UNIVERSITY
HARVARD
Library of the
Muséum of
Comparative Zoology
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3 DEPT.
...P. Zoou
Bird Dept.
Mlj s. Cojvjp. 2c
HISTOIRE NATURELLE
DES
OISEAUX-MOUCHES.
PARIS. — IMPRIMERIE DE RIGNOUX,
RUE DES FRANCS-BOURGEOIS-S. -MICHEL, H° B.
r
HISTOIRE NATURELLE
DES
OISEAUX-MOUCHES,
OUVRAGE ORNÉ DE PLANCHES
DESSINÉES ET GRAVÉES PAR LES MEILLEURS ARTISTES,
ET DÉDIÉ
£/. M. HtrtïicnuTiscUc ;
PAR R. P. LESSON,
OFFICIER DE SANTE DE PREMIERE CLASSE DE LA MARINE ROYALE;
PROFESSEUR DE BOTANIQUE A l’ÉCOLE DE MEDECINE NAVALE DU PORT DE ROCHEFORT ;
CHEVALIER DE l’oRDRE ROYAL DE LA LEGION D HONNEUR;
ADJOINT CORRESPONDANT DE l’acADEMIE ROYALE DE MEDECINE;
MEMBRE TITULAIRE DE LA SOCIETE d’hISTOIRE NATURELLE DE PARIS;
DE CELLE DE CHIMIE MEDICALE, ETC.;
AUTEUR DE LA ZOOLOGIE DU VOYAGE AUTOUR DU MONDE DE LA CORVETTE LA COQUILLE,
PUBLIÉ PAR ORDRE DU ROI.
Offrez -nous ces oiseaux qui, nés sous d’autres cieux,
Favoris du soleil, brillent de tous ses feux. (Delille )
PARIS.
ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE,
ÉDITEUR DU VOYAGE AUTOUR DU MONDE DU CAPITAINE DUPERREY,
RUE HAUTEFEUIUUF. , H° ^3.
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(Sn noue ^termef/cmâ c/e ^nc/Zer doiid /ed cuid-
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encMci'aj^emenJ : c/e nc/cj ce/Zecàond femoi^men/
c/e don ^ oui ec/acd<e; e/ed Zcvred rad^ed eâ i?n/ioi*/ev?M
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ârocwer dmid ^le/^ed^aerfeed de ddtdâowe diaâ&û?*ede
de /icitdddd c/e/a^demeiid d^ui^de ce/le douce eâude
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^ondeen ?ioud zioud edâednemonJ deurecuv œ/oizfj
de ce dvze^ocâva^ ^déer ^e^da^eÿ^mmiâ don, aââetz-
âw?z j eâ /uz r'cÿÿie/er yuz zd edâ d dommage du
devouevnenâ eâ do ^w<o^/bizd / re^iecâ
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Sde voâre 'yddzdde e dho^a/e.
ittakmoiseUe ,
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eâ âred oéej^janâ jervââeczr,
R. F* LE 5 SON,
AVERTISSEMENT DE L’AUTEUR.
Jusqu à ce jour les livres d’histoire naturelle, accom-
pagnés de figures, ont été publiés en France dans les
formats in-folio et in-4°- Ces ouvrages, par les sommes
considérables qu’exigent les frais de gravure, de colo-
riage ^ d’impression, sont hors de la portée d’un très
grand nombre d’acquéreurs. Leur format d’ailleurs est
incommode , et les fait reléguer dans les grandes biblio-
thèques , où ils ne sont visités que par les naturalistes
de profession. Depuis long-temps nous pensions que
les volumes grand in-8° renfermaient toutes les condi-
tions les plus favorables pour populariser la science, et
donner à beaucoup de personnes le goût de l’ornitho-
logie. Aujourd’hui nous mettons cette pensée à exécu-
tion en publiant une monographie des oiseaux-mou-
ches qui servira de specimen. Nous ne doutons pas que
la beauté des planches et du coloriage ne la fasse re-
chercher par les gens du monde, et surtout par les
dames, qui occupent leur loisir à la peinture, et que
l’éclat dont jouissent les êtres qui y sont représentés ne
leur fasse un instant quitter les fleurs exclusivement en
possession de leur palette. Tels sont aussi les motifs qui
nous ont décidé à choisir d’abord la famille des oiseaux-
mouches, que déjà notre compatriote Audebert avait
traitée conjointement avec M. Vieillot. Mais depuis
l’ouvrage d’ Audebert, les arts de la gravure et de l’im-
pression en couleurs ont fait des progrès immenses,
et de nombreuses espèces nouvelles ont aussi rendu
nécessaire une révision de ce genre admirable, le plus
vil] AVERTISSEMENT.
capable sans contredit de plaire à un; grand nombre
de personnes.
Cette histoire naturelle renferme donc de nombreux
détails nouveaux sur les oiseaux quelle embrasse; car
M. le baron Cuvier a applaudi à notre idée, et nous a
guidé de ses conseils. MM. Geoffroy Saint-Hilaire père
et fils ont bien voulu nous autoriser à faire peindre et à
décrire les belles et rares espèces du cabinet du jardin
du Roi. M. le duc de Rivoli, si connu par son goût pour
les sciences naturelles et par sa riche collection , a mis
à notre disposition, avec une obligeance parfaite, les
espèces qu’il possède, parmi lesquelles il en est de nou-
velles et de très intéressantes.
Nous devons aussi des remercîmens à MM/ Florent,
Prévost et Dupont, de l’empressement qu’ils ont ap-
porté à nous communiquer les oiseaux-mouches qu’ils
se sont procurés; ce dernier surtout nous a laissé con-
sulter la belle suite d’espèces que son frère (feu Dupont,
artiste très connu par les pièces anatomiques en cire qui
lui ont valu les plus grands éloges) avait rassemblée à
grands frais. A l’aide de ces élémens de succès, nous es-
pérons publier, sur cette famille intéressante de vola-
tiles, tout ce qu’il est possible aujourd’hui d’écrire de
plus complet.
Paris, io janvier 1829.
TABLEAU
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES
DÉCRITES ET FIGURÉES DANS CETTE HISTOIRE NATURELLE.
(mai 1829.)
Observ . Nous avons dû nous borner à men-
tionner seulement les oiseaux-mouches que nous
avons pu étudier dans les diverses collections
de Paris, ou que des figures qu’on ne doit pas
taxer d’inexactitude ont fait connaître. Les au-
teurs ont si souvent confondu les variétés d’âge et
de sexe , que leurs descriptions sont le plus ordh
nairement remplies de confusion. Leur histoire
est donc un dédale dont rien ne peut tirer le na-
turaliste qui n’a point les objets présens sous les
yeux, ou qui n’en possède pas une représenta-
tion rigoureuse. Or, notre travail ayant pour but
de publier des figures exactes et nouvelles, il n’en-
trait pas dans notre plan de joindre au catalogue
des espèces étudiées par nous , les diagnoses de
celles qu’on trouve admises par les auteurs, et que
des descriptions courtes et tronquées rendent mé-
connaissables. Dans notre Histoire naturelle des
Colibris, qui suivra immédiatement celle-ci , nous
b
X
TABLEAU
ferons apprécier , par des gravures aussi bien que
par des descriptions , toutes les nouvelles espèces
d’oiseaux-mouches qui parviendraient à notre con-
naissance dans l’intervalle des deux publications.
Genre : Oiseau-mouche. Ornismya. N. Mellisuga , Briss.;
Trochilus , L. Lath., Vieill., Temm. ; Orthorhynchus ,
Lacép. , Cuv.
Ornismya, par contraction des mots grecs oiseau et mouche.
L’exacte composition du nom eût exigé ornilliomya , qui est plus
dur, mais qu’il faudra peut-être adopter. Le nom d ’orthorhyncus ,
bec droit, employé par M. Lacépède, peut être mieux appliqué
à beaucoup d’autres oiseaux ; et celui de mellisuga de Brisson a été
donné à plusieurs autres genres de volatiles, et peut impliquer con-
tradiction dans son usage, et faire naître des embarras de syno-
nymie.
Bec plus long que la tête, à peu près droit, ou
légèrement recourbé , à mandibule supérieure
un peu évasée à la base , arrondie en dessus et au
delà des narines , s’amincissant en pointe. Man-
dibule inférieure droite ou légèrement infléchie,
rentrant dans la supérieure, se dilatant un peu
vers sa pointe , et de même longueur que la pré-
cédente.
Narines basales, très petites, recouvertes par
les plumes avancées du front, placées dans une
fossette latérale, séparées l’une de l’autre par
une légère arête.
Ailes dont les rémiges sont étagées. La pre-
mière est la plus longue , et ainsi des autres.
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. xj
Queue composée de dix rectrices (excepté une
espèce qui n’en a que six) de formes très variables.
Tarses minces, grêles, emplumés jusqu’aux
talons, scutellés, ayant trois doigts devant égaux,
les deux internes un peu soudés à leur base , le
pouce assez fort; tous munis d’ongles compri-
més, recourbés, crochus et assez robustes pour
les doigts.
Langue extensible, longue, divisée au sommet
en deux lanières élargies , légèrement spatulées ,
supportées par deux branches très longues de
l’os hyoïde faisant l’office de ressort, tubuleuse
au centre, ou formée de deux canaux cartilagi-
neux adossés.
PREMIÈRE TRIBU.
LES CYNANTHES.
Cynanlhus, Swainson.
La queue est ordinairement longue, profon-
dément et régulièrement fourchue; le bec droit,
renflé à l’extrémité, ou légèrement recourbé chez
quelques espèces 1 .
1 *% Ce signe désigne le sexe mâle , et le sexe femelle est distingué
par celui-ci
b.
TABLEAU
X 1 J
ESPÈCE I re .
OISEAU-MOUCHE PATAGON.
Omismya trïstls. N. PL III ( mâle ).
* M Bec long, fort, renflé; plumage vert et brillant en dessus,
plus foncé sur les petites couvertures et les rectrices ; corps d’un
roux-brun avec flainmettes brunes.
%* Plumage de la femelle d’un gris plus clair, mélangé de roux;
rémiges terminées par une tache blanche triangulaire ; dessous
du corps blanc-roussâtre.
Patrie : Le Chili.
Oiseau-mouche géant, troch'lus gigas, Vie :i lot, Gai.
du Muséum, pl. 180
ESP. 2.
OISEAU-MOUCHE HIRONDELLF
( Omismya hirundinacea. N. pl. XXV ).
Tête et cou azurés; dos, petites couvertures alaires, thorax et
abdomen vert-doré; bas-ventre blanc; queue très fourchue, d’un
bleu d’acier brillant.
Patrie : Le Brésil.
Trochilus hirundinaceus , Gai. du Muséum.
Guainumbi tertia species, Marcgrave, Bras. 197. Melli-
vora avis maxima, Hans Sloane, Jamaïc., n° 41 , p. 309.
Colibri yert à longue queue, Edwards , 1. 1, p. 33 , pl. 33.
Oiseau-mouche à queue fourchue de Cayenne , melli-
su g a Cayanensis, cauda bifurca , Brisson, Ornith. t. ITT
p. 726, pl. 36 , f. 9.
Oiseau-mouche à longue queue couleur d’acier bruni ,
Buff., édit. Sonnini, Ois., t. XVII, p. 208 ; ois.-mouche à
DES espèces d’oiseaux-mouches. xiij
longue queue, or, vert et bleu, Buffon , loco citato, p. a i3.
Trochilus macrourus , et forficatus. L. Gm. Syst. nat.
esp. 27.
Trochilus forcipatus , Latham, ind. sp. 9; forficatus,
Lath. , esp. 7.
Trochilus macrourus , Vieillot, Dict. d’hist. nat., t. VII,
Oiseau-mouche à tête bleue, Vieill. , Ois, dorés, pl. 60,
et Dict., t. VII, p. 366.
Shaw, Mise., t. VII , pl. 222.
Ornismya Sapho. N. pl. XXVII (mâle) , et XXVIII ( femelle ou jeune).
Plumage vert-doré ; queue très fourchue, resplendissante d’or,
de pourpre et de velours noir; gorge émeraude.
** ou jeune. Plumage vert-doré , sombre; ventre gris-enfumé;
queue composée de rectrices à moitié blanches -jaunâtres et à
moitié brunes-pourprées.
Patrie : Le Pérou.
Trochilus Sparganurüs, Shaw, general Zoology, t. VIII.
p. 1 , Birds, 181 1 , p. 291 , pl. 39 , ou bar-lailed humming-
bird.
Ornismya Sapho , Lesson, Man. d’Ornith., t. II, p. 83.
Trochilus radios us , Temminck, dans les galeries du
Muséum.
Trochilus chrysurus , Cuv. , Règ. an., t. I, p. 436, édit,
de 1829, note n° 2.
p. 366.
ESP. 3.
OISEAU -MOUCHE SAPHO.
XIV
TABLEAU
ESP. 4-
OISEAU-MOUCHE VIOLET A QUEUE FOURCHUE.
Ornlsmya furcata. N. pl. XVIII.
** Eec droit; gorge émeraude; ventre d’azur-pourpré ; dos vert-
doré ; queue fourchue , bleu d’acier.
Patrie : La Guiane, le Brésil, l’île de la Jamaïque.
Mellivora avis maxima, Hans Sloane, it. Jam., p. 309;
mellisuga Jamaicensis , violacea , cauda bifurca, Brisson ,
Ornith , t. III , p. 728 et 782 , esp. 18 et 20, pl. 37, f. 6.
L’oiseau-mouche à queue fourchue, Buff., pl. enl. 599,
f. 2. Trochilus furcatus , Gm., sp. 26; Latham, Syn., sp. 8;
Vieillot, Ois. dorés, pl. 34 ; Encyclop. Ornith., t. II,
p. 572, esp. 87.
ESP. 5.
OISEAU-MOUCHE MAUGÉ.
Ornismya Maugœi. N. pl. LXVIII (mâle), et LXIX (femelle).
** Plumage vert-sombre doré, et brillant en dessus comme en
dessous; poitrine, bas du cou et haut du dos cl’un bleu d’acier
plus ou moins intense; bas-ventre blanchâtre; rectrices bleues.
V Livrée plus terne; dessus du corps d’un vert-cuivré; parties
inférieures grisâtres; rectrices moyennes vertes, les latérales
bleues , les deux externes terminées de blanc.
Patrie : L’île de Porto-Eico.
T. Maugœus, Vieill., Dict. hist. nat. , t. VII ; Encycl.
Ornith., t. II, p. 56y; Audebert , Ois. dorés, pl. 37 et 38 ,
ï» P* 77 » 79 et 80.
Mellisuga Surmamensis pectore cœruleo , Briss. , t. III ,
p. 7 11 ; Edwards , gl. pl. 35 , f. 2. T. Ourissia; L. sp. i 3 -
L’Émeraude- Améthyste, Buff., édit. Sonnini, t. XVII*
p. 188 ; pl. enlum. 227 , f. 3.
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES.
XV
ESP. 6.
OISEAU-MOUCHE GLAUCOPE.
Ornismya glaucopis. N. pl. LVIII ( mâle ), et LIX (femelle).
Bec assez long , droit , aigu ; calotte bleue ; corps en dessus
d’un vert- doré ; parties inférieures d’un vert-émeraudin j bas-
ventre gris ; rectrices bleu d’acier.
** Tout le corps simplement vert-doré en dessus ; les parties in-
férieures d’un gris enfumé ; rectrices bleues , œillées de blanc.
Patrie : Le Brésil.
Mellisuga Brasillensis cauda bifurca , Briss. , Ornith. ,
t. III, p. 724, pl. 37, f. 5 .
T. glaucopis, Gm.
T. frontalis , Lath., sp. 60.
Vieillot. Dict., t. VII, p. 870, et t. XXIII, p. 428.
Encyclop. Ornith. , t. II, p. sp. 37.
Guainumbi major , Rai, Syn. av. , n° 2.
Guainumbi secunda species , Marcgrave, Bras., p. 197.
Guainumbi secunda species Marcgravii, Willugb. , Orn. ,
p 166.
ESP. 7.
OISEAU-MOUCHE YESPER.
Ornismya Vesper. N. pl. XIX.
Bec très long , recourbé ; gorge d’un bleu d’acier étincelant ;
plumage d’un vert gris peu éclatant ; croupion marron, un
point blanc devant l’œil ; poitrine et ventre d’un gris clair pas-
sant au blanchâtre.
Patrie : Le Chili.
XVJ
TABLEAU
ESP. 8.
OISEAU-MOUCHE BARBE-BLEUE.
Ornismya cyanopogon. N. pl. V (mâle).
Bec long , grêle , recourbé; corps vert-doré en dessus, gris-
blanc en dessous ; rectrices brunes , terminées en pointes cravate
d’acier bruni ou pourpré.
Patrie : Le Mexique.
ESP. 9.
OISEAU-MOUCHE AMÉTHYSTE.
Ornismya amethystina. N. pl. XL. VII (mâle).
Bec grêle, droit, mince; corps brun-doré en dessus; gorge
améthyste ; parties inférieures grises.
V Gorge blanchâtre; poitrine grise-brunâtre ; flancs roux; ré-
gion anale blanche.
Patrie : La Guiane.
Trochilus amethystinus, L. sp. 54; Lath., sp. 62 ; Vieill. ,
Dict. , t. VII, p. 358 , pl. B, 19 , fîg. 1. — Ois. dorés, 1. 1 ,
p. ii 5 ; Encyclop. Ornith., t. II. p. 56i.
Ois. -mouche Améthyste, Buff., enl. 672, f. I. Sous le
nom A. oiseau-mouche a queue fourchue de Cayenne ; édit.
Sonnini, t. XVII, p. 160.
OISEAU-MOUCHE PETIT RUBIS*.
Pl. XL VIII (mâle), et XL VIII bis (jeune).
The humming bird, Catesby, Car., 1. 1, p. 65.
The redthroathed humming-bird, Edwards, Hist. , pl. 38.
Mellisuga pectore rubro, Klein, Av.
Tomineio virescente guiture flammeo, Petivert, Gaz.,
pl. 3 , fig. 8.
Mellisuga Carolinensis gutture rubro, Briss., Ornith.,
t. III, p. 7 r6.
* Trochilus Colubris, Lath. Vieill., Dict., t. VII, p. 371; Ois. dorés,
pl. 3 1 ( mâle ) , et 3 a ( femelle) ; Shaw , Mise. , t. II.
DES ESPÈCES DOISEAUX-MOÜCHES. XVi)
ESP. IO.
OISEAU-MOUCHE WAGLER.
Ornismya W aglerii. N. pl. LXXIII.
Parties supérieures et antérieures d’un bleu d’azur, glacé d’or ;
le reste du plumage d’un vert foncé sablé d’or, et teinté d’indigo
scintillant; bas-ventre d’un vert sombre séricéeux.
Patrie : Le Brésil.
Trochilus saphirinus (mâle), Vief 1 ., Ois. dorés, t. I,
p. io5 , pl. 57 ; et Ornith. encyclop. , t. II, p. 5yo.
ESP. II.
OISEAU-MOUCHE SWAINSON.
Ornismya Swainsonii. N. pl. LXX.
Bec brun et blanc; corps vert-doré en dessus: gorge et devant
du cou vert émeraude; poitrine s au milieu* d’un noir de ve-
lours; bas-ventre verdâtre; région anale blanche; rectrices bleu-
indigo.
Patrie : Le Brésil.
ESP. 12.
OISEAU-MOUCHE DEMI-DEUIL.
Ornismya lugubris. N. pl. XXXVIII (mâle) , et XXXIX (femelle).
* * Plumage en entier d’un noir de velours par l’aspect et la dou-
ceur; quelques reflets verts-dorés sur le dos : chez quelques in-
dividus, petites couvertures vertes dorées; rectrices centrales
vertes; les latérales blanches terminées de noir.
Deux traits rouge ocreux sur les côtés du cou ; plumage brun
* *
TABLEAU
XV11J
sale teinté de roux; rectrices brunes, les deux externes blanches
et terminées de brun.
Patrie : Le Brésil.
Colibri brun , trochilus fuscus , Vieill. , Dict. hist. nat. ,
t. VII , p. 348 (1817); Encyclop. Ornith. , t. II , p. 53a.
Trochilus niger, llack liumming-bird , Sw. , Zool. illust.
pl. 8a , t. IL
DEUXIÈME TRIBU.
LES PHOETORNIS.
Phæthornis, Swainson.
La queue est étagée, à rectrices le plus souvent
rubanées ou rétrécies, très longues, proportion-
nellement aux autres. La tête est sans ornement
ou munie de huppes.
ESP. i3.
OISEAU-MOUCHE A TÊTE NOIRE.
Ornismya cephalatra. N. pl. XVII.
Bec droit, jaune, noir à la pointe; plumes de la tête lâches,
noires; gorge émeraude; dos et ventre vert-doré ; queue brune;
les deux rectrices externes très longues.
t
Patrie : La Jamaïque.
Polytmus major, nigrans, aureo varié splendens , pinnis
uropygii longissimis, Brown, Jam., p. 4 7 5.
Oiseau-mouche à tête noire et à queue fourchue , melli -
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. xix
suga Jamaicensis atricapilla, caudâ bifurcd , Briss. , Ornith. ,
t. III, p. 739. sp. 19.
Falcinellus cauda septem unciarum, Klein, Ay. , p. 108 ,
n° 17. Colibri à tête noire et à longue queue , Edwards, Glan. ,
t.I, pL 34 .
Bourdonneur de Mango à longue queue. Albin, t. III,
p. 20 , pl. 49 » «■
L’oiseau-mouche à longue queue noire, Buff., édit, de
Sonnini, t. XVII, p. 21 5 .
Trochilus poljtmus, L. sp. 4 î Latham, Synops. sp. 4 ;
Black capped humming-bird , Lath. ind.
Colibri à tête noire , Vieillot , Ois. dorés , pl. 67 , p. 1 ai ;
trochilus polytmus , Vieill. , Encyclop. Ornith. , t. a,p. 554 »
esp. 23 .
ESP. 1 4 .
OISEAU-MOUCHE A OREILLES D’AZUR.
Ornismja aurita. N. pl. X (mâle), et XI (femelle).
Bec fort, robuste ; queue étagée ; rectrices moyennes blanches ,
les latérales noires; plumage vert en dessus, blanc de neige en
dessous; un trait noir derrière l’œil, précédant des plumes écail-
leuses d’un bleu d’azur.
** Plumage vert -doré en dessus, blanc tacheté de brun en
dessous; un trait noir seulement derrière chaque œil; rectrices
latérales blanches , les moyennes noires.
Patrie : La Guiane , le Brésil.
Mellisuga Cajennensis , major, Brisson , Ornith. , t. III ,
p. 722. Oiseau-mouche à oreilles, Buffon, édit. Sonnini,
t. XVII, p. 199. Violet eared humming-bird, Lath. , Synops. ,
1. 1 , p. 767, index sp. 36 ; trochilus auritus , Vieill., Ois.
dorés , pl. 2 5 ( mâle), et 26 ( femelle), p. 57 et 5 g , nouv.
Dict. d’hist. nat. , t. VII, p. 368 ; Encyclop. Ornith. , t. II,
p. 567 ; Shaw , Mise. , t. XXIII , pl. 977.
XX
TABLEAU
ESP. l 5 .
OISEAU-MOUCHE AUX HUPPES D’OR.
Om'smya chrysolopha. N. pl. VII ( mâle ), et pl. VIII ( femelle ).
Bec droit, grêle ; front émeraude ; camail azur se terminant en
pointe devant le cou; deux huppes dorées, aplaties, latérales,
divergentes ; dessous du corps d’un blanc pur, le dessus vert-doré;
queue étagée, terminée en pointe, àrectrices blanches bordées
de brun.
%* Point de huppe; livrée terne; rectrices moyennes blanches.
Patrie : Le Brésil.
Trochilus cornutus, prince de Wied, Voy. au Brésil,
trad. franç. , t. III, p. 1 18.
Trochilus Bilophus , Temm. , pl. coloriées 18, f. 3.
Oiseau-mouche duc , trochilus dilophus, Vieill., Encyclop.
Omith. , t. II, p. 5 y 3 . Less. , Man. d’Ornith. , t. II , p. 7 6.
ESP. l6.
OISEAU-MOUCHE LANGSDORFF.
Ornismya Langsdorffii. N. pl. XXVI.
Bec droit , grêle ; parties supérieures d’un vert-doré brillant ;
plastron émeraude sur le devant du cou; écharpe orangée sur le
thorax; ventre brun-violacé; région anale d’un blanc de neige;
rectrices effilées , les moyennes bleues , les extérieures blanches.
Patrie : Le Brésil.
Trochilus Langsdorffii, Temminck, pl. col. 66, f. 1.
V enç. , Dict. sc. nat. , t. XXXV, p. 4 g 3 .
Lesson , Man. d’Ornith. , t. II , p. 77.
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXj
ESP. 17.
OISEAU-MOUCHE CORA.
Ornismya Cora. N. pl. VI.
** Bec court, grêle; parties supérieures vertes dorées; gorge
améthyste ; parties inférieures blanches; reetrices étagées, brunes,
terminées de blanc ; les deux moyennes longues, brunes, blanches,
et terminées de brun.
Patrie : Le Pérou.
Orlhorkynchus Cora, Lesson, Zoologie de la Coquille,
pl. 3i , f 4 J Manuel d’Ornith., t. II, p. 82.
ESP. l8.
OISEAU-MOUCHE A QUEUE SINGULIÈRE.
- •
Ornismya heteropygia. N. pl. XV.
Bec grêle, légèrement recourbé; cravate améthyste et bleu
d’acier; plumage du corps en dessus vert -doré, collier blanc
bordé de jaune en dessous; six reetrices seulement.
Patrie : Le Brésil , l’île de la Trinité.
Trochïlus enicurus , Vieill. , Nouv. Dict. d’hist. nat. ,
t. XXIII, p. 429 (1818), et Encyclop. Ornith., t. II,
p. 5 60 ; Temminck , pl. col. 66 , f. 3.
XX IJ
TABLEAU
TROISIÈME TRIBU.
LES PLATUEES.
Plalurus. Nob.
La queue est composée de rectrices acumi-
nées; les deux externes à tiges sans barbes, et
terminées par des palettes ovalaires.
esp. 19.
OISEAU-MOUCHE A RAQUETTES.
Ornismya platura. N. pl. XL .
Bec court, pointu, peu renflé; plumage en entier d’un vert-
doré sombre ; plastron d emeraude sur la gorge; abdomen brun-
noir ; région anale gris-blanc.
Patrie : La Guiane.
Oiseau-mouche à raquettes, Buffon, édit. Sonnini,
t. XVII, p. 1 77.
Journal de physique, juin 1777, p. 466.
Trochihis longicaudus , L. Gm. sp. 60.
Trochilus platurus , Lath. , sp. 55.
Oiseau-mouche à raquettes, Vieill., Ois. dorés,
pl. 5 a, t. I,p. 98.
Trochilus platurus, Vieill., Dictionn. hist. nat. , t. VII,
p. 3 7 o.
Encycl. Ornith., t. II, p. 56g, esp. 77; Drapiez , Dict .
classiq. d’hist. nat., t. IV, p. 327.
DES ESPÈCES D OISE AUX-MOUCHES. XXÜj
QUATRIÈME TRIBU.
LES LAMPORNIS.
Lampornis , Swains.
La queue est courte, ou rectiligne, ou arron-
die , ou un peu échancrée. La tête et le cou sont
sans huppes et sans plumes prolongées.
ESP. 20.
OISEAU-MOUCHE JACOBINE.
Ornismya mellivora. N. pl. XXI (mâle), et XXII (femelle).
* ¥ Tète et cou d’un bleu d’azur; dos et flancs vert-doré ; un collier
et le ventre d’un blanc de neige; rectrices blanches, bordées de
noir.
** Corps vert en dessus , tacheté de brun et de blanc en dessous ;
rectrices vertes , bordées de noir et de blanc.
Patrie : La Guiane, le Brésil, l’île de la Martinique.
A. The White bsïlyhumming- bird, Edwards, t.1, p. 35,
pl. 35.
Mellisuga Surinamensis, lorquata , Briss. , Ornith., t. III,
p. 71 3.
Oiseau-mouche à collier , ou la Jacobine , Buffon , édit.
Sonnini , Oiseaux, t. XVII , p. 2o3. Enlum. pl. 64o , £.2.
Trochilus mellivorus, L. Syst. nat. , esp. 65.
Latham , Syn. ornith. , sp. 34-
Vieillot, Ois. dorés, pl. a3; Dict. nat.,t. VII, p. 36o.
B .Mellisuga Cayennensis, guüure nœvio , Briss., t. III,
p. 706.
Ois.-mouche à gorge tachetée , B uff. , enl. 276 , f. 2.
Trochilus fimbriatus , Gm. sp.
Latham , ind. sp. 3g.
Vieillot, Ois. dorés , pl. 22 ; Dict. , t. VII , p. 36o.
Vieil!. , Ois. dorés, pl. 24; Dict. nat., t. VII, p. 36o.
XXIV
TABLEAU
ESP. 21.
OISEAU-MOUCHE MÉDIASTIN.
Ornismya mesoleuca. N. pl. XXIX (mâle), et XXX (femelle).
Bec long, droit; plumage vert-doré; cravate bifurquée d’un
pourpre doré sur le devant du cou; une raie blanche longitu-
dinale de la poitrine à la région anale.
* ¥ * Gorge grise, sans éclat; raie longitudinale d’un blanc sale;
plumage d’un vert sombre peu éclatant.
Patrie : Le Brésil.
Oiseau-mouche Médiastin, trochïlus Mesoleucus, Temm.
pl. col. 3 17, f. 1 (mâle), f. 2 (jeune), et f. 3 (femelle).
Trochïlus mesoleucus y Yalenç., Dict. sc. nat., t. XXXV ;
Drapiez , Dict classiq. , t. IV, p. 488.
Trochïlus mesoleucus , Lesson , Man. , t. II , p. 79,
ESP. 22.
OISEAU-MOUCHE RUBIS.
Ornismya Rubinea. N. pl. XLIV (mâle), XLV (femelle) et XL VI (jeune âge).
* ¥ Bec robuste; plumage en entier d’un vert-doré métallisé ; gorge
à teinte de rubis chatoyant; rectrices d’un roux-cannelle fort
vif, et liserées de noir.
** Dessus du corps vert-doré ; parties inférieures d’un roux-can-
nelle vif ; région anale blanche ; un point blanc derrière l’oeil ;
point de plaque rubis sur la gorge.
Jeune âge du mâle. Semblable par le plumage à la femelle, seu-
lement le rubis de la gorge apparaît par taches rutilantes.
Patrie : Le Brésil , la Guiane.
Le Rubis-émeraude, Buffon, édit, de Sonnini, t. XVTT,
P- * 97 -
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXV
L’oiseau-mouche à gorge rouge du Brésil, Buffon , enl.
276, f. 4.
Mellisuga Brasiliensis , gutture rubro , Brisson, Orn. ,
t. III , p. 720, esp. 14, pl. 37, f. 4.
Trochilus rubineus, L. Gm. , Syst. nat., sp. 46; Latham,
ïnd., sp. 37.
Le grand Rubis , Vieillot, pl. 27 (le mâle), et l’oiseau-
mouche brun-gris ( trochilus obscurus. Vieillot), pl. 28
des Oiseaux dorés (le jeune de l’année).
Oiseau-mouche à queue rousse , Trochilus ruficaudatus ,
Vieill. , Dict. hist. nat. , t. VII, p. 370, et t. XXIII, p. 420
(la femelle ).
Le Rubis -Vieillot, Sonnini, édit, de Buff. , t. XVII,
p. 245 (le mâle), et le Brun-Gris, ibid. , p. 236 (la femelle)-
ESP. 1 3.
OISEAU-MOUCHE A COURONNE VIOLETTE.
Ornismya sephaniodes. N. pl. XIV.
Bec droit, assez long ; calotte saphir tirant sur le beau violet ;
parties supérieures vertes dorées ; gorge et devant du cou blanc
ocellés de vert-doré; ventre blanc-roux; queue arrondie , ver-
dâtre.
Patrie : Le Chili.
Orthorhynchus sephaniodes, Less. , Zool. de la Coquille,
pl. 3i , f. 2 ; Manuel d’Ornith., t. II. p. 80.
Mellisuga Kingii, Vigors, Zool. journ. , t. III, p. 43 2
(en note) , avec cette diagnose : M. supra metallicè viridis,
infra alba viridi varie g ata ; vertice splendide rubro ; rectrici-
bus acuminatis. Habite le port Gallant, au détroit de
Magellan.
ESP. 24-
OISEAU-MOUCHE CORINNE.
Ornismya superba. N. pl. II (mâle).
Bec très lon g> dr oit; calotte bleue; gorge rubis bordée de
C
TABLEAU
xxvj
blanc; parties supérieures vertes dorées, les inférieures grises ;
rectrices inégales, vertes , les deux externes terminées de blanc.
Patrie : L’île de la Trinité.
Trochilus longirostris, Vieillot, Ois. dorés, 1802, p. 107,
pl. 5g ; nouv. Dict. d’hist. nat. , t. VII , 1817, p. 366 ; En-
cyclop. Ornith., t. II, p. 566 , sp. 68.
Trochilus superbus , Shaw, Mise., t. XIII, p. 617; the
Siripe~cheeked hummind-bird , Shaw , gen. Zool. , t. VIII >
pl. 1, Birds, pl. 4L p- 3 a3 ; Temminck, pl. coloriées 29g,
f. 1.
ESP. 25.
OISEAU-MOUCHE RIVOLI.
Ornismya Rlvolii. N. pl. IV (mâle).
Calotte bleue-indigo ; gorge dun vert-émeraude; plumage en
entier d’un vert-sombre ; rectrices rectilignes , vertes bordées de
roux.
Patrie : Le Mexique.
ESP. 26 .
OISEAU-MOUCHE TEMMINCK.
Ornismya Temminckii. N. pl. XX.
'* Bec long; devant du cou recouvert de plumes comme écail-
leuses, noires bordées de blanc; une bandelette longitudinale
blanche sur la poitrine et l’abdomen ; corps en dessus vert-doré ;
deux traits blancs sur les joues.
% Livrée plus terne et à couleurs peu vives , bien que semblable
à celle du mâle.
Patrie : Le Brésil.
Oiseau-mouche écaillé, trochilus squamosus , Temm. ,
pl. col. ao3, f. 1 ; Lesson, Man. d’Ornith. , t. II, p. 79.
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXVij
ESP. 27.
OISEAU-MOUCHE ARSENNE.
Ornïsmja Arsennii. N. pl. IX.
Bec court, grêle, jaune à la base, noir à la pointe; tête
brune violâtre; front, gorge et joues bleu d’azur; devant du
cou émeraude ; un trait blanc derrière l’œil; flancs et bas-ventre
vert-doré comme le dos.
Patrie : Le Brésil.
Trochilus leucotls. Vieillot, nouv. Dict. d’hist. nat. ,
12 e édition, t.éXXIII, p. 34i ; Ornith. Encyclop. , t. II,
p. 55g, esp. 3; trochilus leucocrotaphus, Vieillot, Ornith.
Encyclop., t. II, p,' 571 , esp. 83 \ Picaflores sienes blancas,
Azara, Hist. nat. de los paxaros del Paraguay, t. II, p. 478 .
ESP. 28.
OISEAU-MOUCHE AMAZILI.
Ornismja Amazili. N. pl. XII (jeune), et XIII (adulte).
* (Adulte.) Bec court , assez robuste ; poitrine bleue-émeraude ;
corps vert-doré en dessus ; ventre roux; queue égale, couleur de
canelle.
^ (Jeune.) Poitrine gris - bleuâtre ; ventre blanchâtre; queue
verte et roussâtre.
Patrie : Le Pérou.
Orthorhj nchus Amazili, Lesson, Zoologie de la Coquille ;
pl. 3 1 , f. 3 ; Manuel d’ Ornith. , t. II, p. 8r.
C.
XXVÜj TABLEAU
ESP. Q.C).
OISEAU-MOUCHE RUBIS-TOPAZE.
Ornismya Moschita. N. pl. LU (mâle), LUI, fig. i (femelle), fig. 2
(jeune mâle) , et LIV (très jeune femelle).
* Bec robuste, recouvert par des petites plumes jusqu aux na-
* ri n es; calotte rubis chatoyante; gorge topaze scintillante; plu-
mage noir séricéeux sur le dos , vert-doré olivâtre sur le crou-
pion; parties inférieures fuligineuses ; bas-ventre blanc de neige ;
rectrices d’un roux vif , terminées de noir.
* * Dessus du corps vert-doré terne ; parties inférieures d’un
* brun clair ; rectrices brunes , terminées de blanc et de rouge
ocreux;les deux moyennes vertes.
Jeune âge du mâle. Corps vert-doré en dessus; des écailles
rubis sur la tête et isolées; une ligne topaze devant le cou.
Jeune femelle. Verte -dorée en dessus, grise -blanchâtre en
dessous.
Patrie : La Guiane.
T. Moschitus , L. sp. i 4 ; Lath. , Ind., sp. 49. Mellisuga
Brasiliensis gutture topazino , Briss. , Ornith., t. III, p. 699»
pl. 37 , f. 1. •
Buff. , enl. 64 o , f. 1 .
Vieill. , Dict. , t. VII , pl. B , f. 2.
Encycl. Ornith., t. II , p. 570, pl. i3t , f. 2.
Vieill. , Ois. dorés, pl. 29 (mâle adulte) , pl. 3 o (jeune
mâle, i re année), 46 (jeune mâle, 2 e année), 55 (femelle)
et 56 (mâle avant la mue). (Oiseau-mouche brun-gris,
pl. 28, femelle, trochilus obscurus , Vieill.).
Trochïlus hypophœus (jeune).
T. leucogaster, Lath., Buff., 672, f. 3 (jeune âge).
T. Carbunculus , Gm. , Lath. L’Escarboucle , Buff. ,
Vieill. , Ois. dorés , pl. 54 ( individu adulte ).
Ois.-m. à gosier doré, Vieill., Ois. dorés (jeune âge).
T. pegasus , Lath. (jeune individu).
Thaumatias , Seba.
Huitième esp. de guainumbi, Marcg. Bras, p. 197.
Rubycrested humming-bird, Edwards, pl. 344 gb
DES ESPÈCES DOISEAUX-MOUCHES. xxix
ESP. 3o.
OISEAU-MOUCHE SAPHIR-ÉMERAUDE.
Ornïsmya bicolor, N. pl. XLIX (mâle), et L (jeune;.
* Bec noir et blanc; corps dun vert -doré brillant en dessus ,
comme sur les parties inférieures; région anale blanche; un
bandeau bleu de saphir sur le front, et un pastron de même cou-
leur sur le devant de la gorge ; rectrices bleu d’acier.
** Parties antérieures de la gorge et du cou mélangées de blanc
pur, et de blanc et de vert -doré; bas-ventre d’un gris-clair;
couvertures inférieures de la queue vertes.
Patrie : la Guiane, les Antilles françaises?
T. bicolor, Gm. L. sp. 5i; Lath. , sp. 43; Yieill. ,
Dict. , t. YII , p. 373 ; Encycl. Ornith. , t. II ; Ois. dorés ,
pl. 36 , t. I, p. 75.
Le Saphir-Émeraude , Buffon , édit. Sonnini , t. XVII ,
p. 186.
ESP. 3l.
OISEAU-MOUCHE SAPHIR.
Ornismya sapphirina , N. pl. LV (mâle), LYI (femelle), et LYII (variété).
* ¥ Bec long, grêle, jaune, noir à la pointe; menton roux; de-
vant du cou bleu de saphir ; abdomen et côtés vert brunâtre ;
région anale grise; queue rousse.
Corps bleu-vert en dessus ; blanc tacheté en dessous.
Jeune âge. Bleu de saphir du cou peu net , poitrine et abdo-
men mélangés de verdâtre et de brun.
Patrie : La Guiane.
T. sapphirinus , L. Gm., sp. 5a ; Lath. , Syn. , sp. 42.
Le Saphir , Buff., édit. Sonnini, t. XVII, p. 184.
Yieill. , Ois. dorés, pl. 35 (mâle) , 58 (jeune); Encycl.
Ornith. , t. II , p. 570.
XXX
TABLEAU
ESP. 3 2.
OISEAU-MOUCHE AUDEBERT.
Ornismya Audebertl. N. pl. LI.
Bec droit, noir et blanc ; plumage en entier d’un vert d’éme-
raude glacé d’or ; bleu de saphir formant une petite plaque sur
le menton seulement; rectrices d’un bleu noir foncé.
Patrie : La Guiane.
Buff. , édit. Sonnini , t. XYII , p. 186.
Oiseau-mouche à gosier bleu, trochilus cœruleus , Audeb.,
Ois. dorés , pl. 4° , 1. 1 , p. 82.
Trochilus cœruleus. Vieillot, Dict. bist. nat. , t. VII,
p. 36 1 ; Ornith Encycl. , t. II , p. 563.
ESP. 33.
OISEAU-MOUCHE SASIN.
Ornismya Sasin. N. pl. LXVI (mâle) , et LXVII (jeune).
Bec droit , mince , arrondi ; plumage couleur rouille claire ,
légèrement teint de vert sur le dos; plastron écailleux et bifurqué
rubis spinelle sur le devant du cou.
** Verte en dessus ; gorge tachetée de rouge vif ; rectrices termi-
nées de blanc (Latham)..
Jeune mâle. Corps vert-doré en dessus; un trait brun sur l’œil ;
queue brune ; plastron rubis teinté en topaze; parties inférieures
grises verdâtres.
Patrie : La Californie , la côte N.-O. d’Amérique.
T. ru fus, Gm.
Audeb. , Ois. dorés, pl. 61 (mâle), et 62 (jeune âge).
T ', collaris , Lath. , sp. 5g.
Sasinne ou Sasin, Cook, 3 e Voy., trad. franç. , t. III,
p. 56; Append. , t. IV, p. 532.
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXxj
Vieill. , Ornith. Encyclop. , t. II , p. 671 .
Oiseau-mouche couleur de fraise , Bonnaterre , pl. de
l’Encyclop. i33, fîg. 5.
T. ruber, Edwards, pl. 3ï.
ESP. 34.
OISEAU-MOUCHE ANNA.
Ornismya Anna. N. pl. LXXIY.
Bec droit, mince, un peu déprimé; calotte, joues, devant du
cou , recouverts de plumes écailleuses améthystes ; parties supé-
rieures d’un vert-doré; parties inférieures d’un gris légèrement
verdâtre; couvertures inférieures de la queue vertes bordées
de gris.
Patrie : La Californie.
ESP. 35.
OISEAU-MOUCHE YERAZUR.
Ornismya cyanea. N. pl. LXXI.
Bec jaune clair, terminé de noir ; tête bleue ; gorge mélangée ;
de gris-brun et de bleu d’outremer ; plaque gutturale écailleuse
d’un bleu céleste; corps en dessus d’un vert cuivré; croupion
cuivre de rosette ; rectrices bleu d’acier; bas-ventre gris; région
anale blanche.
Patrie : Le Brésil.
Trochilus cyanus , Vieill., Dict. , t. XXIII, p. 4 * 6 ;
Encyclop. Ornith. , t. II, p. 558.
XXXIj
TABLEAU
&
esp. 36.
OISEAU-MOUCHE ÉRYTHRONOTE.
Ornismya erythronotos. N. pl. LXI.
Bec noir et blanc, droit, assez robuste ; plumage en entier
d’un vert d’émeraude chatoyant; croupion cuivré; région anale
blanche ; rectrices bleu indigo.
Patrie : Le Brésil?
ESP. 37.
OISEAU-MOUCHE A VENTRE GRIS.
Ornismya minima. N. pl. LXXIX (mâle).
Corps en dessous d’un blanc sale, vert-doré en dessus; rec-
trices moyennes vertes, les latérales blanches à leur extrémité.
Patrie : L’île de Saint-Domingue.
Trochilus niger, L. Gm.
Oiseau-mouche de Saint-Domingue , Briss., Ornith. ,
t. III, p. 702 , pl. 36, f. 8.
Oiseau-mouche à ventre gris , Yieill. , Ois. dorés, pl. 53,
t. I , p. 99.
ESP. 38.
OISEAU-MOUCHE A TÊTE GRISE.
Ornismya tephrocephala. N. pl. LXX.
Tête vert-pâle tirant sur le gris 'Cendré; dos vert cuivré ; par-
ties inférieures d’un vert-doré peu brillant; région anale et cou-
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXXÜj
vertures inférieures d’un blanc pur ; rectrices d’un vert-doré en
dessus , d’un brun foncé en dessous.
Patrie : Le Brésil.
T. tephrocephalus , Yieill. , Dict. , t. XXIII , p. 4^o ,
Encyclop. Ornith., t. II, p. 56o.
esp. 3g.
OISEAU-MOUCHE A QUEUE VERTE ou BLANCHE.
Ornismya viridis. N. pl. LX.
Bec long, légèrement recourbé, brun clair et blanc ; tête brune
verdâtre; corps en dessus vert-doré; parties inférieures d’un
vert clair glacé , mélangé de gris , ou de vert à reflets cuivreux ,
région anale grise cendrée.
Patrie : L’île de la Trinité , la Guiane ?
T. 'viridis , Yieill., Ois. dorés , pl. 4u 1. 1, p. 83 ; nouv.
Dict. hist. nat., 2 e édit., t. VII, p. 354; Encycl. Ornith.,
t. II, p. 557, esp. 38.
ESP. 4o.
OISEAU-MOUCHE A GORGE BLANCHE.
Ornismya albicollis. N. pl. LXIII.
Bec long de 9 lignes, fort, infléchi, noir et blanc; parties su-
périeures d’un riche vert-doré, ainsi que les côtés du cou, la
poitrine et les flancs ; devant de la gorge et milieu de l’abdomen
d’un blanc de neige; rectrices moyennes vertes, les latérales
bleues ocellées de blanc.
Patrie : Le Brésil.
T. albicollis, VieilL , Dict. hist. nat. , t. XXIII, p, 4a6-
Temm. , pl. col. ao3 , f. 2 .
Vieillot, Encyclop. Ornith., t. II, p. 558.
XXXIV
TABLEAU
ESP. 4 I-
OISEAU MOUCHE TOUT VERT.
Ornismya viridissima. N. pl. LXXV.
Bec long de 10 lignes, noir et jaunâtre; parties supérieures
d’un vert-doré; croupion d’un vert - cuivré ; gorge et poitrine
d’un vert mélangé de blanc ; ventre et région anale d’un brun-
gris; rectrices vert-doré en dessus, bleues en dessous, œillées
de blanc.
Patrie : Le Brésil.
Trochilus 'viridissimus , Vieill.
Audebert , Ois. dorés , pl, 42 , 1 . 1 , p. 84 .
Vieillot, Encyclop. Ornith. , t. II , p. 67a.
ESP. 4 2.
OISEAU-MOUCHE A VENTRE BLANC.
Ornismya albiventris. N. pl. LXXVI.
Bec long de g lignes, noir et blanc ; corps vert-cuivré en dessus,
plus rouge sur la tête et le croupion; devant du cou vert pur;
abdomen et couvertures inférieures d’un blanc pur ; rectrices
brunes, les deux moyennes vert-doré , toutes terminées de gris.
Patrie : La Guiane.
ESP. 43*
OISEAU-MOUCHE A COU ET VENTRE BLANCS.
Ornismya albirostris. N. pl. LXXVIII.
Bec légèrement recourbé, noir et blanc, long de 10 lignes;
corps en dessus vert-doré ; parties antérieures blanches ; une
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXXV
ceinture verte traversant la poitrine; bas-ventre grisâtre; rec-
trices brunes à reflets bleuâtres, les deux moyennes vertes
cuivrées.
Patrie : La Guiane.
Trochilus leucogaster, Gm.
Ois.-m. à 'ventre blanc de Cayenne , Briss. , t. III.
U oiseau-mouche à gorge et ventre blancs , Audebert, Ois.
dorés, t. I, p. 86, pl. 43. Vieillot, Encyclop. , t. II,
p. 564;Dict., t. VII, p. 35 9 .
esp. 44 *
OISEAU-MOUCHE A PETIT BEC.
Ornismya brevirostris. N. pl. LXXVII.
Bec long de 6 lignes, blanc et noir, grêle ; corps vert-doré
en dessus ; tête verte cuivrée ; les parties inférieures d’un blanc
pur; une ceinture verte sur le ventre; région anale et couver-
tures inférieures blanches, légèrement teintes de gris.
Patrie : La Guiane.
esp. 45 .
OISEAU-MOUCHE ORVERD.
Ornismya prasina. N. pl. LXV.
Bec pointu ; plumage entièrement vert glacé d’or ; région as-
sale blanche ; rectrices d’un bleu indigo uniforme et foncé.
Patrie : Le Brésil.
L’Orverd, Buff. , édit. Sonnini, t. XVII, p. 162.
T. viridissimus , Linné , Gm. , sp. 55 ; Latham , Synop. ,
sp. 61.
Non le T. viridissimus des auteurs modernes.
XXXVj
TABLEAU
ESP. 46-
OISEAU -MOUCHE ARLEQUIN.
Trochilus muldcolor , Latham. N. pl. LXXII.
Bec assez long , recourbé ; corps en dessus vert-doré ; joues
bleues, bordées de noir; parties inférieures rouges.
Patrie : Inconnue.
Trochilus multicolore Lath., Synops. , sp. 22 .
Shaw, Mise., t. III, pl. 81 .
Audebert et Vieillot, Ois. dorés, pl. 69 , t. I, p. 90 .
Bonnaterre, pl. encyclop. , pl. i3o, f. 1 .
Vieillot, Encyclop. Ornith. , t. II *p. 549-
ESP. 47*
OISEAU-MOUCHE A BEC RECOURBÉ.
Ornismya recurvirostris. N. pl. XXXVII.
Bec déprimé, recourbé vers en haut? plumage vert-doré mé-
tallique; plastron émeraude sur le devant du cou; une raie lon-
gitudinale sur l’abdomen ; plumes des cuisses blanches.
Patrie : Le Pérou.
Recurved - hill hmming - hird , trochilus recurvirostris ,
Swains. , Zool. illust. , pl. io5 , t. II , i re série.
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXXvij
CINQUIÈME TRIBU.
LES COQUETS.
Lophornis. Nob.
La queue est courte , ou rectiligne , ou arron-
die, ou un peu échancrée; mais la tête est sur-
montée d’une huppe , ou les plumes du cou sont
disposées en faisceaux et se développent de ma-
nière à former sur les côtés du cou des parures
accessoires.
ESP. 48-
OISEAU-MOUCHE NATTERER.
Ornismya Natlereri. N. pl. XVI.
Bec droit, grêle ; front et devant du cou écailleux, émeraudes ;
touffes de plumes allongées, jugulaires, bleu d’azur, ainsi que
le ventre; deux cercles couleur de buffle sur les côtés delà poi-
trine ; région anale et couvertures inférieures de la queue
blanches; dos et queue d’un vert-doré.
Patrie : Le Brésil.
Oiseau-mouche écussonné, trochilus scutalus, Natterer,
Temm. , pl. col. 299 , f. 3.
XXXV 11 J
TABLEAU
ESP. 49.
OISEAU-MOUCHE PÉTASOPHORE.
Ornlsmya petasophora. N. pl. I ( mâle ).
* Vert; gorge émeraude; deux plaques bleues, s’allongeant der-
rière les yeux, et prenant des teintes de cuivre rouge; poitrine
bleue ; ventre verdâtre ; couvertures inférieures de la queue
blanches ; rectrices égales , vertes , teintées et rayées de bleu.
Patrie : Le Brésil.
Trochilus serrirostris , Vieillot, nouv. Dict. hist. nat- ,
' 2 e édit. , t. VII, p. 359; Encyclop. Ornith. , t. II, p. 56 1,
esp. 5 a.
T. janthinotus , Natter. M. S.
Trochilus petasophorus , Wied , It. trad. franc, t. III ,
p. 119.
Temm., pl. coloriées ao 3 , f. 3 .
ESP. 5 o.
OISEAU-MOUCHE DELALANDE,
ou LE PLUMET BLEU.
Ornismya Delalandi. N. pl. XXIII (mâle), et XXIV ( femelle).
* * Huppe mélangée de vert et de bleu ; une tache blanche der-
rière l’œil ; corps vert en dessus , azuré en dessous ; queue brune
à rectrices œillées de blanc.
Sans huppe; corps vert en dessus, gris-cendré en dessous.
Patrie : Le Brésil.
Trochilus Delalandi , Vieillot , Dict. hist nat. , t. XXIII,
p. 427, pl. G, fig. 3 (i 8 i 8 );Encycl. Ornith., t. II, p. 558 ,
esp. 41.
Temminck , pl. col. 18 , f. 1 et 2.
Valenç. , Dict. sc. nat., t. XXXV, p. 492.
Drapiez, Dict. class. d’hist. nat., t. IV, p. 3 aa.
Lesson , Man. d’Ornith. , t. II , p. 76.
DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXXIX
ESP. 5i.
OÏSEAU-MOUCHE HUPPÉ.
Ornismya crislata. N. pl. XXXI (mâle), et XXXII (femelle).
** Be c grêle, droit, court; plumage gris fuligineux etséricéeux,
peu teinté de vert-doré ; huppe pointue, écailleuse , verte à re-
flets d’acier et brillante comme l’émeraude.
** Corps vert-doré en dessus, les parties inférieures grises enfu-
mées; point de huppe.
Patrie : Les îles de la Trinité et de la Martinique.
Petit Colibri, Dutertre, Hist. Ant. , t. II , p. 262.
Colibri, Feuillée, Observ. 1714, p. 4i3.
The crested Hummin g-bird , Edwards , t. I. pl. 37.
Colibri, Labat , Voy. aux îles d’Amériq., 1722, t. IV,
p. 14.
Mellisuga cristata , Klein, Av., n° 4, p. 106.
Mellisuga cristaia, Briss. , Orn., t, III, p. 714, pl. 37, f. 2.
Trochilus crislatus , L. Gm. , sp. 18 ; Latham, sp. 56.
Vieil!., Ois. dorés, pl. 47 (mâle) et 48 (femelle); Dict.
d’hist. nat. , t. VII, p. 365 , pl. B, 19, f. 3.
Valenç. , Dict. sc. nat. , t. XXXV, p. 490.
Black trochilus or humming - bird , Bancrofh, Guiana,
Lond., 1769, p. 166.
Colibri buppé, mellisuga crislata, Fermin, Surinam,
Amsterd. , iy 65 , p. 70 ?
Oiseau-mouche huppé, Buff., édit. Sonnini , Ois.,
t. XVII , p. 173 ; enl. 227, f. 1.
Var. B. Oiseau-mouche à huppe bleue.
Trochilus puniceus , Gm. , sp. 5 g ; trochilus pileatus ,
Lath. , sp. 57.
Vieillot, Ois. dorés, pl. LXIII ; Dict. d’hist. nat
t. VII, p. 365.
-Valenç., Dict. sc. nat. , t. XXXV, p. 490.
xl
TABLEAU
ESP. 52.
OISEAU-MOUCHE HUPPE-COL.
Ornismya ornata. N. pl, XLI , fi g. i (mâle), et fig. 2 (femelle).
*** Bec petit, jaune, noir à la pointe; front et gorge d’éme-
raude ; huppe effilée, allongée, couleur de rouille; plumes lon-
gues , fasciculées sur les côtés du cou , colorées en rouge , termi-
nées en vert-doré; corps vert-doré; ceinture blanche sur le
croupion ; queue rousse , les deux rectrices moyennes vertes.
%* Point de huppe; dessus du corps vert- doré; devant du cou
roux ; queue rousse et verte.
Patrie : La Guiane , le Brésil.
Huppe-col, Buffon, édit. Sonnini, t. VII, p. i65;
enl. 640 , f. 3.
Trochilus ornatus , L. Gm., sp. 58 ; Latham, Ind. sp., 58.
Le Huppe-col , Vieill. , Ois. dorés , 1. 1 , pl. 49 > 5o et 5 1 ;
Dict. hist. nat. , t. VII, p. 364; Encycl. Ornith., t. II,
p. 565 , esp. 64.
Drapiez, Dict. classiq. , t. IV, p. 324-
esp. 53.
OISEAU-MOUCHE HAUSSE-COL BLANC.
Ornismya strumaria. N. pl. XLII (mâle), XLIII, fig. 1 (femelle),
et fig. 2 (jeune âge).
** Bec jaune, court; front et gorge émeraude; collerette de
plumes élargies , blanches terminées de vert et de roux , entou-
rant le cou; plumage vert-doré sombre ; rectrices vertes bordées
de roux; huppe jaune de rouille.
** Point de huppe; point de collerette; couleurs du plumage
sombres ; front et gorge d’un roux vif ; thorax et abdomen d’un
brun enfumé.
Jeune âge. Point de huppe , point de collerette ; poitrine et
DES ESPÈCES DOISEAUX-MOUCHES. xlj
ventre tachetés de noir et de brunâtre ; queue brune terminée de
roux ; une raie blanchâtre sur le croupion.
Patrie : Le Brésil.
Oiseau-mouche magnifique, Trochilus magnifiais, \ ieill.,
Dict. hist. nat. , t. VII (1817), p. 367; et même ouvrage,
t. XXIII (1818), p. 428 (femelle), et pi. 36 , G ; Ornitholog.
Encyclop., t. Il , p. 55 g, esp. 4 2 -
Temminck , pl. coloriées 299, f. 2. ;
esp. 54 -
OISEAU-MOUCHE VIEILLOT.
Ornismya Vieillotii. N. pl. LXIV.
Faisceaux flabelliformes jugulaires de plumes oblongues,
vertes , marquées d’un point blanc terminal ; front , joues d’un
vert brillant; corps en dessus d’un vert-bronzé; cou teinté de
bleu et tacheté de noir; ventre gris tacheté; une bandelette
blanche sur le croupion ; rectrices d’un rouge mordoré.
Patrie : Le Brésil.
T. chalybœus , Vieill. , Encyclop. Ornithol. , t. II ,
p. 574 ; Temm. , pl. col. 66 , f. 2 ; Drapiez, Dict. classiq.
d’hist. nat., t. IV, p. 322 ; Lesson , Man. , t. II , p. 77.
xlij
TABLEAU
SIXIÈME TRIBU.
LES CAMPYLOPTÈRES.
Campylopterus , Swainson.
Les ailes ont les baguettes de leurs rémiges
aplaties, dilatées et coudées, ce qui donne aux
pennes une disposition recourbée en sabre ou
dolabriforme. La tête n’a point de huppe ; la
queue est courte , à rectrices à peu près égales ;
le bec est fort, légèrement arqué.
esp. 55.
OISEAU-MOUCHE LATIPENNE.
Ornismya latipennis. N. pl. XXXIV.
Bec robuste, un peu recourbé, long d’un pouce ; parties su-
périeures d’un vert - doré brillant ; parties inférieures gris de
oendres.
Patrie : La Guiane.
Oiseau-mouche à larges tuyaux, Trochilus campylop-
terus , L. Gm. , sp. 49-
Trochilus latipennis , Lath. , sp. 33; Shaw, gen. Zool.,
esp. 8 , p. 3i8.
Oiseau-mouche à larges tuyaux , Buff. , édit. Sonnini,
t. XVII, p. 206 ; enl. 672 , f. 2 .
Oiseau-mouche à larges tuyaux , Vieillot , Ois. dorés ,
pl, 21 , p. 5i.
Trochilus latipennis , Vieill. , Dict. , t. VII, p. 365.
T. campylopterus alenç., Dict. sc. nat., t. XXXV, p. 492 .
Drapiez, Dict. class. hist. nat., t. IV, p. 3^a5.
Trochilus latipennis , Swains. , Zool. illust. , pl. i3o,
(mâle), et i3i (femelle), t. III.
des espèces d’oiseaux-mouches, xliij
esp. 56 .
OISEAU-MOUCHE ENSIPENNE.
Campylopterus ensipennis , Swains. pl. XXXV.
Bec fort, légèrement recourbé; corps en entier d’un vert-
doré brillant ; plastron bleu-violet sur la gorge.
Patrie : L’Amérique méridionale.
Plumage sur le corps brun-verdâtre sombre peu doré ; gorge ,
poitrine et abdomen variés de gris foncé et de vert-doré ; flancs
vert foncé noirâtre; région anale grise blanchâtre; rectrices
brunes violâtres.
Patrie : Le Brésil.
Blue Sickle-wingcd humming-bird , Trochilus ensipennis
Swainson, Zool. illust. , t. II, pl. 107.
OISEAU-MOUCHE MODESTE.
Ornismya simplex. N. pl. XXXIII.
Oiseau-mouche vert et gris, Trochilus cirrochloris ,
Vieill., Dict. hist. nat. , t. XXIII, p. 43o ; Ornith. Ency-
clop., t. II, p. 56o,
xliv
TABLEAU, etC.
esp. 58 .
OISEAU-MOUCHE A RÉMIGES EN FAUCILLES.
Ornismja falcata. N. pl. XXXVI.
Bec notablement recourbé, long d’un pouce; parties supé-
rieures d’un vert-noir doré ; plumes auriculaires d’un vert-bleu ;
plastron bleu-violet sur la gorge; abdomen vert-doré; queue
d’un roux cannelle.
Patrie : Inconnue.
Sickle-winged liumming-bird , Trochilus falcalus, Swains.,
Zool. illust. , t. II, pi. 83.
FIN DU TABLEAU DES ESPECES D’oiSEAUX-MOUCHES.
ADDITIONS.
(septembre 1829.)
Après I’Oiseau - mouche Rivoli, esp. a5, on doit
ajouter :
OISEAU-MOUCHE DE CLÉMENCE.
Ornismya Clemenciœ. N. pl. LXXX.
* * Long. 5 pouces ; bec noir, long ; formes robustes et massives ;
corps vert-doré en dessus, brun sur l’occiput; un trait blanc
derrière l’œil; parties inférieures d’un gris-brun foncé; région
anale blanche; couvertures inférieures de la queue brunes bor-
dées de gris-blanc ; plastron sur la gorge d’un bleu d acier res-
plendissant.
Hab. le Mexique.
Après I’Oisead-mooche Glaucope, esp. 6, ajoutez :
OISEAU-MOUCHE A CALOTTE D’AZUR.
Ornismya cyanocephalus. N. ( Non figure.)
** Cet oiseau a de longueur totale 3 pouces 10 lignes; le bec est
compris dans ces dimensions pour 10 lignes et la queue pour 12 ;
le bec est noir , robuste et peu renfle ; une calotte d un bleu
azuré peu décidé recouvre l’occiput ; le manteau , le dos , les
petites couvertures des ailes sont d’un vert-doré brillant ; le milieu
du dos , le croupion d’un vert-grisâtre ; les rémiges sont brunes,
ainsi que les rectrices , qui sont égales et un peu teintées de vert
au centre ; la gorge , le devant du cou sont d’un blanc pur, ainsi
que la poitrine et le ventre , dont les côtés sont mélangés de gris-
vert ; les couvertures inférieures de la queue sont grises.
Patrie : Le Brésil. (Collect. de M. Prévost.)
xlvj ADDITIONS.
A I’Oiseau- mouche Arsenne ajoutez, comme syno-
nymes :
Trochilus lucidus , Shaw, Gen. Zool. , p. i , t. VIII,
p. 327. T. aureo-viridis nitidissimus; gula, pectore, caudaque
cyaneis, macula postoculari alba.
Le plus beau des Bec-fleurs , Azara.
La femelle a le sommet de la tête terne et grisâtre, le vert-doré
du dos cuivré et brillant, les parties inférieures grisâtres. On la
reconnaît surtout à la tache blanche qui occupe le derrière de
l’œil.
Patrie : Le Paraguay.
A l’OiSEAU-MOucHE Barbe -bleue , esp. 8, ajoutez :
*** Grise sur le devant du corps ; la gorge d’un gris-blanc ; le
plumage vert -doré peu brillant sur le dos; les parties infé-
rieures d’un gris blanchâtre ; la queue arrondie , verte et un peu
dorée , terminée de blanc en dessus et brunâtre en dessous.
L’Oiseau-mouche petit Rubis, esp. 9 bis , est bien
distinct de l’Améthyste.
Queue peu fourchue composée de rectrices grêles ; gorge cou-
leur de rubis très brillante; plumage vert-doré en dessus et
blanc grisâtre en dessous.
Jeune mâle. Plastron rubis de la gorge réduit à des points
dorés isolés ; les rémiges brunes œillées de blanc.
Patrie : Les Florides , la Caroline et les États-Unis.
A I’Ojseau-mouche Anna, esp. 34, ajoutez :
Jeune âge. Plumage vert-doré terne en dessus, gris ardoisé en
dessous ; le plastron de la partie antérieure du cou réduit à de
' simples écailles rouges et dorées peu brillantes et éparses.
Patrie : La Californie.
#
-
.
HISTOIRE NATURELLE
DES
OISEAUX-MOUCHES.
La nature, en jetant avec profusion sur le sein
de la terre les êtres qui y vivent, a voulu varier
à l’infini les formes et les couleurs de chacun
d’eux; elle les appropria aux rôles qu’ils devaient
remplir dans le vaste ensemble de la création.
Redoutables, vivant de proie, des animaux dan-
gereux naquirent pour établir l’équilibre, et s’op-
poser à la trop grande multiplication de ceux
doués de mœurs douces; certains furent munis
d’affreux venins, tandis qu’innocens, gracieux,
ornés des plus riches parures, la plupart ne pa-
raissent être que le résultat d’un pouvoir créa-
teur plein de munificence , et qui , variant les
types de la matière, sembla ne jamais vouloir se
copier dans ses propres ouvrages. De là cette pro-
fusion d’êtres qui se ressemblent par des attributs
généraux , et qui diffèrent par tant de nuances 1
Les oiseaux constituent , dans l’ensemble des
animaux répartis sur le globe, une grande famille
naturelle, dont tous les individus se groupent
près les uns des autres par des conformités d’or-
i
2
HISTOIRE NATURELLE
ganisation. Cependant si tous s’unissent par des
rapports insensibles, il n’en est plus de même
lorsque, considérés isolément vers les extrémités
de la longue chaîne que leur réunion forme, ils
ne s’offrent plus qu’avec les singularités qui
particularisent chaque genre ou chaque espèce.
Quelle immense distance en effet entre cet amie
v O
audacieux dont les serres enlèvent une proie que
son bec robuste déchire toute vivante , et cet
oiseau-mouche à plumage d’or, dont le bec ne
sert qu’à sucer des sucs miellés au sein des fleurs,
et dont les pieds délicats ne semblent point faits,
par leur petitesse, pour le supporter sur les ra-
meaux des arbres! A ces gallinacés épais et mas-
sifs, à ces oiseaux riverains , montés sur de longues
jambes grêles, opposez ces manchots sans ailes et
à pieds palmés, ces paradisiers ornés de plumes
somptueuses, ces calaos et ces toucans à bec
énormément développé ; comparez, dis-je, à tous
ces êtres les volatiles qui nous occupent, et vous
aurez l’idée la plus vraie de la puissance qui par-
tout a répandu avec profusion la vie, sans vouloir
jamais qu’elle s’enveloppât des mêmes attributs
corporels.
Les oiseaux-mouches frappèrent d’admiration
les premiers voyageurs qui les observèrent dans
les contrées qu’ils habitent. L’extrême petitesse
de la taille de quelques uns de ceux dont on ap-
DES OISEAUX-MOUCHES.
3
porta les dépouilles leur méritèrent le nom qu’ils
reçurent; car on les compara à de grosses mou-
ches avec d’autant plus de fondement qu’ils volent
sans cesse en bourdonnant , ou du moins en agi-
tant avec une telle rapidité leurs ailes , qu’il en
résulte un bruissement assez fort, et que tout
en eux rappelle , pour des observateurs inatten-
tifs, les allures des sphinx. Ces petits êtres étaient
donc ignorés des anciens, et ne furent connus
qu’à l’époque ou le génie de Colomb agrandit le
monde d’une vaste étendue de terres. Tous les
oiseaux-mouches en effet vivent exclusivement
dans les zones chaudes et tempérées des deux
Amériques , mais surtout dans cette immense ré-
gion méridionale du nouveau continent, couverte
de forêts vierges, que réchauffe le soleil de l’équa-
teur. Ils ne quittent guère les tropiques; et si
quelques espèces s’aventurent soit au nord , soit
au sud , au delà des latitudes tempérées , ce n’est
jamais que pour des excursions de courte durée;
car elles choisissent pour leur migration les beaux
jours d’été, et se rapprochent des tropiques lors-
que l’hiver les menace de ses rigueurs.
La première mention qui soit faite des oiseaux-
mouches dans les relations des aventuriers qui se
précipitaient vers l’Amérique, dans le but non
d’en étudier les productions, mais bien d’en re-
cueillir de For, date de 1 558 , et se trouve dans
4 HISTOIRE NATURELLE
les Singularités de la France antarctique ( le
Brésil), d’André Thevet et de Jean de Léry,
compagnons de La Villegaignon, qui tenta en 1 555
de fonder une colonie de Français sur ce point.
Mais ces détails superficiels n’eussent point éclairé
leur histoire , si les vieux naturalistes qui pu-
blièrent leurs observations au commencement
du dix - septième siècle n’eussent pris soin de
mieux les faire connaître ; et l’on trouve quelques
bons documens dans la volumineuse compilation
de Niéremberg , dans le recueil des fragmens
des grands travaux d’Hernandez ou Fernandès,
et dans ceux de Pison. Ximenez, Acosta, Go-
mara, Marcgrave, collaborateur de Pison, Gar-
cilasso et Dutertre, mentionnèrent souvent ces
oiseaux, sans qu’il soit utile aujourd’hui de citer
leurs indications , d’ailleurs trop superficielles
pour être d’une grande utilité. Vers la fin du
même siècle, Hans Sloane , Catesby, Edwards,
Brown, le père Labat, Plumier, Louis Feuillée et
Rochefort donnèrent des figures ou des descrip-
tions assez complètes de quelques espèces ; et c’est
à dater des premières années du dix -huitième
siècle que ces êtres furent mieux connus sous les
rapports de leur histoire naturelle ; car leur éclat et
leur beauté les avaient fait depuis long-temps re-
chercher des curieux , et admettre dans les collec-
tions de raretés , dans celle de Séba notamment.
DES OISEAUX-MOUCHES. 5
Les oiseaux-mouches et les colibris ont les
mêmes mœurs, les mêmes habitudes, le même
luxe de plumage. Ils ne diffèrent point, à pro-
prement parler, des uns et des autres, car leurs
seules distinctions consistent en ce que le bec des
oiseaux-mouches est à peu près droit, tandis qu’il
est presque recourbe en arc chez les colibris.
Mais cependant la taille plus proportionnée de
ces derniers et leur bec plus consistant portent
à penser qu’il doit y avoir des différences de ré-
gime, et que les colibris sont beaucoup plus in-
sectivores que leurs congénères à bec droit. La
plupart des naturalistes ne séparent point ces
deux genres, quoiqu’il soit cependant assez con-
venable de le faire, ne fût- ce que pour plus de
commodité dans leur étude.
Quels sont les caractères les plus remarquables
des oiseaux-mouches? A cette question, nous lais-
serons répondre le grand écrivain qui accumula
pour les peindre les brillantes couleurs de sa pa-
lette, et dont le style, limé peut-être avec trop de
soin pour que la vérité n’y soit pas altérée , a ce-
pendant imposé à ses descriptions le cachet de
l’immortalité. Ainsi Buffon nous répondra : « De
tous les êtres animés, voici le plus élégant pour la
forme, et le plus brillant pour les couleurs. Les
pierres et les métaux polis par notre art ne sont
pas comparables à ce bijou de la nature; elle l’a
6
HISTOIRE NATURELLE
placé dans Tordre des oiseaux, au dernier degré
de l’échelle de grandeur, maxime miranda in
minimis ; son chef-d’œuvre est le petit oiseau-
mouche; elle Ta comblé de tous les dons qu’elle
n’a fait que partager aux autres oiseaux: légè-
reté , rapidité , prestesse , grâce et riche parure ,
tout appartient à ce petit favori. L’émeraude , le
rubis, la topaze, brillent sur ses habits; il ne les
souille jamais de la poussière de la terre, et, dans
sa vie tout aérienne, on le voit à peine toucher
le gazon par instans ; il est toujours en l’air, vo-
lant de fleurs en fleurs ; il a leur fraîcheur comme
il a leur éclat : il vit de leur nectar, et n’habite
que les climats ou sans cesse elles se renouvel-
lent. » Plus bas il dit : «Les oiseaux-mouches
semblent suivre le soleil, s’avancer, se retirer
avec lui, et voler sur l’aile des zéphyrs à la suite
d’un printemps éternel. » Certes , rien n’égale la
magie du style qui peint avec un si rare coloris
la beauté des oiseaux-mouches, et cependant il
ne faudrait point prendre à la lettre une telle
description, car elle est entachée de plus d’une
erreur, comme on pourra s’en assurer dans le
cours de ces considérations sommaires.
Nulle part les espèces d’oiseaux -mouches ne
sont plus nombreuses, ne sont plus multipliées
que dans les vastes forêts du Brésil et de la
Guiane. Dans ces immenses solitudes , où la
DES OISEAUX-MOUCHES. 7
nature étale à profusion un luxe imposant et ma-
jestueux; là où des fleuves roulent leurs ondes
dans d’immenses bassins, où d’épaisses vapeurs
pompées par les rayons d’un soleil brûlant et
rapproché fertilisent , fécondent et font éclore
une profusion de germes; là où s’épanouissent
sans cesse de nouvelles fleurs , où les arbres
ne perdent jamais leur feuillage, vivent ces oi-
seaux délicats, à l’abri des ennemis sans nombre
qui menacent leur existence, et qu’ils n’évitent
que par la prestesse de leurs brusques mouve-
mens. Dans ces forêts, fdles des siècles, appa-
raissent çà et là des clairières. Ce sont les endroits
que les oiseaux-mouches affectionnent, et où ils se
rendent de préférence pour butiner. Si cependant
sur le flanc d’un morne s’élève un grand arbre
d’érythrine , des eugenia, ou si des orangers
couverts de fleurs croissent aux alentours des
cabanes, alors, attirés par leurs corolles, ils font
de ces arbres leur rendez-vous, voltigent ou se
reposent à peine quelques secondes sur les plus
grosses branches, ou le plus souvent se balancent
ou semblent immobiles devant ces fleurs. Rien ne
porte plus d’étonnement dans l’ame du voyageur
qui foule pour la première fois, et dans l’âge des
émotions , le sol des Amériques , que ces scènes
pittoresques et neuves qui s’offrent ainsi à ses
regards. En pénétrant dans les forêts du Brésil
8
HISTOIRE NATURELLE
ou de la Guiane , on est émerveillé des propor-
tions gigantesques des arbres chargés de fleurs
et de fruits, supportant sur leurs rameaux des
plantes étrangères, qui forment, comme les jar-
dins de Babylone, des parterres aériens. La va-
riété de ces végétaux a les plus grands charmes ,
et les beaux dessins du comte de Clarac et de
M. Ruggendas peuvent à peine en donner une idée
complète. Les moindres buissons sont formés de
lantana, de mélastômes; des bignonia serpentent
ou s’enlacent sur les troncs des arbres, grimpent
jusqu’à leur cime, retombent, se relèvent, pour
former dans les ravins, sur les fondrières, des
arches de verdure et de fleurs, des berceaux aussi
élégans que variés. A ce mélange ou à cet heu-
reux assemblage de la nature végétale, aux épi-
dendrum parasites , aux larges heliconia , aux
bolets d’un rouge fuïgide, ajoutez les tangaras
de toute couleur, des guits-guits azurés, des
oiseaux-mouches resplendissans , et vous aurez
encore une idée bien imparfaite de la rare beauté
de ces sites lointains.
Parmi les morceaux littéraires qui sont relatifs
aux oiseaux-mouches du Brésil, nous citerons
de préférence un extrait emprunté à notre ami
Ferdinand Denis. îl est tiré de ses Scènes de la
nature entre les tropiques. « Le papillon , chez
« les Grecs, était, dit ce jeune voyageur, l’em-
DES OISEAUX-MOUCHES. 9
« blême de l’ame; on ne sera donc point surpris
« de voir que le plus léger et le plus charmant
a des oiseaux ait renouvelé la même croyance
te chez un des peuples brésiliens 1 . Combien de
« fois n’ai -je point admiré les gracieux oiseaux-
« mouches sur les aigrettes blanches des jemrosa;
« s’ils passent d’un arbre à l’autre, le regard a
« moins de rapidité ! »
Les noms que reçurent les oiseaux-mouches
dans leur patrie, et de la part des Indiens et
de celle des Européens transplantés dans le
Nouveau -Monde , varient sans doute suivant le
génie de chaque peuple; mais partout ils sont
l’expression mnémonique de leurs qualités , de
leurs habitudes ou de leurs attributs. Les Indios,
ou ces tribus nomades qui vivent dans les pro-
fondeurs des forêts, que nous décorons du nom
de sauvages; ces hommes livrés toute leur vie
aux observations instinctives, dont les idées de
poésie sont l’image des objets qui frappent leurs
yeux , ont adopté des noms qui signifient le plus
souvent et par métaphore , rayons du soleil, che-
veux de V astre du jour , oiseaux murmures , et
1 M. de Humboldt ( Monumcns des peuples de V Amérique) rap-
porte, en parlant de la religion des Mexicains, que l’épouse du
dieu de la guerre, nommée Tojamiqui , conduisait les âmes des
guerriers morts pour la défense des dieux dans la maison du Soleil f
et qu’elle les transformait en colibris.
10
HISTOIRE NATURELLE
telle est la valeur des termes suivans : Ourissia
(Niéremberg) ; huitzitzil (Ximenez); tzitztototl
(Hernandez); guaimumbi, écrit parfois guonam-
bucih ou guammibique , au Brésil ( Marcgrave et
Thevet); quinti ou quintiut, au Pérou (Garcilasso
et Delaët); quindé , au Paraguay; visicilin (Go-
mara); pigda, au Chili (Molina); et courbéri ,
chez les Garipous de la Guiane (Sonnini) x .
Les Espagnols s’accordaient à leur donner le
nom de tominos , par rapport à leur extrême pe-
titesse et a leur peu de pesanteur; car le tomine
vaut au plus douze grains. Ce nom de tominos
répond assez volontiers à celui d’oiseau-mouche
adopté par les Français; car tous les deux ex-
priment une comparaison. Cependant ces déno-
minations sont loin d’être justes, surtout aujour-
d’hui que l’on connaît des espèces de grande
taille , et rien n’est absurde peut-être comme de
dire oiseau-mouche géant, en parlant d’une nou-
velle et grande espèce dont la figure a été publiée
par M. Vieillot pour la première fois. Or ce nom
hybride d’oiseau -mouche doit également dispa-
raître du langage ; car non seulement il emporte
avec lui une idée fausse, mais encore il ne peut
guère être compris des étrangers. Ce sont ces
motifs qui nous ont porté à le travestir en ornis-
mye, mot tiré du grec, et signifiant également
1 Consultez Jonston,, de Avibus , in-folio, p. 178.
DES OISEAUX-MOUCHES. II
oiseau-mouche, mais sans valeur comparative
dans l’usage, et par suite préférable. Les créoles
des Antilles et de Cayenne donnent indifférem-
ment à ces oiseaux les épithètes de murmures ,
de bourdons ou àe frou-frous, et ces expressions
rendent en effet assez bien leurs habitudes, et
se trouvent traduire la désignation que les An-
glais leur ont appliquée de humming-birds , ou
oiseaux bourdonnans. Quant au nom d’oiseau
musqué qu’on lit quelque part, il provient de ce
qu’Oviédo a nommé dans son Histoire de V Amé-
rique un oiseau-mouche passer Mosquitum , ou
oiseau des Mosquites (tribus d’indiens entre le
Brésil et la Guiane ) ; ce qu’on a traduit par
erreur en passer moscatus , oiseau sentant le
musc. Brisson , auteur français très connu , et
qui publia en 1760 une Histoire systématique
des oiseaux , leur donna le nom de mellisuga ,
ou suce-fleurs , et les distingua des colibris , qui
reçurent une autre dénomination générique. Un
peu plus tard, le grand Linné, que des critiques
acerbes avaient fortement indisposé contre les
auteurs français, affecta de ne point adopter leurs
travaux, et ne voulut point souscrire aux vues
de Brisson , ou plutôt il les adopta fréquemment
sans en citer l’auteur, et proposa plus d’un de ses
genres, en se bornant à en changer le nom. Le
prince des naturalistes (car jamais homme ne mé-
12
HISTOIRE NATURELLE
rita plus ce titre que Linné, malgré les erreurs
qu’on peut lui reprocher, et qui ressemblent à ces
légers nuages apparaissant sur un ciel d’azur),
Linné réunit les oiseaux-mouches et les colibris,
et leur donna, sans qu’on sache trop pourquoi,
le nom de trochilus , nom que portait chez les
Grecs un petit oiseau qu’on a cru être notre roi-
telet, mais que le savant Geoffroy Saint-Hilaire a
prouvé à peu près être le petit pluvier à collier
des rivages du Nil. Certes, aucun nom ne serait
plus convenable pour désigner les oiseaux-mou-
ches que celui de suce -fleurs, qui serait la tra-
duction littérale du mot chupaflores consacré
par les Portugais établis au Brésil ; mais les au-
teurs systématiques postérieurs à Brisson Font
transporte à des cinnyris ou soui-mangas des
Indes orientales et d’Afrique, et à des phiïédons
de la Nouvelle-Hollande; de sorte qu’on ne pour-
rait, sans craindre de commettre des erreurs, se
servir d’une expression appliquée ainsi maladroi-
tement à plusieurs oiseaux différens. Voulant pa-
rer à cet inconvénient, M. le comte de Lacépède,
si connu comme le continuateur des travaux de
Buffon , leur donna , dans son Tableau publié
en J 799? I e nom d’orthorhynques ( orthorhyn -
chus), qui signifie bec droit; mais, outre que ce
nom est trop long et trop peu en harmonie avec
les êtres qu’il doit rappeler à la mémoire, il a
DES OISEAUX-MOUCHES. l3
aussi le grave inconvénient d’être beaucoup plus
convenable pour désigner un grand nombre
d’autres oiseaux. De toutes ces dénominations,
nous n’emploierons donc, dans le tableau scien-
tifique placé à la fin de cet ouvrage, que celle
d’ornismye , ornismya .
Les oiseaux-mouclies se ressemblaient naguère
par la plus grande similitude dans leurs formes
corporelles et dans la richesse de leur parure.
De nouvelles espèces, connues dans ces derniers
temps, s’éloignent toutefois des caractères géné-
raux que présentent la plupart d’entre elles; et
c’est ainsi que le patagon diffère des autres oi-
seaux-mouches par sa grande taille, et par une
livrée sombre , brunâtre et sans éclat. Remar-
quables par leur bee long, cylindrique, effilé en
deux pointes légèrement aiguës et renflées vers
l’extrémité, ces oiseaux en miniature se distin-
guent en outre de tous les autres volatiles par
leurs très petites jambes que terminent trois
doigts dirigés en avant, et un pouce déjeté en
arrière, tous munis de très petits ongles. Ces
doigts sont d’une extrême délicatesse , et ne
seraient point propres à les soutenir pendant
long- temps sur les branches : aussi leur peu de
développement annonce-t-il que leurs habitudes
ont été modifiées par cette organisation , et que
celles-ci doivent être tout aériennes ; car leur vie
l4 HISTOIRE NATURELLE
active les emporte constamment voletant sur les
buissons , favorisés qu’ils sont dans ces fonctions
par des muscles pectoraux puissans , et par la
forme longue, développée et acuminée des ailes.
De tous les oiseaux, les hirondelles et les marti-
nets sont , sans contredit , les plus fins voiliers ;
et sous ce nom de voiliers, nous entendons des
êtres qui n’ont presque point besoin de repos
dans le jour. Or, leurs ailes sont étroites, com-
posées de pennes robustes et serrées, absolument
analogues, par la forme, à celles des oiseaux-
mouches , mais taillées sur un plus grand modèle.
On remarque aussi une disposition analogue dans
leur corrélation avec la queue, c’est-à-dire que
celle-ci est plus courte lorsqu’elle est rectiligne,
et qu’il arrive seulement que certains oiseaux-
mouches aient parfois de longues rectrices qui la
dépassent, ainsi qu’on le voit chez quelques mar-
tinets, bien que leur queue soit longue et four-
chue, comme celle des hirondelles, chez plusieurs
espèces. De cet arrangement des plumes de la
queue ou rectrices (car ce sont elles qui servent
à diriger l’oiseau dans l’air), et de la forme des
ailes , résultent cette étendue de mouvement ,
cette force et cette durée que présentent à un si
haut degré les oiseaux-mouches dans le vol. Aussi
les battemens vifs et non interrompus avec les-
quels ils pressent et fendent l’air, ne peuvent
DES OISEAUX-MOUCHES.
l5
mieux se comparer qu’au bruit sourd d’un rouet
qui tourne ou d’un chat qui témoigne sa joie des
caresses d’une main amie; et ce frou-frou , ainsi
que l’appellent les créoles de Cayenne, est assez
bien rendu dans Marcgrave, par un hour hour
hour qu’on articulerait vivement. Sveltes et gra-
cieux dans l’ensemble des proportions du corps,
leur taille est toujours la plus petite des dimen-
sions accordées à tous les oiseaux indistinctement;
et cette loi, naguère sans exception, en souffre à
peine aujourd’hui deux ou trois.
Mais on conçoit qu’une vie aussi active dans
un si petit corps doit exiger une grande solidité
dans les os qui en composent la charpente, et
qui sont d’une grande délicatesse. Puis les muscles
doivent être et sont en effet composés de fibres
denses , compactes, vigoureuses , et au milieu des-
quelles n’apparaissent aucunes traces de graisse ;
car cette matière ferait- perdre leur puissance et
leur énergie, si elle venait à s’interposer au milieu
d’elles. Enfin, le sang qui circule dans des vais-
seaux rapprochés du cœur parcourt rapidement
les tubes artériels qui nourrissent les membres
et stimulent le fluide nerveux. De ces fonctions
renouvelées avec tant de force et de vigueur ré-
sultent cette haute chaleur qui se répand dans
tous leurs organes , ce besoin et cette grande
consommation d’air qu’ils introduisent dans leurs
l6 HISTOIRE NATURELLE
poumons pour entretenir la flamme de la vie , ou ,
en d’autres termes, les phénomènes de l’héma-
tose. Une longue expérience a appris que les êtres
les plus petits, dans les familles les mieux orga-
nisées du règne animal, ou ceux chez lesquels les
fluides nerveux et sanguin ont moins de distance
à parcourir, étaient beaucoup plus versatiles et
plus inconstans dans leurs désirs que les autres
animaux ; brusques dans leurs mouvemens et co-
lériques avec violence à la plus petite contrariété;
en un mot, qu’ils étaient livrés aux influences des
passions les plus rapides et les plus instantanées.
Telle est à peu près toute l’histoire morale des
oiseaux-mouches : courageux, on les voit se battre
avec acharnement, crier avec fureur, se dépiter
contre ce qui peut mettre obstacle à leurs désirs.
On va même jusqu’à citer que ces petits êtres ont
mis en pièces par colère les fleurs déjà fanées où
ils espéraient trouver des sucs miellés, et que par
vengeance ils en effeuillaient les pétales et les lan-
çaient au loin : on dit aussi qu’ils ne craignent
point de se mesurer avec des oiseaux plus forts
qu’eux, et que leur courage, suppléant souvent
à la force , parvient à les faire triompher.
Mais ce qu’on a toujours plus admiré dans les
oiseaux-mouches, après leur petite taille, c’est la
splendeur et la riche élégance de leur plumage ,
dont rien ne peut égaler la magnificence. Beau-
DES OISEAUX-MOUCHES.
*7
coup d’oiseaux , en effet , sont remarquables par
les couleurs qui les embellissent et par l’heureuse
alliance des teintes ; mais le plus souvent ces cou-
leurs , quelle que soit leur vivacité , sont mates ,
tandis que les plumes des oiseaux-mouches jouis-
sent de l’éclat extraordinaire des métaux et des
pierres les plus précieuses. Leur corps est assez
communément d’un vert doré , mêlé de reflets di-
vers de cuivre de rosette ou de fer spéeuîaire ; et
ce riche vêtement, qui chatoie sous le soleil, revêt
encore quelques autres espèces, telles que les ja-
camars, les couroucou s, etc. Il n’en est pas de
même des ornemens qu’on remarque sur la tête
ou sur la gorge des oiseaux-mouches et des coli-
bris : ils semblent caractéristiques d’un très petit
nombre de familles; nulle description ne peut
rendre le luxe et la richesse des teintes qui af-
fectent le brillant des gemmes les plus rares.
Certes, quelle que soit la pompe avec laquelle on
veuille exprimer minutieusement les jeux de
la lumière sur ces parties, on sera toujours au
dessous de la vérité. Ce n’est point par métaphore
qu’on a dit que certaines espèces étincelaient des
feux du rubis , que d’autres avaient leurs habits
brodés de pourpre et d’or, enrichis de saphir;
que l’émeraude, la topaze, l’améthyste, les cou-
vraient de splendeur, et les faisaient plutôt res-
sembler à des bijoux sortis des mains du lapi-
l8 HISTOIRE NATURELLE
daire qu’à des êtres animés. Avec combien de
justesse Marcgrave a peint un de ces oiseaux en
disant : In summâ splendet ut sol > il brille comme
le soleil !
Audebert s’est beaucoup occupé de rechercher
les causes de la coloration si remarquable du
plumage ; il a essayé de démontrer, par des prin-
cipes mathématiques, quelle était due à l’orga-
nisation des plumes, et à la manière dont les
rayons lumineux étaient diversement réfléchis en
les frappant. Nous ne nous étendrons pas beau-
coup sur ce sujet; cependant nous dirons que
cette coloration est, premièrement, le résultat
des élémens contenus dans le sang et élaborés
par la circulation ; et qu’enfm la texture des
plumes joue, secondairement, le plus grand rôle
par la manière dont les rayons lumineux les tra-
versent, ou sont reflétés par les innombrables
facettes que présente une prodigieuse quantité
de barbules. Toutes les plumes écailleuses, en
effet , qui simulent le velours , l’émeraude ou le
rubis , et qu’on remarque sur la tête , la gorge
des épimaques, des paradisiers et des oiseaux-
mouches, se ressemblent par l’uniformité qui a
présidé à leur formation ; toutes sont composées
de barbules cylindriques raides bordées d’autres
barbules analogues régulières, qui en supportent
elles-mêmes d’autres petites ; et toutes ces bar-
DES OISEAUX-MOUCHES. iq
bules sont creusées au centre d’un sillon profond,
de manière que quand la lumière, ainsi que Fa
dit le premier Audebert , glisse dans le sens ver-
tical sur ces plumes écailleuses , il en résulte que
tous les rayons lumineux , en les traversant , sont
absorbés et font naître la sensation du noir. Il n’en
est plus de même lorsque la lumière est renvoyée
par ces mêmes plumes, qui chacune font l’office
d’un réflecteur ; car c’est alors que naît , par
l’arrangement moléculaire des barbules, l’aspect
de Fémeraude, du rubis, etc., chatoyant très di-
versement sous les incidences des rayons qui les
frappent.
Pour donner un exemple de la diversité des
teintes qui jaillissent des plumes écailleuses, nous
citerons la cravate d’émeraude de plusieurs es-
pèces, qui prend tous les tons du vert, depuis
les nuances les plus claires et les plus uniformé-
ment dorées jusqu’au velours noir intense ; ou
celle du rubis, qui lance des faisceaux de lumière
ou passe de l’orangé -rougeâtre au rouge -noir
cramoisi. Tel est le plumage des oiseaux-mouches
adultes. Mais ces volatiles , si richement dotés
par la libérale nature , ne se présentent point
constamment avec leur parure de fête. Jeunes,
leur livrée est le plus souvent sombre et sans
élégance. La deuxième année de leur vie , quel-
ques portions de leur toilette apparaissent ça
2.
20 HISTOIRE NATURELLE
et là , et semblent former une disparate avec
la grande simplicité du vêtement d’adolescence.
Vers la troisième année, les haillons du premier
âge disparaissent , l’or ou l’améthyste étincellent :
c’est l’époque des amours, de la coquetterie, du
désir de plaire. Les mâles volent aux conquêtes,
se choisissent des femelles, et se consacrent un
instant aux soins que réclame leur famille. Mais
chez les oiseaux-mouches, comme dans un grand
nombre de tribus de la même classe , les femelles
n’ont souvent que les atours les plus modestes ,
tandis que les époux étalent tout le luxe d’un
riche et élégant plumage. Dans quel but , chez
les espèces renommées par les avantages corpo-
rels, observe-t-on une distinction qui semblerait
une injustice , à moins que le Créateur n’ait
voulu dédommager les femelles par une plus
vive tendresse pour leurs petits , et laisser aux
mâles le frêle privilège de charmer la vue et de
briller?
Les yeux, malgré leur extrême petitesse, pa-
raissent jouir d’une grande perfection dans le sens
de la vision, bien qu’on sache que ces oiseaux
donnent parfois étourdiment dans les pièges , ou
qu’ils se jettent, dans leurs brusques mouvemens,
un peu au hasard. Cependant, lorsqu’ils aperçoi-
vent un corps , même au loin , qui leur paraît
nouveau , et dont ils peuvent craindre du danger,
DES OISEAUX-MOUCHES. 21
on les voit fuir, mais fuir d’un seul bond, au point
que le regard de l’observateur ne peut les suivre,
et qu’ils disparaissent aussi rapidement qu’ils sont
venus. Les chasseurs qui les guettent au moment
où ils dardent leur longue langue fourchue au mi-
lieu des corolles , et dans ce moment où leur vol
est tellement composé de mouvemens brusques
que le corps semble immobile et posé sur la fleur ,
ont la précaution, pour s’en rendre maîtres, de
se cacher avec le plus grand soin sous les brous-
sailles , afin de ne pas en être vus ; car autrement
leur aspect, même à une distance d’une quaran-
taine de pas , suffirait pour les empêcher de s’ar-
rêter devant la plante où leur désir les eût portés
à butiner. C’est avec la plus grande vérité que
Buffon a dit : « Le battement des ailes est si vif,
« que l’oiseau, s’arrêtant dans les airs, paraît non
« seulement immobile, mais tout-à-fait sans ac-
« tion. On le voit s’arrêter ainsi quelques instans
cc devant une fleur, et partir comme un trait pour
« aller à une autre ; il les visite toutes , plongeant
« sa petite langue dans leur sein, les flattant de
ce ses ailes , sans jamais s’y fixer, mais aussi sans
cc les quitter jamais. »
Les mœurs et le genre de vie des oiseaux-
mouches ont été pendant fort long-temps un ob-
jet de discussion parmi les ornithologistes ; et
l’opinion admise aujourd’hui ne diffère pas beau-
22 HISTOIRE NATURELLE
coup toutefois de celle que Fermin, médecin à
Surinam, a imprimée dans son Histoire naturelle
de la Hollande équinoxiale, publiée à Amsterdam
en 1765. L’article que l’auteur hollandais consacre
aux colibris convient également aux oiseaux-
mouches, dont il mentionne nominalement quatre
espèces; mais il est assez important pour que nous
croyions devoir le citer textuellement , car on re-
connaîtra aisément en lui le principal canevas sur
lequel a brodé Buffon. En parlant de sa première
espèce, Fermin dit : «Le colibri, ou le lonkerkje
« des Hollandais , est le plus beau et le plus petit
« de tous les oiseaux qu’il y ait dans l’univers.
« Quand il vole, il bourdonne comme les abeilles
« ou comme ces grosses mouches qu’on appelle des
« bourdons. Lorsque cet oiseau est plumé, il n’est
« guère plus gros qu’une noisette. Il ne paraît
« quelque chose que quand il est couvert de
« plumes : elles sont en partie dun vert doré
« tirant sur le violet , changeant et tellement
« nuancé , qu’il est difficile de connaître de quelle
« couleur elles sont. Il sort du bec une petite
« langue très fine , longue et divisée en deux ,
« comme deux filets, qu’il passe sur les fleurs,
« et sur les feuilles des plantes odoriférantes 1 pour
« en enlever la rosée qui lui sert de nourriture . Ses
« ailes sont dans un mouvement si vif, si prompt
1 Ce fait nous paraît évidemment erroné.
DES OISEAUX-MOUCHES. 2:3
« et si continuel , qu’on a peine à les discerner.
« Il ne s’arrête jamais dans un même endroit; il
« est toujours en mouvement ; il ne fait autre
« chose qu’aller de fleur en fleur, ordinairement
« sans poser le pied , et voltigeant sans cesse
« autour. Le nid de cet oiseau n’est pas moins
« digne d’admiration ; il est suspendu en l’air à
« quelques petites branches, ou même dans les
« maisons, ou autres lieux qui le mettent à cou-
« vert de la pluie et du soleil ; il est environ de
« la grosseur de la moitié d’un œuf de poule ,
« composé de petits brins de bois entrelacés
« comme un panier, garni de coton et de mousse,
« d’une propreté et d’une délicatesse merveil-
« leuses. Son ramage est tout particulier, et il
« reste constamment à Surinam , parce qu’il y a
« toujours des fleurs. »
Les oiseaux-mouches ne paraissent point avoir
de chant ; ils se bornent de temps à autre à pous-
ser un petit cri fréquemment répété que Buffon
rend par les syllabes screp , screp, et que M. Vieil-
lot exprime avec beaucoup plus de vérité par
celles de tère, tère , articulées avec plus ou moins
de force , et le plus ordinairement sur le ton aigu.
C’est principalement en partant d’un endroit pour
se diriger dans un autre qu’ils font entendre ce
cri, et le plus souvent ils sont complètement
muets. Nous avons passé des heures entières à
^4 HISTOIRE NATURELLE
les observer dans les forêts du Brésil, sans avoir
jamais ouï le moindre son sortir de leur gosier.
Le soir et le matin ils abandonnent les forêts
ombreuses pour se répandre dans les buissons;
mais dans le milieu du jour ils y rentrent pour
se garantir des atteintes du soleil ; et c est alors
qu’ils se perchent sur les branches, et même sur
les plus grosses, sans pour cela rester paisibles.
La plupart des espèces vivent solitaires , et ne se
trouvent sur les mêmes arbres qu’accidentelle-
ment; mais quelques unes se réunissent, et for-
ment des essaims que les mêmes besoins, que les
mêmes fleurs attirent. Nous avons très souvent
vu au Brésil des oiseaux-mouches groupés par
douzaines dans un grand arbre de corail alors
chargé de fleurs, dont ces volatiles recherchaient
le suc miellé qu’il leur présentait en abondance
dans le mois d’octobre. «Les oiseaux-murmures ,
dit Stedman dans la relation de son voyage à
Surinam et dans l’intérieur de la Guiane, se pla-
çaient en tel nombre §ur les tamariniers, qu’on
les eût pris pour des essaims de guêpes. On en
faisait tomber plusieurs chaque jour, en leur je-
tant des petits pois ou des grains de maïs avec
une sarbacane.?)
Ces volatiles ont les plus grands soins de leurs
petits, et possèdent la plus grande industrie pour
f/içonner Jes nids qui doivent recevoir leur fa-
DES OISEAUX-MOUCHES. 20
mille. «Le nid qu’ils construisent 1 répond à la
délicatesse de leur corps ; il est fait d’un coton fin
ou d’une bourre soyeuse recueillie sur des fleurs.
Ce nid est fortement tissu , et de la consistance
d’une peau douce et épaisse ; la femelle se charge
de l’ouvrage , et laisse au mâle le soin d’apporter
les matériaux ; on la voit empressée à ce travail
chéri , chercher, choisir, employer brin à brin les
fibres propres à former le tissu de ce doux ber-
ceau de sa progéniture; elle en polit les bords
avec sa gorge, le dedans avec sa queue; elle le
revêt à l’extérieur de petits morceaux d’écorces
de gommiers qu’elle colle à l’entour pour le dé-
fendre des injures de l’air, autant que pour le
rendre plus solide ; le tout est attaché à deux
feuilles ou à un seul brin d’oranger, de citron-
nier (ou sur les feuilles d’ananas, d’aloès, de ca-
feyer), ou quelquefois à un fétu qui pend à la
couverture de quelque case. Ce nid n’est pas plus
gros que la moitié d’un abricot, et fait de même
en demi - coupe ; on y trouve deux œufs tout
blancs , et pas plus gros que des petits pois ; le
mâle et la femelle les couvent tour à tour pen-
dant douze jours ; les petits éclosent au trei-
zième, et ne sont alors pas plus gros que des
mouches. »
A ce tableau plein de fraîcheur et de vérité , et
1 Buffon, hist. de l’oiseau-mouche.
26 HISTOIRE NATURELLE
dont le père Dutertre a fourni les élémens, nous
n ajouterons que peu de détails. Il est de fait que
les nids des oiseaux - mouches présentent des
demi-sphères d’une régularité parfaite, et dont
l’intérieur se compose d’une couche dense et
épaisse de ouate d’asclépias ou de coton moel-
leux, tapissée en dehors de lichens adroitement
collés, cc Ayant voulu examiner la fleur d’un pal-
« mier, dit le prince de Wied-Nenwied dans son
« Voyage au Brésil (t. i, p. 89), nous trouvâmes
cc fixé aux branches le nid de l’oiseau - mouche à
cc tête bleue ; il était aussi proprement revêtu de
cc mousse que le sont ceux des chardonnerets
cc et de plusieurs autres petits oiseaux d’Europe,
cc On rencontre dans tous ces nids deux œufs
cc blancs , de forme alongée , qui sont chez quel-
cc ques espèces extraordinairement petits. » Les
jeunes ne séjournent dans leur berceau que dix-
huit ou vingt jours; à ce terme, leurs ailes sont
assez développées pour qu’ils puissent suivre leurs
père et mère.
On a longuement disserté pour savoir quelle
était la nature des alimens des oiseaux-mouches.
Le plus grand nombre des auteurs originaux, ou
les voyageurs , ont affirmé qu’ils tiraient exclusi-
vement leur subsistance du miel contenu dans les
nectaires de la plupart des fleurs au moment ou
elles s’épanouissent^ tandis que d’autres, ayant
DES OISEAUX-MOUCHES. 2.J
trouvé dans le tube intestinal des moucherons
d’une grande ténuité, en ont tiré la conclusion que
les insectes seuls servaient à l’entretien de la vie, et
que les oiseaux-mouches ne becquetaient point les
fleurs dans l’intention d’y puiser ce miel, mais
bien pour y chercher les petits insectes qui y sont
attirés. Aujourd’hui une discussion détaillée pour
combattre cette dernière opinion serait oiseuse;
car ne sait-on pas que plusieurs familles d’oiseaux
naguère inconnues se nourrissent exclusivement
de sucs miellés; que presque toutes les espèces
qui vivent à la Nouvelle -Hollande n’ont point
d’autre genre de nourriture, et que les philédons
ne sont pas les seuls qui aient l’extrémité de leur
langue munie de papilles nerveuses très déve-
loppées , pu isque nous avons retrouvé cette orga-
nisation chez les psittacules de la mer du Sud.
Or, ce genre de nourriture, sans être exclusif
pour les oiseaux-mouches, paraît évidemment,
d’après tous les récits des voyageurs , former la
partie essentielle de leur nourriture, et ce n’est
jamais que comme accessoire qu’ils y joindraient
quelques insectes délicats et tendres. Quant à
certains colibris , ils mangent assurément de pe-
tites araignées , des pucerons , et il en doit être
de même des grandes espèces d’oiseaux-mouches
à long bec et à corps robuste , qui ne se bornent
point à des exsudations miellées insuffisantes.
^8
HISTOIRE NATURELLE
Ne sait- on pas également aujourd’hui que les
soui-mangas asiatiques , vrais représentais dans
l’ancien continent des colibris et des oiseaux-
mouches du Nouveau- Mon de, ne sont point ré-
duits aux sucs nectarifères , mais qu’il y en a des
espèces qui recherchent exclusivement les arai-
gnées, et qui s’éloignent ainsi par ce genre de
vie des mœurs départies au plus grand nombre
d’entre elles. Cependant tous les oiseaux-mouches
des régions intertropicales vivent sans nul doute,
et presque exclusivement, de miellats puisés au
sein des corolles , tandis que les espèces qui s’a-
vancent par de hautes latitudes dans le sud ne
peuvent, tout en butinant dans la belle saison
sur les fleurs, ne pas rechercher les moucherons
et les petits insectes qu’elles y trouvent. Le natu-
raliste espagnol d’Azara a positivement remarqué
que des oiseaux-mouches séjournent encore dans
le Paraguay et sur les bords de la Plata , lorsque
la campagne est dépouillée depuis long- temps de
plantes , et à une epoque où celles-ci ne pour-
raient point leur offrir de sucs miellés , et que
quelques uns de ces volatiles , fixés toute l’année
dans cette contrée, ou les hivers, sans être rigou-
reux , arrêtent cependant la végétation , visitent
les toiles d’araignées; ce qui le porte à croire
qu’ils s’en nourrissent 1 . Mais ce que d’Azara n’a
1 D’Azara dit que le père François-Isidore Guerra, homme très
DES OISEAUX-MOUCHES. 2.Ç)
émis que comme un doute qui lui paraissait de-
voir être attaqué par les naturalistes du conti-
nent imbus d’une opinion contraire, est un fait
qui s’explique de lui-même, et qui rend encore
plus probable ce que l’on sait de certains soui-
mangas de l’île de Java. Badier, établi à Cayenne,
avait nié que les oiseaux-mouches pussent se
nourrir de sucs miellés, et le premier il affirma
qu’ils vivaient d’insectes. Mais le tort de Badier
fut de soutenir son opinion sans faire de conces-
sion, et de tirer d’un ou de quelques faits partiels
une conclusion positive et sans restriction : aussi
fut-il combattu avec chaleur par Buffon.
La langue des oiseaux-mouches est destinée,
par un mécanisme dont on ne retrouve une imi-
tation que chez les pics, à être dardée hors du
bec par un vif mouvement de l’os hyoïde , com-
parable à celui d’un ressort qu’une détente fait
partir. Cette langue est très longue , et peut sortir
à une assez grande distance hors du bec; elle est
composée de deux cylindres musculo- fibreux
soudés l’un à l’autre dans la plus grande portion
de leur continuité , et séparés vers la pointe de la
langue , de manière que les deux tubes légère-
ment renflés vers cette partie s’écartent l’un de
l’autre, et présentent chacun une lamette concave
digne de foi, ayant nourri des picaflores ou bec-fleurs , lui a plu-
sieurs fois assuré qu’il les avait vus manger des araignées.
3o HISTOIRE NATURELLE
en dedans et convexe en dehors. Mais pour que
cette langue longue et tubuleuse puisse ainsi être
lancée sur les alimensque ses pointes doivent saisir
et retenir, l’os hyoïde qui la supporte est formé
de deux lames osseuses ( Consultez la planche des
détails anatomiques) qui s’écartent, passent au
dessous du crâne, remontent sur les os de l’occiput,
et viennent prendre un point d’appui en se réu-
nissant de nouveau sur le front. Il résulte de cette
disposition , mise en jeu par les muscles de la
langue, une grande puissance pour détendre les
tubes musculeux et munis de fibres circulaires
qui composent en entier l’organe du goût. La
maniéré dont les oiseaux - mouches retiennent
leurs alimens est facile à comprendre ; car les
deux petites cuillers formées par l’extrémité de la
langue saisissent ou les insectes mous, ou les exsu-
dations miellées , qui sont à l’instant même trans-
portés à l’ouverture de l’œsophage par l’élasticité
et la contractilité des deux tubes, et sont aussitôt
engloutis. Le bec long et grêle de ces oiseaux les
sert merveilleusement pour enfoncer leur langue
élastique dans les nectaires des fleurs, et pour
atteindre au fond des cloches renversées des
bignonia; aussi, dans une espèce figurée derniè-
rement par M. Swainson, et dont le bec est re-
courbé par en haut, cet auteur a-t-il regardé cette
singulière particularité comme le résultat d’un
DES OISEAUX-MOUCHES. 3l
genre de vie exclusif; mais il est plus probable
qu’elle a été produite par quelque compression
dans le voyage, et doit être purement acciden-
telle.
Les oiseaux-mouches vivent très difficilement
en captivité. Les besoins d’activité et de mouve-
ment sont inhérens à leur existence ; et la vie
trop resserrée d’une volière, jointe à la difficulté
de choisir les alimens qui leur conviennent, les
fait bientôt languir, et puis mourir. Cependant
on peut les alimenter avec du miel ou du sirop
de sucre ; car on a l’expérience que ces soins ont
parfois réussi. Labat rapporte dans son Voyage
en Amérique que le père Montdidier a conservé
pendant cinq ou six mois des oiseaux-mouches
huppés, et qu’il leur a fait élever leurs petits dans
son appartement, en leur donnant pour nourri-
ture une pâtée très fine et presque claire faite
avec du biscuit, du vin d’Espagne et du sucre,
dont ils prenaient la substance en passant leur
langue dessus ; mais le miel a paru préférable à
cet aliment , parce qu’il se rapproche davantage
de ce nectar délicat qu’ils recueillent sur les
fleurs. Latham , le plus célèbre des ornitholo-
gistes anglais, dit qu’on a apporté de ces oiseaux
vivans en Angleterre, et qu’une femelle, prise
au moment de 1 incubation , avait couvé ses œufs
en captivité. Voici comment il rapporte ce fait :
32 HISTOIRE NATURELLE
Un jeune homme, peu de jours avant son départ
de la Jamaïque pour l’Angleterre, surprit une
femelle de hausse-col vert , espèce commune à la
Jamaïque et à Saint-Domingue, qui couvait;
l’ayant prise , et désirant se procurer le nid sans
l’endommager, il coupa la branche sur laquelle il
était posé, et apporta le tout à bord du navire.
Cette femelle se familiarisa, et ne refusa point la
nourriture qui lui fut offerte ; elle vécut de miel, et
continua de couver avec une telle assiduité, que
les œufs sont éclos durant le voyage; mais elle
survécut peu à la naissance de ses deux petits,
qui arrivèrent vivans en Angleterre. Ils résis-
tèrent à l’influence du climat près de deux mois
chez lady Hamon, et étaient tellement familiers,
qu’ils venaient prendre leur nourriture sur les
lèvres de leur maîtresse. A ce fait intéressant
Latham en ajoute un second qui donne un moyen
ingénieux de conserver ces délicates créatures.
Le général Davies ayant pris plusieurs oiseaux-
mouches rubis adultes, était parvenu à les con-
server plus de quatre mois en vie, en les nour-
rissant avec du miel ou du sirop , ou enfin avec
un mélange de sucre brut et d’eau qu’il plaçait
au fond des corolles de fleurs artificielles, faites
en forme de cloches, comme celles de certaines
campanules, imitées avec la plus grande perfec-
tion possible. Enfin d’Azara rapporte que dom
DES OISEAUX-MOUCHES. 33
Pedro de Melo de Portugal, gouverneur du Para-
guay, conserva pendant plusieurs mois un picaflor
pris adulte , et qu’il devint si familier, qu’il don-
nait des baisers à son maître, ou voltigeait au-
tour de lui pour lui demander à manger. On le
nourrissait en lui donnant de temps à autre des
fleurs fraîches, et le plus ordinairement en lui
offrant du sirop dans un verre que l’on penchait
pour qu’il pût plus aisément l’atteindre. Cet in-
téressant oiseau périt par la faute d’un domes-
tique.
Il est facile de prendre des oiseaux-mouches en
se cachant dans les buissons, et les saisissant avec
un brusque mouvement lorsqu’ils bourdonnent
comme des sphinx devant une fleur, en se servant
d’un filet à papillons , plus large et plus longue-
ment emmanché que ceux qu’on emploie pour les
Lépidoptères. On doit rejeter la glu, qui gâte-
rait leur parure. Quelques voyageurs ont aussi
employé des sarbacanes, des fusils bourrés de
suif et remplis d’eau , qui les étourdissent , etc. ;
mais dans nos excursions nous les avons tou-
jours tués au fusil simplement chargé avec de
très petit plomb, et en nous tenant à douze ou
quinze pas de distance. Cette méthode nous a
procuré des oiseaux nullement endommagés, et
est la plus expéditive.
Les plumes des oiseaux-mouches servaient ja-
3
HISTOIRE NATURELLE
34
dis , chez les Péruviens et chez les Mexicains , à
faire des tableaux d’une rare beauté et d’une
grande fraîcheur, que Ximenez et les autres an-
ciens historiens des conquêtes espagnoles ne ces-
sent de louer. Leur corps entier, desséché et revêtu
de ses plumes, servait, dans les forêts du Brésil, de
parure aux jeunes Machakalis. Elles s’en for-
maient des bandeaux ou les suspendaient à leurs
oreilles, et ces parures naturelles égalaient, certes,
les pierres qu’avec tant d’art taillent en facettes
les artistes des peuples civilisés. Combien ne de-
vaient point avoir d’attraits ces filles de la nature
vêtues de quelques grandes plumes d’aras rouges
ou bleues , les cheveux retenus par une guirlande
de fleurs rutilantes d’héliconia , le cou ou les
oreilles garnis de saphirs , d’émeraudes , de to-
pazes, empruntés aux oiseaux-mouches!
Les êtres qui nous occupent ont sans doute,
comme tout ce qui existe , de nombreux ennemis ;
mais le plus cruel, le plus acharné paraît être cette
grosse et monstrueuse araignée velue, très com-
mune dans toute l’Amérique chaude , nommée par
les naturalistes araignée aviculaire. Tendant ses
filets aux alentours des nids d’oiseaux-mouches,
elle guette avec astuce l’époque où les petits éclo-
sent à la lumière ; elles chassent les père et mère
du nid ; sucent et dévorent leur progéniture ;
parfois même , lorsqu’elles surprennent ceux-ci ,
DES OISEAUX-MOUCHES. 35
elles leur font subir le même sort. Tel est le ta-
bleau que représente Bucholz dans la planche V
de sa première décade.
Les fables les plus absurdes ont été propagées
sur les oiseaux-mouches. Leur petite taille, l’éclat
extraordinaire de leur plumage, ne parurent point
suffisans pour les rendre intéressans , il fallut y
joindre du merveilleux ; et c’est ainsi qu’on les a
dits moitié oiseaux, moitié mouches; que des ecclé-
siastiques assurent les avoir vus naître d’une mou-
che, etc. Le jésuite Molina, écrivain d’une His-
toire du Chili y erronée dans sa plus grande partie r ,
s’exprime à leur sujet ainsi qu’il suit : « Les pigdas
(c sont les oiseaux connus sous les noms de pica -
« flors, oiseaux-mouches, et trochilus de Linné.
« Ils sont très communs dans tout le Chili; et
« pendant l’été on les voit bourdonner comme
« les papillons autour des fleurs ; mais ils ne s’y
« posent presque jamais. Leur chant n’est qu’un
t «: gazouillement très faible, proportionné à l’or^
« gane qui le produit. Les mâles se distinguent
« des femelles par le brillant de la tête , qui tire
« sur l’orangé ; ils nichent sur les arbres , et leur
« nid est construit avec de la petite paille et du
« duvet. Ils ne pondent que deux œufs blancs,
« picotés de jaune , de la grosseur d’un pois
1 Essai sur l’hist. nat. du Chili , trad. de l’italien. Paris, 1789
p. 225 et 2 26.
3.
HISTOIRE NATURELLE
36
« chiche. Le temps de leur propagation est l’été ;
« le mâle et la femelle couvent alternativement.
« Lorsque l’hiver approche , ce petit oiseau se sus-
<c pend par son hec a un rameau ; et dans cette
« position , il tombe dans une espece de léthargie
« qui dure tout l’hiver. C’est le temps où il faut les
« prendre ; car lorsqu’ils sont dans leur vigueur,
c c il est presque impossible de les attraper. »
Les colibris ne dépassent jamais les limites de
la zone intertropicale. Il n’en est pas de même des
oiseaux-mouches; ils vivent indifféremment sous
l’équateur et dans les zones tempérées, jusque sur
les limites des latitudes glaciales, soit dans f Amé-
rique du sud , soit au nord , dans la province de
Massachusset. Le sasin s’avance sur la côte N.-O.
jusqu’à la baie de Nootka ; et le Paraguay, le Chili,
le Pérou, le Mexique, rivalisent aujourd’hui par
le nombre des belles espèces qu’on y découvre
chaque jour. Toutefois le Brésil et la Guiane sont
la patrie adoptive et de prédilection du plus grand
nombre d’entre elles.
f
DES OISEAUX-MOUCHES.
3 7
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L’OISEAU-MOUCHE PÉTASOPHORE.
Pl. I. -(Mâle.)
{ORN1SMYA PETASOPHORA. N. Syn. Trochilus petasophorus, Pr. de Wied.)
Cet élégant oiseau n’a paru dans les collections
que depuis quelques années, et M. Vieillot est le
premier auteur qui l’ait décrit en 1817, sous le
nom d’ oiseau-mouche a bec en scie 1 , d’après un
individu envoyé du Brésil. M. Natterer, voyageur
allemand, l’appela oiseau-mouche à oreilles vio-
lettes 2 ; enfin, le prince Maximilien de Wied-
Neuwied , qui explorait le Brésil à la même
époque , le décrivit dans son voyage sous la dé-
nomination de pétasophore 3 , et c’est aussi sous
ce nom que M. Temminck a donné pour la pre-
mière fois la figure de cette charmante espèce 4 .
Le pétasophore a environ quatre pouces et
quelques lignes de dimension totale, et près de
six pouces six lignes d’envergure. Son bec, de
couleur brune , est légèrement arqué dans sa lon-
gueur, mais cependant d’une manière peu sen-
1 Trochilus serrirostris. Vieill., Nouv. Dict. d’hist. nat. , t. VII ,
p. 359.
1 Trochilus jcintliinotus. Natterer.
3 Trochilus petasophorus. Wied, Voy. trad. franc., t. III, p, 119
4 Pl. col. n° ao 3 , fig. 3 .
38 HISTOIRE NATURELLE
sible. La mandibule supérieure est garnie de
dentelures légères qui sont disposées sur ses
bords, de manière à faire penser que l’oiseau
ne doit point satisfaire ses appétits avec des sucs
miellés seulement, mais qu’il se nourrit sans au-
cun doute de petits insectes mous qu’il retient
avec les dents aiguës dont son bec est armé r .
Ce qui caractérise principalement cet oiseau-
mouche , et ce qui a contribué en même temps à
lui faire donner le nom qu’il porte , sont les deux
touffes de plumes larges, rigides et arrondies, d’un
violet métallique à reflets pourprés, qui naissent
au dessous des oreilles, et qui, séparées du reste
du plumage, forment sur chaque côté du cou une
pendeloque fort remarquable. Le plumage du
corps, soit en dessus, soit même en dessous, est
d’un vert d’aigue marine doré éclatant. Les reflets
de la gorge brillent diversement en vert d’éme-
raude, et une teinte bleue se répand sur la cou-
leur verte, affaiblie et mêlée de blanchâtre du
ventre et des flancs. Le bas -ventre, les couver-
tures inférieures de la queue et quelques plumes
du croupion sont blanchâtres. Les rectrices sont
très larges, presque égales, bien que celles du
1 M. le prince Wied-Neuwied corrobore notre opinion lorsqu’il
dit, t. III, p. 122 de son Voyage au Brésil (trad. franc.) : «On a
« cru que ces jolis oiseaux ne se nourrissaient que du miel des fleurs
« mais on a trouvé dans leur estomac des restes d’insectes. «
DES OISEAUX-MOUCHES.
%
milieu, un peu plus courtes que les extérieures,
donnent à la queue l’apparence fourchue; elles
sont dans le repos recouvertes par les ailes qui
sont de la même longueur ; leur coloration jouit
de reflets violets , excepté leur extrémité , qui
est occupée par une bande bleue chatoyante.
Une petite raie brune ou bleuâtre naît de la
commissure du bec chez quelques individus , et
se dirige vers les oreilles. Les pieds sont noirs ,
et en partie velus, et les rémiges d’un brun vio-
lâtre terne.
Quelques individus, suivant M. Vieillot, ont
un plumage plus terne, et le ventre et les parties
postérieures sont d’un blanc sale mélangé d’une
teinte enfumée.
Le pétasophore est encore rare dans les collec-
tions. C’est un des oiseaux qui vivent dans les
campos du Brésil intérieur, sur les buissons des
lieux sauvages et inhabités. Le muséum en pos-
sède deux individus qui proviennent du voyage
de M. Auguste de Saint-Hilaire.