/CESoutJ o / ^3 E ïibrarg of % UJus-eum OF COMPARATIVE ZOÔLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. Jfûunïjeïr b» prfbate subscrfptton, tn 1861. T>e. J— k^n/A/o3c 5 y No. /?&cj ZOOLOGIE ET PALÉONTOLOGIE GÉNÉRALES NOUVELLES li ECU EUE II ES SI II LES ANIMAUX VERTÉBRÉS DONT ON TROUVE LES OSSEMENTS ENFOUIS DANS LE SOL ET sur LEUR COMPARAISON AVEC LES ESPECES ACTUELLEMENT EXISTANTES Par Paul GERVAIS, » PROFESSEUR D’ANATOMIE COMPARÉE AIJ MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE, MEMBRE DE I.’lNSTlTUT DE FRANCE, DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE ET DE BOLOGNE , DES SOCIÉTÉS ZOOLOGIQUE ET GÉOLOGIQUE DE LONDRES, ETC. DEUXIEME SERIE .4084, mesuré dans le même sens. Quant à la jeune fille microcéphale, il est inutile de rappeler que son crâne et son cerveau lui-même ont pris des caractères simiens, ce qui est aussi le cas de tous les autres sujets atteints de celte sorte d’anomalie. Ils diffèrent, à certains égards, (1) Mémoire sur les Microcéphales ou Ilommcs-Singes (t. XI des Mémoires de l'inslilul génevois ; 1867). de ceux dont M. Yogi s’est occupé, mais par des détails secondaires seulement, et ils sont, peut-être, plus petits qu’aucun d'eux, ce qui dépend sans doute du Ta longueur du moule intra-crânien n’est que de 0 MOI chez ce sujet; sa plus grande "aVur, qui répond aux lobes moyens, est de 0?,085 ; en outre, le meme cerveau n’a que CP.0G5 d’élévation, mesuré au même point. Les vaisseaux méningés moyens y sont bien accusés et l’on voit, par endroit, des indices des circonvolutions; mais le vague des reliefs quelles ont laissés ne permet pas d’en suivre les contours, bien que ces saillies soient plus marquées que sur plupart des moules analogues tirés de sujets dont le cerveau ne pr sentait pas une semblable réduction de volume. Une remarque analogue peut d ailleurs, être faite à propos du moule tiré de la cavité crânienne du nain Bébé, fions sommes porte à penser que c’esl là un fait en rapport avec la moindre taille de ces deux suje s. Nous avons, en effet, montré, dans une autre occasion (1), que, lorsque les circon¬ volutions existent, elles sont plus apparentes, à traversin dure-mère, chez les especes n’atteignant que de faibles dimensions que chez celles appartenant aux memes groupes qui leur sont supérieures en volume. " Quelques mots, relatifs au crâne même du Tasmanien dont M. F. Eydoux a rapporté la tète entière, serviront de complément à cette Notice, non que nous vou¬ lions donner la description de ce crâne, ce qui a déjà été fait et le sera, sans doute, plus d’une fois encore, mais pour signaler plus particulièrement une curieuse ano¬ malie dont il est porteur ; les descriptions complètes des crânes humains n ont, en effet, d’utilité que lorsqu’on peut comparer les particularités quelles signalent avec celles qui caractérisent les races voisines, et nous n’avons ni la possibilité ni 1 in¬ tention de nous occuper, ici, d’une manière aussi scientifique du Tasmanien qui fait l’objet de cette note. On trouvera, d’ailleurs, les pièces anatomiques qui en pro¬ viennent déposées dans les collections du Muséum, et il sera facile de tirer de leur étude détaillée les données quelles comportent. Le Tasmanien rapporté par M. Eydoux entrait dans sa virilité, comme le prouve l’examen de son système dentaire, dont la cinquième paire de molaires (2) ache¬ vait de se montrer au dehors, mais n’avait pas encore entièrement franchi les gencives ni commencé à s’user par la mastication. On voit, toutefois, très-bien, à la couronne de la dernière paire de molaires inférieures, les cinq tubercules caractéristiques des Tasmaniens (pl. iv, fig. 5) et de quelques autres peuples en partie originaires des Terres australes(3). L’anomalie dentaire qui se remarque sur le sujet qui nous occupe est la suivante. Il existe, â la mâchoire supérieure, en avant du trou iucisif et immé- (1) Nouvelles Archives du Muséum d’histoire naturelle , t. "VII, p. 126. (2) Constituant les dents dites « de sagesse. » (3) Ce cinquième tubercule n’acquiert, chez la plupart des autres races, peut même faire entièrement défaut chez elles. qu'un faible développement ou — 8 — diatement en arrière des deux incisives internes, une dent surnuméraire en forme de fuseau, ou de pivot apointi, qui égalait presque en hauteur les deux incisives contre la face postérieure desquelles elle s’applique (pl. iv, fig. 4), étant implantée par une racine distincte (I). Une semblable dent surnuméraire paraît avoir existé sur un crâne conservé dans la collection du Muséum (Anthropologie, n° 1508); mais son alvéole, ou du moins la petite excavation qui semble indiquer cet alvéole, existe seule, la dent elle-même n’ayant pas été conservée. Explication des planches I à IF. Planche I. Tête d’un Tasmanien, mort à Hobart-Town en 1831, rapportée dans l’alcool par feu M. Fortuné Ey- doux, chirurgien-major de la corvette la Favorite. Vue de face, à f de la grandeur naturelle, d’après une photographie exécutée en 1868 (2). Planche II. La môme, vue de profil, également d’après une photographie faite en 1868; même réduction. Planche III. Le crâne et la dentition du même sujet, Fig. 1. Crâne, de profil. — Fig. 2. Crâne, vu en dessus. — Fig. 3. Crâne, vu de face. — Fig. 4. Les dents de la mâchoire supérieure avec la dent médiane surnuméraire. — Fig. 5. Les dents de la mâchoire inférieure. Figures réduites à moitié de la grandeur naturelle. Planche IV. Fig. 1. Moule intra-crânien tiré du sujet figuré sur les planches précédentes. — Fig. 2. Moule intra-cr⬠nien tiré du nain du roi de Pologne, appelé Bébé. — Fig. 3. Moule intra crânien tiré d’une idiote mi¬ crocéphale âgée de 20 ans, dont le crâne fait partie de la collection de Gall. Figures réduites à § de la grandeur naturelle. (1) J'ai fait exécuter, en 1872, un moule de la région incisive de ce Tasmanien avec la dent surnuméraire en place ; aussi a-t-elle pu être mentionnée et même figurée par divers auteurs. Quant à la planche sur la¬ quelle la même anomalie se trouve reproduite dans le présent ouvrage, elle a été lithographiée en 1871. (2) Le long séjour de cette tête dans le vase où elle était renfermée en a un peu déformé le nez. — 9 — CHAPITRE DEUXIÈME. DESCRIPTION D’üNE ESPÈCE DE SINGES DÉCOUVERTE DANS LES LIGNITES DU MONTE DAMDOLI, SUIVIE DE REMARQUES SUR LES MAMMIFÈRES FOSSILES DE L ITALIE (1). La comparaison des restes fossiles d animaux ou de plantes que 1 on recueille dans un pays, avec ceux qui proviennent, soit des contrées voisines, soit de régions plus éloignées, n’est pas moins féconde en résultats scientifiques que celle des êtres organisés, se rapportant à l’un ou à l’autre règne, qui vivent de nos jours sur les mêmes points; et l’on y trouve un complément indispensable à l’histoire de ces der¬ niers. Celte comparaison conduit à des résultats plus curieux encore, si l’on cherche à se faire une idée des affinités qui relient les unes aux autres les espèces apparte¬ nant à chaque groupe naturel, qui se sont ainsi succédé, sur chaque point du globe, pendant les différentes époques géologiques et si l’on veut se renseigner sur la pro¬ venance respective de ces espèces ou sur les liens de parenté qu’il est permis de leur supposer. En poursuivant cette enquête, on arrivera à découvrir les lois de la ré¬ partition géographique, tant ancienne que moderne, des êtres organisés, et l’on comprendra bien plus exactement qu’on ne pourrait le faire sans elle les condi¬ tions de leur première apparition. La connaissance des anciens habitants de notre planète fournit aussi de précieuses indications pour la stratigraphie des terrains sédimentaires qui concourent à former son écorce. § I On sait que les Singes fossiles observés jusqu’à ce jour en Europe, et dont les caractères sont dès à présent connus avec certitude, appartiennent à la tribu des Pithécins ou Singes actuellement existant dans l’ancien continent ; ils se rapportent aux deux groupes des Anthropomorphes et des Semnopithèques (2). Les Anthropomorphes européens ont d’abord été trouvés en France. Ils consti- (1) Mémoire dont la première partie a été communiquée à l'Académie des sciences dans la séance du 6 mai 1872, et dont la seconde avait été présentée à la Société géologique le 8 janvier de la môme année. II y a été ajouté ici de nouvelles observations, ainsi que des planches portant les n°* v à vu. (2) Les indications publiées relativement à différentes espèces de Macaques, particulièrement au Macacus eocœnus, n’ont pas été confirmées; je conserve aussi des doutes au sujet du Macacus yriscus. ZOOL. ET PALÉONT. GÉNÉRALES. II— 2 — 10 — tuent deux genres distincts, dont l’un, que j’ai moi-même nommé Pliopilhecus (1)# repose sur le Singe de moyennes dimensions (Pl. antiquus), dont M. Larteta le pre¬ mier recueilli des débris à Sansan, dans le département du Gers, et que M. l’abbé Bourgeois a retrouvé dans les sables de l’Orléanais ; l’autre, appelé Dryopithecus par M. Lartet (2), a pour type le D. Fontani , espèce plus grande découverte dans le mio¬ cène de Sainl-Gaudens (Hautes-Pyrénées) par M. Fonlan. Il a été signalé une seconde espèce du genre Pliopithèque [PL platyodon , Bider- mann), dans la molasse suisse, à Elgg, canton de Zurich; le Dryopithecus Fontani a aussi été mentionné ailleurs qu’en France, particulièrement dans les dépôts sidéro- lithiques du Wurtemberg, et l’on a également attribué à celte espèce un fémur de Singe qui provient du dépôt d’Eppelsheim. Aux Semnopithèques de l’ancienne Europe, appartiennent trois espèces : 1° le Semnopithecus Pentelici , de Pikermi, en Grèce, type du genre Mesopithecus d’À. Wagner, au sujet duquel ce savant, soit seul, soit en collaboration avec M. Roth, MM. Lartet et Gaudry, et, ultérieurement, M. Berich, ont successivement fourni des détails, et que M. Gaudry (3) a surtout contribué à faire mieux connaître; 2° le Sem¬ nopithecus monspessulanus, que j’ai découvert (i) dans les marnes fluviatiles de Mont¬ pellier, et 3° le Colohus? granclœvus, récemment cité à Sleinhem par M. Fraas (5). Les Singes fossiles de l’Inde ne sont pas aussi bien connus dans leurs caractères que ceux dont il vient d’être question ; mais on ne saurait révoquer en doute la pré¬ sence de semblables animaux dans les dépôts miocènes de celte contrée, et des ren¬ seignements intéressants ont été publiés à leur égard par MM. Cautley et Falconer (6), ainsi que par MM. Backer et Durand (7). À une date plus rapprochée, M. Falconer a repris l’ensemble de ces premiers documents en y ajoutant de nouveaux détails, et il a lui-même signalé trois autres espèces provenant également des dépôts siva- liens, savoir : un Semnopilhèque, intermédiaire par la taille à l’espèce de MM. Ba¬ ker et Durand, et à l’Entelle ; un Pithecus, ainsi qu’un autre animal du même groupe comparable à l’Orang-Outan, mais de plus grande dimension (8). L’intérêt qui se rattache à la détermination du Singe dont on a rencontré une (1) Voir pour la synonymie de cette espèce : P. Gerv., Zoologie cl Paléontologie françaises , lro édition, t. I, p. 5. — Ibid., 2“ édit., p. 8. (2) Lartet, Comptes rendus, t. XLIIJ, p. 219, av. pl. ; 1856. — P. Gcrvais, Zool. el Pal. franç. ; 2e éd. p. 7, av. lig. (3) Animaux fossiles de l'Atlique, p. 8, pl. i à v. (4) Zool. el Pal. franç., 2e édit., p. 10, pl. i, lig. 7-12. — Zool. et Pal. gén., p. 148. — J'indique aussi dans ces ouvrages, mais avec moins de certitude, un Macaque sous le nom de Macacus priscus, que j’ai cité plus haut. (5) Wurtemberg. Naturwiss. Jahreshefte, 1870, p. 150, pl. iv, fig. 1. (6) Trans. geol. Soc. London, 2e série, t. V, p. 499. (7; Journ. asial. Soc., t. V, p. 739 ; 183G. — Paie., Palèont. Mem. and Notes, t. I, p. 293, pl. xxiv, lig. i et i a. (8) Palconlological Manoirs and Notes, t. I, p. 298, pl. xxiv. — 11 — mâchoire inférieure au Monte Bamboli m'a engagé à faire un examen allentif de celte pièce. M. Cocclii, ayant bien voulu me la confier pour la comparer avec es parties analogues, provenant des Singes vivants ou fossiles, que possédé no re grande collection, j'en ai fait exécuter un premier moule, apres 1 avoir préalable¬ ment dégagée des portions de la roche ligniteusc qui en cachaient encore en partie les détails. Dans cet état, elle a montré, d'une façon plus utile pour I éludé, es caractères des différentes dents qui y étaient encore attenantes; savoir ; 1° une in¬ cisive externe droite ; 2” huit molaires, représentées par les deux paires d avant- molaires et les deux premières paires de vraies molaires ; 3“ la seconde molaire de lait du côté droit sur le point d’être chassée par la seconde fausse molaire persis- tan le du même côté, mais encore en place. Dans celle condition, elle ne laissait pas apercevoir la cinquième molaire, cacbee dans la gencive pendant la vie du sujet; mais, d’après l’état des avant-molaires il était à supposer que celte cinquième molaire était déjà iormee lorsque 1 anima a péri, et qu’on la retrouverait dans l'alvéole. En effet, à en juger par 1 état de la partie connue de la dentition, cette dent, qui répond à la dent dite « de sagesse » chez l’Homme, devait être sur le point de se montrer au dehors. La partie correspondante des bords dentaires droit et gauche de la mâchoire fossile a donc été fouillée a^ec soin, et la dent qu’il importait de connaître, puisqu’elle joue, par la diversité de ses formes chez les différents genres de Singes, un rôle important dans la classifi¬ cation de ces animaux, est devenue aussi apparente qu’elle aurait pu 1 être sur un sujet adulte. La mâchoire du Monte Bamboli a été dessinée après cette seconde opération, et il en a été exécuté un nouveau moule. Voici la description des principales particularités que ce fossile nous a présentées, après avoir subi la préparation dont il vient d être question. Envisagée en elle-même, la pièce que nous a communiquée M. Cocclii indique un animal qui devait être intermédiaire par la taille au Dryopithèque et au Plio- pithèque, quoique plus semblable, sous ce rapport, au premier de ces animaux qu’au second. La série des quatre premières molaires, tout en étant encore très- serrée, y occupe une longueur de 0”,033, au lieu de 0m, 039, comme cela a lieu pour le Dryopithèque, ou de 0m,022 comme dans le Pliopithèque. La hauteur du maxillaire au-dessus de la quatrième dent molaire est de 0™,019. Les canines n ont pas été conservées, pas plus celles de la première dentition que celles de la seconde, et il n’y a qu’une seule incisive, l’externe droite, qui est plus projetée en avant par la fossilisation qu’elle ne 1 était du vivant de 1 animal, mais qui dc\ ait cepen¬ dant être plus proclive que chez le Pliopithèque, et en même temps plus aplatie et plus élargie dans sa couronne. Elle est entièrement visible dans sa face supérieure, racine et couronne. Par sa forme générale, principalement par les lignes de son bord inferieur ainsi que celles de sa surface, le maxillaire inférieur trouvé au Monte Bamboli indique 12 — bien un animal de la série des Singes supérieurs, dits Anthropomorphes, et le men¬ ton présente, en particulier, une incontestable ressemblance avec celui d’un jeune Orang. Il est subarrondi et très-peu déclive. Les trous menlonniers y sont petits. On n’en voit qu’un pour chaque côté, placé au-dessous de la première dent mo¬ laire, à peu de distance de la seconde, mais moins près du bord inférieur de l’os lui-même que du bord supérieur, disposition contraire à ce que l’on connaît chez le Chimpanzé et le Gorille. La partie avoisinante de la face externe de l’os ne présente pas la grande dépression que l’on observe chez les deux Anthropomorphes africains, au-dessus de son trou mentonnier; mais la branche remontant vers l’apophyse coro- noïde parait avoir été épaisse comme chez le plus grand de ces animaux, c’est-à- dire chez le Gorille. Pour être plus petite, la mâchoire du Singe du Monte Bamboli n’était pas moins épaisse, mais ses parties saillantes ont des contours plus arrondis et des reliefs plus adoucis, ce qui lient peut-être à l’âge encore peu avancé du su¬ jet. Ni la portion angulaire, ni le condyle, ni l’apophyse coronoïde n’ont été con¬ servés, Le peu qu’il en reste a, d’ailleurs, subi une forte dépression, et se trouve rejeté en dehors. Au contraire, la partie qui portait les dents est à peine déformée, et elle montre, surtout dans la configuration du menton, qu’il s’agit d’une espèce se rattachant à la série des Singes supérieurs. Si nous passons aux molaires, nous remarquons que celles de la première et de la seconde paire, c’est-à-dire les fausses molaires, ont leur partie antérieure relevée sous la forme d’une saillie divisée à son sommet en deux pointes dont l’externe, qui tend à envelopper l’interne, est la plus forte. Chez le Gorille, la seconde paire de ces dents est la seule qui soit ainsi bicuspide, et il en est de même chez le Dryopithèque, disposition qui se retrouve d’ailleurs dans le Magot; mais ces Singes, plus particulièrement le Dryopithèque, ont la première paire d’avant-molaires bien plus forte que la seconde, et il n’y a pas une aussi grande disproportion entre ces dents chez celui du Monte Bamboli. Chez ce dernier, leur talon est aussi plus court que dans le Chimpanzé, le Gorille et le Dryopithèque. Quant aux vraies molaires, celles de la première paire (les troisième et quatrième dents, en considérant la série totale des molaires) n’ont pas leurs tubercules sur¬ baissés et mousses, comme cela se voit dans la plupart des Anthropomorphes. Ces saillies y sont, au contraire, plus relevées, et en même temps plus évidemment disposées sous la forme de collines transverses, et c’est plutôt à celles du Gorille, qui descend, sous ce rapport, vers les Cynocéphales et surtout vers les Macaques, qu’il faut les comparer. La première paire de vraies molaires présente à sa cou¬ ronne quatre tubercules principaux, près de se réunir deux par deux, en deux collines transverses légèrement obliques; le bord antérieur de ces dents est plus saillant que le postérieur, et il part du tubercule posléro-inlerne une crête oblique diminuant de hauteur vers le milieu de la surface coronale, laquelle crête relie obliquement ce tubercule avec l’anléro-inlerne et, par un embranchement laléro- — 13 — externe, avec le tubercule antéro-exlerne. La deuxième vraie molaire (quatrième paire, si l’on envisage la série totale des dents molaires) est d’une forme peu diffé¬ rente* de celle de la première. Scs tubercules principaux sont également saillants et comme en pyramides. Ils sont de môme au nombre de quatre, mais le talon postérieur est plus fort, et la crête de jonction du tubercule posléro-interne, avec les tubercules antérieurs, est plus apparente; au milieu de la dent, elle forme un petit tubercule supplémentaire. Ces dispositions, propres aux deux premières vraies molaires, ne suffiraient pas pour séparer nettement le Singe du Monte Bamboli, des Macaques et de certains autres genres analogues à celui-lù, qui n appartiennent pas à la section des Anthro¬ pomorphes; mais la dernière molaire, qu il nous a ele heureusemeut possible de retrouver dans son alvéole, tranche, a notre avis, cette question, et permet de re¬ connaître les rapports incontestables qui rattachent 1 animal que nous décidons, aux premiers Singes, plus particulièrement au Gorille, vers lequel il semble être une sorte d’acheminement. La première molaire, qui mesure 0m,008 en longueur, ne dépasse que très-peu en volume la seconde (0ra,007), et elle est elle-même moindre que la troisième (0m,01'2), qui commence la série des vraies molaires. La quatrième dent (0m,012) est a son tour plus forte que les deux premières, et il en est de meme de la cinquième, si l’on compare cette dernière à celle qui la précède. La cinquième molaire mesure en longueur 0m,013, et en largeur 0m,009 ; c’est donc la plus forte des cinq molaires, tandis que chez 1 Orang, le Chimpanzé et les Gibbons la meme dent est plus faible que la quatrième, comme cela a lieu chez 1 Homme, ou lui est tout au plus égalé en dimensions. Sous ce rapport, les affinités de notre nouvelle espèce éteinte avec le Gorille persistent, puisqu’elle a la cinquième molaire plus grosse que la qua¬ trième. La surface triturante de la cinquième dent du Singe fossile est tubercu¬ leuse, et les tubercules y ont, comme c’est aussi le cas pour les autres vraies mo¬ laires, une apparence qui rappelle, mieux encore que cela n’a lieu pour les Singes ordinaires, les pyramides des dents de certains Porcins herbivores, des Anlhraco- thériens par exemple, ce qui n’exclut d’ailleurs pas leur ressemblance avec les saillies surmontant la couronne des molaires chez le Gorille ; mais dans le Singe fossile d’Italie les tubercules sont évidemment plus coniques que chez le genre africain, avec lequel il nous paraît, à cet égard encore, avoir plus de ressemblance qu’avec les autres animaux de la même tribu. Il y a cinq tubercules principaux à la dernière molaire. Ils sont bien distincts les uns des autres, et leur forme est particulière; ils représentent autant de petites pyramides surbaissées, bien séparées entre elles. Quatre de ces pyramides sont disposées deux par deux, les unes au-dessus du bord externe de la couronne, les autres au-dessus de son bord interne. Les deux antérieures sont reliées l’une et l’autre par une crête oblique avec une petite saillie, formant elle-même un petit — 14 — tubercule supplémentaire, en forme de pyramide, placé sur la ligne médiane au milieu des quatre pyramides antérieures. Le tubercule postérieur principal est plus fort que les autres, plus épais, et comme rejeté en dehors. Il y a auprès de lui un tubercule accessoire placé sur le bord interne de la dent et plus petit. C’est là, en somme, une disposition plus comparable à celle que nous montre le Gorille, qu’à celle des Singes inférieurs, dont la dernière dent manque de cin¬ quième tubercule (Guenons), a ce tubercule saillant (Cynocéphales, Mangabeys et Macaques), ou le présente sous la forme d’un talon transversal (Semnopithèques et Colobes). Cette disposition, propre à la cinquième dent molaire, rend facile de dis¬ tinguer le nouveau Singe fossile de tous ceux, Anthropomorphes, Semnopi¬ thèques, etc., qui ont été signalés en Europe, ainsi que des animaux de la même tribu qui vivent à présent en Asie ou en Afrique. La cinquième molaire du Singe du Monte Bamboli dépassait encore plus la quatrième en volume que cela n’a lieu chez le Gorille. Nous avons donc affaire à une forme nouvelle des Pithécins ou Singes exclusive¬ ment propres à l’ancien continent, et celte nouvelle forme, tout en s’éloignant plus des Anthropomorphes à molaires pourvues de tubercules émoussés, c’est-à-dire de l’Orang, du Chimpanzé, des Gibbons, du Dryopithèque et du Pliopillièque, que du Gorille, semble se rattacher à ce dernier par différentes particularités de la portion connue de son système dentaire ; en même temps elle établit une sorte de transition entre lui et les Macaques, mais en s’en distinguant à plusieurs égards. L’animal que la mâchoire trouvée au Monte Bamboli nous fait connaître devait être frugivore, comme le sont, en général, les espèces de Quadrumanes propres à l’ancien continent; mais il joignait très-probablement à son régime encore plus de feuillage, de tiges herbacées et d’autres parties tendres tirées du règne végétal, que ne le fait le Gorille, qui est cependant le plus herbivore de nos Singes Anthropo¬ morphes. En résumé, le Singe fossile des lignites du Monte Bamboli paraît devoir consti¬ tuer un genre à part, qui prendra rang à la fin de la série des Pithécins anthropo¬ morphes après le Gorille, et se trouvera ainsi placé avant les Cynocéphales ou les Macaques. J’ai donné à ce genre le nom d ’Oreopilhecus, faisant allusion à la forme saillante des tubercules de ses dents molaires, et l’espèce qui lui sert de type est devenue l’ Oreopithecus Bambolii , dénomination tirée de la localité où celle espèce a été découverte. Cet animal était beaucoup moins fort que le Gorille; cependant il ne le cédait pas en dimensions aux grands Gibbons, particulièrement au Gibbon syndactyle, et il dépassait notablement le Pliopithèque, sans toutefois égaler le Dryopithèque. Le nombre des genres de Singes que l’on connaît parmi les fossiles tertiaires de l’Europe, toute réserve faite au sujet de ceux dont les caractères ne sont pas encore assez complètement connus pour que l’on se prononce à leur égard, se trouve ainsi — 15 — porté à cinq, savoir : deux genres de Singes inférieurs, les Macaques, encore con¬ testables aujourd’hui, et les Semnopilhèques, et trois genres de Singes anthropo¬ morphes exclusivement propres à celte partie du monde et tous trois anéantis, les genres Dryopithèque, Pliopilhèque et Oréopilhèque. § II- L’Italie, dont les fossiles divers ont déjà été examinés avec beaucoup de soin et sous des rapports différents, pourrait être citée à l’appui des vues que j’ai rappelées au commencement de ce chapitre, et ses musées offrent, dès a présent, un grand intérêt, quelle que soit la catégorie des êtres aujourd’hui anéantis que l’on désire y étudier. Durant un voyage que j’ai fait pendant l’automne de 1871 dans ce pays, j’ai pu visiter un certain nombre de collections importantes, à Tu¬ rin, à Bologne, à Naples, à Rome, à Florence et à Pisc, ce qui m’a permis de me faire une idée plus complète, que je ne l’avais pu jusqu’alors, des faunes mamma- logiques qui ont eu autrefois des représentants dans cette partie de l’Europe. Je dois à MM. Sismonda, Capellini, Guiscardi, Meneghini et Cocchi des remerciments pour les facilités qu’ils ont bien voulu m accorder à cet egard. Si je commence l’examen des animaux fossiles en Italie, dont la disparition est la moins ancienne, je dois d’abord parler de l’Ours ordinaire [Ursus arctos). Attribuer, à un Ours qui aurait été pris vivant dans les environs de Naples, des restes d’un individu de celte espèce que l’on a trouvés à Pompéi, et que l’on con¬ serve avec des ossements de Cheval, de Chiens de plusieurs races, de Chat, de Porc, de Cerf, etc., dans le musée institué à Pompéi même, ce serait certainement affirmer plus que l’on ne peut prouver, puisque les Romains recevaient de diffé¬ rentes contrées des Mammifères de ce genre ; mais on doit, je pense, regarder, comme provenant bien d’Ours propres à l’Ilalie centrale, quelques fragments indi¬ quant aussi l’Ours ordinaire, qui ont été découverts dans les terramares de Montale, près Modène, avec du Chien, du Cheval, du Bœuf de petite taille, de la Chèvre, du Mouton, du Cerf, du Chevreuil et du Porc. On sait, en effet, que les terramares, au sujet desquels MM. Strobel, Pigorini, de Morlillet et d’autres, archéologues ou géo¬ logues, ont publié de curieux détails, remontent aux époques préhistoriques et sont attribués au premier âge du bronze. Des dépôts déjà plus anciens, mais dans lesquels on retrouve encore des objets indiquant la coexistence de l’Homme, sont ceux qui remplissent certaines cavernes du littoral méditerranéen, situées près de la frontière française, du côté de Menton et de Ventemiglia, par exemple. MM. Grand, de Lyon, et Forel, de Morges, y ont recueilli, les premiers, des silex taillés, et M. Rivière en a fait, plus récemment, une exploration régulière, qui lui a fourni quelques observations inédites dont 16 il a fait part à l’Académie des sciences (1). On n’y a pas trouvé d’ossements d’Ours, mais divers gisements italiens différents de ceux-là ont fourni des fossiles apparte¬ nant certainement à ce genre. Les cavernes qu’a fouillées M. Rivière, à peu de distance de Menton, sont ou¬ vertes dans un rocher connu sous le nom de Baoussé rousse. Elles renferment une très-grande quantité d’ossements, pour la plupart brisés de main humaine et ren¬ trant dans la catégorie de ceux qu’on appelle des débris de cuisine, par comparaison avec les Kjôkkenmôddings du Danemark : ce sont des fragments de Cervidés de plusieurs tailles (Cerfs ordinaires, Chevreuils), de Bœufs primitifs, de Chevaux, de grandes Chèvres, de Sangliers, de Loups, etc., associés à des silex en forme de couteaux ou de grattoirs, ainsi qu’à divers autres objets façonnés. Il s’y rencontre aussi quelques rares fragments de Rhinocéros. Comme je l’ai fait autrefois remarquer, la Chèvre de ces dépôts paraît offrir des ca¬ ractères particuliers, et j’ai signalé, comme appartenant sans doute à la même race, des dents que l’on a trouvées à la Roque, auprès de Ganges, dans le département de l'Hérault, dans une excavation de rocher renfermant aussi des silex taillés et des débris de Cerfs brisés par l’Homme. C’est à ces grandes Chèvres que j’ai donné le nom de Capra primigenia ; leurs débris devront être comparés à ceux du C. Rozeti, dénommé d’après une pièce recueillie dans les dépôts supérieurs de Malbalu (Puy- de-Dôme),. Les environs de Ventemiglia, et d’autres brèches ou cavernes situées ailleurs en Italie, fournissent des ossements des principales espèces éteintes de la faune qua¬ ternaire : Ursus spelœus, Hyœna spelœa, Felis antiqua , Rhinocéros, Arctomys primi¬ genia, et l’on trouve particulièrement des fragments du dernier de ces animaux dans les débris de Baoussé roussé, oii M. Rivière a découvert plusieurs squelettes humains, dont l’un avait la tête et un des genoux ornés de nombreuses coquilles du Cyclonassa neritoidea, employées ici comme ornements (2). II y a encore, dans les grottes ossifères de l’Italie, le Loup (3), le Renard, le Lapin, etc., et l’on voit au musée de Pise un crâne d’Ours trouvé dans celle de Pe- rignana, vallée de Molina, qui n’appartient pas à Y Ursus spelœus , mais devra être comparé avec soin, non-seulement aux races actuelles de Y Ursus arctos , mais aussi à Y U. Rourguignali , espèce aujourd’hui mieux connue, grâce aux travaux de M. Busk. La même caverne a fourni des débris de l’Éléphant, du Rhinocéros, du grand Cerf et du Loup. (1) Comptes rendus hebdom. (2) Comptes rendus hebd., t. LXXIV, p. 1204; 1872. Des coquilles de cette espèce, également percées par l’Ilomme, ont été signalées dans la grotte de Bize (P. Gcrvais et Brinckmann, Mém. Acad, des sc. de Montpellier , t. VI, p. 91, pl. vi, fig. 10. — P. Gerv., Zool. cl Pal. gên., t. I, p. 66, pl. x, fig. 10). Il y a aussi au Baoussé roussé des Pétoncles, des Peignes, des Moules, etc.; ou des fragments de ces coquilles. (3) Quelquefois de très-forte taille. — 17 — de La grotte de Telainone, à peu de distance de Fisc, recèle des ossements de Cerf, Chevreuil, de Chèvre, de Sus et de Cheval, la plupart rongés par des Porcs- Épies, animaux qui ont aussi laissé leurs squelettes dans la meme excavation. Ces 1 oics- Épics ont été reconnus par M. Gaudry, d’après des pièces envoyées au Muséum de Paris par M. Zucchi (1) et que nous avons également étudiées. La meme grotte ren¬ ferme des poteries primitives et des silex taillés. Pans aucun cas, le Renne, soit utilisé par l’ILomme, soit mort à l’état sauvage et, alors, représenté par des ossements intacts et non transformés en instruments ou intentionnellement brisés, n’a encore été signalé, avec certitude, parmi les fossiles préhistoriques observés en Italie : c’est surtout le Cerf qui a fourni les os accumulés en quantité innombrable au Baoussé roussé où ses débris sont fracturés de la mémo manière que ceux de ce Ruminant accumulés en si grande abondance dans certaines cavernes de l’Europe centrale. L’Elan est peut-être au nombre des espèces dont il y a des débris au Baoussé roussé, mais il y serait rare et représenté par des fragments laissés par l’IIomme. Sa présence dans d’autres gisements est, au contraire, incon¬ testable (2). La plupart des animaux de la faune diluvienne, tels que le grand Ours, l’Hyène des cavernes, etc., ont donc été observés dans plusieurs des provinces italiennes, et leurs débris y sont, par endroits, mêlés à ceux de l'Homme ou de son industrie. On doit citer, avec eux, YElephas primigenius, ainsi que le Rhinocéros tichorhinus. On les rencontre jusque dans le pays napolitain, et une caverne de ces contrées a aussi fourni une portion du crâne d’un Ruminant, aujourd’hui conservée dans le musée de l’ Université de Naples, qui me paraît provenir d’un Bouquetin (. Ibex ), genre au¬ trefois bien plus répandu en Europe qu’il ne l’est de nos jours. C’est la caverne de Campagna, dans le pays de Salerne. Le Castor a existé à la même époque en Italie ; on en cite déjà plusieurs gise¬ ments. VUrsus spelœus est fossile à Pile d’Elbe comme sur le continent, mais cette île est très-peu éloignée de la terre ferme, et il est évident qu’elle n’en a été séparée que postérieurement à la disparition de celle grande espèce de Carni¬ vores. Une des plus remarquables associations d’animaux diluviens que l’on ait encore rencontrées en Italie est celle fournie par la caverne du Monte delle Gioe, près (1) On sait qu’il existe encore des Porcs-Épics sur quelques points de l’Italie méridionale et j’en ai cité à l’état fossile dans les brèches de l’ile de Ratonneau, située devant Marseille, ainsi que dans les terrains sous- volcaniques de l’Auvergne. C’est sans doute avec raison que M. Lartet a d’abord attribué au Porc-Épic les dents trouvées dans la caverne de Chockier, près de Liège, que Schmcrling avait regardées comme étant d’ Agouti (Voir P. Gerv., Zool. et Pal. gén., t. I, p. 82), et dont il a été donné plusieurs déterminations différentes de celles-là. (2) Mammifères fossiles de Lombardie , in-4 av. pl. Milan, 1858-71. ZOOL. ET PALÉONT. GÉNÉRALES. II — 3 — 18 — Rome, si bien étudiée par le frère Indes, et dont ce sagace explorateur a fait le sujet d’une communication adressée à la Société géologique (1). A des espèces actuellement existantes, telles que le Hérisson, la Taupe, le Blaireau, le Loup, le Renard, le Chat sauvage, le Lynx, le Castor, le Porc-Epic, plusieurs Cerfs, parmi lesquels je crois avoir reconnu le Ccrvus corsicanus, le Sanglier, etc., sont réunis, ici comme en beaucoup d’autres lieux, YHyœna spelœa et même le Felis spelœa. L’auteur décrit les dents d’un jeune Félis de grande espèce provenant du même gisement, comme devant servir de type à un genre nouveau, qu’il appelle Hyper- felis, donnant à l’espèce elle-même le nom d H. Verneuili ; mais j'ai constaté qu’il s’agit d’un Felis spelœa ou d’un animal très-peu différent, ayant encore sa dentition de lait (2). Un Rhinocéros désigné, par le même observateur, comme étant le Rhinocéros mcgarhinus , est plutôt le Rhinocéros Merckii. Le Ros primigenius, fait aussi partie de celle faune. Le même géologue a découvert au Monte Sacro des Bœufs qu’il croit assez diffé¬ rents du Ros primigenius pour en faire des espèces à part sous les noms de Ros frontosus et de Ros Larteti. Avec ces derniers il a rencontré des os de grands Élé¬ phants, de Rhinocéros, d’IIippopotames, ainsi que de Chevaux, de Cerfs élaphes et de Chevreuils. M. Ponzi a aussi exploré ce gisement. La France et d’autres parties de l’Europe ont fourni différents exemples de sem¬ blables réunions d’animaux dans des gisements appartenant à l’époque que l’on désigne habituellement par le nom de période quaternaire, quoiqu’elle ne ré¬ ponde pas à une nouvelle série de faunes et de flores ayant l’importance de celles qu’on a distinguées sous les dénominations de tertiaire, secondaire et primaire, et, en effet, il est souvent très-difficile de différencier les plus anciens de ces gise¬ ments de ceux auxquels on donne ailleurs le nom de pliocènes. M. Forsyth Major rappelle, d’après Hermann de Meyer, que le Hamster ( Cricetus frumentarius) aurait été rencontré fossile auprès de Vérone, comme il l’a été aux environs de Paris, En outre, le même auteur signale diverses autres espèces de petits Rongeurs pour l’énumération desquels nous renvoyons à son ouvrage (3). Une population différente, quoique paraissant avoir possédé plusieurs espèces communes avec celle dont il vient d’être question, a laissé ses débris sur les bords de l’Àrno, en amont et en aval de Florence, dans des dépôts marno-sableux sur lesquels les géologues ont, depuis longtemps, appelé l’attention des savants. G. Cu¬ vier, Nesli, de Blainville, Falconer et, plus récemment, M. Cocchi ont fait connaître (1) Bulletin, 2* série, t. XXVI, p. 11; 18G8. (2) Voir IJ. Gervais, Zool. cl Pal. gën., t. I, p. 250. (3) Remarques sur quelques Mammifères posl-lerliaircs de l'ilalie ( Atli délia Societa ital. di Scicnze nalu- rali, t. XV, fasc. V-, 1873\ — 19 — les Mammifères qui la composaient, et Ion conserve, à Florence, une très- belle série d’ossements de ces animaux. M. le professeur Cocch. se proposa,!, lorsque je l’ai vu en 1871, d’en faire prochainement le sujet d une nouvelle et complété pu- blication. . Il y a environ cinquante ans que Cuvier a parlé des fossiles du Val d Arno, el, an¬ térieurement, Nesti avait déjà donné plusieurs indications à leur égard. Le second de ces naturalistes a particulièrement distingué, sous le nom de Drepanodon, le genre de grands Félis, pourvus de canines supérieures en forme de couteaux, qu’on a sou¬ vent appelé, depuis lui, Machairodus , el qui a reçu encore plusieurs autres déno¬ minations. L’erreur que Cuvier avait commise en attribuant à l’Ours du Val d Arno [Ursus etruscus, Cuv.) la grande canine caractéristique des Drépanodons, ce qui l’avait conduit à remplacer le nom spécifique de l’Ours d’Élrurie par celui d U. cul - tridens, a dès lors été rectifiée, et l’espèce de ce genre qui est enfouie au Val d’ Arno a dû reprendre son premier nom. Cet Ours appartient à une espèce particulière qui paraît, d’ailleurs, différer assez peu de celle de la faune pliocène supérieure de l’Auvergne, telle qu’on l’observe dans les terrains sous-volcaniques des envi¬ rons d’Issoire, et qui a été désignée plus récemment, par l’abbé Croizet, sous le nom d' Ursus arvernensis. Nous en avons reçu de fort belles pièces de Madame la marquise Polucci (1). Au Val d’Arno, comme dans le pliocène supérieur de 1 Auvergne, sont enfouis des débris d’une espèce d’Hyène, qui est peut-être YHyœna arvernensis , et des débris d’un Canis ne paraissant différer du Loup que par des caractères sans impôt lance. Les pièces que nous en figurons (2) indiquent une race de force médiocre, tandis qu’il y a dans les grottes avoisinant Menton et dont il a été si souvent parlé dans ces dernières années, à cause des squelettes humains que M. Rivière y a rencontres, des débris de Loups dont la taille était bien supérieure. Des remarques relatives aux fossiles du V al d Arno ont également été publiées, en partie, par de Blainvilîe, qui cite aussi dans la même faune un grand F élis et un Lynx. Les Proboscidiens du Val d’Arno sont de deux espèces, appartenant lune au genre Éléphant, l’autre au genre Mastodonte. L’Éléphant de l’Arno ( Elcphas meridionalis , Nesti) se laisse facilement distinguer de YElephas primigenius . On le retrouve en Italie dans plusieurs autres localités, il a aussi existé en France. Le Mastodonte est du groupe a courte symphyse, probable- ment le même que le Mastodon arvernensis de Croizet, dont il ne faut sans doute pas séparer l’animal analogue enfoui dans les sables marins de Montpellier, que j’ai nommé Mastodon brevirostris. D’ailleurs cette espèce de Mastodonte n est pas non plus limitée aux seuls gisements dont il vient d’être question, et l’on peut citer. (1) PI. VIII, fig. 5-8. (2) PI. vu, fig. 1-3. — 20 — parmi les débris recueillis ailleurs, le squelette déterré entre Drusino et Ville- franche, dont E. Sismonda a publié la monographie sous le nom de Maslodon an - gustidens (1). M. Achille de Zigno en a décrit, de son côté, des dents trouvées en Vénétie (2). Un Rhinocéros a vécu avec les Proboscidiens et les Carnivores dont il vient d’être question : c’est le même que Cuvier appelait Rhinocéros leptorhinus, en le réu¬ nissant à celui qu’avait autrefois signalé Cortesi, d’après un squelette presque en¬ tier découvert au Monte Pulgnasco, dans le Plaisantin, en 1805, squelette que l’on conserve au musée de Milan. Mais le Rhinocéros du Val d’Ârno diffère, à plusieurs égards, de celui de Cortesi, et l’un de ses caractères est d’avoir la cloison inlerna- sale à moitié osseuse, ce qui le distingue en même temps du Rhinocéros tichorhinus , chez lequel la totalité de celte cloison s’ossifiait. Aussi a-t-on laissé en propre au Rhinocéros de Cortesi, qui est très-probablement de la même espèce que le Rhino¬ céros megarkinus de Christol, commun dans les sables marins pliocènes de Mont¬ pellier, le nom de Rhinocéros leptorhinus , elle Rhinocéros à narines à demi cloison¬ nées du Val d’Arno a été appelé Rhinocéros etruscus par Falconer; mais il n’est pas certain qu’il diffère du Rhinocéros hemitechus, déjà décrit par Hermann de Meyer, lequel était également pourvu d’une cloison internasale incomplète. Duvernoy en a également signalé des ossements sous le nom de Rhinocéros protichorhinus. L’ordre des Jumentés fournit de plus à la faune dont nous parlons le genre Cheval ( Equus Stenonis, Cocchi, et une autre espèce); mais il est infiniment pro¬ bable que c’est par erreur que de Rlainville a attribué un Lophiodon au gisement du Val d’Arno. De nombreux ossements de Bœufs, et, dans certains cas, des têtes entières, indi¬ quant des animaux fort rapprochés des Rospriscus eiprimigenius, c’est-à-dire de l’Au¬ rochs et du grand Bœuf des cavernes, sont souvent déterrés au même lieu; il y a aussi une autre espèce du même groupe, dont la tête était d’une tout autre forme, et qui parait avoir été plus légère dans ses allures. Nesti l’avait déjà inscrite sous le nom de Ros bomhifrons, rappelé par Falconer, qui, à son tour, lui a imposé celui de Ros etruscus (3). Cependant il faudrait d’abord en établir une comparaison rigou¬ reuse avec le Ros stcnomelopon, dénommé par Sismonda, d’après un autre crâne qui paraît assez semblable à celui du Ros bomhifrons ou etruscus , et qui provient du pliocène de l’Astésan ; celui-ci ne m’est connu que par un modèle en plâtre con¬ servé au Muséum de Paris. Je regrette, d’autre part, de n’avoir pu comparer le Bœuf à formes élancées, fossile en Étrurie, avec le Ros elatus découvert par Croizet dans le (1) Osleografia cli un Mastodonte anguslidente ( Mém . Accad. /?. Torino, 2* série, t. XII, p. 175, pl. i à vi ; 1851). (2) Annolazioni paleontolog.-, in-4, Padoue; 1871. (3) Paleontolog. Mémoire and Notes, t. II, p. 481. — 21 — pliocène supérieur de l’Auvergne; mais nous n’avons pas de pièces suffisamment caractéristiques de ce dernier. Le Val d’Arno fournit aussi des ossements de Cerfs, et ils y sont de trois espèces au moins, toutes les trois différentes de celles des terrains diluviens. La première, qui appartient au groupe des Axis, avait des rapports avec le Ccrvus Perricri de 1 Au¬ vergne, qui rentre dans le meme sous-genre; nous en avons reçu de la marquise Polucci des pièces très-caractéristiques ; la seconde ( Ccrvus ctenoides , Nesli) était beaucoup plus grande, et ses andouillers avaient une autre apparence; elle en por¬ tait d’ailleurs deux, au lieu d’un seul, sur le trajet de la perche; la troisième (Cer- vus dicranus , Nesti) était plus forte encore et bien plus singulière. Elle avait trois groupes principaux d andouillers, bi ou trifurqués, partant tous trois de la meule, ce qui constitue une disposition tout a fait exceptionnelle, dont une bonne figure pourrait seule donner une idée exacte. Le genre Sus était aussi représenté dans la faune dont le Val d Arno nous a con¬ servé les débris, et nous donnons, dans cet ouvrage, la figure du crâne d un San¬ glier provenant de ce riche gisement; nous devons également ce crâne à Madame Polucci. Quelques-unes des espèces de Mammifères enfouies au A al d Arno (l Éléphant méridional, le Mastodonte brévirostre, le Rhinocéros étrusque ou hémithèque) ont été, comme nous l’avons déjà dit, retrouvées ailleurs en Italie ; on en cite aussi des gisements hors de ce pays. J’en signalerai un exemple remarquable, en ce qui re¬ garde l’Éléphant méridional, dans les squelettes de cette espèce de Prohoscidiens qui ont été extraits du gisement de Durfort, près Alais, dans ces dernières années, par les soins de M. Paul Cazalis de Fondouce, et qui sont, aujourd hui, conservés au Muséum de Paris. Ajoutons, pour compléter ce qui est relatif au Val d’Arno, que ce gisement est encore cité comme ayant fourni des restes d’une espèce de Singes, voisine du Ma¬ got, qui y auraient été découverts par M. Cocchi (1). C’est dans un étage également comparable, sous le point de vue slraligraphique, aux sables marins de Montpellier et aux sables de la Bresse, mais qui paraissent avoir précédé de quelque temps les dépôts sableux des environs de Florence, que sont enfouis, dans l’Astesan, les débris du Mastodon Borsoni et ceux de quelques autres espèces de Mammifères. Borson, de Blainvillle, Gastaldi et Falconer ont suc¬ cessivement parlé de cette espèce de Mastodonte. M. Toucas nous a communiqué des dents d’une Hyène, appartenant à une es¬ pèce différente de YHyœna spelœa, qui ont été retirées par lui de la molasse de Cor- neto, près Civita-Vecchia, avec des dents de Carcharodons (2). (1) Voir Forsyth Major, Singes fossiles , p. 2 (Alli Soc. ilal. Scienze nat., 1872). (2) Collection géologique de la Sorbonne. En descendant au miocène, nous avons à signaler les dépôts de lignites de Cadi- bona, près Savone, et ceux du Monte Bamboli, près Livourne. Ceux de Cadibona ont fourni à Cuvier les premiers Ànthracolhériums qu’il ait connus, et en particulier Y Anthracotherium magnum, retrouvé depuis lors dans diverses parties de la France et de la Suisse, ainsi qu’en Allemagne. On tire de cette espèce des indications slra- tigraphiques très-utiles; elle est, en effet, l’une des plus caractéristiques de l’époque tertiaire moyenne. C’est aussi de Cadibona que provenaient les premiers restes dé¬ crits de Y Anthracotherium minus, dont le classement définitif est resté incertain à plusieurs égards. Il y a encore, au même lieu, des débris d’un Ruminant de petite dimension, répondant à Y Amphitragulus de M. Gastaldi (1). Le gisement du Monte Bamboli, dont on voit de nombreux fossiles dans les col¬ lections de Bise et de Florence, a pareillement fourni Y Anthracotherium magnum ainsi que des fragments très-bien conservés d’une espèce de Sus que M. Gastaldi a rapportés au S. chœroides . Cette espèce me paraît, en effet, identique avec celle que j’ai signalée autrefois dans le miocène d’Àlcoy, en Espagne (2); j’en ai reçu, de M. le professeur Meneghini, des échantillons recueillis au Bamboli. Des Carnivores ont aussi été découverts dans ce gisement; ce sont : un Ccinis de taille moyenne qu’il faudrait comparer avant tout à celui d’OEningen, et deux autres espèces de plus grande dimension, appelées par M. Meneghini (3), l’une Luira Campanii , l’autre Amphicyon Laurillardi. Les modèles en plâtre que j’ai reçus de ces deux fossiles et, en ce qui concerne F Amphicyon, l’examen de la pièce origi¬ nale elle-même, me portent à penser que c’était un animal de la famille des Ursidés, différant des Ours actuels par le développement plus considérable de ses fausses molaires, ce qui devra, sans doute, le faire réunir aux lïyœnarctos; et je n’oserais pas même affirmer que la mâchoire attribuée ci une Loutre ne provienne aussi d’un animal analogue à ces derniers. Cependant la couronne des arrière-molaires a ses mamelons plus saillants que dans les Hyénarctos de Montpellier et de l’IIimalaya; ce qui semblerait indiquer, malgré la différence de taille, une certaine analogie avec les Blaireaux. L’examen attentif de la pièce elle-même permettra seule de ré¬ soudre celle question. C’est aussi dans les lignites du Monte Bamboli qu’a été découverte la mâchoire d’un Singe, sans doute de la série des Anthropomorphes, à l’espèce duquel j’ai donné le nom d ' Orcopithccus Bambolii et que j’ai décrite plus haut. Le miocène italien a fourni un autre genre de Mammifères terrestres, celui des Rhinocéros, dont il y a, dans le musée de Bologne, des fragments Irès-caractéris- (1) Mém. Acad. sc. Torino , t. XIX, p. 39; 1861. (2) Bull. Soc. gèol., 2" sério, t. X, pl. vi, fig. 7-10; 1853. (3) Alli délia Soc. ilal. di Science nalurali, t. IV, p. 18, pl. i; 1863. — 23 — tiques. M. Capellinï a promis de les faire connaître aux naturalistes. D’autres gise¬ ments en avaient antérieurement fourni à MM. Crivelli, Gastaldi (1), etc. D après ce que M. de Zigno a bien voulu me communiquer, le Rhinocéros minutus serait ega¬ lement au nombre des animaux de ce genre dont on a retrouvé des traces en Italie. Enfin je rapporterai provisoirement au miocène deux pièces fossiles que m a communiquées M. Guiscardi depuis la première impression de ce Mémoire. L une est une molaire inférieure d’une espèce d’Equidés, sans doute d Ilipparion, don l’usure a fait disparaître les replis festonnés, et l’autre l’extrémité distalc d un canon postérieur de Cervidé, au moins grand comme le Cerf ordinaire. Ces fossiles ont *1 * recueillis dans l’Àbruzze Chielino. . pmi rr« r 2. Je terminerai cet aperçu général, consacré aux Mammifères fossiles de 1 Italie, par quelques mots relatifs aux animaux marins de la meme classe. Dans les couches fluvio-marines du Val d’Arno inférieur, les espèces terrestres, dont nous avons parlé précédemment, sont associées à certains animaux marins, en particulier à des Balénidés voisins du Balœnoptera rostrala , qui ressemblent a ceux dont M. Yan Beneden a fait un genre à part sous le nom de Plesiocetus. Le musée de Florence en possède des échantillons, et il a été trouvé des fossiles ana¬ logues dans plusieurs autres gisements italiens, dont un des plus anciennement observés était déjà connu de Cortesi ; le Plésiocèle fossile qu’on y a recueilli porte même le nom de Plesiocetus Cortesii . Il provient du flanc oriental du Monte Pul- gnasco. Tous les auteurs qui se sont occupés des Cétacés fossiles, depuis Cuvier (2) jusqu’à M. Yan Beneden (3), en ont parlé. On conserve, au musée de Turin, des débris analogues provenant des terrams tertiaires supérieurs du Piémont, et il y en a d’autres au musée de Bologne, qui ont été recueillis dans le Bolonais; ceux-ci viennent d’être décrits par M. Capellini (I). La province de Naples en fournit également, comme le prouvent les pièces trou¬ vées à Brialico, golfe de Santa-Eufemie, en Calabre, pièces que possède le musée de l’Université de Naples, et que m’a communiquées M. Guiscardi. Parmi elles est un fragment très-caractéristique de maxillaire inférieur. Une indication plus curieuse encore est celle due à M. Capellini (5), d’une Ba¬ leine véritable, constatée dans les marnes bleues du Monte Pulciano, également dans le Bolonais, par la découverte d’une région cervicale tout à fait comparable à celle du Muséum de Paris, qui a été attribuée (6) à la Baleine de Biscaye. C est le Balcma Van Benediana, Cap., et l’auteur indique d autres gisements de grands (1) hoc. cit. (2) Oss. foss., t. V, part. 1, p. 390, pl. xxvn, fig. 1. (3) Van Beneden et P. Gervais, Osléogr. des Célacés, p. 288, pl. xvn, fig. 4-5. (4) Balenoplere fossile del Bolognese (Méiïl. Ins. Bologne, 2* série, t. IV, av. 3 pl. 18G5). (5) Rendiconto délia sessione deü' Accademia délie Science dell' Inslilulo di Bologna, 25 mai 1871, — et Journal de Zoologie, t. II, p. 343. (6) Osléogr. des Célacés, pl. vit, fig. 8 à 11. — 24 Cétacés dans les sables jaunes de Siène et des environs du Chiuzi [Balœna etrusca , Capellini). Notre savant confrère rappelle, à ce propos, que les premiers Balénides observés en Italie l’ont été par Giacomo Bianconi, en 1751. Le dernier travail relatif aux Balénides fossiles en Italie, qui ait paru, est dû à M. Van Beneden (1) ; il est particulièrement consacré au squelette découvert en 1806 auprès de Milan, qui est conservé dans le musée de cette ville. L’auteur y ar¬ rive à celte conclusion, que les principaux ossements de Myslicèles, jusqu’à présent découverts dans ce pays, qu’il a pu étudier, sont de quatre espèces : 1° le Ple- siocetus Corlesii , dont il y a des pièces dans les musées de Milan, de Turin, de Parme et de Pise, 2° un Balœnula dont il existe des vertèbres à Turin ainsi qu’à Florence ; 3° le Balœna Balsamii , Cornalia, connu d’après treize vertèbres lombaires et quatre côtes, trouvées à Montezago, dans le Placenlin et 4° le Balœna etrusca ou B. Van Benediana , établi sur l’examen de la région cervicale conservée au musée de Bologne. De môme, on a constaté depuis longtemps la présence de débris de Célodonles dans les terrains tertiaires de l’Italie . Le Delphinus Corlesii des collines subapen- nines, au sud de Fuorenzuola, dans le Plaisantin, est comparé par Cuvier à un Epaulard, c est-à-dire à un Orque. Une seconde espèce du même gisement a reçu le nom de Delplùnus Brocchii; elle tient d’assez près au Nésarnack ou Tursio. On en doit la distinction à M. Balsamo Crivelli (2); M. Capellini l’a retrouvée dans le Bolonais (3). Des animaux de la même famille ont aussi laissé leurs dents et leurs ossements (vertèbres, caisses auditives, etc.) dans plusieurs autres gisements, principalement dans ceux d’Orciano, de San Ferdiano, etc., et M. Cocchi a bien voulu m’en re¬ mettre quelques parties. On y reconnaît une espèce qui paraît plus petite que le Dauphin de nos côtes, à en juger par ses dents dont la forme était cependant peu différente des siennes; une autre a plus d’analogie sous ce rapport avec le Delphi - nus Brocchii et avec les Nésarnacks. Un gisement qui devra être exploré avec un soin tout particulier est celui de Lecce, dans la terre d’Otrante. Il remonte à l’époque miocène et présente, par ses Vertébrés fossiles autant que par les coquilles et les échinodermes qu’on y ren¬ contre, une grande analogie avec les molasses marines du midi de la France. Le Squalodon y est associé à une espèce de Delphinorhynques du genre, caractéristique des formations de cet âge que j’ai nommé Schizodelphis , et à un Cétacé qui était pourvu de dents comparables à celles des Orques et des Pseudorques par leur forme, mais de dimension un peu moindre. Toutefois, je rapproche de préférence (1) Dali. Acad. r. sciences Bruxelles, 2* série, t. XL; décembre, 1875. (2) Bibliolheca ilal., t. III, p. 304; Milan, 1842. (3) Üelphini fossili del Bolocjncse ( Màm . Inst, de Bologne, 2J série, t. III, av. 3 pl., 18G4). T. Il . PL. J. ZOOLOGIE ET PALÉONTOLOGIE GENERALES . Delahaye delineavit. lmp. B coquet , Paris . dP. Gervais direxit. Tasmani en rapporté par 1 expédition de la Favorite . T II . PL. III. ZOOLOGIE ET PALEONTOLOGIE GENERALES . 1 5 4 2 3 H. Formant dehneavit [mp.Bectjii et, Paris . P. (servais direxit . Crâne de Tasmanien T. II. PL. VII. Delahaje delin.ea.vit Imp Becquet, Pans. P. Gervais direxit. 1_3 Carnivores du Val d'Arno . CANIS LUPUS. _4_7. URSUS ETRUSCUS . ZOOLOGIE ET PALEONTOLOGIE GÉNÉRALES T. II. PI -XXV. 2 II. Formant delmeavit. Imp.Bec(juet,Pans . P. Gervais direxit . RHINOCEROS SANSANIENSIS . v morteD^SmE,haoür^n,P AUX bords de la mer SoSiniiiS J hmvm' G: n°y> membr« (le la Société de géographie, charge d une mission. 1 très-fort volume de texte papier grand raisin, accompagné dun atlas de 28 planches’ toutes médites, format grand in-folio, P «/. fp’ Le volume de texte séparément. q rr* * dU ^ * - résultats scion! TDED JUDASTn Lr /?GÉ0CfRAPHIQUE DE LA TRIBU ü'ir SonKvr? Cpargé dune mission cn Orient p< r bon Lxc. M. le ministre de 1 instruction publique 1 beau Planches éYd?fi?aSné-df 2 ?rles grand ai«,e> de plusieurs p anclirs et de fi0ures intercalées dans le texte. Ifi fp DEMICNEURIP0N HIST0RIQUE ET GÉOGRAPHIQUE DE L’ASIE MINEURE, comprenant les temps anciens, le moyen â"e et MïfcÏT&F? Un, «les v^yagel qui géographie. 2 forts vol, in-8 avec cartes. 25 fr. V07àr?Er EN ARABIE, contenant la description des parties rfn^mjaVC?arM6es comine sacrées Par les musulmans, celles ‘ ? villes de la Mecque et de Médine, et des cérémonies obser¬ vées par les pèlerins; suivies de notions sur les mœurs, cou- tumes et usages des Arabes sédentaires et scéniles, et sur I histoire de la géographie de ces contrées, par Burckardt. o vol. in-8 ornés de cartes «t de plans. 22 fr 50 e V™?E.LEMB0UCHURE DE L’INDUS a lahore a CABOUL, A BALAK, A BOUKARA, et retour par la Perse par le lieutenant A. Bûmes, membre de la Société royale’ lieutenant au service de la compagnie des Indes, traduits par M. J. B. h fines. 3 vol. in -8 accompagnés d’un allas 3o fr JOURNAL D'UNE RÉSIDENCE EN CIRCASSIE, par Stamhs Bel , ouvrage traduit do 1 anglais, augmenté d’une introduction historique et géographique, et de notes tirées d’ouvrages récents et non traduits, par L. Vivien de Saint-Martin, secré¬ taire général de la Société de géographie. 2 vol. in-8 accom¬ pagnes de plusieurs planches et carte. 22 fr. LA HONGRIE ET LA VALACHIE, par E. Thounenel. 1 vol in-8 orne d une carte indiquant le cours du Danube jusqu’à son embouchure, et donnant le nom des villes, villages, bourgs hameaux, châteaux, etc., qui se trouvent sur scs bords ainsi quel indication de toutes les stations de bateaux à vapeur nui remontent ou descendent le ileuve. 7 fr. r)0 c< LA ROMANIE, ou origine, langage, géographie, histoire, litté¬ rature, orographie et statistique des peuples de la langue d’Üc Ardaliens , Vainques et Moldaves, résumés sous le nom de Romans, par J. A. Vaillant. 3 vol. in-8, carte. 21 fr HISTOIRE DES PRINCIPAUX TRAVAUX EXÉCUTÉS EN EGYPTE, depuis la plus haute antiquité jusqu’à nos jours, Par Binant de Bcllefonds Bey, ministre des travaux publics en Lgypfe- 1 très-fort vol. in-8, accomgagné d’un atlas grand in-folio renfermant 11 pl. imprimées en couleur et retouchées au pinceau, dont plusieurs doubles et quadruples. 70 fr. ETBAYE (L’), pays habité par les Arabes Bicharieh, géographie ethnologie et mines d’or, par Linantde Belle fonds. In-8, accom¬ pagné d’un atlas renfermant une carte grand aigle et 13 plan¬ ches in-folio lithographiées. 38 p, VOYAGE EN ABYSSINIE, exécuté par une commission scien¬ tifique, composée de MM. Théophile Lefebvre, lieutenant de vaisseau, A. Petit et Qaartin Dillon, docteurs-médecins et Vignaud, dessinateur. 6 vol. grand in-8 et 3 atlas grand in-foîio renfermant 202 planches dont 72 tirées en couleur et retou¬ chées au pinceau, avec une carte grand aigle. 500 fr VOYAGE A LA COTE ORIENTALE D’AFRIQUE, exécuté par le brick le Ducouëdic, sous le commandement de M. Guillain, capitaine de vaisseau , publié par ordre du gouvernement. 3 vol. grand in-8 et 1 allas grand in-folio composé de 60 plan¬ ches (cartes, plans, vues costumes, portraits, ethnologie, ethno¬ graphie, etc.), et lithographié par MM. Bayol, E. Cicéri, J. Jacottet , Sabatier et Vogt, d’après des épreuves daguerriennes et les dessins de MM. Caraguel et Bridât, enseignes de vaisseau, avec plusieurs grandes cartes gravées. 102 fr* JOURNAL DE ZOOLOGIE, comprc liant les diverses branches de cette science, histoire des animaux vivants et fossiles, ana¬ tomie et physiologie comparées, embryogénie, histologie, tératologie, etc., etc., par M. Paul Gerçais , membre de l’Aca¬ démie des sciences, prof d’anatomie comparée au Muséum. Le Journal de zoologie renferme des mémoires originaux relatifs aux différentes branches de l'histoire des animaux, mentionne tous les faits les plus nouveaux et les plus intéressants dans les sciences zoologique et pa- léontologique, et met le lecteur au courant des dernières découvertes accomplies. Ce recueil, fondé en 1872, paraît tous les deux mois, par cahiers de 80 à 90 pages et h ou 5 planches. Il forme chaque année un très-fort volume grand in-8° accompagné d’un atlas de 25 planches. Paris, 20 fr. — Départements, 23 fr. — Klranger, 25 fr. OSTÉÛGRAPHIE DES CÉTACÉS vivants et fossiles; description iconographique du squelette et du système dentaire de ces animaux, ainsi que des documents relatifs à leur histoire natu¬ relle, par MM. Van Beneden, professeur à l’Université de Lou¬ vain, et Paul Gervais, membre de l’Institut et de l’Académie des sciences, professeur d’anatomie comparée au Muséum. . JTm? P“bl‘c»tion paraîtra en 12 livraisons environ, renfermant chacune 5 feuilles in-4 de texte et 4 planches grand in-folio lithographiées. n /!™e La llvraison.: 15 fr- — En vente : Les huit premières livraisons. ZOOLOGIE ET PALEONTOLOGIE GÉNÉRALES, ou nouvelles recherches sur les animaux vertébrés vivants et fossiles, et comprenant des documents et mémoires d’anatomie et de paléontologie sur différents groupes, par M. Paul Gervais, membre de I Institut, professeur au Muséum de Paris. Cette publication se composera de 3 volumes, format grand in-4°. Cha¬ que volume contiendra 300 pages environ avec de nombreuses figures dans le texte et sera accompagné d’un atlas de 50 planches lithographiées. Chaque volume est publié eu 13 livraisons à 5 francs chacune. Première série. — Recherches sur l’ancienneté de l’homme et la période quaternaire. — Recherches sur différents groupes de mammifères, particulièrement sur les animaux qui ont été détruits pendant les périodes tertiaire et quaternaire. — Recherches sur différents groupes de vertébrés ovipares, les uns actuellement existants, les autres éteints, et sur les faunes auxquelles ils appartiennent. Seconde série, — Sous presse : Les deux premières livraisons. GEOLOGIE MINÉRALOGIE, MÉTALLURGIE ET CHIMIE, par M. /. Durocher, membre de l’Institut, ingénieur des mines. 1 vol. m-S grand raisin accompagné d’un atlas de 11 planches dont une grande carte (coloriée) géologique et métallurgique (le la Scandinavie, imprimée en deux grandes feuilles. 60 fr. Cet ouvrage fait partie du voyage en Scandinavie, etc. Ce travail contient de nombreuses observations sur la constitution géologique et orographimie de la Scandinavie, ainsi que sur les mines de fer, de cuivre, d’étain, de P °nib argentifère, d argent, de cobalt, de chrome, etc., qui sont en giande exploitation dans ces régions avec leur classement géographique et leur division. Ces 11 planches, qui représentent des coupes géologiques et orographiques, vues des montagnes formées de divers terrains, plans et coupes, ajoutent encore un plus grand intérêt à ces savantes observations. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE des voyages en Scandinavie, Laponie, bpitzberg, etc., par MM. Bravais et Mar tins. 2 vol. in-8 et un atlas de h planches in-folio. 30 fr. Observations sur les glaciers du Spitzberg compares à ceux des Alpes, de la Suisse et de la Norwcge. Mémoire sur la limite des neiges perpé- tuelles sur les glaciers du Spitzberg, ainsi que sur les phénomènes diluviens et les théories où on les suppose produits par les glaciers. Observations sur la direction qu'affectent les stries des rochers de la Norwége et du Spitzberg. Mémoire sur le phénomène erratique du nord de l’Europe et sur les mou¬ vements récents du sol Scandinave, etc., etc. GÉOLOGIE, MINÉRALOGIE ET MÉTALLURGIE, par M. Eugène Robert. 1 vol. in-8 accompagné de 30 planches in-folio. 60 fr. Cet ouvrage fait partie des voyages en Scandinavie, en Laponie, etc., publies par ordre du gouvernement. Il contient toutes les observations géologiques faites cn Danemark, Suede, Norwége et Russie; une description géologique du Spitzberg; des observations sur les glaciers et les glaces flottantes de cette île, ainsi que sur les traces de la mer en Scandinavie ; un rapport sur les mines de cui¬ vre du Finmark, etc. FLORE DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE, suivie de considé¬ rations générales sur les propriétés des bois , résumant les caractères distinctifs des principales essences connues, par M. / ancher, botaniste du gouvernement à Nouméa. In-8 avec 11 planches. - j>r Une table alphabétique fait connaître pour chacune des essences les numéros des échantillons qui font partie des principales collections re¬ cueillies jusqu’à ce jour. Elle permet en outre, en se reportant aux nu¬ méros d ordre indiqués, de retrouver les renseignements recueillis sur les diverses essences consignées dans ce travail. FORAMINIFÉRES DE L ILE DE CUBA (Histoire naturelle des), par M. Alcide d Orbigny . 1 vol. in-8, papier grand rai¬ sin, accompagné d un allas de 12 planches in-folio, coloriées au pinceau. fr *^EC*TES> DE L’ILE DE CUBA (Histoire naturelle des), par MM. Guerin-Meneville et Lucas. 1 très-fort vol. in-8 accompa¬ gné d un atlas de 20 planches iii-lolio, coloriées. 150 fr. MAMMIFÈRES ET OISEAUX DE L’ILE DE CUBA (Histoire naturelle des), par MM. Rttmon de la Sagra et Alcide d’Or- bigny. 1 volume in-8, papier grand raisin, accompagné d’un atlas de âl planches in-folio, coloriées au pinceau. 150 fr. MAMMIFÈRES ET OISEAUX DE L’ALGÉRIE (Histoire natu¬ relle des), par M. Loche, directeur du Muséum d’Alger, mem¬ bre de plusieurs sociétés savantes françaises et étrangères, etc. 3 beaux vol. in-â, papier jésus vélin, accompagnés de 2 allas renfermant 22 planches coloriées au pinceau. 350 fr. MOLLUSQUES DE L ILE DE CUBA (Histoire naturelle des) par M. Alcide d’Orbigny. 2 vol. in-8, papier grand raisin accompagnés d un allas de 20 planches coloriées. 130 fr* REPTILES DE L’ILE DE CUBA (Histoire naturelle des) put MM. Cocteau et Bibron. 1 vol. in-8, papier grand raisin accompagné d’un allas de 31 planches coloriées. 130 fr! ZOOLOGIE, par MM. Eydoux et Souleyet, médecins de la corvette A/, Bonite , pendant son voyage autour du monde. 2 vol. in-8 \élm, accompagnés d’un atlas de 100 pl. coloriées. 252 fr. ZOOLOGIE ET PALEONTOLOGIE GÉNÉRALES NOUVELLES RECHERCHES SIU LES ANIMAUX VERTÉBRÉS dont on trouve les ossements enfouis dans le sol PROFESSEUR D’ANATOMIE COMPARÉE AU MUSÉUM D HISTOIRE NATURELLE, MEMBRE DE L’iNSTITUT DE FRANCE, DES ACADÉMIES ROYALES DE BELCIQUE ET DE BOLOGNE, DES SOCIÉTÉS ZOOLOGIQUE ET GÉOLOGIQUE DE LONDRES, ETC. ET SUR LEUR COMPARAISON AVEC LES ESPÈCES ACTUELLEMENT EXISTANTES Par Paul G E R V A I S , DEUXIÈME SÉRIE Aeeompayn^e d’un Atlas de 50 planclies Et de fi"ures intercalées dans le texte. Z#)/l fa. L , 2,% JT, V; ?> /c, y 3 . PARIS A R T H U S BERTRAND, LIBRAIRE-EDITEUR, LIBRAIRE DE LA SOCIÉTÉ DK GÉOGRAPHIE, nue Hautcrcuiile, îl. 1876 £ M / Livraison : ?'
M. H. Filhol fait mention, parmi les Insectivores, d’une espèce du genre Galeryx de M. Pomel; c’est son Galeryx ferox (3). Elle se rapproche des Galeryx connus, et son examen détaillé jettera quelques jours sur les caractères véritables de ces derniers. 3. Les Rongeurs sont plus variés en espèces. J’en ai déjà indiqué qui appartiennent aux genres Theridomys (4), Ar- chæomys et Cricetodon (5). La fi¬ gure que je reproduis ici de la mâchoire inférieure d’un animal de cet ordre appartient à un Thé- ridomys plutôt qu’à un Àrchéo- mys, mais ce genre a aussi existé dans le Quercy pendant la période tertiaire, et d’autres fragments de maxillaires encore pourvus de leurs dents, que j’ai reçus du même pays, proviennent d’Issio- doromys, animaux dont M. Pomel a remplacé le nom par celui de Theridomys (6). Palanœma. Mais je ne crois pas que leur place ni à rl Soc Linn. Bordeaux, t. XXVIII, av. fig. ; 1873. (2) Compt. rend, hebd., t. LXXV, p. 92; 1872. - Ann. sc. gêol., t. III, art. 7, p. 19, pl. xvm. (3) Journal l’Jnstilut, 1873, p. 372. (4) Journal de Zoologie, l. II, P- 380, av. fig. Comvles rend, hebd., t. LXXXVII, p. 107. .. (6) Maxillaire inférieur pourvu de ses quatre molaires; vu en dessus et par le profil externe. ZOOL. ET PALÉONT. GÉNÉRALES. 58 — soit marquée parmi les C a via dés auxquels appartient le genre Anœma ; je les rap¬ proche de préférence des Hélamys, auxquels ils ressemblent par la forme de leurs molaires (1). 4. On n a encore trou\é, dans le Quercy, qu’un très-petit nombre d’ossements ayant appartenu à la division des Édentés. Ce sont trois phalanges dont deux ter¬ minales Ires-caractéristiques, comme le sont habituellement celles de ces animaux. J’en donne les figures sur une des planches de cet ouvrage (2). M. Gaudry, qui les a, le premier, fait connaître (3), y voit 1 indication d’une espèce bien plus petite que l’ Ancylotherium Penthelici, et qu’il rapporte à ce genre en l’appelant A. priscum , et, en effet, c’est aux parties correspondantes du squelette de cet animal qu’elles res¬ semblent le plus. Cependant la plangette est plus élargie, plus courte, moins falciforme, et sa fis¬ sure terminale a ses deux branches plus écartées l’une de l’autre. Quelques diffé¬ rences dont 1 importance est d ailleurs moindre peuvent également servir à distin¬ guer 1 autre phalange appartenant à un animal de même taille, qui est une pre¬ mière phalange ; je la figure aussi. Une extrémité inférieure d’humérus, qui fait partie de la collection de M. H. Fil- hol, et que ce savant a bien voulu me communiquer, pourrait bien provenir du même animal que les deux phalanges dont il vient d’être question. Elle est de l’hu¬ mérus droit. On lui reconnaît une analogie incontestable avec la même portion de l’os du bras étudiée dans les genres Macrothérium etÀncylothérium, mais aussi quelques particularités qui conduiraient, si cet os avait bien l’origine que nous lui attribuons, à faire de Y Ancylotherium priscum un genre particulier. Cependant, l’épitrochlée manque, comme chez ces derniers, de perforation destinée au passage de l’artère cubitale et l’épicondyle ne forme pas l’énorme saillie caractéristique de l’humérus des Pangolins et de la plupart des autres Édentés. Mais par ce caractère même, l’hu¬ mérus trouvé en Quercy a aussi plus de ressemblance avec celui des deux grands Edentés précédemment découverts dans le miocène européen, et en réalité il ne s’en éloigne guère que par un aplatissement plus marqué et une saillie plus relevée du bord externe de sa trochlée, ainsi que par un élargissement proportionnellement un peu plus fort de sa poulie condylienne. La largeur de l’os à ce point est de 0,040. On pourait le comparer à un humérus de Pangolin qui serait dépourvu (1) Zool. el Pal. franç p. 35. — l/isl. nal. des Mammifères, i. I, p. 3 72. (2) PI. xi, lig. 13 et 14. (3) Journal de Zoologie, t. X, p. 519, pl. xvm, fig. 2-8. — 59 — de la forte saillie interne que ee genre possède en commun avec la plupart des Édentés actuels. Le Paresseux aï est, en effet, avec les Macrolhéridés, le seul Édenté qui manque de perforation épitrochléenne, et, sauf plus de gracilité, son humérus n’est pas absolument dépourvu de toute ressemblance avec celui des animaux du groupe éteint dont nous parlons. M. Gaudry n’avait considéré que provisoirement l’Édenté des phosphorites comme un Ancylothérium ; je crois, d’après ce que j’en viens de dire, qu’il devrait en être séparé, et je proposerai de l’inscrire sous le nom générique de Schizolherium ; ce sera le Schizotiieiuum priscum. Une autre phalange onguéale d’Édenté décrite par M. Gaudry est-elle du même animal? C’est là une question à laquelle il est bien difficile de répondre avec quelque certitude. Je me bornerai donc à rappeler qu elle est plus petite que celle dont il a été parlé plus haut (0,011 au lieu de 0,029) et que sa forme est sensible¬ ment différente de la sienne. J’en donne aussi la figure (1). 5. Il nous reste, pour terminer ce qui est relatif aux Mammifères fossiles dans les phosphorites, à parler des restes des Marsupiaux véritables qui ont été trouvés dans les mêmes gisements. J’ai déjà signalé parmi eux des maxillaires appartenant au genre Perathe- rium (2), et il a été retrouvé depuis lors d’autres débris appartenant aussi à ce genre. § VI. Vertébrés ovipares des mêmes gisements . Des Oiseaux, des Reptiles et des Batraciens ont aussi laissé leurs débris dans les dépôts à phosphates, et j’ai déjà signalé plusieurs d’entre eux en indiquant les genres auxquels ils ont appartenu (3); toutefois, je réserverai les détails que je me propose de publier à leur égard, jusqu’à ce que j’aie pu en observer un plus grand nombre et en faire une étude comparative avec des pièces analogues recueillis dans d’autres gisements. Je me borne donc à rappeler ici que la classe des Oiseaux m’a fourni un hurné- (1) PI. XI, fig. 15. (2) Comptes rendus hebdom., t. LXXYII, p. 107. (3) Comptes rendus hebd., t. LXXVII, p. 106. - Journal de Zoologie , t. II, p. 376. — 60 — rus indiquant un Falconidé de médiocre dimension, et la portion antérieure du tarse d’une espèce grande comme le Lagopède et qui est comparable, à certains égards, à ce Gallinacé. M. P. Sauvage possède aussi des débris d’Oiseaux recueillis dans le Quercy ; il m’en signale parmi eux qui proviendraient d’Àccipitres nocturnes. Il n’est pas rare de trouver aussi des fragments de carapaces de Chéloniens en certains endroits, et j’en ai moi-même ramassé, ainsi que divers autres ossements de ces animaux ; d’autres m’ont été remis par M. Daubrée. Aucun de ceux que j’ai vus jusqu’à ce jour ü’a appartenu à des Trionyx, mais beaucoup indiquent une espèce de Tortue terrestre dont la taille rappelait celle des grandes espèces du même genre qui ont été enfouies dans plusieurs autres localités; quelques-uns proviennent d’Emydes. Il y a aussi des dents, des os et des plaques dermato-squelettiques de Crocodiles; quelques-unes de ces pièces ont appartenu à des individus de grande taille. Les Ophidiens sont représentés par deux espèces au moins, dont la plus grande dépassait sensiblement nos espèces indigènes; je figure une de ses vertèbres vue par ses deux faces antérieure et postérieure. Je l’ai provisoirement indiquée comme pouvant être attribuée au genre Paléophis. Les Sauriens paraissent avoir été assez variés et il y en avait certainement de plusieurs genres, dont quelques-uns ne sont plus repré¬ sentés de nos jours que dans les régions chaudes. Quelques fragments indiquent, toutefois, des Lacertiens; d’autres paraissent avoir plus d’analogie avec les parties correspondantes envisagées dans les Yaraniens. C’est à ce groupe que j’attribuerai provisoirement la partie supérieure de crâne, remarquable par les nombreux petits tubercules or¬ nant ses plaques ostéodermiques, dont je donne ici la figure de grandeur naturelle. Ce sera le Varanus? margariticeps. Tous les Vertébrés, les uns vivipares, les autres ovipares, énumérés dans les premiers paragraphes de ce chapitre, avaient la respiration aérienne, et il en est de même de ceux auxquels ces dernières lignes sont consacrées; mais il ne faut pas oublier qu’il a existé en même temps qu’eux des Batraciens de la division des Anoures, et que ceux-ci fréquentaient les eaux Varanus ? margariticeps (2). üphiclien (1). (1) Vertèbre de la région dorsale, vue en avant et en arrière. (2) Partie de la surface du crâne, de grandeur naturelle. — Une des plaques dermiques vues isolément et grossie. — G1 — et y passaient même la première partie (le leur vie. Cependant il n u cntorc ^L‘ signalé aucun fragment de Poisson comme ayant été trouvé associé à tours debns. Des coquilles, les unes provenant de Gastéropodes terrestres tels que des Hélix et des Cyclostomes, les autres laissées par des espèces aquatiques de la même division, soit des Planorbes, soit des Lymnées, se rencontrent aussi quelquefois dans es phosphorites du Querey. Il y a de même des portions de quelques végétaux, mais les espèces auxquelles elles ont appartenu n’ont point été dénommées. Explication des planches VIII à XIII. Planche VIII. Mammifères attribues à l'ordre des Lémures. Fig. 1 et 1 a. — Crâne, vu en dessus 'et de profil, du Necrolemur anhquus. Fig 2 et 2 a. — Crâne, vu en dessus et de profil, du Palœolemur Betillei. Fig. 3 et 3 a. — L’une des branches d'un maxillaire inférieur, vu en dehors et en dessus. Fig. 4, 4 a et 4 b. — Crâne du Lepladapis magnus, vu de profil, en dessus et en dessous. Ces figures sont de grandeur naturelle. Planche IX. Cadurcotherium Cayluxi. Fig. 1. - Dernière molaire supérieure peu entamée par l’usure, et dont les racines n’étaient pas encore ossifiées, vue par la face externe. Fig. 1 a. — La même dent, vue par la face interne. Fig. 2. — Dernière molaire supérieure d’un autre sujet, dont la couronne a été notablement entamee par l’usure et qui avait ses racines ossifiées, vue par la face externe. Fig. 2 a. — La même, vue par la couronne. Fig 3. _ Une des arrière-molaires inférieures, peu entamée par 1 usure et dont les racines n étaient pas encore ossifiées, vue par la face externe. Fig. 3 a. — La même dent, vue par la couronne. Fig. 3 b. — La même dent, vue par la face interne. Fig. 4. — Une des arrière-molaires inférieures, plus entamée à sa couronne, sans doute d un autre sujet et ayant les racines ossifiées, vue par sa face externe. Fig. 4 a. — La même dent, vue par la couronne. Fig. 4 6. — La même dent, vue par la face externe. Ces figures sont de grandeur naturelle. Planche X. Anlhracotherium et Entelodon. Fig. l et 1 a. — Maxillaire supérieur d ’Anihracotherium alsaticum , encore pourvu de ses dents molaires et canines , vu de profil et en dessous, pour montrer la couronne des dents. Des phosphorites du Querey. Réduit aux \ de la grandeur naturelle. — 62 — Fig. 2, 2 a et 2 6. — Portion considérable de maxillaire inférieur d’un Entelodon magnum, de PAgenais ; vue de profil et en dessus, pour montrer la couronne des dents ou les alvéoles de celles qui sont tom¬ bées, et en avant pour faire voir sa région mentonnière. Réduite à i. Planche XI. Mammifères ongulés des dépôts à phosphates. Fig. 1. — Maxillaire supérieur de Plesiomeryx, montrant les dents molaires, vues par la couronne. Fig. 2 et 2 a. — Maxillaire supérieur de Plesiomeryx. Fig. 3. — Maxillaire inférieur du môme. Fig. 4. — Maxillaire inférieur de Cainolherium. Fig. 5. — Maxillaire inférieur de Xiphodon ? tragulinum. Fig. 6. — Portion de maxillaire inférieur du Tapirulus hyracinus portant encore les trois dernières et lais¬ sant voir, en avant de ces dents, les alvéoles des quatre prémolaires qui les précédaient. — Fig. 6 a, la couronne des trois arrière-molaires encore en place. Fig. 7. — Les trois arrière-molaires supérieures du Cebochœrus minor, encore en place sur un fragment du maxillaire, et, en avant d’elles, l’indice des deux racines de la molaire qui les précédait; ces dents sont vues par la couronne. Fig. 8 et 8 a. — Les deux dernières molaires inférieures du même animal, vues de profil et par la cou¬ ronne ; en avant d’elles est l’indice de la dent à deux racines qui les précédait. Fig. 9 et 9 a. — Portion d’un maxillaire inférieur du Lophiomeryx Chalaniali, montrant les cinq dernières molaires inférieures vues de profil et par la couronne, ainsi que les alvéoles des deux molaires qui les précédaient. Fig. 10. — Autre portion de maxillaire inférieur de la même espèce sur laquelle la première et la troi¬ sième molaire de lait sont encore en place, séparées l’une de l'autre par les deux racines de la seconde molaire de première dentition. En avant sont les alvéoles des trois incisives et celle de la canine. Fig. 11. — Cinq molaires (trois avant-molaires et deux arrière-molaires) en série continue du Chalicothe- rium modicum, vues par la couronne. Fig. 12. — Portion d’une dernière molaire de Lophiodon laulricense trouvée dans les phosphorites du Quercy. On l’a encadrée dans une esquisse de la même dent, faite d’après un exemplaire trouvé aux environs de Castres et l’un des types de l’espèce. Réduction à f. Fig. 13, 13 a et 13 b. — Première phalange de Schizolherium priscum vue en dessus, en dessous et de profil. Fig. 14. — Phalange onguéale du même animal vue en dessus et de profil. Fig. 15 et 15 a. — Autre phalange onguéale d’Édenté vue en dessus et de profil. Ces figures, sauf la figure 12, sont toutes de grandeur naturelle. Planche XII. Deux genres de la tribu des Machairodus. Machairodus palmidens (de Sansans). Fig. 1. — Portion d’une dent canine supérieure. Fig. 2. — Autre canine supérieure. Fig. 3. — Carnassière supérieure. Fig. 4. — Portion du maxillaire inférieur vu par sa face externe. 11 porte la seconde avant-molaire et a conservé les racines de la première. 03 — Fig. 4 a. — La môme pièce vue par le menton, pour montrer une (les canines dont la racine est encore en place et les alvéoles de deux incisives. . Fig. 5. — Portion d’un autre maxillaire inférieur montrant les racines des deux avant-molaires et la car¬ nassière encore en place mais incomplète. Fig. 6. _ Les deux avant-molaires inférieures, vues par leur face interne. Fig. y. — La carnassière inférieure, vue par sa face externe. Eusmilus perarmatus. Fig 8 et 9. — Deux canines supérieures avec l’indication de leur coupe. Tig. 10. - Portion de maxillaire inférieur sur lequel on voit la canine, l’avant-molaire et les alvéoles de lti carnassière. Fig. 11 et 11 u. _ Portion de la région mentonnière ayant conservé la canine et les deux incisives du même côté, encore en place. Fig i2. _ Le menton vu en avant, ainsi que les dents incisives et canines. Ces figures sont de grandeur naturelle. Planche XIII. Carnivores des dépôts à phosphates. Fig. 1 et 1 a. — Les quatre dernières molaires d’un Hyœnodon de moyenne taille, en place sur un frag¬ ment du maxillaire ; vues en dehors et par la face interne. Fig. 2. — Maxillaire inférieur, portant encore une des molaires, de YHyœnodon vulpinum. Fig 3 _ L’avant-dernière molaire inférieure de YHyœnodon exiguum , en place sur un fragment du maxil¬ laire inférieur, vue par ses faces externe et interne. Fig 4 et 4 a. — Les deux molaires de la mâchoire supérieure du même animal qui précèdent la carnas¬ sière, en place sur un fragment de l’os maxillaire ; vues par les faces externe et interne. Fig. 5. _ Les dents supérieures du Cryptoprocla? Edwardsii, vues par le profil externe. Fig o a — Les molaires supérieures du même, vues par la couronne. Fig. 6. - La canine et les molaires inférieures du même, en place sur un fragment de mâchoire, vues par la face externe. Fig. 7. _ Autre fragment de mâchoire inférieure, portant les mêmes dents. Fig g _ Maxillaire inférieur de Plesiogale, avec ses dents canine et molaires. Fig. 9. - Maxillaire inférieur d’un autre Plesiogale , avec la plupart de ses dents en place, vu par la face externe. Fig. 9 a. — Les molaires, vues par la face interne. Fig. io. — Maxillaire inférieur de YAmphictis ambigua, avec ses molaires ou par sa face externe. Fia 10 a. — Les mêmes dents, vues par la face interne. Fig. 11 et 11 a. - Maxillaire inférieur de Plesictis avec les molaires, vues par la face externe et par la face interne. Ces figures sont de grandeur naturelle. — 64 — CHAPITRE QUATRIÈME. REMARQUES AU SUJET DE PLUSIEURS GENRES DE CARNIVORES. La singularité des caractères observés chez plusieurs des Carnivores dont nous avons parlé dans les deux chapitres précédents donne un intérêt particulier aux observations dont certains animaux du même ordre, les uns actuellement fossiles, les autres vivants, ont été l’objet, et elles appellent une nouvelle étude de ces derniers. Le genre des Euplères, dont les affinités avec les Mammifères qui vont nous occuper ont été contestées par différents auteurs, est de ce nombre; il en est de même de l’animal du groupe des Ours, que M. l’abbé David a découvert au Tibet et auquel il a donné le nom à'Ursus melanoleucus , quoiqu’il ne doive pas rester dans le genre des véritables Ours, même en conservant à ce nom toute l’extension qu’il comportait autrefois. De même pour certains genres éteints, un nouvel examen peut fournir de plus amples renseignements à leur égard et nous proposons de nous en occuper aussi. § I. Eupleres Goudotii. L Euplère (1) est un Mammifère propre à Madagascar qui rappelle, par sa taille, les Genettes, mais a le pelage brun fauve, à peu près uniforme, sans taches et dont la queue n’est pas annelée, comme celle de ces animaux ou celle des Bassaris et des Galidies. Son museau est d’ailleurs plus long et plus fin que celui de ces Carni¬ vores, et sa boîte crânienne est plus renflée. Il tient le milieu, pour la grandeur, entre le Vansire et les espèces du même pays qu’on a nommées Galidie et Galidictis. Toutefois, les caractères de sa dentition permettent de le distinguer nettement de ces différents genres, et cela aussi bien par la formule des dents que par leur forme ou leur mode d’implantation. Doyère, qui a décrit le premier l’Euplère d’après un exemplaire encore jeune rapporté par M. Jules Goudot, croit que c’est le Fala- nouc de Flaccourt, parce que ce naturaliste l’a reçu des indigènes sous ce nom ; (1) Eupleres Goudotii , Doyère, Ann. sc. nat., 2» série, t. IV, p. 283, pl. viii; 1835. — G5 — mais cela parait douteux, si l'on se rappelle le passage suivant du voyageur fran¬ çais : « Falanouc, c'est la vraye Cyueltc ; il y en a vne grande quanhte. I.es i - tants de Manatingla, Sandrauinangha et Macobondo le mangent. » I es v dans la dentition do ce singulier genre, des particularités qui méritent d être prises en considération, et ces particularités ne permettent de l’associer d’une manière complète à aucun des groupes des Viverridés présentement existants. Des différences plus importantes encore le séparent des autres animaux du même ordre connus dans les différentes régions du globe, et il n’a sa place marquée a\ec quelque certitude dans aucune des divisions que cet ordre renferme. C’est apres a\oir décrit ses caractères en détails que nous pourrons mieux faire ressortir la \aleur de ces assertions et juger des véritables affinités de l’Euplère. Nous com¬ mencerons cet examen par le système -dentaire. L Euplère adulte dont j ai le crâne sous les yeux possède, comme celui qui a été décrit par M. Gray, quarante dents, savoir : 3 3 j c. - m. de chaque côté. Les incisives supérieures ont leur couronne écartée, un peu en palmette pour celle des deux paires internes et subcanïniformes pour la troisième; un faible intervalle les sépare les unes des auties, ainsi que sur la ligne médiane. Cet intervalle égale l’espace laissé vide entre la troisième paire de ces dents et les canines, qui ont, à leur tour, la forme arquée et un peu en crochet des incisives externes, mais dépassent d un tiers environ ces dents en grandeur. Viennent ensuite les molaires, dont la première, moins éloignée de la canine (0,002) que de la seconde avant-molaire (0,006), est également caniniforme, et a, comme les deux dents précé¬ dentes, sa couronne simple, mais arquée en arrière par suite de la convexité de son bord anté¬ rieur. La seconde avant-molaire est également distante (0,004) de celle qui la précède et de celle qui la suit, sa forme est aussi en crochet et sa couronne est amincie même en arrière, où elle présente une sorte de talon. Les autres molaires supérieures, au nombre de quatre paires, sont contiguës pour chaque côté. La première d’entre elles, qui est la troisième avant-molaire, a sa couronne irrégulièrement triangulaire, à sommet pointu, à base antérieure peu saillante, à base postérieure plus marquée et un peu aliforme, mais sans indice d’incision qui la sépare de la pointe médiane. Viennnent ensuite les vraies molaires, et d’abord celle qui répond à la carnas¬ sière. Sa partie antérieure est plus saillante que pour la troisième avant-molaire ; sa partie posté¬ rieure est en aile amincie, séparée par une fissure de la partie moyenne, qui est pointue et s’é¬ lève au-dessus des autres ; elle porte ensuite un talon appointi à la base antérieure de cette par¬ tie médiane, et sa coupe générale se fait remarquer par une disposition oblique que l’on retrouve d ailleurs dans la dent correspondante de beaucoup de Viverridés. Les deux dernières paires de molaires, répondant aux arrière-molaires ou tuberculeuses des mêmes animaux, sont subégales, la seconde étant cependant un peu plus faible, et elles ont la couronne surmontée de trois pointes indiquant une exagération du régime insectivore et dont deux sont situées sur deux saillies lon¬ geant le bord externe, tandis que 1 autre 1 est à la partie interne du talon à l’alignement de la saillie antérieure externe. Malgré des différences considérables ducs a l’écartement de certaines dents, à la forme en cro¬ chet de cci taincs autres, et surtout à 1 obliquité des deux dernières qui répondent aux vraies molaires, c est des ô iverridés de la division des Mangoustes et des Gcnettes que la dentition de 1 Euplère se rapptoche le plus; mais il faut remarquer qu’il y a dans l’ensemble des ses organes masticateurs étudiés a la mâchoire supérieure, et surtout dans leur tendance à ressembler aux — G 7 — dents des Sarigues, et, sous certains rapports, à celles des Ptérodons par l’obliquité de trois dernières molaires, une preuve qu’il ne fait réellement pas partie de la tribu des Mangust.ns. La forme du crâne de l’Kuplère vient, du reste, à l’appui de cette mterpretat.cn. Ajoutons en¬ core que la disposition tricuspide des vraies molaires des Sarigues est en harmonie usée e rc- gime^également insectivore de ces Marsupiaux, tandis que chez les 1 térodons, ou ces dents ont plus de force, elle indique des habitudes essentiellement carnassières et comparables a celles du Thylacyne et du Sarcophile, animaux actuellement propres à l’Australie. La mâchoire inférieure de l’Euplère présente le même nombre de dents que la supérieure, et elles y sont disposées de la même manière : 3 i. 1 c. 6 m. dont 3 av. m. 1 m. carn. et 2 arr. m. Les deux premières paires d’incisives sont petites et en palmettes ; la troisième, au heu d’être en crochet comme sa correspondante supérieure, a une forme peu différente de celles qui les précèdent, mais elle présente au bord tranchant une fissure qui la fait paraître bilobee. La canine est coupée un peu obliquement et renforcée au milieu de son bord postérieur par une petite sail¬ lie en forme de dentelon, ce qui lui retire son apparence canmiforme. Sans se toucher abso u- ment, sauf cependant celles de la partie interne, ces quatre paires de dents sont plus se. rees es unes contre les autres que cela n’a lieu pour leurs correspondantes supérieures, et celle qui les suit, c’est-à-dire la première fausse molaire, pourrait être aisément prise pour la véritable canine, tant sa forme rappelle celle des canines ordinaires; elle est moins ecartee de la vraie canine que de la seconde avant-molaire, dont elle est séparée par une longueur de 0,00b. Celle-ci présente une petite pointe aiguë sur le milieu de son bord antérieur, et en arrière un prolongement en talon comprimé, mais presque uni à son bord tranchant. Au contraire on voit sur la troisième avant-molaire, outre sa saillie dentiforme inférieure et sa pointe médiane aigue et relecee, un talon postérieur comprimé qui porte deux dentelures. Les trois dernières paires de dents sont de l'ordre des vraies molaires. La première, répondant à la carnassière, reproduit, mais en les exa¬ gérant, les caractères propres à la troisième avant-molaire. Les deux autres, plus longues, son aussi plus compliquées; elles présentent l’une et l’autre, à peu de chose près du moins la forme distinctive des deux dernières molaires des Viverrins, mais elles ont leurs tubercules plus com¬ primés et plus épineux. On y distingue quatre de ces tubercules, dont les trois anterieurs, places aux trois angles d’un même triangle, sont plus saillants que le postérieur, lequel se prolonge un peu sous forme de talon. A la dernière dent, ce tubercule en talon se décompose lui-même en trois petites pointes également disposées en triangle, mais en sens inverse des antérieurs qui le dé¬ passent notablement en dimension. Ce mode de conformation est encore un indice des appétits insectivores de l’Euplère, et l’on n’y remarque aucune analogie avec la disposition des dents correspondantes envisagées chez les Ilyénodons et les Ptérodons, non plus qu avec ce qui se voit chez le Thylacyne et le Sarcophile. La série des dents molaires supérieures de l’Euplère occupe une longueur de 0,03;, et il en est de même pour ses dents inférieures. Vues de profil, ces dents rappellent, a quelques égards, celles du Priodonte et celles du Potaraophile, mais l’écartement de plusieurs d entre elles at¬ ténue considérablement cette ressemblance; leurs dimensions sont également beaucoup moindres, et si on les examine par la couronne, on trouve des différences plus sensibles encore, tt.cn n ex¬ clût, toutefois, la possibilité de classer l’Euplère avec ces animaux dans la famille des \iver- ridés, mais il faut en faire une tribu a part dans ce gioupe. . C’est aussi à ranger l’Euplère parmi les Carnivores que nous conduit l’étude attentive de la dentition de lait, ou première dentition de ce singulier Mammifère. On y trouve, en effet, comme — 68 — chez les autres animaux du même ordre, des dents de lait de trois sortes, et, de même que la plupait d entre eux, il a aussi trois paires de molaires à chaque mâchoire pendant le premier âge. Aussi, de Blainville, qui n’avait observé que le crâne de l’Euplère jeune, avait-il parfaite¬ ment reconnu que la dentition complète de cet animal devait comporter quarante dents.' _ D°yère a attribué à l’Euplère trois paires d’incisives supérieures et quatre paires infé- rieuies, mais en prenant ici la canine pour une incisive. Après s’étre borné à dire que la partie du système dentaire en place sur le sujet décrit par lui était de jeune âge, ce qui n’est pas con¬ testable. il a ajouté qu’il ne représentait pas une dentition terminée, ce qui est également évi¬ dent. D ailleurs il ne s’est pas préoccupé d’en comparer les différentes dents à la dentition de lait des autres animaux, ce qui est la conséquence de l’idée fausse qu’il s’était faite des affinités de 1 Euplère en plaçant cet animal parmi les Mammifères insectivores, animaux dont aucun n’avait encore fourni 1 exemple dune première dentition. De Blainville, ayant considéré l’Euplère comme un Carnivore, a été, par cela même, conduit à en comparer les dents à celles de ces ani¬ maux observés pendant leur jeune âge, ce qui doit, en effet, avoir lieu, et il y a vu : C’est-à-dire, pour chaque mâchoire, trois paires d’incisives de lait, une paire de canines ap¬ partenant à la même dentition et trois paires de molaires également provisoires ; ajoutant qu'il existe à chaque mâchoire une première paire de fausses molaires dépendant de la dentition per¬ manente, et une paire d’arrière-molaires supérieures, fort semblables par la forme à l’arrière- molaire de lait, ce qui me parait devoir être également accepté. La même disposition se répète à la mâchoire inférieure (1). Toutefois, il est possible, contrairement à l’opinion émise par l’auteur de l’Ostéographie, que les incisives et les canines en place sur le crâne du sujet rapporté par M. Goudot. appartiennent à la seconde dentition et non 5 la première. En effet, je n’ai pu m’assurer qu’elles aient bien au- dessous d’elles les germes des dents qui devraient les remplacer si l’interprétation de Blainville était exacte, mais la seconde fausse molaire supérieure et sa correspondante inférieure en place sont bien les premières paires des dents molaires de lait, puisqu’elles diffèrent de celles de l’adulte par plus de simplicité dans la forme de leur couronne, la supérieure ayant son talon moins fort et l’inférieure manquant de la pointe antérieure qui caractérise la molaire correspondante de l’a¬ nimal adulte. Cependant je ne trouve pas non plus chez le jeune sujet le germe des dents par lesquelles celles-ci devraient être remplacées. Il en est de môme sous ce double rapport (moindre complication de la dent de lait et manque tout au moins apparent de la dent qui l’aurait remplacée), cela aussi bien à la mâchoire supé¬ rieure qu’a l’inférieure, pour la paire des dents molaires encore en place sur la tête du sujet rap¬ porté par M. Goudot. Ces dents sont donc bien, comme l’a dit de Blainville, des dents de lait, c’est-à-dire de première dentition. (!) Quoique la première arrière-molaire persistante cle cette mèchoiro fût en place, sur la branche droite, de Blainville ne signale que son alvéole, n'ayant sans doute eu en ce moment sous les yeux que la branchie gauche de la mâchoire dont il s agit; mais il suppose avec raison l’existence, supérieurement comme infé¬ rieurement, d’une seconde paire d’arrière-molaires, ce que l’observation a démontré fondé. C'est toutefois à tort qu'il a pensé que la seconde arrière-molaire, qu’il appelle, par inadvertance, avant-molaire, « devait être extrêmement petite, peut-être même comme dans le Paradoxure d’Hamillon. » — (*)0 — La même remarque s’applique à la quatrième paire de molaires, répondant a la troisième de première dentition; elle diffère dans les sujets jeune et adulte, et ici la différence est plus grande encore, attendu que dans le premier sujet elle représente a l’une et a autre niac ioire une arrière-molaire, et que dans le second elle est la carnassière. C’est, d ailleurs, le mode do remplacement ordinaire aux Carnivores, dont les arrière-molaires persistantes poussent en arriéré de la dernière dent de lait, mais sont, au point de vue de la division des molaires en trois sortes (avant-molaires, principale ou carnassière et arrière-molaires), du même ordre que les arrière- molaires. Et, en effet, nous voyons dans le crâne de l’Euplère, provenant du voyage de M. Gou- dot, une première arrière-molaire, encore en germe, se montrer après l’arrière-molaire de lait aussi bien à la mâchoire supérieure qu’à l’inférieure, et ces dents répètent, 1 une et 1 autre, leur correspondante dans le sujet adulte. 11 est, d’ailleurs, probable que les légères différences qu elles présentent tiennent à l’usure de la couronne chez l’adulte plus qu’à tout autre cause. Sauf un peu plus d’élargissement du talon interne de la supérieure et, pour l’inférieure, son apparence rap¬ pelant davantage la dent correspondante des Mangoustes, des Mustélidés, etc., qui est tricuspide, leur homologie est facile à établir. . . L’examen des dents constituant la première dentition de l’Euplèrc concorde donc, ainsi que celui des dents prises à l’âge adulte, pour démontrer que la place de ce genre est marquée par¬ mi les Carnivores, et non, comme on l’avait d’abord supposé, parmi les Insectivores. Les caractères fournis par le squelette conduisent au même résultant. Le crâne de l’Euplère adulte est long de 0,087. 11 est remarquable par son allongement et par son étroitesse, surtout prononcés dans la région faciale. A cet égard, il rappelle, mais en 1 exa¬ gérant encore, une disposition qu’on ne connaissait guère que chez le Coati. Il est, toutefois, plus droit, et son apparence générale, de même que sa dentition, le rend facile à distinguer du crâne de ce dernier. La boîte cérébrale de l'Euplère participe de cette étroitesse, sans acquéiir, pour cela, l’élargissement quelle a d’habitude chez les Carnivores, et le plan occipital est renflé dans la partie correspondant au vermis du cervelet. La crête occipitale est appai ente, mais sans faire de véritable saillie, et il n’y a qu’une faible trace des lignes temporales, qui sont forte¬ ment écartées l’une de l’autre, au lieu de se réunir en une crête sagittale unique, comme cela a lieu dans beaucoup d’espèces, plus particulièrement chez les mâles arrivés à l’âge adulte. L’Euplère ne possède d’apophyse post-orbitaire ni sur le frontal, ni sur le zygomatique, et l’arc formé par ce dernier os n’a qu’une très-faible courbure. La surface palatine est, en outre, allongée et étroite, et l’échancrure des arrière-narines est assez grande. La caisse auditive a aussi un volume assez considérable, mais les trous crâniens sont de petite dimension. Par ces différents traits de sa tète osseuse l’Euplère se laisse aisément distinguer de tous les autres Carnivores, mais sans offrir, pour cela, une analogie réelle avec celle des Insectivores. On jugera, par la figure que nous en donnons, de la valeur des particularités piincipalcs que présente l’agencement de ses différents os les uns avec les autres. En somme, ses analogies prin¬ cipales sonUivec les Yiverridés, mais elles ne l’associent exactement à aucun des animaux ren¬ trant dans cette famille, et il faudra, comme l’ont proposé I. Geoffroy ctM. Gray, faire de l’Eu- plère le type d’un groupe à part. Ce groupe doit, toutefois, avoir sa place parmi les Carnivores de la famille dont il vient d’être question, ce qui confirme la conclusion à laquelle nous ont déjà conduit l’examen du système dentaire de 1 Euplère et celui de sa foi me encéphalique. La mâchoire inférieure est grêle et allongée ; elle a son condyle un peu oblique. La symphyse n’y occupe pas une étendue beaucoup plus grande que dans les autres animaux du même gtoupe, — 70 mais elle conserve le caractère de faiblesse propre aux autres parties de la tète. Un espace assez considérable existe entre la dernière molaire et le commencement de l'apophyse coronoïde; la fosse massétérienne est faible. Je n'ai pas pu examiner l’os hyoïde. Comparé à celui de la Genette, l’atlas montre moins de développement dans ses ailes latérales ou apophyses transverses, et ses saillies sont moins accusées; les trous y ont, d’ailleurs, une disposition peu différente. Il en est de même pour 1 axis, dont la crête et l’arc neurapophysaire ont moins de force. La ci etc médiane qui longe en dessous le corps de cette vertèbre est aussi moins accusée. C est également par plus de faiblesse que se distinguent les cinq autres vertèbres de la région cervicale. Le nombre total des vertèbres dorsales est de treize, et il y en a autant chez la Genette. Ce chiffre se répète, bien entendu, pour les cotes observées dans les deux genres, et les formes sont à peu piès identiques, mais dix des cartilages costaux de l’Euplère remontent jusqu’au sternum, tandis qu il n y en a que neuf chez la Genette. Le sternum offre les mêmes caractères que dans ce dernier genre. On y trouve, toutefois, neuf sternèbres au lieu de huit, ce qui est en rapport avec le nombre plus grand des vraies côtes. Chacun de ces animaux a sept vertèbres lombaires; mais celles de l’Euplère ont leurs apo¬ physes épineuses plus grêles et plus penchées en avant. Leur ensemble indique en même temps plus de légèreté et de souplesse. Il y a, chez l’un et chez l’autre, trois vertèbres sacrées synostosées par leurs corps, et dont l’antérieure fournit presque à elle seule la surface d’articulation de cette partie de la colonne ra¬ chidienne avec l’os des iles. C’est le nombre et la forme des vertèbres sacrées habituel aux Vi- verridés et à la plupart des Carnivores ; cependant les Ours ont cinq vertèbres au sacrum. La queue de l’Euplère se compose de vingt vertèbres dont les deux premières ont de fortes apophyses transverses. A partir de la troisième, ces apophyses décroissent, et les dernières en manquent tout à fait, ainsi que d’arcs neurapophysaires et hémapophysaires ; le premier os en Y, qui est de moindre dimension que le second, se voit entre la seconde et la troisième coccy- gienne. L’omoplate de l’Euplère est moins large et plus longue que celle de la Genette. Son apophyse coracoïde a moins de saillie. L’humérus est, à peu de chose près, le même dans les deux animaux, car la Genette peut, comme l’Euplère, présenter à la fois un trou épitrochléen et une perforation de la fosse olécra¬ nienne, caractères qu’on trouve rarement réunis dans les Carnivores. On le cite, cependant, chez le Télagon, le Taïra, le Rate], etc., et je l’ai observé chez diverses espèces d’IIyénodons et de Ptérodons (1). La saillie interne de l’extrémité inférieure de l’humérus, au-dessus de laquelle se voit la perforation destinée à l’artère cubitale, est sensiblement plus forte chez l’Euplère que chez la Genette. L’avant-bras est à peine différent entre les deux animaux que nous comparons; il en est de même du pied de devant, dont les phalanges onguéales ne sont point rétractiles. Toutefois, le pouce antérieur de l’Euplère dépasse sensiblement, en longueur, celui de la Genette. L’os innominé n’a pas tout à fait la même configuration chez les deux genres. L’Euplère pos¬ sède une saillie épicotyloïdienne ou iléo-pectinée très-marquée, ce qui ne se voit pas dans la Ge- (1) P. Gerv., Zool. et Pal. fr. , p. 233, pl. xv, fig. 2. — Ici., Journ. clc Zoologie , t. II, p. 379, pl. xv, lig. 5. — 71 — nette; son trou obturateur est, en môme temps, plus grand et de forme un peu differente; son bord ischiatique est plus long, oblique et à peu près rectiligne; enfin il a l’iléon un peu plus large et moins excavé Il n’y a rien de particulier à signaler pour le fémur, si ce n’est que cet os est un peu plus ro¬ buste chez l’Euplôre. Le tibia et le péroné sont, comme cela est ordinaire aux Carnivores, séparés dans toute leur longueur. Les os du pied de derrière montrent aussi très-peu de différence. Il suffira, pour s’en assurer, de jeter les yeux sur les figures que nous donnons de ces différentes pièces. Les doigts de ce pied sont au nombre de cinq, comme ceux du pied de devant ( I). Le squelette de l’Euplère que nous venons de décrire nous laisse incertain sur le point de savoir si cet animal possède un os pénien; nous ignorons même le sexe du sujet dont ce squelette provient; peut-être était-ce une femelle. Les détails dans lesquels nous venons d’entrer à l’égard de l’Euplère ne nous permettent pas de douter que, contrairement à 1 opinion quon s en était faite d a- bord, ce genre de Mammifères ne doive être placé parmi les Carnivores, et non avec les Insectivores, et que son rang ne soit marqué dans la famille des Yiverridés, animaux parmi lesquels il devra constituer une tribu particulière sous le nom d’Eu- plérins (. Euplerina ). La tribu des Genettes parait être celle dont les Euplérins se rapprochent le plus. Les Euplères sont des Carnassiers plus insectivores que les Genettes; ils dépassent aussi les Manguslins à cet égard et s’éloignent sensiblement des Paradoxures, qui ont, au contraire, une tendance évidente à devenir omnivores. rianche VIL Osléologie de l’Euplère de Goudot. Fig. 1. — Les molaires supérieures, vues par la couronne. Fig. 1 a. — Les molaires inférieures, vues de même. Fig. 2. — Le crâne, vu de profil. Fig. 2 a. — La mâchoire inférieure, vue de même. Fig. 3. — L’atlas, vu en avant. Fig. 3 a. — Le même, vu en dessus. Fig. 4. — L’axis, vu de profil. Fig. 4 a. — Le même, vu en dessous. Fig. 3. — La sixième vertèbre cervicale, vue de profil. Fig. g. — La dernière vertèbre dorsale, vue en dessus. Fig. 6 a. — La même, vue de profil. Fig . 7. — La dernière vertèbre lombaire, vue de profil. (1) De Blainville a déjà donné, dans son Ostéographie des Viverra, la figure des membres de l'Euplère en¬ visagés dans leurs parties osseuses. L'humérus n'y montre pas de trou dans la fosse olécrane, mais cela doit tenir à l’âge moins avancé du sujet qu’il a observé. — 72 Fig. la. — La même, vue en dessus. Fig. 8. — Le sacrum, vu en dessus. Fig. 9. — Quatrième vertèbre coccygienne, vue en dessus. Fig. 10. — L’omoplate, vue par sa face externe. Fig. 11. — L’humérus, vu en avant. Fig. 12. — L’avant-bras, vu par sa face externe. Fig. 13. — Le pied de devant, vu en dessus. Fig. 14. — Son doigt médian, vu par sa face externe. Fig. 15. — Los innominé, vu par sa face externe. Fig. 16. — L’humérus, vu en avant. Fig. 17. — La jambe, vu en avant. Fig. 18. — Le pied de derrière, vu en dessus. Fig. 19. — Le calcanéum, vu en dessus. Fig. 19 a. — Le calcanéum, vu en dessous. Fig. 20. — L’astragale, vu en dessous. Fig. 21. — L’orteil médian, vu par sa face externe. Nota Ces figures sont de grandeur naturelle, sauf celles des n°* 1 et 1 a, qui sont au double. § h. Sur l'Ursus melanoleucus de l’abbé Armand David. Le Muséum de Paris doit à l’abbé Armand David, l’un de ses naturalistes, d’im¬ portantes collections géologiques, botaniques et zoologiques, recueillies par ce cou¬ rageux voyageur dans la Chine centrale, la Mongolie et le Tibet oriental. Dans ces collections figure un nombre considérable d’objets intéressants que le Muséum ne possédait pas encore, ou qui sont meme nouveaux pour la science. Leur descrip¬ tion a été publiée en partie, soit par l’auteur de ces précieuses découvertes, soit par diverses autres personnes. Les Mammifères dont M. Alphonse Milne Edwards s’est plus particulièrement occupé renferment, entre autres animaux nouveaux, un Carnivore que l’on prendrait à la première vue pour une espèce d’Ours et dont l’abbé David a, en effet, parlé dans le Journal de ses voyages sous la dénomination d ’Ursus melanoleucus (1). Cet animal habite les montagnes les plus inaccessibles du Tibet oriental. Il ac¬ quiert la taille de nos Ours d’Europe, et son apparence générale ressemble assez à la leur, quoique ses pieds présentent dans leur forme quelques particularités sur lesquelles nous reviendrons plus loin. Il est, en grande partie, blanc ou plutôt jaunâtre, mais avec le tour des yeux et les oreilles noirs, les quatre membres brun- noir et la poitrine encadrée d’une zone de cette dernière couleur qui remonte, en (1) Nouvelles A rchives du Muséum d'histoire naturelle, t. V, p. 14 du Bulletin ; 1869. T. II ■ PL . II ZOOLOGIE F.T PALEONTOLOGIE GENERALES . P. Gervais divexit. Delahaye delineayit- lmp Beopiet, Paris . Tasmani en rapporté par l’expédition de la Favorite . T. Il .PL. IV. H. Formant delineavit. Imp .Becpuei, Pans . P. Gervais divexit. Moules intracrâniens . i . DE TASMANIEN._ 2. DU NAIN BÉBÉ._ 3. DE MICROCÉPHALE . ZOOLOGIE ET PALEONTOLOGIE GENERALES ZOOLOGIE ET PALÉONTOLOGIE GENERALES . T. II. PL. V. DelahcLye delineavit. Imp. Becqnet, Tari s . 5 P. (servais direxit. Singes fossiles . T. II .PL. VIII. ZOOLOGIE ET PALEONTOLOGIE GENERALES 4 Delahaye delineavit. Imp. Becquet, Taris. P. Gervais direxit. l .NECROLEMUR ANTIQUUS — 2-3. PALÆOLEMUR BET1LLEI. — 4. LEPTADAP1S MAGNUS ZOOLOGIE ET PALEONTOLOGIE GENERALES . T. II. PL .IX W:-: lmp .Becquet, Paris e delineavit. 4 WL %\x ld CADURCOTHERIUM CAYLUXI ZOOLOGIE ET PALÉONTOLOGIE GENERALES . T. Il- PL. X.. ImpBecquet, Paris e delineavit Delahaji 1. ANTHRACOTHERIUM ( de Caylu s ) . — 2 . ENTELODON (deVAjmâ.). T. IL PL XII. zoologie et paléontologie generales . Delahaye delmeavit. ImpSecipiet Pans P. Gervads direx.it. 1_7. MACHAI RODUS PALMIDENS . _ 8 _12 . EUSMILUS PERARMATUS . ZOOLOGIE ET PALEONTOLOGIE GÉNÉRALES . t. n. pl . nu. Delahaye delineavit. Imp.Becquet. Paris . V. Gervais direxit. [_4. HYÆNODON. _ 5_7. CRYPTOPROCTA ?_8_9. PLESIOGALE.-IO . AMPHICTIS . 11. PLESICTIS . .... my , lueuiui k ue lit aocieie ue géographie, chargé d’une mission. 1 très-fort volume de texte, papier grand raisin, accompagné d’un atlas de 28 planches, toutes inédites, format grand in-folio. SU fr. Le volume de texte séparément. 9 fr. Le volume de texte contient te journal du voyage et les résultats scien¬ tifiques recueillis durant l'expédition. ÉTUDE HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE DE LA TRIBU DE JUDA, par M. E. G. Dry, chargé d’une mission en Orient par Son Exc. M. le ministre de l’instruction publique, i beau vol. in-’i accompagné de 2 cartes grand aigle, de plusieurs planches et de figures intercalées dans le texte. 16 fr. DESCRIPTION HISTORIQUE ET GÉOGRAPHIQUE DE L’ASIE MINEURE, comprenant les temps anciens, le moyen âge et les temps modernes^ avec un précis détaillé des voyages qui ont été faits dans la Péninsule depuis l’époque des croisades jusqu’aux temps les plus récents, précédée d’un tableau de l'histoire géographique de l’Asie depuis les plus anciens temps jusqu’à nos jours, par M. Vivien de Saint-Martin, secrétaire de la Société de géographie. 2 forts vol. in-8 avec cartes. 25 fr. VOYAGES EN ARABIE, contenant la description des parties du Hedjaz regardées comme sacrées par les musulmans, celles des villes de la Mecque et de Médine, et des cérémonies obser¬ vées par les pèlerins; suivies de notions sur les mœurs, cou¬ tumes et usages des Arabes sédentaires et scénites, et sur l’histoire de la géographie de ces contrées, par Burckardt. 3 vol. in-8 ornés de cartes et de plans. 22 fr. 50 c. VOYAGE DE L’EMBOUCHURE DE L’INDUS A LAHORE, A CABOUL, A BALAK, A BOUKARA, et retour par la l’erse, par le lieutenant A. Dûmes, membre de la Société royale, lieutenant au service de la compagnie des Indes, traduits par M. D. Eyriès. 3 vol. in-8 accompagnés d’un allas. 30 fr. JOURNAL D’UNE RÉSIDENCE EN CIRCASSIE, par Stanislas Dell; ouvrage traduit de l’anglais, augmenté d’une introduction historique et géographique, et de notes tirées d’ouvrages récents et non traduits, par L. Vivien de Saint-Martin, secré¬ taire général de la Société de géographie. 2 vol. in-8 accom¬ pagnés de plusieurs planches et carte. 22 fr. LA HONGRIE ET LA VALACHIE, par E. Thoueenel. 1 vol. in-8, orné d’une carte indiquant le cours du Danube jusqu’à sou embouchure, et donnant le nom des villes, villages, bourgs, hameaux, châteaux, etc., qui se trouvent sur ses bords, ainsi que l’indication de toutes les stations de bateaux à vapeur qui remontent ou descendent le fleuve. 7 fr. 50 c. LA ROMANIE, ou origine, langage, géographie, histoire, litté¬ rature, orographie et statistique des peuples de la langue d’Oc, Ardaliens , Valaques et Moldaves, résumés sous le nom de Domans, par J. A. Vaillant. 3 vol. in-8, carte. 21 fr. HISTOIRE DES PRINCIPAUX TRAVAUX EXÉCUTÉS EN ÉGYPTE, depuis la plus haute antiquité jusqu’à nos jours, par Linant de Dellefonds Dey, ministre des travaux publics en Égypte. 1 très-fort vol. in-8, accomgagné d’un atlas grand in-folio renfermant 11 pl. imprimées en couleur et retouchées au pinceau, dont plusieurs doubles et quadruples. 70 fr. ETBAYE (L’)t pays habité par les Arabes Bicharieh, géographie, ethnologie et mines d’or, par Linant de Dellefonds. In-8, accom¬ pagné d’un atlas renfermant une carte grand aigle et 13 plan¬ ches in-folio lithographiées. 38 fr. VOYAGE EN ABYSSINIE, exécuté par une commission scien¬ tifique, composée de MM. Théophile Lefebvre, lieutenant de vaisseau, A. Petit et Quart in Dillon, docteurs-médecins, et Vignaud, dessinateur. 6 vol. grand in-8 et 3 atlas grand in-folio, renfermant 202 planches dont 72 tirées en couleur et retou¬ chées au pinceau, avec une carie grand aigle. 500 fr. VOYAGE A LA COTE ORIENTALE D’AFRIQUE, exécuté par le brick le Ducouëdic, sous le commandement de M. Guillain, capitaine de vaisseau, publié par ordre du gouvernement. 3 vol. grand in-8 et 1 atlas grand in-folio composé de 60 plan¬ ches (cartes, plans, vues costumes, portraits, ethnologie, ethno¬ graphie, etc.), et lithographié par MM. Dagot, E. Cicéri, J. Jacottet, Sabatier et Vogt , d’après des épreuves daguerriennes et les dessins de MM. Caraguel et Dridet, enseignes de vaisseau, avec plusieurs grandes cartes gravées. 102 fr. JOURNAL DE ZOOLOGIE, comprenant les diverses branches de cette science, histoire des animaux vivants et fossiles, ana¬ tomie et physiologie comparées, embryogénie, histologie, tératologie, etc., etc., par M. Paul Servais, membre de l’Aca¬ démie des sciences, prof d’anatomie comparée au Muséum. Le Journal de zootoyie renferme