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Full text of "Journal d'horticulture pratique de la Belgique"

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Historié, archivée! document 

Do not assume content reflects current 
scientific knowledge, policies, or practices. 


















































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JOURNAL 

D’HORTICULTURE 


PRATIQUE. 


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JOURNAL 

D’HORTICULTURE 

/ 

DE LA BELGIQUE, 


GUIDE DES AHATEUKS ET JjIRDIlVIERS. 


ÏDirftt., M. ©aleotti, 

HORTICULTEUR, MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES. 


DIXIÈME ANNÉE. 


l^rurclUs, 

F. PARENT, IMPRIMEUR-ÉDITEUR, 

Montagne de Sion, 17. 

ON SOUSCRIT CHEZ TOUS LES LIBRAIRES. 





JOURNAL 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


DOYENNÉ DE BRUXELLES (De Jonche). 

FRUIT FIGURÉ DANS CE NUMÉRO. 

L’arbre est un semis de 15 ans, très-vigoureux; sa hauteur 
est de 5 mètres 50 centimètres; il est garni depuis le bas jus- 
qu’au sommet de branches fortes, étalées, faisant avec le 
tronc un angle très-ouvert. Le tronc, parfaitement cylindri- 
que, mesure 8 centimètres de diamètre. L’écorce du tronc et 
de toute la partie inférieure de l’arbre, est d’un brun cendré. 
Vers la partie supérieure, l’écorce du tronc est d’un brun 
clair, marquée de points blancs ; les branches du bas portent 
quelques épines et un certain nombre de lambourdes; les 
épines sont déjà rares vers le milieu de la hauteur de l’arbre, 
et encore plus rares dans sa partie supérieure où le bois à 
fruit domine. L’écorce des branches est d’un brun clair, ti- 
quetée de points d’un blanc argenté. Les mérithalles sont gé- 
néralement très-rapprochés, aussi bien à la partie supérieure 
de la tige que sur les branches et les rameaux. Le pétiole des 
feuilles, d’une longueur moyenne, plutôt court que long, est 
raide, vert ou légèrement coloré d’un rouge obscur. Les 
feuilles sont étroites, canaliculées, un peu ondulées ou con- 
caves. Leur nuance verte est claire à la surface inférieure, 
plus foncée à la surface supérieure; les nervures, peu sail- 
lantes, sont d’un blanc de cire; le limbe est légèrement denté. 

in" 1 . MARS. — i8S2. 1 


2 


JOURNAL 

Les boutons à bois, proéminents sur les rameaux, sont cepen- 
dant rentrés , plus gros à leur base , pointus , couverts d’é- 
cailles d’un brun noirâtre. Les feuilles des lambourdes et 
celles qui entourent les boutons à fruit ont le pétiole plus 
allongé ; le disque de ces feuilles est aussi plus développé ; 
leur forme est généralement plane, allongée, lancéolée. Les 
feuilles des boutons à bois sont pour la plupart accompagnées 
de folioles latérales ou stipules; celles des lambourdes en ont 
plusieurs , plus larges et plus développées ; ce sont des pé- 
tioles avec des rudiments de feuilles dont le disque n’est ni 
formé ni développé. 

Le bouquet floral, né sur la partie supérieure de l’arbre, 
porte sept fleurs. Le pédoncule des fleurs est court, gros; les 
fleurs sont grandes, ouvertes, planes. Le fruit noue facile- 
ment à l’abri des feuilles larges et longues dont la lambourde 
est garnie. Le fruit augmente graduellement de volume vers 
la fin de la première sève ; à la seconde sève, il achève de 
grossir et prend son volume normal et sa forme régulière, à 
la tin de septembre. Sa queue est grosse, à peine longue de 
2 centimètres, renflée vers le point d’attache, d’un brun clair 
avec quelques taches blanches semblables à celles des bran- 
ches et des rameaux. 

La forme régulière du fruit est plus rapprochée de celle 
d’un doyenné que de celle d un colmar; il est élargi à la base 
vers l’ombilic et rentré vers l’insertion de la queue, dévelop- 
pant par degrés sa grosseur jusqu’aux trois quarts de sa 
hauteur, puis diminuant jusque vers l’œil ou ombilic qui 
rentre à peine d’un demi-centimètre. L’épiderme du fruit est 
d’un fond vert clair, recouvert en grande partie de brun 
fauve; on remarque aussi à sa surface plusieurs gros points 
clair-semés, d’un brun obscur et cendré. 

Le 12 octobre 1851 , date à laquelle a été faite cette des- 
cription, le fruit mesurait en longueur 8 centimètres et en 
diamètre 6 centimètres. 

L’arbre conservait encore tout son feuillage; le fruit adhé- 
rait solidement à son support. Le 18 octobre, le fruit ne cé- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 5 

(lant pas à la pression du doigt, fut détaché en le coupant 
avec un morceau de la lambourde; pesé exactement, son 
poids était de 176 grammes. Une reproduction à Taquarelle, 
d’une ressemblance irréprochable, en fut faite par M. Yerna, 
de Bruxelles, peintre de fleurs et de fruits. La poire fut en- 
suite déposée dans le fruitier où elle fut l’objet d’une surveil- 
lance assidue toute spéciale, dans le but de connaître avec le 
plus de précision possible l’époque approximative de sa pre- 
mière production. Huit jours après son entrée au fruitier, 
son coloris, devenu plus clair, paraissait tendre à jaunir; elle 
fut retirée du fruitier le 8 novembre et dégustée le 10 du 
même mois. Elle avait alors la pellicule fine, la chair blanche, 
le trognon peu saillant, les loges des pépins peu prononcées , 
trois pépins avortés , un seid bien conformé , arrondi , de 
grosseur moyenne. La chair, demi^ondante, demi-beurrée, 
offrait une saveur vineuse très-délicate; elle était très-par- 
fumée. 

Quelles que doivent être les qualités définitives de ce fruit 
à sa seconde et à sa troisième production , nous avons cru 
pouvoir lui appliquer le nom de doyenné de Bruxelles, sa 
forme étant assez exactement celle d’un doyenné, et le pépin 
qui a produit cet arbre ayant été semé à Bruxelles pendant 
riiiver de 1856-1857. Cette désignation ne peut introduire 
aucune confusion; il n’existe dans les cultures aucune autre 
poire de ce nom. Nous prendrons les mesures nécessaires 
pour que cette dénomination lui reste; dans ce but, nous 
n’offrirons au commerce le doyenné de Bruxelles qu’après 
nous être assurés que le fruit réunit et conserve ses propriétés 
recommandables, et lorsque nous serons à même de fournir 
des pieds assez forts à nos clients. J. de J. 


4 


JOURNAL 


Cûlcnîrrtcr i)orttfoU 


TRAVAUX DU MOIS. 

1° Serres chaudes. — La plus grande partie des plantes 
conservées en serre commence à pousser avec vigueur ; le 
jardinier intelligent doit veiller constamment à ce que les 
serres reçoivent une certaine somme d’air extérieur, tout en 
veillant à ce que des courants ou tirages ne s’établissent avec 
violence et ne viennent surprendre les pousses délicates. On 
doit rapprocher les plantes près des vitrages, ombrer lorsque 
les rayons du soleil deviennent trop ardents, et tenir une bonne 
température d’environ 18 degrés centigrades pendant la nuit. 

Seringuez vos plantes avec de l’eau attiédie et profitez pour 
ce seringage d’une journée chauffée par le soleil et en com- 
mençant vers les quatre ou cinq heures du soir. C’est le mo- 
ment du rempotage pour une foule de plantes; c’est aussi 
celui de la taille. Aspergez les allées de la serre si la tempé- 
rature devient trop élevée. C’est à ces soins que vous devrez 
plus tard une végétation vigoureuse et une floraison abon- 
dante. 

2» Serres aux orchidées. — C’est à ce moment que ces 
plantes entrent en végétation et qu’en conséquence elles exi- 
gent un maximum de température et une grande somme d’hu- 
midité : la nuit au moins 18 à 20 degrés centigrades, et le jour 
une température proportionnée. Seringages fréquents, arrose- 
ments dans les allées de la serre, abris quelconques sur les vi- 
trages pour préserver les plantes des rayons solaires. Exami- 
nez les racines des espèces délicates, retranchez les parties ; 
veillez à ce que les stanhopea ne soient pas trop enfoncées dans 
les pots; relevez les plantes qui se trouveraient dans ce cas; 


(1) Cette revue mensuelle comprendra tous les travaux à taire à dater 
du 15 de chaque mois, époque de la distribution de ce recueil. 


O’HORTICULTÜBE PRATIQUE. 5 

dégagez le pseudo-bulbe de l’an dernier des morceaux de terre, 
de tessons ou de racines trop nombreuses, car c’est de là que 
doit naître cette belle tige florale qui , faute d’attention , ira 
plonger et pourrir dans le pot. Faites une chasse active aux 
cloportes, aux limaces surtout ; ces dernières sont très-friandes 
des jeunes pousses et des nouveaux pseudo-bulbes de stan- 
hopea et d’oncidium ainsi que des hampes florales d’orfowfo- 
glossum citrosmum; aussi, pour plus de sûreté, il est bon de 
mettre ces plantes dans une grande terrine pleine d’eau, les 
isolant ainsi du sol (I). Les vanda, ærides, saccolabmni, 
phalœnopsis, devraient être placées dans la partie la plus 
chaude de la serre. 

ô» Serre froide. — Admettez autant d’air extérieur que 
possible, tout en évitant des courants d’air froid. Les plantes 
nouvellement rempotées et reprises doivent attirer votre at- 
tention : donnez-leur de l’air et de la lumière. Rabattez les 
espèces qui se seraient trop allongées; taillez celles aux- 
quelles vous désirez donner telle ou telle forme. 

4» Serre à ananas. — Nous soiiimes à l’époque la plus fa- 
vorable pour le rempotage des plants d’ananas, pour espacer 
ceux qui sont cultivés en pleine terre dans la serre ; les plants 
des plus grandes espèces doivent être séparés les uns des 
autres d’environ 3 pieds (90 centimètres). Quelques arro.se- 
ments avec de l’engrais liquide étendu d’eau fortifieront les 
plants et contribueront à faire grossir le fruit et à lui donner 
un plus grand poids. Plongez les pots de plantes nouvelle- 
ment rempotées dans une bonne tannée bien chaude. 

a» Jardin d’agrément. — Quoi de plus beau pour un 
jardin que les nombreuses variétés de delphinium, phlox, 
genttana, lychnis, lobelia, et de tant d’autres plantes herba- 
cées, dont les fleurs se succèdent sans interruption depuis 
les premiers jours d’avril jusqu’aux jours froids de novem- 


(I) Dans notre prochain numéro nous donnerons le dessin d'un nou- 
veau vase inventé parM.- Van Volxem fils, qui veut bien nous en corn- 
muniquer la figure. 


JOURNAL 

l)re! Hâtez-vous donc de multiplier, de propager toutes ces 
plantes, afin de pouvoir les confier à la pleine terre. Il est 
inutile de faire remarquer que le jardin doit être tenu pro- 
prement, les plates-bandes et les massifs bêchés, les gazons 
égalisés et raffermis par deux ou trois passages du rouleau, 
et ensuite fauchés. 

Voici une liste de plantes de pleine terre qu’il convient de 
semer actuellement. 


Adonis vernalis et æsiivalis. 

Æthionema cordifolium. 

Agératum odoratum mexicanum . 

Agrostis pulcliella. 

Alonsoa incisifolia (urticæfolia). 

Alstroemeres [diverses espèces). 

Alyssum saxatile, monlanum, in- 
canum. 

Amarantus tricolor, bicolor, san- 
guineus. 

Amethyslea cœrulea. 

Ammobium alatum. 

Anthémis arabica et tinctoria. 

Anagallis grandiflora (coltina) et 
ses var iétés ; et les 

— Phillips! et fruticosa. 

Anchusa sempervirens cMtalica. 

Androsace carnea vitalliana. 

lAnemone alpina, coronaria, fragi- 
fera Halleri, japonica, narcis- 
siflora, pulsatilla, vitifolia. 

Antliadenia sesamoïdes. 

Antirrhinum majus et variétés. 

Aquilegia hortensis et variétés. 

— canadensis, sibirica, alpina. 

Arabis alpina. 

Arctotis breviscapa. 

Argemone grandiflora , mexi- 
cana, etc. 

Atriplex hortensis, var. atrosan- 
guinea. 

Asclepias incarnata, tuberosa, cu- 
rassavica. 

Asphodelus ramosus. 

Aster tenellus, alpinus, decorus. 

— ^sinensis [reine marguerite py ra- 
midale, anémone, naine et va- 
riétés) . 

Baptisia exaltata {plante nouvelle). 


Bartonia aurea. 

Bellis perennis. 

Blitum virgatum et capitatum. 

Brachy corne iberidifolia. 

Briza maxima. 

Brunellia grandiflora. 

Cacalia sonchifolia et aurantiaca. 

Calandrina elegans, grandiflora, 
speciosa. 

Calendula oflicinalis et variétés: 
pluvialis. 

Campanula pyramidalis et varié- 
tés; medium et variétés; spé- 
culum et variétés; grandiflora; 
peregrina ; lamiifolia; trache- 
lium; lalifolia; carpatica; spi- 
cata, etc. 

Canna indica, angustifolia, cocci- 
nea. 

— gigantea, flaccida, etc. 

Carlina acaulis. 

Catananche cœrulea et alba. 

Celosia cristata [crête de coq). 

Centaurea cyanus, montana, mos- 
chata, americana, phrygia , 
depressa, etc. 

Centranthus macrosipho carnea. 

Cheiranthus annuus [giroflée qua- 
ra7îtaine). 

— incana ; grœca et variétés. 

Chelone barbata. 

Chœnostoma polyanlhum. 

Chou frisé, les diverses variétés; 
lacinié, palmier; rave à feuille 
d’artichaut. 

Clarkia pulcliella, elegans. 

Gleome spinosa, pentaphylla. 

Clintonia pulcliella et elegaiLs. 

Cobœa scandens et stipufaris. 


D’HORTICCLTÜRE PRATIQUE. 7 


Coix lacryma [larmes de Job). 

Colchicum autumnale. 

Uolliîi^ia grandiflora et bicolor. 

GoJlomia coccinea et grandiflora, 

Cucurbila melopepo [coloquinte] et 
ses nombreuses variétés. 

Cucumis flexuosus [concombre ser- 
pent) et autres. 

Convoi viilus tricolor [belle-de-jour] 
et variétés. 

Coreopsis tinctoria , var. pumila ; 
picta. 

Crépis rubrae^ barbata, 

Crucianella stylosa. 

Cuphea silenoïdes, viscosissima. 

Cynoglossum linifolium. 

Ratura fastuosa , ceratocaula , me- 
tel. 

Delphinium ajacis majus et minus. 

—consolida, elatum, grandiflorum 
triste, pictum et autres varié- 
tés de pied-d’alouette. 

Dianthus caryophyUus [œillets) et 
ses variétés [œillets flamand, 
allemand , de fantaisie) ; mos~ 
cliatus. 

—superbus , barbatus , alpestris, 
collinus, scoticus, Gardneri 
[nouveau) . 

Dictamnus albus et fl. rubro. 

Digitalis purpurea, grandifl., etc, 

Doliclios lablab. 

Doronicum pardialanches. 

Dracoceplialum moldavicum, vir- 
ginianum , canariense , aus- 
triacum. 

Eccremocarpus scaber. 

Erodium moschatum. 

Emilia (cacalia) sagittata. 

Erinus alpinus. 

Ërysimum Petrowskianum. 

Escboltzia californica et la nouvelle 
variété à fleurs blanches. 

Eucnide bartonioides. 

Eupborbia variegata. 

Eutoca viscida et Menziezii. 

Gaillardia perennis, picta, etc. 

Galega oflicinalis et orientalis. 

Galeobdolon luteum. 

Gamolepis tagetes [nouveaiéj. 

Gentiana acaulis, alpina, nivalis 
asclepiadea, lutea, etc. 


Géranium sanguineum, pratense 
et robertianum. 

Geum coccineum, montanum. 

Gilia capitata, Iricolor et leurs va- 
riétés. 

Godetia rubicunda, vinosa, lepida. 

Grammantlies gentianoïdes. 

Gypsopbiia elegans. 

Hedysarum coronarium [sainfoin) 
et crista Galli, 

Reliant b us annuus et nanus (so- 
leiï). 

Heliophila dissecta [nouveau). 

Hesperis maritima et matronalis. 

Hibiscus palustris, africanus, trio- 
num. 

Hugelia cœrulea (Fraciiymene). 

Hely cbrysum bracteatum, macran- 
thum. 

Impatiens noli-me tangere , glan- 
duligera. 

Ipomæa (quamoclit vulgaris); coc- 
cinea, nil, bona nox, althæoi- 
des, 

Isotoma axillaris. 

Latbyrus odoratus [pois de senteur) 
latifolius et variétés. 

Lavatera trimestris, rosea, arbo> 
rea. 

Leptosiphon androsaceus, densi- 
florus. 

Liatris scariosa, 

Limnanthes Douglasii. 

Linaria bipartita, tripbylla, alpina 
et triornitopkora. 

Loasa tricolor et lateritia. 

Lobelia erinus, gracilis , ramosa 
cardinalis et ses belles varié- 
tés [entre autres la queen Yic» 
toria). 

Lopezia coronata. 

Lopliospermum scandens et An- 
dersoni. 

Lotus Jaeobceus. 

Lupinus Hartwegi et sa belle nou- 
velle variété rose ; varius, bir- 
sutus , luteus , nanus , muta- 
bilis, arboreus, polypliyllus , 
macrophyllus, rivularis et les 
nouveaux lupinus guatema- 
lensis, hirsutissimus et pubes- 
cens. 


Lychnis diurna, fulgens, clialce- 
donica et variétés; flos Jovis et 
cœli-rosa. 

Madia elegans. 

Malope trifida, grandiflora. 

Martynia proboscidea, fragrans, 
iutea, formosa, craniolaria. 

Maurandia barclayana, semperflo- 
rens, antirrhiniflora. 

Malva crispa, sinensis, moschata. 
mauritiana, miniata. 

Melilotus cœrulea {baume du Pé- 
rou). 

Mimulus punctulatus , moschatus, 
Hudsoni, rivularis cardinalis 
et ses belles variétés (pictus, 
albus, aiirantiacus, etc.) 

— speciosus et ses nouvelles va- 
riétés rubinus , variegatus et 
Groomii. 

Momordica balsaminac^charantia. 

Morina longifolia. 

Monopsis debilis , nouvelle lobélia- 
cée de 10 centimèt. de haut. 

Myosotis palustris. 

Nemopliila insignis et alba; dis- 
coidalis, atomaria, phacelioi- 
des et maculata. 

Nigella damascena, bispanica. 

Nycterinia capensis et selaginoi- 
des. 

(Ænothera Drummondi , taraxaci- 
folia. 

Orobus vernus, luteus, niger. 

Papaver [pavot] somniferum et va- 
riétés ; papaver orientale , 
bracteatum,cambricum, cro- 
ceum, nudicaule. 

Pennisetum villosum , jolie gra- 
minée. 

Pentstemon Hartwegi (gentianoï- 
des) et ses variétés rose, blan- 
che, écarlate et Buyckii; ele- 
gans roseum; campanulatum; 
venustum, violaceum, pubes- 
cens, etc. 

Polygonum orientale et album. 

Pétunia violacea et hybrida. 

Phacelia tanacetifolia. 

Phlomis luberosa. 

Phlox Drummondi et ses belles va- 
riétés); d ecussata , etc . 


Pliytolacca decandra. 

Podolepis gracilis et chrysantha. 

Polemonium cœruleum et album. 

Portulaca grandiflora, Thelussoni 
Gilliesii, Tborburni. 

Potentilla grandiflora, caulescens 
nepalensis, etc. 

Primula veris, farinosa, cortusoi- 
des et les auricules. 

Ranunculus asiaticus, aconitifo- 
lius, glacialis et autres. 

Réséda odorata. 

Rbodanthe Manglesii. 

Rheum nepalense, undulatum 
palmatum. 

Ricinus communis. 

Rudbeckia laciniata. 

Salpiglossis straminea. 

Saponaria ocimoides, officinalis. 

Salvia patens , horminum , cocci- 
nea. 

Spielmanni, grandiflora. 

Saxifragagranulata, aizoides, hyp- 
noides, umbrosa. 

Scabiosa atropurpurea , alpina , 
caucasica. 

Schizanthus Grahami, pinnatus, 
retusus. 

Scbizopetalum Walkeri. 

Schortia californica. 

Scypbanthus elegans. 

Sedum azureum, spurium, aizoon, 
Eversii , speciosum , tele- 
phium, etc. 

Senecio Doria, elegans et variétés. 

Sida cristata. 

Silene bipartita, armeria, schœfta^ 
hispida, compacta, pendula, 
sibirica, muscipula, pulchella, 
ornata [nouveau] , fimbriata , 
Zawadski. 

Solanum laciniatum, ovigerum. 

Soldanella alpina. 

Spbenogyne speciosa. 

Stacliys coccinea, speciosa. 

Statice eximia, elata, bellidifolia , 
Gmelini limonium, monope- 
tala, scoparia, sinuata, spatu- 
lata, speciosa, tatarica, pseu- 
do-armeria, Welwitschii (now^ 
veau). 

Stenactis speciosa. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 9 


Stellaria radians. 

Stevia serrât a et purpurea. 

Stipa pennata , capillata et gigan- 
tea. 

Tagetes patula (œillet d’ Inde) et ses 
variétés; erecta , lucida, sig- 
nala, minuta. 

Thalictriim aquilegifolium; fla- 
vum, etc. 

Thermopsis fabacea. 

Tithoniatagetitlora. 

Trifolium alpinum, badium, ru- 
bens. 

Tussilage nivea. 

Valeriana rubra et ses variétés 
blanche et rouge, 

Uniola latifolia (graminée d'orne- 
ment) . 

Venidium calendiiloides. 

Veronica pulcliella , multifida , 


spicata, virginiana, cauca- 
sica , corymbosa Sebmidtii , 
Waldsteiniana, etc. 

Verbascum phœniceum, blattaria, 
compactum, nigrum. 

Verbena aubletia , Drummondi , 
teucrioides, erinnides, incisa, 
pulcliella, pulclierrima , ve- 
nosa, etc. 

Viola odorata, calcarata, etc. 

Viscaria oculata sa variété alba 

Vittadenia lobata. 

Wulfenia carinthiaca. 

Xerantliemum annuum (immor- 
telle annuelle). 

Zinnia multiflora, elegans et ses 
jolies variétés rouge, pourpre, 
blanche, etc. ; verticillata, re- 
voluta, etc. 


Nous croyons être agréable et utile à nos lecteurs, ama- 
teurs de jardins, en leur offrant cette liste; elle leur épar- 
gnera beaucoup de recherches en même temps qu’elle leur 
rappellera de jolies plantes qu’ils auraient pu oublier. Chaque 
année, à cette époque, paraîtra un supplément des nouvelles 
espèces intéressantes de pleine terre. 

iîu jardin fruitier. — Les arbres fruiüers en espalier doi- 
vent être surveillés avec soin cette année; les nuits sont 
froides; un léger abri devient nécessaire pour protéger les 
bourgeons à fleurs. Ainsi, quelques brins de paille longue 
réunis par un nœud de ficelle séparés d’un autre nœud par 
une petite longueur de ficelle, formeront un paillasson léger, 
facile à enlever et qui n’exclura pas la lumière. Il faut ache- 
ver la taille des arbres fruitiers, surtout de ceux en espalier; 
car les beaux jours approchent et la nature n’attend pas. 


10 


JOÜRIXAL 


Résultat de la 05® exposition de la Société royale 
d’Rorticulture et d\%^riculture de Gaiid. 

En mars 1844, la Société royale d’horticulture de Gand 
avait donné rendez-vous, à cinq années dé date, aux nombreux 
amateurs et horticulteurs venus, à cette époque, de tous les 
points de l’Europe pour assister à cette splendide fête florale ; 
mais des événements qui ont pesé de leur main de fer sur 
tant de destinées et renversé tant de projets, empêchèrent la 
réalisation du plan d’une vaste exposition de plantes en 4849; 
aujourd’hui que les temps sont rassérénés , Gand, la ville de 
Flore, a reçu dans son sein une foule de prosélytes de l’ai- 
mable déesse. 

Le samedi G mars, un grand jury composé de connaisseurs 
venus , les uns de la Russie , les autres de l’Italie et de la 
Suisse, ceux-ci de divers points de la France, ceux-là de 
l’Angleterre et de l’Écosse, s’est assemblé vers les 4 4 heures 
du matin, et après un travail de comparaison, bien ardu, qui 
ne s’est terminé qu’à dix heures du soir, a rendu les déci- 
sions ci-après indiquées. 

Entre ces deux dates, de 4844 et de 48h2, une longue pé- 
riode de temps s’est écoulée, semée, il est vrai, çà et là de 
quelques brillantes fêtes florales , mais, hélas! de trop de 
jours néfastes pour le jardinage! Eh bien, malgré quatre an- 
nées de stagnation commerciale, l’horticulture s’est cepen- 
dant enrichie d’une foule de plantes intéressantes; l’habileté 
des uns a perfectionné des genres et des espèces; le courage 
et le zèle des autres ont introduit un grand nombre de végé- 
taux inconnus dans nos cultures; fait digne de remarque, la 
science horticole poursuivait, au milieu des préoccupations 
générales, sa marche incessante , son œuvre civilisatrice et 
d’union! La Belgique a su se maintenir au rang distingué 


11 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 
t|u’elle occupe depuis tant d'années dans le monde horticole, 
et l’observateur impartial sera frappé des progrès constants 
qu’a faits rhorticulture nationale entre les deux dates qui 
nous occupent. Nous ne pouvons nous étendre plus longue- 
ment sur cet intéressant sujet; nous espérons, néanmoins, y 
revenir plus tard, en élaborant un compte rendu des travaux 
de rhorticulture en général. 

Nous nous empressons de dire que les vastes salons du 
Casino de Gand formaient un des plus beaux temples de 
Flore (1) qu’il nous ait été donné de voir depuis longtemps; 
rendons hommage au zèle, au bon goût et à l’aimable hospi- 
talité des Gantois. 

Voici le résultat des trente-quatre concours. 

Premier concours. — Collection de 25 plantes en floraison forcée. 

— Premier prix : médaille d’or, à M. De Cnck-Speelman, de Gand. — 
Second prix : médaille d'argent, à M. J. Van de Woestyne-d’Hane (2), 
de — Mention honorable : à M. Auguste Mechelynck, de Gand. 

Djsuxtème concours. — Plante forcée. — Prix : médaille de vermeil, 
mdeutziagraciUs, deM. J. Baumann, de Gand. 

Cette belle plante attirait tous les regards. 

Troisième concours. — Collection d’au moins 75 plantes en fleurs. 

— Premier prix : médaille d’or, au président de la Société, M. le clie- 
valier Heynderyckx, de Gand. — Deuxième prix : médaille de vermeil, 
à M.. Van de Woestyne-Van den Hecke, de Gand. — Troisième prix : 
médaille d’argent , à M. 1. Verplancke, de Gand. Quatrième prix : 
médaille d’argent, à M. F. De Coninck, horticulteur à Gand. 

La première collection était magnifique et par sa floraison 
et par la force des exemplaires; les trois autres étaient bien 
belles de fraîcheur et de variété. 


(1) Nous ne pouvons laisser échapper cette occasion de déplorer 
que Bruxelles, ville de luxe où l’horticulture fleurit avec honneur, ne 
soit pas encore dotée d’une salle convenable pour ses expositions de 
fleurs. Les sommes que laissent pendant leur séjour en ville les étran- 
gers attirés par ces solennités, sont assez importantes pourque l’adminis- 
tration communale prête son appui à l’édification d’un local propice. 

;{2) Les indications de noms ne s’accordent pas entre le procès-verbal 
elle catalogue; ainsi M. Van de Woestyne-d’Hane, porté comme cou- 
ronné au premier concours dans le procès-verbal, n’a exposé, d’après 
le catalogue, que pour le troisième concours ; il y a probablement inter- 
version dans le catalogue. 


JOURNAL 


Quatrième concours. — Belle culture. — Premier prix : médaille 
U or a M. Ch. de Loose, de Gand, pour un superbe exemplaire de 
lazalea elata rubro pleno, faisant un des plus beaux ornements du 
salon. — Deuxième prix : médaille d’argent, au même amateur dis- 
tingue, pour son amaryllis acuminata (sur lequel nous avons écrit 
quelques lignes à Varüde Revue de V horticulture belge) .—Troisième prix : 
médaillé d’argent (ex-œquo), à M. A. Donkelaar, de Gand, pour un bel 
heliconia speciosa, et à M. Ch. de Loose, pour un azalea magnifica. 

Toutes ces plantes étaient d’une culture admirable qui 
prouvait le zèle et le talent des exposants. 

Cinquième concours. — Collection de 75 camellias fleuris. — Pre- 
mer prix : médaille d’or, à M. B. Boddaert, de Tronchiennes près 
(xand. — Second prix : médaille d’argent, à M. Dallière , horticulteur 
a Ledeberg-lez-Gand. 


Ces deux collections renfermaient de très-bonnes variétés. 

Sixième concours. — Collection de 40 camellias en fleurs. — Pre- 
mier prix : médaille d’or, à M. De Limon, de Gand. — Second piHx ■ 
médaillé d argent, au même amateur. 

Nous citerons dans ces deux collections les camellia augus- 
tîna superba, Marie-Thérèse, Lowii, Sciitonii, comtesse Car- 
rinij général Zxicchi, de la reine, villageoise, comme des 
espèces dignes de figurer dans les collections les plus choi- 
sies. 


Septième concours. — Collection de 12 camellias nouveaux. — Pre- 
mier prix : médaille d’or, à M. De Limon , de Gand. - Second prix ■ 
médaillé de vermeil, à M. Van Hove de Caigny, de Gand 


La collection de M. De Limon renfermait, entre autres 
bons camellias, le camellia abate Brangoni, grandis, oriole, 
joli camellia rose de très-bonne forme, et commodore; celle 
de M. Van Hove, un très-beau camellia nommé Carlo-Bona- 


parte. 


Huitième concours. — Belle culture du camellia. — Prix • médaille 
de vermeil, au camellia jubilee, de M. Boddaert, de Tronchiennes. 

Tous les amateurs ont admiré ce beau gain de M. Huc^h- 
Low, de Londres. ^ 

Neuvième concours. — - Camellia obtenu de semis. — Prix : médaille 
d argent, a Ch. de Loose, de Gand, pour un joli camellia d’un beau 
rose varie de bandes plus claires. 

Un beau camellia, exposé par M. Ambroise Verschaffelt, 
et reconnu pour être le camellia placidita, nous a semblé 


D’HORÏICÜLTÜRE PRATIQUE. 

par sa belle couleur rose foncé, sa forme parfaite (celle 
d’une belle rose à pétales réguliers, arrondis, bombés et légè- 
rement fléchis vers le centre delà fleur), un des camellias les 
plus remarquables de l’exposition. 

Dixième concours. — Collection de 25 rhododendrum arboreum et 
hybrides. — Premier prix : médaille d’or, à M. Ambroise Verscliaffelt, 
de Gand. — Deuxième prix : médaille d’or, à M. Varenberg, de Sley- 
dinge. — Troisième prix : médaille de vermeil, à M. Byls, de Gand. 

Dans la collection de M. A. Verscliaffelt, il y avait de 
bien beaux semis destinés à un bel avenir; celles de MM. Va- 
renberg et Byls étaient également très-remarquables. 

“^Onzième concours. — Collection de 25 azalea indica en fleurs. — 
Premier prix : médaille d’or, à la collection de M. Ch. de Loose, de 
Gand. — Deuxième prix : médaille d’argent, à celle de M. le chevalier 
Heynderyckx. — Troisième prix : médaille d’argent, à celle de M. le 
chevalier Heynderyckx-de Volder. 

Rien de plus beau, de plus varié et de mieux fleuri que ces 
collections d’azalées; celle de M. Ch. de Loose était surtout 
admirable par sa floraison ; chaque plante formait un dôme 
arrondi de fleurs sous lequel disparaissait le feuillage. 

Douzième concours. — Collection de 15 rhododendrum arboreum et 
hybrides. — Premier prix : médaille de vermeil, à M. Dallière, horli- 
cùlteur à Gand. — Second prix : médaille d’argent, à M. Haentjens, de 
Gand. 

Treizième concours. — Collection de 15 azalea indica, — Premier 
prix : médaille de vermeil, à M. Dallière, de Gand. — Second prix : 
médaille d’argent, à M. De Coninck, horticulteur à Gand. 

La collection de M. A. Dallière a été fort admirée par les 
connaisseurs, tant à cause de sa belle culture, de sa floraison, 
que du bon choix qui avait présidé à sa formation; ainsi le 
prince of Wales, Aïbertus, Meïbournei, magnificans, sont 
des variétés de premier ordre. Dans la collection de M. Fr. De 
Coninck, on remarquait ï azalée orange graiidiflora, barbata, 
queen perfection, sanguinea. 

Quatorzième concours. — Collection de 50 rosiers en fleurs. — 
Premier prix : médaille d’argent, à M. F. Coene, horticulteur à Gand. 
— Second prix : médaille d’argent, à M. Gradelle-Coppin, de Boulogne- 
sur-Mer. 

Quinzième concours. Collection de 30 plantes d’orangerie. — 
Premier prix : médaille d’argent, à M. A. Dallière, de Gand. — Second 
prix : médaille d’argent, à M. Auguste Van Geert, horticulteur à Gand. 


U JOURNAL 

Seizième concours. — Collection de ^ù amarÿllis en fleurs. Premier 
pHx : médaille d’or, à M. Ch. de Loose, de Gand. — Second prix . 
médaille de vermeil, à M. Van de Woeslyne-Yan den Heeke. 

Lorsqu’il s’agit de plantes bien cultivées ou d’une floraison 
où le savoir triomphe de la diflîculté, on est à peu près cer- 
tain que M. Ch. de Loose brillera au premier rang. Encore 
ici, sa collection d'aînaryllis a fait bien des envieux ; oignons 
vigoureux, hampes fortes, roides, terminées par de grandes 
fleurs bien faites, bien variées; nous avons déjà cité lama- 
njllis acuminata, citons encore Vmnaryllis Leopoldii, d’une 
teinte uniforme d’un rouge vineux tirant sur le chocolat, 
teinte toute nouvelle parmi les amaryllis^ les amaryllis ex- 
quîsitay striata nova, mvincible, marmoratay etc. La collec- 
tion de son concurrent était bien belle , et la lutte a été 
sérieuse. Ainsi les amaryllis reine des Belges, magnifica, 
princesse Charlotte, prince Albert, comte de Flaiidre, duc de 
Brabant, auraient tenté ramateur le plus difficile. 

Dix-septième concours. — Collection de 30 azalees de pleine terre. 
— Premier prix : médaille d’argent, à M. Byls, de Gand. Second p^ ix . 
médaille d’argent, à veuve Louis Verschaflelt, de près Gand. — 

Mention honorable, kM. A.. Ddllière. , . 

])ix— HUITIÈME CONCOURS. — Collection de hyacinthes, crocus, tuli- 
pes etc. — Prix : médaille d’argent, à M. Schertzer, de Haarlem. 

Dix-neuvième concours. — - Collection de 20 orchidées. Prix . mé- 
daillé d’argent, à M. le chevalier F. Heynderyckx. 

Vingtième concours. — Collection de 40 cactees. Premier prix . 
médaille d’or, à M. A. Verscfiafl'elt, — Deuxième prix : médaille d’ar- 
gent, à M. A. Van Geert— Troisième prix : médaille d’argent, à M. D() 
Glippele, amateur d’Anvers. 

Dans la première collection figuraient deux énormes p^ïo- 
cereus senilis de 5 ou 6 pieds de hauteur, de fortes plantes de 
mamillaria nivea cristata (^dedalea), 7iivea, dechhiocactiis 
lancifer, etc. 

Dans celle de M. A. Van Geert, nous avons remarqué de 
très-bonnes espèces, entre autres echmocactiis Monvilli, cop- 
tonogonus, var. 7najor, villosus, un ^nelocactus. 

Celle de M. De Glippele renfermait de jolies espèces, telles 
que cerms pruînosus, astrophyton myriostig^na, un très-fort 
mainillaria cohmnaris, etc. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. Vô 

Vingt kt unième concours. — Collection de 30 conifères. — Premier 
prix : médaille d’argent, à M. Aug. Van Geert.— Second prix : médaille 
d’ai*gent, à M. Jean Van Geert. 

Ces deux belles collections renfermaient de grands exem- 
plaires et des espèces encore bien rares. 

Vingt-deuxième concours. — Collection de 30 fougères. — Premier 
prix : médaille d’argent, à M. de Kerchove-De Limon, de Gand. — Se- 
cond prix .-médaille d’cirgent, à M. Ambroise Verscliaffelt. 

Nous avons remarqué, dans la collection très-bien cultivée 
de M. De Kerchove-De Limon, un magnifique pied d'asplé- 
nium nidus, de beaux alsophila, \e gymnotheca verschaffel- 
tiana (De Vriese), genre sans doute démembré des marattia 
ou eupodiuMy auxquels il ressemble singulièrement ; le eibo- 
tium Schiedei aux frondes bleuâtres et élégantes, etc. 

Dans celle de M. Ambroise Verscbaffelt, nous avons admiré 
plusieurs belles espèces de Sainte-Catherine (Brésil), dont 
probablement plusieurs sont encore inédites. La culture des 
fougères commence à se propager; il y a, en efïét, peu de 
familles végétales où les formes soient plus variées, plus élé- 
gantes et plus propres à la décoration. 

Vingt-troisième concours. — Les plus belles fougères en arbre. — 
Premier prix: médaille d’argent, àM. Ambroise Verscbaffelt, pour un 
alsophila de Sainte-Catherine, dont le stipe bien droit mesurait 6 pieds 
de hauteur et était couronné de longues frondes d’un vert foncé. — Se- 
cond prix .-médaille d’argent, à M. De Kercbove-De Limon, pour le ci- 
botium antarcJicum, belle espèce native des régions australiennes. 

Vingt-quatrième concours. — Collection de 25 plantes nouvelleinent 
introduites. — Premier prix : médaille d’or, à M. Auguste Van Geert, 
deGand. — Second prix : médaille d’argent, àM. Jules Linden, horti- 
culteur à Bruxelles. 

Nous voici arrivés à un des concours les plus sérieux ; il 
touche immédiatement aux intérêts commerciaux de Thorti- 
culture, car telle bonne plante nouvelle peut souvent fonder 
la réputation et l’avenir d’un établissement. Aussi l’attention 
des amateurs se dirige-t-elle surtout sur ce concours et sur 
les suivants et attendent-ils leurs résultats avec impatience 
pour prendre leurs notes , faire leurs commandes, etc. On 
nous permettra de passer en revue les plantes qui faisaient 
partie des deux contingents exposés. 

Dans la première collection nous avons remarqué le cryp- 


16 


JOURNAL 

tomeria Lobbii, élégant conifère que nous avons retrouvé 
dans les collections du vingt et unième concours ; dryandra 
majestica (Hortul. Ang.); freycinetia grammea de Java; 
grevillea magnifica (Henderson colL); qiierciis ilex macro- 
phylla, qui nous paraît être plutôt un theophrasta qu’un 
chêne; Velœodendron indicum (Gaertner) de Madagascar, à 
grandes feuilles luisantes, tigrées et veinées de pourpre 
comme celles du pavetta borbonica ; Vhechtia bro^neliœ folia, 
plante très-rare indiquée sous le nom de dyckîa. 

Dans la seconde collection nous citerons des plantes d’une 
grande nouveauté et d’une introduction directe; ainsi les 
aralia speciosa et gracilîs, au port si élégant ; les psammisia 
(Thibaudia); crassifolia (Planchon); densifolia oXpenduli- 
flora (Planchon), aux feuilles luisantes, coriaces, aux fleurs 
rouges, coccinées aux extrémités, blanche ou jaune ; le splen- 
dide theophrasta macrophylla (Linden), couronné de 15 à 
25 feuilles de près de 2 pieds de longueur; Vabutilon insigne 
(Planchon), sont autant de plantes d’un bel avenir. 

C’est ici le lieu d’appeler l’attention sur un beau contingent 
envoyé par M. Louis Van Houtte, non dans le but de concou- 
rir, mais comme collection de très-bonnes plantes. Parmi les 
75 ou 80 plantes composant ce lot, nous avons à signaler le 
prionium palmita (E. Meyer), genre voisin des pandanées; 
ïisonandra gutta; les platy cérium stemmaria et grande, 
singulières fougères; un achmœa d’un port majestueux et à 
énormes feuilles; le polypodium morbülosum; le lapageria 
alba, plante très-rare; le joli ficus barbata, grimpant comme 
le ficus repens, mais dont les feuilles sont longuement velues; 
le pandanus javanicus variegatus ; le freycinetia graminea; 
le comaclinnim aurantiacum (Scheidw.) à fleurs d’un orange 
brillant; enfin un magnifique zamia nouveau et étiqueté ca- 
locoma ; le cypripedium javanicum; plusieurs beaux n^ara^^fa 
(sanguinea, eximia, vittata, etc.), voilà certes de quoi satis- 
faire un amateur difficile. 

Vingt-cinquième concours. — Collection de 6 plantes fleuries, nou- 
vellement introduites.— Premier pria;; médaille d’or, à M. Jules Linden, 


D’HORTîCÜLTUnE PRATIQUE. 17 

fie Bruxelles. — Second prix : médaille d'argent, à M. Auguste Van 
Geert, de Gand. 

On a beaucoup admiré dans la collection de M. Linden 
Vodontoglossiim Pescatorei et le columnea aurantiaca (De- 
caisne), aux fleurs orangées longuement pédonculées. 

Le spironema Warszewitziana , exposé par M. Auguste 
Van Geert, et le daphne Fortiinei du même, sont de très- 
bonnes acquisitions pour l’horticulture. 

Vingt-sixième concours. — Plantes réunissant le plus de mérites 
parmi celles récemment introduites. — Prix : médaille de vermeil, à 
une magnifique bignoniacée à port d^jacaranda et à feuillage ferrugi- 
neux, luisant, des rhopala. 

Cette belle plante appartient à M. J. de Jonghe, de 
Bruxelles, et a été introduite directement par lui du Brésil. 
Ce même horticulteur avait exposé dans ce concours deux es- 
pèces de rhopala et une sapindacée également remarquables 
et introduites du Brésil. 

Vacrostichum crinitmn (L.) de M. De Kercliove-De Limon, 
a obtenu une mention honorable. Cette fougère , originaire 
de la Martinique et de la Guadeloupe, est encore très-rare ; 
elle estremarquable à cause des squammes des pétioles qui peu- 
vent atteindre jusqu’à 2 centimètres de longueur et donnent 
à la plante un aspect extraordinaire. 

Vingt-septième concours. — La plante la plus rare en fleurs. — 
Prix : médaille de vermeil, à M. Ambroise Verschafïelt, pour son rho- 
dodendrum javanicum, noble plante à bouquet de 10 à 12 fleurs d’un 
orange éclatant, à l’intérieur d’une teinte plus chaude. 

Vingt-huitième concours.— Collection de 50 erica et epacris.-— Pre- 
mier prix : médaille d’or, à M. Dallière, pour une belle collection de 
plantes bien cultivées et bien fleuries. —Deuxième prix : médaille d’ar- 
gent, à M. A. Van Geert. Sa collection était composée de forts exem- 
plaires bien cultivés mais trop peu fleuris. — Troisième prix : médaille 
d’argent, à M. le vicomte de Nieuport, de Poucques. 

Vingt-neuvième concours. — Collection de 25 plantes vivaces de 
pleine terre. — Premier prix : médaille d’argent, à M. C. Van den Bos- 
selle, de Gand. — Sechnd prix : médaille d’argent, à M. Cornelis, de 
Ledeberg-lez-Gand . 

Ces deux collections étaient très-jolies , bien fraîches et 
bien fleuries. 

Trentième concours. — Collection de 50 primula veris eiauricula. 
— Prix : médaille d’argent, à une jolie collection de M. Bailleul, horti- 
culteur à Gand. 

N^ 1. — MARS I8û2. 


2 


18 


JOURNAL 


Trente et unième concours. — Collection de plantes en grands pieds. 
— Premier prix : médaille d’or, à M. Ambroise Verscliaftelt. — Second 
prix : médaille d’argent, à M. le cbevalier Heynderyckx. 

Trente-deuxième concours. — Collection de 30 palmiers. — Premier 
ptrix : médaille d’or, à M. R. Hayman, de Gand. — Second prix : mé- 
daille de vermeil, à M. A. Verscliaffelt. 

Ces deux collections étaient bien belles ; celle de M. R. Hay 
man était remarquable par la grandeur, la culture et le choix 
de ces nobles plantes si bien nommées les rois des végétaux. 
Nous avons remarqué un fort exemplaire de Vareca lutescens, 
de beaux pieds de corypha gebanga, de sabal Blackbur- 
neanœ, de latania rubra^ et de plusieurs autres espèces de 
grande valeur. 

Dans la collection de M. A. Verscbaffelt, nous citerons le 
rare chamœrops staiiracantha , du Mexique, plusieurs es- 
pèces javanaises, telles que damœnorops melanochœtes , sa- 
ribîis olivœformis et subglobœus, etc. 

Trente-troisième concours. — Pas de concurrents. 

Trente-quatrième concours. — Collection de bouquets. — Premier 
prix : médaille d’argent, à J. B. De Saegber, de Gand. — Second 

prix : médaille d’argent, à Marie Leys, de Gand. — Mention hono- 

rable, à M. J. Verschalfelt. 

En dehors des concours, plusieurs médailles ont été dé- 
cernées par le jury, ainsi : 

Médaille de vermeil, à la belle collection d’araliacées de 
M. J. Linden, de Bruxelles; cette collection renfermait onze 
espèces bien distinctes et toutes d’une beauté remarquable. 

médailles d'argent, aux collections deM. A. Verschaf- 
felt, pour un envoi choisi de banksia et de dryandra ; de 
M. D. Spae, pour ses yucca; de M. Van Eeckhoute; de Lede- 
berg-lez-Gand , pour ses œillets remontants; à M. Ch. de 
Loose, pour un pied énorme et chargé de fleurs de Yandro- 
meda pulverulenta ; à M. Rosseels, de Louvain, pour ses deux 
cereus monstruosus, hauts de 7 à 8 pieds. 

Le jury a clos ses opérations en décernant d’abord une mé- 
daille de vermeil à la Flore des serres et des jardins de l'Eu- 
rope, publiée par M. Louis Van Houtte, publication d’une 
grande valeur artistique; une seconde médaille de vermeil à 


19 


D’IIORÏICÜLTÜRE PRATIQUE. 

V Iconographie des camellias, publiée parM. Ambroise Ver- 
schaffelt, à Gand; une médaille d’argent au Jardin fleuriste ^ 
publié par M. Ghyselinck, de Gand; une autre médaille d’ar- 
gent aux objets en fil de fer (chaises, vases à suspendre, ca- 
napés, tables, etc.), exposés par M. Pantz, de Metz; une 
mention honorable aux aquarelles de M. Bernard-Léon ; une 
médaille de vermeil aux quatre magnifiques camellias (ca- 
mellia imbricata, elegans Chandleri, Donkelaari et albo 
plena), de M. Ch. de Loose; enfin, une médaille d’or aux 
26 pivoines en arbre introduites du Japon par M. Von Sie- 
bold ; la grandeur et les couleurs variées des fleurs promet- 
tent de grands résultats par l’hybridation. Ces belles plantes 
sont cultivées et déjà multipliées par les soins de l’habile hor- 
ticulteur, M. Baumann, à Gand. 

60^ Kxpositian de la .Société royale de Flore. 

Le salon d’exposition ouvert dans la froide rotonde du 
Musée, renfermait un millier de plantes généralement bien 
fleuries. Le grand tort de cette exposition est d’avoir eu lieu 
le 14 mars, c’est-à-dire après la splendide fête florale de 
Gand; la comparaison, malgré le zèle et les efforts des ama- 
teurs bruxellois, est trop peu en la faveur de ceux-ci, pour que 
nous nous étendions sur le résultat des concours ; le salon 
d’exposition de Bruxelles nous a paru plus petit, plus froid, 
plus mal choisi qu’à l’ordinaire; cela tient peut-être à ce que 
les fleurs bruxelloises, si fraîches cependant, nous semblaient 
gémir et courber la tête de jalousie : leurs rivales de Gand 
avaient un si beau palais î!î 

.Nous ne pouvons nous empêcher, malgré notre spleen, de 
citer le beau sobralia macrantha, de S. A. S. le duc d’Aren- 
berg; cette brillante orchidée a obtenu le premier prix de 
belle culture; le rhododendrum Gibsoni, de M. Van Til- 
borgh, espèce bien belle à grandes fleurs blanches dissémi- 
nées sur toute la plante et lui donnant le faciès d’un azalea ; 
deux autres plantes de pleine terre, et d’un mérite transcen- 


20 


JOURNAL 

dant, ont obtenu également des médailles pour leur belle cuU 
ture; ce sont le deutzia gracilis, de M. Baumann, de Gand, 
et le diclytra spectahilis, de M. Ph. Janssens, horticulteur à 
Bruxelles. 

Citer les roses de Thorticulteur J. Medaer, à Saint-Gilles- 
lez-Bruxelles, c’est dire que le jury lui aura décerné une dis- 
tinction de première classe; en effet, sa collection, composée 
de 90 rosiers, d’une floraison supérieure, a obtenu une mé- 
daille d’argent. Celle-ci était bien méritée! 

Nous avons également remarqué une jolie collection de 
fougères et d'orchidées, appartenant à M. J. Linden, de 
Bruxelles; le jury lui a décerné une médaille d’honneur de 
vermeil. Il en a été de même pour un envoi déplantes for- 
cées, fait par M. le baron Van Weerde, de Laeken, d’un très- 
bon choix et d’une floraison parfaite. 


Le mars, la Société royale d’horticulture et d’agricul- 
ture de Liège ouvrait son salon d’hiver, où se trouvaient 800 à 
900 plantes diverses. Nous avons remarqué parmi ce nombre 
le Schomburgkia undulata, orchidée d’une floraison très- 
diflicile; elle faisait partie du beau contingent de MM. Jacob- 
Makoy et Comp. , de Liège; le statice Halfordi, le canna 
Warszewicziana et le rhododendrum notabile (Smith’s); ces 
trois plantes ont été couronnées comme « plantes fleuries le 
plus récemment introduites en Belgique; » elles apparte- 
naient également à MM. L. Jacob-Makoy et Comp. 

M. E. Defresne, secrétaire de la Société, a exposé six ca- 
mellias obtenus de ses semis; le jury leur a accordé à l’una- 
nimité et par acclamation le premier prix du concours de 
six camellias les plus nouveaux et d’un mérite reconnu. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


21 


J^orticulturc étrangère. 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

Ëcheverria refusa (Lindley), Journal de la Société 
d’horticulture de Londres y Vol. II, p. 506.) 

Charmante espèce obtenue de graines reçues de M. Hart- 
weg, en février 1846; elle croît, dit-on, sur les rochers, 
près d’Angangeo au Mexique ; c’est une petite espèce assez 
voisine de Vecheverria Scheeri, Les feuilles sont d’abord rap- 
prochées, très-imbriquées, mais jamais disposées en véritable 
rosette ; s’écartant les unes des autres à mesure que la tige 
florale s’allonge; celle-ci a de 50 à 40 centimètres de hauteur 
et supporte au sommet une panicule compacte de belles 
fleurs d’un rouge cramoisi recouvertes d’un duvet délicat : 
l’intérieur de couleur orange. 

C’est une bonne acquisition pour la serre froide, qu’elle 
ornera de ses jolies fleurs depuis novembre jusqu’en avril. 

Cyciioches anreiiin (Lindley), Paxton’s flower Gavden, 
mars 1852.) Famille des Orchidées. 

Espèce originaire de l’Amérique centrale, introduite par 
M. S’Kinner. Se rapproche du cycnoches maculatum dont 
elle diffère par sa grappe, plus courte et plus compacte, et 
par ses fleurs entièrement d’un jaune vif. L’illustre botaniste 
anglais se demande si ce cycnoches constitue bien une es- 
pèce, ou s’il n’est qu’une forme, qu’une modification du 
cycnoches maculatum? Nous reviendrons sur ce curieux 
genre, noriimé par M. Lindley ptotes à masques^ en traitant 
des orchidées en particulier. 

Penfsfemoii baccharifolius (HoOKER). 

Espèee vivace, native du Texas, à longs panicules de fleurs 
écarlates, assez semblables à celles du pentsiemon Hartwegi. 


22 JOURNAL 

Les tiges sont fortes, d’un brun pourpré, roides, atteigneitt 
la hauteur de 40 à 60 centimètres, et sont revêtues, ainsi que 
toutes les parties de la plante et des fleurs, d une légère pu- 
bescence glanduleuse. Feuilles d un vert foncé , sessiles 
étalées, grossièrement dentées. Panicule terminal allongé; 
fleurs à corolles d’un brillant cramoisi, longues de 3 i/2 à 
4 centimètres. 

Cette espèce fleurit en automne , et ne paraît pas pouvoir 
supporter nos hivers en pleine terre. Elle se multiplie de 
boutures. 

Pcntstemou gentlanoldes (BeNTHAM ifl De CANDOLLE). 

Chelone gentianoides (H. B. K.). 

Observation. — L’espèce à longues fleurs cramoisies que 
l’on cultive sous ce nom en est très-différente et devra à 
l’avenir s’appeler peritstemon Harlwegi. 

Le véritable pentstemon gentianoides de Bentham et de 
Kunth est une magnifique plante vivace , rustique comme le 

pmtstemonHartwegi{ex-pentsteniongentianoides).Lesi\e\irs 

sont courtes, renflées, campanulées ou en forme de cloche, 
d’un bleu azur brillant. 

Humboldt et Bonpland ont trouvé cette espèce sur le ver- 
sant du pic de Toluca, à une hauteur absolue au-dessus du 
niveau de la mer de 10,300 pieds. 

Le pentstemon gentianoides croît avec une vigueur éton- 
nante, aussi doit-on cherchera modérer cette excessive végé- 
tation en le plantant dans un sol peu riche, afin d’obtenir des 
plantes de 40 à 60 centimètres de hauteur. 

Phaiienopsis rosea (Lindley). Famille des Orchidées. - 
Synom. : Phalœnopsis equestris de Reichenbach jun. Lin- 
iiæa, 1849. 

Cette magnifique orchidée a été décrite par le professeur 
Lindley, dans le Gardener’s Chronicle, en 1848; si nous 
appelons de nouveau l’attention sur cette plante, c’est que, 
jusqu’à ce jour, elle n’avait émis que quelques fleurs mai- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 25 

grès, pâles, et de si peu d’élégance, que beaucoup d’amateurs 
n’en faisaient aucun cas ; mais un bel exemplaire, ayant fleuri 
chez M. S. Rucker, a complètement changé l’opinion des or- 
chidopbiles ; tant il est vrai qu’un amateur ne doit jamais se 
décourager à la xiie d’une première floraison, les premières 
fleurs de beaucoup de camellias attestent cette vérité. 

En un mot, le phalœnopsis rosea a reconquis une place 
honorable parmi ses charmantes compagnes; du centre de 
feuilles vert foncé s’échappe un scape branchu de oO à 
00 centimètres de longueur, d’un pourpre luisant foncé, 
terminé par une quantité de fleurs roses en forme d’étoiles 
et se succédant pendant plusieurs mois ! Le labelle est d’un 
pourpre brillant, à base jaune et d’un violet intense à l’autre 
extrémité. Découverte à Manille, par M. Lobb qui l’envoya à 
MM. Veitch, d’Exeter. 


^horticulture beligc. 


REVUE FLORALE DES SERRES BELGES. 

Le deutzia graùiis, introduit du Japon par M. Van Sie- 
boldt, fait de nouveau cette année les honneurs des salons 
d’exposition de Gand et de Bruxelles, et, si nous parlons de 
nouveau de cette plante, c’est que beaucoup d’amateurs, 
n’ayant pu la juger que sur des dessins qui, malgré leur 
exactitude, ne pouvaient rendre le port élégant, la délicatesse 
du coloris blanc pur des milliers de fleurs de ce charmant 
arbrisseau, ont hésité à l’admettre dans leurs cultures. Deux 
années d’expérience nous font un devoir d’attirer l’attention 
sur une aussi belle plante destinée à orner, avec la splendide 
diclytra spectahilis, la généralité de nos jardins. Sa rusticité 
lui fait braver les plus grands froids ; sa bonne volonté à se 
laisser forcer et son blanc coloris la rendront précieuse aux 


24 JOURxNAL 

bouquetières. M. Baumann, de Gand, a bien mérité du monde 
horticole en propageant cette délicieuse plante. 

Les bejaria lindeniana (Herincq) et rosea (Planclion), 
introduites de la Nouvelle-Grenade par M. J. Linden, de 
Bruxelles, fleurissent en ce moment et promettent de captiver 
l’attention des amateurs de plantes de serre froide; ce sont 
les azalées des hautes montagnes de 1 Amérique intertiopi- 
cale ; et lorsque l’on comprendra mieux leur culture et leur 
multiplication, les serres froides leur devront une partie de 
leur embellissement. Ce genre intéressant ne comptait, en 
1841, qu’une dizaine d’espèces décrites par divers botanistes; 
depuis cette époque, la liste botanique s’est accrue de deux 
espèces mexicaines décrites par nous, et neuf ou dix espèces 
de la Nouvelle-Grenade, décrites par MM. Planchon et Lin- 
den, heureusement introduites vivantes par ce dernier. 

Comacliniuni aurantiacum (Scheidweiler). Jolie com- 
posée à nombreuses fleurs d’un orange vif, assez semblables 
à celles des tithonia. Elle a été introduite de Guatemala par 
M. Louis Van Houtte, de Gand. Ce sera une jolie acquisition 
pour la serre tempérée. 

Le rhododendrum javankum, exposé à Gand par M. Am- 
broise Verschaffelt, est une noble plante ornée d’un bouquet 
de fleurs d’un rouge orangé brillant; cet habile horticulteur 
a eu l’heureuse idée de se servir du pollen du rhododendrum 
javanicum pour féconder des variétés blanches et rosées de 
îhododeiidrum de serre froide et de pleine terre. Les résul- 
tats de pareils mariages promettent d’être remarquables. 

Psammisia crassifolia (Planchon). — Famille des Érica- 
cées, genre voisin des thibaudia et des macleania, introduit 
de la Nouvelle-Grenade par M. J. Linden en 1850 ; c’est une 
plante des régions froides, à grandes feuilles épaisses, co- 
riaces, acuminées d’un vert luisant, à fleurs rouges et jaunâ- 
tres à l’extrémité. Elle faisait partie du contingent de six 
plantes rares en fleurs exposées par M. J. Linden et couronné 
à l’exposition de Gand. 

Odoîitoglossiim Pescatorei (Linden) . Famille des Orchidées . 


25 


DIIORTICÜLTÜRE PRATIQUE. 

— Introduite par M. Linden en 1851. Sa patrie est la Nou- 
velle-Grenade. A en juger par ses belles et grandes fleurs 
blanches ornées de bandelettes rose tendre et dont le labelle 
présente une crête jaune brillant, cette espèce promet d’ob- 
tenir la faveur des orchidophiles. 

Angidoa purpiirea (Linden). Famille des Orchidées. — En- 
core une splendide addition à un des genres les plus remarqua 
blés de la Flore de la Nouvelle-Grenade. Les fleurs mesurent au 
moins 8 centimètres, sont d’un pourpre tirant sur le coloris lie 
de vin, parfois tachetées çà et là de macules jaunes, labelle 
rose ; un léger duvet qui couvre la fleur lui communique un 
ton velouté chatoyant, rehaussant encore la beauté du coloris. 

Myantkus sanguineus (Linden), catasetimi sanguineiim 
(Lindley). Famille des Orchidées. — Fleurs nombreuses, 
plus petites que dans le catasetnm saccatiim, vert pâle à 
taches couleur de sang; labelle grand, rouge de sang, à bords 
frangés ou ciliés. Pseudo-bulbes vigoureux, de 20 à 25 centi- 
mètres de hauteur. Cette plante , bien cultivée , promet de 
devenir une bonne acquisition. 

Abutilon insigne (Planchon), Flore des serres et jardins 
de V Europe. Famille des Malvacées. — Nous avons eu le 
plaisir de voir en fleurs cette jolie nouveauté dans les serres 
deM. J. Linden, de Bruxelles. Cette espèce l’emporte de beau- 
coup sur ses anciennes congénères par l’élégance extrême de 
ses nombreuses fleurs d’un beau rose purpurin agréablement 
veinées de filets coccinés. Sa culture n’est pas plus difficile 
que celle de Vabutilo7i striatum. 

Amaryllis acuminata (collection Ch. De Loose) et ama- 
ryllis Leopoldii (Ch. De Loose). — Tous les amateurs de 
plantes bulbeuses qui ont pu voir à l’exposition de Gand ces 
deux belles variétés obtenues par M. Ch. De Loose, ont été 
frappés de la beauté de ces plantes émérites. La première, 
['amaryllis acuminata, portait deux hampes et six fleurs 
mesurant 15 centimètres de diamètre; l’autre, Vamarijllis 
Leopoldii, olïrait un coloris tout particulier; c’est un carmin 
sombre tirant sur le chocolat. 


26 JOURNAL 

Azalea beauté de F Europe (Marcq). — Jolie variété ob- 
tenue de semis par M. Marcq; les fleurs sont d’un rose tendre 
à bandelettes pourprées; le pétale supérieur moucheté de 
rose violacé. 

Camellia placidita (coll. Ambroise VerschalTelt). — Bonne 
variété, forme d’une rose, couleur d’un rose foncé. Un beau 
camellia rose , à bandes plus claires , obtenu de semis par 
M. Ch. De Loose, mérite d’être cité ici, d’autant plus que le 
jury lui a accordé le prix de semis nouveau. Il est à espérer 
que cette belle variété pourra se répandre dans le commerce. 

Thyrsacanthus rutilans (Planchon et Linden). Famille des 
Acanthacées. — Fleurs d’un rouge éclatant rappelant celles 
des siphocampyluSy longues de 5 ou 6 centimètres, disposées 
en épi pendant; de la Nouvelle-Grenade et introduit par 
M. J. Linden. 

Canna aurantiaca» Famille des Cannacées. — Sous ce 
nom provisoire, M. A. de Janti, de Bruxelles, a exposé une 
espèce très-remarquable du genre canna. Cette dénomination 
devra être changée, puisque déjà il existe un ca7i7ia auran- 
tiaca (Rose) du Brésil et différent de l’espèce vénézuélienne 
qui nous occupe; celle-ci offre de grandes fleurs d’un orange 
vif à corolle arquée en épi dense, assez semblable à l’épi flo- 
ral du dyckia remoiiflora. 

Rhodode7idrum Gibsoni—Esi^èce très-intéressante à fleurs 
blanches éparses, nombreuses, établissant un lien intime 
entre les rosages et les azalées. Exposé à Bruxelles par M. Van 
Tilborgh, de Bruxelles. 

En terminant cette riche revue de plantes fleurissant en ce 
moment dans les serres belges, nous croyons devoir faire un 
appel à tous les amateurs, à tous les horticulteurs de la Bel- 
gique et même de l’étranger , en les priant de nous tenir au 
courant de la floraison des plantes intéressantes nouvelles , 
peu connues ou d’une floraison difficile qu’ils pourraient pos- 
séder ou obtenir. Tous les mois nous publierons une revue 
florale dans laquelle nous mentionnerons également l’intro- 
duction de plantes remarquables, telles que palmiers, cyca- 


27 


D’HORTICULTURE PRATIQUE, 
dées, cactées, etc. Cette revue contribuera, nous le pensons, 
à propager le goût de l’horticulture , encouragera les ama- 
teurs et servira à faire connaître bon nombre de belles plantes 
qui croissent, ignorées ou peu appréciées, dans les serres des 
amateurs. Notre but n’est pas de faire des réclames pour tel 
ou tel individu, mais de nous rendre utile à tous. 

Nous faisons le même appel aux cultivateurs de légumes, 
de fruits, etc., en les priant de nous indiquer les résultats 
de leurs cultures ; de nous signaler les espèces ou variétés 
dont les produits leur ont semblé satisfaisants ou celles qui, 
sous des noms trompeurs ou frauduleux, doivent être aban- 
données soit à cause du climat où elles sont cultivées, soit 
par leur peu de valeur. Autant devons-nous encourager et 
prôner la culture d’une bonne espèce ou variété, autant aussi 
devons-nous dévoiler le charlatanisme et réduire au néant 
tant de légumes, de fruits et de plantes d’un mérite plus que 
douteux. M. G. 




iîîisfcUanées. 


CËSRE BEGONIA. 

En attendant que nous traitions en détail le genre hegonia^ 
dont le nombre d’espèces s’accroît de jour en jour, nous 
croyons être agréable aux amateurs de cette intéressante fa- 
mille végétale, en leur faisant connaître une espèce encore 
peu répandue et d’un mérite incontestable. 

Bégonia bulbillifera (LlNK ET OtTO, IcOUeSy 45). 

C’est une des plus jolies espèces de bégonia bulbeuses y beau- 
coup plus rares que celles à tiges persistantes ou à rhizomes 
charnus. Les premières feuilles sont cordiformes arrondies, 
à peine inéquilatérales, rouges en dessous ; les feuilles supé- 





29 


D’HORTÎCÜLTÜKE PRATIQUE. 

Heures sont beaucoup plus obliques, cordées, acuminées et 
doublement crénées. De l’aisselle des feuilles surgit une masse 
de petites bulbilles aplaties. Pédoncules axillaires longs de 
2 centimètres. Fleurs a quatre divisions, d’un rose foncé, les 
deux plus grandes oblongues et d’environ 2 1/2 centimètres 
de longueur; les deux intérieures beaucoup plus petites. 
Fleurs mâles et femelles semblables ; ovaire triangulaire â 
arêtes aiguës. 

Cette charmante espèce est originaire du Mexique , et est 
sortie de la terre qui accompagnait des orchidées envoyées à 
Berlin par M. le docteur Scliiede. Elle fleurit au mois d’août 
et continue jusqu’en octobre. Elle demande une terre légère, 
terreautée et beaucoup d’air. 

(Traduit du Paxton's Flower Garden, mars 1852.) 


PLAN D’ÜN JARDIN DE PÉLARGONIIMS. 

M. Seitz, de Chatsworth, a communiqué à un des collabo- 
rateurs du GardmFs Magazine un plan pour la formation 
d’un parc ou jardin de pélargoniums et de géraniums, qui nous 
a paru d’un intérêt assez grand pour en offrir un dessin à nos 
lecteurs. En effet, ce plan offre une harmonie parfaite dans 
toutes ses parties, une distribution judicieuse des gazons qui 
donne à l’ensemble une véritable élégance, une légèreté aussi 
agréable à l’œil que favorable à la culture, en permettant à 
l’air de circuler avec liberté entre les massifs. En général, il 
est à regretter que ces sortes de jardins présentent le plus 
souvent une confusion extrême, un manque d’harmonie entre 
toutes les parties qui blessent les règles de la perspective et 
les lois si simples cependant du bon goût. Il arrive souvent 
qu’un plan dressé par des personnes peu intelligentes de la 
matière , paraîtra sur le papier produire un fort bel effet , 
tandis qu’exécuté sur le terrain, le résultat en sera très-mé- 
diocre : cela dépend de ce que l’architecte de jardin aura 
chargé son plan de trop de détails, ou de ce que les diverses 


r>0 JOURNAL 

parties, trop séparées les unes des autres, en détruisent ainsi 
l’harmonie générale. 



La vignette montre en perspective la portion centrale du 
plan circonscrite par des arcades en fer de 9 ou 10 pieds de 
hauteur, insérées dans des blocs de pierre cachés en terre; 
le milieu de ce berceau est orné d’un piédestal surmonté d’une 
statue que l’artiste suppose la déesse Flore. 

Le jardin de pélargoniums a Oakley, château appartenant 



au duc de Bedford, est circonscrit ou entouré de légères ar- 
cades en fer; on ne saurait se figurer l’élégance et la légèreté 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 51 

que ces arcades communiquent à l’ensemble, lorsque autour 
de leurs minces colonnes et arceaux s’enroulent et festonnent 
des clématites, glycine sinensis aux grappes bleues, des chè- 
vrefeuilles, des roses, des jasmins, toutes plantes qui ne 
craignent pas nos frimas ; au printemps on plante ou l’on 
sème des maurandia, lophospermiim , rhodochiton, loasa, 
cobœa, tropœolum, etc., qui bientôt enlaceront de leurs nom- 
breux replis leurs rustiques compagnes. 

Il est une autre plante grimpante sur laquelle nous de- 
vons appeler l’attention, c’est la classique vigne, dont on ne 
fait pas assez de cas pour l’ornementation des jardins. Et 
quand, aux premiers jours de l’automne, le feuillage des dif- 
férentes espèces rustiques de vitis se revêt de teintes variées 
et qu’elles se couvrent de grappes, à divers états de maturité, 
suspendues aux arcades fleuries, en partie cachées sous une 
robe de feuilles vertes, rouges et pourprées, l’effet est extrê- 
mement agréable à l’œil. 

Pour achever la décoration de ce charmant parc de pélar- 
goniums, on a placé à Oakley de vastes corbeilles posées sur 
des piédestaux. On les garnit au centre d’un mélange de pé- 
largoniums hybrides et de fantaisie, une bordure de variétés 
panachées et à feuilles de lierre les entoure d’un cercle de 
branches pendantes et fleuries, dont l’aspect est extrêmement 
riche et agréable. Ces corbeilles à pélargoniums sont déformé 
circulaire, d’environ 5 pieds de diamètre à la partie évasée, 
21/2 de diamètre au fond, et ont une profondeur d’environ 
5 pieds; elles sont faites en fil de fer ou en osier (dans ce cas 
elles doivent être repeintes tous les ans); le fond consiste en 
une légère plaque de fer perforée de nombreux trous pour 
que l’excédant des eaux d’arrosement puisse s’échapper. A 
l’approche de l’hiver, on rentre ces corbeilles dans un endroit 
sec pour les préserver de l’humidité. On doit éviter déplanter 
dans ces corbeilles des pélargoniums à fleurs écarlates ; cette 
couleur est trop vive et nuirait au coup d’œil; ce à quoi l’on 
doit surtout s’attacher, c’est de former en quelque sorte un bou- 
quet massif de pélargoniums à nuances tendres et agréables. 


0-2 JOURNAL D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

Passons à l’explication du plan. Le petit carré c est destiné 
à recevoir la statue de Flore ou toute autre statue ; ^ est un 
espace circulaire au centre du parterre sablé a et des ga- 
zons 6; les cercles i entourant les piédestaux des corbeilles 
dont nous avons parlé, sont garnis de pélargoniums odorants 
entremêlés dTiéliotropes et de résédas. La base de la statue est 
cachée par des pélargonium luciu roseumy et par des va- 
riétés à feuilles panachées de jaune; a indique les allées sa- 
blées de 8, 6 et 2 1/2 pieds de largeur, et 6 la partie gazonnée 
du plan. 

La ligne pointillée s’étendant autour de la circonférence f, 
indique la direction des arcades en fer (voir la vignette) ; la 
bordure étant plantée des plus brillantes variétés de smrlet, 
rehaussées de chaque côté par des pélargoniums panachés. 

Les petits cercles e sont destinés à recevoir 4e beaux et 
forts exemplaires de pélargoniums pyramidaux, zonés dupe- 
largonium frogmore scarlet nain; tandis que Ton réser\e 
pour les couches d les variétés les plus choisies, celles dites 
de fantaisie entremêlées de pélargoniums â feuilles odorantes. 

Les parties indiqués en g recevront des pélargoniums frog~ 
more mélangés d’espèces panachées dans le but d établir un 
contraste avec le gazon 6. 

[Communiqué par George Taylor, de Chatswot'th.) 

-«5SSÏ><SH£kS>^Sb— 

AVIS. 

Nous nous proposons de publier mensuellement un article sur les 
Orchidées, embrassant non-seulement la spécification des espèces les 
plus intéressantes, mais encore rénumération de toutes les orchidées 
connues jusqu’à ce jour. Afin de rendre l’étude de cette famille plus 
facile, nous joindrons au texte des vignettes analytiques des genres et 
des espèces les plus remarquables. Nous accepterons avec reconnais- 
sance toutes les communications que les amateurs d’orchidées voudront 
bien nous faire. 


H. GALEOTTI. 






i 




JOURNAL 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


ABIITILON INSIGNE (planchon). 

PLANTE FLEURIE FIGURÉE DANS CE NUMÉRO. 

{Flore des Serres et des Jardins de V Europe, juin 1850.) 

Arbrisseau à rameaux, pédoncules, pétioles et calice garnis 
d’une pubescence ou duvet étoilé abondant; feuilles alternes, 
amples, à longs pétioles en forme de cœur, souvent trilobées, 
parfois entières, toujours largement dentées, à sept nervures 
palmées, à veines réticulées ; grappes axillaires portant de 
5 à 7 fleurs, dont le calice campanulé ou en forme de cloche 
a ses lobes triangulaires , acuminés , aigus à trois nervures ; 
la corolle offre des pétales obovales d’un contour sinueux à 
dentelures inégales, plissés, rose vif, ornés de veines pour- 
pres se rapprochant vers la partie infundibuliforme ou en 
entonnoir de la corolle; styles au nombre de lu; colonne 
staminifère divisée au sommet en cinq faisceaux (1). Cette 
belle espèce est originaire des régions froides de la Nouvelle- 
.Grenade (Amérique du Sud); elle supporte parfaitement la 
pleine terre à l’air libre durant les beaux mois de notre cli- 
mat ; en hiver la serre froide suffit à sa conservation. Pour 
obtenir de beaux exemplaires, on cultivera Yahutilon insigne 
dans une bonne terre légère, substantielle et arrosée de 
temps à autre d’un peu d’engrais liquide; au mois de mai, on 
confiera les plantes à la pleine terre à l’air libre, en ayant 

(1) Traduction du texte latin de M. Planclion; loc. citée. 

N" 2. AVRIL I8a2. 


f 


O 


U JOURNAL 

soin de les arroser fréquemment. On les relèvera vers octo- 
bre pour les rentrer en serre tempérée ; on peut, par une 
taille judicieuse, donner à ces plantes telle forme que Ton 
désire; quelques pieds cultivés en espalier, dans la serre, 
seront d’un très-joli effet; il faudra alors se servir fréquem- 
ment de la seringue pour écarter les insectes (pucerons, co- 
chenille, etc.). 

Vabiitilon insigne est donc aussi facile à cultiver que les 
abutilon striatum , venosuMy et il l’emporte de beaucoup en 
beauté sur ces deux dernières espèces par l’élégance et le co- 
loris charmant de ses fleurs. Somme toute, c’est une déli- 
cieuse nouveauté dont les amateurs sauront gré à son intro- 
ducteur, M. J. Linden, de Bruxelles. 

Ijoftirolc. 

Serres cUaudeSi — LgS obscrVâtioilS COnsigUGGS dQïlS 

notre numéro précédent peuvent sutBre pour guider 1 ama- 
teur dans les soins à donner actuellement aux plantes de 
serre chaude ; d’autant plus que le temps est encore très- 
variable. Cependant on doit se hâter d’achever le rempotage 
et la taille des plantes; veiller à leur procurer une tempéra- 
ture plus ou moins égale, en évitant des changements trop 
brusques par un excès de chauffage ou par une ventilation 
déréglée; seringages fréquents. H sera même nécessaire de 
plonger dans de l’eau attiédie de temps à autre les corbeilles 
et les blocs de bois suspendus, car l’aspersion seule ne suffit 
pas pour leur fournir l’humidité nécessaire, surtout tant 
que le vent N.-E. actuel souffle de son haleine desséchante. 
On doit espacer les plantes autant que faire se peut, pour évi- 
ter l’étiolement des jeunes pousses, et afin de procurer à 
chaque plante la plus grande somme possible d’air et de lu- 
mière. Il faut achever, sans retard, le rempotage des achi- 
menes, des gloxinia, des bégonia bulbeux, tels que les begotiia 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 35 

cinnabarinay diversifolia , etc.; en hâter le développement 
en les plaçant dans une petite serre chaude ou dans une 
couche chaude. Mettez en pleine terre dans la serre des pieds 
Aq passiflora {passiflora alata , qiiadrangularis , amahiliSy 
actmia, kermesina, etc.), dont le beau feuillage servira plus 
tard à ombrager les autres plantes et à orner la serre de fleurs 
se succédant sans interruption pendant plusieurs mois ; les 
hignofiia vemista et speciosa^ cissus velutina, echites pel- 
tata, stephanotis florihunday les hoya carnosay imperialisy 
Cimninghami, et quelques autres plantes grimpantes garni- 
ront rapidement la serre de leurs feuilles veloutées, luisantes, 
zébrées ou à grand effet. Les ipomœa Leari, tyriajithma et 
sont également des plantes très-florifères et d’une végé- 
tation excessivement rapide, peut-être même trop luxuriante. 

C’est le moment de multiplier les fougères par la division 
des touffes. On se trouvera très-bien en employant de bonne 
terre de bruyère grossièrement tamisée, mêlée d’une certaine 
proportion de sable blanc lavé ; cette proportion de sable est 
en raison de la délicatesse des espèces que l’on se propose de 
planter; ajoutez à ce mélange un 20« de charbon de bois 
pilé; établissez un bon drainage au moyen de nombreux 
tessons au fond du pot; procurez aux plantes une chaleur 
humide, ombrez-les fortement, et vous obtiendrez bientôt des 
plantes vigoureuses. Nous conseillons pour beaucoup d’es- 
pèces, telles que blechmim brasiliensey cibotium Schiedeiy 
davallia corcovadensis y poly podium effusum et autres genres 
à végétation vigoureuse, de tapisser le lit de tessons d’une 
couche de mousse hachée; on sera frappé du développement 
rapide et grandiose que prendront les frondes de ces plantes 
si élégantes et dont la culture mérite d’étre propagée. 

Enfin, vous, jardinier intelligent, veillez à ce que les plan- 
tes qui marquent des boutons à fleurs soient bien arrosées ; 
un oubli peut compromettre l’existence d’une plante chérie î 
veillez surtout à l’arrosement des espèces forcées, car elles 
sont généralement plantées dans des pots plus petits que ne le 
comportent leurs besoins de nourriture habituelle. 


36 JOURNAL 

2^ Serre aux orchidées. — Mêmes soins qu’au mois pré- 
cédent ; on doit examiner souvent les stanhopées, les jeunes 
pousses florales ô'odontoglossum citrosmiim; les grosses 
racines à'aerides et de vanda sont un appas friand pour les 
cloportes ; il faut donc faire une guerre incessante à cette vi- 
laine engeance, et avec d’autant plus de zèle que beaucoup 
d’orchidées vont développer leurs hampes florales ; par exem- 
ple, les oncidmm, les odontoglossum, plusieurs ly caste et 
maxillaria, les aerideSy les gomnia, les cattleya, leptotes 
sophronilis , etc. C’est également l’époque la plus favorable 
pour opérer sans danger la séparation des pseudo-bulbes que 
l’on veut multiplier. 

Un mélange de sphagnum (mousse blanche), de terre de 
saules (provenant de la décomposition des saules) et de terre 
de bruyère très-fibreuse, le tout fortement divisé ou drainé 
au moyen de nombreux petits fragments de pots , est ce que 
nous pouvons recommander comme étant le plus favorable à 
la végétation de la majeure partie des orchidées. Nous excep- 
terons les cyi'topodium, qui préfèrent un sol plus compacte, 
et en général les hletia, govenia, cypripedium, disa^ pon- 
ihieva et autres espèces terrestres. 

5® Serres froides. — L’objet le plus important pour les 
amateurs de beaux exemplaires de plantes destinées à des 
expositions florales, est de diriger leurs eflbrts aux fins d’ob- 
tenir que ces exemplaires d’élite fleurissent à une certaine 
époque ; pour parvenir à ce but il faut nécessairement que 
l’amateur soit doué d’un grand tact et d’une connaissance 
profonde de la nature et des habitudes de chaque plante qu’il 
veut ainsi traiter. Ce moment est très-favorable pour tenter 
ces essais, et nous posons comme règle générale que l’on ne 
doit jamais permettre à une plante d’émettre une seconde sé- 
rie de pousses, une fois que la première est établie ; que les 
pousses destinées à fleurir plus tard soient immédiatement 
choisies d’une force égale et limitées à un certain nombre ; 
l’amateur obtiendra ainsi une croissance uniforme , que l’on 
ne doit contrarier dans aucun cas, soit en permettant le dé- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 57 

veloppement de noineaux jets, soit en opérant la section de 
branches pour la multiplication. Une fois que la pousse des 
plantes est complète , il devient urgent de les placer de ma- 
nière à ce qu’elles puissent reposer pendant quelque temps; 
c’est en continuant à exciter leurs facultés végétatives que l’on 
manque le résultat poursuivi ; que l’on compromet l’avenir 
des plantes et que jamais on ne parvient à former de beaux 
sujets. Cette question est donc très importante pour les ama- 
teurs qui comprendront l’opportunité et l’actualité de ces ré- 
flexions dans ce moment. 

Le camellia étale encore çà et là quelques fleurs; mais son 
règne a cessé pour la saison ; il émet de nouvelles pousses, 
auxquelles il faut veiller, les abriter soigneusement des 
rayons du soleil; une température un peu élevée servira à 
hâter leur développement, surtout si elle est combinée avec 
de fréquents bassinages. Lorsque le vent est favorable, ad- 
mettez-en une certaine proportion dans la serre, mais évitez 
le vent sec et aride du N. et du N.-E. Le rempotage et la taille 
doivent être achevés maintenant. 

Les légumineuses du Cap et de la Nouvelle-Hollande forment 
à cette époque un des plus beaux ornements de la serre 
froide, conjointement avec les azalées, les daphnés, les di- 
verses espèces de cytisusei iVacacias, de cineraria, etc. Cette 
réunion de plantes fleuries est d’une rare élégance et d’une 
variété de couleurs qu’il serait difficile de trouver dans d’au- 
tres moments. Une grande propreté, un aérage judicieux sont 
des conditions essentielles pour assurer la prospérité de toutes 
ces plantes ; des fumigations deviennent nécessaires, car les 
pucerons pullulent en cette saison sur les cinéraires et les 
calcéolaires, et surtout lorsque ces plantes ont été tenues trop 
chaudement. 

Si les amateurs de calcéolaires n’ont pas fait subir à ces 
plantes le troisième et dernier rempotage, ils doivent se hâ- 
ter de le faire immédiatement en employant des pots de 45 
à 20 centimètres , une terre substantielle mêlée d’argile 
douce (terre jaune). Ils placeront leurs calcéolaires sous un 


JOURNAL 

châssis, et aussi près que possible du vitrage, en leur accor-- 
dant dans la journée une ventilation ou aérage abondant et 
de beau à discrétion. 

4^ Serres aux raisins. — Il n’est pas rare de voir dans plu- 
sieurs serres à forcer le raisin , des grappes dont les baies 
commencent à se colorer; il devient alors prudent de réduire 
graduellement la quantité d’eau servant aux arrosements, de 
telle sorte que l’atmosphère dans laquelle végètent les vignes 
devienne comparativement sèche lorsque les grappes auront 
acquis leur parfait coloris et leur entière croissance. Une hu- 
midité trop longuement accordée nuirait à la saveur du fruit 
et à la santé du cep. 

5® Jardin d’ag^rément. — Aux premières pluies on doit 
se hâter de planter les espèces à feuilles persistantes , les co- 
nifères de pleine terre; on préparera le terrain destiné à 
recevoir des groupes de calcéolaireSy àe pétunia, de lohélies, 
depélargo7iiums, etc. En Angleterre on cultive avec beaucoup 
de soin les lobélies : ce sont en effet des plantes précieuses 
pour la décoration d’un jardin; les espèces élevées pour les 
plates-bandes, les espèces naines pour bordures ou pour for- 
mer de petits massifs. Les lobelia erinus co^npacta et ses va- 
riétés d’un bleu plus ou moins foncé, australis et corono- 
pifolia à teintes plus claires; imidentata à fleurs d’un 
pourpre foncé, à tiges rampantes et très-utiles pour garnir 
le sol sous des plantes élevées, ainsi que lutea, jolie plante 
très-utile pour former des bordures, sont des espèces naines 
propres à la décoration de petits parterres, tandis que les lo- 
helia magniflora, ignea, Salteri, multiflora, espèces à fleurs 
écarlates, compacta à fleurs bleues, seront employées, à 
cause de leur taille plus élevée, à garnir les plates-bandes. 
Vhelianthemimi vulgare à fleurs doubles, roses, blanches, 
pourpres, cerise foncé, est encore une de ces plantes faciles 
à cultiver et qui peut servir fort utilement à cacher quelque 
vide sous un arbre ou plante d’une certaine taille. L’amateur 
intelligent peut ainsi tirer parti, pour l’ornementation de son 
jardin, d’une foule de plantes qui, distribuées avec goût, lui 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 59 

procureront de vives jouissances, tandis que, confinées dans 
un humble pot, elles végéteront avec peine et ne pourront que 
montrer çà et là de chétives fleurs attachées à quelques ra- 
meaux généralement étiolés et souIFreteux. N’hésitez donc pas 
à confier à la terre , à cette mère si tendre qui rend caresse 
pour caresse, une quantité de plantes que beaucoup de per- 
sonnes s’obstinent à cultiver en pots ou à l’abri d’une serre. 
Ayez soin de les abriter, les premiers jours de leur sortie à 
l’air libre, de l’action trop directe des rayons du soleil ; con- 
sultez la nature et les besoins de vos plantes : à l’habitante 
des forêts et des lieux humides, accordez de l’ombre et de la 
fraîcheur; aux espèces qui bravent impunément le soleil, 
faites-les jouir de ses rayons. Ainsi l’anémone, le muguet 
aimeront à se cacher sous l’épais dôme de verdure d’unpaum^ 
d’un hêtre ou d’un chêne, tandis que les mésembryan- 
thèmes, \es> portulaca, les oxalis n’ouvriront leurs splendides 
corolles que sous le regard brûlant de l’astre du jour. 

OEillets, dahlias, etc. — Plantez au plus tôt vos œillets; 
chaque jour de retard est nuisible à la formation de la fleur; 
il faut les baguetter avec soin ; placez quelques écailles 
d’huître sur le sol, autour du pied; cette précaution est né- 
cessaire pour que les eaux d’arrosement ne découvrent pas 
constamment les racines ; elle sert également à prévenir une 
trop grande évaporation en été. Une distance de 45 à 18 cen- 
timètres en carré suffit pour que les plants d’œillets puissent 
végéter avec vigueur. 

Plantez les boutures enracinées de dahlias, en ayant soin 
de les abriter pendant quelques jours des rayons trop ardents 
du soleil. 

Les auricules et les polyanthes exigent maintenant une 
plus grande quantité d’eau de pluie. 

Nous devons une partie de ces notes à l’excellent journal 
du docteur Lindley , le Gardeners Chronicle, En Angle- 
terre, les observations du calendrier horticole sont lues avec 
empressement; nous pensons qu’elles seront accueillies avec 
faveur par un grand nombre de nos lecteurs. 


40 


JOURNAL 


J^ortîfulturc étrangère. 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

Gesueria purpurea (HoRTüLANORUM). PaxtOïl's floicer 
Garden^ avril 1852, pl. 76. 

II paraîtrait que cette gesnère est un hybride obtenu peut« 
être par le croisement du gesneria Douglasii et du gesne- 
ria discolor; quoi qu’il en soit, c’est une magnifique plante, 
dont voici les caractères distinctifs : feuilles verticillées, pro- 
fondément cordées, oblongues , tomenteuses, les inférieures 
très-grandes (mesurant 15 à 20 centimètres en longueur) ; 
panicule florale presque verticillée , à pédoncules courts ; 
pédicelles allongés, velus, disposés en ombelle ; corolles lon- 
guement tubulées, tomenteuses (ou garnies de duvet) ; limbe 
supérieur (ou lèvre) droit à deux lobes, presque carré; fleurs 
d un beau rose foncé, agréablement maculé de taches comme 
dans celles du gesneria Douglasii, 

La gesnère pourprée l’emporte de beaucoup sur la gesne- 
ria Douglasii en beauté et en taille. Introduction et patrie 
inconnues. 

Cymbidium iMastersii (Griffith); (Loddiges) , Catalogue ^ 
n« 1235 (Lindley), dans Bot, Beg., 1845, tab. 50; Pax- 
ton’s flower Garden, avril 1852, tab. 78. Famille des 
Orchidées. 

Bien que cette espèce ait été figurée dès 1845 dans le Bot, 
Register, elle mérite d’être citée de nouveau à cause de sa 
grande rareté et de la beauté de ses fleurs. 

Description, — Cette belle orchidée a des feuilles distiques 
un peu étroites, ensiformes (comme celles de quelques iris), 
obtuses ; pédoncule dressé, recouvert d’écailles herbacées^ 
verdâtres à pointes aiguës et très-rapprochées (caractère très- 
saillant qui la distingue des autres espèces); épi court, por- 
tant peu de fleurs (4-6), caché entre les écailles ; divisions du 




D’HORTICULTURE PRATIQUE. Ai 

périanthe linéaires-oblongues; labelle oboval à trois lobes, 
pubescent à l’intérieur; le lobe central oblong, ondulé, lobé, 
les lobes latéraux obtus, aplatis. 

Les fleurs sont d’un beau blanc de neige, à labelle maculé 
de rose; elles exhalent une délicieuse odeur d’amande. 

Culture. — Pour obtenir une belle floraison dans les di- 
verses espèces de cymbidium, on doit les planter de préfé- 
rence dans des pots assez profonds pour permettre à leurs 
longues et fortes racines de pénétrer dans les morceaux de 
terre fibreuse ou tourbeuse dont on aura rempli le vase; du- 
rant la belle saison on leur donnera beaucoup d’eau dans une 
serre dont l’atmosphère sera saturée d’humidité et en permet- 
tant aux rayons solaires de les rôtir en quelque sorte ; on 
excitera ainsi puissamment leur végétation pendant leur pé- 
riode de croissance pour ensuite les laisser sécher graduelle- 
ment. 

GastrolobSum cuneatum (AUTHIJR HeNFREY). Famille des 
Légumineuses. 

Cette jolie espèce figure déjà dans les catalogues d’horti- 
culture, mais n’avait pas encore été décrite correctement; 
voici, d’après le savant M. Arthur Henfrey, les caractères 
distinctifs de cette espèce que l’on peut considérer comme la 
plus belle du genre. 

Description. — Feuilles au nombre de quatre par verti- 
cille, courtement pétiolées , garnies de stipules en forme de 
soies, finement soyeuses en dessous, en forme de coin étroit, 
obtuses, parfois subémarginées , mucronées ; grappes termi- 
nales, multiflores ; fleurs disposées par verticilles de quatre; 
calice soyeux, à dents presque égales. 

Le gastrolohium cuneatum est un joli arbrisseau nain très-ra- 
meux, très-florifère et d’une culture facile ; ses fleurs sont d’un 
jaune brillant, à étendard marqué sur le disque d’une bande 
pourpre foncé, les ailes et la carène sont teintes en brun rou- 
geâtre. Originaire de la Nouvelle-Hollande, elle a été intro- 
duite en Angleterre de graines envoyées par M. Drummond, 


JOURNAL 

et a été exposée en fleurs l’an passé par les habiles horticul- 
teurs Henderson, de Pine-apple place, près Londres. 

Culture des dillwynia, des chorozema et des autres légu- 
mineuses de la Nouvelle-Hollande. 

Observations pour les amateurs rf’antirrhinum et de lina- 
ria. le linaria arahida des horticulteurs, originaire des 
montagnes du Portugal, de l’Algérie, a été reconnu par le bo- 
taniste Arthur Henfrey pour être le véritable linaria reticu- 
lata de Desfontaines {antirrhinum reticulatum, Smith; 
antirrhinum pinifolium, Poiret.) 

Bien que cette linaire soit fort jolie par ses fleurs élé- 
gantes, grandes et variant du rose au bleu et du bleu au 
pourpre foncé, nous croyons de notre devoir d’en signaler 
les synonymies à l’attention des amateurs , afin que sous un 
nom nouveau pour eux on ne leur vende pas une plante qu’ils 
posséderaient déjà. 

styiidium armeria (Labillardiêre). Famille des Stylidiées. 

Jolie plante australienne à grappe terminale de nombreuses 
fleurs d’un rose purpurin produisant un très-joli effet, à 
feuilles linéaires ensiformes, réunies en touffe à la base de 
la plante. 

Culture des stylidies. — Les stylidies aiment en général 
un peu de chaleur pendant leur période de croissance, sur- 
tout depuis le mois de février jusqu’au moment où elles 
commencent à montrer leurs fleurs; arrivées à cette phase 
brillante, elles exigent beaucoup d’air et de lumière pour que 
les fleurs soient parées de leurs couleurs naturelles. Ces 
plantes requièrent un sol léger mais substantiel, composé de 
terreau de feuilles, de terre de bruyère et de terre argileuse 
douce, auquel on ajoutera une forte proportion de gros sable 
et de charbon de bois pulvérisé. Après le rempotage (vers le 
commencement de l’année), il faut les placer dans une serre 
dont la température soit assez douce, sans être trop chaude- 
elles se fortifieront ensuite d’autant mieux lorsqu’on les met- 
tra à l’air. Une fois les plantes bien enracinées , on pouri a 


45 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

les arroser une fois ou deux par semaine avec de l’eau con- 
tenant une certaine proportion d’engrais animal. On serin- 
guera fréquemment pour préserver ces plantes de Varaignée 
rouge, et si ce moyen ne suffisait pas, il faudrait recourir à 
l’emploi du saupoudrage au soufre immédiatement après 
un seringage, en ayant soin de ne laver la plante que quel- 
ques jours après cette opération. 

La multiplication des stylidium est assez facile, d’autant 
plus que ces plantes portent aisément des graines. 

Acacia undulæfolia (AllAN CuNNINGHAm). 

Cultivée dans l’établissement horticole de MM. Henderson, 
de Pine-apple place (Londres), sous le nom d’acacia oleœfolia, 
cette espèce, originaire de la Nouvelle-Hollande, est d’une 
ancienne introduction ; il paraît cependant qu’elle était per- 
due , c’est donc avec plaisir que nous pouvons annoncer sa 
réapparition au monde horticole , tout en le prévenant du 
nouveau nom sous lequel elle pourrait se répandre. 

Les amateurs nous sauront gré de leur donner une courte 
description de cette intéressante plante. Arbrisseau de forme 
très-gracieuse , atteignant rarement plus de 4 pieds en hau- 
teur, très-hranchu ; rameaux de couleur foncée, chargés jus- 
qu’à leurs sommets de fleurs axillaires et revêtus de poils 
serrés, courts, cendrés; les feuilles (phyllodes) sont nom- 
breuses, alternes, quelquefois longues d’un pouce, ellipti- 
ques ou ovales, souvent équilatérales, souvent aussi obliques. 
Fleurs d’un jaune vif, disposées en têtes solitaires et par 
couple, portées sur des pédoncules plus longs que les phyl- 
lodes et naissant des aisselles de ceux-ci. 

Culture des acacias de la Nouvelle-Hollande. — Ce genre, 
dont le nombre d’espèces s’accroît tous les ans, commence à 
être très-apprécié sur le continent; les espèces de la Nouvelle- 
Hollande sont particulièrement remarquables par leur port 
élégant, par l’odeur suave et l’abondance extrême de leurs 
fleurs; enfin, un grand mérite qu’elles possèdent particulière- 
ment, c’est d’être d’une culture assez facile. Elles se propa- 


JOURNAL 

gent aisément de boutures et de graines qu’elles donnent 
assez généreusement; les meilleures boutures proviennent 
des petits chicots qui se trouvent sur les grosses branches, 
et lorsqu’on peut les détacher avec un talon, ces boutures 
seront d’autant moins sujettes à pourrir. Il faut avoir soin 
que la section des boutures soit bien unie et lisse en em- 
ployant à cet effet une lame de canif bien tranchante; on les 
plante à une profondeur d’un demi-pouce ; le sol qui les re- 
çoit se compose de terre de bruyère tourbeuse mêlée de sable 
blanc; le pot doit être bien drainé : on le remplit du mé- 
lange indiqué ci-dessus, jusqu’à environ 4 pouce (2 4/2 cen- 
timètres) du bord du pot; cet espace se comble avec du sable 
blanc; on recouvre la bouture d’une cloche. Il n’est pas né- 
cessaire que le pot à bouture soit soumis à la haute tempé- 
rature d’une tannée chaude ; une chaleur équivalente à celle 
dans laquelle se trouvait le pied dont on s’est servi pour la 
multiplication peut suffire. Les acacias se multiplient aussi 
très-aisément de morceaux de racines. On conçoit de suite 
combien une forte plante peut produire d’élèves entre les 
mains d’un cultivateur intelligent. A cet effet on coupe les 
fortes racines en morceaux d’environ 2 pouces de longueur, 
on les traite comme des boutures ordinaires, en laissant une 
partie supérieure d’environ un quart de pouce, exposée à la 
lumière, car c’est de là que doivent sortir les jeunes pousses. 

Pour avoir de beaux exemplaires, il faut choisir de petites 
plantes vigoureuses et bien faites; rempotez-les au printemps 
(mars-juin) dans un compost de parties égales de terre de 
bruyère et de terre tourbeuse mélangée de charbon de bois 
pilé et de gros sable. Une fois les plantes en train de pous- 
ser, arrosez-les abondamment; seringuez-les tous les jours 
dans le but d’éloigner les insectes. De temps à autre em- 
ployez un peu d’engrais liquide, lorsque vous verrez que le 
pot est rempli de racines. Soignez la taille pour obtenir une 
belle forme. Vers la fin de la saison, lorsque la ph§se de vé- 
gétation est presque accomplie, placez-les à l’air, exposées 
en plein soleil, pour que vos plantes puissent faire durcir 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 45 

leur jeune bois; cette remarque est très-importante, car si on 
néglige de les exposer à l’action fortifiante de l’air, elles conti- 
nueront à végéter et ne donneront qu’une chétive floraison. 

Les acacms sont très-sujets à se couvrir de /cenwès (écailles), 
surtout quand on n’a pas veillé à leur donner un bon aérage 
et de fréquents seringages; un des meilleurs remèdes re- 
commandés en Angleterre paraît être celui de seringuer les 
plantes infestées avec de l’eau chaude, jusqu’à ce que les in- 
sectes aient été enlevés par ce lavage continu. 

^ Bégonia strigillosa (DiETRICH). 

Espèce très-curieuse, à tige rampante; feuilles charnues, 
obliques, cordées-acuminées, vert foncé des deux côtés ; sur- 
face supérieure luisante, chargée de poils rougeâtres glandu- 
leux; à la base se trouve la collerette Irangée du bégonia ma- 
nicata; pétioles épais, longs, arrondis, vert tacheté de 
rouge ; de ces taches naissent des écailles solitaires terminées 
par de longs poils blancs , imprimant à la plante un aspect 
hérissé, d’où lui est venu son nom spécifique. Fleurs d’un 
rouge brillant réunies en larges corymbes ; pédoncules d’un 
pied de long couverts d’écailles. 

Ce bégonia est originaire de l’Amérique centrale et a été 
introduit récemment en Allemagne. 

i.uzuriaga radicans (Ruiz ET Payon). Famille des Lüiacées, 

Plante grimpante originaire du Chili méridional, émettant 
une quantité de branches assez semblables aux frondes de 
fougères; feuilles petites, un peu succulentes, placées sur 
deux rangs; les fleurs naissent sous ces feuilles, elles sont 
pendantes, d’un beau blanc de neige et répandent une odeur 
délicieuse. 

II est à espérer que cette nouveauté pourra s’acclimater 
chez nous ainsi que la suivante. 

caiiixene polyphylia (Hooker). Famille des Liliacées. 

C’est le luznriaga erecta de Künth. 


46 


JOÜRML 

Cette liiiacée est grimpante, a le port du luzuriaga radi- 
mnSy des fleurs pendantes, odorantes, maculées de brun. 

Dendrobium big;ibbam (LiNDLEY), PaxtOîl’s flowev 
Garden, avril 1852. Famille des Orchidées. 

Tiges longues, fusiformes, étroites, surmontées de cinq ou 
six feuilles étalées, longues, étroites, fermes, aiguës, à cinq 
côtes ou nervures. Grappe dressée offrant trois ou quatre 
fleurs d’un beau pourpre, assez semblable à celui des fleurs 
du bletia verecimda. Les pédoncules ayant 8 ou 9 pouces de 
longueur impriment à cette espèce un cachet d’élégance tout 
particulier; sépales oblongs, aigus, les deux latéraux sont 
unis par leur base de manière à former un éperon court, ar- 
rondi; pétales plus larges, arrondis, légèrement recourbés. 
Le labelle prend naissance dans le sinus au-dessus de l’épe- 
ron ; il est mobile à sa base et se projette en avant de ma- 
nière que la fleur présente en quelque sorte un double 
menton. 

Cette espèce se rapproche du dendrobium kmgianum et 
du dendrobium elongatum, mais les surpasse en beauté; elle 
est originaire de la côte nord-ouest de la Nouvelle-Hollande 
et a été introduite par M. Loddiges, de Londres. 

Doscoea purpurea (Smith). Famille de Zingibéracées ou 
Amomées. 

De même que la plupart des plantes de cette famille 
{costus, zingiber (gingembre), mantisiay amomuniy globba, 
kœmpferiuy etc.), le genre Roscoea, dont cinq ou six espèces 
ont été décrites par sir J. E. Smith, est plus remarquable par 
son feuillage que par ses fleurs pourpres. De même que les 
kœmpferia, les rhizomes tubéreux du roscoea doivent être 
conservés à sec en hiver ; replantés en mars ou avril dans 
un mélange de terre de bruyère et d’argile douce sablon- 
neuse, en évitant soigneusement un excès d’humidité qui 
ferait infailliblement périr les tubercules charnus et délicats 
de ces plantes. Le roscoea purpurea provient des provinces 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. il 

septentrionales du Bengale et de l’Himalaya; il ne requiert 
donc pas une serre chaude; un châssis pour le préserver de 
la gelée lui sufîira en hiver. 

En mentionnant quelques genres de cette intéressante fa- 
mille, nous avons omis à dessein les hedychmna ; les espèces 
de ce beau genre méritant à tous égards une place dans toute 
serre chaude; port majestueux, culture facile, fleurs abon- 
dantes en épi terminal, à odeur des plus suaves et de longue 
durée : voilà certes bien des mérites; nous signalerons parti- 
culièrement à l’attention des amateurs Vhedychimia Gardne- 
rianum dont l’épi se compose de 20 à 50 grandes fleurs 
jaunes orangées et à odeur de vanille. 

Catalpa Potsii (Seemann), daiis ÏAllg, Gart. Zeitung, 
oct. 485f . 

On doit l’introduction de cette plante à M. Frédéric Scheer, 
de Kew, près Londres, notre ami intime et amateur distingué 
de cactus y qui avait reçu les graines récoltées à Chihuahua 
(province septentrionale du Mexique), par M. Potts. 

Le mérite de ce catalpa consiste surtout en ce qu’il n’at- 
teint que 5 ou 6 pieds de hauteur ; les feuilles sont coriaces, 
linéaires lancéolées, entières et glauques. Les fleurs sont lon- 
gues de 2 à 2 i/2 pouces, et seraient rouges d’après les notes 
de l’introducteur. 

Cette espèce est déjà répandue dans quelques jardins alle- 
mands, à Dusseldorf, Leipsick et Hanovre. 

iftytidopiiyiium oa<:rstecitii (Klotzch) , Allg. Gart. Zeitungy 
janvier 1852. Famille des Gesnériacées. 

Il est peu d’amateurs de plantes de serre chaude et sur- 
tout de la belle famille des Gesnériaciées qui ne connaisse ou 
ne possède le rytidophyllum florihundum (lierincquiay con- 
radia) y très-jolie espèce introduite par M. J. Linden, de 
Bruxelles. L’espèce nouvelle qui nous occupe est à fleurs 
vertes maculées de pourpre, longues d’un pouce et demi; 
corolle velue, à lobes arrondis; tube renflé courbé, d’un dia- 


JOURNAL 

mètre de trois quarts de pouce. Nous croyons d’après cette 
courte analyse que cette plante sera une bonne acquisition 
pour la serre chaude. Elle a été introduite de Costarica (Amé- 
rique centrale), par M. Wartzewicz. 

I^ennea robinioldes (LiNK, KlotZCH etOîTO). Famille des 
Légumineuses. 

Introduit du Mexique et cultivé au Jardin botanique de 
Berlin, le lennea est un petit arbre ou plutôt un simple ar- 
brisseau de 2 ou 3 pieds de haut, à feuilles inégalement pen- 
nées; à quatre ou cinq paires de folioles armées à leur base 
de stipules piquantes; fleurs pourpres dans le genre de celles 
du cercis siliquastrum (arbre de Judée). 

Le lennea robinioides fleurit en mai; il exige en hiver 
l’abri de la serre froide , mais s’accommode parfaitement en 
été de la pleine terre à l’air libre. 

Odontoglossum Ehretibergii (KlOTZCH). Famille deS 
Orchidées. 

Cette espèce peut être considérée comme une des plus jo- 
lies plantes du groupe des odontoglossum à labelle blanc. 
Elle a été découverte par feu mon estimable ami et compagnon 
de voyage au Mexique, M. Charles Ehrenberg, qui la découvrit 
en 1846 sur des chênes, près des mines de mercure de San- 
Onofre (district minier de Zimapan , au nord de la ville de 
Mexico). 

V odontoglossum Ehrenhergii se rapproche beaucoup des 
odontoglossum Rossiîj odontoglossum stellatum et odonto- 
glossum Galeottianum (Ach. Richard), dont il ne serait 
qu’une espèce intermédiaire. Il diffère surtout de Vodontoglos- 
sum Rossii par son port plus grêle, ses fleurs plus petites et 
surtout par ses sépales minces, délicates, blanches, à bandes 
brunes au lieu de vertes; le labelle est acuminé, il est arrondi 
dans V odontoglossum chaque tige ne porte qu’une 

seule fleur, tandis que les espèces dont il se rapproche en 
supportent 2, 3 ou 4. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


Ai) 


j^ortkuUurc bdgf. 

REVUE FLORALE DES SERRES BELGES. 

Les serres de M. Van Volxem à Trois-Fontaines (entre Vil- 
vorde et Bruxelles), offrent en ce moment quelques belles 
plantes en fleurs; nous mentionnerons Yarctocalyx endli- 
cherianus; l’élégant hurlingtonia veniista, charmante or- 
chidée à fleurs blanches et roses, le cattleya amethistma 
(Morren), belle orchidée introduite de la province de Sainte- 
Catherine au Brésil, par les soins de M. A. Verschaffelt; 
Vœschynanthiis speciosus, présentant trois tiges florales. 

Dans les serres de M. J. de Jonghe, de Bruxelles, nous 
avons remarqué un magnifique pied de francîscea eximia 
(Scheidweiler), trés-ramifié et chargé d’au moins 400 à 
oOO boutons de fleurs; cet exemplaire a environ 5 1/2 pieds 
de hauteur, et témoigne des soins intelligents qui lui ont été 
donnés. Un compost a été spécialement préparé par M. de 
Jonghe pour les francîscea; il se compose, d’après une com- 
munication adressée par lui au Jardin fleuriste j rédigé par 
M. C. Lemaire, d’une moitié de terre marneuse, d’un hui- 
tième de terreau de feuilles consommées, d’un quart de terre 
tourbeuse et d’un huitième de sable blanc. On doit choisir 
de préférence le temps de repos de ces plantes pour les rem- 
poter. 

Sous le nom francîscea eximia grandiflora, M. de Jonghe 
cultive une très-belle plante, dont les fleurs, semblables à 
celles du francîscea eximia (an hrunsfelsia calycina? de Ben- 
tham), mesurent de 5 à 7 centimètres de diamètre; le feuil- 
lage en est plus ample, plus touffu ; ce n’est donc pas une 
simple variété obtenue par une végétation plus vigoureuse, ou 
le résultat d’une culture spéciale, mais bien une bonne variété, 
ainsi qu’en font preuve un certain nombre de fortes boutures. 

Les serres à orchidées de M. J. Linden, de Scliaerbeek- 

N® 2. AVRIL. — 18S2 4 


JOURNAL 

lez-BnixelIes, renferment en ce moment de bien belles es- 
pèces en fleurs ou en boutons; Yoncidium cucullatum (Lind- 
ley), est une très-jolie plante à pétales et sépales verdâtres, 
à labelle d’un beau blanc, parfois rosé, pointillé de violet 
pourpré. Le masdevallia wagneriana est une orchidée très- 
singulière, à fleurs d’un jaune fauve, mouchetées; sépales 
prolongés en longues lanières ou cornes, celle du sépale su- 
périeur est fléchie en arrière. Cette espèce, à formes diminu- 
tives (caractère général du Masdevallia)^ provient de la 
Nouvelle-Grenade. 

Une plante dont la vue nous a causé un vif plaisir est 
laerides crispmn (Lindley). Cette espèce, originaire des 
Grandes-Indes, et introduite depuis 1842, est toujours rare 
dans les collections ; c’est donc une bonne fortune pour un 
orchidophile de pouvoir l’admirer; l’exemplaire de M. Linden 
porte deux tiges florales chargées de belles fleurs à nuances 
rosées. 

Citons enfin un acineta Humholdtii présentant quatre 
hampes florales ; un anguloa Clowesii^ variété orangée, ornée 
de trois tiges florales, etc. 

Nous avons remarqué dans les autres serres de M. Linden 
le bégonia Putzeysii (Linden), couvert de fleurs blanches; 
une autre espèce de bégonia dont le feuillage se rapproche 
par la forme de celui du bégonia ramentacea y mais dont il 
se distingue par la couleur d’un vert presque uniforme ; il 
produit un bouquet de nombreuses fleurs rose tendre. 

Dans la serre froide nous avons été frappé de l’élégance 
extrême du charmant ceanothus papillosus y originaire de la 
Californie; cette plante se couvre de bouquets bleu vif et mé- 
ritera une place dans toutes les serres froides; le siphocam- 
pylus penduliflorus (Decaisne), introduit directement de la 
Nouvelle-Grenade par M. Linden, produit de nombreuses 
fleurs dun rose charmant; c’est, à notre avis, une des plus 
jolies espèces de ce beau genre. 

Avis.— D ans 1 intérêt de l’horticulture, nous nous permettons de nou- 
veau de signaler à l’attention de nos lecteurs les services que ces revues 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 51 

mensuelles de floraisons particulières peuvent rendre à cet art char- 
mant, et nous les prions instamment de nous tenir au courant, du 
au 5 de chaque mois, de ce qu’ils posséderaient en plantes fleuries. 
Cette revue, dont l’importance, croyons-nous, sera comprise par les 
amateurs et les horticulteurs , servira en quelque sorte de succursale 
aux expositions; chacun y puisera des enseignements utiles, si surtout 
les personnes qui voudront bien nous communiquer des notes y joi- 
gnent, dans certains cas, un aperçu de la culture qu’elles auraient pu 
adopter de préférence pour telle ou telle plante. Notre recueil offrira 
en quelque sorte une exposition mensuelle dont le but sera d’entretenir 
sans cesse le feu sacré de la science horticole avec une émulation con- 
stante, et dont le résultat sera de contribuer à la propagation du goût 
de l’horticulture et de données sanctionnées par l’expérience sur la cul- 
ture en général. 


[Premier article.) 

La famille des Orchidées, par son fades tout particulier, 
sa croissance insolite, ses habitudes sui generis, ses fleurs à 
formes si variées, si extraordinaires, à coloris dont la palette 
du peintre aurait parfois de la peine à rendre les nombreuses 
nuances, excita de bonne heure l’attention des botanistes et 
des amateurs ; déjà avant l’introduction d’espèces exotiques, 
les orchidées européennes avaient fait l’objet de dissertations 
curieuses , de comparaisons plus ou moins fondées ; ainsi les 
anciens auteurs grecs et latins se sont occupés de ces plantes et 
leur attribuaient des vertus médicinales surprenantes; mais la 
science s’est peu à peu frayé un chemin au milieu des ténèbres 
de l’ignorance et du charlatanisme; elle a fait justice de toutes 
ces merveilleuses panacées, et a pC'Sé avec l’immortel Linné 
les bases d’une classification où de simples comparaisons, sou- 
vent imaginaires, toujours ridicules, sont remplacées par des 
caractères certains, assis sur l’examen approfondi de l’orga- 
nisation de la fleur; c’est en effet à la fleur que la nature a 
confié l’accomplissement de son grand acte de vitalité succès- 


JOURNAL 


sive et éternelle; c’est à elle, parée de brillants atours, qu’elle 
a donné la mission de la reproduction ; c’était donc à elle 
seule que devait s’adresser riiomme de science pour le guider 
dans une voie sûre et naturelle. Linné suivit cette voie, et du 
souffle de son grand génie renversa l’ancien édifice des su- 
perstitions et des théories creuses, tandis qu’il édifiait le plus 
beau monument que jamais la science eût élevé au culte de 
la nature, en l’asseyant sur des bases indiquées par la nature 
elle-même. 

Bien que quelques orchidées exotiques à fleurs brillantes, 
telles que {ephajus grandifoliiis (Limodorum Tankervilliæ), 
introduit depuis 1778; le cymbidium aloifolium, introduit 
en 1789 ; Vepidendrum elongatum en 1798 ; Ÿoncidium 
carthaginense , en 1800, et le stenorrhynchus speciosus, 
vers 1790, aient été cultivées dans les serres européennes 
depuis près d’un siècle, on ne peut en inférer que la culture 
des orchidées fût à cette époque l’objet d’une attention spé- 
ciale; en effet, les jardiniers cultivaient alors les orchidées (1) 
comme nous cultivons maintenant les jacinthes , en enfon- 
çant profondément en terre les pseudo-bulbes de ces plantes 
aériennes ! c’est sans doute par suite de l’ignorance des habi- 
tudes particulières des orchidées épiphytes, que cette famille 
a été si longtemps négligée; ce n’est guère qu’en 1820 que 
quelques amateurs ont commencé à s’en occuper sérieuse- 
ment; les cypripedium vemistumet insigne apparaissent vers 
cette époque et forment avec les cypripedium parviflorumy 
spectabile et pubescens, introduits en 1759, 1751 et 1790, 
le bletia verecunda et le bonatea speciosa du Cap, un beau 
noyau de collections d’orchidées terrestres; les epidendrum 
nutans, cochleatum, cuspidatum, ciliare, umbellatum ;\e]çA\ 
broughtonia smiguinea, en 1 81 0; Vornithidium coccineum, en 
1810 ; roîicidiumpubes, en 1825; Ÿoncidium divaricatum^ en 
1826 ; le brassia macidatay en 1806 ; le Ferjiandezia elegans. 


(1) Nous pourrions citer des époques bien plus rapprochées où ce 
mode de culture était encore adopté. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 5o 

en 1820; le renanthera coccinea, en 1816; composent à peu 
près jusque vers 1850 toute la collection cultivée d’espèces 
épiphytes. Bientôt après, quelques voyageurs anglais et belges 
(MM. Van Houtte, Linden, Galeotti, Ghiesbreght, Libon, 
Funck, Sclilim), introduisent en Europe une foule de belles 
espèces; d’après leurs notes, les amateurs changent leur an- 
cien mode de culture. Des serres exclusivement appropriées 
aux besoins de ces plantes sont élevées, et maintenant l’on 
peut hardiment avancer que les orchidées, avec les données 
que nous possédons et l’expérience que nous avons acquise, 
ne sont pas plus difficiles à cultiver que des camellias ou des 
erica, et même qu’une fois placées dans les conditions de 
chaleur et d’humidité qu’elles requièrent, elles exigent peut- 
être moins de soins incessants en rempotage, taille, arrosa- 
ges, etc. , que ne l’exigent une foule de plantes de la Nou- 
velle-Hollande et du Cap. 

C’est surtout depuis 4855 que le nombre d’orchidées culti- 
vées s’est accru : toutes les régions intertropicales des deux 
hémisphères ont été mises à contribution pour satisfaire la 
passion des orcbidophiles; et malgré le nombre prodigieux 
d’espèces introduites depuis une vingtaine d’années, le chiffre 
annuel des nouvelles espèces tend à augmenter et ne peut 
qu’augmenter, grâces à des communications plus rapides et à 
des explorations plus complètes. Ne vous alarmez pas, ama- 
teurs; la zone à orchidées épiphytes embrasse environ la 
douzième ou la quinzième partie de la surface du globe ter- 
restre (l)î et les larges flancs de la chaîne des Andes, des 
Cordillères mexicaines, des monts javanais, de la Sierra Leone, 
sont encore bien peu connus; bien des nouveautés attendent 
l’explorateur sur cette immense échelle de zones végétales 
différentes, dont le premier échelon commence aux bords de 
l’Océan, et dont le dernier se cache à 12, 45,000 et 4 4,000 pieds 


(1) Du 30® degré de latitude nord au 32® degré de latitude sud, 
c’est-à-dire, 62 degrés, soit une bande circulaire de 9,000 lieues de cir- 
conférence et de l,o00 lieues de largeur! 


I 


U 


JOURNAL 


de hauteur absolue sous les neiges éternelles î Et si l’on ré- 
duisait en surface plane toute cette immense accumulation de 
montagnes, de pics escarpés des deux hémisphères, placée en- 
tre les tropiques du Cancer et du Capricorne, l’étendue où les 
naturalistes pourraient récolter des orchidées présenterait une 
aire presque fabuleuse. Nous le répétons , que les orchido- 
philes pas plus que les explorateurs ne s’alarment donc du 
nombre déjà infini d’orchidées (1) introduites depuis quel- 
ques années ; l’espace est assez vaste pour se hasarder à la dé- 
couverte de plantes inconnues. 

[La suite au prochain numéro,) 

iVoto.— Nous continuerons, dans notre prochain numéro, cet article 
sur les orchidées, par un exposé général sur leur culture, sur les frais 
d’établissement d’une serre propre à leur conservation; enfin, nous 
terminerons par une terminologie descriptive et par une analyse des 
sept grandes divisions ou tribus entre lesquelles les plantes de la 
famille des Orchidées ont été distribuées par le savant botaniste 
M. Lindley. 

La mission du multum inparvo de notre journal ne nous permettra 
pas de suivre une marche régulière dans la série naturelle des tribus 
et des genres de la vaste famille des Orchidées ; en effet, cette marche 
ne pourrait nous conduire qu’à une fastidieuse énumération d’espèces, 
intéressantes il est vrai, aux yeux du botaniste, mais d’aucun attrait 
pour l’amateur. Nous traiterons donc à chaque article d’un genre dif- 
férent, et ce, dans le but d’éviter la monotonie d’articles successifs sur 
des genres très-étendus, tels que celui des oncidium ou celui des 
epîdendrum ; toutefois, pour que notre œuvre soit par la suite de quel- 
que utilité aux amateurs et pour qu'elle facilite leurs recherches, nous 
aurons soin que les séries, ou divisions naturelles dans les affinités des 
espèces d’un même genre, conservent leurs liaisons entre elles, bien 
que le genre se trouve lui-même scindé en plusieurs articles. 

C’est par les raisons que nous venons d’exposer que nous avons com- 
mencé eæ abrupto la série de nos articles analytiques sur les orchidées, 
par une description des espèces connues Jusqu’à ce jour du genre 
sophronitis de la grande tribu des Êpidendrées slœlïées. 


(1) Ce nombre peut s’élever actuellement à 2,000 ou 2,200. 


D’HORÏICÜLTÜRE PRATIQUE. 


55 

DU GENRE SOPHRONITIS(LiNDLEY)(i). 

Bot, Register, tab. 1147. 

Le savant Lindley avait d’abord établi le genre sophronia 
sur le sophronia cermia (Bot, Register, 1129) ; il changea 
ensuite ce nom et en fît sophronitisy dénomination générique 
qui lui est restée, faisant allusion à la modestie de ces plantes 
dont les petits pseudo-bulbes insignifiants, cachés dans la 
mousse sur de vieux arbres , sont cependant ornés de char- 
mantes fleurs. 

Diagnose du genre. — Périanthe étalé, subégal. Sépales 
et pétales imbriqués, libres. Labelle (tablier) entier, cucullé, 
en forme de langue, à base soudée avec la colonne ou gynos- 
tème, ayant une crête transversale simple. Gynostème libre, 
ailé de chaque côté à son sommet; ailes entières se touchant 
sur la crête du labelle. Stigmate concave. Anthère terminale, 
à opercule, à huit loges; charnière épaisse inarticulée. Huit 
masses polliniques, parallèles; caudicule double pulvérulent. 

Plantes épiphytes, natives du Brésil, à pseudo-bulbes mo- 
nophylles (à une seule feuille par pseudo-bulbe); fleurs rouges 
ou violacées (Lindley). 

On ne connaît encore que quatre véritables espèces de so- 
phronitisy bien qu’on en ait décrit sept, et que le catalogue de 
Loddiges en marque huit, dont quatre sans nom. Voici les des- 
criptions de ces quatre espèces. 

Sophronitis ccrnua (Lindley), in^o^. Register, 1129. 

Synom. : Sophronitis isopelata (Hoffmannsegg) ; Sophronitis 
ffoff^annseggi et sophronitis nutans (Reichenbach fils). 

Observation, — Voilà donc quatre noms pour une seule 
espèce î 

Chaque pseudo-bulbe est surmonté d’une feuille ovale al- 


(1) Cet intéressant article, extrait du Paœton's flower Garden, inars 
1852, est dû au célèbre docteur Lindley. 


JOURNAL 

longée; grappe en corymbe à peu de fleurs; sépales et pé- 
tales ovales, égaux, aigus; labelle aigu; les ailes du gynos- 
tème courtes, trés-obtuses; ovaire à six côtes. Fleurs écarlates 
à labelle jaune. Cette espèce est assez commune dans les col- 
lections ; introduite en J 856. 

2® ^opiironitis grandifiora (Lindley), SertuM Orchidearum^ 
T. V, fîg. 2. {Voir planche P^) 

Synom. : Cattleya coccinea. Bot, RegisteVy 1919. 



D’HORTICULTURE PRATIQUE. 57 

Pseudo-bulbe ovale, lisse; feuille oblongue aiguë, plus 
longue que le pseudo-bulbe ; fleurs solitaires d’un rouge bril- 
lant tirant sur le cinabre ; sépales linéaires-oblongues, obtuses 
droites ; pétales trois fois plus larges que les sépales ; labelle 
jaune ové, cucullé ou en forme de capuchon à sa base, indi- 
vis, plus court que les sépales. 

Cette espèce, la plus belle du genre qui nous occupe, peut 
aussi être rangée parmi les plus brillantes orchidées : ses 
fleurs mesurent 7 centimètres de diamètre. Elle est encore 
rare dans les collections ; il paraît qu’elle est même rare dans 
sa patrie, le iltacolmniy novo-friborgo). Introduite en 

Angleterre en 4840. 

5*^ sophroMîtis Tfoiacea (Lindley), dans Bot, Registery 
année 4840. 

Pseudo-bulbe ovale ; feuille linéaire ou très-étroite ; scape 
terminal à base munie de plusieurs bractées écailleuses, sèches, 
plus court que la feuille et ne portant qu’une seule fleur ; la- 
belle obové, aigu, gibbeux ou bossu à la base ; ailes du gynos- 
tème ou colonne très-grandes, charnues, obtuses et en forme 
de faux. 

Cette espèce , originaire des environs de Rio de Janeiro 
(montagne des Orgues), porte des fleurs violettes; introduite 
en 4842. 

4® sophroiiUîs pterocarpa (Lindley), dans Herbier de 
Marthis, [Voir planche II.) 

Feuille coriace presque arrondie, oblongue; grappe courte 
en corymbe ; labelle ovale pourvu d’une crête ; ovaire à six 
ailes larges, longuement prolongé. Fleurs d’un rose pourpré. 
Découverte par le célèbre botaniste Martius , sur de vieux 
arbres presque pourris, dans la province de Minas-Geraes, au 
Brésil, et ensuite par le voyageur et botaniste Gardner, dans la 
montagne des Orgues. Cette espèce est encore très-rare dans 
les collections; elle a été introduite en 4842. Si notre mé- 
moire est fidèle, nous croyons en avoir vu un bel exemplaire 
dans la serre du jardin botanique de Gand. 



Observation, — Le cattleya hulhosay que nous avons intro- 
duit du Brésil en 1845, par les soins de M. Claussen, a long- 
temps figuré dans les catalogues sous le nom de sophronitis 
à grandes fleurs, de Minas; et, en effet, ses pseudo-bulbes ont 
assez de ressemblance avec ceux des sophronitis pour que 
l’erreur ait pu être commise. Enfin, M. Loddiges de Londres 
indique dans son catalogue deux ou trois sophronitis inédits 
ou n’ayant pas fleuri, et provenant également du Brésil. 

Tous les sophronitis connus se plaisent dans une atmo- 
sphère humide, assez chaude et à l’ombre. Ces plantes, essen- 
tiellement épiphytes, doivent être fixées sur un morceau de 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. S9 

bois à écorce rugueuse, en ayant soin de leur donner un léger 
lit de mousse; après leur repos hivernal ( décembre-mars) 
aspergezdes fréquemment, afin de développer les racines et les 
jeunes pousses, et bientôt vos efforts seront récompensés par 
une brillante floraison, car ces plantes à apparence si chétive 
seront de véritables joyaux à splendides coloris disséminés 
dans votre serre. 

EXPLICATION DES PLANCHES. 

Planche Ire : Sophronitis grandiflora. La plante et la fleur réduites à 1/3. 

a. Labelle à base cucullée; le gynostème se trouve caché par les deux lobes latéraux. 

b. Sépale. 

e. Pétale large. 

Planche II : Sophronitis pterocarpa. 

b. Ovaire pour montrer son prolongement. 

d. Masses polliniques ou pollinies. 

e. Coupe transversale de l’ovaire pour faire voir ses angles ailés, caraclère qui a fait 

imposer le nom de pterocarpa à cette espèce (fruit ailé). 



iîlisrrUanûs. 

OBSERVATIONS 

SUR LA CULTURE DE QUELQUES LÉGUMINEUSES DE LA NOUVELLE- 
HOLLANDE. 

Parmi le groupe immense de légumineuses, il convient 
surtout de distinguer les espèces de la Nouvelle-Hollande, 
de la terre Van-Diémen et de la Nouvelle-Galles du Sud. 
Ges plantes font l’objet de prédilection des amateurs et des 
jardiniers qui leur réservent toujours une place distinguée 
dans les serres froides dont elles sont un des plus beaux 
ornements. Bien que parmi les légumineuses du Cap il s’en 
trouve qui pourraient disputer la palme de beauté à leurs 
sœurs australasiennes, et à l’appui de cette assertion nous 
n’aurions qu’à citer les podalyria^ aspalathus^ psoraleay in- 
digofera, loddigesia oxalidifolia, calohata (crotalaria) pul- 
chella, horhonia, etc. ; une collection de diverses espèces de 


CO 


JOURNAL 


légumineuses de la Nouvelle-Hollande ne contribuera pas peu 
aux charmes d’une serre, surtout pendant les mois du prin- 
temps, époque à laquelle la plupart fleurissent, pourvu 
que le jardinier intelligent en forme des groupes, et évite 
qu elles ne soient ombragées par d’autres plantes à larges 
feuilles. 

Nous citerons ici les principaux genres, pouvant servir à 
1 ornementation d’une serre, contenant non-seulement de 
belles et gracieuses formes, mais aussi des fleurs abondantes 
offrant les nuances les plus variées. Les mimosa, par leur 
élégant feuillage et la masse de leurs fleurs, relèveront l’en- 
semble et ne peuvent manquer d’y figurer. Parmi les genres 
ci-dessous indiqués, on peut choisir les espèces répondant au 
but mentionné : oxylohium, chorozema, gompholobium, 
burtonia, jacksonia, daviesia, viminaria, sphœrolobium , 
aotus, dillwynia, eutaxia gastrolobium, euchihis, mirbelia, 
pultenea, hovea, plagiolobium , bossiæa, lalage, scottia et 
templetonia. Comme espèces grimpantes, nous recomman- 
derons les genres brachysema, kennedya, physolobnim, 
zichya et hardenbergia. Les différentes espèces de ces genres 
se trouvent indiquées dans les catalogues généraux des hor- 
ticulteurs. Il y en a environ 160 espèces, dont au moins 80 
méritent l’épithète de belles. 

La plupart des espèces des genres ci-dessus nommés ont 
un port gracieux et agréable, forment d’élégants arbrisseaux 
et fleurissent abondamment. Pendant l’hiver, elles deman- 
dent une place éclairée, sèche, une ventilation abondante 
et une température de 7 à 8 degrés centigrades ; en été, une 
exposition où elles soient à l’abri du soleil du midi. 


Nous ne rencontrons pas toujours des individus cultivés 
de manière à former un beau buisson ; ce sont ordinairement 
des exemplaires sinon étiolés, du moins à tiges allongées, 
giêles, garnies de quelques feuilles rares entremêlées de 
fleurs plus rares encore. C’est que par une culture peu con- 
forme à la nature de ces plantes, la végétation a été altérée 
et les plantes sont devenues méconnaissables. La faute que 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 61 

Ton commet , c’est qu’on ne les pince et taille pas dans un 
moment où cette opération pourrait encore être utile à ces 
plantes, c’est-à-dire dans leur jeunesse. Si la taille est opérée 
seulement après quelques années, la plante manque de forces 
pour se ramifier; dès lors l’essai peut être considéré comme 
manqué. Cela tient à ce que le bois de ces légumineuses est, 
en général , très-sec, fort dur et contient trop peu de sève 
pour pousser de nouveaux rameaux. 

On se trompe fort si l’on pense que ces végétaux ne souf- 
frent pas l’opération de la taille. Il y a assez d’exemples qui 
constatent le contraire. Nous avons vu un exemplaire de hovea 
Celsii qui, ayant été taillé à sa deuxième année, a formé de- 
puis un buisson toulfu et serré, se couvrant tous les ans de 
ses nombreuses fleurs bleues et qui présentait un aspect ma- 
gnifique. Nous avons vu traités de la même manière des 
gastrolobium hilohum et setosimiy dillwynia juniperina et 
ericæfolia, gompholobium barbigerum, et qui ne le cédaient 
en rien au hovea Celsii. On peut de même former de beaux 
buissons avec le daviesia latifolia, bossiœa bilobay pidtenœa 
daphnoides, linophylla, subumbellata et stipidaris, mirbelia 
dilatata et reticidata , templetonia refusa et glauca, avec 
les diverses espèces du beau genre chorozema, etc. 

On continue l’opération de la taille tous les ans, dès que 
la floraison est achevée, aussitôt après la formation des 
pousses de l’année où il y a un temps d’arrêt dans la végéta- 
tion. On retranche également toutes les branches ou rameaux 
grêles et malvenus : les nouvelles pousses en deviendront 
d’autant plus vigoureuses et plus succulentes, et on en con- 
serve seulement le nombre nécessaire pour que la plante se 
fasse une belle couronne. Si l’on désire néanmoins recueillir 
des graines de quelques espèces rares, on retarde la taille jus- 
qu’à la maturité de celles-ci. Il est inutile d’ajouter que les 
plantes obtenues de graines seront toujours préférables, sous 
le rapport de la vigueur et de la belle venue, à celles obte- 
nues par boutures. On peut élever ces jeunes plantes et en 
former des exemplaires modèles, ce qu’il est bien rarement 


JOURNAL 

î3ossibIe de faire avec les individus que l’on reçoit par la voie 
du commerce. 

Le rempotage a lieu dès le moment que la végétation recom- 
mence. Si l’on désire obtenir des exemplaires d’un certain 
volume, il faut que les pots soient en raison de la grandeur 
de la plante et du but qu’on se propose, afin que les racines 
puissent s’étendre librement, ou du moins sans gêne. Les petits 
pots ne servent qu’à élever des plantes grêles et sans force. 

La terre que demande les légumineuses australasiennes 
consiste en un mélange de tourbe ou de terreau de feuilles, 
de gazon pourri ou d’argile douce prise à la surface d’un 
champ ou d’une prairie, et de terre de bruyère fibreuse. L’ar- 
gile sert à la conservation des racines tendres. Dans une 
terre compacte, ces plantes ne réussissent pas. Enfin un bon 
drainage est une condition sine quà non pour la réussite de 
la culture de ces plantes et en général de celles qui croissent 
à la Nouvelle-Hollande et au Cap. S. 

(Traduit de la Gazette horticole allemande,) 


DE LA MULTIPLICATION DES PIVOINES EN ARBRE, 

d’après les notes d’un voyageur en chine. 

Les enfants de ce céleste empire, de cette merveilleuse 
contrée que l’on connaît sous le nom de la Chine, forment une 
nation chez laquelle l’Européen peut puiser bien des enseigne- 
ments utiles. Sans vouloir énumérer ce que leur patience et leur 
intelligence leur ont fait exécuter en travaux remarquables, 
nous ne pouvons laisser échapper l’occasion de vanter ici leur 
aptitude pour tout ce qui regarde les perfectionnements hor- 
ticoles. Aucun peuple ne porte aussi loin la connaissance de 
la taille des arbres, l’art (encore chez nous si imparfait) de 
cultiver des plantes à formes naines, trapues et cependant à 
santé robuste, à floraison certaine et à fructification parfaite. 
Cet art est porté assez loin chez les Chinois pour que les jar- 
diniers des provinces méridionales de l’empire expédient 


63 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

jusqu’à Java des orangers, des citronniers, des lauriers- 
roses, etc., etc., à troncs de quelques pouces de diamètre, 
atteignant à peine en hauteur 2 ou 3 pieds , et dont ils reti- 
rent de très-grands profits par cette exportation. 

En Chine on multiplie surtout les pivoines par les rejetons 
qu’émettent des pieds déjà âgés. On découvre avec soin la 
terre qui entoure les racines, jusqu’à ce que l’on soit parvenu 
au point d’attache du rejeton avec la plante mère. On opère 
la section, en laissant sécher la blessure de la plante mère 
pendant un jour ou deux d’exposition à l’air; on remet de la 
terre sèche; on évite soigneusement qu’aucun arrosement 
ne lui soit donné pendant une quinzaine de jours. Le rejeton 
est enveloppé dans des feuilles fraîchement cueillies ; on le 
garde ainsi jusqu’à ce que l’extrémité inférieure devienne ri- 
dée et qu’elle soit contractée au point que les deux bouts op- 
posés se touchent. C’est dans cet état qu’on plante le rejeton 
dans une bonne terre riche et substantielle , plutôt sèche 
qu’humide, en ayant soin de le tenir à l’ombre jusqu’à radifi- 
cation complète. 

Une méthode de multiplication employée par les Chinois 
est assez curieuse pour mériter d’être tentée; elle consiste à 
fendre en quatre ou six parties ou lanières, la tige d’un vieux 
pied de pivoine, depuis le sommet jusqu’à la naissance des 
racines, et même à opérer sur celles-ci, sans cependant en- 
tailler assez profondément pour qu’il y ait séparation com- 
plète. On laisse sécher soigneusement les divisions ou lanières 
de la tige, et, pour plus de précaution, on enduit la blessure 
d’un onguent composé de mortier et de terreau, auquel on 
ajoute un peu de soufre et de graisse! On abandonne la plante 
ainsi traitée à elle-même, jusqu’en automne, époque à la- 
quelle chaque lanière est complètement séparée du pied mère 
et se trouve pourvue de la portion déracinés qui lui incombait. 

Les jardiniers chinois ont également recours à la greffe; 
ils la pratiquent sur les racines des espèces ou variétés ordi- 
naires de lâpivome Moutan; à cet effet, on met à nu pendant 
quelques semaines les racines du sujet, jusqu’à une profon- 


Ci JOURNAL D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

deur de 5 ou 4 pouces; le temps le plus favorable à celte 
opération, cest avant que la pousse d’automne ne soit for- 
inée; alors on recouvre de nouveau les racines de la terre; 
bientôt après la plante entre en pleine sève et l’on procède à 
I opération de la greffe. Cette greffe se fait dans le genre de 
celle que nos jardiniers connaissent sous le nom de greffe en 
couronne. On applique autour de la greffe un emplâtre com- 
pose d’argile et de terreau, réduit en pâte au moyen du jus 
exprimé des racines de pivoines herbacées. On abrite la 
plante des rayons du soleil. 

Il est rare que les jardiniers chinois manquent une seule 
de ces boutures ou de ces greffes; c’est tout au plus si une 
plante sur cent fait défaut. Il peut être intéressant d’essayer 
ces modes de multiplication d’une des plus belles plantes qui 
existent, et bien que la seconde méthode nous semble assez 
hasardée et un peu trop chinoise, il se pourrait qu’elle con- 
duisît à des observations curieuses. 


La plante qui produit le papier de riz des Chinois a fait 
1 objet de beaucoup de suppositions, et jusqu’à ce jour avait 
ete a peu près inconnue des Européens ; des observations 
recentes ont prouvé qu’elle ajipartenait à un arbre de la fa- 
mille des Araliacées, que Féminent botaniste et directeur du 
jaidim royal de Kew, sir William Hooker, a nommé aralia 
papyrifera dans le Journal de Botanique, C’est un arbre 
d une certaine force, ne croissant, à ce qu’il paraît, que sur 
des terrains marécageux, dans les parties septentrionales de 
1 île de Formose. C’est du liber très-fortement développé et 
d une blancheur extrême que l’on retire , ou plutôt que l’on 
découpé le papier de riz par minces tranches ou feuilles. Cet 
ai alla porte de grandes feuilles palmées, assez semblables à 
celles du sycomore [acer pseudo-platanus) ^ et chargées en 
dessous d’un duvet brun étoilé. Les plantes vivantes qui 
avaient été introduites en Angleterre sont malheureusement 
moi tes 5 mais néanmoins sir W. Hooker a pu déterminer, au 
moyen de ce qui en restait, la nature véritable et les affinités 
e la plante qui, auparavant, étaient une énigme pour les na- 
turalistes européens. 


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JOURNAL 


D’HORTIClllTlIRE PRATIQDE. 


PLANTES FLEURIES FIGURÉES DANS CE NUMÉRO. 

1° Pentstemon gentianoïdes. 

2® Hemiandra pungens. {Voir p. 68.) 

PEIVTSTEMON GENTIANOÏDES (Bentham). 

Synonymie : Chelone gentianoïdes (H. B. et Kunth). Nov, 
généra^ T. II, p. 564. 

Nous pensons être agréaBIe aux amateurs du beau genre 
Pentstemon, en leur offrant une bonne figure du véritable 
pentstemon gentianoïdes. L’espèce répandue dans les collec- 
tions sous ce nom en diffère beaucoup , et , ainsi que nous 
l’avons déjà fait remarquer, devra porter à l’avenir le nom 
de pentstemon Hartwegii, rappelant ainsi les services rendus 
à l’horticulture par l’heureux collecteur et voyageur de la So- 
ciété d’horticulture de Londres. 

Le pentstemon gentianoïdes (qn’en style d’horticulteur 
nous appellerons volontiers verus) est une plante assez éle- 
vée, dressée ; les feuilles sont lancéolées , les supérieures 
amplexicaules (embrassant largement les tiges) , acuminées, 
glabres. Panicule allongé, feuillé à la base. Pédoncules courts, 
supportant plusieurs fleurs. Les divisions ou segments du 
calice largement ovales, aigus, à peine membraneux ; le tube 
de la corolle très-campanulé. Fleurs courtes, renflées, imi- 
tant parfaitement la forme d’une cloche ; leur couleur est d’un 
azur brillant; malheureusement leur beauté est un peu voilée 
par les nombreuses feuilles florales entre lesquelles elles se 
trouvent mêlées; mais malgré ce léger défaut, le pentstemon 

5. — MAI 18S2. ^ 


66 JOURNAL 

gentianoïdes sera toujours une charmante acquisition pour 
nos jardins. 

Découverte il y a une cinquantaine d’années par les célè- 
bres voyageurs Humboldt et Bonpland , sur les versants du 
pic neigeux deToluca (18 lieues à l’ouest de la ville de Mexico) 
et à une hauteur absolue de 10,000 à 11,000 pieds au-dessus 
du niveau de la mer, cette espèce a été retrouvée par nous en 
1858 sur ce même pic de Toluca et dans les environs de More- 
lia, à 7,000 et 8,000 pieds d’élévation absolue ; enfin M. Hart- 
wegla découvrit dans les forêts de pins des montagnes du dis- 
trict minier d’Angangeo (Michoacan au Mexique), et fut assez 
heureux pour pouvoir en envoyer de bonnes graines à la So- 
ciété d’horticulture de Chiswick, où, grâce à des soins intelli- 
gents, cette jolie plante a trouvé une place honorable parmi 
ses plus anciens congénères. 

Le pentstemon gentianoïdes se distingue facilement du 
pentstemon Hartwegii {ex pentstemon gentianoïdes des jar- 
dins) par le coloris de ses fleurs, par la forme des tubes des 
corolles et par le mode d’inflorescence. Ainsi dans le pentste- 
mon Hartwegii les fleurs sont d’un beau cramoisi, le tube de 
la corolle est très-allongé et par conséquent assez étroit; les 
fleurs sont groupées en un panicule lâche et nu, tandis que 
dans le pentstemon gentianoïdes les fleurs sont disposées en 
une grappe allongée feuillée. 

Il est probable que le p&ntstewMn gentianoïdes deviendra 
une plante rustique qui pourra braver impunément à l’air 
libre les rigueurs de nos hivers; cependant nous recom- 
manderons à l’amateur prudent de rentrer, avant les grands 
froids, quelques pieds en orangerie ou sous châssis. La cul- 
ture n’en est, du reste, pas plus difficile que celle des autres 
pentstemon et chelone. Nous avons remarqué, dans nos 
voyages en Amérique, que ces plantes aiment un sol riche, 
argileux, un peu humide, et une exposition au levant; le so- 
leil de midi ne leur est pas favorable ; le pentstemon Hartwe- 
gii se plaît même dans des terrains marécageux ombragés par 
de grands conifères (provinces d'Oaxaca et de Mexico, de 8,000 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 67 

à 9,000pieds de hauteur absolue), où néanmoins circule con- 
stamment un air vif, d une température variant tout au plus 
en maximum de 5 à centigrades pendant l’année, et en mi- 
nimum de 0,4 à centigrades. 

Il ne sera peut-être pas hors de propos de donner ici une 
liste des espèces les plus recommandables du genre pentste- 
mon; les suivantes nous paraissent devoir captiver l’attention 
des amateurs par le mérite réel qui les distingue : 


Pentstemon azur eus. Superbe es- 
pèce à fleurs bleues. 

—cordifolius. FI. rouge vif, jolies ; 
espèce facile. 

—digitalis. Fl. blanches en pani- 
cules ; très-rustique. 

—Wriphtii (W. Hooker). Rose fon- 
cé, très-jolie espèce. 

—Murrayanus. Fl. dun beau 
rouge ; espèce diflîcile. 

— ovatus. Fl. bleues. 

—Salvatorii. Assez délicat ; fl. 
beu-lilas. 

—Scouleri. Fl. violet pâle; espèce 
un peu délicate. 

—speciosus. Bleu superbe; difîi- 
cile. 

—Themisterü. (Hybride ; jolie va- 
riété.) 

entianoïdes. (La vraie espèce.) 
eterophyllus. FI. pourpres ; 
florifère. 

—cyananthus. (Encore rare.) Fl. 
bleues. 

— venustum. FI. bleu-lilacé. 

Salterii. Hybride; fl. blanches 
bordées de pourpre; magni- 
fique. 

— Mac Ewenii. 

—cobœa. A grandes fl. bleues; 
belle espèce. 


Pentstemon Dicksonii. FI. bleues , 
belles. 

— Gordonii. Fl. bleues. 

— heterophyllus . Fl. rouge pour- 
pré, abondantes; bonne es- 
pèce florifère. 

—procera. Espèce naine à fleurs 
bleues. 

—campanulatus . Esp. ancienne , 
mais néanmoins très-jolie; fl. 
rouge foncé en dehors, blan- 
ches en dedans ; très-rusti- 
que. (Cette espèce porte plu- 
sieurs noms : pentstemon ro- 
sens , elegans , pulchellus , 
Kunthii, atropurpureus .) 

, Enfin le pentstemon Hartwegii 
[ex g entianoïdes.) De cette espèce 
remarquable on a obtenu plusieurs 
hybrides ou variétés très-intéres- 
santes, et entre autres : 
Pentstemon Hartwegii. V. alha. 

— V. angustifolia. 

— V. Buckii (ou Verplanckei). 

— V. Clousii? 

— V. formosa; fl. cramoisies, ta- 
chetées de vermillon et mou- 
chetées de violet. 

— V. gigantea. 

—Pellerii, carmin tendre à gorge 
blanche, etc. 


Les pentstemon per foliatiis , confertus , gracilis et autres 
ne se cultivent que comme espèces botaniques. 

Nous engageons les amateurs qui s’occupent d’hybridation 
à porter leur attention sur les mariages entre les pentstemon 
cyanantJms, g entianoïdes, barbatus {chelone), speciosus, azu- 
reus, campanulatus, digitalis et Murrayanus, 


68 


JOURNAL 


HEMIANDRA PUNGENS (Bentham). 

Famille des Labiées. 

Il serait difficile d’assigner à cette plante, à la première 
inspection de son port et de ses fleurs, une place parmi les 
labiées ; cette famille des sauges qui nous présente presque 
toujours un faciès bien reconnaissable par sa grande lèvre 
entière, étalée; ses feuilles apparentes velues et molles. 
La plante que nous figurons est native d’une contrée où la na- 
ture s’est plu à se parer de formes excentriques, de formes 
assez bizarres pour exercer la sagacité des naturalistes, nous 
voulons dire qu’elle est originaire de la Nouvelle-Hollande. 

Vhemiandra pungens est une bonne acquisition pour les 
serres froides; cultivé comme les acacias, et autres légumi- 
neuses de la Nouvelle-Hollande, il formera un élégant buis- 
son à nombreuses fleurs d’un beau rose lilacé et se succédant 
pendant plusieurs semaines. 

Les feuilles de Vhemiandra pungens sont lancéolées glabres 
ou poilues, linéaires, étalées ; pédoncule beaucoup plus court 
que le calice ; lèvre inférieure de la corolle à trois lobes ; le 
lobe médian ou du milieu plus large, échancré, plissé (carac- 
tère qui donne à la fleur le faciès d’un angelonia) ; fleurs 
rose lilacé; la gorge de la corolle est ponctuée de cramoisi. 

Culture. — Vhemiandra pungens devra, comme la plu- 
part des plantes de la Nouvelle-Hollande, être cultivé en serre 
froide ; un compost formé de terre tourbeuse, d’argile douce, 
d’une partie de terreau de feuilles et d’une proportion conve- 
nable de sable blanc, est ce qui lui convient le mieux. Au 
printemps, on rabattra les pousses trop allongées, et en juin 
on les exposera pendant deux ou trois mois à l’air pour les 
durcir. 

Le genre hemiandra est encore peu connu et peu cultivé : 
il comprend six espèces, toutes très-intéressantes et apparte- 
nant exclusivement à l’Australie. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


69 


CflUnîrrter IjortiroU, 

iSerreis chaudes. — Toutes les plantes de serre doivent 
avoir été rempotées, taillées et baguettées. Admettez une cer> 
taine proportion d’air, de neuf à onze heures du matin, afin de 
rafraîchir et de renouveler l’atmosphère des serres; serin- 
guez les plantes sans inquiétude; fermez les entrées d’air, 
de manière à ce que la température intérieure puisse s’élever 
à 25 ou centigrades ; vous activerez la végétation de vos 
plantes ; vous les forcerez à émettre de nouveaux jets, et bien- 
tôt vous pourrez , en admettant avec prudence une certaine 
somme d’air atmosphérique, les durcir suffisamment pour 
qu’un certain nombre d’arbrisseaux de serre chaude puisse 
être exposé à l’air salutaire du plein vent. Quelques arrose- 
ments mêlés d’engrais liquide ou de guano fortifieront beau- 
coup d’espèces, telles que les gardénia, les ixora, etc. Dans 
la serre aux orchidées, il faut veiller avec soin aux stanho- 
pées, et placer sous les bourgeons floraux des tessons de 
pots ou des plaques courbées de zinc ou de plomb pour con- 
duire la hampe florale. Les arrosements du matin sont en- 
core préférables à ceux du soir, à moins que la serre ne soit 
bien chauffée. C’est également le moment favorable d’opérer 
la section des pieds d’orchidées , en ayant soin de ne pas 
exposer la cicatrice à une humidité trop abondante ou de ne 
pas arroser les plantes multipliées. On perd souvent de 
belles espèces en les aspergeant trop tôt ou en ne vérifiant 
pas si les jeunes pousses (généralement en forme de cornet) 
ont reçu une trop forte dose de liquide. Si ce cas se présen- 
tait, renversez la plante ou couchez-la sur le flanc, de telle 
sorte que l’eau surabondante sorte au bout de quelque 
temps; sans cette précaution, bien simple du reste, l’orchi- 
dophile est exposé à voir en quelques jours ses belles orchi- 
dées à pousses si verdoyantes, devenir d’un jaune foncé, 
puis d’un brun translucide, et à la moindre pression du doigt 


70 


JOURNAL 

se fondre en une eau nauséabonde ! Somme toute et jaar expé- 
rience, nous conseillons aux cultivateurs d’orchidées une 
culture plutôt trop sèche qu’une culture trop humide, à 
moins toutefois que l’air ambiant de leurs serres ne soit 
chauffé à une température de 25 à 50° centigrades, etc. 

Pleine terre et Jardin fleuriiste. — On doit planter leS 
antirrhinum; cette plante est destinée à devenir un des plus 
beaux ornements de la pleine terre. Si nous disons planter, 
c’est pour stimuler le zèle des personnes qui auraient pu 
oublier ce genre de plantes. Les antirrhmum ou mufliers 
s’accommodent de tout terrain; ils aiment le soleil, un sol 
riche caillouteux ; ils croissent également dans un terrain 
remblayé, entre les briques et le mortier vieilli, comme la 
giroflée du pauvre; le muflier est sans soucis, brave la séche- 
resse, ne craint pas l’humidité, et se nargue de nos frimas; 
trop de soins lui déplaisent et le feraient même périr de 
pléthore. 

Binez avec soin les plates-bandes et les pots d’œillets ; 
ajoutez, s’il est nécessaire, un peu d’argile et de fumier bien 
pourri. 

Coupez les tiges de cinéraires, maintenant à peu près pas- 
sées ; cette opération les forcera à émettre de nouveaux jets, 
et placez-les bientôt en pleine terre à une exposition om- 
bragée. 

Vers le 20 ou le 25 de ce mois (mai), plantez vos jeunes 
dahlias ; il est entendu cependant que vous aurez eu soin de 
rempoter les jeunes boutures ou plantes dans de plus grands 
pots, et de leur donner autant d’air que possible, pour les 
fortifier avant de les confier au sein maternel de la terre. Si 
vous n’aviez pas eu cette précaution, hâtez-vous de suivre la 
marche que nous venons d’indiquer : huit ou douze jours suf- 
firont amplement pour durcir les jeunes plants et pour pouvoir 
les planter dans le jardin. Les limaces sont très-friandes des 
j eunes dahlias, aussi est-il prudent d’adopter le système de pots 
à parois doubles, assez larges, formant un canal circulaire tenu 
constamment plein d’eau; au centre de ces pots sans fond se 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 71 

trouve le dahlia, préservé ainsi par une barrière liquide de 
ses ennemis les plus voraces et les plus acharnés. 

Fuchsia, — Rempotez et taillez les exemplaires destinés 
à figurer dans des expositions; hâtez leur végétation en les 
seringuant fréquemment sur le feuillage. 

Parmi le grand nombre d’espèces et de variétés offertes 
par le commerce aux amateurs de fuchsia, nous citerons les 
suivantes comme destinées à toujours orner une collection, 
en commençant par les fuchsia fulgens, corymhiflora , ser- 
ratifolia que nous considérons comme les chefs de file de la 
brillante cohorte des fuchsia; puis viennent les 


Fuchsia Xlired (Salter). Fleurs rose 
saumoné; grandes et belles. 
—alpha (Smith). Rouge, corolle 
' pourpre. 

— captivation. 

—Clapton Hero (Batten). Variété 
très-foncée. 

— comte de Beaulieu, 
—conciliation (Miellez). 
—conspicua (Bank). Blanc, corolle 
vermillon ; grandes fleurs, 
—diadème de Flore. Superbe va- 
riété à tube blanc. 
—Elisabeth (Kendall). Très-bon. 
— emperor (Kendall). Grandes 
fleurs rouges. 

—expansion (Bank). Blanc très- 
florifère. 

—général Changarnier. 

Oudinot. 

—globosa et ses variétés grandi- 
flora et magnifica et varie- 
gala. 

— Hebé (ou alha reflexa). Très- 
jolie variété. 

—lady Dartmouth (Mayle). Blanc 
verdâtre , corolle pourpre ; 
bon. 

—le commandeur. 

—Louis le Grand. 

—Louise et Élisa Miellez. Deux 
jolies variétés. 


Fuchsia mesdames Haquin , Son- 
tag, Lebois, Oursel, etc. 

— Mazeppa (Miellez). Orangé, co- 
rolle vermillon ; belles fleurs. 

— Orion (Smith) . Grandes fleurs à 
tube rouge foncé. 

—président Porcher ( Miellez ) . Ma- 
gnifique variété. 

—prince Arthur, prince of Wales, 
prince of Orange (Henderson) . 

—resplendent (Henderson). Très- 
bonne variété. 

—Rosa mundi {Kimherley). Rose 
à corolle violet pourpré. 

—arborescens. Belle espèce par 
son ample feuillage luisant. 

syringeœflorus. Variété très- 

remarquable. 

— serratifolia et ses variétés alba 
et multi flora. 

—Snowball. 

—standard of perfection ( Mayle ) . 
Très-beau. 

— viscountess of Maynard ( Glas- 
scock). Blanc, corolle écar- 
late ; très-beau. 

—voltigeur (Bank). Cramoisi, co- 
rolle très-foncée; très-bon. 

—duchess of Kent (Bank). Corolle 
vermillon; très-jolie variété. 

—Napoléon (Miellez). Restera tou- 
jours comme une des plus 
belles variétés connues. 


Les fuchsia rosa qiiintal, magnificans , duchess ofSuther- 


JOURNAL 


7â 

landf enchanteresse^ haîlstorm, nonpareil, one of the ring y 
rêve d'amour, etc., sont également de très-bonnes variétés 
qu’il serait ingrat d’oublier et de remplacer par des plantes 
à noms plus nouveaux, mais souvent d’un mérite moins 
certain. 

Pensées. — On peut planter les boutures du mois passé 
en ayant soin de choisir une couche un peu ombragée. Si la 
saison est sèche, il faudra les arroser copieusement; les pen- 
sées cultivées en pots demandent beaucoup d’attention pour 
les arrosements; un oubli peut compromettre la floraison. 
Sacrifiez les jets latéraux si vous voulez obtenir de plus 
grandes et de plus belles fleurs. 

Renoneuiejs et tulipes. — Si le temps sec Continuait, il 
faudrait arroser assez fortement le pied des renoncules en 
évitant de mouiller les feuilles ; employez de préférence l’eau 
de pluie et choisissez surtout le soir pour cette opération. Les 
tulipes commencent à marquer couleur; il faut donc les abri- 
ter des rayons solaires, au moyen d’une toile tendue au- 
dessus de leurs têtes, de manière à ce que les plantes jouis- 
sent de tout l’air possible. 

Pélargonium. — On ne doit jamais laisser languir ces 
plantes, sous peine de voir les feuilles du bas jaunir, tomber 
et ne plus offrir qu’une plante dégarnie. Voici un excellent 
fortifiant pour ces plantes voraces. Faites mettre dans un 
tonneau, et par quantités égales, des excréments de mouton, 
de vache et de cheval, en y ajoutant quelques pincées de 
chaux vive; on verse sur ce mélange une certaine quantité 
d’eau de pluie ou de rivière, dans la proportion de cinq litres 
d’eau par litre de matières mélangées. Quand on veut se 
servir de cette composition , on doit la tirer au clair avant 
de la donner aux plantes; en arrosant avec cet engrais deux 
fois par semaine, vos pélargonium deviendront superbes; 
donnez-leur autant d’air que possible pendant la journée ; 
seringuez tous les deux jours le feuillage et la tête des 
plantes, jusqu’à ce que les fleurs s’épanouissent. Faites de 
fréquentes fumigations pour écarter les pucerons. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 73 

Enfin, dans \e jardin potager on doit semer toutes espèces 
de plantes potagères, carottes, choux divers, fèves, hari- 
cots, etc. On profitera des premiers jours humides pour mettre 
en place les plantes élevées sur couches , telles que choux- 
fleurs, aubergines, tomates, melons, concombres, glaciale, etc. 

jÇorttf ulturc ftrangèrf. 

PLAINTES PiOÜVELLES ET RARES. 

Hypoxis Rooperii (Moore), dauslc Garden Companion, 
mai 1852. Famille des Hypoxidées. 

Jolie plante de serre froide , native de la Cafrerie, se rap- 
prochant de Vhypoxis stellipilis, mais infiniment plus belle 
que cette dernière. Voici les caractères qui la distinguent de 
ses congénères. Rhizome court, épais, dressé; feuilles allon- 
gées , disposées sur trois rangs , recourbées à carène tran- 
chante; leur longueur est d’environ dix à dix-huit pouces, 
leur largeur est d’un pouce à un pouce et demi; le sommet 
de la feuille s’allonge en une longue pointe; le limbe supé- 
rieur des feuilles est couvert de poils étoilés, disséminés à 
la surface, tandis que la surface inférieure des feuilles pré- 
sente une assez grande quantité de poils pour offrir un aspect 
laineux; scape d’un pied de haut, portant trois , quatre ou 
six fleurs d’un jaune brillant, mesurant, lorsqu’elles sont bien 
épanouies , un pouce et demi de diamètre, et formant ainsi 
une magnifique étoile dorée à six divisions. 

Un autre grand mérite que possède cette jolie plante, c’est 
celui de fleurir pendant plusieurs mois (mars-août). 

Culture, — On la cultive en serre froide ou en bâche. En 
hiver, repos absolu; en été, une exposition au plein soleil. 
La terre dans laquelle on plantera cet hypoxis doit être 
sablonneuse. 


74 


JOURNAL 


^watinsonia Osbornii (T. Moore), dans le Gavden Compa- 
nion, mai 1852. — Famille des Légumineuses. 

Voici une excellente acquisition pour la serre froide, voire 
même peut-être pour la pleine terre ! Qu’on se figure une 
plante peu élevée, presque naine, rameuse, à feuilles inéga- 
lement pennées, composées de 9 à 15 paires de folioles 
linéaires oblongues, à grandes fleurs d’un beau rose foncé, 
à carène plus foncée et devenant pourpre, et nous croyons 
que cette courte description suffira pour en faire apprécier le 
mérite. 

Cultuî^e. — De même que presque toutes les légumineuses 
de la Nouvelle-Hollande , cette espèce demande, lorsqu’elle 
est en bon train de pousser, un rempotage dans un compost 
de terre de bruyère et d’argile douce; au printemps on 
rabattra les extrémités des rameaux allongés , afin de faire 
développer un plus grand nombre débranchés, etdontpar con- 
séquent le résultat sera une plus grande abondance de fleurs. 

Passiflora alata superba (HoRTULANORUm). 

Cette belle plante, obtenue de semis ou peut-être par 
hybridation, est déjà répandue dans quelques serres, et si 
nous en faisons mention, c’est qu’en Angleterre elle a été ac- 
cueillie avec une faveur marquée et qu’elle vient d’être figu- 
rée dans le Garden Companion (mai 4852). 

La passiflora alata superba est très-florifère, avantage 
qu’elle possède sur l’ancienne passiflora alata. De même 
que cette dernière, elle exhale un parfum des plus suaves. 

Ce sera donc une espèce digne d’être cultivée dans toute 
serre chaude et qui pourra être citée comme une des plus 
belles plantes grimpantes connues jusqu’à ce jour. 

Culture. — La plupart des passiflores s’accommodent peu 
de la culture en pots; cultivées en pleine terre dans la serre, 
elles y acquerront bientôt de grandes dimensions et orneront 
pendant plusieurs mois , les treillages de leurs nombreuses 
et splendides fleurs. Toutes les passiflores se plaisent dans 


75 


D'HORTICULTURE PRATIQUE. 

un sol bien drainé, composé de moitié de terre argileuse 
douce , d’un quart de terreau de feuilles et d’un quart de 
terre de bruyère tourbeuse , le tout bien mélangé de gros 
sable et de charbon de bois. De même que la majeure partie 
des plantes grimpantes, les passiflores aiment à s’étendre 
en liberté, à retomber en festons et guirlandes; trop de 
soins à les conduire et surtout à les rattacher à des tuteurs 
les gêneront dans l’émission de leurs tiges florales; il est 
utile de rabattre le jeune bois après la floraison, et d’enlever 
au printemps, avant que les plantes ne commencent à émettre 
leurs nouvelles pousses, autant de vieille terre autour des 
racines qu’il sera possible de le faire, en la remplaçant par 
le compost ci-dessus indiqué; enfin quelques arrosements 
d’engrais liquides étendus d’eau les feront prospérer de telle 
sorte que l’amateur sera amplement dédommagé des soins 
bien minimes qu’il aura accordés à la reine des plantes grim- 
pantes. 

Nota, — Quelques amateurs nous ont demandé de signaler 
à l’attention du public horticole les espèces les plus méri- 
tantes du genre Passiflora : nous nous empressons de répon- 
dre à leurs désirs en leur offrant la liste suivante : 

Passiflora actinia. Très-florifère, d’une végétation rapide; supporte 
parfaitement la serre froide. 

—alata. Beau feuillage; de serre chaude. 

superba. Beau feuillage ; floraison facile et de longue durée. Serre 

chaude. 

—amabilis. Charmante espèce de serre chaude. 

—cœrulea racemosa. Espèce très-répandue, pouvant se cultiver en été 
à l’air libre et en hiver en serre froide; très-florifère et poussant 
rapidement. Cette belle espèce est très-propre à garnir des treil- 
lages dans des appartements, à orner des corbeilles suspendues. 
Rabattue après sa floraison automnale, elle émettra en février ou 
mars de nombreux jets à fleurs dont les corolles bleues et blanches 
se succéderont sans interruption Jusqu’en novembre. En pleine 
terre, exposée au midi, cette passiflore fleurira depuis fin mai jus- 
qu’en octobre. 

—Helleri. Belle espèce à feuilles entières, glauques, ornementales. 
Serre chaude. 

—kermesina. Jolie espèce à fleurs rouge cocciné; très-florifère en 
serre chaude. 

— Loudonii. Même culture que la cœrulea racemosa dont elle se dis- 
tingue par ses filets blancs. 


76 JOURNAL 

Passiflora lemicheziana , hybride de la passiflora kermesina. Fleurs 
d un pourpre éclatant, couronné d’un bleu violet foncé; espèce flo- 
rifère de serre chaude. 

—princeps [passiflora racemosa). Fleurs d’un beau rouge carmin en 
grappe, accompagnées de bractées de même couleur. Espèce flo- 
rifère et de serre chaude; arrosements fréquents. 
hrasüiana. Espèce voisine de la passiflora alata. Grandes fleurs 
tres-odorantes. Serre chaude. 

—incarnata. Fleurs bleuâtres très-jolies. Cette espèce peut se cultiver 
en pleine terre et s’y conserver malgré les gelées ; nous conseillons 
cependant de recouvrir les pieds d’une couche de litière. 

Les passiflora quadrangularis et edulis sont également de très- 
belles espèces de serre chaude. 

D’autres espèces, telles que les passiflora mspertilio, pseudo-sube- 
rosa, etc., ne se cultivent que pour leur feuillage et pour leurs fruits. 
Enfin, les passiflora Belotii, adiantifolia , Buckfordii, difformis, 
glauca, limbata, Medusœ, myriadenia, ony china, villosula , penduli- 
flora, sont des espèces très-recommandables, et qui orneront toujours 
une serre et par leur feuillage et par leurs fleurs. 

Berberis nepalenisis (WALLICH, LiNDLEY). 

Synonymie : Berberis pinnata (Roxbürgh). 

C’est avec un véritable plaisir que nous enregistrons cette 
plante parmi l’une des plus belles du beau genre Berberis! 
Hâtons-nous d’ajouter qu’il y a tout lieu de croire que cette 
espèce supportera impunément les rigueurs de notre climat. 

La berberis nepalensis se rapproche de la berberis glu- 
macea, très-jolie espèce de l’Amérique du Nord, mais elle la 
surpasse en beauté par ses gracieuses feuilles pennées dres- 
sées, assez semblables par leur port à celles d’un palmier. 
Les folioles présentent très-également des dentelures épines 
distribuées sur le pourtour de leur configuration ovale. Les 
fleurs sont d’un jaune orangé brillant, formant des grappes 
dressées, denses, rassemblées au sommet des jeunes pousses 
et retombant ensuite avec grâce. 

Cette espèce, avec les berberis Fortunei, Darwinii, pan- 
gharangheensis (macrophylla), gluniacea {mahonia), et tri- 
foliata, formera un groupe de plantes à feuilles persistantes 
des plus gracieux pour la pleine terre. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


77 


liimatodes rosea (Lindley), dans Paxton's Flower Garden, 
mai i852. Famille des Orchidées. 

Magnifique orchidée javanaise, très-voisine des calanthe, 
dont elle ne diffère botaniquement que par le lahelle entière- 
ment libre, au lieu d’être soudé avec le gynostème comme 
dans le genre calanthe. C’est sur cette simple différence, du 
reste très-importante, que le savant M. Blume a établi, dans 
sa Flore javanaise (Bijdragen), le genre limatodis {limatodes 
de Lindley), sur une espèce nommée par lui limatodes pau- 
ciflora, habitante du mont Salak à Java; à fleurs blanches 
peu nombreuses, tandis que la limatodes rosea présente un 
grand nombre de belles fleurs rôses, inodores, à labelle 
oblong, indivis, marqué à sa base par un anneau d’un rouge 
foncé. La hampe et les fleurs sont chargées , comme dans le 
calanthe vestita^ de longs poils. Culture des calanthe et des 
orchidées terrestres. 

C’est la seule espèce du genre limatodes qui soit cultivée 
en Europe. Ce genre se compose actuellement de trois 
espèces : 

Limatodes pauciflora (Blume). 

Limatodes mishmensis (Lindley); fleurs plus grandes 
que dans le limatodes rosea. 

5^ Limatodes rosea (Lindley) ; fleurs velues, éperon droit 
horizontal, labelle oblong obtus. 

Le limatodes rosea a été introduit chez MM. Veitch, horti- 
culteurs à Exeter, par leur infatigable voyageur, Thomas 
Lobb, qui le découvrit à Moulmein, province de Martaban. 

wanda peduiicuiaris (Lindley), dans Paxton’s Flower 
GardeUy mai 4852. Famillades Orchidées. 

Espèce épipbyte de l’île de Ceylan, à feuilles distiques, 
à extrémité bilobée; labelle charnu, d’un pourpre foncé, orné 
d’un liseré vert, à bords chargés de poils , de telle sorte que 
l’on croirait voir quelque espèce d’ophrys. Grappe florale 
composée de 6 à 42 fleurs naissant à l’extrémité renflée de 


JOURNAL 

pédoncules longs parfois de trois pieds 5 ces fleurs se ba- 
lancent dans l’air comme douées de la vie animale et res- 
semblent à quelque insecte velu imitant aussi bien une arai- 
gnée ou une abeille que ne le font nos orchis aranifera et 
api fera. C’est donc une espèce fort curieuse en même temps 
que jolie; ses fleurs sont brunes et pourpres et à odeur 
agréable. Elles s’épanouissent en mars. On ne connaît encore 
qu’un seul exemplaire de cette espèce; il appartient à 
M. G. Read de Burnham (comté de Somerset). 

Les autres orchidées citées dans les journaux scientifiques 
étrangers n’offrent d’intérêt qu’aux botanistes; nous les men- 
tionnerons néanmoins : 

Acropera flavida (Klotzsch), in Allg. Gart. Zeitung. 

— A fleurs d’un jaune pâle, à labelle orange, formant par 7, 
8 ou 12, une grappe de 6 à 8 pouces de longueur. Ce ne 
serait qu’une variété de Vacropera Loddigesü. 

Lycaste brevispatha (Klotzsch), in Allg. Gart. Zeitung. 

— Espèce guatémalienne introduite à Berlin; fleurs d’un 
jaune verdâtre pâle, labelle blanc , glabre , se rapproche du 
lycaste leucantha. 

'^^Notylia tennis (Lindley). [NotyliasagittiferaKLOiz^m.) 

— Espèce de la Guyane, à grappe retombante, formée par la 
réunion d’une trentaine de petites fleurs verdâtres mouche- 
tées. 

40 Epidendrum Wagneri (Klotzsch). Petite espèce guaté- 
malienne à fleurs rouges, en grappes retombantes. Introduite 
dans les jardins allemands. 

Maxillaria punctulata{li.hoiz^m). — Espèce brésilienne 
à fleurs jaune verdâtre; labelle trilobé, jaune, à bords mou- 
chetés de pourpre. 

Parmi les autres plantes plus ou moins rares et nouvelles, 
nous mentionnerons : 

Impatiens fasciculata (Lamarck), de Ceylan, d’aucune 
valeur horticulturale. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


79 


Coiiaiidrii picta (Ch. Lemaire), Jard. fleur,, tab. 214, cen- 
trosolenia picta (W. Hooker), Bot. Mag,, tab. 4611. 

Jolie gesriériacée des bords du fleuve des Amazones , à 
grandes fleurs d’un blanc rosé pâle ; feuilles amples réticulées 
tachetées. 

Besehoiueria tubiflora^ Bot. Magazifie, tab. 4642. 

Amaryllidée mexicaine introduite au jardin royal de Kew; 
hampe florale de quatre pieds de haut, supportant plusieurs 
fleurs vertes rayées de pourpre ; chacune d’elles a un tube 
de deux pouces de long. 

Gloriosa Plantü (HoOKER). 

Cette jolie espèce de gloriosa [methonica) ne s’élève guère 
à plus de trois pieds de hauteur, et ressemble assez à cer- 
taines espèces d’alstrœmères à tiges dressées; le premier 
verticille de fleurs se montre à un pied au-dessus du sol, et 
les deuxième et troisième verticilles respectivement à un pied 
de distance l’un de l’autre. Les fleurs sont d’une couleur plus 
écarlate que dans le gloriosa superha. Elle a été trouvée au 
Natal, par M. Plant. Elle fleurit actuellement à Kew. 

Beg^onia conctiæfoiia (Dietrïch), in Allg. Gart, ZeituTig. 

Charmante espèce vivace, peu élevée, déjà répandue dans 
quelques collections. Elle porte aussi le nom de bégonia 
Lindleyana (Hort.), mais le véritable bégonia Lindleyana de 
M. Von Warczewicz a de très-grandes fleurs, tandis que la 
bégonia conchœ folia porte de très-petites fleurs rouges ; pé- 
tioles et pédoncules d’un beau rouge vif. Ce bégonia, par ses 
feuilles luisantes, petites, nombreuses, peltées, à face supé- 
rieure tellement concave qu’elle ressemble tout à fait à une 
coquille (caractère assez frappant pour l’avoir érigé en déno- 
mination spécifique de ce bégonia], est une excellente acqui- 
sition pour la serre chaude. C’est une espèce acaule, à rhizomes 
rampants et présentant plusieurs têtes. Introduite à Berlin 


80 JOURNAL 

par M. Warczewicz, qui la découvrit à Costa-Rica (Amérique 
tropicale). 

Trichopiiia albida (Wendland), daus VAllg. Garten 
Zeitung, novembre 1831. Famille des Orchidées. 

On doit l’introduction de cette orchidée à M. Wagener, qui 
la découvrit dans la province de Caracas (Amérique méridio- 
nale) en 1831, et l’adressa avec d’autres plantes à M. C. Otto 
du jardin botanique de Hambourg; nous en devons la des- 
cription botanique au savant M. Wendland, fils du directeur 
des serres du roi de Hanovre. 

Pseudo - bulbes monophylles, comprimés -lancéolés, de 
3 pouces de longueur ; feuille oblongue-lancéolée, acuminée, 
recourbée, un peu plus longue que le pseudo-bulbe , large 
d’un pouce à un pouce et demi ; tiges florales généralement à 
trois fleurs; fleurs d’un diamètre de trois pouces, à pétales et 
sépales semblables, linéaires-lancéolés pointus , à bords on- 
dulés, transparents sur les bords; labelle à quatre lobes, un 
peu plus long que les sépales ; lobes arrondis, ondulés et tor- 
tillés à la base, blancs, à base tachetée de nombreux points 
d’un jaune d’ocre. Les fleurs ont une odeur légère, délicate 
et ne durent que quelques jours. 

Cette espèce se rapproche des Trichopilia tortilis (Lind- 
ley) et Trichopilia coccinea (Lindley), mais s’en distingue 
par le coloris de ses fleurs, par ses pseudo-bulbes plus allon- 
gés et par ses pétales à peine tordus. 

Canna sangninea (WARCZEWICZ). 

Sous ce nom M. Warczewicz a introduit de Costarica 
(Amérique centrale) une espèce fort remarquable, à fleurs 
d’un rouge de sang magnifique; se cultivant à l’air libre 
en été , fleurissant en abondance et donnant facilement des 
graines. 

Cette épithète de sangninea devra être changée, car déjà 
il existe deux autres espèces portant ce nom : l’une de Lod- 
diges, provenant de l’Amérique du Sud, et une seconde espèce. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 81 

la canna speciosa de Roscoe, du Népal, ayant pour syno- 
nymes canna hifida de Herberty et canna sanguînea des hor- 
ticulteurs. 

Cycnoches inusciferiim (Lindley), dans le Paxton’s Flower 
Garden, avril 1852. Famille des Orchidées. 

Espèce très-curieuse, à port d’un gongora et se rappro- 
chant assez du cycnoches barbatum pour ne sembler en être 
qu’une miniature. Plutôt recommandable aux botanistes 
qu’aux amateurs de belles fleurs. Elle est originaire de Colom- 
bie et a été introduite par M. J. Linden de Bruxelles. 

^isyrinchiuiu majale (LiNK , KlOTZSCH et OtTO). Famille 
des Iridées. 

Plante vivace du Chili, à feuilles rudes, étroites, comme 
celles de beaucoup de graminées; racines charnues, fascicu- 
lées; hampe haute de 8 à 12 pouces; sépales et pétales d’un 
jaune brillant offrant chacun à leur base une tacbe plus ou 
moins grande, d’un brun foncé, et produisant un très-bel 
effet. 

Cette espèce se rapproche beaucoup du sisyrinchium 
tenui folium et surtout du sisyrinchium gramini folium, 

Araucaria coiumiiaris. Bot, Magazine, n® 4655. Famille des 
Conifères. — Synon. .* Dombeya columnaris (genre de La- 
marck). 

Récemment introduite en Angleterre par les soins de 
M. Moore, directeur du jardin botanique de Sydney (Nou- 
velle-Hollande), qui a découvert cette belle espèce dans la 
Nouvelle-Calédonie. 

Cultivée au jardin royal de Kew, près Londres. 

liilium siuicum. 

Ce lis a été introduit de la Chine en Angleterre, en 1850, 
par les soins de M. Fortune, à qui nous devons, entre au- 
tres belles plantes, le dielytra spectabilis, 

N*’ 5. — MAI 1852, 


6 


JOURNAL 

Ce Iis doit se cultiver en serre froide ; la hampe atteint 
i pied de haut et supporte deux ou trois petites fleurs écar- 
lates et fort jolies. 

oiearia gnnniana. (Bot. Magazine, n® 4658). Famille des 

Composées. — Astéroïdées. 

Arbrisseau de peu d’élévation, touffu et toujours vert, na- 
tif de la terre de Van Diemen (Australie) ; fleurissant abon- 
damment à l’air libre en été. Feuilles petites, assez sembla- 
bles à celles des Ceanothus. Fleurs blanches à centre jaune, 
très-nombreuses et d’un aspect très-agréable. Serre froide. 

oxyanthus tubiflorus (De Candolle), fîg. dans le Bot, Ma- 
gazine, n® 4656. — Synon. : Gardénia tubiflora (Aiton). 

Famille des Rubiacées. 

Introduite de Sierra-Leone (Afrique) aux jardins royaux de 
Kew, où elle est cultivée depuis plusieurs années. Feuilles 
larges, 5 pouces de long ; fleurs en capitules , au nombre de 
cinq ou six, à tube de 6 pouces de longueur; limbes à cinq 
divisions étroites; fleurs épanouies, d’un diamètre de 2 pou- 
ces, d’abord blanches, ensuite devenant jaunes. 

Viola pyrolæfolia (J. M. PoIREt). 

Synon. : Viola maculata (Cavanilles). 

— glandidosa (Dombey), 

— lutea megaphyllos {Commekson). 

Belle plante vivace de pleine terre à fleurs jaunes. Elle est 
connue dans le commerce sous le nom de viola lutea. C’est 
pour éviter des erreurs ou des mystifications que nous signa- 
lons de nouveau cette plante, du reste très-méritante, à l’at- 
tention des amateurs, qui négligent trop souvent les synony» 
inies et croient que ces indications ne sont faites que par pure 
parade de science ou de pédantisme, tandis qu’elles sont 
destinées à les prémunir des erreurs souvent involontaires 
qui pourraient être commises par des horticulteurs. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


85 


illtsceUanécs. 

NOTE SUIS DEUX CENTS LÉGEMES NOUVEAEX, 

Par M, le professeur Lecoq, de Clermont. 

L’intéressante note que nous livrons en entier à l’apprécia- 
tion de nos lecteurs nous a paru tellement importante, que 
nous nous permettrons de les prier de l’étudier avec soin ; 
elle mérite une attention très-sérieuse. 

Nous avons nous-même commencé à faire quelques expé- 
riences sur le blanchiment des eryngium (panicaut), des 
heracleum sihiricum, en adoptant le procédé le plus facile : 
celui par étouffement, au moyen de pots à fleurs assez pro- 
fonds placés sur des pieds dont les feuilles commençaient à 
sortir de terre ; il est à regretter que nos expériences com- 
mencent un peu tard, mais nous tiendrons nos lecteurs au 
courant des résultats que nous obtiendrons. Ce serait un 
véritable bienfait si l’homme pouvait ainsi forcer tant de 
plantes réputées jusqu’à ce jour inutiles ou mauvaises à de- 
venir comestibles, et à varier ses jouissances culinaires à peu 
de frais; que de ressources nouvelles ignorées jusqu’ici et que 
nous foulons dédaigneusement sous les pieds, qu’un homme, 
non-seulement homme de science profonde, mais homme de 
génie animé par le noble désir de se rendre utile à ses sem- 
blables , vient de nous révéler ! 

L’incrédulité, si elle pouvait exister, serait de courte durée; 
car essayez et jugez! Les plantes sont variées dans ce vaste 
champ de la nature sauvage où ïortie à l’attouchement brû- 
lant, le chardon aux feuilles armées de longs et rudes aiguil- 
lons, les verbascum (bouillon-blanc), la borrago (bourrache), 
et une foule d’autres espèces se présentent de toutes parts à 
vos yeux, et vous promettent de devenir des légumes tendres et 
savoureux. Vous n’avez donc qu’à choisir et puis expérimenter. 

Mais laissons parler notre estimable et savant ami 
M. H. Lecoq. 


JOURNAL 


8/i. 

Malgré le titre pompeux de cette petite note, je dois dire en 
commençant que c’est par modestie que je me suis restreint au 
nombre de deux cents 5 j’aurais pu mettre quatre cents ou même 
cinq cents. Enfin, si j’avais voulu humilier les horticulteurs, et 
même ceux qui découvrent le chou colossal et quelques autres 
merveilles, j’aurais dit mille légumes nouveaux. Mais alors per- 
sonne n’aurait voulu me croire, et je m’en tiens au chiffre primitif 
de deux cents, le regardant comme bien suffisant pour une pre- 
mière fois. 

J’aurais pu aussi introduire successivement mes deux cents ou 
mes cinq cents légumes dans les colonnes des journaux d’hôrticul- 
ture, puis dans les jardins, et j’en aurais tiré plus d’honneur que 
de les cacher dans une toute petite note. Ayant peu de temps à ma 
disposition , et n’ayant pas encore cultivé et mangé mes deux cents 
nouveautés , ÎQ V dis laisser à toute personne qui possède le plus 
petit jardin le plaisir d’introduire ce nouveau mode horticole, et, 
pour leur procurer encore plus de satisfaction, je ne leur donnerai 
même pas la liste de mes deux cents espèces. Malgré toutes ces 
attentions, je crains bien qu’on ne me taxe de présomption, ou 
que l’on ne m’accuse d’avoir dit des choses parfaitement connues. 
Je suis résigné. 

L’homme et les animaux domestiques herbivores vivent aux 
dépens de cinq grandes familles végétales qui sont les Graminées, 
les Légumineuses, les Crucifères, les Synanthérées, et les Omhelli- 
fères. 

Je sais bien que pour être exact il faudrait y ajouter la pomme 
de terre, qui est une Solanée, les citrouilles et les melons, qui sont 
des Cucurhitacées , la patate, qui appartient aux Convolvulacées, 
la betterave, qui fait partie des Atriplicées, les fruits des Rosa- 
cées, etc. Bornons-nous aux cinq premières familles , et suppri- 
mons même les deux premières, dont l’homme mange les graines, 
tandis que les animaux en broutent aussi les feuilles. 

Il nous reste les Crucifères, les Ombellifères et les Synanthérées. 
Nous en sommes encore à nous demander pourquoi l’on ne mange 
qu’un si petit nombre d’espèces dans ces familles, et, quand on 
répond , on vous dit que plusieurs de ces plantes ont de l’âcreté , 
d’autres de l’amertume; un certain nombre sont tellement aroma- 
tiques qu’elles brûlent le palais, et quelques-unes même sont de 
véritables poisons. Voilà de très-bonnes raisons; mais il suffit de 
dompter ces caractères sauvages pour les adapter à nos besoins, et 
je ne pense pas qu’il existe un grand nombre de plantes, dans les 
trois familles qui nous occupent, qui ne puissent devenir un aliment 

Il suffit pour cela d’empêcher la formation des principes âcre , 
amer, aromatique ou vénéneux. Dans quelles conditions ces prin- 
cipes se développent-ils? Sous l’influence de la lumière . et plus 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 85 

celle-ci est vive, plus ces qualités, ou plutôt ces defauts pour nous, 
sont développés. 

Prenons les Crucifères ; nous mangeons les parties abritées de la 
lumière, les racines qui vivent dans l’obscurité, comme les navets, 
les bourgeons intérieurs du chou cachés par les feuilles vertes 
extérieures que nous rejetons, les crambés maritimes que nous 
forçons de se développer dans les ténèbres. Si, au contraire, nous 
voulons de l’âcreté, si nous tenons au principe antiscorbutique, 
nous abandonnons nos Crucifères au soleil , et nous avons les 
feuilles piquantes du cochléaria , ou la sapidité de la roquette et 
du cresson alénois. Nous agissons de même pour les Ombcllifères ; 
les carottes, les chervis vivent dans la terre; nous abritons les 
tiges du céleri pour qu’il ne prenne pas la saveur détestable de 
Vapium graveolens ; au contraire, nous laissons à Pair libre le 
persil, le cerfeuil, qui sont des condiments aromatiques, et nous 
n’étiolons pas l’angélique , dont les pétioles blanchis à l’eau bouil- 
lante et confits au sucre doivent conserver une partie de leur 
parfum. 

Nous avons les mêmes remarques à faire pour les Synanthérées. 
Les racines des scorsonères , des salsifis et des scolymùs ne sont 
])as amères comme leurs feuilles. Nous ne mangeons, dans les ca- 
pitules des artichauts, que la base des bractées abritées de la 
lumière, et les jeunes feuilles intérieures ont beaucoup plus de 
blanc que celles qui reçoivent directement les rayons lumineux. 
On lie toutes les espèces de salades pour faire jaunir les feuilles , 
et les pissenlits cachés sous les taupinières n’ont pas le suc amer 
qu’ils acquièrent quand, parvenus au-dessus du sol, ils verdissent 
et fructifient librement. 

Le secret des deux cents ou des mille légumes nouveaux est 
d’appliquer l’un ou l’autre de ces procédés, entièrement connus et 
depuis longtemps pratiqués, à la plus grande partie des espèces des 
trois familles des Crucifères, des Synanthérées et des Ombcllifères. 
*On peut y ajouter un grand nombre de Renonculacées, de Sola- 
nées, d’Urticées et de végétaux qui passent avec raison pour véné- 
neux à l’air libre, et qui, étiolés, sont parfaitement innocents. 

On abrite les plantes du contact de la lumière par divers pro- 
cédés : 

1» Par la ligature. C’est le moyen le plus simple j les feuilles 
extérieures garantissent les plus jeunes à l’intérieur. C’est ainsi 
qu’on blanchit les romaines et les cardons, tandis que, dans les 
plantes qui pomment naturellement, comme les choux et les lai- 
tues, le même effet se produit sans ligament ; 

2° Par l’ensablement ou l’enterrement des tiges et des feuilles à 
mesure qu’elles se développent. C’est le mode ordinaire de culture 
du céleri, du houblon à manger, etc. j 


86 JOURNAL 

5» Par étouffement , au moyen de vases renversés , de pots à 
fleurs plus ou moins grands, que Ton place sur chaque touffe de 
racines , et qui forment une petite atmosphère ténébreuse dans 
laquelle la plante se développe et s’étiole. C’est le mode de culture 
du crambe maritima. 

Cette dernière méthode est celle que je préfère pour obtenir de 
nouveaux légumes, et l’on pourrait presque dire que toutes les 
Crucifères, toutes les Ombelüfères et toutes les Synanthérées peu- 
vent devenir alimentaires par ce procédé. 11 a un avantage sur les 
autres ; c’est qu’en entourant ces pots de réchauds de fumier, 
comme on a coutume de le faire pour le crambé, on active la végé- 
tation et on se procure en hiver des jeunes pousses très-tendres et 
succulentes. 

J’ai pu, par ce moyen, obtenir un excellent résultat de la berce 
ou heraclcum spondylinm, si commun dans toutes nos prairies. Les 
heracleiim sibiricum et heracleum pyreiiaïcum se comportent de la 
même manière et se transforment par simple étiolement en légumes 
savoureux. 

Je citerai aussi les Eryngium ou panicaut qui, par ce procédé ou 
l’ensablement, donnent des pousses très-tendres, d’une saveur 
agréable. 

J’ai converti en plantes alimentaires presque tous nos chardons, 
et surtout les plus grandes espèces , les onopordes, le chardon- 
Marie, le cirsium eriophorum ^ etc. Les longues épines de ces Car- 
duacées, si effrayantes pour nous, sont alors molles et flexibles, et 
j’ai pu reconnaître que les ânes avaient de bonnes raisons pour re- 
chercher ces végétaux savoureux. Il faut bien se résigner, dans une 
foule de circonstances, à suivre un peu l’instinct des animaux. 

J’ai pu encore, par le même moyen, tirer parti de vieilles ra- 
cines, comme des carottes, des raves, des navets, des betteraves, 
qui étaient devenues, à la fin de l’hiver, dures et filandreuses, et 
qui , placées dans la terre à l’obscurité et modérément chauffées 
sous des vases renversés, ont donné des pousses d’une délicatesse 
extrême , d’une saveur agréable et d’une couleur tout à fait at- 
trayante. 

Je donne ici des résultats positifs, des expériences faites sur plus 
de vingt plantes et toujours avec succès. Je suis donc arrivé bien 
au delà de ma promesse , car il y a certainement plus de deux 
cents, plus de cinq cents et au moins mille espèces de végétaux 
sauvages qui promettent le même succès. L’asperge, le céleri, le 
chou-marin , légumes justement estimés , ne seront pas détrônés , 
mais accompagnés d’une multitude de congénères qui se dispute- 
ront l’honneur de paraître à notre table, et qui accepteront comme 
eux divers traitements culinaires en harmonie avec nos mœurs et 
nos habitudes. 


D’HOUTiCULTURE PRATIQUE. 87 

^ J’ai cité des espèces essayées et dont le succès est liors de doute- 
J espere voip enregistrer successivement les introductions nouvelles 
operees par cette voie, qui exige peu de soins et de dépenses. Non- 
seulement les jardins s’enrichiront de produits nouveaux, mais à 
la campagne il suffira, pour les obtenir, de couvrir dans les haies 
sur le bord des vergers ou même en plein champ, des touffes ouï 
commencent a montrer leurs bourgeons , ou même celles dont un 
aura marque Ja place pendant l’automne. 

H. Lecoq^ 

Professeur d’histoire naturelle de la ville de Clermout. 


DE L’ASPHYXIE DES PLANTES. 

Les plantes éprouvent, de même que l’homme, une répul- 
sion marquée pour des ambiants délétères et asphyxiants, 
mais si le premier échappe par la fuite à leur influence perni- 
cieuse, le végétal privé du don de la locomotion et de celui non 
moins important de choisir son aliment, est forcé d’absorber 
toute la substance hétérogène mêlée aux eaux d’arrosement 
qui doivent le nourrir et le faire vivre ; si cette absorption de 
substances délétères est trop rapide ou trop continue, la 
plante languit et bientôt périt. L’asphyxie plus ou moins’ra- 
pide dans les végétaux peut non-seulement provenir d’un mé- 
lange pernicieux pour la santé des plantes, ou d une surabon- 
dance de nourriture, constituant alors une apoplexie ou un 
engorgement des vaisseaux, mais encore de l’air ambiant dans 
lequel ils se trouveraient placés ; ainsi , nous pourrions citer 
des cas d’asphyxie de /i/coporfiMm cuspîdatum, de centradenia 
rosea par quelques jours de conservation dans une atmo- 
sphère saturée de nuages de funiée de tabac! et cependant la 
fumée narcotique du tabac employée avec modération et en 
temps nécessaire est un remède souverain pour débarrasser 
les plantes des myriades de pucerons qui les attaquent; cette 
asphyxie de tabagie n’est donc pas très-redoutable , mais il 
n’en est pas de même de celle provenant de l’introduction 
dans une serre, ou un conservatoire, d’un air méphitique, 
d une atmosphère saturée de gaz pernicieux, ainsi que cela 


JOURNAL 

arrive fréquemment dans le voisinage de grandes usines, de 
fabriques de produits chimiques, etc. On ne saurait donc 
trop veiller aux conditions atmosphériques dans lesquelles 
doivent vivre les végétaux; un aérage bien ordonné est la 
meilleure panacée que l’on puisse recommander non-seule- 
ment dans les circonstances défavorables que nous venons de 
mentionner, mais encore appliqué à toutes les serres dans 
quelques conditions qu’elles puissent se trouver. C’est au 
cultivateur intelligent à examiner la direction du vent, à l’u- 
tiliser précieusement s’il est pur ou opposé aux foyers pesti- 
lentiels, et à l’introduire par des voies détournées en le for- 
çant à se purifier par son insufflation au passage sur des 
baquets remplis d’eau. 

Ces observations nous ont été suggérées par plusieurs 
amateurs voisins de grandes usines, et qui se plaignaient 
du dépérissement plus ou moins rapide de leurs plantes, soit 
par 1 absorption de gaz délétères, soit par l’obstruction des 
stomates produite par la poussière et la suie des cheminées ; 
nous le répétons, un peu d’attention dans le mode d’aérage, 
beaucoup de propreté, des bassinages ou seringages fréquents, 
suffiront pour surmonter tous ces périls. Cependant, si l’as- 
phyxie provient de l’absorption de liquides délétères, la gué- 
rison devient impossible, et dans ce cas il faut agir avec célé- 
rité; opérer la section des branches encore valides et tenter 
la multiplication. Si l’asphyxie a eu lieu dans un milieu ou 
air pernicieux, il faut se hâter de raccourcir les branches, 
d examiner les racines, et de plonger la plante dans une bonne 
tannée; enfin, il faut la traiter comme une jeune bouture. 


CULTURE DU POLNSETTIA PULGHERRIMA. 

Les Mexicains ont nommé cette belle euphorbiacée « flor 
de noche buena, » parce que c’est surtout à Noël qu’elle at- 
teint son apogée de splendide floraison et que les Indiens des 
environs de la jolie ville de Xalapa s’en servent pour parer 
les autels de leurs églises. On ne saurait se figurer le spec- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 89 

tacle enchanteur que présentent à l’Européen les avenues qui 
conduisent de points divers à Xalapa ; partout s’offrent à ses 
regards des arbres toujours verdoyants, fleuris ou en fruits, 
embaumant l’air de cette région fortunée que les Espagnols 
ont si bien caractérisée par l’épithéte de « tierra templada, » 
terre tempérée : intermédiaire entre les régions brûlantes de 
la côte et les hauts plateaux arides, et les sommités neigeuses 
de la Cordillère; terre toujours fleurie, toujours riante, où 
le thermomètre ne descend jamais au-dessous de 15 degrés 
centigrades et ne s’élève guère à plus de 25 degrés centigrades; 
zone bienheureuse, dont le sol fertile produit presque sans 
travail tout ce que l’homme peut désirer en aliments végé- 
taux ; dont les forêts et les plaines lui fournissent des daims, 
des tourterelles et une diversité extrême d’oiseaux et de qua- 
drupèdes, de plantes médicinales, de fleurs remarquables : 
que nous , habitants de contrées à températures si chan- 
geantes, cultivons sous l’abri de constructions dispendieuses; 
zone immense, qui s’étend sur les deux côtes du Mexique, 
depuis le 45® ou 16® degré de latitude nord , jusqu’au 50®, 
occupant tous les versants situés entre 5,500 et 5,500 pieds 
d’élévation absolue au-dessus du niveau de la mer. Cette zone 
est caractérisée par une grande variété de chênes, de mélas- 
tomacées, d’orchidées (stanhopea^ lycaste^ oncidinm, etc.), 
par le liquidambar, par de belles fougères arborescentes, etc. 
On y cultive avec succès la canne à sucre, le bananier, le 
caféier, le maïs, Vachras sapota, les anona; nous y avons 
remarqué de superbes plants de rosiers, de polyanthes tu- 
herosa; enfin c’est la région du poinsettia pulcherrima et du 
datura arborea; les nombreuses fleurs blanches de ce der- 
nier arbrisseau s’épanouissent vers la même époque que 
\e poinsettia, et forment un charmant contraste avec celles 
de ce dernier dans les avenues de Xalapa, les habitants 
ayant soin de les planter alternativement avec des erythrina 
et des anona cherimolia. 

Revenons à noivQ poinsettia^ en priant le lecteur de nous 
pardonner les souvenirs que son nom a éveillés en nous et 


90 


JOURNAL 


hâtons-nous de lui dire que par une bonne culture il peut 
parvenir à obtenir des plantes produisant de magnifiques 
verticilles de bractées écarlates d’un diamètre de 12 à 
IS pouces et même plus. 

Le poinsettia exige une température chaude et humide, 
un peu étouffée, des seringages fréquents pendant la bonne 
saison, pour le préserver des attaques de l’araignée rouge, 
des cochenilles, etc. Le printemps est la meilleure saison 
pour faire les boutures ; elles s’enracinent rapidement et for- 
meront dans la même année de belles plantes à fleurir; en 
coupant les boutures, il faut avoir soin de bien laisser sécher 
la plaie; on les plante dans une terre sablonneuse bien 
drainée. Si l’on a eu soin de plonger les pots à boutures dans 
une bonne tannée chaude et de préserver les jeunes plantes 
de la moisissure par un essuyage Journalier des cloches, les 
boutures seront enracinées dans l’espace de quinze à vingt 
jours. On procède, aussitôt que les racines remplissent le 
pot, à un nouveau rempotage, en mêlant à la terre de bruyère 
une certaine proportion de terre argileuse douce, et sou- 
mettant les plantes à une chaleur de 20 à 22 degrés centi- 
grades; arrosez alors copieusement, donnez de l’air quand 
le temps le permet, et vous obtiendrez en janvier des exem- 
plaires qui feront un des plus beaux ornements de la serre. 
Il est bon , lorsqu’on désire avoir des plantes ramifiées , de 
pincer la tête de la bouture au moment où elle est dans toute 
sa végétation. 

Cette plante est très-estimée en Angleterre; elle sert à 
orner les salons et les salles à manger. 


COMPOST POUR LES PÉLARGONIUMS. 

Voici la recette indiquée par un cultivateur anglais émé- 
rite de pélargoniums, M. Dobson, jardinier de M. Beck; les 
collections exposées par ce dernier font l’admiration des 
visiteurs aux grandes fêtes florales de Chiswick, Surrey 
Gardens, etc. Ce compost est établi dans les proportions sui- 


D’HORTICÜLÏÜKE PRATIQUE. 91 

vantes : deux tiers de gazon de jDrairie bien fibreux, et un 
tiers de fumier d’étable provenant d’herbages frais ; le mé- 
lange bien opéré, on fait un tas qui doit rester deux années 
avant de servir; on a soin de le bêcher pendant l’hiver. Avant 
d’employer ce compost pour le rempotage des pélargoniums, 
M. Dobson mêle à chaque brouettée de ce compost quatre 
pelletées de fumier de vache bien consommé, et la contenance 
d’un pot à fleur de 8 pouces de diamètre de sable blanc. 
Arrosez ensuite de temps à autre, en avril et mai, avec de 
l’eau mêlée de l’engrais liquide que nous avons indiqué à 
l’article Pélargonium dans le Calendrier horticole, et vous 
obtiendrez des pieds extraordinaires par leur feuillaison 
touffue et par l’abondance de leurs fleurs. 


RUSTICITÉ DES RHODODEXDRÜM DE SIKRÏM-IIIMALAYA. 

Nous avons une bonne nouvelle à annoncer aux amateurs 
de ce beau genre, lequel, grâce aux investigations du savant 
docteur Hooker fils, s’est trouvé tout d’un coup enrichi d’en- 
viron trente espèces nouvelles. 

Les essais que l’on a tentés à Kew ont parfaitement réussi, 
et cependant ils avaient été faits avec des pieds assez petits, 
que l’on avait plantés en pleine terre vers la fin de l’automne 
dernier. Aucune plante n’a fait défaut, elles sont à cette 
heure toutes très-bien portantes et plusieurs ont donné des 
fleurs ! La seule espèce qui n’ait pas accepté de bonne grâce 
cette transplantation sur le sol étranger, c’est le rhododen- 
druni Dalhousiœ ; mais les rhododendrum argenteum , 
Camphellii, barbatum, campanulatum, ciliatum (actuelle- 
ment en boutons), lepidotum (plus verts et plus sains que 
les exemplaires conservés en serre froide), glaucum, campy- 
locarpum, cinnabarinum , Thomsonii, Falconerii, Aiick- 
landii et lanatum ont très-bien résisté en pleine terre sans 
autre abri que celui bien faible que leur offrait quelques 
touffes de rhododendrons ordinaires près desquelles on les 
avait placés. M. J. Hooker, à qui nous empruntons cette note, 


92 


JOURNAL 

ajoute qu’il éprouve plus d’appréhensions pour leur sort dans 
le moment actuel que lorsqu’ils étaient soumis au souffle 
glacé de l’hiver; en effet, ces espèces, originaires des hautes 
sommités de l’Himalaya (7 à 14,000 pieds d’élévation ab- 
solue), croissent dans un sol frais toujours humide pendant 
les mois du printemps, tandis qu’ici les rayons du soleil de 
mars et d’avril dessèchent rapidement le sol et les racines de 
ces plantes de nature alpine. Nous ajouterons que cet aver- 
tissement est très-utile et qu’il incombera au jardinier intel- 
ligent de rechercher les moyens les plus efficaces pour parer 
au dessèchement trop rapide du sol ; soit en le recouvrant 
d’un lit assez épais de mousse, soit en y amenant une certaine 
quantité graduée d’eau pluviale au moyen de tuyaux souter- 
rains; soit enfin en se résignant à arroser tous les soirs ces 
précieux ornements de la pleine terre. Enfin, une autre 
remarque que fait le docteur Hooker et dont nous pouvons 
attester l’exactitude parce que nous avons nous-même observé 
dans les régions élevées de l’Amérique tropicale, c’est que la 
température des montagnes, bien que plus froide que celle 
de nos contrées, n’éprouve pas ces oscillations continuelles, 
ces changements subits qui font le désespoir des amateurs 
de plantes de pleine terre. Ainsi, dans l’Himalaya, la chaleur 
commence seulement à se faire sentir en mars, bientôt les 
plantes de ces régions se mettent en végétation , elles ne 
craignent plus les gelées nocturnes, il n’y en a plus ! elles 
peuvent braver une augmentation de chaleur même assez 
forte, car le sol dans lequel elles croissent a été constamment 
humide et froid pendant l’hiver, tandis que dans nos con- 
trées à températures variables, le soleil de février dévelop- 
pera un commencement de vitalité végétative qu’une gelée 
d’avril viendra arrêter en causant même la mort de la plante. 
C’est à ces brusques revirements atmosphériques que nous 
devons attribuer la non-réussite dans la culture en pleine 
terre de beaucoup de plantes alpines, pyrénéennes, sibérien- 
nes, himalayennes, etc. Ainsi loin de cherchera donnera ces 
diverses plantes une exposition chaude, on devra au contraire 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 95 

choisir un emplacement des plus froids, garanti des vents qui , 
frappant tantôt trop froidement, tantôt trop chaudement les 
végétaux soumis à leur souffle, sont cause de la grande morta- 
lité des plantes alpines cultivées dans nos contrées basses; 
en un mot, nous croyons que les abris qu’on essayera de leur 
donner doivent avoir pour but, non de les garantir du froid, 
mais au contraire de leur donner un froid aussi prolongé et 
aussi constant que possible, tout en les préservant d’humidités 
stagnantes, et par conséquent de températures variables et 
nuisibles. 

EXPOSÉ DE LA THÉORIE VAN MONS. 

Il est peu d’amateurs d’arboriculture qui n’aient entendu 
parler de la théorie du professeur Van Mons, concernant les 
arbres fruitiers en général, et particulièrement de sa méthode 
d obtenir, par le moyen des semis, de nouvelles poires, dignes 
de figurer sur nos tables, mais bien peu ont sans doute été à 
même de se procurer les deux volumes où cette théorie est 
longuement et un peu diffusément expliquée. Le cadre de cet 
article ne nous permettra pas d’entrer ici dans le cœur de la 
question, ni d’y donner tous les développements nécessaires ; 
nous nous proposons de traiter cette partie avec plus d’étendue 
dans un autre ouvrage, seulement, nous allons tâcher de faire 
connaître succinctement à nos lecteurs le but de la théo- 
rie de Van Mons, et sa méthode particulière de semer, afin 
d’obtenir avec plus de certitude que par le passé des fruits 
améliorés, tant sous le rapport de la vigueur et de la fertilité 
de l’arbre que sous celui de la qualité. Quoique cette méthode 
ne soit pas encore généralement adoptée par tous les pomo- 
logues, elle est cependant fortement appuyée par bon nombre 
d’hommes compétents en cette matière, tels que les savants 
Knight, Bosc et Poiteau. 

Le grand nombre de beaux et bons fruits dont son auteur 
a enrichi nos jardins et nos vergers pendant une période de 
près de 60 ans, semble au surplus prouver clairement que 


94 JOURNAL 

les moyens qu’il a employés sont les plus rationnels et les 
meilleurs, puisque personne n’en a pu obtenir autant que 

lui. 

Dès l’âge de 15 ans, dit M. Poiteau, Van Mons semait déjà 
des fleurs annuelles, des rosiers et d’autres plantes, dans le 
but de déterminer leurs variations par le moyen du semis 
successif, et non interrompu ; il joignit bientôt à ces semis 
ceux des pépins et des noyaux des divers fruits connus, et 
remarqua que les jeunes poiriers provenant de ces semis 
étaient les plus dissemblables à leurs types. Après quelques 
années d’expériences comparatives, et dès l’âge de 22 ans, il 
jeta les fondements de sa théorie, et réunit en peu de temps 
dans sa pépinière jusqu’à 80,000 poiriers, provenant de ses 
semis et de quelques acquisitions. 

La théorie Van Mons repose entièrement sur la dégéné- 
rescence de la graine des arbres fruitiers et sur l’aptitude 
qu’ont les plantes, en général, à varier, aussitôt quelles sor- 
tent de leur station naturelle, et ensuite, sur ce qu’après leur 
entrée dans cette variation, elles s’éloignent de plus en plus 
du type primitif pour n’y rentrer jamais. 

Partant de ce principe. Van Mons se mit à semer par mil- 
liers de pépins des meilleurs fruits connus à Bruxelles à cette 
époque, je dis à Bruxelles, car le professeur avoue lui-même 
que s’il eût connu alors les fruits nouveaux gagnés dans les en- 
virons de Mons, tels que passe-Colmar ^ les beurrés d'Har- 
denpont, de Rance et autres , il eût été bien plus avancé dans 
ses expériences. Le résultat de ces premiers semis fut une 
première génération, dont la physionomie en général très- 
variée s’éloignait beaucoup de celle de leur mère. 

Ces jeunes arbres furent soignés avec tous les soins conve- 
nables , et on hâta leur croissance par tous les moyens con- 
nus; au bout d’un laps de temps plus ou moins long, de 
iO ans pour les uns et de 20 ans pour les autres, soit en 
moyenne J 5 ans, ils donnèrent tous, ainsi que s’y attendait 
Van Mons, des fruits petits et mauvais. Il sema immédiate- 
ment, et sans interruption, les pépins de ces mauvais fruits. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 95 

et en obtint des arbres toujours différents de leur mère, mais 
ayant cependant un aspect moins sauvage. 

Ces arbres furent cultivés avec les mêmes soins que les 
précédents, et donnèrent une récolte de fruits meilleurs, 
mais cependant n’ayant encore aucune des qualités des bons 
fruits de table , seulement leur production se fît moins atten- 
dre. Les pépins de cette seconde génération furent également 
semés tout de suite, et toujours sans interruption (ce qui est 
essentiel), et déjà une bonne partie de ces jeunes plants lui 
montra des arbres ayant le faciès de nos bons poiriers domes- 
tiques. 

Enfin, continuant de cette manière jusqu’à la cinquième 
génération. Van Mous parvint à obtenir de celle-ci des fruits 
généralement bons et dont le rapport avait lieu entre 6 à 
iO ans. 

Ces expériences de Van Mons sur la régénération des fruits 
ont été continuées jusqu’à ce jour, avec le même succès (mes 
derniers semis sont de la onzième génération). Ce serait ce- 
pendant une erreur de croire que tous les fruits provenant 
des dernier semis faits d’après cette méthode soient d’une 
assez bonne qualité pour paraître avec avantage sur nos ta- 
bles; il ne faut pas perdre de vue qu’à l’époque où Van Mons 
récoltait sa cinquième génération, le nombre des bons fruits 
était assez restreint, et souvent peu connu : ce qui parais- 
sait très-méritant alors n’est plus, maintenant que le domaine 
de la pomologie s’est étendu, que du médiocre; or ce mé- 
diocre se retrouve encore dans la provenance des derniers 
semis et forme environ 20 pour cent du tout, seulement l’ab- 
solument mauvais est très-rare. 

Il, suffit donc maintenant, pour que l’amateur qui désire 
semer ait la presque certitude de récolter du bon, de se pro- 
curer des pépins des fruits les plus nouvellement procréés. 
En choisissant les meilleurs dans ce nombre, il ne peut man- 
quer de réussir; il récoltera, il est vrai, bon nombre de fruits 
d’été et d’automne, et peu de fruits d’hiver ; mais pour celui 
qui a un grand jardin ou un verger à planter, cet inconvénient 


96 JOURNAL D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

est peu important, et cette circonstance lui est plutôt utile 
que nuisible, car ces nouvelles variétés, généralement trés- 
vigoureuses et très-fertiles, peuvent se mettre en place sans 
devoir être greffées, ce qui est certainement une chance de 
plus pour la longue durée de Tarbre planté dans ces condi- 
tions. A. Bivort. 

CULTURE DU CANTUA BICOLOR. 

Le jardinier de Sir H. E. Bunbury de Barton-Hall est par- 
venu à obtenir une floraison magnifique du cantua hicolor. 
Voici la méthode qu’il a suivie, et il est probable qu’elle 
pourra être adoptée avec succès pour la culture du splendide 
cantua dependens et même du hrowalleaJamesonii, Au prin- 
temps de 1850, ce jardinier, du nom de R. Pettit, fit une 
petite bouture du cantua hicolor et la fit pousser le plus ra- 
pidement possible en la tenant dans une petite serre chaude 
et humide jusqu’à l’automne de la même année; il lui fit pas- 
ser l’hiver en serre froide dans le but d’en faire durcir les 
tiges. Au printemps de 1851, la plante fut placée dans un pot 
de 8 pouces de diamètre (environ 20 centimètres), et le pot 
fut plongé dans la couche chaude d’une serre à vignes ; elle y 
végéta avec force. Vers le milieu de l’été, la plante fut, après 
quelques précautions, exposée à l’air libre jusqu’en septem- 
bre, époque à laquelle les arrosements furent à peu près sup- 
primés; en octobre elle fut rentrée dans la serre froide. 
Placée de nouveau vers la mi-janvier dans la serre à forcer 
les vignes , la plante , d’humble bouture, est parvenue à un 
développement remarquable en mars ; elle se trouve chargée 
d’une multitude de fleurs et de boutons , et excite l’admira- 
tion de toutes les personnes qui ont pu la voir. 

Nous engageons vivement les amateurs à essayer ce mode 
de culture, et s’il leur réussit aussi bien qu’à M. Pettit, ils 
reconnaîtront avec nous que les cantua hicolor et dependens 
peuvent être comptés au nombre des plus belles introduc- 
tions de ces derniers temps. 







JOURNAL 


D’HORTICIIITBRE PRATIQUE. 


PLANTES FLEURIES FIGURÉES DANS CE NUMÉRO. 

OEILLETS REMONTANTS. 

Vœillet, dont le nom scientifique de Dianthus caryophyl^ 
lus signifie fleur de Jupiter, et la rose, emblème de la beauté et 
de la grâce, ont de tout temps captivé l’attention du genre 
humain : l’œillet par ses brillantes corolles panachées, son 
odeur suave, sa taille peu élevée; la rose, par ses fleurs char- 
mantes, à odeur si justement appréciée; et, sans doute, le 
botaniste-poëte qui créa le genre Dianthus voulut éviter une 
rivalité féminine entre deux fleurs si brillantes par leurs 
atours, si suaves par leurs parfums, en mettant l’œillet sous 
la protection du dieu souverain de l’Olympe. 

Il est certain que déjà à des époques fort reculées, le culte 
de l’œillet était très-répandu dans toute l’Europe, et que celui 
de la rose ne venait qu’en seconde ligne ; encore actuellement 
nous pourrions, évoquant le souvenir de nos pérégrinations 
équatoriales, citer plus d’une bourgade indienne où l’œillet 
{clavel des Espagnols) est préféré, à tort ou à raison, à la rose. 
Sans nous prononcer ouvertement en faveur de l’une ou de 
l’autre plante rivale, nous croyons que chacune d’elles a des 
mérites transcendants; que leurs beautés si différentes n’ont 
aucunement besoin d’être mises en parallèle, et que, réunies 
dans un même jardin, elles en feront en commun le plus bel 
ornement. 

C’est seulement depuis quelques années que l’œillet remon- 
tant a fait son apparition dans l’horticulture. Annoncé en 

n” 4. — JÜIIN' 1852. 7 


JOURNAL 

J846 par un horticulteur de Lyon, M. Étienne Armand, sa 
venue fut mal accueillie ; on craignait une mystification ! Mais 
maintenant, c’est une conquête assurée, et déjà le nombre de 
variétés issues de cette nouvelle race d’œillets est assez consi- 
dérable (1). Les jardiniers habitant les grands centres de po- 
pulation ont apprécié les immenses services que l’œillet 
remontant était destiné à leur rendre, surtout en hiver, pour 
la confection des bouquets. 

Quoi de plus simple et cependant de plus gracieux qu’un 
bouquet composé d’œillets blancs et de violettes ? Quel mé- 
lange de suaves parfums! Eh bien, grâce à l’œillet remontant, 
il est facile de se procurer un tel bouquet pendant tout 
l’hiver. 

On retrouve dans les œillets remontants les tons chauds et 
vifs de l’œillet flamand et l’harmonie des couleurs de la race 
d’œillets dits à'Erfurt; on voit par là combien cette acquisi- 
tion deviendra précieuse pour l’ornementation des serres 
froides et des appartements. La culture n’en est pas plus 
difficile que celle des autres races : on rentre les pots vers le 
mois d’octobre dans une serre ou simplement dans une pièce 
bien éclairée et où il ne gèle pas ; ayant soin de leur procu- 
rer le plus de jour possible; de temps à autre un arrosage 
mêlé d’un peu d’engrais activera leur végétation. La meilleure 
terre pour les œillets en général est la terre franche ou terre 
argileuse jaune douce mélangée d’un tiers de terreau. L’œil- 
let craint une humidité trop abondante, surtout au pied; il 
est donc prudent en plantant les œillets remontants de rele- 
ver la terre autour du pied, de telle sorte que l’eau ne puisse 
y séjourner. Les plantes doivent être baguettées et liées avec 
soin ; on les dérangera le moins possible de la place qu’elles 
occupent, et on prendra le soin de les débarrasser des feuilles 
jaunes. 

Nous citerons parmi les bonnes variétés d’œillets remon- 
tants : 


1) M. Chauvière, horticulteur à Paris, en cite 34 ou 35. 


99 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

Boule de neige ; la candeur, en blanc. 

Cerise perpétuel, en rouge cerise. 

Globe de feu; VEtna; Atime, en rouge. 

Belle Zora, en violet. 

Madame Misson, en rose, etc. 

Les trois variétés représentées dans notre planche ont été 
figurées d’après un bon dessin que nous avons trouvé dans 
VHorticxdteur français de février 1852; ces variétés ont été 
obtenues par M. Lévêque, jardinier à Paris, boulevard de 
l’Hôpital. 


CoUnàrier liortwolc. 

TRAVAUX DU MOIS DE JUILLET. 

Hevves chaude.s. — Nous voici arrivés à l’époque la plus 
chaude de l’année, pendant laquelle le jardinier devra sur- 
tout veiller à ce que les plantes de serres chaudes soient 
abritées des rayons solaires ; qu’elles soient arrosées avec 
soin ; enfin , il leur accordera une certaine quantité d’air at- 
mosphérique pour les fortifier et les rafraîchir. Les heures les 
plus favorables pour admettre l’air extérieur dans les serres 
sont de 9 ou 10 heures du matin jusqu’à midi ou une heure 
de relevée; on fermera les portes, afin de profiter de la cha- 
leur solaire , on aspergera les allées et les murs , et le soir , 
vers les 6 heures, on seringuera bien les plantes. Ce traite- 
ment activera beaucoup la végétation. Il faut bien se péné- 
trer d’un fait, que c’est pendant cette période que la vie végé- 
tale reçoit une grande impulsion et qu’il faut encourager par 
tous les moyens un développement rapide, pour que les 
plantes puissent se fortifier avant les froids ; un moment 
d’arrêt dans cette saison est très-préjudiciable, et s’il ne com- 
promet pas toujours l’avenir de la plante, il fait perdre un 
temps précieux. 


100 


JOURNAL 


Les serres aux orchidées devront être arrosées fréquem- 
ment; beaucoup d’espèces marquent fleur, ainsi les stanho- 
pea, oncidium, odontoglossum, epidendrum^ leptotes, cattleya 
crispa et labîata, etc., étalet’ont bientôt leurs splendides 
fleurs ; les courants d’air froid , les coups de soleil doivent 
être évités avec soin. 

j^erres froides. — La plupart des plantes de serres froides 
doivent être mises dehors en plein air; on les arrosera co- 
pieusement les premiers jours de leur sortie. Quelques per- 
sonnes enterrent les pots pour les préserver de la sécheresse, 
et évitent par là de trop fréquents arrosements; d’autres 
jettent de la mousse entre les pots, ce qui entretient l’humi- 
dité et la fraîcheur. Si l’on préfère la première méthode , il 
faut avoir soin de faire visiter les pots, afin que les racines des 
plantes ne plongent pas dans le sol et ne s’y enfoncent pro- 
fondément; la seconde méthode obvie en partie à ce grave 
inconvénient, mais elle attire les limaces, les cloportes et 
autres vilaines engeances friandes des jeunes pousses. 

On sort les camellias pour durcir leurs pousses, en profi- 
tant pour cette opération d’une journée nuageuse ; une expo- 
sition à mi-soleil et même ombragée leur est nécessaire. 

«farditi d’ag^rénient). — Le mauvais temps qui a régné pen- 
dant le mois de juin a retardé la mise en place de beaucoup 
de jolies plantes; ainsi il est encore temps de planter des 
verbena, heliotropium, pélargonium, pétunia, celsia, zin- 
nia, etc. 

On peut encore disposer les plantes suivant leur nature, 
les grouper selon leurs couleurs, en n’oubliant jamais que 
pour qu’un contraste soit agréable à l’œil, il faut que l’har- 
monie dans le mariage des couleurs existe toujours. Ainsi on 
doit éviter le mélange du blanc avec le jaune, le cramoisi 
contraste désagréablement avec le bleu , tandis que le blanc 
se marie très-bien au bleu, au rouge; le bleu contraste bien 
avec l’orange; le jaune s’allie parfaitement au pourpre et au 
violet; le bleu tendre au pourpre foncé, le violet à l’orange, 
le vert jaunâtre au rose; un massif à feuilles d’un vert foncé 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. m 

sera singulièrement rehaussé par une bordure ou une planta- 
tion moins élevée de végétaux à fleurs écarlates. Ce contraste 
est charmant; toutes les couleurs se marient au vert (excepté 
les diflTérentes nuances vertes); les tons variables de la feuil- 
laison donnent même lieu à des contrastes très-agréables à 
l’œil : c’est ce qui fait rechercher les espèces et variétés dites 
panachées; et nous dirons que bien qu’on ne puisse disputer 
sur les goûts et les couleurs, il existe néanmoins certaines 
lois naturelles dérivées de l’harmonisation des couleurs entre 
elles que l’on ne peut enfreindre sans blesser la vue. Il y a 
chez l’homme une intuition dans la distribution des couleurs 
à laquelle il revient malgré la mode et même malgré ses pré- 
ventions. 

On donnera de bons tuteurs aux dahlias , on enlèvera la 
majeure partie des pousses pour n’en conserver que quatre 
ou cinq ; si la saison est chaude et sèche, il faudra arroser 
tous les jours et assez copieusement. On peut, à l’occasion , 
leur donner un peu d’engrais liquide saturé d’eau. 

On sème les pensées et les scabieuses. 

Il faut placer les auricules et les polyanthes à l’ombre, mais 
où l’air puisse circuler librement; on dispose les jeunes pieds 
de chrysanthèmes pour l’automne sans ménager les pince- 
ments, car par cette utile opération on obtiendra des plantes 
peu élevées, touffues et chargées de fleurs. 

Si l’on n’a pas rempoté les epacris, il faut se hâter de le 
faire. 

ulturt étrangère. 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

Deiiiirobiiim fimbriatum, variété oculatum. (Hooker), dans 

Bot. Mag., tab. 4160; eiPaxton’s Flower Garden, tab. 84. 

Famille des Orchidées. 

Cette variété a les fleurs plus grandes que dans le type et 


102 


JOURNAL 

s’en distingue surtout par la large macule d’un brun foncé 
qui orne le centre du labelle; les fleurs sont comme celles 
du type d’un beau jaune abricot. 

Elle a été introduite dans quelques collections sous le faux 
nom de Dendrobium Paxtoni; cette dernière espèce est bi- 
flore, tandis que le Dendrobium fimbriatum et ses deux varié- 
tés présentent un grand nombre de fleurs ; aussi peuvent- 
elles être rangées parmi les plus belles orchidées connues. 

Rhododendruni ciliatum (J. D. HoOKEr). 

Cette espèce de l’Himalaya, que nous avions annoncée (p. 91) 
être couverte de boutons dans les jardins de Kew, a été expo- 
sée, bien fleurie, par MM. Standish et Noble en mars der- 
nier. L’exemplaire exposé par ces horticulteurs présentait des 
fleurs d’un rose pâle ; à Kew, cette espèce a donné des fleurs 
presque blanches ; tandis que ce rhododendrum porte dans 
son pays natal de belles fleurs violettes. 

Le mérite de cette nouveauté consiste principalement dans 
sa petite taille , sa floraison facile (elle fleurit ayant à peine 
6 pouces de hauteur), et surtout en ce qu’elle servira à obte- 
nir une race naine par son croisement avec les rhododen- 
drum ponticum, catawbiense et maximum. C’est donc plu- 
tôt sous ce point de vue que les horticulteurs pourront porter 
leurs regards sur ce nouveau rhododendrum, et c’est à ce 
titre que nous le recommandons bien plutôt que pour sa 
beauté plus ou moins contestable. 

Gastroiobiuin pyramidale (Moore), dans Garden Compa- 
nion, juin 1852. Famille des Légumineuses. 

C’est avec plaisir que nous recommandons cette délicieuse 
espèce aux nombreux amateurs de plantes de serre froide. 
Beau feuillage, fleurs grandes et nombreuses, culture facile, 
voilà certes bien des mérites tentateurs. 

Cette brillante espèce a été obtenue par MM. Henderson 
d’Edgeware Road (Londres) de graines envoyées de cette iné- 
puisable source de légumineuses, la Nouvelle-Hollande; par 


105 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

M. Drummond. Voici sommairement ses caractères spécifi- 
ques : arbrisseau toujours vert , affectant la forme pyrami- 
dale (de là son nom spécifique), s’élevant à 4 ou b pieds de 
hauteur; les jeunes rameaux, les feuilles, les stipules, les 
pédoncules, les bractées et les calices tous revêtus d’un 
duvet tomenteux et épais; rameaux forts, dressés; stipules 
longues, sétacées, recourbées; feuilles pétiolées, disposées 
en verticille et par trois, 4 1/2! pouce à 2 1/2 pouces de lon- 
gueur, ovales, obtuses, parfois arrondies, courtement mu- 
cronées; pétioles d’un demi-pouce de longueur, très-laineux; 
inflorescence axillaire, en grappes serrées formant une tête 
globulaire, à pédoncules plus courts que les feuilles; bractées 
d’un brun foncé , l’inférieure trifide, la supérieure obovée 
mucronée ; calice à cinq dents brunes, parsemé de poils; 
corolle grande d’un orange foncé brillant , rehaussé par 
une teinte de marron foncé; l’étendard est presque rond, 
émarginé, d’un jaune orangé clair; une large raie brun rou- 
geâtre en forme de fer à cheval occupe le fond de l’étendard 
et en relève singulièrement le coloris. 

Culture. — Cette espèce poussant avec force, est sujette, 
comme toutes les plantes à végétation vigoureuse, à filer; on 
devra donc, pour obtenir de belles plantes, rabattre fré- 
quemment les branches, pincer de temps à autre les extrémi- 
tés des pousses tout en permettant et même en encourageant 
une active végétation. 

Il sera utile de faire remarquer ici que l’intelligence et le 
discernement du cultivateur doivent se faire jour pour le 
traitement rationnel des plantes de la Nouvelle-Hollande, 
surtout des légumineuses; et que les opérations si impor- 
tantes de la taille et du pincement sur ces plantes et sur beau- 
coup d’autres espèces du Cap et de l’Amérique, doivent être 
pratiquées avec une certaine connaissance et après une étude 
de la nature de la plante sur laquelle on opère. Ainsi plu- 
sieurs plantes, dit M. T. Moore à qui nous empruntons cet 
excellent article, dont on enlève fréquemment les jeunes 
pousses, deviennent touffues, ne souffriront nullement de ces 


JOURNAL 

pincements répétés ; mais il en est beaucoup d’autres pour 
lesquelles nous ne saurions recommander cette pratique^ 
l’enlèvement des jeunes pousses affaiblirait par trop la 
plante, et on risquerait de la perdre. Il faut donc adopter 
un terme moyen, celui de permettre aux plantes sur les- 
quelles l’opération du pincement répété semblerait devoir 
être pernicieuse, de pousser avec force et selon leur volonté; 
puis, lorsqu’elles ont acquis un développement vigoureux, on 
peut hardiment les rabattre jusqu’au premier bourgeon infé- 
rieur; bientôt la plante émettra de nouveaux jets vigoureux 
et formera après deux ou trois tailles un exemplaire de toute 
beauté. C’est ainsi que doivent se traiter les hovea Celsii et 
beaucoup d’autres arbrisseaux à bois dur; une seule tige 
d'hovea rabattue sous ces conditions peut émettre jusqu’à 
16 pousses, dont plusieurs acquerront 5 ou 4 pieds de lon- 
gueur, et pourront former dans une saison un splendide 
exemplaire de belle culture. 

Le nombre des amateurs de plantes de serre froide aug- 
mente tous les jours, c’est donc pour nous un devoir de leur 
signaler tous les perfectionnements dont la culture de ces 
intéressantes plantes est susceptible. 

Passiflora sicyoïdeis (SchLECHTENDAl). — SyNON. l Passiflora 
odora (Link et Otto). 

Espèce grimpante à tiges grêles, velues; feuilles à trois 
lobes; fleurs à odeur très-suave; corolle blanche; couronne 
panachée de rouge. Sa patrie est le Mexique; introduite par 
feu M. Barker de Birmingham, chez qui elle a fleuri en 1859 , 
cette passiflore est peu répandue et mérite d’être cultivée 
à cause du suave parfum que répandent ses fleurs. 

Æâchynatithiis ciîscoior (Moore) , daiis Paxtous Flower Gar- 
den, juin 1852. — Synon. : Æschynanthus atrosanguineus 
hort., non du Dictionnaire de Paxton et peut-être Æschy- 
7ianthus atropurpureus {hort. Van Houtte). 

C’est une jolie plante d’ornement, pour la serre chaude à 
cause de son feuillage coloré ; tube de la corolle verdâtre un 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. m 

peu arqué; rouverture est ornée de trois bandes conver- 
gentes, couleur chocolat. 

Æ^chynanthus niarnioratiij^ (MoORE) , dans Paxton , juin 
1852. — Synon. : Æschynanthus zebrinus, des Jardins 
anglais; non Paxton ; probablement, Æschynanthus zehri- 
nus {hort. Van Houtte), 

Jolie espèce à feuilles luisantes acuminées, marbrées , 
pourprées en dessous, 3 1/2 pouces de longueur et larges 
de 1 1/2 pouce; corolle à tube courbé vert , limbe à taches 
d’un brun chocolat. 

Berberis trifurca (Lindley), dans Paxton’s Flower Garden^ 
juin 1852. 

Encore une découverte de M. Fortune pendant son voyage 
dans les districts à thé de la Chine. Cette espèce, à feuilles 
persistantes, pennées, se rapproche du berberis nepalensis 
que nous avons mentionné à la page 76 de notre journal ; 
elle s’en distingue par ses grandes feuilles allongées garnies 
à leur base de quelques grandes dents et à extrémité supé- 
rieure armée de trois fortes dents épineuses ; entre la base 
dentée et l’extrémité supérieure tridentée se présentent deux 
bords assez allongés sans aucune dentelure. 

Ce berberis s’associera avec le berberis nepalensis pour 
orner nos parterres de son éternelle verdure. 

Oeg;onia punctata (LiNK, KlOTZSCH et OtTO). 

Espèce fort remarquable, alliée aux bégonia heracleifolia et 
crassicaulis [carolinœfolia) à rhizome rampant, à feuilles 
cordées, découpées en sept lobes palmés, dentelés, à bords 
poilus; légèrement velues sur les deux surfaces ; pétioles creu- 
sés en gouttière, couverts de poils et garnis d’une collerette 
pourpre à leur point d’attache avec la feuille ; fleurs d’un 
rose brillant disposées en panicule. Cette espèce diffère de 
V heracleifolia par la couleur de ses fleurs, et du crassicaulis 
par ses feuilles moins profondément palmées. Native du 
Mexique. 


106 


JOURNAL 


Rytidophyllum HiimbolcUii (KlOTZSCH), Allg, Gardcfl Zei' 
tung, janvier 1852. Famille des Gesnériées. 

Espèce de serre chaude , à fleurs verdâtres mouchetées de 
pourpre, introduite de l’Amérique centrale, par M. Warc- 
zewicz. 

Rytidophyllum tig^ridia (KlOTZSCH). — SVNON. : Gloxiïlia 
tigridia (Ohlendorff). — Sisgrocarpum Ohlendorfii 
(KlOTZSCH !). 

Espèce intéressante, grimpante, à grandes fleurs vertes, 
maculées de pourpre. Cette plante est peu répandue, bien 
qu’elle ait été mise dans le commerce en 1845, par la maison 
Ohlendorff et fils de Hambourg. M. C. Moritz l’avait décou- 
verte en Amérique , sur les montagnes neigeuses de Mérida 
(Venezuela), et en avait envoyé des graines à la maison citée. 
Elle est indiquée comme devant être cultivée en serre chaude. 

iiiiiiticya cerina (Lindley), dans Paxtoîi S Flower Gardeii, 
Juin 1852. Famille des Orchidées. 

C’est à M. Warczewicz que l’on doit l’introduction en 
Europe de cette belle plante, qui porte le chiffre ào^sHuntleya 
à trois espèces [Himtleya violacea, meleagris et cerina). 
Celle-ci est à grandes fleurs d’un blanc de cire , assez sem- 
blables à celles du Colax Harrisoniœ ; les fleurs mesurent en- 
viron trois pouces de diamètre; labelle Jaunâtre à crête 
épaisse, plissée, semi-circulaire, colonne pourpre. Culture 
de VHuntleya violacea dont cette nouvelle espèce se rap- 
proche par le port. Native de la Veragua (Amérique centrale), 
et trouvée à 8,000 pieds de hauteur absolue sur le volcan 
Chiriqui, cette nouvelle espèce de Huntleya exige une plus 
forte somme de chaleur que son habitat élevé ne semblerait 
l’indiquer. C’est surtout pendant nos mois d’hiver que les 
ffuntleya requièrent les soins attentifs de l’amateur; un 
excès de sécheresse leur sera infiniment moins pernicieux 
que quelques arrosements intempestifs ; il est bien entendu 
que le degré de chaleur auquel serait soumise la serre influe 


107 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

sur ce mode de culture; toutefois, il est une règle générale, 
que l’on ne doit jamais perdre de vue sous peine de nom- 
breux déboires : toutes les orchidées à racines charnues, 
épaisses, à feuillaison luxuriante et à habitudes plutôt terres- 
tres qu’épidendres , veulent un repos plus ou moins absolu 
pendant la période hivernale européenne (novembre à mars), 
et pendant leur croissance une atmosphère saturée d’humi- 
dité, une certaine somme de chaleur pour achever leur déve- 
loppement rapide et les forcer ainsi à accomplir pendant les 
4 ou 5 mois de jours plus ou moins chauds de notre climat, 
les diverses phases de leur végétation : radification nouvelle, 
feuillaison et floraison. 

communia, variété flore pleno ruhro. 

Cette délicieuse variété a été obtenue par l’horticulteur 
Hermann Schnicke, de Greussen, près d’Erfurt (Prusse) ; elle 
est aussi facile à cultiver, aussi rustique et aussi florifère que 
le myrte ordinaire. 

Cette plante se couvre de fleurs d’un rose foncé, bien dou- 
bles. 

Myniphæa glgantea (W. HoOKEr). Bot. Mag., mai. 

Plante aquatique trouvée par M. Bidwell, à Wide-Bay, dis- 
trict de l’Australie septentrionale, à fleurs bleues, mesurant 
un pied de diamètre ; les feuilles ont environ deux pieds de 
diamètre. 

Cette magnifique espèce, rivale de la Victoria regia, 
n’existe pas encore dans les collections ; les tubercules en- 
voyés aux jardins royaux de Kew ont péri ; toutefois les 
amateurs peuvent se bercer de l’espoir de la posséder un 
jour, car le savant directeur du jardin botanique de Kew 
fera tous ses efforts pour doter l’horticulture européenne 
d’une aussi splendide production végétale. 


108 


JOURNAL 


^ortirulturc belge. 

REVUE FLORALE DES SERRES BELGES. 

Dans les serres à orchidées de M. J. Linden, de Bruxelles, 
fleurissent en ce moment le Restrepia vittata, jolie orchidée 
voisine des Masdevullia, et introduite directement de la Boli- 
vie par M. Linden ; le Comparettia falcata, de Poppig et End- 
licher, introduit directement des environs deMerida (Bolivie), 
à fleurs d un carmin éclatant; le superbe Anguloa Clowesii: 
nous avons admiré la vigueur de croissance de la forte touffe 
d où sortaient de grandes et belles fleurs jaunes; le Chelonan- 
thera speciosa de Blume, ou cœlogyne speciosa de Lindley, 
est également une orchidée fort intéressante et encore rare à 
grandes fleurs d’un blanc jaunâtre, labelle fauve à lobe cen- 
tral ondulé. Cette espèce est originaire de Java. 

Les amateurs de plantes de serre froide apprécieront l’in- 
troduction par M. Linden du Psammisia acîiminata (famille 
des éricacées ) dont les nombreuses grappes de fleurs, d’un 
vermillon brillant et à bouts d’un vert tendre, semblent être 
faites en cire tant elles sent luisantes; ajoutez au mérite 
d’une floraison abondante un feuillage d’un vert foncé et 
d’une netteté remarquable, et l’on comprendra que cette belle 
plante nous ait charmé. Parmi les nombreuses éricacées 
introduites par le même horticulteur distingué, nous avons 
remarqué le Ganltheria laurel chargé de fleurs d’un rose ten- 
dre (cette espèce a obtenu la médaille d’or comme plante nou- 
velle à l’exposition de Mons, au commencement de juin); le 
Bejaria polifolia (ou rosea), à fleurs d’un beau rose vif (1), 
est également une très-bonne introduction; enfin le fuchsia 

(1) Nous reviendrons sur ce genre et en indiquerons le mode de cul- 
ture; car il est appelé à devenir un des plus beaux ornements de nos 
serres froides, et il est probable que par une culture bien entendue on 
parviendra à le faire admettre comme compagnon des azalées et des 
kalmias. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

miniata, introduit par M. Linden, promet de devenir une 
plante très-utile pour l’hybridation par ses belles fleurs 
d’un vermillon brillant. Nous passons sous silence bien des 
plantes intéressantes, mais que, faute d’espace, nous espé- 
rons, à une prochaine revue, pouvoir indiquer avec des ren- 
seignements plus étendus. 

Nous venons de recevoir de M. Carolus, amateur très-dis- 
tingué de Louvain, dont le zèle pour l’horticulture est haute- 
ment apprécié en Belgique, des branches coupées de delphi- 
nium, de semis obtenus par lui. Ces gains sont très-beaux 
et paraissent être provenus de mariages entre les delphinium 
elatum et acojiiti folium. Quoi qu’il en soit, ces six variétés 
sont fort distinguées; elles varient entre le bleu azuré et le 
violet foncé à reflets azurés. 

Dans la serre à orchidées de M. Carolus fleurit un pied du 
beau Cattleya amethystina, à sépales et pétales blanchâtres, 
labelle pourpre , à lobes médians cucullés blanc rosé ; les 
fleurs mesurent du pétale supérieur à l’extrémité du labelle 
environ 8 à iO centimètres; la colonne d’un rose tendre est 
recouverte par les deux lobes du labelle dont le lobe inférieur 
est à bords ondulés et presque crispés; c’est une magnifique 
orchidée, trop peu répandue ettrop peu connue des amateurs. 
Cette orchidée a été introduite de la province de Sainte-Ca- 
therine, par M. A. Verschatfelt de Gand. 

Un des amateurs de Bruxelles des plus zélés, des plus dis- 
tingués et unissant à l’affabilité la plus gracieuse une modes- 
tie que fait ressortir un caractère des plus spirituels, nous a 
fait voir dans sa serre un superbe exemplaire du Gloxinia 
Marie Van Houtte; nous nous plaisons à faire mention de 
cette belle plante qui justifie complètement les distinctions 
honorables qui lui ont été décernées dans les expositions flo- 
rales, et en l’indiquant de nouveau à l’attention des amateurs 
du magnifique genre Gloxinia, c’est pour les encourager à 
continuer de cultiver ces plantes ; avec un peu de soins ils 
obtiendront au bout d’une année, comme notre estimable ami 
M. Symon-Brunelle, une splendide plante dont l’origine se 


110 JOURNAL 

cachait dans une simple feuille î Au mérite d une floraison 
abondante (l’exemplaire de M. Symon a présenté 60 fleurs, 
toutes d’une grande perfection : fleurs grandes, rose tendre, 
à forte macule carmin foncé dans la gorge), le Gloxinia Marie 
Van Houtte joint celui de conserver ses fleurs pendant 5 et 
6 semaines ! 

Par une disposition judicieuse dans la distribution de ses 
plantes, M. Symon-Brunelle ne perd pas un pouce de terrain; 
ses serres, à espace égal, renferment un nombre au moins 
double que celles de la majeure partie des amateurs; et 
néanmoins toutes les plantes sont bien portantes et fleuris- 
sent abondamment. Son secret réside d’abord dans son zèle, 
dans l’étude du caractère ou plutôt de l’éducation de chaque 
plante, et ensuite dans certaines règles qu’il s’est posées et 
que notre mission de rédacteur nous permet de dévoiler aux 
amateurs. Ainsi notre honorable ami attache et avec laison une 
grande importance à un bon drainage des pots. Certaines 
plantes telles que arum, bégonia tubéreux, etc. , sont très- 
sensibles aux premiers arrosements à la surface. Une sou- 
coupe remplie d’eau et dans laquelle on place leurs pots obvie 
au grave inconvénient d’un arrosement trop rapide, qui géné- 
ralement attaque les bulbes ou les tubercules sans pour cela 
humecter la terre jusqu’au fond du pot. Dès que la terre est 
suffisamment humide, on enlève les pots des soucoupes et on 
les place près des vitraux de la serre. Une autre précaution 
à laquelle M. Symon-Brunelle attache une grande valeur , 
c’est de changer le moins possible les plantes de place; ce ne 
serait que dans des cas de maladie ou, bien entendu, lors- 
qu’on les expose à l’air libre en été, qu’on doit les déplacei, et 
non-seulement observe-t-il cette règle avec rigueur, mais ses 
études pratiques l’ont conduit à remarquer que beaucoup de 
plantes, entre autres les amaryllis, se portent et fleurissent 
d’autant mieux quelles restent dans une position fixe. Ainsi le 
placement de l’étiquette est une indication assez sûre pour 
que l’on sache comment la plante doit être exposée au jour. 
En adoptant une méthode uniforme dans la position des éti- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. U1 

quelles, on saura toujours l’exposition à laquelle on doit lais- 
ser les plantes. Ces observations peuvent être utiles à bien 
des personnes qui pensent qu’en changeant leurs plantes très- 
souvent de place elles leur procureront une nouvelle vigueur, 
un changement d'air profitable à leur santé ; elles ne doivent 
pas perdre de vue la nature du végétal et, par conséquent, la 
définition scientifique qui le sépare de la race animée, savoir 
que le végétal est privé du mouvement volontaire, 

La culture des bégonies a pris un grand essor depuis peu 
d’années, et certes peu de genres de plantes ont plus de droit à 
l’affection que les amateurs lui ont vouée. Elle s’accommode d’un 
salon aussi bien que d’une serre; en hiver, elle n’exige d’autres 
soins que ceux de ne l’arroser que très-modérément; une 
chaleur moyenne et un peu de clarté. Quelques espèces, peut- 
être une quinzaine, étaient cultivées par des amateurs, et 
maintenant, grâce aux différents mérites que possède ce 
genre, le nombre s’en est considérablement accru et peut 
s’élever dans les serres belges à 80 ou 90; et tous les jours il 
s’accroît, d’abord par les introductions provenant des jardins 
étrangers, ensuite par les semis indigènes de graines reçues 
des contrées exotiques et sur lesquelles l’attention des posses- 
seurs se porte depuis la vogue méritée qui s’est attachée aux 
bégonies. Et vraiment en examinant la belle collection de 
M. Jules Putzeys, directeur au ministère de la justice à 
Bruxelles, on comprend la faveur dont le genre bégonia jouit 
auprès des amateurs; les dames l’apprécieront surtout; il 
ornera les fenêtres de leurs salons, leurs jardinières, les cor- 
beilles suspendues au plafond de leurs boudoirs; et si elles 
pouvaient admirer, comme nous avons pu le faire, les beaux 
bégonia zebrina, tomentosa, i^eticulatay erytrophylla, cinna- 
barina, manicata aux feuilles luisantes, aux élégantes man- 
chettes roses, diversifolia aux fleurs d’un rose vif, stigmosa 
aux feuilles mouchetées ; albo-coccinea à fleurs roses et blan- 
ches ; macrophylla à feuilles charnues, mesurant un pied de 
diamètre ; parvifolia et Dregei se couvrant de centaines de 
fleurs d’un blanc pur, et enfin tant d’autres à feuilles palmées 


11^2 


JOURNAL 


ondulées, arrondies; les unes : plantes grimpantes, celles-ci : 
espèces à tiges dressées; celles-là à tiges rampantes ou tubé- 
reuses, toutes belles par leur feuillage luisant, niaculé, ou à 
couleurs contrastantes , toutes ornées de fleurs à formes 
légères, parées des tendres couleurs du blanc et du rose ou 
du brillant Yermillon et du vif carmin, elles diraient avec 
nous que la collection du zélé et savant amateur que nous 
venons de nommer, et comprenant près de 80 espèces de 
bégonia, mérite l’attention que nous, également amateur de 
ce genre, appelons sur elle. 

Culture, — Le genre bégonia, sur lequel nous reviendrons 
plus tard, est, ainsi que nous l’avons dit, d’une culture très- 
facile : en biver, il exige très-peu d’eau, une température de 
8ou 10 degrés centigrades, une somme suffisante de jour pour 
qu’il ne jaunisse pas; au printemps, on rempote les diverses 
plantes de bégonia dans la terre de bruyère, mélangée d’un 
quart de terreau et de gros sable. Les pots doivent être bien 
drainés, au moyen de plusieurs tessons placés dans le fond. 
Il est préférable d’employer des vases de moyenne dimension, 
et pour les espèces de rapide croissance, il vaut mieux les 
rempoter trois ou quatre fois que de leur donner immédiate- 
ment un trop grand pot. Les arrosements doivent être faits 
avec beaucoup de modération pendant les premiers jours qui 
suivent les rempotages; ensuite on peut arroser, même 
copieusement, en évitant néanmoins de trop mouiller le 
feuillage et surtout les fleurs. Les espèces tubéreuses, telles 
que les bégonia cinnabarina,diversifolia, Martiana, bulbiU 
lifera, etc., se cultivent à peu près comme les gloxinia. Le 
bégonia fuchsioïdes requiert une serre assez chaude, aérée, 
et d’étre placé près des vitraux pour donner abondamment 
ses brillantes fleurs carminées. 

Dans rétablissement horticole de M. de Jonghe de Bruxelles, 
nous avons eu le plaisir de pouvoir admirer une magnifique 
rubiacée voisine du genre coffea du Brésil , envoyée par 
M. Libon, voyageur de l’établissement ; Cestle P sychotria leu- 
cocephala (Brongniart), arbrisseau d’un pied et demi ou deux 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 113 

pieds de hauteur, à grandes feuilles longues de plus d’un pied 
et larges de 6 pouces ; d’un vert foncé luisant, l’arbrisseau était 
surmonté d’un bouquet composé de 40 à 50 fleurs blanches, 
ressemblant assez à celles de l’oranger ! C’est une bien belle 
introduction. Nous citerons également Vinga ferruginea, 
introduit dans notre établissement par M. Claussen, et qui a 
parfaitement fleuri chez M. de Jonghe; c’est également une 
très-belle plante, tant à cause de Son feuillage que par ses 
nombreuses et grandes fleurs; puis ensuite un ilex chargé de 
jolies fleurs blanches, à feuilles petites et d’un vert agréable : 
Cette espèce, découverte par M. Libon, pourrait être inédite ; 
Vallamanda neriifolia, d’un pied et demi de hauteur et cou- 
vert de grandes fleurs Jaunes; le billbergia splendida, 
Lemaire {Jardin fleuriste, tab. 180 et 181), broméliacée des 
plus brillantes, d’une culture et d’une floraison faciles, dé- 
couverte par M. Libon dans l’intérieur du Brésil ; enfin nous 
ne pouvons nous empêcher de citer ces magnifiques rhopala 
corcomdensis, organensiset cinq ou six autres, dont quelques 
exemplaires ont déjà 7 à 8 pieds de haut; plantes destinées à 
devenir l’un des plus beaux ornements des serres froides. 

(2e article,) 

Interrompons un instant le cours de nos idées et descen- 
dons des sommités de nos montagnes intertropicales, où nous 
voulions en pensée introduire nos lecteurs, aux régions pro- 
saïques de nos froides contrées; nous tâcherons de prouver, 
même au moins adepte, mais chez qui la bonne volonté et le 
zèle stimuleront le désir de cultiver des plantes épiphytes, 
que la culture des orchidées est beaucoup plus simple et bien 
moins onéreuse qu’on ne se le figure généralement. Nous 
nous hâtons de faire remarquer que nous n’adressons pas ces 
notes à de grands collecteurs orchidophiles, mais bien à des 

4. — JUIN 18S2. 8 


JOURNAL 


li4 

amateurs commençants, ou à des personnes qui désireraient 
cultiver des orchidées, mais qui, saisies de terreur à ce 
seul mot Replantes épiphytes, plantes aériennes, se refu- 
sent les jouissances d’une serre à orchidées et ce, parce que 
ces charmantes créations végétales semblent être à leurs yeux 
seulement l’apanage de millionnaires et qu’elles ont défié pen- 
dant longtemps la routine de Jardiniers ignorants ! Nous 
sommes dans un siècle trop avancé, où chaque jour amène 
de nouvelles découvertes , où chaque jour détruit de vieux 
préjugés, pour que nous devions insister sur ce que l’expé- 
rience et la sagacité ont pu indiquer à l’homme pour parvenir 
à asseoir la durée de ses jouissances floriculturales sur des 
bases certaines. Ainsi l’amateur d’orchidées, au lieu de devoir 
expérimenter dans les ténèbres du tâtonnement , sera main- 
tenant guidé par le flambeau de l’expérience et du savoir, et 
non-seulement il pourra calculer à priori les dépenses de 
construction d’une serre , mais encore il pourra composer 
son budget pour l’acquisition d’un certain nombre d’espèces 
à belles fleurs et de floraison facile. C’est pour démontrer ce 
théorème que nous avons pris la plume : entrons en matière. 

Un amateur d’orchidées dont l’ambition est bornée à la 
possession de 250 à 500 espèces de ces plantes, et d’une cen- 
taine de fougères, broméliacées et autres plantes d’ornement 
(compagnes presque inséparables des orchidées), trouvera 
dans une serre de 25 à 50 pieds de longueur, de iO à 15. 
pieds de largeur, et d’une élévation de 8 à 9 pieds au point cen- 
tral ou le plus haut, un espace suffisant pour cultiver très-fa- 
cilement le nombre de plantes que nous venons d’indiquer (1). 

Nous supposerons que le coût d’établissement de cette serre 
(construite soit en fer, soit en bois) est de 500 francs , en 

(1) Nous avons calculé que dans une serre de 30 pieds de longueur 
et sur une tablette de 7 pieds 1/2, on peut cultiver en pots de 6 centi- 
mètres environ 680 plantes ! Dans une serre à orchidées, l’amateur a 
encore la ressource de pouvoir suspendre dans l’espace aérien qui le 
sépare du faîte de la serre, 200 ou 300 plantes : soit environ 1,000 
plantes. 


115 


D’HORTICULTURE PRATIQUE 

faisant remarquer que ce prix de construction serait le 
même pour rétablissement d’une serre à amaryllis, à cactées, 
à camellias, ou à plantes de serre froide; la différence ne 
reposera donc que sur le coût du système calorifère. L’expé- 
rience , consacrée par une vingtaine d’années d’études com- 
paratives, a démontré que le système à l’eau chaude ou du 
thermosyphon est, de tous ceux qui ont été imaginés jusqu’à ce 
jour, le plus simple comme construction et le plus favorable à 
la végétation des plantes de serre en général. La dépense de 
l’appareil d’un thermosyphon et de sa pose serait d’environ 
450 à 500 francs pour quatre rangées de tuyaux en cuitre 
rouge, placées en deux lignes; soit 8 longueurs ou envi- 
ron 160 ou 225 pieds (65 à 70 mètres). En calculant les 
tuyaux en cuivre rouge de 6 centimètres de diamètre sur 
le pied de 7 francs le mètre courant, on arrive au chiffre de 
490 francs, et en admettant, d’après l’expérience, qu’une 
chaudière en cuivre, nécessaire pour chauffer les tuyaux, 
coûtât 125 francs, et que les frais imprévus ou indispensables 
(tels que grille, porte, maçonnerie, etc.) s’élevassent au 
maximum à 50 ou 60 francs, il s’ensuivra que, tous calculs 
faits, une serre à orchidées, chauffée en hiver à 18 et 20° cen- 
tigrades, aura coûté (chauffage et construction), environ 
950 francs, disons 1,000 francs! Beaucoup d’amateurs de 
plantes de serre froide ne reculent pas devant ces frais d’éta- 
blissement; et en supposant qu’une serre froide, construite 
sur ces données, coûte 75 francs pour l’achat du combustible 
nécessaire à la conservation des plantes , une serre à orchi- 
dées en coûtera 150 à 175, en admettant que l’on chauffe de- 
puis le 15 octobre jusqu’au 15 mai (1). Ajoutons que la mise 
de fonds pour le chauffage en tuyaux de cuivre représente tou- 
jours une valeur vénale de 55 à 55 pour cent de la dépense 

(1) Nos calculs sont portés au maximum; ainsi, pour la serre aux 
camellias, nous avons basé notre chiffre sur une consommation de 
4,000 kil. à 18 fr. les 1,000 kiU; et pour la serre aux orchidées, sur 
une consommation de 8,000 ou 9,000 kil. , pour une serre de 15 à 
16 mètres de longueur. 


1!6 JOURNAL 

primitive; et en supposant que l’amateur adopte des tuyaux 
en fer de fonte, la dépense sera d’un tiers au moins plus basse ; 
enfin, si, pour éviter cette première mise de fonds, la consi- 
dérant comme trop élevée, il adopte le système à l’air chaud, 
il pourra chauffer sa serre avec un calorifère dont la dépense 
ne s’élèvera guère plus qu’à 75 ou 100 francs. Dans ce der- 
nier cas, nous devons remarquer que l’air chaud intro- 
duit dans la serre devra, pour ne pas être préjudiciable aux 
plantes, recevoir une certaine dose d’humidité; car. étant 
forcé de passer sur des réservoirs d’eau fraîche, ce passage 
lui procurera des propriétés hygrométriques essentiellement 
bienfaisantes aux plantes soumises à son action. 

[La suite à un prochain numéro.) 


iUisffUattffs. 

CULTURE DE L’ARTICHAUT 

(Cynara scolymus, L.), 

CONSIDÉRÉE SOUS UN POINT DE VUE ÉCONOMIQUE ET LUCRATIF. 

Pendant longtemps on a considéré, et beaucoup de gens con- 
sidèrent encore, la culture des artichauts comme une affaire 
de luxe dans les Jardins; on croit aussi que cette bonne pro- 
duction végétale n’est et ne peut être admise que sur la table 
des personnes riches. Il peut en être ainsi dans les départe- 
ments, mais dans les grands centres de population elle est 
consommée en majeure partie par la nombreuse classe labo- 
rieuse. Durant toute la saison de ces fruits légumiers , les 
marchands les crient dans les rues de Paris, depuis l’aurore 
jusqu’après le coucher du soleil, en les annonçant et en les 
désignant par la tendresse^ la verduresse, dont la traduction 
littérale de ces mots veut dire, qu’ils sont fraîchement coupés 
et apportés le matin même au marché, d’où ils viennent d’être 
achetés. Ceux du lendemain et des jours suivants sont ven- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 117 

dus cuits par des femmes qui les promènent sur des éven- 
taires, à cinq ou dix centimes la pièce, selon leur grosseur. 
Les ouvriers, en général, font de l’artichaut une consommation 
assez grande et journalière , par la raison peut-être qu’il est 
plus facile à préparer. Ce sont eux qui en absorbent le plus; 
car on sait qu’à cette époque de l’année, la classe aisée est 
ordinairement à la campagne. Ce fruit convient presque à 
tout le monde et pourrait être servi tous les jours sur la 
même table, par suite des diverses préparations culinaires 
auxquelles on le soumet et qui permettent d’en faire un 
mets différent. Cuit, on le mange à la sauce blanche, à la 
vinaigrette, à la barigoule, en friture, à la sauce mayonnaise, 
au jus, etc. Cru, il est très-bon à la poivrade. En hiver on 
ajoute dans les ragoûts, comme accessoires, les fonds d’arti- 
chauts séchés au four. 

L’artichaut n’est pas délicat comme culture; il demande 
une terre forte, profonde, perméable ou sablonneuse, mais 
toujours un peu fraîche. Dans les terrains qui retiennent l’eau, 
les racines pourrissent facilement. Pour les conserver pen- 
dant l’hiver, on commence par couper les feuilles en novem- 
bre, à une hauteur de 25 à 50 centimètres. On les butte 
ensuite avec la terre du sol que l’on réunit en cône autour du 
pied, en ayant soin de ne pas en mettre sur le cœur. Lorsque 
les froids arrivent, on couvre le carré de fumier mélangé de 
feuilles de chêne, de platane ou de châtaignier, et pendant 
les fortes gelées, tous les matins, quand il fait beau, on enlève 
la couverture, qui est placée au faîte du petit cône , au milieu 
duquel se trouve alors l’artichaut, et tous les soirs on recouvre 
cette partie pour que les pluies froides, les verglas et la neige 
ne pénètrent pas dans le milieu de la plante. En couvrant et 
en découvrant, on devra avoir la précaution de ne pas mar- 
cher sur les artichauts quand les feuilles sont gelées, pour 
éviter la pourriture qui pourrait se communiquer à l’inté- 
rieur et qui finirait peut-être par détruire ou gêner considé- 
rablement les pieds au printemps suivant. Cette culture est 
celle usitée par presque tous les jardiniers, et tout le monde 


JOURNAL 

la connaît, à peu d’exceptions près, bourgeoisement parlant, 
c’est la plus commode et la plus répandue. On plante les arti- 
chauts en quinconce, à la distance de 80 centimètres environ 
en tous sens; vers la fin d’avril. Nous recommandons la sur- 
veillance la plus active sur les mulots et les taupes qui sont 
très-friands des racines pendant l’hiver. 

Quoique nous soyons parfaitement convaincu de la généra- 
lité de cette culture et de son succès, à peu près certain dans 
une partie des jardins de la France, nous croyons devoir faire 
connaître, afin de la propager, une méthode peu connue, en 
usage à Senlis chez beaucoup de cultivateurs d’artichauts. 
Chaque lecteur y puisera ce qu’il croira utile à ses intérêts. 

M. Doublet, jardinier à Senlis, auquel nous sommes rede- 
vable de ces renseignements pris sur les lieux, cultive les 
artichauts d’une manière permanente dans le même sol. Sa 
méthode, fort simple du reste, consiste à planter, au prin- 
temps, dans un terrain nu , des artichauts à la distance d’un 
mètre les uns des autres en tous sens , la première année. 
Entre chaque pied il plante des choux de Milan, qu’il récolte 
à l’automne. M. Doublet arrache, vers la fin de novembre ou 
dans le courant de décembre, une rangée d’artichauts entre 
deux, de manière que les lignes se trouvent alors espacées 
de deux mètres; il enlève au milieu, à peu près un mètre de 
largeur et à la profondeur d’un ou deux fers de bêche, la 
terre qu’il jette à droite ou à gauche des rangs conservés, afin 
de butter les artichauts restants, et qui doivent passer l’hiver. 
Il les couvre ensuite de paille et de feuilles, et les laisse dans 
cet état jusque dans les mois de mars et d’avril, époque à 
laquelle il les débarrasse de tout ce qui les environnait; il 
remplace la rangée qu’il avait supprimée à l’automne précé- 
dent par une nouvelle plantation de printemps, et au mois 
de décembre suivant, il arrache la vieille ligne qui se trouve 
avoir de 19 à 20 mois de plantation, dont la terre sert à but- 
ter la nouvelle rangée , selon la manière indiquée ci-dessus, 
et il continue ce travail indéfiniment. 

Ce procédé a pour but de rendre permanente, pour ainsi 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 119 

dire, la culture des artichauts dans un terrain à leur conve- 
nance, et de faire produire de beaux fruits qui sont en même 
temps plus nombreux sur le pied. Cependant on ne pourra 
employer cette méthode que dans des terres perméables et 
fraîches. Si on la mettait en pratique dans des terrains trop 
forts ou argileux, on aurait l’inconvénient de l’eau qui rem- 
plirait les fossés et qui pourrait, pendant les fortes gelées, 
détruire ou compromettre la plantation d’artichauts. Nous 
avons vu à Senlis une terre plantée en artichauts depuis plus 
de 60 ans sans interruption, par ce procédé trop peu connu. 
Par suite d’une culture bien dirigée comme celle que nous 
venons de décrire, le produit d’un hectare est considérable. 
Nous avons calculé avec M. Doublet que chaque pied rendait 
25 centimes en moyenne à son propriétaire; or, comme les 
artichauts sont plantés à un mètre de distance et qu’il y a 
40,000 mètres à l’hectare, le produit en recette est de fr. 2,500 
En ajoutant le montant de la vente de 10,000 


choux de Milan gros , à cinq centimes la pièce , ci 500 
On aura un total de fr. 5,000 


Les frais de loyer, de main-d’œuvre, de transport pour 
aller vendre les artichauts et les choux à la halle de Paris ou 
ailleurs, sont en raison de la capitale et du rayon d’appro- 
visionnement des grandes villes (4). 

A Rouen, la culture des artichauts diffère essentiellement 
des précédentes, et celle que nous allons indiquer est em- 
ployée depuis longtemps par M. Desmarest-Fremont, un des 
meilleurs jardiniers-maraîchers de la ville. Cette culture assez 
généralement suivie par les jardiniers de Rouen, est derenou- 

(1) Les personnes qui ne voudraient pas s’astreindre à venir vendre 
leurs artichauts sur les marchés de Paris, pourraient les adresser di- 
rectement à des facteurs connus à la halle sous la dénomination de 
ôompteurs; ces facteurs, dont la probité est à l’abri de tout soupçon, 
reçoivent les marchandises, les comptent , les vendent , en perçoivent 
le montant et le font parvenir aux propriétaires , ou le tiennent à leur 
disposition, après avoir prélevé pour leur peine une très-minime con- 
tribution. 


JOURNAL 

veler les plants tous les ans. Ils les plantent au printemps 
par œilletons, que les horticulteurs rouennais nomment aussi 
radons; ils les espacent de 60 centimètres, et ils placent entre 
chaque rang trois lignes de petits oignons grelot, ou des sala- 
des, ou enfin ils sèment des radis noirs et rouges de pleine 
terre. Quelque temps après, on récolte les radis, les salades 
ou les oignons, et dans la même place qui devient vacante, 
on y met des choux de Milan. On est dans l’habitude d’arra- 
cher les artichauts chaque année à l’automne, et pour leur 
faire passer 1 hiver, on les met en jauge dans les caves et 
celliers. Au printemps suivant on en détache les œilletons, 
que l’on plante de la manière et pour l’usage dont nous par- 
lons plus haut. 

M. Rouffîa, maître de pension à Paris, et qui s’occupe pas- 
sionnément d’horticulture et d’agriculture, nous a fait con- 
naître que, dans la principale récolte des mois d’avril et de 
mai, les jardiniers de Perpignan emploient un moyen bien 
simple pour faire grossir les pommes d’artichaut. Aussitôt, 
dit-il, qu’elles ont atteint une certaine dimension et qu’elles 
se sont suffisamment élevées sur leurs pédoncules, les jardi- 
niers placent à trois ou quatre travers de doigt, par en bas, 
une cheville en roseau, longue de cinq à six centimètres, qui 
traverse le pédoncule. Ils plient ensuite les feuilles supérieu- 
res de la plante pour les faire tomber sur l’artichaut qui, se 
trouvant ainsi privé du soleil, s’attendrit et grossit en même 
temps. Nous connaissons quelques amateurs des environs de 
Paris qui pratiquent ce moyen dont ils obtiennent un succès 
complet. Nous engageons à l’essayer. 

On pourrait facilement admettre les artichauts dans la cul- 
ture forcée, et depuis longtemps les primeuristes de Paris ont 
essayé cette plante sous bâches et sous châssis, où elle a par- 
faitement répondu aux espérances qu’ils en attendaient; ils 
n’ont pu donner suite à ce genre de culture, dans l’impossibi- 
lité où ils se trouvaient de soutenir la concurrence avec les 
artichauts du Midi, qui sont apportés par les courriers des 
malles-postes, pendant l’hiver et le printemps. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 121 

L’artichaut appartient aux cynarocéphales ; il est originaire 
de l’Europe méridionale ; il est vivace et il se reproduit de 
semis et par drageons. Sa floraison a lieu en août et septem- 
bre. On en connaît plusieurs variétés, telles que le violet, le 
gros camus , celui de Laon, etc., que l’on propage par œille- 
tons. La racine de l’artichaut est employée en médecine comme 
diurétique et apéritive. On dit que les placentas sont en outre 
aphrodisiaques. Une bonne plantation d’artichauts peut durer 
de cinq à six ans sans inconvénients, quelquefois plus long- 
temps. Bossin, 

Quai de la Mégisserie, à Paris. 


MALADIE DE LA VIGNE. 

Il est vraiment pénible pour un horticulteur d’avoir à s’ar- 
rêter sur un sujet aussi triste que celui-ci ; et certes, si notre 
devoir d’écrivain ne nous obligeait pas à le faire dans l’intérêt 
général, nous ne pourrions entamer une pareille matière sans 
une vive répugnance et sans serrement de cœur. Ce terrible 
champignon microscopique, V oïdium, cause ou corollaire de 
la maladie de la vigne, a de nouveau attaqué les ceps des 
serres. 

En France on s’est beaucoup occupé de trouver les moyens 
efficaces de combattre ce fléau : deux procédés sont particu- 
lièrement préconisés par les journaux français, l’un imaginé 
par M. Grison, le second par M . Bergmann . Celui de M. Grison, 
jardinier en chef des serres du potager de Versailles, con- 
siste dans l’emploi de l’hydrosulfate de chaux à l’état liquide 
et projeté sur les vignes à l’aide d’une seringue. Cet hydro- 
sulfate de chaux s’obtient de la manière suivante : on mêle 
intimement 500 grammes de fleur de soufre et un volume 
égal de chaux vive; on fait bouillir ce mélange dans une mar- 
mite de fonte ou de terre vernissée, en y ajoutant 5 litres 
d’eau; au bout de 10 minutes d’ébullition, on retire la mix- 
tion ; on prend le soin de bien remuer le mélange, et l’on 
obtient un hydrosulfate de chaux ti ès-sulfuré , très-soluble 


^22 JOURNAL 

dans l’eau. On retire la marmite du feu et on laisse reposer 
le liquide pour qu’il devienne clair; on décante, et on obtient 
ainsi des quantités indiquées environ deux litres et demi d’hy- 
drosulfate de chaux, que l’on conserve en bouteilles. 

Chaque litre d’hydrosulfate de chaux doit être étendu de 
100 litres d’eau avant d’être employé. On seringuera avec ce 
mélange ainsi étendu, dès que l’on s’apercevra de l’apparition 
du redoutable champignon. Un, deux ou trois seringuages 
suffiront pour le détruire. 

Ce procédé est très-simple et peu dispendieux, puisque les 
SOO grammes de soufre ne coûtent que 15 ou 20 centimes, et 
que la chaux vive coûte fort peu; de telle sorte qu’avec 
quelques centimes on peut préserver une centaine de mètres 
carrés d’espalier de l’atteinte du fléau dévastateur. Il est pré- 
férable à l’emploi du soufre en poudre sèche, parce que dans 
cette méthode il faut opérer à plusieurs reprises, et que l’on 
doit, avant de projeter la fleur de soufre, humecter les 
plantes afin que le soufre puisse s’y fixer. Le rapport de 
M. Gustave Heuzé {Revue horticole, mai 1852) est très-favo- 
rable au système de M. Grison. 

Observation. — Ne pourrait-on tenter l’emploi du chlorure 
de chaux, soit à l’état pulvérulent, soit liquide ? Dans ce der- 
nier cas, on met dans quarante litres d’eau un demi-kilo- 
gramme de sel ordinaire; un kilogramme et demi de chaux 
vive délitée, en faisant arriver un courant de chlore gazeux 
jusqu à saturation; on étend ensuite le composé d’une cer- 
taine quantité d’eau avant de l’employer. La question de la 
maladie de la vigne se complique de deux hypothèses : la pre- 
mière, qu’elle proviendrait de la superposition de nombreux 
cryptogames ou champignons ; la seconde, des attaques mul- 
tipliées d’insectes microscopiques alliés aux insectes qui sont 
cause de la gale et de la teigne chez l’homme et les animaux. 
C’est donc une question intéressante à étudier; car le soufre, 
à ses divers états de mélange, détruit les insectes, ranime les 
fonctions exhalantes. Le chlore et ses composés assainissent 
les lieux infectés de matières animales; le chlore dissous dans 


125 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

l’eau tue rapidement tous les êtres vivants et désinfecte l’air 
corrompu par des miasmes; il est donc à présumer qu’il 
assainirait les serres à raisins , et les débarrasserait promp- 
tement des éléments pernicieux qui les infestent ! 

La méthode de M. Bergmann, jardinier en chef de M. le 
baron de Rothschild, consiste dans l’application de la fleur de 
soufre sur la surface des tuyaux d’un thermosyphon. On 
mouille préalablement les tuyaux de chauffage, puis on les 
saupoudre de soufre pulvérisé; on chauffe jusqu’à ce que les 
tuyaux du thermosyphon soient brûlants. L’évaporation qui 
se dégage du soufre détruit la maladie de la vigne. En répé- 
tant cette expérience une fois ou deux par semaine, le cham- 
pignon aura entièrement disparu. D’après les observations de 
MM. Drouart, Angrand, Loyre, Léon le Guay, T. L. Jamin, 
Domage et Rouillard, délégués par la Société nationale d’hor- 
ticulture de la Seine pour se rendre au château de M. de 
Rothschild, à Ferrières, et examiner les moyens employés par 
M. Bergmann fils, il paraîtrait qu’en répandant la fleur de 
soufre de telle sorte qu’elle puisse être exposée dans la serre à 
l’influence des rayons solaires, on obtiendrait le même résultat 
satisfaisant. L’élévation de la température dans la serre suffi- 
rait donc pour permettre le dégagement du gaz sulfureux, et 
à tel point qu’il provoquerait même une toux désagréable. 

En essayant ces procédés, les cultivateurs doivent bien se 
garder de vouloir les simplifier en brûlant du soufre dans 
leurs serres à raisins; le dégagement de gaz sulfureux qui en 
résulterait suffirait pour détruire toutes les plantes soumises 
à cette influence délétère. 


SUR LE CERISIER A FEUILLES DE HOUX. 

La Société d’horticulture de Londres a introduit un arbris- 
seau à feuilles persistantes et de pleine terre, promettant de 
devenir une précieuse acquisition pour nos jardins. C’est un 
cerisier à feuilles luisantes, rappelant celles des houx, nommé 
par les botanistes cerasus ilicifolia (Nultall) ; il porte de pe- 


m 


JOURNAL 


tites cerises. Cet arbrisseau est originaire de la Californie, et n’a 
pas encore fleüri. C’est d’après un échantillon sec queM.Lind- 
ley en a donné une vignette dans le Paxton's Flower Garden de 



mai 1852, « afin, dit-il, que les nombreux possesseurs de cette 
plante, devenue maintenant assez commune, sachent à quoi 
s’en tenir sur le mérite de cette introduction. » Nous croyons 
qu’elle sera accueillie avec faveur par les amateurs d’arbris- 
seaux de pleine terre et même avec autant de plaisir qu’au- 
cune espèce du genre houx (ilex), si estimé maintenant. 


FLORAISON Dü PHÆDRANASSA CHLORACRA. 

Le genre Phœdranassa, voisin des Phycella, se compose 
jusqu’à ce jour d’un petit nombre d’espèces, dont trois seule- 
ment sont introduites dans nos cultures : 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 125 

Phœdranassa chloracra, Herb. (v. Flore des Serres et 
Jardins^ 1845, pi. 26); 

2® Phœdranassa obtusa ; 

5® Phœdranassa fuchsioides. 

La première est originaire du Pérou ; la troisième a été 
trouvée, en 1847, par les voyageurs de M. Linden, dans la 
province de Pamplona, à la Nouvelle-Grenade. La seconde 
appartient probablement au même pays. 

Ces magnifiques amaryllidées se sont jusqu’à présent mon- 
trées rebelles, non à la culture, mais à la floraison : elles 
végètent avec vigueur ; les bulbes grossissent, se multiplient, 
mais les fleurs n’apparaissent pas. 

Le hasard vient de mettre sur la voie du traitement qui 
semble devoir être employé. 

M. Desmet, pharmacien à Bruxelles, avait reçu de M. H. Ga- 
leotti, horticulteur à Saint-Josse-ten-Noode , un oignon de 
Phœdranassa chloracra, de moyenne grosseur. Il le laissa sec 
pendant l’hiver, et, au printemps, il le planta ou plutôt le posa 
sur la terre du pot : les racines s’enfoncèrent bientôt, et dès 
le mois de mars la hampe florale se montra ; la plante fleurit 
au commencement d’avril. C’est probablement cette culture 
qui convient le mieux aux plantes bulbeuses qui, comme les 
Phœdranassa, coburgîa, etc., s’épuisent par les nombreux 
caïeux qui se forment autour de la couronne des bulbes; la 
couronne n’étant pas enfoncée dans la terre, l’humidité ne 
vient pas favoriser la formation de ces caïeux, et toutes les 
forces de la plante peuvent se concentrer vers la production 
de la fleur. 

Nous engageons fortement les amateurs à renouveler cette 
expérience sur des oignons de Phœdranassa qu’ils placeront 
en pleine terre pendant toute la durée de l’été et qu’ils en 
retireront à l’automne. 

[Communiqué par M. J. Pltzeys.) 


126 


JOURNAL 


CULTURE DU FUCHSIA SERRATIPOLIA. 

Le fuchsia serratifolia peut, ajuste raison, être considéré 
comme l’une des plus belles espèces du genre fuchsia; il est 
très-facile d’en obtenir en fleurs pendant toute l’année, si l’on 
a soin d’avoir un certain nombre de pieds que l’on fait suc- 
cessivement reposer et dont on excite la végétation à deux 
ou trois époques différentes de l’année. 

Les amateurs commettent une grave erreur en rempotant 
immédiatement le fuchsia serratifolia après qu’il a cessé de 
fleurir (vers avril), et en le plaçant dans une température 
chaude; en effet, ils le forcent à pousser de suite et ne lui 
accordent aucun repos, repos dont toute plante doit jouir 
pendant un certain temps, sous peine de la voir péricliter. On 
n obtient par cette méthode de culture que des plantes très- 
richement feuillées , mais fleurissant à peine ou même nul- 
lement. 

On doit, aussitôt que la floraison des fuchsia serratifolia 
est achevée , diminuer graduellement les arrosements ; une 
semaine ou deux après on les placera dans quelque coin 
perdu de la serre froide, et on ne leur accordera que juste la 
quantité d’eau nécessaire pour que la terre des pots ne de- 
vienne pas trop sèche. Les pieds peuvent ainsi reposer sans 
inconvénients pendant neuf ou dix semaines; alors on enlève 
les plantes hors des pots en secouant toute la vieille terre ; on 
raccourcit les racines trop allongées et on les rempote dans 
un mélange de deux parties de terre de gazon argileuse, d’une 
partie de terreau de feuilles et d’une partie de fumier con- 
sommé ; on ajoute à ce compost quelques morceaux de char- 
bon de bois et d’os concassés , en prenant le soin de donner 
un bon drainage aux pots. Placez vos plantes ainsi rempotées 
dans une bonne serre tempérée ou dans une bâche un peu 
chaude, pour activer le développement des pousses : des 
seringuages et quelques arrosements d’engrais liquides ac- 
tiveront la formation des nouveaux rameaux. On peut enlever 
quelques jets latéraux et inutiles lorsque les plantes poussent 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 127 

trop vigoureusement, et bientôt elles marqueront fleurs. C’est 
ainsi que des exemplaires rempotés en avril ou mai com- 
menceront à fleurir en août et continueront leur floraison 
jusqu’en janvier et février. Les pieds rempotés en juillet suc- 
céderont aux plantes de février, et ainsi de suite. Il est tou- 
jours bon de faire profiter à ce fuchsia des beaux jours de 
nos étés, pour qu’il puisse durcir son bois; en biver on le pré- 
serve de la gelée. 

Il est à présumer qu’un traitement analogue conviendrait 
aux fuchsia macrantha et spectabilis. 


CORRESPONDANCE. 

A Monsieur F. aux Ecaussines. — Par votre lettre 
du 12 courant, vous nous demandez de vous indiquer un 
moyen pour détruire une mauvaise plante qui a envahi des 
plantations de jeunes arbres dans un terrain pierreux et 
calcaire et les ensemencements de luzerne que vous y avez 
faits. Cette mauvaise plante, que l’on nomme chez vous 
pas-d'âne, est probablement le tussilago farfara de Linné, 
plante se plaisant dans les terrains pierreux et secs et dans 
les terrains humides et argileux. Elle produit de longues ra- 
cines traçantes et de grandes feuilles lisses en dessus et du- 
veteuses en dessous. Nous pensons que c’est cette plante à 
laquelle vous faites allusion. C’est en effet un véritable fléau 
pour l’agriculture. Nous ne saurions vous indiquer de remède 
efficace pour vous en débarrasser en ce moment; le plus sim- 
ple serait de faire arracher et extirper ces maudites plantes, 
en utilisant les bras des jeunes travailleurs de votre com- 
mune. Après vos récoltes, faites défoncer profondément le 
sol pour ramener au jour toutes ces racines pernicieuses, 
qu’au moyen d’un râteau on enlèvera alors de la superficie. 
Si la plante en question était la cuscuta europœa, var. minor, 
le cas serait plus grave; et le seul remède connu jusqu’à ce 


i28 JOURNAL D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

jour serait de brûler les parties de votre champ infestées par 
cette plante, bien autrement dangereuse que le tussilago^Ldi 
cuscuta est à tiges sarmenteuses, s’entortillant autour des vé- 
gétaux qui l’entourent et les étouffant bientôt dans leur 
étreinte terrible; un seul pied de cette plante (que nous 
avons vu ravager des milliers d’hectares de plantations en 
Amérique) est capable de faire périr, dans l’espace de trois 
mois, une surface de 8 ou 9 pieds de circonférence. On doit, 
pour se débarrasser de cette plante étouffante, se résoudre à 
mettre le feu aux portions attaquées. 

Bien que la demande de notre correspondant s’adressât 
plus particulièrement à un agronome et qu’elle ne rentrât 
nullement dans les attributions de notre journal, nous y ré- 
pondons, parce qu’elle touche en quelque sorte à la Botanique 
dans ses applications pratiques. H. G. 


AVIS DIVERS. 

Notre correspondant M. François Guillaud nous prie de 
faire savoir à nos lecteurs qu’il peut fournir 100 noyaux de 
bonne qualité du beau néflier du Japon { Eriobothrya japo- 
nica) au bas prix de 75 centimes ! 

Les amateurs pourront adresser leurs commandes par let- 
tres afiranchies, à M. François Guillaud, pépiniériste àHyères 
(département du Var), en indiquant la voie par laquelle iis 
désireraient recevoir les objets demandés. Toute commande 
ne dépassant pas 25 francs sera expédiée contre rembourse- 
ment. 


chargé 3e~homI)reuses verrues apparentes et rapprecirccis 
d’un gris tirant sur le fauve ; sépales et pétales linéaires-lan- 

5. — JUILLET J852, 9 



JOURNAL 


D’HORTICIIITUKE PRATIQUE. 


PLANTi: FLEURIE FIGURÉE DANS CE NUMÉRO. 

EPIDENDRUM YERRÜCOSÜM (Lindley). 

(Bot,Reg.^ t. Ll, 1844..) 

C’est avec un véritable plaisir que nous nous empressons 
de mettre sous les yeux de nos lecteurs amateurs de la fa- 
mille si intéressante et si variée des Orchidées, la représen- 
tation fidèle de ce gracieux Epidendrum ; le dessin a été exé- 
cuté d'après nature sur un bel exemplaire fleurissant en ce 
moment dans notre serre ; nous sommes donc heureux 
d’offrir une planche très-exacte d’une plante peu répandue 
et digne de figurer dans toute collection d’orchidées. 

V Epidendrum rerrueosum a des pseudobulbes ovés sub- 
pyriformes plus ou moins lisses, d’un vert tendre plus ou 
moins enveloppés pardessquammes fibreuses grisâtres, mou- 
chetées, mesurant 2 à 2 1/2 pouces de hauteur et 3 pouces de 
circonférence vers leur partie inférieure ; feuilles au nombre 
de deux, souvent de trois sur les jeunes pseudobulbes, 
étroites, longues de 10 à 13 pouces, lisses, assez épaisses, ob- 
tuses ou plutôt à extrémité échancrée, arrondie, un des lobes 
plus court et plus étroit que l’autre ; du sommet des pseudo- 
bulbes s’élève entre les feuilles un scape se terminant par 
une panicule parfois ramifiée de G, 8 ou 10 grandes fleurs 
d’un rose lilacé rappelant le coloris des Lælia et du Lycaste 
Skinneri; ce scape ainsi que les pédicelles et les ovaires, est 
chargé de nombreuses verrues apparentes et rapprochées 
d’un gris tirant sur le fauve; sépales et pétales linéaires-lan- 

N® 5. — JUILLET 1852, 9 


JOURNAL 

céolés sub-égaux acuminés , étalés , rose lilacé à taches irré- 
gulières plus foncées (taches colorées que présentent presque 
toutes les fleurs rosées, lilacées ou d’un pourpre tendre); la- 
belle trilobé, à lobes latéraux courts subfalciformes, se tou- 
chant en un faible point de contact au dessus du gynostème, 
roses, striés ; lobe central oval, subacuminé, très-grand, à 
bords crénelés, légèrement ondulés et infléchis, rose à stries 
divergentes d’un beau pourpre. Gynostème rose pourpré vers 
l’opercule, d’un beau vert à la base. Odeur très-agréable. 

Nous avons reçu cette belle espèce du Mexique, de la pro- 
vince de Michoacan ; elle croît sur les chênes, dans les forêts 
avoisinant la ville de Morelia, à une hauteur absolue de 
7,000 pieds. 

Culture des Orchidées épiphytes, — Nous avons remarqué 
qu’elle préférait, à la culture en pot, d’être fixée sur un mor- 
ceau de tronc d’arbre suspendu dans la serre. 

J^ortifulturc étrang^rf. 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

SERRE CHAUDE. 

cissus discaior (Bltjme). — SvNON. : Cissus marmorea, Hort. 

On peut ranger ce Cissus parmi les plus belles plantes 
grimpantes de serre chaude; la nature l’a paré de feuilles 
marbrées à teintes métalliques, chatoyantes, impossibles à 
rendre en peinture, et que l’on ne saurait mieux comparer 
qu’au fastueux coloris du plumage de certains oiseaux-mou- 
ches, ou aux nuances changeantes de quelques étoffes de soie 
de Lyon! Quel magique effet doit produire cette plante dans 
une serre, alors que ses feuilles, soumises à l’influence des 
rayons lumineux, frappant sur elles sous des angles diffé- 
rents, offrent au spectateur ici des teintes pourpres , viola- 
cées, nacrées; là des reflets métalliques, pourprés, vert-olive 


131 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

et veloutés! Si nous ne craignions d’étretaxé d’enthousiasme, 
nous n’hésiterions pas à adjuger à ce Cissiis la suprématie des 
plantes d’ornement. 

Voici ses caractères spécifiques : tiges grimpantes noueu- 
ses, deux écailles d’un vert pâle au centre, à bords pourprés 
à chaque nœud; vrilles d’environ six pouces de longueur, 
rose tendre; feuilles alternes, cordées à la base, dentelées en 
scie, acuminées, à veines réticulées; les plus grandes feuilles 
ont une longueur de 7 pouces 1/2, sur 3 1/2 dans leur plus 
large diamètre; pétioles de 2 ou 3 pouces de longueur, cana- 
liculés et d’un rouge foncé. La face inférieure des feuilles est 
d’un beau pourpre tirant sur le rouge (comme dans le Cissîis 
velutma hort.); la face supérieure présente premièrement 
une bande large à la base de la feuille et diminuant graduel- 
lement vers la pointe; cette bande, d’un beau violet pourpré, 
velouté, chatoyant, occupe environ le tiers de la surface du 
limbe ; de cette bande se ramifient de nombreuses bandelet- 
tes d’un vert olive en se dirigeant vers les côtes latérales de 
la feuille; près de leur jonction avec ces côtes elles forment 
entre elles un entrelacement des plus agréables à la vue; en- 
fin, le bord de la feuille est orné d’une ceinture de brillante 
couleur de laque. L’espace qui sépare les côtes latérales et les 
veines divergentes présente des renflements nombreux. On 
dirait que la feuille a été soumise à l’action d’un repoussoir. 
C’est probablement à cette ondulation de la face supérieure de 
la feuille que l’on doit attribuer le chatoiement velouté si agréa- 
ble qui constitue la beauté du Cissiis discolor. Les feuilles en 
vieillissant présentent des veines bordées d’une ceinture vert 
tendre, et l’espace qui les sépare les unes des autres devient 
d’un gris de perle ; de telle sorte que ces nouvelles teintes 
ajoutent encore à l’aspect ornemental de la plante ; et par 
suite de sa croissance rapide le contraste entre ses nouvelles 
et ses vieilles feuilles est très-remarquable. 

Cette belle plante fait l’admiration des amateurs anglais et 
excite leur convoitise ; elle appartient aux célèbres horticul- 
teurs Rollisson de Tooting (près Londres) qui font reçue pen- 


132 


JOURNAL 

dant l’aiUomne de 1851. Elle est originaire de File de Java^ 
où elle croît dans les vallées humides des régions basses, en 
société du terrible toxicaria (le fameux Upas)^ d’J- 

roïdées gigantesques, des Amorphophallus campanulatiis et 
gigantem, de différentes espèces intéressantes de FtmSy dont 
une porte des feuilles semblables à celles de notre saule ordi- 
naire, etc. 

Culture, — Le Cissus discolor exige la serre chaude; c’est 
surtout dans la serre humide et ombragée des Orchidées 
qu’il croîtra avec vigueur; on le plantera dans un mélange 
de terreau de feuilles, de terre de bruyère, d’argile douce et 
de terre tourbeuse légère, rendu suffisaniment poreux par 
l’addition d’une certaine quantité de gros sable ; on aura soin 
de lui donner un bon drainage au moyen de grands tessons 
placés au fond des pots. On lui accordera en été de copieux 
arrosements et seringages , et beaucoup d’ombre; vers octo- 
bre ou novembre on diminuera graduellement les arrose- 
ments jusqu’en février, de t^lle sorte qu’on ne lui donnera 
que la stricte quantité d’eau nécessaire pour entretenir un 
peu de fraîcheur aux racines. 

Ce même traitement s’applique au joli Cissus velutma 
hort,, qui, bien qu’inférieur en beauté à son rival javanais, 
mérite cependant d’étre cultivé dans toute serre chaude 
humide, tant à cause de sa croissance rapide que par ses bel- 
les feuilles, pourpres en dessous et d’un vert purpurin velouté 
en dessus, et par ses vrilles pourprées, que l’action de la cha- 
leur et deriuimidité allongent prodigieusement (1), jusqu’à ce 
qu’elles atteignent le sol inférieur où elles vont s’enraciner et 
émettre de nombreuses radicelles, imprimant ainsi à la serre 
qui héberge le Cissus un cachet tropical. 

passiaora alba (LiNK et Otto). 

Espèce grimpante; feuilles lisses, trilobées; pétioles munis 
à leur centre d’une paire de glandes ; fleurs solitaires d’un 


(1) Quelques-unes de ces vrilles avaient acquis dans notre «erre à 
orchidées un développement de plus de 3 mètres de longueur! 


D’BORTICCLTURE PRATIQUE. 155 

ï)eau blanc. Elle se rapproche du Passiflora Raddiana (de 
Candolle). 

Uette jolie passiflore fleurit abondamment depuis le mois 
de mai jusqu’au mors de septembre, et produit un grand nom- 
bre de fruits de la grosseur d’une noix (i). 

Cidture des passiflores de serre chaude. 

osicidium ciicuiiatuïii (Lindley) (iii Paxtofd S Flower Gar- 

derij juillet i8â2). — Synon. : Leochilus sanguinolentiis 

(Lindley). {Bot. Reg. 1844.) Famille des Orchidées. 

A la page 50 de cette année, nous avons fait mention, dans 
notre revue florale des serres belges , de cette jolie plante ; 
mais le saYant botaniste M. Lindley, ayant appelé, par un bon 
dessin, l’attention des amateurs sur cet oncidium, il est de 
notre devoir de compléter la courte analyse que nous en 
avions donnée. 

Pseudobulbes ovales , allongés , à côtes peu marquées. 
Feuilles oblongùes lancéolées. Grappe simple; sépale supé- 
rieur et pétales ovales, un peu herbacés, égaux ; les latéraux 
unis en ùii seul corps concave oblong bidenté. Labelle en 
forme de cœur et panduriforme, à deux lobes, à base garnie 
d’une ligne de poils; colonne courte à oreillettes arrondies, 
courtes près de la base ; fleurs à pétales d’un rouge foncé et 
â labelle bilobé violet, moucheté de pourpre (Lindley). 

Dans notre compte rendu cité plus haut, nous avons indi- 
qué des pétales et des sépales verdâtres, un labelle d’un beau 
blanc parfois rosé, pointillé de violet-pourpré; M. Linden, 
l’introducteur à l’état vivant de VOncidium cucullatiim, nous 
a fait remarquer que la plante que nous avions observée est 
une variété du type ; circonstance qu’au reste indique 
M. Lindley, dans son article sur cette orchidée, lorsqu’il dit 
que cette espèce varie un peu dans la couleur des fleurs, qui 
sont parfois d’un coloris plus rosé que dans la plante figurée 
dans le Paxtons Flower Garden; elle varie également dans 


(1) Extrait du Paxton^s Flower Garden. Juillet 18o2, avec vignette. 


JOURNAL 


J 54 

la forme du labelle; variations assez communes dans les 
orchidées épiphytes des régions alpines tropicales. 

nfaxiiiaria eion^^ata (Lindley), dans Paxtofi’s Flowev Gar- 
derie miscellanées, juillet, n® 556. — Famille des Orchidées. 

. Cette espèce appartient à la section des Maxillariœ race- 
mosœ [xylohia] ; et, comme toutes les plantes de cette sec- 
tion, offre peu d’attraits ; fleurs assez nombreuses à pétales 
et sépales jaunâtres, à labelle rouge brun charnu verru- 
queux, à odeur vireuse rappelant celles de la ciguë et de 
certains herademn; le mérite de cette espèce (si c’en est un) 
réside dans ses longs pseudobulbes (6 à 8 pouces de Ion* 
gueur) cylindriques d’un beau vert luisant surmontés de 
deux grandes feuilles lancéolées. 

Ce Maxillaria a été introduit récemment de Guatemala en 
Angleterre par M. Skinner. Nous le possédons dans nos 
serres depuis 1846; il nous a été envoyé de la pro- 
vince d’Oaxaca (Mexique méridional) par feu notre voyageur 
M. C. Jurgensen ; il fleurit en ce moment dans notre serre. 

Odoiitog:ios.suin anceps (Klotzsch). Famille des Orchidées. 

Petite orchidée brésilienne à fleurs vert jaunâtre, à labelle 
blanc, portées sur un scape aplati, à bords tranchants : 
espèce intéressante pour le botaniste, mais de peu de valeur 
pour un amateur d’orchidées brillantes. 

2^ SERKE FROIDE. 

Aottis DriiBiiiMondii ( MooRE ), dans Gardeu CompanioHy 
juillet 1852. Famille des Légumineuses. 

Espèce très-florifère de la Nouvelle-Hollande, et obtenue 
chez les horticulteurs anglais A. Ilenderson et compagnie de 
Fine Apple Nursery, de graines envoyées par M. Drummond ; 
elle est caractérisée par des branches poilues, raides, étalées 
et divergentes; feuilles disséminées, pétiolées, linéaires; ca- 
lice poilu à dents presque égales. Fleurs d’un jaune brillant; 
l’étendard arrondi est marqué à sa base par une bande 
zonaire d’un rouge vif. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 135 

Oastroiofoium calyciuum (Bentham). Famille des Légumi- 
neuses. 

Très-belle espèce également introduite de la Nouvelle- 
Hollande par MM. Ilenderson et compagnie. Les branches 
sont lisses ; les feuilles sont opposées (parfois ternées) ellip- 
tiques , glauques et terminées par une longue pointe aiguë , 
et leur base est garnie de deux stipules épineuses; fleurs dis- 
posées en grappes terminales ou axillaires , très* grandes ; 
l’étendard est d’un orange foncé à base marquée d’un point 
jaune marginé de cramoisi ; les ailes sont d’un cramoisi foncé; 
ovaire velu. Ce sera une bonne acquisition pour la serre froide. 
Gastroiobium TelutiBBiini (Lindley), dans Püxton S Flower 
Garclen, juillet 1852. Famille des Légumineuses. 

Encore une jolie plante introduite par MM. Henderson, 
caractérisée par de très-petites feuilles à surface veloutée, à 
fleurs d’un bel orange vif ; se rapproche beaucoup du Gas- 
trolobium hilobum, 

oxyiobiiim ovalifoliiim (Meisner). — Synon. : Gastrolobium 
pyramidale (Moore). Famille des Légumineuses. 

Nous avons déjà indiqué dans notre dernier numéro 
(p. 102) cette magnifique plante sous le nom de Gastrolobium 
pyramidale (figuré dans Garden Companion, juin 1852). Si 
nous y revenons, c’est que le savant botaniste Lindley a véri- 
fié que cette plante n’était pas une nouveauté scientifique 
(bien qu’elle soit une nouvelle introduction dans les cultures) 
comme le croyait M. Moore; elle a été décrite par le botaniste 
Meisner , d’après des échantillons récoltés par Preiss à la 
Nouvelle-Hollande. Il était donc urgent de prévenir les ama- 
teurs de cette synonymie dont on pourrait abuser. 

Acacia inarginata (RoBERT BrOWN). 

Synon. : Acacia trigona (Alph. de Candolle). 

Acacia celastrifolia major hort, 

M. Lindley indique dans le Paxton's Flower Garden 
(juillet 1852) cette plante comme étant un joli arbrisseau à 


136 


JOURNAL 


feuilles d’un vert foncé et à fleurs d’un jaune vif. Elle a été 
introduite par MM. Henderson et compagnie, et exposée sous 
le nom à' Acacia celastrifolia major. Cette espèce se distin- 
gue de V Acacia celastrifolia par ses pbyllodes (feuilles) 
étroites, courbées, et ses épis plus courts. 

Nota, — V Acacia marginata des horticulteurs serait 
généralement, d’après M. Lindley, V Acacia celastrifolia! 

cestrum warczewicæiî (Klotzsch), Allg, Gart, Zeitwig , 
novembre 1831. Famille des Solanées-Cestrinées. 

Ce nouveau Cestrum découvert par M. Warczewicz dans 
l’Amérique centrale, se rapproche du Cestrum aurantiacum ; 
il s’en distingue par des feuilles d’un vert plus éclatant et 
par ses fleurs d’un jaune plus foncé. Fleurit en novembre. 

Tetratheca ericæfolia (Smith). Famille des Trémandracées. 

Disparue des collections depuis nombre d’années, cette 
jolie plante vient d’être réintroduite en Angleterre grâce aux 
soins de MM. Henderson de Fine Apple Nursery (Londres); 
c’est un sous-arbrisseau toujours vert, à branches dressées, à 
feuilles linéaires semblables à celles des bruyères ; générale- 
ment disposées par verticilles de cinq ou six, quelquefois 
disséminées. Vers l’extrémité des branches et de l’aisselle 
des feuilles naissent les fleurs, formant ainsi des épis feuillés 
très-élégants ; chaque fleur présente un calice à quatre sé- 
pales ovales subaigus et une corolle à quatre pétales oblongs, 
obtus, d’un lilas pourpré; les anthères sont de couleur foncée 
à extrémités jaunes, enfin les fleurs exhalent une odeur très- 
douce et suave rappelant celle du Cyclamen persicum, 

3® PLEINE TEKRE. 

Weis;elia lutea hortul. 

Hâtons-nous de dire que ce soi-disant Weigelia n’est pas 
une nouveauté; et nous nous associons entièrement aux 
idées exprimées par M. Herincq [C Horticulteur français, n®?, 
juillet 1852), pour détromper les amateurs qui pourraient se 
laisser prendre à cette nouveauté de contrebande ; le Weigelia 


D’HORTICüLTÜRE pratique. 157 

lutea n’est autre chose que le Diermlla lutea ou Diervilla 
canadensts ; Lonicera diervilla, etc., connus et cultivés de- 
Î3uis nombre d^années. 

Oiaiithns scoticus et Gardiieri hortul. 

Le Dianthus scoticus est un fort joli œillet mignardise, à 
fleurs doubles, variant du fond blanc au fond pourpre foncé ; 
le Dianthus Gardneri présente de grands pétales découpés’ 
tantôt à fleurs blanches à points roses , tantôt à fleurs roses 
plus ou moins nuancées. Ces deux œillets appartiennent à 
M. Vilmorin et Compagnie de Paris (Herincq, Horticul. 
français, juillet 1852). 

Cheiranthiis niiiiiamis (Herincq), Hort. français, juillet 
1852 {giroflée de Delile). 

M. Herincq a donné un beau dessin de cette jolie plante 
dans r Horticulteur français; il n’en connaît ni l’origine ni la 
provenance, mais il suppose qu’elle pourrait être originaire 
de 1 île de Madère par les affinités botaniques qu’elle pré- 
sente avec les Cheiranthus mutahilis et scoparius; quoi qu’il 
en soit, cest une excellente acquisition pour léS jardins; 
elle est peu délicate, supporte parfaitement nos frimas sans 
abris. 

Ce nouveau Cheiranthus forme de petites touffes buisson- 
neuses à feuilles linéaires semblables à celles de la giroflée 
jaune, mais plus étroites; à fleurs d’un rouge foncé en nais- 
sant et prenant ensuite une couleur violacée lie de vin. 

Elle provient des cultures de M. Bacot, horticulteur, route 
d Allemagne, à la Villette, et de M. Lierval, horticulteur, rue 
Andreine à Passy, chez qui M. Herincq l’a vue en fleurs. 

Cette giroflée donne facilement des graines que l’on doit 
semer en septembre ou octobre ; on conserve le jeune 
plant sous châssis froid où la gelée ne puisse pénétrer ; 
vers la fin d’avril on le repiquera à l’air libre et bientôt il 
fleurira abondamment,. 

Il paraît que cette plante a déjà reçu différents noms, tels 
que : Cheiranthus angustifolius et tenuifolius. 


JOURNAL 


iôB 

ttùse». 

Parmi les roses nouvelles nous citerons les suivantes : 
Triomphe de Paris, gloire de France, madame Bornage, 
Jules Margottin, baron Heeckeren, obtenues par M.Margottin 
et couronnées à l’exposition de la Société nationale d’horticul- 
ture de la Seine du 9 juin ; le deuxième prix a été partagé 
entre MM. Marest et Fontaine. M. Marest, pour une rose du 
nom de Léon Kotschouhey ; M. Fontaine, de Châtillon, pour les 
roses nommées : belle Andalouse, dame aux Camellias, Paul 
Fontaine, Gretry, Florian, Recamier, etc. ; entin les roses de 
M. H. Jamin, portant pour noms : madame Fr emiot, William 
Griffith, Caroline de Sansal, Rosine Margottin, etc., sont 
autant de belles conquêtes dans ce charmant domaine delà 
rose, dont le nom seul semble évoquer des parfums. Les col- 
lections françaises de nouveaux pélargoniums ont offert cette 
année de beaux gains, tels que rosea striata, beauté de Montpel- 
lier, boule de feu, elegans, docteur Andry à pétales roses élé- 
gamment frisés, etc. Parmi les gains les plus heureux on cite 
un grand nombre de pélargoniums à grandes fleurs, comme 
dans les variétés dites de fantaisie, et dont les cinq pétales 
présentent de larges macules produisant ainsi un effet très- 
remarquable de symétrie dans la disposition des couleurs. 
Ce gain précieux a été obtenu par M. Duval, jardinier de 
31. James Odier, à Bellevue près Paris. 

On cite quelques jolies nouveautés d'œillets depoële {Dian- 
thus barbatus) obtenus à Paris par 31. Vincent, horticulteur, 
et par un amateur, 31. Hennepaux. Les variétés du nom de 
madame Gabriel Delessert, comtesse Léonce de Lavergne, 
Gertrude, madame Bossin, sont très-remarquables. 

En Angleterre, nous trouvons à citer parmi les nouvelles 
introductions de bonnes plantes de pleine terre, unilex lepta- 
cantha, Lixdley, introduit de la Chine par 31. Fortune; les 
feuilles mesurent 6 pouces de longueur et deux de largeur; 
puis le Lonicera fragrantissima, Lindley, également intro- 
duit par 31. Fortune du bienheureux empire céleste. Ce nou- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 159 

veau chèvrefeuille est à feuilles persistantes ; il commence à 
fleurir dès le mois de janvier ; fleurs blanchâtres, assez pe- 
tites, nombreuses, exhalant un parfum des plus suaves, 
combinant l’arome pénétrant de la fleur d’oranger à la déli- 
cate et douce odeur du chèvrefeuille ordinaire. 

Le Liliiim giganteum (Wallich) a fleuri en Angleterre 
cette année pour la première fois; ce lis gigantesque avait 
atteint une hauteur de près de 10 pieds ; - il est originaire du 
Népal où il croît dans des forêts humides et sombres situées 
à une élévation de 7,000 à 9,000 pieds au-dessus du niveau 
de la mer, où, par conséquent, la température n’est pas très- 
forte. — D’après les notes du major Madden, qui envoya des 
graines de ce splendide lis, il se plaît dans un sol noir formé 
de humus végétal, et ses bulbes se trouvent toujours à la sur- 
face de la terre. 

i^ortifuiturc belge. 

REVUE FLORALE BELGE. 

La température tropicale que nous éprouvons depuis quel- 
que temps rôtit nos parterres, et sèche les plantes de nos 
serres 5 ce n est quà force d’arrosements que nous pouvons 
ranimer une végétation surprise par des chaleurs soudaines 
succédant à plusieurs semaines de pluie et de froid; aussi 
trouvons-nous peu de plantes remarquables en fleurs ; et s’il 
y en a, les possesseurs les réservent pour les expositions, sur- 
tout pour celle de Bruxelles qui promet d’étre fort brillante; 
nous signalerons dans notre prochain numéro les plantes 
méritantes, et le résultat des principaux concours ; car c’est 
en appelant l’attention sur ces concours, en proclamant les 
noms des lauréats, en indiquant les bonnes plantes, que l’on 
entretient, que 1 on attise même ce feu sacré de l’horticulture; 
(‘t bien que plus d un prosélyte de Flore, semblable à la vio- 
lette, préfère se cacher sous sa discrète et modeste couronne 


JOURNAL 


liO 

de feuilles, loin du bruit du monde, le plus grand nombre,- 
semblable au lis majestueux, ou au radieux helianthus du 
Pérou, aime â se faire admirer, à faire apprécier ses mérites, 
a recevoir un éloge pour ses labeurs; cet amour-propre si 
bien placé, suivant nous, ne serait-il pas plus utile au dé- 
veloppement du goût de la floriculture, que cette modestie 
effarouchée qu’on pourrait presque taxer d’égoïsme ? 

M. Eufefeld, jardinier de S. M. le Roi des Belges, au châ- 
teau royal d’Ardennes, nous a fait parvenir un très-joli bou- 
quet à'antirrhinum, niajus var. 'pamculata (muflier , ou 
gueule-de-lion). Ce bouquet se composait de plusieurs varié- 
tés obtenues de semis en 4850 et en 1851 ; plusieurs de ces 
semis sont très-remarquables par suite des larges bandes 
roSes et purpurines qui relèvent un tube jaune sulfurin ou 
blanchâtre. Le mufle est orangé dans certaines variétés â lobes 
purpurins, veinés, mouchetés ou zébrés. Nous engageons 
M. Eulefeldà exposer ces jolies variétés, pour que les ama-' 
teurs puissent les- apprécier. 


iUisceUattfcgf. 

SCR LES niVERSES MÉTHODES 

DE MBLTIPLIER NOS ARBRES FRCITIERS. 

La propagation et la multiplication d’une espèce de fruits 
que nous estimons pour ses qualités ne peut s’opérer que 
par le moyen de bourgeons ou de rameaux pourvus de bour- 
geons pris de la mère plante. 

Les bourgeons et les rameaux sont plantés en terre ou 
entés sur d’autres plantes; dans le premier cas ils forment 
une plante franche de pied, dans fautre une plante greffée. 
Des bourgeons pourvus d’une petite portion de bois et d’é- 
corce fournissent un excellent moyen pour multiplier la vigne, 
les rosiers, camellias et autres plantes de ce genre; une por- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. U'I 

tion (1 ecorce, pourvue de son bourgeon et insérée sous l’é- 
corce d’une autre plante s’appelle écusson, et l’opération elle- 
même écussormer. Un rameau encore en communication avec 
la plante mère placé dans le sol et dans le but de lui faire pous- 
ser des racines, se nomme marcotte ; l’opération de mettre un 
rameau se trouvant dans les mêmes conditions en contact 
avec une autre tige, de manière qu’il puisse en résulter une 
réunion intime des deux organes, s’appelle greffe par appro^ 
che. Un rameau séparé de la mère plante et placé dans une 
condition propre à pousser des racines et continuer à croî- 
tre, et s’il reçoit sa nourriture directement du sol, se nomme 
On nomme scion, le rameau pris d’une plante et enté 
sur une autre. 

Bien que toutes ces méthodes offrent une grande différence 
apparente, elles ne sont réellement que très-identiques. C’est 
en effet du bourgeon et du scion eux-mêmes que se dévelop- 
pent les principes vitaux, devant servir soit à la guérison des 
blessures, soit à la réunion des organes, avec cette différence, 
que si le milieu qui entoure les gemmes ou les scions est la terre, 
il se forme des racines du bourrelet qui se développe à leur 
base, tandis que si les organes destinés à multiplier la variété 
se trouvent en contact avec les parties d’une autre plante, il 
ne se produit pas des racines, mais des fibres cellulaires et 
des vaisseaux qui s’étendent, pour ainsi dire, entre l’écorce et 
le bois du sujet. 

Le bourrelet se développe de la sève descendante du scion 
ou de la bouture. (Matière plastique, cambium, c’est-à-dire, 
de la même substance qui fournit le matériel des nouvelles 
couches de bois qui se forment annuellement entre l’écorce 
et le bois.) 

Le cambium est plus abondant au printemps (avril, mai) 
et depuis le milieu de juillet jusqu’à la fin d’août, ainsi aux 
époques où le bouturage ot la greffe se font ordinairement.; 
au moment où l’écorce se sépare sans difficulté du bois. Ce 
cambium est dans la réalité une substance épaisse, transpa- 
rente, composée d’organes élémentaires naissants. 


m JOURNAL 

Lorsqu’on examine au microscope une petite portion de 
bois, on découvre deux sortes de vaisseaux ou de fibres, les 
uns verticaux, les autres horizontaux, qui se croisent, et 
comme le scion a une organisation identique, il paraîtrait à 
peu près indifférent que les parties analogues fussent exac- 
tement appliquées les unes contre les autres, ou que l’on ap- 
pliquât l’écorce sur le bois ou celui-ci sur le liber, ou enfin 
écorce sur écorce, liber sur liber; car partout se rencontre 
une organisation analogue. Mais ce qu’il importe de considé- 
rer, c’est que chacune de ces parties offre dans son organisa- 
tion des modifications qui exigent que les parties similaires se 
touchent, afin que la réunion soit prompte et intime. Le sys- 
tème horizontal est du reste celui par lequel la réunion s’ef- 
fectue. 

De ce qu’il vient d’être dit, il résulte que si des fentes et d’au- 
tres lésions se remplissent de granulations (cambium), c’est 
au système horizontal qu’il faut l’attribuer, c’est le système 
vivace ou générateur de l’arbre. Avec cette sécrétion latérale 
de matière granulée se mêle la sève descendante provenant 
des feuilles dont le résultat est la cicatrisation de la bles- 
sure. 

Comme la sécrétion de cambium est la plus forte dans le 
voisinage d’un bourgeon, il est évident qu’il faut avoir égard 
à cette circonstance dans la taille des boutures et des greffes, 
c’est-à-dire , qu’on tranche les boutures au-dessous d’un 
nœud, et dans la taille d’un scion on commence la coupe lon- 
gitudinale à partir d’un bourgeon. Il est du plus grand avan- 
tage pour la guérison de la plaie que le bourgeon inférieur 
du scion soit aussi près que possible de la coupe horizontale 
du sujet. 

Les jeunes et tendres racines d’une bouture cassent au 
moindre attouchement, de même que le scion ou le jeune 
rameau provenant d’un autre genre de greffe se séparent du 
sujet greffé avec une facilité surprenante. La réunion solide 
s’établit seulement au bout de quelque temps et à l’aide de 
fibres ligneuses et de faisceaux de vaisseaux qui seuls peu- 


D’HORTÎCULTURE PRATIQUE. 145 

vent donner aux nouveaux organes la solidité qui manque au 
tissu cellulaire pur. La réunion cellulaire ou le bourrelet qui 
se forme entre la greffe et le sujet sert à transmettre la nour- 
riture absorbée par les racines au scion, dans lequel il est 
transformé en cambium. 

Celui-ci forme entrePécorceetle bois du scion une nouvelle 
couche de bois, d’où partent des fibres qui s’étendent jusque 
dans la substance du sujet. 

Dubreuil dit la même chose ( Théorie et pratique de la 
culture des arbres fruitiers). Les gemmes du scion dévelop- 
peront en peu de temps des feuilles, et celles-ci transformeront 
la sève qui s’élève du sujet en cambium ; les fibres qui se for- 
ment à la base des feuilles descendent le chemin humide entre 
l’écorce et le bois pour se répandre dans la tige du sujet. 

Chez les boutures et les marcottes, ces fibres descendent 
dans les racines, les fortifient et les solidifient. 

La multiplication de nos arbres fruitiers par boutures et 
marcottes n’a point encore donné de résultat satisfaisant ; 
nulle part on ne trouve des individus francs de pieds. Pour- 
quoi une foule d’arbres qui se multiplient si facilement par 
la greffe ne reprennent pas par boutures, est un fait qui n’a 
pas encore reçu d’explication. Le seul auteur qui cite une 
foule de résultats favorables au sujet de ce genre de multi- 
plications est Agricola , médecin qui a vécu à Ratisbonne 
en 1712 (1). 

Rien n’existe plus aujourd’hui des plantations curieuses de 
cet homme. 

Un moyen dont il s’était servi milite cependant beaucoup 
en sa faveur. Il est connu que certaines boutures plantées en 
terre forment facilement des racines, mais que celles-ci se 
pourrissent promptement dès qu’on les arrose, par exemple, 
Gmkgo biloba. L’humidité absorbée trop tôt est la cause pro- 
bable de ce phénomène. 


(1) Nieuïve en ongehoorde dog in de natuur loelgegvonde queekkonst, 
Amst., 1719. Allemand, 1784. 


iu JOURNAL 

Agricola a ‘entouré ses boutiiTes ligneuses , c’est-à-dire la 
partie qui se trouve dans la terre^ d’une espèce de cire assez 
fragile appelée par lui momie. Il la composait de quatre livres 
de poix noire etd’une livre de térébenthine. 

C’est dans ce mastic liquéfié au petit feu qu’Agricola plon- 
geait ses boutures; un essai que M. Lucas, jardinier chef à 
Hahenheim, a fait avec ce procédé n’a pas réussi, attendu que 
le mastic s’était trouvé trop tenace. 

James Bearnes, horticulteur anglais très-expérimenté, parle 
d’une méthode de multiplier les arbres fruitiers par boutu- 
res, qui lui aurait réussi à souhait. Il a coupé avant l’iiiver 
des boutures de pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers, pê- 
chers, qu’il a plantées ensuite sur une couche tiède chauffée 
par des feuilles d’arbres, couvertes d’une couche d’argile 
épaisse de trois pouces, mêlée avec de la poussière de char- 
bon de bois. La couche fut couverte de faisceaux de branches 
fines. 

Bearnes dit que chaque rameau d’arbres feuillés peut être 
conduit à former des racines et servir à multiplier fespèce, 
lorsque les matériaux nécessaires à l’opération sont employés 
avec discernement. — Puisque Bearnes traite de cette matière 
importante aussi vaguement et n’entre dans aucun détail suî 
les différences qui ne peuvent pas manquer d exister entre 
les diverses espèces d’arbres fruitiers par rapport à la forma- 
tion plus ou moins prompte des racines, il est probable que 
la chose n’est point assez sûre pour la recommander. 

Pépin, se basant sur de nombreuses expériences, recom- 
mande de couper les boutures des plantes ligneuses en au- 
tomne plutôt qu’au printemps. Mais il n’affirme pas d une 
manière positive qu’il a réussi à faire reprendre des boutures 
de pommiers et de poiriers. 

On ne connaît pas d’autres méthodes de multiplier les 
arbres fruitiers par boutures, se basant sur des principes 
rationnels, car la méthode de ficher les boutures dans une 
pomme ou pomme de terre, souvent préconisée, ne mérite 
pas d’être mentionnée. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 145 

L’art de multiplier les arbres fruitiers par marcottes n’a 
pas trouvé non plus son application chez nous. Nous n’avons 
pas, à ce qu’il paraît, la patience des Chinois qui, dit-on, ont 
souvent recours à ce mode de multiplication, en entourant à 
une certaine hauteur le rameau d’une couche d’argile qu’ils 
tiennent constamment humide. Voici comment procèdent les 
Chinois : un rameau qui a déjà porté est scarifié en plu- 
sieurs endroits, en faisant des incisions tranversales dans 
l’écorce; ils y appliquent ensuite une couche de bouse de 
vache et d’argile qu’ils affermissent d’une couche de mousse. 
Au-dessus ils suspendent un vase d’où l’eau tombe par 
goutte. Après deux ou trois ans la couche de terre serait en- 
tièrement remplie de racines formant une motte enlacée de 
fibres qui naissent des incisions ; on coupe ensuite la branche 
et la plante. S.... 

{La suite au prochain numéro.) 


NOTICE SUR LE CHÊIROSTEMON PLATANOIDES. 

Le Chéirostemon platanoüles, H. B. K. y est un grand 
arbre, habitant les régions élevées et froides du Mexique. Il 
est introduit dans les jardins de l’Europe depuis un grand 
nombre d’années; mais son apparition dans les cultures 
Lelges est plus récente : c’est en 1858 que nous l’avons nous- 
même fait parvenir à Bruxelles de graines récoltées dans son 
lieu natal. Quelque intérêt s’attache à cette magnifique ster- 
CLiliacée (bombacée) ; en effet, on n’en connaissait même au 
Mexique que deux individus : l’un à Toluca, dont la plantation 
remonterait à plus de 500 ans ; le second, bouture ou obtenu 
de graine du premier dans le jardin botanique de la ville de 
Mexico. L’individu de Toluca était à peu près mort lorsque 
nous le vîmes en 1856. Il était encore un objet de vénération 
des Indiens qui croyaient retrouver un symbole de l’ancienne 
religion de leurs aïeux et un souvenir de la splendeur et de 
la civilisation de leurs souverains ; aussi cet arbre était-il 
sacré, et il l’est encore ; et un Européen risquerait fort sa vie 
ÎS° ». — JUIN i8S2. 10 


146 JOURNAL 

s’il s’avisait de tenter de prendre des branches du saint 
arbre de Toluca. Jusqu’en 1858 on ignorait complètement, 
même à Mexico, le lieu de naissance du Chéirostenion ; 





D’HORTICULTURE PRATIQUE, 147 

lorsque nous eûmes, pendant le cours de nos explorations 
botaniques vers la mer du Sud, le bonheur d’en découvrir de 
vastes forêts. C’est à 45 lieues au sud de la ville d’Oaxaca, 
près de la jolie petite ville de Sola, au milieu des montagnes 
calcaires, gneissiques et granitiques que le hasard nous con- 
duisit sur des sommités situées à 8,000 et 9,000 pieds de hau- 
teur absolue au-dessus du niveau de la mer où croissaient 
des milliers de Chéirostemom, des bambous^ des Opuntia, la 
splendide fougère Allosurus Karwinskii et une foule de 
plantes intéressantes, rares et inconnues. Qu’on juge de notre 
joie en découvrant V arbre sacré de Toluca, chargé de fleurs 
et de fruits, croissant sous un ciel généralement nébuleux, 
sous une température moyenne de 8 à 40® centigrades, etdans 
des localités où parfois le thermomètre descend à zéro. Le 
Chéirostemon platanoïdes appartient donc légitimement à 
la flore du Mexique. Les anciens Mexicains nommaiént cet 
arbre macpalxochiquahuitl , mot composé signifiant arbre à 
fleurs en forme de main ; les Espagnols en firent Varbol de 
las manitas, et les Indiens des environs de Sola et de Zêta 
l’appellent pa/o yaco ^imano de Leon^ son écorce, d’une so- 
lidité et d’une ténacité extraordinaires, est utilisée par les 
indiens pour lier les poutres de leurs cabanes ; ces lanières 
résistent mieux à Faction de l’air et de l’humidité que les 
meilleures cordes de chanvre ou de pitte. 

Le chéirostemon présente de grandes feuilles alternes, 
lobées, tomenteuses, de grandes fleurs en forme de cloche 
évasée d’un rouge plus ou moins foncé d’où sortent cinq 
grandes étamines figurant assez la serre d’un oiseau de proie. 
Il a fleuri à Paris en 4850, et au jardin des plantes de Mont- 
pellier depuis plusieurs années. 


OBSERVATfOAS SUR LES PLANTES DE SERRE FROIDE. 
Monsieur le rédacteur. 

L’appel que vous adressez à tous les cultivateurs belges ne 
pouvait me trouver sourd; Il y aura bientôt vingt ans que^ 


148 JOURNAL 

dans un autre journal d’horticulture, j’appelais l’attention 
des amateurs sur l’importance de ces communications, m’ef- 
forçant d’en donner l’exemple, malheureusement peu suivi. 
J’ai repris la plume à votre sollicitation, cherchant parmi les 
choses que j’ai sous les yeux, ou dans mes souvenirs, ce qui 
pourrait être utile à vos lecteurs et à la science que j’aime, 
pour tous les moments de paix et de bonheur qu’elle m a 
donnés. Mais alors seulement j’ai compris combien, depuis 
vingt ans, les circonstances avaient changé, et combien était 
restreinte aujourd’hui la part que nous autres, pauvres petits 
amateurs, relégués loin des grands centres du mouvement 
horticole, pouvons apporter dans le rapide et fructueux 
échange de notions utiles, dont les journaux spéciaux, les asso- 
ciations d’horticulture, les fêtes florales, sont les fréquents et 
puissantsvéhicules. Quand toutes les sourcesde la science sont 
ouvertes et coulent à pleins bords, quelle valeur peuvent 
avoir nos études incomplètes et nos expériences écourtées ? 

Et cependant, en y réfléchissant davantage, j’ai fini par 
penser que nos petites collections , moins soumises aux ca- 
prices de la mode que celles des principaux centres horti- 
coles, plus lentement amassées, conservées avec plus d’atta- 
chement et de persévérance , avaient aussi , pour le progrès 
définitif, leur utilité incontestable; qu’elles étaient comme le 
creuset où viennent aboutir, en dernier lieu, les plantes d’in- 
troduction nouvelle, et où disparaissent peu à peu ces mille 
nouveautés sans avenir, ces objets d’un engouement passa- 
ger, tandis qu’un petit nombre de plantes s’en dégage et 
vient augmenter successivement le trésor des choses éternelle- 
ment belles et éternellement admirées. 

Voilà donc notre rôle nettement défini : donner la consé- 
cration ou l’exclusion finale ; laisser tomber dans l’oubli ce 
qui n’a qu’un intérêt de curiosité momentanée, et conserver 
avec affection , perfectionner par des soins assidus , ce qui 
mérite réellement et cette affection et ces soins. Ainsi il est 
bien entendu que dans ce que je vais dire, il ne s’agit pas de 
nouveautés, mais au contraire de plantes connues et suffi- 


D’HORTICÜLTÜUE PRATIQUE. Ii9 

samment éprouvées , mais trop peu cultivées , soit que la 
mode les repousse sans raison ni justice, soit que les ama- 
teurs , sans guide pour diriger leurs choix , mal renseignés 
sur les procédés de certaines cultures spéciales , se décou- 
ragent au milieu des tâtonnements et des mécomptes qui les 
attendent. 

Je ne dispute point des goûts; j’aime toutes les fleurs et 
j’admire comme un autre une collection de camelliay d’axa- 
lea, de pélargonium richement fleuris ; mais outre la mono- 
tonie qui résulte de la répétition continuelle du même feuil- 
lage, du même port, des mêmes formes florales, il faut 
compter que le règne de ces belles collections est essentielle- 
ment éphémère ; qu’après un mois environ de jouissances, 
l’amateur est livré, pour le reste de l’année, à des travaux 
sans dédommagements, et qu’une saison défavorable, un ac- 
cident, une faute, peuvent le priver du fruit de ses peines. 
Puis toutes ces variétés que la spéculation crée à l’infini 
ne valent, la plupart, que par leur nouveauté; il faut rempla- 
cer, renouveler, acheter et multiplier sans cesse, et telle 
plante qui a coûté des années de culture n’a plus, au bout 
du compte, aucune valeur aux yeux des collectionneurs. 

Il n’en est pas ainsi de ces types originaux, de ces espèces 
nettement tranchées, que la nature a jetés çà et là dans 
quelques contrées privilégiées du globe, et qui , parvenus 
dans nos jardins, y garderont leur place aussi longtemps que 
le bon goût conservera ses droits. Dirigés de ce côté, les 
efforts de l’amateur, ses soins de tous les jours, ses études 
assidues, ont leur récompense durable et créent des richesses 
dont la valeur peut s’accroître avec le temps, dont l’intérêt 
et la beauté, du moins, sont en raison de l’âge et de la force 
des exemplaires cultivés. Et puis, voyez quelle infinie profu- 
sion et quelle merveilleuse variété de formes î Port, feuilles, 
fleurs! quelle imagination humaine, si féconde, si capri- 
cieuse, si folle qu’on la puisse supposer, eut rêvé ces mille 
découpures de feuillage, ces contrastes incessants d’aspects et 
de coloris , cette élégance inimitable ou ces bizarreries sans 


m 


JOURNAL 


nom, prodiges de la création , que la science nous montre 
soumis, jusque dans leurs écarts les plus fantastiques, à des 
lois simples et immuables ! ! 

Les amateurs exclusifs ne savent pas ce qu’ils dédaignent 
de jouissances vives et toujours renouvelées, de sujets d’ob- 
servations ou piquantes ou profondes, en négligeant la culture 
de ces innombrables espèces que toutes les contrées chaudes 
ou tempérées du globe ne cessent d’exposer à nos yeux. Pour 
en donner une idée , et arriver en même temps à cette revue 
d’espèces connues et éprouvées, mais trop négligées, qui fait 
l’objet principal de cette lettre, prenons la serre froide seu- 
lement, et dans ce genre de culture, une spécialité, les ar- 
bustes ligneux de la Nouvelle-Hollande, du Cap et de quel- 
ques régions froides de l’Amérique tropicale, qui se cultivent 
et prospèrent ensemble et exigent à peu près les mêmes 
soins. 

Nous rencontrons tout d’abord cette immense tribu des 
Légumineuses , sur laquelle vous avez publié récemment un 
excellent article. Et à propos de cet article , permettez-mol 
d’appuyer et de compléter les préceptes utiles qu’il rem- 
ferme. J’insiste d’abord sur la nécessité d’un bon drainage, 
consistant en un lit peu épais de tessons de pots ou de frag’ 
ments de briques , réduits à la grosseur d’une fève tout au 
plus, pour les petits exemplaires, plus gros pour les fortes 
plantes; du gravier, du gros sable, même de la mousse 
hachée, remplissent assez bien le même but. La composition 
du sol doit varier suivant les espèces ; et s’il n’est pas pos- 
sible de ramener toutes ces modifications à une règle absolue, 
du moins peut-on dire en général que les espèces naines, 
très-ligneuses , à rameaux grêles et à racines très-menues , 
exigent un sol léger, composé presque exclusivement de 
bruyère et de gros sable, que l’eau des arrosements traverse 
rapidement sans y séjourner. Les plantes de cette structure 
demandent des soins attentifs et ne peuvent longtemps souf- 
frir ni l’humidité, ni l’extrême sécheresse. Plus la dimension 
des espèces s’accroît, plus leur végétation est vigoureuse et 


D'HORTICULTURE PRATIQUE. m 

élancée, plus leurs racines sont fortes, épaisses, charnues et 
coriaces, plus il importe d’augmenter la proportion de terre 
argileuse, sans cependant dépasser le tiers ou le quart pour 
la plupart, et la moitié pour un petit nombre. Je ne conteste 
pas qu’on ne puisse cultiver beaucoup de plantes dans la 
terre franche pure, mais je nie l’utilité de ce procédé. Il faut 
bien entendre d’ailleurs qu’il s’agit de la terre franche, terre 
à blé, argile douce sableuse, et non d’argile pure, d’argile 
plastique, qui serait funeste à toutes les plantes. Il ne faut 
pas craindre que cette addition de terre franche force la 
croissance des arbustes et leur donne des dimensions incom- 
modes ; c’est le contraire qui arrive, un sol compacte et alu- 
mineux engendrant des rameaux plus trapus et plus vigou- 
reux, conséquemment plus florifères que la terre de bruyère 
ou le terreau de feuilles. Le terreau de couches et tous les 
engrais animaux doivent être proscrits ou à peu près de cette 
culture spéciale. La considération de la nature des racines 
doit surtout guider le cultivateur ; ainsi les Rhododendrum ^ 
qui ont une végétation très-vigoureuse , mais seulement des 
racines capillaires, ne viennent bien qu’en terre de bruyère 
pure ou mêlée de sable. J’appuie aussi tout particulièrement 
sur le pincement et la taille, opérations essentielles dans la 
plupart des cas, utiles toujours. Il est impossible de n’être 
pas frappé de la différence qu’il y a entre un exemplaire 
soumis à une taille intelligente et un autre abandonné à lui- 
même. Je sais telles plantes, réputées fort médiocres, et négli- 
gées parce qu’on ne les a vues que grêles , étiolées et mal 
fleuries, qui deviennent charmantes lorsqu’on les transforme 
en arbustes réguliers, rameux et chargés de fleurs. Les plus 
belles espèces même reçoivent, de cette culture bien enten- 
due, une force, un éclat, une splendeur de floraison qu’on 
ne leur soupçonnait pas. Et si cette règle est vraie en géné- 
ral, combien ne devient-elle pas plus essentielle quand il 
s’agit, par exemple, de ces arbustes de l’Australie, si raides, 
si grêles, et dont les fleurs sont souvent fort petites? Montrez- 
en quelques rameaux épars, imparfaitement fleuris, ce sera 


152 JOURNAL 

curieux, rien de plus; mais produisez-les en épais buissons 
ou en arbres miniatures, à tète ronde et touffue, donnant 
des fleurs sur chaque branche, et alors c’est une grâce inimi- 
table, un aspect gai, mignon et original tout à la fois, qui 
manquent rarement de séduire les yeux. 

Je voudrais, dans l’intérêt de nos horticulteurs, qu’ils tiras- 
sent parti de ces observations, moins pour s’étudier à élever 
des exemplaires parfaits, que pour se faire une règle de don- 
ner de bonne heure à leurs multiplications un commencement 
de façon, qui se perfectionnerait entre les mains de l’ama- 
teur, au lieu de les laisser s’étioler et se déformer sans 
remède, et préparer ainsi, à celui qui les reçoit, des décep- 
tions inévitables. En attendant que cette pratique intelligente 
s’établisse généralement , j’engage les amateurs à ne deman- 
der que des plantes jeunes, qu’on puisse encore diriger plu- 
tôt par le pincement que par la taille. 

Ces observations ne s’appliquent pas seulement aux Légu- 
mineuses, mais à la plupart des arbustes de serre froide, je 
dirais volontiers à tous, s’il n’y avait des exceptions tenant au 
mode particulier de végétation de certaines espèces. C’est l’ob- 
servation qui doit guider dans l’emploi de cette méthode ; ainsi 
dans le genre Acacia, \e platyptera, précieux par sa floraison 
hibernale, veut être élevé en buisson et rabattu près du pot 
après chaque floraison; le rotimdifolia , au contraire, dont 
les rameaux sont pendants, doit former un petit arbre à tête, 
jolie miniature qui donne jusqu’à épuisement ses petites 
fleurs jaunes ; le cultriformis, à son tour, l’une des espèces 
les plus précieuses, s’élève avec une vigueur qu’il faut mo- 
dérer de bonne heure en lui faisant donner beaucoup de 
branches au moyen de pincements réitérés, tandis que le 
cordifolia donne une profusion de petits rameaux sans exiger 
presque de soins. 

P. E. De Püydt. 

{La suite au prochain numéro,) 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


m 


©rrljtôces* 

(troisième article.) 

Dans notre dernier article sur les Orchidées, nous avons 
démontré qu’un millier de francs est une somme plus que 
suffisante pour la construction, le vitrage, la pose et l’achat 
des tuyaux de chauffage ; que ce chiffre était pris au maxi- 
mum, et que beaucoup d’amateurs pourraient, à moins de 
frais, se passer la fantaisie d’une serre à Orchidées. Ce point 
éclairci, une autre question vient naturellement se poser 
ici ; la serre est achevée, il s’agit de la meubler des gracieuses 
plantes pour lesquelles la construction a été élevée; quel 
choix doit être fait parmi le nombre immense d’espèces? Le 
commençant hésitera naturellement, lorsque armé de ces lon- 
gues listes de catalogues d’horticulteurs, il n’y trouvera au- 
cune indication pour le guider , sinon que des prix discor- 
dants entre eux. Si certains prix lui plaisent par leur extrême 
modération, ils semblent aussi par cela même enlever le 
prestige de la rareté et de la beauté. Serait-ce une vieillerie on 
une drogue? se dira l’amateur; et, par contre, si des prix éle- 
vés sont à ses yeux une condition de beauté et de rareté dans 
les Orchidées , l’addition pourrait lui causer parfois une cer- 
taine désaffection pour ces aimables plantes. Pour obvier à ces 
deux inconvénients, nous offrons à nos lecteurs orchidophiles 
une liste des espèces les plus remarquables et les plus dignes 
d’être cultivées ; plusieurs d’entre elles sont encore rares et par 
conséquent d’un prix élevé, surtout si on veut les avoir d’une 
certaine force; nous les indiquerons par un astérisque (*) (1). 

Acineta {peristeria) Barherii. Aerides BrooTiii{crispum)» 

— Humboldtiû — odoratum. 

Acanthophippium bicolor. Fleurit — quinquevulnertim, 

facilement. Toutes les esp. à' Aerides sont irès- 

Aerides affine» belles et d’une floraison assez facile. 


(T) Par un prix élevé nous voulons faire allusion aux espèces de moyenne 
force d’une valeur passant oO francs. 


JOURNAL 





154 

Anguloa Clowesii, Fl. jaunes, gran- jours rare, exige quelques soins 
des. en hiver. 

— Ruckerii. Fl. brunâlres. — Splendide Orchidée fa- 

— purpurea. Magnifique nouveaolé cile à fleurir. 

que nous avons pu admirer en — Très-belle espèce, 
fleurs. — Mossiœ. De culture facile, parfois 

Les Anguloa sont d’une culture rebelle à fleurir, 

facile et fleurissent volontiers; les — P?‘weLV. Belle plante, facile à cul- 
fleurs sont remarquables par leur tiver. 

volume, par la beauté de leurs cou- — Perrinii. Belle plante fleurissant 
leurs et par leur forme. trop rarement. 

Barkeria spectabilis. Jolie espèce un Tous les Catfleya^ à l’exception du 
peu difficile. Cattleya Forhesii (qui ne laisse pas 

— Lincîleyana et Skinneri. Belles d’avoir son mérite), sont dignes d’at- 

espèces des terrains rocailleux, tirer l’attention des amateurs. 

Bletia campanulata, La plus belle Chysis aurea et hractescens. Belles 
du genre. Orchidées épiphytes, la dernière 

— hyacinthina. Jolie plante. surtout est tr. -distinguée par ses 

Brassia hrachiaia. Très-belle es- fleurs d’un beau blanc; florai- 

pèce, florifère. son et culture faciles; pour bien 

— lanceana. végéter et fleurir, on doit laisser 

— ZawrewcecfTîa. Très - florifère et pendre les pseudo-bulbes. 

très-jolie. Cirrhœa Russelliana. Jolie et cu- 

—macrostachya. Très-florifère et rieuse Orchidée. 

très-jolie. Coryanthes macrantha. Orchidée 

— inaculata el verrucosa. Très-flo- fort remarquable un peu diffi- 

rifères et très-jolies. cile à cultiver el à fleurir. 

Les Brassia sont des Orchidées Cycnoches barbatiim^ chlorochiliini^ 
d’une culture el d’une floraison très- Lindleyiy Loddigesii y macula^ 

faciles, el leurs fleurs sont grandes, tum, Pescatoreiy ventricosum y 

curieuses el durent longtemps. et pentadactylon y sont autant 

Burlingtonia rigidüy décora y ve- d’espèces fort curieuses, fort 

nusta y candida sont de très- belles, de floraison facile, mais 

belles espèces à fl. gracieuses. d’une conservation un peu diffi- 

Calanthe masiica. Belle Orchidée cile en hiver. 

terrestre. Cymbidium aloifolium. Ancienne 

--ver atri folia. Une des plus belles espèce, mais toujours belle. 

Orchidées connues. Cypripedium insigne y venustuniy 

Cattleya Acklandiœ. Belle espèce en- harbatum,purpuratum el spec- 

core rare. tabile. Belles espèces déjà ré- 

—amethystina. Très-jolie espèce , pandues, puis les Cypripedium 

facile à fleurir. * caudaium y javanicum , ^Zo- 

—bîdbosa. Difficile à fleurir. tviiy espèces nouvelles de toute 

—crispa. Une des plus belles Orchi- beauté et encore rares, 

dées connues; facile à cultiver Cyrtochilum Bictoniense. 
et à fleurir. — hastatum. Très-bonne espèce fleu- 

purpurea. rissanl facilement el durant plu- 

—c/#rma. Fl. jaunes; assez difficile, sieurs semaines. 

préfère la culture sur bois. — leucochilum. Egalement facile el 

—guttata. Belle espèce; demande belle; fleurs odorantes. 

une certaine taille pour fleurir. — maculatum. Florifère et facile de 
— lahiata. Magnifique espèce tou- culture. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. m 


Cyrtopodium Andersonii et pwic- 
tatiim. Piailles magnifiques as- 
sez difficiles à faire fleurir. 
Dendrobium aggregatum. 

— Dalhomieanmn. Magnifique esp. 
à grandes fl. blanches teintées 
de rose, deux larges macules 
pourpres au labelle. 
—chrysanthum. Belle Orchidée à 
floraison facile. 

--densiflorum. Belle Orchidée à flo- 
raison facile. 

— Deronianum. T vès-hd]e plante. 
—fimbriatmn. Également belle et 
facile. 

var. oculatum. Superbe. 

— forniosum. A grandes 11. blanches. 
—moschatum (Wallich). Synony- 
mies : Dendrobium calceolus; 
Dendrobium cupreum. A gran- 
des fl. couleur nankin , macu- 
lées et rayées de pourpre. 

— nobile. Une des plus belles Orchi- 
dées connues, alliant le mérite 
d’une culture facile à ceux d’une 
croissance rapide et d’une florai- 
son abondante; fl. rosesà labelle 
violet. 

-—Pterardii y Paxioniiy secundum y 
triadeniumj Gibsoni; belles es- 
pèces. 

Superbe Orchidée, mais 
un peu trop rebelle à fleurir; 
port majestueux. 

En général toutes les especes du 
genre Dendrobium sont à belles 
fleurs; mais plusieurs exigent une 
certaine taille pour développer leurs 
fleurs. 

Epidendrum Cinnaharinnm . Flori- 
fère, nombreuses fl. vermillon- 
nées. 

— macrochilum et surtout ses va- 
riétés : 

— nigro-roseiim et roseo-purpu^ 
reum. Superbes plantes. 

— phœniceum. Bonne esp. odorante. 
— sceptriim. Magnifique espèce très- 
florifère. 

• — Slampfordianum. Florais. un peu 
difficile, mais de grande beauté. 
— vitellinum. Espèce remarquable, 


mais d’une culture et d’unè con- 
servation un peu difficiles. 

— replie aiiim. 

— verrucosum. Espèce figurée dans 
notre journal. 

— rhizophorum. Belle espèce alliée 
à ^epidendrum cinnabarinum^ 
— erubescens. Une des plus belles 
Orchidées épiphytes; difficile à 
conserver ; hampes portant 80 
à 100 fl. roses; très-rare. 

— arhuscula. Espèce ayant le port 
d’un petit arbrisseau, grappes 
de fl. brun chocolat. 

Pria rosea. Jolie espèce florifère. 
Galeandra Baueri. Superbe Orchi- 
dée mexicaine de culture facile, 
à fl. violettes belles; rare. 

Les Galeandre BlancheUi , Devo- 
niana Qicristata sont de tr.-bel. esp. 

Galeotiia grandiflora. Superbe Or- 
chidée à fl. mesurant 8 ou 10 
centimèt. de diamèl., odorante; 
malheureusement très-rare. 
Gongora maculataei^e^ nombreuses 
variét. : atropurpurea,fulgiday 
Buckerianay etc. Charmantes 
plantes très-faciles à cultiver, 
fleurissant très-régulièrement et 
très-propres à orner des cor- 
beilles suspendues dans la serre. 
Goodyera discolor {Hœfnaria)^ es- 
pèce très- répandue, jolie par 
son beau feuillage velouté et ses 
fl. d’un blanc argenté. 

Govenia superba. Belle Orchidée 
terrestre ; assez rare. 
Grammatophyllum muttijîorum et 
specisoum. Belles espèces java- 
naises, mais défloraison difficile. 
Grobya Amherstiæ. Belle Orchidée 
brésilienne. 

Hùulletia Brocklehurstiana et 

peliæflora. Semblables par le 
port aux Slanhopées et produi- 
sant de magnifiques fleurs. 

H untleya meleagris^violaceaei mar" 
ginata. Esp. un peu délicates, 
mais donnant facilement leurs 
belles fl. d’un bleu violacé. 

Lcelia acuminata. Très-jolie espèce 
à fl. lilas; facile. 


m JOURNAL 


Lœlia albida. 

— anceps. Superbe espèce à grandes 
fl. d’un rose purpurin 5 facile à 
culliver et à fleurir. 

Batlieriana, Variété plus belle 

que le type. 

— cinnabarina et flava. Deux jolies 
espèces brésiliennes, ne fleuris- 
sant pas très-facilement, à moins 
d’être assez forles. 

— furfuracea J grandifora et maja- 
lis. Charmantes Orchidées mexi- 
caines, un peu difliciles. 

- — pedunculata, Fl.rosesj assez facile 
et florifère. 

— *superbiens. En vérité, superbe 
Orchidée à grandes fl. d’un rose 
purpurin J port d’un CatUeya; 
culture faciiej floraison printa- 
nière certaine. 

Lepfotes hicolor. Jolie espèce très- 
facile; fl. assez grandes , blan- 
ches à labelle rose foncé. 

Lycaste aroinaticaeibalsamea. Deux 
esp. d’une conservation et d’une 
fleuraison faciles; fl. nombreu- 
ses, orangées, très-odorantes; 
dans le Lycaste balsamea les fl. 
sont plus grandes, plus ouvertes 
que celles du Lycaste aromatica. 

— Deppei et macrophyUa» Espèces 
faciles, d’un faciès semblable, 
\q L ycaste Deppei est préférable 
comme belle fl., le Lycaste ma- 
crophylla comme port. 

— gigantea {Heyndr.). Très -belle 
esp., mais ne fleurissant pas assez. 

Harrissonii. Magnifique Orchidée 

répandue dans les collections 
sous le nom de CoJax; de facile 
culture, mais quelquefois ca- 
pricieuse pour émettre ses gran- 
des et belles fl. 

— Skinneri et ses variétés. Une des 
plus belles et des plus faciles à 
cultiver et à fleurir de toutes les 
Orchidées; fl. roses, grandes, 
parfois mouchetées, zébrées, etc. 
De premier choix dans la serre. 

Maxillaria tenuifolia. Jolie espèce 
fleurissant facilement; fl. rouge 
vif mouchetées. 


Maxillaria picta et variété major. 
Très-jolie espèce , fleurissant 
très-facilement; fl. odorantes. 
Miltonia bicolore candidat Clowe- 
sianaj Moreliana (superbe es- 
pèce), Pineliij Russelliana y 
spectabilisj sont autant de bon- 
nes et belles espèces et de flo- 
raison assez facile. 

Mormodes pardina. Belle Orchidée 
florifère. 

Myanthus barhatus, cernuus (cu- 
rieux), crisiatus , fimbriatus 
(très-belle et rare espèce); 
Russellianusy Spinosusy sont 
autant d’espèces très- intéres- 
santes, fleurissant facilement, 
mais exigeant certains soins 
pendant leur repos hibernal. 
Odontoglossum citrosmum {Onci- 
dium Galeotti hort.). Magni- 
fique Orchidée à hampe chargée 
de 15 à 40 fl. rosées, odorantes. 
Culture facile : ombre et beau- 
coup d’humidité ; fleurit en mars 
et avril. 

— Ehrenbergii. Très-jolie et facile. 
^Galeottianum. 1 rès-ioWe et facile; 
assez rare. 

—grande et Insleayî. Deux très-bel- 
les espèces, surtout la première, 
qui fait l’ornemenl d’une serre 
par ses grandes fl. jaunes fouet- 
tées de rouge. Culture et florai- 
son faciles. 

— hastilabiiim . MagnifiqueO rch idée . 
— lœve. Très-jolie espèce. 

— membranaceum et Rossii. Fl. 

charmantes d’une grande déli- 
catesse de coloris; faciles. 

— ^nebulosum. De toute beauté ; 
grandes fl. blanches maculées de 
îirun; mais difficile et rare. 
—pulchellum. Fort jolie espèce à fl. 
blanches. 

En général le genre Odontoglossum 
ne renferme que des espèces très- 
intéressantes et dignes d’être culti- 
vées, elles joignent à une culture 
facile le grand mérite de fleurir aisé- 
ment, abondamment, et de conser- 
ver leurs fleurs pendant plusieurs 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


jours et meme pendant plusieurs se- 
maines j aussi ce genre est-il de 
même que le genre Oncidium avec 
lequel il s’identifie par ses affinités 
naturelles^ son port et ses bonnes 
habitudes florales, l’un des plus esti- 
més des orchidophiles. 

Oncidium altissimum et sphacela- 
twn. Belles espèces assez sem- 
blables par le port et par Je 
mode d’inflorescence 5 hampes 
élevés, ramifiées à fl. jaunes 
nombreuses de longue durée j 
culture et floraison faciles. 

— Barkeri.'ïvQs-hcWc espèce à grand 
labelle doré. 

> — Jolieespècedevenuerare. 
— cebolleta {jtinci folium). Très-cu- 
rieux; fleurit assez facilement; 
il en existe plusieurs variétés. 

— ciliatmn et citrinum. Bonnes es- 
pèces assez florifères. 
crispum. Magnifique Orchidée du 
Brésil, à grandes et nombreuses 
fleurs brunes et jaunes, de cul- 
ture et de floraison faciles; il 
faut néamoins, pour obtenir une 
belle floraison, que les pseudo- 
bulbes soient assez forts; exige 
peu d’eau. 

— falcipetalum. Superbe Orchidée 
de la Colombie. 

— fexuosum. Espèce déjà répandue 
dans les collections; très-jolie, 
florifère et facile à cultiver. 
Ghiesbreghtii. Belle espèce, mais 
assez rebelle à fleurir. 
—incurvum. Très-jolie plante et 
assez facile. 

—leiicochüum (V. Cyrtochilum). 
—macropterum. Petite espèce flori- 
fère. 

—ornithorynchum. Charmante esp. 
à nombreuses fl. roses; croît au 
Mexique dans des endroits très- 
humides et sombres, mais sem- 
ble craindre l’humidité dans 
nos serres. 

—papilio et ses variétés : limhatumy 
majus, minus et odorahim. Il 
est inutile de faire l’éloge de 
celte remarquable Orchidée; elle 


doit figurer dans toute collec- 
tion. Culture et floraison faciles 
s’accommodant également du 
bois et de la terre fibreuse. 
'pkymcitochilHm, Très-belle espèce 
à fleurs ondulées fleurissant fa- 
cilement. 

— Pinelianum. Fl. d’un jaune vif, 
réunies au sommet d’une longue 
hampe ; fleurit faeilemen t ; craint 
l’humidité. 

—pubes. Espèce fort remarquable 
par ses fleurs d’un coloris très- 
foncé; floraison facile; fait ce- 
pendant peu d’effet à moins d’è- 
Ire forte. 

—raniferum. Gentille espèce flori- 
fère et de culture facile. 

— Wenticorthianum, Belle espèce 

assezfaciJeà cultiver et à fleurir. 

— Carthagenenscj luridum, Caven- 

dishiamim, sanguineumy obso-^ 
letiiMy stramineum {columba)^ 
sciurus, Bondean umy Lancea- 
num (à fleurs d’un beau violet 
pourpré) , sont autant de belles 
esp. à gr. feuilles épaisses, très- 
charnues, à hampes florales sou- 
vent très-longues et chargées de 
nombreuses fl. à couleurs variées 
et apparentes. Ces plantes exi- 
gent quelques soins en hiver, 
et craignent l’humidité. Ce sont, 
du reste, des Orchidées très- 
ornementales et de floraison fa- 
cile et de longue durée. 
Paphinia cristata. Très-belle esp. 

se plaisant mieux sur bois. 
Peristeria data y pendula et stape^ 
Itoïdes. Belles Orchidées de 
culture et de floraison faciles. 
Phajus grandiflonts {Limodorum 
Tankervilliœ), Magnifique Or- 
chidée terrestre, mais parfois 
rebelle à fleurir. 

Les P, a/bus [niveus),, bicoloTyma- 
culatusy Wallichiiy Woodfordii y 
sont également de très-belles espèces. 

^ Phalœnopsis amabilis , une des 
plus belles Orchidées connues 
jusqu’à ce jour, à grandes fleurs 
blanches; culture assez facile 


133 iOURNÂL 


(en panier ou sur iîois) et flo- 
raison également aisée. 

Les * Phalœnopsis grandiflora et 
rosea sont des espèces très-remar- 
quables , malheureusement encore 
rares et d’un prix très-élevé. 

Les PhoUdota imhricataj articu-- 
lata et undulata sont des plantes 
d’un beau feuillage, et d’une florai- 
son et d’une culture faciles, mais à 
fleurs peu apparentes. On les cultive 
plutôt pour leur singularité que 
pour leur beauté. 

P hy surus pictus. Se cultive à cause 
de ses feuilles d’un beau vert 
zonées de blanc argenté^ cul- 
ture facile. 

Ponthiera maculata.loWQ Orchidée 
terrestre, fleurissant très-faci- 
lement. 

Reuanthera coccinea. Magnifique 
Orchidée, mais d’une floraison 
très-difficile^ culture spéciale : 
exposition au soleil. 

Les Saccolabium calceolare^ Blti- 
meiy gultatumj papillosutUy prœ~ 
morsumy macrophyllum et minia- 
/Mm, sont de bien belles Orchidées, 
d’une culture assez facile, mais mal- 
heureusement d’un prix toujours 
très-élevé. 

Le genre Schomhurgkia renferme 
des espèces excessivement remarqua- 
bles, mais ne fleurissant que très-ra- 
rement dans nos serres. 

Scuticaria Stealii {MaxUlaria Stee- 
li)y Orchidée très-remarquable 
par son port et par ses belles 
fleurs, assez difficile à cultiver 
et à fleurir^ vient mieux sur bois. 
Sohralia macranlha. Magnifique Or- 
chidéeà fleurs d’un pourpre rose 
et violacé de toute beauté, me- 
surant 10 à 12 centimètres de 
diamètre 5 espèce terrestre de 
culture et de floraison faciles. 
Les Sohralia décora y dichatoma , 
liliastrinn^ Ruckerii sont autant de 
splendides espèces encore rareset chè- 
res, mais de culture facile. Tous les 
Sohralia exigent néanmoins une cer- 
taine force pour fleurir. 


Sopli ronilis cern ua, grau d iflora (ma- 
gnifique espèce;, pterocarpa et 
violacea sont de très- jolies Or- 
chidées se plaisant mieux sur 
bois ; le Sophronitis cernua est 
celui des quatre qui fleurit le 
plus facilement. 

Toutes les espèces du genre Stan~ 
hopea sont belles, faciles à culliver, 
et fleurissant généralement sans trop 
de peines; nous citerons entre au- 
tres espèces les Stanhopea Devo~ 
nietisis y ehurneay Martianay gran~- 
diflora, insignis, tiyrina et sa belle 
variété nigro • purpurea saccaia, 
comme réputées les plus belles; enfin 
le Stanhopea ocidata , comme es- 
pèce très-florifère et très-facile, le 
Stanhopea Wardiiy à cause de ses 
fleurs d’un jaune spécial. Culture en 
paniers cl en corheilleSy ou enfin en 
pots, en ayant soin de les planti^r un 
peu élevé. 

Stenorrynchus speciosus ( Neottia 
Ancienne espèce, mais 
très-belle, de culture et de flo- 
raison faciles. 

Trichopilia tortilis. Jolie Orchidée 
mexicaine , fleurit facilement ; 
assez répandue dans les collec- 
tions. 

— marginata [coccinea). Belle et 
rare espèce. 

Uropedium Lindenii. Une des Or- 
chidées les plus remarquables 
qui aient été introduites; port 
àxïCypripediuni insigne; fleurs 
grandes à pétales de 8 ou 9 
pouces de longueur ? Espèce 
terrestre de Colombie; très-rare 
encore. 

Vanilla aronmtica. Orchidée grim- 
pante dont l’intérêt le plus 
grand consiste dans ses gousses 
ou fruits odorants. 

*Panda cmrulea. La plus belle du 
genre; grappes de 8 à 10 fleurs 
de 3 ou 4 pouces de diamètre et 
d’un bleu lilacé. 

— "^cristata. Rare; très-belle; fl. bkne 
de crème. 

— "^insignis. Grandes fl. odoranles. 


D’HORÏJCÜLÏÜRE PRATIQUE. IS!) 


Jaunes, tachetées de pourpre j 
très belle espèce. 

^anda * suavis. Très -belle espèce 
voisine de Vmsigms. 

— Très-belle csp. Javanaise. 
*violacea. Belle espèce j fl. blan- 
ches, maculées de violetj labelle 
strié de pourpre. 

—Roxburghi et teres. Deux belles es- 
pèces mais un peu difîîciles ù 
fleurir. 

Warrea cyanea, Lindeniana. Jo- 
lies espèces, mais de culture 
assez difficile. Le TT^CLTrea trico- 
lor {Maxillaria Warreana) est 


de toute beauté, fleurit assez 
facilement, craint riiumidilé en 
hiver. 

Zygopetalum crinitumj Mackayi, 
interme dimn maxillare , ros- 
tratum, cochleare. Toutes belles 
espèces (surtout les deux pre- 
mières) et de culture facile. 

Enfin nous citerons lesAnœctochi- 
lusj Orchidées terrestres remarqua- 
bles par leur feuillage veiné, zoné 
ou pointé d’or; mais d’une culture 
difficile et exigeant beaucoup de pré- 
cautions pour en assurer la conser- 
vation. 


La liste qui précède, et que nous offrons au lecteur, a été 
soigneusement compulsée parmi les espèces orchidéennes les 
plus méritantes, c’est-à-dire réunissant l’avantage de belles 
fleurs à la qualité d’une culture et d’une floraison plus ou 
moins faciles. 

Observation, — Par les termes de culture facile, nous 
voulons faire entendre que les Orchidées n’exigent point de 
soins spéciaux; que leurs pousses annuelles se développent 
librement dans une serre chauffée à 15 ou 18^ centigrades en 
hiver ; qu’enfin elles peuvent se cultiver indifféremment sur 
bois, en pot ou en corbeille. 

Nous avons omis dans cette liste un certain nombre de 
très-belles Orchidées nouvelles, mais sur lesquelles nous ne 
possédons pas assez de renseignements certains et de con- 
naissances précises pour pouvoir les signaler , en toute con- 
fiance, à l’attention des orchidophiles. 


NOTE. 

Nous donnerons dans notre prochain numéro une planche 
représentant de fort jolies variétés de Chrysanthèmes nains. 
Nous saisissons cette occasion pour engager les amateurs de 
ces plantes à pratiquer avec soin l’opération du pincement 
jusque vers le 15 août; ils obtiendront ainsi des plantes touf- 
fues et néanmoins très-florifères. Après la date indiquée, le 
pincement devient inutile et même dangereux. 


160 JOüRx^AL D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


©t® Exposition de la ^Société royale de Flore à, Bruxelles. 

Le conseil d’administration de la Société royale de Flore de 
Bruxelles a eu l’heureuse idée d’imiter le système anglais en offrant 
aux exposants l’abri de deux vastes tentes pour leurs plantes j l’em- 
placement était des mieux choisis; sous les arbres séculaires du 
parc de Bruxelles étaient dressées deux tentes, chacune de 20 mè- 
tres environ de profondeur, de 6 à 8 mètres d’élévation et de 15 h 
18 mètres de largeur; de légères et élégantes arcades en fer 
supportaient les vastes toiles des tentes. Somme toute, ce pre- 
mier essai et cette innovation dans la voie du progrès ont été 
appréciés par les nombreux visiteurs admis dans l’enceinte privilé- 
giée du local de la Société ; sans doute que la rusticité des tablettes 
en bois de sapin nu, que quelques vides dans certains massifs pou- 
vaient offenser le coup d’œil de personnes un peu difficiles ou d’un 
goût délicat; il n’en est pas moins vrai, qu’à part ces défauts, qu’un 
peu de mousse vei’doyante habilement disséminée sur les tablettes 
et que quelques arbustes touffus intercalés entre des plantes peu 
feuillées, auraient facilement dissimulés, l’exposition a été fort belle, 
surtout sous le rapport de la qualité des plantes exhibées. 

Dans notre prochain numéro, nous entrerons dans quelques dé- 
tails sur les nouveautés et les raretés exposées ; nous nous bornerons 
pour le moment à mentionner les collections envoyées par M. le ba- 
ron Van Werde de Laeken ; le bel enVoi de M. Decraen; les beaux 
palmiers, les Araliacées, le charmant Saccolahium Blumei, le Cornpa- 
rellia falcata^ la collection d’Orchidées, contingents de M. Linden et 
qui lui ont valu six médailles; les Ixora coccinca, et les belles Orchi- 
dées de M. Forckcl, couronnées par le jury; le splendide Bégonia 
cinnabarina et les charmantes variétés de Gloæinia de M. H. Ga- 
leotti, auxquelles le jury a décerné un premier prix; les deux magni- 
fiques eollections de Begonies ^ exposées par M. H. Lubbers et 
M. L. Ferricx, enfin les belles plantes composant le contingent de 
M. Van Rict, et la charmante collection de Phlox Druminondi, de 
M. Fr. de Craen. 

Cette exposition, par ses beaux résultats, prouve de nouveau ce 
que l’union des forces peut produire, et si la métropole de la Bel- 
gique possédait un local en harmonie avec sa belle position et où les 
plantes puissent être disposées avec grâce, et jouir d’un espace suf- 
fisant, nul doute que les expositions florales de Bruxelles ne fus- 
sent aussi brillantes que celles de Gand ou de Paris, et ne fussent 
très-productives pour les horticulteurs belges en général. 






I 



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JOURNAL 


D’HORTICÜITCRE PRATIQUE. 


PLANTES FiaURÉES DANS CE NUMÉRO. 

1. — JMYRTUS COMMÜIVIS, 

Flore pleno riibro. 

Qui ne connaît ce charmant arbrisseau aux feuilles lui- 
santes, aux innombrables fleurs blanches, petits pompons 
argentins s ébahissant joyeusement clans un dôme de bril- 
lante verdure? Le myrte au parfum si suave a été connu dans 
la plus haute antiquité et jouissait d’un très-grande faveur. 
Chez les Grecs surtout, il fut l’objet d’une prédilection toute 
particulière : on s en servait pour orner les statues des héros, 
des Grâces, de la muse Érato; on en tressait des couronnnes 
pour les amants heureux , enfin c’était l’arbuste sacré de 
Vénus; et chez les Athéniens le myrte était le symbole de 
l’autorité de leurs archontes. 

Le myrte {Myrtiis commimis) croît à l’état sauvage dans 
les districts montagneux du midi de l’Europe; là, il y acquiert 
une forte taille, son bois est très-dur et s’emploie pour faire 
des outils et des meubles; dans le midi de la France et de 
1 Italie, on se sert de ses feuilles pour tanner les cuirs; les 
feuilles macérées fournissent, par la distillation, une eau 
parfumée nommée Eau d'ange, qui raffermit la peau. Cet ar- 
biisseau, dans nos pays du nord, exige en hiver un simple 
abri contre les grands froids; il supporte la tonte et prend 
toutes les formes qu’on peut désirer qu’il affecte; il aime le 
soleil et exige beaucoup d’eau. 

La variété qui fait l’objet de cet article a été gagnée de 
semis , par M. Herman Schnicke de Greussen, près Erfurt. 

K°e. — AOUT 1852, Il 


m JOURNAL 

Les fleurs sont d’un beau rose foncé, bien doubles et un peu 
plus grandes que dans la variété à fleurs blanches. D’ici à 
quelques années ce charmant myrte ornera sans doute les 
fenêtres et les boudoirs de nos dames. 

2 à 6. — CHRYSANTHEMUM INDICUM MINIMUM; IIORTUL. 

[Pyrethrum sinense. Sabine, Decandolle.) 

Les cinq très-jolies variétés de chrysanthèmes dont nous 
offrons un dessin très-exact à nos lecteurs, appartiennent à 
la véritable espèce nommée d’abord Chrysanthemum sinensBy 
par Sabine, et placée plus tard dans le genre Pyrethrum, 
par le célèbre botaniste genévois Decandolle. On range gé- 
néralement, mais à tort, entre eux les genres Chrysan- 
themum et Pyrethymm ; c’est à ce dernier qu’appartiennent 

Pyrethrum Indicum [Chrysanthemum mdicum, Linné) 
et Sinense (Sabine et Decandolle); ces deux espèces sont le 
plus souvent confondues par les horticulteurs ; l’erreur est 
du reste assez excusable par suite de la synonymie résultant 
de la dénomination de Chrysanthemum indicum imposée 
par Thunberg et Loureiro au Pyrethrum sinense, et du 
même nom donné par Linné au véritable Pyrethrum in- 
dicum. 

Les Pyrethrum sinense anciennement cultivés présen- 
taient des fleurs beaucoup plus grandes que dans les Pyre- 
thrum indicum à demi-fleurons ou ligules ^ tridentés, très- 
allongés; d’habiles horticulteurs et amateurs du midi de la 
France, entre autres M. Bonamy de Toulouse, sont parvenus 
par des semis multipliés à obtenir une race à fleurs renon- 
culiformes, lilliputiennes en quelque sorte, bien faites, bien 
doubles, d’une grande variété de couleurs et d’un grand 
secours pour les jardiniers dont l’industrie se dirige princi- 
palement vers la confection des bouquets. Aussi l’apparition 
de ces charmantes miniatures fit-elle une grande sensation 
dans le monde horticole; d’intelligents semeurs s’emparant 
bien vite de ce trésor, ont porté le chiffre primitif de 5 ou 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. i65 

6 variétés à plus de iOO. Nous avons fait représenter de gran- 
deur naturelle, parmi les plus remarquables, les variétés sui- 
vantes : 

N*" 2. Ariane. Très-double , fleurissant abondamment. 

5. Quasimodo (de Lebois, le grand et heureux semeur 
de chrysanthèmes). Cette variété très-remarquable 
fleurit à profusion. 

4. Aiveoiiiiorum (Lebois). A forme d’anémone, variété 

très-distincte et fort élégante. 

5. President Decaisne (Lebois). Délicieuse variété rap- 

pelant le coloris du Camellia Sasanqua, fleurissant 
très-abondamment. 

6. Oame blanche (Lebois). Variété qui sera très- 

recherchée par les fabricants de bouquets; elle est 
d’un beau blanc de neige; les bords des pétales 
sont admirablement frangés, comme dans le Ca- 
mellia fimhriata ^ l’imbrication est parfaite; c’est 
vraiment une bonne fortune. 

Toutes ces variétés ont été accueillies en Angleterre avec 
une vive satisfaction ; et vraiment les amateurs doivent des 
remercîments aux cultivateurs et semeurs de ce joli genre 
de plantes, dont les innombrables fleurs viennent égayer les 
appartements pendant les tristes mois de novembre et de 
décembre. 

Les chrysanthèmes ou pyrèthres se plaisent dans un bon 
terrain, ne craignent pas l’engrais et exigent beaucoup d’eau; 
elles se multiplient avec la plus grande facilité de boutures 
et d éclats. Il est même urgent de faire chaque année, en au- 
tomne ou en avril, des boutures pour obtenir une plus belle 
floraison, en ayant soin de les pincer aussitôt que l’on voit 
que les branches se disposent à s’allonger; ces pincements 
peuvent se pratiquer avec succès jusqu’à la mi-août; on ob- 
tiendra par l’emploi judicieux de ce moyen des plantes 
touffues, peu élevées et chargées de fleurs; on relèvera vers 
le 20 octobre, suivant l’apparence de journées brumeuses 


464 JOURNAL 

et froides, les pieds que l’on destine à fleurir dans l’orangerie 
ou dans les appartements; on tâchera alors de leur procurer 
la plus grande somme d’air et de lumière qu’il sera possible, 
sans perdre de vue que ces plantes se plaisent au grand 
soleil, aiment un air vif, frais; l’air des montagnes et le sol 
fertile et humide des prairies, voilà ce qu’il leur faut. C’est 
aussi par suite de l’exigence de ces conditions que ces plantes 
se prêtent peu à la culture forcée; on réussit, il est vrai, à 
obtenir de petites plantes supportant avec peine quelques 
fleurs en bouturant en septembre, sous châssis ou sous 
cloches, des branches où l’on aperçoit des boutons à fleurs; 
mais ces plantes ornantes , dont le soleil et l’air sont la vie, 
se flétrissent bientôt en couchant leurs têtes pour ne plus 
se relever. Les seules variétés qui nous aient paru moins 
rebelles que les autres sont celles à fleurs nankin ; nous 
avons eu le plaisir de les voir fleurir pendant les mois de 
février et de mars et produire bon nombre de fleurs. Les 
boutures avaient été faites en septembre, rempotées en dé- 
cembre dans des vases de médiocre grandeur, dans une terre 
de bruyère mélangée d’argile douce; nous arrosâmes de temps 
â autre avec de l’engrais liquide; les plantes furent placées 
près des vitrages , dans la partie la plus froide de la serre à 
camellias, et bientôt nous obtînmes une succession de jolies 
fleurs nées sur des pieds assez touffus, hauts d’un pied ou 
d’un pied et demi au plus. 



Cûienîïrtcr Ijortirolc. 

terres chaudes. — Bientôt les chaleurs bienfaisantes de 
l’été vont être remplacées par une température beaucoup 
moins élevée : le mois de septembre est l’anneau qui joint 
l’été à rhiver ; il faut donc diminuer les arrosements, surtout 
ceux du soir, les abandonner complètement vers la mi-sep- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 168 

tembre et se contenter des seringages du matin. On entre- 
tiendra les plantes dans le plus grand état de propreté pos- 
sible. Des fumigations de tabac deviennent nécessaires, car 
les insectes pullulent à cette époque ; et si on ne leur fait une 
guerre acharnée, ils endommagent tellement le feuillage, que 
1 on risquerait fort de ne plus avoir en hiver que des tiges 
nues ou des plantes d’un aspect désagréable; et bien que les 
vegctsiix poussent toujours plus ou moins dans les serres 
chaudes, il n en est pas moins vrai que les pousses autom- 
nales ne pourront jamais efficacement remplacer les pousses 
printanières. 

On doit se hâter de faire des boutures de la plupart des 
plantes de serre chaude, afin que la radification ait lieu avant 
la saison des frimas. 

Il sera prudent, si le temps continue à être variable et 
assez pluvieux, de chauffer légèrement la serre aux Orchi- 
dées, afin d’enlever l’excès d’humidité qui pourrait s’y con- 
centrer et affecter la santé des jeunes pousses. Nous recom- 
mandons de chauffer vers les 5 ou 6 heures du soir, de telle 
sorte que les feuilles soient bien ressuyées pour le lende- 
main; on seringuera vers les 6 ou 7 heures du matin. En 
principe il faut soigneusement éviter que la température de 
la serre tombe en dessous de 16 ou 18*^ centigrades, parce que 
les pousses dété ne sont pas encore suffisamment aoûtées. 
Il ne faut pas non plus perdre de vue que la transition de 
l’époque végétative à l’époque d’inertie, de repos ou hiver- 
nale, doit se faire graduellement; que cette transition est 
aussi critique pour une foule de plantes que celle du passage 
de l’état de sommeil ou de repos à la période végétative ou 
printanière. Les arrosements succéderont bientôt aux serin- 
gages , et devront être diminués à mesure que la saison 
devient plus froide; on habituera ainsi graduellement les 
plantes, sans devoir leur donner une température trop éle- 
vée, de telle sorte qu’au cœur de l’hiver, 12« à 14® centi- 
grades suffiront pour la parfaite conservation de la majeure 
partie des Orchidées. Quelques espèces des grandes Indes, 


166 JOURNAL 

les AnœctochiluSy etc., seront placées dans les parties les 
plus chaudes de la serre. 

Les Bégonia n’exigent plus beaucoup d’arrosements ; il est 
préférable de les accoutumer peu à peu à une privation par- 
tielle d’eau , de telle sorte que les pousses , plus ou moins 
allongées qu’ils auraient émises sous l’influence d’un été très- 
chaud et chargé d’électricité , eussent encore le temps de se 
raffermir et de se durcir. On doit surtout veiller au Bégonia 
cinnaharinaj l’arroser avec circonspection ; bientôt les Bégo- 
nia diversifolia, bulbilliferay Martiana, et toutes les es- 
pèces à tiges caduques exigeront le même traitement. Les 
Bégonia manicata y rhizocarpay Dirickxianay ulmifolia y 
lœtevirenSy macrophyllay peponifoliay hydî'ocotylefoliay re- 
niformisy peltatüy auriformisy et en général les espèces rhi- 
zomateuses et à tiges et feuilles charnues ou épaisses, crai- 
gnent beaucoup une humidité prolongée sur leurs feuilles; 
nous conseillons de les mettre dans une serre assez sèche, ex- 
posée au soleil et où un courant d’air puisse enlever 1 humi- 
dité surabondante résultant des arrosements journaliers. 
Pour les amateurs privés des ressources d’une serre , une 
pièce bien aérée suffira à la conservation des Bégonies , et , 
d’après l’expérience que nous avons acquise sur la culture de 
ces charmantes plantes, nous pouvons garantir que cultivées 
en appartement, arrosées avec modération, admises à jouir 
de la plus grande somme de lumière possible, elles végéte- 
ront avec plus de vigueur ; qu’elles seront plus trapues, plus 
florifères que celles cultivées dans l’atmosphère plus ou 
moins humide d’une serre. Quelques espèces exigeront le 
rempotage, telles que les Bégonia zebrinay manicatay stig- 
inosay coccinea (augmenter légèrement le diamètre du pot si 
le pot est trop rempli de racines), ramentaceay fuchsioïdes. 
Ce rempotage ne se fera qu’à la dernière extrémité, c’est-à- 
dire si les racines ont complètement envahi les parois du 
pot; sinon il serait plus prudent d’attendre au rempotage du 
printemps. 

Vers la mi-septembre on commence à sevrer les Gloxinies, 


D'HOKTICULTÜRE PRATIQUE. 467 

en diminuant progressivement les arrosements jusqu’à la 
chute des feuilles ; à cette dernière époque on les laisse com- 
plètement reposer, et on les rentre soit dans une pièce bien 
sèche et légèrement chauffée, soit dans des terrines remplies 
de sable blanc que l’on place dans un endroit sec et ombré 
de la serre. Ce même traitement s’applique aux Achimènes, 
dont la période florifère dure jusqu’aux premiers jours d’oc- 
tobre; aux Gesneria zebrina et variétés; aux Arum hicolor, 
hœmatostigma, etc., Kœmpfaria Galanga, Amomum, Zin- 
giber (Gingembre), Cmina, Calla, etc., plantes avides d’eau 
durant les quelques mois de leurs phases végétatives, mais 
qui requièrent un repos prolongé pendant les cinq ou six 
mois de nos hivers. Quelques Arums tenus dans une tannée 
chaude conserveront leurs feuilles, végéteront avec vigueur; 
mais cette vitalité est éphémère, l’épuisement succédera à 
cette surexcitation des principes vitaux. 

Palmiers. — Vers la fin du mois, il est nécessaire de re- 
faire les couches de tannée : les Palmiers requièrent une 
chaleur douce, constante à leurs racines, sans cependant 
exiger beaucoup d’arrosements. Les Chamærops, Jubœa, 
ThrinaXy Phoenix, Sabal se porteront d’autant mieux, que la 
serre dans laquelle ils se trouveront hivernés sera plus sèche 
et d’une température moyenne. 

Broméliacées. — Les espèces exposées à l’air libre, telles 
que Vriesea, Pourretia, Pitcairnia, Puya, doivent être ren- 
trées vers le 15 septembre et ne recevoir qu’une petite quan- 
tité d’eau d’arrosement. Il est plus prudent d’attendre jus- 
qu’au mois d’avril pour opérer la séparation des touffes ou la 
section des jets latéraux. 

Cactées. — Il faut se hâter de semer les espèces dont on 
aura récolté des graines, ou attendre jusque vers le commen- 
cement de mars; quelques Cereus, Mamillarias , Echino- 
cactus, Pilocereus, peuvent être bouturés en excitant la radi- 
fîcation par des moyens artificiels. Les Cactées placées à l’air 
doivent être rentrées à la fin de septembre, et être ensuite à 
peu près complètement privées d’eau; il en sera de même de 


168 


JOURNAL 


toutes les plantes nommées plantes grasses : Aloe, Agave^ 
Alesembryanthemum, Echeverria, Euphorhia, Stapelia^ Ca- 
calia, etc. Les semis tardifs de Cactées doivent être placés 
dans une serre chaude, fréquemment arrosés et n’être repi- 
qués qu’à la mi-mars, époque à laquelle on commencera à 
arroser légèrement les Cactées bien enracinées. 

.«erres froides. — Les travaux à exécuter en serre froide 
sont à cette époque à peu près nuis ; les plantes de cette section 
sont encore à l’air libre et leur place est occupée par des 
Gloxinies, des Achimènes, des Bégonies, et par une foule de 
plantes de serre chaude que l’on y place dans le but de les 
fortifier. On rempotera néanmoins les espèces qui ont végété 
avec vigueur, afin qu’elles soient bien reprises avant le mo- 
ment de leur rentrée définitive. Les jardiniers baguetteront 
leurs plantes avec soin , car cet ouvrage pourra difficilement 
se faire plus tard, et c’est la coquetterie de l’art horticole de 
savoir présenter une plante bien dressée, étalée et s’offrant 
dans une toilette engageante. 

iMeiue terre et ibâches. — Les semis des plantes d’ome- 
ment et d’agrément doivent se faire maintenant; hâtez-vous 
donc de semer les Calcéolaires, les Cinéraires, les Résédas ; 
les Calcéolaires, ces charmantes plantes aux formes si bi- 
zarres, requièrent une terre de bruyère sablonneuse, tenue 
humide. On sème les graines sur de la terre de bruyère sa- 
blonneuse; on recouvre la terrine d’un verre; bientôt le 
plant sera assez fort pour être repiqué ou éclairci ; on met- 
tra chaque plante dans un petit pot que l’on placera dans 
une serre froide, près des vitres; un second rempotage en 
janvier ou février, sans négliger des arrosements fréquents, 
un aérage abondant, des fumigations hebdomadaires pour 
chasser les pucerons; enfin, en mars un autre rempotage, et 
sortie de la serre dans des bâches froides. Au moyen de ces 
procédés bien simples, tout amateur obtiendra des exem- 
plaires garnis de feuilles et chargés de tiges florales. 

On sème également en septembre et en octobre les pen- 
sées^ \es phlox Dnimmondi et ses variétés, les pieds-xVa- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 160 

louette [Delphinium Ajacis]., les Roses-trémières de la Chine 
[Altliœa sine7isis)^ les Thlaspi hlmic , juliemie , lilas, etc. 
(Iberis), les OEillets de la Chine [Dianthus sinensis) et ses 
variétés, les Séneçons des Indes [Senecio elegans) violet, dou- 
ble, blanc rosé, blanc double; la Giroflée de Mahon [Hes- 
péris maritinia), les Mimulus punctatus, speciosus, Cardi- 
nalis et ses variétés, Hudsoni, moschatus ; les Collinsia, 
Coreo^sis, Tagetes lucida, les Verveines de Miquelon [Ver- 
bena jiubletia) J pulchella, erinoïdes, incisa, etc., \os Ana- 
gallis Philippsii, à grandes fleurs roses, et autres variétés, 
ainsi qu’une certaine quantité d’autres plantes annuelles que 
1 on désire avoir l’année prochaine, de bonne heure, en fleurs 
et en toulFes assez fortes pour orner les parterres du jardin ; 
enfin on sème des Quarantaines [Cheira^ithus amiuus) , 
des Ànémo7ies, des Renoncules, etc. 

On taille les Pélargonium si cette opération n’avait pas 
été faite au mois d’août, en les privant d’eau pendant 8 à 40 
jours; on les secoue ensuite hors des pots en retranchant 
une partie des grosses racines , et on les replante dans des 
pots aussi petits que possible et dans une bonne terre légère. 

Pleine terre. — On rempote les Chrysanthèmes dans de 
grands pots pour les avoir bientôt en fleurs; on emploie une 
terre meuble et riche en principes fertilisants, et on donne 
beaucoup d’eau. On bouture les Pensées en même temps que 
l’on a soin de récolter la graine des meilleures variétés. Si 
l’on désire multiplier abondamment les Althœa rosea (rose- 
trémière, de Damas), on coupera, aussitôt que les fleurs sont 
fanées, les tiges florales, on bine la terre autour de la plante 
en y ajoutant une certaine quantité de fumier consommé; 
bientôt, par suite de cette excitation, il surgira une grande 
quantité de jets vigoureux que l’on pourra bouturer. 

On plante les caïeux de Tulipes à 2 ou 5 pouces de profon- 
deur dans un sol préparé d’avance, composé de portions à peu 
près égales de gros sable et d’argile douce et substantielle. 

OEillets. — D’habiles cultivateurs de ce beau genre con- 
seillent de planter en pleine terre, pendant ce mois, les jeunes 


170 


JOURNAL 

pieds qui doivent fleurir l’année prochaine. Le sol dans le- 
quel ces plantes doivent végéter est un mélange de fumier 
bien consommé, d’argile douce (terre jaune) et de terreau de 
feuilles en parties égales. La plantation automnale est préfé- 
rable à celle du printemps en ce que les pieds acquièrent une 
grande vigueur, et produisent des fleurs mieux faites, plus 
fortes et de coloris plus décidés. 

L’amateur de plantes vivaces et annuelles saisira ce mo- 
ment, si déjà il ne l’a fait au mois d’août, pour étudier la na- 
ture des plantes qu’il a cultivées; il cherchera l’agencement et 
les contrastes des couleurs des fleurs et des feuilles, annotera 
les diverses tailles des végétaux qu’il se propose de planter 
de nouveau dans ses parterres. Par cette étude, par les notes 
qu’il prendra, il pourra au printemps prochain classer judi- 
cieusement ses plantes chéries, marier les couleurs et parve- 
nir sans efforts à produire un ensemble harmonieux des plus 
agréables à l’œil, et à établir une succession de phases flo- 
rales. L’amateur d’arbres, d’arbustes, d’arbres fruitiers, doit 
encore attendre avant de se prononcer sur le mérite, sur la 
position, sur l’effet de telle ou telle plante. Les teintes autom- 
nales impriment un cachet tout particulier au paysage, elles 
doivent être étudiées avec soin; elles sont, hélas, les derniers 
souvenirs des beaux jours écoulés; c’est vraiment le dernier 
chant du cygne! 

j^orttrulture ttrangfrf. 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

SEKKZ: CHAUDE. 

ORCHIDÉES. 

Cœlogyne ochracea [Bot, Mag,, 4601). 

Belle espèce originaire des régions septentrionales de l’Inde, 
introduite en Angleterre par le célèbre amateur d’Orcliidées, 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. d71 

M. T. Brocklehiirst de Macclesfield. Les fleurs sont blanches, 
maculées de taches jaune d’ocre, très-odorantes, et assez 
grandes (environ 5 ou 6 centimètres de diamètre), 

Oendrobiuin Farmeri (j5of. Mag.y 4659). 

Cette espèce, déjà répandue dans le commerce, est peu 
connue des amateurs ; c’est une des plus jolies espèces du 
beau genre Dendrobium , donnant naissance à des racèmes 
pendants ornés de 42 à 18 fleurs, couleur paille, teintées de 
rose, à lahelle également de couleur paille et à base d’un 
orange vif; les fleurs mesurent 4 ou 5 centimètres de dia- 
mètre ; elle est originaire de l’Inde anglaise. 

Acineta Warczewitzii (Klotzsch) , dans Allg. Gavten Zei- 
tung, 1852. 

Des fleurs assez charnues, bien étalées et ouvertes, de 
couleur de cire, à sépales sans macules ni pointillage, à pé- 
tales chargés de points rouges, un labelle très-charnu à base 
ponctuée de rouge, aux deux lobes latéraux quadrangulaires,, 
d’un pourpre foncé et à lobe central d’un jaune doré, distin- 
guent cette espèce de celles déjà connue^; le scape est pen- 
dant, allongé et couvert de nombreuses fleurs. 

Introduit chez M. Mathieu, horticulteur à Berlin, de l’A- 
mérique centrale, par M. Warczewitz. 

iScelochiluis Ottouis (1) (KlOTZSCH). 

« Il est assez remarquable, dit le célèbre orchidologue 
anglais, M. J. Lindley, que cette jolie Orchidée, introduite 
en 4840 de Caracas, n’ait pas encore trouvé son chemin 
dans les jardins anglais. » Nous ne sommes pas surpris 
de ce fait, pour notre compte; les horticulteurs anglais se 
sont longtemps méfié des Orchidées baptisées en France et 
surtout en Allemagne, et ils n’avaient pas toujours tort ; mais 
depuis que les communications sont devenues plus rapides, 

(i) M. Lindley en donne une belle vignette dans le Paœton's Floiver 
Garden du mois d’août 1852, 


172 JOURNAL 

que les publications horticoles se sont multipliées, on a pu 
vérifier l’exactitude de dénomination de telle ou telle plante; 
ces progrès dans l’activité de la locomotion, ces bienfaits 
d’une littérature horticole produiront dans peu d’années un 
immense avantage pour la botanique et pour l’horticulture , 
en anéantissant une foule de plantes soi-disant nouvelles, et 
en évitant cette synonymie si fatale au commerce honorable. 

Le Scelochilus Ottonis est une véritable miniature de VOn- 
cidium Carthaginense ; les feuilles n’ont que S pouces de 
longueur; l’épi floral, parfois ramifié, est un peu plus long 
que la feuille; fleurs petites (moins d’un pouce) jaunes, rayées 
de quelques lignes rouges comprimées; labelle entier; co- 
lonne nue beaucoup plus courte que le labelle. 

Espèce introduite par M. Ed. Otto de la Silla de Cara- 
cas où elle croît à une hauteur d’environ S, 600 pieds au- 
dessus du niveau de l’Océan. 

Ce nouveau genre appartient à la tribu des Vandées^ 
groupe des lonopsidées (groupe comprenant les genres Ro- 
drignezia ou Goîneza, Scelochilus^ Burlingtonia y lonopsisy 
DiadenimUy Comparettia et Trichocentrum, 

Maxillaria revolnta (KlOTZSCH), AIL Garteu Zcitimg y 
juin 1852. 

Fort jolie petite espèce, voisine des Maxillaria Hench- 
manni, Hooker et Maxillaria tenuifolia, Lindley , différant 
de la première par ses feuilles dressées, et de la seconde par 
la grandeur des fleurs; enfin des deux par leur coloris. Les 
pseudobulbes sont oblongs , comprimés , longs d’un pouce ; 
les feuilles sont linéaires allongées; pédoncules uniflores, 
deux fois longs comme les pseudobulbes; fleurs jaune d’œuf. 
— Patrie inconnue. 

fijcaiste tricoior (Klotzsch), AIL Garieu Zeitungy 
juin 1852. 

Cette espèce, native de Guatemala, a été introduite par 
M.Warczewicz;M.Nauen de Berlin l’a eue récemment en fleurs. 

Bulbes de 5 pouces de hauteur, à six ou huit angles obtus, 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 173 

supportant trois à cinq feuilles nervées, de 1 et 1/2 pied de 
longueur, allongées, minces à la base et finissant en une lon- 
gue pointe fine. Tiges florales nombreuses ; bractées mem- 
braneuses, la supérieure très-grande, deux fois aussi longue 
que Tovaire. Sépales allongés, lancéolés, d’un rouge brun 
clair, longs de 1 et 1/2 pouce, un peu velus à leur base 
interne; pétales roses, obovés, à peu près aussi grands que 
les sépales; labelle rose, trilobé, à taches ou mouchetures 
de couleur plus foncée. C’est une fort jolie espèce. 

Mormodets flavidum (Klotzsch), AU. Garten Zeitwig , 
avril 1852. 

Autre introduction de M. Warczewicz ; sa patrie est l’Amé- 
rique centrale; elle a fleuri chez M. Mathieu de Berlin. 

Les pseudobulbes sont longs de 4 pouces et plus; la hampe 
florale se développe à la troisième jointure du pseudobulbe. 
Fleurs d’un jaune verdâtre, labelle et colonne blancs. 

En France, au château de la Celle-Saint-Cloud , chez 
M. Pescatore , connaisseur aussi zélé que noble protecteur 
de l’horticulture, a fleuri récemment V Uropedium Lindenii 
(Lindley). Cette remarquable Orchidée terrestre (découverte 
par M. Linden dans les forêts de la Cordillère, qui longe et 
encadre le lac de Maracaybo), dont les pétales ont 10, 12 et 
14 pouces de longueur , a le port du Cypripednmi insigîie. 

Centradeiiia ovata et diver^ifolia (KlOTZSCH). — Famille 
des Mélastomacées. 

Ces deux espèces sont originaires de l’Amérique centrale, 
où elles ont été découvertes par M. Warczewicz; leur florai- 
son a eu lieu dans les serres de Berlin. La première espèce 
est à feuilles ovales et se charge de cimes trichotomes à nom- 
breuses fleurs pourprées ; la seconde espèce est peu intéres- 
sante, à feuilles acuminées, éparses, à rameaux éparpillés, 
produisant quelques fleurs terminales et blanches. 

Ce joli genre Cenli'adenia ^ que nous avons été, avec 
M. Linden, les premiers à introduire en Belgique de la cote 
orientale du Mexique, comprend mainlenant quatre espèces 


JOURNAL 

cultivées, dont trois sont fort gracieuses; ce sont les Centra- 
dénia rosea, espèce que nous avons introduite en 1858; Cen- 
tradenia florihunda, introduite dans les cultures par M. Van 
Iloutte de Gand ; enfin le Centradenia ovata, que nous venons 
de citer. Toutes ces espèces exigent assez d’humidité, de 
l’ombre et par conséquent assez de chaleur; elles seront 
d’autant mieux appréciées qu’elles fleurissent abondamment 
de janvier à avril. Les légères branches du Centradenia ro- 
sea, semblables à des plumes d’un vert velouté en dessus, 
d’un pourpre foncé en dessous, seront plus tard d’un puissant 
secours pour l’ornementation des bouquets. 

Bignoiiia Reveili (Hamon) (dans le BulL de la Soc, d'hortic. 
prat, du départ, du Bhôney sept. 1851). 

Magnifique espèce, originaire de l’île de France ou de Ma- 
dagascar; c’est en 1827 que le jardin botanique de Lyon en 
reçut des graines. Après une bien longue attente, elle pro- 
duisit enfin ses fleurs. 

Le Bignonia Reveili est un arbrisseau à vrilles simples ou 
trifurquées, sarmenteux, à feuilles opposées, bifoliolées, ova- 
les, luisantes, entières, ondulées. Pédoncules cylindriques 
moins longs que les feuilles. Fleurs naissant par couple et 
opposées, très-grandes (7 à 8 centimètres de longueur), dis- 
posées comme le Bignonia radicans. Calice entier, tubuleux, 
à peine denté. Pétales de la fleur soudés en un tube de cou- 
leur jaune citron; 17 centimètres de longueur, s’évasant gra- 
duellement et se terminant en un limbe étalé à cinq divisions 
obovales, échancrées au sommet, d’un beau rouge cerise à 
gorge jaune orangé. 

On multiplie facilement cette magnifique Bignonie par 
marcottes et par boutures étouffées. «U est probable, dit 
M. Hamon, chef des cultures au jardin botanique de Lyon, 
que l’on pourra aussi la propager par greffe en fente sur la 
Bignofiia radica7is. Elle doit néanmoins être tenue en serre 
chaude et plantée dans la terre de bruyère. » 

Dédiée à l’honorable M. Reveil , maire de la ville de Lyon. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


175 


Hexacentris mysoreusis (WiGHt) [PaxtOilS Flower Garden^ 
août 1852). — Famille des Acanthacées. 

Cette magnifique plante grimpante a excité l’admiration 
de tous les amateurs qui ont eu le plaisir de pouvoir l’ad- 
mirer à l’exposition de la Société d’horticulture de Londres. 
MM. Veitch, les célèbres horticulteurs d’Exeter, avaient en- 
voyé un exemplaire supérieurement cultivé, conduit suv 
treillis en forme de parasol; cette judicieuse disposition per- 
mettait aux innombrables fleurs pendantes d’être admirées 
dans tout leur éclat. 

V Hexacentris mysorensis est à feuilles oblongues, acumi- 
nées, trinervées, légèrement dentelées; bractées très-petites, 
bractéoles ovales, aiguës, deux fois plus courtes que la co- 
rolle ; lèvre inférieure de la corolle tripartie à lobes ovales 
réfléchis ; lèvre supérieure obtuse , en forme de casque , bi- 
lobée; tube velu vers sa base interne; étamines velues; stig- 
mate tubuleux. 

Les tiges florales ont jusqu’à 2 ou 2 1/2 pieds de longueur; 
les fleurs ont à peu près 2 pouces et sont d’un beau jaune 
encadré d’une large bande ondoyante d’un pourpre très-vif; 
le calice est brun. 

2® SERRE FROIDE. 

podocarpiis iieriifoiia (J)ON){Paxion’s Flower Gardeu, août 

1852, et Bot, Magazine , 4655). — Famille des Coni- 
fères. 

Cette espèce n’est pas d’introduction récente, mais elle est 
très-peu répandue ; les nombreux réceptacles des graines, de 
couleur pourprée et de nature charnue, naissant en hiver, 
impriment à cette plante un haut cachet ornemental. 

Azaiea ainœna (Lindley) [Paxton’s Flower Gardeu y août 
1852). 

Espèce naine, rabougrie, à feuilles persistantes, formant 
un joli petit arbrisseau toujours vert, ressemblant beaucoup 
au Rhododendrum fernigineum. Les jeunes branches sont 


176 


JOURNAL 


recouvertes de longues écailles minces et blanches; sur les 
vieilles branches ces écailles deviennent brunes et représen- 
tent des poils grossiers. Feuilles aussi petites que celles du 
buis {Buxus senipervirèns)^ obovées, aplaties, arrondies au 
sommet, poilues, plus pâles en dessous. Fleurs d’un cramoisi 
éclatant, presque campanulées, à peu près régulièrement à 
cinq lobes. Calice nul ou du moins on n’a pu en découvrir. 
Serait-il absent ou se serait-il confondu dans la corolle? 

Cette jolie espèce a été découverte par M. Fortune chez 
un horticulteur chinois de Shanghae et envoyée par lui à 
MM. Standish et Noble de Bagshot; exposée à la Société 
d’horticulture de Londres , elle a remporté un premier prix 
(la médaille de Knight en argent). Il paraît que cette espèce 
peut braver impunément nos hivers à l’air libre î 

Eiiscna longipetaia (Lindley) {Paxtoïis Flower Gardeu, 
août 1852). — Famille des Amaryllidées. 

Dès 1858 le célèbre botaniste anglais Lindley avait fait 
mention de cette plante , en indiquant ses liens de parenté 
avec le Pancratium ringens (Ruiz et Pavon) ; le savant Her- 
bert démembra cette espèce du grand genre Pancratium, et 
en fit le genre Liriope, tandis que M. Reichenbach en faisait 
également un nouveau genre sous le nom de Liriopsis; les 
deux auteurs, frappés de la beauté et de la ressemblance He 
cette plante avec le lis, lui avaient chacun imposé un nom 
qui rappelait cette ressemblance; mais le nom de Liriope, 
déjà imposé à un Sanseviera par Loureiro, détermina Her- 
bert à le changer en celui d'Elisena. 

L’espèce qui nous occupe n’est pas nouvelle, mais est encore 
fort rare; puissent ces lignes engager les amateurs qui la 
possèdent à la multiplier et à la répandre dans le monde hor- 
ticole ! ce sera pour les cultivateurs de plantes bulbeuses une 
acquisition des mieux appréciées. 

Sa première fleuraison eut lieu en mai i 858, chez M. R. Har- 
rison de Liverpool, d’oignons reçus de Lima; les feuilles res- 
semblent au Pancratium amancaes^ les fleurs sont d’un 


D’HORTICIJLÏÜUE PRATIQUE. 177 

blanc translucide et d’une teinte très-délicate, à sépales extraor- 
dinairement allongés, faibles, roulés sur eux-mêmes et guère 
plus larges alors que les longues étamines blanches et inclinées 
qui caractérisent cette espèce. La hampe florale a environ 5 
pieds de hauteur et supporte quelquefois cinq grandes fleurs. 

Bracliysenia laiiceolaluni (MeISNER), Bot, 3Iag.y 4652. — 
Famille des Légumineuses. 

Espèce de Swan River (Nouvelle-Hollande), introduite par 
MM. Lucombe et Pince d’Exeter, à feuilles persistantes et à 
fleurs d’un cramoisi vif. Ses feuilles sont d’un beau vert lui- 
sant, très-soyeuses en dessous ; fleurs naissant par 4 ou 6 à 
la fois, à étendard très-petit, cordé, blanc au bord, rouge 
dans le disque et maculé au centre d’une grande tache jaune. 

cordyiine indîiisa (Kunth). — Synon. : Dracœna indivisa 
(Forster). 

Cette belle plante est confondue avec le Freycmetia Baiie- 
riana; les analogies de feuillage et de port excusent cette 
erreur. Quoi qu’il en soit, MM. Veitch d’Exeter ont eu le bon- 
heur de la montrer en fleurs à l’exposition de la Société d’horti- 
culture de Londres. L’exemplaire que ces horticulteurs pos- 
sèdent a de 12 à 14 pieds de hauteur, les fleurs exhalent une 
odeur des plus suaves, rappelant celle du Yucca draconis; 
la plante se rapproche complètement de ce Yucca, seulement 
les feuilles sont d’un vert plus tendre. On la dit originaire 
de la Nouvelle-Zélande. 

fiakea scoparia (Meisner), Bot, Mag., 4644. — Famille des 
Protéacées. 

Espèce à feuilles minces, filiformes, allongées. Fleurs jaune 
pâle, disposées en têtes sessiles. Originaire de la Nouvelle- 
Hollande. 

€ire\vîa .^eriagiaBia (Hamon), Bull, de la Société dliorticuU 
turc du département du Rhône, octobre 1851. — Famille 
des Tiliacées. 

Joli arbrisseau, atteignant la taille d’un lilas ordinaire; 
feuilles alternes à stipules lancéolées caduques, ovales, fîne- 

N® 6, — AOUT J8S2. 12 


JOURNAL 


178 

ment réticulées, dentelées. Fleurs grandes, disposées par 
trois ou cinq au sommet du rameau, d’un beau blanc, ino- 
dores; étamines nombreuses jaunes. Fleurit en juillet et 
août. 

On ne connaît pas la patrie de cet arbrisseau de serre 
froide, obtenu de graines au jardin botanique de Lyon et 
dédié à son savant directeur, M. Seringe. 

canieiiia dénérai »rouot (Lecomte) , Iconographie des Ca- 
mellias d' Ambroise Verschaffelt, juin 1852. 

Ce fort beau camellia a été obtenu de semis par un ama- 
teur très- distingué de Nancy, M. Lecomte, qui en a cédé la 
propriété à M. Ambroise Verschaffelt de Gand. C’est un gain 
distingué et qui sera apprécié par les amateurs de fleurs bien 
faites, étoffées, d’un cerise rosé vif ; chaque pétale présente 
une large bande blanche disposée au centre. 

5® PLEINE TERRE. 

Acliiltca compacla. 

Espèce vivace de deux ou trois pieds de haut, donnant de 
grandes têtes de fleurs dorées. 

Cientiana gelida. 

Magnifique espèce, déjà connue, mais pas assez répandue 
dans les jardins; de taille assez élevée, produisant des bou- 
quets chargés chacun de dix à douze grandes fleurs dressées, 
d’un bleu vif, semblable à celui de notre jolie Gentiana 
verna. Elle est originaire du Caucase. 

chioiianthus retusas (Lindley), Paxton's Flower Garteti, 
août 1852. - Famille des Oléacées. 

Arbrisseau de pleine terre introduit de la Chine ^ par 
M. Fortune; à feuilles non persistantes, longuement pétiolées 
abovales, membraneuses, pubescentes en dessous; panicules 
terminales subverticillées ; fleurs nombreuses d’un beau 
blanc, à odeur très-suave; corolle à tube plus long que les 
sépales. Fleurit en mai. 


179 


D’HORTICÜLTÜRE PRATIQUE. 

Les Chinois font grand cas de ce petit arbrisseau à cause 
de la suavité de l’arome que répandent ses fleurs ; ils le gref- 
fent sur YOlea fragrans^ il deviendra d’une grande ressource 
pour les bouquetières, car il est probable qu’il sera facile à 
forcer. 

J^orticulîurc belge. 

REVEE FLORALE BELGE. 

Parmi les nombreuses belles plantes que possède le jardin 
botanique de Gand , nous avons admiré récemment une va- 
riété des plus remarquables de Gesneria^ obtenue par le croi- 
sement du Gesneria polyantha avec un Gloxinia, ce dernier 
ayant servi de père. De ce mariage est issue une plante 
très-vigoureuse, ayant le faciès de sa mère, tant sous le rap- 
port de la tenue du feuillage que sous celui des fleurs; mais 
ces dernières sont deux ou trois fois plus grandes, très-nom- 
breuses, d’un rose carminé des plus agréables. Nous n’avons 
rien vu de plus beau , de plus distingué dans le genre Ges- 
neria; M. Donkelaar a fait là une bien belle conquête. 

Dans la même serre fleurissait le JVepenthes Rafflesiana, 
aux amphores ou urnes maculées de pourpre et à bords plus 
clairs que dans le type ; le Nelumhium Caspicum promettant 
de donner de bonnes graines; la Victoria regia avec neuf 
grandes feuilles , deux fleurs épanouies et quatre boutons ! 
En parlant de plantes aquatiques, arrêtons-nous un instant 
sous la magnifique coupole qui abrite, dans le bel établisse- 
ment de M. Van Houtte, une foule de végétaux aquatiques 
des plus intéressants; parmi ces végétaux, il en est un sur- 
tout qui a vivement frappé notre attention, c’est le Nymphœa 
Ortgiesii (Van Houtte), hybride obtenu par M. Ortgies atta- 
ché à l’établissement ; les fleurs sont d’un riche carmin foncé, 
les étamines de couleur vermillonnée; sa forme générale et 
sa floraison abondante rappellent Nymphœa dentata^ mais 


180 JOURNAL 

il en diffère par le coloris; ses feuilles, semblables à celles du 
Nymphœa deiitata et à reflets rouges, rappellent le feuillage 
de la mère ; en un mot c’est un Nymphœa dentata à fleurs 
carminées. Il diffère du Nymphœa Devoniensis , issu àM Nym- 
phœa rubra, fécondé par le Nymphœa lotus, dont les fleurs 
sont beaucoup moins grandes et moins abondantes. Malgré le 
voisinage redoutable delà majestueuse Victoria, le Nymphœa 
Ortgiesiiocmpo, au milieu de l’élément liquide qui les réunit, 
une place des plus honorables et des plus brillantes* 

VEuryale ferox, charmante miniature de la Victoria,^ sera 
recherchée par les amateurs qui possèdent un Aquarium 
trop exigu pour cultiver la Victoria, Les feuilles de VEuryale 
sont admirablement gauffrées, d’un vert vif en dessous, tandis 
que leur face inférieure est d’un beau bleu violacé; les 
fleurs, assez grandes, de couleur pensée, imitent assez bien 
celles de plusieurs Echinocactus ; la partie inférieure du tube 
est squammeuse et hérissée de soies et d’épines. 

Nous avons remarqué dans le bel établissement de M. Am- 
broise Verschaffelt à Gand, entre autres plantes distinguées, 
un fort beau Brassavola (famille des Orchidées), provenant 
de la province de Sainte-Catherine, orné d’une vingtaine de 
jolies fleurs blanchâtres à base verdâtre, et exhalant une 
odeur très-agréable; cette espèce a obtenu le premier prix 
de plantes nouvelles à l’exposition d’Anvers (21 août). Cette 
espèce se rapproche du Brassavola nodosa. Le Catileya 
Leopoldii, également en fleurs chez le même horticulteur 
distingué, présentait un épi composé de dix à douze fleurs 
plus grandes que celles d’un exemplaire qui fleurit dans les 
serres de S. M. à Laeken. Sous la direction intelligente de 
M. Forckel , les serres chaudes de Laeken présentent con- 
stamment des plantes fleuries ; ainsi nous avons remarqué 
dans la serre à Orchidées : un Cattleya crispa nommé Gran- 
diflora; cette variété est très-remarquable par ses fleurs 
mesurant 12 centimètres de diamètre; toutes les divisions 
du périanthe sont très-étoffées, le labelle est d’un violet pour- 
pré beaucoup plus foncé que dans le Cattleya crispa ordi^ 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. I8I 

naire; chaque bouquet est à six et sept fleurs : un Cymbi- 
dium a pseudo-bulbes de Warrea tricolor, trois feuilles 
allongées, ovales, acuininées; six ou sept fleurs disposées en 
un épi lâche, blanchâtres, à sépales verdâtres ornés d’une 
vraie lie-de-vin 5 labelle blanc, tachete de rouge. Cette espèce, 
très-florifère, originaire de Java, est très-voisine du Cymhl 
mm Jamnicum (Bluine) : et cette belle série A’Ixoras, d’une 
végétation si vigoureuse, fleurissant comme s’ils étaient dans 
leur patrie. Qui ne s’arrêterait devant ces Ixora grandi- 
flota, coccinea, carnea, alba, flammea, bcindhuca, etc., aux 
feuilles si luisantes, aux bouquets si nombreux et si écla- 
tants, sans que l’imagination ne se reporte immédiatement 
sur les splendeurs de l’Orient ? La couleur feu ardent des 
corolles de la plupart des espèces A'Ixora ne semble-t- 
elle évoquer cette pensée ! Amateurs de belle culture et de 
difficultés vaincues, allez voir ces touffes de Lisianthus 
Russellianus aux nombreuses et grandes corolles bleu vio- 
lacé; cette plante, qui fait le désespoir de presque tous les 
horticulteurs, est de culture très-facile, suivant M. Forckel ; 
beaucoup d’eau , une terre forte, des pincements lorsque la 
plante a 25 ou 30 centimètres de hauteur; une exposition 
près des vitres et la chaleur moite de la serre aux Orchidées, 
sont les conditions que requièrent cette belle Gentianée : il 
ne faut pas la tourmenter, ne pas s’effrayer du tapis de cette 
mousse courte et verte qui couvrira les pots par suite de la 
grande humidité, et peut-être obtiendrez-vous, amateurs, des 
résultats aussi brillants. Cette plante n’aime pas à être chan- 
gée de place, ou transportée dans une autre serre, surtout 
lorsqu’elle est en boutons, elle jaunit de suite. 

Il fleurit actuellement dans les serres de M. Linden , de 
Bruxelles, une fort jolie amaryllidée de la Nouvelle-Grenade, 
c est 1 Eucharis candida (Planchon) ; fleurs grandes , nom- 
bz’euses, d’un beau blanc; la couronne présente six divisions 
trifurquées ; c’est au sommet de chaque dent centrale, qui est 
plus longue que les deux autres, que se trouve située une 
anthère sessile. Ce genre est très-curieux et fort joli. 


182 JOURNAL 

Nous citerons encore, parmi les Orchidées, une fort belle 
espèce à'Acinetay donnant plusieurs fleurs assez grandes, 
jaunes, à odeur de Stanhopea, base des sépales rougeâtre, 
pointillée, labelle orangé, riiypochilium et l’extrémité infé- 
rieure du gynostème marqués de points arrondis, assez régu- 
liers, d’un pourpre foncé, colonne duveteuse. Introduite de 
la Nouvelle-Grenade, par M. Linden. 

Enfin, dans notre établissement nous mentionnerons la 
floraison du splendide Stanhopea tigrina, var. siiperba et 
d’un Stanhopea tigrîna très-remarquable par la disposition 
des pétales et des sépales se relevant régulièrement autour 
du gynostème et lui servant de brillante couronne; nous 
avons cru en faire une variété sous le nom de Coronata; elle 
est originaire des forêts de la Chinantla au Mexique. 

Dans un prochain numéro nous signalerons à l’attention 
des amateurs les nouvelles variétés de Gloxinia que nous 
avons obtenues ; elles sont très-remarquables. 


ÜlisfcUnnécs. 

SUR LES DIVERSES MÉTHODES 

DE MULTIPLIER LES ARBRES FRUITIERS. 

(deuxième article.) 

Le docteur Smith communique à un journal d’horticulture 
anglais une méthode intéressante pour se procurer une foule 
de tiges naines à l’aide du marcottage. 

« En octobre 1842, dit-il, je fis arracher un certain nom- 
bre d’arbres nains (poiriers) que je fis déposer dans une foSse 
en leur donnant une position horizontale; toutes leurs branches 
furent couchées à plusieurs pouces dans la terre, de façon que 
les bouts seulement en restaient à découvert. L’année suivante 
(en 1843), au printemps et pendant l’été, ces bouts poussé- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. I83 

rent avec force et furent écussonnés en juillet et août : deux 
ou plusieurs écussons, suivant la longueur des pousses, dis- 
tants de plusieurs pouces les uns des autres. Au printemps 
de 1844, dès que les écussons commencèrent à pousser, les 
rameaux sur lesquels ils avaient été entés furent attachés 
contre le sol, et dès que les pousses eurent la longueur de 
5 à 4 pouces, on les couvrit de terre. Vers la fin d’octohre, 
ils se trouvaient munis de racines sur toute leur longueur, à 
tel point que chacune des pousses était en état de se nourrir 
indépendamment de 1 arbre mère; ils furent, en conséquence, 
séparés et plantés chacun à part, et forment maintenant de 
jolies tiges. De 1845 à 1844, les branches des arbres enterrés 
ont poussé une foule de nouveaux jets qui furent écussonnés 
en mai, et cette opération fut continuée pendant les jours où 
la sève coulait bien, pendant les mois de l’été jusqu’en sep- 
tembre. En avril 1844, tous ces jets écussonnés furent atta- 
chés au sol et couverts ensuite de ferre, comme la première 
fois. De cette manière, nous nous sommes procuré une grande 
provision de jeunes arbres, dont la plupart porteront je 
1 espère, dans l’espace de deux à trois ans, à dater du jour 
de la plantation. La petite parcelle de terre, sur laquelle j’ai 
exécuté ce plant, offre en ce moment un fourré épais de 
jeunes arbres. Il est évident que ce procédé est très-convena- 
ble pour se procurer de jeunes tiges de poiriers, et en offre 
pour ainsi dire une source inépuisable. » 

Très-importante et facile à exécuter , la multiplication de 
nouvelles variétés obtenues de semis par des fragments de 
racine est une méthode qui a déjà trouvé son application à 
l’égard des arbres à noyaux, mais seulement dans le but de 
se procurer des sujets. Cette méthode se pratique par la coupe 
des racines ayant la grosseur d’un doigt en morceaux de 5 à 
4 pouces de longueur, qu’on plante en position oblique, dans 
un parterre ombragé de manière que le bout supérieur soit 
couvert d’un demi-pouce de terre. Si l’on a soin de maintenir 
la fraîcheur du sol en couvrant la surface d’une couche de 
mousse ou de paille hachée, les morceaux de racines pous- 


184 JOURNAL 

sent en peu de temps des jets formant de belles tiges et qui 
n’ont pas besoin d’êtres greffées. 

Malgré ces expériences, la greffe n’a rien perdu encore de 
son importance : elle offre la seule voie pratique de multiplier 
nos bonnes espèces d’arbres fruitiers; mais il ne suffit pas 
que dans cette opération les parties similaires se touchent, il 
faut encore qu’il existe une identité suffisante entre le sujet 
et la greffe. Relativement à ce point, l’expérience a amené des 
résultats que la science n’est point encore parvenue à expli- 
quer d’une manière satisfaisante. 

Lindley, dans sa Théorie du jardinage (trad. allemande, 
p. 161), dit à ce sujet : « La greffe n’offre des chances de 
réussite que lorsque les plantes qui fournissent le sujet et le 
scion sont voisines, et le degré de succès est en raison directe 
du degré de cette affinité. Les variétés de la même espèce se 
réunissent le plus facilement, suivent ensuite les espèces du 
même genre, et enfin les genres de la même famille natu- 
relle; la possibilité de la réunion ne va pas au delà. » Mais 
le fait, que certaines poires greffées sur cognassier croissent 
avec une grande vigueur et que d’autres n’ont pas le même 
succès; que certaines sortes acquièrent toute leur perfection 
sur le cognassier, tandis que dans les mêmes conditions d’au- 
tres deviennent pierreuses, n’est point encore expliqué. Ce 
sont des expériences sûres qui doivent guider dans ces cas le 
pomologue. 

Dubreuil prétend avoir trouvé , par suite de certains es- 
sais, que les diverses espèces de sols exigent des sujets parti- 
culiers ; mais ses explications aboutissent à constater que le 
cognassier et le doucin ne conviennent pas dans les sols cal- 
caires ni dans les terrains siliceux, ce qui, du reste, s’expli- 
que de soi-même, car ces deux sortes d’arbres demandent un 
terrain frais et argileux. 

Il est incontestable que le sujet exerce une grande in- 
fluence sur la qualité du fruit du scion, mais on a tiré de ce 
fait des conséquences que l’expérience n’a aucunement con- 
firmées; c’est ainsi, par exemple, qu’on prétend que les rei- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 185 

nettes n’acquièrent leurs véritables qualités qu’étant entées 
sur des sauvageons provenant de pépins de reinettes; les 
bergamotes sur sauvageons de bergamotes, sans considérer 
que ces groupes de fruits ne se propagent qu’accidentelle- 
ment par les pépins, et que, par conséquent, on ne peut pas 
parler de sauvageons de reinettes proprement dits. Depuis, 
M. Dubreuil a cherché à poser, comme condition de réus- 
site, que les sortes précoces devraient nécessairement être 
greffées sur des sauvageons également précoces, etles tardives 
sur les sauvageons tardifs ; condition inexécutable dans les 
grandes pépinières, car on ne saurait jamais dire avec sûreté 
si un sauvageon de semis est précoce ou tardif. Ce point ne 
pourrait donc intéresser que dans le cas de regreffe d’un 
vieil arbre. Une foule d’autres observations appartenant à 
cette catégorie de recherches, et dont on a essayé de trouver 
la cause dans la nature du sujet, présentent des résultats 
qui doivent être attribués au sol dans lequel l’arbre croît, et 
dans le plus ou moins d’aptitude des racines à s’assimiler les 
éléments constitutifs de ce sol. 

Il se présente un autre phénomène intéressant, c’est que le 
sujet influe beaucoup plus sur le développement du scion que 
sur la qualité des fruits. Le cognassier, qui n’est qu’un demi- 
arbre, ï épine blanche, le Saint-Jean, produisent des arbres 
nains, mais les fruits qu’ils sont chargés de nourrir ne se 
modifient que fort rarement , ou ils restent inaltérés, ou ils 
s’améliorent. Ce perfectionnement du fruit s’explique cepen- 
dant aisément par les effets de la taille, par un sol meilleur, 
par la culture et par le plus grand nombre de racines adven- 
tives (chevelu), source d’une nutrition plus abondante. 

Rubens, dans son Manuel de pomologie, dit que beaucoup 
des nouvelles poires belges prospèrent parfaitement sur 
l’épine blanche et dépérissent sur le cognassier. D’autres po- 
mologues prétendent que les poires deviennent souvent pier- 
reuses sur épine. M. Lucas, en 1849, a récolté quatre excel- 
lents fruits de la poire dite Franz madame , dont un scion 
avait été enté deux ans auparavant sur la tige d’une épine 


486 


JOURNAL 

blanche, et assure que d’autres pomologues distingués ont 
fait la même expérience et obtenu le même résultat. 

D’après Pépin , M. Bretonneau aurait greffé avec succès 
des poiriers sur amélanchier. De même que des espèces de 
forte végétation deviennent frutiqueuses étant greffées sur 
des sujets nains, on peut communiquer une plus grande vi- 
gueur à des espèces frutiqueuses en les greffant sur des sujets 
arborescents. 

Le mérisier ou cerisier à fruits acides, greffé sur cerisier 
doux, acquiert plus de force, devient plus haut qu’étant 
greffé sur cerisier à fruits acides ; il gagne en même temps 
beaucoup en fertilité et ses produits deviennent plus abon- 
dants. Et les mêmes sauvageons de cerisiers doux, greffés 
près du sol sur des cerisiers acides , donnent de très-belles 
pyramides et arbres nains qui se laissent conduire avec la 
plus grande facilité. Le Mahaleb, employé autrefois fréquem- 
ment comme sujet, donne des arbres peu fertiles; aujour- 
d hui on ne s’en sert plus que pour des arbres qui doivent 
croître dans un sol très-gras. Le pêcher prospère parfaite- 
ment sur abricotier, amandier et prunier, mais ne dure pas 
longtemps sur prunier à rameaux lisses. Ces trois diverses 
espèces de sujets ne produisent aucune influence sur la qua- 
lité du fruit. Knight cite un fait où la pêche dite ActoUy 
greffée sur prunier, serait devenue plus grosse et plus vive- 
ment colorée, mais que la chair en était de moindre qualité 
que si cette même pêche était greffée sur amandier. On dit 
que les fruits des pêchers greffés sur abricotier acquièrent 
des qualités supérieures. Bretonneau, pour obtenir des pê- 
chers nains, les greffe sur prunus pumila (Lin.), appelé en 
France Ragomninier^ qui se multiplie facilement par bou- 
tures. 


{La fin prochainement,) 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


J 87 


OBSERVATIONS SLR LES PLANTES DE SERRE FROIDE. 

(Suite. — Voir noiee numéro de juillet, page 14-7.) 

Les Hovea bien conduits sont au nombre des plus précieux 
ornements de la serre froide ; mais ils sont délicats, surtout 
dans leur jeunesse, et exigent toujours des soins réguliers; il 
faut les sortir tard, les rentrer lot, les garantir du grand so- 
leil et de tout excès d’humidité. Les Plagiolobium sont peut- 
être plus délicats encore et non moins beaux. Les mêmes 
observations s’appliquent aux Podolohium. Je ne conseille la 
culture de ces plantes, sauf peut-être des beaux Hovea piir^- 
piirea et Celsii, qu’aux amateurs qui peuvent et veulent 
s’astreindre à les visiter fréquemment et à les soigner de 
très-près. J’en dirai autant des Burtonia dont les fleurs, si 
délicatement belles, méritent bien d’ailleurs quelques peines. 
Ajoutons, à cette liste d’espèces très-délicates, de délicieux 
Chorizema Henchmanni, dont on peut faire une des plus sé- 
duisantes plantes de la serre froide ; les Dillwgniay dignes 
aussi de bons soins et moins exigeants ; enfin les Gompholo- 
hium, surtout le polymorphum, dont les grandes fleurs, 
richement colorées, tranchent sur son mince feuillage et sur 
ses branches grimpantes, menues comme des cheveux. 

Pour toutes ces plantes, il faut un sol léger, très-sableux, 
des pots petits, des arrosements très-prudemment ménagés, 
jamais négligés, un drainage bien efficace, un air vif et pur, 
jamais ardent ni desséché ; dans la serre, situation très- 
éclairée, près des vitres, avec attention d’éviter les coups de 
soleil par un léger ombrage; à l’air libre, exposition ouverte, 
loin des arbres et des buissons, plutôt à portée d’un mur ou 
d’un abri artificiel, qui les garantisse des ardeurs du soleil 
sans trop leur ôter l’air ni la lumière. Les Dillwynia et le 
Chorizema Henchmanni supportent très-bien le grand soleil; 
les autres préfèrent l’ombre ou la demi-ombre. La terre de 
bruyère tourbeuse est fatale à toutes ces plantes, celle de 
Gand leur est passablement bonne, la meilleure est compo- 


188 JOURNAL 

sée de gazons d’une couleur roussâtre sur lesquels croissent 
la bruyère du pays et les plantes analogues. Toutes ces pe- 
tites plantes doivent être pincées en temps utile et souvent 
retaillées jusqu’au-dessous des fleurs passées. 

Citons maintenant quelques légumineuses plus robustes : 
les Daviesia, surtout leFraseri, qu’il faut tenir en buissons; 
les Brachysema loti folia et même hybrida, arbustes ram- 
pants qu’il faut soutenir, et dont on augmentera la floraison 
par la taille et le pincement en été; les Templetonia, surtout 
le retusa, qui, bien dirigés, peuvent former de jolis petits ar- 
bres du plus bel effet à la floraison ; le Kennedia longira- 
cemosa, dont les fleurs roses durent si longtemps, d’autres 
espèces grimpantes de ce genre et surtout du genre voisin 
Zychia, dont les plus précieuses ne sont pas les plus rares ; 
le Liparia sphœrica, si curieux et si beau, mais qui ne fleu- 
rit bien que dans une serre parfaitement exposée et éclairée; 
enfin les Oxylobium , les Mirbelia, les Bossiœa, quelques 
Pultenæa, petites ou moyennes de taille, souvent rampantes 
ou buissonnantes, dont on peut tirer un grand parti, mais 
qui ont généralement le tort de ne garder leurs fleurs que 
peu de jours. 

Une autre famille qui a aussi ses plus brillants représen- 
tants au Cap et dans l’Australie, celle des Protéacées, mérite- 
rait à son tour d’être l’objet de plus de soins, et je pense 
qu’elle serait plus recherchée si elle était sufîîsamment ap- 
préciée. Ce ne sont pas seulement les feuillages les plus variés 
et les plus pittoresques, et les inflorescences les plus bizarres, 
qui recommandent ce groupe original, ce sont aussi, bien 
souvent, des fleurs splendides, comme celles de quelques 
Protœa, ou d’une élégance toute particulière comme dans 
certains Grevillea et Bakea. Les Banksia et leurs alliés les 
Dryandra, dont quelques exemplaires sont indispensables 
dans toute riche collection, ont le tort de croître beaucoup et 
de fleurir assez difficilement, les premiers surtout. Ce sont 
plutôt des plantes d’ornement, mais, à ce titre, dignes d’une 
grande faveur. Je citerai seulement le Banksia Cmininghamii 


189 


D’HORÏICULTÜRE PRATIQUE. 

comme fleurissant bas et donnant de grandes fleurs, très- 
belles et de très-longue durée. Les Protœa cynaroïdes, 
cordata, acaulisy speciosa^ etc., etc., sont de magnifiques 
plantes, d’une croissance généralement lente, et avares de 
leurs brillantes fleurs pendant les premières années, mais 
leur feuillage et leur port ornent seuls et si bien une serre, 
que le temps passé à attendre la floraison n’est pas à regret- 
ter. Très-jeunes, les Protœa, Banksia et Dryandra sont diffi- 
ciles ; la moindre humidité stagnante en hiver les fait périr; 
il leur faut, pendant une couple d’années, la meilleure place 
au soleil et des arrosements très-ménagés. Après ce temps, 
ce sont des plantes assez robustes, qui aiment une lumière 
vive, quelque chaleur, une terre un peu forte dans des pots 
de moyenne dimension. Les Grevillea, qui demandent à peu 
prés la même culture, applicable d’ailleurs à toutes ou pres- 
que toutes les plantes de cette tribu, mais avec bien moins 
de soins que pour celles citées plus haut, nous offrent bon 
nombre d’espèces de petite taille, fleurissant à profusion et 
d’un fort bel effet. Je citerai en première ligne le hipinnati- 
fida, aux longues et brillantes grappes rouges, qui me paraît 
aimer peu la taille ; puis le Thelemoniana à fleurs rouge vif, 
les concinna, puniceay argentea^ etc., dont on peut faire de 
jolis petits arbres, fleurissant abondamment et longtemps, et 
ornant admirablement la serre. Les Hakea, plus robustes en- 
core, en général difficiles à contenir et ne fleurissant pas 
aisément, ont cependant un petit nombre d’espèces qui ne le 
cèdent guère aux plus jolis Grevillea; tels sont : Hakea petro- 
phylloïdeSy nain, à très-nombreuses fleurs roses ; macrocarpa 
(hort.) se couvrant tout entier de fleurs blanches odorantes ; 
aculeata (?), feuillage en alênes, très-curieux, fleurs blanches 
jolies. Citons encore, dans cette famille, le magnifique Ste- 
nocarpus Cunninghamiiy qui ne développe qu’à une haute 
taille et sous l’influence d’une lumière ardente, ses grandes 
et brillantes inflorescences ; puis le Telopea speciosissîma, 
non moins éclatant, plus florifère, mais aussi délicat, paraît- 
il, que certains Protœa, Les genres Lambertiay Lomatîa, 


100 


JOURNAL 

IsQpago7iy très-intéressants comme formes, montrent rare- 
ment leurs fleurs, parfois fort belles. 

Je passe sans transition aux Épacridées, Tune des gloires 
de la serre froide et dont on confond à tort la culture, assez 
facile, avec celle des bruyères du Cap. Une terre très- 
sableuse, des arrosements prudemment dispensés mais abon- 
dants, beaucoup d’ombre, l’abri de la serre jusqu’à la bonne 
saison et même dans les grandes pluies et les bourrasques 
de l’été, mais d’une serre fraîche et bien ombrée ; quelques 
coups de serpette aux rameaux qui s’eflilent trop et la sup- 
pression de ceux qui sont trop faibles ou qui surabondent, 
voilà en quelques mots presque toute leur culture. Les Epa- 
cris ne sont belles qu’en buisson touffu ; j’excepte une espèce 
fort négligée, parce qu’on n’en sait pas tirer parti, hpaludosa 
qui, élevée sur une seule tige et tenue à tête, fera en deux 
ou trois ans un fort bel arbuste. Les Dracophyllum, moins 
brillants, montrent cependant des espèces fort distinguées, 
toutes dignes d’étre cultivées. Les Leiicopogon méritent une 
mention toute spéciale, notamment le Cunninghamii qui, 
élevé en arbre, donne une profusion de petites grappes 
blanches à odeur d’aubépine, dont la grâce et la délicatesse 
sont incomparables. Le Cosmelia rubra, certains Styphelia 
sont encore de magnifiques plantes, mais délicates. Citons 
encore une charmante, mais bien délicate petite plante, le 
Stenanthera pinifolia, toujours très-rare malgré son ancien- 
neté, comme le Sprengelia incarnata^ que l’on ne cultive 
guère, malgré son mérite incontestable. 

Des Épacridées aux^ncacéesetaux Vaccmiées, la transition 
semble toute naturelle, et cependant il nous faut abandonner 
les parages si féconds de l’Australie pour nous élever sur les 
hauts plateaux des Andes, de l’Hymalaya et d’autres stations 
analogues. Je ne parlerai ni des ravissants et innombrables 
Erica du Cap, ni des Rhododendriim de l’Inde, ni des Azalées 
indiennes ou chinoises; je mentionnerai comme moins con- 
nues les Bejaria qui ne me paraissent que médiocrement dif- 
ficiles et qui sont trop beaux pour qu’on ne s’efforce pas de les 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 191 

faire prospérer. Abordant un groupe d’un aspect différent, 
j’exprimerai le regret de voir cultiver trop peu les Arbutus 
aux fleurs transparentes, au feuillage si touffu et si gai, 
parmi lesquels il faut distinguer le Nepalensis ; les Arctosta- 
phylos nitida, tomentosaetXalapensiSf le premier au brillant 
feuillage, aux élégants panaches d’un blanc translucide ; le 
second aux charmantes grappes d’émail carné; VEiikianthus 
quinqueflora de la Chine, superbe plante, frileuse et délicate 
des racines; puis les Clethra, Gaidthiera, Pernettia, Gay- 
Lussacia, Macleanidy Vaccmmmy etc., toutes merveilles des 
terres froides de l’Amérique tropicale, souvent difficiles à bien 
cultiver, à cause des conditions climatériques toutes spéciales 
pour lesquelles elles ont été créées, et qui ne sont cependant 
ni toutes ni généralement rebelles à une culture intelligente. 

Retournons maintenant à nos rivages favorisés de l’Austra- 
lie ou de la pointe méridionale de l’Afrique ; nous y rencon- 
trerons une famille éminemment riche en belles plantes, 
fleurissant à la plus petite taille, formes élégantes et gracieu- 
ses, coloris délicats, longue durée, odeurs aromatiques, non 
dans les fleurs, cette fois, mais dans les feuilles. Seule, à mon 
avis, la famille des Légumineuses peut lutter sans désavan- 
tage contre celle des Diosmacées qui nous occupe maintenant, 
famille qui ne tient pas, dans les collections, la place qu’elle 
mérite à tous égards. Voyez les Diosma du Cap, avec leur 
mignon feuillage, formant d’eux-mêmes des touffes serrées 
dont chaque sommet se revêt de grandes fleurs vernissées, 
du coloris le plus suave; tels sont les Biosnia speciosa, fra- 
granSy aniœnay uniflora^ serratifoliay et bien d’autres ; puis 
les Boronia de la Nouvelle-Hollande , tous jolis, tous très- 
florifères, surtout les pimiata, serrulata, etc., acquérant 
par la greffe sur Correa une rusticité qui leur manque natu- 
rellement; puis les Crowea, fleurs d’automne d’un bel effet, 
qu’il faut également greffer et soutenir par de bons tuteurs; 
puis les Eriostemon, un magnifique genre, assez facile, dont 
les moindres espèces, bien conduites, plaisent aux plus exi- 
geants; enfin les Correa, fleurs d’hiver un peu monotones de 


m JOURNAL D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

ton et d’aspect, et jusqu’aux Z/erea dont on peut faire de jolis 
arbustes. La plupart de ces plantes ne sont pas difficiles et ne 
réclament guère que le traitement ordinaire des plantes de 
serre froide. Toutes veulent la lumière abondante, mris les 
Diosma et les Correa seuls aiment le soleil direct, les Erioste- 
mon, Crowea, Zierea veulent être ombrés dans le milieu du 
jour, et la plupart des Boronia prospèrent à l’ombre. 

Je voudrais terminer cette revue déjà trop longue , mais 
comment passer sous silence la famille des Myrtacées, avec 
ses Myrtus, ses Metrosideros , ses Melaleuca, ou brillants 
ou délicatement jolis, ses étranges Calothamnus, ses Eucalyp- 
tus non moins curieux, ses Hypocalymma, encore peu connus 
et que je recommande aux amateurs, ses Beaufortia , ses 
Bœckea, etc., etc., entre lesquels il faut faire un choix sévère 
sans doute, mais qui laissera debout bien de belles choses ! 
Comment surtout ne point mentionner dans une autre fa- 
mille les Pimelea, si beaux, si recherchés, surtout les Hen- 
dersoni, spectabilis, Verschaffelti, intermedia, etc.! N’ou- 
blions pas les beaux Lachnœa purpurea, dont les gros 
capitules, d’un rose lilacé portés sur un élégant feuillage, 
brillent pendant deux mois, ni le Lachncea eriocephala à 
fleurs blanches moins belles et cependant encore remarqua- 
bles, ni le Gnidia pinifolia à parfum si suave la nuit. 

Enfin citons sans ordre les Tremandra dont rien ne sur- 
passe la délicatesse, et dont les fleurs d’un riche bleu violet 
se renouvellent sans cesse et à profusion; la Witsenia corym- 
bosa aux mille étoiles bleues , le Sollya linearis bleu aussi , 
et bien plus beau que le Sollya heterophylla> 

Je m’arrête enfin, certain d’en avoir dit assez et trop pour 
montrer quelles mines inépuisables s’offrent aux amateurs qui 
veulent varier et multiplier leurs jouissances, et avec l’espoir 
de n’avoir pas été inutile à ceux qui désirent fixer leur choix, 
et surtout s’arrêter à un genre de culture digne de soins 
éclairés et en dehors des vulgarités ordinaires. 

P. E. DE PüYDT. 


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JOURNAL 

D’HORTieillTÜRE PRATIQUE. 


PLANTES FIGURÉES DANS CE NUMÉRO. 

GLOXINIES VARIÉES. 

La faveur avec laquelle on accueille le beau genre Gloxi- 
nia et ses nombreuses variétés, l’empressement que les ama- 
teurs témoignent à se procurer les nouvelles variétés d’un 
véritable mérite, prouvent suffisamment que les Gloxlnies pré- 
sentent des attraits assez puissants pour braver les exigences 
de la mode. Aux charmes de leurs nombreuses corolles , aux 
nuances variées, veloutées, les Gloxinies unissent des mérites 
inappréciables : d’abord celui d’une culture des plus faciles, 
et ensuite celui non moins important de parer les tablettes 
des serres froides pendant la belle saison. De quelle parure 
plus élégante pourrait-on orner à cette époque une serre dont 
les hôtes vont aspirer au dehors l’air vivifiant de nos mois de 
printemps et d’été? et quel plus charmant coup d’œil peut-on 
obtenir que celui de la réunion de ces plantes à larges feuilles 
verdoyantes et veloutées, à fleurs si coquettes et cependant 
d’une si longue durée? En entremêlant dans une collection 
de Gloxinies des plantes d’Achimenes picta, longiflora , 
ignescens, venusta, grandiflora, Liehmanni, etc., de Gesne- 
ria Leopoldii, verticiUata, Douglasii, Houttei, gloxiniœ- 
flora, Cooperî, etc., des Besleria, A lloplectus et autres Gesné- 
riacées, l’ensemble de ces brillantes corolles formera dans une 
serre froide, jadis, avant l’introduction de ces plantes diverses, 
nue et dépourvue de tout ornement floral, une brillante pa- 
rure que les majestueux Camellias, les élégants Chorozema, 
les légères bruyères du Cap et toute la cohorte des florifères 

Pi® 7. — SEPTEMBRE 1852. 15 


msmm 


m JOURNAL 

végétaux de la Nouvelle-Hollande ne pourront ternir ou faire 
oublier î 

Parmi le grand nombre de variétés deGloxinies obtenues de 
semis, les plus belles et les plus éclatantes proviennent sans 
contredit du célèbre établissement de M. Van Houtte deGand. 
C’est une justice, si ce n’est même un devoir, de citer le nom 
d’un horticulteur qui , par sa constance et son habileté , a 
su perfectionner les types primitifs : Gloxinia caulescens 
(Lindley), espèce de Fernambouc, Gloxinia speciosa (Lodd.) 
du Brésil , en les hybridisant avec des variétés ou hybrides 
Gloxinia speciosa rubra et Gloxinia maxima, enfin avec le 
Sinningia guttata (espèce brésilienne). De ces croisements 
répétés sur diverses générations surgirent plusieurs hybrides 
remarquables, entre autres Boieldieu, Henri Decaisne, Ba- 
ronne de Vrièrey George Hoogeveen, Princesse de Lamhalley 
Joséphine de BeauharnaiSy Grande-Duchesse Hélène, Marie 
Van Houtte (l’une des plus belles variétés obtenues jusqu’à 
ce jour), Princesse Hélène, toutes obtenues par M. Van 
Houtte ; le Gloxinia Teichlerii, hybride fort remarquable, 
mais trop inconstant, obtenu en Allemagne; enfin les Gloxi- 
nia grandis, Lowii, triomphe deBresiers, obtenus en Angle- 
terre et à Bruxelles. La voie est tracée : il est donc à présumer 
que de brillants résultats récompenseront le zèle des horticul- 
teurs qui continueront à hybridiser entre elles ces charman- 
tes plantes ; déjà nous-même nous avons été assez heureux 
pour obtenir des variétés d’un grand mérite, variétés se dis- 
tinguant d’abord par la bonne tenue des hampes florales, par 
la forme irréprochable et par le coloris des fleurs. G est avec 
une vive satisfaction que nous pouvons dire que nos efforts 
ont été couronnés d’un brillant succès ; que ce succès encou- 
rage les semeurs, les amateurs du beau genre Gloxinia,, que 
nous cultivons avec prédilection. 

Les trois variétés représentées dans ce numéro ont par- 
faitement fleuri dans notre serre froide, et c est sur des exem- 
plaires de forte taille que nous avons fait dessiner et peindre 
les modèles que nous offrons a 1 apprécialion des amateurs ; 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 195 

copiées sur la nature même et vérifiées par nous, le coloris et 
la forme sont d’une vérité frappante. 

Le 1 représente le Gloxinia Henri Decaisne (Van 
ïloutte), délicieuse variété à bords translucides, très-florifère, 
forme parfaite, tenue irréprochable, enfin plante d’exposition. 

Le n® 2 est un semis obtenu par nous, et auquel nous 
avons imposé le nom de Gloxinia Baronne Chazal; cette va- 
riété peut être comptée parmi les plus belles; les pourtours 
du limbe floral sont d’un rose tendre, devenant d’un coloris 
plus foncé, plus cramoisi à mesure que l’œil examine le tube 
de la corolle ; la partie inférieure et interne du tube (gorge) 
est d’un jaune paille tendre. Il est peu de variétés roses qui 
puissent soutenir la comparaison avec cette jolie plante. 

Au n^ 5 incombe la tâche de représenter le beau gain ob- 
tenu par M. Bresiers , horticulteur à Saint-Josse-ten-Noode 
lez-Bruxelles ; bien que cette variété ne soit pas d’origine ré- 
cente, sa brillante couleur, la grandeur de ses fleurs, et le 
peu de connaissance que l’on en a jusqu’à ce jour, nous ont 
fait un devoir de la signaler à l’attention des amateurs. 

Outre ces variétés d’élite, nous pourrons appeler l’at- 
tention sur des variétés très-remarquables que nous avons 
obtenues récemment et que nous indiquerons sous les numé- 
ros d’ordre de notre collection, tout en nous réservant le 
droit de les figurer plus tard lorsque la saison de la planta- 
tion sera arrivée; ainsi nous citerons parmi nos gains les 
variétés suivantes accompagnées, ainsi que nous l’avons dit, 
de leurs numéros correspondants de notre catalogue de 
Gloxinies. 

N® 48. Pa/mÿre Robyns, nobis, charmante variété d’un 
blanc légèrement carné, gorge du tube ornée d’une bande 
annulaire ou plutôt en forme de fer à cheval d’un rose vio- 
lacé. Cette variété sera très-recherchée. 

21. Baronne de Snoy , nobis y belles et grandes fleurs 
d’un rose tendre , à bords presque blancs , le fond du tube 
moucheté de petits points bruns; macule violacée. Variété 
d’un grand mérite. 




1 


196 JOURNAL 

N" 14. i¥"« Elisa Wilkms, nobis, variélé issue de la Gloxi- 
iiie Reine des Belges , d’un coloris rose très-tendre , à bords 
blanchâtres, l’intérieur du tube de couleur paille clair; le 
limbe est délicatement relevé de veines rosées. 

N« 19. Charles Lesdallons, nobis, très-belle variété de cou- 
leur bleu violacé velouté; fleurs bien faites, grandes et de 
bonne tenue. 

N» 46. Beukelarii, superbe variété obtenue par M. Beu- 
kelar, l’habile directeur de l’établissement horticole de ma- 
dame Bresiers à Schaerbeek lez -Bruxelles. Cette Gloxinie 
donne de très-grandes fleurs d’un carmin vit. 

N® 35. Marie Bresiers, nobis, très-belle variété obtenue 
de semis, par M. Beukelar; fleurs grandes, bien faites, d’un 
violet foncé, velouté, chatoyant à reflets d’un bleu foncé, fond 
du tube blanchâtre à mouchetures arrondies, régulières. C’est 
une variété très-méritante. 

Nous passons sous silence plusieurs autres variétés très»- 
remarcjuables, dont nous aurons soin d entretenir plus tard 
nos lecteurs. 

Caienîïrtcr Ijortifole. 

(pour octobre.) 

j^©rres ciiatidcs. — Les plantes de serre chaude. (|ue 1 on 
aurait placées à l’air libre pour se tortifler, doivent être ren- 
trées sans retard ; on examine avec soin le dessous des pots ; 
car sans cette précaution on introduit dans la serre un terri- 
ble ennemi , l(X limace. Si , par suite d un oubli, ou par la 
soudaineté de journées froides, on était obligé de rentrer 
avec une certaine précipitation des plantes encore restées à 
l’air, il faudrait avoir soin de placer dans différents endroits 
de la serre des morceaux de carotte, de petits pots renversés 
remplis de mousse humide, ou enfin des planchettes chargées 
de son , disposées çà et là dans les endroits humides et om- 
bragés de la serre. Au moyen de ces engins, on pourra se 


D’HORÏICÜLTÜRE PRATIQUE. 497 

débarrasser d’un grand nombre de limaces et de cloportes. 
Tous les matins on vérifiera l’état de ces pièges. Des feuilles 
de salade servent également bien à cette chasse : les limaces 
en sont très-friandes, et y oublient facilement leur prudence 
habituelle. 

Les rayons solaires ne sont plus à craindre; on peut donc 
enlever tous les abris artificiels qui recouvraient les serres. 
On chauffe, lorsque le temps est pluvieux; c’est surtout un 
peu avant le lever du soleil ou vers la naissance du jour que 
la température dans les serres exige une certaine compensa- 
tion, par l’action du thermosiphon, pour la grande perte de 
calorique qui s'opère, pour l’énorme condensation des va- 
peurs d eau qui se dégagent de la terre des pots. Peu importe 
que la serre soit trop chauffée, une admission d’air frais 
externe (en ayant cependant toujours soin que cet air soit 
admis du côté opposé au vent) rétablira l’équilibre en forti- 
fiant les plantes. On diminuera pour les Orchidées de plus en 
plus les seringages, en se bornant à des arrosages partiels. 
Le repos devient urgent pour la plupart des espèces, tout en 
faisant observer que les espèces ( Cattleya, quelques Onci- 
diunty Hufitleyüy etc.) présentant des tiges florales requièrent 
une place privilégiée plus chaude et des arrosements plus 
fréquents. La prudence exige que l’on calfeutre toutes les 
issues par lesquelles la chaleur pourrait s’échapper : la perte 
de calorique est déjà assez grande par les vitraux d’une serre 
pour que Ton n’ait pas soin de conserver cette chaleur par 
tous les moyens possibles en fermant avec du mastic, du 
plâtre ou de la mousse, toutes les ouvertures accidentelles. 

On dispose les plantes de telle sorte que chacune d’elles 
puisse jouir de la plus grande somme de lumière et d’air pos- 
sible, en rangeant les plus petites sur le devant et les plus 
élevées au milieu de la bâche ou vers le fond , de telle sorte 
que le feuillage de Tune n’offusque pas celui de Tautre ; 
en un mot, le soleil doit luire sur toutes et pour toutes, à 
l’exception de la plus grande partie des Fougères et surtout 
des Lycopodiacées. 


198 JOURNAL 

„eanc.«P 

"TÎdéa le dé"eîoppe«.cnl des h.iupes en f.isanl «ne lé- 
serre , aidez _„„He supérieure de la tunique qui protégé 

naît haTp florale en facilitent la croissance et deviennent 
dîne nécessité absolue dans les cas où la t.uuque serre for- 

LÎ’SÎÎes'Îigent peu d’eau à cette sm- 
son plus elles seront rapprochées des vitraux et mieux elles 
reporteront; les boutures de sBegonia cinnabarina, diversi- 

;r«:: » pleme d.r.ls.n, naals pou, 

Chinois” Z^Begoniaràmentacea montrent leurs charmants 
bo muets de fleurs roses et blanches, ainsi que les toujours 
\2rZ0niaparvi folia etDregei; les Begoma Evansiana 
tco J), huLa, caslanecefolia montrent leurs fleurs pour 

a.«i m- 

nombrables fleurs rosées embellissent et la serre chaude et 
les tablettes des croisées d’appartements chauffes, ainsi que 
quelques Gesneria mollis, Seamannii el Schiedeana , aux 
îteurl d un rouge vif se succédant depuis la fin d’octobre jus- 

- L’époque de la 

rait imprudent, malgré toute chaleur ^ ^ 

bouturage de ces plantes : les plaies ne peuvent se cicatriser 

ft en supposant même que certaines espèces pussent secher 

leurs blessures, il est à présumer que 

très-lente ; aussi ce bouturage inopportun est-il 

«ereux- il est préférable d’attendre jusqu au mois davnl, 

époque à laquelle cette opération (faite pendant lascen®m" 

de ?a séve)^est couronnée d’un succès à peu près ceita . 

Enfin Tdofi -ille, à ce que les Coefc, le, 

et autres plantes grasses (sans oublier meme les Palmiers, 


D'HORTICÜLTCUE PRATIQUE. m) 

Cycadées, Cyclanthées, et généralement toutes les plantes 
monocotylédones, dont la dernière pousse correspond à l’axe 
central de la plante) soient garantis de ces gouttelettes qui 
tombent constamment du faîte des serres et qui causent infail- 
liblement la mort des végétaux exposés à leur action. 

Serres froides. — La prudence exige que les plantes de 
cette catégorie soient rentrées vers le octobre. Si la tem- 
pérature est encore élevée, eu égard à la saison, on aura 
soin de donner le plus d’air qu’il sera possible; cette venti- 
lation, en même temps qu’elle fortifie les plantes, chasse 
l’humidité surabondante des serres. Si la température 
s’abaisse considérablement et que l’on doive avoir recours au 
cbauflage artificiel, on devra bassiner fortement les Camel- 
lias pour en faire grossir les boutons, et les arroser fré- 
quemment; car ces plantes, originaires des terrains humides 
du Japon, se complaisent dans un sol humide, dans une 
atmosphère nébuleuse pendant la nuit, sèche pendant le 
jour. Il en est de même de la majeure partie des Rhododen- 
drum et des Azalea. 

Les Erica, Epacris, et en général toutes les plantes du 
Cap et de la Nouvelle-Hollande, exigent une grande somme 
d’air pur, le moins de chauffage possible; une température à 
i ou 2 degrés centigrades -{- zéro ne les incommode pas , 
pourvu que l’aérage soit assez puissant pour ressuyer leurs 
feuilles et enlever riiumidité surabondante de la nuit. 

Les semis de Calcéolaires et des Cinéraires du mois de 
septembre seront maintenant assez forts pour être repiqués ; 
on aura soin de les placer le plus près possible des vitres, 
afin qu’ils ne s’étiolent pas. Les Résédas auront déjà dO à 
45 centimètres de hauteur, et doivent être bien feuillês; s’ils 
ne sont pas rempotés, il faut se hâter de les mettre dans des 
pots de 10 à 45 centimètres de diamètre, avec un bon com- 
post de terreau de couche, et de fumier consommé. C’est dans 
ces pots qu’ils doivent fleurir. 

Les Géraniums et XesPélargoniums végètent à peine ; on les 
sèvre pour les rentrer dans une serre froide et sèche ou dans 




200 JOURNAL 

une pièce aérée; on ne leur donnera d’eau que la quantité 
suffisante pour qu’ils ne puissent mourir d’inanition. 

On rentre les Orangers, Lauriers-roses, Grenadiers, à la 
mi-octobre dans tout emplacement où la gelée ne puisse pé- 
nétrer. Si, par un cas fortuit, les feuilles de ces arbrisseaux 
étaient attaquées par le froid , le meilleur moyen de com- 
battre ce danger et ses suites, c’est de seringuer fortement 
sur le feuillage et sur la terre des vases, en élevant momen- 
tanément la chaleur intérieure de la place par des moyens 
quelconques. Nous avons, par ces procédés, sauvé des Camel- 
lias [Maidenhlush, King, alba-plena, etc.) de 8 à 10 pieds 
d’élévation, ayant subi une température de centigrades, 
et oubliés en 4845 dans un appartement non chauffé. 

Aussi peut-on poser en règle générale : 

Que la somme des arrosements est en raison ou pro- 
portion de la somme de chaleur naturelle ou artificielle, d’où 
suit : 

2"" Qu’en hiver les arrosements doivent être très-restreints 
ou nuis lorsque le thermomètre est en dessous de 2 ou 5^ cen- 
tigrades ; 

5° Que les arrosements doivent être gradués non-seulement 
selon la force, selon la feuillaison ou selon l’abondance des 
boutons à fleurs de la plante, mais encore selon la capacité 
du vase dans lequel se trouve la plante; enfin aussi, selon la 
nature de la terre dans laquelle la plante se trouve : la terre 
de bruyère exige plus d’arrosements que des composts à mé* 
langes argileux; 

4® Que la position plus ou moins rapprochée des vitres 
d’une serre influe sur la dessiccation plus ou moins rapide 
de la terre des vases ; 

5^ Enfin, que l’aérage des serres, influant sur l’évaporation, 
doit de même être pris en considération ; c’est-à-dire que 
dans une serre aérée et chaufï'ée, l’expiration des feuilles se 
faisant avec plus de facilité, rarrosement doit fournir aux 
radicelles des plantes la nourriture nécessaire pour contre- 
balancer la perte éprouvée par la respiration des parties 


201 


D’HORTICULTURE PRATIQUE, 
supérieures. Ainsi pour les plantes des hautes régions alpines 
européennes, américaines, asiatiques , là où ces végétaux se 
complaisent sous une atmosphère constamment nébuleuse, où 
le ciel semble s’unir à la terre, une température basse et 
humide serait fatale. On s’est étrangement trompé en 
croyant que tel végétal natif des régions polaires de la Sibé- 
rie, de la Laponie ou des contrées australes du globe, où 
le sol est couvert de neige pendant 6 à 7 mois de l’année, 
supporterait sans difficulté nos hivers plus doux ; on ne 
réfléchissait pas suffisamment au climat des contrées hyper- 
boréennes. En effet, sous ces latitudes boréales ou australes, 
les végétaux recouverts, ainsi que nous venons de le dire, 
pendant plusieurs mois de Tannée d’une épaisse couverture 
de neige, sommeillent pendant ce laps de temps et se trouvent 
ainsi à Tabri des influences, des souffles variables de l’air; in- 
fluences auxquelles nous devons attribuer la non-réussite de 
l’acclimatation d’une foule de plantes isothermes (soit de cli- 
mats à températures moyennes égales ou équivalentes). 

Vers la mi-octobre, la prudence exige que toutes les 
plantes qui doivent être abritées soient rentrées; il est donc 
urgent de hâter le baguettage, le lavage des pots, detudier 
leur placement pour obtenir un coup d’œil agréable pendant 
Thiver. 

On récolte avec soin toutes les graines de plantes de serre, 
vivaces et annuelles, en les conservant dans des sachets et 
dans un endroit sec. 

a*otas;er. — On peut encore semer diverses variétés de 
choux et de laitues , qui, se développant assez rapidement, 
peuvent encore être repiquées avant les froids trop vifs , et 
produire sous châssis ou sur couches des résultats efficaces 
au mois de mars prochain. On élève les laitues sous cloches 
pour les forcer à prendre une croissance plus rapide, en 
ayant soin de leur donner, à mesure qu’elles grandissent, le 
plus d’air possible, pour que ces plantes ne s’étiolent pas ou 
ne pourrissent sous une atmosphère trop constamment char- 
gée d’une humidité renfermée. On a soin de n’admettre 


202 JOURNAL 

Tair que du côté opposé au souffle du vent. Pendant les gelées 
on recouvre les cloches de feuilles, de fumier long, ou de 
paillassons. Si la journée est belle, on découvre pour per- 
mettre aux rayons solaires de se faire sentir sur les plantes. 
Si l’on s’apercevait que le plant a été attaqué par la gelée, 
on se garderait alors de le découvrir, car l’action des rayons 
solaires achèverait sa perte; on devra au contraire augmen- 
ter le volume des abris , afin que par ce surcroît de chaleur 
on obtienne pour résultat de faire dégeler graduellement le 
plant attaqué. On veille à ce que les arrosements soient opé- 
rés avec discernement en choisissant surtout de belles jour- 
nées ; on fait une chasse incessante aux limaces et aux clo- 
portes, ennemis redoutables et très-friands des laitues. 

Il est presque inutile de faire remarquer que les laitues 
requièrent une terre douce, mêlée de fumier consommé; que, 
de temps à autre, quelques arrosements d’engrais liquides 
leur sont très-favorables. 

On plante les fraisiers de pleine terre dans un sol bien 
ameubli , terreauté et exposé au midi. On relève et l’on met 
en pot \qs fraisiers que l’on veut forcer pendantl’hiver ; on les 
abrite du froid et surtout de l’humidité qui leur est très-pré- 
judiciable; on les rentre dans une serre à forcer en les tenant 
le plus près possible des vitraux ; on donne de l’air lorsque la 
température extérieure le permet, ou s’il y avait un excès 
d’humidité dans la serre que la chaleur artificielle pourrait 
absorber. Les pots dans lesquels on plante les fraisiers à 
forcer doivent avoir 15 à 20 centimètres au moins de dia- 
mètre. On emploie surtout la Fraise dite des quatre saisons, 
Keen's Seedling, Swainstone's Seedling, etc., pour forcer en 
hiver. Quelques fumigations de tabac sont nécessaires pour 
chasser les pucerons qui ne manqueront pas de se développer 
avec rapidité. 

Enfin on plante des racines de persil dans de grands pots 
ou, mieux encore, dans de grands vases percés de trous et 
nommés persillères; on les rentre avant les grands froids 
dans la serre , ou même dans la cuisine. 


D’HOUTICL’LTÜRE PRATIQUE. 


205 


j^orticulturf étrangère. 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

SISKKX: CHAUDE. 

ORCHIDÉES. 

Mormodes Ig^neum (LiNDLEy), dans PdXtOïl FloWQV Gurdcfiy 
septembre 4852. 

Très-belle espèce, découverte dans l’Amérique centrale, 
par M. Warczewicz ; elle produit un grand nombre de fleurs 
à sépales réfléchis, à pétales ascendants, les uns et les autres 
de couleur chocolat; le labelle, très-charnu, enroulé et d’une 
belle couleur orange vermillonnée. 

Parmi un certain nombre d’Orchidées exposées à une vente 
que fit à Londres M. Warczewicz, se trouvaient plusieurs 
exemplaires de Mormodes sur lesquels les amateurs ne dai- 
gnèrent pasjeter lesyeux ; ces plantes dédaignées fuient ache- 
tées par M. Rucker, le célébré orchidophile ; et de ce lot cinq 
belles variétés ou espèces nouvelles ont fleuri dans la serre 
de cet amateur distingué ; enfin, une sixième, provenant 
également de la vente de M. Warczewicz, a été nommée par 
M. Lindley, Mormodes macranthum [Paxton Flower Gar- 
don, septembre 1852) ; ce serait l’espèce la plus remarquable 
connue jusqu’ici de ce singulier genre. Les fleurs, d’un choco- 
lat foncé, mesurent 6 pouces de diamètre ; le labelle est tout 
à fait plat, caractère qui distinguerait facilement ce mormodes 
des autres espèces. Il provient des régions élevées de l’Amé- 
rique centrale. 

Acropertt coniuta (Klotsch), dans AU* Garton Zeitung , 
juin 1852. 

Espèce guatémalienne, voisine de VAcropera Loddigesii, 
dont elle se distingue par les dimensions plus grandes de ses 
pseudo-hidbes, feuilles, grappes et fletirs ; les grappes florales 


204 . 


JOURNAL 


ont jusqu’à 2 pieds de longueur; le surnom de cornuta lui 
vient de ce que les sépales sont obovales, carénées sur le dos 
et se terminant en une longue corne molle. 

Posoqueria revoliita (NeES VON EsENBEEK). — SyNON. : 

Posoqueria insignis (Nees). — Solena revokita (Die- 

trich). — Famille des Rubiacées-Cinchonacées. 

Cette jolie plante a été exposée au mois d’avril dernier 
dans les locaux de la Société d’horticulture de Londres, par 
MM. Veitch et compagnie d’Exeter. Elle se recommande par 
ses feuilles d’un beau vert, persistantes, par ses fleurs se 
réunissant ensemble au nombre de 5 ou 6, à tube de 4 pouces 
et plus de longueur, se terminant par un limbe à cinq divi- 
sions linéaires, obtuses et assez courtes. Fleurs blanches à 
odeur très-suave. 

Cette plante est originaire du Brésil. 

2^ SERRE FROIDE. 

Abelia triflora (Robert Brown). — Famille des Capri- 
foliacées. 

Branches minces, de couleur grise et couvertes de longs poils. 
Feuilles d’un vert foncé bordées de rouge, ovales lancéolées, 
très-aiguës, légèrement soyeuses sur chaque face, et encadrées 
de nombreux poils allongés. Les fleurs apparaissent à l’extré- 
mité des branches par groupes de trois à la fois; de très- 
longs poils couvrent les cinq sépales étroits, à pointe aiguë, 
dressés et rougeâtres du calice ; ces sépales sont aussi longs 
que le tube de la corolle; celle-ci est blanche, à limbe quin- 
quélobé ; chaque lobe est arrondi et délicatement teinté de 
rose. 

Cette espèce provient des hautes montagnes de la province 
de Kamaon, en se dirigeant vers la c\mme]Himalagéenm, Les 
naturels la connaissent sous le nom de Kumki. C’est un petit 
arbre, à fleurs d’une odeur très-agréable, comme celles du 
Jasminum revolutum (ex Paxtons Flower Garden, septem- 
bre 1852). 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 205 

Les Ahelia indiens et mexicains [Vescdea; Martens et Ga- 
ieotli) sont des plantes alpines d’une culture très-facile, fleu- 
rissant avec abondance et n’exigeant qu’une température peu 
élevée; elles se plaisent dans un compost de terre de bruyère 
et de terreau de feuilles. La multiplication ii’ofFre aucune 
difficulté. 

Yeronica eiliptica (FoRSTEu). — Synon. : Veronicü decmsata 
(Aiton), Hehe magellanica (Jussieu). 

Très-joli arbrisseau , touffu, toujours vert, à feuilles d’un 
vert foncé et à fleurs blanches. Cette plante est déjà connue 
dans quelques jardins, mais elle n’est pas encore répandue 
en raison de son mérite. La disposition du feuillage rappelle 
eelle des feuilles du Pimelea decussata; les fleurs sont d’un 
blanc de crème et naissent à l’extrémité des rameaux. 

Cette espèce a résisté en Angleterre en pleine terre. 

Dichosema siibfnertne ( Meisner ), figuré dans le Gardm 

Companion, sept. 1852. — Famille des Légumineuses. 

Encore une jolie découverte de M. Drummond pendant ses 
explorations botaniques en Australie: MM. Henderson, horti- 
culteurs à Londres {Fine Apple Place) ^ ont eu le bonheur 
de voir fleurir cette espèce pendant l’été dernier ; leur plante 
provenait de graines reçues de M. Drummond. 

Le port du Dichosema suhinerme se rapproche beaucoup 
de celui du Chorozema Henchmanni ; feuilles petites, li- 
néaires; fleurs nombreuses, terminant les branches, d’un 
beau jaune avec une zone très-apparente d’un cramoisi foncé 
à la base de l’étendard ; les ailes sont également de cette même 
belle couleur. 

Culture des Chorozema et autres légumineuses de la Nou- 
velle-Hollande. 

O® PLEINE TERRE. 

Le savant M. Decaisne, dans un article (1) sur le Pêcher à 
fleurs doubles (Persica vulgaris flore pleno), appelle avec 


(1) Revue horticole de Paris, n° 12, 16 juin 1852. 


20G 


JOURNAL 


raison l’attention des amateurs sur cette plante brillante. 
D’après les nombreuses recherches auxquelles il s’est livré , 
M. Decaisne suppose que cet arbrisseau a été introduit au 
jardin des plantes de Paris dès le xvii® siècle. La beauté de ce 
pécher comme plante d’ornement ne méritait pas un aussi 
long ouhli. Les journaux anglais (1) attribuent l’introduction 
des premiers arbrisseaux vivants de ce pécher à M. Fortune, 
qui en découvrit en Chine la variété rose double (celle du 
jardin des plantes de Paris) et une variété blanche double. 

« Les fleurs s’épanouissent en avril et ressemblent à de pe- 
tites roses pompons ; elles renferment quelques étamines, et 
la multiplication des pétales n’est pas tellement complète , 
dit M. Decaisne, qu’on ne voie persister de jeunes fruits 
jusqu’à la fin de juin. » 

Ces variétés semblent être d’une végétation plus précoce 
que le pécher ordinaire; elles seront donc faciles à forcer et 
en fleuriront d’autant mieux; car sous nos rudes climats, les 
nuits froides et humides d’avril rembrunissent les fleurs et 
leur enlèvent leur aspect si gai et leur délicate fraîcheur. 

On multiplie le pécher à fleurs doubles au moyen de la 
greffe en écusson, sur prunier ou sur amandier. 

CSjr|) 06 itt 0 tts. 


Exposition d’été de la Société royale de Flore de Bruxelles. 

La Société avait ouvert dix-sept concours ; amateurs et 
horticulteurs se sont empressés de répondre à cet appel; et 
bien que la saison eût été des plus défavorables à une fleu- 
raison saine et riche, l’exposition a été très-brillante. Les 
deux élégantes tentes du Waux-Hall abritaient environ 
i,200 plantes, parmi lesquelles figuraient un grand nombre 
de Palmiers, de Cycadées, d’Araliacées, de Fougères et deplan- 


(1) Garden Compuniorij septembre 1852. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 207 

tes à port majestueux ou d’ornement. Passons rapidement en 
revue les résultats des concours et des plantes qui ont attiré 
l’attention des amateurs; ces sortes de revues ont toujours 
leur côté instructif et indiquent la voie que suit le progrès. 

Premier concours. — Bel envoi entre amateurs. — Un 
second prix est décerné à M. le baron Van Weerde, de Lae- 
ken, pour son très-bel envoi. On y remarquait plusieurs 
belles Orchidées, entre autres des Stanhopea, V Odontoglos- 
sum hastatum, VOncidium Pinelianum, un fort pied du bel 
Adamia versicolor, le Mogorium Sambac, etc. 

Deuxième concours. — Bel envoi entre jardiniers. — 
L’horticulteur F. Decraen obtient le premier prix : sa collec- 
tion comprenait de beaux Lilium lancifolium variés; le 
joli Humea elegans, aux rameaux gracieux; XIxora coccinea 
aux fulgurentes corolles, etc. 

Troisième concours. — Plantes d'ornement. — Le beau 
contingent de Palmiers, Cycadées, Araliacées, Weinman- 
niaj etc., de M. J. Linden, remporte le premier prix. 

M. Decraen obtient le deuxième prix avec sa collection de 
Dracœnas ; ses forts exemplaires de Maranta zehrina, d’ds- 
pidistra lurida et elatior, de Gunnera scabra et autres 
plantes intéressantes par une certaine taille. 

Enfin, le jury décerne, à M. le baron Van V^eerde, le 
troisième prix pour une belle collection comprenant, entre 
autres, un beau Bhopala corcovadensis, Ceroxylon ferrugi- 
neum^ le superbe et rare Dracœna Guatemalensis et di- 
verses autres bonnes plantes qui ne passeront pas de mode. 

Quatrième concours. — Plante nouvelle fleurie^ — Le 
Saccolabium Blumei, variété majus, charmante Orchidée à 
Heurs d’un blanc rosé, labelle lilas violacé, obtient le premier 
prix, tandis que le second est accordé au Comparettia falcata, 
Orchidée aux gracieuses fleurs d’un pourpre éclatant. Ces 
deux plantes appartenaient à M. J. Linden. 

Cinquième concours. — Plantes nouvelles fleuries. — Les 
douze plantes exposées par M. Linden ont été couronnées 
d’une médaille de vermeil. Ce lot comprenait deux espèces de 


208 JOURNAL 

Rhopala, RhopalaPamploiiensis^i frigida, ie Bru- 

nellia Funckiana, magnifique Thérébinthacée de la Nouvelle- 
Grenade, le Cupania {Stadmannia) frigida, plante très-orne- 
mentale, etc. 

Septième concours. — Belle floraison, — Un pied superbe 
àlxora coccinea, envoyé par M. Forckel, de Laeken, obtient 
le premier prix. 

Le Bégonia Cinnabarina de M. Galeotti reçoit un second 
prix; cette plante était supérieurement fleurie, brancbue et 
couverte de fleurs. 

Enfin, le troisième prix est accordé à VIxora alba de 
M. Forckel. 

La lutte avait été très-sérieuse; car, outre ces trois belles 
plantes, concouraient un Lisianthus Riissellianus de M. Fore 
kel, un Oncidnim pulvinatum^ parfaitement fleuri, de 
M. Docteur de Mons, et un Gloxmia Boieldieu, présentant 
une couronne de 25 à dO fleurs, de M. H. Galeotti. 

Huitième concours. — Orchidées. — Deux collections se 
trouvaient en présence, l’une appartenant à M. Linden, 
l’autre à M. Forckel : celle de M. Linden, renfermant quel- 
ques espèces rares, a obtenu le premier prix; on y remar- 
quait le Saccolabium Blumei, Oncidium cucullatum, Coni- 
parettia falcata, Cœlogyne ochracea, Huntleya marginata, 
le bel Epidendrum verrucosum , etc. La collection de 
M. Forckel renfermait de forts exemplaires : on y remarquait 
le Cattleya crispa, qui restera toujours l’une des plus belles 
Orchidées connues ; Cycnoches Loddigesii, Anguloa Clo- 
wesii, un Stanhopea nommé elegans; la colonne est mouche- 
tée, présentant deux taches d’un brun violacé, simulant deux 
yeux, de telle sorte que le gynostème avec son opercule re- 
présente assez bien la tête d’un chien coiffé d’un chapeau 
claque; le Dendrobium aggregatum, chargé de fleurs; le 
Cyr topera scabrilinguis, Orchidée toujours rare, etc. 

Neuvième concours. — Pélargonium. — Un deuxième 
prix est accordé à une collection de 24 variétés bien choisies, 
envoyées par M. De Kneef. 


D’HORTÎCÜLTÜRE PRATIQUE. 209 

Dixième concours. — Fuchsia, — La température anor- 
male du mois de juillet a été peu propice à une belle florai- 
son de Fuchsia ; celle envoyée par M. Flament, amateur dis- 
tingué, a mérité un second prix; les plantes étaient fortes, 
très-belles et d’un bon choix. Plusieurs semis nouveaux 
avaient été présentés, mais ils ont été écartés; il y avait ce- 
pendant de très-bons gains dans les semis obtenus par un 
amateur, M. Rodembourg. Ainsi ses Fuchsia reine Margot^ 
Rigolette, seront mieux appréciés plus tard, lorsqu’un soleil 
tropical ne les aura pas cuits. 

Onzième concours. — Bégonia, — Ce concours a été très- 
intéressant; la lutte était sérieuse; deux concurrents intrépi- 
des étaient en présence : l’un, M. Lubbers, avec quatre-vingt 
et quelques espèces, généralement en fortes et belles plantes, 
a remporté le premier prix ; la beauté des exemplaires, leur 
bonne culture, et enfin la présence de plusieurs nouveautés, 
décidèrent l’honorable jury à lui accorder la première dis- 
tinction. La collection rivale appartenait à M. L. Ferricx fils : 
elle comprenait environ 100 espèces, parmi lesquelles figu- 
raient des plantes très-nouvelles, telles que Bégonia umbilû 
cata, fort jolie espèce; geraniifotia , ricini folia, tomentosa 
Jantii, etc.; mais l’absence de forts exemplaires, bien ver- 
doyants, a nui à l’ensemble de la collection. L’amateur de 
nouveautés se serait prononcé pour un prix ex œquo entre les 
deux collections ; le véritable appréciateur de bonnes plantes, 
tout en hésitant peut-être, sanctionnera la décision du jury. 
Il est à regretter qu’en présence de collections aussi impor- 
tantes, qu’il serait bien difficile d’exposer dans les premières 
villes de l’Europe, les médailles n’eussent pas la même valeur 
honorifique que celles accordées à des collections peut-être 
moins difficiles à rassembler. 

Douzième concours. — OEillets, — Le premier prix est 
accordé aux trente variétés d’œillets exposés par M. Bailleul 
de Gand. 

Treizième concours. — Gesnériacées, — Le jury, en pré- 
sence des belles collections de Gloxinia et d'Achimenes en- 

7, SEPTEMBRE 1832. 14 


210 JOURNAL 

voyées au concours, propose de partager ce concours en deux 
sections : les Gloxinies concourent ensemble et les Achimènes 
font l’objet d’un vote particulier. Cette division était néces- 
saire , car les G/oxmm, par leurs brillantes corolles, la 
beauté de leur feuillage et leur port, devaient nécessaire- 
ment l’emporter sur les Achimènes. 

La collection de M. Galeotti, composée de quinze espèces 
parfaitement cultivées et d’une grande richesse de fleurs, a 
obtenu le premier prix; dans ce lot se faisaient remarquer 
plusieurs nouveaux semis, entre autres le Gloxinia cam- 
panulata à grandes fleurs bleues, aux bords retroussés. Ba- 
ronne Chazal, magnifiques fleurs roses, gorge blanche, pour- 
tour rose carminé, etc. 

La seconde collection, appartenant à M. Van Tillborgh, 
comprenant trente variétés, parmi lesquelles nous avons dis- 
tingué de jolis semis, a obtenu le deuxième prix. 

M. le baron Van Weerde reçoit la première médaille votée 
au plus beau lot d’Achimènes; cette collection était fort bien 
choisie, bien fleurie et en exemplaires vigoureux. M. Linden 
obtient le second prix pour son envoi d’ Achimènes au milieu 
duquel trônait un beau pied d'Achimenes Gloxiniœflora. 

Quinzième concours. — Plantes dhin même genre. — Le 
premier prix est accordé à une charmante collection de varié- 
tés issues du Phlox Driimmondi^ exposée par M. Decraen. 
Nous y avons remarqué des coloris très-distingués. La collec- 
tion de Pétunies, appartenant au même jardinier, reçoit le 
second prix. Aucune collection de plantes de pleine terre, 
de Rosiers, de Lis, n’a été présentée cette année ; c’est sans 
doute à la température exceptionnelle que nous avons eue, 
qu’il faut attribuer l’absence de ces beaux ornements d’une 
exposition. Un concours des plus importants pour l’horticul- 
ture belge a également fait défaut, c’est celui des semis nou- 
veaux ou plutôt d’espèces ou variétés nouvelles obtenues de 
semis. Que les horticulteurs belges ne se découragent pas; 
qu’ils persévèrent dans leurs essais ; qu’ils redoublent d’ef- 
forts, car, ainsi que nous venons de le dire, le semis est une 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 211 

question capitale ; et s’il nous était permis d’exprimer nos 
vœux, nous désirerions que des médailles d’or encoura- 
geassent les semeurs dans leurs tentatives, tout en recom- 
mandant au jury appréciateur une extrême sévérité dans son 
jugement. Cette dernière condition, loyalement appliquée, 
serait, avec la mention de la médaille, le meilleur passe- 
port pour l’exportation de nos plantes de semis belges ! 

Dïx-septiême concours. — Plantes cultivées en corbeilles. 
Le premier prix est décerné à M. Moonens de Bruxelles ; 
le deuxième à M le baron van Weerde. 

Quelques autres prix ont été accordés par le jury : des 
médailles d’argent, à la collection de plantes d’ornement en- 
voyée par M. Van Riet, jardinier à Bruxelles. Cette collec- 
tion, destinée à orner le salon, était très-bien composée et 
renfermait de belles plantes, telles que Dion edule,^ Cycas 
revoluta, Phormium tenax, Fourcroya gigantea. Musa Ca- 
vendishiiy etc. ; àM. Baumann de Gand, pour un Tropæolum 
speciosuMy d’une culture très-remarquable; une médaille de 
bronze à M. Lebrun, pour ses corbeilles, vases, lustres, 
chaises, etc., en treillis; une autre à M. de Greef, jardinier, 
à Bruxelles, pour une jolie corbeille composée de différents 
pieds de Lantana; enfin une médaille de vermeil à M. Van 
Esschen, l’ingénieur, sous les tentes duquel la Société avait 
abrité les nombreuses collections envoyées par ses membres. 


Exposition de la Société agricole et horticole de ZIlivelles 
(Brabant). 

Sur tous les points de la Belgique surgissent des associa- 
tions d amateurs et d’horticulteurs; on a compris que le 
meilleur moyen d’encourager le culte de Flore , de fomenter 
I horticulture, était celui de fonder de ces corps où des con- 
naissances pratiques et les richesses végétales ^ éparpillées 
le plus souvent sans utilité directe , puissent, en se rassem- 
blant à certaines époques, former un faisceau instructif dont 
l’action se répande avec efficacité. Les luttes des expositions 


212 JOURNAL 

produisant ces résultats ; l’amour-propre d’un côté, le zèle de 
l’autre, tendent nécessairement à forcer les concurrents à 
apporter plus de soins dans leurs cultures, à tenter de nou- 
veaux essais; puis des comparaisons dans les expositions 
naît le désir d’imiter ou de surpasser ce qu’on a vu. Plu- 
sieurs sociétés ont adjoint à leur titre à' horticole, celui à'agri- 
cote. Bien des personnes ne peuvent s’habituer à l’idée qu’une 
exposition de fleurs puisse comprendre des produits directs 
de notre sol; elles ne réfléchissent pas que Flore, Pomone 
et Gérés sont d’aimables sœurs qui chaque jour versent sur 
nous leurs bienfaits, qu’elles se donnent la main; ainsi bien 
des plantes devenues de nos jours des végétaux alimentaires 
ou servant à quelque besoin de l’homme ont été cultivées par 
l’horticulteur comme plantes d’ornement. L’horticulteur fraye 
donc la route aux essais, dont l’agriculture ou la culture ma- 
raîchère profiteront plus tard. Aussi les expositions ont-elles 
toujours de l’intérêt pour celui qui ne s’arrête pas exclusi- 
vement au dénombrement des médailles, mais apprécie les 
résultats féconds qui doivent découler plus tard dans la mul- 
tiplicité de ces luttes ; il applaudira aux efforts des personnes 
zélées qui introduisent ces concours dans des localités éloi- 
gnées des grands centres : ne faut-il pas que la lumière pé- 
nètre partout î 

Appelé par nos fonctions de membre du jury chargé d’ap- 
précier le mérite des produits envoyés à l’exposition de Ni- 
velles , nous pûmes nous convaincre combien ces exhibitions 
méritent d’être encouragées; nous nous faisons un véritable 
plaisir de pouvoir citer les noms des promoteurs de cette expo- 
sition florale ; qu’ils persévèrent dans leurs efforts, ils auront 
l’appui de tous les hommes qui réfléchissent sérieusement. On 
comprendra facilement que ces premières expositions ne peu- 
vent avoir l’importance des grandes expositions de Bruxelles, 
de Gand, d’Anvers ou de Liège ; mais la question principale est 
résolue, le pas est fait. L’exposition de Nivelles comptait 
environ 600 plantes fournies par dix-huit personnes. Ce 
chiffre serait très-élevé, si toutes les plantes eussent été d un 


D’HORTICÜLTÜRE PRATIQUE. 215 

bon choix. Quoi qü’il en soit, l’ensemble était satisfaisant; le 
local avait été disposé avec goût ; les plantes étaient générale- 
ment fraîches, bien cultivées, et témoignaient du zèle des 
exposants. 

Les contingents de MM. Henri Delmotte, président de la 
Société, et Bouequeau , secrétaire, étaient très-distingués, 
surtout celui de M, Bouequeau, auquel le jury a décerné le 
premier prix, tandis que le second était accordé à M. Del- 
motte. Hâtons-nous de dire que c’est grâce au zèle et à l’ac- 
tivité de ces honorables amateurs que Nivelles doit ses 
expositions. Leur exemple suffirait seul à entraîner les plus 
indifférents, 

MM. Vandesande, jardinier fleuriste à Jumet, et Félicien 
Detournay, jardinier fleuriste à Nivelles, se sont partagé le 
premier prix de bel envoi entre jardiniers. Ces deux envois 
renfermaient de très-bonnes plantes : dans le contingent de 
M. Detournay, nous avons remarqué des Gloxinies d’une 
très-belle culture. 

M. Docteur, amateur de Mons, remporte le premier prix 
de belle culture entre amateurs, pour un beau pied du Statice 
Halfordii, charmante variété très-florifère; le second prix 
échoit à M. F. Lebon de Nivelles, pour un magnifique exem- 
plaire de Nerium Oleander, chargé de fleurs, un Crassida 
coccinea, bien fleuri et d’ampleur assez rare, appartenant à 
M. H. Delmotte, reçoit un accessit bien mérité. 

Un Mamillaria dolichoemtra (Galeottii), d’une taille peu 
commune et à triple couronne de fleurs purpurines, fait dé- 
cerner le premier prix de belle culture à l’horticulteur Van- 
desande; M. F. Detournay obtient le second prix, pour un 
très-joli Gloxinia de couleur carnée; il obtient également 
une mention honorable pour un semis très-curieux de Del-^ 
phiîiium a fleurs doubles ; les fleurs étant presque fanées, on 
Il a pu suffisamment juger du mérite de cette nouveauté. 

La collection d’Orchidées de M. Docteur de Mons, reçoit 
à l’unanimité le prix du cinquième concours (6 plantes de 
récente introduction); le même amateur remporte le premier 


JOURNAL 


prix de plante rare avec le joli Epidendrum verriicomm. 

Le huitième concours était fort intéressant; il s’agissait de 
la plus belle plante cultivée sur fenêtre par une personne ne 
possédant ni jardin, ni serre, et habitant la ville de Nivelles. 
Cette proposition nous semble de nature à stimuler des essais 
dans ce genre de culture. Le premier prix est accordé à un 
beau pied de Fuchsia fidgens, appartenant à M. Piersaux , 
négociant. 

MM. Saublun, menuisier, et Tbeys, afficheur, obtiennent 
chacun une mention honorable, l’un pour un bel exemplaire 
de Sempervivum , le second pour un fort Agapanthus um- 
bellatus bien fleuri. 

M. A. Boucqueau avait envoyé deux jolies collections de 
fleurs coupées, l’ime composée de roses, l’autre de verveines. 
Le jury lui a témoigné le plaisir qu’il avait éprouvé à la vue 
de ces belles roses, en lui décernant le premier prix; les 
verveines reçoivent un accessit. Ce concours était très-inté- 
ressant : il y avait quatre concurrents sérieux. 

Les bouquets exposés étaient fort jolis et très-gracieux ; 
ils sortaient des mains de dames de Nivelles. M*"® Charles 
Dept a obtenu la première palme, tandis que M*®® Firmin 
Dept recevait la seconde; le jury accorde aux deux bouquets 
de M*"*^ B. Criquillon une mention honorable, et la même 
distinction à M”"*" Jenny Dept, pour une petite corbeille co- 
quettement garnie de fleurs variées. 

Un bouquet de fleurs de nos champs, exposé par M. Élisée 
Hanon de Nivelles , témoigne assez quel précieux parti une 
personne de goût peut tirer de toutes ces jolies clochettes , 
de ces légères graminées qui croissent presque sous nos 
pas et que nous dédaignons pour des fleurs rares que l’on 
élève à grands frais et à grands soins. Si le bluet, au lieu de 
naître dans nos champs, nous venait de la Chine, il vaudrait 
peut-être 5 francs, et tout le monde voudrait l’avoir; i! 
émaillé et égaye nos campagnes, et cependant on le dédaigne! 

Un concours d’un très-haut intérêt était celui des instru- 
ments de jardinage; le jury a été frappé du fini de confec- 


D’HORTICÜLÏÜRE PRATIQUE. 211) 

tion allié à la modicité des prix des instruments exposés par 
un habile coutelier, fabricant de Nivelles, M. Colon-Warlus. 
Nous engageons vivement cet industriel à envoyer ses pro- 
duits à toutes les expositions horticoles et agricoles du pays; 
nul doute qu’ils ne soient partout dignement appréciés. 

Enfin nous citerons encore la collection de Fuchsias, de 
M. Vandesande, couronnée d’un premier prix; celle de Ver- 
benas, de M. Dinoir de Tournay, couronnée du second prix ; 
puis les collections de Fuchsias de M. Th. Dept de Nivelles, 
et de M. Constant Detournay, également de Nivelles, et enfin la 
collection de M. Félicien Detournay de Nivelles, auxquelles 
le jury a accordé des médailles de bronze. 


Hôtes sur les expositions florales de liOndres. 

Les dernières expositions florales de Londres ont prouvé 
que le zèle pour le culte de Flore ne fait qu’augmenter et que 
l’horticulture anglaise, bien loin de décliner , semble avoir 
acquis de nouvelles forces. Que les sociétés d’horticulture de 
Belgique et de France s’efforcent donc de stimuler leurs 
adeptes ; qu’elles encouragent les efforts, quelque minimes 
qu’ils soient; qu’elles répandent, par de nombreux encoura- 
gements, le goût des fleurs. Ce n’est pas autant à la quantité 
de plantes exposées, à un chiffre plus ou moins élevé, qu’elles 
doivent s’attacher, mais à la qualité des exemplaires. Qu’elles 
imitent, jusqu’à un certain point, les expositions anglaises , 
et n’exigent point de contingents trop nombreux, qui, néces- 
sairement, devront laisser ou des lacunes ou avoir pour résul- 
tat de voir exhiber des plantes d’un mérite douteux. Il résulte 
des demandes trop élevées des sociétés pour les concours de 
certains genres de plantes, que l’amateur doit ou s’abstenir 
d’y prendre part, ou doit se résoudre à les faire venir à 
grands frais de l’Angleterre ; il nous semble , et beaucoup 
d’horticulteurs belges et français nous ont exprimé la même 
opinion, qu’en diminuant le chiffre des plantes demandées 
d’un même genre ou d’une même famille, l’on obtiendrait des 


216 


JOURNAL 


résultats plus satisfaisants, en ce sens que le jury apprécia- 
teur, ayant sans doute plus de choix dans son jugement, se 
montrerait plus sévère à couronner tel ou tel contingent. 
Cette question, que nous ne pouvons qu’effleurer, est cepen- 
dant d’une très-grande importance pour le commerce horti- 
cultural belge et français; bien appréciée, elle pourrait peut- 
être l’affranchir des contributions annuelles que les amateurs 
de ces deux pays payent à l’Angleterre. Il est bien entendu 
que nous ne voulons nullement faire mention des plantes 
nouvelles et intéressantes que nous fournissent les jardins 
anglais (et que nous recevons souvent en échange des belles 
plantes que nous introduisons directement), mais bien d’exem- 
plaires de belle culture que des formules trop exagérées, ou 
des avis trop tardifs; ne nous permettent pas de cultiver 
dans nos serres. 

A l’exposition du 9 mai à Chiswick, outre de magnifiques 
azalées, de beaux pélargo7iiums^ et un nombre considérable 
de roses en pots , les amateurs ont admiré un beau Cisstis 
marmorea ou discolor, exposé par les habiles horticulteurs 
MM. Rollisson de Tooting, près Londres; un pélargonhmi 
pyramidal du nom de citriodoriim grandifloriim. Parmi les 
grandes nouveautés se trouvaient exposée : V Hexaeentris my- 
sorensis (Wight), envoyée par MM. Veitch, d’Exeter. Cette 
plante est de serre chaude, grimpante, à feuilles acuminées 
trinervées, à grappes pendantes de fleurs assez semblables à 
celles du mimulus cardinalis, jaunes à bords d’un beau 
brun rougeâtre; le même établissement horticole avait en- 
voyé deux conifères très-rares : le Saxe-Gothea conspicua et 
le Fitz-Roya patagonica ; le Streptocarpus biflorus à fleurs 
beaucoup plus grandes que celles de l’ancien Streptocarpus 
Rhexii et un beau Dendrohium clavatum à fleurs d’un orange 
foncé, labelle jaune à taches foncées figurant des yeux; le 
Dendrohrium albo sanguineum, espèce fort remarquable. 
M. Van Houtte deGand avait envoyé un Aphelandra à feuilles 
panachées et un hybride à fleurs roses du Nymphœa alba de 
nos étangs. 


D’HORÏICüLTüRE PRATIQUE. 217 

A l’exposition du 19 mai de la Société royale de botanique, 
dans le Regent’s Park, ont été présentées la majeure partie 
de celles envoyées à Chiswick ; parmi les orchidées on peut 
citer le Phalœnopsis Lobbii, espèce intermédiaire entre les 
Phalænopsis amabüis et rosea; les fleurs sont blanches et le 
îabelle est rose, ainsi qu’une nouvelle espèce de Dendrobmm 
ayant le port du macrostachytim et les fleurs du Dendrobium 
nohile. Ces deux belles plantes ont été exposées par les célèbres 
horticulteurs d’Exeter MM. Veitch. Le Trollius chinensis, in- 
troduit par M. Fortune, promet de devenir une plante favo- 
rite dans nos jardins. C’est une plante vivace à fleurs d’un 
orange foncé en forme de coupe globuleuse ; elle faisait partie 
du contingent exposé par MM. Standish et Noble. La jolie 
composée dont nous avons déjà fait mention sous le nom de 
Comaclinium aiirantiacum (Scheiwd.), dans notre revue de 
l’exposition de Gand, a beaucoup attiré l’attention des ama- 
teurs; elle avait été exposée par M. Van Houtte de Gand, 

JHtsccUanées. 

MALADIE DE LA VIGNE. 

M. Van Steenbeeck, jardinier du palais de Tervueren , 
nous communique les observations suivantes : s’étant aperçu 
que la maladie se manifestait dans ses serres à raisins et 
qu’elle faisait des progrès alarmants, il imagina de calfeutrer 
aussi bien que possible toutes les ouvertures, et de brûler 
sur un réchaud des morceaux de bois résineux, en provoquant 
une fumée abondante à se répandre dans les serres et à en- 
velopper les grappes d’un nuage épais. Dans la supposition 
que l’humidité pouvait exercer une certaine influence sur le 
développement de la maladie, M. Van Steenbeeck fit allumer, 
chaque soir, dans ses fourneaux, un peu de feu pour ré- 
chauffer l’air et chasser l’humidité. Farces moyens, ses rai- 


^218 


JOURNAL 


sins ont été complètement guéris, et ses fruits (le Franken- 
thaeler) plus gros et plus beaux qu’à l’ordinaire. 

Il est probable que c’est à la couche de noir de fumée pro- 
venant de la combustion des matières résineuses (1) conte- 
nues dans le bois de sapin que l’on doit attribuer la dispari- 
tion de la maladie. Cette fumée, par sa rapide condensation 
et la facilité avec laquelle elle s’attache à tous les corps situés 
sur son passage ascensionnel , agit comme une enveloppe 
asphyxiante, et doit détruire Y Oïdium Tuckerî. Les principes 
composant la résine des conifères sont le carbone (environ 
76 pourcent), l’oxygène (environ 15 pour cent), et l’hydrogène 
(environ 9 à 10 pour cent); principes également constitutifs 
des végétaux auxquels vient s’adjoindre une certaine quantité 
d’azote. Nous ne croyons donc pas que la guérison puisse 
être attribuée à une cause d’assimilation ; tous les végétaux 
décomposent l’acide carbonique par leurs parties vertes, 
lorsqu’elles sont exposées aux rayons solaires , retiennent le 
carbone et se l’assimilent. Les engrais contiennent égale- 
ment une quantité notable d’acide carbonique soluble dans 
l’eau. Par la succion des racines cet acide est introduit dans 
le végétal, il s’y transforme en carbone; mais si l’acide car- 
bonique et le carbone servent en quelque sorte de substance 
nutritive aux plantes, il ne s’ensuit pas que des fumigations 
de bois résineux ou autres doivent être employées comme 
moyen d’activer la végétation. Des expériences ont prouvé 
que si l’acide carbonique employé à la dose la plus favorable 
(une partie sur douze parties d’air) activait la végétation des 
plantes soumises aux rayons solaires, il la retardait toujours 
à l’ombre et surtout à l’obscurité. Ces questions sont du 
reste trop graves pour que l’on puisse se hasarder à y ré- 
pondre à la légère. 

M. le baron Cb. de Snoy a fait usage du chlorure de chaux 
pour guérir des pieds de vignes sur lesquels la maladie avait 
sévi l’an passé avec une grande violence. Sur les conseils de 


(1) On pourrait oblenir ce même résultat en brûlant du hrai sec. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 2i0 

M. le général Jacqueminot, il lit badigeonner d’une couche 
assez épaisse de chlorure de chaux, délayé dans un peu 
d’eau, le tronc des vignes avant qu’elles ne commençassent à 
émettre des feuilles; il réussit, par ce moyen, à obtenir des 
fruits sains. Cette méthode pourrait s’appliquer en grand aux 
vignobles; et la dépense ne serait pas trop forte. 

COiXSERYATION DES POMMES DE TERRE. 

Notre honorable correspondant M. J. W. d’Anvers nous 
communique le résultat des expériences qu’il a faites pour con- 
server les pommes de terre. On sait que depuis la fatale ma- 
ladie qui a attaqué le précieux tubercule, la pomme de terre, 
quelque saine qu’elle paraisse, semble ne plus avoir con- 
servé la faculté de se garder aussi longtemps qu’auparavant ; 
quelles que soient les causes de cette détérioration anticipée, 
chacun de nous doit apporter sa part de lumières et d’expé- 
riences pour combattre le fléau ou en mitiger les effets. 

M.J.W.fît remplir de pommes de terre, au mois de janvier 
1852, une caisse en bois ; la quantité pouvait équivaloir à un 
demi-hectolitre; il fit ensuite répandre une certaine quantité 
de cendres de bois sur ces pommes de terre; la caisse fut 
fermée et toutes les fissures recouvertes de bandes de papier 
amidonnées. On déposa cette caisse dans la cave. Sept mois 
après, le 6 juillet, la caisse fut ouverte ; les pommes de terre 
se trouvaient dans un état parfait de conservation ; deux ou 
trois avaient poussé, étant placées près d’une fissure où le 
papier s’était décollé. Cuites, elles furent trouvées farineuses ; 

et d’un goût parfait, tandis que celles de même qualité con- J 

servées dans la cave sans aucune préparation n’étaient plus | 

mangeables. l| 

Nous communiquons avec d’autant plus de plaisir, à nos j 

lecteurs, ce moyen bien simple et peu coûteux de conserva- 5 

tion, qu’il est reconnu que les substances végétales garanties l 

de l’air atmosphérique par une couche de charbon pilé se il 

conservent fort longtemps. Nous citerons la plupart des cé- 


J 


220 


JOURNAL 


féales. Il va sans dire que les pommes de terre, ou toute 
autre substance végétale, doit préalablement avoir été 
bien séchée, de sorte qu’il ne reste aucune humidité exté- 
rieure (I). 


SEMIS DE PLANTES ALPINES. 

Il est peu d^amateurs de plantes de pleine terre qui ne 
recherchent avec une certaine prédilection les espèces ah 
pines; en effet, elles sont généralement très-jolies, mais 
malheureusement d’une conservation difficile; habitantes des 
montagnes neigeuses de la Suisse et des Pyrénées, elles ne 
peuvent que difficilement s’habituer à nos saisons variables, 
à nos froids abruptes , a notre ciel nébuleux , c’est l’air de k 
montagne qui leur manque; air raréfié, il est vrai, mais air 
libre et pur que nous, citadins, ne pouvons leur donner. 
Hâtons-nous de rassurer les amateurs; le professeur Simp- 
son, dans un mémoire communiqué à la Société botanique 
d’Edimbourg, a prouvé que les plantes alpines peuvent, au 
moyen de quelques soins très-simples, se conserver sous nos 
frimas. Il a fait des expériences relatives à la croissance de 
plantes de hautes montagnes européennes, en les couvrant 
de neige par des moyens artificiels, et en les enfermant dans 
une glacière pendant plusieurs mois. Ainsi , des plantes et 
des graines préservées de cette manière pendant l’hiver et 
ensuite plantées et exposées à la chaude haleine de nos mois 
printaniers, ont poussé et germé avec une rapidité remar- 
quable. Du reste, on sait que sous le ciel des régions arcti- 
ques, les végétaux acquièrent en peu de temps un développe- 
ment extraordinaire , et que pendant les quelques semaines 
d’été dont jouissent ces régions, ils ont parcouru toutes les 
phases de leur vie végétative ; phénomène que nous retrou- 


(1) Il nous semblo, en parlant de pommes de terre,, qu’un essai pourrait 
être tenté lors de la plantation, en plongeant pendant quelques heures les 
tubercules entiers ou coupes dans un bain de chlorure de chaux. Nous re- 
viendrons sur ce sujet important. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 221 

%'ons sur toutes les sommités du globe, et que dans un mé- 
moire publié par TAcadémie des sciences de Paris, nous avons 
plus longuement expliqué par l’application de nos lignes iso- 
phytes : soit de végétaux égaux, correspondants ou de nature 
équivalente. 

C’est sur ces données de la germination rapide dans les 
régions polaires que les expériences signalées parM. Simpson 
ont été entreprises sur différentes espèces de graines ; on a 
aussi pensé que puisque les récoltes dans le Canada et dans 
les autres contrées où un froid intense dure pendant plu- 
sieurs mois parvenaient à leur maturité, par une conséquence 
probable les graines conservées dans une glacière pendant 
riiiver et semées au printemps lèveraient avec facilité et que 
leur végétation s’en trouverait accélérée. Nous engageons ces 
amateurs zélés à employer ce moyen et nous leur saurons 
gré s’ils veulent bien nous communiquer le résultat de leurs 
expériences à cet égard, tout en réservant l’initiative de l’idée 
à M. le professeur Simpson d’Édimbourg. 


DE LA CULTURE DES PÉLARGONIÜMS ET GÉRANIUMS 

Eï DE LA MÉTHODE DE LES OBTENIR EN FLEURS PENDANT TOUT 

l’hiver. 

Il est peu de personnes pour lesquelles le pélargonium 
et le géranium n’aient pas d’attraits; riches et pauvres ap- 
précient les mérites de ces beaux genres, et s’empressent 
d’en garnir leurs jardins à l’approche des beaux jours de mai 
et de juin. Les horticulteurs belges, français et anglais ont 
surtout porté leur attention sur ces plantes et sont parvenus 
à obtenir des hybrides d’une beauté remarquable, d’une 
grande perfection dans la forme des pétales et des coloris 
très-variés ; mais en général ces plantes, après avoir orné les 
parterres jusque vers le mois de septembre et d’octobre, 
étaient abandonnées ou reléguées en hiver dans une cave. 
Or voici que des jardiniers intelligents sont parvenus à obte- 
nir des variétés fleurissant pendant nos mois d’hivers, c’est- 


JOURNAL 

à‘dire depuis le commencement d’octobre jusqu’à la tin d’avril 
et de mai! Les variétés nommées king (Gaines), amiral Na- 
pievy alha multiflora, etc. , sont surtout très-propres à cette 
nouvelle culture. Nos expositions hivernales vont être diver- 
sifiées, et à coté du splendide camellia figureront les élé- 
gantes corolles des géraniums et des pélargoniums ^ les 
suaves fleurs des œillets remontants ; magnifiques conquêtes 
que l’homme intelligent a faites sur la nature. 

Voici la méthode indiquée par un jardinier anglais, 
M. Thomas Clark, pour jouir en hiver de la floraison des 
pélargoniums. Au mois de mai , on fait des boutures , que 
l’on place dans une serre chaude et humide ou dans une 
bonne couche chaude; aussitôt que les boutures sont enraci- 
nées, on les rempote dans de plus grands vases en les remet- 
tant dans la couche pour qu’elles fassent rapidement de nou- 
velles racines; au bout d’une semaine on pourra les placer à 
froid sous un châssis ou même à l’air, à une exposition 
abritée, bien aérée, mais sans qu’elles soient exposées à l’in- 
fluence des grands vents. Bientôt ces boutures deviendront 
touffues et leurs tiges seront endurcies. On placera les pots 
sur un lit de cendres de charbon de terre d’une épaisseur de 
deux ou trois pouces, afin que les lombrics ou vers de terre 
ne puissent pénétrer dans les pots; on peut aussi les poser 
sur des planches ou sur des briques. Vers le 15 du mois 
d’août, on rempote de nouveau dans des pots, un tiers plus 
larges. Si à cette époque quelques plantes marquaient des 
boutons de fleurs, on devra pincer ces boutons, sans cepen- 
dant toucher aux rameaux. Ce point est très-important à 
observer, sinon l’on n’obtiendrait pas de fleurs en hiver. On 
les rentre dans la serre vers le mois d’octobre, et elles fleu- 
rissent dès cette époque jusqu’en avril. 

Après la floraison d’avril, on taille les plantes et on les 
place dans une bâche froide; on rempote au fur et à mesure 
qu’elles repoussent, puis en les exposant à l’air libre on aura 
sur les vieux pieds des fleurs en août et septembre, et les bou- 
tures donneront leurs fleurs en hiver. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 225 

Il est presque inutile d’ajouter que les pélargoniums exi- 
gent une serre ou un appartement très-éclairé. 

Beaucoup d’amateurs qui possèdent une bonne serre, une 
tannée chaude , peuvent, en activant la végétation des bou- 
tures de pélargoniums et de géraniums (même les géranium 
Fair-Ellen^ royal scarlet, etc.), obtenir une belle floraison 
encore pour l’hiver prochain. 


GREFFE HERBACÉE 

OPÉRÉE SUR DES ARBRES EN PLEINE TERRE. 

M.Miellez, horticulteur à Esquermes, a fait part à la Société 
nationale d'horticulture de la Seine [Bulletin du mois d'août 
1852) des heureux résultats qu’il avait obtenus par l’appli- 
cution de cette greffe pour la multiplication rapide des rosiers. 

M. Miellez avait reçu en mai 1851 quelques rosiers nou- 
veaux greffés sur des Roses quatre-saisons excessivement 
minces; chaque plante se composait d’une délicate branche 
garnie de trois ou quatre feuilles. N’ayant plus d’églantiers 
en pots, l’idée vint à M. Miellez de greffer ccs rosiers sur des 
sujets forts et vigoureux et en plein air. Cette opération fut 
exécutée; on eut soin de priver la greffe d’air et de la garantir 
des rayons solaires pendant une douzaine de jours; les 
douze greffes essayées par ce moyen réussirent complète- 
ment, et donnèrent à l’heureux opérateur assez de bois pour 
greffer pendant l’été au moins six cents yeux dormants. 

Cette greffe peut se faire en avril, mais il faut alors que le 
bois ait été forcé; tandis qu’en mai et juin on peut se servir 
du bois poussé en plein air. Les greffes faites ainsi en juillet 
et août reprennent bien; mais, ajoute M. Miellez, la sève 
n’étant plus aussi forte, on n’obtient plus que des sujets dé- 
licats qui, souvent, périssent l’hiver qui suit. 

Cette greffe se fait en fente ; on la recouvre d’un bocal en 
verre blanchi en dedans; on ferme hermétiquement l’ouver- 
ture du bocal avec de la mousse mouillée au commencement 


22i JOÜRXAL D’HOUTICÜLTÜRE PRATIQUE. 

de la saison, tout à fait sèche pendant les chaleurs. Quinze 
jours après l’opération, la greffe sera reprise, elle commen- 
cera même à pousser. Si le temps est sombre, on pourra en- 
lever le bocal sans aucune précaution, mais si le soleil était 
ardent, on entourerait la greffe d’un cornet de papier, de ma- 
nière à la tenir à l’ombre pendant quelques Jours. 

M. Miellez recommande que le bois soit assez dur, sans 
cependant laisser Jaunir les feuilles : de la conservation des 
feuilles dépend la réussite de l’opération. Si on laisse trop 
mûrir le bois , les feuilles tombent. La greffe, n’ayant plus 
rien pour se nourrir, se conserve verte longtemps, mais 
trouve rarement assez de force pour se développer. Cet ha- 
bile horticulteur s’est servi avec succès de cette greffe pour 
d’autres genres d’arbustes et même pour la multiplication du 
pêcher; arbre cependant très-difficile à greffer. 

Observations. — Nous ferons remarquer que M. Luizet 
père , arboriculteur distingué de Lyon , a employé depuis 
quelque temps (I) le moyen de la greffe en fente pour la mul- 
tiplication du pêcher; par ce procédé ingénieux, on peut 
tirer parti des branches que l’on coupe en transplantant des 
arbres. M. Luizet posa la greffe d’un pêcher nommé Pêclie 
monstrueuse de Douai, les premiers Jours de mars 1831; il 
en présenta des échantillons à la séance de la Société d’horti- 
culture du Rhône, le 12 avril. Il abrite les greffes en les en- 
veloppant de papier, de manière à les garantir de l’action de 
l’air. Ces greffes manquent rarement et sont d’une grande 
importance pour multiplier promptement les nouveautés, et 
seront d’autant plus appréciées que les greffes en écusson 
des pêchers, faites en automne, sont détruites en hiver. Les 
deux horticulteurs lillois et lyonnais ont eu chacun une ex- 
cellente idée et dont on doit les féliciter. 


(1) Voir Bulletin de Ici Société horticulture pratique du département 
du Rhône, mai el juin 1851. A ce propos nous dirons que ces bulletins ren- 
ferment des renseignements précieux émanant d’hommes instruits et con- 
sciencieux. 



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JOURNAL 


D’HORTICBITBRE PRATIQBE. 


PLANTES FIGURÉES DANS CE NUMÉRO. 

]\o i. __ JASMINIM NüDIFLORÜM (Lindley). 

(Dans le Bot. Begister^ 1846.) 

On doit à M. Fortune l’introduction de ce charmant arbris- 
seau; il le trouva généralement. cultivé dans les jardins chi- 
nois 5 surtout prés de Shanghae et de Nankin , circonstance 
prouvant assez le mérite de ce beau végétal et qui nous con- 
duit à faire remarquer que certaines plantes ont le privilège 
de se faire admirer, et de devenir populaires dans tous les 
lieux où elles ont été une fois aperçues ; ainsi la Rose, le Lis, 
rOEillet, le Camellia, le Jasmin, le Myrte, fleurs aimées par 
tous, auxquelles des peuples d’habitudes, de goûts différents, 
rendent hommage en les admettant dans leurs jardins, dans 
leur intérieur, sont autant de preuves irrécusables de l’at- 
traction ou de la sympathie que l’homme éprouve pour ce 
qui est véritablement beau. 

Le Jasminum 7iudijlorum est un très-élégant arbrisseau à 
feuilles d’un vert foncé en dessus , luisantes , un peu rudes 
au toucher ; elles tombent à l’entrée de l’hiver et apparais- 
sent vers le mois de mai après la floraison ; rameaux allongés, 
quadrangulaires, d’un vert sombre et bleuâtre, se couvrant 
vers la fin de décembre jusqu’à la fin de mars d’un grand 
nombre de fleurs jaunes à peu près sessiles; le calice est à 
six ou huit folioles ovales, vertes; la corolle d’un beau jaune 
présente un tube allongé, glabre, à sommet étalé et divisé en 
six ou sept lobes assez profonds, imbriqués, arrondis; éta- 
mines incluses, style dépassant l’orifice du tube. 

N® 8. — OCTOBRE 1862. 


115 


226 JOURNAL 

Cette espèce, étant très-rustique, sera bientôt admise dans 
tous les jardins. On parvient à en faire des arbrisseaux touf- 
fus en taillant les longues pousses en temps opportun, et qui 
seront d’un effet excessivement ornemental lorsqu’ils seront 
en fleurs. En été, le Jasmimmi nudiflormn exige beaucoup 
d’eau et des seringages journaliers sur les feuilles ; on le mul- 
tiplie très-facilement, soit dë bouture, soit de couchage, soit 
enfin par le moyen de la greffe ; s’accommodant fort bien de la 
culture en pot, il servira à orner les appartements, les serres 
froides et les vestibules. En prenant le soin d’avoir des plan- 
tes placées dans des expositions différentes , et en les ren- 
trant dans la serre froide à mesure qu’elles perdent leur 
feuillage, on pourra jouir fort longtemps de la beauté de ce 
joli arbrisseau. 

No 2. ~ SWAÏNSONIA OSBORNII (T. Moore). 

(Dans Gcirden CompanioUj mai 18S2. — Famille des Légumineuses,) 

Nous avons déjà signalé (1) à l’attention des amateurs de 
plantes de serre froide les mérites de cette très-jolie espèce 
venue de la Nouvelle-Hollande; elle est d’une floraison facile 
et abondante, d’un port élégant, d’une taille peu élevée. La 
multiplication s’en fait sans peine; sa nature herbacée se 
prête au bouturage, et indique en même temps que des pin- 
cements exécutés avec intelligence sont nécessaires pour ob- 
tenir des exemplaires touffus et ramifiés. On devra en été 
accorder beaucoup d’air, et assez d’eau à ce joli Swamsonia. 

€a^fn^rtcr l)0rttfolc. 

(pour novembre.) 

terres chaudes. — Les soins de l’amateur se bornent à 
entretenir une température plus ou moins égale dans ses 
serres, soit d’environ 45 à 18® centigrades dans la serre aux 


(!) Page 74, ii® 5, 10® année de notre journal. 


D'HORTICULTURE PRATIQUE. 227 

Orchidées, et de 18 à 20° centigrades dans la haute serre 
chaude (celle qui abrite les palmiers de l’Amérique équato- 
riale, de Java, Bourbon, etc., les plantes de Sierra-Leane, 
de la Guyane, de Java, etc.); les arrosements doivent être 
faits avec une grande prudence, et avec de l’eau attiédie par 
l’atmosphère de la serre ou par un moyen artificiel; les bas- 
sinages et seringages seront supprimés ; ils ne peuvent être 
tolérés que dans les serres à forcer et dans la serre à multipli- 
cation, où les plantes se trouvent dans des conditions excep- 
tionnelles. 

Une grande propreté est un point très-essentiel pour la 
santé des plantes, surtout lorsque les serres sont vastes et les 
végétaux très-rapprochés les uns des autres; on doit enlever 
les feuilles mortes dont la présence, en même temps qu’elle 
choque la vue, devient un centre de corruption, de moisissure 
et d’attraction pour des insectes nuisibles. 

2° Serres froides. — On donne de l’air lorsque le temps le 
permet ; on veille à ce que les semis de Calcéolaires ne souf- 
frent pas d’une humidité trop forte ; on place les Camellias 
et les Azalées dont on désire avancer la floraison dans la par- 
tie la plus chaude de la serre froide. Les arrosements ne de- 
vront être faits que le matin , afin que tout excès d’humidité 
ait pu disparaître vers le soir; sinon, pour prévenir la moi- 
sissure qui en résulterait, il faudrait avoir recours à une cha- 
leur artificielle dont beaucoup de végétaux de serre froide , 
tels que Erica, légumineuses de la lYouvelle-Hollande, Epa- 
cris, etc., ne s’accommodent pas volontiers. Ainsi que nous 
l’avons déjà dit, on doit éviter que les plantes en général 
soient exposées aux courants d’air; les Diosma^ Boronia, 
Gompholohium, Aphelexis, Pimelea, Leschenaultia, Poly- 
gala, etc., sont très-sensibles à une brusque introduction 
d’air extérieur. 

Serres à forcer. — Parmi les genres d’arbrisseaux et de 
plantes les plus intéressants à forcer, se trouvent les Roses, 
les Jasmins, les Chèvrefeuilles, les Poinsettia, les Azalées, 
les Kalmias, les Lilas de Perse, les Andromeda, les Deutzia, 


228 JOURNAL 

les Rihes et Spirœa prunifolia flore pleno, les Gardénias^ 
Cyclamens, Violettes, le Muguet {ConvaUaria majalis), enfin 
les Héliotropes, le Dielytra spectabilis et bon nombre de vé- 
gétaux de pleine terre; toutes ces plantes n’exigent pas une 
même température élevée; la prudence requiert que la tem- 
pérature augmente graduellement. Il serait très-dangereux de 
placer brusquement des plantes sortant de la pleine terre ou 
d’une serre froide dans une serre à forcer où la température 
serait élevée à 24 ou 26® centigrades; on doit préalablement 
les habituer à ce changement. Les espèces provenant de con- 
trées tropicales, telle que les Poimettia, Gardénia, etc., de- 
vront occuper les points les plus chauds de la serre à forcer ; 
des bassinages assez fréquents détermineront la formation 
des boutons à fleurs. L’entretien d’une serre à forcer exige de 
la part de celui qui s’en occupe une grande habileté, beau- 
coup de soins et de tact ; un moment d’excès de chaleur sèche 
peut non-seulement détruire un mois de travail assidu, mais 
encore compromettre la vie des plantes soumises à ces opéra- 
tions délicates. Pour éviter un pareil désastre, il est toujours 
prudent d’avoir de larges soucoupes remplies d’eau et dispo- 
sées sur les tuyaux de chauffage, de manière à établir une 
évaporation continuelle et bienfaisante; les lilas de Perse 
(que l’on ne doit faire entrer dans la serre à forcer qu’après 
quelques premières gelées de 5 ou 4® au-dessous de zéro ou 
après une chute de neige) s’accommodent surtout d’une tem- 
pérature élevée et humide, et par ce moyen peuvent fleurir à 
un moment donné. 

Si l’on a semé en octobre des graines de Brachycoma, Sal- 
pîglossis, Bhodanihe Manylesii, Schizanthus Hookerii et re- 
tîisus, etc., on pourra les repiquer et bientôt transplanter les 
plantes dans des pots, afin d’avoir au printemps de fortes 
plantes en fleurs. 

Potager [Couches, i^hàssis , serres) • — On sème des lai- 
tues, des choux-fleurs, des radis hâtifs ; on replante les pieds 
assez forts de salades et de choux-fleurs semés en octobre ; 
vers la fin du mois on sème sur couche chaude et sous chas- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 229 

sis les haricots; ori repiquera plus tard par touffes de trois 
ou quatre plantes et en les espaçant de 25 à 50 centimètres; 
on admettra graduellenlent, lorsque le plant aura acquis un 
certain développement, un peu d’air, en prenant soin de l’in- 
troduire par le côté opposé au vent; lorsque les haricots sont 
en fleurs, ils exigent beaucoup d’eau et par conséquent une 
nssez forte chaleur pour combattre cette humidité et l’empê- 
cher de devenir nuisible. Si on cultive les haricots dans une 
serre à forcer, ils devront être placés aussi près que possible 
des vitraux; quelques fumigations de tabac deviendront sur- 
tout nécessaires lorsque le plant commencera à marquer 
fruit. I! faut environ dix à douze semaines pour obtenir des 
légumes de haricots par semis en couches chaudes. 

Vers la fin de novembre on peut tailler les vignes; c’est 
après cette opération que nous conseillerons de badigeonner 
avec soin tout le cep avec du chlorure de chaux délayé dans 
un peu d’eau, et formant une bouillie légère ; on l’appliquera 
au moyen d’une brosse ou d’un gros pinceau , ayant eu préa- 
lablement soin d’enlever, sans blesser le cep, toutes ces la- 
nières en plaques ligneuses qui recouvrent le tronc de la 
vigne et sous lesquelles auraient pu s’abriter les germes de 
Vùidium Ttickeri. Il est du devoir de tout horticulteur de se 
mettre en garde contre une nouvelle invasion de ce fléau, et 
sans prétendre que cette terrible maladie doive visiter nos 
vergers et nos serres, il n’en est pas moins vrai que nous de- 
vons nous préparer à la combattre et à la faire disparaître 
par tous les moyens possibles; il est urgent de renouveler 
des essais qui ont déjà donné de bons résultats; de les en- 
treprendre en temps utile, au lieu d’attendre que, par notre 
incurie, le printemps nous surprenne en nous ramenant (ce 
qu’à Dieu ne plaise!) V oïdium et ses affreux ravages. A la 
précaution bien simple, peu coûteuse {et qui ne peut, en au- 
cun cas, nuire à la vigne), nous conseillons, dès que les 
feuilles ont pris un certain développement, de leur doniu'r 
de temps à autre un léger bassinage d’hydrosulfate de chaux. 

On profite de ce mois pour opérer la plantation des arbres 


230 


JOURNAL 

d’ornement; on attendra, si faire se peut, le printemps pour 
la plantation des conifères (Pins, Sapins, Thuya, etc.) et des 
arbrisseaux de terre de bruyère. 

ulturf ftrangèrf. 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

SERRE CHAUDE. 

ORCHIDÉES. 

iLœiîa iflirpurata ( Lindley ), dans Paxton Flower Garden, 
octobre 1852. — Synon. : Cattleya purpurea {hort,). 

Cette Orchidée peut rivaliser avec les plus belles Orchidées 
connues jusqu’à ce jour ; son port et ses fleurs la rappro- 
chent d’un Cattleya, surtout du Cattleya crispa; on îa pren- 
drait aussi pour un Cattleya lahiata à fleurs blanches. L’ana- 
lyse botanique l’a rangée parmi les Lœlia à cause de ses huit 
masses poliéniques (les Cattleya n’en présentant que quatre). 

Les pseudobulbes et les feuilles ressemblent beaucoup à 
ceux du Cattleya lahiata. D’une spathe comprimée d’un 
vert pâle, longue de 3 pouces, sortent deux fleurs mesurant 
plus de 6 pouces de diamètre; sépales et pétales d’un blanc 
pur; les sépales sont linéaires-Iancéolés , à bords retroussés 
en arrière; les pétales sont trois fois plus larges que les 
sépales , ovales-oblongs , obtus , ondulés. Le labelle a 
3 pouces de longueur, à bords inténeurs roulés et cachant le 
gynostème;la partie antérieure est large, à bords arrondis, lé- 
gèrement ondulés ; la portion intérieure du labelle vers la base 
est d’un beau jaune rayé de cramoisi, tandis que le limbe ou 
partie antérieure de la lèvre est d’un pourpre des plus foncés 
et des plus riches, diminuant graduellement vers les bords. 

Cette magnifique Orchidée se rapproche, d’après le savant 
M. Lindley, du Lœlia grandis, espèce brésilienne. Elle est 
originaire de îa province de Sainte-Catherine au Brésil , pa- 
trie des magnifiques Cattleija Leopoldii, Amethjstina, etc. 


251 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

nesidrobiuiii barbatuiiim (Lindley). — Synon, : Dendro- 
bium Heyneanum ( hort, ), non Dendrobium Heynea- 
num (Lindley). 

Fort jolie espèce native de ITnde anglaise et qui, quoique 
introduite et répandue en Angleterre depuis plusieurs an- 
nées , est à peine connue sur le continent. M. Lindley, dans 
ses excellents Miscellanées {Paxton’s Flower Garden de 1852, 
n^^ 582), ne sait comment le nom d' Heyneanum a pu être im- 
posé à cette espèce qu’il avait confondue, par suite de mau- 
vaises notes, dans le Botanical Register de 1844, avec le Den- 
drobium chlorops, espèce tout à fait distincte; enfin le 
Dendrobium barbatidum est également très-difierent du vé- 
ritable Dendrobium Heyneanum des botanistes. Cette con- 
fusion de noms éclaircie, nous dirons que le Dendrobium 
barbatulum se reconnaît à ses longs épis dressés, chargés de 
fleurs d’un beau blanc de mousseline, mesurant plus d’un 
pouce de diamètre; pétales plus larges que les sépales ; labelle 
trilobé, légèrement velu (de là son nom spécifique). 

Brassia fiLcIliana (ReICHENBACH fîls). 

Espèce voisine du Brassia glumacea, dont elle diffère par 
ses fleurs plus grandes et par la forme du labelle. Sépales et 
pétales d’abord jaunes, prenant ensuite une belle teinte brun 
orangé; labelle à bord ondulé, à extrémité acuminée. 

Les Brassia sont des plantes florifères, d’une culture et 
d’une propagation faciles et sont généralement ornés de 
belles fleurs. 

^Cblimmia Jasmfnodora (PlANCHON et LiNDEN). 

Genre nouveau de la tribu des Vandées , dédié à l’infati- 
gable voyageur M. Schlim, collecteur de M. Linden. 

Les sépales inférieurs sont soudés ensemble de manière à 
former un sac ressemblant à ceux des Cypripedium, Une 
hampe inclinée de 8 à 10 pouces de longueur se garnit de dix 
à quinze fleurs d’un pouce de diamètre, et d’un blanc pur, à 
odeur de Jasmin; labelle charnu, très-petit, plus court que 
le gynostème et s’articulant à la base de celui-ci. 


232 


JOURNAL 


Le Schlimmia jaswAnodora présente des pseudobiilbes 
minces, allongés, surmontés d’une seule feuille ovale, mince, 
longuement pétiolée; elle croît épipbyte et terrestre dans les 
forêts des versants de la province d’Ocana (Nouvelle-Gre- 
nade), où elle a été découverte par M. Sclilim. 

Eria floribunda ^ l (^PciXtOld S Flo- 



Cette très-jolie Orchidée a été découverte par le fils du 
grand horticulteur, M. Low, sur les branches des arbres 
exposés en plein soleil , et croissant sur les bords de la ri- 
vière Sarawak dans File de Bornéo. Ses épis chargés de cen- 
taines de fleurs blanches ont jusqu’à 8 et 9 pouces de lon- 
gueur. 

Epidendruiti Guatcanalense (KlOTZSCH), Allg, GdVt, Zei-- 


tung, 7 août 1852. 


Cet Epidendrum a des pseudobulbes se terminant en 
pointe, surmontés de deux feuilles linéaires lancéolées de 
12 à 18 pouces de longueur; le panicule floral a 2 pieds de 
longueur, et se charge de vingt ou vingt-quatre fleurs mesu- 
rant 1 pouce et plus de diamètre. Sépales et pétales d’un vert 
jaunâtre à points d’un beau pourpre; labelle blanc, ligné de 
violel au centre. C’est une très-belle espèce; elle a fleuri à 
Berlin dans les serres de M. Allardt. 

Oncidfiiiin quadricorne (KlOTZSCH), Allg, Gcirt, ZeitUiig, 


août 1852. 


Espèce assez insigniflante, à panicules de petites fleurs 
d’un jaune brunâtre, à feuilles épaisses naissant sur de très- 
petits pseudobulbes; voisine de VOncidium Harrisomamim. 

Observation, — Les amateurs d’Orchidées apprendront 
sans doute avec plaisir que le célèbre orchidologue M. Lindley 
se propose de publier une énumération de toutes les espèces 
connues d’Orchidées sous le nom de Folia Orchidacea, Afin 
de rendre cette œuvre aussi complète que possible, M. Lindley 
fait un appel à tous les botanistes, ainsi qu’aux amateurs 
qui pourraient posséder des exemplaires d’introduction di- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 255 

recte et d’origine certaine ; il suffirait de faire sécher une ou 
deux hampes florales en indiquant le lieu de provenance, la 
date delà floraison et de l’introduction, et, si faire se pou- 
vait, le nom de l’introducteur. C’est surtout en faveur des 
Orchidées provenant de Java, de la Polynésie, du Pérou mé- 
ridional, de la côte nord-ouest de la Nouvelle-Hollande, de 
Bornéo et de la Nouvelle-Guinée, que M. Lindley sollicite 
l’appui des orchidophiles. C’est au nom de la science et dans 
l’intérêt de l’horticulture que nous sollicitons nous-même 
aussi de nos lecteurs de bien vouloir se rendre à cet appel ; 
il n’est aucun botaniste, aucun amateur d’Orchidées qui n’ait 
à s’affliger de l’immense synonymie (et par conséquent des 
énormes erreurs) qui règne dans la nomenclature orchi- 
déenne(i). 

î.ansberg:ia caraca)§ana (De VrIESe), dans Epiinetron, etC., 
de plantis novis bot. Ac. Lugd. Bat. cultis. Ley- 
den, 1846. — Famille des Iridées. 

Ce nouveau genre, dédié par le savant M. de Vriese de 
Leyden à M. Reinhardt Van Lansberg, a le port des Marica, 
Moræa, Cypella, etc. Racines tubéreuses; feuilles radicales 
distiques ; fleurs d’un beau jaune doré mouchetées de noir , 
très-éphémères et ne paraissant qu’une à la fois. Cette fuga- 
cité est compensée par une succession continuelle de fleurs 
qui durerait, suivant l’auteur, toute l’année, lorsque la plante 
serait constamment tenue dans la serre chaude. 

Aiiardeia cyaiiea (Dietrich), dans Allg. Gart. Zeitung, 
juillet 1852. — Famille des Broméliacées. 

Dédiée à M. Allardt de Berlin, l’un des plus grands ama- 
teurs d’Orchidées de la Prusse, cette Broméliacée, native de 
Guatemala, émet du centre d’une rosette de feuilles entières 
engainantes lancéolées, un panicule très-ramifié portant des 
fleurs vertes et bleues. 

(1) Il est inutile de prévenir les amuteurs que M. Lindley n’aceepterait 
que des échantillons soit secs, soit frais (ce qui serait préférable), d’espèces 
inléressanles ou inconnues , mais nullement d’Orchidées déjà parfaitement 


connues. 


254 


JOURNAL 


Brya Ebeiiiis ( De Candolle). — Famille des Légumineuses. 

Très-joli arbrisseau de la Jamaïque, à feuilles de buis, 
persistantes et fleurissant très-abondammenl ; fleurs en 
forme de celles du pois ordinaire, d’un bel orange et très- 
odorantes. C’est une bonne acquisition pour la serre chaude. 

2^ SERKE FROIDE. 

eictnatis laniiginosa (Lindley) , dans Paxtoïi Flower Gar^ 
den, octobre 1852. 

Encore une belle introduction due au zèle de M. Fortune, 
qui découvrit cette Clématite près de la ville de Ningpo, en 
Chine ; elle se rapproche de la Clematis aziirea grandipora, 
mais ses fleurs sont plus grandes et plus velues ou laineuses; 
les boutons à fleurs, les pédoncules et les jeunes feuilles sont 
enveloppés d’un épais duvet laineux. 

Il paraîtrait que cette Clématite pourrait braver en pleine 
terre nos rigoureux hivers. Ce serait alors une des plus 
belles plantes grimpantes de nos jardins. 

veronîca formosa (Robert Brown). — Svnon. *. Veronica 
diosmœfolia (Kxowles et Wescott) {non Iwrt,), 

Précieuse addition à un genre très-recherché, cette Véro- 
nique par son beau port, à feuilles de buis, persistantes, 
d’un vert foncé, disposées comme dans le Pimelea decmsata^ 
deviendra bientôt une favorite des cultivateurs de plantes de 
serre froide. Les fleurs sont d’un beau bleu clair et dispo- 
sées en petits corymbes à l’extrémité des branches. Culture 
des autres espèces. 

Note. On vend, sous le nom de Veronica dios'mæfolia 
(hort.), une plante tout à fait différente, celle-ci étant à 
petites fleurs blanches. 

(Lindley, dans Paxton Flower Garden, octobre 1852.) 

niecoiiopsu waiiichii (Hooker) , dans Botanicül Maga- 
zine. — Famille des Papavéracées. 

Ce nouveau Pavot, appartenant au genre qui renferme le 
joli Papaver camhricumy a été découvert dans le Sikkim 


DVHORTICÜLTCIIE PRATIQUE. â55 

Himalaya par le docteur Hooker. Il porte de grandes fleurs 
bleues à étamines extrêmement nombreuses, à anthères jaune 
d’or. 

i»hiox Oramniondii, var. Mayî variegata (Horticulteur fran- 
çais)^ octobre 1852. 

Cette variété est très-remarquable, à fleurs blanches, mar- 
quées de cinq larges bandes d’un rouge faiblement violacé 9 
qui se divisent ensuite en plusieurs bandelettes divergentes 
sur chacune des divisions de la corolle; le centre ou l’œil 
présente une étoile d’un rouge très-vif et produisent beau- 
coup d’effet. Ainsi que le fait très-bien remarquer M. Rou- 
tard, chef des cultures de la maison Jacquin aîné, auteur de 
l’article sur ce joli Phlox, cette variété commence une série 
nouvelle à fleurs panachées; « elle est, dit-il, pour le Drum- 
monda ce que \e Phlox Van Houtte a été pour le decussata, 

Philadelphu^ mexfcamis (ScHLECHTENDAl) , figuré dans la 
Revue horticole, octobre 1852. 

Joli arbrisseau originaire du Mexique; nous l’avons trouvé 
très-fréquemment croissant sur les lisières des bois et au 
bord des ruisseaux de la province d’Oaxaca, d’où nous 
l’avons reçu vivant en 1842. Le Muséum de Paris l’a reçu de 
notre ancien compagnon de voyage, M. A. Ghiesbreght. Ce 
Seringa forme un arbrisseau rameux, touffu, et porte des 
fleurs solitaires, très-odorantes, grandes, d’abord blanches, 
puis jaunâtres. Au Mexique il commence à fleurir en avril 
et cesse seulement en octobre. 

Cydonia japonica, var. à feurs doubles (F. Herincq), dans 
\ Horticulteur français, octobre 1852. 

Ce Cognassier à fleurs doubles ou plutôt semi-doubles a 
été gagné à Angers, par M. Audusson-Hiron , horticulteur. 
Les fleurs de cette variété présentent quinze ou seize pé- 
tales rouges, bien développés et formant une élégante co- 
rolle. 

Cet arbrisseau est aussi rustique que le Cognassier du 
Japon à fleurs simples, et comme lui il préfère une terre 


JOURNAL 

franche, légère, ou celle de bruyère à un sol humide. Il se 
multiplie de marcottes et par le bouturage de racines fait 
au printemps. 

^r^jositious. 


iliiitienie exposition publique de la Société royale 
liinnéenne de Oruxelles. 

Depuis plusieurs années la Société royale Linnéenne de 
Bruxelles n’oin rait plus de concours ; mais voici qu’une 
idée surgit dans la tête de quelques hommes intelligents et 
zélés. Un programme d’exposition agricole et horticole est 
lancé dans le public amateur de ces intéressantes luttes, et 
chacun des amateurs et des horticulteurs d’y répondre, qui 
par des fleurs, qui par des fruits, des légumes ou des cé- 
réales. L’époque de l’exposition avait été judicieusement choi- 
sie ! elle correspondait avec les fêtes de septembre, et devait 
nécessairement attirer l’attention publique. Un autre élé- 
ment de succès lui élait réservé : le vaste établissement 
encyclopédique de MM. Vandermaelen abritait dans ses 
nombreuses salles , sous des tentes improvisées , la grande 
quantité de végétaux de toutes formes et de toutes qualités 
que le zèle des sociétaires et des amateurs non associés avait 
rassemblés pour envoyer à ce festival. Le public et la Société 
doivent des remercîments pour la bienveillance que MM. Van- 
dermaelen ont témoignée, en ouvrant ainsi, à larges battants, 
les portes de leur bel établissement, où chacun pouvait y exa- 
miner non-seulement les produits exhibés par les amis de la 
Société Linnéenne, mais encore toutes les collections minéra- 
logiques, zoologiques, botaniques, physiques, etc., de l’éta- 
blissement. Le nombre extraordinaire de personnes qui a 
visité œtte exposition suffirait seul pour faire apprécier l’im- 
portance que l’on attache, en Belgique à tout ce qui concerne 
l’agriculture et l’horticulture; chacun comprend que ces pro- 


257 


D’HORTICULTURE PRATIQUE, 
diiits exposés témoignent de la richesse et de la fertilité de 
notre sol , non moins que de l’activité et de l’aptitude de ses 
habitants, et chacun, aussi, d’applaudir aux efforts des heu- 
reux triomphateurs! Dans la section d’agriculture, les prix 
ont été ainsi distribués : 

Pour le plus beau froment . — Premier prix , à M. Van 
Volxem, propriétaire à Trois-Fnntaines , près Bruxelles. — 
Second prix, à M. Van den Driessche, de Wemmel. 

Le froment exposé par M. Van Volxem était très-beau. 

2® Pour le plus beau seigle, — Mêmes vainqueurs. 

5® Pour la plus belle orge, — \]n second prix est accordé 
à M. De Cock, cultivateur à Ledeberg-lez-Gand. 

4® Pour la plus belle avoine. — Premier prix , à M. De 
Cock, prénommé. — Second prix , à M. Van den Driessche, 
de Wemmel. 

5^ Pour la collection des plus beaux légumes, — Premier 
prix, à M. Ardies, de Molenbeek-lez-Bruxelles. — Second 
prix, à M. Verlinden, jardinier de M. le notaire Morren, de 
Bruxelles. 

Ces deux collections étaient fort remarquables. 

Il est bon de faire observer que ces cinq concours étaient 
ouverts pour les cidtivateurs sociétaires et non sociétaires. 

Le jury, en présence de quelques collections très-impor- 
tantes et non prévues dans l’annonce des concours, accorde, 
avec la sanction du conseil d’administration de la Société, les 
prix suivants : 

Une médaille de vermeil à une magnifique collection de 
froments divers, exposée par M. Van Volxem. 

Cette collection se composait de quarante-deux variétés 
différentes d’épis riches et vigoureux, dont la vue causait un 
véritable plaisir; elle prouvait aussi tout le parti qu’un 
homme intelligent peut tirer de notre sol. Dans cette collec- 
tion nous avons remarqué de magnifiques épis du blé de 
Miracle (ou de Smyrne). Il serait à désirer que cette variété 
donnât toujours de semblables produits ; elle mériterait alors 
le nom qui lui a été imposé ; de beau blé dit de Pologne 


258 


JOURNAL 

blaney variété excellente, mais qui craint les terrains hu- 
mides; de blé Ilicklingy d’un bon rapport et de bonne qua- 
lité, etc. 

2® Un premier prix à une collection de pommes de terre, 
exposée par Hendrickx , propriétaire à Uccle près 
Bruxelles. Cet envoi était très-important ; nous y avons re- 
marqué une variété jaune à taches rouges, se conservant 
jusqu’en juillet, et d’un très-grand produit; la majeure par- 
tie de ces pommes de terre provenaient de semis et ne por- 
taient pas de noms distinctifs. -- Un second prix est décerné 
à l’intéressant envoi de pommes de terre fait par M. le 
vicomte de Nieuport, propriétaire à Poucques. Parmi les 
vingt variétés exposées, nous signalerons à l’attention une 
variété étiquetée comme provenant de la Nouvelle-Zélande, 
bleue et d’un très-grand rapport. 

Une médaille d’argent à une collection de pois exposée 
par MM. Vandendriesse et Panis, marchands grainiers du 
Roi, à Bruxelles. 

¥ Une médaille d’argent à M. Prins, de Molenbeek-lez- 
Bruxelles, pour une ruche à miel. 

5^^ Enfin, une mention très-honorable à une plante four- 
ragère, du nom de trèfle hybride, exposée par M. de Biseau, 
agronome, à Entre-Monts-Buvrinnes, près Binche. Ce trèfle 
serait plus tendre que le trèfle ordinaire. Cette espèce est 
préconisée depuis plusieurs années; elle mérite que l’on 
fasse quelques essais en grand, afin de prouver si elle pos- 
sède les qualités qu’on lui attribue; en Suède (sa patrie), on 
la cultive beaucoup, bien que son produit ne soit pas des 
plus extraordinaires ; elle réussit très-bien dans des terrains 
humides et forts , et s’accommode également dans des terres 
schisteuses et sèches; elle convient pour faucher et pour pâ- 
turer, et ses racines pivotantes ne tracent pas; les tiges sont 
très-allongées et très-nombreuses; les fleurs nombreuses, 
rosées, d’une odeur agréable, attirent les abeilles. C’est donc 
une plante utile sur laquelle nous devons attirer l’attention. 

Outre ces diverses collections auxquelles le jury a accordé 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 259 

(les palmes, nous avons remarqué un contingent très-remar- 
quable de 25 variétés de pommes de terre, fourni par M. Ge- 
rardy, président du Comice agricole de Saint-Leger (Luxem- 
bourg), parmi lesquelles nous avons distingué le iiMb, longue 
rose d'Islande, variété blanche et indiquée comme étant d’un 
grand produit; le n*’ 24, nouvelle variété ronde à peau chagri- 
née ; le n« 1 , rose panachée de jaune et sur laquelle, suivant la 
notice, la maladie n’aurait jamais eu prise dans le Luxem- 
bourg. Les indications de cette collection devraient être sui- 
vies par les amateurs qui envoient aux concours des variétés 
de légumes. Comment le public peut-il se faire une idée du 
mérite d un envoi, des peines qu’un semeur s’est données, 
lorsqu’on ne lui présente que des numéros d’ordre inintelli- 
gibles pour lui, et qu’un catalogue éclaircit très-rarement? 

II y avait encore d’autres collections de pommes de terre 
peut-être très-méritantes, question que le temps seul peut 
décider. 

Nota. Nous rendrons (îompte, dans le prochain numéro, 
des résultats des concours de la deuxième section (fruits), et 
de la troisième section (horticulture). 

iîlisfcUanéfs. 

SUR LES DIVERSES MÉTHODES 

DE MULTIPLIER LES ARBRES FRUITIERS. 

(Suite. — /^oeVpage 182.) 

De ce qui précède il résulte que le moyen d’obtenir les 
différentes formes qu’on a la coutume de donner aux arbres 
fruitiers, telles que haute tige, pyramide, nain, espalier, 
consiste dans le choix du sujet. Ceux qui sont maintenant le 
plus en usage dans la plupart des bonnes pépinières sont 
les suivants : 

Pommiers * pour haute tige, des sauvageons vigoureux de 


âio JOURNAL 

2 à 5 ans; pour pyramides^ des sauvageons plus faibles; 
pour nains, des rejets de 2 ans de Saint-Jean. 

Poiriers : pour haute tige, des sauvageons vigoureux de 
5 à 4 ans ; pour et nains, des sauvageons plus 

faibles, et pour certaines espèces le cognassier et l’épine. 

Coguossiers et iiéiïiers î pour haute tige, des sauvageons 
de poiriers; pour nains, des cognassiers ou de l’épine. 

Cerisiers : pour haute tige, des sauvageons de cerisiers de 
5 à 4 ans , greffés en fente ; pour pyramides et 'nains, des 
sauvageons faibles greffés près de la racine, ou sur mérisier 
€t notamment sur mérisier d’Ostheim. 

Mérisier OU cerises acides : pOUrAuutC tige, deS SaUVageOUS 

de cerisier de 5 à 4 ans; pour pyramides et nains, des sauva- 
geons de cerisiers faibles ou bien des rejetons de mérisiers. 

Pruniers : pour haute tige, des sauvageons de pruniers 
d€ 2 à 5 ans ; pour et nains, de faibles sauva- 

geons. 

%\vetches (J) : des rejets, forts ou faibles, selon qu’on dé- 
sire des hautes tiges ou des nains; quelques-uns se servent 
aussi de sauvageons du même genre de prunier. 

Abricotiers : poiir haute tige, des sauvageons de pru- 
niers ou de zwetches; pour nains , des sujets de la même 
espèce greffés près de la racine. 

Pêchers : des sauvageons de pruniers, d’abricotiers, au 
lieu d’amandiers qu’il est parfois difficile de se procurer. 

Souvent il se forme des renflements à l’endroit de la 
tige où le scion a été inséré. Ces renflements se produisent 
pendant la réunion du scion avec le sujet, par suite de l’ac- 
cumulation du cambium; comme cela arrive toujours lors- 


(1) On appelle Zwetches, un groupe de pruniers qui se distinguent par 
leur fruit allongé, ovoïde, à noyau aplati aux deux bouts. Chez les vraies 
Zwetches les pousses de l’été sont lisses et non velues. La végétation de 
l’arbre dans la jeunesse est un peu sauvage, épineuse; le bois est tenace, 
très-dur; la chair du fruit est ferme, d’une saveur douce vineuse. La 
prune ordinaire, qui étant séchée fournit les pruneaux, Prunus domesttca, 
est le représentant de ce groupe. 


241 


D’HORTICÜLTÜRE PRATIQUE. 

qu’une blessure a été faite à un endroit quelconque de 
l’arbre ; la nature a pourvu les arbres, comme les animaux, 
de beaucoup de moyens de conservation, sans quoi leur exis- 
tence serait très-précaire. Aussitôt qu’une blessure a été 
faite à un arbre, à l’instant une masse de sève s’y transporte 
pour réparer le mal. Cette matière réparatrice se compose , 
d’après Schacht, de deux sortes de cambium : l’une servant à 
la production de vaisseaux, l’autre se transformant en paren- 
chyme ; celle-ei est prépondérante par rapport à la masse et 
est la cause du renflement. Ce renflement, qui n’augmente 
que jusqu’à un certain point, s’efface dans la suite à mesure 
que l’arbre grossît, et pour autant toutefois qu’il n’y ait pas trop 
d’hétérogénéité entre le sujet et le scion; dans ce cas, l’assi- 
milation étant plus grande dans le dernier, celui-ci grossira 
plus fortement que le sujet, ce qui serait désagréable à la vue, 
si l’arbre n’était pas greffe tout près de la racine. On a cherché 
à expliquer ce fait , très-connu des pépiniéristes, par la cir- 
constance que la sève descendante était arrêtée sur son che- 
min dans le bourrelet; mais comme l’existence d’une sève 
descendante n’est pas encore suffisamment prouvée, il est 
plus simple d’admettre que la branche greffée est mieux 
nourrie que le sujet, et que cette nutrition luxuriante n’a 
rien de commun avec le bourrelet primitif, conséquence na- 
turelle de la blessure faite au sujet. On remarque le phéno- 
mène en question chez les pommiers, les poiriers, les ceri- 
siers et une foule d’autres arbres. 

Une condition essentielle du succès de la greffe, c’est de 
se procurer des sujets vigoureux, sains et bien enracinés. Ils 
ont 2 , et ordinairement 5 ans lorsqu’on s’en sert. Il est tou- 
jours plus avantageux de greffer des sujets un peu forts que 
trop faibles, car, dans le premier cas, le rameau est mieux 
nourri et se développe avec plus de vigueur. Ces nouvelles 
pousses ont des feuilles plus grandes à l’aide desquelles une 
plus notable quantité de sève est pompée dans le sol et en- 
suite assimilée. C’est ce qui explique la belle végétation et 
l’accroissement de la tige, comme on l’observe lorsqu’on a 

G. — OCTOBRE 1832 . 16 


242 


JOURNAL 


greffé des sujets forts et bien enracinés, et lorsqu’on regreffe 
de vieux arbres sains et bien portants. Ce que nous venons de 
dire se rapporte aux greffes qui ont pour objet la formation 
d’arbres à haute tige. Pour les arbres nains, on se sert de 
sauvageons faibles que l’on choisit dans les parcs à semis. 
Ceux-ci doivent être transplantés à différentes reprises, afin 
qu’ils produisent autant de fibres radiculaires que pos- 
sible. 

En cas de besoin , on peut se servir de bonnes racines en 
guise de sujets. Qu’il ne peut être ici question d’écussonne- 
ment, cela est clair; mais les autres méthodes de greffes sont 
applicables aux racines. M. Lucas assure n’y avoir trouvé 
aucun avantage et regarde la greffe sur racine comme un pis- 
aller à employer au défaut de sujets plus convenables; car, 
dit-il, il est évident que les rameaux se réunissent beaucoup 
plus facilement avec les parties aériennes qu’avec la racine, 
en quoi M. Lucas a parfaitement raison , surtout lorsqu’il 
s’agit d’arbres fruitiers, qu’il ne faut pas confondre avec des 
plantes suffrutiqueuses. 

Pour ce qui regarde l’état des scions et des écussons ser- 
vant aux greffes, il a déjà été dit qu’ils doivent contenir une 
quantité suffisante de cambium, afin que la réunion avec le 
sujet soit possible. Que l’écorce de l’écusson et le bois (au- 
bier) du sujet se réunissent, c’est un fait connu depuis un 
temps infini, mais point encore expliqué. Le cambium qui 
suinte de l’aubier ne peut pas se réunir immédiatement à 
l’écorce; s’il en était ainsi, il faudrait qu’il se transformât en 
partie en liber, mais cela n’a pas lieu , et le microscope le 
démontre surabondamment. 

Il est donc probable que l’écorce a son cambium à elle 
comme l’aubier a le sien ; une mince couche de liber se forme 
sous l’écorce et une couche d’aubier sur le bois; ces deux nou- 
velles couches, en se réunissant, forment l’adhérence des deux 
parties. C’est ce qui explique pourquoi les écussons sans bois 
offrent plus de chances de succès que ceux que l’on coupe 
avec une portion de hois. Ces réflexions, quelque impar- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 245 

faites qu’elles soient, lorsqu’elles auront un jour l’appui de 
quelques expériences que nous avons déjà commencées, 
pourront servir avec le temps à éclaircir la question si con- 
fuse de la sève descendante, dont nous ne prétendons pas 
nier l’existence, mais que nous croyons être différente du 
cambium de l’aubier, en ce sens que celui-ci produit les nou- 
velles couches de bois, et que le cambium de l’écorce pro- 
duit les nouvelles couches de liber. 

Ce n’est pas ici la place d’examiner ces questions. Une 
règle depuis longtemps adoptée, c’est que, pour obtenir du 
succès, le scion ou l’œil doivent se trouver à l’état dormant. 
Pour conserver les scions longtetnps dans cet état, on les 
coupe avant que la sève soit en mouvement , c’est-à-dire en 
février et en mars, ou même plus tôt. On les met dans un 
lieu ombragé et frais, à moitié en terre; ils s’y conservent 
jusqu’en mai, et même plus longtemps, en bon état. 

Lindley, dans sa Théorie du jardinage, donne sur cet 
objet l’explication suivante : « Le scion doit être plus arriéré 
dans son développement que le sujet, parce qu’alors il est 
moins excitable ; car ses gemmes pourraient commencer à 
végéter avant que la réunion entre le scion et le sujet ait eu 
lieu : le premier s’épuiserait alors par ses propres forces. 
Si, au contraire, le sujet est entré déjà en végétation et le 
scion encore à l’état dormant, le cambium du parenchyme a 
le temps de se former et couvrira la plaie; le scion, en rece- 
vant le suc ascendant du pied , se dilate et ses bourgeons se 
développent. » 

Treviranus, le traducteur du livre de Lindley, dit en note 
qu’il n’admet pas la manière de voir de l’auteur anglais : il 
ne croit pas que la réunion entre le scion et le sujet puisse 
avoir lieu avant que les bourgeons se soient développés; 
mais nous demanderons ce qui fait pousser les gemmes du 
scion , si ce n’est la sève ascendante du sujet. Souvent on 
greffe en janvier, et le rameau ne pousse qu’en avril ; et lors- 
qu’on écussonne en août ou septembre, l’œil reste dormant 
jusqu’au printemps, tandis que la réunion s’opère déjà peu- 


244 


JOURNAL 


liant les premiers jours de roculation, et lorsqu’on greffe 
en fente on remarque également la formation du bourrelet 
dès les premiers Jours. C’est qu’en effet la formation du cam- 
bium 5 soit dans l’écorce, soit dans l’aubier, ne discontinue 
pas aussi longtemps qu’il y a des cellules vivantes dans ces 
deux organes ; mais la formation du cambium et du bour- 
relet est au commencement indépendante de la sève ascen- 
dante, qui s’opère quelques semaines plus tard; ou bien, si 
elle a lieu simultanément , elle s’opère dans des organes dif- 
férents. 

Que les scions soient de tel coté de î’arbre ou de tel autre ; 
que l’arbre soit jeune ou vieux; que ce soient des jets à bois 
ou à fruits, tout cela est indifférent. Ce qui est essentiel, 
c’est que l’arbre soit sain et les rameaux parfaitement aoûtés- 

Pour terminer cet article, nous ajouterons quelques mots 
relatifs à la greffe avec des rameaux non aoûtés encore ten- 
dres. 

M. Dittrich raconte qu’un jour de la fin de juin, une 
échelle ayant abattu en tombant quelques greffes de poiriers 
du printemps, dont il faisait grand cas, et les ayant trouvées 
trop tendres pour pn prendre des écussons, il les avait ap- 
pliquées contre des sauvageons (placage), et quelles ont 
repris. Un autre pomologue recommande cette espèce de 
greffe à la même saison (fin de juin) , à l’égard des pêchers 
et abricotiers. M. Lucas remarque à ce sujet que ses pro- 
pres essais n’ont pas eu de succès; un autre pomologue dis- 
tingué assure la même chose, preuve qu’une seule expé- 
rience ne suffit pas à établir une règle et qu’on doit se défier 
des nouvelles méthodes publiées dans les journaux, avant 
qu’elles aient été sanctionnées par l’expérienee. 

SCH. 


CULTURE DES GLOXINIA. 

Nous avons dit que la culture des Gloxinies olïrait très-peu 
de difficultés; nous osons même dire que, de toutes les plantes 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 245 

de serre, cette brillante Gesnériacée est celle qui nous paraît 
la plus facile à traiter et la moins capricieuse dans sa florai- 
son; et ainsi que le dit fort bien M. Van Houtte, dans un 
excellent article publié par lui, et que contient le numéro 
d’août 1850 de sa Flore des serres et jardins de V Europe, 
« pendant tout l’été, ces plantes [Gloxinia, Gesneria, Achi- 
menés) émaillent de leurs fleurs, si variées, si brillantes, les 
tablettes de la serre froide. » 

Les Gloxinies ont a peu prés terminé leur cycle floral 
vers la fin de septembre ; on commence à les sevrer peu à 
peu en diminuant graduellement les arrosements ; les feuilles 
tombent, les tiges flétries se détachent du sommet du tuber- 
cule. On conserve ces tubercules soit dans leurs vases, soit 
en les retirant des pots et en les disposant, dans ce cas, dans 
des caisses à compartiments avec du sable blanc sec. On place 
ces caisses ou ces vases dans une serre tempérée chaude et 
sèche ou dans une pièce où la température ne tombe pas 
au-dessous de 5 à 6° centigrades. On se garde d’arroser de- 
puis octobre jusqu’en mars. Au mois de mars, on enlève les 
tubercules des pots ou de la caisse, on les plante peu pro- 
fondément dans de petits pots et dans de la nouvelle terre de 
bruyère mélangée d’un peu de terreau, et on les force à 
émettre des Jets en plongeant les pots dans une couche de tan- 
née plus ou moins chaude, en les rapprochant le plus possible 
du vitrage, et en n’arrosant que lorsque les feuilles se pré- 
sentent. Trois ou quatre semaines après cette première opé- 
ration, on devra procéder à un rempotage, car les pots seront 
probablement tapissés de racines. On emploiera des vases 
d’un diamètre double de celui des premiers pots; on se sert 
alors d’un compost plus substantiel, moitié terreau de feuilles 
et moitié de bouse de vache ou de fumier d’étable bien con- 
sommés. Le fond des pots doit être bien drainé. On les remet 
pendant quelques jours dans la couche, puis on les place sur 
des tablettes près des jours. On arrose et l’on bassine assez 
fortement au fur et à mesure que les feuilles grandissent et 
que les chaleurs se font sentir. Pour avoir des exemplaires 


246 JOURNAL 

d’exposition, on rempote de nouveau dans des pots de 15 à 
20 centimètres de diamètre ; ce rempotage a lieu en juin ou 
fin mai, selon le degré de croissance et selon les époques aux- 
quelles les expositions doivent avoir lieu. On active la végé- 
tation par quelques arrosements d’engrais liquides saturés 
d’eau. A la sortie des plantes de serre froide on remplace les 
absents par les Gloxinies; celles-ci se fortifieront par ce chan- 
gement de température ; leurs feuilles prendront plus d’am- 
pleur , les tiges acquerront plus de vigueur , resteront 
droites, tandis que, soumises à l’action continue d’une serre 
chaude, humide et ombragée, ces plantes s’allongeraient, les 
tiges deviendraient flasques et ne pourraient supporter sans 
l’appui d’un tuteur les fleurs qui terminent leurs extrémités. 
Pendant toute la saison végétative elles ont besoin de fré- 
quents arrosements et de fréquents bassinages ou seringages. 
On évitera que les rayons solaires ne dardent trop violemment 
sur les feuilles et les fleurs, sans cependant les ombrer trop 
fortement. 

Maitipiication. 1® Par seniîs. — On récolte généralement 
les graines vers la mi-septembre, et on les sème en janvier 
ou février, ayant soin de ne pas les recouvrir. On recou- 
vre la terrine d’une vitre, précaution que l’on doit employer 
pour toutes les graines fines; on place la terrine dans une 
couche chaude ; on repique le plant aussitôt qu’il commence 
à se montrer, ce qui a lieu trois ou quatre semaines après l’en- 
semencement. Ce repiquage, ouvrage de patience et d’atten- 
tion, est de toute nécessité, car la mousse s’emparerait rapi- 
dement de la surface de la terre des terrines et étoufferait de 
suite le jeune plant de Gloxinies. Lorsque les plantes ont 
acquis 2 ou 5 centimètres de diamètre foliaire, on peut les 
mettre en pleine terre de bruyère dans des bâches ; là elles se 
fortifieront à vue d’œil et pourront fleurir dès le mois d’août. 
Si l’on n’a pas de bâches disponibles, on devra se résoudre à 
les repiquer et rempoter aussi souvent que l’exigera leur dé- 
veloppement, en les tenant dans la serre et près des vitraux. 
Ce mode de multiplication a surtout pour but de se procurer 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 247 

de nouvelles variétés ; le second mode, plus généralement 
adopté, est celui du bouturage. Par cette méthode on con- 
serve des variétés que les semis ne sauraient que très-rare- 
ment reproduire. Cette méthode n’offre aucune difficulté et 
ne donne pas lieu à tous les soins qu’exige la voie du semis. 
Le bouturage, par feuille ou par portion de feuille, se fait 
avec succès en juin et juillet; plus tard on risquerait que le 
petit tubercule qui doit se former à l’extrémité du pétiole de 
la feuille ou du fragment de la feuille n’acquît pas assez de 
force pour supporter le temps du repos hivernal. On fait ces 
boutures sous châssis et sous cloches, ayant soin de souvent 
essuyer les verres, afin que l’humidité n’y séjourne pas. Plu- 
sieurs espèces n’ont aucunement besoin d’abri, pourvu qu’on 
leur donne une place cbaude et ombrée; elles peuvent même 
se bouturer dans la serre froide. Les espèces à feuilles très- 
velues doivent être surveillées avec plus d’attention que les 
autres, une bumidité tiop concentrée les fait rapidement 
pourrir. 

maladies. — Les Gloxinies, les Achimènes et les Gesnéria- 
cées en général sont sujettes à une maladie , particulière : 
c’est une détérioration ou décomposition des tissus de la 
feuille; de larges taches ou bandes irrégulières d’un brun 
ferrugineux se présentent sur les feuilles, en détruisent la 
beauté, et influent nécessairement sur la santé de la plante. 
Cette maladie apparaît surtout à la fin de mal, lorsque les cha- 
leurs se font sentir. Il est probable que quelque oubli dans 
l’arrosement en est cause. Quoi qu’il en soit, nous conseillons 
l’emploi du proto-sulfate de fer (couperose verte) pour com- 
battre le mal ; si ce remède n’efface pas les traces, il donne 
du ton à la plante et la rafraîchit en quelque sorte. On em- 
ploie à faible dose le proto-sulfate de fer dissous dans de l’eau 
de pluie; à la légère saveur styptique (piquante de goût d’en- 
cre) que doit avoir l’eau d’arrosement, on reconnaît que la 
quantité de couperose est suffisante. 

L’emploi de la couperose verte n’est pas assez connu. C’est 
un remède très-efficace pour combattre ces nombreuses cblo- 


248 JOURNAL, etc. 

roses (couleurs jaunes) qui affectent une foule de plantes de 
serre ; en l’appliquant avec intelligence et le combinant avec 
une ventilation opportune, il est certain que l’on obtiendrait 
des résultats très-satisfaisants. 

Nous nous sommes étendu assez longuement sur ce qui con- 
cerne lesGloxinies; mais il est bon de remarquer que le traite 
ment de culture, démultiplication par semis et par bouturage, 
que nous avons développé plus haut, s’applique avec plus ou 
moins de succès à toutes les Gesnériacées , à beaucoup d’es- 
pèces de Bégonia, et à la plupart des semis de graines fines. 
Eu égard à ces circonstances, nous osons croire que le lecteur 
appréciera ces notes dictées par une longue expérience î 


DE L’EMPLOI DE L’EAU DE LESSIVE 

DANS LA MALADIE DE LA VIGNE. 

M. Duval, jardinier à Chaville, près de Sèvres, adresse à la 
Revue horticole de Paris (octobre 1852, p. 597), ses observa- 
tions sur l’emploi de l’eau de lessive comme pouvant être 
utile à prévenir l’apparition du fléau. Immédiatement après 
la taille des vignes, il fit arroser, au coucher du soleil, le pied 
des ceps , et renouveler cet arrosement deux ou trois fois , à 
quelques jours d’intervalle. Pour s’assurer de l’effet de son 
essai, M. Duval priva certains endroits d’arrosements d’eau 
de lessive; le résultat fut que toutes les parties de vignes 
arrosées sont restées dans le meilleur état, et que tout ce qui 
a été privé d’arrosement est devenu très-malade. M. Duval 
ajoute qu’ayant donné le conseil d’employer ce remède à un 
propriétaire de vignes, celui-ci négligea de s’en servir. A 
peine la vigne avait-elle défleuri, que VOïdium se déclara. On 
pensa alors aux arrosements indiqués; mais on les eflectua 
en jetant l’eau de lessive sur les feuilles et sur les fruits déjà 
couverts de cette poussière qui se montre au début de l’in- 
vasion. Cependant le succès a également couronné cet autre 
mode d’arrosage, les raisins ont parfaitement mûri. 


HEXACENTRIS MYSOREXSIS. 


250 


JOURNAL 


HEXACENTRIS MYSORENSIS, 

Nos lecteurs nous sauront gré, sans doute , de leur offrir 
une vignette représentant cette magnifique Acanthacée sur 
laquelle nous avons donné quelques détails dans notre nu- 
méro du mois d’août, page A 75; ils pourront, au moyen de 
cette vignette, mieux apprécier l’effet hautement ornemental 
de cette plante, de quelle faveur elle sera partout accueillie, 
et quel parti les amateurs pourront en tirer pour les exhibi- 
tions florales. 

VHexacentrîs tmjsoremis se trouve déjà coté dans les ca- 
talogues d’horticulteurs belges. 


PLORAISOX ET PRl'CTIFlCATlOiV ANTICIPÉES 

DU BUOMELIA KARATAS. 

On sait que cette magnifique Broméliacée, gigantesque 
ananas des Indes occidentales, ne fleurit que tous îes dix ou 
onze ans. Un zélé amateur, AI. le baron Van Werde de Lae- 
ken, est parvenu, par un moyen bien simple, à en hâter la 
floraison d’environ deux années. Des changements à exécuter 
dans ses vastes serres l’obligèrent à exposer à l’air, en juin 
dernier, un certain nombre de plantes; parmi celles-ci se 
trouvait un fort exemplaire de Bromelia Karatas, âgé de 
9 ans ; deux mois après, à la grande surprise de AI. le baron Van 
Werde, le cœur du Bromelia était devenu d’un beau rouge 
carminé; en examinant de plus près, il trouva à l’intérieur 
un fruit mesurant 4 centimètres de diamètre ! Il doit être 
maintenant parvenu à sa maturité, AI. Van Werde ayant eu 
soin de mettre son Bromelia dans la serre. 

Il est à présumer qu’en exposant pendant deux ou trois 
mois de la belle saison les Bromelia aux influences fortifiantes 
de l’air libre, on parviendrait, en répétant cette opération, à 
obtenir une floraison beaucoup plus rapide. Un fait certain, 
que des expériences viennent confirmer tous les jours, c’est 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 251 

que la majeure partie des plantes de serre chaude s’accom- 
modent parfaitement de ce traitement, deviennent plus ro- 
bustes et acquièrent une certaine précocité à fleurir. 


0BSERYATI0^^S SUR LE GARDENIA RADICANS. 

Dès que la plante a cessé de fleurir, on la rempote, et on 
l’excite à émettre des pousses vigoureuses en lui donnant 
tous les huit jours une certaine dose d’engrais liquide et en 
plongeant le pot dans une couche un peu chaude. Lorsque 
les pousses ont atteint une longueur suflisante, de telle sorte 
que leur ensemble forme une touffe élégante , on place les 
plantes à l’air libre, depuis le mois d’août jusqu’aux premiers 
jours d’octobre; cette exposition à l’air durcit les jeunes 
pousses. On arrose peu en hiver, et en janvier on commence 
à les forcer dans une couche de tannée ou dans une couche 
de fumier; bientôt on obtiendra une riche floraison. On em- 
ploie pour le rempotage du terreau de feuilles bien con- 
sommé, de la terre argileuse douce, et de la terre de bruyère 
par parties égales, en donnant un bon drainage. 


DESTRUCTION DE L’ARAIGNÉE ROUGE. 

Des journaux anglais recommandent le procédé suivant 
pour la destruction de V araignée rouge, un des plus redou- 
tables fléaux qui puissent envahir les serres. On fait un mé- 
lange de soufre et de chaux que l’on délaye dans une cer- 
taine quantité d’eau; on enduit avec ce mélange les tuyaux du 
thermosiphon ou de tout autre conducteur calorifique, de 
telle sorte que l’action d’une chaleur artificielle ne développe 
qu’une fumée gazeuse volatile; l’action de cette fumée sur les 
insectes est très-énergique, leur destruction est presque im- 
médiate. Les proportions du mélange sont : quatre litres d’eau 
de pluie, une livre de fleur de soufre et une quantité suffi- 
sante de chaux vive pulvérulente, afin de rendre la cornposi- 


JOURNAL 

tion assez épaisse pour pouvoir l’appliguer sur les tuyaux au: 
moyen d une brosse. On chauffe ^ mais sans permettre que 
l’eau des tuyaux devienne bouillante ; car les émanations sul- 
fureuses, en détruisant les insectes, pourraient nuire aux 
plantes; nous recommandons d’enfever de la serre, par pré- 
caution, les espèces très-délicates, ou de les placer dans 
quelque endroit de la serre ou les vapeurs soient moins 
abondantes. Ce procédé est analogue à celui qu’a employé 
5L Bergmann fils, pour combattre V Oïdium Tuckert de la 
vigne (voir ce journal, p. 125). 


CflROMQlE ET NOTES HORTICOLES. 

Bégonia ramentacm. Cette espèce fleurit pendant très- 
longtemps et exhale une très-suave odeur pendant toute la 
matinée; l’odeur disparaît entièrement après midi. Culture 
facile. 

Chirita sinensis variegata. Feuillage à veines argentées ÿ 
elle est plus florifère que la Chirita sinensis; sa floraison 
dure trois mois (de fin juillet à novembre). 

Gesneria Leopoldii (Van Houtte). Aïagnifique espèce de la 
province de Sainte-Catherine, au Brésil; fleurs nombreuses 
en septembre et octobre, d’un rouge carminé éclatant et de 
longue durée (un de nos exemplaires a fleuri pendant plus de 
six semaines). 

Fuchsia puniila [Tom-thumb, minima, lilliputien ).. Excel- 
lente variété fleurissant tout l’été et formant de petits buis- 
sons hauts de 6 à 12 pouces. 

Cedrus Deodora, Un bel individu de ce conifère vient de 
se charger de cônes dans un parc à Dorking (Angleterre); il 
a 28 pieds de hauteur et 25 de largeur. 

Erioholrya japonica (Blespilus japoniea). A parfaitement 
fleuri et a donné plusieurs fruits jaunes, plus petits que ceux 
de la prune mirabelle, dans la serre de M. Sacré, directeur 
de la filature à Saint-Gilles, près Bruxelles. Le pied a environ 
S à 6 pieds de haut. On sait que la floraison et surtout la 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 250 

fructilicalion de cet arbrisseau sont très-rares chez nous. 

Dahlias, Nous avons reçu de notre correspondant , 
M. A. Loisel, de Fauqueraont (Limbourg hollandais), cinq 
fleurs de différents Dahlias obtenus de semis par M. de 
Guasco, de Fauquemont : 

1° OEillet de Guasco. Section des Dahlias panachés, violet 
rosé pâle, strié et maculé de pourpre.; fleur moyenne. 

2° Gorge de pigeon. Pourpre velouté chatoyant; joli colo- 
ris. Ces deux variétés ont déjà été signalées Tannée passée 
dans notre journal (page 211 ). 

VAmi-Loisel (de Guasco, en 1851). La fleur était pas- 
sée. 

40 Triomphe de Fauquemont (àe Guasco en 1851). Bonne 
forme, pourpre foncé. 

5<^ Dame de Fauquemont (de Guasco en 1852). Fleur lilas 
rosé à pointes violettes. 

Toutes ces fleurs avaient tellement souffert du voyage que 
nous n’avons pu juger de leur forme; nous devons attendre 
à Tannée prochaine pour nous permettre de formuler une 
opinion définitive à Tégard de leur mérite. 

Pêche Laurent de Bavoy (A. Loisel). M. A. Loisel nous a 
également envoyé deiix pêches provenant d’un de ses semis ; 
Tarbre en est à sa quatrième année de production, et chaque 
année, depuis 1849, il a toujours donné d’abondants pro- 
duits. Cette pêche est très-grosse et nous a semblé devoir être 
admise chez les amateurs ; malheureusement les deux pêches 
échantillons avaient été tellement ballottées et froissées dans 
la caisse où se trouvaient les Dahlias, qu’une d’elles était en- 
tièrement gâtée, et que la deuxième Tétait aux trois quarts ! 
Nous avons pu vérifier que cette pêche appartient à la série 
des variétés à peau duveteuse et à chair adhérente au noyau. 
M. de Bavay, propriétaire des pépinières royales de Vilvorde, 
l’a admise dans sa collection d’arbres fruitiers. 

Hêtre à feuilles blanches. C’est une variété du Pagus syF 
vatica purpurea, obtenue en France par M. Anatole Massé, 
horticulteur à la Ferté-Macé (Orne), et qu’il indique sous le 


JOURNAL 

nom à^Fagiis sylvatica, var. nivea. Les tiges, les rameaux 
sont rouges, ainsi que le pétiole des feuilles; celles-ci sont 
d’un blanc de neige en dessus comme en dessous. Cette va- 
riété sera tout au plus un arbuste, et produira beaucoup d’ef- 
fet; on devra le planter dans un sol de qualité médiocre et 
dans un endroit abrité du soleil, précaution, du reste, indis- 
pensable pour la plupart des plantes à panachures blanches. 
(Extrait d’un article de M. Neumann, horticole, p. 56p, 
et Annales de la Société d’horticulture de Paris, août 1852, 
p. 564.) 

Restrepia punctulata et Restrepia vittata. Deux Orchidées 
très-curieuses introduites par M. Linden : la première à jolies 
fleurs jaunes tigrées ; les deux pétales sont tellement étroits 
et disposés obliquement, qu’ils figurent très-bien les antennes 
d’un insecte ; la seconde est à fleurs violettes lignées. Le port 
de ces deux espèces rappelle les Pleurothallis. 

Burlingtonia Gi^anadensis. Orchidée très-florifère et â 
fleurs blanchâtres d’une odeur très-suave. 

Ces différentes Orchidées fleurissent actuellement chez 
M. Linden. 

Verheîia trifidaodorata. Charmante espèce fleurissant très- 
bien en serre froide pendant l’hiver; fleurs blanc lilas à odeur 
j asm i née. 

Bégonia frigida. Espèce à feuilles d’un vert pourpré ve- 
loutées, chatoyantes, de toute beauté; fleurs nombreuses 
blanches, très-petites. 

Alloplectiis gracilis, var. Verschaffeltiana, Jolie plante 
rappelant le port des Æschynanthus , se couvrant de fleurs 
blanches de moyenne grandeur, assez semblables à celles de 
VAchimeîies candida; fruits charnus, oranges; plante très- 
propre pour garnir les corbeilles et pour suspendre dans la 
serre aux Orchidées. 

Barbacenia Rogieri, Cette belle plante, obtenue par M. Van 
Houtte, fleurit facilement, et à époques différentes; fleurs 
très-grandes d’un beau violet pourpré; donne facilement des 
graines. Serre chaude humide. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 255 

CORRESPONDAIVCE. 


Reçu : le Catalogue {résumé) n® 50 , de M. Adrien Séné- 
clauze, pépiniériste à Bourg-Argental (Loire). On y trouve in- 
diqués à des prix modérés des semis et replants d’arbres ré- 
sineux, d’arbustes et d’arbres d’ornement, de mûriers, de 
graines de mûrier et d’œufs ou graines de ver à soie. 

Le Prospectus d’un ouvrage intitulé : Centurie des plus 
belles roses choisies dans toutes les tribus du genre Rosier, 
peintes d’après nature; chez Dusacq, librairie agricole, rue 
Jacob, 26, à Paris. — 5 francs la livraison ; 20 livraisons sont 
en vente. 

Le Bulletin de la Société centrale d’horticidture du dépar- 
tement de la Seine-Inférieure y et le tome II de la Pomologiey 
contenant un tableau alphabétique et raisonné des variétés de 
poires, classées par ordre mensuel de maturité; suivi d’une 
table générale alphabétique des divers fruits décrits, par 
M. Tougard, président de la Société. Ce tableau a été dressé 
avec beaucoup de soins et a nécessité de la part de son savant 
rédacteur des recherches nombreuses, surtout pour la syno- 
nymie; il sera très-utile aux amateurs, et nous croyons leur 
rendre service en signalant cet opuscule (d’environ 120 pages 
in-S^) à leur attention. (Rouen, imprimerie d’Alfred Péron, 
rue de la Vicomté, 55.) 

Le Catalogue descriptif des arbres fruitiers et d’ornement 
disponibles pour l’hiver 1852-1855, publié par le savant po- 
mologue et horticulteur M. André Leroy, à Angers (Maine-et- 
Loire). — Ce catalogue est parfaitement bien fait; il indique la 
synonymie, la qualité, la grosseur, la nature de la chair du 
fruit, la fertilité, l’époque de maturité, et la forme préférable. 
C’est une liste raisonnée très-utile aux acheteurs; elle n’em- 
brasse pas moins de 84 pages in-S^ ! 

L’Extrait du Catalogue général des oig7ions à fleurs de 


2156 JOURNAL D’HORTiCÜLTUUE PRATIQUE. 

M. Triïffaut fils, horticulteur, rue des Ohantiers, à Versailles 
(Seîne-et-Oise), comprenant bon nombre de nouveaux hy- 
brides très-remarquables du Gladiohts carcUnaliSy du Gla- 
diolus ramosîis^ et du Gladwins Gandaveîisis^ obtenus par 
I habile horticulteur de Versailles. 

Le Cours élémenimre de culture maraîchère , par M. Coui - 
tois-Gérard , marchand grainier horticulteur, 34, quai de la 
Mégisserie, à Paris. — Excellent résumé des travaux pratiqués 
dans les principaux jardins maraîchers de Paris^ il devrait 
être entre les mains de tous ceux qui veulent s’adonner à la 
culture maraîchère ; il est clair, concis et aussi complet que 
peut l’être un cours élémentaire. Petit volume in-i8 de 1 72 p. 
Prix : 30 centimes. 


AVIS. 

Dans notre prochain numéro nous reprendrons la suite de 
nos articles sur les Oîxhidées. 






cioj'ee 


JOURNAL 


D’HORTICIIITIIRE PRATIQUE. 


FRUITS FIGURÉS DANS CE NUMÉRO. 

PRUNE REINE-CLAUDE DORÉE. 

Synonymie : Grosse reine-Claude, abricot vert, dauphine, 
verte bonne, 

« Cette variété, quoique très-ancienne, est encore une des 
meilleures prunes connues jusqu’à ce jour, et sa bonté sera 
difficilement surpassée. 

» Le fruit, gros, rond, un peu aplati vers ses deux pôles, ne 
varie pas dans sa forme; sa hauteur, qui est un peu moindre 
que son diamètre, est de 55 à 40 millimètres. La peau est 
fine, adhérente à la chair; sa couleur verte, qui jaunit en 
partie à l’époque de la maturité, est ponctuée de taches 
rousses ou grises du côté de l’ombre, et de taches de carmin 
vif du côté du soleil; elle est en outre recouverte dans son 
entier d’une fleur légère. La couture est superficielle, le point 
pistillaire petit, roux ; la queue, moyenne, verte, est placée 
dans une cavité assez profonde. La chair est jaune verdâtre, 
très-fine, très-délicate et très- fondante; son eau est abon- 
dante, très-sucrée et d’un goût parfait. Le noyau, assez gros, 
ovale arrondi, mesure 16 millimètres en longueur, 15 en 
largeur et 8 en épaisseur; il est libre dans sa cavité, ou 
adhère seulement à la chair par quelques points de sa sur- 
face et de son arête dorsale. 

» Cette excellente prune mûrit vers la fin du mois d’août; 
elle se fendille vers cette époque, lorsque la saison est plu- 
vieuse, sans toutefois perdre ses qualités; seulement elle 
passe beaucoup plus vite. 

9 . NOVEMBRE 1852. 


17 


288 JOURNAL 

ï La reine-Claude se consomme principalement crue et en 
compote ; elle se sèche difficilement à cause de l’abondance 
de son jus; on peut aussi la conserver à l’eau-de-vie. » 

2» PllUNE REINE-CLAUDE VIOLETTE. (Louis Noisette.) 

« Le fruit, assez gros, globuleux , légèrement rétréci vers 
son sommet, mesure 38 à 40 millimètres en diamètre et en 
hauteur; sa peau, un peu épaisse, adhère fortement à la 
chair, et passe du rouge au violet ; elle est parsemée de 
points et de taches rousses , et recouverte d’une poussière 
glauque abondante. La couture, assez profonde et large, sé- 
pare le fruit en deux lobes inégaux ; elle se prolonge jusqu’au 
point pistillaire qui est petit, roux, placé dans un léger en- 
foncement. Le pédoncule, assez long, vert et brun, sim- 
plante dans une cavité peu profonde. La chair est ferme, 
verdâtre, succulente, très-sucrée. Le noyau est moyen, 
ovale; l’arête dorsale est tranchante; le sillon profond et les 
joues assez lisses. 

» Cette excellente prune mûrit dans les premiers jours de 
septembre; on la mange crue, et on en prépare des compotes. 

» L’arbre est très-vigoureux et assez fertile. » 

(Album de Pomôlogie, 4' année, p. 153, 154.) 

Caicnîincr Ijorttcole. 

(pour décembre.) 


1^^ Serres chaudes. — Les soiiis du jardinier doivent se 
porter sur le chaulfage régulier des serres, de manière 
que les plantes n’éprouvent pas une hausse ou une baisse 
trop sensible dans la température où elles doivent vivre. 
L’hiver est, pour la majeure partie des végétaux, une époque 
de repos ; ce temps d’arrêt doit être respecté, même pour les 
plantes de serre chaude ; aussi est-il généralement admis que 
la température des serres ne doit être portée qu’à un certain 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 259 

degré, selon la nature et le lieu de provenance de ces plantes. 
îl s’agit donc de les conserver, mais non pas de les exciter à 
une végétation non interrompue; car ce serait une dépense 
inutile des forces vives du végétal dont les résultats les plus 
fiéquents seraient un dépérissement plus ou moins prochain 
et un obstacle à la floraison. 


On peut, dans les serres chauffées par le thermosiphon, 
asperger les tuyaux d’eau chaude, de manière à produire une 
vapeur abondante très-favorable à la plus grande partie des 
végétaux de serre chaude et surtout aux Orchidées et aux 
Fougères évaporation remplacera très-avantageusement 
les seringages, en ce que l’eau vaporisée se répand sur tous 
les corps renfermés dans la serre avec une régularité et une 
ténuité extrêmes; on évite par ce moyen les arrosements 
toujours dangereux en hiver, et qu’un jardinier, quelque 
soigneux et intelligent qu’il soit, ne peut distribuer avec la 
même régularité mathématique que le fait la vapeur d’eau en 
se condensant. Sous les tropiques , l’évaporation seule suffît 
à 1 alimentation de toutes ces belles Orchidées, de ces cu- 
rieuses Aroïdées {Philo dendrum, Dracontium, Pothos, etc.), 
de la plupart des Fougères, de plusieurs espèces de Mélasto- 
macées, de Pipéracées, de Bambitsacées, etc. ; rarement l’eau 
pluviale arrive jusqu’à ces plantes. Les têtes des grands 
arbres des forêts équatoriales forment un immense abri, 
presque aussi impénétrable aux rayons du soleil qu’aux 
pluies abondantes de mai à octobre. 

On veille dans la serre à ananas et dans les serres à forcer 
à ce que la température soit soutenue à un degré aussi égal 
que possible (20 à 22® centigades) ; on rapproche les pots de 
fraisiers près des vitres ; on arrose les allées des serres pour 
déterminer une certaine évaporation, en ayant soin de pro- 
fiter, pour cette opération, d’une belle journée et en commen- 
çant ces arrosements vers les 8 ou 9 heures du matin , de 
telle sorte que l influence du soleil ressuie les plantes ( ana- 
nas, fraises, haricots, etc.) avant le soir. 

2® terres froides. -- Arrosements modérés pour la géné- 


260 JOURNAL 

raiité des plantes de serre froide, nuis pour les Orangers^ 
Grenadiers, Lauriers-roses, Pélargoniums et Géraniums en 
forts exemplaires ; très-modérés, pour les petits Orangers, 
Citronniers, Limonniers ^ presque nuis pour les Géraniums 
dits Scarlets, dont les nouvelles racines ne seraient pas bien 
développées ; arrosements presque journaliers pous les Ca- 
mellias et bassinages sur leur feuillage. Beaucoup de per- 
sonnes s’étonnent que leurs Camellias perdent leurs boutons 
à fleurs, que les feuilles deviennent jaunâtres et crispées : 
elles doivent le plus souvent s’en prendre à elles-mêmes, car 
la cause des trois quarts des cas de maladie des Camellias 
réside dans l’oubli d’arrosements réguliers ; quelquefois 
aussi dans une prodigalité de liquide. Les Tremajidra, Ken- 
nedya, Zichya, Erica, Hovea, Chorozema, Dillwynia, et 
presque toutes les plantes du Cap et de la Nouvelle-Hollande, 
exigent des arrosements journaliers sans être trop copieux, 
réglés de telle sorte que les radicules ne soient jamais sèches. 
Plus les pots auront été bien drainés, et plus on pourra ar- 
roser sans crainte. Lorsque les amateurs et les horticulteurs 
se seront habitués à bien drainer le fond des pots destinés à 
recevoir leurs plantes au moyen d’un lit d’un centimètre ou 
deux de tessons , la grande et difficile question des arrose- 
ments sera bien simplifiée , épargnera du temps et bien des 
regrets aux amateurs. 

Les Siphocampylus de serre, la Balsamina platypetala, 
les Oxalis de serre, les Chênes, les Carya du Mexique et de 
Java, ne demandent pendant tout l’hiver que quelques arro- 
sements à des intervalles éloignés ; les Statice de serre froide, 
tels que Statice macrophylla, purpurea, Halfordii, arborea, 
puberula, rosea (Dickson!) , mucronata, Fortunei, ainsi que 
les Primula sinensis à fleurs doubles craignent des arrose- 
ments répétés. 

Les serres froides commencent en décembre à offrir quel- 
ques jolies plantes en fleurs. Les Camellias voient épanouir 
çà et là leurs belles corolles ; sur les tablettes s’entre-mêlent 
des Violettes de Parme, des Jacinthes, des Kennedya, des 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 261 

Chorozema, des Polygala, le joli Tremandra verticillata, 
les Primevères de la Chine simples, fimbriées et doubles 
(rouge et blanche), les jolis Chrisanthèmes (Pyrethrum) nains, 
les Héliotropes (triomphe de Liège) dont le suave parfum em- 
baume la serre de concert avec les Résédas à larges feuilles 
et les Rosiers du Bengale, des quatre-saisons , la rose Aimé- 
Vibert, etc. Ajoutez à cette brillante cohorte de charmantes 
fleurs, les Veronica Andersoni, Lindleyana, speciosa et coc- 
cinea, les Lauriers-tins, les OEillets remontants, les Cuphea 
platycentra, purpurea, strigulosa, les Jasmins, plusieurs 
Fuchsias, des Corofiilles, etc. , et l’on devra avouer que la 
serre froide présente à l’amateur un spectacle d’autant plus 
enchanteur que la nature extérieure est dépouillée de toute 
parure et semble grelotter de froid. 

On conçoit aisément par ce simple aperçu quel parti une 
personne de goût peut tirer des nombreuses plantes de serre 
froide qui fleurissent en décembre, soit pour en décorer un 
salon , soit pour en former dans la serre même un groupe 
aux couleurs variées et aux suaves arômes ; et lorsque cette 
personne sera parvenue, par un peu d’habitude et d’observa- 
tion, à retarder ou à avancer la floraison de certaines plantes, 
ses jouissances se prolongeront jusqu’au retour du printemps. 

Enfin, on profitera de tout moment favorable pendant le 
jour pour donner un peu d’air dans les serres en ayant soin 
de fermer les entrées d’air vers les deux ou trois heures de 
l’après-midi. 

5*^ Pleine terre. — Lorsque le temps est favorable, on doit 
se hâter d’achever la plantation des arbres d’ornement et des 
arbres fruitiers ; on taille les poiriers et les pommiers ; on 
donne des labours et du fumier ou des engrais aux arbres 
qui en ont besoin. On couvre de litière ou de feuilles mortes 
les jeunes semis de Conifères, Catalpa, etc., pour les garantir 
des fortes gelées. On garantit également les Figuiers, en ras- 
semblant leurs branches et en les liant ensemble avec des 
cordes; on attache ce faisceau flexible à des piquets fichés en 
terre à une certaine distance les uns des autres, puis on re- 


262 JOURNAL 

couvre le tout d’une bonne couverture de paille; on peut 
également disposer le faisceau ou les branches dans des tran- 
chées creusées au pied de l’arbre; on les recouvre ensuite 
d’une couche de terre assez épaisse pour que la gelée ne pé- 
nètre pas jusqu’aux branches. 

Un point sur lequel nous appelons l’attention pour la con- 
servation de bonnes plantes de pleine terre d’une rusticité 
plus ou moins établie , c’est de se borner à les couvrir d’un 
paillasson et non pas de les envelopper étroitement de mousse 
ou de foin comme l’usage en est répandu , usage qui cause 
la perte d’une foule de belles plantes, par suite de la suffoca- 
tion que cette enveloppe épaisse et serrée fait éprouver aux 
plantes; nous le répétons, un simple paillasson suffira pour 
conserver la santé de ces végétaux , surtout si l’on a eu soin 
de répandre sur le sol qui recouvre les racines et surtout 
autour du collet de la racine , une couche de sciure de bois 
mélangée de cendres de houille ou de bois. Outre l’emploi des 
feuilles sèches que l’on peut considérer comme un des meil- 
leurs abris indiqués par la nature, nous recommandons l’em- 
ploi de la sciure de bois nouvelle: elle conserve aux racines 
la chaleur intérieure du sol, et, mise en couche suffisamment 
épaisse, empêche l’humidité de pénétrer trop profondément. 

Dans le jardin potager, on commence à forcer les asperges, 
soit sous châssis posés sur une planche d’asperges en pleine 
terre , soit en plantant des griffes sur couche chaude et sous 
châssis. On étend , avant les fortes gelées, sur les autres 
planches d’asperges que l’on ne veut pas forcer, une bonne 
couche de fumier gras. 

Si l’on craint de fortes gelées , il sera prudent de couvrir 
d’une couche de litière ou de feuilles les planches de Persil, 
d’Oseille, de Cerfeuil, de Mâches, etc. ; on les découvrira aussi 
souvent que la température le permettra. On couvrira égale- 
ment les Céleris, Artichauts, Chicorée, etc., restés en place. 
On doit se hâter, si la température douce de novembre l’avait 
fait oublier, d’enlever les Choux-fleurs qui commencent à mar- 
quer pour les replanter soit dans des tranchées sur lesquelles 


265 


D’HOKTICÜLÏURE PRATIQUE. 

on pose des châssis, soit dans la serre aux légumes; les per- 
sonnes qui ne possèdent ni châssis ni serres se contentent 
de suspendre les Choux-fleurs par une ficelle dans un endroit 
sec, après avoir coupé les Choux-fleurs au-dessous de la tête 
et supprimé les plus grandes feuilles; dans tous les cas on 
doit profiter, pour ces opérations, d’une journée sèche. On 
peut encore semer sur de vieilles couches chaudes ou sur 
terreau, et sous cloches ou châssis, de la Laitue, des Radis 
hâtifs, des Choux-fleurs, etc. Enfin, on plante les racines de 
Raifort et les Topinambours; on termine la plantation des 
Choux d’York, cœur de bœuf et pain de sucre (1); on rentre 
dans la cave les racines de Chicorée sauvage ou amère en les 
disposant les unes au-dessus des autres et par lits séparés 
entre eux au moyen d’une couche de sable ou de terre légère. 
Si la cave est un peu chaude, on obtient de suite cette excel- 
lente Salade dite Barbe de capucin; dans une cave froide et 
humide, les racines sont sujettes à pourrir et y attirent les 
cloportes et les limaces. 

j^ortirulturf étrangère. 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

SERKE CHAUDE. 

ORCHIDÉES. 

Cleisostonia crassifoliiim (LiNDLEY), dans PüXton Flower 
Garden, novembre 1852. 

Très-jolie espèce native des Indes orientales et introduite 
par MM. Veitch et compagnie d’Exeter; feuilles charnues, 

(1 ) En repiquant le plani, ce qui ne se fait que lorsque les choux ont deux 
feuilles bien développées, on doit avoir soin de rejeter les plantes plus vi- 
goureuses que les autres, parce qu’elles sont souvent dégénérées, et toutes 
celles qui n’ont pas de bourgeon terminal (cœur). Ce repiquage se fait au 
plantoir; on enterre le plant jusqu’aux premières feuilles, afin que la por- 
tion enterrée de la lige émette des racines latérales qui contribueront à la 
bonne végétation des choux. 


JOURNAL 

canaliculées, arquées, raides, ressemblant assez à celles de 
certains Aloès ; panicules simples, pendants , à nombreuses 
fleurs rapprochées de couleur vert de mer foncé, à labelle 
rose ou violacé formant un contraste fort agréable. 

Bien que les fleurs soient petites , elles forment par leur 
assemblage des épis denses gracieusement recourbés et d’un 
aspect très-joli. 

Le genre Cleisostomay formé par le botaniste Blume, est 
très-voisin des Saccolabîum et surtout des Sarcanthus. 

^^taiihopea isucephaiiiis, var. Guttata (Lindley), Paxtoïi 
Flower Garden, novembre 1852. 

Magnifique variété à grandes fleurs oranges, à larges taches 
brunes, de provenance inconnue; un seul épi offrait jusqu’à 
quatorze fleurs, le plus grand nombre, dit le célèbre M. Bind- 
ley, que l’on ait encore observé dans une Stanîiopée. Les 
sépales , pétales et Fhypocbilium sont d’une belle couleur 
orange foncé; Fhypocbilium présente quatre grandes macules 
d’un brun foncé : deux externes et deux internes ; sépales 
sans taches ; pétales ornés chacun de quatre larges macules 
brunes, dont deux vers la base et deux plus haut que la moitié 
de leur longueur. 

Restrepia nada (Klotzsch), Alla, Gart. Zeüimq.y 
28 août 1852. 

Petite espèce native de Venezuela. Feuilles charnues soli- 
taires, aiguës, luisantes, longues de 2 ou 5 pouces; fleurs 
solitaires, longues d’un pouce et demi, à sépales blancs striés 
de rouge, allongés, acuminés; pétales plus courts; labelle 
pourpre. Cette espèce n’offre guère d’intérêt qu’aux bota- 
nistes. Elle a été introduite directement dans les serres de 
M. Allardt de Berlin. 

Pleurothallis peduncalata (ReICHENBACH fils). — Synon. : 

Rhynchopera pedimculata (Klotzsch). 

Espèce fort insignifiante introduite de Caraccas dans le 
jardin de Berlin par M. Édouard Otto; elle produit en dé- 
cembre cinq ou six fleurs verdâtres de très-peu de durée. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 265 

pieurothaiiis hemîriioiSa (Lindley), Paxton Flower Garden, 

Miscellanées. — Synon. : Restrepia vittata (Lindley), no- 
vembre i852. 

M. Lindley, après un examen approfondi des masses polli- 
niques, a rangé le joli Restrepia vittata, dont nous avons 
déjà parlé, parmi les Pleurothallis ; du reste ces deux genres 
sont très-rapprochés et ne diffèrent que par le nombre des 
masses polliniques; deux dans les Pleiirothallis et quatre 
dans les Restrepia. Quoi qu’il en soit, c’est une très-jolie et 
très-curieuse Orchidée introduite de Colombie parM. Linden. 

Pleurotliallls Wageiierîaiia (KlOTZSCH), Âllg. Garten 
Zeitimg, août 1852. 

Originaire de Venezuela et introduite par M. Allardt de 
Berlin, cette Orchidée n’offre aucun mérite pour l’amateur. 
Fleurs jaunes petites ; bractées blanches ; feuilles très- 
épaisses, charnues. 

PLANTES DIVERSES DE SERRE CHAUDE. 

Cioetheat sirictiflora ( HOOKER ) , Bot. Mag., tal). 4677. — 
Famille des Malvacées. 

Plante à fleurs blanc verdâtre, insignifiantes, native du 
Brésil, indiquée par MM. Rollison et par M. Henderson de 
St.-John’s Wood, près de Londres, sous le faux nom de 
Goethea cauliflora de Nees von Esenbeck. 

Os»i9io!(yion majas (Hasskârl). — Syiion. : Ophioxylou 
album (Sieboldt). — Famille des Apocynées. 

Arbrisseau atteignant 5 ou 4 pieds de hauteur ; feuilles 
disposées par trois ou par quatre, lancéolées, membraneuses; 
cimes lâches de fleurs blanches. Corolle longue de près de 
2 centimètres; lobes du limbe semi-circulaires. Cette plante, 
par ses petites fleurs, sera peu recherchée des horticulteurs, 
bien qu’elle offre un intérêt assez grand. Ses racines guéris- 
sent dans les Indes (sa patrie) les personnes mordues par les 
serpents venimeux. C’est cette précieuse propriété qui lui a 
valu son nom générique à' Ophioxylou ou bois de serpent* 
Fleurit en avril. 


JOURNAL 

Cette plante se multiplie de boutures plantées dans du 
sable, mises sous cloches, et placées dans la tannée. Les 
pieds de certaine force exigent une atmosphère chaude et 
assez humide. 

I^cgosila Ileriiancliiefolia [Bot, Mag,y tab. 4676). 

Très-belle espèce introduite de Veragua par M. Seeman , 
qui en envoya des graines au Jardin royal de Kew. Elle est 
acaule ; les pétioles mesurent environ 4 pouces de longueur 
et sont surmontés chacun d’une feuille épaisse, charnue, 
d’une consistance rappelant celle du cuir; d’un rouge de sang 
foncé en dessous, vertes en dessus ; tiges florales hautes de 
4 à 6 pouces, portant un large corymbe de fleurs d’un rose 
foncé. 

Cette belle addition au genre déjà si beau et si recherché 
des Bégonies fleurit pendant tout l’été et l’automne, et il est 
à présumer qu’avec quelques soins on parviendra à la faire 
fleurir en hiver; ce sera une digne rivale des Bégonia ra- 
mentacea, albo-coccinea, stigmosay etc. 

2® SERRS FROIDE. 

ciaiira i.inciheimerE (Engelman). — Famille des Onagrariées. 

Plante indiquée comme pouvant être acclimatée dans nos 
Jardins; elle est ramifiée, atteint 5 ou 4 pieds de hauteur et 
se charge d’une grande quantité de jolies fleurs blanches et 
rougeâtres se renouvelant pendant plusieurs mois ( juillet- 
septembre). Les feuilles inférieures sont profondément divi- 
sées, pinnatifides ou sinuées ; les supérieures sont lancéolées, 
légèrement dentées, tandis que les feuilles situées aux extré- 
mités des rameaux sont linéaires lancéolées, entières ; les 
fleurs sont disposées en longs épis. On propage facilement 
cette plante de graines qui fleuriront la deuxième année; elle 
est native des parties méridionales du Texas, et sera une 
assez bonne acquisition pour les jardins. 

Nous avons rencontré, pendant nos explorations botaniques 
au Mexique, quelques jolies espèces de Gaura : nous avons 


267 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

remarqué qu’elles se plaisaient surtout dans les terrains cal- 
caires, pierreux et dans des endroits bien exposés au soleil ; 
elles habitent les régions centrales et élevées du Mexique. 

neiiophUa piïosa (Lamarck), var. AraUdoïdes (Sims). — 
Famille des Crucifères. 

Plante de pleine terre , annuelle , à fleurs d’un bleu vif, 
native du cap de Bonne-Espérance. Cette jolie petite plante 
n’est pas nouvelle, mais, étant peu connue, elle mérite d être 
signalée à l’attention des amateurs de plantes de pleine terre; 
elle forme des massifs aussi jolis que ceux de Lobélies bleues. 

peiargonSiini ffoiîoïosMin (De Candolle). Synonymie * 
Géranium pmnatum (Andrews). 

Espèce décrite depuis longtemps, mais rare dans les col- 
lections : elle a été introduite par les soins de M. Wicks, col- 
lecteur de plantes du Cap, au mois de mai 1852 ; son princi- 
pal mérite réside dans le coloris de ses fleurs; celles-ci sont 
disposées en ombelle au nombre de six ou huit; pétales 
étroits, canaliculés, Teeonrhès, jaune pâle ; les deux pétales 
supérieurs présentent au centre une macule cramoisi foncé. 
On espère parvenir, au moyen de la fécondation artificielle, 
à communiquer la teinte jaune des fleurs de cette espèce aux 
Pélargoniuips à grandes fleurs. 

Rose Ktéon iLotschoubey ( Marest ), dans l Horticulteur 
français, novembre 1852. 

Ce nouveau Rosier appartient à la tribu des Rosiers hy- 
brides remontants ; ses fleurs sont de première grandeur, 
très-pleines, d’un coloris nouveau fort éclatant; c’est une 
couleur rose dans laquelle se trouve du rouge vif, avec un 
léger reflet velouté très-agréable. Cette belle rose aura une 
place marquée dans toutes les collections de Rosiers de pre- 
mier choix; elle a été obtenue par M. Marest, horticulteur, 
87, rue d’Enfer, à Paris. — {Extrait du texte de M, F. He- 
rineq.) 




JOURNAL 


2()8 

€jf^josittons. 


üciitiênie exiio^üitloii pufïUtisoe de la .Société royale 
I^lainéeiîMe de ESruxelle.^. 

(deuxième article.) 

Les concours ouverts dans la deuxième section, comprenant 
îes fruits divers, ont donné lieu aux résultats suivants : 

1^^ Concours offert aux étrangers et aux non-sociétaires 
pour la plus belle collection de fruits divers» — Le premier 
prix ( médaille de vermeil ) est décerné au contingent en- 
voyé par M. Verlinden, jardinier de M. le notaire Morren, de 
Bruxelles. — Le second prix est accordé à la collection de 
M. Gambier, d’Uccle. 

La collection de M. Verlinden comprenait trente-deux varié- 
tés de poires nommées, une dizaine de pommes différentes, 
des figues, deux variétés de raisins (le Frankenthal et le Chas- 
selas blanc), des tomates, le melon Chito, et le melon bien 
meilleur cantaloup blanc ; le choix des fruits et leur beauté 
indiquaient que l’exposant est un homme intelligent et zélé. 

Le contingent de M. Gambier était beaucoup moins consi- 
dérable en variétés exposées ] il comprenait une douzaine de 
poires de première qualité, deux variétés de pêches (pêches 
de Lindermans et belle de Vitry) et le raisin dit Vroege Van- 
derlaun^ enfin ce même amateur avait envoyé quatre poires 
nouvelles, obtenues de semis, et une ponwne également nou- 
velle; nous ne pouvons, pour le moment, rien dire sur le 
mérite de ces nouveautés. 

2® Concours ouvert aux sociétaires pour la plus belle col- 
lection de trente a quarante variétés de poires et de pommes. 

Le premier prix est décerné à la collection de M. Van 
Volxem, de Trois-Fontaines près Bruxelles ; elle comprenait 
quarante variétés d excellentes poires ( entre autres Berga- 
mote dEsperen, la Juive, Duchesse d’Angoulême, etc. ) et 
une dizaine de pommes. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 269 

La belle collection de M. Capeinick, horticulteur à Gand, 
qui reçoit le deuxième prix, présentait aux amateurs qua- 
rante variétés de poires, généralement bien choisies, et 
trente-cinq variétés de pommes parmi lesquelles se faisaient 
remarquer les pommes Grand Alexandre, Reinette de Hol- 
lande, Reinette du Canada , Reinette verte et Reinette grise 
du Canada. 

M. Ferdinand Louis, jardinier de monseigneur le duc d’A- 
renberg , à Heverlé, avait envoyé une quarantaine de variétés 
de poires' et de pommes d’une très-belle venue. 

Une collection de quinze variétés de melons, présentée par 
M. Pierre Louis , jardinier de monseigneur le duc d’Aren- 
berg, à Bruxelles, reçoit une médaille d’argent bien méritée 
à notre avis ; nous avons remarqué un cantaloup de semis de 
1847 et de qualité excellente, le n» 15, variété excellente à 
chair verte, portant un nom portugais que nous passerons 
sous silence de crainte de le rendre encore plus indéchif- 
frable que l etiquette qui raccompagnait; un joli melon bien 
mignon et très-appétissant, étiqueté Fin Caroline de Toulon; 
l’excellent melon noir des Carmes, etc. 

Le jury décerne à deux collections de fruits d'agrément, 
envoyées par MM. Pierre Louis, et Vandendriesse-Panis, mar- 
chand grainier du roi, deux médailles en seconds prix comme 
offrant un mérite égal. La collection deM. P. Louis se compo- 
sait de sept variétés de Capsicum on Piments cultivées çn pots, 
de six variétés d' Auhergmes également cultivées en pots ; l Au- 
bergine dite Longue violette était de toute beauté ; et de trois 
\o\\s Epiphyllum Altensteinii, aurantiacum, et truncatum, 
chargés de fruits rosés d’un aspect fort engageant. Ces trois 
coquets et élégants Cactus représentaient certainement mieux 
des fruits d’agrément que le piquant Capsicum ou la fade 
Aubergine. 

La collection de M. Vandendriesse-Panis se composait d’un 
nombre prodigieux de Courges, aux formes les plus excen- 
triques, aux tailles les plus disparates : ainsi à côté de la 
belle Courge noire, dite Grosse de Patagonie, de 2 pieds de 


JOURNAL 

iiauteur, semblaient s’effacer de Jolies petites Courges sphé- 
riques, eu forme de bouteille, etc., rouges, jaunes lisses, ver- 
ruqueuses ou maculées, véritables Tom-Pouce cucurbitacés , 
miniatures de leurs énormes et fantasques voisins. Dans cette 
magnifique collection de Courges, nous avons aussi remarqué 
une belle Courge melonée de Marseille, un Potiron de Corfou 
ou Pain des pauvres, de couleur rouge cinabre. 

Le jury accorde ensuite une médaille d’argent à la belle 
poire Beurré Clairgeau, exposée par M. de Jonghe, horti- 
culteur à Bruxelles. Celte nouvelle poire, obtenue de semis en 
France par M. Clairgeau, jardinier à Nantes, est de toute pre- 
mière qualité, fondante, sucrée et très-grosse; l’exemplaire 
présenté par M. de Jonghe pesait 320 grammes, soit trois 
pour un kilogramme (f). 

Un Potiron envoyé par M. Ferdinand Louis d’Héverlé-lez- 
Louvain, obtient, vu son énorme grosseur, une mention ho- 
norable. 

Hendrickx, d’üccle , avait exposé du raisin obtenu en 
serre et du raisin blanc à fruits allongés venu en plein air et 
de très-bonne mine , et si l’on a égard à la saison extrê- 
mement défavorable que nous avons eue depuis le mois de 
juillet, aux terribles envahissements de l’oïdium, on ne sera 
pas surpris que nous nous soyons arrêté avec un certain plai- 
sir devant de beaux raisins. 


Troisième section. — Horticulture^ 

Concours offert aux étrangers non sociétaires pour la 
plus belle collection de plantes en fleurs. — Le premier prix, 
consistant en une médaille de vermeil , est décerné à la jolie 
collection de M. Cans, amateur à Saint- Josse-ten-Noode-lez- 
Bruxelles. 


2® Collection de plantes fleuries et non fleuries {entre socié- 
taires).— Premier prix {mèàoiWe de vermeil) à M. J. Verdickt, 


(t) M. de Jonghe a acpiis de M. Clairgeau le pied mère de celle délicieuse 
vanete. La chair en est blanche, line; son eau est ahondanle et d’un parfum 
des plus agréables. ^ 


D’HOUTICÜLTURE PRATIQUE. 27i 

jardinier à TÉtablissement géographique de MM. Vandermae- 
len. Cette collection sortant des riches serres de MM. Vander- 
maelen renfermait des plantes remarquables par leur force et 
un grand mérite intrinsèque. Nous citerons un superbe pied 
de Rhododendrum arboreiim (hybride) de très-grande taille et 
bien cultivé, le Banksia verticillatay le Dryandra 'plumosa, 
V Araucaria excelsa, le Dion edule (1), les Pincenecticia? 
tuber dilata, glauca, etc. 

Le deuxième prix est décerné au contingent de soixante et 
dix plantes fourni par M. Van Riet, horticulteur à Bruxelles. 

5® Collection de douze à vingt plantes d\m seul genre 
non fleuries , comprenant au moins douze variétés, — 
Une collection de M. Verdickt reçoit le prix : nous disons 
une collection, car le procès-verbal n’indique pas à laquelle 
des trois collections fournies par cet exposant le jury a ac- 
cordé le prix ; nous supposons que c’est aux Yucca que la 
distinction a été octroyée; cette collection était très-belle et 
comprenait, entre autres, de superbes exemplaires du Yucca 
aloifolia et du Yucca quadricolor, 

4® Bel envoi de trente à soixante plantes fleuries en quinze 
espèces {concours entre horticulteurs), — Le premier prix 
(médaille de vermeil ) est décerné à l’envoi de M. Janssens, 
horticulteur à Bruxelles. Cette collection était remarquable 
par la fraîcheur et la bonne culture des plantes qui la compo- 
saient; on y remarquait en outre des plantes d’un grand mé- 
rite , telles que Dichorisondra ovata aux nombreuses fleurs 
bleues, de beaux pieds YIxora coccinea, un bel exemplaire 
du superbe Billbergia splendida, le Witsenia corymbosa aux 
étoiles bleu de ciel, etc. 

La collection de M. Van Riet reçoit le deuxième prix ; 
M. Van Riet est un rude lutteur; ses envois sont toujours 


(1) Nous saisissons celle occasion pour revendiquer l’honneur d’avoir 
inlroduil, conjoinlement avec M. Linden, celle belle Cyeadée en Belgique, 
ainsi que \e Ceratozamïa mexicana, et le Pincenecticia? tuberculata (ma- 
gnifique planle appartenant probablement ù la famille desLiliaeées à fruits 
capsulaires et voisine des Yuccas). 


272 


JOURNAL 

tres-remarquables et choisis avec goût; la présence des quel- 
ques belles plantes que nous venons de signaler dans la col- 
lection deM. Janssens a décidé delà lutte. 

Le troisième prix est accordé à M. Royaerts, jardinier à 
MoIeîibeek-lez-Bruxelles. 

b Méitne concours entre amateurs . — Premier prix y à 
il. Veidickt, jardinkr de l’Établissement géographique. — 
Deuxième prix y à M. Forckel, directeur des serres du roi à 
Laeken, et troisième prix à M. Pierre Louis, directeur des 
serres du duc d’Arenberg, à Bruxelles. 

La collection de M. Forckel renfermait plusieurs Orchidées 
{Oncidium papilio, Cattleya Loddigesiiy Epidendrum rani- 
feruniy Oncidium WentmorthianunZy etc,), le beau Lisian- 
tius Russellianusy les Ixora bandliuca, flammieay cocci- 
neUj etc. 

Le contingent de M. Louis renfermait trop d’Achimènes; 
ces plantes ont un joli aspect lorsqu’elles sont réunies ou 
quelles sont dispersées çà et là dans de petites collections; 
mais elles ne peuvent servir de base à la formation d’un bel 
envoi; elles ne doivent être employées que comme ornements 
accessoires. 

6° Collection de plantes en fleurs du même genre y comp- 
tant au moins douze variétés méritantes, — Une collection 
de vingt variétés de Gloxinies, exposée par M. Van Til- 
boigh, pharmacien à Bruxelles, obtient \e premier prix , Nous 
y avons remarqué les semis n« 4b, bleu, et 4 7, blanc et rose 
pale, bonne variété; le n« 7, ruhra M. de Bravy, et le se- 
mis n^^ 49 sont de mauvaises fleurs et ne méritent pas les hon- 
neurs de la culture. — Le deuxième prix est accordé à la 
collection de Fuchsia exposée par M. Van Tilborgh. 

7^ Plante fleurie la plus rare, — Deux magnifiques Bro- 
méliacées exposées par M. J. de Jonghe obtiennent un pre- 
mier prix et un second prix; le Bilbergia splendida {thyr- 
soïdea) introduit directement du Brésil à l’Établissement 
horticole de M. de Jonghe, par son voyageur M. Libon, mé- 
ritait bien le premier prix que le jury lui avait accordé ;.c’est 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 275 

une très-belle et noble plante d’une culture facile; il en est 
de même du second Billhergia duc de Croy (de Jonglie), pro- 
venant également du Brésil. Cette espèce se rapproche du 
Billhergia splendiday cependant elle en diffère par ses feuilles 
zébrées de blanc surtout vers leur naissance ; les fleurs sont 
moins nombreuses ; elles sont d’un beau rouge vif à bords 
bleuâtres, translucides; pistil bleu dans les deux espèces. La 
vue de plantes aussi remarquables suffirait seule pour tenter 
un amateur et l’encourager à essayer la culture de cette belle 
famille des Broméliacées , dont on commence heureusement 
à apprécier les éminentes qualités ornementales. 

8° Pkmte fleurie la plus remarquable par sa belle culture, 

— Premier prix (médaille d’argent) au Cattleya interme-' 
diay de M. Forckel. Cette Orchidée, chargée de nombreuses 
fleurs roses, formait une des pièces capitales de l’exposition ; 
elle attirait l’attention du public qui s’extasiait devant la 
beauté de cet exemplaire. 

Le jury accorde au Bichorisandra ovata de M. Forckel 
et au Banksia verticillata de M. Verdickt, un deuxième prix 
à mérite égal ; le Baîiksia était une fort belle plante, haute 
d’environ 40 pieds, et bien fleurie. 

9® Collection de six corbeilles g amies y très-remarquables. 

— Une médaille de vermeil est décernée à M. Van Riet; ces 
corbeilles contribuaient beaucoup à l’embellissement de la jo- 
lie salle de Flore improvisée sous une tente légère. 

iO® Vingt-cinq variétés de roses cultivées en pots. — Le 
prix est décerné à la collection de M. Vandermeulen, horti- 
culteur et secrétaire adjoint de la Société. 

Parmi les collections spéciales auxquelles le jury a ac- 
cordé des médailles, nous mentionnerons d’abord la belle 
collection de Palmiers de M. F. Vandermaelen, comprenant 
une quarantaine d’espèces dont plusieurs d’un très-grand 
mérite, telles que : Wallichia Caryotoïdes , Latania rubra 
(en très-bonne santé), Areca lutescens, Thrinax tunicatUy 
Pinenga nenga, Diplothemium campestre (espèce très-rare 
de l’intérieur du Brésil, etc.). Cette collection méritait mieux 

9. — NOVEMBRE Î852. 18 


274 JOURNAL 

qu’une médaille d’argent, d’autant plus que le jury venait 
d’accorder une distinction équivalente à une collection de 
Verveines ! Puis un très-beau lot de Cactées appartenant à l’É- 
tablissement géographique et exposé sous le nom de M. Ver- 
dickt, jardinier dudit établissement, auquel le jury a décerné 
également une médaille d’argent. Cette collection renfermait 
soixante-sept espèces de Cactées, parmi lesquelles nous avons 
remarqué les Echinocactus flavO'Virens{i)^ ingens, Pfeifferi, 
pecteniferus, Monvillii; ŸAnhalonium prismaticum ; VAs- 
trophyton myriostigma ; les Mamillaria radians, loricata; 
les Cereus Dumortierii , retroflexus, priiinosus (roridus), 
enfin les Pilocereus senilis aux longs cheveux blancs. Chryso- 
malins, espèce branchue et dont les bras sont terminés par 
des touffes de poils raides, jaunâtres, bruns ou roux, imitant 
assez bien un bonnet à poil ou un manchon : singulière excen- 
tricité végétale croissant sur les versants de la côte occiden- 
tale du Mexique; et le Cometes ou plutôt le Jiibatus, magni- 
fique et gigantesque candélabre à branches garnies de mèches 
blanches, longues, luisantes et comparables à la plus belle soie. 
Une collection de Conifères de M. Verdickt reçoit une mé- 
daille d’argent; M. J. Donkelaar, l’habile jardinier du jardin 
botanique de Gand, obtient au moyen d’une feuille et une fleur 
épanouie de cette géante des eaux : la Victoria regia, une 
médaille de vermeil. La difficulté de pouvoir transporter la 
fleur de manière à ce qu’elle ne fût ni lacérée ni séchée pen- 
dant le trajet, avait été heureusement vaincue par M. Donke- 
laar; le jury lui en a su gré , ainsi que le public bruxellois 
qui ne connaissait cette splendide Nymphéacée que d’après 
des dessins ou même que d’après le bruit des trompettes de 
la Renommée! C’était donc la pièce capitale de l’exposition; 
elle figurait dans la jolie salle improvisée, entourée des 


(1) La majeure partie des belles espèces que nous citons ici ont été dé- 
couvertes au Mexique et introduites directement en Belgique par nous; le 
Pilocereus chrysotnallus a été envoyé par M. Vundyck d’Anvers à l’éta- 
blissement de M. de Jonghe, et découvert par M. Verheyen d’Anvers, intro- 
ducteur d’une grande quantité de bonnes plantes. 


275 


D’HORTICCLTURE PRATIQUE, 
princes des végétaux, de ces beaux Palmiers, natifs des deux 
mondes, et réunis, comme à dessein pour former un magni- 
tîque cortège à l’homonyme de cette puissante reine d’Angle- 
terre , dont l’empire s’étend sur d’immenses contrées et règne 
dans des climats différents. 

Les collections de Lohelia, de M. de Beuker, horticulteur 
à Anvers; de Verhenay de M. Vandermeulen, horticulteur à 
Bruxelles; d’iFnca, de M. J. Verschaffelt , horticulteur à 
Gand ;de Reines Marguerites coupées, de M. Vandendriesse- 
Panis, grainier à Bruxelles, et le joli lot de quinze plantes 
différentes de pleine terre envoyé par M. Muller, amateur à 
Bruxelles, reçoivent chacune une médaille d’argent. Le jury 
accorde également des médailles aux collections de corbeilles 
en poterie de MM. Nicaseus, Ghyselynck et Baragant, et aux 
corbeilles en fil de fer , de M. Lebrun, treillageur; enfin une 
médaille d’argent au superbe pied de Veronica Andersoni 
exposé par M. Baumann, horticulteur à Gand, ainsi qu’une 
mention très-honorable à un instrument fort ingénieux, très- 
simple et peu coûteux, inventé par M. Baumann et destiné à 
découper des étiquettes en plomb; le but principal de cet 
instrument est d’économiser le temps; il découpe d un seul 
coup une trentaine d’étiquettes pour Rosiers et Camellias. 

Nous citerons en dernier lieu une belle et intéressante 
collection d’Orcbidées exposée par M. Linden, horticulteur à 
Bruxelles. Parmi les quinze espèces composant cet envoi, 
nous avons remarqué VEriopsis bilobay espèce nouvelle et d’un 
grand mérite, à nombreuses fleurs couleur café et à labelle 
blanc; le HunÜeya margmata, espèce à nuances très-déli- 
cates; le lonopsis tenera; le Cycnoches muscifera, etc. Le 
jury eût bien désiré accorder un prix exceptionnel à cette 
collection , mais aux termes du programme l’annonce de cet 
envoi ayant été faite beaucoup trop tard, aucune récompense 
n’a pu être décernée. 

Dans le procès-verbal des décisions du jury, nous ne voyons 
pas figurer la collection de bouquets de M™« Desaegher de 
Gand; et cependant à cette collection était appendue une 


276 


JOURNAL 

pancarte indiquant qu’une médaille de vermeil a été accor- 
dée; c est sans doute un oubli. Il y avait un fort grand bou- 
quet de table dans lequel se faisaient remarquer quelques 
fleurs de choix (Gloriosa superha, Dendrobium moscJiatum, 
Lycaste Deppei, etc.). 

iBbceUanées* 

NOTICE SUR DEUX BÉGONIES HYBRIDES. 

Parmi les plantes cultivées dans nos serres, il en existe 
fo! t peu qui se trouvent dans des conditions aussi favorables 
à 1 hybridation que les Bégonia, Dans ce genre, non-seule- 
ment toutes les parties de la fleur sont parfaitement à décou- 
vert, mais chaque fleur est unisexuelle, de sorte qu’en re- 
tranchant simplement les fleurs mâles et en saupoudrant d’un 
pollen adultère les fleurs femelles, vous êtes à peu près cer- 
tain d atteindre votre but. Je dis à peu près, parce qu’il im- 
porte de ne pas devancer comme de ne pas dépasser une 
ceriaine époque. Nous nous proposons, du reste, de revenir, 
dans un arûcle spécial, sur les procédés d’hybridation. 

Nous ne connaissions jusqu’aujourd’hui que quatre ou cinq 
hybrides bien tranchés dans le genre Bégonia, En voici deux 
nouveaux, très-remarquables, qui apparaissent à la fois. 
Tous les deux sont issus du Bégonia cinnabarma, cette ma- 
gnifique espèce portant des grappes de fleurs vermillon, mais 
qui, malheureusement, perd ses tiges dès l’automne, de sorte 
que, pendant une partie de l’année, l’amateur ne possède plus 
qu’un tubercule quTl lui arrive parfois de laisser se pourrir 
ou se dessécher. 

Le premier vient d’étre décrit et figuré sous le nom de 
Bégonia Prestoniensis (Th. Moore) dans le Garden Compa- 
nio7iy octobre 1852, p. T49. Il a été obtenu dans les serres 
de M. Betts, Preston Hall, comté de Kent. Le Bégonia cin^ 
nabarina est certainement un de ses parents; mais lequel? 


277 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

Le jardinier prétend que c’est la mère, M. Moore croit que c’est 
le père. Nous sommes disposé à admettre que les souvenirs du 
jardinier ne peuvent pas avoir été infidèles, d’autant plus que 
l’aspect général de la plante, ses racines tubéreuses, l’appa- 
rence charnue de ses fleurs, lui donnent beaucoup d’analogie 
avec le Bégonia cinnabarina. Quant au second des parents, 
l’un indique le Bégonia nitida, ce qui est impossible (c’est 
une espèce grimpante, ayant quelque analogie avec le /i/c/i- 
sioïdes, donnant, mais rarement, quelques petites fleurs 
blanches), à moins que sous ce nom le jardinier de M. Betts, 
n’indique une autre espèce; l’autre, le Bego7iia rubra. Nous 
ne sommes guère non plus disposé à admettre cette hypo- 
thèse. En Angleterre on connaît généralement sous le nom 
de Bégonia rubra le Bégonia coccinea. Or, la floraison de 
cette espèce, qui a lieu au printemps, ne coïncide guère avec 
celle du Bégonia cinnabarina qui s’efTectue en automne. Le 
Bégonia prestoniensis n’offre d’ailleurs rien dans son port ni 
surtout dans son feuillage qui rappelle le Bégonia coccinea. 
Les feuilles de ce dernier sont très-épaisses, presque en 
tières. 

Puisque nous en sommes réduit aux suppositions, nous 
croyons plutôt que le père de l’hybride nouveau est le Bégo- 
nia insignis (incaimata) ou plutôt encore le Bégonia sinuata, 
dont il rappelle assez exactement le feuillage. 

Quoi qu’il en soit, voici la description botanique que donne 
M. Moore : Racines tubéreuses; tige très-ramifiée ; feuilles 
obliquement ovales lancéolées, sinuées lobées, doublement 
dentelées en scie, avec quelques poils disséminés à la surface 
supérieure et sur les nervures de la face inférieure. Les 
fleurs sont disposées en cimes axillaires trichotomes; les 
mâles, à quatre sépales, ont un pouce et demi de diamètre; les 
femelles, plus petites, ont cinq sépales de même grandeur; 
l’ovaire, triangulaire, a deux de ses angles légèrement arron- 
dis; le troisième forme une aile largement développée. Par 
leur coloris, les fleurs rappellent assez le Bégonia cinnaba- 
rina , il semble cependant plus vif. 


278 


JOURNAL 


MM. Lucombe, Pince et compagnie, horticulteurs à Exeter, 
possèdent toute l’édition de cette belle plante qui, assure-t-on, 
au mérite de fleurir avec abondance et facilité, joint celui 
d’exhaler la suave odeur d’une rose thé. 

Le second hybride dont nous avons à entretenir nos lec- 
teurs â une parenté beaucoup moins problématique. En 
1851, M. Galeotti a fécondé le Bégonia diversifolia par le 
Bégonia cAmiabarina, La première de ces espèces, on ne 
l’ignore pas, a également une racine tubéreuse. Ces graines, 
semées au printemps, ont produit une dizaine de plantes 
dont une seule a fleuri cet automne. 

Le port se rapproche un peu de celui du Bégonia diversi- 
folia; cependant la tige s’élève moins et se ramifie davantage; 
au lieu d’être presque transparente, d’un vert pâle et striée 
longitudinalement de rose lilas, elle est plus consistante, d’un 
vert uniforme et entièrement glabre. Les articulations sont 
d’un rouge assez vif. Les feuilles ont leur pétiole garni de 
poils blancs; elles sont allongées acuminées comme dans le 
Bégonia diversifolia , mais leurs dents sont plus nombreu- 
ses, plus aiguës et munies de quelques glandes; elles sont 
d’un vert assez foncé, bordées de rouge brun comme dans le 
Bégonia cinnabarina ; elles portent au centre une sorte d’ceii 
rouge formé par l’extension de la couleur dont est teinte la 
partie supérieure du pétiole. Les aisselles des feuilles ne sont 
pas munies de ces nombreuses bulbilles que l’on remarque 
dans le Bégonia diversifolia. La fleur est de la même consis- 
tance, aussi large, aussi étalée que dans le Bégonia diversi- 
folia; au centre, elle est d’un rose vif qui passe au vermillon 
sur les bords. 

Nous avons nommé cet hybride Bégonia Henrieij en l’hon- 
neur de son savant autant que modeste créateur, dont saint 
Henri est le patron. 

M. Galeotti s’est empressé de le multiplier. Les boutures 
seules sont encore en végétation ; le pied mère a perdu ses 
tiges à l’approche de l’hiver. 


Jules Putzeys. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 279 

NOTE SUR LA CllTLRE DU MELON CHITO EN 1852. 

Ayant reçu directement de M. le professeur Morren trois 
graines de melo 7 i ChitOj je les semai dans mon jardin, à 
lïanneucourt, près Meulan ( Seine-et-Oise), dans le but den 
étudier la végétation et de vérifier la manière dont la plante 
se comporterait en ne lui accordant pas plus de soins de cul- 
ture que bien des jardiniers n’en donnent aux autres variétés 
de melons. Les trois graines furent semées en pot le 10 mai, 
sous cloche, à l’exposition du midi, sur une petite couche 
tiède, fabriquée avec du vieux fumier et des feuilles ramassées 
dans les bois. Cette couche fut recouverte d’un mélange de 
terre composé à l’avance de terre normale, de débris végé- 
taux, et de détritus ménagers, que je fais arroser tous les 
jours, avec des eaux de toilette et de la cuisine. Une seule 
de ces graines leva; elle donna naissance à une plante bien 
constituée que je laissai aller à dessein, comme elle le voulut; 
elle ne fut point taillée, et néanmoins elle émit un assez 
grand nombre de rameaux sur lesquels les mailles ou fruits 
noués se montrèrent fort abondants vers le milieu de juillet. 
Ces rameaux furent pincés à un ou deux yeux, au-dessus des 
mailles, qui donnèrent des melons bien conformés, mais pe- 
tits; la plante en retint douze : les premiers étaient mûrs le 
15 du mois d’août; les autres mûrirent successivement et fu- 
rent récoltés dans le mois de septembre. Sur la même couche et 
pour point de comparaison j’avais semé et planté de la même 
manière des melons cantaloups qui ne m’ont rien produit. 

Le fruit du Chito , dégusté par des connaisseurs les plus 
exercés (1), a été trouvé au moins égal en saveur et en par- 
fum aux melons répandus dans les cultures ; il se distingue 
aisément à son odeur particulièrement agréable, et par le 
goût légèrement acidulé qui lui est propre. La partie man- 


(1) Voir notre IcUreatlressée à M. Morren, publiée dans le journal 
culteur praticien, numéro d’octobre 1852. Chez M. Roret, libraire, ï^ibis, 
rue îîaulefcuille, à Paris. 


280 


JOURNAL 

geable est blanchâtre, très-sucrée, à la fois ferme et juteuse; 
elle réunit toutes les conditions exigées d’un bon melon ; elle 
n’a pas une grande épaisseur, mais, par compensation, l’é- 
corce du fruit est mince, lisse, dépourvue de côles saillantes. 
Il y a, en réalité, autant à manger dans un fruit de Chito que 
dans un petit cantaloup plus Yoliimineux dont la substance 
comestible intérieure n’a presque pas d’épaisseur. 

Le melon Chito, par le volume réduit de son fruit, a paru 
au début devoir rester confiné dans les jardins d’amateurs; 
le résultat de culture dont nous venons d’exposer les détails 
modifiera probablement cette première opinion. Par le nom- 
bre de ses fruits et la rapidité de sa végétation, le Chito paraît 
destiné à prendre place dans la culture maraîchère. En effet 
la plante qui, traitée exprès avec négligence, nous a donné 
cette année douze fruits, occupe peu d’espace; nous calcu- 
lons que dans une culture de quelque étendue , les plantes 
pourraient être placées sans se gêner réciproquement, à 70 
ou 75 centimètres les unes des autres. On voit tout d’abord 
quelle abondance de fruits seraient récoltés, sur une couche 
de grandeur ordinaire; puis les fruits, noués en juillet, com- 
menceraient à mûrir en août; les premiers étaient livrés à la 
consommation le 15 d’août. Admettons maintenant que la 
culture forcée, telle qu’on la pratique à l’égard des melons 
de grande primeur, puisse développer cette disposition à la 
j)récocité ; les fruits du Chito prendraient place sur le marché 
à côté des espèces les plus précoces, telles que le cantaloup 
noir des carmes, le melon orange, etc. Je pense que le Chito 
pourrait peut être les devancer; il ne leur cède en rien en 
saveur ni en délicatesse et le melon orange est à peine aussi 
gros que le Chito. 

jX’oublionspas d’ailleurs que le Chito débute en ce moment 
dans nos jardins ; la culture intelligente qu’il peut recevoir de 
nos habiles maraîchers doit sans nul doute modifier en bien 
ses précieuses qualités. Tels sont les motifs qui m’ont en- 
gagé à faire connaître des faits qui me semblent promettre 
au Chito une place distinguée dans les melonnièi es. 


D’HORTICÜLTURE pratique. 281 

Le Chito, comme toutes les plantes comestibles nouvelles, 
aura ses partisans et ses détracteurs; il ne pourra être du 
goût de tout le monde. Les impatients et les routiniers qui se 
trouvent en très-grand nombre parmi les jardiniers et les 
propriétaires, lui opposeront tout d’abord, sans le bien con- 
naître, nous en sommes sûr, une vive résistance; mais dans 
leur inlérêt et dans celui de la nombreuse classe ouvrière, 
qui trouvera le moyen d’acheter pour 25 ou 50 centimes la 
pièce, dans les rues ou chez les fruitières, un bon melon 
Chito; prix auquel nous pensons qu’un cultivateur en grand 
pourrait le livrer avec bénéfice au consommateur, en raison 
de son abondant produit, et qu’en outre les travailleurs pré- 
féreront un melon rafraîchissant de cette grosseur à un autre 
plus volumineux, qu’il faudrait acheter plus cher, et partager 
entre plusieurs personnes ; sous ces différents rapports, nous 
recommandons l’essai de cette nouvelle espèce au nombreux 
public horticole. L’époque de la maturité est assez difficile à 
saisir : on peut cueillir le Chito ou trop tôt, ou trop tard. Dans 
le premier cas, il sent le chou, et en second lieu, il exhale 
une odeur de pourri; il blettit aussi facilement qu’une poire, 
sans la moindre apparence extérieure. 

Déjà quelques cultivateurs se sont élevés avec force contre 
le Chito, qui n’a pas réussi chez eux , et l’ont impitoyable- 
ment rejeté. Nous qui ne sommes pas aussi prompt à nous 
prononcer, nous engageons à le cultiver de différentes ma- 
nières pendant plusieurs années, dans des climats variés; ce 
sera, ce me semble, le meilleur moyen de juger le Chito en 
dernier ressort. Nous proposons de le soumettre encore en 
1855 à des épreuves rigoureuses qui ne laisseront aucun 
doute dans notre esprit sur ses résultats et sur ses bonnes 
ou mauvaises qualités. Notre impartialité, de cultivateur et 
d’écrivain , nous imposera le devoir d’en entretenir nos lec- 
teurs. Bossix. 


282 


JOURNAL 


EXTRAITS DE NOTES RECUEILLIES EN CHINE, 

PAR M. FORTUNE. 

M. Fortune a publié une relation de son voyage dans les 
districts chinois où l’on cultive le thé; les détails de cette rela- 
tion sont remplis d’intérêt, non-seulement parce qu’ils se 
rapportent aux plantes nouvelles découvertes par l’entrepre- 
nant voyageur , mais encore parce qu’ils s’étendent sur des 
plantes déjà connues en Europe, où elles sont devenues des 
hôtes indispensables de nos jardins et de nos serres froides* 
Doué d’une grande perspicacité et d’un génie observateur, 
M. Robert Fortune ne s’est pas contenté d’examiner la nature 
dans ses gîtes naturels, il a cherché à la connaître modifiée 
sous les mains habiles des jardiniers chinois; on jugera par 
les extraits suivants de l’intérêt qu’offre la lecture de l’ou- 
vrage de M. Fortune (1). 

En parlant du Cyprès funéraire {Cupressus funebris)^ il dit 
que ce magnifique arbre, qui n’existe que dans les districts à 
thé, est un des plus nobles Conifères que l’on puisse voir. Le 
premier individu qui s’offrit à ses regards avait environ 
CO pieds de hauteur, ayant le tronc aussi droit que le Pin de 
File de Norfolk [Araucaria excelsa), et des branches retom- 
bantes comme le Saule pleureur de Sainte-Hélène; les bran- 
ches croissent à angle droit avec le tronc, puis décrivent une 
gracieuse courbe remontante et ensuite se recourbent en 
extrémités retombantes. De ces maîtresses branches naissent 
d’autres branches minces et se dirigeant perpendiculaire- 
ment vers le sol, de manière à donner à l’ensemble de l’arbre 
un aspect pleureur et des plus gracieux. 

Dans un autre article, il cite l’habileté merveilleuse des 
jardiniers de Shanghae; ainsi au milieu de l’hiver, sous un 
climat aussi mauvais que celui de Londres, les boutiques de 


(i) yJ Journeij to the lea countries of China ; ineliiding Siing lo and llie 
Bohia liills,elc., by Robert Fortune wilh map and illustrations, iu-8«, 
Murray. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 285 

fleurs sont toujours garnies de fleurs. Les jardiniers chinois 
sont très-adroits pour forcer des plantes à fleurir en hiver; 
ainsi M. Fortune a fréquemment observé des Magnolia pur- 
puTca en pleine floraison, plusieurs especes de Pêchers à 
fleurs doubles, le joli petit Prunus sinensis alba; mais ce 
qui frappa surtout son attention, ce fut de voir la facilité 
avec laquelle on avait fait parvenir à une floraison complète 
les nombreuses variétés de Pivoines Moutan. On noue légè- 
rement les fleurs afin qu’elles ne s’étalent pas trop rapide- 
ment. Toutes ces belles choses s’expédient de la fameuse 
ville Soo-chow-foo , le grand bazar du luxe et de la fashion 
chinoise. 

Un fait remarquable, c’est que les Chinois n’ont ni serres 
ni thermosiphons! Ils obtiennent tous ces produits étonnants 
dans leurs maisons et dans des bâches ou abris que 1 on chauffe 
avec du charbon de bois; ils se bornent à fermer les inter- 
stices entre les fenêtres, les portes, en employant de la paille. 
Certes, voilà des moyens bien simples, mais il nous semble 
qu’ils ne peuvent s’appliquer qu’à des plantes d’une vie assez 
dure, traitement dont ne s’accommoderaient guère les Æ'ncas, 
les EpacriSf les Légumineuses du Cap et de la Nouvelle-Hol- 
lande, et une foule de plantes qui font l’ornement en hiver 
de nos serres. Nous ne sommes pas, pour notre part, telle- 
ment disposé en faveur des Chinois que nous osions engager 
les amateurs à se borner aux simples formalités indiquées 
plus haut (1). 

En hiver, le Kum-Quat {Citrns japofiica , Thunberg) est 
entièrement chargé de petits fruits ovales, orangés; on cul- 


(1) Nous connaissons en Europe des jardiniers dont les produits forcés 
sont des plus remarquables et qui n’emploient qu’un four et son tuyau 
de fumée, des couches de tannée ou de fumier avec des couvertures en 
paillassons, et qui parviennent à des résultats étonnants; car il est bon de 
faire remarquer que les Chinois ne forcent que des plantes chinoises, et par 
conséquent d’une difficulté de culture moins grande pour eux que pourries 
jardiniers européens chargés de ce.> mêmes opérations délicates toutes d at 
tentions et de soins. 


284^ JOURNAL 

tive ces Citnis élevés en pots en grandes quantités. M. For- 
tune exprime l’opinion que si l’on connaissait mieux le Kiim- 
Quat en Europe, on l’apprécierait beaucoup comme plante 
ornementale pendant 1 hiver 5 il est beaucoup plus rustique 
que les autres CitniSy et se couvre de fleurs. On ne doit pas 
cependant perdre de vue qu’en Chine on greffe toutes les 
variétés de Citronniers et d’Orangers portant fruits à une 
petite taille. 

Culture chinoise des Chrysanthèmes , — M. Fortune indique 
aussi la méthode adoptée par les jardiniers chinois pour 
cultiver les Clirysanthèmes; voici comment ils procèdent : 
tous les ans, ils font (comme en Europe) des boutures prises 
sur les jeunes pousses; aussitôt enracinées, ils rempotent 
ces boutures dans de grands pots dans lesquels elles doivent 
végéter et fleurir. 

La terre que l’on emploie dans cette culture est d’une na- 
ture très-riche ; près de Canton, on la retire du fond des lacs 
et des étangs où croissent les Nelumhium. On met celte terre 
en tas et on la laisse pendant quelques mois se sécher et se 
pulvériser; puis on y ajoute une certaine quantité d’excré- 
ments humains de vieille date; on retourne fréquemment ce 
mélange, et au bout de quelques mois , il se trouve dans les 
conditions requises pour le rempotage des Chrysanthèmes. 
De fréquents arrosements d’engrais liquides sont appliqués 
aux plantes pendant l’époque de leur grande végétation; la 
grandeur, l’abondance et la couleur vert foncé des feuilles 
attestent des bons effets de ce traitement. 

Pour former des plantes touffues, compactes et élégantes, 
les Chinois ne laissent qu’une tige, qu’ils forcent à émettre de 
nombreuses pousses latérales près de sa base ; au moyen de 
cordelettes ou de fils en soie, on attache ces branches laté- 
rales de façon à les courber d’une manière régulière. Ces 
plantes ainsi toilettées font un charmant effet et n’ont pas 
cet aspect dénudé, ces formes allongées et misérables que 
présentent nos Chrysanthèmes lorsqu’on les rentre en hiver 
dans nos serres. Les Chinois attachent beaucoup de prix aux 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 28S 

grandes fleurs, et pour en obtenir ils enlèvent une partie 
des boutons à fleurs. 

Bu Camellia jaune. — M. Fortune découvrit le Camellia 
jaune en fleurs chez un horticulteur chinois; il dit que cest 
certainement une plante très-curieuse, bien quelle ne soit 
pas très-belle ; les fleurs appartiennent à la série des Anemo- 
nœflores ou Warratah, les pétales externes sont blanchâtres, 
les intérieurs d’un jaune de Primevère; M. Fortune croit que 
cette espèce sera plus rustique que les autres. 


SINGULARITÉS ORCHIDÉENNES. 

Monsieur le rédacteur , 

Vous vous rappelez sans doute le singulier Gomeza que 
j’emportai de chez vous il y a deux ans, croyant posséder une 
nouvelle et curieuse espèce, remarquable par une sorte de 
grande bractée jaunâtre qui, partant de la base de chaque 
pédicelle, dépassait la longueur des fleurs et leur donnait un 
aspect tout à fait original. Cultivé chez moi, ce Gomeza a 
dépouillé le masque d’emprunt sous lequel il nous intriguait 
l’un et l’autre, et est redevenu le modeste Gomeza recurva 
que tout le monde connaît. 

C’est un curieux article à ajouter â l’histoire des métamor- 
phoses orchidéennes. 

En voici maintenant une autre que j’observe depuis trois 
ans et qui me paraît encore plus intéressante : j’avais depuis 
longtemps un assez fort exemplaire à' Ornithidium minia- 
tum, qui produisait régulièrement ses gros bulbes verts, se 
succédant sur une souche rampante , et des feuilles longues 
de 4 à 5 décimètres, au nombre de quatre^ deux â la base et 
deux au sommet des pseudobulbes; mais voilà quil y a trois 
ans cette végétation normale s’arrête; le dernier pseudo- 
bulbe, quoique vivace et régulièrement conformé, ne déve- 
loppe pas d’œilleton ; c’est le précédent qui en fournit deux à 
la fois, mais ceux-ci, au lieu de ramper, se dressent; au lieu 


286 JOURNAL 

de se renfler en faux bulbes, ils s’allongent en liges droites, 
cylindriques comprimées, épaisses d’un centimètre, larges 
de i i/2 à ÜJ centimètres, entièrement garnies de feuilles 
distiques, alternes, engainantes, distantes l’une de l’autre 
de 2 centimètres au plus, longues seulement de iO à 12 cen- 
timètres, ayant d’ailleurs tout à fait la consistance et la forme 
des feuilles primitives, sauf que la partie qui embrasse la tige 
est d’une texture plus mince, d’une couleur plus pâle, et est 
séparée de la partie libre par cette espèce d’articulation que 
l’on remarque généralement, sinon toujours, aux feuilles en- 
gainantes des autres Orchidées. 

Les premières venues de ces tiges anormales ont maintenant 
50 centimètres de longueur et ont conservé toutes les feuilles 
qui les garnissaient de la base au sommet. Leur végétation, 
loin de s’arrêter, devient plus rapide depuis cet hiver; l’al- 
longement des tiges est très-sensible, de nouvelles feuilles se 
développent et se succèdent, et leurs dimensions deviennent 
plus fortes. Je suis porté à croire que des pseudobulbes se 
montreront enfin au sommet de ces tiges, mais ce n’est jus- 
qu’ici qu’une simple conjecture, fondée sur ce que le pseudo- 
bulbe qui, le premier , a donné naissance à cette génération 
bizarre, est lui-même porté sur un bout de lige articulée de 
5 ou 6 centimètres de longueur, et dressée, tandis que la 
pousse suivante s’est faite dans la direction naturelle, ram- 
pante, de l’ancienne souche : telle qu’elle est sous sa forme 
nouvelle, ma plante ressemble vaguement à quelque Vanda 
ou Renanthera plutôt qu’aux Orchidées caulescentes améri- 
caines, à celles du moins que je possède ou dont j’ai gardé le 
souvenir. 

Depuis l’apparition des premières tiges que je viens de 
décrire, d’autres pousses assez nombreuses sont sorties de 
la souche primitive. Le dernier bulbe constitué régulièrement 
a végété à son tour après un repos de plus d’un an et a égale- 
ment donné naissance à une pousse caulescente, en tout sem- 
blable à celles produites par le bulbe précédent. Enfin cette 
année il est sorti des jets nombreux, tant du côté opposé du 


287 


D’HOUTICÜLTÜUE pratique. 

dernier bulbe (jiie de divers points de 1 ancienne souche. 
Aucune de ces pousses n’est assez avancée pour que je puisse 
affirmer qu’elles prendront ou la forme normale de l’espèce 
ou VhahifMS nouveau de ma plante; mais à la dimension plus 
grande des feuilles, à leur lenteur à se produire au delà du 
nombre primitif de quatre, je prévois qu’elles vont plutôt se 
renfler en pseudobulbes. 

Ma plante n’a jusqu’ici montré aucune disposition à fleu- 
rir; j’aurais été très-curieux d’observer cette phase capitale 
de la vie d’une espèce qui s’est signalée par de semblables bi- 
zarreries. 

Agréez, etc. P. E. de Pe\dt. 

Mons, le 22 novembre 1852. 


NOUVELLE MÉTHODE 

DE BOLTURAGE d’aRBRES FRUITIERS, LNYENTÉE PAR M. LE 
PROFESSEUR DELACROIX. 

M. le professeur Delacroix, de Besançon, a inventé un nou- 
veau mode de bouturage, au moyen duquel il sera probable 
d’obtenir des arbres fruitiers francs de pied. En automne ou 
au printemps on peut utiliser les branches enlevées par la 
taille, et voici comment on doit procéder. On trace dans une 
terre bien ameublie deux sillons parallèles, à 10 centimètres 
de distance l’un de l’autre. On fiche dans ces sillons des 
branches, de 15 à 25 centimètres de longueur, par leurs 
extrémités, en les arquant de manière que la concavité du 
rameau s’appuie sur la saillie de terre laissée entre les deux 
sillons. On recouvre le tout d’une légère couche de terre, de 
manière à laisser un ou deux bourgeons à la lumière, ou bien 
un petit rameau qui pourrait s’y trouver. On dispose ces 
rameaux arqués à une distance de 25 à 50 centimètres les 
uns des autres ; au besoin on arrose légèrement. Des boutures 
ainsi faites en juin , avec de jeunes branches de Poiriers, 
Pommiers, Pruniers, Abricotiers, Tulipiers, Rosiers, pré- 


288 JOURNAL D’HORTICULTURE PRATIQUE, 
sentaient, en automne, une végétation vigoureuse. Il sera 
intéressant d’examiner si ces plantes, franches de pied, ne 
produiront pas quelques modifications inattendues. Dans 
tous les cas, cette méthode sera utile pour beaucoup de per- 
sonnes qui n ont pas sous la main des sujets pour greffer, et 
qui ne reculent pas devant une attente plus ou moins longue 
avant d’avoir des fruits. 

[Extrait du Bulletin de la Société d’horticulture 
pratique du Rhône.) 


CORRESPONDANCE. 


On nous écrit de Bordeaux, que l’invasion générale de 
V Oïdium a eu lieu dans le département vers le 15 septembre. 
La récolte na pas beaucoup souffert, mais les propriétaires 
éprouvent de grandes anxiétés pour l’avenir. Chez un pro- 
priétaire où les vignes avaient été attaquées dès le mois de 
mai, la récolte a été perdue. Le bois des Vignes attaquées est 
noir comme du charbon^ absolument comme s’il avait subi 
une calcination ! 

Reçu : Le supplément au Catalogue des cultures de 
M. F. Morel, horticulteur et dessinateur de jardins , à la 
Demi-Luney près Lyon (Rhône) ; ce catalogue comprend plu- 
sieurs nouveautés en Poiriers et Pruniers; une nouvelle rose 
de semis : île Bourbon Francisque, d’un cramoisi très-vif, 
et au prix de 15 francs en forts sujets. 

V Almanach ou Annuaire de l’horticulteur nantais et des 
départements de l’ouest, pour 1 855, publié sous les auspices de 
la Société d’horticulture de Nantes, d’environ 120 pages. Cet 
ouvrage renferme des articles excellents sur l’horticulture. 








JOURNAL 


D’HORTICIIITIIRE PRATIQUE. 


PLANTÜ FIGURÉE DANS CE NUMÉRO. 


AZALEA AMÆNA. (Lindley.) 

Celte Azalée, sur laquelle nous avons déjà appelé rattention 
des amateurs à la page 475 de ce journal, nous a paru telle- 
ment gracieuse et digne d’être recherchée, que nous avons 
cru devoir en donner un dessin, afin que son mérite puisse 
être aussi facilement apprécié par les yeux. Ajoutons qu’il y 
a lieu d’espérer que cette espèce résistera aux rigueurs de nos 
hivers, et quelle pourra former de jolis petits buissons tra- 
pus à fleurs d’un coloris nouveau à petit feuillage persistant 
d’un vert très-agréable à l’œil. La floraison a lieu au prin- 
temps j elle est très-abondante. Cette Azalée sera également 
très-ornementale dans les terres froides, et d’un grand secours 
pour les bouquetières. 


Cûlcnîrrtcr l)orttfolc. 

(pour janvier.) 

««erres chaudes. — Bien que jusqu’à ce jour (i) la tempé- 
rature de l’air extérieur ait été d’une douceur remarquable, 
il ne s’ensuit pas que l’on doive s’abandonner à une fausse 
sécurité; dans nos climats septentrionaux, les journées les 
plus froides sont généralement celles du mois de janvier. On 
doit donc être prêt à parer aux éventualités de gelées soudai- 


(1) 24 décembre 1852. 

în" iO. — DÉCEMBRE 1852, 


290 JOURNAL 

nés, en surveillant le chauffage des serres avec le meme soin 
que si la température extérieure était très-basse. Cette sur- 
veillance doit être d’autant plus active que le temps humide 
qui règne depuis plusieurs semaines affecte les plantes, en- 
gendre la moisissure, favorise la naissance d’une foule d’in- 
sectes nuisibles, et, en cas de gelée subite, servirait de con- 
ducteur au froid extérieur. 

Les travaux dans les serres chaudes se bornent au net- 
toyage des feuilles , à des fumigations pour détruire les pu- 
cerons, etc. On profite des loisirs que laisse ce mois pour 
inventorier ses plantes, changer les étiquettes usées ou illi- 
sibles, préparer des tuteurs, nettoyer et classer les graines 
de la dernière récolte, enfin prendre note des changements 
qu’il y aurait lieu de faire, soit dans la distribution des plan- 
tes, soit dans leur culture ; car, plus tard, les travaux devenant 
multipliés, ne permettraient guère que l’on s’occupât de ces 
détails. 

Les plantes attaquées par l’araignée rouge doivent être 
lavées et seringuées avec de l’eau de savon; la matière gluti- 
neuse de cette eau s’attache à la surface inférieure des feuilles, 
et non-seulement cause la mort de ces terribles insectes, mais 
sert d’obstacle aux attaques de nouvelles légions. 

Nous rappellerons aux amateurs les plantes suivantes, dont 
les fleurs égayeront les serres et les appartements : les Cycla- 
menSj les Hépathiques, les Gardénia radicans, floridaj les 
Roses y les A zaléeSy les Crocus, Violettes, Tulipes, Narcisses, 
Jasmins, Héliotropes, primevères , \ Euphorbia jacquinice- 
flora, les Lauriers-tins, les Phylica, les Correas, quelques 
Orchidées, telles que Lycaste aromatica, Deppei et Skinneri, 
Lœiia anceps, Epidendrum cuspidatum et ciliare, le superbe 
Phagus grandi folius (Limodorum Tankervilleœ) , etc. 

Pleine terre. — On profite des belles journées du mois 
pour achever la taille des fruits à pépins; on taille les Fram- 
boisiers, les Groseilliers, les Genêts d’Espagne, etc.; les autres 
occupations se bornent à l’abatage des bois, à l’élagage des 
arbres, au transport des fumiers et des terres. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 291 

Les bâches et couches à primeurs demandent des soins 
vigilants, surtout lorsqu’il y a des changements de tempéra- 
ture; si le froid devient rigoureux, il est nécessaire de bien 
entretenir la chaleur des couches au moyen de réchauds de 
fumier neuf. L’on profite des moments pendant lesquels le 
soleil se fait sentir pour donner un peu d’air, en soulevant 
les panneaux du côté opposé au vent; on referme de bonne 
heure. Si le temps devient humide, il faudra accorder aux 
couches la plus grande somme d’air possible, afin que les 
végétaux ne pourrissent pas; on enlèvera avec précaution 
toute partie dont les tissus organiques auront été attaqués 
par rhiimidité ; toute feuille morte qu on laisse séjourner sur 
une plante devient un foyer de corruption. 

On sème en pots ou en pleine terre sur couche et sous 
châssis, les variétés hâtives de Melons^ comme le Cantaloup 
orangCy le noir des Carmes^ le fin hâtif on sème de même 
des Concombres, des Radis, de la Chicorée fine ou frisée ; on 
continue à semer des Pots Michaux et nain hâtif L expé- 
rience a démontré que les plantes de Pois et de Haricots don- 
naient des produits plus précoces lorsqu’elles avaient été repi- 
quées ayant 8 ou 10 centimètres de hauteur, que lorsqu on 
les laissait à la même place où elles avaient été semées ; aussi 
la plupart des cultivateurs ont maintenant l’habitude de se- 
mer assez épais sous châssis et de repiquer sur une nouvelle 
couche seulement tiède. On ne sème en fait de Haricots de 
primeur que la variété dite nam de Hollande; ce semis a sur- 
tout lieu vers le i 5 ou le 20 du mois ; on repique aussitôt après 
la sortie de terre des deux cotylédons; les bénéfices de ce 
repiquage sont de fournir des plantes très-productives et peu 
élevées. Six semaines après l’ensemencement on cueille des 
légumes de haricots. Enfin on sème également sur couche 
chaude des Tomates, dont les fruits seront bons à être cueillis 
dans le courant du mois de mai; tandis que celles cultivées à 
l’air libre ne pourront produire qu’en juillet et août. 

iseniEs. — Plusieurs personnes ont l’habitude de semer 
des graines de plantes annuelles et vivaces pendant ce mois; 


292 


JOURNAL 


nous croyons qu’elles sont dans l’erreur, qu’elles se don- 
nent inutilement beaucoup d’embarras, et qu’en dépit de tous 
leurs soins, les plantes ainsi obtenues ne parviennent jamais 
à former des exemplaires de premier choix. Nous conseillons 
d’attendre jusqu’en mars pour la majeure partie des semis. 
Il va sans dire que nous faisons exception en faveur des se- 
mis de plantes très-précieuses ou pour des graines dont les 
facultés germinatives se perdent rapidem€nt. On peut néan- 
moins semer ou mettre en stratification certaines graines 
d’une végétation lente et dont on veut accélérer la germina- 
tion, telles que celles du Frêne ordinaire , du Micocoulier 
(Celtis), de VOrnus europœa (Frêne à fleurs), du Juniperus 
Virginiana^ des Amandes, Noix, etc. 

On doit surveiller attentivement les semis de Falcéolaires : 
le plant repiijué en petits pots doit être placé près des vitraux 
de la serre froide, afin qu’il ne file pas ; on enlève les feuilles 
pourries ; on dresse des engins pour se défaire des limaces 
très-friandes des jeunes feuilles de Calcéolaires ; enfin on a 
recours à d’assez fréquentes fumigations pour écarter les pu- 
cerons, ennemis très-redoutables et qui se multiplient avec 
une rapidité effrayante. 

Les Cinéraires doivent déjà être assez bien feuillées.; on 
pourra de temps à autre leur accorder quelques arrosements 
d’engrais liquide. Les fleurs seront plus grandes, les plantes 
plus touffues, le feuillage plus foncé. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


295 


ulturc étrangère, 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

SERRE CHAUDE. 

ORCHIDÉES. 

f^oleniflIuBii raeemosniiî ( LiNDLEY ), figuré dans PaxtOïl 
Flower Gctrden, décembre 1852. 

Cette Orchidée, sur laquelle le célébré botaniste Lindley a 
fondé le nouveau genre Sole7iidium, se confondrait aisément 
avec un Oncidiuni, tant par son feuillage, son mode de crois- 
sanee, que par l’aspect de ses fleurs ; mais t’étude de son orga- 
nisation y a fait reconnaître des caractères qui l’en écartent 
considérablement et qui ont motivé cette nouvelle addition 
générique à la grande famille des Orchidées. 

Le Solenidiiim 7'acemosum présente des pseudobulbes 
ovales assez grands et supportant deux feuilles étroites, lon- 
gues de 15 à 18 centimètres , plus courtes que la grappe flo- 
rale. Labelle linéaire , onguiculé , dilaté et arrondi à son 
extrémité, présentant deux lamelles ou feuillets élevés et plu- 
meux , libres au sommet et séparés entre eux à la base par 
une carène. Ces deux lamelles plumeuses impriment au 
labelle un cachet d’originalité très-gracieuse et servent en 
même temps de caractère générique pour différencier les 
Solenidium des Oncidium. 

Grappe florale composée de quinze à vingt fleurs d’un jaune 
doré, maculées et rayées de brun pourpre ; labelle jaune, à 
stries pourprées rayonnantes; touffes plumeuses des lamelles 
d’un blanc de neige. 

Cette intéressante Orchidée a été introduite de la Nou- 
velle-Grenade par M. Jules Linden, de Bruxelles; elle croît 
épiphyte près de Pamplona , à une altitude de 8,500 pieds, 
c’est-à-dire dans des régions très-tempérées. Fleurit en no- 
vembre. 


294 


JOURNAL 


Cymbidium oibisoni ( Paxton ), Paxtoïi Flower Garden, 
Miscellanées, décembre 1852. 

Orchidée terrestre des montagnes Khasiya (Grandes Indes), 
elle se distingue des autres espèces de Cymbidium par ses 
tiges fusiformes, articulées et nues, et par ses épis latéraux à 
quatre et cinq fleurs, de grandeur moyenne, verdâtres, à 
taches brunes et à odeur très-suave. 

Cette espèce, très-peu connue, se rapproche des Cymbi- 
dium ensifoliimi et laucifolium; elle est, du reste, très-peu 
ornementale. Introduite en Angleterre par monseigneur le 
duc de Devonshire, ce noble protecteur de la botanique et de 
l’horticulture. 

llpidendrum leueochilum (KlOTZSCH ) , ^4%. Garteu Zei- 
tung, 1845. — Synonymie : Epidendrum flavidum (Lind- 
ley). — Orchidœ Lindenianœ, p. 8, et Collection Linden. 
n« 2215. 

Très-belle Orchidée à tiges de 2 pieds de hauteur, gar- 
nies de feuilles distiques, coriaces, charnues, recourbées. 
Grappe présentant un grand nombre de fleurs dont chacune 
mesure environ 5 pouces en diamètre; pétioles un peu plus 
courts. Pétales et sépales verdâtres dans les serres, jaunâtres 
dans leur patrie. Labelle d’un blanc d’ivoire. 

Bien qu’elle soit répandue dans plusieurs serres en Alle- 
magne, cette jolie Orchidée est encore rare; elle est origi- 
naire de la Nouvelle-Grenade, où elle croît à une altitude de 
8,000 ou 9,000 pieds. 

¥anda longSfoSïa (Lindley), Paxlon Flower GardeUy Miscel- 
lanées, décembre 1852. 

Le port de cette espèce rappelle V Angrœcum eburne%im; 
malheureusement les fleurs ne correspondent en aucune ma- 
nière avec la beauté ornementale de la plante non fleurie : 
qu’on se figure des tiges garnies de feuilles distiques, d’un 
beau vert foncé, ondulées, longues d’un pied et demi, larges 
de 2 pouces, et émettant de grosses racines d’un vert gri- 
sâtre, et de ce magnifique et imposant ensemble naît un co- 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 29o 

rymbe de fleurs insignifiautes, charnues, d’un jaune sale à 
bandelettes rouges et à labelle blanc , assez semblables à 
celles du Vunda multiflora, mais beaucoup plus pâles; tout 
le mérite de cette mesquine floraison réside dans le parfum 
trés-agréable qu’émettent les fleurs. 

PLiNTES DTVÉRSES DI3 SËRRK CH AUDE. 

puicSieiium (Wallich) , famille des Ascle- 
piadées, figuré dans Paxton Flower Garden^ décem- 
bre 1852. 

Cette belle plante grimpante est répandue depuis quelques 
années dans les serres chaudes ; mais ayant fleuri dernière- 
ment en Angleterre, le docteur Lindley appelle avec raison 
l’attention des amateurs sur cette plante et la regarde comme 
une digne compagne du charmant Stephanotîs floribunda. 
Les feuilles du Raphistenma sont opposées, cordiformes, 
acuminées, lisses des deux côtés, longues de 4 à 8 pouces , 
larges de 5 à 6; grappes longuement pédonculées; fleurs 
très-grandes, blanches dans leur pays natal et couleur de 
paille dans nos serres; chacun des cinq segments de la co- 
rolle présente une bande ou raie longitudinale et centrale 
d’un rose pourpré. 

Le Raphîstemma pidchellum croît à l’état sauvage dans 
les forêts du Silhet; les indigènes le nomment Kuliim, Le 
savant docteur Wallich dit que c’est parmi les Asclépiadées 
qu’il connaît celle qui porte les fleurs les plus grandes. 

La culture du Stephunotis floribunda requiert assez 
d’eau pendant la belle saison, mais peu en hiver. 

Tncsoiiia saiagMÎnea ( De CaNDOLLE), figuré flaUS le Rot. 
Magazine , n® 4674. Famille des Passifloracées. Syno- 
nymie : Passiflova dÂversifolia (des horticulteurs), Passi- 
flora quadriglandulosa (Meyer), etc. 

Très-belle plante grimpante originaire de l’île de la Trinité et 
introduite par les horticulteurs Low et compagnie de Londres, 
elle porte des feuilles de forme très-variable (de là le nom de 
dkersifolia que les jardiniers lui imposèrent avant que les 


296 JOURNAL 

botanistes eussent vérifié son identité); ainsi elles sont tantôt 
ovales, aiguës, simples, tantôt cordées et profondément tri- 
lobées; la face supérieure d’un vert foncé et généralement 
glabre; la face inférieure vert pâle et souvent duveteuse. 
Pétiole long d’un demi-pouce, glanduleux à la base; parfois 
on remarque également des glandes dans les sinuosités des 
feuilles. Pédoncule solitaire ne portant qu’une seule fleur, 
plus long que le pétiole. Fleur très-grande, à cinq sépales 
oblongs linéaires, extérieurement d’un vert rosé, intérieure- 
ment de couleur rose foncé uniforme; en se réunissant vers la 
partie inférieure, ils forment un tube de couleur verte, assez 
court, à cinq sillons; cinq pétales, de même forme et de même 
longueur que les sépales d’un beau rose foncé des deux 
côtés; couronne double, courte, l’intérieure formée par une 
membrane blanche garnie de rayons subulés dressés et 
rouges ; l’extérieure se compose d’un grand nombre de fila- 
ments dressés, blancs, à sommet rouge. Anthères vertes. 
Styles en forme de clou, d’un rouge foncé ; stigmates verts. 

Cette belle espèce de Tacsonia fleurit abondamment et 
avec facilité; elle n’exige pas une serre très-chaude et paraît 
devoir se cultiver aussi aisément que la Passijlora cœruleo- 
ittcemosaj cest donc une importante addition au nombre 
assez limité des plantes grimpantes de floraison facile. 

I.apngreria rosea (Ruiz et Pavon), figuré dans le Bot. Mag., 
planche 4447 , et dans la Flore des Serres et Jardins de 
l Europe de M. Van Houtte, n® 491 . — Famille des Smi- 
lacinées. 

Cette magnifique plante a fleuri récemment dans les jar- 
dins royaux de Kew, et sa floraison naturelle a dépassé en 
beauté et en grandeur la représentation cependant bien 
exacte que MM. Hooker et Van Houtte en avaient donnée. 

L’exemplaire de Lapageria rosea de Kew avait été planté en 
pleine terre et à l’air libre pendant la belle saison ; vers la fin 
de 1 été il marqua des boutons à fleurs; parprécaution, on ren- 
tra le pied dans une serre froide dans laquelle on cultivait di- 
verses espèces de F ougères; on le plaça con tre le mur de derrière 


297 


D’HORTICÜLTÜRE PRATIQUE. 

de la serre, de manière a ce qu’il fût abrité du soleil. Dans 
cette position il a fleuri admirablement bien. Chacune de ses 
fleurs présente un tube de quatre pouces de longueur d’un 
beau rose tirant sur le carmin; l’intérieur est élégamment 
orné de taches ou points arrondis blancs. Ajoutons que la 
nature retombante de ces brillantes fleurs leur donne une 
grâce extraordinaire, et communique aux tiges sarmenteuses 
du Lapageria la légèreté du mignon Muguet et de la flexible 
Asperge. 

Il est à espérer que les horticulteurs parviendront à mul- 
tiplier aisément cette belle plante originaire du Chili, car on 
peut la considérer comme une des plus magnifiques plantes 
grimpantes introduites depuis nombre d’années. 

Il nous semble que l’on pourrait soumettre ce Lapageria 
rosea ainsi que le Lapageria alha au même traitement suivi 
pour les asperges ordinaires; le résultat serait en tout cas, 
à défaut de fleurs, un développement considérable des rhi- 
zomes et par suite une multiplication plus certaine que celle 
par section des tiges. 

Le Lapageria alha a fleuri récemment au Jardin des Plan- 
tes de Paris; dans cette espèce les fleurs sont du blanc le plus 
pur ou lavées de rose pâle à la base, et rappellent, dit le sa- 
vant M. Decaisne (i), le Lis par leur élégance. Il paraîtrait 
que cette belle liane est beaucoup plus rare que le Lapageria 
rosea : elle est comme ce dernier originaire du Chili austral 
et a été envoyée, conjointement avec le Lapageria rosea, au 
Jardin des Plantes par M. Labadie, négociant à Valparaiso. 
« Nous espérons, ajoute M. Decaisne, arriver à les multi- 
plier de boutures ou de marcottes, à la manière des Diosco- 
rées ou des Smilax, avec lesquels leurs tiges présentent une 
grande analogie de structure. » 

(1) Reçue horticole, n° 23, 1'=*’ décembre 1852, avec une planche du La- 
pageria alba. 


298 


JOURNAL 


^ SERÎVS FROÏDE. 

€a.stanosperinum australe (À. CuNNINGHAm). — Famille deS 
légumineuses. (Figuré dans les Annales de la Société 
d/ horticulture de Paris, noveinljre i882.) 

Ce magnifique arbre vient de fleurir au Jardin des Plantes 
de Paris, grâce à l’idée qu’avait eue M. Neumann, l’habile di- 
recteur des serres, de le planter en pleine terre dans un grand 
pavillon tempéré; il avait si bien prospéré, que de chétif in- 
dividu, il avait acquis, eni851, une hauteur de 12 mètres; et 
cette année-ci il donna des fleurs pour la première fois; 
celles-ci sont disposées en grappes redressées sur le bois de 
trois à quatre ans; elles sont d’un rouge orange éclatant. Le 
feuillage de ce bel arbre est très-serré, d’un beau vert foncé. 
Les fruits sont gros comme des œufs de poule et se mangent 
cuits sous les cendres. 

<c II se multiplie assez bien, dit M. Neumann dans son in- 
téressante note , de boutures faites avec les jeunes pousses, 
sous cloches, à chaud. » 

Cet arbre pourra sans doute s’acclimater dans les départe- 
ments méridionaux; mais chez nous, habitants de froides 
contrées, il ne sera Jamais qu’une plante d’un intérêt secon- 
daire. 

asBSesBîiita (De Càndolle ) , Paxtofi Flower Gar- 
den, Miscellanées, décembre 1852. — Famille des Myr- 
tacées. ^ 

Très-joli arbrisseau, originaire du Chili , et introduit par 
MM. Veitch et compagnie d’Exeter; il ressemble beaucoup 
au myrte ordinaire. Feuilles persistantes, lisses, et d’un vert 
foncé. Fleurs axillaires blanches, très-nombreuses; fruits en 
baies sphériques pourpres. C’est une bonne acquisition pour 
la serre froide. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


299 


5° PLEINE TERRE. 

I^alpigiossis coccinea (Hort. ), 6t figure dclUS PüXtOfi FloweV 

Garden, planche 100. — Famille des Scrophularinées-Sal- 

piglossidées. 

Celle plante annuelle est une magnifique variété obtenue 
en Angleterre; elle ne diffère des autres Salpîglossis que par 
un coloris plus éclatant; peu de plantes annuelles pourront 
rivaliser avec elle en beauté. 

CalceoBairia claeBidoaiîoïsïrs (HüMBOLDT Ct BoNPLAND), PciXtOTl 

Flower Garden, Miscellannéis, décembre 1852. 

Cette plante annuelle, originaire du Pérou, est fort agréa- 
ble en ce qu’elle se couvre pendant plusieurs mois d’un grand 
nombre de fleurs d’un jaune vif. On devra la cultiver comme 
les petites espèces de Lobélies bleues ; elle requiert un em- 
placement un peu humide. 

MyrBca californfiea (ChAMISSO et SCHLECHTENDAHL ). 

— Famille des Myricées. 

Arbrisseau à feuillage persistant, formant un buisson 
touffu, à feuilles odorantes rapprochées, étroites lancéolées, 
un peu dentelées en scie , à fleurs vertes, insignifiantes, très- 
petites, paraissant en juillet et produisant en septembre une 
quantité de petits fruits granulaires d’un gris bleuâtre. Le 
mérite de cette plante réside dans sa rusticité et dans la ver- 
dure éternelle de son feuillage odorant. 

®EliElets reniontsiiits. 

A la dernière exposition du comice agricole de Toulon, se 
faisait remarquer un très-beau lot de trente variétés d OEillets 
remontants, tous obtenus de semis, et fourni par un habile 
horticulteur des environs de Marseille, M. Baptistin Clary. 
Parmi ces gains on cite comme des plus remarquables : VOEil- 
let Louis-Napoléon (Clary), à fond blanc, largement flammé 
d’un rose vif très-brillant ; il est très-plein et d’une belle 
forme; et VOEillet Turrel (Clary), également à fond blanc, 
sablé , strié et flammé de laque violacée ; couleur originale. 


500 


JOURNAL 

Un détail important pour les amateurs d’ÔEiUets, c’est que les 
semis de M. Clary restent 7iams et qu’ils tallent fortement, 
ce qui promet et des floraisons abondantes et une race spé- 
ciale à'OEillets remontants nains, à fleurs non moins belles, 
non moins étoffées, et à végétation plus robuste et plus flori- 
fère ! 

j^ortifulturc beige, 

REVEE FLORALE RELGE. 

Pœoilia Moataia , var. ruhanêe de. Flandre (1. Van Hoütte, 
Flore des Serres et Jardins de VFuro'pe, tome VII , l î2® li- 
vraison). 

Cette magnifique variété de Pivoine en arbre a été gagnée 
de semis par M. Désiré Grade, d’Alost, qui l’a vendue à M. Louis 
Van Houtte, de Gand. La fleur est semi-double, d’un blanc 
rosé, strié, flammé et rubané de carmin; elle possède deux 
mérites : celui de mettre les amateurs en possession d’une va- 
riété appartenant à une section réellement distincte de tout 
ce qui était connu, et d’une autre part celui de leur fournir 
un porte-graine précieux, renfermant dans son sein tous les 
éléments propres à la création de nouveautés précieuses à 
plus d’un titre. 

Culture, — Pour prospérer, les Pivoines en arbre deman- 
dent un sol généreux, composé de bon terreau animal bien 
consommé et de terre de bruyère minutieusement mêlés. Ce 
sol doit être bumide pendant la croissance et plutôt sec pen- 
dant le repos. On les cultive aussi en caisses, mais en ayant 
soin, si elles sont tenues en orangerie, de leur donner beau- 
coup d’air aussitôt que paraissent leurs pousses : sans cette 
précaution elles formeraient des branches étiolées, leurs 
fleurs seraient maigres, portées à l’extrémité de longs pédon- 
cules frêles, sans force pour soutenir leurs fleurs. 

Louis Van Houtte 5 Flhre des Serres, etc. 


D’HQRTICÜLTÜRE PRATIQUE. 501 

FitcBïsîa ïifiBïîata (Planchon et Linden), figuré dans Flore âe^ 
Serres y VHP vol. P® liv. 

Cette nouvelle espèce de Fuchsia est originaire de la Nou- 
velle-Grenade, d’où elle a été envoyée par M. Schlim à 
rétablissement horticole de M. Linden où elle se trouve ac- 
tuellement en fleurs ; elle se rapproche beaucoup du Fuchsia 
mnusta et semble être plus florifère que ce dernier ; son 
brillant coloris rouge vermillonné , ses longues fleurs gra- 
cieusement pendantes, lui réservent assurément une place 
distinguée parmi ses nombreuses congénères. 

Originaire des régions froides de la Nouvelle-Grenade, le 
Fuchsia miniata se plaît à l’air libre, redoute le grand éclat 
du soleil; à l’approche des gelées on le rentrera en serre 
froide. Moins délicat que la plupart des Fuchsias hybrides, 
il fleurira en hiver sans nécessiter aucuns soins particuliers. 

Hogiera cordaia (Planchon), Flore des Serres et Jardins de 

l’Europe, planche 754. — Synon. : Rondeletia cordata 

(Bentham). — Famille des Hubiacées. 

Cette plante, connue dans les jardins anglais sous le nom 
de Rondeletia thyrsiflora, mérite :d’être signalée de nouveau 
à l’attention des amateurs de belles plantes de serre chaude; 
d’une floraison facile, abondante, d’un feuillage glabre et 
d’un vert luisant, cet arbuste mérite, à tous égards, une 
mention spéciale; ajoutons qu’il se distingue par de nom- 
breux bouquets de fleurs d’un rose vif à centre jaune, rappe- 
lant par leur riche ensemble les bouquets des Ixora. 

Le Rogdera cordata a été directement introduit en Bel- 
gique du Guatemala parM. Van Houtte ; il requiert la serre 
chaude et se multiplie aisément de boutures. 

^iphocampyliis penduliflorus (DeCAISNe), Flore des 
Serres, etc., pl. 765. 

C’est avec un véritable plaisir que nous faisons connaître à 
nos lecteurs l’existence d’un Siphocampylus grimpant, à lon- 
gues grappes de grandes et nombreuses fleurs carminées. On 
en dait l’introduction à MM. Funck et Schlim, qui le décou- 


JOURNAL 

yirent dans la province de Caracas (Amérique du Sud), à 
^,000 pieds de hauteur absolue, et l’envoyèrent à son posses- 
seiir actuel, M. Linden, de Bruxelles. Ses grappes, chargées 
de fleurs d’un vif coloris à deux longues anthères barbues, 
feraient prendre au premier aspect ce Siphocampylus pour 
quelque brillante Lobélie. 

Sa culture est la même que celle des autres Siphocampyliis 
de serre froide; il paraît néanmoins que sa propagation par 
boutures offre certaines difficultés qu’une connaissance plus 
complète de sa nature parviendra à vaincre. 

Meria..ia iLavstenii (NauwnJ, Flore des Serres et Jardins de 
. Van Houtte, pl. 7(37. ~ Synon. : Merianiamacrantha 
(Linden); Schwennia superba (Karsten). — Famille des 
Melastomacées. 

Il est certain que lorsque la culture des Mélastomacées sera 
mieux connue, ces belles plantes deviendront pour les ama- 
teurs un nouveau sujet de jouissance; peu de végétaux pos- 
sèdent à un plus haut degré que les Mélastomes brésiliennes 
et mexicaines surtout , un port élégant , ornemental et une 
floraison abondante. Aussi citer, par exemple, le coquet 
Centradenia florihunda y le fastueux Pleroma elegans aux 
fleurs d un bleu indigo, c’est réveiller chez l’amateur le sen- 
timent de la grâce, de la légèreté du port, alliées à la richesse 
du coloris des fleurs. Voici le Meriania Karstenii, superbe 
Mélastomacée originaire des montagnes de Caraccas, et intro- 
duite à l’état vivant en Europe par M. Linden, dont le beau 
feuillage luisant, les nombreuses fleurs carminées confirmeront 
ce que nous avons avancé en commençant cet article. Les 
ff/enama comprennent un petit nombre d’espèces de plantes 
caractérisées par des feuilles opposées à trois ou cinq ner- 
vures , denticulées , glabres ou à peine tomenteuses sur les 
nervures, délicatement veinées ; par des fleurs axillaires, so- 
litaires , pédicellées , blanches ou pourpres , grandes et tou- 
jours belles. 

Culture. M. Van Houtte , en publiant dans le dernier 
numéro de son splendide recueil {Flore des Serres et Jardins 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 505 

de l'Eumpe)^ une belle peinture du Meriania Earsteniiy in- 
dique le mode de le cultiver, mode qui peut s’appliquer à la 
culture de la plupart des Mélastomacées des montagnes de la 
Nouvelle-Grenade et du Mexique. Pendant l’été ces plantes 
prospèrent parfaitement bien à l’air libre, tandis qu’en hiver 
elles réclament, pour bien se développer, l’abri d’une serre 
chaude ou tout au moins d’une bonne serre tempérée; elles 
se plaisent dans un sol riche et léger, composé d’un mélange 
de terreau de feuilles, de terre argileuse douce et de sable. 
On rempote au printemps en ôtant, autant que possible, l’an- 
cienne terre , on taille les branches et on les tient dans la 
serre chaude, en prenant soin de les arroser et de les serin- 
guer souvent jusqu’à ce que ces plantes aient bien repoussé; 
on les transporte alors dans une serre froide, puis à l’air 
libre, pour en aoûter le bois et arrêter une croissance trop 
vigoureuse et les forcer ainsi à former des boutons à fleurs. 

Beiga superbiens (Cn. Lemâïre), Jardin fleuriste y. dé- 
cembre 1852, pl. 299-500. — Synon. : Inga ferruginea 
(des jardiniers). — Famille des Légumineuses. 

On peut à juste titre considérer cette espèce comme l’une 
des plus belles du genre Inga; elle mérite une place distin- 
guée dans toute collection de plantes exotiques de choix; elle 
possède, en outre, une qualité très-précieuse, c’est de fleurir 
facilement et même à plusieurs reprises pendant le cours de 
l’année. Les feuilles sont rugueuses, velues; les énormes ca- 
pitules composés de 100 à 150 fleurs et longuement pédoncu- 
lés, sont fasciculés au sommet; les longues étamines sont 
dressées en élégantes aigrettes cramoisies. 

[Tiré du texte de M. Ch. Lemaire.) 

Cette magnifique espèce a été d’abord introduite du Brésil 
dans notre établissement horticole par M. Claussen, et mise 
dans le commerce depuis plusieurs années sous le nom ôülnga 
ferruginea (1); depuis, elle a été retrouvée par M. Libon sur 


(l) Xom sous lequel M. EL Claussen Renvoya à M. U. Galealti. 


504 


roORNAL 

le pic dllabira (province des Mines) au Brésil, et envoyée par 
lui à M. de Jonghe, de Bruxelles, chez cjui elle a parfaite- 
ment fleuri cette année. Les premiers pieds envoyés n’ont pas 
donné des capitules aussi forts. 

Culture, — En hiver, on tiendra cette plante en s^rre 
chaude; pendant l’été elle requiert une serre froide très- 
aérée. Une terre un peu forte lui convient très-bien. Multi- 
plication assez facile sous cloches et sous châssis. 

Caisiancira cHademata (Gh. Lemaire), Jardin fleuriste, plan- 
ches 50o-506.—-Sy non. ; Inga splendida et splendidis- 
sima (des jardiniers). — Famille des Légumineuses. 

Ce Calliandra peut rivaliser de beauté avec Vlnga super- 
biens que nous venons de mentionner; il l’emporte, à notre 
avis, sur ce dernier par l’extrême élégance de son feuillage, 
qui rappelle la finesse et la grâce de celui de la Sensitive; il 
se couvre, en outre, d’un nombre considérable de capitules 
beaucoup moins volumineux que dans V Inga superbiens, mais 
néanmoins très-amples et étalés en diadème par suite de la 
disposition particulière de ses longues étamines, d’abord 
réunies en un tube, puis rendues à la liberté, s’arquant 
gracieusement de manière à imiter la couronne déplumés de 
quelque cacique indien. Blanches à la base, les étamines de- 
viennent d’un beau rose vers leur extrémité supérieure. 

Cette délicieuse plante (i) a été découverte par M. Libon 
(que déjà nous avons eu maintes fois à citer) dans la province 
de Saint-Paul au Brésil. D’après les notes de ce voyageur, elle 
se plaît le long des ruisseaux et ne dépasse guère 5 pieds de 
hauteur; dans les serres de M. de Jonghe, propriétaire de 


(1) ^ous croyons que \e .Calliandra diademata pourrait être notre Inga 
albo rosea, introduit dans nos cultures et dans celles du Jardin botanique 
de Bruxelles en 1844 par M. P. Claussen , qui nous l’envoya sous le nom 
que nous venons d’indiquer; il est évident que V/nga albo rosea est un Cal- 
liandra, et de même que le diademata, il porte des fleurs à étamines bico- 
lores, en couronne, très-odorantes et d’une élégance aussi grande; il est 
plus mignon dans son port. Serait-ce le résultat de la culture ? 

{IVote du Rédacteur.) 


305 


D’HORTICULTURE PRATIQUE, 
cette plante, elle se couvre de fleurs, bien que haute à peine 
de 2 ou 5 pieds. 

Elle se cultive comme Vlnga superbiens et s’accommodera 
parfaitement en été de l’influence salutaire du plein air. 

[Extrait du texte de M. Lemaire.) 


Le lecteur impartial, en comparant la série des plantes 
introduites en Angleterre et en Allemagne , que nous lui 
avons exposée plus haut avec celle des espèces introduites 
directement en Belgique , sera, nous le croyons, d’accord avec 
nous pour admettre que si l’horticulture belge ne fournit pas 
des listes aussi longues de novœ species que riiorticulture 
anglaise , elle compense dignement le nombre par la qualité 
et les mérites réels de ses introductions directes. En effet, 
toutes les plantes importées en Belgique par ses voyageurs 
naturalistes ont un avenir certain et présentent des garanties 
de beauté que la mode, avec ses capricieux errements , ne 
saurait que momentanément éclipser! Nous ne pouvons, pour 
le moment, entrer ici dans une dissertation étendue sur l’im- 
portance des introductions végétales que la botanique et sur- 
tout l’horliculture européenne doivent à la Belgique et à ses 
voyageurs; introductions dont la première date remonte à 
1834 ou 1835, et qui se sont effectuées jusqu’à l’époque ac- 
tuelle. Au nombre des voyageurs et des introducteurs nous ci- 
terons spécialement, par ordre d’ancienneté : MM. VanHoutte 
(au Brésil), Linden, Ghiesbreght et Funck (au Brésil, 1835 ; 
Mexique, Cuba, 1837-1 841), Linden (Cuba, Nouvelle-Grenade, 

1841- 1845), Funck (Guadeloupe, Venezuela, île de Curaçao, 

1842- 1845), Ghiesbreght (Mexique, 1841-1852), Schlim (Nou- 
velle-Grenade, 1 845-i 852), Libon (Brésil, deux voyages, 1 842- 
1843 et 1846-1847), Verheyen (Mexique, 1843-1847), Ga- 
leotti (Mexique, 1835-1841); collecteurs et botanistes dont 
les introductions peuvent certainement lutter , par leur im- 
portance, avec celles des premiers voyageurs anglais, alle- 
mands et français, tels que MM. Cuming, Lobb, Hartweg , 

10. — DÉCEMBRE 18S2. 20 


506 


JOURNAL 


Wartzcewitz, Liebmann, Karsten, Bridges, Guillemin, Gau- 
dichaud, Houllet, etc. 

Ce n’est malheureusement que depuis peu d’années que 
la Belgique possède des recueils botanico-horticoles qui lui 
soient propres; l’absence de publications nationales a rejailli 
d’une manière fâcheuse sur l’appréciation des services ren- 
dus à la botanique et à l’horticulture par les voyageurs natu- 
ralistes que nous avons cités. En effet, une grande quantité 
des plantes nouvelles introduites par eux ont été disséminées 
dans les serres européennes, sans que personne revendiquât 
en faveur de nos zélés collecteurs la moindre part d’honneur 
et de reconnaissance. Actuellement que la Belgique édite des 
journaux horticoles dignement appréciés à l’étranger, le dés- 
appointement de voir le fruit de ses recherches et de ses dé- 
couvertes attribué à d’autres qu’à elle est en partie écarté 
pour le voyageur belge ; justice pourra lui être rendue. 
Une nomenclature (i) des plantes introduites en Belgique 
depuis 1854 et 1855 jusqu’en 1844 et 1845 par ses voya- 
geurs, et de ce grand centre horticole dans l’Europe entière, 
serait des plus intéressantes et des plus instructives; elle 
prouverait aux étrangers l’importance de ces introductions, 
rectifierait bien des erreurs et ferait peut-être re/idre d César 
ce qui appartient à César. 


(1) Une énuniéralion de toutes les espèces inlroduites par nos voyageurs 
ne serait pus seulement un simple hommage rendu à leurs travaux, mais 
pourrait devenir très-utile en ce qu’elle fixerait l’habitat de beaucoup de 
plantes que, faute de documents, on cultive au hasard ; elle servirait plus 
tard à l’histoire des plantes et deviendrait un stimulant pour les voyageurs 
futurs. Kous y reviendrons. 




D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


507 


CÊjrposttiottô. 

«Exposition d^octobre 1S59 de la Société royale 
d’horticulture et d’agriculture de lilége. 

TROISIÈME CATÉGORIE. — Grande culture, 

Treüeiême concours. — A la plus belle collection de cé- 
réales cultivées en grand. — Le jury accorde à M. l’Hoest, de 
Wandre, une médaille d'honneur en vermeil (1). 

Quatorzième concours. — A l’envoi le plus riche et le plus 
nombreux de céréales cultivées comme objet de collection. — 
Le prix est accordé à M. Simonis-Pire, marchand grainetier. 

Quinzième concours. — A la plus belle collection de na- 
vets, turneps, etc. — Le jury décerne une médaille de bronze 
à la collection de navets exposée par M. le baron Léopold de 
Stockhem ; une médaille d'argent à la collection de betteraves 
(de culture en grand) exposée par MM. Pirotte frères, et une 
mention honorable aux betteraves exposées par M. Dubois. 

Seizième concours. — A la plus belle collection de racines, 
telles que betteraves, carottes, etc. — M. Lorio, cultivateur, 
reçoit la médaille d'argent. 

Dix-septième concours. — Au légume le mieux venu pro- 
venant de la grande culture. — Une médaille de bronze est 
décernée aux poireaux exposés par MM. Pirotte frères. 

Vingtième concours. ■ Au meilleur beurre, La quantité 
exposée devra être d’un kilogramme. -—Le prix [médaille 
d'argent) est décerné à l’envoi se composant de beurre et de 
fromage, appartenant à M. Nicolas Joseffe, de Clermont. — 
M. Henri Domken, de Clermont, et M. de Thier-Neuville, de 
Gelée, obtiennent chacun une mention honorable. 


(l) Celte collection était fort remarquable; mais comme déjà elle avait 
s’cniporlé la médaille eVor l’année dernière, le jury ne pouvait que lui ac- 
corder riiouneiir du rappel ; toutefois, appréciant les services rendus à 
î’agriculliii e par M. l’Hoest, il lui accorde une médaille d^honneur en ver- 


508 


^aURNAL 


QUATRIÈME CATÉGORIE. — Culture viticole. 

A iNGT-DEüxiÈME CONCOURS. — Au meilleur vin rouge du 
cru, provenant des vignobles de Huy et des environs, récolte 
de 1850. — Le prix [médaille d'argent) est décerné à M. De- 
mazy, de Huy. 

ViNGT'TROisiÈME CONCOURS. — Au meilleur vin blanc^ etc.., 
de Huy, récolte de 1850. — Le prix est également décerné à 
M. Demazy. Le jury accorde une médaille de bronze au vin 
blanc de M. Joseph Gillard, de Huy. 

Vingt-quatrième et vingt-cinquième concours. — Mêmes 
concours pour les vim rouges et les vins blancs des crus 
provenant de Liège et de ses environs, récolte de 1850. — 
M. H. Mulkay, derrière Coronmeuse, obtient le premier prix 
pour le vin rouge; M. Chaumont reçoit une mention hono- 
rable pour ce même vin et \e prix pour le vin blanc. 

Vingt-sixième concours. — Au meilleur vin du pays, imi- 
tation de champagne mousseux ou d’autre vin étranger. — 
Le prix [médaille d'argent) est décerné à M, Patron-Joly, de 
Huy ; une mention très-honorable est accordée à M. Georges 
Jamotte, de Tihange. 

sixième catégorie. — Objets d'art et d' industrie aymit * 
un rapport direct avec les cultures précitées. 

Trente-troisième concours. — A la plus belle collection 
à' instruments aratoires. — - Le jury accorde une médçtille 
d'argent aux outils exposés par M. Lamb. Havard, taillandier 
à la Goffe, et des mentions honorables : au hache-paillc 
de M. Darrien, de Liège; au lave-racines de M. de Thier- 
Neuville, de Gelée-lez-Verviers ; 5® aux charrues de M. Foc- 
croulle, maréchal-ferrant â Esneux. 

PREMIÈRE CATÉGORIE. — Arboriculture. 

1° A la collection de fruits â couteau la plus remarquable 
et la plus variée. Elle devra se composer de 20 variétés, de 
5 fruits chacune. — Le premier prix, consistant en une mé- 
daille de vermeil, est accordé à M. Grégoire, d’Amay. 


509 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

A la collection de fruits de 'prairie. Mêmes clauses que 
pour le n® 1. — M. Henrotay, négociant à la Golfe, reçoit la 
médaille de vermeil. 

5^ Au fruit le plus récemnaent gagné ou introduit et dont 
îe mériîe est reconnu : le contingent sera de 5 fruits au moins. 

Le jury signale très-honorablement l’envoi de poires de 
AI. le professeur Hennau , et le contingent de pommes de 
MAI. Galopin père et fils, pépiniéristes, faubourg Saint-Gilles- 
lez-Liége. 

Ces messieurs n’avaient pas voulu concourir. 

¥ Aux fruits les mieux venus. Au moins 10 espèces ou 
tariétés de trois échantillons chacune. 

Les fruits exposés par M. du Fays-du Alonceau, l’honorable 
président de la Société, et par Al. Lelièvre, directeur du Val- 
Saint-Lambert, qui avaient déclaré ne pas vouloir prendre 
part au concours, sont signalés très-honorablement par le jury. 

5® Au meilleur vinaigre de fruits, dit vinaigre de pommes. 
La quantité exposée devra être de 5 litres. — Le jury, par 
suite de la décision prise par M. du Fays-du Monceau de ne 
pas vouloir prendre part au concours avec le vinaigre fait de 
pommes saines, retient le premier prix [médaille d'argent), 
et accorde une médaille de bronze au vinaigre exposé par 
AI. Falle, négociant, derrière le Palais, à Liège. Il accorde une 
médaille spéciale d'argent à Tenvoî fait par veuve Van- 
doeren, de Bruxelles, consistant en dix qualités de vinaigre, 
de deux sortes de vinaigre de toilette, et trois sortes de mou- 
tarde, produits fabriqués en Belgique. 

6*® Au meilleur sirop de fruits. La quantité exposée devra 
être de 2 litres. — Le jury accorde une médaille de bronze au 
sirop envoyé par M. François Philippe, quai d’Avroy, n*^ 789, 
et une mention honorable au sirop présenté par AL Dubois, 
également de Liège. 

DEUXIÈME UÂTÉGoniE. Culture maraîchère: 

7® A la collection de légumes la plus belle , la plus nom- 
breuse et la plus variée, exposée par un cnltivateur-marchand. 


JOüRiVAL 

Nota, Sont exclus de ce concours, les betteraves et autres 
produits servant plus particulièrement à la nourriluredu bétail. 

Le jury décerne une médaille de vermeil à la collection de 
31. Lorio, et une médaille d’argent à celle de M. Dubois, de 
Liège. 

A la collection la plus riche et la plus nombreuse de 
pômmes de terre. L’exposant devra désigner, dans la liste qui 
sera remise au secrétaire, les variétés les plus méritantes, 
tant sous le rapport du produit que sous celui de la bonté. — 
Un second prix {médaille de bronze) est décerné à la collection 
exposée par M. Simonis-Pire, marchand grainetier et cultiva- 
teur. 

12® Aux plus beaux sarments de houblon. — Le jury men- 
tionne honorablement les sarments exposés par MM. Florent, 
cultivateurs à la Boverie. 

Le jury accorde une médaille spéciale d’argent magni- 
fiques choux-fleurs exposés par M. Fischer. 

CINQUIÈME CATÉGORIE. — Horticulture. 

Cette catégorie était très-mal représentée. Le vingt-septième 
concours et le plus important, destiné au contingent de plantes 
fleuries ou non fleuries, est resté sans réponse; le vingt-hui- 
tième, comprenant la plus belle collection d arbres résineux 
de pleine terre mis en vases ou en paniers, était représenté 
par une collection appartenant à M. Fastré, pépiniériste à 
Mont-Mery, prèsTilff.— Le jury lui a accordé le prix (médaille 
d’argent). 

SIXIÈME CATÉGORIE. — Objets d’art et d’industrie ayant 
un rapport direct avec les cultures précitées. 

30'’ Au plus beau tableau de fleurs ou de fruits. — M^^« Vir- 
ginie de Sarforius avait envoyé quelques tableaux très-remar- 
quables, mais sans vouloir concourir; le jury exprime tout 
le regret que lui cause cette détermination et témoigne à l’ar- 
tiste toute la satisfaction qu’il éprouve de pouvoir au moins 
constater les progrès remarquables faits par de Sartorius 
dans ce genre de peinture. 


D'HORTICULTURE PRATIQUE. 511 

51° Au plus bel envoi de dessins nouveaux, tels que plans 
d’exploitation rurale, serres, jardins paysagistes, etc. — Le 
jury estime qu’il n’y a pas lieu à décerner le ^nx; il men- 
lionne honorablement le plan d’une exploitation rurale en- 
voyé par M. Ch. Toussaint, ex-élève de l’académie de Liège. 

54° Au contingent le plus riche et le plus remarquable 
à' outils ou di instruments horticoles, soit aussi d’objets ser- 
vant à l’ornement des jardins, tels que canapés, tables, 
chaises, etc. — Le jury accorde une mention honorable à la 
volière-jardinière exposée par M. Lambermont, rue Potiérue, 
à Liège. 

55° A l’envoi le plus riche, composé des plus beaux mo- 
dèles de pots, vases, corbeilles, statues ou autres objets ser- 
vant à l’ornementation des serres, jardins, salons, etc. — La 
médaille d'argent est accordée aux pots, vases, rochers arti- 
ficiels, etc., exposés par M. Schneider, fabricant potier, rue 
Grétry, à Liège. 

Enfin, le jury termine ses opérations en accordant une 
médaille spéciale de vermeil à l’envoi de céréales, légumes et 
arbres de MM. Thomson frères, de Herstal, et une médaille 
spéciale de bronze à la collection de courges exposée par 
M. Sonders. 

Les expositions de la Société royale d’horticulture et d’agri- 
culture de Liège offrent toujours un grand intérêt ; on remar- 
quera avec plaisir les efforts qu’elle fait pour encourager la 
culture viticole dans la province de Liège , la fabrication de 
différents vinaigres, des sirops, du beurre et du fromage; et 
bien qu’avec de bons matériaux un ouvrier maladroit fasse du 
mauvais ouvrage , il n’en est pas moins vrai que pour pro- 
duire du bon, on doit s’attacher à se procurer une bonne ma- 
tière première : c’est ce que la Société s’efforce de prouver 
aux praticiens en ouvrant ces concours où une bonne horti- 
culture donnera la main à une intelligente fabrication. 


3f2 


JOURNAL 


iHiôCfUttnfcs. 


ORCHIDÉES. 

(cinquième article.) 


genre stanhopea. 


Caractères génériques. - Sépales (1) * membraneux, très- 
etales, ibres ; sepales latéraux un peu plus grands et obliques. 

Petales (2) plus petits que les sépales, de même forme. 
Labelle continu avec la base de la colonne, charnu, sessile , 
présentant ordinairement un hgpochilium (3) en forme de 
sac, un mesochilium (4) à deux cornes, un epichilium (5) 
mobile; parfois une de ces divisions du labelle manque, par- 
OIS elles se réunissent de manière à simuler un sabot. (Méta- 
morphose probablement due à une monstruosité. 

Colonne (6) apode, allongée, présentant vers son sommet 
des bords membraneux; parfois (sans doute dans un cas mon- 
strueux) raccourcie, charnue. 

Pollinies au nombre de deux, allongées, fendues; candi- 
cule courte, stipitée. 

Anthère biloculaire. 


Plantes epiphytes à pseudobulbes, originaires de l’Amé- 
rique tropicale, à feuilles membraneuses plissées, à scapes (7) 
radicaux, engainés, le plus souvent retombants. 

Fleurs très-grandes, ordinairement maculées. 

Note. —Le premier numéro du Folia orchidacea, paru en 


.me Hem- 1*3 <=i-“nO-e .-epréseniaiu 

me (Icui Stanhopea graoeolene (Lindley). En o(r..anl celle vignelle ù nos 

Odeurs, nous avons pour bul dVIueider par un exemple .pielques termes 
.olan,ques un peu difficiles; d’atlirer l’alten.ion sur les parties organiques 
les plus .mportames, et qui servent à caractériser chaque genre Xous 
rons som de su.vre celte marche pour tous les genres. eUe simpliHera beaü- 
coup etudede cette intéressante famille. Quant aux descriptions des genres 
•t des especes, nous les traduisons de l’exeellent ouvragl que p bit c 
luellement notre bonorableami .11. Lindley, sous le uom de^ FoUaLhUhZa 
ou Enmnerahon de foutee les espèces d’Orchidées connues. 



JOURNAL 

octobre J 852 et que nous devons au bienveillant souvenir de 
son savant auteur, contient tout le genre Stanhopea, le genre 
Odotitoglossum , le genre Coryanthn, enfin les genres Jo- 
nopsts , Quekettia , Zygostates et Didacty le. Mus pourrons 
donc, grâce à cette monographie, poursuivre sans interruption 
la revue descriptive de toutes les Orchidées; néanmoins, comme 
certains genres offrent aux amateurs un intérêt très-minime, 
nous nous bornerons pour eux à quelques remarques très- 
brèves. Dans notre prochain numéro, nous exposerons la 
marche que nous comptons suivre, pour rendre cette traduc- 
tion utile à nos lecteurs, en y adjoignant un vocabulaire rai- 
sonné des termes botaniques; termes qu’il est indispensable 
de nos jours à tout amateur, à tout horticulteur, de connaître 
ou de trouver sans peine ni sans de longues recherches. 

Le docteur Lindley répartit les vingt espèces de Stanhopea 
connues jusqu’à ce jour en quatre sections ; savoir : 

1. «ensinora, espèces à mesochilmm cornu; epichilium 

entier; bractées aussi longues, ou égales, ou presque 
aussi longues que V ovaire, 

2. i.uxfflora , espèces à mesochilium cornu; epichilium 

entier; bractées beaucoup plus courtes que l’ovaire. 

5. Fridentata, espèces à mesochilium cornu et à epichi- 
hum tridenté, ^ 

4. Eeornuta, espèccs à Mesochüium dépourvu de cornes. 

Ces coupes ont pour but de faciliter à Torchidophile les 
recherches auxquelles il doit se livrer pour arriver à la déter- 
mination de telle ou de telle espèce. 

-A . B, Les espèces précédées d’un astérisque se trouvent 
cultivées dans les serres. 

DESCRIPTION DES ESPÈCES. 

\ . »ensiflora OU à fleurs rapprochées. 

N"" 4. * stanhopea iiasig;nits [Bot, Mag,, tab. 2948 et 2949 
(Lindley) , in Bot, Begister, tab. 4857.) 

Bractées aussi longues que l’ovaire, hypochile globuleuse 
intérieurement chargée de petites verrues disposées en 


315 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

rayons , à l’extérieur dépourvue de carène, égalant Vépichi- 
lie; épichile presque arrondi ovale entier ; les cornes du me- 
sochilîum sont presque triangulaires, en forme de faux, re- 
courbées en dedans très-courtes ; colonne courte brusquement 
ailée. 

Originaire des forêts du Brésil, d’où elle a été introduite 
depuis l’année 1830. 

Les sépales sont de couleur fauve, intérieurement mouche- 
tées de pourpre ; les pétales sont de couleur plus pâle à ban- 
delettes couleur de sang. Labelle blanc, et d un pourpre 
noirâtre. 

Gette espèce varie beaucoup dans son coloris, ce qui a donné 
lieu à un assez grand nombre de variétés , toutes facilement 
reconnaissables à la forme globuleuse de la base du labelle. 

Une variété à fleurs jaunes se distingue assez nettement 
des autres pour mériter une désignation particulière, c’est le 
Stanhopea insignisy variété flava, originaire du Brésil ; elle 
se recommande aussi par l’extrême suavité de l’odeur émise 
par ses fleurs. 

N° 2. * î^taiiiiopea inodiora (LoDDiGEs) J et dans le Bot, Re~ 
gister de 1845. 

Espèce à épi resserré ; bractées larges , oblongues , aussi 
longues que l’ovaire; sépales latéraux ovales oblongs, presque 
aussi longs que l’ovaire ; hypochilnim subcomprimé, court, en 
forme de sac et glabre à l’intérieur; mesochilium à deux 
cornes présentant sur le devant deux dents séparées par un 
profond sillon ; epichilium subarrondi, très-entier, plus long 
que les cornes, celles-ci recourbées; ailes de la colonne 
larges, mais s’effaçant graduellement et d’une manière sen- 
sible. 

Fleurs inodores de couleur paille assez claire, Yhypochi- 
lium seul est jaune. Cette espèce diffère de la Stanhopea 
graveolens, d’abord parce que celle-ci appartient à la section 
des laxifloreSy et ensuite par la forme de la colonne, dont les 
ailes latérales dans la Stanhopea graveolens sont aussi larges 


JOITRNAL 

par en haut que par en bas, caractère qui donne à la colonne 
une forme parallélogrammique; enfin, dans l’une l’odeur 
des fleurs est nulle, tandis que dans l’autre elle est tellement 
forte qu’elle en devient désagréable. 

M. Lindley rapporte à cette espèce la Stanhopea amœna 
vivlotzsch, Gart. Zettung, août 1852)> et en fait une 
simple variété sous le nom de Stanhopea inodora, variélé 
Aniœna, se distinguant du type par un hypochüium d’un 
jnune foncé marqué A'yeux d’un brun rouge ; par un epichilium 

rose, et enfin par des cornes très-acuminées, pointillées à la 
face interne. 

Cette espèce est originaire du Mexique, nous croyons des 
environs de Xalapa, à 4,000 pieds à peu près au-dessus du 
niveau de la mer. 


DIPFÊREÎVTES ClILTüRlîS DE FRAISIERS. 

Dans un voyage que nous venons de faire à Chàlons-sur- 
Alarne, nous avons eu l’occasion de visiter quelques jardins 
et de déguster plusieurs produits appartenant à la localité, 
sur lesquels nous reviendrons dans un prochain article. En 
attendant, nous allons entretenir nos lecteurs d’une culture 
peu difficile et encore moins dispendieuse, pratiquée dans le 
jardin de M. Lebrun , directeur de l’École des arts et métiers 
a Chalons-siir-Marne. 

M. Lebrun, avec 1 aménité qui le distingue et qui le carac- 
rise tout particulièrement , a bien voulu se déranger de ses 
travaux pour nous conduire dans toutes les salles et les ate- 
liers de l’Ecole, et nous donner avec bonté tous les rensei- 
gnements que nous désirions avoir sur cette utile institution. 
Nous nous empressons de profiter de cette note pour lui té- 
moigner toute notre gratitude pour le bienveillantaccueil qu’il 
a bien voulu nous faire, à nous qui lui sommes parfaitement 
inconnu, et n’ayant eu d’autre recommandation à lui. offrir 
que celle de notre humble personne. 

Avant d’aller visiter l’École, nous sommes descendus avec 


517 


D’HOUTICULTURE PRATIQUE. 

M. Laverne dans le jardin de M. Lebrun, où nous avons re- 
marqué, le 15 novembre 1852, une plantation de fraisiers 
des Alpes chargés de fruits aussi beaux en couleur, en vo- 
lume, et presque aussi nombreux qu’en plein été. Cette cul- 
ture appartient exclusivement à M”*® Lebrun; c’est elle qui 
la dirige et qui la soigne ; qui en détache les filets au fur et 
à mesure de leur apparition , afin qu’ils n’affaiblissent pas le 
pied-mère. Chaque fraisier est distancé de 20 à 25 centimè- 
tres environ en tous sens. Lebrun donne plusieurs bi- 
nages et sarclages dans le courant de l’année, pour qu’aucune 
plante étrangère ne vienne partager la nourriture destinée 
aux fraisiers et aussi pour ameublir la surface du sol et l’en- 
tretenir en bon état de propreté. Lebrun, qui paraît beau- 
coup affectionner le jardinage, ne craint pas de mettre la 
main à l’oeuvre; elle a la luxueuse précaution et la patience 
de placer de petits tuteurs, hauts de 25 à 50 centimètres, à 
chaque hampe pour empêcher les fruits de se salir en tou- 
chant la terre; par cet ingénieux moyen elle évite aussi les 
insectes et fait prendre aux fraises leur jolie teinte rouge. 

L’emplacement sur lequel sont plantés les fraisiers de 
M'"'' Lebrun peut avoir environ 4 mètres d’étendue. C’est un 
•petit massif qui excède de 10 à 12 centimètres le niveau des 
allées. Ce massif, soigné de la manière indiquée plus haut, 
suffit à la consommation annuelle de la famille. Ce procédé 
de culture n’est peut-être pas nouveau pour quelques per- 
sonnes qui s’occupent d’horticulture; mais, nous devons 
l’avouer, il nous a paru assez intéressant pour le mentionner 
dans ce recueil. 

M. Lebrun nous a assuré que les fraisiers ainsi traités par 
Lebrun appartenaient aux fraisiers des Alpes, dits quatre 
miso7is. Nous ne savons si le sol , la culture ou le climat 
tîhampenois agissent d’une manière plus puissante à Châlons 
que dans notre jardin d’Hanneucourt (Seine-et-Gise), mais il 
ust certain que le fraisier dont nous parlons nous a paru 
physiquement être une variété de celui des Alpes. Il a le 
feuillage plus large en apparence que celui cultivé par nous; 


JOURNAL 


les pédoncules plus longs, les hampes plus élevées et les 
ruits évidemment plus gros, eu égard à la saison, et ils nous 
ont semble aussi plus arrondis. A l’occasion, nous prierons 
M. Lebrun de vouloir bien nous en gratifier de quelques pieds 
pour les comparer avec les nôtres. 


Dans le jardin d’un cultivateur de Villeroy (Seine-et-Marne), 
nous avons eu l’occasion de voir une plantation naturelle de 
raisiers des quatre saisons à laquelle le propriétaire était 
totalement etranger. Pour un amateur et un observateur, elle 
n en est pas moins très-intéressante au point de vue horticole, 
et c est pour cette raison que nous en parlons dans cette 


Sans se douter le moins du monde du bon résultat qu’il 
Ignore et qu’il obtient cependant de sa plantation, le proprié- 
taire du jardin en question a établi au midi, au pied d’un 
mur dont le mortier est fait en terre franche, une planche 
de fraisiers des Alpes, dont les filets s’attachèrent depuis la 
ase U mur jusqu à la hauteur de SO centimètres, s’implan- 
tèrent et prospérèrent rapidement dans les interstices des 
pierres; de sorte que le mur, haut environ d’un mètre, pré- 
sentait jusqu’à la moitié un joli espalier de fraisiers. Ayant 
visite ce jardin au printemps 1850, nous constatâmes qu’il 
pouvait y avoir au moins quinze jours de précocité en faveur 
de la plantation murale. Les fruits de celle-ci étaient rouges 
et presque bons à manger, tandis que ceux de la pleine terre 
entraient a peine en fleur. Déjà on avait observé que des 
tuiles et des briques placées au pied des fraisiers accéléraient 
la végétation et la maturité de leurs fruits, et qu’en même 
temps elles se trouvaient préservées des insectes et qu’elles 
n étaient pas salies par la terre qui jaillit pendant les pluies. 

L un de nous a remarqué dans le potager de S. M. la reine 
d Angleterre, à Windsor, des fraisiers plantés au milieu de 
gros silex, dont la végétation était des plus luxuriantes. On 
attribue à ce dernier genre de plantation une grande préco- 
Cite sur les autres modes connus. 

Mon père, qui n’était pas le plus mauvais cultivateur de la 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 519 

contrée qu’il habitait , et auquel on accordait quelques con- 
naissances pratiques, même sur l’éducation des arbres frui- 
tiers, avait adopté une culture que l’on pourrait appeler per- 
manente, et dont nous nous trouvons assez bien en la suivant. 
Cette méthode, imaginée par ce bon père, par cet excellent 
homme de bien s’il en fut, consiste à planter un nombre pa- 
rallèle de rangées de fraisiers espacées de 45 à 50 centimè- 
tres entre elles. La première année de plantation on donne 
quelques binages entre tous les rangs et on laisse couvrir par 
les filets, le premier intervalle qui existe entre le premier et 
le deuxième rang, le troisième et le quatrième, et ainsi de 
suite, jusqu’à la fin. Le deuxième, le quatrième, etc., se trou- 
vent alors convertis en sentiers , qui servent pour la cueil- 
lette des fruits, pour les arrosements, etc. Les intervalles non 
couverts de fraisiers reçoivent, la seconde année, une fumure 
et un labour. A la fin de cette seconde année , on laisse cou- 
rir les filets sur ce sentier, et l’on supprime, en donnant une 
fumure et un labour, la partie comprise entre la première et 
la deuxième ligne, la troisième et la quatrième, etc., pour les 
convertir à leur tour en planche de fraisiers, comme on a fait 
la première année de plantation. De cette manière on alterne 
la culture des fraisiers et on les renouvelle annuellement. 
Nous avons suivi cette méthode pendant huit a dix ans sur 
le même sol, et toujours nous avons obtenu des fraises nom- 
breuses, magnifiques et de bonne qualité, trois choses essen- 
tielles en horticulture. 

Généralement, pour bien cultiver les fraisiers de la grosse 
et de la petite espèce, il faut apporter une grande sévérité 
dans la suppression impitoyable des filets ou stolons, et avoir 
le soin de ne laisser que ceux qui sont indispensables pour 
la multiplication de l’espèce. Cette suppression a pour but et 
pour résultat de gros et nombreux fruits sur la hampe. Les 
arrosements assez fréquents pendant les fortes chaleurs et les 
sécheresses des étés contribuent puissamment au développe- 
ment successif des fleurs et des fraises ; ces arrosements de- 
vront avoir lieu dans la soirée autant que possible. 


B20 


JOURNAL D’HORTÎCÜLTÜRE PRATIQUE. 

La plantation des fraisiers pent avoir Tien toute Tannée^ à 
quelques exceptions prés; cependant on devra choisir de 
préférence les mois de septembre, d’octobre et jusqu’à la mi- 
novembre. En plantant dans cette saison d’automne, on peut 
obtenir quelques fruits sur les grosses espèces l’année sui- 
vante. Si on ajourne ce travail au printemps suivant, c’est- 
à-dire dans les mois de mars, avril et mai, il n’y aura guère 
que 1 espèce des Alpes qui donnera des fruits à l’arrière- 
saison; les autres, excepté quelques pieds, ne fructifieront 
que 1 année suivante; les fraisiers doivent être en général 
plantés à la distance de 50 à 55 centimètres en tous sens. 

Les gelées printanières atteignent aussi les fraisiers dans 
leurs humbles retraites, et trop souvent elles nous privent 
de la première saison. Pour obvier à l’inconvénient des ge- 
lées ou pour atténuer leur effet désastreux , les cultivateurs 
des environs de Paris partent de chez eux avant la pointe du 
jour, et vont arroser leurs champs de fraisiers. Le bassinage 
le plus léger est suffisant pour arrêter le mal. 

Le fraisier n’est pas très-délicat sur le choix du terrain; 
oependant, comme toutes les plantes, il a sa terre de prédi- 
lection. Nous avons remarqué que la gadoue de Paris et des 
grandes villes communique à la fraise un goût assez désagréa- 
ble; elle lui enlève une partie de ses bonnes qualités qu’elle 
remplace par d’autres mauvaises. 

Les jardiniers ont aussi l’habitude de pailler les fraisiers 
pour entretenir la fraîcheur dans les planches et pour éviter 
que les fruits ne se salissent. A ce sujet nous leur recomman- 
derons de ne se servir que de paille propre, ou de fumier 
ayant servi aux couches à melons, ou provenant des meules à 
champignons. 

Dans un prochain article nous traiterons de la cülture 
forcée, et nous donnerons la liste des fraises auxquelles nous 
accordons la préférence pour la pleine terre et les primeurs 
Paris, le 24 décembre 1852. Bossm. 


.V iT' / 







JOURNAL 


D’HORTIClllTllRE PRATIQUE. 


PLANTS FIGURÉE DANS CE NUMÉRO. 

OXYLOBIUM OVALIFOLIÜB (Meisner). 

Synonymie : Gastrolobium 'pyramidale (Moore). 

Nous avons déjà indiqué aux pages 102 et 155 (numéros de 
juin et de juillet 1852) de ce journal les caractères spéci- 
fiques de cette belle Légumineuse australienne. La beauté de 
son feuillage , l’abondance de ses fleurs réunies en grappes 
axillaires, d’un orange vif, à étendard jaune orangé, orné 
d’une large raie d’un brun rougeâtre; enfin le mérite trans- 
cendant, pour un amateur, de n’exiger que quelques soins 
de culture aussi faciles à suivre que pour les Chorozema et 
les Kennedya, nous ont engagé à offrir à nos lecteurs une 
fidèle image de cette jolie plante. 

Culture. — Les Oxylobium et les Gastrolobium se plai- 
sent particulièrement dans un sol composé de terre de 
bruyère grossièrement tamisée, à laquelle on ajoute des 
morceaux de charbon de bois, des tessons de pots et du gros 
sable. V Oxylobium ovalifolium étant une plante d’une vé- 
gétation plus vigoureuse que la plupart des autres espèces ne 
le sont, semble exiger une addition d’un sixième ou d’un 
huitième de terre argileuse douce au compost que nous ve- 
nons d’indiquer. Au mois de février, ces plantes devront être 
placées dans une serre où la température moyenne soit élevée 
à 10 ou 12 degrés centigrades, afin de la faire pousser vi- 
goureusement jusqu’au mois de juillet. Vers cette époque on 
les sortira à l’air libre en les abritant provisoirement à l’om- 
bre de quelque arbre pour quelles puissent peu à peu se 

N® n. “ JANVIER 1855. 21 


522 JOURNAL 

faire aux rayons solaires; une fois endurcies, on les laissera 
dans le jardin jusqu’aux premières gelées. On rempote aussi 
souvent que les plantes l’exigent, tout en ayant bien soin 
que le dernier rempotage ne s’effectue pas dans la saison 
trop arriérée et à l’approche de la rentrée des pots dans la 
serre. 

L'araignée rouge et les thrips sont des ennemis très-dan- 
gereux pour les plantes et pour toutes les Légumineuses en 
général ; le moyen le plus efficace de se débarrasser de cette 
fatale engeance est de prendre isolément chaque plante in- 
festée, de la coucher et de la seringuer fortement avec de 
1 eau fraîche. Cette opération ne peut se faire dans la serre, 
car on risquerait qu’une partie des insectes chassés par l’eau 
froide ne se répandît sur les autres plantes. 

L'Oxylobium ovalifolium fleurit en août. 


Calenîïncr Ijorttrolc. 

(pour février.) 

jo terres chaudes. — Par Suite de la température anor- 
male que nous avons eue jusqu’à ce moment, les travaux 
intérieurs des serres chaudes n’ont eu pour objet que de 
conserver une chaleur moyenne de 12 à 13 degrés centi- 
grades, afin de ressuyer les plantes de l’excès d’humidité dont 
la présence pouvait être plus nuisible aux végétaux qu’un 
excès de froid sec, qui pouvait être combattu par une tem- 
pérature artificielle plus élevée. Une ventilation aussi fré- 
quente que possible, combinée alors avec une température 
de 16 à 20 degrés centigrades, devient urgente, car l’air 
extérieur est chargé d’humidité et pénètre de toutes parts 
dans les serres, attaque les jeunes pousses, enveloppe les 
plantes de ses influences morbides, et pourrait causer de 
grandes déceptions, si un amateur n’avait et la prudence et 


D’FÎOUTICULTÜRE PRATIQUE. 525 

rintelligence de se prémunir contre les écarts d’un hiver 
exceptionnel. Nous conseillons donc d’éviter toute surexcita- 
tion dans les plantes en général ; ainsi une température de 
iO à 12 degrés centigrades pendant la nuit, et de 15 à 
17 degrés centigrades pendant le jour, des arrosements très- 
modérés, seront les moyens les plus efficaces à employer 
pour prévenir une végétation trop hâtive. Cependant, comme 
déjà en février les rayons du soleil commencent à acquérir 
une certaine force, que les jours s’allongent sensiblement, 
que la température extérieure tend à augmenter (la moyenne 
normale du mois de février est à Bruxelles de -j- 5^,08 cen- 
tigrades, la moyenne du mois de janvier n’est que de-j-l^jOG), 
et que par conséquent sous ces diverses influences les plantes 
tendent à végéter, que surtout les Monocotylédonées (Orchi- 
dées, Aroïdées, Palmiers, Liliacées, etc.), par la nature même 
de leur croissance, ne peuvent, comme les Dicotylédonées (ar- 
brisseaux en général), souffrir de privation de chaleur et 
d’humidité pendant cette importante période de croissance, 
sans que la floraison ou même la santé de ces plantes ne 
soient compromises, il faut aider le développement des nou- 
velles pousses, en soumettant cette catégorie de plantes à 
une chaleur de 17 à 48 degrés centigrades, et à des serin- 
gages faits vers le^ 9 heures du matin. 

On rempote pendant ce mois les Gloxinia, Achimènes^ 
Gesneria, que l’on désire avoir de bonne heure en fleurs; à 
cet effet, on placera les pots dans une couche chaude, afin de 
faire hâter le développement des premières feuilles, puis on 
les habituera peu à peu à supporter la température d’une 
serre moins chaude et moins étouffée ; de telle sorte qu’en 
juin on pourra déjà jouir de la beauté des fleurs de ces bril- 
lantes plantes. 

Vers la mi-février on peut rempoter les Orchidées qui au- 
raient besoin de nouvelle terre; on aura soin, dans cette 
opération, de lacérer les racines le moins possible, surtout 
les nouvelles qu’émettent les pseudo-bulbes de l’an passé ; 
pour la plupart des espèces épiphytes cultivées en pots, un 


524 


JOURNAL 

mélange de fragments de terre de bruyère poreuse et bien 
fibreuse, coupés en morceaux d’un pouce cube, de pelits 
tessons de pots , de morceaux de charbon de bois et parfois 
pour certaines espèces indiennes de mousse hachée , est ce 
qui convient le mieux pour la culture de ces espèces; ce 
même mélange peut être employé pour les espèces cultivées 
en corbeille et en panier; une légère couche de mousse ou 
de spbagnum doit tapisser le fond de la corbeille. Les 
Anœctochilus y Cypripedium y Uropednim s’accommodent 
parfaitement d’une terre de bruyère légère, mélangée de 
mousse ou de sphagnum , pourvu que le fond du pot soit 
suffisamment drainé. — On aura soin de ne donner que 
très-peu d’eau pendant la première quinzaine qui suit le 
rempotage; une température plus élevée que d’habitude de- 
vient également nécessaire pour activer la formation de nou- 
velles racines. Bien que la multiplication des Orchidées 
puisse se faire à toute époque de l’année, les chances de 
réussite sont beaucoup plus certaines lorsque celte opération 
se fait au printemps (avril et mai) ; les blessures se cicatri- 
sent alors sans aucune peine; tandis qu’en hiver on risque 
beaucoup, en opérant la section des Orchidées, de voir les 
pseudo-bulbes fondre peu à peu, ou de n’obtenir que des 
pousses chétives et impropres à fleurir. 

On doit se hâter, pendant ce mois, de faire des boutures de 
Fuchsia y Ciiphea, Lantanciy Pentstemo7i et ChelonCy de 
Boiivardia (et Houstonia)^ de Gera^iium et de Pelarqo- 
munty de Salviüy d'HéliotropCy de Citronellcy etc., enfin de 
toutes les plantes frutescentes que l’on se propose de planter 
plus tard à l’air libre pour orner les jardins. 

Vers la fin du mois on sème la majeure partie des graines 
de serre chaude et de serre froide. 

^rres froiciets. — Les travaux se bornent à donner de 
l’air aussi souvent que le temps le permet, afin de chasser 
l’humidité dont l’action pourrait nuire à la floraison des 
Chorozemay Kennedyay Azaleay etc.; quelques fumigations 
de tabac deviennent également indispensables pour la bonne 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. ôTô 

venue des Cinerariüy des Calcsolarici , des PrÎMula y etc. 

Plusieurs plantes ornent de leurs fleurs la serre froide, 
telles cjue les Covraciy les Camelliciy les Jctsïïiins y les Pi- 
voines en arbre (forcées), plusieurs espèces à Acacia et 
tVEricay des CinéraireSy les Amaryllis aulica et regimCy le 
Daphné odoratay les Violettes de Parme y les Primula chi- 
nensis et fimhriatay le Fuchsia serratifolia y et plusieurs 
hybrides; tandis que dans la serre chaude et dans les sa- 
lons, l’amateur intelligent pourra se donner, avec quelques 
soins , la jouissance d’une foule de belles et jolies plantes 
fleuries, telles que Euphorbia jacquiniæfloray aux nom- 
breuses étoiles fulgurcntes; VEcheverria gihbifloray magni- 
fique plante grasse des rochers volcaniques de Mexico , à 
feuilles énormes et d’un vert glauque des plus remarqua- 
bles; les Gesneria elongatUy molliSy Schiedeanay Seamanniy 
charmantes plantes à longues corolles d’un rouge éclatant et 
toutes d’une culture facile; les Aloe obliquay viridiflora et 
plicatilis; VAllamanda neriifoliay aux cloches dorées, le 
Lopezia mhiiatay charmant sous-arbrisseau, se conviant de 
milliers de fleurs pourprées ; les Bégonia fuchsioideSy incar- 
nata (un des plus beaux ornements des salons); \e Mus- 
sœnda frondosay aux fleurs dorées et dont une division du 
calice s’élargit tellement en prenant une belle teinte blanche, 
qu’elle imprime à la plante un cachet singulièrement orne- 
mental et bizarre; le Ruellia vaî'ians (Eranthemuni nervo- 
sum)y aux fleurs d’un bleu azuré; le Centradenia roseciy 
aux panaches foliaires chargés de petites fleurs roses; le su- 
perbe Calla œthiopicay aux cornets odorants; enfin, ajoutant 
à cette liste de plantes d’une , culture facile, des Hyacinthes, 
des Tulipes duc de Toll, des Narcisses, des Lilas forcés, des 
Azalées, des Rosiers, des Muguets, la Spirea pruni folia à 
fleurs doubles, etc., et autres plantes que tout amateur peut 
se procurer en fleurs à peu de frais , on conviendra facile- 
ment avec nous que les serres chaudes et froides olfrent en 
février une série extrêmement variée, et qu’il serait bien 
difficile de réunir à une autre époque de l’année. 


JOURNAL 

Pleine terre et Jardin d’agrément, ^ Oll doit VerS la fin 
de février tailler les Rosiers, supprimer les branches trop 
rapprochées, en un mot, s’attacher à leur donner une forme 
agréable à l’œil ; cependant, les Rosiers pimprenelles dont la 
nature est de donner des fleurs à l’extrémité des rameaux, ne 
peuvent être traités de la même façon que les autres ; on se 
bornera donc à les débarrasser du bois mort et à les purger 
des nids de chenilles. 

On rempote les Auricules en évitant de leur donner trop 
d eau pendant les premiers jours qui suivront cette opéra- 
tion ; pour certaines variétés très-précieuses, il serait même 
pi udent de les placer pendant quelque temps dans une bâche 
fermée et légèrement chaude, afin d’activer l’émission de 
nouvelles racines. 

Les OEillets cultivés en pots demandent beaucoup d’air, 
mais les arrosements ne doivent leur être accordés qu’avec 
beaucoup de parcimonie. 

On aura soin d assujettir les coulants Pensées au moyen 
de petites fourches en bois. 

Si le temps le permet, on peut multiplier la plus grande 
partie des plantes de pleine terre par le moyen usité de la 
séparation des touffes. 

On sème les Mélèzes d’Europe et d’Amérique, les Érables 
(Acer platanoîdes et psendo-platanus) , le Liriodendnim 
(Tulipier), le Phyllirea, les Pins pignon et cembro, les 
Chênes, le Cornus florida, les Noyers d’Amérique, les Châ- 
taigmers, etc., et toutes les graines forestières d’une végéta- 
tion lente et que la belle saison doit faire développer. 

On sème dans les bâches ou en serre du Réséda, pour en 
avoir de bonne heure dans le jardin; on peut semer des 
Calcéolatres sous châssis et en terrines bien drainées et 
rem|dies de terre de bruyère sablonneuse, on les repiquera 
aussitôt qu elles auront deux feuilles, pour les rempoter en 
mars ou avril dans des pots de 10 à 42 centimètres de 
diamètre. Ces semis, quoique un peu tardifs, selon nous, 
fleuriront néanmoins avec à peu près autant de vigueur que 


527 


D'HORTICULTURE PRATIQUE, 
les semis exécutés en automne; ils sont donc avantageux 
pour les amateurs qui n’ont que peu de place à leur dispo- 
sition. 

On termine la taille des arbres à pépins, des Vignes, de^ 
Groseilliers et des Abricotiers. On redresse les arbres, on 
laboure les pépinières. C’est en février que commencent les 
travaux les plus importants, aussi est-il indispensable au 
jardinier de profiter de tout moment opportun pour tra- 
vailler dans le jardin et dans la pépinière. 

On peut semer vers la fin du mois, si le temps est favora- 
ble, dans des plates-bandes exposées au midi ou au levant, 
des Pois Michaux, des Épinards, du Persil, du Cerfeuil, de 
X Oseille, des Poireaux, de la Cihotde, des Carottes, divers 
Choux de Milan et pommés. On peut semer à toute exposi- 
tion des Fèves de marais; on peut également semer de 1 Oi- 
gnon dans les terres légères , tandis qu il est plus prudent 
d’attendre jusqu’en mars pour le semer dans des terrains 
forts. 

Les travaux à exécuter dans les couches et bâches à légumes 
consistent principalement à bien entretenir leur chaleur au 
moyen de réchauds de fumier; les paillassons sont encore d une 
utilité incontestable pendant ce mois. On sème des Choux- 
fleurs sous cloche pour les repiquer trois semaines après 
sur une autre couche; ce semis donnera ses produits en juin 
et juillet. 

On plante définitivement sous châssis les Melons et Con- 
combres semés en janvier. 

On sème sur couche le Piment, V Aubergine , la Tomate, 
des Radis, de la Chicorée frisée, etc. On multiplie le Chou 
marin {Crambe maritima) par boutures de racines, que 
l’on plante en pot et que l’on place sous châssis; vers la fin 
du mois on recouvre chaque plante de Crambé d un pot 
renversé, de manière à la soustraire de l’action de la lumière, 
les pousses blanchissent et forment alors un excellent lé- 
gume très-estimé en Angleterre. Ce sera aussi le moment de 
tenter quelques expériences analogues à celles usitées poui 


328 JOURNAL 

le Crambé, pour tacher d obtenir le hliinchlnient et surtout 
le bon goût d’une certaine quantité de plantes vivaces {Eryn- 
gium, Heracleum, etc.), expériences faciles à faire et pour 
l’importance desquelles nous prions nos lecteurs de bien 
vouloir jeter un coup d’œil sur la note du professeur Lecoq, 
de Clermont, insérée dans le n» 3, 1852, page 83 du présent 
Journal. 

^ortifulture étrangère. 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

1“ serai: chaude. 

ORCHIDÉES. 

i.æiiop.<iis œominsensis (Lindley), dans Paxton Flower Gar- 
dcM, janvier 1853. — Synonymie : Cattleya Domingensis 
(Lindley), Ge7i. et Sp. Orchid., page 118; Brouqtonia 
lüacina (Henfrey), m Gardetter’s Magazine of Botany. 

M. Lindley avait d’abord rapporté cette belle Orchidée au 
genre Cattleya dont elle ne diflere que par ses fleurs mem- 
braneuses et par les veines barbues du labelle. On la confon- 
drait à la première vue avec certains Lœlia, et c’est sans 
doute à cause de cette ressemblance que l’illustre botaniste 
anglais a composé le nom de ce nouveau genre Læliopsis : 
œil ou apparence de Lœlia; genre non-seulement extrême- 
ment rapproché des Cattleya ainsi que nous venons de le 
dire, mais encore des genres Broughtonia et Epidendrum; 
il diffère des Lœlia parce qu’il n’offre que quatre masses pol- 
léniques. 

Le Læliopsis Domingensis présente des pseudo-bulbes 
hauts de 4 ou 5 centimètres, portant deux feuilles courtes, 
oblongues, coriaces, obtuses; scape grêle, violet, nu, sur- 
monté d’environ huit fleurs. Labelle bilobé à divisions den- 
telées, ondulées, recourbées, à veines centrales barbues; 


529 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

j 3 étales et sépales presque égaux, peu étalés, d’un beau violet 
rosé ; labelle d’un rose carminé, intérieurement plus clair et 
veiné de jaune. 

Cette espèce, décrite depuis très-longtemps, croît sur les 
arbres de l’île de Saint-Domingue. Son introduction dans les 
serres d’Angleterre est de date très-récente; elle mérited’ètre 
signalée à l’attention des orcliidophiles du continent. 

Pendant sa période de végétation , cette espèce exige une 
forte somme de chaleur et d’humidité, puis un repos ab- 
solu. 

chlorantha (HoOKER), dans Bot. Mü^üziu&j 

pl. 4682. 

Tous les Sohralia connus jusqu’à ce jour offraient des 
fleurs roses, pourprées ou blanches. Voici que de la pro- 
vince de Para au Brésil arrive en Angleterre une belle es- 
pèce à fleurs jaunes; les feuilles inférieures du Sohralia 
chlorantha sont grandes, les supérieures plus petites, les 
unes et les autres sont d’un vert foncé, oblongues, un peu 
aiguës, charnues, subcoriaces. La fleur est terminale, grande, 
sessile, courbée, d’un jaune de soufre uniforme; sépales et 
pétales pareils, msurant 4 pouces de longueur; labelle 
dressé, grand, plus long que le périanthe; ondulé et d’un 
jaune pâle de soufre (i). 

Cette intéressante Orchidée terrestre a fleuri au mois de 
juin dernier dans les serres de MM. Lucombe, Pince et com- 
pagnie, d’Exeter. 

Plialæiiopsiis interniedia (LiNDLEy), PaxtOU Fl, GardcU, 
Miscellanées, janvier 1855. 

Citer le nom de Phalænopsis, c’est évoquer chez l’orchi- 
dophile le sentiment d’une des plus gracieuses créations 


(1) Nous remarquons dans le catalogue (de 1852) de M. J. Linden, de 
Oruxelles, que sa riche collection d’Orchidées comprend deux espèces de 
Sohralia à fleurs jaunes : Sohralia auraniiaca et Sohralia luiea; ce qui 
porterait à trois le chiffre des espèces de ce coloris exceptionnel dans les 
Sohralia, 


ôôO 


JOURNAL 

dans cette belle, intéressante et bizarre famille des Orchi- 
dées ; la grandeur des fleurs, la délicatesse de leur coloris, 
la légèreté de leurs formes: papillons végétaux mille fois plus 
gracieux" que les phalènes auxquelles ces fleurs ont été com- 
parées, se balançant à l’extrémité d’une longue hampe; ajou- 
tez à ces mérites floraux celui d’un feuillage luisant, et celui 
non moins grand d’être d’une culture facile, et l’on sera peu 
étonné de ce que ce beau genre, natif des grandes Indes, ait 
été accueilli et recherché par tous les amateurs assez riches 
pour se le procurer. 

Le Phalœnopsis intermedia est proche parent des Plia- 
lœnopsis amabilis et rosea : du premier, il présente le feuil- 
lage et les appendices ou cirrhes au labelle ; du second, il 
offre le coloris du labelle, les pétales aigus et la forme parti- 
culière du lobe central du labelle; aussi le docteur Lindley 
croit qu il n est pas improbable que cette belle plante ne soit 
un hybride naturel entre les deux espèces dont elle n’est en 
tout cas qu’un lien intermédiaire; les fleurs, plus petites que 
dans le Phalœnopsis amabilis, sont plus grandes que dans 
le Phalœnopsis rosea. Les sépales sont d’un blanc pur, con- 
caves, oblongs aigus. Les pétales sont plus larges, en 
lorme de losange , aigus , également d’un blanc pur, mais à 
base légèrement striée ou mouchetée de pourpre rosé. La- 
belle trilobé; divisions latérales dressées, violettes avec 
quelques points cramoisis; division centrale plus grande, 
ovale, d’un cramoisi foncé, le sommet ou pointe séparé en 
deux cirrhes assez courts; la crête vers la jonction des lobes 
est déprimée au centre, d’un jaune foncé pointillé de cra- 
moisi. 

Le diamètre approximatif des fleurs est de 6 à 7 centi- 
mètres. 

Cette espèce a été introduite en Angleterre par les célèbres 
horticulteurs d’Exeter, MM. Veitch et compagnie. 

Même culture que celle des mires Phalœnopsis, des Vanda 
et des Aerides, en paniers suspendus dans une serre humide 
et chaude : on a remarqué que ces Orchidées épiphytes de 


551 


D’HORTICULÏÜUE PRATIQUE. 

Bornéo, etc., se plaisent très-bien sur des morceaux de liège 
ou de tourbe compacte, tenus constamment humides. On 
évite la mousse qui retient trop longtemps rhumidité et qui 
pourrait servir d’abri aux cloportes, ennemis mortels des ra- 
cines épaisses de ces belles Orchidées. 

PLANTES DE SERRE CHAUDE. 

Hoya frateraa (Blume), fig. dans Bot. Mag., pl. 4684. — 
Famille des Asclépiadées. 

Très-belle et très-distincte espèce de Hoija introduite chez 
MM. Veitch, d’Exeter, par le collecteur Lobb. Quelques-unes 
de ses lèuilles ont jusqu’à un pied de longueur; elles sont, 
en outre, remarquables par leur épaisseur et leur coriacité. 
Les fleurs sont très-apparentes, d’un jaune pâle connu sous 
le nom de couleur de buffle; le centre est rehaussé par cinq 
taches rayonnant vers les sinus ; de la couronne ou nectaire 
suinte une liqueur visqueuse, sorte de miel qui communique 
aux fleurs et à tout l’ombelle une belle teinte brunâtre et lui- 
sante. 

M. Blume, à qui l’on en doit la première découverte, lors 
de son voyage botanique à l’île de Java, a imposé le nom de 
fraterna à cette espèce de Hoya par suite de ses affinités avec 
le Hoya coriacea, dont elle diffère suffisamment. 

Culture des autres espèces de Hoya, 

HedychîaiBîi fflavescetis (LODDIGES), Bot, CabiflOt. ^yw. . 

Hedychiimi Roxhiirghii (Sieboldt). 

Les Hedychiimi ne sont pas aussi généralement admis 
dans les serres qu’ils devraient l’être; nous ne savons trop 
à quelles causes attribuer ce fâcheux oubli; car, certes, il 
est peu de plantes qui soient d’une culture plus facile et 
d’une floraison plus brillante; témoin ce superbe Hedychium 
Gardneriamimy dont l’épi floral, mesurant jusqu’à 48 pouces 
de hauteur et 7 pouces de diamètre, est composé de plusieurs 
grandes fleurs jaune doré à long filet staminal pourpré, et 
émettant une odeur des plus suaves. Nous pensons que 
l’abandon dans lequel on a laissé ces plantes ornementales 


JOURNAL 

tient à ce qu’elles sont généralement mal cultivées ou relé- 
guées dans des serres sèches ou pas assez chaudes. Les //e- 
dychium sont des plantes essentiellement tropicales, se plai- 
sant dans les endroits humides et abrités des vents : il leur 
laut donc une serre très-chaude et très-humide pendant leur 
période végétative, c’est-à-dire depuis la fin de février jus- 
qu’au mois de juillet, époque à laquelle ces plantes fleuris- 
sent; après leur floraison on pourra diminuer peu à peu les 
arrosements, de manière à ce qu’elles restent comparative- 
ment sèches pendant la période de repos. Un mélange de 
terre de bruyère, de terre argileuse et de gros sable est ce 
qui leur convient le mieux; elles exigent des pots assez larges 
et assez profonds ; enfin, une exposition plutôt ombragée que 
trop éclairée. 

Vlledychnim flavescem atteint une taille de 5 à 4 pieds 
de haut; les feuilles ont environ 15 pouces de longueur sur 
5 de largeur; 1 épi floral a 1 pied de hauteur, et se compose 
de cinq fleurs mesurant 4 pouces en diamètre; les trois di- 
visions externes du périanthe sont étroites, linéaires et re- 
courbées; des trois divisions internes, l’une, que l’on pour- 
rait comparer à un labelle, est onguiculée, profondément 
divisée en deux parties semi-ovales; les deux autres divi- 
sions latérales sont onguiculées, spatulées, acuminées, lé- 
gèrement dentelées , toutes d’un jaune pâle; le filet est d’un 
bel orange brillant; les fleurs naissent en septembre, émet- 
tent une odeur très-agréable et toute particulière que l’on 
appelle épicée^ il est fâcheux qu’elles ne soient que d’assez 
courte durée. 

Nous conseillons à nos lecteurs, afin de jouir plus long- 
temps de la floraison, de placer les Hedychnim, lorsqu’ils 
sont prêts à fleurir, dans une serre tempérée et un peu sèche. 
j>^I»athodca (rampajiaiSata ( PalISOT DE BeAüVOIS ) , Flove 
d Oware et de Bénin. ■— Syn. : Spathodèa Udipifei^a 
(Don). Famille des Bignoniacées. 

Nous trouvons dans le Paxton Flower Garden (numéro de 
janvier 4855) un fort bon dessin de cette splendide espèce, 


D’HORTlCULTUnE PRATIQUE. 535 

fait d’après un exemplaire ayant très-bien fleuri dans les 
serres de ce noble patron de l’horticulture, le duc de Devon- 
shire. 

Le Spathodea campantilata est un arbre de moyenne 
grandeur, à feuilles alternes, inégalement pinnées, à folioles 
lancéolées, entières. Grappe terminale sub-ramifiée, compo- 
sée de six ou sept fleurs; calice à veines longitudinales, ve- 
loutées, â pointes arquées; corolle campanulée , lisse, 
épaisse, d’un orange de feu, intérieurement jaune et lignée 
d’orange foncé; fdets jaunes; anthères brunes. Chaque fleur 
■mesure 4 pouces de diamètre. 

Ce Spathodea, originaire de l’Afrique tropicale, est déjà 
répandu dans beaucoup de collections de plantes de serre 
ehaude, et nous croyons même l’avoir vu en fleurs, en 1848, 
au Jardin botanique de Bruxelles; cet exemplaire n’avait pas 
plus de 3 à 4 pieds de hauteur. 

2® SERRES TEMPÉRiJE ET FROIDE. 

Taccinium erythriniiiii pl. 4,688). 

— Famille des Éricacées. 

Ce joli VacciniiiM a été introduit de Java, par MM. Roi- 
lisson, horticulteurs à Tootîng, près de Londres; il forme 
un bel arbrisseau à feuilles persistantes, épaisses, ovales, 
longues d’un pouce et demi, et se charge de nombreuses 
grappes terminales , retombantes et composées d une dou- 
zaine de fleurs longues d’un demi-pouce et d’un rouge corail 
foncé. Les tiges de ce Vaccinium sont rouges; enfin, il pos- 
sède encore un grand mérite, celui de rester petit (un pied 
et demi de haut), et de se ramifier de manière à former un 
élégant buisson toujours vert. 

5® PLEINE TERRE* 

Itosa Fortuneana (LiNDLEY), OU RoSC 

Chinois. 

Les opinions ont été et sont peut-être encore très-divisées 
sur le mérite de cette Rose introduite de la Chine par le col- 




JOURNAL 

lecteur Fortune. Cependant, l’on a compris que son mode 
de culture devait être le même que celui adopté pour les 
Rosiers Banks et la Rose jaune de Perse, et non la méthode 
suivie généralement pour les Rosiers remontants. Ainsi, au 
lieu de tailler court les rameaux, ce qui aurait pour résul- 
tat de détruire les boulons à fleurs , on doit se contenter de 
ne retrancher que les branches superflues^ traitée de cette 
façon , la Rose jaune de Fortune produira un grand nombre 
de belles fleurs à fond d’un jaune fdncé, rappelant la cou- 
leur de la gomme-gutte; ce fond jaune est rehaussé par une 
teinte légère laquée ; couleurs se mariant harmonieusement 
ensemble, de manière à produire un coloris des plus remar- 
quables et en même temps des plus attrayants. 

Cette belle Rose est très-rustique, et pousse avec beaucoup 
de vigueur; elle deviendra plus tard un ornement précieux 
pour les murs des cbàteaux, les espaliers, pour garnir des 
tonnelles et des berceaux. De même que la généralité des 
Rosiers, celui-ci exige un sol riche. 

i.iiiam canndense (LiNNÉ), variété Occidentale. 

Ce Lis, découvert en Californie, a fleuri dans les jardins de 
la Société d’horticulture de Londres. Les fleurs sont plus 
grandes que celles du type, d’un orange foncé ressemblant 
beaucoup au Lis Martagon, à taches rouges et à nombreuses 
macules d’un beau brun rouge; les étamines ne sont nulle- 
ment réunies par la base; les feuilles sont longues et par 
verticilles de dix; dans le Canadense ordinaire le verticille 
n’olfre que cinq feuilles. C’est une variété très-remarquable 
et de beaucoup d’eflet. 

Chrj^santhcmcs noiivcanx à petites fleurs {Horticulteur 
provençal, novembre 18S2). 

M. Ferrand, directeur des cultures du jardin d’expérimen- 
tation de V Horticulteur provençal, a obtenu cette année une 
vingtaine de variétés très-remarquables; nous devons même 
faire observer à cet égard que ce choix a été fait entre environ 
8,000 plantes repiquées dont les produits ont été générale- 


D’IIOUTICÜLÏÜRE PRATIQUE. 551) 

ment heureux. Ce triage, borné à vingt nouveautés, est une 
garantie de la sévérité avec laquelle il a été fait 5 nous cite- 
rons parmi ces variétés les suivantes : 

Mademoiselle Thérèse Allihert, pétales fimbriés, fond 
blanc largement bordé de rose très-vif, centre carmin re- 
haussé de jaune ; premier ordre. 

Vesta, à fleurs de matricaire très-pleines, blanc très-pur, 
plante très-naine, de grand mérite pour les bouquetières> 

Galathée, fleurs de 2 centimètres de diamètre, forme par- 
faite, fond blanc carné, bordé de rose vif perfection. 

Mademoiselle Félicie Âllibe7't, fleurs de ù centimètres et 
demi, cramoisi clair, pointé blanc; magnifique et première 
variété de ce genre. 

Cléobis, forme parfaite, rose carminé très-frais, centre 
blanc, de premier ordre, etc. 

Sur la demande de l’administration de la Société d’horti- 
culture de Marseille, ces gains ainsi que les nouveautés obte- 
nues parmi les Pélargoniiims dits de fantaisie, les Verveines 
et les Héliotropes par M. Ferrand, ne seront plus livrés à des 
horticulteurs étrangers, mais seront désormais édités à Mar- 
seille. 

Verveines, Le numéro de décembre de V Horticulteur 'pro- 
vençal huit nouvelles variétés de Verveines obtenues de 
semis parM. F. Ferrand. Nous avons remarqué fleurs 
d’un beau violet , centre noir , superbe et d un coloris nou- 
veau ; Geoffre, fleurs moyennes, violet clair, centre 

noir, œil blanc, coloris nouveau. 

Rubus japonîcais (Veitch). — Famille des Rosacées. 

Ce Framboisier forme un arbrisseau dressé, sans épines, 
très-glabre, à feuilles simples cordées, palmées, doublement 
serrulées , donnant à chaque branche deux ou trois fleurs 
terminales à pédoncules et calices glanduleux et tomen- 
teux. 

Le mérite de ce Rubus consiste principalement dans la 
beauté de ses feuilles, d’un vert brillant et aussi grandes 


336 JOURNAL 

qtie celles du Sycomore ; les fleurs sont insignifiantes, blan- 
ches; des fruits ou framboises d’un jaune magnifique et d’un 
goût très-agréable leur succèdent. 

Nous croyons devoir appeler l’attention des horticulteurs 
sur ce nouveau Framboisier, en ce qu’il pourra servir de 
type à une race dépourvue d’aiguillons. Il a été introduit 
en Angleterre par M. Lobb , qui l’a trouvé cultivé dans le 
Jardin botanique de Buitenzorg à Java , où il aurait été in- 
troduit du Japon. 

Saivia iitans (Bentham), var. Pkctratithi folia. 

Cette très-jolie Sauge, originaire des montagnes de l’Hiraa- 
laya, paraît devoir supporter en pleine terre sans difficulté 
les froids de nos climats; elle se couvre de fleurs violettes et 
blanches. 

Fraisier Fox des Qiiatre-S^lsons (YsABEAU), dans la Revue 
horticole, ilj janvier 1853 . 

Un grand semeur de Fraisiers, M. Fox, de Lyon, vient 
d'obtenir de ses semis de 1849 un gain fort remarquable. 
C’est une nouvelle variété des Quatre-Saisons qui tient beau- 
coup du Fraisier du Chili par le feuillage; ses fruits sont 
abondants , savoureux et d’un volume qui laisse bien loin 
derrière eux tous les produits de ses congénères les plus 
fertiles. A l’époque de maturité, les fruits sont d’un brun 
foncé; leur forme générale est celle d’un ovo'ide, et la hampe, 
quoique très-forte, s’incline légèrement sous le poids de sa 
riche fécondité. Il est à espérer que ce nouveau Fraisier sera 
décidément une variété remontante; c’est ce que le temps 
seul pourra décider. 




D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


357 


Ülisfcllances. 

ORCHIDÉES. 

(sixième article,) 

GENRE STANHOPEA. 

N» 5. * staiihopea BnceiMiaias (Lindley), dans Généra and 
specîes, n“ 2, page 137 (1), et figuré dans Bot. Register, 

■ 1843, t. 24. — Syn. ; Anguloa grandiflora (Humboldt et 
Bonpland). 

Espèce à bractées presque égales à l’ovaire; hypochilium 
onguiculé en forme de bateau longuement étroit a la base, 
sans corne intérieurement glanduleux, caréné sur chaque 
bord ; mesochilium à deux cornes, charnu, sillonné ; epichi- 
/fwjMSub-arrondi, ovoïde, se terminant en pointe, entier, plus 
court que le mesochilium; cornes grêles, lisses, plus courtes 
que V epichiliuni ; colonne très-étroite à la base, ailée. 

La feuille de cette espèce est longue d’environ \ pied, se 
rétrécissant en un long pétiole; elle offre peu de plis. Fleurs 
à odeur très-agréable, de la grandeur de celles du Slanhopea 
oculata; sépales, pétales et hypochilium d’un jaune clair; 
labelle d’un Jaune foncé; le tout, à l’exception de Yhypochi- 
lium, est parsemé de points et de petites macules pourprées ; 
Yepichilium et la colonne sont particulièrement chargés de 
points cramoisis. 

Elle diffère de la Stanhopea oculata à laquelle elle ressem- 
ble beaucoup, par ses ovaires beaucoup plus courts et par 
son hypochilium allongé, étroit et en forme de nacelle. 

La variété Guttata a ses sépales, pétales, hypochilium, de 
couleur abricot foncé ; Vhypochilium est orné de quatre ma- 
cules brunes, et chaque pétale en présente aussi quatre. 

Cette espèce croît sur les vieux arbres des versants occi- 


(i) Nous indiquerons par LO. que l’espèce a été décrite déjà par M. Lind- 
ley dans son Généra and species of Orchkîeous plants, 1850. 

11 . — JANVIER îeS3. 


^"^^8 JOURNAL 

dentaux des Andes de Quito, près de Tumbez, Santa- 
Rosa, etc., au Pérou (Humboldt et Bonpland); elle a été 
trouvée par M. Hartweg dans les forêts de Pacha, à environ 
6,000 pieds d’altitude en montant de Guayaquil à Loxa. 

§ II. lyAXIFLOnA. 

Espèces à mesochilium comu; epichilium entier, et à brac- 
tées beaucoup plus courtes que l’ovaire. — Épi lâche. 

N® 4. * ^taiihopeiiL ociiiata, LO, 5, et figuré dans Bot. 
Register, pl. 1800. 

Espèce à bractées longuement acuminées, deux fois plus 
courtes que l’ovaire; hypochilium onguiculé, allongé, en 
forme de nacelle à base sans corne, lisse à l’intérieur, bica- 
réné à l’extérieur; mesochilium à deux cornes, charnu, ou- 
vertement sillonné et mutique; épichilium ové entier; cornes 
semi-lisses, ascendantes, aiguës; colonne largement ailée. 

Les fleurs sont généralement de couleur citron ou jaune 
pâle, à sépales marqués d’un grand nombre de points lilas; 
les pétales sont moins marqués; Vhypochilium se distingue 
par un œil d’un jaune foncé, et par deux, quelquefois par 
quatre larges macules brunes disposées sur les côtés de 
Vhypochilium. Cette espèce se distingue du Stanhopea 
Wardii par Vhypochilium qui est comme nous avons dit 
extrêmement allongé, de telle sorte qu’il est onguiculé; ü 
diffère du Stanhopea Bucephalus en ce que Vhypochilium 
de cette dernière espèce présente une longue ouverture 
étroite et des ovaires courts. 

On trouve dans les serres un grand nombre de variétés de 
Stanhopea oculata, différant entre elles par la couleur et par 
les maculures du labelle. 

Le Stanhopea Lindleyi de Zuccarini est considéré par 
M. Lindley comme une simple variété de Stanhopea oculata^ 
variété Lindleyi; elle se distingue par ses fleurs de couleur 
lie de vin; elle est peu tachetée. 

La variété Barkeriana est très-belle; les sépales, 

les pétales et la colonne sont couverts de nombreuses bande- 


559 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

lettes pourprées, lesquelles, lorsque la fleur commence à se 
faner, semblent se réunir comme si leur matière colorante 
se dissolvait, de telle sorte que la fleur prend une teinte gé- 
nérale lie de vin. 


CLASSIFICATION DES MEILLEURES VARIÉTÉS 

DE PÊCHES CULTIVÉES. 

Le seul but que je me propose en faisant paraître cette 
classification, qui est bien loin d etre nouvelle, est de la ren- 
dre aussi vulgaire que possible, afin que les amateurs sa- 
chent jusqu’à quel point ils sont certains de leurs acquisi- 
tions chez nos marchands, et quelles sont les variétés les 
plus convenables au climat de la Belgique. 

La clef de cette classification est fondée sur quelques ca- 
ractères faciles à vérifier (4). 

Si le fruit est recouvert de duvet ou non. 


(1) I. — Pêches duveteuses à chair quittant le noyau. 
1° A grandes fleurs. 


t A glandes globuleuses. | 
“ff A glandes réniformes. 


a. A fleurs frisées. 


! 1 . A fleurs roses. 


f A petits fruits. 


6. A fleurs non frisées. 


2. A fleurs blanches. 


A gros fruits. 


tft A glandes nulles. 




a. A moelle blanche. 
A moelle noirâtre. 




A fleurs rose très-tendre. 
. A fleurs rose foncé. 


2® A fleurs moyennes, 
f A glandes globuleuses. 

tt A glandes réniformes.f^ ^ pelils fruits. 

° (6, A gros fruits, 

ttt A glandes nulles. 

3® A petites fleurs. 

II. — Pêches duveteuses à chair adhérente au noyau. 
1® A grandes fleurs; 2® à petites fleurs. 

III. — • Pêches à peau lisse à chair quittant le noyau. 
i® A grandes fleurs; 2® à petites fleurs. 

IV. — Pêches à peau lisse à chair adhérente au noyau. 
A grandes fleurs. 


JOURNAL 

Si la chair quitte facilement ou non le noyau. 

Sur la grandeur de la fleur. 

Sur la présence ou 1 absence de glandes qui accompagnent 
le pétiole. 

Sur les formes de ces glandes, qui peuvent être soit glo- 
buleuses, soit réniformes. 

J’ai consulté, pour la rédaction de cet article, divers ou- 
vrages. Je citerai en première ligne le Bon Jardinier , 
1"'® partie, pag. 256 à 262, où se trouve la classification 
des pêchers par M. Decaisne. 

Les Yariétés de pêchers y sont classées dans douze divisions. 

Dans mon travail, j ai ajouté quelques nouvelles divisions 
dans le but de le rendre aussi facile que possible, afin que 
l’on puisse arriver plus directement à reconnaître telle ou 
telle variété dont on cherche le nom. 

Ainsi , dans la première subdivision , j’ai séparé la Mi-- 
gfionne frisée des autres Mignonnes, à cause de sa fleur qui 
est toute frisée, tandis que les autres ont leurs fleurs parfai- 
tement bien développées. 

Ensuite, j ai fait une deuxieme division selon la couleur de 
la fleur; puis une troisième sur la grosseur du fruit. 

Dans la troisième division, j’ai établi deux divisions; 

sur la couleur de la moelle; 2® sur la couleur de la fleur, 
qui est rose tendre ou rose foncé. 

Dans la seconde subdivision, la différence dans la gros- 
seur des fruits donne lieu à établir deux nouvelles divisions. 

J’ai aussi puisé de très-bons renseignements dans l’ouvrage 
de M. Lepère. 

Il est de mon devoir de citer ici Fintéressant article de 
M. Poiteau, qui a paru dans les Anfiales de la Société d’hor- 
ticulture de Paris et centrale de France (numéro de novem- 
bre J 852). Le savant professeur d’horticulture, dans sa 
46e leçon , a reproduit tous les caractères anciens et nou- 
veaux sur les pêchers , et parlé longuement de l’utilité 
qu offriraient les catalogues des marchands si leurs pêchers 
étaient divisés par classes. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. Ui 

L PÊCHES DUVETEUSES A CHAtR QUÏT^ANT LE NOYAU. 

i"" GRANDES FLEURS. 

j- Glandes globideuses. 

a. FLEURS FRISÉES. 

1. Pêche lîligiioBiiie frisée, — Fleiirs tellement frisées et 
contournées, qu’à une certaine distance on a de la peine à 
reconnaître l’arbre en fleurs pour un Pêcher ; fruit de 
moyenne grosseur. Mûrit fin d’août. 

b. FLEURS NON FRISÉES. 

§ 1. — Pleurs roses.— Petits fruits. 

2. Avaist-Pêche rouge, Pêche de Troyes. — Pruit petit, 

arrondi, avec un petit mamelon, teint de rouge vif du coté 
du soleil, jaune clair du côté opposé. Chair blanche très- 
fondante, de goût sucré et musqué; feuilles longues, poin- 
tues et un peu foncées. Cette variété mûrit vers la mi-août. 

5. pêche JSligBionne hiltlve. — Fruits variables de forme, 
cependant le plus souvent ronds, divisés longitudinalement 
par un sillon peu profond, se terminant au sommet par un 
mamelon. Peau mince, d’un beau rouge foncé du côté du 
soleil, et d’un jaune faible et pointillé de rouge du côté op- 
posé. Chair fine et blanche, à peine veinée de rouge près du 
noyau, dont elle se détache facilement; à eau abondante, 
sucrée et vineuse. Sa maturité arrive, selon les expositions, 
du 20 juillet au août. 

Fleurs roses. — Gros fruits. 

4. Villeuse de Proiiientîii. — Très-grosse variété de la 
bonne Mignonne, d’un rouge très-foncé dans presque toute la 
surface. Mûrit au milieu d’août. 

5. Belle Bausse. — Arbre vigoureux, qui paraît être une 
grosse Mignonne perfectionnée par la culture, et qui porte 
le nom d’un cultivateur de Montreuil auquel cette améliora- 
tion est due. Le fruit est d’un jaune verdâtre, finement poin- 
tillé de pourpre et couvert de pourpre foncé du côté du so- 
leil; le duvet est blanc; la chair fondante, parfumée, de bon 


^^2 JOURNAL 

goût. Elle mûrit dans la première quinzaine de septembre. 

6. «rosse mignonne. — L’arbre ressemble assez à celui 
de la Mignonne hâtive. Les feuilles ont une dentelure plus 
grande. Fruit gros, arrondi, aplati et même creusé au som- 
met par un large sillon qui le divise en deux lobes. La peau, 
très-fine, couverte d’un duvet très-fin, est d’un vqrt clair ti- 
rant sur le jaune , très-finement tiquetée de petits points 
rouges. Le soleil teint l’autre côté d’un rouge très-foncé. La 
chair, fine , fondante, délicate, blanche, marbrée de rouge 
vif près du noyau, est pleine d’une eau sucrée, vineuse et 
relevée. C est un excellent fruit; l’époque de sa maturité est 
la mi-septembre. 


§ 2. — Fleurs blanches. 

7. Pêche à fleurs blanches. — Variété américaine; fruit 
blanc d’assez bonne qualité. Maturité pendant la première 
quinzaine de septembre. 

f-}- Glandes réniformes. 

8. Pourprée hâtive, la Vineuse. — Fleurs bien Ouvertes 
plus vives que celles de la grosse Mignonne. Le fruit est gros, 
très-vivement coloré de rouge du côté du soleil. Chair très- 
tine, relevée, vineuse, sujette en certaines années à devenir 
cotonneuse. 

9. Pêche abrteotée {Admirable jaune, Grosse jaune, Pèche 
de Burai, Pêche d’orange).~Vvmls très-gros, jaunes en de- 
hors et en dedans avant la maturité, ensuite lavés d’un peu 
de rouge, tant inférieurement qu’exlérieurement du côté du 
soleil. La chair, ferme, quelquefois un peu pâteuse, se rap- 
proche de celle de l’abricot ordinaire, et l’eau en a un peu le 
goût. Le noyau de cette variété est petit. Maturité à la fin 
d’octobre. 

Glandes nulles. 

a. MOELLE BLANCHE. 

§ 1. Fleurs rose très-tendre. 

10. Avant-pêehe i»ianche. — Fruit petit. Sphérique ou un 
peu allongé, terminé par un mamelon; peau fine, velue, 


545 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

toute blanche ou légèrement tachée de rouge du côté du 
soleil. Sa chair est toute blanche, succulente, sucrée; le 
noyau est gros. Mûrit fin de juin. Cette variété n’est bonne 
que par sa précocité. 

11. MadeleÎBie de Cotirsoai , Madeleine roaige. Bour- 

geons colorés et vigoureux; feuilles d’un vert foncé, dente- 
lées et surdentelées, longues de 10 à centimètres, et larges 
de 4 à 4 1/2 centimètres. Chair blanche et veinée de rouge 
autour du noyau, et sous la peau colorée par le soleil. Le 
noyau est plat, ovale, rouge, rustiqué, et retient quelques 
lambeaux de chair. Cette pêche est fondante , sucrée et 
d’une saveur fort estimée. Elle mûrit pendant la deuxième 
quinzaine d’août. 

a. MOELLE BLANCHE. 

§ 1. — Fleurs rose foncé. 

12. Princesse Marie. - Arbre très-vigoureux ; feuilles 
allongées , profondément dentées ; fleurs grandes , très-ou- 
vertes ; fruit de 65 millimètres de hauteur sur 75 millimètres 
de diamètre ; peau d’un beau blanc jaunâtre, velouté par un 
duvet rose carné, pourprée du côté du soleil, se détachant 
bien de la chair qui est de couleur paille, rayonnée de rouge 
pourpre autour du noyau; fine, fondante, vineuse, sucrée 
et d’un goût exquis. Cette excellente pêche imirit au commen- 
cement de septembre. 

6. MOELLE NOIRATRE OU BRUNATRE. 

15. Madeleine biancSie. — Moelle noire; fleurs d’un rouge 
tendre; feuilles à dentelures très-grandes; fruit très-gros; 
peau blanche, un peu fouettée de rouge tendre du côté du 
soleil ; la chair est fine, délicate, blanche, pleine d’eau très- 
sucrée, musquée. Maturité vers la mi-août. 

14. Pêche de Malte, Belle de Paris. — Arbre aSSez vi- 
goureux et productif; ses feuilles sont assez profondément 
dentées; fruit presque rond, de moyenne grosseur; son dia- 
mètre le plus ordinaire est de 5 centimètres et demi. Le 
sillon s’étend presque généralement des deux côtés, mais il 


544 


JOUR^'AL 

n’est profond que vers le sommet où il n’y a point de ma- 
melon. La peau est rouge vif au soleil, et d’un vert jaunâtre 
du côté opposé. Chair blanche, fine, d’une saveur musquée 
très-agréable. Le noyau est assez gros et renflé du côté de la 
pointe. Elle mûrit dans la deuxième quinzaine d’août. 

FLEURS MOYENNES. 

f Glandes globuleuses. 

Peclic , Belle de Vîtey. — Arbre vigOU- 

reux, très-abondant en bois et en fruits qui sont ronds, un 
peu aplatis, de 9 centimètres de diamètre 5 l’un des bords 
plus bas que l’autre. Ils offrent quelquefois de petites protu- 
bérances. La peau est verdâtre et marbrée de rouge sur 
rouge du côté du soleil , et couverte d’un duvet blanc assez 
long. La chair est ferme, assez succulente, d’un blanc ver- 
dâtre et jaune autour du noyau, avec des veines très-rouges. 
Le noyau est long, large et plat, pointu et profondément rus- 
tiqué. Sa maturité est dans la première quinzaine de sep- 
tembre. 

Glandes réjiiformes. 

a. PETITS FRUITS. 

16. Petite Mig;»oune. — Espèce fertile et précoce; feuilles 
lisses, longues d’environ 10 centimètres, larges de 50 milli- 
mètres à la base, se terminant en pointes aiguës très-fine- 
ment dentées sur les bords. Le fruit est ordinairement rond, 
d environ 40 millimètres, divisé longitudinalement par un 
sillon peu profond , se terminant au sommet par un petit 
mamelon. Peau mince, d’un beau rouge foncé sur la partie 
happée par le soleil, d un jaune faible et pointillé de 
louge du côté opposé. La chair est fine et blanche, très-peu 
veinée de rouge prés du noyau, à eau abondante, sucrée et 
vineuse. Sa maturité arrive, selon les expositions, du 20 juil- 
let au août. 

b. GROS FRUITS. 

17. chevreuse tardive. — Espèce ti’ès-fertile ; fruit très- 
velu, très-allongé jusqu’au 25 août, puis arrondi et d’une 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 545 

couleur foncée. C’est un excellent fruit» Cette variété n’est 
presque pas cultivée on Belgique. 

fff Glandes nulles. 

18. I9î«cleleîiie à moyennes fleurs. — Arbre fertile, moillS 
fort que la Madeleine de Courson; fruit un peu moins volu- 
mineux. C’est une variété excellente réussissant presque tou- 
jours. 

50 petites fleurs. 

-j- Glandes globuleuses. 

19. Grosse Moire de Montreuil, Galondc , Bellegarde. — - 

Arbre vigoureux, productif, un des moins sensibles à la 
gelée, et dont les fruits se gâtent le moins par la pluie. Ils 
sont de moyenne grosseur ; la peau est très-adhérente à la 
chair, d’une teinte rougeâtre presque partout et d’un brun 
rouge foncé du côté exposé aux rayons du soleil. Elle est 
couverte d’un duvet fin. Chair d’un beau blanc, un peu ferme, 
cependant fine, fondante et de bon goût. Elle est de couleur 
carmin foncé autour du noyau (qui est peu rustiqué), de 
moyenne grosseur et de forme longue, aplatie. Mûrit vers le 
commencement de septembre. 

20. Teton de vénuss. — Fruit gros de 8 à 9 centimètres de 
diamètre, terminé par un mamelon qui lui donne plus ou 
moins d’analogie avec l’objet dont ce fruit porte le nom. La 
peau, couverte d’uu duvet fin, est d’un jaune verdâtre, peu 
colorée du côté du soleil. La chair est fine, fondante et à 
parfum très-agréable. Ce n’est pas une variété à cultiver à 
cause de la petite quantité de fruits qu’elle donne en Belgique. 

21. Boiirdiiie. — Je ne fais que la citer, car c’est une 
variété qui donne de belles apparences et qui, le plus sou- 
vent, laisse tomber ses fruits au moment où ils prennent 
leurs noyaux. 

JI. PÈCHES DUVETEUSES A CHAIR ADHÉRENTE AU NOYAU. 

1 ° GRANDES FLEURS. 

Dans cette seconde division il y a deux variétés : la 

Pavie de Pomponne qui est à glandes réniformes; ^^la Pâme 


JOURNAL 

Madeleine, à glandes nulles; mais ces deux espèces ne mé- 
ritent pas les honneurs de la culture. 

PETITES FLEURS. 

Dans cette seconde division il y a trois variétés : 

La Puvie Aïberge; 

Persèqtie {gros Persèqiie) ; 

5® Parie tardive. 

Ces trois espèces ne méritent pas plus la culture que les 
deux variétés de la division précédente. 

III. PÈCHES A PEAU LISSE A CHAIR QUITTANT LE NOYAU. 

GRANDES FLEURS. — Glandes réniformes. 

Il y a dans cette division deux variétés qui ne sont pas ou 
presque pas cultivées en Belgique : la Pêche Despré, et la 
Pêche jaune lisse, 

petites fleurs. — Glandes réniformes, 

22. Violette bâtive, Brug^non. — Arbre très-productif, 
îrès-fort; fruit gros comme une petite Mignonne, jaunâtre et 
d un violet obscur du côté du soleil ; chair sucrée, vineuse. 
Très-bonne variété. Commencement de septembre. Exposé 
tion chaude. 

ÏV. PÈCHES A PEAU LISSE A CHAIR ADHÉRENTE AU NOYAU. 

GRANDES FLEURS. — Glandes réniformes, 

25. Brugnon musqué. — Fruit très-gros , d’un rouge vif 
du côté du soleil; chair jaune, vineuse et musquée, ferme, 
cassante, très-rouge autour du noyau. Cette pêche est sucrée 
et d’un goût excellent. Mûrit dans la seconde quinzaine de 
septembre. A. Wesmâel. 

HARICOTS SANS FILETS. 
nouvelle variété. 

Tout le monde connaît les haricots, et les consommateurs 
de ce fruit légumier sont nombreux. Les espèces et variétés 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 547 

formant une longue nomenclature, le choix en devient de 
plus en plus embarrassant ; il est donc utile d’appeler l’at- 
tention spéciale sur les variétés les plus intéressantes, quand 
elles viennent de se produire dans les cultures potagères et 
quand surtout elles sont de bonne qualité. C’est ce que nous 
allons essayer de faire à l’égard du haricot princesse à rames 
sans parchemin et sans filets» 

Les deux principales divisions établies par les amateurs . 
du genre Phaseolus sont les haricots à rames et les nains; 
puis les subdivisions, qui portent sur la couleur et la pré- 
cocité. Les blancs sont ceux auxquels on donne assez géné- 
ralement la préférence dans les cultures forcées , dans les 
jardins et sur les tables. Enfin, parmi les haricots, il existe 
une catégorie nommée mange-tout ou sans parchemin, 
groupe très-recommandable et très-estimé dans la haute et 
la basse Normandie, où il est cultivé dans presque tous les 
jardins, et où on le connaît aussi sous la fausse dénomina- 
tion de pois mange-tout. Nous allons ajouter au répertoire 
normand une bonne variété de plus, dont la culture pourra 
être faite avec succès dans toute la France et en Belgique. 

Depuis trois ans nous cultivons dans notre jardin d’Han- 
neucourt, près Meulan (Seine-et-Oise), un haricot blanc à 
moyennes rames , qui vient tout naturellement prendre 
place en première ligne dans la section des mange-tout, avec 
un perfectionnement de plus et une amélioration assez sen- 
sible, qui sera accueilli avec autant de plaisir que d’empres- 
sement par toutes les ménagères. Cette variété, que nous avons 
reçue sous la dénomination de haricots princesse à rames^ 
avec l’addition sans parchemm et sans filets, mérite une at- 
tention toute particulière.^ 

Dans les espèces ordinaires de mange-tout, on sait qui! 
existe un filet assez dur, placé longitudinalement de chaque 
côté des cosses ou siliques qu’on enlève avant la cuisson, en 
rompant brusquement les deux extrémités du fruit. Ce fil ou 
filet se trouve adhérent à chaque extrémité supprimée, et 
quand parfois on oublie ou qu’on néglige de le détacher, on 


548 


JOURNAL 

rencontre des filaments sous la dent qui rendent détestables 
les meilleurs haricots mange-tout, les mieux accommodés. 
Dans la variété que nous indiquons, on peut, sans le moin- 
dre inconvénient, se dispenser de l’opération qui a pour but 
d’enlever le filet. 

Le haricot princesse à rapies sans parchemin et sa^is 
filets a les tiges ramifiées à leur base; elles atteignent la 
hauteur de 2 mètres ; les feuilles sont d’un vert blond ; les 
fleurs en sont blanches ; les gousses, longues de 14 à 18 cen- 
timètres, presque rondes, renflées à chaque grain, contien- 
nent de cinq à neuf haricots obronds, blancs, un peu trans- 
parents. Cette bonne variété s’accommode parfaitement d’un 
terrain médiocre, et dans cette condition de culture assez 
peu favorable aux autres espèces , nous avons souvent compté 
de 94 jusqu’à 108 cosses sur la plupart des pieds. En 1855, 
nous nous sommes convaincu que deux touffes de ce haricot 
pouvaient fournir facilement des fruits dans la saison pour 
un dîner de quatre personnes. Non-seulement nous le re- 
commandons comme mange-tout, mais encore comme étant 
de qualité supérieure pour la table; en cosses et en graims 
frais, il est doux et fin, et il a le goût du riz; le tégument 
ou enveloppe de la partie farineuse se sent à peine; sec, il 
possède les mêmes avantages et les mêmes qualités : il devra 
donc être recherché de tout le monde, et il conviendra parti- 
culièrement sous ce rapport aux estomacs très-faibles et aux 
vieillards. 

Nous avons souligné à dessein dans l’alinéa qui précède, 
la longue et très-longue dénomination du baricot qui fait 
l’objet de cette note, et nous avons voulu par là démontrer 
à nos lecteurs l’ennui et l’embarras qu’elle pourrait causer, 
soit pour en parler, soit pour la reconnaître, sans être obligé 
de reprendre haleine. Pour obvier à ces inconvénients, nous 
le désignerons désormais sous le nom de haricot sans 
filets^ nom qui sera parfaitement approprié à sa qualité toute 
spéciale. 


D'HORTICULTURE PRATIQUE. S49 

Une autre variété de haricot très-recommandable, a grain 
blanc, à tige naine, et qui porte le nom de comtesse de 
Chambord, a été de notre part, depuis trois ans, l’objet tout 
particulier d’une culture comparative; ce haricot, sur un 
seul pied duquel nous avons compté , au jardin botanique 
d’Amiens, avec M. Dulîos, 274 cosses, maintient sa juste ré- 
putation d’être très-productif. Le haricot comtesse deCham’- 
bord ne fait pas partie des mange-tout,; sec, son grain est dé- 
licieux, et il est excellent et très-avantageux â manger vert et 
frais écossé. En un mot, c’est, à notre avis, le meilleur des 
haricots nains blancs; les jardiniers le désignent par haricot 
grenu, terme yulgaire qui justifie sa qualité productive. 
Cette nouvelle variété, lorsqu’elle sera connue, remplacera 
une foule d’espèces insignifiantes qui se trouvent trop com- 
munément dans tous les jardins. Nous ne saurions trop en- 
gager à en essayer la culture. Bossm. 


CHRONIQUE ET NOTES HORTICOLES. 

Lœlia purpurata.—Deins notre numéro d’octobre, page 250, 
nous avons dit que cette magnifique Orchidée était originaire 
de la province de Sainte-Catherine au Brésil; notre hono- 
rable correspondant et ami, M. Ambroise Verschaffelt, hor- 
ticulteur à Gand, nous confirme ce lieu d’origine ; mais ce 
que nous apprenons avec plaisir, c’est qu’il en est l’introduc- 
teur dans les collections européennes. Le pied qui a fleuri en 
Angleterre a été livré par M. Verschaffelt à MM. Backhouse 
et fils d’York. Nous saisissons cette occasion pour rappeler 
aux orchidophiles que les Cattleya Leopoldiî et Àmethystina 
ont également été introduites directement de Sainte-Cathe- 
rine par le même horticulteur distingué; il est de notre 
devoir de rendre à chacun ce qui lui est du, et ce devoir 
devient une véritable satisfaction lorsqu’il a pour but de 
revendiquer en faveur de l’herticulture belge des honneurs 
dont se parent souvent un peu légèrement les horticulteurs 
anglais. 


JOURNAL 

Ajoutons enfin que le pied mère du Lœlia purpiiraia est 
en boutons chez M. A. Verschaffclt. 

Epidendrum tigrinum, — Belle Orchidée à pseudo-bulbes 
de 35 centimètres de longueur, introduite par M. J. Linden 
de Bruxelles; fleurs d’un vert tendre et agréablement mou- 
chetées. Elle vient de fleurir chez M. Linden, en compagnie 
du hû^Anguloa Clowesü, 

Angrœcum apiculatum, — Magnifique Orchidée actuelle- 
ment en fleurs à l’établissement de M. Linden ; elle se dis- 
tingue par un épi pendant chargé de fleurs étoilées d’un 
blanc pur. 

Billhergia floccosa, — Très-belle Broméliacée introduite 
de Bolivie, par M. J. Linden. Elle fleurit actuellement chez 
lui; épi branchu, écailleux ou pulvérulent, à fleurs d’un bleu 
indigo foncé d’un éclat métallique. 

Oxalis ciiprea, — Charmante petite espèce ne s’élevant 
qu à deux ou trois pouces de hauteur et formant des touffes 
gazonneuses des plus agréables à l’œil. Fleurs jaunes, légè- 
rement nuancées d’une teinte cuivrée ; elle fleurit dans le 
jardin jusqu’aux premières gelées. 

Pentstemon atro-cœruleus et grandis. — Deux belles va- 
riétés issues du vrai Pentstemon Gentianoïdes : le premier 
est a longues fleurs bleues rayées de bleu foncé ; le second 
offre des fleurs encore plus grandes, d’un bleu violacé foncé, 
rayé de blanc et de carmin. Ces deux belles variétés ont été 
gagnées sur le continent. 

Myosotis azorica. — Cette jolie Ne m^ouhliez pas mérite 
d’être cultivée. Elle croît très-bien dans une serre froide en 
compagnie d’Héliotropes et de Pélargoniums; elle y donnera 
avec une certaine abondance des graines noires et luisantes. 
En été, elle deviendra un des plus jolis ornements d’un jar- 
din; il faut avoir soin de la garantir du soleil; elle aime 
beaucoup l’humidité. Fleurs nombreuses, d’un bleu très- 
vif, et se succédant pendant très-longtemps. 


551 


D’HORTICÜLTCRE PRATIQUE. 

CHOIX DES MEILLEURES POIRES. 

Nous trouvons dans V Horticulteur français (janvier 1855)^ 
rédigé par M. Herincq, un article de M. Em. Cappe, où se 
trouve l’indication du choix à faire parmi les meilleures va- 
riétés de poires, distribuées suivant leur époque approxima-' 
tive de maturité. Celte liste, à laquelle nous avons ajouté 
quelques noms, pourra peut-être guider les personnes qui 
ont des plantations à faire en ce moment et leur évitera de 
faire des recherches ou de se livrer sans guide aux chances 
du hasard. 

Pour le mois de juillet. — Le Doyenné d'été, excellente poire à 
eau abondante et aromatisée; Citron des carmes ou Madeleine, dont le 
mérite réside surtout dans la précocité ; Beurré Giffard, une des meil- 
leures poires d’été. 

Pour le mois d’aout.— Bergamote dété (Beurré blanc, Beurré d’été), 
très-bonne poire qu’il faut manger avant sa trop grande maturité : 
arbre très-fertile; Epargne (Beau présent), très-bonne poire fondante ; 
arbre fertile, vient mieux en espalier qu’en pyramide \ Rousselet hâtif, 
Amadote (Ma dot), variété très-fertile : on la recommande comme poire 
à cuire ou à compote. 

Pour le mois de septembre. — Belle de Bruxelles (Beurré de 
Bruxelles), fruit allongé très-bon, productif; Beurré d’Amanlis, arbre 
très-fertile, d'une grande vigueur ; fruits excellents ; le Beurré d Aman- 
lis panaché (de M. Bivort) est une excellente variété; Beurré gris 
(Beurré doré), une des meilleures poires qui existent; Bon chrétien 
dété (Gracioli), de première qualité et d’une grande vigueur; Bonne 
Louise dAvranches (Louise bonne) , excellente poire; arbre très-fer- 
tile; Bonne dÉzée (Belle et bonne d’Ézée), poire délicieuse et très- 
belle; De Bavay, très-bonne, d’un goût sucré et très-fm; Doyenné 
blanc, excellente poire, mais sujette à devenir cotonneuse; Païenne 
Boussoch (de M. Bivort; Double Philippe, de M. de Bavay )^ délicieuse 
poire avant sa complète maturité; peu vigoureux sur cognassier; 
Seckle, arbre très-fertile, réussit mieux sur franc; poire délicieuse, 
sucrée, parfumée; Urbaniste (Beurré Picquery), excellente et très-pro- 
ductive; Bon chrétien Williams, sucrée, parfumée, fondante; c’est une 
des meilleures poires d’été ; Beurré d’Angleterre, fruits fondants, très- 
bons ; arbre productif quand il est greffé sur franc. 

Pour le mois d'octobre. — Bergamote lucrative, arbre faible mais 
fertile; fruits très-bons; Beurré Capiaumont {Beurré aurore), arbre 
très-fertile ; délicieuse en compote ; Beurré de Mérode, gros fruit sucré, 
fondant, acidulé; Bonne de Matines (Colmar Nelis) , très-fertile; fruit 
excellent, parfumé; Délices de Belgique (deM. Bivort), poire sucrée, 
fondante et parfumée; Désirée Van Mons (de M. Bivort), excellente 
poire; Fondante des bois (Belle des Flandres et Beurré Spence) , arbre 
fertile; fruit excellent; Napoléon, fruit délicieux, parfumé, de première 


352 


JOURNAL D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

qualité; Soldat laboureur (de M. Bivort), arbre vigoureux, donnant 
d’excellents fruits; Saint-BIichel-Archange, poire fondante, à eau légè- 
rement acidulée; Van Mons Léon Leclerc, bonne qualité de poire. 

Pour le mois de novembre. — Plusieurs Beurrés, tels que Beurré 
Diel (Beurré magnifique), une des meilleures poires d’iiiver; Beurré 
d’Arenberg (de M. Bivort); Beurré d'Hardempont (de M. Bivort, ou 
Beurré d’Arenberg, des pomologistes français); Beurré Moiré; Beurré 
Clawgeau, excellente poire, dont nous avons récemment parlé [voir 
page 270 de notre Journal); Crassane ordinaire, excellent fruit, vient 
mieux en esp'alier ; Doi/ennd gris, de première qualité ; Colmar d’Aren- 
berg, très-beau fruit; eau acide; Duchesse d’Angoulême, une des meil- 
leures poires connues l'ÿec plus M’curis (de M. Bivort; Beurré d’Anjou), 
Beau fruit et de très-bonne qualité, se conservant longtemps ; Doyenné 
Sieulle, très-fertile. 

Poe R LE MOIS de décembre. — Triomphe de Jodoigne (de M. Bivort), 
de première qualité; Passe-Colmar, une des meilleures poires connues; 
Jaminette (Beurré d’Austrasie, Sabine), bon fruit de longue conserva- 
tion; Bergamote Espérin, très-fertile, se conservant longtemps; Vir- 
gouleuse (Poire glace), excellente poire. 

Pour les mois de janvier a mars. — Crassane d’hiver ; Belle de 
Noël (après Noël); Bergamote de Pâques (Doyenné d’hiver); Beurré de 
Rance, excellente poire d’hiver se conservant jusqu’en avril; Bon chré- 
tien d’hiver (poire d’Angoisse); Suzelte de Bavay ; Saint-Germain; 
Fortunée (de M. Parmentier); Joséphine de Matines, chair très-fine; 
mûrit en mars. 

Pour LES poires a cuire ou a compote. — Messire Jean; Bon chré- 
tien d’hiver; Catillac; Belle Angevine, la plus grosse poire connue; 
Besy royal; Colmar d’Arenberg ; Martin sec; Râteau gris (Beurré de 
Louvain); Frangipane; Orange d’hiver, etc. 


CHOIX DES MEILLEURES POMMES. 

Pommes d’été et d'automne. — Transparente d’Astrman, pomme 
précoce, très-belle, mais de qualité moyenne ; Calville rouge d’été, ex- 
cellent fruit pour compotes, mûrit en juillet; Rambour d’été, bonne 
pomme d’automne; Reinette de Hollande, arbre très-productif et fruits 
très-bons ; Reinette dorée, très-bonne pomme, mûrit en novembre ; Car- 
min de juin, très-précoce et très-bonne. 

Pommes d’hiver, — Les Reinettes en général et entre autres la Rei- 
nette du Canada, la meilleure pomme qui existe ; on les cultive en 
petits buissons greffés sur paradis ; la Reinette grise et ses variétés (de 
Granville, grise du Canada, haute bonté, petite grise) sont toutes 
excellentes ; la Reinette franche se conserve très-longtemps ; Pomme 
d’Api ou Api rose; Rambour d’hiver, très-bon fruit pour compotes; 
Court-pendu [Rëmëiië des Belges), excellente pomme; Calville blanc 
d’hiver, arbre fertile , fruits excellents et très-estimés ; Postophe d’hiver, 
pomme aussi grosse que la Reinette du Canada. 




JOURNAL 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


PLANTES FIGURÉES DANS CE NUMERO. 

FUCHSIA. 

Considéré sous le point de vue botanique, le genre Fuch^^ 
sia fait partie de la famille naturelle des Onagrariées ou 
OEnotliérées (division des végétaux dicotylédonés polypé- 
tales périgynes), et appartient à l’Octandrie monogynie de 
Linné; il se compose d’arbrisseaux à feuilles opposées, al- 
ternes, quelquefois verticillées (comme dans les Fuchsia ve- 
nusta, miniata, etc.), simples, souvent dentelées et presque 
toujours glabres ; les fleurs naissent de l’aisselle des feuilles 
et sont parfois disposées en grappes au sommet des bran- 
ches; ces fleurs sont généralement suspendues par un long 
pédoncule (ou queue) , particularité qui leur communique 
une grâce et une élégance spéciale. Le calice est tubuleux 
(c’est ce que les horticulteurs appellent le tube) et générale- 
ment orné de teintes variant entre le rouge, le vermillon, le 
rose et le blanc; il présente quatre divisions; la corolle offre 
quatre pétales insérés au sommet du calice ; la couleur de 
ces pétales varie entre le rouge vif, le vermillon, le pourpre, 
le violet et le rose; on remarque ensuite huit étamines insé- 
rées au même point que les pétales et sortant plus ou moins 
de la fleur , et un style plus long que les étamines qui l’en- 
tourent, surmontant un ovaire qui devient une baie ou fruit 
un peu charnu contenant plusieurs graines. 

Le Fuchsia croît sauvage dans les régions froides et tempé- 
rées de l’Amérique intertropicale; une seule espèce {Fuchsia 
excorticata) habite la Nouvelle-Zélande; quelques espèces, 

?l” 12. — FÉVRIER 18S3, 25 


5o4 


JOURNAL 

telles que \e globosa, fulgens , serrati folia , corymbiflora , 
coccinea^ etc., introduites dans les cultures européennes de- 
puis quelques années, excitèrent bientôt l’attention des ama- 
teurs, et par leurs unions adultérines produisirent entre les 
mains d habiles horticulteurs des variétés innombrables en 
assurant au Fuchsia une vogue des plus méritées. La facilité 
avec laquelle on peut le cultiver, le peu de soins qu’il re- 
quiert, la promptitude de radification dont les boutures font 
preuve, l’abondance et la longue durée de la floraison, enfin 
le mérite de pouvoir être employé pendant la belle saison à 
l’ornementation d’un jardin , rendent facilement compte de 
la faveur avec laquelle ce beau genre est accepté. Objectera- 
t-on que c’est une plante commune et que l’on voit partout? 
Mais n’est-ce pas là une qualité qui prouve en sa faveur? 

Depuis quelques années, les voyageurs botanistes ont in- 
troduit des Fuchsia fort remarquables, tels que les Fuchsia 
macratitha, spectabilis, serratifolia et venustay espèces qui 
tôt ou tard serviront à la création d’hybrides à teintes diffé- 
rentes de celles que nos variétés présentent actuellement. 
Nous figurons, sous le n^ 1 de la planche annexée à ce re- 
cueil, une fort belle espèce introduite de la Nouvelle-Grenade 
par M. Linden, de Bruxelles : c’est le Fuchsia miniata (Plan- 
chon et Linden, dans Flore des Serres et Jardins de U Eu- 
rope y tome VIII, pl. 754). De même que le Fuchsia venustUy 
cette espèce porte des feuilles verticillées, souvent quater- 
nées, chatoyantes, satinées, légèrement pubescentes; les 
fleurs ont également le port du Fuchsia venusta^ mais leur 
coloris est plus brillant, leur teinte vermillonnée plus vive; 
les grappes florales de l’extrémité des rameaux offrent de six 
à douze fleurs à la fois. Ce nouveau Fuchsia l’emporte en 
beauté sur le venusta, surtout à cause de ses feuilles soyeuses 
et chatoyantes. 

Le n« 2 est un gain obtenu par un amateur liégeois, M. Ro- 
dembourg, qui a bien voulu nous le communiquer. Cette va- 
riété a reçu de cet amateur le nom de Chicot; elle est très- 
florifère et sera recherchée. 


D’HORTICÜLTURE PRATIQUE. 555 

Le n*’ 5, dédié par son heureux obtenteur, M. Flament, de 
Bruxelles, à S. A. R. la princesse Charlotte de Belgique, est 
un gain de premier mérite ; nous n’avons pu le faire repré- 
senter de grandeur naturelle, il est réduit de près d’un tiers. 
Cette variété, aux couleurs si fraîches, est surtout remarqua- 
hle par la longueur du style. M. Flament a bien voulu nous 
communiquer des pieds vivants de cette belle nouveauté, que 
nous soumettons avec plaisir à l’appréciation de nos lecteurs 
fuchsiomanes. 

Le nombre de variétés de Fuchsia est devenu immense ; 
aussi est-il fort dilTicile à un amateur de faire un choix 
qui satisfasse l’œil, évite les ressemblances trop frappantes, 
et justifie l’espace qu’on peut leur accorder dans une serre. 
En général , la beauté des fleurs d’un Fuchsia obtenu par 
croisement réside dans la différence plus ou moins nette- 
ment tranchée qui doit exister dans les teintes du tube cali- 
cinal et des pétales ; les concolores ne sont estimés que lors- 
qu’ils possèdent certaines qualités, telles que grosseur, 
grandeur des pétales et abondante floraison ; les variétés à 
tube de couleurs claires et à pétales d’un violet tirant sur le 
bleu, seront toujours très-recherchées, ainsi que celles à di- 
visions du calice retroussées, particularité qui ajoute un degré 
de plus de légèreté à ces gracieuses fleurs. 

Parmi les variétés les plus recommandables mises depuis 
peu dans le commerce, nous citerons les Fuchsia Apollo 
(Pince); — F. Aspasia (Pince); — F, cerasiformis (Miellez); 

— F. commodore (Henderson); — F. exquisite (Henderson); 

— F. Hendersonii (Henderson), à fleurs doubles (pétales); 

— F. Léon Leguay (Miellez); — F. roi des Fuchsias (Miel- 
lez); — F. snow hall (Batten), etc. 




556 


JOURNAL 


CaienÎTricr i)orttfolf, 

(pour mars.) 

Nous avons indiqué , dans le premier numéro de ce re- 
cueil (mars 1852), les opérations les plus importantes à exé- 
cuter pendant ce mois; nous ajouterons que c’est le moment 
du rempotage d’une grande quantité de plantes. On plante 
les Achimenes et les Gloxinîay si déjà on ne l’a fait en fé- 
vrier; on commence à donner plus d’eau aux plantes de serre 
chaude, en ayant soin de ne pas trop mouiller le feuillage, à 
cause des résultats fâcheux que cela lui occasionne lorsque 
le soleil darde à travers les vitraux de la serre sur les feuilles 
tendres des jeunes pousses, ou encore non habituées au pas- 
sage de journées courtes, froides et nébuleuses, à des jour- 
nées éclairées par un soleil dont les rayons ont acquis une 
certaine force; on ne peut cependant encore blanchir les 
vitraux de la serre, car une chaleur assez élevée et beaucoup 
de lumière sont, lorsque les plantes sortent de leur léthar- 
gie hivernale, des conditions essentielles à la santé et à l’ac- 
croissement des végétaux; c’est pourquoi nous insistons for- 
tement sur une grande vigilance dans les arrosements, et l’on 
évitera ces fatales bandelettes rousses qui déshonorent sou- 
vent sous leur flétrissure une foule de plantes à beau feuil- 
lage, telles que palmiers, Musa^ Heliconia, Marantd, 
Bracœna, etc. 

On sème, au .commencement du mois, toutes les graines 
de plantes de serres chaude et tempérée , ainsi que celles de 
Cactées; les chances de réussite sont à cette époque beaucoup 
plus certaines que dans tout autre mois. Les plantes grandis- 
sent rapidement sans cependant s’étioler. 

On multiplie de boutures la plupart des plantes de serre ; 
enfin, c’est le mois pendant lequel le jardinier ne doit pas 
perdre une seule minute. 

Dans le jardin d’agrément, on laboure les plates-bandes 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 557 

et les massifs; on divise les plantes vivaces pour les propa- 
ger; quelques-unes ainsi traitées exigent d’être arrosées sur- 
tout lorsqu’elles sont placées dans un terrain léger ; il est 
préférable de faire ces arrosements le matin. On repique les 
Auricules semées en automne. On plante en pots les oignons 
de Tubéreuses y et, pour les avoir en fleurs en juin, on les 
placera sous châssis. 

On sème en terrines, pour repiquer ensuite, les plantes de 
pleine terre que l’on destine à rornementation du jardin ; à 
la liste des espèces les plus méritantes que nous avons of- 
ferte l’an passé à nos lecteurs, nous ajouterons les suivantes 
comme également dignes des honneurs de la culture. 

Amarante crête de coq © (!)• — Le nombre des variété cul- 
tivées séparément est aujourd’hui de onze, toutes plus belles les 
unes que les autres. Pourpre ; couleur amarante ; rouge pivoine; 
violette; feu; rose; chamois ; jaune pâle; jaune d’or ; blanc; naine. 

Semer en mars sur couche chaude, et repiquer sur une autre 
couche pour avoir de fortes têtes. 

Amaranthcs EBüRNEüs © du Brésü, remarquable par ses tiges 
cornées , blanches et lisses comme de 1 ivoire. Semer en avril 
sur couche. 

Argtotis BREViscAPA (/. — Touffes peu élevées, donnant de 
larges capitules radiées d’un beau jaune aurore à disque brun. 
Plante à effet. Fleurissant la première année du semis. Semer 
en mars sur couche. 

Baguenaedier d’Éthiopie a grande flecr ç/ . Espèce ou va- 
riété ne fleurissant que la deuxième année du semis. Fleur écar- 
late d’une nuance plus vive que dans l’espèce ancienne. Semer 
en mai, et hiverner sous châssis ou en orangerie. Cultivé en pot 
il forme un joli petit arbuste. 


(1) Les espèces annuelles sont désignées par le signe Q. 

Les espèces bisannuelles par le signe ç/ . 

Celles vivaces par le signe 2j.. 

Celles qui , quoique vivaces , fleurissent la première année, par les deux 
signes O 2J.. 


JOURNAL 

Baisamiive JAUNE PALE ©. — Variété nouvelle que nous culti- 
vons seulement depuis deux ans. Fleur très-double, belle. Nous 
possédons, en outre, une collection de 50 variétés, comprenant 
les panachées, les naines, les ponctuées, celles à rameau, et en-^ 
fin les variétés dites camellia, qui sont de la plus grande beauté. 

Belle de nuit hybride 0. _ On doit à M. Lecoq, savant hor- 
ticulteur et botaniste, les variétés qui composent ce joli groupe. 
Parmi les diverses nuances nouvdles on trouve des panachures 
du plus bel effet ; au mérite des couleurs il faut ajouter encore 
celui d une bonne odeur. Semer en place en avril. On peut con- 
server les racines l’hiver à l’abri des gelées pour les replanter en 
mars. 

Belle de nuit odorante violette O . — Plus belle que celle 
à fleur blanche et aussi agréable par la bonne odeur de ses 
fleurs. Semer en mars sur couche. Fleurit la première année du 
semis. 

Bellis perennis. Pâquerette 2].. — Depuis quelques années, 
ce beau genre s est accru d’une infinité de variétés à fleurs dou- 
bles, dont quelques-unes sont de dimension extraordinaire; la 
facilité avec laquelle on obtient des variétés doit engager les 
amateurs à faire des semis; ceux-ci doivent être faits en avril 
sur terre très-meuble, recouverte d’une légère couche de ter- 
reau, mieux en terrines ou en pots. 

Calandrinia Lindleyana ©. — Fleur violette. Espèce voisine 
du Calandrinia speciosa. Semer en place en avril et mai. 

Calandrinia ümbellata ©. — Jolie petite plante à fleur d’un 
violet pourpre. Semer sur couche en avril, ou mieux en place 
en mai sur planche terreautée. 

Campanula vincæflora ©. — Fleur d’un bleu pâle. Semer en 
place et en bordures en mars et avril. 

Calyxhymenia cHiNENSis 0. — Fleur rose carmin. Semer en 
avril sur couche. 

Centranthus macrosiphon. Variété couleur de chair Q, — Jo- 
lie nuance nouvelle du Centranthus macrosiphon à fleur rouge. 
Comme cette dernière, elle est rustique et d’un bel effet dans les 
parterres. Semer sur terreau en mars et avril. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 559 

Choenostoma viscûsa 0. — Fleur lilas. Plante d amateur. 
Semer en avril sur couche. 

Clarkia noeriiflora à fleur double violette Q. — Très-jolie, 
sous-variété à Heur plus foncée que l’ancienne. Semer en place 
en avril et mai, ou mieux en septembre; fait de jolis mas- 
sifs. 

CoREOPSïs FILIFORME Q. — Feuülage finement découpé; fleur 
jaune. Semer en mars sur couche. 

CupHEA piiRPUREA çf . — Jolic cspèce qu’on peut traiter comme 
annuelle. Semer en mars et avril sur couche chaude. 

Escholtzia de Califormk à fleur blanche (/. — Semer en place 
en mars et avril, ou mieux en septembre. 

Gaura Lindheimeri O </. — Fleur blanche et rose disposée 
en épis assez longs, jolie plante fleurissant jusqu’aux gelées. Se- 
mer sur couche en avril et repiquer en mai. 

Giroflée quarantauve jaune patlle ©. — Variété nouvelle 
très-belle, et que nous avons reçue cette année d’Erfurt. Nous 
tirons annuellement de ce pays des Giroflées quarantaines au 
nombre de 25, qui sont choisies dans tout ce que ce pays pro- 
duit de plus remarquable. Une série de cinq variétés, dites 
^quarantaines à large fleur y comprenant les nuances car'tmnj 
blanche, violette, rose et bleu clair, sont à juste titre regardées 
comme tout ce qu’il y a de supérieur dans ce beau genre. Le se- 
mis doit se faire en février sur couche. 

Grammantues gentianoïdes O. — Petite plante basse à fleur en 
étoile, de nuance jaune ou orange. Semer en avril sur couche 
en pots ou en terrines. 

Hibiscus calizürüs ©. — Fleur grande d’un blanc jaunâtre 
à taches brunes, belle plante. Semer en avril sur planche ter- 
reautée. 

Hyptis de la Chine ©. — Labiée remarquable par ses liges 
et ses feuilles d’un violet foncé. Semer en avril sur couche. 

Lobelia ramosa ruera O 2|.. — Variété de la bleue. Semer en 
avril sous châssis en pots remplis de terre de bruyère. 

Lupinus macrophyllus 2j.. — Variété du polyphylle à fleur d’un 
violet foncé et brunâtre. Grande et belle plante qui demande 


JOURNAL 

terrain essentiellement sablonneux. Semer en mai et juin 
pour fleurir l’année suivante. 

Maürandia Lüceyaiva ç/ . — Très-belle plante grimpante à 
fleur rose. Semer sur couche en mars et avril ou en juillet pour 
hiverner sous châssis et mettre en place au printemps. 

Nemesia versicolor ©. — Fleur blanche passant au lilas. 
Semer en avril sur couche. 

Pavot, 2^ variétés séparées ©. — Le grand nombre de bon- 
nes variétés obtenues dans le pavot des jardins témoigne assez 
de 1 intérêt qui s attache à ce beau genre, dont quantité de va- 
riétés sont d’une richesse de coloris et d’un effet admirable dans 
les parterres. 

Pavot moivstrüeüx ©. — Curiosité botanique remarquable 
par les transformations des étamines en pistils. 

Pennisetüm longistylum 2j.. — Jolie graminée à épillets légers 
et soyeux. Semer en mars et avril ; fleurit à l’automne. 

Pentstemon campanulatum 2j.. — Espèce qui a produit plu- 
sieurs belles variétés dans les nuances cramoisi, lie-de-vin, rose, 
lilas et violet clair. Semer en mars et avril en terre meuble et 
terreautée. 

PflLox Drümmondi var. ocülata ç/. — Jolies nuances qu’on 
maintient assez bien par le choix des porte-graines. Semer en 
avril sur couche tiède en pots remplis de terre franche mêlée de 
terreau. Celte ravissante fleur donne des graines la même année 
du semis, et, sous ce rapport, on la considère comme annuelle. 

Pied-d’alouette nain ©. — En récoltant et semant séparé- 
ment les graines de pied-d’alouette, on peut, par la disposition 
des couleurs, obtenir des contrastes du plus charmant effet; c’est 
dans ce but que nous offrons aux amateurs une collection de dix 
variétés, comprenant tout ce qui existe de plus beau dans le genre 
Pied-d’alouette. Les semis d’automne sont toujours ceux qu’on 
dpit préférer, mais il arrive le plus souvent qu’on est obligé de 
les recommencer en février ou mars, surtout après un hiver 
humide et pluvieux. 

Reine-Marguerite pivoine ©. — Après tout ce qui a été dit 
sur celte plante, nous ne pouvons mieux faire que d’emprunter 



561 


D’HORTICULTURE PRATIQUE, 
les lignes suivantes au journal V Horticulteur français : Au pre- 
mier rang seront toujours ces magnifiques Reines-Marguerites 
pyramidales et pivoine Malingre, si dignes de leur nom, surtout 
la dernière, qui doit être considérée comme le nec plus ultra de 
l’horticulture française. En effet, Téclalante beauté de ses fleurs 
si gracieuses et parées des plus brillantes couleurs, sa forme élé- 
gante, tout, en un mot, lui décerne le sceptre de la beauté, et la 
rend digne d’être la reine des Marguerites. » Nous avons fait le 
choix de 25 variétés, toutes de premier mérite, et prises dans les 
collections de MM. Malingre, Guyard et Duval: ce sont celles 
que nous offrons aux amateurs. 

Salpiglossts cœrulescens © ç/. 

— ruhra © </. 

Variétés distinguées que nous cultivons séparément. Semer 
en avril sur couche et en mai en pleine terre. 

ScHizAPîTHüs GRACiLis ©. — Flcur Hlas marquée d’une petite 
tache blanche. Semer en place en mars et avril. 

ScHizANTHüs RETUSDS A FLEUR BLANCHE ©. — Fleur blanche à 
macule jaune, plante d’un port et d’un aspect élégant et gracieux. 
Semer en septembre et hiverner sous châssis froid pour mettre 
en place en avril. On fait avec les schizanthus de jolis massifs. 

Seîveçon des Indes lilas cendré ©. — Variété nouvelle à fleur 
double, très-jolie. Semer sur couche en avril. 

Trachélie a fleür blanche (/. 

Semer en juin et juillet pour hiverner sous châssis et mettre 
en place en avril. 

Vtscaria Bridgesii ©. — Fleur d’un blanc lilacé. Semer en 
place en avril. Semé seul ou mélangé avec l’espèce à fleur rouge, 
fait de jolis massifs. 

(Extrait du Cnialoijue Bossin de Paris.) 

On sème aussi les OEületsm terrine ainsi que les Dahlias; 
n’oubliez pas de semer en place cette charmante plante an- 
nuelle, VHesperis maritima, qui fait de délicieuses bor- 
dures. C’est aussi le moment de faire des boutures de Ribes 
sanguineum et aureuMy de VHermannia denudata, joli ar- 
brisseau à fleurs jaunes odorantes. On se hâte de bouturer 


^(>2 JOURNAL 

les Verveines; on sépare les touffes de Salvia cardinalis et 
de Chrysanthèmes. On plante les Renoncules; on prépare 
vers le 25 mars le sol où l’on veut placer les Dahlias, en bê- 
chant profondément le sol et en l’engraissant avec soin. On 
prépare l’assortiment de Géraniums que l’on destine à l’orne^ 
ment du jardin ; parmi les rouge vif, les meilleures variétés, 
pour former des groupes peu élevés, sont le Frogmore per- 
fectionné, et le TrenthamScarlet; pour composer des groupes 
ou massifs plus élevés, on doit choisir les Géraniums Punch, 
Commandant en chef et Shruhland superh; pour les vases, 
on emploiera de préférence le charmant Tom-Pouce ; dans 
les couleurs écarlates et saumonnées, les Géraniums cerise 
unique, beauté de parterre, Judy, Pet superbe, et l’ancien 
Zonale, sont les variétés les plus estimées; n’oublions pas 
les variétés à feuilles panachées qui forment un contraste 
très-agréable avec les Géraniums à feuilles d’une seule cou- 
leur; nous citerons le Géranium Flower of the Day, à 
feuilles panachées de blanc et à fleurs écarlates, le Dandy, 
à fleurs écarlates. Chaîne d'or ou Golden chain parmi les 
panachés; enfin nous indiquerons parmi les nouveautés de 
Géranium inquinans et Zonale, mises récemment dans le 
commerce, les Géraniums Général vermillon rosé, 

King of Nepaul, d’un magnifique écarlate et à larges bou- 
quets, Lucia elegans, fleurs d’un rose pourpré , Princesse 
Alice (de Conway), vermillon écarlate à centre blanc, magni- 
fique variété, rosea compacta (^d\iev), espèce naine et à fleurs 
roses. Triomphe de Paris, de l’écarlate le plus brillant, très- 
florifère et nain, etc. Les anciennes variétés, telles que Quei'- 
cifolium superbum, Diadème, Sidonie, Rouge et noir, etc., 
seront toujours de mode parce qu’elles sont belles ! 

Jardin fruitier. — On doit se hâter de terminer la taille 
de tous les arbres fruitiers; cependant on pourra attendre 
jusqu’en avril pour amputer les arbres dont la croissance trop 
vigoureuse ne donnerait pas d’espoir de récolte; ces amputa- 
tions ou bris de branches faits au moment où la sève est en 
activité, favorisent le développement des boutons à fleurs. 


565 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

Potager. — Nous renvoyons nos lecteurs , pour les tra- 
vaux à exécuter pendant ce mois, à l’excellent ouvrage sur la 
Culture maraîchère de M. Courtois-Gérard. Nous ajouterons 
qu’on peut encore planter des fraisiers, en ayant soin d’en- 
lever les coulants; on abritera les jeunes plants des choux- 
fleurs des effets désastreux des vents froids et violents du 
mois de mars au moyen de paillis, de nattes, etc. 

Couches et châssis. — Les plants de melons et de concom- 
bres exigent une attention journalière; on supprime peu à 
peu les pousses inutiles ; nous disons peu à peu, parce qu’en 
supprimant en une fois une trop grande quantité de pousses, 
les plantes éprouvent un temps d’arrêt qui leur est très-pré- 
judiciable; l’eau des arrosements doit avoir la même tempé- 
rature que les couches. Pour obtenir de beaux concombres, 
ne permettez qu’à un certain nombre de fruits de se former 
et supprimez alors toutes les fleurs mâles ; enfin soignez à ce 
que la chaleur intérieure des couches soit à peu près égale 
avec celle qui enveloppe les plantes. 


j^ortifulturc étrangère. 

PLANTES NOUVELLES ET RARES. 

SERRX: CHAUDE. 

Ciiichona caiisaya (Weddell), Hist, nat. des Quinquinas, 
et figuré dans Paxton Flower Garden, février 1855, — 
Famille des Rubiacées. 

Cette intéressante plante a fleuri l’an passé en Angleterre, 
grâce aux soins intelligents de M. Georges Gordon, attaché 
aux jardins de la Société d’horticulture de Londres. Un grand 
intérêt s’attache à cet arbrisseau, car c’est lui qui fournit la 
meilleure écorce de Quinquina, connue dans le commerce de 
temps immémorial sous le nom d’ecorce de Calisaya, mais 
dont l’origine avait été inconnue jusqu’au voyage de M. Wed- 


o64- 


JOURNAL 

dell, botaniste attaché à l’expédition scientifique de M. de 
Castelnau, entreprise sous les auspices du gouvernement 
français. M. Weddell eut le bonheur de découvrir cette 
plante dans la partie méridionale de la province de Cara- 
baya au Pérou, et aussi le bonheur de pouvoir en apporter 
des graines en Europe au Jardin-des-Plantes de Paris. C’est 
d’une de ces graines distribuées à la Société d’horticulture 
de Londres qu’est provenu l’exemplaire dont M. Lindley an- 
nonce la floraison. 

Le Cinchona calisaya est un arbrisseau à feuilles oblon- 
gues, obtuses, d’un vert pâle, rétrécies à la base, glabres, 
luisantes, pubescentes en dessous; les deux stipules sont 
oblongues, dressées, et tombent assez vite; les fleurs, dis- 
posées en panicules terminant les pousses latérales, sont 
pourprées avant leur épanouissement, et presque blanches 
lorsqu’elles sont entièrement ouvertes; elles émettent une 
odeur balsamique fort agréable; le calice de la fleur est petit 
et présente cinq dents; une pubescence pareille à celle des 
branches de la panicule le couvre entièrement; la corolle est 
un tube cylindrique long d’un demi-pouce, à limbe réfléchi et 
à cinq lobes frangés de longs poils transparents et en forme 
de massue; les étamines, au nombre de cinq, ne sont visibles 
qu’en plongeant le regard dans l’intérieur du tube de la co- 
rolle; capsule ovée, à peine aussi longue que les fleurs; 
graines à bords finement dentelés. 

Cette espèce de Quinquina^ si précieuse en médecine, de- 
vient de plus en plus rare dans son pays natal, et il est même 
à craindre que dans un temps peu éloigné elle ne finisse par 
disparaître, tant la consommation en a été active et l’exploi- 
tation mal dirigée. « Elle a, dit M. Weddell, déjà disparu des 

endroits inhabités , et si par hasard quelque arbrisseau a 
» échappé, au milieu des forêts, aux regards des Indiens, 

dès que sa tête devient visible, la hache le jette à terre. Et 
>> pour ma part, lorsque je désirai étudier cette plante dans 
» toute sa vigueur, il me fallut me résoudre à passer plu- 
» sieurs jours dans les forêts et à endurer les fatigues et les 


565 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 

» privations : sort ordinaire des pauvres Indiens Coscaril- 
» leros (chercheurs de Quinquina). » 

Le Cinchona. calisaya croît sur les versants et au bord des 
précipices des montagnes, des vallées les plus chaudes de la 
Bolivie et du Pérou méridional , à une altitude absolue de 
4,500 à 5,400 pieds, et dans les forêts situées entre les 45® 
et 46® 50' de latitude sud, des provinces boliviennes d’En- 
quisivi, Yungas , Larecaja et Gaupolican, enfin dans la pro- 
vince péruvienne de Carabaya. 

L’importance de cette précieuse introduction (1) nous a 
engagé à entrer dans quelques détails â son sujet. 

Æscliynaiitliu<s splendfduis (LUCOMBE , PiNCE et COMPAGNIE), 

figuré dans Paxton Flower Gardm, février 4855. — Fa- 
mille des Gesnériacées. 

Cet Æschynanthus est une magnifique production hybride 
obtenue de VÆschynanthus speciosus, fertilisé par YÆschy- 
nanthus grandiflorus ÿ il possède les brillantes couleurs et 
la robustiçité du père, en même temps qu’il a hérité des 
bonnes qualités de la mère. 

Facile à cultiver, cet hybride émet de nombreuses et larges 
ombelles de fleurs d’un vermillon brillant, se succédant pen- 
dant un long espace de temps. 

Nous saisissons cette occasion pour indiquer à nos lec- 
teurs, amateurs de ce beau genre, les espèces d'Æschyna?i‘- 
thus cultivés dans les jardins d’Europe. 

4 . Æschynanthus Boschianus (De Vriese), natif de Java ; 

2. — chinensis (Gard, et Champ.), de la Chine ; 

5. — discalor (Moore), syn. atrosanguineus {hort.}, 

de Java; 

4. — grandiflorus{D. Don.), syn. : Æ .par asiticus{WdL\\.)^ 
du Siihet; l’un des premiers introduits; 


(I) Nous remarquons dans le riche catalogue de plaqles exotiques de 
M. Linden, de Bruxelles, que le Cinchona calisaya est coté à un prix très- 
modéré; l’intérêt extrême qui s’attache ù cette plante nous porte , à faire 
mention de cette circonstance. 


â66 JOURNAL 

5. Æschynanthus Horsfieldii {B.. Brown), de Java ; 

6. —javanicus (Hooker), figuré dans Flore, etc., de Van- 

Houtte, t. VI, pl. 558, de Java; 

7. —Lohhianus (Hooker), Flore, t. III, pl. 246, de Java; 

8. —longîflorus (Bliime), Flore, t. III, pl. 288, introduit 

de Java par M. Lobb ; 

9. —macwktMs (Bindley), des grandes Indes; 

wiarmoratus (Moore), syn. : Æ. zebrinus des jar- 
dins anglais et peut-être de Van Houtte; 

M. —mmiatus (Bindley), syn. : Æ'. radicans (Wallich), 
Flore, t. III, pl. 236, charmante espèce de Java; 
42. —pulcher (De Candolle), Flore, t. III, pl. 197, intro- 
duit de Java par M. Bobb j 
13. —purpurascens (Hasskarll), de Java; 

44'. radicans (Jackson), des Indes orientales, une des 
plus anciennes espèces connues ; 

(Wallich), syn. : Æ . parasiticus des 
jardiniers, ancienne espèce provenant duNépaul;. 

16. —speciosus (Hooker), Flore, t. III, pi. 267. — Cette 

belle espèce a été aussi vendue sous le nom horti- 
cultural d’ Æschynanthus Aucklandii. Provient 
de Java, d’où elle a été introduite par M. Lobb. 

17. —Teysmannîanus (Miquel). Croît sur les arbres des 

forêts de Java. 

Les espèces suivantes ont besoin d’être examinées et étu- 
diées par des botanistes; ce sont les : 

Æschynanthus atrosanyuineus (Van Houtte), catalogue 
4851. Cette espèce sera probablement Y Æschynanthus 
discolor. 

—candidus (E. Henderson), cat. 1851. 

—Paxtonü (Paxton), dansÆot. Dict. des Grandes Indes. 
Espèce très-peu méritante et déjà bien répandue dans 
les serres. 

—pulchellus (E. G. Henderson), cat. 1851. — Obs. Nous 
supposons que c’est YHypoeyrta gracilis introduit de 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 507 

Sainte-Catherine^ au Brésil, par M. A. VerschalFelt, de 
Gand. 

— repens (Van Houtte), cat. 1851. 

— Roxhurghii de Java. Cette espèce paraît être 

fort rare dans les cultures ; le seul exemplaire que nous 
ayons vu et que nous croyons appartenir à cette espèce,^ 
portait des feuilles d’une grandeur remarquable ; il n’a- 
vait jamais fleuri, 

— zehrinus (Van Houtte), cat. 1851. Jolie espèce reçue de 
Java, probablement identique avec VÆschynanthus 
marmoratus. 

Enfin un Æschynanthus hyhridus splendidus^ cat. de Van 
Houtte, 1852. Variété à gros bouquets vermillon. 

Culture des Æschynantlius. — La plupart deS Æschy- 
nanthiis sont des plantes croissant sur les arbres des forêts 
humides des grandes Indes et surtout de Java. La disposi- 
tion terminale de leurs nombreuses et pesantes fleurs char- 
nues, la flexibilité de leurs longs rameaux grêles et minces 
chargés de feuilles épaisses et charnues, indiquent sufîîsam- 
ment que ces plantes ne sauraient être traitées comme des 
arbrisseaux ordinaires ; qu’au lieu de se dresser vers le ciel, 
elles affectent de se pencher vers le sol. Pour jouir, par con- 
séquent, de tout l’elfet ornemental de ces belles plantes, il 
faut les cultiver dans des corbeilles suspendues dans la serre 
chaude et humide, et les traiter comme les Orchidées, c’est-à- 
dire les planter dans de la terre de bruyère fibreuse mélangée 
de mousse hachée et de tessons de pots pour faciliter le drai- 
nage. En hiver elles demandent du repos, peu d’arrose- 
ments et une température peu élevée; on les rempote au 
printemps en les excitant, dans une serre chaude, à se dé- 
velopper avec force. De fréquents seringages leur sont néces- 
saires pendant l’été, parce qu’elles sont très-sujettes à se 
couvrir de cochenille et de kermès. La multiplication des 
Æschynanthus est des plus faciles ; elle se fait par boutures 
coupées aux nœuds ou articulations placées dans de la terre 


JOURNAL 

de bruyère très-mélangée de sable blanc, et sous cloches et 
dans la tannée; plusieurs espèces ne requièrent même pas la 
protection d’une cloche. 

Hibiscus syriactis, var. chiiiensis (LiNDLEY), dans PaxtOïl 
Flower Garden, fév. 1855. — Famille des Malvacées. 

Provenu de graines offertes en 1844 à la Société d’horti- 
culture de Londres par M. Reeves, cet arbrisseau a fleuri ré- 
cemment. Récolté en Chine et envoyé sous le nom indigène 
de Koorkim Villory , il n’offre que des différences presque 
insensibles avec V Hibiscus ^yriacus de Linné. Ses fleurs sont 
très-grandes, d’un beau violet à centre ou œil pourpre. C’est, 
en somme, une fort belle plante de serre chaude, mais qui 
nous paraît être un peu lente a fleurir. M. Fortune l’a trouvée 
â 1 état sauvage dans les haies et sur les versants des collines 
de diverses îles du littoral chinois^ entre autres dans celle de 
Poo-too-san, où elle atteint une taille de 8 à 12 pieds de hau- 
teur. On doit la cultiver comme V Hibiscus rosa-sinensîs , 
cest-â-dire dans un compost de terre de bruyère, de terre 
tourbeuse et de terre argileuse douce; elle fleurit pendant 
les mois de juillet et d’août. 

Beg^onfa rnbro veiiia et Bcgoiiia Tliwaitesii. 

Deux très-belles espèces de Bégonies décrites par sir Wil- 
liam Hooker, et figurées dans le Botanical Magazine, plan- 
ches 4689 et 4692. «Ces deux espèces proviennent des grandes 
Indes et sont des additions très-remarquables au genre si 
estimé des Bégonia, Les fleurs du premier sont disposées 
en corymbes , à l’extrémité de tiges coccinées , très-grandes 
(larges d’un pouee) ; les deux sépales internes sont d’un blanc 
pur; les deux autres, également blanches, sont rayées ou 
veinées de rouge, ce qui imprime aux fleurs un aspect très- 
agréable. Le second Bégonia, natif de l’île de Ceylan, est une 
espèce â rhizome charnu, ayant le mode de croissance du 
Bégonia hy drocoty le folia ^ les feuilles sont portées sur des 
pétioles longs d environ 4 pouces et naissent de la couronne 
du rhizome; elles sont cordiformes et mesurent environ 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 5C9 

!) pouces de diamètre, d’un vert glauque à la partie supé- 
rieure, tandis que la face inférieure est d’une belle couleur 
pourpre violacée ornée de taches ou points d’un vert brillant; 
le limbe est entouré d’un bord d’un rouge pourpré foncé; 
les fleurs, blanches, feintes de rose, sont portées sur des tiges 
hautes de 4 pouces à peine, réunies en têtes; chaque fleur 
mesure i pouce de diamètre. Cette espèce mérite, par son 
beau feuillage, une place dans toute serre chaude. 

Nous parlerons plus longuement, dans notre prochain nu- 
méro, du genre Bégonia et des espèces les plus intéressantes ; 
le nombre s’en est accru depuis peu de temps d’une façon 
presque merveilleuse, et chaque mois les journaux horti- 
coles et botaniques allemands et anglais enregistrent de nou- 
velles introductions dans ce genre, destiné, ainsi que nous 
l’avons déjà dit, à orner les boudoirs et les salons de nos 
élégantes, et même la chambrette de l’ouvrière; et pour faci- 
liter les recherches des amateurs, nous leur présenterons 
une liste comprenant les meilleures espèces à rhizomes, à 
tiges dressées, annuelles, enfin celles à racines tubéreuses. 

2" SERKES TEMPÉRÉE ET FROIDE. 

Dielytra chrysnntha (HoOKER et ArNOTt). — Famille des 
Fumariacées. 

Cette nouvelle espèce de Dielytra, bien qu’inférieure à la 
splendide Dielytra spectabilis, n’en est pas moins une très- 
bonne acquisition pour nos jardins, surtout si on la consi- 
dère comme contraste frappant par ses fleurs dorées avec la 
première, ornée de fleurs d’un rose brillant. Bien que nous 
la rangions comme plante de serre froide, parce que, comme 
sa congénère chinoise, elle se laisse parfaitement forcer pen- 
dant les mois d’hiver, cette nouvelle Dielytra résiste à nos 
climats septentrionaux et promet ainsi de devenir une nou- 
velle source de jouissances aux amateurs de plantes vivaces. 

La Dielytra chrysantha est originaire de la Californie où 
elle fut découverte par l’intrépide voyageur Douglas; elle a 
été récemment introduite en Angleterre, chez MM. Veitch et 

12. — FÉVRIER 18S3. 24 


570 


JOURNAL 


compagnie d’Exeter , par des graines récoltées et expédiées 
par M. Lobb , voyageur naturaliste dont chaque pas semble 
faire surgir une brillante nouveauté pendant sa course autour 
du monde. Voyageur infatigable, Lobb parcourt la Cali- 
fornie, et à peine le produit de ses investigations a-t*il atteint 
l’Angleterre, que déjà il explore le Pérou et le Chili, et bien- 
tôt après nous le retrouvons au milieu des montagnes vol- 
caniques de Java! Heureux mortel, digne d’être cité comme 
un modèle de voyageur botaniste ! 

Revenons à notre Dielytra chrysaiitha. Cette plante forme 
une jolie touffe d’un beau feuillage glauque; feuilles bi ou tri- 
pinnées, à segments linéaires, aigus, glabres; panicule flo- 
rale allongée; bractées et calices largement ovés, obtus; pé- 
tales spatulés, les extérieurs à peine gibbeux ou bossus à la 
base, les intérieurs garnis d’une large aile dans presque toute 
leur longueur. 

Le feuillage, par son élégante découpure et par sa couleur 
glauque, ressemble assez à la Rue des jardins; les fleurs 
sont d’un beau jaune doré; le contraste entre ces fleurs écla- 
tantes et le feuillage gris pâle et glauque donne à cette 
plante un aspect fort intéressant et qui la fera rechercher. 

De même que pour toutes les plantes californiennes, cette 
espèce se plaît sous un ciel d’été brûlant et exige la place la 
plus chaude et la plus sèche du jardin. 

i^eptoâipiioii luteum (Bentham), syn. : GiUa lutea (Steudel). 

— Famille des Polémoniacées. 

Par les mêmes raisons qui nous ont engagé à placer la Die- 
lytra chrysantha parmi les plantes de serre froide, nous en- 
registrons dans cette même catégorie la jolie plante califor- 
nienne introduite par MM. Veitch et compagnie d’Exeler, 
baptisée par M. Bentham du nom de Leptosiphon luteum. 
C’est une plante aux formes mignonnes, à feuilles linéaires 
disposées en verlicilles étagés de neuf à dix feuilles, d’où 
naissent un grand nombre de charmantes petites fleurs d’un 
jaune éclatant; elles sont portées sur des pédoncules velus, 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 571 

presque légèrement arqués et aussi longs que toute la plante 
est haute. 

M. Lindley, en parlant de cette plante Flower 

Garden, fév. 1855, p. 174), dit que c’est une brillante petite 
plante, parfaitement rustique et qui s’accommode de la cul- 
ture du Leptosiphon androsaceum. Nous ajouterons que ce 
Leptosiphon est destiné à devenir plus tard un ornement de 
bordures des parterres de nos jardins, et probablement, par 
l’exiguïté de sa taille et la gentillesse de sa floraison, un hôte 
recherché des salons des amateurs de plantes rustiques et de 
floraison facile. La taille de cette miniature végétale ne dé- 
passe guère 2 ou 5 pouces de hauteur! 

5® PLEINE TERRE* 

Bryonia abjissinica (Lamarck), figuré daiis la Revue hortû 
cole de Paris, février 1855. — Famille des Cucurbita- 
cées. 

Cette plante, à racines vivaces comme la Bryone commune, 
offre une tige grimpante annuelle, quadrangulaire, parsemée 
de poils très-fins; des feuilles palmatilobées , minces, al- 
ternes, glabres, presque luisantes, accompagnées chacune , 
vers leur point d’insertion, d’une vrille simple qui sert à fixer 
naturellement la plante; les fleurs sont régulières, monoï- 
ques, jaunâtres, géminées à l’aisselle des feuilles. Les fruits 
sont bacciformes, globuleux, de la grosseur d’une petite 
prune, terminés au sommet par une pointe provenant de la 
persistance du style; ces fruits, d’abord d’un jaune d’or, ac- 
quièrent au fur et à mesure qu’ils approchent de leur matu- 
rité, des teintes orangées et d’un rouge de minium; la matu- 
rité n’arrivant pas à la même époque pour tous les fruits, 
produit ainsi une diversité de nuances des plus agréables. 

La Bryonia ahyssinica sera recherchée par les personnes 
qui aiment les plantes grimpantes ; son feuillage élégant, les 
brillantes couleurs qui ornent ses fruits et sa rusticité, plai- 
dent beaucoup en sa faveur ; elle exige un terrain fort et 
l’exposition du midi. On la multiplie de graines que l’on 


572 


J^)UR^^4L 

sème en pot sous châssis; dans le cours d'une année elle 
peut atteindre la hauteur de 5 ou 4 mètres. 

(Texte tiré de l’article de M. A. Gouault, dans 
la Revue horticole.) 

Oeiphiiiium iieiuiersonii, figuré daiîs le Florîcultural 

Cabinet, février 18S5. 

Jolie variété obtenue par M. Chauvièjre de Paris, du DeC 
phinimn chineuse, imprégné par le pollen du Delphinium 
elatum splendens ^ elle fleurit abondamment pendant tout 
1 été ; ses fleurs sont grandes, d’un bleu vif et ornées d’un 
œil blanc. En général, les Delphinium sont des plantes très- 
estimées des amateurs de plantes de pleine terre, tant a cause 
de leur facile culture que de leur abondante floraison; parmi 
les belles variétés obtenues depuis peu d’années , nous cite- 
rons les Delphinium beauté de Charonne, Mooreii, Whee- 
lerii, Weltonii, fulgens, magnificum, et le beau Barlowii. 

iHisfcllanfcs. 

ORCHIDÉES, 

GENRE STANHOPEA. 

(septième article.) 

N» 5. * stanhopea gnttiiiata (Lindliy), dans Bot. Register, 
184Ô. — Syn. : Stmihopea graveolens (Morben), Annales 
de Gand, t. II, pl. 54. 

Les bractées sont beaucoup plus courtes que les ovaires; 
sépale supérieur oblong, concave, à extrémité brusquement 
recourbée; hypochilium étroit, extérieurement bicaréné ; 
mesochüium bicorné, sillonné, présentant à la base une forte 
dent réfléchie; epichiliuni ovale, plus allongé, cornes lisses 
apiculées (en pointe courte et peu roide). 

Les fleurs de cette espèce , dont la patrie est inconnue , 
sont assez petites comparativement aux fleurs des autres es- 


D’HOBTICÜLTURE PRATIQUE. 575 

pèces de Stanhopea; elles sont de couleur nankin pâle et 
couvertes jusqu’à la pointe du labellum de nombreux points 
ou plutôt de gouttelettes (de là son nom spécifique) de cou- 
leur cramoisie et brune ; elle se rapproche du Sianhopea ocii- 
lata, mais s’en distingue par ses fleurs plus petites et plus 
charnues, par un hypochilnim plus étroit, par la forte dent 
du mesochilium , enfin par la colonne aussi brusquement 
ailée que dans le Stanhopea insignis. 

N® 6. * .«^tsinhopea wardii (LoDDïGEs), àïxm Lmdley Sert. 

Orchid. 

Les bractées sont deux fois plus courtes que les ovaires; 
hypochiliiim oblong, déprimé, sessile, à base anguleuse ; 
mesochilium bicorne, charnu, fendu (non ouvertement sil- 
lonné), à peine dentelé ; epichilium subarrondi ové, entier ; 
cornes presque lisses en forme de faux, recourbées, subcir* 
rhéennes; colonne largement ailée. 

Cette espèce, originaire de l’Amérique centrale, est très- 
distincte de toutes les variétés du Stanhopea oculata, parmi 
lesquelles on pourrait la confondre; elle en diffère par son 
mesochilium y présentant une fente ou canal fermé au lieu 
d’être entièrement ouvert, et dans la forme parfaitement 
oblongue de ïhypochilium ; elle diffère aussi de l’espèce sui- 
vante {Stanhopea Ruckeri) y en ce qu’elle ne présente pas 
une forte dent réfléchie qui distingue le mesochilium du 
Stanhopea Ruckeri; enfin la forme anguleuse de la base de 
son hypochilium semble rapprocher le Stanhopea Wardii 
du Stanhopea quadricornis . 

Les fleurs sont Jaunâtres et exhalent une odeur très-suave; 
le labelle, d’un jaune pâle, offre quelques petites taches; 
ïhypochilium est d’un beau jaune foncé, à partie inférieure 
d’un brun chocolat foncé. 

On distingue deux variétés de Stanhopea Wardii : Stan- 
hopea Wardii, var. aurea, syn. : Stanhopea aurea (Lon- 
niGEs). Les fleurs sont d’un orange foncé; ïhypochilmm est 
orné de deux points foncés; — Stanhopea Wardii, var. ve- 


574 


JOURNAL 

nusta , syn. : Stanhopea venusta {hort.). C’est une variété 
concolore. 

N® 7 . ^istaniiopea Riickeri (Lindl.), dans Bot. Registev, 4845. 

Bractées deux fois plus courtes que les ovaires; hypochi- 
liuM obové 5 sessile, à base niutique; 'niesochilium bicorne, 
charnu , ouvertement sillonné et présentant une forte dent 
réfléchie ; epichiliuM subarrondi ové, entier; cornes presque 
lisses, recourbées; colonne très-ailée. 

Cette belle espèce est originaire du Mexique; ses fleurs 
sont d un jaune clair; Vepichilium est remarquable par ses 
taches pourprées; les yeux de Vhypochilmm sont très-peu 
marqués; elle se distingue du Stanhopea Wardii, espèce dont 
elle se rapproche le plus par la forte dent qui termine la 
large fente non fermée de son mesochilium, 

8. * stanhopea g^raveoleiis (LiNDLEY), dans Bot, Begis- 

ter y 1840; figuré dans Flore des Serres et Jardins, août 

1846, et la vignette de notre journal, nMi , 1855 (non 

Stanhopea graveolens de Morren). 

Espèce à épi allongé; scape portant deux à six fleurs; brac- 
tées étroites égalant à peine l’ovaire; sépales latéraux ovés 
lancéolés, deux fois plus courts que l’ovaire; hypochilnim 
subcomprimé, court, en forme de sac, glabre intérieurement, 
glanduleux et lamelleux dans la poche antérieure; mesochi- 
Hum à deux cornes , antérieurement bidenté et présentant 
entre les dents un sillon profond et ouvert; epichilium sub- 
arrondi ové, très-entier; cornes très-acuminées , larges, 
planes et recourbées; ailes de la colonne très-larges, presque 
carrées. 

Cette espèce est originaire du Pérou et de Guatemala; elle 
se rapproche, par le port, de la Stanhopea oculata et de la 
Stanhopea saccata. Les sépales et les pétales (ceux-ci roulés 
en dehors et ondulés) sont d’une couleur de paille très-dé- 
licate; la base du iabelle et les parties centrales des fleurs 
sont d’un beau jaune abricoté, tandis que les deux grandes 
cornes et l’extrémité supérieure du Iabelle sont d’un blanc 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 57o 

il’ivoire tirant sur le jaune. La colonne ou gynostèine, ailé 
jusque près de sa base, de manière à former presque un pa- 
rallélogramme, est un caractère spécifique très-important; 
ces ailes se terminent en pointes aiguës. 

L’odeur qu’émettent les fleurs de la Stanhopea graveolejis 
est tellement puissante et aromatique, quelle se communi- 
que même aux doigts qui les touchent. 

M. Lindley cite une variété de cette Stanhopée ; c’est la 
Stanhopea graveolens, var. aurata, qui se distingue du type 
par une teinte générale orange abricotée foncée (4). 

N® 9. * stanhopea fjuadrîcornîs (LiNDLEY), dailS Bot, 

Register, 1858. 

Bractées étroites herbacées, deux fois plus courtes que l’o- 
vaire ; hypochiliuni oblong , présentant deux cornes près du 
gynostème, en forme de sac à sa partie antérieure; mesochi- 
Hum bicornu, charnu, creusé, sans dents ni cornes; epichv 
lium ové, entier; cornes recourbées, lisses, courtes. 

Croît dans les forêts de la Chinantla, province d’Oaxaca, au 
Mexique. 

Cette espèce a le port de la Stanhopea oculatay mais la 
base de son labeîle , au lieu de présenter , comme dans la 
Stanhopea oculata, deux taches ou yeux bruns, est ornée 
d’une large macule d’un beau pourpre; de plus, les deux 
cornes proéminentes et dressées sur le bord le plus bas de 
la cavité de Vhypochiliumj comme dans la Stanhopea ebur- 
nea, sufîîsent pour distinguer nettement cette espèce que l’on 
peut considérer comme une des plus belles du genre. Fleurs 
d’un jaune pâle mouchetées d’écarlate. 

N® 10. * stanhopea WarezewStsBlana (KlOTZSCH), dans 

VAllgememe Garten Zeitung, 28 août 1852. 

Bractées beaucoup plus courtes que les ovaires; pétales 
très-acuminés ; hypochilium sessile, globuleux, très-glabre à 

(4) Les colalogues d’horliculUire, et entre autres celui de M. Van Eouttc, 
citent deux antres variétés de Stanhopea graveolens; savoir : graveolens 
alba et major. 


JOURNAL 

1 intérieur ; mesochUimn bicornu, à sillon profond ; entre les 
cornes se trouve une dent réfléchie; epichilmm largement 
ove, aigu, et présentant sur le devant une dent courte, placée 
entre les cornes; celles-ci sont très-aiguës, recourbées; co- 
lonne largement ailée, onguiculée. 

Cette espèce a été découverte dans les monts Chiriqui de 
I Amérique centrale par M. Warczewitz. 

Les pétales et les sépales sont d’un blanc sale; Vhijpochi- 
hmn est blanc jaunâtre, et Vepichilium est pointillé de rouge. 


ORIGINE DE LA CLLTl’RE DES RENONCULES. 

La première époque marquée de la gloire des Renoncules 
(Raminculus asiaticus des botanistes) date du règne de 
i ahomet IV; Gara Mustapha, vizir renommé par le siège 
quil fit de Vienne en 1662, tira ces fleurs de l’obscurité; 
VOICI dans quelles circonstances. 

Ce ministre ambitieux résolut de fournir au sultan une 
occupation plus douce que celle de la chasse, qui faisait sa 
grande passion, et de l’amuser agréablement dans la soli- 
tude, où il aimait à vivre. Pour réussir dans ce dessein, il 
s attacha à lui inspirer de l’inclination pour les fleurs; il eut 
soin d’en fournir abondamment les vastes jardins du sérail; 
et s étant aperçu que son maître préférait la Renoncule aux 
autres fleurs, il écrivit à tous les pachas de l’empire de lui 
envoyer les graines et les griffes des plus belles que l’on pour- 
rait trouver dans leurs départements. Ceux de Candie, de 
Damas, de Chypre, d’Alep, de Rhodes, firent le mieux leur 
cour. Tout ce que ces pays possédaient de singulier et de cu- 
rieux en ce genre fut bientôt transporté à Constantinople 
ou les soins des bostangis (l), que la présence du prince 
animait de temps en temps, firent considérablement valoir la 
g oire naissante des Renoncules. Soignées avec intelligence, 
e les ne tardèrent pas à exciter l’admiration de leur puissant 


(1) Jardiniers du Séraü. 


577 


D’HORTICULTÜRE pratique. 
maître : c'est qu’en effet elles sont parées de si brillantes 
couleurs, que la palette du peintre le plus habile ne peut 
qu’imparfaitement imiter Téclat, la vivacité de leurs teintes ï 

Durant un certain temps , ces fleurs subirent le sort des 
malheureuses esclaves victimes de la passion du sultan , 
séquestrées des regards du vulgaire, et ne purent s échapper 
hors de renceinte de Finaccessible palais. Cependant, au 
bout d’un certain temps, ces collections furent visibles pour 
les étrangers. 

Les sévères barrières une fois franchies , ta séduction de 
l’argent fit le reste, et bientôt la Renoncule, fleur chérie du 
sultan et des odalisques, passa chez quelques personnes de 
distinction. Les ambassadeurs en envoyèrent à leurs corfs 
et des particuliers à leurs amis. 

Marseille, cette ville si ancienne et sï fameuse, qui fut tou- 
jours regardée comme le centre de l’érudition, le domicile 
des lettres , l’entrepôt des richesses du monde presque en- 
tier, devint aussi un des premiers entrepôts de cette nou- 
velle richesse de nos parterres. La Renoncule y aborda par 
préférence. De cette ville, notre fleur se répandit au loin. 

Le premier catalogue de Renoncules fut imprimé en 1()78 
par les soins du fleuriste Morin. 

A. Wesmael. 

jYote, — Originaire de la Perse et connue des Turcs sous 
le nom de Tarabolus catamarlale y la Renoncule devint de 
la part des Hollandais un objet d’un culte tout particulier; 
entre les mains persévérantes de ce p&uple florimane, la Re- 
noncule se perfectionna et donna lieu à un commerce très- 
étendu, dont les Hollandais eurent pendant longtemps le 
monopole. Bientôt les horticulteurs et amateurs anglais se 
passionnèrent pour ces fleurs, et obtinrent un très-grand 
nombre de magnifiques variétés ; sous le siècle passé, on re- 
gardait la Renoncule comme le plus bel ornement des jar- 
dins; aussi, loin de dégénérer, elle semble acquérir de nou- 
^eaux charmes; chaque année nous apporte des fleurs plus 
parfaites, des coloris plus merveilleux. Ainsi, depuis quel- 


'^7» JOURNAL 

ques années, la France fournit des produits vraiment remar- 
quables et infiniment supérieurs à ceux de la Hollande et de 
I Angleterre. Madame Quetel, du Havre, s’est acquis une cé- 
lébrité européenne par ses étonnantes Renoncules doubles. 

L époque de la plantation des Renoncules est ordinaire- 
ment la seconde quinzaine de février, suivant le temps; cette 
opération ne doit s’effectuer que par un jour sec; on enterre 
les griffes à une profondeur d’un pouce et demi et à une dis- 
tance les unes des autres de 4 à 5 pouces. 

Le nombre des variétés est tellement grand, qu’il devient 
très-difficile de faire un choix au milieu de tant de richesses; 
nous indiquerons cependant les suivantes comme variétés 
extra : 

Mélange de beautés, rouge à bandes jaunes ; 

Téméraire, rouge à bandes blanches; 

California, jaune; 

Manifesta, blanc à tache pourpre; 

Apollon, cramoisi; 

Naxara, très-foncé; 

Perle, blanc; 

Comtesse d'Eglinton, blanc; 

Exhihitor, jaune, à points carminés; 

Eîichanter, jaune, abord rouge; 

Lilacme, blanc, à bord pourpre, etc. 

L’HORTICULTURE A RÎO-DE-JANEIRO. 

L’horticulture est née en Europe, et il était dans la nature 
des choses qu il en fût ainsi. Dans les climats favorisés d’une 
végétation luxuriante, spontanée et continue, à quoi bon les 
serres, les jardins? N a-t-on pas sous les yeux, et sans aucune 
peine, tout ce que 1 art chercherait en vain à réaliser et ce 
que dans nos pays, plus que tempérés, on n’obtient que mai- 
grement et au prix de sacrifices soutenus? Sous les latitudes 
septentrionales, la nécessité de pourvoir aux premiers be- 
soins de la vie n’a-t-elle pas du, pendant longtemps, être un 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 579 

obstacle à ce que riiomme songeât à introduire artificielle- 
ment la culture des végétaux exotiques? C’est en Belgique et 
en Hollande qu’ont été tentés les premiers efforts pour natu 
raliser les plantes étrangères ; c’est chez nous, dans une com- 
mune voisine de Bruxelles, qu’ont été construites les pre- 
mières serres, et peu à peu le goût a gagné les pays voisins. 
Aujourd’hui, l’horticulture est devenue une science; pour 
nos populations elle est devenue, non pas seulement un luxe 
agréable, mais un besoin. En même temps qu’elle procure 
un délassement agréable et le seul qui n’entraîne pas de mé- 
compte, elle a enrichi notre Europe des produits utiles de 
tout le globe. 

Aujourd’hui, l’horticulture marche vers les pays qui lui 
étaient restés étrangers. Le Brésil a ses jardins botaniques; 
la compagnie anglaise des Indes a le sien à Calcutta; la ville 
du Cap a le sien, souvent ravagé, hélas ! par les tempêtes de 
la pointe africaine; Rio-de-Janeiro en a un, dont le Corco- 
vado forme l’un des murs ; mais ce sont là des établissements 
en quelque sorte officiels et presque étrangers aux indigènes. 
Un botaniste plein de zèle et de résolution a entrepris de 
vaincre l’indifférence de ses compatriotes; M. J. Praxèdes 
P. Pacheco a fondé une société d’horticulture à Rio-de-Ja- 
neiro. Longtemps, il en a été le seul membre; mais peu à 
peu ses efforts, appliqués surtout à la culture maraîchère, 
ont excité l’attention des indolents Brésiliens. Lorsqu’ils ont 
vu croître dans les jardins du novateur tous les légumes que 
comportent les climats tempérés; lorsqu’ils ont vu sur sa 
table les pois, les choux-fleurs, les laitues et d’autres pro- 
duits qu’ils connaissaient à peine de nom, ils se sont essayés 
eux-mêmes à la production de ces merveilles, et plusieurs 
d’entre eux ont réussi. La Société s’est formée, et chaque 
jour l’horticulture fait à Rio de nouvelles recrues. M. Praxèdes 
P. Pacheco a entrepris un voyage en Europe pour y étudier 
nos cultures; dans quelques semaines, il va regagner le Bré- 
sil, riche d’observations dont il va doter sa patrie. En ce 
moment, il est à Bruxelles, où la neige, qui couvre nos ha- 


JOURNAL 

bitations, est pour lui un sujet d’admiration. Dans une con- 
versatjon que nous avons eue avec lui, nous avons recueilli 
quelques indications que nos lecteurs liront avec intérêt. 

Le climat de Rio est très-chaud; le sol y est riche : la vé- 
gétation n’y e.st jamais suspendue, et ce sont ces conditions, 
qui semblent si favorables, qui constituent précisément le 
grand obstacle à la culture des végétaux européens. 

Les choux-fleurs que le président de la Société horticole 
de Rio avait plantés dans son jardin y acquéraient en peu 
de jours des dimensions colossales; les feuilles se dévelop- 
paient outre mesure, et la plante se surmontait d’une 
petite fleur insignifiante. Pour combattre ce développement 
extraordinaire, voici le moyen qu’employa notre horticul- 
teur : De huit jours en huit jours , il transplanta ses choux- 
fleurs, d’un endroit à l’autre de son jardin; la végétation, 
fréquemment suspendue,, cessa de se foire au profit du feuil- 
lage, et des fleurs énormes, savoureuses, couronnèrent bien- 
tôt chacune des plantes. 

Sauf l’artichaut, tous les légumes européens sont aujour- 
d’hui conquis par les horticulteurs de Rio. 

M. Praxèdes P. Pacheco prépare un Manuel horticole sur 
le plan du Bon Jardinier, composé au point de vue du climat 
de son pays. p 


QfiELQL'ES MOTS SUR LA MEILLEURE ÉPOQUE 

POUR PLANTER DES ARRRISSEAUX d’oRNEMENT. 

On a beaucoup écrit sur ce sujet sans arriver à une con- 
clusion, car, en voulant poser des règles fixes, on a oublié 
qu’une foule de circonstances venaient modifier la culture 
dans chaque localité.. Le succès des plantations d’arbrisseaux^ 
de rosiers, etc., dépend surtout de la saison, de l’état du 
temps et de la condition de santé dans laquelle se trouvent 
les plantes. 

M. Stillwell, dans un article qu’il publie dans \e Fhrkid- 
tural Cabinet (page 57, février 1855), pose, en thèse géné- 


581 


D’HORTICULTURE PRATIQUE 

raie, que Texpérience lui a démontré que le mois de mars 
est le plus mauvais moment pour planter ou dé]3lanter toute 
espèce d’arbre ou d’arbrisseau. En effet, dit-il, le mois de 
mars est généralement très-froid et caractérisé par la prédo- 
minance des vents vifs et coupants de Test et de Test-nord- 
est ; le sol est alors dans les conditions les plus froides et 
peu favorables à rémission rapide de jeunes et petites ra- 
cines dans son sein. Ces diverses circonstances étant réunies., 
font que le mois de mars devient très-souvent fatal aux ar- 
bres, rosiers, etc., nouvellement plantés. Pour cet horticul- 
teur expérimenté, la meilleure saison, pour effectuer la 
plantation de toute espèce d’arbres ou d’arbrisseaux , serait 
depuis le 15 septembre jusqu’au milieu de novembre; cette 
époque serait également favorable à la plantation des arbres 
et arbrisseaux à feuilles persistantes , bien que la plupart 
des auteurs signalent le mois d’anut comme étant le moment 
le plus propice. 

Dès que les feuilles d’une plante à feuilles persistantes se 
dessèchent sans se détacher de la branche, on peut être cer- 
tain que la mort s’ensuivra; mais si ces feuilles tombent peu 
ée temps après la plantation et que Técorce reste ferme, la 
plante repoussera. Un point très-essentiel pour encourager 
la reprise des arbrisseaux plantés au printemps, c’est de les 
-seringuer sur la tête tous les soirs, lorsque le temps est sec; 
<cette précaution active la formation 4es racines et de nou- 
velles pousses. 


NOTICE NECROLOGIQUE SUR JOSEPH VAN HOORDE. 

Relever les talents et les connaissances de celui qui fut 
Tâme du jardin de Pitzembourg à Malines, c’est s’acquitter 
d’une dette de reconnaissance pour les services qu’il y a ren- 
dus, et, à ce titre, la mémoire de Joseph Van Hoorde sera 
précieusement conservée. 

Pour nous, c’est encor^un ami, sur la tombe duquel nous 
ver^ans une larme; larme qui resterait secrète si cette tombe 


JOURNAL 

ne renfermait qu’un ami; mais, hélas! riiorticulture perd, 
par la mort prématurée de Van Hoorde, un homme de talent 
et dont l’avenir promettait beaucoup. La confraternité nous 
impose le devoir de rendre un hommage public à sa mémoire- 

Joseph Van Hoorde était né près de Gand en 1818; son 
père était jardinier de M. Van Tieghem; il reçut ainsi ces 
premières impressions qui décidèrent de sa vie entière. Ap- 
prenti chez l’horticulteur Verleeuwen de Gand , il se dis- 
tingua par son aptitude. Stimulé par un désir ardent d’ap- 
prendre et de se perfectionner dans l’art auquel il s’était 
voué, il se rendit à Paris et dans diverses villes et châteaux 
de la France; il puisa dans ces excursions de nouvelles idées 
sur la distribution, 1 harmonie et l’ornementation des groupes 
et des massifs; idées qu’il sut ensuite si bien mettre en pra- 
tique au jardin botanique de Malines. 

11 dirigea les cultures du jardin pendant quatorze années ; 
homme d’expérience et de pratique, zélé, actif, affable, ar- 
tiste plutôt que jardinier, il s’associa à tous les travaux de 
la Société d’horticulture de Malines comme il s’associa à tous 
ses progrès. 

Quelques heures avant sa mort, il se fit encore apporter un 
Camellia en fleurs qu’il contempla avec une effusion de bon- 
heur mêlé d’une douce tristesse. Puis, après avoir jeté un 
dernier regard sur cette brillante rose du Japon , il se re- 
tourna vers son frère, lui remit l’objet de sa tendre affection 
en lui disant, les larmes aux yeux : « Édouard..., tu mettras 
cette fleur dans ma tombe... » touchant désir qui peint 
mieux que tout ce que nous saurions écrire, la passion ar- 
dente que Van Hoorde éprouvait pour les plantes. 

Cet homme intelligent, cet ami affectueux et aimable, s’est 
éteint le -12 février dernier. Déposons sur sa tombe, avec les 
membres de la Société royale d’horticulture de Malines, l’ex- 
pression de nos vifs regrets (f). 


(t) Nous eruprunlons une parlîe de ces détails à l’intéressante Notice né- 
crologique insérée dans le Journal d*annonccs de Matines. 


D’HORTICULTURE PRATIQUE. 


385 


CULTURE DES AZALÉES DE L’INDE. 

Un praticien anglais, grand cultivateur d’Azalées, se trouve 
parfaitement bien de la méthode suivante, qu’il emploie de- 
puis plusieurs années. 

Quand ses plantes ont presque cessé de fleurir et avant 
qu’elles aient émis de nouvelles pousses, il les rempote dans 
un compost de parties égales de terreau de feuilles, de terre 
tourbeuse, de vieille terre de gazon argileuse et de sable 
blanc, le tout bien mélangé; on ajoute une petite quantité 
de fragments de briques, de charbon de bois pour faciliter 
le drainage. Les Azalées fleurissent abondamment dans ce 
mélange. Après le rempotage, il place ses plantes dans une 
bonne couche assez chaude, de manière qu’elles jouis- 
sent d’une chaleur humide, point essentiel pour la formation 
d’un bon nouveau bois. Dès que l’extrémité des pousses 
commence à durcir et à prendre une teinte brunâtre, les 
boutons à fleurs vont se former; ce point obtenu, notre pra- 
ticien place ses plantes en plein air (généralement entre le 
io juin et le 15 juillet), en évitant qu’elles soient exposées 
au soleil du midi; elles restent ainsi jusqu’à la fin de septem- 
bre pour rentrer alors dans une bâche froide ou dans une 
serre froide et être ensuite placées successivement dans la 
serre à forcer. 


CHRONIQUE HORTICOLE. 

M. Linden annonce, dans le nouveau Catalogue (n^ 8) des 
plantes de son établissement horticole de Bruxelles, une foule 
de belles plantes; nous citerons, parmi celles livrables au 
î 5 mars, les suivantes : 

Bégonia miniata , d’une floraison facile et abondante, â 
fleurs cinabre. 

Bégonia mimmulariœfolia (Putzeys), de serre froide, à 
grandes fleurs blanches très-nombreuses. 


158^- JOURNAL B’HORTiCURTüRE PRATIQUE. 

Centropogon tovar'ensis (Planchon et Linden). Nombreux 
bouquets de fleurs d’un beau pourpre; port élégant. 

Encharis candida (Planchon et Linden). Magnifique nou- 
veau genre d’Amaryllidées, a fleurs retombantes, du blaiic le 
plus pur et disposées en ombelle. Nous avons, à la page 181 
de ce journal, fait mention de ce genre ; nous le considérons 
comme une des plus belles introductions faîtes depuis long- 
temps parmi les plantes bulbeuses. 

Lucuma (Planchon et Linden). Précieuse intro- 

duction des régions froides de la sierra Nevada de Santa- 
Martha, et qu’il sera facile d’acclimater en Italie, en Espagne 
et dans le midi de la France; le fruit, de la grosseur d’une 
orange, est du goût le plus exquis ; les feuilles de ce Lucuma 
sont très-ornementales, dorées en dessous; les fleurs sont 
d un vert émeraude. Nous appelons fortement l’attention sur 
cette plante, mise au prix de 25 francs. 

Passiflora marmorea. Feuilles trés-cn rieuses par la forme 
et panachées de blanc. 

Rhopala complicata (H. B. K.). Les amateurs savent que 
les Rhopala forment un genre de plantes toutes éminemment 
ornementales; cette nouvelle introduction est des pins pré- 
cieuses et des plus élégantes; les feuilles sont finement décon- 
pées et impriment à cette plante ce cachet de grâce que Ton 
trouve dans le Grevillea r obus tu. 

Thyrsaca?ithus rutilans (Planchon et Linden). Superbe 
Acanthacée à racèmes de grandes et nombreuses fleurs écar- 
lates; fleurit très-facilement. 

— La Société royale d’horticulture de Mons donnera une 
grande exposition à laquelle sont conviés tous les amateurs 
du pays, qu’ils soient ou non membres de la Société. Cette 
fête horticole aura lieu le 22 mai prochain. Le programme 
comprendra des concours de fleurs, de légumes, de fruits, etc. 


TABLE 


I)£ LA DIXIÈME ANNÉE. 


PLANCHES. 

Pages. Pages. 


• 1® Doyenné de Bruxelles. î 

« 2® Ahutilon insigne. S3 

« 30 Pentstemon gentianoides ; 

Hemiandra pungens. 63-68 
» 4® OEillets remontants variés. 97 

• 3® Epidendrum verrucosum, 129 

• 6® 1. Myrtus communis . — 

2-6. Chrysanthemum in- 
dicum minimum. 161-162 


A. 


Ahella triflora. 204 

Abutilon insigne. 25 

Acacia marginata. 133 

— undulœ folia. 43 

Acacias de la Nouvelle-Hollande. 

— Leur culture. ib. 

A chillea compacta. 178 

Acineta JVarczewitzii. 171 

Acr opéra cormita. 203 

Æschynanthus (Culture des). 367 
— discolor. 104 

—marmoraius. 103 

— splendidus. 363 

Allardtiacyanea. 233 

Alloplectus gracilis. 234 

Amaryllis acuminata. 23 

Angrœcum apiculatum. 330 

Anguloa purpurea. 23 

Antirrhinum. 70 

Aotus Drummondii. 134 

Araignée rouge (Destruction de T). 25 1 
Aralia papyrifera. 64 


12. — FÉVRIER 1835. 


• 7® Gloxinies variées. 193 

• 8® Jasminum nudiflorum ; 

Swainsonia Osbornii. 223-226 
, 9® Reine-Claude dorée j reine- 

Claude violette. 257-258 

10® Azalea amœna. 289 

11® Oxylobium ovalifolium. 321 

12® Fuchsia. 335 


Araucaria columnaris. 81 

Arbres fruitiers (Diverses métho- 


des de multiplier nos). 140, 182, 239 
Arbrisseaux d’ornement. — Quel- 
ques mots sur la meilleure 


époque de leur plantation. 380 

Artichaut (Culture de 1’). 116 

Azalea amœna. 175 

Azalea Beauté de l’Europe. 26 


Azalées de l’Inde (Culture des). 383 

B. 


Barbacenia Rogieri. 234 

Bégonia. 1 98 

— bulbillifera. 27 

— strigillosa. 43 

— Putzeysii. 30 

— conchœfolia. 79 

— punctata. 105 

— zebrina. H1 

— tomentosa. ib. 

— reticulata. ib. 

— erytrophylla. ib. 


25 


586 


TABLE DES MATIÈRES. 


Bégonia cinnabarina. \{\ 

— manicata. 

— (Sa culture). 112 

— ramentacea, 352 

—frigida, 254 

— Hernandiœ folia, 266 

— Prestoniensis. 276 

— flenrici. 278 

— Thwaitesii. 368 

— rubro venia. ih. 

— miniala. 383 

— nummulariœ folia. *6. 

Bégonies hybrides (Notice sur 
deux). 276 

Bejaria lindeniana. 24 

Berberis Nepalensis, 76 

-^trifurca, 105 

Beschomeria tnbiflora, 79 

B ignonia Reveili. 174, 

Bilbergia floccosa, 35O 

Bouturage d’arbres fruitiers. 287 

Brachysema lanceolatum. 177 

Brassia Keiliana. 231 

Broméliacées. 167 

Brya eheîius. 234 

Bryonia abyssinica, 371 

Burlingtonia Granadensis. 254 

C. 

Cactées. 167, 198 

Calcéolaires. 199 

Calceolaria chelidonioides . 299 

Calendrier horticole. 4, 34. 69, 99, 
164, 196, 226, 238, 289, 322, 
556, ’ 

Calliandra diademata, 304 

Callixene polyphijlla. 45 

Gamellia général Drouot. 178 

— placidiia, 26 

Canna aurantiaca. ib. 

— sanguinea. 80 

Cantua bicolor. 96 

Catalpa Potsii. 47 

Cattleya amethystina. 109 

— bulbosa. 58 

^crispa grandiflofa, 180 

— Leopoldii. *6. 

Cedrus Deodora. 252 

Centradenia ovata et diversi- 
folia, 173 

Çenfropogon tomremis. 384 


Cerisier à feuilles de Houx. 123 

Cestrurn Warcz^eioiczii, 1 36 

Cheiranthus Dililianus, 137 

Cheirostemon platanoides (No- 
tice sur le). 145 

Chionanthus retusus, 178 

Chirita sinensis vat'iegata, 232 

Chronique horticole. 232, 349, 385 
Chrysanthèmes nains. 159 

— (Culture chinoise des). 284 

— nouveaux à petites fleurs. 334 

Chrysanthemum indicum nii- 
nifnum. 162 

— Jriane. 163 

— Quasimodo. {h, 

— alveoliflorum. H, 

— président Decaisne. ib. 

— dame Blanche. ih. 

Cinchona Calisaya, 563 

Cinéraires. 199 

Cissus discolor. 130 

Sa culture. 132 

Cleisostoma crassifolium^ 263 

Clematis lanuginosa, 234 

Cœlogyne ochracea, 170 

Collandra pieta, 79 

Comaclinium aurantiacum, 24 
Cordyline indimsa, 177 

Correspondance. 127, 228, 255 
Couches et châssis, 363 

Cycnoches aurenm, 21 

— musciferum, 81 

Cydonia japonica, 235 

Cymbidium Gilsoni,, 294 

— Mttstersii. 40 

D. 

Dahlias. 255 

Delphinium Hendersonii, 372 

Dendrobium barbatulum, 231 

— bigibbum. 46 

— Farmeri. 171 

— fmbriatum. 101 

Deutzia gracilis, 23 

Dianthus scoticus. 157 

Dichosema suhinerme, 205 

E. 

Echeverria retusa. 21 

FUsena longipetala, 176 


TABLE DES 
Epidendrum Guatemalense, 232 


— leucochüum, 294 

— tigrimim, 330 

Eria floribunda. 232 

Erica, 199 

Eriobotrya japonica (Mespilus 
japonica). 252 

Eriobthrya japonicû. 128 

Eucharis candida. 181,584 

Eugenia? apiculata, 298 

Euryale ferox, 180 


Exposition de la Société royale 
de Flore à Bruxelles. 19,160, 206 
—de la Société royale d’horticul- 
ture et d’agricultu re de Gand. 1 0 
— delà Société royale d’horticul- 
ture et d’agriculture de Liège. 20, 
307. 

— de la Société royale d’horti- 
culture de Mons. 384 

— de la Société agricole et hor- 
ticole de Nivelles. 211 

Expositions de la Société royale 
linnéenne de Bruxelles. 256, 268 
— florales de Londres. 215 

F. 


FraisierFox des quatre-saisons. 336 
Fraisiers (Culture des). 516 

Fuchsia (Liste des meilleures 
espèces de). 71 

— miniata, 301 

— pumila. 232 

— serratifolia (Culture du). 126 


G. 


Gardénia radicans (Observa- 


lions sur le). 

251 

Gastrolobium calycinum. 

135 

— velutinum. 

ib. 

— cu7ieaium. 

41 

— pyramidale. 

102-103 

Gaura Lindheimeri, 

266 

Géraniums. 

199 

Gentiana gelida. 

178 

Gesneria. 

179 

— Leopoldii. 

253 

Gloriosa Plantii. 

79 


MATIÈRES. 

387 

Gloxinia. 

182 

Gloxinia Baronne de Snoy. 

195 

— Beuheiarii. 

196 

—(Culture des). 

244 

— Charles Lesdallons. 

196 

— Elisa Willems. 

ib. 

— Marie Bresiers. 

ib. 

— -Marie Van Houtte. 

109 

— Palrayre Robyns. 

195 

Goethea strictifiora. 

265 

Greffe. 

241 

— herbacée. 

223 

Grewia seringiana. 

177 


H. 


Haricots sans filets ( Nouvelle 


variété de). 347 

Hakea scoparia. 177 

Hedychium flavesce^is. 331 

Heliophila pilosa. 267 

Hemiandra pungens. 68 

Hêtre à feuilles blanches. 233 

Hexacentris mysorensis, 175, 249, 
250. 

Hibiscus syriacus. 368 

Horticulture belge. 23, 40, 108, 
139, 179, 500. 

— étrangère. 21, 40, 73, 101, 130, 
170, 203, 230, 263, 293, 328, 363 
—à Rio-de-Janeiro. 378 

Hoya fraterna. 331 

Hypoxis Rooperii. 73 

ï. 

Jnga superbiens. 303 

Ixora. 181 

J. 

Jardin d’agrément. 5, 38, 100 
— fruitier. 9, 362 

L. 

Lœlia purpiiraia. 230 

Lœliopsis Domingensis. 328 

Lansbergia caracasana, 233 

Lapageria rosea. 296 

Légumes nouveaux (Note sur 
des). 83 


588 


TABLE DES MATIÈRES. 


Légumineuses de la Nouvelle- 


Hollande. 

59 

Lennea robinioides . 

48 

Leptosipkon luteum. 

370 

Lilium Canadense. 

334 

— sinicum. 

81 

Limatodes rosea. 

77 

Lisian thus Russellian us . 

181 

Lucuma deliciosa. 

384 

Luzuriaga radicans. 

45 

Lycasie tricolor. 

172 

m. 

Mamillaria dolichocentra. 

213 

Maxillaria elongata. 

134 

Maxillaria revoluta. 

172 

Meconopsis TFallichii. 

234 

Melon Chito. — Note sur sa 

cul- 

ture en 1852. 

279 

Meriania Karstenii, 

302 

Mormodes flavidum. 

173 

— igneuni. 

203 

Myanthus sanguineus. 

25 

Myosotis azorica. 

350 

Myrica Californica, 

299 

Myrtus communis. 

107 

N. 

Nepenthes rafflesiana. 

179 

Notes recueillies en Chine. 

284 

JVijmphœa gigantea. 

107 

— Orlgiesii. 

179 

O. 

Odontoglossum anceps. 

134 

—Pescatorei. 

24 

OEillets. 

39, 169 

— divers. 

253 

— de Guasco. 

ib. 

— remontants. 

299 

Oicaria gunniana. 

82 

Oncidium cucullatum. 

50, 133 

Oncidium qiiadricorne. 

232 

Ophioxyion majus. 

265 

Orchidées. 51, 113, 153, 170, 285, 

357, 372. ’ > > > 

— Liste des espèces les plus 

re- 

marquables et les plus dignes 

d’être cultivées. 153 à 159 


Orchidées. — Genre Stanhopea. 312 


Oxalis cuprea. 350 

Oxyanthiis tubiflorus. 82 

O xylobium ovali folium. 135 

P. 

Pœonia Moutan, 300 

Palmiers. 167 

Passifora alata superba. 74 

— alha. 132 

— Liste des espèces les plus mé- 
ritantes. 75 

— marmorea. 384 

— sicyoides. 104 

Passiflores de serre chaude. — 

Leur culture. 133 

Pêche Laurent de Bavay. 253 

Pêches (Classification des meil- 
leures variétés de). 359 

Pélargoniunis. 72, 199, 221 

— (Compost pour les). 90 

— (Plan d’un jardin de). 29 

Pélargonium foliolosum. 267 

Pensées. 72 

Pentstemon atro cœrtileus et 
grandis. 351 

— baccharifolius. 21 

— gentianoides. 22 

— Liste des espèces les plus re- 
commandables. 67 

Phœdranassa chloracra (Flo- 
raison du). 124 

— Fuchsioides. 125 

— ohtusa. ib. 

Phalœnopsis iniermedia. 329 

—rosea. 22 

Pkiladelphus mexicanus. 235 

Phlox Drummondii. ib. 

Pivoines en arbre (Multiplica- 
tion des). 62 

Plantes alpines (Semis de). 220 

— (Asphyxie des). 87 

— de pleine terre. — Liste de 
celles qu’il convient de semer 
en mars. g 

Plantes nouvelles et rares. 21, 40, 


73, 130, 170, 203, 230, 263, 328, 
363. 

Pleine terre. 136, 178, 205, 261, 
290, 299, 333, 370. 


TABLE DES MATIERES. 389 


Pleine f erre el bâches. — Travaux 
à exécuter. 168, 169 

Pleurothallis pedtinculata. 264 
— JVage7ieriana. 265 

Podocarpus nerii folia. 175 

Poinsetiia pulcherrima (Cul- 
ture du). 88 

Poires. — Choix des meilleures 
espèces. 551 

Pommes. — Choix des meilleures 
espèces. 552 

Pommes de terre. — Leur con- 
servation. 219 

Pommiers. 239 

Pomologie. — Exposé de la 
théorie Van Mons. 93 

Posoqueria revoluta. 204 

Potager. 201, 228, 363 

Psammisia acuminata. 108 

— crassifolia. 24 

Pyrethrum sinense. 162 

K. 

Raphistemma pulchellum. 295 

Renoncules. 72 

— Origine de leur culture. 576 

Restrepia nuda. 264 

— punctulata. 254 

Revue florale belge. 179, 300 

Rhododendrum ciliatum. ' 102 
— de Sikkim-Himalaya (Rusti- 
cité des). 91 

— Gibsoni. 26 

— javanicum. 24 

Rhopala complicata. 384 

Rogiera cordata, 301 

Rosa fortuneana. 333 

Roscœa purpurea. 46 

Roses. 138 

— nouvelles. ib. 

Rose Léon Kotschoubey. 267 

Rubus japonicus. 335 

Rytidophyllum Œrstedtii. 47 

— Humholdtii. 106 

S. 

Salpiglossis coccinea. 299 

Salvia hians. 336 

Scelochihis Ottonis. 171 


Schlimmiajasminodom. 2 31 

Semis. 291 

— à faire au. mois de mars. 357 

Serre tempérée. 333, 369 

— à Ananas. 5 


—froide. 5, 36, 100, 134, 168, 
175, 199, 227, 254, 259, 298, 
324. 

(Observations sur les plantes 

de). 147, 187, 333, 369 


Serres à forcer. 227 

— belges (Revue florale des). 23, 

49, 108, 139. 

— aux Raisins. 38 

— aux Orchidées. 4, 36 


—chaudes. 4,34,69,99, 130, 164, 
170, 196, 203, 226, 258, 289, 
322, 363. 

Siphocampylus pe7idulifloriis. 301 


Sisyrinchium majale. 81 

Sobralia chlorantha. 329 

Solenidium racemosum. 293 

Sophronitis cernua. 55 

— (Du genre). ih. 

— grandiflora. 56 

— pterocarpa, 57 

— vtolacea. ib. 

Spathodea campanaluta. 332 

Stanhopea Bucephalus, 264 

— insignis. 314 

— inodora. 315 

Stylidium armeria. 42 

Swainsonia Osbornii^ 74 

T. 

Tacsonia sangumea. 295 

T etrathcca ericœ folia . 136 

Thyrsacanthus rutilans. 26, 384 
Tnchopüia albida. 80 

Tulipes. 72 

V. 

V anda longifolia. 294 

— peduncularis. 77 

Van Hoorde, Joseph (Notice né- 
crologique sur). 381 

y erbenu trifda odorata. 254 

Peronica elliptica. 205 

— formosa. 234 


^90 TABLE DES MATIÈRES. 

Victoria regia. 179 

Vigne (Maladie de la). 121, 217 

Emploi de l’eau de lessive. 248 

Viola pyrolœfolia, 82 Tf'^eigelia lutea. 


W; 


136 


PIN DE LA TABLE. 



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