x> VOYAGE . DE L'ASTROLABE. ÇTfj IMPRtMKKlti l>E lir,»l[N DIUOT FRERES, RUE J\(OB, Nv 24. VOYAGE DE DÉCOUVERTES DE L ASTROLABE exécute par oxtfve îm Hoi, PENDANT LES ANNÉES 1826-1827-1S28-1829, SOUS I,E COMMANDEMENT DE M. J. DUMONT DURVILLE. ooio$ie MM. QUOY ET GAIMARD. TOME SECOND. PARIS, J. TASTU, ÉDITEUR-IMPRIMEUR, ï" ;i6, RUE DIC VAUGIRARU. 1833. MOLLUSQUES. 321 Genre FUCOLE. —Fucola , nob. FUCOLE ROUGE. Fucola rubra , nob. PLANCHE 24 , FIGURES 21-22. Fucola y corpore elongato, bitentaculato , lima- ciformi, rubente , striato, antice violaceo. C'est seulement pour mémoire que nous éta- blissons ce genre, sur lequel nous n'avons pu faire les observations suffisantes pour bien le caracté- riser, vu la petitesse du seul individu que nous avons pu voir. C'est cependant près des Aplysiens que ce Gastéropode doit être placé. Il ressemble à une Limace. Il est allongé, sub- aplati, pointu en arrière. Sa tête, assez renflée, présente deux longs tentacules lancéolés, aigus. Un léger rétrécissement sépare la tête du corps. Le manteau, qui ne se distingue point du pied , ne nous a pas paru fendu. Nous n'avons vu aucune trace de branchies , à moins que les téguments en tiennent lieu. Nous ne pouvons pas davantage indiquer la position des ouvertures. Zoologie, t. il. ai 322 ZOOLOGIE. La tête est violette; le dessous du corps rou- geâtre , avec des stries longitudinales de la même couleur. Le dessous du pied est d'un blanc jau- nâtre. Ce Mollusque n'avait qu'une ligne et demie de longueur; nous le découvrîmes et nous l'observâ- mes long-temps à la loupe, au milieu des fucus sur lesquels il rampait avec beaucoup de vivacité. Nous laissons aux voyageurs qui découvriront de plus grands individus à faire connaître tout ce que celui-ci n'a pu nous montrer, et s'il doit réel- lement former un genre ou rentrer parmi les Actéons , bien que son manteau ne soit pas fendu. 11 habite l'Océan atlantique, et son nom est tiré de son habitation. MOLLUSQUES. 323 Genre SIPHON ATRE.— Siphonaria, Sowerby. Le genre Siphonaire appartient réellement à Adanson, qui a bien reconnu, avec sa sagacité or- dinaire, les différences que l'animal de son Mou- ret offrait avec celui des Patelles , dont il est difficile, au premier aspect, de distinguer les Si- phonaires, surtout lorsqu'on ne considère que la coquille et en place. Il y a plus de quinze ans que M. de Blainville lavait séparé pour en former un genre distinct, dans le supplément à l'Encyclopédie d'Ecosse, qu'il envoya en Angleterre. Depuis lors , M. de Savigny , dans le grand ouvrage d'Egypte , a donné une excellente figure de Siphonaire avec quelques détails anatomiques, assez superficiels il est vrai, et que sa cécité lui a malheureusement empêché de développer dans le texte. Cependant , M. So- werby , de son coté, sans paraître avoir connais- sance de ces travaux, établissait le genre Siphonaire, qui s'est maintenu, sur des coquilles seulement et d'après des données assez vagues de l'animal. M. Deshayes nous a assuré que peu de temps aupa- ravant il devait faire la même séparation dans les Patelles. Enfin, le genre Gadinia, proposé en 182/4 par M. Gray, ne serait que la même chose. 324 ZOOLOGIE. On voit que ce travail ne pouvait pas manquer d'avoir lieu. Il n'est pas jusqu'à nous qui, dans ce dernier voyage , avions imposé un nouveau nom à ce Mollusque en l'étudiant. De tout cela , et sans avoir possédé l'animal, M. de Blainville l'a si bien caractérisé relativement à sa forme exté- rieure, dans le tome 49, page 29J du Dictionnaire des Sciences naturelles, que ce que nous avons à en dire est plutôt relatif à son organisation intérieure. Indépendamment delanon symétrie des bords de la coquille et de son sommet, les Siphonaires sont beaucoup plus fragiles que les Patelles. On les brise même quelquefois avec les doigts en voulant les enlever du rocher sur lequel elles adhèrent. Il faut ajouter cependant que cette adhérence n'est ni permanente ni considérable, parce que la tète et le pied de l'animal étant assez mous , se gonflent beaucoup et ne font pas aussi bien le vide que dans les Patelles ; il en est même que la co- quille a de la peine à cacher en entier. Nous avons vu ces Mollusques ramper, s'assembler en assez grand nombre dans un même lieu ; ce qui semblait être l'indice d'un accouplement prochain, car ils possèdent l'hermaphrodisme insuffisant. Le chaperon céphalique est fort large , divisé en deux lobes égaux, arrondis, pourvus en des- sus d'yeux sessiles, sans apparence de tentacules; la bouche est en dessous. Le pied est ovalaire et MOLLUSQUES. 325 sépare de la tète par un sillon transverse. De son contour l'animal laisse suinter à volonté une hu- meur visqueuse et blanchâtre. Il est débordé par un manteau à bord continu, mais se dédoublant à droite et présentant une languette qui se relève en forme de soupape pour clore l'ouverture com- mune de la respiration et de la dépuration. Un peu en avant est celle de l'organe femelle, et au côté droit de la tète se trouve celle du mâle, à l'endroit où serait le tentacule, s'il en existait. Ces deux trous sont très-difficiles à voir. La coquille enlevée, voici ce qu'on aperçoit: un muscle d'attache en fer à cheval qui n'est in- terrompu que dans un petit espace à droite à l'endroit du siphon; un manteau très-mince qui laisse voir une assez grande branchie transversale , un peu en S; à sa terminaison à gauche, à tou- cher le muscle circulaire, est le cœur entouré d'un organe de viscosité; plus en arrière, le rectum appuyé sur l'utérus. La cavité branchiale est lon- gue transversalement, mais fort peu large d'ar- rière en avant. Son ouverture est ronde. La masse buccale est grosse, arrondie, bilobée, pourvue en arrière d'une petite vessie comme dans leLimaçon, et d'un ruban lingual à denticu- les transverses. Deux glandes salivaires assez con- sidérables viennent s'ouvrir dans l'œsophage. L'estomac qui lui fait suite s'en distingue peu; l'intestin fait une circonvolution dans le foie, et 326 ZOOLOGIE. se porte aussitôt à droite. Le rectum, qui est tou- jours plus rétréci, ce qui est le contraire de ce qui a lieu dans la plupart des Mollusques, côtoie sa branchie, et vient s'ouvrir sur le limbe même de la languette pulmonaire. Le foie a au moins quatre lobes assez difficiles à isoler et qui em- brassent en partie l'intestin. Tout-à-fait en arrière et un peu à droite, l'o- vaire est accolé à un de ces lobes ; son oviducte tortillé se porte sous l'utérus, qui a la forme d'une cornemuse , dont le col s'ouvre un peu en avant de la soupape branchiale. Sur ce viscère , un peu contourné sur lui-même, est appliqué le canal de la vessie propre à plusieurs Mollusques pulmonés et dont on ignore l'usage. Nous croyons que son ouverture se confond avec celle de l'utérus. Au dessus des viscères digestifs et près de la tète , est le testicule , en masse arrondie , à long conduit déférent replié sur lui-même, communi- quant avec un assez long pénis recourbé en cro- chet, ayant un muscle rétracteur et allant sortir au côté du lobe droit de la tète. L'organe excita- teur ne nous pas paru exister dans toutes les es- pèces, ou du moins il était si petit, que nous n'a- vons pu le reconnaître au milieu de cette masse de viscères entassés les uns sur les autres. Le cerveau, placé en arrière de l'oesophage , est formé de deux ganglions très-distants, réunis par un cordon supérieur; l'inférieur, complétant le MOLLUSQUES. 327 cercle, nous a échappé. Il en part une foule de cordons pour la tète, deux entre autres très-dis- tincts vont aux yeux; d'autres se portent en ar- rière pour les viscères, le pied, etc., etc. C'est la Siphonaire du Diénien qui a fourni la plus grande partie des détails daus lesquels nous venons d'en- trer. Nous ne nous dissimulons pas combien la plu- part des espèces sont difficiles à bien caractériser. Autant que nous l'avons pu, nous avons cherché des signes sur l'animal, soit dans sa forme ou dans sa coloration; mais en cela nous avons trouvé beaucoup de ressemblance, de sorte qu'il est pos- sible que , sur les quatorze espèces que nous al- lons donner, nous en reproduisions, bien malgré nous certainement, qui aient déjà été décrites. SIPHONAIRE DE DIÉMEN. Siphonaria diemenensis, nob. PLANCHE 23 , FIGURES I-I2. Siphonaria, testa ovali, convexa, cinereo ru- fescente, costis inœqualibus, albis radiata; ver- 328 ZOOLOGIE. tice elevato, medio; intus fornice rufo ; margine castaneo alboque lineolato. Cette Siphonaire a beaucoup de rapports avec la Patelle à côtes blanches de M. de Lamarck dont M. Sowerby a fait avec raison une Siphonaire. Ce n'est même qu'en comparant un certain nom- bre d'individus qu'on remarque que ceux de Dié- men n'ont pas les sillons aussi profondément tra- cés. Elle est ovalaire, régulièrement conique, élevée; quelques exemplaires ont le sommet réel- lement médian , toujours un peu dévié à gauche , presque toujours corrodé. On compte de trente à trente-quatre côtes alternativement inégales, dont les plus longues atteignent le sommet. Elles sont d'un blanc jaunâtre et les sillons très-bruns. Le siphon est peu marqué. Intérieurement le fond est brun marron, et le bord agréablement marqué de lignes brunes et blanches. Les pre- mières, plus larges, correspondent aux sillons extérieurs, qui sont de la même couleur; leur base est souvent divisée par une ligne blanche. L'animal a ses lobes céphaliques bien distincts. Ses yeux sont noirs; son pied est large, ovalaire, fortement ondulé, presque droit en avant, de couleur d'orpin en dessous, jaune et très finement pointillé de noir sur les côtés, ainsi que la tête. Le manteau est jaunâtre, un peu frangé, marqué MOLLUSQUES. 329 d'autant de taches brunes qu'il y en a sur la co- quille, puisque c'est lui qui les forme. Intérieurement, la masse buccale est brune; les glandes salivaires sont orangées; le canal in- testinal est rougeâtre , et longitudinalement strié de la même couleur. Les organes génitaux sont jaunâtres; les lobes du foie verts. Le dessus du manteau est brun en arrière. Cette Siphonaire abonde dans le canal ded'En- trecasteaux, à l'île de van Diémen; elle vit sur les rochers à la manière des Patelles qui, par con- tre , sont assez rares. DIMENSIONS. lignes. Longueur 10 Largeur 8 Élévation 6 SIPHONAIRE AUSTRALE. Siphonaria australis , nob. PLANCHE 25 , FIGURES 32-34- Sipkonaria, testa elongato-ovata,convexius cula ; 330 ZOOLOGIE. costis inœqualibus, undulaûs, albicantibus striata, in tus rufescente ; apice posteriori. Elle a certains rapports avec la précédente pour les stries; mais elle est plus petite, plus ovale et allongée, arrondie en dessus en forme de petit bassin. Son sommet est postérieur, et présente une petite pointe couchée vers le côté gauche. On compte trente-trois côtes, inégales, très-pres- sées, comme tremblées, d'un blanc jaunâtre, sé- parées par des sillons brun rougeâtre. Le si- phon est à peine incliqué. L'intérieur est fauve; son limbe est ponctué de blanc et de brun rou- geâtre. L'animal de cette espèce ne peut pas se cacher entièrement sous sa coquille. Ses mouvements sont assez vifs, et il rampe aussi facilement à l'air libre que dans l'eau. Tout son corps est d'un blanc légèrement jaunâtre. Le pied seul est pi- queté de noirâtre sur les côtés. Nous l'avons trouvée dans le détroit de Cook, à la Nouvelle-Zélande, sur des racines de fucus en- traînés par les courants. Nous n'en avons eu que deux individus. DIMENSIONS. lignes. Longueur 7 Largeur 5 Hauteur 3 MOLLUSQUES. 331 SIPHON AIRE DU CAP. Siphonaria capensis , nob. PLANCHE 25, FIGURES 28-29. Siphonaria , testa elongato-ovali; costis cequa- libus , de mis si mis , albicantibus striata ; fornice f'usco, lucido ; apice posteriori. Même forme et à peu près même grandeur que la précédente, mais très-distincte par ses côtes très-fines, entières, très-rapprochées, de couleur jaunâtre sale, et par son intérieur entièrement brun foncé et très-poli. Quelquefois le fond est taché de bleuâtre et de rougeâtre. Le contour est régulièrement ovalaire par le peu de saillie du siphon, finement denticulé, pointillé de blanchâ- tre en dedans du limbe. Le sommet est élevé, mousse , porté en arrière , souvent sale ou rongé. TNous avons compté jusqu'à cinquante-huit côtes. L'animal a le pied légèrement orangé en des- sous, jaune sur les côtés, piqueté de trois petits points noirs. Il en est de même de la tête, sur la- quelle nous n'avons pu distinguer de traces d'yeux. Cette Siphonaire habite le cap de Bonne-Espé- 332 ZOOLOGIE. rance. Elle est assez rare dans la baie de la Table, sur les rochers de droite. DIMENSIONS. lignes. Longueur 7 Largeur J Hauteur 4 S1PHONAIRE VERTE. Siphonaria viridis , nob. PLANCHE 25, FIGURES 3o-3l. Siphonaria, testa ovato-orbiculata, convexa, upice acuta , albo etfusco striata ; costis œquali- bus , pluribus eminentioribus ; foramine casta- neo ; margine albo notato. Coquille plus orbiculaire qu'ovale, conique, pointue à son sommet presque médian, chargée de huit ou dix grosses cotes blanches entre lesquelles en sont d'autres pi us fines, arrondies, très-pressées , quelquefois un peu tremblées. Le siphon est peu MOLLUSQUES. 333 marqué. Ses bords sont (lenticules ; les intervalles des sillons sont bruns , et le sommet est ponctué de la même couleur. L'intérieur est d'un roux marron vif, mais le limbe est généralement blanc. Une variété plus grande est d'une forme plus ovalaire, plus bombée, à sommet moins pointu: on peut compter soixante-quatre côtes. L'animal a le pied vert foncé en dessous, d'un jaune verdâtre sur les côtés, avec des taches vert- pré. La tète est finement ponctuée de la même couleur. Le manteau est jaune , avec des points également verdâtres sur le bord. On trouve cette Siphonaire sur les rochers de la rade d'Amboine. Elle habite aussi la Nouvelle- Guinée. DIMENSIONS. lignes. Longueur. ... 7 Largeur 6 Hauteur » . 4 4 La Siphonaire qui a servi au dessin a onze li- gnes de longueur sur huit de largeur. 334 ZOOLOGIE. SIPHONAIRE POINTUE. Siphonaria acuta , nob. PLANCHE 25, FIGURES 35-37- Siphonaria, testa rotnndata, conica, polygo- nale, apice acutissima , fusca; costis œqualibus , aliquot eminentibus ; margine denticulato. Cette espèce a des rapports avec la précédente , dont elle diffère par sa forme presque orbicu- laire , évasée sur les bords , qui sont irréguliers et échancrés ; par son siphon , qui se prolonge en pointe ; enfin par ses cannelures, très-profondes. Huit ou dix grosses côtes plus saillantes rendent cette coquille comme polygonale ; dans les in- tervalles en sont d'autres beaucoup plus fines et rayonnantes sur toute la hauteur. Le sommet est très-aigu, sub-médian, un peu incliné en arrière. Tout l'extérieur est d'un brun presque noir ; l'in- térieur est brun , aussi strié de blanchâtre. Ces linéoles blanches sont formées par les cotes les plus saillantes. Quelques individus sont piquetés de blanc vers le sommet. L'animal est de couleur MOLLUSQUES. 335 verdâtre, avec des taches et des linéoles noirâtres. Le pied est brunâtre en dessous. Cette Siphonaire se trouve dans les îles Célèbes et Vanikoro. DIMENSIONS. Longueur Largeur Hauteur lignes. 8 5 SIPHONAIRE ALBICANTE. Siphonarin albicante , noh. PLANCHE 25, FIGURES 38~4o. Siphonaria, testa ovato-orbiculare , depressa, albicante, perlucida, margine denticulata; si- phunculo prominente ; costis radiantibus , inœqua- libus, rugosis, in tus fusco et corneo. Tous les individus que nous possédons sont remarquables par leur forme aplatie, presque orbiculaire , très-peu élevée , fortement denticu- lée sur les bords et profondément sillonnée. De 336 ZOOLOGIE. grosses côtes très -nombreuses et rugueuses al- ternent avec d'autres plus petites qui ne vont pas jusqu'au sommet. Ce dernier est presque médian, arrondi. Le siphon est profond et fait une saillie très-marquée. Extérieurement cette coquille est d'un blanc un peu jaunâtre, quelquefois légère- ment brune. En dedans, le fond est brun marron, limité par l'impression musculaire ; le bord est blanc ou strié de roux. Il y a d'assez grandes va- riétés à cet égard , de même que dans l'épaisseur, qui va jusqu'à la translucidité. Des individus sont bombés en forme de calotte. L'animal est de couleur jaune pâle , ponctué de jaune plus foncé et de noirâtre. Les taches sont plus pressées sur la tète. Le dessous du pied est jaunâtre. Il habite l'île de Vanikoro et celle de la Nou- velle-Irlande , au havre Carteret. Dans le dessin , on l'a représenté un peu plus saillant qu'il n'est réellement, afin de pouvoir in- diquer sa forme et ses couleurs. DIMENSIONS. lignes. Longueur 10 Largeur 8 Hauteur 5 MOLLUSQUES. :W SIPHONAIRE DE VANIRORO. Siphonaria atra, nob. PLANCHE 25, FIGURES 4*"42- Siphonaria, testa depressiuscula , ovato-rotun- data, in tus et ex tus nigricante ; costis inœquali- bus ; margine œqualiter dentato ; siphunculo for- titer prominenti. Cette espèce , assez grande , est généralement aplatie, de forme ovale, presque orbieulaire, for- tement et assez inégalement denticulée sur ses bords. Son sommet obtus est quelquefois parfai- tement médian ; il en part une quinzaine de grosses côtes arrondies , dans les intervalles desquelles en sont d'autres très-déliées qui n'atteignent pas jus- qu'au sommet. Le siphon forme une languette large et très-saillante Cette Siphonaire est noire en dessus; d'un beau brun violacé sombre en dedans , jusqu'à la limite de l'impression musculaire , qui est d'un brun rougeàtre. Le reste du pourtour est bleuâtre , strié de brun. L,es jeunes individus sont complète- ment noirs. Zoologie, t. it. ai 338 ZOOLOGIE. Cette espèce habite l'île de Vanikoro , devenue à jamais célèbre par le naufrage de Lapérouse. Nous n'en avons point dessiné l'animal , qui pro- bablement était de couleur brune. DIMENSIONS. Longueur. Largeur . . Hauteur . . pouces. lign I » w IO » 6 SIPHONA1RE D'ALGESIRAS. Siphonaria Algesirœ , uob. PLANCHE 25, FIGURES 23-25. Siphonaria , testa ovali, convexa , elevata , te- nuis s Une striata; vertice excentrali rotundo ; mar- gine indivise; intus fornice aurantiaco etfusco. Assez grande espèce, régulièrement ovalaire, dont ie siphon n'est quelquefois apparent qu'au dedans, très-convexe, bombée, à sommet obtus, arrondi et très-porté en arrière, couverte de stries et de MOLLUSQUES. 339 côtes très-fines, superficielles et pressées; les pre- mières sont brunes, et les autres blanchâtres; mais clans l'état le plus ordinaire , la coquille est d'un blanc jaunâtre sale à l'extérieur, tandis qu'au dedans elle est d'un beau brun luisant, tirant sur le violet , finement strié de blanchâtre. Le fond est orangé vif ou rosé. L'animal est entièrement jaune d'ocre , piqueté de noir sur les côtés du pied, aux bords du man- teau et à la tète. Le sommet de celle-ci est presque noir. Les yeux sont très-marqués. Cette Siphonaire habite le détroit de Gibraltar; nous l'avons prise dans la vaste rade d'Algesiras. C'est très-probablement la même que M. de La- marck avait indiquée dans sa collection, que pos- sède maintenant M. le prince d'Essling, comme une variété de la Patelle à côtes blanches , mais il n'en est pas fait mention dans son ouvrage. DIMENSIONS. ligne*. Longueur 14 Largeur n Hauteur g a 2 340 ZOOLOGIE. STPHONAIRE DENTICULÉE. Siphonaria denticulata, nob. PLANCHE 25, FIGURES IQ-2C*. Siphonaria, testa oblonga, com>exiusculay de- super albida, costis elevatis radiata; apice cen- trali subacuto ; margine intus albo , denticulato ; fornice fusco. Grande espèce, oblongue, ovalaire , tant soit peu aplatie , à sommet obtus , droit et tout-à-fait médian , radiée de grosses côtes alternant assez régulièrement avec une côte plus fine, d'une teinte jaunâtre, passant au brun dans les sillons. Inté- rieurement le fond est d'un brun marron très- foncé, uniforme ou strié , et quelquefois avec des cercles concentriques de la même couleur; mais le bord présente des denticules régulières, cour- tes, assez profondes, d'un beau blanc qui se dé- tache sur le brun qui les sépare. Le siphon est assez peu marqué. On trouve parmi les individus de cette espèce certaines variétés , qui sont ou plus plates ou plus bombées et pointues, et qui ont les côtes plus pro- MOLLUSQUES. 341 noncées : on en compte ordinairement de trente- neuf à quarante. Habite la partie sud de la Nouvelle-Hollande , au port Western, et probablement aussi au port du Roi -Georges. Nous regrettons de n'en avoir pas figuré l'animal. DIMENSIONS. liglirs Longueur 1 4 Largeur ' 1 1 Hauteur 6 SIPHONAIRE PONCTUÉE. Siphonaria punctata , uob. PLANCHE 25, FIGURES l3-l4- Siphonaria, testa minima oblongo-ovata , con- vexo-conica , tenuiter striata, albo, brunneo punc- tata. Vertice excentrali acuto; margine subintegro intus albo y fornice fusco. 342 ZOOLOGIE. Très-petite espèce, fragile, qui paraît bien n'ê- tre qu'un jeune âge; très - oblongue , ovalaire, bombée et conique , à sommet pointu porté en arrière; chargée de nombreuses côtes arrondies, un peu tremblées, dont quelques-unes sont plus saillantes. Le bord est fort peu denticulé, légère- ment échancré au milieu , de manière à ce qu'il n'y a que les deux extrémités qui portent. Le si- phon est médiocrement apparent. Extérieurement cette coquille est blanche avec des taches brunes, formant deux espèces de cercles écartés, dont un est près du bord. Le dedans est blanc et brunâtre au fond. On la trouve sur les rochers du port Louis de l'Ile-de-France. DIMENSIONS. lignes. Longueur 5 Largeur 3 Hauteur 2 MOLLUSQUES. 348 SIPHONAIRE DE GUAM. Siphonaria guatnensis , nol>. PLANCHE 'ï5 , FIGURES l5-l6". Siphonaria , testa minima , ovato - oblonga , oblique conica , albo et nigro radiata ; costis œqualibus, apice acuta , recurva; intus lineolata; fornice nigro. Très-petite espèce, bien distincte, généralement ovalaire, quelquefois subarrondie, élevée, poin- tue , à sommet postérieur et recourbé , à la ma- nière des Cabochons ; à côtes fines , entières et rayonnantes , formant des stries régulières noires et blanches. Le canal est peu distinct. Intérieu- rement le fond est d'un brun chocolat , et le limbe linéolé de noir ou de blanc. L'animal est de couleur grisâtre. Cette Sipho- naire est très-commune dans l'île dont elle porte le nom, surtout au port d'Humata. Tous les indi- vidus sont à peu près de la même grandeur. DIMENSIONS. lignes Longueur 4 Largeur 3 Hauteur 3 344 ZOOLOGIE. SIPHON AIRE ZÉLANDAISE Siphonaria zclandica, nob PLANCHE 20 , FIGURES I7-I 8 Siphonaria , testa ovato - orbiculata , plana , crasse striata, albicante , fusco punctata ; apice obtuso submediano ; margine intus albo brunneo punctato ; fornice luteolo. Cette espèce est orbiculaire , un peu plate , à sommet obtus , presque médian, manifestement porté à gauche. Elle est marquée d'une vingtaine de côtes peu élevées , arrondies , écartées les unes des autres. Les bords sont ondulés et le ca- nal est bien marqué ; à l'extérieur le test est d'un blanc jaunâtre , irrégulièrement taché de brun ; en dedans le limbe est d'un blanc poli, marqué de points ou de rayons bruns très - foncés. Le fond est toujours jaunâtre. Un exemplaire avait de grosses côtes plus régu- lières , entre lesquelles s'en trouvaient deux plus fines, accouplées, n'atteignant pas jusqu'au som- met. MOLLUSQUES. Mb Cette Sipbonaire provient de la Nouvelle - Zé- laude. Nous croyons aussi qu'on la trouve à la Nouvelle-Hollande . DIMENSIONS. liyiics. Longueur 9 Largeur 8 Hauteur 4 SIPHONAIRE APLATIE. Siphonaria plana , nob. PLANCHE 2D , FIGURES 21-22. Siphonaria, testa ovale, scabra, fragili, plana, nigro subrubro striata; apice mediano; margine dentato in tus fusco albo lineolato. Cette Siphonaire est de grandeur moyenne, fragile , rude, fort aplatie, ovalaire, à bords irré- guliers, denticulés, dont le canal se prolonge en pointe. Son sommet est médian, obtus. Ses côtes 346 ZOOLOGIE. sont saillantes et inégales en grosseur; ses sillons profonds. Le fond de la couleur est un brun foncé presque noir, rayé de brun rouge ou de blanchâ- tre chez quelques individus. L'intérieur est égale- ment brun , avec des lignes d'un blanc bleuâtre. Habite l'Ile-de-France, dans les environs du port Louis. DIMENSIONS. Longueur Largeur. . Hauteur. . lijm gnos. 8 6 3 SIPHONAIRE PLISSEE. Si/jhonaria plicata , nob. PLANCHE 25, FIGURES 26-27. Siplionaria, testa ovato-orbiculata , solicla, pli- cata , conico - tumida , albicanti, apice acuta te- nuissirne striata ; margine integro undulato, intus albido , rubicundulo striato ; fornice subrubro. MOLLUSQUES. 347 Espèce très - distincte , presque arrondie , en forme de calotte ou de cône pointu, dont le som- met se porte un peu en arrière. Elle est remar- quable par ses ondulations qui la rendent comme plissée, et font que ses bords ne reposent pas sur le même plan. Elle est également et très-finement striée , d'un blanc bleuâtre en dessus , avec son sommet rougeâtre ; de couleur de corne en de- dans, avec de petites stries accouplées d'un rouge brun. L'impression musculaire est fauve. Le ca- nal est toujours très -marqué dans cette espèce , dont l'animal est blanchâtre. On la trouve sur l'île de Tonga-Tabou , au vil- lage de Hifo , et seulement sur les rochers que vient battre la mer du large. DIMENSIONS. lignes. Longueur 7 Largeur 6 Hauteur 4 348 ZOOLOGIE. Genre BULLE. — Bulla, Lamarck. ( Ire Division : à coquille externe \ ) A. Animal sans appendices auriculaires. BULLE OVOÏDE. Bulla ovoïdetiy nob. PLANCHE 26, FIGURES IJ-iy. Bulla, testa ouata, fragili, alba, leviter um- bilicata , antice transversim s tria ta ; striis tenuis- simis longitudinalibus . Cette petite espèce tient des Bulles hydatide et cornée de Lamarck , mais elle est beaucoup plus * Les auteurs sont assez embarrassés pour établir de bonnes divisions entre ees coquilles. La connaissance des animaux de plusieurs d'entre elles semble indiquer qu'on ne doit en former qu'un seul genre, avec de petites sections pour la facilité de l'étude, fondées , comme nous avons essayé de le faire, sur ce que la coquille est externe ou interne , et que l'animal a des appen- dices auriculaires , plus ou moins nombreux , on bien en est dépourvu. Î Animal sans appendices auri- culaires. Bulles '. ( à coquille externe. I Animal avec appendices auri- I culaires. MOLLUSQUES. 349 légère et plus fragile qu'elles , en même temps qu'elle est bien également ovoïde et enroulée, à ombilic distinct, très-légèrement striée en long, avec d'autres stries transverses et peu nombreuses en avant seulement. Son ouverture est rétrécie , fort peu élargie antérieurement. La spire est simple et tant soit peu rentrée. L'animal est subquadrilatère, un peu arrondi cependant en arrière; le pied s'avance au niveau du chaperon céphalique , ce qui élargit beaucoup cette partie, qui est comme tronquée. Les deux lobes postérieurs de ce chaperon sont assez pro- fondément découpés, et se portent sur la coquille. Cette dernière n'est qu'un peu recouverte par les lobes du manteau. Toutes ces parties sont d'un jaune légèrement verdâtre souillé de taches brunes , dont une en forme de languette occupe le milieu de la tète entre les yeux, qu'on a de la peine à distinguer. On voit à travers la coquille des points noirs qui appartiennent aux viscères. Cette espèce est assez abondante sur la plage d'Humata, dans l'île Guam. '. DIMENSIONS. lignes. Longueur " Épaisseur A 350 ZOOLOGIE. BULLE VERTE. Bulla viridis , Rang. PLANCHE 26, FIGUUES I.3-l6. Bulla , testa ovali , aperta , vix involuta , lon- gitrorsum teriUissithe striata, viridi ; unguiculo albo ad spiram. M. Rang a donné le nom de Verte à cette pe- tite Bulle, que de notre côté nous avions nommée Sigaret, tant elle a de ressemblance avec une coquille de ce genre. Il est probable qu'elle était déjà connue, et que c'est d'elle que veut parler M. Deshayes , à la page 1 48 de l'Encyclopédie mé- thodique, article Bullée. Quoi qu'il en soit, par un dessin de l'animal nous allons compléter ce qu'on en sait. Cette coquille , qu'on prendrait difficilement pour une Bulle , et dont les plus grands exem- plaires ont quatre lignes de longueur sur trois de large, est ovalaire, entièrement ouverte , convexe en dessus, un peu rétrécie, formant un canal en arrière et à droite, à la réunion des deux bords. Ce qui la distingue surtout , c'est un onglet, un peu MOLLUSQUES. 351 contourné en cornet, qui prend en dedans au fond de la spire et vient finir sur le bord columellaire. Le bord droit est tranchant. Le test est marqué de stries longitudinales d'accroissement , seulement visibles à la loupe. Il est solide, assez épais, ver- dâtre et couvert d'un épiderme de la même cou- leur. L'animal se distingue des autres Bulles , en ce que son bouclier céphalique est presque quadrila- tère sans prolongements auriculaires postérieurs. Les deux bords du manteau s'élargissent en avant en forme d'ailes, sans dépasser la tête ni même arriver à son niveau. Ils se touchent en arrière et recouvrent en partie la coquille, mais non son sommet médian , qui est presque toujours taché de végétations marines verdâtres. La branchie est très-développée. L'estomac est pourvu de pièces cartilagineuses. Ce Mollusque est d'un vert sombre, excepté le bord de la tète et les côtés du manteau qui sont d'un vert jaunâtre. Le limbe de ce der- nier est de plus ponctué de blanc. Les yeux sont noirs, et c'est pour indiquer leur place qu'on a laissé du blanc dans le dessin. Le pied est ova- laire et d'un jaune clair, ainsi que le dessous de la tête. Les habitudes de cette Bulle sont bien diffé- rentes de celles des autres espèces que leur fra- gilité oblige à rechercher les lieux calmes; celle-ci aucontraire se plaît sur les rochers les plus exposés 352 ZOOLOGIE. à la force des ondes, comme l'indique sa coquille résistante et couverte de goémon. Elle profite des petites anfractuosités pour s'y tapir , et l'on a de la peine à la distinguer des productions environ- nantes. Nous ne l'avons trouvée que dans un seul lieu de l'île Guam : dans la rade d'Humata à gauche , sur les rochers du fort, à mer basse, où elle est assez commune. M. Rang a rapporté la sienne de l'île Bourbon. Nous pensons que c'est une variété, dont la co- quille est plus verte que la nôtre, qui tire sur le jaunâtre. Un dessin de l'animal fait avec toute l'ha- bileté de ce naturaliste, eût pu faire connaître s'il existait d'autres différences entre ces Mollusques. BULLE GLAUQUE. Bulla glauca , nob. PLANCHE 26, FIGURES IO-I2. Bulla, testa ovali, oblonga, pellucida, glauca, vioc involuta, longitrorsum striata. Unguigulata ad spirarn. MOLLUSQUES. 353 Cette espèce a beaucoup de rapports avec la précédente pour la forme ; on pourrait même ne la considérer que comme une variété, si l'a- nimal, qui provient d'un autre lieu, n'offrait pas autant de différence par ses couleurs. La coquille elle-même est un peu plus enroulée, plus ovale et plus bombée en dessus ; le talon de la spire est à peu près le même. Sa couleur sur le vivant était vert de. mer , ce qui pouvait provenir du Mollusque : elle est maintenant d'un jaune blan- châtre. Cette Bulle a un pouce d'étendue en- viron. Son bouclier céphalique est quadrilatère , élargi , un peu dilaté , pointu sur les côtés en avant, à peine échancré en arrière. Le manteau, assez distinct du pied , qui est ovalaire , recouvre en partie la coquille. La bouche est rougeâtre. Les yeux sont noirs. Tout l'animal , ainsi que la coquille , est d'un vert pomme clair légèrement pi- queté de noir. Habite le havre Carteret , à la Nouvelle-Irlande. Nous n'en possédons qu'un individu dont le test n'est même pas en bon état. Zoologie, t. ii. £3 354 ZOOLOGIE. BULLE STRIÉE. Bulln striata. Lamarck , An. s. v. tora. VI , ae part. , pag. 3a. PLANCHE 26 , FIGURES 8-9. Butta, testa ovato-oblonga opaca, lutea fusco- rnarmorata, antice transversim striata. Spira per- forata. ISous ne décrirons pas davantage une coquille aussi connue et figurée dans tant d'ouvrages; c'est seulement pour son animal que nous la représen- tons. Dans son développement , ce Mollusque se pro- longe beaucoup en avant de sa coquille, surtout lorsqu'il nage , parce qu'alors le poids des viscères entraîne cette dernière en bas. Le bouclier cé- phalique est allongé, arqué et auriculé en avant, profondément divisé en arrière et portant sur le test; il est brunâtre en dessus et jaune en dessous. Les yeux sont noirs et bien distincts , au milieu d'une petite auréole. On remarque entre les deux auricules postérieures un écusson noir. Le pied est arrondi, un peu cordif'orme , jaunâtre , strié de brun, et bordé de noir en devant : dans la po- MOLLUSQUES. 355 sition où l'animal a été dessiné , il est coupé obli- quement en arrière et déborde la tête à gauche. Le manteau se porte dans l'ouverture de la co- quille; mais lorsque le Mollusque est placé hori- zontalement, la plupart de ces organes la recou- vrent en partie. Cette Bulle habite la baie des lies, à la Nou- velle-Zélande. Nos individus sont plus légers que ceux de la Méditerranée. Ils varient en longueur depuis neuf jusqu'à quinze lignes. La baie Jervis, à la Nouvelle-Hollande, en offre une variété, cou- verte d'un épiderme jaunâtre très-léger, et dont les stries longitudinales sont très-apparentes. Les qua- tre osselets de son estomac sont transverses, et of- frent chacun six rayons en relief. BULLE DEUX-BANDES Bulla bicincta , nob. PLANCHE 26, FIGURES 3l-3a. Bulla, testa ovato-oblonga , tenuissima, Jra- giliy albo, duabus vittis rufulis cincta; striis Ion- gitudinalibus transversisque ; sutura fissa. 2V 356 ZOOLOGIE, Cette Bulle a presque entièrement la forme de la Fragile; seulement son bord droit est plus déve- loppé, et son ouverture plus large en avant. Comme elle, d'une consistance très-mince, papyracée, elle est très-finement striée en travers , mais elle offre de plus des lignes ondulées longitudinales, et sur un fond blanc deux bandes fauves transverses, peu distinctes. Le bord columellaire est pourvu d'un petit bourrelet rubané très -distinct. La spire est bien marquée , arrondie , sans saillie , à trois ou quatre tours. Le sinus est ouvert dans une por- tion de l'étendue du dernier tour. N'ayant point ob- servé ce Mollusque vivant, nous ne pouvons dire à quoi cette espèce de canal donne issue. Elle habite le port du Roi-Georges, dans le havre de la Princesse-Royale, lieu où nous ayons vu à la fois la plus grande réunion de Bulles de toute espèce. DIMENSIONS. pouces. lignes 1 » » 8 MOLLUSQUES. 357 BULLE AUSTRALE. Bulla australis , nob. PLANCHE 26, FIGURES 38-39- Bulla , testa elongata , cylindracea , varie pic- tata; spira tenuissime perforata. Si nous n'avions pas vu une si grande quantité d'individus de cetteBulle, ayant tous la même for- me, allongée, tantsoitpeucylindrique, nousl'eus- sions prise pour une variété de l'Ampoule , qu'on trouve partout dans l'Océan Indien. Mais cette uni- formité dans les dimensions et \e faciès nous déter- minent à en faire une espèce. Malheureusement nous n'avons point pu prendre les caractères de l'a- nimal. L'ouverture de la Bulle australe est arrrondie et beaucoup plus large en avant qu'en arrière, où elle se rétrécit considérablement. Le bord droit dé- passe la spire , qui est enfoncée et percée d'un très- petit trou. Le test est résistant, vernissé, quoique très -finement strié en long. De même que dans l'Ampoule, la coloration est très-variable. Généra- lement le fond en est blafard , marbré de rougeâtre, avec des flammes très -brunes dans le sens de la 358 ZOOLOGIE. longueur, quelquefois traversées par une bande- lette étroite , mais bien tranchée. On ramasse ces coquilles par pellées au port du Roi-Georges. Elles se plaisent dans les eaux assez calmes du havre de la Princesse-Royale. Lorsque l'animal est mort, son enveloppe vient échouer sur le rivage et se conserve intacte dans des masses de fucus que le temps amoncelé. BULLE COURTE. Bulla brevis , nob. PLANCHE 26 , FIGURES ZïS~6rJ. Bulla, testa minima solidiuscula , cjlindracea , extremitatibus truncata, alba, antice striata. Petite espèce, excessivement commune au port du Roi-Georges , de sorte qu'on ne peut pas la pren- dre pour le jeune âge d'individus plus grands. Elle est toute blanche, assez consistante, bien enroulée, cylindrique , courte et comme tronquée à ses deux MOLLUSQUES. 359 extrémités. Son ouverture est assez large dans toute son étendue; sa spire un peu enfoncée sans cepen- dant être trouée. Son extrémité antérieure est striée en travers par une vingtaine de lignes. Le reste de la coquille est lisse , bien qu'à la loupe on aper- çoive les stries longitudinales d'accroissement. L'animal , que nous n'avons point vu se déve- lopper, est aussi blanc que son enveloppe. Son estomac a trois osselets oblongs à dentelures pro- fondes. DIMENSIONS PRISES EN TERME MOYEN. Longueur . Largeur. . ligues 5 BULLE EN ROULEAU. Bulla voluta , nob. PLANCHE 26 , FIGURES 33-35. Bulla , testa elongata , minima levi cjlindrica , alba ; spira prominenti apice acuta ; suturis latis profundis. 300 ZOOLOGIE. Cette petite coquille est très-certainement une Bulle, mais dont l'animal doit indubitablement présenter dans son organisation des caractères dif- férents des Bulles ordinaires ; nous supposons même que de la partie postérieure de son manteau part un appendice qui se porte dans le canal pro- fond des sutures , à peu près comme cela a lieu dans les Olives. L'espèce qui nous occupe est comme un petit rouleau de papier blanc, lisse, régulièrement cylin- drique, dont le dernier tour laisse les autres assez en arrière. La spire, saillante, large, a quatre ou cinq circonvolutions séparées par des sinus larges et profonds , séparés eux-mêmes dans leur contour par une petite lamelle ou rampe qui fait res- sembler cette partie au limaçon de l'oreille d'un mammifère. A l'extrémité est un petit bouton qui dépasse tous les tours. L'ouverture est rétrécie, un peu plus évasée en avant. Elle est moins longue que le corps de la coquille par la disposition che- vauchée du dernier tour que nous venons d in- diquer. Cette Bulle habite l'île Guam. DIMENSIONS. lignes. Longueur J Épaisseur 2 MOLLUSQUES. 361 BULLE ARACHIDE. Bitlla aracliis , nob. PLANCHE 26 , FIGURES 28-3o. Bulla, testa solida , longo-cylindrica , transver- sim tenuissime striata, alba, epidermicle cinnamo- meo tecta ; spira perforata. La ressemblance de cette espèce avec le fruit de la plante légumineuse vulgairement connue sous le nom de Pistache de terre, nous a fait la nommer ainsi. Elle est allongée, en rouleau bien cylindrique, obtuse aux deux bouts, dont le pos- térieur est arrondi, à spire enfoncée et creusée as- sez profondément. L'ouverture est fort étroite, et blanche; la columelle, de même couleur, est épaisse , et un peu contournée sur elle-même. Le test est très-épais, transversalement marqué de stries fines peu profondes, blanc, mais recouvert d'un épiderme cannelle , qui est la couleur natu- relle de cette Bulle. On la trouve au port du Roi - Georges , à la N ouvelle-Hollande. DIMENSIONS. lignes. Longueur 8 Épaisseur 3 \ 362 ZOOLOGIE. BULLE GRELOT. Bulla cymbalum , nob. PLANCHE 26, FIGURES 26-27. Bulla, testa fragili, pellucida, globosa,levi, alba; apertura antice lata , postice angustata ; margine dextro leviter inflato ; spira retusa. Petite espèce, ayant un peu la forme de la Bulle papyracée, globuleuse, entièrement blanche, trans- lucide et polie, car à peine voit-on les stries longi- tudinales d'accroissement. Son ouverture est large, arrondie antérieurement , plus rétrécie en arrière. La spire est arrondie, enfoncée , mais sans ouver- ture. Elle est un peu dépassée par le bord droit , qui est en même temps légèrement fléchi en de- dans. Nous ne connaissons point l'animal de cette Bulle , qui habite l'île Guam. Elle provient proba- blement de la petite baie d'Humata. DIMENSIONS. ligne*. Longueur 7 Largeur 5 MOLLUSQUES. Wè B. Animal avec plusieurs appendices auriculaires. BULLE RAYÉE. Bulla p/rysis. Lamarck, An. s. v., t. VI, 2e part. , page 34, n° f>. Martyn , f. n. (Bonne ligure). Voyez la Synonymie. PLANCHE 26 , FIGURES 1-3. Bulla, testa rotundato-ovata, perforata, te nui ; subpellucida, lœvi, albida, Imeolis fuscis trans- versis undulatis picta ; spira retusa. Lamk. L'Ile-de-France fournit les plus beaux indivi- dus , les plus élégamment peints de cette espèce très-connue, et cependant encore recherchée dans les collections. Tous ceux qui ont été recueillis par nous sont si constants dans leur coloration de lignes brunes , inégales en largeur et très-serrées, que nous pensons que ce doit être une variété , que la forme et la couleur des animaux des autres Bulles rayées pourront seules constater. En atten- dant, nous allons décrire celui que nous avons eu souvent occasion de voir vivant. 364 ZOOLOGIE. Ce Mollusque présente un énorme développe- ment. Toutes ses parties, diaphanes, découpées, s'agitent dans l'eau , varient de forme selon les mouvements , en recouvrant à demi une coquille élégante. Les côtés de la tète près des lèvres se prolon- gent de chaque côté en deux longs appendices pointus et auriculés, se joignant en arrière à deux autres un peu moins étendus, mais formant mieux l'entonnoir. Plus postérieurement encore se trou- vent ceux communs à presque toutes les Bulles , à forme plus fixe, larges, aplatis , lancéolés, se portant constamment en arrière pour recouvrir la coquille. C'est entre ces deux dernières paires d'appendices qu'on voit deux petits yeux noirs , enfoncés sous les téguments. En arrière du bord droit, le manteau forme une languette arrondie et aplatie , qui devient triangulaire et épaisse à gauche; elle recouvre la spire et remonte même sur la coquille. Le pied, débordant largement toutes ces parties, les enveloppe et les couvre de ses ondulations, comme cela a lieu dans les Oli- ves, mais non dans les Porcelaines; en avant il est arqué, un peu auriculé, en arrière il est ar- rondi. Dans les mouvements de l'animal on aper- çoit un organe excitateur très-gros, long, pointu, et plus postérieurement à lui une masse ovalaire branchiale, dont les rameaux subdivisés alternent entre eux sur leur axe En relevant la seconde MOLLUSQUES. 3G5 paire d'auricules, on voit sur les cotés du cou une série de petits cirrhes ramifiés qui ont l'ap- parence de branchies. Nous les avons figurés. Tout le corps est d'un rouge brun éclatant. Les bords du pied et des appendices sont en gé- néral d'un bleu émeraude , variant un peu selon les individus. L'organe excitateur etlabran- chie sont jaunâtres. Ce Mollusque ne peut être contenu en entier dans sa coquille. Malgré la vi- vacité de ses mouvements, on peut cependant sai- sir ses formes, qui ne sont plus reconnaissables dans la liqueur. Il est assez abondant en novembre sur les ré- cifs du port Louis, en entrant à droite. DIMENSIONS. lignes. Longueur de la coquille 1 5 Largeur 1 1 3GG ZOOLOGIE. BULLE BANDEROLLE. Bulla aplustre. Lamarck , An. s. v. , t. VI , 2e part., page 35 , n° y. PLANCHE 26, FIGURES 4~7' Bulla, testa ovato - rotundata , lœvi, subpellu- cida , nitida , alba , fasciis duabus incamatis ; spira obtusa , productiuscula. Lamk. C'est encore pour faire connaître l'animal de cette espèce que nous la figurons dans nos plan- ches. Il ressemble presque en tout, pour la forme, au précédent. Cependant le manteau proprement dit ne déborde pas la coquille en arrière pour recouvrir la spire. Les deux paires antérieures d'appendices sont plus rétrécies ; le pied est plus étalé en avant, un peu plus prolongé en ar- rière, mais il est moins élargi sur les côtés et ne recouvre pas autant la coquille. L'animal est blanc dans toutes ses parties , qu'il agite pour nager, car il est très-vivace. Nous l'avons trouvé sur les îlots aux Cerfs de l'Ile-de-France. D'après le grand nombre de co- quilles que nous avons vues dans les collections de cette île, il doit v être assez commun MOLLUSQUES. :Ui7 2 e Division : à coquille interne. BULLE HIRONDELLE. Bulla hirundinina , nob. PLANCHE 26, FIGURES 2Q-25. Bulla, testa minima, fragili, totaaperta, alba; tnargine dextio piano , alato , postice acuto. Cette singulière Bulle a un pouce de longueur. Sa tète présente en avant trois petits pinceaux de soies courtes. L'appendice postérieur bifurqué des autres espèces n'a point d'auricules; il se termine ici par une languette simple et lancéolée qui s'étend sur le dos. Une rainure transverse la sépare de la partie postérieure du corps , laquelle se termine par deux longs filaments qui ont du rapport avec la queue d'une hirondelle. Le man- teau se relève de chaque côté pour embrasser la tète et le corps ; il se confond avec le pied , s'é- largit un peu en pointe sur les côtés et en avant, s'arrondit en arrière. La couleur foncée de l'ani- mal nous a empêchés de distinguer les yeux. La coquille, cachée dans l'épaisseur du manteau, est 368 ZOOLOGIE. très-petite, mince, très - ouverte , à peine spirée , avec son bord droit finissant en pointe. La branchie est placée fort en arrière sur le côté droit , et saillante dans la duplicature du manteau. Elle forme un arc de cercle sur la con- vexité duquel sont placés les ramuscules. A sa base et au devant d'elle, on remarque un tuber- cule qui est probablement l'orifice de l'organe femelle ; il en part un sillon qui se porte au bord droit de la tète, où doit se trouver sans doute l'organe excitateur: détails que nous n'avons pu confirmer. Les couleurs de ce Mollusque sont admirables par un velouté que ne peut rendre le dessin. Le fond est d'un beau bleu très-foncé. Le dessus de la tête, du dos, le milieu des filaments posté- rieurs et le limbe du manteau , ont une ligne d'un bleu verdâtre ou couleur d'émeraude très- écla- tant. Un seul individu, sur une quarantaine, avait au dos un croissant blanchâtre et toutes ses lignes bleues bordées d'une ligne d'or. Cette Bulle habite l'Ile-de-France. On la trouve en abondance sur les îlots aux Cerfs, dans les lieux calmes où la mer en se retirant ne laisse qu'un pouce d'eau. Elle nage à l'aide de son man- teau , sans avoir de position fixe. La macération dans l'esprit-de-vin, qui conserve bien l'animal, détruit la coquille. La connaissance de ce Mollusque nous fait croire que ce que nous MOLLUSQUES. 3G5) avons nommé Onchidie coupée, dans la Zoologie de l'Uranie, planche 66, figure 9, pourrait bien être une Bulle d'une espèce nouvelle, à coquille interne. Tous nos efforts, dans ce dernier voyage, ont été vains pour nous procurer ce Mollusque. BULLE JAUNE. Bulla lutea , nob. PIANCHE 26 , FIGURES 4°"44- Bulla , testa minima , fragili , alba , ovale , aperta, nec volvata; margine dextro contorto et acuto. Ce Mollusque a le corps très-allongé , arrondi. L'écusson céphalique, un peu échancré au milieu, s'arrondit en lobes sur les cotés. Les deux appen- dices postérieurs, quoique un peu plus marqués, sont cependant très-petits. Le pied élargi en avant se rétrécit ensuite pour s'arrondir en arrière. Il se confond avec le manteau dont les lobes, con- stamment, appliqués sur le dos, ne laissent entre eux qu'une rainure ondulée et une petite échan- crure à la partie postérieure. Les yeux sont petits, noirs, fort écartés l'un de l'autre. La branchie, pla- cée en arrière et à droite, ne se montre point à Zoologie, t. 11. 24 370 ZOOLOGIE. l'extérieur. Du même coté est une rainure qui établit la communication nécessaire entre les or- ganes de la génération. La coquille est cachée clans i'intérieur du dos , an dessus de sa branchie. Elle est fort petite, blanche, se rapprochaut da- vantage de celle des Dolabelles que des Bulles. Sa forme est ovalaire, entièrement ouverte, sans autre trace de spire qu'un crochet au bord gau- che; le droit est prolongé en pointe un peu con- tournée sur elle-même. Ce Mollusque est entièrement jaune d'orpin. Son accouplement n'est pas toujours réciproque. Nous ne l'avons même jamais saisi qu'isolé, de la la manière dont nous le présentons. Il est tenace, car nous avons pris des individus dans la main pour les mieux observer , et nous les avons remis ensuite dans l'eau, sans qu'il y ait eu désunion. Ces Bulles habitent les petites prairies sous marines de Zostères , que la mer en se retirant laisse recouvertes d'un ou deux pouces d'eau. Elles rampent plutôt qu'elles ne nagent , et se fixent très- bien aux parois du vase dans lequel on les observe. La liqueur les racornit au point de ne pouvoir les reconnaître. Elles habitent le port Dorey , à la Nouvelle- Cuinée, sur le récif qui avoisine le village. DIMENSIONS. lisnts. Longueur 3 Largeur 2 MOLLUSQUES. 371 Gejvre CLIO. — Clio, Linné. CLIO PYRAMIDALE. Clio pyramidalis , nob. PLANCHE 27, FIGURE 3^. Clio , corpore elongato , pyramidale , albo fusco punctato ; alis ovalibus; capite subrotundo bilobato. Voilà plusieurs fois que nous rencontrons dans les mers Australes de très-petites Clios, qui nous avaient paru différer assez de celles que l'on con- naît pour en former le genre Clio dite , Voyage de VUranie (Zoologie, pi. 66); mais plusieurs na- turalistes n'ayant point été de cet avis, nous nous rangeons à leur opinion , et nous reconnaissons que ces Clios sans tentacules apparents, et dont la tète est séparée du tronc par un rétrécissement, ne sont réellement susceptibles que de former une division. La Clio pyramidale n'a que quatre lignes de longueur. Sa tète, arrondie, a une échancrure qui sépare deux petits lobules. Son corps est ova- laire et terminé par une queue longue, pointue 24* 372 ZOOLOGIE. et transparente. Les nageoires sont longitudina- les, ovalaires, largement fixées au corps. Le cœur, placé à la jonction du corps et de la queue, avait des mouvements très-vifs. Ce Mollusque est blanc. Le corps, la tète et les nageoires sont finement ponctués de brun. Il habite la rade d'Amboine. MOLLUSQUES. 373 Genre CYMBULIE. — Cjmbulia, Pérou. CYMBULIE OVULE. Cymbulia ovata , nob. PLANCHE 27 , FIGURES a5-3o. Cymbulia, ovato-globosa; testa subcartilagi- nos a y molle y lucida, echinata; alis lanceolatis , reticulatis, albis. Dans cette espèce, la nacelle est oviforme, globuleuse, renflée au milieu, un peu pointue aux deux extrémités, hérissée de pointes coriaces, mais moins résistantes que celles de la Cymbulie de Péron. Son ouverture est ovalaire, oblique, et pourvue d'une petite languette au bord infé- rieur. L'animal proprement dit a deux grandes na- geoires, ovalaires, un peu lancéolées, à surface réticulée, unies en avant par un tablier, comme dans les Hyales, sur le bord duquel s'ouvre la bouche en forme d'entonnoir. L'œsophage est as- sez long, le canal intestinal fort court. Le rectum remonte vers sa partie postérieure. Les viscères 374 ZOOLOGIE. digestifs forment une masse noire: ils sont enve- loppés d'une membrane, à l'aide clelaquelle se fait l'adhérence avec le têt. Le cœur est presque médian , un peu dévié à gauche (lorsqu'on regarde l'animal par devant). Le ganglion céphalique est composé de quatre tubercules; les deux supérieurs, plus allongés, fournissent des rameaux nerveux aux nageoires. Les autres filets vont aux diverses parties du corps. Deux points noirs, qu'on ne voit bien que postérieurement et lorsque le Mol- lusque est hors de sa coquille, pourraient bien être des yeux. Ces animaux sont blancs, sauf quelques portions de viscères colorées. Quelques uns avaient le bord de la bouche rosé et quel- ques taches d'un blanc mat sur le contour des na- geoires. Les courants qui entrent dans la rade d'Ainboine et qui en sortent nous apportaient cette espèce par milliers. Son adhésion à la coquille est si peu forte que l'action seule de l'eau suffit pour l'en séparer. Aussi restâmes-nous long-temps avant que de pouvoir nous procurer des individus complets; à peine pouvions-nous en obtenir un sur cent Nous ignorons si, lorsque ces animaux perdent leur enveloppe cartilagineuse , ils la refont. Ce qu'il y a de certain , c'est qu'ils ne paraissent pas souffrir de son absence , et qu'ils agitent avec la même vigueur leurs petites nageoires à la sur- face des ondes. MOLLUSQUES. 375 CYMBULIE RAYONNÉE. Cymbulia radin ta , nob. PLANCHE 2J, FIGURES 33-34- Cymbulia, alis transversim rotundatis , in mé- dia acumine separatis , punctis nigricantibus ra- dia tis. Testa... Cette espèce , quoique incomplète , puisque la nacelle manque, semble cependant assez bien ca- ractérisée par ses deux nageoires transversales, arrondies, réunies en cœur, dont la pointe est assez prolongée, et par les lignes rayonnantes ponctuées de brun qui les recouvrent. L'animal est incolore dans ses autres parties, à l'exception du nucléus digestif, qui est noir. Serait encore susceptible de former une variété, sinon une espèce, l'individu représenté dans la même planche, figure dont les nageoires éga- lement transversales, arrondies, présentent à leur réunion supérieure une longue pointe déliée. Elles sont blanches et recouvertes de taches d'un blanc plus mat. De même que la précédente, elle manque de coquille. Ces deux Cymbulies habitent la rade d'Am- boine. 370 ZOOLOGIE. CYMBULIE DE NORFOLK. Cymbv.Ua norjolhensis , nob. PLANCHE 27 , FIGURES 3l-32. Cymbulidy testa subcartilaginosa , ovata, echi- nata, alba; alis angustis , bilobatis , apice longo coadunatis . Très-petite espèce, de deux lignes de longueur, mais bien distincte par ses nageoires allongées, un peu rétrécies et bilobées; à leur réunion est une longue pointe qui les dépasse. La bouche fait aussi une saillie très - marquée. La nacelle est ovoïde, arrondie inférieurement, ouverte par le haut et recouverte de petites aspérités. Toutes ces parties sont blanches, à l'exception des viscères, qui reflètent une couleur orangée tachée de brun. Cette Cymbulie, qui a des rapports avec l'Ovule précédemment décrite, a été prise en vue de l'île Norfolk, dans le grand Océan Austral. MOLLUSQUES. 377 CYMBULIE PONCTUÉE. Cymbulia punctata , nob. PLANCHES 27, FIGURES 35-36. Cymbulia minima; alis ovato-rotundatis albis? rubro punctatis. Nous ne connaissons de cette espèce que le corps et les nageoires, sa nacelle ayant été enlevée; ce qui ne l'empêchait pas de vivre et d'avoir des mouvements fort agiles. Ces nageoires sont allon- gées, assez étroites, bien arrondies aux extrémi- tés, et un peu resserrées à leur point d'insertion. La bouche est en entonnoir saillant, et la partie postérieure de l'animal s'arrondit en cœur. Habite le havre Carteret, à la Nouvelle-Irlande. 378 ZOOLOGIE. Gf.nre HYALE. — Hjalœa, Lamarck. HYALE A TROIS POINTES. Ryalœa trispinosa , Lesueur. Blainville, Dict. des Se. nat., t. XXII, page 82. PLANCHE 27, FIGURES 17-IC). Hjalœa, testa subrubra, pellucida, tenui, tii- angulare, transversim striata, longitrorsum undu- lata, antice rotunda; cuspide terminait acuta late- ribus longiore. C'est M. Lesueur qui a fait connaître cette es- pèce à M. de Blainville. Nous ne croyons pas qu'elle ait été figurée avec son animal. C'est ce qui nous engage à la donner ici; d'ailleurs, com- me il se présente quelques variétés dans la forme et la couleur des nageoires de ces petits Mollus- ques, il est bon de les faire connaître pour empê- cher de doubles emplois. Elle tient plus aux Cléodores qu'aux Hyales proprement dites. Elle est triangulaire, à valves presque égales, peu bombées, la supérieure arrondie, se rabattant sur MOLLUSQUES. 379 celle de dessous, dont le bord est droit. Toutes deux sont striées transversalement, avec quatre ou cinq petites côtes longitudinales. L'ouverture est fort rétrécie et se prolonge en forme de scis- sure jusque dans les pointes latérales. L'extrémité postérieure qui forme la troisième est fort lon- gue, déprimée et très-aiguë. L'animal a de larges nageoires blanchâtres, lé- gèrement bilobées. Le tablier s'étend sur l'ouver- ture de la coquille, qui n'étant point terminale, mais oblique, par le recouvrement de la lame su- périeure , force le Mollusque à prendre cette po- sition. Nous avons trouvé cette espèce dans le détroit de Gibraltar et dans celui de Bass, sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. On la trouve également aux Antilles et dans l'archipel Indien. DIMENSIONS. lignes. Longueur 4 Largeur 4 Epaisseur, environ i 380 ZOOLOGIE. HYALE LONGIROSTRE. Hyalœa longirostris , Lesuenr. Blainville, Dict. des Se. nat., t. XXII , p. 81. PLANCHE 26 , FIGURES 20-24- Hjlœa, testa tiiangulari superne plana antice rostrata, infra globosa, transversim sùïata, vio- lacea, postice lateribus acutissima. Cette Hyale a la forme d'un triangle. La lame supérieure se termine en avant par un long bec , brusquement comprimé à sa pointe, échancré, rabattu et formant une gouttière profonde, bi- dentée. Trois lignes longitudinales et des stries transverses très-déliées recouvrent cette valve, qui s'unit par la partie postérieure, et dans un seul point de l'antérieure, avec la valve inférieure. L'ouverture qu'elles laissent de chaque côté est excessivement étroite et donne passage à des lo- bes du manteau. En dessous, cette coquille est bombée, demi-sphérique et régulièrement striée. C'est elle qui forme les deux pointes très-aiguës du triangle, et de plus une autre médiane, courte et [tronquée» Son bord antérieur arrondi s'en- fonce sous le rostre, de sorte que l'animal eu se MOLLUSQUES. 381 développant est obligé de faire un angle sur lui- même. Ses nageoires sont larges , peu séparées , à double laciniure, d'un rouge clair sur les bords et jaunes au centre. Les parties contenues dans la coquille sont rougeâtres, avec un point brun au milieu , où sont les viscères. Le test est translucide et d'un rose violacé. C'est M. Lesueur qui le premier a fait connaî- tre cette Hyale; mais nous ne sachons pas qu'il en ait publié la figure. Au premier aspect il est facile de la reconnaître, parce que son rostre ca- rastéristique est caché dans la base des nageoires. Sa longueur est de trois lignes , et sa largeur à la base, de trois lignes et demie. Elle habite l'Océan Atlantique , selon M. Lesueur. Nous l'avons trouvée à Amboine et non loin de Ténériffe. 382 ZOOLOGIE. Gknre CLÉODORE *. — Cleodora , Péron. CLÉODORE ALÊNE. Cleodora subulata, nob. PLANCHE 27, FIGURES l4-lt>. Cleodora ? testa hjalina, eloiigata, tantisper inflata apice acuta; apertura cordiformi rostrata. M. Rang, qui a observé plusieurs sortes de Cléodores, a fait de celles qui sont en alênes le sous-genre Criséis. Notre espèce a été étudiée avec assez de soin pour avancer qu'elle est nou- velle. Ces animaux sont si fragiles que le moin- dre choc, brisant leur pointe ou leur ouverture, ne permet plus de distinguer les caractères spé- cifiques, et peut donner lieu à de doubles em- plois. Cette espèce est longue de six lignes ; son test est transparent, vitré, un peu renflé en enton- noir à sa base, délié et pointu comme une aiguille dans le reste de son étendue. La partie dorsale de * Les animaux dos Hyales et des Cléodores se ressemblent tellement f|ue ces dernières ne doivent vraiment être considérées que comme une division de ce premier genre fondé sur la différence de la coquille'. MOLLUSQUES. 383 son ouverture présente une pointe, et la ventrale est échancrée en cœur. L'animal ne nous a offert que ses deux nageoi- res assez larges , bien séparées , ondulées sur les bords et de couleur rosée. On distingue au tra- vers de la coquille les divers organes, sous la forme de filaments rougeâtres. Ce Mollusque nage avec vivacité; mais comme son enveloppe est proportionnellement très-grande et Un peu lourde, il lui faut une action constante pour se maintenir à la surface des ondes. Nous l'avons trouvé près de la côte de Téné- riffe. Plusieurs fois dans le voyage de VUranie, de 1817 à 1820, nous avions rencontré de ces es- pèces droites ou courbées, presque toujours bri- sées dans le filet qui servait à balayer la mer. Nous ne pûmes point alors en observer les ani- maux. Il faut pour cela les amener dans un vase par un temps parfaitement calme et les étudier aussitôt. M. Lesueur en a aussi parlé quelque part. En effet, il y en a dans presque toutes les mers, et il est difficile de ne point en prendre avec d'au- tres petits Mollusques ou Zoophytes pélagiens. Ceci nous conduit naturellement à dire que nous avons trouvé devant l'île de Tikopia, dans le grand Océan Austral, la Criséis spinifère de M. Rang. La coquille est bien la même, mais les nageoires, au lieu d'être un peu pointues, ont de petites échancrures. On voit très-distinctement un organe plissé, qui est sans aucun doute la branchie. 384 ZOOLOGIE. CLÉODORE CUSPIDÉE. Cleodora cuspidata. Hyole cuspidate, Bosc, Dict. d'hist. nat. de Déterv., t. XV, pi. 2-35. Cléodore de Lesson, Voy. de la Coquille, n° i, fig. i, PLANCHE 1J , FIGURES 1-5. Cleodora , testa triangulare , alba , Jragili , trarisversim striata, antice posticeque cuspidata; mucronibus longis lateribus , canaliculatis. Cette Cléodore est bien certainement la même que celle nommée par M. Bosc Hjale cuspidate , qu'il a décrite et figurée à une époque où les idées n'étaient pas encore bien fixées sur la classe à la- quelle devaient appartenir ces singuliers petits ani- maux pélagiens. Il n'est pas étonnant qu'il ait pensé que ce Mollusque pût appartenir aux Crustacés: il a en effet, au premier aspect, quelque res- semblance avec le genre Zoé de cet observateur. La coquille est triangulaire, armée de quatre pointes , dont deux sont très-longues et déliées. Elle est voûtée en dessus, avec une arête longi- tudinale dans son milieu, deux lignes ondulées de chaque coté et un rostre antérieur fort aigu. MOLLUSQUES. 385 La pointe qui termine la coquille par en bas est recourbée. Les deux latérales, très-longues et très- déliées, sont plus rapprochées de celle-ci que de la supérieure. La valve ventrale est bombée comme la dorsale, mais moins prolongée en avant, où elle s'arrondit. Leur ouverture se prolonge en forme de scissure jusqu'à l'extrémité des pointes. Tout le test offre des stries transverses un peu obliques, qui sont d'autant moins larges qu'on les examine plus inférieurement. Sa couleur est d'un blanc légèrement nacré comme celui des Argonautes. L'animal ne présente pas de caractères exté- rieurs différents de ceux des Hyales. Ses deux na- geoires blanchâtres sont subtriangulaires , bien séparées , avec une échancrure à leur partie supé- rieure et un lobule à l'inférieure. Le petit tablier antérieur est celui des Hyales. Du vivant de ce Mollusque, on ne voit aucun autre appendice faire saillie par les scissures latérales. Sa longueur est de six à huit lignes. Il a été pris, le 1 4 juillet 1826, dans l'Océan Atlantique, par 6° de latitude Nord , et 20 ° de longitude Ouest. Une variété, que nous trouvâmes dans le Grand- Océan, est moins grande, sa pointe inférieure moins brusquement recourbée et plus éloignée des deux grandes pointes latérales. Les stries ven- trales sont plus nombreuses et plus fines. L'ani- mal ne nous a sans doute pas offert de différence , puisque nous ne l'avons pas dessiné. Zoologie, t. 11. 2 5 386 ZOOLOGIE. CLÉODORE PYRAMIDALE. Cleodora pyramidata. Brownc, Jamai. 386, tab. 43, fig. i, clio. Pérou, Ann. du Mus. , t. XV, pi. t. , n° 14. Hyalea lanceolata, Lesueur, Nouv. Bull, des Se, juin 181 3, t. III, n°69, pi. 5, fig. 3. Blainville, Dict. des Se. nat., t. XXII, p. 80 , pi. 64. PLANCHE 9.J , FIGURES J-l5. Cleodora y testa triquetra, alba , fragili, pyra- midata, levi; rostro piano, truncato. Quelques variétés dans les formes, et de nou- veaux détails d'organisation nous ont déterminés à donner une figure de ce Mollusque , que Browne a été le premier à faire connaître. Ce Mollusque et sa coquille n'ont que sept à huit lignes de longueur. Cette dernière forme un losange, dont l'angle inférieur est plus allongé, pointu et sans issue. Les deux valves laissent entre elles une assez large ouverture. Elles sont lisses et légèrement bombées dans le sens de leur lon- gueur ; mais la ventrale a deux sillons latéraux et son bord supérieur arrondi, tandis que la dor- sale, qui a plus de développement et qui forme MOLLUSQUES. 387 seule le losange, présente une arête qui se pro- longe comme un rostre aplati et tronqué. L'animal a ses nageoires allongées , arrondies à l'extrémité, avec deux échancrures latérales, ce que ne présente pas celui dessiné par M. Lesuenr. Elles sont réticulées par des stries qui se croisent. Le manteau, qui est denticulé, déborde un peu l'ouverture de la coquille. La tète est représentée par un petit tubercule divisé en deux: nous n'y avons point reconnu d'yeux. Au dessous est la bouche, de couleur brune, puis l'œsophage qui est court, et l'estomac. Le foie et une partie du tube intestinal sont bruns. De cette masse obscure sort un tube tortillé, qui remonte vers l'ouverture. C'est pro- bablement la dernière portion du canal intestinal. Le cœur, allongé, fusiforme, occupe la partie infé- rieure gauche. Ce que nous croyons être la branchie est un organe occupant les deux côtés du canal digestif, qui pourrait bien être formé de deux pièces distinctes, quoique nous l'ayons re- présenté ici en écusson cordiforme. Il offre des stries ou lamelles longitudinales. Cette Cléodore a été prise le loaoût 1896, dans l'Océan Atlantique, par 3o° de latitude Sud, et iSQ 20' de longitude Ouest. a 5* ."88 ZOOLOGIE. Gf.h re PNEUMODERME. — Pneumodermon , Cuvier. PNEUMODERME DE PERON. Pneumodermon Peronii. Cuvier, Ann. du Mus., t. IV, p. ai8, pi. 5g. Péron , ibid., t. XV, pi. i. PLANCHE 28 , FIGURES 1-6. Pneumodermon, corpore cylindraceo-ovale ,ru- bro ; alis elongatis albis ; capite tuberculato bilo- bato. C'est avec quelques doutes que nous donnons ce Pneumoderme comme le même que celui dontPéron a donné la description, et qui a servi à M. Cuvier pour en établir le genre. Son corps est rouge brun , ovalaire , cylindrique, arrondi inférieurement et portant quatre franges blanches en croix , qui sont les branchies. Les na- geoires sont larges, en forme d'ailes d'oiseau, inco- lores et lisses. La tête est représentée par un gros tubercule très-légèrement bilobé, où se trouve la bouche : en le pressant on fait sortir deux fais- ceaux d'appendices terminés en boutons, et qui MOLLUSQUES. 38!) sont probablement des suçoirs. Au dessous du cou est un lobule terminé en pointe offrant une concavité , qui nous a paru un pied-ventouse , à l'aide duquel l'animal peut se fixer dans certaines circonstances. La tache noire qu'on voit à droite est l'endroit où s'ouvre l'anus. Ce Pneumoderme, long de cinq à six lignes, a été pris dans l'Océan Atlantique. PNEUMODERME LAQUÉ. Pneumodermon ruber, nob. PLANCHE 20 , FIGURES 19-20; et sa variété, 21-2 4. Pneumodermon , corpore pupato , elongato , fusco ; capite rubro ; alis minimis subrotundis. Varietas, alis quadratis reticulatis ; capite bi- corni. Ce petit Pneumoderme , long de quatre lignes, a le corps fusiforme, allongé, ressemblant un peu à une petite poupée. Ses nageoires sont fort pe- tites, arrondies. Sa tète est grosse, tuberculeuse, très-peu lobée et de couleur de laque , de même que le pied. Le reste est brun. Les viscères sont 390 ZOOLOGIE. indiqués par une longue tache d'un brun foncé. La branchie et les nageoires sont rosées. L'individu, que nous indiquons comme une va- riété, a son tubercule céphalique muni de deux petites cornes que ne présentent point les autres espèces. Son appendice pédiforme a également deux lobules latéraux. Les nageoires sont petites, un peu quadrilatères et réticulées : caractère propre à démontrer que ces réseaux qu'on voit sur les na- geoires des Mollusques Ptéropodes ne sont pas des branchies , et qu'il faut les chercher autre part. Le cœur est visible à droite. Entre cet organe et les branchies est un petit appendice , qui pourrait bien être l'anus , placé ici plus bas que de cou- tume. Ce Mollusque est blanc. La tète et seulement la ligne médiane du corps sont couleur de laque. Tous deux ont été pris dans la rade d'Amboine, PNEUMODERME TRANSPARENT. Pneumodermon pellucidus, nob. PLANCHE 28, FIGURE Sl5. Pneumodermon , corpore cylinclraceo , turbi nato , elongato , molle ; capite , alis minimis , rolundatis. MOLLUSQUES. 391 Ce Pneumoderme est trois fois plus grand que ceux que nous venons de décrire. Il a la forme d'une toupie, et son corps est un peu renflé vers le haut. La tête et les nageoires sont proportion- nellement fort petites. La bouche faisait saillie à l'extrémité d'une trompe courte. L'appendice pédi- forme est élargi en fer à cheval , régulier , mais fort court. Les nageoires sont arrondies et un peu rosées. Ce Mollusque , excessivement mou , est blanc et transparent, excepté vers le milieu du corps, où une ligne rougeâtre et violacée indique la posi- tion des viscères. Il provient de la rade d'Amboine. Nous ne nous dissimulons point qu'il n'est pas facile d'établir d'une manière rigoureuse des es- pèces avec des animaux dont la forme et les couleurs sont aussi mobiles et aussi fugaces, ignorant surtout les différences que l'âge peut apporter. C'est pourquoi nous avons cherché nos caractères distinctifs dans la forme et la grandeur de certains organes , tels que les nageoires, la tète et l'appendice pédiforme. 392 ZOOLOGIE. Genre PÉLAGIE. — Pelagia, nob. Animal pélagien, gélatineux, transparent, à corps ovalaire, allongé, rétréci vers le milieu, d'où partent deux nageoires. La tête obtuse , non distincte du corps, surmontée de deux petits tubercules. Bouche cachée. OEsophage ayant deux glandes salivaires. Anus s'ouyrant à la base de la nageoire droite. Système nerveux très-apparent. PÉLAGIE BLANCHE. Pelagia alba, nob. PLANCHE 28 , FIGURES 7-9. Pelagia, corpore elongato, fusiforme , albo,re- ticulato , echinato ; antice bituberculato ; alis sub- medianis rotundis, striatis. Ce petit Mollusque a paru nécessiter la forma- tion d'un nouveau genre qu'on pourra placer entre les Clios et les Pneumodermes ; car il tient des uns et des autres. Son corps fusiforme, ovalaire, est presque divisé en deux parties par les nageoires MOLLUSQUES. 393 qui partent de rainures assez profondes. Ces ap- pendices, de grandeur médiocre et subarrondis, sont réticulés. La division supérieure, où se trouve la tête, est un peu moins grande que l'inférieure. Elle est arrondie, portant deux très-petits tuber- cules. Entre eux est sans doute la bouche ; car on voit au travers les téguments un œsophage en entonnoir , de chaque côté duquel sont deux corps recourbés qu'on peut considérer comme des glandes salivaires. Un. renflement qui vient ensuite est sans doute l'estomac, et le corps jaune qui lui est contigu, le foie. Le canal intestinal re- monte en serpentant pour s'ouvrir sous la base de la nageoire droite. Le coeur est placé plus bas du même côté , et de petits corps agglomérés pour- raient être des ovaires. Nous n'avons point aperçu d'organe branchial. Quatre ganglions nerveux, pla- cés vers la partie médiane du corps, envoient des rameaux dans tous les sens. Les téguments sont marqués de petites lignes qui se croisent et forment une sorte de réseau , qui pourrait peut-être tenir lieu de poumon ; ils sont de plus hérissés de petits tubercules. Toutes ces parties, à l'exception des viscères digestifs, sont blanches et transparentes. Si nous avions eu plusieurs individus à notre disposition, nous eus- sions pu compléter ce qui manque à cette descrip- tion ; mais l'animal devint opaque en souffrant. Il se trouve dans la rade d'Amboine. On l'a re- présenté à peu près de grandeur naturelle. 394 ZOOLOGIE. Genre CARINAIRE. — Carinaria, Lamarck. CARINAIRE AUSTRALE. Carinaria australis, nob. PLANCHE 29, FIGURES 9~i6. Carinaria, testa tenui hjalina ; transversim sul- cata , apice oblique inclinata; carina undulata; spira obtusa, dextrorsum versus anfractibus qua- temis apertura elongato-ovale. Cette espèce a de la ressemblance avec la Ca- rinaire de la Méditerranée; mais elle en diffère par le test plus allongé d'arrière en avant, et plus incliné dans ce premier sens, par conséquent moins élevé. La spire descend plus près de l'ou- verture ; ses premiers tours sont lisses et dirigés à droite. M. de Blain ville a fait remarquer que cette sorte de petit bouton était la coquille dans son premier âge et sortant de l'œuf. Alors elle est ombiliquée, et il est probable qu'on ne la recon- naîtrait pas pour une Carinaire, si on la trouvait ainsi sans aucune trace du dernier grand tour. Ses sillons transverses sont larges, assez profonds ; les arêtes qui les séparent se portent sur la crêU1 MOLLUSQUES. :{«).r> dorsale et la rendent ondulée. L'ouverture est ovale, un peu anguleuse antérieurement. Cette coquille est translucide et fort fragile. Sa lon- gueur est. de six lignes; sa hauteur et sa largeur de trois. La plus grande différence spécifique que nous ait offerte l'animal est dans son pied-nageoire, qui au lieu d'être arrondi, est allongé et quadrilatère; du reste il porte toujours la petite ventouse à sa partie postérieure. Nous allons en donner la des- cription, en avertissant que nous l'offrons dans sa position la plus ordinaire, bien qu'elle soit ren- versée, comme l'ont fait remarquer MM. Cuvier et de Blainville. La bouche est à l'extrémité tronquée d'une trompe qui sort d'un renflement en forme de ca- puchon. On voit saillir au dehors l'extrémité des crochets qui la tapissent, et l'on aperçoit, au tra- vers des téguments, les fibres musculaires qui meuvent cet appareil, renforcé d'une plaque car- tilagineuse , qui devient quelquefois calcaire, comme on peut le voir sur un des individus que nous avons déposés au Muséum. De la bouche part, en formant un petit angle, un long œso- phage étroit, donnant un renflement rouge, qui est l'estomac. L'intestin qui en sort se porte di- rectement, sans inflexion et sans changer de vo- lume, au milieu des viscères que contient la co- quille, en passant dans le foie. 396 ZOOLOGIE. Tout cet appareil digestif, ainsi que !e système nerveux, sont contenus dans une large cavité cy- lindrique qui va de la trompe à la queue, et qui a un aspect plus blanc que le reste du corps. Il s'en détache une portion qui se porte en forme d'entonnoir dans la coquille. Celle-ci contient : i° en avant, la branchie formée de dix ou onze folioles , qui ont beaucoup de rapports avec celles des Janthines et dont quelques-unes sont rosées; i° au dessous de la branchie, le cœur, auquel on reconnaît une oreil- lette et un ventricule; 3° après le cœur, le foie, d'un brun rougeâtre, occupant la partie posté- rieure de la coquille , dans laquelle il envoie un prolongement ; 4° le testicule , contigu au foie et occupant presque toute la spire; sa couleur est d'un blanc d'opale ou nacré : il en part un canal déférent, croisant le tube digestif et donnant dans un organe excitateur fusiforme, ridé, recourbé sur lui-même, logé dans une sorte de scissure du bord droit du corps. Comme nous n'avons point aperçu d'organes génitaux femelles, il est proba- ble q ue ces Mollusques ont les sexes séparés et qu'ils seraient susceptibles de s'accoupler. C'est du moins l'opinion de M. Laurillard , naturaliste du Jardin des Plantes , qui lésa observés dans la Méditerranée. Le cerveau, placé entre les yeux, est formé de quatre ganglions agglomérés ; il envoie des nerfs aux parties environnantes. Ceux destinés aux yeux MOLLUSQUES. 397 sont simples et plus gros. Une branche centrale se porte à la trompe; une autre communique en arrière avec le ganglion qui correspond au pied, après avoir fourni dans son trajet plusieurs filets qui se perdent dans le corps. De ce dernier centre, irradient des branches qui vont aux viscères que contient la coquille. Deux rameaux assez gros se portent au pied et s'enfoncent profondément dans ses muscles rayonnes. Cette espèce est toute blanche, sans aspérités. La bouche, l'estomac et la ventouse du pied sont rosés. Les tentacules et les yeux sont rétractiles. Ces derniers, quoique bien conformés, ayant une cornée, un cristallin sphérique, une humeur vi- trée et une choroïde, ne peuvent que bien peu ser- vir à un animal aussi apathique, qui ne peut même pas se donner une position fixe, et qui ne se déplace que par des mouvements intermittents. Sa locomotion n'étant pas en rapport avec l'excel- lence de sa vision, il offrirait, dans nos idées de rapports, le contre-sens, si toutefois il y a des contre-sens dans la nature, d'apercevoir de loin le danger sans pouvoir s'y soustraire. Cette Carinaire, représentée un peu plus grande que nature, fut prise dans la mer du Sud entre la Nouvelle-Hollande et la Nouvelle-Zélande, en jan- vier 1827. Nota. A notre départ de France , nous trouvâmes dans la Méditerranée un assez grand individu de 398 ZOOLOGIE. Carinaire incomplet, auquel la coquille et plusieurs viscères manquaient. Les détails anatomiques, que nous parvînmes à saisir, furent envoyés à l'Institut avec d'autres observations sur la famille desDipbi- des, qui devaient être imprimées dans les Annales des Sciences naturelles. Nous regrettons que les observations relatives à la Carinaire aient été pu- bliées, parce qu'elles contiennent une lacune et une erreur grave sur le système digestif, qui manquait en partie. MOLLUSQUES. .}<)<) Genre ATLANTE. — Atlanta, Lesueur. ATLANTE DE KÉRAUDREN. Atlanta Keraudrenii. Lesueur, Journal de physique, 85, nov. 1817. Rang, Mém. de laSoc. d'h. nat. de Paris, t. III, p. 37i. PLANCHE 2Q, FIGURES 1 8-9.3. Atlanta, testa minima , hyalina , fragili , dis- coidea, plana, valde carinata; apertura desuper marginata ; spira ad dextrum versus. C'est à M. Lesueur que nous devons la des- cription du Mollusque de cette petite coquille pélagienne, que les naturalistes du Voyage de La Pérouse avaient déjà fait connaître. Depuis lors, M. Rang, officier distingué de la marine et natura- liste fort habile, en a reproduit deux espèces et a démontré qu'elles portaient un opercule. Ayant nous-mêmes étudié ces animaux avec beaucoup d'attention, on pourra comparer nos dessins à ceux de ces naturalistes. L'espèce presque mi- croscopique qui nous a servi est l'Atlante Ké- raudren, de M. Lesueur. 400 ZOOLOGIE. La coquille est discoïde, très-fragile, translucide, aplatie, enroulée sur elle-même, mais la spire fait saillie sur le côté droit. Le dernier tour, infini- ment plus grand, porte une carène, et supérieu- rement une échancrure étroite el profonde. L'ou- verture est grande et ses bords sont tranchants. Les stries transverses qu'on remarque sur les cô- tés de cette coquille, qui peut passer pour lisse, sont d'accroissement. Cette description convient également à l'Atlante qu'a figuré M. Rang; mais en comparant les individus, on voit que les siens sont tous du double plus grands que les nôtres, qui ont été pris dans des mers différentes, ce qui semble déjà suffire pour contester leur identité. L'animal, toujours saillant et en partie hors de sa coquille, a le cou gros et fort long. La tète se prolonge en une sorte de mufle proboscidiforme, à l'extrémité duquel est la bouche, qui pourrait bien être armée de crochets comme dans les Firo- les et les Carinaires. Les tentacules assez longs la dépassent un peu. A leur base et un peu supé- rieurement sont de très-gros yeux allongés, for- més d'une cornée transparente , arrondie, puis d'une choroïde ou pigmentum noir , de forme quadrilatère. Ils jouissent de la faculté de se mou- voir brusquement et de faire varier l'intensité de leur teinte. Une seconde partie non moins grande de l'animal est le pied, qui prend sous le cou. Rétréci d'abord, il s'élargit ensuite considérable- MOLLUSQUES. 401 ment, et devient bilobé par l'effet d'une échan- crure médiane. Chacun des lobes est pourvu sur son bord d'une petite ventouse comme celle des Carinaires. Cet organe très-mince est le principal agent de locomotion. Nous n'y avons point aperçu d'opercule, ce qui tenait sans doute à la petitesse de l'individu. Le reste du corps décrit une spirale semblable à la coquille qui le contient; on y dis- tingue le manteau largement ouvert en avant , sous lequel est une petite branchie pectinée très- difficile à apercevoir à cause de sa transparence. Derrière elle se trouve le cœur, toujours apparent par ses mouvements. On suit très-bien le canal digestif depuis le renflement buccal jusqu'à son entrée dans le foie, d'où on le voit ressortir pour se terminer par un long appendice au bord droit du manteau. Il est uniforme et sans renflement stomacal. Le cerveau est sous-jacent à l'œsophage. Il est formé de deux ganglions unis, d'où partent des nerfs pour les yeux, les tentacules, la bouche en avant et d'autres pour les parties postérieures du corps. Ici s'arrêtent des recherches qui nous ont donné infiniment de peine à bien constater, vu la petitesse de nos individus , et sur lesquelles nous sommes revenus souvent. Ainsi les organes de la génération nous ont échappé. On voit d'après ce que nous venons de dire, que ces animaux ont les plus grands rapports avec les Carinaires et les Firoles. Ce rapprochement est le Zoologie. T. II. 2 G i02 ZOOLOGIE. résultat de la première vue de la forme du pied, de la trompe , de la position des yeux et des ten- tacules. Les Atlantes se meuvent avec une grande vitesse à l'aide de leur large pied qu'ils agitent avec force. Ils vont par sauts lorsqu'ils trouvent un point d'appui. Nous en avons vu chercher à se débarrasser avec la trompe de l'obstacle qui les gênait. Ils sont aussi très-voraces , car nous en avons vu un attaquer et saisir avec sa trompe une petite Cymbulie , et la dévorer en un instant : on en distinguait très-bien les débris passant rapide- ment dans l'œsophage et dans une partie du canal intestinal, tant la transparence était grande. L'ensemble de ces Mollusques est blanc. La base des yeux est toujours noire. Celui pris à Am- boine avait les ventouses du pied jaunes; et l'au- tre, recueilli sur la côte Nord de la Nouvelle-Guinée, vis-à-vis la baie du Geelvink, les avait violettes. Ils présentent bien encore quelques autres légè- res différences dans les proportions des tentacu- les et l'allongement de la tête, qui tiennent à des variétés , mais les coquilles sont les mêmes. Toutes celles que nous avons rencontrées dans l'Océan Austral étant petites et de même taille , nous som- mes portés à croire que c'est une espèce autre que celle qu'a fait connaître M. Lesueur. Nous avouons en même temps que ce doute n'est pas des plus faciles à éclaircir. MOLLUSQUES. 403 Genre PHYLLIROÉ. —Pliylliroe, Lamarck. PHYLLIROÈ D'AMBOINE. Phytliroe arnbninensis, nob. PLANCHE 28, FIGURES IO-l3. Phylliroé, corpore elongato-ovali, desuperet in- fra depresso , limbo subrubro punctato ; cauda distincta, subemarginata; peni longo extremitate echinato. Nous avons été assez favorisés clans l'étude de ces animaux, pour saisir quelques caractères d'or- ganisation que n'ont pu voir ni MM. Péron et Le- sueur, ni MM. Cuvier et de Blainville. Toutefois, il reste encore plusieurs choses à découvrir, aux- quelles arriveront peu à peu des voyageurs qui, plus heureux que nous , obtiendront de ces Mol- lusques plus grands et plus transparents, pour bien voir le système sanguin et l'appareil de la gé- nération femelle que nous n'avons pu indiquer complètement dans nos dessins. C'est aux premiers de ces naturalistes qu'on doit la connaissance de ce singulier Mollusque, »6» 404 ZOOLOGIE. et l'on trouvera dans leur dessin une grande sa- gacité d'observation, si l'on veut se reporter au temps où il fut fait, alors que l'anatomie de ces animaux pélagiens ne commençait qu'a prendre une marche régulière par les travaux de M. Cuvier. Notre Phylliroé est une espèce nouvelle qui diffère du Bucéphale, la seule qui soit encore* connue, par sa taille, qui n'est que d'un à deux pouces, par sa forme, ovale-allongée, très-com- primée, et surtout par une dépression supérieure et une autre inférieure qui semblent diviser le corps en deux parties. Les tentacules sont gros, assez longs. La queue est médiocrement échan- crée. Le contour de l'animal est ponctué de brun et de rougeâtre; le reste est tricolore avec des maculatures d'un blanc mat. Les viscères diges- tifs sont jaunâtres ou violacés , et les ovaires verdâtres. Aux particularités anatomiques que l'on con- naît de ce Mollusque, nous ajouterons que l'ap- pareil buccal se compose d'une grosse trompe renflée, pourvue d'une pièce cartilagineuse. Au commencement de l'œsophage , qui est un peu tortueux, sont deux petites glandes salivaires. L'estomac allongé, renflé, donne naissance à qua- tre ccecums considérables, dont deux se portent en avant et deux en arrière. Les supérieurs sont isolés, les inférieurs unis à une tige commune. Le canal intestinal se termine peu après leur in- MOLLUSQUES. 405 sertion, en s'ouvrant au coté droit par un trou rond. L'estomac et les coecums jouissent d'un mouvement péristaltique qui pourrait en imposer relativement à ces derniers, et les faire prendre pour des vaisseaux. Ils sont toujours remplis d'une substance digérée, grumeleuse et jaunâtre. Sans cette observation directe, écrite à l'instant même où nous en faisions l'anatomie, nous au- rions été de l'avis de M. deBlainville, qui considère ces longs appendices comme les lobes du foie. Le cœur se voit entre les ccecums supérieurs ; il est arrondi et ses mouvements sont assez fré- quents. C'est en vain que nous avons cherché à suivre les vaisseaux qui en partent ; nous n'avons pu y parvenir sur trois ou quatre individus vivants. Il est vrai que nous avons mis bien plus de temps à découvrir ceux des Biphores. Il ne faut pas prendre pour un vaisseau un assez long canal qui part près du cœur et se dirige vers la queue ; c'est très-probablement un utérus, dans lequel va se rendre l'oviducte des trois masses globu- leuses d'ovaires verdâtres que l'on remarque sur les côtés. L'organe excitateur sort vers le tiers antérieur du corps, à droite. Il est considérable, long, bifurqué et épineux à son extrémité. Au travers de sa transparence, on voit le canal défé- rent, tortueux, qui le parcourt dans toute son étendue. Quand ce corps est rentré à l'intérieur, il se reploie sous l'estomac et pourrait être pris iOO ZOOLOGIE. pour une glande, ainsi qu'on le voit dans notre figure , qui ne fait que représenter le système ner- veux. Ce système est un des plus considérables qu'of- frent les Mollusques. Il se compose de quatre gan glions principaux sous-œsophagiens. On voit par- tir des antérieurs un filet quise porte dans chacune des cornes , y forme un plexus donnant naissance à deux filets nerveux qui se terminent à l'extré- mité de ces sortes d'appendices. D'autres nerfs vont à l'œsophage, mais les plus nombreux se ré- pandent dans la partie postérieure du corps. Nous aurions même de la peine à croire, tant ils sont en grand nombre , que ce sont autant de nerfs, s'ils ne se divisaient constamment sous des angles très-aigus ; ce que ne font presque jamais les vaisseaux. Nous n'avons pu trouver aucune trace de bran- chies, et jusqu'à de nouvelles observations, nous sommes disposés à croire, avec M. Cuvier, que quelque portion de la peau en tient lieu. Il n'y a point d'yeux. Ces animaux sont extrêmement apathiques et d'une mollesse si grande, qu'il faut que le natu- raliste aide à rendre leur forme évidente. Ils n'ont ni position régulière ni direction fixe dans leurs mouvements, et nagent dans tous les sens. Toutefois l'appareil nerveux qui parcourt leurs tentacules , que nous n'avons jamais vu aussi MOLLUSQUES. 407 complet dans aucun autre Mollusque , doit leur donner des fonctions assez importantes. Cette espèce habite la rade d'Amboine. C'est elle qui a servi aux observations de M. Cuvier. Nous l'avons représentée grossie. PHYLLIROE PIQUETE. Phylliroe punctulatum, nob. PLANCHE 28, FIGURES l5-l8. Phylliroe, corpore elongato-ovali, in medio tan- tisper depresso , rubro , punctulato , margine lu- teo; tentaculis gracilibus , longis ; cauda emargi- nata, acuta. Cette espèce a beaucoup de ressemblance pour la forme du corps avec celle d'Amboine. Seule- ment elle paraît un peu plus allongée et moins dé- primée. Les tentacules nous ont semblé plus longs et plus grêles. Mais la couleur est différente ; car tout le corps , d'un rosé sale , est couvert de points bruns et rougeâtres , de manière à ne pouvoir dis- tinguer qu'avec peine la trace de l'estomac. Les 408 ZOOLOGIE. cornes sont également piquetées. Les cœcurns sont jaunâtres, et l'on remarque supérieurement et in férieurement une bordure de la même teinte. C'est sur cette espèce que nous avons parfaite- ment reconnu la disposition de la bouche en fente linéaire verticale , à l'extrémité d'un mufle probos- cidiforme. Elle est entourée de deux petites pla- ques membraneuses que nous avons figurées. Un individu nous a offert son organe excitateur sorti au côté gauche , quoiqu'on vît à droite l'ou- verture qui indique sa position naturelle. Cette particularité tenait sans doute à une rupture in- solite. Nous avons pris ce Phylliroé dans le mois de novembre, aune grande distance de la Nouvelle- Hollande, vis-à-vis la terre d'Edels. DIMENSION. pouces. ligpWK. Longueur i MOLLUSQUES. 109 PHYLLIROÉ ROUGE. Phylliroe rubrum , nob. PLANCHE 28, FIGURE 1 4- Phylliroe, corpore ovali, margine integro, in medio rubro ; cauda crassa vix emarginata ; penî lœve. Nous ne nous dissimulons pas la difficulté à trouver de bons caractères dans ces animaux pour en bien établir les espèces. La coloration que nous prenons pour type dans ce moment est peut-être fugace , et ne vaut pas mieux que la dis- position des tentacules, qui sont semblables dans les espèces que nous connaissons. Les différences que présente donc l'individu que nous pensons devoir être nouveau , reposent sur la forme de son corps, qui est allongé , ovalaire , sans aucune dépression ; dans sa queue peu longue , à peine échancrée, non pointue; dans son organe excita- teur fort long, bifurqué en pointe à son extrémité, lisse , et sans aucune des aspérités qu'on observe dans le Phylliroe d'Amboine. De plus une large pla- que rouge couvre et masque les viscères digestifs. Le limbe est aussi ponctué de rougeâtre ; le reste 410 ZOOLOGIE. du corps est blanc. On distingue le cœur au-dessus de la tache rouge, et en avant et en arrière les extrémités des cœcums. De même que le précédent, il habite la rade d'Àmboine. Sa taille est aussi la même, c'est-à-dire d'un à deux pouces. MOLLUSQUES. 4 1 1 Genre BUCCIN. — Buccinum , Linné. ( ire division. — Buccins proprement dits.) BUCCIN ONDULÉ. Buccinum undosiun. Triton bucciné , Lamarçk, An. s. v., t. VII, p. 189. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 3o, FIGURES I ~4. Buccinum , testa ovato - acuta , crassiuscula , transversitn striata, lutea; plicis crassis longitu- dinalibus castaneis distincta; apertura candida; labro in tus sulcato, croceo. M. deLamarck a donné lieu à deux erreurs re- lativement à cette coquille. La première est de l'avoir retirée des Buccins , où Linné et la plupart des auteurs l'avaient placée avec juste raison , pour en faire un Triton. La seconde est de l'avoir con- fondue avec une autre espèce très -distincte, qui n'a ni varices ni ondes longitudinales, et dont nous allons parler ci-après sous le nom de Buccin cer- i 1 2 ZOOLOGIE. clé. Nos observations reposent sur des centaines d'individus. Nous n'avons que peu d'espèces à ajouter à celles déjà connues dans les Buccins. Les figures que nous donnons sont seulement pour en faire connaître les animaux. La phrase caractéristique deM. de Lamarck n'ap- partient point à ce Buccin , qui est allongé , pointu aux deux extrémités , mais beaucoup plus du côté de la spire , quiest même aiguë, décrivant six ou sept tours. Huit ou neuf gros bourrelets longitudinaux limitent de profonds sillons en ondes , que traver- sent d'autres sillons moins grands et plus rappro- chés. L'ouverture est ovalaire, étroite; le canal assez long, le bord droit épais, cannelé. La columelle porte deux ou trois rugosités à sa base, indépen- damment des arêtes, qui forment en arrière la fin des cordelettes transverses. Cette coquille est presque toujours recouverte d'un épidémie velu. Le fond de sa couleur est un joli jaune d'orpin, marqué en long sur les bourrelets de larges bandes d'un brun brûlé. Le contour de l'ouverture est jaune et le fond blanc. Cette espèce par son épais- seur et les dents de sa columelle, et un peu par la forme contournée de son opercule , avoisine beaucoup les Turbinelles. L'animal a le pied ovalaire , jaune en dessous et jaune d'orpin tacheté de noir sur les côtés. La tète et les tentacules sont également piquetés de MOLLUSQUES. »J3 jaune. Les yeux sont placés sur un renflement de la base de ces derniers. Le siphon est long et lar- gement tacheté de brun. L'opercule est ongui- culé, large, ovalaire, recourbé, un peu pointu à une des extrémités. Habite l'île de Vanikoro, celle de Tonga-Tabou et beaucoup d'autres lieux du Grand-Océan. DIMENSIONS. lipnrs Longueur 19. Épaisseur 6 BUCCIN CERCLE. Buccinum cinctum, nob. Triton buccinê, variété. Lanik., An. S. V., t. VII, p. 1&9. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 3o, FIGURES 5-J. Buccinum, testa ovato-acuta, crassiuscula , ele- gantissime cingulata ; cingulis creberrimis , lœvi- 41 4 ZOOLOGI bus , vel spadiceis , vel nigris ; interstitiis albis ; apertura candida ; labro croceo intus sulcato ; cauda brevi, acuta. Lamk. C'estce Buccin queM.deLamarckavaitconsidéré comme une variété de Triton, auquel nous sommes obligés de donner un nom. Il est turbiné, à spire courte , très-pointue , formant six tours. Le bord droit est élargi, arrondi en un bourrelet épais, denticulé sur le contour et profondément sillonné en dedans ; le columellaire a dans sa longueur six tubercules inégaux. A l'angle postérieur de l'ou- verture est une sorte de canal formée par deux dents qui ne varient jamais : caractère que ne pré- sente point l'espèce précédente. Mais c'est dans la coloration et la forme des cordelettes que gît la plus grande différence. Ici elles sont uniformes, régulièrement transverses , arrondies , couleur de chocolat ou même un peu brûlées, séparées par des sillons blancs. La bouche est d'un beau blanc bordée de jaune safran. Un épiderme nu, épais, velu , recouvre toute la coquille dans son état na- turel. L'animal a les tentacules courts, assez gros; le pied allongé, rétréci, arrondi en avant: ces par- ties sont jaunes d'orpin. Les côtés du pied sont de plus tachés de brun et de blanc. Le siphon est gros, long, d'un blanc jaunâtre, avec des points bruns. L'opercule est petit, ovalaire , onguiculé et de couleur rongea tre. MOLLUSQUES. 415 L'individu qui a servi à nos dessins provenait de Tongatabou. niMKNSIONS. lignes. Longueur 16 Épaisseur » 8 BUCCIN ÉCAILLÉ. Buccimim testndineiim . Lamarck. An. S. v. , t. VII , page a65, n° 7. Ibid. pour la synonymie. Sowerby, n° a5. Martin, 49 à., très-bonne figure. PLANCHE 3o , FIGURES 8-1 3. Buccinum, testa ovato - coriîca , lœcîgata , cine- reo-fuscescente ; tœniis transversis albo et nigro tessellatiin articulatis; apértura lœvi; labrotenui, margirie acuto. Lamk. Ce Buccin offre de nombreuses variétés dont nous faisons figurer trois. Les individus pris à la 11 0 ZOOLOCxIE. Nouvelle-Zélande sont grands, généralement assez allongés, à spire grosse, dont les tours sont arron- dis. Une variété a le dernier tour très -renflé, la spire courte et pointue , sans points réguliers transverses. Une autre est profondément sillonnée en tra- vers, avec des bourrelets sur la queue. Tous ont l'ouverture lisse et d'un jaune chamois. L'animal a les yeux placés très-près de l'extré- mité des tentacules , dont la pointe et le siphon sont noirs. Le pied est verdâtre, piqueté de brun. La variété à coquille globuleuse a les yeux à la base des tentacules qui ne sont point annelés; le pied large, quadrilatère, d'un jaunâtre sale, avec des taches de la même couleur, et noirâtre sur les côtés. Le siphon est verdâtre taché de brun. L'opercule est onguiculé , rougeâtre et pointu. Ces individus proviennent de la baie Tasman et de la baie des Iles. C'est avec quelques doutes que nous considé- rons la variété toujours plus petite de la fig. i3, comme devant appartenir à la même espèce. Elle n'habite point les mêmes lieux et ne se trouve qu'à la Nouvelle-Hollande, au port Western. Elle abien les linéoles transverses caractéristiques , mais son ouverture, au lieu d'être jaune, est constam- ment violette, et le bord est légèrement sillonné en dedans. L'animal a les tentacules assez longs, pointus, blancs, avec un anneau noir. Les yeux MOLLUSQUES. 417 sont à leur base. Le siphon a aussi un cercle à son extrémité. Le pied est blanc jaunâtre, piqueté de noir. L'opercule est ovalaire , onguiculé , brun rougeâtre. Plus grands individus. Plus petits individus. DIMENSIONS. pouces. lignes 1 ); » I 1 I I ( Épaisseur » 6 BUCCIN A COTES. Buccinum costatum , nob. PLANCHE 3û , FIGURES I7-18. Le même, variété, fig. 19-20. Buccinum , testa ovato-conica , longitudinaliter plicata, costulata, transversim tenuissime striata, fusca aut marmorata ; apertura castanea. Assez petite espèce, à canal court, à queue al- longée, pointue, couverte de bourrelets formant des côtes longitudinales traversées par des sillons Zoologie, t. 11. *2" 418 ZOOLOGIE. qui ne deviennent bien apparents que près du canal. Les tours despire, au nombre de sept, sont larges et variqueux. L'ouverture est ovalaire, lisse , d'un brun marron clair. Le bord droit est évasé , tranchant, sillonné en dedans , infléchi en arrière pour former un petit sinus. La colurnelle est cal- leuse en dehors. Vivante, cette coquille est brune, avec quelques teintes rougeâtres. Morte, elle est réticulée de gris clair ou blanchâtre. Une variété moins grande, sur un fond jaunâtre, a des bandes brunes en hélice aux sutures. Une autre variété a des stries transverses , espacées et bien marquées. L'animal a le pied allongé, arrondi en arrière, carré et élargi en avant , grisâtre en dessous avec des points noirs , verdâtre sur les côtés et taché de même. Les tentacules sont gros , courts , arron- dis au sommet, près duquel sont les yeux. Le si- phon est fort long et blanchâtre. Habite le port du Roi -Georges, à la Nouvelle- Hollande. La variété pins petite que nous figurons aussi, et qui provient de la baie des lies, à la Nouvelle- Zélande , n'a pas les yeux placés au bout des tentacules, mais vers le milieu. Au dessous est un cercle noir. Le pied est jaunâtre, piqueté de brun; le siphon blanc, avec des taches de suie. Dans les deux individus, l'opercule est ovalaire, brun et onguiculé. Le plus petit, que nous considérons comme une variété, est un peu voisin du Crenu- i et lu ni. MOLLUSQUES. 419 DIMENSIONS. lignes. Longueur des plus grands 14 Epaisseur 6 BUCCIN LINEOLE. Buccinum lineolatum, nob. Ouareroa, parles habitants de la Nouvelle Zélatido. PLANCHE 3o , FIGURES 1^-1.6. Buccinum , testa conica, fusiformi , lœui, luteo- virescente , nigro transversim lineata ; apertura ovali aurantiaca ; margine dextro sulcato. Très -jolie espèce , lisse, fusiforme , à spire al- longée , pointue , à canal court , à ouverture assez large, ovalaire , dont le bord droit est sillonné dans toute son étendue par des lignes d'un violet foncé, entrecoupées de lignes blanches. La colu- melle est lisse et d'un aurore vif, de même que le 420 ZOOLOGIE. limbe du bord droit. Extérieurement le fond de la couleur est un jaune verdâtre, cerclé de noir. Ces stries transverses sont nettes et régulièrement es- pacées. Le dernier tour en compte de six à huit. L'animal a ses tentacules gros et courts , et les yeux placés assez près de leur pointe. Au dessus est un cercle noir. Us sont blancs dans le reste de leur étendue. Le pied en dessous est d'un jaune tirant sur le rougeâtre et piqueté de noir. Les cô- tés, d'un blanc jaunâtre, sont réticulés par de pe- tits tubercules de la peau. Le siphon est verdâtre, taché de suie. L'opercule , fort petit, onguiculé, pointu et rouge bru». Ce Buccin est commun à la baie des Iles de la Nouvelle-Zélande. On le trouve , à mer basse , entre les pierres du rivage. DIMENSIONS. lignes! Longueur 1 5 Épaisseur 7 MOLLUSQUES. 421 BUCCIN CRIBLAIRE. Buccinum cribrarium. Lamarck. An. s. v. , l. VII, page 274, n" 4'3. PLANCHE 3o , FIGURES 2 1-22. Buccinum, testa parvula, oblonga, cylindracea, lœvi jufa, albo punctata; anfractibus subconna- tis , margine superiore fascia albo et fusco articu- lata cinctis ; spira apice truncata ; apertura an- gustiuscula ; labro intus striato. Lamk. Cette très-petite espèce, qui n'a que quatre li- gnes de longueur, est remarquable par sa spire toujours tronquée, et par les points blancs dont le dernier tour est marqué sur un fond d'un brun violacé. L'animal a de longs tentacules cylindri- ques, mousses, blancs à leur pointe, rouge brun au milieu, ainsi que le dessus de la tète. Les yeux sont placés à leur base. Le pied est rétréci , allongé, arrondi et un peu élargi antérieurement , blanc bleuâtre en dessous , violacé sombre sur les côtés, avec des points blancs et ronds. Le siphon est long ; l'opercule ovalaire , brun et placé à quelque distance de l'extrémité du pied. 422 ZOOLOGIE. Ce Mollusque habite l'île de l'Ascension. Nous avons été obligés de le grossir pour mieux indi- quer les parties que nous venons de décrire. L'anneau brun des tentacules nous porte à croire que, si nous avions pu examiner avec soin l'opercule d'un aussi petit Mollusque, nous lui aurions trouvé beaucoup de rapports avec celui des Colombelles , et nous l'eussions alors placé dans ce genre- BUCCIN BARIOLE. Buccinum discolor, nob. PLANCHE 3o , FIGURES 33-23. Buccinum , testa elongata , fusiforme , apice acuta , alba , vittis nigris cincta , transversim te- nuissime striata ; ultimo anfractu plicis longitudi- nalibus distincto. Très-petite espèce, de cinq lignes de longueur, allongée, à spire pointue, dont le canal est long, un peu dévié à gauche , et l'ouverture rétrécie. La columelle a un pli à sa base , et le bord droit est MOLLUSQUES. 423 sillonné en travers. Le dernier tour est longitu- dinalement ondulé par des tubercules qui de- viennent moins saillants vers la queue. De plus, toute la coquille est très-finement striée en ondes et en travers. Sur un fond d'un blanc jaunâtre se dessine en hélice un ruban noir occupant les su- tures et formant huit lignes transverses. Le têt, dé- pouillé de son épiderme jaunâtre, est d'un blanc pur. L'animal a le pied arrondi , d'un jaunâtre en- fumé en dessous, bordé de points noirs, de même que le siphon. Les tentacules sont très-petits et blanchâtres. Nous n'avons point noté la forme et la couleur de l'opercule. Ce Mollusque provient de l'île Tonga-Tabou. BUCCIN LITIOPE. Buccinum litiopa. Rang, Manuel des Mollusques, paye 197. Ibïd., Ann. des se. nat. An Litiopa maculât a ? PLANCHE 3o , FIGURES 26-28. Buccinum y testa minima elongata , fusiformi , pellucida, rubente , apice acuta longitrorsum sul- 424 ZOOLOGIE. cata , antice transversim striata ; apertura sub- ovali; columella volvata truncata. M. Rang a formé de ce Mollusque le genre Li- tiope. Mais nous lui trouvons tant d'analogie avec les Buccins, que, jusqu'à de plus amples observa- tions, nous ne croyons pas devoir l'en séparer. C'est sa petitesse qui l'a fait pendant long-temps échapper aux regards des naturalistes; car il existe certains parages où l'on ne peut prendre des fucus sans emmener en même temps des milliers de ces Mollusques. Peut-être aussi l'aura-t-on pris pour un jeune âge. Nous ne pouvons mieux faire que de rapporter la bonne description qu'en a donnée M. Rang dans son Manuel des Mollusques , en y joignant les ca- ractères spécifiques. « Coquille peu épaisse , cor- « née , légèrement épidermée , un peu transpa- « rente , conoïde , à tours de spire un peu arrondis, « le dernier plus grand que tous les autres réunis, à « sommet pointu , sillonné longitudinalement; ou- « verture ovale, plus large en avant qu'en arrière, « à bords désunis, le droit simple, se réunissant au « gauche sans former d'échancrure bien distincte, « mais seulement un contour profond qui en tient « lieu , le bord gauche rentrant en dedans pour « former une saillie avec l'extrémité antérieure de « la columelle, qui est unie, arrondie, arquée et 6 un peu tronquée en avant. » MOLLUSQUES. 425 L'ouverture de cette coquille a quelques rap- ports avec celle des Struthiolaires , qui sont de vrais Buccins. Le reste de sa forme est ce qu'on pourrait appeler normale , c'est-à-dire régulière- ment ovoïde pointue. Les premiers tours de spire sont rapprochés, et l'avant -dernier est souvent beaucoup plus grand que ceux qui le devancent. Il est très-finement strié en travers, ainsi que le dernier. La couleur est blonde ou rouge- brun clair, avec quelques taches rougeâtres. Nos nombreux individus, pris sur la côte nord de la Nouvelle-Guinée, par i ° de latitude, sont tous de moitié moins grands que ceux qui on" servi à M. Rang, et qui proviennent de l'Océan. Ce serait une variété de taille. L'animal a de longs tentacules cylindriques et déliés , à la base desquels sont des yeux sessiles. La bouche s'allonge en forme de trompe. 11 en est de même du pied, ainsi disposé pour mieux em- brasser les fucus qui lui servent de support. Tout le corps est d'un jaune clair. Ce Mollusque est figuré nageant. De même que M. Rang, nous ne lui avons pas vu d'opercule. Quoique nous l'ayons observé long-temps à la loupe pour pouvoir le dessiner, nous n'avons point aperçu le fil qu'il sécrète pour se fixer aux plantes marines, et dont parle M. Bellanger. C'est qu'il nous aura échappé par sa transparence , car nous n'en dou- tons nullement. i26 ZOOLOGIE. Nous nommerons Bicarènèe une espèce encore plus petite, plus courte, mais plus renflée, dont le dernier tour a deux carènes, la supérieure plus saillante. Nous n'en connaissons point l'animal. Cette espèce provient de la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hollande. DIMENSION. lignrs. Longueur . BUCCIN FLAMMULE. Buccinum flammululum , nob. Pouhi-Pouhi, parles habitants de Tonga. PLANCHE 3o, FIGURES 29 - 3 I . Buccinum , testa oblonga , fusiformi , basi transverse striata, apice fruncata sulcata, fulva, flammulis rubentibus undulatis longitrorsum or- nata. Ce petit Buccin est grêle , fort allongé. Son ca- nal est large , long , un peu dévié à gauche et recourbé vers le haut ; son ouverture assez ré- MOLLUSQUES. Vil trécie est ovalaire , pourvue d'un pli en arrière sur le bord columellaire ; le droit est arrondi, tranchant et ondulé. La spire est tronquée , à tours un peu obliques , sillonnée à sa pointe. Le dernier tour, fort grand, a quelques stries trans- verses à la base. Cette coquille, sur un fond jau- nâtre clair, est couverte de petites flammes longi- tudinales d'un brun rouge tirant sur le violet. Elles sont interrompues sur le dernier tour. La bouche est blanchâtre. L'animal a ses tentacules médiocrement longs. Le pied est grand , blanc en dessous, tacheté de rouge brun très- clair sur les côtés, ainsi que le dessus de la tête. La trompe est violacée. L'opercule est ovalaire et jaunâtre. Cette espèce est voisine du Buccin flexueux de M. Lamarck, qui provient de l'Ile-de-France. Son ouverture est seulement plus large et son bord droit plus évasé. Elle est de celles qui se rap- prochent beaucoup de certains Fuseaux, dont il est difficile de les distinguer, soit par l'animal ou par son enveloppe. On la trouve dans l'île de Tongatabou. DIMENSIONS. lignes. Longueur ■ 1 3 Epaisseur 5 428 ZOOLOGIE. BUCCIN RAIFORT. Buccinum raphanus. Fusas raphanus, Lam., An. s. v., t. VII, p. 128, n° 20. Encycl., pi. 435, fig. 1. Buccinum nodosum, Martyns, Concli. 1, fig. 5. Murex raphanus, Chemn. 10, t. CLXIII , %. i558. PLANCHE 3l, FIGURES 5-6. Buccinum, testa f usiformi-turrita , ventricosa, tenui, transverse striata , albida , fulvo-nebulosa ; anfractibus medio angu/ato-carinatis , ultiino bi- carinato ; carinis omnibus tuberculato - dentatis ; apertura alba; labro intus lœvigato. Lamk. Les tentacules et le siphon très -longs de ce Mollusque, l'énorme développement de son pied, son agitation et sa saillie presque permanentes hors de son enveloppe , nous déterminent à le re- tirer des Fuseaux où M. Lamarck l'avait placé , pour en faire un Buccin. Les Fuseaux , en général, sont des animaux très-timides, qui mettent beaucoup de temps à se développer, et dont le siphon ne dépasse presque pas le canal. De plus, leur oper- cule est fort grand et leurs tentacules sont très- petits. MOLLUSQUES. 429 Le Buccin Raifort est une jolie coquille , fort légère, striée en travers et recouverte d'une ran- gée de tubercules sur ses tours. Le dernier en a deux , quelquefois trois rangs. Son canal est long et relevé. En jetant un coup d'œil sur nos dessins , on verra de quel développement son animal est sus- ceptible. Il est entièrement rougeâtre, et piqueté de points de la même couleur. Le pied seul est d'un blanc jaunâtre en dessous : il a un sillon trans- verse antérieur; un large canal ou pore aquifère le parcourt, et communique avec la cavité vis- cérale au dessous du péritoine. Sa branchie est double, et inégale. Sa trompe est longue, pourvue d'un étroit et assez court ruban garni de trois rangées de crochets, dont ceux du milieu sont à cinq pointes, et les latéraux doubles. L'organe excitateur est énorme et plissé en dessous. Il occupe presque toute la cavité respiratrice ; son extrémité présenteune pointe qui est la terminaison du canal déférent. L'organe dépurateur est composé de fo- lioles agréablement ramifiées. L'opercule est rou- geâtre, médiocre, mince, onguiculé et pointu. Il est des individus qui ont une teinte moins rouge : même observation pour la coquille , qui est quel- quefois d'un jaunâtre sale. Nous prîmes beaucoup de ces Mollusques dans le détroit de Cook , à la Nouvelle-Zélande. Nous n'en vîmes que là. Ils se tiennent toujours profon- 4 30 ZOOLOGIE. dément. Nous en avons pris à plus de vingt-cinq brasses de profondeur. DIMENSIONS. Longueur. Epaisseur. pouces, ligne». 2 2 I I STRUTHIOLAIRE CRÉNULÉE, mâle. Struthiolaria crenulata. Lamarck. An. s. v., t. VII, page 148. Chemn. Conch. 11, t. CCX , fig. 2086-2087. Martyns, f. 53, x, bonne figure. Takaï, par les naturels de la baie Tasman. PLANCHE iil , FIGURES 7-9. Struthiolaria, testa ovato-conica, transversim striata , griseo-lutescente ; anfractibus angulatis , plaiiulatis ; suturis subtus large canaliculatis. Nous avons sous les yeux six individus de cette petite Slruthiolaire, que M. de Lamarck a nom- mée Crénulée. Bien qu'ils soient tous à peu près MOLLUSQUES. 43 1 de la même taille, nous sommes embarrassés pour savoir si c'est vraiment une espèce ou une variété, ou bien le jeune âge de la grande Noduleuse. Dé- crire les différences qui les caractérisent n'avan- cerait point la question que nous voudrions ré- soudre. Malheureusement nous n'avons pu nous procurer l'animal de la grande espèce, quelque prix que nous ayons offert aux naturels de la Nouvelle - Zélande , seul lieu où l'on ait encore trouvé de ces Mollusques. Nous laissons à d'autres le soin d'éclaircir ce point. On pourra se servir des exemplaires que nous avons déposés au Mu- séum. Nous allons en attendant donner une idée de l'animal de ce genre, que nous considérons comme différant peu des Buccins. Son pied est fort gros , presque cylindrique , ovalaire en dessous, peu étalé sur les bords et pourvu d'un sillon marginal antérieur. Il porte un tout petit opercule allongé , pointu, ongui- culé. Les tentacules grêles , assez courts , ont des yeux sessiles à leur base externe. L'animal fait sortir une trompe énorme par sa longueur, qui nous a paru dépourvue de ruban lingual. Le si- phon que forme le bord du manteau est à peine perceptible. La cavité respiratrice est spacieuse. Une grande branchie en tapisse la paroi supé- rieure sans y adhérer. Les lamelles en sont grêles, arrondies , rigides et boutonnées comme celles des Crépidules. Sous la veine pulmonaire est une 432 ZOOLOGIE. ligne ondulée représentant la seconde branchie à l'état rudimentaire. Le cœur est comme à l'ordi- naire. L'anus est porté sur un pédicule libre. L'organe mâle s'ouvre en avant du tentacule droit, à l'extrémité d'un petit tube tronqué. Il est sans organe excitateur. Le testicule, rougeâtre , gru- melé, est placé à l'extrémité du tortillon , et la glande de la dépuration au fond de la cavité pul- monaire, laquelle est garnie en avant de son bord droit de follicules muqueux. Tout le corps de cette espèce est d'un blanc jaunâtre, marqué de petites stries rougeâtres très-fines. Les tentacules sont blancs à la pointe. Nous ne trouvâmes que ce seul individu vivant sur une des plages de la baie Tasman, dans le détroit de Cook. La Noduleuse est fort commune à la baie des Iles. Les naturels en ont des tas de- vant leur porte , parce qu'ils en mangent l'ani- mal. Nous ignorons la localité précise qui la leur fournit. Il est probable que ce Mollusque se plaît sur les rochers battus par des eaux profondes. Le voyage de V Astrolabe fera baisser le prix d'une coquille encore assez chère et rare dans les collections. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur i 8 Épaisseur » n MOLLUSQUES. 433 ( 7.e division. — Les Nasses.) BUCCIN LISSE. Buccinum lœvissimum. Lamarck,An. s. v., t. VII, page a65, n° 6. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 3l, FIGURES l4"l6. Buccinum , testa ovato - oblonga , lœvissima , nitida,luteo -fulva et cœrulescente ; anfractibus convexiusculis, connatis ; spira breviuscula, obtu- siuscula ; apertura lœvi; labro arcuato , inferne repando. Lamk. Dans le dessin que nous avons donné de ce Buccin très-connu, d'après notre collègue M. Gau- dichaud (Zoologie de VUranie, pi. 72, fig. 8 ), quelques détails ont été omis; et un nouveau voyage au Cap nous a permis de les ajouter. Il fait partie de la division des Nasses. Lorsque ces Mollusques seront mieux étudiés, ils pour- ront peut-être former un genre distinct des vrais Buccins, par la conformation de leur pied, très- Zoologie. t. 11. 28 434 ZOOLOGIE. considérable, s'étalant largement, écussonné ou bilobé en avant, échancré en arrière *; par la pe- titesse et la forme de leur opercule presque tou- jours dentelé; enfin par la vivacité de leurs mou- vements. Le Buccin lisse a un pied énorme , ovalaire , débordant de toutes parts la tête et la coquille, qu'il peut recouvrir comme celui des Ancillaires et des Olives. Il a un petit écusson antérieur étroit, indiqué seulement par une rainure. Il a de plus un sillon marginal. Postérieurement il porte deux très-petites pointes cbarnues. L'opercule est ex- cessivement petit, membraneux , onguiculé et jau- nâtre. La tête est large, le plus souvent étalée en disque : il en part deux tentacules assez longs, un peu pointus, sans aucune trace d'yeux à leur base. Ce Buccin et la Janthine sont, parmi les Mollus- ques Pectinibranches que nous avons rencontrés, les deux seuls qui soient aveugles. Il fait sortir lorsqu'on l'excite une longue trompe cylindrique armée de crochets, à laquelle il imprime un mou- vement de tarière si fort , que sans aucun doute trois ou quatre coups perforeraient la peau s'ils portaient au même point. L'œsophage est rétréci. Deux petites glandes salivaires réunies en boule versent leur fluide par deux conduits séparés. L'es- tomac, très-rétréci dans son état de vacuité, doit * Caractère qui n'avait point échappé à Fabius Columna , comme on peut le voir dans uue figure de Daniel Major. MOLLUSQUES. 435 être pris depuis la bouche jusqu'à un renflement en cul de sac sur lequel s'applique le foie. L'intes- tin ne forme point de circonvolution et se termine par un rectum assez court qui s'avance peu ; ce qui annonce évidemment un animal Carnivore. L'organe, excitateur est long et contourné en S. Il fait quelquefois saillie sur le bord droit. Le manteau est mince, le siphon très-long , se recourbant sur le dos de la coquille. La branchie est formée de deux peignes, dont un beaucoup plus petit placé en dedans du grand. Les nerfs qui partent du ganglion œsophagien sont remarqua- blement gros. Tout l'animal est blanc , avec des stries longitudinales brunes excessivement fines et plus ou moins rapprochées. On les voit mieux sur le siphon. Ce Mollusque jouit d'une faculté que nous n'avons point observée à un aussi haut degré dans aucun autre : elle consiste à absorber par le pied à l'aide de ses pores une grande quantité d'eau qu'il lance ensuite, quand on l'inquiète, en jets déliés par derrière ou sur les côtés. Un de ces canaux aquifères, en forme de T, fort large, occupe le milieu du pied et communique avec l'abdomen. Il habite le fond de la mer, dans la baie de la Table, au cap de Bonne -Espérance. Mis sur le sable , il s'y enfonce promptement à l'aide de son pied , qu'i! fait sortir et qu'il agite dans ton 28* 436 ZOOLOGIE. les sens pour se débarrasser des obstacles qui le gênent. Comme il est très-volumineux, il lui faut un peu de temps pour le faire complètement rentrer. On profite de sa voracité pour le prendre, en plaçant sur un filet mis au fond une chair quel- conque , dont il se gorge et qu'il vomit ensuite lorsqu'on l'irrite. Son estomac doit dans ce cas considérablement se dilater. En voyant le dessin, on est étonné qu'une masse charnue aussi volu- mineuse puisse être entièrement contenue dans une telle enveloppe. Dans cette espèce, le renflement de la coquille ne nous a pas paru un aussi bon signe pour dis- tinguer les femelles des mâles, que dans plusieurs autres Mollusques dioïques. On doit cette décou- verte à M. le professeur de Blainville. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur de la coquille i 5 Épaisseur » 9 MOLLUSQUES. 437 BUCCIN AGATE. Buccinum achatinum. Laniarck, An. s. v., t. VII, (ig. a65, n° 8. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 3l, FIGURE IJ. Buccinum f testa ovato-turrita , lœvi , luteo-ru- fescente , anfractibus convexiusculis , supernecon- fluejitibus ; spira apice obtusiuscula ; apertura lœvi, basi latiuscula. Tout ce que nous venons de dire du Buccin lisse est à peu près commun à celui-ci. Comme lui il est aveugle, et il n'en diffère que parles par- ties latérales du disque antérieur du pied , qui se prolongent en un double filet délié. Le côté droit seulement a un double filament. Les deux appen- dices postérieurs sont aussi plus allongés. L'o- percule est denticulé des deux côtés. Ce Buccin est moins commun que le précé- dent, car nous n'avons pu nous en procurer qu'un seul individu vivant. Sa couleur est blanche , fortement striée de noir. Il habite également dans la baie de la Table. Les plus grands individus atteignent jusqu'à près de deux pouces , sur sept lignes d'épaisseur. 438 ZOOLOGIE. BUCCIN CASQUILLON. Buccinum nreularia. Lamarck, An. s. v., t. VII, page 276, n° 5o. Ibid. pour toute la synonymie. PLANCHE 32 , FIGURES I~4- Buccinum , testa ovato-abbreviata, ventricosa , crassa, cinerea aut griseo - cœrulescente ; ultimo anfractu turgido, tuberculis coronato ; anfractibus spirœ longitudinaliter grosseque plicatis; labro in- tus striato. Lamk. Ce Buccin a le pied quadrilatère, allongé, élargi et longuement auriculé sur les côtés en avant , profondément échancré en arrière, où il se ter- mine par deux pointes. L'opercule est ovalaire , arrondi, membraneux, jaune et denticulé sur un de ses bords. Les tentacules sont longs, très-dé- liés , portant les yeux sur un renflement près de leur base. Le siphon est également fort long. Tout l'animal est blanc, jaunâtre en dessous; l'extré- mité du siphon est piquetée de noir. Quelques individus ont de semblables taches sur les côtés du pied. MOLLUSQUES. 439 Les Nasses se plaisent à mer basse sur les touffes de plantes marines , où elles semblent chasser les petits animaux qui s'y trouvent. Ce sont des Mol- lusques très -actifs, toujours en mouvement, se relevant facilement à l'aide de leur pied lorsqu'on les renverse, ne cherchant pas les eaux profondes, mais cependant rampant rarement à l'air libre. On trouve cette espèce dans divers lieux du grand Océan. Celle-ci provient de Tonga-Tabou. Il y en a beaucoup sur les bords de la petite île de Pangaï- Modou. BUCCIN PAUVRET. Buccinum pauptratum. Lamarck, An. s. v., t. VII, page 278, n° 56. Pouhi-Pouhi, par les habitants de Tonga. PLANCHE 32 , FIGURES 5-J. Buccinum, testa ouata , ventricosa, crassius- cula, longitudinaliter undatim plicata , transver- sim minutissime striata, alba, luteo-fasciata; ul- timo aiifractu spira longiore , macula rufa tincto ; labro intus striato. Lamk. 440 ZOOLOGIE. L'animal, en tout semblable au précédent pour l'ensemble de sa forme, a cependant quelques dif- férences spécifiques, comme les tentacules et le siphon plus petits; l'opercule arrondi sans dente- lures. Sa couleur est un blanc jaunâtre, ponctué de noirâtre dans toutes ses parties. Il habite l'île de Tonga-Tabou , où il est rare. On le trouve sur les mêmes lieux que le Casquillon, dont il a à peu près les mêmes mœurs. DIMENSIONS. lignes. Longueur , 9 Épaisseur 5 BUCCIN COURONNE. Buccinum coronatum. Lamarck, An. s. v., t. VII, page 276, n° 5i. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 32, FIGURES 8-IO. Le même, variété, an species nova? fig. 11-12. Buccinum , testa ovato - acuta , crassiuscula , dorso lœvigata, basi striata pallide olwacea, obs- MOLLUSQUES. 441 cure zonata; anfractibus prope suturas tuberculd- tis; labro postice denticulis muricato, intus striato. Lamk. Varietas , testa longiore , acuta , ultimo an- fractu plicata; suturis duplicibus , tuberculatis. L'animal a le pied très-long, quadrilatère, di- minuant de largeur à sa pointe terminée par deux filets qui prennent naissance en dessus ; en avant il est arrondi et auriculé. L'opercule est ovalaire, pointu , onguiculé et denticulé tout autour, de couleur jaune. Les tentacules et le siphon sont grands. Les premiers sont blancs et le dernier jaune, ponctué de brun. Le pied est blanc, ta- cheté de noir. Il habite le port Dorey, à la nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. pouces. lignes- Longueur I » Épaisseur » 6 C'est avec quelques doutes que nous donnons comme variété l'individu suivant : ovalaire plus allongé , moins renflé, canaliculé sur tous ses tours de spire, qui sont doubles et tuberculeux à leur base. Le dernier a un ou deux rangs de petits tu- bercules autour du canal en dessus. Mais l'ouver- ture est la même, épineuse sur son bord droit, 4/*2 ZOOLOGIE, et ses couleurs sont semblables pour la bande- lette brune transverse. Un exemplaire était recou- vert d'une teinte rouge-ferrugineux. L'animal a le pied lancéolé en arrière sans ap- pendices ; son opercule est arrondi, faiblement denticulé d'un seul côté. Tout le corps est blanc, piqueté de noir, même le dessous du pied, qui est un peu jaunâtre en avant , de même que les tentacules. On le trouve à Tonga-Tabou, où les habitants lui donnent le nom de Koï Pouhi-Pouhi. Il habite aussi la Nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. l'gnes. Longueur I2 ± Épaisseur . BUCCIN OLIVATRE. Buccinum olivaceum. Lamarck, An. s. v., t. VII, p. 267, n° 11. PLANCHE 32, FIGURES l3-l5. Buccinum, testa ovato-conica, longitudina- liter plicata, transverse striata , rufo -fuscescente MOLLUSQUES. 443 a ut olivacea ; ultimo anfractu medio lœvigato ; labro crassiusculo , extus marginato , postice cle/i- ticulis muricato , intus sulcato. Lamk. La forme conique, allongée et pointue de ce Buccin a sans doute déterminé M. de Lamarck à ne pas le mettre dans sa division des Nasses. L'ani- mal en offre cependant tous les caractères : son pied est fort long, auriculé en avant, lancéolé, pointu en arrière , avec deux filets latéraux postérieurs à l'opercule, lequel est ovalaire, pointu aux deux extrémités, onguiculé et rougeâtre. Les couleurs de ce Mollusque participent de sa coquille , qui est d'un brun chocolat presque noir. Le pied et les tentacules, sur un fond jaune, sont souillés de taches noires rapprochées. Le siphon, fort long, noir à sa pointe, est bleuâtre, piqueté de brun à son origine. Habite l'île de Bourou, une des Moluques. L'individu qui a servi à nos dessins est long de dix-sept lignes. Deux autres plus petits , d'un brun rougeâtre , tirant sur l'olive au sommet , n'ont que onze lignes de longueur. Leur ouverture est blanche, sans ap- parence de bandelette de même couleur, tandis que dans le grand exemplaire elle est violacée. 444 ZOOLOGIE. BUCCIN RÉTICULÉ. Buccinum reticulatum. Lamarck, An. s. v., t. VII, p. 267, n° 14. Ibid. pour la synonymie, t. XLVII, fig. 7.-6. (bons des- sins mal gravés.) Délie chiaje, Suppl. de Poli. PLANCHE 32 , FIGURES IÔ-IJ. Buccinum , testa ovato-conica , longitudinaliter plicata, striis transversis decussata, subgranulosa, varie colorata ; anfractibus convexo-planis ; aper- tura rugosa et dentata. Lamk. Nous ferons, pour cette espèce, la même obser- vation que pour la précédente, c'est-à-dire qu'elle doit être mise dans la division des Nasses. Les individus qu'on nous a rapportés proviennent de l'île de Vanikoro, dans le grand Océan. Ils sont identiques avec ceux qui habitent les mers d'Eu- rope. Du moins n'avons -nous pas trouvé de différences bien sensibles en les comparant avec ceux de la collection de M. le prince d'Essling, qui est celle, comme on sait, qui a appartenu à M. de La- marck, et a servi à son ouvrage. Par la forme de MOLLUSQUES. 445 l'animal et ses couleurs, on pourra juger si c'est absolument la même espèce. Celui du nôtre a le pied grand, un peu rétréci et à pointe bifurquée; en avant il est médiocre- ment auriculé. Sur un fond jaune pâle , il est pi- queté de noirâtre. Uniformément jaune en des- sous; l'opercule est fort petit, ovalaire. Le siphon, long, est souillé de brun verdâtre Les tentacules sont jaunes et très-pointus. Sa coquille est tachée d'un joli brun presque noir, formant deux ou trois bandelettes transverses, irrégulières sur lé* dernier tour. DIMENSIONS. pouces, lignes. , I « Longueur Épaisseur •» 6 BUCCIN FASCIE. Buccinum jasciatum. Lamarck , An. s. v., t. VII , p. 27 1 , n° 28. PLANCHE 32, FIGURES l8-2I. Buccinum y testa ovato-conica , apice acuta , longitudinaliter plicato - granulosa , transversim 446 ZOOLOGIE. striata , alba vel cinerea aut lutescente ; fasciis transversis diversimode coloratis , labro intus den- tato. Lamk. Cette très-petite espèce toute granuleuse, lon- gitudinalement plissée, est une Nasse très- com- mune sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. Comme le dit M. de Lamarck, elle offre de grandes variétés dans sa coloration. Le plus ordinairement elle est toute blanche ou jaunâtre, avec des bandes trans- verses r©uge-brun dans les sutures, et deux sem- blables sur le dernier tour. L'animal a le pied en carré long , bifurqué en arrière , étalé et lobé en devant , avec l'indice d'une rainure en dessous. Les tentacules et le si- phon sont fort longs. Les yeux sont placés à quelque distance de leur base. Ce Mollusque est entièrement d'un gris verdâtre. Le pied seul a de chaque côté et en dessous une ligne couleur de suie. L'opercule est ovalaire, membraneux, denti- culé sur un de ses côtés. Lorsque l'animal marche, il relève la partie postérieure de son pied. DIMENSIONS. lignes Longueur 5 -± Épaisseur 2 { MOLLUSQUES. 447 BUCCIN THERSITE. Buccinum thcrsiies. Lamarck, An. s. v., t. VII, p. 277, n° 5a. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 32 , FIGURES 22-24- Buccinum, testa ovata, dorso valde gibba, lon- gitudinaliter partira plicata , basi striata, olivacea vel pallide cœrulescente , albo aut fusco fasciata ; gibbo lœvi , maculato , labro crasso , intus den- tato. Lamk. L'animal a la forme de la plupart des Nasses précédentes. Son pied n'est que légèrement échan- cré en arrière. Sa couleur est d'un jaune verdâtre, excepté en avant où il est brunâtre en dessus. Le siphon seul est piqueté de brun. L'opercule est ovalaire et lisse. Cette espèce habite l'île de Vanikoro. DIMENSIONS. lignés. Longueur 8 Epaisseur , 4 448 ZOOLOGIE. BUCCIN GLOBULEUX. BuccinuiH globosum , nob. PLANCHE 32, FIGURES 25-2-7. Buccinum, testa globosa , longitudinaliter pli- cata, transversim striata , subgranulosa , albaaut lutea, desuper fusco maculata ; spira brevissima > acuta; labro crasso , albo, intus striato. Très -petite espèce, arrondie, globuleuse, sans gibbosité ; remarquable par la grandeur de son dernier tour, et la blancheur éclatante et polie de son ouverture. Le dos est obliquement plissé en long et strié en travers , de sorte qu'il en résulte de petites granulations quadrilatères un peu apla- ties sur toute la coquille. La spire, très-courte et pointue, décrit cinq à six tours un peu arrondis. La columelle a un pli très-marqué à sa base. Le bord droit est strié en dedans. La couleur est blanche ou jaune clair, avec une tache brun rouge foncé sur le dernier tour. Ordinairement la plu- part des individus sont régulièrement brun clair, mais toujours avec le dos taché. L'animal est jaunâtre piqueté de brun. Son pied est arrondi et bilobé en avant , échancré en MOLLUSQUES. 449 arrière. Son siphon est long, mais ses tentacules sont fort petits. L'opercule, ovalaire , membra- neux, porte une pointe recourbée à une de ses extrémités et deux denticules à l'autre. Cette Nasse, qui est constamment en mouve- ment, habite l'île de Vanikoro. On la trouve aussi au havre Carteret de la Nouvelle-Irlande. DTMF.NSIOiVS. ligne». Longueur 5 ^ Épaisseur 3 4 BUCCIN TREILLISSI',. Buccinum canceUatum , uob. PLANCHE 32, FIGURES 3o-3l. Buccinum, testa ovato-conica, acuta, rugosa, pallide lutea, longitrorsum plicata, lineolis tenuis- simis, elevatis transversim cincta ; apertura ovali, angustata y aurantiaca; margine dextro sulcato ; columella basi uniplicata. Cette espèce, de moyenne grandeur, est régu- lièrement conique, très -pointue à son sommet , Zoologie, t. 11. 29 450 ZOOLOGIE. plissée en long et réticulée par des stries trans- verses, élevées, très-fines, formant des aspérités par leur croisement avec les plis longitudinaux : elles sont plus marquées au sommet des sutures. Cette coquille est d'un jaune très -pâle. L'ouver- ture est ovalaire, rétrécie, de couleur orangée. Le bord droit est sillonné ; le columellaire , lisse , avec un seul pli à sa base. Nous n'en connaissons point l'animal. Habite l'île de Vanikoro. DIMENSIONS. lignes. Longueur o. Épaisseur 4 BUCCIN MURIQUÉ. Buccinum muricatum , nob. PLANCHE S'2 , FIGURES 3'2-33. Buccinum, testa minima, ovato-globosa, lutea, apiceacuta, longitudinaliter plicata , transversim echinata; apertura alba, granulosa, intus striata; columella uniplicata. MOLLUSQUES. 451 Très- petite espèce, arrondie, subglobuleuse à la base , à sommet conique et pointu , plissée en long , hérissée de nombreux petits tubercules transverses, comme certaines Ricinules. Son ou- verture , ovalaire , grande , est granuleuse dans son contour, et sillonnée en dedans du bord droit. La columelle porte à sa base un pli , commun à presque toutes les Nasses. La couleur de cette coquille est un jaunâtre très -clair du rougeâtre. Son ouverture est blan- che. M. deLamarcken possédait une, dans sa collec- tion, qu'il n'a pas décrite. On la voit également au Muséum sous le nom de Nucléole. Les individus en sont blancs ou maculés. Ne l'ayant reconnue dans aucun auteur , nous nous sommes décidés à en donner une figure; car c'est vraiment une es- pèce nouvelle et très -distincte. Nous n'en con- naissons point l'animal. Elle habite le havre Carteret, à la Nouvelle- Irlande. DIMENSIONS. lianes Longueur G Épaisseur. . /i *9 * 452 ZOOLOGIE. BUCCIN DU PORT-JACKSON. Buccinum jacksomanum , nol>. PLANCHE 32 , FIGURES 28-29. Buccinum, testa minima , ovato-conica , longi- trorsum plicata , luteo - olivacea ; ultimo anfractu medio lœvigato , antice transversim striato ; vitta alba cincto; apertura granulosa, intus subsulcata, postice dentata. Cette autre petite espèce est ovalaire , conique, à spire grosse et peu pointue, décrivant environ cinq tours plissés en long. Le dernier, plissé seu- lement au côté gauche, est lisse dans le reste de son étendue ; ce qui pourrait bien ne tenir qu'à l'âge. Il présente quelques lignes transverses à sa base , près du canal, et des tubérosités à la suture qui semblent indiquer plus tard la formation des plis. Le bord droit a un bourrelet extérieur; en dedans il n'a que des indices de sillons. La colu- melle est granuleuse, plissée ; en arrière est une dent. Cette coquille est olivâtre, avec une bandelette blanche on jaunâtre sur le dernier tour. Les côtes MOLLUSQUES. 453 et les tubercules sont blancs, de même que l'ou- verture et sa callosité. Habite le Port-Jackson, d'après M. Fraser, bo- taniste, qui nous la donna. Nous n'en avons qu'un individu complet ; beaucoup d'autres n'avaient point encore formé leur ouverture. Nous n'en connaissons point l'animal. DIMENSIONS. Longueur - • > 7 Épaisseur 3 BUCCIN LIME. Buccinurn senticosum . Cancellaria senticosa, Lamarck, Anim. s. v., t. VU , p. n4, n° 7. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 3l, FIGURES I~4- Buccinurn , testa ovato - oblonga , subturrita , scabra, longitudinaliter plicata, striis transversis 434 ZOOLOGIE. cancellata , albida aut pallide fulva , inferne zona rufo rubente cincla ; plicis per totam longitudi- nem denticulato-asperis ; columella obsolète tri- plicata. Lamk. Un examen attentif de l'ouverture de cette co- quille , de la forme de son canal , joint aux plis de la columelle et aux sillons du bord droit , au- rait pu faire deviner qu'elle était plus près des Buccins que des Turbinelles, sans avoir recours à l'étude de son animal , qui est tout-à-fait celui des Nasses. Il est considérable. Son pied , à sillon marginal, s'avance beaucoup au-delà de la tête, en s'évasant et formant deux pointes latérales. Il est lancéolé en arrière et terminé par un filament, que re- couvre en partie l'opercule, qu'on peut appeler terminal. Il est allongé, rétréci, onguiculé, mem- braneux et très-pointu. Les tentacules sont gros, recourbés, portant les yeux sur la moitié de leur longueur, et terminés pnr un filament délié. Le si- phon est fort long. La cavité respiratrice contient deux branchies inégales : la plus grande a ses la- melles épaisses, libres un peu par la pointe. La trompe est très-longue , pourvue d'un ruban lin- gual à trois rangées de crochets. Dans les mâles, le pénis est long, mince et plat ; il sort de ce qu'on peut appeler sa gaîne ou pré- puce, non par le côté, mais tout- à -fait à l'extré- MOLLUSQUES. 455 mité , qui est tronquée. Le conduit déférent n'est pas seulement une rainure, comme dans quelques Mollusques , mais un canal complet dont on aper- çoit le trajet sur le plancher inférieur de la cavité respira trice. Le manteau porte l'empreinte des sillons inté- rieurs , dont la coquille est marquée. La couleur varie un peu sur deux de ces Mol- lusques que nous avons observés. Le pied, jaune en dessous, jaunâtre en dessus, est marqué de stries rougeâtres et de raies noires en arrière. Un écusson, arqué, blanc, bordé de noir, le distingue en avant. Les tentacules sont jaunâtres , avec des teintes qui recouvrent aussi le siphon , dont le fond est bleuâtre. L'opercule est d'un jaune vif. Habite l'île d'Amboine. Est-il bien sûr qu'on le trouve à la Nouvelle-Hollande , comme l'indique M. de Lamarck? Nous ne le pensons pas. DIMKNSIONS. lignes. Longueur 18 Épaisseur 9 456 ZOOLOGIE. BUCCIN VIOLACÉ. Buccinurn violaceum, nob. PLANCHE 3o, FIGURES 32-34- Buccinurn, testa ouata, subglobosa , transver- sim sulcata,fuscescente-violacea. Spira brevi, ob- tusa, lœvi; apertura ampla, sulcata , fusca. Cette espèce est courte, globuleuse, ventrue , à spire obtuse, arrondie et lisse, décrivant quatre tours et demi transversalement sillonnés d'une manière large et peu profonde. L'ouverture est ample et ovalaire, d'un brun clair, sillonnée sur son bord droit, lisse sur la columelle, qui est ar- rondie. Le canal est fort court et calleux. Cette coquille est d'un rouge brun violacé. On la pren- drait facilement pour une Pourpre, et elle a même plusieurs rapports avec la Fustigée (Cruentata, de Lamarck. ) L'animal a la tète , le pied et le siphon d'un vio- let très - foncé. Les tentacules sont longs et por- tent les yeux à leur base; leur pointe est blanche; le dessous du pied est orangé et ses côtés sont striés de brun. L'opercule est ovalaire, un peu pointu, brun et paucispiré. Sa forme et la place MOLLUSQUES. 457 des yeux suffisent pour classer cette coquille parmi les Buccins. Elle paraît commune dans la baie de la Table, au cap de Bonne-Espérance, à en juger par les débris roulés que nous y avons rencontrés. Cependant la coquille avec son animal y est rare. Les individus petits, plus allongés, moins ven- trus, sont probablement des mâles. DIMENSIONS. ligues. Longueur 16 Épaisseur 9 458 ZOOLOGIE. Genre EBURNE. — Ebuma , Lamarck. ÉBURNE CANALICULÉE. Eburna spirata. Lamarck. , Anim. s. v., t. VII, page 280, n° 3. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 3l , FIGURES 10-l3. Eburna, testa ovato - acuta , ventricosa, lœvi , maculis luteo-fulvis pic ta ; anfractibus superne canaliculatis : canulis margine externo acuto ; spira apice cœrulea; callo columellœ umbilicum partim obtegente. ( Lamk. ) C'est avec les Buccins que doivent aller les Eburnes , bien que l'animal ait certains rapports de formes, dans la tête et les tentacules, avec les Tritons ; son opercule ressemble même à celui du Pileare. Ce sont ces différences qui doivent porter à maintenir ce genre , jusqu'à de plus amples observations sur les animaux des diverses espèces qui le constituent. L'Éburne canaliculée a la tète large , arrondie en avant , portant de longs MOLLUSQUES. 45!) tentacules pointus, divergents comme les branches du Lyre, oculés sur un renflement de leur base. Ce faciès que le dessin seul peut rendre, exprime celui des Tritons et desRanelles. On voit sortir de la bouche une très-grosse et longue trompe cylin- drique , pourvue d'un ruban lingual peu long, dont les épines sont sur trois rangées ; les deux latérales,simples, fortement coudées ; les moyennes à cinq dents. Les glandes salivaires sont extrême- ment petites, molles, diffluentes et grumelées. Il faut considérer l'estomac comme formé de deux parties : la première allongée, ample , sans dilata- tion , et la seconde renflée en cul de sac , recevant les conduits du foie qui l'embrasse en totalité. L'intes- tin en sort et se termine tout de suite et sans circon- volution par le rectum. Le testicule suit le contour de la spire qu'il se partage avec le foie. Son canal déférent est saillant sous les téguments de la ca- vité pulmonaire et gagne un organe excitateur fort petit , aplati , recourbé et pointu. Le siphon est peu développé ; au côté opposé , sous le manteau , sont les plis qui sécrètent la mu- cosité. La branchie supérieure est fort grande, arquée; la seconde , petite et courte. Le pied, large, épais, à sillon marginal, porte un grand opercule, ovalaire , pointu comme un pépin de courge , onguiculé, brun, fermant bien l'ouverture. La couleur générale de ce Mollusque est d'un jaune clair , taché de larges plaques d'un brun foncé , iGO ZOOLOGIE. en forme de bande sur la tète , et inégales sur les côtés du pied. La coquille est revêtue d'un épiderme rou- geâtre, qui en marque les teintes. Le canal pro- fond de la partie postérieure du bord droit , qui élargit singulièrement les sutures, est produit par un repli en gouttière du manteau. Cette Eburne provient de Ceylan. Nous ne l'avons point représentée en couleur, parce que l'animal était mort. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur i » Largeur i 12 MOLLUSQUES. 461 Genre VIS. — Terebra, Bruguières. C'est près des Buccins que les Vis doivent être placées ; il existe , en effet, entre ces Mollusques, certains rapports d'organisation qu'il est facile de saisir, sans toutefois dissimuler qu'elles ont aussi des affinités avec les Mitres par leurs mœurs, par l'extrême petitesse de leurs tentacules et la place de leurs yeux. Et si réellement il y a des Mitres operculées, le passage sera encore plus facile. VIS POLIE. Terebra dimidiata. Lamarck , An. , s. v. , t. VII, page s85, n° [t. Ibid. pour la svnonvmie. Martyn, 93; bonne figure. PLANCHE 36, FIGURES I7-18. Terebra, testa turrito - subulata , lœvi, luteo- carnea, maculis albis aut fuscis longitudinalibus undatis subbijîdis ornata ; anfractibus planulatis , superne sulco impresso divisis : supremis longitu- dinaliter striatis. (Lamk. ) 462 ZOOLOGIE. Nous devons à M. de Blainville quelques détails sur l'organisation de l'animal des Vis , d'après un individu de l'espèce tachetée que nous avions rapporté des îles Sandwich, dans notre premier voyage. (Zoologie de l'Uranie, pag. 449» pi- 69.) Ce professeur s'en est servi , dans son Manuel de Malacologie, pour caractériser le genre; mais c'est moins dans cet ouvrage qu'il faut chercher son opinion à ce sujet, que dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, à l'article Vis, parce que, comme il le dit lui-même, il a été trompé par un passage d'Adanson. Ayant eu occasion, aux îles des Amis, d'observer ces animaux , nous allons ajouter quelques faits de plus à ce qu'on sait déjà. En voyant sur nos dessins la petitesse des par- ties extérieures de l'animal, comparées à la lon- gueur et à la pesanteur de la coquille , on préjuge d'avance quels efforts il doit faire pour l'élever et la soutenir, car elle ne traîne pas ; ce qui est visible par la beauté de son poli. Quoique ce Mollusque soit craintif et sorte peu au dehors, il est cependant à présumer qu'il se meut souvent et qu'il recherche les eaux claires, autrement il serait recouvert de l'enduit limoneux qui souille la plupart des Mollusques sédentaires. L'animal de la Vis polie, mâle, a la tète assez large, les tentacules distants, excessivement petits et courts : à peine y aperçoit-on les yeux vers le mi- MOLLUSQUES. 40.5 lieu de leur longueur. Le pied est allongé, un peu cylindrique, évasé, sillonné en avant, portant un opercule assez grand , ovalaire, bien régulièrement onguiculé. Entre les tentacules sort assez commu- nément une grosse trompe cylindrique , suscep- tible de se dilater en cloche , ainsi que nous l'avons représentée; la langue qu'elle contient est lisse et sans apparence de crochets. L'estomac est allongé, mais peu dilaté. Les glandes salivaires qui entourent l'œsophage sont vermiculées, réunies en un seul paquet arrondi comme dans la Mitre. L'intestin, après avoir passé dans le foie , revient à droite et se termine par un assez gros rectum. L'organe biliaire occupe presque tout le reste de la spire avec le testicule. Ces parties étaient trop racor- nies dans nos individus, pour qu'à notre retour nous ayons pu les développer convenablement, et nous avons dit ailleurs les occupations pres- santes qui nous empêchaient , dans les relâches, «le tenter de faire de l'anatomie sur les animaux frais. Le canal déférent se montre sous la peau de la cavité respira trice, sous la forme d'un petit cor- don tremblé ; il gagne la gaîne de l'organe excita- teur, qui est longue, recourbée, ouverte à sa pointe par où sort le pénis proprement dit, qui n'est que la suite du canal déférent. Sur le vi- vant, ce corps était denticulé en scie sur un de ses bords, tandis qu'un autre individu de la même espèce, conservé dans l'esprit-de-vin, l'avait seu- 464 ZOOLOGIE. lement ridé et tel que nous le représentons dans les détails anatomiques. La cavité branchiale est vaste, étendue en lon- gueur; elle porte au côté gauche un long peigne étroit à lamelles fines et serrées. La seconde est petite. Le cœur nous a paru fort allongé. Le si- phon qui introduit l'eau dans la cavité pulmonaire est gros et court, et il ne fait que peu de saillie au- delà du canal. Des plis folliculeux, occupant le bord du manteau, sécrètent une mucosité plus ou moins abondante : celle qui sort de l'organe de la pourpre ou de la dépuration, est couleur de laque. Tout l'animal est d'un jaune orangé uniforme et clair. Dans la femelle , l'utérus tient la place du conduit déférent , longe le rectum et s'ouvre près de l'anus. La Vis polie se distingue par ses tours doubles ou rubanés, marqués d'un triple cordon de taches quadrilatères qui varient en couleurs depuis le blanc jusqu'au joli brun clair tirant sur la terre de Sienne calcinée : cette dernière teinte est celle de l'individu que nous faisons figurer. Habite l'île de Tonga-Tabou. niMKNSioprs. jMHices. li s: lies h "2 Épaisseur à la base . 8 » MOLLUSQUES. 465 VIS TIGRÉE. Terebra subulata. Lamarck , An. s. v., t. VII, p. 286 , n° 6. Ibid., pour la synonymie. PLANCHE 36 , FIGURES I9-2O. Terebra y testa turrito-subulata , angusta, lœvi- gata, albida ; anfractibus convexiusculis , macu- lis quadratis rufo-fuscis biseriatim cinctis : supre- mis sulco impresso divisis. Lamk. Cette espèce est figurée pour montrer que l'a- nimal ne diffère pas de celui de la précédente. Sa tête s'allonge sous la forme d'un petit mufle qui disparaît lorsque la trompe se dilate et sort. Les tentacules sont plus gros et moins distincts. Nous aurions cru voir que les yeux étaient pla- cés tout-à-fait à leur extrémité; ce qui tenait pro- bablement à la contraction de la pointe qui les domine. Le pied est ovalaire, dilaté; le pénis long, grêle et entièrement lisse : il était violacé ainsi que le bord du manteau , tandis que toutes les autres parties de l'animal étaient d'un jaune assez intense. Le siphon est court et sans saillie exté- rieure. Zoologie. T. 11. 3o 466 ZOOLOGIE. ■ Tout ce que nous avons dit de l'organisation de l'espèce précédente se rapporte à celle-ci, qu'on trouve dans les mêmes lieux. L'individu qui a servi à nos dessins a quatre pouces de longueur sur huit lignes d'épaisseur à la base. VIS RUBANEE. Terebra tœniolata, nob. PLANCHE 36, FIGURES -?.5-l6. Terebra, testa turrito-subulata , angusta , longi- tudinaliter striata , rosea, tœniolarubra bicincta; anfractibus convexiusculis superne sulco impresso divisis et albo cinctis; columella lamellosa. Petite espèce très-élégante, non ventrue, dont les tours sont larges , séparément striés en long , élevés, bifides , c'est-à-dire divisés près de leur sommet par une strie décurrente, formant un ru- ban d'un blanc jaunâtre sur un fond rose. Un petit ruban rouge très -étroit parcourt tous les tours en touchant presque les sutures: il est double au dernier; et comme il n'est pas plus large que MOLLUSQUES. 467 la strie dont nous venons de parler, il rend la co- quille comme doublement cerclée. La bouche est ovalaire, entière, c'est-à-dire qu'une lamelle qui recouvre la columelle se joint au bord droit. Cette coquille, dont nous ne connaissons point l'animal, se trouve à Tonga-Tabou. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur i 1 Épaisseur à la base » (y VIS CHAPELET. Terebra nionilc , nob. PLANCHE ,*>6 , PIGURES 2 1-22. Terebra , testa turrito • subulata , lœvi , lutea , anfractibus superne sulco divisis, tuberculis albi- dis planis ornatis; columella lamellosa. Autre petite espèce, moins conique que la pré- cédente , polie , brillante , dont les tours assez larges, d'abord planes, d'un jaune fauve uniforme, sont cerclés par une petite bandelette tubercu- w 468 ZOOLOGIE. leuse, dont les tubercules sont blancs, peu éle- vés et quadrilatères. L'ouverture est entière par la lamelle qui recouvre la columelle et vient se joindre au bord droit. Nous ne connaissons ni l'animal ni la patrie de cette coquille. Elle habite peut-être les Marianes ou les Carolines. DIMENSIONS. pouces. lignes 1 8 Épaisseur à la base. . CI 3 VIS STRIÉE. Terebra striata, nob. PLANCHE 36 , FIGURES 23-24- Terebra, testa turrita, basi leviter ventricosa, albido fulvoque marmorata ; arifractibus con- vexiusculis , superne sulco divisis , longitrorsum separatim striatis ; ultimo anfractu linea ru/à bi- cincto. Petite espèce, conique, assez peu pointue, lé- gèrement ventrue à la base, dont les tours de MOLLUSQUES. 469 spire sont larges , bifides , et tous séparément striés en long par des sillons profonds, rougeâtres, écartés les uns des autres, et qui , en passant d'un tour à l'autre, ne se correspondent pas toujours. Le ruban qui borde chaque tour près des sutures, devient tuberculeux vers la pointe de la spire. Une strie décurrente , double ou même triple sur le dernier tour , se perd insensiblement sur les autres. L'ouverture est allongée , la columelle tordue , avec un pli très-oblique à la base. Le fond de la coquille est blanc avec des maculatures fauves , quadrilatères , allongées. L'animal nous est inconnu, de même que la pa- trie de cette coquille, que nous supposons pro- venir des îles Carolines. Un individu, assez semblable au nôtre, existe au Muséum, sous le nom de Pertusa, qui équi- vaut à peu près à celui que nous avons donné. 1HMENSIONS. pouces, lignes. Longueur i 10 Épaisseur à la base 4 470 ZOOLOGIE. VIS PLOMBÉE. Tcrcb/a nlumbea , nol>. PLANCHE 36, FIGURES ^9-JO. Terebra, testa turrito-subulata, polita, longi- trorsum plicata, transversim tenuissime striata , brunneo-phunbea , vitta nigra decurrente cincta; apertura jusca ; columella conforta biplicata. Très-petite espèce très-pointue , ayant des rap- ports avec la Vis Foret , mais ses côtes sont plus sail- lantes, plus ondulées, et au lieu d'être ponctuée, elle est ceinte par un ruban noir sur un fond jau- nâtre sale, ce qui lui donne une teinte légèrement plombée. Les tours de spire sont obliques, longs et élevés, profondément cannelés, formant des sil- lons longitudinaux auxquels ne correspondent pas les arêtes du dernier tour. Ils sont de plus striés très-finement en travers. Le fond de l'ou- verture est d'un bleuâtre sombre, et la columelle est tordue et doublement plissée. Habite les Moluques. Son animal nous est in- connu. DIMENSIONS. lignes. Longueur io{ Epaisseur à la base a MOLLUSQUES. 471 VIS CATNCELLÉE. Terebra canceUata, nob. PLAiVCHli 36, FIGURES 27-28. Terebra, testa turrito - subulata , aspera, lon- gitrorsum undatim plicata, transverse tenuiter sfriata, rubente aut fuscescente ; anfractibus su- perne sulco impresso divisis. .Petite espèce assez pointue, terne et âpre au toucher par ses cannelures longitudinales un peu en ondes que traversent des stries déliées. Chaque tour est allongé et divisé à son sommet par un sillon transverse ; ce qui forme comme un ruban décurrent près des sutures. Deux individus varient un peu pour les couleurs : l'un est d'un rouge brun sombre, et l'autre brun violacé très-foncé. Cette Vis provient des Moluques. L'animal en est inconnu. DIMENSIONS pouces, lignes. Longueur ' * Épaisseur à la base 2 472 ZOOLOGIE. Genre LITTORINE. — Littorina, Férussaç. M. de Férussaç a formé ce genre pour de pe- tites coquilles d'organisation diverse , réparties dans les genres Turbo, Buccin, Phasianelle, etc. Il était, en effet, assez difficile de classer plusieurs de ces Mollusques ; et l'on ne pourra même bien le faire que lorsque l'on connaîtra leurs caractères ana- tomiques les plus essentiels. Nous n'avons pu nous livrer à ces recherches pour les sept espèces que nous donnons; cependant nous avons vu que celles que nous avons étudiées, doivent être placées près des Buccins, bien qu'elles n'aient pas de siphon. Mais on voit des Mollusques du même genre, comme les Mitres par exemple, qui ont un si- phon très-long et quelquefois à peine apparent. Quant aux espèces qui avoisinent le Turbo lit- toral , ce sont très-probablement des Buccins, et les sexes sont alors séparés. Car si elles se rap- portaient au groupe des Troques et des Turbos, l'opercule serait différent, et par cela seul on pour- rait aussitôt en déduire une organisation interne tout autre , dans la branchie , le cœur , dans l'appareil génital et même le système nerveux. Enfin ce seraient des Mollusques hermaphrodi- tes, dont \m seul sexe, le femelle, est bien ap- MOLLUSQUES. 473 parent. Nous entrerons dans plus de détails sur un sujet que nous ne faisons qu'indiquer ici, lors- que nous en serons aux Troques. Mais ne sem- ble-t-il pas bien particulier qu'on aille étudier la nature au loin , tandis que nous ignorons plusieurs de ses phénomènes les plus intéressants, qui sont à notre portée et se passent pour ainsi dire tous les jours sous nos yeux ? Ce sont les Turbos, les Tro- ques et les Monodontes, dont l'organisation et le singulier mode de reproduction sont inconnus, qui nous portent à dire cela. Plusieurs des Mollusques qu'on range parmi les Littorines sont remarquables par la minceur et la fragilité de leur coquille, à tel point que les rencontrant sur les arbres du rivage , on pour- rait les prendre pour des Mollusques terrestres. Us vivent infiniment plus dans l'air que dans l'eau, quoiqu'ils s'éloignent peu de ce dernier élément. Us se plaisent surtout sur les rameaux des végé- taux qui dominent les eaux, le long des pieux qui supportent les maisons des naturels. Partout, dans les contrées chaudes, on ramasse de ces ani- maux à pleines mains. D'autres préfèrent les her- bes des rivages. Quelques caractères organiques peuvent déterminer ces habitudes. Nous donne- rons les détails que nous aurons pu saisir en dé- crivant chaque espèce en particulier. 474 ZOOLOGIE. L1TTORINE ANGIILIFERE. Littorina angulifera. Phasianelle angulifère, Laraarck. , An. s. v. , t. VII, p. 54 , n° 10. Lister, t. DLXXXIII, f. 37-38. PLANCHi. 33, FIGURES 1-3. Littorina , testa oblongo-conica , carinata > basi ventricosa, teniuscula, transversim striata; ma- culis in fundo vario pallidoque longitudinalibus inœqualibus rufo-fuscis ; ultimo anfractu anguli- fero; spira apice acuta. Lamk. C'est sans doute cette espèce et ses analogues qui auront porté M. de Férussac à les ôter des genres où elles étaient, pour en former celui des Littorines. Ce sont en effet des coquilles fort minces, la plupart striées, à opercule membra- neux et paucispiré. M. de Lamarck, qui n'en con- naissait pas l'animal, les a rangées parmi lesPhasia- nelles, qui ont une organisation bien différente, car ce sont de vrais Turbos. La coquille, qui nous MOLLUSQUES. «75 occupe, a une carène arrondie, bien visible , qui passe sur le dernier tour et côtoie toutes les sutures; le pli de sa columelle est violet sur le vivant. Son opercule est d'un rouge brun très- foncé. L'animal a le pied ovalaire, assez grand, à sillon marginal antérieur, jaune en dessous avec une ligne brune au milieu, verdâtre piqueté de noir sur les côtés. Le mufle s'allonge en forme de trompe; il est noir, et jaune seulement à son ex- trémité. La tête est marquée d'une tache noire accompagnée de deux bandes jaunes. Les tenta- cules, médiocrement allongés, coniques, poin- tus, piquetés, comme annelés de brun, portent les yeux sur un renflement de leur base. Le manteau , d'un brun clair, a son limbe blanc. La cavité pulmonaire est fort grande et largement ouverte. Elle contient deux branchies, dont une fort petite est reléguée au côté gauche, l'autre occupe tout le plafond auquel elle adhère, et se porte du côté opposé jusqu'à toucher le rectum. Les lamelles en sont aplaties et fixées. La langue est presque aussi longue que celle des Patelles, dont elle a un peu la forme, avec trois rangées de crochets. Mais ce qui est bien particu- lier, c'est que les deux sexes sont réunis comme dans les Pulmonés. L'organe excitateur est énor- me et saillant sous le tentacule droit. Il est plissé, peu pointu, et porte une rainure sur son bord 476 ZOOLOGIE. externe. Le testicule paraît placé en avant du foie, à l'endroit où commence le rectum. L'utérus côtoie la fin de l'intestin et s'ouvre un peu en arrière de l'anus. Ainsi ces Mollusques sembleraient faire par leur organisation le passage des Pectinibrancbes aux Pulmonés. Leur branchie en effet n'est plus libre; ce n'est qu'un repli de la partie supérieure du manteau : de là probablement cette nécessité de vivre plus à terre que dans l'eau. D'un autre côté, ils sont hermaphrodites insuffisants, et ont besoin d'un accouplement réciproque. Nous re- grettons que le temps et nos occupations ne nous permettent pas de compléter leur anatomie, qui doit être des plus intéressantes. L'individu qui a servi à nos dessins provient de Tonga-Tabou. La même espèce se retrouve au port Dorey de la Nouvelle-Guinée et ailleurs. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur des plus grands i 3 Épaisseur o. MOLLUSQUES. «77 LITTORINE DE SYDNEY. Littorina luteola, nob. PLANCHE 33 , FIGURES 4~7 • Littorina, testa conica, apice acuta, carinata, tenui, transversim striata, lutea fusco - rubente picta; apertura subrotunda. Cette espèce se distingue par sa forme élancée, turriculée , à sommet pointu. Le dernier tour est de la même longueur que tous les autres réunis, non renflé, traversé par une petite carène arron- die, qui va se perdre dans les sutures. Quelques individus en ont deux seulement sur le dernier tour , qui présente assez ordinairement un bour- relet éloigné du bord droit. L'ouverture est à peu près ronde , un peu anguleuse postérieurement, sanspresqueaucunedépressionàlacolumelle.Cette coquille est profondément striée transversalement d'un jaunâtre clair piqueté de brun et de rou- geâtre. Ces taches sont longues et suivent le sens des stries. Il y a quelque variété dans l'intensité de la coloration; et quelques exemplaires ont de petites flammes brunes longitudinales. 478 ZOOLOGIE. L'animal a ses tentacules gros, courts , coni- ques, jaunes, striés de brun. Les yeux sont sessiles et placés sur leur base. Le mufle est allongé, noir en dessus , jaune au bout. Le pied est ovalaire , jaune , avec une ligne brune médiane en dessous, piqueté de brun sur les côtés. Son opercule est excessivement mince, jaunâtre et paucispiré. Lors- que l'animal marche , on voit le manteau saillir en arrière au dessus du pied. Quelques individus ont les tentacules entièrement jaunes. L'organe excitateur est long, gros , bifurqué à sa pointe , qui se recourbe en crochet. Nous rencontrâmes cette Littorine dans les herbes que la mer recouvre parfois , au port Jackson , dans la rade de Sydney, de l'autre côté de la ville où se trouve une aiguade. Autant que nous pouvons nous le rappeler , c'est la seule localité où elle se trouve. DIMENSIONS. lignes. Longueur. Epaisseur. MOLLUSQUES. 470 LITTORINE DE DIÉMEN. Liltorina diemencnsis, nob. PLANCHE 33, FIGURES 8- I I . Littorina , testa minima , ovato-conica , apice acuta , transversim tenuissime striata , cœrules- cente; ultimo anfractu vittato ; apertura viola- cea ; columella depressa. Les quatre espèces que nous allons maintenant décrire s'éloignent des précédentes par la solidité de la coquille; leur mufle ne parait pas non plus si allongé. Elles sortent bien de l'eau , mais en de- meurent peu éloignées sur les rochers qu'elles couvrent de leurs quantités innombrables. Enfin leurs rapports avec les Buccins sont plus grands. Nous n'avons point étudié leur organisation. Nous avons seulement vu suriaPhasianelle mauritienne de Lamarck, qui est une des plus grosses espèces, que la branchie tapisse le plafond de la cavité, et que la langue est munie d'un petit ruban à crochets. La Littorine deDiémenest absolument le Turbo bleuâtre de M. de Lamarck, qu'on trouve dans la 480 ZOOLOGIE. Méditerranée , avec des stries transverses de plus que n'a pas ce dernier. Les individus en sont aussi généralement plus grands. Il est court, un peu renflé à la base, aspire assez pointue. Sa couleur est d'un bleu tirant sur le céleste, avec une bandelette irré- gulière, plus foncée sur le dernier tour. Son ouver- ture est arrondie , un peu anguleuse , d'un violet sombre en dedans. La columelle est déprimée. La coquille a beaucoup plus d'éclat dans l'eau, que lorsqu'elle est exposée à l'air. L'animal a les tentacules gros, courts, avec un gros renflement à leur base pour les yeux. Ils sont jaunâtres et ponctués de brun sur les côtés. Le pied est large , ovalaire , blanc en dessous avec une ligne brune au milieu, et brun sur les côtés. La tête et le mufle sont noirs en dessus , avec des teintes verdâtres. L'opercule est brun-rouge , ova- laire et paucispiré. Cette espèce couvre les rochers de tout le litto- ral de la partie sud de la Nouvelle-Hollande , de l'île de Van-Diémen et même de la Nouvelle- Zélande. Elle est fort petite. Les plus grands indi- vidus ont les dimensions suivantes : lignes. Longueur , 5 Epaisseur 3 Parvenus à leur plus grand accroissement presque tous ont le sommet et la spire rouges. MOLLUSQUES. t8l LITTORINE CEINTE. Littorinn cincta , nob. PLANCHE 33, FIGURES 20-21. Littorina, testa ovato-conica , apice acuta, basi subcarinata, transversim late striata, luteo-fusco cincta ; apertura ovali spadicea ; columella de- pressa violacea. Assez petite espèce , courte , très - conique , à spire pointue , dont les tours sont un peu arron- dis, le dernier portant une carène peu saillante, mais qui se distingue cependant des sillons trans- verses. L'ouverture est arrondie , d'un brun vio- lacé. Le bord gauche est très-aplati, presque en gouttière , blanc et violacé. Cette coquille est transversalement et régulièrement striée. Les sil- lons sont peu profonds, jaunes et assez espacés, ce qui donne l'air de petites bandelettes à leurs intervalles bruns. La pointe de la spire est bleuâ- tre. Nous ne connaissons point l'animal de cette espèce qui a des rapports avec la Phasianelle sillon- née de M. de Lamarck, qui elle-même est une Litlo- rine. Zoologie, t. il. 3i 482 ZOOLOGIE. Nos individus proviennent de la Nouvelle-Zé- lande, où ils paraissent rares. DIMENSIONS. Iikhps. Longueur fi Épaisseur 4 LITTORINE PYRAMIDALE. Littorina pyramidalis, noh. PLANCHE ."i3 , FIGURES I2-l5. Littorina, testa conica elongata, basi inflata , apice acuta, tuberculata ; griseo-fusca ; ultimo an- frac tu plicato duabus seriebus nodulorum cincto ; apertura minima rotunda ; columella depressa , subcanaliculata , basi dilatata. Cette espèce est remarquable par sa forme en pyramide, dont le dernier tour, très-renflé, semble être la base de laquelle s'élève assez brusque- ment le reste de la spire. Elle est rugueuse, ceinte d'un cordon de tubercules sur le sommet des tours: le dernier en a deux rapprochés, qui sont presque MOLLUSQUES. 483 épineux; il offre de plus quelques plis longitudi- naux près du bord droit. L'ouverture est petite, ronde, fauve ; lacolumelle est largement déprimée, un peu canaliculée , et dilatée à sa base. Le der- nier tour est, en général, d'un joli gris opalin, et le reste de la coquille d'un brun rougeâtre clair, sur lequel se dessinent de petits tubercules blancs. L'animal a les tentacules assez courts , portant les yeux sur un renflement de leur base. Ils sont d'un vert sale au milieu , avec deux lignes longi- tudinales enfumées. La bouche , placée à l'extré- mité d'un petit mufle en forme de trompe, a son limbe noir et un ruban lingual filiforme démesu- rément long. Le pied est ovalaire , blanc et un peu large en avant , sale en arrière. La branchie occupe tout le plafond en travers, et l'organe ex- citateur est fort long. L'opercule est brun et pau- cispiré. Cette Littorine a quelques rapports éloignés avec le Turbo muriqué. Elle se trouve à la baie Jervis , dans la Nouvelle-Hollande. niMKNSIOTNS. lianes. Longueur iOy Épaisseur à la base fi 1 S. 484 ZOOLOGIE. LITTORINE MILIAIRE. Littoral a miliaris, nob. PLANCHE 33, FIGURES l6-IQ. Littorina, testa ovato - globosa , apice acuta , vittis granosis confertis cincta, cinereo-plumbea ; fauce violacea et alba; columella depressa , basi dilata ta. Cette petite espèce est globuleuse , à spire courte et très-pointue, toujours noirâtre à la pointe, tan- dis que le reste de la coquille est d'un assez joli gris bleuâtre. Elle est couverte de granulations ou tubercules arrondis en lignes transverses très- serrées. L'ouverture est subovalaire, d'un violet foncé , marqué de deux lignes blanches trans- verses , constantes dans tous les individus. La co- lumelle est violacée, aplatie , un peu dilatée à sa base. Le bord droit est sillonné seulement sur son limbe, et varié de blanc et de brun. L'animal a les tentacules gros, courts, coniques, pointus, renflés à leur base pour les yeux. Ils sont d'un brun clair, et la tète est presque noire en des- sus. Le mufle est jaune à son extrémité. Le bord du manteau et le dessous du pied sont jaunes. Ce MOLLUSQUES. 485 dernier est brun , strié de noirâtre sur les cotés. La branchie occupe transversalement tout le pla- fond de la cavité. La langue a un ruban corné as- sez court. L'opercule est large, ovalaire , mem- braneux , brun et paucispiré. Ce Mollusque est très-fréquent à l'île de l'Ascen- sion. Il se plaît sur les rochers battus par la mer. Il serait difficile de le distinguer du Turbo mu- riqué, sans son défaut d'ombilic et sa bouche constamment colorée de la même manière. Il est aussi plus petit , et sa spire devient pointue plus brusquement. DIMENSIONS. lignes. Longueur 6 { Épaisseur . 480 ZOOLOGIE. Genre PLANAXE. — Planaxis , Lamarck. PLANAXE SILLONNÉE. Planaxa sulcata. Lamarck, An. s. v., t. VII, p. 5i, n° 1. Lister, t. 980, I. 5g. Boni., pi. 10, 2. Buccinum suicatum , var. b, Brng. , Dict., n° 16. Sowerby, Gênera, n° 1a. PLAN E 33 , FIGURES 25-29. Planaxis , testa ovato - conica , imperforata , transversim sulcata , alba, nigro-maculata ; tna- culis subquadratis ; labro margine crenulato , in- tus striato. ( Lamk. ) C'est encore non loin des Buccins qu'en atten- dant nous plaçons ce petit genre assez embar- rassant, car s'il tient aux Littorines sous quelques rapports de la coquille, nous ne nous dissimulons pas que l'animal a plus d'affinités avec les Méla- nies ; mais il n'en a aucune avec les Phasianelles. Quoi qu'il en soit, la Planaxe sillonnée est une coquille fort épaisse, assez agréable dans sa colo- MOLLUSQUES. »K7 ration verdâtre, qui varie quelque peu sans ces- ser cependant de présenter ses taches brunes quadrilatères, qui, réunies, forment quelquefois des flammules longitudinales. L'animal a ses ten- tacules longs, filiformes, annelés de brun rouge, portant les yeux sur un court pédicule de leur base. Le mufle s'avance en forme de petite trompe ; il est d'un brun presque noir; et le bord du man- teau est piqueté de rougeâtre. Le pied est assez grand, jaune verdâtre en dessous, tacheté de brun et de noir sur les cotés. Son opercule est ovalaire al- longé, un peu pointu aux extrémités, sans spire. Ses éléments tiennent de ceux des Pourpres, c'est- à-dire que les lames en sont appliquées les unes à côté des autres d'une manière un peu oblique. Il ne porte point l'empreinte delà callosité décnrrente de l'ouverture. La branchie est formée de deux feuil- lets, dont un rudimentaire ; et. l'autre, fort grand, occupe tout le plafond du manteau, qui est sillonné comme le dedans de la coquille. La bouche est mu- nie d'un court ruban lingual. Dans un individu, nous trouvâmes l'utérus rempli d'une grande quan- tité de petits œufs arrondis. La même espèce se trouve à Amboine, à Maurice et à Vanikoro. Des pays chauds ce Mollusque passe assez facilement aux températures plus fraîches , car nous en avons conduit un vivant et sans nour- riture, d'Amboine à l'île de Van-Diémen, en ayant soin de renouveler souvent l'eau dans laquelle il était. 488 ZOOLOGIE. DIMENSIONS. lignes. Longueur 1 1 Épaisseur (> PLANAXE COURTE. Vlanaxis brevis , nob. PLANCHE 33, FIGURES 3o-32. Planaxis , testa minima, ovato-conica, brevi, transversim striata , nigricante ; obscure albido punctata ; labro margine crenulato intus striato , fusco; spira obtusiuscula. Ce n'est que d'après un grand nombre d'indi- vidus tous semblables que nous avons reconnu que cette petite espèce n'était point le jeune âge de la précédente , bien que nous n'ayons point été à même de confirmer davantage cette opinion par une re- présentation de l'animal. Elle est courte , à spire grosse, médiocrement pointue , presque toujours corrodée, striée en travers de la même manière que la Planaxe sillonnée. Sa couleur est d'un brun presque noir, obscurément piqueté de blanchâtre. MOLLUSQUES. 489 Le bord droit est couleur de chocolat; le fond de l'ouverture et la columelle sont d'une teinte un peu plus claire, ce qui distingue ces parties de la belle blancheur de l'autre espèce. On la trouve à Guam et à la Nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. lignes. Longueur 4 i Épaisseur .... 3 PLANAXE DECOLLEE. Planaxis decollata , nob. PLANCHE 33 , FIGURES 33-34- Planaxis, testa ovato - turrita , apice truncata , transversim tenuissime striata , virescenti-lutea ; flammulis fuscis longitrorsum tecta; labro margine integro ; columella postice valde dentata. Cette espèce, par son port, ses stries, la forme de son ouverture pourvue d'une callosité décur- rente, est bien une Planaxe; mais elle est suscep- 490 ZOOLOGIE. tible de former une division dans le genre par la forte dent, ou plutôt l'échancrure du sommet de la columelle , qui forme un canal avec la callosité. Cette coquille est épaisse, allongée, turriculée, un peu ventrue. Son ouverture portée à, droite est ovalaire; le bord droit demi-circulaire, uni , épais, sillonné en dedans ; la columelle lisse , arron- die , un peu échancrée. La spire est toujours ron- gée , décollée à sa pointe; les tours en sont arron- dis ; le dernier égale à peu près ce qui reste des autres réunis. Ils sont très-finement striés en tra- vers. Quatre ou cinq raies plus grosses corres- pondent à la columelle. Le fond de la couleur est un vert jaunâtre, couvert de bandes brunes lon- gitudinales, rapprochées. Le dernier tour en a de plus une transverse. L'ouverture est d'un blanc légèrement rougeâtre. L'animal a les tentacules courts, très-déliés; les yeux sont sessiles à leur base; son mufle s'allonge en forme de petite trompe échancrée ; la bouche est pourvue d'un court ruban; le pied est gros , ovalaire, rosé en dessous, tandis que toutes les autres parties du Mollusque sont d'un brun rou- geâtre très-foncé. La branchie est double , la plus grande est collée au plafond. L'opercule est ova- laire , un peu pointu, infiniment peu pauci- spiré , membraneux, brun rougeâtre, et portant, selon nous, une dépression pour glisser sur la MOLLUSQUES. 491 dent de la columelle. Un individu, provenant de la Nouvelle-Irlande, avait les tentacules beaucoup plus longs. Ceux que nous décrivons habitent le havre de Dorey, à la Nouvelle-Guinée. Nous croyons qu'ils se tiennent à l'embouchure des ruisseaux où la mer arrive. Longueur. Epaisseur DIMENSIONS. ,>oucei>. lignes 1 i i) 5 PLANAXE NOIRE Planaxis nigra , nob. PLANCHE 33, FIGURES 22-24- Planaxis , testa minima , fragili, ovato-conica ; ùrevi, subventricosa , lœvi, basi transversim stria- ta , nigerrima ; apertura ovali lœvigata ; postice canaliculata , nec callosa. Ce n'est que près des Planaxes qne nous pou- vons placer cette très-petite coquille, bien que sa 405 ZOOLOGIE. callosité décurrente soit remplacée par un canal à l'angle postérieur de l'ouverture. Mais cette ouverture , à columelle tronquée , séparée du bord droit par un sinus , est tout - à - fait celle des Planaxes. Elle est lisse sans sillons. La spire est courte , obtuse, toujours un peu corrodée à sa pointe. Ses tours , au nombre de quatre , sont obliques, arrondis, le dernier très-grand , ventru, dilaté , avec trois ou quatre stries transverses à sa base, près du sinus. Le test est assez fragile, lisse dans le reste de son étendue, et totalement noir. L'ouverture seule est d'un brun de chocolat luisant. L'animal est de la même couleur que son enve- loppe ; le dessous du pied seul est d'un blanc lé- gèrement jaunâtre. Les tentacules, longs et grêles, ont d'assez gros yeux sessiles à leur base externe. L'opercule est ovalaire, allongé, onguiculé, sans apparence de spire. Ce petit Mollusque couvre les cailloux du bord de la mer , au havre Carteret de la Nouvelle- Irlande. DIMENSIONS. lignes. Longueur /, Epaisseur 2 MOLLUSQUES. 493 Genre RISSOAIRE. - - Rissoa , Fréminville. RISSOAIRE STRIÉE. Rissoa s tria ta , nob. PLANCHE 33 , FIGURES 38-39- Rissoa, testa turri ta, ad dextrum tantisper in- flexa , apice acuta , albida , transversim striata , postice costulata ; apertura ovali , lœvi et alba. C'est par quelques rapports d'affinités assez éloi- gnés dans l'ouverture, que nous plaçons , après les Planaxes, la seule Rissoaire que nous ayons à dé- crire. Cette espèce est allongée , turriculée , à spire pointue, dont les tours sont un peu arron- dis , le dernier plus grand , renflé et dévié à droite. Il est, ainsi que le pénultième, strié très-finement en travers; tous les autres ont de plus que les stries, des sillons longitudinaux. L'ouverture est ova- laire à bords unis, épais, d'un beau blanc luisant. Le reste du test est également de couieurblanche. Un autre exemplaire est roussâtre. Mais comme 4. FUSEAU RAYÉ. Fusus lineatus , nob. PLANCHE 34 1 FIGURES 6-8. Fusus, testa minima , fusiformi , crassa, lœvi, rosea , lineolis rubris confertim cincta ; apertura ovali , alba substriata , margine intégra. 502 ZOOLOGIE. Cette petite espèce est de celles qu'on pourrait assez facilement confondre avec les Buccins, si l'aspect de son animal , sans siphon extérieur, ne le faisait rentrer dans les Fuseaux. Elle est courte , quoique fusiforme. La spire est grosse , peu pointue ; les sutures et les tours en sont peu distincts; le dernier est ovalaire , un peu ventru. Le canal est un peu long , évasé ; l'ouverture ova- laire, grande, blanche, très- légèrement striée sur le bord droit , qui est entier et piqueté de rou- geâtre par la terminaison des cercles. Toute la coquille est lisse , d'un rosé tirant sur le vio- let , et cerclée de petites lignes rouge -brun, rapprochées. L'animal a les tentacules grêles , assez longs , portant les yeux vers leur extrémité ; le pied est ovalaire, bien détaché. Ces parties sont d'un jaune clair, tachées de points d'un brun-rouge, princi- palement sur la tète, autour du pied, qui en est liséré , et à l'extrémité des tentacules. L'opercule est ovalaire , peu pointu , onguiculé et jaunâtre. Nous avons conservé à ce Fuseau le nom qu'il porte dans les galeries du Muséum. Il ne se trouve- point dans Lamarck. Nos individus proviennent de la baie des îles, à la Nouvelle-Zélande. On remarque quelques variétés dans la forme , qui est plus ou moins trapue, avec ou sans plis h l'extrémité de la spire. MOLLUSQUES. 50 DIMENSIONS. pouces. lignes I 1 M 6 FUSEAU A QUEUE. Fit sus caudatus, nob. PLANCHE 34, FIGURES 20-2 I Fusus , testa minima > fusiformi , ventricosa , apice elongata , turriculata , fulva , transversim striata ; anfractibus convexis , subplicatis ; aper- tura ovali; canali brève. C'est avec quelques doutes que nous formons une espèce de ce Fuseau, qui pourrait bien n'être que le jeune âge d'une autre espèce que nous ne connaissons pas. Sa queue est remarquablement longue , grosse , peu pointue ; son canal , court , épais. Les tours de spire sont élevés , arrondis , bien distincts, un peu obliques; le dernier est renflé; tous sont profondément sillonnés en tra- 504 ZOOLOGIE. vers, avec des plis longitudinaux plus apparents au sommet , nuls à la base. Entre chaque raie transverse en est une autre plus fine. L'ouverture est grande , ovalaire , un peu striée sur le bord droit, et de couleur jaunâtre. Extérieurement cette coquille est aussi d'un jaune clair. Nous n'en con- naissons point l'animal. Habite la Nouvelle-Zélande. DIMENSIONS. ponces. lignes. Longueur , . . i 2 Épaisseur » 5 FUSEAU BANDELETTE. Fusus vit lattis , nob. PLANCHE 34, FIGURES i-S-IQ. Fusus, testa minima , fusiformi , crassa, apice acuta, nodulosa; basi brève , obscure transversim striata , lutea , vitta decurrente violacea cincta ; apertura ovato -angustata 7 rnargins dextro sul- cata, basi unidentata. MOLLUSQUES. 50fi Petite espèce à forme normale , épaisse , à ca- nal gros et court, dévié à gauche, à spire très- pointue, finement plissée seulement à la pointe. Les tours en sont peu élevés et se confondent par le peu de profondeur des sutures : ils sont mar- qués de stries transverses, à peine apparentes , si ce n'est à la base, sur le canal. L'ouverture est étroite, ovalaire, tuberculeuse sur le bord droit, portant, dans son angle postérieur, une callosité dé- currente. Cette coquille est d'un joli jaune- paille, ceinte d'un ruban violet allant se perdre dans les sutures. Il est double seulement surlepremiertour. Cet individu présentait la particularité suivante : il était criblé de trous que l'on ne pouvait bien distinguer qu'à l'aide de la loupe. Ce serait un caractère à ajouter, s'il ne tenait point à quelque animal parasite. L'animal a les tentacules assez longs , portant les yeux près de leur extrémité. Le pied, petit, ovalaire , est d'un blanc jaunâtre ainsi que la tète ; ces parties sont marquées de taches allon- gées d'un rouge-brun. Il y en a deux sur le som- met de la tête, et une troisième entourant chaque tentacule au dessusdes yeux. Ce sont les mêmes cou- leurs que celles de l'animal de l'espèce précédente. L'opercule est brun. Il n'a pas été rendu appa- rent dans le dessin. Ce Fuseau habite la baie des îles, à la Nouvelle- Zélande. r>or> ZOOLOGIE. DIMENSIONS. lignes. Longueur o. Épaisseur , 4 FUSEAU QUENOUILLE. Fusits colus. Lamarck , An. s. v. , t. VII , page 11'i , n° 3. Ibid. pour la synonymie. Ajoutez Martyn , 90 , bonne figure. PLANCHE 34 5 FIGURES 1-2. Fusus , testa fusiformi , angusta , transversim sulcata , alba , apice basique rufa ; ventre par- vulo ; anfractibus convexis , medio carinato~no- dulosis ; cauda gracdi , longa ; labro intus sul- cato , margine denticulato. (Lamk. ) Nous nous bornerons, pour cette espèce très- connue, à faire la remarque suivante: lorsqu'elle est revêtue de son épiderme , sa couleur est d'un brun rougeâtre , avec des taches brûlées entre les nodosités; et dans le jeune âge , que nous faisons figurer, le canal est proportionnellement plus al- MOLLUSQUES. 507 longé, sans la lame qui borde son bord gauche et se prolonge sur la colnmelle. Chaque tour est agréablement marqué de blanc sur les plis, et de roux dans les sillons. L'animal a la tète et les tentacules fort petits ; les yeux un peu proéminents sur leur base ; le pied médiocre , ovalaire , jaunâtre en dessous , d'un rouge de carotte clair sur les côtés , avec des taches blanches. La tête et le siphon sont uni- formément rougeâtres. L'opercule est grand, ova- laire, arrondi à une des extrémités , pointu à l'autre , onguiculé et de couleur rougeâtre. Ce Mollusque est excessivement lent à se déve- lopper; encore n'avons-nous pu le saisir que dans la position transverse qu'il a dans le dessin. On le trouve dans plusieurs lieux; mais Tonga- Tabou est celui où il y en a le plus. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur 4 6 Épaisseur i % 508 ZOOLOGIE. (Fuseaux portant des plis à la columelle. — Fasciolaires de Lamarck.) FUSEAU FILAMENTEUX. Fusus filamentosus. Fasciolaire filamenteuse, Lamarck, An. s. v., t. VU, page iv»), n° 5. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 35 , FIGURES 1-3. Fusus , testa elongata, fusiformi-turrita , trans- versim sulcata, alba, strigis aurantio-rufis longi- tudinalibus radiatim pic ta; anfractibus medio subangulatis , tuberculis compressis brevibus co- ronatis, cauda longiuscula ; labro intus striato. (Lamk.) Comme, par l'examen de l'animal, on ne peut vraiment pas établir de différence entre les Fas- ciolaires et les Fuseaux , nous ferons du pre- mier de ces genres une division du dernier, seule- ment établie sur les plis obliques de la columelle. Des espèces même deTurb'melles pourront s'y rat- tacher, ainsi que nous allons le démontrer. MOLLUSQUES. 509 Le Mollusque que nous décrivons est en tout semblable à celui des Fuseaux ; il ne sort que peu de sa coquille et y rentre au moindre choc. Ses tentacules sont petits , peu pointus , portant les yeux sur un renflement de leur base. Le pied est gros, arrondi à sa racine, subquadrilatère en des- sous. L'opercule , grand , bien qu'il ne remplisse pas l'ouverture, est ovalaire, onguiculé, très-brun. Le manteau a des ondulations qui s'accommodent aux sillons du bord droit. L'organe excitateur est recourbé et pointu. La tête et le pied sur les cô- tés sont couleur de laque sombre, avec des taches ou lunules jaunâtres rapprochées; ce dernier est simplement violacé en dessous. Le manteau est jaunâtre ; son limbe et te siphon sont bordés de rouge. Sans trop vouloir tenir compte de la cou- leur pour reconnaître à quelle famille appartient un Mollusque , cependant on ne peut s'empê- cher de remarquer combien les teintes rouges dominent dans celle des Fuseaux. Celui-ci se trouve aux îles Vanikoro et Tikopia. DIMENSIONS. Longueur. Épaisseur. pouces. ligues 4 / i 10 510 ZOOLOGIE. FUSEAU POLYGONE. Fusas polygonus. Turbinelle polvgone, Lamarck , An. s. v. , t. VII , page 108, n° i5. Ibid. pour la synonymie. Tofoué, par les naturels de Tonga. PLA.NCHE 35 , FIGURES I2-l3. Fusus , testa fusiformi , subpoljgona , longitu- dinaliter plicata , transversim striata , fulvo rufes- cente ; plicis distantibus nigris , transversim albo- sulcatis; anfractibus medio angulatis , ultra an- gulum planulatis. (Lamk.) CetteTurbinelle de M. de Lamarck sera pour nous un Fuseau , à tentacules grêles , courts , ayant les yeux à leur base externe ; à pied ovalaire , mé- diocre, rouge -carotte en dessous, un peu plus foncé et piqueté de blanc sur les côtés. Le siphon est rosé. L'opercule est ovale , allongé , pointu , onguiculé, presque noir: il est un peu tordu dans le sens de sa longueur, et un peu concave en des- sous, caractère que ne présentent pas les vrais Fuseaux. MOLLUSQUES. 511 Nous avons trouvé ce Mollusque à Tonga-Ta- bou. M. de Lamarck l'indique comme provenant de l'Ile-de-France , ce qui ne nous paraît pas cer- tain. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur "2 1 Epaisseur » 11 FUSEAU ROBE-DE-PERSE. Fusus trapezium. Fasciolaire robe-de-perse, Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 119, n° 3. Martyn, 89 , bonne ligure. Fusus, testa fus if or mi y ventricosa , tuberculi- fera, lœviuscula, alba aut rufescente , lineis rufis cincta; tuberculis conicis subcompressis in anfrac- tuum meclio uniseriatis ; colurnella fulvo-rubente; labro intus eleganter striato ; striis rubris. (Lamk.) 512 ZOOLOGIE. Cette Fasciolaire, très-commune dans les collec- tions , sera encore pour nous un Fuseau , dont l'animal ressemble même beaucoup à celui de la Fasciolaire filamenteuse , par son fond d'un rouge de laque foncé, tacheté de blanc ou de jaunâtre. La cavité respiratrice est fort grande, pourvue de deux branchies au côté gauche , une grande et une petite. Dans le mâle, l'organe excitateur est fort long, épais et presque droit. L'utérus, dans le sexe femelle , longe le rectum. L'œsophage est étroit de même que l'estomac; la langue assez longue , recourbée , pourvue d'un petit ruban membraneux couvert de légères aspérités , mais sans crochets bien marqués. Cette coquille est très - commune à l'Ile-de- France ; on la vend au marché , probablement pour la nourriture des noirs. MOLLUSQUES. 513 Genre TURBINELLE. — Turbinella, Làmarck. TURBINELLE PRUNIFORME. Turbinella rustica. Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 107 , fig. i3. PLANCHE 35, FIGURES 20-2 2. Sa variété plus allongée, fig. 23. Turbinella , testa ovato - ventricosissima , crassa , lœvigata , infundo albo lineis spadiceis aut nigris aut rubris confertissimis transversim picta ; anfractibus convexis ; spira breviuscula , tumida, apice obtusiuscula ; columella subquadri- plicata. Lamk. Les vraies Turbinelles seront pour nous des co- quilles fortement épaisses, courtes, tendant quel- quefois à devenir globuleuses, à ouverture étroite, avec un pli décurrent en arrière , à columelle transversalement plissée et dont l'opercule ovale- allongé, pointu, onguiculé, est concave et con- Zvologie. t. 11. 33 514 ZOOLOGIE. vexe en sens opposé: cette disposition lui donne un faciès particulier, qui le fait parfaitement dis- tinguer de celui des Fuseaux , dont la forme est aplatie. Nous n'indiquons du reste ce genre que dans des limites assez larges, car il est des espèces qui font le passage entre les Turbinelles et les Fu- seaux, comme, par exemple, celle que nous y avons placée, et que M. de Lamarck nomme Turbinelle polygone. Quant à l'animal , nous ne pouvons pas v trouver de différences avec celui des Fuseaux. Il a même en général la couleur rougeâtre de ceux de cette famille. Ainsi on voit combien sont dif- ficiles à faire et souvent artificielles les coupes nécessaires à l'étude des Mollusques. La Turbinelle pruniforme est suffisamment dé- crite dans la phrase ci-dessus , à laquelle nous avons ajouté que des individus étaient rouges. Nous faisons en même temps figurer une variété remarquable par sa spire beaucoup plus allongée. L'animal a les tentacules courts, assez pointus, oculésà leur base. Ils sont, ainsi que le bord du manteau et le court siphon, couleur de laque. Le pied est ovalaire , grand , dilaté. Ses côtés sont d'une teinte plus foncée, oculés de blanc. L'oper- cule est presque noir, épais, recourbé à sa pointe. On trouve cette espèce à la Nouvelle-Guinée , à la Nouvelle-Irlande et aux îles des Amis. L'indi- vidu qui a servi au dessin provient du premier de ces lieux. La variété a été prise à Tonga-Tabou. MOLLUSQUES. 515 ni PENSIONS. pOIlCeS. lij;Mf'S. Longueur i u Epaisseur i j TURBINELLE NASSATULE. Turbine lia nassatula. Lamarck, An. s. v. , t. VII, page no, n" 20. PLANCHE 35, FIGURES IJ-19. Turbinella , testa subturrita , longitudinaliter costata , transverse sulcata et striata; costis inter- ruptis albis : interstitiis luteo-roseis ; cauda brevis- sima; apertura roseo-violacescente. Lamk. M. Lamarck n'indique point comme figurée cette élégante petite coquille , costulée et striée dans toute son étendue. Elle est surtout remarquable par le violet tendre qui orne son ouverture ré- trécie. Notre exemplaire a ses grosses côtes d'un blanc tirant sur le jaunâtre, et les intervalles ro- 51G ZOOLOGIE. ses traversés par deux ou trois bandelettes de la même couleur. L'animal a ses tentacules coniques et gros , et son pied fort petit. Il est d'un rouge de laque uniforme , assez clair. L'opercule est très-brun , recourbé à sa pointe, arrondi à l'autre extrémité. Cette Turbinelle habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur i i Épaisseur. TURBINELLE SIAMOISE. Turbinella lincata. Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 109, n° 19. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 35 , FIGURE 1^. ET SA VARIKTK , FIGURES l5-l6. Turbinella y testa subturrita , longitudinaliter obsolète plicata, transversim sulcata , aurantio- rufescente; sulcis lœvibus rubro-fuscis ; cauda brevissima. Lamk. MOLLUSQUES. 517 Varietas , testa minore, turbinata, apice arcta, vitta decurrente alba cincta. Cette coquille sera toujours facile à reconnaître autant par sa forme rugueuse et se rapprochant de celle des Cérites que par son fond orangé plus ou inoins foncé, rayé de brun rouge ou de noirâtre. La variété plus petite, et en même temps à forme plus élégante , est cerclée d'une petite bandelette double sur le dernier tour. L'animal a la forme des précédents, 'et participe de la couleur de la coquille , c'est-à-dire qu'il est aurore ou d'un rouge de carotte clair. L'opercule est tout noir, et offre les mêmes dispositions que ceux que nous venons de décrire. Ce Mollusque habite le port Dorey, à la Nou- velle-Guinée, et les îles des Amis, car nous l'avons aussi rapporté de Tonga-Tabou. DIMENSIONS. lignes. Longueur de la variété 10 Épaisseur 5 :> 1 S ZOOLOGIE. TURBINELLE CORNIGERE Turbine lia cornigera. Lamarck , An. s. v. , t. VII , page io5 , n° 7. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 35 , FIGL-RES l^-lft. Turbinella, testa ovato • turbinata , subtrigona , transverse sulcata, tuberculis albis undique muri- cata : tuberculorum interstitiis nigris ; ultimo an- fractu superne tuberculis elongatis crassis postice trifurcatis coronato , et prope basim aliis simpli- cibus muricato ; spira brevissima, acuminata; co- lumella quadriplicata. Lamk. Par la forme extérieure de cette Turbinelle on pourrait, avec ses longs tubercules, la prendre, au premier aspect, pour la Pourpre armigère ; mais les quatre plis de sa columelle, son ouverture ré- trécie ,non sillonnée, colorée de brun, et surtout la disposition de son opercule, la feront toujours reconnaître pour ce qu'elle est. Son animal a les tentacules fort longs, assez dé- liés, sans être pointus, portant les yeux près de leur extrémité. Ils sont rougeâtres et tachetés de MOLLUSQUES. 51Î) vert. Le pied est fort grand , ovalaire , élargi et carré en avant , portant en dessous une ligne transversale rouge, sur un fond rosé piqueté de verdàtre. Les côtés sont jaunes, largement tachetés de vert, et orangés près du muscle columellaire. L'opercule, placé transversalement, dépasse les côtés du pied, un peu pointu vers cette extré- mité. Il est ovalaire, arqué, pointu, concave et convexe en sens opposé, régulièrement onguiculé et de couleur brune mêlée de jaunâtre; il res- semble en tout, enfin, à celui des ïurbinelles que nous venons de décrire. L'animal, au contraire, pourrait être facilement pris pour une Pourpre sans ce caractère , qui est d'assez peu de valeur , nous en convenons. Dans notre dessin, nous avons été obligés de contourner fortement le pied du Mollusque pour faire paraître sa face inférieure; ce qui n'est point naturel. Habite l'île de Vanikoro. DIMENSIONS. jioihts. lipnes Longueur i & Epaisseur H 520 m ZOOLOGIE. Genre PLEUROTOME.— Pleurotoma, Lamarck. PLEUROTOME TOUR-DE- BABEL. Pleurotoma babylonia. Lamarck, An. s. v. , t. VII , page 94, n° 17. Idem pour la synonymie. Ajoutez Martyn, 9/, , bonne figure. • • PLANCHE 35, FIGUKES 4~7- Pleurotoma, testa fusiformi-turrita, transversim carinata et cingulata, alba ; cingulis nigro-macu- latis : maculis quadratis ; anfractibus convexis ; cauda longiuscula. Lamk. Insensiblement nous avons été conduits du genre Fuseau au genre Turbinelle , en passant par les Fasciolaires,que nous avons démontré ne pouvoir former qu'une division dans les Fuseaux. Nous eussions bien voulu faire marcher parallèle- ment à eux les Pleurotomes, qui ont tant de rap- ports avec les Fuseaux à longue queue; mais ceci prouverait encore, s'il en était besoin, qu'on ne sait où s'arrêter dans ces nuances insensibles et si di- verses. MOLLUSQUES. 521 Nous ignorons complètement ce qu'a voulu dire d'Argenville, en parlant de l'animal d'un Pleu- rotome qui a un pédicule sur le clos, qui le fait trébucher. Nous ne savons pas non plus où cet auteur aurait pu le voir. Car il nous semble que ces Mollusques n'habitent que les contrées chaudes des Indes ou du Grand-Océan. Il est même assez rare d'en rencontrer de vivants, et tout aussi diffi- cile de les bien étudier, car ils sont très-craintifs, lents, et ne se développent qu'avec peine. C'est ce qui nous a obligés de le dessiner dans une po- sition un peu forcée. L'animal a les tentacules médiocres, cvlindri- ques, gros à leur base, un peu au dessus de la- quelle sont les yeux sur un léger renflement. Le pied est trapu, subquadrilatère, sillonné antérieu- rement, portant un assez grand opercule, ongui- culé, pointu; le canal indique toute la longueur du siphon. Le manteau porte au côté droit une échancrure qui correspond à celle de la coquille. Nous ne pouvons lui attribuer d'autre usage que de servir à l'expulsion plus facile des excréments; et, pour cela, il faut que l'anus, qui est porté sur un pédicule libre, se dirige vers la fente, car il n'y correspond pas naturellement. Des deux branchies placées au côté gauche, la plus grande a ses lamelles courtes et régulières. La bouche est munie d'une petite trompe char- nue, sans crochets, à laquelle aboutissent deux 522 ZOOLOGIE. glandes salivaires, linéaires, tortillées, fixées en arrière sur les parois de l'estomac. Ce dernier est peu considérable. Dans la femelle , l'utérus côtoie le rectum en dedans, et s'ouvre un peu en arrière de l'anus. Le pénis, chez le mâle, est considérable, subaplati , lancéolé ou en faux , s'ouvrant à la pointe. Il fait saillie un peu en arrière du tenta- cule droit. L'animal est jaunâtre piqueté de noir, même sous le pied, au siphon et sur le bord du manteau ; les taches sont plus rapprochées sur la tète , et le pénis est fauve. L'opercule est brun rouge. Ces animaux étaient très-turriculés ; mal- gré les précautions que nous avions prises pour leur conservation , nous n'avons pu poursuivre nos recherches sur les organes qui occupent le sommet de la spire, comme le foie, l'ovaire, etc. Habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée. Ce Pleurotome est également commun à Tonga- Tabou. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur a 7 Épaisseur 8 » MOLLUSQUES. 52li PLEUROTOME HÉRISSÉ. Pleurotoma echinata. Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 92 , n° 4- Clavatula echinala, Encyclop. pi. 4^9, (ig. 8. PLANCHE 35, FIGURES 8-p. Pleurotoma, testa turrita, tuberculato-echinata, albida, maculis elongatis rufescentibus radiatim picta; anfractibus medio angulatis: angulo tuber- culis compressis instructo ; cauda brevi, attenuata. Lamk. Une figure de l'animal de cette espèce confir- mera l'opinion de M. de Lamarck, qui, après avoir formé le genre Clavatule pour les Pleurotomes à canal court, s'aperçut bientôt que, même par la coquille , la différence n'était pas assez grande pour nécessiter cette division. En effet, c'est la même organisation que celle des Pleurotomes, portant également une échancrure sur le bord droit du manteau. Les tentacules sont assez longs, grêles, et ont les yeux vers leur milieu sur un pe- tit renflement. La tête s'allonge en un petit mufle déprimé à son extrémité. Le pied est gros , évasé. 524 ZOOLOGIE. probablement ovalaire, car notre figure n'a pu être faite sur le vivant. Tout l'animal est d'un jaune clair uniforme. Habite la Nouvelle-Guinée. PLEUROTOME ROSÉ. Pleurotoma rosea , nob. PLANCHE 35, FIGURES IO-II. Pleurotoma testa turrito - acuta, transverse sul- cata, longitrorsum striata, albido - rosea ; suturis marginatis nodulosis ; cauda elongata subacuta. Petite espèce , à canal court , à queue longue , uniformément conique et peu pointue , sillonnée en travers et finement striée dans sa longueur. Les sutures et le milieu de chaque tour sont bor- dés de petites nodosités. Sur le dernier tour les sillons sont assez larges, mais peu profonds. Le bord droit n'étant pas entier, on ne peut bien ju- ger de la profondeur de son échancrure, qui ne paraissait cependant pas très-forte. La couleur de ce Pleurotome est d'un rosé très-clair, uniforme, MOLLUSQUES. 525 un peu plus intense clans l'ouverture. Il a cer- tains rapports avec le Pleurotome crénulaire. Habite la Nouvelle-Zélande. On en trouve aussi à la Nouvelle-Hollande, dans le port Western, une espèce qui approche beaucoup du Cingulifère , avec des taches quadrilatères près des sutures. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur i » Epaisseur » 4 52G ZOOLOGIE. Genre ROCHER. — Murex, Lamarck. PLANCHE 36 , FIGURES 1-2. Avant que de décrire les caractères particuliers des animaux de quelques espèces, nous donne- rons comme type de leur anatomie celle du Mu- rex inflatus {Chicorée-renflée} mâle, qui provient des îles des Amis, où il est fort commun. Son pied est grand, épais, ayant en avant un sillon margi- nal dans une portion seulement de son étendue. L'opercule est épais, ovalaire et onguiculé. Ses tentacules sont distants, gros, assez courts, dé- primés à la pointe, s'amincissant à leur tiers an- térieur aussitôt après l'insertion des yeux, qui sont saillants. Les bords du manteau sont amples , découpés comme l'ouverture de la coquille. La cavité res- piratrice a deux branches au côté gauche. La plus grande est arquée, épaisse sur ses bords, qui sont adhérents. La bouche est une grosse trompe pourvue d'un ruban lingual, à trois rangs de crochets. Deux glandes salivaires , aplaties, irrégulières, se ren- dent de chaque côté à l'œsophage. Il existe de plus une troisième glande qui occupe presque MOLLUSQUES. 527 tout le côté droit de l'abdomen , et qui paraît aller s'ouvrir, par un assez long canal, non loin des précédentes. Après l'œsophage se présente un cœcum globuleux, qui a également une consi- stance glanduleuse. L'estomac est excessivement rétréci , et ne diffère pas du reste de l'intestin qui passe dans le foie, revient à droite, et se ter- mine par un rectum assez volumineux, auquel est accolé le conduit de l'organe dépurateur. Ce dernier est considérable etformédefollicules symé- triques. Le testicule, gros, arrondi, est placé entre ce corps et le foie. Le canal déférent serpente sous les téguments, et se rend à un organe exci- tateur recourbé, pointu, mais excessivement pe- tit pour le volume du Mollusque. Les Rochers sont des animaux très - craintifs , et qui demeurent enfoncés dans leur coquille lors- qu'ils ne jouissent pas de leur pleine liberté dans des eaux vives et agitées. C'est ce qui fait que nous n'avons pu figurer cette espèce dans tout son développement et avec ses couleurs , repré- sentées par des taches brunes sur un fond jau- nâtre, variant même assez peu par la macéra- tion dans la liqueur. 52S ZOOLOGIE. ROCHER FINE-ÉPINE. Murex tenuispina. Lamarck, An. s. v. , t. VII, page i58, n° 4. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 36, FIGURES 3-4- Murex , testa anterius ventricosa > longe cau- data, per totam longitudinem trifariam elegan- tissime spinosa , grisea; spinis longissimis tenui- bus creberrimis superne aduncis; ventre mediocri, transversim sulcato et striato ; spira prominente. Lamk. Ce Mollusque est représenté dans sa plus grande extension, lorsque, placé sur le dos, il cherche un point d'appui pour se renverser et ramper. Son pied est très - gros , cylindrique, ovalaire, évasé , jaune en dessous et marbré sur les côtés de brun, de rougeâtre et de jaune. L'opercule qu'il porte postérieurement est grand, fermant en partie l'ou- verture, mince, en forme de pépin de courge, onguiculé, rouge brun au milieu, jaune sur ses bords. On ne voit de la tète que deux tentacules MOLLUSQUES. 520 réunis à leur base, très-longs et très-pointus, cy- lindriques, ayant les yeux placés au milieu de leur longueur sur un renflement. Le manteau est gri- sâtre, découpé sur ses bords ou plutôt ondulé; car ses laciniures sont loin de se prolonger dans le canal des épines qu'elles forment. Il en est de même pour les Ptérocères. Le siphon est de la longueur du bec. Nous avons observé plusieurs fois qu'il lançait des jets d'eau par son extrémité, ainsi que nous l'avons représenté; ce qui pouvait dépendre de ses contractions, ou peut-être delà rentrée brusque de l'animal dans sa coquille. Habite l'île d'Amboine. DIMENSIONS. pouces, lignes. » Longueur 4 Épaisseur, en dedans des épines i i ROCHER ZÉLANDAIS. Murex aelandicus , nob. PLANCHE 36, FIGURES 5- y. Murex, testa globosa anterius ventricosa , sub- fragili,albida, longitrorsum quinquies spinosa, le- Zoologie, t. ii. 34 530 ZOOLOGIE. vite?' transcersim sulcata : spinis ultimi anfractus longioribus recurvatis ; spira longa, acuta ; aper- tura ovcdi et alba; canali brève obtorta squamosa. Jolie espèce, assez fragile, courte, très-épineuse, peu ventrue, à spire longue, très -pointue, dont les tours sont arrondis , bien distincts, carénés dans leur milieu par le rang d'épines dont ils sont couverts. Le dernier en a cinq rangées lon- gitudinales, bien distinctes, se touchant par leur base. Les plus grandes avoisinent la suture. Toutes sont canaliculées, très-aiguës, et plus ou moins re- courbées en arrière. Le dernier tour seul est fai- blement sillonné. L'ouverture est grande , ova- laire, d'un beau blanc; la columelle lisse; le canal gros, assez long, un peu tordu, et fortifié de cinq lamelles décroissantes, qui existent chez les plus petits individus. Le bord droit est fortement épi- neux, et porte la plus longue de toutes les pointes en arrière. La couleur de ce Rocher est d'un blanc jau- nâtre uniforme; les jeunes sont plus élancés et ont la spire proportionnellement plus longue. L'animal a le pied très-gros, cylindrique, allongé, dilaté en forme de cloche ; les tentacules sont courts, assez épais, obtus, ayant les yeux fort près de leur pointe. Ces parties sont entièrement d'un blanc jaunâtre. Les tentacules paraissent ré- MOLLUSQUES. 531 ticulés par un blanc plus mat. L'opercule est éga- lement jaunâtre, ovalaire et onguiculé. Habite la Nouvelle-Zélande , clans le détroit de Cook , à quelques brasses de profondeur. Longueur DIMENSIONS. pouces. 1 » lignes » Epaisseur •• .... 9 ROCHER OCTOGONE. Murex octogonus , nob. PLANCHE 36 , FIGURES 8-9. Murex , testa fusiformi , subventricosa , apice acuta, transverse sulcata octofariam spinosa, ru- bro-fucescente ; anfractibus sulcatis echinatis ; ca- nali supra valde varicosa ; apertura ovali, viola- cea et striata. Assez petite espèce , fusiforme , peu ventrue , dont la spire est longue, pointue, ayant des tours bien distincts, le dernier subitement plus gros, séparé de celui qui le précède par une suture pro- 34* 532 ZOOLOGIE. fonde. Il est chargé de huit rangées longitudi- nales de varices épineuses, pressées, cannelées, dé- jetées à droite et recourbées en arrière. Elles sont réunies par des cannelures arrondies , qui sillon- nent profondément la coquille en travers. Le reste de la spire présente la même disposition en dé- croissant jusqu'à la pointe, qui n'est plus que tu- berculeuse. L'extrémité du canal a trois rangées obliques d'épines recourbées. L'ouverture est ovalaire, sillonnée et violacée sur le bord droit, blanche à la columelle. Le fond de la couleur est rougeâtre et les reliefs bruns. L'animal a les tentacules gros, courts, aplatis, portant les yeux fort près de leur extrémité ; le pied est ovalaire, blanchâtre en dessous, jaunâtre sur les côtés, avec de légères stries rougeâtres qui existent également sur la tête et les tenta- cules. Le manteau est rougeâtre. L'opercule est petit, pointu, onguiculé et brun rouge. Dans le dessin, le pied n'est pas ovalaire comme l'indique la description. Cela tient sans doute à la position que prenait alors l'animal. Habite la baie des îles , à la Nouvelle-Zélande. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur i 4 » Épaisseur » 7 MOLLUSQUES. 533 ROCHER PALME-DE-ROSIER. Murex palma-rosœ. Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 161, n° i3. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 36, FIGURES IO-I2. Murex , testa fusiformi-elongata , angusta tri- fariam frondosa , transverse striata, luteo-rufes- cente, lineis fuscis cincta ; Jrondibus bievissimis , dentato-crispis , in summitale roseo-violacescenti- bus ; interstitioTum tuberculis parvis inœqualibus ; spira longa ; apertura alba aut rubra. Lamk. Il existe, parmi ces Rochers, des espèces qu'il n'est pas facile de bien établir, par les différences seules qu'offrent les coquilles. La connaissance des animaux pourrait faciliter ces recherches s'il n'é- tait pas aussi difficile de se les procurer. L'individu que nous offrons a son têt un peu plus raccourci que ceux de la collection de M. le duc de Rivoli. Indépendamment de quelques autres variétés de teintes , il a l'ouverture d'un rouge assez vif. L'animal a le mufle gros , allongé ; les tenta- cules courts , pointus , et les yeux plus près de leur base que de la pointe: ces parties sont ro- sées et piquetées de brun. Le pied, de forme ova- 534 ZOOLOGIE. laire, est jaune en dessous, jaunâtre, piqueté et strié de noirâtre sur les côtés. L'opercule est ar- rondi, peu pointu, rougeâtre, et ses éléments, au lieu d'être onguiculés, sont concentriques, un peu comme ceux de certains Tritons. Ce caractère pourrait bien n'être qu'accidentel. Habite l'île de Tonga-Tabou. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur i g Epaisseur >. 10 ROCHER RICINULOIDE. Murex ricinuloïdes , nob. PLANCHE 36, FIGURES l3-l6. Murex , testa ovata, tuberculato-nodulosa, crassa, rugosa, transversim sulcata, octofariam varicosa, albescente vel luteola; apertura ovali, aiigusta, violacea ; margine dextro dentato. Ce petit Rocher est court, ovalaire, un peu ventru; sa spire courte, obtuse ; son canal trian- MOLLUSQUES. 535 gulaire, légèrement relevé. Le dernier tour a huit grosses côtes longitudinales, réunies par six ou sept bandes transverses en relief, formant, avec les pré- cédentes , des enfoncements quadrilatères pro- fonds. Le bord droit est ondulé, foliacé, garni de sept tubercules constants, dont le postérieur est un peu plus éloigné des autres. L'ouverture est ovalaire, rétrécie, prolongée en arrière par un large sinus. La columelle est large , lisse , d'un violet clair comme le reste de la bouche. Cette coquille, toujours encroûtée d'un limon solide, pa- raît blanchâtre. Il faut considérer comme une variété un individu dont les tubercules sont plus rugueux, comme foliacés, et le bord droit profon- dément cannelé. Quelquefois aussi l'ouverture est blanche. Cette espèce a de grands rapports avec le Mu- rex concatenatus de M. Lamarck , sans que nous croyions cependant que ce soit le même ; sa res- semblance avec les Ricinules est suffisamment in- diquée par le nom que nous lui avons donné. L'animal nous a offert le siphon saillant au- delà du canal, caractère que nous n'avons point vu dans d'autres Rochers. Son pied est ovalaire , allongé, ondulé sur les bords, jaunâtre, réticulé de brun rouge , de même que la tête et les ten- tacules , qui sont fort petits. Les yeux sont voi- sins de leur base. L'opercule est ovalaire, un peu pointu , onguiculé. 536 ZOOLOGIE. Habite l'île de Tonga-Tabou. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur i » Épaisseur » 7 ROCHER AUSTRAL. Murex australis , nob. Murex testa ovato - acuta, fusiformi subventri- cosa , trigoiia, albido-fuscescente , trifariam vari- cosa ; transverse striata; varicibus parvulis denta- tis ;apertura rotunda, postice unidentata,margine dextro sulcata. Petite espèce fusiforme, un peu ventrue, à queue grêle, allongée, assez pointue, à canal prolongé et dévié à gauche, de forme arrondie, mais triquètre; les trois arêtes variqueuses peu saillantes, dente- lées, réunies par des sillons transverses rappro- chés. Dans leur intervalle on voit de petits tuber- cules arrondis simples ou par deux. L'ouverture est arrondie, denticulée près du bord droit, et pourvue d'une dent à sa partie postérieure. Cou- MOLLUSQUES. 537 leur générale blanc jaunâtre. Nos individus n'é- taient pas d'une grande fraîcheur. L'animal a les tentacules courts, de couleur de suie, blancs seulement vers la pointe, où sont pla- cés les yeux extrêmement petits. Le reste du corps est d'un jaune très-pâle piqueté de blanc. Habite le port Western, à la Nouvelle-Hollande. DIMENSIONS. pouces. lignes 4 7 538 ZOOLOGIE. Genre TPJTON. — Triton, Lamarck. TRITON RIDÉ. Triton Spcngleri. Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 181 , n° 6. Murex Spenglcri, Chemn.Conch. i i,t. CXCI,fig. i83g- 1840. PLANCHE 4o, FIGURES 1-2. Triton, testa ovato-oblonga, ventricosa, trans- versim l'ugosa, albido flavescente ; rugis transverse striatis ; sulco excavato rufo-rubente separatis , anfractibus superne tuberculato - nodosis ; aper- tura alba , ampla , œtate valde dilata ta; cauda breviy recta. Lamk. Cette belle espèce se fait remarquer, dans son état frais, par un léger épiderme réticulé qui s'en- lève par la dessiccation en larges plaques. Son ani- mal est totalement rouge clair, avec des anneaux de la même couleur aux tentacules et des points sur la tête et les côtés du pied. En dessous il est blanchâtre , avec de petites taches rougeâtres. L'opercule que nous avons figuré , également rouge , n'était probablement qu'un fragment. MOLLUSQUES. 53!) Les tentacules sont assez gros, peu longs, ren- flés vers leur base, où ils portent les yeux. L'individu que nous représentons, quoique jeune , était assez complet. On le trouve au port Western de la Nouvelle-Hollande. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur i 7 Epaisseur » 8 TRITON BOUCHE-SANGUINE, mâle. Triton pileare. Lamarck , An. s. v., t. VII, page 182 , n° 9. ïbid. pour la synonymie. PLANCHE 4° ) FIGURES l3-l5. Triton, testa fusiformi-turritq, transverse sul- cata ; striïs longitudinalibus decussata , albo et rufo variegata ; anfractibus convexis , distortis , superne noduliferis ; cauda ascendente ; apertura longitudinali, sanguinea, albo-rugosa. Lamk. Nous ne décrirons point cette belle coquille assez connue; nous ferons seulement remarquer que, lorsqu'elle n'a pas acquis tout son dévelop- 540 ZOOLOGIE. pement, le bord droit est creux, et présente sur toute sa longueur en dedans un sinus très -pro- fond et ses sillons bien plus marqués. Dans son état naturel, elle est totalement recouverte d'un épiderme jaunâtre se moulant sur les reliefs, et duquel il s'élève une douzaine de lames longitu- dinales ondulées, très - poilues , scarieuses, et de couleur rousse. Dans le jeune âge, il est ventru , pointu aux deux extrémités comme une navette. L'animal a les formes grosses et ramassées, le siphon court, ne paraissant pas faire saillie au- delà du canal. La tète est large, allongée en forme de mufle; les tentacules sont gros, courts, renflés près de leur base, où ils portent les yeux. Le pied est épais , ovalaire , élargi en avant , portant un assez grand opercule un peu pointu et onguiculé comme ceux des Fuseaux; ce qui le distingue en cela de ceux des autres espèces. Ce Mollusque , d'un jaune pâle uniforme au manteau et sous le pied, est couvert dans toutes ses autres parties de lunules brunes formant trois lignes sur le mufle. L'extrémité des tentacules est noire. L'organe ex- citateur est médiocre. Les Tritons se développent assez peu, et cet individu paraissait avoir souffert d'un trop long séjour hors de l'eau. Habite Tonga-Tabou et Vanikoro. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur S • Epaisseur i MOLLUSQUES. 541 TRITON CHLOROSTOME , femelle. Triton chlorostomum. Lamarck , An. s. v. , t. VII, page i85 , n° 20. PLANCHE 4°>FIGURES 16-I7. Triton, testa subturrita, crassiuscula, transver- sim sulcata et striata, tuberculato-muricata , gri- seo - cœrulescente , maculis variis picta; cauda breviuscula, conforta; apertura flava; columella rugosa; labro intus dentato. Lamk. Pour la forme et les couleurs, ce Triton se rap- proche beaucoup du précédent. Les bords du manteau sont ondulés et plissés , pour s'accom- moder aux cannelures de l'ouverture ; le siphon est assez long, de même que la trompe, que nous n'avons point trouvée garnie de lames cornées, ce qui tient probablement à son exiguité. La grande branchie occupe toute la partie gauche de sa ca- vité. On voit au côté droit les follicules muqueux , formant un triangle de bandes transverses. L'o- percule est ovalaire, jaunâtre et onguiculé. 542 ZOOLOGIE. Tout le corps de ce Mollusque est d'un jau- nâtre clair, avec des taches irrégulières ou légè- rement arrondies, brunâtres, assez rapprochées, s'étendant jusque sur le cou. Habite l'Ile-de-France. DIMENSIONS. pouces. lignes 8i o 9 TRITON DO S- NOUEUX. Triton tuberosum. Lamarck,An. s. v. , t. VII, page i85 , n° 18. Ibid. pour la synonymie. Toffoué, par les indigènes de Tonga. PLANCHE 4° •> FIGURE l8. Triton, testa ouata, caudata, transversim sul- cata, rufo - j'ubente ; ventre magno, tuberoso, su- perne angulato ; anfractibus angulo tuberculifeiis : tuberculo dorsali magno , compresso ; cauda as- cendente ; columella superne callosa. Lamk. L'animal a le cou allongé , rétréci au milieu , les tentacules très-longs et pointus, plus gros à la MOLLUSQUES. 543 base , près de laquelle sont placés les yeux , un peu saillants. Le pied est large, ovalaire, presque carré en avant , jaunâtre et ponctué de brun en dessous et de noirâtre sur les côtés. La tête et les tenta- cules ont de petites lunules d'un brun clair. Le siphon dépasse un peu le canal; il est gros, agréa- blement ponctué de noir et de blanc , de même que le manteau , qui déborde la tête et le pied pour former le vernis blanc qui entoure l'exté- rieur de cette coquille. Son opercule n'est pas on- guiculé, mais lamelleux, ovalaire, c'est-à-dire que les éléments en sont concentriques à sommet mar- ginal. Cette espèce se trouve aux îles des Amis. La variété, qui offre une zone blanche sur son dernier tour, présente aussi quelques différences dans la coloration de son animal, qui est entière- ment d'un jaune verdâtre , avec des lunules et des taches brunes très-rapprochées. Le siphon, qui dépasse le canal , est aussi de la même couleur. L'opercule est fort mince, jaunâtre, ovalaire, pres- que onguiculé , différant un peu de celui décrit ci-dessus. Comme cette coquille avait son bord droit mince, canaliculé intérieurement, annonçant un jeune âge, nous ne pouvons assurer si les bandes blanches du dernier tour et la couleur un peu dif- férente de l'animal tiennent à cet état ou à la va- riété elle-même. Habite l'île de Vanikoro, 544 ZOOLOGIE. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur i g Épaisseur » n TRITON GRIMAÇANT, femelle. Triton anus. Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 186, n° ai. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 4° 5 FIGURES 6-IO. Triton, testa ovata, ventricoso - gibbosa , dis- torta, subtus planulata , supra nodulosa , subcan- cellata, albida, rufo-maculata; apertura coarc- tata, sinuosa , irregulari , ringente ; labro valde dentato; cauda brevi, recurva. Lamk. L'animal et la coquille de cette espèce tiennent autant aux Casques qu'aux Tritons, de sorte que nous avons été un instant embarrassés pour sa- voir dans lequel de ces deux genres nous la fe- rions entrer. Un caractère , qui paraîtra peu im- portant sans doute , nous a déterminés pour ce dernier, c'est celui de la coloration par lunules et MOLLUSQUES. 545 les anneaux des tentacules, communs à presque tous les Tritons. Ce Triton a les tentacules gros et courts , ob- tus, portant les yeux sur un renflement vers le milieu de leur longueur. Le pied est court et ra- massé, carré, sillonné en avant; l'opercule est ar- rondi, subcordiforme, à lamelles concentriques et à sommet médian. La trompe est excessivement longue, déliée, probablement dépourvue de cro- chets. L'estomac, très -développé , allongé, com- mence aussitôt après le ganglion cervical; ses pa- rois sont minces, et il était rempli d'une substance verdâtre en bouillie , qui semble indiquer que l'a- nimal mange beaucoup. Deux grosses glandes salivaires occupent les côtés de l'œsophage, comme dans les Casques : celle de gauche était fort lon- gue, et la droite ramassée en boule. Le siphon res- piratoire est à peine indiqué; la plus grande des branchies a ses lamelles courtes et assez pressées. L'utérus et le rectum sont accolés l'un à l'autre, et de même longueur. Les follicules qui tapissent la paroi supérieure de la cavité pulmonaire sé- crètent une mucosité qui ne se dissout plus dans l'eau froide après avoir macéré dans l'alcool, ce qui la distingue de la mucosité de la plupart des autres Mollusques. La pourpre que cet animal produit teint la liqueur en un vert sombre très- tenace. Ce Triton est jaune d'orpin, avec des lunules Zoologie, t. ii. 35 546 ZOOLOGIE. jaune-clair, plus ou moins régulières, sur la tète et les côtés du pied. Les tentacules sont annelés de rouge; le bord du manteau est jaunâtre, strié de rouge ; la trompe, rougeâtre , aurore à sa pointe. Habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée. Il y est rare; et même nous n'avons trouvé que deux fois ce Mollusque vivant. Il se développe lente- ment et difficilement. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur 2 » Épaisseur 1 » TRITON BOUCHE-BLANCHE. Triton leucostomum. Ranelle bouche-blanche , Lamarck , An. s. v. , t. VII, page i5o, n° 1. PLANCHE 4° ■> FIGURES 3"4« Triton , testa ovato-conica, transversim tenuis- sime striata , rufo - castanea ; anfractibus medio tuberculis paivulis série unica cinctis ; varicibus albo nigroque variis ; fauce alba. Lamk. MOLLUSQUES. 54.7 Nous ne trouvons pas de caractères suffisants dans l'animal et même, à bien prendre, dans la co- quille, pour séparer les Ranelles des Tritons ; et surtout la Ranelle leucostome, qui ne présente pas de triples tuyaux canalifères le long des deux cô- tés de la spire. Cette espèce, encore inédite dans son état naturel , est recouverte par un épidémie jaunâtre très-finement velu; l'extrémité de la spire paraît toujours rouge. L'animal a la tète large, portant de gros tenta- cules cylindriques, écartés, évasés en branche de lyre , ayant les yeux près de leur base et saillants. Le pied est large , quadrilatère , sillonné en avant et de couleur jaunâtre. Les tentacules ont un cercle rouge au dessus des yeux. La tête est pi- quetée de la même couleur. La trompe est cylin- drique dans son allongement , cordiforme , lors- quelle est rentrée; elle est garnie d'une langue assez longue, armée de cinq rangées de crochets simples, dont les deux latérales se touchent pres- que. Deux glandes salivaires se rendent à l'œso- phage. Les branchies ne présentent rien de re- marquable. Dans le mâle , l'organe excitateur est long , large et sillonné sur le côté. L'opercule est large, ovalaire , à lamelles concentriques, à som- met subterminal. Cette espèce habite le port du Roi-Georges, à la Nouvelle-Hollande. Un autre individu, prove- nant de la Nouvelle - Zélande , dans la baie des 35* 548 ZOOLOGIE. Brèmes, a les tentacules piquetés de brun rouge de même que les parties latérales du pied , lequel est jaune en dessous. La tête a une ligne blanche au milieu. DIMENSIONS. P ouces. lignes. Longueur 2 6 Épaisseur 1 ft TRITON GRANIFERE. Triton granifertim. Ranelle granifère , Lamarck , An. s. v. , t. VII, page i53, n° 9. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 4° ■> FIGURES 21-22. Triton, testa oblonga, ovato-conica, scabrius- cula> striis granosis cincta , albo-lutescente aut rufa, albo-fasciata ; granis subacutis ; columella sulcata; labro margine dentato. Lamk. Cette petite espèce, qu'on distingue facilement à ses granulations rougeâtres sur des lignes trans- versales, a les tentacules cylindriques obtus, légè- MOLLUSQUES. 549 renient rougeâtres, doublement annelés de rouge- brun au dessus des yeux. Le pied est large , ova- laire, un peu élargi et carré en avant; il est rouge brun en dessous avec des points de la même cou- leur. Le siphon ne dépasse point le canal. L'oper- cule est arrondi , à lamelles concentriques et à sommet presque central. Les éléments de cette pièce peuvent varier de manière à porter le som- met vers une des extrémités, comme nous nous en sommes assurés sur un individu provenant de la Nouvelle - Irlande , en tout semblable à celui que nous décrivons, et que nous avons pris à Tonga-Tabou. Ce Mollusque est un de ceux qui transmettent Leur couleur à la coquille. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur i 6 Épaisseur » 8 TRITON GIBBEUX. Triton bufonium. Ranelle cibbeuse , Lamarck , An. s. v., t. VII, p. i5a , n° 7. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 4°) FIGURES II -12. Triton, lesta ovali, gibba, crassa, tuberculato- 550 ZOOLOGIE. îiodosa, albo-grisea, maculis minimis fuscis picta ; laterum nodulis utrinque tribus canaliferis ; aper- tura alba , subrotunda; labro crassissimo , mar- gine interiore dentato. Lamk. Cette espèce est celle qui sert de type au genre Ranelle de M. Lamarck. Ses bourrelets latéraux ont fait penser à cet auteur que l'animal était obligé de saillir d'un demi tour jusqu'à ce que ces excroissances fussent formées. Pour nous, qui n'a- vons remarqué aucune différence entre ce Mol- lusque et celui des Tritons proprement dits, nous ne pouvons ni concevoir ni supposer le méca- nisme dont il s'agit. La sécrétion des tuyaux cana- lifères et des varices qui leur sont intermédiaires, se fait naturellement par les bords du manteau, qui s'allonge un peu plus pour produire les pre- miers : c'est comme un double siphon placé aux deux diamètres de l'ouverture. Nous n'ajouterons rien aux détails de cette coquille qui est très-con- nue, mais rare, car, dans nos voyages, nous ne l'a- vons trouvée qu'une ou deux fois vivante. Un indi- vidu avait sa bouche violacée et ses bourrelets orangés. On peut voir que son animal est en tout point celui des Tritons. Ses tentacules sont gros, obtus, portés sur une tête en forme de lyre, ayant les yeux près de leur base. Ils sont jaunâtres, pi- quetés de rouge et doublement annelés de noir. Le pied est ovalaire, élargi en avant, piqueté de MOLLUSQUES. 551 rougeâtre sur un fond jaune , marqué de stries brunes sur les côtés. Le siphon, qui est assez long et dépasse un peu le canal, offre les mêmes teintes. L'opercule est petit , rougeâtre , régulièrement ovalaire, et onguiculé. Habite le havre Carteret , à la Nouvelle-Irlande. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur a 3 Épaisseur i 3 r>52 ZOOLOGIE. Genre POURPRE. — Purpura , Lamarck. POURPRE NATTÉE. Purpura textllosa. Lamarck, An. s. v. , t. VII, page a^a , n° 24- — Encyclop. pi. 398, (ig. /t-6. PLANCHE 3j , FIGURES 1-3. Purpura, testa ovato-acuta , ventricosa , rugis crassis elevatis altérais minoribus succincta , striis lougitudinalibus tenuissimis decussata , squalide alba; spira mediocri ; apertura patula; labro in- tus profunde sulcato. Lamk. L'animal de cette Poupre a les tentacules gros, courts, coniques, peu pointus, d'un brun foncé-, violacé , portant les yeux près de leur extrémité. Le pied est grand, dilaté, largement ovalaire, d'un blanc-jaunâtre en dessous , et brun -violet sur les côtés, portant un assez large opercule ova- laire ou subquadrilatère, à lamelles appliquées les unes à côté des autres, presque droites ou sub- onguiculées, comme le dit M. de Blainville. Sa cou- leur est chocolat ou mieux terre de Sienne calci- MOLLUSQUES. 553 née. Le siphon n'est point indiqué clans le dessin comme faisant saillie an dehors ; il est brun à son extrémité, et blanc dans le reste de son étendue. La trompe est fort longue, toujours rentrée et garnie d'un ruban corné très-long L'œsophage est étroit, et reçoit le canal excréteur d'une très- grosse glande pyriforme de couleur brun-rouge. L'intestin se termine par un rectum très-dilaté, s'ouvrant au coté droit. L'organe de la Pourpre est composé de cinq à six faisceaux de ramifications ressemblant à celles du cervelet des mammifères. Le testicule accolé au foie communique, par un long canal déférent, avec l'organe excitateur fortement contourné, de grandeur médiocre, placé au lieu accoutumé, près le tentacule droit. Une assez grande cavité pulmonaire contient deux peignes branchiaux inégaux, placés au bord gauche du manteau. Une grosse veine pulmonaire verse le sang dans un cœur presque arrondi , ayant une large oreillette. L'aorte, à sa sortie du ven- tricule, se divise en deux branches, dont l'une se porte en avant , et l'autre dans les viscères abdo- minaux. Cette Pourpre devient très-grosse. Elle habite la Nouvelle-Zélande, et se trouve communément dans les eaux courantes et sur les rochers de la Passe des Français. DIMENSIONS. ponces, lignes. Longueur 2 8 Épaisseur. 554 ZOOLOGIE. POURPRE SEAU. Purpura haustum. Martyn, ûg. 9 , e. Buccinum haustum. PLANCHE 3j , FIGURES 4-8. Purpura, testa ovato-oblonga , ventricosa, an- tice subacuta , fusco-virescente , rugosa, transver- sim striata; spira brevi, couica; aperturaovali, ampla , violacea aut albida , margïne usta, den- tata; columella valde complanata , canaliculata , postice maculata. Il existe, dans Martyn, une bonne figure de cette Pourpre , sous le nom de Buccinum haus- tum , dénomination que nous lui conservons , en la rendant en français par le mot assez impropre de seau. Cette espèce ne se trouvait point dans les collections de France avant le voyage de V Astrolabe , qui Ta rendue fort commune. Sa forme est ovalaire , allongée , un peu pointue en avant, ventrue, à spire courte, conique, ne for- mant que quatre tours , transversalement striée. Son ouverture est fort grande , ovalaire , large- ment évasée , à columelle très-aplatie , arquée , largement canaliculée , blanche , avec une tache brune en arrière. Le bord droit s'arrondit en arc, et forme une pointe en bec en avant, à son union MOLLUSQUES. 555 avec la columelle. 11 est sillonné seulement près de son contour, et comme brûlé, tandis que le fond est blanc-bleuâtre. Dans les jeunes individus l'ouver- ture est d'un bleuâtre foncé. Le dessus de la co- quille est rugueux, d'un brun verdâtre sale. L'animal a ses tentacules fort gros , presque cy- lindriques , obtus , avec les yeux très-près de leur pointe. Le pied est large et quadrilatère; il est dé- passé en arrière par une lamelle charnue , sur la- quelle repose l'opercule, qui est ovalaire, large, subonguiculé, d'un beau rouge -brun. Ce pied prend quelquefois une assez singulière forme ré- trécie que nous avons représentée dans notre des- sin. Il est jaunâtre, strié en dessous, taché de blanc sur les côtés. Les tentacules sont blancs, linéolés de blanc-mat. Du vivant de l'animal , la trompe ne sert que pour pénétrer dans les Mollusques dont il se nour- rit. Le siphon, qui est assez long, ne dépasse point le canal. Habite tout le contour de la baie Tasman , à la Nouvelle-Zélande , sur les rochers. Il y en a beau- coup dans la Passe des Français. DIMENSIONS PRISES SUR UN INDIVIDU MOYEN. pouces, lignes. Longueur i io| Largeur i i Épaisseur » 1 1 350 ZOOLOGIE. POURPRE ARMIGÈRE , variété. Purpura armigcra, var. Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 237, n° 7. PLANCHE 3j, FIGURES I7-I9. Purpura, testa ouata , turbinata , transversim striata; tuberculis elongatis, obtusis transverse plu- riseriatis annata, albida; spira conica , tubercu- lata; apertura flava , ad dextrum rubro sulcata; labro tenui intus recurvato , undatini sinuoso den- ticulato, castaneo; columella crassa , luteofusces- cente. Cette Pourpre est une très - forte variété de l'Armigère , si même ce n'est point une autre es- pèce. Elle est chargée de trois gros tubercules co- niques, obtus; la différence est dans l'ouverture, dont le bord droit est mince , recourbé en de- dans, denticulé, maculé de brun et fortement on- dulé par la terminaison de quelques tubercules: plus profondément, il est jaune clair, sillonné par des lignes aurores. La columelle est lisse, arron- die , aplatie et un peu cannelée à sa base , large- ment tachée de brun -marron en arrière. Le canal est court et assez largement ouvert. L'animal a le pied grand , ovalaire , jaune en dessous et réticulé de noir sur les cotés; les ten- MOLLUSQUES. 5Ô7 tacules assez gros , coniques , obtus , jaunâtres , avec un cercle noir au-dessus des yeux , qui ne sont pas aussi près de la pointe que dans les es- pèces précédentes. Le siphon est fort long et dé- passe le canal, en s'évasant à son extrémité. L'opercule est grand , subovalaire , à lames appli- quées et presque droites , de couleur brun-foncé. Cette Pourpre habite Tonga-Tabou. Toujours re- couverte d'un enduit terreux d'un blanc sale, elle doit être jaunâtre avec des taches brunes. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur 2 1 Epaisseur, non compris les tentacules. . . 1 4 POURPRE MARRON -DINDE, var. Purpura liippocastanum. Lamarck, An. s. v., t. VII, page ^38 , n° 9. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 38, FIGURES I"4« Ibid. figures 5-6 , variété plus grande. Purpura , testa ovato-abbreviata ; sulcis sub- squamosis cincta , tuberculis elongatis spiniformi- 558 ZOOLOGIE. bus muricata , albo et nigro marmorata ; labro si/iuoso , intus verrucoso. Lamk. La variété qui a servi à notre dessin se fait re- marquer par sa petitesse, quoique bien adulte. Elle tient beaucoup de la Ricinule mûre, mais elle est plus grande qu'elle; son ouverture n'est point la même pour la coloration , qui est d'un blanc- bleu, taché de rougeâtre-violacé, avec cinq dents au bord droit, d'où partent cinq raies transverses violacées ; à la partie postérieure est une callosité décurrente. Ses tentacules sont à peu près égaux , bruns, avec des lignes d'un vert sale dans les sil- lons. La spire est conique , obtuse. L'animal a le pied quadrilatère, allongé; les tentacules longs et gros, pointus, portant les yeux sur un renflement de leur pointe; le siphon est élargi à son extrémité et dépasse un peu le canal. Toutes ces parties , ainsi que le manteau , sont d'un jaune-verdâtre, tachées de brun, excepté le pied qui est jaunâtre , uniforme en dessous , et marqué d'un rouge-brun sur les côtés. L'opercule est ovalaire, obliquement pointu à une extrémité, brun foncé au milieu , et rouge sur les bords. Habite l'île de Tikopia. L'espèce proprement dite se trouve à Tonga-Tabou. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur i i Épaisseur 8 MOLLUSQUES. 55Î) POURPRE DE L'ASCENSION. Purpura Ascensionis , nob. PLANCHE dy , FIGURES 20-23. An. Murex Moega de Martini ? pi. ioo, fig. 961-962. Purpura , testa ovato-abbreviata , ventricosa , crassa, transversimstriata, nec tuberculosa , squa- lide alba ; spira brevissima , retusa, apertura splen- dido-alba , postice canaliculata ; columella plana , punctis quaternis spadiceis inœqualibus notata; la- bro margine denticulato etsfriato. On pourrait prendre cette Pourpre, au premier aspect, pour la Néritoïde de M. Lamarck , à la- quelle elle ressemble beaucoup en effet , mais dont elle diffère par l'absence constante de tuber- cules sur le dernier tour, comme nous avons pu le vérifier sur tous les individus que nous avons rapportés. Nous croyons que c'est elle que Martini a figurée, plutôt que laNéritoïde. Cette Pourpre est globuleuse , striée en travers de lignes rougeàtres sur un fond verdâtre. Son ouverture est ovalaire, d'un superbe blanc de faïence; elle paraît aug- mentée par le large aplatissement de la columelle 560 ZOOLOGIE. régulièrement marquée de quatr tubercules ronds, inégaux, couleur de chocolat. Le canal est à peine saillant. Le bord droit est dilaté, ar- rondi, crénelé, rougeâtre, quelquefois ponctué de brun. Sa partie postérieure est un profond si- nus, et il est de plus légèrement sillonné de blanc en dedans. L'animal a le pied large, quadrilatère, arrondi, jaunâtre en dessous, brun-rouge très-foncé et ve- louté sur les côtés. Les tentacules, gros, pointus , ont les yeux placés près d'un renflement de leur extrémité; ils sont d'un beau brun , de même que la tète et l'extrémité du siphon , qui est petit et fait peu de saillie. Le manteau est rougeâtre et légèrement frangé. L'opercule est large, subqua- drilatère, allongé, brun , presque noir au milieu, rouge aux extrémités; ses éléments cornés sont en lames presque droites. Cette belle espèce habite les rivages de l'Ascen- sion. Elle n'y est pas rare. DIMENSIONS. P onces- Longueur i 5 Epaisseur * » 9 Largeur 1 1 V MOLLUSQUES. 561 POURPRE MONODONTE. Purpura manodanta , nob. PLANCHE 3j, FIGURES 9-II. Purpura, testa minitna, ovato-globosa , antice acuta, transversim tenuissime striatay luteo-vires- cente ; columella acuta, breï>i; apertura amplo- ovali, margine denticulata; columella plana , de- pressa, alba aut violacea , basi unidentata. Très-petite espèce fort élégante , qui fait le pas- sage au genre Licorne. Elle est ovalaire, un peu ventrue, à spire arrondie et subitement pointue, très -finement striée en travers d'un jaune-ver- dâtre. L'ouverture est fort large parla dilatation du bord droit, qui est denticulé, et par l'aplatissement en forme de gouttière de la columelle , qui porte une petite dent à sa base vers l'extrémité du ca- nal: ce dernier estarrondiou pointu, et peusaillant. La bouche est ou totalement blanche ou violette sur la columelle. L'opercule est ovalaire , très- allongé et rodé. Cette Pourpre, dont nous ne connaissons point l'animal, habite l'île de Tonga-Tabou. Zoologie, t. ir. 3 G 562 ZOOLOGIE. DIMENSIONS. lignes. Longueur 6 Largeur 4 Épaisseur 3 POURPRE STRIÉE. Purpura s tria ta , nob. PLANCHE 3j, FIGURES I2-I /\. Purpura , testa elongato-conica , tubercula- to-plicata, longitrorsum et transversim striata , fusco-rubenle ; apertura elongata^crassa, angusta, rubente - violacea ; margine dextro sulcata ; co- lumella undosa. Cette espèce est fort épaisse, allongée, à forme de Buccin, dont la spire est conique, pointue, l'ouverture très-allongée faisant la moitié de la coquille, rétrécie, à bord droit, épais, évasé 7 denticulé et profondément sillonné, rougeâtre, quelquefois brun sur le limbe. La columelle est ar- rondie , ondulée, et seulement aplatie à sa base. Le test en dessus a de gros plis longitudinaux un peu tuberculeux , finissant à la base , et des sillons transverses, coupés longitudinalement par MOLLUSQUES. 5G3 des stries très-fines , écailleusés et ondulées. Le fond de la couleur est d'un assez joli brun , sur lequel se dessinent les sillons transverses qui sont blanchâtres. Lacolumelle est violacée. L'opercule est ovalaire et semblable à celui des Pourpres. Habite le havre Dorey, à la Nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. pouces. lignes 8 9 POURPRE TREILLISÉE. Purpura cancellatn , noh. PLANCHE 37, FIGURES l5-l6. Purpura, testa ovato-elongata , subventricosa , tuberculata , luteo-virescente ; plicis tuberculosis transversim sulcatis onusta ; apertura ovato - an- gusta , luteo-fuscescente , margine dextro tuber- culato ; spira conica et crassa. Assez petite espèce, ventrue, conique à ses deux extrémités , tuberculeuse , profondément plissée en long , et traversée par des bandes larges lais- 36* 504 ZOOLOGIE. sant entre elles de petits enfoncements quadri- latères, qui rendent cette coquille comme treilli- sée. Les tubercules de la base des derniers tours sont les plus élevés. La spire est grosse , conique et obtuse. L'ouverture est ovalaire, rétrécie, d'un jaune maculé de violet, avec un pli décurrent en arrière, et des tubercules au bord droit. La colu- melle est blanche et arrondie; le canal assez mar- qué , un peu tortueux. Le dessus de cette coquille est d'un jaune légèrement verdâtre. Nous n'en connaissons point l'animal, et nous présumons qu'elle provient de Tonga-Tabou. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur i i Epaisseur. POURPRE NASSOIDE. Purpura nassokles , nob. PLANCHE 38, FIGURES 7-9. Ibid. , FIGURES 10-11, VARIÉTÉ. Purpura, testa globosa, crassa, apice conica, acuta , albido-lutescente, tuberculosa, loiigitudi- MOLLUSQUES. 565 naliter transversimque plicata ; apertura ovali, maxime angusta , alba ; margine dextro undu- lato , dentato ; columella lœvi aut tuberculosa. Varie tas , testa magis elongata atque plicata ; apertura aurantiaca. Petite espèce qui a des rapports avec les Nasses par sa forme globuleuse et ses plis longitudi- naux tuberculeux , coupés par des sillons trans- verses. Son sommet est conique, un peu obtus; son ouverture très-rétrécie , tranchante sur le bord droit , qui est ondulé et tuberculeux. La colu- melle est plate et rugueuse , ou lisse et un peu tordue. Le canal est un peu long et recourbé. Ces parties sont blanches, et le reste de la coquille est d'un blanc-jaunâtre. Nous n'en connaissons point l'animal ; mais l'oper- cule est grand, lamelle et appartient bien au genre. Cette espèce habite l'île de Tonga-Tabou. La variété plus allongée , qui provient de la Nou- velle-Irlande , a la spire plus pointue et cinq grosses côtes longitudinales espacées. Son ouverture, éga- lement fort rétrécie, est tuberculeuse sur les deux bords et d'un rouge vif. DIMENSIONS. ligues. Longueur 9 Épaisseur 5 566 ZOOLOGIE. POURPRE RÉTICULÉE. Purpura reticulata , nob. PLANCHE 38, FIGURES 17-18. Purpura , testa parvula , ovato-acuta , alùida- fuscescente , transversim sulcata, tenuissime reti- culata ; anfractlbus elevatis , carinato - nodosis ; apertura ampla, margine undosa et sfriata. Cette petite espèce a le port de la Pourpre rus- tique, c'est-à-dire qu'elle a la spire allongée , poin- tue, à tours élevés, portant une rangée de petits tubercules bruns sur un fond d'un jaune sale. Le dernier tour a deux rangées de nodosités. Indé- pendamment de cela , il est ceint de petites cor- delettes , dont les intervalles sont très-finement réticulés. Ces réseaux existent seuls au sommet. L'ouverture est grande, ovalaire avec un canal bien marqué , et striée sur le bord droit. Habite le port Western , à la Nouvelle-Hollande. Nous n'en connaissons point l'animal, et notre individu, sans être altéré, n'était point vivant. DIMENSIONS. lignes. Longueur 7 Épaisseur 4 MOLLUSQUES. 567 POURPRE RAPE. Purpura scobina , nob. PLANCHE 38, FIGURES I2-l3. Purpura, testa ovato-oblonga, transvei'sim cos- tata, rugosa ; squalide lutea ; interstitiis lamellosis imbricatis ; apertura ovali minore fuscescente, la- bro undulata , intus tuberculata , sulcata ; spira conica, crassa, subacuta. Assez petite espèce, oblongue, à spire épaisse, un peu pointue, dont les tours sont carénés, no- duleux ; le dernier a trois grosses côtes trans- verses, rugueuses, dans les intervalles desquelles sont plusieurs rangées de petites écailles imbri- quées, rudes comme une râpe. L'ouverture est ovalaire, assez étroite , ondulée sur le bord droit, qui est denticulé et sillonné. La columelle est lisse et forme un sinus en arrière à sa réunion au côté opposé. Cette coquille est d'un jaunâtre en dessus et d'un fauve-violacé dans l'ouverture. Nous n'en connaissons point l'animal. Elle habite la Nouvelle-Zélande. Ce n'est pas la même que la rugueuse, avec laquelle elle a des rapports. 568 ZOOLOGIE. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur i » Epaisseur » 6 POURPRE BOURGEONNÉE. Purpura mancinella. Lâmarck , An. s. v. , t. VII, page 239 , n° 1a. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 38, FIGURES \/±-\§. Purpura, testa ovato-ventricosa , crassa, tu- berculis subacutis basi rubris transversim scriatis muricata , albo-rubente ; spira conico - acuta ; apertura flava ; labro intus striato : striis rubro coloratis. L'animal de cette jolie Pourpre nous a présenté un caractère qui pourrait bien ne pas être con- stant dans tous les individus : le pied fortement bilobé en avant, ovalaire, un peu lancéolé en arrière, blanc-jaunâtre en dessous , rougeâtre sur les côtés, avec des taches noires , de même que sur la tête et les tentacules. Ces derniers ont de MOLLUSQUES. 569 plus un large anneau noir au dessus des yeux, lesquels sont placés sur un renflement de leur base. Le bord du manteau est frangé , et le si- phon de couleur brune. La trompe elle-même est rougeâtre : cette teinte est également celle de l'o- percule, qui est quadrilatère. Cette pourpre provient d'Amboine. DIMENSIONS. pouces. lignes. i a Épaisseur » 8 Longueur i a POURPRE RUGUEUSE. Purpura rugosa , nob. PLANCHE 38, FIGURES IQ-2I. Purpura , testa ovato-acuta, scabrosa , trans- versim carinata, longitudiualiter plicato-foliacea , fuscescente ; apertura ampla, violacea , margine undulata et sulcata ; columella longitrorsum pli- cata. Cette espèce est ovale, allongée, à spire grosse, pointue, très-rugueuse, comme rongée, fortement carénée sur ses tours ; le dernier compte quatre 570 ZOOLOGIE. à cinq de ces arêtes transverses, croisées par des plis longitudinaux, ondulés, un peu foliacés, ce qui rend cette coquille grossièrement rude. Son ouverture est grande , ovalaire , d'un rouge-vio- lacé sombre, avec un ruban jaunâtre sur le bord droit, qui est ondulé et largement sillonné. La co- lumelle aplatie est de la même couleur, avec un pli arqué en long, blanchâtre. Le reste du test est brunâtre , avec des reflets jaunâtres. L'animal a le pied ovalaire , un peu élargi en avant; les tentacules gros, coniques, terminés en pointe aiguë , portant les yeux vers leur extrémité. Ils sont blanchâtres ainsi que le siphon, qui est court. Le pied est blanc-jaunâtre en dessous , avec une légère teinte brune sur le bord ; ses côtés sont d'un vert-clair, tachés de blanc-jaunâtre. L'oper- cule est ovalaire et presque noir. Cette pourpre se trouve à la Nouvelle-Zélande. La couleur de sa bouche est beaucoup plus intense sur le vivant. Bien qu'elle ait quelques rapports avec laThia- relle de Lamarck, elle se rapproche davantage de la Pourpre râpe, que nous avons précédemment décrite, et dont elle se distingue par sa bouche plus large, moins épaisse, sans tubercules et différemment colorée. DIMENSIONS. pouces. lignes. Longueur i a Épaisseur » S MOLLUSQUES. :»7 1 POURPRE THIARELLE. Purpura thiarella. Lamarck , An. s. v., t. VII , page 2/j6, n° 37. PLANCHE 3p , FIGURES ^-6. Purpura, testa ovato-acuta , ventricosiuscula , transvers ini s tria ta , longitudinaliter subplicata, griseo-fulva ; anfractibus superne angulatis , su- pra planulatis , ad angulum tuberculato - coro- natis ; spira subcontabulata ; labro intus sul- cato. Lamk. L'individu que nous représentons est une va- riété plus courte, plus élargie transversalement, et dont l'ouverture , violacée dans son contour , est au fond d'un blanc-bleuâtre. Le bord droit a cinq bandes courtes , violettes. L'animal a les tentacules longs, assez gros, ob- tus , portant les yeux au tiers antérieur de leur longueur. Ils sont blancs à leur pointe, noirs dans le reste de leur étendue , de même que le siphon et les côtés du pied. Le dessous seul de ce dernier est jaune et de forme ovalaire L'opercule est subquadrilatère etrougeâtre. Cette Pourpre habite l'île' de Vanikoro. 372 ZOOLOGIE. DIMENSIONS. pouces. ligues. Longueur i » Épaisseur . » 8 POURPRE GUIRLANDE. Purpura serturn. Lainarck, An. s. v. , t. VII , page 243 , n° i5. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 39 , FIGURES Il-l3. Purpura, ovato- oblonga, transversim striato- granulosa , striis longitudinalibus impressis decus- sata, maculis latis albis et rujïs inœqualibus va- riegata ; anfractibus convexis , superne depressis; columella fulva. Lamk . Cette pourpre, bien connue , présente quelques variétés clans sa coloration , qui est cependant plus ou moins rougeâtre. L'animal a les tentacules pe- tits et les yeux placés vers le milieu de leur lon- gueur. Ils sont blancs à la pointe, noirs , piquetés de blanc sur la base , de même que le dessus de MOLLUSQUES. 573 la tète et les côtés du pied. Le cou est d'un brun clair, le manteau jaune, bordé de noir et de blanc. Le pied est grand, ovo- quadrilatère, jaune en dessous. L'opercule est arqué d'un coté, droit de l'autre , subonguiculé , brun au milieu , orangé sur les bords. Le siphon n'est point apparent au- delà du canal. Cette espèce se trouve au port Dorey de la Nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur 2 » Épaisseur » 8 POURPRE DE SAINTE -HÉLÈNE. Purpura helena , nob. PLANCHE 39, FIGURES ^-ÎO. Purpura, testa ouata , ventricosiuscula , trans- versim striata , griseo-virescente , albo et uigro punctata ; ultimo anfractu tuberculis bicoronato ; spira brevi , acuta; apertura elongata, sulcata, violacea. C'est après un examen attentif de la coquille et de l'animal que nous nous sommes décidés à consi- 574 ZOOLOGIE. dérer cette Pourpre comme une espèce nouvelle , différente de laBicostale et surtout de la Thiarelle, avec laquelle elle a tant de rapports , que , sans la connaissance de l'animal, il eût paru assez naturel de ne la considérer que comme une va- riété à deux rangées simples de tubercules sur le dernier tour. Elle est courte, ventrue, à spire aiguë, fine- ment striée en travers , d'un gris verdâtre , ponc- tuée de brun et de blanchâtre. L'ouverture diffère de celle de la Thiarelle par ses nombreux sillons rap- prochés au bord droit. Elle est d'un brun-violacé sombre, avec quatre bandes d'un blanc-bleu. La columelle est blanche, tachée de rougeâtre. L'animal a la tète , le siphon et les tentacules bleuâtres, piquetés de brun. Ces derniers ont les yeux placés au liers antérieur de leur longueur, et au dessus est une bande brune. Le pied est allongé, ovalaire , à sillon marginal antérieur, rouge-vio- lacé en dessous , et marqué de stries longitudi- nales, maculé de rouge-brun sur les côtés, avec un liséré rosé sur le limbe. Le siphon, qui dépasse le canal, est rougeâtre à la pointe. L'opercule est rou- geâtre, et subquadrilatère. Ce Mollusque est assez commun sur les rochers de l'île Sainte-Hélène. Peut-être se trouve -t-i] aussi à l'Ascension. DIMENSIONS. lignes. Longueur- 1 1 Epaisseur 6 MOLLUSQUES. 575 POURPRE HERISSON. Purpura histrix. Lamarck , An. s. v. , t. VII, page a/»7> n° 4i, Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 39, FIGURES l^-l6. Purpura, testa obovata , ventricosa , transver- sim striata , spinosa , lutescente ; spinis longius- culis , canaliculatis , transversim quadriseriatis ; spira brevi , acuta ; fauce rosea ; labro margine interiore dentifero. Lamk. L'animal de cette élégante petite Pourpre a les ten- tacules déliés et pointus, verdâtres, avec un cercle noir au dessus des yeux, qui sont placés fort près de la base des tentacules. Toutes les autres parties du corps sont d'un vert passant au vert-jaunâtre, avec des points blanchâtres. Le pied en dessous est vert- pomme clair , avec des points jaunes sur le pour- tour. L'opercule est grand et ovalaire : les lames cornées sont plus contournées que dans la plu- part des autres Pourpres. Habite le havre Carteret, à la Nouvelle-Irlande. 576 ZOOLOGIE. DIMENSIONS. lignes. Longueur 8 Épaisseur 6 POURPRE MURIQUEE. Purpura horrida. Ricinule muriquée , Lamarck, Anim. s. v. t. "VII, p. a3 1 , n° i. Ib 1. pour la synonymie. KiViRivi, par les indigènes de Tikopia. PLANCHE 39, FIGURES 1-3. Purpura, testa obovata, subglobosa , tubercu- culis crassis brevibus acutis nigris echinata; inter- stitiis albis ; spira brevissima; apertura ringente , violacea. Lamk. Le genre Ricinule ne peut plus être admis, soit qu'on veuille l'établir d'après la forme de la co- quille, ou d'après celle de l'animal. Par la coquille, la transition des espèces épineuses , à ouverture rétrécie, ringente, aux espèces lisses, est telle- ment insensible, qu'on ne pourrait pas fixer la limite des unes et des autres. Quant aux Mollusques et aux opercules , il n'y a aucune différence , comme on peut le voir en jetant un coup d'ceil sur nos dessins. MOLLUSQUES. 577 L'animal de la Pourpre muriquée est d'un vert glauque, ponctué de blanc. Le pied est long, sub- ovalaire, presque carré et à sillon marginal en avant , arrondi en arrière , avec une bandelette noire sur les côtés. Les tentacules ont un cercle rougeàtre et les yeux vers leur milieu. Le siphon est court, mais fort gros. Le manteau, qui est découpé, ondulé, est également verdâtre avec des taches blanches. L'opercule est ovalaire, rouge brun vif, à fibres droites et un peu contournées vers l'extrémité la plus large; l'ouverture de la coquille est tellement rélrécie, que l'opercule est obligé de se présenter obliquement et de côté pour se cacher dans sa profondeur. Cette espèce habite la petite île de Tikopia. DIMENSIONS. pouces, ligues. Longueur i 1 3 Largeur , ..... . « 1 1 Epaisseur « 8 Zoologie, t. il. 37 578 ZOOLOGIE. POURPRE DIGITÉE. Purpura digitata. Ricinule digitée, Lamarck, An. s. v., t. VII, p. 232,11" 5. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 3g , FIGURES 20-22. Purpura y testa obouata, depressa, lutescente ; costis transversis tuberculato-nodosis ; spira bre- vissima ; apertura angustata , lutea , labro ante- rius digitis duo bus armato. ( Lamk. ) Nous ferons pour cette espèce, que M. Lamarck avait placée dans lesRicinules, la même remarque que pour la précédente. C'est une vraie Pourpre, dont le manteau est découpé pour former les di- gitations de l'ouverture ; ses tentacules sont petits, pointus, oculés à la base, cerclés de brun au des- sus des yeux; le pied est assez grand et ovalaire. Toutes ces parties sont d'un beau jaune serin, piqueté de blanc. L opercule est large , ovalaire , à lames droites et appliquées les unes aux autres. Ici il y a similitude de couleur entre l'animal et son ouverture; ce qui est loin d'être constant. MOLLUSQUES. 579 Cette Pourpre habite le havre Carteret , à la Nouvelle-Irlande. Elle est couverte d'un enduit ma- rin qui indique que ses mouvements sont lents; et, dans cet état, elle s'applique tellement sur les rochers, qu'on a de la peine à la distinguer. DIMENSIONS. lignes. Longueur 1 1 Largeur 1 1 Épaisseur 5 POURPRE ARACHNOÏDE. Purpura arachnoïdes. Ricinulf. arachnoïde, Lamarck, An. s. v., t. VII, page a3a, n°/,. PLANCHE 39 , FIGURES 17-IÇ). Purpura , testa obovata , transversim striata ; spinis subulatis muricata , albo lutescente ; spi- nis basi nigris , inœqualibus , prope labrum lon- gioribus ; apertura ringente , alba , luteo-macu- lata. (Lamk. ) Nous ferons également rentrer cette espèce dans les Pourpres. Son animal offre , pour la couleur, 37* 580 ZOOLOGIE. le contraire de celui que nous venons de décrire précédemment, c'est-à-dire qu'il est vert, tandis que l'ouverture de la coquille est jaune. Ses ten- tacules sont allongés, oculés près de la base, avec un petit cercle noirâtre. Le siphon dépasse à peine le canal. Le pied est ovalaire et piqueté de brun sur les côtés. L'opercule est corné, mince, un peu courbé et subonguiculé. Cette pourpre a été observée dans le havre Carteret de la Nouvelle-Irlande. Nous l'avons fré- quemment rencontrée sur l'île Guam. DIMENSIONS. lignes. Longueur 10 Epaisseur 7 POURPRE MURE. Purpura mnrus. Ricinule mure, Lamarck, An. s. v. , t. VII, p. 2'ia , Ibid. pour la synonymie. Kouiroui, par les indigènes de Tonga-Tabou. PLANCHE 39 , FIGURES 23-24» Idem figures ilt à 28, variété. Purpura , testa ovata , nodulis nigris crebris transversim seriatis cincta ; interstitiis albidis ; MOLLUSQUES. 581 spira obtusiuscula ; âpertura violacea , dentibus validis angustata. (Lamk. ) Nous avons rencontré cette espèce à la Nou- velle-Hollande , dans la baie Jervis et à Tonga- Tabou. Celle du premier lieu ne diffère des Pour- pres de Tonga que par son ouverture plus rétrécie. L'animal des individus pris aux îles des Amis a les tentacules grêles, pointus, oculés à la base , jaunes à la pointe, et de couleur verte dans le reste de leur étendue. Le pied est ovale, allongé, assez étroit , vert pré sur les bords et seulement vert jaunâtre au milieu. L'opercule est grand, jaunâ- tre, ovalaire et dépassant les côtés du pied dans sa position transverse. La Pourpre de la baie Jervis a les tentacules glauques et blancs à leur pointe ; le pied ova- laire , ondulé sur les bords , verdâtre , piqueté de blanc-jaunâtre sur les côtés , avec le limbe antérieur noir. DIMENSIONS. lignes. Longueur de la coquille 10 Épaisseur 7 582 ZOOLOGIE. POURPRE BOUCHE- VIOLETTE. Purpura neritoidea. Pyrule bouche-violette, Lamarck. , An. s. v, t. VII, page 146, n° 25. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 38 , FIGURES 22-24- Purpura, testa subpyriformi, ventricosa, crassa, rudi, transversim striata , squalide alba ; an- frac tibus turgidis ; spira exsertiuscula ; cauda bre- vi;fauce violacea. ( Lamk. ) M. Lamarck avait placé dans les Pyrules cette élégante petite coquille, bien reconnue mainte- nant pour être une Pourpre. Notre dessin et l'as- pect de l'opercule viennent encore à l'appui de cette opinion. Malheureusement nous n'avons point rencontré d'animaux de vraies Pyrules , pour savoir en quoi ils diffèrent des Pourpres. Leur connaissance contribuera sans aucun doute à démembrer ce genre , dans lequel son auteur a été forcé de faire entrer des coquilles disparates. Quoiqu'il en soit, l'animal de l'espèce qui nous occupe a les tentacules courts , larges , triangu- laires et pointus , pourvus d'yeux sur un petit ren- MOLLUSQUES. 583 tiennent de leur base. Le pied est large , quadri- latère, muni d'un assez grand opercule de Pourpre d'un violet aussi foncé que l'intérieur de l'ouver- ture. Tout l'animal est jaunâtre d'orpin clair. Le dessous du pied a des lunules de la même couleur. Habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée, où elle est rare. A l'enduit marin et au fucus dont est recouverte la coquille , on peut présumer que l'animal se déplace peu. DIMENSIONS. lignes. Longueur g Épaisseur 7 534 ZOOLOGIE. Genre COLOMBELLE.— Colombella , Lamarck. COLOMBELLE RUBANEE. Colombella mendicaria. Lanjarck , An. s. v. , t. VII , page 296 , ri° i/,. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 4° 1 FIGURES 27-28. Colombella , testa ovata , ventricosa , nodu- losa, transversim striata, tœniis alterne nigris et albis aut luteolis cincta ; apertura. subciiniamo- mea vel rubente; labro crasso, dentato. C'est après les Pourpres que doivent être placées les Colombelles , genre assez naturel quant à la forme et à la petitesse des coquilles qui jusqu'à pré- sent le composent , car l'animal nous a semblé une vraie Pourpre à opercule subonguiculé et généra- lement petit. Nous aurions encore pour notre opi- nion le grand nombre de ces animaux que nous avons pu comparer entre eux, \c faciès et la dispo- sition des couleurs, si ces caractères fugaces pou- vaient se rendre. Toutefois, lorsque nous rencon- MOLLUSQUES. ;,85 trions un de ces Mollusques dont les tentacules avaient un ou deux anneaux, nous présumions qu'il appartenait au genre Pourpre, avant que d'avoir reconnu l'opercule et la forme de l'ouver- ture de la coquille. Les Colombelles sont timides et changent assez peu de place: leurs mœurs paraissent être les mêmes que celles des animaux précédents. L'espèce qui nous occupe, quoique aussi connue qu'elle est commune dans les îles australes, se fait cependant toujours remarquer par l'éclat de sa couleur jaune cerclée de bandes noires. L'ani- mal a les tentacules courts, blancs à leur pointe, qui est annelée de noir. Le pied très-rétréci , lé- gèrement bifurqué en avant, arrondi en arrière, est jaune d'orpin en dessous , bordé de brun , et sur les côtés couvert de taches brunes sur un fond jaune. La tète est piquetée de noirâtre , et le si- phon, qui est fort long, bigarré de la même couleur. L'opercule est petit, membraneux, jaune, re- courbé en pointe. Nos individus proviennent de Tikopia, de Tonga- Tabou et de la Nouvelle-Irlande. Us sont toujours en assez grand nombre partout où habite cette es- pèce. Us varient assez par la forme de la spire, qui est plus ou moins pointue, quelquefois ron- gée, par la couleur de l'ouverture qui est ou d'un joli roux, ou blanche, lorsqu'elle n'est pas en- core complète. 586 ZOOLOGIE. DIMENSIONS . ligna. Longueur 8 Epaisseur 4 COLOMBELLE PANTHÉRINE. Colombella pardalina. Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 295, n° 9. PLANCHE 4o, FIGURES 29"3l. Colombella , testa ovali, apice acuta, lœvi, basi striata, alba, maculis rufo-fuscis picta ; columella o bscure plicata . M. Lamarck a sans doute fait la description de cette coquille sur des individus dépouillés de leur épiderme, qui est épais, fibreux, d'un assez joli jaune qu'il transmet au test , sans cependant mas- quer le bariolage rougeâtre ou brun qui la rend comme tigrée. Sa spire est fort pointue et son ou- verture blanche. Presque toujours la columelle a quelques taches brunes. L'animal a les tentacules assez longs , obtus , portant les yeux sur un petit renflement de leur MOLLUSQUES. :,S7 base. Le siphon et le pied sont également assez grands; tontes ces parties sont jaunes tachetées de terre de Sienne calcinée. Les tentacules ont un an- neau de cette couleur et Le siphon en a deux. L'o- percule est ovalaire, allongé, un peu recourbé à la pointe, subonguiculé , ou plutôt tenant le milieu par la disposition de ses éléments entre les Pour- pres et les Buccins. Habite l'île de Vanikoro et la Nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. lignes. Longueur 7 Epaisseur 3 COLOMBELLE JAUNE. Colombella lutea , nob. PLANCHE 4o , FIGURES 23-24» Colombella, testa ovato-conica, apice per acuta, lœvi basi striata, flava ; columella tantisper ru- gosa. Cette espèce ressemble beaucoup, pour la forme, au Buccin semi-convexe; mais sa couleur est bien 588 ZOOLOGIE. différente , puisqu'elle est d'un jaune clair uni- forme. Elle est allongée , conique , à spire très- pointue , lisse , excepté le dernier tour, qui pré- sente quelques stries transverses à sa base. Le bord droit est arrondi sans renflement , et la co- lumelle a quelques plis transverses qu'on ne voit bien qu'à la loupe. Le canal s'allonge et se re- courbe un peu plus que dans les autres espèces. Cette Colombelle s'étant trouvée mêlée avec d'autres coquilles , nous n'en connaissons point la localité précise. Toutefois elle provient des îles de la mer du Sud , et peut-être de Tonga-Tabou. Son animal nous est également inconnu. DIMENSIONS. lignes. Longueur 7 Epaisseur 3 COLOMBELLE ROUC.EATRE. Colombella rubicundula , nob. PLANCHE 4°, FIGURES 25-26. Colombella ovato-conica, apice crassiuscula , transversim striata, fusco-rubente , epidermide piloso tccta ; anjractibus lurriculatis : MOLLUSQUES. 589 Coquille conique , un peu ventrue, dont le ca- nal assez allongé est recourbé, le sommet épais, pointu, les tours de spire saillants, turriculés un peu comme dans les Mitres , avec lesquelles plu- sieurs espèces de Colombelles ont la plus grande ressemblance. Il en est même dont la connais- sance seule de l'animal peut indiquer le genre. Notre espèce est striée assez largement en travers. Les sillons sont à peine visibles au commencement de la spire. Ce sont eux qui forment les bourrelets de la columelle. Sa couleur est un rouge brun uniforme assez vif, recouvert par un épiderme scarieux, poilu sur le relief des stries. L'ouver- ture est resserrée et rouge violacé. Nous n'avons pu étudier l'animal de cette Co- lombelle , qui habite Tonga-Tabou. DIMENSIONS. lignrs. Longueur 9 Épaisseur !\ 590 ZOOLOGIE. Genre CASQUE. — Cassis, Lamarck. CASQUE TRICOTÉ (mâle). Cassis cornuta. Lamarck , An. s. v. , t. VII. , page 219 , n° 2. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 43 , FIGURES 1-6. Cassis, testa ovato-ventricosa, scrobiculisreticu- lata, cingulis tribus instructa, albida; in junior i, cingulis duabus lœvibus maculatis; in adulta, om- nibus tuberculosis : tuberculis anticis maximis , corniformibus ; labro intus citrino. (Lamk.) Les Casques appartiennent, par leur organisa- tion, à cette grande famille des Buccins portant une trompe et de longs tentacules oculés vers leur base. Ce sont des animaux qui semblent de- voir leur apathie à la pesanteur et au grand dé- veloppement de leur coquille. C'est dans ce genre en effet que se trouvent les plus grosses coquilles univalves. Les parties de ce Mollusque qui servent à la locomotion ne se trouvant pas en proportion avec la masse à mouvoir, l'animai ne peut se dé- MOLLUSQUES. 591 placer que très-difficilement. 11 est quelques espè- ces, dans les petites surtout, qui se trouvent plus favorisées à cet égard. Naturellement aussi l'animal du Casque paraît timide; car ce n'est qu'à la longue qu'il sortait la tète et les tentacules, qu'il allonge assez peu en avant. L'étroitesse de l'ouverture du test indique d'a- bord combien la racine du pied doit être compri- mée, et que, pour rentrer, il doit se plier longitu- dinalement sur lui-même. Une fois développé il est large, un peu ovalaire allongé , et, dans l'es- pèce qui nous occupe, muni tout autour d'une rainure. L'opercule qu'il porte est terminal , trans- verse, allongé, obtus, rétréci, à fibres sub-con- centriques. Les tentacules sont forts, assez longs, écartés, obtus , décrivant une courbure en forme de lyre, caractère qu'ils ont de commun avec les Tritons et les Tonnes. Une grosse trompe cylindrique fait assez ordinairement saillie hors de la bouche. Elle est pourvue d'un petit ruban lingual corné. Pour ne point nous répéter dans ces détails anatomiques, nous renvoyons à l'article suivant relatif au Casque bézoar, sur lequel nous nous sommes plus spécialement éteudus, parce qu'il est le premier qui nous soit tombé sous la main. Nous dirons seulement, pour le Casque tricoté, que sa trompe est un peu aplatie; que son man- teau est ample, cannelé inférieurement pours'ac- 592 ZOOLOGIE. commoder aux tubercules du bord columellaire. Le siphon dépasse à peine le canal. Le conduit déférent a une rainure extérieure qui se prolonge sur l'organe excitateur et jusqu'à son extrémité , terminée par un long crochet charnu. Le fond de la couleur de l'animal est d'un beau jaune, avec une bandelette rouge brun à la base des tentacules au dessous des yeux. Le contour du pied en dessus présente deux rubans de couleur de terre de Sienne calcinée; celui qui avoisine le limbe est plus délié. Le dessous du pied est simplement jaune, avec ses stries plus foncées qui forment comme des bosselures. Un individu qui nous a bien semblé être de la même espèce, portait un organe excitateur ex- cessivement volumineux, aplati , terminé par un long crochet charnu, à la base duquel on remar- quait des cannelures assez profondes.il est repré- senté figure 5; cependant nous dirons qu'en général , une différence bien tranchée dans les organes de la génération entraîne une diversité d'espèce. Le Casque tricoté habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée, et probablement d'autres lieux, comme les îles Carolines. On peut le reconnaître facilement, même d'après un simple fragment du bord columellaire, aux séries régulières de petites lunules ovalaires , dont cette partie est plus ou moins couverte. MOLLUSQUES. 503 CASQUE BÉZOAR, femelle. Cassis glauca. Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 221 , n° 6. Ibid. pour la synonymie. Martyn, gi , bonne figure. PLANCHE 43 , FIGURES 9"l3. Cassis, testa ouato-turgida, lœvi glauca ; ultimo anfractu anterius subangulato ; spirri striata, pa- pillis coronata , mucronata ; labro basi quadri- dentato, intus croceo-fuscescente. Lamk. L'animal a le pied large, ovalaire, ondulé, dé- bordant de toutes parts la coquille. Il porte une rainure marginale très -circonscrite dans un seul point en avant. Il est rougeâtre en dessus , jau- nâtre en dessous , portant supérieurement une large bandelette de minium, brune dans son mi- lieu, laquelle contourne le pied en arrière et se trouve interrompue en avant vis-à-vis les tentacu- les. L'opercule est rétréci, arqué, d'un bel orangé vif, avec des stries rayonnées que viennent couper d'autres longitudinales. Le pied, près de son bord antérieur et en dessous, porte un pore aquifère dans lequel peut entrer la tète d'une épingle. Zoologie, t. 11. 38 594 ZOOLOGIE. La tète est épaisse, renflée. Les tentacules, mé- diocrement longs , sont marqués de deux lignes rougeâtres dans toute leur longueur. Les yeux sont placés à quelque distance de leur base. La trompe est grosse, saillante et jaunâtre. Le man- teau, dont le bord est rougeâtre, offre un appen- dice en forme de chaperon qui recouvre la tète. Le siphon , qui dépasse le canal , est aussi coloré en rouge. La cavité respiratrice contient deux branchies inégales, dont la plus grande est entièrement ad- hérente au plafond. Le cœur est très-volumineux, surtout le ventricule. On remarque encore , dans cette cavité, l'utérus et le rectum marchant paral- lèlement au côté droit : le premier s'ouvre un peu plus en arrière; et tout -à -fait à gauche, dans le fond, l'ouverture sessile , ovalaire et comme béante dans l'état de mort, de l'organe de la Pourpre; puis aux parois supérieures du man- teau , les larges follicules qui sécrètent une abon- dante mucosité qui devient concrète et blanchâtre par la macération dans la liqueur. En fendant la cloison et pénétrant dans l'ab- domen , on rencontre la base d'une assez longue trompe qui contient un ruban lingual corné, mais faible et très-court. Elle donne dans un œsophage pourvu d'un cœcum , quelquefois à peine appa- rent, contenant une matière mucilagineuse blan- che. Deux glandes salivaires énormes , semblables MOLLUSQUES. 595 à celles des Tonnes, remplissent en partie l'abdo- men. Elles sont formées de deux parties, une pos- térieure plus considérable, membraneuse, suscep- tible d'absorber beaucoup de fluide, unie par un pédicule à une autre antérieure solide et de con- sistance glanduleuse. Leur conduit, que nous supposons aussi long que celui des Tonnes , passe dans l'anneau nerveux et va s'ouvrir dans la trompe. L'estomac est pyriforme et assez étendu en lon- gueur; l'intestin qui en part se rétrécit beaucoup en passant dans le foie. Le système nerveux est formé par un ganglion sus-œsophagien , large, envoyant de gros rameaux à la trompe, aux tentacules, et d'autres latéraux et postérieurs. Une de ces branches se détache à droite et se porte dans un petit ganglion , d'où partent les nerfs qui vont à l'estomac, aux mus- cles du pied et. à presque tous les viscères. Une branche de ce ganglion passe sous l'œsophage , se réunit au cerveau en complétant l'anse ner- veuse qu'ont tous les Mollusques de cet ordre. Un coup d'œil jeté sur nos figures en dira plus que la description que nous cherchons à en faire. Ces parties sont accompagnées d'une branche considérable que l'aorte donne antérieurement. Le foie occupe la partie postérieure du tor- tillon : il est rougeâtre, et embrasse un corps de couleur de laque claire qui est l'ovaire. Dans 38» 596 ZOOLOGIE. le mâle, le testicule occupe à peu près la même place. Nous nous sommes procura ce Mollusque vi- vant dans la rade d'Amboine. Il doit être de ceux de cette espèce dont les mouvements sont assez vifs, si on en juge par le poli et par la jolie cou- leur glauque de sa coquille. CASQUE FRANGÉ. Cassis fimbriala , nob. PLANCHE 43 , FIGURES 7-8. Cassis, testa ovato-ventricosa, subfrigona, Ion- gitudinaliter plicata , antice transversim striata , duabus aut tribus série bus tuberculosis ci/ictay al- bida violacescente, lineisfuscis, i/iterruptis, trans- verse picta; spira convexa, mucronata; labrolevi fus ci macula to ; columella alba leviter plicata. Ce petit Casque, qui n'a point été décrit, paraît exister au Muséum depuis l'expédition Baudin, qui l'a rapporté, sous le nom de Frangé que nous lui conservons, sans savoir (lequel lieu il provient. lien MOLLUSQUES. 597 est de même des deux exemplaires que nous avons rapportés nous-mêmes. Nous sommes portésà croire que cette espèce habite les îles Mariannes ou Caro~ lines. Nous n'en connaissons point non plus l'animal. Quoi qu'il en soit, sa forme est un peu triangu- laire, ventrue, pointue et striée transversalement en avant, et plissée dans le sens de la longueur; ces sortes de plis sont quelquefois interrompus. Le dernier tour est chargé de deux rangées trans- verses de tubercules, pressés, obtus, avec l'indice d'une troisième rangée. La spire est convexe et ter- minée par un bouton saillant, bien arrondi. Les su- tures sont légèrement tuberculeuses. La columelle a quatre à cinq petites dents et porte l'indice des plis du dernier tour ; le bord droit est large, re- bordé, arqué, formant un canal par sa jonction avec le columellaire en arrière. Cette coquille est polie. Sa couleur est d'un blanc maculé de violacé clair, traversé par sept lignes interrompues de couleur fauve , formant autant de taches sur chacun des tubercules; le canal , le bord droit ainsi que la saillie du gauche, portent de larges taches également fauves. L'individu qui est aux galeries du Muséum est plus grand que le nôtre. Tous deux appartiennent peut-être au jeune âge. DIMENSIONS. pouces ligues. Longueur 2 2 Largeur 2 » Épaisseur 1 1 1 598 ZOOLOGIE. Genre TONNE. — Dolium, Lamarek. TONNE PERDRIX. Dolium perdix. Lamarek , An. s. v. , t. VII, page 261 , u° 7. Id. pour la synonymie. Nandébo, par les habitants de Vanikoro. PLANCHE 41 ■> FIGURES 1-8. Dolium, testa ovato-oblonga , inflata , tenui , fulvo-rufescente, maculis albis lunatisque seriatim no ta ta ; costis convexiusculis convertis , spira ex- sertiuscula, conica. (Lamk.) On ne connaissait point encore l'animal de cette grande et belle coquille répandue dans les collec- tions. Il est énorme et peut à peine être contenu dans son enveloppe, à l'ouverture de laquelle il forme un bourrelet. Ce Mollusque habite les eaux vives et jouit de mouvements assez brusques. Son pied excessivement grand, débordant la co- quille de toutes parts , est arrondi , arqué en avant, avec un sillon marginal, prolongé en pointe la- téralement , sub-arrondi en arrière, sans aucune trace d'opercule. Sa tète est celle des Tritons, c'est- MOLLUSQUES. 599 à-dire qu'elle est large, renflée en cœur en avant, portant deux gros et assez longs tentacules obtus, écartés en forme de lyre, dilatés vers leur base, où sont placés les yeux \ Le siphon respiratoire est fort gros ; la trompe l'est bien davantage : elle dé- crit une ou deux courbures à la volonté de l'ani- mal, qui peut la promener sur la coquille comme pour en chasser ce qui le gêne. Son extrémité dilatée peut recevoir le bout du doigt. Elle est pourvue d'un ruban lingual garni de trois ran- gées de crochets, que nous ferons connaître lors- que nous en serons aux détails anatomiques com- muns à tout le genre. Le fond de la couleur de l'animal est un blanc bleuâtre, couvert de taches irrégulières , rapprochées de brun rougeàtre ti- rant sur le violacé. Le pied est marqué de la même manière en dessous, mais en dessus ce sont de larges bandes triangulaires rayonnantes propres à quelques Tonnes, et qui pourraient même les faire reconnaître au premier aspect. Les tenta- cules sont doublemeut annelés de brun. Cette espèce habite l'île de Vanikoro. Elle n'y est pas très-commune. La vraie patrie des Tonnes est la petite île de Dirck - Hatichs et la baie des Chiens-Marins, sur la côte occidentale delà Nou- * On voit dans )e supplément de l'ouvrage de Poli, planche 47, la re- présentation d'une grosse espèce de Tonne de la Méditerranée , dont la saillie de la trompe ne permit pas de bien voir la forme de la tèle. Cette disposition et celle du pied, qui n'est point étalé, semblent indiquer que le dessin a été fait sur l'animal mort ou en partie contracté. 600 ZOOLOGIE. velle-Hollande. Nous avons exploré cette contrée dans le voyage de l'Uranie, avec M. de Freycinet, et jamais nulle part nous n'en avons tant vu de débris que là , sans pouvoir nous en procurer un seul individu vivant. TONNE PELURE- D'OIGNON. Dolium oleariurn. Lainarck, An. s. v., t. VII , paye 259, n° 2. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 4* 1 FIGURE y. Dolium, testa ovato-globosa, ventricosa, tenui, fulvo -rufescente ; costis lads, complanatis , sulco impresso separatis ; anfractibus prope suturas ca- naliculatis. (Lamk.) Cette Tonne présente dans son développement les mêmes particularités que l'espèce précédente. Son siphon est peut-être un peu moins allongé , sa trompe n'est point représentée sortie. Les ten- tacules sont longs, assez déliés, obtus, et mar- qués vers la pointe d'un large anneau rouge brun. Tout l'animal est uniformément rouge brun clair MOLLUSQUES. 601 sans maculatures; le dessous du pied est d'un vio- lacé sombre , avec le bord liséré de brun foncé. Cette espèce se trouve également dans l'île de Vanikoro. TONNE CASSIDIFORME. Dolium potnum. Lamarck, An. s. v. , tom. VII, page 261 , u° 5. Ibid. pour la synonymie. Ere, par les habitants de Tonga-Tabou. PLANCHE 4l , FIGURES IO-II. Dolium, testa ovato-turgida, crassiuscula, alùa, luteomaculata , costis corwexiusculis , latis , con- Jèrtis; spira brevi ; apertura coarctata , utrinque dentata; labro crasso , extus marginato. (Lamk.) M. Lamarck a parfaitement vu que cette co- quille ne devait point être placée parmi les Cassi- daires, malgré la ressemblance qu'elle peut avoir avec elles. Il y aura probablement été conduit par la forme de la spire et les cannelures transversales, qui appartiennent spécialement aux Tonnes. L'ob- servation que nous avons faite de l'animal , qui 002 ZOOLOGIE. manque d'opercule, confirme l'aperçu de ce cé- lèbre et ingénieux naturaliste. Ce Mollusque présente les particularités de dé- veloppement précédemment indiquées. Toutefois son pied ovalaire , arrondi, n'est point dilaté, au- riculé en avant. Il est d'un beau blanc, marqué sur le contour de flammes triangulaires d'un brun violacé, comme certaines espèces d'ceillets. Les tentacules sont longs , déliés et pointus ; ils sont tachés de brun en forme de triples anneaux. La trompe est blanche, et le siphon, fort long, est piqueté de brun violacé à son extrémité. Nous donnerons plus bas ce qui est relatif aux détails anatomiques. Cette Tonne se trouve dans plusieurs lieux. Nos individus proviennent des îles des Amis. DIMENSION. pouces. lignes. Grandeur . i ô MOLLUSQUES. 603 ANATOMIE DE LA TONNE PELURE- D'OIGNON, femelle, ET DE LA TONNE CASSIDIFORME, mdle. PLANCHE 4l > FIGURE II. L'animal de la Tonne pelure-doignon est assez peu spire, comme l'indique sa coquille. Sa cavité respiratrice est vaste, largement ouverte, pourvue de deux branchies placées au côté gauche, dont la plus grande décrit un assez long demi-cercle ou une grande S. Les lamelles en sont simples, adhé- rentes et pressées. La petite branchie a ses lames disposées à droite et à gauche sur la veine de ce nom , comme un raphé. Au côté droit de la cavité se présentent le rec- tum et l'utérus. Ce dernier se dévie un peu en dedans lorsqu'il est très -gonflé. Il correspond à un sillon qui se prolonge jusqu'à la partie anté- rieure du pied , et qui doit servir à conduire les œufs là où le Mollusque veut les déposer. Il est très-visible dans la Tonne perdrix surtout. Au côté interne de l'utérus rampe le canal excréteur de la Pourpre , à peine visible dans notre indi- vidu , par le grand développement de l'organe gé- nérateur. Cette glande de la Pourpre, dont on ne connaît point l'usage dans les Mollusques , est ici 004 ZOOLOGIE. considérable , occupant le fond de la cavité res- piratrice, accolée à l'intestin à droite, recouvrant le cœur et touchant à la branchie à gauche. Elle est formée de lamelles agréablement ramifiées , dont les canaux aboutissent au seul conduit dont nous venons de faire mention. Indépendamment de cet organe, il en existe un autre occupant le plafond du manteau près de l'anus. Il est formé de larges follicules sécrétant, une viscosité blanche, très-tenace, que M. Cuvier croit propre à fixer les œufs à mesure qu'ils sortent de l'utérus, ou à leur donner plus de consistance. L'alcool concrète cette substance, que l'eau re- dissout de nouveau. Les individus mâles pos- sèdent cet appareil aussi bien que les femelles. En ouvrant le plancher diaphragmatique qui sépare l'organe de la respiration de l'abdomen , on trouve d'abord le cœur contenu dans son pé- ricarde. 11 est assez volumineux ; sa forme dans la liqueur est prismatique triangulaire. L'oreillette est grande et excessivement mince. L'aorte , à sa sortie du ventricule, se divise en deux branches. La postérieure s'engage dans le foie et fournit des rameaux aux viscères qui occupent la spire. L'an- térieure perce la cloison diaphragmatique, passe transversalement sur l'estomac , le côtoie à droite et se divise en un grand nombre de rameaux, qui vont aux divers organes. Nous avons suivi les prin- cipaux, que nous n'avons point donnés , dans la MOLLUSQUES. (>05 crainte de rendre notre figure trop confuse, i° sur l'estomac ; i° aux deux grosses glandes salivaires, qu'ils semblent joindre ; 3° au ganglion céphalique et à l'anse sous - œsophagienne ; 4° aux muscles du pied et aux rétracteurs de la trompe. L'artère continue son trajet le long du bord gauche de la trompe , dans laquelle elle se perd , ainsi que dans les muscles de la bouche. Nous avons parlé de la grandeur de la trompe , qui rentre et sort à la volonté de l'animal; comme nous l'avons trouvée assez souvent colorée , il est probable qu'elle est le plus souvent extérieure. Elle est composée de deux plans de fibres ; les externes sont transversales, en anneau; les in- ternes longitudinales et continues dans toute leur étendue. En fendant cette enveloppe, on voit la masse buccale, qui a la forme d'un bouton aplati. Elle est composée, indépendamment de ses muscles propres , de deux plaques cartilagineuses , assez larges , en virgules opposées. La langue repose antérieurement sur un mamelon charnu que re- couvrent deux autres petites plaques cornées très- minces, qui commencent le ruban lingual propre- ment dit. , Celui-ci est peu considérable, sa lon- gueur n'est que de six lignes, il a trois rangées de crochets latéraux et une seule rangée médiane de plaques tricuspides. L'œsophage est vaste , renflé , à fibres longitu- dinales ; vers le milieu de sa paroi inférieure est 606 ZOOLOGIE. un canal qui, semblant continuer la forme de la langue, aboutit à droite à un large et long cœ- cum à parois très-molles sécrétant une matière gru- meleuse. Après cet organe vient un premier esto- mac assez dilaté , allongé ; puis en succède bientôt un autre moins membraneux, dans lequel s'ouvrent les conduits biliaires. Le canal intestinal , après avoir formé une double anse, se termine par un rectum assez renflé. L'anus est coupé net, sans bourrelet. Les glandes salivaires, au nombre de deux, re- marquables par leur forme et leur grosseur, res- semblent à celles des Casques. Elles remplissent presque tout l'abdomen. Elles sont formées d'une partie membraneuse unie à une autre glandu- leuse par un pédicule. Leurs canaux excréteurs sont aussi longs que la trompe, à l'extrémité de laquelle ils vont s'ouvrir dans la boucbe , après avoir passé sous le ganglion céphalique , ainsi qu'on peut le voir dans nos dessins. Le foie nous a paru ne former qu'une seule masse d'un gris-noirâtre. Il s'applique immédia- tement sur la convexité de ce qu'on peut appeler le second estomac , et il y verse la bile- par deux canaux rapprochés. On sait que , dans les Mol- lusques qu'on ne peut pas étudier sur-le-champ, cet organe s'altère toujours plus ou moins et prend ensuite une consistance qui ne permet pas d'en bien reconnaître toutes les parties. Malgré nos pré- MOLLUSQUES. 007 cautions, le foie de cette Tonne setait conservé excessivement mou. Nous ne pûmes par consé- quent nous assurer s'il contenait plusieurs lobes. Nous ne pûmes également bien voir la position de l'ovaire et de l'oviducte , qu'il cacbe ordinai- rement en partie. L'utérus, au contraire, se trou- vait très-développé, comme nous l'avons dit. Nous sommes assez portés a croire que ce gonflement de ses parois et la sécrétion de la matière grume- leuse qu'ils contiennent est un prélude de la des- cente des œufs de l'ovaire qu'ils doivent enve- lopper; car nous avons vu de jeunes Ampullaires écloses dans l'utérus être enveloppées d'une pa- reille substance. Par l'effet de l'allongement de la trompe , le ganglion céphalique paraît pour ainsi dire placé au milieu du tube digestif. Il est simple et corres- pond par deux anses au ganglion sous-œsophagien, qui n'est point médian , mais placé au coté droit. Voici les rameaux que fournit le ganglion su- périeur. i° Un faisceau antérieur formé de trois cor- dons accolés ensemble , qui longent la trompe à gauche et donnent des ramuscules à l'œsophage, aux parois extérieures et à la bouche. i° Deux nerfs tentaculaires à gauche et un seul à droite. 3° Une branche, qui, après avoir percé la cloi- 608 ZOOLOGIE. son f se renfle en bouton et va se perdre dans la paroi pulmonaire. 4° Quelques rameaux musculaires en avant et à gauche en arrière. 5° Deux longues branches se portant au gan- glion abdominal , placé à droite , lequel donne trois rameaux principaux destinés à l'intestin , au foie, à l'utérus et au rectum. Après cela, ce ganglion supérieur donne deux nerfs à droite et trois à gauche, qui forment une assez grande anse embrassant l'œsophage et allant s'unir au ganglion inférieur. De ce dernier émanent un grand nombre de rameaux qui semblent plus particulièrement destinés aux muscles du pied dans lequel ils s'enfoncent presque perpendiculai- rement. Nous avons suivi dans ces détails anatomiques l'ordre le plus méthodique possible. Il nous res- terait maintenant à parler de la locomotion. Nous n'avons examiné que les muscles de la trompe. La bouche en a d'extérieurs et de profonds. Les premiers forment un bourrelet circulaire qui élar- git ou rétrécit cette ouverture à la volonté de l'ani- mal. Les seconds, qui meuvent les plaques cornées et la langue , forment une masse à fibres un peu obliques. Indépendamment de ce bourrelet mus- culaire , la bouche a d'autres fibres obliques qui unissent cette partie aux téguments lâches de la trompe. MOLLUSQUES. GO!) Cette trompe a quatre muscles rétracteurs très- puissants , qui prennent leur insertion et leur point fixe à la partie postérieure du plancher abdomi- nal. Les muscles extérieurs sont simples; les internes, plus forts, ont de deux à cinq divisions à leur base. TONNE CASSIDIFORME , mâle. Cette petite Tonne présente quelques diffé- rences dans son organisation. D'abord nous avons vu que le pied n'était point bilobé en avant. En ouvrant la cavité respiratrice , on s'aperçoit que la branchie supérieure, celle à lamelles simples, qui, dans tous les Mollusques, est ordinairement la plus considérable, se trouve être ici la plus pe- tite. C'est celle à deux rangées de feuillets étalés de chaque côté d'une veine , comme sur un ra- phé, qui l'emporte. Cette branchie, dans certains genres, est tout-à-fait rudimentaire; et il en est même où elle finit par disparaître. On peut remarquer que l'organe excitateur est énorme proportionnellement à la grandeur de l'animal. Il est de forme arquée et porte une rai- nure sur sa convexité qui correspond à celle du Zoologie, t. ii. 3g 610 ZOOLOGIE. canal déférent, très-visible sur le plafond qui sé- pare la cavité respiratrice de l'abdomen. Ce pénis a un crochet charnu à son extrémité. Le testicule, globuleux, est logé dans le foie. Le canal déférent qui en part , se renfle considé- rablement bientôt après. On voit très-bien dans cette espèce l'ouverture du canal excréteur de la pourpre, placé au fond de la cavité pulmonaire , à droite et en arrière du rectum. MOLLUSQUES. cil Genre HARPE. — /Zia/pa, Lamarck. HARPE VENTRUE. Harpa ventricosa. Lamarck , An. s. v. , t. VII , page 255 , n° 2. Ibid. pour la synonymie. Insoubuhen, par les Papous de Dorey. PLANCHE 42, FIGURES I"4- Harpa, testa ovato-ventricosa ; costis latis , com- pressis , pwpureo tinctis , apice mucronatis , infra mucronem subunidentatis, interstitiis albidis, ma- culis arcuatis spadiceo fuscis-notatis ; columella purpureo et nigro rnaculata. (Lamk.) Nous avons rencontré dans le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée, un lieu très-favorable à l'étude des Harpes. Les naturels nous en apportèrent beaucoup ; et il nous en fallait, en effet, un as- sez bon nombre pour arriver à la connaissance de certains détails anatomiques que nous avons trouvés fort difficiles , malgré une certaine habi- tude dans ces sortes de recherches. (512 ZOOLOGIE. Dans sa forme extérieure, l'animal de la Harpe a infiniment de rapports avec celui de la Tonne, et quelque affinité avec les Tritons, par la forme de la tête et des tentacules. Mais nous verrons qu'il s'éloigne beaucoup des Buccins, par son organisa- tion intérieure, et surtout par ses organes digestifs. La partie charnue de ce Mollusque est consi- dérable. Son pied est énorme , épais, et se pro- longe beaucoup hors de la coquille, sans l'enve- lopper ni la recouvrir. Il ne peut être entièrement contenu dans l'ouverture , au-devant de laquelle il forme un bourrelet , ainsi que l'avait déjà indi- qué de Born. Ce pied est comme divisé en deux parties. L'antérieure plus large , arquée , auricu- lée, à sillon marginal, est jointe à la postérieure par une sorte de col rétréci. Celle-ci , infiniment plus étendue , est ovalaire , pointue et un peu bombée en dessus, sans aucune trace d'opercule. La tête et les tentacules ont la forme d'une lyre. Ces derniers sont assez longs , épais , surout vers leur base, où ils portent les yeux sur un petit renflement. Toutes les parties que nous venons de men- tionner, et même celles que contient la spire, sont vivement colorées de taches et de lunules d'un rouge brun, avec des nuances jaunâtres. Les ten- tacules et le siphon sont annelés de rouge-brun; le pied en est tout tacheté en dessous , et régu- lièrement marqué sur le bord en dessus. Sa par- MOLLUSQUES. 613 lie moyenne est assez souvent parcourue par une bande brune. Ainsi l'animal est bigarré comme sa coquille. Le siphon respiratoire est fort gros et loug; en pénétrant clans la large cavité pulmonaire où il aboutit, on voit à gauche deux branchies d'une médiocre étendue. Ce que la plus petite offre de remarquable , c'est qu'ici elle est proportionnelle- ment plus développée que dans la plupart desPec- tinibranches que nous avons étudiés. A droite se trouvent, comme à l'ordinaire, le rectum et l'uté- rus , si l'individu est femelle ; le canal déférent et le pénis , s'il est mâle. Encore à droite on remarque au plafond de la cavité les follicules de la viscosité représentant sept à huit larges lamelles transverses, qui ont des rapports avec une branchie. Elles sont brunes ou rougeâtres et se dessinent en relief sur le manteau. La matière albumineuse , blanche, qu'elles sécrètent, est très-tenace et se dissout en partie dans l'eau. Elle rend les recherches anato- miques pleines de difficultés. L'alcool la concrète, mais elle se dissout de nouveau. Nous conseillons de l'enlever lorsqu'on veut étudier les Harpes. Nous ne connaissons point de Mollusque qui en fournisse une plus grande quantité; il en sature immédiatement l'eau dans laquelle on le met. Tout-à-fait en arrière et accolé au foie, se trouve l'organe qu'on est convenu d'appeler la glande de la pourpre ; cependant nous n'avons jamais re- 614 ZOOLOGIE. marqué de sécrétion de ce genre chez beaucoup de Mollusques qui la possèdent. Elle est formée de faisceaux agréablement ramifiés. Tous nos ef- forts n'ont pu nous faire découvrir son ouverture ou son canal excréteur, si toutefois il y en a un. Mais cela n'est point étonnant , car , pour la bouche , c'est sa position obligée qui nous a fait découvrir son ouverture. Et l'on sait qu'il n'en est pas de même pour le canal de la pourpre, qui va- rie de position. En pénétrant dans l'abdomen et suivant notre méthode de description , en examinant les objets qui se présentent , nous verrons la trompe pla- cée à droite de la cavité et fixée à ses parois par des muscles rétracteurs nombreux, réunis quel- quefois en trois faisceaux. Cet organe, contenu dans une gaine recourbée , est petit, délié , pointu , charnu , sans aucune trace de ruban corné. Nous ne l'avons jamais vu faire saillie à l'extérieur, quoique cependant l'animal doive le faire sortir pour sucer les substances délicates dont il fait sa nourriture. L'œsophage est un filet tellement délié, qu'il est la moitié moins gros que l'aorte abdominale, et qu'il est confondu avec les nerfs du cerveau, sous le- quel il passe ; il est si adhérent à la gaîne de la trompe, que nous ignorons comment il s'en sé- pare lorsqu'elle se porte à l'extérieur. Il est pourvu de deux volumineuses glandes salivaires renflées, dont les longs conduits excréteurs lui sont unis MOLLUSQUES. 615 jusqu'à la base de la trompe, où ils s'ouvrent. L'estomac est fort étroit et ne diffère pas du reste de l'intestin pour le volume. 11 forme constam- ment une anse étroite, très-serrée et appliquée sur elle-même. Le reste du tube se recourbe sans cir- convolution , passe à droite et se termine par un rectum assez volumineux, dont l'anus, fort rétréci est un peu pointu. L'intestin , en passant dans le foie , reçoit les canaux biliaires par plusieurs ouvertures. Le foie est volumineux et forme en grande partie le tortillon.il est compacte, résistant, quoique sa substance soit filamenteuse. Nous n'avons jamais rien trouvé dans plus de vingt estomacs que nous avons ouverts ; ce qui nous fait croire que les Harpes ne se nourrissent que de substances très-ténues , facilement assi- milables, et non de chair, comme on l'a avancé, d'après un aperçu fort incomplet de leur orga- nisation. D'ailleurs comment ces animaux pour- raient-ils en attaquer d'autres pour en faire leur proie? Leur bouche est indiquée par un pore que l'on aperçoit à peine. Le cœur est assez volumineux dans ses deux parties constituantes. L'aorte , à sa sortie du ventri- cule, se divise, comme dans la plupart des Pec- tinibranches , en deux branches , dont l'une se porte sur le foie et les organes que contient la spire, suivant les sexes : elles s'y ramifient à l'in- fini et souvent d'une manière assez agréable. L'autre 616 ZOOLOGIE. branche, antérieure, très -volumineuse, perce la cloison abdominale, côtoie le tube digestif, qu'elle égale presque ici , et se porte vers la bouche, après avoir donné des rameaux nourriciers à l'estomac, à la trompe, etc. Le ganglion cérébral est large et aplati. Il en part de nombreux nerfs pour toutes les parties du corps. Ceux du pied principalement sont volumineux et paraissent même plus gros qu'à leur origine. Ce ganglion passe sur l'œsophage et non dessous , comme on l'a encore dit ; ce qui est une faute capitale de principes. Dans le mâle , le testicule est gros , ovalaire , en partie recouvert par le foie. Son canal déférent, long , peu sinueux , passe sous le rectum et se rend à la verge. Celle-ci est large , plate , le plus sou- vent en forme de S allongé, quelquefois fortement coudée en faux. Son bord externe est pourvu d'une rainure , que nous avons parfois vue conver- tie en canal , dont l'orifice s'ouvre alors non loin de la pointe. Dans la femelle, l'ovaire est placé sur le bord droit du foie. L'utérus est volumineux , bosselé, à large cavité formant des plis transverses , qui paraissent glanduleux. Il présente cela de parti- culier qu'il aboutit par un conduit dans une sorte d'ampoule, de laquelle sort un canal qui passe sous le rectum et s'ouvre près de l'anus. La méthode de M. de Blainville pour distinguer de prime- MOLLUSQUES. 617 abord les femelles des mâles par le plus grand renflement de la coquille, reçoit pleinement son application pour ce genre. Le test des mâles est toujours plus effilé. ISous terminerons toutes les particularités rela- tives à ce Mollusque par la plus étonnante de toutes , celle qui est relative à la séparation vo- lontaire de la partie postérieure de son pied. Nous avons bien déjà vu ce phénomène s'opérer par- tiellement chez les Doris qui sont coriaces, pour une portion seulement de leur manteau; mais ja- mais nous ne l'avions vu aussi complet. Cette ob- servation était nouvelle pour nous, avant qu'on nous indiquât que de tiorn en faisait mention. Il ne peut pas avoir vu lui-même ce fait; il faut seule- ment croire qu'il avait reçu des voyageurs de bonnes notes sur la Harpe *. Lorsque nous mettions ces Mollusques dans de grands bocaux pour les voir se développer, car ils sont très agiles, ils ne tardaient pas à rendre l'eau visqueuse. Pour peu alors qu'on les inquiétât ou qu'on voulut les toucher, ils rejetaient, à l'aide de quelques contractions , l'extrémité de leur pied , à peu près dans son quart postérieur. Un certain malaise paraissait même suffire pour que ce méca- * Voici ce qu'il dit : « Animalis cap ut opercule loco carne musculosa , crassa , decldua tegitur , quant intra testant absconderc aut retraliere ncquit. » Testacea Musei Ciesarei Yïudobonensis, Vienne, 1780, 1 vol. in-fu, page 254. 618 ZOOLOGIE. nisme s'opérât. La masse rejetée, encore suscep- tible de contraction pendant quelques instants, présente un angle rentrant , tandis que la partie du pied qui tient à l'animal forme un angle sail- lant. Toutefois, après cette opération, les indivi- dus ne montraient plus autant de vivacité , et ne se développaient plus aussi largement qu'aupara- vant ; ce qui indique qu'elle ne se fait pas impu- nément. Cette séparation, que le moindre effort déter- mine, semble plutôt un décollement qu'une déchi- rure, et cependant, sur le vivant, on ne remarque aucune ligne qui puisse indiquer sa possibilité. Cependant la cause de ce singulier phénomène était à expliquer. Nous l'avons trouvée dans un large conduit aquifère, dont le pied est traversé, et qui, le rendant plus faible dans cette partie, le fait se briser par une contraction un peu forte. En effet, sur environ cinquante individus, nousavons vu ce phénomène avoir lieu au moins quarante fois. Autrement comment aurions-nous pu l'attes- ter et ne pas le considérer comme un accident, s'il ne se fût présenté qu'une, deux, même trois fois? Les fibres du pied en avant du canal aquifère sont longitudinales, tandis qu'en arrière la subs- tance musculaire est homogène et comme lar- dacée. La partie perdue se régénère malgré son volume. Peut-être la différence dans l'ensemble des MOLLUSQUES. 619 fibres tient à cela , comme il est possible qu'à la longue il ne puisse plus y en avoir. Nous avons déposé au Muséum un individu, chez lequel cette portion encore incomplète du pied est mollasse, blafarde et très-distincte du reste. Une longue ob- servation directe et sur les lieux pourra seule faire connaître combien de fois un tel renouvelle- ment peut s'opérer. Nous n'avons point étudié- les Harpes dans leur localité propre ; elles nous furent constamment apportées par les habitants du havre de Dorey. Nous supposons qu'elles ha- bitent ordinairement des eaux vives et profondes. Telles sont nos observations sur ce Mollusque encore inconnu jusqu'à nous. Nous eussions bien voulu les rendre plus complètes ; mais le temps nous manquait pour le faire sur les lieux. Depuis lors,une longue macération dans la liqueur a rendu plusieurs parties difficiles à bien développer. M. Reynaud a publié, dans les Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Paris, en 1829, sur cette même espèce, quelques remarques que l'on pourra comparer avec les nôtres. Ce qu'il dit de la séparation du pied ne peut lui avoir été confirmé que par ce qu'il nous en a entendu dire ou ce que nous en avons écrit à l'Académie des Sciences, en 1828; car il avoue n'avoir possédé qu'un seul individu , ce qui , en bonne observation , ne suffit pas pour attester un fait aussi extraordinaire. 620 ZOOLOGIE. HARPE ALLONGÉE. Harpa minor. Lamarck. Anim., i vol., t. VII, page 257 , n° 7. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 42 5 FIGURES 5 - 7. Harpa, testa ovato-oblonga, grisea, fusco-ma- culosa ; costis angustis distantibus nigro-lineatis : lineis geminatis ; spira exsertiuscula. ( Lamk. ) Cette espèce ressemble en tout à la précédente pour la forme. On peut remarquer seulement que ses couleurs rougeâtres sont un peu plus intenses, et que le contour du pied n'est pas marqué de taches d'un rouge-brun. On la trouve également au port Dorey de la Nouvelle-Guinée. Nous regrettons de n'avoir pu, pendant nos divers séjours à l'Ile-de-France, nous procurer l'animal de la Harpe à côtes serrées, que M. Lamarck ne considère que comme une variété de la Harpe noble. Un dessin fait sur le vivant eût décidé cette question , qui ne semble pouvoir être résolue que dans cette île, puisque c'est le seul endroit où l'on ait encore trouvé de ces coquilles, très-esthnées, comme on sait, des amateurs. MOLLUSQUES. 621 Genre VOLUTE. — Voluta , Lamarck. Voyez pour l'anatomie la planche 44 > figures 9-11. L'animal des Volutes tient un peu , pour la forme, de celui des Harpes. Sa tête s'évase en un large bouclier , qui prend une forme différente selon les espèces. Les tentacules sont générale- ment courts , assez gros , obtus , portant assez souvent les yeux loin de leur base sur un appen- dice arrondi. Le pied est grand , ovalaire , élargi , obtus, sillonné en avant, arrondi et quelquefois échancré sur les côtés en forme d'auricule, comme dansles Harpes. Son pédicule, plus ou moins com- primé, porte l'empreinte des plis de la columelle. Cet organe se plisse ordinairement dans le sens de la longueur, pour rentrer dans la coquille, lorsque l'ouverture de celle-ci est étroite. Il n'y a point d'opercule. Le siphon respiratoire est fort long et remar- quable par deux appendices qui partent à angle droit de sa base , en se dirigeant en avant. La cavité pulmonaire est fort grande , contenant deux bran- chies inégales à gauche, les organes générateurs à droite, mâles, ou femelles selon le sexe, accolés au 622 ZOOLOGIE. rectum; enfin les follicules muqueux sur la cloison supérieure du manteau. Une trompe, très-déliée, se replie en rentrant dans une triple gaîne ; elle est garnie ou non de cro- chets, selon les espèces. Près de la base du renfle- ment de cette trompe sont deux glandes salivaires, à canaux excréteurs fort courts. Elles sont formées d'une partie grenue, éminemment glandulaire, et par une seconde partie cylindrique, vermiforme, plissée sur elle-même. L'œsophage, fort long, est embrassé, comme à l'ordinaire, par le ganglion ner- veux. Peu après vient à sa droite un ccecum con- sidérable , gros , long et fortement involvé sur lui-même. L'estomac est volumineux , renflé en ampoule, très-charnu, plissé inférieurement. Il est embrassé par le foie , qui y verse la bile par un canal assez court. Le rectum paraît en naître im- médiatement après sans circonvolution. L'ovaire est accolé au foie ; son oviducte , assez long, descend du côté droit à l'utérus. Dans le mâle, le testicule et son canal décrivent à peu près le même trajet, avec des différences que nous indiquerons selon l'espèce. Le reste de l'organisation ne présente rien de remarquable. Les Volutes sont des animaux lents, timides, vi- vant à de petites profondeurs ; ils se plaisent sur les fonds sablonneux et restent même sur le rivage pendant l'intervalle d'une marée , dans les pays tempérés du moins. Les localités des espèces nous MOLLUSQUES. 023 ont paru assez nettement tranchées. Ainsi nous avons trouvé la Volute ondulée sur les côtes de la Nouvelle-Hollande , à la baie des Chiens-marins , au port du Roi-Georges et au port Western; celles à spire allongée , comme la Robe turque , notre nouvelle espèce Fuseau, à la Nouvelle-Zélande, et la Volute Chauve-Souris , avec ses nombreuses va- riétés, à la Nouvelle-Guinée et dans les Moluques. La forme de la tète, des tentacules, les couleurs surtout servent parfaitement à reconnaître les espèces. VOLUTE ONDULEE. Voluta undulata. Lamarck, An. s. v., t. VII, page 3/j5, n° 38. Annal, du Mus. , vol. V, pi. 12, et vol. XVII, p. 71 , n°36. PLA.NCHE 44 i FIGURES 1-2. Voluta, testa ov ato-fusiformi , lœvigata, albido- flavescente, maculis fulvis autviolaceis nebulata; lineis spadiceis longitudinalibus crebris undatim flexuosis ; columellœ plicis prœcipuis quaternis interdum duabus minoribus adjunctis. (Lamk.) 624 ZOOLOGIE. C'est une des plus jolies espèces de la famille. Sa tète, très-élargie, ondulée, porte deux tentacules fort espacés , assez courts et obtus. Les yeux en sont éloignés d'une à deux lignes ; ils sont sessiles et sur un lobe arrondi. Le pied est ovalaire , d'une médiocre étendue , débordant la coquille sur les côtés , mais ne la dépassant pas en arrière. Lors- qu'il se porte en avant, on voit un lobe du man- teau recouvrant la partie postérieure de l'ouver- ture de la coquille. Ce lobe est marqué de taches jaunes sur un fond rouge brun. Toutes les parties supérieures de l'animal , sur un fond jaune , pré- sentent des lignes en réseau fort agréables d'un rouge brun formant des réticules sur les tenta- cules. En dessous, le pied est blanc-jaunâtre, avec l'indice sur le pourtour de la terminaison des lignes ci - dessus. Cette coloration , qui est presque en rapport avec celle de la coquille , change peu par le séjour dans l'esprit-de-vin. La trompe de cette Volute est armée d'un pe- tit ruban garni de crochets. Le cœcum œsopha- gien est très-volumineux; l'estomac ample, comme formé de deux parties courbées en sens contraire : celle de gauche reçoit le canal biliaire. Ce viscère est épais et fortement plissé intérieurement. Le cardia s'ouvre au milieu des deux courbures. Habite le port Western à la Nouvelle-Hollande. DIMENSIONS. pouces. lignes. 3 i Largeur i 6 Longueur 3 i MOLLUSQUES. 025 VOLUTE ROBE-TURQUE, var. Voluta paci/îca, Solander. Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 344 > n* 35. Ibid, pour la synonymie. PLANCHE 44 » FIGURE 6. Voluta , testa ovato-jusiformi , anterius tuber- culifera , pallide fulva vel carnea ; fasciis tribus fusco- maculatis ; venulis spadiceis ; columella quinqueplicata. (Lamk.) Varietas , testa desuper tota castaneo-rubigi- nosa. Cette espèce a le pied large , arrondi presque carré en avant , borné en arrière vers l'ouverture de la coquille, de sorte qu'il ne dépasse point la spire. Sa tète est également élargie , bien arron- die , avec deux tentacules excessivement courts. Les yeux sont sessiles et un peu écartés de leur base. Le siphon est peu considérable. Lorsqu'on le voit dans un dessin par le dos de l'animal , il présente un effet différent de celui des autres Mollusques , dû aux deux appendices que nous Zoologie, t. il. l\0 626 ZOOLOGIE. avons dit, dans les généralités, existera sa base. La tête repose sur la partie avancée du pied. Toutes ces parties sont de couleur lie de vin , sablée de points jaunes très-rapprochés. Cette teinte est plus claire sous le pied. Le chaperon céphalique est légère- ment bordé de rougeâtre. Cette description est prise de la vraie Robe- turque. Nous avons ajouté à notre dessin la coquille , qui en dessus est d'une couleur marron rougeâtre , ce qui est une variété , du moins dans la teinte. Mais comme on aperçoit, sous cette couleur , les flammes brunes qui caractérisent la plupart des individus de cette espèce, il est pos- sible qu'elles ne se montrent à nu qu'avec l'âge et l'usure, et que celui que nous représentons soit l'état naturel. C'est ce qu'on saura avec le temps. Habite la baie des Iles, à la Nouvelle-Zélande. DIMENSIONS. pouces, lignes. Longueur 3 3 Largeur * h MOLLUSQUES. U'27 VOLUTE PYRAMIDALE , jeune âge. Voluta fusils , n ob. Kaou, par les indigènes de la baie Tasnian. PLANCHE 44 > FIGURES 7-8. Voluta, testa ovato-fusiformi , lœvigata, albido- flavescente , lineis fulvis longitudinalibus flexuo- sis, irnbricatis , picta ; spira elongata, plicata; columella quadriplicata. Cette nouvelle espèce a un peu le port de la Volute Robe-turque , peut-être n'en est-ce que le jeune âge; cependant elle est plus allongée, ré- trécie, ce qui lui a fait donner le nom de Fuseau. Sa spire est allongée, obtuse à son extrémité, terminée en bouton. On compte sept tours arron- dis, les premiers un peu plissés en long; le der- nier est lisse; cependant il présente au bord droit un indice de tubercules qui doivent augmenter avecl'âge.Les sutures sont bien marquées et unies. L'ouverture est allongée, un peu rétrécie. La co- lumelle est chargée de quatre plis obliques ; et le bord droit, incomplet, est arqué en arrière. G28 ZOOLOGIE. Le fond de la couleur est d'un blanc jaunâtre , couvert de lignes longitudinales en zig-zag , très- fines , rougeâtres , formant comme des imbrica- tions transversales. L'ouverture est lisse et jau- nâtre. L'animal offre les caractères du précédent. Son pied, élargi, sub-quadrilatère, présente en avant une dépression , qui est probablement suscep- tible de varier de forme. Les tentacules sont courts , distants, portés sur un chaperon arrondi; les yeux sont placés à une petite distance de leur base. Le siphon est étroit et allongé. Toutes ces parties sont très-finement piquetées de rouge brun sur un fond jaunâtre. Le dessous du pied a ces teintes plus claires. Nous avons trouvé cette Volute à l'anse de V Astrolabe , dans la baie Tasman de la Nouvelle- Zélande. DIMENSIONS. pouces, ligne Longueur Largeur. MOLLUSQUES. G2Î) VOLUTE CHAUVE-SOURIS, femelle. Voluta vespertilio. Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 336, n° 17. Id. pour la synonymie. PLANCHE 44 5 FIGURE 3. Voluta, testa turb incita; tuberculis validis dis- tantibus acutis armata, albida vel griseo-fulva , lineis angulato-flexuosis maculisque angulai'ibus rufo-fuscis picta; spira mûrie ata ; labro superne sinu instructo; columella quadriplicata. (Lamk.) L'animal de cette Volute a le siphon remarqua- blement gros et long. Le chaperon céphalique est ondulé; les tentacules sont très-distants, médio- crement longs, un peu pointus, ayant les yeux un peu plus rapprochés de leur base que dans les espèces que nous venons de décrire. Le pied est large, ovalaire, à sillon marginal en avant. 11 égale à peu près la coquille par sa longueur. Ici la co- loration varie , et toutes ces parties, sur un fond d'un blanc jaunâtre, présentent de nombreuses stries rapprochées , noires , courtes , longitudi- 630 ZOOLOGIE, nales, excepté sur le siphon et les tentacules, où elles sont transverses et en demi-cercle. Le pied est jaune en dessous, avec une bordure de la même couleur sur les côtés. Aux caractères anatomiques généraux que nous avons indiqués au commencement , cette Volute joint les suivants. La grande branchie est presque droite, sans courbure. Celle de gauche est allongée , très-rétrécie. L'appareil buccal ren- tré représente un gros bouton olivaire, strié. Il s'allonge en deux tubes , dont le dernier, délié, pointu, est la langue, qui est sans crochets. Les glan- des salivairessont fort longues, plissées; le cœcum est tortillé sur lui-même à droite dans la cavité. L'utérus , assez gros , bosselé , est placé en de- dans du rectum, qu'il côtoie. Son ouverture n'est point terminale , mais dirigée un peu vers la gauche. Le canal déférent du mâle, en passant sous le rec- tum , présente une énorme dilatation, dont l'inté- rieur plissé a des rapports avec celui de l'utérus. 11 reprend ensuite son volume ordinaire pour se ter- miner au pénis. Ce dernier est très -développé, falciforme , pointu à son extrémité. Il est rare qu'il paraisse dans l'état naturel , parce qu'il est toujours caché sous le manteau. Le reste des or- ganes générateurs, le cœur, le foie, les nerfs sont comme dans la plupart des autres Mollusques de cet ordre. Cette espèce habite le port Dorey , à la Mou- MOLLUSQUES. 631 velle-Guinée. On la trouve aussi aux Moluques , à Amboine et ailleurs. DIMENSIONS. Longueur de la coquille. Largeur. pouces. Ii(;ui-s. 1 1 VOLUTE CHAUVE-SOURIS , grande variété. PLANCHE 44» FIGURES 4_>>- Nous pensons qu'il faudra faire une espèce de cette Volute , qui diffère toujours de la Chauve- Souris par la grandeur de sa taille et la longueur des tubercules qui couronnent son dernier tour. Nous savons bien qu'on arrive successivement des plus petits individus jusqu'à cette taille ; mais nous ferons observer que l'animal, que nous avons fi- guré, offre quelque différence dans sa coloration ; que le fond de sa couleur est plus jaune; que ses stries noires sont plus rapprochées, irrégulières et, pour ainsi dire, confluentes. Le dessous du pied est jaune ainsi que son limbe; la trompe, qui saillait un peu , est rosée. Les tentacules sont fort petits , grêles ; celui de gauche présentait la singularité d'être bifurqué. G32 ZOOLOGIE. Si nous eussions vu plusieurs individus de cette Volute , peut-être aurions-nous décidé la question que nous laissons en suspens, et constaté que c'est bien une espèce particulière distincte de la Chauve-Souris. Elle se trouve à Amboine. MOLLUSQUES. 633 Genre MITRE. — Mitra, Lamarck. Les Mitres doivent naturellement être placées à côté des Volutes , ainsi que l'ont fait , dans ces derniers temps , la plupart des auteurs de conchy- liologie; moins cependant, par la ressemblance des animaux , que par celle des coquilles. En effet , les Mitres sont des Volutes à spire plus allongée et plus pointue. Presque toutes les Mitres sont remarquables par leur grande épaisseur et leur dureté. Ces par- ticularités ont même nui à ce que nous puissions en donner une anatomie complète , par la diffi- culté d'avoir des animaux bien entiers. Ce Mollusque se développe infiniment peu au dehors; et, comme il est excessivement timide et qu'il a une lourde enveloppe à traîner, il faut plusieurs heures, quelquefois tout un jour, selon l'espèce , pour qu'on voie remuer son pied et avan- cer son siphon. La Mitre épiscopale se contente même souvent d'envoyer sa longue trompe recon- naître ce qui se passe aux environs d'elle sans sor- tir. Aussi ces animaux apathiques sont-ils presque tous souillés de fange et de limon marin. Ce n'est qu'en enlevant un épiderme assez épais , qu'on voit les brillantes couleurs dont quelques-uns sont re- vêtus. 634 ZOOLOGIE. Sans avoir vu cet animal, M. de Lamarck a ju- dicieusement soupçonné, par analogie avec celui des Volutes, qu'il devait être dépourvu d'opercule. Ce caractère négatif fera toujours distinguer les Mitres des Colombelles, avec lesquelles il est très- facile de les confondre. Un autre caractère, infail- lible pour nous , mais que nous n'indiquons que pour les naturalistes voyageurs, c'est la pourpre brune, tenace et de mauvaise odeur que ces ani- maux laissent échapper. Claire d'abord , elle ne se colore que par le contact de l'air e! tache l'épi- derme presque aussi fortement que le nitrate d'ar- gent , connu sous le nom de pierre infernale. Les Mitres sont presque toutes des pays chauds; cependant nous en avons trouvé dans la partie sud de la Nouvelle-Hollande, qui est tempérée. MITRE ÉPISCOPALE, femelle. Mitra episcopalis. Lamarck, An. s. v. , t. VII, page 299 , n° 1. Ibid. pour la synonymie. Fao, par les habitants de Tonga-Tabou. PLANCHE 45, FIGURE I -7. Mitra, testa turrita , lœvi, alba , rubro-macu- lata : maculis inferioribus quadralis transversun MOLLUSQUES. (>.$5 seriatis ; superioribus irregularibus , anfractuum margiae superiore integro ; columella quadripli- cata; labro posticc denticulato. ( Lamk. ) L'animal de cette belle coquille a le pied étroit, comprimé et cannelé à sa racine, presque carré et un peu auriculé en avant avec un sillon margi- nal, et pointu en arrière. Sa tète est excessivement petite, arrondie, portant deux tentacules qui ont à peine une ligne et demie de longueur. Les yeux sont sessiles à leur base. Ces parties sont envahies par une trompe énorme , laquelle est quelquefois double en longueur de la coquille , qui a cepen- dant de cinq à six pouces. Le siphon respiratoire ne fait point de saillie hors du canal ; il est taché de noir à la pointe, tan- dis que le reste de l'animal est jaunâtre. La trompe est blanche. Nous allons entrer dans quelques dé- tails relativement au reste de son organisation. La cavité pulmonaire , qui se présente la pre- mière, est proportionnellement assez grande. Elle contient deux branchies, dont la plus grande est longue et finit en pointe en arrière. Ses lamelles s'arrondissent vers leur extrémité libre. Le cœur est assez volumineux. Au bord supérieur droit du man- teau sont les follicules, qui sécrètent une viscosité assez peu abondante dans cette famille. L'organe delà pourpre, assez volumineux et formé de feuil- lets ramifiés, est placé au fond de la cavité; nous 630 ZOOLOGIE. n'avons pu voir le point où il s'ouvre. La sub- stance qu'il sécrète est abondante, nauséabonde et de couleur brune. La trompe a une grosseur proportionnelle à sa longueur. L'animal, en mourant, la faisait saillir au dehors, et nous n'avons pu voir comment elle se trouvait placée dans un abdomen assez étroit , où elle doit faire éprouver une pression et un refou- lement considérable aux autres viscères. Elle est pourvue d'une langue grêle et très-longue , qui rentre en se repliant sur elle-même par l'action d'un muscle rétracteur. Son extrémité est garnie d'un court ruban armé de trois rangées de crochets peu consistants. Nous n'avons pu trouver cette armure chez tous les individus que nous avons examinés, ou bien elle n'existait pas. Cette trompe, formée de diverses couches musculaires, a ses mou- vements excessivement lents comme ceux du Mol- lusque. Elle rentre difficilement après qu'elle est sortie; ce qui paraît tenir à sa grande longueur. L'œsophage est étroit. Il reçoit les deux conduits tortillés des glandes salivaires amassées en une seule boule derrière le ganglion cérébral. Il s'élargit en- suite , et au second tour de spire commence un très-long estomac, brusquement renflé, cylin- drique, qui, à deux pouces d'étendue, reçoit le foie , diminue ensuite de diamètre et se termine par un rectum assez peu volumineux. Cet estomac est formé de trois tuniques, l'exté- MOLLUSQUES. G37 rieure mince , lisse ; la seconde on moyenne cri- blée de pores ronds, l'interne fort épaisse, à rides transversales , qui , examinées à la loupe , pré- sentent des pores qui doivent correspondre avec ceux de la membrane précédente. En ouvrant ce tube, qui est l'estomac proprement dit, on voit son intérieur plissé en long , contenant trois ou quatre colonnes cbarnues libres et flottantes , si ce n'est par leurs extrémités , qui sont fixées aux parois. C'est la première fois que nous avons remar- qué ce mode d'organisation chez les Mollusques. Ce cylindre stomacal avait presque la forme d'un Si- poncle. Il était rempli de sable et de matière cré- tacée qui indiquerait que la Mitre perfore avec sa trompe les coquilles des autres Mollusques et se nourrit de leur chair. Il nous reste à parler d'une organisation particu- lière sur laquelle nous ne ferons qu'éveiller l'atten- tion de ceux qui seront à portée d'observer d'une manière plus complète cet animal, dont nous ne possédions qu'un seul individu susceptible d'être anatomisé; c'est qu'en ouvrant la première tunique intestinale , l'estomac s'en détache sous la forme d'un cylindre entièrement fermé par sa partie an- térieure, ce qui fait supposer que l'œsophage ne s'y ouvre que par une ligne continue, mais sur un autre point de sa longueur que nous n'avons pU trouver, vu l'état dans lequel était notre individu. Nous avons représenté ces parties telles que nous 638 ZOOLOGIE. les avons trouvées. Chez la femelle, l'ovaire est placé sur les côtés du foie; l'utérus est fort grand, accolé au rectum, qui lui est supérieur : son ou- verture , au lieu d'être terminale, est placée un peu en dedans. Ces deux organes sont, comme à l'ordi- naire, placés au côté droit de la cavité branchiale. Le pénis du mâle est fort petit, courbé, pointu et contourné à sa racine. Nous regrettons de don- ner une anatomie aussi incomplète de ce Mol- lusque. Elle suffira cependant pour donner une idée de son organisation que d'autres, plus heu- reux que nous , compléteront. La Mitre épiscopale se trouve dans l'Inde et dans toutes les îles de la mer du Sud. Notre des- sin a été fait à Tonga-Tabou. Nous avons vu un individu de cette espèce qui était tout blanc. Sa longueur varie de deux pouces jusqu'à six et huit. MITRE ROTIE Mitra a dus ta. Lnmarck , s. v. , t. VII, page 3o3 , n" 12. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 45 , FIGURE 8. Mitra , testa fusiformi turrita , albido-lutes- cente,maculis rufo-fuscis longitudinalibus ornata ; MOLLUSQUES. 039 striïs transversîs impressis jemotiusculis puncticu- latis ; suturis crenulatis ; columella quinquepli- cata. ( Lamk. ) Cette espèce présente quelques différences dans la forme extérieure de son animal avec la plupart des espèces que nous avons à foire connaître. Ainsi, par exemple, son siphon est très-saillant hors du canal; sa tète grosse, renflée, probablement par la rentrée de la trompe ; ses tentacules sont fort longs et portent les yeux à la manière des Cônes, très-près de leur extrémité. Le pied est assez grand , allongé, un peu élargi et presque carré en avant. Tout l'animal est à peu près de la même couleur que la coquille, d'un brun rougeâtre comme grillé, plus intense sur les cotés du pied. Les tentacules, au dessous des yeux, ont un anneau brun rouge, de même que l'extrémité du siphon , qui est brun à sa base , et bleuâtre dans le reste de son étendue. Cette coquille provient de l'île Yanikoro.Elle a deux pouces sept lignes de longueur, sans avoir de bourrelet au bord droit; ce qui indique qu'elle peut devenir plus grande. 640 ZOOLOGIE. MITRE ROTIE , variété R. Lamarck , loco citato. PLANCHE 45 , FIGURE 9. Testa breviore , ventricosiore ; maculis nigran- tibus. (Lamk. ) Cette variété clans la coquille , plus petite et plus ventrue , en offre aussi une dans l'animal, dont le siphon ne paraît pasavoirautantdedéveloppement, à moins cependant que cela ne tienne à un état de gêne de l'animal , ce que notre manuscrit ne dit pas. Les tentacules > assez petits, ont également les yeux placés près de leur extrémité. Le manteau est jaunâtre-clair sur les bords. C'est aussi la cou- leur du dessous du pied , qui est d'un rouge brun foncé sur les côtés. La tète , les tentacules sont uniformément rougeâtres sans être annelés. La trompe , qui est fort longue et sortie , a son extré- mité en massue et de couleur rougeâtre. L'individu, qui a servi à cette description, n'of- frait point, au bord droit, le bourrelet qui indique qu'il est complet. Habite le port Dorey, à la Nouvelle-Guinée. DIMENSIONS. |muces. lignes. Longueur , 1 6 Epaisseur » 7 MOLLUSQUES. nil MITRE RIDKK. Mitra corrugata. Laniarck, An. s. v. ; t. VII , page 3o8 , n° i\. Ihid. pour la synonymie. PLANCHE 45 , FIGURE IO. Mitra, testa ovato-fusiformi , longitudinaliter plicata, fransverse rugosa , albida ; fasciis cingu- lisque fuscis ; anfractibus superhe angulatis : ul- timi anfractus angulo submuricato ; columella quadriplicata. ( Lamk. ) Il est assez facile de confondre la coquille de cette Mitre avec la Rubanée, lorsqu'on n'a pas les individus sous les yeux. Son animal est remar- quable par la longueur de ses tentacules, qui portent les yeux vers leur base un peu glus gros- sie. Le siphon est également fort long, et le pied at- teint une assez grandedimension. Toutes ces parties sur un fond blanc sont piquetées de points noiri si rapprochés qu'elles paraissent de cette dernière couleur. ISous l'avons trouvée au port Dorey de la Nou- velle-Guinée. Zoologie. t. 11. 4i 642 ZOOLOGIE. MITRE STIGMATAIRE. Mitra stigmataria. Lamarck , An. s. v. , t. VII, page 3n, n° 32. Ibid. pour la synonymie. PLANCHE 45, FIGURES 11-12. Mitra , testa cjlindraceo -fus for mi , transver- sim impresso-striata , longitudinaliter costata , ci- nereo - cœrulescente , lineis punctatis sanguineis cincta;costis granosis ; columella triplicata. (Lamk.) L'animal de cette jolie Mitre , ponctuée de rouge , présente dans sa forme extérieure les mêmes ca- ractères que le précédent ; ses tentacules sont longs, pointus , son siphon très-développé. Le pied est grand , auriculé et carré en avant, arrondi en ar- rière. Les tentacules sont blancs ; le siphon est ponctué de noir, et le pied, jaune en dessous, est maculé de brun. Habite le port Dorey. MOLLUSQUES. fi-i-i MITRE ZÉBRÉE. Mitra paupercula. Lamarck, An. s. v. , t. VII , page ^17 , n° 53. Il)i MOLLUSQUES. 647 MITRE MARBRÉE. Mitra marmorata , nob. Conœlix marmoratus, Swainson, Zoological Illustrât, pi. 24- PLANCHE 45 {bis) , FIGURES X-/\. Mitra, testa oblongo - turbinata , transversim striata, cingulis rufis crebris cincta, maculis albidis quadratis picta ; spira longa , avuminata ; colu- mella quinque plicata. Cette Mitre est an exemple qui prouve de quelle utilité est la connaissance des animaux pour servir à une bonne classification. A l'aspect seul de la co- quille , M. Swainson a cru devoir en faire un genre voisin des Cônes. En effet, elle se rapproche beaucoup de certains Cônes avec lesquels on pour- rait la confondre , sans les plis de sa columelle. Mais de plus la connaissance que nous avons eue de l'animal , qui est inoperculé, lève tous les doutes à cet égard. Si cette coquille fût tombée entre les mains de M. Lamarck , il ne se serait probablement pas trompé sur la place qu'elle devait occuper. Cette Mitre est allongée et conoïde; sa spire très» W ZOOLOGIE. longue, pointue, diminue brusquement. Son ou- verture est fort étroite. La columelle porte cinq plis, et quelquefois l'indice d'un sixième; elle a un bourrelet à sa base. Le bord droit est lisse , ar- rondi. Le dessus est marqué de petits sillons trans- verses très - espacés , et cerclé de dix ou douze lignes d'un brun rouge assez vif. Leur intervalle est rempli par des taches quadrilatères d'un blanc d'opale sur un fond gris-bleuatre. Sur quelques in- dividus ces maculatures passent au fauve sur un fond brun. Le dedans de l'ouverture est brun. L'animal a une tète assez saillante , portant de longs tentacules oculés à leur base. Le siphon est gros, assez long, blanc, avec deux lignes noires sur sa longueur et une transverse à son extrémité. Le pied est élargi en avant, un peu auriculé, ar- rondi en arrière , blanc , excepté antérieurement et au dessus, où il est marqué de noir. La tête a des taches brunâtres ; les tentacules sont blancs. Ce Mollusque laisse suinter une pourpre brune et odorante. Habite l'île de Vanikoro. DIMENSIONS. puuces. li.jnri. I w Longueur Épaisseur » 5 MOLLUSQUES. G49 MITRE DE VANIKORO. Mitra vanikorensis , nob. PLANCHE 45 ( bis) , FIGURES 5-6. Mitra , testa turbinata , elongata , transversim confertimque striata, subflava, albido punctulata, postice fulvo maculata ; spira acuminata ; colu- mella quinqueplicata ; labro tantisper inflexo , crenulato. Si cette Mitre n'avait pas le caractère de sa co- Jumelle pour la distinguer, on pourrait la prendre pour une variété du Cône sanglé. Elle est cylin- drique et de même forme que la précédente. Sa spire est cependant plus grosse et moins pointue. Le test est très-régulièrement strié en travers dans toute sa longueur , de couleur blonde plus ou moins rougeâtre, avec une large bandelette brune circonscrite en arrière , et de plus piqueté de points irréguliers. Le sommet de la spire est légèrement bleuâtre avec des taches brunes et blanches. L'ouverture est fort étroite, le bord droit on- dulé, un peu infléchi en dedans, le columellaire rebordé et chargé de cinq plis obliques. (350 ZOOLOGIE. Nous ne connaissons point l'animal de cette Mitre , qui habite également l'île de Vanikoro. DIMENSIONS. iignns. Longueur IO Épaisseur 5 MITRE JAUNE. Mitra lutea, nob. PLANCHE 45 (bis) , FIGURES 7-9. Mitra, testa subturrita ventricosa, stiiis obsole- tis tenuibus cincta, lutea; apertura brevi, angusta ; labro crasso, dilatato ; spira longa , acuta ; epi- dermide tenui; columella quinque seu sexplicata. Cette espèce a certains rapports avec la Stria- tule, mais indépendamment qu'elle est pins courte et plus renflée , ses stries transverses sont telle- ment fines, qu'il faut y regarder de près pour les distinguer. Elle est ventrue , et sa spire finit assez brusquement en pointe aiguë. MOLLUSQUES. GM Cette petite coquille pourrait facilement être prise pour une Colombelle par la petitesse et le rétrécissement de son ouverture , dont le bord droit est fort épais et calleux en dedans. Vivante, elle est recouverte d'un épidémie excessivement mince et jaunâtre. Lorsqu'il est enlevé , elle est d'un jaune vif très-luisant avec une bandelette ou des taches blanches. Son ouverture est blanchâtre avec cinq plis à la columelle. Il ne faut pas la con- fondre avec la Mitre jaunâtre de M. Lamarck, qui est une espèce différente. L'animal est fort petit. Ses tentacules sont courts, assez pointus, oculés vers leur base. Le siphon est à peine apparent. Le pied est ovalaire. Tous ces organes sont d'un blanc tirant sur le jaunâtre. Elle se trouve au port Dorey de la Nouvelle- Guinée. DIMENSIONS. lignes. Longueur 1 1 Épaisseur \ 652 ZOOLOGIE. MITRE PETIT-TAON. Mitra tabanula. Lamarck. , An. s. v , t. VII, page 3a3 , n° 7g. Ibid., Ann. du Mus., vol. XXVII, page 222, n° 79. PLANCHE 45 (bis), FIGURES IO-l3. Mitra , testa ovato-acuta , fulvo-rubente ; cin- gulis eleuatis tra/isuersis ; interstitiis longitudina- liter striatis ; columella tri seu quadriplicata ; la- bro crenulato. ( Lamk. Cette très-petite espèce , plus ou moins arron- die, est d'un rouge rosé assez vif sur le vivant, qui se perd par la dessication. L'animal a le pied ovalaire , allongé, le siphon très-long, les tentacules courts , oculés à quelque distance de leur base. Toutes ces parties sont d'un jaune clair, avec des points de la même couleur, mais plus foncés. Cette espèce se trouve dans l'île de Vanikoro. DIMENSIONS. lignes. Longueur 6 Épaisseur \ MOLLI SQL ES. f,:>:î MITRE RUCCINEE. Mitra buccinata, nul». PLANCHE 45 (l>is), FtGURES I 4~ 1 -*» • Mitra, testa turrita, longa, lutescente , suturis albida , transversim striata; aperturaabbreviata, antice subtruncata ; columella quadriplicata ; spira apice crassa. Cette espèce a un peu la forme des Buccins , très- allongée, comme le Buccin agathe, par exemple. Elle est grande, épaisse, turriculée , à spire grosse et obtuse, dont les tours sont obliques et un peu arrondis. Un de nos individus était finement strié en travers. L'ouverture est courte, ovalaire, assez large , un peu tronquée en avant. La columelle est chargée de quatre forts plis obliques. La couleur de cette Mitre est d'un jaunâtre uni- forme tirant sur le blond. L'exemplaire strié avec un ruban indécis d'un jaunâtre clair sur les su- tures. Nous n'en connaissons point, l'animal. Habite la Nouvelle-Hollande , probablement le port du Roi-Georges, vis-à-vis l'îlot du Jardin. DIMENSIONS. pouces, liynfs; Longueur 2 '♦ 654 ZOOLOGIE. MITRE ZONALE. Mitra zonalis , nob. PLANCHE 45 (bis), FIGURES 16-17. Mitra, testa turrita, ventricosa, apicibus acuta, antice striata , postice plicata, cynnamomea vitta alba decurrente cincta ; labro intus stiiato ; colu- mella quadriplicata ; spira obtusiuscula. Cette Mitre est turriculée, un peu renflée au mi- lieu et finissant en pointe par ses deux extrémités. Son ouverture, assez étroite, mais fort étendue, occupe plus de la moitié de la longueur de la co- quille. Son bord droit est lisse , sillonné en dedans ; le columellaire a quatre plis , dont le postérieur, plus grand , est fort peu oblique. Un pli décur- rent se voit à la réunion des deux bords. En dessus, cette Mitre est lisse au milieu, pliée transversalement en avant , plissée à l'extrémité de la spire, qui est obtuse, et dont les tours sont un peu renflés. Le fond de la couleur est un rouge cannelle, traversé par une bandelette blanche occupant le milieu des tours. Le dernier a de plus une seconde bandelette plus large , d'un blanc qui pourrait bien être bleuâtre sur le vivant. L'ouver- MOLLUSQUES. 05;» ture et les plis seuls de la columelle sont blan- châtres. Nous n'en connaissons point ranimai , et nous la supposons de la Nouvelle-Hollande. Elle a des rapports avec Yaustralis (figurée par M.Swainson, dans le vol. I, pi. t4, . Longueur Plus grande largeur . . . MITRE NOIRE ET BLANCHE. Mitra melaleuca, nob. PLANCHE 4^ (bis) , FIGURES 20-9.J. Mitra , testa turrita , acuta , lœvi , fuscà aut nigra albo variegata , vitta alba decurrente cinc- Zoologie. t. 11. -Vi 658 ZOOLOGIE. ta; apertura minima; labro dilatato , crasso ; co- lumella quadriplicata. Cette espèce est allongée , épaisse , à ouverture courte , rétrécie , blanche , avec quatre gros plis à la columelle. Le bord droit est élargi, dilaté, épais. La spire est allongée , un peu pointue; ses tours sont arrondis. Cette coquille , sans être striée, est un peu ru- gueuse, brune ou noirâtre, variée de blanc ; c'est- à-dire qu'une bandelette blanche assez irrégu- lière , décurrente , parcourt le sommet de tous les tours. Un individu , plus petit , est plus élancé , plus pointu, plus brun, et a sa bandelette plus rétré- cie. Nous n'en connaissons point l'animal. Habite la Nouvelle -Hollande, probablement le port du Roi-Georges. DIMENSIONS. pouces, lignes Longueur i 3 Largeur à l'ouverture » (* MOLLUSQUES. U5<> MITRE FLAMMÉE. Mitra flammea , nob. PI-ANCHE 45 (bis), FIGURES 9.3-25. Mitra , testa fusiformi , acutissima , albida , flammis subrubris ornata , cingulis transversim elevatis ; interstitiis longitudinaliter striatis ; co- lumella quinqueplicata ; labro crenato. Cette élégante petite Mitre tient le milieu entre la Granatine et laScabriuscule. Elle a aussi quelques rapports avec la Sablée; mais elle est plus pointue et différemment nuancée que cette dernière. Sa forme est élancée en fuseau , son ouverture allon- gée et rétrécie , ondulée sur le bord droit, portant cinq plis sur le gauche. Elle est cerclée , dans toute sa longueur, de cordelettes régulières, lisses, dont les intervalles sont striés longitudinalement. Le fond de la couleur est blanchâtre avec des flammes rouge -brun clair dans le sens de la longueur. DIMENSIONS. lignes. Longueur . 9 Epaisseur 3 Nous la supposons venir des Moluques. Son animal nous est inconnu. 4** (iOO ZOOLOGIE. MITRE FRAISE. Mitra fraga , nob. PLANCHE 45 {bis), FIGURES 28-29. Mitra , testa ovato - acuta , aurantiaco , albo punctata , longitudinaliter costata; cingulis trans- versis , granosis ; apertura angusta ; columella quinqueplicata ; labro crenulato. Cette petite espèce globuleuse, à spire conique, courte et pointue , à canal un peu allongé , relevé , est cerclée de cordelettes granuleuses, coupées par des plis longitudinaux. Son ouverture est rétrécie , crénelée au bord droit, marquée de cinq plis sur le columellaire , qui est rebordé. Sa couleur est d'un orangé vif, parsemé de points blancs. Cette Mitre est voisine de l'Unifasciale; mais elle est moins longue, plus ventrue, et n'est pas treil- lisée. Nous ignorons sa patrie. DIMENSIONS. lignes. Longueur 7 Épaisseur 3 \ MOLLUSQUES. 661 sir tic le omis. Après YOnchidie piquetée , page 2i5, nous avons oublié de décrire l'espèce suivante : ONCHIDIE CENDRÉE. Onchidium cinereum , nob. PLANCHE l5, FIGURE 29. Onchidium , corpore minimo, subelevato , elon- gato, tuberculis cinereis irrorato , subtus luteo. Petite espèce, longue de six à sept lignes, bom- bée , allongée , couverte sur le dos de petits tu- bercules de couleur gris de lin uniforme , tirant sur le cendré. Le dessous du corps est jaune. Habite l'île de Tonga-Tabou. FIN DU SECOND VOLUME. TABLE DES MATIERES CONTENUES Hhms If seront) Uolumc be la 3ooloa,te DU VOYAGE DE l' A STROL A 15 E. pmnihr partir. Pages. Avertissement. î ANIMAUX MOLLUSQUES. Observations générales. 7 €cp\)aih. Sèche mamelonnée. Sepia papillala. 61 Sèche vermiculée. Sepia vermiculata. 64 Sèche deux-lignes. Sepia bilineata. 66 Sèche à larges bras. Sepia latimanus. 68 Sèche australe. Sepia australis. 70 Sépioteuthe de Dorey. Sepioteuthis guinensis. 72 Sépioteuthe lunule. Sepioteuthis lunulata. 74 Sépioteuthe de Maurice. Sepioteuthis mauritiana. 76 Sépioteuthe austral. Sepioteuthis australis. 77 Calmar de Vanikoro. Loligo vanikorensis. 79 Calmar à courts tentacules. Loligo brevitenlaculala. 81 Sépiole linéolée. Scpiola lineolatu. 8a 664 TABLE DES MATIÈRES. Onychoteuthe armé. Onichoteuthis armatus. 84 Poulpe lunule. Octobus lunulatus. 86 Poulpe cordiforme. Octopus cordiformis. 87 Poulpe de Western. Octopus superciliosus. 88 Poulpe membraneux. Octopus membranaceus. 89 He'lice alfour. Hélix undulata. 91 Hélice mamillaire. Hélix mamilla. g3 Hélice granulée. Hélix granulata. g5 Hélice papoua. Hélix papuensis. 96 Hélice pointue. Hélix acuta. 98 Hélice trochoïde. Hélix trochus. 100 Hélice à fines raies. Hélix tenuiradiala. 10 1 Hélice transparente. Hélix translucida. io3 Hélice zonaire. Hélix zonaria. 104 Hélice coniforme. Hélix coniformis. io5 Hélice trois-lignes. Hélix trilincata. 107 Hélice melon. Hélix melo. 109 Hélice de Sainte-Hélène. Hélix Helena. m Hélice bossue. Hélix gibba. u3 Hélice de Vanikoro. Hélix vanikorensis. n5 Hélice de Carteret. Hélix carteriensis. 117 Hélice de Dufresne. Hélix Dufrenii. 118 Hélice sénestre. Hélix lœva. 120 Hélice pauvre. Hélix misella. 122 Hélice aplatie. Hélix explanata. 123 Hélice de la Nouvelle-Irlande. Hélix Novœ-Hiberniœ. 124 Hélice de Jervis. Hélix jcrvisiensis. 126 Hélice excluse. Hélix exclusa. 127 Hélice géorgienne. Hélix georgiana. 129 Hélice de Tonga. Hélix tongana. i3o Hélice cadran. Hélix solarium. i3i Hélice petit-clou. Hélix clavulus. i33 Vitrine de Western. Vilrina nigra. 1 35 Vitrine flammulée. Vitrina flammulata. i36 Vitrine verte. Vilrina viridis. i38 TABLE DES MATIÈRES. 665 Vitrine citrine. Fitrina citrina. i/Jo Vitrine de Ténériffe. Vitrina Teneriffœ. 142 Limace de l'Ascension. Limax Asccnsionis. i/|5 Limace diaphane. Limax perlucid us. i/|6 Limace bitentacule'e. Limax bitcntaculatus. 148 Ambrette australe. Succinea australis. i5o Agathine mauritienne. Achatina mauritiana. 1^2 Auricule Midas. Auricula Midœ. i56 Auricule aveline. Auricula scarabœus. 162 Auricule jaune. Auricula lutea. i63 Auricule à collier. Auricula monde . 166 Auricnle australe. Auricula australis. 169 Auricule alêne. Auricula subula. 171 Auricule oreillette. Auricula aurilacea. 172 Auricule à côtes. Auricula costata. 173 Pyramidelle ventrue. Pyramidclla ventricosa. 175 Cyclostome jaune. Cyclostoma lutea. Cyclostome de Carteret. Cyclostoma Nnvœ-Hiberniœ. Cyclostome multilabre. Cyclostoma multilabris. Cyclostome papoua. Cyclostoma papua. Cyclostome cannelé. Cyclostoma striata. Cyclostome frangé. Cyclostoma Jimbriata. Cyclostome à tentacules rouges. Cyclostoma rubens. Cyclostome à bandeau. Cyclostoma erosa. Hélicine flammée. Helicina Jlammea. Hélicine ruban ée. Helicina tœniata. Genre Ampullacère. Ampullacera. Ampullacère aveline. Ampullacera avellana. Ampullacère fragile. Ampullacera fragilis. Lymnée verte. Lymnœa viridis. 2o/j 180 182 i83 i85 186 188 189 *9J i93 i94 196 ibid. 20 1 666 TABLE DES MATIERES. Physe de Tonga. Physa tongana. 206 Physe géorgienne. Physa georgiana. 207 Planorbe de Tondano. Planorbis tondanensis. 209 Onthidie de Tonga. Onchidium tonganum. 210 Onchidie découpée. Onchidium incisum. 211 Onchidie patelloïde. Onchidium patelloïde. 212 Onchidie noirâtre. Onchidium nigricans. 214 Onchidie piquetée. Onchidium punctatum. 2i5 Onchidie cendrée. Onchidium cinereum. 661 Sigaret de Tonga. Sigaretus tonganus. 217 Cryptostome zonal. Cryptostoma zonalis. 221 Genre Natice. Natica. 22 5 Natice bouche-noire. Natica melanostoma. 228 Natice mélanostomoïde. Natica melanomostomoide. 2.29 Natice plombée. Natica plumbea. 23i Natice petite-bouche. Natica microsloma. 232 Natice ombiliquée. Natica umbilicata. 234 Natice costulée. Natica costulata. 235 Natice plurisériale. Natica marochiensis. 236 Natice zélandaise. Natica zelandica. 237 Vélutine cancellée. Felulina cancellala. iZq Observations sur les Janthines. 242 Doris tuberculeuse. Doris tuberculosa. 248 Doris tachetée. Doris maculosa. 249 Doris à bords noirs. Doris atromarginata. 25 1 Doris liniacine. Doris limacina. 252 Doris carénée. Doris carinata. 254 Doris bordée. Doris marginala. 255 Doris flammulée. Doris Jlammulata. 257 Doris scabre. Doris scabra. 258 Doris saignante. Doris cruenta. 260 Doris ponctuée. Doris punctata. 262 TABLE DES MATIERES. G67 Doris éolide. Doris eolida. a63 Doris violacée. Doris violacea. 264 Doris orangée. Doris aurea. 265 Doris sale. Doris sordida. 266 Doris enfumée. Doris fumo sa. 267 Doris galonnée. Doris lemniscata. 268 Doris de Maurice. Doris rnauritiana. 269 Doris magnifique. Doris magnifica. 270 Doris réticulée. Doris reticulata. 272 Doi'is élégante. Doris elegans. 273 Doris veinée. Doris venosa. 274 Scyllée de Ghomfoda. Scyllœa ghomfodensis. 276 Glaucus de Forster. Glaucus Forsteri. 279 Genre Briarée. Briarœa. 284 Briarée scolopendre. Briarœa scolopcndra. ibid. Eolide annelée. Eolida annulata. 287 Éolide longue-queue. Eolida longicauda. 288 Phyllidie noire et blanche. Phyllidia albo-nigra. 291 Phyllidie trois-lignes. Phyllidia trilineata. iqi Pleurobranche mamelonné. Pleurobranchus mamillatus. 294 Pleurobranche de Péron. Pleurobranchus Peronii. 296 Pleurobranche cornu. Pleurobranchus cornutus. 298 Pleurobranche ponctué. Pleurobranchus punctatus. 299 Pleurobranchidie maculée. Pleurobranchidium maculatum. 3oi Aplysie de Rumph, variété. Aplysia Rumphii, varietas. 3o3 Aplysie de Tonga. Aplysia tongana. 3o5 Aplysie d'Hasselt , variété. Aplysia Hasseltii , varietas. 3o6 Aplysie tigrine. Aplysia tigrina. 3o8 Aplysie julienne. Aplysia juliana. 309 Aplysie cirrhifère. Aplysia cirrhifcru. 3ii 668 TABLE DES MATIÈRES. Aplysie gélatineuse. Aplysia gelatinosa. 3 12 Aplysie rousse. Aplysia rufa. 3i4 Aplysie striée. Aplysia striata. 3i5 Actéon austral. Jctœon australis. 3 17 Placobranehe ocellé, var. P lacobranchus ocellatus , var. 3 19 Skujrihnr partie. Fucole rouge. Fucola rubra. 32 1 Genre siphonaire. Siphonaria. 323 Siphonaire de Diémen. Siphonaria diemenensis. 327 Siphonaire australe. Siphonaria australis. 3ig Siphonaire du Cap. Siphonaria capensis. 33 1 Siphonaire verte. Siphonaria viridis. 332 Siphonaire pointue. Siphonaria acuta. 335 Siphonaire albicante. Siphonaria albicante. ibid. Siphonaire de Vanikoro. Siphonaria atra. 337 Siphonaire d'Algésiras. Siphonaria Algesirœ. 338 Siphonaire denticulée. Siphonaria denticulata. 340 Siphonaire ponctuée. Siphonaria punctata. 3/ji Siphonaire de Guam. Siphonaria guamensîs. 343 Siphonaire zélandaise. Siphonaria zelandica. 344 Siphonaria aplatie. Siphonaria plana. 345 Siphonaire plissée. Siphonaria plicata. 34^ Bulle ovoïde. Bulla ovoidea. 348 Bulle verte. Bulla viridis. 35o Bulle glauque. Bulla glauca. 352 Bulle striée. Bulla striata. 354 Bulle deux-bandes. Bulla bicincta. 355 TABLE DES MATIERES. 669 Bulle australe. Bulla australis. 3 5 7 Bulle courte. Bulla brevis. 358 Bulle en rouleau. Bulla voluta. 35^ Bulle arachide. Bulla avachis. 36 1 Bulle grelot. Bulla cymbalum. Mil Bulle rayée. Bulla physis. 363 Bulle banderole. Bulla apluslre. 366 Bulle hirondelle. Bulla hirundinina. 367 Bulle jaune. Bulla lutea. 36y Clio pyramidale. Cliu pyramidalis. 371 Cymbulie ovule. Cymbulia ovata. 373 Cymbulie rayonnée. Cymbulia radiata. 375 Cymhulie de Norfolk. Cymbulia norfolkensis. 376 Cymbulie ponctuée. Cymbulia punctata. 377 Hyale à trois pointes. Hyalœa trispinosa. 378 Cléodore alêne. Cleodora subulata. 382 Cléodore cuspidée. Cleodora cuspidata. 38/} Cléodore pyramidale. Cleodora pyramidata. 386 Pneumoderme de Péron. Pneumodermon Peronii. 388 Pneumoderme laqué. Pneumodermon ruber. 889 Pneumoderme transparent. Pneumodermon pellucidus, 390 Genre Pélagie. Pelagia. 392 Pélagie blanche. Pelagia alba. ibid. Carinaire australe. Carinaria australis. 394 Atlante de Kéraudren. Atlanta Keraudrenii. 399 Phylliroé d'Amboine. Phylliroe amboinensis. /jo3 Phylliroé piqueté. Phylliroe punctulatum. k"l Phylliroé rouge. Phylliroe rubrum. 4°9 Buccin ondulé. Buccinum undosum. 4" Buccin cerclé. Buccinum cinctum. 4*3 670 TABLE DES MATIÈRES. Buccin écaillé. Buccinum testudineum. Buccin à côtes. Buccinum costatum. Buccin linéolé. Buccinum lineolatum. Buccin rriblaire. Buccinum criblarium. Buccin bariolé. Buccinum discolor. Buccin litiope. Buccinum liliopa. Buccin flammulé. Buccinum Jlammulatum. Buccin raifort. Buccinum raphanus. Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin Buccin lisse. Buccinum lœvîssïmum. agathe. Buccinum achatinum. casquillon. Buccinum arcularia. pauvret. Buccinum pauperatum. couronné. Buccinum coronatum. olivâtre. Buccinum olivaceum. réticulé. Buccinum reticulatum. fascié. Buccinum fasciatum. thersite. Buccinum thersites. globuleux. Buccinum globosum. treillisé. Buccinum canccllatum. muriqué. Buccinum muricatum. du Porl-Jackson. Buccinum j acksonianum . lime. Buccinum senticosum. violacé. Buccinum violaceum. Eburne canal iculée. Eburna spirata. Vis polie. Terebra dimidiata. Vis tigrée. Terebra subulata. Vis rubanée. Terebra tœniolata. Vis chapelet. Terebra monile. Vis striée. Terebra striata. Vis plombée. Terebra plumbea. Vis cancellée. Terebra cancellata. Genre Littorine. Littorina. Littorine angulifère. Littorina angulifera. 4i5 417 4i9 421 422 4^3 426 428 Struthiolaire crénulée , mâle. Struthiolaria crenulata. 43o 433 4^7 438 439 44o 442 444 445 447 448 449 45o 452 453 456 458 461 465 466 467 468 470 471 472 474 TABLE DES MATIERES. 671 • Littorine de Sydney. Littorina luteola. 477 Littorine de Diémen. Littorina diemencnsis. 479 Littorine ceinte. Littorina cincta. 481 Littorine miliaire. Littorina miliaris. 484 Planaxe sillonnée. Planaxa sulcata. A86 Planaxe courte. Planaxis brevis. 488 Planaxe décollée. Planaxis decollata. 489 Planaxe noire. Planaxis nigra. 49 l Rissoaire striée. Rissoa striata. 49^ Fuseau austral. Fusus australis. 49J Fuseau dilaté. Fusus dilatatus. 49** Fuseau de la Nouvelle-Zélande. Fusus zelandicus. 5oo Fuseau rayé. Fusus lineatus. Soi Fuseau à queue. Fusus caudatus. J°3 Fuseau bandelette. Fusus vittatus. $04 Fuseau quenouille. Fusus colus. JOO Fuseau filamenteux. Fusus filamentosus. 5o8 Fuseau polygone. Fusus potygonus. 5io Fuseau robe-de-Perse. Fusus trapezium. 5 1 1 Turbinelle pruniforme. Turbinella rustica. 5i3 Turbinelle nassatule. Turbinella nassatula. 5i5 Turbinelle siamoise. Turbinella lineata. 5 16 Turbinelle cornigère. Turbinella corrigera. 5i8 Pleurotome Tour- de-Babel. Pleurotoma babylonia. 5ao Pleurotome hérissé. Pleurotoma echinata. 5a3 Pleurotome rosé. Pleurotoma rosea. J24 Genre Rocher. Murex. 5 . Rocher fine épine. Murex tenuispina. J2° Rocher zélandais. Murex zelandicus. 529 Rocher octogone. Murex octogonus. p^ Rocher palme-de-rosier Murex palma-rosœ. 533 j 672 TABLE DES MATIÈRES. Rocher ricinuloïde. Murex ricinuloides. 534 Rocher austral. Murer australis. 536 Triton ride. Triton spengleri. 538 Triton bouche-sanguine, mâle. Triton pileare. 53g Triton chlorostome, femelle. Triton chlorostomum. 5/»i Triton dos-noueux. Triton tuberosum. 542 Triton grimaçant. Triton anus. 544 Triton bouche-blanche. Triton leucostomum. 546 Triton granifère. Triton graniferum. 548 Triton gibbeux. Triton bufoniurn. 549 Pourpre nattée. Purpura textilosa. 552 Pourpre seau. Purpura haustum. 554 Pourpre armigère , variété. Purpura armigera , var. 556 Pourpre marron-d'Inde, variété. Purpura liippocaitanum. 557 Pourpre de l'Ascension. Purpura Ascensionis. 55g Pourpre monodonte. Purpura monodonta. 56 1 Pourpre striée. Purpura striata. 5Ô2 Pourpre treillisée. Purpura cancellata. 563 Pourpre nassoïdë. Purpura nassoides. 564 Pourpre réticulée. Purpuia reticulata. 566 Pourpre râpe. Purpura scobina. 567 Pourpre bourgeonnée. Purpura mamineila. 568 Pourpre rugueuse. Purpura rugosa. 56g Pourpre thiarelle. Purpura thiarella. 571 Pourpre guirlande. Purpura sertum. 572 Pourpre de Sainte-Hélène. Purpura helcna. 573 Pourpre hérisson. Purpura histrix. 5^S Pourpre muriquée. Purpura horrida. 576 Pourpre digitée. Purpura digitata. 578 Pourpre arachnoïde. Purpura arachnoïdes. 57g Pourpre mûre. Purpura tnorus. 58o Pourpre bouche-violette. Purpura ncritoidœa. 582 Colombelle rubanée. Colombella mendicaria. 584 Colombelle panthérine. Colombella pardalina. 658 TABLE DES MATIÈRES. 073 Colombelle jaune. Colombella lutea. $87 Colombelle rougeâtre. Colombella rubicundula. 588 Casque tricoté, mâle. Cassis cornuta. 690 Casque bézoar, femelle. Cassis glauca. 5o,3 Casque frangé. Cassis fimbriata. 596 Tonne perdrix. Doliurn perdix. 5g8 Tonne pelure-d'oignon. Doliurn olearium. 600 Tonne cassidiforme. Doliurn pomum. Goi Anatomie de la Tonne pelure-d'oignon, femelle, et de la Tonne cassidiforme , mâle. 60? Harpe ventrue. Harpa ventricosa. 611 Harpe allongée. Harpa minor. 620 Genre Volute. Voluta. 621 Volute ondulée. Voluta undulata. 6î3 Volute robe-turque. Voluta pacifica. 625 Volute pyramidale, jeune âge. Voluta Jusus. 627 Volute chauve-souris, femelle. Voluta vespertilio. 629 Volute chauve-souris, grande variété. 63 1 Genre Mitre. Mitra. 633 Mitre épiscopale, femelle. Mitra episcopalis. 634 Mitre rôtie. Mitra adusta. 638 Mitre rôtie, variété B. 640 Mitre ridée. Mitra corrugata. 641 Mitre stigmataire. Mitra stigmataria. 642 Mitre zébrée. Mitra paupercula. 643 Mitre noire. Mitra nigra. 644 Mitre rétuse. Mitra retusa. 645 Mitre marbrée. Mitra marmorata. 647 Mitre de Vanikoro. Mitra vanikorensis. 649 Mitre jaune. Mitra lutea. 65o Mitre petit-taon. Mitra tabanula. 652 Mitre buccinée. Mitra buceinata. 653 Zoologie. T. ir. 43 07 4 TABLE DES MATIERES. Mitre zonale. Mitra zonalis . 654 Mitre conovule , mâle. Mitra conovula. 655 Mitre noire et blanche. Mitra melaleuca. 657 Mitre flammée. Mitra flammea. 659 Mitre fraise. Mitra fraga. 660 HS I>E TA TABLE DES MATIERES. TABLE DES PLANCHES RELATIVES 3u second tJolumc &c la 3oologic DIT VOYAGE DE i/ ASTR OL A.B E. première JJarttc. ANIMAUX MOLLUSQUES. €cp\)aïk. PI. Fig. i . 1-5. Sèche vermiculée (Cap de Bonne-Espérance). ti-14. Sèche mamelonnée (Cap de Bonne-Espérance). i. 2-1 1. Sèche deux-lignes (Nouvelle-Hollande). Sèche à larges bras (Nouvelle-Guinée). 3. 1-7. Sépioteuthe de Dorey (Nouvelle-Guinée). 8- 1 3. Sépioteuthe lunule ( Vanikoro). /». 1. Sépioteuthe austral (Nouvelle-Hollande). 2-6. Sépioteuthe de Maurice ( Ile-de-France). 5. 1-2. Calmar de Vanikoro (Vanikoro). 3-7. Sèche australe ( Banc des Aiguilles). 8-1 3. Sépiole linéolée ( Nouvelle-Hollande). i/J-22. Onychoteulhc armé (Célèbes). /•3* 676 TABLE DES PLANCHES. 6. 1-2. Poulpe lunule ( Nouvelle-Zélande). 3. Poulpe cordiforme ( Nouvelle-Zélande). 4. Poulpe de Western ( Nouvelle-Hollande). 5. Poulpe membraneux ( Nouvelle-Guinée). 7. 1-2. Hélice alfour (Célèbes). 3-5. Hélice mamillaire (Célèbes). 6-9. Hélice granulée ( Nouvelle-Guinée). io-i3. Hélice papoua (Nouvelle-Guinée). 8. i-4- Hélice pointue (Nouvelle-Guinée). 5-7. Hélice trochoïde (Nouvelle-Zélande). 8-10. Hélice à fines raies ( Nouvelle-Guinée). ii-i3. Hélice transparente (Nouvelle-Guinée). i/jw Hélice zonaire (Bourou). iS-17. Hélice coniforme ( Nouvelle-Irlande). 9. i-3. Hélice trois-lignes (Nouvelle-Hollande). 4-7. Hélice melon ( Nouvelle-Hollande). 8-9. Hélice de Ste-Hélène ( Ste-Hélène). 10-11. Hélice de Carteret (Nouvelle-Irlande). 12-17. Hélice de Vanikoro (Vanikoro). 18-22. Hélice bossue (Guam). io. i-3. Hélice de Dufresne (Ile de Van-Diémen.) 4. Hélice sénestre (Célèbes). 5-g. Hélice pauvre (Guam ). io-i3. Hélice aplatie (Nouvelle-Guinée). 14-17. Hélice de la Nouvelle-Irlande ( Nouv. -Irlande). 18-21. Hélice de Jervis ( Nouvelle-Hollande). 22-25. Hélice excluse ( Nouvelle-Guinée et Vanikoro). 2Ô-3o. Hélice géorgienne ( Nouvelle-Hollande). ïi. 1-4. Vitrine citrine (Amboine). 5-7. Vitrine flammulée (Célèbes). 8-9. Vitrine de Western (Nouvelle-Hollande). io-i5. Agathine mauritienne ( Ile-de-France). 16-18. Vitrine verte (Célèbes). 19-23. Hélice de Tonga (Tonga-Tabou). TABLE DES PLANCHES. 677 24-29. Hélice cadran (Nouvelle-Irlande). 3o-33. Hélice petit-clou (Ile-de-France). 34-38. Hélicine rubanée, variété( Tonga-Tabou). 12. i-5. Hélicine flammée (Tonga-Tabou). 6-io. Hélicine rubanée ( Vanikoro). 11-12. Cyclostome jaune (Bourou et Nouvelle-Irlande). i3-i4- Sa variété. i5-ig. Cyclostome de Carteret (Nouvelle-Irlande). 20-22. Cyclostome multilabre ( Nouvelle-Guinée). 23-26. Cyclostome papoua ( Nouvelle-Guinée). 27~3o. Cyclostome cannelé (Vanikoro). 3 1-35. Cyclostome frangé (Ile-de-France). 36-39. Cyclostome à tentacules rouges (Ile-de-France). 4o-44- Cyclostome à bandeau (Guam). 13. i-3. Limace bitentaculée ( Nouvelle-Zélande). 4-9. Vitrine de Ténériffe (Ténériffe). io-i3. Limace diaphane (Ile-de-France. ) 14-18. Limace de l'Ascension (île de l'Ascension ). 19-23. Ambrette australe (île de Van-Diémen). 24- Auricule aveline (archipel Indien). 25-27. Auricule jaune (Vanikoro). 28-33. Auricule à collier (Nouvelle-Irlande et Nouvelle- Guinée). 34-38. Auricule australe (Nouvelle-Hollande et île de Van- Diémen ). 39-40. Auricule alêne (Nouvelle-Irlande). 41-42. Auricule oreillette (Guam). 43-46. Auricule à côtes (Nouvelle-Irlande). 14. Auricule Midas , avec ses détails anatomiques (Nouvelle-Guinée). 15. 1-8. Ampullacère Aveline (Nouvelle-Zélande). 9. Sa variété, pour la coquille seulement. 10-12. Ampullacère fragile (Nouvelle-Hollande et île de Van-Diémen ). i3- 10. Sa variété. 678 TABLE DES PLANCHES. 17-18. Onchidie tic Tonga (Tonga-Tabou et Nouvelle- Guinée ). 19-20. Onchidie découpée, grossie (île de l'Ascension \ 21-23. Onchidie patelloïde (Nouvelle-Zélande). 2^-7.6. Onchidie noirâtre, grossie ( Nouvelle Zélande). 27-28. Onchidie piquetée ( Nouvelle-Guinée). 2g. Onchidie cendrée ( Tonga- Tabou ). 16. 1-2. Doris tuberculeuse (Nouvelle-Guinée). 3-5. Doris tachetée ( Vanikoro). 6-7. Doris à bords noirs (Tonga-Tabou et Nouvelle- Guine'e ). 8-9. Doris limacine ( Aniboine). 10-14. Doris carénée (Nouvelle-Zélande). 17. i-5. Doris bordée (Amboine et Ile-de-France). 6-10. Doris flammulëe (Tonga-Tabou). 18. 1-4- Doris scabre ( Tonga-Tabou ). 5-7. Doris saignante (Nouvelle-Guinée). 8-10. Doris ponctuée (Nouvelle-Irlande). ii-i5. Doris éolide (Vaigiou). 10. 1-3. Doris violacée ^Nouvelle-Hollande). 4-7. Doris orangée (Nouvelle-Hollande). 8-1 1. Doris galonnée (Ile-de-France & i2-i3. Doris sale (Ile-de-France). 14-17. Doris enfumée (Ile-de-France). 20. 1-3. Doris magnifique (Nouvelle-Guinée) 4-8. Doris de Maurice (Ile-de-France). 9-1 1. Doiis réticulée (Tonga -Tabou). 12-14. Doris élégante (Tonga-Tabou). i5-i6. Doris veinée (Ile-de-France). ai. i-5. Scyllée de Ghomfoda (Timor). 6-14. Glaucus de Forsler (Océan-Atlantique). i5-i8. Éolide annelée (Nouvelle-Guinée). 19-20. Éolide longue-queue (détroit de Cook). TABLE DES PLANCHES. 679 •21-24. Briarée scolopendre (détroit de Gibraltar). 25. Phyllidie trois-lignes ( Nouvelle-Irlande ). 26-27. Phyllidie noire et blanche (Tonga-Tabou). 22. 1-6. Pleurobranche mamelonné (Ile-de-France). 7-10. Pleurobranche de Pe'ron (Ile-de-France). ii-i4- Pleurobranchidie maculée (Nouvelle-Hollande). i5-ig. Pleurobrancbe ponctué (Nouvelle-Hollande). 20-24. Pleurobranche cornu (Amboine). 23. i-3. Aplysie de Hasselt, variété ( lle-de-ï'rance). 4-5. Aplysie de Rumph, var. (Tonga-Tabou). 6-7. Aplysie de Tonga ( Tonga-Tabou ). 24. 1-2. Aplysie tigrine (Ile-de-France). 3-4- Aplysie gélatineuse ( Ile-de-France). 5-6. Aplysie julienne ( Ile-de-France ). 7. Aplysie rousse (Guam ). 8. Aplysie cirrhifère (Ile-de-France). 9- 1 1 . Aplysie striée ( Nouvelle-Hollande ). 12-17. Placobranche ocellé, variété (Tonga-Tabou). 18-20. Actéon austral (Nouvelle-Hollande). 21-22. Fucole rouge (Océan Atlantique). tyeutume partie. 25. 1-12. Siphonaire de Diémen(anat. de la) (île Van-Diémen^ i3-i4- Siphonaire ponctuée (Ile-de-France). i5-i6. Siphonaire de Guam (Guam). 17-18. Siphonaire zélandaise ( Nouvelle-Zélande). 19-20. Siphonaire denticulée (Nouvelle-Hollande). Siphonaire aplatie (Ile-de-France). 21-22. 680 TABLE DES PLANCHES. 23-25. Siphonaire d'Algésiras (Algésiras). 26-27. Siphonaire plissée (Tonga-Tabou). 28-3o. Siphonaire du Cap ( Cap de Bonne-Espérance). 3i-32. Siphonaire verte (Amboine et Nouvelle-Guinée). 32-34. Siphonaire australe ( détroit de Cook). 35-37- Siphonaire pointue (Célèhes et Vanikoro). 38-4o. Siphonaire albicante (Vanikoro et Nouvelle-Irlande). 41-42. Siphonaire de Vanikoro (Vanikoro). 26. i-3. Bulle raye'e (Ile-de-France). 4-7. Bulle banderole ( Ile-de-France ). 8-9. Bulleslriée (Nouvelle-Zélande et Nouvelle-Hollande). 10-12. Bulle glauque (Nouvelle-Irlande). i3-i6. Bulle verte ( Guam). 17-19. Bulle ovoïde (Guam). 20-25. Bulle hirondelle (Ile-de-France). 26-27. Bulle grelot (Guam). 28-3o. Bulle arachide (Nouvelle-Hollande). 3i-32. Bulle deux-bandes (Nouvelle-Hollande). 33-35. Bulle en rouleau (Guam ). 36-37. Bulle courte ( Nouvelle-Hollande). 38-39. Bulle australe (Nouvelle-Hollande). 4o-44- Bulle jaune (Nouvelle-Guinée). 27. i-5. Cléodore cuspidée (Océan Atlantique et Grand Océan). 6-i3. Cléodore pyramidale (Océan Atlantique). i4-ï6. Cléodore alêne (Ténériffe). 17-19. Hyale à trois pointes (détroits de Bass et de Gibraltar). 20-24. Hyale longirostre (Amboine et Ténériffe). 25-3o. Cymbulie ovule (Amboine). 3 i-3a. Cymbulie de Norfolk (île Norfolk). 33-34- Cymbulie rayonnée (Amboine). 35-36. Cymbulie ponctuée (Nouvelle-Irlande). 37. Clio pyramidale ( Amboine). 28. 1-6. Pneumoderme de Péron ( Océan Atlantique). 7 - 9. Pélagie blanche ( Amboine). TABLE DES PLANCHES. 681 io-i3. Phylliroé d'Amboine ( Amboine). i/t. Phylliroé rouge (Amboine). i5-i8. Phylliroé piqueté (mers de la Nouvelle-Hollande). ig-20. Pneumoderme laque' (Amboine). 21-24. Sa variété. 25. Pneumoderme transparent (Amboine). 29. 1-4. Janthine commune ( étude de la ) ( Océan Atlantique et Grand-Océan Austral). 5-8. Janthine noire (étude de la) (Océan Atlantique, etc.). g-i5. Carinaire australe (Grand-Océan). 16. Carinaire de la Méditerranée (système nerveux delà) (Méditerranée). 17. Firole, jeune âge (Méditerranée, Océan Atlantique). 1 8-23. Atlante de Kéraudren (Amboine et Nouvelle-Guinée). 30. 1-4- Buccin ondulé (Vanikoro et Tonga-Tabou). 5-7. Buccin cerclé (Tonga-Tabou). 8-12. Buccin écaillé, et sa variété au trait (Nouvelle-Hol- lande). i3. Sa variété, plus petite. 14-16. Buccin linéolé (Nouvelle-Zélande ). 17-18. Buccin à côtes (Nouvelle-Hollande). ig-20. Sa variété (Nouvelle-Zélande). 21-22. Buccin criblaire (île de l'Ascension). 23-25. Buccin bariolé (Tonga-Tabou). 26-28. Buccin litiope, grossi (Nouvelle-Hollande). 2g-3i. Buccin flammulé (Tonga-Tabou). 32-34- Buccin violacé (Cap de Bonne-Espérance). 31. 1-4- Buccin lime ( Amboine). 5-6. Buccin raifort ( détroit de Cook ). 7-9. Struthiolaire crénulée, mâle (Nouvelle-Zélande). io-i3. Eburne canaliculée, avec son anatomie (Ceylan). 14-16. Buccin lisse (Cap de Bonne-Espérance). 17. Buccin agathe (Cap de Bonne-Espérance). ()82 TABLE DES PLANCHES. 32. i -4. Buccin casquillon (Tonga-Tabou). 5-7. Buccin pauvret (Tonga-Tabou ). 8-10. Buccin couronné ( Nouvelle-Guinée ). n-12. Sa variété (Tonga-Tabou). i3-i5. Buccin olivâtre ( Bourou ). 16-17. Buccin re'ticulé (Vanikoro). 18-21. Buccin fascié (Nouvelle-Hollande). 22-24. Buccin thersile (Vanikoro). 25-27. Buccin globuleux (Vanikoro). 28-29. Buccin du Port- Jackson (Nouvelle-Hollande). 3o-3i. Buccin treillisé (Vanikoro). 32-33. Buccin muriqué (Nouvelle-Irlande). 33. 1-3. Littorine angulifère (Tonga-Tabou et Nouvelle- Guinée). 4-7- Littorine de Sydney (Nouvelle-Hollande). 8-1 1. Littorine de Diémen (île Van-Diémen , Nouvelle- Hollande et Nouvelle-Zélande). 12-1 5. Littorine pyramidale (Nouvelle-Hollande). 16-19. Littorine miliaire (île de l'Ascension). 20-21. Littorine ceinte, grossie (Nouvelle-Zélande). 22-24. Planaxe noire, grossie (Nouvelle-Irlande). 25-29. Planaxe sillonnée et variété (Amboine, Ile-de-France et Vanikoro ). 3o-32. Planaxe courte (Guam et Nouvelle-Guinée). 33-34- Planaxe décollée (Nouvelle-Guinée). 35-37- ^a variété, pour l'animal. 38-J9. Rissoaire striée (Vanikoro ). 34. 1 - 2. Fuseau grenouille ( Tonga-Tabou ). 3. Le même , jeune âge. 4-5. Fuseau de la Nouvelle-Zélande (Nouvelle-Zélande ). 6-8. Fuseau rayé (Nouvelle-Zélande). 9-14. Fuseau austral , avec son anatomie (Nouvelle-Hol- lande). i5-i6. Fuseau dilaté ( Nouvelle-Zélande). TABLE DES PLANCHES. 683 17. Son analogue, fossile, au trait. 18-1 <). Fuseau bandelette (Nouvelle-Zélande). 20-21. Fuseau à queue (Nouvelle-Zélande). 35. 1-3. Fuseau filamenteux (Vanikoro et Tikopia). 4-7. PleurotomeTour-de-Babel (Nouvelle-Guinée etTonga- Tabou). 8- y. Pleurotome hérissé (Nouvelle-Guinée). 10-11. Pleurotome rosé (Nouvelle-Zélande). 12-i'j. Fuseau polygone (Tonga-Tabou). i4- Turbinelle siamoise (Nouvelle-Guinée et Tonga- Tabou ). i5-i6. Sa variété. 17-19. Turbinelle nassatule (Nouvelle-Guinée). 20-22. Turbinelle pruniforme (Nouvelle-Guinée et Nou- velle-Irlande). 23. Sa variété (Tonga-Tabou). 24-26. Turbinelle corniyère (Vanikoro). 36. 1-2. Rocher chicorée-renflée (Anatomie du). 3-4. Piocher fine-épine (Amboine"). 5 -7. Rocher zélandais (Nouvelle-Zélande). 8 -g. Rocher octogone (Nouvelle-Zélande). 10-12. Rocher palme-de-rosier, variété (Tonga-Tabou ). i3-i6. Rocher ricinuloïde (Tonga-Tabou). 17-18. Vis polie (Tonya-Tabou ). 19-20. Vis tigrée (Tonga-Tabou). 21-22. Vis chapelet (iles Mariannes ou Carolines?). 23-24. Vis striée ( îles Carolines ?). 25-26. Vis rubanée (Tonga-Tabou 1. 27-28. Vis cancellée (Moluques). 2g-3o. Vis plombée (Moluques). 3i. Anatomie de Vis. '•7. i-3. Pourpre nattée (Nouvelle-Zélande). 'i-8. Pourpre seau (Nouvelle-Zélande). 9-1 1. Pourpre monodonle ( Tonga-Tabou ). 084 TABLE DES PLANCHES. 12-14. Pourpre striée (Nouvelle-Guinée). i5-i6. Pourpre treillisée (Tonga-Tabou). 17-19. Pourpre armigère (Tonga-Tabou ). 20-23. Pourpre de l'Ascension (ile de l'Ascension). 38. i~4- Pourpre marron-d'Inde , variété (Tikopia). 5-6. Sa variété, plus grande. 7-9. Pourpre nassoïde (Tonga-Tabou). 10-11. Sa variété (Nouvelle-Irlande). I2-i3. Pourpre râpe (Nouvelle-Zélande). 14-16. Pourpre bourgeonnée (Amboine). 17-18. Pourpre réticulée (Nouvelle-Hollande). 19-21. Pourpre rugueuse (Nouvelle-Zélande). 22-24. Pourpre bouche-violette ( Nouvelle-GuinéeJ. 39. i-3. Pourpre m uriquée (Tikopia). 4-6. Pourpre thiarelle (Vanikoro). 7-10. Pourpre de Sainte-Hélène (Sainte-Hélène). ii-i3. Pourpre guirlande (Nouvelle-Irlande). 14-16. Pourpre hérisson (Nouvelle-Irlande). 17-19. Pourpre arachnoïde (Nouvelle-Irlande. — Guam). 20-22. Pourpre digitée (Nouvelle-Irlande). 23-24- Pourpre mûre (Nouvelle-Hollande Tonga-Tabou). 25-28. Sa variété (Nouvelle-Hollande). 40. 1-2. Triton ridé (Nouvelle-Hollande). 3-4- Triton bouche-blanche (Nouvelle-Hollande). 5. Variété de l'animal (Nouvelle-Zélande). 6-10. Triton grimaçant (Nouvelle-Guinée). 11-12. Triton gibbeux (Nouvelle-Irlande). 1 3-i 5. Triton bouche-sanguine(Tonga-Tabou et Vanikoro). 16-17. Triton chlorostome (Ile-de-France). 18. Triton dos-noueux (Tonga-Tabou). 19-20. Variété de l'animal (Vanikoro). 21-22. Triton grani 1ère (Tonga-Tabou). 23-24. Colombelle jaune (Tonga-Tabou ?). 25-26. Colombelle rougeàtre (Tonga-Tabou. TABLE DES PLANCHES. 685 27-28. Colombelle rubanée (Tonga-Tabou et Nouvelle- Irlande). 2g-3i. Colombelle panthérine ( Vanikoro et Nouvelle- Guinée ). /, 1. 1. Tonne perdrix (Vanikoro). 2-8. Son anatomie. 9. Tonne pelure d'oignon (Vanikoro). 10. Tonne cassidifonne (Tonga-Tabou). 1 1. Son anatomie. 42. 1 - 4- Harpe ventrue, avec détails anatomiques (Nouvelle- Guinée). 5-7. Harpe allongée, avec détails (Nouvelle-Guinée). 43. 1-6. Casque tricoté, avecson anatomie (Nouvelle-Guinée). 7-8. Casque frangé (îles Mariannes ou Carolines?). 9~i3. Casque bézoard (Amboine). 44. 1-2. Volute ondulée (Nouvelle-Hollande). 3. Volute chauve-souris , femelle ( Nouvelle-Guinée. — Iles Moluques). 4 -5. Volute chauve-souris, variété. 6. Volute robe-turque (Nouvelle-Zélande). 7-8. Volute pyramidale , jeune âge (Nouvelle-Zélande). 9-1 1. Détails anatomiques. /,5. 1. Mitre épiscopale , femelle (Tonga-Tabou). 2-7. Son anatomie. 8. Mitre rôtie (Vanikoro). 9. La même, variété (Nouvelle-Guinée). 10. Mitre ridée (Nouvelle-Guinée). 11-12. Mitre stigmataire (Nouvelle-Guinée). i3-i5. Mitre zébrée (Nouvelle-Irlande). 16-18. Mitre noire (Nouvelle-Irlande). 19-22. Mitre rétuse [Tikopia). 68G TABLE DES PLANCHES. l\$(bis). 1-4. Mitre marbrée (Vanikoro). 5-6. Mitre de Vanikoro (Vanikoro). 7-9. Mitre jaune (Nouvelle-Guinée). io-i3. Mitre petit-taon (Vanikoro). 1 4-i 5. Mitre buccinée (Nouvelle-Hollande). 16-17. M^e zonale (Nouvelle-Hollande). 18-22. Mitre conovule (Vanikoro). 23-25. Mitre flammée (Moluques). 26-27. Mitre noire et blanche (Nouvelle-Hollande). 28-29. Mitre fraise (Patrie inconnue). FI\ I)K I,A TA1ÎI.K DES l'LANCHKS. §21 «S ugi Sk> ^Ë s^& \ ^my4 OBi _. V\Nb St3s sQ 1 :1a ^s V y. iW