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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE
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NOUVEAU RECUEIL GÉNÉRAL
DE PLANCHES PEINTES
D'OISEAUX.
Pour servir de Suite et de Complément aux Planches Enluminées de BUFFON,
Éditions in-folio et in-4° de l’'Imprimerie Royale, 1770,
ET AUX PLANCHES COLORIÉES
DE MM. TEMMINCK ET LAUGIER DE CHARTROUSE,
MÊMES FORMATS,
ACCOMPAGNÉ D'UN TEXTE RAISONNÉ, CRITIQUE ET DESCRIPTIF,
PUBLIÉ
PAR O: DES MURS, Mare Aflannse ParLir.
MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES.
Figures dessinées et peintes par OUDARD, Peintre attaché au Muséum
d'Histoire naturelle de Paris.
PREMIÈRE PARTIE,
A PARIS,
CHEZ FRIEDRICH KLINCKSIECK, LIBRAIRE, RUE DE LILLE, Ne 41:
ET A L'ÉTRANGER,
À Londres, chez WiLLiAMs et NORGATE. | À Vienne, chez BRAUMÜLLER, SEIDEL, libraires de la Cour L. et R.
À Berlin, chez À. HiRscCHwWALD. A Saint-Pétersbourg, chez BELLIZARD et Cie.
1849
À MONSIEUR
INIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE,
OFFICIER DE L ORDRE ROYAL DE LA LÉGION D HONNEUR,
MEMBRE DE L'INSTITUT (ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES }),
INSPECTEUR DE L'UNIVERSITÉ,
LUN DES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS AU MUSÉUM D HISTOIRE NATURELLE, ETC.
Monsieur,
Permettez à l'un des plus obscurs de vos Élèves de placer sous vos
bienveillants Æuspices, en vous en faisant la Dédicace, un Recueil
qu'il serait fer de voir obtenir vos Suffrages.
C'est d'abord un H ommage qu'il croit devoir au Célèbre Académi-
cien qui, non content d'éclairer chaque jour, des lumières de sa Phi-
losophie Scientifique, les points obscurs de la Zoologie, en marchant sur
les traces de Burron, de Cuvier et de son Illustre Père Ér. Grorrroy
SAINT-HiLAIRE , à su encore y ajouter en créant le Système fécond du
PARALLÉLISME en Classification, et en conquérant le Titre qu'on vient
si justement de lur appliquer, Titre qui lui reste désormais acquis, de
Léciscareur LiINNÉEN DE LA TÉRATOLOGIE.
C’est de plus un Acte de gratitude, auquel 1l est heureux de joindre
l'expression affectueuse de son entier dévouement.
P. O. pes Murs.
NOTE
SUR
LE PLAN ET LE BUT DE CE RECUEIL.
De tout temps on s’est occupé de l'étude de l'Histoire naturelle:
mais Jamais et à aucune époque les Ouvrages sur cette branche
des Sciences n'ont été plus nombreux. C’est au point qu'il semble
que la Science, provoquée par l’abondance toujours croissante des
matériaux due autant à la multiplicité des découvertes qu'à la faci-
lité et à la rapidité des moyens de communications, sesoit ressentie
du mouvement industriel qui agite tous les esprits : car son acti-
vité fébrile se rapproche plus d’une envie de produire surexcitée
par une concurrence mercantile, que par le besoin d'éclairer les
points obscurs ou douteux de la Zoologie , ou par le désir toujours
louable d'apporter son contüngent pour l'œuvre commune à édifier.
De là une certaine obscurité, une espèce de confusion plus nuisible
que profitable qui viendra immanquablement un jour augmenter
les difficultés déjà si grandes de la Synonymie et de la Classification.
On ne saurait trop se récrier en effet sur la tendance toujours CroOIS-
A NOTE SUR LE PLAN
sante, et en quelque sorte à l'ordre du jour, à créer des genres
nouveaux, à ériger en caractères génériques des caractères de
deuxième, de troisième et de quatrième valeur. De loin en loin la
même plainte s’est fréquemment élevée à ce sujet, mais SANS SUCCÉS
et sans résultat. Espérons que la voix puissante d'un Savant Acadé-
micien, de M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, qui s’est déjà fait en-
tendre à diversesreprises, viendra arrêter le fléau avant que les désas-
tres en soient irrémédiables, par la publication du Mémoure spécial
dont il s'occupe depuis longtemps, sur les Règles de la Nomenclature.
Au milieu de ce désordre, il est pourtant deux points sur les-
quels on parait naturellement d'accord, c'est linanité, comme
création et comme priorité, de tout ce qui n a pas été publié et est
demeuré à l’état de manuscrit ou à l’état de simple note. On com-
prend en effet l’inconvénient qu'il y aurait à tolérer un abus qui à
voulu s'établir un moment, et qui consisterait à permettre à un
Auteur de citer dans un Ouvrage, comme dénominations ayant auto-
rité, celles qui n'auraient été vues que simplement écrites, soit
dans une Collection publique ou particulière, soit dans des Cata-
logues. Le moindre inconvénient d'un pareil abus serait de mettre
les personnes qui s occupent de la même branche Scientifique dans
l'impossibilité de remonter, pour leurs recherches, à l’origine de
ces dénominations, puisqu'elles n'auraient jamais été publiées, et
de se rendre compte des motifs qui auraient dirigé, nous ne dirons
pas lPAuteur, mais le Naturaliste ainsi improvisé.
Disons à cette occasion qu'on ne peut s'empêcher de se plaindre
de la légèreté et de l'empressement peu réfléchi avec lesquels sont
jetées, dans les nombreux Recueils périodiques, les diagnoses de
senres ou d'espèces plus où moins intéressants ou nouveaux. Non
que nous prétendions blämer ce recours précipité à la publicité ;
ET LE BUT DE CE RECUEIL. 5
mais nous critiquons le mode d'emploi que l’on en fait. Nous vou-
drions que ces diagnoses , surtout lorsqu'il s’agit d’un genre, fus-
sent moins laconiques (nous n’apprécions guère le laconisme de
description, en fait de Science exacte et positive comme l’est l'His-
toire naturelle), ou accompagnées d’un corollaire critique et raïi-
sonné dans lequel serait discutée la valeur relative des caractères que
l’on penserait être propres à ce senre, de manière à initier chacun
aux motfs déterminants de votre jugement.
Ce que nous voudrions aussi, c’est que chacun, en écrivant sur
l'Histoire naturelle, dépouillât tout amour-propre à l'égard de ses
devanciers où contemporains, et s’empressät de conserver relisieu-
sement les dénominations existantes, ou ne les changeat qu'après
avoir discuté et mis en évidence la nécessité de ce changement. Il
ne faut pas oublier que le Naturaliste qui écrit est exactement dans
sa sphère, comme l’Historien dans la sienne; le Naturaliste AUSSI ,
quand il établit un genre, quand il raconte ou discute les diffé-
rentes phases de la création de ce genre, se fait Historien; et alors
il a besoin des mêmes qualités, il doit se montrer Historien fidèle,
calme et impartial, et donner la raison de sa décision et de sa dé-
termination.
Quant à nous, nous le déclarons : notre intention, dans le cours
de notre Publication, est de nous conformer à ces principes.
Ainsi jamais il ne nous arrivera de changer le nom d’un senre
établi, même quand nous reconnaitrions la défectuosité de ce nom:
mais en nous y conformant, nous ne renoncons pas à notre droit.
qui est aussi pour nous un devoir de conscience, de discuter le fort
et le faible, de manière à placer la question, si elle était douteuse,
sous les veux des Ornithologistes. |
De même, dans les caractéristiques soit génériques, soit spécifi-
6 NOTE SUR LE PLAN
ques, dont nous accompagnerons nos descriptions, nous conser-
verons religieusement le texte Latin des Auteurs qui auront établi
avant nous ces caractéristiques.
Ce n’est réellement qu'ainsi traitée, selon nous, que la Science
peut être utile à tous : c’est en mettant les éléments de discussion
ou de critique à la portée de chacun que l'on travaille avec fruit,
non-seulement pour soi, mais pour les autres, auxquels un Natura-
liste doit toujours penser avant tout. Et puis, de même que dans
toutes les Sciences il y a des origines classiques qui servent de
point de départ et de ralliement pour les adeptes; de même, en
Histoire naturelle, et spécialement en Ornithologie, nous voulons
qu'il y ait aussi des origines et des Auteurs classiques dont les œu-
vres puissent être critiquées, mais auxquelles on ne puisse toucher
qu'avec respect, et après discussion préalable soumise au Jugement
des Naturalistes. Nous ne voulons pas, par exemple, qu'on refasse
Buffon, Linnée, Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, sans se croire
obligé d'exprimer les motifs de l'atteinte qu'on se permet de porter
soit à leurs œuvres, soit à leurs descriptions, ou aux dénominations
établies par eux. Toute rivalité Nationale devrait, en un mot, s’ef-
facer sous le niveau de la Science, qui a tout à perdre à se faire
mystérieuse, exceptionnelle et prime-sautière, et tout à gagner
au contraire en se faisant universelle, populaire et logique.
On voit, d’après cet exposé de principes, quenous désirons nous
conformer, selon l’occasion, à toutes les Règles de Nomenclature
que notre Savant Professeur, M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, a
toujours enseignées « comme les plus propres à faire enfin dispa-
» raitre cet arbitraire et cette complication de Synonymie si funestes
» à la Science, et dont on ne devrait Jamais s'écarter en Zoologie. »
Parmi ces règles que cet Honorable Académicien s'occupe d’éta-
ET LE BUT DE CE RECUEIL. ,
bliretde développer, nous lui demanderons la permission d'emprun-
terles suivantes (à la citation qu'il en a faite dans la Descripuon des
Collections de Victor Jacquemont, 1842-1843, p. 22), « dont l'ap-
» plication, ajoute-t-il avec raison, se présente à chaque imstant,
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»
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»
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D
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et que l’on ne saurait trop souvent rappeler. »
« 1° Rejeter les noms absurdes par eux-mémes, ou contradictoires
avec les faits ou les idées qu'ils doivent exprimer; car ils sont pro-
scrits par la logique comme causes probables d'erreurs.
» 2° Rejeter les noms dejà employés dans une autre acception : la
logique les proscrit également comme causes probables de con-
fusion.
» 3° Considérer comme non avenus (toutefois en les citant en
synonymie) les noms tombés en désuétude. En effet, les noms
tombés en désuétude n'ont plus d'existence dans la science, et
leur rétablissement entraïnerait tous les mêmes inconvénients
que la création de mots nouveaux.
» 4 Sauf ces trois exceptions, entre plusieurs noms proposés
pour un groupe (sauf quelques cas relatifs aux groupes des de-
grés supérieurs), préférer le plus anciennement publié. Va Justice
et le respect envers les travaux antérieurs ne commandent pas
seuls cette préférence : la logique la réclame aussi. On doit
choisir le nom qui est le plus ancien, et non celui qui parait le
meilleur, car, sauf des cas fort rares et exceptionnels, la date
d'un nom est un ait incontestable et incontesté: sa valeur peut
être diversement appréciée selon les temps, les lieux et les
doctrines.
» Les quatre règles qui viennent d’être énoncées peuvent être
réduites à une seule.
» LorsQuE PLUSIEURS NOMS, LOGIQUEMENT ADMISSIBLES, SONT USITÉS
Ô NOTE SÜR LE PLAN
» POUR UN MÊME GROUPE, ADOPTER INVARIABLEMENT LE PLUS ANCIEN
» D'ENTRE EUX. »
Telle est la marche que nous nous proposons de suivre dans le
cours de la Publication de cette /conographie Ornithologique , que
nous avons conçue et que nous voulons exécuter sur le plan créé
par Buffon, et si bien repris longtemps après lui par lhonorable
M. Temminck. |
Depuis Buffon, en effet, dont les ouvrages en histoire naturelle
sont appréciés aujourd'hui à toute leur valeur, surtout au point de
vue Philosophique de la Science, aucun Naturaliste n’a élevé à
l'Ornithologie un Monument aussi considérable que sa Collection
de planches enluminées, qui renferme, en 973 planches, la repré-
sentation de 1020 espèces; et cependant cette OEuvre n’est pas en-
core à la hauteur qu'il lui voulait voir atteindre, ni aussi entière
qu'il l'avait projetée : soutenue et conduite avec persévérance tant
qu'il vécut, elle s’est arrêtée en même temps que lui.
Près d'un siècle s'est écoulé, et un seul Naturaliste, dans toute
cette période, a de nos jours tenté de donner suite au projet de
Buflon, en tâchant de le compléter par la représentation des décou-
vertes Ornithologiques les plus récentes. M.Temminck, en collabo-
ration avec le baron Laugier de Chartrouse, a, dansun intervalle de
près de vingt ans, C'est-à-dire de 1820 à 1838, publié ses planches co-
lorices, qui ont conquis la place qu’elles méritaient dans la Science à
laquelle ce Naturaliste distingué a déjà rendu tant et de si grands
services. Encore, dans ce long espace de temps, n'a-t-il réussi à faire
paraitre que 600 planches, représentant, en plus des espèces figurées
par Buffon, 661 espèces; ce qui porte l’ensemble de celles exis-
tant dans ces deux Ouvrages réunis à 1681 espèces environ.
On voit par cet apercu combien est faible ce nombre relative-
ET LE BUT DE CE RECUEIL. 9
ment à celui des espèces admises en Ornithologie, puisqu'on en
compte plus de 10,000, et que les Découvertes incessantes accrois-
sent chaque jour ce chiffre. Aussi serait-ce une Entreprise difficile
à réaliser d’ici à longtemps, que la Publication par Figures de toute
la Série Ornithologique.
Pourtant, si notre intention aujourd’hui n’est point d’aspirer à ce
but, ce qui pourrait nous être imputé à présomption, au moins
avons-nous le désir en ajoutant une Suite aux Planches Enlumi-
nées et aux Planches Coloriées, de remplir autant que nous le per-
mettront nos faibles efforts et les encouragements que nous espé-
rons rencontrer, le vide immense qui est encore à remplir sous
ce rapport.
Les Savants et les Naturalistes sentent de plus en plus, surtout en
France, la nécessité d’un Ouvrage dans lequel, comme dans celui
de Buffon, comme dans celui de MM. Temminck et Laugier, puis-
sent venir se fondre tous les Ouvrages Spéciaux publiés depuis
longtemps et qui se publient encore sur les Oiseaux en France et
à l'Étranger, notamment en Angleterre, à des prix presque toujours
si élevés qu'ils en deviennent difficilement abordables.
Il n’y avait donc qu’une seule manière d’atteindre ce résultat, et
de rendre cette Partie de la Science accessible au plus grand nom-
bre : OPÉRER UNE RÉDUCTION DE PRIX SUR UN PAREIL OUVRAGE. C'est
ce que nous nous empressons d'offrir aux Savants et aux Amateurs,
au moyen de sacrifices que nous sommes à même de faire, et dont
toute la récompense pour nous sera dans notre succès et dans le
bon accueil que recevra cette Iconographie.
Le format que nous avons adopté est exactement le même que
celui choisi par Buffon et par MM. Temminck et Laugier, in-4° et
in-folio; en sorte que les possesseurs de ces deux ouvrages pourront
[0 NOTE SUR LE PLAN
faire relier le nôtre à leur suite, ou en intercaler les Planches,
selon leur Ordre Méthodique, de l’un dans l'autre.
Les Figures, toujours d’après nature, seront dessinées sous nos
veux, par M. Alphonse Prévôt, peintre attaché au Muséum d'Histoire
naturelle, déjà connu depuis longtemps par les Illustrations en ce
cenre dont il à enrichi la plupart des orands Ouvrages publiés
depuis plus de vingt ans, sous les auspices du Gouvernement.
La Synonymie de chaque espèce représentée sera donnée aussi
complète et aussi exacte que possible. Nous ÿ conserverons pres-
que toujours de préférence Les Noms les plus anciens. Les Diagnoses
caractéristiques de Genres et d'Espèces seront en Latin, la Langue
universelle Scientifique, ce qui rendra notre Ouvrage plus intéres-
sant pour les Souscripteurs étrangers à la France : de plus, chaque
Planche portera le Nom Latin en même temps que le Nom Français
de l'individu figuré.
Le Texte, du même format que les Planches, sera sans pagina-
tion, afin de pouvoir toujours accompagner la Figure à laquelle il
se rapportera dans quelque ordre et de quelque manière qu'on la
classe.
Nous ne nous dissimulons pas le peu de garantie qu'offrira pour
le Texte notre Nom pour ainsi dire inconnu, quoique nos études en
Ornithologie se soient poursuivies sans relâche depuis une vingtaine
d'années. Mais au moins trouvera-t-on dans l'exactitude minutieuse
de nos Planches un gage de notre aptitude et des soins que nous
comptons apporter à l’accomplissement d’une tâche que notre dé-
vouement à la Science nous détermine à entreprendre; et nous
espérons que Île degré de perfection atteint par nous fera pardon-
ner le peu de mérite ou d’autorité de nos Notes, qui ne seront tou-
jours que le plus faible accessoire d’un tel Ouvrage.
ET LE BUT DE CE RECUEIL. IT
Quant aux Richesses dont nous pouvons disposer pour ce Recueil,
nous avons l'assurance de l'appui bienveillant et toujours prêt aux
encouragements Scientifiques de M. le Professeur Isidore GEOFFROY
SAINT-Hiratre, Membre de l'Académie des Sciences, qui nous à
permis de nous placer sous son puissant Patronage, et nous a promis
de mettre à notre disposition les trésors Ornithologiques du Muséum
d'Histoire naturelle.
Les Cabinets Particuliers (indépendamment des Cabinets Publics
Étrangers) seront mis aussi par nous à contribution : et nous comp-
tons spécialement sur celui, si célèbre, de M. le Prince d'Essling ,
sur ceux de MM. le Baron de la Fresnaye, Lesson, J. de Lamotte et
Baillon. C'est assez dire que nous serons à même de satisfaire les
désirs de nos Souscripteurs les plus exigeants.
Ce Recueil pourra être indiqué, dans les citations qu’on en vou-
drait faire, sous le titre d’ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE, où mieux
encore, sous celui de Planches Peintes, qui indique avec plus de
justesse la relation intime qui existe entre notre Recueil et les
Planches EÉnluminées et Coloriées, sans qu'il soit possible de con-
fondre les unes avec les autres.
Disons, en terminant, que nous recevrons avec reconnaissance
communication des Oiseaux nouveaux ou inédits qui nous seraient
adressés pour être figurés dans notre Ouvrage; nous engageant à
les retourner avec le plus grand soin.
JUILLET 1045.
GENRE AIGLE.
GENUS A @) UILÆ (Kcew, Historiæ Avium Prodromus, 1750).
GENER. CHAR. Rostrum. — Basi cerà pilosà insitructum ac rectum, versus
apicem tantm aduncum.
Caput. — Pennis arctè tectum, aliquotiès cristatum.
Nares. — Obliquæ, ellipticæ.
Alæ. — Longissimæ, caudam coæquantes; 3?, 44, 5%, remi-
gum longiores.
T'arsi. — Breves, usque ad digitos lanati.
Jusqu'à ces derniers temps la dénomination d'Aigle, Ægquila, a
servi à désigner plusieurs Espèces d'Oiseaux de proie, reconnues
appartenir évidemment à des Genres tout différents, tels que les
Genres Halætus, Circaëtus, etc. Sans doute, la Famille des Accipi-
tres étant des plus naturelles, et les nuances qui en distinguent les
divers Genres des plus fugaces et des moins faciles à saisir, on a pu
hésiter à fractionner les deux grandes Divisions que Linnée, avec
un instinct si sûr, en avait faites sous les Titres de Z’wltur et de
Falco.
Un moment on a cru que le mérite de la création du Genre
Iconographie Ornithologique. — 4" Lrv. 1
a tu,
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GENRE AIGLE.
Æquila, ajouté aux deux Genres Linnéens, appartenait à Brisson (x),
et c’est l’errement que jusqu'à ce jour avait suivi la Science Ornitho-
logique. Depuis peu cependant on a reconnu, et avec raison, que
le Genre avait élé créé avant Brisson, par Mœhring, et cest À
M. G. R. Gray (2) qu'est due cette restitution. +.
Pourtant, comme, avant tout, nous tenons à ce qu'en Histoire
Naturelle, où le Public admis à contrôler la Science est si rare,
justice soit rendue à chacun de ceux qui ont contribué à la faire
ce qu’elle est, nous n’hésiterons pas à signaler l'erreur positive qu'il
y aurait à s'en tenir à cette indication de l'honorable Ornithologiste
Anglais, qui a été suivie par M. L. Agassiz, dans son Nomenclator
Zoologicus. Oui, sans doute, Mœhring (3), qui à peine a laissé trace
de son passage en Ornithologie, avait établi le genre ÆAquila avant
Brisson, c'est-à-dire en 1752; mais un autre Naturaliste, de plus de
portée et de valeur que Mœhring, qui l’a souvent cité, l'avait in-
stitué avant lui; et ce Naturaliste est Klein.
Dans son Aistoriæ Avium Prodromus, publié en 1750, mais qu'il
écrivait, ainsi quil le dit lui-même en 1745, date de sa Préface, il
a divisé ce qu'il a appelé l'Ordre des Oiseaux en Familles, en Genres
et en 7ribus; et pour avoir une idée du sens qu'il attachait au mot
Genre, il suffit de savoir que huit de ses Genres composent pour
lui l'Ordre entier des Oiseaux. Or, lorsque après la Division, encore
de si fraiche date, des Accipitres de Linnée en Vautours et en Fau-
cons, Klein vient les subdiviser en trois Tribus, qu'ilnomme Zquila,
f'ultur et Falco, il est bien évident qu'il n’y a chez lui que le nom
des degrés de son échelle de Classification de changé, et que son
(1) Ornithologie. 1760.
(2) Last of the Genera of Birds. 1841.
(3) Ævium Genera. 1752.
"*
. 4 2
r
M > GENRE AIGLE.
terme de tribu a une valeur équipollente à ce que les Naturalistes
de nos jours sont convenus d’appeler genre. Et cela devient incon-
-testable quand on remarque qu’en tête de chacune de ces Tribus
il pose une Diagnose des mœurs et des caractères physiologiques
distincts des Espèces composant la Tribu.
#
Cest ainsi qu'en tête de sa première Tribu des Accipitres, qui est
celle des Aigles, Tribus Aquila, après avoir défini brièvement leurs
_ mœurs et leurs habitudes, il exprime en ces termes le Caractère
Générique principal qu'il leur reconnait: 7ribus Aquila, inter Aves
tetradactylos, digitis solutis meretur locum supereminentem. Puis à la
fin de cette courte caractéristique, il ajoute : Plura de Aquilis spe-
CLeS SUN. |
Or, ces espèces d’Aigles sont beaucoup moins mélangées et con-
fondues chez Klein que chez Mœhring et chez Brisson. Pour s’en
convaincre, on n'a qu à voir quels sont les Oiseaux de proie, qu’en
dehors des Aigles et des Vautours, il relègue dans sa troisième Tribu,
Tribus Falco; tous les autres Oiseaux de proie, sive, dit-il, Aucus-
que Accipitres, sie Milo, swe Buteones, aut in specie Falcones fuerint
appellatr.
Il nous parait donc nettement établi que Klein doit être regardé
comme le premier Ornitholosiste qui aux deux Sections primor-
diales de Linnée en ait ajouté une troisième en créant le Genre
Aquila, adopté depuis par presque tous les Naturalistes, moins La-
tham, Jusqu'à Geoffroy Saint-Hilaire et Cuvier.
Car 11 y a loin de la composition si naturelle, si sage et si mesu-
rée, du genre Æquila constitué par Klein, à la composition informe
du même genre réalisée par Mœbhring; c'est à croire, si les dates
n'étaient là pour démontrer le contraire, que celui-ci a écrit et tra-
vaillé bien antérieurement à celui-là. Ainsi là où Klein réunissait
CUS Le DER
‘is
Pony on
GENRE AIGLE.
à peine quelques Pygargues à ses Aigles, avec lesquels, comme Bris-
son, il les confondait, Mœbhring, lui, comprenait pêle-mêle, sous
cette dénomination générique, plusieurs Genres hétérogènes qui
pour lui n'étaient en quelque sorte que des Espèces : Falconis quæ-
dam species, ditil, Æquilæ, Acapitres, Milvi Auctorum !
Quoi qu'il en soit, et pour suivre l'Historique du Genre qui nous
occupe, Brisson conserva ce même Genre Aïgle, qu'il nommait Ge-
nus aquilinum; ainsi créé et remanié avant lui, et à l'instar de Klein,
mais aussi avec plus de discernement que Moœhring, il y comprit
à titre d'Espèces plusieurs autres Genres tout à fait distincts des
vrais Aigles. |
Tous les Ornithologistes, jusques et y compris l’illustre Auteur du
Manuel des Oiseaux d'Europe et des Planches coloriées, M. Tem-
minck, ont fait de même.
Nous nous trompons : Cuvier (1), qui lui aussi à maintenu le
Genre Aigle, en lui donnant une consécration toute nouvelle et
unanimement respectée, est le premier de tous les Ornithologistes
modernes, et cela dès 1798, qui lait restreint, en le constituant ce
qu'il est réellement et ce qu'il restera toujours, aux Espèces d’AZigles
proprement dits, en leur attribuant pour caractères : « un bec très-
fort, droit à sa base et courbé seulement vers sa pointe. » Caractère
commun à ce qu'il appelle la Tribu des Aigles, comprenant les
genres Halætus, Pandion, Circaëtus, Harpya, Astur, Dedalion, etc.,
et « des tarses, courts et gros, emplumés jusqu'a la racine des dorsts.»
Caractère presque exclusivement unique et spécial aux seuls Aigles
proprement dits, en un mot au Genre Æquila.
Il était impossible en effet, quelque faibles et à peine saisissables
(1) Règne animal, an vi.
‘+ te
s
GENRE AIGLE.
que fussent les nuances, qui, sur certaines limites, séparent les dif-
férents Genres composant l'Ordre des Aquilinés, les uns des autres,
de ne pas constituer, des Aigles proprement dits, un Genre essen-
tiellement distinct et ayant encore ses caractères particuliers. Cette
doctrine, Cuvier n’a jamais cessé de lui être fidèle; le célèbre
Geoffroy Saint-Hilaire l'a toujours professée; c’est la même encore
qu'enseigne depuis longtemps le digne Continuateur de son Nom,
de sa Science élevée et de ses OEuvres, dans ses Cours publics, au
Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, et à la Sorbonne. Il faut sa-
voir gré à M. G. R. Gray de s’y être sagement conformé dans son
List of the genera of Birds, et dans son bel et bon Ouvrage de Ge-
nera of Birds, en voie de Publication, malgré l'exemple de l’ho-
norable M. Temminck.
Sous ce rapport, il serait donc vrai de dire que si Klein a créé
la dénomination sénérique d'Æquila, c'est à G. Cuvier qu'appar-
üent l'honneur d’en avoir fait une saine application.
Ce Genre se compose aujourd'hui des espèces suivantes :
1 À. Chrysaëtos (Lanx.), Pallas, pl. enl. 410.
2 A. Hela. Sav., pl. col. 151, 152.
3? A. Bifascrata. Gray. IE. Ind. Zool., pl. 17.
4 A. Nœua (Guer.), Mey. Hist. de l'Égypte. Ois., pl. r et
2, FIS.x,
5 À. Fulvescens. Gray, IL. Zool., pl. 29.
6 4. Nœvioides (Cuv.), pl. col. 455.
7 A. Albicans (RupPr.), Faun. Abyss., px,
8 A. Senepallus (Cuv.), Règne animal, t. r, P- 327.
9 Æ. Bonellx (Teun.), Pr. Bonaparte, pl. col. 288.
10 4. Morphnoides. Gould. Birds of austr.
11 À. Pennata (Gmer.), Cuv., pl. col. 33.
Iconographie Ornithologique. — Are Liv, 2
#,
MA
PE NA
Éhn
.: A 4 À
wt st :
PACA
pr
4 | GENRE AIGLE.
12 A. Bellicola (Daun.), Vieill., Le Vaill., Ois. d’Afr., pl r.
13 4. Coronata (Lanx.), Edward’s Birds, pl: 224.
14 À. Vulturina (Daun.), Le Vaill., Ois. d'Afr., pl. 6.
15 A4. Malayensis (Reunw.), pl. Cl. 117.
16 À. Audax (Larn.), G. R. Gray, pl. col. 32.
17 À. Isidori. O. des Murs, Rev. Zool., 1845.
AOÛT 1949.
a u
+
à
AIGLE D'ISIDORE.
FALCO ISIDORI (O. pes Murs, Revue Zool., mai 1845, page 175).
+AQUILA ISTDORI (O. nes Murs).
SPEC. CHAR. — Cristà nuchali pennis elongatis deflexä; corpore toto, suprà,
nigro coruscante; infrà, rufo brunescente, strigis nigris longitudi-
naliter lanceolato; caudà, parte superiore inferioreque nigrà,
intermedià bruneo alboque sordidè marmoratä; rostro ungui-
busque corneis, nigro-cærulescentibus; pedibus flavis; tarsis
usque ad basim pennatis.
PLANCHE PREMIÈRE.
Cet Aigle (que nous ne sachions pas encore décrit), l’un des mieux
caractérisés et des plus beaux du Genre, est particulièrement re-
marquable, nous ne dirons pas par une huppe, mais par un pro-
longement inaccoutumé des plumes garnissant l’occiput ; elles sont
inclinées en arrière, comme chez le F. occipitalis (Daudin), Batte-
leur de Levaillant, le F. ornatus (Daudin), le 7°. cristatellus (Temm.)
et le Æstur Kieneru (Gerv.), et se relèvent légèrement, vers leur
extrémité, en un faisceau qui ajoute à l'air de noblesse de cet
Iconographie Ornithologique. — 4" Liv. 3
mn L 1 L2
Le Bon à
2.4
AIGLE D ISIDORE.
Oiseau : la plus longue de ces plumes a Jusqu'à 10 centimètres de
développement. Seulement, à lexception de ces quatre Oiseaux,
rangés tous dans les Zigles- Autours, celui-ci constitue véritablement
un Aigle proprement dit, et est le premier de ce Genre ou de cette
Famille qui présente cet ornement particulier ; car l’on ne saurait
considérer comme tel, les quelques plumes hérissées de l_4.
morphnoïdes (Gould. ). |
Voici le résumé de ses caractères :
Occiput orné d'un appendice de plumes allongées et faiblement
relevées; ailes venant à la moitié de la longueur de la queue; ré-
miges au nombre de douze : la première la plus courte, la cin-
quième la plus longue; tarse emplumé jusqu'à la base, et recouvert
en grande partie par les plumes allongées du tibia ; chaque doigt
muni de trois squamelles onguéales servant au jeu et à la ré-
tractilité des serres; le surplus des doigts et de la patte granulé ;
ongles longs très-arqués, fortement acérés, tranchants à leur côté
interne, pleins et renflés en dessous; tout l'espace compris entre
le bec et l'œil couvert de poils; narines ovalaires . obliques, per-
cées dans la cire; bec brusquement recourbé; mandibule su pé-
rieure présentant dans le milieu de sa longueur, sur le tranchant de
ses deux bords, une ondulation convexe assez accentuée: queue
carrée composée de douze pennes. |
DIMENSIONS :
Longueur totale du bout du bec à l’extrémité de la queue, VA, es
—— du bec à partir de la cire jusqu’à sa pointe, | 40
— de la tête depuis le bec jusqu’à la nuque , 100
— de la plus longue plume occipitale, _ 100
— du pli de l’aile à son extrémité, 400
AIGLE D'ISIDORE.
Longueur de la queue, | 309
— du tibia, 110
— du tarse, | 100
— du doigt du milieu jusqu’à l’origine de la serre, 65
— de celle-ci en ligne droite, 25
—— Re eh ligne courbe, : 40
— de la serre du doigt interne en ligne droite, 33
— —— en ligne courbe, 49
— de la serre du doigt externe en ligne droite, 17
— — en ligne courbe, 30
—- de la serre du pouce en ligne droite , 37.
_— — en ligne courbe, 58
Diamètre des serres de 6 à 8 millimètres.
Descripüon.— Tête, cou , gorge, dos, ailes, partie extérieure des
cuisses et des tarses, et tout le dessus du corps en général, d’un beau
noir foncé à légers reflets bleuâtres, commun au premier et au der-
nier Uers de la longueur de la queue, dont le tiers intermédiaire est
marbré de brun clair et de blanc sale entremélés ; poitrine, abdo-
men, flancs, partie intérieure des cuisses et des tarses, et tout le
dessous du corps brun de Sienne, flammé longitudinalement et
d'une manière fort régulière d’un noir bien tranché sur chaque
plume; pennes alaires et caudales terminées extérieurement d’une
bande marginale noire, teintées en dessous de blanc marbré de
gris, à l'exception des 3°, 4° et 5° rémiges, dont les barbes exté-
rieures sont dans le tiers intermédiaire de leur longueur d’un noir
orisatre ; cire, bec et ongles couleur de corne, noirs bleuatres :
pieds jaunes.
Ce plumage est celui du mâle adulte; nous ne connaissons point
encore celui du jeune et de la femelle, l'individu qui à servi à
notre description étant unique.
AA — se
AIGLE D ISIDORE.
Cet Oiseau, que nous avons dédié à M. le Professeur Isidore
Geoffroy Saint-Hilaire, comme hommage de notre respect, vient
de Santa-Fé de Bogota, qui, depuis quelque temps, procure à la
Science des espèces Ornithologiques si rares et si belles, et fait
partie de la riche Collection du Muséum de Paris.
MAI 1045.
GENRE NÉOMORPHÉE.
GENUS NEOMORPH A. (Gouzp. Procedings. Z. S. 1836.)
GENER. CHAR. Rostrum. — Longitudine caput excellens ad latera compressum,
| arcuatum, corneum, solidum, acutum ad apicem denticulo;
nares apertæ, in sulco basali; carinâ mandibulæ superioris in
pontem tendente; lingua dura, gracilis, ad apicem setosa;
anguli oris carunculis carneis pendentibus conferti. (Gourn.
Proced. Z. S. 1836.)
Ale. — Surobtusæ, sextâ remigum longiore.
Tarsi. — Elongati, robusti; digiti validè squammati; medio
longiori, postremo robustiori cum ungue incurvatissimo.
Cauda. — Corpus longitudine æquans.
Ce Genre a été établi par M. Gould, en 1836 (Procedings), sur
la dépouille incomplète de deux individus donnés à un Capitaine
de vaisseau Anglais par un Chef de la Nouvelle-Zélande; aussi, à
cette époque, ce Savant Anglais ne put-il donner que la Diagnose
caractéristique tirée du bec et de la queue, les ailes et les pattes
manquant aux Oiseaux qu'il avait sous les yeux. C’est cette Diagnose
que nous avons reproduite textuellement d’après lui, en ÿ ajou-
tant les caractères aujourd’hui complets, d’après de beaux indi-
Iconographie Ornithologique. — 4° Lrv. "
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GENRE NÉOMORPHÉE.
vidus que possède le Muséum de Paris, des ailes et des pattes.
Depuis, M. Gould la figuré dans son magnifique Recueil des
Oiseaux de l’Australasie ; nous avons pensé, malgré cette Publica-
tion, qu'il méritait une description particulière par la singularité,
unique jusqu'ici dans toute la Série Ornithologique, qui différencie
le male de la femelle.
Jusqu'à présent, cette différence de sexe n'a jamais reposé que
dans la coloration du plumage, dans la forme ou la composition
des plumes, dans l'absence ou la présence d’un ornement plumaire
ou caronculaire, comme, entre autres espèces, chez l’'Échenilleur à
barbillons, Ceblephyris lobatus (Temm.), pl. col. 279-280, dont les
caroncules manquent presque entièrement chez la femelle. Lei, rien
d’analogue; chez le male comme chez la femelle, le plumage est
exactement le même; une plaque caronculaire, de forme ovale,
existe également à la commissure du bec, qui l'entame en partie, et
retombe en barbillons à la naissance et au-dessous de sa mandi-
bule inférieure. |
Mais un organe des plus importants dans l’Ostéologie, celui du
bec, d'un prolongement excessif, puisqu'il atteint 80 millimètres
de longueur en ligne droite, et 93 en ligne courbe chez la femelle,
est réduit à 5o millimètres chez le male, ainsi que le représente
notre Planche fig. 1 et 2.
Aussi cetie anomalie de forme est-elle si frappante, que le fon-
dateur du Genre, M. Gould, ne put s'empêcher au premier abord
de considérer chacun de ces becs, malgré l'identité parfaite du
plumage, comme appartenant à une espèce distincte; et partant de
cette idée, du bec le plus long il fit son N. acutirostris, du plus
court son À. crassirostris. Double spécification qui, après un exa-
men plus approfondi, a été réunie en une seule, d'accord entre
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GENRE NÉOMORPHÉE.
M: Gould et M. G. R. Gray, sous le nom que porte notre Planche
N. Gouldu que lui a donné ce dernier dans sa Last of the genera of
Birds, 1941. -
Est-ce avec raison que cette simplification à ‘eu lieu? nous ne
saurions pertinemment le dire. | ph... :
Toujours est-1l que Si ces “deux conformations : mandi
différentes apparuennent à la même espèce, au moins subi il alors
qu'il y ait, soit dans sa manière de vivre, soit dans celle d’ élever +
ses couvées, une particularité des plus curieuses à connaitre, et
que la disette et l'insuffisance des documents obtenus par is
Docteur Dieffenbach, et adressés par lui à F infatigable Ornitholo-
giste Anglais, nous laisse malheureusement i ignorer. Ainsi on en
serait forcément réduit à supposer, dans ce cas que la forme du bee
du mâle n'aurait pas été départie à la femelle, chargée presque
exclusivement d'élever et de nourrir leurs petits, parce que cette
forme, soit à cause de la conformation buccale de ces derniers
soit à cause de la nature toute spéciale de leur nourriture, se se-
rait trouvée impropre à cet office. Et cependant, comment admet-
tre sans réserve une hypothèse aussi exclusive de ce qui se voit et
a lieu d'habitude chez les oiseaux? Cette courbure et ce prolonge-
ment du bec de la femelle du Neomorpha n’existent-ils pas au
même degré dans les deux sexes, chez les genres Upupa, Prome-
rops, Épunachus, Upucerthia, etc? Nous le répétons done, jusqu à
une plus parfaite connaissance des mœurs du Neomorpha, tout est
et sera toujours pour nous un sujet de doute.
Du peu qui précède on entrevoit déjà que le Caractère vraiment
Générique du Neomorpha, et qui lui soit propre, réside moins dans
la forme du bec que dans la différence de configuration de cet
organe chez Le male et chez la femelle.
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GENRE NEOMORPHÉE.
Le bec chez la femelle ou le V. acutirostris est en effet en forme
de faux, comme chez la Falculia palliata (Xsid. Geof. St-Hil.), mais
sur un type beaucoup plus développé et finissant en pointe ; moins
comprimé que dans ce dernier Genre, puisqu'à sa base le bec a en
épaisseur les deux tiers de sa hauteur; l’arête de la mandibule su-
périeure, qui offre dans le tiers de sa longueur une surface plane
de.2 millim. 1/2 de large, entre profondément à la manière de
celle des Caciques vers la base frontale; cette même mandibule re-
couvre et reçoit exactement par ses deux branches et sur tout son
prolongement la mandibule inférieure. La substance de cet organe,
de couleur cornée à sa base et blanchatre dans le reste de son éten-
due, est parfaitement lisse, unie et sans le moindre sillon.
Chez le mâle, au contraire, le bec se trouve de la proportion ordi-
naire qui se voit dans les autres Oiseaux, principalement les Corvi-
dés, et mieux encore les Sturnidés : ainsi, au lieu d’être en forme
de faux, il est seulement conique, d’une longueur égale à peu près
à celle de la tête, d’une épaisseur égale à peu près à sa hauteur à
la base, puisque celle-ci n'a guère que 2 millimètres de plus. On
pourrait donc le considérer comme presque quadrangulaire ,
n'était une inclinaison assez marquée, continue, pour la mandibule
supérieure , à partir de son origine jusqu’à sa pointe mousse, ob-
tuse et quelque peu déprimée, mais ne commencant pour la man-
dibule inférieure qu à partir du tiers de sa longueur. On comprend
5
très-bien, d'après cette description, que M. Gould ait cru d’abord
devoir faire une espèce de cet oiseau, sousle nom de N. crossirostris.…
En un mot, le bec en faucille de la femelle représente le type
du bec du Genre Upucerthia, parmi les Upupidés; le bec conique
du male représente exactement, par son type, celui du Genre Crea-
dion parmi les Sturnidés.
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GENRE NÉOMORPHÉE.
Les deux sexes portent à la commissure du bec deux caroncules
jaunatres, qui paraissent même destinées, en les observant bien, à
faciliter l'ouverture de la bouche, en y favorisant un développe-
ment extraordinaire; car ces caroncules ovalaires, de 20 millim.
en longueur SUT II en hauteur, sont entamées par la commissure
des deux mandibules dont elles recouvrent l'articulation.
Nous attribuons à ce dernier caractère une valeur générique bien
moindre qu'à celui tiré dela différence de configuration du becchez
les deux sexes, quoiqu'il ne soit pas sans importance, car il est bien
remarquable que cet appendice earonculaire se trouve presque
exactement le même, et (à la différence des Oiseaux des autres
Continents) commun au male et à la femelle chez les trois prinei-
pales espèces d'Oiseaux connues de la Nouvelle-Zélande : leGlaucope
cendré, Callæas cinerea (Forster); le Troupiale roux noir, Sturnus
carunculatus (Lath.), et le Neomorpha Gouldu. |
Quant aux autres caractères génériques, ils sont tellement iden-
tiques avec ceux du Glaucope que nous n’hésitons pas à employer
pour leur description les termes presque textuels qui ont servi à
MM. Quoy et Gaimard pour décrire ce dernier Genre dans la
Partie Ornithologique de l’Expédition de l’Astrolabe.
Ainsi, comme le Glaucope, à part la tête, qui a suivi les condi-
tions de développement du bec en s’amincissant dans le même
sens, et qui représente assez exactement celle du Sfurnus où Crea-
dion carunculatus, le Neomorpha a les formes ramassées: son bec
dessine un angle assez prolongé dans les plumes du front; ses na-
rines subovalaires sont aussi engagées dans ces mêmes plumes; les
ailes également surobtuses, les rémiges en étant successivement
croissantes jusqu à la sixième, qui est la plus longue, dépassent de
lort peu la base de la queue. Toui le plumage est d'une couleur
C
+
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AU
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GENRE NÉOMORPHÉE
uniforme et obscure, comme chez le Glaucope; les plumes des lo-
rums et celles qui recouvrent les narines sont aussi serrées, comme
en velours et d’un noir mat: enfin les pieds comme chez celui-ci. et
5 P ;
même chez le Sturnus carunculatus, en sont noirs, longs et ro-
bustes; les écailles de la partie antérieure du tarse sont lisses et
ne paraissent point séparées; celles des doigts sont trés-marquées
sur les articulations surtout ; le doigt du milieu dépasse de beau-
coup les deux autres, qui sont presque égaux; le postérieur est
le plus robuste, et son ongle le plus fort de tous et le plus re-
courbé : tous les ongles sont noirs et légèrement cannelés en
dessous; le doigt externe est soudé jusqu'à sa première arti-
culation avec le médian, particularité commune encore au
S. carunculatus.
Maintenant la place que le Neomorpha doit occuper dans la Sé-
rie Ornithologique est-elle irrévocablement fixée, ainsi que la fait
M. G. R. Gray, dans les Upupides entre les Genres Falculia et Se-
leucides? Nous ne le croyons point. Nous pensons que l’on n’a pas
encore assez réfléchi sur la proportion et la valeur relative des
caractères que présente ce Genre; on s’est laissé trop éblouir par
sa singularité rostrale, et l’on a par trop négligé surtout de le con-
férer avec ses deux congénères Tasmaniens, Callæas cinerea et Stur-
nus carunculatus. 1 nous semble qu'en mettant un peu de côté
leur différence sexuelle de conformation dans le système mandi-
bulaire, ces trois Genres devraient faire partie d’un même sroupe
ressortissant de la Famille des Corvidés, groupe que caractérisent
suffisamment et la presque similitude d'organisation dans son en-
semble et dans la presque totalité de ses détails, et la presque si-
militude des mœurs : car de même que le Callæas, avec lequel il
a le plus de communauté de rapports, le Neomorpha vit de baies
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aides des Upupidés, a agi dans la conviction quil s'était faite € que
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Let d' insectes ; comme lui, il parait organisé. pour marcher autant
tout au moins que pour percher. D HN nn |
Or,1 nous croyons que M. G. À. Gray, lorsqu' il a fixé la. plie de
le bec le. plus long et ke plus en forme de faux, appartenait au
mâle. Car il est d'usage en Zoologie que les Caractères Génériques
soient en général, en Ornithologie surtout, fournis par les mâles.
Mais actuellement que les renseignements du Docteur Dieffenbach R
paraissent avoir éclairci l'ambiguité qui existait quant au sexe
chez le Neomorpha, mous ne serions pas étonné que cet estimable
Ornithologiste ne revint sur cette Classification qui doit nécessaire-
ment être remaniée. en admettant même dans toute sa valeur un
caractère comme celui-ci üiré d'une forme de bec anormale, puis-
quelle n'est point commune aux deux sexes. Ce ne serait plus en
effetaujourd'hui le NV. acutirostris qui commanderait sa place auprès + - LR
; ee. . ss M.
duGenre Falcula; c'est le N. crassirostris qui réclamerait la sienne | 2
ou auprès du Sturnus carunculatus , où auprès du Callæas cinerea.
Et quoi qu'on fasse, il nous semble dès à présent difficile d’hésiter ES 2
le placer dans toute autre Classe soit des Corvidés, soit des Sturni-
dés, de préférence aux Upupidés, dont il n’a presque aucun des ca-
ractères. Îl serait vivement à désirer qu'avant l'extinction de ce |
singulier Genre d'Oiseau, extinction dont, au dire du Docteur Dief
fenbach, la Science se trouverait menacée, on püt se procurer une -
série complète d'observations sur le Neomorpha ; surtout sur la con- ru
stitution et la croissance des jeunes. Ainsi les jeunes femelles éclo- ï .
sent-elles munies du bec en forme de faucille qui se voit chez l'a- + : | 4
dulte ? ou ce bec ne prend-il ainsi cette forme qu’à l’âge de la - SE | .
reproduction? Ce sont deux questions dont il serait intéressant de ÉSTSS Lie
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connaitre la solution, et que nous recommandons aux Voyageurs, et
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principalement à notre ami Jules Verreaux, qui s'occupe si assi-
dûment de collecter pour le Muséum d'Histoire Naturelle les ri
chesses de l'Australie.
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NÉOMORPHÉ DE GOULD.
NEOMORPHA ACUTIROSTRIS.
NEOMORPHA CRASSIROSTRIS.
NEOMORPHA4 GOULDITI. (G. R. Gray, List of the Genera of Birds. 1841.)
(Gouzp. Procedings. Z. S. 1836.)
SPEC. CHAR. — Rostro in fœminä (/V. acutrostns) gracih, elongato, arcuato;
in mare (/V. crassirostris) subarcuato, valido, acuto; corneo colore,
in plumbeum ad basim transeunte; carunculis latè aurantiacis; . ‘
corpore toto nigro; caudà largè ad apicem albâ; tarsis, pedibus et
ungulis nigro splendentibus.
PLANCHE II.
Nous avons dit, dans la Caractéristique générique qui précède,
que la différence de conformation du bec chez les deux sexes avait
fait faire de chacun d’eux une espèce distincte par le créateur du
Genre, M. Gould, et que c’est à M. G. R. Gray que l’on doit leur
réunion en une seule espèce, réunion adoptée par son Savant Com-
patriote et Collègue sur des renseignements qui paraissent assez
précis.
Iconographie Ornithologique. — 47° Lrv. 5
CÉR in 18
NÉOMORPHÉ DE GOULD.
Voici en effet ce que, depuis la publication de List of the Genera
of Birds, a écrit, de Port-Jackson, le Docteur Dieffenbach. d’après
ce que nous apprend M. Gould, que nous citons :
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« Ce Docteur confirme l'opinion de M. Gray, que mes N. acuti-
rostris et crasstrostris sont la même espèce, et ajoute en outre
que ces Oiseaux, que les Naturels appellent Ella, sont confinés
aux montagnes du voisinage du port Nicholson, d’où les plumes
de la queue, qui sont très-recherchées parmi les Naturels, sont
envoyées comme présent dans toutes les parties de l'ile.
» Les Naturels, dit le Docteur, regardent l’Oiseau qui a le bec
droit et fort comme le male, et l’autre comme la femelle. Dans
trois individus que j'ai tués, c'était le cas, et les deux Oiseaux
sont toujours ensemble. On ne les peut obtenir qu'avec l’aide
d'un Naturel qui les appelle avec un eri aigu et prolongé, res-
semblant assez au nom indigène de l'espèce. Après un long
voyage à leur recherche dans des forêts montueuses, Jai eu à la
fin le plaisir d'en voir quatre descendre sur les branches basses des
arbres près desquels se tenait le Naturel qui m'accompagnait. [ls
vinrent, rapides comme l'éclair, descendant de branche en bran-
che, étendant leur queue et relevant leurs ailes. Dans mon dé-
sir de les voir, je fis feu; mais ils viennent généralement si près,
que les Naturels les tuent avec des bâtons.
» Leur nourriture consiste en graines et insectes : les Naturels
nont pu me donner aucune information sur leur manière de
nicher. L'espèce parait devenir rare et sera probablement bientot
exterminée. »
DIMENSIONS :
Mâle. Femelle.
Longueur totale, 415 vilim 49% uillin.
NÉOMORPHÉ DE GOULD.
Méle. Femelle.
Longueur du bec en ligne droite, D OÙ
— — en ligne courbe, 09 03
— de l’aile, 190 »
— du tarse, 7 »
— du pouce jusqu’à la naissance de l’ongle, 20 »
— de l’ongle du pouce en ligne droite, 23 »
—— — en suivant la courbure, 30 »
— de la queue, 170 »
Descripuon.— Plumage entièrement noir foncé, uniforme, lustré
de bleu verdätre, à l'exception de l'extrémité des pennes de la
queue, présentant une large bande d’un blanc pur; bec et ongles
de couleur de corne à leur base et blanchatres dans le reste ; tarses
et doigts d’un noir luisant, caroncules d’une riche couleur orange.
Les individus qui ont servi à notre Figure et à notre Description
ont été rapportés en 1843 de la Nouvelle-Zélande, par M. le Capi-
taine Lavaud, Commandant de l'Allier. Ils font partie du Muséum
de Paris.
Nous avons fait figurer isolément et de grandeur naturelle le bec
du mâle et celui de la femelle; fig. 1 et 2.
MAI 1949.
GENRE POEPHILE.
GENUS POËÉPHILA (Gouzp. Procedings. Zool. Soc. 1842, p. 18).
GEN. CHAR. Rostrum. — Sd basim tumidum, et igitur ferè tàm latum et pro-
| fundum quam longum.
Alæ. — Mediccres, remige prima parvula, 2, 3°, 4 et 5° inter
se ferèé æqualibus; digitis gracihibus, medio externis longiore,
illis inter se æqualibus ; digito postico medio valde breviore.
Cauda. — Cuneiformis, rectricibus duabus intermedüs productis.
(Gourp.)
Ce Genre, un de ceux si nombreux établis par les Ornithologistes
Anglais dans la famille des Fringilles, a été créé par M. Gould, en
1842, pour de jolies petites espèces de Gros-becs de l'Australie, à
bec un peu renflé vers sa base, et à queue en général cunéiforme.
Il a pris pour type l'espèce nommée par lui, en 1839, 4madina
acuhicauda, dont il a fait alors la première Espèce du Genre, sous
le nom de P. acuticauda.
Ce Genre a les plus grands rapports avec les Genres Estrelda,
Iconographie Ornithologique. ns AT EVE, 5 bis
GENRE POEPHILE.
Amadina et Erythura (Swainson), dont il englobe forcément plu-
sieurs espèces.
Nous avouons que nous concevons peu la nécessité de ces sub-
divisions multipliées, fondées uniquement sur une légère diffé-
rence de longueur du bec ou de la queue, plus spécifique bien
souvent que générique, chez les Fringilles surtout. L'avenir dira
jusqu’à quel point la multiplication de ces Genres aura été utile à
la Science ; car il suffit d’en rapprocher les caractères les uns des
autres pour se convaincre de leurs rapports communs, ainsi que
de la difficulté qu'ont éprouvée leurs Auteurs à en différencier les
termes à l’aide de quelques nuances plus ou moins heureuses de
langage.
AOÛT 104.
POËEPHILE ADMIRABLE.
POËPHILA MIRABILIS
(Homsron et JacquinoT, Voyage au Pôle Sud et dans l'Océanie, PL. , FIG. .)
SPEC. GEN. — Genis et fronte purpureis, gulà nigrâ, vittà pallidè cæruleä
circumdatis; dorso et alis lætè viridibus; pectore pallidè violaceo ;
abdomine flavo; uropygio cauda rectricibus sub-cæruleis.
PLANCHE III.
Cette Caractéristique, de même que la Description qui va suivre,
nous ont été obligeamment communiquées par M. Jacquinot, qui,
conjointement avec M. Hombron, a découvert et vient de publier,
dans leur oyage au Pôle Sud et dans l'Océanie, la Figure de cette
superbe espèce de Gros-bec.
« Ce charmant Oiseau, disent-ils, a le front et les joues d’une
» belle couleur carmin; sa gorge est noire, et cette couleur se
Iconographie Ornithologique. — dr [rv. 6
Ÿ
»
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D
D
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D
»
D
»
»
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Ÿ
POEPHILE ADMIRABLE.
prolonge en une bande étroite qui entoure le pourpre de la tête;
une bandelette d’un bleu pâle, plus large sur le vertex, plus
étroite sur la poitrine, entoure ces parties; le dos est d'un vert
clair légèrement jaune sur la nuque, plus vif sur les ailes; un plas-
tron de couleur lilas couvre la poitrine, et est séparé de la belle
teinte jaune de l’abdomen par une ligne orangée; le croupion
et les couvertures supérieures de la queue sont d'un bleu pâle ;
les rémiges sont brunes et les rectrices noires. Le bec offre une
couleur rosée plus foncée à l’extrémité; les tarses ont une teinte
carnée peu intense.
» Le second individu ne diffère du précédent qu'en ce que le
pourpre de la tête est remplacé par du noir. On pourrait au pre-
mier abord le regarder comme la femelle; mais si l'on considère
que ses couleurs sont aussi vives que chez le male, que les deux
rectrices médianes qui, dans ce genre, sont allongées et aiguës,
commencent seulement à pousser chez cet individu, on sera porté
à croire que cest un jeune male. »
Sans vouloir atténuer en rien l'opinion de ces deux courageux
P
Voyageurs relativement à la deuxième Figure qu'ils considèrent
comme un jeune mâle, nous dirons que nous avons le regret de ne
la point partager. Notre motif est que la vivacité même des couleurs
de cet individu, ainsi que la netteté avec laquelle elles sont arrêtées,
exclut absolument, selon nous, toute idée et viole même tous
les principes de transition de livrée d’un âge à un autre; d’où nous
concluons que ces caracteres si prononcés ne peuvent que dénoter
ou une autre espèce, ce que nous ne croyons pas, ou une femelle
adulte, distinguée en outre du mâle par la moindre longueur de
ses deux rectrices médianes, ainsi que par la ligne orangée qui sé-
pare le riche violet de la poitrine du jaune de l'abdomen.
POEPHILE ADMIRABLE.
DIMENSIONS :
Longueur totale, sans y comprendre l’excédant des rectrices médianes, 103 "1":
— du bec, 9
— de l’aile, 63
— de la queue avec l’excédant de ses deux rectrices, 72
— de l’excédant de ses deux rectrices, 45
— des tarses, 16
Ce joli Oiseau, qui figure actuellement dans les Galeries du Mu-
séum d'Histoire Naturelle de Paris, habite la baie Rafles, au nord
de la N ouvelle-Hollande, où MM. Hombron et Jacquinot l'ont dé-
couvert; il y parait fort rare puisqu'ils n’y en ont rencontré que
trois individus. On ne sait rien sur leurs mœurs.
JUIN 10945.
COLOMBE RIVOLI.
COLUME A4 RIVOLII (FLor. PREv.).
SPEC. CHAR. -- Capite collis et corpore suprà ferè omnino viride smaragdineo ;
fronte sicut et vittà sternali violaceo, purpuratis; pectore maculà
candidissimä latè cincto; crisso, remigibus primarus, quæ albo le-
vissimè marginulatæ, et secundariarum margine auratè flavidis ;
scapularibus guttulä cæruleâ maculatis; caudæ, brevis, rectricibus
im mediâ parte longitudinaliter parumper cæruleis; ad apicem
viridé flaventibus ; rostro et pedibus rosaceis.
PLANCHE IV.
Les caractères de cette Colombe, ainsi que l’a fort bien fait re-
marquer notre Ami M. Florent-Prévôt, sont en général ceux com-
muns aux Ptilonopes.
Descripton. — Nous ne pouvons mieux faire que de repro-
duire celle dont cet infatigable observateur a accompagné la Figure
qu'en a donnée Mr: Knipp, dans son Grand Ouvrage sur les
Pigeons.
Iconographie Ornithologique. — Are Liv.
D
»
»
»
»
»
»
»
»
»
»
»
»
D
»
COLOMBE RIVOLI.
« Un beau vert émeraude à la fois intense et brillant la revêt
presque tout entière et couvre les parties antérieures et supé-
rieures du corps, le dessus des ailes et celui de la queue; la tête
est ornée d'une sorte de calotte d’un violet pourpré très-vif:
comme chez la Colombe hyogastre et la Colombe naine, une
tache ovalaire du même violet occupe le milieu de l'abdomen,
immédiatement au-dessous de la bande blanche dont nous avons
parlé; la partie inférieure du ventre, ainsi que les couvertures
inférieures de la queue, sont d’un jaune Jonquille de l'éclat le
plus vif.
» Les ailes, de moyenne grandeur, ont leurs rémiges d’un vert
bleuatre et sont finement bordees d'un léger fudet blanc ; leurs pen-
nes cubitales sont finement lisérées de jaune à leur côté externe;
les plus longues des plumes qui composent les scapulaires ont
toutes, vers leur milieu, une tache de forme arrondie, d’un bleu
très-foncé (qu'il nous a été impossible de rendre sensible à l'œil
dans notre figure, la pose adoptée pour l'Oiseau s'y opposant). »
Le méme bleu se retrouve à la queue, sur le milieu de chacune des
rectrices, disposé longitudinalement et s'élargissant vers la pointe. « La
»
»
»
»
queue, assez courte du reste, et composée de plumes égales,
se termine par une bande d'un vert plus pale; elle est en
dessous d’un gris roussätre, également un peu plus pâle à son
extrémité. »
Le bec et les pieds paraissent, sur le mort, avoir été plutôt rosés que
bruns.
Taille, 200 millimètres.
Patrie inconnue.
Notre Figure est faite d’après un individu de la Collection du
Museum de Paris.
COLOMBE RIVOLI.
Nous avons souligné les petites différences que nous a présentées
l'Oiseau qui a servi à notre Description, et que ne présentait sans
doute pas celui qui a passé sous les yeux de M. Florent-Prévôt et
qui appartient à M. le Duc de Rivoli.
MAI 1949.
» Le
GENRE MERGANETTE. #
GENUS MERGANETT A (Gourv. Procedings, Z. S.18M).
RAPHIPTERUS (Gas. Histor. fs. y polit. del Chile. 1844).
GENER. CHAR. Æostrum. — Haud minüs longum quèam caput, rectum; ferè
cylindraceum, ungue apicali distincto, incurvato, at minus
abruptè quàm in genere MWMerqus dicto; mandibula superior
lamelloso dentata, vel tornio crasso corneo, intus profundé
serrato, instructa; naribus linearibus feré centralibus.
Alæ. — Mediocres, primaris secundâ et tertià longissimis,
humeris calcare valido et acuto armatis.
Cauda. — Ut in Mergo rigida.
Tarsi. — Aliquanto elongati, squamis hexagonis ad latera
obtecti, et antices scutellis. Digiti palmati, medio quàm tar-
sus paululum longiore; polluce libero, alte posito, et paulu-
lum lobato. (Gourp, Procedings. Z. 9. 1841.) È %
Ce Genre à été établi sur une Espèce, que nous figurons dans
cette premiére Livraison, qui avait été découverte dès 1832, par le
savant et modeste M. Gay, l’un des Voyageurs les plus distingués du
Museum de Paris, qu'il en enrichit à son dernier retour du Chili.
en 1542. Nul doute que si ses occupations le lui eussent permis, et
si une certaine dose d’ambition étrangère à son caractère l'y eut
Iconographie Ornithologique. — 4% Liv. 8
à à
RE
GENRE MERGANETTE.
stimulé , il n’eût eu l'avantage d’attacher son nom à la création de
ce Genre tout nouveau, qui compte déjà une Espèce de plus, celle
que nous publions également aujourd'hui, et qui ne doit proba-
blement pas se borner là. Cette Espèce type, qu'il'avait tuée dans les
Cordilières du Chili, fut même dès cette époque déposée par lui
au Musée de San-Yago, sous le nom qu'il lui imposa de Raplhuipterus
Chilensis.
Nous ajouterons de plus que, dans l'envoi qui suivit de près cette
découverte, et qu'il fit au Museum de Paris en 1533, figurait un
jeune age de cette espèce qui atura l'attention des Professeurs de
cette Administration, et dont M. de Blainville dit un mot dans un
Rapport fait à cette époque à l'Académie des Sciences de Paris, et
qui est malheureusement demeuré à l’état de manuscrit.
Toutefois, ce fait historique, une fois constaté dans l'intérêt. de
lun de nos Voyageurs les plus studieux, et aussi dans l'intérêt de
notre amour-propre national, nous nous empressons de le recon-
naître, cet honneur appartient, par l'antériorité de la Publication,
pour la fondation du Genre, à M. Gould, qui, le premier, l'a établi
et fait connaitre en 1541, dans les Procedinoes Z. 5., et à qui nous
avonsemprunté textuellement la Caractéristique Latine qui précède.
Cetie Description fut faite sur un individu rapporté du Chili par
un Voyageur Anglais, M. Brydges, qui devrait cependant avoir eu
plus d'une occasion de rencontrer notre Compatriote dans ses ex-
cursions, et de voir au Musée de San-Yago l’individu que ce dernier
y avait déposé et nommé dès 1832. Depuis, la figure en a été re-
présentée trés-exactement, par M. G. R. Gay, dans la cinquième
Livraison de son Genera of Birds, publiée en 1844. Dès la même
année, M. Gay, tout entier à ses travaux, dans l'ignorance de cette
double Publication, l’a également fait figurer dans l'Atlas de son
GENRE MERGANETTE.
immense Ouvrage sur le Chili, qu'il fait imprimer en Espagnol, et
lui a donné le nom de Raplhipterus.
Une seconde Espèce de ce Genre, tout aussi rare et inédite, que
nous allons décrire tout à l'heure, est venue démontrer de nou-
veau la difficulté qui se rencontre et tout le soin qu'il faut mettre
pour composer heureusement et avec fruit pour la Science les
Noms Génériques et Spécifiques; non que nous trouvions mauvais
le nom de Merganetta, auquel cependant nous préférerions de
beaucoup le nom Raphipterus, de M. Gay; car il est bien évident
que ce joli petit Genre, s'il tient du Genre Mergus, tient aussi du
Genre Æ/nas ; mais nous pensons qu'isolé et comme nom de Genre,
ce mot ne dit pas assez par rapport au caractère si remarquable de
l’éperon des ailes, dont la valeur surpasse celle de tous les autres,
et que, rapproché pour l'Espèce type de l'adjectif spécifique #7-
mata, qui rend plus manifeste encore son influence, il devient une
sorte de non-sens. Le caractère dont nous venons de parler étant
en effet le seul vraiment générique, il nous semble évident que
c'est dans la dénomination du Genre que l'expression ou la Calèur
s'en doit retrouver, et non dans la dénomination de l'Espèce.
Ce raisonnement, qui n'eùl peut-être pas été déplacé, même en
présence de l'Espèce typique, alors qu’elle était la seule, sera re-
gardé, nous le pensons, comme suffisamment justifié par la décou-
verte de la seconde Espèce (que nous représentons PI. 6), qui est
armée de son caractère principal dont il serait vraiment difficile de
rendre l’idée si l’on maintenait à l'Espèce type, la supplétive spéci-
fique Ærmata, qui leur est désormais commune. Ce serait laisser
croire que notre Espèce et celles qui pourront encore s y adjoindre
manqueraient de leur éperon alaire : ce qui n’est pas, ce qui ne
peut pas être.
GENRE MERGANETTE.
Pour éviter l'inconvénient que nous signalons, et quoiqu'il nous
en coûte de paraitre vouloir innover sur les respectables brisées
et aux dépens de nos Maitres et de nos Savants Collègues en Or-
nithologie, nous avons pensé pouvoir nous permettre, tout en con-
servant le nom générique de Merganetta, de changer le nom spé-
cifique de l'Espèce type Ærmata (Gould) par celui de Chilensis
(Gay).
Ce petit Genre se composerait ainsi, quant à présent, de deux
espèces.
1° Mersanetta (Gould) Chulensis (Gay );
2 M — , Colomliana (O. Des Murs).
Ces Oiseaux sont très-solitaires et habitent les plus hauts som-
mets des Cordilières. Ainsi, M. Gay en a trouvé jusqu’à une élé-
vation de 1500 à 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce
n'est que lorsque le froid devient trop intense qu'ils redescendent
de ces hauteurs, et encore ne dépassent-ils pas alors au-dessous de
6oo mètres.
Ils fréquentent exclusivement les torrents, qu'ils parcourent avec
une aisance et une agilité surprenantes : au moindre signe de
danger, ils plongent immédiatement pour ne plus reparaitre.
MAI 1049.
MERGANETTE DU CHILL.
MERGANETTA ARMATA (Gou». Proœd., 2: S. 18M).
RAPHYPTERUS CHILENSIS (Gax. Histo. fs. y polit. del Chile. 1844).
MERGANETT A4 CHILENSIS (0. »es Murs).
SPEC. CHAR. — Mas. Vertice nigrescenti-fusco, strigà angustà albâ cincto; hac,
linea faciali ejusdem coloris, conjunctä; infrà hanc mr.
strigà nigra angusta, ab occipite super oculum ductä vittam
facialem efficiente, deindè per mediam gulam excurrente, et
super pectus totum diffusä ; capitis lateribus, sic et collo albis,
hoc apud nucham strigis nigris longitudinalibus tripliciter
ornato, quarum centrali lata, reliquis angustis.
Fem. — Vertice et dorso saturatè cærulescenti-cinereis, sic et
colli lateribus, his albescente minutè fasciatis; genis infrà
oculos, gulâ, gutture et corpore subtüs rufo castaneis.
PLANCHE V.
Quoique cette espèce type ait été représentée depuis peu de
temps par M. G. R. Gray, dans tke Genera of Birds, septembre
1844, nous avons cru qu'il ne serait pas sans intérêt d’en voir la
Figure dans notre Recueil, et de la comparer avec la seconde espèce
de notre Planche 6.
Iconographie Orrithologique. — 1e Liv.
ue ”
MERGANETTE DU CHILI.
C’est avec raison que M. Gould, à qui nous avons emprunté la
caractéristique, peut-être incomplète, qui précède, à fait de cette
belle espèce de palmipède le type d'un nouveau genre parmi les
Anatidés, se rencontrant ainsi dans la même manière de voir avec
notre laborieux Compatriote M. Gay, mais différant de l'opinion
du Voyageur Anglais M. Bridges, qui en voulait faire, à ce que nous
apprennent les Procedings, un véritable Canard.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 450 vilin.
— du bec, 40
— du tarse, 40
— du doigt médian, 55
— du doigt interne, 45
— de la queue, 140
Description. —Tète ornée de trois bandes noires, dont une plus
large partant de la base du bec, et suivant tout le sommet et le con-
tour supérieur du crane, retombe en s'amincissant au bas du der-
rière du cou, et les deux autres plus étroites, partant de l'angle
externe de l’œil, viennent rejoindre celle-ci vers la nuque, pour s'en
séparer en retombant insensiblement des deux côtés de la base du
cou; la même couleur qui revêt l'estomac, le devant du eou et le
menton, va se réunir aux trois bandes dont nous venons de parler,
pour la première, au moyen d'un cercle semblable qui entoure la
base entière du bec, du menton au front, et pour les deux autres,
par un prolongement poussé au travers de la moitié antérieure de
la joue jusqu à l'angle interne de l'œil ; le lorum, les parties com-
prises dans les losanges de ces trois bandes, et la naissance des
épaules d'un blanc pur, ainsi que toutes les scapulaires, fort agréa-
MERGANETTE DU CHILI.
blement lancéolées de noir dans toute la longueur de leurs tiges ;
dos et croupion gris ardoisé foncé, vermicellé de noir; petites et
moyennes couvertures des ailes du même gris ardoisé; ces der-
mières, avec les rémiges secondaires, qui sont d’un vert à reflets
métalliques, bordées d'un fin liséré blanc, encadrant ainsi le mi-
roir de l'aile; grandes rémiges et rectrices brun noiratre; tout le
dessous du corps brun marron, maculé longitudinalement de noir;
bec et pieds de couleur orange pale; éperon alaire de couleur
cornée.
Le tout jeune âge, d'après un individu également trouvé par
M. Gay, et envoyé par lui en 1833, a le dessus du corps et les
flancs d’un brun gris noiratre zébré régulièrement de blanc, à l’ex-
ceptüon des petites couvertures des ailes, qui sont grises lancéolées
de noir; le dessus du corps, ainsi que la gorge, est d’un blanc ar-
senté comme chez les Grèbes.
Cette espèce est encore très-rare, puisque, dans un séjour de
douze ans, M. Gay n'a pu s’en procurer que cinq individus de
différents âges.
Fait partie du Museum d'Histoire Naturelle de Paris.
MAI 1049.
É -
,
2
LÀ
Le
MERGANETTE DE COLOMBIE.
MERGANETT A4 COLOMBI AN A (O.DesMurs, Rev. Zool., mai 1845, p.179).
SPEC. CHAR. — Capite tribus vittis à rostro et oculis usque ad nucham infe-
riorem , nigris lineato; reliquis capitis, gulæ et colli partibus albis;
scapularibus et dorso brunneis, nigro lenceolatis; corpore infrà
toto albo cinereo, nigro fulvido longitudinaliter maculato; inter
scapularibus et uropygiis cinereis, nigro transversaliter tenuissimè
vermiculatis; alis cinereo ardesiaceis speculo viridi, vittis infrà et
suprà albis obliquè marginato, metallicè fulgentibus; humeris
calcare acuto armatis; primariarum 2* et 3* longissimis; rostro
recto, mandibulä superiore ferè cylindraceà; ungue apicali dis-
üuncto tarsis aliquanto elongatis; digitis palmatis; medio quàm
tarsus longiore, interno digitorum valdé minore; caudà rigidà ;
rostro et pedibus pallidè aurantiis.
PLANCHE VI.
DIMENSIONS
Longueur totale, 410 villim.
= du bec, | 33
…— du tarse , 33
= du doigt du milieu, 50
Iconographie Ornithologique. — 4° Liv. 10
MERGANETTE DE COLOMBIE. |
Longueur du doigt interne, | | 40 min.
— de la queue, | 130
Description.--Tète comme chez l’Espèce qui précède, ornée de trois
bandes noires, dont une, partant de la base du bec, et suivant tout
le contour supérieur du crâne, retombe au bas du derrière du cou,
et les deux autres, partant du coin postérieur de l'œil, viennent re-
joindre celle-ci ; l'intervalle qu’elles laissent entre elles, ainsi que le
lorum, et tout le dessous de la tête et du cou blancs; une fine ligne
noire entoure exactement toute la base circulaire du bec. Plumes
du dos effilées, brunes et lancéolées dans leur milieu d’une longue
tache noire; les interscapulaires et les uropygiales d’un gris cendré,
vermiculé de fines raies noirâtres. Tout le dessous du corps, à par-
ur de la gorge, d'un gris blanc flammé d’un brun noiratre: ailes
d’un gris bleuatre, ornées d’un miroir vert à reflets métalliques, en-
cadrées entre deux étroites raies blanches, et armées d’un éperon
corné, très-acéré, noirâtre à sa base; bec et pieds d’un jaune
légèrement orangé.
Cette Espèce, inédite et nouvelle, devient ainsi la seconde du
Genre.
Ce petit Harle éperonné, qui vient de Santa-Fé de Bogota , fait
partie de la Collection du Museum de Paris. AS
Un jeune de l'année de cette Espèce, venant de la même localité
d'où il a été rapporté par M. J. Goudot, se trouve dans la riche
Galerie de M. le Duc de Rivoli. Il a le dos, les épaules et les ailes
comme l'adulte; mais le dessus de la tête et le derrière du cou
sont d’un gris uniforme; les deux côtés de la poitrine écaillés de
blanc et de gris, et tout le dessous du corps, depuis le bec jusqu à
la queue, d’un beau blanc.
MAI 1045.
DE Te En VOR ES TEE ee
PYGARGUE VOCIFÉROIDE.
HALIÆTUS V’OCIFEROÏDES (O. pes Murs, Rev. Zool., mai 1845, p.175).
SPEC. CHAR. — Genis caudâque albis; duabus mediüs rectricibus caudice
nigris; corpore toto suprà et infrà brunneo nigrescente; pectore
rufo-fulvido maculato; remigibus nigris; quartä longiore; alis
subis pulchré ardesiaceis, medium caudæ solummodo obtegen-
tibus ; tibiis valdè elongatis; rostro corneo; cerä, loris villosis et
pedibus flavis.
PLANCHE VIT.
Le Nom que nous avons eru devoir donner à cet Oiseau indique,
sinon les doutes que l’on pourrait concevoir sur sa distinction spé-
cifique , au moins les rapports intimes qui l'unissent au l’ocifer de
Levaillant, dont nous représentons un mâle adulte dans notre Plan-
che vrir, pour terme de comparaison.
Ainsi, l’un des deux individus que nous avons eus sous les veux
a à peu près la même taille, quoique un peu plus grand que celui-
ci; les caractères en sont les mêmes. Mais, à part le système de
coloration qui n'est pas non plus identique, ce qui les différencie ,
c'est la queue plus longue chez notre Oiseau que chez le Vocifer;
Iconographie Ornithologique. — 90e [rv. 4
PYGARGUE VOCIFÉEROIDE.
ce sont les ailes, qui, tout en étant organisées exactement de même,
ne viennent tout au plus qu'à la moitié de la longueur de la queue.
tandis que, chez ce dernier, elles atteignent la longueur des rec-
trices; ce sont aussi les grandes couvertures qui dans notre Oiseau
viennent presque au niveau des plus longues rémiges, tandis que
chez le Vocifer celles-ci dépassent les premières de 6 centimètres.
En mettant de côté ces différences, on pourrait sans doute à la
rigueur hésiter à regarder la Pygargue de notre Planche comme une
Espèce distincte; mais au moins faudrait-il voir dans son plumage
quelques-uns de ces caractères constants qui décèlent un jeune
chez les Oiseaux de proie, en indiquant leur transition d’un âge à
l’autre : au lieu que rien de pareil ne s’y rencontre, tant les masses
de coloration sont homogènes et présentent un caractère de fixité
des mieux accusés. Trois parties seules ont ici quelques rapports
assez intimes avec la livrée du Vocifer : ce sont les joues et la
queue complétement blanches; encore celle-ci se distingue-t-elle par
le noir des baguettes et ses deux rectrices médianes : caractère que
Levaillant a bien soin de relater dans sa description du Vocifer, et qu'il
ne signale particulièrement que pour les plumes de la téte, du cou et
des scapulaires; et enfin le dessous des ailes couleur oris ardoise.
Quoi qu'il en soit, ces points de contact que nous signalons ne
sauraient faire considérer notre Oiseau comme une différence
d'age ou de sexe du Vocifer, d’après ce que l’on sait de ces livrées
chez celui-ci, et d’après ce que nous en apprend Levaillant lui-
même dans les termes suivants :
« La femelle, dit:il, a beaucoup moins de noir dans son plumage :
» son blanc est moins pur, et son roux moins foncé.
» Dans son jeune age le Vocifer, au lieu de blanc, porte du gris
» cendré, et sa queue est alors entièrement de cette dernière cou-
PYGARGUE VOCIFÉROIDE.
» leur; mais avec l'age elle devient blanche. À la seconde mue, il
» a déjà autant de blanc que de gris, et la queue est de même com-
» posée de quelques plumes absolument blanches, d’autres d'un
» gris blanc, et quelques-unesenfin mêlées de ces deux couleurs.
» Ce nest donc qu'à la troisième année que ces Oiseaux pren-
» nenl leur élégante livrée, telle qu'on la voit dans la Planche en-
» luminée qui représente la femelle. »
Or, ce nest point la femelle du Vocifer que peut représenter
notre Oiseau, car il suffit pour cela de comparer notre Figure avec
celle que Levaillant a donnée de la femelle de cet Oiseau dans sa
Planche 4; ce n’est point le jeune âge du Vocifer, car il ne porte
pas trace de gris cendré; ce n’est pas non plus le second à age, puis-
qu'il n'a de blanc, à part la queue, que les joues. ’
Ce ne peut donc être qu'un individu du troisième age, c'est-à-
dire un adulte, et dès lors une espèce différente. |
Du rapprochement que nous venons d’en faire avec le Haletus
F'ocifer, on voit facilement que notre grand Rapace ne peut être
rangé qu'avec ce que l'on a l'habitude d’appeler Aigles pêcheurs,
autrement dits Pygargues, dont les Auteurs ont fait le Genre //a-
Lætus, auquel nous le rapportons. |
Comme chez les vrais Pygargues en effet, les tarses ne sont em-
plumés qu'un peu au-dessous de leur articulation avec le tibia ;
épais et vigoureusement constitués, les pieds sont armés d'ongles.
crochus et redoutables, et recouverts en-dessus de squamelles ayant
la dureté de la corne, et formant véritablement ce que font les”
tassettes dans les cuirasses. L'espace compris entre la base du tarse
et la première articulation des doigts, de même que les côtés et le
derrière du tarse, sont simplement écussonnés, et le dessous des
pieds ainsi que le talon recouverts, comme dans le F. Haliætus ,
PYGARGUE VOCIFÉROIDE.
d'un üssu de pointes ou durillons cornés et rugueux, ce qui est
presque toujours l'indice d'un Rapace pêcheur.
Mais, au contraire des vrais Pygargues, ses ailes robustes n'attei-
gnent à peine que la moitié de la queue, tandis que leurs grandes
couvertures s étendent, ainsi que cela se remarque chez les Vau-
tours, presque au niveau des plus longues rémiges : de celles-ci la
première est la plus courte et la quatrième la plus longue; enfin
le tibia est démesurément long relativement à ce qu'ilse voit dans
les espèces congénères; il est le double du développement du tarse,
ce qui ne laisse pas que de donner à cet Oiseau une physionomie de
pose toute particulière et par conséquent moins lourde que celle
ordinaire des Pygargues.
DIMENSIONS :
Longueur totale, | pd pod
+ du bec en ligne courbe, » 6:
—. hauteur du bec, ) 25
— du bec, depuis la cire jusqu’à la pointe, en ligne
droite, ) 45
— de la tête, depuis le bec jusqu’à la nuque, #1 »
— du pli de Paile à son extrémité, 53 »
— de la queue, 28 »
— du tibia, 15 )
— du tarse, 7 »
— du doigt médian jusqu’à l’ongle, 7 »
— de l’ongle dudit doigt, en courbure, » 50
— — en ligne droite, p 35
— du pouce jusqu’à l’ongle, » - 48
— de l’ongle dudit, en courbure, » 50
= — en ligne droite, » 40
Diamètre de cet ongle à sa base, » 10
PYGARGUE VOCIFÉROIDE.
Description. — Les joues et la queue d’un beau blanc; les ba-
ouettes des deux rectrices médianes noires; le corps entièrement
brun noiratre, à l'exception de la poitrine, qui est lancéolée de flam-
mes d’un roux fauve; les rémiges noires; tout le dessous des ailes
d'un beau gris ardoise uni ; bec couleur de corne; lorums parsemés
de poils; cire et pieds jaunatres. | =.
Ce beau Pygaroue vient de Madagascar, d'où il a été rapporté en
1841 au Muséum de Paris par M. Louis Rousseau, Aide Natura-
liste attaché à cet Établissement. |
Un autre sndividu de la même Espèce, et exactement semblable
en tout point de coloration, de caractères, mais plus petit dans
chacune de ses proportions d’un huitième ou de 10 centimètres, a
été rapporté de la même localité et donné au Muséum en 1844 par
M. Jager Schmidt, Enseigne de vaisseau. Quelques plumes rousses
clairsemées à l'abdomen et aux flancs de cet individu, nous font
supposer que c'est un Jeune male achevant de pee la livrée et
les dimensions de l'adulte.
Nous croyons que c'est à un très-jeune âge de notre Espece que
doit être rapporté un individu faisant partie de la riche collection
de M. le Duc de Rivoli, auquel il a été remis par notre ami Ed.
Verreaux, qui l'avait recu de Madagascar, et non pas, ainsi que le
porte son étiquette, au jeune âge du Z’ocfer. Nous ne fondons
notre opinion que sur l'absence complète chez cet individu des ca-
ractéres de coloration indiqués par Levaillant, et surtout de gris ,
et sur la localité, d’où nous ne sachions pas que l'on ait encore recu
de véritable Vocifer, quoique le fait soit dans les choses possibles,
puisqu'il est assez commun sur la Côte Orientale d'Afrique.
MAI 194.
Iconographie Orrithologique. — 9me Jr.
ko
PYGARGUE VOCIFER.
(LEvaiLLaNT, Ois. d'Afrique, tom. 1, p. 4.)
FALCO V'OCIFER (Daunin, Traité d'Ornithologie, tom. 2, p. 65). |
HALLÆTUS VOCIFER (vs).
SPEC. CHAR. — Ferrugineo-fuscus; capite, collo pectore, caudâque albis (Larx.
Ind. ornith. 1809); remigum primarüs, secundariis, tectricibus
majoribus, scapularibusque et uropygio nigris; cerâ et pedibus
flavis ; rostro et unguibus corneis.
PLANCHE VIII.
Comme Levaillant n’a donné le Dessin qué de la femelle de
cette belle Espèce d'Oiseau de proie, nous avons pensé qu'il ne
serait pas indifférent de donner la figure du male adulte, et cela
avec d'autant plus de raison, que c’est le terme de comparaison
indispensable de notre Planche précédente, N° 7, représentant l'Es-
pèce analogue que nous avons appelée V’ociféroide.
Iconographie Ornithologique. — 9me Tiv,
Q1
PYGARGUE VOCIFER.
En tête de notre Caractéristique, nous avons mis celle de Latham
telle qu’elle se trouve dans son /ndex Ornith., parce qu'il est à
notre connaissance le premier Auteur qui ait donné la Caractéris-
tique Latine des Oiseaux découverts par Levaillant, et qu'il doi
être considéré comme Classique en ce qui concerne ces Oiseaux.
Description. — Nous ne nous servirons cependant pas de la
Description de Levaillant, parce que, si exacte et si minutieuse
qu'elle soit, elle ne se rapporte, de même que la Figure, qu'au
jeune mâle prenänt la livrée dé l'adulte.
Celui-ci, que représente notre Planche, est simplement dé trois
couleurs bien tranchées.
Il a la tête, le cou, la poitrine, le dos et la queue blancs; les
ailes avec leurs couvertures et le croupion noirs; l’abdomen, les
flancs, les jambes et tout le dessous du corps d'un beau brun mar-
ron vif, quelques plumes de cette dernière couleur garnissent le
poignet et le pli de l'aile. |
_. Nous ajouterons, en citant lillustre Voyageur, les détails qui
suivent : |
« Entre le bec et l’œil,. la peau se montre, et cetle partie est
» seulement couverte de poils rares : sa couleur est jaunatre, ainsi
» que la base du bec, les pieds et les doigts. L'iris est d'un brun
» rouge; les plumes des jambes descendent d’un demi-pouce sur
» le tarse par-devant; les ongles et le bec sont d’un bleu de corne.
» La queue est légèrement arrondie, c'est-à-dire que les pennes
» extérieures sont les plus courtes, tandis que les autres s’allongent
» successivement jusqu'aux deux du milieu qui sont plus longues
» et d’ailleurs égales entre elles. »
Se trouve sur les bords de la mer, et principalement : à l'embou:
chure des grandes Rivières, sur les côtes Est et Ouest d’ Afrique; fond
PYGARGUE VOCIFER.
rapidement du haut des airs sur le poisson qu'il aperçoit et dont il
fait sa principale nourriture ; chasse aussi les Gazelles. Rare au Cap
de Bonne-Espérance, où Levaillant ne l’a vu qu'une seule fois.
Mais il est assez commun dans la Nubie et sur les bords du Nil
Blanc, où M. d’Arnaud, Voyageur du Museum d'Histoire Natu-
relle, l’a fréquemment rencontré, et d’où il l’a envoyé en différents
ages à cette Administration, en 1843. Notre Planche 8 a été faite
d’après le plus adulte des individus de cet envoi.
_ Cet Oiseau, que M. d’Arnaud, dans ses notes, appelle Æigle a
cou blanc, à été tué par lui sur les rives du Haut-Nil Blanc, sous le
14° de latitude Nord. Ce Voyageur nous apprend que, dans l’idiome
Arabe de l'ile de Sennac, il est appelé Abou-loc , et qu'il est très-
vénéré des pêcheurs Arabes, surtout des Schelouks.
DIMENSIONS :
Longueur totale, :. 680 à 700 2e
— du bec, depuis la cire jusqu’à la pointe, en ligne droite, 30
= | —— en ligne courbe, 45
Hauteur du bec, | __»
Longueur de la tête, depuis le bec jusqu’à la nuque, 100
— du pli de l’aile à son extrémité, 520
— de la queue, 230
— du tibia, | | | 150
— du tarse, ; 70
— du doigt médian jusqu’à l’ongle, | "68
— de l’ongle dudit, en courbure, | 42
— | — en ligne droite, 80
Diamètre de cet ongle à sa base, 6
PYGARGUE VOCIFER.
Le Museum d'Histoire Naturelle de Paris en a recu plusieurs
exemplaires de Delalande , ainsi que de Jules et d'Édouard Ver-
reaux, qui en ont également enrichi le Musée Britannique, venant
tous du Cap ou de la côte Est d'Afrique.
MAI 1049.
TROUPIALE À MENTON NOIR.
+ICTERUS GULARIS (LicHTENSTEIN).
PS A RA C OLU Î SCT LA RIS (WAGLER. Isis, 1829, p. 754). | a
_ICTERUS MENT ALIS (Lrsson. Centur. Zool., 1831, v1. 4).
XANTHORNUS GULARIS (Prince CH. BONAPARTE. Drocus. Z. S: 4891, P. 110).
SPEC. CHAR. — Rubro-aurantius; loris, vittà jugulari colli finem vix attingente ;
dorsi fascià latissimä, scapularibus, alis caudaäque nigris; harum
tectricibus superioribus minoribus ac inferioribus aurantiis, superio-
ribus medus apice, remigibus secundaris margine externo-large,
primaris ibidem strictissimè largius basi albo-limbatis; recticum
omnium basi læte flava, remigum limbo interno albido; gulæ tænià
rotundatà apice, pectore immaculato. |
Habitus Ps. Jamacaï, ei proximus; rostrum validiusculum subti-
litèr inclinatum, nigricans; mandibulæ basis margaritaceum; pedes
robusti, plumbei, unguibus corneo-plumbeis. Longitudo, 10”.
Habitat in Mexico (Waczer. Zsis, 1829, p. 754).
PLANCHE IX.
On voit, par la Spécifique caractéristique qui précède et que nous
avons reproduite intégralement, que c’est à Wagler qu'est due la
description première de cette espèce de Carouge : aussi est-ce avec
Iconographie Ornrithologique. — 2% Try. 4
TROUPIALE À MENTON NOIR:
raison que M. Lesson l’a cité en tête de sa Synonymie dans la Notice
qu'il en a publiée en 1831. Mais nous avons lieu de croire que
cest de mémoire et par conséquent sans avoir cherché à compléter
ses recherches à cet égard que notre Honorable Collègue a fait
cette citation, incomplète puisqu'il n'indique pas l'Ouvrage dans
lequel il Paurait rencontrée ; car, quels qu’aient été nos efforts, il
nous a été impossible de retrouver la source à laquelle il aurait
puisé la dénomination de Cacicus mentalis qu'il prête à Wagler, et
dont il a dans sa conviction conservé l’adjective spécifique. Ce der-
nier n'a jamais, que nous sachions, donné à aucun Cacique Trou-
piale ou Carouge le nom générique de Cacicus, et de plus il n’a
décrit aucune des espèces de ce Genre, dont il a fait en deux fois
un si beau travail, d'abord dans son Systema avium, 18257, et ensuite
dans l’/sis de 1829, sous la désignation de WMentalis. I n’a cité notre
Oiseau qu’une seule fois dans ce Recueil, et ne lui a donné l’ad-
Jective de Gularis que par le motif, ainsi qu’il le dit lui-même, que
Lichtenstein l'avait déjà ainsi appelé dans son Catalogue du Musée
de Berlin. [Il est résulté de cette précipitation de M. Lesson, que
M.G.R. Gray, dans son Genera of Birds, part. 6, octobre 1044,
trompé par cette seconde désignation, a fait de lZ. gularis (Licht.),
et de V7. mentalis (Less.) deux espèces, alors qu'elles n'en consti-
tuent réellement qu'une seule.
Cest pour aider à constater cette erreur à son début, ainsi qu'à
dissiper les doutes qui pourraient s'élever encore sur la spécifica-
üon distincte à faire de ce Carouge et de celui auquel M. de La-
fresnaye a donné le nom de /cterus guttulatus que nous donnons
dans nos planches 9 et ro la Figure exacte de l’une et de l’autre,
d'après nature, comme toutes celles que nous avons déjà publiées
et que nous publierons par la suite.
TROUPIALE À MENTON NOIR.
Les dimensions de ce Cacique, qui en est vraiment un par son
bec « sont, dit M. Lesson, de ro pouces (ou 278 millimètres), y.
» compris la queue, qui en a 4. Son bec, haut et parfaitement co-
» nique, se termine en pointe très-aigué, trèsacérée. [l est com-
» primé sur les côtés, et son arête dorsale est arrondie et entame
» les plumes du front par un angle étroit; le tour des yeux est légé-
» rement dénudé; ses ailes dépassent à peine le croupion; toutes
» les grandes rémiges sont échancrées sur leur bord externe; la 1°
» est la plus courte, et les 2°, 3°, 4°, 5° et 6° sont presque égales,
» bien que la 3° paraisse la plus allongée. Ample et longue, la
» queue se compose de rectrices assez larges, arrondies, inégales,
» de manière que son extrémité est parfaitement arrondie par le
» raccourcissement des rectrices externes. Le bec est noirâtre, ex-
» cepté le bord renflé de la mandibule inférieure, qui est nacré.
» Les tarses, robustes et fortement scutellés, sont plombés.
» La couleur la plus générale, et qui frappe en même temps les
» yeux par sa vivacité, est le beau Jaune doré et orange velouté qui
» teint la tête, le cou, le thorax, les flancs, le croupion et tout le
» dessous du corps. Un jaune soufré occupe le bas du cou en ar-
» riére et les épaules; mais un noir profond règne sur la gorge el
» le devant du cou, où il forme une sorte de plastron allongé. Le
» manteau et les couvertures des ailes, de même que la queue, sont
» de ce même noir séricéeux. Brunes en dessus, jaunes en dedans
» de l'épaule, les ailes en dehors sont d’un noir mat, que relèvent
» les nombreux lisérés blancs qui se dessinent sur le rebord infé-
» rieur des couvertures moyennes et des rémiges secondaires. Les
» grandes rémiges sont entièrement brunes, seulement quelques
» traces légères et incomplètes de cette bordure apparaissent sur les
» barbes les plus extérieures. »
P
TROUPIALE À MENTON NOIR.
Ces lisérés blancs offrant cependant assez de régularité pour se
prêter à une description, et après le caractere tiré du bec affectant
une disposition distincte, moins facile à confondre dans lZ. guttu-
latus (Lafresn.), nous nous empressons de compléter la description
de l'honorable M. Lesson par les détails suivants.
Aïnsi, à la moitié de la longueur de l'aile, l'extrémité maroinale
des moyennes couvertures y trace une bande blanche assez régu-
lière dans toute la largeur transversale de l’aile; les 2°, 3°, 4°, 5° et
6° rémiges primaires, à la portion basale de leurs barbes externes,
qui ressort de dessous les moyennes couvertures, sont bordées cha-
cune d’une tache en fer de lance dirigée en bas sur une longueur
de ro millimètres; puis les rémiges secondaires, au nombre de 4.
viennent dessiner par leur bord externe quatre fines lignes blan-
ches qui suivent le contour arrondi de leur extrémité; enfin quatre
des grandes couvertures présentent entre ces lignes et la bande
transversale quatre taches également blanches, régulièrement éta-
gées. |
Cet Oiseau , qui vient du Mexique, fait partie du Muséum de
Paris.
Mar 1045.
= CAROUGE À GOUTTELETTES.
+ICTERUS PECTORALIS (0. es Murs) Wacuen.
PSARACOLIUS PECTORALIS (Wacun, Lis, 1829, p. 155).
+ICTERUS GUTTULATUS (DE LA FRESNAYE. Magas. - Zoe 1844, pl: 52).
SPEC. CHAR: — Ps. Pectoralis. — Rubro-aurantius; Îcterus Guttulatus. — Rubro-aureus :
loris, vittà gulari ad pectus usque ex- loris, dorso, alis, caudà maculisque
tensd, fascià dorsi latissimâ, scapularibus, pectoris nigris; tectricibus alarum
alis, caudâque nigris; tectricibus alarum : minoribus suprà infrèque aureis; re-
superlorum mediis tolo nigris, minori- _migibus primariis basi vix conspicue,
bus ac inferioribus toto luteis; remigibus secundartis tribus. margine externo
secundarns extüs largiusculè, primariis ‘ vittam mediam formante rectriceque
vix, rectricibus apice strictè albo-limba- laterali apice marginali albis;
tis, his basi lætè flavis: pectore maculis
aterrimis irregularitèr maculato.
Rostrum.— Gracile, acutissimum, sub-incli- Rostro tenui, compresso, arcuato, basi
. natum, nigricans, mandibulæ basi mar- non elevato, nigro; mandibulà basi
garitaceum ; pedes unguesque plumbei. cœrulescente, pedibus plumbeis: cau-
Longitudo 9 ‘/,". Habitat in Mexico... dà apice rotundatà. (De La Fresnayr,
loc. cit.) :
Species Ps. Gularis, æquo modo affinis,
Ps. Jamacaiï ; Ps. Croconoto differt ab eo
satis characteribus indicatis. (WAGLER,
loc. cit.) |
PLANCHE X.
Nous avons signalé tout à l'heure, à l’occasion de Pl. gularis, le
double emploi qui enavait été fait dans l’/. mentalis: einous nous pro-
posions dereproduire dans le présent Article,la distinction spécifique
Iconographie Ornithologique. — 9e [rv. 5
CAROUGE À GOUTTELETTES.
que notre Savant Collègue M. de la Fresnaye, de son côté, avait faite
de son /. puttulatus, confondu par l'honorable M. Lesson avec l’7
mentalis. Mais en étudiant cette seconde espèce, nous avons cru
découvrir également qu'un double emploi semblable avait été com-
mis par le premier de ces Naturalistes, dont la résidence éloignée
de toutgrand centre Scientifique ne lui aura certainement pas per-
mis de remonter aux véritables sources; c'est ce qu'il nous a dé-
claré lui-même à la communication que nous lui avons faite de
notre remarque, et cela avec l'empressement et la franchise, apa-
nages du vrai mérite et de la véritable Science.
Nous pensons en effet que la description de Wagler que nous
avons mise en regard de celle de M. de la Fresnaye, ne saurait lais-
ser place au moindre doute sur l'identité de l’Espèce à laquelle
chacune d'elles se rapporte, et démontre suffisamment que lP/.
pectoralis et VI. guttulatus ne sont qu’une seule et même chose.
Il est même bien remarquable que, comme s'il pressentait en
quelque sorte la confusion quil était possible de faire de VZ. gula-
ris avec le Ps. pectorals, Wagler, de même que M. de la Fresnaye,
a insisté sur les causes probables de cette confusion et sur les carac-
tères distinctifs de l’une et dé l’autre Espèce : ‘car il a eu soin de
souligner les parties de sa diagnose qui avaient trait à ces différences.
C'est ainsi qu 11 insiste sur le caractère distinctif spécifique de la
plaque noire de la gorge, plus allongée chez PZ. pectorals que chez
V7. gularis, et des taches de même couleur existant à la poitrine du
premier; cest encore ainsi qu'il appuie sur la dimension et la
forme du bec, si différentes chez l’une et chez l’autre.
Cette erreur de notre infatigable Collègue, due un peu aussi à
l’habitude où l’on est depuis quelque temps de ne recevoir en
Oiseaux de la Colombie que des Espèces presque toujours nou-
CAROUGE A GOUTTELETTES.
velles, erreur qu'il s est empressé de reconnaitre sur la communi-
cation que nous lui avons faite de nos doutes, ne prouve au sur-
plus qu'une chose : c’est sa connaissance approfondie des Oiseaux,
telle que, dans l'ignorance de la distinction et de la description
faite par Wagler, il s'est pourtant servi de termes presque sem-
blables, s’est livré au même travail et est arrivé au même résultat
que lui; c’est-à-dire, à établir la spécification du Carouge à goutte-
lettes, comme tout à fait distinct de lZ. mentalis (Less.), ainsi que
Wagler l'avait précédemment établie entre son Ps. pectorals et VJ.
gularis (Licht.). En un mot, ces deux Ornithologistes ont eu, à un
si grand intervalle l’un de l'autre, la même idée et le même souci
d’exactitude. |
En effet, outre que le Carouge à gouttelettes est en tout beau-
coup plus petit que lZ. mentalis, puisqu'il ne mesure que 220 mil-
limètres au lieu de 280 (individu décrit par M. Lesson), et de 260
(celui que nous avons eu occasion de figurer), le bec en est tout
différemment conformé. Fort et élevé à sa base, droit et conique
dans V7. mentals, il est dans F7. outtulatus, orêle, très-comprimé
et légèrement fléchi dans toute sa longueur : « au point, ainsi que
». lé dit fort justement M. de la Fresnaye, que pour Vieillot et Cu-
» vier, qui n'avaient basé leur distinction générique des Troupiales
» que sur la forme du bec, l'un eüt été dans leur Genre Troupiale,
» et l'autre dans leur Genre Carouge. » Les pattes en sont aussi
beaucoup moins fortes que chez celui-ci. Enfin, quant à la colora-
tion; d'une part, les plumes de la poitrine et des flancs sont, dans
notre espèce, terminées d’un noir qui se dessine en forme d’écailles,
beaucoup plus exactementqu’en forme de gouttelettes (comme l’ex-
prime notre Savant Collègue), ainsi que le représente notre figure
et qu'il l'a également représenté lui-même; d'autre part, la bande
CAROUGE À GOUTTELETTES.
transversale ou miroir de l'aile, si nettement dessinée chez l’Z. men-
lalis, manque complétement au Guttulatus, qui ne conserve de
toute la décoration blanche du précédent, qu'une portion longi-
tudinale de cinq des rémiges secondaires; et que la base des ré-
miges primaires. Mais il a de plus que le Mentals, les deux rec-
trices latérales bordées de blanc à leur extrémité.
= Dimensions. — Nous différons légèrement de mesure avec M. de
la Fresnaye, qui ne donne que 21 centimètres à son individu; celui
qui a servi à notre dessin a de longueur totale 22 centimètres, ce
qui. établit, comme on le voit, une certaine différence entre cette
espèce et le Mentalis, qui en mesure de 26 à 25.
Description. — D'un beau jaune orangé, rougeatre sur la tête, le
cou et les côtés de la poitrine, et doré sur les épaules, le Croupion,
le ventre et les jambes: les lorums, le tour des yeux, une large
bande ou plastron descendant du menton, et couvrant tout le de-
vant du cou et le milieu de la poitrine, une autre large bande dor-
sale , les ailes et la queue d’un noir profond; le thorax est couvert
d’écailles noires dessinées par l'extrémité des plumes de cette par-
ue et des flancs teintes de cette couleur. Une différence existe en-
core ici entre notre individu et celui qu'a décrit M. de la Fresnaye ;
il indique que trois des rémiges secondaires seulement sont bor-
dées extérieurement de blanc, ce qui formerait une bande médiane
élroite et se terminant avant leur extrémité. Tandis que chez notre
individu cette bordure se remarque trés-vivement accusée sur cinq
des rémiges secondaires, plus large au sommet de chacune d'elles,
et les encadrant en s’amincissant vers leur extrémité, où le blanc
venant se confondre dans le noir brun de ces plumes, ne se distin-
sue plus qu’en une ligne crisâtre. La base des rémiges primaires
est également blanche. Au surplus, cette couleur est celle de la
(CAROUGE À GOUTTELETTES.
moitié supérieure de toutes les rémiges lorsqu'on soulève les plu-
mes de recouvrement de l'épaule. On comprend d’après cela que
la portion visible puisse varier d’un individu à un autre, sans parler
des modifications que peut encore y apporter la manière de pré-
parer et de monter les peaux. Les deux rectrices latérales sont bor-
dées de la même couleur blanche à leur extrémité. Le bec est noir
avec la base de la mandibule inférieure bleuâtre et les pieds noi-
râtrés. |
L'individu qui nous a servi dans notre déséribliqn à est au Mu-
_séum de Paris. depuis 1843: il vient de Santa-Fé de Bogota. Celui
décrit par Wagler venait du Mexique.
MAI 1945:
Iconographie Ornithologique. — Jme [ry.
cl
GENRE MÉSITE.
ë.:
GENUS MESITES «1.6: Sarnr-Hriame. Dis a Zool., 1839, A. 5et6).
GENER. CHAR. Rostrum. — Cinereum, incurvum, longitudini capitis coæquale ;
nares longitudinaliter commissuræ fissurä æquidistantes.
Ale. — Surobtusæ, tectricum rectricumque barbulis laxatis.
Cauda. — Lata, rotundata.
Pedes. — Digitorum internus longior, medius interdum cum
externo ad basim conjunctus.
Le Genre Mésite a été créé par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire,
en un excellent Mémoire publié dans le Magasin de Zoologie, 1839,
et figuré avec ses détails caractéristiques aux planches 5 et ‘6 du
même Ouvrage. Cest à ce Mémoire que nous emprunterons la
description générique suivante :
« Dans la plupart des Genres nouveaux, les différences caracté-
» ristiques ne frappent pas dès le premier aspect aussi bien que les
» Analogies ; elles ont besoin d’être mises en lumière par une Ana-
Iconographie Ornithologique. — 9me Trv, Fe
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pb)
Ne
)
GENRE MÉSITE.
lyse d’ailleurs très-facile, même avec les éléments st incomplets de
détermination que peut fournir l'examen extérieur, et qui sont
le plus souvent les seuls que nous possédions. Pour le Genre Mé-
site, il en est tout autrement : les différences singulièrement re-
marquables qui le distinguent de tous les Genres déjà connus
ne peuvent manquer de frapper les yeux de quiconque possède
des notions un peu exactes sur la série Ornithologique, et ce sont
les rapports seuls des Mésites qui ont besoin d’être déterminés
par l'Analyse. [ci même, et surtout pour fixer la place de ce Genre
dans la série Ornithologique, l'ignorance où nous sommes des ca-
ractères Ostéologiques du sternum, de l'épaule, du bassin, est
extrêmement regrettable, et nous oblige de laisser dans notre tra-
vail des lacunes importantes que l'étude du squelette pourra
seule permettre de remplir par la suite. | |
» Le port général de la Mésite, de même que sa taille, rappelle
assez bien ceux de la plupartdes Pigeons, et notamment à cause de
la hauteur assez srande des tarses, de diverses Colombigallines.
En comparant, par exemple, la Mésite variée, tel est le nom spé-
cifique que je propose pour l’espèce type de ce Genre, à la Colom-
bigalline poignardée , nous trouvons entre elles de nombreux
rapports. La taille est presque la même, la Mésite étant à peine
plus petite. Les tarses sont aussi sensiblement de la même lon-
gueur : il faut les mesurer pour reconnaitre que ceux de la Mé-
site sont un tant soit peu plus courts et plus grêles; ils ont, au
contraire, des écussons un peu plus grands. Ses doigts offrent,
chez l’une et lautre, la même disposition générale ; ils ne sont
point réunis à leur base par des membranes interdigitales élar-
gles, mais seulement bordés de chaque côté par un petit repli
longitudinal qui, même chez la Mésite, n’est sensible que sur
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GENRE MÉSITE.
une partie de leur longueur. Les proportions des doigts sont les
mêmes ; le médian est plus long que les deux latéraux, et, parmi
ceux-ci, contratrement à ce qui a lieu en général chez les Passe-
reaux, c’est l’interne qui est le plus long, d’une quantité d’ailleurs
très-petite. L’externe et le médian sont à leur origine, mais sur
une étendue extrêmement petite, réunis à leur base; ce qui a
lieu exactement de même chez la Calombigalline. Le pouce, chez
l’une et chez l’autre, a aussi la même disposition, et, de plus, la.
même longueur, tandis que les trois doigts antérieurs, tout en
conservant les mêmes proportions entre eux, sont sensiblement
plus courts et plus grêles chez la Mésite; aussi, chez celle-ci, Le
pouce est-il presque égal en longueur au doigt antérieur interne,
qu'il surpasse à peine en diamètre, tandis que chez la Colombi-
galline, ces deux doigts, tout en restant sensiblement égaux en
diamètre, cessent de l'être en longueur.
» Les ongles de la Mésite, très-analogues aussi à ceux de la Co-
lombigalline, sont assez petits et comprimés et surtout très-peu
recourbés : la seule différence est que ceux de la Mésite sont un
peu plus petits, et que l’un d'eux, celui du pouce, est un peu
plus recourbé que son homologue. |
» Îl existe donc, entre les pieds des Mésites et ceux des Colom-
bigallines, de nombreux rapports d’analogie, et parmi eux plu-
sieurs portent sur des caractères très-importants, soit par lin-
fluence qu’ils doivent exercer sur les mœurs, soit parce qu'ils sont
au nombre des traits qui distinguent le mieux les Pigeons des
Passereaux. Quant aux différences que j'ai indiquées, elles sont
comparativement de peu d'importance, et même ne surpassent
pas en valeur celles qui existent entre les divers Genres déjà con-
nus de Pigeons, à en Juger par ses pattes; nous ne voyons donc
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GENRE MÉSITE.
rien qui tende à écarter les Mésites de la famille des Colom-
bidés. |
» La queue de la Mésite ne fournit non plus aucun caractère
qui suffise à séparer les Mésites des Colombidés; elle est com-
posée de douze pennes longues et très-larges, parmi lesquelles les
interries sont un peu plus courtes; elle est ainsi précisément en-
core comme chez la Colombigalline poignardée, large et arron-
die, et, de plus, caractère assez intéressant à signaler, les couver-
tures, soit supérieures, soit inférieures, sont très-prolongées. Les
différences consistententre la longueur sensiblement plus grande
des pennes caudales , dans la naturé même de celles-ci, dont les
barbes sont beaucoup moins serrées et moins adhérentes ; aussi
ces pennes se décomposent-elles au moindre frottement.
» Les ailes sont établies sur un type qui, sans s'éloigner encore
par des différences graves de celui des Colombigallines, réalise
cependant beaucoup mieux, et même reproduit avec une parfaite
exactitude les conditions de la plupart des vrais Gallinacés, par
exemple des Gallidés, et plus spécialement encore des Péné-
lopes et Parraquas. Comme chez ceux-ci, l’extrémité des ailes
dépasse à peine l'origine de la queue, et leur composition est
loin de compenser ce qu’il y a de défavorable pour le vol dans
cette brièveté. Les pennes vont en croissant, de la première , qui
est extrêmement courte, à la seconde, très-courte encore, de
celle-ci à la troisième, et ainsi de suite jusqu'à la cinquième. La
sixième et la septième sont égales à celles-ci, et après elles les
pennes décroissent graduellement. Ses ailes sont donc ici établies
sur le type Surobtus.
» Les Mésites, qui se rapprochent beaucoup des Gallinacés par les
caractères du vol, tiennent encore de très-près à la plupart de ces
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GENRE MÉSITE.
Oiseaux, par la nature de leurs plumes molles, douces au tou-
cher, faciles à décomposer par le froissement. Cette mollesse tient
à deux conditions qui existent dans la plupart des Gallinacés,
conditions qui sont même ici portées plus loin que chez eux :
l’état des barbes peu serrées et faiblement adhérentes par leurs
barbules, et la gracilité remarquable des tiges.
» Si maintenant nous passons à l'examen du bec, nous sommes
obligés, pour trouver les analogies, de descendre dans la série
Ornithologique jusqu'aux Héliornes. Le bec, qui a très-peu de
hauteur, forme environ la moitié de la largeur totale de la tête.
Sa forme, aussi bien que ses proportions, diffère à peine de celle
des Héliornes, et notamment de l'Æeliornis Senegalensis. L'arête
de la mandibule supérieure, ou mieux la surface étroite qui borne
supérieurement cette mandibule, la commissure des deux man-
dibules, et même, dans la plus grande partie de sa longueur, le
dessous de la mandibule inférieure, sont légèrement courbes, leur
concavité étant inférieure; mais la courbure est tellement faible
que le bec, dans son ensemble, peut être droit. La mandibule
supérieure, plus haute que large, va en S’amincissant, et surtout
en diminuant de hauteur depuis la base du bec jusqu à son ex-
trémité, qui est une véritable pointe, peu aigué toutefois, sans aur-
cune trace de crochet ni d’échancrure. La mandibule inférieure
est beaucoup moins haute que la supérieure; chacune de ses
branches conserve la même hauteur, et a par conséquent ses
bords parallèles jusqu'à la rencontre avec son analogue; puis à
partir de ce point, le bord de la mandibule se dirige en ligne
droite vers l'extrémité de la mandibule supérieure, en sorte que,
comme celle-ci, la mandibule inférieure, et, par conséquent, tout
le bec, finit en pointe. A l'endroit où les deux branches de la man-
D
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GENRE MÉSITE.
dibule inférieure se réunissent, il y a un angle peu marqué.
comme chez l’Héliorne et chez un grand nombre d’autres Palmi-
pèdes et Échassiers. | |
» Les parines, et c'est encore une . frappante avec
l’Heliornis Senegalensis, se présentent sous la forme de fentes lon-
oitudinales presque linéaires, placées à quelque distance de la
base du bec et assez rapprochées de la commissure des mandi-
bules, à laquelle elles sont presque parallèles. L’intervalle qui
les sépare en arrière de la base du bec, et en dessus de sa com-
missure, est rempli presque entièrement par une lame membra-
neuse cornée, extrêmement mince et flexible, interposée etcomme
tendue entre la voûte de la mandibule et sa partie inférieure.
» Enfin, comme si ce n’était pas assez de toutes ces analogies
avec les Héliornes, la Mésite variée leur ressemble jusque par la
dispotion des couleurs de la tête.
» Ces analogies, soit dans la conformation du bec, soit dans la
disposition des narines, soit dans la coloration de la tête, sont des
plus frappantes dans un Oiseau surtout qui, par le reste de son
organisation, ne rappelle plus en rien les Héliornes. Ainsi, dès
que l’on arrive au cou, les ressemblances commencent à s'effacer;
il est en effet plus court chez la Mésite que dans les Héliornes.
» En résumé, on peut dire que la Mésite variée, d'après l'en-
semble de ses caractères génériques, et je puis même ajouter de
ses caractères spécifiques, se rapproche des Héliornes par sa tête,
des Pénélopes et Catracas par son corps, notamment par ses ailes,
des Pigeons par ses pieds. Ces dernières analogies sont évidem-
ment celles auxquelles doit être attribué le plus de valeur, au
moins Jusqu à ce que l'étude du squelette permette de prononcer
à cel égard avec une entière certitude; et s’il est incontestable
GENRE MÉSITE.
» que le Genre Mésite doit être considéré comme le type d’une fàa-
» mille nouvelle, cette famille paraît devoir se placer parmi les Gal-
» linacés Passéripèdes, près des Colombidés. »
Deux espèces composeraient aujourd’hui ce Genre :
1° La Mésite variée Mesites variegata (Isidore Geoffroy Saint-
Hilaire), l'espèce type sur laquelle repose la description Sriebi |
qui précède, que nous représentons pl. xr.
2° La Mésite unicolore, WMesites unicolor (O. des Murs), que nous
figurons aussi pl. x. |
Tous deux de Madagascar, où ils paraissent fort rares.
MAI 1945.
MÉSITE VARIÉE.
MESITES V’ARIEG AT A4 (EG. Sainr-Hizaire. Magas. de Zool., 1839, pl. 5et6) .
SPEC. CHAR. — Loris et regione circà oculos denudatis; fronte, vertice, nuchà,
totoque corpore rubigineo seu cinnamomeo colore suprà tinctis :
nigro fulvoque irregularitèr infrà lineato; genis maculä fulvo-albido
longitudinali suprà et subtüs-orbitarià nigro marginatä distinctis ;
gulà albä; pectore albo-fulvido nigroque squammato; rostro, cine-
reo incurvo, longitudini capitis coæquali, formä et naribus Helior-
nides, pedibus cinereis caudâque Columbas, alis surobtusis Pene-
lopes et Ortalidas præstantibus ; digito medio cum externo ad basim
conjuncto.
PLANCHE XI.
Nous avons vu dans l’exposé des caractères de Genre Mésites qui
précède, que M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire considère la Mesites
vartegata comme le type d’une Famillenouvelle, qu'il a pensé devoir
être placée parmi les Gallinacés passéripèdes, prés des Colombidés.
Un seul Méthodiste, depuis la création de ce Genre (1839), a eu
occasion de s'en occuper; c'est M. G. R. Gray, de Londres, qui,
Iconographie Ornithologique. — 2% Try. 8
MÉSITE VARIÉE.
dans son List of the Genera of Birds, 1841, sans avoir été à même
de voir cet Oiseau en nature, ainsi qu'il a eu soin de le dire, a cru
ne pas sortir précisément des indications du Savant Fondateur du
Genre, et a peut-être élargi par trop les limites posées par celui-ci :
car il a séparé la Mésite (dont il fait un Gallinacé pur) des Colom-
bidés par les Pénélopidés et les Cracidés, en la reportant à la fin
des Mégapodidés, entre le Genre Megapodius, proprement dit, et.
le Genre ÆZ/ecthelia. | |
Nous laissons aux Naturalistes le soin de désigner irrévocable-
ment la place de ce singulier Oiseau; car, ainsi que Va très-Juste-
ment dit notre Célèbre Professeur, il existe, dans la fixation de ses
caractères, des vides qui ne pourront être remplis que par l'étude,
et une connaissance exacte de son Ostéologie.
Voici, toujours d’ après le même Auteur, les dimensions et la des
cription spécifique de la MT. vartegata .
DIMENSIONS :
Longueur totale, - : 300
_ du bec, depuis les ie frontales, | 24
ee du tarse, | | 30
— du doigt médian avec son ongle, | | 27
— du pouce avéc son ongle, | 19
Descripuon. — « De chaque côté de la tête une ligne roussatre
» nait de la bâse du bec, passe immédiatement au-dessus de l'œil,
» et Va se terminer un peu au delà de la nuque ; au-dessus, et com-
(1) Nous supposons qu’il y a ici dans le Mémoire de M. E. G. Saint-Hilaire une
erreur typographique, Car nous avons trouvé à l’Oiseau unique qui a servi à Sa
Description, non pas 285 millimètres, mais 300.
SRE :
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MÉSITE VARIÉE.
mencant également à partir de la base du bec, un espace longi-
tudinal de couleur foncée, qui entoure l’œil en avant, en dessous
et en arrière. Toutefois, malgré les analogies de la Mésite variée
avec les Héliornes, quant à la disposition générale des couleurs
de la tête, cet espace est, chez la Mésite, nu, excepté en arriére,
» tandis qu’il est couvert, chez l’Heliornis Senegalensis, de trèspe-
tites plumes. Au-dessous de lui, et encore chez cet Oiseau, une
bande claire de forme irrégulière qui, ici, est roussatre, com-
mence vers la partie inférieure de la base du bec, passe au-des-
sous de l'œil et se prolonge sur les côtés de la tête et de la partie
supérieure du cou; enfin, plus bas encore et suivant la même
direction, une ligne droite séparée de celle de l’autre côté par le
dessous de la tête, qui est blanc.
» Il faut cependant encore remarquer qu'au-dessous de la gorge,
qui est aussi blanche, est un espace roux fondu avec lui par
nuances insensibles, et, plus bas encore, un système de coloration
qui rappelle également celui de l'Heliornis Senegalensis. La par-
tie antérieure du bas du cou et la partie supérieure de la poitrine
sont couvertes de plumes d’un jaune très-clair dont chacune
présente, vers son extrémité, une tache noire plus étendue trans-
versalement que d'avant en arrière. La nuque est d’un roux
feuille-morte; le derrière du cou est, en haut, de cette même
couleur, en bas olivatre, avec quelques taches elliptiques trans-
versales, de couleur noire. Le dos, les ailes, la queue, les cou-
vertures supérieures sont d'un roux feuille-morte , nuance qui se
retrouve, comme l'on sait, chez plusieurs Parraquas. Le reste est
transversalement barré de noir et de fauve; et les couvertures
inférieures de la queue sont variées irrégulièrement de ces deux
couleurs. Le bec est brunatre, et les pattes sont grises. »
_ MÉSITE VARIÉE.
… L'Oiseau qui fait le sujet de cet article, et qui figure dans notre
PI. xx, vient de Madagascar, d’où il a été envoyé au Muséum d'His-
toire Naturelle, par M. Bernier, Officier de santé de la Marine. I]
parait fort rare, au moins dans les localités jusqu à ce Jour visitées
par les Européens, et était unique dans lenvoi de ce Voyageur.
On ignore les mœurs de cet Oiseau, ainsi que le nom de la loca-
lité de Madagascar d'où il provient.
MAI 1045.
MÉSITE UNICOLORE.
MESITES UNICOLOR (O. pes Murs, Rev. Zool., mai 1845, p. 176).
SPEC. CHAR, — Corpore suprà et infrà rubigineo seu cinnamomeo colore
tincto, gulà et pectore rufo-albidis exceptis; loris regioneque cir-
cumoculari plumulatis; rostro ferè recto, vix ab acumine subulato ;
pedibus et rostro brunneiïs; tectricum recticumque barbulis elon-
gitèr lanatis, digitis tribus anticis omnino distincts.
PLANCHE XII.
L'Oiseau que nous figurons sous ce Nom spécifique de Unicolor,
et de grandeur naturelle comme le précédent, appartient bien évi-
demmentau Genre Wesites ; mais nous avons hésité longtemps avant
de nous décider à en faire une Espèce, pensant qu'il pouvait fort
bien n'être que le jeune ou la femelle adulte de W. vartegata, dont
la Planche précède celle-ci. C’est en effet le même aspect et le même
ensemble de coloration, en ce sens que le roux feuille-morte ou
cannelle, qui domine dans cette dernière espèce, est ici la seule et
Iconographie Ornithologique. — J9me Lrvy. 9
MÉSITE UNICOLORE.
unique teinte de tout l'individu, à l'exception de la gorge et de la
poitrine, où cette couleur s 'éclaircit pour faire place à une nuance
brun- jaunatre ; on entrevoil bien aussi comme la trace naissante ou
le vestige d’une ligne blanchatre longeant la joue et allant se perdre
vers l'oreille: c’est enfin le même système plumaire décomposé et
sans adhérence. et la même forme surobtuse de Paile.
Lorsqu on en vient cependant à envisager le bec, le tour de
veux, les grandes couvertures des ailes, les pieds, et à comparer les
mesures et Les formes de ces diverses parties, il est difficile de ré-
sister à l'envie de voir dans notre Oiseau sinon une Espèce, au
moins une Variété notable (bien près de devenir pe de W.
variegala.
Ainsi, le bec n'a plus la même étrangeté de forme de celui de
cette dernière espèce, ni la même dimension. Chacune de ses man-
dibules est droite depuis son point de départ jusqu'à un peu plus
de la moitié de sa longueur, et ne s’arrondit, l’une en haut, l'autre
en bas, qu à partir de cette limite pour se rejoindre en un bout
angulaire quelque peu subulé. Tandis que chez la M. variegata, la
courbure de la mandibule supérieure commence à son origine et
continue graduellement et sans interruption jusqu'à son extrémité,
la mandibule inférieure seule, après avoir suivi presque parallèle-
ment cette courbure dans les deux premiers liers de sa longueur, se
relève à son dernier tiers pour rejoindre la pointe de la mandibule
supérieure.
Il résulterait de cette première différence que le caractère tré,
pour la A7. variegata, de la longueur du bec égale à celle de la tête,
ne pourrait plus avoir la même valeur comme caractére générique,
puisque dans notre espèce le bec serait égal aux deux tiers tout au
plus de cette longueur.
*<
MÉSITE UNICOLORE.
Ainsi encore, le tour des yeux et le lorum, au lieu d’être dénudés
et sans plumes, sont au contraire totalement emplumés; les grandes
couvertures des ailes à barbules si lâches et si effilées dépassent les
plus longues pennes de l'aile; les tarses sont plus allongés, et au
lieu de six squamelles peu distinctes, en comptent neuf parfaite-
ment imbriquées. |
Ainsi enfin, chose bien remarquable, et qui viendrait diminuer
de valeur l’un des principaux caractères génériques de la M. varie-
gata, la soudure partielle du doigt extérieur avec le médian, toute
particulière à cette dernière espèce, disparait entièrement chez
notre individu, dont tous les doigis sont absolument distincts et
séparés dès leur origine les uns des autres. —.
Toutes modifications, à l'exception du bec, qui ne sauraient
provenir ni de l’âge ni du sexe. Sans doute elles peuvent ne point
paraitre, aux yeux de tous les Ornithologistes, avoir une assez grande
valeur pour servir de fondement à une spécification que nous ne
proposons nous-même qu'avec doute; mais enfin elles sont beau-
coup plus profondes et plus tranchées que celles qui résultent
ordinairement du sexe et de l’age, ce qui suffira pour nous excuser.
Dimensions comparées de la M. variegata et de notre M. unicolor.
vante. M unisnlor.
Longueur totale, 300 22: 290
— du bec, depuis les plumes frontales, 24 20
= du tarse, 0 25
— du doigt médian avec son ongle, 27 30
— du pouce avec son ongle, 19 »
D'où il résulte qu’en somme, chez la M. unicolor, en même temps
que le bec et la taille générale sont moindres que chez la M. varie-
MÉSITE UNICOLORE. | | 5
gata , les tarses, fée pieds et les doigts dans toutes ed parties AS
plus considérables. ee .
Le bec et les pattes sont d’une couleur brune noiratre, ce qui
n est pas l'indice d'un jeune individu, chez qui ces parties sont tou-
Jours orisatres.
Cet Oiseau fait partie de la Collection du Museum de Paris,
qui renferme tant de trésors peu ou point connus; il y a dé en-
voyé en 1898, c'est-à-dire à la même époque à peu près où M. Ber-
nier envoyait la Wesites variegata, par un Voyageur Naturaliste
M. Goudot, qui l’a découvert aussi à Madagascar, cet autre Centre
de la Création qui commence à fixer l'attention des Savants.
Il est à souhaiter que nos Voyageurs puissent découvrir encore
et envoyer une série des mêmes espèces de sexe et d'age différents,
jointe : à des observations de mœurs et d’ habitudes, afin de dissiper
les doutes que l’on peut si légitimement avoir sur leur identité ou
leur différence spécifique.
MAI 1049.
*-
BONDRÉE À COLLIER NOIR.
PE RN EN + ORQU ATA rs Traité d'Ornithologie, 1831).
BONDRÉE À COLLIER ROUX.
PERNIS RUFICOLLIS (Den).
PLANCHES XIII ET XI.
Nous figurons ces deux Bondrées, données, comme espèces
distinctes, par l'Honorable M. Lesson, d’abord parce qu’elles sont
inédites, ensuite pour les signaler à l'attention des Naturalistes, en
annonçant de suite que nos dessins sont la représentation exacte
des types qui ont servi aux descriptions de ce Savant Ornitho-
logiste. |
Voici comment le zélé Professeur de Rochefort décrit sa
sd torquata.
Iconographie Ornithologique, — 3% Lrv. 1
BONDRÉE A COLLIER NOIR. — BONDRÉE A COLLIER ROUX.
« Bec noir; tarses jaunes; plumage gris-blanc-roussâtre, plus
» clair sur la tête, et chaque plume rayée de noir. Le manteau
» brun, chaque plume cerclée de blanchätre, enveloppée d’un cer-
» ele irrégulier de noir; plusieurs plumes droites, noires, implan-
» tées dans locciput. Poitrine jaunatre; ventre roux-clair, maillé
» de blanc ; queue blanche, largement rayée de deux bandes noires.
» (Mus. de Paris ; Patrie inconnue.) » |
Malgré les quelques inexactitudes que renferme cette description.
et dont nous dirons la cause tout à l'heure, il est bien évident que,
dans son ensemble comme dans la plus grande partie de ses détails,
elle se rapporte au sujet figuré dans notre Planche: Aussi, sans
reprendre cette description en sous-œuvre, nous bornerons-nous à
la compléter sous deux rapports :
Ainsi 1l n'est pas exact de dire que la gorge de notre Oiseau soit
enveloppée d’un cercle irrégulier de noir. Ce sont réellement trois
raies noires qui la distinguent, dont une tombant du dessous du bec,
les deux autres de chaque côté de son ouverture, et toutes trois
venant se rejoindre en s’arrondissant au sommet de la poitrine ; de
plus les grandes pennes alaires sont noires; la 1° rémige est la plus
courte, la 4° est la plus longue, et enfin, la queue, d’un brun fauve
marbré de blanc sale, ne parait blanchatre qu'en dessous, où elle
laisse transparaitre ses deux bandes noires.
Maintenant cet Oiseau est-il bien une espèce distincte et diffé-
rente de la Pernis cristata (Cuv.) Pélorhynchus (Temm.) PI. col. 44?
C'est ce qu'il convient d'examiner.
Nul doute qu'au premier aspect cette différence ne soit assez vive-
ment accusée quant à la teinte sénérale de la coloration. Mais en
comparant l’une avec l'autre, on s'aperçoit bientôt que de nombreux
rapports de plumage de la P. lorquala avec la P. cristata, dans ses
BONDRÉE À COLLIER NOIR. — BONDRÉE A COLLIER ROUX.
éléments principaux, sont assez faciles à saisir. Il est. par exemple.
impossible, dans les trois raies noires de la gorge de la P. torquata.
de ne point reconnaitre la base de celles qui se retrouvent en
même nombre, aux mêmes places et de même forme, sur la P.cris-
tata, moins visibles chez celle-ci, quoique plus foncées, à cause
de la teinte fuligineuse sur laquelle elles se dessinent. De même.
dans le maillé blanc du dessous du poignet de laile et de labdo-
men de la P. torquata, il est difficile dene pas voir la base du maillé
blanc du poignet de l’aile des cuisses et des couvertures inférieures
de la queue de la P. cristata. Si l'on rapproche de ces analogies
celles tirées de la taille en tout point la même, de la couleur et de
la forme des pattes, de la forme et de la couleur des plumes, de
l’ornement suboccipital, enfin dans la disposition et la structure de
celles du lorum, on ne pourra guère hésiter à considérer la P. #or-
quata soit comme une variété de la P. cristata, soit comme sa
femelle, ce qui est notre profonde conviction.
Ajoutons que la Patrie de cette P. torquata, que M. Lesson a dite
inconnue, est la même que celle de la P. cristata, car le Voyageur
Duvaucel l’a rapportée au Museum d'Histoire Naturelle en Septem-
bre 1821, de Sumatra. |
Voici au surplus les rapports de dimensions de l’une à l’autre :
| Pernis cristata. Pernis torquata.
Longueur totale, = 700 5 Gad re
a de l’aile, 480 : 460
— du tarse, | 60 53
— du doigt du milieu, sans l’ongle, 50 50
se de l’ongle, en ligne droite , 7 25
— — en suivant sa courbe, 30 31
La démonstration du double emploi comme espèces distinctes
BONDRÉE À COLLIER NOIR. — BONDRÉE A COLLIER ROUX.
de la P. cristata, soit des deux P. torquata et ruficollis, soit de cette
dernière seulement, va résulter d’une manière encore plus claire de
la description de celle-ci comme de la Figure que nous en donnons
Planche 14.
M. Lesson décrit sa P. ruficolles dans les termés suivants :
« De la taille de la Bondrée huppée de l'Inde P. cristata). Bec
» noir, tarses gris; plumes écailleuses entre le bec et l'œil, d'un gris
» perlé comme pruineux. Tête et côtés du cou d'un roux vif, mar-
» qué de noiratre ; gorge blanche; un large collier roux au devant
» du cou. Les parties inférieures blanches, avec un trait brun et
» délicat sur la tige de chaque plume ; tarses assez vêtus. Queue
» blanche, traversée par trois raies noires; huppe petite, pointant
» à peine sur l'occiput. (Mus. de Paris; patrie inconnue.) »
En comparant cette P. ruficollis avec la P. torquata, on est frappé
de la similitude de rapports qui les unit, car c'est la même colora-
uon de plumage dans son ensemble comme dans ses détails; il ny
a d'exceptions que pour les trois raies noires de la gorge, qui ne se
dessinent que bien lésèrement en blond roux, et pour la huppe, qui
n'est point accusée par les plumes cervicales ; et l’on demeure con-
vaincu que l’un de ces Oiseaux ne peut être que le jeune de l’autre,
et par suite un peu plus petit, car il y a erreur dans l'égalité de taille
que donne M. Lesson à sa P. ruficollis avec la P. cristata. La pre-
_miére, ainsi que l'indique notre Figure faite également sur le type
de la description de M. Lesson , est d’un dixième plus petite que
l'autre ; en voici les dimensions exactes :
Longueur totale, 595 nillin.
| = de l'aile, 400 |
a du tarse , | > 48
— du doigt du milieu, sans l’ongle, 45
BONDRÉE À COLLIER NOIR. — BONDRÉE A COLLIER ROUX.
Longueur de l’ongle, en ligne droite, | | DE
— en suivant sa courbure, 29
D'après cet examen, nous inclinons fermement à penser, d’abord
que la P. torquata ei la P. ruficollis ne font qu'une seule et même
espèce dont la dernière est la jeune de l’autre; ensuite que la pre-
mière est la femelle de la P. cristata. Ce qui nous autorise à émettre
cette opinion, cest que les deux individus dont nous donnons les
figures offrent, avec deux jeunes P. cristata, prenant la livrée adulte
du male d’une part, qui se trouvent au Muséum de Paris, et d’une
autre part avec le male adulte figuré dans les PLancnes COLORIÉES
n° 44, la série la plus complète de plumages qui se puisse rencon-
trer pour des espèces étrangères d'Oiseaux de proie : la P. ruficollis
pour le premier age revêtant la livrée de la femelle, mais commencant
à passer au second âge, ce que semble indiquer le gris cendré des
plumes du lorum; la P. torquata pour la femelle adulte; le jeune de la
P. cristata, noiratre, tout fuligineux et n'offrant qu’une apparence
de huppe que tout le monde connait, pour le second age revétant
la livrée du male; et enfin le type du male adulte de cette dernière
espèce, représenté par M. Temminck. | |
Quant aux erreurs de M. Lesson au sujet de la description de
ces deux individus, comme au sujet de leur spécification, elles s’ex-
pliquent par ce fait qui nous à été rapporté, et que nous avons lieu
de croire exact : qu à l'époque où ce zélé Naturaliste s'occupa de son
Traité d'Ornithologie, quelques abus avaient fait interdire l’ouver-
ture des armoires aux personnes étrangères à l'Administration, dans
les Galeries du Museum de Paris; et que dès lors M. Lesson, par
excès d'amour-propre, n'ayant pas voulu faire enfreindre en sa fa-
veur une consigne générale, n'avait pu faire ses descriptions qu’à
Iconographie Ornithologique. — gme Lrvy, | 4 bis.
BONDRÉE A COLLIER NOIR. — BONDRÉE À COLLIER ROUX.
une distance assez incommode, et au travers des vitres, toutes
conditions qui ont dû altérer et modifier sensiblement à ses veux
l'aspect des teintes et des couleurs. |
Par suite de cette simplification, les Espèces admises au nombre
de six, par M. G. R. Gray, dans le Genre Pernis, se trouveraient
_ réduites à quatre.
AOUT 1849.
Cet Article était imprimé lorsque nous est tombée sous les yeux la Planche vn
du Bel Ouvrage publié en ce moment - Leyde, par MM. Temminck, Schlegel et
Müller, sur l'Histoire Naturelle des Possessions Néerlandaises dans l’Inde.
Cette Planche, qui représente un jeune individu de la P. Cristata, ne fait que
confirmer nos inductions et notre démonstration sur l'identification des P. Torquata
et P. Ruficollis avec cette Espèce, en complétant la série des âges de la femelle. Car
l’Oiseau qui y est figuré ne diffère de celui de notre Planche xiv qu'en ce qu'il est
privé de toute trace de huppe ; et que sa poitrine est clair-semée de quelques flammes
brunes.
DÉCEMBRE 1845:
PERRUCHE AMAZONINE.
+PSITTACUS ANAZONINUS (O. pes Murs, Rev. Zool., Juin 1845. P. 207).
SPEC. CHAR. — Rostro eburneo; regione circum orbitarià nudatäâ; capistro,
pileo, loris, gulà et rectricum margine rubro-cinnaberinis: genis
flavo-aurantis; corpore suprà viridi-smaragdineo; abdomine
lateribusque et crisso Iætè virescentibus; pectore viridi-olivaceo ;
humeriset alulà rubro-coccineis; scapularibus minoribus, remigum
: secundariis sicut et rectricibus ad apicem cæruleis; primarüs
cæruleo-nigris; alis, caudæ brevis ferè æqualibus, et cauda ipsà
cæruleo subtüs argenteis; 2° et 3% longioribus; pedibus nigris.
_ Longit. 20 centim.
PLANCHE XV.
Cette jolie Perruche, non encore figurée et que nous croyons
nouvelle, vient de Santa-Fé de Bogota, et a été acquise en 1843 par
le Museum de Paris, auquel elle appartient.
Elle mesure du bec à l'extrémité de la queue 20 centimètres.
Description. — Bec couleur d'ivoire, un peu cornée à la base;
tour des yeux nu; le front, le sommet de la tête, les lorums, le
Iconographie Ornithologique. — 3me [rv.
2
PERRUCHE AMAZONINE.
menton ainsi que le bord longitudinal des rectrices, rouge de ci-
nabre; joues d’un jaune orangé; tout le dessus du corps vert-éme-
raude: le ventre, les flancs et les couvertures inférieures de la
queue d’un vert tendre; poitrine vert olivatre; poignet de laile
d’un beau rouge ponceau; petites scapulaires bleues; la même
couleur borde l'extrémité des secondaires qui sont vertes, et des
rectrices qui sont vert-brunätre ; les primaires sont d'un bleu foncé
avec leur pointe noire ; queue courte, presque entièrement recou-
verte par l'aile, dont la 2° et la 3° rémige sont les plus longues;
pieds noirs.
JUIN 1045.
Cette Espèce, dont plusieurs exemplaires existent dans la Collection de M. le Prince
d’Essling et dans celle de M. le Baron de La Fresnaye, doit, d’après ses caractères,
être rapportée au petit Genre Pionus de Wagler, dont le P. Menstruus (1L.\ est le type.
JUIN 1845.
PLATYCERQUE P HAETON (px Line
PLATYCERCUS PHAËTON (0. ve Mit).
CONURUS PHAËTON (O. nes Murs, Rev. Zool., Décembre 1845. p. 449).
SPEC. CHAR. — Viridi supernè olivaceo, subtüs cinereo; genis ac loro Iætè
virescentibus, supercilio uropygioque fuscè coccineis; fronte nigro ;
alulà cœlestè cæruleä; remigibus et rectricibus externé, pallidè
cæruleis, internè , nigris ; rostro cærüleo; pedibus nigris.
PLANCHE XYL
Cette jolie Perruche, que nous croyons devoir rapprocher du
Genre Platycercus plutôt que du Genre Conurüs, ainsi que nous
l’avions fait dans latRevue Zoologique, sans avoir les couleurs bril-
lantes de ses congénères, n'en est pas moins remarquable par
l'agencement sévère de ses teintes.
Description. — Ainsi elle est en dessus d’uün vert-olivitre et
en dessous d’un vert-cendré; mais son front, à la base du bec, est
d'un noir-velouté ; le dessus de la tête vert-foncé; la moitié anté-
rieure du lorum et le croupion rouge- amarante; une ligne lésère
de la même couleur, qui se trouve border le côté postérieur de la
Joue, semble dessiner avec le point rouge du lorum une espèce de
sourcil; le lorum et les Joues sont d’un vert! tendre; les fausses
pennes de laile d’un beau bleu-cobal : les rémiges bleu-ciel ex-
térieurement et noirâtres intérieurement et vers leur extrémité:
Iconographie Ornithologique. — 5% Jav. 3
PLATYCERQUE PHAETON.
les rectrices sont d’un bleu légèrement verdatre; le bec bleu dans
sa première moitié, noir à la pointe; pattes noires; iris blanc.
DIMENSION :
Longueur totale , | . 275 millimètres.
La découverte de ce Platycerque est due à M. J. de Marolles,
Lieutenant de Vaisseau de la Marine Royale, qui en‘a rapporté trois
individus de Taïti, en 1844, et en a fait hommage d’un, celui que
nous fisurons, au Muséum d’ Histoire Naturelle de Paris.
Voici la Note que cel Officier distingué a bien voulu nous com-
muniquer au sujet de cet Oiseau, et dont nous lui renouvelons ici
tous nos remerciments : | |
« Cette Perruche a été tuée dans les environs du Port Phaëton,
» situé dans l’Isthme de Taravao (Ile de Taïti). Elle est très-rare
» dans le pays et a été vue seulement dans . parties boisées et
» inhabitées de l’Isthme de Taravao, et dans les montagnes de
» Taïrabou., qui l’avoisinent. |
» Pendant un séjour de plus de vingt mois à Taïti, je n'ai pu
» apercevoir que quatre ou cinq individus de.cette espèce. Les
» habitants m'ont dit qu’elle nichait dans les arbres élevés qui
» croissent sur les bords escarpés et inaccessibles des étroites vallées
» formées par les montagnes de Taïrabou. »
. serait à désirer que chaque espèce nouvelle que nos Officiers
rapportent en Europe fussent accompagnées de notes aussi précises
el aussi complètes.
Le Nom Spécifique de Phaëton est celui que M. J. de Marolles
a donné à notre Oiseau, du nom du Port dans les environs duquel
il l'a découvert, et qu'il nous à témoigné le désir de lui voir
conserver. | DÉCEMBRE 1049.
Nous ne nous dissimulons pas les rapports intimes qui existent entre cette Espèce
et le Psittacus (PI.) Pacificus, n° 65, de Latham, et de ses variétés À, B, C, D.
C’est exactement la même forme, c’est la même répartition des masses de couleur,
les tempes sont également rouge-cochenille; les fausses pennes ou fouet de l'aile
également bleu-ciel, de même que le reflet et la tranche extérieure des rectrices ;
enfin la couleur dominante est le vert.
Mais en général, dans notre Espèce, outre que les dimensions sont un peu
moindres, ce vert est beaucoup moins prononcé, et tourne, en dessus, au vert-
olivâtre; en dessous au vert-grisâtre; il n’y a point trace de rouge soit au frontal
ou au sinciput, soit au sommet de la tête; la tache suboculaire ou temporale est
elle-même beaucoup moins prononcée et moins apparente; le croupion, au contraire,
est entièrement d’une belle couleur amarante, tandis que c’est à peine si l’on
retrouve trace de cette couleur à cette partie dans l’une des variétés du PI. Pacficus
provenant de l’Expédition de la Vénus, que possède le Museum d'Histoire Naturelle
de Paris. Enfin les rectrices du PI. Phaëton sont beaucoup plus étroites et lancéolées
que chez l’autre Espèce. | |
D’après ces considérations, nous n’hésitons pas à regarder notre Platycerque
comme essentiellement distinct du PI. Pacificus.
DÉCEMBRE 1845.
Iconographie Ornithologique. — 35% Law, 5 bis.
GENRE JACAMARALCYONIDE.
GENUS JACAMARALCYONIDES (0. »rs Murs).
GALBALCYRHY NCHUS (O. nes Murs, Rev. Zool., Juin 1845. P. 207).
GENER. CHAR. Rostrum. — Multd longius quàm caput; paululüm incurvatum,
aluüus quàm latum, cultriforme, compressum, Capistrum
altitudine æquans sinon exsuperans, acutum ; ad commissuram
vibrissis rigidis circumdatum; nares semi-apertæ, rotundæ.
ÆAlæ. — Subobtusæ, primariarum tertia et quarta longissimæ.
Cauda. — In mortuæ exuviis imperfecta.
Tarsi. — Breves; digiti duo antici, duo postici.
Jusqu à ce jour la Sous-Famille des Galbulidés ne comptait que
trois Genres : |
1° Jacamar, proprement dit, Galbula (Moœhring).
2° Jacamerops (Levaillant), Jacamerops.
3° Jacamaralcyon (Levaillant), Jacamaralcyon.
Nous venons proposer d’ajouter à cette famille un quatrième
Genre fondé sur une espèce singulière de Jacamar de la Colombie,
que nous représentons PI. LÉ 2
Iconographie Ornithologique. — 5ne [rv.
qSs
GENRE JACAMARALCYONIDE.
Cette Espèce a, par les proportions de son bec, un caractère tel
qu'il nous semble devoir constituer par cela même un Genre à part
dans les Galbulidés.
Ainsi son bec, dans les proportions de longueur ordinaire à celui
des Jacamars en général, a en hauteur un développement inconnu
dans cette famille. Presque droit, il dessine pourtant, à parür de
la naissance du front, une espèce de ligne bombée, surmontant
même Île niveau du crâne, et insensiblement infléchie vers la
pointe; cette courbe est suivie parallèlement dans tout son prolon-
sement par la commissure du bec; mais la mandibule inférieure
quitte ce parallélisme à partir du premier üers de sa longueur pour
finir en ligne droite vers la pointe; d’une épaisseur ordinaire et
proportionnelle à sa base, ce bec va toujours en s'aplatissant ver-
ticalement et en lame de couteau à partir des narines, au point
d’avoir à peine en épaisseur à son milieu le quart de sa hauteur.
Si à ce caractère ce Jacamar joignait celui particulier au Galbula
Tridactyla (Vieill.), ce serait assurément le meilleur type du Genre,
si heureusement formé par Levaillant sous le nom de Jacamar-
alcyon, conservé depuis par MM. Lesson et G. A. Gray, et défini-
uvement acquis à la Science; car par son bec et sa forme trapue et
si exceptionnellement ramassée, il indique bien mieux que le
G. Tridactyla par ses pattes le passage et la transition des vrais
Jacamars (Galbula) aux Martins-pêcheurs (Ælcyon et Alcedo). C'est
ce rapport de similitude qui, pour le différencier du nom de Jaca-
maralcyon de Levaillant, nous l’a fait appeler du nom de Galbal-
cyrhynchus, que nous préférons remplacer par celui de Jacamar-
alcyorides. |
À l'exception du bec, relativement monstrueux , cet Oiseau pos-
sède et réunit du reste tous les caractères intimes propres aux
ds.
GENRE JACAMARALCYONIDE.
Jacamars, tels que ceux tirés des narines, des poils rigides garnissant
la commissure du bec, des ailes et des pattes.
[l'en faut excepter aussi cependant les plumes qui recouvrent
tout le sommet de la tête depuis le bec jusqu'à la nuque, lesquelles
sont d'une nature rigide, telle qu'elles figurent une huppe en
arrivant à cette dernière partie, aspect qui tient aussi à l'aplatis-
sement bien marqué de tout le capistrum, et qui donne à notre
Oiseau une physionomie toute particulière. Nous en dirons autant
des plumes blanches garnissant la Joue et le méat auditif, qui offrent
la même rigidité. Cette remarque est d'autant plus frappante qu’elle
contraste avec la nature molle et soyeuse si spéciale au plumage
des Jacamars. | |
Quant à la queue, il est probable qu'elle doit être allongée
dans les individus complets; mais celui qui à servi à notre des-
cription avait cette partie en état de mue, et par conséquent les
plumes n'avaient pas encore atteint leur dimension normale. On en
Jugera par notre Figure.
JUIN 1045.
JACAMARALCYONIDE À OREILLONS BLANCS
«JACAMARALCYONIDES LEUCOTIS (0. vs Murs).
GALBALCYRHYNCHUS LEUCOTIS (0. ves Murs, Revue de Zoologie,
| Juin 1845. P. 207).
SPEC. CHAR. — Capistro pileoque nigris; auribus albis; alis et caudà nigro-
; virescentibus; reliquo corporis obscurè castaneo; rostro corneo-
albido; pedibus flavis.
PLANCHE XVI.
Cette curieuse espèce de Jacamar inédite nous a servi de type,
ainsi qu'on vient de le voir, pour notre genre Galbalcyrhynchus,
autrement dit Jacamaralcyonides.
DIMENSIONS :
Longueur totale , | HO
— du bec, | | 50
Hauteur du bec à la base, {5
Iconographie Ornithologique. — 3" Lxv. 5
JACAMARALCYONIDE À OREILLONS BLANCS.
Epaisseur du bec à la base, Q millim.
— au milieu de sa longueur, 4
Longueur de la queue, 60
mais la queue n'a pas encore atteint sa longueur chez notre individu.
Description. — Les couleurs de cet Oiseau, tout en rentrant dans
l’ensemble de celles ordinaires aux Jacamars, sont pourtant loin
d’en avoir l'éclat. Tout le dessus de la tête est noir, les oreilles sont
blanches; tout le corps marron foncé, à l'exception des ailes et de
la queue d'un vert-noiratre légèrement bronzé; lextrémité des
secondaires est bordée de marron; bec de couleur de corne blan-
châtre, excepté à la pointe, qui est grisâtre; pieds Jaunes.
Cet Oiseau, qui vient de Santa-Fé de Bogota, se trouve au
Museum d'Histoire Naturelle de Paris.
JUIN 1045.
4
COQ DE LAFAYETTE.
GALLUS LAFAYETIT (Lxssos, Traité d'Ornithologie, 1831. p. 491).
SPEC. CHAR.
— Capite parvo; auribus ac genis nudis; carunculà verticis
humilitèr compressa, gulæ strictè geminàä; corpore toto pennis
vestito linearibus elongatis; ad nucham et collum anticum nec non
laterale, humerosque flavè-auratis, in medio longitudinalitèrnigro
striatis; ad dorsum, pectus, abdomen, tectricibus alarum mino-
ribus sicut et rectricibus lateralibus, auratè-brunneis, in medio
longitudinalitèr brunneo-nigro striatis ; uropygialibus et caudæ,
compressæ et ascendentis, tectricibus minoribus in medio speculum
angulosum violaceo cæruleoque metallicè splendens præstantibus;
eodem colore duodecim plumis ad basim gutturis denudati ; femo-
ribus et crisso nigris; alis et rectricibus cæruleo-indigotinis; rostro,
calcare et unguibus corneo-brunneis; tarsis et pedibus flavis;
postico elato.
PLANCHE XVII.
Ce Coq est en la possession du Muséum d'Histoire Naturelle de
Paris depuis 1822, époque à laquelle cet Établissement le recut de
Leschenault, un de ses Voyageurs les plus intelligents d'alors, qui
l'avait découvert à l’état sauvage dans l’intérieur de lIle de Ceylan,
où 1] résidait depuis près d'une année.
Iconographie Ornithologique. — jme [rv. 6
COQ DE LAFAYETTE.
Par un singulier concours de circonstances, cette belle Espèce.
sans passer précisément inaperçue, fut à peine remarquée, quoi-
que figurant dans les Galeries, et n'avait pas encore été décrite
jusqu’en 1831, que M. Lesson, s’occupant de son Traité d'Ornitho-
logie, en fit le sujet de ses observations, et le mentionna sous le
titre que nous lui avons conservé de Gallus Lafayetu, qui mdique
suffisamment l'influence des préoccupations politiques du moment :
quant au Nom Francais de Cog Sauvage de Ceylan, sous lequel il
figure dans la Nomenclature de cet Honorable Ornithologiste, et
que nous avons cru devoir remplacer par la traduction de la
dénomination latine, c’est celui que porte cet Oiseau dans les notes
manuscrites de Leschenault.
Description. — Le Coq Lafayette a les plus grands rapports de
ressemblance avec le Coq Bankiva. Gallus Bankiva (Vemm.). La
tête, fort petite, et la gorge en sont également nues; la crête et les
barhillons un peu plus exigus chez le premier; c'est le même
ensemble de plumage et de coloration, la même nature de plumes
longues et effilées; seulement chez le G. Bankiva les couleurs de
ses plumes sont d'un ton uniforme, tandis que chez notre Oiseau,
sur la nuque, le derrière et le côté du cou ainsi que les épaules,
ces mêmes plumes, d’un jaune doré, sont striées dans leur milieu
et sur toute leur longueur chacune d’une flamme noire ; sur le dos,
les petites couvertures des ailes, celles latérales de la queue et sur
la poitrine et l'abdomen, elles sont d’un brun de Sienne doré,
striées chacune dans leur milieu et sur toute leur longueur d'une
flamme d’un brun de bistre; les plumes urupygiales recouvrant le
dessus et les côtés de l’origine de la queue portent toutes un large
miroir métallique, de forme angulaire, à reflets violets tournant au
bleu ; de plus, et ce qui différencie bien le G. Lafayetu du G. Ban-
F—
COQ DE LAFAYETTE.
kiva, c’est une douzaine de plumes arrondies de même apparence
et de même couleur, garnissant la base dénudée de la gorge en
manière de rabat ou de jabot. Les cuisses et le dessous de la queue
sont noirs comme chez le Bankiva; mais les ailes et les pennes de
la queue sont bleu-indigo, tandis que chez ce dernier les ailes ont
leurs moyennes couvertures seulement d’un bleu-métallique, avec
leurs rémiges secondaires couleur marron, et leurs rémiges pri-
maires noiratres, lisérées de la même couleur; et les grandes
rectrices, qui se rapprochent plus par leur courbure peu prononcée
de celles des Faisans que de celles du Coq Bankiva, sont d'un beau
vert-métallique; enfin le bec, les éperons et les ongles sont de
couleur de corne brunatre; et les tarses et les pattes, noires chez
le Bankiva, sont ici d’un jaune-pale.
Il est à regretter que l’on ne connaisse pas la femelle du G.
Lafayetw.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 536 milin.
— de la queue, | 266
— dutarse, 65
— du doigt du milieu, l’ongle compris, 55
JUILLET 1945.
sr
MALCOHA DE DIARD.
ZAN CLOSTOMUS DIARDI (Lesson), G. R. Gray, Genera of Birds, 1845.
MELIAS DIARDI > LEssON, Traité d'Ornithologie, 1831.
SPEC. CHAR. — Rostro flavè-virescente; regione circumoculari rubrä ; corpore
supernè viridi-cœruleo , subtüs ardesiaceo ; capite et collo cinereis;
A L 1 A Ê] e e œ e L2 Li L
gulà cinereo-albä; rectricibus omnibus apice albis ; pedibus nigris.
PLANCHE XIX.
Voici comment M. Lesson a décrit cet Oiseau :
« De la taille d’un Merle. Bec citrin; gorge gris-blanc ; plumage
» gris-brun ardoisé en dessous, vert-brun foncé en dessus. Queue
» de moyenne longueur, étagée, brune dans son entier et terminée
» de blanc. Est peut-être une variété de taille de l'espèce précé-
» dente. (Melias tristis. Less.) M. Diard en a envoyé deux indi-
» vidus de Java. (Mus. de Paris.) »
Préoccupé des rapports de coloration existant entre cette espèce
et celle qu'il venait de décrire précédemment, le Malcoha sombre.
Iconographie Ornithologique. — 4% Tv. A
MALCOHA DE DIARD.
Melias tristis , et de l'identité spécifique qu'il lui soupconnait avec
ce dermier, M. Lesson n’a pas mis, dans la description de notre
Oiseau , toute lexactitude nécessaire pour le faire reconnaitre,
comme on peut s’en assurer en comparant sa Description avec notre
Figure. | | |
Ainsi, le Zanclostomus Diardi n'est pas vert-brun foncé en dessus,
mais bien vert-bleuâtre; il n'est pas non plus sris-brun ardoisé en
dessous, mais gris-ardoisé foncé; enfin, la queue est loin d’être
brune dans son entier; elle est également d'un beau vert-bleuâtre,
si bien que les deux rectrices médianes ont un reflet de bleu in-
digo. [l n'existe, en un mot, aucune trace, aucun reflet de brun
dans le plumage de cette espèce : et nous ne pouvons attribuer à
ces erreurs que la même cause que nous avons déjà eu occasion
de sisnaler dans notre Article sur les Pefns torquata et Ruficollis.
Quant : à considérer le Zanclostomus Diardi comme simple variété
de taille du Z. tristis, outre que la différence de dimension est assez
lorte pour ne pas autoriser une supposition aussi gratuite, il y à
encore assez de différences de coloration pour que le doute ne soit
plus permis à l'égard de l'assimilation de ces deux espèces.
Le ton brun que M. Lesson a ajouté par erreur aux diverses
nuances du Z. Diardi ést de la plus grande exactitude pour le
2. trisus, auquel il doit s'appliquer exclusivement, car tout le reflet
verdätre de ce dernier est d’une couleur bronze très-franche, tour-
nant par conséquent au brun dans l’ombre. Mais ce qui manque
encore au Z. Diardi, et ce qui, indépendamment de sa taille beau-
coup moindre, le différencie en outre du Z. tristis, c’est l'absence
absolue des plumes squammeuses et lancéolées blanches striées
finement de noir, qui garnissent [a base inférieure et supérieure du
bec de ce dernier, et lui dessinent un sourcil bien marqué servant
MALEOHA DE DIARD.
d'encadrement à toute la partie supérieure de la matos ane papil-
leuse orbitaire; enfin la queue, qui chez celui-ci a plus que le dou-
ble de la longueur du corps, est à peine égale à cette longueur
chez le Z. Diardi : c'est-à-dire que la queue dans l’un fait plus des
deux tiers de la longueur totale de l'Oiseau ; tandis que dans autre,
elle en fait à peine la moitié.
La longueur totale du Z. Diardi est de 360 à 330 millimètres.
L'Honorable M. Lesson n’a donc rien à regretter de la création
qu'il a faite de cette Espèce, qui est réelle et constante, et qui figure
et devaitfigurer dans la Nomenclature comprise au Genera of Birds,
de M. G. R. Gray. ; |
La Description qui précède, comme la Figure de la Planche à
laquelle se rattache cet Article, ont été faites sur les deux individus
types qui ont servi à M. Lesson, et qui ont été envoyés de Java, en
1921 et 1822, au Museum d'Histoire Naturelle de Paris, par
M. Diard, l'un de ses Voyageurs. £. ;
AOUT 1845.
BARBU À FLANCS PONCTUÉS. rssox
AUCCO PUNCTATUS, Iuson, Man. ». 168.
SPEC. CHAR. — Rostro nigro; pedibus fuscis; corpore toto suprà nigro, infrà
junquillaceo; fronte, gulà colloque antico rubro-aurantiis, vittä
usque ad oculos productä marginatis; latere nigris guttato maculis;
nuchä ac collo postico nigro flavoque variegatis; tectricibus majo-
ribus limbo sulphureo terminatis; remigibus et rectricibus nigris,
flavido strictissimo externè-limbatis. |
PLANCHE XX.
Le désir de figurer les Espèces inédites contenues au Manuel de
l’'Honorable M. Lesson, dont tous les types se trouvent au Museum
d'Histoire Naturelle de Paris, nous donne encore l’occasion , pour
cette Espèce, de signaler ure erreur que nous croyons lui être
échappée, et, par suite, de relever un double emploi dans les Spe-
_cies du Genre Capito que vient de publier M. G. R. Gray, dans la
23° Livraison de son Genera.
Pour mettre à même d'apprécier nos doutes sur l'élévation de cet
individu au rang d'Espèce, nous commencerons par rappeler la
Description qu'en donne le Savant Professeur de Rochefort :
Iconographie Ornithologique. — Ame I ry. »
BARBU À FLANCS PONCTUES.
« Taille d’une Grive; bec noir ; occiput et tête olive; joues d'un
» noir de velours que horde en dessus une raie jaune de soufre se
» perdant sur le dos; gorge et devant du cou orangés ; dos noir, va-
» rié de jaune; ailes noires traversées par une raie Jjaunâtre, parties
» inférieures du corps jaune-clair; flancs ponciués de noir, tarses
» bruns. Patrie imconnue. »
L’ignorance seule de la provenance de cet individu, qui se trouve
en effet dans les Galeries du Museum de Paris, est la cause de l’er-
reur dans laquelle est tombé M. Lesson. S'il eüt su que ce Barbu
venait du Pérou, ses souvenirs se fussent évidemment reportés sur
le Barbu orangé du Pérou, de Levaillant (Barbus, n° 27), Bucco
Peruvianus (Cuvier), et la comparaison qu'il eût été amené ainsi à
en faire, lui eût indiqué que les seules différences de ptilose exis-
tant entre l’un et l’autre sujet, ne pouvaient être que des diffé-
rences de transition d’une livrée à une autre dans deux individus
de la même Espèce. |
Telle est en effet notre opinion; et nous croyons qu'il suffira de
comparer la Description de M. Lesson, de même que notre Figure,
avec la Description de Levaillant qui suit, pour la’ juger fort admis-
sible : |
« Le Barbu orangé, dit Levaillant, a les plumes du bord du
» front, celles de la gorge et du devant du cou, d’un orangé rou-
seatre ; couleur qui se fond vers les parties inférieures, et qui se
Ÿ
» trouve tout à fait changée en un jaune de jonquille sur la poi-
» trine et tout le dessus du corps. Les plumes des flancs portent des
» taches noires en forme de larmes; et celles des jambes et du bas-
» ventre ont, ainsi que les couvertures du: dessous de la queue,
» chacune un trait noir dans leur milieu Le dessus de la tête et le
» derrière du cou sont d’un jaune varié de. noir. Le manteau, le
BARBU A FLANCS PONCTUÉS.
»dos, les scapulaires et le croupion sont noir varié de jaune; une
ÿ
large bande noire, légèrement teinte d’orangé, part de derrière
_» les veux et descend sur les côtés du cou, en séparant le jaune du
» derrière et l'orangé du devant de cette dernière partie. Les ailes
» et toutes leurs couvertures, ainsi que la queue et toutes les cou-
» vertures Supérieures, sont d'un noir pur; cependant Les plus gran-
» des couvertures alaires ont chacune une tache Jaune, et forment ainsi
» une bande transversale de cette couleur. Les dernières pennes alai-
» res, celles près du dos sont aussi variées de jaune, et les moyennes
» ont un-petit liséré aussi jaune, qu’on retrouve sur les pennes la-
» térales de la queue. Le bec est noir, et les pieds sont bruns.
» Du Pérou, tué dans les bois. Faisait ee du beau Lainet de
» M. Raye de Brenckleriaert, à Amsterdam. >
On voit que la seule et unique différence de r un à l’autre résulte
de ce que l'intervalle circonscerit, à partir du sommet de la tête jus-
qu'au bas postérieur du cou, par la larse bande notre partant de
derrière les yeux, dont parle Levaillant, est, sur son individu , d’un
jaune-jonquille pareil à la couleur de la poitrine, tandis que sur
l'individu de M. Lesson, qui est aussi le nôtre, cette même partie,
qui na commencé à prendre sa couleur d’adulte que sur les deux
côtés externes de ce même intervalle, constituant /@ raie jaune-
soufre se perdant sur le dos, décrite par ce dernier Ornithologiste,
est reslée à l’état de couleur olivätre, suffisante pour indiquer la
transition du noir primitif au jaune.
Notre Barbu, type de M. Lesson, vient du Pérou, d’où il a été
rapporté en 1827, par M. Ajasson, qui l’a trouvé dans les localités
de Caxa-marquilla et Lama.
Longueur totale, e 18 centimètres.
Il résulte de ce qui précède que le N° 14 du Species du Genre
BARBU A FLANCS PONCTUÉS.
Capito, de M. G. R. Gray, serait à supprimer comme faisant dou
ble emploi avec son N°3, et que la Synonymie de l'Espèce serai
celle-ci : |
Barbu orangé du Pérou. Levaillant. Barbus, n° 27.
Bucco Peruvianus. Cuvier. À. anim.
Micropogon aureus. Temminck.
Barbu à flancs ponctués. Lesson, Man., page 165.
Bucco punctatus. Id. id. id.
Capito peruvianus. (Guv.) G. R. Gray, Genera, n° 3.
Capito punctatus. (Less.) Id. Ibid. n° 14.
MARS 19406.
BARBU SERIN.
BUCCO LUTEUS. Lresson (Man., r. 163).
À
MEÉGALAIMA LUTE À (Lrssov.) G. R: Gray. (Genera N° 15.)
SPEC. CHAR. — Gorpore toto pallidé luteo, regione orbitarià, gulà colloque
junquillaceis exceptis.
PLANCHE XXL
Voici la description qu'en denne M. Lesson :
« Bec corné, tarses jaunes, plumage en entier jaune-blanc ou
» serin. »
Ce curieux Barbu est en effet tout jaune-serin pale ou blanchätre,
à l'exception de la région orbitaire, du menton et de la gorge, dont
le jaune est plus vif et plus tranché, et des grandes couvertures
alaires; les tarses sont blanchatres; il n’y a pas jusqu'aux poils qui
recouvrent le bec et se prolongent jusqu’à son extrémité, au bec
lui-même etaux ongles, qui n'aient subi cette sorte d'influence albine.
Iconographie Ornithologique. — 4% Lrv. 3
BARBU SERIN.
Les caractères d’une maladie analogue à celle à laquelle on atiri-
bue généralement l'albinisme sembleraient résulter de l'examen de
cet individu.
Une étude attentive nous y a fait découvrir une trace irrécusable
sinon de ce fait, au moins d’une certaine transition ou élaboration
incomplète de plumage : ce sont deux ou trois petites plumes du bas
de la gorge qui ont conservé à leur extrémité et sur leurs dernières
barbules une teinte rouge-orangée trés-prononcée el qui ne parait
provenir, vue au microscope, d'aucune application de corps étran-
ger. Nous avons également observé sur le frontal de petites plumes
rudimentaires et à peine développées teintées de rouge-ponceau.
Maintenant, dans le cas où cet individu ne constituerait qu'une
variété, à quelle Espèce devrait-il être rapporté? est-ce au Bucco
philippensis. Gm., comme en a eu la pensée l’'Honorable Ornitholo-
oiste qui l’a le premier décrit? est-ce à une autre Espèce? c'est ce
que nous ne saurions dire pertinemment.
Il en est de même sur la question de savoir si ce sujet constitue
un exemple d’albinisme ou seulement une transition de plumage
particulière à cette Espèce. |
Nous nous empressons donc de conserver à ce rare Barbu le
Nom Spécifique qui lui a été imposé par M. Lesson.
On en doit la découverte au Voyageur Leschenault, qui l’a envoyé
en 1518 de Pondichéry au Museum de Paris. Ce Voyageur indique
dans son Catalogue que les Malais appellent cet Oiseau Sambel-
Sitou.
MARS 1046.
POMATHORIN DE HORSFIELD.
POMA THORINUS HORSFIELDIT. Svxss, Proced. Z. S. 1832. f° 89.
SPEC. CHAR. — Olvaceo-brunneus; strigd superciliari, collo in fronte, pectore *
abdomineque medio albis. Irides fusco-sanguineæ. Rostrum flavum.
Pedes fusci. (Svxes, Proc. Z. S. 1832, f° 89.)
PLANCHE XXIL.
Cet Oiseau, qui se trouve au Museum d'Histoire Naturelle de
Paris depuis 1830, offre une nouvelle preuve des richesses sans
nombre que possède et qu'a toujours possédées ce magnifique
Etablissement.
Il a été découvert au Malabar par le célèbre Voyageur M. Dussu-
mier, qui en a envoyé deux exemplaires en 1830; et c’est seulement
en 1992 qu'il a été décrit par M. le Colonel Sykes, qui consacre
depuis longtemps à l'Histoire Naturelle tous les moments qu il peut
dérober à son service militaire dans l'Inde.
Iconographie Ornithologique. — 4% Liv. 7 bis.
POMATHORIN DE HORSFIELD.
Description. — Cette Espèce, qui rentre en grande partie dans
l'ensemble de coloration sévère et uniforme de ses congénères, à
le corps en entier brun-olivätre, à l'exception d’une tache blanche
longitudinale partant des narines, passant au-dessus de l'œil et des-
cendant le long de la partie latérale du cou, ainsi que du menton,
de la gorge, de la poitrine et du haut de l'abdomen, également
blancs; l’olivâtre qui encadre ces diverses parties tourne en une
teinte noire qui en fait d'autant plus ressortir l'éclat de neige. [ris
couleur de sang foncé; bec jaune; moitié de la mandibule supé-
rieure, à partir de sa base, brune; pieds d’un brun plombé.
DIMENSIONS :
Longueur totale, : DA cent.
des tarses, 3
de la queue, 9
Observation. — M. le Colonel Sykes fait suivre sa Diagnose de la
courte notice suivante :
« De petits Insectes (Dyptères) se trouvaient dans son estomac.
» Je n'ai rencontré cet, Oiseau remarquable que dans lépaisseur
» des forêts des Ghants (pays de Dukhum). Le chant du male est
» hoot, whoot, whoot (que nous prononcons hout, vout, vout),
» articulé lentement, auquel la femelle répond par hooe (c'est-à-
» dire houe). Les habitudes sont celles des genres Turdus et
» Timalia. J'ai dédié cette espèce à l'honorable Naturaliste auquel
» la Science est tant redevable. »
AVRIL 1040.
PÉNÉLOPE COIFFÉ.
PENELOPE PILE AT A. LicaTENSTEIN, Îsis, 1830. f° 1109, 4110.
SALPIZA PILE AT A. Wacrer, Isis, 1832. RP PATES
SPEC. CHAR. — P. pikata. Pilei plumis diffractis, albis, OCCipitis versûs
apicem isabellinis; pileï vittà laterali nigro-pilosâ ; collo ac gastræo
castaneo-rubris, ex parte albo limbatis; crisso nigricante; dorsi
plumis œneo-nigris albo marginatis; remigibusque caudâque œneo-
nigris; pedibus flavis (Waczer, loc. cit. in mortuæ exuviis). Sed ad
vivum mihi obventum : loro, regione circumoculari et maxillis,
denudatis, nigro-violaceis ; gulä et collo antico, nudis, vibrissis
paucis nigris instructis, rubro-aurantiis, cute longitudinaliter ex-
tenso nec non dilatabili ornatis; tarsis et pedibus rubro-carmineis.
PLANCHE XXII.
Nous donnons la représentation de cette Espèce de Pénélope,
parce qu'elle n'a encore été figurée dans aucun Ouvrage, quoique
connue depuis longtemps, nommée par Lichtenstein et décrite par
Wagler, à qui nous avons emprunté la première partie de la Carac-
téristique spécifique qui précède. On peut la regarder comme une
des plus grandes et des plus belles Espèces de la Famille des Orta-
lidés, sur laquelle cet estimable Auteur a publié un fort bon tra-
vail dans l'Ouvrage précité. Nous avons complété sa Caractéris-
Iconographie Ornithologique. — 4° Liv. | 4
PÉNÉLOPE COIFFÉ.
tique en corrigeant, d’une part, l'indication qu'il avait faite des pieds
jaunes, couleur qu’a pu lui faire supposer en effet leur aspect sur
l'individu mort, et d'une autre part, en y ajoutant l'indication.
d’après le vivant, de la couleur des parties de la peau nues et appa-
rentes à la tête et à la gorge; caractère spécifique très-important
pour la détermination des Espèces dans cette Famille.
Wagler a fait d'abord, en 1830, de notre Oiseau le type de son
Sous-Genre B, auquel il assigne pour caractère les suivants : Remi-
gum primariarum pogonium internum anguliusculum ; tarst graciles,
distto intermedio longiores ; gulæ palæar ; puis en 1932 le type du
même Sous-Genre qu’il érigea en Genre sous le nom de Sa/piza.
Description. — Tête, nuque, devant et derrière du cou, épaules
et tout le dessous du corps d’un beau roux-marron ou cannelle:
plumes de la tête, depuis le front jusqu'à la base postérieure du cou,
distinctes et séparées les unes des autres, effilées et allongées en
forme de hupe érectile sur la tête, et de crinière le long du cou; leur
tige sur la tête, blanche jusqu'aux trois quarts de leur longueur, avec
leurs baguettes noires et se terminant en roux-isabelle ; tout le des-
sus du corps, à partir des épaules, la queue comprise, d’un noir
brun à reflets métalliques verdâtres; toutes les plumes de la poi-
trine et des épaules bordées de chaque côté d’un fin liséré blanc,
qui, du reste, est remarquable chez tous Les vrais Pénélopes; peau
des joues, des lorums et de la région circumorbitaire nue, d'un vio-
let noirâtre et circonscrite par un cercle étroit de plumes ciliées
noires ; peau du menton et du haut du cou distendue en forme de
jabot, d'un beau rouge vermillon et parsemée de poils noirs; tarses
et pieds rouge-carminés.
Longueur totale, 650 millimètres.
1 DE + - . ‘ . . | a
L'Individu sur lequel à été faite notre Figure ainsi que notre
PENÉLOPE COIFFÉ.
description a vécu longtemps et est mort en 1837 à la Ménagerie
du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, qui l’avait reçu de notre
Savant et Laborieux Collègue M. le Docteur Lherminier, comme
venant du Para.
Une Figure fort bien peinte et tout aussi bien dessinée par Al-
phonse Prévost se voit dans la riche Collection des Vélins de la
Bibliothèque de cet Établissement.
q
C’est sans doute par erreur que la Note manuscrite aui accom-
P q q
pagne cette Figure l'indique comme Æspèce nouvelle nommée le
Pénélope Catraca, de Cumana; Note, au sur sx qui ne ge que
provisoire, car elle est au crayon.
JUIN 1945.
SE ET
/)
so
LA
ii
a
FR
PE EAN De
GENRE BIENSE.
GENUS BIENSIS , Pucueran, Rev. Zool., 1845, p. 279.
GENER. CHAR. Rostrum. — Capite duplo longius, gracilissimum, ad basim
compressum, altius quàm crassum; mandibula superior
versus apicem parum inflexa ; culmen subplanum, latius
ad meshorinium, fronti, tantumpèr et cupulæ instar exca-
vaio, superficie triangulari insertum ; mandibula inferior ad
apicem superuncinatum paululüm arrecta.
Nares. — Lineares, in alveo longissimo, sulci instar ferè ad ex-
timum apicem rostri ducto sitæ.
Cauda. — Rectricum scapus tenuis sed rigido-elasticus, barbu-
lis laxatis in utroque latere vestitus, ad apicem denudatus.
Digit. — Graciles; intermedius tarso longior ; pollex elongatus ;
tarsus robustus.
Ce Genre a été créé judicieusement par M. le Docteur Pucheran,
sur une Espèce Madécasse, de Räle, bien remarquable, dont nous
donnons la Figure dans notre Planche 24, et dont la Description
va suivre.
Voici dans quels termes ce Studieux et Savant Zoologiste en a
brièvement exposé les Caractères (Rev. Zool. Août 1845, pag. 279):
Iconographie Ornithologique. — 4% Lrv. 5
GENRE BIENSE.
« Le Bec est deux fois long comme la Tête, d’une gracilité
» extrême, à mandibule supérieure, faiblement infléchie à la pointe.
» présentant une arête aplatie, devenant plus large sur le mésho-
» rinium, et échancrant le front par une plaque triangulaire, peu
» profondément excavée en forme de cupule : la mandibule
» inférieure se relève un peu vers sa pointe, et forme en cet
» endroit un petit crochet ascendant : les Narines sont linéaires,
» creusées dans une fosse trés-allongée, et terminée par un sillon
» qui parcourt le Bec, et ne cesse qu'à un pouce environ de la
» pointe : les doigts sont grêles, le médius plus long que le tarse,
» le pouce assez allongé. » |
On voit tout ce qu'a de curieux ce Genre, autant par la longueur
et par la forme de son Bec, qui en fait le caractère principal ,
que par les deux crochets des deux mandibules qui, allant à la
rencontre l’un de l’autre, et laissant ainsi un vide à jour entre eux,
donnent à cet Organe un aspect tout particulier, qui n'a son
analogue, sous le rapport surtout du prolongement du sillon des
narines, que dans les grandes Espèces du Genre Totanus ou dans
celles du Genre Himantapus.
Un autre caractère fort important, qui nous semble unique
jusqu à présent dans la Famille des Rallidès, et qui nous a frappé
lorsque nous avons étudié nous-même cette nouvelle Espèce, est
celui tiré de la conformation des plumes caudales.
La queue, établie sur le type commun aux Rallidès, c'est-à-dire
réduite à la plus simple expression de Ptilose, et en quelque sorte
nulle, comme instrument de locomotion, offre le caractère tout
particulier suivant : la tige de chacune des rectrices a l’élasticité
résistante, quoique à un degré bien moindre, qui se remarque
chez les Pics, est garnie de chaque côté de ses barbules, mais peu
GENRE BIENSE.
adhérentes entre elles, entièrement isolées l’une de l'autre au
second tiers de sa longueur, et en est complétement privée au
dernier tiers vers son extrémité, qui se termine ainsi en une
espèce de crin fort ténu.
Malheureusement l'ignorance complète où l’on est sur les mœurs
de cette Espèce ne permet pas d'expliquer l’usage ou la nécessité
de rectrices semblables.
Nous regrettons vivement que le temps n'ait pas permis à
M. le Docteur Pucheran d'exposer plus au long les considérations
qui se rattachent à ce Genre, créé par lui, considérations qu'il
était à même de développer mieux que personne, mais qui ne sont
qu'ajournées, car elles se lient à un travail sérieux et complet, que
ce Naturaliste zélé se propose de publier sur les Types Zoologiques
de Madagascar.
AVRIL 10406.
BIENSE TYPE.
BIENSLS PIECS, PucEran (Rev. Zool., Août 1845, p. 279).
SPEC. CHAR. — Capite et abdomine colore tinctis griseo ad nigrum super oc-
cipitem transeunte ; collo, gutture, pectore lateribusque chocolati-
nis, vel vinaceis, nigro ad collum posticum tantüm striatis ; reliquo
corpore superné olivaceo nigro flammato ; tectricibus caudæ inferio-
ribus nigris albo marmoratis instar Ralli aquatici, cum quo ptilosis
maxima similitudo. Rostro pedibusque brunne:is.
PLANCHE XXIV.
Cette Espèce, dont les Individus sont encore fort rares, est ainsi
décrite par M. le Docteur Pucheran.
« L'Espèce type /Biensis typus) est olivatre en dessus, flamméchée
» de noir, le noir occupant le centre de chaque Plume; la Tête est
» grise, noircissant sur le Vertex, le milieu du Menton blanchitre.
» et le Cou, aussi bien que le Thorax, offre la teinte, mais bien
» affaiblie, des parties inférieures du Rallus Juscus ; les pennes des
» Ailes sont noirâtres en-dessus, brunes en-dessous; la taille est
» à peu près celle du Rallus crex. »
Iconographie Ornithologique. — 4" Liv. 6
ÉRr:
#%
BIENSE TYPE.
Nous ajouterons, pour compléter cette exacte Description, que
les couvertures inférieures de la Queue sont noires, zonées de
blanc comme chez le Rallus aquaticus, avec lequel, selon nous,
cette nouvelle Espèce a la plus grande analogie de Ptilose.
DIMENSIONS :
Longueur totale, du bec à la queue, 24 cent.
— du bec à l’extrémité des pattes, | 26
— de la queue, 3
— du tarse, 3
— du doigt médian, | 4}
L’Individu Type de la Description de M. le Docteur Pucheran et
de notre Planche est unique dans les Galeries du Muséum d'Histoire
Naturelle de Paris. ë
Il a été envoyé à cet Etablissement, en 1334, par M. Bernier,
Officier de Santé de la Marine Royale, auquel on doit la découverte
du Type encore plus curieux du Genre Mesites. C’est à Madagascar
que ce Voyageur l'a trouvé, dans une localité appelée Tsquia.
Trois Individus de cette Espèce, venant de la même localité, se
trouvent également faire partie de la riche Collection de M. le Prince
d'Essling.
AVRIL 1040.
CRESSERELLE GRÉLE.
FALCO GRACILIS. Lesson, Traité d'Ornith., 1831, p. 93.
TINNUNCULUS GRACILIS. GR. Gray, Genera of Birds, part. 7, nov. un
SPEC. CHAR. — Dorso rufo, punctis nigris maculato; pectore absque maculis
vinaceo; capite, collo uropygioque cinereis; caudà cinereä tribus
fasciis vestità, fascià latiore versüs apicem limbatä, rotundè elon-
gatà; cerà pedibusque flavis; rostro et unguibus corneis.
PLANCHE XXV.
C'est l'Honorable M. Lesson qui le premier a décrit cette jolie
Espèce d'Oiseau de proie qui fait parte du Muséum d'Histoire
Naturelle de Paris.
Voici la Diagnose qu’en a donnée cet Ornithologiste :
« Taille d’un Merle; bec noir; cire et tarses jaunes; tête et cou
» d'un gris cendré; manteau rouge-brun; ventre, ainsi que toules
» les parties inférieures, d’un roux vineux ondé et sans taches :
» queue arrondie, blanchätre en dessous et rayée de brun; les tarses
» minces, grêles; les formes corporelles très-sveltes. »
Nous ajouterons, pour compléter cette Diagnose, que le bec en
réalité n’est pas noir, mais de couleur cornée bleuâtre comme chez
F. Tinnunculus ; que le rouge-brun du manteau est, comme chez
Iconographie Ornithologique. — 5ne Lrvy. . À
CRESSERELLE GRÉLE.
ce dernier Oiseau, parsemé sur chaque plume, à l'exception de
celles de la base du cou, d’un point noir augmentant de volume en
même temps qu'augmente le développement des plumes en des-
cendant vers le croupion; que les grandes couvertures sont rayées
dedeux ou lois raies semblables ; que les rémiges sont noires, bor-
dées à leur extrémité d’un fin liséré blanc; que le croupion, caractère
remarquable, et le dessus de la queue sont d’un beau gris ardoisé:
celle-ci ornée de trois raies noires, et terminée par une large bande
de même couleur frangée, pour les quatre rectrices médianes, d’un
liséré blanc comme les rémiges ; qu'enfin les ongles sont de couleur
de corne brunatre.
Tel est l'ensemble de Ptilose qu'offrent les deux Exemplaires
males de cette Espèce, qui se trouvent au Muséum , auquel ils ont
été offerts par M. Dussumier, qui les a découverts, en 1827, aux
Îles Séchelles, où l'Espèce, dit-il, est très-commune.
DIMENSIONS :
Longueur totale, | 95 cent.
— de la queue, (1
— du tarse, … 2
Notre Figure, de grandeur naturelle, est faite sur le Type qui à
servi à la Description de M. Lesson.
MAI 1946.
SCOPS DE PORTORICO.
HSCOPS PORTORICE NSIS. Lesson, Traité d'Ornith., 1831, p. 107.
EPHIALTES PORTORICENSIS. G.R.Grav, Genera of Birds, part. 17,
septembre 1845.
SPEC. CHAR. — _Suprà fulvo brunneo-vermiculato, et punctulis albidis macu-
lato; scapularibus maculis duabus tribusve albo-niveis notatis:
subtüus rufo-albido maculis brunneis longitudinalitèr flanmato,
latitudinalitèr marmorato; regione periophthalmicä nigro-annu-
lat ; superciliis brunneo-rufis. Pedibus hirsutis, digitis tuberculatis.
PLANCHE XXVI.
Cette Espèce, rapportée au Muséum d'Histoire Naturelle de
Paris par le Voyageur Maugé, qui l'avait découverte dans l'Ile de
Portorico, a été décrite aussi pour la première fois par l'Honorable
M. Lesson, qui lui a consacré la Diagnose suivante :
« D'un grisroux glacé, strié en long de flammèches roux-brun
» plus finement strié en travers; deux huppes élargies et triangu-
» laires sur les côtés de la tête; taille un peu plus forte, et teinte
» beaucoup plus blonde que l’Espèce d'Europe. »
Nous ne croyons pas inutile d'ajouter un commentaire à cette
Diagnose.
Description. — En dessus : fauve grivelé de brun foncé: chaque
plume ponctuée de deux petits points blanchätres, et terminée par
Iconographie Ornithologique. — 5" Liv. 2
SCOPS DE PORTORICO.
une flammèche brune; rémiges et rectrices offrant, comme presque
toutes les Espèces des Rapaces nocturnes, une sorte de damier
composé de bandes brunes zonées de brun-noiratre, alternant avec
d’autres bandes fauve clair ; deux ou trois taches blanc de neige aux
scapulaires. Dessous : brun blanchätre; chaque plume flamméchée
longitudinalement d’un large trait brun foncé, et zébrée transversa.
lement de fines raies de même couleur; le brun-blanchatre de la
poitrine remplacé par une teinte rousse. Le disque bordé extérieu-
rement d'une bande noire partant des oreilles et descendant Jus-
qu'au bas du cou; c'est, avec un long sourcil brun-roux allant re.
joindre le bord extérieur des plumes de l’aigrette, ce que cette
Espèce offre de plus particulier dans son plumage, si conforme,
pour sa coloration, à celui de ses congénères. Tarses emplumés:
doigts nus; bec jaune; ongles jaunes à leur naissance, bruns et cou-
leur de corne dans le reste. Mâle.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 95 cent.
— du tarse, | 3
— de la queue, 6
La Figure que nous donnons de cet Oiseau est la reproduction,
de grandeur naturelle, du Type qui a servi à la Description de
M. Lesson.
ni 1046.
PIC À FACE ROUGE.
tPICUS ERYTHROPS. Couvre.
PICUS SEMITORQUATUS. LICHTENSTEIN.
DRYOCOPUS ERYTHROPS. G. R. Gray.
SPEC. CHAR. — Cristà puniceo-rubrà; fronte, genis, collo, gutture, pectore,
corporeque suprà ac caudä, nigerrimis; mystaceà flavä in vittam
albam descendentem a genis usque ad colli basim desinente; ventre
et tectricibus caudæ inferioribus sordidè albis nigro transversim
fasciatis; rostro corneo; pedibus plumbeis. |
PLANCHE XXVII.
Description. — Ce Pic, nommé par Cuvier, se distingue, comme
une grande partie de ses congénères, par une belle et large huppe
rouge ponceau commençant à la hauteur des yeux, ainsi que par
une moustache jaune serin, partant des narines et finissant en une
ligne blanche traversant la joue et allant rejoindre vers les oreilles
une autre ligne plus large, de même couleur, descendant le long de
la partie latérale du cou pour finir au défaut de l'aile. Du reste,
le front, les joues, le cou, la gorge, la poitrine et tout le dessus-du
corps, ainsi que la queue, sont d’un noir profond; le ventre et les
couvertures inférieures de celle-ci sont d’un blanc sale, zoné sur
chaque plume d’une raie noire élargie et en pointe renversée vers
Iconographie Ornithologique. = 5e Lrrv. 5
PIC À FACE ROUGE.
son milieu; les plumes noires de la poitrine sont très-finement
striées de blanc à peine perceptible. Le bec est couleur de corne
claire; les pattes sont de couleur plombée; les parties latérales et
sous-alaires de la poitrine, de même que les couvertures inférieures
des ailes, sont d’un beau blanc légèrement soufré.
DIMENSIONS :
Longueur totale, | 40 ct:
—- de la queue, 13
— dutarse, ai,
— du bec, ee
Les ongles du doigt médian et du doigt externe sont très-robus-
tes, acérés et recourbés, offrant un arc de cercle dont la corde à
r centimètre de longueur pour celui du doigt médian; les rectrices
sont rigides et résistantes.
Notre Figure représente le Type de la Description de M. Les-
son, et, par conséquent, la Femelle de l’Espèce que possède seule
le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Le Mâle, que n'a pas
connu Cuvier, et que fera sans doute bientôt connaître, dans la
belle Monographie qu’il prépare des Pics, M. Malherbe, ne diffère
de la Femelle que par le rouge de la base de la huppe, qui s'étend
jusqu'aux narines.
MAI 1040.
ROLLIER D’ANGOLE.
CORACIAS CAUDAT A. liée, 12 éd., vol. I, p. 160, n° 6.
GALGULUS ANGOLENSIS. Brisson, Ornith., vol. IL, p. 72, w° 8, pl. 7, f.1.
SPEC. CHAR. — Supernè fulvus, ad olivaceum inclinans, infernè cœruleo-
beryllinus; collo inferiore violaceo; rectricibus lateralibus cœruleis,
excepta extimà longissimä et apice nigricante. ( Brissow, loc. cit.)
PLANCHE XX VIII.
La réintégration dans la Famille des Oiseaux d’une Espèce qui
en a été proscrite, depuis près de quarante ans, comme de pure
fabrique, est une trop bonne fortune en Zoologie pour que nous ne
nous empressions pas de publier de nouveau, avec la Figure de
cette Espèce, les excellentes Observations que notre obligeant Col-
lègue M. le Docteur Pucheran, Auteur de cette remarquable resti-
tution, a insérées sur ce sujet dans la Revue Zoologique, 8% année,
octobre 1545; car les unes nous semblent inséparables de l’autre.
Quant à celle-ci, il nous suffit que, quoique déjà publiée par
Buffon, l'existence de l’Original en ait été révoquée en doute, pour
excuser un double emploi qui n’en est réellement plus un.
Voici, au surplus, dans tout son contenu, cette Notice, à laquelle
nous ne saurions rien ajouter :
Iconographie Ornithologique, — 5% Lrv. 4
ROLLIER D ANGOLE.
L’Espèce à laquelle nous consacrons cet Article, dit le Docteur Pucheran, est une de
celles que les hommes les plus compétents en Ornithologie pensent devoir être
‘rayées du Catalogue des êtres créés. Décrite pour la première fois par Brisson, en
1760 (Orn. vol. 2, pag 72, n° 3, pl. 7, fig. 1 ), d’après un Individu Qui avait été
envoyé de la côte d’Angole à Réaumur, elle fut, en 1766, introduite par Linnée dans
le Genre Coracias, sous le nom de Coracias caudata, lorsque ce Savant célèbre publia
lui-même la 12° Edition du Systema Naturæ. Mais comme si elle était destinée à n’être
que difficilement bien comprise et bien isolée de ses congénères, Linnée lui rapporta
la pl. 327 du troisième volume des Glanures d'Edwards, que Gmelin et ses Succes-
seurs ont si Justement regardée comme représentant le Coracias Senegalensis.
Gmelin et Latham ne méritent aucune critique relativement à l'Histoire qu'ils ont
donnée de notre Espèce, quoiqu’ils eussent devant les yeux l’exemple de Buffon, qui,
dans le troisième volume de la partie de son Histoire Naturelle consacrée aux Oiseaux,
a considéré le Rollier cuit comme étant la même Espèce que le Rollier d'Angole.
C'était évidemment trop exagérer l'importance de lanalogie qu’ont ces deux types
entre eux, sous le point de vue de la coloration de quelques-unes de leurs parties.
Est venue ensuite l'opinion de Levaillant, qui, dans son travail si remarquable sur
les Rolliers (1805), annonce (page 105) que, après avoir examiné le Rollier d’An-
gole qui a servi de type à Buffon, « il s’est convaincu que ce n’est point autre chose
» qu’un Rollier d’Abyssinie sur lequel ont été entés une tête et un cou de Rollier de
» Mindanao. » Le jugement de Levaillant a entraîné à ce sujet toutes les convictions
de Cuvier, qui, dans les deux Editions du Règne Animal, a hautement avancé que le
Coracias caudata reposait sur un individu du Cor. 4 byssinica, défiguré par l’addition de
la tête du Cor. Bengalensis (Règne Animal, vol. 1, 1* éd., page 401; 2° éd., page 425).
Les assertions de ces deux grands Maîtres ne pouvaient manquer d’avoir une
grande influence sur les déterminations de leurs Successeurs. C’est aussi ce qui à eu
lieu. Il est bien vrai que Daudin, dans son Traité d’Ornithologie ( Tome 2, page 260),
Shaw (Gen. zool. 7, page 394), et Latham, ont pensé autrement que leurs Contempo-
rains; mais à l’époque où Daudin a écrit, Levaillant n’avait point encore formulé
contre Buffon le jugement ci-dessus énoncé, jugement que Shaw ne connaissait proba-
blement pas non plus en 1809. Quant à Latham, son opinion se trouve moditiée par
celles des deux Savants Français : loin de considérer le Rollier d’Angole comme une
_ Espèce bien tranchée, ainsi qu’il avait fait dans la première Edition du General
Synopsis of Birds, il le regarde dans la deuxième comme pouvant n'être qu’une Variété
du Cor. Bengalensis. ce
Quant à Vieïillot, à Wagler et à MM, Temminck et G. R. Gray, leur opinion est
on ne peut plus explicite. Dans le 29e vol. du Dict. d'Hist, Nat., art. Roller), Vieillot
se rattache (pag. 430) à l’opinion de Levaillant, et plus bas (page 433) il décrit sous
le nom de Galqulus caudatus le Coracias À byssimca de Gmelin. Dans l Encyclopédie
(page 869), la Synonymie qu’il donne est tout aussi significative, et sa Description La-
ROLLIER D ANGOLE.
tine reproduit l’ensemble des deux caractéristiques empruntées aux deux Espèces. Wa-
gler (Systema Avium), le rangeant au n° 10 de ses Espèces douteuses, reproduit aussi
textuellement l’opinion de Levaillant. M. Temminck (Tabl. méth. pl. color.) émet le
même jugement. M.G. R. Gray enfin, dans le 14° Fascicule (juin 1845) du beau travail
qu'il publie en ce moment (Genera of Birds), à réuni Coracias Senegalensis et Cor. Abys-
sinica à Coracias caudata, indiquant ce dernier comme devant être préféré, attendu qu'il
est le plus ancien. |
Malgré la grande importance que nous attachons aux jugements portés par les Sa-
vants Célèbres dont nous venons de rappeler les Noms, nous pensons que le Rollier
d'Angole ( Coracias caudala, L.) doit reprendre sa place en Ornithologie dans le Cata-
logue des Espèces. Que Buffon ait été trompé, cela se peut, et personne plus que nous
n’ajoute foi et confiance aux assertions de Levaillant. Mais comme nous possédons
dans le Musée de Paris un Individu reproduisant d’une manière complète les traits de
la Figure 88 de Buffon; comme cet Individu est dans un parfait état de conservation;
comme, loin d’être venu par la voie du commerce, il a été envoyé de l’Afrique Aus-
trale à notre Collection Nationale par la Société des Missions Protestantes, que per-
sonne, nous l’espérons du moins, ne soupçonnera d’une supercherie; on ne s’étonnera
pas que nous osions émettre une opinion différente de celles de tant de Zoologistes
Eminents. |
Pour mettre, au reste, les Ornithologistes en mesure de se prononcer, nous nous
bornerons à copier la Description si parfaite donnée par Brisson (Ornith. vol. 2,
page 72). Sauf une petite rectification que nous nous somme permis de faire, nous
pensons qu'il est très-diflicile de décrire aussi bien, et impossible de décrire mieux. D’ail-
leurs, nous ne devons pas oublier que le travail de Brisson a servi à Linnée pour
établir Espèce en faveur de laquelle nous demandons le droit de Cité. Voici en quels
termes s’exprime Brisson : | |
« l'est à peu près de la grosseur d’un Geai.. Les parties supérieures de la tête et
» du cou sont vertes. La partie supérieure du dos et les plumes scapulaires sont
» d’un fauve mêlé de vert ou plutôt d’un fauve changeant en vert d’olive, selon les
» différents aspects sous lesquels elles se présentent. La partie inférieure du dos, lecrou-
» pion et les petites couvertures du dessus des ailes sont d’un beau bleu. Les couvertures
» en-dessus de la queue sont variées de bleu et d’aigue-marine. La gorge, la partie in-
» férieure du cou et la poitrine sont violettes, et chaque plume de la gorge et de la partie
» inférieure du cou a dans son milieu une ligne blanche qui s'étend selon la longueur
» de sa tige. Le ventre, les côtés, les jambes, les couvertures du dessous de la queue
» et celles du dessous de l’aile sont d’un bleu d’aigue-marine. Les grandes couvertures
» du dessus de l'aile sont variées de bleu d’aigue-marine et de vert. Les plumes de laile
, se
» sont d’un bleu d’aigue-marine, depuis leur origine Jusque vers la moitié de leur lon-
» gueur : le reste est en dessus d’un bleu très-foncé du côté extérieur et noir du côté
» Intérieur , et au contraire, en dessous, il est noir du côté extérieur et d’un bleu très-
ROLLIER D ANGOLE.
» foncé du côté intérieur (1); de plus, la üge de chaque plume est noire dans toute sa lon-
» gueur. La queue est composée de douze plumes : les deux du milieu sont d’un vert
» sombre; les latérales sont d’un bleu d’aigue-marine et terminées de bleu foncé, ex-
» cepté la plus extérieure de chaque côté, dont la partie qui excède la longueur des
» autres est noire. La tige de chaque plume est de cette dernière couleur dans toute sa
» longueur, etc... » |
Les dimensions de l’Individu sur lequel nous avons constaté l’exisience des carac-
ières indiqués ci-dessus sont les suivantes :
1° Du bout du bec à l’extrémité des pennes médianes de la queue
(en ligne droite). 0-26
2° Longueur des pennes médianes de la queue (mesurées en dessus). 0,11
+ — de la partie excédante des pennes caudales externes. 0, 095
4° — dela partie nue du tarse jusqu'aux doigts. 0, 02
5° — du doigt médius (l’ongle y compris). 0, 03
6° — du doigt externe id. 0, 025
ni — du doigt interne id. | 0,018
8° — du pouce id. 0,014
9° — du bec (depuis la commissure jusqu’à la pointe). 0, 032
10° — de Paile. sOYIr
Présentement si nous comparons cette Espèce avec le Rollier d’Abyssinie, indépen-
damment de celles qui sont fournies par la coloration différente de la gorge de la par-
tie inférieure du cou et du thorax, nous trouvons les différences suivantes.
1° La teinte du dessus de la tête et de la région dorsale est plus olivâtre, plus nuan-
cée de vert-pré dans le Coracias caudata. Les couvertures supérieures de la queue, au
lieu d’être bleues, sont variées de bleu et d’aigue-marine, mais cette dernière teinte
est prédominante.
2° Dans le Coracias caudata, en-dessus, les pennes de l’aile dans la dernière moitié
de leur longueur sont d’un bleu très-foncé en dehors, et noires en dedans. Dans le
Cor. Abyssinica , le côté interne de la penne présente du bleu foncé tout le long de la
üge. Dans le Cor. Abyssinica, les pennes médianes de la queue sont plus foncées, plus
brunes que dans le Cor. caudata, et les pennes latérales ne sont pas, comme dans cette
dernière Espèce (sauf la tache bleue de l’extrémité), de couleur uniformément aigue-
marine.
Îl est impossible, enfin , de confondre le Rollier d’Angole avec le Cor. Bengalensts ;
Car , indépendamment du mode de coloration différente présenté par les ailes et la
queue, le bec de l’Espèce Indienne est plus fort et plus développé que celui de l’Espèce
Africaine.
(1) Notre Individu présente du noir le long de la tige sur cette moitié interne de la penne.
ROLLIER D ANGOLE.
Il nous semble dés lors utile et nécessaire de réintégrer dans le Système Ornitholo-
gique l’Espèce méconnue par Levaillant, Cuvier, Vieillot, Wagler et par MM. Tem-
minck et G. R. Gray, et d'établir comme il suit la Synonymie.
1° Rollier d’Angole.
Coracias caudata, L. (12° éd. vol. 1, p. 160, n° 6).
Coracias caudata, Gm. (1, p. 380, n° 6).
Coracias caudata, Lath. (Index, p. 69, n°3).
Galgqulus Angolensis, Briss. (Ornith. 2, p. 72, n° 3, pl. 7, fig. 1).
Le Rollier d’Angole, Buff. (3, p. 144, Enl. 88). |
Long tailed Roller, Lath. (1"° éd. 1, p. 409, et 2° éd. 3, p. 74).
Rollier d’Angole, Daud. (Ornih. vol. 2, p. 260 ).
Coracias Angolensis, Shaw. (Gm. Zool. 7, p. 394, pl. 51).
Coracias Natalensis, Licht. Verzeich. Sudafric Thiere, p. 16 (1842).
2 Rollier d’Abyssinie.
Coracias Æbyssinica (Gm. 1, p. 379, n°7).
Coracias ÆAbyssinica, Lath. ({ndex, p. 169, n° 5).
Rollier d’Abyssinie, Buff. (3, p. 143, Enl. 626). |
Æbyssinian Roller, Lath. (1"° éd. 1, p. 408, et 2° éd. 3, p. 76).
Follier à longs brins d'Afrique, Vaill. ({ Roll. pl. 25).
Coracias Abyssinica, Daud. (Ornith. 2, p. 260, 5).
Galqulus caudatus, Vieill. (Dict.t. 29, p. 433).
Coracias caudata, W ag]. (Syst. Av. 1827),
Maintenant, le Coracias Senegalensis de Gmelin, reposant sur l'individu de la Planche
enluminée de Buffon qui porte le n° 326, doit-il être considéré comme une Espèce
distincte, ou simplement comme une Variété du Corac. A byssinica, comme le préten-
dent les Auteurs etentre autres Shaw, qui les décrit l’un et l’autre sous le nom de
Coracas alhifrons ? Là-dessus, notre opinion est bien loin d’être arrêtée : les individus
du Sénégal que nous avons vus jusqu'ici ne présentant point le caractère différentiel
signalé par Buffon et ceux qui ont partagé son opinion , et ressemblant par cela
même à l’Espèce du Nord-Est de l'Afrique, on nous pardonnera, nous l’espérons du
moins, la réserve que nous nous permettons de garder à ce sujet.
Nous souhaitons vivement que ce curieux exemple d’une resti-
tution Scientifique aussi tardive produise ses fruits à l'avenir, en
modérant la précipitation avec laquelle on se laisse entrainer à
éliminer certains Types Spécifiques anciens, devenus difficiles à
retrouver ou à se procurer.
Iconographie Ornithologique. jme Liv.
ROLLIER D ANGOLE.
Nous ajouterons que deux beaux Individus du Coracias caudata
se voyaient dans la Riche Collection dont M. le Prince d'Essling
vient de priver la Science en Europe et surtout en France.
MAI 10406.
PERDRIX DE BONHAN.
PERDIX BONHAMI. Frassr, ne S. 1843, p. 70.
CACCABIS BONHAMI. G.R. Gray.
SPEC. CHAR. — Arenaceo-flava, plumis nigro adspersis præsertim apud latera,
| collum et pectus, hoc not circulari ornato; strigis superciliaribus
subocularibus, et frontalibus nigris; plunus auricularibus albis,
laterum plumis nigro-marginatis; rectricibus caudæ quatuor ex- |
ternis crissoque rufis; rostro corneo.
Fœmina. Disuünctius adspersa, quamvis notis nigris auribusque
albis, maris signis caret. (Fraser, loc. cit.)
PLANCHE XXIX.
Si peu satisfaisante que soit la Diagnose qui précède, nous avons
cru devoir la citer de préférence à toute autre plus exacte, d’après
le principe que nous nous sommes imposé de nous conformer en
cela à l'antériorité de publication.
Cette jolie Perdrix, ainsi que l’a justement remarqué l’Honorable
M. Fraser, a les rapports les plus intimes avec P. Heyi, figurée par
M. Temminck, pl. col. 328. Ainsi elle est à peu de chose près de
la même taille, sinon un peu plus forte; le fond, de couleur des ré-
sions supérieures , à partir de la base postérieure du. cou, est
presque exactement le même, c'est-à-dire d’un ton isabelle ou café-
au-lait quelque peu pruineux, zébré transversalement de très-fines
raies grisatres; mais ce ton est en général moins rougeàtre que
chez P. Heyi; la poitrine et le ventre, de même que les flancs et les
couvertures inférieures de la queue, se rapprochent également
Iconographie Ornithologique. — 5% Lrv. 6
PERDRIX DE BONHAM.
beaucoup; car, à part la teinte générale, toujours plus rougeatre
chez P. Heyi, ce sont et le même ton isabelle pour la poitrine, et
les mêmes flammèches fauves sur fond blanc pour le ventre, et
pour les flancs les mêmes belles plumes blanches dans leur moitié
extérieure, lilas se fondant en brun éclatant dans l’autre, le tout
encadré d’une raie noir-de-velours. |
Quant aux différences, elles consistent en ce que le bec est beau-
coup moins fort que chez P. Hey; le front, qui est blanc chez
celle-ci, noir ainsi que les sourcils ornés d’une raïe de cette couleur
se perdant derrière la nuque et encadrant en dessus l’oreillon
blanc, commun aux deux Espèces, terminé ici par un point isa-
belle; la gorge et le devant du cou d’un beau cendré-bleuatre; les
côtés et le derrière du cou d'un gris agréablement maillé de pe-
tites taches angulaires blanches la pointe en haut; et en ce qu’enfin
les plumes du croupion sont finement marquées d’une légère
tache noire de même forme, mais la pointe renversée.
Il est probable que les pattes en sont jaunes comme celles de
P. Hey.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 20 ct
— du tarse, pa
— de la queue, | 5
Le nom donné à cette Espèce est celui de M. Ed. W. Bonham,
Agent du Gouvernement Anglais à Tabraez, en Perse, à qui l’on
doit la Découverte de plusieurs Animaux de cette Contrée, entre
autres du Tetraogallus Nigel.
Notre Dessin est fait d’après le bel Individu que possède le Mu-
séum d'Histoire Naturelle de Paris, à qui il a été envoyé de Perse,
en Février 1840, par M. Aucher Éloy. MAI 1840.
HERON À COL NOIR.
ARDEA ATRICOLLIS. Wacrer, Syst. Av. Gen. Ardes, N° 4.
SPEC. CHAR. — Capite toto suprà ac ad latera, occipitis cristà è plumis tribus
elongatis, angustis, pendulis compositä, collo supremo maximä
parte et toto postico nigerrimis, nitentibus; mento ac gulà pure
albis; collo antico supremo medio albo-striolato, infimo anticè et
ad latera, toto corpore subtüs à collo infimo usque ad crissi finem
ac pectoris supremi lateribus canescenti-cinereis, unicoloribus ;
dorso supremo nigro, in nitorem viridem ac violaceum subvergente;
alis ac dorso canis; dorsi plumis laceris, albidis; alarum tectricibus
inferioribus candidis; remigibus rectricibusque totis cœruslescenti-
nigris. Adult. |
Rostrum fuscum, subtüs flavidum, quäm in 4. cinered validius ;
regio ante oculos tota nuda, pedes nigri. (Waezer, loc. cit.)
PLANCHE XXX.
Cette Espèce de Héron, assez rare, faisait partie d’une Pacotille
d'Oiseaux reçue de Sénégambie, en 1826, par le profond Connais-
seur Flor. Prévost, Chef des Travaux Zoologiques au Jardin des
Plantes. Cest dans sa Collection que Wagler le décrivait, ainsi
qu'il l'indique lui-même. Depuis et dès 189 7, cet Oiseau est devenu
la propriété du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. auquel
Iconographie Ornithologique. — jme Lrvy. 7
HÉRON À COL NOIR.
Flor. Prévost l'a cédé, et où il se voit encore aujourd'hui. C'est
donc le Type même de Wagler dont nous donnons la Figure.
Description. — Tête, aigrettes, derrière et portion intermédiaire
du cou tout entière, ainsi que les rectrices , d'un beau noir à re.
flets bleuatres ; sorge, menton et poignet de l'aile blanc pur; des
flammèches de cette dernière couleur apparaissent à partir de là
gorge sur le devant du cou, et vont en s’élargissant vers sa base:
épaules, rémiges et grandes couvertures des ailes d’un cendré noi.
ratre; ailes et dos cendré clair ou blanchâtre; celui-ci à reflets mé.
talliques légèrement verdatres et violacés; tout le dessous du
corps d'un gris-blanchatre; plumes filamenteuses du Jabot et du
dos de la même couleur que cette dernière partie, mais à barbes
blanc sale. Bec plus fort et surtout plus renflé et moins comprimé
que chez 4. cinerea, à arête tout à fait arrondie et subulée à sa
base, couleur de corne bleuâtre; la mandibule inférieure Jaunatre
vers les deux tiers de sa longueur. Tarses et pieds brun-noirs.
DIMENSIONS :
Longueur totale du bout du bec à l'extrémité de la queue, Da
= ee à l'extrémité des pattes, 1 "#* 7
— des trois plumes occipitales, 14
— du bec, 10
— des tarses, Fe.
MAI 1846.
PERROQUET À TÉTE BLEUE DU PARAGUAY
(VieiLLor).
t'CONURUS ACUTICAUDATUS G. R. Gray, Genera of Birds, part. xIX.
Novembre 1845. ne
PSITTACUS ACUTICAUDATUS Vreizor, Now. Dict. Sciences Naturelles,
tÙ xxxIX, p. 124. 1896.
MARACANA A TÊTE BLEUE Azur Voy. Am. Mér., N° 978.
ARATINGA HÆMORRHOUS Spix, Av. Bras., t. 1, p. 29, tab. 15.
SPEC. CHAR. — Majusculus, viridis (infra flavescens) ; caudà subtüs sanguineà,
apice flavo-livescente; vexillo rectricum interno sanguineo, externo
viridi (duabus mediis exceplis omnind virescentibus); fronte (capite, facie
et gul4) cœrulescentibus; axillis non coccineis; remigibus non cœru-
leis (exceptis apice vexilloque externo subcærulescentibus). (Srix, loc. cit.)
PLANCHE XXXI.
C'est à Azara que l’on doit la Découverte et la Description
première de cette Espèce de Conurus. Voici ce quil en dit :
« L'Individu que je décris est le seul que Jaie vu; il avait été
» pris sous le 24° degré de latitude.
» Formes. — Tête un peu aplatie en dessus, peau nue du tour
» de l'OEil, ne communiquant pas avec la membrane du Bec; r2
» Pennes pointues, et également étagées à la Queue; l’extérieure
» de 33 lignes plus courte que les deux du milieu.
Iconographie Ornithologique. — 6" Liv.
PERROQUET À TÊTE BLEUE DU PARAGUAY.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 12.1},
—— de la queue, | 4
— du bec, 12 lignes.
» Couleurs. — Tout le Plumage est d'un vert plus clair en dessous
qu'en dessus, à l'exception du haut de la Tête, qui est d’un bleu
faible, et des Pennes de la Queue, les deux intermédiaires
exceptées, dont le côté intérieur et l'extrémité sont incarnats.
Le Tarse est olivatre, le Bec pale avec sa pointe noirâtre, la
Langue noire, l'iris rouge et le tour de l’'OEil presque blanc. »
Vieillot, qui a donné à ce Perroquet le nom de Psittacus acuti-
caudatus, n'a fait que reproduire textuellement la Description
ci-dessus d’Azara, sans en avoir vu d’Individu en nature.
Spix, plus heureux, l’a retrouvé dans les environs de Bahia,
croyant en faire la découverte, et l’a décrit dans le même état de
Plumage indiqué par Azara, sans se douter que ce dernier en eût
parlé, car il ne le cite pas, contre son ordinaire, dans sa Synonymie :
comme Azara, il dit son front seulement bleu.
Ce qui nous fait publier après Spix la Figure de cette Espèce,
c'est d'abord que la sienne est peu satisfaisante: c’est ensuite que
nous avons de fortes raisons de penser que les Individus décrits par
Azara et par lui ne sont que des Femelles, si on les compare à
l'individu que nous représentons, et que nous allons décrire. Notre
Planche aurait donc au moins le mérite de faire connaitre le Mäle.
Description. — Front, tout le dessus de la Téte, ses côtés, la face
entiere, le Menton et la Gorge, bleu cendré; fausses Rénuges el
extrémité intérieure des primaires, bleu terminé de noir, cette
dernière couleur étant celle de la uge des Plumes, aux Ailes comme
aux Rectrices : corps en dessus vert-pré grivelé de nuances vert-de-
PERROQUET À TETE BLEUE DU PARAGUAY.
gris; en dessous vert-jaunatre pruiné, à partir de la Gorge jusqu’au
milieu de Abdomen d’un cendré-bleuatre, se reliant d’une manière
insensible au bleu-cendré du Menton; Queue, en dessus, du même
vert que le Dos; les deux Rectrices médianes sans autre mélange
de couleur que le dessous, qui devient jaunâtre sale; chacune des
autres Rectrices en dessus extérieurement vertes, intérieurement
rouge-vineux vil, en dessous jaune sale dans la moitié correspon-
dante au vert, et rouge-jaunâtre dans celle correspondante au
rouge; Mandibule inférieure noire; supérieure, qui est crochue et
excessivement aigue, couleur de corne blanc rosé, terminée de noir.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 35 cent
— de la queue, 17
Cet Individu, que nous considérons, non comme une variété,
mais comme le Mäle jusqu ici inconnu et non décrit de l’'Espèce, est
au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, à l'Administration duquel
il a été envoyé de Corrientes, en juillet 1829, par le savant Voya-
seur M. Alcide d'Orbignv.
JUIN 1046.
GENRE PHILÉPITTE.
GENUS PHILEPITTA (Isip. GEorr. SainT-HILAIRE).
GEN. CHAR. Rostrum. — Longitudinis capitis, triangulare, latius quam altum,
versus apicem depressiusculum, perconvexum, ferè absque
denticulo.
ÎVares. — Laterales, a basi parüm distantes, lineares, tantulum
obliquæ.
Tarsi. — Élongati, squammati; digiti quatuor, maximé pollex,
longi, fortes; ungues magni, compressi, acuti, InCurvatissimi ;
externus cum intermedio longiori usque ad articulum primum
connatus ; internus brevior basi separatus.
Ale. — Longiusculæ, sub-obtusæ vel obtusæ.
Cauda. — Breviuscula, rectricibus æqualibus 12.
Nous croyons ne pouvoir mieux faire, de même que pour le
Genre Mesites, que reproduire ce que M. Isid. Geoffroy Saint-
Hilaire a modestement appelé Nouce, c’est-à-dire l'Excellent
Mémoire dans lequel ce Savant Acadéinicien a établi ce Genre
intéressant, et qu'il a publié dans le Magasin de Zoologie, année
1839, Class. 2, PI. 3 :
« G. Philépitte — Philepitta.
» Ce nom indique un Oiseau participant à la fois des Caractères
» des Philédons et de ceux des Pitta ou Brêves. La Description
Iconographie Ornithologique. — 6% Liv. 2
D)
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GENRE PHILEPITTE.
suivante va montrer que ce Genre a en effet des rapports plus ou
moins intimes avec les uns et les autres, et aussi, à d’autres
égards, avec diverses Sections de Gobe-Mouches, sans toutefois
qu'il soit possible de le confondre avec aucun autre Groupe.
» Le Bec, qui forme presque la moitié de la longueur totale de
la Tête, est de forme triangulaire, un peu plus large que haut, à
arête supérieure mousse, légèrement convexe sur toute sa
longueur, mais plus sensiblement vers la pointe, qui, toutefois,
ne forme pas crochet. La commissure des deux Mandibules est
sensiblement courbe, aussi bien que l’arête supérieure. Il n'existe
point de véritable échancrure mandibulaire; mais seulement,
au lieu où la Mandibule supérieure est échancrée chez la plupart
des Passereaux , une sinuosité à peine sensible. À la base du Bec
on voit un petit nombre de soies très-fines et flexibles.
» Les Narines sont des fentes presque linéaires, dirigées d'avant
en arrière et un peu de bas en haut; elles sont percées en bas et
en avant d’un espace membraneux d'une étendue moyenne.
» Les Yeux, dans l'Individu qui sert de type à ma Description,
sont environnés d’une nudité, et surmontés d’une caroncule
membraneuse, qui sera décrite lorsque jindiquerai les Caractères
spécifiques. |
» Les Tarses sont assez allongés et écussonnés; les écussons sont
tellement grands, ou même de forme tellement allongée, qu'il
n'en existe, en avant, que six pour toute la longueur du Tarse; en
arriére il existe d’autres écussons plus petits.
» Les Doigts sont remarquables par leur longueur et par le
développement des Ongles. Le Doigt médian, qui, en y com-
prenant son ongle, égale la longueur du Tarse, est réuni à sa
base sur une petite étendue avec le Doiet externe. L’interne, qui
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GENRE PHILÉPITTE.
est libre, est un peu plus court que celui-ci. Le Pouce est
très-long et très-fort ; la longueur de sa portion phalangienne est à
peu près égale à celle de la portion phalangienne des Doigts
latéraux, et son Ongle est beaucoup plus développé que les
Ongles de ceux-ci, et égal à celui du Doigt médian. Quant à
leur forme, tous les Ongles sont comprimés, aigus et très-
recourbés : la courbe que représente chacun d'eux est à peu près
le tiers de la circonférence du cercle.
» La Queue se compose de douze pennes égales, irrégulièrement
arrondies à leur extrémité, et assez courtes.
» Les Ailes, assez longues, atteignent presque en arrière l’extré-
mité de la Queue. Les pennes vont en croissant de la première à
la seconde, de celle-ci à la troisième et à la quatrième. Notre
Individu ayant les pennes un peu usées, je n’ai pu constater
exactement les rapports de longueur de ces deux dernières : il
est toutefois certain que s’il existe entre elles une différence, elle
est trés-peu marquée.
» Le Plumage est généralement composé de Plumes veloutées,
et la taille est celle de la plupart des Gobe-Mouches et Traquets.
» En comparant cette Description avec les caractères des Genres
déjà connus, on reconnaitra que les Philépittes se rapprochent,
sous divers rapports, des Brêves, des Philédons, des Martins,
et enfin de plusieurs Oiseaux compris dans le vaste groupe des
Gobe-Mouches.
» Ainsi, dès le premier aspect, les Philépittes rappellent les
Brèves par leur port général, notamment par leurs jambes, assez
hautes, la brièveté de leur Queue et la proportion de celle-ci et
des Ailes; mais l'analyse démontre que la plupart de ces analogies
sont plutôt apparentes que réelles; ainsi les Doigts sont propor-
4
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Le
GENRE PHILÉPITTE.
tionnellement beaucoup plus développés que les Tarses chez les
Philépittes, et c’est le contraire qui a lieu chez les Brêves. En
outre, dans celle-ci, la seconde, la troisième et la quatrième
penne sont égales, ce qui constitue une différence très-impor-
tante, et qui suffirait seule pour indiquer des mœurs très-diverses
aussi. Quant au Bec et aux Ongles des Philépittes, ils différent
considérablement de ceux des Brêves, et 1l en est de même des
Caractères moins importants, mais encore très-dignes d'attention,
qui se rapportent à la forme des narines et à la disposition des.
téguments des Tarses (1). |
» Pour la comparaison des Philépittes et des Philédons, il est
rés-regrettable de ne pouvoir faire entrer en ligne de compte la
disposition de la Langue chez les premières. En attendant que
cette lacune soit remplie par les observations ultérieures, la
comparaison extérieure suffit toutefois pour montrer dans les
Philépittes un Genre voisin des Philédons, mais suffisamment
caractérisé par les modifications, plus haut décrites, de ses Pattes.
et par la composition notablement différente de sa Queue et de
» ses Ailes. Les Philépittes seraient exactement aux Philédons ce
que les Brêves et les Myothères sont aux Merles, sans la forme
de leurs Ongles, qui indique des Oiseaux bien plutôt percheurs
que marcheurs.
» C'est par les proportions et la disposition du Tarse et des
Doigts que les Philépittes ressemblent aux Martins; mais, outre
plusieurs autres caractères, la forme et la situation des Narines
(1) « Ce que je dis ici des Brèves doit s'entendre des véritables Brêves, et non de quelques
Espèces, au reste, plus différentes encore des Philépittes, qui leur ont été jointes à tort;
par exemple, de celles que M. Lesson à distinguées dans son Manuel d’ Ornithologie, sous le
nom générique de Myiophaga. »
»
»
»
Ÿ
GENRE PHILÉPITTE.
des premiers , et la composition de leurs Ailes, les distinguent
très-nettement des Martins, et aussi bien des Espèces pourvues,
comme l’est la Philépitte, de caroncules cutanées, que des
Espèces ordinaires.
» Parmi les Gobe-Mouches, ou du moins parmi les Oiseaux qui
ont été compris par les Auteurs sous ce nom mal défini, il est
deux Espèces surtout qui peuvent être comparées aux Philépittes,
le Muscicapa Telescophtalma de la Nouvelle-Guinée, et le Muscr-
capa Longipes de la Nouvelle-Zélande. Ces deux Oiseaux remar-
quables, d’abord décrits sous ce nom par MM. Garnot et Lesson,
ont depuis été placés par le dernier de ces Auteurs dans deux
Sous-Genres proposés par lui sous les noms d’#rse et de Miro.
Les rapports entre la Philépitte et le Muscicapa ou Arses
Telescophtalma consistent surtout dans l'existence, chez l’une et
l'autre, de caroncules membraneuses placées au-dessus de l'OEil,
et d’ailleurs assez diversement disposées : or ces rapports sont
bien plutôt de valeur spécifique que générique; d’autres Espèces
de Philépittes, et les jeunes sujets, peut-être même les Femelles
de l'Espèce dès à présent connue, peuvent très-bien ne présenter
aucune trace de caroncule. Quant au Muscicapa où Miro Longipes,
Espèce beaucoup plus voisine, selon moi, des Myothera que des
véritables Muscicapa, ses Tarses, beaucoup plus élevés et non
écussonnés, sans parler de quelques autres Caractères moins
importants, ne sauraient permettre de la réunir génériquement
aux Philépittes. | |
» Beaucoup plus voisines, en somme, des Philédons que de tout
autre groupe, les Philépittes doivent donc former un Genre
distinct, que l’on peut ainsi caractériser :
» Bec. — Presque aussi long que le reste de la Tête. triangulaire,
Iconographie Ornithologique. — 6%° Liv. 3
GENRE PHILÉPITTE.
» un peu plus large que haut, à arête supérieure mousse, lége-
» rement convexe, sans véritable échancrure mandibulaire.
» Narines. — Latérales, peu distantes de la base, linéaires, un
» peu obliques. |
» Tarses. — Assez longs, couverts de très-grands écussons, quatre
» Doigts, et spécialement le Pouce, allongés, forts, et armés
» de grands ongles comprimés, aigus, très-recourbés. Parmi les
» trois Doigts antérieurs, le médian, qui est le plus long de tous.
» réuni à sa base à l’externe; l’interne, le plus court de tous,
» libre dès sa base. |
» Queue. — Âssez courte, à douze pennes égales.
» Ales. — Assez longues, subobtuses ou obtuses. »
Ce Type est jusqu’à présent particulier à Madagascar, où il
parait rare.
JUILLET 1846.
PHILÉPITTE VELOUTÉE.
PHILEPITT A4 SEÉRICE À. Is. Grorrroy Sr-Hiramme, Mag. de Zool., 1839.
Os, pi 9.
SPEC. CHAR. — Ph. in toto nigerrimä, maculà flavä super alulam exceptäà ;
pülosi Astrapiæ ac Epimachorum ad instar sericeâ; loro nudo:
supercilio membranis superpositis, ex auribus usque ad rostri
basim, carunculato ; rostro pedibusque nigris. |
PLANCHE XXXII
Notre intention première, à la veille de figurer une seconde
Espèce de Philépitte, avait été de nous borner à faire précéder
notre Description de l'article générique qu’on vient de lire.
En y réfléchissant, nous avons pensé, selon notre habitude,
qu il ne serait sans doute pas indifférent à nos Souscripteurs d’avoir
sous les yeux le terme unique de comparaison existant jusque-là,
si connu qu'il soit déjà des Ornithologistes par l'excellente F ioure
dont notre Savant Ami, M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, a accom-
pagné sa Notice.
Nous allons donc reproduire à l'appui de notre Planche l'Article
_Spécifique de l’Illustre Professeur.
« L'Espèce Type de ce Genre est, sans nul doute, dit-il, l’un des
» Passereaux les plus remarquables par ses Caractères extérieurs.
» et en même temps les plus faciles à décrire spécifiquement.
Iconographie Ornithologique. — Gme Liv, 4
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PHILÉPITTE VELOUTÉE.
Description. — « C'est un Oiseau entiérement noir, sauf une
petite tache jaune au fouet de l’Aile, Caractères auxquels il faut
en joindre deux autres, savoir : la Nature veloutée des Plumes,
comparables à celles du Sifilet, de l'Astrapie et des Epimaques,
et l'existence de deux caroncules très-singulières. Chacune de
ces caroncules, insérée au-dessus de l'OEil, se continue avec
une nudité comprise entre l'OHil et la base du Bec; elle se
présente sous la forme d'une lame membraneuse très-étroite de
haut en bas, mais très-étendue d'avant en arrière. Ainsi elles ne
se terminent, en avant, qu'au niveau des Narines, et, en arrière,
sur les côtés du Cou, par deux prolongements ou lobes, l’antérieur
élargi et arrondi, le postérieur plus étroit. Toute la surface
externe de ces caroncules, probablement rouges dans l'état de
vie, est parsemée de petites granulations. La surface interne,
plus lisse, est noiratre, de même que le Bec et les Pattes. »
Dimensions. — « Voici les Dimensions de cette Espèce, à laquelle
» Je donne le Nom de Philepitte veloutée, Philepitta sericea.
Longueur totale, | ie
—— du bec, 018
— du tarse, 024
— du doigt médian avec son ongle, | _024
= du pouce avec son ongle, 023
_ des membranes caronculaires, | 030
Leur largeur au-dessus de l'œil, 004
— en avant, 007 »
Du Museum d'Histoire Naturelle de Paris, auquel elle a été
envoyée de Madagascar, en 1539, par M. Bernier, Officier de Santé
de la Marine Royale.
JUILLET 1046.
PHILEPITTE D'ISIDORE.
PHILEPITT A ISIDORI. Ô. pes Murs et FL. Prévost, Rev. Zool., 1846, juillet.
SPEC. CHAR. — Ph. superné, viridi splendide olivaceo; subtus, viridi-cinereo,
albo levitèr flavescente, ad guttur et pectus squammato, ad abdomen
ac latera flammato; crisso flavo; rostro nigro; pedibus plumbeis.
PLANCHE XXXIII.
Cette seconde Espèce, d'un Genre si rare et si remarquable,
plus forte que la Philépitte veloutée, en diffère spécifiquement par
les Caractères de Ptilose suivants :
Description. — Elle est en dessus d’un beau vert-olivatre, plus
foncé sur les Rectrices et les Rémiges; ces dernières lisérées de
vert-jaunâtre; en dessous, elle est d'un vertolivatre écaillé de
blanc-jaunatre, assez finement à la Gorge, plus largement à
l’'Estomac, et flammé de la même couleur à l'Abdomen et aux
Flancs; les couvertures inférieures de la Queue sont d’un Jaune vif.
Le Bec est noir, les Pieds de couleur plombée.
Iconographie Ornithologique. — 6° Lrv.
2 ms eq
PHILÉPITTE D ISIDORE.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 150 nillin.
— du bec, F-1018
— du tarse, | 023
— du doigt médian avec son ongle, 023
— du pouce id., 020
Il va sans dire, ainsi que le montre notre Dessin, que les
Caractères Génériques sont exactement semblables à ceux attribués
au Genre par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire; à l'exception
toutefois de la Nature veloutée des Plumes; celles de notre
Philépitte ayant ses Plumes mates, sans reflet, en un mot, à l'état
ordinaire.
Mais un caractère saillant chez la Phrlepitta sericea, celui de la
présence d'une Caroncule membraneuse au-dessus de l'OEil, manque
dans notre Espèce. |
Nous avions dit dans la Notice que nous avons insérée dans la
Revue Zoologique de cette année (quillet), que cette Caroncule
manquait complétement, et que le tour de l'OEil était entièrement
emplumé comme le reste de la Tête. |
Or, ajoutions-nous, l'absence de ce Caractère, déclaré au surplus
par M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire, dans sa précieuse Notice,
Être de F'aleur plutôt Spécifique que Générique, ne saurait en aucune
manière Infirmer, en quoi que ce soit, le Classement que nous fai-
sons de cette Espèce dans Le Genre Plhulepitta. Elle vient au contraire
réaliser les Judicieuses prévisions du Célèbre Zoologiste qui s’ex-
primait ainsi : « D’autres Espèces de Philépittes, les jeunes Sujets
» peut-être même les Femelles de l'Espèce dès à présent connue,
» peuvent très-bien ne présenter aucune trace de Car oncule. »
En étudiant de nouveau les deux beaux Exemplaires que nous
PHILÉPITTE D ISIDORE.
avons eus sous les yeux, el en les examinant attentivement, nous
avons remarqué entre la base du Bec et l'angle interne de l'OEil
une callosité ou protubérance, plus appréciable au toucher qu'à la
vue, qui semble accuser la présence au moins du rudiment d’une
Caroncule. Cette circonstance, jointe à la coloration du Plumage,
qui a tous les Caractères d’une livrée de Jeune ou de Femelle,
pourrait peut-être faire élever quelque doute sur la spécification
distincte à faire de notre Individu d'avec la Phulepitta sericea, dont
il ne serait peut-être que la Femelle.
Nous nous empressons donc de consigner ce doute; mais en
l'absence de tout élément de certitude plus positif, en considérant
la différence de taille, qui est ici de trente millimètres en plus, et
surtout en réfléchissant que la saillie calleuse en question pourrait
fort bien aussi n'être que le résultat d'un vice dans le montage de
la peau, nous croyons, en attendant de plus amples documents,
devoir en faire une Espèce.
C'est au Savant Fondateur du Genre que nous l'avons dédiée.
Elle a été découverte à Madagascar par M. Goudot, qui en à
donné deux Individus exactement semblables au Muséum d'Histoire
Naturelle de Paris, en 1841. Un de ces Exemplaires a servi à notre
Description et à la Figure de notre Planche.
JUILLET 1846.
GUEPIER DE LEFEBVRE.
MEROPS LEFEBV RIT. O.»xsMurs et Fi Prévost-De ol (040, OU y 243.
SPEC. CHAR.
— M. fronte, supercilio et torque collari indigotino splendidè
cœruleis; capite, collo postico, dorso, alis, rectricumque duabus
intermediis lætè viridibus; remigibus secundariis ac rectricibus
4 lateralibus fulvo, à stipite, nigroque, ad apicem, semipartitis;
his albo-lhimbatis; infra, gulà et gutture junquillaceo flavis; strigâ
nigra ab oculis usque ad aures ductà, natâ albâ subterminatä:
pectore rufo-fuliginoso; abdomine et crisso rufo-viridi flavescenti-
bus, rostro nigro, pedibus sordidé carneis ; oculis rubris.
PLANCHE XXXIV.
Ce Guëpier, qui parait avoir de grands rapports de ressemblance
avec le M. Lafresnayt (Guér. Mén. Rev. Zool. 1843, pag. 322), et
qui offre, comme celui-ci, l’ensemble général des couleurs du
M. Minutus, en diffère cependant d’une manière notable par le
bleu du Front et par le roux enfumé de l'Estomac.
En voici au surplus la Description telle que nous l'avons donnée
dans la Partie Ornithologique du Voyage en Abyssinie publié par
M. le Lieutenant de Vaisseau Lefebvre.
Iconographie Ornithologique. — 6%. Lix.
GUÉPIER DE LEFEBVRE.
Description. — Le Front, la moitié antérieure de la Tête, et les
Sourcils sont d’un beau bleu-indigo ; un collier de la même couleur
entoure le bas de la Gorge, qui est, ainsi que le Menton, d'un
jaune-jonquille très-vif; le derrière de la Tête et du Cou, le Dos.
les Épaules, les Ailes et les deux Rectrices médianes, sont d’un
vert-brillant, tournant au bleu à l'extrémité des grandes couvertures
alaires; les Rémiges secondaires et les Rectrices latérales sont d'un
fauve-isabelle dans leur première moitié, et noires dans leur
dernière; le noir de celles-ci, dont l'extrémité est blanche, se trouve
finement liséré du même vert que celui du Dos; un pinceau de
Plumes noires, commun à presque tous les Guépiers, règne depuis
l'angle externe de l'OEil jusqu'au méat auditif, où il se trouve
séparé de l'extrémité du collier par une tache blanche; ce même
collier est bordé à sa base, sur l'Estomac. d’un large plastron d’un
marron-roux foncé, l'Abdomen et les couvertures inférieures de la
Queue sont d’un fauve glacé de verdâtre : Bec noir, Pieds de
couleur carminée, Iris rouge-Sanguin.
DIMENSIONS :
Longueur totale, re 29
= du bec, | 02 Se
— de la queue, 08.
La Queue est légèrement échancrée, cette échancrure est
de o1 centimètre; mais les deux Rectrices médianes la dépassent
de la même quantité pour regagner le niveau, ou, pour mieux dire,
la longueur des Rectrices externes. |
Cet Oiseau n’est pas, comme on le voit, sans avoir quelques
rapports de Ressemblance avec le Guêpier minule. Ainsi, à part la
Tête, la Gorge et le Cou, il y a identité complète de Plumage dans
GUEPIER DE LEFEBVRE.
tout le reste du Corps; mais il en diffère en ce que celui-ci manque
de bleu au Front et à la Tête, son sourcil, son collier n'ayant
qu'une très-faible trace de cette couleur; en ce qu'il manque
également de bleu aux grandes couvertures alaires, de vert et de
bleu à ses Rectrices latérales, et enfin des deux taches blanches qui
relient le collier à la tache noire de la joue; il en diffère enfin par
une taille moindre de 04 centimètres.
Notre Oiseau vient d’Abyssinie, d’où il a été envoyé au Muséum
d'Histoire Naturelle par les infortunés Voyageurs Petit et Quartin-
Dillon; le premier en a même laissé dans son Album un Dessin sur
Nature fort exact, où se trouve de sa main l’Annotation suivante :
« N° 105. Grand Guépier à collier d'azur, au Chiré, à Abarsemaka
» et Ttchelatiché-Kenné, août 1840.
» Ambhar. : No: un: belaha-nehebi, ce qui est le nom Générique
» de tous les Guépiers en Abyssinie, et veut dire mot à mot
» Mange-miel. |
Nous avons dédié cette Espèce au digne Commandant Lefebvre,
comme un témoignage de gratitude au nom de la Science. pour
l'assistance qu'il a si courageusement donnée à nos malheureux
Compatriotes, qu'il n’a point dépendu de lui de rendre à leur pays;
et aussi pour la persévérance qu'il a mise à obtenir l'appui du Gou-
vernement pour la Publication des résultats de leurs Recherches
faites en commun.
JUILLET 1940.
GUÉPIER NUBICOÏDE.
MEROPS NUBICOÏIDES. O. pes Murs et Pucneran, Revue Zoologique, 1846.
SPEC. CHAR. — M. fronte ac capite viridi-olivaceo metallicè splendentibus;
strigà postoculari nigrâ; suprà : brunneo rubraceo; remigibus
secundariis rectricibusque quasi cinereo marginatis, nigro ad apicem
lhimbatis; tectricibus alarum majoribus virescentibus; infrà : gulà
roseo lætè carminatàä; pectore et abdomine flavo levissimè rubes-
centibus; uropygio crissoque ex ærugine viridi cœrulescentibus:
caudà subforcipata.
PLANCHE XXXV.
Ce Guëpier, à l'exception de sa Gorge, a de si intimes rapports
avec M. Nubicus, qu'il nous a paru naturel de signaler cette affinité
dans la Dénomination Spécifique.
Description. — Le Front et la Tête sont d’un vert-olivâtre à reflets
bronzés, comme chez M. Nubicus; la bande oculaire noire est
également commune à l’un et à l'autre; mais en dessus, le Corps,
au lieu d'être d'un rouge-sanguin, comme chez ce dernier, est
simplement d'un brun-rouge, à reflets cendrés, surtout aux barbes
extérieures des Rémiges secondaires et des Rectrices : celles-ci sont
terminées par une bande apicale noire; les grandes couvertures
alaires sont teintées de verdatre : en dessous, notre Guëpier ressemble
Iconographie Ornithologique. (6m Liv. 7
GUÉEPIER NUBICOÏDE.
encore éminemment au M. Nubicus ; il a, comme lui, l’Estomac et
le Ventre d’un fauve teinté de rougeûtre; les couvertures inférieures
et supérieures de la Queue d’un bleu-cendré ou vert-de-gris mat.
et enfin la Queue munie de deux Rectrices médianes allongées :
mais 1l en diffère spécialement par son Menton et sa Gorge, d’un
beau rose-carminé, par ses Rémiges secondaires plus courtes, par
ses Rectrices médianes plus longues, et surtout par son Bec plus
épais et plus fort.
DIMENSIONS :
Longueur totale, | | rt
— de la queue, - 19
Excédant des rectrices médianes, 09
Cest à l'obligeance de notre Collèeue et Ami, M. le Docteur
Pucheran, que nous devons la connaissance de l'existence de cet
Oiseau dans les riches Magasins du Museum d'Histoire Naturelle de
Paris. Cet Établissement le tient de Ed. Verreaux, qui en a recu
plusieurs Exemplaires de Port-Natal dès 1844.
JUILLET 1846.
COLIN À BARBE BLANCHE.
_+ORTYX LEUCOPOGON. Lasson, Rev. Zool., 182, p. 175.
SPEC. CHAR, — O. fronte gulâque albidis; cristâ parvà griseà; corpore griseo,
LES | rufo vermiculato supra; alis variegatiss collari antico, rufo ;
pectore, abdomine, lateribusque rufis chm guttis albis nigrocinctis ;
pedibus et rostro nigris (Lrsson, loc. cit).
PLANCHE XXXVI.
Description. En dessus brun, grivelé de noir; les petites scapu-
laires ocellées de taches noires sur le milieu et d’un point blanc à
leur extrémité; moyennes scapulaires finement lisérées extérieure-
ment de blanc fauve; les grandes couvertures tachées de noir sur
les barbes externes, et largement bordées de blanc fauve à leurs
barbes intérieures; le front ( ce qui est un des caractères les mieux
tranchés”) et la gorge blancs; un sourcil blanc partant de Fangle
externe de lœil, séparé du blanc de la sorge par le brun-roux qui
colore les joues; le dessus de la tête est grisatre ( les plumes de cette
partie paraissant par leur longueur égales aux autres plumes de la
Lconographie Orntthologique. — 6% Liv. 8
COLIN A BARBE BLANCHE.
tête, peu disposées à former une huppe, et dans tous les cas cet
ornement étant à peine sensible au moins sur l’Individu qui a servi
à notre description); le bas de la nuque, le derrière du cou et tout
le dessous du COrps, à partir du plastron blanc de la gorge, d’un
brun-roux régulièrement ocellé de blanc fauve, chaque miroir
blanc cerclé de noir, bec noir, pattes cendrées.
Notre Figure est faite d’après un Individu envoyé par l'honorable
M. Lesson, au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, dans les Gale-
ries duquel il figure aujourd’hui.
Cette belle espèce parait habiter l'Amérique centrale : c'est de
San-Carlos que l’a recue M. Lesson , qui, le premier, l’a fait con-
naitre, et dont nous avons reproduit la Caractéristique Latine.
AOÛT 1946.
GENRE ATELORNIS.
GENUS ATELORNIS. PucHeran, Rev. Zool., juin, 1846, p. 193 et suivantes.
GEN. CHAR. Rostrum. — Robustum, compressum, convexum, apice procur-
vum, nec aduncum uncinatumwve.
IVares. — Lineares, in membranâ apertæ, plumis frontalibus ac
vibrissis semi-opertæ.
Alæ. — Breves, obtusæ; quarta remigum longior; quinta ferè
coæqualis.
Tarsi. — Longissimi, pollex contra maximè brevis.
Cauda. — Elongata, rotunda, ac ferè graduata.
Notre honorable Collègue, M. le baron de la Fresnavye. publia
en 1034 ( Wag. de Zool., cl. 11, pl. 31 et 32) son Sous-Genre Bra-
chyptérolle, Brachypteracias, fondé sur deux Oiseaux de Madagas-
car, appartenant à la Famille des Rolliers, qu’il nomma Brachyp-
térolle Courol, Br. leptosomus, et Brachyptérolle Brève, Br. pittoi-
des, auxquels, sous le nom de Pr. squammisera, il adjoienit une
troisième Espèce qu'il décrivit en 1838 ( Rev. Zool., D. 224 ).
Ce Genre remarquable, établi sur trois Espèces également rares,
également de Madagascar, cessait depuis ce temps d'occuper l’at-
tention des Zoologistes, lorsque notre studieux Ami, M. le Docteur
Iconographie Ornithologique. — 70e Lrv. 1
GENRE ATÉLORNIS.
Pucheran, livré tout entier à l'étude des Types Ornithologiques Ma-
décasses, crut apercevoir entre la première et les deux dernières de
ces trois Espèces, des différences ayant la valeur de caractères assez
prononcés pour créer au profit de celles-ci un Genre ou Sous-
Genre nouveau, appelé par lui Ætelorns, Oiseau-Ætele, c'est-à-dire
imparfait, incomplet.
Ce nom exprime en effet l’un des principaux caractères de ce
Genre, qui est, non point de manquer absolument de pouce, mais
de l'avoir imparfait et en quelque sorte à l'état rudimentaire, ce qui
établit à ce point de vue des rapports presque identiques d'orea-
nisation entre ce groupe d’Oiseaux et le groupe de Singes dont
l'illustre Et. Geoffroy Saint-Hilaire a, en 1606, constitué un Genre
sous ce même nom significatif de Ætèles (4xe%), par la raison que
leurs mains antérieures sont dépourvues de pouce ou ne l'ont que
rudimentaire.
Voici, au surplus, la partie du Mémoire de M. Pucheran, consacré
presque en entier à la description de l'Espèce Type et à sa compa-
raison avec les deux autres espèces, relative à l’établissement de ce
nouveau Genre :
« Si nous comparons le Br. squammigera aux deux espèces antérieurement décrites
» (Br. leplosomus et Br. pittoides), nous trouvons les différences et les analogies sui-
» vanies :
« 1° West intermédiaire par sa taille entre le Brachypteracius leptosomus et le Br.
» pittoïdes ; mais il s’éloigne de la première de ces Espèces, pour se rapprocher de la
» seconde, non-seulement, comme l’a dit encore M. de la Fresnaye, par son tarse plus
» allongé, mais en outre par la brièveté du pouce.
» 2° La forme générale de son bec est celle du Br. leptosomus, mais il est moins fort,
» plus comprimé. Sous ce dernier point de vue, il ressemble plus au Br. pittoides, et
» semble le lien d’union de ces deux Espèces. La forme et la structure de ses narines
» moins couvertes, plus ouvertes par cela même et plus ellipsoïdales, le rapproche en
» second lieu du dernier de ces Types. Il s’en rapproche encore par le roux de l’es-
h
LA
GENRE ATEÉLORNIS.
pace dorsal interalaire, mais s’en éloigne par la coloration différente du dessus de
» Ja tête, de la queue, des parties inférieures, etc.
» 3° Par la coloration des taches des couvertures alaires, 1l ressemble, au contraire,
au Br. leptosomus, mais s’en éloigne par les plumes à forme arrondie, des parties
inférieures, coupées carrément dans le dernier. Le mode de coloration offre dans les
deux, ilest vrai, beaucoup d’analogie; mais la zône blanche terminale de sa queue,
si peu étendue chez le Br. leptosomus, est remplacée par du bleu occupant un plus
large espace chez le Br. squammigera ; le dessus de la tête, en outre, offre des condi-
tions de ptilose totalement différentes dans les deux Espèces que nous comparons.
» Les trois Espèces que nous venons de comparer se ressemblent donc beaucoup
réciproquement, en même temps que des différences qu’on aurait tort de dédaigner
tracent entre elles des lignes de démarcation bien tranchées. Ceci devient même évi-
dent par la comparaison des formes du bec; car nos Individus d’une même espèce,
comparés entre eux, offrent des modifications différentielles qui, à nos yeux, n’ont
qu'une valeur individuelle. Un fait de même nature nous est offert par le Genre
Mésite, Mesites (Is. Geoffroy St.-H. ). L’Espèce décrite tout récemment par M. des
Murs, celle qui l’a été plus anciennement par M. le Professeur Geoffroy Saint-Hilaire
Hils, se ressemblent considérablement entre elles par la coloration, et cependant des
formes rostrales différentes les séparent nettement. |
» Quant à ce qui concerne la place du Genre Brachyptérolle dans le système, nous
pensons que ce Type générique est bien placé à côté des Rolliers. Nous trouvons beau:
coup de ressemblance entre ces deux Genres par la structure des doigts. Quoique
chez les Rolliers les doigts soient moins allongés, il y a chez eux moindre allonge-
ment du doigt mterne comparé à l’externe; sous ce point de vue, nos Brachypté-
rolles leur ressemblent. Le tarse, il est vrai, est moins allongé chez les Rolliers, mais
dans les Genres voisins (Kitta, Myophonus, Calodera) cet allongement reparaït,
quoique les deux doigts latéraux diffèrent moins en longueur. I y a là un lien de
transition, par l’intermédiaire de l’organe locomoteur, entre deux Types d’ailleurs si
séparés par la forme du bec.
» Pour ce qui est du pouce généralement petit chez les Rolliers, l’un de nos Bra-
chyptérolles (c’est le Br. collaris ) le présente très-bien formé, presque aussi grand
que chez le Kutta virescens ; chez le Br. pittoïdes et le Br. squammigera, il est, au con-
traire, très-rudimentaire, tandis que le tarse devient plus allongé; mais cet allonge-
ment du tarse est le seul point de ressemblance qu’ils nous semblent, pour le membre
postérieur, offrir avec les Brèves. Ghez les Brèves, en effet, le pouce est très-bien formé,
muni d’un ongle, le plus fort de tous ceux de la patte ; le médius est plus long que
les deux doigts latéraux, et parmi ceux-ci, l’interne moins long que l’externe. Rien
de semblable chez nos deux plus petites espèces de Brachyptérolle; les deux doigts la-
téraux sy trouvent plus longs par rapport au médius. De plus, chez les Brèves, le
®
£&—
GENRE ATELORNIS.
doigt externe est réuni au médius jusqu'à la première articulation, l’interne en grande
partie libre. Chez nos Brachyptérolles, je trouve le doigt interne, aussi bien que
l’externe, très-peu réuni au médius.
» Dans la structure de Paile, je trouve la quatrième penne la plus longue, la cin-
quième l’égalant presque, comme dans le genre Âtta : sous ce point de vue, par
conséquent, notre Type madécasse s'éloigne des Genres Coracias et EURE pour se
rapprocher des Brèves.
» Quoi qu’il en soit de ce mélange de caractères appartenaul à divers Genres, nous
croyons devoir isoler du Genre Brachyptérolle le Brach. pittoides et le Brach. squam-
migera. L’allongement du tarse et la brièveté du pouce nous semblent légitimer cet
isolement, et nous désignerons ce nouveau Type Générique sous le nom d”’4telornis.
Les deux Espèces ci-dessus indiquées deviendront Æfel. pittoïdes et Atel. squammigerus.
Peut-être même, lorsque nous connaîtrons un plus grand nombre d’Individus de ces
deux Types, sera-t-il nécessaire, à cause des différences dans la forme du bec, de
séparer de nouveau ces deux Espèces; mais momentanément nous croyons prudent
de les isoler seulement du Brach. leptosomus. »
DÉCEMBRE 1040.
CHOUETTE À BANDES.
ULULA FASCLAT À. 0. vs Murs.
SPEC. CHAR. — U. superné brunneo, fulvo alboque striata ac squammata,
illo colore tectrices alarum super ampliore; subiüs fulva, fasciis
nigris et albis zonata; regione periophthalmicä fulvâ, brunneis
tribus lineis circumpictä ; pilis ceræ nigris; torque brunneo nigro
punctulato; gutture albo; caudà umbrinä fulvo fasciatâ, albo
limbatä ; rostro ac ungulis basi corneo cœrulescentibus, apice flavis.
PLANCHE XXXVII.
Cette Espèce, que nous croyons nouvelle, n’est pas sans avoir
quelques rapports de ressemblance avec une autre Espèce aussi du
Chili, décrite par King (Zoo!. Jo., 1828, vol. 3, p. 426), si l’on en
Juge d’après sa description, fort concise du reste, sous le nom de
U. rufipes. | |
Celle-ci cependant a beaucoup plus de blanc que la nôtre, qui,
d'un autre côté, a plus de noir et manque totalement de roux.
Description : En dessus, brun foncé, strié et écaillé de fauve clair
et de blanc, cette dernière couleur s’élargissant sur les couvertures
alaires : en-dessous, d'un fauve clair zôné régulièrement de bandes
noires et de bandes blanches alternées; Tarse fauve. Masque de
Iconographie Ornithologique. — 7eme Jr. 2
dt
CHOUETTE A BANDES.
même couleur, zôné circulairement à la surface de trois traits bruns
continus; Poils allongés sur le bec noirs; une raie brune angulaire
partant du bec séparant les deux disques du masque; Collerette
brune tiquetée de noir; Gorgeblanche; Queue brun-d’ombre z0née
de fines bandes fauves et terminée de blanc; Bec et Ongles cou-
leur de corne bleuatre à leur naissance, jaunatre à la pointe; pas
d’Aigrettes; Ailes plus courtes que la Queue de cinq centimètres.
DIMENSIONS :
Longueur totale, | 40 ct
= de lues, | 15
—— du larse, | 04 à
Cette Ptilose, sans doute, n’est point tout à fait exempte de
quelques-uns des caractères du jeune âge. Toutefois, en raison de
la régularité et du ton bien tranché de chacune de ces teintes en
présence de tous les autres caractères d’un adulte que présente cet
Individu unique, nous ne croyons pas le doute permis à cet égard.
Quant à l'Espèce de King, ne l'ayant Jamais vue, nous pensons
que sa Description offre avec la nôtre des différences spécifiques
assez notables pour motiver suffisamment la distinction que nous
en faisons.
Le Dessin que nous donnons de notre Chouette à bandes, ainsi
que la description qui précède, sont faits d'après le seul Individu
qui en existe dans la riche Collection du Muséum d'Histoire Natu-
relle de Paris, auquel l'Oiseau a été envoyé en 1037, par l'ho-
norable voyageur M. Gay, qui l’a découvert au Chili.
DÉCEMBRE 1846.
LL
4
LE
PIC L'HERMINIER.
*PICUS HERMINIERI. Lxsson, Traité d'Ornithologie, 1831, p. 228, N° 58.
SPEC. CHAR. — P. omnino niger cœrulescente splendens, pres pectoreque ac
abdomine fusco-sanguineis.
PLANCHE XXXVIII.
C'est avec un véritable sentiment de plaisir que nous saisissons
l'occasion qui se présente de rappeler aux Naturalistes le nom d’un
homme qui a rendu et qui rend encore de si grands et de si mo-
destes services tant à la Zoologie en général qu à l'Ornithologie en
particulier.
Tout le monde connaît en effet la série des travaux auxquels le
docteur L'Herminier, de la Guadeloupe, s’est livré toute sa vie pour
vérifier par lui-même quelles pouvaient être l'importance et la va-
leur des caractères que le savant Acädémicien, M. de Blainville,
avait eu, en 1815 et 1821, l’ingénieuse idée de tirer de l'étude de
l'appareil sternal, pour les appliquer à une Classification métho-
dique des Oiseaux. On connaît également son curieux et intéres-
: : à A
Iconographie Ornithologique. — 70e Lrv.
3
PIC L' HERMINIER.
sant Mémoire sur le Steatornis, etc., travaux qui doivent lui assurer
Loute la reconnaissance des Ornithologistes.
Tout le monde sait enfin qu'il faillit être victime du terrible trem-
blement de terre qui désola, il y a peu de temps, la Guadeloupe,
. . e LE \ ,
qu'il habite, et que s’il eut le bonheur d'échapper à ce désastre,
il eut la douleur d'y voir engloutir non-seulement sa fortune.
mais ebcore ses manuscrits, ses riches et immenses Collections Os-
téologiques et Anatomiques, fruits de vingt-cinq années de labeur.
La science devait done, après une telle catastrophe, considérer
l’infortuné docteur L'Herminier comme perdu désormais pour
e , e \ : » \ 9
elle. Mais que ne peut l'énergie du caractère jointe à l'amour de
l'étude! On en jugera par la citation suivante.
Nous aimons à croire que notre digne et honorable Collègue
nous pardonnera d'initier le public savant à ses sentiments les plus
intimes; mais comme il s’agit pour nous d'annoncer une grande et
heureuse nouvelle, celle de son retour à la vie scientifique, nous
nous permeltrons de citer cet intéressant passage d'une lettre que
nous venons de recevoir de lui, et qui peint bien toute la ferveur
du disciple d'une Science devenue pour lui une autre religion :
« Depuis la publication dans les Actes de la Société Linnéenne de Paris, en 1827,
» de mon premier Mémoire intitulé : Recherches sur l Appareil sternal des Oiseaux, su-
» vies d'un Nouvel Essai de classification de ces Ferlébrés, je n’ai pas cessé d’étudier
» comparativement le Sternum et ses annexes ainsi que le Canal intestinal des Oiseaux.
» Des Voyageurs envoyés ad hor, et des commandes faites dans tous les points du Globe,
» m’avaient procuré la Collection la plus riche et la plus complète qui existat en ce
» genre. Les Sternums conservés à sec, et les Intestins en bocaux, dans la liqueur,
» S’entassalent Jour par Jour dans mes armoires, et Je n’atiendais plus que la posses-
» sion du Ménure, du Cariama et de lV’'Aptéryx, pour publier tous ces documents et
» mettre la dernière main à ce grand travail Ornithologique, quand le 8 février est
» venu me frapper, el me ramener brutalement à la triste préoccupation des besoins maleriels
» les plus immédiats. À la vue de mes Collections anéanties à jamais, de mes Notes per-
» dues pour la plupart, je suis tombé dans un tel désespoir, que j’ai juré de renoncer
PIC L'HERMINIER.
» à l’Histoire naturelle. Vain serment! Le temps qui amortit toutes les blessures, les
» penchants comprimés qui se réveillent, vos communications journalières si intéres-
» santes, si inattendues sur l’objet habituel de més études, ne me permettent plus ni le
» sommeil ni le silence : je rentre donc dès aujourd’hui dans la Carrière scientifique,
» et C’est avec Vous que je noue mes premiers rapports. »
C'est au milieu et par suite de ses études constantes sur les Oi-
seaux, que M. le docteur L'Herminier s’est procuré et a envoyé au
Muséum d'Histoire naturelle de Paris, il y a seize à dix-huitans, le Pic
que nous allons décrire, et que l'honorable M. Lesson lui a dédié.
Descripüon : En entier d'un noir luisant, à reflets passant du
bleuâtre au verdatre, et à plumes soyeuses comme chez les Hiron-
delles, à l'exception du Front, du dessus de la Tête, de la Gorge, de
gale-
la Poitrine et du Ventre, qui sont d’un brun sanguin foncé é
ment soyeux et luisant. |
Le Bec est lisse, noir et poli comme l’ébene, et n’a de ces légères
stries ou cannelures si nombreuses d’ordinaire et si remarquables au
bec des Pics, que dans son premier tiers à partir de sa base le long
des narines.
DIMENSIONS :
Longueur totale, | 25 cent.
RE du bec, 03
pe de la queue, 09
Habite l'Amérique méridionale. Notre Dessin et notre Descrip-
tion sont faits d'après l'unique Individu de notre Collection natio-
nale, lequel par conséquent a servi de Type à la description de
M. Lesson, et ne se trouve encore, à ce que nous croyons, que dans
le Musée de Paris.
DÉCEMBRE 1040.
= *
ATÈLORNIS SQUAMMIGÈRE.
ATELORNIS SQOUAMMIGER A. DE LAFREsNaYyE, Rev. Zool., 1838, p. 224.
(PucHEran, Rev. Zool., juin 1846, p. 193 et suiv.).
SPEC. CHAR. — 4. capite toto, cristato ac corpore subts omnind fulvè-
albidis nigro intense rufoque levitèr squammatis; notâ un à rostri
basi per medium capitis, alià ab angulo oculari externo, usque ad
uncham, ultimä suboculari usque ad colli lateralis basim extensis,
nigerrimis; collo postico rufo; dorso, urupygioque viridi-olivaceis:
als lætè viridibus; tectricibus minoribus et mediis apice notà angu-
lari nigrä, albo transversim lineatâ, terminatis; caudâ in prima
parte olivaceä , duabus externis exceptis cœruleis, in secundä, rufä,
in tertià nigrâ, cœruleo, rectrice externà exceptä albä, limbatä ;
duabus medtis partim olivaceis, partim rufis: rostro brunneo,
pedibus flavis.
PLANCHE XXXIX.
Voici la Description détaillée que, dans le Mémoire précité,
donne M. le Docteur Pucheran de cette belle Espèce, déjà précé-
demment nommée, et très-brièvement décrite par M. de la Fresnaye.
« Description. Grande tache d’un noir fuligineux, commencant à un centimètre de
» la base du bec et finissant sur l’occiput. Cette tache est de forme presque triangu-
» laire, à base occipitale, à sommet frontal. Les plumes qui la forment, lâches et ex-
» tensibles, de façon à simuler une espèce de huppe, sont presque en entier noires
» dans le centre de la tache; elles présentent du roux sur les deux côtés de leur portion
» rachidienne, et cette teinte sépare le noir de la base d’avec celui du sommet. Sur
Iconographie Ornithologique. — 7% Liv. À
ATÈLORNIS SQUAMMIGÈRE.
les côtés, des dispositions semblables sont reproduites, mais ici le roux occupe fré-
quemment l’un des côtés du rachis. C’est que entre le bord externe de la tache mé-
diane céphalique et le bord supérieur de l’œil se trouve longitudinalement étendue
une espèce de sourcil dont toutes les plumes, noires à leur base, offrent de petites
bandes transversales de noir et de blanc roussâtre. Le blanc roussätre forme le lisére
le plus supérieur, et dans la partie commissurale du sourcil droit et du sourcil gau-
che, en avant de l’œil, les zônes rousses sont plus formées.
» Au-dessous de l’œil, part une bande noire qui se prolonge en arrière sur les côtés
du cou, et entre celle de droite et celle de gauche, se trouve un grand espace roux,
étendu du côté droit au côté gauche, en dedans du fouet de l'aile. Au-dessus de cette
bande noire s’en trouve une seconde, plus rapprochée du sommet de la tête et sé-
parée de la première par un trait formé de plumes représentant la même coloration
que le sourcil supérieur de l’œil à gauche; cette seconde bande est mieux déterminée
qu'à droite : ici, en effet, les plumes qui la composent présentent, près de leur ter-
minaison noire, les taches rousses dont nous avons parlé à propos de la petite huppe
céphalique. Ces deux bandes longitudinales, au reste, sont unies par une zône trans-
versale de plumes noires, bordant supérieurement le grand espace roux au-dessus
du cou, dont il a déjà été question.
» Le dos, les couvertures supérieures du prolongement caudal sont vert foncé:
quelques-unes des plumes présentent à leur extrémité, sur leur face externe, deux
petites taches superposées, l’inférieure noire, la supérieure blanche. Cette dernière
est quelquefois séparée du vert foncé du reste de la plume par un petit liséré vert-
de-gris. Les grandes couvertures de l’aile sont vertes, mais d’un vert plus clair :
elles présentent, en presque totalité, sur leur bord inférieur, deux petites bandes
superposées, l’mférieure noire, la supérieure blanche. La bande est bordée dans pres-
que tout son contour d’un liséré vert-de-gris. Au-dessus de ce liséré, se voit, sur le
rachis de la plume, une petite tache noire variable en étendue, et de forme ordinai-
rement triangulaire. Les six premières pennes de l’aile sont noires en dessus, dans la
majeure partie de leur étendue, mais brunes seulement à leurs extrémités : elles
présentent une bordure de la même couleur sur leur tiers intérieur. A la réunion
de leur tiers supérieur avec leur tiers moyen, elles présentent une tache blanche. Les
pennes du reste de l’aile sont vert olive en dehors, brunes en dedans, noires à leur
base et en dehors le long de leur tige. En dessous, l’aile est brune et présente trans-
versalement une bande blanche.
» Le contour inférieur de la queue est semi-elliptique ; les pennes qui la composent
devenant de plus en plus longues à mesure que lon se rapproche des pennes mé-
dianes. La penne externe est, en dessus, de couleur bleue à son tiers supérieur et en
dehors : en dedans, cette teinte devient plus verte et bordée de brun. À mesure
qu'on se rapproche des pennes centrales, le bleu se retire de plus en plus vers le
centre et est remplacé par du vert. Vient ensuite sur toutes une tache rousse à la-
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ATÉLORNIS SQUAMMIGÈRE.
quelle succède une tache noire, bordée inférieurement par une tache bleu-grisonnant,
lisérée enfin elle-même de vert-olive. Les deux pennes médianes sont dépourvues de
la tache noire que portent les autres : la tache bleu-grisonnants’y trouve remplacée par
une tache vert-olive. En dessous, la tache de la base est brun-clair : la tache rousse
s’y trouve plus terne : la tache bleue est convertie en gris blanchâtre. Les pennes
médianes en dessous, enfin, différent encore par leur coloration des latérales : elles
sont simplement roux terne.
» Les plumes du thorax et du côté du cou forment de petites écailles portant dans
leur centre une tache blanche entièrement cerclée de noir : ce noir est liséré de roux
de rouille, bordé inférieurement de brun. Les plumes de la gorge et du nulieu
du cou ont le blanc de leur centre immédiatement en contact avec le roux de rouille
(liséré de noir) de leur partie libre. Les hypochondres offrent des taches transver-
sales roussâtres et noires; le milieu de l’abdomen, l’entre-deux des jambes sont
couleur de rouille. Les couvertures inférieures de la queue sont formées de plumes
blanches finement lisérées inférieurement de brun.
» Les plumes de la tête et des parties inférieures sont très-décomposées dans cette
espèce : la mandibule supérieure est brune dans la majeure partie de son étendue;
l’inférieure blanchâtre à la base, noire plus en avant, blanchätre à son extrême pointe,
au milieu comme sur les côtés, etc. Les ongles sont jaune de corne, ainsi que les tar-
ses : les doigts ont la même teinte, mais plus brune, plus foncée.
» Les dimensions de cet individu sont les suivantes :
Longueur totale, depuis le bout du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, 30 ‘”*
— de la queue (inesurée en-dessus), 09
— du bec (le long du bord libre de la mandibule supérieure), 04
— — (en suivant la courbure de la mandibule supérieure), 03
— de la portion libre de la mandibule inférieure, 02°!
— du tarse, 05 ‘},
— du medius (sans l’ongle), 02 '},
— du pouce (sans l’ongle), O1
» Le Muséum de Paris possède un second individu, appartenant bien sûrement à la
même Espèce, et qui diffère, par les caractères suivants, de celui que nous venons
de décrire :
« 1° Par sa taille plus petite et par ses teintes plus claires dans le vert et dans le
roux des parties supérieures. Les plumes zônées du sourcil sont plus blanches; la
tache noire du milieu de la tête est plus étroite et moins allongée, soit en avant, soit
en arrière. Îl arrive, des lors, qu’en avant la liaison des deux sourcils, droit et gau-
che, s'opère dans un espace plus étendu de la région frontale, et qu’en arrière, la
communication des deux lignes noires supérieures, naïssant en arrière de l’œil, se
trouve plus nettement limitée.
ATÉLORNIS SQUAMMIGEÈRE.
» 2° Par la moindre étendue transversale du grand espace roux SOuS-OCCipital et Je
» plus grand nombre des plumes interscapulaires portant des taches noires, blanches
» et vert-de-gris.
» 8° Enfin, par le grand nombre des taches parsemées sur les plumes des parties
» inférieures qui existent mieux définies et plus compactes. La teinte rouillée de ces
» mêmes parties est plus affaiblie, et sur le thorax elle est vraiment insensible. Les
» tarses et les doigts sont moins foncés, plus jaunâtres. La mandibule supérieure ne
» présente pas, au même degré que chez l’autre individu, ses teintes cornées : l’infé-
» rieure, blanchätre en dessous dans toute son étendue, est brune le long de Ja partie
» tranchante, iout en présentant quelques lignes de coloration cornée. Le bec est, en
» outre, plus court et son arête moins arrondie et plus saillante.
» En définitive, nous croyons que ce dernier individu nous présente seulement une
» variété d'age. |
» Un très-jeune individu nous offre, d’avec les deux individus précédents, les carac-
» tères différentiels suivants : il est en entier roux, mais d’une teinte terne et foncée,
» sur la tête, l’espace interalaire et le cou. Dans toutes ces régions, les plumes sont
» d’un noir foncé à leur base; sur le menton, au contraire, leurs racines sont blan-
» ches. Sur le dessus de l’œil et du front, elles offrent des zônes transverses de blanc
» roussätre foncé et de brun, et en arrière et un peu au-dessous de l’œil, on aperçoit
» une petite tache noire. Dans la région thoracique, les parties latérales sont d’un
» roux moins foncé que sur la tête et le dessus du cou; il existe sur les plumes de la
» partie médiane des zônes de blanc roussâtre et de brun. Sur les hypochondres, quel-
» ques-unes, mais en trés-petite quantité, offrent ce dernier mode de coloration. Le
» reste est brun-enfumé, teinté de roux. L’abdomen est blanc duveteux. La colora-
» tion des pennes alaires ne nous présente rien de particulier : mais leurs couvertures
» offrent un vert plus foncé, plus de roux et plus de brun que chez nos deux Individus
» plus adultes, et la tache de l'extrémité est composée de deux bandes, l’inférieure
» brun-noir, la supérieure blanc-roussätre et cerclée en dessus de brun-noir, aussi bien
» qu’en dessous. Le dos est brun-olive foncé. Dans tout cet Individu, les plumes sont
» ébarbées et très-décomposées. La mandibule supérieure est brun foncé; l’inférieure,
» Jaune de corne.
» Nous pensions d’abord que c'était à un âge intermédiaire, entre les deux que nous
» venons de décrire, que s’appliquait la Diagnose de M. de Lafresnaye, exprimée
» dans les termes suivants : Tout le dessus de la tête Jusqu'à la nuque, ses côlés et tout le
» dessous de l'Oiseau, sont roussätre-clair, mais chaque plume est comme écaillée par de petits
» 6rOissants noïrdtres : le haut du dos est d’un roux marron : le resle, ainsi que le manteau el
» la queue, esl d'un vert-olive teinté de roux : la queue est traversée par une bande noire vers
» les deux tiers de son extrémité qui est couleur bleu de ciel : le bec est brun et les pattes jau-
» ndtres. (fev. Zool., 1838, P- 224.) Sauf la coloration de la tête et une appréciation
» différente des teintes, la Description de M. de Lafresnaye concorde, en effet, avec les
ee
.
ATELORNIS SQUAMMIGÈRE.
Le
Le
nôtres. Mais de nouveaux renseignements, que nous devons à cet habile Zoologiste,
nous permettent d'affirmer que l’Individu qu’il a décrit pee à l’un de ceux
» dont nous venons d’esquisser les caractères.
» Voici ces renseignements, qui compléteront la Description donnée, en 1838, par
» NL, de Lafresnaye : ils sont extraits d’une Lettre écrite à M. Des Murs, en réponse à
» une missive dans laquelle M. Des Murs, satisfaisant à l’un de nos désirs, lui avait
» demandé quelques notions relatives au Genre Brachyptérolle :
» Chez le Br. pittoïdes, le tarse est plus long de une à deux lignes que chez le Br. lepto-
LE
—
» somus; et chez le premier, le pouce avec son ongle est de moitié plus court que chez le second,
» l'ongle également compris. Le Br. squammigera est intermédiaire aux deux : il a de lon-
» ques jambes, comme le Br. pittoïdes; mais son bec plus renflé le rapproche du Br. lepto-
» somus. La téte du Br. squammigera (munie d’une bande médiane, d'un beau noir ,
» étendue du front à l'occiput), les côtés du cou, la poitrine et les flancs sont écaillés de noï-
» râtre brun sur fond blanc teinté de roussâtre. Le haut du dos est fauve ; le dessus et les ailes
» ohve, avec des écailles blanches bordées de noir à l'extrémité de toutes les couvertures petites,
» moyennes et grandes. Croupion et queue olive : les rectrices latérales bleues à leur base, puis
» olvâtres, puis traversées, vers les deux tiers de leur longueur, d’une bande roussâtre suivie
» d'une autre d'un noir profond. Toutes sont terminées d’une bande bleue, blanchâtres à l'inté-_
» rieur des rectrices, excepté les intermédiaires, qui sont toutes de couleur olive, traversées
ÿ
» seulement de la bande roussätre. Longueur totale : 25 centimètres. »
Si minutieuses, on le voit, que soient les Descriptions qui pré-
cèdent, nous n'avons pas hésité à reproduire dans son entier le
Mémoire qui les renferme, notre but étant de concourir par tous nos
efforts à l’appréciation la plus complète et la plus exacte des Espèces
dont nous publions les Figures.
Notre Planche reproduit, de grandeur naturelle, Pindividu qui
a servi de Type à la Description de M. le docteur Pucheran, et qui
fait partie de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.
Cet Oiseau, ainsi que les deux autres plus jeunes Individus de la
même espèce, indiqués dans la Notice qui précède, ont été envoyés
en 1834 à cet Établissement, par M. Goudot, Voyageur F rançais, qui
les a découverts à Madagascar, dans les environs de la Cascade de
Semiang. ;
À DÉCEMBRE 1046.
Iconographie Ornithologique. — jme [xrx,
».
TANGARA ZÉNOÏDE.
TANAGR A ZENOÏDES. DE LaFREsNAYE. M. S. C.
SPEC. CHAR. — TT. suprà olivacea, dorso supremo uropygioque parum aurantio
tunctis ; capite, colloque totis nigris sed hoc nigridine quinque vittis
albis longitudinalitèr striato, quarum duabus à naribus, supra
oculos, ad nucham, duabus aliis à mandibulä ad colli latera, quin-
tâque latà gulari, ad pectus descendentibus; prætereà maculâ
medià basali frontis ejusdem coloris; caudâ nigrâ, rectrice ultimä
lateral maculà prælongà, albä intüs terminatä ; alæ nigræ, tectri-
cibus minoribus hujus coloris, majoribus autem remigibusque albo
extüs limbatis; subtüs aurantio-flava, pectore vividè aurantio,
crisso sub caudalibusque albis; rostrum satis elevatum, arcuatum,
basi latum, apice compressum, distinciè denticulatum plumbeo
nigrum ; pedes nigri. ( Larresnaye.)
PLANCHE XL.
« Gette jolie Espèce, voisine du Tanagra Zena (Gmel.) ou T. mullhicolor (Vieill. Gal.
des Ois.) et du T°. Pretrei (Lesson, cent. Zool., PI. 45), a la tête et le cou entier d’un
noir profond divisé par cinq bandes blanches longitudinales dont deux sourcillières
descendant jusqu’à la nuque, deux en forme de moustaches se prolongeant latérale-
ment, mais se perdant dans le noir du cou, et la cinquième occupant le milieu de la
_ gorge et le devant du cou; il y a en outre une petite tache blanche médiane à l’ origine
des plumes du front; la queue est noire, la dernière rectrice latérale seulement est
terminée par une tache oblongue blanche sur son côté interne; les ailes sont également
noires, mais les grandes couvertures et les rémiges ont une bordure blanche tout le
long de leur bord externe, qui tranche merveilleusement et produit un charmant
Iconographie Ornithologique. — 7e Jav, 6
Li
Et, '
LS
TANGARA ZÉNOIDE.
effet. Tout le dessus de l’Oiseau, depuis la nuque jusqu'aux rectrices, est d’un ohvs
jaunâtre légèrement orangé sur le cou et sur le croupion; le dessous, depuis le bas du
cou, est d’un orangé très-vif sur la poitrine et le milieu du ventre, s’affaiblissant et
passant au jaune sur les flancs et les côtes de l'abdomen dont le milieu seulement, les
jambes et les sous-caudales sont blancs. Le bec, qui est d’un noir plombé, assez éleve
à sa base, est visiblement arqué dans sa longueur, élargi à sa naissance, comprimé
vers la pointe, dont l’échancrure est prononcée : les pieds sont noirs.
DIMENSIONS :
« Longueur totale, 18 cent.
» [l vient de la Jamaïque. Sur cinq Individus venant tous du même Envoi, nous n’a-
vons pu remarquer aucune différence de coloration, si ce n’est qu’un d’eux, que nous
soupconnons être une femelle, avait la tête et le cou grisâtres.
» Observations. — Nous avons donné à cet Oiseau le nom de Zenoïdes, à cause de
ses grands rapports de coloration avec le Fringilla (Tanagra) Zena de Gmelin , Frin-
gulla Bahamensis (Brisson), que Vieillot décrivit et figura dans sa Galerie sous le nom
de Tunagra mulicolor ; il en a beaucoup aussi avec le Tangara de prêtre (Lesson),
mais difière évidemment de tous deux, et forme avec eux un petit groupe particulier
aux Antilles, à Cuba, aux îles de Bahama, de la Jamaïque et de Saint-Domingue,
groupe que l’on peut désigner comme groupe de coloration. M. Lesson indique son
T. de prêtre comme du Brésil, mais nous l’avons vu en certain nombre dans une Col-
lection de Cuba, et jamais dans une Collection venant du Brésil.
» Notre Zenoïdes diffère du Zena et du T. de prêtre : 1° par le noir de son cou, qui
descend beaucoup plus bas que chez eux ; 2° parce qu’au lieu d’avoir, comme eux, le
menton grisâtre et la gorge ainsi que le devant du cou jaunes, ces mêmes parties sont
chez lui d’un blanc de neige encadré de noir latéralement et inférieurement ; 3° parce
qu’au lieu d’avoir, comme eux, en dessus, un demi-collier et le croupion d’un brun
orangé, 1] a ces parties d’un jaune olive; 4° qu’au lieu d’avoir, comme eux, les petites
couvertures de l’aile d’un brun-cannelle, il les a d’un noir profond. Il diffère en outre
du T°. Pretrei, par une taille beaucoup plus forte ; un bec plus haut, plus large et plus
arqué; par la couleur des flancs et du ventre, qui sont blancs chez ce dernier, et par
la longueur respective des pennes de l’aile, tout à fait différente chez les deux Espèces.
Chez le Zenoide, la dernière rectrice latérale seulement a une tache blanche terminale
interne; chez les deux autres, le blanc règne en grande partie sur plusieurs d’elles de
chaque côté.
» D'après les descriptions du Zena , par Brisson, Gmelin, Vieillot, cet Oiseau devrait
avoir à peu près la taille du nôtre; mais tous le décrivent avec les caractères de colo-
ration Que nous avons indiqués ci-dessus, et qui diffèrent évidemment de celle du
nôtre. Îl est très-probable que notre Espèce est particulière à la Jamaïque, d’où elle à
À
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TANGARA ZÉNOIDE.
été rapportée en assez grand nombre; que le Tangara de prêtre l’est à Cuba, d’où il
est venu dans les collections de M. de la Sagra, et que le T. Zéna l’est peut-être aux
îles de Bahama, d’où vient son nom de Bahamensis. (Brisson.) »
Nota. C'est à l'obligeance de notre docte Collègue, M. le Baron
de Lafresnaye, que nous devons la diagnose et toute la description
qui précèdent. Nous les avons extraites textuellement d’une Lettre
qu'il nous a adressée de Falaise, à la date du 20 décembre 1846.
Nous avons même été assez heureux pour obtenir de lui, dans l’in-
térêt de l'exactitude de notre Dessin, la communication de l’Indi-
vidu qui a servi de type à son travail, et qui figure ajourd'hui dans
les Galeries du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. auquel il en
a gracieusement fait don.
JANVIER 1047.
GENRE LEPTOSCÈLE.
: GENUS LEÉPTOSCE LIS. O. »es Murs.
rt .
GEN. CHAR. Rostrum. — Longum, tenue, rectum.
INares. — Basales.
Alæ. — Mediocres; primariæ tres ferè æquales, secunda longissima.
Cauda. — Subrotundata. |
Tarsi. — Mediocres; digiti longi et tenues; nullus digitus posterior;
Ptülosis junioris seniori dissimilis (Fraser, Proced. Z.S., octob. 1844,
p. 157).
Telle est la Diagnose donnée par M. Fraser, de ce Genre établi
par lui sur un petit Échassier du Chili, dont nous allons retracer
les caractères.
Le Bec de cet Oiseau reproduit exactement celui des Cheva-
liers, et notamment, comme l'indique M. Fraser, celui du Totanus
chloropygius (Vieillot). Comme chez celui-ci, il est allongé, assez
mince et droit; les Narines sont situées à la base du Bec; les Ailes
médiocres : les trois premières Rémiges sont presque d’égale lon-
gueur; cependant la seconde dépasse les deux autres; la Queue est
arrondie, avec l'extrémité des Rectrices légèrement acuminée; les
Tarses médiocres; les Doigts allongés et gréles, et absence com-
plète de Pouce. Sous ce rapport, ses pieds ressemblent assez à
ceux des Pluviers, et plus particulièrement, suivant la remarque
de M. Fraser, à ceux du Hiaticula tricollarts.
Iconographie Ornithologique. — me Ijv.
—1
GENRE LEPTOSCÈLE.
C’est, en effet, on le voit, un Oiseau de transition entre ces
deux Genres. |
Aussi est-il à regretter que dans le Nom choisi par le Créateur
de ce Genre, rien n'indique ni cette transition, ni son caractére
le plus remarquable de l'absence de Pouce.
C'est sagement, sans aucun doute, que M. Fraser a songé à rem-
placer le nom de ZLeptopus, sous lequel il la d’abord fait con-
naitre lors de la présentation du Type à la Société Zoologique
de Londres, puisque cette dénomination est une de celles qui ont
été le plus souvent employées et appliquées à des Classes les plus
étrangères les unes aux autres, telles qu’à celles des Reptiles, des
Poissons, des Crustacés et des Insectes. Mais il aurait pu être
mieux inspiré dans le choix du second Nom de Leptodactylus.
qu'il a substitué au premier; car ce nom a été également usité
par plusieurs Naturalistes, entre autres, par Illiger, qui l’a appli-
qué à un Ordre de Mammifères.
Ce n'est qu'avec regret, en présence de ces doubles emplois,
que nous nous sommes vu forcé de refaire de nouveau le nom
de ce Genre, pour nous conformer aux principes unanimement
admis en cetie matière, et pratiqués avec une sévérité inexorable
par des Naturalistes étrangers. Seulement, contrairement à nos
habitudes, qui nous portaient à adopter un nom plus indicatif
des caractères de transition que comporte cet Oiseau, nous avons
fait tout notre possible pour conserver à notre dénomination la
trace de son origine, et, par conséquent, pour y rattacher le
souvenir de l’'Honorable Fondateur du Genre, en lui appliquant
celle de Leptoscelis, xerri graculis, et ous crus, femur, si peu satisfai-
sante qu'elle nous paraisse.
DÉCEMBRE 1940.
” 2]
ét
a |
LEPTOSCÈLE DE MITTCHELL.
ILEPTOSCELIS MITCHELLIT. (Fraser) O. Des Murs.
LEPTOPUS ET LEPTODACTYLUS MITCHELLIT (Fraser).
SPEC. CHAR. — Zeptopus. Capite fuscescente lineä albä circa verticem; collo
ferrugineo; corpore supernè cinereo-fusco purpureis metallicis colo-
ribus ornato ; fasciä albâ apud pectus ; subtüs fasciis parvis albis et
nigris alternis ; rostro saturatè viridi; tarsis flavis (Fraser, Proced.
S. Z., 1844, p. 157).
PLANCHE XLI.
Description. —- Tête, jusqu à la base du Cou, d’un brun noiratre :
un bandeau blanc passant sur le sommet de la Tête, et allant
d'un OEil à l’autre, pour se réunir à une bande sourcilière de
même couleur, qui descend le long du Méat auditif et encadre
la Nuque; un Demi-Collier marron clair, partant des deux côtés
du Cou, pour en garnir toute la région postérieure jusqu'aux
Épaules ; Dos et grandes Couvertures alaires d’un brun orisatre
ou enfumé, à très-légers reflets métalliques bronzés; celles-ci
liserées finement de blanc à leur extrémité: petites Scapulaires et
Rémiges secondaires d’un gris brunatre; ces dernières également
Iconographie Ornithologique. — 7% Lrv. 8
LEPTOSCÈLE DE MITTCHELL.
{rangées de blanc: les deux Rémiges primaires noires finement
bordées de blanc dans leur largeur; Rectrices médianes brunes:
les trois subséquentes noires, terminées de blanc; les deux ex.
ternes ayant leurs Barbes entièrement blanches, avec cinq ou six
bandes brunes; tout le dessous du Corps d'un blanc d'argent, agréa-
blement zébré transversalement de petites zones brunes; Bec vert-
noiratre; Pattes jaunes.
DIMENSIONS :
Longueur totale, .
— du bec, 02 !},
— du tarse, | 02
C'est à l'honorable M. de la Fresnaye que nous devons la Com-
munication de l'individu sur lequel ont été faits et la Descrip-
uon el le Dessin que nous en donnons.
Cet Oiseau faisait partie d'une Collection envoyée de la Cali-
lornie, ce qui semblerait indiquer que sa limite d'habitation,
L] ° . . A ,
que l’on croyait circonscrite au Chili, est beaucoup plus étendue.
DÉCEMBRE 1840.
JACANA CORDIFÈRE.
+PARRA CORDIFER A. Lrsson, Re. Zool., 1842, p. 135.
SPEC. CHAR. — P. Rostro luteo; carunculà trilobatâ, cordiformi, cornosä,
| luteä; capite, collo, thorace nigris; dorso, uropygio, alis, abdo-
mine cinnamomeis; remigibus sulfuratis nigro limbatis; aculeis
luteis, pedibus cæruleo-nigris (Ism., loc. cit.).
Jumor : Rostro luteo; fronte plumoso; pedibus virescentibus;
sincipite brunneo albo circumdatio; dorso, alisque brunnea-casta-
nels; Corpore infrà niveo; lateribus nigris; remigibus viridibus,
atro marginats aut terminatis (Îsn., Ip., p. 210).
PLANCHE XLII.
Description. — Tête, Cou en entier, Épaules et Gorge d’un
noir à reflets verdatres foncé, à l'exception du Lorum, des Joues
et du Menton d’un noir mat; tout le reste du Corps, en des-
sus comme en dessous, uniformément de couleur cannelle; les
Rémiges primaires et secondaires d’un jaune soufre, bordé,
pour les premières, dans la dernière partie de leur moitié ex-
terne, jusqu'à la pointe, et pour les secondes, à leur extrémité
seulement, d'un brun-noirâtre; la Caroncule, ou Plaque fron-
tale, est d’un jaune orangé se dessinant en forme de cœur
Iconographie Ornithologique. — 7% Liv. 9
7
JACANA CORDIFERE.
(d’où son nom), c'est-à-dire commençant au Bec par sa partie
la plus étroite, et s’épanouissant en s'élargissant au-dessus du
Front, en deux lobes arrondis séparés par un petit point ou
feston : Bec, à partir des Narines jusqu'à la pointe, d’un jaune
serin, noir dans le reste; Pattes d'un noir-bleuâtre; Eperons
alaires jaunätres.
DIMENSIONS :
Longueur totale, ER
= * ‘du bec. | ee .
— du tibia, 06
— du tarse, | | 06
— du doigt médian, = DbE SE
—— de son ongle, 02
— de l’ongle du pouce, 04
Cette Description, ainsi que notre Dessin, sont faits sur
l'individu même qui à servi de type à la Diagnose de l’hono-
rable M. Lesson, auquel nous en devons l'obligeante Commu-
nication, et qui en a fait hommage au Muséum d'Histoire Na-
turelle de Paris.
Cet Oiseau vient d'Acapulco, où il a été découvert et r'ap-
porté par M. Adolphe Lesson, Neveu du Savant Zoologiste.
DÉCEMBRE 1846.
DIGLOSSE À VENTRE BRUN.
DIGLOSS A BR UNNEIJFENTRIS. O. pes Murs, Rev. Zool. Septembre 1846,
page 348.
SPEC. CHAR: D. — Capite, collo, dorso supremo, alis caudäque nigris; humeris,
: dorso imo, uropygio, alæ tectricibus inferis, ventris et abdominis
lateribus cinereo-griseis ; vittä laterali utrinque gutturis mystacæ-
formi, pectore abdomineque mediis, caudæque tectricibus inferis
cinnamomels.
PLANCHE XLIII.
Description. — Tête, derrière et côtés du cou, milieu de la gorge,
haut du dos, ailes et queue d'un noir mat profond; épaules, bas du
dos, croupion, couvertures supérieures de la queue et flancs oris-
cendré ; tout le dessous du corps roux-marron; deux taches de cette
dernière couleur, partant de la base de la mandibule inférieure, s’é-
tendant en forme de moustaches sur la partie latérale de la gorge,
sans rejoindre cependant le roux de l'estomac : bec et pattes noirs.
Iconographie Ornithologique. — 8% Liv. n
DIGLOSSE A VENTRE BRUN.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 3 cent.
— du tarse, | 02
— (L bec, 01
Observation. — Cette Espèce n'est pas sans avoir de grands r'ap-
ports avec D. Mystacals (de La Fresnaye); mais, ainsi que l’a remar-
qué notre Savant Collèoue, à qui nous avons communiqué notre
Individu pour sa Monographie, « Il est facile de reconnaître quelle
» en diffère totalement par son croupion, ses épaules, les côtés de
» toute la partie inférieure oris-cendré, dont le milieu est de cou-
» leur cannelle. »
Habitation. — C'est par erreur que M. de La Fresnaye, à la suite
de notre Diagnose, a indiqué le Pérou comme lieu d'habitation de
cette Espèce. C'est du Chili qu’elle a été rapportée par le Savant
Voyageur, M. Claude Gay; et c'est en nous occupant des Oiseaux
provenant de son Voyage, pour en insérer la Description dans son
grand Ouvrage sur le Chili (r), qu’elle nous est tombée sous les
yeux.
L'Individu que nous figurons de erandeur naturelle est celui
même qui a servi de type à notre Diagnose, ainsi qu'au travail de
M. de La Fresnaye, et qui se trouve aujourd’hui faire partie du
Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. auquel la donné M. Claude
Gay.
MARS 1047.
(4) Historia fisica y politica de Chile, por Claudio Gay. 1844. Paris.
ANABATE AUX YEUX ROUGES.
ANABATES ER YTHROPHATHALMUS. Pr. Max. ne Wien, Beitrage
zur. Naturg. Bras., vol. 3, pars 2, pag. 1175.
SPEC. CHAR. 4. — Supra brunnec-olivaceus; fronte, gulà, gutture et rectri-
cibus vividè rufis, harum stipite nigro ; pectore abdomineque medio
ac ano rufo-brunneis; lateribus dorso concoloribus : iride flammeo:
rostro et pedibus corneis.
PLANCHE XLIV.
Description. — En dessus d’un brun-olivatre, à reflets roussatres
sur les ailes; le front, le menton et la gorge d’un roux-cannelle
orangé; les rectrices entièrement rousses, mais d’un ton moins écla-
tant et plus foncé, avec leurs tiges noires dans leur première moitié
à parür de la base; la poitrine, la partie médiane du ventre et la
région anale lavées de roux; les flancs brun-olivâtre comme le dos.
DIMENSIONS :
Longueur totale , | 19 nt.
— du tarse, 02 1.
Fe de la queue, 08
Nous compléterons cette Description en la faisant suivre de la
Notice suivante, en partie extraite du Z oyage au Brésil, que nous
Iconographie Ornithologique. — $gme Lrv. 9
ANABATE AUX YEUX ROUGES.
a transmise M. le Prince de Wied, par une lettre du 25 Décembre
dernier, et dont on appréciera sans doute tout l'intérêt.
))
« Anabates erythrophthalmus, Mihi : Voyez Description de mon Voyage au Brésil,
(Ed. franc.) Vol. IT, page 43, et Beitrage zur ÎNalurg. Bras. Vol. IIT, pars Ir,
page 1175. | |
» Dimensions de la femelle de cette Espèce récemment tuée : longueur, 7" 9 mn;
envergure, 7 8, mesure allemande. Le mâle n’est pas différent de la femelle, sauf que
la couleur rousse de la gorge descend un peu plus bas dans le premier. Les dimensions
sont les mêmes chez les deux sexes. L’iris de l’œil donne l’un des caractères les plus
saillants dans cette Espèce, car sa couleur est celle du feu, ou minium très-vif. Les
pieds sont gris-olive sale. Les rémiges sont dans toute leur barbe extérieure, et à
la racine seulement de celle intérieure, d’un rouge-clair. Les baguettes des pennes
de la queue sont en-dessus d’un brun-noirâtre dans leur moitié basale, rousses vers
la pointe, et roux-noirâtre en-dessous. La langue a deux tiers de la longueur du bec;
sa pointe cornée est émarginée, et porte de chaque côté une petite soie. L’œil est placé
tres-bas et peu éloigné de l’angle de la bouche; la commissure des paupières forme
une ligne obliquement baissée par devant. Les ailes sont courtes; pliées, elles ne dé-
passent presque pas la racine de la queue. Les cinquième et sixième rémiges sont
les plus longues. La queue est forte, composée de dix pennes étagées ; elle est donc
arrondie, et souvent elle est portée un peu en éventail ou à demi étalée en fascicule
irrégulier. Le jeune Oiseau ressemble au vieux, mais ses couleurs sont plus pâles,
principalement le roux de la gorge et du front, et l'iris de l’œil n’est pas encore
rouge, mais gris-verdâtre clair. |
» Ge bel Oiseau, continue le Prince, est pour moi l’un des plus intéressants des im-
menses Forêts du Brésil, parce que les circonstances m'ont permis de bien observer sa
maniere de vivre. C’est un de ces Oiseaux des grands bois de cette nature imposante,
que l’on reconnaït de fort loin à sa voix élevée et singulière, qui est composée de plu-
sieurs notes toujours pareillement modulées. Je n’avais pas encore observé cet Ui-
seau durant tout mon Voyage, jusqu’à ce que nous fussions parvenus à l’intérieur
des grands bois des rives du Rio da Cachoéra, dans le Serton (désert, pays inhabite)
do la comarca dos Iliéos (1 lhéos), vers une petite rivière qui porte le nom du Rio do
Catulez (prononcez Catolé), où nous passämes quelques jours à chasser, en habitant
une cabane à demi pourrie, que le hasard nous fit rencontrer. Nous étions frappés;
en nous levant de grand matin, de la voix extraordinaire, composée de six notes,
d’un Oiseau qui faisait le tour des grands arbres de notre voisinage, dont l’entrelace-
ment de lianes et de plantes grimpantes nous empêchait dans le commencement
d'approcher. C’était au mois de janvier, et la paire de ces Oiseaux qui vivait ainsi à
notre portée nourrissait déjà ses deux petits de la grandeur de leurs père et mère.
)
ANABATE AUX YEUX ROUGES.
En observant attentivement leur chant, je finis par découvrir qu’ils avaient leur nid
pendu à une corde de liane qui descendait d’un arbre élevé. Ce nid consistait dans
un ballon un peu allongé, formé de petits morceaux de bois sec, dans lequel il y avait
une petite entrée, et au milieu le logement des Oiseaux. Il fut observé avec soin; il
était d’ailleurs impossible de parvenir à cette petite habitation ballottée par le vent,
et J'ai donc dù renoncer à rapporter ce nid intéressant. Pendant tout le jour, ces Oi-
seaux se répondaient mutuellement dans les bois; ils se séparaient et se dispersaient
dans le voisinage. Mais l’on entendait presque toujours ce chant particulier que l’on
peut très-bien reproduire par les notes sol, fa, la, sol, fa, la. Vers le soir, nous en-
tendimes ces voix qui s’approchaient, et avant le crépuscule nous apercevions les
quatre Oiseaux s’envolant l’un après l’autre d’une petite distance vers le nid flottant,
où ils entraient de suite pour y passer la nuit. [Il était alors difficile de les faire sortir,
car le jeune Botoconde, que j'avais avec moi, leur ue quelquefois des flèches
qui heurtaient le nid sans que ces Oiseaux parussent s’en effrayer.
» À l'apparition de l’aurore, on les vit quitter leur demeure nocturne, et se disperser
dans les bois pour y chercher leur nourriture, qui consiste en insectes. [ls paraissent
fort gais, et avoir un attachement réciproque très-vif : leur démarche sur les bran-
ches est singulière : ils sautillent très-bas sur les jambes, en portant la queue irré-
gulièrement fasciculée, quelquefois un peu étalée et à moitié relevée; et on les voit
escalader les lianes et le fourré des branches, mais jamais s’y accrocher à la manière
des vrais Grimpeurs, des Pics, etc.; ils sautent, au contraire, de côté et d’autre.
» Nous réussimes à tuer le couple adulte et l’un des petits, après les avoir observés
pendant quelques jours, et ce sont les seuls individus que j’aie pu me procurer au
Brésil. Ï paraît qu’ils pondent deux œufs comme la plupart des Oiseaux de ces pays
chauds. |
» Le D' Spix ne semble pas avoir jamais rencontré cet Oiseau, non plus que
M. Natterer. Mais le premier a figuré sous le nom de Campylorhynchus scolopaceus, un
autre Oiseau que J'ai décrit sous le nom de Opethiorhynchus turdinus, et qui est de
même très-remarquable par sa voix, et a, par sa maniere de vivre, quelque parenté
avec l’Oiseau décrit ci-dessus, quoiqu'il soit plus voisin des Grives (Turdus).»
La représentation de grandeur naturelle que nous donnons de
cette Espèce a été faite sur le type même de la Description de M. le
prince Max. de Wied. S. A. a en effet eu la bonté de mettre à
notre disposition, en nous l’adressant tout préparé, l’'Individu uni-
que, on le voit, qu'il avait découvert dans son Voyage, et dont l’'Es-
pèce parait encore très-rare dans les Musées. Graces à cette bien-
ANABATE AUX YEUX ROUGES.
veillance et à cet amour désintéressé de la Science, nous aurons
encore plus d'une occasion de donner le Dessin de plusieurs Espèces
de la riche Collection de M. le Prince Max. de Wied, demeurées
Jusqu'à présent inédites quant aux figures.
MARS 1947.
BRÊVE D'ANGOLE.
PET LA A NGOLE NSTS. VieizzorT, Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle, vol. 1v,
page 356. Édit. 1803, et Encyclopédie méthodique.
PITT A PULIH. Fraser, Proced. Zool. Sve., décembre 1842, p. 190.
SPEC. CHAR. Pütta. — Notà nigrâ à mandibulæ superioris basi super verticem
usque ad collum eductä, et utrinque notà latâ cervinâ marginatä ;
plumis auricularibus et colli lateribus nigris; dorso tectricibusque
alarum majoribus metallicè viridibus ; tectricibus alarum minoribus,
tectricibusque caudæ singulis, ad apices pallidè cœruleis, instar
Cyani; primariis, secundariis, rectricibusque caudæ nigris; prima-
ris tertià, quartà, quintà et sextà per medium albo fasciatis; gulà
ferè albä, seu fulvo-rosaced, corpore subtüs fuscescente-aurantiaco,
rubido apud abdomen imum levitèr tincto; rostro, tarsis, digitis
unguibusque apparentèr rubris. (Fraser)
L d
PLANCHE XLVL.
On sait quelle analogie désespérante de coloration existe dans
trois ou quatre Espèces du Genre Pitta, Brêve, dont fait partie celle
que nous figurons aujourd’hui. Il n’est donc pas étonnant que notre
Espèce ait été longtemps confondue avec la Brêve du Bengale, Cor-
vus Brachyurus. Gm. PI. enl. de Buffon, 258, sous le nom de la-
quelle elle figura dans la Collection Nationale du Muséum d’His-
Iconographie Ornithologique. — 8m Liv. 3
BRÉVE D ANGOLE.
toire Naturelle de Paris depuis 1804, époque de son acquisition
jusque bien longtemps après la spécification distincte qu’en avait
faite Vieillot.
C’est en 1803, dans la deuxième édition du Nouveau Diction-
naire d'Histoire Naturelle, vol. IV, p. 556, que Vieillot établit cette
spécification en ces termes :
« Cette Brêve porte la livrée des Oiseaux de cette Famille, et, sur quelques parties
» du corps, les teintes se présentent sous des nuances différentes. Trois bandes couvrent
» sa tête; deux sont noires; l’une est sur le sommet et s'étend jusqu’au inilieu du cou :
» l’autre part des coins de la bouche, passe au-dessus de l’œil, couvre les joues, et se
» termine derrière le cou; la troisième, de la même longueur que la première, est
» d’un vert-jaunâtre sale. La gorge, d’un rose-päle, bordée de jaune-clair, est, dans sa
» partie inférieure, d’un jaune-foncé, qui se présente sous la forme d’un collier ; les par-
» ties subséquentes, jusqu’au ventre, sont d’un vert-jaunatre : l’on remarque une belle
» tache bleue qui est à l’extrémité des deux plumes des ailes; celles-ci sont totalement
» vertes. Du reste, elle ressemble à la Bréve de la côte de Malabar. Longueur 6° 3/4:
» bec noir, iris bleu; pieds gris-blancs. Get Oiseau a été trouvé par Perrein dans le
» royaume d’Angole, où il est très-rare et se tient dans l’intérieur des terres : Espèce
4
» nouvelle. »
C'est en effet dans la Collection du Voyageur Perrein, à qui lon
doit la découverte de la belle Pie-Grièche qui porte son nom, et
qui l'avait rapportée de ses voyages aux côtes d'Afrique, que Vieil-
lot a décrit notre Brêve.
Sans doute, cette Description laisse beaucoup à désirer ; mais elle
se complète par celle à laquelle il renvoie, de la Bréve de la côte du
Malabar (qui n’est autre qu'une variété de Pitta Bengalensis) dont
il indique /e ventre rouge, et par le renvoi qu'il fait de celle-ci à
la Description de la Brêve de Malacca. P. malaccensis, dont il ind
que : le croupion et les peütes pennes des ailes d'un bleu de ciel brit
lant; la plupart des grandes, vertes à l'extérieur, notres à l'intérieur,
el terminees de blanc; les plus grandes entièrement notres terminées de
BRÈVE D'ANGOLE.
gris, ayant une bande transversale blanche; la queue notre ; les couver-
tures inférieures rouges.
Vingt ans après, c'est-à-dire en 1823, Vieillot publiait la Diagnose
latine de cette Espèce, dans le tome IL de l'Encyclopédie Métho-
dique, Ornithologie, page 685 ; mais cette Diagnose, quoique plus
satisfaisante, ne fut pas beaucoup plus complète que ne l'avait été
la Description; en voici les termes : P. capite nigro, sordidèque fla-
vescente-viridt striato; gul& pallidè rufä; collari flavo; dorso viridi ;
tectricibus alarum minoribus uropygioque cyaneis; rostro nigro; pedi-
bus albido-griseis. Cest pour suppléer aux défectuosités de cette
Diagnose, à la rigueur suffisante, que nous avons cru devoir la rem-
placer en tête de notre article, mettant de côté tout esprit national,
par celle de l'honorable M. Fraser.
Nous croyons que, jusqu'en 1842, l'Individu de Vieillot resta
unique dans la Science. À cette époque, M. Fraser, ayant recu de
M. Robert Clarke, Chirurgien de la Colonie Anglaise de Sierra-
Léone, une Brêve quil considéra comme nouvelle, oubliant que
déjà une Brève, celle dont nous nous occupons, avait été trouvée en
Afrique, et sur la côte occidentale, envisagea à juste titre comme
une observation intéressante la découverte, sur ce continent, d’une
Espèce appartenant à un Genre jusque-là particulier exclusivement à
l'Inde, ainsi qu à l'Archipel Indien, et ne manqua pas, en en faisant
une Espèce distincte, de la comparer judicieusement à la Brêve
du Bengale, P. Brachyura, comme l'avait déjà indiqué Vieillot, et
comme nous allons le faire nous-même.
Description. — La Brève d'Angole diffère effectivement de la
Brève du Bengale, d'abord et à première vue, par une taille plus
forte et par des jambes plus courtes, ce qui rend cette différence
encore plus sensible à l'œil. Elle en diffère ensuite par une répar-
BRÈVE D ANCGOLE.
lition toute autre de couleurs identiquement les mêmes, du reste,
dans les deux Espèces. Ainsi la tête, chez chacune d'elles, a les plus |
orands rapports d'aspect : cependant, en la comparant minutieu-
sement, on reconnait que la bande superciliaire, de teinte fauve
semblable, séparée dans l’une et dans l’autre par une ligne encé-
phalique médiane noire, se trouve frangée de blanc dans sa partie
longitudinale inférieure chez P. Brachyura, tandis que ce blanc.
de même que la tache suboculaire blanche, manque compléte-
ment, et se trouve remplacée par une teinte légèrement verdâtre
chez P. Ængolensis, dont la joue est uniformément noire depuis les
narines Jusqu'au cou. Le dos, chez l’une et chez l’autre, est du
même vert foncé, légèrement bronzé ou olivâtre; mais ce vert. qui
n occupe que les épaules et le milieu du dos chez la premiére, re-
couvre tout le croupion ainsi que les premières couvertures de la
queue chez la seconde. Le croupion, chez celle-là, est d’un beau
bleu de cobalt qui termine aussi l'extrémité de chaque plume des
couvertures caudales supérieures, lesquelles sont noires: chez celle-
Cl, au contraire, chacune de ces plumes est entièrement du même
bleu cobalt, la uge seule étant d’un bleu indigo ; de plus, les rec-
trices, qui chez l’une sont noires, terminées de bleu ciel léscèrement
blanchätre à la pointe, sont, dans l'autre, uniformément noires. Les
ailes ont aussi entre elles, quoique ornées des mêmes couleurs, des
différences notables et importantes : ainsi, à part les orandes cou-
vertures alaires qui dans les deux Espèces sont du même vert que
le dos, les détails de coloration n’en sont plus répartis de la même
maniére; toute l'épaule et les petites couvertures tout le long du
pli de l’aile sont uniformément du même bleu cobalt que le crou-
pion chez P. Brachyura, tandis que chez P. Angolensis, les plumes
de ces parües sont d’un bleu indigo noiratre, et ne revêtent cette
BRÉVE D'ANGOLE.
couleur bleu cobalt qu'à leur extrémité et sous forme d’écaille :
cette disposition différentielle existe même pour les moyennes cou-
verlures, qui sont vertes dans les deux premiers tiers de leur lon-
sueur chez cette dernière Espèce, et entièrement noires dans l'au-
tre. Quant aux rémiges, elles sont également noires dans la plus
srande partie de leur étendue chez les deux Espèces avec lextré-
mité d'un gris blanchâtre, et un miroir blanc dans le milieu de leur
| longueur ; mais ce miroir n’est pas tout à fait disposé de la même
manière : chez P. Brachyura il existe sur les sept premières rémiges
primaires aux deux côtés de la tige, pour les cinq intermédiaires,
et seulement sur le côté interne de la premiére, et le côté externe
de la septième ; chez P. Angolensis, ce miroir n'existe, ainsi que la
parfaitement indiqué M. Fraser, que sur les troisième, quatrième,
cinquième et sixième 1! rémiges primaires, à la partie interne seule-
ment de la troisième et aux deux côtés de chacune des trois autres.
Pour ce qui est des rémiges secondaires, elles sont noires, bordées
extérieurement de bleu ciel, et terminées par une Îarge bande
blanche, chez P. Brachyura, bande qui ne paraît un peu bleuatre
qu'à cause de la transparence de leurs barbes superposées sur le
noir des plumes inférieures ; chez P. Ængolensis, ces rémiges sont
entièrement noires, les trois premières seules portant une tache
ovalaire sur leur partie latérale externe la plus rapprochée de la
pointe. Enfin, les parties inférieures. presque identiques chez les
deux Espèces, ne diffèrent entre elles qu'en ce que le blanc de la
gorge de P. Ængolensis est moins pur, tenant le milieu entre le fauve
clair et le rose blanchatre, le fauve de la poitrine et de l'estomac
plus olivâtre et comme mélangé de verdâtre, et le rouge de la ré-
sion médiane de l’abdomen plus larcement répandu vers les flancs
chez P. Brachyura.
Iconographie Ornithologique. — $g"e Liv. 4
BRÈVE D ANGOLE.
Le bec que Vieillot disait noir, et les pieds qu'il disait gris-blancs,
el qui paraissent encore tels, à part une teinte brun rougeñtre de la
mandibule supérieure, sur Pindividu décrit par lui, seraient au con-
traire d’un rouge très-apparent, d'après M. Fraser, qui a recu l'indi-
vidu fraichement tué, et à qui nous nous en rapportons de préfé-
rence.
DIMENSIONS :
P. Angolensis. P. res
Longueur totale, {7 ent. 20 «
.. du tarse, | 03 ‘L 03
— du bec, | | 01 ,8 millim. 02
La Figure, que nous donnons de grandeur naturelle, est faite
d'après l'individu Type de la Description et de la Diagnose de Vieil-
lot, Type conservé précieusement dans la Collection du Muséum
d'Histoire Naturelle de Paris avec cette note : « Rapportée par Per-
rein, qui en fit don à un sieur Rodrigues de Bordeaux, et acquise
de ce dernier en 1804. »
MARS 1047.
GENRE SYLVIORTHORHYNQUE.
GENUS SYLFIORTHORHYNCUS. 0. vs Murs
GEN. CHAR. Rostrum. — Longitudine capiti coæquale, rectum, lateralitèr in
primä parte à basi compressum, in ultimä ad apicem cylindricum,
basi ferè quadrangulare ;
ÎVares. — In fissurä strictissimä longitudinales, squammulà mem-
branaceä tectæ, plumis frontalibus semi-opert: ;
Alæ. — Obtusæ, quarta remigum longior;
Cauda. — Extensa, rectricibus sex basi crasso, rigidis ac denudatis,
ad apicem tantum plumulis pilorum ad instar impennatis ;
Tarsi. — Prælongi, sex squammis anticé tecti, digitus internus
medio primä phalange conjunctus, pollex robustus, elongatus,
ungue procurvo ac longissimo armatus.
Caractères génériques. — Le Bec de ce remarquable Genre est de
Ja même longueur que la tête, parfaitement droit dans toute son
étendue, légèrement comprimé sur ses bords, dans sa première
moitié, à partir de la base, dont la largeur est égale à la hauteur
du bec, qui, par conséquent, est presque quadrangulaire, et
cylindrique dans son autre partie jusqu’à la pointe, où les deux
mandibules se rejoignent également.
Les Narines sont longitudinales, placées à la base du bec dans
Iconographie Ornithologique. — 8% Lrv. 5
GENRE SYLVIORTHORHYNQUE.
une fente très-étroite pratiquée dans une pellicule membraneuse
ou demi-cornée qui les recouvre en partie, légèrement engagées.
du reste, sous les plumes veloutées de la base du front.
Les Ailes sont courtes, n’aboutissant qu à l'origine de la queue,
et obtuses ; la quatrième rémige est la plus longue.
La Queue est très-étendue en longueur et munie seulement de six
rectrices dont les deux latérales fort courtes, et ayant à peine de 3 à
4 centimètres ; les suivantes plus longues ayant 8 centimètres, et Les
deux médianes dépassant de beaucoup toutes les autres et attei-
onant 14 centimètres. Ces rectrices ont une tige très-forte, trés-
épaisse à sa base, dépouillée de barbules à sa naissance et dans le
premier tiers de sa longueur, ces barbules n’apparaissant ensuiteque
comme des poils assez courts, mais s’élargissant et se resserrant
en arrivant vers l'extrémité de la tige, mais néanmoins compléte-
ment privées d’adhérence les unes avecles autres. Les deux rectrices
médianes ont cela de particulier, que leur tige est presque carrée
à leur naissance, et qu'à partir de leur insertion sur le croupion
jusqu'à près de 3 centimètres de ce point, elles demeurent presque
tout à fait soudées ensemble pour ensuite se séparer en dessinant
entre elles une courbe ellipsoïdale dans le senre, mais bien en
petit de ce qui se voit chez le Ménure ou Lyre, qui se referme
par le rapprochement de leurs deux extrémités.
Les Tarses sont allongés, grêles, recouverts en dessus de six pla-
ques équi-distancées ou squamelles ; le doigt interne est soudé au
médian jusqu à sa première phalange ; le pouce est robuste, allongé
et muni d'un ongle recourbé, égalant en longueur celui du pouce
lui-même. Les ongles des autres doigts, courts et comprimés, mais
algUS. |
L 7 , 7: , . : ® + 23
Observation. —Nous avons établi ce Genre particulier, et Jusqu à
GENRE SYLVIORTHORHYNQUE.
présent spécial au Chili, sur une jolie Espèce qu'a découverte
M. Gay, etque ce savant Voyageur nous avait confiée pour en Joindre
la description à la figure qu'il en a publiée dans son Grand Ouvrage
sur le Chili. |
FÉVRIER 1047.
SYLVIORTHORHYNQUE DE DES MURS.
SYLVIORTHORHYNCHUS DESMURIT. Gay. Historia fisica y politica
de Chile, por Craunio Gay. 1844. |
SPEC. CHAR. — Superné olivaceo-brunneus; fronte capistroque rufulis ; subtüs
fulvus, gutture et ano albidis; primariis rufo externé marginatis,
secundariis brunneo nigrescentibus; angulo internè-oculari super-
cilusque albis, nigro strictissimè lineatis; mandibulà luteä, maxillà
brunnea ; pedibus brunneis.
: PLANCHE XLY.
Description. — En dessus, brun olivätre, le front et la moitié du
capistrum roux vif; les rémiges primaires également rousses dans
leur bord externe ; les secondaires brun noir; en-dessous, d’un fauve
clair; gorge et croupion blanchätres, une espèce de plastron ou
collier d’un jaune ocracé à la poitrine; angle interne de l'œil et
sourcils blancs; plumes du lorum et des joues comme ciliées, blan-
châtres, bordées d'un noir léger; queue composée de six rectrices
à üge fort grosse à leur racine, diminuant progressivement jusqu à
son extrémité, mais ferme et assez rigide quoique souple dans toute
Iconographie Ornithologique. — 8% Liv. 6
SYLVIORTHORYNQUE DE DES MURS.
sa longueur, munie de barbes rudimentaires seulement dans la
srande moitié de leur étendue, à partir de sa base, s'élargissant un
peu et légèrement soyeuses, mais sans adhérence aucune à la pointe,
et d’un brun un peu roussatre : bec brunâtre à la mandibule supé.
rieure et jaunâtre à celle inférieure; pattes brun clair.
Tout le plumage de ce singulier Oiseau est à plumes décom-
posées et soyeuses; les ailes obtuses en sont d’une faiblesse de con-
formation extraordinaire ; l'extrémité des rémiges tertiaires dessine
une pointe assez remarquable.
DIMENSIONS :
Longueur totale, | 0,22 ont
— de la queue , | 0,14
du bec, 0,015 millim.
— du tarse, 0,023
Le pouce avec son ongle égale la longueur du doigt médian.
Habite le Chili, où l’a découvert et d’où l’a rapporté, au nombre
de quatre exemplaires, le savant Voyageur, M. Gay, qui a bien
voulu nous le dédier, et en a fait hommage au Muséum d'Histoire
Naturelle de Paris.
M. Gay nous apprend dans ses Notes que ces Oiseaux fréquen-
tent les bois et les forêts, mais ceux seulement ou noyés d'eaux ou
dans leur voisinage, ce qui pourrait faire supposer qu'ils se rap-
prochent des Becs-Fins riverains ou aquatiques. Ils sont vifs et
légers, se cramponnant avec apilité aux branches les plus souples
et les plus flexibles, et marchant ou sautillant presque toujours [a
queue verticale.
FÉVRIER 1047.
COLOMBIGALLINE VERSICOLORE.
+ GEOPHAPS PV ERSICOLOR (li Fruswavr). 0. es Murs.
COLUMBIGALLIN A4 VERSICOLOR. Dr La FREsNAYE, Rev. Zool.,
Septembre 1846, p. 321.
SPEC. CHAR. C. — Pileo cinereo, a fronte ad verticem obscuriore, fuscescente,
a vertice ad nucham pulveri-colore, collo suprà et subtüs pulchrè
amethystino-violaceo, æneo resplendente, pectore ventreque griseis
cum violaceo nitore; dorso supremo, minoribus mediisque alæ
tectricibus rufis, sed pulchrè cyaneo-violaceo nicantibus; dorso imo,
_uropygio caudæ alarumque tectricibus majoribus intensè viridibus,
Cyaneo violaceo resplendentibus; rectricibus ejusdem coloris absque
nitore violaceo, gutture medio duabusque latis vittis, mystacæ for-
mibus pallidè rufis.
Remigibus, alarum paginä inferâ, hypochondriis abdomine, tibiis
et subcaudalibus rufo-brunneis, harum basi et margine, rectricum
scapis, earumque barbulis internis apice nigris; rostrum ungulique
nigri, Oculorum circuitu nudo pedibusque nigris.
PLANCHE XLVIL
C’est à notre Savant Collègue, M. le Baron de La F resnaye, que
nous avons emprunté la Diagnose si complète qui précède; c’est
également sa Description que nous allons textuellement reproduire.
Description. — « La Golombigalline versicolore a le dessus de la tête cendré, plus
» obscur et presque noirâtre sur le front jusqu’au vertex, et prenant une teinte de gris
Iconographie Ornithologique. — 8"° Lrv. 7
))
))
)
Le
2
De
COLOMBIGALLINE VERSICOLORE.
poussière du vertex à la nuque; le cou en dessus, en dessous et sur les côtés, est
d’une belle teinte métallique violette-améthyste, à reflets bronzés; la poitrine et le
ventre sont gris, mais offrant à certain jour les mêmes reflets violets.
» Le haut du dos, les petites et moyennes couvertures des ailes sont d’un roux
vif, mais à reflets d’un beau foncé violet ; le bas du dos, le croupion, ainsi que les
grandes couvertures des ailes et de la queue, sont d’un vert foncé à reflets bleu-
violet ; les rectrices sont de la même teinte, mais sans reflets violets; le milieu de la
gorge et deux larges bandes latérales en forme de moustaches sont Due roux pâle,
» Les rémiges, tout le dessous de l’aile, les flancs, labdomen, les jambes et les
couvertures inférieures de la queue sont d’un roux-brun; les tiges des rectrices et
leurs barbes internes vers leur extrémité sont noires, ainsi que la base et les bords
des plus grandes sous-caudales; le bec et les ongles sont noirs, la peau nue du tour
des yeux et les pattes rouges.
DIMENSIONS :
Longueur totale de la peau non montée, | SX re
— du tarse, 03 ‘Je
— du doigt médian, sans l’ongle, 03
— du bec, depuis l’ouverture, 02 !},
— de l'aile, depuis le pli, | 16: MS
Ce bel Oiseau, qui appartient au Genre Géophaps, habite la
Jamaïque, d’où l’a recu M. de La Fresnaye.
Nous reproduisons de grandeur naturelle la figure de l’Individu
même qui a servi de type à la Description de notre Savant Collègue,
et qui se trouve actuellement faire partie de la Collection Nationale
du Muséum d'Histoire Naturelle, auquel il en a fait hommage.
MARS 10847.
MERGANETTE ARMÉE revus
| MEÉERGANETTA ARMAT À. Gourp. Fœmina.
MERGANETTA CHILENSIS. O. nes Murs, Jconog. Ornith., pl. 5.
SPEC. CHAR. 7. — Vertice, scapuloque cinereo ferè ardesiaceo, collo postico,
ano, tectricibusque caudæ superioribus cinereo-nigrescente alboque
vermicellatis; dorsi singulis plumis in medio nigris cinereo-albido
marginatis ; corpore toto subtüus & rufo castaneo.
PLANCHE XLVIU.
Nous donnons la figure de la femelle adulte de cette Espèce, dont
nous avons déjà figuré le male, avec la confiance qu elle intéressera
les Ornithologistes. En effet, après la publication de notre Merga-
netta Colombiana, pl. 6, on avait souvent été tenté de supposer que
cette dernière Espèce pouvait bien n'être que la femelle de M. 4r-
mata. Nous pensons qu à présent tout doute à cet égard doit être
dissipé. Du reste, M. Gould l'avait déjà décrite avec cette courte
= Diagnose : J’ertce et dorso saturatè cærulescenti-cinereis, sic et coll
lateribus, his albescenté minute fascratis ; genis infra oculos, gulä, gut-
ture et corpore subtus è rufo castenets.
Iconographie Ornithologique. — 8"* Liv. 8
MERGANETTE ARMÉE (FEMELLE ).
Description. — Tout le dessus de la tête et la moitié antérieure
de l'aile d’un gris légèrement ardoisé; le tour des yeux, la partie
postérieure du cou, croupion et couvertures supérieures de la queue
ainsi que les genoux très-légèrement zébrés ou vermicellés de gris
un peu plus foncé et de blanc, plus finement à la tête, plus large-
ment au croupion; chaque plume des épaules, du dos et des grandes
couvertures alaires noire dans son milieu, frangée sur les deux côtés
d’une large bande d’un gris blanchatre ; un miroir vert à reflets
métalliques, semblable à celui du male, existe vers la partie médiane
de l'aile, sur les moyennes couvertures, et se trouve encadré entre
deux bandes étroites blanches ; les rémiges et les rectrices sont d’un
noir brunatre; enfin tout le dessous du corps est d’un rouge cannelle
uniforme depuis la base du bec jusqu'aux couvertures anales : pattes
d'un noir verdatre; bec couleur de corne brun-rougeätre.
DIMENSIONS : |
Longueur totale, 42 cent.
du tarse, 04
—— du bec, 04
L'Individu qui a servi à notre Planche ainsi qu'à la Description
qui précède fait partie de la Collection de M. le Baron dela Fresnaye,
à qui nous en devons l’obligeante communication.
MARS 1047.
ENGOULEVENT À AILES BLANCHES.
+N YCTIBIUS LEUCOPTERUS. Pr. Max. ne Wien, Beitrage zur Naturg.
Bras., vol. 3, part. 1, pag. 311.
CAPRIMULGUS LEUCOPTERUS. G.R. Gray.
SPEC. CHAR. NV. — Cinereo-fulvescens ; capite, remigibus secundariis caudâque
| fuscioribus; reliquo corpore pallidiore; scapularibus albescentibus
et brunneo-nigro marginatis ; remigibus primariis extus Cinereo
brunneoque alternè fasciatis; pectore maculis nigrescentibus raré
_ flammato; rectricibus 7 vel 8 fasciis pallidis transversim lineatis.
Mas.
PLANCHES XLIX ET L.
Description. — Mae. D'un gris brunâtre plus foncé au sommet
de la tête, aux rémiges secondaires, aux couvertures supérieures
alaires et à la queue, tirant au blanc argenté sur tout le reste du
corps, notamment à la poitrine, au ventre, aux scapulaires et à la
partie inférieure du dos; les rémiges primaires, de même que les
rectrices, d’un blanc brunatre, très-pale à la tranche extérieure,
rayées transversalement de bandes d’un brun foncé; ces dernières
Iconographie Ornithologique. — 9° Lrv. ’
ENGOULEVENT À AILES BLANCHES.
tigrées et comme zébrées du même brun sur les parties blanchâtres :
le gris argenté des scapulaires zébré également de brun plus Clair :
le bord extérieur des premières de ces mêmes plumes d’un blanc
pur bordé inférieurement d’un brun tirant au noir velouté qui le
fait d'autant mieux ressortir; quelques taches de cette dernière
nuance se font aussi remarquer à l'estomac sous forme de flammes :
la baguette ou tige de toutes les plumes surtout à la poitrine, sur
les épaules, qui sont d’un brun-roussâtre, et sur le dos, est noire
dans toute sa longueur ; les ailes viennent à 3 centimètres de lPextré-
mité de la queue.
« L'iris de l’œil, dit M. le Prince de Wied (dans les Notes Manuscrites qu'il a eu
» la bonté de nous adresser et que nous reproduirons tout à l’heure ), est orangé vif; le
» bec noir; bord des mandibules blanchâtre par derrière; intérieur de la bouche gris-
» rougeâtre pâle; pieds d’un gris-brun clair ; ongles brun-noiratre. »
Dimensions prises sur l’Oiseau frais, par M. le Prince de Wied.
Longueur totale, 3ç cet.
Envergure, 72
Nous nous faisons un plaisir en même temps qu'un devoir de
reproduire ici la Description textuelle que nous a donnée M. le
Prince de Wied de la femelle que nous avons sous les yeux, parce
qu'indépendamment du mérite de l'exactitude, cette Description à
celui de traduire le texte même de l'Ouvrage si connu, Mais si peu
étudié, publié il ya déjà longtemps par le Prince lui-même sur ses
Découvertes Scientifiques dans son Voyage au Brésil.
FEMELLE. — « Beaucoup plus obscure que le mâle et les couleurs plus tranchantes;
» rémiges brun-noirâtre, la seconde » la troisième, la quatrième et la cinquième ne
» portant qu’à leur barbe extérieure de petites taches pales et alternantes d’une couleur
» blanc-roussâtre, qui forment, quand l’aile est fermée, des lignes pâles transversales;
» les autres rémiges portent vers leur pointe quelques lignes transversales marbrées et
Sas
Ss
ENGOULEVENT A AILES BLANCHES.
päles. La queue est brun-noirâtre, avec sept ou huit bandes transversales un peu
pointillées et pâles d’une couleur gris-brun plus claire, qui sont moins distinctes sur
» Jes pennes du milieu ; les pennes extérieures sont plus pâles à leur barbe externe, et
A4
))
LA
))
les bandes obscures en sont plus distinctes ; l’aile est entièrement brun-noirâtre à
l’intérieur ; queue composée de dix ou douze pennes. »
Dimensions de l’Oiseau frais
Longueur totale, moe À
Envergure , | 62
— de l'aile, du fouet à la pointe, 21
— de la queue, à peu près, 15 De
— du tarse, à peine, 0 De te
— du doigt du milieu, 0 17
— du doigt extérieur, 0 15
= du doigt intérieur, 0 09
_— du doigt de derrière, sans l’ ongle, 0 08
Habit. — «Ge bel Engoulevent fut trouvé, le premier, par mes chasseurs aux envi-
rons de Caravallas et de Villa Vicoza, dans les grands bois de la Rivière de Peruhypé,
et plus au Nord près de la Bahia de Todos os Santos, dans les Bois de la Rivière
Jagoaripé, près de la ville de Nazareth das Farinhas. 11 vole au crépuscule, se pose
souvent par terre dans les sentiers des forêts, sur les clairières desquelles on le voit
planer et voltiger avec beaucoup d’agilité.
» J’ai trouvé des Insectes dans son estomac. Par hasard, j’ai manqué de noter la
construction de la langue de cet Oiseau ; mais je suis persuadé qu’elle doit être con-
formée comme dans le Vyctibius grandis ; c’est-à-dire qu’elle est fixée, ou qu’elle
prend naissance, comme dans les Pics et les Oiseaux-mouches, sur le sommet du
crâne sous la peau. Îl paraît que cette construction de la langue est un caractère
distinctif entre les vrais Engoulevents et les Vyctibius, comme je l’ai dit dans la Des-
cripuon de mon Voyage au Nord de l'Amérique (édit. française), vol. 3, pag. 268.»
Observation. — Nos deux planches reproduisent les deux Types
trouvés et décrits par M. le Prince de Wied, que nous avons fait
dessiner d’après les Individus même qu'il a eu l’obligeance de nous
confier.
MAI 1047.
PICUCULE PICIROSTRE.
DENDROPLEX PICTROSTRIS. La Fresnaye. Rev. Zool., Mars 1847, p. 76.
DENDROCOLAPTES PICIROSTRIS.
SPEC. CHAR. D. — Suprà cinnamomeus; pileo, colloque supero nigro-fuscis,
undique maculis parvis pallidè rufis sparsis, his suprà nucham
latioribus ferè triangularibus et subito aliis prælongis angustissimis
supra dorsum supremum post comitatis, omnibus limbo nigro
marginatis; subtus mento, gutture, collo antico et laterali, vittà
latà superciliari capitis lateribus pectoreque supremo unicoloribus
albidis, rufescente lavatis. Pectore imo, ventre et abdomine fusco-
brunneis ; pectoris supremi albedine maculis latis triangularibus
albidis nigro limbatis terminato; posteaque ventre supremo aliis
angustis et sensim evanescentibus notato; subcaudalibus æque
aliquot stris pallidé rufescentibus notatis. Abdomine immaculato ;
rostrum albidum rectum, huic Dendrocolaptis pici persimile, sed
fortiore, pedibus plumbeis. { Dr La Fresnaye.)
PLANCHE LI
Description. — Nous nous bornerons à reproduire celle donnée
par l'honorable Auteur de la Diagnose qui précède
« Malgré la grande analogie, dit M. de La Fresnaye, qui existe dans la forme de cette
» Espèce, et celle du Dendroplex picus, ou le Talapiot de Cayenne (Buffon), elle est
Iconographie Ornithologique. — 9° Lrv. 2
PICUCULE PICIROSTRE.
constamment plus forte et sa coloration diffère essentiellement ; ainsi toutes les parties
supérieures sont d’un roux-cannelle plus vif, et cette nuance commence immédiate-
ment sur le haut du dos, au bas du cou. Les petites taches roux-pale du dessus de la
tête et du cou sont plus grandes, celles du bas du cou surtout qui sont élargies presque
triangulairement ; elles sont étroites et ovalaires allongées chez le Talapiot. Tout le
devant et les côtés du cou et de la tête, ainsi qu'un large sourcil post-oculaire et le
haut de la poitrine, sont d’un blanc uniforme lavé de roussâtre clair; ces mêmes
parties sont blanches chez le Talapiot, mais chaque plume étant finement bordée de
noiratre, ellesont l’air comme écailleuses. La plaque d’un blanc roussatre qui recouvre
le devant et les côtés du cou et le haut de la portrine se termine en cette partie par
des taches largement angulaires, de la même teinte, bordées de noir des deux côtés.
Chez le Talapiot ces taches sont plus petites, plus nombreuses, squammiformes
comme celles du devant du cou, quoique un peu plus allongées et plus pointues; le
bec est constamment blanc, ou blanc-jaunatre ; il paraît un peu obscur au-dessus,
chez le Talapiot. Gelui-là enfin habite la Côte-Ouest (Nouvelle-Grenade, lieu dit
Rio-Hacha); celui-ci la Côte-Est du grand Continent d'Amérique. »
DIMENSIONS :
Longueur totale, RER À
— du bec, à partir de son ouverture, 3 De
Observation. — Notre Planche reproduit l’Individu même qui a
servi de Type à la Diagnose et à la Description qui précèdent. C'est
à l'obligeance de M. Edwards Wilson, dans la Collection duquel
elle figure, que nous avons dü de pouvoir faire dessiner cette Espèce
ainsi que plusieurs autres.
MAL 1047.
CAMPYLORHYNQUE MÉGALOPTÈRE.
+CAMPYLORHYNCHUS MEÉGALOPTERUS. De La Fresvave, Re.
Zool., Mars 1845, p. 339. |
PICOLAPTES MEGALOPTERUS. 1»., tbid., 1847, p. T6.
SPEC. CHAR. Camp. — Suprà subtüsque fusco-nigrante alboque sordido
variegatus; pileo lateribusque capitis stris angustis fuscis et
rufescentibus, collo 1isdem sed latioribus et albescentibus, dorso,
alis caudâque vittis latis æquè coloratis distincta hæc species.
Subtüs totus albescens, maculis fuscis undique notatus. Rostrum
magnum, maxillà corneà, mandibulä pallidà, pedibus fuscis (Dr
La Fresnaye).
PLANCHE LIV.
Description. — Celle qui va suivre, ainsi que les observations qui
l’accompagnent, sont extraites d’une lettre que notre honorable
collègue et ami, M. le baron de La Fresnaye, a bien voulu nous
adresser derniérement.
« Cette Espèce, à coloration généralement bigarrée de noirâtre et de blanc roussâtre,
» a le dessus et les côtés de la tête marqués de stries fines roussâtres, pâles et noirâtres ;
« le cou en-dessus est également varié, mais de mèches plus grandes noiratres et
Iconographie Ornithologique. — 9° Liv. 3
£e”
CAMPYLORHYNQUE MÉGALOPTÈRE.
» blanches, ces dernières se terminant en pointes de fer de lance; tout le dos et les cou-
» vertures des ailes, les ailes et la queue, sont de la même teinte noirâtre toute par-
» semée de taches blanc-sale formant des bandes transverses irrégulières sur les pre-
» mieres parties, des bandes obliques sur les rémiges et un damier sur les rectrices :
» tout le dessous est blanc-sale parsemé de taches noirâtres assez grandes, assez rap-
» prochées et d’une forme irrégulière. Le bec est corné en-dessus, blanc en-dessous ;
» les pattes sont couleur de plomb claire.
» On ne peut disconvenir que vu en-dessus cet Oiseau ne présente les plus grands
» rapports de coloration avec le Grimpic zoné de Lesson, Centur. zool. PI. 7 0; mais
» 1l diffère beaucoup par les couleurs du dessous, car ce dernier n’a de blanc que sur
» la gorge, le cou et la poitrine, blanc qui est parsemé de taches rondes, régulières, plus
» petites vers l’abdomen, qui est d’une couleur rousse uniforme plus pale, d’abord
» plus vive vers l’anus et les sous-caudales. Malgré ces différences de coloration infé-
» rieure, On pourrait encore supposer que ce P. megalopterus est un jeune P. zonatus ;
» mais la différence dans les proportions fait rejeter une pareille Supposition. Ainsi
» le zonatus à 17 centimètres de longueur totale, et notre megalopterus 19 centimètres
» et 5 millièmes; chez le prenuer, l’aile pliée a de longueur 8 centimètres au plus;
» chez le second, elle en a 9 un quart; et ce plus grand développement dans cette
» partie de l’aile, qui nous l’a fait nommer megalopterus, se trouve également plus
» prononcé que chez toutes les autres Espèces.
» On peut du reste consulter sur ce Genre Campylorhynchus, notre Monographie du
» Genre, dans la Atev. z00l. 1846, p. 91, à laquelle toutefois il faut ajouter comme
» douzième Espèce le Picolaptes capistrata (1). Lesson, Rev. zoo. 1842, p. 174.
» L’Individu d’après lequel a été faite notre Diagnose, et que nous possédons, nous
» a été vendu comme venant de Mexico ; celui d’ après lequel la Planche qui accom-
» pagne cet article a été gravée, provenait de la Colombie et à été rapporté par
» M. Delattre. ;)
Cest sur l’Individu rapporté par ce dernier Voyageur, aujour-
d'hui en la possession de M. Th. Wilson, de Philadelphie, et avec
Sa permission, que notre Dessin a été fait.
JUIN 1043.
(4) Le Picolaptes capistrata sera figuré dans la 41° Livraison de cette Iconographie.
GRALLARIE DE MONTAGNE.
GRAELARIA MONTICOL 1. DE La Fresnaye, Rev. Zool., Mars 1847, p. 68.
SPEC. CHAR. Grall. — Suprà fusco-olivacea, unicolor, supra caudalibus ante
_ extremum apicem rufum maculis aliquot parvis, transversis, fuscis,
notatis; loris sordidè albescentibus; subtüs pallidé rufescens,
gsutture medioque abdomine albescentibus, pectore ad latera præ-
cipuè obscuriori. (Dr La Fresnaye.)
PLANCHE LIIT.
Description. — Cette Grallarie, qui a les plus grands rapports de
coloration avec ses congénères, principalementavec la Grallaria Gua-
hmalensis, For. Prévost (Zool. du Voy. de /a f’énus), dont elle est
aussi voisine pour la taille, est en-dessus d’un brun olivâtre uniforme,
mais à reflets plutôt grisatres que verdatres; les couvertures cau-
dales supérieures, de même que quelques-unes des petites couver-
tures alaires, sont rousses, striées transversalement de noirâtre ; sa
gorge est blanchätre dans son milieu, et sur ses côtés d’un blond
vif qui se retrouve vers le milieu du ventre; le lorum et les joues
Iconographie Ornithologique. — gme Lrv. 4
GRALLARIE DE MONTAGNE.
sont d'un blanc jaunâtre orivelé de noir, et les flancs sont d’un brun
obscur : le bec est noir, les tarses sont bruns.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 7 cent.
—— de la queue, 04 à),
— des tarses , | ve 06e
= du bec, 03
C’est la quatorzième Espèce du Genre et non la dixième, ainsi
que semble le croire par erreur M. De La Fresnaye.
Habit. — « Nous tenons de M. Delattre, ajoute notre Savant Collègue à la suite de
» sa Diagnose, qu’il n’a trouvé cette Espèce dans les Andes du Pérou qu’à une éléva-
> tion où la température est déjà froide, au-dessus de Pasto. Aux environs de Pasto
» elle trouve encore des Fourmis, mais à une lieue de là, en s’élevant, elle y supplée
» par d’autres Insectes et de petits Vers; son cri est fort comme celui du Rossignol. »
LA
Le
Notre Dessin a été fait sur l'unique individu rapporté par
M. Delattre, aujourd'hui dans la Collection de M. Th. Wilson de
Philadelphie.
JUIN 1947.
PICUCULE À GORGE FAUVE.
(DRYOCOPUS FLAVIGASTER. 0. »8s Murs.
XIPHORHY NCHUS FLAVIGASTER. SwaINsON, Philos. Magaz., 18727.
+ DR YOCOPUS ÉEBURNEIROSTRIS. Lesson, Écho du Monde savant, 1843.
SPEC. CHAR. D. — Gulà flavo-albidà, strigâ mystacali-formi lateralitèr strictis-
simè marginaià ; suprà capite, genis, colloque nigris, humeris et
dorso supremo olivascenti-brunneis, his guttulis, ils flammulis
flavis nigro circumeinctis notatis; alis caudâque rufo-cinnamomeis :
subtus brunneus, albo-flavescente brunneoque fuscescente flam-
mato; rostro albido, pedibus plumbeis.
PLANCHE LIT.
Le Dessin et la Planche destinés à reproduire l'individu qui a
servi de Type à la Description du Dryocopus eburneirostris de 'Ho-
norable M. Lesson, étaient entièrement terminés, lorsqu’en nous
occupant de la rédaction de notre Article, nous avons cru recon-
naître la plus grande intimité de rapports entre cette Espèce et
celle décrite par Swainson sous le nom de Xphorhynchus flagaster,
Iconographie Ornithologique. — 9% Liv. -
PICUCULE A GORGE FAUVE.
remarque dans laquelle nous fûmes confirmé par notre Savant Col.
lègue M. le baron de La Fresnaye, occupé à cette époque à Paris
d’une Monographie des Dendrocolaptinés.
Dans cette circonstance, nous n'avons pas voulu priver les Natu-
ralistes de faire eux-mêmes la comparaison des deux prétendues
Espèces, ou, pour mieux dire, des deux Individus dont on aurait
fait deux Espèces. Nous donnons donc aujourd'hui la Figure du
Type dont nous devons la communication à l’obligeance de M. Les-
son. Dans une de nos prochaines Livraisons nous ferons figurer
l'Oiseau spécifié par M. Swainson, que nous croyons être l'adulte de
celui de M. Lesson, et qui fait partie de la Collection du Muséum
d'Histoire naturelle de Paris.
Descripion. — Voici la Description de cet Oiseau : tête, Joues,
côtés et derrière du cou noirs flamméchés de blanc-fauve très-écla-
tant; ces flamméèeches, beaucoup plus petites et sous forme de
larmes ou de gouttelettes sur la tête et le derrière du cou, beaucoup
plus larges et plus allongées sur la base du cou et les épaules, et
enfin plus étroites et se terminant en pointes sur la partie supé-
rieure du dos: ces dernières, plus rares et plus clair-semées, se dé-
tachent sur un fond brun légèrement olivatre qui distingue cette
parüe de l'Oiseau : tout le reste de la parue supérieure, le crou-
pion, les ailes et la queue d’un roux-cannelle ; extrémité interne des
rémiges primaires d’un brun fuligineux; la gorge est d'un blanc
fauve ou jaunâtre, de même que le dessous des joues; mais un ca-
ractère très-remarquable que Swainson a oublié de mentionner, et
qui est échappé à M. Lesson, dont la Description a été faite sur une
peau non montée, c'est un trait fin brun-noirâtre partant de dessous
de Ja mandibule inférieure, et bordant en forme du moustaches
le blanchätre fauve du menton et de la gorge ; tout le dessous du
PICUCULE A GORGE FAUVE.
corps est flamméché de blanc-fauve et de brun-noiratre ou fuligi-
neux, d'une manière plus vive à l'estomac, qui est comme écaillé de
plumes fauves bordées de noiratre, et plus confuse à l'abdomen;
le bec est presque entièrement blanc; les pattes sont plombées.
DIMENSIONS :
Longueur totale, | 93 cent.
as du bec, 3 millim.
— de la queue, | 11
Habttat. le Mexique.
Swainson, dans son Synopsis of the Birds Mexico, plulosophical
Magazn, 1827, page 440, décrivait ainsi son Xphorhynchus.
« Menton ou gorge d’un blanc fauve sans taches ; tête, cou et dos rayés de blanc
» fauve; bec long, robuste, légèrement courbé et brun.
DIMENSIONS :
« Longueur totale, 22 7 7
du bec, 2
— de la queue, 10 »
M. Lesson a, de son côté, donné de son Dryocopus la description
suivante :
« Bec blanc-grisâtre; sommet de la tête, cou brunäâtres maculés de larmes ou de
» points Jaunâtres; gosier blanc; gorge et ventre flammés de jaune sur un fond oli-
» vatre ; ailesetqueuerouge-cannelle ; pennes de cette dernière partie usées, tarses bleus.
» Rapportié de Realejo (Genire-Amérique) par M. Adolphe Lesson.
DIMENSIONS :
« Longueur totale, Re =
7 du a 3 6 millim,
ee de la queue, :
Cette dernière Description, complétée par notre Planche 52, qui
en reproduit le Type, parait parfaitement concorder avec la Descrip-
PICUCULE A GORGE FAUVE.
tion de Swainson ; toute la différence consiste dans la couleur du
sosier, plus pâle et presque blanche dans l’une, plus foncée et
d’un beau fauve-clair dans l’autre.
Cette concordance et cette identité admises, nous avons cru de-
voir conserver le Nom Générique de M. Lesson, qui distingue suffi-
samment cette forme de bec à part dans tous les Dendrocolaptinés.
et y ajouter comme antérieur le Nom Spécifique donné par Swain-
son. Mais il en résulte que le X. flavisaster Swains. ne saurait être
synonyme, ainsi que l'indique M. G. R. Gray dans son Genera du
Picolaptes obsoletus, Lichtenst., dont le bec est d’une forme toute dif:
férente, et dont d'ailleurs la Description est loin d’être semblable.
JUILLET 1047.
ARRÉMON À BEC ORANGÉ.
*ARREMON AUR ANTII-R OSTRIS. DE La FRESNAYE, Rev. Zool., Mars 1847.
page 72.
SPEC. CHAR. 4. — Suprà olivaceus; capite colloque nigris, hâc nigritudine
vittà verticali medià griseä, ad nucham descendente, duabusque
alus superciliaribus albis divisà; mento, genis collique lateribus
nigris; subtus albus, pectore vittà latà nigra cincto, hypo-
chondriis griseo-olivascentibus; alæ flexurä aureo-flava. (De La
FREsNaye. )
PLANCHE LV.
Description. — En dessus, d'un olivatre uniforme, depuis le bas du
cou jusques et y compris le croupion; les rémiges de même couleur
extérieurement, mais noires intérieurement, de même que les rec-
trices, qui sont en entier de cette dernière couleur; tête, cou, estomac
d'un noir intense, à l'exception d’une raie grise médiane partant de
la base frontale du bec et se prolongeant jusqu’au dessous de la
nuque, d’un sourcil blanc partant de l'angle interne de la paupière
supérieure et se terminant au méat auditif, et enfin d’une large
plaque blanche occupant la gorge; tout le ventre jusqu'à l'anus éga-
Iconographie Ornithologique. — 10% Liv. {
ARRÉMON À BEC ORANGE.
lement blanc; flancs gris, tournant à l'olivatre; pli de l’aile Jaune-
orange ou souci; le bec est fort, de forme conique allongée et
légèrement recourbé; la mandibule supérieure est Jaune-orange: |
mandibule inférieure est d’un jaunatre pale.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 5 ct.
Habit. — L'Amérique centrale, Panama.
Pour rendre cette Description plus complète et plus intéres-
sante, nous la ferons suivre des Observations comparatives dont
M. de La Fresnaye a accompagné sa Diagnose Latine :
« La coloration générale de cette Espèce, dit-il, offre tant de rapports avec celle de
» lArrémon d collier, À. Torquatus de Vieillot, Type du Genre, qu’au premier abord
on est tenté de la considérer comme une simple variété à bec orangé. Mais en les
comparant attentivement, on reconnaît bientôt que la bande noire pectorale est infi-
: miment plus large chez cette nouvelle Espèce que chez l_Arrémon à collier, ayant prés
de deux centimètres, tandis que chez ce dernier elle n’a que cinq millimètres au
plus. Le pli de l’aile qui, chez le Torquatus, est d’un beau Jjaune-serin, est ici d’un
jaune un peu souci; le bec, enfin, est rouge-Orange, tandis qu'il est noir chez l’an-
cienne Espèce. Il est d’ailleurs plus fort, et les tarses et les doigts sont remarqua-
blerent plus grands, quoique la taille de lOiseau soit la même.
» On pourrait peut-être penser que cette Espèce n’est autre que l”_4rremon flavirostris
de Swainson (Class. of birds, part. 3, n° 198); mais ce dernier, qui est du Brésil, dif-
fére entièrement par la couleur jaune de son bec à ligne supérieure noire, et par plu-
sieurs Caractères de coloration indiqués par Swainson, dans sa Description entière-
ment différente de ceux de notre Espèce. » 35
Observation. — Notre Planche est la représentalion exacte du
Type même qui a servi à la Diagnose de M. de La Fresnaye, et dont
l'Individu fait partie de la Collection de M. Wilson.
MAI 1047.
TANGARA DE FANNY.
AGLAIET FANNY. DE La FResnaye. Rev. Zool., Mars 1847, pi 72.
t(CALLISTE FANNTY.
SPEC. CHAR. C. — Suprà nigra; capite colloque viridi cupreo stramineo mi-
cantibus; rostri ambitu proximo nigro, deindè indigotino, posteà-
que suprà verticem et sub oculos antè aures pallidè cæruleo; alæ
caudaque nigræ, tectricibus minoribus indigotinis, secundariis
uropygloque azureis, remigibus angustissimè viride marginalis ;
dorso supremo, spatio laterali inter collum et alas pectoreque
nigris; ventre et abdomine mediis, crisso et subcaudalibus albis :
hypochondriis cæruleis ; tibiis albo nigroque variegatis. (De La
Fresvaye. )
PLANCHE LVI. (Fig. 1.)
Descripüion. — Cette Espèce, qui, par son bec, semblerait devoir
faire partie d’une autre Section que l'Espèce qui précède, a, sauf
la tête, les plus grands rapports avec elle. La partie antérieure de
son corps, comme l’observe l’honorable M. de la Fresnaye, se dis-
{conegraphie Ornithologique. — 10%° Liv. ?
TANGARA DE FANNY.
tingue « par la couleur vert-doré de sa tête, de son cou et de sa
» gorge, d'abord noire au pourtour du bec, puis bleu-indigo, puis
» enfin bleu-azur se fondant avec le vert-doré qui règne sur le ver-
> tex, derrière les yeux et les joues. » Observons d’abord que ce
vert-doré devient presque roux, uniforme où marron, tendre sous le
cou. Quant à la coloration du corps en dessus et en dessous, quoi-
que presque semblable à C. Wilson, elle en diffère en ce sens
u’ ie re, à l tion du pli de l'ail
qu elle est presque entierement noire, à EXCEP 10n du pli de l'aile
et des petites couvertures, qui sont d’un bleu-indigo se terminant
insensiblement en bleu-azuré, du croupion et des flancs qui sont de
couleur cendrée-bleue avec quelques reflets verdatres; de la partie
médiane du ventre qui est blanche : quant aux rémiges primaires,
c'est à peine si l’on peut y saisir une fine tranche trés-étroite de cou-
leur verdatre-pâle ; mais il n’y en a pas trace aux rectrices. qui sont
ur Y P 2
entiérement noires : bec et pattes noirs.
DIMENSIONS :
Longueur totale, fi cent.
Habit. — La Nouvelle-Grenade.
Observation. — C'est le Type même de la Diagnose de M. de La
Fresnaye que représente notre Planche, Type qui fait également partie
de la riche Collection de M. Wilson, à la Femme duquel a été dédiée
l'Espèce.
MAI 1047.
TANGARA DE WILSON.
AT AGLALA W'ILSONIT. DE La FRESNAYE, de Zool., Mars 1847, p. 71.
+CALLISTE WILSONIT.
SPEC. CHAR. C. — Sex coloribus distincta : hæc species suprà nigra; capite col-
loque argenteo griseo azureis; auricularibus plumis totis, alæ tec-
tricibus majoribus et mediis remigibusque secundariis margine
viridi micantibus; tectricibus minoribus totis, dorso imo et uropy-
g10, remigibus primariüs et rectricibus margine cyaneo splenden-
tibus; dorso supremo, spatio inter collum et alas pectoreque toto
nigris; ventre abdomineque medus, crisso et subcaudalibus albis ;
ventris lateribus et hypochondrüs pulchrè cæruleis. ( De La
FResnaye. )
PLANCHE LVI. (Fig. 2.)
Description. — « Cette jolie Espèce, pour nous servir des expressions de l'honorable
» M. de La Fresnaye, est remarquable par la couleur verte qui recouvre le méat auditif,
» nuance qui ressort sur le gris-argentin azuré de la tête et du cou, et par l’agréable
» combinaison des six couleurs qui la distinguent. »
Ainsi la partie supérieure du dos, tout le tour de la base du cou
Iconographie Ornithologique. — 10% Lrv. 3
TANGARA DE WILSON.
et l'estomac sont d’un beau noir mat; le fouet de l'aile est bleu-
ciel; les ailes sont également noires, mais les rémiges primaires
sont lisérées extérieurement d'un Joli vert, tournant parfois au
bleuatre ; les grandes et les moyennes couvertures sont, dans leur
moitié externe, du même vert, mais légèrement métallisé: et les
petites couvertures sont bordées et comme écaillées de bleu-ciel; le
bas du dos et Le croupion sont d’un bleu-cobalt, tournant au verdâtre
sur le côté; Le plastron noir de l'estomac est terminé par une étroite
zone de bleu-indigo servant de transition entre la première de ces
deux couleurs et le brillant bleu de ciel des flancs ; une bande blan-
che s'étend sur le milieu du ventre, depuis le bas de la poitrine
Jusqu'à la région anale de même couleur; enfin les rectrices sont
noires, bordées de bleu; les petites plumes qui bordent la base du
front et l'ouverture des narines sont noires : bec noir, pattes plom-
bées.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 1; Est À
Habit. — Guaunco, au Pérou.
Observation. — Notre Dessin a été fait d'après l'Individu même
qui a servi de Type à la Diagnose de M. de La Fresnaye, et qui fait par-
tie de la Collection de M. Wilson, à qui notre Savant Ornitholo-
oiste l’a dédié.
MAI 1047.
PIC CALLONOTE.
-PICUS CALLONOTUS. WATERHOUSE, Proced. Zool. Soc. 1840, p. 182.
FICES CARDIN 4 LIS. Lesson, Écho du Monde savant, 1845, p. 920.
SPEC. CHAR. — P. Capite pallidé fusco, suprà fuliginoso; corpore suprà alisque
sanguineis; gulä, pectore abdomineque albescentibus; caudä obscur
fuscä, rostro albescente. ( Wareru. ) Fæm.
P. — Gapite suprà fusco nigro, pennis totis apice angustis, acumi-
nals, rubris; corpore suprà alisque sanguines ; gulà pectore abdo-
mineque albidis; caudä fusco-nigrâ, rectricibus binis utrinque
lateribus pallidè brunneis, fusco vix conspicué vittatis; rostro al-
bescente. (De La Fresnave, Rev. Zool., Mars 1847, p. 77.) Mas.
PLANCHE LIX.
Description. — Nous nous bornerons à reproduire celle qu en à
donnée l'honorable M. de la Fresnaye, en l’accompagnant de ses
observations.
« M. Waterhouse, dit cet habile Ornithologiste, n’ayant décrit, selon les apparences,
> qu'un Individu femelle de cette Espèce si curieuse par sa coloration, nous allons
» décrire l’Individu rapporté par M. Delâtre, qui offre dans cette coloration même
» des caractères indiquant un mâle.
Iconographie Ornithologique. — 10% Lrv. À
PIC CALLONOTE.
» Ce petit Pic, qui n’est pas plus grand que notre Picumnus minor, Lin., en a à
» peu près les caractères de forme; mais sa couleur lui est bien particulière, car i]
» est en dessus, sauf les rectrices et les premières rémiges, presque uniformément rouge:
» les plumes du dessus de sa tête étant étroites el pointues et n’ayant que leur pointe
» rouge, laissent voir entre elles le noir de leur base et produisent l’effet de stries
» rouges éparses sur un fond noir; les plumes qui recouvrent le méat auditif sont
» d’un brun pâle, devenant presque blanches à leur partie postérieure; les rémiges
» sont brunâtres avec leur bord externe, principalement les secondaires, d’un beau
» rouge, et toutes ont leur bord inierne blanc avec des taches noirâtres placées en
» lignes ; toutes les couvertures inférieures étant également blanches, il en résulte que
» l’aile en dessous est presque entièrement de cette couleur; le bec est presque en-
» teérement blanc, et brunätre à sa base supérieure seulement.
» La Description de M. Waterhouse ne diffère de la coloration de notre Oiseau qu’en
» ce qu'il dit que le rouge ne commence que sur le derrière du cou, le dessus de la
» tête étant d’un noir brun unicolore, tandis que cette partie est striée de rouge chez
» notre Oiseau, et que le dessous, depuis la poitrine, est d’un blanc sale légèrement
» teinté de Jaunâtre, tandis que ces parties sont d’un blanc presque pur chez notre In-
» dividu. Je crois que l’on peut augurer de ces seules différences entre les deux
» Oiseaux, et surtout de celle du dessus de la tête si caractéristique des sexes chez les
» Pics, que M. Waterhouse a décrit la Femelle de l’Espèce dont nous décrivons ici
» le male. »
DIMENSIONS :
Longueur totale, 14 à 15 ct
Habit. — La Bolivie ou la Nouvelle-Grenade.
« M. Waterhouse, continue M. de La Fresnaye, ajoutait qu’on le croyait de la côte
» nord-ouest de l’Amérique méridionale, ce qui est parfaitement en rapport avec la
» patrie de notre Oiseau. »
Notre Dessin est fait d'après le Type même de la Description de
M. de La Fresnaye, dont l’Individu fait actuellement partie de la
belle Collection de M. Th. Wilson, de Philadelphie.
Observation. — Nous avons ajouté comme synonyme du Picus
callonotus, Waterhouse, le P. (Chloronorpes) Cardinalis, Lesson.
parce que nous ne doutons Pas que ce ne soit la femelle du même
Oiseau dont il a donné la Diagnose et la Description suivante :
PIC CALLONOTE.
« P. pueo nigro ; corpore sangquineo supra, albo infra ; remigibus rufis; caudä brunned
» supra ; rostro albido; pedibus plumbeis. (Tom.
» OEuvres de Buffon, édit. Lévêque, p. 201 i)
» L’éclatante vestiture de ce Pic, dit M. Lesson, le fait distinguer de toutes les Es-
» pèces connues. Le corps en dessus est d’un rouge de sang fort vif, et les plumes ont
» un éclat soyeux et lustré; un noir-brun recouvre le sommet de la tête depuis le
» front jusqu’à l’occiput, en forme de calotte, car la tête manque de huppe; tout le
» dessous du corps est blanchâtre, depuis le menton jusqu'aux couvertures inférieures
» de la queue; les côtés de la tête, les joues et les jugulaires sont d’un roux couleur
» de café au lait grillé ; les rémiges sont d’un brun-roux ; les rectrices sont noires en
» dessous pour les moyennes; quant aux latérales , elles sont roux-clair barrées de
» brun; la tige ou rachis des pennes est blanche; le bec est blanchâtre et les tarses
» sont plombés.
20 et dernier du complément aux
» Gette Espèce, ajoute M. Lesson, à un duvet épais et brunätre, et varie suivant les
» sexes. C’est ainsi que les Individus, probablement des jeunes males, ont le dessus de
» la tête recouvert de plumes moitié noires , moitié rouges, et que leur queue est plus
» brunätre.
» Dimension. — Sa taille ne dépasse pas quatorze centimètres. Ce Pic a son bec
» droit, très-comprimé, très-acéré; les ailes atteignent la moitié de la queue; celle- ci a
* ses pennes roides et poitues. »
Habit. — Cet Oiseau habite l'Amérique du Sud, aux environs de
Guayaquil
AOUT 1847.
HIPPOLAÏS ICTÉRINE.
HIPPOL AÏS ICTERIN 4. Z. GERBE.
SYL VIA ICTERINA. VieiLLor, Nouveau Dre d'Histoire Naturelle, tome x:
Faune Française, pl. 96, fig. 2 et 3.
FAUVETTE DES ROSEAUX Burr., pl. enl. 581, fig. 27°
SYLVYITA HIPPOLAIS. Cu. Bonaparte, Fauna ltalica, pl. 28, fig. 2.
SPEC. CHAR. — . Supra cinereo olivascens; remigibus rectricibusque brun-
neis Cinereo olivascente marginatis; subtüs ac loro, colli lateribus
lineâque superciliari flavis; hypochondriis flavo-fuscis.
PLANCHE LVIT, Fig. 1.
Fidèle à la voie que nous nous sommes tracée, de concourir par
nos faibles efforts à tout ce qui peut servir aux progrès de la Science
Ornithologique,nousnousempressons de donner, dansnotredixième
Livraison et dans nos Planches 53 et 58, la Description et la Figure
des quatre seules Espèces reconnues depuis peu comme consti-
tuant le Genre Hippolais si judicieusement créé par le docteur
Iconographie Ornithologique. — 10% Liv. 9
LE 4
HIPPOLAIS ICTÉRINE.
Brehm. Notre but est, en outre, en procédant ainsi, de compléter,
en lui rendant hommage, le savant et lumineux Mémoire de notre
docte ami M. Z. Gerbes (Revue Zoologique, décembre 1846, p. 433
et suiv.), sur la restitution de la Sylvia Icterina, de Vieillot. Nous
avons pensé, quant à ce dernier Oiseau, que dans l'état de doute
où se trouvent encore, au sujet de cette espèce, plusieurs Célèbres
Ornithologistes, tels que MM. Temminck, Ch. Bonaparte, Schlegel
et Gould, il était convenable de figurer sur la même Planche, pour
en faciliter la comparaison, les deux Espèces de Bec-fins, dont l’un
a toujours été, depuis près de trente ans, confondu avec l'autre,
quand son existence même na pas été contestée :
« Bien que cet Oiseau, dit M. Gerbes dans son excellent mémoire, ait été signalé
» depuis bientôt trente ans, bien que plusieurs auteurs, durant ce laps de temps, aient
» parlé de l’Jctérine, Jose pourtant affirmer que l’Espèce ainsi nommée par son fon-
» dateur a été à peu près méconnue jusqu’au moment où j'ai ramené sur elle l’atten-
» ton des Ornithologistes.
» Vieillot, si je ne me trompe, la décrivit pour la première fois en 1817, dans la
» 2° édition du Vouveau Dictionnaire d'Histoire, publié par Déterville (tom. x1, art.
» Fauvette, pag. 194), et l’indiqua comme fort voisine de la Sylvia Hippolais des au-
» teurs et d’une autre Espèce qu’il considéra comme nouvelle et qu’il nomma , dés
» lors, Sylo. Flaveola. Depuis il en produisit la description dans deux Ouvrages suc-
» cessifs, la /'anne Française et le Tableau Encyclopédique (Ornithologie), sans l’accom-
» pagner d’autres observations que celles qu’il avait déjà données.
» Aucun auteur, après Vieillot, n’avait plus fait mention de l’Ictérine, et cette
» Espèce, dans l'esprit de beaucoup de personnes, devait certainement passer pour fort
» douteuse, ou pour tout à fait perdue, lorsqu’en 1835, M. Temminck, dans la 2° édi-
» tion de son Manuel d’Ornithologie, décrivit, sous ce même nom d’Jctérine, un Oiseau
» Qui avait été tué par M. Cantraine, en compagnie du prince de Musignano, dans les
» marais d’Ostia. On commença dès ce moment à ne plus douter de l’existence de
_» cette Espèce. Le prince Ch. Bonaparte et M. Gould, en quelque sorte entraînés par
» l’autorité que l’auteur du Manuel d'Ornithologie a si justement acquise, ne se bor-
» nèrent pas à la décrire, ils la figurérent. Malheureusement la sanction que l’Ictérine
» recevait de la part d'hommes aussi éminents dans la science, était la conséquence
» d’une méprise. L’Ictérine de M. Temminck n’était pas l’Ictérine de M. Vieillot.
» Je crois avoir été l’un des premiers à reconnaître et à dire que l’Oiseau décrit sous
))
))
HIPPOLAIS ICTÉRINE.
ce nom par le Conservateur du Musée de Leyde, n’était autre qu’un Pouillot fitis
(Plhillopneuste Trochilus) adulte de forte taille et en plumage d'automne. MM. Selys-
Lonchamps et Schlegel, qui ont vu l'exemplaire type de la Sylo. Icterina de lOrni-
thologiste hollandais, ont exprimé la même opinion, l’un dans sa Faune Belge,
l’autre dans sa Revue critique des Oiseaux d'Europe.
» L'erreur que beaucoup de Naturalistes ont partagée, sur ce point, avec M. Tem-
minck est d'autant plus difficile à expliquer, que Vieillot, dans les divers Ouvrages
où il a parlé de l’Ictérine, non-seulement donne de cet Oiseau une caractéristique
toute différente de celle qu’on trouve dans le Manuel d'Ornithologie, mais encore
qu’il a toujours mis une insistance toute particulière à nous apprendre que l’Hip-
polaïs Lusciniole (Sylo. Hippolaïs, auct.), étant l’Espèce avec laquelle l’Ectérine a le
plus de rapports, il est nécessaire de rapprocher ces deux Oiseaux pour saisir les différences
qui les caractérisent. En effet, ces Espèces ont entre elles de si grandes affinités, qu’à
la première vue et par un examen superficiel, il est difficile de les distinguer. Ce
sont, dans l’une comme dans l’autre, les mêmes couleurs ; c’est le même facies et
à peu près la même taille, Mais des caractères plus importants que ceux tirés du
plumage, établissent entre ces Oiseaux une démarcation si nette, qu'on est forcé-
ment conduit à les différencier. Ainsi, chez l'Hippolaïs Lusciniole, l'aile au repos n'al-
teint jamais le milieu de la queue, et la première rémige est égale ou presque égale à la cin-
quême ; tandis que chez l’Ictérine, l’aile, toujours plus longue d’un centimètre, au
moins, que celle de la précédente, atteint et dépasse méme le milieu de la queue ; en ou-
tre, la première rémige égale chez elle la troisième. Ce sont là des caractères fixes et
communs, dans l’une et dans l’autre espèce, au mäle comme à la femelle.
» Mais ces caractères, pour étre constants, ont-ils assez d'importance pour déter-
miner l’espèce? Ne seraient-ils pas d’un ordre secondaire, et ne constitueraient-ils
pas plutôt ce qu’on a nommé une variété locale? Je répondrai à cette question, qui,
peut-être, paraîtra superflue, mais dont cependant j'ai dû tenir compte, par une
seule observation. Si l’on voulait voir dans l’Ictérine une Hippolaïs Lusciniole mo-
difiée par de certaines influences locales, il faudrait que l’on admiît nécessairement
et préalablement que cette dernière ne doit Jamais se rencontrer dans les lieux
qu'habite P’Ictérine. Or, j’aflirme que dans certaines contrées de la France, les deux
Espèces vivent toute l’année à côté l’une de l’autre et dans des localités où elles sont
soumises aux mêmes influences. L’Oiseau qui fait le sujet de ce travail est donc bien
une espèce distincte : Je la décrirai comme telle.
» Description. Dessus de la tête du cou d’un gris olivâtre; front olivâtre saturé de
jaune ; croupion d’un cendré verdâtre clair; parties inférieures, espace entre le bec
et l’œæil, cercle ciliaire, joues et côtés du cou jaunes; flancs d’un gris brun nuancé
de jaunâtre.
» Âïles brunes ; les rémiges primaires bordées en dehors de gris verdätre, les secon-
ju
Ve
HIPPOLAIS ICTÉRINE.
» daires largement frangées de blanc jaunätre, et prés de leur origine de verdätre:
» grandes couvertures des ailes d’un cendré vert sur le bord. SR
» Queue brune, frangée de gris verdâtre; la penne la plus extérieure moïns foncée
» que les autres et finement lisérée de blanc roussätre. EU
» [ris brun foncé. |
» Bec à mandibule supérieure brune et à mandibule inférieure jaune.
» Tarses et pieds bleuâtres; ongles bruns.
» Le mâle et la femelle ne diffèrent pas sensiblement.
» Les jeunes avant etaprès leur première mue se distinguent peu des adultes ; toutes
» leurs couleurs sont généralement plus pales, et surtout les franges extérieures des
» ailes et de la queue, au lieu d’être blanchâtres ou verdâtres, sont, chez eux, d’un vert
» jaunâtre Clair.
DIMENSIONS :
» Longueur totale, moyenne, prise sur 15 individus, 13 mt 5 milim
— de aile pliée : du poignet à l’extrémité des pennes, 07 06
— des tarses, 02 01
__ du bec: de la pointe à sa naissance , 01 01
— hauteur du bec (maximum), 00 04
— largeur du bec( idem |), 00 06
» Proportions des rémiges : Première de 1 ou 2 millimètres moins longue que la troi-
op:
sr
sième, et plus longue que la quatrième de 2 ou 3 millimètres; la deuxième la plus
» longue.
» Mœurs. L’Hippolaïs Ictérine vit sur les coteaux ombragés, dans les vallées fertiles
» et humides; elle se plaît dans les saussaies, les oseraies et, dit-on, les roseaux. Je
» l'ai fréquemment rencontrée dans les vergers d’oliviers.
» Son régime diffère peu de celui de l'Hipp. Polyqlotta. Comme elle, elle se nourrit
» d’insectes ailés qu’elle saisit adroitement au vol, de larves. J'ai constamment trouvé
» dans son gésier des débris d’insectes à élytres, mélés à de fort petits colimacons;
» plusieurs fois aussi j’ai pu constater qu’elle joignait à ce régime des fruits et des
» baies.
» La ponte est de quatre à cinq œufs un peu plus grands que ceux de l’Hippolais
» Lusciniole, mais ayant la même forme et présentant les mêmes couleurs et la même
» distribution de taches.
» Habitat. Quant à l’habitat de l’ Ictérine, il serait actuellement diflicile d’en déter-
» miner bien rigoureusement les limites géographiques, attendu que cette Espece
» n'étant pas encore parfaitement connue, n’a pu être signalée dans tous les lieux où
» elle se trouve. Ce que je peux dire en toute assurance, c’est qu’elle est très-certaine-
x dut TER
+ EU
HIPPOLAIS ICTÉRINE.
» ment beaucoup plus répandue et plus commune que ne le faisaient supposer les deux
» seules indications d’habitat fournies par Vieillot et le Docteur Degland. Vieillot
» nous a appris que l’un des deux Individus dont il a donné la description fut tué en
». Lorraine, et le Docteur Degland, le seul après Vieillot qui ait fait mention de l’Icté-
» rine avec Connaissance de cause, indique cet Oiseau, dans son Catalogue et dans une
» communication écrite qu’il a eu l’obligeance de m'adresser, comme se trouvant
» dans les environs de Lille. J’ajouterai que cette Espèce se rencontre non-seulement
» en France, mais qu’elle habite également la Belgique, l'Autriche, les États Sardes,
» la Ligurie, et probablement aussi une grande partie de l'Italie et peut-être de la
» Sicile. Jai recueilli des preuves certaines de l'étendue de cet habitat. Ainsi, Jai vu
» deux sujets d’Hippolaïs Ictérine capturés dans les environs de Licee, et envoyés par
» M. de Sélys-Longchamps, l’un à M. Lefèvre, naturaliste-préparateur, à Paris, et
» l’autre à M. Baillon, naturaliste, à Abheville, D’un autre côté, J'ai pu constater que
» les Galeries du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris renferment deux autres In-
» dividus de l’Éspèce en question, et que l’un de ces [ndividus, donné par M. Schrei-
» bers, provient des environs de Vienne (Autriche); l’autre est sans indications de la
» localité. En outre, une Hippolaïs Ictérine, prise à Gênes, où l’Espèce paraît ne pas
» être très-rare, n’a été donnée par M. Buchillot, Enfin, j’ai rencontré moi-même
» cet Oiseau en quantité prodigieuse non-seulement à Nice, mais encore dans les
» vallées qui s’ouvrent sur le littoral de la Méditerranée, et qui se succèdent depuis le
» Var jusqu’à Saint-Tropez.
» Je suis-tres porté à croire que dans nos pays méridionaux, lPHippolaïs Ictérine
» n’habite pas seulement les contrées voisines de la mer, mais qu'elle doit se répandre
» assez avant dans l’intérieur; car J’ai vu dans la Collection de mon ami l'Abbé Caire
» un Individu de cette Espèce tué, au printemps, dans les environs de Moustiers
» (Basses-Alpes). L’habitat de l’Ictérine aurait donc, d’après ces faits, des limites
» assez étendues. Ellés s’agrandiront encore, j’en ai la conviction, lorsque cet Oiseau
» Sera MIEUX CONnU. »
À ces laits de mœurs et d'habitat, nous joindrons ceux fournis
(Revue Zoolosique, avril 1847, p. 122) par l’honorable M. Edm. de
Sélys-Longchamps dans une Notice additionnelle au Mémoire de
M. Gerbes, dans laquelle, en se rangeant à l'opinion de cet habile
observateur, 1] s'empresse de reconnaitre loyalement s'être trompé
en regardant, en 1842, comme identiques les Æippolais Icterina et
Polygloita, ajoutant que tout ce qu'il a dit de lÆippolais Polyglotta
dans la Faune Belge (page 99) se rapporte à l'Zcterina.
—
))
))
2)
HIPPOLAIS ICTÉRINE.
« Get Oiseau, dit le Savant Membre de l’Académie Royale de Bruxelles, est très-
commun dans les plaines de la Belgique, notamment dans les provinces de Liége et
de Brabant. C’est parmi les Oiseaux d’été qui nichent en Belgique, celui qui nous
arrive le plus tard, car le Martinet (Cypselus) paraît en moyenne le 3 Mai, et au
plus tard le 8, tandis que, sur six années d'observations, l’Ictérine est arrivée en
moyenne le 11 Mai, au plus tard le 17, et au plus tôt le 4; savoir :
» En 1841, le 4 Mai.— 1842, le 12.— 1843, le 17.—1844, le 15.—1845, le 14.—
1846, le 11.
» Son voyage se fait donc très-régulièrement, comme celui de la plupart des Oiseaux
qui arrivent tardivement, l’écart n'étant que de 12 Jours.
» L’Ictérine aime les bosquets humides, rapprochés de l’eau, et notamment les
saussaies. Cependant elle est aussi très-commune sur les collines sèches et rapides
des environs de Liége, qui sont plantées de vignobles et d'arbres fruitiers. Les plus
petits Jardins de l’intérieur de Liége en possèdent un nid chaque année, et pendant
les mois de Mai, Juin et Juillet, le mâle fait entendre continuellement un chant trés-
varié et assez fort, qui a quelque rapport avec celui de la Verderolle (Calamoherpe
Palustris), mais qui en diffère surtout en ce qu’il est plus vif et plus gai. Il imite
aussi celui du Verdier (Zoxia Chloris), le cri d'appel de lHirondelle de cheminée
(Æir. Rustica), et un peu ceux du Loriot (Oriolus Galbula) et de la Pie-grièche rousse
(Lanias Ruficolis). Le cri de rappel ressemble un peu au tuit des Pouillots (Philo-
pneuste). |
» Get Oiseau aime la chaleur, et passe sans doute l’hiver dans des contrées très-mé-
ridionales, car le départ a lieu de fort bonne heure, en Août, et ceux que l’on con-
serve en captivité se montrent frileux. J’ai remarqué en effet qu’on ne le trouve pas
ou presque pas dans les parties boisées et montagneuses, situées entre la Meuse et
la Prusse, dont le climat, à cause de l'élévation du sol, est plus froid. Il n’existe pas
non plus en Angleterre, quoiqu il se trouve dans les Flandres et l’Artois.
» M. Sundevall, Directeur du Musée de Stockholm, a recu l’Ictérine de l’'É-
gypte:
» L’Ictérine saisit les insectes au vol à la manière des Gobe-Mouches (Muscicapa).
C’est un Oiseau querelleur, courageux, sans cesse en mouvement, excepté lorsqu'il
chante, et alors il choisit une branche élevée au-dessus de l’endroit où se trouve le
nid. Ce nid a la forme de celui de la Fauvette à tête noire (Matacilla Atricapilla) ;
mais 1l est beaucoup mieux fait, et garni d’une grande quantité de plumes. Il est
le plus souvent placé dans des buissons de lilas ou sur des arbres fruitiers de peu
d’élévation. Les œufs, au nombre de quatre, cinq, sont d’un rouge lilas, parsemés
de points noirs assez espacés. »
Maintenant, pour compléter autant qu’il dépend de nous tous les
HIPPOLAIS ICTÉRINE.
documents relatifs à cette Espèce, nous allons reproduire textuelle-
ment ce qu'en a dit Vieillot :
« Jusqu'à présent, dit notre célèbre Ornithologiste français, je n’ai encore vu que
» deux Individus de cette Espèce, dont l’un est au Muséum d'Histoire Naturelle, et
» l’autre à Nancy, dans la Collection de M. le Comte de Riocourt. Cette Fauvette a beau-
coup de rapport, dans son plumage, avec les Fauvettes Lusciniole et Flavéole (1);
mais elle présente d’ailleurs des dissemblances qui nv’ont paru spécifiques, et que
)
DA
)
SZ
)
Lea
j'indiquerai ci-après.
» Toutes les parties supérieures sont d’un gris-olivatre; les sourcils, les paupières,
la gorge et le dessous du corps jaunes; les couvertures inférieures des ailes d’un blanc
>
D
V
DA
un peu lavé de jaune, avec quelques taches brunes vers le pli de l'aile; les pennes
VS
D
secondaires les plus proches du dos largement frangées, à l’extérieur d’un blanc jau-
Ve
Les
nâtre; les pennes caudales pareilles aux primaires en dessus, grises en dessous. Lon-
gueur totale, 4 pouces 9 lignes. Le bec est d’un brun-clair en dessus, jaunâtre en
2
LA
dessous, très-fendu, un peu plus large que haut à la base, ensuite, aussi haut que
+
D
large et à pointe arrondie. La première rémige est plus longue que la quatrième, et
>
De
» presque égale à la troisième; les pieds sont d’un brun glacé de jaune, et les doigts de
cette dernière couleur en dessous.
» Les Fauveltes Lusciniole, Flavéole et Ictérine ayant dans les couleurs une grande
» analogie, il est nécessaire de les rapprocher pour saisir les différences qui les carac-
» térisent : la Zusciniole a le bec déprimé depuis la base jusque au delà du milieu; la
» première rémige plus courte que la quatrième. La Flavéole a le bec comprimé laté-
» ralement dès la base, grêle, eflilé et aigu; la première rémige un peu plus longue que
» la quatrième, et sensiblement plus courte que la troisième; une taille plus petite
» et des couleurs plus vives et plus prononcées que les deux autres. L’/ctérine a le bec
» un peu déprimé, seulement à l’origine; la première rémige sensiblement plus longue
» que la quatrième, et presque égale à la troisième; le plumage à peu près pareil à
» celui de la Flavéole ; mais elle est plus grande que celle-ci, et plus petite que la Luscimole.
» Si l’on s’attache à ces différences caractéristiques et spécifiques, il sera facile de dis-
LVL
De
v
(1) On est à peu près généralement d’accord aujourd’hui pour décider que cette ET est RUPRRIGEE Connie # LL
pas. Voici à ce sujet la Note que renferme le Mémoire de M. Gerbes : « J'ai déjà dit que cetie Espèce avait été établie sur
» un caractère factice. En effet, la forme du bec, seul attribut dont s’est servi Vieillot pour la distinguer, est une forme pro-
» voquée par le Préparateur. Le Docteur Degland, qui avait admis la S'ylv-F laveola dans us M des OREeuE ae
» en Europe, s’est convaincu de la réalité de ce fait, sur lequel j'avais appelé son attention, et s’est, par conséquent, hâté
» de faire disparaître cette prétendue espèce de la deuxième édition qu’il va donner de son lee. Du Li le Dhaeue
» Degland, dans les Corrections et Additions de l'Ouvrage cité, a déjà émis un doute sur JA ie cet Oiseau J’ajou-
» terai que les deux Sujets de Fluvéole, que j'ai pu examiner, et qui, assure-t-on, ont servi à la decnRnen Que io. en à
» donnée, appartiennent à deux Espèces différentes. Celui que possède le Docteur Degland est une jeune Hipp. Fcterina, et
» celui qui fait partie de la Collection de M. Baillon est une Æipp. Polyglotta de l’année. »
HIPPOLAIS ICTERINE.
_» tinguer ces Oiseaux; autrement on les confondra toujours, surtout si on les voit
» isolement. »
De tous les détails caractéristiques et spécifiques si exacts qui
précèdent, un seul, chez Vieillot, se trouve en contradiction avec
ce que nous admettons, de l'avis même de M. Gerbes, être la vérité :
c’est ce qui a rapport à la taille de l’Zctérine relativement à celle de
la Lusciniole (Hipp. Polyslotta). Vieillot dit que /a taille de l'Ictérine
est moindre que celle de la Luscuiole : or, c'est le contraire quia lieu.
« Pour expliquer cette légère erreur de Vieillot, observe M. Gerbe, on doit SU Ppo-
» ser, comme je l’ai fait, ou que les Individus qu’il avait sous les yeux étaient mal pré-
» parés et incomplets, ou bien que l’Espèce que je nomme ici Hippolaïs Tctérine était
» pour lui la Zusciniole. De ces deux hypothèses, la première seule est admissible.
» Vieillot a pris trop de soi à différencier ces deux Espèces, il a trop bien mis en
» saillie le caractère essentiel qui les distingue, pour qu’on puisse rencontrer quelque
» difficulté ou conserver des doutes à l’égard de leur détermination. Il est donc à peu
» près certain que l’Auteur de la faune Française a tiré ses dimensions d’une Zctérine
» dont la dépouille était trop rétractée; car tous les Individus intacts que j’ai pu me-
» surer m'ont toujours présenté une taille un peu plus forte que celle de l’Aippolaïs
» Lusciniole.»
Vs
Quant à nous, nous pensons que cette légère erreur de Vieillot
ne saurait avoir la moindre influence sur l'appréciation des carac-
tères distinctifs de l’une-et de l’autre Espèce si bien posés par lui,
et qu'on ne pourrait en argumenter avec quelque avantage pour
en infirmer l'exactitude. Cette erreur en effet ne résulte que d’une
simple énumération, et non d’une indication de chiffres ou de ca-
ractéres. Les termes d'appréciation d’ailleurs manquent compléte-
ment dans tout ce que Vieillot a écrit sur ces trois Espèces de f'au-
veltes, puisque d’abord il n’a donné la mesure que de l/cterine, et
que, quant à l'énonciation de la taille relative de l’une à Pautre, les
limites en sont tellement étroites et les termes tellement vagues,
En $ : ee — ; ; .
qu on n en pourrait tirer une induction de quelque valeur. Car si
HIPPOLAIS ICTÉRINE.
Vieillot, à l'article Zctérine, dit qu'elle est plus petite que la Lusci-
role et plus grande que la Flavéole, il dit, à l’article Flavéole, que
celle-ci est UN PEU plus petite que la Lusciniole. Or, il est bien clair
qu'à défaut d’une indication précise de mesure, si on en venait à
comparer et analyser la valeur relative des deux formules exprimées
par Vieillot, on serait bien près d'en déduire que l'/ctérine dans
son Opinion est au moins égale à la Lusciniole, sinon plus grande
qu'elle. Ces réflexions à part, et sans discuter davantage un texte
évidemment incomplet, ce qu'il faut conclure, c’est qu'il y a omis-
sion de mesure de la Lusciniole et de la Flavéole dans la description
de ces deux Fauvettes par Vieillot, qui n’a réellement indiqué que
celle de l’Zctérine ; et l’on peut certainement dire qu'elle est exacte;
car entre 13 centimètres 05 millimètres de longueur totale qu’as-
signe à celle-ci en moyenne M. Gerbes et les 4 pouces 9 lignes que
Vieillot lui donne, c'est-à-dire 13 centimètres 02 millimètres, la
différence n’est pas grande, 03 millimètres!
Nous eussions voulu, pour rendre cette note plus complète, avoir
connaissance de quelques observations que M. le Prince de Canino
a dù publier au sujet du Mémoire de M. Gerbes dont nous venons
de reproduire la plus grande partie: mais nous ignorons encore
dans quel Recueil ceSavant Ornithologiste a inséré cette publication.
L’Individu dont nous donnons la Figure provient de la collec-
tion d’'Oiseaux d'Europe que formait avec tant de soin M. Buchillot,
trop tôt enlevé cette année à la Science et à ses Amis. et fait actuel-
lement partie de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de
Paris.
AOÛT 1047.
Iconographie Ornithologique. — 40% Lrv. 6
HIPPOLAÏS LUSCINIOLE OU POLYGLOTTE.
|
HIPPOLAÏS POLYGLOTT A. Brens
SILVA POLYGLOTT A. Vieuor.
SYLVIA HIPPOLAÏS. Ten.
FICEDULA HIPPOLAIS. Scuixcer, Revue critique des Oiseaux d'Europe, 1844.
SPEC. CHAR. — . Suprà griseo-olivascens , flavidius quàm in H. Icterinà:
subtüus vividé flava, orbitis genisque concoloribus ; lateribus olivas-
centibus.
PLANCHE LYII, Fig. 2.
Description. — Front, dessus de la tête, du cou et du dos et le
croupion, d'un gris-olivatre, à reflets un peu plus jaunâtres ou bru-
natres que chez l'Hippolaïs Ictérine; cercle orbitaire, bas des joues
et tout le dessous du corps d’un jaune clair beaucoup plus tranché
et plus vif que chez cette dernière; flancs olivâtres.
Ailes d'un brun plus foncé que chez l’Ictérine; les rémiges lise-
Iconographie Ornithologique. — 10% Lrv. 7
HIPPOLAIS LUSCINIOLE OÙ POLYGLOTTE.
rées entièrement, les primaires très-finement, les secondaires plus
largement, d’un gris-jaunâtre; grandes couvertures des ailes d’un
cendré olivatre.
Queue d'un brun également plus foncé que chez lIctérine, bor-
dée d’un fin liséré gris-jaunatre allant en s'élargissant insensible-
ment vers les pennes latérales, dont la plus extérieure est, dans la
moitié de la longueur de ses barbes externes, frangée d’un oris
blanchatre tournant presque au blanc pur.
Iris brun foncé; le Bec aplat, ainsi que lobserve Vieillot lui-
même, jusqu'au dela du milieu comme celut du Gobe-Mouche, est
brun en dessus, jaune pale en dessous; tarses et pieds gris brunâtres;
angles bruns.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 9 MTS FRS
— de laile pliée, du poignet à l’extrémité des pennes, 06 06
— du tarse, 02 »
— de la queue, 04 05
— Idem, chez l’Ictérine, 05 »
— du bec, de la pointe à sa naissance, 01 »
Hauteur du bec, » 03
Largeur du bec, ) 04
Proportion des rémiges : la première rémige la plus courte est
égale à la quatrième, la deuxième la plus longue de toutes; la dif-
férence de la première à la deuxième étant de 04 millimètres.
Nous observerons que la différence de longueur de l'aile relati-
vement à celle de la queue chez Æ. Icterina et H. Polyglotta, doit
être considérée comme un caractère d’autant plus déterminant
pour distinguer ces deux Oiseaux, qu'il est indépendant de toute
erreur dans la préparation ou le montage de la peau, et tient à un
plan de conformation de l'aile fort distinct chez l’une et chez l’autre
HIPPOLAIS LUSCINIOLE OÙ POLYGLOTTE.
Espèce. Ainsi, chez l’/ctérine, les rémiges primaires , à partir du
point où s'arrête l'extrémité des secondaires, sont réculièrement et
sraduellement espacées de la dernière, qui est la plus haute, à la
première, qui est la plus basse et la plus rapprochée de la queue,
de manière cependant que l’espace de l’une à l’autre aille en aug-
mentant de haut en bas; tandis que chez la Polyglotte, l'aile pour les
rémiges primaires se termine brusquement à partir des secondaires,
l'intervalle de l’une à l’autre de ces pennes étant à peine gradué.
Aussi, de l'extrémité des secondaires à l’extrémité des primaires,
l’/ctérine mesure-telle o2 centimètres, tandis que la Polyglotte ne
mesure que o1 centimètre. |
Cette Espèce place son nid, d’une forme assez élégante et assez
bien travaillée, dans les buissons élevés, à l’enfourchure des bran-
ches; elle y dépose quatre ou cinq œufs couleur de chair, avec des
points et quelques traits d’un rouge sanguin noiratre.
Le Dessin de notre Planche est fait d’après un Individu faisant
partie de la Collection de Buchillot, qui en a fait hommage au Mu-
séum d'Histoire Naturelle de Paris.
AOÛT 1047.
HIPPOLAIS ELAÏQUE.
HIPPOLAIS ELAÏCA. Gers.
SALICARIA ELAÏCA. LiNDERMAYER, Isis, 1843, p.342, n° 86.
FICEDULA AMBIGU A. Scurecer, Revue critique des Oiseaux d'Europe.
SPEC. CHAR. — A. Suprà cinereo brunnescens; subtüs albido-fulva.
PLANCHE LVIIL, Fig. A.
Description. — Front, dessus de la tête, du cou et du dos et crou
pion, d'un cendré brunâtre avec quelques reflets lésèrement oli-
vâtres ; lorum, paupières supérieures de l'œil, bas des joues d’un
blanc fauve ; tout Le dessous du corps d'un blanc uniforme quelque
peu Jaunâtre à la poitrine.
Ailes d’un brun clair plus foncé au centre et plus pale au bord
de chaque plume, sans aucune marge blanchätre; pennes de la
queue, qui est carrée, de même couleur.
{ris d’un brun foncé; Bec aplati à la base de la mandibule supé-
rieure, comprimé sur les côtés de la mandibule inférieure, de
lorme allongée et beaucoup plus grêle que chez les deux Hippolais
Îcterina et Polyglotta, d’un brun pale couleur de corne, à pointe
échancrée, bords de la mandibule supérieure et mandibule infé-
rieure jaunâtres; quelques poils noirs à la cominissure; Tarses assez
grêles d’un brun pâle de même que les ongles.
Iconographie Ornithologique. — 10% Lrv. 8
HIPPOLAIS ELAIQUE.
DIMENSIONS :
[ 3 cent.
Longueur totale, Fm
— de l’aile pliée, du poignet à l'extrémité des pennes, 06 05 millim.
— duitarse, 02 »
—, de la queue, | 05 »
— du bec, de la pointe à sa naissance, O1 01
Hauteur du bec, » 02
Largeur du bec, * 03
Proportion des rémiges : la première la plus courte égale à la cin-
quième ; la deuxième la plus longue; la troisième et la quatrième
diminuant progressivement à partir de la deuxième.
« Je pourrais faire, dit M. Gerbes dans son Mémoire précité, relativement au rang
» qu’on a assigné à cette Espèce, les observations que j'ai faites pour Hipp. Oliveto-
» rum; Car elle vit et niche comme elle sur les oliviers, et présente les mêmes carac-
» tères. Du reste, si j'avais pu conserver quelques doutes sur la place que j’ai donnée
» à cet Oiseau, la connaissance que, grâce à l’obligeance de M. O. des Murs, j'ai prise
» de son mode de nidification et de ses œufs, les aurait entièrement dissipés. L’Elaïca,
» sous ces deux seuls rapports, appartient bien positivement au genre Afippolaïis. Elle
» fait son nid comme lÆipp. Polyglotta, et, comme elle, pond des œufs, non point d’un
» gris verdätre pâle, irréquhèrement tachés de noïrâtre ou de noïr verdätre, comme l’a dit le
» docteur Lindermayer, mais d’un cendré rougeâtre avec des points noirs. »
Nous avons en effet recu de Grèce, en 1844, le nid et les œufs
de cette nouvelle Espèce, ainsi que ceux de V7. Olivetorum et du
Lanius Athcus. Les diamètres des œufs de l'£laica sont de 18 mil-
limètres sur 15.
Habit. — La Grèce, et à ce que pense le docteur Lindermayer.
l'Egypte.
Notre Planche est faite d’après un Individu de la Collection de
Buchillot, donné par lui au Muséum d'Histoire naturelle de Paris.
SEPTEMBRE 1047.
Le.
HIPPOLAIS DES OLIVIERS.
HIPPOLAIS OLIFETORUM. Grsr.
SYLVIA OLIFVETORUM. Srrickranr.
SALICARIA OLIVETORUM. Scnrecr.
CALAMOHERPE OLIVETORUM. Cu. BoNAPARTE.
SPEC. CHAR. — 7. Suprà fuscoscinerascens; tectricibus albido strictissimè mar-
gimatis; rectricibus lateralibus albo limbatis ; subtuüs sordidè alba.
PLANCHE LVIII, Fig. 2.
Description. — Front, dessus de la tête, du cou, du dos et
_croupion, d'un cendré obscur; bas des joues, menton, gorge et
tout le dessous du corps, d’un blanc uniforme un peu sale, surtout
au venire.
Ailes d’un brun foncé à reflets grisatres, les petites et les grandes
Iconographie Orruthologique. — 10m Lrv. 9
HIPPOLAIS DES OLIVIERS.
couvertures bordées extérieurement d'un assez large liséré gris-blan-
châtre, non tranché, et se fondant insensiblement avec le brunatre
des pennes; les rémiges primaires finement lisérées de même cou-
leur jusques y comprise leur pointe; les pennes de la queue de
même couleur que les ailes; les trois latérales bordées tout autour
de leurs barbes et à leur pointe d’un assez large liséré blanc pur,
de forme arrondie; les rectrices externes plus courtes que les mé-
dianes de 5 millimètres.
Iris brun foncé; Bec beaucoup plus fort que chez l'/cterina, à
arête peu vive, à mandibule supérieure un peu inclinée vers la
| pointe qui est échancrée, d’un brun pale couleur de corne, à bords
jaunâtre pale; la mandibule inférieure de cette dernière couleur ;
cinq à six poils noirs se voient à la commissure; tarses robustes,
pieds et ongles bruns.
DIMENSIONS :
Longueur totale, | LR ns
— de l'aile pliée, du poignet à l’extrémité des pennes 08 05
— du tarse, 02 »
— de la queue, 06 05
— dubec, de la pointe à sa naissance, 01 05
Hauteur du bec, ) 05
Largeur du bec, » 06
Proportion des rémiges : la première égale à la troisième; Îa
deuxième la plus longue.
Les ailes chez cette Espèce sont, relativement à la queue, plus
longues que chez l’Elaica. Ainsi, chez celle-ci, la queue déprsse la
pointe de l'aile de trois centimètres, tandis que chez 7. Olvetorum
elle ne dépasse l'aile que de deux centimètres et demi.
HIPPOLAIS DES OLIVIERS.
« Tous les Ornithologistes, dit M. Gerbes dans son Mémoire, ont mis cet Oiseau dans
» la Section des Espèces riveraines, à côté de la Rousserolle (Syl. Turdoïdes, Meyer).
» Le nom d'Olvetorum, qui lui a été imposé, n'indique cependant pas chez lui des
» habitudes irop aquatiques. En effet, il fréquente ordinairement les vergers d’oli-
» viers; trés-Souvent même il niche sur ces arbres. Ces habitudes, jointes à quelques
» autres particularités de mœurs, marquaient la place de cette espèce ailleurs que dans
» Je groupe des Fauvettes riveraines ; et ce qui aurait encore dû servir à l’en distinguer
» d’une manière organique, si Je puis m’exprimer ainsi, c’est l’ongle du pouce, qui
» est chez elle bien moins robuste que celui des espèces auxquelles on l’associait.
» L’'Hipp. Olvetorum est, quant à la taille, dans le Genre où je la place, ce que la
» Rousserolle est dans la Section générique dont elle est pour ainsi dire le Type. »
Nous ajouterons que l'A. Olivetorum fait son nid dans le genre
de celui des trois Espèces qui précèdent, et pond des œufs
exactement semblables pour la forme et la couleur: ils sont
d'un rosé tendre clair-semé de petts points d'un noiratre sanguin
dont quelques-uns assez gros et toujours en forme de ronds ou de
larmes; ces points sont quelquefois entremélés de petits traits fins
de même couleur : leurs diamètres sont de 21 millimètres sur 15.
Habit. — La Grèce, d'où nous avons recu le nid et les œufs.
Notre Dessin, comme les trois qui précèdent, est fait d’après un
Individu de la Collection Buchillot, donné par lui au Muséum
d'Histoire Naturelle de Paris.
SEPTEMBRE 1047.
Le:
PERROQUET À OREILLONS NOIRS.
"PIONUS MELANOTIS. De La Freswave, Revue Zool., mars 1847, p. 67. :
SPEC. CHAR. — P. Suprà viridi-olivaceus, fronte, pileo, nuchà colloque toto
glauco-cæruleis, loris, regione ophthalmicà capitisque lateribus
flavescente viridibus; regione paroticà ardesiacà fuscä, alæ tectri-
cibus totis superis atris; remigibus cyaneis, inths et apice nigris,
viridi-flavescente strictè limbatis; rectricibus viridi-olivaceis, apice
cyaneis; subtüs a collo griseo glaucescente flavescente prasinus,
remmgibus rectricibusque subtüus glaucescente-cæruleis ; rostrum
parvum, pallidè plumbeum ; pedes nigri. (De La Fresnave. )
PLANCHE LX.
Description. — Nous allons simplement reproduire celle donnée
par l’honorable M. de La Fresnaye.
« Cette jolie Espèce, par ses ailes noires, sa tête et son cou bleuätre glauque, et son
» corps d’un vert jaune prasin, rappelle au premier abord la coloration des Golombars
»'(Treron). Les lorums et toute la région qui entoure les yeux est d’un vert jaunâtre ;
» mais les plumes qui recouvrent les oreilles sont noirâtre ardoisé. Les rémiges les
» plus proches du corps sont, ainsi que le croupion, les sus-caudales, les rectrices dans
10
Iconographie Ornithologique. — 10°° Lrv.
PERROQUET A OREILLONS NOIRS.
» leurs deux premiers tiers et tout le dessous, depuis le cou, d’un Joli vert-pré clair
» sur l’abdomen. Le dessous des rémiges et des rectrices est d’un Joli bleu de ciel glacé
» de vert glauque; les rémiges sont en dessus d’un bleu foncé, finement bordées de
» vert jaunätre, noires sur leur partie interne et à leur extrémité, et les rectrices qui
» sont vert-olive sur leurs deux premiers tiers, sont d’un très-beau bleu de roi sur
» le dernier. Son bec, fort petit, paraît avoir été d’une couleur de plomb pâle, et ses
» pattes noires. »
DIMENSIONS :
Longueur totale, | | 93 cent.
— de l’aile, depuis le pli, 16
Habit. « Gette Espèce a été rapportée de Bolivie au Musée de Paris, il y a déjà plu-
» sieurs années, par M. À. d’Orbigny. »
Notre Planche représente, de grandeur naturelle, l’Individu
même Type des deux Descriptions qui précèdent.
SEPTEMBRE 1047.
Le
ÉPERVIER POLYZONE.
ACCIPITER POLYZONUS. 6. R. Grar.
NISUS POLYZONOS. Lussow.
SPEC. CHAR. — 4. Suprà cinereo-ardesiaceus unicolor ; subtüs albus, rufo,
gutture excepto, fasciolatus. |
PLANCHE ELXI.
C’est à l’'Honorable M. Lesson que l’on doit la description pre-
mière de cet Oiseau, dont il a donné la Diagnose Francaise sui-
vante, page 58 de son Traité d'Ornithologte :
_« Bec et cire bruns, tour des yeux nu; plumage cendré-brun uniforme en dessus ;
» gorge blanchäâtre finement rayée de brun; devant du cou, poitrine et toutes les par-
» ties inférieures d’un blanc sale, régulièrement rayés de brun; plumes des cuisses
» rousses, rayées de brun; tarses assez longs, jaunes; queue longue, étroite, un peu
» fourchue, blanche, rayée de brun en dessous. »
Nous compléterons cette Diagnose par la Description que voici :
Description. La tête, les joues, le côté et le derrière du cou,
ainsi que le dos, sont d’un gris ardoisé uniforme et sans taches : ce
oris prend des tons brunatres sur les petites et les grandes couver-
tures des ailes ; les rémiges sont d'un brun noiratre; la queue est
gris-ardoisé et porte trois larges bandes noirâtres, chaque rectrice
S
bordée apicalement de blanc. Un caractere remarquable chez cette
Iconographie Ornithologique. — {im Liv, Î
ÉPERVIER POLYZONE.
Espèce consiste en quatre miroirs blancs qui viennent border la
partie inférieure de chaque bande, mais seulement sur la barbe
intérieure de toutes les pennes; la première de ces quatre bandes
manque aux deux médianes : tout le dessous du corps, à l’excep-
tion de la gorge et des couvertures anales, qui sont blanches, est
finement rayé en travers de lignes rousses, plus foncées sur l’esto-
mac qu'au ventre; la cire, la peau qui entoure l'œil et les pattes
sont Jaune-clair; le bec est noir; les ongles sont de couleur de corne
Jjaunatre. La mandibule supérieure est aussi digne d’attention par
sa forme obtuse, courte et ramassée, ainsi que par son élévation,
qui n'est pas moindre de 12 millimètres; ses bords portent une
ondulation, ou ruban, tellement prononcée qu'elle équivaut pres-
que à une dent obtuse de Faucon, dont ce bec a l'aspect, sauf que
cette dent, au lieu d’être apicale comme chez le Genre Falco, est
ici médiane, et recouvre la mandibule inférieure au lieu d’entrer
dans une échancrure y correspondante. Le doigt médian avec son
ongle n’est que des quatrecimquièmes dela longueur du tarse; l'ongle
du doigt interne égale presque celui du pouce : les ailes viennent
seulement au tiers de la longueur de la queue, qui est très-allongée.
DIMENSIONS :
Longueur totale, | 38 à 40 ct:
— de la queue, 18
— dutarse, | | 05
Habite le Cap de Bonne-Espérance, d'où il a été rapporté par
Delalande, en 1820, au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.
dans lequel il figure. |
Notre Planche, qui porte par erreur le nom d'Épervier à quatre
lignes, représente le type même rapporté par ce célèbre Voyageur,
et décrit par M. Lesson. JANVIER 1040.
+
;
“
MOMOT DE LESSON.
tMOMOTUS LESSONIT. P. Lesson, Rev. Zool., juin 1842, page 174.
SPEC. CHAR. — 47. Sincipite atro, margine lazulino cincto; fronte viridi ;
| plumis occipitali cyaneo nitentibus; genis nigerrimis ; gulà, al
anticè viridi lazulino tinctis ; thorace mt maculàä atra viridi cincto;
abdomine lateribusque die dorso smaragdino; remi-
gibus, caudâque cyaneis; rectricibus duabus mediis ultrà rachim
nudam spatulatis, apice nigro marginatis. (Lrssox.)
PLANCHE LXII.
Description. Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire
celle que l'honorable M. Lesson en a donnée dans le Tome 20 et
dernier du Complément aux OEuvres de Buffon, Edition Lévêque,
et qui a paru au commencement de cette année :
« Le sinciput, dit-il, est noir profond, entouré d’un cercle vert-aigue-marine, qui
» prend au front, passe au-dessus des yeux et se teint des plus riches nuances bleu
» d'acier sur locciput; un large trait noir traverse les joues au-dessous des yeux; le
» menton et le gosier sont teintés de vert-aigue-marine au milieu ; le ventre et les
» flancs sont roux-verdâtre; le dos, les ailes sont vert glacé ; les pennes alaires sont
» bleues, à rachis noir, et brunes en dedans; la queue est azurée en dessus, noire en
Iconographie Ornithologique. — 11%° Liv. 2
MOMOT DE LESSON.
» dessous, à pennes moyennes allongées, terminées par deux palettes bleues, frangées
» de noir. Le bec et les tarses sont noirs. »
Ajoutons qu’au bas du cou se trouvent deux ou trois plumes for-
mant comme une flammèche noire à reflets métalliques, assez sem-
blables, quoique plus petites, à celles qui se voient au thorax du
Momotus Mexicanus, Swainson.
DIMENSIONS :
Longueur totale, 40 cet
— du bec, 03 !},
— de la queue, 20
« Ce Momot, ajoute M. Lesson, fend l’air avec rapidité, s’abat sans bruit sur les
)
Le
arbres, d’où il s’élance après les Insectes, dont il fait sa pâture en les capturant au
» Vol. »
Habite les environs de Realejo, sur la côte de l'Océan Pacifique
_de la République du Centre-Amérique, où il remplace les Momots
_ du Brésil ou de Cayenne.
Tué et découvert dans cette localité par M. Adolphe Lesson, Chi-
rurgien de la Marine Royale, embarqué sur le brick de l'État Le
eu
Prylade, en station dans la mer du Sud, c’est à lui qu'il a été dédié
par son frère, l'Honorable Professeur de Rochefort. L'Individu type
de la Description de ce Savant et de notre Planche 62 fait aujour-
d'hui partie de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de
Paris, auquel l’a donné M. Lesson.
JANVIER 1048.
GRIMPIC CAPISTRATE.
-PICOLAPTES CAPISTRAT A. P. Lesson, Rev. Zool., juin 1842, p. 174.
PICOL AP TES RUFINUCH A. ue Lessow, Complément aux OEuvres de Buffon,
tome 20, page 285.
a 5 "x e e . e 0 e | ze. À
SPEC. CHAR. — P. Sincipite atro; genis nigro maculatis; superciliis, sul,
thorace, abdomineque albis ; dorso, tectricibus alarum minoribus.
castaneis, pustulis brunneis notatis ; alis rufis, nigro striatis, rectri-
cibus nigris, niveo terminatis aut marginatis. (Lrsson, Rev. Zool.,
ÉOG. Cie.)
PLANCHE LXIII.
C'est à l’'Honorable M. Lesson que l’on doit la connaissance de
cette Espèce de Picolaptes, publiée par lui dans la Revue Zoologi-
que de 1842, avec la Diagnose latine qui précède, et dont notre
Figure représente le type.
Depuis et tout récemment, dans le Complément aux OEuvres de
Buffon, ce Savant Zoologiste en a donné une Description, que nous
allons reproduire, quoiqu’elle s'applique à un autre individu; car
Iconographie Ornithologique. — 11% Liv.
3
GRIMPIC CAPISTRATE.
nous ne doutons pas que malgré les deux noms spécifiques de Ca-
pistrata et de Rufinucha, cette double dénomination ne se rapporte
: 2 %, \ F. 9 e e e |
à la même Espèce, ce Rufinucha n'étant qu'un individu un peu
moins adulte que le Capistrata, dont M. Lesson aura oublié ou dont
il aura voulu changer le nom.
Voici cette Description :
« Get Oiseau, dit-il, a le sommet de la tête recouvert d’une calotte d’un noir lui-
» sant et intense, séparé de chaque côté par un large sourcil blanc, qui part du front
» et s'étend sur les côtés du cou, bordé sur les joues par un trait noir; la nuque pré-
» sente un pallium triangulaire roux vif et pur; le reste au-dessus du corps, les ailes
» et la queue sont bariolés de roux, de flammèches gris-blanc perlé et de barres d’un
» brun lustré; les parties inférieures sont d’un blanc nuancé de roux peu sensible, et
» piquetées de points noirs sur les côtes; les couvertures inférieures sont barrées de
» brun et de blanc; les rémiges, toutes brunes, sont émaillées à leur bord externe de
» blanc, de manière à former des barres transversales sur les pennes non déployées.
» ÎT a le bec et les tarses noirs ; les ailes, courtes et concaves, dépassent à peine le
croupion; la queue moyenne, comme usée au sommet des pennes.
» Le Grimpic d nuque rousse, ajoute notre Ornithologiste, a été découvert à la Vera-
» Cruz, par M. Adolphe Lesson, pendant la Station du Brick le Hussard dans le
» Golfe du Mexique. Sa longueur totale est de 6° 1/2. »
LA
2
Comme on le voit, la seule différence existante entre le Rufinucha,
dont nous venons de retracer la Description, et le Capistrata que
nous fisgurons, c'est que tout le dessous du corps de celui-ci est
d'un blanc perlé uniforme et sans taches.
Du reste, même dimension; c’est-à-dire, 18 centimètres.
Ce dernier a également été trouvé par M. Lesson, Chirurgien de
la Marine Royale, à Realejo (Centre-Amérique). Îl fait aujourd'hui
parue de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.
auquel nous l'avons remis de la part de M. Lesson.
JANVIER 1048.
S PERMOPHAGE PERLE.
SPERMOPHAGA MARGARIT A4. STRICKL. Ann. and Mag. of Nat. Hist.,
vol. 13, 1844, p. M8, pl. 10.
FRINGILLA VÉRREAUXII. Pr. D'Essne, M. ss.
EE
SPEC. CHAR. — S. Fronte, capite summo, nuchä, dorso alisque ferrugineis
unicoloribus; primariis intüus fuscis: de tectricibus super-
nis, rectricumque marginibus externis obscurè vinaceo- rubris ;
rectricibus in reliquà parte nigris; loris, superciliis, genis, gutture
pectoreque vinaceo-rubris; partibus reliquis infernis nigerri-
mis, pectus versus et ad latera maculis magnis rotundis caryo-
phyllaceis (binis in singulis pennis) punctatis. Rostrum nitidè
cyaneum, pedes (exsiccati ) albidi.
PLANCHE LXIV.
Descripüon. Front, dessus de la tête, derrière du cou, dos, sca-.
pulaires et ailes d’un brun légèrement roussâtre, le lorum, le tour
des yeux, toute la face, la gorge, le cou et l'estomac, d’une belle
couleur lie-de-vin pourprée; tout le reste du corps en dessous est
d'un noir intense; les flancs sont agréablement ocellés de points
ronds incarnats que rend encore plus brillants le fond noir sur le-
quel ils se détachent; les rémiges primaires sont noires, bordées
intérieurement de brun; la queue est d’une longueur propor-
tionnée et arrondie; ses couvertures supérieures sont couleur
lie-de-vin, mais plus foncée que celle des parties antérieures
du corps; les rectrices sont noires, lécèrement bordées dans leur
longueur du même rouge lie-de-vin, à l’exception des deux latérales
externes, qui sont entiérement noires : bec couleur de corne bleui-
Iconographie Ornithologique. — ji Liv. 4
SPERMOPHAGE PERLE.
tre ; pattes d’un gris-brun, le doigt externe légèrement soudé au
médian à sa base. ns
DIMENSIONS :
Longueur tolale, DRE he BR
Habite YAfrique Australe, où il a été découvert par notre Ami
Jules Verreaux dans un verger des environs du, Cap, en 1832.
Il figurait depuis cette époque, sous le nom de Fringilla V’er-
reauxti, dans la riche collection du Prince d’'Essling, si fatalement
ravie au Musée d'Histoire Naturelle de Paris, et si heureusement
acquise par M. Th. Wilson, de Philadelphie.
Cet article était déjà rédigé avec cette même dénomination que
porte notre Figure, lorsqu'en feuilletant dernièrement Ænn. and
Mag. of Nat. Hist., nous nous sommes aperçu à temps que nous
avions été devancé dans notre publication par honorable M. Strick-
land, dont nous nous sommes empressé de substituer la diagnose
latine à Ja nôtre. Il ne nous en voudra certainement pas du double
emploi que fait notre dessin avec celui qu'il en a donné à la hate :
dans l'ouvrage précité. Cet ornithologiste dit que l'individu qu'il à
eu sous les yeux avait été acheté au Cap de Bonne-Espérance, mais
que le vendeur assurait le tenir de Madagascar. |
. Ce que nous ne serions pas éloigné de croire : ear il est vraiment
étonnant que cette espèce n'ait pas été retrouvée au Cap de Bonne-
Espérance s’il en est vraiment aborigène, et en supposant que l'in-
dividu dont nous nous sommes servi, el que jusquà ce jour nous
considérions comme unique, ne soit pas un Oiseau d’une autre
localité échappé des liens de la domesticité.
Cest d'après le Type même, qui nous a obligeamment été com-
muniqué par M. Wilson, qu'a été fait notre Dessin.
FÉVRIER 1040.
PIAYE PLUVIAL.
+PTAYA PLUPTALIS. G.R. Gnar, Gen. of Birds, septembre 1846.
CUCULEUS PLU TALIS. Gux., Sloae, pl. 258, fig. 4"
CUCULUS JAMATCENSTS. Datum bei M
HPLAYA CINNAMOMEIPENTRIS. La Prsenae, Res. Zool., 1846. p.301.
SPEC. CHAR. — P. Dorso, alis uropygio et suprà caudalibus olivascente griseo
relucentibus ; pileo schistaceo sensim ad nucham et suprà collum in
dorsi colorem vergente ; caudâ nigrâ, parum cyaneo-micante, albo
terminatä ; subius gulà toià et collo antico albidis, hoc parüm
grisescente, Collo laterali, genis et pectore cinereo-griseis ; ventre
toto et abdomine, tibüs, alarum caudæque tectricibus inferis intensé
ferrugineo-cinnamomeis ; rectricumi apicibus latè, duarum media-
rum vero strictius albidis; rostrüm altum, valdé arcuatum ie
mandibulà griseo-albidä ; pedibus plumbeis.
PLANCHE LXV.
Lorsque nous avons livré cette Planche à l'Impression, la dis-
cussion élevée depuis entre les deux Honorables Ornithologistes,
MM. le Baron de La Fresnaye et le docteur Hartlaub, ce censeur
vigilant, n’était pas encore née; on ne s'étonnera donc pas si le
nom de P. Cinnamomeiventris s'y trouve inscrit.
Iconographie Ornithologique. — 11% Lav. o
» publié en 1847, sous le titre de :
PIAYE PLUVIAL.
Maintenant que, contre l’idée première de M. de la Fresnaye,
toujours, et fort heureusement pour la Science, si enthousiaste de
Nouveautés Ornithologiques, cette identification est admise, nous
ne nous empressons pas moins de publier notre Dessin dans la
Série de nos Planches peintes; car si par hasard il fait double
emploi avec celui si peu soigné de Sloane, au moins lui vientil
avantageusement en aide, en fixant les incertitudes forcément inhé-
rentes à toute mauvaise Figure. De plus, et ce qui pourra donner
plus de valeur et d’à-propos à cette Publication , cest que la Des-
cription dont nous allons l’accompagner, de même que la nouvelle
Diagnose qui précède, sont entièrement dues à notre Savant Col-
lègue, qui, auteur de lerreur, nous a témoigné le désir de bon
goût de la rectifier lui-même, en indiquant les causes qui avaient
inévitablement dû fly entrainer. Nous laisserons donc parler M. de
La Fresnaye :
_« Cette belle Espèce de Piaye, dit-il, si imparfaitement décrite et figurée par les
» anciens Auteurs qui ont écrit sur les productions de la J amaïque, Sloane et Brown,
» et même par Brisson, qui ne lui donnait de longueur totale que quinze pouces, tandis
» qu elle en a près de dix-huit, et d’ouverture de bec un pouce, tandis qu’elle en a
» un pouce trois quarts, avait été regardée par Vieillot, dans sa Galerie des Oiseaux
» (Art. Saurothera Vetula), comme le même Oiseau, mais de sexe différent seule-
» ment. Trouvant nous-méme si peu de rapports dans la coloration et la taille de cet
_» Oiseau avec celles du Pluvialis des anciens Auteurs, et de Brisson en particulier, et
» nous en rapportant à l'opinion de Vieillot, qui regardait le Pluvialis et le ’elula des
» Auteurs comme ne formant qu’une Espèces mais seulement les deux sexes différents,
» nous avions décrit pour nouveau, dans la Rev. Zool., 1846, page 321, et sous le
» nom de Pia: ie Cinnamomeiventris, ce Coucou rapporté depuis peu de la J amaïique ,
» et manquant à a notre Musée de ee
» Depuis cette époque, M. Goosse, qui a passé du temps à la Jamaïque, ayant
: The Birds of Jamaïca, une Histoire des Oiseaux de
» cette île, nous ÿ avons vu que sous le nom de Pia ya Pluvials, auquel il donne pour
» synonynie le Cuculus Pluvialis de Gmel. et de Sloane, il décrivait absolument notre
» Priaya Cinnamomeiventris ; nous avons donc cru, malgré. tous nos doutes antérieurs,
3)
))
L 2
Le
»
PIAYE PLUVIAL.
devoir adopter la manière de voir de ce Savant, qui a été à même de reconnaître sur
les lieux l’Oiseau à qui appartenait réellement ce nom, et nous renoncons à notre
premier nom de Cinnamomeiventris pour celui de Pluvialis.
Descriphon. « Nous ajouterons seulement à sa PCR Latine, qu'il a la coiffe
d’un gris foncé ou ardoisé, passant sur la nuque à l’olive rembruni glacé de vert qui
couvre tout le reste des parties supérieures, excepté la queue, qui est d’un noir un
peu glacé de bleu violet, largement terminé d’une bande blanche moitié plus étroite
sur les deux rectrices médianes; la gorge et le devant du cou sont blancs, se dégra-
dant en gris cendré sur les côtés du cou, sur les joues et la poitrine; tout le reste du
dessous et les couvertures inférieures de l’aile ne sont pas roux, comme l’ont indiqué
tous les Auteurs, mais d’une couleur cannelle foncée ou brun-rouge toute particu-
lière, et différente des teintes rousses de toutes les autres Espèces de Piayes; son plu-
mage est tres-lache et très-moelleux.
» Nous ajouterons, d’après M. Goosse, que l'iris est couleur noisette; les pattes d’un
gris bleuâtre, le bec noir, avec la mandibule inférieure d’un gris pâle; les paupières
noirâtres ; l’intérieur de la bouche noir.
DIMENSIONS
Longueur totale, TR
— de la queue, 1 Re:
— du tarse, 04
— de l’ouverture du bec, 05
L’Auteur précité désigne cette Espèce par les noms Anglais employés à la
Jamaïque, de Æunter, Old-Man, Rain-Bird (Chasseur, Vieillard, Oiseau de Pluie),
et ajoute que le nom de Rain-Bird est employé sans distinction pour cette Espèce
comme pour le Saurothera P'etula, et qu'on leur donne également à tous deux,
quoique moins souvent, celui de Ol-Man; qu’il le désigne par celui de Hunter
sous lequel il est connu à Sainte-Élisabeth; que c’est un Oiseau de grande taille et
d’un aspect imposant, que son plumage lâche et sa grande queue barrée de blane
font paraître encore plus grand qu’il n’est réellement; que sa voix est souvent une
sorte de craquement répété du même son, augmentant de rapidité Jusqu'à ce que
les sons se confondent; d’autres fois un croassement rauque; que le jabot est pro-
jeté au-dessous du sternum, et que la peau de cette partie de l’abdomen est dégarnie
de plumes et même de duvet; qu'il est souvent si gras que ses intestins sont recou-
verts alors d’une couche de graisse épaisse de trois quarts de pouce anglais; que,
vivant, il a une forte odeur de musc; qu’il se tient habituellement dans les lieux
découverts et buissonneux où vivent Fa Insectes dont il fait sa nourriture.
» M. Goosse à ajouté dans cet article aux mesures de l'Oiseau une courte Des-
PIAYE PLUVIAL.
e e 7, i e À ‘ . . p
> cription du plumage, ce qui heureusement nous a fait reconnaître son identité avec
CA
» notre P. Cinnamomeiventris.
» LI est fâcheux, dit en terminant M. de La Fresnaye, que dans la plupart des Espèces
» que M. Goosse croyait déjà connues et bien déterminées, comme le Saurothera Fetula,
» le Tanagra Zena , il se soit borné à désigner les dimensions , ce qui est insuflisant
» pour les faire distinguer d’autres Espèces très-voisines et leurs représentants dans
» d’autres îles des Antilles. »
Le Dessin figuré par notre Planche représente le Type même de
la Diagnose et de la Description qui précèdent; il nous avait été
obligeamment communiqué à cet effet par son heureux possesseur,
M. de La Fresnaye.
JANVIER 1040.
PIAYE À CROUPION ROUX.
EPREEA ERTYTHROPTECIA.
COCCEZUS ERYTHROPYG 1. Lesson, Rev. Zool., 1842, p. 210.
SPEC. CHAR. — P. Rostro luteo, culinine atro; capite et dorso brunneo-
#Rk
olivaceis ; alis virescentibus; uropygio rufo; circuitu oculorum
nudo; tænia nigra super auriculas; collo , thorace, abdomine rufo-
ferrugineo ; caudà Iucidà, virescenti ; pedibus rubris. (Lessow, tbid.).
PLANCHE LXVI.
Descripion. Tête, devant du cou et sommet du dos d’un brun-
olivatre, flamméché de noir sur le front et le haut de la tête ; ailes
d'un vert-brunâtre à reflets métalliques bronzés et pourpres, la queue
de même couleur avec les mêmes reflets, mais où domine un vio-
lacé-rosé; les deux rectrices latérales terminées à leur pointe par
une tache blanche ; tout le dessous du corps d'un brun-roux-clair,
de même que le croupion; le tour des yeux noir, ce noir se prolon-
seant en forme de moustaches, depuis l'angle externe de l'œil jus-
Iconographie Orniüthologique. — 11% Liv. 6
PIAYE À CROUPION ROUX.
qu'au méat auditif; bec jaune à arête noire; peau du lôur des yeux
jaune; pieds rouges. | FA
* : “
DIMENSIONS : |
Longueur totale ; : 26 à 27 cent. ,
— du tarse, TR
— de la queue, nn: Re
C’est encore à l'obligeance de M. lé Docitur Lesson que Lo
devons la communication de cette jolie petite Espéce, qu il a consi-
dérée comme un Coua ou Coulicou, et que nous croyons devoir LA
être rangée dans le Genre Praya, dont elle nous semble avoir des
caractères. . | x
Habite San-Carlos (Centre-Amérique), où cet Oiseau a été dé: :
couvert par M. Adolphe Lesson, qui emploie d'une manière si utile
à la Science les moments que lui laissent de libres ses fonctions de
Chirurgien de la Marine Royale. |
L'Individu Type de la Diagnose de M. Lesson et de notre Planche
qui le représente de grandeur naturelle, fait aujourd'hui partie de
la Galerie du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.
JANVIER 1049.
SPIZAËTE A MANCHETTES.
T SPIZLAËTUS BRACCATUS (Sprx). O. nes Murs, Revue Zoologique,
octobre 1847, page 315.
SPEC. CHAR. $. — Suprà et subtüs violaceo niger, occipite cristato ; uropygio
et crisso, femoribus tibiisque nigris, albo punctatis vel fasciolatis ;
caudä suprà nigro plumbeoque, subtüs nigro alboque quatuor
vittatä; remigibus primaris, primà exceptä, et rectricibus, laterali
excepià, apice albo terminatis.
PLANCHE LX VII.
La crainte de multiplier les Espèces, en Zoologie, entraine sou-
vent les Naturalistes dans un excès contraire, en les portant à refu-
ser le rang d’Espèces à un Animal découvert nouvellement, et
nommé par son inventeur, pour le confiner dans les Synonymes
d'une Espèce déjà connue. Ce sentiment, raisonnable sans doute,
alors qu’il est contenu dans les limites d’une juste réserve, et qu'il
nait de la disette ou de la rareté des éléments de comparaison, de-
| oo
vient sans excuse et revêt les apparences d’une injustice, du mo-
Iconographie Ornithologique. — 12% Liv. î
SPIZAËTE A MANCHETTES.
ment que ces éléments, sans être bien abondants, sont cependant
assez caractérisés pour autoriser le doute, et, par suite, pour dé-
montrer le droit de l’Animal, ainsi rejeté, à figurer comme spéci-
fiquement distinct parmi ses congénères.
Cette injustice, dont nous parlons, a été commise à l'égard d’une
belle Espèce d’Aigle-Autour, dont les tarses sont emplumés jusqu’à
l’origine des doigts, découverte au Brésil par Spix, qu'il à décrite
dans son Ouvrage 4v. Brasil, tom. E page 7, et figurée tab. 3, sous
le nom de Harpyria braccata.
On connaissait depuis longtemps, à l'époque de la fblication
de ce Savant Voyageur, comme provenant de l'Amérique Méridio-
vale, un Aigle de ce groupe : c'est l'Urutaurana Brasiliensibus de
Marcgr. et de Klein; Æquila Brasiiensis cristata de Willughby et
de Brisson; Falco maximus subcinereus eristatus de Browne; l’Au-
tour huppé de Levaillant; F. ornatus de Daudin; F. superbus co-
ronatus de Shaw; Esparvero calzado ( Epervier pattu )} d’Azara,
dont Vieillot a justement fait un Spizaëte, sous le nom de (Spi-
zaëtus ornatus. Toutes les Descriptions de cet Oiseau, depuis Marc-
grave et Brisson Jusqu'à M. Lesson, sont on ne peut plus identiques
et concordantes, ainsi qu'on en peut juger par celles que nous
avons reproduites d'après les principaux Naturalistes qui en ont
parlé dans la Revue Zoologique 1847, Octobre, pages 319 et sui-
vantes. On voit, par toutes ces Descriptions, qu’elles se rapportent
à une seule Espèce, sur la livrée de laquelle on n’a jamais varié,
parce qu'on l'a toujours vue, et à toutes les époques, constamment
la même; que s'il existe quelques différences, ce sont de légères
différences sexuelles ou d'âge, ainsi que de taille, les femelles pré-
sentant une plus grande dimension, et parfois portant plus de ce
maillé noir et blanc, aux parties inférieures, que les mâles.
ee.
SPIZAËTE A MANCHETTES.
Sur quelles données a-t-il donc pu se faire qu’au moment de la
Publication, par Spix, de la Figure et de la Description de sa
Harpyia braccata, on ait eu l’idée d’annihiler d’un trait de plume
les indications par lui fournies sur son Espèce nouvelle, en les
identifiant avec celles du Sprzaëtus ornatus ? Sans doute les carac-
tères de ptilose de cet Oiseau, tel que le définit Spix, sont ceux
d'un âge jeune encore; mais ils sont tout aussi bien ceux d’une
femelle. Pourquoi alors, sans plus d’éclaircissement, attribuer cet
état de jeune age à l’'Espèce ancienne, au lieu de le conserver, füt-ce
avec doute, et de le prendre pour tel que le donnait le Savant
Voyageur?
Une première question était à poser avant de prendre une pa-
reille décision. Comment, depuis plus d’un siècle quest connue
l'autre Espèce, devenue pour ainsi dire commune, aucun individu
de la livrée du Braccata ne se serait-il jamais présenté aux yeux
des Ornithologistes? Cette livrée seule, par sa rareté, méritait as-
surément plus d'attention et un peu plus d'honneur qu’on ne lui
en a fait à son apparition dans la Science; alors surtout que Spix,
en même temps quil décrivait cette Espèce, décrivait également
le Spizaëtus ornatus sous la dénomination de Harpyia ornata:, avec
lequel on devait supposer qu'il l'avait comparé; alors enfin que cet
Observateur indiquait et le Nom donné au Braccata par les Indi-
gènes, et celui donné à l’Ornata.
Et puis devait-on donc se guider uniquement, comme il est cer-
tain qu'on l'a fait, pour cette identification et cette confusion des
deux Espèces en une seule, sur une apparence de conformité dans
la coloration du plumage des parties inférieures chez l’une et chez
l’autre? Ne sait-on pas que plusieurs Oiseaux de proie diurnes of-
frent cette disposition si remarquable du noir et du blanc? N'est-ce
SPIZAËTE À MANCHETTES.
pas en se dirigeant sur des analogies de même valeur que Buffon,
_révoquant en doute le pays d'origine de l’Æigle huppé d'Afrique,
Crowned Eagle d'Edwards (Glan., pag. 31, PI. 224), le considérait
comme synonyme du Spizaëtus ornatus ? F
On ne pourrait croire à quel chiffre s'élève le nombre d'erreurs
semblables, toutes provenant de trop de précipitation et de toute
absence d'esprit de critique ou de discussion chez ceux qui diri-
gent la Science! Nous croyons ces erreurs beaucoup plus domma-
geables pour ses progrès que l'introduction inconsidérée d’Espèces
prétendues nouvelles qui ne sont que des doubles emplois. Le
temps, à la longue, fait toujours justice de ces derniers; tandis qu'il
n'en est pas de même pour la suppression intempestive, et presque
par anticipation, d’une Espèce véritablement nouvelle, mais mé-
connue dés son apparition première. Il faut plus que l’aide du
temps, 1] faut en quelque sorte le concours du hasard, pour arri-
ver à sa resülution et arrêter une erreur d'autant plus difficile à
détruire qu’elle est devenue plus traditionnelle.
C'est cependant ce que nous avons entrepris dans la Notice pré-
citée, insérée dans la Revue Zoologique, et que nous ne faisons en
quelque sorte que reproduire, convaincu que la réhabilitation d’une
Espèce, reniée d’abord pour telle par la Science, a toute l’impor-
tance d’une véritable découverte, parce que, d’une part, c'est la
doter d’une Espèce de plus, et que, d'une autre part, cette réhabi-
litation devient par le fait celle même du Voyageur dont on a in-
Justement discrédité le mérite et la sagacité d'observation.
Voici comment Spix décrivait sa Harpyia braccata :
€ Corpus subrobustum, magnitudine urubitingæ, supra et subtüs violaceo nigrum,
» plumis ad radicem albicantibus, medio fuscescentibus, apice violaceo nigris, rard
» fusco marginatis; uropygium et crissum migra, fulvo fasciata; alæ caudà plus
Ÿ
Ÿ
gie
SPIZAETE À MANCHETTES.
»_quàm duplo breviores, subtüs fulvo-albo fasciatæ, anticé fulvo maculatæ ; remiges
» omnes medio obscurè fusco fasciati; cauda longa suprà nigro plumbeoque, subtüus
» nigro alboque quatuor vittata, apice sordidè fulvo ierminata ; pedes alti, usque
» ad digitos densè plumosi, fulvo-albo punctati vel fasciolati ; cera digitique flavo-
» cinerei; ungues cra$si, subadunci, nigri. Longitudo corporis 2°, caudæ 11 ‘/,,
» caudæ partis alas superantes 7”.
» Habitat in S.-Paolo (Coino pretto), nominata. »
Il n'est assurément pas douteux, ainsi que nous l'avons déjà dit,
que cette livrée, indiquée par Spix, et reproduite dans sa Planche 3,
ne soit celle d’un jeune, ou tout au moins d’une femelle. Mais il ÿ
avait à examiner chez cet Oiseau, comme chez tous les autres, la-
quelle de ses deux couleurs, brune et noire, était l'accessoire de
l’autre. Or, lorsque, chez un Rapace, les masses générales sont noi-
res, et surtout d'un noir si intense, que les reflets en deviennent
bleus ou violacés, et que le bord seul de quelques plumes est brun.
on est forcément amené à conclure que le brun est l'accessoire du
noir ; que ce n'est qu'une couleur transitoire, et dont la disparition
est même prochaine. C'est ce que les Ornithologistes qui ont renié
l'Harpyia braccata de Spix auraient dû décider, rien de semblable
n'ayant Jamais été remarqué dans aucune des livrées de transition
du Sp. Ornatus : la conformité apparente de la coloration des cuisses
et des pattes n’était pas une raison suffisante pour autoriser, sans
expression aucune de motifs, le retranchement de l’Espèce, qui,
loin de là, devait être conservée, tout au plus avec un point de
doute, si l’on voulait.
Nous n’hésitons pas à considérer l'Oiseau que nous représentons
dans notre Planche 67 comme identique avec celui de Spix, offrant
seulement tous les caractères d’un adulte; ce bel Oiseau, dont le
Type fait partie de la Galerie du Muséum d'Histoire Naturelle de
Paris, y a été envoyé en 1840, de la Côte-Ferme (Amérique), par
SPIZAËTE À MANCHETTES.
M. de Beauperthuys, l'un des plus zélés et des plus désintéressés
Voyageurs de cet Établissement. |
Nous allons le décrire aussi exactement qu'il nous sera possible.
Description. — En entier noir intense, bleuâtre dans son reflet,
passant au noir brun sur les grandes couvertures alaires ; occiput
garni de plumes allongées composant une huppe semblable pour la
forme à celle du Spizaëtus tyrannus, blanches dans la première
moitié de leur longueur à partir de la base, et noires dans Île reste
jusqu'à la pointe, le blanc ne s’apercevant que sur quelques-unes
de celles du milieu de la huppe et comme accidentellement ; fouet
de l'aile écaillé noir et blanc; les couvertures inférieures de celles-ci,
ainsi que le revers des rémiges, rayées de larges bandes alternes
noires et blanches. L’extrémité de toutes les rémiges, à l'exception
de la première, qui est la plus courte, est terminée par un fin liséré
blanc. La queue est en dessus rayée transversalement de quatre
larges bandes d’un brun noir, dont une apicale, alternées de trois
autres larges bandes d’un brun grisatre marbré de brun plus foncé,
et bordées d’une manière irrégulière, sur les deux tranches, de
quelques grivelures blanchätres. L’extrémité de chacune des rec-
trices, à l'exception des latérales, est blanche. La forme de la queue
estarrondie; en dessous elle est rayée du même nombre de bandes;
seulement, la partie correspondante aux bandes brun-noir est d’un
noir argenté, et celle correspondante aux bandes brun-orisatre est
d’un blanc presque pur. Tout le dessous du corps, depuis le menton
jusqu'au milieu de l'abdomen, est d’un noir intense. Quelques
taches ou points arrondis d’un blanc pur se remarquent vers le bas
de cette dernière région, et les couvertures inférieures de la queue
sont rayées de blanc et de noir, plus largement de cette dernière
couleur, et très-finement de l’autre. Les cuisses et les tarses, qui sont
L
t
1
n
4
à
;
LES
SPIZAËTE À MANCHETTES.
emplumés jusqu'à la naissance des doigts, sont régulièrement tra-
versés de fines bandes blanches et noires alternes, les premières
ressemblant parfois à des taches arrondies, à cause de la portion
rachidienne noirâtre qui traverse perpendiculairement ces bandes.
Le bec et les ongles sont noirs; la peau du lorum, recouverte de
poils nombreux noirs, et les pattes sont d'un jaune orange. Les ailes
viennent jusqu'au milieu de la longueur de la queue.
DIMENSIONS : |
Longueur totale, 62 cet.
— de la queue, 30
— de la jambe, 16
— du tarse seul, 08
— du doigt médian avec l’ongle, 06
L'ongle du pouce est égal à la longueur de ce doigt et le plus fort
de tous; l’ongle du doigt interne vient ensuite; le plus court est
l’ongle du doigt interne, qui est à peine du tiers de la longueur de
celui du pouce.
Longueur du bec, environ 03 cet:
Hauteur de la mandibule supérieure, O1 03 milim.
Longueur des plumes de la huppe, 05
Il résulte, suivant nous, de cette Description, d’abord, que
l'Oiseau dont nous nous occupons porte incontestablement la livrée
d'un adulte ; ensuite, qu’il constitue une Espèce nouvelle, ou bien
quil ne peut être rapporté qu’à la A. Braccata de Spix, dont nous
n hésitons pas à le considérer comme le Mile adulte.
Il est, en effet, un peu plus petit que celui-ci ; le brun a disparu
complétement pour faire place à un noir uniforme, qui en laisse à
peine percer la transparence sur les ailes; enfin, il porte non pas
SPIZAETE À MANCHETTES.
une aigrette filiforme et retombant en arrière comme le Sprzaëtus
ornatus, mais bien une huppe distincte et bien dessinée à l'occiput,
dans la forme, ainsi que nous l'avons dit, de celle du Falco (Spiz.)
tyrannus, de Temminck, avec lequel, après tout, l'allongement des
tarses l'empêche d’être confondu.
C'est donc le cas de restituer à la Science cette Espèce à la-
quelle nous serions tenté de donner le Nom de Spixi au lieu de
Braccatus, sil ne nous répugnait, sous le prétexte qu'on ne prend
que trop souvent, de rendre hommage à l’Auteur d’une Découverte
Zoologique, d'avoir l'air de briguer les vains honneurs d’un rmihr,
en substituant en réalité notre Nom au sien.
NOVEMBRE 1040.
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IODOPLEURE D'ISABELLE.
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IODOPLEURUS ISA DÉPL LE. Cie Parzunaki, Revue Zoologique,
juim 1847, page 186. en,
SPEC. CHAR. Z. — Suprà fusco niger, pileo cristato caudâque obscurioribus :
loris, vittà post-oculari uropygioque albis; subtüs nigro fusco et
albo variegatus, gutture, jugulo, pectore ventreque medus,
abdomine et sub caudalibus albis; fasciculo pectorali plumarum
violaceo utrinque expanso. Rostrum pedesque nigri. ( {d., ibid.)
…
2
PLANCHE LXXI.
di. à
da
=
Nous nous bornerons à la reproduction de l’article publié dans 2
la Revue par M. Ch. Parzudaki, à l'obligeance duquel nous devons
LU 54
la communication de cet intéressant Oiseau. 2 FRET 2 Rs : hs
« Gette nouvelle Espèce du Genre Jodopleure, dit-il, est du plus grand intérêt, tant És sh
» à raison de la taille, de beaucoup supérieure à celle de l’'Espèce Type k que parce = #;
» qu’elle fait évidemment la transition des lodopleures aux Euphones: elle a le bec, la ê.
» taille et la forme générale de ces derniers, mais son plumage, son développement et + s +
» surtout ses faisceaux pectoraux la placent, sans contredit, dans le Genre lodopleure. - +4
Description. « Cet Oiseau est en dessus d’un noir sombre, plus foncé sur la tête; les :
» rémiges et la queue, les plumes oCCipitales forment une huppe bien indiquée; les Éch
Iconographie Ornithologique. — {9m [rv. 2
IODOPLEURE D ISABELLE.
» lorums, une légère bande post-oculaire et le croupion sont blancs ; en dessous , le
» plumage de cette Espèce est varié d’un noirâtre pareil à celui du dos, et de blanc.
» Cette dernière couleur occupe la gorge en entier, la partie médiane antérieure du
» cou, du ventre, de la poitrine, tout l’abdomen, les sous-caudales , et se dessine sur
» les flancs en bandes irrégulières; une bande noirâtre en forme de moustache part de
» la commissure du bec. Enfin, de chaque côté de la poitrine, au-dessous de l'aile, sort
» un faisceau touffu de plumes soyeuses et décomposées, longues de 3 centimètres, et
» d’un joli violet lilas. Bec et pieds noirs. »
Dimension. « Longueur totale, 10 centimètres. Cette intéressante Espèce, ajoute
» M. Parzudaky, a été tuée en 1846 à Rio-Negro, République de Venezuela, par
» M. Eugène Thirion, Voyageur distingué, à qui la Science doit plusieurs Espèces
» d'Oiseaux Nouveaux ; nous l’avons dédiée à madame Isabelle Thirion, son Epouse. »
Le Type même de la Description qui précède et de notre Planche
figure aujourd’hui dans la Galerie du Muséum d'Histoire Naturelle
de Paris, qui vient de s'enrichir de plusieurs autres Individus pro-
venant du voyage de M. de Castelnau, et dus aux soins de son jeune
et intrépide compagnon, M. Prosper Deville.
Quant à la Figure 2, représentant l’/odopleurus, déjà figuré, nous
ne l'avons donnée que pour terme de comparaison.
NOVEMBRE 1949.
ARA À JOUES ROUGES.
| AR A RUBRO -GEN. LS. De La Fresnaye, Revue Zoologique, mars 1847, page 65.
SPEC. CHAR. 4. — Suprà viridi-olivaceus, hoc colore ad occiput et collum
supremum in thalassinum, et ad dorsum imum et uropygium in
aurantium viride vergente ; fronte latè usque ad verticem maculäque
genarum rubris, frontis rubedine ad verticem aurantio tincto ; alæ
olivaceæ , earum flexurà et tectricibus totis inferis, humerorumque
tectricibus superis pulchrè rubro et aurantio variegatis ; remigibus,
earum tectricibus majoribus, rectricibusque totis suprà viride-
glaucis, illorum basi, laterali extimä exceptä, olivaceà :
Subtüs diluté-olivaceus, hypochondriis abdomineque rubro-
aurantio intermixtis; tibis rubris; remigum rectricumque paginà
inferâ olivaceo pallidè flavo micante; capitis spatio nudo parvo,
loris et oculorum circuitu tantummodo denudatis; rostrum forte,
nigrum, apice plumbeum; mandibulis, quarum præsertim inferà,
altissimis, pedibus nigris. (/d., «bid.)
PLANCHE LXXII.
Nous ne ferons que reproduire ici la Notice publiée par l’'Ho-
norable M. le Baron de La Fresnaye à la suite de la Diagnose qui
précède.
« Cette jolie Espèce d’Ara, dit cet habile Ornithologiste, rapportée pour la pre-
» mière fois par M. d’Orbigny au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, mais non
Iconographie Ornithologique. — 12% Lrv. | 2
>
))
ARA À JOUES ROUGES.
décrite dans son Voyage, et particulière à la Bolivie, nous a paru inédite, ne la trou-
vant décrite ni dans les différentes Monographies des Perroquets, ni dans les Espèces
indiquées dans la Revue par M. Lesson. |
Description. « Elle est de taille moyenne, un peu plus forte cependant que l’A4ra
Tricolor, et reproduit tous les caractères du Genre Æra (Macrocereus de Vieillot).
Elle est en dessus d’un vert olive glauque passant au bleuäâtre sur les rémiges et
leurs grandes couvertures, ainsi que sur les rectrices ; les premiéres sont bordées in-
térieurement et terminées de noir. Une large bande de couleur rouge écarlate cou-
vre le front, remonte jusqu’au vertex en se nuançant insensiblement d’orangé; au-
dessous et en arrière des yeux une grande tache oblique rouge règne sur les plumes
postérieures du méat auditif ; les petites couvertures de l’épaule, le pli de l’aile et
toutes ses couvertures inférieures sont d’un orange mêlé de rougeatre.
» Le dessous est d’un vert glauque un peu Jaunätre, se dégradant en orangé rouge sur
les flancs et l’abdomen ; le dessous des rémiges et des rectrices est d’un jaunâtre
couleur de paille luisant. Le bec est couleur de corne, et les pieds sont noirs. »
DIMENSIONS :
Longueur totale, 55
—. de la queue, 30
—- de l'aile, à partir du pl, 30 !!, à
Hauteur du bec, | 05 :,
Longueur idem, 04
Hauteur de la mandibule inférieure , | 03 !/,
Longueur idem, 02
Habit. — La Bolivie.
Le Dessin de notre Planche est fait d’après l’'Oiseau même qui à
servi de Type aux Descriptions qui précèdent, et qui se trouve aux
Galeries du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Cet Établissement
a reçu depuis peu de M. de Castelnau de nombreux Exemplaires
bien conservés de cette singulière Espèce.
NOVEMBRE 1948.
PICUCULE DE SOULEYET.
DENDROCOLAPTES SOULEYETIT. De La Frxsnave (M. S. S.).
SPEC. CHAR. D. — Suprà brunneo-rufus , alis, caudä et uropygio vividè
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4
L 2
Le
Le
brunneo-rufis ; capite colloque supero brunneo-fuscis; illorum
plumis totis in medio flammulis angustis, elongatis, ochraceis fusco
limbatis; superciliüs post-ocularibus, gulâque totà unicolore ochra-
ceis; thoracis et abdominis plumis totis subcaudalibusque ejusdem
coloris sed fusco fimbriatis; rostrum valdè compressum et elon-
gatum, arcuatum, albidum. (De La Fresnaye. M. S. S.)
PLANCHE LXIX.
Description. — « Gette Espèce, dit M. de La Fresnaye, dans ses Notes, offre beau-
coup de rapports avec les Dendrocolaptes Tenuirostris, FVagleri, et le Maillé de Le-
vaillant. Mais elle diffère du premier par une plus forte taille; du Maillé, par le
roux de la gorge et du ventre; et de tous trois, par un bec plus long, plus arqué
et tout blanc. »
DIMENSIONS :
Longueur totale de l’Oiseau monté, 19 cmt
— de l'aile ployée, 10
« Les Tarses sont courts et les doigts assez grêles.
» Ce Picucule vient du Pérou, d’où l’a rapporté M. Souleyet. Un second In-
Iconographie Ornithologique. — 12% Lrv, 4
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PICUCULE DE SOULEYET.
» dividu de la même Espèce a été rapporté de Payta par M. Néboux, Chirur-
» gien de la Marine.»
Les deux Individus mentionnés ici par M. de La Fresnaye font
partie de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris.
C'est d’après celui de M. Souleyet, Chirurgien de la Marine et
Savant Naturaliste, qu'ont été faites et la Diagnose et la Des-
cription qui précèdent, et notre Figure.
DÉCEMBRE 1049.
PICUCULE PORTE-LARMES
OU
LACRYMIGÈRE.
+DENDROCOLAPTES LACRYMIGER. De La Fresnaye (M. S. S.).
SPEC. CHAR. D. — Suprà olivaceo-rufus, pileo obscuriore ; uropygio, als,
caudâque cinnamomeis ; pileo toto usque ad nucham maculis
minimis triangularibus pallidè rufis notato; subitus olivaceus,
gutture, collo antico, capitisque lateribus albis; pennis totis utrin-
que nigro limbatis squamæformibus ; pectoris, abdominisque
plumis olivaceis, in medio maculà oblongä alba apice rotundatä
nigro marginatà, quasi lacrymiforme, notatis : rostrum mediocre,
tenui, parum aduncum, pallidum. (De La Fresnave, loc. cit.)
PLANCHE LXX.
Description. — « Cette Espèce, dit encore M. de La Fresnaye, rappelle celle
» connue sous le nom de Dendrocolaptes Tenuirostris. Elle est remarquable en
» ce que les taches rousses du dessus sont fort petites, peu apparentes, et ne
» descendent pas plus bas que la nuque, où elles sont à peine visibles; les côtés
» de la tête, la gorge, le devant du cou et ses côtés sont blancs, mais chaque plume
» est visiblement bordée de noir, ce qui rend ces parties comme écailleuses. Ces
» taches prennent une forme ellipsoïde ou lacrymiforme sur la poitrine et lab-
» domen, et se détachent nettement sur le fond du plumage de couleur olive : elles
Iconographie Ornithologique. — 12% Liv. 5
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PICUCULE PORTE-LARMES OU LACRYMIGÈRE.
» ont cela de particulier que, sur l’abdomen et même l’anus, elles ne changent point
» de forme, et ne s’allongent point en se rétrécissant comme chez la plupart des Es-
» pèces. Le bec, de longueur médiocre, est grêle, peu arqué et de couleur pâle.»
DIMENSIONS :
Longueur totale, 19 ct.
— du bec, 03
Elle vient du Mexique.
La Diagnose, la Description et notre Figure sont faites d'après
l'individu Type faisant partie de la Collection du Muséum d’His-
toire Naturelle de Paris.
DÉCEMBRE 10490.
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FALCIROSTRE DE PUCHERAN.
DENDROCOLAPTES PUCHERANIT. DE La FRESsNAyE (M. S. S.).
-XYPHORHYNCHUS PÜCHERANII. 0. vs Murs.
SPEC. CHAR. X. — Suprà rufo-brunneus, uropygio, alis et caudä cinnamomeis ;
capiie brunneo-nigrescente, fulvo striato; fasciolà post-oculari,
lateralique collo vividè fulvis; genis inferioribus albo splendentibus ;
subtüs rufo-brunneus, medio plumarum dilutiore ; abdomine fulvo
stricte striato.
PLANCHE LXVIIT.
Nous nous bornerons à transcrire la note que nous à communi-
quée M. De La Fresnaye.
Description. « Cette espèce, par son bec long et arqué, dit le savant Ornithologiste,
» est analogue à celle connue sous le nom de Picucule bec en faucille, Dendrocolaptes
» procurvus, Temminck, et dont Swainson a fait son Sous-Genre Xyphorhynchus. Mais,
» de toutes celles qui peuvent être rapportées à ce groupe, celle-ci est sans contredit
» la plus marquante par sa taille et par sa coloration.
» Elle est en dessus d’un brun roux assez vif, plus foncé sur le cou et la tête, où
» 1] passe au brun noirâtre depuis le vertex jusqu’au front. Toutés les plumes de la
» tête du dessus et des côtés du cou ont, dans leur milieu et tout le long de
» une tache allongée, étroite, et finissant en pointe d’un roux clair
Iconographie. Ornithologique. — 19% Liv.
leur tige,
» Quoique vif, non
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FALCIROSTRE DE PUCHERAN.
circonscrite dans son pourtour, et se fondant par ses côtés dans la nuance plus
foncée du fond. :
» Une bande post-oculaire en forme de sourcil est de la même teinte; elle est
bordée en dessous par une auire bande noirâtre et brune partant de dessus l'œil,
laquelle surmonte elle-même une tache ovalaire d’un blanc nacré, SOYEUX, reCOu-
vrant une partie du méat auditif.
» Le croupion, les ailes, la queue et les sous-caudales sont d’un beau brun cannelle,
nuance qui est uniforme sur les ailes, les six premières rectrices seulement ayant
leur extrémité interne d’un gris noirâtre très-peu prononcé. Tout le dessous est
du même brun-roux que le dessus, et toutes les plumes du cou et de la poitrine
ont leur milieu plus clair et se fondant insensiblement avec la nuance du fond.
Cependant, sur l’abdomen, les taches deviennent plus nettes, plus claires, et pren-
nent une forme allongée et étroite.
» Quoique d’une dimension beaucoup plus forte que le Procurvus de Temminck,
cette Espèce a le bec moins long; il dépasse à peine celui de notre Dendrocolaptes
procurvoides de Cayenne; mais il est moins grêle que ce dernier, et notablement plus
large et plus haut à sa base, et d’un blanc jaunätre.
» Les pattes sont tout à fait remarquables par la longueur et la gracilité des doigts
et des ongles.
DIMENSIONS :
Longueur totale de l’Oiseau monté, 26-"
— de l’aile étant ployée, EE
— de la queue, | 11
-— du bec, depuis l'ouverture, | 7
2 “Jo
— du pouce avec l’ongle, M
— du doigt du milieu et du latéral externe, 3
— du tarse,
» Il vient de Santa-Fé de Bogota, et a été acquis par le Muséum de Paris en 1840.
Nous dédions cette belle Espèce à M. le Docteur Pucheran, comme un hommage
de notre reconnaissance pour l’obligeance avec laquelle il nous a laissé observer et
comparer toutes les Espèces de Picucules du Muséum pour notre Monographie de
ce Genre, et aussi comme souvenir de ses travaux consciencieux dans le but de
débrouiller et de nommer certaines Espèces douteuses du Muséum. »
C'est d’après ce même Type du Muséum d'Histoire Naturelle de
Paris qu'a été fait notre Dessin.
DÉCEMBRE 1048.
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Fa,
DES ESPÈCES FIGURÉES ET DÉCRITES
TABLE
DANS LA PREMIÈRE PARTIE.
Aigle d'Isidore,
Néomorphée de Gould,
* Poëphile de Gould,
Colombe Rivoli,
-Aquila Isidori.
IVeomorpha Gouldu.
Poëphla Gould.
Columba Rivoh.
Merganette armée, ou du Chili (mâle), Merganetta armata.
Merganette de Colombie,
Pygargue vociféroïde,
Pygargue vocifer,
Troupiale à menton noir,
Carouge à gouttelettes,
Mésite variée,
Mésite unicolore,
Bondrée à collier noir,
Bondrée à collier roux,
Perruche Amazonine,
Platycerque Phaëton,
Jacamaralcyonide à oreillons blancs,
Coq de Lafayette,
Malcoha de Diard,
Barbu à flancs ponctués,
Mer ganetta Colombiana.
Haliætus vociferoides.
Hahætus vocifer.
:Icterus qularis.
}Lcterus pectoralhs.
Mesites variegata.
Mesites unicolor.
Perns torquata.
Pernis ruficolhs.
-Psitiacus Amazoninus.
Platycercus Phaëton.
“Jacamaralcyonides leucohs.
Gallus Lafayeti.
Zanclositomus Diardi.
Bucco punctatus.
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TABLE DES ESPÈCES FIGURÉES ET DÉCRITES.
Barbu serin,
Pomathorin de Horsfield, |
Pénélope coiffé,
Biense type,
Cresserelle grêle,
Scops de Portorico,
Pic à face rouge,
Rollier d'Angole,
Perdrix de Bonham,
Héron à col noir,
Perroquet à tête bleue du Paraguay,
Philépitte veloutée,
Philépitte d’Isidore,
Guêpier de Lefebvre,
_Guêpier Nubicoïde,
Colin à barbe blanche,
Chouette à bandes,
Pic Lherminier,
Atèlornis squammigère,
Tangara Zénoïde,
Leptoscèle de Mittchell,
Jacana cordifère,
Diglosse à ventre brun,
Anabate aux yeux rouges,
Brêve d’Angole,
Sylviorthorhynque de Des Murs,
Colombigalline versicolore,
Merganette armée (femelle).
Engoulevent à ailes blanches,
Picucule picirostre,
Picucule à gorge fauve,
Grallarie de montagne,
Campylorhynque mégaloptère,
Megalainca lutea. |
Poinathorinus Horsfieldu.
Penelope pileata.
Piensis typus.
T'innunculus gracihs.
! Ephialtes Portoricensis.
!Dryocopus erythrops.
Coracias caudala.
Caccahis Bonham.
Ardea atricollis.
| Conurus acuticaudatus.
Pihilepitta sericea.
Philepitta Isidori.
Merops Lefebvriü.
Merops Nubicoïdes.
Ortyx leucopogon.
Ulula fasciata.
EPicus Herminierti.
Æielorms squammigera.
FTanagra Zenoïdes.
| Leptoscelis Mittchellu.
| Jacana cordifera.
Diglossa brunneiventris.
+Anabates erythrophthalmus.
Pitia Angolensis.
Sylviorthorhynchus Desmurü.
Geophaps versicolor.
Merganetta armata |femina).
+ Caprimulqus leucopterus.
Dendrocolaptes picirostris.
+ Dryocopus flavigaster.
Grallaria monticola.
+ Picolaptes megalopterus.
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37
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*
TABLE DES ESPÈCES FIGURÉES ET DÉCRITES.
Arrémon à bec orangé,
Tangara de Fanny,
Tangara de Wilson,
Hippolaïs ictérine ,
Hippolaïs polyglotte,
Hippolaïs Elaïque,
Hippolaïs des oliviers,
Pic Callonote,
Perroquet à oreillons noirs,
Épervier polyzone,
Momot de Lesson,
Grimpic capistrate,
Spermophage perlé,
Piaye pluvial,
Piaye à croupion roux,
Spizaëte à manchettes,
Falcirostre de Pucheran,
Picucule de Souleyet,
Picucule lacrymigère,
lodopleure d'Isabelle,
Ara à joues rouges,
+.Arremon aurantürostris.
+Calliste Fanny.
+ Calliste FPilsonu.
Hippolaïs icterina.
Hippolaïs polyglotta.
Hippolais Elaïica.
Hippolais olivetorum.
+Picus Callonotus.
+ Pionus Melanots.
Accipiter polyzonus.
+ Momotus Lessont.
+ Picolaptes capistrata
Spermophaga margarita.
+ Piaya pluvials.
+ Piaya erythropygra.
+ Spizaetus braccatus.
+ Xyphorhynchus Pucheranu.
Dendrocolaptes Souleyatii.
+ Dendrocolaptes lacrymiger.
Todopleurus Isabellæ.
+ Ara rubrogenis.
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Tmp.Lith. de B ecquet.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE.
P Oudart. pinx'et lith
f Picus erythrops . (Cuvier)
PIC À FACE ROUGE.
Tmp. Lith. de B ecquet.
O. des Murs, direx!
ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
PI, 28.
Coracias caudata. ({/innée)
ROLLIER D'ANGOLE .
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Împ Lith. de B ecquet.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
P Oudart, pinx!et lith.
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Ardea atricollis. { Wagler ;
HÉRON À COL NOIR.
mp. Lit de Becquet.
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+ Conurus acuticaudatus . { G. À. Gray.)
PERRUCHE - ACUTICAUDE.
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Imp.Lith. de Becguct.
ONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE : >
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Philepitta sericea. ( /sid. Geoffr S'Hil )
PHILÉPITTE VELOUTÉE.
P Qudart, pinx' et lith. O.des Murs, direx!
Imp.Lith. de Becque E.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
P Oudart. pinxé et Irth.
Philepitta Isidori. ( C.des Murs & Prév.)
PHILEPITTE DISIDORE.
Împ _Lith. de B ecquet.
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0. des Murs, direx!?
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . |
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Merops Lefebvrii. (0 des Murs & F] Prev.)
GUÉPIER DE LEFÉBVRE.
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Tmp_Lith. de becquet .
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[CONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
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N GUÉPIER NUBICOIDE.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE.
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CHOUETTE FASCIÉE .
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Q des Murs, direx!{
ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
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Picus Herminieri. {Zesson
PIC DE L'HERMINIER.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE
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TANGARA ZÉNAIDE.
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Gant, pinx, et lit. O. des Murs, dire!
Imp.Lith. de Becquet.
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Imp.Lith. de Becquet.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
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JACANA CORDIFÈRE.
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DIGLOSSE À VENTRE BRUN.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
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Anabates erythrophtalmus . { Fr Max. de Wired)
ANABATE AUX YEUX ROUGES.
Tnp. Lrth.de B ecquet.
O. des Murs, direx!t
ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
POudart pixéet rt.
Sylvior thorhynchus maluroïdes / 0. des Murs )
SYLVIORTHORHYNQUE MALUROÏDE .
Împ. Lith. de Becquet.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
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Pitta Angolensis . Vieillot.
BRÊVE D'ANGOLE .
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
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GRALLARIE MONTAGNARDE .
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DRYOCOPE À BEC D'IVOIRE .
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
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GRIMPIC MEGALOPTEÈRE.
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[CONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE ,
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ARRÉMON À BEC ORANGE.
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O des Murs, drrex!
ICONO GRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
E I. Aglaïa Fanny. ( de la Fresnaye.)
TANGARA FANNY.
Eee A$laia Wilsonii. {de la fresnaye.)
TANGARA DE WILSON.
P Oudart Dinxt et lit.
Imp.Lith. de B ecquet.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . | |
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1. Hippolais polyélotta . (Vrerllot) Gerbes.
HIPPOLAIS POLYGLOTTE.
2. Hippolaïs icterina. { Wer/ot) Gerbes .
HIPPOLAIS ICTERINE.
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{mp Lith. de Pecquet
ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE $
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1. Hippolaïs Élaïca. (//ndérmayer) Gerbes.
HIPPOLAIS ELAIQUE.
2. Hippolais olivetorum./S#rckland) Gerdes.
HIPPOLAIS DES OLIVIERS.
POuaart pinx.‘et Lith O des Mars, drrext
mp Lith. de Becquet
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
POudart prax tet lit.
#-Picus callonotus . / Waterhouse }
PIC RUBIN.
Lith. de Becquet.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
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Accipiter polyzonus . (Temminck. )
ÉPERVIER POILYZONE.
Lith. de Becquet.
PT. 61.
©. des Murs, dirext
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J ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
FE: 62,
+ Momotus Lessonii . / Zesson.)
MOMOT DE LESSON.
POudart pirate 7e V. des Murs, dirext
Lith. de Becquet
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE.
7]. 63.
+-Picolaptes capistrata . / Zesson.)
GRIMPIC CAPISTRATE.
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Lrth. de P, ecquet.
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AMADINE DE VERREAUX .
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Lith. de Becquet.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
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Lith. de Becquet.
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
P1. 66.
+ Piaya erythropyéia. (Lesson) GÀ.Cray.
PIAYE À CROUPION ROUX.
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Lib. de P ecquet.
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ICONOGRAPHIE, ORNITHOLOGIQUE .
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1. Iodopleura Emiliæ. ( Ferdzudaky .)
IODOPLEURE D'EMILIF.
2. [odopleura pipra.
IODOPLEURE MANAKIN.
PQ UTart, Dinx tell. © des Murs, direx:
ZLith.de Pecquet.
ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE .
FI. 69
Xyphorhynchus Pucherani . {de 2 fresnaye) 0 des Murs.
FALCIROSTRE DE PUCHERAN.
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Lrth.de Becquet
ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE À
POudart pinxtet Tith.
Dendrocolaptes S ouleyetii , (dela fresnaye )
PICUCULE DE SOULEYET ,.
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= ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE
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— Dendrocolaptes lacrymiger. /de la Æresnaye )
PICUCULE À GOUTTELETTES .
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Lit. de Pecquet.
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