Loc. cit. ^ Ib'id. Ll 2 N."'-GALLES DU Sud. 268 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, La troisième branche du port, celle qui mérite véritablement l'admiration des navigateurs, porte plus particulièrement le nom de port Jackson; nous la diviserons en trois parties : i.° le goulet, qui s'étend depuis Inner - South - head jusqu'à la pointe Bradley ; 2.° la rade de Sydney, comprise entre la ville de ce nom et cette dernière pointe; 3.° enfin la rivière de Parramatta, qui se développe à quinze milles dans l'O. de Sydney. Le goulet. Sa largeur entre Inner -South -head et Middie-head, est de trois quarts de mille; elle augmente bientôt après pour di- minuer ensuite , mais cependant jamais au-delà de la distance que nous venons de fixer. Sa longueur , dans la direction du S. S. O. , est de deux milles. Un récif étendu , sur lequel la mer brise , occupe le milieu de cette passe et la subdivise en deux parties, praticables pour toute espèce de navires : celle de l'O. est la plus large ; elle doit être préférée lorsque le vent est contraire et qu'il force à louvoyer : il faut, pour passer dans l'autre, avoir le vent sous vergues ou se haler à la touée. Nous réunirons à la fin de ce chapitre tous les détails relatifs à la navigation. La côte Occidentale du goulet, comprise entre Middle - head et la pointe Bradley, n'offie que des sinuosités de peu d'impor- tance; sur la côte de l'Est, au contraire, il y a divers enfoncemens qui, quoique de peu d'étendue , méritent cependant d'être cités. Le premier , situé en face du récif du Milieu , est une jolie baie , nommée Camp-cove, dans laquelle on peut jeter l'ancre par les ^ ou 6 brasses d'eau ; Green-point forme son extrémité Méridionale. Au Sud de celle-ci, se dessinent deux ou trois petites anses plus grandes et qui ont aussi un plus fort brassiage ; la plus voisine de Green-point a reçu le nom de Lookout-Bay : l'abri qu'elle présente est excellent. Une autre baie plus profonde se rencontre à un mille dans le S. O. de cette dernière ; elle est nommée Rose-Boy : on yoit à son LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 26^ entrée la petite île Rose, qui n'est éloignée que d'un demi-mille de la pointe Bradley ; c'est ordinairement entre cette île et la pointe voisine que passent les navires qui arrivent au port Jackson ou qui en sortent : ils pourroient passer cependant entre cette même île et la côte opposée , par une profondeur d& 6 2i 10 brasses. Rade de Sydney. Aussitôt qu'on a dépassé la ligne qui joint la pointe Bradley au cap Occidental de la baie Rose , on est dans la partie du havre que nous désignons sous le nom de rade de Sydney. Son étendue de l'E. à l'O. est de deux milles , et sa largeur variable entre un demi-mille et un mille et demi. Plusieurs anses profondes existent vers l'un et l'autre bord , et la plupart pourroient le dis- puter aux ports les plus commodes. Sur la côte Septentrionale , on remarque Carruning-cove, voisine de la pointe Bradley; Sirius- cove, où la corvette le Naturaliste est entrée pour faire ses répara- tions; enfin Neutral-Harbour, qui est lui-même divisé en deux parties. D'après les ordres du gouverneur Phillip ^ , tous les navires étrangers qui séjournent dans la colonie, doivent mouiller dans cette baie : c'est à son ouverture que nos corvettes sont restées long- temps à l'ancre. Dans ce havre , sur les bords mêmes de la mer , on a une très- belle aiguade, où l'eau tombe en cascade du haut d'un rocher près duquel une chaloupe peut accoster. Sur la côte Méridionale , et directement au Sud de la pointe Bradley, est une jolie anse devant laquelle existe une petite île ; plus loin, Blackburn-cove, dont la pointe Orientale est défendue par un haut-fond; Palmer's-cove, nommée aussi Farm-cove, se rencontre ensuite : deux petites îles se voient près de son entrée; laplus Orien- tale porte le nom d'île Garden ; c'est-là que se cultivent les légumes destinés à être donnés en rafraîchissemens aux navires de l'État: l'autre petite île, sous le nom de Pinch-gut ou d'île au Pendu, n'est qu'un rocher stérile, sur lequel jadis on avoit placé un gibet. » CoLLINS, Account of New South Wales, i.« édit, jag, 64., N,"^- GALLES DU SUD. N."^- GALLES DU SUP. 270 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Dans l'E. de Palmer's-cove est une anse beaucoup plus petite, que les François ont désignée sous le nom à^ anse de la Boulangerie , parce qu'en effet, c'étoit dans cette partie du port que nos canots alloient embarquer du biscuit de campagne. La pointe Banelong^, qui est basse et très-aiguë, forme la séparation de l'anse de la Bou- langerie et de Sydney-cove , que l'on doit regarder comme le chef- lieu de rétablissement et du port. C'est sur ses bords qu'est bâtie la ville de Sydney, capitale des colonies angloises aux Terres Aus- trales, dont nous donnerons bientôt la description. Cette dernière anse n'a guère au-delà de 1 5 o toises d'ouverture , sur une longueur d'environ 4oo toises ; mais û\ç. est commode et sûre. Le brassiage est de 4 à 7 brasses , fond de vase ; et si l'on en excepte la pointe Banelong et fextrémité de l'anse , où l'on trouve un banc assez élevé , tous les rivages sont écores , et peuvent être accostés par les plus gros vaisseaux, auprès des quais formés par la nature. Un joli ruisseau d'eau douce , situé à l'extrémité Sud de l'enfon- cement, fournit de l'eau aux navires nationaux, ainsi qu'aux besoins des habitans ; l'aiguade pour les étrangers est dans Neutral-Harbour. Rivière de Parramatta, Cette partie extrême du port Jackson a sa direction générale à l'O. N. O. ; plusieurs enfonceniens, plusieurs anses , plusieurs embouchures de ruisseaux existent sur ses bords , tant au Nord qu'au Sud ; la plupart ont un brassiage assez fort pour recevoir toute espèce de vaisseaux ; d'autres sont terminés par des hauts - fonds et nç sont navigables que pour des barques : c'est ce •que montrera notre plan , avec plus d'exactitude et sur-tout plus de célérité que ne le feroit une description. ^ Arrivé à la distance directe de dix milles à l'O. N, O. de la ville de Sydney, ou à trois milles au-dessous de celle de Parramatta, le cours de la rivière se resserre ; ce n'est plus qu'un étroit canal qui bientôt se termine par un foible courant d'eau douce. » Cette pointe est aussi connue sous le nom de Cattle-poinU LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques, 271 Mais il convient de jeter un coup-d'œil général sur les rivières "- T /^ / I /^ T I T N."^- GALLES du Comte de Cumberiand. DU SUD. «Du sommet le plus inaccessible des Montagnes -Bleues, dit Yà,\i^^^ ^^ Péron, et directement à l'O. de Broken-Bay, se précipite par Comté de Cum- une longue suite de cataractes \ de 50 à 60 pieds de hauteur chacune, formant en tout 4oo pieds de hauteur perpendiculaire, la rivière Grose , qui n'est pendant une partie de l'année qu'un foible ruisseau''. Parvenue près d'une montagne isolée que les Anglois connoissent sous le nom de Richmond-Hill , la Grose se confond avec une seconde rivière appelée la Nepean: l'une et l'autre per- dent leur nom en cet endroit et prennent celui de rivière d'Haw- kesburry, qu'elles conservent jusqu'à Broken-Bay. Cette Nepean, dont le cours n'étoit pas encore bien déterminé dans toute son étendue (en 1802), prolonge de très-près la base des montagnes de l'Ouest, décrit une grande courbe, s'avance vers le Sud, fait un coude un peu au N. du Mont-Hunter, traverse plus loin des prairies fertiles et souvent inondées par les eaux, puis s'engage entre les montagnes, et dès ce moment on ne sait plus rien ni sur sa direction ni sur son étendue. Tel est cependant à ce point le peu de largeur de la Nepean, qu'on seroit tenté de croire que la source de cette rivière est prochaine, si le caractère des inon- dations produites par ses débordemens , ne prouvoit pas qu'elle s'avance au loin dans l'intérieur des montagnes et qu'elle doit y avoir de grandes ramifications. Souvent en effet cette rivière, si méprisable en apparence, se gonfle tout-à-coup; ses eaux s.e sou- lèvent à de grandes hauteurs , elles s'élancent au - delà de leur barrière accoutumée, roulent en torrens dévastateurs sur les cam- pagnes voisines, et répandent par-tout le ravage et la terreur. ' Le courant d'une de ces cascades, mesuré ""On a pu, à de certaines époques, traverser par M. PatersoN , dans le mois de septem- cette rivière avec de l'eau seulement jusqu'à bre 1793, avoit une vitesse de lo à 12 milles la cheville du pied. Voyez HuNTER, an his- à l'heure. Voyez CoLLINS, Account &c. torical Journal^ &c. pag. jjo, pag.ju. N."^-GALLES DU SUD. 272 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, » Ne connoissant rien encore de ces débordemens affreux, les Anglois qui s'établirent les premiers sur les rives de l'Hawkesburry, en éprouvèrent de grands dommages; et depuis lors encore ils n'ont trouvé d'autre moyen pour s'y soustraire , que d'éloigner leurs habitations de ces bords dangereux, ou de les établir dans des lieux élevés, inaccessibles aux eaux. Malgré cette double pré- caution , les cultivateurs riverains de l'Hawkesburry sont bien loin de se croire à l'abri de tout désastre ; et comment se flatter, en effet, d'échapper toujours à des inondations de 2^ , 30, 4° ou. même 5 o pieds au-dessus du niveau ordinaire de la rivière. » Ces phénomènes extraordinaires, entièrement dus à l'abondance des pluies soudaines qui tombent à certaines époques , ont lieu non- seulement pour la Nepean et l'Hawkesburry, mais aussi pour la rivière de Parramatta,pour la rivière George , et pour tous lescourans d'eau douce qui débouchent dans chacun des trois grands havres dont j'ai donné plus haut la description, Toutefois il faut remarquer que la hauteur de ces crues est variable selon l'étendue du cours de la rivière ou du ruisseau auquel elle se rapporte. A Parramatta, par exemple, on n'a guère vu les eaux s'élever à plus de 7 à 8 pieds ^ au-dessus de leur niyeau le plus bas ; M. Péron cependant a rencontré de simples ruisseaux, où tout annonçoit que la crue avoit dû être de i ^ à 20 pieds de hauteur ^. « Mais si , par ses inondations , l'Hawkesburry souvent jette 55 l'alarme parmi les cultivateurs établis dans son voisinage, que de » bienfaits il répand en revanche sur toute la contrée qu'il parcourt. 35 Entraînant avec lui, du sommet des montagnes et de l'intérieur yi du continent, toute la terre végétale qu'il rencontre sur sa route, y> il la précipite dans les vallées , il la dépose dans les champs qu'il » inonde, il l'y accumule en des couches précieuses " , dont quelques- * Hui^TER, an historical Journal &c. " Cette circonstance a fait aussi donnera pag. ^oj, l'Hawkesburry le nom de Nil de la JVou- ** PÉRON,. Voy. aux Terres Austr. hîst. velle - Galles du Sud. Voyez COLLINS, tom. I , pag, ^21, Account &c. pag. ^r^ et j^i. » unes. N."^- GALLES DU SUD. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 273 » unes, au rapport de M. Samuel Marsden, pasteur de la ville » de Parramatta, n'ont pas moins de 30, 4o et même 60 pieds » de profondeur : inépuisable aliment pour la culture la plus active » et la plus variée ^ » La rivière d'Hawkesburry est navigable à une grande distance de son embouchure ; \ts petits navires peuvent s'avancer jusqu'à la ville d'Hawkesburry, à -peu -près à quarante milles de l'entrée de Broken-Bay. Plus loin, « à trois ou quatre milles au-dessus de la ville, dit M. Bailly, la profondeur de l'eau est encore de 5 à 6 pieds. 5> Près de Richmond-Hill , la rivière cesse d'être navigable pour les bateaux un peu considérables, à cause des bancs qui en obstruent le cours. » Au confluent de la Grose et de la Nepean, on rencontre une petite île : des deux bras qui la cernent, celui du Sud est seul na- vigable, mais uniquement pour les plus petits canaux, son cours étant obstrué par plusieurs bancs de galets. La pente de la Nepean est d'ailleurs si considérable sur ce point , qu'il seroit presque impossible de refouler le courant. » La marée se fait sentir encore auprès de Richmond-Hill ; M. Bailly l'y a vue marner d'un pied : toutefois le courant de fïot est à peine sensible; celui du jusant, au contraire, est passablement fort \ Le nom de montagnes Bleues s'applique d'ordinaire à toutes MontagnesBicues. les montagnes qui forment la limite Occidentale du Comté de Cumberland , ainsi qu'à celles qui forment une courbe pour se rap- procher de la côte au - dessous de Botany - Bay et au Nord de l'Hawkesburry. Quelques-unes de leurs parties cependant ont reçu des noms particuliers : on a appelé montagnes de Carmarthen, celles * PÉRON , Voyage aux Terres Austr. his- ^ HuJ^TER, an historical Journal &c. toriq. tom, I , pag, -^27, pag. ijo. Mm 274 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, *"^j^ qui gisent au N. de la rivière Grose, tandis que celles du S. ont été N. "GALLES , _7 r 7 7 a _,,, .,,_, nommées montagnes de Landsdown . trois édifices dont je parle, est un atelier public (4), où tra- vaillent des filles et At^ femmes condamnées. Derrière ces magasins est située la maison du gouverneur (i), entourée d'une colonnade aussi simple qu'élégante , et devant laquelle se développe un * Ce pont de bois a été détruit depuis notre '' C'est le nom qu'on donne , au port Jack- départ , pour faire place à un nouveau pont son , aux coupables déportés de la mère en pierre. patrie. N."^- GALLES PU SUD. N."^- GALLES DU SUD. 278 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, très-beau jardin, qui descend jusqu'au rivage de la mer ; plus au Sud , est l'imprimerie de la colonie (2) , principalement destinée à la publication de la Gazette de Sydney. Au-delà du jardin du Gou- vernement, et sur le revers d'un coteau voisin , on voit le moulin à vent (28), la boulangerie (29) et les fours de l'Etat, destinés sur-tout à la préparation du biscuit de mer , et susceptibles d'en fournir par jour I 5 à 1,800 livres pesant [73,4 à 78,1 myriagrammes ]. » Indépendamment des édifices que nous venons de signaler d'une manière plus particulière , la ville de Sydney contient un grand nombre de maisons appartenant à divers individus , tant libres que condamnés; le nombre s'en élevoit, en 1802, à plus de trois cents, dont quelques-unes avoient des formes élégantes: la plus remarquable en ce genre (10) est celle de M. Campbell, riche négociant et propriétaire des beaux magasins bâtis au bord de la mer, un peu au-dessous de l'habitation dont il s'agit. La plupart de ces maisons ont de petits jardins qui les entourent et qui four- nissent aux besoins et à l'agrément des propriétaires. Un peu en dehors et au Sud de la ville , sur les bords de la route qui conduit à Parramatta, seconde ville de la colonie, on rencontre le cimetière public; et presque en face, mais de l'autre côté du chemin, les potences ou fourches patibulaires. Brick-Field. Si l'on continue de se diriger au Sud, on trouve bientôt, à un mille environ de distance de Sydney, le petit village de Brick-Field; il est traversé par un ruisseau qui, après avoir passé sur des terres marécageuses, va se jeter dans la grande anse voi- sine. C'est dans ce village que se fabrique la plus grande partie des briques que Ton consomme dans la colonie. Parramatta. A treize milles à l'O. de Sydney, est la ville de Parramatta , bâtie au milieu d'une plaine agréable , sur le bord de la rivière du même nom ( planclie n.° 2^ ). « Cette ville nais- sante * est moins cpnsidérable que Sydney ; elle se composoit , » Journal de M, PÉRON. LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 279 en 1 802 , d'environ cent quatre-vingts maisons formant une très- grande rue, parallèle à la rivière, et coupée à angle droit par une autre rue plus petite, qui , d'un côté, vient aboutir à un pont de pierres , et de l'autre se prolonge jusqu'à l'église, ï3 A l'une des extrémités de la grande rue , on remarque des casernes susceptibles de recevoir deux cent cinquante à trois cents hommes d'infanterie ; elles sont construites en briques , forment une sorte de grand fer à cheval , et ont en face une place bien entretenue, où les troupes de la garnison peuvent faire l'exercice. On y trouve en outre un très-bel hôpital, une prison assez forte, une maison de travail pour les femmes déportées, et une maison d'éducation pour les jeunes filles. M Vers l'extrémité Occidentale de la grande rue de Parramatta , on découvre Rose-Hill, coteau qui d'abord avoit donné son nom à la ville ; mais celui de Parramatta, sous lequel \qs naturels désignent cette partie de la contrée, a généralement prévalu. Toute la face Orientale de Rose-Hill offre, vers la ville, une pente extrêmement adoucie , sur laquelle se trouve le beau jardin du Gouvernement. w La partie de Rose - Hill opposée à Parramatta présente une coupe abrupte , et forme un grand croissant , qu'on seroit tenté de regarder d'abord comme un ouvrage d'homme ; un ruisseau peu considérable coule à son pied. » Au sommet du coteau, s'élève la maison du Gouvernement: tWc est simple , bien distribuée , et tire son principal ornement de sa situation même qui doinine la ville , ses prairies , ses forets et sa rivière. Castle-Hill. » La ville , ou plus exactement le village de Castle- Hill , situé à six milles au N. de Parramatta, comptoit à peine, en 1 802, trois ans d'existence ; elle n'étoit encore formée, à cette époque, que de la réunion d'une douzaine de maisons; mais déjà sur les coteaux voisins on apercevoit de vastes défrichemens , et plusieurs jolies fermes se montroient au fond des vallées. » N."=- GALLES DU SUD. N."^- GALLES DU SUD. soi, 280 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Tongabée. Environ quatre milles à l'O. de Parramâtta, se trouve le village de Tongabée *, composé de quelques maisons éparses. « Il est situé , dit M. Bailly , sur le bord d'un ruisseau, dans une vallée féconde, entourée de collines peu élevées et toutes cou- vertes de cultures. Hawkesburry. «Un grand nombre de maisons irrégulièrement disposées sur la droite de la rivière d'Hawkesburry "", dans le N. N. O. de Parramâtta, forment ce que l'on nomme la ville d'Hawkesburry ". Parmi ces maisons, on remarque sur-tout celle du Gouvernement, qui est d'une belle apparence et très-agéablement située ; elle n'est séparée de la rivière que par un très-grand jardin , terminé par une jolie terrasse. Plusieurs autres maisons, disséminées sur toute la cam- pagne environnante , annoncent autant de riches fermes dont elles sont dépendantes. » Description du Si l'on vouloit juger de la nature du sol du comté de Cumber- land, par l'aspect qu'il présente près des bords de la mer, on en prendroit une ïàiç. bien défavorable : dans cette partie, en effet, le pays n'ofFfe en général que des terres sablonneuses, entremêlées de beaucoup de roches, qui ne permettroient pas une culture de quelque étendue , lors même que , pendant la plus grande partie de l'année , il n'y auroit pas une disette absolue d'eau douce ; d'autres fois ce sont des marais spacieux; eniin, sur certains points, les rochers sont entièrement à nu. Il n'en est pas ainsi à mesure que l'on pénètre plus avant dans la contrée ; et à€]2, {page ^j^) nous avons parlé de l'extrême fertilité des bords de l'Hawkesburry, où la couche de terre végétale est d'une épaisseur extraordinaire. Pour suivre dans nos descriptions une marche méthodique, nous allons parcourir successivement les divers espaces que nos • J'ai $uivi pour ce mot l'orthographe de " Le premier établissemeijt formé sur les PÉRON ; CoLLlNS , dans son Account of bords de l'Hawkesburry , date du mois de New South Wales, écrit Toongabbe. janvier 1794. Voy. HuNTER, an historical '' Journal de M. BAII.LY. Journal &ç. pag.j^g, compagnons LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 281 compagnons de voyage ont visités , ou sur lesquels nous nous sommes procuré des renseignemens. Environs de Sydney. « Les environs de la ville de Sydney sont en général peu fertiles; aussi n'y remarque -t- on qu'une seule ferme de quelque intérêt : elle appartient à M. Palmer , et se trouve située dans le fond de l'anse du même nom (planche n.° ^0 ) ; un ruisseau d'eau douce la traverse et y entretient la fé- condité. » De Sydney à Botany-Bay. Un chemin large et commode conduit par terre de Sydney à Botany-Bay (planche n." 2^ ) : tout le pays intermédiaire, à l'exception d'un très-petit nombre de points, est aride , et par conséquent peu propre à la culture. Après avoir formé la colline au pied de laquelle est placé l'établissement de M. Palmer , le terrain se développe en une plaine sablonneuse et couverte de quelques arbres , qui s'étend jusqu'aux bords de la rivière de Cook. » A mesure que l'on se rapproche de Botany-Bay, le sol s'abaisse de plus en plus ; et bientôt on arrive à des marécages dangereux, tellement étendus et quelquefois si profonds, qu'il est impossible , en differens endroits , de les franchir pour parvenir jusqu'à la mer. Sur leurs bords, et tout le long des deux rivières de Cook et George, la végétation est très-active; une multitude d'arbres et d'arbustes sont pressés à la surface du sol *. » De Sydney à Parramatta. Une grande route conduit de Sydney à Parramatta, et traverse la plaine appelée d'abord par les colons Anglois Champ des Kanguroos , et plus tard Plaine de laLiherté[hiheny' Plain **], «Sans être pavée, cette route est belle et très-bien entre- tenue ; presque par-tout elle est assez large pour que trois voitures puissent aisément y passer de front : des ponts ont été jetés aux endroits où les eaux le rendoient nécessaire. Ouverte au milieu * Journal de M. PÉRON, ramatta sur les bords de la rivière. Vo/e^ ^ Cette plaine s'étend de Sydney à Par- CoLLiNS , Account &c. pag. 266. Nn N,"^- GALLES DU SUD. jN."*- GALLES PU SUD. 282 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, de vastes forêts , cette grande route se dessine au loin comme une immense avenue de feuillage et de verdure. » Le terrain par lequel on s'avance ainsi vers Parramatta , est généralement plat, et présente à peine quelques foibles collines. A mesure qu'il s'éloigne du bord de la mer , il devient moins stérile et la végétation y est plus variée. En quelques endroits , les arbres laissent entre eux de plus grands intervalles ; une herbe très-fine et très-odorante couvre alors la surface du sol comme un agréable tapis de verdure. 5> Cependant les forêts s'entrouvrent çà et là ; des défrichemens plus ou moins étendus s'offrent au voyageur ; il découvre de jolies habitations , ombragées par des arbres éiégans , où l'on voit par- tout la fertilité et fabondance ''. " Beaucoup de belles et riches fermes sont situées sur les bords de la rivière , tant sur la côte du Sud que sur celle du Nord ; mais les défrichemens sont plus étendus vers cette dernière partie. Environs de Parramatta. La ville de Parramatta est située, ainsi que nous l'avons dit plus haut, dans une plaine agréable au pied du petit coteau de Rose-Hill ; le sol qui l'environne est de nature argileuse et médiocrement fertile. De Parramatta a Castle-Hill. Le terrain s'élève à mesure qu'on s'éloigne dans le Nord de Parramatta. « Aux environs de Casde-Hill , il se compose d'un système de collines entrecoupées par d'agréables vallons, au travers desquels serpentent çà et là quelques foibles ruis- seaux. La terre végétale y paroît généralement plus profonde et d'une qualité meilleure qu'à Parramatta ^. » De Parramatta à Tongabée. «Une partie de la route,ditM.BAiLLY, se fait au travers des bois, le reste dans des champs cultivés et fertiles; le chemin est large et bien entretenu, sur-tout aux endroits difficiles. » J,ournaI de M. PÉRON. '' Jbid. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques, 283 De To7igabée à Hawkesburry. » A la distance de trois ou quatre milles au-delà de Tongabée, les terres sont presque toutes en cul- ture ; elles se montrent couvertes de maisons et de fermes plus ou moins spacieuses. Bientôt on arrive sur le bord d'un ruisseau qui coule au pied d'une colline peu élevée, mais d'une pente assez rapide. Un pont est jeté en cet endroit : c'est là que se termi- noient, en 1802, les défrichemens opérés au Nord de Tongabée. L'eau du ruisseau dont je viens de parler, a un goût légèrement saumâtre , qualité qui provient sans doute de quelques amas de sel gemme [soude muriatée native] placés dans l'intérieur du sol, et qui peuvent se trouver en contact avec le courant. » Après avoir traversé le pont, on ne rencontre plus, jusqu'à Hawkesburry, de maisons ni de terres cultivées. Tout le pays est couvert de bois, et n'offriroit guère qu'un terrain plat, si quelques légères ondulations du sol n'en rompoient l'uniformité. Plusieurs lagunes disséminées çà et là présentent de très-bonne eau douce , qui paroît y avoir été déposée par les pluies. » En sortant du bois , un mille avant d'être à Hawkesburry, la vue s'étend de tout côté sur des campagnes bien cultivées , et rien ne l'arrête plus que les montagnes qui s'élèvent dans l'Ouest, à sept ou huit milles, comme un énorme rempart. » Une source d'eau douce coule au milieu du terrain compris entre la forêt dont nous venons de parler, et la ville d'Hawkesburry ; ce ruisseau , fortement encaissé , est d'une grande profondeur ; sa largeur est d'environ vingt pas ; on le passe sur un pont de bois très -solide. D'Hawkesburry a Richmond-Hill. » Les bords de la rivière d'Haw- kesburry , entre la ville de ce nom et Richmond-Hill , sont bien cultivés ; on voit de distance en distance àç.^ fermes qui présen- tent un contraste agréable avec les bois qui couvrent encore une partie du terrain. A trois ou quatre milles au-dessus de la ville, les défrichemens cessent et s'arrêtent au pied d'un grand bois qui Nn 2 N."^-GALLES DU SUO. N."*- GALLES PU SUD. 284 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, s'étend au loin des deux côtés de la rivière. Sur sa rive gauche , au lieu où commencent les forêts, on observe un escarpement dont le talus forme avec l'horizon un angle de plus de 80" ; cet escar- pement prolonge la côte l'espace de deux milles environ. » Au - delà le pays commence de nouveau à se découvrir , et laisse apercevoir des fermes et des champs cultivés , qui bordent les deux côtés de la rivière. A l'extrémité de ces champs et sur la rive gauche se trouve Richmond-Hill; c'est là que se termi^ noient, de ce côté, les cultures de la colonie en 1802. Bords de l'Hawkesburry , au-dessous de la ville. « Les défrichemens dans l'Est d'Hawkesburry , auprès de la rivière, sont très-consi- dérables ; ils s'étendent sur l'une et l'autre côte l'espace de sept à huit milles ; les terres y sont bien cultivées et présentent l'aspect le plus fertile. » Dans cette partie de la colonie, ditCoLLiNS^ le froment rapporte de 30 à 36 pour i . Plusieurs colons pensent que si l'on commençoit Xç.?, semailles en avril ou en mai , on pourroit obtenir deux récoltes par an. D'après les renseignemens que M. Péron s'est procurés auprès des personnes les plus respectables du port Jackson , 'A paroî- troit que cette fertilité des rives de l'Hawkesburry est encore plus extraordinaire : « on a vu le blé lors du premier défrichement, T> dit-il'', y rapporter, sans fumier, jusqu'à 95 pour i , l'orge i4o, » et le maïs jusqu'à 200. C'est là que se trouve le grenier principal V de la colonie Angloise. » De Parramatta à Prospect-Hill. Quoique l'intervalle qui sépare Parramatta de Prospect-Hill ne soit que de quatre milles, \ç,i naturels du pays partagent cependant cet espace en huit districts, à chacun desquels ils imposent un nom différent ". Le sol dans cette partie est argileux et très -fertile ; mais il est * CoLLiNS , Account &c. fag. 4.06, ^ Voyage aux Terres Austr. histor. tom. I, pag. 4.2^, ' HuNTER, an historical Journal &c. pag, 4.04. N."^- GALLES DU SUD. LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 285 moins productif que celui des bords de l'Hawkesburry. On a vu, dit CoLLiNS *, certaines terres y rapporter 30 pour i : par conséquent , les cultures ont dû s'étendre en raison àes avantages qu'elles ofFroient aux colons ; aussi y sont-elles nombreuses et bien entendues ; la plupart sont placées au pied Méridional de Prospect- Hill , au milieu du plus riant paysage. Nous partagerons les productions du comté de Cumberland en deux classes , les productions indigènes et les productions exo- tiques ; nous traiterons successivement des unes et d&s autres. Productions indigènes. « De toutes les substances minérales que Productions possède la colonie Angloise, la plus abondante et la plus utile c'est le charbon de terre. Au port Hacking, au port Stephens, i\ en existe des couches immenses, placées, pour ainsi dire, à la surface du sol et affectant toutes \ts directions possibles. Ce charbon est d'une excellente qualité; le seul reproche qu'on puisse lui faire, c'est d'être un peu trop gras : on en brûle à Sydney pour les usages économiques ; et des chargemens de cette substance, faits pour le Bengale, ainsi que pour le Cap de Bonne -Espérance, y ont été d'un débit avantageux. Je soupçonne, dit M. Bailly, qu'il en existe aussi sous le sol de Parramatta, et à peu de profondeur. » Sur la route d'Hawkesburry à Tongabée, à-peu-près à égale distance de l'un et de l'autre, MM. Depuch et Bailly ont observé du fer oxidé hématite cloisonné. Cette substance étoit répandue à la surface du sol, en grande quantité et en masses d'un assez gros volume. Elle leur parut susceptible de fournir un fer excellent; et dans un pays tout couvert de bois , la découverte d'une mine de cette espèce pourroit devenir précieuse sous plus d'un rapport, » Le sel gemme se trouve aussi en quantité assez considérable sur divers points de la colonie. Le gouverneur en avoit entre les mains un échantillon de plus d'un pied de diamètre. » Op. cit. pag. ^j-j). N."^- GALLES 286 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, » A Brick-field et sur quelques autres points, on rencontre des couches d'une ardie blanchâtre, qui s'emploie avec succès DU SUO. ^ . . . V . dans la fabrication de diverses espèces de poteries, pour lesquelles plusieurs fours sont établis dans le village de Brick-field; j'en ai vu quelques produits également remarquables et par la finesse de la pâte et par sa blancheur, r> Dans toute l'étendue de pays occupée par les Anglois et dans les lieux voisins , on n'a pu encore découvrir le plus léger vestige de pierre calcaire; les colons sont réduits par-tout à faire usage, pour leurs constructions , de la chaux qu'ils retirent de la calcination des coquillages , et sur-tout des huîtres , dont on trouve à Botany-Bay et à Broken-Bay des amas considérables *. » Parmi les végétaux naturels au pays , nous remarquerons d'abord ceux qui sont propres aux constructions navales. Le casuarina , l'eucalyptus et le banksia , sont également employés à cet usage par les Anglois; le premier sur- tout l'emporte par la dureté de son bois, qui égale à- peu-près celle du chêne des climats Septentrionaux. Il est assez ordinaire de rencontrer de très -gros et de très -grands arbres, dont le cœur est entièrement vicié ; quelques-uns même sont absolument creux ; en sorte qu'on peut rarement se procurer d'aussi beaux et d'aussi forts échantillons qu'on avoit pu l'espérer d'abord. « La plupart des arbres de la Nouvelle-Galles du Sud , dit John » White, paroissent magnifiques au premier coup-d'œil, et sem- 35 blent Revoir fournir des bois de haute qualité ; mais lorsqu'ils sont » coupés , on s'aperçoit qu'ils ne sont propres à aucun des usages 55 ordinaires : l'intérieur est rempli de crevasses à travers lesquelles 55 filtre en abondance une résine rouge et astringente. Lorsque ces 5» arbres sont sciés , la résine se fond après qu'ils ont été exposés 55 quelque temps au soleil ; le bois devient très-fragile , les planches * Journal de M. Bailly. LIVRE IL Descriptions céogr. et nautiques. 287 » s'éclatent et se subdivisent en petites esquilles , comme si toutes 55 les parties qui les composent eussent été liées ensemble au moyen 35 de cette résine *. « Tous les bois qui croissent sur cette partie de la Nouvelle- Hollande , et probablement aussi sur tout le continent , sont d'une pesanteur spécifique beaucoup trop grande pour être propres à faire de bonnes mâtures : dans un cas extrême cependant, on trouveroit dans l'eucalyptus les dimensions convenables. Les Anglois tirent de l'île Norfolk, et sur-tout de la Nouvelle-Zélande, deux espèces de pins qui sont bien préférables pour cet objet , quoique infiniment inférieurs à ceux du Nord de l'Europe, ou même de l'Amérique. Le Phormiiim tenax , plus connu sous le nom de Lin de la Nouvelle- Zélande , croît ici naturellement : il ne s'y trouve pas en quantité considérable''; mais comme les Anglois le trouvent aussi à Norfolk, et en plus grande abondance , ils ne le cultivent guère au port Jackson que par curiosité. A l'exception d'un très-petit nombre de fruits de fort peu d'im- portance, parmi lesquels on en distingue un ressemblant à la cerise, d'une espèce de framboise, de groseille, &:c. , et de quelques her- bages , le sol du comté de Cumberland ne produit rien qui soit propre à la nourriture des Européens. Je ne parle pas du chou palmiste, qui est devenu fort rare à cause de la grande consom- mation qui en a été faite dans les premiers temps de l'établisse- ment. Les sauvages mangent la racine d'une variété de fougère , en lui faisant subir préalablement une sorte de préparation ; c'est leur grande ressource dans les momens de disette pendant l'hiver. On peut citer encore une espèce de noix qui produit de pernicieux effets sur ceux qui en mangent sans préparation convenable. « Les N."^- GALLES DU SUD. * Voye^ sur le même sujet HuNTER, an historical Journal &c. pag. yz. ■pag. 7/, ^ Ibid. N."^- GALLES DU SUD. 288 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, » naturels , dit Phillip% font tremper cette noix dans l'eau pendant >} sept à huit jours, en changeant l'eau chaque jour, et après avoir » eu soin de retirer l'amande de la coque dure dans laquelle elle » est renfermée: passé ce temps, ils la font cuire sous la cendre; » son goût alors ressemble beaucoup à celui de la châtaigne. » Nous avons trouvé le même fruit à la terre d'Edels ; mais ne con- noissant pas alors la manière de le préparer, quelques-uns de nos compagnons faillirent en être les victimes (voyez page jySJ. La résine rouge , dont nous avons parlé plus haut d'après le médecin Anglois White, s'emploie avec avantage en médecine comme un excellent astringent. « On trouve encore dans les bois, •o dit le même auteur, une autre sorte de résine assez semblable pour » le goût et les effets au baume de Tolu : sa couleur est d'un jaune 55 clair; elle est moins abondante que la rouge, et sa vertu est aussi » moins efficace. C'est un très-bon spécifique contre les flux de sang » opiniâtres. » Dans le règne animal, la classe àes quadrupèdes offre le kanguroo de la grande espèce , qui, lorsqu'il est jeune, est assez bon à manger; le chien sauvage, qui est très-difficile à apprivoiser; enfin un grand nombre de petits animaux d'un foible intérêt. Parmi les oiseaux , nous citerons le casoar et le cygne noir , assez rares l'un et l'autre; le pigeon à ailes dorées, la caille, la grive, le canard, la sarcelle, la corneille, &c. &c.; une grande variété de perroquets magnifiques, des kakatoès noirs et blancs, le superbe f9,isan à queue de lyre, &c, A l'égard des poissons, ils sonî abondans ou rares, suivant la saison, Fendant l'hiver , ils abandonnent la côte pour se rapprocher des climats équatoriaux; à peine alors en trouve-t-on quelques-uns; mais aussitôt que la chaleur revient, on voit reparoître leurs légions nombreuses. Les espèces en son|: très - variées ; c'est sur -tout à » Fçyf^ HuNTER, Op. cit. pag, ^j$, Botany-Bay LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. 289 Botany-Bay que l'on peut en faire une pêche considérable ". Par-tout ailleurs cependant on doit espérer d'en prendre au-delà de ses besoins. Les coquillages sont toujours fort abondans , et c'est une des plus précieuses ressources que les sauvages aient pour leur nour- riture pendant l'hiver. Les espèces les plus remarquables et en même temps les plus communes, sont des huîtres, des moules, des pé- toncles, &c. Les premières se trouvent, soit sur les rochers du rivage, soit sur les bancs de Botany-Bay. Productions exotiques. Les Anglois ont transporté dans leur colonie du port Jackson la majeure partie des végétaux utiles de l'Europe et de l'Asie ; toutes les plantes potagères , tous les arbres fruitiers de nos climats , y prospèrent à souhait ; le pêcher sur-tout paroît s'y être naturalisé avec beaucoup d'avantage. « Des champs entiers en sont couverts, dit M. Péron, et la récolte de leurs fruits est assez abondante pour qu'on puisse en faire sécher de grandes quantités : plusieurs colons en préparent une espèce de vin assez agréable; d'autres retirent de ce vin un alcool de bon goût; dans quelques cas même, on a vu des cultivateurs engraisser leurs cochons avec des pêches. En un mot , tout semble annoncer que cette culture deviendra un jour, pour la Nouvelle-Galles, une branche de commerce analogue à celle des raisins pour le cap de Bonne-Espérance, ou des figues pour les îles Canaries, ry Beaucoup de tentatives aussi ont été faites pour naturaliser la vigne ; le gouverneur Phillip en apporta les premiers plants , et tout a montré depuis que le sol et le climat lui étoient très-favorables, Les résultats cependant n'ont pas répondu aux espérances qu'on avoit dû concevoir, ce qu'il faut attribuer au mauvais choix des localités où la vigne avoit été établie. Les plantations fixées sm- le revers Occidental de Rose-Hill, se sont trouvées par-là pleine- * CoOK prit à Botany-Bay des pastenaques, à 1 64,5 kilogrammes]. Voy. CoIIect. d'HAWKS- qui, après que leurs entrailles furent ôtées, WORTH, tom. JII, trad. franc, in.4." pesoient encore 24° et même 336 livres [ 1 1 7, J 00 N."*^- GALLES DU SUD. 290 VOYAGE AUX TERRE'S AUSTRALES, *'T' ment exposées aux vents brûlans du N. O. , dont l'effet est si N."^-GALLES .... , ... -BU SUD. pernicieux, ainsi que nous le verrons ailleurs. 31 Contraint de céder à la leçon de l'expérience , dit M. Péron, ainsi qu'aux plaintes des vignerons François appelés pour diriger cette culture, le gouverneur s'est enfin décidé à faire transporter les vignobles dans une autre partie de la contrée que ces hommes ont eux-mêmes choisie, et qui leur a paru susceptible de justifier les plus hautes espérances. » Tout annonce donc que la colonie pourra , par la suite , en retirer des avantages très- importans. Un ancien colonel François, M. le Baron de la Clampe, fixé depuis quelques années à Castle-Hill, où il a une habitation inté- ressante , a le premier établi dans sa propriété une belle plantation de cafiers et de cotonniers, qu'il dirige lui-même , et qui pro- mettent les plus heureux succès. « A la suite d'expériences très- longues et très - délicates , il est parvenu , dit M. Péron , à faire produire à ses cotonniers des cotons de diverses nuances , et principalement de celle qui est particulière aux beaux nankins de la Chine. » Le blé , l'orge, le maïs , les pommes de terre , &c. , fournissent des récoltes très - abondantes , qui déjà excèdent la consomma- tion du pays , et bientôt seront un objet intéressant et considé- rable d'exportation^; le tabac, le lin, le chanvre et le houblon, sont parfaitement acclimatés : les cultures en sont foibles encore ; mais elles peuvent , avec le temps , prendre tout l'accroissement que les besoins de la colonie ou son commerce pourront exiger. En ne négligeant rien pour le perfectionnement de l'agricul- ture, les Anglois ont donné également leurs soins à l'introduc- tion des bestiaux et des oiseaux de basse - cour de toute espèce. Les plus utiles parmi les premiers , ceux aussi qui ont prospéré "En 1802, on recueillit 13793 boisseaux de froment, et 17 106 boisseaux de maïs; en 1803, on a eu 22041 boisseaux de froment, et 56439 boisseaux de mais. LIVRE H. Descriptions géogr. et nautiques. 291 avec le plus d'avantage, ce sont les cochons, \es moutons et {es bétes à cornes. La Nouvelle -Galles possède en ce genre des trou- peaux immenses qui se multiplient dans une progression tellement rapide , que , sous très-peu de temps , ils seront pour les colons une source des plus grandes richesses. Deux taureaux et cinq vaches qui s'échappèrent dans les bois en 1788 , et que l'on crut perdus, se retirèrent sur la rive gauche de la Nepean , vers de riches pâturages situés près du Mont- Hunter ; là , ils vécurent long-temps tranquilles et ignorés et y multiplièrent à un point véritablement prodigieux. On ne décou- vrit leur retraite qu'en 1795; l'année suivante, on compta jusqu'à quatre-vingt-quatorze de ces animaux; leur nombre en 1804 s'élevoit déjà à plusieurs milliers. Tout ceci, quoique très -consi- dérable , est encore indépendant des bétes à cornes tenues à l'état de domesticité , dont nous donnerons plus bas le tableau. « Le climat de la Nouvelle-Hollande, dit M. Péron, est très- favorable à la multiplication des bétes à laine ; aussi les Anglois ont-ils singulièrement augmenté ces sortes de troupeaux. La jaine que l'on y recueille est d'une rare beauté , et peut non-seulement rivaliser avec les meilleures laines d'Espagne, mais doit même leur être préférée, C'étoit une opinion généralement établie parmi les riches cultivateurs du comté de Cumberiand, que dans vingt ans l'Angleterre pourroit tirer de la Nouvelle-Hollande toute la laine nécessaire à ses fabriques \ Les mérinos forment la souche prin- cipale de tous ces troupeaux; on a aussi croisé leur race avec celles des moutons de l'Angleterre , dy Cap et du Bengale. » •Leprix d'achat des lainesimportées despays historique , tom. I , pag. 4.01. Mais ce dernier voisins en Angleterre, s'élève annuellement, auteur s'est trompé dans la réduction en d'après M. Arthur, à dix-huit cent mille monnoie de France, qu'il indique de 37 livres sterling [environ 43 millions de francs]. millions, Voyei PÉRON , Voyage aux Terres Australes, 00 2 N."^-GALLES DU SUD. 202 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, N."^- GALLES DU SUD. Aperçu < du nombre de Bestiaux qui existaient en état de domesticité , au fort Jackson, à diverses époques. Taureaux. Béliers Cochons Chevaux ANNÉES. ET Vaches. ET Brebis. ET Truies, ET JUMENS, 1794, 40. 526. // 20. 1796. 227. 1531. 1869. 57- 1802. 1856, 8661. 5233- 293. 1803. 24so« 11275. 9105. 358. 1804. 3ÎOO. 16500. 14000. 450. Population. Avant de parler de la population coloniale établie à la Nouvelle- Galles , nous dirons un mot des naturels du pays , mais succincte- ment, les détails de ce genre devant être rassemblés dans un autre ouvrage. Indigènes. Ils appartiennent à une classe d'hommes particulière à ces contrées. Leur taille est à-peu-près égale à celle des Euro- péens, mais leurs membres sont généralement beaucoup plus grêles; ils ont la peau moins noire que les habitans de la terre de Diémen; leurs cheveux sont lisses et ont peu de longueur; leur nez est épaté, et leur bouche très-large : il n'est pas rare cependant de trouver des physionomies qui, loin d'être désagréables, sont même assez jolies. Ils se tatouent ; l'usage veut que les femmes se coupent les deux pre- mières phalanges du petit doigt de la main gauche, et que les hommes se fassent arracher une des dents de devant de la mâchoire supé- rieure. Ils vivent dans les bois sous de simples abris d'écorces d'arbres , et dans les creux des rochers. Leur existence est très- misérable : au bord de la mer, ils vivent presque exclusivement de poissons et de coquillages ; et dans l'intérieur, du produit de leur LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 293 chasse, de diverses racines et de quelques insectes. Lorsque l'hiver ~ ' arrive et que le poisson devient rare sur la côte, ils émigrent dans '^^^ ^^^ le Nord pour chercher une nourriture plus abondante : malgré cette précaution , ces malheureux sont souvent exposés à des famines cruelles ; une baleine qui vient s'échouer sur le rivage en de pareilles circonstances , est pour eux alors un bienfait du ciel ; on les a vus courir en troupe, et se disputer au prix de leur sang une aussi dégoûtante curée. Ces peuples, dit CoLLINS^ sont vindicatifs , jaloux , courageux et rusés. Ils sont distribués en familles , dont le plus ancien , qui porte le nom de Be-anna [père] est le chef; ils n'ont aucun autre mode de gouvernement. Chaque famille ou tribu a une résidence particulière , d'où elle tire son nom distinctif Les guerres sont fré- quentes parmi eux, mais elles ne sont ni bien meurtrières , ni de longue durée. Les femmes sont les esclaves des hommes et souvent exposées au traitement le plus dur et le plus cruel ; elles sont particulière- ment chargées de ramasser \ts coquillages et de faire la pêche avec la ligne; les hommes se réservent celle qui se fait avec la foêne; ce sont eux aussi qui vont à la chasse. Ils ont pour armes différentes sortes de sagaies, des casse-tétes, des boucliers et un instrument en bois, très-dangereux, de la forme d'une lame de sabre courbe, qu'ils lancent avec beaucoup d'adresse. Leurs pirogues sont faites de l'écorce d'un arbre, liée par les deux bouts : ils se servent de pagaies pour ramer , et peuvent aller jusqu'à trois dans chacune de ces barques. On entretient toujours du feu au milieu de la pirogue : ils le placent sur un lit de terre ou de cendres , et s'en servent à cuire le poisson qu'ils pèchent. Ils ne naviguent point au large des côtes, mais seulement dans les baies, les ports et les rivières. » Koyf^CoLLINS, Account &c. N."^ -GALLES DU SUD. 294 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Les colons Anglois vivent avec ces sauvages en fort bonne intel- ligence ; ils ne cherchent point à les asservir, leur laissent toute liberté de suivre leurs goûts et leurs habitudes ; rarement ont-ils été obligés de se défendre de leurs coups , même dans les premiers temps qu'ils sont venus habiter sur ces bords. Chez ces sauvages, le signe de paix est de marcher seul en avant, la main ouverte et sans armes, ou de tenir une branche de verdure. Quoique ces peuples soient naturellement ennemis du travail , on a lieu d'espérer qu'avec des soins et de la patience , on parviendra à les y porter; quelques colons en ont fait l'expérience et ont obtenu d'heureux résultats ; il est vrai qu'ils avoient pris ces sau- vages fort Jeunes chez eux , mais de leur plein gré et sans employer la force ni la violence. «Leurs connoissances en astronomie, dit Collins *, sont bornées » au nom du soleil et de la lune , de quelques étoiles et de la voie » lactée. Ils n'ont pas la plus foible idée de la rondeur de la terre, r> mais ils pensent que le soleil revient pendant la nuit , au-dessus » de leur tête , vers le point où il doit recommencer son cours le » matin. » Ils partagent l'horizon en huit airs de vent principaux , à chacun desquels ils donnent un nom particulier, et qui sont tout-à-fait in- dépendans les uns des autres. Quant à leur arithmétique , elle est extrêmement bornée : ces peuples ne comptent pas au-delà de 3 ou 4 î passé ce terme, ils se servent de l'expression un grand nombre , plusieurs. Colons Anglois. La population coloniale se compose de quatre classes distinctes : i ,° les autorités civiles et les troupes ; 2.° \q% colons libres, n'ayant jamais été convicts; 3.° les convicts affranchis; 4.° les colons convicts ou esclaves. Les familles des trois premières classes peuvent seules obtenir des concessions. » An account of the English Colony ôcc. -pag. 6oi. ^ Ibid. fag, 600. LIVRE II. DESCniPTIONS CÉOGR. ET NAUTIQUES. 20j Dès l'origine de l'établissement^, le Gouvernement accorda à chacune des personnes désignées pour être propriétaires, un cer- tain nombre d'arpens de terre ; il y joignit le don des instrumens aratoires nécessaires à l'exploitation, et les graines destinées aux premières semences ; à chaque concession fut affecté aussi un certain nombre de convicts pour travailler à la culture. Pendant la première année, le Gouvernement avoit nourri tous \gs colons; mais les récoltes en \Aé, en pommes de terre et en maïs, ayant réussi au-delà des espérances, la charge qu'il s'étoit imposée diminua dès la seconde année; ï\ n'accorda plus alors à chaque personne qu'une demi-ration de vivres , et la promit encore pendant dix -huit mois. Cependant les instrumens aratoires, les semences, les vétemens même , &c. , continuèrent d'être fournis des magasins de l'État ; seulement ils durent être payés , mais à bas prix , par chaque con- cessionnaire. Pendant sept ans le Gouvernement répandit les mêmes faveurs , et n'exigea en retour que la bonne conduite et le travail. Les sept premières années écoulées, les produits se trouvèrent plus que suffisans pour satisfaire à tous les besoins dts colons; alors le Gouvernement imposa les propriétaires en établissant une légère redevance annuelle sur chacun des arpens de terre qui avoient été cédés. Ce qu'il exige d'abord est très - peu de chose ; la taxe augmente chaque année , jusqu'à ce qu'elle ait atteint une certaine somme par arpent ; alors les contributions demeurent fixes. A l'égard des criminels , les uns sont condamnés à l'esclavage pour la vie ; d'autres doivent redevenir libres après un certain nombre d'années , mais ne peuvent jamais quitter la colonie ; d'autres enfin, après le temps de leur esclavage, sont maîtres de partir ou de rester. Des moyens également puissans , la crainte et * Les détails suivans sur l'administration de la colonie de la Nouvelle - Galles sont extraits des papiers de M. PÉRON. N."'^- GALLES DU SUD. DU SUD. 296 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ~jj^ l'espérance , la récompense et le châtiment , sont employés pour contenir cette population bizarre et pour 1 améliorer. Les succès d'une telle administration sont véritablement inconcevables. Mais la sagesse du Gouvernement a voulu pourvoir aussi aux moyens de multiplier les alliances ; les femmes déportées , soit pour leurs crimes, soit pour leurs mauvaises mœurs, ont été sa principale ressource : avec de tels élémens former des femmes honnêtes et laborieuses, me paroît être le triomphe de la législa- tion. On a su opérer ce prodige , non pas en plaçant ces femmes corrompues entre le déshonneur et la considération , mais en les mettant, comme les hommes, entre le supplice et les récompenses. De petits avantages ont été attachés à l'état de mariage , en accor- dant, seulement dans ce cas , des concessions aux femmes et aux enfans. Ceux qui naissent dans la colonie deviennent, avec raison, l'objet de soins particuliers ; et si nous avons lieu d'admirer les efforts bienfaisans qui ont été faits pour ramener à la vertu des parens pervers, nous devons être attendris en voyant les attentions tou- chantes par lesquelles on prépare une génération plus pure et plus heureuse. Bien convaincu que, malgré tous ses soins, il se rencontreroit toujours des parens incorrigibles , le Gouvernement n'a pas cru devoir remettre à de telles gens l'espoir futur de la colonie. D'après ce motif, plusieurs maisons d'éducation ont été élevées, tant à Sydney qu'à Parramatta, où les enfans orphelins, ainsi que ceux qui appartiennent à des parens vicieux, sont élevés dans les principes de la religion , de la morale , et dans l'amour du travail. Les jeunes filles , parvenues à l'âge de puberté , sortent de là pour se marier : le Gouvernement donne à chacune pour dot une con^ cession en terre, en troupeaux et en esclaves. En 1788, époque de la fondation de la colonie, le nombre des Anglois de tout étg.t , de tout sexe et de tout âge , s'élevoit à 1 030 personnes; LIVRE II. Descriptions gèogr. et nautiques. 297 personnes *; en 1 796, il alloit à 3959 ''; enfin en 1 802 , et pendant iie .balles le temps de notre séjour, il n'étoitpas au-dessous de 122 15 per- du sud. sonnes , classées ainsi qu'il suit ^ : Hommes libres n'ayant jamais été convicts , y compris les officiers civils et militaires 300. Femmes libres de la même classe , y compris celles des officiers , 70. Hommes libres ayant été convicts 2630. Femmes libres idem 540' Hommes convicts 4^32. Femmes idem p40' r • i garçons 11 00. Enfans nés dans la colonie { ^ 11 ^ jnlies poj. Régiment de la Nouvelle-Galles i/^o. Total des individus 12215. C'est une chose digne de fixer l'attention des philosophes qui s'occupent de l'histoire de l'homme , qu'on n'ait jamais pu arracher lout-à-fait et volontairement un sauvage à sa vie indépendante, pour l'amener à goûter les avantages de la civilisation, tandis qu'on a vu tant d'Européens qui ont abandonné la société pour se rap- procher de la vie sauvage. Je pourrois citer des faits nombreux dont les îles Pelew , les îles Sandwich, la Nouvelle-Zélande, Voypi CoLLiNS , Account ôcc. j>a§. 6. ^ Voyei Bligh's Narrative of the Bount/^ ■• Ibid. pag. 4Ç/''. voyage to Otaheite, « Journal de M. PÉRON. Pp N,"^- GALLES DU SUD. 298 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, CoLLiNS ^ cite deux faits de ce genre arrivés tous les deux en 1795. Le premier concerne un jeune homme nommé Wilson : il avoit été convict ; après avoir fini son temps d'esclavage , il pré- féra aller vivre dans les bois avec les naturels, plutôt que de rester à travailler avec ses compatriotes ; la tribu à laquelle il s'étoit associé , lui donna le nom de Bun-bo-é , et le traita amicale- ment. Le second exemple est absolument semblable et se rapporte aussi à un ex-convict. L'auteur que nous venons de citer parle encore '' de plusieurs Anglois convicts qui ont vécu long - temps avec les naturels du port Stéphens ( au N. du port Jackson) ; mais ie motif qui les avoit entraînés loin de rétablissement, étoit bien différent, et consistoit moins dans l'amour de la vie sauvage que dans le désir mal combiné d'atteindre l'un des comptoirs Européens des îles d'Asie, et de recouvrer par-là leur liberté. Avantages poli- Lc port Jackson commande par sa position aux nombreux archi- !îl^' " '^°'"™" P^^^ ^^ Grand-Océan, et assure la domination de l'Angleterre sur toutes ces îles, selon qu'elle s'en est arrogé le droit par son fameux acte de prise de possession de iyS6\ Si l'assujettissement des colonies Espagnoles du Pérou et du Chili entroit un jour dans les projets de sa politique , le port Jackson seroit encore admira- blement situé pour devenir l'arsenal et le centre de ses forces navales dans les mers Australes. Les étabiissemens de la Grande-Bretagne à la côte Nord-Ouest d'Amérique , celui plus important de la Terre des Etats qui doit tôt ou tard devenir la clef de l'Océan pacifique , seroient autant de moyens pour parvenir à cette conquête, si jamais l'Angleterre jugeoit devoir l'entreprendre **. Ce que nous avons dit précédemment sur l'état de l'agriculture * CohLlNS , Acconnt ÔLc, pag. 40;^ et 42^. ^ Péron a donné de grands développe- ^ Ibid. pag. 425-. Voyez aussi le Voyage de mens à ce sujet dans son Histoire des colonies B&OVGHTON, tome Jjpag.Z4dela.trsLd.{ian(^. Angloises aux Terres Australes, qui doit pa- ' Cet acte de prise de possession n'a été pu- roître dans le second volume de la partie his- bliéqu'en 1788, Kç;/. CoLLiNS, Account &c. toriquede notre voyage. J'y renvoie lelecteur. fg- 7- LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. 29^ dans Je comté de Cumberland , a fait pressentir déjà une partie des avantages commerciaux que l'Angleterre doit retirer de cette co- lonie naissante. Nous avons vu en effet la culture des grains y prendre un tel développement , que bientôt on pourra en faire des expor- tations considérables : les fruits secs ; la vigne, qui ne tardera pas à donner d'intéressans produits ; les cotons, cultivés avec tant de succès par M. le baron de la Clampe ; enfin tant d'objets divers qui occupent les fermiers intelligens de ces contrées , seront autant de branches lucratives de commerce. Mais ce qui est d'une bien plus grande importance encore, ce qui assure à l'Angleterre des revenus immenses , c'est, d'une part, la multiplication de ses bétes à laine, et, de l'autre, ses pêches de la baleine et des phoques, dont les produits sont, pour ainsi dire , incalculables. Nous avons parlé de l'extrême beauté de ces laines de la Nou- velle-Galles, qui l'emportent déjà sur les plus belles laines d'Es- pagne,et nous avons dit, d'après M. Arthur, que, même en suivant un calcul modéré , la Nouvelle-Hollande devoit très-prochainement fournir à l'Angleterre toute la laine nécessaire à la consommation de ses fabriques ; produit immense, qui n'est pas évalué à moins de 1800 mille livres sterling ou 43 millions de francs. Pour faire mieux sentir l'importance et les avantages de la pèche des phoques , dont quelques-uns fournissent de belles fourrures et d'autres une abondante quantité d'huile, nous croyons devoir jeter un coup-d'œil rapide sur notre commerce actuel avec la Chine*. « Ce commerce , qui a passé successivement des Portugais aux Hol- landois , et de ceux-ci aux Anglois , a pris dans ces derniers temps un tel accroissement, qu'il devient presque impossible d'en calculer les résultats ultérieurs sur l'état politique de l'Europe : ce ne sont plus, en effet, quelques bâtimens qui s'y trouvent employés aujour- d'hui, mais des flottes de 30, 4o et même 50 navires, presque tous d'un très-fort tonnage. On voit dans un précieux mémoire de * Le paragraphe suivant est extrait des papiers de PÉRON. Pp 2 N."^-GALLES DU sua. N."^- GALLES pu SUO. 300 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, M. Desfontaines sur le thé , que la quantité de cette substance importée de Chine en Europe depuis 1776 jusqu'en 1794» a été annuellement de 20, 25, 30 et jusqu'à 36 millions de livres pesant: or, quel que soit le prix auquel on veuille maintenant porter cette marchandise, il ne sera pas moins prodigieux : qu'on y ajoute ensuite la valeur de ces riches cargaisons des plus belles soies indis- pensables à nos manufactures de gazes , de blondes , &c. ; de toutes celles que nous sommes forcés d'acheter à grands frais pour entre- tenir nos fabriques de Lyon; qu'on y ajoute encore toute la valeur de ces nankins presque inimitables ; et l'on conviendra sans doute que, sans parler des vernis, du camphre, de la porcelaine , de l'ambre gris, des drogues médicinales , de l'encre, des étoffes de soie et de quelques autres objets de moindre valeur, le commerce de la Chine est le plus considérable qui se soit jamais fait avec un seul pays. » Malheureusement il porte avec lui un inconvénient tellement grave, que si l'Europe ne parvient pas à le détruire, elle sera forcée peut-être de l'abandonner faute de moyens pour le continuer : l'Em- pire de la Chine réunit sur son sol presque tous les objets indispen- sables à ses besoins ; en sorte que la voie des échanges , cette base essentielle du commerce des nations , est presque nulle avec \ç,?, Chinois. Quelques étoffes grossières de coton , du poivre, du sandaJ, du riz , des tripans , de l'opium , des dents d'éléphans et de la cire , tels sont les principaux articles que l'Inde et les Moluques four- nissent à la Chine ; et ces objets , le sandal et l'opium exceptés , sont généralement de peu de prix. D'Europe on y transporte quel- ques draps , de l'azur , de l'alun , de l'étain , du corail , &;c. ; mais tout cela équivaut à peine à la douzième partie du prix d'achat des marchandises embarquées à la Chine pour l'Europe. Le surplus se paie exclusivement en numéraire , et les négocians les plus instruits estiment à 4o ou )o Imilions le tribut d'argent que f Europe et 1 Amérique versent annuellement en Chine. » Les Anglois n'ont rien négligé pour ramener leur commerce LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 301 avec cette contrée au principe général des échanges ; et s'ils n'ont pas encore atteint complètement leur but , du moins ont-ils su trouver dans le commerce des pelleteries , de puissans palliatifs contre un aussi grand mal. >' Les fourrures , en effet, ont une valeur très-élevée à la Chine: aussi {ts Anglois dirigent-ils depuis long-temps, vers Canton, la majeure partie de celles qu'ils ramassent dans le Canada, à la baie d'Hudson, et sur-tout à la côte Nord-Ouest d'Amérique. » L'établissement du port Jakson leur fournit des avantages du même genre, par l'énorme quantité de peaux de phoques qu'ils peuvent y réunir avec une extrême facilité. Les fourrures de ces animaux, sans être comparables pour la qualité à celles de Nootka- Sound , n'en sont pas moins d'un débit très - avantageux à la Chine , où elles se vendent de 2 piastres 7^3 piastres [13a 1 6 francs] la pièce. » Nous avons vu ^ avec quelle profusion les phoques se trouvent répandus sur toutes les côtes de la Nouvelle-Hollande, de la terre de Diémen et des îles qui les avoisinent ; les armateurs du port Jackson envoient par -tout de petits navires pour y chercher de riches cargaisons de fourrures ; la facilité de se \ts procurer est telle , qu'en quelques jours un très-petit nombre d'hommes peut réunir plusieurs milliers de peaux ''. Il est une grande espèce de phoques qui, indépendamment de leur fourrure , fournissent aussi une abondante quantité d'huile ; on les trouve en grands troupeaux dans le détroit de Bass, aux îles Fur- neaux , aux îles Hunter et à \'i\ç. King. Ces animaux , que les Anglois appellent Sea-Elephants\t\c^ha.ns, marins], « sont commu- nément, dit Péron, de 15 à 20 pieds de longueur; ils sont si gras qu'on peut retirer jusqu'à 1500 livres [734^*'-,26] d'huile, " Pag. 64, 82, gi,^2, )Q0, 101, loz, 12^, sur les pêches des Anglois aux Terres Aus- ^"P- > H5 ^t 1J2 de cet ouvrage. traies &c. tom. II, pag. jz et suiv. de la ^ Voye^ l'intéressant mémoire de PÉRON partie historique de notre Voyage. N."^- GALLES DU SUD. N."*^- GALLES DU SUD. 302 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, d'un seul individu, et que dix hommes établis sur l'île King en préparent journellement 3000 livres [ i468^''-,52 ]. Cette huile est blanche , légère , sans odeur , sans aucune saveur désagréable ; elle n'est pas sujette à rancir comme l'huile de poisson et de baleine; enfin , elle fournit à la lampe une flamme brillante. Les Anglois ont commencé d'en porter en Chine ; elle y a fort bien réussi. 33 A l'égard de la pêche de la baleine , qui se fait dans les mers Australes , tant sur les côtes de la Nouvelle-Zélande , que sur celles de la Terre de Diémen et de la Nouvelle-Hollande, c'est encore au port Jackson que se réunissent et viennent se ravitailler tous les navires qui y sont employés ; quelques-uns même de ces bâtimens sont expédiés par des armateurs de la colonie. On connoît assez l'importance et les énormes profits de ce genre de spéculation ; je me dispenserai donc d'en parler ici plus au long. Pendant notre séjour au port Jackson , l'activité la plus grande s'est constamment fait remarquer dans ce port ; à chaque instant on y voyoit arriver des navires des diverses contrées du globe , ou l'on en voyoit partir pour différentes destinations, ce Ceux-ci*, expédiés des rives de la Tamise ou du Shannon, alloient faire la pêche de la baleine sur les rivages brumeux de la Nouvelle-Zélande ; ceux-là, destinés pour la Chine, après avoir déposé le fret qu'ils avoient apporté pour la colonie, se prépa- roient à faire voile vers l'embouchure du fleuve Jaune ; quelques- uns , chargés de charbon de terre , dévoient porter ce pré- cieux combustible au Cap de Bonne - Espérance et dans flnde. Plusieurs bâtimens plus petits alloient recevoir , dans le détroit de Bass , des fourrures rassemblées par des hommes établis sur les îles de ce détroit pour faire la chasse aux animaux marins qui les fréquentent, D'autres navires plus forts que ces derniers , montés par des navigateurs plus audacieux, plus nombreux, et pourvus de toute " Journal de PÈRON. LIVRE II. Descriptions cÉoGR. ET NAUTIQUES. 303 espèce cTarmes , partoient pour les côtes de l'Amérique Occiden- taie : encombrés de marchandises diverses, ces bâtimens alloient ^-''^-galles ' LI* > • / . , . DU SUD. établir , a mam armée , un commerce mterlope extrêmement avan- tageux avec les habitans des rivages Péruviens, Ici, l'on préparoit une expédition pour aller faire , à la côte Nord- Ouest d'Amérique, le riche commerce des pelleteries ; là , on pressoit l'armement de vaisseaux pourvoyeurs expédiés vers les îles des Navigateurs, des Amis, et delà Société , pour en rapporter à la colonie de précieuses salaisons. Déjà la route du port Jackson étoit familière aux navi- gateurs des États-Unis d'Amérique * , et leur pavillon ne cessa de flotter dans la rade pendant le séjour que nous y fîmes : les négo- cians François eux-mêmes , profitant de l'état de paix où nous nous trouvions avec la Grande-Bretagne, dirigèrent également un de leurs armemens vers ce port; ce fut la goélette l'Entreprise^ , de Bordeaux, expédiée de l'Ile-de-France , et commandée par le capi- taine Lecorre ; elle étoit destinée à faire la pèche àt% phoques dans le détroit de Bass, mais tWt devoit y périr de la manière la plus déplorable '. » Nous allons donner, dans un seul et même tableau , le résumé observations des observations qui ont été faites au port Jackson , sur les vents ""^téoroiogiques, et l'état du ciel lors de la première relâche de la corvette le Natu- raliste, et pendant le séjour du Géographe dans le même havre, en 1802, " Le premier navire des États-Unis, des- port Jackson ; elle y arriva le 9 septembre tiné pour le port Jackson, y arriva le i." 1802. novembre 1792. rçy.CoLLiNS, Account &c. ' Les détails de ce malheureux naufrage P^ë- H3- sont relatés tom. II de la partie historique >> La goélette l'Entreprise est le premier du Voyage aux Terres Austï. pag. i-j. bâtiment marchand François qui soit venu au 3o4 N."^-GALLES DU SUD. O a 2 z O f Avril . VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, . jDu 25 au 30. Pendant les six derniers jours du mois d'avril , les vents ont ' soufflé bon frais du S.S.Ô. à l'O.N.O. par l'O. ; le temps par grains, avec pluie abondante presque continuelle. fMa N 0 QO ^ B "C QJ S- 1 ^ en z 3 0 •o P -o < 0 >'0 'ta tn cq 0 Juin Du i.^'au 10. Au temps forcé du mois précédent a succédé du calme, et un petit frais du S. S.O. au N.O. par l'O,, avec un temps assez beau; pendant deux jours cependant , nous avons eu un bon frais de rO. N. O., qui a été accompagné de pluie ou d'un temps nua- geux. [Du 10 au 18, Les vents de la partie de l'O. , qui avoient soufflé depuis le 25 avril, ont été remplacés par une forte brise, variable du N.N.E. à l'E, , bon frais et joli frais par rafales, avec grains et pïuie. Le 18, les vents ont halé la bande de l'O., de l'O.N.O. au S., grand frais par rafales, toujours avec le même temps. , , , JDu 22 au 30, Les quatre premiers jours, les vents ont été foibles du S.O. au ^ N. parl'O. , beau temps; ensuite vents de l'O.S.O. à l'E.S.E. par le S., bon frais par grains, avec pluie; une fois dans la nuit, pendant une forte rafale du S.E. , on a eu de la grêle. |Du I.'' au 10. Vents généralement foibles du S. au N.N.O. par l'O.; temps assez beau, par fois petite pluie. Juillet. Août. jDu 10 au 20. Quelquefois du calme ; vents du S.S.O. à l'O.S.O, foibles ou joli frais ; en général , beau temps ; petite pluie par inter.» valles, 'Du 20 31131. Les vents les plus fréquens ont soufflé de l'O.S.O. au S.O. foibles; beau temps ; les plus forts de l'O.N.O. au S. par l'O.; bon frais par rafales , avec pluie , et quelquefois des éclairs et du tonnerre depuis l'E. jusqu'au S.E, Du i.'^ fiu 10. Les vents du N, au S. par l'O. ont prévalu pendapt cetfe dé- cade ; ils ont été quelquefois très - forts de cette partie et de celles du N.E. et du S. S.E, ; le temps a éfé généralement beau, sur-tout avec les vents d'O. : dans les derniers jours , on a eu du calme le matin et le soir, avec un peu de pluie dans la nuit. 'Du fO au 2p. Vents très-foibles de tous les points du compas, et mêlés de calmes; au milieu du jour, on a eu deux fois de violentes ra- fales du N.O. au S.O. ; dans la nuit quelquefois de la pluie, et dans le jour quelquefois du brouillard ; le reste du temps a é|é beau , quoique souvent nuageux ou couvert. Du 2<3 au 31. Beaucoup de calmes ; temps généralement beau , rarement de la pluie, et seulement pendant la nuit; les vents dépendant sur-tout du N. à l'O.S.O. par l'O.; au milieu du jour, brises de mer assez régulières du N.E. , soufflant quelquefois par tourr biîlons et par r^fajes. Du LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 305 /s T3 ce -0 w !-• t/1 0 n ^ ept, tire o.^ «^ Du i,"au 10. Vents du S. àl'O.N.O., et du S. S. E. au N.E., joli frais et bon frais par rafales ; pendant le jour , quelquefois brise de mer ; temps plus souvent couvert et nuageux que parfaitement beau : une seule fois , petite pluie pendant la nuit. 'Du 10 au 20. Forte brise carabinée qui dure trois jours sans interruption , avec un temps assez beau. On a eu deux fois une pluie de peu de durée, avec des vents del'O. N.O. au N.O., accompa- gnés ;.7- Maximum. 28' 6\o. 28. 4,4. 8. 7.0. 28. 5,0. 28. 4,1. 28. 4,8. Mhh 28' l'.O, 27-"-J' 27. 9,4. 27. 7 ,0. 27- 7.7- 27.11 ,7. Hauteur moyenne. 28' 3 ',6, 28. 2 ,2 28. . ,3 28. I ,7 28. 1,6 28. 3 ,5 Hygromètre à midi. Afinîmvm, Degré moyen. Il n'y a eu que 2 Observ."* ICC'jO. 99.0- 9<î ,0. 97.°- 98,0. 75",o. 49,0. 54 .y- 77 >°- 80,1 74.8 83,2 86,5 Voici le résumé général de toutes les observations précédentes : I .° Pluie. Pendant notre séjour au port Jackson , nous avons eu de la pluie par des vents de toutes les directions , mais sur-tout par ceux du S. et du S. S. O. , et par ceux de i'E, , du N. E. et du N. N. E. 2° Grains, Souvent il y a eu des grains par des vents de S. O. , S. S.O., et de S. , ensuite par ceux du S. et du S. E. ; rarement par des vents du N. à i'O. , et plus rarement encore par ceux du N. à i'E. 3.° Eclairs et tonnerre. Les éclairs et le tonnerre qui n'accompagnoient pas les grains, se sont presque toujours montrés ou fait entendre dans la bande de I'E. ; ils ont eu lieu sur-tout avec des vents de I'O. , du N.O. et del'O.S.O. 4-° Beau temps. Les vents qui nous ont le plus souvent procuré du beau temps, sont : !.• le calme ; 2.° les vents de N. E.; 3.° ceux de I'O,; i." ceux de I'O. S. O. et du S. O: ; 5 ."ceux de I'E. ; 6.° ceux de l'O.N.O. "-n ■'**.-)()(.(*». LIVRE II, Descriptions géogr. et nautiques. 307 5.° Brouillards. On n'a eu du brouillard que rarement, et seulement pendant du calme ou de foibles brises. 6," Grêle. II n'est tombé que deux fois de la grêle , pendant des grains , avec des vents de S.E. et de N. O. 7.° Vents bon frais. Les vents bon frais ont soufflé sur-tout de la bande de i'O.: i.°dei'0,même;2.°duS.O.; 3.° dei'O.N.O; 4.° du N.O.; 5.° de rO.S.O.; 6.° enfin du S.S.O. Parmi ceux de la bande del'E. , les plus fréquens ont été ceux de i'E. et du N.E. 8.° Vents joli frais. Les vents joli frais, quoique ayant soufflé souvent de tous les points du compas, ont eu lieu de préférence, i.° avec des vents de N. E. ; z.° avec ceux de I'O. S. O. ; 3 .° de i'E.N.E. ; 4.° de I'E. ; 5.» dei'O.N.O.; 6.° du S. ; 7.° enfin de I'O. et du S.S.O. p.° Brises de terre et de mer. Les brises de terre et de mer ont été pas- sablement réglées pendant la dernière décade d'aoiât et pendant le mois de septembre ; elles n'ont point eu lieu en octobre , qui cependant a été le mois le plus chaud. 10.° Vents brûlans. Les vents de N.O. nous ont procuré deux fois des chaleurs subites et extraordinaires ; en général ils ont été de peu de durée , accompagnés d'orages , et jamais de cette sécheresse dont on a vu de terribles exemples ,dans la colonie*. II." Mois des plus fortes chaleurs. Les plus fortes chaleurs que nous ayons éprouvées , ont eu lieu dans le mois d'octobre ; la hauteur moyenne du thermomètre, à midi et à l'ombre, s'est élevée à -H i^^^, 7. 12." Mois des moindres chaleurs. Les moindres chaleurs ont eu lieu dans le mois de juin; le terme moyen de la hauteur du thermomètre, à midi et à l'ombre, fut de 10*^,2; cependant le mois de juillet est le seul où nous ayons observé, le matin à terre, une petite pellicule de glace dans les eaux stagnantes et peu profondes. 13.° Mois le plus sec. Pendant le cours de nos observations à bord du Géographe f c'est-à-dire depuis le 22 juin jusqu'au 17 novembre 1802 , * Nous citerons plus bas ces exemples, d'après les auteurs Anglois. N. "^-GALLES DU SUDi DU SUD. 308 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ~^J^ le mois de septembre a été le plus sec ; la hauteur moyenne de l'hygro- mètre de Saussure à midi, pendant ce mois, n'a pas dépassé 74*^,8. 14.° Mois le plus humide. Le mois de novembre, au contraire, est celui de tous où l'hygromètre a indiqué à midi une plus forte proportion d'humidité; le terme moyen adonné 86*^,5. 15." Hauteurdu baromètre. La. hauteur moyenne du baromètre, à midi, en 149 jours, a été 28P 2*,3 ; ses variations extrêmes, 28P 7',o et 27P j\o, également à midi. Nous croyons devoir compléter, autant que cela dépend de nous, cet aperçu de la constitution météorologique du comté de Cum- berland , par l'exposé succinct des observations du même genre faites par les Anglois , et rapportées par MM. Hunter, Collins et White. Janvier (1788 *). Les derniers jours du mois de janvier furent très- beaux, quoique chauds ; les brises de terre et de mer passablement régulières. Février. En février la chaleur fut étouffante; on eut des éclairs , du ton- nerre et de fortes pluies ; ce temps continua pendant quinze jours avec de rares et courts intervalles de beau temps; vers la fin du mois, le temps fut plus fixe, avec peu de tonnerre, d'éclairs et de pluie. Mars. Le temps fut variable pendant le mois de mars; quelquefois on eut de forts coups de vent du S. au S. E, avec un temps humide et brumeux ; une forte mer rouloit sur la côte au large ; les matinées et les soirées étoient plutôt froides que chaudes. Avril. Dans le mois d'aVril, le temps fut, à beaucoup d'égards, le même qu'en mars, mais plutôt variable; on eut un petit nombre de jours de temps couvert avec de la pluie qui tomboit généralement la nuit, et des vents du S. au S. E. : quand les vents se balaient à l'O. ou au N. O. , le temps devenoit beau et agréable ; on avoit alors fréquemment des * Les observations suivantes, jusques et compris le mois de janvier 1789, sont extraites du Voyage de Hunter, jia^. yz et yj. LIVRE II. Descriptions céogr. et nautiques. 30^ brises de terre et de mer ; les matinées et les soirées étoient froides , et le milieu des journées très-chaud , lorsqu'il y avoit du calme. Mai. Au commencement de ce mois , beaucoup de mauvais temps; forts coups de vent du S. au S.E. , en générai accompagnés de pluie pendant la nuit ; au milieu du mois , beau temps fixe pendant plu- sieurs jours de suite, avec des brises régulières de terre et de mer; à ia fin du mois, vent du S.O. au S.E., avec temps variable et ondées de pluie, ordinairement la nuit; dans le jour, vents légers et temps chaud. Juin. Les premiers jours de juin furent beaux et agréables, et accom- pagnés de brises de terre et de mer ; du milieu à la fin du mois , les vents soufflèrent de préférence du S.E. , avec un temps à grains et beaucoup de pluie. Juillet. Ce mois a commencé de la même manière que l'autre a fini, par un temps orageux et pluvieux; le milieu fut moins venteux, quoique nuageux et pesant, avec de fréquentes averses; à la fin du mois, le temps fut beau avec des vents d'O. * Août. Au commencement de ce mois, le temps fut nuageux et très plu- vieux, avec des vents du S. au S.E. ; au milieu , modéré et beau avec des vents variables ; à la fin , il fut beau , avec des vents légers et variables. Septembre. Du commencement au 20 de ce mois , le temps fut nua- geux avec de fréquentes ondées de pluie: mais à la fin du mois, on eut de fortes bourasques de la partie du S.E. Octobre. Au commencement et au milieu de ce mois , le temps fut modéré et nuageux; les vents très-variables; le tonnerre et les éclairs fréquens, avec de la pluie ; à la fin du mois , le temps fut en général beau et serein; il n'y eut que du tonnerre et des éclairs éloignés; quelques grains violens eurent lieu la nuit. Novembre. Au commencement de ce mois , le temps fut généralement • Aux observations de ce mois, nous ajou- » au point du jour, une gelée blanche et même terons cette note d'après "White (trad. franc. » une légère pellicule déglace aux endroits où de son Voyage à la Nouvelle-Galles du Sud , 33 l'eau n'éloit pas profonde. » i^ï^-'fZ?): «Enjuillet i788,onvoyoitsouvent, N,"^-GALLES DU SUD. N."^- GALLES DU SUD. 310 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, couvert et brumeux; le vent de la partie de l'E. Au milieu du mois, temps couvert, avec de fréquentes et légères ondées de pluie ; éclairs et tonnerre quelquefois éloigné et quelquefois très -fort. La fin du mois, temps nuageux et brumeux, avec de violens coups de tonnerre et de la pluie; les vents du N. au S.E. Décembre. Le temps, au commencement de ce mois, fut couvert et bru- meux, et l'on eut quelques coups de tonnerre accompagnés de petite pluie. Au milieu du mois, même temps avec de fréquentes et de légères ondées de pluie ; à la fin , temps modéré et beaucoup de pluie ; les vents sur-tout de la partie du N. à celle de l'E.* Janvier ( 178^ ). Pendant tout le cours de ce mois le temps fut couvert et brumeux , avec de petites ondées de pluie et quelquefois du ton- nerre éloigné; le vent principalement du N. E. et du S.E.; pendant la nuit , des vents de terre. * CoLLiNS nous fournit, pour ce dernier 3>parurenttombersur-tout pendant, ou à-peu- rnois de 1788,1a note suivante : « Les pluies »près, la nouvelle et pleine lune. ■>> Voyp^ "furent considérables pendant ce mois, et CoLLiNS, Account &c. pag, ^, LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 3 i i Tableau de quelques Observations îhermome'triques faites far les Anglais au fort Jackson. Par le Capitaine HUNTER'. EPOQUES. 17B Janvier, du 21 3113 i Février Mars Avril Mai Juin , Juillet Août Septembre . . Octobre . . . . Novembre . . , Décembre. .. 1789. Janvier. Thermomètre DE FaHR£1NMEIT. Maximum. Minimum. 8o',o. 6y ,0. 7S >°- 72,0. 67.0. 61 ,0. 63,0. 72,0. n 81 ,0. 93,0. 102 ,0. 72 ,0. 72 ,0. fij ,0. 60 ,0. 68,0. 56,0. $2 ,0. ;i,o. ;6,o. I 49.°- 53 .°- 53 .°- ^3 .°- Thermomètre DE RÉAUMUB. Maximum. Minimum 2I',3. .;,6. 19,1. ■ 7,8. '5,6. 13,3. .3,8. 17.8. » 21,8. 27,1. 3'.i. '7,8. ■7'.«- ■4,7- 12,4. 1(5,0. 10 ,7. 8,9. 8,9. .0,7. o 7.6. 9.3- 9.3- Rapportées par COL LIN S'". EPOQUES. 1790. Septembre. 1791. Février... OBSERVATIONS. 1792. Décembre. Pendant ce mois, la chaleur fut très -grande cl la sécheresse si excessive, que toutes les récoltes furent calcinées ; l'herbe dans les bois étoit sèche au point, qu'une seule étincelle eût suffi pour mettre toute la contrée en flammes ; on eut un exemple d'ui événement semblable au commencement du mois pendant un fort vent de N. O. ; l'incendie fut heu- reusement arrêté. ( Voy, pag. l^y.) La plus grande hauteur du thermomètre ' fut pendant ce mois de -f- 25d,8 à huit heures du matin ; de 33d,4 à deux heures après midi, et de 33d,i à dix heures du soir. La plus petite hauteur fut, aux mêmes époques, de 4- I2d,4, 14,4, et I3,j;. Le ventétoitN.O.et caleinoittout devant \\ii(p. i;/^). Ce mois fiit extrêmement chaud ; le ^ sur-tout , le temps fut étouffant ; le vent souffloit fortement entre le N. et 10. ; le pays , pour ajouter à la chaleur naturelle de l'atmosphère , étoit par-tout en feu ; ce feu , allumé par les sauvages , causa de très-grandes pertes aux colons. Le thermomètre observé à l'ombre, à Sydney, donna -\~ 3od ,2 R. ; un peu de pluie tombée le soir abattit l'extrême chaleur. Les mêmes effets furent observés à Fammalta et les nouvelles lunes ; et le flot s'élève et retombe perpendicu- » lairement de 4 à 5 pieds (anglois) » rz: [i 2,2 à 1 5,3 décimètres.] Observations Nous avons dit que notre observatoire avoit été établi sur la pointe Banelong. La latitude, conclue de 54 distances du soleil au zénith, prises, près de midi, avec le cercle astronomique; de 48 hauteurs du soleil, observées dans les mêmes circonstances avec le cercle de réflexion et l'horizon artificiel ; enfin de deux hauteurs méridiennes du soleil, obtenues également avec le cercle de ré- flexion, a été trouvée de 33° 5 i' 21" ,8 Sud. La longitude, déduite de 1 3 2 distances Occidentales, et de 54 distances Orien- tales de la lune au soleil , corrigées de l'erreur des tables, a été de 148.48. 32 àl'E. de Paris. Hunter*' avoit jLatit. S. . . . 33° 51' 50" trouvé en 1788. .JLongit. E. P. 148. 5p. 4}' par ^4? suites de dis- tances lunaires ^. Bradley *^, enjLatit. S. . . . // // // 1788 (Longit. E. P. i4p- 0.38. par 1(^5 suites de dis- tances lunaires, MALESPiNA^enjLatit. S. . . . 33.51.28. 1703 [Longit. E. P. 148. 57. 53. par 4 2 suites de distances lunaires. » Voyage of governor Phillip to Bo- ' J'ai réduit toutes ces longitudes au mé- tany-Bay &c. pag. 142. ridien de Paris. •> CooK, I." Voyage, collect. d'HAWK. , ^ ,„^ „ r, ; eo TiT I , I r . Hunter, Op. cit. vag. 88. tom. 111, pag. j^o de la trad. franç, m-^." * Hunter, an hist. Journal &c. pag. 8y. ^ Collins, Account &c. pag, zyg. LIVRE II. Descriptions CÉOGR. ET NAUTIQUES. 315 Broughton et(Latit. S. . . . îl** S i'47".S. Z { . J J J ^ I J N -GALLES CROSLEY",eni7p5[Longit. E. P. 148. 4p- 33- par 90 suites de distances lunaires , prises en égal nombre de chaque côté de la lune. William Dawes **, en 1788 , détermina ia position de son obser- vatoire , situé vers la pointe Occidentale de Sydney , I 3 3° 52' 30" moyens semblables, Latit. S 33° 49' 43" Longit. E. P. i48. 53. 19. Les observations magnétiques que nous avons faites au port observati^ Jackson, ne sont pas en grand nombre: en voici le tableau extrait du journal de M. Bernier. » Voyage de BroughtoN; tom. I, fag. magnétique de 1 1° 9' N.E. C'est de ce relè- j^ de la trad. franc. vement que j'ai fait usage. '' COLLINS, Op. cit. Tpag. ij, * Pour avoir cette distance, j'ai consulté • Je me suis servi, pour cette réduction , un plan du capitaine HunteR, qui la fixe à du plan n,' jo de mon Atlas. 4 milles, et un autre plan ^ qu'on nous a com- '' Le capitaine Broughton , Op. cit. muniqué au port Jackson, où elle se trouve p. JJ, donne cette direction au N. 73° 45' E. de 3"',4 ■ '^ moyenne des deux est précisé- du compas ; mais il indique la déclinaison ment celle que j'ai employée. Rr 2 se trouve être !ons magnétiques. 3i6 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ,. / I avec le grand compas 13° 19' ïo"^ N."*-GALLES Déclinaison NJ:J ^ , nnr ''^ ^"''' r» . I, « / ^''''^'' le petit compas . ^W azimuth. 10 Octobre 18 02.( (iJ' 42.25. | Déclinaison moyenne. 1 2° 1 1' 22" N.E. aiguille n. ^-l ^g J.^jmoyenne j8» z,' aiguille n.' 3.1^2° 45' j I (Î2. 4.0. moyenne 62. 42 - aiguille n.* 4.1 ^'''' 3°' . . (63. o. ""oy^""^ °^- ^î- 21 Juillet 1802. 'Inclinaison, moyenne de toutes ces observations 61" 17'i. Nous joindrons à ce résumé le résultat des observations du même genre, faites par Hunter' et Broughton*". Le premier , en avril , 788 , trouva 8" 30'j ^^ j^^,.^ „ ^^ ^ Le second, en octobre 1795 11. 9. j ce qui, combiné avec nos propres observations, semble annoncer une augmentation progressive de la déclinaison depuis 1788. Navigation. Après avoir jeté un coup-d'œil rapide sur les différentes parties de l'histoire physique du comté de Cumberland, il nous reste, pour terminer ce chapitre, à dire un mot de la navigation. En parlant deBroken-Bay et de Botany-Bay, nous avons donné les instructions nécessaires pour entrer et pour se diriger dans chacun de ces havres ; c'est maintenant du port Jackson que nous devons nous occuper. Navigation dans l'intérieur du port. Lorsqu'on a reconnu l'entrée du port, il faut gouverner pour donner dans le milieu de la passe, en se rapprochant cependant davantage de la pointe Sud de l'entrée '^ HuNTER, an histoiical Journal &c. * Brou G hton, Voy. de découvertes &c. fûg, 8y, tom. ^>pag-jj, trad. franc. LIVRE II. Descriptions géogr. et nautiques. 3 17 [Iner-South-Head]; rangez cette pointe à petite distance, en vous ~~^^ défiant toutefois des brisans de peu d'étendue qui y sont attenans. * ^^ ^^^ ^i le vent est favorable, manœuvrez pour pénétrer plus avant , et mettez le cap sur Middle-Head ; dans le cas contraire , vous pouvez mouiller à l'entrée, sur un bon fond de sable. Lorsqu'on veut continuer de faire route si l'on a le vent sous vergue , on peut indifféremment passer à l'O. ou à l'E. du grand récif, qui partage en deux le goulet. Dans le premier cas , con- servez le cap sur Middle - Head jusqu'à l'instant que vous aurez Grotto-Point et le cap Oriental de Hunter-Bay, l'un par l'autre; changez alors de route , et dirigez-vous sur George-Head : ce cap est écore et peut être rangé de près. Lorsque vous en serez à une encablure, faites gouverner sur l'extrémité Occidentale de l'île Rose et mcme à quelques degrés de plus sur tribord, ou, ce qui revient au même, gouvernez sur le milieu de l'ouverture que Kç^i terres laissent entre elles vers le S.S.O. ; parvenu par le travers du cap, qui est au milieu de la distance entre la pointe Bradley et George-Head , vous serez hors de tout danger et vous pourrez aller par-tout avec con- fiance , en vous dirigeant selon vos besoins. Le rivage sur tous \t% points peut être approché à demi -encablure, et même souvent à longueur de gaffe ; il faut en excepter seulement la côte Orientale de l'anse Blackburn , dans la rade de Sydney, où nous avons dit qu'il y a un haut-fond, La route que nous venons de tracer est celle par la grande passe. Si l'on préfère la passe de l'E., il faut, après avoir doublé Iner- South-Head, faire route sur Green-point, en rangeant de près le rivage , par exemple à une encablure , mais jamais au - âi^ïd^ de deux, ce qui est la limite de l'éloignement qu'on peut se permettre. Vous devez passer à une encablure, tout au plus, de Green-point, et faire route ensuite pour prolonger à petite distance les terres qui vous restent au S. O. : parvenu dans le voisinage de ces mêmes terres , vous êtes maître de votre route , et hors de tout danger. N."^-GALLES DU SUO, 318 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Dans ce qui précède , nous avons supposé que le vent permet- toit de faire la route la plus directe , et nous avons indiqué celle qui convenoit aux plus forts vaisseaux; c'est aussi à cette route que l'on devra s'astreindre lorsqu'on ne sera pas pratique du port. On peut louvoyer en toute sûreté entre les pointes extérieures du port, qui toutes, à l'exception d'Iner-South-Head , sont parfai- tement écores ; mais si le navire avoit un grand tirant d'eau, la passe de l'E. dans le goulet seroit entièrement impraticable dans ce cas , à moins qu'on ne se halât à la touée. La passe de l'O. elle^ même, ou la grande passe, seroit aussi très -difficile alors, puis- qu'il est des parties où sa largeur n'excède pas trois encablures. Les directions que l'on auroit pour se conduire , sont la terre, d'une part, et la sonde, de l'autre, qui ne doit pas baisser au-delà de 4 brasses, Un capitaine intelligent se dirigera selon l'état de la marée , du vent , de la mer , et selon les qualités de son navire , qui doivent lui être parfaitement connues ; car lorsqu'on est bien maître des mouvemens de son vaisseau , il est permis de tenter des manœuvres qui seroient imprudentes et même périlleuses avec un bâtiment mou et incertain, ou que l'on connoîtroit mal. Les amers delà tête Nord du récif du milieu, sont, d'une part, Outer-North-Head par Iner- South -Head, et, de l'autre, Grotto- Point par le cap Oriental de Hunter-Bay *. A l'égard du récif lui- même , on dit qu'en beaucoup de cas il y auroit assez d'eau pour qu'on pût naviguer par-dessus avec de petits bâtimens ; mais n'ayant pu m'assurer par l'expérience de la vérité de ce fait, je dois me borner à l'indiquer, sans l'aflirmer en aucune sorte. Si, pendant qu'on est engagé dans l'une ou l'autre des passes, on venoit à être surpris par le calme ou par une saute de vent qui empêchât de faire route, il seroit toujours possible de trouver un bon mouillage sur la côte voisine ; nous avons déjà signalé * Cette indication est tirée d'un plan Anglois du port Jackson. LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 3Ï9 Camp-cove et Lookout-Bay, comme étant très -commodes à cet effet ; la sonde y rapporte de 4 à 5 et 6 brasses d'eau , fond de sable vaseux. Dans la rade de Sydney, les sondes varient entre 4 et 1 2 brasses, fond de vase et très-bonne tenue. Navigation au large. Notre présence sur les côtes de la Nou- velle - Galles du Sud nous a fait connoître qu'il existoit dans ces parages, pendant le mois de juin, un courant qui portoit au N. avec une vitesse moyenne de 9 milles en vingt-quatre heures, et dont les extrêmes étoient de 6 et de 12 milles \ Cook et la Pérouse, à la vérité dans des saisons différentes, avoient trouvé des résultats opposés. Le premier, qui arriva sur ces bords en avril, remarqua constamment, et à -peu -près jusque par la latitude du cap Mo- reton, que les courans littoraux le mettoient journellement au S. de son estime, d'une quantité égale à 12,14 et même 15 milles, dans le voisinage du port Jackson. Lorsqu'il fut parvenu sous le 27.' parallèle, la direction des courans se tourna vers le Nord avec une vitesse égale et quelquefois supérieure à celle qu'il avoit observée dans le Sud ''. La Pérouse étant à vue des côtes de la Nouvelle - Hollande , dans le mois de janvier, éprouva, comme le capitaine Cook, des courans qui le portèrent chaque jour de 1 5 milles au S. de son estime '. De toutes ces observations , il paroît que l'on doit con- clure que les courans, sur cette côte, ne portent pas toute l'année dans la même direction. Je terminerai ce chapitre par quelques détails sur la route qu'il convient de faire pour se rendre du port Jackson en Europe , et d'Europe au port Jackson ; ils sont extraits en grande partie d'une * Voyez la table des routes du Géographe, tom. lU,pag. jij et suîv. trad. franc, in-^,* pour le mois de juin 1802, à la fin de ce volume. t Voyage de LA PÉROUSE, ton> .III, •" Voy. Cook, 1 ." voyage, coilect. d'HAWK. fag, 264. N."*- GALLES DU SUD. N."«- GALLES DU SUD. 320 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, lettre adressée aux Lords de l'Amirauté par le capitaine Hunter'; j'y ai joint les réflexions qui résultent de nos observations parti- culières. Pour se rendre du port Jackson en Europe , trois routes peuvent être suivies : celle de l'O. , en doublant au S. la terre de Diémen , ou en donnant dans le détroit de Bass ; celle de l'E. , en doublant le cap Horn ; enfin celle du N. , en traversant l'archipel des îles Saloraon et passant au N, de la Nouvelle-Guinée, La première route ne doit être tentée que pendant l'été , parce que, dans cette saison seulen^ent, on peut espérer de trouver des vents d'E, assez; forts et assez permanens pour s'avancer avec promptitudç. Dajis ce cas, il convient de traverser le détroit de Bass, et de prolonger à bpnne distance la Terre Napoléon et la Terre de Nuyts, jusqu'à ce qu'on ait doublé le cap Hamelin qui forme l'extrémité S, O, de la Nouvelle -Hollande ; alors on fera route vers |e N. pour gagner les vents alises du S. E. qui doivent conduire jusqu'au cap de Bonne-Espérance. En hiver, on ne devra point essayer cette route , à cause de la fréquence des vents d'O. ^ qui sur cette côte soufflent alors avec furie, et sont accompagnés d'une mer énorme. Dans le cas même où la traversée pourroit avoir lieu dans cette saison, ce quj est douteux, elle seroit extrê- mement dure et pénible. La corvette / La côte n'est pas également saine par - tout ; il y a quelques liauts - fonds , faciles à reconnoître par la couleur de l'eau, et par conséquent peu dangereux. Ils ne s'étendent pas d'ailleurs à ime LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. 325 grande distance de terre, et plus au large la sonde ne trouve pas ' r r X I ARCHIPEL rond a trente brasses. , D ASIE. Quelques-unes des pointes \ç,% plus saillantes sont défendues par de petits brisans qui s'avancent environ à un mille au large ; celui qui tient au cap Sud de Timor nous a paru s'étendre à près du double de cette distance. Baie de C ou p an g. La baie de Coupang * , connue aussi sous le nom de baie de Bahâô, est située à l'extrémité S. O. de l'île de Timor ; elle est très- vaste et paroît ne pas avoir moins de quinze à dix-sept milles de profondeur, sur une largeur de dix à onze ^. Une petite île basse, l'île Kéa ' , entourée de récifs , est placée au milieu de son ouver- ture : à - peu - près au S. de cet îlot sont bâtis la ville Malaise de Coupang et le fort Concordia , chef- lieu de l'établissement des Hollandois à Timor. Dans l'E. du cap Pacoula, qui est le cap le plus N. de la baie, se trouvent encore deux petites îles , inhabitées comme la première, et que l'on nomme Ticous et Bourou; toutes trois sont bien boisées. Un large pâté de corail existe dans la paitie S. E. de la baie et à peu de distance de sa côte Méridionale; les Malais l'appellent Banc de Menikï , nom qu'il tire de celui d'une rivière et d'un village situés dans le voisinage. Une jolie rivière sépare la ville de Coupang ^ en deux parties , viiiedeCoupa^g. mais un pont de bois les réunit ; dans l'O. est le fort Hollan- dois et plusieurs maisons particulières, dont une, en 1801, étoit le logement du gouverneur. De l'autre côté, sur le bord de la mer, on trouve le quartier des Chinois ; le reste est occupé par des » Voyez le plan particulier, planche n." 26, d'une estime grossière. et les planches n."ji etjz. <= Les Malais l'appellent Poulou Kéa ou Loin que ces dimensions aient été fixées Kéra , c'est-à-dire Me aux Tortues, avec exactitude, elles ne sont que le résultat <" Voyez le plan particulier, plaircTie n." 26, ARCHIPEL d'asie. 326 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Malais de plusieurs classes et les agens de la Compagnie des Indes. Plusieurs renvois placés sur le plan feront connoître les détails les plus importans. « La ville , dit M. Leschenault , a un aspect agréable ; les principales rues sont ombragées par des manguiers et par le figuier banian ou multipliant , nom qui lui est donné paixe que toutes ses branches portent des racines qui descendroient jusqu'à terre et formeroient de nouveaux arbres , si l'on n'avoit pas la précaution de les couper. Cet arbre singulier est de la grosseur d'un noyer; il fournit un ombrage agréable pendant la chaleur du jour. » Les maisons qui bordent les principales rues sont d'une archi- tecture simple , mais régulière ; elles appartiennent aux particuliers les plus riches, » Le fort Concordia , bâti sur les rochers madréporîques qui sont au bord de la mer, à l'entrée de la rivière de Coupang, est d'une construction fort irrégulière : garni de dix à douze canons, montés sur de mauvais affûts, il ne pourroit résister aux plus foibles atta- ques des Européens ; aussi n'est-ce point à cela qu'il est destiné ; il suffit qu'il mette les magasins des Hoilandois à l'abri des tenta- tives des habitans ; et ce but est parfaitement rempli. MM. Péron etLESUEUR, à qui nous devons une élégante esquisse de la baie de Coupang , sont les seuls d'entre nous qui aient pénétré dans le fond de cette baie , lorsqu'ils firent leur incursion à Babâô et à Olinama pour la chasse du crocodile. Des renseignemens qu'ils se sont procurés et de ceux qu'ils ont recueillis par eux-mêmes , il résulte que la presque totalité des rivages dans le N. , dans l'E. et même dans le S.E. de la baie, sont garnis de marécages, quelquefois très -vastes, dans lesquels viennent aboutir un grand nombre de ruisseaux et de rivières. Nous allons jeter un coup - d'œil rapide sur l'itinéraire de ces voyageurs , en renvoyant, pour les détails , à la relation intéressante contenue dans le second volume de la partie historique de notre Voyage, c/iaf. xxKiii. ARCHIPEL d'asie. LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. 327 A un mille environ dans l'E. de Coupang, sur le bord de la mer, se trouve Oba, lieu de résidence de M.""^ Van-Esten *, qui y possède une habitation très-agréable. II faut, pour y arriver, tra- Rome de Co verser une campagne charmante, arrosée par un joli ruisseau. Au- p >ng ^ Babâô et à delà, en se rapprochant du rivage, on rencontre une plage de sable étendue, désignée par les Malais sous le nom de Passer Panguian: elle se prolonge jusqu'à l'embouchure de la rivière d'Osapa. Avant d'arriver à ce point , on voit sur la droite Calapa lima ou les Cinq- Cocotiers, ensuite OsapaKitkil, village Malais, composé d'un assez grand nombre de maisons. A l'embouchure de la rivière sont deux petites îles basses , ombragées par de vieux palétuviers qui croissent au bord de la mer. D'Osapa Kitkil, on se rend, en remontant la rivière et traversant âiÇ:?, bois délicieux, au village ^Osapa Bessar; c'est un grand assemblage de maisons, groupées au milieu des bois, et qui peut contenir trois à quatre cents habitans. Le sol est plus rocailleux dans cette partie du pays que dans celle que nous avons parcourue précédemment : le lit de la rivière y est très-profond ; les chemins sont étroits et souvent escarpés. Après qu'on est sorti de ces passages difficiles , la route devient insensiblement moins inégale, et l'on arrive \Nonsonis. Les maisons de ce village sont rassemblées en un seul groupe ; on y compte environ deux cents habitans. Si l'on continue de maixher encore au milieu des bois, on arrive à Meniki , village de trois cents ha- bitans, situé sur le bord de la mer, et traversé par un ruisseau. Plus loin, en avançant vers l'E., on trouve Tarousse , petit ruisseau qui débouche dans la mer. Sur ses bords existent quelques maisons et des champs bien cultivés. En s'avançant encore, on voit des plaines marécageuses, qui sont inondées par la mer quand elle est haute ; le ruisseau de Pannefendie vient déboucher dans cet endroit : les crocodiles qui s'y trouvent en grand nombre , en éloignent les habitans. De ce point jusqu'au petit village de Nobaki, • Voye^ le tom. I, pag, /j2 de l'Histoire de notre voyage. ARCHIPEL d'Asie. 328 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, le chemin est tortueux et traversé par plusieurs ravins. Une rivière assez considérable coule dans le voisinage sur un terrain fertile. De Nobaki au village ^Oëbello , il n'y a plus de rivière à tra- verser; Panamoutb , simple hameau, se trouve au milieu de cet in- tervalle. Arrivé à Oëbello, on a la vue d'une vaste plaine qui s'étend jusqu'aux montagnes ^Anmfoâ, chaîne immense, fort élevée, qui borde la partie Nord de la baie de Coupang. Cette plaine présente tantôt des prairies et de petites collines , tantôt des groupes d'arbres qui paroissent diviser le sol en autant de compartimens ; plusieurs rivières la traversent et se mêlent à d'immenses marais, avant d'aller se perdre à la mer. C'est dans ces marécages et dans ceux de la côte Nord de la baie que vivent en très-grand nombre les crocodiles les plus monstrueux de ces contrées, Babâû est le premier village que l'on rencontre après Oëbello ; il est bâti sur les bords fertiles d'une petite rivière, et peut compter environ cent habitations. Au-delà, au N. de Babâô, commencent les grands marécages dont nous avons parlé. OBnama , petite ville de deux ou trois cents maisons , est placée hors de la limite de ces marais. Une assez forte rivière coule dans le voisinage de la ville et serpente au milieu des champs de riz qui se trouvent ici en grand nombre. C'est dans les marais de Babâô et d'Olinama que MM. Péron et Lesueur tuèrent le crocodile dont ils ont rapporté le squelette à Paris ; c'est aussi à Olinama que se termina leur incursion. Ce que ces messieurs nous apprennent des autres parties de la baie, est le résultat çles renseignemens qu'ils ont obtenus des Malais. Lélétacanounac est le nom qu'on donne à une rivière assez forte qui coule au N. d'Olinama; on ne voit point d'habitations sur sçs bords , mais il y a beaucoup de cochons sauvages. Oëana est une rivière encore plus étendue, quj coule, comme la précédente , au milieu des marécages. Porùn , Bénon, Toupi, sont trois Navigation et mouillages. LIVRE IL Descriptions GÈOGR. ET NAUTIQUES. 32^ trois points de la côte entièrement inhabitables, à cause des cro- T., , . , ARCHIPEL codiles énormes qui s y trouvent. d'asie. Priti et Faubona, villes situées à l'extrémité de la côte Nord de la baie, presque en face des îles Ticous et Bourou, sont peuplées, dit-on, par un grand nombre d'habitans forts et robustes. On peut arriver dans la baie de Coupang par trois passes dif- férentes : la première, qui est la plus large et la plus commode, se trouve entre la côte Nord de Simâô et l'île Kéa. Il faut manœuvrer pour ne pas se rapprocher trop de cette dernière, à cause des récifs et àts hauts -fonds qui l'entourent, mais se tenir à deux et trois milles de distance au plus des rivages de Simâô. La passe au N. de Kéa est étroite, difficile, et praticable seule- ment, m'a-t-on dit, pour de petites embarcations. La troisième route , pour entrer dans la baie , est le détroit de Simâô. Quoique souvent elle soit plus courte en apparence, sur-tout en arrivant du Sud , on est exposé à y rencontrer des calmes beau- coup plus fréquens que dans le N. de Simâô : le fond d'ailleurs n'est pas très-bon dans le détroit, ce qui exige la précaution de mouiller avec des chaînes, et quelquefois par un brassiage assez considérable. Je conseillerai donc de ne le traverser qu'avec un vent bien établi. Si l'on étoit obligé d'y louvoyer, il faudroit se défier des pointes un peu saillantes, tant du côté de Timor que du bord opposé , parce que toutes ont des récifs qui s'avancent au large. Pendant la mousson du S. E., le mouillage des navires qui veulent séjourner dans la baie de Coupang, est ordinairement devant le fort Concordia : il faut mouiller à petite distance de terre, d'abord pour être mieux abrité, ensuite pour avoir un moin- dre brassiage; on afFourche E. S. E. et O. N. O. Le fond est com- posé d'une vase noire très-tenace, dans laquelle les ancres s'enfon- cent beaucoup , et d'où on les retire avec la plus grande peine lorsqu'elles y ont séjourné long-temps. La précaution de visiter ses ancres de temps en temps est très -bonne sur cette rade, et doit Tt ARCHIPEL D'ASIE. 330 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, être pratiquée; en 1801 , /voir particulariser la description de cette y> sorte de vaisseau , parce que je crois qu'il » n'y en a pas au monde de meilleurs. J'ai fait «ici (à Guam) l'épreuve de la légèreté d'un » de ces vaisseaux pour ma propre satisfac- » tion. 3> Nous faisions route avec notre ligne (de M loch); elle avoit douze nœuds, qui furent 3j plutôt passés qu'un sable de demi-minute M ne fut écoulé. Suivant ce compte, il peut » faire pour le moins douze milles par heure; » mais je crois qu'il en pourroit faire vingt- » quatre dans le même espace de temps, &c.» (Voy. le Voyage de Dampier, tom. l,pag, j/j et su'iv. de la trad. franç.^ Walter n'insiste pas moins sur le même objet : « Leurs pros , dit - il , qui " sont les seuls vaisseaux dont ils se servent " depuis des siècles , sont d'une invention "qui fçroit honneur aux nations les plus » civilisées. » Et plus bas : « La structure en » est si simple, et ils sont d'une vitesse si ex- w traordinaire , qu'ils méritent bien qu'on en «fasse une description pariiculière. 3j C'est ce qu'il va faire, ajoute-t-ii, « tant pour » contenter la curiosité des lecteurs , que « dans l'espérance que ceux qui sont em- » ployés à la construction de nos vaisseaux, » et nos marins , en pourront tirer quelque « utilité. « Ailleurs : « Ces bâtimens sont «nommés Pros, à quoi on ajoute souvent » l'épithète de volans , pour marquer l'eji- « trême vitesse de leur cours. Les Espagnols «en racontent des choses incroyables pour » quiconque n'a jamais vu voguer ces vais- ARCHIPEL d'asie. 344 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, La mâture des pirogues est ordinairement d'une seule tige de bambou , placée verticalement et maintenue par quelques cor- dages qui appellent tous sur l'arrière ; la voile est haute et carrée , fabriquée avec des nattes et maintenue transversalement par des bambous. Leur allure la plus favorable est vent arrière ou grand largue : elles vont cependant aussi fort bien au plus près. Souvent on ne leur met pas de voiles, et, dans ce cas, on les manœuvre avec des pagaies. Leur proue n'est pas autrement façonnée que la poupe ; elles n'ont point de gouvernail fixe , mais on les gouverne avec des pagaies. A l'égard des pirogues sans balanciers , elles ne servent guère que pour se transporter des grandes embarcations à terre ; elles ont peu de stabilité et ne portent jamais de voiles, mais elles peuvent aller très-vite à la pagaie. Pêches des Malais. Les naturcls qui habitent les bords de la baie de Coupang em- ploient à la pêche \es moyens suivons : les parcs , les filets, la ligne et le trident, Les parcs. Ainsi que cela se pratique sur nos côtes de France, on construit ici, sur le bord de la mer, des enceintes en pierres sèches , qui ont ordinairement cinq à six cents pas de longueur, et qui s'avancent plus ou moins au large. La haute marée couvre entièrement ces enceintes, et permet ainsi aux poissons d'y pénétrer. Au jusant, les eaux s'écoulent par les intervalles que les pierres laissent entre elles, et le poisson, qui ne peut s'échapper par d'aussi 55 seaux Suivant l'estime de nos gens, d'Asie; elles existent aussi dans la mer du «qui les ont observés à Tinian, tandis qu'ils Sud, et même sur la côte Nord-Est de la 53VOguoient avec un vent alise frais, ils Nouvelle - Hollande : il me seroit facile de sjfaisoient vingt milles en une heure : cela multiplier ici les citations des voyageurs , et 35 n'approche pas de ce que les Espagnols en de prouver par des exemples les avantages que 55 racontent; mais c'est cependant une très- ces sortes d'embarcations pourroient, en mille 35 grande vitesse, &c. &c. 55 j'Koy. le Voyage circonstances, offrir à notre marine; mais d'ANSON, vag. 26^ et suiv. de la traduc. cette digression, quelque intéressante qu'elle franc. in-4° ) pût être, me meneroit beaucoup trop loin ; Les pirogues à balanciers ne se trouvent il est temps de revenir à mon texte. pas seulement dans les îles du grand archipel petites LIVRE IL Descriptions géogr. et nautiques. 345 petites ouvertures, reste, non pas à sec, mais dans les bassins qui sont creusés dans l'intérieur des parcs. On fait ensuite usage, pour ramasser ce poisson ^ d'un saveneau , sorte de filet de i 8 pouces de largeur sur 2 pieds de haut , fixé à deux petits bâtons. Dans le fond de la baie du côté de Babâô, les parcs, au lieu d'être en pierres, sont faits en pieux plantés à petite distance les uns des autres. Les filets. Indépendamment du saveneau dont il vient d'être ques- tion, les naturels ont encore la seine et l'épervier. La forme de ces filets diffère peu de celle qui est adoptée en Europe : les seines ont à-peu-près cent et quelques pas de long sur 738 pieds de haut; les mailles sont d'un pouce ou d'un pouce et demi; le tissu en est toujours en coton. On met au bas de ces filets , en guise de plomb , le gros et lourd coquillage connu sous le nom de por- celaîne tigrée OM pucelage ; et à la place de notre liège, du bambou ou des morceaux d'un certain bois léger. Nous n'avons vu à Cou- pang que deux ou trois filets de ce genre ; aussi la pêche à la ligne y est-elle beaucoup plus fréquente que l'autre. Les lignes sont fortes et bien faites, composées de 32 brins de coton, dont l'ensemble n'est pas plus gros que le fil à fouet; leur longueur est de 20 à 24 et même 30 brasses. Pour les préserver de l'humidité, les Malais les enduisent d'un vernis élastique fort cu- rieux, et jusqu'ici inconnu en Europe. A fégarddes hameçons, quelquefois ils les font eux-mêmes en fer, mais fort mal; d'autres fois les Hollandois leur en fournissent; enfin souvent ils emploient à cet usage les épines doubles de l'acacia, de même que nos pêcheurs de France se servent accidentellement de celles d'épine-vinette, Le trident est en fer et construit ordinairement à Coupang ; il * Ces détails et ceux qui complètent cet article sur les pêches , m'ont été communiqués par M. Lesueur, XX ARCHIPEL D'ASIE. ARCHIPEL d'asie. 346 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, s'emmanche à l'extrémité d'un long bambou ; cet instrument sert à la pêche des poulpes et des raies, . . Toutes les années un brick Hollandois part de Batavia, à la fin Avantages com- r ' merciaux. Je la mousson du N. O. , et vient à Coupang pour chercher les marchandises que les rajas alliés de la compagnie ont préparées , ou qui ont été réunies dans le fort par les soins du gouverneur. A cette époque, les fêtes les plus brillantes ont lieu . . . Mais la nature de cet ouvrage m'empêche de les décrire, malgré l'intérêt qu'elles pourroient offrir au lecteur : je dois me borner à être l'his- torien des faits qui ont rapport à la géographie et à la marine ; et si parfois je donne de courtes digressions qui y paroissent étran- gères , ce n'est que pour faire connoître , au moins superficielle- ment, le caractère des différens peuples chez lesquels d'autres navi- gateurs pourroient aller relâcher après nous. Tout ce qui tient aux détails historiques m'est sévèrement interdit, et d'ailleurs doit se retrouver dans d'autres ouvrages qui seront le complément de celui-ci. Les objets dont se compose ordinairement la cargaison du brick Hollandois, sont la cire, le bois de sandal, les esclaves et quelquefois les chevaux. Aussitôt que le chargement de ce navire est complet, il profite du commencement de la mousson du S.E. pour retourner à Batavia. Pendant la belle saison, dix à douze bateaux du pays, du port de six à vingt tonneaux , conduits par des rajas Malais ou par des Chinois, sont employés par le gouverneur à faire le cabotage sur les parties de Timor, de Rottie, de Simâô , &c., soumises aux Hollandois ; ils rapportent à Coupang du riz , de la cire , du bois de sandal, des cocos, des pois, du bois de construction, des bam- bous, de la feuille de latanier, &c. &c. Beaucoup de pirogues à balancier de différentes grandeurs font la même navigation , mais à de moindres distances. Les Hollandois ne font pas exclusivement le commerce à LIVRE II. Descriptions GÉocR. ET NAUTIQUES. 347 Coupang ; il en part et il y arrive aussi quelques sotmnes Chinoises , et nous y avons vu un bâtiment Américain. « Les navires qui n'ap- partiennent pas aux Hollandois, dit M. Leschenault , sont assujettis à un droit de 4 pour 0/0 sur les marchandises qu'ils veulent expor- ter, et de 6 pour 0/0 sur celles qui sont importées; les embarcations du pays sont aussi obligées de payer un droit d'expédition avant de quitter la rade. « Les Malais sont exempts de toute imposition personnelle , mais chaque Chinois âgé de plus de douze ans paie une capitation, La Compagnie s'est aussi réservé le privilège d'accorder aux parti- culiers la permission de vendre en détail certaines marchandises, telles que l'arak, la viande, la bougie, &c. Ce sont presque toujours les Chinois qui s'en rendent adjudicataires. » Tous ces difFérens droits forment pour la Compagnie un revenu annuel de 7 à 8 mille piastres , qui sert à soudoyer \ç.î, em- ployés et la garnison. » Le bois de sandal varie de prix suivant sa grosseur ; \\ vaut à Timor depuis 7 piastres jusqu'à 25 et 30 piastres le picol [ 1 2 j; liv. poids de marc, ou 61,2 kilogrammes]: on nous a assuré que celui qui se payoit ici 20 piastres, se vendoit )o piastres à Canton, jj La cire vaut 25 piastres le picol; Le riz en paille, un peu moins d'une piastre le picol ; le riz pilé de bonne qualité, depuis une piastre jusqu'à trois piastres; le maïs, une piastre. Un petit buffle ne se vend qu'une piastre ; mais lorsqu'il est gros, deux piastres; les Hollandois en font quelquefois hausser le prix jusqu'à cinq piastres. Un gros cochon vaut deux ou trois piastres ; un petit cochon d'une trentaine de livres , un peu moins d'une demi-piastre. Le poisson salé se vend sept piastres au plus le picol ; c'est une très-bonne provision pour la mer, sur-tout si l'on y joint le piment et le riz. XX 2 ARCHIPEL D'ASIE. ARCHIPEL i>'ASIE. Observations physiques et as- tronomicjues. 348 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Mais ce seroit un mauvais calcul que de chercher à faire des emplettes à Timor avec de l'argent ; on aura toujours un avantage immense à payer avec des objets d'échange. Les meilleurs articles à porter sont : du fer , des cordages et des grapins pour des embarca- tions de douze à vingt tonneaux; de grands couteaux à lame fixe, des lames de sabre , des fusils à un coup , de la poudre ( on ne peut trafiquer de ce dernier article qu'à l'insu des Hollandois) ; des ciseaux de menuisier, des scies à main et de long; des haches et des herminettes de plusieurs grandeurs; des limes, des clous, des hameçons assortis , &c. ; du drap écarlate ; des grains de verre et sur- tout des petits, quelques miroirs, quelques longues-vues, mais de ces trois derniers articles en très-petite quantité. Pour donner une idée des bénéfices qu'on peut obtenir par le moyen des échanges, il suffira de dire que, dans les premiers jours de notre séjour à Coupang, nous pouvions avoir une poule pour un petit couteau de deux sous; un gros cochon pour une hache de moyenne grandeur, &c. Sur la fin de notre relâche, nos objets d'échange avoient perdu un peu de valeur aux yeux des Malais , qui étoient en partie pourvus de ce qui leur étoit nécessaire ; mais les avantages qui résultoient de nos échanges avec eux, étoient ce- pendant toujours énormes. Salubrité. Les marais qui se trouvent près des bords de la mer dans la baie de Coupang , rendent cette partie de l'île Timor assez malsaine , sur-tout pendant la saison des pluies , qui est l'époque des plus fortes chaleurs. Les Européens doivent user des plus grandes précautions pour éviter de devenir victimes de la dys- senterie et de ces fièvres épidémiques qui ont désolé un si grand nombre de vaisseaux. Nous avons vu sur cette rade le navire AméûcamieHuîiter, dont l'équipage a éré entièrement détruit par ce double fléau ; et nous- mêmes , malgré tous nos soins , nous y avons perdu par les mêmes causes un grand nombre de nos compagnons de voyage. LIVRE II. Descriptions cÈoGR. ET NAUTIQUES. 349 Voici quelques précautions que l'expérience nous a indiquées comme salutaires, et qui sont confirmées par les usages des habitans du pays, sorte de régulateur qu'on doit toujours consulter : i .° n'user qu'avec une extrême sobriété de toute espèce de fruits , et particu- lièrement de ceux qui sont les plus aqueux, tels que melons, bananes, oranges, &.c.,et généralement de toutes les substances débilitantes ou laxatives ; 2.° éviter l'usage du lait, et notamment de celui de buffle, qui est extrêmement pernicieux; 3.° ne boire nïcalouj ni touac (deux sortes de liqueurs fermentées, retirées par incision du palmier), et modérément de l'eau de cocos ; 4-° ne faire aucune espèce d'excès, soit en boissons, soit en travaux forcés, &c. ; 5.° ne point s'exposer à la pluie ; 6." quand on a reçu une averse , ne pas laisser sécher ses habits sur soi ; j° ne jamais se baigner pendant que le soleil est sur l'horizon, mais seulement le matin et le soir; 8.° ne point s'expo- ser au serein et encore moins y donnir ; 9.° ne jamais coucher sur la terre, &c. &c. Il ne faut pas craindre d'épicer, même assez fortement, tous les mets; le piment, le gingembre et le curcuma ou safran de l'Inde, sont en général préférables. A l'égard des boissons , on doit choisir l'eau de fontaine plutôt que celle de rivière : le café, le thé, le vin , le punch même, conviennent mieux que la bière , et sur-tout que les limonades, les orangeades, &c. qui, prises en trop grande quan- tité , sont ici de véritables poisons. Vents. Timor, ainsi que toutes les îles du grand archipel d'Asie situées entre les tropiques, est placé sous l'influence des moussons. Celle du S. E. a lieu pendant que le soleil est dans l'hémi- sphère Nord ; c'est la saison du beau temps et de la sécheresse: .celle du N. E. , au contraire , est toujours accompagnée des pluies et des orages. La première commence en avril et se pro- longe jusqu'en octobre ; la seconde s'étend depuis octobre jus- qu'en avril. Les époques du changement des moussons ne sont pas si rigou- ARCHIPEL d'Asie. ARCHIPEL d'aste. 350 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, reusement fixées, qu'elles ne puissent arriver un peu plutôt ou un peu plus tard ; en général ces changemens sont annoncés par des calmes et des vents variables qui durent environ un mois. Indépendamment des vents réglés qui se succèdent de six mois en six mois , on éprouve encore , près des côtes , cette espèce de mousson diurne , connue sous le nom de brises de terre et de mer. Ces brises sont fort utiles lorsqu'on veut naviguer à contre-mousson parmi les îles de l'archipel. Dans la baie de Coupang , nous \t?> avons éprouvées assez régulièrement : le matin, la brise s'élevoit du large; à 8 ou 9 heures, elle souffloit par rafales depuis l'E. jus- qu'au N.E. et rarement au N.O. ; elle tomboit au coucher du soleil, et pendant la nuit il faisoit calme ou petite brise de terre de l'E. au S.E. 11 nous est arrivé d'avoir quelquefois, pendant le jour, des brises très-fortes de l'E. à l'E. S. E, ; mais c'étoit lorsque les vents de la mousson l'emportoient sur les brises de mer ; ce sont là des excep- tions à la règle, Pendant nos deux séjours à Timor, nous avons eu, presque sans cesse, un temps parfaitement beau ; à la fin de notre seconde relâche cependant, c'est-à-dire à la fin d'octobre et au commencement de novembre, époque du revirement de la mousson, nous eûmes, avec des vents variables , un temps quelquefois orageux. Les orages sont parfois très-violens pendant la mousson du N. O. , particulièrement en janvier, février et mars; alors, nous a-t-on dit, la pluie tombe souvent avec une telle abondance, éàe. est composée de gouttes si grosses , qu'-on a peine à distinguer un homme à dix pas. Thermoînèù-e. Nos observations thermométriques depuis le 23 août jusqu'au 12 novembre i8qi , et depuis le 7 mai jusqu'au 2 juin 1803, ont donné les résultats suivans, à midi. 22^J. Année iSoi LIVRE II. Descriptions céocr. et nautiques. / fplus grande chaleur = Du 23 au 31 Août.. /plus petite chaleur = H- 19 ,8. chaleur moyenne. . = -+• 21 ,2. plus grande chaleur = Du I ." au 3 o Septembre / plus petite chaleur = chaleur moyenne. . ^ plus grande chaleur := Du I ." au 3 I Octobre,/ plus petite chaleur = chaleur moyenne. . := plus grande chaleur =: IDu I ." au 1 2 Novembre/ plus petite chaleur = ( chaleur moyenne . . = 351 ARCHIPEL D'ASIE. 22 ,j. 19,8. 21 ,4. 22 ,9. 21 ,3. 21 ,9. 23 ,6. 21 ,6. 22 ,5. plus grande chaleur = Année 1803./ Du 7 Mai au 2 Juin./ plus petite chaleur = [chaleur moyenne. . = 24 ,0. 22 ,0. 23 '3- Baromètre. Dans le même intervalle, et toujours à l'heure de midi, nous avons eu pour la hauteur du baromètre : Année 1801.' plus grande hauteur Du 22 au 31 Août, ./plus petite hauteur hauteur moyenne. . plus grande hauteur Du I." au 3 ©Septembre/ plus petite hauteur hauteur moyenne. . plus grande hauteur Du i."au3i Octobre./ plus petite hauteur hauteur moyenne . . . { plus grande hauteur Du I ."au J 2 Novembre/ plus petite hauteur (hauteur moyenne... = aSP" 2',i. 28. 1,0 28. 1,8 28. 2,0 28. 0,2 28. i'3 28. 2,2 27. 1 1 ,6 28. 1,1 28. i'5 28. O'J 28. 0,9 ARCHIPEL d'asie. 352 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, if plus grande hauteur = 28'' 2', 5. Du 7 Mai au 2 Juin J plus petite hauteur = 28. 1,0. (hauteur moyenne... = 28. 2,0. Hygromètre. Les observations de l'hygromètre, en 1801 seu- lement, ont donné : / (maximum... = ^6^,0. Du 23 au 31 kout ,.] minimum = 77,0. ( degré moyen = 8 5 ,7, i maximum... s= 100,0, minimum.... = 72,0. degré moyen = 8j ,d. Année i8oi.< ! maximum . . . = 100 ,0. minimum... . = 6^ ,0. degré moyen = 8j ,2. (maximum,., ==; 8j ,0. Du I ."au I iNovembre,/ minimum .... =z j6 ,0. (degré moyen =;= 80,5, Comparaisons. Si nous comparons entre eux les résultats moyens des observations précédentes faites en 1801, nous trouverons: i.° Que du 23 août au 1 2 novembre la température a augmenté graduellement ; 2.° Que la hauteur du barpmètre et le degré d'humidité indiqué par l'hygromètre, ont été, au contraire, toujours en diminuant; 3.° Que les variations du thermomètre et celles du baromètre ont été constamment fort petites. C'est ainsi que le terme moyen des observations faites pendant quatre-vingt-deux jours, a été Ipour le thermomètre == H- 2 1 '',7. pour le baromètre, . = 28"^ 1', 3, tandis LIVRE II. Descriptions GÉOGR. ET NAUTIQUES. 353 tandis que les oscillations extrêmes n'ont pas dépassé ARCHIPEL pour le thermomètre r '^^''^" »'^^^^- ipour le baromètre.. ; I > 27. 1 1 ,5. Marées. Une suite d'observations des marées, faites par M. Ber- NIER à l'entrée de la rivière de Coupang , pendant six jours , a fourni \ç,% résultats que voici : i Etablissement 1 1*" 2.1^. Hauteur (plus grande hauteur observée = S? 71"° = a^jg. des marées. [plus petite hauteur idem... . = y. ii. = 2 ,6. Différence des ascensions extrêmes de l'eau, o'' ^^° = o'",2. M. Hamelin a remarqué que les marées de nuit étoient cons- tamment plus fortes que celles de jour , et que la plus grande ascension des eaux étoit de 9 à i o pieds. Magnétisme. Nous allons réunir dans un seul tableau toutes les observations magnétiques qui ont été faites à notre observatoire, dans le fort Concordia : elles appartiennent toutes à l'année 1801. Yy 354 ARCHIPEL D'ASIE. / fi VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, (0° 12' 5 2" 1 Déclinaison N. E.< > Septembre, (o. 43. 15. J Déclin, moyenne = 0° 21' 38", ou simplement o* 22' N. E. / 12; O > Pi M co pq O Aiguille. Aiguille . Aiguille 1 Inclinaison.^ Aiguille. Aiguille . j N.''2 26" 30' 34. 44 Aiguille . Aiguille . Aiguille N.''2 = 2J. î3 N.''4 = 36. 43 N." 2 = 26. 30 N.°4 = 34. 53 N.° 2 = 26. 15 N.° 4 = 34. 4o N.° 2 = 26. 23 N."4 = 34- 3 N,* 2 = 27. o N.°4 = 33- 4î N." 2 = 27. 15 N.° 4 = 34. 30 ( N.° 2 = 26. jo |N.°4 = 35- '5 V Aiguille . j N.» 2 = 26. I j 30 Août. 3 I zVf/B. I." Septembre. 3 /Vf/w. 4 /VfOT. j idem. 1 1 2 (V^/W, i4 /VfOT, .JN.U = 34. jo Inclinaison moyenne de toutes ces observations, aiguille 7 Octobre. 'N." 2 = 26* 37' M. Saint - Cricq a trouvé avec une des aiguilles qu'il avoit à sa disposition N." 4 = 34. 35. 34. 28. Observatio7is astronomiques. Toutes ces oBservations ont été faîtes au fort Concordia: celles qui ont rapport à la latitude sont excJusi- LIVRE II. Descriptions GÉoGR. ET NAUTIQUES. 355 vement de M. Bernier ; mais les observations de longitude sont dues à MM, Bernier et Henri Freycinet. Latitude S. moyenne de trente observations faites avec le cercle astronomic^ue, par diverses méthodes Longitude à l'E. de Paris, déterminée par 145 distances lunaires Orientales, et 72 dis- tances Occidentales , en tout 2 1 7 distances , corrigées de l'erreur des tables = 10° 9 55",o. 121, ^5- 21 ARCHIPEL D'ASIE. §. 2. SiMÀO, ROTTIE ET ILOTS VOISINS. L'île de Simâô, située dans l'O. S. O. de Coupang (planche Simiô. n." ^2), est d'une forme irrégulière; son plus grand diamètre est d'environ sept lieues. Nous n'avons pas débarqué sur cette île , et ne pouvons, par conséquent, en dire que fort peu de chose. Les terres , quoique hautes , le paroissent cependant moins que celles de Timor; elles sont bien boisées et présentent par -tout l'aspect de la fécondité. Le sol de la partie Méridionale affecte une teinte rougeâtre assez forte. Près de la côte Sud -Est de la même île se trouvent plusieurs petits îlots, qui tous paroissent entourés d'un banc de corail sous- marin, Cambi, petit îlot dont nous avons fixé la position par ro" 20' Cambt. de latitude S,, et 120° 45 ' 39 ^^ longitude à l'E. de Paris, est voisin de l'extrémité Sud-Ouest de Simâô ; il est bas , bien boisé , et nous g. semblé être entouré d'une hç!i\ç, plage de sable. La plus grande dimension de Rottie gît à - peu - près de l'E. à Ro"ie. l'O. Cette île ne paroît pas moins fertile que Sjrnâô ; elle est fort *Yy 2 ARCHIPEL D'ASIE. 356 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, renommée pour la beauté de ses femmes ; les Hollandois en envoient toutes les années plusieurs en esclavage à Batavia. On dit aussi que l'île contient des mines de cuivre. Hots. Quoique nous ayons approché à petite distance de l'extrémité Nord-Ouest de Rottie , nous nous sommes bornés à fixer la posi- tion de la petite i/e Douro , qui gît dans le voisinage , par 10° 50' 26" de latitude S ) Position rapportée au et 120. 20. 27. de longitude à l'E. de Paris, j milieu de l'îlot. En passant sur le banc de corail qui entoure la petite île Noessae, nous avons sondé et trouvé fond par 1 5 brasses. Nous ne pouvons rien dire de Lando, et de quelques petites îles de moindre importance, que nous n'avons-fait en quelque sorte qu'apercevoir au loin. S. 3. SavUj Benjoar, Nouveau-Savu. Ces trois îles (planche n." ^j) forment un petit groupe dans rO. N. O. de Rottie, et à vingt lieues environ de distance de cette dernière île. Sav>i. La partie Méridionale de Savu est très-haute ; ses montagnes, qui s'abaissent insensiblement jusqu'au bord de la mer, sont couvertes d'habitations et de belles forets, du milieu desquelles on voit s'élever une quantité prodigieuse de palmiers, et sur -tout de cocotiers. Un grand nombre de ces arbres s'avancent jusque sur le rivage , où leur pied se trouve baigné par les flots. La côte Nord -Ouest de Savu est moins haute et d'un aspect moins riant que celle du Sud. joar. L'île Benjoar, située à l'O. S. O. de la précédente, n'a pas au- delà de cinq lieues dans son plus grand diamètre ; elle est haute , bien boisée et habitée. Béni ARCHIPEL d'asie. LIVRE II. Descriptions GÉoGR, ET NAUTIQUES. 357 Le Naturaliste , qui a traversé, en 1 80 1, le détroit de Savu formé par l'île de ce nom et l'île Benjoar (^voy. le plan particulier, planche n." ^4)^ ^'y ^ remarqué d'autres dangers que ceux qui résultent d'une trop grande proximité de la terre. Le Nouveau-Savu s'élève peu au-dessus des flots qui Lrisent sur ses Nouveau-Sav». bords : la surface de ïiic est riante; elle paroît couverte de verdure, et l'on y distingue çà et là de jolis bouquets d'arbrisseaux. Cette petite île, que nous croyons inhabitée, est remarquable sur-tout par un énorme rocher ou piton, qui, placé vers son extrémité Occi- dentale, paroît de loin comme percé d'une large ouverture. Nous avons fixé la position de ce piton, par 1 0° 50' i y de latitude S,, et 118° 50' 20" de longitude à l'E. de Paris. -==S^si>— :î;@^gs=- 358 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, LIVRE III. ANALYSE DES CARTES. INous allons consacrer ce troisième livre à rendre compte des moyens dont nous avons fait usage, tant pour lever que pour construire les cartes qui composent notre atlas : ce livre com- prendra quatre divisions principales , savoir , i .° les observations astronomiques ; 2.° les détails sur la levée et la construction des cartes; 3.° l'examen particulier de chacune de iios cartes ; 4.° ^^ division des échelles et le tracé dts cartes sur le cuivre, CHAPITRE V' Observations astronomiques, Nos observations astronomiques viennent naturellement se ranger en trois classes : les observations de latitude , celles de lon- gitude et celles de la déclinaison de la boussole. Chacune va faire l'objet d'un paragraphe particulier, §. i.^' Des La titudes. Pour la détermination de nos latitudes, nous ne nous sommes servis que de méthodes et d'instrumens connus : il suffit de les LIVRE III. Analyse des cartes. 359 rappeler, et de citer le nom des personnes qui se sont pJus parti- culièrement livrées à ce genre d'observations, Instrumens. A la mer, nous avons fait usage du cercle de ré- flexion , du sextant et de l'octant ; à terre , du cercle répétiteur , du cercle de réflexion et de l'horizon artificiel; quelquefois aussi, mais très-rarement , on a rapporté la hauteur des astres à l'horizon de la mer. Méthodes. Les hauteurs méridiennes du soleil, et celles des étoiles (à terre seulement), sont les moyens qui ont été le plus souvent employés pour avoir la latitude ; on a fait aussi un fréquent usage des hauteurs du soleil prises à une très - petite distance de midi, La méthode par deux hauteurs prises hors du méridien , n'a été employée qu'à la mer, et lorsque des observations plus conve nables n'ont pas été possibles. Observateurs. Les observations faites à terre, pour avoir la latitude, sont presque entièrement dues à notre astronome M. Bernier; en mer, les résultats qui ont servi à la construction des Cartes , ont été obtenus par MM. Bernier, Boullanger et Faure; Hamelin, Henri Freycinet, Ronsard, Breton , Maurouard et moi ". S. 2. Des Longitu des. C'est principalement avec le cercle de réflexion, et rarement avec le sextant , qu'ont été faites nos observations de longitude. Les montres marines nous ont donné la différence des méridiens pour les lieux intermédiaires aux points où les montres ont été ré- » M. Saint -Cricq a fait, pendant le rine,j'ai appris par cet officier que cette partie cours du -voyage, beaucoup d'observations de ses journaux a malheureusement été perdue, du même genre ; les registres qui les conte- avant son arrivée en France, sans que lui- noient n'ayant pas été remis au Dépôt delà ma- même sache comment cet événement a eu lieu. OBSERVAT.* ASTRONOM. OBSERVAT/ ASTRONOM. 360 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, glées ; les distances lunaires ont servi à fixer les longitudes absolues', soit de nos principales relâches, soit, en mer, de certains points de la côte. MM. Bernier, Boullanger, Faure , Hamelin , Henri Frey- ciNEi et moi '', nous sommes sur -tout occupés de l'observation des angles horaires. Quant aux distances lunaires , ce moyen d'obtenir la longitude étoit familier à tous les officiers de l'expé- dition, et plusieurs s'en sont occupés. Cependant les résultats trouvés par cette méthode devant être soumis à des corrections importantes , pour les dégager des erreurs des tables de la lune , nous avons dû faire choix des journaux qui se prêtoient le mieux à ce genre de travail. Ceux de MM. Bernier çt Henri Freycinet ne laissoient rien à désirer à cet égard , tant pour la quantité des observations , que pour le soin et l'ordre avec lesquels elles étoient rangées. Aussi est - ce aux journaux de ces deux observateurs que nous avons donné la préférence pour les calculs dont il s'agit. Il falloit, pour établir ces corrections, s'engager dans un travail long et fastidieux; M. Boullanger a bien voulu l'exécuter, et assujettir ensuite les résultats obtenus à l'aide des montres, à ces longitudes ainsi corrigées : ce savant et laborieux hydrographe s'est acquis par-là de nouveaux titres à la reconnoissance des navigateurs. Nous allons donner textuellement le mémoire de M. Boullanger; les notes que nous croirons devoir y joindre seront signées des ini- tiales L. F. * Voyez la note précédente relativement k M, Saint-Criçq. (A) LIVRE III. Analyse des cartes. 361 (A.) Mémoire sur la correction des longitudes, observât/ déterminées pendant le Voyage aux Terres Australes ; astronom. Par m. BOULLANGER. l'un des ingénieurs hydrographes de l'expédition. (I.) Les opérations géographiques qui ont été faites dans le Voyage de découvertes aux Terres Australes, ont été basées, quant aux longitudes, i .° sur des observations journalières d'angles horaires, faites à la mer, pour obtenir les différences en longitude, d'un jour à l'autre, à l'aide des montres marines, qui donnoient l'heure du départ; 2.° sur de nombreuses observations de distances de la lune au soleil, prises à terre et à la mer, pour obtenir des longi- tudes absolues , et corriger, au bout d'un certain temps , les résul- tats obtenus par les montres. Ces observations ^, ainsi que celles de hauteurs correspon- dantes et absolues du soleil, nécessaires, dans les relâches, pour con- noître la marche des montres, ont été faites par M. Bernier, astronome de l'expédition, embarqué sur la corvette le Géographe, depuis le départ de l'Ile-de-France (le 25 avril 1 80 1), jusqu'à notre seconde relâche à Timor (en mai 1803); espace de temps pen- dant lequel ont eu lieu presque toutes nos reconnoissances géo- graphiques ^. Toutes les observations faites à la mer à bord de ce bâtiment, et une partie de celles qui furent faites à terre , l'ont été simultané- • M. BouLLANGER ne Considère ici que fit très - régulièrement , de concert avec les observations faites à bord de la corvette M. Henri FreyciNET, jusqu'à notre le Géographe. L, F. retour à l'Ile -de -France (en août 1803 ), '' Après la mort de M. Bernier, la direc- toutes les observations d'angles horaires né- lion des montres marines à bord du Géoora- cessaires à la détermination des longitudes phe, fut confiée à M. Faure, l'un des journalières de ce bâtiment. L. F. ingénieurs hydrographes de l'expédition, il OBSERVAT.' ASTRONOM. 362 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ment par M. Bernier et M. Henri Freycinet , lieutenant en pied de la même corvette ; en sorte que les opérations de ces deux observateurs devant se confirmer l'une par l'autre, acquéroient un nouveau degré d'exactitude, et que les résultats obtenus par M, Bernier, sur-tout à la mer, doivent être regardés comme apparte- nant également à M. Henri Freycinet. Les longitudes obtenues à la mer ont été corrigées dans lès re- lâches par M. Bernier, d'après les opérations qui lui faisoient con- noître l'erreur de la marche de ses montres. Voici , sur ces différentes marches, les résultats de ses opérations : Le 18 avril 1801, à midi moyen à Paris, la montre marine n.° 3 5 avançoit sur le temps moyen de Paris, de o^ z6' i5",o. Elle avoit une accélération diurne de 12, ,3. La montre marine n.° 27 retardoit de même sur le temps moyen , de o. 22. 30 ,0. Elle avoit un retard journalier de 5,1. Le \6 octobre 1801 , la montre marine n.° 35 avançoit sur le temps moyen de Paris, de., i'* 23' 4^"»5- Elle avoit une accélération diurne de 20 ,4- La montre n.° 27 s'arrêtoit en la montant depuis le 5 de septembre et étoit par-là hors de service. 0> n 3 0 l b kl OJ 0 "Ta ^ 1 ■(-> t— ( S-i "^ 1 U P^ (U •T3 • o. TS 3 CD •> 3 r^ -^ o en en >^ OJ nJ 03 1-^ O 4-1 1 S^ O eu > 3 O LIVRE III. Analyse des castes. 363 Dans la durée de cette relâche, la montre ma- rine n." 3 5 s'est arrêtée pendant deux ou trois secondes en la montant, les ip juillet et 7 août 1802. A l'arrivée de la corvette le Géographe dans le port, l'accélération diurne de cette montre étoit de o^ \ Au départ le 8 novembre 1802 , à midi moyen de Paris, la montre n.° 3 r avançoit sur le temps moyen de Paris, de 3. 30. 38 ,a. Elle avoit une accélération diurne de 34 ,66. La montre n.° 3 5 avançoit sur le temps moyen de Paris , de 3 . 3 • 5 5 .3 • Son accélération diurne étoit de 2^ ,6. I II a O 2^ ,0, OBSERVAT. A&TRONOM. l c a bb •su c •w t^ tn (U (U h^— « •^ S-i 3 en u 0 pe; w ti •4>^ u > il n en u 11 en 0 QJ (U Q 11. (U 0 <^H rt i-rH > ;-t Si n (1> tf3 m ►JQ 0 h4 Le 23 décembre 1802, à midi moyen à Paris, la montre marine n." 3 i avançoit sur le temps moyen de Paris, de 3^ 57' 4^ f5' Elle avoit une accélération diurne de ^^ ,66. La montre n.° 3 5 avançoit sur le temps moyen de Paris, de 3. 20.27,1. Son accélération diurne étoit de . 21 ,45; Le 18 janvier 1803 , à midi moyen à Paris, la montre marine n." 3 i avançoit sur le temps moyen de Paris, de ^^11' 43 ">5' Son accélération diurne étoit de ^4 ÀJ- La montre n.° 3 5 avançoit sur le temps moyen de Paris, de 3. 3 i. 20 ,p. Son accélération diurne étoit àe.\ . 2^ ,32. ZZ 2 OBSERVAT.* • ASTRONOM. o o 'à O 3 364 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Le 18 février 1803, la montra marine n.° 31 avançoit sur ie temps moyen de Paris, de. . 4^ }}' 4^",4- Son accélération diurne ctoit de 15 ,72. La montre n." 3 5 avançoit sur le temps moyen de Paris, de 3' 5°- 5 »3* Son accélération diurne étoit de 22 ,02. Le 2.1 mars 1803 , à midi moyen à Paris, la montre marine n.° 3 i avançoit sur le temps moyen de Paris, de 4^ }^' ^^">3' Son accélération diurne étoit de p ,8. La montre n.° 35 avançoit sur le temps moyen de Paris, de 3- 57' P '5- Son accélération diurne étoit de 2.4 tj- Le n.° 3 I s'arrêta le 27 avril 1803. Le 30 mai 1803 , la montre marine n.° 35 avançoit sur le temps moyen de Paris, de. . 4^^ 22' 4^">'i' Son accélération diurne étoit de 24 ,'J'J. La montre n.° 3 i avançoit sur le temps moyen de Paris, de. . . 4- ^9- 37 «o- Son accélération diurne étoit de 12 ,32. Après avoir ainsi déterminé la marche des montres pour nos difFé- rens points de relâche, M. Bernier a appliqué aux longitudes obte- nues chaque jour par \ts angles horaires , les corrections convenables pour qu'elles ne fussent plus affectées des variations qu'avoit pu éprouver la marche- de ces mêmes montres. (IL) Sous ce rapport, quand nous eûmes le malheur de perdre notre astronome, son travail avoit dé]dL été complété autant que la chose lui étoit possible durant le voyage ; mais ce ne pouvoit être !-t 0 ^u Pi ,c c u LIVRE III. Analyse des cartes. 365 qu'en Europe que la correction de nos longitudes devoir atteindre ie dernier degré d'exactitude. Pour les amener à ce point, il falloir extraire des nombreuses observations de la lune, faites dans les divers observatoires de l'Europe, de 1801 à 1803, celles qui, se trouvant correspondre à nos observations de distances lunaires , dévoient indiquer les erreurs des tables qui nous avoient servi à les calculer. Il n'étoit pas réservé à M. Bernier de revoir la France ; il falloit donc qu'un autre mît la dernière main à son travail. J'avois été chargé des montres marines pendant notre dernière traversée ^ Je m'étois servi des longitudes de Bernier dans la construction provisoire des cartes que j'avois dressées pen- dant l'expédition. Il falloit que ces cartes fussent faites en France avec plus de soin, avant d'être gravées et livrées au public. Les dé- terminations astronomiques devant entrer comme élément dans la reconstruction de ces cartes, il étoit important de commencer par dégager les longitudes de toute espèce d'eireurs. Ces considérations m'ont fait un devoir de suppléer notre astro- nome dans le dernier travail astronomique qui restoit à faire. Les moyens que j'ai mis en usage pour y parvenir vont être développés dans la suite de ce Mémoire. (III.) La Connoissance des temps, ouvrage que publie chaque an- née, à Paris, le Bureau des longitudes, donne la distance de la lune au soleil et aux principales étoiles , calculée de trois heures en trois heures. Les navigateurs observent la distance apparente des mêmes astres, dans le lieu où ils se trouvent. Des formules connues leur donnent la distance vraie ; ensuite, au moyen d'une règle de proportion dans laquelle entrentles donnéesprécédentes delà Connoissance des temps, ils trouvent quelle est l'heure que l'on comptoit à Paris à l'instant de l'observation. La hauteur du soleil fait connoître l'heure du lieu, * M. Faure étant resté à l'Ile-de-France nier, entre les mains de M.BoULLANGER, à la fin de l'expédition, laissa les montres, qui en a eu la direction jusqu'à notre retour dont il avoit été chargé à la mort de Ber- en France, L. F. OBSERVAT.* ASTRONOM. OBSERVAT.* ASTRONOM. 366 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, pour le même instant; la différence de ces heures donne la différence de longitude en temps; on la réduit ensuite en degrés. Mais ces données de la Connoissance des temps ne sont point parfaitement exactes : elles ont été trouvées à l'aide des tables astro- <,nomiques, et ces tables n'ont point encore la perfection que pour- roient donner des observations directes. Les longitudes obtenues par les distances ont donc besoin d'être corrigées des erreurs des tables, en les comparant aux observations lunaires faites directement à Paris ou dans tout autre observatoire dont la longitude seroit bien connue. Pour être en état , après un voyage , de corriger des erreurs des tables de la lune, les longitudes déduites de fobservation des distances, il faut se procurer des observations du passage de la lune au méridien, faites dans un observatoire exactement connu , aux mêmes jours où les distances ont été prises, ou très^près des mêmes jours, si f on ne peut avoir les premières. Aoissi, en commençant mon travail, mon premier soin fut-il de me procurer des observations correspondantes aux nôtres; MM. La- LANDE oncle et neveu, et M, Bouvard, voulurent bien me faciliter cette recherche. MM. Lalande me communiquèrent les résultats des observations faites à Greenwich par le docteur Maskelyne. M. Bouvard me remit des observations faites à Seeberg et à Paris ; les premières étoient de M. Burg, les dernières de MM. Bouvard et Méchain. Des passages de la lune au méridien, observés à Greenwich, on avoit conclu, au Collège de France , les ascensions droites et les décli- naisons , les longitudes et les latitudes de la lune, ainsi que le temps moyen, correspondant, à Paris. Les observations de Seeberg et une partie de celles de Paris avoient également été calculées. Quant aux autres, consignées seulement sur les registres de l'Observatoire, il me fallut les cal- culer d'abord, Comme ce cas peut se présenter souvenit, je vais LIVRE III. Analyse des cartes. '^6y joindre ici le type du calcul nécessaire pour déduire de la simple observation du passage, l'ascension droite, la déclinaison de la lune et le temps moyen correspondant , en faisant usage des tables de la lune qui ont été publiées par le Bureau des longitudes. Ayant alors l'ascension droite et la déclinaison , on en déduira la longitude et la latitude de la lune, soit par les formules données dans la grande Astronomie de Lalande (tom, l,pag.jo^, troisième édition), soit par celles delà Trigonométrie de Cagnoli (pag. 358, première édition ) , soit enfin par celles qu'on peut trouver dans d'autres ouvrages. ( IV. ) Tj'j^e du Calcul nécessaire pour déduire l'ascension droite et la déclinaison de la bme , d'une observation de passage. Supposons que l'horloge de l'Observatoire, étant réglée sur le temps sidéral , le 2 janvier i 803 (correspondant au 1 2 nivôse an XI), on ait observé le premier bord de la lune dans la lunette méridienne à 2"" 15' 8",36 de l'horloge; et que 89" après, on ait observé au mural sa distance au zénith de 30" 52' ^",J , le baromètre marquant 27P p',! , et le thermomètre de Réaumur -f- 4'',3. On demande l'ascension droite et la déclinaison pour 2"^ i ^' 8",36, temps sidéral, et l'expression de ce temps sidéral en temps moyen, compté de midi. CALCUL DE l'ascension DROITE. Heure de la pendule lors du passage a'' 15' 8", 3 6. Correction de l'heure de la pendule, donnée par des passages d'étoiles, qui ont servi à la régler, ou dif- férence de l'heure de la pendule à l'heure sidérale. . -t- 1. 4? ><^S. Temps sidéral, lors du passage du premier bord de la iune , . . :i> \6' ^6",o4. OBSERVAT.* ASTBONOM. OBSERVAT.* 368 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Le même réduit en degrés, ou ascension droite du pre- mier bord 7^° 14' o",6. ASTRONOM. Demi-diamètre de la lune en ascension droite (qui sera calculée plus bas) -H i6. 47 >o. Ascension droite du centre de la lune 34° 30' 47"»<^ Nota. II faudroit retrancher ce demit-diamètre, si le secQnd bord étc)i£,Ie bord observé. CALCUL DE LA DECLINAISON. La distance du bord inférieur de la lune au zénith , observée au mural 8p" après son passage au fil de la lunette , a été trouvée de 3 o" 5 2' 8",7« Angle de colimation (c'est une correction constante pour chaque instrument j ici. , ,...,.,.. — 7 ,0; / Il 30° 52 1 ,7. Réfraction (qui sera calculée plus bas) , ,v -H- 35 ,0. 30« 52 36 ,7. Parallaxe de hauteur (qui sera calculée plus bas). , , . . — ^ ap. 4^ ,Of Distance corrigée du bord inférieur de la lune au zénith ,,..,.......,..,..,...,.. ^o" 22' ^4", y. Latitude de l'observatoire , ou distance du zénith de ce lieu à l'équateur ,,..,.. 48. 50. 13 ,0; Différence = distance du bord de la lune à l'équateur, ou déclinaison du bord de la lune.. .,..., ï8° 27' 18",^. Mouvement de la lune en déclinaison dans 85)" (calculé plus bas) . , ...,,...,.. — 18,1. Déclinaison LIVRE III. Analyse des cartes. 36^ Déclinaison du bord de la lune, à l'instant de l'observa- j Oo ' " OBSERVAT.^ tion du passage 10° 2.7 o ,2. ^ ° ' ASTRONOM. Demi-diamètre de la lune (qui sera calculé plus bas). . -+- 1 5. 53 ,8. Déclinaison du centre de la lune • • . • 18° 4^' 54"»0' Recherches des quantités qui entrent comme élcmens dans les calculs préce'dens. Réfraction. Les Tables de réfraction publiées par le Bureau des longi- tudes ^ , donnent : Table I, pour la réduction des baro- mètres 27P 5>', I =: o^jy 5 1 4. Table II, pour la réduction des thermo- mètres -H 4'^>3 • R- = 5*^, 4- centig. Tables IV , VI et VII ( facteurs dépendant de la distance au zénith , du baromètre et du thermomètre ) donnent j I ,5418. les trois logarithmes , < p ,p^4p- [ o ,0077. La somme. . . , ......', , i ,^444^ répond, dans les tables de logarithmes ordinaires, à 3 5", 03 ; c'est la réfraction cherchée, qu'on eût pu trouver aussi par la Table VIIÏ. Parallaxe. Heure du passage au méridien, d'après la Connoiss^nce des temps 7^ 2^' temps vrai. Parallaxe horizontale pour 7^ zp' (Çonnoissance des temps) =? 58' 10" = 3 45>o' <^ont le logarithme =: 3,5428254' * Voye:^ Tables astronomiques, publiées par le Bureau cjes longitudes de France; Paris, ï8o6. Aaa 370 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, La Table XLVI ( des tables de la lune ) donne * ASTRONOM. OBSERVAT. l'angle à la verticale , qui est constant pour un même lieu. Le rapport des axes étant 3 25? : 330, on a pour la latitude de Paris. H- 10' 20" La distance au zénith , portée plus haut, est de 3° 5^' 3^">7' Retranchant l'angle à la verticale. 10. 20 ,0. on a 30° 42' 16",^. dont le logarithme sinus ajouté avec le logarithme de la parallaxe horizon- tale écrit ci-dessus donne. ^,7080 890. 3,5428 254. 3,2509: 144. C'est le logarithme de la parallaxe de hauteur qui répond ici a 1702 =■ zp 42 . Mouvement en de'cUnaison. On trouve dans la Connoissance des temps , (à é'^— 18° 2.6' la déclinaison de la lune boréale. \ , 1 a 12. := 19. 39. La différence 1° i3'=73'r^438o" est le mouvement de déclinaison en 6 heures. Proportionnellement en 89", on a i8",i ; c'est la quantité cherchée. Demi - diamètre horiiontal. Le demi - diamètre de la lune pris dans la _ . . , le 1 2 nivôse rzi 15' 56" Connoissance des temps < ' le 13 . . . . = 15. 4p- Différence en vingt-quatre heures rr: o' 7" La partie proportionnelle pour 7^ 29' = o. 2 ,2. Ainsi le demi-diamètre horizontal cherché = 15' 5 3", 8. Il est aisé de voir que si l'astre avoit une déclinaison Boréale, et qu'on eût observé son bord inférieur, la déclinaison du centre auroit été plus forte du demi-diamètre; qu'au contraire, elle seroit plus foible * Recueil cité; Tables de la lune, par BuRG. LIVRE III. Analyse des cartes. 371 de la même quantité, si l'on eût observé son bord supérieur. L'inverse auroit lieu pour une déclinaison Australe. Dans l'exemple que nous avons choisi, il failoit donc ajouter le demi- diamètre pour avoir la déclinaison du centre. Demi-diamètre en ascension droite. Le demi-diamètre en ascension droite est, comme l'on sait, l'arc de i'équateur qui passe au méridien en même temps que ce demi-diamètre. Pour le trouver, ii faut diviser le demi-diamètre dont il s'agit par le cosinus de la déclinaison. Ainsi demi-diamètre, trouvé plus haut=i5' 55",8, =: 958"8 , dont le logarithme = 2,5^7^4 573- Déclinaison du centre de la lune =. 18° 42.' 54 "1 dont le complément arith. logar. cosinus ziz: 0,0235921. La somme 3,0030494- est le logarithme du demi-diamètre en ascension droite qui corres- pond à looy'.o = \6' ij'jO. CALCUL DU TEMPS MOYEN. II faut d'abord remarquer que , dans les tables citées du Bureau des longitudes, on a employé le temps civil, c'est-à-dire qu'on fait commencer le jour douze heures plutôt dans ces tables que dans la Connoissance des temps. Ainsi quand l'observation de la lune au méridien a été faite après minuit, il faut prendre dans ces tables les données pour un jour plus tard que si l'on se servoit de la Connoissance des temps. Supplément Table III *. Longitude moyenne, ou ascension du Nœud. droite moyenne du soleil pour 1803 p' P" 4°' 11" >! • • -^p- Table Vides jours et mois. Idem pour le 2 jan- vier (colonne des années non bissextiles) o. o. 59, 8, 3... 00. Table XIII. Nutation en ascension droite pour 69. ^9 de supplément du nœud -I- (j ,9. =^== Ascension droite du soleil pour le 2 à minuit ouo'' 95io''39'48",9. » Recueil cité ; Tables du soleil, par DelAMBRE. Aaa 2 ASTRONOM. OBSERVAT." 37:1 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, La même réduite en temps ::=:: ascension droite du point de l'équateur, qui esta minuit dans ASTRONOM. , , le méridien. 18" 4^ 3p ,2. Temps sidéral de l'observation z=z ascension droite du point de l'équateur, qui est alors au méridien 2^ 16' ^ 6", 04. Pour avoir cette ascension droite rapportée au minuit précédent, il faut ajouter 12. Et l'on a l'ascension droite du point de l'équa- teur, qui passe alors dans la partie inférieure du méridien i4^ 16' ^ 6",o4- Ajoutant ici 24^ 24- S8^ 16' 56",o4. pour pouvoir retrancher l'ascension droite , déjà trouvée, du point de minuit, qui est. 18. 42. 39 ,2. la différence sera le temps sidéral, écoulé de- puis minuit, ou le temps moyen approché, compté de minuit i^^ 34' 16", 84» La Table XIV du mouvement moyen du soleil en ascension droite pendant les heures sidé- rales, donne les corrections suivantes, tou- pour ip" 1:=: 3 6 ,761 pour 34' = o. 5 ,57 > total. — 3.12,38. pour 17" z= G. 0,05 j Temps moyen compté de minuit , trop fort de 24 heures ip^ 3 i' 4">4^- 12. Le même compté de midi précédent 3 i^ 3 i' 4">4^- Otant les 24^^ de trop — 24. on a le temps moyen compté du midi du 1 2 nivôse [ou 2 janvier] ■_•••• 7^ 3 ï' 4"A^- LIVRE III. Analyse des cartes. 373 Maintenant, connoissant, par ce qui précède, l'ascension droite et la déclinaison de la lune, conclue d'une observation de passage, ainsi que le temps moyen correspondant, on en déduira la lon- gitude et la latitude de la lune , par les formules citées plus haut. Voici comment on peut ensuite employer ces résultats pour cor- riger les longitudes obtenues par les distances. ( V. ) Moyen employé pour corriger les longitudes obtenues par les distances lunaires , des erreurs des Tables de la lune. Prenons pour exemple les distances de la lune au soleil, obser- vées par M. Bernier , au fort Concordia, sur l'île Timor, le 29 fructidor an IX, correspondant au 16 septembre 1801. Une observation de passage , qui eut lieu le même jour à l'ob- servatoire de Paris, a donné pour & ^y' 5 4", 6, temps moyen, longitude de la lune = 9' 8° 50' i7",o, et latitude de la lune Australe = 5. 1 3. i i ,8. Les tables dont nous voulons corriger l'erreur, étant celles de la Connoissance des temps , et tout étant calculé en temps vrai dans ces tables , ii faut d'abord réduire le temps moyen de l'obser- vation au temps vrai. Ainsi, temps moyen au midi vrai, le 2^ fructidor. . Différence à i z^, ou équation du temps pour midi . Changement en 24^ du 29 au 30 fructidor, :=: 21' proportionnellement pour y**, on a Donc équation du temps pour l'heure de l'observation. Temps moyen de l'observation , porté plus haut .... Temps vrai ._ Il'' 54' II 52 ,2. 0^ 1 5 II 7 ,8. -f- 6 ,1. 0^ 5' II ï3 >9' 6. 57- 5A .6. 7' 1 3 8" '5- OBSERVAT." ASTRONOM. OBSERVAT.' ASTRONOM. 374 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Il faut chercher , d'après les tables dont on veut connoître l'erreur (ici ce sont les tables de la Connoissance des temps), quelles sont la longitude et la latitude de la lune à 7^ 3' 8",^ heure vraie de l'observation faite à Paris , afin de pouvoir comparer ces deux résultats à ceux qui sont donnés directement par l'observation. Pour cela, il faut prendra dans la Connoissance des temps les longitudes et latitudes de la lune , qui y sont calculées de 1 2 en 1 2 heures , et chercher par interpolation celles qui conviennent à l'heure donnée. Cette interpolation peut se faire d'une manière commode, en cherchant l'augmentation ou diminution de longitude et de lati- tude , proportionnelle au nombre d'heures , minutes et secondes , et appliquant au quatrième terme de la proportion, une correc- tion dépendant des différences secondes. Une table de ces corrections se trouve dans la Connoissance des temps de l'an XV (^j^ag. ^âj^ etjyo J. Cette table est à double entrée : la première et la deuxième colonnes verticales contiennent le nombre d'heures écoulées entre midi ou minuit et l'instant de l'observation ; la première colonne horizontale exprime le nombre de minutes de la différence seconde moyenne, La correction est le nombre qui correspond en même temps au nombre de chacune des colonnes verticale et horizontale , pour lequel on a calculé. Longitudes Premières Secondes de la lune. différences, différences. Ainsi , dans la Connoissance des temps,ona, le 28 fructidor à minuit. 8' 27° 33' o" 70' 5' 49" 1 Le 29 , , iW... à midi, . 9. 4. 38. 49> 3 ?" Le 29. , /^... à minuit. 9, 11. 47- 4j' * ' ^- ^9' Le30. , /V,., àmidi. . 9. i8. 59, 30. 7. 1 1. 4î. Différence . seconde moyenne. ....... 2' 58" LIVRE III. Analyse des cartes. 375 Latitudes de la lune Premières Secondes Australe. différences. différences. Le 28 fructidor, à minuit.... 5° 16' 45" , o 40 A' < 1" Le 1^ . . .id. ... k midi j. 1 5. jp. * 5^ Le 29 ... ;V. ... à minuit. ... 5. 10. 21. 4- 53* 10. 31. Le ^o. . . id. ... à midi 4- 59- jo- Différence seconde moyenne 4' J^">5» Proportion pour la longitude, i 2^ : 7^ 3 '8 ",5 : : 7° 8 '5 6": x 12}^ 1=43200", o. complém.^ arith.^ logarith. . ^,^64^16^. 7^3' 8",5 = 25388 ,5. logarithme 4.4o4^37i- 7° 8'56",o = 25736 ,0. logarithme 4'4i054io- Somme, logarithme de x. . . . 4>i79^p44' A-=r partie proportionnelle 4° 12 5",o. Correction, indiquée soustractive dans la table, pour j^ et pour 2' 58" de différence seconde moyenne. . . — 21 ,7. Intervalle en longitude, cherché o* 4° 1 1' 43">3- Longitude de la lune, à midi ^. 4- 38. 4^ »0' Somme = longitude pour l'heure de l'observation , donnée par les tables 9' 8° 50' 32",3. Longitude déduite de l'observation du passage.. . . p. 8. 50. 17 ,0. Différence , à retrancher de la longitude des tables. 1 5".3- Proportion pour la latitude. 1 2^ : 7^ 3' 8", 5 : : 5'. 3 8" : at 12^ = 43200", o. complém. arith. logarith. 5,3645163. 7^. 3'. 8",5.:=25388',5. logarithme 4,4046371. 5.38,0.1= 338 ,0. logarithme 2,5289167. Somme, logarithme de x 2,2980701, OBSERVAT.' ASTRONOM. OBSERVAT. ASTRONOM, 376 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, X =rr partie proportionnelle 3 ' 1 8" Correction soustractive pour 7^ et pour 4' 5 2.", 5 de différence , seconde moyenne 3 5 »4- 0° z 42",^. Latitude de la iune à midi ,.,... 5 . 15.5^,0. Latitude pour l'heure de l'oBservation donnée par les tables.. 5° 13' i6",4- Latitude déduite de l'observation du passage 5. 13. 1 1 ,8. Différence, à retrancher de la latitude des tables. . . 4"»^' Or comme cette erreur sur la longitude et sur la latitude de la lune ne peut pas varier sensiblement en 12'', nous corrigerons d'abord la longitude et la latitude des tables pour midi ; puis nous nous servirons de cette longitude et de cette latitude corrigées , pour corriger aussi la distance de la lune au soleil , donnée ppur midi dans la Connoissance des temps. Pour cela nous prendrons la différence = D, entre la longitude de la lune corrigée pour midi , et la longitude du soleil aussi pour midi, Cette différence sera l'un des côtés d'un triangle sphérique rectangle, dont la latitude de la lune ^=^L, corrigée pour midi, sera l'autre côté, et dont fhypothénuse sera la distance r^jv" de la lunç au soleil , demandée. Appelant R le rayon , on aura la proportion suivante : rt T T-v COS. l, X COS. Z? R : COS. L : : cos. V : cos. x ==. — ^- ^ Ainsi , le 2^ fructidor. Longitude du soleil. . . ^5* 23° 5' 38" Longitude corrigée de la iune '^^^^9- 4* ^^•'^A- Différence =1: £).... rr 3* n° 32' 56" Ou LIVRE III. Analyse des cartes. 377 Ou en réduisant tout en degrés =: 101° 32' 56" log. cos. . . p. 3014728. Latitude corrigée de la Iune = L =: 5. 15. 54- log.cos... 9.9981^38. Log. cos. X 9. 2996^ 66. OBSERVAT.' ASTRONOM. Ce qui donne , distance corrigée pour midi. .. . 101° 29 58 La Connoissance des temps porte pour le même ins- tant lOi. 30. 12. Différence qu'il faut retran- cher des distances don- nées par les tables .... 1 4 Maintenant que l'on connoît l'erreur des tables, sur la distance, le calcul peut se terminer comme il suit : La première suite de distances a été prise par M, Bernier le 29 fructidor an IX, à 3'' 3' 1 1 ",2 temps vrai; la distance réduite a été trouvée de 98° 44- La longitude Orientale, conclue alors de 121° 5' z^" en degrés, ou en temps d'environ 8^ c'est-à-dire pour Paris, le 28 fructidor à 1 9 heures. Aussi la distance étant cherchée dans les tables tombe entre celles de 1 8 et de 2 1 heures. La différence entre ces deux distances de 1 8 et 2 1 heures (corrigées ou non l'une et l'autre des i£' trouvées plus haut), est égale à 1° 38' 48". On fera cette proportion, 1° 38'48":3^: 14":;^; Complément arithmétique , logarithme du premier terme réduit en secondes , , 6, 227092. Logarithme de 3'' ou de 10800" , . 4» ^13^^ A' Logarithme de i4" . .. , , i, i4<^i28. Somme ;;=: logarithme de ;<•..;...,,.,... i, 4^66^4' Bbb OBSERVAT.^ ASTRONOM. 378 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Ce logarithme répond à 25",^ en temps, ou à 6' 22" de degré; c'est la correction qui doit servir à corriger toutes les suites de distances comprises entre les deux mêmes distances de la Connois- sance des temps , et même , sans erreur sensible , toutes les suites de distances prises le même jour. Pour savoir maintenant si cette correction de 6' 22" doit être ajoutée aux longitudes déjà calculées , ou s'il faut la retrancher , je remarque qu'aux heures dont il s'agit , les distances de la lune au soleil vont en croissant; de plus, j'ai vu que les i4' d'erreur doivent être retranchées des distances. La correction de cette erreur de 1 4 " augmente , dans ce cas-ci , la différence qui existoit entre la première distance des tables et la distance réduite obser- vée à Timor : elle augmente donc aussi le quatrième terme de la proportion qui donne la quantité à ajouter à la première heure des tables , pour avoir l'heure de Paris ; elle augmente par consé- quent l'heure de Paris. L'heure vraie à Timor, qui est ici plus grande que l'heure de Paris , n'ayant pas varié , la différence entre ces deux heures, ou, ce qui est la même chose, la longitude, sera donc plus petite. La correction de 6' 22" doit donc être soustrac- tive. Si la différence de 1 4" eût dû être ajoutée , la correction seroit additive. Le contraire auroit lieu si les distances alloient en décroissant ; et enfin il faudroit prendre l'inverse de tout ceci , dans le cas où l'heure de Paris seroit la plus forte. Ces moyens exposés , voici l'application que j'en ai faite à la correction des longitudes observées pendant notre voyage. • (VI.) Par des calculs semblables à ceux qui précèdent, j'ai d'abord déterminé l'erreur des tables, pour toutes les journées où, ayant eu des observations de distances pendant le voyage, j'ai pu me procurer, au retour, des observations de passage faites aux mêmes jours en Europe. A défaut de celles-ci, j'ai fait usage des observations faites ie LIVRE III. Analyse des cartes. 379 lendemain ou la veille; lorsque ces dernières m'ont manqué, j'ai cherché par interpolation , au moyen de deux passages pris à peu de jours de distance, mais l'un avant et l'autre après notre observation, quelle devoit être l'erreur des tables , pour le jour où nous avons observé. Enfin à défaut total de correspondantes (et ce cas a été rare) , j'ai corrigé les distances portées dans la Connoissance des temps , par le seul moyen qui restoit alors , celui de calculer les lieux de soleil et de lune par \ç.s> dernières tables publiées par le Bureau des lon- gitudes, et d'en déduire les distances , telles qu'elles eussent été données par ces tables, les plus parfaites que nous ayons. Ces premiers calculs opérés , les longitudes que nous avions obtenues par les distances lunaires se sont trouvées dégagées , autant que possible , des erreurs des tables ; et , dans ce qui va suivre, je supposerai généralement les résultats ainsi corrigés. ( VII. ) Quatre points principaux , dans nos relâches, ont été fixés par un grand nombre de distances de la lune au soleil ; savoir : i." Le fort Concordia, dans \'i\t de Timor, en septembre 1801 ; 2.° La pointe Banelong , à Sydney -cove, au port Jackson, en juillet et août 1802 ; 3.° Notre observatoire, près le cap Delambre, sur l'île Decrès, en janvier 1803 ; 4.° La pointe des Hauts - Fonds , sur la presqu'île Péron ( baie des Chiens-Marins), en juillet 1801 et mars 1803. Sur les trois premiers points , nous avons eu des distances Orien- tales et Occidentales ; sur le quatrième, des distances Orientales seulement, Indépendamment de ces points principaux, nous avons fixé par les mêmes moyens quelques points secondaires dont nous parle- rons après avoir examiné les premiers. Bbb 2 OBSERVAT. ASTRONOM. OBSERVAT/ 380 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. Fort Concordia. Latitude 10° 9' 55" Sud. ASTRONOM. La moyenne corrigée entre 145 distances Orientales et 72 Occidentaies , en tout 217 distances corrigées de la lune au soleil , placent le fort Concordia par 121° \') T.x'j'y. M. Dernier avoit trouvé par les distances non cor- rigées 121. 30. o. Différence — i4' 38'',5. Pointe Banelong ( Sydney-cove). Latitude 33° 51' 21", 8 Sud. La moyenne entre 132 distances Occidentales et 54 Orientales, en tout 186 distances corrigées de la lune au soleil, placent ia pointe Banelong par 148° 48' 32" M. Dernier, par les mêmes distances, non corrigées, avoit trouvé i49- 2. o. Différence — 13' 28" Observatoire (île Decrès). Latitude 35° 43' 2.8" Sud. La moyenne entre i44 distances Orientales et 108 Occidentales, en tout 252 distances corrigées de ia lune au soleil , placent ee point par 135° 33' 13" M. Dernier avoit trouvé par les mêmes distances , non corrigées * • . 135- 4^- A^' Différence — ^33 i" Pointe des Hauts-Fonds. Latitude iÇ 29' 4)" Sud, Longitude de la corvette le Géographe, le 3 juillet x8oi , donnée par 24 distances prises les 2, 3 et 4 juillet, rapportées au midi du 3 par les montres marines 111° i' 44" >3' La corvette étoit alors ( d'après les relèvemens ) à i o' dans rO. de la pointe des Hauts-Fonds H- 10. 0,0. LIVRE III. Analyse des cartes. 381 Somme , ou longitude de la presqu'île , donnée par les distances de l'année 1 80 1 1 1 1° 1 1 44 >3 Longitude du mouillage du même bâtiment, le 17 mars 1803, donnée par 54 distances, prises les 16 et 17 mars, et rapportées au mouillage du 1 7, à l'aide des montres marines m 111° ^' 4p"> 5 • La corvette étoit alors de 7' 30" à rO. de la pointe des Hauts-Fonds. H— 7. 30 ,0. Somme, ou longitude de la pointe des Hauts-Fonds par les distances de 1803 111.17. ^P '5 Moyenne des unes et des autres , ou position de la pointe des Hauts-Fonds, donnée par les 78 distances des deux années 111° i4 3^ M. Dernier avoit trouvé avant la correction iii. 7. 35. Différence -f- 6' "c?" 5 / Port Nord- Ouest (canal Dentrecasteaux). Latit. 43° o' ^5" Sud. z4 distances Orientales de la lune au soleil, prises le 26 janvier i 802 , donnent pour la longitude corrigée de notre observa- toire, dans le port Nord-Ouest du canal Dentrecasteaux 145° 2,' 4')' M. Bernier avoit trouvé par les mêmes distances non corrigées i45- ip- 49- Différence — 17' 4 " Pointe Maugé^ (île Maria). Latit. 42° 42' o" Sud \ x4 distances Orientales corrigées, prises le 2(5 février 1802, donnent pour la longitude du point de l'ob- servation 145. 55*5^" Par les mêmes distances non corrigées, M. Dernier avoit obtenu 145. 52. 4'3- Différence ^- 313" * Ce n'est pas précisément sur la pointe lui-même la remarque dans son journal. L. F. Maugé, mais un peu en dedans de cette '' La latitude de la pointe Maugé pointe, qu'a observé M. Bernier; il en fait == 4^° 41' 52" Sud, L, F. OBSERVAT.* ASTRONOM. 382 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Position de la corvette le Géographe , le 10 avril 1802 à midi. OBSERVAT/ ASTRONOM. D'après notre carte de l'île Decrès, le Géographe se trouvoit, le 10 avril 1 802, sur la côte Nord-Est de cette île, à 1 5' 4i " dans l'Est du cap Delambre , dont la longitude a été fixée plus tard de 135° 33' 32"; la longitude vraie du Géographe étoit donc ce jour de 135° 49' 13 • Position de la î?iême corvette , le 2^ mai 1802, après midi. Le 25 mai 1802, /^ Géographe étoit en vue de l'île Maria, dont la longitude est connue ; la position du bâtiment, fixée par des relèvemens convenables , s'est trouvée par 1 46° i o' o". (VIII.) Les déterminations précédentes ayant eu lieu à des épo- ques éloignées l'une de l'autre , et nos traversées étant souvent trop longues pour que l'on pût déduire de la seule différence entre la marche des montres au départ et leur marche à l'arrivée, celles qu'elles avoient dû avoir vers le milieu de la traversée, nous fixâmes à la mer quelques-unes dts positions de la corvette par un grand nombre de distances lunaires. Nous nous servîmes ensuite de ces déterminations pour apprécier l'erreur des montres , et conclure la position de quelques nouveaux points. Ainsi, par exemple, dans la traversée de Timor au canal Den- trecasteaux, 90 distances prises les 25, 26, 27, 28, 29 et 30 no- vembre 1801 , et rapportées par les montres à la journée du 27, ont donné i 17° 28' 21" pour la longitude corrigée du bâtiment à midi. En faisant usage des déterminations dont j'ai rendu compte , et de celles dont il me reste à parler, j'ai corrigé les longitudes jour- nalières du bâtiment, comprises entre deux de ces points princi- paux, L'opération a eu lieu ainsi qu'il suit : J'ai pris la différence entre une longitude de départ corrigée et celle d'arrivée également corrigée ; j'ai pris semblablement la LIVRE III. Analyse des cartes. 383 différence entre les deux longitudes non corrigées des mêmes points; j'ai retranché une différence de l'autre et j'ai réparti la différence des différences sur les longitudes des jours intermédiaires , non pro- portionnellement, mais suivant la loi de la progression arithmétique, d'après la formule donnée par Borda ^ La correction de chaque jour ainsi déterminée , je l'appliquois à la différence de longitude qui existoit entre la longitude du départ et celle du jour pour lequel j'opérois ; ajoutant cette différence, ainsi corrigée, à la longitude corrigée du départ ( ou fen retran- chant suivant les cas ) , j'avois la longitude corrigée du jour pour lequel je faisois le calcul. Les circonstances du voyage ont été telles , que souvent nous avons revu plusieurs fois les mêmes lieux, et que nous avons pu prendre une détermination moyenne entre les longitudes de deux années différentes ; vérification qui a dû nécessairement resserrer la limite d'incertitude qui pouvoit rester sur les positions que nous avions fixées. C'est ainsi que deux fois nous avons relâché dans la baie de Coupang, deux fois à la baie des Chiens-Marins; que deux fois nous avons revu le cap Hamelin , peu éloigné de la tache de sable remarquable qui en est au N. ; deux fois nous avons vu l'îlot du Coin-de-Mire , dans le détroit de Bass ; deux fois aussi l'île Decrès , les îles Saint-Pierre et l'île Depuch. Nous allons parler de la détermination des différens points dont la position n'a pas été donnée plus haut. Milieu des îles Saint-Pierre^ . Latitude 32^ 2^ 30" Sud. Le milieu de l'espace qui sépare les deux plus grandes îles Saint- Pierre, est placé, d'après nos relèvemens , à 3' dans l'E. de la position de la corvette le Géographe , le 2 mai 1802 à midi, et à " Voyage de la Flore , tom. II , fag. 427. ces interpolations. On trouve dans le second volume du b c^st le milieu de l'espace qui sépare Voyage de Dentrecasteaux , ipag. 2.2^, une l'île Turenne et l'île Richelieu, table très-commode pour faire promptement OBSERVAT.* ASTRONOM. ASTRONOM. 384 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, 7' 3 o" à l'E. du mouillage du même bâtiment dans la baie Murât, OBSERVAT.^ le 7 février 1803. La journée du 2 mai 1 802 est comprise entre le 10 avril (dont la longitude est connue par ce qui précède, N.° VII ), et le 10 mai de la même année , jour où l'on a eu des observations de distance corrigées des erreurs des tables, M. Dernier trouve l'intervalle en longitude non corrigée entre ces deux époques extrêmes , de , . . . . 6° 927 Le même intervalle , en longitude corrigée, est de 6. 4- ^4- La différence , , . 5 3 qui est soustractive, doit être répartie sur 30 jours,. Pour le 2 mai , c'est-à-dire au bout de 22 jours, elle donne en interpolant , . - — 0° 2 4 Intervalle en longitude non corrigée, entre le 10 avril et le 2 mai 1802.,. , 4-3^' 44- Donc intervalle en longitude corrigée, entre les mêmes époques , , , . . . . 4" ^9 5p" Longitude corrigée du 10 avril , trouvée plus haut. ... 135. 4o. 13- Différence des deux dernières quantités , 011 longitude du 2 mai , corrigée par les observations de 1802 .... 131*^ ip' 14" Différence, donnée par les relèvemens, portée plus haut, -f- 3.0. Longitude corrigée du milieu des îles Saint-Pierre, par les données de 1802 seulement. , . . , 131" 22' l4" La journée du 7 février est comprise entre l'époque de la relâche à l'île Dçcrès, et celle de la seconde relâche à la baie des Chiens-Marins. L'intervalle en longitude non corrigée, entre ces deiix points , est de . . : 2.4" 3p' i o" Intervalle en longitude corrigée, entre les mêmes points. 24- ^^- 37* Différence à répartir sur 43 jours. 20' ^^" LIVRE III. Analyse des cartes. 385 En interpolant, on a pour 6 jours 30" de correction. Intervalle en longitude non corrigée entre notre obser- vatoire sur l'île Decrès et le point de midi , 7 février 1803 4° 25' 2'4" Appliquant la correction ci-dessus de 30. on a pour l'intervalle en longitude corrigée, entre les mêmes points 4° ^4' 54 Longitude corrigée de notre observatoire sur l'île Decrès ( donnée plus haut ) 135. ^^. 13. Longitude corrigée du 7 février 1803 ... 131° B' ip Différence, donnée par les relèvemens , portée plus haut, -t- 7- 3'^- Longitude corrigée du milieu des îles Saint - Pierre , par les données de 1803 seulement 131" 15' 4?" Longitude corrigée du même point pour les données de I 802, trouvée plus haut , 131. 22. 14. Donc, longitude corrigée du milieu des îles Saint-Pierre, moyenne entre les déterminations de 1802 çt de 1803. 131° 19' 31" OBSERVAT.* ASTRONOM. Cap Hamelin ^ (Terre de Leiiwin). Latitude 33" i^'Sud. Le cap Hamelin est situé , d'après nos relèvemens , 1 2' à l'E. de la position de la corvette le Géographe, le 29 mai 1801 à midi, et ^' 30" à l'E. de la position du même bâtiment, le 9 mars 1803 » également à midi. Le 29 mai 1 80 1 est compris entre le 5 mai 1 80 1, jour où nous avons eu des observations de distances corrigées , et le 3 juillet de la même année, jour où l'on étoit à 10' dans l'O. de la pointe des Hauts-Fonds dans la baie des Chiens-Marins, dont la position a été fixée plus haut. '■ On trouve sur la côte et directement au N. du cap Hamelin une tache de sable blanc, très - remarquable , qui forme un excellent point de reconnaissance. L. F. ccc 386 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Intervalle en longitude non corrigée , entre les deux OBSERVAT. époques extrêmes ( du 5 mai au 3 juillet 1 8 o i ) , fixées ASTRONOM. .1 /•„,/« ci-dessus 4<^ 24 o Intervalle en longitude corrigée, pour les mêmes époques. 4^. 18. 5^. Différence, qui doit être répartie sur jp jours 0° 5' 4" Pour 25 jours, en interpolant, on a, % 0° o' 55" Intervalle en longitude non corrigée , entre les midi du 5 et du 2p mai 47- ij- ^■2. Otant les 55" de correction, il reste pour ce même in- tervalle corrigé 47° 4^' ^7" Longitude corrigée du 5 mai 1801 . 64' 4")' 4o- Longitude du bâtiment le 29 mai, à midi 1 12° 32' 7" Différence donnée par les relèvemens , portée plus haut. -+- 12. o. Longitude corrigée du cap Hameiin , par les données de 1 80 1 seulement 112° 4A' 7 " Le 9 mars 1803 se trouve compris entre le 7 février, jour où l'on étoit à 7' 30" à l'O. du milieu des îles Saint- Pierre , et le 17 mars, jour où l'on étoit aussi à 7' 30" à l'O. de la pointe des Hauts- Fonds. Intervalle en longitude non corrigée , entre les deux époques extrêmes du 7 février et du 17 mars 1803, 20° 20' 48" Intervalle en longitude corrigée, pour les mêmes époques. 20. 4- 5p' Différence qui doit être répartie sur 28 jours 0° i 5' 49" Pour 20 jours, en interpolant, on a o* S'^ 1 1" Intervalle en longitude non corrigée , entre les midi des 7 février et p mars 1803 . , 18. 49- i^- LIVRE III. Analyse des cartes. 387 Otant les 8' 11" de correction , il reste pour ce même intervalle corrigé 18° 4 î' i " Longitude corrigée du 7 février 1803 131.12. i. Différence des deux dernières quantités, ou longitude corrigée du bâtiment le p mars 1803 1 12" 3 i' o" Différence donnée par les relèvemens , portée plus haut. -f- 5-30. OBSERVAT.' ASTRONOM. Longitude corrigée du cap Hamelin , par les données de 1803 seulement 112° 36' 30" Longitude corrigée du même point, par les données de 1801 , trouvée plus haut 1 12. 44- 7- Donc , longitude corrigée du cap Hamelin , moyenne entre les déterminations de i8oi et de 1803 112° 4o' 18" Port du Roi- George. Latitude 35° 3' 30" Sud. Notre observatoire fut établi au port du Roi-George le 1 9 février 1803 , et levé le i.^' mars suivant; le 20 février, jour où l'on prit des angles horaires pour régler la marche àes montres marines , est compris entre le 7 février, jour où l'on étoit à 7' 30" dans l'O. du milieu des îles Saint-Pierre ( point déterminé plus haut ) , et le 9 mars 1 803 , jour où l'on étoit à 5' 30" dans l'O. du cap Hamelin ( également déterminé ), Intervalle en longitude non corrigée , entre les deux époques extrêmes du 7 février et du p mars 18° 49' ^^'^ Intervalle en longitude con^igée pour les mêmes époques. 18.37. ^ ^* Différence à répartir sur 20 jours (le temps de la relâche déduit ) G" 12' o / H ccc a OBSERVAT.* ASTRONOM. 388 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Pour 13 jours, en interpolant 0° 5' i^* Intervalle en longitude non cori'igée , entre les midi des 7 et 20 février 1803 15. 3p. 7. Otant les 5' 12" de correction, il reste pour ce même ' - ." intervalle corrigé i5°33 55 Longitude corrigée du 7 février i 803 1 3 i. 12. i. Différence des deux dernières quantités , ou longitude de notre observatoire au port du Roi-George ii5°38' 6' Ilot du Coin-de-Mire ( détroit de Bass). Latitude 39° 33'© Sud. Cet îlot est, d'après nos relèvemens, à 22' dans l'E. de la posi- tion du Géographe le 28 mars 1802 à midi, et 3' 30" dans l'E. de la position de la même corvette le 3 décembre 1802, à midi. Le 28 mars 1802 est compris entre le 26 février 1802, jour où la position du bâtiment, au mouillage près de )^i\q Maria, a été fixée par des relèvemens, et le 10 avril i 802, jour où nous étions à 1 6' dans l'E. de notre observatoire sur l'île Decrès ( point déter- miné plus haut ). Intervalle en longitude non corrigée , entre les deux époques extrêmes du z6 février et du 10 avril 1802. p° 50' 22 Intervalle en longitude corrigée, pour les mêmes époques. 10. 5. 47« Différence à répartir sur ^^ jours o' 1 5' 25" Pour 30 jours, en interpolant, on a 0° 7' 34" Intervalle en longitude non corrigée, entre le 26 février et le 28 mars 1802 ï. 4i' i- Ajoutant les 7' 34" de correction , on a pour ce même intervalle corrigé i°48 35 Longitude corrigée du 2e février, donnée plus haut. . 145. 55. o. LIVRE III. Analyse des cartes. 389 Différence des deux dernières quantités, ou longitude du bâtiment le 28 mars 1802 144° 6' 25" observât.^ ^ ASTRONOM. Différence donnée par les relèvemens, portée plus haut. H- 22. o. Longitude corrigée de l'îlot du Coin -de -Mire, par les données de mars i 802 seulement i44° ^^' ^5" Le 3 décembre 1802 est compris emre le 17 novembre 1802, jour où nous appareillâmes du port Jackson ( dont la longitude a été fixée plus haut ) , et le 6 avril 1 803, jour où nous mouillâmes à ïîie Decrès ( dont la longitude est aussi connue ). Intervalle en longitude non corrigée, entre les deux époques extrêmes du 17 novembre 1802 et du 6 avril 1803 13° 15' 16" Intervalle en longitude corrigée, pour les mêmes époques. 13. 15, 16. Différence nulle 0° o' o" Intervalle en longitude non corrigée et corrigée, entre le 17 novembre et le 3 décembre 1802 4° i^' 12," Longitude corrigée du 17 novembre , ou longitude du port Jackson 148. 4:^. 30. Différence des deux dernières quantités , ou longitude du 3 décembre i44° ^6' 18" Différence donnée par les relèvemens , portée plus haut, -f- 3.30. Longitude corrigée de l'îlot du Coin-de-Mire , par les données de décembre 1802 seulement 144" 30' 48" Longitude corrigée du même îlot , par les données de mars 1802, trouvée plus haut 144. 2S. 25. Donc, longitude corrigée de l'îlot du Coin-de-Mire, moyenne entre ces deux déterminations j44° 34' c" OBSERVAT. ASTRONOM. 390 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Ile DepucJi (Terre de WktJ. Latitude 20° 35' 22". L'île Depucli est située, d'après nos relèvemens, à 2' 30" dans rO. de la position du Géographe, le 27 juillet 1801, à midi, et à i4' 30" dans l'E. de la position de la même corvette, le 30 mars 1803, à midi. Longitude donnée par les montres le 27 juillet 1801 , et confirmée par les distances corrigées des 16 , 17 et 1 8 juillet de la même année 1 1 5 ° i o' o" Différence donnée par les relèvemens , portée plus haut. — ^ 2.30. Longitude corrigée de l'île Depuch , par les données de I Soi seulement 115° 7' 30" La longitude trouvée directement par M. Dernier pour le 30 mars 1803 , augmentée de 7', parce que les distances corrigées ont augmenté de cette quantité la • longitude de la pointe des Hauts - Fonds , d'où l'on étoit parti , est de 115° j' 45" Différence donnée par les relèvemens , portée plus haut. H— 14-30, Longitude corrigée de l'île Depuçh, par les données de 1803 seulement , . . 115*" 20' 15" Longitude corrigée du même point , par les données de 1801 , trouvée plus haut. ...,...,.,.,...,,. , 115. 7-30. Donc, longitude corrigée de l'île Depuch, moyenne entre les déterminations de 1801 et 1803 ...,.,.. 1 15" 13' 52" { X. ) C'est à l'aide des déterminations précédentes que j'ai cor- rigé toutes les longitudes données chaque jour, par les montres marines , à bord de la corvette le Géographe , depuis notre départ de l'île de France ( le 25 avril 1801 ) , jusqu'à l'époque de notre deuxième relâche à Timor ( le 6 mai 1 803 ) ^ : je me suis conformé au procédé exposé dans le N.° VIII de ce mémoire. • Je donnerai plus bas les détails relatifs à la correction des longitudes observées à bord du Géographe, postérieurement au 6 mai 1803. L. F. LIVRE III. Analyse des cartes. 391 Voici de quelle manière ce travail a été distribué. Du 25 avril 1801 au 29 juin de la même année, les longitudes journalières observées à bord du Géographe, ont été corrigées d'après la longitude connue du port Nord-Ouest de l'Ile-de-France, et celle du cap Hamelin déterminée plus haut. Du 29 juin au 3 juillet 1801 , les longitudes journalières ont été corrigées d'après la position du cap Hamelin , et celle de la pointe des Hauts-Fonds dans la baie des Chiens-Marins. Du 3 au 27 juillet 1801, elles l'ont été d'après la position de la pointe des Hauts-Fonds et de l'île Depuch. Du 27 juillet au 22 août 1801 , d'après les positions de l'île Depuch et du fort Concordia dans la baie de Coupang , où nous avons séjourné jusqu'au i 3 novembre de la même année. Du 13 novembre au 27 novembre 1801, jour où nous eûmes de nombreuses suites de distances lunaires à la mer, elles l'ont été d'après la position du fort Concordia, et celle de la corvette le 27 novembre. Du 27 novembre 1801 au 26 janvier 1802, par la position du 27 novembre, et la position du port Nord -Ouest dans le canal Dentrecasteaux. Du 26 janvier au 26 février 1802, nous séjournâmes dans le port Nord- Ouest du canal Dentrecasteaux et à \'i\t Maria. Du 26 février au 28 mars 1 802, les longitudes ont été corrigées d'après les déterminations de ïi\& Maria, et de l'îlot du Coin-de- Mire dans le détroit de Bass. Du 28 mars au 10 avril 1802 , par les positions de l'îlot du Coin-de-Mire et de notre observatoire sur l'île Decrès. Du 10 avril au 2 mai 1802, par la position de l'île Decrès et celle du milieu des îles Saint-Pierre. OBSERVAT.* ASTRONOM. ASTRONOM. 3^2 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ■ Du 2 au 25 mai 1802, par la position du milieu des îles Saint- OBSERVAT.^ Pierre, et celle de l'île Maria. Du 25 mai au 20 juin 1802, par la position de l'île Maria et celle du port Jackson, d'où nous sommes partis le 18 novembre suivant. Pu 18 novembre au 3 décembre 1802, par la position du port Jackson et celle de l'îlot du Coin-de-Mire, dans le détroit de Bass. Du 3 décembre 1802 au 6 janvier 1803, par la position de l'îlot du Coin-de-Mire et celle de l'île Decrès, où nous sommes restés mouillés jusqu'au i.^' février. Du I." au 7 février 18Q3 , par la position de notre observa- toire sur l'île Decrès , et celle du milieu des îles Saint-Pierre. Du 7 au 20 février 1803, par la position du milieu des îles Saint -Pierre, et celle du port du Roi- George, où l'on a séjourné jusqu'au i.^'' mars. Du I " au 9 mars 1 803, p^r les position? du port du Roi-George et du cap Hamelin, Du 9 au 17 mars 1 803, par les positions du cap Hamelin et de la pointe des Hauts-Fonds , à la baie des Chiens - Marins , où l'on reste à l'ancre jusqu'au 22 mars. Du 22 au 30 mars 1 803, p^r les positions de la pointe des Hauts- Fonds et de l'île Depuch. Enfin du 30 mars au 6 mai 1803, par les positions de l'île Depuch et du fort Concordia, sur l'île Timor, Ici se termine le mémoire qu'a rédigé M. Boullanger, sur la correction des longitudes observées à bord de la corvette /e Géographe ^ ; nous allons y j oindre quelques mots pour com- » Rigoureusement parlant, le mémoire de « Nous quittâmes la rade d? Coupang, le 3 M. Boullanger contient encore deux «juin, pour retourner sur quelques points articles; le premier est conçu en ces termes : » de la Terre de Witt; puis nous revînmes pléter LIVRE III. Analyse des cartes. 393 pléter * ce qui reste à dire sur la même matière postérieurement à . v * l'époque où M. Boullanger a terminé ses calculs, c'est-à-dire astronom. après le 6 mai 1803. Correction des longitudes observées à bord du Géographe pendant sa. dernière campag7ie à la Terre de Witt. Le 20 mai 1 803 , la marche de nos montres marines fut réglée la dernière fois à Timor par M. Bernier, en supposant pour la longitude du lieu des observations 121° 30' à TE. de Paris. Nous partîmes de la rade de Coupang 1 4 jours après , pour nous rendre sur les côtes du golfe Joseph-Bonaparte , à l'extrémité Orientale de la Terre de Witt. Le 1 3 juillet de la même année , faisant route vers l'Ile-de- - France , le Géographe traversa le détroit de Rottie. A midi notre latitude étoit de 10° 25' 35" S.; la longitude donnée parie n.° 3 i fut trouvée de 121° 7' 32", et l'on relevoit au même instant la pointe Occidentale de l'île Cambi au N. 1 3° E. corrigé. M passer sous le méridien du cap Sud de 3> Timor, Quelques relèvemens firent con- » noître que la marche de la montre n.° 3 i » étoit alors la même qu'au dernier départ i> de cette île. 3> M. Boullanger s'est trompé en croyant que la montre n.° 3 i étoit alors sans erreur; et la cause de cette inadvertance, c'est qu'il s'est servi, pour rapporter les relèvemens dont il parle, d'une carte où le cap Sud de Timor n'étoit pas exactement placé. La construc- tion de ma carte des détroits de Rottie et df Simâô , m'a mis à portée de découvrir cette méprise, et de la rectifier. Le second article qui termine le mémoire de M. Boullanger, est relatif à la cor- rection des longitudes observées sur le Ca- suarina, pendant sa nûssion dans les golfes de la Terre Napoléon. Nous donnerons plus bas cet article textuellement, lorsque nous parlerons des longitudes observées à bord de cette goélette. * On a pu remarquer que, devant parler seulement ici de ce qui est relatif à l'ana- lyse des cartes, je n'ai rien dit de la correc- tion des longitudes observées depuis la France jusqu'à l'Ile-de-France; je ne dirai vien non plus de la correction de nos longitudes de- puis le dernier passage par le détroit dp Rottie jusqu'à notre retour à l'Ile-de-France. Cependant toutes ces longitudes , sans ex- ception , ont été corrigées par des moyens semblables à ceux que nous avons exposés, en s'appuyant sur les longitudes bien con- nues des points de départ et d'arrivée. Ddd OBSERVAT. ASTRONOM. 394 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Or nous avons trouvé, par des opérations antérieures, que la pointe O. de Cambi est située par i o° 20' de latitude S. , et qu'elle se trouve à 30' 10" dans TO. de Coupang; ainsi, en supposant que ce dernier point soit par 121° 30' de longitude Orientale, l'île Cambi sera par 120° 59' 50", J'ai conclu des données ci-dessus que le 1 3 juillet 1803a midi, la corvette le Géographe étoit à l' 1 8" dans l'O. du méridien de Cambi. Donc, longitude du Géographe le même jour, à midi, en supposant Coupang par 121° 30' 120° 58' 32" La montre n.° 31 donnoit pour le même instant. . . . 121. 7. 32. Donc, erreur du n." 3 i , depuis le 20 rhai jusqu'au 13 juillet, ou erreur en 54 jours, soustractive p' o" Cette erreur de 9':=: 540" a été répartie, selon la progression ordinaire, sur toutes les longitudes données directement par la montre, et, par-là, j'ai obtenu les longitudes corrigées. J'ai supposé plus haut que la longitude de Coupang étoit de 1 2 I » 30' o" Mais les nombreuses suites de distances lunaires que nous avons observées à Timor , nous ont fait con- noître, après qu'elles ont été corrigées, que Coupang devoit être placé par 121. 15. 21. La différence est de *...... — i4' 39" C'est la quantité dont il faut diminuer encore toutes les lon- gitudes données par le n.° 31, et corrigées des variations de sa marche, pour les réduire en longitudes vraies. LIVRE III, Analyse des cartes. 395 ( B. ) Correction des longitudes observées à bord de la corvette le Naturaliste. Je n'examinerai ici que les longitudes qui ont été employées à la construction de nos cartes ; ce sont les seules qu'il m'importe de bien faire connoître. ( I ). Loîîgitiides lors de l'exploration de la Terre d'Edels (du 28 juin au 17 juillet i 801 ). Les longitudes conclues dans cet intervalle ont presque toutes été déterminées par des relèvemens. Je rendrai compte plus bas des opérations qui me les ont données , en présentant l'examen de ma carte n.° 22. II suffit de dire ici que les points extrêmes de mes constructions ont été rattachés aux longitudes observées à bord du Géographe , et corrigés par ce qui précède. ( 2 ). Longitudes à la baie des Chiens - Marins ( du i 8 juillet au 3 septembje i 801 ). C'est encore par des relèvemens de points connus que nous avons déterminé, à la baie des Chiens - Marins , celles de nos lon- gitudes qui n'étoient pas le résultat de l'estime. Toutes ces posi- tions ont été rapportées ensuite à la longitude absolue de la pointe des Hauts -Fonds, fixée à bord du Géographe. (3). Longitudes depuis la b aie des Chiens -Mariîjs jusqu'à Timor ( du 4 au 2 1 septembre 1 80 1 ), Nos montres marines nous ont donné les longitudes journa- lières pendant la traversée de la baie des Chiens-Marins à Timor ; j'ai corrigé ensuite ces premiers résultats, en les assujettissant aux positions corrigées de la pointe des Hauts-Fonds et du fort Con- cordia, déterminées par M, Bernier. (4). Longitudes dans le détroit de Banks et dans celui de Bass ( du 8 au 19 mars, et du 30 mars au 20 avril 1802 ). Ddd 2 OBSERVAT.* ASTRONOM. 396 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, OBSERVAT * ^^ P^"^ grande partie de ces longitudes ont été conclues, ASTRONOM. fïes relèvemens à des points déterminés , par les opérations faites à bord du Géographe. Lorsque je n'ai pu avoir de relèvemens assez certains, \ç,î, montres marines m'ont donné \ç,'î, intervalles en lon- gitude d'un jour à l'autre : ces intervalles ayant toujours corres- pondu à des époques très -rapprochées, n'ont jamais eu besoin de correction. ( C. ) Correction des longitudes observées h bord de la goélette le Casuarina. ( I ). Lo?igkudes dans le détroit de Bass et aux îles Hiinter ( du 2 au 29 décembre 1802). Presque toutes les longitudes du Casuarina, dans l'intervalle dont il s'agit, ont été conclues des opérations trigonomé triques ; quelquefois aussi les différences en longitude ont été données par la montre marine ; mais , dans l'un et l'autre cas , le résultat final a été rattaché par des relèvemens aux déterminations de longi- tudes corrigées faites à bord du Géographe. { 2 ). Longitudes pendant l' exploration de l'île Decrès ( du 2 au 7 janvier 1803 ). Les longitudes journalières m'ont été données par la montre n," 38 ; voici comment j'ai lié ces observations à celles qui ont été faites sur le Géographe : Le 7 janvier 1 803, la montre n," 3 i indiquant à bord du Géographe j^ 16' o^o. Le n.° 38 indiquoit au même instant i. 25. 29 ,0. La différence étoit donc. * — 'y^ 5^' 3 ^"»<^- LIVRE III. Analyse des cartes. Le même jour, le n.° 3 i indiquant M. Dernier a observé un angle horaire qui lui a 5'' 30 23 ,0. OBSERVAT. ASTRONOM. donné 135^ 54 l'heure vraie du bord étant lo*^ 20 Appliquant à l'heure ci-dessus du n.° 3 i 5^ 30 la correction , différence des n.*'* 38 et 3 i — 5. 50 j'ai l'heure du n.° 38 à l'instant de l'observation. . Appliquant à cette heure la correction convenable à la variation diurne de la montre n.° 3 8 ■o'' 20 r. 4^ j'ai l'heure moyenne de Paris, à l'instant de l'obser- vation Retranchant l'équation du temps — 6 i^ 23 j'ai l'heure vraie de Paris, à l'instant de l'observation. i^ 17 Or, l'heure vraie à bord étant 10. 20 la longitude en temps , donnée par le n.° 38, sera . p*^ 3 ou en degrés ï 3 5° 5 ^ Nous avons trouvé que cette même longitude, donnée par le n.° 3 I , étoit 135. 54 12 ,0. Il 31 ,0. 23 ,0. 31 ,0. 8",o. x6" ,^. i4 ,0. 12 ,p. 57 '7- 44".8. 12 ,0, 12 ,0. La différence — 2 0,0 est la quantité qu'il faut retrancher des longitudes données par le n.° 3 8 , pour les réduire à celles du n.* 3 i . Indépendamment de cette première correction, j'ai dû en appli- quer une seconde dépendant de la position absolue corrigée, de notre observatoire sur l'île Decrès. Ainsi longit. de l'observatoire, d'après le n." 38 .... . 13^° n' c i" Longitude définitivement corrigée I35- 33. i?. Différence, soustractive , . 5^' 38" OBSERVAT. ASTRONOM. 398 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Lorsque, dans le cours de ma construction de la carte de l'île Decrès, j'ai trouvé de petites différences entre les longitudes du Casiiarina et celles du Géographe , j'ai adopté de préférence les déterminations prises à bord de ce dernier bâtiment. ( 3 ) . Longitudes dans les golfes de la Terre Napoléon et pendant la traversée jusqu'au port du Roi- George ( du 10 janvier au i 3 février 1803 ). M. BouLLANGER va rendre compte lui-même de la correction de cette partie de nos longitudes : « Les observations d'angles horaires , faites à bord de la goélette le Casuarina, qui nous ont donné la longitude des différens points des deux golfes de la Terre Napoléon , et celles des divers points de notre route jusqu'au port du Roi -George, ont été faites con- jointement par moi et M. Louis Freycinet , officier comman- dant la goélette. » Nous avions à bord la montre marine n.° 38. Cette montre avoit été comparée, sur l'île Decrès, aux montres du Géographe ; elle le fut aussi au port du Roi- George. Nous avons corrigé sa marche , déterminée par M. Bernier , au moyen de la longitude de l'île Pelée, située en dehors du port du Roi -George, et dont la distance à notre observatoire dans ce port , et par conséquent la longitude, nous étoient connues ^ » La correction qui en est résultée pour le i/' février 1803, jour où le Géographe, qui partoit de son mouillage à l'île Decrès, et le Casuariîia, qui revenoit de l'exploration des golfes , se rencon- trèrent dans une ligne N. et S. ; cette correction, dis -je, appliquée à la longitude de ce jour, donne, à deux minutes près, la même position en longitude pour les deux bâtimens lors de leur ren- contre; ce qui nous a confirmé la légitimité de notre correction, * La différence de longitudes entre l'île Pelée et le port du Roi -George, nous a été donnée par les cartes de Dentrecasteaux, L, F. LIVRE III. Analyse des cartes. 3^9 qui se trouve encore vérifiée par la position de l'île Laubadère ( l'une des îles Vauban ), située dans le N. O. de l'île Decrès, dont la longitude se trouve la même , soit par les relèvemens du Céo- graphe , soit par ceux du Casiiai-ina. » OBSERVAT.- ASTRONOM. 4). Longitudes à la Terre de Leuwin ( du 7 au i i mars 1803 ). Pendant son séjour à la Terre de Leuwin , les longitudes jour- nalières du Casîiarina, qui n'ont pas été déduites de l'estime, ont été données par les relèvemens des points dont ensuite la corvette le Géographe a fixé la position. (5 ). Longitudes à la baie des Chiens - Marins ( du 18 au 22 mars 1803 ). La montre marine n.° 38 m'adonne les longitudes journalières; de bons relèvemens m'ont fait connoître la différence entre mes longitudes et celle de la pointe des Hauts-Fonds , dont la position corrigée est connue: de ces données j'ai conclu la longitude vraie, à bord du Casiiarina, pour chacun des jours dont il s'agit. ( 6). Longitudes à la Terre de Witt ( du 26 mars au 30 avril, et du I 2 au 27 juin i 803 ). Pendant nos deux dernières campagnes à la Terre de Witt, le Casuarina a toujours navigué de conserve avec le Géographe. Lorsque la distance entre \t.i deux bâtimens a été assez petite pour que la différence de leurs longitudes ne fût pas appréciable sur nos cartes , j'ai adopté la longitude corrigée du Géographe pour celle du Casuarina; quand au contraire cette différence a pu être sensible, je l'ai déterminée par des relèvemens, soit de la zoit , soit du Géographe lui-même. Il est à remarquer qu'à l'aide d'un seul relèvement et d'une distance estimée, lorsque cette distance n'excédoit pas trois ou quatre milles , j'obtenois toujours la diffé- rence en longitude avec une précision que les observations astro- nomiques n'auroient pu surpasser et souvent même atteindre. Avec OBSERVAT.'' ASTRONOM. 4oo VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, un peu d'habitude de l'estime des distances , il n'est guère possible de se tromper d'un demi-mille sur un intervalle de quatre et même de cinq milles ; or, lors même que le relèvement eût été fait dans le sens E, et O,, ce qui est le cas le plus défavorable, l'erreur seroit encore moindre qu'on ne peut le craindre d'une observation d'angle horaire, Si le relèvement avoit eu lieu dans la direction N, et S. , il est clair que l'erreur dans l'estime de la distance n'eût influé en rien sur la différence en longitude; on voit aussi que plus le relèvement se rapprochera de cette mêi^ie ligne N. et S. , et moins on devra craindre que l'erreur sur l'estime de la distance en produise une grande sur la différence de longitude. Je me suis rapproché de cette condition autant que les circonstances me l'ont permis. §. 3. Déclinaisons de la Boussole. On sait que les observations de la déclinaison de l'aiguille aimantée sont très-importantes en mer, pour connoître la vraie direction de la route du vaisseau , et pour corriger les relèvemens qui ont été faits avec la boussole. Nous n'avons point négligé de nous en occu- per toutes les fois qu'elles ont été possibles , soit par la méthode des azimuths, soit par celle des amplitudes. M. Breton est celui qui s'y est livré avec le plus de persévérance ; après lui MM. Bernier, Henri Freycinet , Hamelin , Saint - Cricq , Boullanger , Faure et moi. Nous avons fait constamment usage du compas de variation, sorte d'instrument bien connu des marins, mais dont l'imperfection est réellement déplorable. Je ne veux point grossir ce volume de tout ce que je pourrois dire à ce sujet ; j'espère un jour en faire l'objet d'un mémoire particulier. CHAPITRE LIVRE III. Analyse des cartes. 4oï CHAPITRE II. Levée et construction des cartes. S'il falloit donner tous les détails de la construction des Cartes qui composent mon atlas , j'augmenterois le texte de plusieurs volumes de calculs et d'explications ; ce travail prolixe seroit aussi inutile que dispendieux. Il faut donc me borner à des explications abrégées , et montrer plutôt la marche que j'ai tenue , que tramer péniblement le lecteur sur toutes les discussions, sur toutes les combinaisons que j'ai faites. Je n'ai point commis d'erreurs volon- taires ; et si je me suis servi de méthodes convenables dans mes calculs et dans mes constructions , mon ouvrage ne doit contenir que les erreurs d'inattention qui sont inséparables d'un travail de longue haleine et de la nature de celui-ci. Quoique la plus grande partie des constructions dont il s'agit aient été faites par moi, cependant M. Boullanger, M. Faure et quelques autres de mes compagnons de voyage en ont qui leur appartiennent exclusivement, et desquelles ils sont seuls comptables. Je dirai avec le plus grand soin quelle a été la part de chacun, ne pouvant pas répondre du travail d'autrui et ne voulant pas qu'un autre que moi soit |a caution du mien. Il existe de fort bons préceptes pour la levée des plans et des cartes marines ^ ; le navigateur qui les connoît peut les pratiquer, lorsqu'il est maître des mouvemens de son vaisseau, et qu'il est libre d'ordonner la route la plus convenable à suivre : mais s'il n'a point la suprême autorité, il faut qu'il se borne à tirer le meilleur » Foy^ Méthodes pour la levée et la cons- MurdOCH MACKENZIE; London, 1774 s truction des cartes et plans hydrographiques, et le mémoire de DalrYMPLE, intitulé Es- par M. Beautemps-Beaupré; Paris, sayon nautical survej-ing; London, 1771 et 181 1. A Treatise of maritim surveying, by 1786. Eee LEVEE DES CARTES- LEVEE OES CARTES. 4o2 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, parti de la position où il se trouve, et qu'il cherche, par la multitude des observations , à compenser, autant que cela dépend de lui, ce qu'il y a d'irrégulier dans la direction qu'on lui imprime. Quelquefois , pendant le cours de notre voyage , nous avons opéré avec des conditions favorables, quelquefois nous avons été moins heureux. Il est inutile d'insister sur ce point , mais il falloit €n faire la remarque, . La plus grande partie des relèvemens ont été faits à la boussole ; souvent aussi nous avons déterminé par des observations astrono- miques i'azimuth des principaux objets qui étoient en vue. Les angles ont été pris, soit avec le cercle, soit avec l'octant. Telle est la marche générale de nos relèvemens à la mer. Les routes des bâtimens ont été estimées par les moyens ordi- naires, mais avec un soin que je crois difficile de surpasser. A bord du Géographe et du Casuarina , on avoit remplacé par des montres les sabliers ou ampoulettes dont on se sert ordinairement pour la mesure du temps, attention que l'on devroit toujours avoir lorsqu'on veut opérer avec justesse. Les observations de latitude avoient lieu régulièrement à midi , toutes les fois que la chose étoit possible : lorsqu'on n'avoit pu avoir la hauteur méridienne, on cherchoit à y suppléer par des hauteurs hors du méridien. Les angles horaires qui donnoient les longitudes journalières étoient observés avec la même régularité, et presque toujours le matin et le soir, en nombre double, triple et même quadruple, selon l'importance du cas ou la facilité dts observations. Dans les travaux faits à la mer , les routes estimées ont presque toujours servi de base à nos relèvemens. Mais comme l'estime est sujette à d'énormes erreurs , nous avons cherché à les resserrer dans d'étroites limites par tout ce que l'astronomie , la trigonométrie , et même d'autres moyens, mettoient en notre pouvoir. LIVRE III. Analyse des cartes. 403 La marche que j'ai suivie dans ces sortes d'opérations étant uni- ' forme , il importe de l'examiner avec quelque attention. Correction des routes. Lorsque, dans l'espace de vingt -quatre heures, je n'ai eu pour chaque jour d'autre point de rectification qu'une latitude et une longitude observées ( cas qui a été rare ) , j'ai d'abord décomposé chacune de mes routes partielles en chemin en latitude et chemin en longitude \ J'ai affecté du signe -f- toutes les différences en latitude qui tendoient à augmenter celle du départ; les autres ont eu le signe — . J'ai mis les mêmes signes à chacune des différences en lon- gitudes. Cela fait, je n'ai plus eu égard ni au rumb de vent, ni à la longueur de la route ; je n'ai considéré , dans mes calculs et dans mes opérations graphiques, que des difîérences en latitude et des différences en longitude. J'ai ajouté ( en ayant égard aux signes ) toutes les différences en latitude d'un midi à l'autre ; j'ai pris également la différence des deux latitudes observées ; la différence du résultat de l'observation à celui que donnoit l'estime , a été l'erreur de cette dernière en latitude. Or cette erreur avoit eu lieu en vingt -quatre heures : j'ai sup- posé qu'elle avoit été proportionnelle au temps , et je l'ai répartie en conséquence sur toutes mes différences en latitudes partielles. J'ai opéré d'une manière analogue pour les différences en lon- gitudes. Seulement ici l'erreur finale n'avoit pas eu lieu dans vingt- quatre heures, mais dans l'intervalle de deux observations de longi- tude. Quelquefois cependant les journaux de M. Bernier donnant ia longitude réduite à midi , je l'ai employée de cette manière. Si je n'avois eu des points de vérification qu'après d'aussi grands • Cette décomposition est connue des exactes et plus commodes. Ces tables se marins sous le nom de réduction des routes. trouvent dans plusieurs ouvrages Anglois, J'eusse pu la faire avec le Quartier de ré- entre autres dans les grandes Tables de M EN- duction;ma\s]'2.i-çréiixé\ts Tables de routes, DOZA , dans la Navigation de RoBERT- qui sont à -la -fois plus expéditives , plus SON, &.c, Eee 2 LEVEE DES CARTES. LEVEE DES CARTES. 4o4 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, intervalles, je n'aurois pu compter sur beaucoup d'exactitude dans le tracé de mes routes. II a donc fallu chercher à multiplier les points dont la position fût certaine ; c'est ce que les relèvemens m'ont permis de faire dans le plus grand nombre de cas, et, à cet égard , j'ai bien souvent eu surabondance de moyens. Si tous les relèvemens que l'on fait en mer avoient une parfaite exactitude, le travail de la construction des cartes auroit une grande simplicité ; mais il n'en est pas toujours ainsi. Le mauvais temps rend la boussole très -mobile; d'autres fois la rose est paresseuse; souvent l'aiguille est influencée par des causes étrangères , telles que l'électricité de l'atmosphère , le magnétisme des côtes , &c. D'une autre part , il n'est pas toujours possible de prendre des relèvemens astrononîiques, sur-tout lorsqu'on est fort près de terre; et même ce moyen, s'il étoit constamment employé, ne laisseroit pas d'être très-laborieux dans la construction , à cause des calculs qu'il exige. Il faut donc poser en principe qu'une partie des relèvemens n'aura pas le dernier degré d'exactitude, que quelques-uns même seront fautifs : et que de sources d'erreurs existent encore ! Ne se sera- 1- on pas trompé dans la lecture du rumb de vent, dans celle des angles , de l'heure de l'observation î le compas de route n'auroit-il pas donné des résultats difFérens de ceux du compas des relèvemens î la montre du timonnier étoit-elle parfaitement réglée sur celle de l'observateur, &c. î enfin ne se sera-t-on pas trompé sur l'objet même que l'on observe, et n'aura-t-on pas pris un point nouveau pour un point dé'fa. observé î Toutes ces sources d'erreurs , il faut le dire , sont fréquentes à la mer ; et le navigateur ne doit espérer d'en diminuer le nombre que par les soins les plus scrupu- leux , sur - tout en s'àdjoignant un collaborateur qui fournisse à l'attention elle-même les moyens de se rectifier. Dans les constructions , on n'arrive pas toujours du premier coup à déterminer les points dont on a besoin ; il faut alors que LEVEE LIVRE III. Analyse des cartes. 4^^ l'hydrographe fasse preuve de patience, et qu'il cherche, par de nouvelles combinaisons, à corriger les résultats qui lui paroissent ^es cartis. fautifs. A cet égard, il est difficile de donner un précepte; tout dépend souvent de la sagacité de celui qui opère. Lorsqu'on arrive sur une côte inconnue, comment, dira-t-on, pouvoir corriger la position du vaisseau par des relèvemens de points eux-mêmes inconnus î La réponse est que souvent la chose est impossible , mais que plus souvent encore cette difficulté n'est que spécieuse. Supposons qu'en effet nous arrivions sur une côte dont la géographie n'ait pas été faite , et que nous commen- cions notre travail dans la matinée. Si les points qui sont en vue sont de nature à être fixés avec exactitude, on y parvient à l'aide des observations astronomiques. Par exemple, s'il y a un piton remar- quable dans l'intérieur des terres, ou un cap très-apparent sur la côte , mettez-vous en position de relever ce point du N. au S. , à l'instant des angles horaires du matin, vous en aurez la longitude. Si les localités ne vous permettent pas de vous placer dans la posi- tion prescrite, rapprochez -vous -en le plus possible, et alors estimez la distance au point observé. Avec l'habitude de ces sortes d'estimes, on obtiendra, sans une grande erreur, la longitude de l'objet observé. A midi , placez - vous sous le parallèle du même point ou à-peu-près, vous aurez sa latitude par des considérations analogues. Or, voilà une position connue sur la côte; si vous vous en procurez de la sorte deux ou un plus grand nombre , les moyens de rectification, par des relèvemens pris à ces points, deviendront aussi fréquens que commodes, du moins tant que les objets fixés seront en vue. Il importe peu, au reste, que l'on relève d'abord des points déterminés de position , ou des points indéterminés , pourvu que la position de ces derniers soit fixée par des opérations subsé- quentes. Ainsi, dans l'exemple que j'ai choisi, avant que la position du piton et du cap fût connue, rien n'empêchoit que je ne prisse LEVEE DES CARTES. 4o6 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, des relèvemens à ces points pour m'en servir plus tard à raccorder la route. Lorsqu'on a deux points connus de position sur la côte, on les emploie à en déterminer un grand nombre d'autres. A l'aide de relèvemens à ces points, on fixe la position du vaisseau dans deux situations convenables, que l'on regarde ensuite comme les extrémités d'une base sur laquelle on établit les angles qui doivent servir à placer de nouveaux points. S'il arrive qu'on ne puisse pas avoir d'observations astrono- miques , donnez au cap ou au piton qui va être l'origine de votre travail une position estimée, et opérez comme si cette position étoit exacte. Il arrivera un instant où les observations astronomiques rectifieront ce que votre supposition avoit de défectueux ; si ce cas-là même n'a pas lieu, vous n'en aurez pas moins un plan régu- lier de la côte ; seulement , sa position absolue sera fautive. Il est utile, dans beaucoup de circonstances, de déterminer la position du vaisseau par un seul relèvement à un point connu et la distance estimée de ce point ; je n'ai jamais négligé de faire usage de ce procédé, et même de l'employer concurremment avec d'autres. Plus d'une fois, il m'est arrivé d'avoir trois points Aj B , C7 rangés dans cet ordre sur la côte. Je n'avois pu déterminer que A et C, Cependant les circonstances m'ayant rapproché des mêmes parages, il ne m'avoit été possible que de relever Je point B , et ce relève- vement étoit d'une grande importance pour corriger mes routes. Pour avoir ce point , je construisois d'abord la position de A et de C ; mon croquis me servoît ensuite à dessiner la côte intermé- diaire; par-là j'avois une position approchée de B, et j'en faisois usage pour mes corrections. Ce moyen , sans doute , n'est pas rigou- reux; mais quand on n'en a point d'autre, il ne faut pas le négliger. J'admets que la position de B n'ait été obtenue qu'à un demi-mille LIVRE III. Analyse des cartes. ^iOj et même à un mille près; si par-là je parviens à corriger, dans ma route , des erreurs de 8 , i o et 1 2 milles , la méthode de correction proposée devra paroître fort exacte. Supposons que, par un premier travail, j'aie fixé la position des divers points d'une côte , et celle des sondes prises dans le voisinage. Je reviens sur cette même côte la nuit, et je ne puis y faire d'autre observation que quelques sondes. Il faut que je fasse usage de la comparaison de ces sondes pour corriger mon point, et mes routes, par conséquent. Ce moyen m'a été fort utile dans le golfe José^ pijine, pour faire correspondre \ts routes du Casuarina avec une partie du travail fait à bord du Géographe , pendant la campagne précédente. Les méthodes les plus sûres de déterminer en mer la positron du vaisseau, consistent à prendre simultanément des angles à trois objets connus de position , ou à observer l'air de vent auquel on relève deux points également connus ; mais comme les circons- tances ne permettent pas toujours d'opérer de la sorte , il importe d'avoir un moyen de corriger ses routes, lorsque les relèvemens n'ont pas été simultanés. Voici celui que j'ai employé. Soient A tx B deux objets connus de position. Je pars à 2 heures d'un point M dont la situation est déterminée, et je fais diverses routes. A quatre heures , je relève A dans une direction voisine du méridien ; par exemple, au S. 35° E, Une heure après, je relève B dans une direction voisine de la ligne E. et O. , telle que KO. 20° N. Il faut, à l'aide de ces deux relèvemens, corriger les routes courues depuis 2 heures jusqu'à 5. Pour y parvenir, I .° Je calcule le point estimé de 4 heures et celui de ^ heures, C_i* ( U la latitude i t„ / h | X la latitude ) j ^h l » ^ / t Soit 1 Z la longitude 1 ^^ 4 ; J ;, ,^ ,^^^^^^ \àt 'Ç',\t tOUt COmptC du point de 2'' ; 2.° Je trace sur ma carte les relèvemens corrigés àç,% points A txB ; LEviE DES CARTES. LEVÉE DES CARTES, 4o8 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, 3.° Je construis le point M de z^ ; Maintenant, je coupe le relèvement de B par la longitude de Xde ^^ (voyez lafig. ci- contre). Le point d'intersection me donne une première latitude construite j de ce point. Cette latitude comparée à la latitude estimée F, me donnera une différence ^f; c'est l'erreur approchée de cette même latitude. Je puis maintenant déterminer par une proportion la quantité m de cette erreur, qui appartient au point de 4''» et en déduire la latitude approchée u pour cet instant. Je coupe le relèvement de A par cette latitude t/; le point d'inter- section me donne une première longitude construite z de ce point. Cette longitude, comparée à la longitude estimée Z', me donnera une différence J\ : c'est l'erreur approchée de cette même longitude. Je détermine par une proportion la quantité n de cette erreur qui convient au point de 5'', et j'en déduis la longitude approchée X pour cet instant, ' Je coupe le relèvement de^ par cette longitude .v'^ et j'obtiens une seconde latitude construite j/" de ce point. La comparaison dey et Y me donne une seconde erreur approchée d' , de cette latitude. Je continue d'opérer comnie je l'ai déjà fait, corrigeant toujours alternativement la latitude et la longitude, jusqu'à ce que j'arrive à ne plus avoir de différence sensible entre deux erreurs consécutives ci! et 53- Longit. estimée = X = -+■ 4,20, Erreur =z n' = -+- 0,99, Longit. corrigée = x" =:z -+- 5,19. Latit. construite = y'" = — 2,73 ' Latit. estimée = V =: - 3>58. Erreur en latit. = d" = -+• 0,8 î. _^ „ 2 X (0,85) Donc ?n = i — ^-^ 3 = 0,57, Calculs et constructions pour 4''. Latit. estimée =::[/ = — 1,18, Erreur =^ m = -H 0,41, Latit. corrigée =z u' zz: — 0,77. Longit. construite z= ^' :=:-)- 3,33 , Longit. estimée =: Z =. -\- 2,80 , Erreur en longit. =3 cA =-+- 0,53. Cette erreur a eu lieu depuis z^ jusqu'à 4, c'est- à-dire en 2'' ; pour avoir l'erreur du point de 5'', je fais la proportion suivante, 3>< {°.53) 2:3:: 0,53: « = = 0,80. Latit. estimée Erreur =: m' 1,18, 0,53. Latit. corrigée ^ k" := — o,6j. Long, construite = ç" : Longit. estimée = Z : Erreur en long. = ' : _. 3 X (0,66) Donc n' = .^ ^ ' ' 3.46, 2,80, 0,66. 0,99. rff 4io VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, LEVEE DES CARTES. Longit. estimée = X z= -i- 4,20 , Erreur = n" r= -h 1,04, Longit. corrigée = x'" = ■+- 5,24. Latit. construite r:r y"" =^ Latit. estimée = V z= Erreur en latit. = d'" =: 3 2,71 , 3.58. 0,87. 0,58. Latit. estimée = U = Erreur ::= 7n" = 1,1» 0,57 Latit. corrigée =: u'" z=z — 0,61. Long, construite = ^"' = -h 3,49 , Longit. estimée ^=. Z =z -i- 2,80 , Erreur en long. = .;5- 0,03. -.,;8. -0,84. — 1,10. — 0.5;- —0,27. —0,82. 2.2;. S. 40. E. 0,3. •+0,23. —1,32. —0,04. -.,36. -<-o,i9. -Ho, 25. —0,30. —0,40. —0,70. 2.30. E. 4. S. o,t. -)-o,oo. —1,32. — o,oj. — 1,37- -t-o, 10. -Ho,i3. —0,17. — o,45- 0,(52. 2. 4o- E. 18. N. 0,9. —0,28. -.,60. — o,oû. — ^,66. -ho,86. -H.,. 3. -Ho,96. — 0.T4- -Ho,42. 2.4;. S. 34. E. 0,3. -1-0,2;. — '.jJ- —0,07. — 1,42. -Ho, 17. -1-0,22. -Hi.iS. -o,î8. -Ho.'îo. >• 5- 0. 22. N, 1,2. -0,4;. —1,80. -0,08. — 1,88. — 1,1 I . — '.75- -o.;7- — 0,76. — °.3 3- 3. .8. S. 28. E. 0,7. -t-0,62. —1,18. — 0,10. -.,28. -t-°.3 3- -H0.43- — 0,14. —0,88. — 1,02. 5.30. 0. 3.N. 0,(î. —0,03. —1,21. — 0, 1 1 . — 1,32. O.l^lO. —0,79. — 0.93- —0,99. — 1,92. 3-4î. S. 30, E. 0.7- -t-o,(îi. O.IÎO. 0,12. —0,72. -t-o.35- -Ho,4i5. —0,47. — 1,12. — '.59- 3-;5- 0. f. N. 0,4. — 0,03. —0,63. —0,13. — 0,715. — 0,40. —0,52. —0,99. — 1,21. — 2,20. 4. '0> S. 35. E. 0,8. -\-o,6^. -ho, 02. —0,15. — 0,13. -<-o,4<5. -Ho,âo. -0,39. —'.35- -<,74. 4.25. E. 36. N. 0,2. —0,12. — 0,10. —0,17. —0,27. -l-o,i6. -Ho,2i. —0,18. — 1.49- 1,67. LEVEE DES CARTES. La première colonne est celle des heures ; la seconde , celle des routes corrigées de la déclinaison de la boussole et de la dérive ; la troisième , le chemin donné par le loch , pour l'intervalle indiqué : par exemple, à 2^ 10' on trouve 0,9 , ce qui veut dire que depuis 1^58', heure qui précède, jusqu'à 2*" i o, le navire a parcouru 0,9 de mille. La quatrième colonne, marquée Nord et Sud, contient un des résultats de la décomposition des routes ; chaque nombre est affecté du signe -+-OU — , selon que la route a dû faire augmenter ou diminuer la latitude du départ : la huitième colonne contient la deuxième partie pff 2 LEVEE DES CARTES. 4i2 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, de cette même décomposition des routes , dans le sens Est et Ouest ; chaque nombre est également affecté du signe qui indique si la route a fait augmenter ou diminuer la longitude. La cinquième colonne, inti- tulée Z^f/V/^^(?i"^ contient les sommes successives des quantités portées dans la quatrième colonne ( toujours en ayant égard au signe ) ; par conséquent, elle donne la latitude pour chacune des heures marquées dans la première colonne : ainsi le premier nombre de cette cin- quième colonne est égal au premier nombre de la colonne précé- dente; le second — 1,55 , est égal à la somme — 1,23 et — 0,32 de la quatrième colonne ; le troisième — i ,3 2 est égal à la somme — 1 ,2 3 , — o, 3 2 -h 0,2 3 de la quatrième colonne , ou au nombre — 1,55, déjà trouvé, -1-0,23 ; or ces nombres étant de signes contraires, la latitude de 2'' 25' est la différence des deux,&c. La sixième colonne est celle des erreurs : elle contient vis-à-vis de chaque heure la portion de l'erreur totale qui lui correspond. La septième colonne contient la somme de chaque latitude partielle avec l'erreur correspondante. La huitième colonne ne donnant que le chemin Est et Ouest, il a fallu réduire ces quantités en différences en longitudes ; c'est ce que contient la neuvième colonne intitulée Milles majeurs : du reste le calcul des longitudes est tout-à-fait semblable à celui des latitudes. Les routes ainsi calculées, voici comment je les construis: par le point de départ , je tire un méridien et un parallèle ; je prends avec un compas la longitude corrigée du premier point de ma table , et , avec un autre compas , la longitude corrigée du même premier point; je fais attention au signe de chacune de ces quantités, et j'en porte les valeurs sur ma carte , en les appuyant sur le méri- dien et sur le parallèle du point de départ. J'ai ainsi le point qui termine la première route corrigée ; je joins ce point par une ligne avec celui du départ, et cela me donne la route. Le deuxième point de la table se construit de même ; et comme je m'astreins sans cesse à m'appuyer sur le parallèle et le méridien du départ , tous les points que je place sont indépendans l'un de l'autre, en sorte que, LIVRE III. Analyse des cartes. 4^3 si je me trompois sur la position de l'un d'eux, le suivant ne partici- peroit pas à cette erreur. Cette manière de construire a bien encore un avantage , c'est que les constructions n'étant point entées , en quelque sorte , les unes sur les autres , les petites inexactitudes insé- parables des opérations graphiques, ne peuvent pas s'accumuler. Si au lieu de construire les routes par leurs différences de lati- tudes et de longitudes , je traçois la route même d'après le rumb de vent et la distance , il faudroit nécessairement partir de l'extrémité de la première route pour tracer la seconde , de l'extrémité de la seconde pour tracer la troisième, et ainsi de suite. Or, avec quelque soin et quelque adresse que l'on opère, il est impossible de ne pas arriver ainsi à des résultats extrêmement défectueux , pour peu que les constructions aient d'étendue. Après avoir calculé et construit dts routes, il peut arriver qu'on soit obligé de les recalculer et de les reconstruire une deuxième une troisième et même une quatrième fois; cela a lieu lorsqu'en plaçant les relèvemens secondaires , on s'aperçoit qu'on a appliqué aux routes des corrections inexactes. Par exemple , à i , 2 et 3 heures, j'ai relevé trois mêmes points de la côte ; les relèvemens de i et de 2 heures , seuls , placent ces points sur la carte dans une certaine position A, B, C: si en traçant les observations de 3 heures , les relèvemens , au lieu de concourir vers ces points A,B, C,s'en écartent au contraire d'une grande quantité, j'en conclus que très -probablement il y a erreur dans la correction des routes , et souvent le tâtonnement est le seul moyen que j'aie de rectifier cette erreur. Cependant comme i\ est possible que l'erreur, au lieu de provenir de la route, vienne des relèvemens eux-mêmes , il sera bon d'y faire attention , et de con- sulter son croquis, lequel, dans bien des cas, peut suffire pour jeter le plus grand jour sur la difficulté. A l'exception de quelques plans de détail, de peu d'importance, nos travaux géographiques ont été construits de nouveau à Paris LEVEE DES CARTES, LEVEE DES CARTES. 414 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, par M. BouLLANGER et par moi, et tous l'ont été sur une fort grande échelle. En général nous avons adopté le centimètre [environ 4 lignes y] pour la valeur de la minute de l'équateur (quantité cons- tante dans les cartes réduites) ; quelquefois nous avons employé une échelle double, et bien rarement une plus petite. Les originaux de nos constructions ont ensuite été dessinés suivant la dimension et dans le cadre adoptés pour la gravure , selon des procédés que nous ferons connoître dans le quatrième chapitre de ce livre. Lorsqu'une portion de côte a été vue, sans que nous ayons pu déterminer sa forme à l'aide des relèvemens, ce qui, presque tou- jours , a été causé par la grande distance où nous étions de terre , j'ai dessiné cette côte sur la carte avec un trait entrecoupé. Les terres que nous n'avions pas aperçues, mais dont nous avons présumé la direction, ont été tracées avec une ligne ponctuée. Enfin les objets qui, après avoir été relevés, n'ont pu être cons- truits d'une manière satisfaisante , se trouvent accompagnés des initiales P, D. qui signifient position douteuse. Telles sont les réflexions générales que m'ont offertes mes diverses constructions ; elles me paroîssent suffisantes pour faire connoître de quelle manière j'ai opéré selon les cas qui ont pu se présenter dans le cours de mon travail, Je dois ajouter que plusieurs de nos cartes n'ont point été construites sur les lieux*, ce qui est une bien mauvaise méthode ; il s^ fallu les rédiger à Paris, et parfois d'après des journaux qui laissoient quelque chose à dési- rer. Les croquis sur-tout manquoient souvent , et ce n'est pas une des moindres difficultés que nous ayons eues à vaincre, Au reste, si l'on considère les contrariétés, rnalheureusement trop fréquentes, qu'il nous a fallu supporter, peut-être accordera-t-on aux auteurs des travaux géographiques de notre expédition l'indulgence à laquelle il crpient avoir droit. '■ Je citerai , entre autres , ies travaux que j'ai faits sur le Casuarlna ; il m'étoit physi- quement impossible de les construire à bord, à cause du peu de grandeur du bâtiment. LIVRE III. Analyse des cartes. 4^S EXAMEN CHAPITRE III. DES CARTES. Examen des cartes qui co ai posent l'atlas. Le but de l'examen dont nous allons nous occuper , est d'abord de préciser, ainsi que nous l'avons annoncé, la portion du travail à laquelle chacun de nous doit prétendre ; ensuite, de faire connoître quelques faits qui ne pouvoient trouver place dans le chapitre pré- cédent. Nous ne nous astreindrons point à suivre l'ordre des nu- méros des planches , voulant pai'ler de nos travaux particuliers avant d'analyser les cartes générales. S. I." Cartes et plans levés à la Terre de Diémen. ( I ). Canal Dentrecasteaux [voy, carte n." ^). Les cartes du canal Dentrecasteaux , levées en 1792 et 1793 par M. Beautemps- Beaupré, sont d'une exactitude si parfaite, qu'à peine peut-on trouver de légers détails à y ajouter. Ceux que nous avons recueillis sont en très-petit nombre ; les autres eussent demandé un examen minutieux auquel le temps et les circonstances ne nous ont pas permis de nous livrer. Voici au reste les observations qui nous ap- partiennent ; elles sont dues à M. Bailly. Dans le port des Cygnes, la petite rivière Fleurieu; une anse et l'îlot qui l'avoisine, près de la pointe Le Grand; au S.S. O. de la pointe Gicquel, trois ou quatre petites anses; enfin , au fond du port du Nord- Ouest, l'îlot sur lequel étoit établi notre observatoire; et la rivière où nous avons fait aiguade dans l'O. de cet îlot. Ces diverses corrections ont été rendues sensibles sur la carte n.° 3, où elles seules sont EXAMEN DES CARTES, 416 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. ombrées , tandis que les côtes environnantes , tirées des cartes de Dentrecasteaux , ne le sont pas, (2). Rivière du Nord (voy. carte n." ^ , et le plan particulier sur la même planche). Les embarcations de l'amiral Dentrecasteaux n'ayant pas remonté la rivière du Nord, au-delà du Gros-Morne, M. H. Freycinet fut chargé d'en poursuivre l'exploration. Il fit ce travail à la boussole , partie en c^not et partie à pied. A terre , les distances furent estimées ou mesurées au pas ; les sondes ont presque toutes été prises à l'instant de la basse mer, M. H. Freycinet a construit lui-même son plan sur une très- grande échelle ; celui que nous avons fait graver n'en est que la réduction, (3). Cote Orientale de la presqu'île du Nord, baie du Nord, bassin Ransonnet , rivière Brue , port Buache (voy. carte n." 4\ M. Faure fut chargé de reconnoître ce développement de côtes dans un des canots dç la corvette Iç Naturcdiste. I^e mauvais temps ^y&nt beau- coup contrarié cette expédition, on ne put prendre tous les relè- vemens , ni faire toutes les observations jugées nécessaires à la perfection du travail, Pour remédier à ce défaut, M. Faure a assu- jetti ses constructions à quelques-uns des principaux points déter- minés dans cette partie par les géographes de Dentrecasteaux. Le plaji du port Buache ne peut être CQnsidéré que CQmiije une esquisse imparfaite, \ti routes n'a-yant eu d'autres raccordemens que la pointe Renard , la pointe Joannet et Je milieu de l'isthme de la baie Monge , dopt la position dépend de nos opérations sub- séquentes. (4), Cote entre le cap Pillar et le cap Frédérik-Hendrik (voy, carte n° 4). Cet espace a été tracé d'après les relèvemens faits à bord des corvettes le Géographe et le Naturaliste, par MM, Boullanger, Faure et par moi. La latitude du cap Pillar a été prise sur les cartes de Dentrecasteaux, (;)■ EXAMEN DES CARTES. LIVRE III. Analyse des cartes. 4^7 (^). Port Frédérik-Hendrik et baie Manon (voy. carte n." 4)- Le travail de cette partie est dû à M. H. Freycinet , qui ensuite en a fait la construction sur une très-grande échelle. Le plan du port Frédérik-Hendrik a été levé à terre; une partie des relèvemens ont été pris par M. Bernier, et toutes les distances mesurées au pas. (6). Ile Maria. M. BouLLANGER a construit le plan de cette île, Planche n.» 7. après en avoir fait l'exploration en canot avec M. Maurouard; il va donner lui-même l'analyse de ce travail. ce Deux bases , dit M. Boullanger , avoient été chaînées dans la baie Riedlé , et une troisième conclue. Elles ont été tracées d'abord sur le plan ; puis, au moyen des relèvemens pris à leurs extrémités, j'ai placé la pointe des Tombeaux, et un point A, au milieu de l'isthme. » Depuis la pointe des Tombeaux jusquau cap Mistaken , et de celui-ci au cap Boullanger, la côte a été donnée par la route du canot, corrigée, autant que possible, par les relèvemens des pointes les unes par les autres. Près du cap Boullanger, j'ai observé la latitude. Par le point où a été faite cette observation, j'ai tracé une ligne E. et O. sur le plan. La différence entre cette dernière latitude et celle qui fut observée à bord du Géographe , au mouillage devant la baie des Huîtres, m'a donné la ligne E. et O. sur laquelle devoit être placé ce mouillage ; j'ai ensuite construit la route du canot depuis la pyramide ( au S. de l'île ) jusqu'au cap Maurouard , et de celui-ci au point A (dans la baie Riedlé ), ainsi que la confi- guration qu'elle donne à la côte. Cette route a été faite terre à terre, et sans louvoyer. Pour la porter sur le plan, on l'a cons- truite dans l'ordre inverse, c'est-à-dire, en allant du point A vers la pyramide. Un relèvement de la pyramide, fait à bord du Géo- graphe, m'a donné le moyen de placer ce bâtiment, en faisant concourir ce relèvement avec la ligne E. et O. de son mouillage , Ggg EXAMEN DES CARTES. 418 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, déjà connue. Cette opération m'a donné la position de ce mouil- lage, par rapport à ïîie Maria. 53 Un relèvement fait auprès de la pyramide, et un autre abord du Géographe au mouillage, m'ont donné la position du ca:p Bernier ( situé au N. de la baie Marion , sur la Terre de Diémen ) : cette position me sera utile tout-à-l'heure. 35 La distance comprise entre la pointe Lesueur et celle qui en est éloignée d'un mille dans TE. S. E. , et qui forme l'extrémité Nord de la baie des Huîtres , étant prise pour base , deux relèvemens faits des extrémités de cette base , m'ont donné la distance du Géo- graphe à la pointe Lesueur , et par conséquent la position de cette pointe sur le plan. Avec cette donnée et la différence en lati- tude, dont il a été parlé plus haut, on a corrigé la route du canot, qui a fait connoître la configuration de l'île , depuis le cap Boul- langer jusqu'à la pointe Lesueur. y> L'îlot du Milieu (dans fO. N. O. de la pointe Lesueur) a été placé par deux relèvemens pris , l'un à bord du Géographe , au mouil- lage, et l'autre sur la pointe Lesueur. » Le cap le plus Occidental de l'île Maria, entre le cap Péron et la pointe Maugé , a été placé par deux relèvemens pris à ce même cap Oriental, de la corvette le Géographe et du cap Bernier. 5î La côte est sensiblement droite du cap Péron à ce cap Occi- dental. La route du canot, de ce dernier à la pointe Maugé, route qui donne la distance entre ces deux points, a été corrigée par un relèvement pris du Géographe à la pointe Maugé. Le contour de la baie aux Huîtres a été assujetti aux routes de canot qui sont dans l'intérieur ; et ces routes ont été corrigées d'après la position con- nue de la pointe Maugé à la pointe Lesueur. 33 (7). Les sondes ont été portées sur ce plan, ainsi qu'on les a prises en faisant route , c'est - à - dire , sans les réduire à la basse mer: et telle a été la direction de nos travaux pendant le voyage. LIVRE III. Analyse des cartes. 4^9 que jamais cette réduction n'a été possible. II me suffit d'en pré- venir une fois pour toutes. (8). Cote depuis le cap Bernier jusqu'au cap Baïlly ( voy. carte II." ^). La portion de côte comprise entre les deux points que nous venons de désigner, a été relevée abord de la chaloupe du Natu- raliste, avec un simple compas de route. Le mauvais temps que j'éprouvai pendant que je fus employé à ce travail, nuisit un peu à 1 exactitude de mes opérations ; cependant , à l'aide de divers points de raccordement, je parvins à corriger les routes et à construire le plan, avec un degré suffisant de précision. Les points dont j'ai fait usage pour ces corrections, sont le cap Bernier, les mouil- lages des corvettes devant la baie des Huîtres, l'îlot du Milieu, le cap Boullanger ; enfin, l'îlot des Phoques , fixé par les opérations de M. Faure. (9). Baie F leur i eu , île S chouteii , presqu'île Freyciuet [\oy. carte n."/). Quoique M. Faure ait été lui-même souvent contrarié par le mauvais temps , son exploration n'en est pas moins d'un grand inté- rêt. Il construisit son plan à bord; mais M. Baïlly, qui l'accompa- gnoit dans cette expédition , a cru devoir recommencer ce travail pour l'assujettir à quelques observations dont M. Faure n'avoit pu faire usage ; tels sont , par exemple , des relèvemens de l'extrémité Sud de l'île Schouten, pris à bord du Géographe les 6 et 7 mars i 802 ; la latitude du cap Dégérando , observée sur le même bâtiment; enfin, la position du cap Tourville, résultant du travail de M. Boul- jlanger sur cette côte , ainsi que nous allons le voir. (10). Depuis le cap Tourville jusqu'au cap Portland (voy. carte n.^j). Les détails de cette côte ont été relevés par MM. Boul- langer etMAUROUARD, pendant le cours de deux expéditions en canot qu'ils firent à cet effet ; la construction appartient exclu- sivement au premier de ces messieurs. La position du cap Tourville a été déterminée par une latitude observée en canot, à peu de Ggg 2 EXAMEN PES CARTES. 420 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ^^j^jj^^^ distance de ce point , par M. Boullanger ; sa longitude a été DES CARTES, l'apportée par des relèvemens à celle du Géographe , le 6 mars 1802. Les routes du canot et la configuration de la côte depuis le cap Tourville jusqu'à l'île Maurouard, ont été corrigées à l'aide des latitudes observées par M. Boullanger, et par des relève- mens des pointes les unes par les autres. L'île Maurouard a été placée en latitude, à l'aide d'une observation faite à bord du Naturaliste , qui relevoit cette île à l'O. du monde , le 2p mars i 802, à trois heures du soir. Depuis X')\ç, Maurouard , en remontant au N. jusqu'à l'île Swan et le cap Portland, le canot étoit trop loin de terre pour qu'on pût avoir l'avantage des relèvemens l'un par l'autre. (11). Ile Swan, cap Portland, île Waterhouse (voy. carte n.' j). La position de ces trois points est assez importante pour exiger une discussion particulière. (12]. Le 17 mars 1802, à 5'' 4)' du soir, la position corrigée de la corvette le Géographe étoit par 4o° 37' 35" de latitude S,, et 145° 59' Ï9" de longitude à l'E. de Paris. (13). Au même instant on relevoit au S. du monde le milieu de l'île Swan. La longitude de cette île doit donc être 1 54° 59' 19"- Cette longitude, combinée avec les opérations faites à bord du Naturaliste, va nous servir à déterminer la position des trois points que nous cherchons à connoître. (i4)- Le 31 mars 1802 , à midi, le Naturaliste étant par 40° 4i' 28" de latitude S., le milieu de l'île Swan fut relevé à l'O. 5° S. corrigé, à la distance estimée de 10 milles, ce qui place cette île * par 4o° 42.' 20" de latitude S. ^ II convient de remarquer que l'air de qu'une très-petite sur la latitude. Or, j'ai des vent dont j'ai fait usage, étant dans une direc- raisons de croire qu'ici la distance estimée tion très-favorable, une grande erreur dans n'étoit pas en erreur de plus d'un mille. ia distance estimée n'auroit pu en produire LIVRE III. Analyse des cartes. 4^i (15). Les 10, II et 12 mars 1802, k Naturaliste étant au examen mouilJage par 4o° 39' o" de latitude , on releva le milieu de l'île ^^^ cartes. Swan, au S. 4o° E. corrigé, ce qui ( 12 et 14) place le mouillage de la corvette par i45° ^f 3^" Orient. On avoit par les montres à bord du même bâtiment 1 46 13. o. L'erreur étoit donc -+• 17' 24" (16). Le II mars 1802, j'observai sur le cap Portland 4°° 4^' ^z" latit. S. M. BouLLANGER y observa 4°- 4o- o- Et M. Saint-Cricq 4o. 44- o- (17). De ces trois latitudes, j'adopte la première: i.° parce qu'elle est à-peu-près moyenne entre les deux autres ; et 2.° parce qu'elle ne diffère guère de celle qui a été trouvée ( 1 4 ) pour l'île Swan , laquelle gît à très-peu-près dans i'E. du cap Portland. (18). En combinant la latitude que je viens d'adopter (17), avec le relèvement fait au mouillage du Naturaliste ^ le 1 1 mars 1 802 ( I ^ ) ,on trouvera la longitude du cap Pordand de i4>° 49' 2.6" Orientale. (19). Les 2 , 3 , 4 et 5 avril 1802, le Naturaliste étant à l'ancre , plusieurs observations donnèrent pour la latitude de ce mouil- lage 4q° 45' i4"Sud. La montre marine indiquoit pour la longitude du même point 145° Aj' 3^" Orientale. Retranchant de cette longitude l'erreur de la montre reconnue (15) — 17. 24. nous aurons pour longitude corrigée du mouillage ^ i45° 30' 1 2" Nous supposons tacitement ici que la marche de la montre du Naturaliste n'a pas 422 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ~~~7~~~ (20). Au même mouillage, on relevoit le milieu de Waterhouse EXAMEN * ' . , ^ DES CARTES. ^" ^- 45° E. corrigé, a 2 milles ~ de distance estimée, ce qui donne pour la latitude de cette île 4o° 4/' o" Sud, et pour sa longitude 145° 32' 32" Orientale. (21 ). Réunissant les résultats indiqués ( aux articles 12, i4, 17, 18 et 20) , nous aurons pour les trois positions cherchées : Ile Swan {milieu de l'île). ! ^'*"- 4°" ^2' 20" Sud. ( Longit. 145. 59. ip. E, de Paris. Cap Portiand. ^ ^'"'- ^°- ^"' ^7- Sud. Longit. i4î. 49- 2(5. E. de Paris. Ile Waterhouse (milieu de la partie | Latit. 4o. 47- o. Sud. Nord de l'île) | Longit. i4î. 32. 32. E. de Paris. (22). Cote Nord- Ouest de la Terre de Diémen , depuis Circular- Head jiisqii'au cap BertJwiid ( voy. carte n.° S). Ce travail étant \ié à celui que M. Boullanger et moi nous avons fait aux îles Hunter, nous en parlerons dans le paragraphe relatif au détroit de Bass (voy. pag. 4^J et 4^^)' (23). Cote Occidentale de la Terre de Diénten, depuis le cap Berthoud jusque par 41" 28' de latitude S. (voy. carte n." 5 ), Les relèvemens faits dans ces parages par M. Boullanger et moi sur le Casuarina, n'ont servi qu'à rattacher notre route et un petit nombre de sondes aux détails déjà connus de cette portion de côte^ Planche n." 3. ( 24). Carte générale de la côte Orientale de la Terre de Diémen. M. Boullanger a réuni sur cette feuille la totalité des travaux géographiques exécutés pendant notre expédition vers les côtes du Sud , du Sud - Est et de l'Est de la Terre de Diémen ( articles I, 2, 3, 4. 5'^' ^' 9' î^^^ ^0' ^^^ parties ombrées indiquent celles qui ont été explorées par nous en 1802. Dans le Sud, \ç,^ varié depuis le 1 1 mars jusqu'au j avril. Cette variation , si elle existe , n'a pu être que très-petite : au reste, je n'ai trouvé aucun moyen de la reconnoître. LIVRE III. Analyse des cartes. 423 côtes au simple trait sont tirées des cartes du voyage de Dentre- examen CASTEAUX , mais elles ont été assujetties à nos observations de des cartes. longitude. Dans le Nord , la côte à l'O. du cap Pordand jusqu'au port Dalrymple, l'île "Waterhouse et le port Dalrymple lui-même, ont été tirés des cartes levées par Flinders en 1 798, en les assujettissant toutefois aux positions que nous avons fixées (21): l'entrée du port Dalrymple a été placée d'après la détermination de Flinders ; il en sera rendu compte plus bas ( 29 ). (25). J'ai réuni sur cette même carte trois petits plans. L'un est la partie de la rivière du Nord, reconnue par M. H. Frey- ciNET (article 2) ; les autres sont la réduction des travaux de Tasman et de Furneaux sur la côte Orientale de la Terre de Diémen , les seuls qui aient été faits avant nous sur cette côte. La carte de Tasman, incorrecte à beaucoup d'égards, rend assez bien cependant la situation respective des principales masses. Son île Vaîider Lyns est évidemment notre presqu'île Freycinet , quoique la latitude en soit un peu différente. Mais je crois qu'il faut ici considérer plutôt la configuration des terres que leur position absolue. Furneaux est plus exact dans les latitudes qu'il assigne aux différens points de la côte , mais il n'a pas été heureux dans sa manière de juger la forme des terres; presque toujours il a pris pour des îles ce qui n'étoit en réalité qu'une suite de presqu'îles. Son plan d'ailleurs ne paroît être assujetti à aucune mesure exacte. (26). Carte particulière de la Cote Sud-Est de la Terre de Diémen. Planche n.° 4. J'ai construit cette carte en faisant usage de ceux de nos travaux particuliers qui entrent dans le cadre que j'ai choisi ( articles 3 , 4, 5, 6 et 8). Pour le reste, j'ai suivi les cartes de Dentre- CASTEAUx , en les assujettissant aux longitudes que nous avons déterminées. EXAMEN DES CARTES. Planche n.° 2. 424 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ( 27 ). On voit au bas de la carte un tableau comparatif des travaux géographiques exécutés à la partie Sud-Est de la Terre de Diémen , par les navigateurs qui nous y ont précédés. Il m'a paru curieux de présenter sur une même échelle les progrès et souvent les pas rétrogrades qu'a faits la géographie à cette partie extrême du globe. La planche n.° 5 contient un supplément à ce tableau. Planche n.» ;. ( 2.8 ). Carte d'iiTie partie de la cote Orientale de la Terre de Diémeîi. Cette carte se compose de la réunion des travaux qui ont été exécutés dans ces parages par M. Boullanger, M. Faure et moi, et dont j'ai rendu compte aux articles 6, 8 et 9 de ce chapitre. ( 29 ). Carte générale de la Terre de Diémen. Les matériaux em- ployés à la rédaction de cette carte proviennent de trois sources différentes : i .° des travaux et des observations exécutés pendant notre voyage; 2,° des cartes de Dentrecasteaux ; 3.* de celles levées par le capitaine Flinders en 1798. Le cap Portland a été placé d'après la position que je lui aï assignée (21); il en est de même des îles Swan et Waterhouse. La côte depuis le cap Pordand jusqu'au cap Bernier et l'île Maria, est une réduction de nos travaux particuliers (6, 8, 9 et 10) ; du cap Bernier au cap Pillar, et de ce dernier diïWe Willaumez, j'ai fait usage de ma carte n.° 26 ; de l'île Willaumez au cap du Sud, de celui-ci au cap Sud-Ouest, enfin du cap Sud-Ouest à la pointe nommée îles de Witt (de Tasman), je me suis servi des cartes de Dentrecasteaux, en les assujettissaiît à la longitude de notre observatoire, au port du Nord-Ouest. Les travaux de détail ( i et 2 ) ont aussi été employés. La côte Occidentale, depuis la pointe Saint -Vincent jusqu'au cap Berthoud, a été prise sur la carte de 1798 du capitaine Flinders. Le cap Berthoud est placé dans la position que je lui ai assignée pfndant mon exploration des îles Hunter ( 22 ). Pour avoir la pointe Saint - Vincent , j'ai assujetti la totalité de la côte Ouest LIVRE III. Analyse des cartes. 4^5 Ouest, de Flinders, aux positions adoptées pour le cap Sud-Ouest et le cap Berthoud. Circular-Head a été placé par mes opérations aux îles Hunter (22) : la côte, depuis le cap Berthoud jusqu'à Circular-Head, ainsi que les îles Hunter, ont été tracées d'après les travaux faits à bord du Casuarina ; il en sera rendu compte dans le paragraphe suivant. Les sondes sur la côte Orientale , au Sud de 4 1 ° de latitude , nous appartiennent aussi (23), Au Nord des îles Hunter, plusieurs sondes et trois rochers, dont la position est douteuse , ont été tirés de ma carte générale du détroit de Bass. Le port Dalrymple est réduit du plan levé par Flinders en 1798 ; sa position est telle que ce navigateur l'a fixée par plusieurs observations de latitude et de distances lunaires , c'est-à-dire , par 4i° 3' 30" Sud et 144° 50' A^" E. de Paris (àLow-Head). Les côtes, depuis Circular-Head jusqu'au port Dalrymple, et de ce port jusqu'au cap Portland , ont été réduites de la carte citée du capitaine Flinders, (30). Les détails des îles Furneaux ont été pris, i.° d'un plan de la partie Sud de ces îles levé par Flinders en 1798 ; 2.° d'une carte du détroit de Bass , du même auteur et de la même année. Quant à la position absolue de ces îles, je l'ai conservée en lati- tude, telle que la donne le capitaine Anglois; mais j'ai assujetti leur longitude à celle que j'ai fixée pour ÏWg. Swan. Les relèvemens placent le cap Barren à 21' 10" dans l'E. du milieu de l'île Swan; ainsi, en prenant pour la longitude de celte île 1 45° 59' 1 9' trouvée plus haut (21), j'ai pour la longitude du cap Barren j46° 20' 29", ou, en nombres ronds , 146° 20' 30"; c'est celle que j'ai adoptée. Flinders, en 1 798 , avoit trouvé par plusieurs distances lunaires Hhh EXAMEN DES CARTES. 426 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, prises en mer à la vue du cap Barren, que ce point devoir être DES CARTES, placé par la longitude 145" 59' 3 6" E. de Paris. Le commencement et la fin d'une éclipse de lune observée sur l'île Préservation, le plaçoient par 146. 36. 35. Trois suites de distances lunaires prises dans la Laie de Kent par M, Simpson, donnoient pour le même cap 1 46. 15. 36. Enfin les observations lunaires faites au port Dalrymple , et rapportées par des relèvemens successifs i46. 12. 45- M. Flinders avoit adopté cette dernière longitude, à laquelle il accordoit plus de confiance ^; s'il eût pris une moyenne pro- portionnelle entre les trois derniers résultats qui s'accordent le mieux entre eux , et que je viens d'indiquer d'après lui , il auroit eu pour la longitude du cap Barren 146° 21' 39", et nous n'aurions différé alors que de i' 9". (31 ). La Pyramide et la Brioche, au N. O. de la plus grande des îles Furneaux , ont été prises sur ma carte générale du détroit de Bass. §. 2. Cartes et plans levés dans le détroit de Bass. Planches n.«^ 8 (^2). Iles Huïiter. La mission dont M. Boullanger et moi nous fûmes chargés pour la levée de la carte des iXt^ Hunter, est sans contredit une des plus pénibles et des plus difficiles qui aient été remplies pendant le voyage : nous eûmes presque tou- jours un temps sombre et pluvieux , accompagné d'un vent si * Voy. Flinders, Observations on the coasts of van Diemen's Land, &c. LIVRE III. Analyse des cartes. 4^y violent, d'une mer si agitée, que rarement le compas avoit une stabilité assez grande pour que l'on pût compter sur les obser- vations. A ces inconvéniens déjà fort graves , se joignoit celui des courans , dont l'irrégularité et la vitesse extrême nous déses- péroient. Nous avons tâché de vaincre ces difficultés par la grande multiplicité des relèvemens, par des croquis soignés, par beaucoup d'angles pris avec le cercle , enfin par des alignemens , procédé qui nous a été souvent fort utile. Il est probable que nous avons fait dix fois plus d'opérations qu'il n'en eût fallu dans des circonstances favorables pour lever un plan exact ; et dans le nom- bre de nos relèvemens, il y en a au moins un cinquième de défec- tueux. De là , on peut juger combien la construction de cette carte a été difficile, combien elle a dû exiger de tâtonnemens, de combinaisons et de calculs. Heureusement que la disposition du sol nous a favorisés : l'île Fleurieu est basse et les pitons de ïile Three- Hummock sont assez élevés pour qu'on puisse les voir de fort loin , même au-dessus de la première de ces îles. Dans la construction, je me suis attaché à placer d'abord ces pitons ; ensuite , par leur moyen, j'ai pu fixer et rectifier un grand nombre d'autres points. La position du cap Kéraudren a été déterminée par de bonnes observations de latitude et de longitude , faites au mouillage le 1 1 décembre 1802: c'est à ce cap que j'ai rattaché tout le reste de mes constructions. Indépendamment des observations dont je viens de parler, j'ai eu des angles horaires dans le S. E. de l'île Three- Hummock et une latitude dans la baie Ransonnet. Ces résultats, comparés aux positions déduites des routes corrigées par les relè- vemens , ainsi que je l'ai exposé dans le précédent chapitre , ont présenté des différences si foibles, qu'elles m'ont confirmé l'exac- titude des méthodes de correction que j'avois employées. Il est vrai que je me suis procuré très-souvent des points de vérification : j'en ai eu plus d'une fois après une heure et même après une demi- heure de route. HÎih 2 EXAMEN DES CARTES. EXAMEN DES CARTES. Flanche n.» 428 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, N'ayant pu observer directement la latitude de Circular-Head , je me suis servi de celle que lui assigne le capitaine Flinders dans sa carte de I798^ Quant à la longitude, elle a été fixée par un relèvement pris à bord de la corvette le Géographe , \t id décembre 1 802 ; on relevoit, en même temps, sur ce bâtiment, le piton du milieu de X'^q Three-Hummock : ce dernier relèvement m'a servi à lier mes observations, sur les îles Hunter, à celles qu'on avoit faites à bord du Géographe. Les bancs de sable et le tirant d'eau trop fort du Casuarma, m'ont empêché de pénétrer jusqu'à l'extrémité Sud de la baie Boullanger et vers celle de l'ouverture nommée Entrée du Casuarina; je n'ai pu déterminer , par conséquent, la forme des terres dans l'une et dans l'autre de ces parties. Si l'on jette un coup d'oeil sur la planche n.° 9, on verra combien les relèvemens qui m'ont servi à placer les îlots et les récifs situés dans rO. et le S. O. de l'île Fleurieu , ont été faits dans des situa- tions défavorables. Lorsque nous nous engageâmes entre ces écueils, il ventoit très-forte brise, et le courant nous poussoit avec la rapidité d'une flèche ; aussi ne pouvons -nous pas assurer de n'avoir oublié de relever aucun de ces îlots, moins encore qu'il ne s'en trouve quelques-uns sur notre carte qui soient placés avec peu d'exactitude. A l'exception àç.^ brisans et des bancs hors de l'eau , qui sont pointillés en plein sur la planche n.° 9 , tous les bancs placés sur notre carte des îles Hunter ont été fixés au moyen des sondes. Les objets dont la position a été déterminée par des relèvemens , sont marqués par un petit cercle dont le centre est le point même dont il s'agit. (33). Ile King. L'observatoire de la corvette le Géographe étoit établi sur le rocher des Eléphans , près de la côte Orientale de \'i\e. On en a conclu la position du bâtiment au mouillage. Tout le reste. * Je donne un extrait de cette carte sur ma planche n.° 8. LIVRE III. Analyse des cartes. 4^9 c'est-à-dire, le contour entier de {'iit, est dû à une course en canot r • »/r i- . I . A EXAMEN faite par M. taure, qui, lui-même, a construit ses observations des cartes, sur une grande échelle. Les détails de ses travaux ne me sont pas parvenus. (34)- Carte générale du détroit de Bas s. Cette carte contient toutes Planche- n." c. les routes qui ont été suivies dans le détroit de Bass et dans celui de Banks, non-seulement par les corvettes le Géographe, le Naturaliste et parla goélette le Casuarina , mais aussi par ceux de nos canots qui ont été envoyés vers différens points, soit pour y observer, soit pour y faire des recherches. Indépendamment des côtes de la Terre de Diémen , dont nous avons discuté la construction {29), des îles Humer et de l'île King, qui font le sujet des articles 32 et 33 , des îles Furneaux citées à l'article 30, et des côtes de la Terre Napoléon, dont il sera parlé dans le 3.^ paragraphe, nous avons placé sur notre carte du détroit de Bass plusieurs îlots et plusieurs rochers : les principaux, c'est-à-dire ceux dont la position est la plus certaine, sont, le Coin- de-Mire, le Cône, la Pyramide, le rocher le plus Ouest du petit groupe, enfin quelques rochers de moindre étendue qui se trouvent dans l'E. du Cône. Nous ne parlons pas des îlots du promontoire qui se rattachent à la côte dont ils sont voisins. Nous avons déterminé en masse la position du groupe de Kent ; mais les détails sur la forme et le nombre de ces îles, sont restés incertains. J'ai pris leur configuration sur la carte de 1798 du capitaine Flinders. ( 35 ). Le canot du Naturaliste, expédié dans la baie de Kent, et dont la route a été tracée sur la carte n.° 6, ainsi que sur le plan particulier de l'extrémité Sud des îles Furneaux, réduit du plan levé par Flinders en 1798, n'avoit pour but que de faire la recherche de la corvette le Géographe dont on étoit séparé. Cette expédition n'a rien produit pour la géographie. EXAMEN 430 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Dans le port Dalrymple, où j'ai été expédié, j'avois une mission DES CARTES, du même genre; je me suis borné à rectifier, à la vue seulement, quelques légers détails d'anses ou de ruisseaux, qui ont été indiqués sur le plan particulier de ce port , donné également d'après le tra- vail de 1798 du capitaine Flinders. Ce plan et celui de la partie Sud des îles Furneaux , sont placés , dans des cadres à part , sur la planche n.° 6. (36). Les routes de canot, depuis le promontoire de Wilson jusqu'au port Western, et celles qui sont tracées dans le port Western même , appartiennent aux embarcations de la corvette le Naturaùste, qui ont exploré ces différentes parties : il en sera parlé dans le paragraphe suivant. (37). Le port Phillip a été tiré d'une carte manuscrite du détroit de Bass, dressée à bord du navire Anglois the Amistoîi, en 1 804 *. §• 3- Cartes et plans levés à la Terre Napoléon. {38). Cote entre le promontoire de Wilson et le port Western ( vo)\ carte nf ii). Les détails de cette partie sont le résultat d'une course en canot faite par MM. Boullanger et Saint-Cricq ; ce dernier étoit spécialement chargé des observations astronomiques destinées à fixer la position du promontoire. Le temps et les localités ayant empêché d'obtenir des résultats certains, il reste encore quelque doute sur la longitude de ce point important. La construction du plan, qui appartient à M. BoullAnger, a été rattachée par lui aux travaux exécutés, abord du Géographe, par MM. Bernier et H. Freycinet, pendant leur exploration de la Terre Napoléon. = Cette carte fut trouvée à bord du vais- par M. Baudin ( des Ardennes ), l'un de seau de la Compagnie Angloise the Famé , nos compagnons de voyage, officier très- capturé, en 1806, par la frégate Françoise distingué de la marine. la Piémonto'ise. Elle m'a été communiquée EXAMEN DES CARTES. LIVRE III. Analyse des cartes. 431 (39). Port Wester?i. La levée du plan de ce havre est due à MM. Faure et Milius ; M. Bailly s'est chargé de la construc- tion. Ce travail n'est donné que comme une esquisse : les circons- pianche n.o tances n'ayant pas permis de prendre tous les relèvemens néces- saires, plusieurs positions importantes sont restées indécises. On a joint, dans un cadre à part, deux esquisses du même port, d'après des cartes Angloises. J'ai essayé, sur la planche n.° 6, de tracer les routes du canot du Naturaliste dans ce port. (40). Cote depuis le port Western jusqu'au cap Lafayette , dans le golfe Joséphine (voy. cartes n." 11, ij, i4 et i^\ Tout ce grand dé- veloppement de côte a été construit par M. Boullanger, d'après les observations qui ont été faites , à bord du Géographe , par MM. Bernier et H. Freycinet. (4i )• ^^^^ depuis le cap Lafayette jusqu'au cap Eliza (voy. carte n° lâ'). Cette côte a été relevée, à bord de la goélette le Casuarina, par M. Boullanger et par moi ; les constructions ont été faites par chacun de nous en particulier : la rédaction définitive du travail m'appartient exclusivement. (42). Ile Decrès (voy. carte n." //). A bord du Géographe, les observations et les relèvemens (ceux de la baie Bougainville exceptés) ont été faits par MM. Boullanger, Faure, Bernier, H. Frey- cinet et Ronsard ; ils l'ont été par moi à bord du Casuarina. La portion de côte comprise entre le cap Sané et le cap Delambre, n'a pas été aussi bien vue que le reste de XWç,. M. Boullanger et moi nous avons fait, chacun de notre côté, la construction des relèvemens pris à bord de nos bâtimens respectifs. J'ai réuni et rédigé le tout. Dans la baie Bougainville, l'anse des Hauts-Fonds et l'anse àti Phoques jusqu'au cap des Kanguroos, sont dues à M. Ransonnet; le port Daché, et l'anse comprise entre le cap des Kanguroos et le 1 2. EXAMEN DES CARTES. 432 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, cap Delambre, appartiennent aux travaux de MM. F au RE et MONTBAZIN. (43)- Cote depuis le cap Eliza jusqu'au cap Bertliler (voy. carte n." i(f). Les relèvemens sont de MM. Bernier et H. Freycinet, sur k Géographe; la construction est de M. Boullanger. Les détails de cette partie sont douteux. [ii^. Iles Vauban (voy. carte n." i4]. Ces îles ont été vues et relevées, à bord du Géographe, par MM. Bernier et H. Freycinet; et sur le Casuarina, par M. Bouli^anger et moi. ^à:"))- Cote depuis le cap Berthier jusqu'au cap Sully *, dans le golfe Bonaparte (voy. cartes n."' 10 et 16'). Le travail fait sur cette côte, contrarié par le mauvais temps, est vague et imparfait. Les relève- mens ont été pris par MM, Bernier et H, Freycinet, sur le Géo^ graphe. La consti-uctjon est due à M. Bouelançer, (46). Cote depuis le cap Sully jusqu'au Nord du cap Bernadette (voy. carte n." i6'\ M. Boullanger et moi en avons fait l'explo- ration sur le Casuarina. La construction a été faite séparément par chacun de nous; ensuite j'ai comparé et résumé le tout. La baie Turenne n'a pas été très-bien vue; le tracé en est incertain. Il en est de même de la portion de côte qui est au Nord et à l'Ouest du cap Bernadotte : le défaut d'un canot nous a empêché de nous avancer vers cette partie. (47)- Côte depuis le cap Racine jusqu'au cap Méchain (voy. carte n." iS\. Pour la levée et la construction de cette côte, mêmes re- marques qu'à l'article précédent (46). Les points douteux sont ceux qui appartiennent à l'île Volney ; nous n'avons vu cette île que la nuit , et nous n'oserions assurer qu elle ne soit pas jointe au con- tinent. Dans ce cas , il existeroit un lac au N. O. de cette terre. » Par inadvertance , les mots cap Sully n'ont pas été gravés sur }a carte n.° 16; mais ils se trouvent sur la carte n." 10. (48). LIVRE III. Analyse des cartes. 433 (48). Cote depuis le cap Méchcùn jusqu' au port Champ agny (voy. EXAMEN carte n° ly). M. BouLLANGER et moi nous nous sommes occupés ^jg cartes. du travail de cette partie, ainsi que je l'ai exposé plus haut (46). N'ayant pu avoir d'angles horaires sur la côte les 27, 28, 29, 30 et 3 I janvier, on doit nécessairement peu compter sur sa position en longitude. {4r9)- Iles de Léoben (voy. carte n." ij). Pour la levée et la cons- truction, voyez ci-dessus l'article [A:(y). La position absolue de ce groupe, le nombre et la situation relative des diverses îles qui le composent, sont extrêmement douteux. La célérité avec laquelle nous étions obligés d'opérer, d'après les ordres impératifs du Com- mandant, ne nous a pas permis de donner à l'exploration de ces îles tout le temps qui eût été nécessaire. (50). Port Champagtiy (voy. carte 11° ly et le plan parlicidïer sur la même planche). Mêmes remarques encore (4^)» pour la levée et la construction. Le plan de ce port ne doit être considéré que comme une esquisse grossière, dont la position absolue est dou- teuse. La proximité des terres et le mauvais temps ne nous ont point permis de faire des observations astronomiques. (51). Iles Berthier ( voy. carte n." 16']. Les relèvemens appar- tiennent à MM. Bernier et H. Freycinet; la construction est de M. Boullanger. (52). Ile Duroc , île Clarke et un banc de roches ( voy. carte n." iif). Ces points ont été observés sur le Géographe par MM. Bernier et H. Freycinet , et construits par moi. (53). Iles Catinat, des Laplace , des Jérôme ; côte depuis le cap Turenne jusqu'au cap Halle (voy. carte n." ly). Si l'on excepte l'île Fermât ( à l'extrémité Ouest des îles Laplace ) , et les îlots du Vétéran ( au Sud du groupe des îles Jérôme ) , qui ont été vus sur le Casuarina, tout le reste est tracé d'après les observations de lii EXAMEN DES CARTES. 434 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, MM.Bernier et H. pREYCiNETà Lord du Géographe. La construc- tion a été faite séparément par M. Boullanger et par moi ; j'ai rédigé le tout ensuite. Le travail de cette partie offre plusieurs lacunes considérables , qui résultent de la grande distance où par- fois le Géographe s'est tenu de terre. Dans d'autres circonstances, et notamment le 26 avril 1 802 , la proximité de la côte a empêché de faire les observations de latitude et de longitude dont on avoit besoin pour corriger l'erreur de la route. Ces défauts doivent nécessairement avoir influé sur l'exactitude des résultats. (^4)- Cote depuis le cap Halle jusqii au cap d'Estrées , îles Saint- Pierre, îles Joséphine ( voy. carte n." j8\ Nous devons à MM. Ber- NiER et H. Freycinet les relèvemens qui ont servi à tracer ces diverses portions de côte. M. Boullanger s'est occupé seul de la construction. ( 5 j; ). Côte depuis le cap d'Estrées jusqu'au cap Beaufort ( voy. carte n." iS et le plan particulier sur la même planche ). MM. Bernier et MoNTBAziN ont fait l'exploration de cette côte dans un Ati canots du Géographe ; le plan a été construit par le premier de ces messieurs, et rattaché, pour la position absolue, au mouillage de la corvette, du 7 au 10 février i 803. (^6). Anse TourvUle (voy. carte n." 18 et le plan particulier sur la même planche ). Ce travail est dû en totalité à MM. Faure et Ransonnet. (57). Côte depuis le cap Jérôme jusqu'au cap Vaucanson ; îles du Géographe , îles Rubens , îles Labourdonnais (voy. cM-te n." iS). Les relèvemens appartiennent à MM. Bernier et H. Freycinet. La construction a été faite séparément par M. Boullanger et moi , mais j'ai adopté la mienne de préférence. (58). Cap des Adieux, îles de J\dontenotte (voy. carte n.° iS). La position de ces points est déduite d'une estime fort grossière. LIVRE III. Analyse des castes. 435 rapportée à la route du Géographe le 8 mai 1802. Or cette route, examen plusieurs jours de suite, n'ayant pu être rectifiée par des observations ^es cartes. d'angles horaires, doit être affectée d'erreurs considérables dans le sens de la longitude. M. Boullanger et moi nous avons été embar- rassés pour placer ce cap et ces îles, parce que nous n'avions pas fait attention à des relèvemens' de MM. Bernier et H. Freycinet, qui auroient pu lever toute incertitude. D'après ces relèvemens, il paroîtroit constant que les îles de Montenotte sont les mêmes que les îles Labourdonnais, ou qu'au moins elles forment un petit groupe dans l'O. et très-près de ces dernières. Je laisse la question à décider aux navigateurs qui viendront après nous sur cette côte. A l'égard du cap des Adieux, il seroit beaucoup moins saillant, moins occidental, et se trouveroit sur une côte légèrement onduleuse. (59). Iles Sa'mt-Franço'is (voy. carte n." 18). M. BoULLANGER, qui a construit la position de ce groupe d'îles d'après les relèvemens faits en I 802 par MM. Bernier et H. Freycinet à bord du Géographe, m'a parlé souvent des difficultés qu'il avoit éprouvées pour en venir à bout; il paroît sur-tout qu'il n'étoit pas fort satisfait de la manière dont il avoit rattaché ce groupe d'îles à celui des îles Saint- Pierre. Le mauvais temps avoit beaucoup contrarié les observa- tions de MM, Bernier et H. Freycinet, ce qui explique assez les difficultés des constructions dans cette partie. (60). Ile Deshrosse, île d'Apres (voy. carte n." i8\ Ces deux \\ti ont été vues par le Casuar'ma, mais on n'a pu les placer que par une estime grossière ; d'abord à cause de l'incertitude des relè- vemens, ensuite parce que la route n'a pas été rectifiée comme il l'eût fallu par des observations astronomiques. Quoi qu'il en soit de ces positions et même de fexistence de ces îles, qui pourroient bien n'être autre chose que quelques-unes de celles qui furent » Ces relèvemens , qui appartiennent à deux points du continent , étoient écrits sur une feuille volante détachée du registre des observations. lii 2 EXAMEN DES CARTES 436 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, relevées par le Géographe /fai-ptïisé que, dans l'incertitude où je me trouvois , ce n'étoit point agir contre \ts intérêts des navigateurs que de placer sur ma carte des îles même douteuses, tandis qu'il y auroit un grave inconvénient pour leur sûreté à en omettre une seule en pareil cas. (61). Récif vu parle Géographe , récif vu par le Casuarina [carte n." 18). La latitude de ces deux récifs étant sensiblement la même, et l'un et l'autre n'ayant été placés que par l'estime en des circons- tances défavorables , il pourroit bien se faire que ce ne fût qu'un seul et même récif Dans le doute où j'étois cependant, je n'ai pas dû hésiter à en marquer d^ux sur la carte. S'il est vrai que les îles de Montenotte soient les mêmes que les îles de Labourdonnais , la position du 8 mai se trouvant par-là rejetée dans l'E., le récif du Géographe y seroit reporté aussi, à- peu-près de la même quantité ; mais rien n'assure que ce récif doive se confondre avec celui du Casuarina. planche n.» ,,. (62). Carte d'uTic partie de la Terre Napoléon ( première feuille ) . M. BouLLANGER a drcssé cette carte par la réunion de la totalité et d'une partie des travaux examinés aux articles 33, 34, 3B, 39 et 40. La côte non ombrée dans l'E. du promontoire de Wilson est tirée de la carte du détroit de Bass, levée en 1798 et 1799 par le capitaine Flinders; mais elle est assujettie à la position que nous avons fixée pour ce promontoire. Planche n.o ,3. (63). Dcuxième feuHle de la même cote. Dressée par M. BouL- LANGER, d'après une partie des travaux mentionnés à l'article 4o. Planche n.o 14. (64). Troisième feuHlc delà même côte. Les travaux examinés aux articles 4o, 42, 43 , 44 et 5 i , m'ont servi à dresser cette carte. Planche n." i;. (6) ). Carte de l'île Decrès. Elle comprend la réunion des travaux des articles 42, 4,4, et partie des {o.^ et 43.' Même auteur que la précédente. LIVRE III. Analyse des cartes. '437 {66). Carte d'une partie de la Terre Napoléo?i ( quatrième feiàllej . J'ai rédigé ce travail d'après les articles 4o> 4i » 43 > 4) > 4^* 4/» 49 » des cartes. 51 et 52. J'y ai ajouté toutes les sondes et celles dts routes du pknche n." i6. Géographe dans le golfe Bonaparte qui n'ont pas servi à placer des relèvemens. - [6^]. Cinquième feuille de la même côte. Les travaux dont il a été Planche n.» 17. rendu compte aux articles 48,49>5o>5Ij52,53 et partie du ^4> m'ont servi à la rédaction de cette carte et du plan particulier qui l'accompagne. (68 ). Sixième feuille de la même cote. Cette carte est la réunion des Planche «.» 18. constructions particulières dont il a été rendu compte aux art. ^ 4 > 55, 56, 57, 58, 59, 60 et 61. Elle est du même auteur que la précédente. Le plan particulier sur la même planche est une réduction à plus grand point des travaux des articles ^^ , ^6 et partie du ^4- (69 ). Carte géfîérale de la Terre Napoléon. J'ai réuni sur cette feuille Planche n.« 10. tous les travaux exécutés sur les côtes de la Terre Napoléon à bord des corvettes Françoises le Géographe et le Casuarina. (Voyez les articles depuis 38 jusqu'à 6\J. Le port Phillip est tracé d'après ce qui est dit article 37. Une île dont l'existence est douteuse, et que j'ai placée par le 137.* méridien, a été tirée de la carte dressée à bord du navire the Arniston, citée article 37. Je l'ai repoussée un peu dans l'O. de la position que lui donne la carte Angloise : plus à TE., nous eus- sions dû en avoir connoissance. EXAMEN DES CARTES. 438 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, §. 4. Plans levés à la Terre de Nuyts. Planche n.o 19. [jo). Plan du port du Roi-George ( et de ses environs J. M. Ran- SONNET a levé, en canot, toute la côté qui est à l'E. du Mont- Gardner et qui comprend le port des Deux-Peuples ; M. Faure , toute la partie qui s'étend du Mont-Gardner au havre des Huîtres , le havre des Huîtres , la rivière des François, l'île Michaelmas, l'île Break-Sea, et toute la côte qui du havre des Huîtres s'étend jusqu'à Bald-Head. Le havre de la Princesse royale a été levé à terre et construit par moi. Il reste quelque indécision dans ce travail, parce qu'une partie de mes relèvemens n'ont pu être croisés faute de temps pour l'exécuter. La construction du reste de ce plan appar- tient à M. Bailly. On a pris sur les cartes de Dentrecasteaux toute la côte qui est au Sud et à l'Ouest de Bald-Head, ainsi que les îles de l'Éclipsé. La position absolue du port du Roi-George en latitude et en longitude, est celle de notre observatoire. J'ai ajouté sur cette feuille une réduction du plan de Vangou- VER, à qui on doit la découverte de ce havre important, Planche n.» 20. (/i ). Piau d'une partie de la Terre de Nuyts, J'ai levé à bord du Casuarina les détails de cette portion de côte, que j'ai construite ensuite en assujettissant la position du navire à la longitude et à la latitude estimées. Le mauvais temps ne m'a pas permis de faire des observations astronomiques. EXAMEN DES CARTES. LIVRE III. Analyse des cartes. '4^9 Cartes et plans levés à la Terre de Leuwin. (72). Cote depuis te cap Gossellin jusqu'à la pointe du Casuarina ( voy. carte n." 21 ). J'ai construit cette portion de côte avec \t% relèvemens obtenus par M. H. Freycinet à bord du Géographe, et les miens propres à bord du Casuarina. Je n'ai pas été très-satisfait des observations qui m'ont servi à tracer le fond de la baie du Géo- graphe, et je pense qu'il doit y avoir quelque inexactitude dans cette partie. (73 ). Récif du Naturaliste (voy. carte n." 21 ). La position de ce récif est conclue des relèvemens pris, à bord du Géographe, par M. H. Freycinet. (74). Rivière Vasse (voy. carte n." 2j]. C'est le résultat d'un croquis que j'ai fait à terre. (75 ). Port Leschenaidt (voy. carte n." 21 , et le plan particulier sur la même planche). M. de Montbazin a levé et construit cette partie. Je crois que l'intérieur du port n'est qu'un dessin fait à vue. [y 6). Cote depuis la pointe du Casuarina jusqu'au cap Péron ( voy. carte n." 21). Les relèvemens de M. H. Freycinet sur le Géographe, et les miens sur le Casuarina, m'ont servi à construire cette côte. [j'j\ Cote depuis le cap Péron jusqu'à l'embouchure de la rivière des Cygnes (voy. carte n." 21]. Les détails de cette portion de côte n'ont pas été observés. ( 78 ). Carte d'une partie des Terres de Leuwin et d'Édels. J'ai dressé Planche n.« . , cette carte d'après les travaux des articles 72, 73, 74, 7?, j^ et Yj. J'ai consulté en outre un dessin de la même côte, cons- truit par M. BouLLANGER, avec un petit nombre de relèvemens pris par lui à bord du Géographe. EXAMEN DES CARTES. 44o VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, II sera rendu compte plus Las (articles 79 et 80), des travaux d'après lesquels ont été dressés les plans particuliers de la rivière des Cygnes et des îles Louis -Napoléon, dont j'ai fait pareillement usage dans le tracé de ma carte n.° 2 1 . La côte dans l'E. du cap Gossellin est tirée des cartes de DjENTRECASTEAUX ; Celle qui est au Nord de la rivière des Cygnes, d'une carte Hollandoise dont il sera parlé dans le paragraphe suivant (art. 82). §, 6, Cartes et plans levés à la Terre d'Édels. (79). Rivière des Cygnes (voyez carte n." 21]. On doit à M. Heirisson la levée et le plan de cette rivière. Ce travail inté- ressant a été fait à la boussole. Les routes du canot et les relève- mens n'ayant pu être corrigés par des observations astronomiques , il est probable qu'il y a dans ce plan quelque légère inexactitude dépendant de ces causes, (80). Iles Louîs-Napoléoîi (voy. carte ti." 21]. La situation respective de ces îles m'a été donnée par les relèvemens de M. H. Freycinet à bord du Géographe, et par mes observation? sur le Naturaliste et le Casuarina, Les dimensions et les détails de la configuration de ces îles ne sont pas très - certains. La position absolue de l'île Rottnest ^ été rapportée aux longitudes observées à bord du Géographe par M. Bernier, et ^ux latitudes que j'ai observées au mouill3.ge, pen- dant plusieurs jours, à bord du Casuarina. (81). Cote depuis la rivière des Cygnes jusqu'à la Pointe Escarpée (voy. carte n.° 2a). La corvette le Naturaliste a navigué long-temps sur cette côte , et y a fait quelques relèvemens qui ont été écrits sur la table de loch. Lorsque j'ai voulu tracer ces routes et placer les relèvemens, j'ai éprouvé de grandes difficultés. L'absence de toute LIVRE III. Analyse des captes. 44^ toute longitude observée * à bord du bâtiment, m'empêchoit d'ap- pliquer aux routes les corrections nécessaires pour les rectifier; voici donc le parti qu'il m'a fallu adopter. (82). J'ai déterminé d'abord la position de la Pointe-Escarpée par les observations de latitude faites à bord du Naturaliste , et les observations de longitude faites à bord du Géographe ; j'avois à€]k ( article 78 ) la position de l'embouchure de la rivière des Cygnes. Ces deux points connus, j'ai pris sur une des cartes publiées par Van Keulen '' , la côte intermédiaire , et je l'ai assujettie aux points extrêmes dont ï\ s'agit ; et ce qui est très -remarquable, le gisement et la longueur totale de cet espace se sont trouvés parfai- tement égaux à ce que nous avons déterminé par nos propres observations. J'ai corrigé ensuite mes routes de l'erreur en latitude reconnue journellement par les observations; puis, avec les différences de latitudes corrigées, un relèvement de la côte, et la distance esti- mée, j'ai construit plusieurs points de la route du bâtiment, et par conséquent la longitude pour ces mêmes instans. Les longi- tudes obtenues ainsi ne doivent pas être fort exactes; cependant, en leur accordant 3 ou 4 minutes d'erreur , je ne crois pas m'é- carter beaucoup de la vérité : or , ces mêmes longitudes m'ont servi à corriger , dans l'estime des routes du Naturaliste , des erreurs de 12, 20, 24, 30 et même 33 minutes, tantôt en plus et tantôt en moins, (83). Lorsque les routes ont été corrigées de la sorte, je les ai construites en entier, et j'ai fait usage du petit nombre de relèvemens » J'ai dit plus haut (ipag. 259) , par quel cune correction raisonnable, il m'a été im- événement le registre des longitudes obser- possible d'en faire usage, vées à bord du Naturaliste, n'étoit point ^ Il paroît que cette carte est un des résul- parvenu en France. J'ai bien retrouvé quel- tats du voyage de VlAming, qui fut chargé, ques-unes de ces observations dans nos autres en 1697 , par la compagnie Holîandoise, de jouraauxj mais n'ayant pu les assujettir à au- faire la géographie de ces rivages. ickk EXAMEN DES CARTES. EXAMEN DES CARTES 442 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, que j'avois rassemblés. Les parties ombrées de la côte indiquent ce que nous avons vu ; le trait qui n'est pas ombré est pris sur la carte citée de Van Keulen ; mais pour ce qui est ombré même , je ne puis pas garantir l'exactitude des détails de la côte, en général fort indécis. La baie Breton, l'île Lancelin, l'île Boullanger, la baie Jurien, la baie Gantheaume et quelques pitons de montagnes, sont les points que nous avons le mieux observés, (84). A l'égard des Abrolhos, la position, l'étendue et la con- figuration de ce groupe d'îles et de récifs , sont également incer- taines : nous n'en répondons en aucune sorte ; les détails que nous en avons donnés sont tirés de Van Keulen; nous avons seulement diminué l'échelle, pour satisfaire à quelques-unes de nos routes. J'ai réuni dans un cadre particulier, sur la même carte n.° 22, quatre plans des Abrolhos, d'après divers auteurs ; on y remarquera des différences très-importantes entre lesquelles je suis bien loin de pouvoir choisir. Planche n." iz. (^î). Carte de la Terre d'Édels et d'une partie de celle d'Endracht. J'ai dressé cette carte avec les matériaux dont il a été rendu compte aux articles 79, 80, 8 1,82, 83 et 84; et pour la Terre d'Endracht, de ceux dont nous parlerons dans le paragraphe suivant. §• 7-. Carte levée a la Terre d'En dracht. (86). Pointe-Escarpée , île Dirck-Hartighs (voy. carte n." 2^). Nous avons dit (82) comment avoit été fixée la position de la Pointe-Escarpée. La côte Occidentale de Dirck-Hartighs est tracée d'une manière assez grossière , mais cette côte n'offre aucun détail intéressant. Le cap de l'Inscription est placé en latitude d'après les observations faites à bord du Naturaliste ; sa longitude est LIVRE III. Analyse des castes. 44^ rapportée, par l'estime des routes , à celle de la pointe des Hauts- " Fonds, exactement fixée par les observations de M. Bernier. des cartes. La côte Nord de Dirck-Hartighs est tracée d'après un plan fait à vue et à terre, par M. Bailly; Depuis le cap Levillain jusqu'au cap nommé le Coin-de-Mire, d'après un croquis de M. Heirisson; Du Coin-de-Mire au cap Ransonnet, d'après les relèvemens que j'ai faits dans le grand canot du Naturaliste. (87). Passage Epineux j havre lîintile , havre Henri-Freycinet , baie de Darnpier , jusqu'à la pointe des Hauts -Fonds (voy. carte n.° 2^]. Tout ce grand développement de côte est le résultat d'une course que je fis dans le grand canot du Naturaliste en i 801, Je n'avois d'autre instrument pour diriger ma route et prendre mes relèvemens, qu'un assez bon compas de variation de Lenoir; il ne m'a donc pas été possible d'observer de latitudes , ni d'angles horaires pour corriger mes routes; et, sous ce double rapport, mon travail ne doit pas être sans imperfection. J'ai tâché , en construisant mon plan , de corriger les erreurs des routes par les relèvemens ; mais je ne crois pas y être toujours parvenu. (88). Havre Hamelin (voy. carte n." 2j). M. Faure, qui a relevé et construit toutes les côtes de ce havre , depuis la pointe des Hauts-Fonds , n'a pas eu plus de moyens que moi pour corriger l'estime de ses routes. Son travail doit donner lieu aux mêmes réflexions que le précédent (87). (89). Ile de Dorre , île Bernier, îlot de Koks (voy. carte n." 2^). L'intervalle en longitude entre la pointe des Hauts - Fonds et l'observatoire du Géographe sur X^^ç, Bernier, a été donné par \ç.î, montres marines. La latitude de cette île est le résultat des obser- vations de M. Bernier. J'ai pris sa configuration sur un croquis de M. Boullanger. L'îlot de Koks est placé par l'estime à vue. M. H. Freycinet a observé à fextrémité Sud de X\\t de Dorre, ickk 2 EXAMEN DES CARTES. Planche n." 23. 444 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, 25° 17'. Pour satisfaire aux relè vemens , j'ai augmenté cette latitude d'une minute. La longitude est donnée par des relèvemens pris sous voiles , tant à bord du Géographe que du Naturaliste. La forme de l'île est tracée d'une manière assez grossière, en assujettissant sa partie Nord, à l'extrémité Sud de l'île Bernier. Les îlots au Sud de cette dernière sont placés d'après la carte de Van Keulen dont j'ai parlé (82). (90). Récif de Dampier (voy. carte 2^). Ce récif est placé, d'après divers relèvemens pris à terre, sur ïi\e. de Dorre, par M. H. Frey- ciNET , et sous voiles par quelques autres personnes. (91). Cap Cuv'ier (voy. carte n." 2^ ). M. BouLLANGER a fait sur le Géographe les relèvemens à l'aide desquels la position de ce cap important a été fixée. (92). Carte de la baie des Chiens-Marins. J'ai dressé cette carte en réduisant à une même échelle les travaux des articles 86, 87, 88, 89, 90 et 91. La côte au Sud du cap Cuvier a été tirée de la carte de Van Keulen, citée (82). J'ai éprouvé quelque difficulté à faire cadrer les travaux de M. Faure, dans le havre Hamelin, avec ceux que j'avois exécutés dans le havre Henri -Freycinet : lorsque j'ai voulu réunir ces plans, ils se croisoient l'un l'autre, d'une petite quantité, il est vrai, si on la compare aux erreurs que nous avions à craindre , mais assez pour m'embarrasser d'abord. N'ayant entre les mains que le plan dressé par M. Faure et non ses obser- vations ; ne connoissant d'ailleurs par aucune donnée certaine la largeur de l'isthme Taillefer, j'ai été réduit à la supposer, et j'ai conservé à mes constructions l'étendue que je leur avois donnée. Ce point une fois fixé , j'y ai assujetti le plan de M. Faure , c'est- à-dire que je l'ai fait pivoter autour de la pointe des Hauts-Fonds, jusqu'à ce que l'isthme Taillefer eût acquis la largeur convenue. Les sondes du milieu de la baie, dans l'Est des îles de Dorre et Bernier , sont le résultat d'un travail que j'ai exécuté sur le Casua- LIVRE III. Analyse des cartes. 445 rina; quelques-unes aussi, mais en petit nombre , proviennent du Géographe et du Naturaliste. (93). J'ai placé dans un cadre particulier, au bas de la carte n.° 23, trois plans comparatifs des travaux exécutés à la baie des Chiens-Marins, par les navigateurs qui nous y ont précédés. J'at- tribue le premier à Vlaming, le second est du capitaine Dampier, et le troisième de Saint- Allouarn. §. 8. ' Cartes et plans levés à la Terre de JFitt. (94)- Pour ne pas nous répéter trop souvent, nous dirons ici, une fois pour toutes, que la totalité des côtes de la Terre de Witt a été construite séparément par M. Boullanger et par moi, d'après nos relèvemens particuliers sur k Géographe et sur le Casuarina, et d'après les observations qui ont été faites sur le premier de ces bâti- mens par M. Ronsard. La comparaison des résultats et la rédaction définitive des travaux m'appartiennent exclusivement. Passons maintenant aux détails. (95). Cote depuis le cap Murât jusqu'aux îles de Mo7itebello ( voy. carte n." aj ). On remarquera de grandes lacunes dans cet espace ; cependant , à l'exception des points qui sont le plus éloignés de nos routes, on doit compter sur une exactitude satisfaisante de la position des objets que nous avons relevés. Quant aux détails topographiques , c'est-à-dire ceux qui se rapportent à la forme pré- cise des terres, nous avons trop souvent navigué à une grande distance des côtes pour qu'il fût toujours possible de les bien observer. ( ()()]. Archipel de Damvier (voy. carte n." 2^ , et le plan particulier sur la même planche). La côte Nord de \'\\t du Romarin a été vue d'assez près par le Casuarina ; c'est pourquoi j'ai pu en mieux EXAMEN DES CARTES. EXAMEN DES CARTES. 446 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, exprimer la configuration. Ici, de même que je l'ai remarqué à l'ar- ticle précédent , on doit peu compter sur l'exactitude des parties les plus éloignées de la route. ( 97 ). Côte depuis le cap Bniguières jusqu'au cap Thou'in ( voy, carte n." 2j ). Beaucoup d'incertitude dans la position des terres continentales et dans la forme qu'elles affectent. Les îlots et les points les plus saillans du continent sont placés avec assez d'exac- titude. (98). Iles Forestier [ voy. carte n.° 2J , et le plan particulier sur la même planche). L'île Depuch, l'îlot de Sable et la partie du conti- nent qui en est au Sud , ont été relevés par M. Ronsard ; il en a donné lui-même une esquisse qui ne doit être considérée que comme un plan à vue. Les relèvemens pris à bord du Géographe m'ont fait connoître que f îlot de Sable avoit une dimension beau- coup trop grande sur ce plan ; il m'a fallu la diminuer sur la carte. L'île Ronsard et les îlots qui l'avoisinent ont une position douteuse, qu'indiquent d'ailleurs les lettres P, D. qui les accompagnent, (99). Cote depuis le cap Tliouin jusqu'au çap Kéraudren ; îlots des Tortues, île Bedout (voy, ca}-te n." 2y ). Les seuls points que l'on doive regarder comme exacts sur cette côte, sont les îlots des Tortues, les caps Larrey et Kéraudren; la latitude de K'^ç. Bedout est douteuse. Tout le reste de la côte est extrêmement vague. J'ai placé dans un cadre particulier, sur la même planche n.° 25, une esquisse du banc des amphinomes et du plus grand des îlots des Tortues , pour mieux faire apercevoir quelques détails de sondes et de topographie. { 100). Cote depuis le cap Kéraudren jusqu'au c^p Lève que ( voy. carte n. 2Ô']. La carte indique assez quelles sont les parties qui ont été vues d'une manière vague, et celles qui n'ont pas été aperçues du tout, Quant aux côtes que nous avons explorées avec plus d'exac- LIVRE III. Analyse des cartes. 447 titude, parce que nous les avons rangées de plus près, ce sont celles examen qui s'étendent, i.° depuis le cap Jaubert jusqu'au cap Bossut ; j'en des cartes. ai donné un plan particulier sur la même planche n.° 26 ; 2,° de- puis le cap Latouche-Tréville jusqu'au cap Villaret; 3." depuis le cap Latreille jusqu'au cap Bertholet. ( ici), l/es ^ récifs et terres continentales entre le cap Lève que et les îles Champagny ( voy. carte n.° -27 ). La plus grande incertitude règne dans tout cet espace , relativement à la forme et à la direction générale des terres ; la position absolue des points que nous avons relevés, est elle-même fort douteuse. ( 102 ). Iles et terres continentales depuis les îles Cha?npagny jusqîi'aux îles de l'Institut (voy. carte n." 2y]. On trouvera à la fin de ce volume ( liv. IV, chap. II), la table des positions géographiques de ceux des points de cette côte et des îles qui ont été relevés avec le plus d'exactitude ; les autres sont ou peu certains , ou même tout-à-fait douteux. A l'égard de la forme des terres et des îles, ç\\q est extrêmement vague. Il est probable que nous n'avons pas vu toutes les îles qui existent dans cet intervalle, et que même toutes . celles qui étoient visibles pour nous , n'ont pas été relevées, (103). Iles de l'Institut^ bancs des Holothuries (voy. carte n." 2j , et le plan particulier sur la même planche). A l'exception de l'île Cassini et des îles Condillac, Monge, Laplace et Lavoisier, toutes les autres sont fixées sur le plan d'une manière peu exacte. La position de la plupart de ces i\es a été déterminée à bord du Casuarina, à l'aide de relèvemens faits en un seul mouillage, et de la distance estimée à chacune de ces îles. La position des bancs des Holothuries , pris en masse , est assez certaine ; mais il ne faut pas compter beaucoup sur \ç,s détails de leur configuration. (104). Depuis les îles de l'Institut jusqu'aux îles Lesueur (voy. carte 448 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, EXAMEN '''" ^7^ ^^"^^^^^ lacune où nous ignorons s'il existe des îles et des DES CARTES, récifs en avant des terres continentales. La position de la plus Est des îles Lesueur pourroit être considérée comme exacte , si la lon- gitude du Géographe , à bord duquel \t?, relèvemens ont été faits, n'étoit elle-même le résultat de l'estime. (105). Cote depuis les îles Lesueur pisqii 'au cap Fourcroy ( voy. carte n." 2S). Entre le cap Rulhières et le cap Saint-Lambert, le tracé de la côte est satisfaisant; de ce dernier cap au cap Fourcroy, la forme et la direction des terres sont extrêmement vagues et incer- taines : on trouve de fréquentes lacunes dans cet espace. (106). Côte depuis là cap Fourcroy jusqu'au çap Helvétius ( voy. carte n." 28). Nous avons eu de bons relèyemens sur cette portion de côte. La position géographique des principaux points doit être exacte, sur- tout en latitude, Planches n."' 2;, ( I O?)- Carte d'unc partie de la Terre de Witt, i.'' , àf et /f..' feuilles. z6 et 38. j'^- jj-gss^ cgs lYOÏs cartcs par la réunion des travaux particuliers dont j'ai rendu compte aux articles 94. 95 . 96, 97, 98 , 99, 100, 105 et 106, La côte au S, et à l'O. du cap Murât (carte n." 2j ) , est tirée de la carte Hollandoise publiée par Van Keulen , et citée plus haut (82), Celle qui s'étend au N. et à l'E, du cap Helvétius (carte n.° 28), est tirée d'une carte insérée dans VALENTYN^ Planche n.° 27. ( 1 08 ). Carte d'uTic partie de la Terre de Witt , j ." feuille . La portion çïe la Terre de Witt qui est sur cette carte a été tracée par la réduction des travaux des articles loi, 102, 103 et io4, (109). Sur la même carte ont été placés trois récifs que nous n'avons pas vus , et dont on doit la découverte aux navigateurs Anglois Dampier et Nash. Analysons Ja position de ces récifs. ( 1 1 o). Récif vu par D AMP 1ER. Le capitaine Dampier doubla ce danger le 3 i décembre 1687, en allant de Timor à la Nouvelle- * Voy, ValentYN, Oud en nieuw Oost-Indien, &c. Hollande. LIVRE III, Analyse des cartes. 449 Hollande. «Il est situé suivant tous nos comptes, dit ce navigateur*, "" " par I 3° ^o' Sud. C'est une petite tarre de sable qui se fait voir sur u^g cartes. » la surface de l'eau, environnée de rochers qui paroissent environ 3î 8 ou I o pieds au-dessus de l'eau. Elle est de forme triangulaire , » et chaque côté a environ une lieue et demie. » Quelques lignes plus haut, Dampier avoit dit: «Ce banc est auS.:^S.O. de la partie 3-> Orientale de Timor. » Il me paroît qu'il y a ici erreur , et qu'on auroit dû écrire de la partie Occidentale de Tiinor ; en effet, l'auteur ajoute,jPrîg-^/j^.- «Le 4 janvier i688, nous arrivâmes aux terres de « la Nouvelle-Hollande, à 1 6° 50' Sud, ayant, comme j'ai déjà dit, » fait route au Sud depuis le banc que nous doublâmes le dernier » jour de décembre 1687. yy Pour éclaircir cette difficulté , j'ai construit sur ma carte le point de la Terre de Witt situé par 16° 50'; il s'est trouvé à-peu-près par I 20" 1 o' de longitude à l'E. de Paris. Or, la route de Dampier ayant été du N. au S. depuis le récif, si nous plaçons ce même récif par la longitude que nous venons de fixer pour le point d'arrivée , et par la latitude i 3° 50' que Dampier lui assigne, nous resterons convaincus que ce banc n'existe point dans le Sud et l'Est de Timor, mais bien dans le Sud et l'Ouest. En admettant donc que le gisement donné par Dampier doive réellement être au S.\ S.O. de la partie Occidentale de Timor , on trouvera pour la longitude du récif, en partant de la position que nous avons assignée à cette île, 120° 30' à-peu-près. Prenant un milieu entre cette dernière longitude et celle de 120° 10' déter- minée plus haut, nous aurons pour longitude définitive du récif vu par Dampier, 120° 20' à l'E. de Paris, la latitude restant ainsi que ce navigateur l'a déterminée de 13° 50' S. ( I 1 1 ). Banc vu par le capitaine Nash ; roche sur laquelle touclia le vaisseau le Cartier. Ces dangers ont été découverts en mars 1800, * Tom. Il, pag, ijS de la traduct. Françoise de ses Voyages; Amsterdam, 1701. lH EXAMEN DES CARTES. 450 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, par le capitaine Nash, commandant le navire Anglois le Cartier, venant de Timor, et qui toucha, dans la nuit du 6 mars, sur le der^ nier de ces deux récifs. Je les ai placés d'après la position qu'il en a déterminée lui-même par de bonnes observations *. (112). J'ai d'abord été tenté de croire que la roche sur la- quelle toucha le Cartier , n'étoit autre chose que le récif vu par Dampier ( 1 10); mais la description du premier de ces dangers ne permet pas de le supposer, quoiqu'il existe une très-petite diffé- rence entre les latitudes et les longitudes de ces points. En effet, la roche du Cartier est sous-marine, et le récif de Dampier est de 8 ou 1 0 pieds au-dessus de l'eau. De plus, le capitaine Nash avoit navigué dans une mer fort unie avant que son bâtiment touchât, circons- tance qu'il attribue à la présence de hauts -fonds ou de rochers situés au vent et dans le voisinage. Ces hauts-fonds sont évidemment ceux qu'a vus Dampier , et je pense même que ces derniers sont joints par une batture à la roche découverte par le Cartier. J'ai exprimé cette présomption sur ma carte par un trait pointillé qui réunit les deux bancs dont il s'agit. Piancii£ n.o 24. (i I 3). Carte générale delà Terre de Witt. Cette carte contient la réduction des planches n.°' 25 , 26, 27 et 28 , dont la construction particulière a été examinée plus haut (articles 107, 108, i 10, i 1 1 et 1 1 2 ). Quant à la portion du grand archipel d'Asie qui s'y trouve comprise, nous en rendrons compte ci-après dans le 10.^ para- graphe de ce chapitre. Pour le banc de Sabul , voyez l'analyse de ma carte générale de la Nouvelle-Hollande , paragraphe 1 1 . Vey. the Oriental navigator &c. Appendix, fag. i ; 2.* édition, 1801. LIVRE III. Analyse des cartes. §. 9- Plans levés au port Jackson. i$^ EXAMEN DES CARTES. ( I i4)- Plan de la ville de Sydney. Ce n'est qu'une esquisse faite Planche à vue par M. Lesueur. M. Boullanger a fourni quelques relè- vemens pour en rectifier la construction ; mais ces relèvemens n'étoient pas en assez grand nombre pour tout régulariser. En général, on doit compter plutôt sur l'exactitude des détails que sur celle de l'ensemble et sur le rapport des diverses parties entre elles. La position indiquée sur le plan est celle de notre observatoire. ( I 15). Plan du port Jackson ; plan du comté de Cumberland. Le Planche premier de ces plans appartient au capitaine Anglois Hunter : ']y ai corrigé, d'après le travail de M. Lesueur ( i 1 4) , l'anse de Sydney et ses environs. (116). Le second est la réduction d'un dessin plus en grand qui m'a été communiqué au port Jackson ; 'A faut en excepter toutefois le port Jackson, que j'ai réduit du plan précédent (115). J'y ai ajouté la position approchée des villes et villages qui existoient dans la colonie à la fin de 1 802. Je crois que l'original de ce plan est, comme l'autre, du capitaine Hunter, La position géographique de Sydney a été donnée par nos obser- vations, S. 10. Cartes et plans levés dans le grand archipel d'Asie. n.o 30, n.» if. (117). Esquisse de la ville de Coupang ( voy. le plan particulier sur la planche n." 2^). M. Lesueur a donné, comme une simple esquisse , un dessin fait à vue, de la ville et des environs de Cou- Lll 2 EXAMEN DES CARTES. Planche n." 3: 452 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, pang. J'y ai ajouté la position géographique de notre observatoire dans le fort Concordia. Les détails de ce plan sont fort soignés, mais ils ne sont assu- jettis à aucune mesure précise. (118). Esquisse de la baie de Coupa?ig ( voy. le plan particulier s\xr la planche n." af). Lorsque MM. Péron et Lesueur firent leur voyage de Babâô et d'Olinama , ils prirent un grand nombre de notes sur la topographie de la baie. Voici de quelle manière ces matériaux ont été mis en œuvre. Le contour de la baie et la position de l'île Kéa ont été pris sur une fort grande carte manuscrite de Timor , que le gourverneur Hollandois de cette île nous a communiquée. A cette esquisse, M. Lesueur astreignit tous les détails qu'il avoit observés, et ceux que M. Péron avoit décrits dans son journal. D'après cette explication , on ne doit regarder comme étant très-exactes, ni les distances des divers points entre eux, ni l'étendue du cours des rivières, ni leurs sinuosités, ni même , peut-être, le nombre de leurs embranchemens. La côte Nord de la baie, n'ayant pas été visitée par nos voyageurs , est la partie la plus incertaine. (119). A l'égard de la largeur, de la profondeur et même de la direction générale de la baie, je les crois aussi un peu douteuses, ayant été tirées d'une carte déjà ancienne, et qui ne me paroît pas fort régulière ("voy. ci-après, art. 123^'-. (120). Carte particulière des détroits de Rottie et de Simâô. Indé- pendamment du fort Concordia, dont la position nous a été donnée par des observations astronomiques faites à terre , voici les autres points de cette carte qui ont été fixés par nos relèvemens': 1 .° le cap Sud de Timor ; 2.° le cap Nord de Simâô ; 3.° le milieu de Xi^iç, de Douro, dans l'Ouest de Rottie ; 4-'' l'île Cambi. La longitude de cette dernière île nous a été donnée par un bon relèvement » Les relèvemens dont il s'agit ont été pris sur le Casuarina par M. RansoNNET et par moi ; le cazernet de la corvette le Géo- graphe contient le petit nombre de ceux qui ont été pris à bord de ce dernier bâtiment. LIVRE III. Analyse des cartes. 453 fait à bord du Géographe quelques heures après notre départ de la , . r /^ T ' J I • EXAMEN baie de Coupaner. L, erreur de la montre marine ne pouvant pas , , ^ '• DES CARTES. être sensible après un si court intervalle, j'ai dû supposer cette erreur nulle dans les constructions % et regarder comme exacte la longi- tude , ainsi déterminée , de l'île Cambi. (i2i). Un capitaine de navire Chinois m'avoit communiqué, à Coupang, une carte manuscrite de la partie Sud du grand archi- pel d'Asie ; j'en avois pris copie ; et depuis j'ai eu lieu d'observer que, sans être tout- à- fait exacte, eWt contenoit cependant de précieux détails, que nos cartes ne donnent point ou qu'elles donnent mal. J'ai fait cette remarque sur-tout à l'occasion de Rottie et des îles plus petites qui l'environnent. C'est à cette source que j'ai puisé les renseignemens qui me manquoient pour tracer ma carte n.° 32. (122). J'ai en conséquence placé d'abord les points dont la déter- mination nous appartenoit (i 20) ; ensuite j'ai assujetti à ces positions les détails tirés de la carte citée (121). (123). La baie de Coupang a été réduite de l'esquisse qu'en ont donnée MM. Péron etLESUEUR (i 1 8) ; seulement j'ai été obligé de diminuer la profondeur de la baie , qui sans cela se fût beaucoup trop approchée de la côte Méridionale de l'île. Je n'ai été guidé, dans cette dernière opération , que par le tâtonnement. Le plan ainsi disposé , j'y ai tracé [ç,s routes de nos bâtimens par les procédés accoutumés. ( I 24). Carte d'une partie du grand archipel d'Asie. Cette carte. Planche n.° 5,.. d'un format très-différent de celui des autres planches de l'adas, avoit été rédigée pour un ouvrage que M. Péron projetoit. La mort ayant empêché qu'il s'en occupât, j'ai cru devoir rendre cette carte utile en la plaçant ici. Pour son analyse , voyez le paragraphe suivant , à l'article Archipel d'Asie (131). =• J'ai trouvé directement , par les calculs qu'a exige's la correction de nos longitudes que l'erreur de la montre, à cet instant, n'étoit en effet que de quelques secondes. EXAMEN DES CARTES. 454 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, (125). Plan du détroit de Savu ( voy. le plan particulier sur la carte nf 24 ). M. Faure est l'auteur de cette esquisse du détroit de Savu ; le tracé m'en paroît douteux sur-tout pour les détails. §. II. Analyse de la carte générale de la Nouvelle-Hollande. Planche n." I, (126). Terre de Dicfuen ; Nouvelle -Hollande, La Terre de Diémen, le détroit de Bass et la Terre Napoléon, ont été réduits des cartes n.°' 2 , 6 et i o ; la Terre de Nuyts , de la carte de Dentre CASTE AUX , en l'assujettissant à nos longitudes et à nos observations dans le port du Roi-George (70) , ainsi qu'à nos tra- vaux dans l'E. du cap de Nuyts (71), La Terre de Leuwin, depuis le cap de Nuyts jusqu'au cap de Leuwin, est tirée des cartes deDENTRECASTEAUx, mais rapportée à notre longitude du port du Roi-George; et depuis ie cap Leu- win jusqu'à la rivière des Cygnes , de notre carte n," 21. La Terre d'Édels et la Terre d'Endracht, jusqu'au cap Cuvier, ont été réduites de ma carte n,° 22 ; du cap Cuvier au cap Murat, je me suis servi de la cartç de Van Keulen, citée (8j), Pour la Terre de Witt, depuis le cap Murât jusqu'au cap Helvé- tius , j'ai fait usage de notre carte n.° 24; et de ce point jusqu'au cap de Léoben, de la carte donnée par Valentyn, et citée (107), La Terre d' Arnheim et le golfe de Carpeptarie ont été virés , la première de cette même carte de Valentyn, et le golfe, de la carte de la Nouvelle-Hollande, qui accompagne le voyage de Tasman, dans la collection de Thévenot ^ Les élémens dont j'ai fait usage pour tracer la Nouvelle-Galles du Sud , sont dus presque en totalité aux capitaines Cooic et * Voy, Melchisedech Thévenot, Relation de divers voyages curieux, &c. LIVRE III. Analyse des cartes. 455 Flinders : les cartes du premier m'ont fourni la côte depuis le cap York jusqu'au cap Townshend; les cartes du second (publiées en février i 80 1 ), la côte depuis le capTownshend jusqu'au promontoire de Wilson. J'ai assujetti les différentes parties de ce tracé , i .° aux positions du promontoire de Wilson et du port Jackson , que nous avons déterminées; 2.° aux longitudes des caps Sandy, Townshend, Flattery et York, observées par Cook dans son premier voyage, et corrigées ensuite par Wales ^ (127). Détroit de Torres. J'ai tracé le détroit de Torres d'après une fort grande carte Angloise , dressée sur les observations de Cook, en 1769, et de Bampton, en 1793. Les îles du Prince de Galles et la petite portion de côte entre le cap York et le golfe de Carpentarie, qui proviennent des travaux de Cook, ont été soumises , quant aux longitudes , à une correction dont nous allons rendre compte, ( I 28). Cook, en quittant le cap York, se rendit auprès de \\\e San-Bartholomeo ( au S, O. de la Nouvelle-Guinée ) ; il passa ensuite successivement à vue du cap Walsche, des îles Arrou, de Timor- Laot , enfin du cap Sud de Timor. Il détermina \t?> longitudes de ces divers points, et ces longitudes ont été corrigées par Wales dans l'ouvrage cité plus haut **. Lorsque j'ai comparé la longitude du cap Sud de Timor, don- née par Wales % à celle que nous avons déterminée pour le même point , j'ai trouvé que cette dernière étoit plus foible que l'autre de 37' 21". Il m'a paru convenable de répartir cette diffé- rence, proportionnellement à la distance, sur tous les points dont la longitude avoit été donnée par Wales , entre le cap York et le cap Sud de Timor, » Voy. Astronomical observations &c. ' J'appelle, pour abréger, longitudes don- recorded and corrected by WILLIAM nées par Wales , celles qui ont été déter- Wales; London, 1788, minées par CooK, et corrigées ensuite par '' Vny. la note précédente. "Wales; EXAMEN DES CARTES. 4^6 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ^ Wales fixe la longitude du cap York par. . 1 39° 5 2' ^"E. P. DES CARTES. Ccllc de l'îlc Saii -Bartholomeo par. . . 136. 39. 4^- Du cap Walsche par 135. 4- 4^- De l'extrémité S. des îles Arrou par... . 132. 4^- A')- De l'extrémité Sud de Timor - Laot par 129. ')6. 4')- Du cap Sud de Timor par . , 121. 44'^ ^ i • Calculant d'après ces données , je trouve que la longitude ci-dessus de l'île San-Bartholomeo doit être diminuée de ... 6' 36" Celle du cap Walsche de 9. 53. Celle des îles Arrou de 14. 32. Enfin celle de Timor-Laot de , . , 2Q. 30. (129). J'en conclus, pour la longitude cor- rigée de ces quatre derniers points , île San-Bartholomeo .,,.,.,. . 136° 33' 9"E. P, savoir ; ( "^^P ^a'^che , 134. 54- ;2. 1 île Arrou ( cap Sud ) 132. 34. 13, \ Timpr-Laot ( cap Sud ) , 1 29, 36. 1 5. (i 30). On voit donc, par ce qui précède, que les terres relevées par CooK entre le cap York et l'île San-Bartholomeo , ont dû être développées, dans le sens des longitudes, de 6' 36" : c'est la correct- t|on dont j'ai parlé ( 1 2.7 )- ( I 3 I )• Partie du gra?id archipel d' Asie ( dans l'O. d? la Nouvelle-' Guinée ). A quelques exceptions près que je ferai bientôt connoître , j'ai tiré de la carte de la mer des Indes d'ARROWSMiTH (publiée en 1 800) , l'ensçHible des iies et des récifs qui composent cet archipel ; divers points ont été assujettis à des longitudes plus exactes, qui nécessairement LIVRE III. Analyse des cartes. 457 nécessairement ont dû faire varier les terres et les groupes d îles ~~~ EXAMEN auxquels ces points appartiennent. des cartes. Je passe au détail des parties qui ne sont point copiées de la carte d'ARROwsMiTH. Java. Pour le tracé de cette île , j'ai fait usage , i ." de la carte de la mer des Indes d'ARROWSMiTH ; 2.° de la carte de d'Apres ; 3.° d'une carte manuscrite Hollandoise , dressée récemment, et qui m'a été communiquée par M. Leschenault. J'ai assujetti la lon- gitude de cette île à celle de Sourabaya , déterminée par M. de RossEL , dans le Voyage de Dentrecasteaux \ Détroit de SaUyar , détroit de Bouton. Pour le tracé et la posi- tion géographique , ces détails ont été tirés des cartes de Den- trecasteaux. Ilots et Bancs entre Célèùes et Camhyna. Sont tirés de la carte manuscrite citée ( 121). limor-Laot. Est placée par la longitude que j'ai déterminée plus haut, article 1 29. Iles Arroii. Il en est de même pour la longitude des îles Arrou ; mais le détail de ces îles a été pris sur la carte d'Asie de d'Anville. Timor. La côte Septentrionale de Timor , depuis le cap Nord jusqu'à Goula-batou, est tirée des cartes de Dentrecasteaux ; depuis Goula-batou jusqu'à la baie de Coupang, de la carte citée (i 2 i) ; la baie de Coupang et la côte jusqu'au cap Sud de Timor, de ma carte n." 3 2 ; enfin la côte depuis le cap Sud jusqu'au cap Nord de la même île est réduite de la carte citée (121). S'unâo, Rottie et îlots voisins. Sont tirés de ma carte n.° 32. Banc de Sabid. La position et l'étendue de ce banc sont incer- taines ; mais les Malais allant faire toutes les années la pêche à.ç,% » Cette longitude est de no" 21' i3",o à l'E. de Paris. Voy. le Voyage de DenTRE- CASTEAUX, tom. II, ipag. 6i^y , et la Connoissance des temps de l'an IX. M mm EXAMEN DES CARTES. 458 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, holothuries sur ce banc , son existence ne sauroit être révoquée en doute. Savu , Benjoar. La côte Nord de ces îles est tirée des cartes de Dentrecasteaux ; le détroit qui les sépare, du plan de M. Faure {125); les côtes du Sud, de la carte citée (121). Noiiveau-Savu. Tracée d'après nos observations et nos relèvemens. Sumba, connue aussi sous le nom dï/^ Sandelbosch. Est copiée de la carte de la mer des Indes d'ARROWSMiTH , mais assujettie à la longitude que lui donnent les cartes de Dentrecasteaux. Moni (dans le S. O. de Java). Cette île a été prise sur la carte de la Nouvelle-Hollande, dressée en 1791 par le Dépôt général de la marine, pour servir au voyage de Dentrecasteaux. Iles Trials. Ont été dessinées d'après la carte de la mer du Sud d'ÀRROWSMiTH , publiée en 1798 ; mais je les ai placées par une longitude plus Occidentale. Si la longitude de ces îles eut été exacte, nous eussions dû en avoir connoissance dans les journées du i o et du I I décembre 1801. En effet, Arrowsmith place leur partie Orientale, par 105° de longitude à l'E. de Greenwich à-peu-près, ou 102° 39' 45" à l'E. de Paris, la latitude de leur extrémité Méri- dionale étant 2 1 ° 6. Or, le i odécembre 1 8 o i ,nos corvettes étoient par 19° ^y' 8" de latitude S., et 102° 7' 58" E. P. ; et le lendemain, par 21° 7' 49" Sud, et 101° 6' 13 "E. P.: notre route auroit donc passé à trois lieues environ de ces îles, et cependant nous n'avons pas eu le moindre indice de leur voisinage. Je n'ai pu supposer que ce groupe existât dans l'E. du point où les place Arrowsmith ; car, dans ce cas, Dentrecasteaux l'auroit aperçu en 1792, ce qui n'a pas eu lieu. J'ai donc été obligé de repousser ces îles dans l'O. d'une quantité assez considérable , mais tout - à - fait arbitraire , en sorte que leur longitude doit être regardée comme très-douteuse.. Roche à Jîeur d'eau (au Sud des Trials). Sa position a été prise sur la carte de la Nouvelle-Hollande, publiée à Paris par le Dépôt général de la marine en 1 79 1 . LIVRE III. Analyse des cartes. 459 (132). Nojivelle-Giànée. Le cap Walsche est placé par la latitude examen que lui assigne Cooic, c'est à-dire, par 8°23'S. ; et par la longitude o^g cartes, corrigée, fixée plus haut ( 1 29). La côte au N. et à l'O. de ce point est réduite d'une carte du lieutenant John M.*" Cluer, publiée en 1792 par Dalrymple. La côte Sud est prise sur la carte du détroit de Torres, citée (i 27) ; il en est de même de la côte depuis le cap Hood jusqu'au cap Rodney ; nous parlerons plus bas (i43) de la portion de côte marquée R-C. La côte Occidentale est tirée des cartes de DentrecASTEAUX. (133). Nouvelle - Bretagne , a}-chipel de la Loiiisïade , îles de Bou- gainville , archipel des îles Salomon. Sont extraits des cartes de Den- TRECASTEAUX. Wells-Reef, îles Bellona, Long-Reefetmie île au Nord de ce récif (dans le Sud des îles Salomon). Ont été prises sur la carte publiée en 1 800 par le capitaine Butler , mais assujetties à la position que leur donne la carte, n.° 21 , de l'atlas de Dentrecasteaux. (134). Archipel de Santa- Crux. Ces îles sont en grande partie copiées des cartes de Dentrecasteaux. Trois îles basses. Ont été prises sur la carte du grand Océan d'ARROwSMiTH (de 1798), mais assujetties en latitude et en lon- gitude à la position de l'île du Volcan, donnée par les cartes de Dentrecasteaux. Iles Swalow. Les îles Santa-Crux, découvertes par Mendana, en 1595, ont été vues par le capitaine Carteret, environ 172 ans après. Ce dernier navigateur les nomma Qjiecn Charlotte's Islands , et en dressa une carte qui est essentiellement défec- tueuse. L'imperfection des méthodes dont on se servoit alors pour faire la géographie nautique, explique assez les défauts qu'on x'emarque dans la configuration des côtes ; mais ce qu'on ne sauroit Mmm 2 46o VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, EXAMEN admettre, c'est que l'erreur des échelles ait pu venir de la même DES CARTES, source. En comparant la carte des îles Santa - Crux , levée par M. Beautemps-Beaupré (dans le voyage de Dentrecasteaux), avec celle de Carteret, on trouve que la valeur d'un degré de la première est à -peu -près le double du même espace dans la seconde. Une différence aussi grande ne peut provenir que d'une faute d'attention dans le numérotage des échelles de la carte du capitaine Carteret, où l'on aura pris pour un degré ce qui n'étoit réellement que 30', supposition qui donne plus d'accord entre les deux cartes dont il s'agit. L'île Ourry et l'île du lord Edgcombe sont placées, sur la carte de Carteret, à 28' au Sud du cap Byron'' (en admettant la dimi- nution que je propose pour la longueur. des échelles) ; sur la carte de M. Beautemps-Beaupré, ces îles se trouvent à 38' au Sud du même cap. Pour concevoir une aussi grande différence entre ces deux latitudes, il faut croire que les îles Ourry et du lord Edgcombe auront été placées sur la carte Angloise à l'aide d'un relèvement et de la distance estimée. A l'égard des îles Swalow, Carteret jugea qu'elles appartenoient à une seule terre qu'il nomma i/e Swalow. Dentrecasteaux n'a pas vu cette île , et cependant il est venu à-peu-près au point où Carteret avoit cru devoir la placer. D'après cela j'ai lieu de présumer que cette dernière , ainsi que les îles Ourry et du lord Edgcombe, aura été placée au moyen d'un relèvement et d'une distance estimée. (135). Carteret place la route du Swalow à-peu-près à égale distance de l'île Swalow et des îles Ourry et du lord Edgcombe; et cette route est par la latitude du cap Byron, reconnue exacte. Or, si nous prenons 11° 17' pour la position en latitude des îles Ourry et du lord Edgcombe ( ainsi que l'a fixée M. Beautemps- ' La position du cap Byron, comparée à celle qui a été trouvée par M. BeAUTEMPS- Beaupré, est exacte en latitude sur la carte de Carteret. LIVRE III. Analyse des cartes. 4^1 Beaupré), nous aurons pour la latitude de l'île Swalow io° 3': quant à sa longitude, Carteret la fait égale à celle des îles Ourry et du lord Edgcombe ; elle sera donc à-peu-près de 1 64° 1 2', ce qui est la longitude que donne M. Beautemps-Beaupré pour ces der- nières îles. ( I 36). La carte de la mer du Sud, publiée en 1798 par Arrows- MiTH, place dans le voisinage des îles Santa-Crux, par 9° 54' de lati- tude , un groupe de cinq petites îles , sous le nom de Duff 's groupe. Ces îles sont situées à 5 8' environ dans l'E. de ïWe du Volcan. Si l'on adopte pour cette dernière la longitude 1 63° 2)' 20" que lui assigne M. Beautemps-Beaupré, on aura pour longitude du groupe de DufF, rapportée aux cartes de Dentrecasteaux, 164° 23' 20", sa latitude restant de 9° 54» position qui diffère très-peu de celle qui a été déterminée par nos conjectures (135) pour l'île Swalow. D'après cela, j'ai présumé que le groupe de Duff d'ARROWSMiTH n'étoit autre chose que l'île Swalow; je me suis borné, en consé- quence, à tracer ce groupe sur ma carte , par la position que je viens de fixer , en conservant à ces terres le nom de Sivalow imposé par Carteret plusieurs années auparavant. (137). Groupe du lord Hoive , îles Steivurt. Ces îles, tirées de la carte de la mer du Sud d'ÀRROWSMiTH , ont été assujetties à la longitude de l'île du Volcan , fixée par Dentrecasteaux. (138). Terre del Espïritu Sujito (cap Cumberland ). J'ai tracé cette partie d'après la carte de l'Archipel des Nouvelles-Hébrides^ donnée par CooK ; mais j'ai corrigé la longitude du cap Cumberland d'après celle que M. de Rossel a fixée ^ pour Erronan , une des îles les plus Méridionales du groupe. {139). Nouvelle-Calédonie. A été tirée des cartes de Dentre- ^ La Terre del Espiri;u Santo , découverte CoOK. par QuiROS en 1606, fut nommée, en 1768, b Voyage de DENTRECASTEAUX, tom. yirchipel des grandes Cyclades -par BovCAm- JJ p^o-, crj., VILLE, et, en 1774; Nouvelles-Hébrides par EXAMEN DES CARTHS. EXAMEN DES CARTES. 462 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, CASTE AUX. Les îles Britania ont été prises sur la carte de 1800, du capitaine Butler. (i4o). Plusieurs petites i/es et bancs (entre 1 55 et 1 60 degrés de lon- gitude). Ont été pris sur la carte de la mer du Sud d'ARROWSMiTH. ( 1 4 1 )• ^^''^'^ duNaufrage ; bancvupar Flinders eni^oj. Ces deux bancs, dont le capitaine Flinders a fait la découverte pendant le cours de son dernier voyage, ont été décrits par lui dans un mé- moire présenté à la société d'Emulation de l'île de France, en janvier 1 807, et publié dans le 28.^ numéro des Annales des voyages. J'ai trouvé dans ce mémoire les élémens nécessaires au tracé de ces bancs. (142.). Batture de V Ouest , hatture de Diane , terre vue du haut des mâts ^auSudde i 5° de latitude). Tracées d'après les cartes du voyage de BouGAiNViLLE , mais assujetties à la longitude du cap de la Déli- vrance ( Louisiade ) , fixée par Dentrecasteaux. (143). Iles , côtes , bancs et récifs marqués R-C (entre le i4i-^ et le 160.^ degré de longitude, et le 8.^ et le i 3.* degré de latitude). Ce sont des découvertes faites en i8o4 par le capitaine Ruault- CouTANCE, commandant le navire François l'Adèle, armé à l'île de France. J'ai tiré du journal manuscrit de cet officier plusieurs ren- sergnemens précieux. Les points dont il est ici question ont été corrigés en longitude sur la position du cap de la Délivrance, dont le capitaine Coutance a eu connoissance, et qui est bien déter- miné sur les cartes de Dentrecasteaux. LIVRE III. Analyse des cartes. 4^'^ TRACE CHAPITRE IV. DES CARTES. Tracé et division des cartes sur le cuivre. I." Du Tracé des cartes. Nous avons dit plus haut fpag. 4^4 J que nos cartes avoient toutes été construites sur une fort grande échelle, et qu'avant de les livrer à la gravure , il avoit fallu ies réduire à des dimensions plus petites. Ces réductions ont été faites à l'aide de treillis , pro- cédé tien connu et généralement employé par les ingénieurs hydrographes. Ordinairement, on commence par dessiner la carte sur le papier, dans la grandeur précise où l'on veut qu'elle soit publiée ; ensuite on la transporte sur la planche où tWt doit être gravée. Les diverses méthodes employées jusqu'à ce jour pour tracer les cartes sur le cuivre, sont en général longues, minutieuses et susceptibles d'erreurs. Mon but n'est pas d'entrer ici dans tous les détails qu'un tel sujet comporte ; il me suffira de remarquer que celles de ces pratiques qui sont les plus parfaites, laissent encore beaucoup à désirer, si ce n'est pour l'exactitude, du moins pour la promptitude de l'exécution. En effet, les opérations du tracé àts cartes par les moyens dont je parle, peuvent être résumées ainsi : i.° Faire le trait de la carte au crayon, sur le papier; 2.° Mettre ce trait à l'encre; 3.° Le calquer; TRACE DES CARTES. 464 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, 4° Le décalquer sur le cuivre ; 5.° Le tracer: c'est sur ce tracé que doit ensuite travailler le graveur. On voit, par cet exposé, qu'avant de pouvoir faire graver, dans de petites dimensions, une carte construite sur une grande échelle , il faut réellement qu'elle soit dessinée quatre ou cinq fois; et que, de plus, les principales positions géographiques soient placées au compas, séparément sur le papier et sur le cuivre, opérations qui ne laissent pas d'être délicates et quelquefois fort longues à exécuter. La réduction directe sur le cuivre des grandes feuilles de cons- truction , diminueroit le travail au moins de moitié , en même temps qu'elle permettroit de lui donner le dernier degré d'exac- titude \ M. DE Fleurieu a proposé le premier cette réduction directe des cartes sur le cuivre ; seulement il vouloit que l'on dessinât sur le cuivre nu : ce moyen n'est pas impraticable, puisque l'auteur l'a employé dans le tracé des cartes de son voyage sur l'Isis ; mais il est extrêmement incommode, insuffisant même, lorsqu'on a de nombreux et minutieux détails à placer : enfin, ce qui le condamne sans réplique , c'est que M. de Fleurieu lui-même avoit fini par l'abandonner, pour revenir à la méthode des calques et des dé- calques. J'ai tâché de profiter de l'idée de M. de Fleurieu, en conser- vant toutefois les avantages que présente le dessin sur le papier ; ' On sait que l'humidité et la sécheresse peuvent faire varier les dimensions du papier d'une quantité considérable. Si donc on a tracé sur le cuivre un cadre exact de la carte qu'on dessine, il arrivera souvent que lors- qu'on voudra la décalquer, la grandeur de la carte ne sera plus égale à celle du cuivre. L'usage veut qu'en pareil cas , on répartisse cette erreur; et pour cela on subdivise la carte et le cuivre en un pareil nombre de carreaux, puis on prend à part le calque de chacun , et on le décalque sur le cuivre à la place qui lui convient. Par cette méthode , l'exactitude à laquelle on parvient est tou- jours suffisante, sur-tout si l'on multiplie en assez grand nombre les carreaux de subdivi- sion ; mais elle exige beaucoup dç temps et de soins minutieux. c'est LIVRE Iir. Analyse des cartes. ^6^ c'est à quoi je suis parvenu en plaçant sur le cuivre une couche très - mince de mastic , sur laquelle on peut dessiner avec une grande facilité. Le mastic que j'ai imaginé ( et l'on peut en faire de tien des sortes), est d'une extrême blancheur; le grain en est plus uni que celui du vélin : on y dessine au crayon de mine de plomb \ts traits les plus fins et les plus purs. Il est possible d'effacer ces traits plusieurs fois, comme sur le papier, sans altérer le mastic: on pourroit y dessiner à l'encre ; mais le trait au crayon suffit ordi- nairement , car en usant des précautions qu'on prendroit si le dessin étoit fait sur le papier, il est facile de le conserver plusieurs mois, plusieurs années même, sans qu'il s'efface. Ce mastic adhère très- fortement au cuivre , mais on l'enlève en passant sur la planche une éponge imbibée d'un mélange d'eau et d'acide nitrique : étant mis en couche très-mince , on peut l'entamer facilement avec une pointe d'acier, sans l'écailler, et, par ce moyen, tracer sur le cuivre \ts traits qui ont été dessinés sur le mastic. Cela posé , voici la marche que j'ai suivie pour réduire à-Ia-fois mes grandes constructions , et pour \ts tracer sur le cuivre. Premièrement, j'ai divisé et gravé les échelles sur la planche ; j'y ai placé le mastic ; ensuite j'ai formé le treillis sur lequel je devois dessiner au crayon le trait de ma carte. Au lieu de mettre ce trait à l'encre , je l'ai tracé avec une pointe ; de cette manière , mon dessin s'est trouvé réduit et porté sur le cuivre aussi prompte- ment qu'il eût été dessiné sur le papier, par les procédés ordinaires. Après avoir enlevé le mastic et ébarbé le trait, on peut en faire imprimer tout de suite une ou plusieurs épreuves ; ces épreuves servent pour écrire la lettre , dessiner les montagnes, &:c. H seroit possible de couper le trait au burin sur l'esquisse au crayon même, avant de l'avoir tracée avec la pointe. Cette marche seroit extrêmement rapide ; j'en ai fait plusieurs essais qui ont Nnn TRACE DES CARTES. TRACE DES CARTES. 466 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ■ parfaitement réussi ; mais ces détails et beaucoup d'autres, qui sont le fruit de mes recherches sur le tracé des cartes , doivent être supprimés ici. Je n'ai pas tracé toutes les cartes qui composent mon atlas par la méthode que je viens de décrire ; voici les numéros de celles qui ont été calquées par le procédé exposé dans la note de la pag. 4^4 > savoir: une partie de la carte n.° i ; les cartes n.°' 2, 3,4, 'y^'j, 8, 9, II, 12, 13, 19, 20 et 30; j'ai dessiné toutes les autres directement sur le cuivre. §. 2. D IV I SI ON DES ÉCHELLES. C'est encore à M. de Fleurieu qu'est due la première idée de construire les échelles directement sur le cuivre. Avant lui, on calquoit celles qui avoient été faites sur le papier ; cette méthode vicieuse est abandonnée maintenant par tous les géographes qui se piquent de mettre de l'exactitude dans leurs travaux. La division des échelles s'exécute sur le cuivre nu, et ne doit pas se faire autrement. M. de Fleurieu se servoit, pour cette opération, d'une matrice divisée en ^^ et en y de ligne, à l'aide de laquelle i\ traçait d'abord ses échelles de longitude ; et de celles-ci ïl concluoit ensuite les échelles de latitude , en prenant la valeur de leurs parties dans une table des latitudes croissantes. La marche que j'ai suivie est différente , et me paroît à-la-fois plus générale et plus expéditive. J'ai fait construire un instrument que j'ai nommé Dianomhre'' , d'un mécanisme simple et fort com- mode. II consiste dans une règle de laiton divisée en millimètres, sur laquelle glisse un curseur. Ce curseur porte un nonius et un micromètre qui subdivisent le millimètre en 200 parties ; et de plus, * Dianomètre, qui mesure les divisions; mot composé de Siuro/m, division, et jMTfov, mesure. LIVRE III. Analyse des captes. 467 un traçoir et un poinçon , qui doivent servir à graver les divisions , soit avec des lignes, soit avec des points \ Pour diviser une ligne en parties égaies ( telles que sont, par exemple , les parties d'une échelle de longitude), je mesure d'abord cette ligne avec le dianomètre , et j'ai un certain nombre de milli- mètres et de parties de millimètre nzA^, Je divise A(, parle calcul, en autant de parties égales que je veux avoir de points sur mon échelle; soit ^^ une de ces parties ; j'écris la progression a, -la, 'i^a^/^a, 5^^&c. Ce sont les intervalles qui doivent correspondre aux points de division. Pour les construire, je place le curseur sur le zéro de l'instrument, et je fais glisser la règle parallèlement à la ligne à diviser , jusqu'à ce que le traçoir ou le poinçon ( suivant le besoin ) se trouve exacte- ment'' sur le point de départ des divisions de l'échelle de longitude. En cet état , je fixe invariablement le dianomètre à la planche de cuivre, avec des pinces destinées à cet usage. Si cette opération dérange la position de la règle, je rectifie cette position à l'aide de rappels. Je conduis ensuite le curseur successivement sur tous les points a, xa, "^a, 4^, &c. de la division de l'instrument, et à chaque station je pousse le traçoir ou frappe le poinçon ", ce qui me donne autant de points de division sur mon échelle de longitude. S'il falloit diviser une échelle de latitude, ou toute autre ligne, en parties qui eussent entre elles des rapports donnés , l'opération du dianomètre seroit précisément la même; mais les calculs prépara- toires qui devroient donner les valeurs a, b, c,d, &.c. des parties de N dans les rapports demandés, différeroient un peu des premiers. La différence consiste en ce que le nombre total A^^ au lieu d'être par- tagé en parties égales, doit être partagé en parties ayant entre elles les rapports exigés. Ayant les nombres a, b, c, d, &c. en fractions * Je donnerai ailleurs, en y joignant les ''Pour mieux apercevoir cette coïncidence, figures nécessaires , la description de cet on se sert d'une loupe, instrument. De pareils détails ne pourroient c Ces mouvemens sont régularisés par un trouver place dans cet ouvrage sans m'en- mécanisme particulier, traîner dans trop de longueurJt DIVISION DES ÉCHELLES. DIVISION DES ÉCHELLES. 468 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, du mètre, je ies additionne successivement et j'ai la suite a, a-{-b , a-\-b-\-c , a-\-b-\-c-\-d , &.C. dont chaque terme exprime la distance du zéro de l'échelle au point correspondant de la division. Dans le cas de l'échelle de latitude, on trouvera le rapport des parties de cette échelle comparées au degré de l'échelle de lon- gitude, en faisant usage d'une table des latitudes croissantes. S)i l'on veut avoir des échelles décimales de latitude et de lon- gitude , il sera facile de connoître leur rapport avec les échelles sexagésimales, en se rappelant que 9°= \o grades. Les échelles de toutes mes cartes ont été construites sur le cuivre; mais n'ayant pas eu de dianomètre dès le principe , je n'ai divisé avec cet instrument que les cartes n.°' 2, 5, 6, 10, i4, 15» 16, 17, 18, 2,1, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 31 et 32. Pour diviser les autres, je me suis servi d'un compas à verge, d'une matrice divisée en mil- limètres, et d'un compas de proportion, Cette manière de diviser, pour le dire en passant, exige beaucoup de temps et d'adresse de la part de celui qui opère : elle est, par conséquent, fort coûteuse, Avec le dianomètre, au contraire, toute espèce d'adresse est inutile : il ne faut qu'une attention ordinaire pour lire des nombres sans se tromper; la machine fait le reste, et û\ç, le fait avec promp- titude et précision. Il convient de remarquer que toutes les divisions ayant ici une même origine (le zéro de l'instrument), l'erreur que l'on feroit sur l'une d'elles ne pourroit influer en rien sur l'exacti- tude des autres points, LIVRE 469 LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. CHAPITRE I." Tables de Routes. %. I." Routes des corvettes Françoîses, et des principales Observations physiques et météorologiques faites pendant le voyage. J E ferai précéder ces tables Je quelques explications. Dans les deux premières colonnes, je donne les dates en style décadaire et en style grégorien. Quoique le dernier soit le seul employé maintenant, le premier étoit en usage à l'époque de notre voyage; fai dû le conserver, parce que les éphémérides Françoises, dans cet intervalle, sont calculées suivant ce calendrier, et qu'il eût été fort incommode, au besoin, d'avoir à en faire la réduction. La troisième et la quatrième colonne contiennent les latitudes et les longitudes corrigées , obtenues par trois moyens différens : l'estime, les observations astronomiques et les relèvemens. Le signe ooo TABLES PE ROUTES. 470 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, particulier dont chaque nombre est précédé montre par laquelle de ces méthodes il a été déterminé. Je n'ai point établi de comparaison entre les résultats estimés et ceux déduits directement de l'observation des astres. Ce travail eût été prolixe et d'un si foible degré d'intérêt et d'utilité , que je n'ai pas cru devoir l'entreprendre. Lorsque quelques effets généraux, relatifs aux courans, ont été observés avec une suffisante exactitude, j'en ai fait mention dans la colonne des Remarques. Les positions estimées sont toutes corrigées de l'erreur reconnue dans l'intervalle des observations, ainsi que je l'ai exposé dans le chapitre II du III.^ livre de cet ouvrage. A l'égard des observations astronomiques comparées entre tS^ts, on trouvera des détails suffisamment étendus dans le chapitre qui traite de la correction de nos longitudes. Il ne s'agit plus aujourd'hui de prouver aux navigateurs la bonté àt% méthodes et des instru- mens , mais de leur donner des résultats déterminés par des moyens exacts et suffisamment connus. Sous le titre général dl Observations météorologiques , j'ai placé six colonnes : la première contient la hauteur du thermomètre ; la se- conde, celle du baromètre, et la troisième, celle de l'hygromètre, observées à bord, à midi. Les thermomètres dont nous avons fait usage étoient à mercure et construits avec soin par d'habiles artistes. Leur graduation étoit celle de Réaumur, ou à quatre-vingts parties. Nos bai'omètres, dont les échelles étoient divisées en pied-de-roi, consistoient dans un simple tube et une cuvette renfermés dans un étui cylindrique en bois, suspendu lui-même au navire par un mouvement de Cardan. Néanmoins, les oscillations du mercure dans le tube, occasionnées par le roulis et par le tangage, étoient souvent très- considérables : pour observer la hauteur du baromètre dans ce cas , on prenoit un milieu entre l'ascension et la descensîon extrême du fluide, lors de deux mouvemens consécutifs du vaisseau; mais on LIVRE IV. Résultats généraux. 471 ne se bornoit pas à deux observations ; on en faisoit plusieurs, et les résultats moyens ofFroient, en général , une concordance sufK- samment exacte. Notre thermomètre et notre baromètre étoient placés au pied du mât d'artimon, dans la batterie de la corvette, et par conséquent hors des atteintes des rayons directs du soleil. J'ai soigneusement indiqué les observations qui ont été faites dans des circonstances différentes. Quant à nos hygromètres, ils étoient à cheveu double, et cons- truits par RicHER, sur les principes de Saussure. Après les observations hygrométriques, vient l'indication suc- cincte de la direction des vents, de leur force et de l'état du ciel en 24 heures , le jour commençant à minuit. Nous lui avons donné autant de développement que l'espace dont nous pouvions disposer a pu nous le permettre. Les variations de l'atmosphère nous paroissent dépendre de l'ac- tion du soleil et de celle de la lune ; et quoiqu'on n'ait point encore reconnu le degré précis de cette influence pour telle ou telle posi- tion de ces astres , nous avons cru cependant qu'il seroit utile à ceux qui voudroient s'occuper de ces recherches, de placer dans deux colonnes distinctes, d'une part, [&s diverses circonstances du mou- vement lunaire, et de l'autre, celles du cours du soleil. Pour ce dernier, nous nous sommes bornés à l'indication des divers signes du zodiaque ; à l'égard de la lune , nous avons noté les, points syno- diques ou des phases, les apsides, les nœuds, enfin \ts changemens de déclinaison et les lunistices. Nous avons dû nous abstenir de faire mention de l'heure du lever et du coucher du soleil ; de l'heure du lever, du coucher de la lune, et de son passage au méridien, &c. : ces détails, quelque intéressans qu'ils pussent être, nous auroient entraînés trop loin; ayant dû nous borner aux observations faites à midi, nous ne pouvions pas donner aux faits météorologiques eux- mêmes tout le développement dont ils étoient susceptibles. 000 2 TABLES DE ROUTES. TABLES DE ROUTES. 472 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, J'aurois pu chercher à établir le rapport qui existe entre les phénomènes observés et la position des divers points lunaires et solaires. Ce rapprochement eût été curieux, et je crois même qu'il eût été utile ; mais considérant qu'il me falloit offrir essentiellement ici une collection de faits dégagée de toute idée hypothétique, j'ai abandonné ce projet comme étranger au but que je devois atteindre. La colonne des déclinaisons de l'aiguille aimantée ou de la bous- sole est l'avant-dernière ; presque tous les résultats sont déduits d'un grand nombre d'observations, tant d'azimuth que d'amplitude, dont les principales ont été données dans notre livre II. La dernière division de ce tableau réunit les remarques diverses étrangères aux colonnes précédentes : j'y ai noté les circonstances les plus importantes de notre navigation, telles que les mouillages, les appareillages et les rencontres inopinées ; les phénomènes atmosphériques les plus intéressans, tels que les trombes, les terres de brume, &c. ; les observations d'inclinaison de f aiguille aimantée, dont je ne donne que la moyenne, lorsque précédemment (livre II) j'ai pu entrer dans de plus grands détails. L'indication des courans observés en pleine mer s'y trouve aussi quelquefois , ainsi que la note des oiseaux pélagiens , et des poissons remarquables qui se sont offerts à nos regards : enfin , j'y fais également mention des terres que nous avons eues en vue à telle ou telle époque. Les observations relatives aux marées et aux courans voisins de terre auroient encore pu être réunies dans le même cadre ; mais comme elles sont en assez grand nombre pour former des tableaux à part, j'ai préféré ce dernier moyen. Les latitudes et les longitudes observées sont tirées , en grande partie, des journaux de M. Bernier et de M. Henri Freycinet, quelques-unes aussi de ceux de MM. Hamelin, Boullanger, Faure et des miens. Les observations du thermomètre , du baro- mètre et de l'hygromètre, appartiennent, sur -tout, à M. Péron; LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 4^3 un petit nombre cependant sont dues à M. Bernier. Les décli- naisons de la boussole ont été déterminées par trois observateurs principaux*, MM. Breton, H. Freycinet et Bernier; enfin l'inclinaison magnétique l'a été par M. Bernier seulement. Pour la commodité du lecteur, nous placerons ici des Tables de réduction du thermomètre et du baromètre, dont nous avons fait usage, avec le thermomètre centigrade et le baromètre métrique. TABLES DE ROUTES. Table pour réduire les degrés du thermomètre de Réaumur à ceux du thermomètre centisrade. DEGRES de Réaumur. I degré. 2. 3' 4 7 8 9 10, DEGRES centigrades. I'',25. 2,J. 3.75- J ,o. 6 ,25, 7.Î- 8,75- 10 ,0. 11 ,2J. 12 ,J. Ta BLE pour réduire la hauteur du baromètre ancien à celle du baromètre métrique. HAUTEUR du Barom. ancien, 27 pouces. 28. 1 ligne, 2. 3- 4 5 6, 7 8 9 10 II 12 VALEUR correspondante en mètre. o'",7309. o ,7580. o ,0023. o ,oo4j. o ,0068. o ,0090. o ,0x13. o ,0135. o ,0158. o ,0180. o ,0203. o ,0226. o ,0248. o ,0271. Voyez, pour plus de détails, le chap. I.«' de notre IIi.« livre. TABLES DE ROUTES. 474 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, EXPLICATION DES SIGNES EMPLOYÉS DANS LES TABLES SUIVANTES. ■e. Mouillage. A- Position déduite des relèvemens. *. Position conclue de l'estime. Nota. On n'a mis aucune indication , lors- que les positions sont le résultat des observa- tions astronomiques. c. Premier quartier, 3. Dernier quartier, ©• Pleine lune. • . Nouvelle lune, A. Lune apogée. P. Lune périgée. •K. Lunislice boréal. L. Lunistice austraL S'. Changement de la déclinaison de la lune d'australe en boréale. D. Changement de la déclinaison de la lune de boréale en australe. Q,, Nœud ascendant; changement de la latitude de la lune d'austr. en bor. y. Nœud descendant; changement de la latitude de la lune de bor. en austr. T. Le Bélier ; changement de la décli- naison du soleil d'austr. en bor. V. Le Taureau, H. Les Gémeaux, 05. L'Écrevisse; solstice boréaL Si. Le Lion, np. La Vierge. £!:. La Balance ; changement de la décli- naison du soleil de bor. en australe, ii|^. Le Scorpion. ■^. Le Sagittaire. z . Le Capricorne ; solstice boréal. s». Le Verseau. X. Les Poissons, N. B- Toutes les longitudes sont comptées du Méridien de Paris, LIVRE IV. Résultats généraux. 47S TABLE i/^ Traversée du Havre à Ténériffe. DATES. LATITUDES Nord. LONGITUDES Ouest. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. n> PI. — n » t- Ïl 0 en n- 0 Z a n 2. (T a H n 3 0 3 1 Œ *< i VENTS, État du ciei. 1 3 1 ■-t n 3* -i' REMARQUES. An IX. i8oo. H- NO. ^7 < ni 3 C 28 1 S cr n A49°3°'38" A 2° 24' 28" io'',o 28P8',3 93''.° NE. E. SE. JoJi frais ; beau temps , ciel nuageux. Il Les con-ettcs U Cioiraphe et U Naturaiuie sont parties du port du Havre le ip octobre iSoo , à 10 heures du matin. 20 JO. I I. 0. 3. 37. 49. >' >5 28.8,0 95 .0 S.VariabIcduSSE. auSSO. et calme ; ciel nuageux. p II Vu l'île Aurigny et les Cas- quets. ^9 2 I A49-;7-37- A 4- 45- >o- 9 .0 28.7,0 // De ro. au N. , grand frais ; temps couvert et brumeux. n 0 3 H En vue des côtes d'Angleterre. 3° 21 49- 3^- °- * 6. 4. 49. 10 ,0 28.7,0 ;/ NNO. NNE. NE. Joli frais ; ciel nuag. , pet. pluie le soir. ^ 5 II 1." ^3 48. 19. 0. 8. 4. 9. 13 ,0 28.7,0 81,0 NNO. NNE. NE. E.SSE.S. NE. Petit fr. et trcs-var, ; t. couv. 3 ni.: 16° 40' 2 5^ H =«47.32. 0. * 8. 57. 45. 12 ,0 28.6,0 87,0 SSO. Variable au SSE. Joli frais ; temps couvert. 2_ > 26. 0. 3 S- ^5 46. 57.54. *ii. 25. 49. 14 ,0 28.4,0 85.0 S. SO. Joli frais ; SO. NO. Gr. frais ; pluie continuelle. £ 3 3 0 Il 4 z6 43.23.17. 12. 31. 49. II ,0 28.4,0 86,0 NO. NNO. Joli frais; temps couvert. a- 0 z6. 18. 5 6 7 ^7 28 -9 42. 40. 0. 39.47.19. 36. ,5. 8. 14. 5. 49. 13. 43. 49. 14. 10. 49. .2 ,4 ■3 .^ 16 ,0 28.6,0 28.6,0 28.8,0 82,0 92,0 94,0 NO. N. NE. ENE. Joli frais ; beau temps. NE. ENE. Joli frais; beau t.; pluie le soir. ENE. E. Joli fr. ; beau temps. 25. 20. Il 26. 42. Le passage des vents de NO. à ceux d'ENE. , a été assez prompt, en accostant les pa- rages des vents alizés. J^ . 8 30 33.20.15. 14. .4. 49. ■; .; 28.2,0 88,0 E. ENE. Joli frais ; beau temps. Si h 3 22. 28. 9 5 ■ 31. 2. 0. 15. 15. 49- 18 ,0 28.4,0 82,0 ENE. Joli frais ; beau temps. 21. 16. Plusieurs alouettes sont venues 10 1 1 I." 2 3 cr '0 28. 50. 0. A.28. 28.37. A 17. 52- "• A 18. 35. 39. ■ 8,5 28.5,0 86,0 76,0 ENE. NE. Joli frais ; beau temps. NE. Joli frais; beau temps. 3' 0 ^ cr 0 S. ™ 19. 5. Il se reposer sur nos vergues. En vue des îles Canaries. Mouillé sur la rade de Sainte- Croix de Ténériffe , j lo h. du matin. SÉJOL rR À TÉNÉRIFTE SE., foi jaromèt Pendant notre séjour sur la rade de Sainte- Croix, le tamment beau, excepté le 12 novembre dans la nuit, que 5 vents ont soufflé du NNE. au nous avons eu de la pluie. Le bles et joli frais. Le temps a été cons- re s'est soutenu de 28^" 3' à 281* 4'. Le thermomètre à l'ombre, sur le bâtiment, a varié de 17 à 20 degrés; terme moyen -t- 18 ,j. [ Déclinaison 20» 0' NO. Cette déclin, de la boussole a été observée à bol d : elle est moy. d'un gr. nomb. d'obs. 00 61" 50' j ms à terre à l'observatoire de Don ODRIGUES CARTA, Déviations magnétiques./ j^ Inclinaison (Painle JVcrd.)/ Je 8 le 9 inové „,41I» 'ï- • • ^2- °°- 1 ai^ [L,, . 59. 00. ï /r, ,/^ / Résultats obter A. -.n l Jos EPH R ' ' \ nne. .•..,, 6z° z6' j V ' 476 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ■ ' '-"——■■ ■ ■■ — '— ■ ■ — . ■ — . ■- — TABLE 2.^Traversée de Ténériffe à 9 L [le -de-France. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. a 0 0 H ? S' 0 cri ET w S c 0 pa t à^ 1 ni' 3 VENTS, 3 « S REMARQUES. g, -2. S. n n Nord. Ouest. l 3 3 3 État du ciel. £ p 0 ? P n 0 z An IX. 22 1800. '3 z -H S.'',P NE. ENE. Joli frais ; bpau D NO. Appareillé de U rade de Sainte- ^^ Cd 2 § temps. Croix f à 3 heures du soir. ^3| .4 § zS" i' 0" 20" 7' 8" ,7^8;28P;',o 83,0 ENE. Joli frais ; beau temps. 1S 170 32' n S" 24" 23.16. 0. 21. 32. 12. .8.0 28.3,5 9' .° ENE. Joli frais ; beau temps. 17. 0. Coupé le tropique du Cancer , à 10 b. 4.)' duma^in. 2; 20. I, 0, * 22. 30. 35. ■9 .^ 28. 3 .0 94.° ENE. Joli frais ; beau temps. • 1 .4.54. z6 V 16.4;, 0. * 22. lO. 49. 20 ,0 28, 2 ,0 93.0 ENE. NE. JE. Joli fr. ; temps P 1 couvert. 1 3* V i8 14.20, 0. * 21. /(5, 2. 21 ,0 28. 2 ,0 97.° NE. ENE. Joli frais ; tcipps u Passé dans plusieurs ras de couverj. l marée , portant de ('ESE. au ONO. Doublé le Cap-Vert à .^0 lieues de dist. q|.viron. z8 '9 13.13, 0. 2 1, ;8. 46. 22 ,0 28, X ,.Q 88,,q NE, ENE. Joli frais ; beau L ré. 49. Nous avons toujours navigué temps. dfiQS des ras de m^rée. 29 20 10.15. 0. * 8.;/. 0, 20. 44. 30. " .3 28. I ,0 89,0 ENE. NE. Joli frais ; beau temps. 16.59. Un épervier est venu se per- cher s^r nos vergues. 3P 2t * 19. ;i. 43- 23 ,2 28. I ,0 86,0 ENE. NE. Petit frais ; bpau ^ 16. 2. temps. 4 I ^^ 2? S, 7. 0, '9- 3/- ;/• 23 ,0 28, I ,0 92,0 ENE, NE. Petit frais ; beau .6.33. Vu quelques oiseaux des Tro- ? femps pendant la nuit ; ton. O" piques , et un requin. Les , 3 et éclairs dans le S. 0 courans nous ont portes dans S. ^J 7.40. 0, 19. 3. )0. 24,8 28. 2 ,0 8,9,° NE. ENE. Foiblc fraîcheur du £ 0- »6. 9. i'OSO. ni S. et du SE. ; beau temps. r- î ' 24 7.42, 0, 19- 3- H- 24 ,0 28. , ,; 92,0 Calme; fraîcheurs variab. du SSO. au S. SSE. SO. OSO. »;• 7- Les CDurans nous ont portés dans ie N, et NO ; b. femps ; horizon ^^^^^ - brumeux. "* 4 2; 7.39. 0. .8. ;;. 38. 24 ,0 28. 2 ,; 87,0 NNE. NE. ENE, Petite brise; J^ 16.37. Vu beaucoup de dorades, bo- beau temps. nites et marsouins. i z6 * 7. 7. 0. * 18. 3e. ;i. 22 ,0 28. 2 .0 100,0 Calme interrompu de petit fr. 17. 17. et bon fr. ENE. et E ; temps couv. ; pluie le mat. ; tonn. ,' éclairs. 6 27 6.58. 0. .8.38. j. 23 .8 28. 2 ,0 96,0 Calme et fraîcheurs très-var. ; Sii 1^ V Les courans pous portent cobs- t. couv. et à grains ; pluie. |. tamment vprs le Nord. 7 28 ('■iy. 0. * 18. 2;. 18. '-^ .5 28. 3 ,0 91 ,0 Calme plat ; temps couvert. 3 3' 15.30. 8 29 6.41. 0. 18, 26. J2, 24 .8 *8, 2 ,0 93.° Calme et fraîcheurs très-var. ; 0 16. II. Vu beaucoup de bonites, do- ^rt ' temps couvert. 2 * 6.38. 0. t- rades et poissons volans. Les 9 3° * 18. 24. 46. 22 ,7 28.2,5 94,0 Calme ; grain pesant d'ESE. ; r 14. 54. courans nous portent toujours pluie à versé. au N. 10 I.'' * 5.17, 0. * 18, 32. ;9. 22 ,0 28. 2 ,5 98.0 Joli frais d'E. .et de SE. Grains © , // Vu des mai'souifls. 0 violens avec écl. et pluie, j 1 1 2 S' 3 a- 4.25. 0. 18. 43. ,3. ^3 .'- 28. 2 ,0 96,0 S. ESE. Joli frais ; temps né- A. A buleux. 13.36, 12 3 3 J.44. 0. 19. 30. ;j8. 22 ,0 28. 2 ,0 93.° SSE. ENE. Joli fr. ; t. COUT. ; - 14.39. Vu plusieurs bandes de pétrels. des grains et de la pluie. ; ■■■■^^ HMMHI ■■■■ ■■^HH LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. i77 Suite de la TABLE 2." TRAVERSÉE DE France à l'Ile-de-France. DATES. o AnIX. '3 3 P ■4 3 '7 D ^ H- 22 '3 ^3 '4 24 ■5 ^; 16 26 ■7 V .8 28 19 LATITUDES Nord. 30 16' o' .50. o 2.29. o, 2. 8. 0. LONGITUDES Occideataies. ../42'jo" 19. 32. 4 20. 9. 17. * 20. 10. 2 1 2. 13, o. 22. 10. 35 2.24. o. 27. 48. * 1.22. O. Jf: 20. 2. 2 — Sud. - O. 19, O. 1.9.0 2. 9. O 2.58. O 3.;2. o. 4-55- P- 6.33. o. 8. I. o, 9.3/;. 15. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 22",0 '8P2',5 97''.° 21 ,0,28. 2 ,0 99 ,0 22 ,5128. 2 ,5 (J7 ^o 20 ,6 28. 2 ,J 96 ,0 22 ,7 .5 23. 27. 15 23. 40. 29 25. 24. 50. 26. 2 1. 5'5 27. I r. 10 28. 22. 23. 28. 59. 37, 29, 26. J 1 29. ifi. 4 28. . .5 94.'' 97.° 28. 2 ,0 (J3 ^o 22 ,0 28. 2 ,0 22 ,2 22 ,2 22 ,2 22 ,2 22 ,0 22 ,0 2 1 ,2 2. ,: 5 28. 3 ,0 94.0 29. 4?- 5 '•I2I ,8, 2 H. 2 ,0 91 ,0 2S.2,; 28.2,; 28. 2 ,0 28.2,5 28.2,5 28.3 ,0 SSE. OSO. SO. SSO. NE. NNE. N. Pctil fr. et calme ; t. cou. orag., grains, pL, éc. DciENE. au SO. par le Sud , calme et pctiï frais ; beau temps ; pluie dans la nuit. SSO. SSE. Joli frais ; pluie et grains dans raprès-midi. S. SE. NO. E. Petit frais , en- suite calme; t. couv. et pluv Du SSE. au SSO. Petit frais ; t. piuv. , couv. et par grains. Du SO. au S. et N. par l'E. Joli fr.; t. couv. et à grains. Calmeetpet. fr.duNE. ENE, OSO. et NO. Fort grain d'ENE.; temps couv.; pluie 97.° 99'° n SE. SSE. Joli frais , b. temps. SSE. SE. Joli frais ; b. temps. 96 ,0 SE. ESE. Joli fr. , b. temps dans la nuit, grains et pluie à verse. 97 ,0 SE. Joli frais ; beau temps. 97.° 93.° SE. SSE. Joli frais ; b. temps. SE. ESE. Joli frais; b. temps. 04 ,0 ESE. E. Joli frais ; b. temps. 28. 2 ,0 89 ,0 E. SE. Joli frais ; beau temps ESE. E. Joli frais ; b. temps. E. ESE. Joli frais ; b. temps. D 13 Ci • .L.P NO. REMARQUES. 14. 20. 3' n 3 11.33. 1 1. 32. II. 6. 10.58. Il 9. 3. 8.29. 7.19. 7. \6. 6,24. 6. 14. A la nuit, mer phosphoriquc d'une manière àonnantc. Nos bâtimeiis paroissent naviguer dans une mer de feu. L'inclinaison de l'aiguiile ai- mantée, mesurée sur ic pont dans un instant de calme ab- solu , 1 été trouvée de 27° o' vers le Nord : l'erreur, s'il y en a, ne doit pas aller à plus d'un ou deux degrés. Les courans portent au N, et à l'O. Vu un diable de mer. Les cou- rans portent au N. et à i'O. A 4 h. du mat. , une trombe a passé très-près 6^u Naturaliste ; elle a occasionné une saute de vent violente et subite , et nous a procuré une forte pi. Les courans portent au N. et à \'0. constamment et avec force. Nous voyons depuis plusieurs jours des ras de marée qui ont cette direction. Vu dts mauves et des poissons volans. Nous avons coupé la ligne R 6 h. du soir par 23° 37' de longit. à I'O. de Paris. Vu des paillc-cn-cus et des poissons volans. Inclinaison de l'aiguille aiman- tée (à 6 h. 30' soir ) zz 15° o' vers le Nord , à i" ou 2° près. Inclinaison de l'aiguille aiman- tée { à 3 h. soir) ^ 17° o' vers le Nord , à z" ou 3° près, à Cause du mouv. du navire. Vu des poissons volans. Les courans portent au SO. , depuis quelques jours. 'pp 478 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE 2.^ Traversée de France à l' Ile-de-France. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES ~^ DÉCLI NAl de la Bouss REMARQUES. 0 'h ET n i w ■S CTO VENTS, ? 5 0 3 %^ '^^ Sud. Occidentales. 0 3 0 3 ni' c 0 3 3 f .3 état du ciel. 1' 0 c« ."" 0 Z An IX. 1800. -H ►t3 NO. 3° 5 21 11° II' 0" 30O3' 32" 21V 28r2',o 9id,o ENE. ESE. Joli frais ; beau 1 5° 3.' Lors de l'observation de i'am- 0 1.='^ " S 12.45. 0. 29. 51. 45. 22 ,5 28.5,0 91 ,0 temps ; un peu de pluie. ENE. E. Joli frais , b. temps. 28.3,0 88,0 E. ESE. Petit frais; b. temps. A 6.59. A 9 h. 15' coupé le tropique E? du Capricorne. 10 3' 1801. 24. 0. 0. 25. 35. 48. ^5 .' 28.3,0 92 ,0 ESE. E. Petit frais ; temps couvert. © c 6.13. Vu un pétrel et des poissons volans. p 1 1 i.^^ 24.58. 0. 25. 29. I. 25 ,0 28.3,0 94.0 E. ESE. Foible brise ; beau 6.23. Vu plusieurs rcnuins. 1 a Ï-H temps. 2 S <1 24.56. 0. 24. ■)•]. 15.22 ,5 28. 2 ,0 89,0 SO. S. SSE. SE. Foible brise; 6.17. rt' beau temps. '3 25.19. 0. 24. 26. 29. 20 ,7 28.4,0 100,0 Du SE. au NE. Petit frais ; 6. 20. 14 beau temps. 4 26. 6. 0. 24. 19. 42. ^3 .5 28.3,0 97.° NE. N. ONO. Petit frais ; b. 6. 16. I J temps. ; 26.37. "- 23. 39. 56. 20 ,5 28.2,0 94.0 ONO. ose. SO. SSO. S. SSE. 6.17. 1(5 Joli fr. ; b. temps : l'après- midi , temps couv. et pluie. 6 26. 6. 0. 22. 0. 9, 22 ,5 ^8.3,0 90,0 SSE. Joli frais ; beau temps. D 6.42. '7 7 25.47. °- 21. 12. 23. 20 ,0 28.4,0 83,0 SSE. E. Joli frais ; b. temps. ^ h 8.40. .8 8 27. I. 0. 21. 18. ^^. 24 ,, 28.5,0 87,0 ESE. E. Joli frais ; b. temps. § 8.48. •9 9 28.30.50. 20. :^^. 50. 25 ,0 28.5,0 89,0 E. ENE. Joli frais ; b. temps. 5' 3 9. 2. 20 10 29.47. 0. 19. 50. 4. 26,5 28.5,0 88,0 ENE. NE. Joli frais ; beau temps. i 8.50. 2 r 1 1 31. 0. 0. 18. 49. 18. 22 ,) 28.5,0 92 ,0 NNE. N. Joli frais ; b. temps. 8.23. 22 I 2 31.45. 0. 16. 41. 31. 22 ,0 i8. 6,0 96,0 N. NNE. Joli frais ;b. temps. L 8.35. LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. Ppp 48o .VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE 2.^ TRAVERSÉE de France À l'Ile-de-France. DATES. 0 n m. 0 cyj n- C« Oq ^ D. *< 0 "< E. ôr 2. (T a LATITUDES Sud. An IX. c '7 ^- ^3 28 29 1." < I«OI. 5 rt. '3 ■4 '5 1(5 '7 ^3 24 7 3(;'>49' o" ^jô.Jf). o * 34. 5S. o 35.24. o. 3u NNE. au NNO. Joli fr. ; beau temps. SSO. S. .SE. Bon frais; temps couv ; pluie et grains. SSE. SE. Bon frais ; b. temps. S 3 L g- P i O >S 100,0 3.0 25 ,12». 3-jO 07,0 23 »9,^8. 3^009,0 SSE. SE. Bon fraîs ; t. couv... pluie et grains. SE. SSE. Joii frais; b. temps-; pend, la nuit, pluie et grains. E. ESE. .Joii /rais; t. couverl; grains et pluie. NE. ENE. Petit frais ; temps couv. ; grains et pluie. 24 ,,ojj28. 2 „o|ioo^t3 NE. Petit frais ; beau .temps, q eu O «, n ^ g NO. 27° 2' 27.30. REMARQUES. 28.40. w n A,A 28. 3. 28. 14, 28. 5. 28. 2. 27. 48. 23.36. 22, 5, Vu des albatrosscs. Vu des albatrosses. Vu des baleines. Passé dans plusieurs ras de marcc. Vu des .raisins des Tropiques, LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX, 481 Suite de la TABLE 2/ TRAVERSÉE DE France À l'Ile-de-France. DATES. An IX, r o < I 5 '3 '4 '5 i6 '7 18 ■9 ^3 ^4 ^5 O O ^ LATITUDES Sui '4 '5 16 30° 46' o" 31.25. o. 31.53. o. *3i.33. o. #31.28. o. 30.28. o. 29.39.50. 28.42. 17. 28. 12.56. 25.20. o. 22.46,27. 21.27. °' 20. 19.38 19.53. 2 Ai9.5'-;7- A^o, 9. 7, LONGITUDES Orientales. 48° 31' 35" 50. 33. 22 51. 3^- 8 * 5^- 48. 5;- * 54. 19. 41. ■)•>• H- ■^7' 55- 34- <î- 55- 49- 4^ 56. 24. 32. 58. 5. 33. 58. 9. 59 58. 3.. 6, 58. 19. 6. 56. 4'' ^9- A 5;- -8. 8. A 5;- 7- 37' OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. •5''.9 H ,5 23 ,0 ■5 .5 ■7 .7 19 ,0 ■9 .° 21 .; 2 1 ,0 i' .5 21 ,1 21 ,4 21 ,y " .7 VENTS, état du ciel. 28.3 ,0 27. 6 ,0 28. 2 ,0 8''3 ,0 i0O°O NE. NNE. Joli frais ; beau I temps 100,0 NE. ENE. Joli frais ; beau I temps. 99 ,0 NE. ENE. Petit fr. ; t. couv. calme plat , ensuite grand fr. An IX. 1801. -t- p NO. ; Ti ^î > A2 0''10'40" A55'' 0' 50" .9« .6 28P2',8 93'.° De l'ESE. au SE. Pctii frais; s 13027' Parti de rile-dc-Francc à 7 h. 5" .5 beau temps. du matin. , n. 6 P. 26 r^ 21.19. °- 57- 24. 46. ■9 ,0 28. 4 ,0 94.0 E. ESE. Joli frais ; b. temps. D.'jf H 7 V 22.40.36. 55- 26. 28. 18 ,628.3 ,0 98,0 E. Joli frais; beau temps. .4. 25. 8 z8 23.j6.50. ;;• 36. 34. ,8 ,828.4,5 98,0 E. ENE. Joli fraii ; b. temps. 0 « Coupé le tropique du Capri- corne pour la troisième fois. 9 ^9 25. 4.II. 56. 9. 3. •7 ,828.4,8 91 ,0 ENE. SE. Petit frais ; beau temps. h 0 a .5. 0. 10 5° *25.5o. 0. 5;- 43- 37- 18 ,2 28.4,0 98,0 SE. E. Foibie , ensuite bon fr.; ^■ ;/ temps couv. , brume épaisse; c de la pluie. s 1 1 1." 27.28.. 2. J5- 59. 32. '7 ,828.3 ,8 100,0 ESE, NE. Joli frais; b. temps. P P B 18. I. Vu un albatrosse. Le temps , brumeux d'abord , 1 2 2 1 28.3j.46. J7- 58. 22. ■7 .7 28.3,2 100,0 NE. NO. Joli frais; b. temps. L 1 ,7. .6. s'est éciairei dans la nuit, à l'instant du lever de la lune. ■5 3 28.53.j4. 60. 38. S5- ■7 .8 28.3,8 99 ,0 NNO. ONO. Joli frais ; beau c \6. 30. temps. 0 3 ■4 4 29. 12.21. 62. 29. 49. 16 ,428.4,3 92 ,0 ONO. S. Joli frais ; b. temps. a 15. 19. ■; î 28.j8.34. 64. 34- 3- 16 ,8 î8.4,3 96 ,0 SSO. SE. Petit frais ; b. temps. 3 i 1. 14. 48. 16 6 28.37.22. 6j. 28. 10. 16 ,(> 28.5,6 89,0 SSE. ESE. Bon frais ; temps couvert. Il ■7 7 30.28.37. 6;. 21. 36. i6 A 28.5,5 94.° ESE. ENE. Joli frais ; beau temps. a 18 8 3'-37-37- 66. 12. 3.. 16 ,0 28.4,0 95.° ENE. NE. Joli frais ; beau 15. 45. Dans la matinée , le soleil éloit temps ; ciel cou. ^'un brouil- entouré d'un cercle blanchâ- 9 *32.IO. 0. 68. 14. 10. 16 ,4 28.2,6 100,0 lard élevé et éclatant. NE. N. Bon frais , ensuite gr. Il tre de 15° de rayOn. L'inté- rieur de cette circonférence '9 A^ frais et par grains , temps étoit d'une couleur un peu couv., brume et pluie. foncée tirant sur le jaune. 20 10 * 32.46.30. * 70. Î7- '°- r6 ,4 ^^. 9 .6 97'° NNE. Grand frais ; temps couvert et pluvieux. II 21 1 1 *33.3i.2o. * 74- 32. 10. '4 .7 28.2,0 90,0 NNE. NO. SO. Grand fr. par rafales ; temps couv. et pi. h 0 3 II Vu beaucoup de damiers. 22 1 2 33.40. 6. 77- 23. 21. ■3 .0 ^8.4,3 89,0 SO. OSO. Joli frais ; beau temps. • î «3- 3^. ^3 '3 33-34- 7- 80. 10. 38. 12 .0 28.5,5 89,0 SO. ONO. Joli frais et foibie ; beau temps. § 0 u 24 '4 33.34.j8. 8.. 52. ji. 12 .3 28.3,5 98,0 NNE, NNO, Bon frais ; beau temps. Ei- K i; '5 33.24.29. 8j. 34. M. 10 .4 28.5,2 72,0 ONO. SSO. Bon frais ; beau temps. .3. 36. A 5 h. du matin, les vents qui étoicnt ONO., passèrent su- 26 16 32.j1.26. 87. 9. 22. 10 ,6 28.5 ,0 73.° SE. NE. Foibie brise; temps couvert. A il bitement au SSO., sans rien perdre de leur force. ^7 '7 % 32.20, 10. * 88 8. 20. 1 1 .1 28.5,8 97.° ENE. NNE. Joli frais ; temps couvert. A. n LIVRE IV. Résultats généraux. 483 Suite de la TABLE 3.^ TRAVERSÉE DE l'Ile-de-France à la Nouvelle-Hollande. DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES ^ ) CL. m p* W 0 C ï. p a m- n 5 > z 0 S. f» 0 3 H ET 3 0 3 S' 3 3 g Œ '^ "Si 0 3 rs- VENTS, état du ciel. 2" 5 3 3 s REMARQUES. Anix. 1801. ■+■ , NO. .83 0 .8 g *33°;;';°" 9.0 / 5" -",4 28r5!,6 95'.° NNE. NNO. Joli frais ci bon frais; temps couvert. n 0 3 IO<: '4' 29 p^ '9 34.29.12. 94. 54. 2. r2 ,2 28.3,0 99.° N. NNO. Bon frais ; temps couvert. 0* 10. '7 3<5 20 35- 4-3°- 98. 59. 22. " .5 28.2,6 99.0 NNO. SSO.SO. SSO. Bon fr. ; temps couvert; pluie. 3 t3- 0 10. 3'- 1." 21 34.48. 2. 101. jj. .8. '■ .4 28.4,0 92,0 SSO. SO. SE. E. NE.Petitfr.; beau temps. H * 22 ='3 34.38.43. 34.13.39- 103. 40. 106. 14. 4'. 53- .4,6 '2 .3 28.4,8 28.5,3 86,0 93.° NNE. NO. Joli fr. ; b. temps. 0. NO. Petit frais ; b. temps. c 0 3 3 a 9- 8. 20. 3>- 3 • D 4 24 * 35.42.40. 108. 20. 4. '3 .7 28. 5 ,0 92,0 S. SE. Joli frais; beau temps. î? p g 6. n- n p 5 ^5 33.51. .0. .09. 3. 58. ■4,8 28.4,0 95.° SE. NE. Joli frais; b. temps; le soir, éclairs dans le NE. s 6. 8. Apres le coucher du soleil , àc% 0 3 1 éclairs continuels paroisscnl 1 dans ic Sud, au travers d"un 6 2(; 33.49.58. 1 10. 21. 2. '5 -^ ^8.3,4 92 ,0 NE. NNE. Joli frais ; beau lenjps. S. 7- / brouillard gaicux, semblables \ au.x jets de lumière d'une au- rore australe. L'électromctrc indiquoit la présence de i"c- 7 27 34.35.53- 112.21. 4- ,4 ,6 28.4,6 87,0 NE. NNE. Joli frais ; SSE. E. Foibici ; beau temps. 5- 32. Icctricitc. Première vue des terres de la Nouvelle-Hollande. TABLE 4-^ Routes à la Terre de Leuwin. i/^ Campagne. '4 ■5 29 ;i -e 4 -e 34-45- 5- 34- 1 1. 54- 33- 22. 32. 33- 28. 5°- *33 19. 0. 33 3^- 0. 33- j6. ■• 33- 28. 0. 1 12. 26. 45, 112.28. rS. 1 12. 48. 29. I 12. 46. o. 1 12. 5 I. 24. I I 2. 50. o, 112.49. 23' 113. 4. ^8 14 .8 281-5 ',8 14 ,228. 6 ,0 13 ,828.5,7 I. ,828.5,8 II .8 '8.5.7 12 ,2!2B.5 II ,î 28.6.0 12 ,8 28.6,S 83,0 81,0 81,0 84,0 70,0 72,0 70,0 7$ fi SE. ENE. Joli frais ; beau temps. NE. SE. Joli frais ; b temps. SE. ESE. Joli frais ; b. temps. £. Joli frais; beau temps. E. Petit frais très - variable ; beau temps. ENE, S. Poîblc ; beau temps. E. NE. Petit frais ; b. temps. ENE. ESE. NE. Calme et petit frais ; beau temps. n o 3 C S' 3 p e 6. ■)-/. 5. 26. 5- 36 II 5. 21 5. o. Les courans nous ont portés de 3;' au Sud dans 24. heures. Au mouinige dans l'anse Dc- puch (baie du Géographe). Remis sous yoiies à 8 h. du matin, et jeté l'ancre à 6 h. du soir. A i'ancrc à 8 h. du soir, sous voiles à 8 h. du matin. Sous voiles à 8 h. i;' du mat., à l'ancre à ; h. et dem. du soir. Au mouillage dans la baie du Géographe. M. Bernier 3 observé à terre 3}° 30' et 1 13" 10' 32". m VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, 'W Suite de la TABLE ^.^ RouTEs À LA Terre de Leuwin. i/^ Campagne. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. a. a j — n "^ H 3 :? 1 5 O 0 Sud. Orientales. n> -t 3 0 ta 0 3 VENTS, iints 30 lints lu REMAR(IUES. S. cT •1 2. n' n 3 état du ciel. t 1 2- 0 n S 3 n n 3 2 ^ An IX. 180,. -H NO. ■6 ^ ; -e Au mouillage dans la baie 13^,8 28P6',3'7;V NE.E. Joli frais; NE. NNF. A \ Cette déclinaison de la bous- 5* >7 ^ H' 6" I 2 ,0 28.6,0 90,0 NNE. ENE. Bon frais ; beau h 0 sole est ta moyenne d'un gr. nombre de bonnes observa- temps. X2 en tions faites à l'ancre par M. C s Breton. i8 7 -e *33032'o" ,130 4' 0" " .7 28. 3 ,6|ç)2 ,0 NNE. N. ENE. NE. Joli fr. ; 0' 3 1 " Appareillé à 8 h. du matin , ciel nuageux; les vents fraî- -t 1; remis à l'ancre à ii h. etdcm. chissant beauc. sur !c soir. 0 •f '9 8 Au mouillage dans la baie 12 ,0 28. 0 ,0 96 ,6 NE. ESE. NNE. Grand frais ; g; II Appareille à jj h. du soir avec du Géographe. fortes rafales ; ciel couvert grand frais de NE. et brumeux ; pluie. A^. 5. Le > corvettes k Géographe et le Naturaliste ayant été séparées pendant le mauvais temps les routes suivan tes , jusqu'au 1 8 juin , se rapporteront exclusivement au premier de ces navires. 20 hs 9 S a' *33.25.20. * 112.47. 43- 1 12 ,827.10,5 1 99,0|NNE. N. Très -grand frais; II S. fortes rafales, ciel couvert; ^A4h.du soir, on voit deux 2. t temps par grains avec pluie; arcs-cn-ciel superbes. Toute brume épaisse. ( 1 l'aire renfermée entre deux est 1 d'un blanc éclatant , tandis que le reste de cette partie du 2 t lO 33.4(5.30. *II2.ÎI. ^l. 13 ,6 ^7- 7 '5 100,0 N. NO. ONO. Grand frais; fortes rafales; cîcl couvert et sombre ; pluie et brume. Il \ eiel est d'un gris noirâtre que quelques éclairs sillonnent de temps en temps. Le tonnerre 9 : • 1 gronde, tna.is foiblemcnt. ÎZ 1 1 *34. 5.20. * 112. 26. 3. 14.4 27. 9 ,8 100,0 ONO. Grand frais ; même > 3 temps. 3 ^3 12 *34-37-5°- * 112. 34. S^,- >4.; 27.10,8 100,0 ONO. OSO. Bon frais; sur le soir, bonne brise; temps à grains ; pluie. ^ 1 tr 0 ; 3- ^4 ■3 * 34.26. 0. *ii2.36. 53. ■3 .; 28.2,5 93.° OSO. SO. 0. Bon frais; ra- A i: ■ — // fales; ciel nuageux. ^; ■4 33.31. 0. ^112. 30. 0. 13 ,8 28. 1 ,8 100,0 OSO. NO. Joli fr. ONO, Gr. frais i raf. ; temps à grains ; pluie. 5- 50, 2(5 ■5 32.36.50. * 1 13. 0. 0. ■3 .« 28.1,5 98,0 ONO. OSO. SO. OSO. Bon fr. ; rafales; nuages et pluie. // 17 ■ û 32.43.35. 113. 2. 57. >3 .4 28.2,6 91 ,0 0. N. Presque calme. NO. NE. Jolie brise ; beau temps. 6. 22. 28 '7 * 32.42.44. 112.53. 44- ■3 / 28.0,5 9;^° N. 0. Grand frais; rafales, grains et pluie. // 29 .8 32.16.36. 113. 7. 41. .3 .6 28. I ,0 H De rO. au S. Grand fr. ; temps * A. 3 h. , l'île Roîtnest paraît dans le NNE., à trois lieues couv. , orageux et pluvieux. 1 de distance. LIVRE IV. Résultats généraux. 48j TABLE 5.' Routes du Géographe a la Terre d'Édels. i/^ Campagne. DATES. 0 0 2 Sf w" ^ 0.^ S ^ P" s An IX. 1801. jop.^l '9 <_ c 3 I." 20 ■ 2 2 n 21 S a. 0 i .-■ 22 4 ^3 LATITUDES Sud. !fr3l»38'o" 30.32.44. * 29.48.42. 27.23.2;. 26. I.4I. LONGITUDES Orientales. * I 12° 17' 35" III. 16. J7. * m. 9. 25. III. i6, 4^- 1 10. 32. 4j. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. I2'i,8 '3 .9 ■3 .4 14 ,0 ■5 .° O 3 ne o 3 28P3',o 2«. J ,0 28. 5 ,0 28.6,0 28.4,0 VENTS, État du ciel. SE. SO. Joli frais ; beau temps. SO. SSO. Joli frais ; beau temps. OSO. SSO. S. SE. ESE. E. Petit frais; temps brumeux. De l'E. au 5. Joli frais ; beau temps. De lESE. au S. Joli frais beau temps. n D.y n (33 O S o PI- n r- Z > en O z NO. 4. 20. REMAR8 .; ♦ 24.47.4^. 110.59. 3»- '9 .J A l'ancre dans l'Est de l'île 18 ,j Bemier ( Baie des Chient- Marins ). e 2 5: 2«.3,5 28.3,0 28.4,0 28.3,7 28.4,0 28.4,0 78,0 99.0 94,0 4.43.53. *iii. 7. 40.17 ,428.3, 14.59.47 25.19.18 II». 12. 9. '18 ,0 28. 3 ,5 III. 9. 25, 16 ,8 28. 2 ,0 Du S. au NE. Petit frais; beau temps. SE. NE. GranJ frais ; temps couvert , petite pluie. NE. SE. Petit frais ; b. temps ciel nuag. ; le sdlcil n'a paru qu'à midi. E. SSE. Joli frais ; b. temps. NNE. SSE. Petit frais ; beau temps. S. SSE. Joli frais ; b. temps un Icgcr brouillard couvre la mer. 92,0 ESE. SO. Pctil frais ; b. temps. 94,0 98.0 Q.L n NE. SE. Foibic brise ; beau temps. £NE. £. Joli frais ; b. temps. X Acji n 'Mouillé à 7 h. 45' du soir dans ia baie des Chiens- Marins ; appareillé à lo heures. |Au coucher du soleil y les nuages se sont un peu dissi- pés ; les inférieurs ctoient en longues bandes grises , et Ic6 supérieurs en flocons gris, rouges et blancs. Vers 7 h, la lune étant à une bonne hau- teur, les nuages inférieurs se sont dissipés , et les supé- rieurs ont formé un ciel pom- melé superbe ; mais ils ont disparu peu après. I Mis à i'ancreà z. h. 1/2, du soir. iCette déclinaison de la bous- sole Cil moyenne de sept observations faites par M. Breton. Appareillé à 7 h. et demie du matin , et remis à l'ancre à I h. du soir. IA7h. 1/2 du soir, nous avons vu la lumière zodiacale; son éclat étoit presque égal à celui de la voie lactée ; son sommet avoit la forme trés-prononcée ^, 22,^ d'un fuseau. Près de l'hori- zon > sa base s'élargissoit e^ se confondait avec une masse de lumière rougeâtre qui bor- doit l'horizon dans un arc de près de 100". Entre l'horizon de la mer et cette lumière , étoit une ligne noire à travers laquelle on voyoit les étoiles, quoique affoiblies. 4. 14. 3- ;?■ Appareillé à 6 h. du matin ; mouillé à 4 heures du soir. Mis sous voiles à é h. 50' du matin ; mouillé à i h. 30' du soir. Qqq 486 VOYAGE AUX TE,RRES AUSTRALES, Suite de la TABLE 6.' Routes du Géographe a la Terre d'Endracht. i/"" Campagne. DATES. LATITUDES LATITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQU ES. ' 2 ■0 REMARQUES. o P en 0 1 l es 3 S VENTS, 3 s Sud. Orientales, i État du ciel. C a ç 0 ^ S" 0 * 2 An IX. .80.. -t- : NO. .4^ 3 -^ ZJOjo'll" III» 4' 36" i;'',' 28Pl',6 97^° DuKtNO. auN. Joli fr,; b. 3 '/ Appareillé à 2. h. du soir. n <-i temps ; NNO. O. Bon fr. ; S- =: temps à grains ; pluie. ';.^ 4.« 24.44.28. * II 1. 2. JO. 16 ,0 28.3,; II 0. OSO. Grand frais; temps couv. SO. SSE. Joii frais j beau temps. ; " Mouillé à 8 heures du matin. ' Cette déclinaison est moyenne ; de cinq observations faites à 1(5 ; •►s 24.49.50. m. I. 53. >4 ,3 28.3 ,0 u SSE. E. Petit frais; b, temps. n ', 4*^ 3^') ^°'^^ ^^ mouillage. llnclinaispn moyenne de l'ai- >7 <; A l'ancre dans l'Est de l'île i; ,0 28. 5 ,6 it SE.SSO. Petit frais; b. temps. § ; ^^ r gujile aimantée à l'Observa- Dernier ( Baie des Chiens- ^. 18 7 Marins). >; .5 28.4,0 II SSE. Petit frais « calme; beau temps. S' n '9 8 1(5 ,; ^«- 3 J II SSO. Foibie brise; b. temps. SSE. Bon fr, ; temps couv. S- Inclinaison moyenne de ï'ai- guille aiman. = ji" 37' 30" 20 9 ■ 3,8 28.3.8 II SSE. Bon frais ; temps couv. ^ t S. // observée 2 terre. 21 10 '5 .4 28.4,0 II SSE. Petit frais ; beau temps. A II 22 u 14,8 28.4,0 II NNO. Petit frais; beau temps. • II Appareille à 1 1 h- 30' du m. ^3 12 *24.49.;o. *iii. 3. 5<5. 17 ,0 28. 2 ,0 II NNE. N. NNE. Bon frais ; ciel couvert, piuic. II 24 ■3 *24,33.ii. * iio. 55. J'O. ■; .3 28. 0 ,0 II NNE. SSO. NNE. Jolie brise, ciel couvert , grains , pluie. II ^; '4 24.18.j8. 1 10. 50. 17. 16 ,0 28. I ,î II ONO. OSO. Joli frais ; beau 3, 3 y. Passé pour ïa quatrième fois temps. ic tropique du Capricorne, à 26 ■; 22. 17. 6. 110.44.38. 18 ,0 28. 2 ,5 91 ,0 0. SE. Joli frais ; b. temps. 2. 42. 10 h. du soir. TABLE 7.^ Routes du Géographe a la Terre de Witt. i .'" Camp."^ ^7^ <-< ,6g. 21. 6. 27. m. ;2, |. 17,6 ^8-3.; 93.° SE. Joli frai; ; beau temps , t c 5 2. 33. 0, 28 S '7' 21. 4.;o. 112. 24. 17. '7 >o 2 8 .3,0 91 .0 calme. E. SO. Petit frais ; b. temps. : t D.^ 2. ^6, En vue de l'île Rosily. 29 .8 21, 19.29. I 12. 32.48. ■7 .3 28,2,0 89,0 ONO. OSO. SE. NE. OSO. SO. Petit frais; b. temps. r -) S 2, 5 3 . En vue de rîle Thévenard. î 1 3° '9 21.32.30. * I 12. 18, 5J 18 ,, 28 .2,0 96,0 OSO. SO. ESE. ENE. N. NE. r i i 2, 9. En vue des îles de Rivoli. OSO. Bon frais ; temps cou- ■ vert, pluie. C I." 20 *2I. 28.44. *iii. 47. ;. ■7 .3 28.2 ,4 // OSO. SE. Bon frais ; temps 2. 53. ; H 21,28.28. couvert. t 2 3- 3 3 's ., ._ 21 iii.;2.3,. 15 ,0 28.4,0 72,0 SE. S. Joli frais ; b. temps. t I. 47. 12 ai. 33. 3. m. 57.30. '4.5 28.3,7 67,0 SSE. Joli frais ; beau temps. > , 2. I 6 . En vue du cap Murât. LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAVX. 487 Suite de la TABLE 7. Routes du Géographe à la Terre de Witt. Campagne. I. DATES. An IX. 6? 9 10 ■3 '4 'î i(, '7 18 '9 20 ^7 18 29 D o v^ LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. 3 ^ 24 ~ 2(5 29 3° I > 2 9 '3 >4 >5 16 20» (5' 40' 19. 8.48 19.14. 7 19.50. ry 20.20, o * 20. 1 J.28 20. 0.33 9.42.58 9.14.27 9.10.37, 8.44.18 8. (5.33 7.28.26, 6.53.30 6, 1.27 5.40.57 5.17.27 5. 8.30 5. o. 3 4.47.50 4.16,58 4. 2. o 3.5^. .6 3-34-;9 3.25. o 3. 1.31 * r2'>5o' 39" .3. 39.56. 14. 7.36. 15, I. 22. 15. 16. 22. 15. 19.54. ■;• 57- 54- 16. 19. 6. 17. 12.43. 17. 23.35. 18. 10. 19. 19. 5.40. 19. 25.48. 19. 33.47. 19. 50.40. 20. 40- ^4' 20. 50.43. 21. 40.35. 21. 58.13, 22. 13. I 22. 36. 5 22. 55. *i 23. 21. 25 23. .3, 7 23. 18. 7 23. 26.40 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. H 3- 6ci,8 7.« 7.8 7 .7 9 ,0 63 7 .7 7 .3 7 .4 6,8 28P3',4 28. 3 ,0 28. 2 ,8 28. 2 ,4 28.3 ,0 28. 2 ,6 89 28. 2 ,0 80 (Ta 2H. I ,» 28.2,5 28. 2 ,6 7 ,8 28. 3 ,0 8 ,228.3,5 8 ,2 28. 3 ,0 9 ,6 28. 2 ,6 22 ,2 3 .5 22 ,6 .7 24 ,4 23 ,0 '-3 .■ 22 ,3 23 ,0 22 ,6 23 .4 ■7 >3 8.2,3 28.2,6 28. r ,4 .' ,; ...8 2B. I ,8 8.1,5 8.1,7 28. . ,7 28, 2 ,0 28.2,3 28. I ,6 VENTS, État du ciel. SSE. £SE. Joli frais ; beau temps. SSE. £SE. Joli frais ; beau temps. £. S. Petit frais ; b, temps. S. O. Foibtc brise et joli frais beau temps. ONO. OSO. Joli frais; beau temps. SSO, ONO. Foibic brise ; beau temps , cici nuagcu.Y. ENE. SSE. Petit frais ; beau temps, SSE. N. Petit frais. ONO Jolie brise ; beau temps- O. S. Joli frais ; beau temps ciel nuageux. SSO. SSE. Joli frais ; beau temps , ciel nuageux. SSE. S. Joli frais ; b. temps, S. SE. Joli frais ; b. temps. ESE. SSE. Joli frais; beau temps. ESE. NE. Joli frais ; b. temps, eaimc. SSO. E. Petit frais; b. temps, calme, SSE. SSO. Petit frais ; beau temps. S. SSO. Petit frais; b. temps. O O. SSO. Foible brise et calme beau temps. Calme et foible brise très-va- riablc; beau temps. OSO. ONO. Petit frais ; beau temps ; calme, SSO. NO. Foible brise ; beau temps. SE. NO. Foible brise ; calme ; beau temps. S. SO. Petite brise ; calme ; beau temps. S. SSE. Foible brise; b. temps SSE. NE. Foible brise; beau temps ; calme. SE. £■ Bon frais ; (>. temps. ©•P S' £3 Si A a n D.&. n o a, PI. " o NO. 2" 21' I. 59. I. 31. .. 54. 2. 50, 1. 39 •• 56. 2. 'S- ■• 42. 2, 2. I. .4. 0. 42. 0. 29. I. 3«- REMAR(IUES. En vue des îles de Momcbello. En vue des îles Forestier; mis à l'ancre à 8 h. 45' matin. Appareillé à 10 h. 30' matin; remis à l'ancre à 7 h. 30' soir. En \-uc de l'île Bedout. En vue du eap Bertholci ; mis à l'ancre à (S h. soir. En vue des îles Lacepède ; ap- pareillé à 6 h. du mati». En vue de l'île Adèle. En vue de rarebipel Bonaparte jusqu'au 17 août que nous avons fait route pour l'île Timor, o. 34, o. 44, NE. o. 20 o. 7. VPassé les nuits à l'ancre et les O 1 à. { 1°"'"^ *°"S voiles. o. 5.] o, 26. Appareillé à 6 h. du matin. O, 36. QC|Cf 2 488 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE 8.^ Routes du Géographe, de la Nouvelle-Hollande à Timor. i/' Campagne. DATES. 3 " Style Grégorien. y LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. H a- w Oq O 3 VENTS, État du ciel. 3- o es 2 s. « Z REMAR(IUES. An IX. i8oi. 3° H ■»> o g> I.*' "9 Tl ^ ?. 20 o IX ja<>2o'34' io.;9.53. IO.2I.J3 * 10. i8. o. * i2304i'47" 124. 18. ;8. 122. 7. 14 * 121. 7. 18. 22 -e A l'ancre dans le détroit de Simâô. 9'I,2 20 ,4 20 ,0 20 ,0 19 ,8 28P2',2 28. 2 ,7 28. I ,5 28, I ,0 28. 2 ,3 8;-,o 92,0 98,0 98,0 9;.° SSE. £• Bon frais ; b. temps. SE. ESE. Bon frais ; b. temps. ESE. ENE.. Joli frais ; ciel nuageux. ENE. ESE. Joli frais; beau temps. S. SO. Petit frais ; b. temps. O o s NE. Mouillé dans le détroit de Si- mâô, à midi 4.5'. Mouillé en rade de Coupangj 10 h. du soir. TABLE 9.^ Premier séjour à Timor. S 6 S '3 '4 ■7 24 2; 26 27 28 29 3° 02 a 3 3S" 4 ; A'o. 8.48. A'ii. ï5- 1(5. ►d PI S K su o c H O sa 20 ,4 21 ,4 22 ,5 "9 20 ,4 21 . 21 4 21 ,4 21 ,0 II .3 21 4 î> ,3 2 1 ,2 28 28 ' '7 ''7 .1,9 .2,1 .2,) . I ,0 23. I ,i •,! . 1,0 ■'3 . 2 ,0 .1,6 . I ,0 94 >^ Caime; beau temps. 96 ,0 ESE. E. Foiblc brise ; beau temps. 88 ,0 ESE. E. Petit frais ; b. temps. 70 ,0 E. Presque calme. ESE. Joli frais ; beau temps. 90 ,0 E. Petit frais; ciel pur et se- rein ; calme. y6 ,0 Calme. E. ESE. Bon frais ; petit frais ; ciel nuageux. 87 ,0 E. Bon frais; NNE. Petit frais ; beau tcmp£ , ciel nuageux et pommelé; à 4 h. gr. pluie. 85 ,0 E. Bon frais; ESE- SE. Petit frais; NE. Bon frais; beau temps, l'horizon gras. 77 ,0 E» Bon frais ; beau temps j ciel nuageux. 87 o SE. S. Petit frais; beau temps. 86 o S^- ^^- ^^^ ^"^s J ^- *eï"ps î ciel nuageiuE. 8j ,0 E- Bon frais ; ESE. NE. Petit frais ; beau temps. 76 ,0 E* Petit frais ; calme ; beau temps, ciel nuageux. Z jO E. SE. E. Petit frais ; bon fr. ; beau temps. 3^0 ESE. NE. Petit frais ; ciel cou- vert. o ns. Cette déclinaison de la bous- sole a été ob:>ervée à terre. A midi, il s'élève un vent vio- lent ; d'épais nuages paroîs- sent à l'horizon , et couvrent bientôt tout le ciel. LIVRE IV. Résultats céi^éraux. 489 ^^ ' — — ■ Suite de la TABLE 9.^ Premier séjour À Timor. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. 0 il REMARQUES. 0 0 H 1" 3 »3 VENTS, 3 cr 5 â Et %^ Sud. Orientales. 3 3 3 c 1 2. S- n i État du ciel. 3 a. .s 0 O) An IX. 1801. -+- P NE. ÏO -n 7 01 -^.3 28Pi',6 86^o E. ËS£. Petit frais ; b. temps. S Il ■-1 rt CT" 13 0 ^■l 8 1 21 ,9 28. . ,5 87,0 Calme; beau temps > ciel va- poreux. SE. ESE. Bon frais ; b. temps y • •■'» II 22 9 • 22 ,0 28. i ,3 7;.° D.îy II ciel nuageux. »3 10 21 ,7 28. . ,/ 8;,o ESE. ENE. Bon frais ; beau temps. II ^4 '■ î' .5 z8. I ,2 84.0 ENE. Bon frais ; ciel couvert. u ^S 12 21 ,2 28. I ,2 89.0 £. Joli frais » ciel couvert. 5 " < ï6 '3 21 ,6 28. . ,; 8;,o ESE. Petit frais; E. NO. Bon n If ta frais ; ciel nuageux. h t »7 >4 22 ,2 28. I ,2 7^,0 Calme ; £. Bon frais ; beau 1 g V >o temps. rî. 28 ■; 3 22 ,1 28. 0 ,9 72,0 ESE. SE. Petit (Vais ; E. Bon frais ; beau temps. c 1 0 0 n 29 1(5 M 2. ,4 28. 2 ,0 90,0 Calme ; beau temps. ^ i 2 II 3° '7 en 21 ,0 28. 1,2 83,0 NE. Petit frais, calme ; ONO. ï5" II C Petit frais ; beau temps. I." <8 21 ,0 28. I ,0 83 ,0 E. NO. Petit frais; b. temps > II 2 0 w ciel nuageux. '9 >- 20 ,5 28. 0 ,; 84 ,0 E. Petit frais, bon frais; beau p II 3 ►a H temps. 3 g- 20 22 ,5 28. 0 ,9 98 ,0 Calme ; SE. Petit frais ; beau II S temps. EJ 0 4 ''s 21 » 20 ,0 28. 1 ,; II ESE. SE. SSO. E. Petit frais ; II La corvette le Naturûïiste est 22 21 ,0 28. 1 ,0 %6 ,0 beau temps. E. Petit frais ; SE. ESE. Par u venue mouiller dans la baie dcCoupanget s'est ainsitrou- AQ.ii An X. fortes risées; beau temps. véc réunie avec le Géographe t ^ après une séparation de trois I." 23 21 ,2 28. 1 ,488,0 0. Bon frais ; ESE. Petit frais ; X ;/ mois et demi. beau temps. 24 22 ,1 28.0,5 80,0 E. Joli frais ; calme ; SE. Felii // frais ; beau temps. n 3| ^5 21 ,9 28. 0 ,2 8a ,0 0. SE. Petit frais ; calme ; beau 0 a XI " w temps , ciel nuageux. S. -t n 4- 26 21 ,4 28. 1 ,4 100,0 ENE. Petit frais ; beau temps ; g 1 . 3 , ciel couvert. S' ► î ^7 20 ,4 28. 1 ,7 99,0 £. Petit frais ; temps couvert. ^ g " 3 — // 6 28 2, ,8 28. 1 ,8 8;,o 0. £. Petit frais ; calme ; beau IL temps. 7 29 21 ,8 28. 1 ,0 84,0 N. Jolie brise; calme plat; ciel couvert. A : « 8 3° -9 .8 28. 1 ,7 8; ,0 Calme ; beau temps. 3 \ II ^^■^H ■MM 490 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, -- — ' ' Suite de la TALBE 9.* Premier séjour À Timor. DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. 0 s- "- sr t- il 0 c« •â 0 Z REMAR(ZUES. 0 0 ,3.- ^ S- "■ n a H =r rt i 3 3 Œ OQ i. VENTS, État du cieir 0 H* s P 2 S p" t An X. i8oi. -+- NE. I.'' 2.V 28Pl',2 82'',0 £. Petit frais; calme plat; beau A Il 0 temps. p 3 2Ï .3 2 1 ,4 28. . ,4 28. 1 ,î 83,0 88,0 N.E. Petit fraiç; beau temps, horizon gras. NO. Joli frais ; calme ; beau temps. 1 0' ta 1 1 12 4 2 1 ,4 28. ï .; 87,0 N. ESE. Bon frais ; SE. Petit frais ; b. temps , ciel nuag. 0 n- P '■ Il >3 J 22 ,0 28, 1 ,0 87,0 NO. Petit frais ; calme ; ENE. rt' 1 Petit frais ; beau temps- ' >4 6 22 ,0 28, 1 .8 8jr,D E. Petit fr.; calme plat; beau „ temps. •; 7 22 ,9 28. t ,8 84,0 NO. Petit frais ; caïrac plat ; b. temps ; D.'jy II 16 8 22 ,0 28. . ,7 82 ,0 NO. Petit frais; calme plat; b temps. • ' ■7 9 'T3 m S 21 .8 28.0,8 (î;.o ONO. SSE. Petit frais ; beau H temps ; ciel couvert. .8 10 21 ,8 28. 2 ,z 90,0 ONO. SE, E. Petit frais ; beau II M temps. :? '9 1 1 2" ?' .4 28. 2 ,2 88,0 E. SE. Petit frais ; b. temps. P i' * g 20 12 0 21 ,7 28. 1,2 84,0 ESE. S. SE. Petit frais ; beau g S , 21 ■3 c w *' ,5 28.0,5 87,0 temps. NO. SSE. SE. Petit frais ; beau temps. w 5 II 2Z '4 H 21 ,4 28. 1 .2 100,0 SSE, Petit frais ; beau temps, ■ g // ^3 '5 s 0 2 1 ,4 28. i, 2 98,0 ESE. Petit frais ; beau temps. C r // 24 i5 ai ,4 28.0,6 74.0 SSO. S. ESE. Petit frais ; beau temps. P // ^5 '7 21 ,; 28.0,8 80 ,0 ONO. Petit frais ; calme plaj ; beau temps. // 26 18 21 ,5 28. 1 ,0 8;,o NNO. Petit frais ; calme plat; S. Petit frais; beau temps. II ^7 '9 22 ,0 28.0,8 U,o Calme; ESE. Petit fr. ; ca(me ; * 28 20 22 ,4 28. I ,4 94,0 beau temps. Calme plat; beau temps. « D.a 29 21 22 ,4 28. 1,7 87,0 0. E. SE. Petit fr. ; b. temps. h 0 il 30 22 22 ,5 28. . ,3 90,0 NO. SE. E. Petit frais ; beau temps. 0 1 a. II i." *3 22 ,2 28. 1 ,0 7$ >^ 0. Joli frais; SSE. ESE. Petit § e td 2 frais ; beau temps. g" :^3 24 22 ,3 28.0,3 82,0 NO. Joli frais ; E. Petit frais ; •-f ni-. ni « * '-t • ' beau temps. (T - LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 491 Suite de la TARLE 9,* Premier séjour À Timor. DATES. o en An X. 3 t8 "-t C 4| 5 " 6 •7 O s *< a iBoi. '^ O n n ? 2 -< m 3 V 3 n 4 5 6 16 7 LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. 50 o c » H S o » OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. H ■s- 3 o 3 22 ,3 22 ,2 22 ,3 22 ,1 22 ,7 22 ,9 22 ,5 23 ,6 23 '4 28l'l',0 28. I ,0 ^8. 1 ,3 28.0,8 27.11,6 28. o ,2 28.0,; 28. 1 ,; 28.0 ,j 22 ,4'28. o ,5 22 ,0 ;/ 21 ,6 22 .0 22 '5 22 >3 VENTS, État du ciel. 84^,0 |Cilmc ; ENE. Pelil frais ; beiu temps 8 I ,0,NO. Joli fr. ; calme ; E. Petite brise ; beau temps. 83 ,0 ONO. Petit frais; b. temps. 82 ,o|nO. E. Petit frais ; calme ; b. temps. ONO. Petit frais ; b. temps 88 ,0 94.0 8j,0 8;,o 76,0 28. I ,2 28. 1 ,J 28. 1 ,5 28. o ,7 E. Presque calitie ; b. temps. ONO. O. Bon fr. ; calme; SE. Petit frais ; temps couvert ; beau temps. NO. O. Petit frais ; calme ; b. temps. ESE. NE. N. SE. ESE. Joli frais ; calme ; beau temps NE. N. ONO. Bonne brise; ESE. Joli fr. ; temps orag. ENE. E. ESE. Fortes rafales ; SE. Petite brise ; temps orageux. ESE. ENE. N. Petit fr. ; ONO, N. Grand fr. ; ENE. E. SE, Joli frais. Calme; NO.NNE.ESE. Petite brise; b. temps > ciel nuag. NE. NO. ONO. S. Petite brise; SE. E. Bon frais ; E. Presque calme ; beau temps. Calme ; NE. N. NO. ESE. SE Petit frais ; beau temps. NE. NNO. Joli frais ; ESE. E. Petit frais ; beau temps. NE. NNO. NO Joli frais ; N. Petit fr. ; calme ; b. temps. E. Jolie brise; O. NO. Jolifr, calme ; beau temps. NE. N. NNE. Joli frais j beau temps* :3 n o a A 3 tr D.'jy n o El L.P o w (T O 7 5' 3 ■-a NE. Il REMAR(IUES. OBSERVATIONS GÉNÉRALES. Pendant notre séjour sur la rade de Coupang, k brise s'élevoit assez régulièrement du large à 8 h. du matin, et souffloit (juelquefois par rafales j au coucher du soleil elle mollissoit , et pendant la nuit il faisoit calme. Hauteur au-dessus du niveau de la mer ^ çop. jpo ^z. lom-j. Latitude S ^ jqO q' ss" A l'observatoire établi au fort Concordia./ Longitude Orientale ^ jai, 15. 21. Déclinaison de la boussole ^2 o, 22. NE. Inclinaison magnétique moy. de beaucoup d'obs. =: 30. 36. (Pointe S,) d'après M. BerNIEB.' 4^2 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE 10.^ Routes des corvettes françoises. DE Timor à la Terre de Diémen. DATES. LATITUDES LONGITUDES observations météorologiques. a S- "■ REMARQUES. a 0 n- en 3 i 0 OQ VENTS, 'Points Points s. JT ityle gorien Sud. Orientales. i 0 l r* État du ciel. sol air lunai c > 0 en a 0 n n P ^ "Z An X. 1801. -h n : S NE. ^2 l-r1 CD ■3 2 9°i9'i6" 12 1» 5' 3" iz^,6 28r2',o II De l'ESE. au N. par l'E. Très- 0» 41' Appareillé de [a rade de Cou- C § Variable ; foible brise; OSO. 1 : pang à 6 h, du matin. 3 3 SO. Petit frais ; beau temps. 2' '. ^i 3 '4 ^ 9.;8. 0. 120. 4y. 29. 22 ,0 28. I ,0 II OSO. ESE. Presque calme; SO. SSO. Petit frais ; b. tçmps , ciel nuageux. a i ; s : o. 19. NO, H >; 9- 39- 9- 119. 57.53. 22 ,0 20. i ,0 II OSO. SSE. F,.SF,. Foibie et petit SI. ? : I. 6. ^S 16 10. 0,44. 119. 25. ?. 24 ,0 28.1 ,0 99''.° fr. ; b. temps , ciel nuageux. ESE. SE. Foible brise ; calme ; I. 6. En vue de l'île Savu et de Ben- <^ . : beau temps , ciel nuageux. ' ' joar , dont nous passons au N. 26 '7 II. 1,23. ..8. Si- 8. 22 .8 28. 1 ,0 100,0 ESE. SSE. Joli frais ; b. temps; Il Nous doublons au S. le Nou- ciel nuageux. veau-Savu, à petite distance. ^7 i8 11.34.28. 117. 49- 53- 24 .» 28. I ,5 9S '° SSO. SSE. S. Petit frais ; beau temps. 0. 50. Les courans nous portent au NO. 28 '9 11.30,51. 116, 44. 7,24 ,0 28. , ,5 97'° SSO. S- Petit frais ; b. temps. I. 9. 29 2.0 11.34,22. 115. 58.48.22 ,0 28. r ,5 // S. OSO. SO. Petit frais ; beau temps. 0 * ' 30 21 12.19, 0. 1 16, 22. 1 1. 23 ,7 28. I ,5 100,0 SO. OSO. Petit frais ; beau temps. i. g I. 9- (^cr 22 13. 0.41. 116. 36.48,23 ,7 28. I ,0 98,0 SO. 0. OSO. Joli frais ; beau temps. emps tutio I. 46. Le£ courans nous portent à l'O. '-ri -, ^ ^3 13.57.50. 117. 0. 4. 23 ,0 28. 1,0 100,0 Variable du OSO. à fO. Joli 2. 3. i frais; beau temps. 3 P 24 H-S'Si- 117. 22. 51,22 ,7 28.0,5 98,0 ONO.SO. 0. Jolie brise ; beau I. 48. temps. 4 îj 15.37.19. 117. 37. 21.20 ,9 28. I ,0 II 0. ONO. OSO. SSO. Jolie brise ; beau temps ; calme. 0. sj. NE. 0. 25. Depuis quelques jours > les vents sont presque calmes dans ; 2(5 16. 9.15. 117. 47. 3, ^' .7 28. I ,4 II ONO. SSO. Jolie brise, mollis- sant sur le soir; b. temps. A la nuit, et fraîchissent un peu d^ns U j9^Jnéc. NO, 6 ^7 ij.58,59. 117. i8.2I.2I ,4 28. 1 ,0 II SO. Petit frais ; beau temps. I. 5$. 7 28 15.24. 3- 116, 31. 5.21 ,0 28. . .5 II SO. S. OSO. Jolie brise ; beau temps. 3 i. 30. 8 29 14.45,43. 115. 38. 12,21 ,7 28.0,5 II SO. SSO. S, Joli frais ; beau ,. 42. 9 50 14.56.22. I 15. 5. 10. 21 ,4 28.0,5 II temps, SO. S. Joli frais ; beau temps. 2. 4,. D.y 1 10 1."^' i4-y5'4o. 1.4. 14.57.2. ,6 28.1,5 II S. SSE. SSO. Bonne brise ; ciel 9 \ 2. 9. 0 2 n> nuageux; grains. S 1 1 15. 4.56. 113. 12.32. 21 ,9 20, I ,0 II SSO. S. SSE. Pcfite brjse; beau i" : I. 9. i temps. 3" I 3 12 ^ r 15. 0.55. M'. 57- 47- 2 1 ,0 28. I ,0 85,0 S. SSE. Joli frais ; beau temps. ë : I. 12. '3 4 15.13. 9. * IIO, 52, 0. 21 .1 .8.0,5 85,0 SSE. Inégale et foible ; ciel nuageux. 1 ; n LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 495 Suite de la TABLE 10.^ Routes des corvettes erançoises, DE Timor a la Terre de Diémen. DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. o „-- ET r w 5 i « (T 0 Z REMARQUES. o 2 ^ _. n n 0 S- ^ n -( 3 0 3 ? w 3 1 i p VENTS, État du ciel. 3 cr 3 ^' n S. An X. 1801. ■+- NO. '4 7 15044' 6" 109» 4' 48" 2.^5 28Po'.5 85V S. SSE. Bon frais ; ciel nuag. /; 3 'M- <5 g 0- ^6. 4.14. 107. 32.40. 20 ,0 28. 1 .3 83.0 S. SSE. Joli frais ; b. temps. • 9 3 3. 19. lâ n 7 • 16.24.3.. 106. 6. 2. 19 ,6 28. 1 ,0 86,0 S. SE. Joli frais : bon frais; beau tcmp. L 1 0' (/ '7 8 I7.2J.;4. * 104. 53. 20. 19 ,0 28. 2 ,0 84,0 SE. Bon frais ; ciel nuageux, grains, pluie. P § p II i8 9 18.3;. 4.. * 103. 50. 20. 19 ,0 28. 1 ,7 83.0 SE. Bon fraii ; ciel nuageux. 3 a" II f '9 10 .9.47. 8. 102. 7.58. 18 ,0 28, 2 ,0 80.0 SE. Bon frais ; ciel nuageux. . 3- S6. Nous étions à-pcu-près pir la latitude que nos cartes assi- 20 1 1 21. 7.49. loi. 6. 13. .7.8 28, 2 ,0 73.0 SE. ESE. Joli fiais ; ciel nua- geux. i gnent aux îles Trials , et ce- pendant nous n'en avons eu 21 22 12 '3 22.31.10. 24. 3.37. 100. 27. 18. 99. 50. 7. '7.4 '7 .5 28.2,5 28. 3 ,0 II 91 ,0 ESE. SE. Joli frais ; b. temps. SE. SSE. Petit frais ; b. temps. C.Sl b» 4- 0. aucune connaissance. Passé pour la cinquième fois le tropique du Capricorne. ^ ^3 ■4 2;. 30.30. 98. 39.58. 17 ,0 28.3,0 96,0 SE. Jolie brise ; b. temps. 1 ^- 4;- ^4 ■; 26.36.43. * 97- 54- i6- ■; .5 28. 2 ,0 II SE. ESE. SE. Petit fr. ; temps couvert. f 7. 0. ^S 16 27.41.50. 96. 46. 36. ■5 .5 28. 2 ,5 II SE. ESE. SE. Brise inégale; ciel couvert. . 8. 0. i6 '7 28.25.24. 96. 30.39. ■; ,4 28.4,0 II SSE. SSO. Foible brise ; beau ■ 6. ^s- .8 temps. n ^7 29. 1.3;. 98. 44.34. ■ 4.8 28. 2 ,0 II SSO. S. Bon frais ; ciel cou- 3 '. * 28 29 '9 20 * 29.30.41, 29.54.22. * 100. 9.40. loi. 8.59. ■4 .2 15 ,0 28. 3 ,5 28. 3 ,5 II II vert. S. SSE. SO. Petit frais ; ciel nuageux. OSO. SO. OSO. Foible brise ; beau temps. H 1 ©.A : 8. 0. Nous avons passé par la lati- tude d'une roche à fleur d'eau, marquée sur nos cartes ; mais nous ne l'avons point aperçue. 30 21 30.16. 4. 103. II. 31. ■4 .; 28.3,5 II SO. SSO. Jolie brise ; ciel nua- 0 S!. 6-;;. geux ; S, Bon frais; grains; fortes rafales ; petite pluie. - , I." 2} 30.18.37. * 104. 16. 0. ■3 .7 28. 3 ,0 II S. SSE. Bon frais; ciel cou- ;6 * 2 2 3- ^3 30. 3.58. 107. 13.52. 14 ,0 28. 3 ,5 II vert. SSE. Bon frais; ciel couvert. A II r temps humide. 3 24 30. 8.26. 108. 15.45. 15 ,2 28.4,0 II SSE. SE. Bonne brise; beau temps. 4 ^S 31.27.19. * 107. 19. 21. •3 .7 28. 3 ,5 II SE. SSE. s. Petit frais ; temps humide , ciel couvert. Ë " 5 z6 *3:.55. 0. 106. 53.25. >3 'S 28.2,5 H S. SSO. S. Joli frais ; temps couvert. — Il 6 ij 31. 42. 36.U- 108. 24. 19. 13 .ï 28. 3 ,5 II S. SSE. Joli frais , bon frais ; 1S U 1 1 grains , rafales ; temps couv. 1 1 Rrr ^94 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE lo.^ Routes des corvettes françoises. DE Timor a la Terre de Diémen. DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. DÉCLINAISON de la Boussole. REMARQUES. Style Décadaire. Style Grégorien. 1 w 3 3 0 3 VENTS, État du ciel. r 1 s sr o_ An X. i8oi. -t- NO. 7Z 28 0 3i°5o'32" 1080 36' 35" i4<',o 28P3'.o Il SSE. S. Brise ftiblc et incgilc ; D.3 « o 28. 2 ,5 II S. SSE. SE. Petit frais et joli frais ; beau temps , ciel nuag. 6» 47' lO 3' 1802. 33-'3-3='- 108. 3.18. »3 ,0 28.2,5 II SE. ESE. Joli frais ; b. temps , cici nuageux. a I [ I." 34. 8. 7. 107. io.43. '4.J 28. 2 ,0 So^o SSE. SSO. S. Petit fr. ; temps couvert. ^ « 12 * ^. 34. 4.;8. 108. 1. 27. .3 .8 28. 1 ,0 90,0 S. SSE. Petit frais ; b. temps. E n 1 * ■î 3 •"' 34- ^-i;- 108. 46. I. .5 ,0 2 8. 0 ,0 92 ,0 Calme. O. ONO. Foible , fraî- chissant par degrés ; le ciel lu u Inclinaison magnétique obser- vée sur le pont, aiguille N." a •4 4 3î-'4-;4- IM. 54.44. '4.5 27.10,0 86,0 s'; 5 36.31.27. 115. 19. 2. " .; 27.11,0 8j,o OSO. Grand frais par rafales ; grains , pluie. P 1 rans nous ayoient vioiemmenc portés dans le Nord. 1(5 6 37.38.40- 117. 54.56. •■ '3 28. . ,5 J SSO. OSO. 0. NO. Bon frais et joli frais ; ciel nuageux. II Le 6, même observation {>our Jes courans. '7 7 39.33.50. 120. 50. 8. 12 ,0 27-'°.; 87.0 NO. SO. 0. Bon frais ; graios ■et pluie , ciei nuageux. 5. 20. i8 8 41. 9.32. 124- II. 8. 9 '7 27. 8 ,0 91 ,0 ONO. 0. OSO. 0. Bon frais ; grains, pluie et grêle, ra- Si Il '9 9 41.57.40. *i27. 59. 56. 10 ,4 17. 9 .« 90,0 fales , ciel nuageux. OSO. 0. ONO. Bon fr.; grains II J\ et pluie , temps couvert. h 0 a NE. 20 10 43. 1.32. 132. 46.39. 13 ,0 27.10,0 90,0 ONO. OSO. 0. NO. Grand 2. 28. frais ; ciel nuageux. 21 1 1 43.49.44- *i37. 14.39. II ,2 27- 9 .0 97 ■« NO. NNO. Bon frais ; grains et pluie , temps couvert. C ■ B 22 12 43-33-';- 141. 25.40. 10 ,0 27. 9 ,0 86,0 NO. 0. ONO. Bon frais et joli frais ; grains , pluie et grcle , temps couvert. 'a 6. 22, ' LIVRE IV. Résultats généraux. A9b TABLE II.* Routes et Séjour dans le canal Dentrecasteaux (Terre de Diémen.) DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES • ~" DÉCL delà H sa S? i n ~? O 11 Style Grégorien. Sud. Orientales. S" 1 .S i VENTS, État du ciel. 3" î P S" cr 2, ET P" 0 z c > S « 0 0 z REMARQUES. An X. 1802. ■+- NE. ^3 Z 13^ A 45° 40' 0" A 144° î9'4o" .0^,5 28P2',0 II OSO. SO. ONO. SSO. Joli fr. ; 7030' Première vue de la Terre de < o> -«S grains et pluie ; ciel nuag. Diémen. Mouitié dans la z4? ■4^'-e A43-^3-4o- A>44- 54- o- 10 ,5 28.3 ,0 II S. Joli frais ; grains ci pluie ; rafales; ciel nuageux. // grande anse du canal Dentre- casteaux , le 13 janvier, à 4 î; >5 Au mouillage dans la grande anse du canal Dentrecas- 10 .3 28. 0 ,0 II S. SO. S. Bonne brise par ra- fales ; foible brise le soir; beau temps. II h. du soir. 26 lâ teaux. 10 ,3 27.10,0 II S. Presque calme ; N. NNE. ^ h H Joli frais; temps couv-, pi. , 0 3 tonnerre et éclairs; 0. ONO. Par fortes rafales. g ^7 '7 A43- '^- 'O- A'4;. 4-'5- 12 ,0 27.6,5 II ONO. 0. NO. Foible et très- variable ; temps à grains. U Le 17 janvier, mis sous voiles à 7 h. du matin. Mouillé dans 28 .8 -e 13 ,0 27. 6 ,0 II 0. OSO. ONO. SO. 0. Varia- ble et par risées ; temps à 0 -( n le N. de l'île Verte, à a h. après midi. grains et pluvieux. 29 '9 A43-'<'-'2- A>4;- 3-4<'- 12 ,6 27. 8 .5 II Foible brise; très-variable du NNE. auNO.cià i'O. ; beau 0 n Le 19 janvier, mis sous voiles à 6 h. du matin'. Mouillé temps. s- dans le port Nord-Ouest du 30 20 -e A43- 4-i5- Ai4y- J-îo- '■ '3 27. 7 ,0 II SE. NO. 0. OSO. ONO.Foiblc brise ; grains; beau temps. A tu s II canal Dentrecasteaux , à 6 h, du soir. I." 21 // II II N. NO. ONO. Petit frais ; £S tu n *T3 grains légers; temps couv. z 1 22 en « H II 0. NO. NE. ENE. OSO. Petit II o> s 3 0 frais; beau temps. ^3 C 3> » II II Calme; ESE. Presque calme ; 1S n 4 24 C •0 0 '7 '9 II 75'''° beau temps. NO. Presque calme; SO. NO n D . ESE. S. OSO. Variables et par fortes rafales; b. temps, 0 ciel nuageux. 5 i; C •z 0 ■7 '5 II 69 ,0 0. OSO. NE. ENE. Presque calme ; beau temps , ciel s brumeux. h ' 6 2(î a c 0 s» 2 i; .0 27.10,5 81,0 ENE. Bon frais par rafales ; foible dans la nuit ; temps brumeux. 0 a a. g n 7 27 > M 2 .;.o 27.4,7 a NO. 0. Bon frais par fortes rafales ; temps brumeux le 3 i" u matin, et beau le soir. 1 8 28 H ■ j .0 28. 0 ,0 // 0. ONOi Bon frais par fortes S- u rafales; petite pluie par in- tervalles. 9 29 PI C 15 ,0 27. 8 ,0 // ONO. NO. OSO. 0. Bon frais II par rafales ; pluie par inter- x: valles. 10 3° 13 ,0 28.3,6 // OSO. SO. E- Presque calme ; n beau temps. t HMMMISa ^^■ma ^^"^ ^ Rrr 496 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de /a TABLE iL-^ Routes ET Séjour dans le canal Dentrecasteaux ( Terre DE DiÉMEN.) DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQU ES. d DÉCLI delà /Poi O n ;^ w 3= ç (J' en 0> 1 0- S ^ VENTS, a ET § " S REMARQUES. 1* 1-i a Sud. Orientales. 9 0 l État du ciel. c" a P3 s s > 3 n i' 2 2 An X. l8o2. -4- ! NE. II ^ 3' r ■4' .5 iSri'.o II NNO. ENE. E. ONO. Pres- L a ÏÏ < que calme ; beau temps. ''f ï4.y 28.2,; II ONO. Par fortes risées. 0 OSO. Joii frais ; b. temps. h 1 II '3 2 5- 13 .8 28. 3 .0 II OSO. ENE. NE. E. Très- foible ; beau temps. P 1 a. 0 '. Il A l'observatoire , le thermo- mètre f à midi , marquoit ■4 3 ■ >5 ,0 28 2,0 II Calme ; fraîcheurs de l'ENE, à l'E. ; temps brumeux. • '■ Il I jï'', 5 : la différence avec celui du bord est donc ^«"^ 7. >; 4 ■J .° 28. 2 ,0 a Calme; NNE. SE. ONO. Petit frais > mollissant le soir; temps humide et brumeux. '. " 1(5 ; c- ■4 .J 28 , ,0 n ONO.SO. SE. NE. NO. Pres- que calme ; beau temps , un & '. u Au coucher du soleil , le dis- que de cet astre étoit d'und '7 6 53 '4 .9 27.10,0 II peu brumeux. N.O. SO. S. Bon frais psr fortes • Il couleur rouge très-é datante. Depuis 3 h. du matin jusqu'à J\ G 'a rafales ; le soir , SSO. Petite onze , vent du N. accom- • 8 brise ; beau temps. rt pagné d'une chaleur étouf- 7 O .3 ,0 28. 0 ,; u NO. NE. E. S. Petit frais et S. ,1 fante : le thermomètre , en H calme ; temps brumeux. ti c moins d'un quart d'heure, '9 8 2: P 13 '5 28. 0 ,j II S. E. NVl;. Pre que calme; 5 u est monté de 1 1 d. k 3.z d. R. temps nébuleux. ' 20 9 0 C 0 > 14 .8 27. 8 ,7 II NO. 0. S. NE. Presque calme t t Position de l'observatoire établi et caime piat ; temps bru- sur l'îlot de l'aiguade dans le meux , pluie. port Nord-Ouest. 11 10 > 0. i; .2 ^7- 9 '5 II NE. S. Presque calme et calme plat; temps couv. et brum. n a 3 3. II Latit. S 4.}° 0' ;;" Longit. E.P.. 14.J. 2. ^y 22 1 1 5 H ■3 .; 27.10,; II Calme ; S. Petit fr. calmissant le soir; tLinps brum., pluie. 1" '. Il ^3 12 m n > «4 .0 28. 0 ,0 II Calme ; S. Petite brise ; temps couvert et humide. 3- D t II M- '3 > ■4 .0 28. ■ ,; II SSE. S. Presque calme et ealme A ^ '. Il plat ; le soir NE. Joli frais ; .^ beau temps. l Cette déclinaison magnétique ^5 '4 ■4.3 28. I ,; II NNE. NE. SSO. SE. NE. Petit frais ; beau temps. II est moyenne de toutes les ob- servations faites â terre , à 2(5 16 ,9 l'observatoire, avec les bous- '5 28.3,9 II ONO. SSO. NNE. NE. E. N. Joli frais ; dans la nuit , A : : 90 18' < soles du Géographe et celles du NatUTûlîsre. NNE. Bonne brise par ra- fales ; beau temps. Inclinaison moyenne au même point 70° 8' ^y. ^7 i6 '4 .9 28. I ,0 II NNE. NO. NE. Joli frais; N. NO. NNE. S. SO. Foiblc » Appareillé du canal Dentre- casteaux à 7 h. 4.5' du matin. 1 brise variable ; beau temps. LIVRE IV. Résultats généraux. 497 TABLE 12. Routes sur la côte Orientale de la Terre de Diémen. I." Campagne. DATES. O ■ C/3 ■5 An X. 28 2 c 30 I.' >3 '4 'î 1802. 'Z-n ■si- 19 + 20 *3 ; ■7 ,8 2S LATITUDES Sud. A43° ;' A43. 2.10. LONGITUDES Orientales. Ai45''i<5'3o" A'4y- ;i.2o. A'4î. J'-Jô S? o G K > 43. 4.31. j|«42.54. o. 42.14.J.. *4i.48. o. 4'-3'-;4- 41.33.49 42.10.44 A'4f- î'-3° * '4<5. 14.37 * 147. 11. o >>: i4(;. 39. o * 146. 34. o 147. 11.47 * 146. 57. 1(5 i4<5. 22. j6 OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. ■3 >; ■; 4 15 ,0 1 2 ,6 13 .8 '4 1° '4 .0 1; .0 '3 .J 14 ,0 14 .7 ■4 -y 13 ,0 14 .2 w 28P2',0 28. 4>o 28. I ,0 27.1 1,0 27.10,; 28. 2 ,7 28. o ,0 V- 9 'î 28.4,5 28. 3 ,0 28.4,3 28.4,3 28.3 ,0 28. 3 ,0 28. 2 ,j 28. I ,0 28. I ,0 28.2,; X VENTS, État du ciel. £SE. SSE. Foible brise très- variable ; beau temps. OSO. s. 50. SSE. SE. Petite brise presque calme; temps couvert et brumeux. NE. NNE. N. NO. NNO. Jol frais ; beau temps. Folles ventes presque calme SSE. E. Petit fr.;ESE. ENE. Petite brise ; NE. NNE. N Joli frais ; temps brumeux. Vents trcs-variabics du N. au SE. par l'E. ; foible brise ; beau temps. SSE. SSO. ESE. E. NE. ENE. Petit frais ; temps nébuleux. Du NNE. au NNO. Foible brise ; temps couvert et pluv. N. ONO. Foibles ; S. ,SSO. Bon frais ; temps par grains . pi SO. O. SE. NE. N. Foible brise; N. NO. Joli fr. ; beau temps. NO. Foible brise ; b. temps. Calme; SSE. Foible brise; NE. N. Joli frais ; beau temps. N. NNO. N. Petit fr. le matin le soir, joli frais; b. temps. NNO. N. NNE. Bon frais et joli fr. ; temps eouv. ; pluie N. NNE. NlN'O. Joli frais ; temps brumeux et pluvieux. N. SE. ESE. Petit frais ; pres- que ealme et joli frais; ciel nuageux , temps humide. Très-variable; S. SE. Petit fr. ; ciel nuag. , brume et pluie, SE. ESE. Petit frais ; temps couvert. Presque calme; NE. ENE. N. Joli frais ; beau temps. o 5' n o 3 D- O OS > D n o a B £3. O 0 n tr) 1 o O Z NE. Il II 9° 8' 11. 49. ... 36. 12. 57. II. 47. N. B. Les corvettes le Géographe et le Naturaliste se sont séparées dans fa nuit du (> au 7 mars ; vont suivre, jusqu'au 22 juin 1802, se rapporteront exclusivement au premier de ces navires. 8.3;. les routes qui 16 2 '7 yf 42. 4-45. 146. 17. 0. 8 41. 49-"- 146. \6. 56. 14 ,6 1 ï ,5 20. z ,0 NO. N. Jo!i frais ; temps hu mide; OSO. SO. Grand frais par grains. SO. Bon frais; SE. NE. N. Jol: frais; SO. Grand frais ; beau temps. n :( 0 \T. a n- ?' 0 3 M n ■ REMARQUES. Mouillé dans l'O. de l'iic Maria j à 4 h. du soir. Au mouillage devant l'île Maria. Appareillé de l'île Maria ^ p h. du matin. Le grand canot du Géographe , expédié pour faire l'explora- tion de la côte , a été aban- donné en mer dans la soirée du 6 mars : recueilli d'abord parunnavirepêchcur_Anglois> ensuite par le Naturaliste, ï\ n'a pu rejoindre son bâti- ment que lors de sa relâche au port Jackson, le 28 juin suivant. 498 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES ^^ ^^m 1^ TABLE 13.^ Routes du Géographe dans le Détroit DE Banks ET CELUI DE BasS. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQL ES 3 ~1 ni W' _ 0 0 -2 REMAR 10 ■ 41.36.39. 147. 9. 2. 10 ,5 28.5,0 II SSO, Grand frais par rafales; II gros nuages noirs étoient sta- n S. SE. Joli fr. ; NE. N. Foible brise ; beau temps. tionnaires, la couleur du so- leil très -rouge et seji rayons 20 1 1 42. 16.26. 146. ,5.57. .3 .8 28. 1 ,0 II NNO. N. Joli frais et grand frais par rafales ; b. temps. c h i II divergcns bien marqués à l'horizon. Je vis dans un ri- deau de nuages qui le sur- 2 I I 2 42. 1 1. 1 1. 147. 30. 2. 13 ,6 27.10,5 II NNO. N. NO. Bon frais ; ciel couvert, temps humide. K p 5- II montoit, une queue irès-sen- sibie > qui bientôt forma une 22 '3 41.34. 8. 147. 33.51. 16 ,0 27.1 1,0 II NO. ONO. Joli frais ; beau 0 90 52' colonne noire qui descendoit temps. 13- 0 verticalement jusqu'à la mer; =^3 ■4 *4'-2^- 'p- * 147- 5- °- ■3 ,4^8.2 ,5 II SSO. S. ESE. SE. Bon frais ; temps sombre et brumeux. II sa grosseur étoit par — tout égale ; mais la partie qui tou- 24 '5 *4i. 1.19. * 147. 2. 0. 12 ,8 28.3 ,0 a E. ESE. ENE. ESE. Bon fr. ; A 1 choit au nuage s'évadoit en forme d'entonnoir. Après avoir duré environ trois mi- temps à grains , pluie. 25 .6 41.24. 0. * 147. 27. 0. 12 ,6 28.4,8 II ESE. SE, ESE. Bon frais et joli frais ; temps couvert, par grains avec pluie. 1 nutes , elle s'inclina , se rom- pit , et disparut entièrement. Quelque temps avant l'appa- 2Ô '7 40.48. 6. 146. 34. 19. 12 ,8 28.6,0 II E. ENE. Petit frais ; ciel nua- 10. 46. rition de cette trombe , il y geux, beau temps. pi eut une saute subite de vent ^7 iS 40.37.40. i4j. 19.54. 14 .^ 28.3,0 II E. ESE. Joli frais ; ciel cou- vert, temps par grains. E. SE, Presque calme; O.OSO. Il pendant laquelle la brise qui souffloitjoli frais ne diminua 28 '9 40.44.13. A>4;- 28- 6. >; .4 28. 1 ,0 II O-D.-jj 1 4. 42. point de force. (Cette observa- tion est de M. Leschenault.^ Bon frais ; beau temps. • 29 20 40.21.46. 145. 11.53. ■3 .5 28.1,5 II OSO, 0, NO, N. Foible brise; n 30 2 1 40.29.46. *i44. 38.26. 12 ,0 27. 6 ,5 II beau temps. N, ONO, 0. OSO, Bon frais ; II temps à grains, pluie, fortes T rafales. !.=■• 22 A39-24-3^- Ai45- '°- o- 12 ,0 28. 0 ,0 B OSO. SO. OSO. Grand frais ; II S'il est vrai que l'équînoxe in- 0 beau temps , ciel nuageux. '0' flue sur le mauvais temps n s 3 ~ ^5 39. 6.34. 147. 4.59. M ,4 28. 1 ,5 II SO, OSO. SO, Bon frais ; beau a II que l'on éprouve ordinaire- ment à cette époque dans les temps. c mers d'Europe , l'on peut 24 38.26.41. 146. 23.25. 13 ,0 28.3 ,0 II OSO. 0, NO. OSO. Petit fr. ; a. 0 8.3.. croire que la même chose a lieu dans la partie australe du beau temps. ^ > globe. g 1 1 Les vents soufHoient déjà avec "t impétuosité; mais , au lever 4 ï; 38.56. 6. 146. 58. 6. II ,0 28.4.5 II OSO. SO. Bon fr. par raftles ; ?r 0 Eu 8. ;6., de la iune,lcs grains furent tellement fréquens et les ra- grains et plaie. fales si fortes , que l'on fut £. obligé de mettre à la cape. 5 26 *38.42-47- * 146. 24. 52. 12 ,0 28.8,0 II SO. SSO. Petit fr. ; SE. E. NE. L n" 10. 25. L'amplitude occase 3 donné Presque calme; E, Joli frais ; 1 5° 4.7' de déciinaisonN.E.,et l'az-imuth seulement 10° 25'; je crois cette dernière obser- ciel nuageux , pluie par in- tervalles. vation préférable. 6 ^7 39. 2. 2. '4î. 44- î 3- 12 ,8 28.7,5 II E. ENE, NE. Joli frais ; beau temps. 3 lo. 43. 7 28 39- 3°- ;• 144. 12. 6. .3 ,8 28.7,0 II ENE. E, NE. Joli frais ; beau 8. 2. temps. ' LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 499 ^^^^ ' TABLE 1 4.^ Routes du Géographe a la Terre Napoléon, i .'* Camp."^ DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. 0 w. rT 0 ■ Z REMARQUES. d 2. S" Style 1 Grégorien. H 3" n ■t 3 0 3 03 3 3 3 •5= VENTS, État du cieL c" 0 i. % An X, 1802. -+- : NE, 80 29 g 30-^ 38«47'3o" 38.33. 0. 143° f5' 16" ^ 142. lâ. 22. .4^.y '3 .^ 28F7',y 28.8,0 II NE. SE. ESE. Petit fiais; beau temps. E. ENE. SE. ESE. Joli frais , beau temps. h 0 3 r 8» 25' : ;• 25. 10 3" 38.;2.24. 140. ^^. 15. •3 .0 28.7,5 a E. ENE. ESE. Joli frais ; beau icmps , l'atmosphère d'une sérénité parfaite. 0 : 6. ,7. ■ 1 I I." > < 2_ 38.27.25. 139. 54. 3. '4.3 28.6.5 II ENE. NE, ESE. E. Petite brise ; beau temps. V.Si : 7- 6. 'Il est à remarquer que, depuis quelques jours , les vents ont été assca ordinairement du NNE. au NE. lis souffloicnt 12 2 38.17.j5. * '38- S7- 3°- 16 ,0 28.6,0 II ENE. NNE. N. SE. E. ENE. Foîblc brise ; beau temps. bonne brise jusque sur les 9 ou • / f. / "^ heures, diminuoient en- *\ suite sensiblement , en sorte qu'à midi nous nous irou- 7" > vions en calme. Depuis midi ♦ jusqu'à 2. heures , les vents se 3 halotent de l'E. au SE., et ^ l repreuoient de la force. '3 3 37.52.28. 137. 5t. 10. '4 .9 28.6,0 II ENE. NE. N. ONO, OSO.SO. £. Presque calme; b. temps- • : 1 3- 39- Les courans nous portent for- tement dans rOuest. «4 4 37.56.. 8. 138. 18.25. '4 .; 28.4.0 1 E. NNE. N. SO. OSO. SE. E. ENE. Presque caJme ; beau temps. ^ 4- i^- ■5 ; * 37.48.3 r. *'37- î°-4;- .4 ,0 18.9,0 « NNE. N. SO- NNE. NNO. N. 0. Presque calme ; ciel cou- vert, pluie. 4. 26. lâ 7 7 37- '•;5- 137. 13.30. 13 ,0 28. 2 ,5 II SE. E. SSE. S. SE. Joli frais ; beau temps. 3 3" 3 3- 34- 18 8 36. J.22. XC137. 3.33. «3 .° 28. 3 ,0 H SE. S. SO. SSE. SE. BoQ frais ; beau temps. K 1. 7 3-;8. A 6 heures du soîr, rencontré la corvcuc V/nyesitgator, com- mandée par le capitaine '9 9 35.3J- 0- *i3<î. 3.56. '3 .î 28. 2 .5 II SE. SSO. S. Brise inégale « variaMc; beau temps. 5. 22. Flinders , naviguant, comme nous > en découvertes. iO 10 35.38.50. 135. 49- >3- 14 ,0 ^8. . ,5 a S. SSE. E. Presque calme; ciel nuageux, beau temps. C 3- S9- Jeté l'ancre dans la baie Du- Guay-Trouin sur Hic Decrè*. 21 1 1 35.39.48. 135. 23.29. 14 ,0 27.11,0 II N. NNE. Petit frais, joli frais; ciel couvert, éclairs dans le NO. ; temps à grains , pluie. II 22 12 35.27. 0. 135. 37.10. 14 ,0 27.10,5 II 0. NO. N. SSO. S. SSE. Brise inégale et foibie ; b. temps. A : 4. ^3- Entré dans le golfe Joséphine. ^3 ■' 32.12. 0. 135. 58.20. 13 .0 28.3,3 II SSE. S. Bon frais par grains ; joli frais ; ciel nuageux. 4. 46. M >4 *35. 3-^°- *'35- 34-3'5- '2 .5 28.6,5 II SE. ESE, Joli frais , petit frais ; temps à grains j pluie. !. 29. ij ■; 35.30.41. 134. 57.20. r2 ,0 28.6,0 II iŒ. Joli frais ; beau temps. s ] 3 , 43 . En vue des îles Vauban. 1 1 " 5oo VOYA GE AU X ' FERRES AU5 ;t] R^ VI ,1 :s, '■ Suite de la TABLE 1 4-^ Routes du Géographe a la Terre Napoléon. i/^ Campagne. DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. observations météorologiques r D fi t- REMARQUES. / Grégo "h ni 1 td 3 3 a: 3 1 n VENTS, s 5 a a. i-"" 3 3 n- 3 .s État du ciei. p e. -ï" n 0 w ô" 0 ■ z An X. 1802. -H NE. ■6 > < 35° ';'9" I34°2l'20" i4''.8 2 8i'4i,o II ESE. ENE. N. Joli frais, mol- D •°33' Entré dans le golfe Bonaparte, lissant par degrés. N. SSO. en passant à TE. des îles Ber- 3 r^ S. Presque calme ; b. temps. thier> 3 27 p_ '7 34.4î4'5. 134. 47-3°. ■3 .5 28.4,5 II S- SE. Foibie brise ; b. temps. ,. 34. En vue de l'île Dalberg. z8 .8 34.1t. 38. 134. 5Ô.24. 14 ,0 28. 3 ,5 » 5E. E. ONO. SO. S. SSE. Foi- bles et variables ; b. temps. © 1. 49. l 29 ■9 *34-44-33- *i34. 26.36. 12 .3 28. . ,5 II NO. ONO. OSO. SO. Bon fr.; temps à grains » ciel couv*; pluie très-froide la nuit. /; 30 20 34.38.j6- A 134. 49- °. .0,8 28. 2 ,5 II SSO. SO. Grand frais par ra- fales ; grains avec pluie ; (emps couvert. h 0 a u » 1.='^ 21 34.43.22. Ai34. 4'.3°. 12 ,0 28.3,0 II SSO. SO. Bon frais par ra- S' V n 3 fales ; grains et pluie. u 0" 22 34.38.27- 134. 19.37. ■■ J 28. 1 ,0 g SSO, SO, S. Bon frais par ra- g 1 E. fales ; temps à grains, pluie 1. par intervalles. n 3 ^3 34.50.28. 134. 12. 0. .. .6 28.4,0 II SSO. S. SE. Joli frais; ciel nuageux; beau temps. L 0 3 g 3.41. 4 24 35.25.2;. 134. 8.30. '2 .5 28.6,0 II SSE. ESE, SE. Jolie brise ; ciel 4. 38. En vue <ïcs îles Bertbier, Sorti nuageux, beau temps. 1 du golfe Bonaparte. ; 2; 35.19. 3. '33- iS- 7. 12 ,0 28.7.5 n E. ESE. ENE. E. Joli frais ; 3 Il En vue des îles Catinat. ciel nuageux , beau temps. ;î= 6 26 * 34.49. 17. *i32. 55.47. 14 ,0 28.6,5 II )ENE. ESE. SSE. E. Petit fr. ; beau temps. I. 30. En vue des îles Laplace. 7 27 33.55.20. 132. 31.39. 13 ." 28.6,5 II ESE.E.ENE.SO.SSE.NNE. Presque calme; b. temps. P r. 9. Mouillé pendant la nuit dans l'E. et à 10 milles du cap du Vétéran. 8 28 33-47-35- 132. 28. 12. ,3 ,6 28.5.0 II NE- NNO. OSO. NE. Presque SI 0. 29. En vue des îles Jérôme, 9 29 33.36.54. 131. 28.50. 14 .8 28.3,0 II calme ; beau temps. NNE. NO. Joli frais ; calme 2. 35. 6.3i. '4.3 28. . ,5 n ONO. SO. ONO. 0. Jolie brise, un peu inégaie ; quel- ques grains avec pluie; ciel nuageux. g- 3- 1. 30. NO. En vue des îles Saint-Pierre. '3 3 *33. "-38. 131. 2.52. '3 .7 28. 3 ,8 II 0. OSO. SO. Petit frais; OSO. 0. 30. 0. Foibles et variables ; ciel nuageux. ■4 4 32.46. 12. 13°. 39. 8, 14 ,0 28.2.0 II ONO. Variable au NNO. NNE. 0. 27. ENE. N. Très-foiblcs ; ciel nuageux > beau temps. __ ; LIVRE IV. Résultats généraux. 501 ^a^m^ Suite de la TABLE i4.^ RouTEs DU Géographe à la Terre Napoléon. i."^* Campagne. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. D eu tn. g > •" 0 REMARQUES. d 0 n 3 0 3 0 01a VENTS, 1 S 5 5t S. n- y3 r^ 3 Sud. Orientales. 3 3 3 0- État du ciel. a p a. ^ 22'll' * I30''2l'20' .4^3 28Pl',C Il ONO. OSO. 0. Grand frais II i- £. par rafales ; grains et pluie n Pl ciel couvert. o 3 > 16 6 33.26. ; *i3.. 3. 4 11 ,8 28.3,0 a OSO. SO. SSO. Bon fr. , mol- ^ 1 a. o // 3 lissant par degrés ; temps couvert. § rt '7 7 33.13.10. *i3o. 43- ï3- 12 ,0 28.3,8 II SO. SSO. SE. ESE. E. Brise trés-foiblc et variable; cic cr o c V B couvert. si TîT n .8 8 32.34.20. * 129. 37. 0. 12 ,0 28.3,0 II ENE. NE. NNE. Joli frais e bon fr. par grains avec pluie temps orageux, éclairs; cie II En vue des îles Montcnotc. couvert. TABLE 15.^ Routes du Géographe , DE LA. Terre Napoléon au port Jackson, en passant au S. de la Terre de Diémen. '9 S 2 9 S. =(=34.15. 3. * 129. 19. 20. '3 .7 27.11,0 II N. Bon frais et joli fr.; temps NO. à grains et pluvieux. 20 10 3;.;6. 2. r 29. 4'- 'o. ■3 .4 27.11,5 n NO. NE. NNO. 0. OSO. SO. Foible CI très-variable; SO. C.A // Joli frais; beau temps; ciel couvert, temps humide; ton- nerres dans le lointain. ZI 1 1 37- 7-54- 130. 37- o- M .8 28.2,0 II OSO. Joli frais par grains ; 0. NO. Foible brise ; temps humide. 1° lO' 22 12 38.26. 3. 131. 33. ;i. 12 ,0 28.3,0 H NO. NNO. Bon frais ; temps îy > II ^3 '3 40.39.16. 133. 33.2;. ■° .5 28. 1 ,0 II humide ; ciel nuageux, NNO. Variable au SO. par TO. o 3 3 K D Joli frais ; brise inégale et n I foible sur le soir; b. temps. g 24 '4 + 41.49. 0. *'34- ;4-2o- .0 ,7 28. I ,0 II NE. NNE. Joli frais , petit fr. et calme ; temps sombre et pluvieux, h § Si. S ï; ■5 *42-45->7- + 134. 32. 16, 8,4 28.4,5 a SE, Bon frais; ESE. Joli frais et petit frais ; temps couv. ; pluie dans la matinée. c 1 ë II 26 16 43.21.38. 134. 59.36. 7.4 28.5,5 II ESE. SE. Foible; SSE. Joli fr. et petit frais ; ciel nuageux ; 1. II beau temps. 27 '7 *43. 11.40. *J37. 2. 0. 8,0 ^8.3.0 II >. SSO. SO. Jolie brise iné- gale ; ciel nuageux ; un peu de pluie. II 28 18 *43-43- °- *i38. 41, 18. 9 .4 ^%. 2 ,5 1 < DSO. SO. O. Joli frais; grains © : II et pluie. sss 5G2 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE \y^ Routes du Géographe, DE LA Terre Napoléon au port Jackson, en passant au S. de la Terre de Diémen. DATES. S ^ An X. o" fi- cri 1C02. ,9g 20 +3 LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. H a- 3 O 3 "TU p_ ■-( 2 el 3 4 5 6 ^3 24 2; 26 27 28 29 3° 3' I." A43M3' °' A43-2°-ï5 A«43''i;'3°" A 14;- 8.40. Mouillé dans la baie de l'Aventure. ■3 A43-'9'20- 42.43. o. *4i. 58.48. 42. 9. 4. ^42- 2.21. *4i.25.i6. 41. 6.14 41.15.20 41.38.11 41.21.33 4i.22.;3 %4>-4^' °- lO^J 9 .0 9 .0 Ai45- 37- -^o 14^- 42- 9 * 146. 59. o 146. ïp. o. * 146. 24. o. * 146. jo. o, * 145. 44. o. .48. 3- 3- * 147. 56. o. 147. 32.47. i4<î. 39- ;• * 147. 8. 13 O 3 Il ,0 " .; " 6 '2 .3 10 ,5 10 ,0 ;8Pl',0 28. O ,0 28. 2 ,5 28. I ,0 28. O ,0 28. o ,0 7.11,0 27.10,5 27.10,0 28. I ,0 28.3,5 28. I ,0 28. 2 ,5 28.5,0 28. 2 ,5 VENTS, État du ciel. o 3' 5! c" 3 85^0 94.0 95.° 98,0 92 ,0 90,0 98,0 o. ONO. Grand frais par ra falcs ; grains cl pluie; sur le soir, folles ventes et calmes ciel nuageux, NO. 80. Joli frais inégal grains cl pluie. SSO. SO. Foible ; beau temps , ciel nuageux. SO.JO. NO. 50. Petit frais, foiblissant; beau temps, ciel nuageux. O. ONO. NNO. NO. Brise foible et inégale ; b. temps NO. NNO. Jolie brise ; beau tsmps , ciel nuageux. ONO. O. SO. S. Jolie brise; S. SE. Petit frais ; calme ; ciel nuageux , beau temps. ONO. NO. Brise foible ; N NNO. Bonne brise ; beau temps. NNO. N. NO. Bonne brise temps couvert et humide ; éclairs dans le Sud. NO. ONO. O. Bon frais par rafales ; ciel nuageux. SO. Bon frais par rafales ; ciel nuageux. SO. Petit fr. par grains ; pluie ; calme le soir. Calme ; NO. ONO. O. SO. Foible brise ; ciel couvert. SO. S. SE. E. ENE. Foible et variable ; ciel nuageux ; pe- tite pluie par intervalles. NE. ENE. NO. NE. ENE. Foibles et très - variables ; grains avec pluie. Calme ; ENE. NE. Bon frais par rafales ; grains et grosse pluie, tonnerres et grêle, ►B L O io a eu t^" ~ !:. w z g > S- "^ rt* o 2 REM A RQUES, NE. 8037' n A 8 h. du matin > vue de U Terre de Diémen. Mouillé dans la baie de l'Aven- ture, à 9 h. du matin. Remis en mer à 7 h. du matin. Au jour , en vue de i'îlc Schouten. En vue àc la presqu'île Frcy- cinct. Le soirj en vue de iîle Maria. 7- 5;- En vue de la côte Orientale de la Terre de Diémca (u) {a) Observations faites en mer, sur le pont de la corvette.' ( 67» 45' I Inclinaison magnéticpe, aiguille N." 21 7- AS- 6y. 15. 6<)<> 30' aiguille N.» 4{ 7°; ,J; 70. o. Inclinaison moyenne 67° 41' ij". Inclinaison moyenne des deux aiguilles 69° s6> 15" 68° 48' 45" LIVRE IV. Résultats généraux. 503 J>//>^^^ /^ TABLE 15." Routes du Ge OGRÂPHE, DE LA Terre Napoléon au port Jackson , en passant au S. de la Terre de Diémen. DATES. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES 0 g- w- 3 » r- LATITUDES LONGITUDES H f 3 1 ■ cr c" p h c S 1 D 2 ST 1^ Style Grégorien Sud. Orientales. n 0 C8 3 3 VENTS, État du ciel. - s. « • ." 0 REMARQUES. • 0 0 ." i' J z An X. 1802. -+- . ; NE. >4 ^ 3 c- *42''2l'4l" * ■47°4;' >;" 10'', 0 27Pn',o a E. ESE. SE. SSE. Grand frais • ; n s. a* par rafales ; grains ei pluie ; o 0 5. temps sombre. 0 '5 ^ 4 41. 9.28. *i48. 26. II, II ,0 27. 9 ,0 II SSE. Grand frais par violentes rafales ; temps humide et par grains. C 5" a Mis en route pour ïc port Jackson. i(î ; 38.41. 0. * 150. 50. 0. 10 ,0 27.11,5 1 S. Grand frais par rafales, mol- lissant par degrés ; grains avec pluie, 0 \ * '7 <) 36.57.43. 151. 26. 28. >■ .5 28. 3 ,0 n S. SSO. Joli frais par grains avec pluie ; ciel nuageux. a P ; 0 18 7 34.23.52. * 150. 27. 0. ■ 2 ,4 ^8.4.5 II S. SE. Bon frais par grains avec pluie ; ciel nuageu.v. II '9 8 * 33.44. 0. * 149. 52. o. 13 .0 28.4,0 II ESE. E. Bon frai» par rafales ; grains ei pluie ; ciel nuag. c* II zo 9 3 3-49-47- 150. 31. 46. '4,; 28. I ,0 n SE. SSE. S. Bon frais; grains , rafales et pluie; ciel nuag. D II 21 10 ; " t. En vue des terres de l'entrée rafales et pluie ; temps de Botany-Bay. sombre. 0 1 . 12 1 1 33.26.49. 149. 32.34. 12 ,4 28. 1 ,0 II S. SSO. Bon frais par rafales ; grains et pluie par inter- rs valles ; ciel nuageux. ^3 12 33.24.56. 149. 36.41. 12 .0 28.1,5 n SSO. SO. Joli frais ; b. temps, ciel nuageux. 1 9" yc Les courans nous portent de 8 milles au N. 24 '5 34- 3-3'- 149. 40. 0. II ,2 28. 0 ,0 II SO. SSO. Bonne brise par grains. Le temps s'est em- belli sur le soir ; le vent petit frais et variable. h 0 ;3 10. 48. Les courans nous portent de 6 milles au N. »; '4 33.47.26. * 149. 10. 0. II ,0 28. I ,y u SO. SSO. Petit frais; SE. E. Foible brise; calme plat; beau temps. C // 2(5 'î 33.46.18. * 149. 18. 0. ■' .7 28. . ,5 » ENE. SSO. 0. Variable ; orage avec forte pluie , grêle et tonnerre; calme; fraîcheurs de l'E. au SE. ; ciel nuag. ; éclairs au SSO. S" // Les courans dous portent de 8 milles au N. 27 1(5 33. 3. ..8. * 149. 30. 0. 10 ,5 28.3,0 II SSE. SO. OSO. Brise inégale et variable ; grains et pluie ; ciel nuageux. O.L // Les courans nous portent de 7 milles au N. 28 ■7 34. 6.3.. * 149. 40. 0. 9 ,s 28.0,5 II OSO. Bon frais inégal ; beau temps, ciel nuagcu,Y. 0 Les courans nous ponentdejo milles au N. ^9 18 33.35.18. * 149. 12, 0. 10 ,0 27.11,0 II OSO. 0. Bonne brise inégale ; beau temps, ciel nuageux. P : ;/ Les courans nous portent de 11 milles au N. 3° '9 A33-4^- 0. A '49- 6. 0. 11 ,0 28. 1 ,5 II SO. SSO. Bon frais inégal ; II En vue de l'entrée du port quelques rafales ; temps Jackson. Les courans nous sombre et couvert. portent de 12 milles au N. I." 20 A33-47-4;- A>49- o- o- 10 ,5 28.3,0 u S. OSO. S. Petit frais, calmis- II Mouiiic à l'entrée du port 2 2 ÎS sant ; beau temps. Jackson, à 5 h. 4.5' du soir. 21 A33-J°- °- A148. ;(.38. 10 ,0 28.2,5 II SO. OSO. Foibles et très-va- S!. : H Mis sous voiles à 10 h. du 1^ riables ; beau temps. matin pour gagner le fond du 0 port , où l'on a mouillé à .^ h. du soir. ■S" SSS 2 5o4 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE i6.^ SÉJOUR au port Jackson. (Nouvelle- G allé s du Sud.) DATES. o An X. 4§^ '3 ■4 ■5 i6 '7 ^3 o •-t 2 --1. 1002. 22 c^ 4^ 3" h' 24 »; 2(5 27 28 29 30 LATITUDES Sud. A 3 3°;°';^' LONGITUDES Orientales. A 148° 49' 21" o c > c O w > en O OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. H 3- Cd 9^° 10 ,0 h 9 >9 9 .8 28P3',8 28.4,0 28.3,4 II 28.2 ,5 28. (5 ,0 ■2 .5 1 1 ,0 ■* .3 19 ,0 16 ,0 13 ,0 '2 .5 '7 ,fi II ,0 X VENTS, État du ciel. 13 20. 2 ,0 28. 3 ,5 28.4,0 10 ,5 '3 .5 .3 ,8 16 -2 27.11,5 28. I ,2 28. O ,7 28. 2 ,0 28.2,3 28,4,2 OSO. SO. Petit frais ; beau temps. O. SO- Foibic ; beau temps. O. SO. Foibic et variable; b. temps. N, NNE. NNO. NO. Petit frais pluie le soir. O. SSO. SO. Par risées; grains, et pluie presque continuelle. SSO. OSO. SO. S. SE, Petit frais dans la nuit; grains > beaucoup de pluie, et de la grêle. ESE. Bon frais par rafales ; grains ; pluie dans la nuit. 09^,0 SSO. Bon frais ; temps à grains avec pluie, y SO. OSO. Forte brise inégale ; temps à grains. SO. OSO. Forte brise ; ciel couvert temps humide, 9^,5 OSO. s. SO. Variable; ciel couvert; pluie. 89 ,5 S. SO, Fresque calme; beau temps. 8 1 ,5 S. SO. Petit frais par risées légères ciel couvert. Bj ,0 s. OSO. Par ra&lcs ; temps variable ciel nuageux. go ,5 O. NO. N. Petit frais; ciel couvert; petite pluie de temps en temps. 06 ,0 NO. ONO. Brise inégale; brouillard le mat., ensuite b, temps depuis p h. 05 ,0 SO. OSO. Presque calme ; ciel couv. ; grosse pluie à l'entrée de la nuit, 82 jO OSO. Petit frais; beau temps ; ciel serein, 92 ,0 OSO. SO. Petite brise , par rafales beau temps. 80 ,î SO. OSO. Jolie brise ; par rafales j beau temps. S6 jK S. SO. Jolie brise; le soir, calme beau temps, 87 ,0 OSO. O. Joli frais ; il a foibli le soir ; beau temps- Calme ; beau temps; à p h. du soi brouillard épais qui dure toute la nuit. J\ D r S- REAlARdUES. Au mouillage au S. de Sirius- Covc t à l'entrée de Neutrai- Harbour. Notre observatoire a été établi sur la pointe Banclong. Le 28 juin , la corvette le Natu- raliste est entrée dans le port^ et a opéré sa réunion avec le Géo- graphe , après une séparation de cent quatorze jours. Le matin , on a vu de la gïace d'une ligne d'épaisseur; à 8 h. du matin , le thermomètre de R, se soutenoit à + jdjS à l'observât. La corvette le Géographe a été ha- !éc dans Sydncy-Covc, pour y être abattue en carène LIVRE IV. Résultats généraux. 505 ^^-^ ^^ ^H ■S Suite de la TABLE 16." Séjour au port Jackson. (Nouvelle- Galles du Sud.) DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUE s. 3 REMARdUES. 0 «2' C/3 "h m 3 0 3 63 p 0 <5= OQ VENTS, s P'" Sud. Orientales. 3 a- 3 3 m- État du ciel. 0. An X. 1802. -t- 2(5 S ■î 1 r4J,o 28P2',3 86-,5 Caime ; le brouillard s*cst dissipé ce © a n" matin ; beau temps. n 0 v| 16 " ■ I ,8 28.4,4 85,0 0. S. Foiblc ; temps vaporeux. P 1 28 '7 1 1 ,0 28. 3 ,3 100,0 SO, S. Presque calme j pluie abon- dante. IÇ) 18 // 28.2,3 a Calme; petite pluie dans la matinée; le ciel s'cclaircit le soir. a 3° I." '9 20 '3 .5 9 .; 28. 2 ,9 28.1,8 91 ,0 97 'O Calme; beau temps ; ciel pur. 0. Presque calme ; le ciel se couvre et c '2 '3 10 ,s 28.2,2 28.3.6 82,0 89,0 OSO. 0. SO. Foiblc ; ciel nuageux; petite pluie le soir. O.S. Foiblc; calme; ciel couvert le matin ; tonnerre dans le SE. ; beau SI ■6 et le brick la Lady Nelson ^ est parti aujourd'hui du port Jackson pour continuer son exploration des côtes de la Nouvelle -Hol- lande. •0 0 P8 H temps dans l'après-midi. s 6 ^5 ■5 ,8 28. 3 ,4 81 ,0 OSO. 0. Presque calme ; b. temps ; le P ciel se couvre à l'entrée de la nuit, ;3 2- 7 26 > 0 12 ,2 28.2,7 86,0 OSO. NO. Foiblc; beau temps, ciel couvert. ^ 1 S' 8 27 0 Z ■4 ,5 28. . ,3 87,0 NNE. Presque calme; beau temps; nuages à l'horiion; le soir j éclairs dans l'E. cr 0 n~ 9 28 12 ,4 27.11,7 77.° NO. 0. Joli frais ; ciel un peu nua- geux; éclairs dans l'E. n» 10 1 1 29 30 '4 .0 28.0,2 28.0,5 75.° 80 ,0 0. ONO. 0. Joli fr. , par rafales ; ciel pur; à l'entrée de la nuit, éclairs dans le SE, 0. ONO. 0. Bon fr., par rafales; ciel couvert : il s'éclaircit un peu le soir ; dans la nuit, tonnerre et éclairs- m 12 3' 13 ,0 28. 3 ,7 81,0 0. SO. s. Bon frais, par rafales impé- tueuses ; pluie abondante , double arc-en-ciei. ■3 1." > " .5 28.7,0 91 ,0 SSO. S. SSE. Par fortes rafales ; ciel nuageux; pluie dans la matinée. A ■ >4 0 2 £> '4 .6 28.4,3 83,0 SO, NO. NNE. Petit frais ; ciel cou- 'iS '■ '5 3 10 ,4 '-7- 9 .7 97 ^"^ vert; le soir^ beau temps. NE, NNE. 0, SO. 0. Par fortes ra- D fales ; pluie dans la matinée ; le soir, n 0 éclairs dans le NE. Ï3 .(î 4 '3 .5 V- 9 .7 73 >o ONO. N. 0. Par fortes rafales ; beau temps , ciei nuageux. i '7 ; ■4 ,7 27.11,2 72,0 NO. 0. Par fortes rafales ; ciel serein ; '0 1 le soir, éclairs dans l'E, ■ 1 5o6 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. H^H Suite de /a TABLE i6.' SÉJOUR AU PORT Jackson. (Nouvelle-Galles du Sud.) DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. ■* H w i K ^ ? o H s- n 3 Sud. Orientales. ni >-( 3 0 0 3 ni' VENTS, État du cief. et a p f B V. M p REMAR(IUES. An X. 1802. 1 1 Avant le lever du soleii , nous i8 H ^ ê' i4d,8 28Pi>,3 7;<',o OSO. 0. Par risées ; ciel couvert. avons vu un arc-en-ciel ; la cou- leur rouge étoit large et très-vive; 3. '9 3 les autres couleurs se dlstin- 7 i; ,0 28. 3 / 71,0 0. Presque calme ; S. Bon frais ; beau temps j ciel nuageux. C guoient a peine, A rentrée de ia nuit, un grand cercle blanchâtre entoure la lune. 20 8 13 ,0 28.4,8 85,0 0. SO. S. SSE. Par fortes risées ; beau temps , ciel nuageux ; le soir , petite pluie fîne. 21 9 ., ,8 28.;, 8 96,0 0, SSO. S. Joli frais ; temps variable , n pluie par intervalles. a 22 10 II ,2 28. 6 ,0 99,0 NO. SO. S. SE. Bon frais, par rafales ; pluie. ^ 1 0* ■ ^î 1 1 14 ,8 28. f ,7 92,0 0. NE. Très-foible ; SO. Par risées ; S Les nuages , avant de se dissiper. ciel nuageux : il s'éclaircit le soir. c= se sont formés en longues bandes "-t qui, se réunissant aux pôles de 24 12 yî ■4 .7 28. î.. 90,0 ONO. SO. 0. Foible ; brouillard le matin , ensuite beau temps. ■r l'horizon , formoicni l'apparence de méridiens tracés sur un globe. 2Ô '3 •4 ta- 0 d » > ■; .3 '3 .3 28. 3 ,5 28.2,1 91 ,0 90,0 0. Calme ; E. O. Foible ; beau temps quelques nuages ; le ciel est pom- melé. N. E. Preque calme et par risées ; beau temps ; dans la nuit , vent NNO. P.G r6 p C t A la tombée de la nuit, un cercle jaunâtre de 5 à 6" de rayon en- toure la lune. •0 par grains ; pluie. ^7 28 '5 16 0 > 0 .6.5 16 ,0 28.,,, 27.11,6 90,0 74.0 Calme ; 0. Foible ; beau temps. 0. NO. 0. Forte brise, par rafales vio- s, c/\ lentes; beau temps; le soir, éclairs 29 '7 0 •3 .8 27.11,; 73.0 dans l'E. 0, SO. OSO. Calme d'abord , ensuite vent par rafales ; beau temps. ■ Le Géographe est venu reprendre son ancien mouillage en rade de- vant NcuiraJ-Harbour, 3° • S '5 .3 28. 0 ,0 76,0 OSO. 0. Calme ; beau temps. i.''' '9 ' •i .5 27.11,2 8;,o ONO. E. 0. P«tit frais ; beau temps ; -fl dans l'après-midi, pluie. -u <^ 2S 20 .5 ,c 17.11,0 82,0 SO. ONO. Foible , ensuite par rafales ^ § O^ et par tourbillons; b. temps, pluie 0 dans l'après-midi. C 3 21 ■; .5 27.1 1,6 83,0 Calme ; beau tempsjdans l'après-midi , grain violent de l'ONO. ; tourbillons §■ avec pluie et tonn. ; calme ensuite. 4 22 '3 .5 28. I ,4 93.° NO. Presque calme ; E. 0. Foibics ; n beau temps. 5 ^3 13 ,8 28. 0 ,0 86,0 NO, E. 0. Presque calme ; b. temps. K 6 24 12 ,0 27.11,8 83,0 NNO. N. E. Foibles ; beau temps ; ciel couvert. lia 7 25 >5 .7 27.10,2 )7'° Calme ; NO. Foible ; à midi , grains de peu de durée par rafales et tourbill. ; le soir , éclairs dans l'E. ; b. temps. / LIVRE IV. Résultats généraux. 507 Suite de la TABLE léf" Séjour au port Jackson. (Nouvelle-Galles du Sud.) DATES. An x.l 1802. 8 :? Lô > s 2 9 1^ V " '3 ■4 ^3 2(5 30 LATITUDES Sud. 3 o- '3 '4 LONGITUDES Orientales. en w- t-i o c 50 > c o SB -J <— I > Cl es en O 2; OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. H 3 o 3 O 3 '-J^.O >; ,8 «7 '5 10 ,0 16 ,7 2». 2,3 •'.3 27.11,7 27.11,7 58',o (5;,o 63 ,0 VENTS, État du ciel. Calme ; beau temps. Presque calme ; à midi, petit fr. d'ESE. au SE ; beau temps. M. ONO. Brise fraîche et intgale ; beau temps. Calme plat; beau temps. O R 19 ,0 Il ,J 14 .8 17 >o ■; '7 18 ,0 17- 9 '4 27.7,0 ".0,5 n o A g (•■îy .8 ,3 14 >o 14 .^ » 14 ,0 16 ,0 13 ,0 i(j ,0 17 »8 2«. I ,7 27. 9 ,H 18.4,1 28.5 ,0 a8. a ,5 28.4,3 Calme ; à midi , souffle de l'E. au N. ; D beau temps. A la nuit , le ciel se couvre et devient très - sombre : il éclaire beaucoup dans le N. et l'O. la nuit, vent par rafales de i'ONO ; pluie. 75 i^ NNO. NO. Joli frais ; beau temps. Le soir , grain violent de l'OSO. ; pluie la nuit. 7^ >^ OSO. Par fortes rafales ; ciel serein. Le soir, éclairs à l'horiz,on, 7^* »^ o. Variable au N. petite brise, moi lissant par degrés ; beau temps. Il éclaire un peu le soir. ^7 y^ Calme -, légère brise de l'O. au N Dans la nuit, jolie brise d'O, ; beau temps. Sur le soir, quelques nuages. 73 >° ONO, Jolie brise ; temps un peu cou- vert. ^S jO OSO. Joli frais. Dans la nuit , bon frais du S. j ciel nuageux ; à 2 h. du soir, petite pluie de peu de durée, 80 ,0 so. SSE. Bon frais par rafales \ temps grain eux. 86 ,0 ENE. NE, Joli frais avec rafales î beau temps, ciel couvert. 9° >^ ENE. Petite brise; ciel nuag.; éclairs p h. du soir. OSO. Jolie brise inégale ; ciel serein, 75.0 n o s a £ n 28.3,783,0 28. O ,28/ ,0 ^7- 9 >4 94 .0 28.0 ,j 6<) ,c Calme; légère brise d'OSO. ; beau temps. NE. ENE. Petite brise ; tiès - beau temps. Calme ; ciel couvert ; beau temps. NE. Petit frais ; à la nuit , KNO. par grains avec tonnerre et pluie, en- suite calme ; beau temps. NO, OSO. E, Petit frais ; beau temps. P. il Q.,^ n o REMARQUES. 5o8 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, 1Ê. Suite de la TABLE 1 6." SÉJOUR AU PORT Jackson, (Nouvelle- Galles du Sud.) DATES. ^TITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. H 3 ? 1? a Sud. Orientales, î 1 VENTS, 3- 0 3' ET REMAR(IUES. s. n 2. fT l. S' État du ciel. 2. 2- (5 3 % p 1 n» P An X. 1802. 1 -t- \ 287 >5 ^ ■;''.5 27i'8',6 Sy.'^o 0. OSO. NO. Forte brise par rafeles S 'H _ nuages épais , tonnerre et piuie ; à 1^ 3 4 h, du soir, tout est dissipé. 0 29 .- .6 r '7 .3 28. 2 ,4 60 ,0 NNO. Jolie brise ; E. Bon frais ; beau temps. 30 '7 19 ,6 28. I ,6 î8,o NE. Variables au N, par foibles risées dans l'après-midi, NNE. Variable h au NE. Joiie brise inégale ; beau 0 a temps. s. 3 < i.'^' .8 i; ,6 î7-'o.5 )4>o 0. SO. Brise carabinée; il calmit le c ' n soir; beau temps. 1 .1 19 17] .0 27.11,3 49,0 0. Bonne brise; beau temps. 3. A P "2. ^ î? i" 20 •J .5 28. 0 ,9 )-i ,0 ONO. E. Joli frais variable ; beau T'f temps. n 4| 21 .2 ,6 28.3,8 7;.o OSO. Variable au NE. Jolie brise ; beau temps ; quelques nuages. î 22 0 ■4,3 28.2,3 82,0 Calme j NE. Joli frais ; calme If soir ; bçau temps. An XI. iV î3 > <3 20 ,0 28.0,7 r4.o NE. N. Petite brise inégale; S. par i : < 5 fortes risées ; beau temps. i 3 24 0 a «; .3 28. I ,7 7;.° OSO. SSO. Variable ; bon frais ; ciel S: ^ couvert; pluie dans l'après-midi. 3 3 s; ^5 C-l > 0 13.8 28. 2 ,3 90,0 0, SE, Variable ; foibic brise ; beau temps, Presque calme ; ciel couvert. V 4" 2(5 14,6 28.0,5 93 .0 D ; ^7 2 itf ,0 28, . ,3 76,0 £. Petite brise; beau temps. • 6 28 .6.5 » II NE. Brise inégale , foible et variable ; beau temps. 7 19 ■6.5 28.3,3 89,0 SO. S, SE. Foibic et inégale ; beau "n temps. g 2. 8 30 13 ,828.3 .8 8;,o 0. E, Variable ; beau temps. 0 SlJ r? 3 9 I." 17 ,; 28.0,1 86,0 SO. NE, Presque calme ; beau temps ; cr. 0 s La goélette U Casuarma , nouvel- à 6 II, i/a du soir, grain violent du ^ s 0 p lement acquise pour être l'un des 1 0 n 2 0 S, , accompagné de pluie. pi bâiimcns de l'expédition , e§t cr /; ï » S, Bon frais par fortes rafales , mollis- P Venue aujourd'hui mouiller en n sant le soir ; cid nuageux. ?r rade auprès du Géographe, « // // Calme; S, Foibic brise, variable à l'E. ; 1 1 3 beau temps. u 4 a « II Calme; beau temps. L ■ 'î 5 i; ,0 28.3,5 9(5 ,0 NE. Petit frais ; ciel nuageux. C : ■4 6 ■; .5 28. 2 .4 94.0 NE. ENE. Jolie brise inégale ; tepips sombre et pluvieux. LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 509 Sîiite de la TABLE 16.* SÉJOUR au port Jackson. (Nouvelle- Galles du Sud.) DATES. O An XI. '5 \6 '7 '3 24 2(5 ^7 28 29 3° S -< 7 O LATITUDES Sud. '3 ■4 ■7 18 9 20 w 2 S 3 j?' 4 ; 6 ^3 24 26 7 LONGITUDES Orientales. w- o c > c •a o > n o z OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. H sr "t 3 o 3 i6',o .8Po',i 92',0 1(5 ,5 17 .0 •7 >o 21 16 ,5 ■3 .- '4 .5 II '5 .° .6 ,5 .6 ; '7 .5 18 ,0 17 ,0 2J ,0 16 ,2 '7 .3 .8 ,3 1(5 ,5 1(5 ,0 >î .5 OQ 28. I ,5 28.4,. 28. I ,8 28.0,4 I .2 2." 27.11,0 8.0,7 II ,8.2,3 8.3.3 18. 3, 6 18. 2 ,8 28. I ,6 II 28.0, 28. 2 ,2 28. I ,2 27. 7 ,7 28. o , 28. 3 ,0 28.3,3 68 ,0 66 ,0 VENTS, État du ciel. Calme; NE. Foible brise ; dans Taprès- midi , N. Bon frais , par rafales ; ciel nuageux» pluie par grains. A 3 h. du soir, NO. très-fort, chaleur étouf- fante , ouragan. Les vents font ic tour du compas. Gros nuages noirs éclairs et tonnerre, grêle abondante. A la nuit , SO, foible brise ; beau temps. NE. N. Variable et foible ; ciel cou- ^3 o 3" a H" 3 Ci o a Sh NE. Variable ; beau temps , ciel un peu nuageux. ,0 Brise très - foible du NE. ; souvent' calme ; beau temps. 74 i5 N. Variable à 'E.; calme par intervalles; le soir, brise du S. Joli frais; beau temps , ciel un peu nuageux. 83 ,^ S- SE. Foible et variable ; temps som bre et couvert. 9 I ,0 E. ESE.; à la nuit, O. OSO. Bon frais; beau temps. 60 ,0|0. OSO. ONO. Forte brise inégale, par rafales ; beau temps. 63 ,0 Vent variable du SO. au SE.; pendant la nuit , calme ; beau temps. ESE. SSE. Foible et variable ; beau temps. 94 »° Brise variable de l'E. au NE. Petit fr. beau temps. ')7 »0, Brise variable et inégale du NE. à l'E. beau temps. <)6 ,0,Le vent de l'E. au NE. Joli frais; beau temps. 09 .o E.NE. Bon frais, par rafales ; b. temps. A 2 h. du soir , pluie , éclairs et tonn. E. Presque calme ; ciel couvert. AP O 95.° Il 8 ,0 93.° 85,0 II 65,0 82 ,0 85.0 n G 3 I" o' 3 NE. E. Foible et variable ; dans la A. '25' nuit, calme ; temps couv. et pluv. NE. SE. Foible brise ; calme dans la nuit; beau temps. Calme ; NNE. Foibles risées ; beau D temps. NE. Petit frais ; ONO. Bon frais , dans la nuit ; beau temps. ONO. Bonne brise , par fortes rafales ; temps graineux. Variable du NO. au SO. par risées ; beau temps. NE. Presque calme; E. Joli frais ; beau temps. NE. Petit frais variable ; beau temps (-5 O 3 REMARQ.UES. A l'instant où les vents de NO. commencèrent à soufHcr > le thermomètre de R. passa de 18 à 27 degrés. La grcie , qui tomba pendant cette tempête , étoit re- marquable par sa forme irrégu- lièrement prismatique. Quel qucs-uns des morceaux les plus volumineux pesoient une once [ 3 décagrammcs \. ni La goélette leCasuartna a mis sous voiles pour aller essayer sa marche jusqu'à Botany-Bay ; elle est revenue à son premier mouil- lage le 2^ octobre. Ttt ^lO VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE i6." SÉJOUR AU PORT Jackson. (Nouvelle-Galles du Sud.) DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. 3 REMARQUES. a [ Style I Grégorien. 5 fît 3 3 a- w Si 1 ac •-< 0 3 VENTS, État du çiei. 2. 5' s S s et 9 S An XL 1802. -h 8 ' ce 3° 0 n // II u Petite brise du S. ; dans la nuit , calme ; beau temps. 93 j, §- .;^B 28i'3',6 W,o SO. SE, Presque calme ; beau temps. L 3 10 ■ I." '5 .° 28.4,1 88,0 NE, Joli frais ; beau temps, n 1 1 ■ ï // II (/ NE. Joli frais, mollissant le soir; b. S g. p 3 temps , ciel couverr. o' 12 ^ ^ * II II Calme dans la matinée; sur le soir, petite brise du NNE. ; beau temps. £ « c '3 4 u II II ONO. Foible et variable; beau temps. A p h. du soir, grain avec pluie : ks vents ont sauté au S. ■4 ; 'S >° 1.7.1 U7 93.° NE. Variable à ÏESE. Petite brise; beau temps. A i heure après midi , grain du NO. avec pluie , suivi de coups de tonnerre. Pendant le grain , les vents ont fait le tour du a A r Oiservatoire des corvettes Françaises sur la jointe Banelong. compas, et sont ensuite revenus à 1 Latitude s. 33° 51' 2i",8. l'E. , foible brise. t3 Longit. E. P. 14.8. 48. 32 ,0. '5 (5 0 II u Il SE. E, Joli frais ; variable ; ciel cou- vert. c 'S .s 28. 4 ,5 90 ,0 Calme ; petite brise du NE. ; bon frais p p ff Inclinaison 61. 6, 0. dans ia nuit; beau temps. p '7 8 13 '7 '5 28.3,889,0 Calme ; NE. Bon frais ; joli frais ; b. 0 temps. 18 9 3 17 ,0 28. 3,8,90,0 SSE- Petite brise inégale ; à la nuit, C_( elle a fraîchi du S. ; temps sombre > et pluvieux avec quelques embellies. '9 lO n 16 ,0 28.4,0 98,0 E. ESE. Petit frais ; ciel couvert. © n § 20 1 1 0 s: // * // SE. Petite brise inégale ; temps cou- vert. 0' 2 1 12 '4,7 28.4,08(5,0 S. SSE, Variable , joli frais ; temps sombre et pluvieux. 22 '3 '4 ,1 28. 3 ,6 78 ,0 SE. ESE. Petite brise ; ciel couvert; A 1 dans la nuit, presque calme. fD ^3 '4 >7 .° 28.2,6 77^0 NE. ESE. Petit frais variable ; ciel couvert. 24 2; '5 16 15 ,0 II 28.4,8 // 86,0 // SE. Petite brise inégale ; temps sombre et pluvieux, SO, Variable à l'ESE. ; petite brise ; temps somb. ; pend, la nuit, calme. f A 4 h. du matin , le Géographe , Je Naturaliste et le Casuarina ont mis sous voiles pour sortir du y port Jackson. A 8 heures , après 26 ■7 II // n Fraîcheur d'OSO, ; l'après-midi, NE. forte brise, mollissant sur le soir; beau temps. U^ \ avoir doublé la pointe Brad- 1 Icy et rîie Rose , la marée con- 1 traire et la foiblessc du vcn? les [ ont obligés de jeter l'ancre. LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 5 1 1 TABLE 17/ Routes des corvettes françoises du port Jackson àlîle King ET DANS LE DÉTROIT DE BaSS. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. n 0 ■-3 P^ ' d tu " 13 ^ 0 0 n" (yi 0 >-< ET n JS VENTS, 3' 3" 3 > REMARQUES. ë,-£ ^■^ Sud. Orientales, 3 0 0 3 i c" tff B État du ciei. 13 £. p p 1' i' 3 ^ • 0 z An XI. 1802. -+- NE. ^7 w .82 *33''j2' 0" i48''48'32" 'S^'S 28P '.0 II 0. SO. Foible; S. variable au A '^ i : u Sorti du port Jackson à 4 heures 2 0 < SSE. Bon frais ; temps ora- du matin. 3 3 0- geux ; pluie; éclairs et ton- r* * s" nerre de tous les points de cr 0 fï i'iioriion. ^ n. 28 '9 * 33.47. 24. * '49-'7-3°- .5 ,8 28. 3 ,0 II S. SE. Joli frais ; SSE. ESE. NE. Foible brise; temps sombre et couvert. °vf S" : 1 ^9 20 3(5. ;. 5. 148.18.19. *i48.25.3.. 'î '5 28. 1 ,5 II NE, NNE.N.Bon frais; temps couvert. D 8° 44' En vue du mont Dromadaire : c'est une montagne isolée et très-élevée qui forme un excel- 30 2 1 %37.29.29. '3 .5 27.,. ,5 II OSO. SO. Bon frais ; temps 7. 10. lent point de reconnaissance. couvert cï graineux. I." 22 38.3. .45. * 148.46.37. '3 '3 28. 1 .5 98^0 SO. OSO. S. Petit frais; temps 9. 0. 7 sombre; pluie par intervalles. ^ 3' ^3 38.37. 7. 147.56.39. ■ 4 ,8 28. 1 ,5 96,0 S. SSE. E. NE. Foible brise ; »— *■ " 9. 3. 5' beau temps ; ciel nuageux. ; 3 " 24 39.34.2t. * 146.30.55. '5 .5 27.11,0 99,0 NE. Variable au N. Foible brise; calme; ciel nuageux; pluie. 9. I. 4 ^5 *38.;7. 2. * 145.48.44. i; ,2 27. 7 ,0 97,0 SSO. ENE. NE. NE. Presque • n\ l- 8. 39. Calme ; 0. Grand frais ; temps couvert ; pluie abondante. 0' 3 g g 5 26 * 38.57. 9. *>4î-33-34- 12 ,2 27. 6 ,0 II 0, ONO. Grand frais; temps couvert ; un peu de pluie. H 3 u 6 "■7 39. 8.1;. 146. 7.20. 13 ,0 27.10,0 91 ,0 OSO. ONO. NO. 0. SO. Joli frais; temps sombre et hu- mide. L p g S 3 1. •" 1 ^ 7 28 38.57.48. 146.22.50. '■ .5 28.0,5 « OSO. 0. Grand frais et bon frais ; grains et pluie. II 8 29 38.50. 2. .46.36.36. 12 ,0 28.2,0 II 0. Joli frais et petit frais ; beau temps. 6. 58. 9 3° 39.37.49. 146. 20. 51. 12 ,0 28. 3 ,0 1 0. ONO. OSO. 0. Joli frais ; petit frais ; ciel couvert; un peu de pluie. 8.53- i Le 1." décembre, inclinaison de l'aimant : 10 I.'' 0 39-33-43- 146.20.26. 13 ,0 28. 2 ,0 II OSO. 0. OSO. Petite brise ; très-bcautemps. 7. 40. / Aiguille / N." 5 := 70. (n.°4=7o. n. n n Inclinaison moy. — 6^" 20' 1 1 3 39.28.39. 146. I.IO. >5 .0 28.2,5 II Calme;ENE.NNE. Brisetrcs- foiblc; beau temps. est, \ 8. .5. [nclinaison de 12 3 39.24.20. 144.30.25. t4 ,0 28.0,5 1)6 ,0 NNE. E. SE, SO. Foible brise; OSO, 0, Joli frais ;b. temps. OSO. SO. 0. Joli frais ; eiel nuageux; beau temps. P : 7. 32. 1 aimani , od— servée le z( N,*2 rr (50° déc. ; aiguille / N.» 3 — 68. '3 4 39.47.51. 144.19. 4. " '7 28. 2 ,0 II 0 6. 35. Inclin, moyenne l= 67" 20' Ttt 2 512 ) /OYAGl L ^ lUX 1 EKKES AUS TR7 iL. ES. Suite de la TABLE 17.^ Routes des corvettes françoises du port Jackson À l'Île King et dans le détroit de Bass. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. c eu ^• > 5 REA^ ARQUES. a 0 n 0 3 VENTS, 2 3 s' s °§-f Sud. Orientales. 3 0 0 3 n ^ 1. 3 *' r S- "■ .s 3 -( S? État du ciel. 0 1" 5 S z An XI. 1802. H- I? NE. ^0 400 10'42" i43<'4o'53" i4''0 28P3',7 II SSE. Presque calme; NE. ENE. n 0 C3 3" 70 10' Inclin, de l'ai- . ^ , mant observée ^' ^ — 08 §■ E, Joli frais; beau temps. 3 le j ; aiguille./ N." 3 =i 70. ■'P- 63 40. 9.54. 142.. 4. 4. 12 ,0 27.10,0 II ENE. Bon frais ; SO. Grand frais , par rafales ; joli frais ; 0 'S ta C // (n."4=70. n. Inciin. moyenne =z 6p° 20' temps couvert. £1- 3 16 7 -e 39.J3. 0. i4i- 8.27. 13 ,0 28.3,0 II SO. S. Joli brise; beau temps. cT 4. 16. Le 7 décembre U Casuarina est l • parti pour aller faire la géo~ \ N. B. Les routes du 13 au 27 décembre appartiennent exclusivement à la graphie des îles Hunter. ; corvette le Géographe. ■7 8 i '3 .5 28.2,0 II S. SE. Petit frais; beau temps. : 1 . * / A V Observatoire du Géo- 18 9 1 .5 .6 28.2,5 78',o SSE, Petit frais ; beau temps. Constii © 2. // 1 graphe sur le rocher des Eîéphans. ■9 10 S- «s 15 ,0 28.3,3 89,0 SO. SSO. Foiblc brise ; temps couvert ; beau temps. ^ S s 9 3 -S " \ Latitudes. 39° 49' 30" Long. E, P. 142. 7. 2. 20 1 1 r* 19 ,0 28. 3 ,0 78,0 SSE. SE. Bonne brise ; b. temps. 0 c 4. 2. Déviaiions magnétiques. 21 12 S* .4 .° 28. 1 ,5 // E, ENE. ESE. Joli brise ; ciel couvert. n Pa_ Il Inclinaison 68" 10' 0" Déclinaison 4. 2» 0. NE. (l ... . ; N. B. Le 8 décembre , à 9 heures du soir , k corvette le Natural iste a mis sous '. voiles pour retourner en France ; elle y est arrivée le 7 juin suii /ant. 1 A 8 h. du matin la brume s'est 22 ■3 39.50. 0. * 142. 19. 4. 15 ,0 27.1 1,0 // SE. E. N. OSO. Jolie brise , mollissant par intervalles ; grains et pluie le soir. h 0 D II dissipée tout-à-coup, ainsi que les nuages qui couvroicntl'ho- rizon. Nous avons eu plusieurs ^3 14 -e 39-;3-33- 142. 5.4^. 15 .° 27.11,0 II 0. SO. NE. NNE. Petit frais u fois dans les mêmes parages et bon frais ; temps brumeux; r* des exemples d'un changement pluie. 0- de temps aussi subit. Après le Icvcrdusolciljle vent 24 '5 39.35.41. * 142. 33.57. ■3 '5 27. 9 ,0 II NNE. NNO. d. OSO. Bon frais II souffla avec une telle force , par fortes rafales ; ciel cou- '. y que les extrémités des lames vert ; pluie le soir. B éioient enlevées en l'air, et ^5 16 39.25.33. * 142.57.37. '3 '3 27.10,0 II 0. OSO. Joli frais inégal ; ciel A. ^ m 3 II formoient une quantité de va- peurs si considérable que Ton 26 "7 * 39.42.20. * 142.54. \6. 10 ,5 27. 6 ,0 t OSO. NO, 0, Grand frais ; D • e II eût pu croire qu'il pleuvoil grains violens ; pluîc ; nuages g continuellement autour de la épais ; éclairs de tous les h 0 1 corvette. Cette bourasquc dura points de i'horizon. s jusqu'à midi que les vents hft- ^7 18 39.1450. * 143.23.45. 13 ,0 27.10,0 u OSO. 0. Bon frais par rafales; 1 0 lérent TOuest. grains ; pluie et grêle. S' 28 '9 A39-34-53- Ai43-55-57- 13 ,0 27. 9 ,0 II 0, OSO, Bon frais; grains; brume ; pluie. 1 II 29 20 *4o. i,.^ï. * 143.56.36. 10 ,527.8,5 II OSO. Grand frais par rafales E. 01 II grains fréquens,avec grêle e pluie. • LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 5ï3 Suite de /^TABLE 17.^ RouTES des corvettes françoises du port Jackson À l'Île King et dans le détroit de Bass. DATES. LATITUDES LONGITUDES observations météorologiques. a H 015 3 0 n en a- ^ S. n 0 1-- Sud. Orientales. 3- n 0 w 3 g n- VENTS, État du ciel. 2 S" E! 3 3" 0 > z 3 S 2 S REMARdUES. rt p ? s ïï ' 2; ^^^^ 1 'V An XI. 1802. -1- S ^^- 30 A39°5'4^" * 143018' 0" i.V 28Pi',8 « SO. OSO. Joli frais ; pVesquc il // calme sur le soir; ciel nua- ;; i.<^' n n. 3 22 ç- * 39.22.30. * 142.56.43. 11 ,8 27.11,5 // geux ; beau temps. Calme ; NE. Foiblc ; ESE. Joli -t s // 2 <" 0 frais; ciel nuag.;petite pluie. 9 2J *^ 39.53.10. 142. 6. 10. 14 >° 28. 2 ,0 u SE. ESE, SSE. S. Joli frais ; g // o- beau temps. S' 3 ' 24 Au mouillage devant l'île King. • 4 .° 28.2,5 II S. SSO.Foible; SSE. Petit frais; L g- S, SSE. Jolie brise ; b, temps. ^ 4° 9' 4 ^; *4o. 9-Î7- * 142.41.38. 14 .0 28. 1 ,0 II SE, E, Petit fr. : presque calme; 0. OSO. Petit frais ; temps brumeux. • g E- n S- " u 1 y 2(5 40.18.54. 142.54.13. 14 .0 28. 1 ,5 II SO, 0, SSO. Jolie brise inégale; SSE. Presque calme; beau temps - 4. 0. 6 ^7 39.53. y6. 142. 8. 19. 15 .0 28.2,0 H SSE. E. ENE. NE. Foiblc et 8. I. variable ; beau temps. TABLE 18.* Route des corv ETTES FRANÇOISES À ] .A Terre Napoléon. 2 .^ Campagne. 7 ;t8 40. 14.51. 141.31.25. 16 ,6 27.8,5 Il ENE. NE. 0, SO. Bonne brise ; n /; brume épaisse ; ciel couvert. s 2 0 ^ . Le 31 décembre, dans i'après- 8|; ^9 S 39.59.52. 140.59. 8. 12 ,5 28.3.0 II OSO. SSO. S. SSE. Petit frais ; V.Sl" midi,une immense écharpe rt g beau temps. i de vapeurs , fixée à l'horizon , 9 3°I- 38.51. 0. 138.45. 4. ■4 .5 28.5,0 II S£. Jolie brise; beau temps. S n " présentoii si parfaitement l'ap- parence d'une terre , que tout le monde à bord y fut trompé ; de toute part en croyoit dis— 10 3» 37.45.11. * '37-4°-^5- 16 ,0 28.2,5 II ESE, SE. S. Jolie brise mollis- cT' * < ' tinguer les caps , les pitons sant graduellement. SO. et les enfonccmcns divers qui 1803. SSO, Petit frais ; b, temps ; Tl constituent un grand dévelop- ciel couvert. t. pement de cotes ; nous ne 1 1 i.*'^ 36.48.55. 136.32. 12. >; '5 28. 0 ,0 II ESE, S. SSE. Foible brise; tT 0 a 3 n •-1 ï n. ■z An XI. 1802. H- , NO. 6t^-e 35''43'.6" A'35°3i''4" tp^o îyFii'.o 87^,0 SSE. ESE. Foiblc brise; NNE. K Il Mouillé dans la baie Bougam- 1 SSO. Joli frais par rafales ; viUe.surl'îleDecrès, à 8 h. o> •«S beau temps. et demie du matin. '7 ■ 7""' .6,8 27.11,0 83,0 ose. 0. NO. Bonne brise par 1 rafales; temps à grains. h .8 8 '5 '3 27.10,; 90,0 NO. ONO, 0. SO. ONO. Joli frais , par grains ; pluie. © 1 s. » '9 9 16 ,0 27.1 1,0 94,0 NO'. SO. OSO. SSO. Joli frais ; pluie et grains. g 1 20 10 13,0 28.0,; 89.0 SO. SSO. SSE. S, Joli frais iné- gal; b. temps ; ciel nuageux. D- 0 tu II 2 I 1 1 ■ y, 8 28. 2 ,7 82,0 SE. ESE. SSE. Foible brise et P II Le Casuarina met sous voiles à > c joli frais ; beau temps , ciel lO h. du soir pour aller com- g 0 c nuageux. pléter la géographie des golfes 22 12 ^5,5 28.3,0 t ESE. ENE. SSE. Bon frais par ^ II de la Terre Napoléon. F rafales ; petit frais ic soir ; > beau temps. i? ^3 '3 0 M 0 ';.5 28. 2 ,0 i Calme ; NO. NE, Foible brise ; A Ë II 24 '4 z 16,0 28. I ,0 II S. SSE. SSO, S. Petit frais; D i f beau temps. »5 '5 > td '4.; 28. 2 ,0 II SSE, SSO. 0. N. NE, Foible II brise ; jolie brise ; b. temps; S sur le soir temps couvert et 0 C nuageux ; éclairs fréquens ; jolie brise d'ENE. 2l5 .6 0 18,0 27.11,0 82 ,0 SO, 0, Bon frais , cilmissam le 3 1 S soir ; ciel nuageux. 27 '7 F ';.; 28. 3 ,0 82,0 SSE, S, SO. SSO. Petit frais; le II PI 1. soir calme plat ; b. temps. ^ 28 .8 en C » r. F' m 16 ,0 28.3,5 II SE. E. E.SE. Jolie brise , cai- 0 a t missant le soir; beau temps. 29 '9 .8.0 28. I ,0 92 ,0 ENE. Jolie brise ; b. temps. c o' n 0 a «3 30 20 n 20,3 28.0,0 89,0 ENE. N. NO. SSO. Bon frais g II 53 par rafales; NE. NNE. ^ sn Presque calme; SO, Par ra- n fales; joli frais ; beau temps. I.'^' 2 I i6 ,0 28.5,0 80 ,0 SO. SSO. S. Joli frais , calmis- L ^ 1 hi sant par interval. ; b. temps. • 2 % 22 16,0 28.(5,0 // SSO. S. SSE. SE. Petit frais; u 0' ■f6 beau temps. 3 H 18,0 28.;,; 82,0 SE, SSE. Foible brise , forçant par degrés ; beau temps. • II 4 24 >8,; 28.3 ,0 8(5 ,0 E. Presque calme; SE. E. Joli n frais ; beau temps. ^^^HM mammim ^Hon MMBM ■n LIVÏIE IV. Résultats généraux. 5^5 Suite de la TABLE 18.^ Routes des corvettes françoises À LA Terre Napoléon. 2.* Campagne. DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. observations météorologique S. 0 5 a ç a i i REMAR(IUES. 0 S- en 0 >< H 3- i 63 5 3 3 3 VENTS, 2? H" r 3 3 État du ciel. 0 co n" 0 ■ Z An XI.; 1803. -V- : : NO. 5 "o 2f t_ 2l\6 28Pi',5 // ENE. Bonne brise ; ESE. NE. p. il h ; // A l'observatoire du Géo- c ë Au mouillage dans la Foible et variable; horizon 3 graphe, sur le cap De- ci s* baie Bougainviiie , sur brumeux ; beau temps. lambre de l'Ile Decrès. 6 .S z6^ i 'île Decrès. 22 ,0 28. 1 ,5 fl/\' r\ ,__,,„ _ 1 * 00 ,0 INC. JtlNt. û. Jfoibic Dnse ; calme par intervalles; beau '-t Latitudes.. . . 35''43'28" 7 27 20 ,0 27.11,5 88,0 temps. NE. NNE. S. Jolie brise, iné- : u Longitude E. P. 13;. 33. 13. Déviations magné tîq^ues. s^ gale , interrompue par des Déclinaison. . 4.° 11' 0" NE. calmes; beau temps. Le soir. Inclinaison.. . 65. 21. 20. temps orageux et à grains ; pluie ; éclairs Je tous les points de l'horiTon. 8 28 .8 .0 28. 3 .0 f S.SSO.JoIicbrise; beau temps. 1 9 29 >; >s 28.2.5 iT Calme; brise trés-fbîbic et va- riable du SSO. au SE. Cl NE. ; beau temps. u 10 5° 20 ,5 28. 2 ,5,70 ,0 S.SSO.SO. Foible brise et \'a- c II Le thermomètre placé à l'ombre. riable ; presque calme ; S. à terre, marquoit 3,^° à a h. SSE. Jolie brise; bcautcmps. après midi. 1 1 3' >9 .5 28. 3 ,0 87,0 SSE. SE. SSO. Foi[>lc brise, très-variable; presquecaime; beau temps ; ciel nuageux. n ïM4' Cette déclinaison est moyenne de plusieurs observations peu satisfaisantes. L'inclinaison moyenne observée à terre a i donné 6j" 21' 11 ■< ■-t *3r3o'27" * 135° 21' 16" 20 ,0 28. 1 ,5 97 >o SSE. Foible brise ; presque calme ; S. SSE. Bon frais ; 2. Le Géographe et le Ciisuarina sont partis de l'île Decrès, beau temps ; ciel nuageux. o" 0 Ici." févrierjà 8 h. du matin. <3 2p" *35.54->8. * 134. 0. 16. ■6 ,428.1,3 tf NE. 0. SO. ESE. SSE. E. A 3 l_ Il NNO. Très-variable et iné- 5- gal; temps brumeux; ciel ^ r couvert; pluie orageuse; éclairs dans le SE. ■4 3 + 36. 9.32. *i35. 4- '• '7 .3 27.1 1,0 // Fraîcheur très -variable. S. SE. Petit frais ; SSE. SSO. S. Jo- lie brise ; pluie, avec grêle. II Nous avons éprouvé une forte houle du SO. , qui nous a fait craindre àes vents de cette ■5 4 34.55.29. *!3I.25.42. 16 ,0 -8.1,5 a ose. SO. s. Grand frais , iné- gal par rafales ; ciel nuageux. tl partie. 16 5 *33. 36.30. * 131. 25. 0. 16 ,0 28.4,0 II SSO. SSE. S. SE. Petit frais ; temps couvert et graineux. a '7 6 ^32.43. 37. * 131.32. 18. >; .4 28.5,0 B SE. SSE. Petit frais et bon frais ; ciel couvert; beau temps. 0 Q 18 7 ^ 32, 9. 0. 131.12. 1. ■7 .° 28.4,0 II SE, SSE. Joli frais , par risées ; brise carabinée, par rafales ; ■jy u Mouillé dans la baie Murai. beau temps. '9 8 Au mouillage dans la 15 ,228.4,0 S SSE. SE. Bonne brise ; beau 0. 47. baie Murât. temps. 20 21 9 10 .^.3 17 ,0 28.3,5 28. 3 ,0 II SSE. S. Bonne brise; b. temps. SSE. Bon frais par rafales ; beau ~ II D.A temps. " 5i6 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE 19.^ Routes du Géographe à la Terre de Nuyts ET À LA Terre de Leuwin, Séjour au port du Roi- George. DATES. O An XI. c ■- 21 3^ 22 4 ^3 ; 24 6 =>; 7 16 LATITUDES Sud. 31° 4'43" 33-;3-î3- 35.10.50. *3;.44->8. 35.51.20. 35.ï(J.;2 35. 2. o, A35- 4- 7- LONGITUDES Orientales. ■3°° 30' 37" 1 20. 27. 9. 124. 50.48. * 123. 14. 23. * 120. 3 I. 23. * 117. 57. 8. * 117. 18. 8. Ai";.39.;9- OBSERVATIONS AŒTÉOROLOGIQUES. H ET 17'.° ^7 d S o c n w a O o c » g PI o » w 16 , 16 ,0 16 ,0 17 ,0 >6, 5 .5 17 .° II 15 .0 16 ,0 15 ,0 18 ,0 \6 ,0 1$ ,0 .5 ,0 ■ 9 .° ■7 •» a: 8i'3''5 28.4,0 28. 3 ,0 18.5,0 i8. 1 ,0 28,2,5 28.3,0 27.11,5 II 8.3,0 18. 3 ,0 28. 3 ,0 8.1,5 17.11,0 28. I ,0 î8. ï ,5 28.4,0 28.1,5 1.=' § 35.19.46, 3;-»;- 4/ 35.28.13 * 115. 58. 45. 115.33. 9- 115. 15. 20. VENTS, État du ciel. 92 ,0 89,0 80 ,0 87,0 82,0 86,0 87 ,< 17 ,0 28. o ,0 28. 2 ,0 6 .0 28.2,5 ►d ■n 0 0 D B ET C 0 3 ftJ SSE. SE. E. Joli frais j le temps humide et beau. E. SE. Jolie brise ; beau temps. ESE. SE. E. Bonne brise; beau temps ; ciel nuageux. E.ENE.ESE.E.SE. Jol.brisc inégale; ciel nuageux; pluie. SE. ESE, SSE. S. Jolie brise inégale ; temps sombre ; pluie. SSE. S. ESE. SO. Petite brise ; calme; ciel couv.; b. temps S. Foibic brise; ciel couvert; beau temps. ONO. OSO. Grand frais , par rafales; pluie; temps brum. NO.O.OSO. Bonncbrise, fortes rafales; ciel nuageux; grains, OSO. SO. Eoibic brise ; temps couvert et sombre. SE. ESE, Foibic brise ; temps brum. ; p luie ; joli fr, ; b. temps E. ENE. Forte brise ; b. temps. ENE. ESE. Petite brise; bonne brise ; beau temps. ENE. NNE. N. OSO. SO- Foibles ; bon frais ; temps sombre ; pluie le soir. SO. SSO. O. SO. Bon frais ; temps à grains, avec pluie. OSO. SSO. Bon frais et petit frais; grains et pluie. SE. ESE. Foible brise; E. joli frais ; beau temps. NE. E. Bonne brise ; temps embrumé. o 9 87,0 97'° NO. O. SO. OSO. O. Bon frais ; temps à grains ; brume; pluie. O. SO. S. SO. O. Bon frais ; petit frais ; temps à grains : ii s'est embelli le soir. O. ONO. OSO. SO. Joli frais , par rafales ; ciel nuageux. / n eu \n~ n p td 0 z c > n n 0 z NO. Il n 3° '7' REMARQUES. 5. 30. t^ 49. 7. II. |. 21. 6. 41. Appareillé à 6 h. 30' du m., et fait route pour le port du Roi- George. Mouillé dans le port du Roi- George , le 17 février, à 7 h. du soir. Al* observatoire des corvettes. Latitudes.... 35' 3' 30" LongitudeE.P.115.33. 6. Déviations magnétiques. Déclinaison.. 6" 49' o"NO, Inclinaison. . 63.50. o. Cette déclinaison est la moyen- ne de plusieurs observations dont les extrêmes donnent 10° .J.8' et 4* o' NO. Appareillé du port du Roi- George, le 1." mars, i6h du matin. Les courans , dans la journée nous ont portés 11 milles au NO. LIVRE IV. Résultats généraux. 5^7 Suite de la TABLE 1 9.^ Routes du Géographe a la Terre de Nuyts ET À LA Terre de Leuwin. Séjour au port du Roi-George. DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. DÉCLINAISON _J de la Boussole. Z REMARQUES. d s. ~ Style Grégorien. 'h n 3 i 3 3 D" 0 3 VENTS, État du ciel. l'Oints solaires. Points lunaires. An XI. 1803. -+- '3< 4^ 35014' 4}" * I I4''20' 32" M''.? 28P3',o 100' ,0 SO. S. Foible brise ; grains et II pluie; ciel nuageux. h 0 14 n r %35.13.37. * I 13.56.42. .7 ,0 28.4.5 100 ,0 Presque calme ; folies ventes de II tous les points du compas ; beau temps. g ■; 6 35. 9.47. 114.32. 41. 15 ,328.4,0 n NE. ESE. Joli frais; b. temps; l'après-midi , bon frais ; brume épaisse. 0" 0 0. H 16 7 35.18.55. 1.4.27. 9. '7'5 28. I ,0 91 ,0 E. ENE. Jolie brise; calme; S. SSE. Joli frais ; b. temps ; ciel nuageux. 'S fî '7 18 8 9 35- 4-3°- 33-49-37- 113.48. 6. 112.34.49. ■7 .° 28. 2 ,7 28.3 ,0 94,0 if SSE. SE, Bon frais; temps cou- vert. SE. SSE. Bon frais, mollissant 8. 28. A.D sur iesoir; beau temps. '9 10 33.20.49. 1 12. 46. 25. ■8 ,; 28.3,0 II ESE. ENE. N. NO. Joli frais, mollissant sur le soir; ciel nuag, ; grains et pi,; orages. n 0 a c 8. 10. A l'ancre dans la baie du Géo- graphe, pendant Ja nuit du 10 au 1 1 mars. 20 II -e 33-'5-;3- 113.15. 7. 18,0 28.3,0 II OSO. Jolie brise, fraîchissant graduellement; b. temps. 0' B Si S 6. 32. A l'ancre , devant Je port Lcscbcnault jusqu'au iz au nnatin. 21 12 32.48.50. ..3. .4.33. '7 >o 28.3,5 II SSE. SO. Jolie brise, fraîchis- sant sur le soir ; b. temps. 2 7. 23. TABLE 20.^ Routes des corvettes françoises à la Terre d'Édels ET À LA Terre d'Endracht. 2.^ Campagne. "^ ■3^ 31. 32.47. 1.3. 5. 6. 16 ,8 28. 3 ,Q u S. SSE. SSO. Bon frais ; beau 4- 37- 0 23 r! ■4" 29.51.34. III. 55. 32. '7 >5 28. I ,5 II temps. S. SSO. Bon frais ; beau temps. 4. 42. 24 ■î 28. 0.19. 110.58.37. 19 ,0 28.4,0 II SE. SSE. Joli frais ; beau temps. 5. 11. * ^; 16 25.34.20. 110.33. 21. 20 ,0 28.2,5 II SSE. S. SO. Joli frais ; beau I <^ '■ ;. 0. Mouillé dans la baie dcsCIiiens- z6 17 -e 25.30.50. III. 7. 6. 19 ,0 28.2,5 II temps. S. SSO. Petit frais ; beau temps. g 1 " Marîns ^ à 6 h. du soir. "■7 18 Au mouillage dans la baie des 10 ,5 28. 3 ,0 II SSO. S. Jolie brise; b. temps. B p II 28 ■9 Chiens-Marins. 19 ,0 28.3 ,0 II S. SE. SO. Joli frais ; b. temps, S : rT II 29 20 2 1 ,0 28. 1 ,5 II S. SSO. Petite brise; b. temps. II 3° 2 1 20 ,0 28.2,0 II S. SSO. Joli frais; temps bru- meux et humide. & > % Il 1-" p 22 .9,0 28.2 ,0 II SSO. Joli frais ; beau temps. P • ! î 4- 42. n mm^mm i^^H vvv 5.8 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE 20.^ Routes des corvettes françoises À LA Terre d'Édels ET À LA Terre d'Endracht, 2." Campag ne. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. °- 2 _ n "H y ^3 0 0 n. en fî 1 n VENTS, a 5 REMARQUES. S. (T 3 Sud. Orientales. 3- État d\i cief. c" S 3 ET S. g- " An XI. 1803. -+- > NO. ^ 0 ft) '^ s 25'"27'50" 110°42' 15" '9'''5 2 8i'3',o SE, S, Joli frais; bon fiais; J^.» 1 4042' Appareillé à 7 h. du matin, et ^ rt beau temps. n g sorti de la baie des Chiens- 3 3- 24 23. 22., 7. iio. 5. 6. 2 1 ,0 28. 2, r S. SSO. Joli frais; beau temps. § " 4. .4. Marins, par ie Passage du .— i- i Naturaliste. 4 ^5 21 . 16. Jo. II 1.27. 14. 21 ,0 28. I ,5 SSO. S. SO. Joli frais ; beau temps. g- .3 // TABLE .21." Routes des corvettes françoises À la Terre de Witt. 2..^ Campagne. î 0 2. g 21.31.31. 111.57.50. 2 1 ,0 28.1,5 SSO. Joli frais; beau temps. // En vue du cap Murât et des 6 3 3 £i îles de Rivoli. 27 i" 20.3. .52. 112,59.42.. ■9 ,8 28. 1 ,5 SSO. SO. Bonne brise; petite // En vue des îles de Montebelio, brise; beau temps. 7 28 20. 16.55. 113.38.25. 23 ,0 28. i ,0 SSO. OSO. Joli frais, mollis- sant par intervalles ;b. temps. 4. s- 8 29 20.25. °- 1 14. 10. 12. ^3 .3 28. 2 ,0 SO. OSO. 0. Petit frais; joli A n En vue de l'archipel de Dam- frais ; beau temps. Dans la. n 0 .pier. Mouillé à 6 h. 4,0' du nuit, la brise a fraîchL 3 S soir, dans le NE. de l'île Dclambre. 9 30 20.28.40. 1 14. 59. 22. 24 ,8 ^8. . ,î SO. 0. ONG. OSO. Petit frais-, variable en force ; b, .temps. e g- : II £n vue des îles Forestier. Ap- pareillé à 6 h. du matin; mis à l'ancre à 7. h. 30' du matin. 70 3' 20. 4,22. 115.40. 55. 23 ,0 28. 1,0 OSO. Petitfrais-; SE. Bonfrais ; 4- ;;• Appareillé à 6 h. i^' du matin ; E.NE.N. ONO. Petitfrais; B 3 n mis à l'ancre à 7 h. du soir. beau temps. I I I.'' 19.51.24. 1.5.38.53. H .7 28. 2 ,0 Brise foible et très-variabie au S. au N., par l'E. ; beau temps. 1 // Appareillé à 6 h. du matin; mouillé à 9 h. du soir. 12 19.50.13. 1 16. 23.48. 25 ,0 28.3,0 0. SO. ONO. Fraîcheur très- variable ; b. temps. Le soir, la brise a fraîchi. // En vue des îles des Tortues, Appareillé à 6 h. du matin; mouillé à 10 h. du soir. '3 3 19.41.31. ..7. 3.24. 25 ,0 28. 1,5 S. Joli frais ; calme plat; NNO. SO. Foible brise ; b. temps. "S // Appareillé à 6 h. du matin ; mouillé à 8 h. du soir. ■4 4 19.31. 9. 117.30.30. ^S .î 28. . ,0 SO. SSE. ESE. Jolie brise; calme ;NNO. 0. Petitfrais ; ■// beau temps. '5 5 19.27. 0. 1.8. 5.34. 25 ,0 28. 1 ,0 SO. SSO.Joii fr.; ESE. Presque calme; N. NNO. Petit frais ; D.Q.A : n § ■ II beau temps. i(î 6 19. 4.41. 1 .8. 39. \6. 26 ,0 28. 1 ,0 0. SE. ESE. Foible brise ; calm. 4. 27. Le Casuarina traverse le récif i8.5>.3'. NNO. N. Petit fr. ; b. temps. P ' attenant au cap Bossut. '7 7 .'9. 4-3'5- 2; .5 28. . ,0 NO. SSO. SE, Presque calme. 5 . O- ^ Les 4. , 5 , 6 et 7 avril , on a O.Petit fr. ; SO. NE, Presque ft. j mouillé à la nuit, et appareillé calme ; beau temps. ( à ia pointe du jour. LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX, 519 Suite de U TABLE 21.^ Routes des corvettes françoises À LA Terre de Witt. 2.^ Campagne. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES DÉCLI delà "H s" l 0 0 s, en 3 0 td p •S VENTS, 3 REMARQUES. ^■2. ^ -^ Sud. Orientales. 0 3 c" ta s M p. n s-^ 3 (Ti- État du ciel. a S. p- § P 3 n 0) •-1 S An XI. i8oj. -+- NO. ■«0 8 > i8"i9'33" ii9°2i'33" 25-1,0 28Pl',0 Calme plat ; SSE. Petit frais; 3^33' En vue de l'île Gantlicaumc, Au ni <~t. -^ SO. 0. ONO. variable; E. mouillage pendant la nuit. 3. r*" SE. Jolie brise par risée ; 5 temps orageux, tonnerre et éclairs. ■9 9 17.39.27. 1 19, 4°. 2o. 25 ,0 28.0,5 Calme; SE. E. Bonne brise, mollissant par degrés- Amidi, calme plat ; O. Foiblc brise ; beau temps. 2. 37. Au mouillage pendant la nuit. 20 10 17.16.45. 119. 36. 9. 25 ,0 28. I ,5 SO. S. SE. SO. Petit frais; temps orageux. 3. 13. En vue de VUc Carnot et des îles Lacepède. Au mouillage pendant la nuit. 2 I 1 1 16.43. 8- 1 19. 39. 28. ^S .5 28.0,7 SE. S. Jolie brise; SSO. SO. 2. 58. Au mouillage pendant la nuit. Foible brise ; beau temps. CO 0 22 12 16.27.20. 119.46.48. ^4 .5 28. I ,0 SSO. S.ESE. Foible brise , fraî- chissant parintervaiics ; beau temps. a g 5' L l 3. ,8. En vue des îles Emériau. Au mouillage pendant la nuit. ^3 '3 * 16.22.18. * 120. 5. 30. 24 ,0 28. I ,0 ENE.S. E. OSO.Fciblc brise; /; calme par intervalles; temps C couvert et orageux. 1. î4 "4 16.17.17. 120. 2 r . 47. 24 ,0 28.0,5 SSO. SE. ESE. S. Petit frais ; n 2. 54. Au mouillage pendant la nuit. calme; O. Foiblc brise; beau > temps ; ciel nuageux. 0 3 B n 2; ■; * 15.50.28. * 121. 37.46. 24 ,0 28. I ,0 SE. E. Petit frais; temps Ora- geux ; grain , tonnerre , éclairs 3 2. 46. En vue de l'îleCaffarelIi et de rîlc Adèle. et pluie. c 26 1(5 15. 9.10. 120.21. 6. H .0 28. . ,5 NNE. E. N. Brise foiblc et iné- S. I. ^}. gale; beau temps. -7 '7 14.56.16. 120. 1 6. 6. ^4 .7 28. ï ,0 Calme plat jusqu'à midi; SSO. OSO. Petit frais ; joli frais ; beau temps. & 2. 49. 28 .8 15. 10.36. 121.29. 18. 25 ,0 28. 2 .0 SO. Jolie brise inégale; OSO. Petit frais; beau temps. Le soir, temps orageux, tonnerre, éclairs et pluie. Vent par T. 28. Du 18 au 28 avril, en vue des îles de l'archipel Bonaparte. î9 '9 14.57.56. 121.42. 58. 25 ,0 28. I ,0 fortes rafales , du 0. au N 0. NO. S. OSO. Foible brise et I. 50. ,3050';;" 123° 14' 25" 24'', 5 28p2',5 Calme plat; fraîcheur légère du 1° 52' A l'ancre. o 25 ~ Au mouillaj ;e devant l'île 24 ,0 28.2,0 NO.; beau temps. Calme; fraîcheurs duS.àl'O. ; A II Le *Casuarïna met sous voiles Cassini. teau temps. pour aller reconnoitre une flottille àcpros Malais; il re- 1 n 0 > 'çicnt au mouiltage le 27 avril S ^ au matin. 6 26 25 ,0 28.2,0 SSO. 0, Presque calme; beau temps. c § 3 S n I. ;;. 7 V 13. ;o. 3. 123, 18. 13. 24 ,8 28.2,; S.SSO. ESE. NNE. NE. Petite brise inégale ; beau temps. (3- P p I. 5;. Mis sous voiles à 11 h. du ma- tin, et prolongé les bancs des Holothuries ; mouillé à 6 h. 30' du soir. 8 28 13.33.22 .123.24.34. 25 ,0 28.2,0 Calme ;.S0. Très-^foible trisc; beau temps. * Appareillé à 6 h. du matin; mouillé à S h. 10' du soir. 9 29 13.21. 0. 123. 21. 32, 25 ,0 28.2,0 OSO. Pctft frais; calme plat ; /oUcs ventes duSO.auNO,; beau temps. c 2. i;. A l'ancre. TABLE 2 2.'' Routes des corvettes françoises de l^ A Timor. 2.^ Campagne. ^ Nouvelle-Hollande T) ,0 O > 3° ^ 13. 0, 6. I2J. 21. 12, H ,; 28. 1 ,0 ONO. SO. Petit frais inégal ; ^ p ;; Appareille à 5 h. 45' du matin , .— calme ; "beau temps. a et mis le cap en Joute pour Timor. I I j er 12. 7.79. 123, 20.20. 25 ,2 28. 1 ,7 SO. S. SE. ESE. Petit frais j g- s // beau temps ; ciel nuageux. I 2 ^ 2 P II. 8.15. 123. 7.22, 25 .J 28. 2 ,0 E. ESE.ENE.se. Petite brise i // Au coucher du soleil., aperçu inégale ; calme ; ciel nua- > 1 (Ti la côte de Timor. '3 3 10,21.37. 122,23. ^■ ^3 .J 28. I ,0 geux; horizon embrumé. ESE. SE. NNE. SE. Pctit.frais ; // A.D beau temps ; ciel nuageux. • ■p •4 4 10.21.37. *I2.I. 43. 53. 23 ,0 28. 1 ,5 N. E. ESE. SE. Petit frais ; calme.; beau temps. h g 1 II '5 j 10.24.32. * 121. 13. 29. ^4 ,5 28. .. ,5 ESE. NNE, ESSE. SE, Petit frais et joli frais; beau temps. c a. II Traversé le détroit de Rottie et tourné par l'O. l'île de Simâô. ■1(5 é * 9-59-37- * 120.;;. 49. 24 ,0 28. 2 ,0 SE. ESE. Petit frais ; SO. KO. SE. E. Foiblc et variable; beau temps. § ë II Moùillésur la radedc Coupang (île Timor), à 10 h. i/a du soir. LIVRE IV, Résultats généraux. 521 TABLE 23.^ Deuxième séjour À Timor. DATES. An XI. '7 -n ^3 25 26 39 3° 1803, 7 S 14 16 ■9 24 =;; LATITUDE Sud. A 19° 9' o" LONGITUDE ■Orientaie. A I2i''ij' 31" a M C o c H 3 O OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. H 3- 24'i,0 23 .3 22 ,5 23 ,0 w l8l'2 • ^.; 3 .° 23 .5 23 ,8 24 ,0 22 ,; 24 ,0 23 ,1 24 ,0 ^3 'S 24 ,0 24 ,0 24 ,0 28.2 , 5 ï8. 2,5 VENTS, État du cid. ^3 -y 2S. I ,J 28. 2 ,0 28. 1 ,7 28. 2 ,5 28.2 , o s, 2 ,0 2«.2 , O Calmc;N. NNE. Foible;E. SE O Joli frais ; calme ; beau temps. E. NE. Presque calme; NE. SE. Petit frais ; beau temps. Calme; E. SE. Foible; calme la nuit; beau temps. NO. Petit frais et joli frais ; SE. Joli frais ; calme la nuit ; beau .temps , c/ci couvert. ESE. E. Joli frais ; à midi, ENE. variable au SE. Bon frais ; ciel couvert, un peu de pluie; calme la nuit. ESE. Bon frais par rafales ; ciel nuageux ; beau temps. SE. Petit frais d'abord; bon frais à midi; calme le soir; beau temps. Calme ; ESE. NE. E. SE. ESE. Joli frais, mollissant ic soir; beau temps. E. SE. Joli frais ; calme ; b. temps. Calme; SE. Petit frais ; E. NNE. Joli frais; SE. Petit frais; beau temps. SE. E. ESE. Bon frais; SE. Petit frais; beau temps. SE. Joli frais ; calme à la frn p du jour; beau temps. ESE. Bon frais ; SE. mollissant le soir; beau temps. Calme ; ESE. Bon frais ; calme la nuit; beau temps, E, NE. NNa NO. Joli frais; ciel nuageux; beau temps. N. NNE. Bon frais ; E. Peut frais ; beau temps. ENE. N. NNO. Joli frais; ENE. Petit frais; ciel nuageux; beau temps. ENE. E. N. NE. E. Joli frais ; ESE. Petit frais ; cielnuageax; pluie abondante le soir. ESE. Bon frais; beau temps. n o 3 oA n o 3 on C S" 3 cr o REMARQ.UES. A-u mouillage sur la rade de Coupang (île Timor). 522 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE 23.^ Deuxième séjour À T IMOR. DATES. LATITUDE LONGITUDE OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQl JES. 0 n" ^- ■-i ? ? r P o 0 0- C/5 3 0 3 td VENTS, 5 et 2. 0 or, E. ?r 0 REMARQUES. S. f» Sud. Orientale. 3 État du ciel. c" 3 £2. ni a fD P P a ■ z An XI. 1803. -h ', '7 2(5 ^ // n SE. ENE. Bon frais par rafales , h '. t ^ «. caimissant le soir ; b. temps. 0 7 1: 27 ^^^5 28P.',5 E. SE. Joli frais et bon frais par 1 II risées ; dans la nuit, calme plat ; ciel couvert. S' D 8 28 C ^^ '3 28.2,0 E. ESE. Petit frais inégal ; ciel cotivert. '. " 9 29 s FI. 22 ,3 ^8.^,5 Calme ; E. Variable au SE. Jolie brise par risées ; ciel > c 3 0 nuageux; beau temps. 10 3° C ^3 .5 28. 2 ,0 SE. Petite brise; ciel nuageux. A.D p II c Nota. Pour la position de notre !>- Dans ['après-midi , fraîcheur observatoire à Coupang , H de i'E. à l'ENE. ; pluie par : £^ voyei la table N." 9. g intervalles; calme la nuit. n 0 I I 3' 0 S3 24 ,0 28. 2 ,0 Calme ; E. SE. Variable, jolie s // brise; ciel nuageux; calme H pendant la nuit. S 12 1." 23 ,0 28.2,0 ENE, SE. SSE. Variable , petit 0 p e ! // frais ; beau temps. ■3 2 p' 23 ,0 28. , ,7 ENE. Variable au NNE. Petit frais ; beau temps ; calme pendant la nuit. II TAB LE 24.^ Routes des corvettes fran( À LA Terre de Witt. ÇOISES D E Timor .455 3 ^ * 10. 4. (,. * r2i. 4- ^5- 22 ,7 28. . ,5 E. Petit frais ; l'après-midi , : NO. Parti 'de Timor à ç). h. du n' calme ; une brise trés-vari., matin. 2 'El prend faveur au SSE.; ciel nuageux; beau temps. '5 4 10. 44- '^■ 120.33. 3- 23 ,0 28.2,0 ESE. Joli frais ; SE. S. ESE. ENE. N. SO. SE. Foibie et : " très— variable ; au coucher du n § soleil, ESE. E. Bon frais; > 28. 2 ,0 beau temps. f^ d 16 ^ 1 1.32.21. 120. If). 12. 23 ,0 E. Joli frais ; beau temps. 0 B 1 0° 30' •7 6 12.23.27. 120. 25. 30. 22 ,0 28.2,5 28.2,5 ENE. Jolie brise inégale ; pe- tite brise; beau temps. L 1' P S ^- 44- ■ 8 7 13. 2.45. 120.27.59. " .; E. ESE. SE. Petit frais; beau C 1 0.25. temps. —i E. 19 8 13. 16,57. 120.40. 2. 22 ,0 28.2,5 S. SSE. S. SSO. Jolie brise et n> : 3. 9- foibie brise; beau temps. 20 9 13. I, 5. 121.35.51. 22 ,0 28.2,5 SSO. SO. Petit frais; calme; S. Jolie brise ; beau temps. : 0. 35. 21 10 13. 1. 17. 123. 11.52. 23 ,0 28.2 ,3 SSO. Joli frais et petit frais , variable ; beau temps. I II 22 1 I .2.54.42. 124. 9. 7. î^ j 28.2,5 OSO.SO. SSO. Jolie brise et petite brise; calme ; b. temps. : I. 13. ^on LIVRE IV. RÉSULTATS CÉNÉHAUX. 5^3 TABLE 25.^ Routes des corvettes françoises à la Terre de Witt. 3.^ Campagne. DATES. observations météorologiques. a LATITUDES LONGITUDES H ? ^ 0 0 Ci 5" t" 0 9 Dr- ■-( 3 0 td VENTS, C3 g t ï RE Ad ARGUES. 0-^ °§ ^ Sud. Orientales. 0 3 H" 0. S ï n H- - 3 3 0 État du ciel. p S. 0 M z An XI. 1803. -+- 0 NO. ^3 7 12^ ifz6'6" * 124° 54' 29" 22d,8 28P2l,0 OSO. SO. SSE. ESE. E. Jolie \i Mouillé une ancre à jet à 7 h. P. Ç_ brise; petit frais, ensuite calme le soir ; beau temps. du soir , dans le NE. des îles. &i' 3* ^ Lcsueur, 24 • ■3 .2.5,.38. *i25. 3.39. 22 ,5 28.2,0 Calme; SO. NO. Fraîcheurva- riable ; NNO. NNE. Petit frais; à la nuit, calme; beau temps. V z" 0' Appareillé à Û h. du matin ; mouiUéà8h.dusoir,à3 lieues de la côte. ^S ■4 14. 4.42. 125.28.48. 22 ,8 28. . ,3 0. ONO. SO. SSE. ESE. NO. Brise foible et variable ; beau temps. p II Appareillé à 6 h. du matin. ï6 ■î 13.59.50. 125.55.40. 20 ,5 ^iS. 1,5 NO. 0. SSE. SE. Joli frais ; bon fr. ; mollissant un peu â la nuit; beau temps. II 27 16 14.19.55. 125.38.27. 2 1 ,0 28.2 ,0 SE. Joli frais inégal ; après 1. 2. A 8 h. du soir , mis à l'ancre mi Ji SE. E. Petit frais ; calme dans r£S£. de la montagne du à la nuit ; beau temps. 0 Casuarina. 28 '7 14. 6.16. 125.56.32. 2 1 ,0 28.2 ,5 CaIme;SO.SE. Pctitfr.; ESE. 3 3 // Mis sous voiles à 5 li, du matin ; SO. SE. Presque calme ; beau (T) mouillé à 7 h. du soirdans le temps. P C N. du banc des Méduses. 29 .8 14.24.19. 125.57.45. 20 ,6 28.2,5 SSE. ESE. Bon frais , par ra- g 0. 3. Mis sous voiles à i h. du matin. fales ; le soir la brise mol- h 0 lissant beaucoup ; b, temps. 3° '9 .3.52. ,8. 126.25. 3- 20 ,0 28.3,0 SE. ESE. Bon frais ; SE. SSE. Joli frais intgal;bcau temps. B I. 2 1. I." 20 13. 8.27. 126.53. 6. 19 ,0 28.3,0 SE. Bon frais .par rafales ; à 0' 0. 26. ; S midi.ESE. NE. E. Foible et 3 0 0) variable ; beau temps. ^ 1 2 I 13.35.15. 126.58. 18. 2 1 ,0 z8.2,5 ESE. E. NE. Joli frais ; après ft' I- 4. Navigué à vue des îles Bartlie- 0 midi , N. 0. OSO. Très- a" lemy ; mouillé le soir à 3 iieucs foiblc;à la nuit, calme plat; beau temps. ESE. ENE. Petit frais; calme de la côte. 3 22 13.26.55. 127. 8.30. 23 ,0 28. 2 ,5 69 u 3. Appareillé à 6 h. matin ; mouillé à midi ; le soir foible brise • à 7 h. du soir. du N. au NNO. ; -b, temps. 4 ^3 *i3.i5. 7. * 127. 15.44. 21 ,s 28. 2 ,5 NNO. SO. Joli frais ; au jour, calme ; NO. NNO. NNE. à midi, joli frais ; NNO. S. SSO. SSE. petit fr. mêlé de calme ; temps couvert ; petite X .// Appareillé à y h. matin; mouillé à 8 h, du soirdans !'0. de l'île Péran, à 3 lieues de distance. pluie par intervalles. ri Appareillé à 4 h. 30' matin; jeté l'ancre à 10 h. dusoir àgrandc i 24 12.45. 4. 127. 36. 50. 21 ,0 28.2,0 Calme; SSE, SE. E. Joli frais et petit frais ; après midi , calme et légère brise très- 13 p ^' 3'\ distance de icrre; c'est notre dernier mouillage sur les côtes ( de ia Nouvelle-Hollande. variable ; beau temps. 6 ^5 12.25. °- ..27.4J. 37. 22 ,0 28.2,0 Calme ; S. SSE. SE, Joli frais., petit fraîs;â midi, calme ;N. NO. OSO. Petit frais; E. 0. 3. Appareillé à 6 h. du matin. ENE. NNE. Foible et varia. ; b. temps, horizon brumeux. ObAi jw^vrnn a«a 5H VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de laT A^IJE 25/ Routes des corvettes françoises À la Terre de Witt. 3.^ Campagne. DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉGROLOGIQl JES. 0 REMARQ_UES. D s. fT 0 3 H lu- 2 3 0 3 s -+- bd p 3 3 VENTS , État du cie(. 0 — ri. « 0 p 2 An XI. 1803. a a. 2.6 5' 12" 3'l l" * 127040' 25" 2 2^,5 a8l'2^; NE.NNE. ENE.ESE.NNO. Joii frais et pctitfr. ; l'après- midi , SO. Bon fr. et joii fr. ; D '. '. Il A la nuit , perdu de vue les côtes de la Nouvelle-Hollande , et pris notre dernier reièvement ciel couv. et pluie ; le soir, S. ESE.ENE.JoIr fr. inégal, par grains avec pluie. n 0 h' ï 0 ^ // au cap Heivétius, 8 27 1 1.20.27. 127. 20. 58. ÎI ,5 28.2 ,3 ESE. E. ENE.E. NE. Petit fr. £.A et joli fr., mollissant !c soir ; " 1 ' beau temps , ciel nuageux; p G' grains à l'horizon ; pluie le soir. 9 28 10.25. 7- 127.32. 14. 2 I ,0 28. 2 ,; E.SE. SSE. on frais, ensuite calme ; SE. Bon frais ; ciel couvert; piuie le matin. // TABLE 26.^ Routes des corvette s françoises AU Nord de la Terre d'Arnheim. 10 291-. * 9.48.39- * 137. 50. 30. 2 1 ,0 28.2,0 SE. SSE. ESE. Bon frais et joii 1 // ^ 3' frais ; ciei couvert. " s; 3° 9.43.33. * 127,40.32. 20 ^J' 28. 2 ,0 SE. ESE. SE. S. Bon frais par * ^^ rafales inégales ; temps sombre et couvert. 12 I." §, 9.3e. 0. * 127. 20. 24. 20 ,5 28.2,5 S. SSE. SE. Bon frais et grand frais par rafales ; temps // couv. ; forte pluie presque r* continuelle. ■3 2 9.40.13. 127. 5.46. 19 ,C 28. I ,5 SSE. SE. ESE. SE. Bon frais et joii frais, inégal et variable ; temps couv.; pluie le matin. ? ; 5; " 1' ^' NE. <4 3 9.58.51. 128. 6. 9. '9 .; 28.3,0 S. SSE. SE. Joli fr.ct bon fr. L r 1 20 0' incgai; le soir, SE, Pciit fr.; ciel nuageux. ; '5 4 9.44'>o- 128.43. 3. 19 ,0 28.2,5 SE. Brise inégaie et caime ; le matin, joii frais par rafales; SSE. SE, Joli frais ; ciel nuageux. l \ 16 5 8.55.48. 129.45.14. 20 ,8 28.2,^ SE. SSE. SE. Joli frais, par ri- sées ; ciel nuageux. © ; II ■7 (5 8.58.49. 130. 0. 3 1. 20 ,7 2§. 2 ,p SE. S, SE. SSE. SE. Joli frais ; : '• i7- ciei nuageux. .8 7 8.26.33. 131. 9.59. 20 ,0 28. 2 ,0 SE. SSE. SE. Joli frais; temps couvert. II A 10 h, du soir, mis en route pour i'île de France. LIVRE IV. Résultats généraux. 5^5 TABLE 27.^ Retour des corvettes françoises a l'Ile-de-France. DATES. O s. (T An XI. '9 g ^3 24 2; ■4 16 '5 ^7 16 28 ■7 H 3- 2 m o _ ^4 ^; LATITUDES Sud. 9'>io'44" 9.41. 2. 10. 1 1.56. 10.2^. o. 10. 16. 15. 10.25.35. 11. 6.51. 12. 1.14. '3-33-54- 12. 20. 53. 12.27.49. 12. 50.45. 12.38.4;. 12.43.23. 13.15. o. 13. 4j. o. * 14. 8.36. * 14. 14.36. LONGITUDES Orientales. i3o037'23" 127. 28. 1. 125. I I. 22. 123. 6. 4. 122. é. 4a. 120. 43.53. 118. 51.34. 116. 38. 6. 114. 38.47. 1 12. 27. 50. 110. 13. 30. 107. 59. 7. 105. 15. 10. 102. 47.59. 100. 10.43. 98. 9.59. * 96. 47. 35. 94. 13.21. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. 22<',0 ^> .S 22 ,0 22 ,4 22 ,5 2 1 ,5 ^' 'S 2 1 ,7 " .5 21 ,5 22 ,5 22 ,3 22 ,0 21 ,7 2 1 ,0 28P2l,5 28. 2 ,0 28.2,5 28.2,5 28. 2 ,0 28.2,3 28.3,0 28. 3 ,0 28.2,7 28.2,5 28.2,5 28. 2 ,0 28.2,0 28.2,3 28. 1 ,5 28. 2 ,0 28, O ,5 VENTS, État du ciel. SE. ESE. Bon frais d joli frais ; ciel nuageux. ESE. Fortebrisc inégale ; temps couvert; grains et piuic. E. ESE. Joli frais; beau temps. ESE. E. SE. ESE. Joli frais; beau temps. ESE.E. Petit frais ci joli frais; beau temps. ESE. ENE. E. ESE. SE. Petit frais et joti frais. SE. ESE. SE. Joli frais et petit frais ; beau temps. SE. ESE. E. Joli frais ; beau temps. E. ESE. SE. E. Joli frais et petit frais ; beau temps, E. Bon frais et joli frais ; beau temps. ESE. E. Bonne brise ; ciel couvert ; temps à grains ; piuie l'après-midi. E. Bonne brise et joii frais par risée ; beau temps. E. Joli frais inégal ; b. temps. E. SE, ESE. Joii frais et bon frais ; temps nuageux. E. Joii frais inégal ; ciel nua- geux. E. Joli frais et petit frais ; pluie l'après-midi ; à la nuit , ESE. SSE. NO. NNE. foible ; temps à grains ; pluie et orage ; temps couvert. N. NNE. E. SE, SSE. S. Va- riable en force ; bon frais et joli frais , ensuite grand frais; temps à grains; pluie; rafales. SSE. Grand frais par fortes ra- fales ; grains ; pluie ; temps sombre. ?» Sh n o P.<=A n o a h' A S- O t7- •iS D ■13 o 5' Si a eu PI- n o »■ n o -2 g > O c/i ni O Z NE. o. o. NO. o. 30. 0. o. NE. 1. o. REMARQUES. A 6 h. en vue de la côte SE. de nie Timor. En vue de la côte de Timor, et ensuite de celle de Rottie. Traversé le dctroit de Rottie dans la matinée ; à midi , la pointe Occid. de l'îie Cambi nous restoit au N. 13° E. Doublé l'île Savu au S., à y lieues de distance. A ç) h. du soir, U Géographe et le Caïuarina se sont perdus de vue, et ne se sont plus rejoints qu'àllic-dc France. Les routes suivantes , depuis le 25 juillet jusqu'au 7 août sont donc ex- clusivement celles du Géo- graphe. XXX 526 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE 27.* Retour des corvettes françoises À l'Ile-de-France. DATES. n 02 An XI. 8g o n. C/5 o ^ a. S" 3 27 ." 16 19 30 3' r." > o 2 Ç> LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. ^OjO' 3" 15. 3.19 ,5.39.28. «6.18.43. €6.53.34. * 17.47.34. 18.30.42. 19.215.48. 2 0. 8, ro. 20. 3. o. 19.48.44. * 19.56. 15. ofî' cR" 9i<'52'5 88. 15.46. S4. 43- 5°- 8i. r2. 14. 7S. 4- *7- 74. 34. 2. 71. 18. 1 1. 68. o. j I. 65. ,3. 28. 62. 28. 24. ;8. 47- 43- * ^6. 52. o. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. H 3- Q 3 O 3 A20. S. 30. A 55- 6. 30. 2o'*,5 20 ,5 20 ,0 19 ,0 19 ,2 '9 .3 >9 .° 19 ,0 28P2',5 28. 2 ,5 28. 3 ,0 28.4,0 28.3,7 28.3 ,0 ^8.4,0 28.4.5 28. 4,0 28.5,0 28.5,0 VENTS, État du ciel. SSE. Bon frais par rafalcs;tcmps à grains ; piuic. SE. Grand frais par rafales ; temps sombre et couvert ; pluie. SE. ESE. SSE. Bon frais par risées ; ciel nuageux ; pluie avant le jour. SE. Bon frais et joli frais iné- gal \ ciel nuageux; le soir lé- gères grenasses avec quelques gouttes de pluie. ESE. SSE. SE. Joli frais ; ciel nuageux ; pluie par inter- valles. SE. ESE. Vent bon frais; temps couvert ; grains et pluie. E. ESE. Bon frais ; temps à grains ; pluie le matin. £. SE. £. Bon frais et joli frais ; temps à grains et pluie le matin. E. ESE. SE. Joli frais ; beau temps ; ciel nuageux. ESE. SE. S. SSE. SE. Ciel nua- geux ; pluie le soir. Jusqu'àmidi ,SE ESE.SE.Bon frais inégal ; grains et pluie. ■^3 o n P. LATITUDES Sud. *3>°49'59'' 3 1. 10. i6. * 30.48. 1 1. 30.39,39 31.10. o. * 3 1.56.42. LONGITUDES Orientales. 31, I. o. 30.31. o. * 30. 1 2.47. 29. 24.40- 28. 5 1 . 1 <;. 2 8 . ï 1 . 43 . ^7.42. o. * 27.38.20. * 1 13° 10' 4j" AII3- ;-3^- A112. 42.48. A' >2. 5-4. 12. * 1 12. J7. 16. * 1 1 1. 22. 15. * M I. 28. 35. * I 12. O. 38. A' "i. 35.3(>. * 1 12. II, 50. A' 1 1. 42.38. Ami. 44.54. A u 1. 20. 17. Al". 29. 33. Aiio. 59. 16. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. i4'J,5 15 ,0 6 ,0 16 ,0 16 ,0 12 ,0 14 ,0 16 ,0 16 ,0 15 .° 17 ,0 ij .0 1 6 ,0 17 ,0 '7 .5 VENTS , État du ciel. iSPj',. 2«.3 ,0 2«.3,0 20.2 ,5 27. 7 ,0 27.10,0 20. 2 ,0 28. O ,0 28. 5 ,0 28.5,0 28.5,0 ^8.3.5 28. O ,0 NE. ENE. NNE. ESE. SE- Joli frais ; temps nébuleux et par grains. SSE. S. SSE. SE. ENE. Joii frais le matin , ensuite petit frais; beau temps. ENE. N. NNE. NNO. Joli frais et bon frais par rafales ; temps à grains le soir. NO. OSO. O. ONO. PetÎT frais; calme le soir; temps couvert. NO. NNO. NNE. NNO. N. Par rafales bon frais et joli frais ; temps couvert. N. NNO. N. ONO. O. Grand frais par rafales; grains et pluie. O. OSO- SO. Grand frais et bon frais par rafales ; temps à grains. O. NNO. NO. ONO. JoJi frais; le soir , vent petit frais du NO. ; temps nuageux. NO. N. O. ONO. NÔ. Joli frais par rafales ;- temps à grains ; pluie. NO.ONO. O. OSO. Bon frais ef joli frais ; rafales ; grains ; piuic. OSO. SO. SSO. SE. JoH frais ; à la nuit , pcJit frais ; ciel couvert. SSO. OSO. ESE. E. ENE. ESE. Petit frais ; beau temps. ESE. E. SE. ESE. Petit frais ; beau temps. E. ENE. N. NNE. Joii frais et petit frais ; beau lemps. NE. NNE. N. NNO. O. SO, Bon frais ; grains et pluie. n 0 en n « 2 NO. REMARdUES. 4° 49' [ Appareillé à p h. 30'du matin de la rade de l'île Rottnest , où nous étions mouillés, par g 1° 58' 27" de latitude S. et 113° 15' 40" de long, Orient. En vue de l'île Lancelin et du continent de la Nouvelle- Hollande, En vue de i'île Bouilanger et du continent voisin. 5. 22 7. .5. 7. 19. En vue des Abrolhos. L'amplitude ortîve a donné 5° jo' , et l'amplitude occase 7. O. (. 8** 13' de déclinaison NO. , celle que Ton a notée ici est la , moyenne des deux. s- Si- 5, 48. Cette déclinaison est moyenne de plu.sicurs observations. En vue d« la pointe Rouge et de ia baie Gaiitheaumc. LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 529 Suite de la TABLE 28.^ RoUTES DU NATURALISTE À LA Terre d'Édels. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. a H 6d '-a 0 :? ^ 0 m VENTS , a 3' 0 z REMARQUES. 0 en Sud. Orientales. 3 0 0 3 c" 0 g > 2. '^ ."■ 0 n _3 3 S Etat du ciel. £2. An IX. 1801. -1- NO. .4^ .3 ^ *27°35'27" *iio"4o' 2" !7'',0 27r!i',o Calme ; folles ventes ; NNE. a 2 NE. Bon frais par grains ; n El n> le soir, calme; pluie conti- a 0 nuelle. s. ^5 '4 * 27.50.40. A ' 1 1. II. 4^- 16 ,0 27.1 1,0 Calme plat; le soir, SO. OSO. Petit frais ; pluie continuelle. S" a < n 16 ■î 27. ï. 0. A 1 1 1- 5- 20. ■7 .7 28.3,0 ose. SO. SSO. Petit frais ; joli frais ; ciel couvert. fi> Depuis quatre jours , les cou- rans nous ont poussés d'en- viron ^0 milles dans le Sud. 27 16 2J. 40.40. A 110. 31. 0. 1 6 ,0 28.3,0 SE. ESE. E. SSO. SSE. Joii 6. 40. En \Tie de l'île Dirck-Hartighs. 28 '7 25.27. 0. A 1 10. 4'^. 20. // II frais ; beau temps. SE. ESE. S. Joii frais ; petit Il Mouillé à la baie des Chiens- D.îS» ( ") frais le soir; beau temps. -» t Alarins, le 17 juillet à 8 h. du soir. TABLE 29.^ SÉJOUR DU Naturaliste a la baie DEÎ » Chiens -Marins. NO. ^9 î Juillet, co 2;. 28.9. A MO. 47. 29. II II Calme; N. NNO. Petit frais; beau temps ; le soir, grain du SO. au NO. , joli frais par rafales ; horizon noir et chargé de nuages. * 1/ Latitude moyenne conclue d-e cinq hauteurs méridiennes du soleil observées à bord. ; Dans ia journée du 18 juilletjOU a change de mouil- lage. 30 '9 f S» z n S II 28. 0 ,0 0. OSO. Joli frais ; temps à grains avec piuic. £ 1." 20 ij ,0 28. I ,7|O.SSO.ONO.S.SSO.ESE.Bon II H frais par rafales ; horizon n 3- ^3 21 2 ,4 ,2 28.3,0 gras; temps a grams. ESE. SE. SSE. Joli frais; beau 3 5 // < CLh U3 temps. "-t 3 ^ 22 > &9 II II ESE. SSE. SE. Joli frais; beau temps. 0 g 4 23 a 16 ,8 28.3,5 ESE. Joli frais ; à midi ESE. et SE. , presque calme ; beau fî SJ .~ // temps. î 24 5 .7.« 28.5 ,0 SE.ESE. Joii frais; àmidi,SO. i. II presque calme ; beau temps. 6 2; z II II Calme plat; NE. SO. 0. Petit frais ; ciel ncbulcux. O.P '. " 7 26 19 .0 28.2.3 0. Petit frais; NE. Joiifrais ; '. Il S calme plai le soir ; ciei né- buleux ; pluie le soir. 8 -7 II ^8.1,5 E. SSE. SO. Joli frais ; temps couvert ; grains avec pluie. II 530 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ^■Mi Hl. 1 '■ -; ■ Sz/ite ^^/^ TABLE 29.^ SÉJOUR DU Naturaliste à la baie des Chiens-Marins. DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. DÉCLINAISON de la Boussole. REMARQUES. 0 1^ Style Grégorien. H S" 3 0 3 .s p 3 3 a> VENTS , État du ciel. 0? ta i AnIX. 1801. -+- P NO. 9 28 i6<',o 28P3',5 SO. SE. SSE. Joli frais ; ciel ^ Il S" 10 q i. 2p «■ "> i(î ,0 28.3,6 nuageux. ESE. ENE. Petit frais ; presque calme le soir; beau temps; • II J^.s l ê- > ciel nuageux. 1 1 3° .6,5 28. I ,0 Calme; N. NO. Petit frais; II r OSO.SO. Bon frais par fortes rafales; ciel couvert; horizon brumeux. 1 2 31 -e *25''29' 6"\ *iio°5i'i;" > ;/ ;' SO. S. Bon frais par rafales ; SSO. Joli frais; SO. S. SSE. temps à grains avec pluie. II Changé de mouillage. '3 i."^' « II ESE. S. Petit frais ; calme ; 3 II beau temps. '4 ' ^ 16 ,8 28.6,0 SE. Petit frais ; calme ; SSE, II Joli frais ; beau temps. '5 3 " ^25. 34.42. *iii. 1.50. 1(5 ,0 28.5,0 SSE. SE. ESE. E. Joli frais ;E. II Changé de mouillage. ESE. S. SSE. Petit frais; beau temps. n 0 16 4 -e 25.32.35. A m. 8.20. /; II SSE. Petit frais ; calme ; SO. S Œ II Changé de mouillage pour nous 0. ONO. Petit frais ; beau ■3 rapprocher de la presqu'île •7 5 > ;; II temps. ONO. N. Petit frais; presque a. 0 a ■1 II Péron. L'eau -de la mer est d'une telle > calme ; beau temps, 0 3 transparence , qu'on voit très- 18 '9 6 7 // 17 ,0 II 28. 3 ,0 NO. Foible;SO. SSE. Bon frais; S. SSE. Petit frais ; b. temps. SSE. Petit frais ; calme ; beau A II II distinctement l'ancre qui est sur le fond , malgré que la profondeur soit de fibrasses. g temps. Le soir, OSO. SO. r par légères rafales ; temps >■ à grains. 20 8 > /r 28.3,0 SO. SSO. ESE. SSO. Petit frais ; temps nuageux; lcsoir,calmc plat ; beau temps. t 9 0 •0 ;/ II SE. Petit frais ; à midi, calme; II lcsoir,SSO.etS. Joli frais; ciei nuageux. 12 10 S i6 ,0 28.5,0 S. SSE. Joli frais ; ciel nuageux. • m ^3 1 1 II II SE. S. SSE. Joli frais et petit C^ frais ; beau temps. II 24 12 > II 28.3,0 SSE. ESE. S. Petit frais ; joli w frais ; beau temps. SSE. SE. S. SSO. Petit frais ; II ^y '3 M '6 .5 28.2,5 D.'ïy c S. SSE. Joli frais ; bon frais ; n II S beau temps ; ciel nuageux. s 26 '4 1 '5 .5 28. 5 ,0 SSE. Joli frais et bon frais par rafales ; beau temps. g II *7 ■; .s; • II II SSE. SE. Bon frais par rafales; beau temps. 1 II LIVRE IV. Résultats généraux. 531 Suite de la TABLE 29/ SÉJOUR DU NATURALISTE À LA BAIE DES ChIENS-MaRINS. DATES. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. a ' ' LATITUDES LONGITUDES 'H M, 2. s" H" ^ _ 0 P 1- H. ^ 0 3 Sud. Orientales. ET m 3 0 3 CD' tri w 0 3 3 VENTS, État du ciei. 2. B' cr 0 0 z g > S. ;;; î» 0 REAIARdUES. S 0 n z An IX. 1801. -H NO. .8^ ■6 > // II SE. Joli frais par rafales; beau // 0 temps. ^93 '7 <4".o 28r4',5 SE. ESE. SE. Bon frais , joli C II frais et petit frais; fa. temps. 3° ■ .8 // 28.4,5 SE. E. SE. ENE. PeJÎt frais; beau temps. II I." '9 16 ,0 28.4.0 NE. N. NO. 0. Petit frais ; n II 3 beau temps. a 2 0 20 « 11 0, OSO.Pctit frais ;S0. Bonne L 1 II cl. 0 brise;à midi, calmc;Icsoir, 5' 3 T > peii te fraîcheur de NE. ; beau s:- Z n 52 temps. 1 3 2t * « S. SE.Jolî frais; ri midi, calme ; i II SE. S. Petit frais ; SSO. S. n 0 Joii frais ; beau icmps ; ciel > nuageux. 4 i2 i6 ,0 28.2.5 Calme ; petit frais de l'E. à l'O. p • II s: par le N. ; beau temps. n ; ^3 D // ^ SE. SSO. S. ENE. NE. Petit frais ; SO. Joli frais ; temps couvert dans la matinée , p p_ y pî ensuite i>cau temps. 0 6 ^4 S // j> SSO. s. SE. Petit frais jusqu'à 0 n£ a midi ; S, SO. Joli frais ; beau S temps. 7 '■S M // /; S. SE. SSO. Joli frais; ic soir, s, -Il 8 z6 G » '7 '5 28.4,0 vent par rafales; beau temps. SSO. SSE. SO. S. Joli frais ; II ____ •0 1 beau temps. 9 17 '7 .S 28.2,0 SSO. S. SSO. Joli frais; temps II brumeux. 10 28 PI 1 6 ,0 28.3,0 SSO. Joli frais ; beau temps- 503,' Cette déclinaison observée à ^ h 0 bord est moyenne d'un grand " 29 « II SSO. Joli frais ; beau temps. H" // nombre de résultats obtenus pendanlnotrcséjourau mouil- 12 3° 16 ,0 28.4,0 S. Bon frais ; temps couvert. S' 3 /; lage. avec pluie le matin. A l'obseruatoire du Natu- 13 3' 17 ,0 28.5,0 SSE. SE. S, Bon frais; joii frais; 3 g" II raliste, suriapresqu'Ue '4 ! J^^ 16 ,0 28.3,5 petit frais ; ciel nuageux. E. Bon frais ; calme à midi ; 0, II Péron, r B Latitude S, . . 25° 35' ;" OSO. SSO. Foible ; beau Longitude E. P. m. i^. 37, 'm 28. 2, y temps. ; Déviations magnétiques. 15 2 3 19 ,0 SO. OSO. Petit frais ; beau A : II cr Déclinaison... ;" ;8' 10" NO. temps. Inclinaison.... j2. 30. 0. 16 3 ■ 8 ,0 28. I ,0 SO. OSO. 0. Petit frais; OSO. Bon frais par grains , avec A : II 1 pluie. j 53^ VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE 30.^ Traversée du Naturaliste de la baie DES Chiens-Marins à Timor. DATES. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. ^ S i t 0_ en fT 0 z REMARQUES. 0 S ^ ri 0 3 'H m 3 3 t33 0 3 VENTS, État du ciel. 13 0 5" c" B n 'T3 o_ 5' o_ cT An IX. 180,. -H NO. '7 Tl 4c« A25°32' 0" Aiio°59' 0" i6\o 28p3',o SO. SSO. Bon frais par rafales; a Appareillé de iabaiedcsChicns- p ^ S. Joli fr. ; temps par grains ; n Marins à 10. h du maiin. 0 3 5? il s'est embclii ic soir. § .8 g- 23.27.54. 110.23. 5. 1 9 ,0 28.3 ,0 S. SE. Joli frais ; S. SSE. Bon 5° 5' Coupé le tropique du capricorne fî frais ; ciel nuageux. 0" à midi C. ■9 6 20.43-26. 1 10. 40. 20. >8 ,5 28.4,0 SSE. SE. Bon frais ; ESE. Joli frais ; beau temps. P tr 0 a 20 7 18.3;. 0. 111.52.25. 19 .5 28.2 ,0 ESE.SSE.SE.Bon frais, mollis- sant graduellement jusqu'au soir; à minuit, caimc plat. B 2 1 8 17.33. 0. 112.39.47. 20 ,0 28.3 ,0 Calme; SSE. Foible brise ; beau • II temps. 22 9 17. 4. 0. 113.30. 7. 20 ,7 28. 2 ,0 Calme; SSE. S. SE. Petit frais, mollissant le soir; b. temps. D.?y 5. 0. ^3 10 16.25. 0. 114. 19. II. 21 ,3 28.3 ,0 SE. Variable au SSE. ; presque calme; beau temps. 3. 50. 24 1 1 15.32. 0. 115.50. 17. 21 ,0 28.3 ,0 SE. SSE. Petit frais ; SSE. Joli fr^is ; le soir bop frais; à minuit, petit frais ;b. temps. 5 î- 5;- < m ^; 1 2 14.30. 0. 117. 13.30. 2 1 ,0 28. 3 ,0 SE. ESE. SE. Joli frais; variable en force ; beau temps ; ciel nuageux. s 2. 49- 26 '3 13. 7. 0. ,18. 4.35. 21 ,9 28.2,5 SE. ESE. Bon frais , ensuite joli frais ; beau temps. 2. 30. ^7 ■4 II. ;4. 0. 118. 29.54. 22 ,2 28.2,5 E. ESE. SE. Joli frais ; beau r\ M temps. 0 a 28 ■ ; ;(t 10.57. °- A 118. 48. 0. 22 .4 28,2,0 SE; ESE. SE. Joli frais ; beau 2. 0. A midi on étoit dans le SSO, du temps. 5' L p» Nouveau-Savu , à six ou sept milles de distance. 29 16 10.25.15. A 1 19. 16. 15. 22 ,r 28. 2 ,5 SE. ENE. ESE. E. Foible brise ; I. 30. Passé dans le détroit qui sépare SE. Joli frais ; beau temps. c l'île Savu de rîle Bcnjoar. 3° '7 9.51. 0. 120. 2. 7. 22 ,8 28.2,0 SE. ESE. Petit frais ; avant ; midi , calme ; SE. S, SSE. n // Nous y avons trouvé un fort courant venant du Nord. Petit frais; beau temps. i"'. .8 9.52. 0. 120. 2. 12. 22 ,8 28.1,5 SE. E. Petit frais; NO. ONO. S. Presque calme ; SE. SSE. - 0. 3. n Petit frais; beau temps. 2I '9 10.17. °- 1 20. 10. 20. 22 ,3 28.2,5 SE. ENE. ESE. ENE. NE. P ; 0. 0. 0. Presque calme ; le soir SSE. ■ NE. i SE. joli frais ; beau temps. £3 3 H. 20 10. 1 1. 0. * 120. 38. 0. 2 1 ,8 29. I ,0 SE. ESE. Joli frais ;au jour, E. • 0. 5. En vue des îles Rottic> Simâô très-foible brise;àmidi, calme et Timor. plat; ONO. SO. SE. Presque calme ; NO.JoIi frais; lesoir , calme. 4 21 A 10. 8.48 A 12 1. 15. 16. ;; H E. ESE. SE. NE. SSO. SE, // Mouillé dans la baie de Cou- ENE. E. Petit frais ; beau * pang, sur l'île de Timor, a temps. une heure du soir. LIVRE IV, RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 533 TABLE 31.*" Routes DU Naturaliste dans le détroit DE Banks et dans celui de Bass. i/^ Campagne. DATES. o c« tu r-» Anx. ■7<: g o> 24 »; 2â 2 ^ Il *? >4 LATITUDES Sud. A41'' 8' .;" 4o.i;. 0. A4o-4i- 42. 4°«39- 0. '7 LONGITUDES Orientales. A 1460 20' o" i4'^. 2a, 42> Ai4<5. 4- 24. >4;-5J.3'5- > I sa a > z M s- i o M *4o j6.I2. 40 40.22. 40 .41.42. A 4° •4y- 6. A4o .39.30. 145. 3. 36. AI45. "• "î Ai45-24' '2' A<45f;3-48. observations Météorologiques. 3 .7 3 '3 '4 .3 28P3',o 27. 11,0 18. 1 ,0 28. 1 ,0 14 ,0 '4 .7 16 ,0 2». 5 ,0 21. 3 ,0 28. i ,0 SSO. SO. Bon frais ; joli frais ; S. SE. ENE. Petit frais ; après midi , NE. N. NNO. NO.O. Joli frais ; beau temps. O. OSO. SO. O. Bon frais ; le soir , SE. SSO. Petit frais cl joli frais ; ciei nuageux. SSO. S. SE. Bon frais ; à la pointedu jour,presq. calme; le soir.NNE. N. Jolie brise; beau temps. N. NNO. NNE. Joli frais ; NNO. NNE. NE. N. Bon frais ; beau temps. N. NO. Bon frais ; SSO. ESE. NE. Petit frais ;N. NO. Joli fr.i après midi.ONO.O.NO. Petit frais , mollissant le soir graduellement ; beau temps Calme presque toute la journée; légères fraîcheurs du NNE à r£. ; beau temps. SE. ESE. Bon frais , par fortes rafales ; ciel nuageux. ESE, E. ESE. Bon frais et joli frais ; ciel couvert ; horizon gras ; grains fréquens ; temps orageux, tonnerre, pluie. ESE. SE. E. ENE. ESE. Bon fr^isctquelquefois joli frais; ciel nuageux ; grains par in- tervalles. ESE. E.'Bon frais et joli frais ; ciel nuagcux;âla nuit, grain avec pluie. ENE. E. SE. ENE. ESE. Joli frais ; ciel nuageux ; grains et pluie par intervalles. SE. ENE. Foibic ; calme plat ; ONO. OSO. NO. O. Joli frais ; le soir , S. SSO. SE. Petit frais ; ciel nuageux. n w ©.D.'jy n o ■ s o tn-, n tr 2 > en O z NE. Il ■3- 9. 59. REMAR QUES. Mis à Tancre auprcs de l'îtc Swan , i zh. après midi. Le vent a fraîchi à minuit au revirement de la marée. Cette variation Je la boussole observée par M. Hamelin quoique moyenne entre sept observations azimuthalesi me paroît un peu forte; M. Bre- ton , dans le même lieu , n'a trouvé que 9" jp'. A. 6 h. du soir, appareillé et mis à la cape » après avoir perdu deux ancres dont les câbles «nt cassé. M. Hamelin a trouvé seule- ment 8" 2j' de déclinaison par l'amplitude occase. Louvoyé dans le détroit de Banks jusqu'au ip mars. Le rnauvais temps qui a eu lieu depuis le 14 mars jusqu'à ce jour, n'a pu faire varier le ba- romètre , qui s'est tenu cons- tamment i 28 po. I lig. Yyy 534 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE 32.* Ji//^^ ^4^° 10' 12" M".; 28P.8'o SSE. S. E. NE. ESE. Foibles h : 9° '2' En vue de l'île Swan. 1. S et presque calmes ; beau i : temps. B. .0 .Si- 3' 40.41.28, A 1^6. 1 1.42. 15 ,0 28.8,0 Presque calme j fraîcheurs de tous les points de l'horizon; beau temps. 5- : 'û- 6- ë : A 7 h. du soir > mis à l'ancre auprès de l'ilc Swan. 1 1 > -s *4o.4i. 0. * 145.45. 24. '4 .7 28.8,0 Calme ; au jour, foible brise du SE. à l'ENE. ; l'après-midi , vçnt petit frais de TE. au P. a 1 : 9- 4^- • Appareillé à 6 h. ifz du matin, pour gagner le mouillage de- vant Waterhouse : nous y 12 r- 40.4;. 14. I45-30- 1^- « n NNE. ; beau temps. N. ESE. ENE. Petit frais ; beau sommes arrivés à 6 h. du soir. L'amplitude ortivc a donné /> : : 8.5.. temps. 8° î4', et l'amplitude occasc 9° 9' pour la déclinaison de l'aimant. On n'a porté ci-con^re A l'ancre que la moyenne. >3 3 devant l'île Waterhouse. ■7 .7 28.6,0 E. ESE. ENE, E N. Petit frais; beau temps. • : : 9- J8. '4 4 ff II N. NNO. NNE. N. NO. Presque caimc et calme; beau temps. >• 10. 0. '■■ i 0 15 ; // n Calme; ENE. ESE. NNE. Foible brise ; ciel nuageux. 9 1 i($ 6 ♦ 40.42.26. * 145. 25. 29. 14 ,0 28. 1 ,0 CalmcetfoUes ventes du N. à i'O; ciel couvert et temps l : S' Appareillé pour nous rendre devant le port Western. brumeux ; pluie continuelle. '7 7 *4o-;o-49- * 144. 38- ='3- // 28. 2 ,0 S. SE. ESE. JoH frais ; temps couvert; pluie dans l'après- midi. n : g- : 18 8 A39.2I. o- A '44- 8.30. // u ESE. ENE. E. Joli frais et bon frais ; cici nuageux , temps gras. A : 8. ^6. 1 '9 9 38.47. 0. A143. 11. 18. // 27.11,0 ESE. NNE. Joli frais ; à midi , calme plat ; fraîcheurs du SSE. au S. et à l'E. ; temps couvert et pluie le matin , ensuite beau temps. '. " Arrivé devant le port Western, en vue duquel nous avons louvoyé jusqu'au 17 avril au soir. 10 10 38.5^9. C. A'42-;8.28. // ;p Calme ; petites fraîcheurs de différcns points du compas ; i'après-midi , ONO. SO. S. petit frais ; beau temps ; le soir, éclairs dans le NE.; C : ; 8-Î5- Cette variation de la boussole est moyenne entre quatre ob- servations d'az-imuth. horizon un peu brumeux. LIVRE IV. Résultats généraux. 535 Suite de la TABLE 32.^ Routes du Naturaliste dans le détroit DE Banks et dans celui de Bass. i.'^ Campagne. DATES. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. a 0 0- '^ 0 LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. H n. ■t 3 0 u 3 3 VENTS, 0 1 c 3" " 0 ET t- REMARQUES. e. 3 8°;; '42" A 143° 8' 24" /; II Petit frais du SSO. à PO., in- 8" 6' n •-t terrompu par des calmes fré- 3 3- r- quens ; beau temps ; ciei nuageux. n 22 12 38.39. 0. A'42-;5- ^^ « II Petit frais du OSO.NNO. NO. 0. S. SSE. , interrompu par des calmes ; temps couvert ; pluie; le soir, éclairs citon- ncrrc dans le NE. ^ 1 1 0' S" 7. 24. »î '3 A38.4;. 0. A '43- /•3'5- II II S. SSO. Bon frais par risées ; s. 7. 24. joli frais le soir; ciel nuageux. s- > c 24 '4 A38.41.50. A'45- ^- o- (1 28i'4',o S. SO. Petit frais et foible brise ; l'aprés-midi , ealmc ; beau temps , ciel nuageux. 0 a 8. 10. ^; 'î A38.31J.18. A'4î-;5- '8. H 28. 3.0 Calme; ESE. SE. E. Joli fr.; ■jy S 8. 0. 26 lâ 38.45. 0. A '4î. 58.24. II U temps couvert. NE. E. ENE. Bon frais; joli E. 7. 2. D frais le soir; beau temps. 27 '7 38.42.17. A 143. 10. 0. .J'',. 28. 3 ,0 ENE. NE. Petit frais; ONO. 7. II. A 8 h. du soir, mis en route NO. OSO. Bon fr. ; O. SO. P pour le Port Jaclcson. Joii frais ; beau temps. 3 28 • 8 *39- 7-3^- * 143.55,44. /; 28.3,0 SO. SSO. Petit frais ; dans la matince , calme jusqu'au soir; ciel nuageux. 0 1 0' !3 7. 14. 29 '9 39.14.2;. A'44-V-ï4- II 28, 0 ,0 N. NE. NO. NE. 0. SO. Joli frais ; beau temps ; ciel C u 7. 30. Ali h. du matin , doublé le promontoire de Wilson , à nuageux. une licuc de distance. 30 20 37.57. 0. A 146. 40. 0. II 27- 9 '0 SO, NO. ONO. OSO. NO. Grand frais et bon fr. ; temps 7. 2(5. A 6 h. du soir, en vue du cap Ho-wc. couvert et à grains. a - Yyy 536 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLES DE ROUTES. §.3. .. ^ ROUTES PARTICULIÈRES de la goélette LE CASUARINA, et principales Observations physiques et météorologiques faites à bord de ce bâtiment. J'ai réduit les routes particulières dfu Casuarina à celles qu'il a courues dans le détroit de Bass, aux îles Hunter, à la Terre Napoléon et à la Terre de Nuyts. Les autres, n'étant pas d'un intérêt assez majeur pour trouver place ici , ont été supprimées. La disposition de ces tables ne diffère àit% précédentes qu'en ce quelles n'ont point les colonnes du thermomètre, du baromètre et de la déclinaison de la boussole. LIVRE IV. Résultats généraux. 537 TABLE 33.*^ Routes du Casuarina dans le détroit de Bass ET AUX Îles Hunter. DATES. An XI 1 1 12 g '3 '4 16 '7 Ci n. V) 1602. 2 O n j ^ LATITUDES Sud. *39- H- iS- * 39. I I. o. *39. 4r. 36, *4°' '4- 4^' 7 -e 39. Î3. o. *4o. 4. ;8, A4o- «y. 18. 20 " -e 24 26 '3 •4 '5 •7 LONGITUDES Orientales. 14(5» i' 10" ♦ r44. 49. 24. *i44-35-'8. *i44. 8.48. ♦ 141. 57. 20. 142. 8.27. ♦ 142.4(5. 4. Ai4^-»3- '3- OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. VENTS, État du ciel. *4o. 24. 38. *i4i.4°'''^' 40. 2j'. 40. *4°- 4°- i"- *4t. 25. 3(5. =t!4<- '°- 3°- *4o. 5;, 12. *4o. 39. 45. *4o, 4;. 24. A40. 21. 31. 142.39.24. * 142.28. 18. >|ci4z.26. o. :fc 142. 23. 24. * 142. 14.4;. *i42. 16.54. *i42- ;• <î. Ai4^' 3'" "• ►a •v 0 0 a s Et p 0 B ti •-t ïf n NE. Joli frais ; calme U nuit ; q'hA nuageux. Presque calme; fraîcheurs variables; SSE. SSO. Petit frais ;SO. OSO. Bon fr. ; temps couvert. OSO. Bon frais et joli frais ; ciel nuageux, SO. S. SSE. Joli frais ; au jourcaime ; E. ENE. NE. Joli frais ; ciel nuageux ; horîxon gras. ENE. ONO. OSO. NO. SO. Bon frais ; temps à grains; pluie. Calme; à midi, SSO, et S. Petit frais; beau temps. Calme et fraîcheurs du S, au SSE. ; ciel nua- geux. Calme ; SSO. S. Joli frais ; temps couvert horizon gras. SSO. OSO. S. Bon frais ci joli frais ; fcmps S. OSO. SO. Bon frais; joli frais et petit frais; beau temps. ENE. Joli frais , bon frais et grand frais par rafales ; temps couvert ; pluie le soir. ENE. NNE. Joli frais ; NNO. ONO. Petit frais le soir; pluie. SO. OSO. Foibic brise; après midi,ealme; le soir , fraîcheurs du N. à l'ENË. ; temps cou- vert et brumeux ; pluie. NE. ONO. OSO. Bon fr. et grand fr. ; temps par grains ; pluie; les nuages se croisent avec une vitesse extrême. OSO. ONO. NO. Bon frais par rafales ; ciel couvert; pluie ; temps à grains. O. NO. OSO. Bon frais et grand frais par ra- fales ; temps â grains ; pluie et grêle. OSO. SO. O. ONO. Grand frais; temps à grains ; pluie fréquente. Cfoi AV Q §■ A.1S D.3p REMAR(IUES. g' 3 En vue de la partie N. des îles Fumeaux. A 10 h. du soir passé à l'O. auvent et à un jet de pierre de l'îlot du Coin-dc-Mirc ; les courant nous portoicnt fortement à l'O. A 6 h. du matin , découvert un îlot de roches qui gît dans TE. et par la latitude de la par- tic S. de l'île King. Mouillé devant l'île King à 7 h. du soir. Au mouillage dans la baie des Éléphans sur rîlc ICing. Appareillé à i h. après midi pour aller aux îles Hunter. A 7 h. du soir nous en avons eu connoissance dans le SSE. Mouillé à 3 h. du soir dans l'E. du cap Kérau- drcn , sur l'île Flcurieu. A l'ancre dans l'E. du cap Kéraudrcn. Appa- reillé à I h. après midi ; mouillé dans la baie Coulomb, sur l'île Thrce Hummock, à 6 h. 30' du soir. Remis sous voiles à 4 h, du matin. A vue de la côte Occidentale de la Terre de Diémcn , depuis le 13 jusqu'au i^ décemb. En vue des îles Huhkf. 538 VOYAGE AUX TERRES AU ST R AL E S, Suite de la TABLE 32." Routes du Casuarinâ dans le détroit de Bass ET AUX Îles Hunter. DATES. LATITUDES LONGITUDES OBSERVATIONS MÉTÉOROl .OGIQI JES. 53 0 0 S. crt VENTS, B 3' Et REAJARQUES. 2. ~ 2. (T a Sud. Orientales. État du ciel. P s' 1 P, n An XI. 1802. 2. 28 ^ «9Q-e A40'' 32' 22" A 142° 46' ;2" OSO. SO. Bon frais et grand frais ; temps à A l'ancre au S. de l'île Threc Hummock. 3' 29 s. 20 3 -e grains ; pluie. 3 A4o- 3'- î". A 142- 47- 54- SO. OSO. SO. Grand frais ; temps à grains ; (rt p A l'ancre au S. de i'îic Thrcc Hummock. m pluie ; grêle. g 3° I." 21 " -e 22 *^ A4o- 35- 39- A4o- 39- 4- A 142. 43. 7. A 142. 41- 54- SO. Joli frais ; calme et petit frais ; b. temps. Calme j ENE. NE. Petit fr. , joli fr. ; l'après. ^ 1. A l'ancre dans l'O. du cap Buachc. Échoué sur le sable à 5 h. du soir; remis à ffot % midi , E. Bon frais ; ciel eouvcrt ; à la nuit , 0 à la marée montante 3 h. après. Mis à l'ancre à z petite pluie. a l'entrée de la baie Boullanger à 10 h. matin. 2 1: 23 -e A4o- 3°- 42- A 142. 49. 26. ESE. E. Joli frais; à midi, calme ; SO. OSO. H A l'ancre *u SE. de l'île Thrcc Hummock. ? SSO. loli frais ; beau temps. S' a A l'ancre dans la baie Ransoiinct. Échoué e: sur le sable 37 h. du soir ; remis à flot par 3 24 -e 40. 37. 53. A>42.;i.24. SSO. S. Petitfrais ; aujour,ealme ; après midi, L 1 la mirée , une demi-heure après , dans l'cn- NO. 0. SSO Petit frais; beau temps. JT> w- tréc du Casuarinâ , où nous avons ensuite 0- jeté l'ancre à lo h. du soir, 4 2; *4o. 22. 18. * 142. 35. 30. Avant le jour , calme ; ENE. E. Joli frais ; après midi, NE. Petite fraîciieur; à la nuit, • E Appareillé à 4 h, du matin , et fait route pour l'île King. calme ; beau temps ; brume le soir. p "*" ; 26 A39- 5°- o- A 142. 6. 0. OSO. SO. SSO. Joli fr., petit fr,; à midi, calme; S. SSO. Bon fr. ; la nuit, calme ; b. temps. Mouillé dans la baie dcj Éléphans , sur l'île King, à 7 h. du soir. 6 27 -e A l'ancre à l'iie King. Calme ; 0. OSO, SO. ENE. Petit frais ; |c soir, Appareillé pour rallier h Géographe sous ENE. Bon frais ; ciel nuageux. voiles. 7 28 =ft4o. 26. 24. *i4i.28.j4. ENE. NE. Grand fr. et bonfr. ;à midi, calme; ONO. OSO. Joli frais; (emps brumeux et ciel couvert. Fait roule, de conserve avec le Géographf , pour nous rendre à lîic Dccrès. " 8 19 39. 59. 52. 140. J9. 8. SO. SSO. S. SE. Joli frais ; beau temps. P.il \ TABLE 34.^ Routes du Casuarinâ i S. LA Terre Napoléon ET À LA Terre de N UYTS • 1803. Au mouillage dans la baie Bougainvillc sur ao Z 10 1_ A35- 43- 6. A 135.32.44, SO. S. SE. Joli frais ; beau temps. n 2 l'île Decrès. Appareillé à 10 h, du soir pour i B. nous rendre dans le golfe Joséphine. n 31 ■ II s 34. 53- 6. 135.47.38. ESE- SE. SSE. S, Joli frais et ton frais ; beau i hrl- En vue des côtes 0>icntalcs du golfe temps. 0 n)> Joséphine. 22 12 34- >7' 5- 135.47, 6. ESE. SSE. S. Joli frais ; beau temps.. 1S g; p g 23 ■3 *34- '7- '4- %135.43.40. Cajme; SSE. SSO. Joli frais ; calme la nuit; a A 24 ■4 34. 24. 37. i35.46,4<5' beau temps. S. SO. Joli frais ; bon frais ; calme ; b. temps. En vue àci côtes Occidentales du golfe D p 34. 3^- 8. Joséphine. 25 ■5 135.42.50. S. SE. NE. 0, E.NNE. Presquecalmc; temps 1 disposé à l'orage. ^■M^ LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 539 Suite de la TABLE 34.' RouTES DU Casuarina à la Terre Napoléon ET À LA Terre de Nuyts. DATES. 0 Ci 00 S- c/î eu 0 2. nT a S An XI. 1803. 26 •P^ .6^ < a ■«; ^7 175 28 .8 29 ■9 3° 20 - 21 2 .i 22 3 24 26 27 28 29 3° 3' •D LATITUDES Sud. *35' °' 58" 35. 8. 45. *35. 15. 10. 34. 59. 14. 34. 21. 46. 33. 38. 2;. * 32. 42' °' 32. 53. 37. 33. I. 51. 33. 15. 56. 33. 40. 44. 34. 10. 44. 34- 35- 54- *34. 4(5. 2. 34. 59, 30. 3J. 18. 22. 3;. 32. 21. *35. jé, 19. LONGITUDES Orientales. * '3ΰ3°' J°" 13;. 36. o. 13;. 7.40. *'34-3°-;3- * 134. 32. ;. Ai5;.23-38- *i3;. 29.23. * 135.3;, 32. 135.25. 12. 135.12.36. 135. 4. .5. *i34. «. ■3- *i33.5i.4<5. * 133.45. 9. ■jf- 134. 20. 36. * 134. II. 24. 134.38.57. * 133, 28. 10. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. VENTS, Etat du ciel. ? O. OSO. SSO. Bon frais ; ciel nuageux. SSO. Joli frais ; S. Petit frais ; SO. SSE. ESE. Joli frais; beau temps. SE. ENE. ESE. £. Joli frais ; beau temps. E. ENE. NNE. ENE. Joli frais et petit frais ; calme le soir ; beau temps. Calme ; à i h. du matin, reçu un grain blanc du SO. ; NNO. ONO. NNO. Petit fr., presque calme ; l'après-midi , ESE, S. bon frais ; beau temps. S. SE. SO. S. Bon frais ; beau temps. SSE. S. SSO. S. Joli frais ; beau temps. S. SSE. SSO. Joli frais et petit frais le soir ; beau temps. SSE. S. SO. Presque calme ; SSO. Joli frais ; ensuite calme ; beau temps. SSO. S. Petit frais et calme ; le soir SSO. S. SSE. Bon frais ; beau temps. Calme ; S. SO. OSO. SE. ESE. SSE. SSO. ESE. NE. Petit frais ei joli frais ; beau temps. NNE. NO. ONO. SSE. SE. S. Bon frais et joli frais ; ciel nuageux. S. SSE, Joli fr. ; ciel nuageux ; le matin , éclairs dans le SE. et le NO. E. ENE. SSE. SSO. S. Petit frais et joli frais ; beau temps. S. SE. Presque calme et calme plat ; SSO, SSE. SSO. SE. Joli frais et petit frais. ESE. SSE. SE, Foible brise ; à midi , calme ; le soir , légères fraîcheurs du S. à l'ESE. ; beau temps ) ciel nuageux. Calme plat; au jour, SE. SSO, SO. Joli frais; à midi, SSE. S. SE. ENE. Bon frais. NE. Bon frais ; au jour, calme ; ensuite SSO. S. SE. Joli frais ; E. ENE. ESE. E. foible brise; NE. Joli frais; ciel couvert; éclairs dans l'E. et le SE. ; horizon gras ; pluie. o L n P.ii ? REMARQUES. g J\ n En vue de la côte Sud de la presqu'île Cam- bacérés ; passé entre les îles Vauban à 9 h du soir. A l'entrée du golfe Bonaparte, En vue des côtes Orientales du golfe Bona- parte. A l'extrémité Nord du golfe Bonaparte. En vue des côtes Occidentales du golfe Bonaparte, La présence des vents de NO. nous a oc- casionné une chaleur étouffante et presque insupportable ; je l'attribue aux feux nom- breux allumés sur la côte par les sauvages. En vue des îles de Lcoben. Dans le port Champagny. En vue de l'île Decrès; manœuvré pour rallier ie Géographe, qui aforcé de voiles ctabientôt été perdu de vue dans le SO. En vue des îles Laplacc. 54o VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE 34.^ Routes du Casuarina a la Terre Napoléon ET À LA Terre de Nuyts. DATES. o S. " An XI. '4 ifl I o> n •7 '9 23 24 1B03. < rS* 4 S (î 7 8 ■3 LATITUDES Sud. *34°39' 33- 4- *J2. iô. A32. 18. 32. 24. 32. 44. 33. 8. *33- 59r 34- ;;• 34. 31. *35- J- LONGITUDES Orientales. 7" J): 1320 14' 20' 3J- I. 41. 24. ;• 30. o. 39- 48. 130.40. 18. 130. 2;. 47. A'3°-37- '• 130.42. 3j. 130. 20. 31. % 127. 10. 14. !f:i24. 3- 9- ;jc 121. 24. 28. 118.35. 7. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. VENTS, État du ciel Cilmc ; SO. SSO. SSE. SE. Joli fi-iis et petit fr. ; temps orageux, tonnerre dans le NO.; pluie eontinuclle;S. SSO. Bon fiais le soir; même temps. SSO. SO. S, SSE. Bon frais ; temps à grains ; pluie. S. SE. SSE. Joli fr, et ton fr. ; ciel nuageux. SE. ESE. SSE. SE. Bon frais et grand frais ) ciel couvert. SE. ESE. SE.Petit frais le matin ; ensuite bon frais ; ciel nuageux. SE. SSE. Bon frais j ciel nuageux, SE. SSE. SE. Bop frais et joU frais ; ciel nuageux, SE. ESE. Bon frais ; ciel couvert ; temps à grains ; pluie, E. ENE. Çop frais ; ciel nuageux. ENE, NE. E. Grand frais et bon frais ; ciel couvert. E. Bon frais ; ciel couvert ; temps brumeux. ©.■jy D.A REA1 ARQUES. Découver; les îles {lu Vétéran. En vue des îles du Géographe et du continent voisin. Mis en rout» pour le portda Ros-Geor^. Aperçu la terre » 6 h. du matin ; mouillé dans le port du Rqi-George à une hcurç et demie du soir. LIVRE IV. Résultats GÉNÉRAUJt. 541 CHAPITRE II. Positions géographiques des principaux Points déterminés pendant le voyage. Les Tables contenues dans ce chapitre ne sont qu'un extrait du recueil général des positions géographiques qui ont été fixées pendant le voyage aux Terres Australes : il sufîîsoit de rapporter les plus importantes , pour ne point étendre inutilement ce tableau. La disposition que j'ai adoptée est simple , et n'a pas besoin d'explication. zzz 54^ VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE i/^ Positions déterminées a la Terre de Diémen. INDICATION DES POINTS dont la positioii à été fixée. Presqu'île Tasman . . . . Presqu'île Forestier . . . . Ile Maria. Ile Schouten. Presqu'île Freycinet. . . Cap Sud-Ouest. Ile Mewstone, Cap Sud. Port Nord-Ouest (observatoire des corvettes Françaises) . Cap Piilar Cap Haiiy. ( Cap Surville l Cap Frédérick-Hendrik . ( Cap Paul-Lamanon . . . . Cap Bernier Cap Pérou Cap Boullanger • Pointe Maugé Cap Sonnerai Cap Dégérando Cap Forestier Cap Tourville Cap Lodi Pointe Saint-Patrick. . . Ile Maxirouard ( milieu J . LATITUDES Sud. 43° 33' 11" LONGITUDES, À l'Est de Paris, en degrés. 143» 44' 40" 43. 44. 7. 43-38. 34. 43. o. 5; 43. 13. 51 43. 8.;, 42. 59. o 42. ;3. 40, 42. 52. 3; 42. 46. 5 42. 46. 32 42. 34. 54 42. 41. }z 42. 21. 10 42. 16. 30 42. II. o 42. 8. 30 41. ;6. 30 41. 42' ° 41. 23. 8 i44- ;. o- .44- 34- 48. ■4; '4; '45 '4; ■4; '45 ■45 '45 '45 '45 146, 146, 14e, 146 i4<î. 146 146, 2. 4; 49- 3; 49. 19 49. o 48. 26, 46. 47. 36 54- 37 ;8. 36 54- 4° 9. 30 20. o 18. 30 19. 40. 13. 30 1 1. 30 16. 48 en temps. REMARQUES. 9^ 34' ;9" 9. 36. 20. 9. 3». 19. 9. 40 9- 43 43 43 43 43 43 43 43 43 44. 45 45 45 44 44, 45 rCctte Utitndc a. été prise sur les cartes de Dentrecasteaux, [CoOK et HuNTER ont donné, pour la lon- gitude de ce cap, i4,3"4,6' 4.5"; les cartes de Dentrecasteaux indiquent 14.3° ^o' 4,5"; et Vancouver a trouvé, par son chro- nomètre, 144-'' 6' 4.^": cette dernière déter- mination ne mérite pas la même confiance que les précédentes. !Mêmc observation que ci-dessus pour la latitude. Les cartes de Dentrecasteaux donnent à ce point 144** i' o" de longitude. ^Mêmc observation que ci- dessus pour la \ latitude. CoOKCï HuNTER indiquent, pour longitude de ce point, 144** 3^' 4-5"; et les cartes de Dentrecasteaux , 144* 30' 4./'. Latitude prise sur les cartes de Dentre- casteaux. La longitude y est indiquée de 14.5" 4.5' 4.^'. Les cartes de Dentrecasteaux donnent pour ce point 14.^" 44' j5"de longitude. LIVRE IV. Résultats généraux. 543 Suite delà TABLE l/^ POSITIONS DÉTERMINÉES À LA TeRRE DE DiÉMEN. INDICATI ON DES POINTS dont la position est fixée. Iles Hunter . , Cap Sainte-Hélène Cap Eddystone Cap du Naturaliste Ile Swan (milieu) Cap Portland Ile 'WaXerhoMie (pointe N.) . Circular-Head Cap Éiie Cap Guyton Cap Buache Cap Berchoud Cap Rochon Ile Three-Hummock/'/'/V»nA^.y Cap Adanson Cap Kéraudren Ile Alfaatrosses (pointe N.). H- '■S- z6. 29. 3°- 3'- 3^- 33- 34- 3;- 36. LATITUDES Sud. 41° 19' 50" 41. 7. 43. 40. 5 I. 46. 40. 4^- 2°- 40. 42. 27. 40. 47* °* 40. 44. 30. 40. 44. 58. 40. 41. ;;. 40. 3;. 40, 40. 40- 24. 40. 2;. i;. 40, 26. 16. 40. 29. 12. 40. 25. 38. 40. 23. ;o. LONGITUDES, À l'Est de Paris, en degrés. 1468 17' 8 146. \6. 46, 146. ;. ;4 145. ;9. 19 14;. 49. 26 i4j. 32. 32 143. 13. 2e .42. 55. 22 142. 54. o, 142. 47. 30, 142. 36. 30 142. Jo. 27, 142- 47- '8 142. 48. jé 142. 38. 7, 142. 31. 34, en temps. 9' 4;' 9" 9- 45- 7 9. 44. 24, 9- 43- 57' 9. 43. .8 9. 4^- 'o 9- 3^- 53 9. 31. 41 9. 31. j6 9. 31. 10 9. 30. 26 9. 3 1. 22 9. 31. 9 9. 31. lé 9. 50. 32 9. 30. 8, REMARQUES. S Latitude prise sur la carte du Capitaine Flindebs , publiée en 1800. La longitude y est indiquée de 143° 23' o" à lE. de P. M. Flinders place le milieu de cette île , sur sa carte de 1800, par 40° 2j' S. , et 142" «'45"E.P. TABLE TL." Positions déterminées dans le détroit de Bass. Iles Furneaux. Ile Kine Cap Barren Ile Préservation ('^JO/KrfJ. £"^1. Le Coin de Mire (milieu ) . . Le Cône (milieu) Promontoire de Wilson (pointe Sud) Rocher des Éléphans (observ.'^) Cap Bonpiand Cap d'AnvilIe 40. 26. 40. 146. 20. 3°- 40. 29. c. \i,6. I. 19. 39- 33- 0. .44. 34- )•• 39- ■7- ^5- 144. .8. 37- 3 9- 10. >;• 144. 20. ■5- 39- 49. 30. .42, 7- 2. 40. 12. '5- 141. 44. ^-5- 39- 32. 48. 141. 42. 0. 9. 4;. 22 9. 44. ;, 9. 38. 16 9- 37- '4 9. 37. 21 9. 28. 28, 9. 26. 58, 9. 26. . I Latitude prise sur la carte du Capitaine Flindebs, publice en 1800. l La latitude est prise surlacarte du Capitaine Flindebs publiée en iSoo. La longitude y est indiquée de 146" 23' o" à l'E. de P. Longitude douteuse» zzz 2 su VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE 3.' Positions déterminées à la Terre Napoléo N. I NDIC ATIO N DES POINTS dont la position est fixée. Cap Richelieu Port Western . . He des Angiois f milieu J . Cap Desaix, , Ile Fourcroy Cap Montaigne Cap Béiidor Cap Boufilers Cap Bufiôn Cap Lannes , Cap Bemouilli Cap Fermât Cap Cafiàrelli Cap MoIIien Cap d'AIembert Cap Sané. Cap Gantheaume Ile Decrès ( Cap Borda Cap Vendôme Cap Delambre Cap Eliza. Cap Berthier Iles Vauban, ... Ife Laubadère Ile Dalberg f milieu J Cap Condorcet Cap Lafontaine Cap Condillac Ile Volney f milieu J Cap Méchain 4; 46 47' 48 49 S° S' 53 54 55 S6 58 59 60 <5i 62 63 H 6s 66. 67 68, 69 70 7' 7^ LATITUDES Sud. 35' '5" 35- o- ;6. 1(5. z6. o, 27. 34. o. 16, S7- 57- SI. 7. 38. 9. o. 9. 3.38. 36. 47. z6. 30. 31. ;i. 53- '°- 4. 23. 45. 2;. 32. 48. 43. 6. 13. o. '5- 3°- 24. 18. 32. o. ;2. 38. 57- ^^• 42. o. 45- o- 12. 13. LONGITUDES À l'Est de Paris, en degrés. 42" 43- 41. 39- 39- 38. 38. 38. 37- 37- 37- 36. 3^- 35- 35- 35- 34- 35- 35- 35. 34. 34- 34- 35- 35- 34- 34. 34- 40' 3- II V 22. 3'- 23. '5- 53- 22. 8. 34- 19. 39- 50. 10. "5- 'J- 33- 20. 3^' 33- S6. 1(5. 27. 57- 42. 4- 30" o, 44 4' o 27 27, 9 5 35 3' ^7' 36 33 34 20 52 36 32 54 43 55 50 i temps. Ç)^ 30' 42" 32. 12 2j. i; 19. 27 17. 28 14. 6, ly. 34 12. I II. 32 9. 30 8. 34 6. 18 ;. 16, 2. 3 3. 22 0. 4' 57- 3 1. 2 2. 14 I. 24< 58. 8 ;8. 12 59- 47 •• 5 I. 52 59. 49, 58.48 S6. 19 REMARQUES. Notre observatoire , établi âans le voisinage ducapDcIambrc, étoit sîtuépar35''4.3' zS" de latitude Sud, et 135* 33' 13" de ïongi- tudc Orientale. LIVRE IV. RÉSU LTATS GÉNÉRAUX. S 45 Suite de la TABLE 3.^ POSITIONS DÉTERMINÉES À LA TeRRE NapOLÉON. INDI CATION DES POINTS dont la position est fixée. lies Benhier. . . . Port Champagny Iles Catinat. . Iles Laplace . Iles Jérôme < Iles Saint-François. . Iles Saint-Pierre... , Iles Joséphine . . { Ilesdu Géographe/ I Cap Lalande Ile Marengo (piton) . .... Ile Duroc (milieu) Ile hsigraxige (milieu),, , . Ile Montmorency (milieu) Ile Valbelle ^OT;&a; Cap Turenne Cap Vauquelin Ile Guyton (milieu) Cap la Tour-d'Auvergne . Ile le Gentil (milieu). ,.. Ile la Caille (milieu j . . . . Cap du Vétéran Cap Corréa Ile Meyrormet (milieu). . Ile Andréossy (milieu). . . Ile Morio Cap Femel Ile Cuvier (milieu) Cap Lavoisier Ile Talleyrand (milieu) . . . Ile MassiWon ( milieu )... , lie Fénélon (milieu) Ile Turenne (milieu).. , . Ile Richelieu (milieu) . . . Ile Eugène (pointe N. ) . . , Ile Eiiza ( milieu) Ile Barbie du Bocage (milieu) Cap Vivonne »9 90 9' 92 93 94 9; 96 97 9 99 100 LATITUDES Sud. 340 24' ;î" 3;. 10. o. 34. 58. 30. 34. 44. o. 3;. 20. 36. iS- >^- 44- 35. 8. o. 3;. 3. 22. 3J. 4. 24. 34. 40. 30. 34. 53. 50. 34. 50. 24. 33. 47. 40. 33. 3;. 30. 33. ;6. o. 33. 44. 20. 33. 3;. o. 32. 54. 10. 32. 43. 36. 32. 30. 40. 32. 34. 30. 32. 38. 25. 32. 40. o. 32. 2;. 30. 32. 25. i;. 32. 12. o. 32. 22. 20. 32. 14. 32. J2. 10. 30. LONGITUDES À l'Est de Paris, en degrés. .330 59' 34" 134. 7. 30. 134. 8. o. 133. 4y. o. 133. 4j. o. 133. 39. o. 133. 4;. 40. ijj. 21. 36. 133. .7. 4;. 132. 51. 20. 132. ;;. 20. 132. 36. i;. 132. 37. .8. 132. 2J. O, 132. O. 20. 132. 9. 40. 132. 23. O. ■ 31. 43. i;. 131. 37. 45. 131. 30. 6. 150. 49. o. 130. 49- o. 130. 49. 20. 131. 18. 40. t3 I. 20. 20. 131. 20. o. 131. 6, 40. 130. Ji. o. 131. 22. 6, i temps. S^ 5J' 58" 8. 5é. 30. 8. 56. 32. 8. ;5. o. 8. 5;. o. 8. 54. 36. 8. 5$. 3. 8. S}. 26, 8. J3. ,,. 8. ;,. 25. 8. 51. 41. 8. ;o. 2;. 8. 50. 29. 8. 49. 48. 8. 48. I. 8. 48. 39. 8. 49. 32. 8. 46. 53. 8. 46. 31. 8. 46. o. 8. 43. 16. 8. 43. 1(5. 8. 43. 17. 8. 4;. ,;. 8. 4;. 21. 8. 4j, 20. 8. 44. 27. 8. 43. 24. . 4S- ï8. REMARQUES. Longitude douteuse. Longitude douteuse. Longitude douteuse. 546 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE 3/ Positions déterminées à la Terre Napoléon. INDICATION DES POINTS dont la position a été fixée. Iles Labourdonnais. Cap Malouet Cap Mansard Ile du N. E. (milieu). o" 0~ 102. 103. 104. LATITUDES Sud. 3z° 10' 18' 32. 2, O. 32. 7. 12. LONGITUDES À l'Est de Paris, en degrés. 130" 4;' 6" 130. 7. 10. 129. }o. 36. en temps. 8'^ 43' o' 8. 40. 29. 8. 39. 22. REMARQUES. TABLE 4-^ Positions déterminées à la Terre de Nuyts, Port du Roi-George, ■ Observatoire '&e,% corvettes Françoises PaM-He^d. 105. loâ. 35- 3' S": 3;. 4. 48. ■^ 3 8. 6, I \%. 42. 26. 7. 42. 32. 7. 42. 50. Noire observatoire étoit situé dans l'O, de l'îic de ce nop. Je crois cette latitude un peu trop faible, Les cartes dcDENTRECASTEAUX indiquent, pour ia longit, de ce cap,ii;*'4a'45"E. P.; celles de Vancouver j 115° 5;'4s"E.P. TABLE 5.^ Positions déterminées À la Terre de Leuwin. ■ BaieduGéographe Iles Cap Gosseiiin Gap Hamelin Tache blanche remarquable. Pointe Freycinet Cap du Naturaliste Pointe du Casuarina ...... Cap Bouvard Gap Péron , Rivière des Cygnes (etnhou- chure) Ile Rottnest ( cap N.) Louis-Napoléon.) ./-ri l llç Buachç (milieu). . , I 07. 108 nop 110 113 "5 n6 117 34. 21. 43. 34. 34- 34- 33- 33- 32. 32. 4. ;o 27. 42 18. 14 36. 30, 4- 3' 58. 47 1 12. 52. 42. 1 12, 1 12. "3- "3' 113. 1.3. 1.3, "3 40. p. 41. 30. 39. 30. 39. 48. 16. 18. 15. 30. 22. 28. 2.6. 28. 9. 4. 19. 30. TLcs carties de Dentpecasteaux donnent , \ pour la position de ce cap, qu'on avoitsup- ' ^ ■' < pose être \ extrémité Sud-Est de l'ilc Saint- Latitude Sud 3^° 2a' zo" 7- 3°- 40. 7- 3°- 46. 7- 3°- 38. 7- 3°- 39- 7- 33- ;• 7- 33- 2, 7- }i- 3°? 7- 33- 46. 7- 32. 36. 7- 33- .8. Alouarn Longitude£.P* iiz* j6. o. C'est un très-bon point de rcconnoîssancesur la càtt. Position douteuse, sar-tout ^n lopgitude. LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 547 TABLE 6.' Positions déterminées À la Terre d'Édels. INDICATION DES POINTS dont la position a été fixée. Ile Lancelin (milieuj. Pointe Rouge , Pointe Escarpée. . . . 119. LATITUDES Sud 300 59' 0" 27. 4.. 20. 26. 6. 43- LONGITUDES À l'Est de Paris , . degrés. 113° 9' 30" III. 4°- °' 1 10. 42. 37. en temps. 7*" 32' 38" 7, 26. 40. 7. 22. 50. REMARdUES. Longitude douteuse. Longitude douteuse. Cette pointe est très-remarquabic. Longitude douteuse. TABLE 7.^ Positions déterminées à la Terre d'Endracht. Ile Dirck- ? I Hartighs . . . J-. I Presqu'île 5^ \Péron. a ille Bemier. Cap de l'Inscription Cap Lesueur Observatoire du Naiuralisie.. Pointe des Hauts-Fonds .... Cap Cuvier Observatoire du Géographe. . Cap Murât 123. 124. 125. 1 16. ÏJ- 29. '5- 25. 39- 21. 25- 35- 5- 25- 29. 45- 24. >3- 46. 24. 48. 36. 21. 37- 7- I 10. 40. 22. III. 10. 37. III. 14. 37. m. 14. 32. III. 3. ;;. iio. 55. 3(5. III. 57. ;;. 7. 12. 4'- 7. 24. 42. 7. 24. 59. 7. 24. 58. 7. 24. I6- 7. 23. 42. 7. 27. p. Longitude douteuse. TABLE 8." Positions déterminées à la Terre de Witt. Iles de Rivoli, Archipel de Dampier. Iles Forestier , Ile Bessières ( milieu J, , . , Ile Rosily f milieuj Cap Poivre Cap Dupuy Ile du Romarin f milieuj . Cap Bruguières Ile Legendre ('milieuj. . . . Ile Deiambre (milieuj . . . Ile Bezout (milieuj Ile Picard (milieu J Ile De^Mch ( milieu J . . , . 129. 130. 151. 132. '33- .34. '35- ijé. ,38. 21. 34. 10, 21. i4- 3°- 20. 51. 30. 20. 4'- "• 20. 28. 15. 20. 25. o. 20, 23. o. 20. 29. o. 20. 36. o. 20. 37. 24. 20. 3J. 22. I 12. 22. Ij. 1 1 2, 4'^' 3°- 113. o. 36. 113. 8. 42. 114. 9. 30. 1 14. 22. 20. 1 14. 24. 30. 114. 39. o. 114. 43. o. I 14. 48. o, 115. 13. 52. 29. 29. 3. 6. 32. 2. 32. 3;. 36. 38. 37. 29. 37. 38. 38. 36. 38. 52. 39. 12. 40. ;;. Latitude douteuse. 548 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suite de la TABLE S."" Positions déterminées à la Terre de Witt. I NDICATION DES POINTS dont la position a été fixée. Iles Lacépçde . , Iles des Tortues . La pliis Nord ( milieu. ) . . Cap Larrey Cap Kéraudren He Bedout (milieu) Cap Jaubert Cap Bossut Cap Latouche-Tréville. . Cap ViHaret Ile Gantheaume (milieu) , Cap Boileau Cap Bertholçt Ile Carnet (milieu) , La plus Est (milieu ).,,.. Cap Lévêcjue , Ile Treycinet( milieu) . . . Hesd'Arcole^ Ile Co\ben( milieu) Ile h3m.3.tc\( milieu). . . Ile Jussieu (milieu) , Ile Saffïen( milieu) Ile Berthier (milieu), ... . ' Ile hayohier ( milieu ).., . Ile Laplace (milieu) Ile Monge (milieu) Ile Condillac (milieu J. . Ile Cassini (milieu)^ .... Cap Chateaurenaiid , . , . , Cap Voltaire , .. La plus Est , jj» IliesMaret. 3- n ta o » Iles de l'Institut.. . IlesLesueur. . . . LATITUDES Sud. '39 140 .41 142 ■43 ■44 .45, 146. .47, 148 ■49 lyo ■;' ■54^ ;; 56 S7 ■J8 S9 160 i6z 64. .6; 166 9° 53' 49 9. ;8. o 57. o 29. o, ;;. 12 43- 43 2;- 39 19. z6. ;. P 38. 3; 10. 30 ;. o J3- 3° 22. o I. i; ;■• 3^ 42. i; 36. 30 z6. o 24. i; 12. 9. I S- 3° ;6. 36 3. 24 15. 20 jo. o LONGITUDES À l'Est de Paris, degrés. 160 24' 48" 16. 37. o. 16. 49. o. 16. 32. o. 19. 10. 10. 19. 16. 2. 19. 27. i;. 19. 3J. 48. >9- 47- °- 19. 44- 3°- 19. 44. ;o. 19. ;o, o, 19. ;4- o, 20. 30. o. 22. 4- 3^' 22. 18. JO. 22. 33. 18. 22. 34. 30. 22. 38. O, 22. 39. O. 23. I I, 3e. 23. 13. 26, 23. I I. 30. 23. i;. 30. 23. 18. ;y. 22. 48. o. 23. .3. o. 24. ;;. o. en temps. 45' 39" 46. 28 47. 16 4é. 8 j6. 41 J?- 4' 57- 49 ;8. 23 59. 8 ;8. j8 58.59 59. 20, 59- 3^ 2. o 8. 18 9. 15 10. .3 10. 18 10. 32 10. 56 12. 52 12. 54 12, 4<5 13. 2 13. 16, 11. 12 12. 52 19. 40 REMARQUES. Latitude douteuse* LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 549 Suite de la TABLE 8.^ POSITIONS DÉTERMINÉES À LA TeRRE DE WiTT. I NDICATI ON DES POINTS dont la position a été fixée. Cap Ruihières Montagne du Casuarina Ile Péron ( le piton ).. . . Cap Fourcroy Cap Helvétius 167. 1(38. 169. 170. 171. LATITUDES Sud. 13° p' 36" 14. 21. o. .3. 5. 51. II. 58. 20. II. 47. 34. LONGITUDES À l'Est de Paris, 1 temps. en deg rés. 124° 58' 8" 125. 20. 0. 127. 34. 36. 127. 39- 40. 127. 4.. 18. 8h 19' 53" 21. 20. 30. i8. 30. 39. 8. 30. 45. REMARQ_UES. C'est un bon point de reconnoissancc. TABLE 9." Positions déterminées À la Nouvelle-Galles du Sud. (Comté de Cumberland. ) Entrée du port Outer-South-head (Mâts des signaux ) Port Jaclson. . 172, '73 I Pointe Banelong ou pointe Cattie, Sydney -cove (^àL-x, r observatoire des corvettes\ Françaises) 33. 49. 43. 33. ;i. 4. 33. 51. 2I,« 148. 53. 19. 148. 52. j8. 148. 48. 32. 9- S5- 33- 9. 55. 32. 9. 55- '4- Longitude conclue des obscrv. de Will.Dawes (en 1788). 14.8" 58' 50" HuNTER atrouvé(cn 1788).. 14.8. 59. 43. Bbadley ( en 1788 J 149. o. 38. Malespina (en 1793) 1-^8. 57. ^3. iBroughton et Croslev (en 1795) 148. 49. 33. ie tout à l'E. de Paris. TABLE 10,^ Positions déterminées dans le grand archipel d'Asie, Ile Timor . ■ Cap Sud 1 75 , FortConcordia, baie de Cou- pang (à l'ohervatoire des')\j(,. corvettes Françaises) Ile Simâô (cap Nord) Ile Cambi (milieu) . , Ile Douro (milieu) . . . Nouveau-Savu (piton del'O, )■ 17 j. 178. 179. 180. 10. 22. 19. 10. 9. 55. 10. 3. 42. 10. 20. o. 10. 50. 2(5. 10. 50. 15. 12 1. 7. O. 121. IJ. 21. 120. 59. 8. 120. 45. 39. 120. 20. 27. I 18. JO. 20. 8. 4. 28. «. 3. ;7. 8. 3. 3. 8. I. 22. 7. ;5. 21. En combinant la différence de longitude que nous avons trouvée entre Coupang et le Nouveau-Savu j avec la longitude que Den- trecasteaux assigne à cette dernière île, j'ai conclu^ pour la longitude de Coupang rapportée aux déterminations de ce navi- gateur, 121° 14' 1 1'' Les cartes de DentbecasteauX donnent , pour cette longitude, 118° 49' 10" E. P. Aaaa 550 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES; CHAPITRE III. Tables des Marées observées pendant le voyage, J'ai divisé en deux séries nos oLservations des marées : dans ia première sont comprises toutes celles qui ont été faites à terre; dans la seconde se trouvent les résultats obtenus au mouillage. Quelques mots suffiront à l'explication. ■S. I." Marées observées a terre.. Les tables qui appartiennent à cette série, n'ont pas constam- ment la même forme ; la différence provient de la manière dont quelques-unes des observations ont été faites, ce qui n'a pas tou- jours permis d'en tirer les mêmes conséquences. Les colonnes des dates contiennent le double style décadaire et grégorien. Celle des hures donne l'instant où les observations ont été faites. Dans la colonne intitulée Marées observées, B signifie basse mer, £t H haute mer. La distance à un point fixe est l'intervalle qui a été trouvé entre ia surface de la mer et le zéro de l'échelle d'observation. Le montant de l'eau est la différence de niveau entre une haute mer et la basse mer voisine. Ces résultats ont été observés tantôt en pieds, et tantôt en mètres ; mais ils ont été réduits de manière à avoir toujours le montant de i'eau exprimé à-la-fois par ces LIVRE lY» Résultats généraux. 551 deux mesures. Les réductions ont été faites en nombres ronds , ce qui est d'une exactitude suffisante. Age de la lune. On sait qu'on appelle premier jour de la lune celui où la nouvelle lune arrive avant midi ; quand la nouvelle lune arrive après midi, c'est alors le lendemain qui est le premier jour de la lune. Phases de la lune. • signifie nouvelle lune, c premier quartier, o pleine lune, et 3» dernier quartier. L'heure qui accompagne ces signes indique l'instant de la phase pour le méridien de l'ob- servateur. Apsides, ^rr: apogée; P=: périgée. établissement conclu. Je nomme établissement du port l'heure à laquelle la pleine mer doit avoir lieu à {'instant de la nouvelle et pleine lune, et non pas simplement \e jour de la nouvelle et pleine lune. Il est très-rare de pouvoir observer directement l'établissement d'un port ; mais au moyen des tables de correction connues ^, on ramène l'observation de la haute mer à ce qu'elle auroit dû être pour donner l'établissement. Quelques-uns de nos journaux contenoient, non pas l'heure de l'observation de la haute mer, mais l'établissement lui-même; j'ai transcrit ces résultats tels que je les ai trouvés. J'entends par veîits régnans , ceux qui dominoient pendant que les observations ont eu lieu. La colonne des remarques comprend les divers faits qui n'avoient pu trouver place ailleurs. =" II existe plusieurs tables de ce genre ; rente et l'emploi moins commode ; peut-être celle dont j'ai fait usage est due à BoUGUER est-elle plus exacte dans la théorie; mais, et à LA Caille; on la trouve dans presque dans la pratique, cette extrême exactitude tous les traités de navigation. Bernouilli est encore bien loin de se trouver dans les en a donné une dont la forme est diifé- observations. Aaaa 2 552 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES TABLE i/^ Marées observées à l' embonclmre de la rivière de l'Aiguade , dans le port Nord- Ouest du canal Dentrecasteaux ; par M. Bernier. Position ( Latit. 43" (Long. i4j. o' 55" Sud. 2. 45. E. de Paris. DATES. O Anx. 2S HEURES. 7^30' o. 30. soir. . 7. o. soir. . 7. 30. matin. ri. o. matin. 6. 50. MONTANT DE l' E A U O ,32- o ,70. Il o ,6^. o ,65. "S. n' 9- jl'o CIRCONSTANCES LUNAIRES. eu n 1—1 S &^ a 3 0 3 5' 3 10" 43' matin. B1- > çh 24' VENTS R E G N A N s. REMARQUES. Presse calme \ 10. 54. E. NE. Bon frais, par rafales. / Le 37 janvier , la mer fut haute à 6 h. 30' du matin ; après avoir baissé de quelques pouces , elle remonta jusqu'à midi et demi ^ où elle se trouva plus élevée d'un pied et demi que le matin. Tout le jour elle ne fit que hausser et baisser alternati- vement de quelques pouces. Ces irrégularités, jointes à ccHes des jours précédens , décidèrent M. Bernier à ne pflus coiTîrnuer ici cette espèce d'observation : elle n'offroit aucun intérêt, puisque la grandeur et l'heure des marées ne suivoïent aucune règle fixe. Ces anomalies sont venues peut- être de ce que les eaux étoicnt plus ou moins retenues par les vents , ou par d'autres obstacles , vers l'ex- trémité la plus reculée d'un port profond , où se trouve l'embouchure d'une petite rivière. (Voyei;^ iiv- Il , pag, ^7 et suiv. ) Toutes ces observations ne sont pas très-concluantes. TABLE 2.^ Marées ^observées dans le port Nord-Ouest du canal Dentrecasteaux , au point ou étoit mouillée la corvette le Naturaliste ; par M. Hamelin^ Position! (Latit. 43» 4' 25" Sud. j Long. 145. 5. 20. E. de Paris. 7, 30. soir. •î. 30. soir. H. H. ■.97- 71' oi' w • 4" ^3' matin. < a" j^ ; |T3 7- 8' £ '11.50,. ■8. 49. soir. ; Caime; fraîcheur de i'ENE. à i'E NO. O. S. NE. Presque caime et calme piat. n p-TToît , dît M. Hamelin , que dans les grandes marées d'équinoxe, la mer s'élève à une plus grande hauteur. Dans quelques circonstances clic peut monter de 10 pieds. Les marées de nuit sont toujours plus fortes que celles de jour. Il y a deux marées en 34. heures. Toutes CCS observations ne parojs&ent pas ir es- concluantes. LIVRE ÏV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 551 TABLE 3.^ Marées observées au N. O. du Gros- Morne, dans la rivière du Nord du canal Dentre- casteaux ; par M. Henri Freycinet. Position Latit. 42° 42' 30" Sud. Long. i4j. 30. O. E. de Paris. DATES. 0 en 0 n P- 3" 0 •-t 0 n' S Anx. 1802. 3 2 c =^3 ^ 5 s 2; HEURES. lo"^ 30' soir. . 5. o. matin. II. 15. matin. J. 30. soir. . I 1 . 40. soir. . j. 4î- matin. MONTANT DE l'eau W- CIRCONSTANCES pi- LUNAIRES. > > n "S eu i=i en C- — «Td J> en p :^ m t- g Cl- S C s m r 3 z 5 H D r^ 19. t— 1 n 0 SI- 2?' 20. 3 ■< n' 3 ■-t 8. 30. 0 * > ■^_ 8. .4. 3 C3 2 1, ?' VENTS R E G N A N s. Presque calme. Presque calme ; SO. NO. par fortes rafales. Presque calme. REMARQUES. RÉSUMÉ. Établissement moyen =: 8 h. 22'. Montant de l'eau observé de 4 à ^ pieds ( i'",3 à i"6). TABLE 4-^ Marées observées an S. O. du Gros- Morne , dans la rivière du Nord du canal Dentrc- casteaux ; par M. Henri Freycinet. Position Latit. 42° 4S' Sud, \ Long. 14;. 4. E. de Paris T) z6 t_H c 3 < < a ^7 o^ ij' matin. "/^ 5P ol'o 3 10" 43' matin. ENE. Bon frais, par raf.iies. TABLE y^ Marées observées dans le port de Frederick- Hendrik; par MM. Henri Frey- CINET et Bernier. Position de ( Latit. 4^° 5^' 3°" Sud. l'entrée du port. (Long. 145'. 43- '5- E. de Paris. 3 S ^5 6" o' matin. o. 50. soir. 2, 20. soir. 9. 30. matin. v>j B. s 0 iK. 0 -C c 4^ H. ►a 20. S. H. fj- M' 22. ■"^ '13 c C E. TJ ■tS ^3- 3ii''3f soir. ^ 0 ^■^J S 9'- 22' '^ y 10, 3.0. Folles ventes. ENE. Petit frais. SSO. Bon frais. NE. N. Foible brise. Ces observations , faites sur divers points du port j ne sont pas très- satisfaisantes. 55^ VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE 6." Marées observées sur le rocher I des Éléphans (île King, M, Bernier, détroit de Bass ) ; par „ . . Latit. 39° 49' 30" Sud. Position . / V j V ■ Long. 142. 7. a. E. de Fans. DATES. > MONTANT DE l'eau CIRCONSTANCES LUNAIRES. ■ n. D s cu p s' r/5 -2. 0 M! fils ■s to 8 n il. c« 3 PI z VENTS RÉGNANS. REMARQUES. "An XI. 1802. r r Frimaire. ro g n m 3 cr -^ n ri Midi 6^ F/' ssîr. . I. 0. sofr. . H. B. H. II II « ^9- 16. 0 0 fti g cr 3 0 n- n rt> 3 cr fti II"" 32' II II. 5;. SSO.Foible brise. SSO.Foible brise. SE. Bonne brise. Le montant de l'eau n*a point été observé- 7. 0. soir. . B. » H 0 y Il SE. Bonne brise. 2f 12 I. 4J. soir. . H. n II rj. 00 .2. 5. ESE. Jolie brise. RÉSUMÉ. 22 25 ■3 ■4 2. 4;. soir. . 9, 20. matin. H. B. II II II 1 18. 19. 2. 12. 43. // OSO. Joii frais. 0. Petit frais. Etablissement, moyen des 7 premiers 3. 30. soir. . H. II II 12. 49. NE. Bon frais. H >; 10, 10. matin. 4. 10. soir. , B. H. II II U II 20, 12. 4;. NNE. Bon frais. OSO. Bon frais. ^5 .6 10. 40. matin. 4. 40. soir. . B. H. II II II II 21, A. /; 12. 22. 0. Joli frais. OSO. Joli frais. 26 ■7 II. 5. matin. B. II t 22. 3 3'' II' soir. Il OSO. Grand frais. 27 18 II. 35'. matin. B. II II ^3- H OSO. Bon frais. 30 2 1 I. 0. soir. . 7. 10. soir. . B. H. II n II II 26. II 4. 49. OSO. Joli frais. OSO. Joli frais. i.'^ 22 7. 50. soir. . H. II II 27. ;. 10. ESE. Joli frais. Ces trois dernières observations sont évidemment défectueuses. Z 2 g> S- ^3 8. 5. matin. H. 0 u 28. 4. 44- SE. Joli frais. 4 ï; » Il H II I. • 7- '8' matin. II Il a>BBH*W^ ^^^ MHMi LIVRE IV. /? ÉSULTA TS GÉNÉRA UX. 555 TABLE 7/ Marées observées dans le port Western (détroit de Bass ) ; par M. Mil jus. Position de l'ilejLatit. 38° 3;' 0" Sud. aux Anglois. (.Long. 143. 3. 0. E. de Paris. DATES. :S MONTANT CIRCONSTANCES .w- > W- cn DE l'eau LUN AI RES. 0 > VENTS en c/; '> 0 0 HEURES. 0 a C/5 3 3 0 •T3 m 1" 0 CI 0 RÉGNA NS. REMA,R(IUES. ô' r,!î- f^ ë eu K ''s < n- n #" r f* 2 S 3 tn — ►3 Anx. 1802. "9 0 9 > 1 1*^ 15' matin. H. II II 6 if 7" 0'. NNE. Joli frais. Haute mer observée dans U passe n.-' < .Est d'entrée. H. F s. 1.30, ou H. i",79- 5P (SV» 7 C 10'' 6' tr 0 8. ■5- SO. Petit frais. Haute mer observée dans le bassin 20 10 2. 0. soir. . matin. > 8. 44. de rOucst. Le courant, dit M. MiLius, parcourt depuis I jusqu'à 2 milles par heure ; i> l'eau s'éiève de 6 à 7 pieds dans les jnarccs ordinaires : mais il paroîtquc, dans quelques circonstances, elle peut monter dune domaine de pieds. TABLE S.*" Marées observées dans la baie Position du cap ( Latit. 32° 10' 30" Sud. Vivonne. j Long. 131. 22. 6. E. de Paris. Murât (TerreNapoléon); par M. BerniER. An XI. 1803. r 0 es r ■9 ^ «►^ ï^ 45' soir.. H. o'°,97- 3P or" // f>- Tl 0 oh 26' S. Bonne brise. Cette observation a été faite près du c < 00 < Tl cap Vivonne. 5; n' „ «■ < ■-ï Le montant de l-eau , qui est de 3 p n 3 ."■ S' > pieds dans les marées ordinaires , s'élève de 4. à 5 pi^s dajis les Jurandes marées. 556 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE 9.^ Marées observées au port du Roi- George (Terre de NuytsJ ; parM. Baudin, Commandant de l' expédition. Position de notre ( Latit. 3;° observatoire. (Long. 115. 30" Sud. 6. E. de Paris. DATES. en 05 • 'Ç •^ rt 0 0 n en mètres. t3 CTQ a. 0 nt B An XI. 1803. o"',97- n - rï 2 ,V- 2 ,60. 00 VI MONTANT DE LEAU en pieds. 3 pieds. 7 et 8. CIRCONSTANCES des OBSERVATIONS. Pendant la nuit. Pendant le jour et lors de la nouvelle lune. REMAR(IUES. Les marées sont ici fort irrégulières; on a vu , à plusieurs reprises, la mer haute deux fois et basse deux fois dans l'espace de 6 heures. Celles de jour ont étc constamment plus foibles. Je n'ai pu découvrir sur quel point ces observations ont été faites. TABLE lO.' Marées observées h la haie du Géographe (Terre de LeuwinJ ; par MM. Ha- MELIN, PiCQUET, et Hya/^' BOUGAINVILLE. Position du cap ( Latit. 33° 27' 4^" Sud. du Naturaliste. I Long. 112. 39. 48. E. de Paris. A.nix. 1801. 0 0 c c ^ - B! » a' p e B C vj CN 2 ,60. 2 ,92. 4,87. 6 pieds. i;- Dans les marées ord.'"'^^ Dans ies grandes marées. Lorsque le flot est ac- compagnéde fortsvents du large. Près du cap du Naturaliste , les courans sont très - violens; le flot porte au NE., et le jusant au SO. Près de la pointe du Casuarina , le flot porte au NE, i/^ N. M. Hamelin pense que la pleine mer doit avoir lieu dans ia baie à ii h. 40' le jour de la nouvelle ou de la pleine lune ; mais cette opinion n'est point la conséquence d'une observation directe j je n'ai pas cru devoir, en conséquence, en déduire l'établissement. TABLE I I .^ Marées observées à l'île Rottnest; par MM. Hamelin et Louis Freycinet. Position du cap ( Latit. 31° 58' 47" Sud. Nord de l'île. ( Long. 113. 9. 4. E. de Paris. DATES. g MONTANT CIRCONSTANCES HEURES. > M- m 0 ca CO M to <; m- M DEL n 3 EAU n 3 "2. n' Oh LUNAIRES. S a n > a m 3 M 2 H a n eu S un > (JQ n eu p" f- S a n Phases delà Lune. > s; VENTS R É G N A N s. An IX. 1801. ^95^ .8 è' Midi, H. ■ ■",30. 4 pieds. 7- S"- 7' OSO. Bon frais , 30 f. a >9 a-peu-pres. /' /; Il l C 7^ 27' soir. par grains. 7 s / z6 9'' 30' matin. H. I ,30. 6 k j. >5- 0 3'' 36' 0. Petit frais. 2 ,27. soir. 9 r 18 » Il // Il // Il P. 9- 39- REMARQUES. L'heure de la haute mer n'a pu être ob- servée exactement, à cause de la houle. On a trouvé deux marées en 24. heures. Le flot court au NNO. et quelque- fois au NO. ; !e jusant SSE. S. et S O. : il est très -violent dans les premières heures. Dès qu'il a venté du S. pendant 24 heures , le courant, au large, porte au N. , et vice versa. LIVRE IV. Résultats généraux. 557 TABLE 12.^ Marées observées sur la presqu'île Pérou (baie des Chiens-Marins); par MM. Ha- Position de la pointe ( Latit. 25° 29' 4;" Sud. MELIN et RANSONNET. des Hauts-Fonds. ( Lon^. iir. 14. 5 2 . E. de Paris. DATES. MONTANT DE l'EAU > ^ , CIRCONSTANCES Ol c« ■ ' *< ^ t- n O 2 ni S' s en mètres. en pieds. des PI g REMAR(IUES. CL. ORSERVATIONS. H An IX. 1801. Du ; au 13 Du 23 au 3 I i",3o. I ,62. 4 à j pieds. Dans les marées ordi- II*" 30' L'erreur sur l'heurt de l'établissement ne peut aller à plus de 15 minutes. { \ oy, pag. 2ii.) Fruc.o' Août. naires. a-pcu-pres. La mer mettoit 5 h. 3/4 à monter ou à descendre et suivoit avec 2 ,11. 6 1/2. Dans les nouvelles et pleines lunes. assez, de rcguiarité cette période. Ces observations ont été faites, par M. Ransonnet , sur la côte Nord-Ouest de la presqu'île Péron. 6 24 2 ,76. 8 ./2. Le jour de la pleine lune. 1 I. 30. â-pcu-prcs. Cette observation a été faite par M. Hamelin, dans son canot mouillé sur la côte Orientale de la presqu'île Péron et près de la pointe de* Hauts-Fonds- Le flot portoit au N, avec 5 milles et demi de vitesse. Deux heures après la pleine mer, le courant renvoya au S. avec une vitesse sensiblement égale. Les jours où la mer est montée un peu plus haut que de cou- tume, elle est aussi descendue moins vite qu'à l'ordinaire. TABLE I 3.^ Marées observées sur l'île Dirck- Hartighs f baie des Chiens - Marins J ; par MM. Hamelin, Ransonnet et Heirisson. Position du cap de ( Latit. 25" 29' 15" Sud. l'Inscription. ( Long. iio. 40, 22. E. de Paris. An IX. 1801. // Il .-,46. 4 pieds 1/2. Observé sur ia côte Nord de l'ile. \0^ jo' M. Hamelin, qui donne cette valeur pour l'établissement, ne dit pas comment il Ta obtenue , ni l'époque de son observation. J'ai observé sur cette côte, dit le même officier, plus de flots que de jusans, tellement que j'ai presque été porté à ne croire qu'à une marée en 24. heures. M. Ransonnet assure que ceux qui ont observé avant lui , sur la partie des côtes de Direk - Hartighs rapprochée du large, ont trouvé deux marées en 24. heures , mais d'une durée inégale. ( Voy. pag. 212.) Du I." Du 19 Il H Observé sur la côte B M. Ransonnet n'a trouvé sur la côte Orientale de l'île qu'une au 3 au 21 Orientale de l'ile, par marée en 24. heures, un flot de 11 h. et un jusant de 12 à 13 Fruct.'"' Août 2j° 36' de latitude. heures plus ou moins. Plusieurs fois, il a été surpris et embarrassé par des interrup- tions et des irrégularités qu'il n'a pu expliquer : au bout de 4 à ^ heures , il voyoit la mer tout-à-coup stationnaire, et paroissant , pendant une heure ou environ > vouloir prendre un mouvement rétrograde ; les vents qui souffloicnt alors inégalement et de points différens de l'horizon , lui ont paru occasionner ces dérangçmens. Du 2 Du 21 II g Observé sur la côte II M. Heirisson, qui 3 observé la marée sur divers points de la au y au 24 , Orientale de l'île entre côte Orientale de Dirck-Hartjghs, pense aussi qu'il n'y a. qu'une Ther."'^ l Juillet. 25° 36' de latitude et le cap Ransonnet. marée en 34 heures. Bbbb 558 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE i4.* Marées observées sur la cote Est de l'île Bernur (baie des Chiens-Marins) ; par MM. Bernier, Breton et Saint-Cricq,- Position de JLatit. 24» 48' 36" Sud. 1 observatoire du { -^ Géographe. ( ^""g- "°- 55- i^- £■ de Paris. DATES. MONTANT DE l'eau CIRCONSTANCES C/î c« ~ -? ^5 o 0 des REMARQUES. niî" en mitres. en pieds. s' a OBSERVATIONS. An IX. 1801, Du 8 Du 2^ 7 De 2"',44 De 7 pî. 1/2 Dans Jes marées ordi- Le flot porte au NNO. et NO, , et le jusant dans le sens opposé, avec -une vitesse au iç Juin à 2 ,60. à 8 pieds. naires. qui , dans son maximum , est d'un mille à un mille ' et demi. Mess." au 8 Juillet 29 18 De 4, 87 De ij à ^.orsque les grandes ma- Cette otiservition , qui est de M. Saint -Cricq, 1 été ftîtc vers rcxtrémité Mess.° Juillet • à ; .,8;. 1 8 pieds. rées sont favorisées par les vents du large. Méridiona cette île el e de i'ilc de Dorre ; cependant , à cause du peu de distance entre l'île Bcrnicr, j'ai cru pouvoir la rapporter à cette dernière. M, Saint- Cbicq a conclu cette hauteur extraordinaire de la marée , des marques qu'il a ■ 1 vues sur c rivage : mais il n'a point été témoin lui-même de cette grande i i élévation des eaux. TABLE 15.^ Marées observées sur File Depucli ( Terre de WittJ; par M, RONSARD. Position du [ Latit. 20« 3J' 22" Sud. milieu de l'île. ( Long. iij. 13. 52. E. de Paris. DATES. PI, PI MONTANT DE l'eau CIRCONSTANCES LUNAIRES. n -PI. > VENTS ^ c« > n HEURES. 0 n n eu 0 3 n M REMARQUES. d 0 en PI 3 a. n P- 5 > C RÉ G N ANS. n OQ sa n- n p " S Cu S S. < pi- ■" O. r a 2? ni S -3 — H An IX. 1801. r r- «H ^7 î.- Midi H. ô-jo. 20 p."" '7- 0 « tj ,.,h 4' ONO. OSO. Joli La imer paroît devoir s'élever de 4 ?■ ^^ frais. pieds davantage dans les plus grandes - c c martes. Nos observations faites au o_ s; mouillage ont indiqué une bien J^ 0, c 2. y moindre ascension des eaux. ( Voy. pag. 2^3 et ci-après la Table des courans , N.° 6.) Les courans , dît M. Ronsard , ont leur direction de TE. à i'O. , et sont peu sensibles aux approches de terre. ■ L IVR] E IV , RÉSULTATS GÉNÉRAUX, 5S[ } TABLE 1 6." Marées observées à Sydney-cove, -, n/r -r, Position de la pointe Latit. 3 au port Jackson ; par M. DERNIER. Baneiong. Long. 14 3° 51' 21 ",8. Sud. 8. 48. 32 .o.E.de Paris. DATES. 3. MONTANT CIRCONSTANCES tn. HEURES. >■ » m 0 ta » •< tn- a — 11 ai n DE l'eau LUNAIRES. H > 8 r ."= m S tn Z VENTS RÉGNANS. REMARdUES. en eu •S, 0 ni- 3 n 3 1 > a. m r- 0- r i a > n' PI S" 0) Hj n P f Anx. ï802. 13 I •^'* 9"^ jo' matin. H. II j • r- A. 8'' 27' SO. Fortes rafales. H "> -s 0 c> 4. J. soir. B. '"'>75- 0 SSE. Joli frais par ra- 3 '"■.'9- 3P 8i'° fales. 31. 0 pi 10. 20. soir. H. 0 ,j6. II ?ï~ 8. 38. SSE. Joli frais. '4 2 10. 25. matin. H. 0 ,83. 4- • 8. 26. SO. Foible brise. 0 ,8;. ^- 7:- P3' 4. 4J- ^°'''- B. . ,68. 3- NO. Foible brise. '5 3 1 1. j. matin. 5. 30. soir. H. B. 0 ,68. ' .53- I ,00. 0 ,85. 0,78. 3. 1. '- 7î- 2. 5. ;• 00 a. c 3 8.53. NE. Variable au SO, par le N. ; rafales. NO. 0. Par rafales. 1(5 4 II. 45. matin, y. ;;. soir. H. B. 0 .75- ■ ,56. 0 ,81. 2. 6. ;; 6. 5' 8. 54. N. Par rafales. 0. Par rafales. '7 5 6. 15. matin. B. r ,68. 7- NO. Par fortes rafales. ° .93- 2. 10. 0. 28. soir. H. 0 ,7;. 0 .85. »■ 7I 8. 53. 0. Par fortes rafales. 6. 40. soir. B. I ,60. // n 0. Par fortes rafales. .8 6 7. 0. matin. B. ' .59- 8. OSO. Par risées. 0 ,91 . 2. 9J. I. 15. soir. H. 0 ,68. 0 ,70. 2. 2. 8.49. 0. Par risées. 7. 27. soir. B. . .38. # 0. Par risées. ■9 7 7. 40. matin. B. ' .;5- 9- £ à 4'' 0. Presque calme. 0 ,82. 2, 6. 59' du ma- 2. 10. soir. H. ° .7}- 0 ,72. 2. 2^. tin. 8. 39. S. Forte brise. 8. 20. soir. B. I ,45- // // S. Jolie brise. 20 8 8. 15. matin. B. ' .59- 10. 0. Presque calme. 0 ,86. 2. 7r. 3. 10. soir. H. ° .73- 0 ,80. ^- 57- 8. 18, SO. S. Forte brise. 9. ijr. soir. B. ■ .;3- Calme. 21 9 9. 10. matin. 4. 20. soir. B. H. r ,;6. 0 ,67. 0 ,89. 0 ,97. 2. 9. 3. 0. 1 1. 8. 9. 0. Presque calme. SSO. S. Forte brise. 22 10 10. 10. matin. 5. 10. soir. B. H. I ,64. 0 ,;9. I ,05. I ,13. 3- 3- 3. 6. 12. 7. 52. S. Forte brise. SE. Joli frais et calmes alternatifs. Bbbb 2 560 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, Suit£ de la TABLE 16/ Marées observées à Sydney - cove , au port Jackson; par M. Bernier, DATES. ■5 AnX. "3 ^ 24 %■ *; 30 H'EURES. I \^ y' 6. 10. 7. 10. O. 24- 7- 5- 7- Î5- soir. matin. soir. soir. matin. I. 40. soir. K. 50. 2. 30. 8.5;. 9. 40. 3. i;. 9. 4;. 10. 30. 4. o. .0. 35. I I. 20. 4. 50. O. 10. 5. 40. I. 'O. matin. soir. soir. matin. soir. soir. matin. soir. soir. matin. soir. soir. soir. soir. H. H. B. ,H. H. B. H. H. B. H. H. S. H. a S,. H. H. B. H. B. H. •Sh n I",72 ■o .,49 0 ,98 1 ,87 ° .37 o-fi5 ( ,88 o ,26 0,73 < ,87, o ,23 0 ,65 1 ,86 0,25 o -.57 > ,83 o ;29 O ,46 " .73 0 ,JI 1 ,61 o ,51 MONTANT DE l'eau I»,23. Il 0 ,89. 1 ,50. Il I ,03. I ,62. Il I ,14. I ,64. Il I ,2 1. I ,61. Il I ,26. ' ,;4- II I ,27. 1 ,22. I ,10. 1 ,10. 3P9P01. Il 9- 7r. Il 3. 2. 5. o. 6. 9- 47 CIRCONSTANCES LUNAIRES. i4- ■7- 16. a O à o'' 52'du ma- tin. Le2oaoût, 3 à;" 18' du soir. Cl. H 7' 40' 8. .7. 7. 52. 8. 21. 8. 7. 8. 39. 8. 26. 8.5.. 8. 38. 9. 5. 8.43- 8. 50. 59- VENTS RBGNANS. Calme. NE. Petit frais. ONO. Foible. 50. Foible. O. Presque ealmc. O. Foible. Calme. Folies ventes de l'E. à 10. par le N. N. Presque calme. E. Petite brise. NNO. Petit frais. Calme. £. Petite brise. NNO. Petit frais.- i O. Presque calme. NO. Violentes rafales O. Petit frais. SO. NO. Par rafales. OSO. Foible. Calme. Calme. E. Foible. REMARdUES. RESUME. Établissement moyen S"* 3 a' Plus grande marée ob- servée , ou marée périgée 5P o'^'*; Plus petite marée ob- servée. z. 2. Différence 2P loP"^ LIVRE ÎV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX, 561 TABLE 17.^ Marées observées à l'imboiichire de la. rivière de Coupang (île Timor ) ; par MM. Bernier et Hamelin. Position du fort (Latit. lo» 9' 55" Sud. Concordia. (Long. 121, 15. 21. E. de Paris. DATES. AnlX. c o 22 ê^ 24 »; 26 Anx. !0 < ' n J3 O. 3. H! ^* C/5 o 8 ^ m „ 3 9 cr 22 O ■HEURES. J" 10 soir. [ I. 50. matin. ;. ;;. soir, é. 2j. matin. 0. 4o- soir. 6. 30. soir. 7. 10. matin. 1. ij. soir. 7. 30. matin. I. 40. soir. 7. 45- matin. II. 45 • matin, H. Eh O I2P2P° 4. 2 12, 4 12. I 4. 2 12. y 1 2. (5 4. 4 12. II 4- 7 12. 9 MONTANT DE L EAU 2",(Î0. 2 ,6;. Il ^ ,57- 2 /8. Il 2 ,65. 2 ,79. i ,70. 2 ,6;. 2 ,92. 5 .^5- 8p qP" 7. II. 8. 3. 8. 7. 8. 4. 9 ou 10 pied: CIRCONSTANCES LUNAIRES. 3* c: a • ii'''y3' du soir. du soir. dumatin. > z ih 18' 1. 30. II. 30. 1 I. 20. II. 3;. VENTS REGNANS. Calme. SE. Bon frais* ESE. Bon frais. ESE. Bon frais. ESE. Bon frais. ENE. Bon frais. ENE. Bon frais. ENE. Bon frais. E. Joli frais. E. Joli frais. ESE. Petii frais. SE, Petit frais. REMARQUES. RÉSUMÉ des Ohseruations de M. Bernier. Établissement moyen, ii** 2^' Plus grande marcc ob- servée 81» 7P' Plus petite marée ob- servée 7. 11. Différence........ op 8P0 Cette dernière observation eat de M. Hajwelin. iNous avons constamment ob- servé, dit cet officier, que, les marées du soir étoicnt plus grandes que celles du jour. 562 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, S. 2. Marées observées au mouillage. Quand les circonstances n'ont pas permis d'observer les marées à terre , on s'est contenté de les observer en rade. On a noté alors la direction du courant , le maximum de sa vitesse , l'instant de la mer étale, et quelquefois le montant de l'eau. Par direction du courant, j'entends l'air de vent vers lequel le cou- rant se dirige, lorsqu'il est dans toute sa force. Le maximum de vitesse a été mesuré avec le loch, par \ç,î, moyens ordinaires ; le nombre qui l'exprime indique l'espace que le courant auroit pu parcourir pendant une heure, si cette vitesse eût été uniforme. Mais cette condition n'a jamais eu lieu; la vitesse est parvenue à son maximum par degrés , elle est dimi- nuée par degrés aussi : il eût été curieux d'observer les lois de ces variations , qui ont offert des anomalies singulières ; j'ai cité les plus remarquables. Il m'a paru utile de donner l'instant où le courant avoit atteint son maximum ; on verra qu'il n'est pas toujours également éloigné de l'époque de la mer étale, c'est-à-dire, du moment où la vitesse du courant étoit zéro. Cette époque de la mer étale n'a pas toujours été non plus celle de la haute ou de la basse mer ; lorsqu'il m'a paru certain que ces deux instans avoient été identiques, j'en ai fait la remarque. Le montant de l'eau est le résultat d'observations faites avec la sonde, moyen qui, par lui-même, ne comporte pas une extrême rigueur. Plusieurs causes accidentelles doivent encore nuire à l'exactitude de ce genre d'observations. D'abord il est rare qu'on puisse sonder exactement à l'instant précis de la haute et de la LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 563 basse mer , et d'autant moins que la plus grande ou la plus petite ascension de l'eau ne répond pas toujours à l'instant de la mer étale, ainsi que nous en avons fait, plus haut, la remarque. D'une autre part, l'évitage du navire empêche presque toujours que la sonde soit prise exactement au même point où l'on a pris la sonde précédente ; on suppose tacitement que cette circonstance ne peut qu'affecter légèrement les résultats ; l'expérience prouve que cette supposition doit être souvent fautive. J'ai désigné dans une colonne particulière le lieu où les obser- vations ont été faites ; mais cette indication étant vague, je l'ai précisée en donnant la latitude et la longitude de notre mouillage. Les mêmes signes employés dans les tables précédentes ont servi ici à désigner les phases de la lune. Dans les colonnes des heures , j désigne les heures du soir et m celles du matin. Je n'ai pas indiqué sur les tableaux contenus dans ce second paragraphe le nom des observateurs ; tous les officiers de l'expédition y ont une part égale , les résultats étant consignés dans les tables de loch , tenues à bord de chacun des bâtimens. Lorsque deux de nos corvettes ont observé à -la -fois en un même mouillage , je n'ai donné qu'un seul résultat pour éviter la prolixité ; mais j'en ai toujours comparé les observations , entre les- quelles d'ailleurs il s'est rarement trouvé des différences. Quand il y a eu incertitude , j'ai pris un terme moyen entre les résultats , ou j'ai donné la préférence aux observations qui m'ont paru avoir été faites avec Je plus de soin. S64 TOYAGE AUX TERRÉS AUSTRALES, TABLE i/^ Cour ANS de la Marée observés à l'ancre, h bord de la corvette ■ le Naturaliste , dans le détrait de Banks. DATES. LIEUX des OBSERVATIONS. POSITIONS GÉOGRAPHIQ.^ DIRECTION du Courant. HEURES du maximum de vitesse. HEURES de la mer étale. S > d f !> C z REMAR(IUES. D n 3 en 3 LATITUDES Sud. LONGlTLtDES Orientales. Anx. t8o2. inillcs ■9 < Devant l'île Swan (dé- troit de Banks). 40° 3 9' o" '4r;5'3'î" ESE. 2,8. 7'' o's. 10'' 30' s. =10 s' I I 0. ESE. 2,1. 2,6. I. 30. m. 6. 30. m. 4. o.m. 10. o.m. C 0. 2,5. I. 0. s. 4. 30. s. ESE. M- 8. 30. s. 11. 0. s. Le vent a fraîchi su revire- ment de U marée. 0. f * 5. o.m. II. o.m. ESE. z,6. 8. o.m. 0. ^,S- H 4- 45- s. ESE. 2,5. 7.30. S. II. 0. s. •3 0. 2.6. 3. O.m. 8. 0. m. 5. o.m. , ESE. 2.5- 1 1. 30. m. - 0. 2.5- 2. 30. s. 5. 30. s. r ESE. 2.3- 8. 0. s. 11.30. s. \Û ='3 >4 0. 2,6. 4. 0. m. 6. o.m. 10 ESE. -.7- 4. 0. s. 11.30. s. 9 lO 3' Devant i'île Swan ( dé- troit de Banks). 4o. 38. 30. 14;. 58. 20. E. 2.4- 10. 30. s. 1/ Le jusant a commencé à se faire sentir à 8 h. i^' soir. i." 0. u // 3. 3o.m. > 2. Devant l'île Waterhouse (à i'O. du détroit de Banks). 40.45. 14. 145.30. 12. 0. ENE. 0. NNE. Il II 1,0. 1,2. 1,0. Il // Incertaine 9. o.m. 3. 0. S. * 1 i 0. s. 5. 5o.m. Midi 30'. Il 11.45. s. ni > < • Le courant a eu constamment un mille de vitesse depuis I h. jusqu'à -t h. du matin. Le courant est si foibic, qu'il est difficile de saisir l'ins- tant de ia mer étale. LIVRE IV. Résultats généraux. 56$ TABLE 2,* Cour ANS de la Marée observés à l'ancre , à bord de la goélette le Casuarina, aux îles Hunter (détroit de BassJ. DATES. en An XI. '9 ^ 3' S.. o o o CD 3 LIEUX des OBSERVATIONS. 3° 24 Dans ie canal Péron. Dans l'E, du cap Kérau dren. Au S. de l'île Three- Hummock. POSITIONS GEOGRAPHIQ.» LATITUPES Sud. LONGITUDES Orientales. o n Au S. de l'île Three- Hummock. io°i6'i\'' 40. 2J.40. 40. 32. 22 4°. Ji.jo. 142.47.54 Dans i'O. du capBuache Dans le SE. de l'île Petit. Dans le SE. de l'île Three-Hummock, Dans la baie Ransonnet. 40. 3;. 39 40,39. 4 40. 30.42 i42'>39'i;' 142.39.24, 142.46.52 NNO. S. N. 142. 43- 7- 142. 4t. 54. 142. 4j, 2(5. 142. J'. 24. NO. ESE. NE. Il NE. SO. NNE. V NNE. Il O. Il SSE. milles '.5- 1,2. >.5- 0,4. 1,0. 1,4. « 1,0. 1,0. ■.4- HEURES du maximum de vitesse. HEURES de la mer étale. 4'' ';' s- 7. 4;. s. 3. 20. m. 9. o.m. B 9. O. S. I. 30. m. 3. o.m. Il 4- 3°- s- Incertaine '. o. s. '.4- .,4. 10. 45. m, 3. 30.m, 6^ o' s. I I. 15. s. 6. o. m. II. o.m. 7. o. s. II. o. s. J. O.TO. 5'. o.m. I. o. s. 7. o, s. Il 6. 30. s. I. o.m. 9. 30. s. 3. o.m. te >■ VI a n > G Z O rih. o ni 3 cr •t 0 ■vl D y REMARQUES. O 3 Lfi courant a conservé pendant plusieurs heures un mille de vitesse. cccc 566 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, TABLE 3.^ COURANS de la Marée observés à bord de la goélette le Casuarina, dans le golfe Joséphine (Terre Napoléon). D A. T E s. 00 CZl •5 •5 a 0 S. 0 ■-ï rt P LIEUX des OBSERVATIONS. An XI. 1803. 21 2 z4 ^5 12 ■3 '7 A rOSO. de la pointe Scudéry. Dans la baie Caroline, Au S. de la pointe Do rothée. Au NNE. de la pointe Graffigny. POSITIONS GEOGRAPHIQ.' LALITUDE5 Sud. LONGITUDES Orientales. 34° 33 '45" 34.14.50. 34.21.25 34.27. 10. i35<'52'io" 135. 46.50 Au SE. du cap la Ro- chefoucault. 35. 12. 35.44.30, 135.42.25 n « 2 G 135.30. NNO. Il sso. u NNE. SSO. // NNO. u oso. E. milles °,5. °.7- o.é. 0.5 • II 0,9. 0,9. 0,7. HEURES du maximum de vitesse. HEURES de la mer étale. 4S5'm. Il 1 1. 15. s. u 4. o.m. 9. 45. m. // 3. o.m. // 9.30. s. 4. 15. m. 5"30'm. 6. 45. s. I. o.m. 7. 30. m. 7. o. s. I. 3o.m. g" ë> ^3 S. I I a. o •^ 24 12 ^5 ■3 26 '4 "■7 '5 28 16 29 "7 LIEUX des OBSERVATIONS. Dans le NO. de l'île Colbert. Dans le NO. des îles Maret. Dans le NNO. des îles Montalivet. Dans i'O. de l'île Cassini, Dans le NO. de l'île Cassini. Dans I'O. des bancs des Holothuries. Dans I'O. des bancs des Holothuries. POSITIONS GEOGRAPHIQ.' LATITUDES Sud. ,4047' ;o" 14. 24. 12, 4. (5.40. 15.5;. 2;. 13.49. O. 13.27. O. 13. 17.30. LONGITUDES Orientales. 122013' l" 122.24.3;. .49.25, 123. 7.30, 123. iy.25. 123.15. O. 123. 17.30, O tTI 5 o ■ 2 N. SSE. NNE. sso. Il NNE. NNE. so. NE. so. NE. 1,5. '.5- '.5- 1,1. ■.5- 1,6. HEURES du maximum de vitesse. 6. O. s. HEURES de la mer étale. 7 2o'm. '.3- 6. o.m. 4. o. m. /■ j"- 7. o. s. REMARQUES. 7 h. 20' est l'instant du ren- versement de la marte , et non pas celui de lamerétalc à cette époque, l'eau avoit déjà monté d'un pied ou deux. 1.55. m. li est douteux que cette vitesse du courant soit réellement son maximum. Basse mer. TABLE 6.^ Cour ANS de la Marée observés à la Terre de ¥^in, à bord du Géographe et du Casuarina. Anxi, O J03, 29 3I ^ 9 3 30 3' Dans le NE. de l'île Delambre. Dans le NNE. de l'île Depuch. 20. z6, 5. 10. 16, L 1 14. 4^- 5°' 115.25.55, C CCC 2 568 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES, ■ Suite de la TABLE 6.^ COURANS de la Marée observés à la Terre de Wiit, à bord du Géographe. DATES. POSITIONS GÉOGBAPHIQ.^ HEURES du maximum de vitesse. HEURES % ■z 1-3 > Z H 0 w c- n > G en '<_ o s- CL. S* 3 LIEUX des OBSERVATIONS. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. II de la mer étale. a w > C 52 çn REMARQUES. AnXI. 1803. milles '3 O i4 1 3 > 2. Dans l'ENE. du cap Ké- raudren. 19° 3 6' 0" II7O14' 0" NE. 1,0. 9'' 0' s. Miniut. I. C'est riieurc de la pleine mer. 4' Dans le N. des bancs des Planaires. 19.37. O- 117.46. 30. E. 2,2. 9. 0, s. Il H C'est le courant du jusant. 15 5 ft SE. u 2,0. Il jhjo'm. I I. 30. s. 3- 3- 0. C'est l'heure de la basse mer. Pleine mer. Dans le SO. du cap Mis- 19. 26. 0. I 18. 26. 3;. 9. 0. s. siessy. lô 6 En face de la baie Desault 18.57.30. 118. 17. 0. SE. 1,5- 9. 0. s. II. 0. s. » Pleine mer. '7 18 7 8 NO. SSE. 1,6. 1.45. m. 9. 0. s. 5. 0. m. Il 0. 30.fn. Minuit. II Basse mer. Courant de flof. Pleine mer. Courant de ffot; pleine mer. ■ Dans l'OSO. du cap La- touche-TrévilIe. 18, 27. 0. 119. 16. 0. II Dans l'O. du cap Huy- gens. .7.;8.2;. II 9. 37. 3;. SE. 1,7. 8. 0. s. a 2 7 '9 9 NO. SE. ^3- 1,3- 2. cm. Courant de jusant. Pleine mer. AuNNO.ducapBoileau 17.27.4;. 119.40. 0. 9. 0. s. 1 1. 30. s. 2 - 20 10 N. •'3- 3. o.m. 5. o.m. 2, Basse mer. La vitesse du courant , qui étoit de deux milles à 9 heures du soir j a diminué jusqu'à mi- Dans l'OSO. des îles Lacepède ( à bord du Géographe). 16.;;. 40. ■19.42.25. E. NE. SO. . 2,0. 9. 0. s. u 2. 1 nuit ; et depuis cet instant jusqu'à ^ heures du matin (11 avril), elle a été cons- tamment de i^jj. D'après les variations du brassiage , la haute mer a dû avoir lieu le 1 1 avril, à 2. heures du matin. 21 II Dans le NNO. des îles Lacepède (à bord du Casuarina ). 16. jo. 30. 1 19. 48. 20. 0. 2,0. 3. 10, m. II iT 1 Depuis 3 h. 1 5' jusqu'à 5 h. 30' du matin, ia vitesse du cou- rant n'a pas diminué ; elle s'est constamment tenue à i^^p. (hcs mouvcmens de U marée 22 12 Dans le NO. des îles Émériau. 16.28.40. 119. 38.30. NO, >,;. 5. o.m. Incertaine ■• 1 ont été très-variabics etincer- / tains. D'après le brassiage, la 1 haute mer auroit eu lieu à- 1 ^ |)cu-prèsàminuii(leii avril). LIVRE IV. RÉSULTATS GÉNÉRAUX. 569 Suite ^/ < 3 "^ p •~ ^3 ■3 24 '4 1 ^5 '5 3° 20 I." 21 Tl 0 7 K. 22 3 *3 4 24 LIEUX des OBSERVATIONS. Au N. des îles Émériau, Dans l'O. du cap Lé- vêque. Dans i'O. de l'île Caffa- rclli. Au N. des îles JVIaret. A TON O. des îles Mon talivet. Dans rO. des îles de l'Institut. Dans le NO. de l'île Cas- sini. POSITIONS GEOGltAPHIQ.= t ATITUDES Sud. lé" 29' Ij" 16. 18.40. 6. 7.3;. 14.25.2;. 14. II. JO. 14. 5.30. '4-;o.j:;. LONGITUDES Orientales, 20. 7.45. 120. 30. 45. 122. 30. 30, 122.46. o, 123. 3.30. 123. 14. 2J ^2 C 53 g n o 2 ESE. ONO. E. ,s. N. H N. if N. sso. NE. Il NNE. SSO, milles. 1,7- ■'7- 1,2. ■ ,4- ',4- 1,6. HEURES du maximum de vitesse. Minuit. Minuit. /; 7.4;. s. 1. ij.m. 8. o. s. 2. 15. m. Il i.4j.m. Il 3. 15. m. 9.30. s. 4- o. m. Il 3. o. s. 10. o. s. HEURES de la mer étale. 4'' 3 Cm, 3.3o.m. I I. 30. s. J. o.m. 10. 30. s. J. o.m. 10. o. s. 6. o.m. 11. 4;. s. Il Minuit. 6. o. m. Midi. 6.,;. s. REMARQUES. C'est le courantde fîot, "^A l'instant où la vitesse du courant a été étale, la mer avoii déjà baissé d'une brasse. On peut conclure de cette ob- servation que l'instant de la mer étale , en rade , n'est pas toujours le même que celui de la haute ou de la basse mer. Très-grande irrégularité dans la vûcssc du courant. Pleine mer. Cette observation du montant de l'eau est douteuse- Pleine mer. 570 VOYAGE AUX TERRES AUSTRALES. Suite de la TABLE 6/ COURANS de la Marée observés à la Terre de Wkt , à bord du Géographe et du Casuarina, DATES. LIEUX des OBSERVATIONS. POSITIONS GÉOGRAPHIQ.'' a.2 0 M = 2 rt 0 ■ z II HEURES du maximum de vitesse. HEURES de la mer étale. g 0 z H î> Z H 0 W t- > G s >. h1 en Pi f 1- e z REMAR(IUES, en m o n 3 O 2. LATITUDES Sud. LONGITUDES Orientales. An XI. 1803. ^r •-* II Il ff i''3o'm. // . tu NE. S. 1.4- ï,4- 4'' o'm. 10. o.m. 7. 30. m. 0.45. s. // // Cette observation de la merétale NE. 1,3- 3.30. s. 7. 0. s. // a été faite à bord du Géographe seulement; le Casuarina étoit sous voiles. 6 36 Dans le NO. de Pile Cassini ( à bord du Céograjihe). NE. .,8. 6, 0. m. 8. o.m. 1 La vitesse du courant est fart irrégulière. Il 1 * 8. 0. s, i-ï Même observation. •7 27 II II II 8, o.ni. // Même observation. 3 ï; Dans le NE. de l'île Cassini ( à bord du Casuarina ). i30;4'3o" I23<'2o'l5" S. 0,7. 8.30. s. tr.jo, s. /; 6 7 8 2(î 28 NNE. °>7- 2. 30. m, 10. 0. s. $. o.m. // 3.3o.m. 9. 15. s. // Dans i'O. des bancs des Holothuries. 13.4'. 0. 123.23. 15. SO. Il '4- II ;/ Dans I'O. des bancs des Holothuries. 13. îi. 0. 123.21.32. II 1 # // SO- 1,1. Il Minuit. 4. o.m. 7. 0. s. 17 c. 9 29 NNO. 1,0. 7. o.m. ^ï- FIN. 571 TABLE Des Chapitres contenus dans ce Voiume. LIVRE I." ITINÉRAIRE. JllAN de l'ouvrage Page i — 2; §. I .^^ De Fra7ice à l'Ile-de-France (du i^ octobre 1800 au :zy avril j8oi ) 0 — ^. §. 2. De t Ile -de -France à Timor (du 2J avril au i^ novembre 1801 ) 4 — 7- §. 3. De Timor au port Jackson (du j^ novembre 1801 au 28 juin 1802 J 7 — 1 4. §. 4- Dt^ port Jackson h Timor (du 28 juin 1802 au 6^ mai 1^0^) 1 4 — 24. §. y De Timor en France ( du i^ mai 180^ au iS^ avril i8o4) 24—28. LIVRE II. DESCRIPTIONS GÉOGRAPHIQUES ET NAUTIQUES. Plan de ce livre 20. Chap. L" TERRE DE DIÉMEN. Vues générales 00 — 32. ^yi TABLE DES CHAPITRES. §, i.^" Partie Sud de la Terre de Diémen. ........ Page 32 — ^3 §. 2. Partie Sud-Est de la Terre de Diémen ^3 — ^7 §. 3. Ile Maria . 58 — 62 §, 4- Partie Orientale de la Terre de Diémen 63 — 67 §. ^. Cote Nord de la Terre de Diémen ^j — 74 §.6. Partie Nord-Ouest de laTerre de Diémen (îles Hunter). 7^ — 83 %. 7. Côte Occidentale de la Terre de Diémen 83 — 84 Chap. II. DÉTROIT DE BASS. Vues générales 8^ — 87. §. I." Iles de l'Est 88—94. S. 2. Iles de l'Ouest 95 — 106. NOUVELLE-HOLLANDE. Vues générales , 1 07 — 1 09. Chap. III. TERRE NAPOLÉON. Vues générales • p • • ? 1 1 0, S. i.*" Depuis le promontoire de WUsoJi jusqu'au port Western inclusivement , 11 O^ — 1 1 y §. 2. Depuis le port Western jusqu'à la presqu'île Fleurieu. i 1 5 — ï 19. §. 3. Ile Decrès , , 11 9-^ 1 27. §. 4- Golfes de la Terre Napoléon 127 — 136. §, y Depuis le golfe Bonaparte jusqu'au cap des Adieux. 137 — 144» Chap. IV. TERRE DE NUYTS.' Vues générales. 1 4^ • §. 1." TABLE DES CHAPITRES r ^y^ S. I .*' Port du Roi-George ;port des Deux-Peuples. Page 1 4) — 1^2. S. 2. Portion de cote visitée dans l'Ouest du port du Roi- George 153—154. Chap. V. TERRE DE LEUWIN. Vues générales 15 5* S. I ,"■ Du cap Gossellin au cap du Naturaliste 155 — 157. §. 2. Baie du Géographe 157 — ' ^^' §.3. De la baie du Géographe à la rivière des Cygnes.. 167 — 168. Chap. VI. TERRE DEDELS. Vues générales 109. %. I ." Iles Louis-Napoléon 1 69 — 1 75. $. 2. Rivière des Cygnes 175 — i/P- S. 3. Depuis la rivière des Cygnes jusqu'à la Pointe- Escarpée • ï 79— 1 84. Chap. VII. TERRE d'eNDRACHT. Vues générales \o^. §. i.*' Baie des Chiens-Marins 185 — 217. S. 2. De. la baie des Chiens- Marins au cap Murât. . . 218 — 220. Chap. VIII. TERRE DE WITT. Vues générales 2.21 — 222. S. I." Du cap Murât au cap Thouin ^22 — 233. Dddd 574 TABLE DES CHAPITRES. §. 2. Du cap Thouin aux îles Champagny . ..... Pag. 234 — 248. §. 3. Archipel Bonaparte ^4^ — ^'yj- §. 4- Golfe Joseph-Bonaparte 257 — 261, Chap. IX. NOUVELLE-GALLES DU SUD : COMTÉ DE CUMBERLAND; Vues générales 262. Comté de Cumberland ^ ou Colonie Anglaise du port Jackson 262 — 322. Chap. X. ILES DU GRAND ARCHIPEL d'aSIEJ Vues générales 3^3* §. I." Ile de Timor 323 — 355, §. 2. Simâo j Rottie , et îlots voisins ; 3^^ — 35^- §. 3. Savu , Benjoar, Nouveau-Savu i , . .. . 356 — 3^7. LIVRE III. ANALYSE DES CARTES. Plan de ce livre ; ; ; . 358. Chap. L" OBSERVATIONS ASTRONOMIQUES.' Divisions de ce chapitre 3 5^- §. i.^' Des latitudes 3^8 — 350.^ §. 2. Des longitudes .^ 359 — 360; TABLE DES CHAPITRES. ^yS (A). Mémoire sur la correction des longitudes observées à bord de la corvette le Géographe, par M. BOULLANGER , l'un des Ingénieurs hydrographes de l'expédition Pag. 361 — 394. (B). Correction des longihides observées à bord de la corvette le Naturaliste 39^ — 396. (C). Correction des longitudes observées à bord de la goélette le Casuarina 396 — /{oo. S. 3. Déclinaisons de la boussole 4'-"^- Chap. II. Levée et constructiofi des cartes 4oi — A^A- Chap. III. EXAMEN DES CARTES QUI COMPOSENT l'aTLAS. Objet de ce chapitre 4 1 ? • §, i.^' Cartes et plans levés à la Terre de Diénteti. ... 4i 'y — 42.6. §. 2. Cartes et plans levés dans le détroit de Bass . ... 4^6 — 4qo. §. 3. Cartes et plans levés à la Terre Napoléon 430 — A'M' §. 4- Pl^ns levés à la Terre de Nuyts 438. §. <. Cartes et pLms levés à la Terre de Leuwin . . . . 439 — AA^- §. 6. Cartes et plans levés à la Terre d'Edels /{/^o — 442. §. 7. Carte levée h la Terre d' Endracht ^^x — 44 î. §. 8. Cartes et plans levés h la Terre de Witt /^^ — '(^- Choix du meilleur mouillage. 40, — — 4j ''^' Productions. 43 , 29 , id, Espèce humaine. 47 , 5 , idr Observations physiques et astronomiques. 60 , 3 , id' Eau douce. 17 , id, Fertilité. 23 , id. Productions, Il , 15 , id, Espèce humaine. pénultième id, Observations physiques et astronomiques. 67 , 1 7 , id, Observations physiques. 98 , 25 , laconsiit ution ; lise^ la constitution. loi , — — 7 , côtes ; liseï cottes. 143 5 20, lettrine ' ; liseï *>. La note correspondante à ce renvoi se trouve sur la page suivante. 144 > La note placée à la fin de cette page , doit être précédée de la let- trine •>, et être transportée sur la page précédente. 172, 21 , (en marge) Productions. Relevez ce mot à la hauteur de la ligne 18. — - pénultième. Il seroit facile de s'en procurer; ajoutei : en peu de temps. 177 , 25 , Colas ; lisri Collas. 180, 21 , (en marge) Houtmans-Abrollws. Relevez ces mots à la hauteur de la ligne 16. 203 , pénultième ; ajoute:^ en marge : Espèce humaine. 3C0 , 30 , Imiiions ; lise^ millions. 395) ^4, Après le mot Timor, ajoutez : longitudes qui toutes ont été tirées du journal de M. Hamelin. 408 , 3 , la longitude de X ; lise:^ la longitude X. 19 , X ; lisez x'. 424 j 2' > cap du Sud ; lise^ cap Sud. , 458, 30, au Sud des Trials; ajoute^: par 29» lo' de latitude. 4j9 , 10, Occidentale; lise^ Orientale. 473, ligne dernière, 62° 26'; lise^ 61° 34'. 477 , colonne des remarques , lig. 20 , pi. ; llse^ pluie. 514 , idem lig. 7 , après ces mots , Terre Napoléon ; ajoutez: il ne rejoignit le Géographe qu'au port du Roi- George. Page î ' J j î'fem lig. 1 7 , le Géographe et le Casuarind sont partis / lisez , le Géographe est parti. ■' S ^6, idem ■ ■ ■ lig. 6, après ces mots : à 7* du soir; ajoutez : où l'on s'est réuni avec le Casuarina. 533 > ^dem . lig. 7 , sep ; Use^ sept. ' j68 , ligne 2, après ces mots: à bord du Géographe; ajoutez: et du Casuarina, CORRECTIONS POUR L'ATLAS, Planche N." 6, (plan particulier du port Dalrymple) dans le titre, ligne 5 : assujetti aux observations faites à bord des corvettes Françoises ; lise^, assujetti aux remarques faites à bord du grand canot du JSlaturaliste, I id, le cercle de la position du midi du 19 mars (près Waterhouse ) n'est pas gravé. N.° 8 , dans la baie Ransonnet ; ajoute^ une ^ à la position du midi 24 décembre. I N.° 16, les mots cap Sully à écrire; consultez la planche N." 10 par 34° lO' de latitude. N.° 18, îles de Montenotte ; ajoute^ les lettres P. D. . id- cap des Adieux ; ajoute^ les lettres P. D. N.° 24, les mots 'lies d'Arcole à écrire; consultez la planche N." 27 par 15" de latitude. id, les mots île Siinaô à écrire; consultez la planche N.° 31 par 10° ij' de latitude. . N.° 26 , les mots bancs des Baleines , à écrire ; consultez la planche N." 24 P^^' 119° 4°' de longitude. . id. à la position du midi 29 avril; ajoute^ une i. ■ id. à la position de midi 24 — 26 avril ; ajoute^ une ^J . 1^— N." 29 , sur le plan du Comté de Cumberland , à la place de la seconde île à l'entrée de Broken-Bay , il faut un banc.