£ E 774 = = he te oo 3 er z Sr < AS 5 RS + ee = = > “ > LEA F ï z È es ‘ “ ce = - É 2 = PT = ' Eee / #: DR L * £ c “ > S 0 £ < 5 - ee. => = = EE 2 & dr RSS ; RES > 1e 2 = #4 L É Le LI ‘ # VOYAGE EN ABYSSINIE. Providentiam divinam summis laudibus celebrandarn quod inter tot Barbaros, inter tot Muhammeda- norum persecutiones ecclesiam Ethiopicam in Africä per tot secula conservaverit. Discours d’Ernest, duc de Saxe , au père Grégoire. Ludolft Comment. VOYAGE EN ABYSSINIE, | ENTREPRIS PAR ORDRE DU GOUVERNEMENT BRITANNIQUE EXÉCUTÉ D&NS LES ANNÉES 1800 ET 1810 ET DÉDIÉ A SON ALTESSE ROYALE LE PRINCE RÉGENT D'ANGLETERRE. PAR HENRY SALUT, ÉCUYER; PAR P.-F. HENRY: Accompagné d’un Atlas composé de Cartes, Plans, Inscriptions, Portraits et Vues diverses, dressés et dessinés par l’Auteur. TOME SECOND. (e À PARIS. CHEez MAGIMEL, LiBRAIRE POUR L'ART MILITAIRE, rue Dauphine, n°. 9. Lo 4 0 8 4 0 D ce d'A À | 1816. DE L'IMPRIMERIE DE DEMONVILLE. ea Flo ae CRRUVE VUE UV LR LUE LL LRU LR LU RL DR LEE LR LAURE Q/R Q/R VOYAGE EN ABYSSINIE. CHAPITRE VIL Remise de la lettre et des présens de Sa Majesté. —— Situation critique des affaires en ABYssiNIE. — Détails donnés par M. PEarer, sur tout ce qui s’est passé dans ce pays après mon départ. — Querelle entre M. PEARCE et le ras. — M. PEeaARCE résout de pénétrer dans l’inté- rieur des terres. — Description du pays de WozssEr at. — Les Dorsa.— Les Assouso GALLASs.— Lac AsHanc y. — Sources du TACAZZE. Les Acaus. — Montagnes Entrevue de M. PrarCE avec GABRIEL, gouverneur de la province de Lasra. du SAMEN. — INCHETKAUB. — M. PEaARrcE retourne à ANTALO.-— Le ras marche à la tête de son armée , contre les GALLASs. — Bataille sanglante qu’il leur livre. — Le ras remporte la victoire. — Bravoure de M. PrartEe. — L'armée s’avance dans les plaines des Epsous. — Barbaries commises par des maraudeurs , en présence de M. PEarcx. — Entrevue du ras avec un chef GALLA , nommé LiBan. — Retour à ANTArLO. — Campagne de 1808, contre des chefs re- belles. — L'armée pénètre dans le pays d'Hamazen. — Chasse de l’Eléphant. — Retour à AGOUEH, — Leltres IT. l 2 . VOYAGE du capitaine Rupranb.— M. PEARCE se rend sur la côte de la mer. — Son séjour à Mapir.— Embarras où il se trouve, et dangers auxquels il est exposé. Il retourne et arrive à ANTALO. Ex m'entretenant avec M. Pearce et Debib, durant le chemin, javais découvert en partie l'impossibilité de me rendre à Gondar , comme je me l’étais proposé, impossibilité qui prove- nait des troubles dont les provinces intérieures étaient agitées , et de l'inimitié subsistante. entre le ras Ouelled Selassé et Guxo, qui avait alors le commandement de quelques-uns des plus importans districts situés à l'est du Ta- cazzé.Dans une conférence que j'eus, le 16 mars, avec le ras, et où nous discutämes long-temps le sujet de ma mission, non seulement il me confirma la réalité des obstacles dont je viens de parler , mais il massura aussi qu'il était absolument impossible que j'entreprise un tel voyage avant le mois d'octobre, temps auquel les pluies auraient cessé, et où, lui-même se proposait de marcher vers Gondar, à la tête d’une armée, et que si j'osais m'avancer vers cette capitale , sans être protégé par des forces nombreuses , la haine que lui portait Guxo déterminerait, sans doute, ce chef à me faire arrêter , et très-probablement à me faire périr. EN ABYSSINIE. 3 J'étais prêt à braver tous ces dangers; mais je vis clairement que le ras ne le souffrirait pas, et je savais quil était inutile de résister à son autorité Je fus donc, à mon grand regret, obligé de renoncer à visiter Gondar; car la dépense qu'aurait occasionnée la prolongation de la relâche de la Marian, et l'ordre qui m'était donné de retourner dans ce vaisseau , ne me permettaient pas d'attendre que le temps des pluies füt passé. Je me vis donc reduit à remettre au ras, ainsi que le portaient mes instructions , la lettre de Sa Majesté et les pré- sens destinés à l'Empereur d'Abyssinie. Toute la semaine suivante fut employée à disposer ceux-ci pour les faire voir à la cour du ras. La glace peinte et devant servir de panneau de vitre , le tableau représentant la Vierge Marie, et une belle table de marbre, choses qui arri- vèrent intactes, firent le plus grand plaisir. On les envoya à l’église de Chélicut , où je me rendis sur-le-champ avec le ras , pour les faire disposer convenablement. La table de marbre fut destinée pour la communion , et l'on plaça le tableau au-dessus. Quant à la glace peinte, elle fut mise en un lieu où elle produisit un effet agréable, quoique peu bril- lant à cause de la construction particulière # t n VOYAGE de l'église, qui ne permettait pas de l'exposer en plein jour. Tandis que tout cela se faisait , M. Pearce, à la demande du ras, joua d’une vielle orga- nisée (1) qui, quelque temps auparavant, lui avait été envoyée en présent par le capitaine Rudland. Quoiqu'il sen fallüt beaucoup que l'instrument füt d'accord, jamais je n’écoutai de musique avec plus de ravissement. Il est impossible de se figurer l'admiration que leras et ses principaux chefs exprimèrent en contemplant nos présens. Différentes fois le ras garda, durant plusieurs minutes , et comme un homme absorbé dans ses réflexions, un profond silence , qu'il rompait ensuite en s'écriant : Æzub, ezub] Merveilleux, mer- veilleux ! Il paraît qu'il se faisait dans son esprit, une révolution d'idées, à la vue d’objets à la réalité desquels il n'avait pas voulu croire. Bientôt le chef des prêtres récita une prière où le nom anglais fut répété souvent ; et le ras , en sortant de Féglise, donna l’ordre qu'on priât toutes les semaines pour la santé de S. M. le roi de la Grande-Bretagne. L'effet que nos présens produisirent sur toutes les classes d’Abyssiniens , fut très- (1) Hand organ. EN ABYSSINIE. 5 remarquable. On cessa de mettre en doute la pureté de notre religion , le motif de notre visite ne fut plus un objet de soupçon, et notre importance s’en accrut tellement que, peu de temps après , le frère du roi me visita pour me mettre dans ses intérêts au cas où il se ferait quelque changement , chose à la- quelle plusieurs personness’attendaient àcause : desdifférens qui existaient entre le ras et Guxo, Je refusai constamment de me mêler des af- faires du pays; et chaque fois qu'on m'en par- lait, j'en faisais part au ras. Je vais mettre sous les yeux du lecteur le tableau de tout ce qui s’est passé dars le Tigré, jusqu à mon arrivée à Chelicut.Ce que je dirai ma été communiqué , à diverses reprises , par M. Pearce , en présence d’Ayto Debib et d'autres Abyssiniens qui ont pris part aux événemernis. J'employerai autant qu'il sera pos- sible les expressions mêmes dont il s’est servi, et je ne me permettrai d'y ajouter qu'un petit nombre d'observations pour éclaircir et lier la narration. J'ai indiqué dans mon premier journal les motifs qui m'avaient déterminé à laisser , d'a- près le vif desir que m'en avait exprimé le ras et la promesse qu’il m'avait faite de le traiter convenablement , M. Pearce en Abyssinie. Il 6 VOYAGE parait que Île ras tint cette promesse durant un certain espace de temps après mon départ; et M. Pearce demeura attaché au service de l'ozoro Setches, la légitime épouse de Ouelled Selassé. Cette dame était issue d’une des pre- mieres familles du pays, et en vertu d'une sti- pulation faite à son mariage, elle avait droit de recevoir la dime des fusils et des vaches payés en tribut au ras. Il est peut-être néces- saire de faire remarquer que bien que d’après une ancienne coutume les chefs prétendent avoir le privilége d'épouser plusieurs femmes, l'église le leur refuse et n'en considere qu'une seule comme légitime. Le seul mariage re- gardé comme indissoluble par les prêtres, est celui après la célébration duquel les deux con- joints se sont approchés de Ïa sainte Table en- semble. Le ras s'était soumis à cette cérémonie avec l'ozoro Setches ; et en conséquence, quoi- qu'elle eüt perdu son affection depuis long- temps, il n'avait pu rompre le lien qui les unissait, M. Pearce demeura environ six mois près de l’ozoro comme un ami et un confident ; et c'était par lui que le ras faisait connaître ses résolutions à cette dame. Cependant, d'après les insinuations de pacha Abdallah, qui pa- rait avoir été dans les intérêts du nayb de Mas- EN ABYSSINIE. 7 souah, et d'après celles de quelques autres per- sonnes qui avaient conçu des soupçons sur la résidence de M. Pearce à la cour, le ras com- mença à le considérer d'un œil jaloux et le négligea. M. Pearce n'en continua pas moins à le suivre dans toutes ses excursions et à man- ger àsatable; mais vers la fin de l’année 1866, cette dernière prérogative lui fut enlevée, parce qu'il s'était plaint, en des termes trop peu mesurés peut-être (1), du mauvais traite- (x) M. Pearce, dans une de ses lettres , décrit de la manière suivante, une querelie qu'il eut avec le ras. « Lorsqu'il vit, dit-il, que je m’acharnais contre ses ennemis, 11 concut beaucoup d'affection pour moi, etme » donna dix pièces de toile, Celles-ci étant dépensées * au » bout de neuf fois , j'allai le trouver et lui en demandai » d’autres. Sa réponse fut qu’il ne donnait à ses gens que » dix piastres pour deux ans, et qu’il ne m’en donnerait » pas davantage pour le présent. Je lui répondis qu'il res- » semblait moins à un gouverneur qu'à un gueux, et que je Ÿÿ » ne voulais pas demeurer plus long-temps avec lui. La » dessus il me dit de partir , parce que j'étais trop or- » gueilleux pour rester avec ses gens. Je lui demandai » en quoi j'étais trop orgueilleux. Il me répondit que je » ne montrais pas la même humilité que les gens du pays. » Je repliquai , que ce n’était pas l’usage dans le mien de » s’inclinér jusqu'a terre, comme les Musulmans lorsqu'ils *On sait que la toile sert de monnaie en Abyssinie. (Vote du traducteur. ) ë VOYAGE ment quon lui avait fait essuyer; et il se vit dans la dépendance, même pour sa subsis- tance, d'Ayto Debib et des jeunes amis qu'il avait à la cour. Durant ce temps, il étudia avec ardeur la langue du Tigré. Il jugeait avec raison qu'il n’y ayait que la connaissance de cette langue qui püt lui faire prendre le dessus sur ses ennemis et regagner les bonnes graces du ras. Ses travaux furent couronnés par un plein succès, et bientôt après il trouva l’occa- sion d'exercer ses talens. Il éclata, au mois de mars 1807, à Adouebh, une rebellion en faveur des descendans du ras Michael. Cette révolte était dirigée par plu- sieurs chefs qui, depuis long-temps, médi- taient en secret la ruine du ras Ouelled Selassé. Ces chefs, de la plupart desquels il est fait mention dans mon premier journal , étaient Ayto Ischias , fils du ras Michael, Nebrida Aram, gouverneur de la province d'Adoueh, Ayto Hannes et Azage Giga, du Shiré, Guebra Amlac de Kella, et Salo, shum de Temben. » font leurs prières, et que tout l’amour que les Anglais » avaient pour leurs maîtres était dans leurs cœurs et » non sur leurs lèvres ou dans leurs gestes. À cette ré- » ponse il se prit à rire et me dit : C’est vrai. Mais malgré » cela il ne me donna rien, et en conséquence je lui dis » adieu. » EN ABYSSINIE. 9 Toutes leurs forces étaient réunies aux envi- rons d'Adoueh. À la première nouvelle de cette conspira- tion , Ouelled Selassé, qui était à Adoueh, rassembla ses troupes ; et il s'avança accom- pagné, comme le dit M. Pearce, des provinces d'Enderté, de Temben, de Giralta , d'Agamé, d'Haramat, de Womburta, de Desa, de Monos, de Wojjerat, de Salowé, de Bora et d'Aver- gale, vers Adoueh. M. Pearce, armé de son fusil, le suivit à pied. Ils prirent la voie de Haramat , et firent huit marches ; mais à l'ap- proche du ras, les rebelles s'enfuirent , et lui envoyérent des messagers pour implorer leur pardon. Sa réponse fut qu'ils se rendissent à discrétion. Tandis qu'on négociait, les rebelles rassem- blèrent de grandes forces, la nuit, aupres de la ville, à un quartier de laquelle ils mirent le feu, dans l'espoir qu'il s'étendrait jusqu’à Ja maison où le ras, qui les croyait prêts à se soumettre le lendemain, reposait presque sans suite. M. Pearce était campé avec les troupes hors de la ville; mais ayant été ré- veillé par la vive lumière du feu, il prit son fusil et courut vers le ras. La flamme enve- loppait la porte d'entrée. M. Pearce se fit jour 10 VOYAGE au travers sans en être trop atteint, et gagna en süreté la maison. Il trouva le ras presque seul avec ses eselaves , aucun de ses chefs n’é- tant encore accouru à son secours. Quoique des brandons tombassent sur le toit sous le- quel il était assis, 1l donnait avec la plus grande tranquillité ses ordres pour arrêter les progres de l'incendie. À la fin, la porte d’en- trée ayant été réduite en cendres, quelques- uns des principaux chefs arrivèrent et dirent que les ennemis étaient réunis. À peu près à cet instant, le kabit ou portier déclara que le Palambaras Guebra Amlac et d’autres chefs lui avaient offert un présent pour les intro- duire la nuit par la petite porte, dans le des- sin d'assassiner le ras. Il fut ordonné de garder le secret sur cette tentative, afin de tendre un piége aux assassins. Dans le même temps, Kouquass Aylo fut détaché à la tête d’un corps de troupes considérable pour aller attaquer les rebelles rassemblés dans la plaine; et il s’en- suivit une action ou ils eurent douze hommes de tués. Comme le ras s’en était douté, on vit, à la brune, le jour suivant, Ayto Ischias et Guebra Amlac, déguisés, se cacher près de la petite porte, s attendant à être admis par le kabit. Le ras, informé de la chose, les fit envelopper par une troupe d'esclaves à la Lète EN ABYSSINIE. 1! desquels était M. Pearce, qui les surprit et les força de se rendre. Ce coup inattendu mit fin à la rebellion. Le lendemain, les autres chefs implorerent la miséricorde du ras. Guebra Amlac et Ne- brida Aram furent envoyés prisonniers sur une montagne située près d'Antalo, et nom- mée par plaisanterie a/ hadjy ou le pélerinage. Salo, shum de Temben et Ayto Ischias furent dépouillés de leurs shummuts ou districts , et les autres en furent quittes pour une amende. On fut long temps avant d’avoir des preuves contre Ayto Hannes du Shiré; mais à la fin, Ayto Saiel, un de ses tenanciers ou vassaux jura qu'il avait pris part à la conjuration. En conséquence, 1l fut enlevé à la Maskal ou à Ja fête de la croix, époque à laquelle les chefs ont coutume de se rassembler, et il fut con- duit à la montagne avec les autres conjurés. Ayto Saiel fut alors nommé shum du district de Shiré; mais à peine en eut-il pris posses- sion , qu'il fut attaqué de nuit et massacré par Ouelled Haryat , frère d'Ayto Hannes. Le ras, informé du crime, chargea Azage Giga de la punition du meurtrier et de celle de ses com- plices ; mais son parti était sifort, qu’il cul- buta toutes les troupes envoyées contre lui. Ce succés ne put toutefois lui garantir la pos- 12 VOYAGE session du district. Le fils d'Ayto Saiel appela Hannes en duel et le tua. Le premier s'em- para du gouvernement de la province, dont la tranquillité, dès-lors, ne fut plus troublée. Le courage et l’activité que M. Pearce mon- tra dans toute cette affaire lui valurent durant quelque temps les bonnes graces du ras, qui lui fit présent d'un mulet blanc, augmenta son traitement, et lui conféra le commande- ment d'une escorte qui reconduisit l'ozoro Touringa, sœur de Ouelled Selassé. La Mas- kal se fit cette année avec une somptuosité extraordinaire et fut très-=nombreuse, les prin- cipaux chefs s'étant empressés de témoigner leur attachement au ras. On tua plus de bêtes que de coutume, et, pour se servir de l'ex- pression de celui de ses secrétaires que le ras affectionnait le plus , «le maiz coula en abon- dance comme les eaux d'une rivière. » Les ennemis de M. Pearce ne tardèrent pas à lui nuire dans l'esprit du ras, auquel en conséquence il déclara hardiment que, s'il n’était mieux traité, il passerait du côté des Gallas , qui étaient sur les confins de la pro- vince de Lasta, et qu'il offrirait ses services à Gojy , leur chef. Le ras , qui avait les Gallas en horreur, fut très-courroucé de cette menace , et dit à M. Pearce qu'il saurait bien EN ABYSSINIE. 13 prévenir l'exécution d'un tel projet, mais qu'au surplus ii était le maitre de se rendre partout ailleurs , et qu'il ne voulait plus le voir. Ayant fait ses adieux à quelques amis, M. Pearce monta sur son mulet, et partit ac- compagné de deux domestiques, un jeune homme et une jeune fille , que ses bons trai- temens avaient attachés à son service. Il ne savait où porter ses pas; mais ayant appris qu'il était possible de se rendre à Gondar par la province de Lasta , il tourna vers Île sud; et desirant de quitter le voisinage d'Autalo avant que sa querelle avec le ras füt connue, il fit diligence et parvint à la province de Vojjerat en deux jours , ayant marché dix heures chaque jour. Les habitans de cette province descendent, dit-on, des soldats portugais qui se sont éta- blis dans le pays au milieu du quinzième siè- cle , descendance dont ils s’enorgueillissent. Ils sont d'une taille plus élevée, et sont plus vigoureux que la plupart des Abyssiniens ; et leur fidélité envers leurs chefs est si grande qu'elle a passé en proverbe (r). (1) Les habitans du Vojjerat forment , à mon avis, un contraste frappant avec les descendans dégénérés des Portugais dans l'Inde , ce qui peut être attribué à la différence du climat et de la manière de vivre. Les pre- ÿ4 | VOYAGE M. Pearce reçut l'hospitalité dans la maison d’un des aristis ( fermiers). Il remarqua qu'il n'occasionnait pas cette surprise que la vue d'un homme blanc produit généralement dans les autres parties du pays. La femme de l'a- risti eut beaucoup d'attention pour notre voyageur. Le lendemain, lorsqu il partit, elle lui donna quelques gâteaux et une calebasse remplie de bouza. Le »8 , après avoir marche huit heures, et traversé le district étroit et montagneux de Wojjerat , M. Pearce arriva au bord d’une vaste plaine sans culture, et habitée par les Doba , l’une de ces tribus isolées de nègres, qui se trouvent entremélées avec d'autres peu- ples dans toutes les régions de l'Afrique. L'his- taire du pays, pour les temps les plus reculés, considère les Doba (1) comme des brigands miers , orgueilleux d’être issus de vaillans guerriers , et habitant un pays montagneux, situé sous un ciel tempéré, sont forcés de mener une vie belliqueuse au milieu des nations sauvages dont ils sont environnés, et ils ont maintenu constamment leur indépendance et leur supé- riorité, Les autres, qui ne doivent la naissance qu’à de petits trafiquans , et qui vivent sous un ciel brülant, dégénèrent bientôt dans les débauches des villes de l'Inde, et forment une classe d'hommes plus faibles même que les naturels du pays. (1) Wide Historiale description de l'Ethiopie , par Dom. EN ABYSSINIE. 15 très-redoutablies. Il parait cependant qu'ils ont eu beaucoup de peine à maintenir leur indépendance. M. Pearce , qu'on supposait voyager pour le service du ras, ne fut point inquiété par les habitans ; mais 1l eut peu de communication avec eux, parce quil ne sa- vait pas leur langue, Le 29 , M. Pearce , après avoir marché sept heures, parvint au district d'Iyah , qui est possédé par une tribu de Gallas, dont le chef Ouelleda Shabo était connu par son extrême férocité. Notre voyageur déclara qu'il l'avait vu boire une corne presque entière de sang tiré du cou d'une vache , quoique , par une singularité remarquable, ni ce chef ni ses gens n'eussent voulu manger de la chair de l'animal qu'après qu'elle eut été grillée. Cette tribu de Gallas est appelée Assoubo par les Abyssiniens, nom qui , selon toute apparence, lui a été donné récemment , et provient de Francisque Alvarez. Anvers, 1558 , p. 129. « Ces hommes » de Dobas sont fort braves et vaillans gens : ayant une » telle loy que personne d’entr'eux ne s’y peut marier, » sans premièrement faire foy et déclarer , par serment , » d’avoir privé de vie douze chrétiens, ce qui rend ces » chemins tant décriez et si fort dangereux, que per- » sonne n'y ose passer , sice n'est en caravanne, etc. » Ce passage a été écrit en 1520. 16 VOYAGE ce qu'elle a soumis les Aborigènes , et s'est emparée du pays d'Asab. Ces barbares sont à peu près paiens , et l'arbre , nommé Ouanza, est considéré comme sacré parmi eux. Cepen- dant, leur culte particulier est peu connu. Le pays qu'ils habitent est une forêt continue, et ils y mènent une vie dure et sauvage, oc- cupés à faire paitre leurs troupeaux, ou bien ils dévastent les terres de leurs voisins. Ils étaient en paix avec le ras Ouelled Selassé. En conséquence , ils accueillirent très-bien M. Pearce , et lui montreérent les retraites de daims et de poules d'inde, dont le pays abonde. Il parait qu'ils étaient enchantés de l'adresse avec laquelle notre compatriote se servait de son fusil. Le 30, M. Pearce quitta Iyah , et se rendit à Mocurra , grosse bourgade, peuplée de Gal- las musulmans , et soumise aussi à Ouelleda Shabo. Elle est à un mille d'un lac d’eau douce, que les naturels du pays appellent As- hangy, et qu'ils disent être presque aussi grand que le lac Tzana. Je crois qu'il y a er- reur ; car on peut faire le tour de ce lac en moins de trois jours. Il est nommé, dans la langue du Tigré , Tsada Babri ou Mer Blanche, et l’on dit qu'il est des temps où il est tout couvert d'oiseaux. Les habitans du pays ont EN ABYSSINIE. 19 une tradition portant, qu'une grande ville occupait jadis l'emplacement du lac Ashangy, et que Dieu , dans sa colère , la détrnisit de sa propre main. Le district montagneux de Lasta s'étend au sud de ce lac. Le 1er octobre | M. Pearce quitta Mocurra, et, après avoir longé le bord oriental du lac, il traverse le district de Wôfila , où comman- dait alors dégusmati Guéto , chef chrétien, qui avait épousé une Galla. Le même jour au soir , après avoir laissé sur sa gauche un petit lac, appelé Guala Ashangy , il gagna Doufat, village situé sur une des hautes montagnes du Lasta. Là lefroid était très-vif, et il y avoit une gelée blanche. M. Pearce s'était dirigé à très- peu de chose près au sud. Quant au chemin qu'il fit chaque jour , on peut le mesurer sur la carte. M. Pearce alla le lendernain à Senaré (1), l'une des bourgades principales du district. C'était la résidence de palambaras Ouelleda Te- cla , frère du ras Aylo , gouverneur du Lasta. Ce dernier était prisonnier dans le camp de Gojy, entre les mains de qui il était tombé (1) Senaré est, dit-on, à huit milles à l’ouest de Jum- mada Mariam, une des églises que l’empereur Lalibala a fait creuser dans le roc, et de laquelle on lira une des- criplion ci-apres. LE, 2 18 VOYAGE dans une escarmouche sur la frontière. Gojy, sachant combien , quelque mutilation que ce soit , nuit , dans l'esprit des Abyssiniens, à ce- Jui qui l’a soufferte , eut, en vrai Galla, la témérité de faire couper un doigt à Aylo. M. Pearce fut trés-bien venu à Senaré , quoi- qu'il vit clairement que sa marche vers le sud inspirait des soupçons aux principaux habi- tans du pays. Cela le détermina à ne s’avancer que jusqu'à l'Ain Tacazze, puis à se diriger en longeant la rivière vers le district de Sa- men, espérant pénétrer par-là , avec plus de facilité dans l’intérieur du pays. En consé- quence il se joignit à quelques nomades, qui allaient de ce côté. Le 3, après sept heures de marche, M. Pearce et ses compagnons de voyage par- vinrent au sommet d'une haute montagne. Là ils passèrent la nuit, sous un arbre , sans avoir soupé , inconvénient qu'ils sentirent doublement, letemps étant très-froid. Le len- demain ils descendirent dans la plaine de Maizella. Ils y reçurent un accueil favorable dans un village , situé aux environs des sour- ces du Tacazze, que M. Pearce alla visiter dans la soirée. Cette rivière, qu'on peut con- sidérer comme un des principaux affluens du Nil, sort de trois petites sources ( que les ha- EN ABYSSINIE. 19 bitans appellent Ain Tacazze (1) ou l'œil du Tacazze ), dont les eaux coulent vers un bas- sin , après lequel elles ne forment plus qu'un seul courant d’eau. On peut remarquer que depuis Antalo jusque-là, M. Pearce n'avait rencontré aucune rivière importante ; il ne se souvenait même que d’un seul ruisseau, et encore était-il faible. Il coulait vers le nord, et traversait le Wojjerat. Le 5 octobre , M. Pearce marcha à peu près vers le nord ,en suivant, pendant huit heures, les sinuosités du Tacazze jusqu'à Mukkiné, où cette rivière , après avoir reçu plusieurs ruisseaux , commence à devenir considérable, et a irente pieds de largeur. Le 6 , ayant mar- ché pendant cinq heures , notre voyageur ga- gna Selah-Ferré, haute montagne qui est à environ huit milles du Tacazze. Le 7, apres six heures de marche vers le nord quart d'est, il parvint à Sokôta , lieu réputé la capitale de Lasta. Cette province , qui est partout extré- mement montagneuse , forme une barrière presque impénétrable , entre les deux grandes divisions de l’Abyssinie, comprises générale- ment sous les noms d’Amhara et de Tigré , les (1) On dit que, depuis ces sources, 1l n’y a qu'une demi-journée de marche jusqu’à Lalibala. n% 20 VOYAGE montagnes n offrant que deux défilés qui peu- vent être gardés par un petit nombre de troupes. M. Pearce représente les habitans du Lasta comme d’excellens écuyers, qualité rare parmi les montagnards. Cela 5eut provenir en grande partie des relations qui subsistent entre cette province et celle de Bemgeder , dont les habi- tans non seulement s'énorgueillissent de la race de leurs chevaux, mais sont renommés par l'art avec lequel ils les dressent. La langue du Lasta est l’'Amharic , et les habitans por- tent leurs cheveux iongs et tressés comme les peuples ‘des provinces du Sud. À d'autres égards ils ressemblent plus aux Gallas que les Tigréens; et en général on les considère comme des fanfarons , quoique cependant ils ne man- quent pas de courage. La ville de Sokôta est située à environ dix milles du Tacazze , et M. Pearce la juge plus grande et plus peuplée qu'Antalo , qui en est à environ six jours de marche. Notre voyageur y reçut un accueil satisfaisant; mais , pour en assurer la continuation, il jugea prudent de cacher au lieutenant du ras Aylo , sa que- relle avec Ouelled Selassé. Peu de temps après avoir quitté Sokôta, M. Pearce arriva dans le district de Waâg , qui EN ABYSSINIE. a avait pour shum, Ayto Confu , et était sou- mis au ras du Tigré. De ce point, laissant sur la droite, Bora et Salowa, il continua, durant trois jours, à marcher vers le nord, en longeant le Tacazze et en traversant le Gualiou , pays des Agaus ; et il s'avança jusqu'à trente milles de Maisada, bourg que j'aurai occasion de décrire dans le journal d’un voyage que j'ai fait ensuite jusqu’au Tacazze. Dans toute cette marche vers le nord, M. Pearce ne rencontra aucune rivière considérable qui se jetât dans celle qui vient d'être nommée, quoiqu'il eût traversé , particulièrement à Mukkiné , un grand nombre de ruisseaux et de filets d’eau. | Les Agaus ont un préjugé singulier ; cest de ne pas fournir de l’eau à un étranger. M. Pearce, qui entra dans plusieurs de leurs huttes, en trouva toujours les propriétaires disposés à lui donner du laitei du pain , mais jamais d'eau. Comme il paraît qu'elle n’est pas rare dans le pays , leur répugnance à cet égard peut provenir de quelque superstition ancienne , ou d'une sorte de vénération pour les eaux, liée à l’histoire du Nil, idée que paraît confirmer l'usage où est ce peuple, d'établir toujours sa résidence sur les bords des grands affluens de ce fleuve. 22 VOYAGE Le 9 octobre , M. Pearce passa le Tacazze, à un gué où la rivière avait près de trois cents yards de largeur. Il se trouva ensuite dans le Samen, et après avoir fait environ quatre milles sur une pente roide,ilarriva au village de Guin- sa. Chemin faisant, il avait rencontré un moine errant, nommé Dofter Asko , qui , après quel- ques instans d'entretien, lui avait proposé de se joindre à sa petitetroupe, ce à quoi M. Pearce, qui avait cru trouver en lui un bon compagnon de voyage, avait consenti sans peine. Dofter Asko était un homme d’une humeur enjouée, que la nature avait doué de grands talens , et qui, à plus d'instruction qu'on n’en a commu- nément dans ce pays, joignait beaucoup d'ar- tifice. 1! allait de place en place, sans autre objet que d'abuser de la crédulité des peuples. À Guinsa ,ilse donna pour frère du feu abouna Marcorius,et pour fils du patriarche d'Alexan- drie, supercherie dont les habitans furent si complettement dupes, que, durant les cinq jours qu'il passa dans ce lieu , ils ne cessèrent de lui faire des présens de chèvres, de miel, de lait et de ce dont toute la troupe avait besoin. Dofter Asko joignait à ses autres talens, l'art de la médecine. Lorsqu'un malade s’adressait à lui, il traçait quelques caractères sur un EN ABYSSINIE. 23 morceau de parchemin, ce qui non seulement devait guérir la maladie , mais détruire l'in- fluence des esprits malins. Conformément à un charlatanisme , établi dans tout l’univers, il entreprenait aussi la cure de la stérilité, et lorsqu'il était consulté en pareil cas, c'était toujours derrière un paravant ou un écran qu’il donnait sa consultation. Il avait un livre latin où il prétendait lire , et il affectait d’être fort dévôt ; mais M. Pearce ne tarda pas à juger que c'était un homme sans religion et sans principes. Voulant s'en débarrasser , il fit, le 14, une traite si longue , en recommencçant à monter , que Dofter Asko ne pouvant plus le suivre , fut forcé de le quitter. En prenant congé de M. Pearce , il lui recommanda , du ton de l'amitié , de ne compter que sur sa pro- pre intelligence pour vivre, « parce quil n'y avait que les fous , dit-il, qui mourussent de faim. » Notre voyageur était alors parvenu aux deux tiers d'une des plus hautes montagnes du Samen , en suivant un sentier qui condui- sait à une gorge profonde , formée par des torrensimpétueux. L'aspect des environs était très-beau. De grands arbres de différentes es- péces croissaient entre les rochers, et detemps à autre il y avait des échappées de vue sur un 24 VOYAGE pays immense. Le 15 , au soir, M. Pearce arriva à Segonet, ville qui est située sur Île côté oriental de l’Amba-Hai, et qui est une des principales de la province. Il y fut tres- bien reçu par le dégusmati Ouelled Eyout, frère du gouverneur du Samen, auquel il fit part de son aventure. En conséquence sie chef , après l'avoir retenu deux jours , lui donna une lettre de recommandation pour son frère, et 1l le reconduisit jusqu'à Inchetkaub. Le 17, M. Pearce gagna Mishekka. Le conte de l'abouna étant parvenu jusqu'a ce lieu, tous les habitans, hommes, femmes et enfans, et même les prêtres, vinrent au - devant de lui , et lui offrirenten présent ce qu’ils avaient de mieux, La femme d’un vieux prêtre lui amena sa fille pour qu'il lui donnât sa béné- diction, et un vieillard de soixanteet dix ans se prosterna à ses pieds, et les baisa. M. Pearce eut beau leur dire qu'ils se trompaient, son nouveau guide, que cette scène amusait, les confirmait dans leur erreur. Depuis Mishekka le chemin devint fort âpre et la pente fort roide. La neige et la glace qui remplissaient chaque creux, rendirent le froid si vif que la jeune fille qui suivait M. Pearce en souffrit au point qu'elle en jeta les hauts cris. Nos voyageurs passèrent le lendemain le EN ABYSSINIE. 25 sommet de l'Amba-Hai , auquel ils ne parvin- rent qu'aprés avoir lutté contre les plusgrandes difficultés. La neige tombait, non pas avec violence , mais lentement et à gros flocons, «comme des plumes. » Le soir du même jour, M. Pearce et ses compagnons arriverent, apres avoir descendu cinq heures consécutives, à Inchetkaub , où , selon la coutume , ils s’assi- rent à la porte du ras Gabriel, dont les gens, après les avoir fait attendre une heure seule- ment , les conduisirent à une hutte, et leur fournirent abondamment du pain et de la viande, avec une jarre de maiz, liqueur qui depuis long-temps n'avait approché de leurs ke vres. Le 19 ,le ras Gabriel témoigna le desir de voir M. Pearce, qui lui fut présenté aussitôt. Ce ras était un grand homme de bonne mine, ayant le teint sombre, le nez aquilin, des yeux très-vifs , et une physionomie ouverte. 11 était âgé d'environ quarante ans. Lorsque M. Pearce entra , il était assis sur une couche, et envi- ronné de prêtres. Après les premiers compli- mens , 1l interrogea , avec beaucoup de dou- ceur, notre voyageur sur sa querelle avec le ras Ouelled Selassé. Voyant qu'il était instruit de la chose , M. Pearce lui en retraça toutes les particularités sans hésitation, puis àl lui 20 VOYAGE déclara qu’il se proposait de se rendre à Gon- dar , et d'entrer au service de Zoldi du Gojam, ou de quelqu'un des chefs de l’'Amhara. Le ras Gabriel ne lui répondit pas immédiatement sur cesujet; maisil lui dit qu'il s’entretiendrait un autre jour avec lui , et il l’invita à sereti- rer pour aller souper. Deux jours après, M. Pearce eut une nou- velle audience. Le ras Gabriel était encore en- vironné de prêtres qui, à sa demande , firent à notre voyageur un grand nombre de ques- tions sur sa religion et son pays. Il répondit de son mieux sur l’un et l’autre sujet , et, comme par bonheur , il était très-versé dans lEcriture-sainte , ses réponses causèrent une satisfaction générale. Lorsque l’interrogatoire fut fini, le ras Gabriel déclara que « Ses opi- nions (de M. Pearce) étaient très-justes , et que sa religion était bonne. » Depuis ce mo- ment, il lui témoigna beaucoup d'égards ; mais il remit de jour à autre à lui permettre de continuer sa route. Il le pressa même de re- tourner à Antalo , parti sage qu'il ne put en- core se déterminer à prendre. Depuis quelques jours M. Pearce avait aux yeux une douleur fort vive , qui, selon ce qu'il me dit , dégénéra alors en une vérita- ble ophtalmie. 11 en perdit temporairement la EN ABYSSINIE. 27 vue, et il fut obligé de garder, pour ainsi dire, continuellement le lit. Dans cet état il reçut la visite d’une de ses plus intimes connais- sances du‘Tigré. C'était une femme nommée Wirkwa. Elle était accompagnée d'un Jeune homme , appelé Guebra Merri , qu'elle disait êtreson frère. Les deux domestiques vaquaient au-dehors à divers travaux. Wirkwa et Merri sassirent près du lit du malade, et lui expri- mérent un intérêt si vif, qu'après qu'ils furent sortis , ils se félicita d’avoir trouvé de si vrais amis. Le retour de ses domestiques le tira d’er- reur. « Les bonnes créatures » tout en l’'amu- sant avec de douces paroles lui avaient volé un sac renfermant ses papiers , sa boussole , ses balles, sa poudre à canon, et divers au- tres objets. Ilsavaient enlevé jusqu’à une pièce de drap , qui était étendue sur son lit pour lui servir de couverture, et qui appartenait à un de ses domestiques. Enfin , ils ne lui avaient laissé que les vêtemens qu'il portait, et son fusil que par bonheur il avait placé sous son traversin. Le jour même où ce vol fut fait, quelques soldats du ras Ouelled Selassé vinrent à pas- ser par Inchetkaub. Comme ils s'intéressaient à M. Pearce , ils se mirent à la poursuite des fugitifs. La fille fut arrêtée le lendemain , et 28 VOYAGE amenée devant le ras Gabriel, elle avoua le vol. À ce moyen, M. Pearce recouvra quel- ques objets ; mais sa boussole et ses papiers furent perdus à jamais, l’autre voleur qui les avait, étant parvenu à se sauver. La voleuse fut condamnée, par sentence du raz Gabriel, à être dépouillée de son alwe ou des ornemens en argent , quelle portait aux poignets et aux chevilles des pieds , et ils furent remis au domestique de M. Pearce , pour le dédom- mager du drap qu'il avait perdu. Cette fâcheuse aventure, jointe à sa mala- die, affaiblit considérablement le desir qu’a- vait M. Pearce de pénétrer plus avant dans le pays. En outre, ayant appris bientôt après que le ras Ouelled Selassé se voyait sur le point d'être attaqué par les Gallas, qu'on di- sait s'être avancés jusqu'aux environs d'An- talo , 1l résolut tout-à-coup de s’en retourner. Malgré le traitement qu'il avait éprouvé de la part du ras, il se sentait toujours beaucoup d'attachement pour lui; et comme un véri- table et fidèle vassal, il ne pouvait supporter l'idée de le voir accablé par ses ennemis. Son mal d'yeux étant fort diminué, il prit, au mois de décembre 1807, congé du ras Gabriel, pour qui il avait beaucoup de considération , ei qui était tellement satisfait de sa conduite, qu'à EN ABYSSINIE. 9 son départ il lui fit présent d'un mulet, d'une grande quantité de balles et de poudre à ca- non, et de cinq ouakeas d’or. En outre, il le fit accompaguer par un de ses messagers de confiance , qu'il chargea de parler au ras en sa faveur. Le 24, M. Pearce et ses compagnons de voyage gagnérent Mishekka, où ils eurent de nouveau de la neige qui tombait avec tant d'abondance, que ce ne fut pas sans peine qu'ils purent trouver leur chemin. Le lende- main (qui était le 29 de Tisas (1) et le jour de Noël pour les Abyssiniens), il arriva à Sago- net, où il trouva dégusmati Ouelled Eyout qui célébrait la fête, et qui lui envoya un mouton et du maiz. Le jour suivant, la ri- vière étant fort grosse, nos voyageurs ne la passèrent que difficilement. Le soir, ils par- vinrent à Maisada. La traite du 27 les con- duisit à Asgevva ; et le 20 , ils arriverent à peu de distance d’Antalo. Plus ils s'étaient avancés vers cette ville, plus ils avaient trouvé le pays (1) Les Abyssiniens, dit Bruce, ( Voyage aux Sources du Nil, tom. V, p.734 de la traduction française ) com- mencent l’année le 29 ou le 30 d’août. On ignore, poursuit- il, d’où dérivent les noms de leurs mois; mais il est certain qu'ils n’ont de signification dans aucune des langues qu’on parle en Abyssinie. { Vote du traducteur.) 30 VOYAGE en alarme, à cause de l'approche de Gojy et de ses Gallas, qui s'étant emparés de la plus grande partie du Lasta, n'étaient plus qu’à un jour de marche de l'Enderta. Cette nouvelle porta M. Pearce à presser sa marche; et le 30, de bon matin, il arriva à la porte même du ras. Plusieurs serviteurs de ce chef voulurent détourner notre compatriote de paraitre en sa présence; mais il se fiait trop à la pureté deses motifs pourconcevoir la moindrecrainte. Il fit done demander audience et il fut admis sur-lechamp. Le contentement brilla dans les yeux du ras lorsqu'il le vit paraïtre, et sa- dressant au gusmati Aylo du Lasta qui était à côte de lui , il lui dit en montrant M. Pearce: « Voyez cet étranger. IL est arrivé près de » moi, il y a environ cinq ans. N'étant pas » content de ce que je lui donnais, 1l me » quitta très-irrité; et aujourd'hui que plu- » sieurs de mes amis m'abandonnent et que » je me vois serré de près par mes ennemis, » il revient combattre à mes côtés ». Ayant la larme à l'œil, il dit à M. Pearce de s asseoir, puis il ordonna qu’on lui mit sur les épaules du drap de la plus belle qualité; 1l Lui fit pré- sent d’un mulet, et lui assigna un revenu considérable en blé. Environ huit iours après l'arrivée de M. EN ABYSSINIE. 31 Pearce , les troupes des provinces de Tigré, d'Enderta , de Wojjerat , de Salowa, de Shiré, de Haramat, de Giralta et de Temben étant rassemblées , le ras se mit en marche pour aller à la rencontre de l'ennemi. Son armée se montait, dit-on, à trente mille hommes, parmi lesquels on pouvait compter mille ca- valiers et plus de huit mille soldats armés de fusils à mêche. C'était la plus considérable qui eût été levée dans le pays depuis un grand nombre d'années : il s'agissait de repousser une des invasions les plus formidables que jamais les Gallas eussent faites en Abyssinie. Gojy, qui était à leur tête, passait pour le plus grand agonat (guerrier) de son temps. Il avait sur le champ de bataille toute l’habi- leté qui avait rendu fameux le ras Michael ; et il le surpassait même en férocité. Gojy des- cendait en ligne droite de ce Guangoul (1), de qui M. Bruce fait mention. Le pays qu'il gou- vernait s'étend depuis le Nil, dans le Gojam, jusqu'aux montagnes du Lasta. On supposait que son armée se montait à plus de quarante mille hommes. Le 12 Janvier, jour du départ, l'armée Abys (1) I était fils d'Ally Gaz, fils d’Ally et petit-fils de Guangoul, 32 VOYAGE sinienne campa à Îvertou, qui n’est qu'à six milles d'Antalo. Elle y passa toute la journée du dimanche, les Abyssiniens évitant , autant que cela se peut, de se mettre en marche ce jour. Elle arriva, le 14, à Bet-Mariam, et le 15, elle campa dans le Wojjerat. Gojy, lors- qu’il en eut connu l'approche, se retira dans les montagnes du Lasta. Le 17, les Abyssiniens arrivèrent au bord du lac Ashangy, où l’on donna l’ordre général « de piller, de brüler, d'anéantir ». Le 15, l'armée entra dans le district de Wofila , et le jour suivant, elle fit halte à Lât, au sommet d’une haute montagne du Lasta. Là, le ras détacha, sous le commandement du fit aurari Amlac, deux 4likas, ayant chacun cinquante fusils à mêche, qui rencontrerent l'arrière- garde des troupes de Gojy, et tuérent deux Gallas. Le 21, l’armée fit une marche forcée dans l'espoir de surprendre l'ennemi, qui se retirait en toute hâte pour éviter de combat- tre dans un pays de montagnes, la force des Gallas consistant principalement dans leur ca- valerie. A la nuit, les Abyssiniens campèrent près de Senaré. Le 22, ils furent joints par quelques troupes du Lasta, que commandait Ayto Barea; et le même jour, l'ennemi étant a vue dans une plaine éloignée, on fit des dis- EN ABYSSINIE. 33 positions pour livrer bataille. Ayto Ouelleda Samuel, Chelika Confu, Ouldo Gavi, Salafé Tusfa Mariam, et Ayto Aylo, furent envoyés à l'aile droite. Le fit aurary fut placé à l'aile gauche , et le ras demeura au centre avec le corps principal. La droite, en prenant po- sition , fut attaquée par un corps avancé des troupes de Gojy. Ce corps, après avoir perdu une vingtaine d'hommes , fut obligé de se re- plier. Le 24, l'armée Abyssinienne, lorsque par un mouvement spontanée toutes ses colonnes descendirent dans la plaine, offrit, au rapport de M. Pearce, un tableau frappant. Gojy cam- pait du côté opposé avec toutes ses troupes ; et pendant quelques minutes, on le vit dis- tinctement occupé à reconnaitre l'ennemi. Dans la soirée, plusieurs de ses cavaliers vin- rent chercher de l’eau jusqu'à la portée du mousquet; mais les deux armées conservèrent leurs positions respectives. Les Abyssiniens se tinrent toute la nuit sur leurs gardes, de peur de surprise. Le lendemain matin , à la pointe du jour, le ras rangea son armée en bataille ; mais comme c'était un vendredi, et que, par superstition, les Gallas répugnent à combattre ce jour, Gojy se replia jusqu'à la plaine de Maisella, point IT. 3 34 VOYAGE au-delà duquel, dit-il, rien ne pourrait l'en- gager à se retirer. Le ras, à la nuit close, assit son camp sur le bord de l’Ain-'Tacazze, et, pour la dernière fois, il envoya un parlemen- taire faire des propositions d’accommodement à l'ennemi. Gojy entra en fureur à la vue de ce messager , et jura qu'il le pourfendrait s'il osait encore se présenter devant lui. « Re- tourne vers le Badinsah, lui dit-il avec un souris moqueur, et qu'il sache qu'avant que le soleil se soit couché encore une fois, lui et les siens éprouveront le même sort qu'Ally, mon aieul, a fait éprouver, sur cette même plaine, au fils de Michael ». Il parlait du dé- gusmati Gabriel, fils du ras Michael, quiavait été tué sur cette même plaine de Maisella, avec la plus grande partie de son armée, dans un combat livré contre les Gallas commandés par Ally, aïeul de Gojy. On rapporta même que c'était par cette raison que ce dernier avait choisi ce champ de bataille. En conséquence, le lendemain matin, lPar- mée du ras se disposa à combattre. Selon la coutume, les hommes armés de mousquets furent placés sur les flancs. L’aile droite était commandée par un des frères du ras, et l'aile gauche par le palambaras Guebra Michael du O Temben. Le ras se tint au centre avec le corps EN ABYSSINIE. 35 principal. Poussant d’horribles cris, les Gallas, au premier choc , et bien que la mousqueterie les incommodät beaucoup, se jetèrent sur le centre avec une telle impétuosité, qu'ils le firent plier un moment. Le ras, outré de fu- reur, demanda le cheval de bataille auquel il donnait la préférence ; mais ses officiers, qui ne voulaient pas qu'il exposàt ses jours, firent éloigner le coursier. Sans hésiter un instant, le ras pousse en avant son mulet, et galoppe jusqu'à la première ligne. Son turban de mousseline blanche, et sa peau de mouton rouge qui flottait sur ses épaules, le firent remarquer de toute l’armée. « Le Badinsah! le Badinsah! » s’écrièrent aussitôt les troupes Abyssiniennes, qui chargerent alors avec une telle furie, que la cavalerie de Gojy fut ar- rêtée au milieu de sa course. Les troupes pos- tées sur les flancs firent plusieurs décharges de mousqueterie ; leschevauxs’effarouchèrent, et en quelques minutes la confusion fut ex- trème parmi les Gallas. M.Pearce avait été un des premiers à se porter en avant. Le ras l'ayant vu au plus épais de la mêlée, s’écria : « Arrêtez! arrêtez ce fou-là! » Ce fut vainement. M. Pearce s'exposa encore plus aux coups, et hientôt on le perdit de vue. Peu de temps après, il tua un officier Galla 3* 36 VOYAGE de quelque importance ; et le courage qu'il montra durant tout le combat, excita l’'admi- ration de tous ceux qui l’entouraient. La dé- route des troupes de Gojy devint générale, et les Abyssiniens, qui s'étaient conduits avec béaucoup de résolution , les poursuivirent jus- qu’à Zingilla, c’est-à-dire l'espace deseize milles. Gojy eut beaucoup de peine à s'échapper à la tête d'un petit nombre d'hommes: Le lendemain matin, on mit aux pieds du ras, dans son camp, qui était assis sous la haute forteresse de Zingilla, dix-huit cent soixante- cinq de ces barbares trophées, qu’en pareille occasion , les Abyssiniens détachent des corps des ennemis tués (r). Cette victoire ne fut achetée que par la perte de trente-cinq sol- dats et de deux chefs d’un ordre inférieur, Chelika Murdou, et Ayto Guebra Mehedin, qui périrent au commencement de l’action. La troupe de musiciens de Gojy, une de ses épouses, et un nombre infini de femmes de (1) Cette horrible coutume , si elle n'a pas été em- pruntée des juifs, vient probablement des Gallas , et on en a fait mention de très-bonne heure, comme étant pratiquée sur la côte orientale d'Afrique. Vide De Bry, 159g , «de Caffrorum Militid. Victores victis, cæsis et captis pudenda excidunt ,quæ exsiccata regt in reliquorur procerum presentis offerunt, etc. » EN ABYSSINIE. 37 sa suite, furent pris avec différens ustensiles de cuisine. La forteresse de Zingilla se rendit ; et vingt- cinq Abyssiniens de marque, que Gojy avait renfermés dans cette place, recouvrerent la liberté. Dégusmati Tumro, gouverneur de la province de Besemder , qui depuis ce temps se montra fort attaché aux intérêts du ras, fut de ce nombre. Les troupes s’arrétèrent deux jours autour de Zingilla. Elles firent ensuite quelques milles jusqu'au bord d’un précipice que M. Pearce dit être le plus escarpé qu'il eut jamais vu. On jouit de là d’une vue qui s'étend fort au loin sur les plaines des Edjous. Les troupes ÿ demeurérent campées sept jours, pendant lesquels on détacha pour butiner des partis qui engagèrent continuellement des es- carmouches avec lennemi. On nomme Worari les soldats qui font ce genre de guerre. L'armée se mit en mouvement, le 5 février 1803. Elle descendit le précipice dont je viens de parler, et elle entra dans les plaines des Gallas. Cette invasion répandit une vive alarme dans le pays ennemi ; et Gojy renvoya au ras, avec un pavillon de trève, quatre prisonniers qu'il avait faits. Il offrait de remettre sa cause à l'arbitrage de Liban, autre puissant chef de Gallas, qui vivait en bonne intelligence avec 38 VOYÂGE le ras. Liban était fils de Mahomed Kolasse et petit-fils de Hamed. C'était un beau jeune homme, de l’âge d'environ vingtans, qui eom- mandait dans unegrandeétenduede pays, com- prenant une partie du Begemder , tout l’Am- hara, et la plus grande partie d’une vaste ré- gion qu'on appelait autrefois le royaume d'An- goté. Bientôt après la réception du pavillon, les tambours battirent dans tout le camp, et il fut défendu , sous peine de mort, de com- metire aucun acte d'hostilité. Cependant la trève fut de courte durée. Quelques soldats, sortis le lendemain pour aller faire du four- rage , ayant été tués par les Gallas, les tam- bours se firent entendre de nouveau, et il fut permis aux Worari de recommencer leurs ex- cursiOns. I! se commet dans ces expéditions désordon- nées des actes de cruauté qui paraissent con- firmer le rapport que M. Bruce a fait d'une scene dont il a été témoin en se rendant d’A- xum au Tacazze (1), rapport qui a soulevé la critique contre ce voyageur. Je vais rapporter un de ces traits sur le témoignage de M. Pearce, qui l'a vu de ses propres yeux. — Le 7 février, (1) Voyez la traduction francaise du Voyage de Bruce, tom. V, p. 292.( Note du traducteur.) r EN ABYSSINIE. 39 il partit avec des soldats du Lasta qui allaient en maraude. Dans le cours de la journée, ils s'emparèrent de plusieurs têtes de bétail, avec lesquelles, le soir , ils retournèrent vers le camp. Ils avaient grand’ faim depuis long- temps, et il leur restait encore beaucoup de chemin à faire. Un d'entre eux proposa aux autres de couper le shoulada d'une de leurs vaches. M. Pearce ne comprit pas d'abord le sens de ce mot; mais il ne l'ignora pas long- temps. La proposition ayant été acceptée, on saisit l'animal par les cornes, on Le jeta à terre, et on lui coupa à la croupe, pres de la queue, deux morceaux de chair, qui ensemble pou- vaient bien peser une livre. Autant que je pus m'en assurer, ils faisaient partie des deux glu- tei maximni, ou des plus gros muscles des cuis- ses. Voilà ce qu'on nomme le shoulada. Les soldats remirent la peau sur chaque blessure, à laquelle ils appliquèrent de la bouze de va- che. Ensuite ils chassèrent l'animal devant eux, et en même temps, ils se partagérent les tranches de :viande toutes saignantes. Ils en offrirent à M. Pearce; mais ce qu'il venait de voir l’avait trop dégoüté pour qu'il accep- tt leur offre, quoiqu'il eût une telle faim que si la vache avait été tuée, il en eût mangé de la chair crue, chose qu’il n'avait jamais pu 49 VOYAGE faire, quoique la coutume soit générale dans le pays. Après l'opération barbare qu’elle avait subie, la vache fut un peu boiteuse; mais elle n'en regagna pas moins le camp, sans pa- raitre autrement incommodée ; et immédia- tement à leur arrivée, les Worari la tuerent pour leur souper. La coutume de couper le shélada et tres- rarement suivie, méme en cas d'extrême né- cessité; mais d’après le rapport de plusieurs personnes qui en ont été témoins oculaires, surtout parti les troupes du Lasta, 1l est cer- tain qu'elle existe. Je ne me serais pas étendu si longuement sur cette action révoltante, qu'un soldat même dévoré par la faim, ne devrait jamais se permettre, si je n'avais cru devoir le faire par égard pour la mémoire de M. Bruce (1),dont , en plusieurs occasions , je me suis vu forcé de relever les inexactitudes. Je dirai ici que les Abyssiniens sont fort ex- perts dans l’art de disséquer une vache, ce (1) La plus forte objection qu'on fasse contre le trait rapporté par M. Bruce, c’en est la cruaulé ; mais je tiens de deux personnes dignes de foi , qu’elles ont vu, en Angleterre , un garcon boucher traîner sur l’herbe , avec une insensibilité qu’on attendrait à peine du barbare le plus féroce, un chien qu'il venait d’écorcher, mais qui était eucore en vie et qu’il voulait noyer à la rivière. EN ABYSSINTIE. 41 qui provient de la nécessité d'en diviser exac- tement les diverses parties pour les distribuer à tous ceux qui ont le droit de réclamer une certaine portion de tout animal qu'on tue. Je dois déclarer aussi que chaque fois que jai prononcé le mot shoulada à un Abyssinien, il l’a compris parfaitement. Il ne faut pas toutefois confondre ce fait particulier avec la coutume générale que M. Bruce atiribue aux Abyssiniens, de con- server tout vivant l'animal, tandis qu'ils en dévorent la chair (1), raffinement de cruauté qui suffirait pour les placer au dernier rang de l'espèce humaine. Je suis toujours con- vaincu qu'il s'est trompé sur ce point. Je n'ai jamais vu la chose, et jamais je n'en ai eu- tendu parler ni à M. Pearce, ni à aucune autre personne avec qui jaie conversé. Le ras Kasimaj Yesous , dofter Esther et plu- sieurs autres Abyssiniens très - recommanda- bles qui avaient passé la plus grande partie de leur vie à Gondar , m'ont déclaré positive- ment qu'ils n'avaient aucune connaissance d'une coutume si barbare. Ils m'ont même assuré qu'elle était impossible , et, pour (2) Voyez la traduction française du Voyage de Bruce, tom. V , p. 633. ( Vote du traducteur.) 42 VOYAGE preuve, ils m'ont dit que ce serait une sorte de sacrilège , parce que celui qui tue l'animal aiguise toujours son couteau , et détache presque entièrement la tête du col, apres avoir fait cette invocation : « Bism Ab oua Ouelled oua Menfous Kedom». Au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, ce qui donne à l'acte une sorte de sanction religieuse. Quelques jours après que l’armée Abyssi- nienne eut assis son camp dans la plaine (temps durant lequel Gojy envoya plusieurs messages au ras pOur appaiser Son COUrrOux ), il y arriva une députation chargée par dégus- mati Liban de régler une entrevue de ce chef avec le ras Ouelled Selassé. Il fut convenu qu'elle aurait lieu à mi-côte d’une haute mon- tagne , sur laquelle Liban était campé. LeS8, le ras, accompagné de trente personnes, qui étaient celles en qui il avait le plus de con- fiance, se mit en marche, et arriva bientôt au rendez-vous. Liban n'osa descendre , tant était grande la terreur que lui inspirait Ouel- Jed Selassé. En conséquence, celui-ci, avec cette intrépidité qui l’a distingué dans tous les temps, prit avec lui M. Pearce et deux de ses plus braves jagonahs (guerriers), et s'a- vança jusqu'au milieu du camp de Liban, qu'il trouva assis sur une pierre, en face d’un corps EN ABYSSINIE. 43 de troupes. On ne peut voir un exemple plus frappant de la supériorité qu’assurent le cou- rage et l'esprit dans un pays barbare. Quoi- que le ras fût si faible qu’à peine pouvait-il se soutenir seul, et que Liban au contraire füt dans toute la vigueur de l’âge, l'approche du vieillard le saisit d'une telle frayeur, qu'il fut quelque temps sans pouvoir proférer un mot. A la fin, ayant recueilli ses esprits, il en- tra en matiere, et il fut arrêté que les hos- tilités cesseraient, à condition que Liban se rendrait caution de la bonne conduite de Gojy, qui de son côté devait sengager à ne faire aucune invasion en Et tant que le ras vivrait. Avant de décrire le retour du ras vers sa capitale, je donnerai une courte notice des Gallas soumis au commandement direct de ces deux puissans chefs, Gojy et Liban. J'ai dit ci-devant que les Gallas sont entrés en Abyssinie, du côté du sud, par la voie de Mélinde et de Patté, et je crois qu'il y a peu de doute à élever à ce sujet, les tribus de ces peuples formant toujours une chaine qui s'é- tend sans interruption jusqu’à ces deux points. Comme les Goths et les Vandales, qui se sont répandus sur la plus grande partie de l'Eu- rope, les Gallas ont pénétré par tribus dis- 44 VOYAGE tnctes ou séparées dans cette partie de l’Afri- que, à différentes époques, selon l'avantage qu’ils pouvaient trouver à s'y établir. De même que les premiers cestribus se sont naturalisées en peu de temps, et plusieurs d’entreelles ont adopté le langage , les mœurs et les coutumes des peuples qu’elles ont conquis. Quant à leurs invasions en trois grandes divisions , composées de sept tribus chacune, quant à « leurs rois élus tous les sept ans et qualifiés du titre de Lubo et de Mouty », quant à « leurs conseils de chefs », et à toutes les autres particularités rapportées par M. Bruce, 1l paraît, ou que ce sont des coutumes ou des traditions particulières aux Gallas du Maitsha, avec qui ce voyageur s'est entretenu (1) HO U qu'ellessont restreintes uniquement aux tribus méridionales (2); car on ne connaît pas de gouvernement de ce genre parmi celles dont je parle ici. Autant que j'ai pu m'en assurer près du ras, qui savait la langue des Gallas et semblait en posséder parfaitement l'histoire, leurs tribus n’ont de lien commun que le lan- gage, Du moins en connait-on vingt qui sont (1) Voyez le tom. LIT, p. 411 dela traduction française du Voyage de Bruce. (Note du traducteur. ) ( 2)Je donnerai ci-après quelques détails sur ces tribus EN ABYSSINIE. 45 entièrement indépendantes et quelquefois en- nemies les unes des autres. Chacune a son chef particulier; et le caractère des diverses tribus diffère essentiellement, selon le district où elles se sont établies. Les deux plus grandes divisions de Gallas, qui sont connues sous le nom générique d'Ed- jous, vivent sous les lois des deux chefs dont il vient d’être fait mention, Gojy et Liban. Le premier, dit-on, est le plus puissant des deux, ce qui parait être dùü principalement à son courage; car l'autre régit un pays plus consi- dérable, il entretient un corps de cavalerie plus nombreux, et Gojy lui-même lui donne le titre supérieur d'imam. Le dernier réside généralement dans un district appelé Werho- Haimanot, près de la rivière de Bashilo; et partie de ses sujets sont plus civilisés que le - reste de leurs compatriotes. J’ai vu plusieurs des premiers à la cour du ras; ni leurs ma- nières, ni leurs vêétemens, ne semblaient in- férieurs à ceux des Abyssiniens. On dit qu'ils se sont tellement naturalisés dans l’Amhara, que les principaux d’entre eux en parlent la langue et portent les mêmes vêtemens que les habitans. Ces progrès dans la civilisation peu- vent être attribués en grande partie, je crois, à leur conversion à la religion mahométane, 46 VOYAGE qui, malgré tous ses défauts, tend jusqu’à un certain point à inspirer des sentimens d'hu- manité à ses sectateurs, et qui à amené l’abo- lition de ces rites et de ces pratiques inhu- maines, qui, auparavant, déshonoraient les nations orientales de l'Afrique. Les subdivisions des Edjous Gallas sont nombreuses. Celles qui obéissent à Gojy sont nommées Djawi et Toloumo. Celles qui sont commandées par Liban se nomment Wochali, Woulo et Azowa. Au nord-est du pays qu'elles habitent résident les tribus plus barbares des Assoubo. Le ras me dit aussi qu'outre celles- ci, et outre les Maitshaet les Boren-Gallas, qui habitent dans le Gojam, on trouve près de l'Abay ou la rivière blanche, une autre tribu qui se nomme Woldutchi , et qui conserve toute la férocité de ses premiers ancêtres. Les Woldutchi , comme les Assoubo, boivent le sang chaud des animaux (r). De même que quelques-uns des naturels de l'Afrique orien- tale , ils en portent les entrailles en guise (5) Croirait-on qu’au quinzième siècle , un roi de France, Louis XI, « buvait du sang qu'on tirait à des » enfans, pour corriger l’âcreté du sien! » Le fait est rapporté sérieusement par un commentateur de Philippe de Commines, sur l’autorité de Gaguin, et sans la moindre observation sur l’atrocité de l’action. EN ABYSSINIE. 47 d'ornemens, et ils continuent à monter des bœufs. Dans le cours des conversations que j'ai eues sur ces divers sujets, J'ai fait plusieurs recher- ches sur ce que M. Bruce a dit de Guangoul(r). Le ras m'a assuré que celane pouvaitétreexact, qu'il avait connu Guangoul, que ce chef avait un air très-respectable, et que lorsqu'il allait à la cour, on lui témoignait beaucoup de con- sidération. Il me dit en même temps que des scènes du genre de celles que décrit M. Bruce y sont représentées souvent par des bouffons. Ainsi, il n'est pas invraisemblable que ce soit là l'origine du conte fait par M. Bruce, si ce n'est pas la copie fort augmentée d’un récit de Jérôme Lobo (2), qui a vu pareille chose parmi les Gailas, aux environs de Jubo; car M. Bruce, quoiqu'il eût l'habitude de maltrai- ter les jésuites, ne dédaignait pas de leur faire des emprunts assez considérables, ce dont le lecteur peut juger en comparant ses écrits et ceux de Tellez ou de Lobo , et particulièrement du premier , à qui il a pris des pages tout en- tières sans Île citer. (1) Voyez le tome VIT , p. 208 de la traduction fran- çaise du Voyage de Bruce. ( Note du traducteur.) (2) Relation Historique de l'Abyssinie ; p. 23. 43 VOYAGE La paix ayant, comme je l’ai dit, été con- clue avec les Gallas, on se fit des présens de part et d'autre, et le ras se mit en marche, le 20, pour s’en retourner par la voie de Zin- gilla et les sources du Tacazze. Le 22 , M. Pearce alla visiter, avec quelques-uns des principaux chefs, l’église révérée de Jumimada Mariam, qui est taillée dans un roc escarpé, et qui est environnée de massifs de sapins. Il parait que c'est une de ces excavations singulières , SL minutieusement décrites par le père Alva- rez (1), qui les a visitées deux fois durant son séjour en Abyssinie, et quisupposequ’ellesont été creusées au dixième siècle par ordre d'un empereur d'Abyssinie, nommé Lalibala. Selon M. Pearce, cette église est semblable àune autre que j'aivue la première foisque je mesuisrendu à Chelicut, et qui est appelée Abba os Guba(2). (1) Voyez Alvarez , Description de l'Ethiopie , p. 139 et suiv. , et les Commentaires deJ. Ludolf, p. 235. « Ce sont églises , toutes entièrement cavées dans pierre vive , taillée d’un artifice incroyable : et se nomment ces églises Emmanuel, Saint-Sauveur , Saint Marie, Sainte-Croix, Saint-George Golgota , Bethléem et les Martyrs. » (2) Consultez les Voyages. du lord Valentia , tom. IT, p. 70 de la traduction française *. Cette église a été visitée aussi par Alvarez. Voyez à la * Le nom de cette église est écrit Ahouhasoubha ,’ dans la première relation de M. Salt. ( Remarque du traducteur. ) EN ABYSSINIE. 49 Comme le plan de cette église n'avait pas en- core été publié, J'ai cru devoir le donuer, en ÿ joignant celui de l'église que M. Pearce a visitée, et qu'Alvarez { de qui vient ce plan) dit être sous linvocation de Notre-Dame (1). J'ai placé aussi sur la mème planche, et d’'a- Page 119 de son ouvrage. Cet auteur dit que tout auprès coule un ruisseau, appelé Coror. C’est probablement le Varré, dont les cartes modernes ont fait depuis une rivière beaucoup trop considérable. (1) Alvarez, Description de Ethiopie, p. 142. « L'église de Notre Dame n’est pas si grande que Saint-Sauveur ; mais elle est plus industrieusement labourée et d’un ou- vrage plus artificiel , ayant trois nefs, dont celle du milieu est très-haute, emhellie de plusieurs tailles de roses, mer- veilleusement bien tirées sur la pierre même. Chacune d’icelles nefs a cinq colonnes, soutenant leurs arcs en. voûte, fort bien liées ; et y à une fort haute colonne de surcroît vers la croisée, sur laquelle s'appuie une poile. On voit, au bout de chacune nef, une église et son autel, — et contient cette église , nonante trois paumes en lon- gueur et soixante-trois en largeur , ayant davantage devant les trois principales portes, quatre colonnes carrées par dehors , loin de la muraille environ quinze paumes , avec trois autres qui semblent joindre à la muraille : ayant d’une à autre leurs arcs enrichis de beaus ouvrages. — Le circuit de l’église est fort large et plaisant tant d’un côté que d'autre : et appert la montagne d’autour venir à la même hauteur de l'église. Il y a encores en front des portes principales entaillées au même roc, une grande maison , etc, » IE. 4 té VOYAGE prés la même autorité, le portail d’une autre de ces excavations, de la réalité de laquelle je ne doute pas, vu quelle ressemble, pour l'architecture, à une ruine que j'ai trouvée aux euvirons d'Axum (/oy. pl. XVIIL }. M. Pearce dit que le travail de l’église qu'il a visitée de- vait être fort curieux, et que l’ensemble de l'édifice devait être fort imposant. Les prêtres qui la desservaient avaient quelques livres portugais ou latins; mais ils ne voulurent point s'en défaire, parce qu'ils les considé- raient comme de précieuses reliques, qu'ils exposent quelquefois à la vénération des peu- ples. Le 23, l’armée se rendit à Cobah , et le jour suivant, elle alla à Douiat, puis elle marcha vers Antalo, où elle arriva, le 1°. mars. La conduite que M. Pearce avait tenue pendant la campagne, lui concilia la bienveillance du ras ainsi que celle de ses principaux officiers. Guebra Michael, shum du Termben, lui fit, depuis ce temps, un traitement annuel en blé. Le ras lui donna un beau mulet et vingt pièces de toile valant vingt piastres; et non seule- ment il lui accorda le privilége de manger tous les jours à sa table, mais il envoya chercher pour les repas de minuit, où les convives jouis- saient presque toujours de la présence de la EN ABYSSINIE. bi belle Ozoro Mantaub. Ce fut vers ce temps que M. Pearce épousa une jeune personne tres- aimable, dont le péreétait un vieux grec nom- mé Sidy Paulus. Elle était beaucoup plus blan- che que les autres femmes du pays, et elle avait des manières fort engageantes. Les affaires ayant repris ainsi leur cours naturel, le ras alla de Moculla à Gibba, de Gibba à Chelicut, et de Chelicut à Antalo, jusqu à la fin des pluies, qu'éclata une ré- volte, à la tête de laquelle étaient Soubagadis, une de mes anciennes connaissances , et ses deux frères, Guebra Gouroet Agous , qui refu- saient d'acquitter letribut. Au commencement de l'année 1809, le ras se mit en marche pour étouffer cette rebellion. L'armée arriva, le premier jour à Dola, le second à Agsoula, le troisième à Saada-Amba-Haramat , et le qua- trièeme à Ade Kolkol, dans l’Agamé. Le sixième jour, elle gagna Mokiddo , lieu aux environs duquel les troupes demeurerent campées du- rant deux mois. Elles y perdirent un grand nombre d'hommes par le genre de guerre que leur fit l'ennemi, qui le jour s’enfonçait dans les montagnes, et qui la nuit fondait sur les campemens du ras, et tuait tous les traineurs qu'il pouvait rencontrer. Dans Le temps où l'armée occupait cette po- A 52 : VOYAGE sition, M. Pearce, Badjerund Tesfos, Shalaka Lafsgi, et autres gens du ras, firent une ex- cursion pour enlever du bétail qu'on savait caché quelque part. Ils semparèrent de trois cents bœufs ; mais ils perdirent beaucoup de monde, Guebra Gouro s'étant posté, avec qua- iorze de ses meilleurs tireurs , sur la crête d'un rocher formant saillie et entierement inaccessible pour les ennemis. De là, les re- belles abattaient tout homme qui sapprochait à la portée du mousquet. M. Pearce fut une fois si près d'eux, qu'il ne perdit pas un mot de ce que Guebra Gouro adressait à ses gens, et 1l l’entendit distincitement leur dire de re pastirer sur lui, M. Pearce, ni sur Ayto Tesfos. En même temps, par une sorte de politesse sauvage, 1l cria à ceux-c1 de ne pas s avancer jusqu'à la portée de ses fusils, parce qu'il de- sirait qu'il n'arrivat aucun mal à des hommes qu'il considérait comme ses amis. Lorsque M. Pearce me raconta ce trait, je fus singulièrement frappé de la ressemblance qu’il offre avec plusieurs passages de l’ancien Testament , et particulièrement avec celui où David «s'arrêtant sur le haut d’une montagne qui était fort loin, appela de là, à haute voix, les gens de Saül et Abner, fils de Ner, et lui cria : « Abner, ne répondrez-vous donc point ?» EN ABYSSINIE. 53 Et Abner ayantrépondu, David reprit : «Voyez donc maintenant où est la lance du roi et la coupe qui était à son chevet ? » Le lecteur versé dans l'Ecriture Sainte ne pourra s’empécher, je crois, de remarquer, dans le cours de ma narration, la ressemblance qui existe entre les usages des Abyssiniens et ceux du peuple juif, avant le règne de Salomon, époque où les re- lations que forma ce peuple avec les étran- gers, et l'introduction du luxe qui en fut la suite , paraissent en avoir sensiblement altéré le caractère. Quant à moi, j'avoue que durant mon séjour en Abyssinie, j'étais si frappé de cette ressemblance, que par fois je ne pouvais m'empêcher de m'imaginer que j'habitais par- mi des Israélites, et que j'étais reporté à quel- ques mille ans en arrière, c'est-à dire au temps où les rois étaient pasteurs, et où les princes de la terre, armés de lances et de frondes, al- ; A (1) Voyez Samuel, Liv. I, eh. 24et 26, où se trouvent plusieurs passages remarquables, qui pourraient être appliqués aux faits retracés dans le texte de ma narration, ‘M. Pearce aurait pu dire à Guebra Gouro , avec beaucoup de vérité, ce que Saul dit à David : «Et vous m'avez donné une grande preuve de) l'affection que vous avez pour » moi, puisque le Seigneur m'ayant livré entre vos mains, » vous m'avez conservé la vie, * » Ÿ * On s’est servi, dans cette note et dans le texte, de:la traduction de le Mais:re de Sacy. ( Note du traducteur.) 54 VOYAGE laient, montés sur des mulets, combattre les Philistins. IL est presque inutile de faire re- marquer que les sentimens des Abyssiniens pour les Gallas sont empreints de cette haine invétérée qui animail les Israélites contre leurs ennemis. * Le ras voyant qu'il ne pouvait atteindre ceux qu'il voulait réduire à la soumission, brüla Mokiddo et fit retraite, après avoir con- féré le pays à Thadou , frère des chefs rebelles, ses forces étant jugées suffisantes pour re- pousser toute aggression de la part de ceux-ci. Le premier jour, l’armée se rendit à Ade- graat , puis à Gullimuckida. Elle arriva le troisième jour à Seraxo, petit canton régi par Ayto Ouelleda Samuel, qui était attaché fer- mement aux intérêts du ras. En conséquence, on donna l'ordre de s’abstenir de tout piliage. Trois jours après, l’armée passa par Sawa et Riva-Munnai, et elle parvint à Gehassé, petit canton qni appartenait à Ayto Debib, l'ami de M. Pearce. Là, quelques soldats ayant, mal- gré des ordres contraires, commis des actes d'hostilité, le ras entra dans une telle colère, qu'il monta à cheval sur-le-champ et courut vers la place; et ce ne fut pas sans beaucoup de peine que les chefs l’empêchèrent de tuer de sa propre main un des coupables. EN ABYSSINIE. 55 Le lendemain, l'expédition dont j'ai parlé partit pour Zewan Buré. En même temps, on fit une attaque contre le district du shum Ouldo, où l’on prit, dit-on, outre une pro- digieuse quantité de blé, plus de trois mille têtes de bétail en un jour. En conséquence, tout le camp fit bonne chère, non sans qu'il y eut un peu de désordre , durant quelques jours. Après avoir passé là une semaine, le ras traversa la plaine de Zarai, entra dans le district de Seraoué, et s'avança jusqu'aux con- fins de l’'Hamazen, où il y eut de fréquentes escarmouches avec les Shangallas, auxquels les Abyssiniens ont la barbarie de donner la chasse comme à des animaux. Les derniers, cepen- dant, perdirent quatorze hommes dans cette petite guerre. Les habitans de la province d'Hamazen différent beaucoup des autres Abys- siniens. À plusieurs égards, ils ressemblent aux sauvages qui existent aux environs de Sennaar. Comme eux, ils ont le teint sombre et les membres forts. Leur caractère est féroce ; et ils combattent avec une épée à deux tran- chans. À Le carème étant arrivé, le ras assit son camp près d'Adebara, dans une belle et fer- ile plaine, située sur le bord du Mareb, qui fournit constamment sa table de diffé- {4 BG VOYAGE rentes espèces de poisson. Là, deux chefs puissans , Guebra Mascal et Ayto Salomon vinrent en grande pompe acquitter leur tri- but; et peu de temps après le ras partit pour retourner à Adoueh. La plus grande partie de la marche se fit dans une épaisse forêt, où les troupes tuêrent quantité de gibier. On y fit anssi la chasse aux éléphans , Chasse que Ouelled Selassé paraissait aimer passionné- nent. M. Pearce m'a rapporté qu'on trouva un grand troupeau de ces terribles animaux, qui passaient dans une vallée. Les iroupes les enveloppèrent en formant un cercle au- tour d'eux, et soixante-trois trompes furent coupées et mises aux pieds du ras qui, assis sur une éminence, dirigeait toute la chasse. Dans le cours de cette récréation dangereuse il y eut un grand nombre d'hommes de tués, les éléphans s'étant jetés avecimpétuosité dans un défilé où l'on avait posté des troupes-pour les empêcher de s'échapper: IH n’arriva rien de digne de remarque dans le reste de la marche jusqu'à Adoueh (1). Là , M. Pearce eut le bonheur de recevoir une lettre datée de Moka, du 17 mai 1809, (a) On peut suivre cette marche sur la carte, J'ai indi- | £ + œué, d’après les gisémens et les distances qui m'ont été donnés par M. Pearce, tous les lieux dignes de remarque. * EN ABYSSINIE. 5: que le capitaine Rudland fui avait écrite pour lui apprendre son arrivée en cette ville, et l'inviter à venir jusqu'à Buré, où lui-même promettait de $ée rendre. Îl est impossible de concevoir gle plaisir que fit cette lettre à M. Pearce. Conformément à l'invitation qu'elle contenait, il quitta le ra$, à Adoueh, le 2 quin , et il s'achemina vers la côte. Il était accompagné de quatre de ses propres domes- tiques ét de dix-sept hommes du ras, ainsi que d'un interprète Bédouin , qui était atta- ché au service de ce dernier , et qui parlait la langue du-pays. En quatre jours M. Pearce gagna Sanafé, puis 1l descendit dans les plaines d'Assaduroua , où il rencontra Ally Manda, qui lui apprit qu'il n'était arrivé sur la côte d'autre navire que le daou d'Yunus, qui était _ à l'ancre à Amphila. Les gens du ras, dé- c n vexpdv exd'a pér nai uaTal yiaer ayvpe met irTaeror év cime Gain, o dev awpi£@s xaTe pad. £ Cette faculté que l’animal possède de détendre ses cornes’ est rapportée par Sparman, à qui les Hottentots dirent, « que quand: il marche tranquillement on les voit balotter , et qu'on les en- tend se heurter et claquer l’une contre l’autre. « ( Voyage au Cap de Bonne Espérance, tom. IT, p.307, trad. fr. Ÿ Cela ma été confirmé par plusieurs naturels de lPAfrique , qui avaient vu l’animal vivant. L'un d’eux ( un Somauli ) m’en a donné la description suivante : « Lorsqu’ il paît tranquillement dans les campagnes, souvent les cornes sont abaissées ( ce qu 711 me montrait en mettant sa main sur sa tête , inclinée dans un angle d'environ quaraute-cinq degrés), mais. lorsqu'il est effrayé (élevant sa main perpendiculairement sur sa tête) l'animal les dresse ainsi. * Vide p. 334 , Cosmæ indicopleustæ Christ. Opinio de Mundo. L. ET, in Montfaucon. EN ABYSSINIE. 101 est très-remarquable que le nom sous le- quel on désigne cet animal aujourd’hui dans toute l’Abyssinie, soit absolument le même que: celui qui est donné par Cosmas. Dans le ghéez , il est écrit FRE 2:41, F1. aroué häris, et on le prononce avec une forte aspiration sur le h&, et avec une légère, qui est propre à la langue, après la syllabe finale, ainsi que je l’ai vu dans l'histoire de Ludolf (1), dont javais emporté un exemplaire en Abyssinie, aroué signifiant toujours fera, ou bestia in genere, coïncidence si extraordinaire qu’elle me parait prouver d'une manière très satis- faisante que la langue parlée à la cour d’Axum, du temps de Cosmas, était le ghéez. Les remarques que le même auteur à faites à ce sujet et les conséquences qu’on peut en tirer sont aussi d’une grande importance, en ce qu'elles tendent à donner une idée plus exacte de la prononciation des lettres grec- ques , employées dans la construction de ces mots, que celle qu'on en avait auparavant ; car la langue abyssinienne , d’après sa forma- tion particulière (chaque son étant indiqué parfaitement par l'écriture) n’est pas sujette "(1) Dans l'A mbhartc c’est AO UTE TN Aaris. Pide Ludotf. L. I. C, 10,78. | 192 .:! VOYAGE à cette corruption qui a altéré la langue grec- que. À cet égard, je renverrai le lecteur à la Nova Collectio Patrum de Montfaucon, d’où j'ai extrait le passage où le traducteur latin a pris, par erreur, l'« ;» pourun mot exprimant aut, et en conséquence à supposé qu'a et ae font deux noms différens appliqués au même animal, erreur où devait tomber tout commentateur , ne connaissant pas la con- nexité avec le ghéez. Il est aussi fort singulier que Ludolf, à qui l'animal fut mentionné par Grégoire , n'ait pas découvert que c'était le rhi- nocéros , et qu'il ait cru, au contraire , que c'était le Æhér;ch des Arabes , ou« l’unicorne, qu'on dit être une espèce de chèvre d’une vitesse singulière, » conjecture évidemment fausse. Nous n'avions pas encore fini de copier les caractères , lorsque nous vimes venir au ga- lop, dans la plaine, avec une suite nom- breuse , Nebrid-Isgére-Barria , à l’instante prière de qui nous consentimes à changer de détermination et à retourner à Axum , où nous passämes la journée avec lui. 11 nous traita de la manière la plus aimable, et il nous pré- senta à sa femme et à sa fille. La modestie et la réserve de celle-ci me confirmèrent dans l'idée que les jeunes filles en Abyssinie ont EN ABYSSINIE. 103 une conduite beaucoup plus régulière que les femmes mariées, qui se livrent aux plaisirs de la société avec moins de circonspection, et poussent peut-être la liberté trop loin. Nous partimes au point du jour. Etant re- tournés vers l'inscription, nous reprimes l’ou- _vrage de la veille, et nous copiâmes toutes les lettres éthiopiennes qu’il fut possible de recon- naître. Notre succès toutefois ne fut pas très- grand ; car bien que l'inscription remplit toute la surface de la pierre et qu'elle fut aussi longue que l'inscription grecque qui était gravée sur le côté incliné vers la terre , elle était tellement endommagée par l'injure du temps, dont rien ne la garan tissait , que nous ne trouvâmes en- tière que la dernière ligne, le reste des carac- tères que représente. la planche ci- jointe ayant été copiés sur les différentes parties qu'il était possible de distinguer. Je pense ce- pendant que quelqu'un qui résiderait quelque temps à Axum, etquiauraitle loisir de visiter la pierre à différentes heures du jour, pourrait, avec beaucoup d'attention et de persévérance, déchiffrer une très-grande partie de l'inscrip- tion. Ayant accompli notre dessein, nous primes le chemin d’Adoueh, qui traverse la vaste plaine où la ville d’Axum est assise, et sur | : 13 194 VOYAGE laquelle les habitans faisaient passer avec ac- tivité la charrue L'air du matin était humide et froid , et une vapeur épaisse étaitsuspendue sur les montagnes du Samen, que cependant on pouvait distinguer de loin. Nous rencon- trâmes sur le chemin de grands troupeaux de bétail qu'on menait dans la province de Wal- kayt, où, dit-on, on l'échange avec avantage contre une grosse toile qu'on y fabrique. A quelques milles d'Adoueh nous découvrimes une nouvelle et belle espèce d'arnarillys, dont chaque tige porte dix ou douze fleurs aussi grandes que celles de la bella-dona , et sortant d’un centre commun. La couleur générale de la corolle était blanche , et chaque pétale avait au mrilieu une seule raie d'un pourpre vif. L'odeur de la fleur était celle du lilas des val- lées, quoique plus forte. Cette superbe plante excita l'admiration de toute notre troupe, et je me rappelai sur-le-champ la belle compa- raison que Notre Seigneur a faite en pareille occasion : « Je vous le dis , Salomon dans toute sa splendeur , n'était pas si paré qu'une de ces fleurs. » Nous déterrâmes , non sans beaucoup de peine , quelques bulbes qui étaient enfon- cées de deux pieds dans un sol de roche. J'ai été assez heureux pour en rapporter quelques- unes en Angleterre, où elles ont prospéré, EN ABYSSINIE. 19) quoiqu’elles n'aient pas encore donné de fleurs. Nous apprimes en arrivant à Adoueh que le billetana Ouelled Georgis, qui était de retour, nous attendait ; ét après avoir changé de vête- mens, nous allâmes lui faire visite. Nous le trouvâmes dans un salon d'été, construit en cannes. Sa femme était assise à sa gauche, derrière un rideau. Après les premiers com- plimens on servit un repas, comme de cou- tume. Notre hôte parla peu et se conduisit avec beaucoup de réserve. Bientôt 1l y eut entre M. Pearce et lui une contestation au sujet de nos mulets; le chef voulait ne loger que le mien, qui était un présent du ras, et il par- lait d'envoyer tous les autres aux champs. M. Pearce déclara vivement que comme ser- _viteur du ras, qualité à laquelle seule le bille. tana pouvait prétendre, il avait le droit de garder son mulet dansla maison de son maître. Mécontent de cette altercation et remarquant une froideur extraordinaire dans la conduite du jeune chef, je me levai aussitôt qu’on eut desservi et je me retirai. À peine fus-je rentré dans mon appartement, que plusieurs messa- gers vinrent s'informer du sujet de mon mé- contentement. Je répondis qu'il provenait « de l'affront qui nous avait été fait par un des gens : 107 196 VOYAGE du billetana, il y avait deux jours, et de la maniere froide dont j'avais été traité, ce jour même , ce à quoi je n'étais pas accoutumé. » J'ajoutai que le ras en usait autrement avec moi , et que je n'élais pas disposé à céder à un autre une supériorité que je lui aurais re- fusée s'il l'avait prétendue. — Cette réponse, je crois, alarma Île billetana ; car au bout de quelques minutes, il me fit visite. Il se ré- pandit en excuses sur ce qui s'était passé, di- sant que c'était sa manière, et qu'il en aurait agi bien différemment quand ses gens auraient été retirés. Il dit qu'il avait mis en prison le domestique qui s'était conduit avec tant d'in- solence, à notre première arrivée à Adouebh, et qu’en conséquence il espérait que j'oublie- rais le passé et que nous serions amis. Consi- dérant cette scène comme une leçon salutaire donnée au baharnegash et aux Abyssiniens qui devaient nous accompagner jusqu'à la côte, je consentis à sa demande, et depuis ce mo- ment, tout alla bien de part et d'autre. On servit dans la soirée un nouveau repas , auquel la dame assista. Notre hôte lui-même se montra fort aimable, et je jugeai que la conduite du matin devait être imputée à quelque cause que jignorais. Le lendemain je fus prié d'aller voir un \ EN ABYSSINIE. 197 homme qui était à l’article de la mort; mais il avait rendu l’ame avant que je fusse arrivé. La maladie dont il était mort est appelée tigré-ter. C'est une espèce de fièvre, pour la- quelle les Abyssiniens emploient un remède singulier. Lorsqu'une personne en est atta- quée, ses parens étalent à sa vue tous les or- nemens en or et en argent, et tous les beaux habits qu'ils peuventrassembler. Ils font , avec des tambours, des trompettes et de grands cris, le plus de bruit qu'il leur est possible, dans le dessein, autant que j'ai pu m'en as- surer , de chasser le diable du corps du ma- lade , les Abyssiniens , en général , croyant que la plupart des maux physiques sont causés par l'esprit malin qui s’est logé dans la partie affli- gée. Cependant lorsque l'instant fatal appro- che, tambours et trompettes se taisent, et tous les parens et amis , présens, poussent un long gémissement., La mort étant déclarée , ils s'arrachent les cheveux, se déchirent la peau des tempes, se jettent à terre, criant, san- glotant et se désespérant. Ce ne sont pas seu- lement les parens de la personne décédée qui expriment ainsi leur douleur ; les voisins, les simples connaissances et les serviteurs se joi- gnent à eux; et durant quelque temps il se 198 VOYAGE fait un Vacarme qu'on aurait x a 2 de peiné à décrire. _ Peu dé temps après le décès, le corps est lavé soigneusement , parfumé d’éncens, cousu dans un habit, et porté à la hâte au cimetière, sur les épaules des parens. Tandis qu’on le dépose dans la tombe, les prêtres récitent les prières d'usage. Le lendemain, ou aussitôt que les parens et amis peuvent se réunir, on cé- lébre le zoscar, ou la fête en l'honneur du mort. Lorsque les parens sont dés gens d’im- portance, on revét de riches habits un man- nequin représentant le défunt; on le place sur le mulet favori de celui-ci, et on le promène dans la ville ou le village voisin de sa résidence, puis on le conduit sur sa fosse, Tous ses autres chevaux et mulets viennent*ensuite, parés d’ornemens que , selon la coutume, le mort avait rassemblés pour cette cérémonie. Nombre de pleureuses louées suivent ce cortége, jetant continuellement les hauts cris, appelant le défunt par son nom et lui disant : « Pourquoi nous quittez-vous? n'avez-vous pas des terres et des maisons? navez-vous pas une femme qui vous aime ?» Et elles l’accusent de cruauté, d'abandonner ses amis de la sorte. En arrivant près delatombeleurslamentations redoublent > EN ABYSSINIE. 199 les prêtres et les parens y joignent leurs alle- luia et leurs cris; on se déchire de nouveau la figure, et tout cela fait un concert épou- vantable. Cette partie de la cérémonie termi- née, on retourne à la maison du défunt, où l’on tue du bétail pour un festin , et où l’on verse assez de maiz et de soua pour enivrer toute la troupe. Cette étrange commémoraison se renouvelle à de certains intervalles. Dans le cours de l’année qui suit le décès , les proches parens donnent, à l’envi les uns des autres, des festins magnifiques en l'honneur du dé- funt, et vont fréquemment visiter son tom- beau. Assister à de telles réunions , est le plus grand témoignage de considération qu'on puisse donner à une famille ; mais quelques- uns des plus sensés d’entre les prêtres et la noblesse, improuvent cet usage. Le ras lui- même , depuis qu'il est investi de l'autorité, n’a assisté qu à trois cérémonies de ce genre : ça été à la mort de deux de ses frères, et à celle du fit Aurary Zago. Il est bon de remarquer aussi que les personnes des classes supérieures ne se déchirent jamais la peau des tempes, et ne se livrent à aucun excès de douleur, en pa- reille occasion. Adoueh pouvant être considérée comme une ville de grande importance dans le pays, j'en 200 VOYAGE donnerai une courte description , à laquelle j'ajouterai quelques remarques sur le com- merce qui s’y fait. Adoueh est située en partie sur la pente et en partie au pied d'une montagne , chose fort peu commune en Abyssinie. Les maisons, qui ont toutes la forme conique, forment des rues assez régulières, et sont entremélées d’arbres (ouanzey ) et de petits jardins , dont quelques- uns sont cultivés avec beaucoup de soin. Ba ville est abondamment fournie d'eau par trois ruisseaux qui coulent dans la vallée. Le nombre des habitans doit être porté à-huit mille ; car j'ai compte plus de huit cents maisons, cha- cune desquelles, selon un calcul modéré, peut être supposée habitée par dix personnes. Adouek est le principal entrepôt du commerce des contrées situées à l’orient du Tacazze, tout celui qui se fait entre les provinces intérieures et la côte, passant par les mains des négocians qui résident en cette ville, et qui la plupart sont mahométans. Eu conséquence ceux qui professent la religion musulmane , y ont plus de considération qu'en toute autre partie de. l'empire. Le principal commerce d’Adoueh consiste dans la fabrique de grosses toiles et de toiles fines, Les premières passent pour les meilleures EN ABYSSINIE. 201 de tout le pays, et les autres sont peu infé- rieures , dit-on , à celles qu’on fabrique à Gon- dar. La quantité de toile qui se fait à Adoueh occasionne de grandes demandes de coton, dont une partie considérable provient des bords inférieurs du Tacazze : celui-ci est con- sidéré comme étant de meilleure qualité que celui qu’on apporte de Massouah , et par con- séquent il est plus cher. L'autre néanmoins trouve un prompt débit , et quoiqu'il soit sou- mis à un droit assez fort au débarquement, et exposé à des exactions arbitraires en che-. min , il rapporte beaucoup de profit. Les au- tres importations, qui passent par Adoueh pour le marché de Gondar , sont du plomb en petite quantité, de l’étain en bloc, du cuivre, des feuilles d'or, de petits tapis de Perse de couleur éclatante et à bas prix, des soies écrues de la Chine, quelques velours, des draps larges de France, différentes peaux de couleur tirées d'Egypte, de la verrerie et de la rassade de Venise, et nombre d’autres petits articles qui sont apportées de manière ou d'autre de Djeddah. Les exportations, la plupart desquelles passent par les mains des négocians d’Adoueh, consistent en ivoire,enoretenesclaves. On tire une quantité considérable du premier article, “ 209 : VOYAGE de là province de Walkayt et du pays bas situé au nord du Shiré. Le débit en est si certain à Massouah , qu'il est aussi cher à Adoueh qu'à cette place, les frais de transport déduits. Une grande partie de l'or recueilli dans l'in- térieur du pays passe aussi par Adoueh; mais ce commerce.est conduit avec un tel mystère, qu'il est impossible de se faire une idée exacte de la quantité de l'exportation. Le nombre d'esclaves , exporté annuellement, peutétrede mille, dont une partie sont: envoyés à Mas- souah , et les autres dans les petits ports situés au nord de cette place, où on les embarque en secret pour éviter les droits exigés par le nayb. = y Les provinces situées au sud d’Adoueh abondent principalement en bétailet en grains qui, avec le sel qu’elles tirent de la frontière, constituent leurs principauxarticles d'échange. Il y a dans la province de Samen une manu- facture de petits tapis. J'en ai vu quelques- uns à Adoueh, et ils étaient bien supérieurs à ce qu'on aurait pu attendre de la fabrique des Abyssiniens. Les habitans d'Axum et des environs sont renommés pour la préparation du parchemin. On travaille le cuivre et le fer dans tout le pays; mais les chaines de cette dernière. matière, les mieux finies, sont an- EN ABYSSINIE. 209 portées des contrées situées au sud , et l’on dit qu'elles sont fabriquées chez les Gallas. Tous les ouvriers en fer sont appelés duda par les Abyssiniens qui, par une étrange su- perstition, leur supposent la faculté de se transformer la nuit en hyènes et d’être ca- pables alors de se repaiître de chair humaine; ils croient même que s'ils sont blessés durant leur métamorphose, la blessure se retrouve sur la partie correspondante de leur corps, lorsqu'ils ont repris leur forme naturelle. On ne peut concevoir à quel point cette fable est répandue dans tout le pays. Ce ne fut qu'à mon retour que j'appris qu'une pareille su- perstition existait parmi les Grecs et les Ro- mains. Pline appelle versipelles ceux auxquels on supposait le pouvoir de se transformer en loups (1), et il dit que c'est une fable qui ne mérite aucune confiance (2). Il fait ensuite mention , d'après un auteur grec (Ævanthes), d’un homme qui aurait vécu neuf ans sous la forme d'un loup; puis il fait cette remarque : « Mais la crédulité hellénique approche, en vérité du prodige, et l’on peut dire qu'il n’est (1) Au Cap de Bonne-Espéranceles hyènes sont toujours appelés loups par les habitans. (2) Vide Hist, Nat. Lib. VIII, C. XXII. 204 VOYAGE si impudent mensonge qui ne trouve un au- teur grec pour garant (1). » La latitude d’Adoueh a été déduite des deux hauteurs méridiennes d'étoiles, dont les dé- clinaisons ont été tirées de tables conduites jusqu'à l'année 1810. 11 Mai. — Seconde * an dans la qUENE A la grande ourse (?) donne LAS, Lo’. 410% Dernière*(benetnach)inidem 14 12 14 2720 29778 Latitude moyenne d'Adoueh 140 12° 30" M. Bruce place la latitude de cette ville par (1) Les passages suivans, qui sont extraits de Pétrone, mettent dans tout son jour cette singulière superstition. « Deindé ut respexi comitem ille exsuit se ; omnia vesti- menta secundum viam posuit, Stabam tanquam mortuus — at ille circumminxit vestimenta sua , et subito lupus factus est.— Postquam lupus factus est, ululare cæpit et in sylvas Jugit. — Ego primitus nesciebam ubi essem.— Deindé ac- cesst ut vestinenta ejus tollerem , illa autem lapidea facta sunt. — Lupus villam intravit et omnia pecora tanquanrt lanius sanguinem tllis misit, nec tamen derisit, etiamst Jugit, servus enim noster lancea collum ejus trapecit. — Posiquam vent in illum locum, in quo lapidea vestimenta erunt facta , nihil inveni nisi sanguinem. Ut verum domum vent jacebat miles (comes ) meus in lecto et collum illius medicus curabat. Intellexi illum versipellem esse , nec postea cum illo panem gustare potui, non st me occidisses. » EN ABYSSINIE. 205 les 14° 7/ 597", ce qui fait entre lui et moi une différence d'environ quatre milles et demi. Cela ne paraîtra pas extraordinaire à toute personne instruüite du grand perfectionnement Opéré récemment dans les instramens de ma- thématique. Celui dont M. Bruce à fait usage, était un quart de cercle à trois pieds, cons- truit en France; et le mien était un excellent sextant fait par M. Blount. Je remarquerai aussi que M. Bruce ne disant pas de quelle sorte d'horizon artificiel il s’est servi, quelque différence entre sa méthode et la mienne à cet égard, peut en avoir occasionné une légère dans nos observations. La longitude d'Adoueh est déterminée conformément à la mesure qu'il a prise du chemin , depuis Dixan, ville dont ensuite j'ai pu fixer, d'une manière satisfai- sante, la position. Le 12, nous quittämes Adoueh et marchâmes vers la côte. M. Coffin et M. Pearce nous ac- _compagnèrent jusqu'à la descente de la vallée de Ribiérani. Ils se séparèrent là de nous, conformément à l'accord que nous avions fait, le ras ayant exprimé vivement le desir de les voir bientôt de retour, et moi-même craignant de les exposer à quelque danger parmi les habitans des frontières, plusieurs desquels 206 VOYAGE voyaient avec peine qu'ils restassent en Abys+ sinie. Ce ne fut pas sans beaucoup de regret que je laissai ces deux compatriotes dans un pays si lointain. Cependant, convaineu que javais fait tout ce qui était en mon pouvoir pour assurer leur bien-être, et persuadé que leur résidence en Abyssinie pourrait être avan- tageuse à ce pays et à eux-mêmes, je ne pou- vais blâmer la résolution qu'ils avaient prise, ni me reprocher d'y avoir donné mon consen- tement. no Nous nous étions proposé de nous arrêter le soir , à la maison d’Ayto-Ischias qui résidait à Gundufta, Ne l'ayant pas trouvé, nous al- lämes à la vallée d'Yiha; et bientôt nous arri- vèmes à une maison qui appartenait au fils de Konquass-Aylo, maison où nous nous dis- posèàmes à passer la nuit. Dans le cours de l’aprés-dinée, nous fimes un demi-miile sur le bord de la rivière de Mareb, pour visiter un édifice en ruine, qui se voit de tres-loin, et qu’on appelle le cou- vent d'Abba-Asfé. La plus grande partie de ce qui en reste consiste en un vieux bâtiment de pierre de taille, de forme carrée, d'environ soixante pieds de long et de quarante de large, qui s'élève au centre d'une éminence en partie « EN ABYSSINIE. 07 entourée d'arbres, et commandant une belle vallée, où le Mareb fait plusieurs sinuosités. Cet édifice parait avoir été construit soli- dement. Les restes des murs ont quelquefois quarante pieds de hauteur sur cinq d’épais- seur , et sont formés de grandes pierres d'en- viron sept pieds de long sur vingt pouces de large. Ces pierres sont si parfaitement adaptées les unes aux autres, qu à peine voit-on an in- terstice entre elles , ni mortier, n1 aucun autre ciment n'ayant, je crois, servi à les joindre. Elles sont d'une pierre de sable de couleur jaunâtre ,.et couvertes d'une incrustation fort dure , qui évidemment était destinée à dé- fendre, contre les injures du temps, la surface des murs. En conséquence, la partie qui sub- siste encore, offre un aussi parfait modele d'architecture, d'un genre simple, qu'on puisse en trouver un en aucun autre pays. Abba-Asfé , fondateur de ce monastère, qui en conserve toujours le nom, était un des neuf prêtres qui se rendirent d'Egypte en Ethiopie, dans la première partie du sixième siècle , et sous le règne de l'empereur Ameda (un des prédécesseurs de Caleb}, selon les chroniques abyssiniennes , quoique des au- teurs plus modernes aient fixé uue autre époque à cet événement, opinion que j'ai 6 VOYAGE adoptée dans mon premier journal(1), pour m'être trop reposé sur le jugement d'autrui. Le rapport des chroniques doit être le plus exact; car j'en ai récemment trouvé la con- firmation dans un passage d'un auteur grec, lequel donne le nom du souverain (As) qui régnait en Ethiopie , lorsque ces ecclésias- tiques ( xanpru } y arrivérent , particularité qui sera développée dans un court traité que je me propose de donner, sur l'histoire an- cienne d'Abyssinie. Malgré le long espace de temps qui, selon ce rapport , s’est écoulé depuis l’arrivée de l'Abba-Asfé {près de mille trois cents ans) , je suis toujours portéà croire, d’après l'aspect général des ruines, qu’elles ant formé partie du bâtiment originaire, et jen tire la conséquence que ce fut peu de temps après, que l’Abyssinie commença à dé- cliner. Alvarés qui a visité ce lieu en 1520, parle avec admiration de l'édifice, quoiqu'alors äl commençaât à tomber en ruine. Il le nomme Abba facem , et après avoir fait mention d’une église des environs, il dit : « Tout auprès de » cette église est une très-grande et belle tour, (x) Voyages du vicomte Valentia , tom. IV, p. 228. (Note du traducteur.) EN ABYSSINIE. 209 » tant par sa démesurée hauteur que aussi par » sa grosseur et maçonnerie exquise ; mais » elle commençait déjà à tomber en ruine, ».combien qu'elle soit forte et de pierre vive, » couverte et enrichie de si excellens ouvrages, » qu'elle ne démontre rien moins que une » grandeur royale , tellement que je n’ai en- » core veu sa seconde (1). » | La mention de cet ornement extérieur est précieuse, en ce que trés- probablement elle se rapporte à une frise qui entoure la partie supérieure de l'édifice, et dont j'ai découvert quelques fragmens dans des monceaux de pierre qui étoient auprés. J'en donne ici une esquisse, et j'ai remarqué dans les notes que j'ai rédigées sur les lieux, que vraisemblable- ment ils faisaient partie du plus grand corps de bâtiment. (1) Alvarés , traduction francaise transcrite par M, Salt. { Note du traducteur. ) IT, J RS 210 VOYAGE Fragmens d'inscriptions, trouvés à Viha parmi les ruines du monastère d'Abba A sfé. Caracteres taillés en creux dans la pierre. Les caractères de ces fragmens ont été gravés avec beaucoup de hardiesse; et ils paraissaient aussi entiers, aussi parfaits, que le jour où l'artiste les avait finis. Je jugeai, à’ la pre- mière vue , qu'ils ressemblaient à des hié- EN ABYSSINIE. 21 roglyphes, et je pensai que ce pouvait n'être que des ornemens ; mais apres les avoir examinés , je fus convaincu qu'ils faisaient partie d'un ancien alphabet éthiopien , quel- ques-uns étant te les mêmes que les lettres dont on se sert à présent, et les autres ressemblant tout à fait aux caractères dont se compose l'inscription d'Axum. On pourrait vraiment conclure de la construc- tion de ces lettres qu'elles faisaient partie d'un alphabet primitif, le tout dérivant des formes les plus simples, variées sans beaucoup d'art pour exprimer différens sons, comme on peut le remarquer dans pr suivant. KLLEUN EIRE? Lé) En conséquence je ne "er m'empêcher d'es- pérer que de nouvelles découvertes en Abys- sinie ou dans les pays voisins, pourront nous procurer tout l'alphabet et. confirmer pleine- nent ma conjecture. Pendant que nous examinâmes les ruines, nous füûmes accompagnés des prêtres et de quelques-uns des principaux habitans qui s'empressèrent de nous indiquer les choses dignes de remärque, et nous aidérent à écar- 14* 212 VOYAGE ter de grosses pierres pour faciliter nos recher- ches. Ils nous racontérent avec un plaisir évi- dent tous les contes que la tradition leur à transmis au sujet de ce lieu, et que je rap- porterai en peu de mots. L'édifice que nous venions d'admirer avait, nous dirent:ils, été construit par un saint homme venu de Misr (d'Egvpte), il y avait long-temps ; mais l’'em- placement sur lequel il s'élevait, était depuis des siècles réputé comme sacré , parce que l'arche d'alliance, apportée en Abyssinie par Menilek, y avait été gardée long-temps avant d’être transférée à Axum. Cette histoire mérite probablement le même degré de confiance que celle que raconte Alvarez, lorsqu'il dit qu'Yiha était la résiderice favorite de la reine Candace, quand elle honorait le pays de sa présence (7). Ayant achevé nos observations et donné aux prêtres une légère récompense, nous retour- nâmes àla maison de Konquass: Aylo, où nous dinâmes. On nous y servit quantité de beaux raisins rouges , sans pepin, et un peu de vin nouveau. On dit que les habitans de cette partie du pays excellent à le faire. (1) « Et de fait on dit que la royne de Candace avoit élen ce lieu là pour sa demeure, à cause que sa maison n’en est pas fort éloignée (il veut dire Axum) ce qui ne semble point répugner à la vérité, n EN ABYSSINIE. 219 Le 13, nous quittâmes Yiha, et après avoir fait six heures de marche, nous parvinmes au village de Kella, où nous passämes là nuit. Je pris dans la soirée deux hauteurs méridiennes des étoiles qui me donnèrent le résultat sui- vant : Seconde * dans la queue de la grande ourse donna...... 140 27 54" Dernière* (Benetnach)in idem 14 27 44 ÉNECRCRES: Latitude moyenne de Kella 14 27 49 ce qui fait trois milles et un quart de moins que celle qui lui est donnée par M. Bruce. Nous POUrSUrVIMTES notre route le lee main , et après avoir traversé Logo , Abba et le district du Kantiba-Socinids, nous arri- vâmes, le 16, à Dixan. Nous fümes fort dé- concertés lorsque nous apprimes qu'on n'y avait aucune nouvelle concernant l'arrivée de notre navire à Massouah. En conséquence, nous résolümes d'attendre quelques jours, et nous reprimes l'habitation que nous avions précédemment occupée. Le baharnegash Ye- sous promil de faire tout ce qui serait en son pouvoir pour rendre notre séjour agréable. Le 17, un homme considéré , nommé Hadjy Hamed, arriva de Massouah, pour nous 214 VOYAGE offrir ses services durant notre marche vers la côte. Il me dit que le shum Humrmar nous attendait au pied du Faranta, pour nous es- corter jusqu à Arkiko, et qu'il paraissait que les Hazortas s'étaient réunis là en plus grand nombre que de coutume. Je remarquai , dans le cours de la journée suivante , que le bahar- negash était fort inquiet à ce sujet, et je dé- couvris à la fin que les Hazortas, non seule- ment s'étaient rassemblés au pied des mon- tagnes, mais avaient envoyé demander une somme au défaut de laquelle ils avaient résolu de ne pas nous laisser traverser leur territoire. Comme je savais que le baharnegash répon- dait de notre sûreté envers le ras, j'affectai la plus grande indifférence sur ce point, et dé- clarai qu'ainsi que j'avais fait en venant, Je ne donnerais que quelques piastres, et que je ne voulais pas autoriser par mon exemple une si indigne exaction. Le baharnegash me répondit qu'il y avait un autre passage qui était celui de la montagne d'Assauli, et qu'il était disposé à lui donner la préférence , mais qu'avant de se déterminer , il fallait envoyer un messager au chef qui en était le maitre. Cette proposition , m'offrant la perspective d'une nouvelle route, me fit le plus grand plaisir, J'avais passé le Taranta trois fois, ce EN ABYSSINTIE. 215 qui avait complétement épuisé ma curiosité au sujet de cette montagne. _ Le 18, nous tinmes de nouveau conseil avec le baharnegash , et il fut arrèté que nous met- irions à exécution le projet formé la vieille ; mais en même temps nous convinmes que pour empêcher les Hazortas de quitter le pied du Taranta, notre détermination resterait se- crète jusqu à notre départ. Le frère du shum Hummar, qui m'avait apporté un message, accéda à cet arrangement. IL fut arrèté qu’au moyen d’un petit présent , il m’accompa- gnerait une partie du chemin , et qu'en- suite il irait communiquer notre plan à son frère , et lui dire de venir au-devant de nous jusqu'à Ouéah. Tandis que nous étions à Dixan, il y arriva, de l'intérieur du pays, une caravane que j'ap- pris être composée de voyageurs du Dar-Four, deux desquels étant venus bientôt me voir, me demandéerent de faire partie de notre troupe pour aller à la côte, ce que je leur accordai volontiers , dans l'espoir d'obtenir d'eux quelques renseignemens sur leur pays natal. J'appris qu'ils étaient en route depuis irois mois. Ils étaient parts de Ré à la fin de février. Ils avaient marché long-temps vers 216 VOYAGE le Sud , en se détournant du droit chemirr, parce que leur pays était en guerre contre le Sennaar. Ils avaient traversé un district appelé Mitchecié, qui, selon toute apparence , est le Da-Mitchequa , cidevant décrit comme étant habité par les Shangallas (Da ou Dar signifiant simplement pays). Enfin, ils se rendaient à la Mecque pour dernière destina- tion. Sultan Abd'al Rachman, qui régnait sur le Dar Four pendant le séjour que M. Browne avait fait dans ce pays, était mort depuis sept ans, et il avait pour successeur Mahomet , son fils, qui, par la bonté de son caractere, lemportait de beaucoup sur lui. Mon voyageur avait entendu parler d'un homme blanc qui avait visité la capitale, et qui, me dit-il de son propre mouvement , avait été fort mal- iraité par le prince qui régnait alors. Mais, poursuivit-il , Si un étranger allait présen- tement dans le pays, il y serait recu d’une manière bien difiérente. Nos voyageurs du Dar-Four me parurent des nègres dans toute la force du terme. Ils avaient la peau d'un noir luisant et des traits gros et difformes. [ls parlaient l'arabe pres- que aussi couramment que leur langue ma- ternelle qui était le Fouréen , dont ils me EN ABYSSINIE. 217 donnèrent un vocabulaire assez considérable que j'ai inséré dans l'Appendix (1).A mon re- tour en Angleterre , je m'empressai de le com- muniquer à mon ami M. Browne , qui re- connut sur-le-champ une douzaine de mots, mais qui trouva qu'ils n'avaient aucune res- semblance avec la langue Shilha , ce qu'il avait soupçonné auparavant. Le triste sort qu'a éprouvé depuis ce voyageur, qui, en tentant de pénétrer jusqu'au nord est de la Perse , a été massacré par une bande de vo- leurs , rend plus précieuses ses remarques sur ce sujet. En conséquence, j'ai placé sa lettre en note au bas de la page ; et ceux qui admi- raient , ainsi que je le faisais, ses connaissances extraordinaires et sa modestie, ne blämeront pas, sans doute, cet hommage rendu à sa mémoire (2). (1) Voy. celui du tom. I®* de cette traduction. (2) Mon CHER MONSIEUR, Je reconnais sans peine environ une douzaine de mots du vocabulaire Fouréen. Cependant je n’y trouve pas ia ressemblance avec le Suilha , que j'avais soupconnée d’abord. Deux ou trois mots ont de l’affinité avec ceux de même signification däns mon vocabulaire de Dar lunga , ou har signifie pied et gzung aliment. Ce der- nier à beaucoup de rapport avec votre #eño, pain. Düäl et Doual, le Soleil et la Lune, ont été donnés à ’ 218 VOYAGE Nous fimes, M. Stuart et moi, plusieurs observations pour déterminer la position de Dixan. Elles nous donnèrent le résultat sui- vant : \ Le 17 mai, première * ( alioth) dans la queue de la grande oursedonna 149 59” 56” Seconde * (£ }in idem..... 14 59 10 Dernière * (Benetnach})in idem 15 o 4x 5)44 59 47 Latitude m6 yn le Dixan, 14 59 55 La longitude de cette ville, déterminée d'après une suite d'observations lunaires , est de 390 38” 30". Cela en amène la latitude à deux milles en dedans de celle qui est assi- gnée par M. Bruce ( 14° 57’ 55"). Nous diffé- rons en longitude d'environ vingt-neuf milles, la sienne étant de 400 7” 30 ” ; mais comme elle paraît n’avoir été calculée que d’après une longitude déterminée dans la province de M. Hamilton {v0y.pag. 24 de ses Voyages *) pour des mots fouréens, par un tocruri ou faquir qu'il rencontra à la cataracte, et qui allait à la Mecque, en 1800. Il fait aussi mention de noms de nombre qu'il m’a montrés à son retour du Dar-Four. Je suis, etc., W. G. BRowNE. * Ces Voyages ne sont pas traduits en français. EN ABYSSINIE. 219 Shiré, et non d’après des observations faites sur le lieu même, on ne peut pas y avoir une grande confiance. Dixan était autrefois un fief qui relevait d’Axum , et même aujour- d'hui ses habitans conservent beaucoup de vénération pour cette ville , la plupart d’entre eux ayant sur l'épaule droite une croix em- preinte par le feu , comme marque de leur attachement pour cette metropole {1). Le 19, dès le matin , nous quittâmes Dixan. Après avoir fait quatre milles en montant toujours, nous passâmes sur un des rameaux inférieurs de la montagne, qui forme la chaine nord-est du Taranta.La descente était fort roide et fort encombrée de pierres ; mais elle n’était pas à comparer à celle du Taranta proprement dit. En arrivant au bas du défilé, nous trou- vèames une plaine couverte de capriers fort rap- prochés les uns des autres, et garnie d’un beau gazon qui offrait un singulier contraste avec l'aspect brülé du pays situé de l'autre côté de la montagne. Nous rencontrmes çà et là , sur toute la plaine , des piles de pierres, qui res- (1) C’est là probablement ce qui a donné lieu à cette fable qu'on trouve dans quelques auteurs anciens , « les Abyssiniens recoivent le baptème de feu. » 220 : VOYAGE semblaient à des cromleks{1}, et dont la terre avait été détachée par la violence des pluies périodiques. Ce petit territoire forme un goulta, ou un fief appartenant au nayb de Massouah qui le tient, du consentement des Abyssiniens des environs , et dont on prétend qu'il retire une grande quantité de blé. Après avoir fait quelques autres milles, nous arri- vâmes à deux villages nommés Séah et Ko- douna, dans le voisinage desquels nous as- simes notre camp pour passer la nuit. Le chef du district, Shum Sadou, était alors à Gondar, où il était allé solliciter le rang de kantiba, tous les habitans de cette partie du pays qui s'étend depuis Hamazen jusqu'à Adoueh, ayant beaucoup de respect pour Fautorité royale et répugnant fortement à tenir leurs terres de toute autre autorité. Sadou, en se rendant à Gondar , avait passé par Antalo, où je l’avais vu à l'audience du ras, auquel il avait communiqué son dessein, et qui lui avait dit en riant : « Allez, si cela vous plait, et obtenez le titre que vous desirez; mais c'est à moi que vous payerez le tribut. » (1) Je n'ai pu découvrir la signification de ce mot. (Vote du traducteur. ) EN ABYSSINIE. 221 - Le frère de Shum Sadou nous fit visite sur le soir, et nous apporta la provision de vivres accoutumée. En retour , je lui fis pré- sent de vingt piastres, au moyen desquelles il promit de nous escorter jusqu'à Arkiko. Dans le cours de la soirée nous fimes plusieurs observations d'étoiles, et une suite d’obser- vations lunaires qui nous donnèrent le résultat suivant : Seconde * (£) dans la queue de la grande ourse ; donnantie. Jo mmbot6" al M Dernière * (Benetnach\). EPL NE CRUE =)30 14 9 Latitude moyenne de Séah. hu : Longitude d’après des ob- servations lunaires...:. 39 19 4o Le lendemain nous passimes une nouvelle | chaine de montagnes, et nous eümes à des- cendre un autre sentier fort roide et fort âpre, mais peu long , comme celui du jour précé- dent. À quelques milles de là nous trouvâmes un ruisseau qui coulait vers la côte, dans un lit de granit gris. Nous nous arrêtämes en ce lieu à l'ombre de quelques arbres , environ une heure, pour faire reposer nos gens. Nous vimes , autour de nous ,un grand nombre de 229 VOYAGE Shiho qui faisaient paitre leurs troupeaux entre les arbres. Ce peuple paraît plus doux que les Hazortas ses voisins, quoiqu'il leur ressémble infiniment sous le rapport de la figure et des mœurs ( Voy. pl. XXVIIL). Le nom générique qui se donne aux Shiho est Torah. Les noms particuliers des tribus sont £do, Goumeddo , Begiddo et Assala- Iddo. Les Hazortas parlent la même langue qu'eux, et leurs tribus principales sont nom- mées Assa-Karré et Assa-Lessan , noms qui ont évidemment du rapport avec la plaine de sel, Æssa signifiant cette ue dans la Due Ghéez. Au nord du pays des Shiïho, vivent les Mara, les Boja et les Manda. Au-delà de ce paysest celui des Juma-Jum, des Taguié et des Beja- Rubrou. Ces derniers avoisinent les tribus des environs de Souakin. Les habitans de Mas- souah font de petits voyages de commerce parmi ces peuplades , et le nayb entretient des. communications réglées avec leurs chefs. I TU tribus qui vivent aux environs de Souakit sont connues sous le nom générique d'Adareb, et l’on dit qu’elles sont gouvernées par un chef particulier , nommé Sultan Mohamed, qui réside à Uddukud. Les noms particuliers des tribus sont Ærteda, Betimala , Karub , Bar- EN ABYSSINIE. 2953 toum , Adamur, Subderat, 1barekab, Aran- doah, Bisharyn (1), et Umma-ra. Les Bar- toum résident près de Shendi.“ils ont plu- sieurs bourgades ; et du côté du sud ils sont voisins d’une tribu de Shangallas, appelée Barea , qui fait des incursions dans la pro- vince de Walkayt. Les Adareb sont unis aux Hallingaret aux Taka (2). Ils sont gouvernés par un Dekhilek, résident près du confluent du Tacazze et du Nil(2}), et communiquent de loin avec les Funges qui habitent le pays de Sennaar. La plupart de ces nations chan- gent de résidence selon les saisons, et sont Musulmanes de nom. J'ai inséré dans mon Appendix (3), des Vocabulaires de leurs lan- gues , Vocabulaires dont les mots sont en aussi grand nombre que j'ai pu les avoir. Cette courte notice comprend tous les renseignemens que (1) Les Bisharyn forment des tribus errantes qui four- nissent des guides pour traverser le désert , depuis Shendi jusqu’à Syéné. On dit qu’ils sont toujours en guerre contre leurs voisins les Arabes Ababdé, et qu'ils forment le dernier anneau de la chaine des tribus éthiopiennes qui s’éleudent depuis le Cap de Bonne-Espérance jusqu’à l'Egypte. (2) Il y a évidemment affinité entre ces deux mots, Taka et Tacazze. (3) Voyez celui du tome 1° de cette traduction. 22/4 VOYAGE je me suis procurés , à diverses reprises, sur ces tribus septentrionales. Nous nous remîimes en route à deux heures, et peu de temps après nous arrivâmes à un coude que fait le chemin et où nous eùmes la vue d'une haute montagne qui nous restait à dix milles au nord, et sur laquelle s'élevait autrefois lemonastère de Bisan, qui était célè- bre dans toute l'Abyssinie par sa richesse, et. par le nombre et la sainteté des religieux qui l'habitaient (1). On m'a dit qu'il était aban- (1) Alvarès, p. 65. « Lequel est situé sur la pointe d’un roc fort haut , et de tous côtés qu’on peut jeter la veue en bas, on aperçoit une profundité ténébreuse et épou- vantable. L'église du monastère contient un grand circuit et est d’une grande structure, bien dressée , et les bâti- mens magnifiquement ordonnez, et est le comble d’icelle enrichi de trois grandes nefs et fort industrieusement compassées. » Voyez aussi la Relation du Voyage de Poncet en Ethiopie , qui rapporte cette fable ridicule, qu'il a vu dans la même église une baguette d’or, ronde, longue de quatre pieds et aussi grosse qu'un bâton, qui se tenait en l’air sans aucun appui. Pour confirmer cette assertion , l’auteur ajoute : « Je passai un bâton par- dessus et par-dessous et de tous les côtés, et je trouvai que cette baguette d’or était véritablement en l’air *.» * Lettres édifiantes et curieuses ; tom. LIT, p. 366, édit. de 1780 , où l'on se moque aussi du prodige. ( Citation du tra- ducteur.) EN ABYSSINIE. 225 donné et qu'il tombait en ruine à présent. On nous montra un chemin tracé sur la gauche de la montagne, qui menait vers l’ouest jus- qu'à Gella-Gouro et Hamazén , à travers un pays pittoresque et sauvage, fort fréquenté par les éléphans. Au nord sont les districts de Kotet de Sahart, quis'étendent en ligne droite jusqu'à Dobaroua., | Dépuis ce moment nous descendimes sans cesse en longeant le courant l’espace d'environ dix-milles,, durant lesquels nous rencontrâmes beaucoup d'adansonia , d'asclepias , d’eu- phorbias et de tamariniers, signes certains que nous approchions des plaines arides et basses. I nous parut qu’un grand troupeau d'éléphans avait suivi récemment cette gorge ; car à peine y avait-il un arbre qui n'offrit des mar- ques évidentes de leurs ravages. À trois heures nous parvinmes à une ouverture de la gorge. Là le Baharnegash-Yesous mit pied à terre, et nous pria de faire un petit détour sur la gauche , pour voir un défilé « par lequel le Tabôt (l'arche de Noë) avait été apporté dans le pays par Menilek. » Il y avait dans ce lieu un grand massif de dattiers sauvages, chose assez remarquable , cet arbre n'étant pas in- digène en Abyssinie. Le monastère de Bisan IT. 15 226 VOYAGE nous restait alors à peu près à l’ouest. Nous fimes route ensuite entre des blocs et des chaines de granit, qui à la fin nous condui- sirent à un beau bosquet, situé sur le bord d’un ruisseau , et dans lequel nous dressämes nos tentes pour passer la nuit. ( Le 22, au point du jour, nous descendimes une gorge que des masses énormes de granit rendaient presque impraticable pour nos*mu- lets , et qui quelquefois forçaient le ruisseau à disparaitre. Dans le cours de la journée nous renconträmes plusieurs troupes de Shïho , qui portaient des marchandises du côté d'Ha- mazen. Nous remarquâmes , parmi eux, quel- ques jeunes filles bien faites, qui avaïent de beaux traits et le teint beaucoup plus clair qu'aucune de celles que nous eussions vues jusqu'alors. Assept heures et demie, après avoir marché en différentes directions , nous parvinmes à un embranchement du chemin, et nous quittämes le ruisseau , ( qu'on me dit couler vers l’est jusqu'à Oueah} puis nous tour- nâmes au nord et nous commençämes à monter la haute montagne d’Assauli. Près de l'entrée du défilé, nous visitimes un campement de Shiho , qui consistait en un cercle de huttes coniques, disposé de façon à ressembler au _ EN ABYSSINIE. 229 Kraal des Kafres, et duquel on faisait sortir les chèvres pour aller paître sur la montagne. Toutes les tentes annonçaient la propreté ét l’aisance ; et le nombre des chévres et des chevreaux se montait à plusieurs mille. La pente était extrêmement roide, ce qui était compensé par la beauté de la vue, à mesure que nous avancions. Le sentier suivait la lisière des bosquets ; composés des plus jolis arbustes et de plantes en fleurs. De temps à autre nous le trouvions obstrué par des masses de rochers, puis nous passions sur de petits tapis de verdure , et le tout offrait l'aspect le plus enchanteur. À mi-chemin nous vimes jaillir d’entre les rochers une source d’éau lim- pide, qui retombait dans un petit bassin creusé pour la commodité des voyageurs. Nous fimes halte pour jouir de la fraicheur de ce lieu, durant la chaleur du jour. Nous reprimes notre marche dans laprès- midi ; et sur les deux heures nous parvinmes au sommet de la montagne. Le tableau que nous eùmes alors sous les yeux , offrait l'aspect le plus imposant. Immédiatement devant nous était une plaine verdoyante sur laquelle les habitans étaient fort occupés, les uns à soigner leur bétail et les autres à recueillir une espèce de blé. Ensuite la vue se portait au 10* 228 VOYAGE loin sur les régions brülantes du Tehama (1), et l’on pouvait distinguer la haute montagne qui forme le ras Djedam , l’isle de Massouah , et une longue étendue de la mer qui l’envi- ronne. Tout près de nous était le tombeau d'un chaik, également révéré par les chré- tiens et les mahométans. Lorsque nous füûmes en face deee monument, le baharnégash Yesous et son fils rompirent un morceau de pain qui leur fut présenté par un des Shiho , et ils nous pressèrent , avec des instances qui me parurent suggérées par la superstition , d'en accepter une partie. Je n'ai pu découvrir le motif de cette coutume. | : F Je pris sur le sommet de la moutagne d’As- sauli, avec un théodolite, les gisemens sui- vans : Massouah nous restait au nord-ouest, le ras Djedam au 75° nord-est, et Dixan(d’apres une distance présumée ) presque au sud. Nous descendimes ensuite l'espace d'environ un demi-mille , jusqu'à un emplacement circu- laire, tapissé d'un vert gazon , et environné d'arbres, où nous assimes notre camp. Près de là coulait un ruisseau d’eau douce qui sortait d’une crevasse de rocher. Un homme (r) C’est la partie basse de l'Arabie Heureuse. ( Vote du traducteur. ) EN ABYSSINIE. 229 qui revenait de la côte, se reposait auprès de la source. Nous étant approchés de lui, il se leva , et à ma grande surprise , il s’in- forma « de la santé de l’empereur à Gondar !» Cela sembie confirmer une remarque que j'ai déjà faite : c’est que la famille royale est plus respectée dans cette partie de l'Abyssinie que dans la plupart des autres. Dans la soirée le baharnégash Yesous, qui m'avait accompagné tout le‘temps que j'avais passé dans le pays, se retira. De tous les hommes que j'ai con- nus intimement, je considère ce respectable viellard comme le plus irréprochable et le plus parfait. Son cœur et son esprit semblatent formés d’après les principes les plus purs de la religion chrétienne. Chacune de ses pen- sées , chacune de ses actions paraissait ins- pirée par elle. Il récitait continuellement des prières pour nous , en cheminant à côté de: moi. En toute occasion il cherchait à réprimer la colère dans ceux qui Fenvironnaient ; il les calmait par de douces paroles et les excitait, par son exemple , à remplir, avec exactitude, tous leurs devoirs. Si un homme était fati- gué il laidait à porter son fardeau. S'il voyait qu'un des. mulets füt blessé , il me priait de le faire relever. Souvent il mettait pied à terre et marchait plus d’une demi-journée pour sou- 230 VOYAGE lager sa monture. Quand je donnais la chasse à des perdrix ou à d'autres oiseaux, il leur aurait dit volontiers de se sauver ; il secouait la tête et me suppliait, avec un accent dou- loureux , de ne pas les tuer. J’ai fait remar- quer , dans mon premier journal , que , malgré sa grande humanité, il était loin de manquer de courage ; et depuis j'ai eu occasion de juger de sa bravoure, quoiqu'en toute rencontre il parüt éviter soigneusement d'engager une que- relle. Au temps de mon second voyage , il était en différent avec le nayb de Massouah , et en conséquence, il ne crut pas devoir se hasarder plus loin vers la côte En lui disant adieu, je lui fis présent de cent piastres et d’une petite pièce de drap pour faire un kaftan. Je crois que nous nous séparàmes avec des regrets mutuels. Du moins je puis dire que je n'ai jamais senti plus de respect pour per- sonne que pour ce digne homme. Le 23, nous descendimes jusqu'au bas de la montagne, et insensiblement nous vimes disparaître le magnifique tableau dont j'avais été si charmé. Bientôt nous entrâmes dans un djengle sauvage d'acacias épineux qui crois- saient dans un terrain sablonneux et aride. En peu de temps nous ne vimes plus aucune trace de ruisseau. Le pays devint ensuite si EN ABYSSINIE. 231 sauvage et si boisé que nous nous égarämes etque nous fimes quelques milles vers le sud, jusqu’à ce qu'un vieux berger, qui gardait un champ isolé ensemencé de mitchelle et appartenant au shum Sadou , nous remit dans lechemin. Nous marchâmes ensuite vers l’est, ayant à descendre plusieurs défilés fort äpres, jusqu'à ce que nous fussions parvenus à une file de puits creusés dans le lit d’un torrent situé à environ onze milles d’Arkiko , et nous trouvâmes un certain nombre d'indigènes qux faisaient boire de grands troupeaux de bêtes à cornes, amenés des environs de la côte de la mer. Nous assimes motre camp près de ce lieu. Nous n’y étions pas depuis long-temps, lorsque nous vimes venir vers nous , pré- cédé de deux hommes qui donnaient d’une sorte de trompette, dont le son aigre retentit dans toute la vallée , le chef d'un district voi- sin. 11 se nommait le baharnegash Oual, et jappris qu'il était Abyssinien, ce qui me fit beaucoup de plaisir ; car je ne savais pas que les chrétiens eussent des établissemens si rap- prochés de la côte. Le baharnegash Oual me parut être un homme recommandable. 11 me témoigna sa satisfaction de ce que nous avions pris ce chemin. Je fui fs un petit présent, et il me 232 VOYAGE. promit en retour d’être l’ami de tout anglais qui traverserait cette contrée. Le soir nous fûmes fort récréés par quelques musiciens errans qu'il nous avait envoyés. Ilsnous chan- ierent des chansons du pays, en s'accom- pagnant d’une espèce de lyre R qui rendait des sons agréables. GUUr La nuit je fus réveillé par des cris poussés dans notre camp. Jesortis aussitôt de la tente, etil parut qu'une bête féroce avait voulu en- lever un de nos mulets. Tous nos animaux, qui avaient été attachés à des piquets sur une même ligne, rompirent leurs liens. On les trouva serrés les Lu les autres , tout tremblans et couverts d'une sueur extrême- ment abondante. La frayeur extraordinaire dont ils avaient été saisis me fit supposer que la bête féroce que ravais simplement aperçue dans sa fuite , était un lion. Le jour suivant , le temps étant fort chaud, (le thermomètre s'était tenu toute la nuit à plus de 800) nous partimes de bonne heure pour nous rendre à la côte, et à midi nous arrivämes à Arkiko. Dans le cours de notre marche nous avions rencontré d'immenses trou peaux de chameaux appartenans au Tigré (1) J'en ai donné une esquisse. Voy. l'Atlas pl. XXVE. EN ABYSSINIE. 233 ou à la tribu de Shiho du Nayb. Ces animaux erraient entre les gtra (espèce d'arbres ). Nous irouvâmes que l'entrée de la montagne n'était pas à plus d’un mille et demi d'Arkiko. Bientôt nous nous rendimes à Massouah, où, à notre grand regret, nous vimes que la Marian n'était pas arrivée ; et nous ne savions de quelle manière nous pourrions gagner Moka. Toute- fois le kaïmakan nous reçut avec beaucoup d'égards. Il avait fait préparer, pour notre réception, la maison d’Abou Yousef , où , en conséquence , nous logeàmes. Une autre habi- tation avait été destinée à Ayto Debib et aux gens. du ras. | La chaleur alors déviuis dot ed et l'in fection qui , à la basse mer, s'élevait de la grève, sur laquelle s'amassent toutes les imon- dices de la ville, rendait l'air très-mal sain. Cela joint au changement subit de climat et à linquiétude que me donnait l'absence du vaisseau , me causa une fièvre violente. Les remèdes les plus puissans me furent admi- nistrés sur-le-champ. Ils agirent efficacement ; mais ils me laissérent si faible que j'aurais péri, jen suis sûr, si j'étais resté plus long- temps dans cette île fatale. Par bonheur, un daou , qui appartenait à Currum Chund, entra bientôt dans le port , et nous nous em- 234 .. VOYAGE pressâmes de le fréter. Je suis persuadé que ce fut à cela , ainsi qu'aux soins dé M. Smith, qui m'avait accompagné en Abyssinie , que je dus la vie. Je fus porté à bord, le 4 juin; et nous miîmes à la voile lorsque j'eus récom- pensé tous les Abyssiniens qui nous avaient suivis, et que j'eus pris congé d’Ayto Debib. Les bonnes qualités dont ce jeune homme «st doué, me portent à insérer ici une courte notice de sa vie, notice qui pourra donner une idée favorable du caractère des Abyssi- niens. Debib est fils d'un chef dis commandaït le petit district de Bür , qui est situé sur la côte. Etant fort jeune , il fut fait prisonnier dans une irruption des troupes du ras. Ses manières plurent tellement à Ouelled Selassé, qu'il le confia aux soins d'un prêtre instruit, de même que plusieurs autres jeunes captifs (1). Au temps de mon premier voyage, il était parvenu à sa seizième année et avait fait de grands progrès dans ses études. Deux ans aprés, sa bonne conduite en tout point Iui (1) C’est la coutume constante du ras qui , à cet égard , mérite les plus grands éloges. (2) La discipline à laquelle ces jeunes gens sont soumis est trés-stricte, pour ne pas dire sévère. En certaines occasions le fouet ne leur est pas épargné. EN ABYSSINIE,. 239 eoncilia la bienveillance du ras , qui le chargea de plusieurs missions vers le gouverneur du Samen et d’autres chefs. De telles marques de confiance sont trés-avantageuses pour celui qui les reçoit ; car ordinairement, au moment du départ, le ras lui donne un habit et un mulet ; et le chef à qui le message est adressé , saisit cette occasion de témoigner son attachement au ras, en faisant un présent à l'envoyé. Les succès que Debib obtint dans ces missions, accrurent son crédit. Le ras lui conféra le district de son père , qui s'était fait prêtre , et auquel le jeune homme eut la sagesse d’en confier l'administration. Quant à lui il demeura attaché à la maison du ras, sous les titres de selafé , de chelika , et par courtoisie , de balamaal. Dans des occasions de la plus haute impor- tance , Ayto Debib avait osé seul tenir tête au ras. Son esprit d'indépendance , qui ne lui permettait pas de s’abaisser à rien de ce qu'il croyait au-dessous de la dignité d'un chef, lui en avait mérité la faveur. IL avait le noble orgueil qui rejette jusqu’à la pensée de solli- citer des présens. « Non » , lui ai-je oui-dire souvent , dans un dialecte mixte que M. Pearce et quelques-uns de ses amis entendaient seuls, 236 : VOYAGE « én& meskyn (1), suboouk (2) lékyn ân& mé Jéch (3)s beg (4) » Je puis être pauvre , il est vrai, mais je ne mandierai jamais. » J'avais remarqué souvent qu'il desirait vivement un fusil anglais ; mais il attendit le moment qui précèda le départ de M. Pearce , pour m'en faire parler par lui , et il le pria de le de- marder comme de lui-même. Ce fut pour moi le plus sensible plaisir de pouvoir, quelques jours avant de le quitter, lui offrir celui dont je métais toujours servi. Les paroles ne pour- raient exprimer la joie ou plutôt Fenthou- siasme qu'il éprouva ; lorsqu'il le reçut de ma main. L'intérêt que son aimable caractère me fait prendre à ce jeune homme, m'en rend le souvenir extrémement cher. C'est une vive satisfaction pour moi d'avoir pu affermir ses pas dans le chemin de la vertu, et faciliter son avancement près du ras. Nous touchâmes, le6, à Dahalac el Kibyr, où je renouvelai connaissance avec le chaik qui commande dans cette île. Le 8 , nous passämes Sarbo , Morah et Amphila ; et le 10, (1} Arabe, (2) Abvssinien. (3) Arabe, (4) Anglais. EN ABYSSINIE. 237 après avoir eu , le long de la côte , des brises de terre et des brises de mer, régl‘es , nous mimes le cap sur Moka, où nous arrivämes sains et saufs, et où nous primes notre loge- ment à la factorerie anglaise. Durant le séjour que j'avais fait au mois de mars, à Massouah, j'avais conçu l’idée que quelques ruines de l’ancienne ville d'4dulis, mentionnée par Pline, par Cosmas et par d'autres écrivains, pourraient se trouver au fond de la baie d'Annesley, près de la ville moderne de Zulla. J'avais formé cette conjec- ture, d'après la situation de cette baie, rela- tivement à l'ile de Valentia (qui est indubi- tablement l’ancienne Orine dont il est fait mention dans le Périple ), d’après la ressem- blance du nom de Zulla (ou , comme on dit quelquefois, de Thulla ) avec l'ancien nom, et d'après ce fait , qu'une colonne , évidem- ment égyptienne, qui se trouve au lieu de débarquement, vis-à-vis de Massouah , a été, selon-le récit des indigènes , apportée là «de quelque lieu plus proche de l'extrémité inté- rieure de la baie d'Annesley. » Hadjy Hamed, qui m'avait accompagné à Dixan , m'avait dit aussi, en réponse à mes questions sur ce Sujet, «qu'il avait entendu parler d'une ancienne ville , située près de Zulla, et qu'on voyait 338 VOYAGE en ce lieu des ruines considérables de maisons, de réservoirs et de colonnes » ; mais son récit était mêlé de tant de fables d’or et de trésors enfouis là , qu’on ne pouvait trop compter sur son exactitude. À mon retour à Massouah,, au mois de mai, je rencontrai de nouveau Shum Hummar, de qui j'obtins inopinément des informations plus satisfaisantes. Il me dit que l'on pouvait toujours reconnaître de grandes ruines d'une ville ancienne ( près de Lis qu'il nommait « 4zouli» , que les maisons paraissaient avoir été plus grandes et plus nombreuses que celles de Massouah , que des pierres carrées , de quatre à cinq pieds de lar- geur , étaient entassées confusément dans le lit d’un « gorf» ou torrent dont une inonda- tion soudaine avait , selon la tradition, ren- versé cette ville. Il me représenta les ruines comme étant à peu de distance de Zulla. Il me dit que les habitans de cette ville n'étaient pas aussi méchans que ceux d'Arkiko, et qu'il pensait que toute personne envoyée par moi , obtiendrait sans peine la vue de ces restes. Ce récit me fut positivement confirmé deux jours après, par Shum Aïli , autre vielliard de la tribu des Hazortas , qui nomma plusieurs fois et distinctement, Æzoult , la ville an- cienne , en m'en décrivant les ruines, et en EN ABYSSINIE. 239 me disant de même qu'elle avait été détruite par un torrent. Ces rapports me firent desirer vivement d'aller moi-mème à Zulla ; mais la maladie men empêcha. En conséquence, j y envoyai M. Stuart, dans le daou de Wursum , qui nous avait rejoints , la veille de notre départ de Massouah. Ses recherches ne furent pas fort heureuses; car, quoiqu'il füt parvenu jusqu'à la ville de Zulla, qu’il décrit comme étant située à deux milles de la grève ,et comme étant plus grande qu’Arkiko, Ja défiance des habitans ne lui permit pas de visiter les ruines, [ls en avouèrent cependant l'existence, et M. Stuart eut le bonheur d'obtenir de l’un d'eux un petit vase de pierre fort ancien, qu'on lui ditavoir été trouvé parmi lesgranges pierres dont ces ruines se composent. J'enai tracé l'esquisse. { Voy. planche XXVI.) Le capitaine Weatñerhead avait, à ma demande, fait , à son retour de Massouah, une recon- naissance générale de, la baie d’Annesley , dont je donne la carte { Voy. pl. XIV) , sur laquelle la position de Zulla à été ajoutée d'après les observations de M. Stuart. Cette: carte complette la ligne de la côte d'Abyssinie, depuis La baie d'Asab jusqu’à Massouah. / 240 VOYAGE CHAPITRE X. Observations sur l’histoire ancienne de l’ABYSSIN1E. -—" Les ABYssiNIENS sont issus de tribus ÉTHIOPIENNES , Aborigènes. — Leur conversion au christianisme. — Conquête de l’YEMEN par l’empéreur Amepa. — Liste des souverains qui ont régné sur l’Asvyssinie. — Effort que les Porrucais ont faits pour introduire le catholi- cisme dans cet empire. — Leur manque de succès. — Notice sur les différens voyageurs qui, depuis cette époque , ont visité l’Apyssini1E. — Etat où se trouve aujourd'hui cet Empire. — Départ de Moka. — Tem-. _pête essuyée aux environs de SocorRAi. — Arrivée à BouBAy.— Départ de ce port et retour en ANGLETERRE, Mers avoir retracé dans la présente rela- tion , les événemens qui sont arrivés en Abys- sinie durant le séjour que j'y ai fait, et que Jai jugés dignes d'être connus , je mettrai sous les yeux du lecteur , un extrait de l’his- toire de cet empire, que je ferai suivre de remarques sur la situation politique où il se trouve , et d'observations qui pourront en rendre la géographie plus claire. Je me bor- nerai toutefois, quant à l’histoire , à donner la liste des souverains qui ont régné sur l'Abyssinie , liste que j'ai fait remonter aussi EN ABYSSINIE. 24t haut que je l'ai cru nécessaire, et que j'ai corrigée après avoir consulté les meilleures autorités du pays. Enfin, je rapporterai brié- vement ceux des faits mentionnés dans les Annales Abyssiniennes , qui étant confirmés par les auteurs contemporains des autres na- tions, doivent, par ce concours , être con- sidérés comme authentiques. Faire pénétrer le lecteur plus avant dans le dédale de ces chro- niques obscures, ce serait abuser de sa pa- tience , sur-tout après ce qu'a déjà tenté M. Bruce, qui, bien qu'il n'ait pas publié un extrait fort correct des annales de l’Abys- sinie, a, du moins, dans la dernière partie de son travail , fait une compilation très-ingé- nieuse , qui donne une idée générale de l’his- toire de cet empire (1). Je persiste dans l'opinion que j'ai exprimée précédemment sur ce sujet (2), que les Abys- siniens , ou les Axomites, commelesappelaient les Romains, descendent d’une race d’abori- gènes de l'Afrique , composée de naturels (x) L'Histoire générale d’Abyssinie par Bruce , com- mence au tom. II, pag. 152 de la traduction francaise, édition in-8° du Voyage aux Sources du Nil. (Note du traducteur. ) mu (3) Voyages du vicomte Valentia, tom. IV, p. 215 et suivantes. ( Vote du traducteur. ) IT. 16 242 VOYAGE éthiopiens, qui, dans la suite des temps , se sont mélés avec des colons venus d'Egypte, et qu'ils ne sont pas d'extraction arabe, ainsi que l’a supposé mal à propos le feu docteur Murray (1). J'avoue que j'ai beaucoup de regret de différer d'opinion avec ce savant, relati- vement à un pointsur lequel ses connaissances extraordinaires dans la littérature orientale lui donnaient, à certain égard, le droit de prononcer. Le principal, et je dirais presque le seul argument sur lequel il s’est appuyé, est la ressemblance entre les langues ghéez et arabe; mais elle sexplique suffisamment par la supposition que ces deux langues ont une origine commune, nommément l'hé- breu , que M. Murray lui-même parait avoir prouvé d'une manière satisfaisante , être la langue la plus ancienne qui existe, tandis que la teneur générale de l’histoire des Abyssi- niens , leurs édifices , les caractères de leur écriture , leurs vêtemens et le portrait qu’en font les plus anciens auteurs arabes et bysan- tins, démontrent qu'ils forment une race dis- tincte de celle des peuples de l'Arabie. Comme on n’a pas encore, du moins à ma (1) Voyage de Bruce, tom. VIT, Appendix , p. 435, ( dernière édition ). EN ABYSSINIE. 243 connaissance , fait usage de ce dernier argu- ment, quoiqu'il se rapporte fort à la question, on m'excusera , sans doute, d'y donner quel: ques développemens. On trouve, dans lÆZis- toire de l'Arabie Heureuse, recueillie de di- vers auteurs arabes , par Schultens, diffé- rentes relations de la conquête de ce pays, par les Abyÿssiniens ; et les épithètes qui leur sont appliquéesæontinuellement , sont celles de noirs que Schultens rend par Ærthiopes (1), et.de peuples aux cheveux crépus (Crispä tortilique comä(2). Un de leurs princes s’adres- sant à l'empereur de Perse , le menace de faire sortir ces corneilles qui sont si odieuses à ses compatriotes (3). L'emploi de semblables ter- mes paraît démontrer qu'il n'existait alors ‘aucune trace d'une descendance commune aux Arabes et aux Abyssiniens. Les Axomites sont également distingués positivement des Homérites , dans Philostorgius , l’un des plus anciens auteurs Bysantins, qui les ap- pelle ZE£Ethiopes (4). Il en est de même de Pro- (1) Historia joctanidarum in Arabid felice , pag. 83. (2) istoria joctanidarum in Arabid felice , pag. 137. (3) « O rex ! corvi regiones nostras oppressere , etc. » pag. 129. (4) Philostorgiü Historia eccles. Lib, TIT, pag. 476. Mogunt. 1679. j 16* 24/4 VOYAGE cope (1), de Cedrenus (2), de Cosmas et de Jean Malala (3), qui bien qu'ils appliquent le mot Zndi, aux deux peuples, restreignent aux Axomites , le nom d’ÆEïthiopes. Ce nom d'Ethiopiens , ou d’Ztiopjawan (4), est, ainsi que je l'ai dit précédemment , l'appellation favorite par laquelle les Abyssiniens se dé- signent eux-mêmes. Il est vrai que, par les communications qui ont existé entre les deux côtes, un grand nombre d’Arabes se sont, dans la suite des temps, mélés avec eux ; mais il me semble toujours qu'ils font , par les traits , la peau , les mœurs et les coutumes, une race entièrement distincte. Le Tarik Negubhsti, ou la chronique des rois d'Abyssinie , commence par une liste des em- pereurs de ce pays , depuis Arwë, ou le Serpent, jusqu’à Menilek. Quelques-uns de ces princes ont, comme les souverains de l'antiquité , régné, dit-on , plusieurs centaines d'années(b). (x) De Bello Persico, L.T, p.267, et passim. Basil, 1531. (2) G. Cedreni Hist. Comp. p. 364. Paris , 1647. (3) Historia Chronica Joannis Antioch. Oxonit , 1691. (4) Ludolf, Hist. AEthiop. L. I. Francof. 1681. (5) Les premiers sont ARWÉ, qui régna quatre cents ans, Za Bis1 ANGABA, qui régna deux cents ans , Zacpur, qui régna centans , ZazEsas Beseno, qui régna cinquante EN ABYSSINIE. 54 La liste paraît avoir, depuis Menilek, une plus grande apparence de vérité, quoiqu’on ne doive pas trop s’y fier , comme cela paraîtra par le tableau suivant : Menicer , Ou Een’ HeEkiM régna2gans, o mois. ZA-HENDEDYOU régna....... I Mn © AND AO Se RE Mate rater tete nd IT O LA-AWSYOU: M osé rescse 3 o ZLA-TSAWE.. L'iccsosiessaess 13 10 Za-GEsyou...... unedemi-journée. LA-MRUTE oo ol dssss" "8 4 Za-BAHSE .............0. 9 O RiNOUBA. Die cu ucsaus 2 o RANAZE Se M à anrorernee ee 0 0 TO oO HADOUNA. . soso o ZLa-WaSIR, Ci ee etes so UT O ZLan-Dir 6... ee 2 Oo LA-ANZENA À nr ee ee ee O Za-BEr-Was............... 29 O LADA AD A ELU ce delle cn dE Oo ZABAEZI BAZEN............. 16 o (1) ans, ZAkAWASYA D'AxUM, qui régnaunan,. et Za Ma- KREDA ; Qui régna Cinquante ans , et qui était une femme. Dans sa quarantième année cette princesse alla à Jérusalem, voyage au retour duquel elle régna vingt-cinq ans. (x) Les chroniques contiennent une autre liste altérée , que j'ai rapportée et que voici: Ebr Hakim, Tomai 246 VOYAGE Le Christ naquit dans la huitième année du règne de ce dernier prince. » Suite des Rois qui ont régné après Bazen. Za-SENATU. see sms sus. à 20,4N8; OMOIS! ZA PES. RU te de oO Ph NESSENRR LE dE A NAT Zi) SERA ZA ADGABA, .... LA AIGB A. bidons sn Barre oui 0 0 0 PANNES Lt Ua NEO PAR RATE CR AE ne DÉNMDOENEARE SA RU PS TO: PA ANPET St SR a: a loile. ‘es er ae et QE 3 ZA Fa AWDALA Rs Le 30. ZA ZiGEN et Rem... ous LAC REA ENLN LUNA PEUR LATEST SRE 442 Lee di ZA (1)ELAs@uAGA........... 76: Ts : © : 5 66000200 Mm0 9 0 # e 6 2 0res à î Zagdur, Acsumai , Tahawasya , Abralius, Wurred- Sai, Endor , Wurred Negush , Ausanya , Elalior, Toma Sion , Basilius, Autet, Zaware, Scift, Rami, Artsé, Suffelia, Agbul , Bawaul , Bawaris, Mahassé, Naqué, Bazen. Ce sont là , sans doute, les vingt-quatre empereurs dont parle Tellez. Travels, of J'esuits, p.74. London, 1710, (1) Jusqu'à ce règne inclusivement , on trouve joint au EN ABYSSINIE. 247 Er Henmau. Ni TE QE at ans omois: ZA Dam PS AwESA. Li 0080" NT oO Za WaAkEnA............deux Jours. MMÉRRDES. LS Re GE NT TO ÉL SEGEL.. 25: sil te ÉDASBER EN M4 stades sé Er TércaBmintiare ti Li: 102% HRISEMERA MIT dures sentsiuers 00007 nom Za ou Zo, que je crois indiquer des rois pasteurs où d’origine éthiopienne ; mais à cette époque 1l est remplacé par El, qui semble dénoter un changement de dynastie; conjecture qu’appuient fortement les règnes très-courts de Za Baesi, de Za Wakena et de Za Hadus avec lequel , à ce que j'imagine, s’éteignit la première race des rois. Cette révolution n’aurait-elle pas été opérée par une colonie de Syriens qu'Alexandre a placée, dit-on, adsud du pays des Axomites, près de l'embouchure de la Mer Rouge ? Vid. Philostorg. p, h47o. Hpolkpor d'e rouror Tor Autypulos éni y sEwTaro x pos draloacs nabnuovreS KE CL VO V Ta puxoUTI où EYPOI, Tavlny Thv xAK TI val ma pat lois Pueloe Peporres. AAéEard pos d'e mæpa Térois à Maxsd'oy ex ns < / 0 EE ! q La q ! € 3 ’ Evpias arafnras eylavbo xæl@kier, 04 de vuy TI TN rar pou / ; LA n € |! > y puy EX pny'les. M£Aaves ouy euou d'evos amavles, GÉelas ŒAUTOUS TS QT e, / / 4 / LY4 , ax Îfvos Ty nAlov nalarlouerns , TApa TOUTUS TE ÉVAoxaToI & / . T 0 . pause ylurei, Nicephorus Call. (B'asil, 1559). Lib. IX, ch. XVIII, fait le même récit. Si le fait était reconnu il expliquerait jusqu’à un certain point l'introduction de la langue Ghéez en Abyssinie, sans qu'il soit nécessaire d'en chercher l’origine en Arabie. 248 VOYAGE EL ABREHA et ÉL ATZBEHA ou AIZANA et SAIZANA (1).... 26ans,o mois. e LL 501. Lu OUPS ANR ANR AE EN 55 1) ÉÉSRANDI.S .,..,, 0.0 0. SD o Er Theme... 9 O En San. ie te 19 20 En AGAIN OL LD Er A Mena re DO FLATEAMPA D DR US a] D dieu Hs AN NE RE STAR RS O ARFAD * Amosi* s 3 SHADgrA"(S) UPissss.ssee S2aNS , OMOIS. ÂMEDA (rx) Le lecteur remarquera ici une coïncidence frap- pante. En prenant les huit années du règne de Bazen, qui ont suivi la naissance de Jésus-Christ , et en ajoutant les treize ans du règne d’Abreha, temps auquel le chris- tianisme a été introduit en Abyssinie, on aura un espace de trois cent trente ans que les chroniques disent s’être écoulé entre les deux événemens * * (2) Il est probable que les quatre noms accompagnés d’un astérique , doivent. aussi être transposés , qu’El Ahiawya doit être placé avant El Abreha , et que les quatre autres noms doivent le suivre immédiate- * Cet argument est reproduit ci-après dans le texte. ( Re- marque du traducteur.) EN ABYSSINIE. 249 L'ordre de la Chronique diffère un peu de celui que j'ai suivi. Dans le premier , Abreha et Atzbeha sont placés après El Ahiawya et non au lieu où j'ai hazardé de les mettre ; mais si l’on peut prendre confiance dans la liste, il est évident que l’arrangement qui se trouve dans la Chronique offre une erreur très-grave ; car le nombre total des années écoulées depuis la huitième du règne de Bazen jusqu’à la treizième de celui d'Abreha , doit être de quatre cent soixante-cinq, tandis que la Chronique réduit cet espace à trois cent trente ans. Cet anachronisme m'a conduit à soupçonner l'erreur , et un examen subséquent me l’a fait reconnaitre. En conséquence, je me suis cru en droit de placer Abreha et Atzbeha , conformément à l'époque où ils ont commencé leur règne, après El Semera, et j'ai considéré le reste des noms contenus dans la liste (1), comme formant une succession ment. Alors, au lieu de deux, il n’y aurait qu’un seul Ameda ; mais je n’ai pas osé faire cette altération , quoique, pour en confirmer la convenance , une des chroniques porte que l’espace de temps écoulé entre la huitième année du règne de Bazen et la treizième de celui d’Abreha , est de trois cent trente ans. {1) Voyez l’Appendix du tom. VII { dernière édition anglaise \ du Voyage de M. Bruce, Appendix composé 250 VOYAGE régulière. L’exactitude de cette distribution est confirmée par le nombre incomplet de souverains mentionnés dans la Chrouique, comme ayant régné entre Abreha et Ameda, (tandis que l'ordre que j'ai hazardé offre une proportion très-juste), et par cette singu- lière coïncidence, qu’en prenant la huitième année du règne de Bazen pour celle de la nais- sance du Christ, et en ajoutant les treize ans d'Abreha, ce qui fait le temps indiqué pour introduction du christianisme, on remplit précisément le nombre de trois cent trente ans, qui est exactement, selon les Chroniques, l’espace écoulé entre ces deux événemens. En supposant doncque les règnes réunis d’Asfah, d'Arfad, d'Amosi et de Seladoba, aient été d'environ soixante et dix ans, et en y joignant le temps qu'ont régné les successeurs d'El Ahiawya , le contenu de la Chronique acquiert de la vraisemblance et l’on parvient jusqu'à Ameda, qu'on sait avoir élé contemporain de Justin. ù Le lecteur versé dans la littérature classi- que, aura vu avec plaisir, dans la liste dont je viens de faire mention , le nom du souverain par M. Murray, quiatiré en partie ses renseignemens des listes que j'ai rapportées. EN ABYSSINIE. 251t qui régnait en Abyssinie à l’époque où le Périple de la Mer Érythrée a été composé ; car il n’est guère possible de douter, je crois, que Zoskales (Sosmaaw) (1) ne soit pas le Za-Hakale qu’on dit avoir régné entre les an- nées 76 et 09 de l’ère chrétienne. Cela a même un singulier rapport avec l'époque à laquelle le docteur Vincent a fixé la composition du Périple , et qui est la dixième année du règne de Néron , où l'an 64 de ia même ère, ce qui ne fait qu’une différence d'environ douze ans. Cet accord si remarquable , confirme gran- dement l’une et l’autre supposition. Le récit de la conversion des Axomites à la religion chrétienne , au temps de l'empe- reur Constantin , tel quele donnent Ruffin (2) et les autres Auteurs ecclésiastiques, Jette un nouveau jour sur cette histoire. 11 parait, d'après ces autorités que le personnage nomme (1) L’altération d’une seule lettre, celle de l’a pour le, donnerait probablement le même nom, et ce serait une méprise qui se serait rencontrée fort rarement. Voyez le Périple de la Mer Erythrée publié par le docteur Vincent. =” «Le roi de cette contrée est Zoskales, dont les états s'étendent depuis le pays des Moscophagi jusqu’à la côte de Barbarie. Ce prince est doué d’un mérite supérieur et sait le grec. » (a) Ze, T, ch. IX ,.et Cedrenus, 10m. Æilps 384 292 VOYAGE Frumence était l’abba Salama , ou le Fremo- patos mentionné par la Chronique , lequel, après avoir résidé quelque temps en Abyssi- nie, fut élevé à la dignité d’évêque , par Atha- nase, et introduisit le christianisme dans ce pays. Les Ariensayant pris l’ascendant pendant le règne suivant , l'empereur Constance envoya unindien,nommé Théophile (1),enambassade près des deux souverains, Aizana et Saizana, avec une lettre où il les traite de adcaqu Timoraru, irés-chers frères. Son dessein était de porter Frumence à renoncer à la doctrine d’Athanase, et à embrasser celle du nouveau patriarche George. L'inscription que j'ai découverte à Axum , prouve clairement que ces monarques régnaient sur l’Abyssinie. 11 y a quelque diffi- culté à déterminer auxquels des souverains mentionnés dans la liste, ces noms appellatifs peuvent convenir. Dans ma première relation je les ai appliqués à Abreha et Atsbeha; mais M. Murray était d'avis, d’après la date à laquelle on doit reconnaître que fut écrite la letire de Constance (l'an 356 de J. C. ), qu'ils devaient l'être à quelques-uns des rois suivans. Je ne crois pas ce changement nécessaire ; car il n'est pas improbable que les noms des sou- (1) Vid, Plhilostorg. 477 et seq. et Sancti Athanasii Apol, Paris, 1627, p. 608. EN ABYSSINIE. 253 verains qui régnaient lorsque Frumence fut envoyé pour la première fois en Abyssinie, aient été, dans la seconde otcasion , employés par l'Empereur Constance, même quoiqu'ils eussent cessé de régner. Il paraît que la puissance des Empereurs d'Abyssinie était pleinement établie à cette époque , et que leurs conquêtes s'étendaient sur une partie de l'Arabie , et depuis Zeyla jusqu'à la jonction du Nil et du Tacazze. Telles sont du moins les limites de l'Empire désigné par une des inscriptions adulitiques, qui, depuis que j'ai communiqué mes conjectures au public, a été considérée par plusieurs per- sonnes des plus en état de prononcer sur cette question, comme rappelant Îles opérations d'un souverain d'Abyssinie, et très-probable- ment celles du même prince qui a érigé le monument d'Axum (1). À dater de l’époque de laquelle je parle, on voit s'écouler un espace de près de deux cents ans, avant qu'il soit fait de nouveau mention des Axomites. Alors, d’après l'empire absolu qu'ils avaient acquis dans la Mer Rouge, (1) Voyez l’Appendix du tom. VIT du Voyage de Bruce , par M. Murray , p. 433 , et le Periple de la Mer Erythrée , traduit du grec par le docteur Vincent. Ces deux savans ont adopté mes conjectures, 254 VOYAGE ils commencérent à mettre un poids dans la balance générale de la politique, ce qui les a fait nommer plusieurs fois , par les auteurs grecs et arabes , dont en général les rapports sont trés-conformes, quoique, vu la différence d'orthographe des noms et de divers passages obscurs , on ait eu jusqu'ici beaucoup de peine à les concilier. A la fin cependant, après avoir conféré, avec le plus grand soin, les narra- tions des différens auteurs , j'ai pu établir les deux points sur lesquels les historiens by- santins s'accordent si parfaitement avec les Chroniques abyssiniennes, que l'obscurité qui jusqu'à présent a couvert ce sujet, en est dis- sipée en grande partie. Comme ces deux points sont liés à l’histoire des Romains, des Perses et des Arabes , à cette époque (1), un tel accord me parait être des plus importans pour l'his- toire générale. Les points auxquels je fais allusion, «sont l'arrivée de saints personnages venus d'Egypte (1) Gibbon lui-même dit, après l'avoir retracée dans son Histoire , «cette suite d’événemens obscurs et éloi- gnés, n’est pas sans rapport avec le déclin et la chute de l’Empire Romain, Si une puissance chrétienne s'était maintenue en Arabie, Mahomet eût été étouffé dans son berceau, et l’Abyssinie aurait prévenu une révolution qui a changé l'état religieux et politique du Monde. » EN ABYSSINIE. 255 pour affermir la foi, et l'expédition d’un des monarques Abyssiniens contre Dunaan (1), roi juif, qui avait persécuté les négocians chrétiens et arabes. » Jusqu'à présent , le pre- mier de ces événemens a été sans aucun motif satisfaisant, supposé arrivé entre les années 426 et 480 (2), et le dernier à été attribué à l'empereur Caleb (3), dont le règne doit s'être étendu jusqu’à l’année 550. — Mais il parait maintenant que les deux événemens étaient liés l’un à l’autre , et que la conquête de l'Arabie s’est faite avant l’arrivée des saints hommes venus d'Esypte. Pour éclaircir ces faits, jen mettrai sous les yeux du lecteur des relations distinctes , tirées des Chroniques nationales , de l’Historia Chronica de Jean d'Antioche, ainsi que d’autres auteurs grecs. On rapporte dans le premier ouvrage, que sous le règne d’Ameda , ou Amda, neuf saints personnages arrivèrent de (x) L'auteur écrit Dunowas. (Note du traducteur. ) (2) Wid. Tellez, p. 91. Geddes, Church History of Ethiopia, p. 14, et Ludolf. Comment. p. 283. (3) La date du règne de Caleb est fixée à l’année 522, par Ludolf, Zib. 2 ch. k, à-peu-près à l’année 530 par Geddes , p. 15, et à l’année 511 par M. Murray, tom. VII, p.438 du Voyage de Bruce. 256 VOYAGE Roum (1) et d'Egypte, et affermirent la foi; que l'un de ces personnages, qui était su- périeur à tous les autres , était appelé Aro- gaoui (2) ce qui signifiait le vieillard , et que chacun d'eux construisit ( dans le Tigré ) une église qui porta son nom. Jean Malala, après avoir rendu compte de l'expédition du roi des Axomites contre Dimnus , compte qui se con- cilie parfaitement avec ceque les auteurs arabes rapportent de celle qui fut entreprise contre - Dunaan, dit « que le roi des Axomites, lors- » qu'il eutremporté la victoire, envoya deux » de ses parens avec une suite de deux cents » personnes à Alexandrie , pour solliciter la » permission d'en ramener un évêque et quel- » ques prêtres qui pussent instruire ses sujets » dans les mystères de la religion chrétienne. » L'empereur Justinien, à qui Licinius, vice- » roi d'Alexandrie, rendit compte de cette » démarche , permit aux ambassadeurs de » prendre qui ils voudraient. En conséquence, » ils firent tomber leur choix sur Jean, au- » mônier de l'église de Saint-Jean d’'Alexan- » drie, homme doux et pieux, âgé d'environ (1) Par Roum on entend Constantinople. (2) Les autres personnages se nommaient Abba Alef, Tsama, Asfé, Guba, Likanos, Yemata , Garenia et Abba Pantaleon. EN ABYSSINIE. 257 » soixante-deux ans. Lorsqu'il eut été sacré » évêque , ils l'emmenèrent avec plusieurs » saints personnages , dans leur pays , et ils » le présentérent à Anda, ou Ameda, leur » roi(1). » Ce récit coïncide d’une manière si (1) Joh. Malala , Chronographia , p. 168 et seq. ’Es 5 n\ 1 / , \ RTS \ e A duo dé Te xp œuwén ‘[rdovs moneuäoas mpos éaurous of 3 4 ? LU a) 2€ Tv € \ , \ ovoualomevo AvEouuiTar, wat où OumpeTai, n de œiTiæ To ! « La Led LU \ El / / 2 moAëmou auTr ‘O Toy Auvtoupiror Éarineus Evd'orepos #51 Tüv # e nt. € ne ' > © / € ‘ "ApeoT@, 0 de Tor Opnpir@v mAnior Est Ths Aiyumrou. “Os de \9E ! A Led € rv MN 2 \ mpayparTeuTat. Pouaiov, dit Tor Opunpror sise pyovTei sis Tnv 3% !/ à SON AT 1 9 / 4 Led 72 2 \ AVEovpnr, Kat emi Ta evdortpa CaciAtia rw Ido. est jap n >n! / c \ ! \ re / 6 Did, mar Allioner CasiAsie éTTa. Tpia pey Id , Técoapa 4 »h ! Vs 1, € “a 5 FAO A Vas & d'é Aile, T& TANTIOY OYTX TOU OmEGVOS EE TR ŒUIATOAIXE / nm \ # > / 2 à / n pepn. Toy ou mpaymaTeuTür eiceAboyruv sis Tay Xwpay Tüv ms 2 A \ ! ! cl 1 \ € ApepiTUY ; ETÉ TO munrasbu mpayparTéiar ; #yVOx0S Apres 0 \ Le 2 le 2 rc \ J \ > ÉurinrUs Tr AEpTOY ; ÉQVEUTEY ŒUTOUS, Ka TAYTA TA QUTUN / / Lv4 Fr € ! \ le ” dpelAëTo , Aëyor® 076 0f Pope of XpiSeavol xaxts mooUrt Tois 9 }} 9 À A 2 7 L? Ivd'ouios Ev Tois HEPETIV AUTO, KA, TOAAOUS HAT ETOS PovEvouTée 122 ! » / e / € \ # ° xal éx TouTou ExOAUÔN n mpaymareia. Q dé Toy AvEcuprr 2 Y4 [sd me ai € 9 € Garinevs édnAuwre TD GuriAs Toy ‘AmepiToi , « OT | max@e k \ € ! JR \ * "roinas , Qorrvras Popaious XpiSiarous mpaymaTeuTas , ai / VAR TIEN RAS > NT / » 91 , ECAaÿas raena ÉariAsï ax. » Kalëx TouTou els eXÜpar érpdænrer / ! \ 0 /. / ne COR ! pEya AN , Kat TuyEÉMAON pos AAAMAOUS MO AEUOV. Ev Te dé MEA NE ’ ; » \ / =. ” a / / e Toy GasiAéa vTav "AUËovuTUy moAepeir, œureTaEaTo Aëyov GT 31 ! À fe ee me \ ! av wxnro Aigeroy Tüv GariAea Tor Apeprür, XpiSiaos yivouai. \ \ è a 3 \ / € À Vrép Jap TOY XpiSiavey moAtu® auTe, Kai vixnoas 0 GasvAeus F] 4 4 \ » \ LA 2 Toy ’AvtoupuTr, xul mapañaGor auro aiypaAwToy | dei A dr 4 #s \ E A 2 \ \ / 4 € 4 auTor, ai marav Tny Gonbesav AUTOU ka Ty Xwpar ka Tu Éœri- , 3! \ À 4 % 13) \ » A£IX ŒUTOU cAaGe. Kai HET TAY YEKUY emepe TUYXANTIKOUS ŒUTOU ! \ El] 2 ; 9 ? / / d'vo, Kai per aurur d'uaxorious £y AAcEzrd'oelo , d'eo puëvos moÛ Il. 17 # 4 JG | INOVYAGÉ remarquable avec les Chroniques nationales “ qu'il n'y a plus aucun lieu de douter, je crois, qu’elles ne se rapportent aux mêmes faits. _ Le même auteur parle ensuite de l’ambas- sade envoyée par l'empereur Justinien à l'em- pereur des Axomites, que là il appelle Eles : boas (1), (nôm qui, dans la langue Abyssi- nienne , signifie le béni ) faisant de là sorte, chose heureuse , Anda , Ameda et Elesboas, les titres d'un seul souverain. Cedrenus, qui re- trace également ces faits, dit queSaint-Arétas, dont le meurtre occasionna l’expédition d'Eles- boas, mourut dans la cinquième année du règne de l'empereur Justin (2). Il rapporte Cuciréws Tousivravot , w5e AuGetr auroy ÉRITKOTO, xal xANpEXOUE A nat xaTnXn0ava ka dud'axbnver Ta X pisiavor USA pI& , A Doriobnvas, ka maoar Tuv lvd'ixuy Xwpar Uno “Pœualous yéveobau. Kai uyrubn ro CGuoinel Tousimara mavra did Auxiviou , Auyas vou AArEard'peiæs. ka ébérmirer oO œaurTos Gœoineus , ovriia Got acyrar HIT koTOY haGerv “aürous. Kai TE AGEAVTO où. duTol m peoGeuTat Lido Toy Tape piuycipiov Tuÿ dyliv Iowdvwou Toù 2 AAtEardpeiu , dvd pa euAaGA ; maple vo > 00 HAT Town, DVTE ÉVIAUT Ov Se ÉEtxorre d'Uo, wat AaQ@ivlgs Toy ÉTISKOTOY » kal TYs XAN PIXOUS QUs ŒUT0E éTeAEEUTO ; dmuyayor is anv Ivd'ixny XWpa pos ANAAN Tor Garinéa aura. | (1x) Fide p. 196, où dans une note sur lc mot EAërCoas, ilest dit : « Supra Andas vocatur rex iste Arumitarum.» La relation de cette ambassade a été eitée par Gibbon. (a) Vide tom. I, p. 361. EN ABYSSINIE. _259 aussi « que dans la quinzième année du règne de Justinien, Adadus ( Afa«s , qui est évidem-: mert une corruption d'Amda ou d’Anda ) combattit contre les Homérites, et vainquit leur roi Damianus ( Aaprr, Ce qui est une corruption de Dimnus ou Dunaan ) qu'après cela il sempara du pays , que voulant témoi- gner sa reconnaissance envers Dieu ( «xaprivas r& &ä ) , 1l adressa à l'empereur Justinien, une. ambassade, pour le prier deluienvoyer des évé- ques et des prêtres, et que tous les habitans du pays furent baptisés et devinrent chrétiens (1). Ce dernier récit s'accorde parfaitement avec les autres, excepté dans le dernier point qui parait être un peu inexact; car il est évident, d'apres Cosmas et d’autres écrivains , que «les saints hommes » n’eurent aucune prétention à l'honneur d'introduire le christianisme dans PAbyssinie , et qu'ils ne firent qu'y affermir Ja foi », Cosmas disant positivemerft que de son temps « il y avait des églises , des prètres et un grand nombre de chrétiens dans toute l'Ethiopie, à Axum et dansles pays voisins{2).» Cosmas , ainsi qu'il le dit lui-même , était à Adulis au commencement du règne de l'em- (x) Vide pag. 374. (2) Opinio de Mundo, pag. 179: 17 260 | VOYAGE pereur Justin , et par conséquent plusieurs années avant l’arrivée des saints hommes venus d'Egypte. Les remarques précédentes fixent donc la mort d’Arétas à l’année 522, ou à la cinquième du règne de l’empereur Justin la visite de Cosmas à Adulis , à-peu-près à l'année 525, l'expédition contre l'Arabie à l’an- née 530 , et l'arrivée des saints hommes « pour aftermir la foi», entre les années 530 et 542. Procope , qui rapporte aussi au long l'expé- dition contre l'Arabie, appelle Æellesthœus le souverain des Axomites (1). C'est une chose singulière que ses commentateurs n'aient pas fait attention que le simple changement d’une seule lettre rendrait à ce mot sa véritable forme d'Hell Esbæus ou El Esbaas, rien n'étant plus facile, dans le grec, que de prendre le € pour le 6. L'Æbramus, du même auteur, est (2) évidemment aussi l’Abreha des Arabes, qui_fit ensuite la guerre de l'éléphant; et V Æesimaphœus est très-probablement lAryat Abou Sehem (3), que le monarque Abyssi- nien institua son vice-roi sur l’'Yémen (4). Il (1) Opinio de Mundo , pag. 257 et seq. (2) Idem, pag. 255. (3) Vid. Hist. Joctan. p. 143. (4) Il existe à ce sujet une grande conformité entre Procope et les auteurs arabes. EN ABYSSINIE. 261 paraît également que l’ambassade de Julien, qui fut envoyé par Justinien pour engager l'empereur Améda à faire la guerre aux Perses et à s'emparer du commerce de lasoie, eut lieu immédiatement après cette con- quête de l'Yémen , dans le temps où Anga- né (1), neveu de l’empereur d'Abyssinie , régnait, et que celui-ci ayant été détrôné par Abreha (ou Abram, qu'on dit avoir été un esclave d'Adulis), on fit partir de Cons- tantinople une seconde ambassade, dont Jean Malala donne une relation particulière ( pag. (1) Le vrai nom d’Æesimaphæœus ou d’Abou-Tesem, qui signifie simplement père de Sehem, paraît, selon Jean d’Antioche , pag. 194 , avoir été Afyaw, nom qui, selon toute apparence, est le même que celui d’Aiga qui se trouve dans les Chroniques. On lit aussi dans Nice- phore Calliste , Basil, 1559, L. XVII, c. 32, p. 897 , un récit de ces événemens , qui s'accorde parfaite- ment avec les autres; mais les noms des souverains sont ‘encore plus altérés, quoiqu’évidemment puisés dans la même source, Dunowas étant appelé Damnus, et le nom d’Andas ayant été transformé en celui de David, par corruption d’Adadus , qui en est déja une. La confusion de ces noms a trompé les recherches de l’infatigable Eudolf lui-même ( vide L. IT, ch. LL), qui dit assez légèrement : « At falsa prorsus sunt, quæ a Cedreno et Nicephoro de 4 dado vel Davide seribuntur. » 262 ‘VOYAGE 194-6.) Le monarque Abyssinien (ainsi que son lieutenant ) fut si flatté de cette démarche qu'il fit marcher toutes ses troupes contre les Perses. Selon toute apparence il s’agit ici de l'ambassade , à la tête de laquelle était Nonnosus, aussi mentionné par Photius (p. 6.), qui, comme Jean Malala , dit que cet ambas- sadeur obtint tout ce qu'il voulut {tamen quæ voluit perfecit),ce qu ÉMACHRÉCREEEEN ne fit pas (1). Les avañtages que procurerent cette con- quête de l’'Yémen se réduisirent à peu de chose ; car les troupes qu’on y avait envoyées furent tellement enchantées de ce pays , qu'elles s y établirent ; et bientôt elles ne re- connurent plus que de nom l'autorité de la inère- patrie. Environ soixante et dix ans après la mort d’Arétas ( selon les auteurs arabes), les Perses, dont la puissance s'était relevée à mesure que celle de l'empire Romain avait décliné , envoyèrent des forces redoutables (1) Cette particularité est aussi confirmée par Procope qui , après avoir parlé du peu de suceès de Julien, dans son ambassade près d’Æsiémiphœus, dit : « Sed et Abramus postremÿ quiet regruwm firmissimé obtinuit sæpe J'ustiniano promisit in Persidem irruptionem se facturum , semelque tantum iter ingressus stalim remigravit. EN ABYSSINIE. 263 contre les Abyssiniens de l'Yémen , en firent de nouveau la coriquête (1), et, comme il le parait, obtinrent la supériorité dans la Mer Rouge, la tradition du pays leur assignant la possession complète , non seulement d'Aden et des ports de l'Arabie, mais encore de toutes les iles et des ports situés sur la côte d'Afrique. Aussi peut-on considérer cette époque comme celle où l'Abyssinie perdit toute influence sur Mer, :,55:5 On ne sait pas combien de temps dura la supériorité des Perses ; mais il est probable qu'elle céda à la puissance mahométane qui, bientôt après, envahit toutes les contrées voisines de l'Arabie, s'étendit jusqu'aux parties (1) Cela ne fut point l'effet d’une seule expédition de la part des Perses ; car, après la premiere , les Abyssi- niens qui recurent des secours de leur métropole , recou- vrèrent leur puissance. ( Vide Fist. J'oct. 135. Horum Habassiorum aliquis imperium tterum invasit Jemanam- que cædibus miscuit aique evastavit Ÿ, Ce fut la probable- ment l'expédition de l’empereur Caleb, dont il est si particulièrement question dans les chroniqnes des Abys- siniens. Elle aura absorbé le souvenir de leurs autres conquêtes , comme ayant été le dernier effort remar- quable qu'ils aient fait. Il est vraisemblable qu’il eut lieu en 84, deux ans avant la mort de l’empereur des Perses, Naschirvan ; et la conquête définitive de l’Yemen, peut être placée quelques années plus tard. 264 CE NMOYAGE de l'Orient les plus reculées , et pénétra même dans les régions barbares de lAfrique , tandis que lAbyssinie, non conquise et fidèle à la religion chrétienne , bravait, à deux cents milles des murs de la Mécque, les sectateurs du prophète. En conséquence , des guerres fu- rieuses et continuelles ravagerent son terri- toire. Les princes qui possédaient les côtes de la Mer , recevaient des armes et de l'argent des shériffs régnans, qui souvent payaient aussi leurs services par de magnifiques présens , et qui étaient constamment occupés du projet de conquérir l’'Abyssinie. ÿ La liste suivante indique la succession des rois , depuis Améda , mais elle ne donne pas le nombre d'années qu'a régné chaque prince. AMÉDA., TAZENA. tou L 1 tn D CALES. Guerra Mascar. ConNSTANTINUS. WoussEN SEGUED. 0 FRE SENNAI. ÂDIARAE. AKuL WouDEm. GriM SOFER. ZER-G az. et OO OO ŒN OO QE es | EN ABYSSINIE, | 265 12. DEGNA MICHAEL. 13. BAKR-AKLA. 14. GoumaA. 15. ASGOUNGUM. 16, LetT-Um. 17. THaLza-Tum. 18. Woppo Gusux. _19. Ï Zoor. 20. Dinum. 21. WouDM ASFAR. 22. ARMAH. 23. DEGNA JA. 24. AmBAsA WoupimM. 25. DiLNAAD. Sous le règne de Dilnaad, une femme, nommée Gudit (1), renversa la dynastie ré- gnante , détruisit Axum et tranféra le siége de l'empire dans le Lasta. Les membres de la famille royale se réfugièrent alors dans le Shoa. Cet événement est supposé arrivé vers l’an 925 de J..C., toutes les Chroniques assignant un espace de trois cent cinquante ans pour la durée des règnes réunis des princes dont le nom est inscrit sur la liste précédente. (1) Cette femme est ainsi nommée dans le Ghéez ; mais dans l’Ambaric elle est appelée Assaat ou le feu. 266 VOYAGE On sait tres-peu de chose des affaires d'Abys- sinie , durant cet espace de temps, et même jusqu'à l’année 1255. La seule mention que les auteurs arabes fassent de ce pays , est à l’occa- sion d'envoyés qui passèrent en Egypte (1) pour en ramener un Abouna; et les Chro- niques eiles-mêmes ne rapportent les noms que de quelques - uns des derniers empe- reurs (2). (1) Vide Elmacini Saracent Hist, in Purchas , tom. V, 1032, et Abdol-Lathyf. Paris, p. 334, 1810. (2) Cépendant un de ces princes, nommé Lalibala, / est très-connu par les églises qu'il fit construire dans le Lasta (elles ont été ci-devant décrites ) et par uneten- tiative heureuse qu’il fit, dit-on , pour détourner le cours du Nil, ce qui est aussi rapporté dans les histoires arabes de l'Egypte, et est indiqué à l’année 83r de l'ère Dio- clétienne , ou à l’année 1095 de l’ère Chrétienne. L’igno- rance des temps peut avoir fait croire à la possibilité de l’entreprise; mais, selon toute apparence, la seule source de rivière dont Lalibala fût maître, était celle du Tacazze, qui est dans le Lasta. Les noms des monarques issus de la branche légitime, qui s'était réfugiée dans le Shoa, sont indiqués dela manière suivante dans les Chroniques: Diraad , Maimersa W/oudin, Agva Sion, Sir Farat, Negush Lary , Atzfé, Yakoub , Birasgud, Aseud , W'ou- dem Asgud; et leurs règnes ont rempli, dit-on, un espace de 330 ans, ce qui conduit leur histoire jusqu'à l’année 1255. s Le EN ABYSSINIE. Vers l’année 1255, Icon Amlac recouvra tout l'empire, par l'habileté d'un ecclésias- tique nommé Tekla Haimanot ; mais forcé de combattre sans cesse les Mahométans, qui étaient devenus très-puissans sur les frontières orientales, 1l continua à résider dans le Shoa. La liste suivante est celle des souverains qui ont régné depuis et y compris Icon Amlac. On y a joint la durée du règne de chacun. > 207 Icon Amrac , depuis 1255 jusqu’en 1260. WOUDEM ARAD,..... Kupma Ascun AsFA AsGüD SINFA ASGUD BAR ASGUD, ..., EGBA SION. un, AMDA SION Lt SEF-ARAD, 433... GRIM-ASFARÉ ,..... DAVID Ge AA ÆHEODORUS, GEL A ESRRG et Am e ANDREAS. rl ÉTESBINAAN 22 nu AMDA YEsous BED EL Närm eo Issa Na! : ADO DATE 04e «1.204 1 PART207. 12070803 21802. diode MTS ON. JT)0B SPAS, “A a AP Ar 59: 109048 60. OO: LUF G M MMOT. THON ‘U%MHA02. 'CT4002,. SM AT 7. Le D'UN NY /149/. -.1424., ::.1420. 1400 .: TRI A. 268 'MOYACGE Zara Vacos , depuis 1434 jusqu’en 1468. BspA MarIAM. ....... VAT MARS ur SECUNDER , SON | fils , | PRES ES SE 1494 AMDA SION NAOD A He As Dal TAG ee 1507 ne ht PA 1907... 1850 Davin CTAUPIUS Fi LS us 20869944 1558. one el AR De ue «1502. SEGUED SERTZA DENGHEL ou MarAcSEGuEn, 7 és AE a cn Son Elie S + NDS RER - ZA DENGHEL Macon rétabli: si: 2 tofu 1607. : SOPLUOS PRE TOR 1607, 1: 1092. Faciurpas (D). 53.0 0 1692-4010 - 1665. NOHANNIS. ,22: 1.0 ... 1005 :.44%:21000. VESOUS l'ALEAG:.:.... 080, 05.62 1699. TEkLA HaAIMaAnoT. ...., 1699.,:::451% 1706 THSOPHILUS,. 40... 0.10 170644 2 «1709 OusTAS.............. É JOD à à»: 7e 1914. DAvAD Te, NN HA dia ue 1710. DACOURPEA, 0... 00 1719... 1729. (1) Il résidait à Emfras et à Dancas, et c’est lui qui a fondé Gondar. EN ABYSSINIE. f 269 Yesous, dépuis.......17209 jusqu'en 17953. Auto Moss cintre 1708.0e hs e 1760 La liste copiée sur les Chroniques s'arrête là ; mais on m'a dit, en Abyssinie , que les souverains qui ont régné Tscza HaArmANorT. SaLoMon * (1).... TEcLA GroRGIs *. VESOUR NUL ASS 0 HAIMANOT........ HROTAS 0 Lt Bœ&na MarraAm * . ensuite sont : S 2 5 4 I 6 2 ans. OS ee ace ne: open (A INONS) DEMO ee che een ef Avyro GuALo * ou EGouarA SION, le prince aujourd'hui régnant, 2 jrs ans. Marc Paul , qui visita l'Orient au com- mencement du treizieme siècle, confirme le contenu des Chroniques par le compte qu'il rend du pays; et il parle d'une guerre faite avecsuccès parle souverain, contre Les Maures, ceux-ci ayant maltraité un prêtre qu'il avoit chargé de porter ses offrandes à Jérusalem. (x) Les six princes dont les noms sont marqués d’un astérisque, sont toujours vivans. 270 VOYAGE Cette guerre est fixée à l’année 1288 par Ramu- si0 (1), qui très-probablement a eu en vue les conquêtes d'Amda Sion, rapportées dans le Voyage de M. Bruce, comme des faits tirés des Chroniques. Je crois, en conséquence, que le règne de ce prince doit être reculé de vingt ans ou d'un peu plus. Une telle diffé- rence ne paroïtra pasextraordinaire , lorsqu'on fera réflexion que l'espace de temps indiqué pour ce règne , a été déterminé par un calcul qui ne remonte que jusqu à Yoas (2). La relation que M. Br uce à donnée des con- quêtes d’Amda Sion, qui font un des points les plus importans de l'histoire d’Abyssinie : est fort confuse , ce qui doit être attribué au peu de connaissance qu’on avoit de la géogra- phie du pays. Supposant que Zeyla était une ile , cet auteur s’est imaginé qu pi E y avoit deux “He du même nom, et il a placé celle qui a (1) Ramusio, aggi di Marco Paolo, : Lib. IIT, p. bo. Cet événement est placé mal à propos à l’année 1258, dans les Voyages de Bergeron , que Geddes à copiés dans son Histoire Ecclesiastique d’Abyssinie. (2) La nécessité de cette correction est prouvée jusqu’à ua certain point par une liste que j'ai rapportée en Angle- terre , et d’une traduction de laquelle je me suis servi, Cela fait une différence d'environ treize ans , avec l’époque imdiquée par M. Bruce. EN ABYSSINIE. 271 été prise par Amda Sion, à sept degrés au sud de l'autre. Il a aussi poussé la marche des armées infiniment au-delà du point où elles sont parvenues, et qui est la ville ancienne et moderne de Zeyla , ville située sur une péninsule. (Le principal objet de la guerre était d'ouvrir une conimunication avec la côte de la Mer.) A-peu-près vers ce même temps, Ebn âl- Ouardy, auteur arabe, a donné'une notice de l'Abyssinie , qui, jé crois ; n’a pas encore été publiée ‘en langue anglaise ; et que j'ai insérée dans l'Appendix , ‘avec la traduction d'un extrait de la relation de Marc Paul: Il paroît que dans toute cette periode il y eut entre l'Abyssinie et l'Europe une communi- cation réglée ; et en 1445, Zara Jacob, le prince alors régnant, envoya un ambassadeur au concile de Florence. Il écrivit aussi à ses prêtres , qui étaient à Jérusalém , des lettres intéressantes qu’on trouve dans l'HÉSGiré ecclé- siastique d’Abyssinie, par Geddes ( pag. 27.) C’est un sujet des plus dignes d’aitirer l’at- tention, que le concours fortuit des événe- mens par lequel les changemens les plus im- portans de ce Monde ont été amenés. Il ne sera donc pas hors de propos de faire remar- quer que c'est peut-être aux faibles relations 272 VOYAGE que l'église d’Abyssinie a entretenues avec l'Europe, qu’on doit la découverte d’un pas- sage autour du Cap de Bonne-Espérance , et. les communications modernes avec l'Inde. En effet, ce furent les rapports flatteurs que les prêtres Abyssiniens firent à Jérusalem , sur les Etats de l'Orient et sur leur commerce avec ceux du Midi, qui excitérent d’abord la curio- sité des savans,, et qui ensuite portèrent les princes portugais à envoyer des agens dans les régions orientales. C'est à l'un de ceux-ci, nommé Pierre Covilham , qu'on a dû de voir, rétablir des relations fréquentes avec l’Abys- sinie. Cet envoyé parvint, en 1490 , à la cour du Négus , qui résidait alors dans le Shoa, et peu de temps aprés 1l engagea l'itéghé, ou reine-mèêre , à envoyer un arménien, nommé Mathieu , en qualité d'ambassadeur en Portugal , pour ouvrir des communications directes avec ce pays. Che Cette démarche produisit une grande im- pression en Europe. La cour de Portugal fit accompagner Mathieu à son retour en Abys- sinie , par une ambassade (1) qui fut com- (1) On trouve une relation de cette ambassade dans la Legatio Magni Indorum presb. Joan. ad ÆEinanuel Lusitaniæ, anno 1513 , par Dumiana Goez ( Anvers 1552). Elle parait bien faite, quoiqu’elle soit peu exacte. EN ABYSSINIE. 273 posée de personnes de différens états, et qui, après beaucoup de retards et de difficultés im- prévues, arriva en sûreté à Massouah. François Alvarez, secrétaire et chapelain de lambas- sade , a publié une relation trés-intéressante de ce qu'elle a fait en Abyssinie , et il y a inséré les détails d'un voyage dans le Tigré, dans le Lasta et dans l'Amhara , qui offrent un grand nombre de renseignemens utiles sur la géographie et sur d'autres sujets (1). Après un séjour de six ans, Alvarez et ses compa- gnons , à l'exception de deux, P. Andrad et J. Bermudez , retournèrent en Europe, em- portant des lettres de l’empereur David , pour Jean II, roi de Portugal. Ils furent accom- pagués par un Abyssinien |, nommé Zaga (1) Wid. Alvarez ( Franc.) verdadeira informcam das cerras do preste Joam das indias. Lixb. 154o , in-fol. ( Musée Britannique ). Sa relation se trouve aussi dans les Voyages de Ramusio , L. 1, p. 189, qui l’a traduite sur un manuscrit portugais que Damiana de Goez lui avait envoyé, et qui diffère de celui qui a été imprimé à Lisbonne et qu’à quelques égards on considère comme lui étant inférieur. Les plans des églises taillées dans le roc, manquent à l’édition de Lisbonne. Je possede une édition francaise qui a été traduite sur l’édition de Ramusio, et qui a été publiée à Anvers , en 1558. J'ai aussi une tra- duction espagnole de la même relation. Enfin Purchas en a donné un abrégé. ( Part. II, 1026.) | JE 18 274 VOYAGE Zabo , dont l’arrivée fit concevoir à la Cour de Rome , l'espérance flatteuse de convertir l'Abys- sinie au catholicisme; et les différens ordres religieux , alors si puissans en Europe, sai- sirent, avec empressement , cette occasion d'étendre leur influence (1). Dans le même temps l’Abyssinie fut sur le point d'être subjuguée par un féroce musul- man, nommé Mahomed Gragné, qui régnait sur le royaume d’Arrar ou d'Hurrur , situé à lorient de la province de Shoa. Dans cette (1) Ce fut alors que le couvent de Saint-Etienne fut fondé à Rome pour les Abyssiniens. Abraham Peritsol parait faire mention des religieux abyssiniens , lorsqu'il dit dans ses Züinera Mundi, « et quoque in Roma est istorum sacerdotum nigritarum sOcietas una numero fere 30, habitantes ên excelso uno novo quod de re novo fundatum est nomint tpsorum. » Le savant traducteur de cet ouvrage, le docteur Hyde, a fait une singulière méprise au sujet de ces prêtres noirs. Il suppose que l’épithète de rigri- tarum leur a été donnée à cause de leurs vêtemens noirs ( propter habitum nigrum, ir contrarium sacerdotum ju- «deorum qui albis indui solebant). Et recherchant à quelle société il pouvait attribuer une intervention dans les affaires de l’Orient , il conjecture, vu que la société des Jesuites (Jesuitarum ) n’était pas fondée en 1525 , que ce livre fut écrit, que ce düt être la société des Jesuates (Jesuatorum) dont il trouve une notice dans un auteur obscur. Une telle critique serait digne de quelques-uns des derniers commentateurs de Shakespear. 0 EN ABYSSINIE.. 275 crise , l’empereur envoya Bermudez , un des deux portugais restés en Abyssinie , solliciter les secours du roi de Portugal, promettant une entière soumission au Pape. Bermudez ayant été, en 1540 , élevé à la dignité de pa- triarche d'Ethiopie , par Paul 11L, retourna en Abyssinie, avgc quatre cents hommes, commandés par Christophe de Gama , et avec une grande quantité d'armes. Ce secours si nécessaire changea la face des affaires. Les efforts de ces braves guerriers, qui souffrirent cruellement dans la lutte et eurent à déplorer la perte de leur chef, délivrèrent l'Abyssinie des attaques des Musulmans. Elle perdit ce- pendant une partie de ses provinces orien- tales , ce qui força la Cour à se retirer dans le pays montagneux de Samen. Bermudez (1), qui a publié une relation exacte de ces évé- nemens , tomba, par sonzèle immodéré, ainsi que le prouve son propre récit, dans la dis- grace de l’empereur Claude, et même il fut (x) Fid. Relation do embaixada 96 Joaû Bermudez érouxe do emperador da Ethiopia. Lixb. 1565, petit in-4°. (Musée Britannique). Ce livre est extrêmement rare. Ludolf lui-même ( id. Comment.) n'a jamais pu s’en procurer seulement la vue. En conséquence, il renvoie le lecteur à la traduction qu’en a donnée Purchas, Part. IT, PL: 1149. la 276 VOYAGE délaissé par ses compatriotes qui, presque tous , refusèrent de reconnaître son autorité. Vers ce même temps les instances d’un très- digne prêtre abyssinien , nommé Pierre, qui s'était rendu en Europe, portérent Ignace, le fondateur de Îa Compagnie de Jésus, à en- trepreudre la conversion de l’Abyssinie ; mais le Pape n'ayant pas voulu le laisser partir pour cette région lointaine, deux membres de la méme société, Nunez Baretto et André Oviedo, y furent envoyés en qualité de missionnaires. Le premier des deux mourut dans l'Inde; mais l'autre arriva en Abyssinie au commencement de l’année 1557, et il y passa le reste de ses jours , faisant faire à la religion catholique de grands progrès , par sa prudence, sa magnani- mité el-sa patience , qualités qui lui attirèrent un respect universel. Ce vénérable patriarche mourut en 1577. (1) Durant sa résidence en Abyssinie, et particulièrement sous le règne de Sertza Denghel, les Gallas se rendirent tres formidables par leurs incursions dans les (1) Vid. de AEthiopiæ patriarchis J. N. Barreto et Andrea Oviedo , P. N. Godigno. Lugdunt 1615 , livre qui renferme beaucoup de choses curieuses sur l’Abyssinie, quoique de même que dans la plupart des livres composés par les Jésuites, on ne doive pas y prendre une entière confiance, EN ABYSSINIE. 277 provinces méridionales ; et à peu-près vers le mêéme-temps , les Turcs semparèrent de Mas- souah. En conséquence l'accès de ce pays de- vint des plus difficiles (1). A la fin ( en 1599), un religieux aventurier, nommé Belchior de Sylva, s’y introduisit | déguisé en fakir , et y demeura seul jusqu’à l'arrivée de Pierre Paëz. Ce dernier, qui montra beaucoup plus d’ha- bileté qu'aucun autre missionnaire qu’on eût encore envoyé dans ce pays, y pénétra en 1603(2); et l'année suivante il se rendit à la Cour, où, en peu de temps , il prit un si grand (1) On dit qu’un des pères de la dernière mission, Francois Lopez, a survécu à ses compagnons jusqu’en l’année 1597. (2) M. Bruce ( tom. IIT, p. 464 de la traduction fran- caise) a placé mal à propos, à l’année 1600, l’arrivée du père Paez, auquel il donne , en conséquence, de grands éloges pour s'être tenu si long-temps éloigné de la Cour; mais ‘Tellez, qui entre dans de grands détails sur les af- faires de ce temps, dit positivement que Paez partit de Massouah le 5 mai 1603, et il joint à cela beaucoup de particularités qui rendent le fait indubitable (Fzd. Lib. TET, C. XIIT, p.239 ). Le même voyageur fait une pareille méprise au sujet de Belchior da Sylva, qu'il appelle Melchier Sylvanus, et dont il fixe l’arrivée à l’année 1597, et le retour à l’année 1600 ( tom. II, p. 464 et 465 de La traduct. franc. ) , tandis que ce religieux arriva en Abys- sinie au mois de mars 1599, et qu’il y passa six ans. | Wid, Teilez, Lib. HIT, €. XI, p. 23h, édit. portugaise.) 278 VOYAGE ascendant sur l'esprit du prince régnant, qu'il l'engagea à faire passer en Europe des lettres où 1] proposait de reconnaître le Saint-Siége. Sous le règne suivant , Paëz accomplit le grand dessein qui avait été si long-temps l’objet des efforts des Jésuites. L'empereur Socinios , son frère , le ras Sela Christos, et tous les nobles attachés à la Cour , proclamèrent solennelle- ment leur adhésion à la religion catholique romaine. Paëz ne jouit pas long-temps de ce succès important. L'année suivante il mourut à Gorgora , umiversellement regretté par les Abyssiniens comme par ses compatriotes. Sa mort fut une perte irréparable pour le catho- licisme (1) en Abyssinie. Au mois de décem- bre 1623 , le père Emmanuel d'Almeyda et quelques autres prêtres, abordèrent à Mas- souah. Ils s'avancèrent ensuite par la voie d’Adegada , où ils rencontrerent une troupe de six cents hommes en armes, puis ils tra- (1) Le père Paez a traité fort au long des affaires d’Ethio- pie dans un ouvrage manuscrit qui va de l’année 1556 à l’année 1622, et qu’on dit exister à Rome à la chancellerie de la couronne de Portugal. Le père Bath. Tellez en a fait un grand usage en composant son célèbre ouvrage, et l’on en trouve quelques extraits dans OEdipus AEsypt. de Kircher, et notamment une description exacte des Sources du Nil, que le père Paez a visitées en 1615. EN ABYSSINIE. 279 versèrent la plaine de Seraoué , et longèrent en partie le Mareb , jusqu'à leur arrivée à Fremona. On trouve une relation très-inté- ressante de ce voyage, dans un recueil auia été formé ensuite par le père Almeyda, et dont il ne reste plus qu'un abrégé fait par Tellez (1). Almeyda fit, en Abyssinie, une résidence de dix ans, temps durant lequel il parait s être occupé principalement à recueillir des matériaux pour l'histoire. Le patriarche qui lui succéda, et qui est le dernier qu'on ait envoyé en Abyssinie , est don Alphonse Mendez (2), qui arriva dans (1) Historia geral de Ethiopia a alta ou Preste Joum edo que nella obraram os padres da companhia de Jesus composta na mesma Ethiopia pelo padre Manoel d’Almeyda , etc. À Coimbra, 1660. Cet ouvrage se trouve dans le Musée Britannique. On en a publié en anglais une traduction , ou plutôt un abrégé, sous le titre de tke Tra- vels of the Jesuits in Ethiopia , dans 4 new Collection of Voyages and Travels, vol. IT. London, by Knapton, etc. 1711. Un extrait du même livre a aussi été publié par Thevenot , sous le titre d'Histoire de la Haute Ethiopie , écrite sur les lieux par le R. P. Manoel d’Almeyda, jésuite. L’abrégé de Tellez , dont il vient d’être fait mention, est, sans contredit le meilleur ouvrage qui existe sur les affaires d'Ethiopie. On dit qu’il ne s’en trouve que trois exemplaires en Angleterre. (2) Mendez a aussi publié un ouvrage sur l’Abyssinie ; mais le seul exemplaire que j’en aie vu, est une traduction 260 VOYAGE ce pays l’an 1625. C'était un homme doué d'un gran cotirage el d'une rare constance, mais dont, à ce qu'il paraît, le caräctère n'était pas propre à lui faire prendre les mesures de conciliation que l'état des choses semblait ren- dre nécessaires pour faire persister les Abys- siniens dans la foi qu'ils venaient d'embrasser. L'influence da catholicisme était parvenue à son plus haut degré en 1628 ; et il ny avait pas moins de dix-neuf Jésuites en Abyssinié. Leur puissance , cependant , fut de courte durée. La conduite peu judicieuse de leur patriarche , et le zèle immodéré de leur grand protecteur , Sela Christos, occasionnèrent un soulèvement qui bientôt renversa tous leurs projets. L'empereur Socinios lui-même fut forcé de renoncer à la religion catholique francaise , ayant pour titre : Relation du révérendissime patriarche d’Ethiopie Don Alphonse Mendez, touchant la conversion des ames qui s’est faite en cet empire depuis l'année 1029; envoyée au père Viteleschi, étc., traduite du portugais par B. Cordose, Med. à Lille, 1633. Musée Britannique). Ludolf dit à tort, dans ses Commentaires, verum ista huistoria lucem non vidit, ce qui prouve au moins la rareté du livre, Jérome Lobo , dont l’ouvrage est bien connu , était à la suite de ce patriarche. On a déjà parlé des traductions que Legrand et Johnson ont faites de ce dernier ouvrage, dont l'original n'existe plus , dit-on. EN ABYSSINIE, 281 romaine, et son fils, qui ne tarda pas à lui succéder (eu 1632), bannit du pays, le pa- triarche et tous ses coopérateurs. Deux des missionnaires ayant osé y rester , furent mis à mort publiquement en 16%o{r). Toutes cestentatives pour convertir les Abys- siniens au catholicisme , qui furent faites avec tant de persévérance, peuvent être considérées comme ayant rempli un espace de cent qua- torze ans (2), durant lequel il y eut une lutte continuelle entre les souverains et le peuple, quiparaitavoireu constamment la plus grande (1) En 1648, un vaisseau anglais aborda à Souakin, où trois frères mineurs de l’ordre de Saint-François, envoyés par la Propagande , furent mis à mort, pour avoir tenté de pénétrer dans l'intérieur du pays. Trois autres qui, en 1674, furent découverts en Abyssinie, où 1ls avaient converti Oustas, dit l’usurpateur , furent immolés également. (2) De toutes les lettres éerites durant cet espace de temps et publiées séparément , je n’ai trouvé que celles dont voici les titres : 1. Nuove e curiose lettere dell Ethiopia annualmente al Rev. P. N.Viteleschi, etc. , da Dembea , 1617 , dal Pietro Paez, e altera scritta da Goa , 1620, per Michael della Pace , publiées à Florence en 1622. 2. Liüteræ AEiluopicæ PP. societ. Jesu.— De prop. fide apud Abissinos ab ineunte. Julio 1623 , ad exitum Aprilis 1624 , Gandavi, 1696, Ces lettres, qui paraissent avoir été communiquées par le père Alfheyda, contiennent des 289 VOYAGE aversion pour la doctrine que les Jésuites se sont efforcés de lui inculquer. L'empire Abys- sinien , aprés leur expulsion , jouit d’un in- tervalle de repos. Le siége du gouvernement s'établit à Gondar , ville fondée par Facilr- das{1}), et la Cour recouvra, en grande partie, son premier éclat, ainsi que le prouve la rela- tion de Poncet , voyageur français, qui visita l’'Abyssinie en 1659. Heureusement pour lui Poncet perdit en chemin , son compagnon de voyage, le père Brévedent, religieux Fran- ciscain , dont la mission , semblable à celle de ses prédécesseurs , aurait probablement occa- sionné la ruine de l'un et de l’autre. Cependant la congrégation de la Propagande n'avait pasencore renoncé à ses vues sur l'Abys- détails très-intéressans sur la situation des affaires en ce temps-là. | 3. Histoire de l'Ethiopie ès années 1624 == 5 et 6. Traduite de l'italien, p. Alphonze, patriarche de l’Ethio- pie, et Gaspard Paez. Paris , juillet 1629. h. Histoire de l'Ethiopie en l’année 1626 jusques 1629. Traduite de l'italien de Gorgora, par Emmanuel Almeyda. Paris, 16929. _ Toutes se trouvent dans la bibliothèque du lord Va- lentia , qui aeu la bonté de me les prèter. (1) La Cour, durant les règnes précédens , avait réside successivement à Coja , à [baba , à Gorgora, à Dancas, à Kaha, etc., selon qué la conjoncture l'avait exigé. EN ABYSSINIE. 283 sinié ; Car, à une époque assez récente (l'an 1750) elle y envoya de nouveaux mission- naires, qui furent les pères Remedio et Martino de Bohême et Antonio d'Alep, religieux de l'ordre de Saint François, qui parvinrent jus- qu’à Gondar , sous le règne de Yesousll (1), et qui s y conciliérent la faveur de ce prince, ainsi que celle de Fiteghé {2){ la reine-mère ), et d’un grand nombre des personnages prin- cipaux de la Cour. Leur relation est renfermée dars un journal italien, manuscrit, qui est maintenant en la possession du lord Valentia. Je fus tenté d'abord de révoquer en doute leur mission , sur laquelle je n'avais rien lu, ni dans le f’oyage de M. Bruce, ni ailleurs; mais ensuite j'ai vérifié plusieurs faits qui ont dé- truit tous mes soupçons. Ces faits sont la mention exacte des noms que les empereurs (1) L'empereur Yesous a régné depuis l’année 1729 jusqu’à l’année 1753. Ainsi, c'est par méprise que M. Murray en a noté la mort au 6 juin 1745. (2) C'était l’iteghé Ouelleta Géorgis , qui ensuite té- moigna tant d'amitié à M. Bruce. Ce voyageur lui-même dit (vol. IV, p. 101, dernière édition } : « Qu'elle avait au fond de l’ame un vif attachement pour la religion catholique; » et il fait aussi un récit confus ( vol. IV, p. 111 — 117) des troubles occasionnés par l’arrivée de ces religieux ; mais il est évident qu'il a antidaté l’événement. 204 VOYAGE Yesous et Bacouffa ont pris à leur avénement au trône, la notice au sujet de la reine-mèere, de petites particularités qui n'auraient pu être facilement inventées, et enfin .une observa- tioni contenue dans une note ({ memnoranda ) originale de M. Bruce ( Æppendix , vol. VIT, p. 65), qui prouve qu'Ayto Aylo, son intime ami, @ élé converti par le père Antonio, Fran- ciscain, en 1550 (1). Ceiteobservation que des motifs évidens l'ont empêché de faire entrer dans son texte, fournit une preuve si convain- cante de la réalité de la mission des trois reli- gieux que je viens de nommer, que j'ai inséré dans lZppendix une traduction de la relation de leur voyage, qui peut être considéré comme le dernier effort que la Propagande ait fait dans cette cause désespérée. En 1769, M. Bruce commença sa hazardeuse entreprise, dont la relation a été donnée au public (2); et depuis son retour jusqu à mon (1) L’erreur de date d’une année ne change pas le fait, M, Bruce n'ayant obtenu ses informations que de vive voix. On peut noter comme plus ample confirmation que j'ai moi-même trouvé en Abyssinie, un nouveau testament en Arabe, qui parait avoir appartenu à ces religieux. (Voyez les Voyages du vicomte Valentia , tom. IV, p. 172 de la traduction française. ) (2) M. Bruce , outre quil a beaucoup ajouté aux ren- EN ABYSSINIE. 585 premier voyage en 1805, aucun autre voya- geur n'est parvénu à se faire admettre en Abyssinie. Après avoir de la sorte indiqué som- mairement toutes les sources où l’on peut puiser pour éclaircir l’histoire de ce pays, il. ne me reste plus qu à faire quelques remarques générales sur sa situation politique et géogra- phique actuelle. | L'Abyssinie peut étre considérée comme se. trouvant au même état que l'Angleterre au temps d'Alfred , le gouvernement étant fondé entièrement sur le système féodal. Les contes- tations continuelles au sujet des confins, les discussions entre les chefs , l’usurpation du pouvoir par quelques-uns des plus considé- rables de la noblesse et les fréquentes incur- sions d’un ennemi barbere , ne rendent que trop juste la comparaison. Je crains toutefois que la lutte où l’Abyssinie est engagée depuis si long-temps, ne se termine pas d'une ma nière aussi favorable que s'est terminée celle seignemens généraux qu’on avait sur l'Abyssinie, à fait éonnäitré plusieurs nouveaux genres de plantes, et a donné de bonnes descriptions d'âanimauxrares. Il a aussi eu l’honneur d’apporter en, Europe ‘une copie complette de l’Ecriture Sainte, et une suite de Chroniques abyssi- niennes , en langue éthiopienne, manuscrits précieux qui sont restés dans sa famille. 286 VOYAGE que l'Angleterre a soutenue sous Alfred. Les motifs de mes craintes sont en grand nombre ; mais je sortirais de mon sujet Si ] ‘entreprenais de les spécifier. Je considère l'Abyssinie c comme Joie au- jourd’hui en trois états distincts et indépen- dans les uns des autres. Cette division résulte en partie de causes naturelles et en partie de l'invasion des barbares tribus de Gallas, ainsi que le prouve la carte générale de ce voyage, carte que jai cru devoir faire colorier pour indiquer plus facilement toutes les limites. La chaine élevée des montagnes du Samen, qui s ‘étend depuis Waldubha jusqu'au sud du Lasta , et la ligne du Tacazze , qui en ceint la base du côté du nord-est, di don clai- rement les limites du Tigré et de l'Amhara. Lorsqu'on réfléchit qu'indépendamment de ces obstacles que la nature elle-même a élevés entre les deux grandes divisions de l'empire, les habitans parlent des langues différentes et sont de caractère trèés-opposé , on ne peut qu'étresurpris qu'elles aient jamais eté réunies sous un même gouvernement. Dans le fait, l'union ne parait pas avoir été très-cordiale en aucun temps. L'une a été fréquemment soumise par l’autre ; mais la jouissance de la conquête n'a pas été durable, la jalousie qui EN ABYSSINIE. 287 divise les deux peuples, n'ayant pas permis d'établir solidement aucune liaison entre eux. L'union du Tigré et de lAmhara a été moins interrompue lorsque cette dernière division étendait sa domination sur toutes les provinces méridionales ; mais depuis l'affoiblissement que lui ont fait éprouver les Gallas , en lui enlevant celles de Shoa et d'Efat , le Tigré a recouvré son indépendance ; et quoique de- puis cette époque 1l soit gouverné par un vice- Toi , Soumis en apparence aux ordres du sou- verain , il sest arrogé souvent le droit de nommer le monarque lui-même. Les territoires coloriés en jaune sur la carte reconnaissent directement ou indirectement l'autorité du ras Ouelled Selassé. Ils forment la division de l'empire connue communément sous le nom de Tigré, qui peut être considérée comme la plus puissante des trois , avantage qu’elle doit à la force naturelle du pays, aux dis- positions belliqueuses de ses habitans et au voi- sinage de la mer , qui lui procure ie monopole de tous les mousquets importés en Abyssinie, et, ce qui est encore plus avantageux, celui de tout le sel nécessaire à la consommation de l'intérieur. Le royaume de Tigré est borné au nord, par les contrées qu'habitent les Bekla , les Boja, 200 . VOYAGE les Takuié et plusieurs tribus sauvages de Shangailas. À l'est au sud , il a le pays des Danakil , des Doba et des Gallas, et à l’ouest les montagnes du Samen. Il comprend de la sorte un espace de quatre degrés au moins en latitude , et à-peu près autant en longitude. Il a la forme irrégulière d'un trapèze. Les divisions séparées et les subdivisions de cette partie de l’'Abyssinie, sont extrêmement nom- breuses. Je tâächerai d'en donner une idée pré- cise, en les joignant à quelques points prin- cipaux ; mais je dois déclarer préalablement que les Abyssiniens parlent souvent des moin- dres districts, comme s'ils avaient la même importance que les plus grands , ce qui in- troduit dans leurs rapports une confusion très- embarrassante, Selon le mode que pratiquent généralement les Abyssiniens eux-mêmes , je commencerai ma description par le Tigré propre, qui est situé au centre de la province et qui lui a donné son nom. Je me porterai ensuite vers le sud et je ferai une sorte de reconnaissance générale du reste. La chaine élevée de montagnes , Située aux environs d'Adoueh, court au centre du Tigré propre, qui est borné au nord par la rivière de .Mareb , à l'est par la province d’Agamé, au EN ABYSSINIE. 289 sud par le Ouarrè (qui a sa source à l'est d'Haramat, et qui se rend par les districts de Gullybudda et de Teinben jusqu’au Tacazze ) et à l'ouest par la province de Shiré. Il ren- ferme les districts inférieurs d'Adet , d'Adoueh, de Gundufta, de Kella, de Devra Damo, d'Haramat (1), d'Amba Sanet, de Tsai, de Tsama , d'Abba Garima, et autres moindres encore. Ce qui caractérise particulièrement cette province, est une suite de montagnes, fortes d'assiette ( ambas) et séparées les unes des autres par des gorges profondes et des plaines parfaitement cultivées. À l'est du Tigré propre, se trouve la pro- vince d'Agamé, dont le territoire est fertile, ce qu’elle doit , en grande partie à ce qu’elle est située à une hauteur considérable au-dessus du niveau de la Mer. Cet avantage lui est commun avec toutes les régions de la Zone Torride, qui ont la même situation. Elle a pour limites à lorient, une partie de la chaine de hautes. montagnes , qui s'étend depuis le Sanafé jus- qu’au Taranta et les lieux forts qui bordent le Taltal. Cela joint au voisinage de la plaine de sel , fait de l’Agamé une province de grande (1) Les habitans de cette province sont renommés peRx l'art avec lequel ils font la cuisine. IT. 19 200 VOYAGE importance. La ville principale est Genata ; et les petits Gultas de Seraxo, de Shihah, de Calaut , d’Adegraat , de Gullimuckida , de Gunde-Gunde et d'Agro , sont compris entre ses limites. Ausudde l'Agaméet aux environs du Sanafé, se trouvent un nombre considérable de petits districts, qu'on peut considérer comme fai- sant partie dela province d'Enderta, à laquelle, dans le fait, ils ont été long-temps soumis. Ce sont ceux de Derra, d'Asmé, de Womburta, de Desa, de Muntilli etge Mouos , qui sont montagneux et forment les limites orientales du Tigré. L'Enderta renferme, en outre , les territoires de Mocullah , de Dirbah , de Gam- bela, de haut etde bas Gibba , auxquels j’ajou- terai ceux de Wazza , de Saharti et de Giralta, quoiqu'on les regarde quelquefois comme des provinces séparées. La capitale de l'Enderta est Antalo (1), villeadmirablementsituée pour défendre les provinces méridionales contre les Gallas, ce qui a porté le ras à y établir sa résidence. Au-dessous et au sud de cette province, s'étend, de l’est à l'ouest, une longue bande (1) Chelicut ne peut être considéré que comme un lieu de plaisance, qui dépend d’Antalo. EN ABYSSINIE. s9t de terre, appelée Wojjerat, dont les habitans sont célèbres pour avoir soumis les Doba, tribu de nègres qui réside sur la frontière. Le Wojjerat est un pays sauvage, qui abonde en éléphans, en lions , en rhinocéros et en toute espèce de gibier (1). On dit que les pluies ne sont pas si périodiques dans cette province que dans Le reste du Tigré , ce qui est peut- être dü aux vastes forêts qui la couvrent. Entre le Wojjerat et le Lasta, est un district petit et bas , qui est appelé Wofila, et qui borde le lac Ashangy.Les Gallas, dont un grand nombre professent le christianisme , ÿ sont mêlés avec les indigènes. | On a déjà fait mention des montagnes escar+ (x) Cette provinceest fameuse par son miel blanc, qu’on. apporte , en grande quantité à Antalo. Voici la manière dont les habitans s’y prennent pour élever les abeilles. Lorsqu'ils ont trouvé une ruche sauvage, ils suspendent à côté, une caisse de bois , appelée muggil, qui est frottée de vieux miel, auquel on ne peut parvenir que par un petit trou pratiqué dans an des côtés. Les abeilles attirées par cet appät , se rassemblent en grand nombre dans la caisse. Le propriétaire s’en approche ensuite de nuit , la bouche et l’emporte chez lui. Les abeilles s’accoutument promp- tement à leur nouvelle demeure , et forment leurs cellules dans des compartimens quarrés , préparés pour elles dans R les murs, qui sont généralement construits en terre dans une grande partie du pays. *, 19 292 :. VOYAGE pées et presque inaccessibles , qui composent la province de Lasta , que les écrivains por- tugais nomment fréquemment Bugné, ce dont je n'ai pu découvrir la raison; car ce nom est aujourd'hui tout-à fait inconnu dans le pays. Le Bora et le Salowa forment aussi deux districts montagneux, au nord du Lasta ; et entre eux et le Tacazze sont situés les pays comparativement bas, de Waag et de Goua- liou , habités par des Agaus chrétiens.' En continuant à marcher vers le septentrion on trouve la province d'Avergale , qui est étroite, ets étend l'espace d'environ cinquante milles, du nord au sud , sur la rive orientale du Tacazze. Elle est aussi possédée par les Agaus, sur les mœurs et le langage de qui j'ai donné précédemment quelques détails. Je re- marquerai de plus, que les édifices de ce peu- ple paraïssent invariablement construits sans mortier, et que leurs meilleures maisons ont la forme caractéristique des anciens temples égyptiens, ainsi qu on peut le remarquer dans une des esquisses qui accompagnent la pré- sente relation. (7oy. pl. XXX.) du côté oriental du Tacazze , et , au même degré de latitude , est la haute province de Samen qui, sans contredit , doit être considérée comme la terre la plus élevée qu'il y ait en Abyssinie. La chaîne EN ABYSSINIE. 203 äes montagnes qui la composent, s'étend , du nord au sud, lespace de quatre-vingts milles. Depuis mon départ on a fait une nou- velle tentative pour déposséder le ras de son influence sur cette province ; mais elle a com- plettement échoué, comme toutes les autres qui ont été faites contre lui. Entre la partie septentrionale du Samen et le Tigré, propre- ment dit, est située la précieuse province de Temben, qui est subdiviséeen plusieurs Shum- muts (districts), sous différens chefs, dont jai connu un grand nombre durant mon sé- jour en Abyssinie. Le principal d’entreseux était le shum Guebra Michael , qui, s'étant fort signalé dans la guerre contre Gojy , était très-considéré par le ras. On croyait même qu'il en serait le successeur. Les maisons dans le Temben , ressemblent infiniment aussi à des temples égyptiens ; et les habitans tressent leurs cheveux comme le font les soldats du Lasta. | ù Au-dessus de la province de Temben et à l’ouest d'Axum , est située la province de Shiré, qui forme au 15€ degré de latitude, un angle assez aigu avec le Tacazze, riviere de l'autre côté de laquelle s'étendent toujours plus à l'ouest , les districts de Waldubba et de Wal- kayt, qui continuent à payer tribut au ras. 204 VOYAGE Les prés fleuris , les bosquets touffus , les fer- tiles vallées qui se trouvent en grand nombre dans le premier , sont céléebres par la réunion d'une foule de pélerins qui portent une robe jaune , se ceignent les reins aveé une corde, et passent le temps dans la retraite , ou oc- cupés à des actes de religion. Cependant l’es- prit satirique qui distingue les Tigréens , leur prête des motifs bien moins décens, et l’on va jusqu'à dire qu'un amour qui nest pas de l'espèce la plus pure, les conduit en ces lieux. Il ne me reste plus à décrire , du Tigré, que celte partie qui est appelée communément le royaume du Baharnegash , et qui peut être considérée comme comprenant les districts d'Hamazen, de Kote , de Seah, de Kude Falasha, d'Égella, de Seraoué (1), de Maisella (2), de Dixan, de Halai , de Tsama (qui est commandé par le baharnegash Soubhart}, de Logo , de Rivai-Munnai, de Gehasé. (le district d’Ayto Debib) et de Zewan Bur (3), ou le Haut Bur (1) Tudde A yto gouverne le district de Seraoué, et est soumis au ras. (2) Ce district est gouverné par Ayto Gasso, l’un des serviteurs du ras. (3) Ce mot, qui signifie défilé, a relation avec le Bur Taakti, ou le Bas Bur de la côte, qui est possédé par EN ABYSSINIE. 295 (le district du shum Ouldo). Ils sont gou- vernés tous par des chefs distincts, qui ont le titre ou de shum , ou de kantiba, ou de baharnegash , et desquels j'ai eu suffisamment occasion de parler, lorsque , dans le cours de mes deux voyages ; j'ai traversé leurs diffé- rens territoires. La seconde division de l’Abyssinie ( celle qui est coloriée en bleu sur la carte) est toujours appelée Amhara . par les naturels du pays, nom que, selon toute apparence, elle con- serve à cause de la langue qu'on ÿ parle le plus généralement, et quoique , depuis long- temps , l’'Amhara propre (1)soit presque en- les Hazortas. Jene doute pas que ces lieux ne fussent situés sur la grande route d’Adulis à Axum. (1) Les Gallas, qui ont conquis l’Amhara, ont depuis, adopté en grande partie, les mœurs plus civilisées des Abyssiniens. Ils s’habillent et vivent de même qu’eux. Les noms suivans de districts situés dans l'Amhara et mentionnés par Ludolf, ont été reconnus par des hommes intelligens avec qui j'ai conversé sur ce sujet , à Chelicut ; mais comme je n’ai pu en déterminer les situations rela- tives , plusieurs n’ont point été inscrits sur [a carte : Anbasit, Atronsa Mariam ( qui est sous le gouvernement de Liban , mais est toujours habité par des chrétiens), Barara, Beda , Gadel, Daj , Demah , Feras Bahr ( dont les habitans sont toujours chrétiens , et sont gouvernés par le Gusmati Tumro , qui dépend de Liban }), Ganeta 296 VOYAGE tiérement en la possession des Gallas. Cette division comprend les provinces de Begemder, de Menna , de Belessen , de Foggora , de Dem- béa , de Tcherkin, de Rouara ,.de Tchelga , de Maitsha, de Gojam et de Damot , qui toutes a présent, peuvent passer pour être sous le commandement d'un chef nommé Guxo , le grand antagoniste du ras Ouelled Selassé. Ayant succédé de fait à autorité dont jouissait Pohoussen , lorsque M Bruce visita lPAbys- sinie, Guxo ne commandait d’abord que dans le Begemder et les provinces orientales ; mais ensuite 1l accrut considérablement sa puis- sance en soumettant Zoldi, chef célébre, qui avait succédé à Fasil, dans les provinces de Damot et de Gojam. Zoldi est un jagonah (guerrier ) fameux par son courage ; mais il fut trahi par les troupes du Gojam, qui l’aban- donnèrent. Il tomba entre les mains de Guxo qui , depuis ce temps , le tient confiné à Georgis, Gel, Geshen, Makana Selassé ( qui borde la province de Shoa, et est soumis à Malza, gouverneur de cette province qui, lui-même, est aussi subordonné à Liban )}, Shelga (près du Lasta), Zedbaba Mariam, Waro (sous Liban) Wanz Egr ( près de Feras l’Bahar sur les confins du Bashilo), et Zar-Amba, qui est sur les confins du Shoa, et habité par des chrétiens soumis. à Liban. EN ABYSSINIE. 297 Gondar ; quoiqu'il n'ose le mettre à mort, par la crainte que lui inspire le ras Ouelled Selassé , à qui Zoldi a toujours été fermement attaché. La réunion des provinces de Gojam et de Damot à celles qu'il possédait déjà , font jouir Guxo , d'un pouvoir absolu sur les con- trées situées à l’ouest du Tacazze, pouvoir qu'il conserve par ses relations avec les Gallas méridionaux, auxquels l’attachent le sang et les mœurs. Il vient même de se les rendre encore plus favorables , en édifiant , dans leur pays, une superbe maison sur le bord méri- dional du lac de Dembéa. La force de son armée consiste principalement en cavalerie, que lui fournit la province de Begemder{1), et l’on pré- tend qu'il peut en mettre vingt mille hommes en campagne ; mais quelque considérable que soit celte cavalerie , à quoi servirait-elle dans une guerre offensive contre un peuple dont on peut dire que les habitations sont posées sur la crête des montagnes ? Le gou- vernement de Guxo passe pour n’avoir aucun principe de justice pour base. Le roi, presque (1) Les noms de lieux suivans ont été reconnus dans le Begemder : Anjabet, Esté, près du Lasta , et gouverné par Shoute Aylo, Guna, Maket près d’Angote, Masha- lama, Nefas Musa, Smada, Tiama, Wudo et Wainadga. Cette dernière place est renommée pour ses raisins. 298 VOYAGE entièrement négligé , végète avec quelques serviteurs , à Gondar , capitale du Dembea/1), où l'on n'ose rien porter , de peur d'être dépouillé en chemin par de féroces Gallas. La troisième division , ou la division méri- dionale de l'Abyssinie, ( celle qui est coloriée en bleu sur la carte) est entièrement séparée aujourd hui des deux autres par les Gallas. Elle se compose des provinces réunies de Shoa et d'Efat. | La province d'Efat est située entre le 9° et le 310 degré de latitude. On la représente comme une terre élevée , qui s'étend du nord au sud, etqui s abaisse insensiblement à chaque extreé- mité , de façon à former une kolla, ou plaine basse. Il en découle , tant du côté de l’est que de celui de l'ouest , nombre de petits ruisseaux qui tombent les uns dans le Nil et les autres dans le Hawush , rivière dont les deux bran- ches ceignent, dit-on , en partie, cette pro- vince. La capitale s'appelle Ankober. C'est la résidence habituelle du Murd-azimaj, ou chef du pays, qui peut être considérée comme un (x) La province de Dembea est commandée par un chef dépendant de Guxo. Cependant , malgré l’inimitié qui subsiste entr'eux et le ras Ouelled Selassé, il y a de grandes communications entre Gondar , Adoueh et Antalo, par les deux différens chemins du Lamalmon et d’Inchetkanb. EN APYSSINIE. 209 souverain indépendant , le gouvernement ayant, depuis plusieurs générations , passé en droite ligne du père au fils. Le présent Murd- azima]j se nomme Oussen Segued. Il est fils d’Asfur Oussen et petit fils du Yesous dont M. Bruce fait mention. Le pays qu'il gouverne est reconnu , même par les Tigréens, comime étant une des plus belles parties de lAbyssinie , et l’on dit que la puissance de ce chef est égale à celle du ras Ouelled Selassé. Ses troupes consistent principalement en corps de cava- lerie , fort renommés par leur courage. Oussen Sesued entretient des relations avec Gondar et Antalo , son amitié étant cultivée par Guxo et par Ouelled Selassé, à cause des superbes présens en chevaux qu'il leur envoie de temps en temps. Cependant les communications entre ces points divers sont extrêmement difficiles par rapport aux tribus de Gallas qui les sépa: rent.Cela force quelquefois les messagers à faire de tels détours que de plusieurs mois ils ne peuvent parvenir au lieu de leur destination. La province de Shoa n'est pas si élevée que celle d'Efat. Elle est célèbre par ses gras pâtu- rages et ses fertiles vallées, qui renferment un grand nombre de grosses bourgades et une infinité de monastères. Les distrits les plus dignes de remarque qui en dépendent, sont 300 VOYAGE ceux de Walaka et de Gidin. Le premier était peu connu de la personne de qui j'ai tiré mes renseignemens. Quantau dernier , qui est situé ‘au nord de la province d’Efat , ïl venait de se révolter , à l'instigation du jeune frère de Oussen Sesued, qui, disait-on , avait em- brassé l’islamisme.On avait fat marcher contre lui des trou pes nombreuses , et l’on ne doutait pas que la révolte ne füt bientôt étouffée. D'après ce qu'on m'a rapporté au sujet des deux provinces de Shoa et d’Efat, il y a lieu de croire que la littérature éthiopienne s’y trouve dans un état plus florissant qu’en toute autre partie de l'Abyssinie, et que leurs ha- bitans ont conservé plus religieusement les mœurs et les coutumes de leurs ancêtres. L'effet qu'ont produit mes deux voyages, a, jusqu à un certain point, accru l'influence du Tigré ; et il me semble que le seul moyen de rétablir, en Abyssinie, un gouvernement régulier, serait de favoriser la prospérité de cette province, en renversant les obstacles qui lui coupent la communication avec la Mer, et en établissant des relations directes entre elle et les possessions britanniques de l'Orient. Si l'on y parvenait et que, du consentement des chefs du Tigré, on placât une branche de la famille royale sur le trône , à Axum, on EN ABYSSINIE. 301 pourrait faire revivre l'importance politique de l'empire Abyssinien, ce qui ne pourrait manquer d'avoir les résultats les plus satis- faisans. La possession des DORE de Massouah et de Souakin par les lieutenans du gouvernement de Djeddah (r), oppose aujourd'hui un grand chstacle à toute communication efficace avec l'Abyssinie, à cause des extorsions qu'ils se permettent contre les négocians qui trafi- quent dans leurs ports. La puissance de ces offi- ciers peut , comparativement , être considérée comme formidable dans la Mer Rouge, vu qu ils ont plusieurs vaisseaux armés , du port de quatre cents a cinq cents tonneaux, et une flotte de daous montés chacun de six à huit canons, et manœuvrés par les enragés coquins qui composent la population de Djeddah. C'en est assez pour assurer leur domination sur l'une et l’autre côte du golfe. Le moyen que je croirais être le plus propre à réduire leur in- fluence , qui peut devenir dangereuse , même pour nos possessions de l'Inde, serait de créer, dans la Mer Rouge, une ER maritime 6: 1) Depuis quej'aiquitté la Mer Mn paca dei a dépossédé du gouvernement de Djeddah , le Shériff de, la Mecque. Son influence dans cette Mer, doit, à mon avis, produire les effets les plus fächeux. 302 VOYAGE assez forte pour en contrarier les effets ; et disposée à favoriser les intérêts de l'Angleterre. Cela se pourrait faire, sans beaucoup de peine, par le moyen de l'Iman de Sanah, qu'on en- gagerait promptement à Pre exécution de tout projet conçu pour faire échouer les desseins ambitieux des maîtres de Djeddah, qui, tout récemment encore , l'ont menacé d'une attaque contre la partie la Per précieuse de ses Etats. J'observerai de plus, quesi un plan général, de la nature de celui que je viens de suggérer, était mis à exécution, et qu'un point quel- conque de la côte d'Abyssinie füt placé sous la sauve-garde du pavillon britannique, il n’y a pas de doute que bientôt il ne füt fait des de- mandes considérables en marchandises an- glaises et de l'Inde (1}, qui pourraient être (1) Les droits qui se prélèvent à Massouah produisent de 20,000 à 30,000 piastres par an; et en fixant ces:mêmes droits à 10 pour 100, cela fait monter à : 250,000 piastres r là valeur dés tmportations qui indubitablement s’accroi- traient de beaucoup. L'étain se vend'sept piastires et demie le frasel de Moka , le cuivre neuf piastres ét demie, le poivre deux et demie, et le coton, qui est le principal article de demande, de deux piastres et démie à trois piastres. Le drap large ne se vend pas plus de trois pias- tres, les, trois pieds ; mesure d'Angleterre ; mais on ne s'inquiète que de la couleur et non de la qualité. Du drap EN ABYSSINIE. k 303 envoyées de Moka à peu de frais. De telles communications. seraient infiniment avanta- geuses pour les Abyssiniens eux-mêmes. Elles leur procureraient des moyens de perfection- nement dont ils:sont , depuis si long-temps, privés ; elles leur feraient acquérir une im- portance plus que suffisante pour repousser les incursions des Gallas ; ; et en améliorant leur état elles pourraient servir à propager la civilisation , siuon le christianisme , sur une grande partie de l'Afrique. Outre les observations insérées dans cette relation , je possède un grand nombre de faits que j'ai recueillis sur le royaume d'Hurrur et ses habitans, de même que sur les naturels du pays situé au sud, et particulièrement de deux couleurs, l’une dessus , l’autre dessous, se ven- dent parfaitement, soit en Abyssinie, soit en Arabie. La feuille de cuivre et la feuille d'argent valent deux piasires et demie l’once. La soie ouvrée se vend une piastre et demie le ouakea. Une peau de chevreau rouge , vaut une piastre et demie, et le tabac de trois à quatre piastres le frasel. Outre ces articles, on pourrait porter quelques velours à bas prix, de grosses mousselines et des miroirs à bon marché. Tout vaisseau employé à ce commerce, doit arriver avant la fin de mai dans la Mer Rouge, afin de pouvoir la quitter au mois d’août. Cependant, vu l’état actuel des choses dans cette Mer , un tel négoce ne mérite aucune attention. 304 , VOYAGE des Somauli. Ces peuples divers sont désigriés sur la carte: qui accompagne cet ouvrage. Je m'étais proposé de traiter d'eux plus au long dans cette relation, à laquelle je croyais joindre aussi un extrait du journal tenu par M. Stuart, durant sa résidence à Zeyla; mais j'ai été forcé d'y renoncer pour ne pas enfler ce volume d'une manière déraisonnable (r). Cependant si mon travail recevait du public un accueil favorable, je pourrais rédiger un petit volume qui, outre les renseignemens dont je viens de parler , renfermerait quelques informations nouvelles au sujet de l'Abyssinie, vu que j'ai reçu dernièrement ( mai 1814) un journal en règle de ce qui s'est passé dans ce pays depuis la dernière fois que je l'ai quitté , journal qui a été composé par M. Pearce , et auquel étaient jointes plusieurs lettresen langue éthiopienne, écrites par le ras Ouelled Selassé, par Dofter Esther , et par plusieurs autres personnes ins- truites dont j'ai fait mention dans le cours de mes deux relations. Le tout pourrait , je le suppose , former un recueil digne de l’atten- tion du public. PA Le capitaine ayant embarqué toute sa car- (x) L’original de cettetraduction forme un volume in-4°, de près de 600 pages d'impression. ( Vote du traducteur. ) EN ABYSSINIE. 305 gaison, nous primes , le 27 juin , congé de nos amis de la factorerie , et nous nous ren- dimes à bord de la Marian. Le même jour nous quittâmes la rade de Moka , dans l’inten- tion de faire voile pour le Cap de Bonne- Espérance, malgré la mousson du sud-ouest, notre bâtiment devant relâcher dans cette colonie en retournant en Angleterre: Comme le vent soufflait du sud-sud-ouest , nous fûmes trois jours avant de pouvoir sortir du détroit de Bab-el-Mandeb. Peu de temps après nous éprouvämes un changement remarquable dans le ventet le temps, lun, tournant vers le nord-est, et l’autre étant inconstant et sujet à des bourrasques. Le 1er juillet, nous trou- vant à l’est d'Aden, et par les 12° 5/0" de latitude , nous eùmes de si grands coups de vent que le capitaine crut devoir porter À l'ouest; les vagues repoussant le vaisseau, qui, d’après le tangage qu’il éprouvait , faisait plus d’eau que de coutume. Le lendemain , comme nous continuions à aller vers l’ouest , le vent se. modéra de nouveau, et :à six heures du soir nous tombèmes presque en calme. Cela nous engagea à gouverner au sud est-quart- d'est, dans la supposition que le vent était appaisé; mais, au bout.de quelques heures, nous eümes de nouveau un vent de nord-ouest IT. 20 306 VOYAGE qui, dans la nuit, devint un ouragan et nous força de mettre en panne, le grand hunier les ris pris. Dans le même-temps des vagues furieuses venaient sur nous de l’ouesi-sud- ouest. Nous dérivaämes considérablement vers l'ouest ; et le ventet la Mer se modérèrent dans la matinée. | Si j'ai remarqué ces changemens de temps soudains, c'est qu’ils prouvent clairement que cest dans ces parages qu'on commence à éprouver pleinement l'influence des moussons du sud-ouest qui dominentsur l'Océan indien. Depuis ce temps nous nous tinmes près de la côte d'Afrique, où nous eùmes de petites brises , à-peu-près de l’ouest-quart-nord , avec un temps agréable et clair qui dura jusqu’au 5 juillet, quà quatre heures après midi(r}, le mont Feluk (2) nous restant à quatre lieues au sud, le capitaine porta à l'est-nord-est, dans le dessein de passer au nord de file de Socotra. Quelques heures après ; le vent de nord-ouest mollit et à neuf heures nous tom- bâmes en calme ; mais avant minuit il se leva (:) Les détails de notre route seront insérés dans l’Ap- pendix du présent volume, n° III. (2) Une ésquisse de ce cap et une autre du cap Gar- dafui , sont tracées sur la carte de la côte orientale d'Afrique. ( Voy. l'Atlas, pl. n.° I. ). EN ABYSSINIE. 307 un grand vent du sud-ouest , qui souleva des vagues furieuses , comme nous entrions dans le canal qui se trouve entre le cap Gardafui ét l'ile de Socotra. Il fallut mettre le vaisseau sous la misaine , pour le faire marcher cons- tamment vers l’est , et durant toute la nuit la fureur des vagues le remplit tellement d’eau qu'on fut obligé de faire jouer les pompes toutes les dix minutes. Il paraît, par les observa- tions précédentes , que si l’on tirait une ligne depuis le cap Gardafui jusqu'à Aden , on aurait une notion exacte de la direction générale de la mousson du sud-ouest, ainsi que des points jusqu'où elle s'étend dans ce golfe. Elle est poussée très souvent plus loin le long de la côte d'Arabie dans la Mer Rouge, comme on l'a remarqué précédemment ( Joy. tom. I. pag.128) ; mais sur la côte d'Afrique elle paraît opérer un remoux complet, ce qui très-proba- blement est occasionné par la forme courbée des deux côtes assujetties à l'influence du pro- montoire de Bab-el-Mandeb et de Ia haute terre du continent Africain , située au nord de Zeyla. PONT ON Le lendemain matin nous fûmes très-surpris de découvrir, à stribord , quoique le temps fût très brumeux , une ligne de haute‘terre, dont l'extrémité méridionale nous restait au 20 * 308 VOYAGE sud-sud-est , et l'extrémité occidentale au sud= quart. d’ouest , à la distance de cinq lieues(1); et à onze heures nous vimes à notre avant, sous le vent, un rocher blanc qui nous restait au nord-est-quart-d'est, à la distance de quatre milles. Le temps s'étant éclairci nous nous trouvèames à midi, par les 12° 20’ 0" de lati- tude septentrionale, D'après l’aspect général qu'offrait alors da terre , qui était étendue.et montagneuse , nous crûmes que nous pas- sions devant l'île de Socoira, vers laquelle nous supposämes que nous avions été portés par un courant extraordinaire qu'on rencon- ire, dit-on, dans ce parage; car, d'après la manière fautive dont l'ile d'Abd-el-Curial est indiquée sur les cartes modernes, qui ne la représentent guère plus grande qu’un rocher, nous ne soupçonnäâmes pas que ce püt être cette ile. Dans cetteidée , le capitaine , croyant avoir devant lui une mer ouverte, gouverna vers l’est sud-est Le vent du sud-ouest conti- nuait à souffler avec force, et le vaisseau em- ‘barquait beaucoup de James d’eau. À minuit, le vent étant parvenu au plus haut degré de violence, fendit la voile d'étai du mât de (1) Voyez l’esquisse de l’iled’Abd-el-Curial sur la carte de la côte orientale d'Afrique. EN ABYSSINIE. 309 hune d'avant ; et la mer continuait à pousser ses vagues contre le vaisseau. + A cinq heureset demie du matin nous vimes au vent quelque chose qui ressemblait à la terre, et que nous jugeàmes d'abord n'être qu'unecouché de brouillard ; mais à septheures nous fümes fort effrayés en reconnaissant que c'était une terre très-élevée dont nous n’étions pas à plus de quatre milles. En même temps nous fümes à vue, à moins de trois milles de distance au vent, d'une falaise à pic, ce qui nous fit croire que nous entrions dans une grande baie, située sur la côté sud-ouest de Socotra ; les vagues de la mer s’élevant fort haut, et le vaisseau étant évidemment sur une eau très-peu profonde (r). Nous füûmes alors dans un péril imminent. En conséquence le ‘capitaine prit le seul moyen qui offrit Pes- poir de sauver le vaisseau , en virant vers le nord-ouest et en déployant toutes les voiles , ce qu'on eut .à peine le temps de faire ; car on avait été poussé très-pres de la côte. Par bonheur, nos efforts furent couronnés par le succés. Ayant été secondés par un fort (1) Le capitaine , pour empêcher toute alarme, ne voulut pas faire leverle plomb} ce qui n’aurait été d’au- ‘cuné utilité ;- mais certainement nous ne fûmes pas sur plus de cinq brasses dürant quelque temps. 310 :: VOYAGE courant qui venait de l'ile, nous virames vent devant ; et nous trouvant, à midi, par les 12° 23” o! de latitude, nous eùmes la satis- faction de nous éloigner de la pointe de terre occidentale, et de nous voir dans une situa- tion comparativement sure , après quoi nous passâmes en arrière d'un rocher blanc(i), qui git par le travers de cetteextrémité de Socotra ; et nous tentàmes de gouverner sous le vent de cette ile (2). Ce que je viens de rapporter démontre la nécessité de représenter sur les cartes l’île d’Abd-el-Curial, plus grande qu'on ne l’a faite jusqu'ici ; car c'est à ce manque d'attention de la part des hydrographes que nous dûmes d'être jetés dans la situation ter- rible où nous nous trouvâmes. Nous eùmes tout lieu de remercier la Providence que ce n'ait pas été avant le jour. Sans cela , le vais- seau et tous ceux qu'il portait auraient in- failliblement péri ; car lorsque. nous füûmes le plus près de la côte, nous pümes distinguer (1) Ce rocher ressemble beaucoup à un autre qui git par le travers de l’extrémité septentrionale de l’ile d’Abd- el-Curial, et qui contribua à nous faire tomber dans l'erreur. (2) La carte présente une esquisse de l'extrémité nord- ouest de l’île de Socotra. En conséquence, j'espère que l'ile d’Abd-el-Curial ne causera plus de méprise. EN ABYSSINIE. 311 un violent ressac qui brisait sur les rochers dont élle est bordée. Le 8 juillet, quoique nous nous tinssions ‘près de terre, le vent soufflait avec une vio- lence extrême, ce qui nous força de rester sous la misaine. Cela nous empécha de faire un seul mille, et nous fûmes convaincus qu'il nous serait impossible de poursuivre notre route. Le 9 juillet le temps devint plus orageux et le vaisseau embarqua tant d’eau , que nos matelots furent presque toujours employés aux pompes. Le charpentier ayant examiné les flancs du vaisseau , déclara qu'il les avait trouvés en si mauvais état que par fois l’eau y pénétrait par le milieu. En conséquence , le capitaine convoqua les officiers pour déter- miner le parti qu'il convenait de prendre. II fut, à l'unanimité, jugé nécessaire pour Îa sureté du navire et de la cargaison, de re- noncéer À tenter un passage contre le vent, et l'on résolut de porter vers Bombay, ou vers tout autre point de la côte de Malabar, où l'on pourrait faire les réparations indispen- sables pour continuer notre voyage. On en dressa l’acte, qui fut signé par tous les offi- ciers ; et à deux heures après-midi , le capi- taine gouverna vers Bombay. Depuiscet instant jusqu’au 15 juillet, nous fimes voile constam- 312 VOYAGE ment vers ce > port. Le Mer était si grosse , 1€t le vaisseau roulait tellement qu'il fallut sans cesse faire jouer les pompes. Le 15, nous eùmes une grosse pluie, et nous vimes des serpens de mer, animaux qu'on sait être des présages assurés de l'approche de la: côte. Bientôt après nous eûmes des sondes de trente- sept brasses. Le lendemain, par un hazard heureux (1), nous rencontrâmes un. vaisseau qui n'avait quitté Bombay que depuis vingt- quatre. heures , et dont le commandant nous donna le gisement du phare, sur lequel nous portâmes ; ; et à cinq heures nous entràmes dans le port. _ À mon arrivée je rh demander audience au gouverneur , M. Duncan, qui me recut de la manière la plus amicale et me donna un appar- tement à l'hôtel du gouvernement. Quelques jours après, l’état dangereux où se trouvait la Marian , ayant été vérifié légalement, on en init à terre la cargaison, et l’on conduisit le vaisseau au chantier pour le réparer com- plètement. Grace aux bontés qu’eurent pour (1) Le port de Bombay , durant la saison des pluies, pendant la mousson du sud-ouest, est de très-difficile approche , à cause de la brume qui obscurcit continuelle- - ment l'atmosphère , et qui empêche de déterminer la posi- tion exacte des vaisseaux. EN ABYSSINIE. 313 mot les habitans de Bombay je ‘passai , de Ja manière la plus agréable ; toùt lé temps que durèrent les travaux. Sir James Mackin- tosh m'ouvrit, avéceet émpressement à obliger qu'on lui connait, sa belle bibliothèque qui peut passer pour la collection de livres la plus précieuse que probablement on ait vue dans les limites de notre empire d'Orient. À Le 4 octobre nous appareillâmes de Bom- is (1), et le 4 décembre nous abordämes au Cap de Bonne-Espérance , où je fus parfaite- ment accueilli par mes anciennes connais- ‘sances , à qui notre retard avait fait concevoir de vives alarmes pour ma sureté. Le lord Caledon m’apprit, à mon grand regret, quon m'avait reçu , depuis que j'avais quitté cette ‘colonie |, aucune nouvelle satisfaisante de ‘M. Cowan et de ceux qui laccompagnaient, qu'au contraire il y avait tout lieu de craindre qu'ils n'eussent été victimes de l’ignorance et ‘de la défiance de quelqu’une des tribus bar- -bares de l'intérieur du pays, etqu'ils n'eussent nus à de nouveaux noms à la liste fatale de Me :) Milord Faientia a donné au tom. IT, p. Lee et suiy. de ses Voyages , une descriplion très-curieuse et très-détaillée de Bombay. C’est-la, sans donte, ee qui a empêché M. Salt de parler plus au long de cette ville. ENote' du traducteur, ) 314 VOYAGE ces entreprenans et infortunés voyageurs ; à qui leurs généreux efforts pour répandre les bienfaits de la civilisation parmi les habitans de l'Afrique , ont cause la mort. La Marian quitta le Cap de Bonne- “Espé- rance, le 12 décembre , et le 29 du même mois elle toucha Sainte-Hélène. Après la plus heu- reuse traversée elle aborda, le 11 janvier, à la côte d'Angleterre , et le jour suivant j'eus le plaisir de débarquer au port de Penzance, dans le comté de Cornouailles. De là je me rendis à Londres où je mis sous les yeux du marquis de Wellesley, alors secrétaire-d’'état pour le département des affaires étrangères , le compte de mes opérations dans les deux années qu'avait duré mon absence. Sa seigneurie m'a fait l'honneur de m’en témoigneur sa satisfaction d'une manière pleine et entière. Je le dis , avec quelque orgueil , sans doute; mais on m'excu- sera lorsqu'on se rappellera les talens éminens et la grande connaissance des affaires de l'Orient, que. possède ce ministre , et qui de- vaient me faire attacher le plus grand prix à opinion qu'il avait à exprimer sur ce sujet. Je prendrai congé ici du lecteur. J'espère qu'il m'accordera de nouveau cette indulgence avec laquel!'e il a soutenu mes efforts pour la cause de l’Abyssinie; et rappelant encore une fois nd EN ABYSSINIE. 315 ce pays, je citerai les propres paroles du savantet désintéressé Ludolf qui dit:« £xcitet D. O. M. principum nostrorum animos, Ut pervetusiæ huicchristianæ nationi opem ferant, christianissimo in tam remotis mundi partibus proferendo utilem : sibiqueomni ævo glorivsam Juturam. S sx mis desire tee LE OU TA 3 75 c# À Ts £ ÿ APPENDICE. Courte relation d’un Voyage en Erniorre par les Pères Remento et MarTino de BonHËME , et par le Père Antonio D'ALer, de l'ordre des Frères Mi- LA neurs réformés, et Missionnaires en Ecypre (1), de la Congrégation ins- tituée pour la propagation de la foi. Âv mois de ; juin 1751, moi frère Remedio de Bohême, frère mineur reformé et mission- naire pour la propagation de la foi, je fus rappelé de la ville de Girgeh, dans la Haute- Egypte, au grand Caire, par le préfet que nous avions en cette ville, et je fus nommé à une mission en Ethiopie, conjointement (1) Voyez le tom. IV$ pag. 357(traduction française ) des J’oyages du vicomte Valeria, et V’ Appendix du Voyage de Bruce, tom. VII, p. 65 { dernière édition publiée en Angleterre. ) DA à APPENDICE. 317 avec les pères Remedio (2) de Bohème , et Antonio d'Alep ; tous deux:du: même ordre que le mien. Comme il était impossible de pénétrer par terre dans le pays ; à cause des diverses tribus d'Arabes dont le chemin est infesté, notre départ fut différé jusqu’au 27 août. Nous partimes pourvus de toutes les choses nécessaires pour fonder une nouvelle mission , et avec une caravanne de Turcs qui allaient à Médine et à la Mecque , adorer leur faux prophète Mahomet. Durant trois jours nous traversämes les déserts d'Egypte, où l'on ne peut se procurer ni pain, ni eau, ni aucune sorte de nourriture; cest pourquoi les voya- geurs emportent du Caire une quantité de vivres suffisante pour leur consommation, jusqu'à leur arrivée à Suez. Durant ces trois jours de marche, la chaleur fut excessive , le désert étant plat, sablonneux, aride et nu. Les voyageurs y sont tourmentés par une Soif si dévorante ,‘que les personnes qui composent la caravanne sont presque réduites au dernier degré de faiblesse avant d'être parvenues à Suez ; et comme elles ne peuvent aller à pied, à cause de la chaleur brülante du sable, elles sont forcées de monter sur deschameaux, dont la marche fatigante brise les os. Nous fümes obligés de nous contenter d’une petite quan- (2) Ce doit être Martino ; mais comme l’erreur est dans de manuscrit , je l’ai maintenue. * . * Je suppose que les PP. Remedio et Martino de Bohême, sont des religieux allemands , au nom desquels on a donné une terminaison italienne, ( Remarque du traducteur. ) 318 APPENDICE. tité d’eau et de biscuit, et nous dormimes peu , tant par insomnie que par la crainte des voleurs, qui sont assez nombreux pour em: pêcher les Chrétiens d'entreprendre le voyage ;; excepté au mois d'août ; avec la caravanne turque (composée de plus de 100,000 ames), sans la protection de laquelle ils seraient cer- tainement dépouillés et mis à mort. Ayant passé ce dangereux désert, nous arri< vämes , le 1er septembre à Suez, qui est le premier port situé sur la Mer Rouge. À la recommandation de quelques marchands ca- tholiques du Caire, nous obtinmes, moyen- nant soixante et dix sequins, passage sur un vaisseau , Où, malgré cette somme, nous fûmes si mal logés qu'à peine pouvions-nous lever la tête. Nous commençâmes ainsi notre voyage, et le 1 4 nous passâmes un lac ,appelé Pharoun. Le 17 , nous saluàmes , à quelque distance , le Mont Sinaï. Notre unique nourriture était du biscuit, et notre boisson de l’eau infecte , remplie de vers, et dont une petite coupe nous coûtait huit baiocchi ou medins. Nous arrivâmes à Djeddah le 4 octobre. Si nous n'avions pas été recommandés chaude- ment, par nos catholiques grecs, à un digne marchand turc , nous aurions eu fort à souffrir de la part des grecs schismatiques. Ayant appris, d’une manière ou de l'autre , le motif de notre voyage en Ethiopie , ils exci- térent beaucoup de murmures contre nous parmi les turcs, résolus qu’ils étaient de nous empêcher de pousser plus loin. Mais ce que la malice invétérée de faux chrétiens voulait APPENDICE. 319 prévenir , la divine Providence l'opéra par le moyen des turcs eux-mêmes. Ainsi , après une courte persécution, et lorsque nous deman- dions humblement au Visir , [a permission de passer à l'ile de Loheïah , à notre grand con- tentement , non seulement il nous l’accorda, mais il nous donna une recommandation pour le commandant de l'ile, où nous arrivâämes le 2 novembre. Nous y demeurâmes dix jours, avant de pouvoir nous embarquer pour Mas- souah, port où, après beaucoup de peines et de fatigues , nous abordâmes le jour de Saint-André. Desirant d'obtenir de l'empereur d’'Ethiopie une permission de débarquer , permission sans hiquelle le gouverneur de l'ile ne permettrait à aucun chrétien de pénétrer dans cet em- pire , nous envoyâmes notre humble requête à la Cour , par deux messagers , qui, au bout de quatre-vingts Jours, nous rapportèrent une gracieuse lettre du souverain, et qui arri- vérent accompagués de deux officiers , de trente domestiques et de seize mulets , pour porter notre bagage à la ville royale de Gondar. La lettre de l’empereur était ainsi conçue : « Louange à Dieu seul. — De la présence du Negush Negashi, de l'empereur des chrétiens et des turcs , successeur du Seigneur de l'Uni- vers, qui est constitué pour les affaires de ce monde et pour les affaires de la foi en ce qui concerne la créature, par qui Dieu a mis l'ordre parmi les hommes, et a éclairé la terre et les provinces. Il est brave dans le conseil , d'une prudence consommée et utile 320 APPENDICE. aux autres. C’est pourquoi il a laissé une mé- moire qui est répandue dans toute la terre; et sa Justice ,. sa bonté, ses bienfaits, le font habiter l'empire de l'antiquité des temps, ayant la génération de son père, de sûn aieul et de son bisaïeul. Il est le métal de la liberté, de la bienveillance et de la bonté. Il est orné: de tant de qualités qu'à peine aucun de ceux qui respirent peuvent l'égaler , et que com parés à lui tous les autres hommes paraissent vils. Il est d'une éminence si sublime que tous les autres rois desireraientardemment de l’imi- ter ; mais ils ne pourraient y parvenir, parce. qu'ils le tronveraient , de tous les princes de la chrétienté , le plus noble; et vraiment il est le plus grand de tous les princes qui pro- fessent la foi Nazaréenne , et le plus excellent depuis le temps qu'il est baptisé(1). Il est le défenseur de la foi évangélique , le propa- gateur de la justice entre les ames des chre- tiens et dés-turcs. Il est établi au milieu de la nation chrétienne, dans la ville de Gondar , qui est gardée et protégée par l'empereur Tasu Adiam Sagad (2), fils de l'empereur Bagatta Masick Sagad(3*. Puissent ses jours etsa Justice (1) Je soupconne fort que la première partie du titre a été forgée par les religieux mêmes. * | (2) Le nom de ce prince était d’abord Yesous , et le titre qu'il a pris à son couronnement est Adam Segued. (3) Ce doit être Bacouffa qui prit le titre de Malek Segued. * Nous en avons supprimé un passage qui est encore plus obscur que ce que nous avons conservé. ( Vote du traduc- teur, ) APPENDICE. 321 être multipliés , et puissent les nuits de sa prospérité être continuellement renouvellées par l’excellence de Jésus-Christ et de sa mère. Ainsi soitil. L’empereur salue les trois mé- decins et demande pour vous toutes les béné- dictions , son desir étant que vous conserviez la santé. Venez promptement vers nous avec nos gens , et soyez assuré qu'il ne se ferarien qui ne vous soit agréable , et vos cœurs seront réjouis par un bon accueil, et vous recevrez de nous honneur , justice et sûreté.» Nous recümes aussi une autre lettre rem- plie de témoignages de bonté , de la part du signor George Braco (1), de Scio, grec schis- matique et trésorier de l’empereur. La voici : « Honneur à Dieu seul. — Nous rendons grace à Dieu de votre heureuse arrivée et de ce qu'après avoir échappé aux dangers de la mer etaux embuches des hommes, vous êtes venus vers nous. Tout ce que vous desirez est parvenu aux oreilles de l’empereur , qui accède à vos vœux et vous envoie de ses gens pour veiller à votre sureté. Ne tardez donc pas à venir. Que Dieu , le Dieu tout puissant dirige vos pas ! Que la paix soit avec vous! Je suis pour la vie votre sincère ami. Le gouverneur rassuré par ces lettres ne put nous retenir plus long-temps. Remerciant le Seigneur d'échapper encore une fois des mains des turcs, le 25 février 1952 , nous (1) C'était le frère du Pétros dont parle M. Bruce. IL. 21 Sa APPENDICE. quittâmes Massouah , le dernier port dela Mer Rouge. Mais nous n’étions pas au bout de nos maux. Comme il n'y a pas de grands chemins dans le pays, nous passâmes de hautes mon- tagnes, nous descendimes dans des vallées profondes , nous traversimes d'épaisses et sombres forèts, et nous essuyàmes beaucoup de dangers. Plus d’une fois nous fûmes forcés de grimper au haut des monts, sur nos pieds et sur nos mains , cruellement déchirés par des ronces et des arbrisseaux épineux. Comme il ne se trouve rien à acheter dans le pays , les voyageurs sont forcés d'emporter de la farine pour faire leur pain. Il n'y a ni maison, ni auberge , eten conséquence, il faut coucher en plein air, exposé aux attaques des voleurs et des loups, des lions, des tigres et autres bêtes féroces, qu'on rencontre à chaque instant et dont je cesserai de parler tant elles m'inspirent encore de crainte et d'horreur. Je me bornerai seulement à dire que dans lecours de cette expé- dition si hazardeuse, nous repétàmes souvent que nous aimerions mieux être enterrés dans le pays, que de tenter de retourner par un chemin sur lequel nous avions tant souffert. Le 19 mars, nous arrivâämes enfin à Gondar où nous fümes reçus avec beaucoup de joie, et logés agréablement dans le palais royal. Le lendemain, l’empereur , qui n’était pas alors dans cette capitale, mais à Kaha(1), nous manda (1) M. Bruce, tom. IV, p. 122 ( dernière édition an- glaise} écrit Kabha. APPENDICE. 323 gracieusement à son audience. Lorsque nous lui eùmes fait une profonde révérence , il nous adressa la parole en ces termes : «Je vous embrasse de tout mon cœur. — Je suis charmé de vous voir et vous félicite de votre heureuse arrivée. N'étantencorequ'un enfant , je desirais ardemment de vous avoir ( des hommes comme vous) dans mon royaume. En conséquence, je me réjouis fort de votre venue, et Je vous promeis , lantque je VIVrai, assistance , protection et faveur. » Sa majesté nous interrogea ensuite sur divers points. Sa première question fut celle-ci : « Où sont les tables de Moïse? Après cela l'empereur nous parla de la reine de Saba. Pour troisième question , il nous demanda en quelle langue notre Seigneur Jésus-Christ jugerait les hu- mains ; quelle langue il parlait lorsqu'il con- versait avec les hommes , et quelle était la langue la plus ancienne. Il nous fit ensuite beaucoup d’autres questions sur les Euro- péeus, sur leurs coutumes et leur manière de vivre. Nous y répondimes de notre mieux et à la satisfaction du prince. Charmé de mon discours , il se leva de son trône, qui formait une espèce de couche, et il nous dit :« Cette maison sera votre habitation. » Alors il se ren- dit à un autre corps-de-logis voisin de celui qui nous était destiné. | Le jour suivant , l'empereur nous fit visite en personne, et nous lui présentämes hum- blement une lettre du supérieur de notre mis- sion. Le prince demanda si elle venait du pape. Je lui répondis que non, ce à quoi a1* 324 APPENDICE. jajoutai que , comme notre voyage avait été arrangé à la hâte en Egypte, on ne pouvait pas encore avoir reçu ( à Rome) des nouvelles de notre mission en Ethiopie ; que cependant je ne doutais pas qu'aussitôt que Sa Sainteté aurait appris notre arrivée , notre heureux séjour dans le pays et les graces dont Sa Majesté nous avait comblés , elle ne lui fit parvenir des lettres remplies des témoignage d’une pa- ternelle et sincère affection. Nous passämes à Kaha les quinze jours suivans, et l’empereur nous honora chaque jour de sa visite Enfin, le 8 avril, nous partimes aveclui pour Gondar. Nous y résidèmes dans un palais qui avait ap. _partenu à son pére, et nous y vécümes tran- quilles et abondamment pourvusde tout. Sans cela , nous aurions eu beaucoup à souffrir , tant à cause de la rareté des vivres qui affli- geait le pays depuis huit ans, et était occa- sionnée par les ravages des sauterelles, qu 1 cause des grandes dépenses que nous avions faites , tant sur mer que sur terre , el qui avaient considérablement réduit la somme qu'on nous avait donnée pour nous défrayer durant deux ans, Mais la divine Providence ui n abandonne jamais ceux qui mettent en elle leur confiance , vint à notre secours, en nous procurant la bienveillance et la protec- tion non seulement de l'empereur mais aussi de la reine sa mère (1). (x) C'était l’itéghé que M. Bruce vit ensuite. L’attache- ment de cette princesse pour les religieux catholiques, dont il s’agit dans le texte, explique plusieurs points qui avaient paru douteux dans la relation du voyageur anglais. APPENDICE. 329 Durant environ six mois, nous instruisimes plusieurs membres de la ile royale, dans la foi catholique , que nous enseignions AUSSI chaque jour dans notre logis , à un a concours des principaux ministres du pays et même d'ecclésiastiques et de peuple, de que nous faisions dans leur propre langue chaldéenne, que, par la grace Dieu, nous avions apprise en quelques mois. En dope quence, un grand nombre furent éclairés par nos discours ; et poussés par les remords de leur conscience ,ilss’écriaient publiquement : « Nous sommes d'indignes chrétiens, et nous ne pouvons manquer d'aller en Enfer |» D'au- tres parurent desirer ardemment d’embrasser la foi catholique; mais ne nous sentant pas encore assez denent établis dans le pays, nous les remimes jusqu ‘à une occasion plus favorable. A la fin, après de grandes démons- trations d'amitié de la part de l'empereur , des ministres, du peuple et de quelques ecelé- siastiques , nous crüûmes n'avoir plus rien à redouter , et nous nous promimes une abon- dante moisson. L'empereur m'avait déjà nom- mé son ambassadeur auprès du Saint-Siége, pour l’avancement de la religion catholique dans ses états, lorsque l'ennemi de la race humaine excita contre le monarque et contre nous une grande révolte parmi le peuple. L'archevèque Gofto, craignant pour les émo- lumens de sa place , menaça d'excommunier le roi et tout le peuple , si nous n'étions sur- le-champ bannis du royaume. Durant la nuit une populace furieuse , conduite par des 326 APPENDICE. moines plus furieux encore , sonna le tocsin, s'attroupa autour du palais du roi, et demanda notre expulsion avec de grands cris et en me- naçant de nous mettre à mort. Le roi confondu nous fit paraître, le 2 octobre , en sa présence, et nous dit : « Je vous déclare, avec le plus grand regret , qu'il faut que vous sortiez de mon royaume, à cause de la révolte de mon peuple qui menace de nous mettre àmort, moi et vous, si vous ne partez sur-le-champ. J'ai, pendant quelque temps, cherché à appaiser les murmures qui s’élevaient contre vous ; mais il n'est plus en mon pouvoir de les calmer. En conséquence , hâtez votre départ et dé- tournez cet orage de dessus ma tête et de dessus la vôtre. » Je répondis à l'empereur que nous ne pou- vions partir sans en avoir obtenu l'autorisation de la sainte congrégation , et que je le sup- plais de nous souffrir patiemment jusqu'à ce qu'il eüt reçu une lettre de Rome. Cependant nous résolümes de ne pas quitter notre de- meure , disposés que nous étions à souffrir le martyre plutôt que de déshonorer notre mi- nistère par une fuite honteuse. Cela dura trois mois, pendant lesquels l’empereur nous pressa plus d’une fois de partir. Nous parümes fré- quemment en sa présence et en celle de la reine-mére (regina madre), leur parlant avec une liberté évangélique, au sujet de la religion chrétienne, et les menaçant de la damnation éternelle s'ils ne se rendaient aux vérités de l'Evangile. Nous leur répétions ces mots de l'évangéliste : « Ne craignez pas ce qui ne peut APPENDICE. 327 faire périr que le corps; car cela ne blesse point l'ame ; craignez plutôt ce qui peut faire périr le corps et l'ame pour l'éternité. » Enfin , après trois mois d'une dure retraite, nous fümes chassés de vive force, du palais, le troisième jour de la fête de Noël, de lan de J.C. 1752. Nous secouâmes la poussière de nospiedset reprochämes vivement à l'empereur et à son peuple son infidélité, nous écriant : « Nous sommes chassés par de faux chrétiens ; fuyons et cherchons un asyle chez les gentils !» Nous nous retiràmes parmi les turcs ( maho- métans ) à une lieue de Gondar, et nous ten- tâmes encore de rester dans le pays. Mais ce fut vainement , quoique durant un mois nous eussions fait tous nos efforts pour recouvrer la bienveillance de l'empereur et appaiser le peuple. Ne voulant pas exposer nos jours im- prudemment .et sans aucune utilité pour le salut du prochain, nous résolümes de nous en retourner. Nous y fümes déterminés prin- cipalement par une lettre de notre supérieur du Caire, qui nous mandait que notre illustre et révérend seigneur le secrétaire de la Propa- gaude , desirait quesi nousnepouvionsobtenir le libre exercice de notre religion en Abys- sinie , et quesi nous n'avions aucune espérance de convertir le roi , sa famille, ou plus spécia- lement les moines , nous parüissions , vu sur- tout que ce peuple (les Abyssiniens } passait pour léger et sans foi. Pleinement instruits alors des intentions et des vœux de la sainte congrégation , nous annonçames , au nom du Seigneur , que nous 328 APPENDICE. étions prêts à quitter le pays. Mais en cet instant l'empereur donna l’ordre de retenir de force , le père Antonio d'Alep, pour qu'il trans- crivit le Pentateuque , en Arabe. Comme je ne pouvais ni ne voulais y donner mon consen- tement , j'envoy: ai ce père dire à l'empereur qu'il ne serait ni convenable, ni juste, qu un de nous demeurât sans compagnon. L’em- pereur, outré de COUITOUX , lui répondit : « Je sais que voire supérieur (car tout indigne que jétais, J'agissais comme tel) desne) de vous emmener; mais je n y consentirai pas, et sil 4 persiste , j'enverrai mes gens à votre poursuite, et je oise ramener tous les trois, bon gré, malgré. » En conséquence ; je Lis le père Antonio à Gondar , mais à condition et d'après la promesse positive du roi, que, lorsqu'il aurait fini son travail, il serait remis en liberté et renvoyé en sureté au grand Caire, où je le crois maintenant parvenu heureusement. Mon compagnon, frère Martino de Bohème, et moi, nous passämes de nouveau les mon- tagnes escarpées et les épaisses forêts de l'Ethio- pie ,et nous eümes à essuyer , dans ce voyage, toute sorte de fatigues , d'incommodités et de dangers. Dépouillés des CHéSER qui nous étaient le plus nécessaires , et étant, pour ainsi dire, tout nus, nous fûmes des objets de pitié et de mépris pour les musulmans eux-mêmes. Ayant gagné Massouah, le gouverneur nous demanda trente scudis (piastres) pour nous permettre de partür ; ; mais ayant vérifié notre misère , il se contenta de quinze. Nous tra- APPENDICE. 329 versämes la Mer Rouge, et nous nous rendimes à Moka, où nous trouvämes plusieurs vais- seaux marchands , français, venus de l’Inde. Nous obtinmes, par charité, sur un de ces navires , le passage pour nous rendre à Pon- dichéry. M. Dupleix, qui était alors gouver- neur de cette colonie, nous recut avec beau: coup de bonté. Voyant que nous avions été expulsés de notre mission dans un dénuement total, il voulut bien payer deux cents écus romains pour notre passage à Lorient en Bretagne , où nous nous embarquâmes pour Marseille. De cette ville , nous nous rendimes à Civita-Vecchia, et de celle-ci à la sainte cité de Rome; pour y rendre compte de notre voyage et de notre mission en Ethiopie, eten mêéme-temps pour y baiser humblement les pieds de notre Saint-Pere, Benoît XIV, heu- reusement régnant , comme aussi la sainte pourpre de tous les éminens cardinaux de la Propagande. Du couvent de Saint-Pierre, in Montorio , le 26 juillet 1754. Signé, FrA Remepio de BoHrmia, Vice-Préfet d'Ethiopie. 330 APPENDICE, N Lt Jx me suis efforcé , dans ce numéro, de donner une idée des animaux indigènes de l'Abyssinie, et j'y ai ajouté une liste considé- rable d'oiseaux et de plantes rares que j'ai rassemblés dans le cours de mes voyages en ce pays. Les animaux domestiques d’Abyssinie sont des bœufs, des moutons ( d’une espèce petite et noire) , des chèvres , des chevaux, des mulets, des ânes et quelques chameaux. On rencontre communément deux espèces de chiens , dont l'une , comme celle des chiens paria de l'Inde , n'a point de maitres particu- liers. Les individus de cette espèce forment des meutes, qui sont attachées aux différens villa- ges. Ceux de l’autre espèce sont légers et forts. Ils sont employés à la chasse. On leur apprend de très-bonne heure à poursuivre le gibier et particulièrement les poules d'Inde. Ils sont d'une adresse merveilleuse à prendre ces o1- seaux , et 1ls ne les perdent jamais de vue, une fois qu'ils les ont fait partir. On trouve aussi des chats domestiques dans toutes les maisons d'Abyssinie. Les animaux sauvages , appelés Ænsissa Gu- dam , et habitant les barraka, ou forêts, forment un grand nombre d'espèces. Je vais en donner une liste avec leurs noms, dans la APPENDICE. 331 langue du Tigré et dans celle de l'Amhara. J'y joindrai une courte explication , d’après laquelle on pourra s’en faire une assez juste idée. L'Eléphant( /rmaz, T. Zohan, À.)\se trouve dans toutes les forêts qui bordent l’Abyssinie. Les Shangallas lui donnent ordinairement la chasse pour en avoir les dents. Le Caméléopard ( Zeratta , T. Jeratta Ket- chin , À. } est un animal qu'on rencontre rarement à cause de son naturel timide , et parce qu'il n habite que l’intérieur des contrées désertes. Sa peau forme un article d'échange dans quelques provinces. On coupe les poils de la queue pour les attacher au haut bout des fouets avec lesquels on chasse les mouches, sorte d'insectes qui sont très-incommodes dans le tempsde la chaleur. Les lanières de ces fouets qui sont appelés kallinga , sont faites de peau d'Hippopotame. | La seule espèce de Rhinocéros (.{roué haris, T. 4ouir haris; À.) dont j'aie entendu parler est celle du Rhinocéros à deux cornes, qui est semblable à celui qu'on trouve aux envi- rons du Cap de Bonne-Espérance, et dont M. Barrow a donné un dessin parfait. Je crois qu'il a d’abord été décrit par M. Sparmann. Je ne l'ai jamais rencontré vivant ; car il ne fréquente que les contrées voisines du pays des Funges ou les forêts du Wojjerat; mais je me suis procuré plusieurs paires de cornes -de cet animal , cornes qui sont unies ensemble par une partie de la peau , d'oùuil paraïitqu'elles n'avaient aucune connexité avec l'os de la tête. 332 APPENDICE, Ce fait rend irès-croyable la notion répan- due parmi les naturels de l'Afrique , que cet animal a la faculté d'élever et de baisser ses cornes à volonté. Bruce tourne Sparmann en ridicule, pour avoir dit cela ; mais, comme le dessin qu'a donné le premier de ces voya- geurs , est évidemment très-inexact (1), on ne doit pas mettre beaucoup d'importance à son opinion. Les chasseurs poursuivent l’ani- mal pour en avoir la peau ( qui sert à faire des boucliers en Arabie), et aussi pour en avoir les cornes, qui forment un article de commerce considérable dans tout l'Orient, où l’on en fait des poignées d’épée et des man- ches de poignard. Il semble, d’après le peu de grosseur des cornes qui sont exportées, que les habitans tuent rarement l'animal lorsque son corps est parvenu à son entier dévelop- pement. Cependant , M. Pearce m'en a envoyé une paire, dont la plus grande a deux pieds de long. On n’en avait jamais vu d'une pareille longueur à Antalo. | Le Buffle (Goshy,T. Gosh, À.) est commun dans les forêts du Ras-el-Fyl. On en emploie la peau à faire des boucliers qui sont fabriqués avec beaucoup d’art , et qui, lorsqu'ils sont d'une belle forme et bien conditionnés , se vendent quatre et cinq piastres dans le pays. (1) Le dessin, donné par M. Bruce, paraît avoir éte copié sur celui du Rhinocéros unicorne de Buffon , auquel on auro't ajouté une seconde corne ; car le Rhinocéros à deux cornes , n’a pas les replis de peau qu’on remarque sur ce dessin, APPENDICE. 333 Le Zebre ou Zecora se trouve principa- lement dans les provinces méridionales. La crinière de cet animal est fort recherchée pour en faire une sorte de collier que, les jours de cérémonie, on met aux chevaux des principaux chefs, privilége dont ils jouissent seuls et qui est peut-être dü à la rareté du Zèbre. L’âne sauvage , qui doit être le Quacha (Erge Gudam, T. Ebudah Hiyah , À.) habite les mêmes contrées que le Zecora. Le Lion (Æmbasa T. et A. )se rencontre par fois dans les districts sablonneux qui bordent le Tacazze. En tuer un est un insigne honneur pour un chef. Cela lui donne le privilége d’en porter les pattes sur son bouclier (1). La peau sert à faire une sorte de vêtement qui ressemble fort à celui que portent les chefs Kafres des environs du Cap de Bonne-Espérance, mais qui est orné plus richement. Il y a plusieurs espèces de Léopard en Abys- sinie. L'espèce commune est appelée ÂVémir dans le Tigré, et Aibr dans l’'Amhara. La seconde espèce est le Léopard noir ( Gussela T. et A). On en vend la peau très-cher, et il n'y a que les gouverneurs de province qui aient le droit de la porter. La troisième espèce (Muntillut,T. Wobo, A.) parait être incon- nue. On dit que c'est un animal très-féroce, qui enlève quelquefois des enfans et même des hommes , lorsqu'il les trouve endormis. On en représente la face comme semblable à la (1) 11 est probable qu’une coutume pareille aura donné lieu aux armoiries écartelées. 334 APPENDICE. figure humaine.Nous mentionnerons un Lynx qui ressemble fort au Lynx commun (Aibre Arrar , T.);le Lion Chat ou Caracal ( Chon Ambasa, T.); le Tigre Chat ow le Lynx gris ( Nibre Gulgul ,T. ), etle Chat sauvage ( 4kul Dimmo,T. Yedir Dimmut, À.),dont M. Bruce a donné un dessin. On peut ajouter à ces ani- maux ,le Zibet (l'urine Dimmo(s),T. 4nkeso, À.) qui donne la Civette, dont il se fait un commerce considérable dans le pays. Dans l'espèce du Chien, on peut compter le Hyène{ Ziby, T. Gib, À. )— Une petite espèce de Loup (Ouacharia, T. Kabbaro, À.) — Une espèce de Renard ordinaire ( Consul, T. Folga , A.)— Le Renard des côtes de la mer ( W'uggera, T Tokela, A.), et le Jackal (kul Mücho,T. Michæl Chitlo, À). Ce der- nier animal dévaste les basses cours. On trouve une grande variété d’'Antilopes, La plus grande espèce est le Kudou( Agazen, T.) qu’on rencontre aussi Gans l’intérieur du Cap de Bonne-Espérance ; —le Harte bist { Wéél,T. Bohur , À.) ; — la Gazelle sautante ( Sassa , T.) et une autre tres-petite espèce, un peu plus grosse qu’un lièvre , qui se trouve communément ausst au Cap et à Mozambique, et qu'on appelle Maqguoda dans le Tigré. Il y a, enoutre, la Chèvre sauvage( Taille Budde, T. Ebada fe el, À. et une autre espèce d'An- tilope (Ouitil, T.), probablement alliée au Chamois qui se trouve dans les parties les plus (1) C’est à tort qu’il est dit, dans l’Æistotre Naturelle de Buffon , que cet animal s’appelle Kankan, en Ethiopie. APPENDICE. 390 hautes des districts montueux et froids du Samen. : DiverseS espèces de Singe abondent dans les contrées sauvages. Les plus gros ( Hevve, T. Gingero, À.) semblent être de la famille de ceux qu'on trouve en Arabie. Il y a une autre petite espèce qui a la face noire (_4{esieo, T. Tota , À.) Les autres animaux sont : Le Sanglier ( 4r- rouah Akul, T. Eryeah, À.) ; le Porc-Epic { Confus , T. Zurt, À.), une espèce de Cavia ( Gihé, T. 4shkoko , À. ), allié de près à celui qu'on trouve au Cap; une petite espèce de Lièvre à robe grise (Muntilé,T.) qui est con- sidérée comme émmonde par les Abyssiniens ; l’Ecureuil ( Shele el Hehout, T.); le rat (/n- choua, T#it, À.), animal qui dévaste les campagnes ; et une espèce de Maki où de Lemur ( Faunkus, T. Guereza , À.) dont Lu- do!f a donné un dessin tres-imparfait. Ce der- nier animal est à-peu-près de la grosseur d’un chat, On le voit communément sur les arbres. Il a la queue longue, légèrement rayée de noir et de blanc , et terminée par une toufle de poils blancs. La robe a le poil long , et elle est par-tout d'un blanc très-clair , excepté sur le dos , qu'elle a une grande tache ovale, dont le poil est court et tres-noir. Les peaux de ces animaux sont apportées du Damot et du Go- jam, et on les trouve communément sur les marchés. On les y vend environ une demi- piastre la pièce, et chaque homme en porte un morceau sur son bouclier. Plusieurs cou- sues ensemble forment une tres-belle couver- 336 APPENDICE. ture de lit. Je n’en ai vu que chez le ras. Lui- même men a donné une , qui est aujourd'hui dans le cabinet de curiosités de S. A. R. le prince Régent. On a déjà fait mention de l’Hip- popotame ( Gornart ) et du Crocodile ( #gous ), qui se trouvent dans les lacs et les rivières principales du pays. On ne sait pas si un grand nombre d'autres espèces d'animaux se ren-: contrent en Abyssinie ; mais la liste que je viens de donner , renferme les noms de tous ceux que j'ai vus ou dont j'ai entendu parler durant ma résidence en ce pays. Il y a une grande variété d'espèces dans le genre du Faucon , parmi les grands oiseaux indigènes en Abyssinie. Les plus remarquables sont les deux espèces décrites et dessinées sous l'inspection de M. Bruce, qui a distingué sous le nom d’Aigle d’or la plus grande des deux. Le docteur Shaw la range parmi les Vautours, et l'appelle le Vautour barbu , à cause de la forme droite de son bec. Mais son aspect général dans l'état naturel, joint à la vigueur et à l’ardeur qu’elle montre, me porte à croire qu'elle tient plus de l’Aïgle , et je serais disposé à l'appeler l’Aigle d'Afrique barbu. La tête d’un individu, que j'ai tué, et qui ressemblait beaucoup à celui que décrit M. Bruce, différait un peu de son dessin. La prunelle de l'œil était trés-noire , et l’Iris d'un Jaune de sable, Cet individu avait une membrane de couleur écar- late foncée et brillante, membrane doni l’ani- mal se couvre quelquefois tout le globe de l'œil. La langue était dure et fourchue, et elle remplissait toute la mandibule inférieure. Le APPENDICE. 337 bec était d'un brun sale. Des touffes de poils noirs sortaient de chaque côté de la mandi- bule supérieure , et couvraient presque les na- rines. 11 y avait de pareilles touffes de chaque côté de la mandibule inférieure , au-dessous de laquelle il s’en trouvait une autre qui formait une barbe. L'espace qui entourait l'œil et le surmontait aussi bien qu'un angle derrière, était d’un beau noir luisant. La tête était en- tièrement couverte de petites plumes dun blanc sale, et qui, de mème que celles du cou , dela poitrineet du ventre, étaient teintes légèrement d'un brun roux. Les plumes du dos, de laqueue et des ailes étaient d’un beau brun lustré et avaient des raies blanches. Les plumes du dessous du cou s'élevaient en droite ligne, un peu comme une fraise. La queue avait dix plumes qui toutes étaient en forme de coin. Chaque aile avait vingt-six plumes. L'étendue de l'aile, d'un bout à l’autre , était au moins de huit pieds. L'oiseau avait d'ailleurs toutes les dimensions ou proportions données par M. Bruce. Tout le corps était couvert d'un duvet jaunâtre. L'autre Aigle, tué en même- temps, était à-peu-pres de la même forime et un peu plus petit; mais la tête et Le cou étaient plus noirs. Le dessous du corps était d'un brun sale. Les petites plumes des ailes étaient d'une couleur plus claire , et les serres un peu plus longues. Nous supposâmes que cet indi- vidu était le mâle. ( Le dessin que M. Edwards a donné de cet oiseau est extrémement inexact. ) L'autre espèce est rare en Abyssinie. Elle a été décrite par le docteur Shaw, sous le nom de IT. 22 338 APPENDICE. Falco Occipitalis ou d’Aigle Occipital. Le dessin qu'en a donné M. Bruce est fort exact. Il ya une autre espèce de Faucon que les Abyssiniens ap- pellent Goudic Goudic(1), et que je crois allié de près au Sacre. 1 est à-peu-prés dela grosseur du Faucon ordinaire. Les pieds et le bec ont une teinte bleuâtre. La couleur générale du corps est un brun foncé qui approche du noir. Toute la poitrine est d’un beau blanc. Ainsi l'oiseau pourrait être, à juste titre appelé le Lanier Abyssinien à poitrine blanche. Les peuples de l'Abyssinie ont une singulière su- perstition au sujet de cet oiseau. Lorsqu'ils se mettent en route et qu'ils en rencontrent un, ils l’'observent attentivement et tirent de bons ou de mauvais présages , selon ses mouvemens ou sa position. S'il demeure perché, la poi- trine tournée vers eux, c'est le plus favorable de tous Îles signes, et tout doit leur prospérer dans leur voyage. S'il leur tourne le dos, c'est un pronostic fâcheux ; mais il ne l’est pas au point d'inspirer des craintes. Si, à leur approche , l'oiseau s'enfuit à tire d’aile , les plus superstitienux retournent sur leurs pas, et attendent un moment plus propice pour se remettre en route. D'apres cela et la ressem- blance qui se trouve , quant à la forme , entre cet oiseau et ceux qu’on voit si fréquemment parmi les hiéroglyphes de l'Egypte, je soup- çonne que cette espèce peut avoir du rapport * (1) Les Abyssiniens ont une si grande vénération pour cet oiseau, qu'ils ne permettent à personne de le tuer, sous quelque prétexte que ce soit. APPENDICE. 339 avec le Faucon sacré de ce pays, qui était ré- Véré par les anciens habitans. Il ÿ a en Abyssinie un grand nombre de Vautours qui, dansles temps de guerre, suivent les traces des armées. L'individu le plus gros de cegenre, que j'aie rencontré , paraissait être d'une nouvelle espèce. La tête était d’un blanc sale , -et elle avait un capuchon ou une crète d'une substance spongieuse et dont le dessus était couvert d'un duvet. Le bec était fort crochu et de couleur d'orange claire. L'espace qui était sous l'orbite de l'œil et tout le cou étaient nus et de couleur de chair. L'oiseau. avait au cou une sorte de grande fraise, com- posée de plumes de couleur foncée ; et toute la partie supérieure du corps était d'un brun cendré. L'Autruche (Sogun) se trouve dans les con- trées basses situées au nord de l'Abyssinie. Les Hérons de différentes espèces , sont communs danses terrains marécageux (r). Jérôme Lobo parle d’uneespèce de cesoiseaux (feras Sheitan où le cheval du diable }; mais sa description est si vague quil est difficile de déterminer quelle est cette espèce. Le Corbeau cornu Abyssinien (Æmba gumba, T. Erkoum , À.) (1) Héron tué, le 19 avril, sur la plaine de Seraoué. Couronne de la tête noire ; bec de couleur orange ; ailes à l'extrémité d’un noir lustré ; vingt-quatre plumes à cha- cune,; sous le bout de l’aile, nu et d’un rouge vif comme dans le flammant ; queue fourchue avec huit plumes blan- ches au milieu «et quatre à chaque côté ; jambes noires, ainsi, que le devant des cuisses. Le reste du corps blanc. L'oiseau étant debout avait près de quatre pieds de haut. 22* 340 APPENDICE. fréquente les terres en culture dans le Tigré, et parait être utile en détruisant les vers et les bulbes sauvages , quisont en grand nombre. Cet oiseau construit son nid sur les branches inférieures des grands arbres , et on l'y voit souvent dans une sorte de solitude et d’indé- pendance. Le Corbeau, ainsi que tousles autres oiseaux qui se trouvent en Abyssinie, fré- quentent aussi la côte opposée du continent. On voit, dans le Muséum de M. Bullock, d'assez beaux individus de cette espèce, venus du Sénégal. Une grande et belle Outarde, que j'ai tuée sur la côté d’Abyssinie , et dont j'ai rapporté la peau en Angleterre, paraît être de la même espèce que celle qui se trouve sur les bords de la rivière de Gambie. On rencontre quelquefois en Abyssinie, l'Oie égyptienne, ainsi qu'une espèce de Ca : nard (1), alliée à l’Anas Lybica , et plusieurs autres espèces d'oiseaux aquatiques, dont le lus commun est le Derhko-Mai (littéralement Oiseau d'Eau) , espèce de butor dont on trouve un dessin dans la Description des iles de l'Ar- (1) Autre espèce de canard tué à Abha. Mandibule supé- rieure , d’un gris clair, bordé de ronge; haut de la tête gris tirant sur le brun; iris jaune ; corps tacheté un peu comme celui de la poule d’Inde, plus blanc vers les parties inférieures et plus jaune sur le dos ; les scapulaires cou- leùr de terre d’ombre foncée; le tour de l’œil et la partie supérieure du cou couleur de fer rouillé ; jambes d’un rouge vif; aux ailes vingt plumes longues et noires, douze d’un bleu lustré, et quatre plumes derrière d’un brun jaunâtre; secondaires noires ; tertiaires, dix-sept blanches avec une raie noire ; croupion et partie supé- rieure du corps noirs; partie inférieure jaune. APPENDICE. 341 chipel par Dapper. Les Poules d'Inde, les Perdrix rouges, les Cailles, les Bécassines , les Vanneaux , les Alouettes et les Colombes abondent dans tout le pays. Les habitanstirent si bien avec leurs fusils à mèche qu'ils ne manquent jamais, du premier coup, les Poules d'Inde et les Perdrix, de sorte que durant toute notre résidence parmi eux, on nous en servit constamment , ainsi que de la venaison. Le ras menvoyait toujours une partie du gibier que ses gens lui apportaient. Dans le cours de mon dernier voyage, j'ai fait une collection des oiseaux les plus rares qui se trouvent en Abyssinie, et j'ai été assez heureux pour la rapporter en bon état en Angleterre. Je l'ai misesous les yeux du docteur Latham , qui a bien voulu me communiquer ses remarques sur les individus qui la com- posent. J'ai ensuite présenté ma collection au lord Stanley , qui a pris beaucoup de peine Pour la mettre en ordre. A ma demande il a eu ]a complaisance de faire une description de quelques-uns des oiseaux les plus rares, description , Qu'ainsi que les précieuses remar- ques du docteur Latham , je comuniquerai au Public, comme étant bien supérieure à tout ce que mes faibles connaissances me permettraient de lui offrir sur ce sujet. Ramsey , le 25 septembre 1811. | # Monsieur , | Je vous renvoie vos oiseaux. Plusieurs sont curieux et me paraissent n'avoir pas encore 342 APPENDICE. été décrits. Je l’ai noté dans le catalogue et j'ai renvoyé pour la plupart à mon /rdex Orni- thologicus. Vous ne manquerez pas d’en faire la remarque. en rangeant les n0$5, 8,9,14, 15,19 ,922. 34:35 ,49,48,,60 , 644 4h: 57: et le dernier n° , qui est /e plus rare de tous. Plusieurs de la liste se trouveraient dans plus d'une collection , quoique j'en aie peu de ceux- là dans la mienne. Mon échantillon du n° 11 a été trouvé en Angleterre. Le n°9 16 m'est venu du Sénégal, le n° 20 du Cap de Bonne- Espérance , et le n° 3r de l'Inde. Je n'ai pas vos deux Colys, maïs j'ai le Coly Leuconaios du Cap de Bonne-Espérance. J'ai prisle dessin de huit ou de neuf. J'avais la figure du reste, ou je puis la tracer suffisamment pour mon usage. | J'ai marqué le n° 55 , comme étant l’4rdea Pondiceriana ; mais si lon examine la figure dans la planche enluminée, 432, les pieds sont trés-fendus , tandis que dans vos échan- üllous ils ont une membrane fort profonde, comme dans l’Avocette , dans le genre duquel il faudrait les placer , sans la singulière confor- mation du bec, qui permettrait difficilement de les ranger parmi les Hérons. Je suis, etc. | Jon LATHAM. 1. Lanius , allié a la Pie grièche silentieuse de Levaillant.. Ois. pl. 74, fig. 1, 2. Deux échantillons (1). (Tués en Abyssinie. ) (1) Les remarques en caractères romains sont ajoutées par l’auteur. APPENDICE. 343 2, —— Q. Lanius Cubl. nd. Orn. 4p re Un échantillon. ( Abyssinie.) da —— férrugineus , Ind. Orn. I, 762, ou une variété. Un échantillon. Chalon en Abyssinie. ) 4. —— , allié au n° 3.(Chelicut.). 5. Psittacus , probablement nouveau. C'est la seule espèce de Perroquet que j'aie vue en Abyssinie. On en remarque de grandes volées sur les sommets du Taranta , dans les mois de mars et d'octobre. Un échantillon. 6. Coracias Bengalhensis. ‘Ind. Orn. 1.108. Je jugeai que c'était un Jeune oiseau. Un échan- tillon. ( Mozambique. ) 7. —— afra. var. Un an Us CMenaEn bique.) 5. Bucco, nouvelle espèce. (Abyssinie. ) Deux échantillons supposés être le mâle et la femelle, vu quils ont été tués en même-temps. Cet oiseau s'attache aux branches des arbres, comme le Pivert. 9. Oriolus Monacha Ind. Orn. I. 357.(Mo- zambique ). 10. —— (Abyssinie.) 11.—— galbula, Ind. Orn. I. 186. (Mozam- bique). Trouvé ai un manguler , ainsi que le n'a. 12.—— (uculus , variété de l'Edolio de Levaillant, 5, pl. 209 ( Abyssinie. ) 13. —— Senegalensis, Ind. Orn. I. 213. ( Abyssinie). Il est commun dans lesdistricts montagneux. On le trouve généralement sur les capriers touffus et autres arbustes épineux, d’où il est difficile de le chasser. La chair en 544 APPENDICE. est coriace et puante. Le contenu de l'estomac est trés-fétide lorsque l'oiseau est tué. 14. Picus, non décrit. ( Abyssinie ). 15. Alcedo, non décrit. (Abyssinie }. Tué à Chelicut dans le lit d'un ruisseau , que des arbres et arbrisseaux couvraient d’une ombre épaisse. LS 16. Merops Erythropteros. ( Abyssinie). Cet oiseau vole comme l’Alouette , et il est fort . difficile de le tuer. : 17. —— superciliosus , Ind. Orn. I. 271. Deux échantillons. ( Mozambique.) On voit communément cet oiseau voler autour des plantations de Manioc que fréquentent les abeilles. | 18.—— Non décrit. Queue fourchue, Deux échantillons. ( Abyssinie , prés d’Adoueh ). 19. Ærythropteros , grande variété. Deux échantillons. _ 20 et 21. Üpupa promerops , Ind. Orn. 1. 258. Deux échantillons. ( Mozambique. ) Cet oiseau parait voler avec peine à Cause de la longueur de sa queue. | 22. Erythrorhynchos, variété, avec une queue noire.(Abyssinie.; Commun. Les oiseaux de cette espèce volent au nombre de vingt ou de trente et même plus. Souvent on les voit manger les fruits du jicus sycamorus. Tors- qu'on les dérange ils font entendre un caquet singulier. Un échantillon. 23. Certia, variété du C. Zeylona. ( Mosam- bique.) | 24. Certhia famosa. ( Mozambique.) Znd. Orn. 1, 289. APPENDICE, 349 25. Certhia Senegalensis, Ind. Orn. I. 284. { Mozambique. ) 26. Certhia, non décrit.( Abyssinie. ) Trouvé dans le pays bas et chaud situé près du Ta- cazze. Deux échantillons. 27. Certhia afra. (Mozambique. ) 28. Variété du même. 29. Tanagra non décrit, Tangara à bec rouge. ( Abyssinie.) Cet oiseau se rencontre communément dans les lieux où l’on conduit les troupeaux de bêtes à cornes. On le voit constamment se nourrir , sur le dos des bes- Uaux, d’une espèce de vers qui s y engendre dans le temps de la chaleur , et qui ,sans ses soins obligeans , pourrait être fort incom- moile. 30. Fringilla Senegala , variété de la même espèce ( Abyssinie.) 31. Fring. elegans, Ind. Orn. I. 461. (Mo- zambique. ) 32. Fring. Benghalus, Ind.Orn. I. 46r.(Abys- sinie. ) On le trouve communément dans les buissons voisins des maisons. Mœurs du Roi- telet. 33. Fring.Canaria, Ind. Orn. I. 454. (Mo- zambique. ) | 34. Musicapa Paradisi, Ind. Orn. II. 480. Vartété. (Abyssinie. ) 35. ——mutata , var. Deux échantillons, supposés le mâle et la femelle, ayant été trouvés ensemble à Ghella , sur un figuier. Rares dans le pays. ( Abyssinie. ) 36. Alauda Africana , Ind. Orn. II. 499. Les habitudes de cet oiseau ressemblent à 346 APPENDICE. celles de notre Alouette ,et son chant est à peu près le même. (Commune en Abyssinie. ) 37. Sylvia, non décrite. Deux échantillons. ( Abyssinie.) 38. Hirundo Capensis, Ind. Orr. IT, 490. Tuée à Chelicut en Abyssinie. 39. Turdus Phœnicurus, Ind. Orn. I. 333. (Abyssinie. ) 4o. —— Musicus , variété de couleur vive. Tué près de Dixan en Abyssinie. Son chant ressemble à celui du même oiseau en Angle- terre. A4. —— 1 pas ( Abyssinie.) 42. —— Nitens. (Trois échantillons. Lenom Abyssinien est Ouarry.) Les oiseaux de cette espèce sont communs à Dixan , et dans toutes les parties du pays où croit le kolquall. Ils se perchent sur la cime de cet arbre, et se nourrissent de ses semences , ou de quelques do qui lui sont particuliers. /nd. orn. I. 4 43 Colius Senegalensis , ind. Orn. I. 368. (Mozambique.) Les oiseaux de cette espèce se voyent en grand nombre sur les orangers et les papayers , dont ils mangent les fruits lorsqu'ils sont murs. 44. Colius striatus. Ind. Orn. I. 369.Tué dans le jardin du ras à Chelicut. 45. Loxia Malacca. Ind. Orn. 1.387. Variété si ce n’est pas une nouvelle espèce. Sur la côte d'Abyssinie. 46. Emberiza Capensis. Ind. Orn. I. 4o7. Variété. Dans mon premier journal j'ai nomme cette espèce le Moineau ordinaire des maisons APPENDICE. 347 en Abyssinie. Il construit son nid sous le bord des toits des huttes, et a les habitudes fami- lières du Moineau anglais. 47. Colomba Guinea. Ind. Orn. II. 602. C'est le pigeon domestique commun d’Abys- sinie. On en voit des centaines autour de la maison de chaque chef. Comme en général ils sont bien nourris , 1ls font un excellent mets. Les Abyssiniens ne répugnent pas à eninanger. Lis ont un œil rouge et brillant , et leur plu-- mage ne varie jamais. 48. Colomba Abyssinica. Ind. Orn. suppl. p: LX. Cet oiseau est appelé Ouaalia dans le pays. Bruce en a donné un dessin qui en re- présente les pieds trop grands et ressemblant plus à ceux du Faucon. Les Abyssiniens man- gent cet oiseau. Il est sauvage, et se trouve ordinairement sur le Daro, prés des ruisseaux. Cet échantillon a été tué à Ghella. 49. Numida Mitrata. La corne qui était sur la tête de mon échantillon a été détruite par des insectes pendant mon retour en Angle- terre. En conséquence , M. Latham la pris pour le Meleagris. La corne a un pouce et demi de haut. i Mozambique, et commun en Abyssinie.) Le Numida Christata se trouve aussi à Mozambique. Il a uue belle crète de plumes noires. J'ai eu en vie deux oiseaux de cette espèce ; mais jai eu le malheur de les perdre. 5o et br. Perdrix Rubricollis, Ind. Orn. 602. Deux échantillons tués par l’évêque de Mozambique , qui me les a donnés. Ces Perdrix 348 APPENDICE. sont communes dans le pays, même pres des bords de la mer. ARS 52. Scolopax calidris. Ind. Orn. IT. 752 , 25. Tué par M. Stuart , au fond de la baie de Zeyla, située en dehors du détroit de Bab-el.Mandeb. Cet oiseau ressemble au Courlis par ses habi- tudes et vit sur le bord de la mer. 5%. Tringa Senegala , Ind. Orn. IT. 728. Tué en Abyÿssinie près du Seremai , dans la vallée de Logo. Ses habitudes sont celles du Vanneau ordinaire. Un pareil oiseau est com- mun en Egypte, où l'on dit qu'il se nourrit de ce qui sort de la bouche du Crocodile. 54. Tringa non décrit.Tuésur la côte d’Abys- sinie, derrière le village de Madir, situé sur la baie d'Amphila. Il avait l'estomac rempli de sauterelles. Deux échantillons. 55. Ardea Pondiceriana. Ind. Orn. IT. 702. Deux échantillons , le mâle et la femelle, irouvés au fond de la baie d'Amphila. Cet oiseau attend la marée basse pour se nourrir de productions marines. Il esttrès-beau. (C'est peut être un nouveau genre.) 56. Alauda, nouvelle espèce. Deux échan- tillons. Les Alouettes de cette espèce sont communes sur les iles désertes d'Amphila , où peu d'oiseaux de terre pourraient exister. Elles fréquentent aussi la côte. La couleur de leur plumage ressemble tellement à celle du sable, qu'il est difficile de les en distinguer. On pourrait très-convenablement les appeler « Alouettes du désert. » 57. Cursorius Europœus. Ind. Orn. II. 751. Cet oiseau a été tué sur une plaine de sable, APPENDICE. 349 près du Tacazze, en Abyssinie. Il a les traits caractéristiques du n° 56 , étant completè- ment fait pour les déserts. 58.Rollus Capensis.Ind.Orn. IT. 236. Espèce de Poule d’eau , tuée sur une petite rivière qui coule à Gibbeh, en Abyssinie. bo à 63. Parra Africana. Ind. Orn. II. 764. Cinq échantillons , dont quatre ont été tués sur un petit lac d'eau douce , appartenant au signior Montero, à Mozambique. Le cinquième a été tué à Chelicut en Abyssinie. 64,65. Gallinula, non décrite. Oiseau d’eau, tué sur le même lac que ceux de l’article pré- cédent. Deux échantillons. —— Point de numéro. Yespertilio. Petite Chauve-Souris tuée à Chelicut, où l'espèce est commune. Une espèce beaucoup plus grosse a été vue dans les cavernes de Caleb Negus, près d'Axum. 350 APPENDICE. REMARQUES NOUVELLES Sur les Oiseaux précédens, qui m'ont été communiquées par le seigneur (Nobleman) dans la collection duquel ils sont. N.0 1. Lanius POLIOCEPHAEUS, ou Pie-Grièche à tête cendrée. ( Ash-Crowned shrike. ) Loxecrur , 7 pouces et demi , partie supé- rieure du bec trois quarts de pouce , noirûâtre et fort recouvert par les plumes du front. Couronne de la tête couleur grisètre, plus claire vers les yeux; une tache noirâtre sur les oreilles. Un collier blanc entoure le cou et recouvre toutes les parties inférieures du corps, comme aussi les couvertures de la queue qui deviennent d’un blanc sîle sur le ventre. La couleur générale du dos et des ailes est un brun noirâtre ; mais une ligne blanche s'étend le long des dernières, depuis la pointe de l'épaule à travers les couvertur es, et descend sur les barbes externes , jusqu’au füt des deux tertiaires , les plus près du corps. Le reste est bordé de blanc , et les autres pennes ont APPENDICE. B5E chacune une tache ronde sur la barbe inter- ne , qui s'étend en une ligne oblique à travers l'aile, depuis le haut des tertiaires, presque à la racine de la première penne ; mais cette ligne n'est visible que lorsque l'aile est dé- ployée. Le bout de la queue est carré. Les deux plumes externes de chaque côté sont en- tièérement blanches. La troisrème à une large bordure de même ; mais les autres plumes ne sont bordées que légèrement et de maniére à produire l'effet d'une queue noïre cunéiforme posée sur une blanche et carrée. Les jambes sont de couleur d'ocre claire, et les griffes brunes. Les plumes de la tête paraissent dis- posées en forme de petite crète; mais vu la manière dont la peau à été pressée pour la conservation de l'individu , on peut douter que cela soit réellement. Les deux échantillons étaient absolument les mêmes. Le docteur Latham parait les considérer comme alliés de près , si même ils en sont distincts, à la Pie- Grièche silentieuse de Levaillant. Ois., pl. 74, fig. 1 ét; mais après une comparaison faite avec attention de l'oiseau avec cette planche et la description, je le regarde comme une espèce distincte, et j'ai hazardé de lui donner un nom. Le bec est assez droit. Il est un peu courbé à l'extrémité, et il a une très-petite entaïlle. N.092. Lanrüs Cüera. Jen'’hésite pas à considérer cet oiseau comme la Pie-Grièche Hottniqua du docteur Latham, et le Cubla de Levaillant, pag. 72 , avec lequel 353 APPENDICE. il s'accorde de tout point, excepté que le noir de la tête s'étend jusqu’au bec seulement en une pointe sur le front , tout ce qui se trouve entre les yeux et les narines étant blanc et comme froissé. Cette couleur s'étend aussi plus haut sur le dos, queces auteurs paraissent ne la représenter, et quoique le tissu des plumes soit extrêmement soyeux et doux, le blanc dont elles sont n’est ni clair ni brillant ; mais la même couleur sur la pointe des plumes ui couvrent les ailes”, est fortement teinte d’un brun päle. Je finis par dire que l'individu était un jeune mäle , non encore parvenu à son entière croissance. N.0 3. Lanius FERRUGINEUS, Var. Je considere cet oiseau comme une autre variété de ta Pie-Grièche à ventre de couleur ferrugineuse du docteur Latham; car ils s’ac- cordent parfaitement pour la longueur , la grosseur et le caractère général du plumage. Toutefois dans le présent individu, la tête, la partie supérieure du dos et la queue sont noirs et non pas d'un brun noirâtre, comme dans l’autre oiseau. Les scapulaires et la partie inférieure du dos avec le croupion, paraissent noirs aussi , mais lorsque les plumes sont levées, on trouve à l'extrémité de chacune d'elles une grande tache blanche, avec une large frange d'un gris noirâtre. Ces plumes sont fort légères et d’un tissu fort lâche. Elles paraissent avoir une petite touffe flottante, qui est presque aussi longue que la plume _APPENDICE. 35 elle-même. La gorge et le dessous du bec sont blancs , et le reste des parties inférieures est couleur de crème. Les couvertures des ailes ont une longue tache blanche parallele à l’ex- trémité. Les pennes sont noires. Les jambes sont fortes et d’un bleu de plomb. Les griffes sont de couleur foncée , et celle de derrière est crochue et forte. Le bec n’a pas tout à-fait, depuis l'ouverture jusqu'en haut, un pouce de longueur ; et il est un peu comprimé, La queue est un peu arrondie. N A. Lanius HumErRALIS, ou Pie Grièche aépaur- les blanches. ( White Shouldered Shrike. ) Le bec de cet oiseau a trois quarts de pouce, depuis le haut jnsqu'à l'ouverture, et pas tout-à-fait un demi-pouce jusqu'au front., La profondeur du bec, depuis le bord supérieur jusqu'au bord inférieur , est d'environ un quart de pouce. La couleur générale du pln- mage parait être à-peu-près celle du N.o 3; mais le noir est par-tout plus mat et plus beau ; il couvre la tête , le cou et la partie supé- rieure du dos, Le croupion et les couvertures supérieures,de la queue sont d’un blanc gri- sâtre. Les ailes sont noires , excepté les scapu- laires et la base des primaires, qui sont blanches et forment , lorsque les ailes sont serrées , de petites taches rondes. La queue a plus de quatre pouces et demi de longueur , et elle se termine en {orme de coin. Les quatre plumes du mi- lieu sont tout-à-fait noires. Les huit autres TI. 23 354 APPENDICE. sont noires à la base et teintes de blanc, qui augmente àchaque paire, ensorte que la plume extérieure de chaque côté est presque entière- ment blanche. Toutes les parties inférieures sont de cette même couleur , un peu sale au ventre et à l’orifice inférieur. Il y a, sur le côté, tout à-fait au-dessus de la cuisse , une petite bosse de couleur de châtaigne brillante. Les jambes et les pattes sont noires. La base de la mandibule supérieure a cinq ou six gros poils noirs. Cet oiseau me parait s'accorder fort avec la description de la Pie-Grièche à collier ( collared shrike ) du docteur Latham, . 163 ; mais il n'a pas la plus légère appa- rence de collier, et il n’a pas plus de neuf pouces et demi de longueur, tandis que le docteur en donne douze à son Collaris. N.o 5. Psrrracus TaAranTA, ou le Perroquet Abyssinien. Gresseur , à-peu-pres celle du Perroquet à ailes noires. Longueur , environ six pouces et demi. Bec rouge de sang. Toutes les plumes du front , entre les yeux et la mandibule supé- rieure , d'un rouge brillant. Plusieurs de celles qui avoisinent la couronne de la tête, sont bordées de vert. Quelques-unes, qui sont très- petites, environnent les yeux et se terminent en arrière en une pointe, produisent le même effet que si l'œil était placé dans une peau nue , comme dans le genre de la Perdrix. Le reste de la tête, le cou et le corps , le bord APPENDICE. 355 de l'aile, les petites couvertures, les scapu- laires et les tertiaires sont verts, mais pro- fondément teints de noir, eouleur qui couvre aussi les secondaires, de facon à former une ligne droite à travers l'aile. Les primaires sont rembrunies et lisérées de vert. Les quatrième et cinquième de chaque côté, sont, par le haut , d'un brun clair, comme si la couleur s'était effacée. De la pointe de l'épaule, sort une très-longue plume noire, qui couvre tout le haut de l'aile et retombe sur la première plume, en formant une ligne qui aboutit à l'extrémité des grandes couvertures. Les cou- vertures supérieures de la queue sont d’un vert jaune brillant , et elles sont assez longues pour couvrir la queue , qui est un peu arrondie au bout. Les barbes externes de la plume exté- rieure de la queue sont d’un vert clair. Les barbes internes sont jaunes, couleur qui, par degres, devient plus foncée sur toutes les plumes intermédiaires. Une barre noire les traverse toutes vers le bout, qui est liséré de vert. Cependant cette bordure diminue à mesure qu'elle approche des deux plumes du milieu. Celles-ci sont vertes et ont une bor- dure noire d'environ un demi-pouce de large. Les jambes et les pattes sont de couleur obs- cure. Comme il est probable que cet oiseau est une nouvelle espèce, qu'il est le seul de son genre qui ait été vue en Abyssinie, et qu’il habite aux environs du Taranta , je me suis hazardé à lui imposer les noms mis en tête de cet article. 23* 356 APPENDICE. N.0 6. Coracias BENGALENSIS JuNIor. 3 . Longueur, environ onze pouces et un quart. Longueur du bec, qui est noirâtre , un pouce et demi. Couleur de la tête et dessus du cou, vert de mer, tirant sur le brun. Front et dessous du bec blanc sale et roussâtre, s’éten- dant comme un sourcil au-dessus de l’œil , où le blanc devient plus pur. La base du bec est garnie de plumes noirâtres qui, quoique effilées , sont assez courtes, Une touffe de lon- gues plumes roussâtres est placée immédiate- ment au-dessous de la paupière et couvre J'oreille. Quelques parties du cou et de la poi- trine sont violettes, et les plumes du premier ont un irait blanc. Le dessus du dos et les scapulaires sont tantôt châtain grisâtre, tantôt _olivätres , selon le point de vue. La partie in- férieure du dos, le croupionet les couvertures supérieures de la queue sont d’un bleu tirant fort sur le vert. Les petites couvertures de l'aile sont d'un beau bleu foncé. Les plus grandes sont d’un bleu verdâtre, variant à la lumière d’une couleur à l’autre. Les bords externes de la première des primaires, sont d’un bleu foncé ; mais ils deviennent verditres vers le haut. Les autres sont semblables , excepté que leurs teintes sont, vers les bords externes, d'un bleu plus clair et plus chan- geant , qui palit insensiblement de façon à être presque blanc vers les bords internes. Sous le bleu, les bords internes et les extré- APPENDICE. 357 mités sont d'un brun sombre et verdâtre , avee un reflet couleur de cuivre. Le ventre, les flancs , les cuisses , les couvertures de la queue et des ailes sont d'un bleu verdâtre , ainsi que les bases des pennes ; mais dans le reste de leur longueur , la tige est noire des deux côtés aussi bien qu'aux extrémités , tandis que les barbes internes, dessous la tache légère, sont d'un beau bleu , l'ordre des couleurs ci-dessus étant ainsi renversé. La queue, les jambes et les pattes ressemblent exactement à la descrip- tion du docteur Latham, dans ses Gen. Syn. p- 4ioa , vol. TI, excepté que la queue du présent oiseau paraît avoir été légèrement fourchue , au lieu d'être égale. C'était proba- blement un jeune oiseau, et il se rapproche fort du Rollier du Bengale du docteur Latham. N.° 7. Coracias AFRA, Variété. Le docteur Latham paraît avoir considéré cet oiseau comme une variété du Coracias Afra, son Rollier africain que je n'ai pas vu ; mais d'après ce qu'il dit, la différence doit être grande. Le bec est d'une couleur de corne brune , et a un peu plus d'un pouce et demi de longueur. Il est très fourchu et les bords de chaque mandibule sont rentrés. L'oiseau a environ douze pouces et demi de longueur. La partie inférieure du chignon, le dos et une partie des scapulaires, sont d’un brun rougeûtre avec une teinte olivâtre. Le dessous du bec , Le front et le dessus de l'œil sont blancs comme au N.° 6. Il y a aussi une 358 APPENDICE. petite tache blanche sur locciput. {es plumes, depuis le bec et sur la couronne de la tête, Sont longues et pointues siet paraissent pou- voir se dresser comme pour formerune crête. La partie antérieure de la tête a une légère teinte de la couleur du dos ; mais la couleur dominante de la tête, du cou et de toutes les parties inférieures, est un beau lilas rouge, ui est uni sur Îa tête et la nuque , mais rayé de blanc sur les autres parties. Le crou- pion et les couvertures supérieures et infé- rieures de la queue tiennent plus du violet: Un lilas clair teint les cuisses et les sous-cou- vertures des ailes. Les petites couvertures de celles-ci sont d’un Hlas brillant, couleur qui, dans les grandes, est un peu mélée de brun, de facon à en ternir l'éclat. Le bord de laileet des grandes pennes est d’un bleu foncé qui, vers les bouts, devient verdâtre. Les bordset les extré- inités des barbes internes , sont noirs. Les deux plumes du milieu ont une teinte verte. Lereste est bleu , tirant sur le noir , aux barbes in- ternes. La queue est carrée. Les jambes sont fortes et pâles et les pattes brunes. Je ne suis pas décidé sur cet oiseau ; mais il est évi- demment et pour le moins allié de si près au Coracias Afra (si mème ce n'en est pas une variété) que je n ose l'en séparer, sur-tout n'ayant pas vu le dernier. N.0 8. Bucco Sazrur. Barbu Abryssinien. Comme il est évident pour moi que cet oiseau est une espece qui n'a pas encore été APPENDICE. 35% décrite, j'ai hazardé de lui donner le nom qui est en tête de cet article. J'ai été charmé de trouver cette occasion de rendre hommage aux travaux de celui qui l'a découvert et de lui témoigner ma reconnaissance de la géné- rosité avec laquelle il m'a communiqué sa collection d'oiseaux d'Abyssinie. L'espèce dont il s’agit ici me parait s'approcher fort du Bucco Dubius du docteur Latham, duquel ce- pendant il est parfaitement distinct. Le mâle a un peu plus de sept pouces de long, et la femelle un peu moins. Le bec est couleur de corne noirâtre et a neuf huitièmes de pouce depuis l’origine jusqu'au bout , et environ trois quarts de pouce d'épaisseur à la base. 11 y a deux bosses au bord de la mandibule supé- rieure , et une sorte de dentelure àla mandi- bule inférieure , comme si c'était pour recevoir celle des bosses qui est le plus en avant; mais il n’y a aucune apparence quelconque de rai- nure sur le bec , comme dans le Bucco Dubius. La couleur générale du plumage du corps, dessus et dessous , est noire , ainsi que celle de la queue. Mais tout le devant de la tête, partie de la couronne , le dessus des yeux, les oreilles et toute la gorge jusqu’à la poitrine, sont couverts de plumes étroites, dures , pi- quantes et d'un rouge vif. Les ailes sont de couleur obscure. Les barbes externes des pe- tites couvertures, sont bordées d'un blanc sale, et les pennes le sont d'un vert jaune, excepté vers le bout des primaires. Les sous-couver- tures de l'aile et les bords internes des pennes 360 APPENDICE. sont blancs vers la base. Les cuisses et les pattes sont de couleur sombre. | N.° 11. Oriozus GALBULA , Variété. Un peu plus gros qu'un Merle. Longueur, un peu moins de neuf pouces. Bec d’un rouge brun et long d'un pouce et un quart. Plumage de la tête et du cou , tout le corps, les petites couvertures des ailes et la queue, à l'exception des quatre plumes du milieu, d'un beau jaune doré. Les barbes externes et le bout de toutes. les plumes de l'aile ont une bordure plus ou moins large , de couleur jaune , couleur dont il y a une tache au milieu de l'aile. Les deux plumes du milieu de la queue sont noires avec. les bouts jaunes. Le bout de celle qui est en- suite de chaque côté , a une bordure plus. large , et les barbes internes et externes sont aussi lisérées de jaune. La base de la ge des autres est noire. Les jambes sont de couleur obscure, peut être plombée. Les pattes sont presque noires. La différence principale qui se trouve entre cet oiseau et celui qui est dé- crit dansles Gen. Syn.,vol.lI, p.449, paraïtètre que dans le premier chaque plame est marquée de jaune, tandis que, dans l'oiseau du docteur Latham , les marques ne se trouvent que çà et là. La queue est aussi très-différente, quoi- que le caractère général de l'oiseau et la dis- position de son plumage, le fassent suffisam- mentreconnaitre pour une variété du Galbula. Mais il appartient sans contredit plutôt au genre de la Grive qu'à celui de l'Oriole. APPENDICE. 361 N.0 12. Picus Agvssinicus. Pic Abyssinien. Longueur , six pouces. Un peu plus gros que le Picus minor. Le bec est couleur de corne noirâtre. Il a, depuis la pointe jusqu’à la base, qui touche presque à l'œil , un pouce de long ; mais, jusqu'aux plumes du front , il n’a que cinq huitièmes de pouce. Le front et la face sont de couleur olive brunâtre , tirant un peu sur le blanc vers les parties latérales ou les joues et les yeux. La couronne de la tête et le derrière du cou jusqu’au dos, sont d'un rouge vif, bordé , de chaque côté du cou , par une raie blanche. Le croupion et les couvertures supérieures de la queue sont également rouges. Les petites couvertures des ailes et le dos sont couleur d'olive jaunâtre, et deviennent presque jaunes vers le croupion. Le reste de l'aile est olive brunâtre , ayant une barre sombre et étant tacheté de blanc sale le long des deux bords. Les taches , sur quelques-uns des bords externes, sont jaunâtres. La penne externe est de près d'un demi-pouce plus courte que la troisième ou la plus longue, et le bord ex- terne est tout uni l'espace d'un pouce, à partir du bout ; mais toutes les pennes ont cons- tamment une tache de plus sur le bord interne que sur le bord externe de la plume. La queue a des raies olivâtres , blanches et sombres; mais en dessous le blanc devient jaunûtre ; et les füts, tant de la queue que des pennes, sont jaunes, les premiers étant plus foncés. I.ces deux plumes externes de chaque côté de 362 APPENDICE. la queue, sont arrondies au bout. La troi- sième est à-peu-près de même ; mais la tige est un peu proéminente et aigue. Le reste est de la forme ordinaire, et les plumes du milieu ontenviron un demi poueede longueur de plus que les plus externes. Toutes les plumes de dessous sont d'un blanc sale , quelquefois un peu olivâtre , et elles ont des raies larges sur la tige. L'oiseau à des jambes grisâtres et des griffes noires. No, 15. Arcevo Cneuicuri. Martin - Pécheur de Chelicut. Longueur , six pouces et demi. Bec, depuis la pointe jusqu'à l'origine , qui est exactement sous les yeux , un pouce trois huitièmes. La mandibule supérieure est couleur de corre rougeätre. La mandibule inférieure est rou- geûtre à la base et la pointe est rembrunie. Une ligne étroite et blanchâtre s'étend depuis les yeux jusqu'aux narines. Les plumes placées au-dessus de cette ligne, sont longues et ont des barbes d'un tissu assez lâche de couleur brune, avecune bordure plus claire, sur-tout vers le frontet au-dessous des yeux. Un collier de plumes noires , plus large sur la nuque qu'ailleurs, part de derrière l'œil, de chaque côté, et environne entièrement la tête. Le derrière du cou est d'un blanc jaunâtre et sale. La partie supérieure du dos, les scapulaires et la partie principale des ailes, sopt d'un brun foncé ; qui devient presque noir sur les ailes et dessous le collier. 11 y a sur les APPENDICE. 363 petites couvertures une barre blanche et obli- que, et la base des pennes est de même cou- leur , formant une trés-petite tache quand laile est déployée. Les plumes du milieu de l’aileont à leurs barbes externes une large bordure d'un blen changeant en vert, et leurs barbes internes ainsi que leurs pointes, sont de couleur foncée. Quelques unes des tertiaires ont à l'extrémité une bordure pâle et presque blanchâtre. Les primaires sont blanches à la base, comme il est dit ci-dessus, puis presque noires avec une petite partie de la bordure externe, d'un bleu verdâtre , et de là jusqu'au bout, d'un brun foncé , la première penne ayant une bordure blanche très-étroite le longde la barbe externe. La partie inférieure du rang de plu- mes de derrière et les couvertures supérieures de la queue sont de couleur obscure , avec les bouts d'un bleu pâle et lustré, couleur qui seule est visible, à moins qu'on ne dérange le plumage. La queue est d'un beau bleu qui se change en vert selon la lumière. La couleur générale des parties inférieures est bleuâtre. Elle est pure sous le becet à la gorge , aussi bien que sous les couvertures inférieures de l'aile et à la base de toutesles pennes, excepté les deux premières secondaires qui , ainsi qu'une tache ronde sous l'aile bâtarde , sont d'un noir très mat. Dessous la partie blanche les pennes sont extrêmement sombres. La tige des plumes de la poitrineet des côtés a, tout le long, un trait obscur. Le ventre et les sous- couvertures de la queue sont d'un blanc jau- 364 APPENDICE. nâtre ,et les dernières ont une teinte du blew qui couvre le croupion. La queue est noirâtre en-dessous. Les ongles sont bruns. N.o 18. Merops FÜRCATUS Guépier à queue fourchue. Longueur , neuf pouces. Bec noir, d'un pouce et demi de longueur depuis le bout jusqu'à l'origine , ou plutôt un pouce et plus jusqu'aux marines. Couleur générale du plu- mage, jaune verdâtre et brillant , qui , selon certains reflets , parait de couleur d'or, et selon d’autres , de couleur de châtaigne. Une bande noire dauslaquelle les yeux sont placés, s'étend depuis les narines jusque derrière la tête. Le dessous du bec et la gorge sont d'un jaune vif , bordé tout autour par uue ligne de vert bleuâtre. Sous la gorge est une barre droite , d’un bleu d'outremer brillant. La poi- trine est de même couleur que le dos, et le reste des partiesinférieures, ainsi que les cou- vertures de la queue, sont d’un vert bleuâtre. La queue est fourchue, les plumes externes élant d’un pouce plus longues que celles du milieu , et ayant près de trois pouces de lon- gueur. Le dessus de la queue est bleu ou verdâtre selon le jour. Les tiges des plumes sont de couleur de châtaigne foncée. Les plumes du milieu sont d’une seule couleur. Les externes sont de la même teinte, et l'ex- trémité , ainsi que les bords des barbes in- iernes sont obscurs. Une sorte de barre peu APPENDICE. 365 apparente traverse l'extrémité des autres plu- mes ; mais à la cinquième paire, elle est à peine visible, excepté sur les barbes internes. Toutes , excepté celles du milieu et la paire de plumes externes , sont bordées de blanc qui se rembrunit sur les barbes internes. L'espace qui est sous la queue est obscur, la barre et les bouts des plumes externes étant plus sombres et les extrémités des autres blan- châtres. L’aile est presque de la même couleur que le corps, mais inclinant un peu vers le châtain , sur les pennes. Les bords extérieurs des primaires ont une teinte bleue ; mais les bouts en sont obscurs et les bords internes de couleur de châtaigne. Aux secondaires et aux tertiaires , çette couleur empiète sur les barbes externes et est bordée de vert; elle est foncée ; mais elle pâlit à l'extrémité. L'espace qui est sous le haut de l’aile est vert ; le reste des plumes est de couleur de châtaigne , avec les extrémités sombres. La première penne a tout au plus un pouce et demi de longueur, et la troisième , qui est la plus longue , en a trois pouces. Les scapulaires et les plumes les plus voisines du dos ont une teinte bleue. Les jambes sont faibles et de coulenr rembru- mie , et elles paraissent avoir une teinte rou- geàtre. N.0 26. Cerria Tacazzr. Le Brillant Grim- pereau. Des mots ne peuvent rendre l'effet brillant des couleurs de cet oiseau. Toute la tête, le 366 APPENDICE, cou, la poitrine, la partie supérieure du ventre, le ‘dos et le croupion , les couvertures supé- rieures et le pli des ailes, offrent un lustre métallique qui ne peut être surpassé dans aucune espèce de cette brillante famille. La tête, le cou et la poitrine, sont principalement de couleur d'or vert, mêlé d'un riche pourpre cuivré et brillant , qui orne les autres parties. Les ailes sont de couleur obscure et bordées du côté externe, d’un bleu foncé. La couleur des pennes est unie et sombre. La partie in- férieure du ventre , les jambes et les pieds sont noirs. Là queue serait ronde , sans les deux plumes du milieu , qui surpassent les autres en longueur de près de deux pouces. Elle est d'un bleu tres-foncé , et la moitié, du côté du bout de chacune des plumes qui la composent, est d'un bleu d'acier brillant. Le dessous est sombre. Les sous couvertures de la queue sont de même couleur que celle-ci. L'oiseau a huit pouces trois quarts de long. Le bec a un pouce de longueur. 1l est noir et fort recourbé. N.° 29. TANA@KA ERYTHRORYNCHA. Tangara & ( "MViQeC TÜUBE: Cet oiseau ressemble fort, par la grosseur, les habitudes , la disposition des pieds ét la couleur générale du plumage , au Guépier d'Afrique ; mais il en diffère évidemment par le bec, qui a trois quarts de pouce de lon- gueur , n'est ni droit, ni carré. et est de couleur rouge orangée et brillante. La man- dibule supérieure est convexe , un peu in- APPENDICE. 367 clinée à la pointe , sans bosse ; mais les bords sont un peu protubérans à la Led au-dessous des narines. La mandibule inférieure est plate de chaque côté. La couleur générale du plu- mage aux parties supérieures , à la gorge et au cou , est d’nn br olhivâtre devenant plas foncé à lextrémité des pennes , excepté à quelques- unes dés primaires , dont les bouts sont d'un brun plus clair et dés parties infé- rieures d'un jaune brun. La queue paraît ronde. Les plumes eu sont un peu pointues; mais il n'y a point de roux sur les bords internes. Les jambes et les ongles sont bruns. Le crou- pion est de même couleur queles parties supé- rienres , et la queue est un peu plus foncée. Les plumes du front viennent en avant sur le bec. et ombragent à demi les narines, qui sont couvertes d’une membrane jaunâtre et dont l'ouverture est très-petite et fort proche des plumes. J'ai hazardé de donner à cet oiseau le nom qui est en tête de cet article , nom auquel jai d'autant plus de confiance que je suis l'exemple de notre habile ornithologiste, le docteur Latham. Si le Buphaga ne se trotbé pasen Abyssinie, ce doit être un nouveloiïseau, et quoiqu il n'offre pas précisément les carac- teres du Tangara, 1l peut du moins rester atta- ché à ce geure jusqu'à ce que notre incerti- tude ait cessé (1). (1) J'ai vu un grand nombre de ces oiseaux, et ils avaient tous le bec rouge. H.S. 363 APPENDICE, | No. 57. SyLviA PAMMELAINA. Cet oiseau a plus de sept pouces de long 3 sur lesquels la queue en prend trois et un quart, Le bec est noirâtreïet a un demi-pouce de longueur. La mandibule supérieure est un peu inclinée vers la pointe#et elle a vers le haut , une petite bosse avec quelques plumes effilées à la base; mais le bec n’est pas suffi- samment applati pour rapporter cet oiseau au genre du Muscicapa. En conséquence, je me suis hazardé, conformément à l'opinion exprimée par le docteur Latham, à le ranger parmi les #arblers, quoique je ne sois pas convaincu que ce soit vraiment sa place. Toute la partie supérieure du corps de l'oiseau est d’un noir bleuâtre, les pennes et la queue tirant plus vers le noir. Le plumage de la poi- trine a fort peu de chose de la teinte bleuâtre ; et les pennes et la queue sont, en dessous, d'une couleur terne. La première des primaires est de deux pouces plus courte que la qua- trième et la cinquième , qui sont les plus longues. Les jambes et les ongles sont d’un noir brunûtre. N.0 45. Loxra Leucoris. Gros Bec a oreilles blanches. Cet oiseau a environ quatre pouces et demi de longueur. Le bec est couleur de corne blan- châtre. La tête, le cou, la gorge , la poitrine, le ventre , les flancs avec les couvertures de APPENDICE. 369 dessous et lés petites couvertures de dessus les ailes, sont tout noirs. Il y a une assez grande tache blanche au-dessus de chaque oreille. Un collier blanc et étroit se trouve à l'endroit où le cou se joint au dos. Il y a aussi une raie droite d'un blanc sale, de chaque côte de la poitrine , tout juste en avant du pli de aile. Les cuisses et la partie inférieure du ventre sont également blanches Les couvertures de Ja queue sont, en dessous , d’un noir mat. Le dot est châtain ; ainsi que les scapulaires et les grandes couvertures des ailes , dont les autres plumes sont de couleur sombre , et quelques-unes des pennes ont, du côtéexterne, une bordure de couleur de châtaigne. Les plumes du croupion sont d'un brun sombre, et ont une bordure grise. La queue est d'un brun notrâtre. Les plumes externes en sont plus claires ; et les tiges et les barbes externes sont d’un blanc sale. Les jambes et les pieds sont d'un rouge brun et les griffes sombres. Celle de derrière est peu courbée. Le docteur Latham paraît avoir soupçonné d'abord que cet oiseau pourrait être une nouvelle variété dn gros bec de Malacca, près duquel, sans doute, il doit être placé; mais ensuite il sug- gere l’idée que cest une nouvelle espèce , opinion que je partage entièrement. N.o 6. AcaupA DesEertTORUM. L’ Alouette des déserts. Longueur, environ huit pouces. Le bec, un pouce de long et couleur de corne pâle. LE 24 370 APPENDICE. Il est un peu recourbé à l'extrémité , mais pas tant que celui de l’Alouette Africaine. La cou- leur générale du plumage est un brun de sable grisâtre, de sorte qu'il est trés-difficile de dis- tinguer cet oiseau du sol, dans le désert. Les plumes des parties voisines des yeux, et celles du dessous du bec et de la gorge sont blan- châtres. Il en est de même de celles du ventre et des cuisses, des couvertures de dessous J'aile, de la base des premières pennes et du bout des secondaires. Il ÿ a une teinte de crême sur le ventre. La partie supérieure de la poitrine est traversée par une sorte de barre beaucoup plus claire que Île dos. Les scapu- laires et les couvertures supérieures des ailes sont d'un brun clair , bordé de blanc sale. Les deux premières pennes externes sont obs- cures, et la troisième , à près d’un pouce de la base , est bordée de blanc sur la barbe ex- terne, et a une grande tache blanche sur la barbe interne. Les autres plumes ont les deux barbes blanches dès la base , et la dernière a une large bordure d'un brun pâle à l'extré- mité, principalement sur la barbe interne. Les deux premières pennes sont beaucoup moins sombres que les autres. Les secondaires sont obscures et blanches à la base , bordées extérieurement et profondément sur les bar- bes , de façon à former deux barres à travers cette partie de l’aile quand elle est déployée, et à paraitre comme deux petites taches quand elle est pliée. Les deux plumes du milieu de la queue sont d'un brun très-clair , et ont une large bordure de la même couleur de sable APPENDICE. 37r que le dos. Les autres sont d’uneteinte sombre. La barbe externe de la plume la plus externe est presque blanche. Les jambes et les pieds sont d’un blanc jaune trés-clair. Les pieds principalement ont un air calciné. Les griffes sont couleur de corne pâle, et le talon est assez court, est fort et lécerement courbé , et a le bou blanchâtre. JE regrette fort que des occupations plus en aient empêché sa seigneurie de com- pléter cette liste ; mais comme elle a bien voulu me donner le dessin du N.° 55, que je crois appartenir à un nouveau genre, j'en lacerai ici une copie, sous le nom d’£rodia Amplhilensis (Voy. pl. XXXI). La première fois que nous vimes cet oiseau , mes compa- gnons de voyage et moi, nous le jugeâmes très-peu commun; car nous ne nous souve- nions pas d'avoir jamais rencontré son sem- blable. Je terminerai ici mes remarques sur les oiseaux d'Abyssinie. Le seul insecte que j'aie jugé digne de re- marque est la Sauterelle Abyssinienne. Un ce- lébre voyageur étranger a, m'a-ton dit, ex- primé récemment des doutes sur les dues de commettre de grands dégâts , qui sont at- tribuées à cet animal. Je puis assurer positi- vement, tant d'apres le témoignage de mes * 24 372 ._.. APRENDICE. propres yeux que d'après le rapport de plu- sieurs personnes avec qui j ai conversé sur ce sujet, que l'insecte représenté sur la planche ci-jointe (Voy. pl. XXXIT) est la seule espèce qui commette ces affreux ravages. Je puis même ajouter que , tandis que j'étais à Bom- bay, on envoya du pays haut, à M. Duncan, pour qu'il les examinât , quantité d'insectes de cette même espèce, qui avaient dévasté de grands espaces de terre dans l'intérieur du pays. La tête et les épaules de la Sauterelle Abys- sinienne sont défendue$ par une épaisse co- quille ou case. Celle de la tête est de couleur de gris de plomb, entremélée de rouge , lors- que l'animal est vivant , la plaque de l'épaule étant d'un rouge brun tacheté de blanc , uni en avant et raboteux sur la partie antérieure. L’œil est d’un jaune brillant , avec trois barres noires qui le traversent. Les antennes sont noires. Les ailes sont d’un brun jaunâtre; le bas a une belle teinte de pourpre, et le tout est semé de taches noires peu apparentes. Les jambes sont, en-dehors, couleur de gris de plomb ; et la partie supérieure tire vers le noir. Les pièces qui les composent sont noires, mais d’un pourpre brillant en dedans de la seconde jointure, et les piquans de couleur d’écar- late avec un bout noir. Les extrémités sont composées de coquilles triangulaires formant deux griffes acérées et ayant au milieu un nœud rond et poli. Le corps est renfermé dans sept anneaux, quisemboitent l’un dans l’autre, APPENDICE. 373 et le ventre est couvert par un même nombre de segmens d’une substance plus molle. La bouche a quatre antennules, dontles deux plus en avant ont cinq jointures ; les deux derniers n'en ont que trois. Une nuée de ces insectes couvrait une des îles Amphila, tandis que nous étions dans le Port Anglais. APPENDICE. LV SI Pa LISTE De PLaAnTes 7ouvelles et rares, re- cueillies en Abyssinie , dans les années 1805 et 1810 , et disposées selon le systéme de LiNNÉE. S LS De plantes près desquelles il y Br. Miss. forment de nouveaux genres qui sont décrits dans les manuscrits de M. Brown, à la bien- veillance de qui je dois la liste suivante, qu'il a composée d’après une collection d'échan- tillons secs, que j'ai rapportée en Angleterre , et qui à présent est en la possession de sir Joseph Banks , M. Brown considère comme de nouvelles espèces les plantes près des noms desquelles il n’y a pas d'indication. Quant au petit nombre de celles dont il a déjà été ques- tion , on a placé auprès, des renvois indiquant les ouvrages qui en ont traité, et qui sont les Species Plantarum de Willdenow, la Flora OEgyptiaco-Arabic& de Forskal, les Symbolæ Botanicæ de Valh , et l’/ppendix aux Voyages de M. Bruce. DrANDRIA. Jaminum abyssinicum. Hypoestis Forskalii, (Justicia Forskalii Willd. sp. pl) APPENDICE. Justicia cynanchifolia. Justicia bivalvis. Willd. sp. pl. Meissarrhena tomentosa. Br. mss. Salvia abyssinica. Stachytarpheta cinerea. TRIANPRIA. Geisorrhiza ab yssinica. Commelina hirsuta. —— acuminala. Cyperus involutus. —— laxus. —— scirpoides. — — melanocephalus. —— densus. Cenchrus tripsacoides. Pennisetum villosum. Aristida ramosa. Eleusine ? stolonifer. Panicum ovale. TETRANDRIA. Pavetta congesta. —— reflexa. Canthium lucidum. Cuddiea acuminata. (Umfar. Bruce.) —— foliate. Nuxia congesta. ——— dentata. Dobera glabra.(Tomex glabra. Forsk. ) Fusanus ter nifolia. 373 356 APPENDICE. PENTANDRIA. Heliotropium gracile. —— cinereum. —— ellipticum. + D AUDIU TT Lithospermum ? ambisuum. Anchusa affinis. Ehretia obovata. —— abyssinica. Cordia ovalis. —— abyssinica. (Wanzey Bruce. } _ Plumbago eglandulosa. Convolvulus cirrhosus. —— congesius. —— pilosus. Neurocarpæa lanceolata. Br. mss. (Mannettia lanceolata. Vahl.) Solanum cinereum. —— uncinaltum. Erythræa compar. Stroemia longifolia. —— farinosa. Willd sp. pl. —— rotundifolia. Willd. sp. pl Rhamnus inebrians, (appelée dans le Tigre Sadou. Celastrus serrulatus. —— glaucus.. Impatiens tenella. Paronychia sedifolia. Saltia abyssinica. Br. mss. Carissa abyssinica. APPENDICE. 377 —— edulis. Willd. sp. pl. Kannahia laniflora. ( Asclepias laniflora. Willd. sp. pl. Pentatropis cynanchoides. Br. mss. Petalostemma chenopodii. Br. mss. Breweria evolvuloides. Taxanthemum attenuatum. Crassula puberula. HEXANDRIA. Loranthus lætus. — congesius. —— calycinus. OCTANDRIA. Combretum ovale. —— molle. Amyris gileadensis, Willd, sp. pl. —— Kataf. Willd. sp. pl. Polisonum sinuatum. DECANPRIA. Cassia pubescens. Pterolobium lacerans. Br. mss. (Kantuffa. Bruce.) Fagonia armata. T'erminalia cycloptera. Dianthus abyssinicus. DobECcANDRIA. Calanchoe pubescens. Sterculia abyssinica. Reseda pedunculata. 378 APPENDICE. ICOSANDRIA. Rosa abyssinica. Rubus compar. POLYANDRIA. Corchorus gracilis. DibywAMIA. Nepeta azurea. Satureja ovata. —— punclala. Ocymum cinereum. —— monadelphum. Leucas quinquedentata. —— affinis, Molucella integrifolia. —— $CATIOSA. —— repanda. Linaria gracilis. —— hastata. —— propinqua. Buchnera orobanchoides. Dunalia acaulis. Br. mss. Bignonia discolor. Sesamum ptlerospermum. Barleria brevispina. —— mnacracantha. —— eranthemoides. —— grandiflora. —— InOUlS. Barleria parviflora. APPENDICE. 379 Acanthus tetragonus. Thunbergia angulata. Lantana polycephala. Clerodendrum myricoides. TETRADYNAMIA. Mathiola elliptica. Cleome Siliquaria ( Siliquaria glandulosa Fork. ægypl. 78 ). —— Roridula (Roridula. Forsk. ægypt. 35.) —— Parviflora. —— paradoxa. MONADELPHIA. Pelargodium abyssinicum. Geranium compar. Sida acuminata. —— gracilis. —— pannosa. Hibiscus parvifolius. —— erianthus. Urena mollis. —— glabra. DiADELPHIA. Poligala linearis. —— abyssinica. Erythrina tomentosa. Crotolaria Saltiana. —— propinqua. —— farcia. Onobrichis simplicifolia. 380 APPENDICE. Indigofera albicans. ——— diffusa. SYNGENESIA, Bracheilema paniculatum Br. mss. Teichostemma fruticosum Br. mss. Cacalia abyssinica. Pulicaria involucrata. —— viscida. —— aTOmatica. MoxoEcrA. Euphorbia propinqua. Dalechampia tripartita. Croton acuminatum. DrorcrA. Cyssampelos nympheæfolia. PoLiGAMIA. Acacia lœta. —— fasciculata. CRYPTOGAMIA. Cheilanthes leptopnyla. APPENDICE. 38 N° TEL Os trouve, sous ce numéro, ce qu Ebn-al- Ouardy et Marc-Paul ont dit de l'Abyssinie et des pays voisins , ( oy. pag. 271 du présent volume) quelques observations sur Massouah, quelques détails sur le commerce de Zeyla et de Moka , et le journal de Mer des 6 et 7 juillet , d'après lequel j'ai entrepris de fixer la position de l'ile d'Abd-el-Curia et de l’extré- mité nord-ouest de l'ile de Socotra. Extrait d'un Traité de Géographie, composé en Arabe par Ebn-al-Ouardy (1). « Habesh. Pays situé visà-vis de l’'Hedjaz » qui en est ‘séparé par la Mer. Il est fort » long et s'étend depuis lorient jusqu’au sud . (a) Ce traité a pour titre : Perle de Merveilles, Mé- langes de Géographie et d'Histoire Naturelle, par Zein Eddin Omar, fils d’ Aboul Madhaffer, surnommée Ebn Al-Ouardy. M. de Guignes en a donné une sorte d'analyse qui commence au tom.Il, pag. 19, des Notices et Extraits des Manuscrits de la Bibliothèque du Roi. Voici ce qu’elle offre au sujet de l’Abyssinie et des pays voisins { pag. 39 et 40.) ; « Haubaschah , V'Abyssinie, grand pays situé vis-à-vis » de l’Hedgiaz, dont il est séparé par la Mer ; il s'étend » depuis l’orient de la Nubie jusqu'à son midi. Les Abys- » sins qui sont chrétiens se sont emparés de l’Yémen avant 382 APPENDICE. D) D p] de la Nubie. La plupart des habitans(habshi) sont chrétiens. Cest ce peuple qui a conquis Yémen au temps de Chosroës, avant l’éta- blissement de lislamisme. Les femmes des Abyssiniens sont belles et bienfaites. Une de leurs villes principales est Kaber ( An- Kober, la capitale actuelle de la province d'Efat), ou le roi fait sa résidence , et où il y a beaucoup de bananiers. Les Abyssi- niens ne mangent pas les coqs.» ( Cette der- niére remarque est si loin d'être exacte , que les Abyssiniens ne les mangent pas lorsqu'ils ont été chaponnés, ce qui est l'effet d'un sin- gulière superstition qu’ils ne peuvent expli- quer.) Mahomet. On estime beaucoup les eunuques de ce pays et les femmes esclaves sont très-belles. » Kaabar estune grande ville ou demeure le Nadgiaschi ( Empereur d’Ethiopie ). On trouve beaucoup d’arbres appelés #ouza ( banannier), mais les habitans ne man- gent point son fruit ; ils s’abstiennent aussi de poules. » Zaila ou Zala., pays au midi de l'Ethiopie. Ses habi- tans sont nombreux et suivent la religion musulmane. » Badgia, pays situé entre l'Ethiopie et la Nubie; ses habitans livrés à l’idolâtrie, sont braves et honnêtes envers les marchands, ils ont beaucoup d’or qu'ils tirent des sables en les lavant. Plusieurs Arabes vivent avec eux. » Aidad est une ville environnée de déserts, où les marchands se rendent par terre et par mer (la Mer Rouge). Il y a un officier de la part du roi de Badgia, et un de la part du sultan d'Egypte. | » Les Baliours sont des peuples qui habitent sur le bord de la mer, vis-à-vis l’'Hedgiaz, entre la mer et le pays de Baädgia. Ils sont braves et incommodent beaucoup leurs voisins; ils sont chrétiens de la secte des Jaco- bites. « ( Vote du traducteur.) APPENDICE. 383 » Bojja ou Bujja (1). Ce sont les marchands de l'habesh, du côté du nord, leur pays étant situé entre cette dernière contrée et la Nubie. Ils sont noirs , vont tout nus et adorent des idoles. Leur pays est divisé en un grand nombre de petits districts. Ils sont -sociables et bons et traitent bien les mar- chands. Il y a une mine d'or dans leur pays. Ils n'ont point de villes et ne sément point de blé, la terre étant absolument en friche. Les marchands ( probablement de l'Egypte) traversent leur pays jusqu'à la vallée (ou torrent ) d'Ollaki( la moderne Salaka ) vallée qui a une population nombreuse composée d'hommes de différentes nations » L'auteur décrit ici la manière de ramasser le sable dans lequel l'or se trouve, puis il dit : « Ils Le lavent 3 » D D) » » » aux puits et le purifient jusqu’à ce que l'or en soit séparé. Alors ils le mélent avec du vif argent et le fondent dans un abbeouatah (un creuset ). Ce travail fournit principa- lement à leur subsistance. Plusieurs Arabes de la tribu de Rabbia Eb'n Nuzzar se sont mélés avec ce peuple par des mariages. » Ebn-al-Ouardy décrivant ailleurs la terre d'Aidhab , remarque «qu’un gouverneur nom- mé par les Bojja, y préside, qu'il yenaun autre nommé par le sultan d'Egypte, etque ces officiers partagent le revenu entre eux. Le gouverneur Egyptien doit fournir des vivres ( probablement pour les ouvriers em- (x) Ce sont, sans doute, les tribus mentionnées dans l'inscription d'Axum. 38/4 APPENDICE, » » po) ployés aux mines ) et le gouverneur nomme par les Bojja, doit mettre le pays à l'abri des invasions des Habshi. » Cette notice sur les Bojja tend à expliquer , d'une manière très- satisfaisante, l'inscription d’Axum. Extrait des Voyages de Marc Paul ou Polo Ÿ ( dans Ramusio, lib. IIT, p. 55, c. 38.) « Agescx est une vaste province, appelée Inde moyenne ou seconde. Le principal sou- verain du pays est chrétien. Il ÿ a six rois soumis à son autorité, et dont trois sont aussi chrétiens , et les trois autres musul- mans. — Le principal souverain réside au centre du pays. Les états des rois Sarrazins sont situés près de la province d'Adem (ou plus correctement Adel).— Les Abyssiniens font un peuple très-belliqueux. Ils sont cons- tamment en guerre contre le soudan d'Adem et le peuple de Nubie, et contre plusieurs autres nations voisines. Le continuel exercice qu'ils font du métier des armes, les fait con- sidérer commeles meilleurssoldats de l'Inde. » Vers l’année 1288, le souverain des Abys- siniens se proposa, ma-t-on dit, de visiter -en personne le tombeau de Jésus-Christ , à Jérusalem, où, par un pareil motif de dévotion, se rendent chaque année, une foule de ses sujets; mais tous ses barons (chefs ) l’en dissuadèrent , à cause des dan- gers qu'il aurait à courir en passant par un » » » APPENDICE. 385 si grand nombre de places soumisés aux Sarrazins. En conséquence , il chargea un évêque renommé par la sainteté de sa vie, d'aller à Jérusalem , à sa place , et d’y porter ses offrandes. L'évêque , à son retour, fut arrêté à Adem, dont le Soudan le fit paraître en sa présence, et tenta, par des menaces, . de lui faire embrasser la reliscion musul- - O , . mane. N'ayant pu y parvenir, il le fit cir- -concire , comme pour braver le roi d'Abys- -sinie.Ce prince, à quil'évêque, àson arrivée, raconta l’outrage qu'on lui avait fait, mit toutes ses troupes sur pied , et marcha à leur tète dans le dessein d'écraser le Soudan d’Adem , qui appela à son secours les autres Chefs sarrazins ( probablement du pays d'Hurrur }. Ceux-ci vinrent avec de nom- breuses armées ; mais elles furent toutes mises en déroute par le Souverain d'Ha- besch , qui s'empara de la ville d’Adem ( peutêtre de Zeyla )et la dévasta pour venger l'outrage fait à son envoyé. ({ Consultez les Voyages de M. Bruce , tom. LIT, pag. 9 de la traduction française). » Les Abyssiniens se nourrissent de fro- ment, de riz, de viandeet delait. Ils font de » l'huile de sésame , et ils ont toute sorte de » vivres en abondance. Il y a dans leur pays » » » » D des éléphans , des lions et des giraffes. On y trouve aussi quantité de chèvres et de volailles de différentes espèces, ainsi que beaucoup d'autres animaux, parmi lesquels on peut menlionner des singes qui ressem- 11: "san 386 APPENDICE. » blent à des hommes (r). Les provinces inté- » rieures sont riches en or que des marchands » s'empressent d'aller chercher; carils retirent » un grand profit de ce commerce (2). Je vais » à présent parler d'Adem. « Ici l’auteur dé- crit le pays; mais, d’après son texte, ilest certain que par Adem , il a jusque là en- tendu Adel , méprise qui probablement doit être imputée à l'inattention d’un copiste. Ce passage, qui a été écrit vers l'année 1200, me parait fort précieux , en ce qu’il se rap- porte à un temps pour lequel on manque de renseignemens sur l'Abyssinie, donnés par tout autre Européen, et en ce qu'il s'accorde avec les narrations tirées des Chroniques de ce pays. Cependant il est à regretter , pour l'éclaircis- sement de la chronologie , que l'auteur ait omis le nom du prince qui régnait alors. (1) Ramusio dit, dans sa nomenclature : Simie, Gatti Mamoni ; et on lit dans la traduction des Voyages de Marc Paul ( Bergeron, tome II, page 157 ), «enfin, » Fon y trouve (en Abyssinie) des chats de plusieurs » espèces, dont quelques-uns ont la face ressemhlante à » celle de l’homme, » Il s’agit probablement du Léopard » dont il a été question à la page 333 du présent Appen- dice. P. F. H. (2) C’est une chose curieuse de remarquer combien ( dans l'original) le style est formé sur celui des Arabes. me APPENDICE. 38r Nouvelles remarques sur MassouaAn, faites au mois de février 1810 , et extraites en partie du journal du capitaine W£ATHERHEAD. : La ville de Massouah est située sur une île du même nom, qui a environ trois quarts de mille de longueur et un quart de largeur. Elle se trouve par les 15° 56’ 15" de latitude septentrionale et les 39° 23” 30" de longitude orientale. Le port de cette ville est d’un accès facile ; l’eau en est profonde , quoique le chenal en soit étroit ; et il pourrait contenir cinquante voiles en sureté, si elles amarraient avec deux ancres , l’une à l’est-nord-est et l'autre à l’ouest-sud-ouest. En général le vent Y vient de terre , toutes les nuits “avec de jolies brises. Il tourne à l’est et fraîchit Sur les dix heures du matin ; et le peu d’espace de l'entrée est cause que la vague n’est pas grosse dans ce port. L'ile n'est pas fortifiée. Elle n'a pour toute défense que deux pièces de canon posées à terre, sans affüt , et qu'une pièce de campagne , qui est montée mais qu'il n’est pas sûr de tirer. La garnison se compose de quinze soldats ayant des fusils à méêche, et de quelques hommes armés de lances. Les édifices consistent en quatre mosquées d’une architécture fort simple, et en quelques mai- sons de pierre , dont la plupart sont en ruine, le plus grand nombre des habitans logeant 2 5* 388 APPENDICE. dans des huttes construites avec des roseaux et couvertes de chaume, et à chacune des- quelles tient un petit jardin. La ville est ap- provisionnéé régulièrement de lait, de bœufs et de chèvres, amenés du continent dans une sorte de bac, qui passe et repasse tout le jour. Il n’y a pas de puits dans toute l'ile; mais on y trouve de grandes citernes qui reçoivent l'eau de pluie, dont on tient la plus grande partie en réserve pour les daous du Shériff. Les habitans tirent de l’eau d’Arkiko. On en fournit aux vaisseaux vingt outres pour une piastré, et chaque outre contient environ cinq gallons. Le commerce de Massouah con- siste principalement en coton de Mascate et de Bombay, qui se vend avantageusement aux häbitans de l'intérieur du pays. Ceux-ci le tissent en le mélant avec le leur qui est d'une qualité upérieure. Quelques grosses toiles des l’Inde et de gros draps larges, font aussi des arbcles d'importation. Les exportations con- sistent en or , en ivoire, en esclaves et en blé d'Abyssinie. Le peuple parle une langue composée de mots arabes et de mots abyssi- niens, cé qui fait qu'un Arabe a beaucoup de eine à la comprendre. La population de la ville est d'environ deux mille ames. Les habi- tans construisent des daous et de petites bar- ques. Des vaisseaux viennentsouventse réparer sur l'ile, qui, en quelques endroits, a une petite grève de sable. APPENDICE. 389 UE RTE Re me RENSEIGNEMENS Sur le Commerce de Zeyla et sur les droits quon y paye (1), donnés à D. Stuart par le Ras Kaieb de cette ville, au mois de mars 1910. EXPORTATIONS. Six mille pots de Ghy. Droit, une demi- mesure par pot. # | So bahars de café [run par le sultan d'Hur- ie rur , dont les marchandises 30 bahars d'ivoire. ne payent pas de droit. 5 bahars de Myrrhe. Point de droit d'en- trée. 4 piastres par bahar pour droit d'em- barquement. | 3 bahars de plumes d’autruche. Point de droit. 5160 mesures de djoary. 10 pour 100 de droit d'entrée. 20 pour 100 de droit d’embar- quement. Ao6co mesures de oc Même dot que sur le djoary. Peaux de bœuf tannées. 1 corgeau vaisseau , : mais pas de droit d'entrée. 900 esclaves, mâles et femelles. Droit, » une e 1) Les calculs ont été établis d'après. ur relevé de trois ans. “f! 390 APPENDICE. piastre par tête, soit qu'on les vende dans la ville, soit qu'on les embarque. Le ghy est apporté par les Somauli. Le café vient d'Hurrur et de Gerri. L'ivoire vient du pays des Somauli-Esa, des Galla, d'Hurrur et de Barkola. La gomme arabique et la myrrhe sont ap- portés par les Somauli-Goudabisa. Les plumes d’autruche le sont par les mêmes , ainsi que par les Somauli-Esa ; le djoary et le froment, par les Somauli - Goudabisa et Esa , de Baskola et de Gerri , etc. ; mais les Somauli-Heberaoul n'en apportent jamais. Les peaux viennent du pays d'Hurrur, etc. Les esclaves viennent de diverses contrées, telles que Berbera , Hurrur, Tajoura , etc. IMPORTATIONS. 6o busta ou balles de tabac de Mascate. Deux piastres de droit par Frasel. Grosses toiles du pays de Cutch, 5 piastres de droit par balle. : OBSERVATIONS déversessur le commerce de MokA, dans les mois de mai et de juin 1810. Le temps le plus favorable pour embarquer du café à Moka est au commencement de mars et à la fin d'août, parce qu'alors il est sec et qu'il perd peu de son poids. Les piastres d'Es- pagne valaient un et demi pour cent de plus que les piastres d'Allemagne , ce qui était dû APPENDICE. 391 à la quantité d'espèces envoyées dans l'Inde. En d’autres temps les piastres d'Allemagne ont plus de valeur ; car iln'en passe aucune autre en Abyssinie ni sur la côte d'Afrique. Cent balles de café, à trois cent cinq livres pesant la balle, font quatorze tonnes d'An- gleterre. La charge d’un chameau est de 15 fra- sels en café, On paye aux banians deux et demi pour cent de courtage. | Voici quel était le prix de différens articles de commerce : Le meilleur café (1) d'Eddyn, 115 et 120 piastres le bahar. Gomme arabique , nettoyée et rendue à bord , 25 piastres la balle de 330 liv. Gomme copale brute, 4 piastres et demi le frasel. 3 Oliban-Mete ( encens de Mete), 3 piastres et demi à 4 piastres le frasel. Gomme-mastie , 3 piastres et demi le frasel. Gomme myrre , 3 piastres et demi ou #4 piastres le frasel. Peaux de bœuf, demie piastre la pièce. Peaux de mouton à tête noire de Berbera ; peaux sèches de mouton , de chèvre et de che- vreau de l’'Yémen, 6 d. la piece. Peaux tannées, 1 schelling la pièce. Corde de Kia, 15 piastres les cinq frasels. Outre ces articles on trouve à un prix rai- sonnable de l’indigo, du barilla , du salpêtre et des feuilles de séné. (x) Le meilleur café vient d’Eddyn , de Gebel Saruk, de Massar , d’Annus et de Hemma. Celui de seconde qualité vient de Badden et d'Houaoss. 392 APPENDICE. RENSEIGNEMENS Fournis par Brmsy , principal Banian de Moxa. peurs pour ur bahar de café du poids de 495 liv. bien triéet rendu à bord : Piastres. Centièmese Douane:et:porteurs......,.... 28 = Pesage à la douane... 1. bu. ur Transport à la factorerie...... b Criblage et nettoyage à la facto- réries dun ss SR OO RÉGAEte ne 25 Nannane nets RER = Sacs et nattes pour emballage. . 125 Autressacs (kunny-bags }..... 57 Pour coudre les sacs avec du fil d'herbe ovins de A A A A EEE 8 Cordes pour ra les sacs... .... 8 Emballeur. . Lies h at sésiians 19 Porteurs jusqu’à la porte de la douane: its. anutent. teinte cholet ON INT Nouveau pesage à la douane et louage du bateau qu'on y prend... 8 Droit de 3 pour r00 sur le prix ofiginairesrede alternée vhs: 1140 Louage du ee ; par balles : 10 Doit de. commission TE E î bahian:, 4.2 et < pour 100. ..:1:/,2!:.90 Porteurs à la factorerié...... 3 Pésage.à la factorerie.…..;...".. 4 Nattes et emballages. 62 7 Pour veiller sur les Sacs , lab qu'ils sont laissés sur le quai du- L'APON AM RNES S 20 E S Torar te. 9), 81e APPENDICE. 393 Droits et frais pour un sac de gomme du poids de 330 liv. ( Le droit est le méme pour toutes les espèces ). Piastres. Centièmese Droit payé aux AraDes. ÿ ie vu Gi Pesage..." SU le le eia diet cheheleet « 75 Porteurs de la donne fin À 25 Transport à la factorerie, par sac 15 Emballage , chaque sac....... 12 = Doubles nattess #0. Nr cr 12 + Nattes pour envelopper...... 1I Cordesr HAN À RAR et 7 Pesage à la fo oeié OMNETOS : A Droit d'exportation... 80 Einballage MU A AU MAT Porteurs..!"\1 Dh UNe le Ve nine 12 - Droit de commission, 2 he - pour CET LAIT S A NNA TA ER. POEe TAN 6o Louage d'une ra Ses Aie etes 125 Gardien: RE RER A 7 Nouveau pesage , à bord...... 6 Toragi asset n 82 Cela fait monter le sac de gomme à20 piastres. CarGaison prise par la Marran, & MoKxa. 631 balles de café, chacune du poids de 305 liv. (1). (x) Le café a été vendu, en 1811, en Angleterre, au prix de 12 L. 10, et 13 L, les cent livres. 394 APPENDICE. 191 demi poids. 5 idem, comme chargement. 108 balles de gomme arabique , du poids de 350 Liv. 69 demi-balles , pesant chacune 165 liv. 35 caisses de gomme ammoniaque , chacune du poids de 400 à 450 liv. 24 balles de gomme-myrrhe, du poids de 330 liv. chaque. 4 balles d’encens , même poids. 33 balles de gomme mastic. 6 balles de feuille de séné. 13 balles d’indigo. 2 balles de noix de galle. 23 sacs de salpêtre. 3 paniers d’écailles de tortue. 3 tonneaux de barilla. 259 peaux de bœuf. 2042 peaux de mouton. 170 peaux rouges apprètées. Le thermomètre durant ma résidence en Abyssinie , aux mois de mars, d'avril et de mai, varia selon l'élévation du sol. Il était à 70° à Chelicut, à 65 à Antalo, à 95 sur les bords du Tacazze ; et sur les montagnes du Samen il devait être au-dessous du point de congéla- tion.Durantles mêmes moisil était à 78 (terme moyen) à Moka , et durant les mois de janvier et de février à 79 (terme moyen) à Zeyla. La variation était de 74° à 82. | APPENDICE. A 395 Extrait du journal du vaisseau la Marta. 6 juillet 1810. Heures. Direction. Distance. 4 après-midi. Est-nord-est. 4 5 5 6 5 7 Est-quart-sud. 5 8 2 9 o 10 Est-quart-nord. 2 II 3 12 3 1 du matin. Est. 3 .# | 3 3 Est-quart-nord. 4 l l 5 à dé 6 Est, A 7 k 8 a 10 Est demi-sud, 3 42: 12 Vent. o ouest-quart nord. 6 6 k 6 variable. o calme. 4 sud-quart-d’ouest. O 0 + + © 4 sud-quart-d’ouest. 6 6 sud-sud-ouest. 396 . APPENDICE. Suite de l’extrait du journal du vaisseau la Marran. 7 juillet 1810. Heures. Direction. Distance. Vent. s après-midi. Sud-est-quart-d’est. 2 4sud-sud-ouest. A 2 VA 3 DUR [A 2 5 NE 6 34176 7 Sud-est-quart-d’estrest. 4 o 8 | Oo 4 9 Sud-sud-est. A dr 10 3416 II 3 16 L ira 1 heure du matin, Dh To 2 A 3 kit @ f k& 0 5 SAN À 6 2 7 3:42 8 ue 9 Ouest quart nord, etc. 4 4sud-sud-ouest Nota. QuELqQuEs jours avant que la dernière feuille de cet ouvrage ait été envoyée à l'impression , j’ai eu le plaisir APPENDICE. 397 de recevoir de M. Henry, homme de lettres , résidant à Paris, sa traduction francaise des Voyages du lord Valen- tia (1). Il a eu la complaisance de n’envoyer , en même. temps , un exemplaire de la traduction du journal de mon Voyage en Abyssinie (journal tiré de l'ouvrage que je viens de mentionner ) qui a été publiée à Genève par M. Prévost, avec qui j’avois déja correspondu à ce sujet. Qu'il me soit permis d'exprimer ici, quant à ce qui me concerne, ma reconnoissance à ces deux littérateurs pour le zèle qui les a portés à entreprendre un pareil travail dans Îes circonstances les plus critiques. À ma grande satisfaction, j'ai vu, par les Appendices joints à leurs traductions, que mes conjectures relativement aux ins- criptions adulitiques, ont été pleinement adoptées par un des savans de France les plus distingués, (2) qui s’est exprimé, de la maniére suivante, au tome XII des Annales des Voyages : «Il me suffit de dire qu’il (M.Salt) » me paroit avoir parfaitement établi que l'inscription » d’Adulis forme réellement deux inscriptions qui n’ont » rien de commun; que de ces deux inscriptions, celle ÿ qui est gravée sur la chaise de marbre blanc appartient LA incontestablement à un roi des Abyssiniens ou Axu- » mites, etc.» M. de Sacy remarque ensuite qu’il ne peut tomber d’accord avec moi, que cette inscription a été érigée par Aizana (3), et il le prouve par des argumens si convaincans, que je suis porté à croire qu'il a raison. Dans ce cas , l’inscription doit , selon toute apparence, être attribuée à l’empereur EI Asguaga, vu qu'entre ce (1) L’original ajoute ces mots , FThich appears to be executed with great ability, que je ne me permettrai pas de traduire. ( Note du traducteur.) | (2) M. Sylvestre de Sacy, (3) Voyez ci-devant à la page 253. 598 :APPEN DICE.. prince et Aïzana, il n’y a point de règne d’assez longue durée pour que le contenu de l'inscription puisse s’y rapporter. Il convient de remarquer que cette correction fait remonter l'inscription à une période où, aije dit, il paraît y avoir eu un changement de dynastie en Abys- sinie , changement que j'ai indiqué par l’article e/ mis en avant des noms des Souverains. Cela peut conduire à mieux éclaircir cette partie de l’histoire d’Abyssinie ; mais j'avoue que je n’ai pas encore assez consulté les au- torités pour que je puisse entrer en discussion sur ce sujet. M. de Sacy a aussi établi avec justice, que les figures de l'inscription d’Axum sont formées par des caractères grecs, opinion, qu'ainsi qu'on a pu le voir, j'ai adoptée avant d’avoir connn ses importantes remarques, et je vois avec plaisir quenous sommes généralement d’accord, quant aux nombres auxquels les caractères se rapportent. SAR LV VV VV R LR /UUR LL LR LL LR LU LVL OU UE LVL R LR /R LVL LUUR LRU TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE DES MATIÈRES Contenues dans les deux l’olumes de cet Ouvrage. Nora. — Le Chiffre romain indique le Tome, et le Chiffre arabe la Page. À. Asair, mot qui signifie maître dans la langue des Abyssiniens, et dont ils se servent pour demander justice au ras. IL, 142. ABBa-Asré ( couvent d’). II, 206-212. Asga-Tsama, résidence du palambaras Toklou. IT, 169; lieu agréable, 170. ApbaLLAH (pacha), accusé d’être un grand coquin. I, _196; dessert M. Pearce, IT, 6. Agsou-NourxA (père borgne) , surnom d’Ab’-oul’-Houkal, I, 164. Agouna. (C’est le titre du métropolitain de l’église d’Abyssinie, dont toutefois il est le seul évêque. Il est nommé et sacré par le patriarche d'Alexandrie. Asn-EL-CuriaL (ile d’). Manière fautive dont elle est représentée sur les cartes modernes. [1, 308 et 310. h00 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE ÂABEILLES ( manière dont les habitans du Wojjerat se sai- sissent des ) sauvages. II, 291, note. AgEsch ( Notice de Marc Paul sur |) ou Abyssinie. II, 354-386. Agua ( village pittoresque d’). I, 315. Apou-Hannes. C’est l'ibis des Egyptiens. I, 123. ABREuA ( le christianisme introduit en Abyssinie sous le règne d’). II, 248, note. ÂABYSssiniE (Observations sur l’histoire ancienne d’). IT, 240.— Liste des empereurs qui ont régné depuis à Arwé ou le Serpent, jusqu’à Menilek, 244, note, — Liste de ceux qui ont régné depuis Menilek jusqu’à Bazen, 245. — Autre liste, qui est aliérée, idem et 246 , note. — Liste de ceux qui ont régné depuis Bazen jusqu’à Ameda, 246-248. - Liste des rois d’Abyssinie depuis Ameda jusqu’à Dilnaad , 264. — Liste des mo- narques de la.branche légitime, réfugiée dans le Shoa, après l’usurpation de Gudit, 266. — Liste des princes qui ont régné depuis Icon-Ambac jusqu'à Ayto Yoas (mort en 1769), 267-269.-—Liste de ceux qui ont régné depuis cette époque jusqu’à ce jour, 26g.— Cetempire a été sur le point d’être subjugué par Mahomed Gragné, 274. Il perd une partie de ses provinces orientales , 255. Depuis M. Bruce jusqu'à M. Salt, aucun voyageur européen n’a pénétré en Abyssinie, 264. Son gou- vernement est fondé sur lesystème féodal. I1,285.— Etat . critique où se trouve l’Abyssinie, idem. Elle est consi- dérée comme divisée en trois états distincts, 286. — Description générale de cet empire, cd. et suiv. — Gêne apportée aux communications avec l’Abyssinie, 307. — Notice sur ce pays, par Ebn-ai-Ouardy, 381 ; et par Marc Paul, 354.— Détails sur la température de di- verses parties de l’Abyssinie, 394. DES MATIÈRES, etc: 4 Loï AmvssiNiens. Leur manière de camper en voyage: II, 290. — Se moquent de l’habit des européens, 336. — Commencent l’année le 29 ou le 50 du mois d'août. IT, 29. — Evitent de se mettre en marche le dimanche, 32. — Ressemblance entre leurs usages et ceux du peuple juif, 3. — Redoutent extrémement les crocodiles. II, 116.— Desirent de faire passer leur nom à la posté- rité, 127. — Sont bons cavaliers, 128. — Ne veulent manger qu'avec les Chrétiens, 132. — Passion de ceux de la basse classe pour le Kersa, 139. — Célèbrent par des fêtes tous les événemens importans, 140. — Recoi- vent la communion sous les deux espèces, 158. — Ne paraissent pas croire à la présence réelle, 15g.—Aiment passionnément les peintures, 161. — Croient la plapart des maladies causées par l’esprit malin, 197. — Ma- nière dont ils témoignent leur douleur à la mort de leurs parens et de leurs amis, 197-199.— Leur indus- trie, 202. — S’imaginent que les ouvriers en fer peu- vent sé transformer en hyènes , 203. — Sont issus d’une race d’Aborigènes de l'Afrique, 241. — Se sont mêlés avec des Egyptiens, 342. — prennent de préférence le nom d’'Ethiopiens, 244.—Se sont mélés avec des Arabes, idem. — Leur conversion au Christianisme , 261. — Leur ancienne puissance, 253. — Epoque à laquelle ils ont perdu toute influence sur mer, 265. — Bravent toute la puissance des Musulmans , 264. Lutte cons- tante entre eux et leurs souverains, relativement à la doctrine des Jésuites , 281.—Leur superstition au sujet d’une espece de faucon, 338. AcumeT (Sydi) dépose son père, Aly Mansour, iman de l’Yémen. I, 163. -— Sagesse de sa conduite, 170. Ana1Ez (vocabulaire de la langue des). I, 360. IL, 20 402 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNEËL. Apam-Manomer , prête généreusement des secours à. M. Pearce. II, 59. Anam-SecuEp (l’empereur d’Abyssinie) accueille les PP. Remedio, Martino et Antonio. ( Foy. Remedio ). II, 319.— Est forcé de les bannir, 326, , Aparez (vocabulaire de la langue des ); c’est sous ce nom générique qu’on désigne les tribus voisines de Souakin. IE, 222. — Noms particuliers de ces tribus, id. et 223. ApEmazA (village d’). I, 33r. ADEn. Commérce de cette ville. IT, 138. — Etat misé- rable où elle est, idem. — Ruines remarquables qu’on y trouve, 139. Apoueux ( description de la ville d’). IT, 200. — Sa po- pulation et ses fabriques de toile, idem. — Son com- merce d'importation, 201.— Ses exportations, idem. Latitude de cette ville, 204. ApouLE, tribu des Danakil. TI, 178. AFIZANA Où A1zANA, empereur d’Abyssinie, nommé à l’occasion de l’inscription grecque d’Axum. II, 177, _185 , 158. AcaAMÉ (description de la province d’). IL, 269. ÂAGATHARCHIDES , Cité. I, 293. AGcaus (les); préjugé singulier de ce peuple. IE, 21.— Leurs meilleures maisons ont la forme des temples égyptiens ;, 292. Aaous se révolte contre le ras. IE, br. Acous, nom que les Abyssiniens donnent au crocodile, IE, 116: Ain-TacazzE, où l’œil du Tacazze, nom donné à Ia source de ce fleuve. IL, 19. ALauDA DEserrorum (description del} 11, 369. DES MATIÈRES, etc ho3 ALceno Cuericurt ( description de l’). IT, 362. ÂAzira, compagnie des gens de guerre. II, 32. ALLY, litre qu’on donne aux chefs d’une partie de la côte occidentale de la mer Rouge, et qui répond à celui de monsieur. L, 194. ALMEYDA (Emmanuel), jésuite, aborde à Massouah. IT, 278.— Arrive à Fremona, 270. — Sa résidence en Abyssinie, idem. — Son histoire de la Haute-Ethiopie. IT, 279.— Lettres communiquées par lui, 281. — Note sur sa traduction de l’histoire d’Ethiopie, 282. ALOUETTE du désert (1°). I, 232. AzvarEz. Son histoire de l'Ethiopie, citée à l’occasion des Doba. II, 14. — Au sujet de diverses églises tail- lées dans le roc, 48. — Au sujet du Coror, 49. — Sa description de l’église de Notre-Dame, idem. — Cité au sujet du couvent d’Abba-Asfe, 208. — Son erreur au sujet de la reine Candace, 212. — Sa descrip- tion du monastère de Bisan, 224. — Sa relation de l'ambassade envoyée en Abyssinie par la cour de Por- tugal, 273; Texte et note. ARWE. Ornement en argent que les Abyssiniennes por- tent aux poignets et aux chevilles des pieds. II, 28. Azx (Hadjy)}), envoyé à la côte d’Abyssinie, par M, Salt. I, 160. — Son retour, 100. Azy (Hadjy}, marchand arabe, recueille deux Anglais à Lamo. IT, 60. Azvy-Mansour, iman de l’Yémen, est déposé. I, 162. — Sa mort, 169. AmaryLuis (description d’une nouvelle et belle espèce d’). IT, 194. AusaA, veut dire en abyssinien, montagne forte d’as- siette. IT, 2$9. Awea-Har, haute montagne du Samen. II, 24. HR 26* 404 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE gueur du froid sur cette montagne, idem. et 25. — M. Salt y voit de la neige, 171. | AuBakAoKkO (village d’); un des porteurs de M. Salt y est assassiné. I, 313. — Le shum du district est em- mené pour répondre du crime, 314. AmmaRA (1°), limite de ce pays et du Tigré. II, 286. — L’Ambhara propre est depuis long-temps en la posses- sion des Gallas, 295. — Note. Ammon (le Kantiba), chef abyssinien chargé de con- duire les bagages de M. Salt. I , 285. AmpuiLa (description de la baie et des îles d’),I, 216 et suiv. — Formation particulière d’une de ces îles, 217. — Température de la baie, 231. Anorap (le père), jésuite, vient en Abyssinie avec une ambassade portugaise. IL, 273. AncorA (île). L, 29. ANGUEAH (rivière d’). I, 322. Animaux domestiques (nom des) de l’Abyssinie. II, 330. Animaux sauvages ( tableau des) de l’Abyssinie, avecles noms qu’on leur donne dans le Tigré et dans l’Amhara. IT, 330-341. — Se nomment en général ansissa-gudam, 330. Ankoser, capitale de la province d’Efat. II, 293-382. ANNÉ, nom que les Danakil aonnent aux sauterelles. I, 222. AnTaro (situation de la ville d’). II, 102. — Capitale de l’'Erderta, 290. — Température de ce lieu, 394. ANTILOPES ( grande variété d’) en Abyssinie. II, 334. AnTo-Sorkyr, une des iles Amphila. [, 220. ANTOINE (cap Saint). I, 17. ANTONIO (le père), d'Alep, envoyé en Abyssinie, en 1750, II, 283. — Convertit Ayto-Aylo, intime ami de M. Bruce, 284. — Est retenu par l’empereur &Abys- DES MATIÈRES, etc. 405 Sinie pour copier le Pentateuque en pee , 328. ( Voy. au mot Remedio ). Arosrorzi:, négociant grec résidant à Adouéh, fait visite à M. Salt. II, 173. ; ARBITRES nommés au sujet d’une querelle entre les Abhys- siniens et les Hazortas. I, 298. — Leur jugement, 299. ArCKE d'alliance. Les Abyssiniens supposent qu’elle a été apportée en Abyssinie par Menilek, et déposée dans l'église d’Axum. IL, 159. ARENA (situation du village d’}. I, 183. AREQUA (beauté des bords de la rivière d’}). IE, 106. -— — Traverse la province d'Enderta. dem. ARÉTAS (meurtre de saint). IL, 258-260. ie ,» intendant ou fermier d’une terre en Abyssinie. MO: es (vocabulaire de la langue des habitans d’ ). I, 366. ARKOE (le Baharnegash ) prend M. Pearce et sa suite pour une caravane, et se présente pour les attaquer. E, 3r8. — Se retire, 319. ARLEY-HALL, résidence du lord Valentia. EF, 334. ARTIFICE (tumulte causé par un feu d’). IE, 133-155. AscaRRI, pluriel d’Ascar, sorte de janissaire en Arabie. I, 146. AsHANcy (lac), nommé Tsada Bahri ou mer Blanche , dans la langue du Tigré. II, 16. — Tradition au sujet de ce lac, 15. Asnour, signifie droit dans la langue des Dumhoeta. Asro (Dofter), moine vagabond, se joint à M. Pearce. 1F, 22, qui s’en sépare, 23. AsouaLe (l’Ozoro }, visite que lui fait M. Salt. L, 423 — Protectrice de M. Pearce, 324. — L'’époux de celte dame, 2dem. — Sa coquetterie, 325. AssauLzx (pied de la montagne d’). II, 226. «+ Sommet, 406 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE 227. Etendue et beauté de la vue, idem. — Cette mon- tagne n’est pas à plus d’un mille et demi d’Arkiko. IL, 235. Assousa. Woy. BÈpouiss. Assouso-GaL£zas (les) habitent le district d'Iyah. II, 16. Accueillent favorablement M. Pearce, idem.— Boivent le sang chaud des animaux, 46. — Visite que quelques- uns de leurs chefs font au ras, 131. — Tête pommadée et poudrée de ces chefs, idem. — Aiment les cheveux TOUX , 193: ATHANASE (saint); son apologie citée. II, 252. Note. AurRuCHE (1°) d’Abyssinie. II, 339. AVERGALE ( description de la province d’}). IT, 292. AxomiTES, nom que les Romains donnoiïient, d’après ce- lui de la viile d’Axum, aux anciens habitans de l’A- byssinie. II, 241. — Sont distingués positivement des Homérites , par Philostorgius, 243.— Leur conversion au christianisme, 251. Axum ( plaine et ville d’), IT, 175.— Conduite désordon- née des habitans à l'égard de M. Salt et de ses compa- gnons , 181. —- Axum est renommée pour la fabrication du parchemin. II, 202. AYLo (Ayro), embrasse le catholicisme. IT, 284. AYTH, village situé sur une rade dont le mouillage est mauvais. I, 176. — Description de ce village, 178. | Ayro, titre qui en Abyssinie répond à celui de Monsieur. IL, 184. ÂAzouLr, nom que les habitans des environs donnent à une ville ancienne, dont on voit encore des ruines près de la ville moderne de Zulla, ou Thulla. IE, 238: B. Baaromaaz ou BaALAMAAL, favori du prince, en Abyssi- DES ; MATIÈRES, @lc. 407 nie. II, 87. — Selon Bruce, tom. V, p.558, ce nom est synonime de chambellan, et signifie littéralement garde des effets ou des marchandises du roi. , Bapinsax, nom de,guerre que les soldats donnent au ras Ouelled-Sélassé. C'était d’abord celui d’un cheval qu’il avait monté dans plusieurs combats. I, 303; II, 34-35. Bauar ou Baar, poids en usage dans le commerce de Moka; il équivaut à 405 hvres, poids de mare de France. BanarnecaAsm. Ludolf donne à ce mot la signification de Préfet d’un pays situé sur la côte de la mer. Une parue du Tigré se nomme communément royaume du Bahar- _megash. Il, 294. BALEINES (grand nombre de) qui fréquentent le banc de Sofala. I, 20. Barcuppa, titre de celui qui est chargé de protéger les caravanes de sel. II, 74. Barucanr: (il sionor), secrétaire de Bruce, va visiter les sources du Nil avec lui. Il, 86-091. — Texte et note- Sa mort mal indiquée par Bruce , 92.— Son jour- nal, idem. Banc, qui n’est point indiqué sur les cartes marines, E 0425. d Banran. Les Banians sont les Hindous de la quatrième caste, cellequi se livre au commerce. Ils sont trés- répandus sur les côtes de la mer Rouge, où 1ls fout le courtage. Caractère des Banians. I, 156. Bawsa, nom d’une nation de l'Afrique. II, 145. BarrÈèmE (cérémonie du) en Abyssinie. IT, 153, — Vi- cieuse aux yeux des Jésuites, 159. BarrakA, nom qu’on donne aux forêts en Abyssinie. EL; 517. 408 TABLE GÉNERALE ET RAISONNÉE BaneTro, gouverneur général de Mozambique. Son expé- dition dans le pays de Chikanga. I, 74 et suiv. Barerro (J.N.) est envoyé en qualité de missionnaire en Abyssinie. II , 276. Texte et note. BariA ( Abou), chef du clergé de Chelicut, administre le baptême à un jeune Bédouin. IT, 153. — Discours qu'il tient à M. Salt, au sujet de la religion, 156. Barrow (M.), son opinion au sujet des Kafres. I, 46. — Son voyage au Cap de Bonne-Espérance, cité, 63. BarTHEmA (Ludovico), cité pour son voyage à Lahad}, en 1504. 1, 145; et à l'occasion de l'inscription grec- que d’Axum. II, 185. Note 1. Barroum, tribu des Adareb, qui réside près de Shendi. IT, 223, Baxas (le cap des). I, 118. BEpan, nom donné à une sorte d'arbre, parles Arabes. n00e Bénouins (les) des environs d’Assouba attaquent les caravannes. I, 292. BELaz (Hadjy}), natif du pays d'Hurrur, envoyé en Abyssinie avec Ally Manda, ne peut le suivre. I, 186. BEeraz (autre Hadjy}), Arabe A d'accompagner M. Salt. I, 284. BEmsY, principal banian de Moka, (FeRSesHemens four- nis par ). IT, 392. Benzonr (M.), négociant que M. Salt trou%e à Aden. I, 138. — Envoyé à Madir, par M. Rudland, 159.—Y vient de nouveau. II, 61, pour faire une tentative de commerce avec l’Abyssinie, 62. Ber, ce mot paraît répondre à ce que nous appelons ur pour boire. Berazur. (Voy. Yunus). DES MATIÈRES, etc. 40g Berceron (erreur qui se trouve dans les voyages de ). II, 270. / Bermupez ( Jean }), jésuite, vient en Abyssinie avec l’am- bassade portugaise. II, 273. — Retourne en Europe chargé d'une mission, 275. — Revient en Abyssinie avec la dignité de Patriarche d’Éthiopie , idem. — Exactitude de sa relation, dem. Texte et note. Berr1iT , nom quéles Abyssiniens donnent à la neige. IT, 107.—M. Salt en voit sur l’Amba-Hai etle Beyeda, 171. BerwupeT, titre d’officier en Abyssinie. II, 77. Beyena, montagne d'Abyssinie sur laquelle M. Salt a vu de la neïge. II, 171. Bizrerana; ce titre paraît répondre à celui de Chambel- lan du roi d'Abyssinie. Voy. Bruce, tom. V, p. 562. Bisan ( monastère de). II, 224. — Fable ridicule rap- portée par Poncet, au sujet de l’église du monastère , idem. Note. Bismaryns (les), tribus errantes qui fournissent des guides aux voyageurs. II, 223, et note 1. — Leur vo- cabulaire. Bissezz (Austin), son voyage à la mer Rouge, cité.T, OPA) TETE), 120 ST. BoEur sAxcA ou GaALBA (discussion au sujet du). I, 332-334. Bora (les), nation nommée dans l'inscription grecque d'Axum. Il, 18; texte et note 2, 186 et 222. es NO tice sur les Boja, par Ebn-al-Ouardy, 383. Bousay ; le port de cette ville est de difficile approche pendant la mousson du Sud-Ouest. IT, 312. Note. — Description de Bombay par milord Valentia, citée, 313. Note. Bouxax (île et plateau de). I, 249-250. Bouza; c'est une boisson en usage en Abyssinie : elle se Â1G TABLE GENÉRALE ET RAISONNEE _ fait avec de l’eau et de la mie de pain , mises en fermen- tation. Braco (George) Grec, trésorier de l’empereur d’'Abys- sinie , écrit au père Remedio et à ses confrères. IL, 321. Brava (ville de). E, 15. ( BRrivepEenT (le père) meurt en se rendant en Abyssinie avec Poncet. II, 282. Broucaam (M,.); sa politique coloniale, citée. I, 92. Bsowwe (M.), auteur du voyage dans le Dar-Four. IT, 216.—-Sa mort, 217.— Saletire à M. Salt, zdem. Note. Brucr, auteur du Voyage aux Sources du Nil, manque de solidité de son système au sujet de la navigation de Sofala à la mer Rouge. 1, 127-134. — Son voyage de Loheiah à Bab-el-Mandeb et à Azab, n’est qu’une fic- tion, 135.——[] en est de même de celui de Cosséir à l’ile des Émeraudes, 136. — Cité au sujet du portrait qu’il fait des habitans du Sennaar, 28r.— Reproche quilui est aûressé au sujet des prétendues cavernes de Mijdi- vella, 30r.— Son tableau des montagnes du Tigré, également attaqué par M. Salt, 322, — Sa théorie ima- ginaire du Sanga , 333-335.— Cité relativement à l’an- née et aux mois des Abyssiniens. II, 29; note, de même qu’au Shoulada, 38-40.— Réfuté à une occasion du même genre, 41. — Son opinion au sujet des Gallas, A4. — Relevé au sujet de Guangoul, 47. — Emprunts qu'il a faits aux Jésuites, zdem. Notice donnée sur lui par Dofter Esther, notice où sont relevées plusieurs inexactitudes de sa part, 84-92. — Contradiction entre la relation imprimée de.son voyage et ses notes origi- nales, au sujet de l’exhumation du roi Joas, 96. — Erreur relativement à l'existence de la nage sur les montagnes situées entre les tropiques, 107.— Sa con- DES MATIÈRES, elc. 441 jecture sur l’île de Meroë, 117.— Eloge du portrait qu’il a fait des Shangallas du Tacazze, 146.—II a bien décrit l'espèce d’ablution que les Abyssiniens font le jour de l’Épiphanie. IT, 157. — Diverses particularités à son égard, rapportées par Sydi Paulus, 174. — Er- reur commise par lui au sujet de l'inscription éthio- pienne de l’église d’Axum, 178.— Jugement porté par M. Salt, sur son histoire d’'Abyssinie, 241.— Sa rela- tion des conquêtes d’'Amda Sion, est fort confuse, 270. — Son erreur au sujet de Zeyla, — Zdem , au sujet du père Paez et de Belchior de Sylva, 277. Note. — Il a antidaté l’arrivée des pères Remedio , Martino et An- tonio, en Abyssinie, 283. Note 2.— Note à leur égard qui se trouve dans un des 4ppendix de sa relation, 284. — Il a commencé son voyage en 1769, 284.—Connais- sances qu’on lui doit, idem. Note. — Manuscrits pré- cieux qu’il a rapportés en Europe, 285. Note. — Plu- sieurs points de sa relation expliqués par celle du père Remedio de Bohème, 324. Note. — Il a blâmé mal à propos, Sparmann, au sujet du Rhinocéros, 332. — Son dessin de cet animal paraît copié sur le rhinocéros uniforme de Buffon, zdem. Note. — Son dessin de l’aigle occipital est fort exact, 338. BruLRé, flacon de Venise qui contient une demi-pinte: Bry (de), cité. II, 36. Note. Bucco Sazrix (description du) IE, 358. Bupa, nom queles Abyssiniens donnent aux ouvriers en fer. II, 203. — Superstition qui fait croire que ceux-ci peuvent se transformer en hyènes , idem. Burre (le) d'Abyssinie, II, 332. Burrox a tort de dire que le Zibet se nomme Kankan en Ethiopie. II, 334. h12 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE Bucné, nom que les écrivains portugais donnent aw Lasta. IL, 292. Bur, paraît signifier défilé, dans la langue des Abyssi- niens. IT, 294. C. CasAcerRo (description de la péninsule de). I, 54. — Belles productions marines dont elle est couverte, 65. — Oiseaux de mer qui la fréquentent, 66. Cazes, empereur d’Abyssinie, (fixation du règne de). IT, 255. Texte et note. Cazenon (lord), gouverneur du Cap de Bonne-Espé- rance. 1, 5 etsuiv.; II, 313. Carr (village pittoresque de). IT, 103. — Beau paysage qui se trouve ensuite, zdem. CaméLéopar (le) d’Abyssinie. IT, 331. Canarps (diverses espèces de) en Abyssinie. II, 340. Texte ct note. Canows (espoir que font concevoir au ras, les deux) amenés en Abyssinie par M. Salt. II, 125. Car de Bonne-Espérance ( état de la colonie du). I, 7 et suiv. Caruco, rocher dangereux , situé au milieu du Zam- bezé. I, 97. CarÈème (le) dure cinquante jours en Abyssinie. IT, 8r. Casarius, cité au sujet du pe II, 195 et 156. Note. Ceprenus, cité II, 244; texte et note 2; 251, note 2; 258-2659, note r. Cervura Tacazze (description du). II, 365. Canson abyssinienne.E, 303. — Chanson des prisons niers Shangallas. IT, 147. DES MATIÈRES, elc. 413 CnerkuuT, arbre dont l'écorce sert à faire d’excellentes méêches. II, 104. Cuezicur (vallée de), une des plus délicieuses de l’A- byssinie. I[, 102. — Latitude et longitude de Chelicut, 159-160.-— Ce n’est guère qu'un lieu de plaisance qui dépend d’Antalo, 290. — Température de ce lieu, 394. CuezixA, titre d’officier en Abyssinie. IT. 235.— Selon Bruce, tom. V, p. 59, les colonels des troupes de la maison du roi, sont appelés Shalakas, nom qui est originairement peut-être le même que celui de Chelika. Cuevaz (équipement du ) en Abyssinie. IL, 128. Cuiexs; on en trouve communément deux espèces en Abyssinie. I[, 550. CHRISTIANISME ; époque de son introduction en Abyssi- nie. II, 248. Note. | CLocHeEs (les prêtres abyssiniens tiennent tous à la main de petites). II, 130. Corri (M.), supercargue de la Marian, est envoyé vers le ras. L, 209. — Relation de son voyage depuis Amphila, 255.— Il arrive à la plaine de Sel, 256. — Monte le Sanafé, 258. — Arrive près du ras à Antalo, 259. — Conformité de sa relation avec celle de Jérôme Lobo , 260.— Accompagne M. Salt dans une excur- sion vers le Tacazze. II, 100. — Témoigne le désir de rester en Abyssinie, 126. — M. Salt y consent, 148. — Engagement que le ras prend envers lui, idem. — Reconduit M. Salt à son départ, 151. — S’en sépare, 20h. CorumrA AgvssinicA du docteur Latham.!1, 321, — Son plumage, idem. Comasst, petite monnaie de cuivre, en usage à Moka. EAPTo. AU TABLE GENÉRALF ET MAISONNÉE Communion (les Abyssiniens recoivent la) sous les deux espèces. IT, 158. Conacras Arra (description du). II, 357. Coracias BENGALENSIS Junior (description du }. II, 356. CorcE ; c’est un terme dont on se sert dans l’Inde pour exprimer la réunion de vingt pièces de toile ou de mous - seline. CoRNrILLes ; nom donné aux Éthiopiens par un de leurs princes, II, 243. | Coswas, cité au sujet de l'inscription adulitique. IT, 106. — De son traité sur le Monde, 189-190; cité aussi 244-259, texte et note 2. , Couama (le), c’est le même fleuve que le Zambezé. I, 82. Note. ï Coviram (Pierre), Portugais, est envoyé à la cour du Negus. II, 271. Cowan (M.), envoyé par le lord Caledon dans l’inté- rieur des terres du cap de Bonne-Espérance. I, 8-30. — M. Salt apprend qu’on n’a recu aucune nouvelle de ce voyageur. II, 313. Crocopi£es. Ÿ'oy. Acous. ÿ CummEerBanD ou plutôt Kemerbend , signifie teinture. I, 186. Curruüm-CHauw» , Banian de Massouah. I, 268.. Cursorius Eurorsus; oiseau rare, tué par M. Salt, II, xro. D. DarrymPLe (M.), son hypothèse au sujet de la forma- tion des iles de corail. I, 216. Damranus, corruption de Dimnus ou Dunaan. Il, 259. Voy. ce dernier mot. | DES MATIÈRES, etc, 415 Da-Mrirenequa, district des Shaugallas. IL, 143-216. Danwaxiz (diverses tribus qui composent la nation des }, I, 227 et228. — Leur force, idem. — Leurs femmes, 229. — Mœurs et coutumes de cette nation, 229 et suiv. Paraïissent être d’origine égyptienne , 231. — Leurs tombeaux en forme de pyramide , idem, — Vocabulaire de leur langue, 362. Dankazi, singulier de Danakil. EI, 228. Daou, petit navire marchand, dont on se sert dans ia mer Rouge. | | Dar-Four {vocabulaire de la langue du). 1, 378.—Dé- tail sur ce pays. IL, 216-217. Darrier (le) n’est pas indigène en Abyssinie. II, 225. Davin, empereur d'Abyssinie, écrit à Jean IT roi de Portugal. IT, 275. Desip (Ayto}), jeune chef abyssinien chargé d’accompa- gner M. Salt. I, 255. — Laissé en arrière avec les bagages, 327.— Rejoint M. Salt, 335. — Reste près de lui, 336. — L’accompagne dans une excursion jus- qu'à Tacazze. Il, 100. — Le reconduit jusqu’à Mas- souah , 234. — Notice sur la vie de ce jeune chef, 234- 236. — RecoitiVec ravissement un fusil anglais, dont M. Salt lui fait présent, £derx. : DecüsMATI, gouverneur de province en Abyssinie. IE, 24, Désus, est une abréviation de Degusmati. IL, 77. Deccano (Cap). [, 109-119. Deuiz (rigidité du ) en Abÿssinie. I, 326. Devra-Dauo, montagne sur laquelle les branches ca- dettes de la maison royale d’Abyssinie étaient gardées anciennement. LI, 320. Diunus, paraît être le méme que Dunaan. Foy. ce mot. IT ,: 256. à: Diproura, nom d’un peuple de l’Afrique. IT, 145, 16 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE Drxan ; beauté de la vue dont on jouit sur une montagne voisine de cette ville. L , 309. — Manière d'y construire les habitations, 310.—- Habitans peu vêtus, idem. — Environs tout brülés, 311.— Infestés par des hyènes et autres bêtes féroces, idem. — Latitude de cette ville, 218. — Longitude, édem. — Les habitans se font em- preindre une croix sur l’épaule, 219. DizzeLza, nom d’une tribu des Shangallas. II TU Drencze , mot dela langue du Bengale, qui signifie bois, taillis, hallier, pays couvert de hautes herbes ou de roseaux , bruyères et landes. I, 15. Dreran, nom que les Arabes de l’Yémen donnent aux sauterelles. I, 222. DoezirerT l’Asouice ou l'ile de la Vieille Femme. I, 243. Dsoary, espèce d’orge : c’est l’holcus sorghum de Linnée. "ET. Doaro (pointe). I, 117. Dosa (les), tribu de Nègres qui habite l’Abyssinie. Tr on Fr: Dora, gouverneur d’un district ou d’un canton. I , 145: Dora (le) de Dahalac; son attacheñent pour M. Salt. I, 208-210. Dozrc, sorte de haricot qui croît dans l’Orient. I, 115. Dourat, village situé sur une des hautes montagnes du Lasta. IT, 17. DouziEe, sorte de palanquin. I, 34. Doume, espèce de palmier des feuilles duquel on fait des paniers. L, 240. | Dowuroro , village situé sur la baie d’Amphila. I, 220. Duccara (situation des montagnes de). IL, 145. DuuuorrTa (les), triba de la côte occidentale de la mer Rouge. I, 151. DES MATIÈRES, etc. ht Dunaan, roi des Homérites, qui persécutait les négo- cians chrétiens et arabes. II, 255. Durzeix (M.), gouverneur de Pondichery, procure le passage sur un vaisseau, aux PP. Remedio et Martino de Bohème, II, 329. E. Eau MINÉRALE (source d’) très-fréquentée en Abyssinie, Il, 167-168. | Egn-ar-Ouarpy, géographe arabe, sa description de la côte de Mozambique. I, 69 et suiv. Cité pour sa notice de l’Abyssinie. Il, 271 : voyez cette notice, à la p. 387 et suiv. | | Epsous (les) gallas. II, 45. Erar (description de la province d’). IE, 293-299. - Ecouara SroN (Ayto), est placé sur le trône d’Abyssinie par Ouelled Selassé et par Guxo. II, 78. Écypre. Saints hommes venus de ce pays pour Hem la foi en Abyssinie: II, 254, 255, 256. Note r. ÉcérnanT-Poinr (Pointe des Eléphans), pointe de terre qui forme le cap méridional d’une vaste baie. 1, 14. ÉzcéPrnanr (|) d'Abyssinie. II, 331. | ÉLEsBoas, nom qui signifie le Béni, et est celui d’un em- pereur d’Abyssinie. II, 258. EnverrTa ( description de là province d’). II, 290: Encrisu-Harsour (découverte de l’), (le Port Anglais) dans la baie d’Amphila. I, 167, | ÉpiPHANIE (sorte d’ablution que les Abyssiniens fous le jour del’). 11, 157. EroprA AMPHILENSIS: IL, 3714 Escravace (l’) n’est point dur en Abyssinie, ni en gé- néral dans tout l’Orient. Il, 147. IL. 27 A1S TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNEÉ Esruer (1) ( Dofter), savant abyssinien. IT, 84.—- À vu Bruce à Gondar, 85. — Ecrit à M. Salt, depuis le re- tour de ce voyageur en Angleterre, 304. Érmioprens (anciens). Il, 242 et suiv. — Est le nom que les Abyssiniens prennent de préférence, 244. Ér1EeNne (le couvent de Saint-) fondé à Rome pour les Abyssiniens. Il, 274. Evanrues, auteur grec, cité, Il, 203. F. Facizi1p4s (l’empereur ) fonde la ville de Gondar. IT, 282. Farasxas (les), c’est ainsi qu’on nomme les Juifs d'A: byssinie. R Faucon ( grande variété d'espèces dans le genre du). IT, 336. ù Feczis, Fezix (le Mont}, ou plutôt le Ras-EL-FvL (l’Æ- lephas-mons des Romains). 1, 125-196. FEnmes (les) mariées se livrent trop aux plaisirs de la société en Abyssinie. IT, 195. ut FIÈVRE PUTRIDE (la) attaque eeux qui viennent de l’in- térieur des terres à Massouah, et produit parmi les Abyssiniens une invincible horreur pour la côte de la - mer. I, 29b. its Ficres (les jeunes) ont en Abyssinie, une eonduite plus régulière que les femmes mariées. IE, 192. Fiscuer (M.), capitaine du Race-Horse. 1, 10. Fir-AuraARY, ce titre paraît répondre à celui de maréchal- (x) Il est probable que ce nom doit s'écrire Esthé. Bruce dit. tom. V, pag. 5go, note, qu'en même temps que c’est un nom propre; il signifie présent agréable, et qu'Esther en est le féminin, DES MATIÈRES, etc. 419 général-des-logis. Cependant chaque gouverneur de province a son fit-aurary. Consultez le Voyage aux Sources du Nil, par Bruce. IV, 84, dela Tr. Fr. FRANÇAIS (les) prennent, en 1808, le fort du cap Cor- rentes. Ï, go. | Francais (corsaire) qui, en 1808, s’empare d’une des îles voisines de Mozambique. I, 96. Français renvoyé d’Abyssinie |, à l’instigation de M. Pearce. I, 196. Frasez, poids de Moka, qui équivaut à 32 livres, poids d'Angleterre. FRüumENcE introduit le christianisme en Abyssinie. IT, 250. FuxérAILLEs ( cérémonie des) d’un Abyssinien mort à . Massouah. I, 276. Voyez aussi le mot Æbyssiniens. * D 4 » G. GagriEL (le ras). Détails/sur ce chef. IT, 25.—Interroge M. Pearcc sur sa religion, 26. Gazras pu Sup (vocabulaire de la langue des). I, 355. GazLas (les) commandés par Gojy, entrent dans le Tigré, au nombre de! plus de quarante mille. II, 31.— Leur force principale consiste daus leur ca- valerie, 32. — Répugnent à combattre le vendredi, 34. — Notice historique sur ce peuple en général, 43-47. — Se rendent très-formidables par leurs incursions, 276. Enlèvent à l’Amhara, les provinces de Shoa ct. d’Efat, 287. — Plusieurs de ceux du district de Wofila _sont chrétiens, 291.—-Les Gallas qui ont conquis l’Am- hara ont adopté les mœurs des Abyssiniens, 295. Note. 27 420 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE Gama ( Christophe de), Portugais, envoyé en Abyssinie avec quatre cents hommes. II, 276. GamgeLA (riche et fertile plaine de). I, 336. Gaumox (ile et village de). I, 237. GarDparur (cap), ou GARDEFAN. I, 121. GarDen1A , plante. IT, 169 Genpes, cité au sujet de sa Church history of Ethiopia (Histoire ecclésiastique d’'Ethiopie ). II, 255. — Let- tres de Zara Jacob insérées dans cette histoire, 271. GeLzve, sorte de barque, décrite. I , 176. Ganèse (citation de la) à l’occasion d’nn homme attaché par son vétement. II, 182. GEorcE, nom donné par M. Salt au jeune Bédouin dont il est parrain. II, 156. Guéez {prononcés Ghyz), c’est, dit Bruce t. V, p. 522, l’ancienne langue des pasteurs, et la seule dont on se serve dans le Tigré. ; Gux, beurre fondu. I, 87. Note. GissA, lieu délicieux. I, 332. Gres4 (le haut). IT, 163.— Réponse singulière que fait le fermier de ce lieu. Zdem. s. Gissow. Observation de cet auteur au sujet de l’'Abyssi- nie. Î1, 254. Note. Gina, arbre. II, 233. Gorro (l’archevéque), demande le bannissement des PP. Remedio, Martino et Antonio. II, 325. Gorx, chef des Gallas, marche contre le ras Ouelled Se- lassé. II, 30. — Son caractère, 31.— Force de son armée, idem.— Se retire dans le Lasta, 32. — Gagne une plaine, zdem. — Se replie encore jusqu’à celle de Maisella ponr ne point livrer bataille un vendredi , 33. — Rejette les propositions d’accommodement que lui fait le ras, 34, — Est battu et prend la fuite, 35-36. DES MATIÈRES, ele . A2 — Ses femmes et ses musiciens sont faits prisonniers , zdem. — Offre de remettre sa cause à l'arbitrage de Liban, autre chef de Gallas, 37, qui conclut la paix en son nom, 43. — Lieu de sa résidence, 45. Gomar:, nom que les Abyssiniens donnent à l’hippopo- _ tame. Il, 112-336. | Gonnar, capitale de l’Abyssinie, a été fondée par l’em- pereur Facilidas. II, 282. GorÉzo (roche de): 1, 303. Gorr. Torrent dans la langue de l'Abyssinie. IT, 68. Gouazes (le shériff) paraît jouer un double rôle à l'égard des Wahabis. 15 20r. Gouzra. Mot qui veut dire fief, en Abyssinie. IL, 220 Govera (Ally), l’un des chefs des. Dumhoeta. I, 183. — Son portrait , 189. — Entretien qu’il a avec M.Salt, idem et suiv.—AÀ une nouvelle entrevue avec le même, 202. — Autre entrevue avec lui > 272! Grains. Manière dont les Abyssiniens les préservent de l'humidité. I, 300. | GREEN (M.), premier lieutenant du Race-Horse, va, avec M. Salt, a la recherche de Sofala. I, 14. GuaxcouL ( cité par Bruce). IL, 31. Gunir ( une femme nommée) s’empare du royaume des Axomites. IL, 265. — Est appelée Assaat ou le Feu, idem. Note. GursrA-AmLou (le palambaras ) conspire contre le ras Ouelled Selassé. IT, 10. — Est surpris et arrêté, idem. Confiné sur une montagne, 11. GuEgrA Gouro se révolte contre le ras. IT, 1. — Singu- lier trait de politesse de sa part, 52. — Analoÿie de ce trait avec plusieurs passages de l'Ancien Testament, idem. 422 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE GuEpRrA Mémenin, ancien serviteur du ras. IT, 104. — Est célébre pour avoir tué seul un lion, 105. Gussra MicuaeL, fils du Baharnegash de Dixan. I, 297° — Chargé de la conduite des canons, etc., 305. Guesra Micmarc, shum du Temben, considéré comme devant être le successeur de Ouelled Selassé. IT. 293. Guzzisuppa ( ville et montagne de). II, 168. , Guzziver. Son voyage à Brobdingnag, cité. II, 110. Guuso, sorte de mesure d’Abyssinie. II, 148. Guxo (le ras}, chef de plusieurs districts situés à lorient du Tacazze. II, 2.—Place d'accord avec le ras Ouelled Selassé , Ayto Egouala Sion sur le trône d’Abyssinie, 78. — Possède toute l’autorité dans l’'Amhara, 296. — Force de son armée, et son gouvernement, 297. Hasesx (description de 1°) par Ebn-al-Ouardy. IN, 58r. Hapsy (al), le pélerinage, nom donné à une montagne, IT, 11-102. : Hamazen (détails sur les habitans de la province d’). ÎT ;'55. ct Hame», sultan d’Aden, surnommé le Père du pays. I, 153. Hamen (bonne conduite d’}), fils aîné du nayb Idris-. T'5987: Hanueo (Hadjy} offre d'accompagner M. Salt jusqu’à la côte. IT, 214. Hamnanmmo (halte de}. I, 287. Hamizron ( M.). Ses voyages cités. II, 213. Hamoun (Hadjy ), Musulman qui fait le commerce d’A- byssinie, EL, 150. Hauoup, shériff d’Abou Arisch, feint d’embrasser la DES MAVYIÈRES, etc. 423 doctrine des Wahabis. I, 162.— Secoue leur joug , 163. — Est attaqué et battu par eux, 164. — Reprend l'offensive et remporte la victoire, 165. — Détails sur sa famille , idem. LA | Hamoup (Hadjy), homme d'affaire de Ouelled Sélassé, est envoyé au-devant de M. Salt. E, 260-284. HamouD, frère du shum Ishmaiel , refusé de livrer M. Pearce aux Dumhoeta. IT, 71. | Hannes (Ayto}, shum du district de Shiré, est dé- pouillé de son shummat et relégué sur une montagne: EL; 15. | Hannes (le Balguddo Ayto )}, neveu du ras. IL, 122. Hawnes (1) (Ayto), ennemi des Anglais. II, 124. — Sa mort considérée comme une punition de Dieu, idem. Harsour-Iscanp (ile du hâvre). I, 234. Hassan (sultan), dola de Moka. I, 165.— Refuse de reconnaître Sydi Achmet. 1, 166.— Est obligé de se soumettre , 169. Havia (Chelika) , Abyssinien chargé d'accompagner M. Salt, I, 284. Hayper, Arabe chargé d'accompagner M. Salt. 1, 284. Hazortas (les), contraste qu'offre leur caractère. I, 290.— Leur danse nationale, 291.— Noms de leurs tribus principales. IT, 222. Hésreu (l°), est la langue-mère du Ghéez et de l’A- rabe. IE, 242. Hérr, Li Lr zx, etc.; acclamation des femmes de Hade- hadid, à la vue de M. Salt.I, 312. Héron (le) d’Abyssinie. II, 339; texte at note. HirroroTAME ( chasse à l’). II, 113. Hovuarez (conduite des habitans d’). I, 237.— Baie, (:) Père du précédent. 4234 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE plaine et village de ce nom. I, 241. — Sécheresse des environs, 242. — Montagne d'Houakel, idem. — Le meilleur mouillage de la baie, 249. Houraz (Abd’ oul), chef Wahabi. I, 163. Bat le shériff Hamoud , 164. — Est tué dans unebataille, 165. Hummar, chef d’Hazortas. I, 284, qui accompagne M. Salt. Son caractère , et querelle qu’il a avec M. Pearce, 288. — Son rapport au sujet de l’ancienne, ville d’'Azouli. IL, 238. Hvw»re (belle espèce de), oiseau. IE, 177. Hurrur (vocabulaire de la langue du pays d’). I, 354. Hype (méprise du docteur ). IL, 274. : Icon Auzac recouvre tout l'empire d’'Abyssinie. IT, 265. Ipris (le nayb) veut empêcher les Anglais de communi- quer avec l’Abyssinie, par la voie d’'Amphila. I, 197. Sa lettre violente aux chefs des Dumhoeta, 181. — Est dépouillé de l’autorité à Massouah, 208.— Est pré- sent à la première visite de M. Salt à Mustapha aga, 264. — Part pour Arkiko, 279 — Oùila le plein exer- cice de l'autorité, 280. Icwacr (Saint) de Loyola , est empéché, par le Pape, de passer en Abyssinie, IT, 276. Anotens des environs de Lima (rapport des naturels de la côte d'Afrique avec les). I, 64. ‘Incram ( Thomas), domestique de M. Pearce. I, 284. Ixscriprion éthiopienne de l’église d’Axum. II, 177. — Erreur de Bruce à ce sujet, 178. — Autre inscription éthiopienne, 180. ENscRIPTION (traduction de l’) grecque d’Axuw. II, DES MATIÈRES, etc. 4a5 185. — Remarque de M. Salt au sujet de cette ins= cription, 196. Inscriprions (fragmens d’) trouvés parmi les ruines du couvent d'Abba-Asfe. II, 210. InTenLaam, mesure d'Abyssinie qui contient vingt-quatre boisseaux d’Angleterre. II , 148. IreiGArTion (manière dont les Abyssiniens opeérent l’). LT, 326. Iscaras ( Ayto) qui conspiraïit contre le ras Ouelled Sé- lassé est surpris et arrêté. IT, 10. | - Iscé (le Baharnegash}), chef abyssinien, chargé de con- duire les bagages de M. Salt. I, 258. | Isamarez, shum du distriet d'Hurtou, et ami de M. Pearce. II, 68-69. ISsMAEL Furet , visir de Sydi Achmet. I, 163. Irecné, c’est le titre qu’on donne à la reine-mére, en Abyssinie, Iyax (le district d’), habité par les Assoubo-Gallas. IT, 15. — Du une forêt continue, He Je JacowaT, mot qui signifie guerrier dans la langue des Abyssiniens. II, 31. | JEAN D’ANTIOCHE, cité au sujet des son ÆZistoria chronica. IE, 244. Note 1, 255 JÉsuiTes (les) accusent l’église d’Abyssinie d’un vice dans la forme d’administrer le baptême. Il, 157. — Leur plus grande influence dans ce pays, 280.— En sont bannis , 28r1.=— Deux d’entre gux x, sont mis à mort, zdem. JEUNE (rigueur du) pendant le carême, en res s O1: Joas (exhumation du roi). II, 96. (Voyez Bruce. } 426 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE Joanna (ville ou bourgade de). I, 99. Jomannèse (les); portrait de ce peuple. I, 98. Jomassem (expédition des Anglais contre les Arabes ). I, 211. — Produit beaucoup d'effet sur les côtes de la mer Rouge, 271. Jounson (le docteur ) vengé par M. Salt » au sujet de sa traduction du Voyage en Abyssinie, par Jérôme Lobo. FE, 262.— Cité à l’occasion de son roman, dont l’usage où l’on était de reléguer sur une montagne les branches collatérales de la famille royale d’Abyssinie, a fourni le sujet. 1, 320. Jurrs d’Abyssinie ( Foy. FaAzasxas, } Jummana-Mariam (église de). II, 48. Juxoua, sorte de lyre. IT, 146. JUSTINIEN, envoie une ambassade à Elesboas, roi des Axomites. IL, 258-261. K. RaBeLA, signifie peuple dans la langue des Dumhoeta. Kazrr ou KEB1IT, nom qui signifie portier dans la langue du Tigré. II, 10. KarFiLAH, mot arabe qui signifie caravanne. Arrivée à Massouah dela kaflah d’Abyssinie chargée d’accompa- gner M. Salt. I, 277. — Retour d’une kafilah chargée de sel. II, 122. Karnes. Opinion de l’auteur à leur sujet. I, UE nes KanriBAa, chef de village en Abyssinie. Kasiwas JÉsous, frère du roi d'Abyssinie. I, 337. — portrait , 38. — Visite fréquemment M. Salt. IT, 82 (1). — Le reconduit jusqu’à la distance de Res milles, à son départ de Chelicut, 161. {z) S2 mort est indiquée dans une note au bas de la page 83. DES MATIÈRES, etc. 427 Kauper ( Abd-el-) , agent de commerce du sultan d'Hur- rur. 474; KEaxt1A; lieutenant. KezLa (défilé de). 1, 320. — Ce mot signifie château dans la langue du Tigré, comme dans l’Arabe, idem. Kemous, jour de fête des Shangalla. TF5: 1/43. Kersa, sorte de jeu des Abyssiniens. II, 139. KircHER. Son OEdipus AEgyptus renferme quelques ex- traits de l'ouvrage du père Paez, et une description exacte des sources du Nil. II, 258. Note. Kopou, dola de Madir, est surpris voulant assassiner M. Pearce. II, 60 Konquass AxLo, recoit M. Salt à Yiha. IT, 219. Kousa-Kousx , nom que les Abyssiniens donnent au djoary ( Voy. ce mot). I, 285. Kourro (ile de), l’une des îles d’Amphila, I 218. — Offre des citernes qu'on croit avoir été creusées par les Parsis. I, 219. Kuossa , rivière d'Afrique qui coule dans la même direc- tion que le Bahr-el-Abiad. II, 145. Kurrra, signifie tribu dans la langue des Dumhoeta. Kussan (le ras). 1, 179. | L. LariTau , cilé. I, 89. Lace. Woy. Lahadij. Lan4ns ou LAcEe, capitale et résidence du sultan d'Aden I, 145. — Quelques détails sur cette ville, 151. — Belle plantation qui se trouve aux environs, 152. — Fertilité des bords de la rivière de Lahadij. Lave (M.), auteur d’une histoire d’Ecosse, cité au sujet de Bruce. I, 135. | 28 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE LarrsALA, empereur d'Abyssinie, fait creuser diverses églises dans le roc, IT, 48. — Sa prétendue tentative pour détourner le cours du Nil, 266. Lanius CuLa (description du). IT, 35r. Lanius FERRUGINEUS ( description du ). IL, 352. Lanrus HUMERALIS ( description du}. IL, 353. Lanius POLIOCEPHALUS (description du). IT , 3650. Lasra (la province de}, est très-montagneuse. IT, 19.— Détails sur ses habitans, 20.—Description du Lasta, OT —Les Portugais le nomment fréquemment Bugné , 21)2. Larmam (lettre du docteur) au sujet des oiseaux que M. Salt a rapportés d'Abyssinie. Il, 341.— Sa liste des mêmes oiseaux, 3/42. Lecaum, nom que les Abyssiniens donnent à la bride &e leurs chevaux. IL, 125. | LecrAnD, traducteur du voyage de Jérôme Lobo, soup- conné d’avoir commis deux erreurs , l’unel, 26r, et l’autre 262. | Lerzan (halte de). Et; 2090 Liéoparp (le) d’Abyssinie : il y en a plusieurs espèces. IT, 333 | | | | Lisa, puissant chef de Gallas. II, 37. — À une entre- vue avec le ras Ouelled Sélassé, 42. — Conclut la paix au nom de Gojy, 43. — A le titre d’Iman, 45. Eron (alarme causée par un }. II, 232. Lise (De), sa conjecture au sujet de l’île de Mecroë. L1TTÉRATURE éthiopienne (la) est plus florissante dans les, provinces d’Efat et de Shoa , qu’en toute autre par- tie de l’Abyssinie. II, 300. Loso (Jérôme); son voyage historique d’Abyssinie , cité au sujet du voyage de M. Coffin. I, 260 — Au sujet des Mahométans , 272. — Au sujet d'une scène de Bouffons. IE, 47.—Suit Alphonze Mendez, 280. Note, DES MATIÈRES, etc. 429 Loco (grosse bourgade de). I, 317. Lorp Sames. C’est ainsi que par une sorte de pléonasme on nommait le lord Valentia dans le cours de ses voyages. I, 210. — Lord et Saheb signifient également seigneur. Louaso, bras du Zambezé. I, 84. ; Louis XI, cité comme ayant bu du sang tiré à des enfans. IL, 46. Loxia Leucoris (description du). IT, 368. Lupozr, cité au sujet d’une inseription éthiopienne. II; 188-1913; texte et note, 192. — Au sujet du nom d’Etiopjawan , 244. — Du règne de Caleb, 255 ; texte et notes 2 et 3, — Cité aussi 261, note 1, et 315. Lupara (forêt de), nommée l’Epine du Monde. I, 78-79. — Défilé de Lupata, 87. MacriNTosu (sir Jane) Sa belle bibliothèque. ne Fa Macoupy , auteur arabe, cité ; P#5169: Manie , village situé sur la baie d'Arphilée fée 159. — Stérilité des environs, 188. MaramÈnE (ile de). Î, 22. MasaDasxo (rivière de), I, 1. Manomep , sultan actuel du Dar-Four. IT, 216. Manomep, sultan des Adareb. II, 222. ManomEe» GRAGNÉ, attaque l’Abyssinie. II, 273. Maiz ou Maize, sorte d’hydromel. IL, 185. Maxouas ( portrait et caractère des), I, 46 et suiv. — Vocabulaire de leur langue , 339. MazaLa (Jean), cité 244, texte et note 3, 256- 257; note, 261-262. k30 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE Mazumpava (description du}, espèce d'adansonia. 1,63. Ma Merrr Guerra Ayour, prêtre abyssinien , venu à Massouah. I, 262. — Retourne dans son pays avec M. Salt, 284. : Manassen (Ayto), fait don d’une maison à M. Pearce. 182570: Manpa (portrait d’ ay) , neveu d’Ally Goveta. I, 154. — Est chargé par M. Salt d’une lettre pour le ras, 186.— Son retour, 195.— M. Pearce invite M. Salt à s'en défier, 199. — Est envoyé de nouveau vers le ras, 209. — Vitesse de sa marche, 255. — Fait ren- contre de M. Pearce, qui se rendait à Buré. II, 57. — Veut le faire assassiner , 58, — Le joint à Essé, 64. — M. Pearce, indigné, fait feu sur lui, 70. — Il se sauve, 71. | ManixA, marché principal pour la vente de Por. I, 85. — Manière dont on recueille l’or aux environs , 86.— Pays adjacent, 87. Maxnioc ( manière dont se prépare le). I, 37. Maxraus (l’Ozoro), femme de Ouelled Sélassé, et sœur de l’empereur d’Abyssinie. IT, 54.— Son portrait. 85. Marari (les), leurs attaques contre les Johannèse. T, ‘98. — Description de leurs pirogues, idem.— Ils s’em- parent d’une des îles Querimbo, 100. — Leur portrait, 101. — Revers qu’ils éprouvent, 102, Marc Paur, cité IT, 269. — Extrait de ses voyages , 384. MARCORIUS (l'abouna Abba). II, 281. — Sa mort, 282: ManraAcEe (usages relatifs au} en Abyssinie. IT, 164-166. Manrtan (la), vaisseau marchand dans lequel s’embarque M. Salt. I, 1. — Se met sous le convoi du Prillant, 3. — Danger que ce vaisseau court dans la baie de la Table, 9. — Est mis sous le convoi du Race-Horse et &u Staunch, brigs de guerre, 10, — Se sépare du DÉS MATIÈRES, etc. 43t Race-Horse , 11.— Entre dansle port de Mozambique, 29. — Quitte ce port, 107. — Mouille dans la rade in- térieure d’Aden, 127.— Remet à la voile, 157. — Arrive à Moka, 153. Quitte la rade de cette ville, 17/4. à la voile, 234. — Mouille sous la pointé Sarbo , 235. Est conduit au port anglais, 187. — Remet _— Puis sous l’ile d’Ajouice , 237.— Quitte ce mouillage et est forcée de se retirer sous l’île de Dalheit, 251. — Remet à la voile, #dem. — Jette l'ancre près du ras Gedam, 254. — Arrive au port de Massouah, zdem. — Quitte la rade de Moka, II, 305. — Est trois jours sans pouvoir sortir du détroit de Bab-el-Mandeb, idem. © — Péril imminent oùelle se trouve, 30g9.— Porte vers Bombay, 311.— Arrive dans le port de cette ville, 319. — Est réparée , idem. — Quitte Bombay et aborde au Cap âe Bonne-Espérance, 313. — Quitte le Cap, touche à Sainte-Hélène et aborde à la côte d’An- gleterre , 314.—Etat de la cargaison qu'elle avait prise à Moka , 393. — Extrait de son journal, 398. Marran, île dela mer Rouge, ainsi nommée par M. Salt. LT, #104: | | MarmoL, cité I, 92, 74 et 89. MarTiINO (le ue de Bohême, envoyé en Abyssinie, en 190. II, 283. Joy, au mot Rewepnto. MasraË ( description de la), ou de la fête de la ME ; en Abyssinie. IT, 11-12. Massouax (le port de) est un parfait cul-de-sac. I, 260. — Chaleur extrême qu’il fait à Massouah, et insalu- brité de l’air. «l, 233. — Valeur des importations qui s'y font, 302. Note 1.— Prix des marchandises qui les composent, idem. — Nouvelles remarques sur l’île, le port, la ville et le commerce de Massouah » par le capitaine Watherhead , 387. 432 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE Maruieu (un Arménien nommé) est envoyé par le négus - en ambassade en Portugal. IL, 271. | Merrow, c’est le saint Chrême fourni à l’église d’Abyssi- nie par le patriarche d'Alexandrie. II, 154. Mennez ( Alphonse), dernier patriarche envoyé en Abys- sinie, Il, 279. — Son ouvrage sur ce pays, idem. Note 2. — Son caractère et sa conduite peu judicieuse , 280. — Est banni d’Abyssinie, 281, | MEeror | discussion sur l’île de). IT, 116. Merors FURCATUS ( description du). II, 364. Mesuriz , maison de plaisance du gouverneur de Mo- zambique.I, 33.—Description du villagede ce nom, 55. Mericaz ou Mericaz, poids pour l'or. 1, 71.— C'est le même poids que le Metscal. Le Metigal d’or vaut vingt- quatre carats, selon M. Froment. ( Commerce des Eu- ropéens avec les Indes par la mer Rouge.I, 42). MeTikaz, nom d’une nation de l’Afrique. II, 145. MicnaEz (anecdotes relatives au ras). IL, 75-76. Micnarzis (M.), cité pour ses 35°. et 74° questions. I, 229-293. MispivezLA (halte de) sur le Taranta. I, 3or. MissIONNAIRES mis à mort en Abyssinie. II, 281, texte et note 1. — Nouveaux missionnaires envoyés dans 6e pays, en 1750, 283. — Relation de ces derniers, 316. Missoupa (bourgade de ). IL, 118. — Stérilité des envi- rons, dem. | MrrcneLze (champs ensemencés de). IT, 110. Mirimax, vase servant de fonts pour le baptème en Abyssinie. II, 154. MocuLLax (nouvelle église de). I, 336. MocurrA, grosse bourgade située à un mille du lac Ashangy. II, 16. ; Moxa, crise où cette ville se trouve. I, 166 et suiv. — DES MATIÈRES, ele ; 433 Détails sur son commerce. Il, 300-303. —- Sa tempéra- ture durant les mois de mars, avril et mai, 394 MocrLusques (phénomène produit par une multitude de). T, 257 et suiv. MonTraucon, cité pour sa Mova Collectio Patrum. IT, 192. F Monrra {ile de). I, 116. Mowcas, même peuple que les Monjous. I, 75. Monsous (trafiquans ). L; 59. — Portrait des Monjous, 40. —= Vocabulaire de leur langue, 342. MonomoraPa, détails sur ce pays et ses habitans. L. 55. Mori, nom qui, dans la langue des Assoubo-Gallas, répond à celui de ras. IT, 133, texte et note. Mozamsique (île et ville). I, 25 et suiv. — Précis his- torique de la colonie de ce nom, 67. — Description de la côte de Mozambique, par Ebn-al-Ouardy, 69 et suiv. — Importance de cette colonie, g1.— Son gouverne- ment, 92. — Sa population, 935 et suiv. — Sa déca- dence, 6. — Préjudice que lui porte l'abolition de la traite des Nègres, 102. — Nombre des esclaves qu'on en exporte, 103. — Etat de son commerce, 104. — Abondance et bas prix des vivres, 106. — Instructions pour entrer dans le port de Mozambique, 405. | Mucca. Mauvais accueil que les habitans de ce lieu font à M. Salt et à sa suite. T, 329.— Sa conjecture au sujet de ce lieu, 330, — Il demande grace au ras, pour les habitans, 533r. Murp-Azimas, titre du chef de la province d’Efat. II, 298. Murray (le docteur), éditeur de la troisième et dernière édition du Voyage de Bruce aux Sources du Nil, cité, 1, 135-136. — Sa remarque sur la manière dont cet IT. 28 434 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE auteur a composé sa relation. II, 89. Note, — Sa tra- duction d’un manuscrit donné à M. Salt, 126. — Cité à l’occasion de l’alphabet ghéez et de l’alphabet cophte, 188. — Suppose mal à-propos que les Abyssiniens sont d'extraction arabe, 242. — Méprise de sa part au sujet de la mort de l’empereur Yesous, 283. Musicara (nouvelle espèce de). TI, 322. Musiciens errans, II, 232. Mussa-Guzza, nom que les Shangallas donnent à la Di- vinité. IE, 143. Musrarma, aga de Massouah, fait un présent à M. Salt, I, 208. — Est qualifié de Kaïmakan, 211. — Envoie un autre présent à M, Salt, 263. — Convention qu’il fait avec lui, 277.— Le recoit avec beaucoup d’égards à son retour d'Abyssinie. IL, 233. MuzimBas, tribu errante et féroce. I, 80. N. Nacopar, c’est le propriétaire d’un daou. I, 181. NauTcn, c’est le nom d’une danse usitée dans l'Inde. WE,160: Navs, mot arabe qui signifie envoyé ou lieutenant. I, 160. Negripa ARam, conspire contre Ouelled Sélassé, IE, 8. — Est arrêté et confiné sur une montagne, 11. — Peut- être le mot de Nebrida est-il le même que celui de Nebrit qui, selon Bruce, t. V, p. 62, est le titre que porte le Kasmati du Tigré, comme étant gouverneur d’Axum, et gardien du livre de la loi, qu’on suppose y être encore conservé. ; Nècres (traite des). Encouragement qu’elle recoit à Mo- zambique. E, 94. DIS MATIÈRES, etc. 435 Necus, ce titre que les Européens donnent au souverain de l’Abyssinie, est une corruption ou une variation de Negash. Necusra (Chelika ), commandant de l’escorte qui accom- pagne M. Salt en allant vers le Tacazze. IT, 100. — Crise où il s’est trouvé, 101. Nreice qui tombe sur l’Amba-Hai. IT, 25, puis à Mishekka, 29. Niscsrmore-CaLLisTE, cité, II, 247-261. Note. Niesuuxr. Son opinion au sujet de la langue des Homé- rites. LI, 14 , de Hamed, sultan d’Aden, 153, et des Arabes de l’Yémen, 170. Niz-Ez-Moueappès, ou rivière de Magadasho. I, 91. Nogizis (Ayto) accueille amicalement M. Salt et sa suite. I, 322. Nonxosus, cité au sujet du changement ‘de température qu’on éprouve en passant le Taranta. I, 307. Nus’r Azzy (le Grec), déprécie les Anglais en Abÿssi- nie, 11, 1214: ©. OrBÉLISQUE ( description du grand) d’Axum. If, 176. Ogsin1aANE. M. Salt en découvre des échantillons sur la côte de la baie d’'Houakel. I, 245. — Citation de Pline à l’occasion de l’obsidiane , 246. O1E (1°) d'Egypte se trouve en Abyssinie. 11, 340. Oiseaux d’Abyssinie ( liste des), par le docteur Latham, accompagnée de remarques par M. Salt. IE, 342-340. Ozxaktr (notice sur la vallée d’), ou la moderne Salaka. IL, 595. Omar, aga de Massouah. Sa lettre aux chefs des Dum- hoeta, 1, 181. — Est rappelé, 208. 28* 436 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE Omar, chef d’Hazortas, accompagne M. Salt. IT, 284. Fureur à laquelle il se livre, 297. — Se retire, 299. Oma-ZEna Shangalla, de qui M. Salt a tiré des rensei- gnemens sur le peuple de ce nom. IT, 144. OPsIENNE. ( Voy. OBsIDIANE). Orrur (cap d’). I, 120. — Nommé Häfoun par les na- turels du pays , zdem. OrioLus GazeuLA ( description del’). IT, 360. Ouaaz, Ouaaz, cri pour demander des arbitres dans ume contestation. [, 298. Ovaz (le Baharnegash ) vient à la rencontre de M. Salt. EL 251. _ Ouanzs, arbre considéré comme sacré par les Assoubo- + Gallas. IT, 16. OvsiT, nom denné par les Danakil à un renard qui vit de coquillages. [, 222. Ourau (halte de). I, 286. Ovuezzev Eyour, frère du gouverneur du Samen, ac- cueille favorablement M. Pearce. II, 24. OuEzzEen GEorcis (le billetana), recoit froidement Kf. Salt, et a querelle avec M. Pearce. II, 19h. — Fait des excuses, 196. OvuEzLrep HaryaAT, frère d’'Ayto Hannés, assassine Saiel. IT, 11.— Est tué par le fils de celui-ci, 12. OuecLen SELAssé (1) (le ras), menace qu'il fait au nayb de Massouah. [, 189. — Il envoie M. Pearce et Ayto Debib au-devant de M, Salt, 260. — Il est surnommé Badinsah par ses soldats, 303. — Accueil flatteur qu’il fait à M. Salt, 337. — Plusieurs chefs se révoltent contre lui. IL, 8. — Danger auquel il est exposé, g.— I] étouffe la révolte, 10.— Il congédie M: Pearce, 12. (1) Ce nom veut dire Fils de la Trinité. DES MATIÈRES, elc. 455 — Il est attaqué par les Gallas , 28.—I1 accueille favo- rablement M. Pearce, qui revient lui offrir ses services, 30. — Il marche aux ennemis à la tête d’une armée de trente mille hommes, 31. — Il poursuit les Gallas, 32. —-Il se prépare à leur livrer bataille, 33. — Fait en vain des proposilions d’accommodement, 34. — Son ordre de bataille, zdem.— Il remporte la victoire , 35. — Trophées mis à ses pieds, 36.— Il entre dans le pays des Gallas, 37. — Gojy lui fait proposer de prendre Liban pour arbitre, idem. 11 a une entrevue avec ce dernier chef, 42. — Sa supériorité sur lui, 43.—Il conclut la paix, édem.— Il reconduit son armée à Antalo, bo. — Il comble de faveurs M. Pearce , idem. — Soubagadis et ses deux frères refusent de lui payer le tribut, 51. — Il marche contre eux avec son armée, idem. — Il brûle Mokido, etse retire, 54. — Il assied son camp sur le bord du Mareb, 55. — Son armée tra= verse une forêt épaisse, où elle donne la chasse aux éléphans, 56.— Son caractère, et courte notice de sa vie, 73-81. — Sa jalousie à l'égard de sa femme, 83. — Il fait visite à M. Salt, 120. — Il à de longues con- férences avec lui, 124. Soupcons qu’on avait voulu jui faire concevoir contre M. Salt et ses compagnons de voyage, idem. — Propos singulier qu'il lui tient au sujet de la religion, 125. — Il lui demande de lui lais- ser un autre Anglais pour faire, avec M. Pearce, la manœuvre des canons, idem. — Réponse de M. Salt à ce sujet, 126. —- Il lui fait présent d’un mulet et de deux manuscrits , édem et 126-127. — Il se rend à An- talo, 127. — Est charmé de l'adresse des Anglais à monter à cheval, 129. — Les prêtres d’Antalo viennent en grande pompe à sa rencontre ,-130. — Il célèbre la fête de Pâques, idem. me Amusement que lui procure 138 TABLE GENÉRALE ET RAÏSONNÉE un feu d'artifice, 133-135. — Il remet à M. Salt une lettre pour le roi d'Angleterre, 141. — Son exactitude à rendre la justice, 142. — Engagement qu'il prend avec M. Pearce et M. Coffin, 148. — Songe qu'il raconte à M. Salt, 149.— Il témoigne sa reconnaissance en- vers le roi d'Angleterre, 150. — Son opinion sur le commerce qui pourrait se faire avec l’Abyssinie, idem. — Son émotion au départ de M. Salt, 151.— Sa ré- ponse au shum Sadou, 250. — Vaine tentative faite pour lui enlever son influence dans le Samen, 293. — Il écrit à M. Salt depuis le retour de ce voyageur, 304. OuezrenA Suaso, chef des Assoubo-Galla. IL, 15. — … Sa férocité , idem. OvELLETA GEORGIS (l'itéghé) avait, selon Bruce, un vif attachément pour la religion catholique. IT, 283. Note. — Protège le père Remedio de Bohème et ses compa- gnons , 324, Ouzpo (le shum), grand butin fait dans son district. IT, 55. Oussew SEGuED, murd-azima]j , ou chef de la province d’Efat, vit en bonne intelligence avec Ouelled Sélassé et Guxo. II, 299. Ovieno (portrait d'André), patriarche d’Abyssinie. IT, 276. Ozoro, titre qu’on donne aux femmes de distinction en Abyssinie. II, 166. Ozoro , qui se rend à Jérusalem. I, 287. P. Parz (Pierre), pénètre en Abyssinie. II, 277; texte et note. — Convertit l’empereur Socinios, 278. — Sa DES MATIÈRES, el. 439 mort, idem. — Son manuscrit sur l'Ethiopie; zdzm. Note. — Sa lettre au père Vitcleschi, 281. ParamBaras (le), est un officier de la cour du roi; il a voix dans le conseil du monarque. PauL IIL confère à Bermudez la dignité de patriarche d'Ethiopie. II, 27. Paurus (Sidy )}, beau-père de M. Pearce. II, dr. — Fait visite à M. Salt, 173. — Rapporte diverses pärticula- rités sur Bruce, 174. PEarce (M. Nathaniel). Lettre qu’il LAresE à M. Salt. I, 195 et suiv. — Il vient à sa rencontre jusqu’à Mas- souah, 255. — Plaisir qu’il éprouve à se retrouver parmi ses compatriotes, 262.— Sa querelle avec le shum Hummar, 268.— Il sauve un jeune Abyssinien, 298. — Il-va porter plainte au ras, du mauvais accueil fait à M. Salt à Mugga, 329. — Il rejoint celui-ci, 335. — Précis de tout ce qui lui est arrivé depuis le départ de M. Salt jusqu’à son retour en Abyssinie, II, 5. — Il est attaché à l’ozoro Setches, 6. — Le ras le voit de mauvais œil, 7. — Il apprend avec ardeur la langue du Tigré, 8. — Il s’arme en faveur du ras, et vole à son secours, 9. —— Il en recouvre les bonnes graces, 12. — Il se brouille de nouveau avec lui, zdem.— Ille quitte dans le dessein de se rendre à Gondar, 13- —-Il traverse le Wojjerat , 14; et le district d'Iyah, 15. —Il longe le bord oriental du lac Ashangy, arrive à Doufat et y voit une gelée blanche, 17.— Il gagne Sénaré, 18.— IL passe la nuit sur une montagne par un temps très-froid, zdem. — Il visite les sources du Tacazze, idem. — 11 longe ce fleuve jusqu'a Mukkiné, 19. — Il parvient à Sokota, capitale du Lasta, idem. — Il tra- verse le Gualiou, ou pays des Agous, 21. -—I1 passe le Tacazze, 22.—Est pris pour le frere del’Abouna, 24. 410 TABLE GENERALE ET RAISONNÉE -_- Il parvient au sommet de l’Amba-Hai, 25.— Ilest bien recu par le ras Gabriel, à Inchetkaub, zdem. — _4l est attaqué d’une ophtalmie, 26. — On le vole, 27. — Il résout de.-retourner vers Ouelled Sélassé, menacé par les Gallas, 28.— Il prend congé du ras Gabriel, qui lui fait un présent, 28. — Il parvient à Mishekka » où il trouve beaucoup de neige, idem.— 11 passe par Sâgonet, Maisada, Asgewa , idern, et arrive à Antalo, 30. — Il est bien recu par le ras, idem. — Il se signale dans-le combat livré aux Gallas, 35. — Il visite diverses églises, 48. — Il est récompensé par le ras, et par le shum Guébra Michael, bo. — Il se marie , LG PME À | marche avec le ras contre des révoltés, zdem.—Singu- lier trait de politesse de Guébra Gouro , envers lui, b2. — Le capitaine Rudland lui écrit pour l’inviter à se rendre à Buré, 56. — Il part, zdem. — Il fait ren- contre d’Ally Manda, idem. — Arrive à la côte de la mer, 58. — Il est joint à Madir, par Yunus Baralli, zdem.— Position fâcheuse où il se trouve, zdem. — Il faillit à être assassiné, 60. —Il va trouver M. Benzoni, Gr. — Il prie en vain celui-ci de l'emmener à Moka, 63. — Il est joint à Essé par Ally Manda, 64.— Il éprouve, desapart, toutesorte d'indignités , 65 etsuiv. — Ii gagne le district d'Hurtou, 69. — Il fait feu sur la troupe d’Ally Manda, et blesse un parent de celui- ci, 70. —ïkes Dumhoeta demandent en vain qu'il leur soit livré, 71. — Il passe le Sanafé, 71. — Ayto Ma- nasseh lui fait don d’une maison, 52. — Il cultive des légumes d'Europe, dans son jardin , idem. — Il accom- pagne M. Salt dans une excursion vers le Facazze, 100. — Une indisposition le force à s'arrêter à Guftamlo, IT, r10. — Il rejoint M. Salt à Chelicut, 119.— Sa mésintelligence avec Nus’r Ally, 121.—Nouvel engage- DES MATIÈRES, etc. [41 ment que le ras prend avec lui, 148. — Il accompagne M. Salt à son départ d’Antalo, 151. Contestation qu'il a avec le billetana Ouelled Georgis, 195— Il se sépare de M. Salt, 206. — Il lui envoie un journal de ce qui s’est passé en Abyssinie depuis son second dé- part de ce pays, 304. PeinTRe (premier) du ras. II, 161, — M. Salt lui fait faire un tableau, 162. Peinrurx (art de la) en Abyssinie. II, 16r, PrmsA ( description de l'ile de). I, 116. PÉriPLE (le) de la mer Erythrée, cité à l’occasion de l’obsidiane. I, 246. — Epoque à laquelle il a été com- posé. IL, 2b1. Perirsoz (Abraham); cité à l’occasion de ses era Mundi. W, 274. Note. P£TRONE, cité à l’occasion des hommes prétendus chan- gés en loups. IT, 204. Note, PuirosTorGE, cité pour son Historia Eccles. II, 243. Texte et note 4. 247, note; 252, note. Prous Agyxssinicus (description du). Il, 36r. PIERRE, prêtre abyssinien venu en Europe. If, 276. PLANTATION ( belle ) qui se trouve près de Lahadj.I, 1h2. PLANTES (liste de) nouvelles, recueillies en Abyssinie, dans les années 1806 et 1810, et disposées selon le système de Linné. IT, 374-380. PranTeurs ( manière de vivre des ) de Mozambique. I, 56. PLiNE, cité, I, 222.— Sa description de l’obsidiane, 246. — Cité à l’occasion des versipelles. IL, 203. PLonceur (adresse d’un). Ï, 21e. Poisson suceur (le). I, 61. — Emploi auquel il sert, 62, Porssons (banc de) morts. I, 119. Pozycauir, défendue par l’église d’Abyssinie. IT, 6. 442 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNEE Poncer (Foy. Bisan). IT, 224. — Visite l’Abyssinie en 1699; 282. Pora , nom d’une rivière d'Afrique qui coule dans la même direction que le Bahr-el-Abiad. IT, 145. Pormam {sir Home), cité au sujet des vents qui domi- nent dans la mer Rouge, [, 126. PorTucais. Leurs expéditions pour parvenir aux mines d’or. I, 74-80. — Vains efforts qu’ils ont faits pour introduire le christianisme dans l’intérieur des terres de la côte de Mozambique, 8r.— Grande étendue de leurs possessions , le long de cette côte, 88. Porrucaz (la cour de) envoie une ambassade en Abys- sinie. IT, 272. Texte et note 1. Por y. Son histoire d'Afrique, citée par l’auteur. I. 77. PRÉSENS (état des) envoyés par le roi d'Angleterre à l’empereur d’Abyssinie. IT , 3.— Effets qu’ils pro- duisent , 4. ProcorE, cité pour son histoire de Bello Persico. IX, 243-244. Note 1. 260-262. Note. Psirracus TARANTA ( description du). II, 354. ProLÉMÉE, cité au sujet de l’île de Méroë. IT, 117. PurcHas, cité pour la manière dont une tribu d’Abyssi- nie inhume ses morts. I, 63.— Erreur de cet auteur _ au sujet du fort de Quiloa, 52. (Note). Cité, 75, 79, 80, 84, 86, g1. II, 266. — Son abrégé de l’ambas- sade portugaise envoyée en Abyssinie. II, 273. Note. Püsa, nom d’une rivière d'Afrique, qui couie dans la même direction que le Bahr-el-Abiad, II, 145. Pyramine (tombeaux de Danakil, faits en forme de). HS e0r. Q. Quicimancti, port formé par l'embouchure du Zambezé. LT, 83. —— Ville du même nom, dem. DES MATIÈRES, elc. 143 QuoquIa, nom d’une rivière d'Afrique qui coule dans la même direction que le Bahr-el-Abiad. IT, 145. R. Race-Honse (le), brig de guerre sous le convoi duquel est mise la Marian. 1, 10. Racumau. Il paraît que c’est le Portus Isidis de Pline.T, 175, et le hâvre de Baila ou Veila des Portugais, 176. Rack, sorte d'arbre. [, 222. — Propriété de ses feuilles, 203. RacnmMan (mort d’Abd-al-\, sultan du Dar-Four. IT, 216. ; Ramusio, cité pour les voyages de Marc-Paul. II, 270. Texte et note.1. — Pour la relation de J Ambassade por- tugaise envoyée en Abyssinie, 273. Note. Ras-Kares, signifie littéralement écrivain en chef. C'est probablement le titre des chefs des douanes sur la côte de la mer Rouge. Raz ou Ras. Ce mot qui signifie tête dans le Ghéez, répond au titre de vice-roi. RérracTion (effets de). T, 118, 154-156. RÉGENT (le prince) d'Angleterre accepte la dédicace de la relation de M. Salt, tom. I, pag. xj, et une jument que ce voyageur a ramenée d’Abyssinie. IT, 1617. Remspio (le père) de Bohème, envoyé en Abyssinie en 170, avec les pères Antonio et Martino. IL > 293. — Authenticité de sa relation, dem. Contenu de cette relation, 316-329. — Ses compagnons et lui partent du Caire, 316.— Ils traversent le désert, 317. — Arrivent à Suez, 318. Sy embarquent et arrivent à Djeddah, idem. — Passent à Loheïiah, puis à Massouah, 319. — Recoivent une letire de l’empereur d’'Abyssinie, idem. Fat / , TA TABLE GENERALE ET RAISONNÉE Partent pour Gondar, 321. — Chemin difficile et dan- gereux qu'ils suivent, 322. — Arrivent à Gondar, idem. Sont mandés à l’audience de l’empereur, 3223. — Ce Prince leur fait visite, idem. — Passent quinze jours à Kaha, 324.—La reine mère les protège, 2dem.—lIls ins- truisent dans la religion catholique plusieurs membres de Ia famille royale , et autres personnes, 325. — L’ar- chevêque Gofto demande leur bannissement, idem.— L'empereur leur ordonne de se retirer, 326. — Ils sol- licitent un délai, £dem.— Sont chassés du palais, et se réfugient parmi les Musulmans, à une lieue de Gondar, 327.— L'empereur fait retenir de force, l’un d’eux, pour transcrire le Pentateuque en Arabe, 325. — Les deux autres arrivent à Massouah, 328. — Passent de là dans l’Inde, d’où ils se rendent à l'Orient, puis à Marseille, à Civita-Vecchia et à Rome, 329. (Voyez les mots Antonio et Martino). RESENHBE, cité, E, 147. Rainoceros (le) d'Abyssinie. IT, 337. É Rosinsonw, matelot anglais; mauvaise plaisanterie de sa part. E, 229. | Roc ferruginenx. I, 287. Rouw, nom qui se donne à la ville de Constantinople, dans une partie du Levant. IT, 256. Rupzaxp (le capitaine), agent de la compagnie des [Indes Orientales à Moka, instruit M. Salt des tentatives qu’il a faites pour établir des relations de commerce avec lAbyssinie. EF, 158.— Lettres qu'il lui adresse, 208. — Ecrit à M. Pearce. IF, 55. S. Sicx (M, Sylvestre de), son opinion au sujet de l'ins- eription d'Axum. Il, 177, note, et 396, note. DES MATIÈRES, elc. 445 Savou , plante amère avec laquelle on fait le maiz. IT LT: LS Sapou (reponse remarquable que Oueîled Sélassé fait au shum}). IT, 220. Sapoun j)halte de). I, 289. SAFETY IsLAND, île de Sûreté, nom donnée à une des îles Amphila. [, 217. ï Saip , Arabe, chargé d'accompagner M. Salt. I, 284. Sarez (Ayto), jure qu'Ayto Hannès a conspiré contre le ras, qui lui en donne le shummat. IT, 11. — Est assassiné, idem. — Son fils le venge, 12. Sais, gardien de chevaux. [, 209. SaLArA. Voy. OLLARI. Sarr (M. Henry), s’embarque à Portsmouth, dans le vaisseau marchand la Marian. TI, 1.— Il touche à Madère, 3.— Il quitte cette île et arrive au Cap de Bonne-Espérance, 4.— Son départ du Cap, 10. ji passe sur le Race-forse , idem. — T1 va inutilement à la recherche de Sofala, 12. — Il donne le nom d’ÆZe- phant-Point (Pointe des Eléphans ), à une pointe de terre de la côte d'Afrique, 14. — Il tente vainement de communiquer avec les naturels du pays, 16. — Ii retourne au vaisseau, 18. — Il arrive à Mozambique, 25.—— Il en visite le gouverneur, 29.— Il va à Me- suril, 33. — Il retourne à Mozambique, 63. — Ii quitte cette colonie, 107. — Il aborde à la côte d’A- frique, près de la Pointe-Somauli , 123. — Il retourne au vaisseau, 125.—Il arrive à Aden, 137.—11 gravit contre une montagne fort haute, 131.— Danger au- quel il est exposé, 142. — Il va visiter Lahad;, 145, — Le dola de cette ville vient à sa rencontre et le cort- duit à la demeure du sultan , 150.—I1 retourne à Aden, 154. — Il se rembarque, 156. — Il arrive à Moka, 446 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNTE 158. — Il écrit au ras Ouelied Sélassé, 160. — Ilse détermine à passer en Aby$simie par la voie d’Amphila ou de Buré, 192.— Il se rembarque, 175.— Il écrit de nouveau au ras, 186. — Entretien qu'il a avec Ally Goveta, 189. — Il lui fait visite, 193. — Il recoit des lettres de M. Pearce, 195 et suiv. — Il a une nouvelle entrevue avec Ally Govéta, 202. — Il renonce à la voie d'Amphila , 206. — Il envoie vers le ras, M. Coffin, accompagné d’Ally Manda, 209.— Il a une troisième entrevue avec Ally Govéta, 212.—Conseils qu’il donne aux capitaines de vaisseau, qui touchent à une terre peu connue, 226. — Il met à la voile pour se rendre à Massouah, 234.— IL visite le village d'Houakel, 235. —[l y est recu amicalement, 240.— I] va visiter Arena, 243. — S'abouche avec quelques chefs des Dumhoeta, 244. — Il recueille des échantillons d’obsidiane, 245. — 11 remonte à bord de a Marian, 249. — IL visite l'ile et le plateau de Boukah, zdem et 260 , ainsi qu'une petite ile de sable jointe à l'ile de Valentia, 253.— 11 arrive au port de Massouah et y trouve M. Coffin, M. Pearce, Ayto Bebib et une troupe d’Abyssiniens , 254-255. — IL fait visite à Mustapha aga, 263. — Ii a un entretien particulier avec lui, 265.—I1 lui dé- clare qu’il conduit deux pièces de canon en Abyssinie. Présent qu’il lui fait, 268. — Il recoit la visite du frère d'Ibrahim Djelany, de Djeddah , 270. — Il fait une nouvelle visite à Mustapha aga , 272, qui lui propose d'engager les Anglais à se déclarer contre les Wahabis 273. -— Il fait rendre les derniers devoirs à un Abyssi- nien mort à Massouah, 276.— Convention qu'il fait à avec Mustapha aga, 277. — Il quitte /a Marian, 279. Il visite le Nayb, idem. — Il se rend à Arkiko 260. — Son départ de cette ville, édem. — Portrait qu'il fait PES MATIÉRES, etc * 447 des habitans, 28r.— IL arrive au pied du Taranta, 294, puis à Dixan , 308.—I1 part de cette ville, 312.— Il est sur le point d’être attaqué, 310. — Il va en avant avec MM. Smith et Pearce, 329.-— Il traverse une vaste plaine , idem.— Il est mal recu à Mugga, 329.—- Le ras lui envoie un mulet richement caparaconné, 335. — Costume dont il s’était muni pour se présenter de- vant le ras, zdem.— Il arrive à Chelicut, 337. — Il est recu de la manière la plus honorable et la plus amicale, par Ouelled Sélassé, idem. —- Logement qui lui est donné, 338. — Il reconnait l'impossibilité de se rendre à Gondar, IT, 2.—- Il remet au ras les présens destinés à l’empereur d’Abyssinie, 3. — Il part pour aller jusqu’au Tacazze, 100.— Il arrive à Cali, 103, puis à Agora, 104. — Il voit de la neige sur le Beyeda et l’Amba-Hai, 107. — Il arrive à Wertekarvé, 108.— À Seraroua , 109. — À Guftamlo, 110. — Il parvient au bord du Tacazze, 111.—1l retourne à Che- hicut, 118.—Ilest bien accueilli à Missouda , dem. — Il arrive à Chelicut, 119. —- Le ras lui fait visite, 120. Il a de longues conférences avec lui, 124.— Le ras lui fait présent de deux manuscrits, 126,—1I1 le suit à Antalo , 127. — Il arrive en cette ville, 130. — Hon- neur que lui fait le ras; il en recoit une chaîne d'or, 141. — Il lui fait sa dernière visite, 149. — Son départ, 251. — Il arrive à Chelicut, 152. — Il assiste au bap- tême d’un jeune Bédouin, 153. — Il en est le parrain et lui donne le nom de George, 155.— Il achète à Che- licut une jument. IT, 160, dont ensuite il a fait présent au prince régent d'Angleterre, 161. — Il traverse la province de Giralta, 165. Il visite Toklou, shum du Temben, 167. -- Il va voir le Palambaras Toklou , 169. —H remarque de la neige sur le Beyeda et l’'Hamba-Hai, 448 TABLE CÉNÉRALE ET RAISONNÉE 171. — Il arrive à Adoueh, 2dem, — Il est visité par deux Grecs, Sydi Paulus et Apostoli, 193. — Il se rend à Axum, 175. — Il en examine de nouveau les ruines, 1706. Il esquisse plusieurs anciens morceaux de sculpture, 181. — Il retourne à Adoueh, 193. — Il fait visite au Billetana Ouelled Georgis, 195. —- Il en est mécontent, idem. — Il en recoit des excuses, 196. — Ilfait ses adieux à MM. Pearce et Coffin, 205.— Il visite le monastère d'Abba-Asfé, 206.—1II se rétracte au sujet des neuf prêtres venus d'Egypte en Abyssinie, 207. — Fragmens d'inscription qu’il trouve parmi les ruines du couvent d’Abba-Asfé, 210. — Il arrive à Dixan, 213.— Il prend la résolution de passer par la montagne d'Assauli, pour se rendre à la côte, 215.—- : Plusieurs voyageurs du Dar-Four demandent à l’accom- pagner, dem, — 1i part de Dixan, 219. — Il arrive au pied de la montagne d’Assauli, 226 ; et au sommet, 227. — Il se sépare du Baharnegash Yésous, 229. — Le Baharnegash Oual vient à sa rencontre, 230. — 11 arrive à Arkiko , 233. — Il se rend à Massouah, et il n’y trouve pas la Marian, idem. — T1 tombe dangereu- sement malade, 2dem. — Il prend congé d’Ayto Debib et se rembarque, 234. — Il touche à Dahalac-el-Kybir, 236. — Il arrive à Moka, 237. — Il envoie M. Stuart à Zulla, 239. — Ses observations sur l’histoire ancienne d’Abyssinie, 240-285.— Sa description de cet empire, 286-300. — Il suggère l’idée de créer une puissance maritime dans la mer Rouge, 301.— Il remonte à bord de la Marian, 304. — Il sort du détroit de Bab- el-Mandeb, 305.— Danger auquel il est exposé, 309. — Il arrive à Bombay, 312. — Il quitte cette ville et aborde au Cap de Bonne-Espérance, 413.— Il quitte le Cap et touche à Sainte-Hélène, 314. — Il débarque DES MATIÈRES, éic. h49 aù port de Penzance, dans le comté de Cornouailles , idem. —- T1 décrit ou nommé plusieurs animaux domes- tiques et sauvages d’Abyssinie. IT, 330-341. — Il met sous les yeux du marquis de Wellesley, secrétaire d’é- tat, le compte de ses opérations, idem. — I] rapporte une collection des oiseaux d'Abyssinie, les plus rares, 341.-— Ses remarques sur les oiseaux mis en ordre par le docteur Latham, 342-349.— Sa note sur la traduc- tion française des voyages du vicomte Valentia, conte- nant la relation de son premier voyage en Abyssinie, sur la traduction de cette même relation par M. Prévot de Genève, et sur les remarques de M. Svlvestre de Sacy, au sujet des inscriptions d’Axum, 396. SAMEN (bel aspect des montagnes du). II, 105.— Des- cription de cette province, 292. — a des montagnes du Samen, 394. ; Samar , contrée d’Abyssinie. T, 28. SANAFÉ, haute montagne d'Abyssinie.I, 258, au som- met de laquelle on éprouve an changement dè tempé- rature, 259. — Nom, mal écrit par Legrand dans sa traduction du voyage de Jérôme Lobo, 262.—M. Pearce parvient au haut de cette montagne. IT, 71. Sanros ( Jean Dos), cité, 62. Jhet76,78, 82, note, — Vocabulaire fourni par cet auteur, 342. Note. Sarar, partie du Taranta, sur teque je jouit d’une vue très-étendue. I, 304. | SarBo (Pointe). T, 235. — - Montagne de ce nom, 236. SauL, nom qu’on donnait en Abyssinie à M. Salt. I, 200. SAUMAIsE, tourne en ridicule la description de l’obsidiane par Pline. I, 247. SauTERELLEs. Ravages qu’elles font sûr une des iles Am- phila. I, 222, — Servent d’alimens aux tribus errantes IT. 29 450 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE des Arabes de l’Yémen et aux Danakil, idem. — Des- cription de la sauterelle d’Abyssinie, IL, 371. SCHULTENS, Cité pour son Astoria Joctanidarum in Arabi& felice. IL, 243. Texte et notes 1 et 2; me note, 203. SEA (latitude de). IT, 22r. Secower; ville qui est une des principales du Samen. IT, 24. SEKELAVE, nom que les RATRGEES donnent aux Maratis. L, 97. Sez (description de la im de). I, 256-258. Dan- gers auxquels sont exposés les ouvriers qui coupent le sel. Il, 123: ( SELA Carisros (le ras) embrasse k catholicisme. IT, 278. — Son zèle immodéré, 280. SELAFÉ , titre d'office en Abyssinie. IT, 235. SENA, bourgade et fort situés sur le Zambezé. I, 85. SEnAOUÉ ( belle plaine de). I, 315. SEnpar, chef ou commandant. I, 160. Sercues (l'Ozoro), épouse légitime de Ouelled Sélassé. 1E56 | uri da SHANGALLAS (les ), les Abyssiniens leur donnent la chasse comme à des bêtes. II, 55. — Notice sur les mœurs et coutumes de ce peuple, 142-147. SHixo (les). IL, 222. — Beauté de quelques filles de cette tribu , 226. — Forme d’un de leurs camps, dem. Smizzoxy (tertre de). I, 255. SaIRÉ (situation de le since de). II, 293. Sxoa ( description de la province de). IT, 299: Snourapa ( couper le); ce que c’est. IL, 39-40. Saum, gouverneur de district en Abyssinie. SauwmaL, vent .de nord-ouest sur les côtes de la mer Rouge. I, 23a. — Ses effels, dem. - DES MATIÈRES, etc. 451 SHumaur, signifie district en Abyssinie. IT doit Sinces (diverses espèces de) en Abyssinie. II, 335. Sisrek-Hiirs (les montagnes Sœugs), montagnes entre lesquelles est un cimetière des Danakil. IL, 237. Suirx (M.), chirurgien, qui accompagne M. Salt en Abyssinie. I, 284, vec | d’Axum, 179: — Soigne M. Salt dans une maladie, 293. Socinios (l’empereur), émbrasse le catholicisme. II, 278: — Est forcé d’y renoncer, 280. SorALa-7-1L DHeues. ÎÏ, 69. SOFALA (banc de}. I, 20. — Le lieu de ce nom n’est qu'un chétif village, 90. — Fertilité des environs, idem, — Navigation de Sofala à la mer Rouge, 127. Sorora, capitale du Lasta. II, 19 et 20. ; SozEiman, chef d’'Hazortas qui accompagne M. Salt. I; 284. — Aveu singulier qu'il lui fait, 295. SomauLr (vocabulaire de la langue des). 1, 346. SousHarT (mauvais accueil que fait à M. Salt le Bahar- negash}). I, 315.— Son portrait, 216. Soué , sorte de bierre. IL, 185. Texte et note. Sowaiez (vocabulaire de la langue des). I, 346. SowaULr ( vocabulaire de la langue des). I, 345. SPARMANN , tourné mal à propos en ridicule par Bruce, au sujet du rhinocéros. 11, 332. SrrucE (bierre de ); elle ést faite avec les rameaux , les feuilles et les fruits du pin. Srawcey (lé lord) possède et met en ordre la collection d'oiseaux d’Abyssinie rapportée par M. Salt. II, 341, — Sa description de ces oiseaux , 350-373. Sraunce (le), brig de guerre qui convoye la Marian: I, 12. — Se sépare du Race-Horse, 11. — Entre dang le port de Mozambique, 29, 29* 452 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE Srrasow. Sa géographie citée, I, 233.— Au sujet de l’île Meroë. IL, 117, Srreer (M.), capitafne du Staunch. I, 10. + SruarT (M.) reconnait un roc ferrugineux, I, 287. — Rencontre M. Salt à Adoueh. IT, 171.— Fausse accu- sation portée contre lui, 172. — Aide M. Salt dans l'examen des ruines d’Axum, 179. — Sa copie de l’ins- cription éthiopienne, idem. — Dessine quelques autres caractères éthiopiens , 187. — Fait plusieurs observa- tions pour déterminer la latitude de Dixan, 218. — Est envoyé par M. Salt à Zulla pour visiter les ruines d’Azouli, 239. — Ne peut les voir, maïs en rapporte un vase ancien, idem. — Renseignemens sur le com- merce de Zeylah, fournis par lui, 389. Sxp1, titre qui répond à celui de monsieur. I, 184. SxzvA ( Belchior de) s’introduit en Abyssinie. IT, 277. Sy1viA PAmMELAINA ( description du). II, 368. T. TasinTe (observez), expression dont les TR font un usage fréquent. I, 203. Tasor, nom de la table sur laquelle on prépare le pain et le vin destinés à la communion. II, 159. — Signifie aussi l'Arche de Noé, 225. Tacazze (largeur du). II, 22-113.— Température des bords de ce fleuve, 116 et 394. Tasoura (baie dangereuse de). I, 157. Tar-Kum-Ta, lieu pittoresque d’Abyssinic. I, 294. TanaAgrA ERYTHRORYNGHA ( description du). II, 366. Tapis du Samen. II, 203. TaqQuiEe, TaAcuÉ ou TAKUÉ, nation nommée dans l’ins- cription d'Axum. II, 185, Texte et note 2; 157 et 222, DES MATIÈRES, ete. 453 TaranTA (le). Pied de cette montagne. I, 294.—Roideur de la pente depuis Midjivella , 302.—Changement dans la nature des plantes, 303. — Sommet de la montagne, 304. — Descente du côté méridional, et beauté de la vue, 303-306. — Différence de climat, 307. Tarir Necusrr, chronique des rois d’Abyssinie. IT, 244. TonerTz ou TaAcazze-Acaus (détails sur les). IT, 108-109. TEexLa Harmanor, fait recouvrer tout l’empire à Icon Amlac. IT, 269. Tezrez , rédacteur des voyages des Jésuites. I, 261. — cité au sujet des.saints personnages venus d'Egypte en Abyssinie. IT, 255. — Note, au sujet du père Paez, 277. Note, et 276, note. — Son abrégé de l’ouvrage d’Ameyda, 279. Note. — Mérite. et rareté de cet écrit, idem. TELLIMENNA , rampe qui fait partie du Taranta. I, 300. Teusen {description du). [T, 293. — Les. maïsons de cette province ressemblent à des temples égyptiens, zdem. Tèré, village et fort situés sur le Zambezé. I, 88. Tuaéopice (l’'Indien) est envoyé en ambassade en Abys- sinie, par l’empereur Constance. II, 262. Tæévenor. Son extrait de l’histoire de la Haute-Éthiopie, par Emm. Almeyda. IE, 279. Taorimson (le capitaine ). Son journal cité. l, 97: Tuuzza. ( Voy. Zurra). Ticre. Notice de tout ce qui s’est passé dans ce royaume, depuis le départ de M. Salt jusqu’à son arrivée à Che- licut. II, 5. — Limite de ce pays et de l’Amhara , 286, —Description générale du Tigré, 287-205.—L'influence de ce royaume paraît s'être accrue récemment, 300. Ticré (description du) propre. IL, 289. Ticré-TER, espèce de fièvre contre laquelle les Abyssi- niens emploient un singulier remède, IL, 197. TABLE CÉNÉRALE ET RAISONNEE TicréEeNs ( les) paraissent avoir un caractère plus dur que les habitans de l'Amhara. II, 83. Tirirex, Abyssinien mort d’une fièvre putride à Mas- souah. I, 275. — M. Salt lui fait rendre les derniers devoirs, 276. Tisas ( mois de) , c’est le 29 de ce mois que les Abyssi= niens célebrent la fête de Noël. IT, 29. Toize (la) sert de monnaie en Abyssinie. IT, 7. Note. ToxkLou, shum de Temben, fait prier M. Salt de le visi- ter. IT, 167. TokLou (le Palambaras) est visité par M. Salt. IT, 169. — Son caractère, 170. Torau, nom générique d’un peuple voisin des Hazortas. IT, 222. — Nom des tribus qui composent ce peuple, idem. | Toscar, ou fête des Morts, en Abyssinie. I, 259. Torre Maze, bouffon du ras, ( différentes scènes de pan- tomimes jouées par). II, 136 et suiv. — Trait de ce bouffon, 138. Touraso, étang situé près d’un des sommets du Taranta. I, 304. Tusso, lieu pittoresque. I, 2389. Turks (les) s'emparent de Massouah, IT, 277. ÜU.. Urxupup, résidence du sultan de Adareb. II, 222. V: VALENTIA (le vicomte George). Son voyage cité au sujet des vents qui dominent sur la mer Rouge. I, 208. — Son opinion sur les voyages de Loheiah à Bab-el-Man- DES MATIÈRES, etc. 455 deb et à Azab , et de Cosséir à l’île des Emeraudes, par Bruce, 136-177. — Sa conjecture au sujet des stades dont parle le Périple de la mer Erythrée, 149. — Il possède plusieurs ouvrages curieux sur l’Abyssinie. IT, 281. Note 2, 283. — Sa description de Bombay, citée 3:13. Note. Vaurours (grand nombre de) en Abyssinie. IE, 339.— Suivent les traces des armées , zdem. VENTS qui dominent dans la mer Rouge. Voy. Valentia. VÊTEMENT ( homme attaché par son). IT, 182. — L’his- toire de Joseph citée à cette occasion, £dem. Vincenr (le docteur) soupconne le premier que l’obsi- diane doit se trouver près d’Aréna. I, 248.— M. Salt Jui dédie sa earte de la-baie d'Houakel, zdem. — Sou opinion sur l’époque à laquelle a été composé le Périple de la mer Erythrée. II, 261. Texte et note. VocaBuraIREs de la langue des Makouas.T, 139. — De la langue des Monjous, 342. De la langue des Sowauli, 345. Des Sowaiel, 346.— Des Somauli, Zdem. — Des habitans du pays d'Hurrur, 351.— Des Galla du. Sud, 355.— Des Adaiel, 360.— Des Danakil, 362. Des habitans d’Arkiko , 366.— Des Shiho, 370.—Des Takuié et des Boja, 374-— Des Barea, :dem.— Des. Adareb et des Bisharyn, 375. — Du Dar-Four, 378. —DelAmhara , 382.— Du Tigré, 388. — Des Agaus. 302.—-Des Dar-Mitchequa ou Shangallas de l’intérieur , 399. — Des Shangallas du Tacazze , 400. — Des Mut- shuana, 403. — Des Briqua, 404. VW Waxagis. Leur$ opérations dans l’Yémen, depuis lPan- née 1805. I, 161. 456 FABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE WazpouggA ( description du district de). II, 293. Sin guliers pélerins qui s’y rendent, 294. WaAaRRÉ où OùARRÉ, rivière qui est probablement le Coror d’Alvarez. Les auteurs modernes l'ont fait trop consi- dérable. IT, 49. WEATHERHEAD , Capitaine Ge la Marian. 1, 1.— Portrait qu’il fait des Banians , 95. Note. — Détails qu'il donne sur le commerce de Mozambique, 104. — Découvre l’English-Harbour (ke Port Anglais), dans la baie d'Am- phila, 197. — Se porte vers l’île d’Adjouice, 237. —- Se sépare de M. Salt, 279. — Ses instructions pour en- trer dans le port de Mozambique, 405.— Fait une re- connaissance générale de la baie d’Annesley. Il, 239. — Ses remarques sur l'ile, le port, la ville et le com- merce de Massouah, 389. WeLLesLry (le marquis de), secrétaire d'état , approuve le compte que M. Salt lui rend de ses opérations. IT. 314. R WEerTEKARVÉ, petite ville habitée par les Agaus. ET, 108. — Chaleur du climat, 11e. Wirkwa, jeune abyssinienne qui vole M. Pearce. IF, 27. — Est attrapée et punie, 25. | Worira (district de). Ii, 291. WosseraAr (le). Les habitans de cette province sont d’o- rigine portugaise. II, 13. — Contraste qu'ils font avec les Portugais de l'Inde, idem. Note. — Description du Wojjerat, 29. À Wozpurcur (les) forment une subdivision des Edjous- Gallas, et boivent le sang des animaux. IT, 46. Worari (les) sont des soldats qui vont butiner. II, 37. Wursou , fils d’Yunus Beralli , hérite de la barque de son pere. I, 177. * | DES MATIÈRES, elC. 453 x: Yacouré; ce mot signifie médecin. C'était ainsi que les Abyssiniens nommaient Bruce. IT, 174. YarD, mesure qui a de longueur trois pieds d'Angleterre, ce qui fait deux pieds neuf pouces de notre ancien pied de roi. YÉMEN. Evénemens arrivés dans ce pays, depuis 1805. T, 161. — Conquête de l’Yémen par les Axomites. IT, 160 et suiv. Yésous, baharnégash de Dixan ; accueil qu’il fait à M. Salt et à ses compagnons de voyage. I, 308. — Sa simpli- cité patriarchale, 309.— Propose à M. Salt de passer par la montagne d’Assauli. IT, 214.—L'invite à voir un défilé par lequel le Tabot a, dit-il, été apporté dans le pays, 225. — Trait de superstition de sa part, 226. — Se sépare de M. Salt, 229. — Son caractère ver- tueux, dem. et 230. Yina (vallée d’}. IT, 206. — Latitude de cette vallée, DL Youserx ( Abba ou Abou), est envoyé à M. Salt, par Mustapha aga. TI, 263. — Le loge à Massouah. IT, 233. Yuxus BErazzr ou BarALLr, est emprisonné par ordre du nayb de Massouah. I, 172. — Sa mort, 177.— On soupconne qu’il a été empoisonné, idem. et 208. — Joint auparavant M. Pearce à Madir. Il, 58. Z. Zaca-Zapo, Abyssinien envoyé à Rome. II, 273. ZauBezé ou Zamsezi. Description des possessions portu- 458 TABLE GÉNÉRALE ET RAISONNÉE, ete. gaises situées sur les rives de ce fleuve. I, 82 et suiv.—- Son embouchure , 83.— Il n’est pas navigable pour de grands navires, 84.— Se divise en deux bras, idem. Zamso (marché de). E, 88. : ZanziBar (description de l'ile de). I, 113. Zara Jacor, empereur d'Abyssinie, envoie un ambassa- deur au concile de Florence. IE, 271. Voyÿ. le mot GEDDES. | ZÈBre (le) d’'Abyssinie. II, 333. Zeyran (détails sur le commerce de). IE, 389 — Sa température dans les mois de janvier et de février , 394. ZincitLa (reddition de la forteresse de). IT , 37, Zozpr, guerrier fameux par son courage, est fait pri- sonnier par Guxo. Il, 296. ZuzzaA ou TrauLLa, ville située sur la côte de la baie d’Annesley. L, 24b. IT, 237, 238, 239. FIN DE LA TABLE GÉNÉRALE ET RAYSONNÉE DES MATIÈRES DU SECOND VOYAGE DE M. SazT. a PAP LE DES MATIÈRES Contenues dans la Relation du premier voyage en Abyssinie, par M. H. Sartr, relation qui est insérée dans celle des voyages du lord Valentia (1). NoTA.=—=Le Chiffre remain indique le Tome, et le Chiffre arabe la Page. A. nie (Hadjy}), fait visite à M. Salt. IT, 355. ABDALLAH (Pacha), secrétaire du ras, écrit au baharne- gash Yésous, en faveur de M. Salt et de ses compa- gnons. IIL, 302. — Entretien qu'il a avec M. Salt. IV, 71. — Il lui sert d’interprète auprès du ras, 75. — Vient au-devant de lui, 121. {1) Voyages dans l'Hindoustan , à Ceylan , sur les deux côtes de la mer Rouge, en Abyssinie et en Egypte, durant les aunées 1802 , 1803, 1804, 1805 et 1806, par le vrcomTE VALENTIA , traduits de l'anglais, par P.F. Henry; IV vol. in-8°. accompagnés d'un atlas, composé de deux nouvelles cartes de la mer Rouge, de plans, d'inscriptions an- ciennes et des vues diverses exécutées sur les lieux par M. H. Sac. 460 Ti LE AsouxAsousA (description de l’église d’), ou ABBAñax< soug4. III, 370. Apou GarimA ( description de l’église d’). IIT, 432. ABYssiNIE (notice sur l’histoire d’}. IV, 107.— Ses rois. ne descendent point de Salomon, 142. — La langue grecque paraît avoir été fort répandue dans ce pays, 144. — Notice sur l’état ancien de l’Abyssinie, 214- 240.— Position fâcheuse où se trouve cet empire, 244. — Son commerce avec la côte d'Arabie, 246-249. ÂAByssiNiens (les ) portent autour du cou, comme marque de christianime, un filet de soie bleue. IET, 256.— Horreur qu'ils ont pour l’hyène, 311-313. — Se font sur une partie du corps quelconque, une empreinte de. la croix, 322.—Manière dont ils portent le deuil , 352, et dont ils font des supplications, 364. — Leur bonne grace à cheval, 369. — Leur coutume de saisir un: dé- linquant par son vêtement. IV, 19, 22, 30. — Trait de superstition de leur part, 32.— Ils ont coutume de dormir après le repas du matin, 42. — Manière dont ils chassent, 46. — Ils ne connaïssent point le tir au: vol, édem.— Ils jeünent le mercredi, 49. — Ils ont eoutume de porter aux personnes de considération les morceaux à la bouche, 53. Note. — Nouveaux détails sur leur genre d'équitation, 64. — Liberté qui règne dans leurs sociétés privées, 89. — Ceux des classes in- férieures sont mal nourris » 99. — Les Abyssiniens sont rigides observateurs des lois de la politesse, 98.—Leur ordre de succession, 99. — La polygamie est établie parmi les grands , idem. = Ils ne mangent ni veaux, ni agneaux, ni volailles sauvages AD porcs. domes- tiques, 102.— Ils ne mangent point avec les Musul- mans, zdem. — Ils jeùnent le tiers de l'année, 2dem Is sont charitables , édem. — Ils semblent adonnés au { DES MATIÈRES, elc. A6+ vol, 103.— Leur industrie et leur commerce d’expor- tation, 106. — Ils parlent plus qu'ils n’agissent , 166. — Ils considerent les Européens comme ayant un pou- voir magique, 19h. — Leurs diverses sortes de pain, 196.— Leurs instrumens aratoires, et leur agriculture, 198. — Noms divers sous lesquels ils ont été jadis où sont aujourd’hui désignés, 214. Ils prétendent à une grande ancienneté, 218.— Leur état actuel rela- tivement à la religion, 237. — Bons témoigrages ren- dus en leur faveur, 238-240. Avantages que leur ‘ procureraient des communications avec les Anglais, 245. Apouex (description de la ville d). III, 439. — Son commerce de toiles, idem.” 1 Asouma (détails sur la province d’). III, 353. -AcuLzpum (avanture tragique d’ p , un des chefs Seraouys. IV, 187-189. Acys, domestique arabe au service de M. Salt. ‘Amgasxa, nom que les Abyssiniens donnent à l'orge. IV, 195. -ANnDrEw, Anglais qui sert d’interprête à M. Salt. IIT , 266; ANTALOU (description de la ville et de la montagne d’). IIT, 397. — Autres détails sur cette montagne, 418. Arkr1Ko, Description de cette ville et des environs. TIT, -269.— Mauvaise conduite des habitans, IV, 213. ATBara (chemin des montagnes d’). II[, 426. Axum (description de l’obélisque d’). IV, 2.— L'église, 3. — Le trône du roi, 7. — L'inscription éthiopique, idem. — L'inscription grecque, 9-11. — Description dela ville, 13. — L'église moderne, 15. — Renseigne- mens sur les ruines , 17. — Nouveaux renseignemens sur le même sujet, 120-158. A yrTo GuEgrA et sa femme, font un bon accueil a M. Salt et à ses compagnons. III, 367. AG: TABLE B. BAHABNEGASEH , titre qu'on donne à l’homme qui dans un lieu quelconque jouit de l'autorité. IIL , 332. BarzamgarAs (le), est le grand Pannetier du ras. III ; 421. Banquer { description d’un ) de chair crue. IV, 66. Basizines ( lettres de l’empereur ) aux Missionnaires Por- tugais. IV, 236. BRINDE, chair qui se mange crue. IIL, 383. IV, 68. . BruCE , différence entre sa relation et celle de M. Salt, au sujet du Taranta. III, 294. — Ses remarques sur les oiseaux des montagnes d’Abyssinie , 317. — Et sur le teint des habitans de Dixan, 323.:— Il a été connu du ras Ouelleta Selassé, 394. — Il est refuté au sujet des marchés publics, 404. — Son inexactitude au sujet de l’obélisque d’Axum. IV, 12. — Autres inexactitudes de sa part, 14, 16. — Son exagération au sujet d’une prétendue montagne de marbre rouge, 18. — Rensei- gnemens donnés sur lui par un vieux prêtre, 28. — Erreur commise par lui au sujet de la manière de man- ger des chefs Abyssiniens, 69. — Autre erreur de sa part, au sujet des femmes mariées, des enfans na- turels, 100 , et des banquets de chair crue, 101. — Détails donnés sur lui, 125.—-Vaine recherche de l’ins- cription qu’il a prétendu avoir trouvée à Axum, 130- 142. — Renseignemens donnés sur son compte, par le Gusmatie Ischias, 168.— Par Hadjy Hamed , 169. — par Youssouf, 170.— Par le grec Georgis, 172. — Et par d’autres. , idem. — Observations sur sa carte de l'Abyssinie et de la Mer-Rouge, faites par milord Va- lentia , 257. = Il est accusé de n'avoir pas fait le DES MATIÈRES, etc. 163 voyage du détroit de Bab-el-Mandeb , 264. — Jugement porté sur ce voyageur, par milord Valentia , 265. C. Caram Necus (description des cavernes de). IT, 442-446. CarTER (M.) accompagne M. Salt en Abyssinie, III, 266. — Le ras permet qu'il parte pour Buré, 408, — En est empêché, 35. — Æst insulté par les habitans d’Arkiko. IV, 213. — Est assassiné , 251. Corsrance (l’empereur ) envoye une ambassade en Abys- sinie. IV, 225. | CoRNES D'OR, portées par quelques chefs Abyssiniens en des occasions d'éclat. IV, 62.— Cornes d’animaux qui servent de coupes , 70-86. Court (M. ), capitaine du vaisseau Ze Panther , jette l'ancre dans la rade de Massouah. IIT, 231. Insulte qu'il recoit . 2h7. — Menaces qu'il fait au Nayb , 314. — Extrait du rapport fait par cet officier , à son retour de Massouah, 447. Currum-Cuuxp {le Banian) fait difficulté d’aller à bord du Panther. II, 230. — 1 s’y rend , 237. D. Drers ( Ayto), chef de Negashé.—Sa première entrevue avec M. Salt. IILI, 420. — Détails sur ce chef, 422. Drum (description de la ville &e ). TIT, 374. Drraomat (le), oiseau d’Abyssinie. IV, 164 Dixan (description de ). III, 321. — Eglise de cette ville, idem.— Mœurs particulières des habitans de Dixan et des environs, 323. — Agriculture et commerce du pays ; 224 , et SUiY. . AGYA TABLE E. Ecnecs ( manière dont les Abyssiniens jouent aux }. IlÉ ; 399. — Autres détails sur le même sujet. IV , 43. Enesse. Voyez FRUMENCE. Excara. Nom qui se donne aux galettes. IV , 197-199. F. Fazasras,ou juifs d'Abyssinie (détails sur les }. III, 4214 Sont les couvreurs du pays. IV, 105. Fasyzipas, prince de la famille royale d’Abyssinie, a une entrevue avee M. Salt. IITL, 440. Frémoxna ( ruines de ). III, 437. FrumEncE et EpessE son compagnon, introduisent le christianisme en Abyssinie. IV, 224. G. ! GERSUTTEH , mesure de grain. IV, 198. Goco, nom qui se donne au pain de froment. IV , 197: Gonpar ( détails sur la ville de }. IV, 104. GursrA-OUELLETA-SELASSÉ obtient du ras la permission d'accompagner M. Salt jusqu'à Massouah. IV, 92. — Son portrait, dem. GusaTr, nom donné aux vaches sauvages dont Do cornes servent de coupes et la peau de bouclier. IV, 86. Gunourcur ( aspect pittoresque du village de). IV, 167- 168. Guxo (le Gusmatie), tableau des dissentions élevées entre Jui et le ras Ouelleta-Selassé. III, 388 et suiv. DES MATIÈRES, elù 8h65 FH. Hasesx, nom que les Arabes donnent à l’Abyssinie, IV, 21. Hauen ( Hadjy, c’est-à-dire pélerin ), homme de con- fiance du ras Ouelled Sélassé, est envoyé par lui vers M. Salt. III, 318.-— Sa fourberie, 399 et suiv. — Nouvelle preuve de sa dissimulation, 414. —- Présent que lui fait M. Salt, 419. Hauen CREME, arabe, interprète de M. Salt, débarque a Massouah. IIT, 232. HaLLar, description de ce lieu et de la belle source d’eau qui s’y trouve. IV, 200 et suiv. : HHamæammo | description des montagnes d’). III, 279. Hazorras ( description d’un campement d’). IIT, 273. — Détails sur cette tribu , 289. — Tableau d’une famille d'Hazortas. IV, 184. — Nouveaux détails sur la même tribu , 202-204. \ Herr, 1, LI, LI, cri que poussent les femmes d’Abys- sinie. IV, 200. — Voyez la table du 2° voyage de M. Salt. Hrruers. Je m’empresse de relever ici une erreur qui m’est échappée. J’ai dit dans une note, IV , 163 , que ce mot signifiait sans doute oiseaux de montagnes. M. Salt, lui-même , m’a fait savoir que ce nom ne provenait que du cri habituel de l’oiseau.—Il y en a quatre variétés, idem. Hyèxe (force del’). IIT, 310. — MM. Rodin. Pearce et Carter en tuent un, 311. nu de cet animal, idem et suiv. Ï. Ipris (le Nayb }est visité par M. Salt. III, 233 et 235 —Menaces que lui fait le capitaine Court, 258.—Il part Il. 30 466 TABLE pour Arkiko, 259.—Les Banians de Massouah excitent , ses alarmes au sujet des Anglais. IV, 243. Iscuras (le gusmatie ), petit-fils du ras Michael , accueille M. Salt. IV, 125. — Trait d'humanité de sa part, 126. Iscæras (M. Salt visite le gusmatie }, fils du ras Michael, IV, 168.—Renseignemens qu’il donne sur Bruce, 169. | J. JamsELa (description de la plaine de }. IIT, 423. K. Kawrisa (le) est un chef de village: III, 316. Kerza-Yesous (supplice de), père du ras Ouelled Sélassé. IV, 126. | | L. Lin, les Abyssiniens font du pain avec la graine de cette plante, et ils la mangent aussi rôtie. IV, 197. 1 M. Marze (le) est une liqueur faite avec du froment et du miel. III, 34r. Manraus (l’ozoro ), l’une des femmes.du ras , fait com- R plimenter M. Salt. IIT, 358. Massouan. Cetteile, à l’époque du débarquement de M. Salt, était afigée d’une grande sécheresse et de la fa- mine. [IT, 246. — Température de Massouah, 249- 255, — Sort qui menace cette ile. IV , 244.” Maænvez (le patriarche Alphonse), son opinion en fa- veur des Abyssiniens. IV, 258. DES MATIÈRES, etc. 467 Murers , sûreté de leur marche dans les montagnes. ITF, 261. Musa ( description d’une nouvelle espèce de ). III, 365 et suiv. N. Nesripa Aram, détails sur ce chef. IIT, 434. NecaDpa Mousa, homme de confiance du ras Ouelled Sé- lassé , est envoyé par lui vers M. Salt. III, 318. Neuc, sorte de grain qui sert d’aliment aux Abyssiniens, IV, 197. PR Nix (détails sur le ). IV, 103. O. Omwar (shaik des Hazortas). Colere violente dans la- quelle il entre. III, 258. — Détails qu’il donne sur sa tribu, 289. Oncr. Les Abyssiniens en ont deux espèces, dont une fait de bon pain. IV, 198. OvaRIE signifie torrent, dans la langue du Tigré. IIT, 428. OvEau (torrent d’). IIT, 272. OuELLETA SELASSÉ (1), ras du Tigré, écrit à M. Salt. TIL, 313. — L'admet à son audience, 380. — Son por- trait, 381. — Il recoit les présens que lui avait envoyés le lord Valentia, 384.— Il retrace l’état des affaires publiques de l’Abyssinie, 388 et suiv. — Il parle de Bruce à M. Salt, 394. — Il passe ses troupes en revue, IV, 61.— Soupcons qu’on a voulu lui donner contre les (1) C'est le même que le ras Ouelled Sélassé de la table précédente, 30"! 463 TABLE | Anglais, 75. == Promesses qu'il fait à M. Pearce pour le retenir en Abyssinie, 80. — Il envoie des armes en présent au lord Valentia , 84, 85, 86. — Il desire d’é- tablir des communications avec l’Angleterre, 87. — Portrait de ce chef, 95.— Son pouvoir, 96.— Eti- quette de sa cour, 97. — Sa jalousie, 100. — Evéne- mens politiques auxquels il prend part, 110.-— Il fait ses adieux à M. Salt, 116. p: Pain (manière dont les Abyssiniens , lorsqu'ils voyagent, font cuire leur). IV, 182. Peance ou Pierce ( Nathaniel), matelot du vaisseau l’Antelope , prie le lord Valentia de le ramener en Eu- rope. IT, 396. — Il s’embarque avec M. Salt, pour passer en Abyssinie. IlT, 193. — Il fait un tableau d'église pour le Baharnégash Yésous, 309. = [1 prend la résolution de s'établir en Abyssinie. IV, 79. — Nou- velles recues de lui, depuis le départ de M. Salt, 529. Poncer, Son opinion en faveur des Abyssiniens. IV, 239. Porrucais (les ) vont au secours de l’Abyssinie. IV, 231. __ Conduite des missionnaires de cette nation, 234. PrèTRes (les ) d’Abyssinie portent à la main de grandes clefs comme celles de Saint-Pierre. III, 322-420. — Leurs vêtemens. IV, 5. R. Revur (description d’une grande) passée par le ras Ouelleta Selassé. IV, 6o et suiv. Rupzanp (M.), compagnon de voyage de M, Salt, est insulté à Massouah. KIT, 247. — On lui vole son fu- DES MATIÈRES, elc. 469 sil, 269.— Il est attaqué par un des gens du nayb, 292. — Il part pour Mucullah à la suite du ras. IV, 37. — Il y arrive , idem. — Situation pénible où il se trouve, 38. — Il accompagne le ras à une partie de. chasse , 46. — Divertissement dont il est témoin, 47. — IL assiste au Service divin, 5o-b2. — Sa fermeté envers un Galla, 64.— Il accompagne le ras à Cheli- cut, idem. — Il revient à Antalou, 58. — Il assiste à une revue des troupes du ras, bg. — Il visite les ruines d'Axum, 129. S. Sarr (M. Henry ). Milord Valentia prend la résolution de l'envoyer en Abyssinie. III, 198. — En conséquence il s’embarque à Moka. LIL, 193. — I1 débarque à Mas- souah, 231.— Il visitele Nayb-Idris, 233. — Il est logé dans la maison d'Abou Youssef, 234.— Il fait une seconde visite au Nayb, 237.— Entretien qu'il a avec Jui au sujet des droits à payer pour le mouillage du vais- seau et le passage à Arkiko, 238-243. — Il a de nou- veaux débats avec Idris, 253-258, — Il se rend à Ar- kiko , 260. — IL quitte ce lieu, 266.— IL arrive au tertre de Shilloky , 270. Puis au bord du Torrent de Oueah , 271. — Et au tertre de Hamhammo, où il est assailli d’un violent orage, 2798: — Il renvoie ses As- cari, 281. — Il arrive à Sadoun, 282. — Sa remarque sur la température du pays , 283.— Il arrive à Tubbo, 284.— À Illilah, 286. — A Assoubah et au pied du Taranta, 287. — Il est forcé de tirer le sabre contre un des guides que lui avait fournis le Nayb de Mas- souah , 292. — Il parvient au sommet du Taranta , 203. — Îl arrive à Dixan ; 298. — Séjour qu’il y fait, idem 470 x TABLE et suiv. — Il part de Dixan, et arrive au village d’A- dioulta , 33r. — Puis à Bakauko, 333. -— A Ascerriat, 336. — À Abha, 338. — A un lieu où se tenait un marché, 343. — A Recaito, 346. — Et à Hadjaian , 347. — Diverses alarmes qu'on lui donne, 348-350. — I] arrive à Calaut , 351. =— Il est visité par Hadjy Ab- dallah, 355. — Il arrive à Genater, chef-lieu de l’A- gouma, 357. — Demande que lui adresse Soubagadis, 359. — Il fait rencontre de deux prêtres, 362.— fl . recoit un mulet envoyé par le ras, 363. — Il arrive à Negashe , 368. — Il visite l’église d'Abouhasouba, 370. Il arrive à Derhah, 374. — Puis à Chelicut, et en vi- site l’église , 370 et suiv. — Il arrive à Autalou, et est admis à l’audience de Ouelleta Sélassé, 380.— Il dé- jeune avec lui, 382. — Entretien qu’il a avec ce ras au sujet de sa mission, 385. — Nouvel entretien entr’eux sur le même sujet, 404.— Il part pour Antalou, 418. — Il arrive à Mueullah , 419. — Il part pour Adoueñ, 423. — Il arrive à la chaîne des montagnes d’Atbara, 426. — Au village de Gollybudda, chez Toklou, 427. — Puis à la demeure du Fit-Aurary-Yesous, 429. —Et à celle de Pacha Guebra Eyout, 430. Il visite l’é- glise d'Ahou Garima, 432.— Il arrive à Adoueh , 454. — Ïl fait rencontre de Fasylidas , prince de la famille royale d’Abyssinie , 440. — Il visite l’ancienne ville d'Axum. IV, 1.—Il est interrogé par les prêtres de cette ville, 4. — Présent qu'il fait à l’église d’Axum, 6.— Il arrive à Adoueh, 22. — Il revient à Antalou , 35. — 1} assiste à une grande revue passée par le ras, Go. — Puis à un grand festin, 66.— Entrevue qu'il a avec leras, 73.-— Il fait un tableau , 78-79: — Ser- ment que le ras tire de lui, 84. — Plusieurs chefs le pressent de les emmener en Angleterre, 93. — Le ras DES MATIÈRES, etc. 47€ lui remet , de la part du roi d’Abyssinie, des lettres et des présents pour le roi d'Angleterre, g4. — Il lui fait sesadieux, 116.— Il arrive à Néguida, 117.=— À At bara , 119. — À Maquarea, 120. — Et à Adoueh, 124° — Il examine de nouveau les ruines d’Axum » 128! — Il est mal recu au village d’Asshashen , 165. — Il visite l’Ozoro Tishai, à Gunduftch , 167. — Il arrive au bord de la rivière d'Angueah, 174. — À Dogai , 1795.— Au village d’Ahoualedo, 176.— À Negoté, 179. — Et sur le bord du Nouzeranch , 181.— Il y tue un aigle noir de Bruce , 182. — Il arrive à Abha, 183. — Aux puits d’Haddadin , 185. — A Bacaddo, idem. — Et à Ba- kauko, 187. — Il campe dans la vallée de Zarai, 191. — Il arrive à Dixan, et y est bien accueilli, 192. — Il visite des réservoirs naturels, 195, — Il arrive à Hallai , 200. — Il parvient au pied du Taranta, 202. — Situation critique où il se trouve, 205. — Il arrive à Assonbah , 207. — Il passe le Tubbo , 208. — Il ar- rive à Sadoun , 209. — Il est rejoint par le Baharne- gash Yesous, 210. — Il arrive à Shilloky , 212. — IL découvre le Panther, 213. — Il arrive à Arkiko , 214. — Il remonte sur le Panther, 214. — Il est désigné par le gouvernement anglais pour retourner en Abyssinie, 23). sg Serp (adresse et fidélité de ), domestique arabe au ser- vice de M. Salt. IV, 5o. SEL GEMME (le), sert de monnoie en Abyssinie. IIT, hok. Seraouys ( détails sur les ). IV, 187. Saimos ( détails sur la tribu des ). IV, 204. Sinces ( diverses espèces de ) vus par M. Salt. IIT, 286. Socin10s (le kantiba ), accueille parfaitement M. Salt. IV, 166. A 472 TABLE Sousacanis, fils du Shum Ouldo, recoit M. Salt à Ge- nater. III, 357.— Portrait de ce chef, 358. — rique qu’il donne à M. Salt, 360. SousxaArT (le Baharnegash}) fait un ccmeil cordial à M. Salt. ILE, 338. — Détails sur ce FÉFPORHRES , idem et suiv. SyLvesrre de Sacy ( M.), cité au sujet de l'inscription grecque d'Axum. IV, 156. — Note, T. | TaranTa(le), pied de cette montagne. III, 285.—Sommet, 293. — Température du Taranta , 298. Terr, grain dont on fait une espèce de pain. IV, 197. _ Tiré (supériorité de la province de ). IV , 96 et 245. TuéoPxie est envoyé en ambassade en Abyssinie. IV, 225. Tismar (l’ozoro ) fait prier M. Salt de se rendre chez elle. IV, 23. — Portrait de cette dame, 24. — Autre visite que lui fait M. Salt , 25 TokLou ( le Barrambaras ) accueille parfaitement M. Salt: IIT , 427. Tusso, lieu pittoresque. LIL, 284. — Ruisseau du même nom. IV, 208. | dura Ummar (1) (le Shum ), informations qu’il donne sur les Hazortas. IV, 202. — Services qu'il rend à M. Salt, 206. V. VaLEnNTIA ( Milord) écrit au ras Ouelleta Sélassé. ITE 100.— Réponse qu'il en reçoit . 189.— Il résout d’en- (2) Je crois que c'est le même personnage que le shaik Ommar. BES MATIÈRES, etc. 473 voyer M. Salt en Abri ,; idem. — Ses considéra- tions sur ce pays. IV, 241. — Il soumet à la cour des directeurs de la compagnie des Indes, un mémoire sur le commerce de la mer Rouge , 253. — Il rend la lettre . écrite à S. M. B. par le roi d’Abyssinie, 254. — Ses ob- servations sur la carte de l’Abyssinieet dela mer Rouge, publiée par Bruce , 268. Vescr, grain dont les Abyssiniens font grand cas. IV ? 197: - VincenT ( le docteur), cité au sujet de l'inscription grecque d’Axum. IV, 132-134-135, et de l'inscription d’Adulis, 144. W. Woopwarp , mousse du Panther, meurt du Tetanos. III, 251. Y. Yesous, Baharnegash de Dixan, accompagne M. Salt Massouah. TITI, 222. — Sa dévotion, 223. — Il inter- cède en faveur du Nayb-Idris, 224. — Il accueille M. Salt, 298. — Détails sur sa personne, 366,328. — Victoire remportée par lui sur le Shum Ouldo , 354. — Présent que lui fait M. Salt, 41 r.— Témoignage de res- pect qu’il donne à ce dernier, 213. Yousser ( Abou), secrétaire du Nayb de Massouah. IIT , 234. Z. Zoco ( portrait du Fit-aurary ). IV, 66. FIN DE LA SECONDE TABLE DES MATIÈRES, Dennesrremenens rs an L. ERRATA. Page. Ligne, 35. 9 AI ladjy, äsez EI Hadj. 239. 2% Voy.Pz. XIV, disez PL. X. AA LA VE LAR LR CL? é Ns = He. ‘ « E $ : * À MATE s . f è » : Ron # 3 s = \ ! Fa ' à « % ” l \ . 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