Skip to main content

Full text of "Histoire naturelle des oiseaux-mouches : ouvrage orné de planches dessinées et gravées par les meilleurs artistes ..."

See other formats


UNIVERSITY 



HARVARD 



Library of the 
Muséum of 
Comparative Zoology 







À 




wald Weigei 

niât & i 1 

izljj. ^fifî)8$$tr. 1. 




3 DEPT. 

...P. Zoou 



Bird Dept. 
Mlj s. Cojvjp. 2c 



HISTOIRE NATURELLE 



DES 



OISEAUX-MOUCHES. 









PARIS. — IMPRIMERIE DE RIGNOUX, 

RUE DES FRANCS-BOURGEOIS-S. -MICHEL, H° B. 



r 



HISTOIRE NATURELLE 



DES 

OISEAUX-MOUCHES, 

OUVRAGE ORNÉ DE PLANCHES 
DESSINÉES ET GRAVÉES PAR LES MEILLEURS ARTISTES, 

ET DÉDIÉ 

£/. M. HtrtïicnuTiscUc ; 



PAR R. P. LESSON, 

OFFICIER DE SANTE DE PREMIERE CLASSE DE LA MARINE ROYALE; 
PROFESSEUR DE BOTANIQUE A l’ÉCOLE DE MEDECINE NAVALE DU PORT DE ROCHEFORT ; 
CHEVALIER DE l’oRDRE ROYAL DE LA LEGION D HONNEUR; 

ADJOINT CORRESPONDANT DE l’acADEMIE ROYALE DE MEDECINE; 

MEMBRE TITULAIRE DE LA SOCIETE d’hISTOIRE NATURELLE DE PARIS; 

DE CELLE DE CHIMIE MEDICALE, ETC.; 

AUTEUR DE LA ZOOLOGIE DU VOYAGE AUTOUR DU MONDE DE LA CORVETTE LA COQUILLE, 
PUBLIÉ PAR ORDRE DU ROI. 



Offrez -nous ces oiseaux qui, nés sous d’autres cieux, 
Favoris du soleil, brillent de tous ses feux. (Delille ) 



PARIS. 

ARTHUS BERTRAND, LIBRAIRE, 



ÉDITEUR DU VOYAGE AUTOUR DU MONDE DU CAPITAINE DUPERREY, 

RUE HAUTEFEUIUUF. , H° ^3. 










. 














% S. 3. U 




dltaocdeui ou f 



(Sn noue ^termef/cmâ c/e ^nc/Zer doiid /ed cuid- 
/uced c/e Ç^okc, &Jk eédo gRcm vjaîe / SZ/u/ac?e 
c/ed Oïdecuccc - <ls//oucAcj j c/e ccj efred dccr /edyue/ 
/a maidi ^iufÿdcm/e c/c AZreaâeicr d eiâ /iZi ce 
?<ejbcMzc/re A, e/onJ c/ ccne Tnapn^ecedt ce mj/Zme , 



S , (9C. oR, cAfaaàcaiie a c/ac^ne com/Zer nod 



tyoecccv /ed ^/ud c/erd. /Ace /cenveiÆmce cZ ceâle 
auÿudfe ^w'oâecénce c/d dcceciced eâ c/cd cerâc ce ci ^a~ 
maid e/e re/cuee ce ceucc ycuc /cd ca/iven/. S/ï /cj - 
/ocre ‘7iaâcc7<e/Ze J en/re aufoedj Z/c c/oiâ c/e ^ireciei/ce 
encMci'aj^emenJ : c/e nc/cj ce/Zecàond femoi^men/ 
c/e don ^ oui ec/acd<e; e/ed Zcvred rad^ed eâ i?n/ioi*/ev?M 
ci eci^enâ^ccmciid vie /e ^our dcmd /e cpeciereiccc 
ci^u/c yen c/Ze /ear a /zre/e. ZZonmiei?/ ne neufic- 



rwnd-noud ^ad 



c/odtd 



ziod i l ed, 



%ÿiecâuettœ> 



/u 



vommc/^cj 



c/euœ nomJ pue /a enâiere cAe^'i/ Z 



difëae^de ee?t Jâer Ç^otce ( 30 fl eéée cH^yai?ej> 

ârocwer dmid ^le/^ed^aerfeed de ddtdâowe diaâ&û?*ede 
de /icitdddd c/e/a^demeiid d^ui^de ce/le douce eâude 
/a z*e^oder ^ao^foed du âoaddeÆi^z ded ^?'a/tzdecmf / 
^ondeen ?ioud zioud edâednemonJ deurecuv œ/oizfj 
de ce dvze^ocâva^ ^déer ^e^da^eÿ^mmiâ don, aââetz- 
âw?z j eâ /uz r'cÿÿie/er yuz zd edâ d dommage du 
devouevnenâ eâ do ^w<o^/bizd / re^iecâ 

tsdvec doy^ze/j ^e duzdj 



Sde voâre 'yddzdde e dho^a/e. 



ittakmoiseUe , 



ïdde âr&f /urni/sâe 
eâ âred oéej^janâ jervââeczr, 

R. F* LE 5 SON, 



AVERTISSEMENT DE L’AUTEUR. 



Jusqu à ce jour les livres d’histoire naturelle, accom- 
pagnés de figures, ont été publiés en France dans les 
formats in-folio et in-4°- Ces ouvrages, par les sommes 
considérables qu’exigent les frais de gravure, de colo- 
riage ^ d’impression, sont hors de la portée d’un très 
grand nombre d’acquéreurs. Leur format d’ailleurs est 
incommode , et les fait reléguer dans les grandes biblio- 
thèques , où ils ne sont visités que par les naturalistes 
de profession. Depuis long-temps nous pensions que 
les volumes grand in-8° renfermaient toutes les condi- 
tions les plus favorables pour populariser la science, et 
donner à beaucoup de personnes le goût de l’ornitho- 
logie. Aujourd’hui nous mettons cette pensée à exécu- 
tion en publiant une monographie des oiseaux-mou- 
ches qui servira de specimen. Nous ne doutons pas que 
la beauté des planches et du coloriage ne la fasse re- 
chercher par les gens du monde, et surtout par les 
dames, qui occupent leur loisir à la peinture, et que 
l’éclat dont jouissent les êtres qui y sont représentés ne 
leur fasse un instant quitter les fleurs exclusivement en 
possession de leur palette. Tels sont aussi les motifs qui 
nous ont décidé à choisir d’abord la famille des oiseaux- 
mouches, que déjà notre compatriote Audebert avait 
traitée conjointement avec M. Vieillot. Mais depuis 
l’ouvrage d’ Audebert, les arts de la gravure et de l’im- 
pression en couleurs ont fait des progrès immenses, 
et de nombreuses espèces nouvelles ont aussi rendu 
nécessaire une révision de ce genre admirable, le plus 



vil] AVERTISSEMENT. 

capable sans contredit de plaire à un; grand nombre 
de personnes. 

Cette histoire naturelle renferme donc de nombreux 
détails nouveaux sur les oiseaux quelle embrasse; car 
M. le baron Cuvier a applaudi à notre idée, et nous a 
guidé de ses conseils. MM. Geoffroy Saint-Hilaire père 
et fils ont bien voulu nous autoriser à faire peindre et à 
décrire les belles et rares espèces du cabinet du jardin 
du Roi. M. le duc de Rivoli, si connu par son goût pour 
les sciences naturelles et par sa riche collection , a mis 
à notre disposition, avec une obligeance parfaite, les 
espèces qu’il possède, parmi lesquelles il en est de nou- 
velles et de très intéressantes. 

Nous devons aussi des remercîmens à MM/ Florent, 
Prévost et Dupont, de l’empressement qu’ils ont ap- 
porté à nous communiquer les oiseaux-mouches qu’ils 
se sont procurés; ce dernier surtout nous a laissé con- 
sulter la belle suite d’espèces que son frère (feu Dupont, 
artiste très connu par les pièces anatomiques en cire qui 
lui ont valu les plus grands éloges) avait rassemblée à 
grands frais. A l’aide de ces élémens de succès, nous es- 
pérons publier, sur cette famille intéressante de vola- 
tiles, tout ce qu’il est possible aujourd’hui d’écrire de 
plus complet. 



Paris, io janvier 1829. 



TABLEAU 

DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES 

DÉCRITES ET FIGURÉES DANS CETTE HISTOIRE NATURELLE. 
(mai 1829.) 



Observ . Nous avons dû nous borner à men- 
tionner seulement les oiseaux-mouches que nous 
avons pu étudier dans les diverses collections 
de Paris, ou que des figures qu’on ne doit pas 
taxer d’inexactitude ont fait connaître. Les au- 
teurs ont si souvent confondu les variétés d’âge et 
de sexe , que leurs descriptions sont le plus ordh 
nairement remplies de confusion. Leur histoire 
est donc un dédale dont rien ne peut tirer le na- 
turaliste qui n’a point les objets présens sous les 
yeux, ou qui n’en possède pas une représenta- 
tion rigoureuse. Or, notre travail ayant pour but 
de publier des figures exactes et nouvelles, il n’en- 
trait pas dans notre plan de joindre au catalogue 
des espèces étudiées par nous , les diagnoses de 
celles qu’on trouve admises par les auteurs, et que 
des descriptions courtes et tronquées rendent mé- 
connaissables. Dans notre Histoire naturelle des 
Colibris, qui suivra immédiatement celle-ci , nous 

b 



X 



TABLEAU 



ferons apprécier , par des gravures aussi bien que 
par des descriptions , toutes les nouvelles espèces 
d’oiseaux-mouches qui parviendraient à notre con- 
naissance dans l’intervalle des deux publications. 

Genre : Oiseau-mouche. Ornismya. N. Mellisuga , Briss.; 

Trochilus , L. Lath., Vieill., Temm. ; Orthorhynchus , 

Lacép. , Cuv. 

Ornismya, par contraction des mots grecs oiseau et mouche. 
L’exacte composition du nom eût exigé ornilliomya , qui est plus 
dur, mais qu’il faudra peut-être adopter. Le nom d ’orthorhyncus , 
bec droit, employé par M. Lacépède, peut être mieux appliqué 
à beaucoup d’autres oiseaux ; et celui de mellisuga de Brisson a été 
donné à plusieurs autres genres de volatiles, et peut impliquer con- 
tradiction dans son usage, et faire naître des embarras de syno- 
nymie. 

Bec plus long que la tête, à peu près droit, ou 
légèrement recourbé , à mandibule supérieure 
un peu évasée à la base , arrondie en dessus et au 
delà des narines , s’amincissant en pointe. Man- 
dibule inférieure droite ou légèrement infléchie, 
rentrant dans la supérieure, se dilatant un peu 
vers sa pointe , et de même longueur que la pré- 
cédente. 

Narines basales, très petites, recouvertes par 
les plumes avancées du front, placées dans une 
fossette latérale, séparées l’une de l’autre par 
une légère arête. 

Ailes dont les rémiges sont étagées. La pre- 
mière est la plus longue , et ainsi des autres. 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. xj 

Queue composée de dix rectrices (excepté une 
espèce qui n’en a que six) de formes très variables. 

Tarses minces, grêles, emplumés jusqu’aux 
talons, scutellés, ayant trois doigts devant égaux, 
les deux internes un peu soudés à leur base , le 
pouce assez fort; tous munis d’ongles compri- 
més, recourbés, crochus et assez robustes pour 
les doigts. 

Langue extensible, longue, divisée au sommet 
en deux lanières élargies , légèrement spatulées , 
supportées par deux branches très longues de 
l’os hyoïde faisant l’office de ressort, tubuleuse 
au centre, ou formée de deux canaux cartilagi- 
neux adossés. 



PREMIÈRE TRIBU. 

LES CYNANTHES. 

Cynanlhus, Swainson. 

La queue est ordinairement longue, profon- 
dément et régulièrement fourchue; le bec droit, 
renflé à l’extrémité, ou légèrement recourbé chez 
quelques espèces 1 . 



1 *% Ce signe désigne le sexe mâle , et le sexe femelle est distingué 
par celui-ci 



b. 



TABLEAU 



X 1 J 

ESPÈCE I re . 

OISEAU-MOUCHE PATAGON. 

Omismya trïstls. N. PL III ( mâle ). 

* M Bec long, fort, renflé; plumage vert et brillant en dessus, 
plus foncé sur les petites couvertures et les rectrices ; corps d’un 
roux-brun avec flainmettes brunes. 

%* Plumage de la femelle d’un gris plus clair, mélangé de roux; 
rémiges terminées par une tache blanche triangulaire ; dessous 
du corps blanc-roussâtre. 

Patrie : Le Chili. 

Oiseau-mouche géant, troch'lus gigas, Vie :i lot, Gai. 
du Muséum, pl. 180 



ESP. 2. 

OISEAU-MOUCHE HIRONDELLF 

( Omismya hirundinacea. N. pl. XXV ). 

Tête et cou azurés; dos, petites couvertures alaires, thorax et 
abdomen vert-doré; bas-ventre blanc; queue très fourchue, d’un 
bleu d’acier brillant. 

Patrie : Le Brésil. 

Trochilus hirundinaceus , Gai. du Muséum. 

Guainumbi tertia species, Marcgrave, Bras. 197. Melli- 
vora avis maxima, Hans Sloane, Jamaïc., n° 41 , p. 309. 
Colibri yert à longue queue, Edwards , 1. 1, p. 33 , pl. 33. 

Oiseau-mouche à queue fourchue de Cayenne , melli- 
su g a Cayanensis, cauda bifurca , Brisson, Ornith. t. ITT 
p. 726, pl. 36 , f. 9. 

Oiseau-mouche à longue queue couleur d’acier bruni , 
Buff., édit. Sonnini, Ois., t. XVII, p. 208 ; ois.-mouche à 



DES espèces d’oiseaux-mouches. xiij 



longue queue, or, vert et bleu, Buffon , loco citato, p. a i3. 

Trochilus macrourus , et forficatus. L. Gm. Syst. nat. 
esp. 27. 

Trochilus forcipatus , Latham, ind. sp. 9; forficatus, 
Lath. , esp. 7. 

Trochilus macrourus , Vieillot, Dict. d’hist. nat., t. VII, 



Oiseau-mouche à tête bleue, Vieill. , Ois, dorés, pl. 60, 
et Dict., t. VII, p. 366. 

Shaw, Mise., t. VII , pl. 222. 



Ornismya Sapho. N. pl. XXVII (mâle) , et XXVIII ( femelle ou jeune). 

Plumage vert-doré ; queue très fourchue, resplendissante d’or, 
de pourpre et de velours noir; gorge émeraude. 

** ou jeune. Plumage vert-doré , sombre; ventre gris-enfumé; 
queue composée de rectrices à moitié blanches -jaunâtres et à 
moitié brunes-pourprées. 

Patrie : Le Pérou. 



Trochilus Sparganurüs, Shaw, general Zoology, t. VIII. 
p. 1 , Birds, 181 1 , p. 291 , pl. 39 , ou bar-lailed humming- 
bird. 

Ornismya Sapho , Lesson, Man. d’Ornith., t. II, p. 83. 
Trochilus radios us , Temminck, dans les galeries du 
Muséum. 

Trochilus chrysurus , Cuv. , Règ. an., t. I, p. 436, édit, 
de 1829, note n° 2. 



p. 366. 



ESP. 3. 



OISEAU -MOUCHE SAPHO. 







XIV 



TABLEAU 



ESP. 4- 

OISEAU-MOUCHE VIOLET A QUEUE FOURCHUE. 

Ornlsmya furcata. N. pl. XVIII. 

** Eec droit; gorge émeraude; ventre d’azur-pourpré ; dos vert- 
doré ; queue fourchue , bleu d’acier. 

Patrie : La Guiane, le Brésil, l’île de la Jamaïque. 

Mellivora avis maxima, Hans Sloane, it. Jam., p. 309; 
mellisuga Jamaicensis , violacea , cauda bifurca, Brisson , 
Ornith , t. III , p. 728 et 782 , esp. 18 et 20, pl. 37, f. 6. 

L’oiseau-mouche à queue fourchue, Buff., pl. enl. 599, 
f. 2. Trochilus furcatus , Gm., sp. 26; Latham, Syn., sp. 8; 
Vieillot, Ois. dorés, pl. 34 ; Encyclop. Ornith., t. II, 
p. 572, esp. 87. 

ESP. 5. 

OISEAU-MOUCHE MAUGÉ. 

Ornismya Maugœi. N. pl. LXVIII (mâle), et LXIX (femelle). 

** Plumage vert-sombre doré, et brillant en dessus comme en 
dessous; poitrine, bas du cou et haut du dos cl’un bleu d’acier 
plus ou moins intense; bas-ventre blanchâtre; rectrices bleues. 

V Livrée plus terne; dessus du corps d’un vert-cuivré; parties 
inférieures grisâtres; rectrices moyennes vertes, les latérales 
bleues , les deux externes terminées de blanc. 

Patrie : L’île de Porto-Eico. 



T. Maugœus, Vieill., Dict. hist. nat. , t. VII ; Encycl. 
Ornith., t. II, p. 56y; Audebert , Ois. dorés, pl. 37 et 38 , 
ï» P* 77 » 79 et 80. 

Mellisuga Surmamensis pectore cœruleo , Briss. , t. III , 
p. 7 11 ; Edwards , gl. pl. 35 , f. 2. T. Ourissia; L. sp. i 3 - 
L’Émeraude- Améthyste, Buff., édit. Sonnini, t. XVII* 
p. 188 ; pl. enlum. 227 , f. 3. 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. 



XV 



ESP. 6. 

OISEAU-MOUCHE GLAUCOPE. 

Ornismya glaucopis. N. pl. LVIII ( mâle ), et LIX (femelle). 

Bec assez long , droit , aigu ; calotte bleue ; corps en dessus 
d’un vert- doré ; parties inférieures d’un vert-émeraudin j bas- 
ventre gris ; rectrices bleu d’acier. 

** Tout le corps simplement vert-doré en dessus ; les parties in- 
férieures d’un gris enfumé ; rectrices bleues , œillées de blanc. 

Patrie : Le Brésil. 

Mellisuga Brasillensis cauda bifurca , Briss. , Ornith. , 
t. III, p. 724, pl. 37, f. 5 . 

T. glaucopis, Gm. 

T. frontalis , Lath., sp. 60. 

Vieillot. Dict., t. VII, p. 870, et t. XXIII, p. 428. 

Encyclop. Ornith. , t. II, p. sp. 37. 

Guainumbi major , Rai, Syn. av. , n° 2. 

Guainumbi secunda species , Marcgrave, Bras., p. 197. 

Guainumbi secunda species Marcgravii, Willugb. , Orn. , 
p 166. 

ESP. 7. 

OISEAU-MOUCHE YESPER. 

Ornismya Vesper. N. pl. XIX. 

Bec très long , recourbé ; gorge d’un bleu d’acier étincelant ; 
plumage d’un vert gris peu éclatant ; croupion marron, un 
point blanc devant l’œil ; poitrine et ventre d’un gris clair pas- 
sant au blanchâtre. 



Patrie : Le Chili. 



XVJ 



TABLEAU 



ESP. 8. 

OISEAU-MOUCHE BARBE-BLEUE. 

Ornismya cyanopogon. N. pl. V (mâle). 

Bec long , grêle , recourbé; corps vert-doré en dessus, gris- 
blanc en dessous ; rectrices brunes , terminées en pointes cravate 
d’acier bruni ou pourpré. 

Patrie : Le Mexique. 

ESP. 9. 

OISEAU-MOUCHE AMÉTHYSTE. 

Ornismya amethystina. N. pl. XL. VII (mâle). 

Bec grêle, droit, mince; corps brun-doré en dessus; gorge 
améthyste ; parties inférieures grises. 

V Gorge blanchâtre; poitrine grise-brunâtre ; flancs roux; ré- 
gion anale blanche. 

Patrie : La Guiane. 

Trochilus amethystinus, L. sp. 54; Lath., sp. 62 ; Vieill. , 
Dict. , t. VII, p. 358 , pl. B, 19 , fîg. 1. — Ois. dorés, 1. 1 , 
p. ii 5 ; Encyclop. Ornith., t. II. p. 56i. 

Ois. -mouche Améthyste, Buff., enl. 672, f. I. Sous le 
nom A. oiseau-mouche a queue fourchue de Cayenne ; édit. 
Sonnini, t. XVII, p. 160. 

OISEAU-MOUCHE PETIT RUBIS*. 

Pl. XL VIII (mâle), et XL VIII bis (jeune). 

The humming bird, Catesby, Car., 1. 1, p. 65. 

The redthroathed humming-bird, Edwards, Hist. , pl. 38. 
Mellisuga pectore rubro, Klein, Av. 

Tomineio virescente guiture flammeo, Petivert, Gaz., 
pl. 3 , fig. 8. 

Mellisuga Carolinensis gutture rubro, Briss., Ornith., 
t. III, p. 7 r6. 

* Trochilus Colubris, Lath. Vieill., Dict., t. VII, p. 371; Ois. dorés, 
pl. 3 1 ( mâle ) , et 3 a ( femelle) ; Shaw , Mise. , t. II. 



DES ESPÈCES DOISEAUX-MOÜCHES. XVi) 



ESP. IO. 

OISEAU-MOUCHE WAGLER. 

Ornismya W aglerii. N. pl. LXXIII. 

Parties supérieures et antérieures d’un bleu d’azur, glacé d’or ; 
le reste du plumage d’un vert foncé sablé d’or, et teinté d’indigo 
scintillant; bas-ventre d’un vert sombre séricéeux. 

Patrie : Le Brésil. 

Trochilus saphirinus (mâle), Vief 1 ., Ois. dorés, t. I, 
p. io5 , pl. 57 ; et Ornith. encyclop. , t. II, p. 5yo. 



ESP. II. 

OISEAU-MOUCHE SWAINSON. 

Ornismya Swainsonii. N. pl. LXX. 

Bec brun et blanc; corps vert-doré en dessus: gorge et devant 
du cou vert émeraude; poitrine s au milieu* d’un noir de ve- 
lours; bas-ventre verdâtre; région anale blanche; rectrices bleu- 
indigo. 

Patrie : Le Brésil. 



ESP. 12. 

OISEAU-MOUCHE DEMI-DEUIL. 

Ornismya lugubris. N. pl. XXXVIII (mâle) , et XXXIX (femelle). 

* * Plumage en entier d’un noir de velours par l’aspect et la dou- 
ceur; quelques reflets verts-dorés sur le dos : chez quelques in- 
dividus, petites couvertures vertes dorées; rectrices centrales 
vertes; les latérales blanches terminées de noir. 

Deux traits rouge ocreux sur les côtés du cou ; plumage brun 



* * 



TABLEAU 



XV11J 

sale teinté de roux; rectrices brunes, les deux externes blanches 
et terminées de brun. 

Patrie : Le Brésil. 

Colibri brun , trochilus fuscus , Vieill. , Dict. hist. nat. , 
t. VII , p. 348 (1817); Encyclop. Ornith. , t. II , p. 53a. 

Trochilus niger, llack liumming-bird , Sw. , Zool. illust. 
pl. 8a , t. IL 



DEUXIÈME TRIBU. 

LES PHOETORNIS. 



Phæthornis, Swainson. 



La queue est étagée, à rectrices le plus souvent 
rubanées ou rétrécies, très longues, proportion- 
nellement aux autres. La tête est sans ornement 
ou munie de huppes. 

ESP. i3. 

OISEAU-MOUCHE A TÊTE NOIRE. 

Ornismya cephalatra. N. pl. XVII. 

Bec droit, jaune, noir à la pointe; plumes de la tête lâches, 
noires; gorge émeraude; dos et ventre vert-doré ; queue brune; 
les deux rectrices externes très longues. 

t 

Patrie : La Jamaïque. 

Polytmus major, nigrans, aureo varié splendens , pinnis 
uropygii longissimis, Brown, Jam., p. 4 7 5. 

Oiseau-mouche à tête noire et à queue fourchue , melli - 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. xix 

suga Jamaicensis atricapilla, caudâ bifurcd , Briss. , Ornith. , 
t. III, p. 739. sp. 19. 

Falcinellus cauda septem unciarum, Klein, Ay. , p. 108 , 
n° 17. Colibri à tête noire et à longue queue , Edwards, Glan. , 

t.I, pL 34 . 

Bourdonneur de Mango à longue queue. Albin, t. III, 
p. 20 , pl. 49 » «■ 

L’oiseau-mouche à longue queue noire, Buff., édit, de 
Sonnini, t. XVII, p. 21 5 . 

Trochilus poljtmus, L. sp. 4 î Latham, Synops. sp. 4 ; 
Black capped humming-bird , Lath. ind. 

Colibri à tête noire , Vieillot , Ois. dorés , pl. 67 , p. 1 ai ; 
trochilus polytmus , Vieill. , Encyclop. Ornith. , t. a,p. 554 » 
esp. 23 . 



ESP. 1 4 . 

OISEAU-MOUCHE A OREILLES D’AZUR. 

Ornismja aurita. N. pl. X (mâle), et XI (femelle). 

Bec fort, robuste ; queue étagée ; rectrices moyennes blanches , 
les latérales noires; plumage vert en dessus, blanc de neige en 
dessous; un trait noir derrière l’œil, précédant des plumes écail- 
leuses d’un bleu d’azur. 

** Plumage vert -doré en dessus, blanc tacheté de brun en 
dessous; un trait noir seulement derrière chaque œil; rectrices 
latérales blanches , les moyennes noires. 

Patrie : La Guiane , le Brésil. 

Mellisuga Cajennensis , major, Brisson , Ornith. , t. III , 
p. 722. Oiseau-mouche à oreilles, Buffon, édit. Sonnini, 
t. XVII, p. 199. Violet eared humming-bird, Lath. , Synops. , 
1. 1 , p. 767, index sp. 36 ; trochilus auritus , Vieill., Ois. 
dorés , pl. 2 5 ( mâle), et 26 ( femelle), p. 57 et 5 g , nouv. 
Dict. d’hist. nat. , t. VII, p. 368 ; Encyclop. Ornith. , t. II, 
p. 567 ; Shaw , Mise. , t. XXIII , pl. 977. 



XX 



TABLEAU 



ESP. l 5 . 

OISEAU-MOUCHE AUX HUPPES D’OR. 

Om'smya chrysolopha. N. pl. VII ( mâle ), et pl. VIII ( femelle ). 

Bec droit, grêle ; front émeraude ; camail azur se terminant en 
pointe devant le cou; deux huppes dorées, aplaties, latérales, 
divergentes ; dessous du corps d’un blanc pur, le dessus vert-doré; 
queue étagée, terminée en pointe, àrectrices blanches bordées 
de brun. 

%* Point de huppe; livrée terne; rectrices moyennes blanches. 

Patrie : Le Brésil. 



Trochilus cornutus, prince de Wied, Voy. au Brésil, 
trad. franç. , t. III, p. 1 18. 

Trochilus Bilophus , Temm. , pl. coloriées 18, f. 3. 
Oiseau-mouche duc , trochilus dilophus, Vieill., Encyclop. 
Omith. , t. II, p. 5 y 3 . Less. , Man. d’Ornith. , t. II , p. 7 6. 

ESP. l6. 

OISEAU-MOUCHE LANGSDORFF. 

Ornismya Langsdorffii. N. pl. XXVI. 

Bec droit , grêle ; parties supérieures d’un vert-doré brillant ; 
plastron émeraude sur le devant du cou; écharpe orangée sur le 
thorax; ventre brun-violacé; région anale d’un blanc de neige; 
rectrices effilées , les moyennes bleues , les extérieures blanches. 

Patrie : Le Brésil. 

Trochilus Langsdorffii, Temminck, pl. col. 66, f. 1. 

V enç. , Dict. sc. nat. , t. XXXV, p. 4 g 3 . 

Lesson , Man. d’Ornith. , t. II , p. 77. 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXj 



ESP. 17. 

OISEAU-MOUCHE CORA. 

Ornismya Cora. N. pl. VI. 

** Bec court, grêle; parties supérieures vertes dorées; gorge 
améthyste ; parties inférieures blanches; reetrices étagées, brunes, 
terminées de blanc ; les deux moyennes longues, brunes, blanches, 
et terminées de brun. 

Patrie : Le Pérou. 



Orlhorkynchus Cora, Lesson, Zoologie de la Coquille, 
pl. 3i , f 4 J Manuel d’Ornith., t. II, p. 82. 

ESP. l8. 

OISEAU-MOUCHE A QUEUE SINGULIÈRE. 

- • 

Ornismya heteropygia. N. pl. XV. 

Bec grêle, légèrement recourbé; cravate améthyste et bleu 
d’acier; plumage du corps en dessus vert -doré, collier blanc 
bordé de jaune en dessous; six reetrices seulement. 

Patrie : Le Brésil , l’île de la Trinité. 

Trochïlus enicurus , Vieill. , Nouv. Dict. d’hist. nat. , 
t. XXIII, p. 429 (1818), et Encyclop. Ornith., t. II, 
p. 5 60 ; Temminck , pl. col. 66 , f. 3. 



XX IJ 



TABLEAU 



TROISIÈME TRIBU. 

LES PLATUEES. 

Plalurus. Nob. 

La queue est composée de rectrices acumi- 
nées; les deux externes à tiges sans barbes, et 
terminées par des palettes ovalaires. 

esp. 19. 

OISEAU-MOUCHE A RAQUETTES. 

Ornismya platura. N. pl. XL . 

Bec court, pointu, peu renflé; plumage en entier d’un vert- 
doré sombre ; plastron d emeraude sur la gorge; abdomen brun- 
noir ; région anale gris-blanc. 

Patrie : La Guiane. 

Oiseau-mouche à raquettes, Buffon, édit. Sonnini, 
t. XVII, p. 1 77. 

Journal de physique, juin 1777, p. 466. 

Trochihis longicaudus , L. Gm. sp. 60. 

Trochilus platurus , Lath. , sp. 55. 

Oiseau-mouche à raquettes, Vieill., Ois. dorés, 
pl. 5 a, t. I,p. 98. 

Trochilus platurus, Vieill., Dictionn. hist. nat. , t. VII, 
p. 3 7 o. 

Encycl. Ornith., t. II, p. 56g, esp. 77; Drapiez , Dict . 
classiq. d’hist. nat., t. IV, p. 327. 



DES ESPÈCES D OISE AUX-MOUCHES. XXÜj 

QUATRIÈME TRIBU. 

LES LAMPORNIS. 

Lampornis , Swains. 

La queue est courte, ou rectiligne, ou arron- 
die , ou un peu échancrée. La tête et le cou sont 
sans huppes et sans plumes prolongées. 

ESP. 20. 

OISEAU-MOUCHE JACOBINE. 

Ornismya mellivora. N. pl. XXI (mâle), et XXII (femelle). 

* ¥ Tète et cou d’un bleu d’azur; dos et flancs vert-doré ; un collier 
et le ventre d’un blanc de neige; rectrices blanches, bordées de 
noir. 

** Corps vert en dessus , tacheté de brun et de blanc en dessous ; 
rectrices vertes , bordées de noir et de blanc. 

Patrie : La Guiane, le Brésil, l’île de la Martinique. 

A. The White bsïlyhumming- bird, Edwards, t.1, p. 35, 
pl. 35. 

Mellisuga Surinamensis, lorquata , Briss. , Ornith., t. III, 
p. 71 3. 

Oiseau-mouche à collier , ou la Jacobine , Buffon , édit. 
Sonnini , Oiseaux, t. XVII , p. 2o3. Enlum. pl. 64o , £.2. 
Trochilus mellivorus, L. Syst. nat. , esp. 65. 

Latham , Syn. ornith. , sp. 34- 
Vieillot, Ois. dorés, pl. a3; Dict. nat.,t. VII, p. 36o. 
B .Mellisuga Cayennensis, guüure nœvio , Briss., t. III, 
p. 706. 

Ois.-mouche à gorge tachetée , B uff. , enl. 276 , f. 2. 
Trochilus fimbriatus , Gm. sp. 

Latham , ind. sp. 3g. 

Vieillot, Ois. dorés , pl. 22 ; Dict. , t. VII , p. 36o. 
Vieil!. , Ois. dorés, pl. 24; Dict. nat., t. VII, p. 36o. 



XXIV 



TABLEAU 



ESP. 21. 

OISEAU-MOUCHE MÉDIASTIN. 

Ornismya mesoleuca. N. pl. XXIX (mâle), et XXX (femelle). 

Bec long, droit; plumage vert-doré; cravate bifurquée d’un 
pourpre doré sur le devant du cou; une raie blanche longitu- 
dinale de la poitrine à la région anale. 

* ¥ * Gorge grise, sans éclat; raie longitudinale d’un blanc sale; 
plumage d’un vert sombre peu éclatant. 

Patrie : Le Brésil. 

Oiseau-mouche Médiastin, trochïlus Mesoleucus, Temm. 
pl. col. 3 17, f. 1 (mâle), f. 2 (jeune), et f. 3 (femelle). 

Trochïlus mesoleucus y Yalenç., Dict. sc. nat., t. XXXV ; 
Drapiez , Dict classiq. , t. IV, p. 488. 

Trochïlus mesoleucus , Lesson , Man. , t. II , p. 79, 



ESP. 22. 

OISEAU-MOUCHE RUBIS. 

Ornismya Rubinea. N. pl. XLIV (mâle), XLV (femelle) et XL VI (jeune âge). 

* ¥ Bec robuste; plumage en entier d’un vert-doré métallisé ; gorge 
à teinte de rubis chatoyant; rectrices d’un roux-cannelle fort 
vif, et liserées de noir. 

** Dessus du corps vert-doré ; parties inférieures d’un roux-can- 
nelle vif ; région anale blanche ; un point blanc derrière l’oeil ; 
point de plaque rubis sur la gorge. 

Jeune âge du mâle. Semblable par le plumage à la femelle, seu- 
lement le rubis de la gorge apparaît par taches rutilantes. 

Patrie : Le Brésil , la Guiane. 

Le Rubis-émeraude, Buffon, édit, de Sonnini, t. XVTT, 
P- * 97 - 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXV 

L’oiseau-mouche à gorge rouge du Brésil, Buffon , enl. 
276, f. 4. 

Mellisuga Brasiliensis , gutture rubro , Brisson, Orn. , 
t. III , p. 720, esp. 14, pl. 37, f. 4. 

Trochilus rubineus, L. Gm. , Syst. nat., sp. 46; Latham, 
ïnd., sp. 37. 

Le grand Rubis , Vieillot, pl. 27 (le mâle), et l’oiseau- 
mouche brun-gris ( trochilus obscurus. Vieillot), pl. 28 
des Oiseaux dorés (le jeune de l’année). 

Oiseau-mouche à queue rousse , Trochilus ruficaudatus , 
Vieill. , Dict. hist. nat. , t. VII, p. 370, et t. XXIII, p. 420 
(la femelle ). 

Le Rubis -Vieillot, Sonnini, édit, de Buff. , t. XVII, 
p. 245 (le mâle), et le Brun-Gris, ibid. , p. 236 (la femelle)- 

ESP. 1 3. 

OISEAU-MOUCHE A COURONNE VIOLETTE. 

Ornismya sephaniodes. N. pl. XIV. 

Bec droit, assez long ; calotte saphir tirant sur le beau violet ; 
parties supérieures vertes dorées ; gorge et devant du cou blanc 
ocellés de vert-doré; ventre blanc-roux; queue arrondie , ver- 
dâtre. 

Patrie : Le Chili. 

Orthorhynchus sephaniodes, Less. , Zool. de la Coquille, 
pl. 3i , f. 2 ; Manuel d’Ornith., t. II. p. 80. 

Mellisuga Kingii, Vigors, Zool. journ. , t. III, p. 43 2 
(en note) , avec cette diagnose : M. supra metallicè viridis, 
infra alba viridi varie g ata ; vertice splendide rubro ; rectrici- 
bus acuminatis. Habite le port Gallant, au détroit de 
Magellan. 

ESP. 24- 

OISEAU-MOUCHE CORINNE. 

Ornismya superba. N. pl. II (mâle). 

Bec très lon g> dr oit; calotte bleue; gorge rubis bordée de 



C 



TABLEAU 



xxvj 

blanc; parties supérieures vertes dorées, les inférieures grises ; 
rectrices inégales, vertes , les deux externes terminées de blanc. 

Patrie : L’île de la Trinité. 

Trochilus longirostris, Vieillot, Ois. dorés, 1802, p. 107, 
pl. 5g ; nouv. Dict. d’hist. nat. , t. VII , 1817, p. 366 ; En- 
cyclop. Ornith., t. II, p. 566 , sp. 68. 

Trochilus superbus , Shaw, Mise., t. XIII, p. 617; the 
Siripe~cheeked hummind-bird , Shaw , gen. Zool. , t. VIII > 
pl. 1, Birds, pl. 4L p- 3 a3 ; Temminck, pl. coloriées 29g, 
f. 1. 



ESP. 25. 

OISEAU-MOUCHE RIVOLI. 

Ornismya Rlvolii. N. pl. IV (mâle). 

Calotte bleue-indigo ; gorge dun vert-émeraude; plumage en 
entier d’un vert-sombre ; rectrices rectilignes , vertes bordées de 
roux. 

Patrie : Le Mexique. 

ESP. 26 . 

OISEAU-MOUCHE TEMMINCK. 

Ornismya Temminckii. N. pl. XX. 

'* Bec long; devant du cou recouvert de plumes comme écail- 
leuses, noires bordées de blanc; une bandelette longitudinale 
blanche sur la poitrine et l’abdomen ; corps en dessus vert-doré ; 
deux traits blancs sur les joues. 

% Livrée plus terne et à couleurs peu vives , bien que semblable 
à celle du mâle. 

Patrie : Le Brésil. 

Oiseau-mouche écaillé, trochilus squamosus , Temm. , 
pl. col. ao3, f. 1 ; Lesson, Man. d’Ornith. , t. II, p. 79. 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXVij 



ESP. 27. 

OISEAU-MOUCHE ARSENNE. 

Ornïsmja Arsennii. N. pl. IX. 

Bec court, grêle, jaune à la base, noir à la pointe; tête 
brune violâtre; front, gorge et joues bleu d’azur; devant du 
cou émeraude ; un trait blanc derrière l’œil; flancs et bas-ventre 
vert-doré comme le dos. 

Patrie : Le Brésil. 

Trochilus leucotls. Vieillot, nouv. Dict. d’hist. nat. , 
12 e édition, t.éXXIII, p. 34i ; Ornith. Encyclop. , t. II, 
p. 55g, esp. 3; trochilus leucocrotaphus, Vieillot, Ornith. 
Encyclop., t. II, p,' 571 , esp. 83 \ Picaflores sienes blancas, 
Azara, Hist. nat. de los paxaros del Paraguay, t. II, p. 478 . 

ESP. 28. 

OISEAU-MOUCHE AMAZILI. 

Ornismja Amazili. N. pl. XII (jeune), et XIII (adulte). 

* (Adulte.) Bec court , assez robuste ; poitrine bleue-émeraude ; 
corps vert-doré en dessus ; ventre roux; queue égale, couleur de 
canelle. 

^ (Jeune.) Poitrine gris - bleuâtre ; ventre blanchâtre; queue 
verte et roussâtre. 

Patrie : Le Pérou. 

Orthorhj nchus Amazili, Lesson, Zoologie de la Coquille ; 
pl. 3 1 , f. 3 ; Manuel d’ Ornith. , t. II, p. 8r. 



C. 



XXVÜj TABLEAU 

ESP. Q.C). 

OISEAU-MOUCHE RUBIS-TOPAZE. 

Ornismya Moschita. N. pl. LU (mâle), LUI, fig. i (femelle), fig. 2 
(jeune mâle) , et LIV (très jeune femelle). 

* Bec robuste, recouvert par des petites plumes jusqu aux na- 

* ri n es; calotte rubis chatoyante; gorge topaze scintillante; plu- 
mage noir séricéeux sur le dos , vert-doré olivâtre sur le crou- 
pion; parties inférieures fuligineuses ; bas-ventre blanc de neige ; 
rectrices d’un roux vif , terminées de noir. 

* * Dessus du corps vert-doré terne ; parties inférieures d’un 

* brun clair ; rectrices brunes , terminées de blanc et de rouge 
ocreux;les deux moyennes vertes. 

Jeune âge du mâle. Corps vert-doré en dessus; des écailles 
rubis sur la tête et isolées; une ligne topaze devant le cou. 

Jeune femelle. Verte -dorée en dessus, grise -blanchâtre en 
dessous. 

Patrie : La Guiane. 

T. Moschitus , L. sp. i 4 ; Lath. , Ind., sp. 49. Mellisuga 
Brasiliensis gutture topazino , Briss. , Ornith., t. III, p. 699» 
pl. 37 , f. 1. • 

Buff. , enl. 64 o , f. 1 . 

Vieill. , Dict. , t. VII , pl. B , f. 2. 

Encycl. Ornith., t. II , p. 570, pl. i3t , f. 2. 

Vieill. , Ois. dorés, pl. 29 (mâle adulte) , pl. 3 o (jeune 
mâle, i re année), 46 (jeune mâle, 2 e année), 55 (femelle) 
et 56 (mâle avant la mue). (Oiseau-mouche brun-gris, 
pl. 28, femelle, trochilus obscurus , Vieill.). 

Trochïlus hypophœus (jeune). 

T. leucogaster, Lath., Buff., 672, f. 3 (jeune âge). 

T. Carbunculus , Gm. , Lath. L’Escarboucle , Buff. , 
Vieill. , Ois. dorés , pl. 54 ( individu adulte ). 

Ois.-m. à gosier doré, Vieill., Ois. dorés (jeune âge). 
T. pegasus , Lath. (jeune individu). 

Thaumatias , Seba. 

Huitième esp. de guainumbi, Marcg. Bras, p. 197. 
Rubycrested humming-bird, Edwards, pl. 344 gb 



DES ESPÈCES DOISEAUX-MOUCHES. xxix 



ESP. 3o. 

OISEAU-MOUCHE SAPHIR-ÉMERAUDE. 

Ornïsmya bicolor, N. pl. XLIX (mâle), et L (jeune;. 

* Bec noir et blanc; corps dun vert -doré brillant en dessus , 
comme sur les parties inférieures; région anale blanche; un 
bandeau bleu de saphir sur le front, et un pastron de même cou- 
leur sur le devant de la gorge ; rectrices bleu d’acier. 

** Parties antérieures de la gorge et du cou mélangées de blanc 
pur, et de blanc et de vert -doré; bas-ventre d’un gris-clair; 
couvertures inférieures de la queue vertes. 

Patrie : la Guiane, les Antilles françaises? 

T. bicolor, Gm. L. sp. 5i; Lath. , sp. 43; Yieill. , 
Dict. , t. YII , p. 373 ; Encycl. Ornith. , t. II ; Ois. dorés , 
pl. 36 , t. I, p. 75. 

Le Saphir-Émeraude , Buffon , édit. Sonnini , t. XVII , 
p. 186. 

ESP. 3l. 

OISEAU-MOUCHE SAPHIR. 

Ornismya sapphirina , N. pl. LV (mâle), LYI (femelle), et LYII (variété). 

* ¥ Bec long, grêle, jaune, noir à la pointe; menton roux; de- 
vant du cou bleu de saphir ; abdomen et côtés vert brunâtre ; 
région anale grise; queue rousse. 

Corps bleu-vert en dessus ; blanc tacheté en dessous. 

Jeune âge. Bleu de saphir du cou peu net , poitrine et abdo- 
men mélangés de verdâtre et de brun. 

Patrie : La Guiane. 

T. sapphirinus , L. Gm., sp. 5a ; Lath. , Syn. , sp. 42. 

Le Saphir , Buff., édit. Sonnini, t. XVII, p. 184. 

Yieill. , Ois. dorés, pl. 35 (mâle) , 58 (jeune); Encycl. 
Ornith. , t. II , p. 570. 



XXX 



TABLEAU 



ESP. 3 2. 

OISEAU-MOUCHE AUDEBERT. 

Ornismya Audebertl. N. pl. LI. 

Bec droit, noir et blanc ; plumage en entier d’un vert d’éme- 
raude glacé d’or ; bleu de saphir formant une petite plaque sur 
le menton seulement; rectrices d’un bleu noir foncé. 

Patrie : La Guiane. 

Buff. , édit. Sonnini , t. XYII , p. 186. 

Oiseau-mouche à gosier bleu, trochilus cœruleus , Audeb., 
Ois. dorés , pl. 4° , 1. 1 , p. 82. 

Trochilus cœruleus. Vieillot, Dict. bist. nat. , t. VII, 
p. 36 1 ; Ornith Encycl. , t. II , p. 563. 

ESP. 33. 

OISEAU-MOUCHE SASIN. 

Ornismya Sasin. N. pl. LXVI (mâle) , et LXVII (jeune). 

Bec droit , mince , arrondi ; plumage couleur rouille claire , 
légèrement teint de vert sur le dos; plastron écailleux et bifurqué 
rubis spinelle sur le devant du cou. 

** Verte en dessus ; gorge tachetée de rouge vif ; rectrices termi- 
nées de blanc (Latham).. 

Jeune mâle. Corps vert-doré en dessus; un trait brun sur l’œil ; 
queue brune ; plastron rubis teinté en topaze; parties inférieures 
grises verdâtres. 

Patrie : La Californie , la côte N.-O. d’Amérique. 

T. ru fus, Gm. 

Audeb. , Ois. dorés, pl. 61 (mâle), et 62 (jeune âge). 

T ', collaris , Lath. , sp. 5g. 

Sasinne ou Sasin, Cook, 3 e Voy., trad. franç. , t. III, 
p. 56; Append. , t. IV, p. 532. 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXxj 

Vieill. , Ornith. Encyclop. , t. II , p. 671 . 

Oiseau-mouche couleur de fraise , Bonnaterre , pl. de 
l’Encyclop. i33, fîg. 5. 

T. ruber, Edwards, pl. 3ï. 

ESP. 34. 

OISEAU-MOUCHE ANNA. 

Ornismya Anna. N. pl. LXXIY. 

Bec droit, mince, un peu déprimé; calotte, joues, devant du 
cou , recouverts de plumes écailleuses améthystes ; parties supé- 
rieures d’un vert-doré; parties inférieures d’un gris légèrement 
verdâtre; couvertures inférieures de la queue vertes bordées 
de gris. 

Patrie : La Californie. 

ESP. 35. 

OISEAU-MOUCHE YERAZUR. 

Ornismya cyanea. N. pl. LXXI. 

Bec jaune clair, terminé de noir ; tête bleue ; gorge mélangée ; 
de gris-brun et de bleu d’outremer ; plaque gutturale écailleuse 
d’un bleu céleste; corps en dessus d’un vert cuivré; croupion 
cuivre de rosette ; rectrices bleu d’acier; bas-ventre gris; région 
anale blanche. 

Patrie : Le Brésil. 

Trochilus cyanus , Vieill., Dict. , t. XXIII, p. 4 * 6 ; 

Encyclop. Ornith. , t. II, p. 558. 



XXXIj 



TABLEAU 



& 

esp. 36. 

OISEAU-MOUCHE ÉRYTHRONOTE. 

Ornismya erythronotos. N. pl. LXI. 

Bec noir et blanc, droit, assez robuste ; plumage en entier 
d’un vert d’émeraude chatoyant; croupion cuivré; région anale 
blanche ; rectrices bleu indigo. 

Patrie : Le Brésil? 

ESP. 37. 

OISEAU-MOUCHE A VENTRE GRIS. 

Ornismya minima. N. pl. LXXIX (mâle). 

Corps en dessous d’un blanc sale, vert-doré en dessus; rec- 
trices moyennes vertes, les latérales blanches à leur extrémité. 

Patrie : L’île de Saint-Domingue. 

Trochilus niger, L. Gm. 

Oiseau-mouche de Saint-Domingue , Briss., Ornith. , 
t. III, p. 702 , pl. 36, f. 8. 

Oiseau-mouche à ventre gris , Yieill. , Ois. dorés, pl. 53, 
t. I , p. 99. 

ESP. 38. 

OISEAU-MOUCHE A TÊTE GRISE. 



Ornismya tephrocephala. N. pl. LXX. 

Tête vert-pâle tirant sur le gris 'Cendré; dos vert cuivré ; par- 
ties inférieures d’un vert-doré peu brillant; région anale et cou- 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXXÜj 

vertures inférieures d’un blanc pur ; rectrices d’un vert-doré en 
dessus , d’un brun foncé en dessous. 

Patrie : Le Brésil. 



T. tephrocephalus , Yieill. , Dict. , t. XXIII , p. 4^o , 
Encyclop. Ornith., t. II, p. 56o. 

esp. 3g. 

OISEAU-MOUCHE A QUEUE VERTE ou BLANCHE. 

Ornismya viridis. N. pl. LX. 

Bec long, légèrement recourbé, brun clair et blanc ; tête brune 
verdâtre; corps en dessus vert-doré; parties inférieures d’un 
vert clair glacé , mélangé de gris , ou de vert à reflets cuivreux , 
région anale grise cendrée. 

Patrie : L’île de la Trinité , la Guiane ? 

T. 'viridis , Yieill., Ois. dorés , pl. 4u 1. 1, p. 83 ; nouv. 
Dict. hist. nat., 2 e édit., t. VII, p. 354; Encycl. Ornith., 
t. II, p. 557, esp. 38. 

ESP. 4o. 

OISEAU-MOUCHE A GORGE BLANCHE. 

Ornismya albicollis. N. pl. LXIII. 

Bec long de 9 lignes, fort, infléchi, noir et blanc; parties su- 
périeures d’un riche vert-doré, ainsi que les côtés du cou, la 
poitrine et les flancs ; devant de la gorge et milieu de l’abdomen 
d’un blanc de neige; rectrices moyennes vertes, les latérales 
bleues ocellées de blanc. 

Patrie : Le Brésil. 

T. albicollis, VieilL , Dict. hist. nat. , t. XXIII, p, 4a6- 
Temm. , pl. col. ao3 , f. 2 . 

Vieillot, Encyclop. Ornith., t. II, p. 558. 



XXXIV 



TABLEAU 



ESP. 4 I- 

OISEAU MOUCHE TOUT VERT. 

Ornismya viridissima. N. pl. LXXV. 

Bec long de 10 lignes, noir et jaunâtre; parties supérieures 
d’un vert-doré; croupion d’un vert - cuivré ; gorge et poitrine 
d’un vert mélangé de blanc ; ventre et région anale d’un brun- 
gris; rectrices vert-doré en dessus, bleues en dessous, œillées 
de blanc. 

Patrie : Le Brésil. 



Trochilus 'viridissimus , Vieill. 

Audebert , Ois. dorés , pl, 42 , 1 . 1 , p. 84 . 

Vieillot, Encyclop. Ornith. , t. II , p. 67a. 

ESP. 4 2. 

OISEAU-MOUCHE A VENTRE BLANC. 

Ornismya albiventris. N. pl. LXXVI. 

Bec long de g lignes, noir et blanc ; corps vert-cuivré en dessus, 
plus rouge sur la tête et le croupion; devant du cou vert pur; 
abdomen et couvertures inférieures d’un blanc pur ; rectrices 
brunes, les deux moyennes vert-doré , toutes terminées de gris. 

Patrie : La Guiane. 

ESP. 43* 

OISEAU-MOUCHE A COU ET VENTRE BLANCS. 

Ornismya albirostris. N. pl. LXXVIII. 

Bec légèrement recourbé, noir et blanc, long de 10 lignes; 
corps en dessus vert-doré ; parties antérieures blanches ; une 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXXV 

ceinture verte traversant la poitrine; bas-ventre grisâtre; rec- 
trices brunes à reflets bleuâtres, les deux moyennes vertes 
cuivrées. 

Patrie : La Guiane. 

Trochilus leucogaster, Gm. 

Ois.-m. à 'ventre blanc de Cayenne , Briss. , t. III. 

U oiseau-mouche à gorge et ventre blancs , Audebert, Ois. 
dorés, t. I, p. 86, pl. 43. Vieillot, Encyclop. , t. II, 
p. 564;Dict., t. VII, p. 35 9 . 



esp. 44 * 

OISEAU-MOUCHE A PETIT BEC. 

Ornismya brevirostris. N. pl. LXXVII. 

Bec long de 6 lignes, blanc et noir, grêle ; corps vert-doré 
en dessus ; tête verte cuivrée ; les parties inférieures d’un blanc 
pur; une ceinture verte sur le ventre; région anale et couver- 
tures inférieures blanches, légèrement teintes de gris. 

Patrie : La Guiane. 



esp. 45 . 

OISEAU-MOUCHE ORVERD. 

Ornismya prasina. N. pl. LXV. 

Bec pointu ; plumage entièrement vert glacé d’or ; région as- 
sale blanche ; rectrices d’un bleu indigo uniforme et foncé. 

Patrie : Le Brésil. 

L’Orverd, Buff. , édit. Sonnini, t. XVII, p. 162. 

T. viridissimus , Linné , Gm. , sp. 55 ; Latham , Synop. , 
sp. 61. 

Non le T. viridissimus des auteurs modernes. 



XXXVj 



TABLEAU 



ESP. 46- 

OISEAU -MOUCHE ARLEQUIN. 

Trochilus muldcolor , Latham. N. pl. LXXII. 

Bec assez long , recourbé ; corps en dessus vert-doré ; joues 
bleues, bordées de noir; parties inférieures rouges. 

Patrie : Inconnue. 

Trochilus multicolore Lath., Synops. , sp. 22 . 

Shaw, Mise., t. III, pl. 81 . 

Audebert et Vieillot, Ois. dorés, pl. 69 , t. I, p. 90 . 
Bonnaterre, pl. encyclop. , pl. i3o, f. 1 . 

Vieillot, Encyclop. Ornith. , t. II *p. 549- 

ESP. 47* 

OISEAU-MOUCHE A BEC RECOURBÉ. 

Ornismya recurvirostris. N. pl. XXXVII. 

Bec déprimé, recourbé vers en haut? plumage vert-doré mé- 
tallique; plastron émeraude sur le devant du cou; une raie lon- 
gitudinale sur l’abdomen ; plumes des cuisses blanches. 

Patrie : Le Pérou. 

Recurved - hill hmming - hird , trochilus recurvirostris , 
Swains. , Zool. illust. , pl. io5 , t. II , i re série. 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXXvij 



CINQUIÈME TRIBU. 

LES COQUETS. 

Lophornis. Nob. 



La queue est courte , ou rectiligne , ou arron- 
die, ou un peu échancrée; mais la tête est sur- 
montée d’une huppe , ou les plumes du cou sont 
disposées en faisceaux et se développent de ma- 
nière à former sur les côtés du cou des parures 
accessoires. 

ESP. 48- 

OISEAU-MOUCHE NATTERER. 

Ornismya Natlereri. N. pl. XVI. 

Bec droit, grêle ; front et devant du cou écailleux, émeraudes ; 
touffes de plumes allongées, jugulaires, bleu d’azur, ainsi que 
le ventre; deux cercles couleur de buffle sur les côtés delà poi- 
trine ; région anale et couvertures inférieures de la queue 
blanches; dos et queue d’un vert-doré. 

Patrie : Le Brésil. 

Oiseau-mouche écussonné, trochilus scutalus, Natterer, 
Temm. , pl. col. 299 , f. 3. 



XXXV 11 J 



TABLEAU 



ESP. 49. 

OISEAU-MOUCHE PÉTASOPHORE. 

Ornlsmya petasophora. N. pl. I ( mâle ). 

* Vert; gorge émeraude; deux plaques bleues, s’allongeant der- 
rière les yeux, et prenant des teintes de cuivre rouge; poitrine 
bleue ; ventre verdâtre ; couvertures inférieures de la queue 
blanches ; rectrices égales , vertes , teintées et rayées de bleu. 

Patrie : Le Brésil. 

Trochilus serrirostris , Vieillot, nouv. Dict. hist. nat- , 
' 2 e édit. , t. VII, p. 359; Encyclop. Ornith. , t. II, p. 56 1, 
esp. 5 a. 

T. janthinotus , Natter. M. S. 

Trochilus petasophorus , Wied , It. trad. franc, t. III , 
p. 119. 

Temm., pl. coloriées ao 3 , f. 3 . 

ESP. 5 o. 

OISEAU-MOUCHE DELALANDE, 

ou LE PLUMET BLEU. 

Ornismya Delalandi. N. pl. XXIII (mâle), et XXIV ( femelle). 

* * Huppe mélangée de vert et de bleu ; une tache blanche der- 
rière l’œil ; corps vert en dessus , azuré en dessous ; queue brune 
à rectrices œillées de blanc. 

Sans huppe; corps vert en dessus, gris-cendré en dessous. 
Patrie : Le Brésil. 

Trochilus Delalandi , Vieillot , Dict. hist nat. , t. XXIII, 
p. 427, pl. G, fig. 3 (i 8 i 8 );Encycl. Ornith., t. II, p. 558 , 
esp. 41. 

Temminck , pl. col. 18 , f. 1 et 2. 

Valenç. , Dict. sc. nat., t. XXXV, p. 492. 

Drapiez, Dict. class. d’hist. nat., t. IV, p. 3 aa. 
Lesson , Man. d’Ornith. , t. II , p. 76. 



DES ESPÈCES D’OISEAUX-MOUCHES. XXXIX 



ESP. 5i. 

OÏSEAU-MOUCHE HUPPÉ. 

Ornismya crislata. N. pl. XXXI (mâle), et XXXII (femelle). 

** Be c grêle, droit, court; plumage gris fuligineux etséricéeux, 
peu teinté de vert-doré ; huppe pointue, écailleuse , verte à re- 
flets d’acier et brillante comme l’émeraude. 

** Corps vert-doré en dessus, les parties inférieures grises enfu- 
mées; point de huppe. 

Patrie : Les îles de la Trinité et de la Martinique. 

Petit Colibri, Dutertre, Hist. Ant. , t. II , p. 262. 
Colibri, Feuillée, Observ. 1714, p. 4i3. 

The crested Hummin g-bird , Edwards , t. I. pl. 37. 
Colibri, Labat , Voy. aux îles d’Amériq., 1722, t. IV, 

p. 14. 

Mellisuga cristata , Klein, Av., n° 4, p. 106. 

Mellisuga cristaia, Briss. , Orn., t, III, p. 714, pl. 37, f. 2. 
Trochilus crislatus , L. Gm. , sp. 18 ; Latham, sp. 56. 
Vieil!., Ois. dorés, pl. 47 (mâle) et 48 (femelle); Dict. 
d’hist. nat. , t. VII, p. 365 , pl. B, 19, f. 3. 

Valenç. , Dict. sc. nat. , t. XXXV, p. 490. 

Black trochilus or humming - bird , Bancrofh, Guiana, 
Lond., 1769, p. 166. 

Colibri buppé, mellisuga crislata, Fermin, Surinam, 
Amsterd. , iy 65 , p. 70 ? 

Oiseau-mouche huppé, Buff., édit. Sonnini , Ois., 
t. XVII , p. 173 ; enl. 227, f. 1. 

Var. B. Oiseau-mouche à huppe bleue. 

Trochilus puniceus , Gm. , sp. 5 g ; trochilus pileatus , 
Lath. , sp. 57. 

Vieillot, Ois. dorés, pl. LXIII ; Dict. d’hist. nat 
t. VII, p. 365. 

-Valenç., Dict. sc. nat. , t. XXXV, p. 490. 



xl 



TABLEAU 



ESP. 52. 

OISEAU-MOUCHE HUPPE-COL. 

Ornismya ornata. N. pl, XLI , fi g. i (mâle), et fig. 2 (femelle). 

*** Bec petit, jaune, noir à la pointe; front et gorge d’éme- 
raude ; huppe effilée, allongée, couleur de rouille; plumes lon- 
gues , fasciculées sur les côtés du cou , colorées en rouge , termi- 
nées en vert-doré; corps vert-doré; ceinture blanche sur le 
croupion ; queue rousse , les deux rectrices moyennes vertes. 

%* Point de huppe; dessus du corps vert- doré; devant du cou 
roux ; queue rousse et verte. 

Patrie : La Guiane , le Brésil. 

Huppe-col, Buffon, édit. Sonnini, t. VII, p. i65; 
enl. 640 , f. 3. 

Trochilus ornatus , L. Gm., sp. 58 ; Latham, Ind. sp., 58. 
Le Huppe-col , Vieill. , Ois. dorés , 1. 1 , pl. 49 > 5o et 5 1 ; 
Dict. hist. nat. , t. VII, p. 364; Encycl. Ornith., t. II, 
p. 565 , esp. 64. 

Drapiez, Dict. classiq. , t. IV, p. 324- 

esp. 53. 

OISEAU-MOUCHE HAUSSE-COL BLANC. 

Ornismya strumaria. N. pl. XLII (mâle), XLIII, fig. 1 (femelle), 
et fig. 2 (jeune âge). 

** Bec jaune, court; front et gorge émeraude; collerette de 
plumes élargies , blanches terminées de vert et de roux , entou- 
rant le cou; plumage vert-doré sombre ; rectrices vertes bordées 
de roux; huppe jaune de rouille. 

** Point de huppe; point de collerette; couleurs du plumage 
sombres ; front et gorge d’un roux vif ; thorax et abdomen d’un 
brun enfumé. 

Jeune âge. Point de huppe , point de collerette ; poitrine et 



DES ESPÈCES DOISEAUX-MOUCHES. xlj 

ventre tachetés de noir et de brunâtre ; queue brune terminée de 
roux ; une raie blanchâtre sur le croupion. 

Patrie : Le Brésil. 

Oiseau-mouche magnifique, Trochilus magnifiais, \ ieill., 
Dict. hist. nat. , t. VII (1817), p. 367; et même ouvrage, 
t. XXIII (1818), p. 428 (femelle), et pi. 36 , G ; Ornitholog. 
Encyclop., t. Il , p. 55 g, esp. 4 2 - 

Temminck , pl. coloriées 299, f. 2. ; 



esp. 54 - 

OISEAU-MOUCHE VIEILLOT. 

Ornismya Vieillotii. N. pl. LXIV. 

Faisceaux flabelliformes jugulaires de plumes oblongues, 
vertes , marquées d’un point blanc terminal ; front , joues d’un 
vert brillant; corps en dessus d’un vert-bronzé; cou teinté de 
bleu et tacheté de noir; ventre gris tacheté; une bandelette 
blanche sur le croupion ; rectrices d’un rouge mordoré. 

Patrie : Le Brésil. 

T. chalybœus , Vieill. , Encyclop. Ornithol. , t. II , 
p. 574 ; Temm. , pl. col. 66 , f. 2 ; Drapiez, Dict. classiq. 
d’hist. nat., t. IV, p. 322 ; Lesson , Man. , t. II , p. 77. 



xlij 



TABLEAU 



SIXIÈME TRIBU. 

LES CAMPYLOPTÈRES. 

Campylopterus , Swainson. 

Les ailes ont les baguettes de leurs rémiges 
aplaties, dilatées et coudées, ce qui donne aux 
pennes une disposition recourbée en sabre ou 
dolabriforme. La tête n’a point de huppe ; la 
queue est courte , à rectrices à peu près égales ; 
le bec est fort, légèrement arqué. 

esp. 55. 

OISEAU-MOUCHE LATIPENNE. 

Ornismya latipennis. N. pl. XXXIV. 

Bec robuste, un peu recourbé, long d’un pouce ; parties su- 
périeures d’un vert - doré brillant ; parties inférieures gris de 
oendres. 

Patrie : La Guiane. 

Oiseau-mouche à larges tuyaux, Trochilus campylop- 
terus , L. Gm. , sp. 49- 

Trochilus latipennis , Lath. , sp. 33; Shaw, gen. Zool., 
esp. 8 , p. 3i8. 

Oiseau-mouche à larges tuyaux , Buff. , édit. Sonnini, 
t. XVII, p. 206 ; enl. 672 , f. 2 . 

Oiseau-mouche à larges tuyaux , Vieillot , Ois. dorés , 
pl, 21 , p. 5i. 

Trochilus latipennis , Vieill. , Dict. , t. VII, p. 365. 

T. campylopterus alenç., Dict. sc. nat., t. XXXV, p. 492 . 
Drapiez, Dict. class. hist. nat., t. IV, p. 3^a5. 

Trochilus latipennis , Swains. , Zool. illust. , pl. i3o, 
(mâle), et i3i (femelle), t. III. 



des espèces d’oiseaux-mouches, xliij 



esp. 56 . 



OISEAU-MOUCHE ENSIPENNE. 



Campylopterus ensipennis , Swains. pl. XXXV. 



Bec fort, légèrement recourbé; corps en entier d’un vert- 
doré brillant ; plastron bleu-violet sur la gorge. 

Patrie : L’Amérique méridionale. 



Plumage sur le corps brun-verdâtre sombre peu doré ; gorge , 
poitrine et abdomen variés de gris foncé et de vert-doré ; flancs 
vert foncé noirâtre; région anale grise blanchâtre; rectrices 
brunes violâtres. 

Patrie : Le Brésil. 



Blue Sickle-wingcd humming-bird , Trochilus ensipennis 
Swainson, Zool. illust. , t. II, pl. 107. 




OISEAU-MOUCHE MODESTE. 



Ornismya simplex. N. pl. XXXIII. 



Oiseau-mouche vert et gris, Trochilus cirrochloris , 
Vieill., Dict. hist. nat. , t. XXIII, p. 43o ; Ornith. Ency- 
clop., t. II, p. 56o, 



xliv 



TABLEAU, etC. 

esp. 58 . 



OISEAU-MOUCHE A RÉMIGES EN FAUCILLES. 

Ornismja falcata. N. pl. XXXVI. 

Bec notablement recourbé, long d’un pouce; parties supé- 
rieures d’un vert-noir doré ; plumes auriculaires d’un vert-bleu ; 
plastron bleu-violet sur la gorge; abdomen vert-doré; queue 
d’un roux cannelle. 

Patrie : Inconnue. 

Sickle-winged liumming-bird , Trochilus falcalus, Swains., 
Zool. illust. , t. II, pi. 83. 



FIN DU TABLEAU DES ESPECES D’oiSEAUX-MOUCHES. 



ADDITIONS. 

(septembre 1829.) 



Après I’Oiseau - mouche Rivoli, esp. a5, on doit 
ajouter : 

OISEAU-MOUCHE DE CLÉMENCE. 

Ornismya Clemenciœ. N. pl. LXXX. 

* * Long. 5 pouces ; bec noir, long ; formes robustes et massives ; 
corps vert-doré en dessus, brun sur l’occiput; un trait blanc 
derrière l’œil; parties inférieures d’un gris-brun foncé; région 
anale blanche; couvertures inférieures de la queue brunes bor- 
dées de gris-blanc ; plastron sur la gorge d’un bleu d acier res- 
plendissant. 

Hab. le Mexique. 

Après I’Oisead-mooche Glaucope, esp. 6, ajoutez : 
OISEAU-MOUCHE A CALOTTE D’AZUR. 

Ornismya cyanocephalus. N. ( Non figure.) 

** Cet oiseau a de longueur totale 3 pouces 10 lignes; le bec est 
compris dans ces dimensions pour 10 lignes et la queue pour 12 ; 
le bec est noir , robuste et peu renfle ; une calotte d un bleu 
azuré peu décidé recouvre l’occiput ; le manteau , le dos , les 
petites couvertures des ailes sont d’un vert-doré brillant ; le milieu 
du dos , le croupion d’un vert-grisâtre ; les rémiges sont brunes, 
ainsi que les rectrices , qui sont égales et un peu teintées de vert 
au centre ; la gorge , le devant du cou sont d’un blanc pur, ainsi 
que la poitrine et le ventre , dont les côtés sont mélangés de gris- 
vert ; les couvertures inférieures de la queue sont grises. 

Patrie : Le Brésil. (Collect. de M. Prévost.) 



xlvj ADDITIONS. 

A I’Oiseau- mouche Arsenne ajoutez, comme syno- 
nymes : 

Trochilus lucidus , Shaw, Gen. Zool. , p. i , t. VIII, 
p. 327. T. aureo-viridis nitidissimus; gula, pectore, caudaque 
cyaneis, macula postoculari alba. 

Le plus beau des Bec-fleurs , Azara. 

La femelle a le sommet de la tête terne et grisâtre, le vert-doré 
du dos cuivré et brillant, les parties inférieures grisâtres. On la 
reconnaît surtout à la tache blanche qui occupe le derrière de 
l’œil. 

Patrie : Le Paraguay. 

A l’OiSEAU-MOucHE Barbe -bleue , esp. 8, ajoutez : 

*** Grise sur le devant du corps ; la gorge d’un gris-blanc ; le 
plumage vert -doré peu brillant sur le dos; les parties infé- 
rieures d’un gris blanchâtre ; la queue arrondie , verte et un peu 
dorée , terminée de blanc en dessus et brunâtre en dessous. 

L’Oiseau-mouche petit Rubis, esp. 9 bis , est bien 
distinct de l’Améthyste. 

Queue peu fourchue composée de rectrices grêles ; gorge cou- 
leur de rubis très brillante; plumage vert-doré en dessus et 
blanc grisâtre en dessous. 

Jeune mâle. Plastron rubis de la gorge réduit à des points 
dorés isolés ; les rémiges brunes œillées de blanc. 

Patrie : Les Florides , la Caroline et les États-Unis. 

A I’Ojseau-mouche Anna, esp. 34, ajoutez : 

Jeune âge. Plumage vert-doré terne en dessus, gris ardoisé en 
dessous ; le plastron de la partie antérieure du cou réduit à de 
' simples écailles rouges et dorées peu brillantes et éparses. 

Patrie : La Californie. 







































# 



- 



. 



























HISTOIRE NATURELLE 

DES 

OISEAUX-MOUCHES. 



La nature, en jetant avec profusion sur le sein 
de la terre les êtres qui y vivent, a voulu varier 
à l’infini les formes et les couleurs de chacun 
d’eux; elle les appropria aux rôles qu’ils devaient 
remplir dans le vaste ensemble de la création. 
Redoutables, vivant de proie, des animaux dan- 
gereux naquirent pour établir l’équilibre, et s’op- 
poser à la trop grande multiplication de ceux 
doués de mœurs douces; certains furent munis 
d’affreux venins, tandis qu’innocens, gracieux, 
ornés des plus riches parures, la plupart ne pa- 
raissent être que le résultat d’un pouvoir créa- 
teur plein de munificence , et qui , variant les 
types de la matière, sembla ne jamais vouloir se 
copier dans ses propres ouvrages. De là cette pro- 
fusion d’êtres qui se ressemblent par des attributs 
généraux , et qui diffèrent par tant de nuances 1 
Les oiseaux constituent , dans l’ensemble des 
animaux répartis sur le globe, une grande famille 
naturelle, dont tous les individus se groupent 
près les uns des autres par des conformités d’or- 



i 



2 



HISTOIRE NATURELLE 



ganisation. Cependant si tous s’unissent par des 
rapports insensibles, il n’en est plus de même 
lorsque, considérés isolément vers les extrémités 
de la longue chaîne que leur réunion forme, ils 
ne s’offrent plus qu’avec les singularités qui 
particularisent chaque genre ou chaque espèce. 
Quelle immense distance en effet entre cet amie 

v O 

audacieux dont les serres enlèvent une proie que 
son bec robuste déchire toute vivante , et cet 
oiseau-mouche à plumage d’or, dont le bec ne 
sert qu’à sucer des sucs miellés au sein des fleurs, 
et dont les pieds délicats ne semblent point faits, 
par leur petitesse, pour le supporter sur les ra- 
meaux des arbres! A ces gallinacés épais et mas- 
sifs, à ces oiseaux riverains , montés sur de longues 
jambes grêles, opposez ces manchots sans ailes et 
à pieds palmés, ces paradisiers ornés de plumes 
somptueuses, ces calaos et ces toucans à bec 
énormément développé ; comparez, dis-je, à tous 
ces êtres les volatiles qui nous occupent, et vous 
aurez l’idée la plus vraie de la puissance qui par- 
tout a répandu avec profusion la vie, sans vouloir 
jamais qu’elle s’enveloppât des mêmes attributs 
corporels. 

Les oiseaux-mouches frappèrent d’admiration 
les premiers voyageurs qui les observèrent dans 
les contrées qu’ils habitent. L’extrême petitesse 
de la taille de quelques uns de ceux dont on ap- 



DES OISEAUX-MOUCHES. 



3 

porta les dépouilles leur méritèrent le nom qu’ils 
reçurent; car on les compara à de grosses mou- 
ches avec d’autant plus de fondement qu’ils volent 
sans cesse en bourdonnant , ou du moins en agi- 
tant avec une telle rapidité leurs ailes , qu’il en 
résulte un bruissement assez fort, et que tout 
en eux rappelle , pour des observateurs inatten- 
tifs, les allures des sphinx. Ces petits êtres étaient 
donc ignorés des anciens, et ne furent connus 
qu’à l’époque ou le génie de Colomb agrandit le 
monde d’une vaste étendue de terres. Tous les 
oiseaux-mouches en effet vivent exclusivement 
dans les zones chaudes et tempérées des deux 
Amériques , mais surtout dans cette immense ré- 
gion méridionale du nouveau continent, couverte 
de forêts vierges, que réchauffe le soleil de l’équa- 
teur. Ils ne quittent guère les tropiques; et si 
quelques espèces s’aventurent soit au nord , soit 
au sud , au delà des latitudes tempérées , ce n’est 
jamais que pour des excursions de courte durée; 
car elles choisissent pour leur migration les beaux 
jours d’été, et se rapprochent des tropiques lors- 
que l’hiver les menace de ses rigueurs. 

La première mention qui soit faite des oiseaux- 
mouches dans les relations des aventuriers qui se 
précipitaient vers l’Amérique, dans le but non 
d’en étudier les productions, mais bien d’en re- 
cueillir de For, date de 1 558 , et se trouve dans 



4 HISTOIRE NATURELLE 

les Singularités de la France antarctique ( le 
Brésil), d’André Thevet et de Jean de Léry, 
compagnons de La Villegaignon, qui tenta en 1 555 
de fonder une colonie de Français sur ce point. 
Mais ces détails superficiels n’eussent point éclairé 
leur histoire , si les vieux naturalistes qui pu- 
blièrent leurs observations au commencement 
du dix - septième siècle n’eussent pris soin de 
mieux les faire connaître ; et l’on trouve quelques 
bons documens dans la volumineuse compilation 
de Niéremberg , dans le recueil des fragmens 
des grands travaux d’Hernandez ou Fernandès, 
et dans ceux de Pison. Ximenez, Acosta, Go- 
mara, Marcgrave, collaborateur de Pison, Gar- 
cilasso et Dutertre, mentionnèrent souvent ces 
oiseaux, sans qu’il soit utile aujourd’hui de citer 
leurs indications , d’ailleurs trop superficielles 
pour être d’une grande utilité. Vers la fin du 
même siècle, Hans Sloane , Catesby, Edwards, 
Brown, le père Labat, Plumier, Louis Feuillée et 
Rochefort donnèrent des figures ou des descrip- 
tions assez complètes de quelques espèces ; et c’est 
à dater des premières années du dix -huitième 
siècle que ces êtres furent mieux connus sous les 
rapports de leur histoire naturelle ; car leur éclat et 
leur beauté les avaient fait depuis long-temps re- 
chercher des curieux , et admettre dans les collec- 
tions de raretés , dans celle de Séba notamment. 



DES OISEAUX-MOUCHES. 5 

Les oiseaux-mouches et les colibris ont les 
mêmes mœurs, les mêmes habitudes, le même 
luxe de plumage. Ils ne diffèrent point, à pro- 
prement parler, des uns et des autres, car leurs 
seules distinctions consistent en ce que le bec des 
oiseaux-mouches est à peu près droit, tandis qu’il 
est presque recourbe en arc chez les colibris. 
Mais cependant la taille plus proportionnée de 
ces derniers et leur bec plus consistant portent 
à penser qu’il doit y avoir des différences de ré- 
gime, et que les colibris sont beaucoup plus in- 
sectivores que leurs congénères à bec droit. La 
plupart des naturalistes ne séparent point ces 
deux genres, quoiqu’il soit cependant assez con- 
venable de le faire, ne fût- ce que pour plus de 
commodité dans leur étude. 

Quels sont les caractères les plus remarquables 
des oiseaux-mouches? A cette question, nous lais- 
serons répondre le grand écrivain qui accumula 
pour les peindre les brillantes couleurs de sa pa- 
lette, et dont le style, limé peut-être avec trop de 
soin pour que la vérité n’y soit pas altérée , a ce- 
pendant imposé à ses descriptions le cachet de 
l’immortalité. Ainsi Buffon nous répondra : « De 
tous les êtres animés, voici le plus élégant pour la 
forme, et le plus brillant pour les couleurs. Les 
pierres et les métaux polis par notre art ne sont 
pas comparables à ce bijou de la nature; elle l’a 



6 



HISTOIRE NATURELLE 



placé dans Tordre des oiseaux, au dernier degré 
de l’échelle de grandeur, maxime miranda in 
minimis ; son chef-d’œuvre est le petit oiseau- 
mouche; elle Ta comblé de tous les dons qu’elle 
n’a fait que partager aux autres oiseaux: légè- 
reté , rapidité , prestesse , grâce et riche parure , 
tout appartient à ce petit favori. L’émeraude , le 
rubis, la topaze, brillent sur ses habits; il ne les 
souille jamais de la poussière de la terre, et, dans 
sa vie tout aérienne, on le voit à peine toucher 
le gazon par instans ; il est toujours en l’air, vo- 
lant de fleurs en fleurs ; il a leur fraîcheur comme 
il a leur éclat : il vit de leur nectar, et n’habite 
que les climats ou sans cesse elles se renouvel- 
lent. » Plus bas il dit : «Les oiseaux-mouches 
semblent suivre le soleil, s’avancer, se retirer 
avec lui, et voler sur l’aile des zéphyrs à la suite 
d’un printemps éternel. » Certes , rien n’égale la 
magie du style qui peint avec un si rare coloris 
la beauté des oiseaux-mouches, et cependant il 
ne faudrait point prendre à la lettre une telle 
description, car elle est entachée de plus d’une 
erreur, comme on pourra s’en assurer dans le 
cours de ces considérations sommaires. 

Nulle part les espèces d’oiseaux -mouches ne 
sont plus nombreuses, ne sont plus multipliées 
que dans les vastes forêts du Brésil et de la 
Guiane. Dans ces immenses solitudes , où la 



DES OISEAUX-MOUCHES. 7 

nature étale à profusion un luxe imposant et ma- 
jestueux; là où des fleuves roulent leurs ondes 
dans d’immenses bassins, où d’épaisses vapeurs 
pompées par les rayons d’un soleil brûlant et 
rapproché fertilisent , fécondent et font éclore 
une profusion de germes; là où s’épanouissent 
sans cesse de nouvelles fleurs , où les arbres 
ne perdent jamais leur feuillage, vivent ces oi- 
seaux délicats, à l’abri des ennemis sans nombre 
qui menacent leur existence, et qu’ils n’évitent 
que par la prestesse de leurs brusques mouve- 
mens. Dans ces forêts, fdles des siècles, appa- 
raissent çà et là des clairières. Ce sont les endroits 
que les oiseaux-mouches affectionnent, et où ils se 
rendent de préférence pour butiner. Si cependant 
sur le flanc d’un morne s’élève un grand arbre 
d’érythrine , des eugenia, ou si des orangers 
couverts de fleurs croissent aux alentours des 
cabanes, alors, attirés par leurs corolles, ils font 
de ces arbres leur rendez-vous, voltigent ou se 
reposent à peine quelques secondes sur les plus 
grosses branches, ou le plus souvent se balancent 
ou semblent immobiles devant ces fleurs. Rien ne 
porte plus d’étonnement dans l’ame du voyageur 
qui foule pour la première fois, et dans l’âge des 
émotions , le sol des Amériques , que ces scènes 
pittoresques et neuves qui s’offrent ainsi à ses 
regards. En pénétrant dans les forêts du Brésil 



8 



HISTOIRE NATURELLE 



ou de la Guiane , on est émerveillé des propor- 
tions gigantesques des arbres chargés de fleurs 
et de fruits, supportant sur leurs rameaux des 
plantes étrangères, qui forment, comme les jar- 
dins de Babylone, des parterres aériens. La va- 
riété de ces végétaux a les plus grands charmes , 
et les beaux dessins du comte de Clarac et de 
M. Ruggendas peuvent à peine en donner une idée 
complète. Les moindres buissons sont formés de 
lantana, de mélastômes; des bignonia serpentent 
ou s’enlacent sur les troncs des arbres, grimpent 
jusqu’à leur cime, retombent, se relèvent, pour 
former dans les ravins, sur les fondrières, des 
arches de verdure et de fleurs, des berceaux aussi 
élégans que variés. A ce mélange ou à cet heu- 
reux assemblage de la nature végétale, aux épi- 
dendrum parasites , aux larges heliconia , aux 
bolets d’un rouge fuïgide, ajoutez les tangaras 
de toute couleur, des guits-guits azurés, des 
oiseaux-mouches resplendissans , et vous aurez 
encore une idée bien imparfaite de la rare beauté 
de ces sites lointains. 

Parmi les morceaux littéraires qui sont relatifs 
aux oiseaux-mouches du Brésil, nous citerons 
de préférence un extrait emprunté à notre ami 
Ferdinand Denis. îl est tiré de ses Scènes de la 
nature entre les tropiques. « Le papillon , chez 
« les Grecs, était, dit ce jeune voyageur, l’em- 



DES OISEAUX-MOUCHES. 9 

« blême de l’ame; on ne sera donc point surpris 
« de voir que le plus léger et le plus charmant 
a des oiseaux ait renouvelé la même croyance 
te chez un des peuples brésiliens 1 . Combien de 
« fois n’ai -je point admiré les gracieux oiseaux- 
« mouches sur les aigrettes blanches des jemrosa; 

« s’ils passent d’un arbre à l’autre, le regard a 
« moins de rapidité ! » 

Les noms que reçurent les oiseaux-mouches 
dans leur patrie, et de la part des Indiens et 
de celle des Européens transplantés dans le 
Nouveau -Monde , varient sans doute suivant le 
génie de chaque peuple; mais partout ils sont 
l’expression mnémonique de leurs qualités , de 
leurs habitudes ou de leurs attributs. Les Indios, 
ou ces tribus nomades qui vivent dans les pro- 
fondeurs des forêts, que nous décorons du nom 
de sauvages; ces hommes livrés toute leur vie 
aux observations instinctives, dont les idées de 
poésie sont l’image des objets qui frappent leurs 
yeux , ont adopté des noms qui signifient le plus 
souvent et par métaphore , rayons du soleil, che- 
veux de V astre du jour , oiseaux murmures , et 

1 M. de Humboldt ( Monumcns des peuples de V Amérique) rap- 
porte, en parlant de la religion des Mexicains, que l’épouse du 
dieu de la guerre, nommée Tojamiqui , conduisait les âmes des 
guerriers morts pour la défense des dieux dans la maison du Soleil f 
et qu’elle les transformait en colibris. 



10 



HISTOIRE NATURELLE 



telle est la valeur des termes suivans : Ourissia 
(Niéremberg) ; huitzitzil (Ximenez); tzitztototl 
(Hernandez); guaimumbi, écrit parfois guonam- 
bucih ou guammibique , au Brésil ( Marcgrave et 
Thevet); quinti ou quintiut, au Pérou (Garcilasso 
et Delaët); quindé , au Paraguay; visicilin (Go- 
mara); pigda, au Chili (Molina); et courbéri , 
chez les Garipous de la Guiane (Sonnini) x . 

Les Espagnols s’accordaient à leur donner le 
nom de tominos , par rapport à leur extrême pe- 
titesse et a leur peu de pesanteur; car le tomine 
vaut au plus douze grains. Ce nom de tominos 
répond assez volontiers à celui d’oiseau-mouche 
adopté par les Français; car tous les deux ex- 
priment une comparaison. Cependant ces déno- 
minations sont loin d’être justes, surtout aujour- 
d’hui que l’on connaît des espèces de grande 
taille , et rien n’est absurde peut-être comme de 
dire oiseau-mouche géant, en parlant d’une nou- 
velle et grande espèce dont la figure a été publiée 
par M. Vieillot pour la première fois. Or ce nom 
hybride d’oiseau -mouche doit également dispa- 
raître du langage ; car non seulement il emporte 
avec lui une idée fausse, mais encore il ne peut 
guère être compris des étrangers. Ce sont ces 
motifs qui nous ont porté à le travestir en ornis- 
mye, mot tiré du grec, et signifiant également 

1 Consultez Jonston,, de Avibus , in-folio, p. 178. 



DES OISEAUX-MOUCHES. II 

oiseau-mouche, mais sans valeur comparative 
dans l’usage, et par suite préférable. Les créoles 
des Antilles et de Cayenne donnent indifférem- 
ment à ces oiseaux les épithètes de murmures , 
de bourdons ou àe frou-frous, et ces expressions 
rendent en effet assez bien leurs habitudes, et 
se trouvent traduire la désignation que les An- 
glais leur ont appliquée de humming-birds , ou 
oiseaux bourdonnans. Quant au nom d’oiseau 
musqué qu’on lit quelque part, il provient de ce 
qu’Oviédo a nommé dans son Histoire de V Amé- 
rique un oiseau-mouche passer Mosquitum , ou 
oiseau des Mosquites (tribus d’indiens entre le 
Brésil et la Guiane ) ; ce qu’on a traduit par 
erreur en passer moscatus , oiseau sentant le 
musc. Brisson , auteur français très connu , et 
qui publia en 1760 une Histoire systématique 
des oiseaux , leur donna le nom de mellisuga , 
ou suce-fleurs , et les distingua des colibris , qui 
reçurent une autre dénomination générique. Un 
peu plus tard, le grand Linné, que des critiques 
acerbes avaient fortement indisposé contre les 
auteurs français, affecta de ne point adopter leurs 
travaux, et ne voulut point souscrire aux vues 
de Brisson , ou plutôt il les adopta fréquemment 
sans en citer l’auteur, et proposa plus d’un de ses 
genres, en se bornant à en changer le nom. Le 
prince des naturalistes (car jamais homme ne mé- 



12 



HISTOIRE NATURELLE 



rita plus ce titre que Linné, malgré les erreurs 
qu’on peut lui reprocher, et qui ressemblent à ces 
légers nuages apparaissant sur un ciel d’azur), 
Linné réunit les oiseaux-mouches et les colibris, 
et leur donna, sans qu’on sache trop pourquoi, 
le nom de trochilus , nom que portait chez les 
Grecs un petit oiseau qu’on a cru être notre roi- 
telet, mais que le savant Geoffroy Saint-Hilaire a 
prouvé à peu près être le petit pluvier à collier 
des rivages du Nil. Certes, aucun nom ne serait 
plus convenable pour désigner les oiseaux-mou- 
ches que celui de suce -fleurs, qui serait la tra- 
duction littérale du mot chupaflores consacré 
par les Portugais établis au Brésil ; mais les au- 
teurs systématiques postérieurs à Brisson Font 
transporte à des cinnyris ou soui-mangas des 
Indes orientales et d’Afrique, et à des phiïédons 
de la Nouvelle-Hollande; de sorte qu’on ne pour- 
rait, sans craindre de commettre des erreurs, se 
servir d’une expression appliquée ainsi maladroi- 
tement à plusieurs oiseaux différens. Voulant pa- 
rer à cet inconvénient, M. le comte de Lacépède, 
si connu comme le continuateur des travaux de 
Buffon , leur donna , dans son Tableau publié 
en J 799? I e nom d’orthorhynques ( orthorhyn - 
chus), qui signifie bec droit; mais, outre que ce 
nom est trop long et trop peu en harmonie avec 
les êtres qu’il doit rappeler à la mémoire, il a 



DES OISEAUX-MOUCHES. l3 

aussi le grave inconvénient d’être beaucoup plus 
convenable pour désigner un grand nombre 
d’autres oiseaux. De toutes ces dénominations, 
nous n’emploierons donc, dans le tableau scien- 
tifique placé à la fin de cet ouvrage, que celle 
d’ornismye , ornismya . 

Les oiseaux-mouclies se ressemblaient naguère 
par la plus grande similitude dans leurs formes 
corporelles et dans la richesse de leur parure. 
De nouvelles espèces, connues dans ces derniers 
temps, s’éloignent toutefois des caractères géné- 
raux que présentent la plupart d’entre elles; et 
c’est ainsi que le patagon diffère des autres oi- 
seaux-mouches par sa grande taille, et par une 
livrée sombre , brunâtre et sans éclat. Remar- 
quables par leur bee long, cylindrique, effilé en 
deux pointes légèrement aiguës et renflées vers 
l’extrémité, ces oiseaux en miniature se distin- 
guent en outre de tous les autres volatiles par 
leurs très petites jambes que terminent trois 
doigts dirigés en avant, et un pouce déjeté en 
arrière, tous munis de très petits ongles. Ces 
doigts sont d’une extrême délicatesse , et ne 
seraient point propres à les soutenir pendant 
long- temps sur les branches : aussi leur peu de 
développement annonce-t-il que leurs habitudes 
ont été modifiées par cette organisation , et que 
celles-ci doivent être tout aériennes ; car leur vie 



l4 HISTOIRE NATURELLE 

active les emporte constamment voletant sur les 
buissons , favorisés qu’ils sont dans ces fonctions 
par des muscles pectoraux puissans , et par la 
forme longue, développée et acuminée des ailes. 
De tous les oiseaux, les hirondelles et les marti- 
nets sont , sans contredit , les plus fins voiliers ; 
et sous ce nom de voiliers, nous entendons des 
êtres qui n’ont presque point besoin de repos 
dans le jour. Or, leurs ailes sont étroites, com- 
posées de pennes robustes et serrées, absolument 
analogues, par la forme, à celles des oiseaux- 
mouches , mais taillées sur un plus grand modèle. 
On remarque aussi une disposition analogue dans 
leur corrélation avec la queue, c’est-à-dire que 
celle-ci est plus courte lorsqu’elle est rectiligne, 
et qu’il arrive seulement que certains oiseaux- 
mouches aient parfois de longues rectrices qui la 
dépassent, ainsi qu’on le voit chez quelques mar- 
tinets, bien que leur queue soit longue et four- 
chue, comme celle des hirondelles, chez plusieurs 
espèces. De cet arrangement des plumes de la 
queue ou rectrices (car ce sont elles qui servent 
à diriger l’oiseau dans l’air), et de la forme des 
ailes , résultent cette étendue de mouvement , 
cette force et cette durée que présentent à un si 
haut degré les oiseaux-mouches dans le vol. Aussi 
les battemens vifs et non interrompus avec les- 
quels ils pressent et fendent l’air, ne peuvent 



DES OISEAUX-MOUCHES. 



l5 

mieux se comparer qu’au bruit sourd d’un rouet 
qui tourne ou d’un chat qui témoigne sa joie des 
caresses d’une main amie; et ce frou-frou , ainsi 
que l’appellent les créoles de Cayenne, est assez 
bien rendu dans Marcgrave, par un hour hour 
hour qu’on articulerait vivement. Sveltes et gra- 
cieux dans l’ensemble des proportions du corps, 
leur taille est toujours la plus petite des dimen- 
sions accordées à tous les oiseaux indistinctement; 
et cette loi, naguère sans exception, en souffre à 
peine aujourd’hui deux ou trois. 

Mais on conçoit qu’une vie aussi active dans 
un si petit corps doit exiger une grande solidité 
dans les os qui en composent la charpente, et 
qui sont d’une grande délicatesse. Puis les muscles 
doivent être et sont en effet composés de fibres 
denses , compactes, vigoureuses , et au milieu des- 
quelles n’apparaissent aucunes traces de graisse ; 
car cette matière ferait- perdre leur puissance et 
leur énergie, si elle venait à s’interposer au milieu 
d’elles. Enfin, le sang qui circule dans des vais- 
seaux rapprochés du cœur parcourt rapidement 
les tubes artériels qui nourrissent les membres 
et stimulent le fluide nerveux. De ces fonctions 
renouvelées avec tant de force et de vigueur ré- 
sultent cette haute chaleur qui se répand dans 
tous leurs organes , ce besoin et cette grande 
consommation d’air qu’ils introduisent dans leurs 



l6 HISTOIRE NATURELLE 

poumons pour entretenir la flamme de la vie , ou , 
en d’autres termes, les phénomènes de l’héma- 
tose. Une longue expérience a appris que les êtres 
les plus petits, dans les familles les mieux orga- 
nisées du règne animal, ou ceux chez lesquels les 
fluides nerveux et sanguin ont moins de distance 
à parcourir, étaient beaucoup plus versatiles et 
plus inconstans dans leurs désirs que les autres 
animaux ; brusques dans leurs mouvemens et co- 
lériques avec violence à la plus petite contrariété; 
en un mot, qu’ils étaient livrés aux influences des 
passions les plus rapides et les plus instantanées. 
Telle est à peu près toute l’histoire morale des 
oiseaux-mouches : courageux, on les voit se battre 
avec acharnement, crier avec fureur, se dépiter 
contre ce qui peut mettre obstacle à leurs désirs. 
On va même jusqu’à citer que ces petits êtres ont 
mis en pièces par colère les fleurs déjà fanées où 
ils espéraient trouver des sucs miellés, et que par 
vengeance ils en effeuillaient les pétales et les lan- 
çaient au loin : on dit aussi qu’ils ne craignent 
point de se mesurer avec des oiseaux plus forts 
qu’eux, et que leur courage, suppléant souvent 
à la force , parvient à les faire triompher. 

Mais ce qu’on a toujours plus admiré dans les 
oiseaux-mouches, après leur petite taille, c’est la 
splendeur et la riche élégance de leur plumage , 
dont rien ne peut égaler la magnificence. Beau- 



DES OISEAUX-MOUCHES. 



*7 

coup d’oiseaux , en effet , sont remarquables par 
les couleurs qui les embellissent et par l’heureuse 
alliance des teintes ; mais le plus souvent ces cou- 
leurs , quelle que soit leur vivacité , sont mates , 
tandis que les plumes des oiseaux-mouches jouis- 
sent de l’éclat extraordinaire des métaux et des 
pierres les plus précieuses. Leur corps est assez 
communément d’un vert doré , mêlé de reflets di- 
vers de cuivre de rosette ou de fer spéeuîaire ; et 
ce riche vêtement, qui chatoie sous le soleil, revêt 
encore quelques autres espèces, telles que les ja- 
camars, les couroucou s, etc. Il n’en est pas de 
même des ornemens qu’on remarque sur la tête 
ou sur la gorge des oiseaux-mouches et des coli- 
bris : ils semblent caractéristiques d’un très petit 
nombre de familles; nulle description ne peut 
rendre le luxe et la richesse des teintes qui af- 
fectent le brillant des gemmes les plus rares. 
Certes, quelle que soit la pompe avec laquelle on 
veuille exprimer minutieusement les jeux de 
la lumière sur ces parties, on sera toujours au 
dessous de la vérité. Ce n’est point par métaphore 
qu’on a dit que certaines espèces étincelaient des 
feux du rubis , que d’autres avaient leurs habits 
brodés de pourpre et d’or, enrichis de saphir; 
que l’émeraude, la topaze, l’améthyste, les cou- 
vraient de splendeur, et les faisaient plutôt res- 
sembler à des bijoux sortis des mains du lapi- 



l8 HISTOIRE NATURELLE 

daire qu’à des êtres animés. Avec combien de 
justesse Marcgrave a peint un de ces oiseaux en 
disant : In summâ splendet ut sol > il brille comme 
le soleil ! 

Audebert s’est beaucoup occupé de rechercher 
les causes de la coloration si remarquable du 
plumage ; il a essayé de démontrer, par des prin- 
cipes mathématiques, quelle était due à l’orga- 
nisation des plumes, et à la manière dont les 
rayons lumineux étaient diversement réfléchis en 
les frappant. Nous ne nous étendrons pas beau- 
coup sur ce sujet; cependant nous dirons que 
cette coloration est, premièrement, le résultat 
des élémens contenus dans le sang et élaborés 
par la circulation ; et qu’enfm la texture des 
plumes joue, secondairement, le plus grand rôle 
par la manière dont les rayons lumineux les tra- 
versent, ou sont reflétés par les innombrables 
facettes que présente une prodigieuse quantité 
de barbules. Toutes les plumes écailleuses, en 
effet , qui simulent le velours , l’émeraude ou le 
rubis , et qu’on remarque sur la tête , la gorge 
des épimaques, des paradisiers et des oiseaux- 
mouches, se ressemblent par l’uniformité qui a 
présidé à leur formation ; toutes sont composées 
de barbules cylindriques raides bordées d’autres 
barbules analogues régulières, qui en supportent 
elles-mêmes d’autres petites ; et toutes ces bar- 






DES OISEAUX-MOUCHES. iq 

bules sont creusées au centre d’un sillon profond, 
de manière que quand la lumière, ainsi que Fa 
dit le premier Audebert , glisse dans le sens ver- 
tical sur ces plumes écailleuses , il en résulte que 
tous les rayons lumineux , en les traversant , sont 
absorbés et font naître la sensation du noir. Il n’en 
est plus de même lorsque la lumière est renvoyée 
par ces mêmes plumes, qui chacune font l’office 
d’un réflecteur ; car c’est alors que naît , par 
l’arrangement moléculaire des barbules, l’aspect 
de Fémeraude, du rubis, etc., chatoyant très di- 
versement sous les incidences des rayons qui les 
frappent. 

Pour donner un exemple de la diversité des 
teintes qui jaillissent des plumes écailleuses, nous 
citerons la cravate d’émeraude de plusieurs es- 
pèces, qui prend tous les tons du vert, depuis 
les nuances les plus claires et les plus uniformé- 
ment dorées jusqu’au velours noir intense ; ou 
celle du rubis, qui lance des faisceaux de lumière 
ou passe de l’orangé -rougeâtre au rouge -noir 
cramoisi. Tel est le plumage des oiseaux-mouches 
adultes. Mais ces volatiles , si richement dotés 
par la libérale nature , ne se présentent point 
constamment avec leur parure de fête. Jeunes, 
leur livrée est le plus souvent sombre et sans 
élégance. La deuxième année de leur vie , quel- 
ques portions de leur toilette apparaissent ça 



2. 



20 HISTOIRE NATURELLE 

et là , et semblent former une disparate avec 
la grande simplicité du vêtement d’adolescence. 
Vers la troisième année, les haillons du premier 
âge disparaissent , l’or ou l’améthyste étincellent : 
c’est l’époque des amours, de la coquetterie, du 
désir de plaire. Les mâles volent aux conquêtes, 
se choisissent des femelles, et se consacrent un 
instant aux soins que réclame leur famille. Mais 
chez les oiseaux-mouches, comme dans un grand 
nombre de tribus de la même classe , les femelles 
n’ont souvent que les atours les plus modestes , 
tandis que les époux étalent tout le luxe d’un 
riche et élégant plumage. Dans quel but , chez 
les espèces renommées par les avantages corpo- 
rels, observe-t-on une distinction qui semblerait 
une injustice , à moins que le Créateur n’ait 
voulu dédommager les femelles par une plus 
vive tendresse pour leurs petits , et laisser aux 
mâles le frêle privilège de charmer la vue et de 
briller? 

Les yeux, malgré leur extrême petitesse, pa- 
raissent jouir d’une grande perfection dans le sens 
de la vision, bien qu’on sache que ces oiseaux 
donnent parfois étourdiment dans les pièges , ou 
qu’ils se jettent, dans leurs brusques mouvemens, 
un peu au hasard. Cependant, lorsqu’ils aperçoi- 
vent un corps , même au loin , qui leur paraît 
nouveau , et dont ils peuvent craindre du danger, 



DES OISEAUX-MOUCHES. 21 

on les voit fuir, mais fuir d’un seul bond, au point 
que le regard de l’observateur ne peut les suivre, 
et qu’ils disparaissent aussi rapidement qu’ils sont 
venus. Les chasseurs qui les guettent au moment 
où ils dardent leur longue langue fourchue au mi- 
lieu des corolles , et dans ce moment où leur vol 
est tellement composé de mouvemens brusques 
que le corps semble immobile et posé sur la fleur , 
ont la précaution, pour s’en rendre maîtres, de 
se cacher avec le plus grand soin sous les brous- 
sailles , afin de ne pas en être vus ; car autrement 
leur aspect, même à une distance d’une quaran- 
taine de pas , suffirait pour les empêcher de s’ar- 
rêter devant la plante où leur désir les eût portés 
à butiner. C’est avec la plus grande vérité que 
Buffon a dit : « Le battement des ailes est si vif, 
« que l’oiseau, s’arrêtant dans les airs, paraît non 
« seulement immobile, mais tout-à-fait sans ac- 
« tion. On le voit s’arrêter ainsi quelques instans 
cc devant une fleur, et partir comme un trait pour 
« aller à une autre ; il les visite toutes , plongeant 
« sa petite langue dans leur sein, les flattant de 
ce ses ailes , sans jamais s’y fixer, mais aussi sans 
cc les quitter jamais. » 

Les mœurs et le genre de vie des oiseaux- 
mouches ont été pendant fort long-temps un ob- 
jet de discussion parmi les ornithologistes ; et 
l’opinion admise aujourd’hui ne diffère pas beau- 



22 HISTOIRE NATURELLE 

coup toutefois de celle que Fermin, médecin à 
Surinam, a imprimée dans son Histoire naturelle 
de la Hollande équinoxiale, publiée à Amsterdam 
en 1765. L’article que l’auteur hollandais consacre 
aux colibris convient également aux oiseaux- 
mouches, dont il mentionne nominalement quatre 
espèces; mais il est assez important pour que nous 
croyions devoir le citer textuellement , car on re- 
connaîtra aisément en lui le principal canevas sur 
lequel a brodé Buffon. En parlant de sa première 
espèce, Fermin dit : «Le colibri, ou le lonkerkje 
« des Hollandais , est le plus beau et le plus petit 
« de tous les oiseaux qu’il y ait dans l’univers. 
« Quand il vole, il bourdonne comme les abeilles 
« ou comme ces grosses mouches qu’on appelle des 
« bourdons. Lorsque cet oiseau est plumé, il n’est 
« guère plus gros qu’une noisette. Il ne paraît 
« quelque chose que quand il est couvert de 
« plumes : elles sont en partie dun vert doré 
« tirant sur le violet , changeant et tellement 
« nuancé , qu’il est difficile de connaître de quelle 
« couleur elles sont. Il sort du bec une petite 
« langue très fine , longue et divisée en deux , 
« comme deux filets, qu’il passe sur les fleurs, 
« et sur les feuilles des plantes odoriférantes 1 pour 
« en enlever la rosée qui lui sert de nourriture . Ses 
« ailes sont dans un mouvement si vif, si prompt 

1 Ce fait nous paraît évidemment erroné. 



DES OISEAUX-MOUCHES. 2:3 

« et si continuel , qu’on a peine à les discerner. 

« Il ne s’arrête jamais dans un même endroit; il 
« est toujours en mouvement ; il ne fait autre 
« chose qu’aller de fleur en fleur, ordinairement 
« sans poser le pied , et voltigeant sans cesse 
« autour. Le nid de cet oiseau n’est pas moins 
« digne d’admiration ; il est suspendu en l’air à 
« quelques petites branches, ou même dans les 
« maisons, ou autres lieux qui le mettent à cou- 
« vert de la pluie et du soleil ; il est environ de 
« la grosseur de la moitié d’un œuf de poule , 
« composé de petits brins de bois entrelacés 
« comme un panier, garni de coton et de mousse, 
« d’une propreté et d’une délicatesse merveil- 
« leuses. Son ramage est tout particulier, et il 
« reste constamment à Surinam , parce qu’il y a 
« toujours des fleurs. » 

Les oiseaux-mouches ne paraissent point avoir 
de chant ; ils se bornent de temps à autre à pous- 
ser un petit cri fréquemment répété que Buffon 
rend par les syllabes screp , screp, et que M. Vieil- 
lot exprime avec beaucoup plus de vérité par 
celles de tère, tère , articulées avec plus ou moins 
de force , et le plus ordinairement sur le ton aigu. 
C’est principalement en partant d’un endroit pour 
se diriger dans un autre qu’ils font entendre ce 
cri, et le plus souvent ils sont complètement 
muets. Nous avons passé des heures entières à 



^4 HISTOIRE NATURELLE 

les observer dans les forêts du Brésil, sans avoir 
jamais ouï le moindre son sortir de leur gosier. 
Le soir et le matin ils abandonnent les forêts 
ombreuses pour se répandre dans les buissons; 
mais dans le milieu du jour ils y rentrent pour 
se garantir des atteintes du soleil ; et c est alors 
qu’ils se perchent sur les branches, et même sur 
les plus grosses, sans pour cela rester paisibles. 
La plupart des espèces vivent solitaires , et ne se 
trouvent sur les mêmes arbres qu’accidentelle- 
ment; mais quelques unes se réunissent, et for- 
ment des essaims que les mêmes besoins, que les 
mêmes fleurs attirent. Nous avons très souvent 
vu au Brésil des oiseaux-mouches groupés par 
douzaines dans un grand arbre de corail alors 
chargé de fleurs, dont ces volatiles recherchaient 
le suc miellé qu’il leur présentait en abondance 
dans le mois d’octobre. «Les oiseaux-murmures , 
dit Stedman dans la relation de son voyage à 
Surinam et dans l’intérieur de la Guiane, se pla- 
çaient en tel nombre §ur les tamariniers, qu’on 
les eût pris pour des essaims de guêpes. On en 
faisait tomber plusieurs chaque jour, en leur je- 
tant des petits pois ou des grains de maïs avec 
une sarbacane.?) 

Ces volatiles ont les plus grands soins de leurs 
petits, et possèdent la plus grande industrie pour 
f/içonner Jes nids qui doivent recevoir leur fa- 



DES OISEAUX-MOUCHES. 20 

mille. «Le nid qu’ils construisent 1 répond à la 
délicatesse de leur corps ; il est fait d’un coton fin 
ou d’une bourre soyeuse recueillie sur des fleurs. 
Ce nid est fortement tissu , et de la consistance 
d’une peau douce et épaisse ; la femelle se charge 
de l’ouvrage , et laisse au mâle le soin d’apporter 
les matériaux ; on la voit empressée à ce travail 
chéri , chercher, choisir, employer brin à brin les 
fibres propres à former le tissu de ce doux ber- 
ceau de sa progéniture; elle en polit les bords 
avec sa gorge, le dedans avec sa queue; elle le 
revêt à l’extérieur de petits morceaux d’écorces 
de gommiers qu’elle colle à l’entour pour le dé- 
fendre des injures de l’air, autant que pour le 
rendre plus solide ; le tout est attaché à deux 
feuilles ou à un seul brin d’oranger, de citron- 
nier (ou sur les feuilles d’ananas, d’aloès, de ca- 
feyer), ou quelquefois à un fétu qui pend à la 
couverture de quelque case. Ce nid n’est pas plus 
gros que la moitié d’un abricot, et fait de même 
en demi - coupe ; on y trouve deux œufs tout 
blancs , et pas plus gros que des petits pois ; le 
mâle et la femelle les couvent tour à tour pen- 
dant douze jours ; les petits éclosent au trei- 
zième, et ne sont alors pas plus gros que des 
mouches. » 

A ce tableau plein de fraîcheur et de vérité , et 

1 Buffon, hist. de l’oiseau-mouche. 



26 HISTOIRE NATURELLE 

dont le père Dutertre a fourni les élémens, nous 
n ajouterons que peu de détails. Il est de fait que 
les nids des oiseaux - mouches présentent des 
demi-sphères d’une régularité parfaite, et dont 
l’intérieur se compose d’une couche dense et 
épaisse de ouate d’asclépias ou de coton moel- 
leux, tapissée en dehors de lichens adroitement 
collés, cc Ayant voulu examiner la fleur d’un pal- 
« mier, dit le prince de Wied-Nenwied dans son 
« Voyage au Brésil (t. i, p. 89), nous trouvâmes 
cc fixé aux branches le nid de l’oiseau - mouche à 
cc tête bleue ; il était aussi proprement revêtu de 
cc mousse que le sont ceux des chardonnerets 
cc et de plusieurs autres petits oiseaux d’Europe, 
cc On rencontre dans tous ces nids deux œufs 
cc blancs , de forme alongée , qui sont chez quel- 
cc ques espèces extraordinairement petits. » Les 
jeunes ne séjournent dans leur berceau que dix- 
huit ou vingt jours; à ce terme, leurs ailes sont 
assez développées pour qu’ils puissent suivre leurs 
père et mère. 

On a longuement disserté pour savoir quelle 
était la nature des alimens des oiseaux-mouches. 
Le plus grand nombre des auteurs originaux, ou 
les voyageurs , ont affirmé qu’ils tiraient exclusi- 
vement leur subsistance du miel contenu dans les 
nectaires de la plupart des fleurs au moment ou 
elles s’épanouissent^ tandis que d’autres, ayant 



DES OISEAUX-MOUCHES. 2.J 

trouvé dans le tube intestinal des moucherons 
d’une grande ténuité, en ont tiré la conclusion que 
les insectes seuls servaient à l’entretien de la vie, et 
que les oiseaux-mouches ne becquetaient point les 
fleurs dans l’intention d’y puiser ce miel, mais 
bien pour y chercher les petits insectes qui y sont 
attirés. Aujourd’hui une discussion détaillée pour 
combattre cette dernière opinion serait oiseuse; 
car ne sait-on pas que plusieurs familles d’oiseaux 
naguère inconnues se nourrissent exclusivement 
de sucs miellés; que presque toutes les espèces 
qui vivent à la Nouvelle -Hollande n’ont point 
d’autre genre de nourriture, et que les philédons 
ne sont pas les seuls qui aient l’extrémité de leur 
langue munie de papilles nerveuses très déve- 
loppées , pu isque nous avons retrouvé cette orga- 
nisation chez les psittacules de la mer du Sud. 
Or, ce genre de nourriture, sans être exclusif 
pour les oiseaux-mouches, paraît évidemment, 
d’après tous les récits des voyageurs , former la 
partie essentielle de leur nourriture, et ce n’est 
jamais que comme accessoire qu’ils y joindraient 
quelques insectes délicats et tendres. Quant à 
certains colibris , ils mangent assurément de pe- 
tites araignées , des pucerons , et il en doit être 
de même des grandes espèces d’oiseaux-mouches 
à long bec et à corps robuste , qui ne se bornent 
point à des exsudations miellées insuffisantes. 



^8 



HISTOIRE NATURELLE 



Ne sait- on pas également aujourd’hui que les 
soui-mangas asiatiques , vrais représentais dans 
l’ancien continent des colibris et des oiseaux- 
mouches du Nouveau- Mon de, ne sont point ré- 
duits aux sucs nectarifères , mais qu’il y en a des 
espèces qui recherchent exclusivement les arai- 
gnées, et qui s’éloignent ainsi par ce genre de 
vie des mœurs départies au plus grand nombre 
d’entre elles. Cependant tous les oiseaux-mouches 
des régions intertropicales vivent sans nul doute, 
et presque exclusivement, de miellats puisés au 
sein des corolles , tandis que les espèces qui s’a- 
vancent par de hautes latitudes dans le sud ne 
peuvent, tout en butinant dans la belle saison 
sur les fleurs, ne pas rechercher les moucherons 
et les petits insectes qu’elles y trouvent. Le natu- 
raliste espagnol d’Azara a positivement remarqué 
que des oiseaux-mouches séjournent encore dans 
le Paraguay et sur les bords de la Plata , lorsque 
la campagne est dépouillée depuis long- temps de 
plantes , et à une epoque où celles-ci ne pour- 
raient point leur offrir de sucs miellés , et que 
quelques uns de ces volatiles , fixés toute l’année 
dans cette contrée, ou les hivers, sans être rigou- 
reux , arrêtent cependant la végétation , visitent 
les toiles d’araignées; ce qui le porte à croire 
qu’ils s’en nourrissent 1 . Mais ce que d’Azara n’a 

1 D’Azara dit que le père François-Isidore Guerra, homme très 



DES OISEAUX-MOUCHES. 2.Ç) 

émis que comme un doute qui lui paraissait de- 
voir être attaqué par les naturalistes du conti- 
nent imbus d’une opinion contraire, est un fait 
qui s’explique de lui-même, et qui rend encore 
plus probable ce que l’on sait de certains soui- 
mangas de l’île de Java. Badier, établi à Cayenne, 
avait nié que les oiseaux-mouches pussent se 
nourrir de sucs miellés, et le premier il affirma 
qu’ils vivaient d’insectes. Mais le tort de Badier 
fut de soutenir son opinion sans faire de conces- 
sion, et de tirer d’un ou de quelques faits partiels 
une conclusion positive et sans restriction : aussi 
fut-il combattu avec chaleur par Buffon. 

La langue des oiseaux-mouches est destinée, 
par un mécanisme dont on ne retrouve une imi- 
tation que chez les pics, à être dardée hors du 
bec par un vif mouvement de l’os hyoïde , com- 
parable à celui d’un ressort qu’une détente fait 
partir. Cette langue est très longue , et peut sortir 
à une assez grande distance hors du bec; elle est 
composée de deux cylindres musculo- fibreux 
soudés l’un à l’autre dans la plus grande portion 
de leur continuité , et séparés vers la pointe de la 
langue , de manière que les deux tubes légère- 
ment renflés vers cette partie s’écartent l’un de 
l’autre, et présentent chacun une lamette concave 

digne de foi, ayant nourri des picaflores ou bec-fleurs , lui a plu- 
sieurs fois assuré qu’il les avait vus manger des araignées. 



3o HISTOIRE NATURELLE 

en dedans et convexe en dehors. Mais pour que 
cette langue longue et tubuleuse puisse ainsi être 
lancée sur les alimensque ses pointes doivent saisir 
et retenir, l’os hyoïde qui la supporte est formé 
de deux lames osseuses ( Consultez la planche des 
détails anatomiques) qui s’écartent, passent au 
dessous du crâne, remontent sur les os de l’occiput, 
et viennent prendre un point d’appui en se réu- 
nissant de nouveau sur le front. Il résulte de cette 
disposition , mise en jeu par les muscles de la 
langue, une grande puissance pour détendre les 
tubes musculeux et munis de fibres circulaires 
qui composent en entier l’organe du goût. La 
maniéré dont les oiseaux - mouches retiennent 
leurs alimens est facile à comprendre ; car les 
deux petites cuillers formées par l’extrémité de la 
langue saisissent ou les insectes mous, ou les exsu- 
dations miellées , qui sont à l’instant même trans- 
portés à l’ouverture de l’œsophage par l’élasticité 
et la contractilité des deux tubes, et sont aussitôt 
engloutis. Le bec long et grêle de ces oiseaux les 
sert merveilleusement pour enfoncer leur langue 
élastique dans les nectaires des fleurs, et pour 
atteindre au fond des cloches renversées des 
bignonia; aussi, dans une espèce figurée derniè- 
rement par M. Swainson, et dont le bec est re- 
courbé par en haut, cet auteur a-t-il regardé cette 
singulière particularité comme le résultat d’un 



DES OISEAUX-MOUCHES. 3l 

genre de vie exclusif; mais il est plus probable 
qu’elle a été produite par quelque compression 
dans le voyage, et doit être purement acciden- 
telle. 

Les oiseaux-mouches vivent très difficilement 
en captivité. Les besoins d’activité et de mouve- 
ment sont inhérens à leur existence ; et la vie 
trop resserrée d’une volière, jointe à la difficulté 
de choisir les alimens qui leur conviennent, les 
fait bientôt languir, et puis mourir. Cependant 
on peut les alimenter avec du miel ou du sirop 
de sucre ; car on a l’expérience que ces soins ont 
parfois réussi. Labat rapporte dans son Voyage 
en Amérique que le père Montdidier a conservé 
pendant cinq ou six mois des oiseaux-mouches 
huppés, et qu’il leur a fait élever leurs petits dans 
son appartement, en leur donnant pour nourri- 
ture une pâtée très fine et presque claire faite 
avec du biscuit, du vin d’Espagne et du sucre, 
dont ils prenaient la substance en passant leur 
langue dessus ; mais le miel a paru préférable à 
cet aliment , parce qu’il se rapproche davantage 
de ce nectar délicat qu’ils recueillent sur les 
fleurs. Latham , le plus célèbre des ornitholo- 
gistes anglais, dit qu’on a apporté de ces oiseaux 
vivans en Angleterre, et qu’une femelle, prise 
au moment de 1 incubation , avait couvé ses œufs 
en captivité. Voici comment il rapporte ce fait : 



32 HISTOIRE NATURELLE 

Un jeune homme, peu de jours avant son départ 
de la Jamaïque pour l’Angleterre, surprit une 
femelle de hausse-col vert , espèce commune à la 
Jamaïque et à Saint-Domingue, qui couvait; 
l’ayant prise , et désirant se procurer le nid sans 
l’endommager, il coupa la branche sur laquelle il 
était posé, et apporta le tout à bord du navire. 
Cette femelle se familiarisa, et ne refusa point la 
nourriture qui lui fut offerte ; elle vécut de miel, et 
continua de couver avec une telle assiduité, que 
les œufs sont éclos durant le voyage; mais elle 
survécut peu à la naissance de ses deux petits, 
qui arrivèrent vivans en Angleterre. Ils résis- 
tèrent à l’influence du climat près de deux mois 
chez lady Hamon, et étaient tellement familiers, 
qu’ils venaient prendre leur nourriture sur les 
lèvres de leur maîtresse. A ce fait intéressant 
Latham en ajoute un second qui donne un moyen 
ingénieux de conserver ces délicates créatures. 
Le général Davies ayant pris plusieurs oiseaux- 
mouches rubis adultes, était parvenu à les con- 
server plus de quatre mois en vie, en les nour- 
rissant avec du miel ou du sirop , ou enfin avec 
un mélange de sucre brut et d’eau qu’il plaçait 
au fond des corolles de fleurs artificielles, faites 
en forme de cloches, comme celles de certaines 
campanules, imitées avec la plus grande perfec- 
tion possible. Enfin d’Azara rapporte que dom 



DES OISEAUX-MOUCHES. 33 

Pedro de Melo de Portugal, gouverneur du Para- 
guay, conserva pendant plusieurs mois un picaflor 
pris adulte , et qu’il devint si familier, qu’il don- 
nait des baisers à son maître, ou voltigeait au- 
tour de lui pour lui demander à manger. On le 
nourrissait en lui donnant de temps à autre des 
fleurs fraîches, et le plus ordinairement en lui 
offrant du sirop dans un verre que l’on penchait 
pour qu’il pût plus aisément l’atteindre. Cet in- 
téressant oiseau périt par la faute d’un domes- 
tique. 

Il est facile de prendre des oiseaux-mouches en 
se cachant dans les buissons, et les saisissant avec 
un brusque mouvement lorsqu’ils bourdonnent 
comme des sphinx devant une fleur, en se servant 
d’un filet à papillons , plus large et plus longue- 
ment emmanché que ceux qu’on emploie pour les 
Lépidoptères. On doit rejeter la glu, qui gâte- 
rait leur parure. Quelques voyageurs ont aussi 
employé des sarbacanes, des fusils bourrés de 
suif et remplis d’eau , qui les étourdissent , etc. ; 
mais dans nos excursions nous les avons tou- 
jours tués au fusil simplement chargé avec de 
très petit plomb, et en nous tenant à douze ou 
quinze pas de distance. Cette méthode nous a 
procuré des oiseaux nullement endommagés, et 
est la plus expéditive. 

Les plumes des oiseaux-mouches servaient ja- 

3 



HISTOIRE NATURELLE 



34 

dis , chez les Péruviens et chez les Mexicains , à 
faire des tableaux d’une rare beauté et d’une 
grande fraîcheur, que Ximenez et les autres an- 
ciens historiens des conquêtes espagnoles ne ces- 
sent de louer. Leur corps entier, desséché et revêtu 
de ses plumes, servait, dans les forêts du Brésil, de 
parure aux jeunes Machakalis. Elles s’en for- 
maient des bandeaux ou les suspendaient à leurs 
oreilles, et ces parures naturelles égalaient, certes, 
les pierres qu’avec tant d’art taillent en facettes 
les artistes des peuples civilisés. Combien ne de- 
vaient point avoir d’attraits ces filles de la nature 
vêtues de quelques grandes plumes d’aras rouges 
ou bleues , les cheveux retenus par une guirlande 
de fleurs rutilantes d’héliconia , le cou ou les 
oreilles garnis de saphirs , d’émeraudes , de to- 
pazes, empruntés aux oiseaux-mouches! 

Les êtres qui nous occupent ont sans doute, 
comme tout ce qui existe , de nombreux ennemis ; 
mais le plus cruel, le plus acharné paraît être cette 
grosse et monstrueuse araignée velue, très com- 
mune dans toute l’Amérique chaude , nommée par 
les naturalistes araignée aviculaire. Tendant ses 
filets aux alentours des nids d’oiseaux-mouches, 
elle guette avec astuce l’époque où les petits éclo- 
sent à la lumière ; elles chassent les père et mère 
du nid ; sucent et dévorent leur progéniture ; 
parfois même , lorsqu’elles surprennent ceux-ci , 



DES OISEAUX-MOUCHES. 35 

elles leur font subir le même sort. Tel est le ta- 
bleau que représente Bucholz dans la planche V 
de sa première décade. 

Les fables les plus absurdes ont été propagées 
sur les oiseaux-mouches. Leur petite taille, l’éclat 
extraordinaire de leur plumage, ne parurent point 
suffisans pour les rendre intéressans , il fallut y 
joindre du merveilleux ; et c’est ainsi qu’on les a 
dits moitié oiseaux, moitié mouches; que des ecclé- 
siastiques assurent les avoir vus naître d’une mou- 
che, etc. Le jésuite Molina, écrivain d’une His- 
toire du Chili y erronée dans sa plus grande partie r , 
s’exprime à leur sujet ainsi qu’il suit : « Les pigdas 
(c sont les oiseaux connus sous les noms de pica - 
« flors, oiseaux-mouches, et trochilus de Linné. 
« Ils sont très communs dans tout le Chili; et 
« pendant l’été on les voit bourdonner comme 
« les papillons autour des fleurs ; mais ils ne s’y 
« posent presque jamais. Leur chant n’est qu’un 
t «: gazouillement très faible, proportionné à l’or^ 

« gane qui le produit. Les mâles se distinguent 
« des femelles par le brillant de la tête , qui tire 
« sur l’orangé ; ils nichent sur les arbres , et leur 
« nid est construit avec de la petite paille et du 
« duvet. Ils ne pondent que deux œufs blancs, 
« picotés de jaune , de la grosseur d’un pois 

1 Essai sur l’hist. nat. du Chili , trad. de l’italien. Paris, 1789 
p. 225 et 2 26. 



3. 



HISTOIRE NATURELLE 



36 

« chiche. Le temps de leur propagation est l’été ; 
« le mâle et la femelle couvent alternativement. 
« Lorsque l’hiver approche , ce petit oiseau se sus- 
<c pend par son hec a un rameau ; et dans cette 
« position , il tombe dans une espece de léthargie 
« qui dure tout l’hiver. C’est le temps où il faut les 
« prendre ; car lorsqu’ils sont dans leur vigueur, 
c c il est presque impossible de les attraper. » 

Les colibris ne dépassent jamais les limites de 
la zone intertropicale. Il n’en est pas de même des 
oiseaux-mouches; ils vivent indifféremment sous 
l’équateur et dans les zones tempérées, jusque sur 
les limites des latitudes glaciales, soit dans f Amé- 
rique du sud , soit au nord , dans la province de 
Massachusset. Le sasin s’avance sur la côte N.-O. 
jusqu’à la baie de Nootka ; et le Paraguay, le Chili, 
le Pérou, le Mexique, rivalisent aujourd’hui par 
le nombre des belles espèces qu’on y découvre 
chaque jour. Toutefois le Brésil et la Guiane sont 
la patrie adoptive et de prédilection du plus grand 
nombre d’entre elles. 



f 



DES OISEAUX-MOUCHES. 



3 7 



V-*/-**^-*. %. %^V%« %/%*», %*»/%. %/*►«* %/%.*v 

L’OISEAU-MOUCHE PÉTASOPHORE. 

Pl. I. -(Mâle.) 

{ORN1SMYA PETASOPHORA. N. Syn. Trochilus petasophorus, Pr. de Wied.) 

Cet élégant oiseau n’a paru dans les collections 
que depuis quelques années, et M. Vieillot est le 
premier auteur qui l’ait décrit en 1817, sous le 
nom d’ oiseau-mouche a bec en scie 1 , d’après un 
individu envoyé du Brésil. M. Natterer, voyageur 
allemand, l’appela oiseau-mouche à oreilles vio- 
lettes 2 ; enfin, le prince Maximilien de Wied- 
Neuwied , qui explorait le Brésil à la même 
époque , le décrivit dans son voyage sous la dé- 
nomination de pétasophore 3 , et c’est aussi sous 
ce nom que M. Temminck a donné pour la pre- 
mière fois la figure de cette charmante espèce 4 . 

Le pétasophore a environ quatre pouces et 
quelques lignes de dimension totale, et près de 
six pouces six lignes d’envergure. Son bec, de 
couleur brune , est légèrement arqué dans sa lon- 
gueur, mais cependant d’une manière peu sen- 

1 Trochilus serrirostris. Vieill., Nouv. Dict. d’hist. nat. , t. VII , 
p. 359. 

1 Trochilus jcintliinotus. Natterer. 

3 Trochilus petasophorus. Wied, Voy. trad. franc., t. III, p, 119 

4 Pl. col. n° ao 3 , fig. 3 . 



38 HISTOIRE NATURELLE 

sible. La mandibule supérieure est garnie de 
dentelures légères qui sont disposées sur ses 
bords, de manière à faire penser que l’oiseau 
ne doit point satisfaire ses appétits avec des sucs 
miellés seulement, mais qu’il se nourrit sans au- 
cun doute de petits insectes mous qu’il retient 
avec les dents aiguës dont son bec est armé r . 

Ce qui caractérise principalement cet oiseau- 
mouche , et ce qui a contribué en même temps à 
lui faire donner le nom qu’il porte , sont les deux 
touffes de plumes larges, rigides et arrondies, d’un 
violet métallique à reflets pourprés, qui naissent 
au dessous des oreilles, et qui, séparées du reste 
du plumage, forment sur chaque côté du cou une 
pendeloque fort remarquable. Le plumage du 
corps, soit en dessus, soit même en dessous, est 
d’un vert d’aigue marine doré éclatant. Les reflets 
de la gorge brillent diversement en vert d’éme- 
raude, et une teinte bleue se répand sur la cou- 
leur verte, affaiblie et mêlée de blanchâtre du 
ventre et des flancs. Le bas -ventre, les couver- 
tures inférieures de la queue et quelques plumes 
du croupion sont blanchâtres. Les rectrices sont 
très larges, presque égales, bien que celles du 



1 M. le prince Wied-Neuwied corrobore notre opinion lorsqu’il 
dit, t. III, p. 122 de son Voyage au Brésil (trad. franc.) : «On a 
« cru que ces jolis oiseaux ne se nourrissaient que du miel des fleurs 
« mais on a trouvé dans leur estomac des restes d’insectes. « 



DES OISEAUX-MOUCHES. 



% 

milieu, un peu plus courtes que les extérieures, 
donnent à la queue l’apparence fourchue; elles 
sont dans le repos recouvertes par les ailes qui 
sont de la même longueur ; leur coloration jouit 
de reflets violets , excepté leur extrémité , qui 
est occupée par une bande bleue chatoyante. 
Une petite raie brune ou bleuâtre naît de la 
commissure du bec chez quelques individus , et 
se dirige vers les oreilles. Les pieds sont noirs , 
et en partie velus, et les rémiges d’un brun vio- 
lâtre terne. 

Quelques individus, suivant M. Vieillot, ont 
un plumage plus terne, et le ventre et les parties 
postérieures sont d’un blanc sale mélangé d’une 
teinte enfumée. 

Le pétasophore est encore rare dans les collec- 
tions. C’est un des oiseaux qui vivent dans les 
campos du Brésil intérieur, sur les buissons des 
lieux sauvages et inhabités. Le muséum en pos- 
sède deux individus qui proviennent du voyage 
de M. Auguste de Saint-Hilaire.