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Full text of "Iconographie ornithologique : nouveau recueil général de planches peintes d'oiseaux"

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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE 


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NOUVEAU RECUEIL GÉNÉRAL 
DE PLANCHES PEINTES 


D'OISEAUX. 


Pour servir de Suite et de Complément aux Planches Enluminées de BUFFON, 
Éditions in-folio et in-4° de l’'Imprimerie Royale, 1770, 
ET AUX PLANCHES COLORIÉES 
DE MM. TEMMINCK ET LAUGIER DE CHARTROUSE, 


MÊMES FORMATS, 


ACCOMPAGNÉ D'UN TEXTE RAISONNÉ, CRITIQUE ET DESCRIPTIF, 


PUBLIÉ 


PAR O: DES MURS, Mare Aflannse ParLir. 


MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES. 


Figures dessinées et peintes par OUDARD, Peintre attaché au Muséum 
d'Histoire naturelle de Paris. 


PREMIÈRE PARTIE, 


A PARIS, 


CHEZ FRIEDRICH KLINCKSIECK, LIBRAIRE, RUE DE LILLE, Ne 41: 


ET A L'ÉTRANGER, 


À Londres, chez WiLLiAMs et NORGATE. | À Vienne, chez BRAUMÜLLER, SEIDEL, libraires de la Cour L. et R. 
À Berlin, chez À. HiRscCHwWALD. A Saint-Pétersbourg, chez BELLIZARD et Cie. 


1849 


À MONSIEUR 


INIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE, 


OFFICIER DE L ORDRE ROYAL DE LA LÉGION D HONNEUR, 
MEMBRE DE L'INSTITUT (ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES }), 
INSPECTEUR DE L'UNIVERSITÉ, 


LUN DES PROFESSEURS-ADMINISTRATEURS AU MUSÉUM D HISTOIRE NATURELLE, ETC. 


Monsieur, 


Permettez à l'un des plus obscurs de vos Élèves de placer sous vos 
bienveillants Æuspices, en vous en faisant la Dédicace, un Recueil 
qu'il serait fer de voir obtenir vos Suffrages. 

C'est d'abord un H ommage qu'il croit devoir au Célèbre Académi- 
cien qui, non content d'éclairer chaque jour, des lumières de sa Phi- 
losophie Scientifique, les points obscurs de la Zoologie, en marchant sur 


les traces de Burron, de Cuvier et de son Illustre Père Ér. Grorrroy 


SAINT-HiLAIRE , à su encore y ajouter en créant le Système fécond du 
PARALLÉLISME en Classification, et en conquérant le Titre qu'on vient 
si justement de lur appliquer, Titre qui lui reste désormais acquis, de 
Léciscareur LiINNÉEN DE LA TÉRATOLOGIE. 

C’est de plus un Acte de gratitude, auquel 1l est heureux de joindre 


l'expression affectueuse de son entier dévouement. 


P. O. pes Murs. 


NOTE 


SUR 


LE PLAN ET LE BUT DE CE RECUEIL. 


De tout temps on s’est occupé de l'étude de l'Histoire naturelle: 
mais Jamais et à aucune époque les Ouvrages sur cette branche 
des Sciences n'ont été plus nombreux. C’est au point qu'il semble 
que la Science, provoquée par l’abondance toujours croissante des 
matériaux due autant à la multiplicité des découvertes qu'à la faci- 
lité et à la rapidité des moyens de communications, sesoit ressentie 
du mouvement industriel qui agite tous les esprits : car son acti- 
vité fébrile se rapproche plus d’une envie de produire surexcitée 
par une concurrence mercantile, que par le besoin d'éclairer les 
points obscurs ou douteux de la Zoologie , ou par le désir toujours 
louable d'apporter son contüngent pour l'œuvre commune à édifier. 
De là une certaine obscurité, une espèce de confusion plus nuisible 
que profitable qui viendra immanquablement un jour augmenter 
les difficultés déjà si grandes de la Synonymie et de la Classification. 


On ne saurait trop se récrier en effet sur la tendance toujours CroOIS- 


A NOTE SUR LE PLAN 

sante, et en quelque sorte à l'ordre du jour, à créer des genres 
nouveaux, à ériger en caractères génériques des caractères de 
deuxième, de troisième et de quatrième valeur. De loin en loin la 
même plainte s’est fréquemment élevée à ce sujet, mais SANS SUCCÉS 
et sans résultat. Espérons que la voix puissante d'un Savant Acadé- 
micien, de M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, qui s’est déjà fait en- 
tendre à diversesreprises, viendra arrêter le fléau avant que les désas- 
tres en soient irrémédiables, par la publication du Mémoure spécial 
dont il s'occupe depuis longtemps, sur les Règles de la Nomenclature. 

Au milieu de ce désordre, il est pourtant deux points sur les- 
quels on parait naturellement d'accord, c'est linanité, comme 
création et comme priorité, de tout ce qui n a pas été publié et est 
demeuré à l’état de manuscrit ou à l’état de simple note. On com- 
prend en effet l’inconvénient qu'il y aurait à tolérer un abus qui à 
voulu s'établir un moment, et qui consisterait à permettre à un 
Auteur de citer dans un Ouvrage, comme dénominations ayant auto- 
rité, celles qui n'auraient été vues que simplement écrites, soit 
dans une Collection publique ou particulière, soit dans des Cata- 
logues. Le moindre inconvénient d'un pareil abus serait de mettre 
les personnes qui s occupent de la même branche Scientifique dans 
l'impossibilité de remonter, pour leurs recherches, à l’origine de 
ces dénominations, puisqu'elles n'auraient jamais été publiées, et 
de se rendre compte des motifs qui auraient dirigé, nous ne dirons 
pas lPAuteur, mais le Naturaliste ainsi improvisé. 

Disons à cette occasion qu'on ne peut s'empêcher de se plaindre 
de la légèreté et de l'empressement peu réfléchi avec lesquels sont 
jetées, dans les nombreux Recueils périodiques, les diagnoses de 
senres ou d'espèces plus où moins intéressants ou nouveaux. Non 


que nous prétendions blämer ce recours précipité à la publicité ; 


ET LE BUT DE CE RECUEIL. 5 


mais nous critiquons le mode d'emploi que l’on en fait. Nous vou- 
drions que ces diagnoses , surtout lorsqu'il s’agit d’un genre, fus- 
sent moins laconiques (nous n’apprécions guère le laconisme de 
description, en fait de Science exacte et positive comme l’est l'His- 
toire naturelle), ou accompagnées d’un corollaire critique et raïi- 
sonné dans lequel serait discutée la valeur relative des caractères que 
l’on penserait être propres à ce senre, de manière à initier chacun 
aux motfs déterminants de votre jugement. 

Ce que nous voudrions aussi, c’est que chacun, en écrivant sur 
l'Histoire naturelle, dépouillât tout amour-propre à l'égard de ses 
devanciers où contemporains, et s’empressät de conserver relisieu- 
sement les dénominations existantes, ou ne les changeat qu'après 
avoir discuté et mis en évidence la nécessité de ce changement. Il 
ne faut pas oublier que le Naturaliste qui écrit est exactement dans 
sa sphère, comme l’Historien dans la sienne; le Naturaliste AUSSI , 
quand il établit un genre, quand il raconte ou discute les diffé- 
rentes phases de la création de ce genre, se fait Historien; et alors 
il a besoin des mêmes qualités, il doit se montrer Historien fidèle, 
calme et impartial, et donner la raison de sa décision et de sa dé- 
termination. 

Quant à nous, nous le déclarons : notre intention, dans le cours 
de notre Publication, est de nous conformer à ces principes. 

Ainsi jamais il ne nous arrivera de changer le nom d’un senre 
établi, même quand nous reconnaitrions la défectuosité de ce nom: 
mais en nous y conformant, nous ne renoncons pas à notre droit. 
qui est aussi pour nous un devoir de conscience, de discuter le fort 
et le faible, de manière à placer la question, si elle était douteuse, 
sous les veux des Ornithologistes. | 


De même, dans les caractéristiques soit génériques, soit spécifi- 


6 NOTE SUR LE PLAN 


ques, dont nous accompagnerons nos descriptions, nous conser- 
verons religieusement le texte Latin des Auteurs qui auront établi 
avant nous ces caractéristiques. 

Ce n’est réellement qu'ainsi traitée, selon nous, que la Science 
peut être utile à tous : c’est en mettant les éléments de discussion 
ou de critique à la portée de chacun que l'on travaille avec fruit, 
non-seulement pour soi, mais pour les autres, auxquels un Natura- 
liste doit toujours penser avant tout. Et puis, de même que dans 
toutes les Sciences il y a des origines classiques qui servent de 
point de départ et de ralliement pour les adeptes; de même, en 
Histoire naturelle, et spécialement en Ornithologie, nous voulons 
qu'il y ait aussi des origines et des Auteurs classiques dont les œu- 
vres puissent être critiquées, mais auxquelles on ne puisse toucher 
qu'avec respect, et après discussion préalable soumise au Jugement 
des Naturalistes. Nous ne voulons pas, par exemple, qu'on refasse 
Buffon, Linnée, Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire, sans se croire 
obligé d'exprimer les motifs de l'atteinte qu'on se permet de porter 
soit à leurs œuvres, soit à leurs descriptions, ou aux dénominations 
établies par eux. Toute rivalité Nationale devrait, en un mot, s’ef- 
facer sous le niveau de la Science, qui a tout à perdre à se faire 
mystérieuse, exceptionnelle et prime-sautière, et tout à gagner 
au contraire en se faisant universelle, populaire et logique. 

On voit, d’après cet exposé de principes, quenous désirons nous 
conformer, selon l’occasion, à toutes les Règles de Nomenclature 
que notre Savant Professeur, M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, a 
toujours enseignées « comme les plus propres à faire enfin dispa- 
» raitre cet arbitraire et cette complication de Synonymie si funestes 
» à la Science, et dont on ne devrait Jamais s'écarter en Zoologie. » 


Parmi ces règles que cet Honorable Académicien s'occupe d’éta- 


ET LE BUT DE CE RECUEIL. , 


bliretde développer, nous lui demanderons la permission d'emprun- 


terles suivantes (à la citation qu'il en a faite dans la Descripuon des 
Collections de Victor Jacquemont, 1842-1843, p. 22), « dont l'ap- 


» plication, ajoute-t-il avec raison, se présente à chaque imstant, 


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et que l’on ne saurait trop souvent rappeler. » 

« 1° Rejeter les noms absurdes par eux-mémes, ou contradictoires 
avec les faits ou les idées qu'ils doivent exprimer; car ils sont pro- 
scrits par la logique comme causes probables d'erreurs. 

» 2° Rejeter les noms dejà employés dans une autre acception : la 
logique les proscrit également comme causes probables de con- 
fusion. 

» 3° Considérer comme non avenus (toutefois en les citant en 
synonymie) les noms tombés en désuétude. En effet, les noms 
tombés en désuétude n'ont plus d'existence dans la science, et 
leur rétablissement entraïnerait tous les mêmes inconvénients 
que la création de mots nouveaux. 

» 4 Sauf ces trois exceptions, entre plusieurs noms proposés 
pour un groupe (sauf quelques cas relatifs aux groupes des de- 
grés supérieurs), préférer le plus anciennement publié. Va Justice 
et le respect envers les travaux antérieurs ne commandent pas 
seuls cette préférence : la logique la réclame aussi. On doit 
choisir le nom qui est le plus ancien, et non celui qui parait le 
meilleur, car, sauf des cas fort rares et exceptionnels, la date 
d'un nom est un ait incontestable et incontesté: sa valeur peut 
être diversement appréciée selon les temps, les lieux et les 
doctrines. 

» Les quatre règles qui viennent d’être énoncées peuvent être 
réduites à une seule. 


» LorsQuE PLUSIEURS NOMS, LOGIQUEMENT ADMISSIBLES, SONT USITÉS 


Ô NOTE SÜR LE PLAN 


» POUR UN MÊME GROUPE, ADOPTER INVARIABLEMENT LE PLUS ANCIEN 
» D'ENTRE EUX. » 

Telle est la marche que nous nous proposons de suivre dans le 
cours de la Publication de cette /conographie Ornithologique , que 
nous avons conçue et que nous voulons exécuter sur le plan créé 
par Buffon, et si bien repris longtemps après lui par lhonorable 
M. Temminck. | 

Depuis Buffon, en effet, dont les ouvrages en histoire naturelle 
sont appréciés aujourd'hui à toute leur valeur, surtout au point de 
vue Philosophique de la Science, aucun Naturaliste n’a élevé à 
l'Ornithologie un Monument aussi considérable que sa Collection 
de planches enluminées, qui renferme, en 973 planches, la repré- 
sentation de 1020 espèces; et cependant cette OEuvre n’est pas en- 
core à la hauteur qu'il lui voulait voir atteindre, ni aussi entière 
qu'il l'avait projetée : soutenue et conduite avec persévérance tant 
qu'il vécut, elle s’est arrêtée en même temps que lui. 

Près d'un siècle s'est écoulé, et un seul Naturaliste, dans toute 
cette période, a de nos jours tenté de donner suite au projet de 
Buflon, en tâchant de le compléter par la représentation des décou- 
vertes Ornithologiques les plus récentes. M.Temminck, en collabo- 
ration avec le baron Laugier de Chartrouse, a, dansun intervalle de 
près de vingt ans, C'est-à-dire de 1820 à 1838, publié ses planches co- 
lorices, qui ont conquis la place qu’elles méritaient dans la Science à 
laquelle ce Naturaliste distingué a déjà rendu tant et de si grands 
services. Encore, dans ce long espace de temps, n'a-t-il réussi à faire 
paraitre que 600 planches, représentant, en plus des espèces figurées 
par Buffon, 661 espèces; ce qui porte l’ensemble de celles exis- 
tant dans ces deux Ouvrages réunis à 1681 espèces environ. 


On voit par cet apercu combien est faible ce nombre relative- 


ET LE BUT DE CE RECUEIL. 9 


ment à celui des espèces admises en Ornithologie, puisqu'on en 
compte plus de 10,000, et que les Découvertes incessantes accrois- 
sent chaque jour ce chiffre. Aussi serait-ce une Entreprise difficile 
à réaliser d’ici à longtemps, que la Publication par Figures de toute 
la Série Ornithologique. 

Pourtant, si notre intention aujourd’hui n’est point d’aspirer à ce 
but, ce qui pourrait nous être imputé à présomption, au moins 
avons-nous le désir en ajoutant une Suite aux Planches Enlumi- 
nées et aux Planches Coloriées, de remplir autant que nous le per- 
mettront nos faibles efforts et les encouragements que nous espé- 
rons rencontrer, le vide immense qui est encore à remplir sous 
ce rapport. 

Les Savants et les Naturalistes sentent de plus en plus, surtout en 
France, la nécessité d’un Ouvrage dans lequel, comme dans celui 
de Buffon, comme dans celui de MM. Temminck et Laugier, puis- 
sent venir se fondre tous les Ouvrages Spéciaux publiés depuis 
longtemps et qui se publient encore sur les Oiseaux en France et 
à l'Étranger, notamment en Angleterre, à des prix presque toujours 
si élevés qu'ils en deviennent difficilement abordables. 

Il n’y avait donc qu’une seule manière d’atteindre ce résultat, et 
de rendre cette Partie de la Science accessible au plus grand nom- 
bre : OPÉRER UNE RÉDUCTION DE PRIX SUR UN PAREIL OUVRAGE. C'est 
ce que nous nous empressons d'offrir aux Savants et aux Amateurs, 
au moyen de sacrifices que nous sommes à même de faire, et dont 
toute la récompense pour nous sera dans notre succès et dans le 
bon accueil que recevra cette Iconographie. 

Le format que nous avons adopté est exactement le même que 
celui choisi par Buffon et par MM. Temminck et Laugier, in-4° et 


in-folio; en sorte que les possesseurs de ces deux ouvrages pourront 


[0 NOTE SUR LE PLAN 
faire relier le nôtre à leur suite, ou en intercaler les Planches, 
selon leur Ordre Méthodique, de l’un dans l'autre. 

Les Figures, toujours d’après nature, seront dessinées sous nos 
veux, par M. Alphonse Prévôt, peintre attaché au Muséum d'Histoire 
naturelle, déjà connu depuis longtemps par les Illustrations en ce 
cenre dont il à enrichi la plupart des orands Ouvrages publiés 
depuis plus de vingt ans, sous les auspices du Gouvernement. 

La Synonymie de chaque espèce représentée sera donnée aussi 
complète et aussi exacte que possible. Nous ÿ conserverons pres- 
que toujours de préférence Les Noms les plus anciens. Les Diagnoses 
caractéristiques de Genres et d'Espèces seront en Latin, la Langue 
universelle Scientifique, ce qui rendra notre Ouvrage plus intéres- 
sant pour les Souscripteurs étrangers à la France : de plus, chaque 
Planche portera le Nom Latin en même temps que le Nom Français 
de l'individu figuré. 

Le Texte, du même format que les Planches, sera sans pagina- 
tion, afin de pouvoir toujours accompagner la Figure à laquelle il 
se rapportera dans quelque ordre et de quelque manière qu'on la 
classe. 

Nous ne nous dissimulons pas le peu de garantie qu'offrira pour 
le Texte notre Nom pour ainsi dire inconnu, quoique nos études en 
Ornithologie se soient poursuivies sans relâche depuis une vingtaine 
d'années. Mais au moins trouvera-t-on dans l'exactitude minutieuse 
de nos Planches un gage de notre aptitude et des soins que nous 
comptons apporter à l’accomplissement d’une tâche que notre dé- 
vouement à la Science nous détermine à entreprendre; et nous 
espérons que Île degré de perfection atteint par nous fera pardon- 
ner le peu de mérite ou d’autorité de nos Notes, qui ne seront tou- 


jours que le plus faible accessoire d’un tel Ouvrage. 


ET LE BUT DE CE RECUEIL. IT 


Quant aux Richesses dont nous pouvons disposer pour ce Recueil, 
nous avons l'assurance de l'appui bienveillant et toujours prêt aux 
encouragements Scientifiques de M. le Professeur Isidore GEOFFROY 
SAINT-Hiratre, Membre de l'Académie des Sciences, qui nous à 
permis de nous placer sous son puissant Patronage, et nous a promis 
de mettre à notre disposition les trésors Ornithologiques du Muséum 
d'Histoire naturelle. 

Les Cabinets Particuliers (indépendamment des Cabinets Publics 
Étrangers) seront mis aussi par nous à contribution : et nous comp- 
tons spécialement sur celui, si célèbre, de M. le Prince d'Essling , 
sur ceux de MM. le Baron de la Fresnaye, Lesson, J. de Lamotte et 
Baillon. C'est assez dire que nous serons à même de satisfaire les 
désirs de nos Souscripteurs les plus exigeants. 

Ce Recueil pourra être indiqué, dans les citations qu’on en vou- 
drait faire, sous le titre d’ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE, où mieux 
encore, sous celui de Planches Peintes, qui indique avec plus de 
justesse la relation intime qui existe entre notre Recueil et les 
Planches EÉnluminées et Coloriées, sans qu'il soit possible de con- 
fondre les unes avec les autres. 

Disons, en terminant, que nous recevrons avec reconnaissance 
communication des Oiseaux nouveaux ou inédits qui nous seraient 
adressés pour être figurés dans notre Ouvrage; nous engageant à 


les retourner avec le plus grand soin. 


JUILLET 1045. 


GENRE AIGLE. 


GENUS A @) UILÆ (Kcew, Historiæ Avium Prodromus, 1750). 


GENER. CHAR. Rostrum. — Basi cerà pilosà insitructum ac rectum, versus 
apicem tantm aduncum. 


Caput. — Pennis arctè tectum, aliquotiès cristatum. 

Nares. — Obliquæ, ellipticæ. 

Alæ. — Longissimæ, caudam coæquantes; 3?, 44, 5%, remi- 
gum longiores. 


T'arsi. — Breves, usque ad digitos lanati. 


Jusqu'à ces derniers temps la dénomination d'Aigle, Ægquila, a 
servi à désigner plusieurs Espèces d'Oiseaux de proie, reconnues 
appartenir évidemment à des Genres tout différents, tels que les 
Genres Halætus, Circaëtus, etc. Sans doute, la Famille des Accipi- 
tres étant des plus naturelles, et les nuances qui en distinguent les 
divers Genres des plus fugaces et des moins faciles à saisir, on a pu 
hésiter à fractionner les deux grandes Divisions que Linnée, avec 
un instinct si sûr, en avait faites sous les Titres de Z’wltur et de 


Falco. 


Un moment on a cru que le mérite de la création du Genre 


Iconographie Ornithologique. — 4" Lrv. 1 


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GENRE AIGLE. 

Æquila, ajouté aux deux Genres Linnéens, appartenait à Brisson (x), 
et c’est l’errement que jusqu'à ce jour avait suivi la Science Ornitho- 
logique. Depuis peu cependant on a reconnu, et avec raison, que 
le Genre avait élé créé avant Brisson, par Mœhring, et cest À 
M. G. R. Gray (2) qu'est due cette restitution. +. 

Pourtant, comme, avant tout, nous tenons à ce qu'en Histoire 
Naturelle, où le Public admis à contrôler la Science est si rare, 
justice soit rendue à chacun de ceux qui ont contribué à la faire 


ce qu’elle est, nous n’hésiterons pas à signaler l'erreur positive qu'il 


y aurait à s'en tenir à cette indication de l'honorable Ornithologiste 


Anglais, qui a été suivie par M. L. Agassiz, dans son Nomenclator 


Zoologicus. Oui, sans doute, Mœhring (3), qui à peine a laissé trace 
de son passage en Ornithologie, avait établi le genre ÆAquila avant 
Brisson, c'est-à-dire en 1752; mais un autre Naturaliste, de plus de 
portée et de valeur que Mœhring, qui l’a souvent cité, l'avait in- 
stitué avant lui; et ce Naturaliste est Klein. 

Dans son Aistoriæ Avium Prodromus, publié en 1750, mais qu'il 
écrivait, ainsi quil le dit lui-même en 1745, date de sa Préface, il 
a divisé ce qu'il a appelé l'Ordre des Oiseaux en Familles, en Genres 
et en 7ribus; et pour avoir une idée du sens qu'il attachait au mot 
Genre, il suffit de savoir que huit de ses Genres composent pour 
lui l'Ordre entier des Oiseaux. Or, lorsque après la Division, encore 
de si fraiche date, des Accipitres de Linnée en Vautours et en Fau- 
cons, Klein vient les subdiviser en trois Tribus, qu'ilnomme Zquila, 
f'ultur et Falco, il est bien évident qu'il n’y a chez lui que le nom 


des degrés de son échelle de Classification de changé, et que son 


(1) Ornithologie. 1760. 
(2) Last of the Genera of Birds. 1841. 
(3) Ævium Genera. 1752. 


"* 
. 4 2 
r 


M > GENRE AIGLE. 


terme de tribu a une valeur équipollente à ce que les Naturalistes 


de nos jours sont convenus d’appeler genre. Et cela devient incon- 


-testable quand on remarque qu’en tête de chacune de ces Tribus 


il pose une Diagnose des mœurs et des caractères physiologiques 


distincts des Espèces composant la Tribu. 


# 


Cest ainsi qu'en tête de sa première Tribu des Accipitres, qui est 


celle des Aigles, Tribus Aquila, après avoir défini brièvement leurs 


_ mœurs et leurs habitudes, il exprime en ces termes le Caractère 


Générique principal qu'il leur reconnait: 7ribus Aquila, inter Aves 


tetradactylos, digitis solutis meretur locum supereminentem. Puis à la 
fin de cette courte caractéristique, il ajoute : Plura de Aquilis spe- 
CLeS SUN. | 

Or, ces espèces d’Aigles sont beaucoup moins mélangées et con- 
fondues chez Klein que chez Mœhring et chez Brisson. Pour s’en 
convaincre, on n'a qu à voir quels sont les Oiseaux de proie, qu’en 
dehors des Aigles et des Vautours, il relègue dans sa troisième Tribu, 
Tribus Falco; tous les autres Oiseaux de proie, sive, dit-il, Aucus- 
que Accipitres, sie Milo, swe Buteones, aut in specie Falcones fuerint 
appellatr. 

Il nous parait donc nettement établi que Klein doit être regardé 
comme le premier Ornitholosiste qui aux deux Sections primor- 
diales de Linnée en ait ajouté une troisième en créant le Genre 
Aquila, adopté depuis par presque tous les Naturalistes, moins La- 
tham, Jusqu'à Geoffroy Saint-Hilaire et Cuvier. 

Car 11 y a loin de la composition si naturelle, si sage et si mesu- 
rée, du genre Æquila constitué par Klein, à la composition informe 
du même genre réalisée par Mœbhring; c'est à croire, si les dates 
n'étaient là pour démontrer le contraire, que celui-ci a écrit et tra- 


vaillé bien antérieurement à celui-là. Ainsi là où Klein réunissait 


CUS Le DER 


‘is 


Pony on 


GENRE AIGLE. 


à peine quelques Pygargues à ses Aigles, avec lesquels, comme Bris- 
son, il les confondait, Mœbhring, lui, comprenait pêle-mêle, sous 
cette dénomination générique, plusieurs Genres hétérogènes qui 
pour lui n'étaient en quelque sorte que des Espèces : Falconis quæ- 
dam species, ditil, Æquilæ, Acapitres, Milvi Auctorum ! 

Quoi qu'il en soit, et pour suivre l'Historique du Genre qui nous 
occupe, Brisson conserva ce même Genre Aïgle, qu'il nommait Ge- 
nus aquilinum; ainsi créé et remanié avant lui, et à l'instar de Klein, 
mais aussi avec plus de discernement que Moœhring, il y comprit 
à titre d'Espèces plusieurs autres Genres tout à fait distincts des 
vrais Aigles. | 

Tous les Ornithologistes, jusques et y compris l’illustre Auteur du 
Manuel des Oiseaux d'Europe et des Planches coloriées, M. Tem- 
minck, ont fait de même. 

Nous nous trompons : Cuvier (1), qui lui aussi à maintenu le 
Genre Aigle, en lui donnant une consécration toute nouvelle et 
unanimement respectée, est le premier de tous les Ornithologistes 
modernes, et cela dès 1798, qui lait restreint, en le constituant ce 
qu'il est réellement et ce qu'il restera toujours, aux Espèces d’AZigles 
proprement dits, en leur attribuant pour caractères : « un bec très- 
fort, droit à sa base et courbé seulement vers sa pointe. » Caractère 
commun à ce qu'il appelle la Tribu des Aigles, comprenant les 
genres Halætus, Pandion, Circaëtus, Harpya, Astur, Dedalion, etc., 
et « des tarses, courts et gros, emplumés jusqu'a la racine des dorsts.» 
Caractère presque exclusivement unique et spécial aux seuls Aigles 
proprement dits, en un mot au Genre Æquila. 


Il était impossible en effet, quelque faibles et à peine saisissables 


(1) Règne animal, an vi. 


‘+ te 


s 


GENRE AIGLE. 


que fussent les nuances, qui, sur certaines limites, séparent les dif- 
férents Genres composant l'Ordre des Aquilinés, les uns des autres, 
de ne pas constituer, des Aigles proprement dits, un Genre essen- 
tiellement distinct et ayant encore ses caractères particuliers. Cette 
doctrine, Cuvier n’a jamais cessé de lui être fidèle; le célèbre 
Geoffroy Saint-Hilaire l'a toujours professée; c’est la même encore 
qu'enseigne depuis longtemps le digne Continuateur de son Nom, 
de sa Science élevée et de ses OEuvres, dans ses Cours publics, au 
Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, et à la Sorbonne. Il faut sa- 
voir gré à M. G. R. Gray de s’y être sagement conformé dans son 
List of the genera of Birds, et dans son bel et bon Ouvrage de Ge- 
nera of Birds, en voie de Publication, malgré l'exemple de l’ho- 
norable M. Temminck. 

Sous ce rapport, il serait donc vrai de dire que si Klein a créé 
la dénomination sénérique d'Æquila, c'est à G. Cuvier qu'appar- 
üent l'honneur d’en avoir fait une saine application. 

Ce Genre se compose aujourd'hui des espèces suivantes : 

1 À. Chrysaëtos (Lanx.), Pallas, pl. enl. 410. 

2 A. Hela. Sav., pl. col. 151, 152. 

3? A. Bifascrata. Gray. IE. Ind. Zool., pl. 17. 

4 A. Nœua (Guer.), Mey. Hist. de l'Égypte. Ois., pl. r et 

2, FIS.x, 

5 À. Fulvescens. Gray, IL. Zool., pl. 29. 

6 4. Nœvioides (Cuv.), pl. col. 455. 

7 A. Albicans (RupPr.), Faun. Abyss., px, 

8 A. Senepallus (Cuv.), Règne animal, t. r, P- 327. 
9 Æ. Bonellx (Teun.), Pr. Bonaparte, pl. col. 288. 
10 4. Morphnoides. Gould. Birds of austr. 
11 À. Pennata (Gmer.), Cuv., pl. col. 33. 


Iconographie Ornithologique. — Are Liv, 2 


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4 | GENRE AIGLE. 

12 A. Bellicola (Daun.), Vieill., Le Vaill., Ois. d’Afr., pl r. 
13 4. Coronata (Lanx.), Edward’s Birds, pl: 224. 

14 À. Vulturina (Daun.), Le Vaill., Ois. d'Afr., pl. 6. 

15 A4. Malayensis (Reunw.), pl. Cl. 117. 

16 À. Audax (Larn.), G. R. Gray, pl. col. 32. 

17 À. Isidori. O. des Murs, Rev. Zool., 1845. 


AOÛT 1949. 


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AIGLE D'ISIDORE. 


FALCO ISIDORI (O. pes Murs, Revue Zool., mai 1845, page 175). 
+AQUILA ISTDORI (O. nes Murs). 


SPEC. CHAR. —  Cristà nuchali pennis elongatis deflexä; corpore toto, suprà, 
nigro coruscante; infrà, rufo brunescente, strigis nigris longitudi- 
naliter lanceolato; caudà, parte superiore inferioreque nigrà, 
intermedià bruneo alboque sordidè marmoratä; rostro ungui- 
busque corneis, nigro-cærulescentibus; pedibus flavis; tarsis 
usque ad basim pennatis. 


PLANCHE PREMIÈRE. 


Cet Aigle (que nous ne sachions pas encore décrit), l’un des mieux 
caractérisés et des plus beaux du Genre, est particulièrement re- 
marquable, nous ne dirons pas par une huppe, mais par un pro- 
longement inaccoutumé des plumes garnissant l’occiput ; elles sont 
inclinées en arrière, comme chez le F. occipitalis (Daudin), Batte- 
leur de Levaillant, le F. ornatus (Daudin), le 7°. cristatellus (Temm.) 
et le Æstur Kieneru (Gerv.), et se relèvent légèrement, vers leur 


extrémité, en un faisceau qui ajoute à l'air de noblesse de cet 


Iconographie Ornithologique. — 4" Liv. 3 


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2.4 


AIGLE D ISIDORE. 


Oiseau : la plus longue de ces plumes a Jusqu'à 10 centimètres de 
développement. Seulement, à lexception de ces quatre Oiseaux, 
rangés tous dans les Zigles- Autours, celui-ci constitue véritablement 
un Aigle proprement dit, et est le premier de ce Genre ou de cette 
Famille qui présente cet ornement particulier ; car l’on ne saurait 
considérer comme tel, les quelques plumes hérissées de l_4. 
morphnoïdes (Gould. ). | 

Voici le résumé de ses caractères : 

Occiput orné d'un appendice de plumes allongées et faiblement 
relevées; ailes venant à la moitié de la longueur de la queue; ré- 
miges au nombre de douze : la première la plus courte, la cin- 
quième la plus longue; tarse emplumé jusqu'à la base, et recouvert 
en grande partie par les plumes allongées du tibia ; chaque doigt 
muni de trois squamelles onguéales servant au jeu et à la ré- 
tractilité des serres; le surplus des doigts et de la patte granulé ; 
ongles longs très-arqués, fortement acérés, tranchants à leur côté 
interne, pleins et renflés en dessous; tout l'espace compris entre 
le bec et l'œil couvert de poils; narines ovalaires . obliques, per- 
cées dans la cire; bec brusquement recourbé; mandibule su pé- 
rieure présentant dans le milieu de sa longueur, sur le tranchant de 
ses deux bords, une ondulation convexe assez accentuée: queue 
carrée composée de douze pennes. | 


DIMENSIONS : 
Longueur totale du bout du bec à l’extrémité de la queue, VA, es 
—— du bec à partir de la cire jusqu’à sa pointe, | 40 
— de la tête depuis le bec jusqu’à la nuque , 100 
— de la plus longue plume occipitale, _ 100 


— du pli de l’aile à son extrémité, 400 


AIGLE  D'ISIDORE. 


Longueur de la queue, | 309 
— du tibia, 110 
— du tarse, | 100 
— du doigt du milieu jusqu’à l’origine de la serre, 65 
— de celle-ci en ligne droite, 25 
—— Re eh ligne courbe, : 40 
— de la serre du doigt interne en ligne droite, 33 
— —— en ligne courbe, 49 
— de la serre du doigt externe en ligne droite, 17 
— — en ligne courbe, 30 
—- de la serre du pouce en ligne droite , 37. 
_— — en ligne courbe, 58 


Diamètre des serres de 6 à 8 millimètres. 


Descripüon.— Tête, cou , gorge, dos, ailes, partie extérieure des 
cuisses et des tarses, et tout le dessus du corps en général, d’un beau 
noir foncé à légers reflets bleuâtres, commun au premier et au der- 
nier Uers de la longueur de la queue, dont le tiers intermédiaire est 
marbré de brun clair et de blanc sale entremélés ; poitrine, abdo- 
men, flancs, partie intérieure des cuisses et des tarses, et tout le 
dessous du corps brun de Sienne, flammé longitudinalement et 
d'une manière fort régulière d’un noir bien tranché sur chaque 
plume; pennes alaires et caudales terminées extérieurement d’une 
bande marginale noire, teintées en dessous de blanc marbré de 
gris, à l'exception des 3°, 4° et 5° rémiges, dont les barbes exté- 
rieures sont dans le tiers intermédiaire de leur longueur d’un noir 
orisatre ; cire, bec et ongles couleur de corne, noirs bleuatres : 
pieds jaunes. 

Ce plumage est celui du mâle adulte; nous ne connaissons point 
encore celui du jeune et de la femelle, l'individu qui à servi à 


notre description étant unique. 


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AIGLE D ISIDORE. 


Cet Oiseau, que nous avons dédié à M. le Professeur Isidore 
Geoffroy Saint-Hilaire, comme hommage de notre respect, vient 
de Santa-Fé de Bogota, qui, depuis quelque temps, procure à la 
Science des espèces Ornithologiques si rares et si belles, et fait 


partie de la riche Collection du Muséum de Paris. 


MAI 1045. 


GENRE NÉOMORPHÉE. 
GENUS NEOMORPH A. (Gouzp. Procedings. Z. S. 1836.) 


GENER. CHAR. Rostrum. — Longitudine caput excellens ad latera compressum, 
| arcuatum, corneum, solidum, acutum ad apicem denticulo; 
nares apertæ, in sulco basali; carinâ mandibulæ superioris in 
pontem tendente; lingua dura, gracilis, ad apicem setosa; 
anguli oris carunculis carneis pendentibus conferti. (Gourn. 
Proced. Z. S. 1836.) 
Ale. — Surobtusæ, sextâ remigum longiore. 
Tarsi. — Elongati, robusti; digiti validè squammati; medio 
longiori, postremo robustiori cum ungue incurvatissimo. 


Cauda. — Corpus longitudine æquans. 


Ce Genre a été établi par M. Gould, en 1836 (Procedings), sur 
la dépouille incomplète de deux individus donnés à un Capitaine 
de vaisseau Anglais par un Chef de la Nouvelle-Zélande; aussi, à 
cette époque, ce Savant Anglais ne put-il donner que la Diagnose 
caractéristique tirée du bec et de la queue, les ailes et les pattes 
manquant aux Oiseaux qu'il avait sous les yeux. C’est cette Diagnose 
que nous avons reproduite textuellement d’après lui, en ÿ ajou- 


tant les caractères aujourd’hui complets, d’après de beaux indi- 


Iconographie Ornithologique. — 4° Lrv. " 


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GENRE NÉOMORPHÉE. 


vidus que possède le Muséum de Paris, des ailes et des pattes. 
Depuis, M. Gould la figuré dans son magnifique Recueil des 
Oiseaux de l’Australasie ; nous avons pensé, malgré cette Publica- 


tion, qu'il méritait une description particulière par la singularité, 


unique jusqu'ici dans toute la Série Ornithologique, qui différencie 


le male de la femelle. 

Jusqu'à présent, cette différence de sexe n'a jamais reposé que 
dans la coloration du plumage, dans la forme ou la composition 
des plumes, dans l'absence ou la présence d’un ornement plumaire 
ou caronculaire, comme, entre autres espèces, chez l’'Échenilleur à 
barbillons, Ceblephyris lobatus (Temm.), pl. col. 279-280, dont les 
caroncules manquent presque entièrement chez la femelle. Lei, rien 
d’analogue; chez le male comme chez la femelle, le plumage est 
exactement le même; une plaque caronculaire, de forme ovale, 
existe également à la commissure du bec, qui l'entame en partie, et 
retombe en barbillons à la naissance et au-dessous de sa mandi- 
bule inférieure. | 

Mais un organe des plus importants dans l’Ostéologie, celui du 
bec, d'un prolongement excessif, puisqu'il atteint 80 millimètres 
de longueur en ligne droite, et 93 en ligne courbe chez la femelle, 
est réduit à 5o millimètres chez le male, ainsi que le représente 
notre Planche fig. 1 et 2. 

Aussi cetie anomalie de forme est-elle si frappante, que le fon- 
dateur du Genre, M. Gould, ne put s'empêcher au premier abord 
de considérer chacun de ces becs, malgré l'identité parfaite du 
plumage, comme appartenant à une espèce distincte; et partant de 
cette idée, du bec le plus long il fit son N. acutirostris, du plus 
court son À. crassirostris. Double spécification qui, après un exa- 


men plus approfondi, a été réunie en une seule, d'accord entre 


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GENRE NÉOMORPHÉE. 
M: Gould et M. G. R. Gray, sous le nom que porte notre Planche 
N. Gouldu que lui a donné ce dernier dans sa Last of the genera of 
Birds, 1941. - 
Est-ce avec raison que cette simplification à ‘eu lieu? nous ne 


saurions pertinemment le dire. | ph... : 


Toujours est-1l que Si ces “deux conformations : mandi 


différentes apparuennent à la même espèce, au moins subi il alors 


qu'il y ait, soit dans sa manière de vivre, soit dans celle d’ élever + 


ses couvées, une particularité des plus curieuses à connaitre, et 


que la disette et l'insuffisance des documents obtenus par is 


Docteur Dieffenbach, et adressés par lui à F infatigable Ornitholo- 


giste Anglais, nous laisse malheureusement i ignorer. Ainsi on en 


serait forcément réduit à supposer, dans ce cas que la forme du bee 


du mâle n'aurait pas été départie à la femelle, chargée presque 


exclusivement d'élever et de nourrir leurs petits, parce que cette 
forme, soit à cause de la conformation buccale de ces derniers 
soit à cause de la nature toute spéciale de leur nourriture, se se- 
rait trouvée impropre à cet office. Et cependant, comment admet- 
tre sans réserve une hypothèse aussi exclusive de ce qui se voit et 
a lieu d'habitude chez les oiseaux? Cette courbure et ce prolonge- 
ment du bec de la femelle du Neomorpha n’existent-ils pas au 
même degré dans les deux sexes, chez les genres Upupa, Prome- 
rops, Épunachus, Upucerthia, etc? Nous le répétons done, jusqu à 
une plus parfaite connaissance des mœurs du Neomorpha, tout est 
et sera toujours pour nous un sujet de doute. 

Du peu qui précède on entrevoit déjà que le Caractère vraiment 
Générique du Neomorpha, et qui lui soit propre, réside moins dans 
la forme du bec que dans la différence de configuration de cet 


organe chez Le male et chez la femelle. 


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GENRE NEOMORPHÉE. 


Le bec chez la femelle ou le V. acutirostris est en effet en forme 
de faux, comme chez la Falculia palliata (Xsid. Geof. St-Hil.), mais 
sur un type beaucoup plus développé et finissant en pointe ; moins 
comprimé que dans ce dernier Genre, puisqu'à sa base le bec a en 
épaisseur les deux tiers de sa hauteur; l’arête de la mandibule su- 
périeure, qui offre dans le tiers de sa longueur une surface plane 
de.2 millim. 1/2 de large, entre profondément à la manière de 
celle des Caciques vers la base frontale; cette même mandibule re- 
couvre et reçoit exactement par ses deux branches et sur tout son 
prolongement la mandibule inférieure. La substance de cet organe, 
de couleur cornée à sa base et blanchatre dans le reste de son éten- 
due, est parfaitement lisse, unie et sans le moindre sillon. 

Chez le mâle, au contraire, le bec se trouve de la proportion ordi- 
naire qui se voit dans les autres Oiseaux, principalement les Corvi- 
dés, et mieux encore les Sturnidés : ainsi, au lieu d’être en forme 
de faux, il est seulement conique, d’une longueur égale à peu près 
à celle de la tête, d’une épaisseur égale à peu près à sa hauteur à 
la base, puisque celle-ci n'a guère que 2 millimètres de plus. On 
pourrait donc le considérer comme presque quadrangulaire , 
n'était une inclinaison assez marquée, continue, pour la mandibule 
supérieure , à partir de son origine jusqu’à sa pointe mousse, ob- 
tuse et quelque peu déprimée, mais ne commencant pour la man- 
dibule inférieure qu à partir du tiers de sa longueur. On comprend 


5 
très-bien, d'après cette description, que M. Gould ait cru d’abord 


devoir faire une espèce de cet oiseau, sousle nom de N. crossirostris.… 


En un mot, le bec en faucille de la femelle représente le type 
du bec du Genre Upucerthia, parmi les Upupidés; le bec conique 
du male représente exactement, par son type, celui du Genre Crea- 
dion parmi les Sturnidés. 


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GENRE NÉOMORPHÉE. 


Les deux sexes portent à la commissure du bec deux caroncules 
jaunatres, qui paraissent même destinées, en les observant bien, à 
faciliter l'ouverture de la bouche, en y favorisant un développe- 
ment extraordinaire; car ces caroncules ovalaires, de 20 millim. 
en longueur SUT II en hauteur, sont entamées par la commissure 
des deux mandibules dont elles recouvrent l'articulation. 

Nous attribuons à ce dernier caractère une valeur générique bien 
moindre qu'à celui tiré dela différence de configuration du becchez 
les deux sexes, quoiqu'il ne soit pas sans importance, car il est bien 
remarquable que cet appendice earonculaire se trouve presque 
exactement le même, et (à la différence des Oiseaux des autres 


Continents) commun au male et à la femelle chez les trois prinei- 


pales espèces d'Oiseaux connues de la Nouvelle-Zélande : leGlaucope 


cendré, Callæas cinerea (Forster); le Troupiale roux noir, Sturnus 
carunculatus (Lath.), et le Neomorpha Gouldu. | 

Quant aux autres caractères génériques, ils sont tellement iden- 
tiques avec ceux du Glaucope que nous n’hésitons pas à employer 
pour leur description les termes presque textuels qui ont servi à 
MM. Quoy et Gaimard pour décrire ce dernier Genre dans la 
Partie Ornithologique de l’Expédition de l’Astrolabe. 

Ainsi, comme le Glaucope, à part la tête, qui a suivi les condi- 
tions de développement du bec en s’amincissant dans le même 
sens, et qui représente assez exactement celle du Sfurnus où Crea- 
dion carunculatus, le Neomorpha a les formes ramassées: son bec 
dessine un angle assez prolongé dans les plumes du front; ses na- 
rines subovalaires sont aussi engagées dans ces mêmes plumes; les 
ailes également surobtuses, les rémiges en étant successivement 
croissantes jusqu à la sixième, qui est la plus longue, dépassent de 


lort peu la base de la queue. Toui le plumage est d'une couleur 


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GENRE NÉOMORPHÉE 
uniforme et obscure, comme chez le Glaucope; les plumes des lo- 
rums et celles qui recouvrent les narines sont aussi serrées, comme 


en velours et d’un noir mat: enfin les pieds comme chez celui-ci. et 
5 P ; 


même chez le Sturnus carunculatus, en sont noirs, longs et ro- 


bustes; les écailles de la partie antérieure du tarse sont lisses et 
ne paraissent point séparées; celles des doigts sont trés-marquées 
sur les articulations surtout ; le doigt du milieu dépasse de beau- 
coup les deux autres, qui sont presque égaux; le postérieur est 
le plus robuste, et son ongle le plus fort de tous et le plus re- 
courbé : tous les ongles sont noirs et légèrement cannelés en 
dessous; le doigt externe est soudé jusqu'à sa première arti- 
culation avec le médian, particularité commune encore au 
S. carunculatus. 

Maintenant la place que le Neomorpha doit occuper dans la Sé- 
rie Ornithologique est-elle irrévocablement fixée, ainsi que la fait 
M. G. R. Gray, dans les Upupides entre les Genres Falculia et Se- 
leucides? Nous ne le croyons point. Nous pensons que l’on n’a pas 


encore assez réfléchi sur la proportion et la valeur relative des 


caractères que présente ce Genre; on s’est laissé trop éblouir par 


sa singularité rostrale, et l’on a par trop négligé surtout de le con- 
férer avec ses deux congénères Tasmaniens, Callæas cinerea et Stur- 
nus carunculatus. 1 nous semble qu'en mettant un peu de côté 
leur différence sexuelle de conformation dans le système mandi- 
bulaire, ces trois Genres devraient faire partie d’un même sroupe 
ressortissant de la Famille des Corvidés, groupe que caractérisent 
suffisamment et la presque similitude d'organisation dans son en- 
semble et dans la presque totalité de ses détails, et la presque si- 
militude des mœurs : car de même que le Callæas, avec lequel il 


a le plus de communauté de rapports, le Neomorpha vit de baies 


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Let d' insectes ; comme lui, il parait organisé. pour marcher autant 


tout au moins que pour percher. D HN nn | 


Or,1 nous croyons que M. G. À. Gray, lorsqu' il a fixé la. plie de 


le bec le. plus long et ke plus en forme de faux, appartenait au 
mâle. Car il est d'usage en Zoologie que les Caractères Génériques 
soient en général, en Ornithologie surtout, fournis par les mâles. 
Mais actuellement que les renseignements du Docteur Dieffenbach R 
paraissent avoir éclairci l'ambiguité qui existait quant au sexe 
chez le Neomorpha, mous ne serions pas étonné que cet estimable 
Ornithologiste ne revint sur cette Classification qui doit nécessaire- 
ment être remaniée. en admettant même dans toute sa valeur un 


caractère comme celui-ci üiré d'une forme de bec anormale, puis- 


quelle n'est point commune aux deux sexes. Ce ne serait plus en 

effetaujourd'hui le NV. acutirostris qui commanderait sa place auprès + - LR 
; ee. . ss M. 

duGenre Falcula; c'est le N. crassirostris qui réclamerait la sienne | 2 


ou auprès du Sturnus carunculatus , où auprès du Callæas cinerea. 

Et quoi qu'on fasse, il nous semble dès à présent difficile d’hésiter ES 2 

le placer dans toute autre Classe soit des Corvidés, soit des Sturni- 

dés, de préférence aux Upupidés, dont il n’a presque aucun des ca- 
ractères. Îl serait vivement à désirer qu'avant l'extinction de ce | 


singulier Genre d'Oiseau, extinction dont, au dire du Docteur Dief 


fenbach, la Science se trouverait menacée, on püt se procurer une - 
série complète d'observations sur le Neomorpha ; surtout sur la con- ru 
stitution et la croissance des jeunes. Ainsi les jeunes femelles éclo- ï . 
sent-elles munies du bec en forme de faucille qui se voit chez l'a- + : | 4 
dulte ? ou ce bec ne prend-il ainsi cette forme qu’à l’âge de la - SE | . 
reproduction? Ce sont deux questions dont il serait intéressant de ÉSTSS Lie 
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connaitre la solution, et que nous recommandons aux Voyageurs, et 
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principalement à notre ami Jules Verreaux, qui s'occupe si assi- 
dûment de collecter pour le Muséum d'Histoire Naturelle les ri 


chesses de l'Australie. 


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NÉOMORPHÉ DE GOULD. 


NEOMORPHA ACUTIROSTRIS. 
NEOMORPHA CRASSIROSTRIS. 
NEOMORPHA4 GOULDITI. (G. R. Gray, List of the Genera of Birds. 1841.) 


(Gouzp. Procedings. Z. S. 1836.) 


SPEC. CHAR. —  Rostro in fœminä (/V. acutrostns) gracih, elongato, arcuato; 
in mare (/V. crassirostris) subarcuato, valido, acuto; corneo colore, 
in plumbeum ad basim transeunte; carunculis latè aurantiacis; . ‘ 
corpore toto nigro; caudà largè ad apicem albâ; tarsis, pedibus et 
ungulis nigro splendentibus. 


PLANCHE II. 


Nous avons dit, dans la Caractéristique générique qui précède, 
que la différence de conformation du bec chez les deux sexes avait 
fait faire de chacun d’eux une espèce distincte par le créateur du 
Genre, M. Gould, et que c’est à M. G. R. Gray que l’on doit leur 
réunion en une seule espèce, réunion adoptée par son Savant Com- 
patriote et Collègue sur des renseignements qui paraissent assez 
précis. 


Iconographie Ornithologique. — 47° Lrv. 5 


CÉR in 18 


NÉOMORPHÉ DE GOULD. 


Voici en effet ce que, depuis la publication de List of the Genera 


of Birds, a écrit, de Port-Jackson, le Docteur Dieffenbach. d’après 


ce que nous apprend M. Gould, que nous citons : 


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D 


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« Ce Docteur confirme l'opinion de M. Gray, que mes N. acuti- 
rostris et crasstrostris sont la même espèce, et ajoute en outre 
que ces Oiseaux, que les Naturels appellent Ella, sont confinés 
aux montagnes du voisinage du port Nicholson, d’où les plumes 
de la queue, qui sont très-recherchées parmi les Naturels, sont 
envoyées comme présent dans toutes les parties de l'ile. 

» Les Naturels, dit le Docteur, regardent l’Oiseau qui a le bec 
droit et fort comme le male, et l’autre comme la femelle. Dans 
trois individus que j'ai tués, c'était le cas, et les deux Oiseaux 
sont toujours ensemble. On ne les peut obtenir qu'avec l’aide 
d'un Naturel qui les appelle avec un eri aigu et prolongé, res- 
semblant assez au nom indigène de l'espèce. Après un long 
voyage à leur recherche dans des forêts montueuses, Jai eu à la 
fin le plaisir d'en voir quatre descendre sur les branches basses des 
arbres près desquels se tenait le Naturel qui m'accompagnait. [ls 
vinrent, rapides comme l'éclair, descendant de branche en bran- 
che, étendant leur queue et relevant leurs ailes. Dans mon dé- 
sir de les voir, je fis feu; mais ils viennent généralement si près, 
que les Naturels les tuent avec des bâtons. 

» Leur nourriture consiste en graines et insectes : les Naturels 
nont pu me donner aucune information sur leur manière de 
nicher. L'espèce parait devenir rare et sera probablement bientot 


exterminée. » 


DIMENSIONS : 


Mâle. Femelle. 
Longueur totale, 415 vilim 49% uillin. 


NÉOMORPHÉ DE GOULD. 


Méle. Femelle. 

Longueur du bec en ligne droite, D OÙ 
— — en ligne courbe, 09 03 
— de l’aile, 190 » 
— du tarse, 7 » 
— du pouce jusqu’à la naissance de l’ongle, 20 » 
— de l’ongle du pouce en ligne droite, 23 » 


—— — en suivant la courbure, 30 » 


— de la queue, 170 » 


Descripuon.— Plumage entièrement noir foncé, uniforme, lustré 
de bleu verdätre, à l'exception de l'extrémité des pennes de la 
queue, présentant une large bande d’un blanc pur; bec et ongles 
de couleur de corne à leur base et blanchatres dans le reste ; tarses 
et doigts d’un noir luisant, caroncules d’une riche couleur orange. 

Les individus qui ont servi à notre Figure et à notre Description 
ont été rapportés en 1843 de la Nouvelle-Zélande, par M. le Capi- 
taine Lavaud, Commandant de l'Allier. Ils font partie du Muséum 
de Paris. 

Nous avons fait figurer isolément et de grandeur naturelle le bec 


du mâle et celui de la femelle; fig. 1 et 2. 


MAI 1949. 


GENRE POEPHILE. 
GENUS POËÉPHILA (Gouzp. Procedings. Zool. Soc. 1842, p. 18). 


GEN. CHAR. Rostrum. — Sd basim tumidum, et igitur ferè tàm latum et pro- 
| fundum quam longum. 
Alæ. — Mediccres, remige prima parvula, 2, 3°, 4 et 5° inter 
se ferèé æqualibus; digitis gracihibus, medio externis longiore, 
illis inter se æqualibus ; digito postico medio valde breviore. 


Cauda. — Cuneiformis, rectricibus duabus intermedüs productis. 


(Gourp.) 


Ce Genre, un de ceux si nombreux établis par les Ornithologistes 
Anglais dans la famille des Fringilles, a été créé par M. Gould, en 
1842, pour de jolies petites espèces de Gros-becs de l'Australie, à 
bec un peu renflé vers sa base, et à queue en général cunéiforme. 
Il a pris pour type l'espèce nommée par lui, en 1839, 4madina 
acuhicauda, dont il a fait alors la première Espèce du Genre, sous 
le nom de P. acuticauda. 


Ce Genre a les plus grands rapports avec les Genres Estrelda, 


Iconographie Ornithologique. ns AT EVE, 5 bis 


GENRE POEPHILE. 


Amadina et Erythura (Swainson), dont il englobe forcément plu- 
sieurs espèces. 

Nous avouons que nous concevons peu la nécessité de ces sub- 
divisions multipliées, fondées uniquement sur une légère diffé- 
rence de longueur du bec ou de la queue, plus spécifique bien 
souvent que générique, chez les Fringilles surtout. L'avenir dira 
jusqu’à quel point la multiplication de ces Genres aura été utile à 
la Science ; car il suffit d’en rapprocher les caractères les uns des 
autres pour se convaincre de leurs rapports communs, ainsi que 
de la difficulté qu'ont éprouvée leurs Auteurs à en différencier les 
termes à l’aide de quelques nuances plus ou moins heureuses de 


langage. 


AOÛT 104. 


POËEPHILE ADMIRABLE. 


POËPHILA MIRABILIS 


(Homsron et JacquinoT, Voyage au Pôle Sud et dans l'Océanie, PL. , FIG. .) 


SPEC. GEN. — Genis et fronte purpureis, gulà nigrâ, vittà pallidè cæruleä 
circumdatis; dorso et alis lætè viridibus; pectore pallidè violaceo ; 
abdomine flavo; uropygio cauda rectricibus sub-cæruleis. 


PLANCHE III. 


Cette Caractéristique, de même que la Description qui va suivre, 
nous ont été obligeamment communiquées par M. Jacquinot, qui, 
conjointement avec M. Hombron, a découvert et vient de publier, 
dans leur oyage au Pôle Sud et dans l'Océanie, la Figure de cette 
superbe espèce de Gros-bec. 

« Ce charmant Oiseau, disent-ils, a le front et les joues d’une 


» belle couleur carmin; sa gorge est noire, et cette couleur se 


Iconographie Ornithologique. — dr [rv. 6 


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POEPHILE ADMIRABLE. 


prolonge en une bande étroite qui entoure le pourpre de la tête; 
une bandelette d’un bleu pâle, plus large sur le vertex, plus 
étroite sur la poitrine, entoure ces parties; le dos est d'un vert 
clair légèrement jaune sur la nuque, plus vif sur les ailes; un plas- 
tron de couleur lilas couvre la poitrine, et est séparé de la belle 
teinte jaune de l’abdomen par une ligne orangée; le croupion 
et les couvertures supérieures de la queue sont d'un bleu pâle ; 
les rémiges sont brunes et les rectrices noires. Le bec offre une 
couleur rosée plus foncée à l’extrémité; les tarses ont une teinte 
carnée peu intense. 

» Le second individu ne diffère du précédent qu'en ce que le 
pourpre de la tête est remplacé par du noir. On pourrait au pre- 
mier abord le regarder comme la femelle; mais si l'on considère 
que ses couleurs sont aussi vives que chez le male, que les deux 
rectrices médianes qui, dans ce genre, sont allongées et aiguës, 
commencent seulement à pousser chez cet individu, on sera porté 
à croire que cest un jeune male. » 


Sans vouloir atténuer en rien l'opinion de ces deux courageux 
P 


Voyageurs relativement à la deuxième Figure qu'ils considèrent 


comme un jeune mâle, nous dirons que nous avons le regret de ne 


la point partager. Notre motif est que la vivacité même des couleurs 


de cet individu, ainsi que la netteté avec laquelle elles sont arrêtées, 


exclut absolument, selon nous, toute idée et viole même tous 


les principes de transition de livrée d’un âge à un autre; d’où nous 


concluons que ces caracteres si prononcés ne peuvent que dénoter 


ou une autre espèce, ce que nous ne croyons pas, ou une femelle 


adulte, distinguée en outre du mâle par la moindre longueur de 


ses deux rectrices médianes, ainsi que par la ligne orangée qui sé- 


pare le riche violet de la poitrine du jaune de l'abdomen. 


POEPHILE ADMIRABLE. 


DIMENSIONS : 


Longueur totale, sans y comprendre l’excédant des rectrices médianes, 103 "1": 


— du bec, 9 
— de l’aile, 63 
— de la queue avec l’excédant de ses deux rectrices, 72 
— de l’excédant de ses deux rectrices, 45 
— des tarses, 16 


Ce joli Oiseau, qui figure actuellement dans les Galeries du Mu- 
séum d'Histoire Naturelle de Paris, habite la baie Rafles, au nord 
de la N ouvelle-Hollande, où MM. Hombron et Jacquinot l'ont dé- 
couvert; il y parait fort rare puisqu'ils n’y en ont rencontré que 


trois individus. On ne sait rien sur leurs mœurs. 


JUIN 10945. 


COLOMBE RIVOLI. 


COLUME A4 RIVOLII (FLor. PREv.). 


SPEC. CHAR. -- Capite collis et corpore suprà ferè omnino viride smaragdineo ; 
fronte sicut et vittà sternali violaceo, purpuratis; pectore maculà 
candidissimä latè cincto; crisso, remigibus primarus, quæ albo le- 
vissimè marginulatæ, et secundariarum margine auratè flavidis ; 
scapularibus guttulä cæruleâ maculatis; caudæ, brevis, rectricibus 
im mediâ parte longitudinaliter parumper cæruleis; ad apicem 
viridé flaventibus ; rostro et pedibus rosaceis. 


PLANCHE IV. 


Les caractères de cette Colombe, ainsi que l’a fort bien fait re- 


marquer notre Ami M. Florent-Prévôt, sont en général ceux com- 
muns aux Ptilonopes. 


Descripton. — Nous ne pouvons mieux faire que de repro- 
duire celle dont cet infatigable observateur a accompagné la Figure 
qu'en a donnée Mr: Knipp, dans son Grand Ouvrage sur les 
Pigeons. 


Iconographie Ornithologique. — Are Liv. 


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COLOMBE RIVOLI. 


« Un beau vert émeraude à la fois intense et brillant la revêt 
presque tout entière et couvre les parties antérieures et supé- 
rieures du corps, le dessus des ailes et celui de la queue; la tête 
est ornée d'une sorte de calotte d’un violet pourpré très-vif: 
comme chez la Colombe hyogastre et la Colombe naine, une 
tache ovalaire du même violet occupe le milieu de l'abdomen, 
immédiatement au-dessous de la bande blanche dont nous avons 
parlé; la partie inférieure du ventre, ainsi que les couvertures 
inférieures de la queue, sont d’un jaune Jonquille de l'éclat le 
plus vif. 

» Les ailes, de moyenne grandeur, ont leurs rémiges d’un vert 
bleuatre et sont finement bordees d'un léger fudet blanc ; leurs pen- 
nes cubitales sont finement lisérées de jaune à leur côté externe; 
les plus longues des plumes qui composent les scapulaires ont 
toutes, vers leur milieu, une tache de forme arrondie, d’un bleu 
très-foncé (qu'il nous a été impossible de rendre sensible à l'œil 
dans notre figure, la pose adoptée pour l'Oiseau s'y opposant). » 


Le méme bleu se retrouve à la queue, sur le milieu de chacune des 


rectrices, disposé longitudinalement et s'élargissant vers la pointe. « La 


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queue, assez courte du reste, et composée de plumes égales, 
se termine par une bande d'un vert plus pale; elle est en 
dessous d’un gris roussätre, également un peu plus pâle à son 
extrémité. » 


Le bec et les pieds paraissent, sur le mort, avoir été plutôt rosés que 


bruns. 


Taille, 200 millimètres. 
Patrie inconnue. 
Notre Figure est faite d’après un individu de la Collection du 


Museum de Paris. 


COLOMBE RIVOLI. 
Nous avons souligné les petites différences que nous a présentées 
l'Oiseau qui a servi à notre Description, et que ne présentait sans 
doute pas celui qui a passé sous les yeux de M. Florent-Prévôt et 


qui appartient à M. le Duc de Rivoli. 


MAI 1949. 


» Le 


GENRE MERGANETTE. # 


GENUS MERGANETT A (Gourv. Procedings, Z. S.18M). 
RAPHIPTERUS (Gas. Histor. fs. y polit. del Chile. 1844). 


GENER. CHAR. Æostrum. — Haud minüs longum quèam caput, rectum; ferè 
cylindraceum, ungue apicali distincto, incurvato, at minus 
abruptè quàm in genere MWMerqus dicto; mandibula superior 
lamelloso dentata, vel tornio crasso corneo, intus profundé 
serrato, instructa; naribus linearibus feré centralibus. 

Alæ. — Mediocres, primaris secundâ et tertià longissimis, 
humeris calcare valido et acuto armatis. 


Cauda. — Ut in Mergo rigida. 
Tarsi. — Aliquanto elongati, squamis hexagonis ad latera 


obtecti, et antices scutellis. Digiti palmati, medio quàm tar- 
sus paululum longiore; polluce libero, alte posito, et paulu- 


lum lobato. (Gourp, Procedings. Z. 9. 1841.) È % 


Ce Genre à été établi sur une Espèce, que nous figurons dans 
cette premiére Livraison, qui avait été découverte dès 1832, par le 
savant et modeste M. Gay, l’un des Voyageurs les plus distingués du 
Museum de Paris, qu'il en enrichit à son dernier retour du Chili. 
en 1542. Nul doute que si ses occupations le lui eussent permis, et 
si une certaine dose d’ambition étrangère à son caractère l'y eut 


Iconographie Ornithologique. — 4% Liv. 8 


à à 


RE 


GENRE MERGANETTE. 


stimulé , il n’eût eu l'avantage d’attacher son nom à la création de 
ce Genre tout nouveau, qui compte déjà une Espèce de plus, celle 
que nous publions également aujourd'hui, et qui ne doit proba- 
blement pas se borner là. Cette Espèce type, qu'il'avait tuée dans les 
Cordilières du Chili, fut même dès cette époque déposée par lui 
au Musée de San-Yago, sous le nom qu'il lui imposa de Raplhuipterus 
Chilensis. 

Nous ajouterons de plus que, dans l'envoi qui suivit de près cette 
découverte, et qu'il fit au Museum de Paris en 1533, figurait un 
jeune age de cette espèce qui atura l'attention des Professeurs de 
cette Administration, et dont M. de Blainville dit un mot dans un 
Rapport fait à cette époque à l'Académie des Sciences de Paris, et 
qui est malheureusement demeuré à l’état de manuscrit. 

Toutefois, ce fait historique, une fois constaté dans l'intérêt. de 
lun de nos Voyageurs les plus studieux, et aussi dans l'intérêt de 
notre amour-propre national, nous nous empressons de le recon- 
naître, cet honneur appartient, par l'antériorité de la Publication, 
pour la fondation du Genre, à M. Gould, qui, le premier, l'a établi 
et fait connaitre en 1541, dans les Procedinoes Z. 5., et à qui nous 
avonsemprunté textuellement la Caractéristique Latine qui précède. 
Cetie Description fut faite sur un individu rapporté du Chili par 
un Voyageur Anglais, M. Brydges, qui devrait cependant avoir eu 
plus d'une occasion de rencontrer notre Compatriote dans ses ex- 
cursions, et de voir au Musée de San-Yago l’individu que ce dernier 
y avait déposé et nommé dès 1832. Depuis, la figure en a été re- 
présentée trés-exactement, par M. G. R. Gay, dans la cinquième 
Livraison de son Genera of Birds, publiée en 1844. Dès la même 
année, M. Gay, tout entier à ses travaux, dans l'ignorance de cette 


double Publication, l’a également fait figurer dans l'Atlas de son 


GENRE MERGANETTE. 
immense Ouvrage sur le Chili, qu'il fait imprimer en Espagnol, et 
lui a donné le nom de Raplhipterus. 

Une seconde Espèce de ce Genre, tout aussi rare et inédite, que 
nous allons décrire tout à l'heure, est venue démontrer de nou- 
veau la difficulté qui se rencontre et tout le soin qu'il faut mettre 
pour composer heureusement et avec fruit pour la Science les 
Noms Génériques et Spécifiques; non que nous trouvions mauvais 
le nom de Merganetta, auquel cependant nous préférerions de 
beaucoup le nom Raphipterus, de M. Gay; car il est bien évident 
que ce joli petit Genre, s'il tient du Genre Mergus, tient aussi du 
Genre Æ/nas ; mais nous pensons qu'isolé et comme nom de Genre, 
ce mot ne dit pas assez par rapport au caractère si remarquable de 
l’éperon des ailes, dont la valeur surpasse celle de tous les autres, 
et que, rapproché pour l'Espèce type de l'adjectif spécifique #7- 
mata, qui rend plus manifeste encore son influence, il devient une 
sorte de non-sens. Le caractère dont nous venons de parler étant 
en effet le seul vraiment générique, il nous semble évident que 
c'est dans la dénomination du Genre que l'expression ou la Calèur 
s'en doit retrouver, et non dans la dénomination de l'Espèce. 

Ce raisonnement, qui n'eùl peut-être pas été déplacé, même en 
présence de l'Espèce typique, alors qu’elle était la seule, sera re- 
gardé, nous le pensons, comme suffisamment justifié par la décou- 
verte de la seconde Espèce (que nous représentons PI. 6), qui est 
armée de son caractère principal dont il serait vraiment difficile de 
rendre l’idée si l’on maintenait à l'Espèce type, la supplétive spéci- 
fique Ærmata, qui leur est désormais commune. Ce serait laisser 
croire que notre Espèce et celles qui pourront encore s y adjoindre 
manqueraient de leur éperon alaire : ce qui n’est pas, ce qui ne 
peut pas être. 


GENRE MERGANETTE. 
Pour éviter l'inconvénient que nous signalons, et quoiqu'il nous 
en coûte de paraitre vouloir innover sur les respectables brisées 
et aux dépens de nos Maitres et de nos Savants Collègues en Or- 
nithologie, nous avons pensé pouvoir nous permettre, tout en con- 
servant le nom générique de Merganetta, de changer le nom spé- 
cifique de l'Espèce type Ærmata (Gould) par celui de Chilensis 
(Gay). 
Ce petit Genre se composerait ainsi, quant à présent, de deux 
espèces. 


1° Mersanetta (Gould) Chulensis (Gay ); 

2 M —  , Colomliana (O. Des Murs). 

Ces Oiseaux sont très-solitaires et habitent les plus hauts som- 
mets des Cordilières. Ainsi, M. Gay en a trouvé jusqu’à une élé- 
vation de 1500 à 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Ce 
n'est que lorsque le froid devient trop intense qu'ils redescendent 
de ces hauteurs, et encore ne dépassent-ils pas alors au-dessous de 
6oo mètres. 

Ils fréquentent exclusivement les torrents, qu'ils parcourent avec 
une aisance et une agilité surprenantes : au moindre signe de 


danger, ils plongent immédiatement pour ne plus reparaitre. 


MAI 1049. 


MERGANETTE DU CHILL. 


MERGANETTA ARMATA (Gou». Proœd., 2: S. 18M). 


RAPHYPTERUS CHILENSIS (Gax. Histo. fs. y polit. del Chile. 1844). 


MERGANETT A4 CHILENSIS (0. »es Murs). 


SPEC. CHAR. — Mas. Vertice nigrescenti-fusco, strigà angustà albâ cincto; hac, 
linea faciali ejusdem coloris, conjunctä; infrà hanc mr. 
strigà nigra angusta, ab occipite super oculum ductä vittam 
facialem efficiente, deindè per mediam gulam excurrente, et 
super pectus totum diffusä ; capitis lateribus, sic et collo albis, 
hoc apud nucham strigis nigris longitudinalibus tripliciter 
ornato, quarum centrali lata, reliquis angustis. 

Fem. — Vertice et dorso saturatè cærulescenti-cinereis, sic et 
colli lateribus, his albescente minutè fasciatis; genis infrà 
oculos, gulâ, gutture et corpore subtüs rufo castaneis. 


PLANCHE V. 


Quoique cette espèce type ait été représentée depuis peu de 
temps par M. G. R. Gray, dans tke Genera of Birds, septembre 
1844, nous avons cru qu'il ne serait pas sans intérêt d’en voir la 


Figure dans notre Recueil, et de la comparer avec la seconde espèce 
de notre Planche 6. 


Iconographie Orrithologique. — 1e Liv. 


ue ” 


MERGANETTE DU CHILI. 


C’est avec raison que M. Gould, à qui nous avons emprunté la 
caractéristique, peut-être incomplète, qui précède, à fait de cette 
belle espèce de palmipède le type d'un nouveau genre parmi les 
Anatidés, se rencontrant ainsi dans la même manière de voir avec 
notre laborieux Compatriote M. Gay, mais différant de l'opinion 
du Voyageur Anglais M. Bridges, qui en voulait faire, à ce que nous 


apprennent les Procedings, un véritable Canard. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, 450 vilin. 
— du bec, 40 
— du tarse, 40 
— du doigt médian, 55 
— du doigt interne, 45 
— de la queue, 140 


Description. —Tète ornée de trois bandes noires, dont une plus 
large partant de la base du bec, et suivant tout le sommet et le con- 
tour supérieur du crane, retombe en s'amincissant au bas du der- 
rière du cou, et les deux autres plus étroites, partant de l'angle 
externe de l’œil, viennent rejoindre celle-ci vers la nuque, pour s'en 
séparer en retombant insensiblement des deux côtés de la base du 
cou; la même couleur qui revêt l'estomac, le devant du eou et le 
menton, va se réunir aux trois bandes dont nous venons de parler, 
pour la première, au moyen d'un cercle semblable qui entoure la 
base entière du bec, du menton au front, et pour les deux autres, 
par un prolongement poussé au travers de la moitié antérieure de 
la joue jusqu à l'angle interne de l'œil ; le lorum, les parties com- 
prises dans les losanges de ces trois bandes, et la naissance des 


épaules d'un blanc pur, ainsi que toutes les scapulaires, fort agréa- 


MERGANETTE DU CHILI. 


blement lancéolées de noir dans toute la longueur de leurs tiges ; 
dos et croupion gris ardoisé foncé, vermicellé de noir; petites et 
moyennes couvertures des ailes du même gris ardoisé; ces der- 
mières, avec les rémiges secondaires, qui sont d’un vert à reflets 
métalliques, bordées d'un fin liséré blanc, encadrant ainsi le mi- 
roir de l'aile; grandes rémiges et rectrices brun noiratre; tout le 
dessous du corps brun marron, maculé longitudinalement de noir; 
bec et pieds de couleur orange pale; éperon alaire de couleur 
cornée. 

Le tout jeune âge, d'après un individu également trouvé par 
M. Gay, et envoyé par lui en 1833, a le dessus du corps et les 
flancs d’un brun gris noiratre zébré régulièrement de blanc, à l’ex- 
ceptüon des petites couvertures des ailes, qui sont grises lancéolées 
de noir; le dessus du corps, ainsi que la gorge, est d’un blanc ar- 
senté comme chez les Grèbes. 

Cette espèce est encore très-rare, puisque, dans un séjour de 
douze ans, M. Gay n'a pu s’en procurer que cinq individus de 
différents âges. 


Fait partie du Museum d'Histoire Naturelle de Paris. 


MAI 1049. 


É - 


 , 
2 
LÀ 


Le 


MERGANETTE DE COLOMBIE. 


 MERGANETT A4 COLOMBI AN A (O.DesMurs, Rev. Zool., mai 1845, p.179). 


SPEC. CHAR. —  Capite tribus vittis à rostro et oculis usque ad nucham infe- 
riorem , nigris lineato; reliquis capitis, gulæ et colli partibus albis; 
scapularibus et dorso brunneis, nigro lenceolatis; corpore infrà 
toto albo cinereo, nigro fulvido longitudinaliter maculato; inter 
scapularibus et uropygiis cinereis, nigro transversaliter tenuissimè 
vermiculatis; alis cinereo ardesiaceis speculo viridi, vittis infrà et 
suprà albis obliquè marginato, metallicè fulgentibus; humeris 
calcare acuto armatis; primariarum 2* et 3* longissimis; rostro 
recto, mandibulä superiore ferè cylindraceà; ungue apicali dis- 
üuncto tarsis aliquanto elongatis; digitis palmatis; medio quàm 
tarsus longiore, interno digitorum valdé minore; caudà rigidà ; 
rostro et pedibus pallidè aurantiis. 


PLANCHE VI. 


DIMENSIONS 
Longueur totale, 410 villim. 
= du bec, | 33 
…— du tarse , 33 
= du doigt du milieu, 50 
Iconographie Ornithologique. — 4° Liv. 10 


MERGANETTE DE COLOMBIE. | 
Longueur du doigt interne, | | 40 min. 
— de la queue, | 130 

Description.--Tète comme chez l’Espèce qui précède, ornée de trois 
bandes noires, dont une, partant de la base du bec, et suivant tout 
le contour supérieur du crâne, retombe au bas du derrière du cou, 
et les deux autres, partant du coin postérieur de l'œil, viennent re- 
joindre celle-ci ; l'intervalle qu’elles laissent entre elles, ainsi que le 
lorum, et tout le dessous de la tête et du cou blancs; une fine ligne 
noire entoure exactement toute la base circulaire du bec. Plumes 
du dos effilées, brunes et lancéolées dans leur milieu d’une longue 
tache noire; les interscapulaires et les uropygiales d’un gris cendré, 
vermiculé de fines raies noirâtres. Tout le dessous du corps, à par- 
ur de la gorge, d'un gris blanc flammé d’un brun noiratre: ailes 
d’un gris bleuatre, ornées d’un miroir vert à reflets métalliques, en- 
cadrées entre deux étroites raies blanches, et armées d’un éperon 
corné, très-acéré, noirâtre à sa base; bec et pieds d’un jaune 
légèrement orangé. 

Cette Espèce, inédite et nouvelle, devient ainsi la seconde du 
Genre. 

Ce petit Harle éperonné, qui vient de Santa-Fé de Bogota , fait 
partie de la Collection du Museum de Paris. AS 

Un jeune de l'année de cette Espèce, venant de la même localité 
d'où il a été rapporté par M. J. Goudot, se trouve dans la riche 
Galerie de M. le Duc de Rivoli. Il a le dos, les épaules et les ailes 
comme l'adulte; mais le dessus de la tête et le derrière du cou 
sont d’un gris uniforme; les deux côtés de la poitrine écaillés de 
blanc et de gris, et tout le dessous du corps, depuis le bec jusqu à 


la queue, d’un beau blanc. 


MAI 1045. 


DE Te En VOR ES TEE ee 


PYGARGUE VOCIFÉROIDE. 


HALIÆTUS V’OCIFEROÏDES (O. pes Murs, Rev. Zool., mai 1845, p.175). 


SPEC. CHAR. — Genis caudâque albis; duabus mediüs rectricibus caudice 
nigris; corpore toto suprà et infrà brunneo nigrescente; pectore 
rufo-fulvido maculato; remigibus nigris; quartä longiore; alis 
subis pulchré ardesiaceis, medium caudæ solummodo obtegen- 
tibus ; tibiis valdè elongatis; rostro corneo; cerä, loris villosis et 


pedibus flavis. 


PLANCHE VIT. 


Le Nom que nous avons eru devoir donner à cet Oiseau indique, 
sinon les doutes que l’on pourrait concevoir sur sa distinction spé- 
cifique , au moins les rapports intimes qui l'unissent au l’ocifer de 
Levaillant, dont nous représentons un mâle adulte dans notre Plan- 
che vrir, pour terme de comparaison. 

Ainsi, l’un des deux individus que nous avons eus sous les veux 
a à peu près la même taille, quoique un peu plus grand que celui- 
ci; les caractères en sont les mêmes. Mais, à part le système de 
coloration qui n'est pas non plus identique, ce qui les différencie , 


c'est la queue plus longue chez notre Oiseau que chez le Vocifer; 


Iconographie Ornithologique. — 90e [rv. 4 


PYGARGUE VOCIFÉEROIDE. 


ce sont les ailes, qui, tout en étant organisées exactement de même, 
ne viennent tout au plus qu'à la moitié de la longueur de la queue. 
tandis que, chez ce dernier, elles atteignent la longueur des rec- 
trices; ce sont aussi les grandes couvertures qui dans notre Oiseau 
viennent presque au niveau des plus longues rémiges, tandis que 
chez le Vocifer celles-ci dépassent les premières de 6 centimètres. 

En mettant de côté ces différences, on pourrait sans doute à la 
rigueur hésiter à regarder la Pygargue de notre Planche comme une 
Espèce distincte; mais au moins faudrait-il voir dans son plumage 
quelques-uns de ces caractères constants qui décèlent un jeune 
chez les Oiseaux de proie, en indiquant leur transition d’un âge à 
l’autre : au lieu que rien de pareil ne s’y rencontre, tant les masses 
de coloration sont homogènes et présentent un caractère de fixité 
des mieux accusés. Trois parties seules ont ici quelques rapports 
assez intimes avec la livrée du Vocifer : ce sont les joues et la 
queue complétement blanches; encore celle-ci se distingue-t-elle par 
le noir des baguettes et ses deux rectrices médianes : caractère que 
Levaillant a bien soin de relater dans sa description du Vocifer, et qu'il 
ne signale particulièrement que pour les plumes de la téte, du cou et 
des scapulaires; et enfin le dessous des ailes couleur oris ardoise. 

Quoi qu'il en soit, ces points de contact que nous signalons ne 
sauraient faire considérer notre Oiseau comme une différence 
d'age ou de sexe du Vocifer, d’après ce que l’on sait de ces livrées 
chez celui-ci, et d’après ce que nous en apprend Levaillant lui- 
même dans les termes suivants : 

« La femelle, dit:il, a beaucoup moins de noir dans son plumage : 
» son blanc est moins pur, et son roux moins foncé. 

» Dans son jeune age le Vocifer, au lieu de blanc, porte du gris 


» cendré, et sa queue est alors entièrement de cette dernière cou- 


PYGARGUE VOCIFÉROIDE. 


» leur; mais avec l'age elle devient blanche. À la seconde mue, il 
» a déjà autant de blanc que de gris, et la queue est de même com- 
» posée de quelques plumes absolument blanches, d’autres d'un 
» gris blanc, et quelques-unesenfin mêlées de ces deux couleurs. 

» Ce nest donc qu'à la troisième année que ces Oiseaux pren- 
» nenl leur élégante livrée, telle qu'on la voit dans la Planche en- 
» luminée qui représente la femelle. » 

Or, ce nest point la femelle du Vocifer que peut représenter 
notre Oiseau, car il suffit pour cela de comparer notre Figure avec 
celle que Levaillant a donnée de la femelle de cet Oiseau dans sa 
Planche 4; ce n’est point le jeune âge du Vocifer, car il ne porte 
pas trace de gris cendré; ce n’est pas non plus le second à age, puis- 
qu'il n'a de blanc, à part la queue, que les joues. ’ 

Ce ne peut donc être qu'un individu du troisième age, c'est-à- 
dire un adulte, et dès lors une espèce différente. | 

Du rapprochement que nous venons d’en faire avec le Haletus 
F'ocifer, on voit facilement que notre grand Rapace ne peut être 
rangé qu'avec ce que l'on a l'habitude d’appeler Aigles pêcheurs, 
autrement dits Pygargues, dont les Auteurs ont fait le Genre //a- 
Lætus, auquel nous le rapportons. | 

Comme chez les vrais Pygargues en effet, les tarses ne sont em- 
plumés qu'un peu au-dessous de leur articulation avec le tibia ; 
épais et vigoureusement constitués, les pieds sont armés d'ongles. 
crochus et redoutables, et recouverts en-dessus de squamelles ayant 
la dureté de la corne, et formant véritablement ce que font les” 
tassettes dans les cuirasses. L'espace compris entre la base du tarse 
et la première articulation des doigts, de même que les côtés et le 
derrière du tarse, sont simplement écussonnés, et le dessous des 


pieds ainsi que le talon recouverts, comme dans le F. Haliætus , 


PYGARGUE VOCIFÉROIDE. 


d'un üssu de pointes ou durillons cornés et rugueux, ce qui est 
presque toujours l'indice d'un Rapace pêcheur. 

Mais, au contraire des vrais Pygargues, ses ailes robustes n'attei- 
gnent à peine que la moitié de la queue, tandis que leurs grandes 
couvertures s étendent, ainsi que cela se remarque chez les Vau- 
tours, presque au niveau des plus longues rémiges : de celles-ci la 
première est la plus courte et la quatrième la plus longue; enfin 
le tibia est démesurément long relativement à ce qu'ilse voit dans 
les espèces congénères; il est le double du développement du tarse, 
ce qui ne laisse pas que de donner à cet Oiseau une physionomie de 
pose toute particulière et par conséquent moins lourde que celle 


ordinaire des Pygargues. 


DIMENSIONS : 

Longueur totale, | pd pod 
+ du bec en ligne courbe, » 6: 
—. hauteur du bec, ) 25 
— du bec, depuis la cire jusqu’à la pointe, en ligne 

droite, ) 45 
— de la tête, depuis le bec jusqu’à la nuque, #1 » 
— du pli de Paile à son extrémité, 53 » 
— de la queue, 28 » 
— du tibia, 15 ) 
— du tarse, 7 » 
— du doigt médian jusqu’à l’ongle, 7 » 
— de l’ongle dudit doigt, en courbure, » 50 
— — en ligne droite, p 35 
— du pouce jusqu’à l’ongle, » - 48 
— de l’ongle dudit, en courbure, » 50 
= — en ligne droite, » 40 


Diamètre de cet ongle à sa base, » 10 


PYGARGUE VOCIFÉROIDE. 


Description. — Les joues et la queue d’un beau blanc; les ba- 
ouettes des deux rectrices médianes noires; le corps entièrement 
brun noiratre, à l'exception de la poitrine, qui est lancéolée de flam- 
mes d’un roux fauve; les rémiges noires; tout le dessous des ailes 
d'un beau gris ardoise uni ; bec couleur de corne; lorums parsemés 
de poils; cire et pieds jaunatres. | =. 

Ce beau Pygaroue vient de Madagascar, d'où il a été rapporté en 
1841 au Muséum de Paris par M. Louis Rousseau, Aide Natura- 
liste attaché à cet Établissement. | 

Un autre sndividu de la même Espèce, et exactement semblable 
en tout point de coloration, de caractères, mais plus petit dans 
chacune de ses proportions d’un huitième ou de 10 centimètres, a 
été rapporté de la même localité et donné au Muséum en 1844 par 
M. Jager Schmidt, Enseigne de vaisseau. Quelques plumes rousses 
clairsemées à l'abdomen et aux flancs de cet individu, nous font 
supposer que c'est un Jeune male achevant de pee la livrée et 
les dimensions de l'adulte. 

Nous croyons que c'est à un très-jeune âge de notre Espece que 
doit être rapporté un individu faisant partie de la riche collection 
de M. le Duc de Rivoli, auquel il a été remis par notre ami Ed. 
Verreaux, qui l'avait recu de Madagascar, et non pas, ainsi que le 
porte son étiquette, au jeune âge du Z’ocfer. Nous ne fondons 
notre opinion que sur l'absence complète chez cet individu des ca- 
ractéres de coloration indiqués par Levaillant, et surtout de gris , 
et sur la localité, d’où nous ne sachions pas que l'on ait encore recu 
de véritable Vocifer, quoique le fait soit dans les choses possibles, 


puisqu'il est assez commun sur la Côte Orientale d'Afrique. 


MAI 194. 


Iconographie Orrithologique. — 9me Jr. 


ko 


PYGARGUE VOCIFER. 


(LEvaiLLaNT, Ois. d'Afrique, tom. 1, p. 4.) 
FALCO V'OCIFER (Daunin, Traité d'Ornithologie, tom. 2, p. 65). | 


HALLÆTUS VOCIFER (vs). 


SPEC. CHAR. — Ferrugineo-fuscus; capite, collo pectore, caudâque albis (Larx. 
Ind. ornith. 1809); remigum primarüs, secundariis, tectricibus 
majoribus, scapularibusque et uropygio nigris; cerâ et pedibus 
flavis ; rostro et unguibus corneis. 


PLANCHE VIII. 


Comme Levaillant n’a donné le Dessin qué de la femelle de 
cette belle Espèce d'Oiseau de proie, nous avons pensé qu'il ne 
serait pas indifférent de donner la figure du male adulte, et cela 
avec d'autant plus de raison, que c’est le terme de comparaison 
indispensable de notre Planche précédente, N° 7, représentant l'Es- 


pèce analogue que nous avons appelée V’ociféroide. 


Iconographie Ornithologique. — 9me Tiv, 


Q1 


PYGARGUE VOCIFER. 


En tête de notre Caractéristique, nous avons mis celle de Latham 
telle qu’elle se trouve dans son /ndex Ornith., parce qu'il est à 
notre connaissance le premier Auteur qui ait donné la Caractéris- 
tique Latine des Oiseaux découverts par Levaillant, et qu'il doi 
être considéré comme Classique en ce qui concerne ces Oiseaux. 

Description. — Nous ne nous servirons cependant pas de la 
Description de Levaillant, parce que, si exacte et si minutieuse 
qu'elle soit, elle ne se rapporte, de même que la Figure, qu'au 
jeune mâle prenänt la livrée dé l'adulte. 

Celui-ci, que représente notre Planche, est simplement dé trois 
couleurs bien tranchées. 

Il a la tête, le cou, la poitrine, le dos et la queue blancs; les 
ailes avec leurs couvertures et le croupion noirs; l’abdomen, les 
flancs, les jambes et tout le dessous du corps d'un beau brun mar- 
ron vif, quelques plumes de cette dernière couleur garnissent le 

poignet et le pli de l'aile. | 
_. Nous ajouterons, en citant lillustre Voyageur, les détails qui 
suivent : | 

« Entre le bec et l’œil,. la peau se montre, et cetle partie est 
» seulement couverte de poils rares : sa couleur est jaunatre, ainsi 
» que la base du bec, les pieds et les doigts. L'iris est d'un brun 
» rouge; les plumes des jambes descendent d’un demi-pouce sur 
» le tarse par-devant; les ongles et le bec sont d’un bleu de corne. 
» La queue est légèrement arrondie, c'est-à-dire que les pennes 
» extérieures sont les plus courtes, tandis que les autres s’allongent 
» successivement jusqu'aux deux du milieu qui sont plus longues 
» et d’ailleurs égales entre elles. » 

Se trouve sur les bords de la mer, et principalement : à l'embou: 


chure des grandes Rivières, sur les côtes Est et Ouest d’ Afrique; fond 


PYGARGUE VOCIFER. 


rapidement du haut des airs sur le poisson qu'il aperçoit et dont il 
fait sa principale nourriture ; chasse aussi les Gazelles. Rare au Cap 
de Bonne-Espérance, où Levaillant ne l’a vu qu'une seule fois. 
Mais il est assez commun dans la Nubie et sur les bords du Nil 
Blanc, où M. d’Arnaud, Voyageur du Museum d'Histoire Natu- 
relle, l’a fréquemment rencontré, et d’où il l’a envoyé en différents 
ages à cette Administration, en 1843. Notre Planche 8 a été faite 
d’après le plus adulte des individus de cet envoi. 

_ Cet Oiseau, que M. d’Arnaud, dans ses notes, appelle Æigle a 
cou blanc, à été tué par lui sur les rives du Haut-Nil Blanc, sous le 
14° de latitude Nord. Ce Voyageur nous apprend que, dans l’idiome 
Arabe de l'ile de Sennac, il est appelé Abou-loc , et qu'il est très- 


vénéré des pêcheurs Arabes, surtout des Schelouks. 


DIMENSIONS : 

Longueur totale, :. 680 à 700 2e 
— du bec, depuis la cire jusqu’à la pointe, en ligne droite, 30 
= | —— en ligne courbe, 45 

Hauteur du bec, | __» 

Longueur de la tête, depuis le bec jusqu’à la nuque, 100 
— du pli de l’aile à son extrémité, 520 
— de la queue, 230 
— du tibia, | | | 150 
— du tarse, ; 70 
— du doigt médian jusqu’à l’ongle, | "68 
— de l’ongle dudit, en courbure, | 42 
— | — en ligne droite, 80 


Diamètre de cet ongle à sa base, 6 


PYGARGUE VOCIFER. 

Le Museum d'Histoire Naturelle de Paris en a recu plusieurs 
exemplaires de Delalande , ainsi que de Jules et d'Édouard Ver- 
reaux, qui en ont également enrichi le Musée Britannique, venant 


tous du Cap ou de la côte Est d'Afrique. 


MAI 1049. 


TROUPIALE À MENTON NOIR. 


+ICTERUS GULARIS (LicHTENSTEIN). 


PS A RA C OLU Î SCT LA RIS (WAGLER. Isis, 1829, p. 754). | a 


_ICTERUS MENT ALIS (Lrsson. Centur. Zool., 1831, v1. 4). 
XANTHORNUS GULARIS (Prince CH. BONAPARTE. Drocus. Z. S: 4891, P. 110). 


SPEC. CHAR. — Rubro-aurantius; loris, vittà jugulari colli finem vix attingente ; 
dorsi fascià latissimä, scapularibus, alis caudaäque nigris; harum 
tectricibus superioribus minoribus ac inferioribus aurantiis, superio- 
ribus medus apice, remigibus secundaris margine externo-large, 
primaris ibidem strictissimè largius basi albo-limbatis; recticum 
omnium basi læte flava, remigum limbo interno albido; gulæ tænià 
rotundatà apice, pectore immaculato. | 

Habitus Ps. Jamacaï, ei proximus; rostrum validiusculum subti- 
litèr inclinatum, nigricans; mandibulæ basis margaritaceum; pedes 
robusti, plumbei, unguibus corneo-plumbeis. Longitudo, 10”. 
Habitat in Mexico (Waczer. Zsis, 1829, p. 754). 


PLANCHE IX. 


On voit, par la Spécifique caractéristique qui précède et que nous 
avons reproduite intégralement, que c’est à Wagler qu'est due la 


description première de cette espèce de Carouge : aussi est-ce avec 


Iconographie Ornrithologique. — 2% Try. 4 


TROUPIALE À MENTON NOIR: 


raison que M. Lesson l’a cité en tête de sa Synonymie dans la Notice 
qu'il en a publiée en 1831. Mais nous avons lieu de croire que 
cest de mémoire et par conséquent sans avoir cherché à compléter 
ses recherches à cet égard que notre Honorable Collègue a fait 
cette citation, incomplète puisqu'il n'indique pas l'Ouvrage dans 
lequel il Paurait rencontrée ; car, quels qu’aient été nos efforts, il 
nous a été impossible de retrouver la source à laquelle il aurait 
puisé la dénomination de Cacicus mentalis qu'il prête à Wagler, et 
dont il a dans sa conviction conservé l’adjective spécifique. Ce der- 
nier n'a jamais, que nous sachions, donné à aucun Cacique Trou- 
piale ou Carouge le nom générique de Cacicus, et de plus il n’a 
décrit aucune des espèces de ce Genre, dont il a fait en deux fois 
un si beau travail, d'abord dans son Systema avium, 18257, et ensuite 
dans l’/sis de 1829, sous la désignation de WMentalis. I n’a cité notre 
Oiseau qu’une seule fois dans ce Recueil, et ne lui a donné l’ad- 
Jective de Gularis que par le motif, ainsi qu’il le dit lui-même, que 
Lichtenstein l'avait déjà ainsi appelé dans son Catalogue du Musée 
de Berlin. [Il est résulté de cette précipitation de M. Lesson, que 
M.G.R. Gray, dans son Genera of Birds, part. 6, octobre 1044, 
trompé par cette seconde désignation, a fait de lZ. gularis (Licht.), 
et de V7. mentalis (Less.) deux espèces, alors qu'elles n'en consti- 
tuent réellement qu'une seule. 

Cest pour aider à constater cette erreur à son début, ainsi qu'à 
dissiper les doutes qui pourraient s'élever encore sur la spécifica- 
üon distincte à faire de ce Carouge et de celui auquel M. de La- 
fresnaye a donné le nom de /cterus guttulatus que nous donnons 
dans nos planches 9 et ro la Figure exacte de l’une et de l’autre, 
d'après nature, comme toutes celles que nous avons déjà publiées 


et que nous publierons par la suite. 


TROUPIALE À MENTON NOIR. 


Les dimensions de ce Cacique, qui en est vraiment un par son 
bec « sont, dit M. Lesson, de ro pouces (ou 278 millimètres), y. 
» compris la queue, qui en a 4. Son bec, haut et parfaitement co- 
» nique, se termine en pointe très-aigué, trèsacérée. [l est com- 
» primé sur les côtés, et son arête dorsale est arrondie et entame 
» les plumes du front par un angle étroit; le tour des yeux est légé- 
» rement dénudé; ses ailes dépassent à peine le croupion; toutes 
» les grandes rémiges sont échancrées sur leur bord externe; la 1° 
» est la plus courte, et les 2°, 3°, 4°, 5° et 6° sont presque égales, 
» bien que la 3° paraisse la plus allongée. Ample et longue, la 
» queue se compose de rectrices assez larges, arrondies, inégales, 
» de manière que son extrémité est parfaitement arrondie par le 
» raccourcissement des rectrices externes. Le bec est noirâtre, ex- 
» cepté le bord renflé de la mandibule inférieure, qui est nacré. 
» Les tarses, robustes et fortement scutellés, sont plombés. 

» La couleur la plus générale, et qui frappe en même temps les 
» yeux par sa vivacité, est le beau Jaune doré et orange velouté qui 
» teint la tête, le cou, le thorax, les flancs, le croupion et tout le 
» dessous du corps. Un jaune soufré occupe le bas du cou en ar- 
» riére et les épaules; mais un noir profond règne sur la gorge el 
» le devant du cou, où il forme une sorte de plastron allongé. Le 
» manteau et les couvertures des ailes, de même que la queue, sont 
» de ce même noir séricéeux. Brunes en dessus, jaunes en dedans 
» de l'épaule, les ailes en dehors sont d’un noir mat, que relèvent 
» les nombreux lisérés blancs qui se dessinent sur le rebord infé- 
» rieur des couvertures moyennes et des rémiges secondaires. Les 
» grandes rémiges sont entièrement brunes, seulement quelques 
» traces légères et incomplètes de cette bordure apparaissent sur les 


» barbes les plus extérieures. » 
P 


TROUPIALE À MENTON NOIR. 


Ces lisérés blancs offrant cependant assez de régularité pour se 
prêter à une description, et après le caractere tiré du bec affectant 
une disposition distincte, moins facile à confondre dans lZ. guttu- 
latus (Lafresn.), nous nous empressons de compléter la description 
de l'honorable M. Lesson par les détails suivants. 

Aïnsi, à la moitié de la longueur de l'aile, l'extrémité maroinale 
des moyennes couvertures y trace une bande blanche assez régu- 
lière dans toute la largeur transversale de l’aile; les 2°, 3°, 4°, 5° et 
6° rémiges primaires, à la portion basale de leurs barbes externes, 
qui ressort de dessous les moyennes couvertures, sont bordées cha- 
cune d’une tache en fer de lance dirigée en bas sur une longueur 
de ro millimètres; puis les rémiges secondaires, au nombre de 4. 
viennent dessiner par leur bord externe quatre fines lignes blan- 
ches qui suivent le contour arrondi de leur extrémité; enfin quatre 
des grandes couvertures présentent entre ces lignes et la bande 
transversale quatre taches également blanches, régulièrement éta- 
gées. | 

Cet Oiseau , qui vient du Mexique, fait partie du Muséum de 


Paris. 


Mar 1045. 


= CAROUGE À GOUTTELETTES. 


+ICTERUS PECTORALIS (0. es Murs) Wacuen. 
PSARACOLIUS PECTORALIS (Wacun, Lis, 1829, p. 155). 


+ICTERUS GUTTULATUS (DE LA FRESNAYE. Magas. - Zoe 1844, pl: 52). 


SPEC. CHAR: — Ps. Pectoralis. — Rubro-aurantius;  Îcterus Guttulatus. — Rubro-aureus : 
loris, vittà gulari ad pectus usque ex- loris, dorso, alis, caudà maculisque 
tensd, fascià dorsi latissimâ, scapularibus, pectoris nigris; tectricibus alarum 
alis, caudâque nigris; tectricibus alarum :  minoribus suprà infrèque aureis; re- 
superlorum mediis tolo nigris, minori- _migibus primariis basi vix conspicue, 
bus ac inferioribus toto luteis; remigibus secundartis tribus. margine externo 
secundarns extüs largiusculè, primariis ‘  vittam mediam formante rectriceque 
vix, rectricibus apice strictè albo-limba- laterali apice marginali albis; 


tis, his basi lætè flavis: pectore maculis 
aterrimis irregularitèr maculato. 


Rostrum.— Gracile, acutissimum, sub-incli-  Rostro tenui, compresso, arcuato, basi 

. natum, nigricans, mandibulæ basi mar- non elevato, nigro; mandibulà basi 

garitaceum ; pedes unguesque plumbei. cœrulescente, pedibus plumbeis: cau- 

Longitudo 9 ‘/,". Habitat in Mexico... dà apice rotundatà. (De La Fresnayr, 
loc. cit.) : 


Species Ps. Gularis, æquo modo affinis, 
Ps. Jamacaiï ; Ps. Croconoto differt ab eo 
satis characteribus indicatis. (WAGLER, 
loc. cit.) | 


PLANCHE X. 


Nous avons signalé tout à l'heure, à l’occasion de Pl. gularis, le 
double emploi qui enavait été fait dans l’/. mentalis: einous nous pro- 
posions dereproduire dans le présent Article,la distinction spécifique 


Iconographie Ornithologique. — 9e [rv. 5 


CAROUGE À GOUTTELETTES. 


que notre Savant Collègue M. de la Fresnaye, de son côté, avait faite 
de son /. puttulatus, confondu par l'honorable M. Lesson avec l’7 
mentalis. Mais en étudiant cette seconde espèce, nous avons cru 
découvrir également qu'un double emploi semblable avait été com- 
mis par le premier de ces Naturalistes, dont la résidence éloignée 
de toutgrand centre Scientifique ne lui aura certainement pas per- 
mis de remonter aux véritables sources; c'est ce qu'il nous a dé- 
claré lui-même à la communication que nous lui avons faite de 
notre remarque, et cela avec l'empressement et la franchise, apa- 
nages du vrai mérite et de la véritable Science. 
Nous pensons en effet que la description de Wagler que nous 
avons mise en regard de celle de M. de la Fresnaye, ne saurait lais- 
ser place au moindre doute sur l'identité de l’Espèce à laquelle 
chacune d'elles se rapporte, et démontre suffisamment que lP/. 
pectoralis et VI. guttulatus ne sont qu’une seule et même chose. 
Il est même bien remarquable que, comme s'il pressentait en 
quelque sorte la confusion quil était possible de faire de VZ. gula- 
ris avec le Ps. pectorals, Wagler, de même que M. de la Fresnaye, 
a insisté sur les causes probables de cette confusion et sur les carac- 
tères distinctifs de l’une et dé l’autre Espèce : ‘car il a eu soin de 


souligner les parties de sa diagnose qui avaient trait à ces différences. 


C'est ainsi qu 11 insiste sur le caractère distinctif spécifique de la 


plaque noire de la gorge, plus allongée chez PZ. pectorals que chez 
V7. gularis, et des taches de même couleur existant à la poitrine du 
premier; cest encore ainsi qu'il appuie sur la dimension et la 
forme du bec, si différentes chez l’une et chez l’autre. 

Cette erreur de notre infatigable Collègue, due un peu aussi à 
l’habitude où l’on est depuis quelque temps de ne recevoir en 


Oiseaux de la Colombie que des Espèces presque toujours nou- 


CAROUGE A GOUTTELETTES. 


velles, erreur qu'il s est empressé de reconnaitre sur la communi- 
cation que nous lui avons faite de nos doutes, ne prouve au sur- 
plus qu'une chose : c’est sa connaissance approfondie des Oiseaux, 
telle que, dans l'ignorance de la distinction et de la description 
faite par Wagler, il s'est pourtant servi de termes presque sem- 
blables, s’est livré au même travail et est arrivé au même résultat 
que lui; c’est-à-dire, à établir la spécification du Carouge à goutte- 
lettes, comme tout à fait distinct de lZ. mentalis (Less.), ainsi que 
Wagler l'avait précédemment établie entre son Ps. pectorals et VJ. 
gularis (Licht.). En un mot, ces deux Ornithologistes ont eu, à un 
si grand intervalle l’un de l'autre, la même idée et le même souci 
d’exactitude. | 
En effet, outre que le Carouge à gouttelettes est en tout beau- 
coup plus petit que lZ. mentalis, puisqu'il ne mesure que 220 mil- 
limètres au lieu de 280 (individu décrit par M. Lesson), et de 260 
(celui que nous avons eu occasion de figurer), le bec en est tout 
différemment conformé. Fort et élevé à sa base, droit et conique 
dans V7. mentals, il est dans F7. outtulatus, orêle, très-comprimé 
et légèrement fléchi dans toute sa longueur : « au point, ainsi que 
». lé dit fort justement M. de la Fresnaye, que pour Vieillot et Cu- 
» vier, qui n'avaient basé leur distinction générique des Troupiales 
» que sur la forme du bec, l'un eüt été dans leur Genre Troupiale, 
» et l'autre dans leur Genre Carouge. » Les pattes en sont aussi 
beaucoup moins fortes que chez celui-ci. Enfin, quant à la colora- 
tion; d'une part, les plumes de la poitrine et des flancs sont, dans 
notre espèce, terminées d’un noir qui se dessine en forme d’écailles, 
beaucoup plus exactementqu’en forme de gouttelettes (comme l’ex- 
prime notre Savant Collègue), ainsi que le représente notre figure 


et qu'il l'a également représenté lui-même; d'autre part, la bande 


CAROUGE À GOUTTELETTES. 


transversale ou miroir de l'aile, si nettement dessinée chez l’Z. men- 
lalis, manque complétement au Guttulatus, qui ne conserve de 
toute la décoration blanche du précédent, qu'une portion longi- 
tudinale de cinq des rémiges secondaires; et que la base des ré- 
miges primaires. Mais il a de plus que le Mentals, les deux rec- 
trices latérales bordées de blanc à leur extrémité. 
= Dimensions. — Nous différons légèrement de mesure avec M. de 
la Fresnaye, qui ne donne que 21 centimètres à son individu; celui 
qui a servi à notre dessin a de longueur totale 22 centimètres, ce 
qui. établit, comme on le voit, une certaine différence entre cette 
espèce et le Mentalis, qui en mesure de 26 à 25. 

Description. — D'un beau jaune orangé, rougeatre sur la tête, le 
cou et les côtés de la poitrine, et doré sur les épaules, le Croupion, 
le ventre et les jambes: les lorums, le tour des yeux, une large 
bande ou plastron descendant du menton, et couvrant tout le de- 
vant du cou et le milieu de la poitrine, une autre large bande dor- 
sale , les ailes et la queue d’un noir profond; le thorax est couvert 
d’écailles noires dessinées par l'extrémité des plumes de cette par- 
ue et des flancs teintes de cette couleur. Une différence existe en- 
core ici entre notre individu et celui qu'a décrit M. de la Fresnaye ; 
il indique que trois des rémiges secondaires seulement sont bor- 
dées extérieurement de blanc, ce qui formerait une bande médiane 
élroite et se terminant avant leur extrémité. Tandis que chez notre 
individu cette bordure se remarque trés-vivement accusée sur cinq 
des rémiges secondaires, plus large au sommet de chacune d'elles, 
et les encadrant en s’amincissant vers leur extrémité, où le blanc 
venant se confondre dans le noir brun de ces plumes, ne se distin- 
sue plus qu’en une ligne crisâtre. La base des rémiges primaires 


est également blanche. Au surplus, cette couleur est celle de la 


(CAROUGE À GOUTTELETTES. 
moitié supérieure de toutes les rémiges lorsqu'on soulève les plu- 
mes de recouvrement de l'épaule. On comprend d’après cela que 
la portion visible puisse varier d’un individu à un autre, sans parler 
des modifications que peut encore y apporter la manière de pré- 
parer et de monter les peaux. Les deux rectrices latérales sont bor- 
dées de la même couleur blanche à leur extrémité. Le bec est noir 
avec la base de la mandibule inférieure bleuâtre et les pieds noi- 
râtrés. | 

L'individu qui nous a servi dans notre déséribliqn à est au Mu- 
_séum de Paris. depuis 1843: il vient de Santa-Fé de Bogota. Celui 
décrit par Wagler venait du Mexique. 


MAI 1945: 


Iconographie Ornithologique. — Jme [ry. 


cl 


GENRE MÉSITE. 


ë.: 


GENUS MESITES «1.6: Sarnr-Hriame. Dis a Zool., 1839, A. 5et6). 


GENER. CHAR. Rostrum. — Cinereum, incurvum, longitudini capitis coæquale ; 
nares longitudinaliter commissuræ fissurä æquidistantes. 
Ale. — Surobtusæ, tectricum rectricumque barbulis laxatis. 
Cauda. — Lata, rotundata. 
Pedes. — Digitorum internus longior, medius interdum cum 
externo ad basim conjunctus. 


Le Genre Mésite a été créé par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, 
en un excellent Mémoire publié dans le Magasin de Zoologie, 1839, 
et figuré avec ses détails caractéristiques aux planches 5 et ‘6 du 
même Ouvrage. Cest à ce Mémoire que nous emprunterons la 
description générique suivante : 

« Dans la plupart des Genres nouveaux, les différences caracté- 
» ristiques ne frappent pas dès le premier aspect aussi bien que les 


» Analogies ; elles ont besoin d’être mises en lumière par une Ana- 


Iconographie Ornithologique. — 9me Trv, Fe 


D 


pb) 


Ne 


) 


GENRE MÉSITE. 


lyse d’ailleurs très-facile, même avec les éléments st incomplets de 
détermination que peut fournir l'examen extérieur, et qui sont 
le plus souvent les seuls que nous possédions. Pour le Genre Mé- 
site, il en est tout autrement : les différences singulièrement re- 
marquables qui le distinguent de tous les Genres déjà connus 
ne peuvent manquer de frapper les yeux de quiconque possède 
des notions un peu exactes sur la série Ornithologique, et ce sont 
les rapports seuls des Mésites qui ont besoin d’être déterminés 
par l'Analyse. [ci même, et surtout pour fixer la place de ce Genre 
dans la série Ornithologique, l'ignorance où nous sommes des ca- 
ractères Ostéologiques du sternum, de l'épaule, du bassin, est 
extrêmement regrettable, et nous oblige de laisser dans notre tra- 
vail des lacunes importantes que l'étude du squelette pourra 
seule permettre de remplir par la suite. | | 

» Le port général de la Mésite, de même que sa taille, rappelle 
assez bien ceux de la plupartdes Pigeons, et notamment à cause de 
la hauteur assez srande des tarses, de diverses Colombigallines. 
En comparant, par exemple, la Mésite variée, tel est le nom spé- 
cifique que je propose pour l’espèce type de ce Genre, à la Colom- 
bigalline poignardée , nous trouvons entre elles de nombreux 
rapports. La taille est presque la même, la Mésite étant à peine 
plus petite. Les tarses sont aussi sensiblement de la même lon- 
gueur : il faut les mesurer pour reconnaitre que ceux de la Mé- 
site sont un tant soit peu plus courts et plus grêles; ils ont, au 
contraire, des écussons un peu plus grands. Ses doigts offrent, 
chez l’une et lautre, la même disposition générale ; ils ne sont 
point réunis à leur base par des membranes interdigitales élar- 
gles, mais seulement bordés de chaque côté par un petit repli 


longitudinal qui, même chez la Mésite, n’est sensible que sur 


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GENRE MÉSITE. 


une partie de leur longueur. Les proportions des doigts sont les 
mêmes ; le médian est plus long que les deux latéraux, et, parmi 
ceux-ci, contratrement à ce qui a lieu en général chez les Passe- 
reaux, c’est l’interne qui est le plus long, d’une quantité d’ailleurs 
très-petite. L’externe et le médian sont à leur origine, mais sur 
une étendue extrêmement petite, réunis à leur base; ce qui a 
lieu exactement de même chez la Calombigalline. Le pouce, chez 
l’une et chez l’autre, a aussi la même disposition, et, de plus, la. 
même longueur, tandis que les trois doigts antérieurs, tout en 


conservant les mêmes proportions entre eux, sont sensiblement 


plus courts et plus grêles chez la Mésite; aussi, chez celle-ci, Le 


pouce est-il presque égal en longueur au doigt antérieur interne, 
qu'il surpasse à peine en diamètre, tandis que chez la Colombi- 
galline, ces deux doigts, tout en restant sensiblement égaux en 
diamètre, cessent de l'être en longueur. 

» Les ongles de la Mésite, très-analogues aussi à ceux de la Co- 
lombigalline, sont assez petits et comprimés et surtout très-peu 
recourbés : la seule différence est que ceux de la Mésite sont un 
peu plus petits, et que l’un d'eux, celui du pouce, est un peu 
plus recourbé que son homologue. | 

» Îl existe donc, entre les pieds des Mésites et ceux des Colom- 
bigallines, de nombreux rapports d’analogie, et parmi eux plu- 
sieurs portent sur des caractères très-importants, soit par lin- 
fluence qu’ils doivent exercer sur les mœurs, soit parce qu'ils sont 
au nombre des traits qui distinguent le mieux les Pigeons des 
Passereaux. Quant aux différences que j'ai indiquées, elles sont 
comparativement de peu d'importance, et même ne surpassent 
pas en valeur celles qui existent entre les divers Genres déjà con- 


nus de Pigeons, à en Juger par ses pattes; nous ne voyons donc 


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GENRE MÉSITE. 


rien qui tende à écarter les Mésites de la famille des Colom- 
bidés. | 

» La queue de la Mésite ne fournit non plus aucun caractère 
qui suffise à séparer les Mésites des Colombidés; elle est com- 
posée de douze pennes longues et très-larges, parmi lesquelles les 
interries sont un peu plus courtes; elle est ainsi précisément en- 


core comme chez la Colombigalline poignardée, large et arron- 


die, et, de plus, caractère assez intéressant à signaler, les couver- 


tures, soit supérieures, soit inférieures, sont très-prolongées. Les 
différences consistententre la longueur sensiblement plus grande 
des pennes caudales , dans la naturé même de celles-ci, dont les 
barbes sont beaucoup moins serrées et moins adhérentes ; aussi 
ces pennes se décomposent-elles au moindre frottement. 

» Les ailes sont établies sur un type qui, sans s'éloigner encore 
par des différences graves de celui des Colombigallines, réalise 
cependant beaucoup mieux, et même reproduit avec une parfaite 
exactitude les conditions de la plupart des vrais Gallinacés, par 
exemple des Gallidés, et plus spécialement encore des Péné- 
lopes et Parraquas. Comme chez ceux-ci, l’extrémité des ailes 
dépasse à peine l'origine de la queue, et leur composition est 
loin de compenser ce qu’il y a de défavorable pour le vol dans 
cette brièveté. Les pennes vont en croissant, de la première , qui 
est extrêmement courte, à la seconde, très-courte encore, de 
celle-ci à la troisième, et ainsi de suite jusqu'à la cinquième. La 
sixième et la septième sont égales à celles-ci, et après elles les 
pennes décroissent graduellement. Ses ailes sont donc ici établies 
sur le type Surobtus. 

» Les Mésites, qui se rapprochent beaucoup des Gallinacés par les 


caractères du vol, tiennent encore de très-près à la plupart de ces 


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GENRE MÉSITE. 


Oiseaux, par la nature de leurs plumes molles, douces au tou- 
cher, faciles à décomposer par le froissement. Cette mollesse tient 
à deux conditions qui existent dans la plupart des Gallinacés, 
conditions qui sont même ici portées plus loin que chez eux : 
l’état des barbes peu serrées et faiblement adhérentes par leurs 
barbules, et la gracilité remarquable des tiges. 

» Si maintenant nous passons à l'examen du bec, nous sommes 
obligés, pour trouver les analogies, de descendre dans la série 


Ornithologique jusqu'aux Héliornes. Le bec, qui a très-peu de 


hauteur, forme environ la moitié de la largeur totale de la tête. 


Sa forme, aussi bien que ses proportions, diffère à peine de celle 
des Héliornes, et notamment de l'Æeliornis Senegalensis. L'arête 
de la mandibule supérieure, ou mieux la surface étroite qui borne 
supérieurement cette mandibule, la commissure des deux man- 
dibules, et même, dans la plus grande partie de sa longueur, le 
dessous de la mandibule inférieure, sont légèrement courbes, leur 
concavité étant inférieure; mais la courbure est tellement faible 
que le bec, dans son ensemble, peut être droit. La mandibule 
supérieure, plus haute que large, va en S’amincissant, et surtout 
en diminuant de hauteur depuis la base du bec jusqu à son ex- 
trémité, qui est une véritable pointe, peu aigué toutefois, sans aur- 
cune trace de crochet ni d’échancrure. La mandibule inférieure 
est beaucoup moins haute que la supérieure; chacune de ses 
branches conserve la même hauteur, et a par conséquent ses 
bords parallèles jusqu'à la rencontre avec son analogue; puis à 
partir de ce point, le bord de la mandibule se dirige en ligne 
droite vers l'extrémité de la mandibule supérieure, en sorte que, 
comme celle-ci, la mandibule inférieure, et, par conséquent, tout 


le bec, finit en pointe. A l'endroit où les deux branches de la man- 


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GENRE MÉSITE. 


dibule inférieure se réunissent, il y a un angle peu marqué. 
comme chez l’Héliorne et chez un grand nombre d’autres Palmi- 
pèdes et Échassiers. | | 

» Les parines, et c'est encore une . frappante avec 
l’Heliornis Senegalensis, se présentent sous la forme de fentes lon- 
oitudinales presque linéaires, placées à quelque distance de la 
base du bec et assez rapprochées de la commissure des mandi- 
bules, à laquelle elles sont presque parallèles. L’intervalle qui 
les sépare en arrière de la base du bec, et en dessus de sa com- 
missure, est rempli presque entièrement par une lame membra- 
neuse cornée, extrêmement mince et flexible, interposée etcomme 
tendue entre la voûte de la mandibule et sa partie inférieure. 

» Enfin, comme si ce n’était pas assez de toutes ces analogies 
avec les Héliornes, la Mésite variée leur ressemble jusque par la 
dispotion des couleurs de la tête. 

» Ces analogies, soit dans la conformation du bec, soit dans la 
disposition des narines, soit dans la coloration de la tête, sont des 
plus frappantes dans un Oiseau surtout qui, par le reste de son 
organisation, ne rappelle plus en rien les Héliornes. Ainsi, dès 
que l’on arrive au cou, les ressemblances commencent à s'effacer; 
il est en effet plus court chez la Mésite que dans les Héliornes. 
» En résumé, on peut dire que la Mésite variée, d'après l'en- 
semble de ses caractères génériques, et je puis même ajouter de 
ses caractères spécifiques, se rapproche des Héliornes par sa tête, 
des Pénélopes et Catracas par son corps, notamment par ses ailes, 
des Pigeons par ses pieds. Ces dernières analogies sont évidem- 
ment celles auxquelles doit être attribué le plus de valeur, au 
moins Jusqu à ce que l'étude du squelette permette de prononcer 


à cel égard avec une entière certitude; et s’il est incontestable 


GENRE MÉSITE. 


» que le Genre Mésite doit être considéré comme le type d’une fàa- 
» mille nouvelle, cette famille paraît devoir se placer parmi les Gal- 
» linacés Passéripèdes, près des Colombidés. » 

Deux espèces composeraient aujourd’hui ce Genre : 

1° La Mésite variée Mesites variegata (Isidore Geoffroy Saint- 
Hilaire), l'espèce type sur laquelle repose la description Sriebi | 
qui précède, que nous représentons pl. xr. 

2° La Mésite unicolore, WMesites unicolor (O. des Murs), que nous 
figurons aussi pl. x. | 


Tous deux de Madagascar, où ils paraissent fort rares. 


MAI 1945. 


MÉSITE VARIÉE. 


MESITES V’ARIEG AT A4 (EG. Sainr-Hizaire. Magas. de Zool., 1839, pl. 5et6) . 


SPEC. CHAR. — Loris et regione circà oculos denudatis; fronte, vertice, nuchà, 
totoque corpore rubigineo seu cinnamomeo colore suprà tinctis : 
nigro fulvoque irregularitèr infrà lineato; genis maculä fulvo-albido 
longitudinali suprà et subtüs-orbitarià nigro marginatä distinctis ; 
gulà albä; pectore albo-fulvido nigroque squammato; rostro, cine- 
reo incurvo, longitudini capitis coæquali, formä et naribus Helior- 
nides, pedibus cinereis caudâque Columbas, alis surobtusis Pene- 
lopes et Ortalidas præstantibus ; digito medio cum externo ad basim 
conjuncto. 


PLANCHE XI. 


Nous avons vu dans l’exposé des caractères de Genre Mésites qui 
précède, que M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire considère la Mesites 
vartegata comme le type d’une Famillenouvelle, qu'il a pensé devoir 
être placée parmi les Gallinacés passéripèdes, prés des Colombidés. 

Un seul Méthodiste, depuis la création de ce Genre (1839), a eu 


occasion de s'en occuper; c'est M. G. R. Gray, de Londres, qui, 


Iconographie Ornithologique. — 2% Try. 8 


MÉSITE VARIÉE. 


dans son List of the Genera of Birds, 1841, sans avoir été à même 
de voir cet Oiseau en nature, ainsi qu'il a eu soin de le dire, a cru 
ne pas sortir précisément des indications du Savant Fondateur du 
Genre, et a peut-être élargi par trop les limites posées par celui-ci : 
car il a séparé la Mésite (dont il fait un Gallinacé pur) des Colom- 
bidés par les Pénélopidés et les Cracidés, en la reportant à la fin 
des Mégapodidés, entre le Genre Megapodius, proprement dit, et. 
le Genre ÆZ/ecthelia. | | 

Nous laissons aux Naturalistes le soin de désigner irrévocable- 
ment la place de ce singulier Oiseau; car, ainsi que Va très-Juste- 
ment dit notre Célèbre Professeur, il existe, dans la fixation de ses 
caractères, des vides qui ne pourront être remplis que par l'étude, 
et une connaissance exacte de son Ostéologie. 

Voici, toujours d’ après le même Auteur, les dimensions et la des 


cription spécifique de la MT. vartegata . 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, - : 300 
_ du bec, depuis les ie frontales, | 24 
ee du tarse, | | 30 
— du doigt médian avec son ongle, | | 27 
— du pouce avéc son ongle, | 19 
Descripuon. — « De chaque côté de la tête une ligne roussatre 


» nait de la bâse du bec, passe immédiatement au-dessus de l'œil, 


» et Va se terminer un peu au delà de la nuque ; au-dessus, et com- 


(1) Nous supposons qu’il y a ici dans le Mémoire de M. E. G. Saint-Hilaire une 
erreur typographique, Car nous avons trouvé à l’Oiseau unique qui a servi à Sa 
Description, non pas 285 millimètres, mais 300. 


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MÉSITE VARIÉE. 


mencant également à partir de la base du bec, un espace longi- 
tudinal de couleur foncée, qui entoure l’œil en avant, en dessous 
et en arrière. Toutefois, malgré les analogies de la Mésite variée 
avec les Héliornes, quant à la disposition générale des couleurs 


de la tête, cet espace est, chez la Mésite, nu, excepté en arriére, 


» tandis qu’il est couvert, chez l’Heliornis Senegalensis, de trèspe- 


tites plumes. Au-dessous de lui, et encore chez cet Oiseau, une 
bande claire de forme irrégulière qui, ici, est roussatre, com- 
mence vers la partie inférieure de la base du bec, passe au-des- 
sous de l'œil et se prolonge sur les côtés de la tête et de la partie 
supérieure du cou; enfin, plus bas encore et suivant la même 
direction, une ligne droite séparée de celle de l’autre côté par le 
dessous de la tête, qui est blanc. 

» Il faut cependant encore remarquer qu'au-dessous de la gorge, 
qui est aussi blanche, est un espace roux fondu avec lui par 
nuances insensibles, et, plus bas encore, un système de coloration 
qui rappelle également celui de l'Heliornis Senegalensis. La par- 
tie antérieure du bas du cou et la partie supérieure de la poitrine 
sont couvertes de plumes d’un jaune très-clair dont chacune 
présente, vers son extrémité, une tache noire plus étendue trans- 
versalement que d'avant en arrière. La nuque est d’un roux 
feuille-morte; le derrière du cou est, en haut, de cette même 
couleur, en bas olivatre, avec quelques taches elliptiques trans- 
versales, de couleur noire. Le dos, les ailes, la queue, les cou- 
vertures supérieures sont d'un roux feuille-morte , nuance qui se 
retrouve, comme l'on sait, chez plusieurs Parraquas. Le reste est 
transversalement barré de noir et de fauve; et les couvertures 
inférieures de la queue sont variées irrégulièrement de ces deux 


couleurs. Le bec est brunatre, et les pattes sont grises. » 


_ MÉSITE VARIÉE. 


… L'Oiseau qui fait le sujet de cet article, et qui figure dans notre 
PI. xx, vient de Madagascar, d’où il a été envoyé au Muséum d'His- 
toire Naturelle, par M. Bernier, Officier de santé de la Marine. I] 
parait fort rare, au moins dans les localités jusqu à ce Jour visitées 
par les Européens, et était unique dans lenvoi de ce Voyageur. 
On ignore les mœurs de cet Oiseau, ainsi que le nom de la loca- 


lité de Madagascar d'où il provient. 


MAI 1045. 


MÉSITE UNICOLORE. 


MESITES UNICOLOR (O. pes Murs, Rev. Zool., mai 1845, p. 176). 


SPEC. CHAR, —  Corpore suprà et infrà rubigineo seu cinnamomeo colore 
tincto, gulà et pectore rufo-albidis exceptis; loris regioneque cir- 
cumoculari plumulatis; rostro ferè recto, vix ab acumine subulato ; 
pedibus et rostro brunneiïs; tectricum recticumque barbulis elon- 
gitèr lanatis, digitis tribus anticis omnino distincts. 


PLANCHE XII. 


L'Oiseau que nous figurons sous ce Nom spécifique de Unicolor, 
et de grandeur naturelle comme le précédent, appartient bien évi- 
demmentau Genre Wesites ; mais nous avons hésité longtemps avant 
de nous décider à en faire une Espèce, pensant qu'il pouvait fort 
bien n'être que le jeune ou la femelle adulte de W. vartegata, dont 
la Planche précède celle-ci. C’est en effet le même aspect et le même 
ensemble de coloration, en ce sens que le roux feuille-morte ou 


cannelle, qui domine dans cette dernière espèce, est ici la seule et 


Iconographie Ornithologique. — J9me Lrvy. 9 


MÉSITE UNICOLORE. 


unique teinte de tout l'individu, à l'exception de la gorge et de la 
poitrine, où cette couleur s 'éclaircit pour faire place à une nuance 
brun- jaunatre ; on entrevoil bien aussi comme la trace naissante ou 
le vestige d’une ligne blanchatre longeant la joue et allant se perdre 
vers l'oreille: c’est enfin le même système plumaire décomposé et 
sans adhérence. et la même forme surobtuse de Paile. 

Lorsqu on en vient cependant à envisager le bec, le tour de 
veux, les grandes couvertures des ailes, les pieds, et à comparer les 
mesures et Les formes de ces diverses parties, il est difficile de ré- 
sister à l'envie de voir dans notre Oiseau sinon une Espèce, au 
moins une Variété notable (bien près de devenir pe de W. 
variegala. 

Ainsi, le bec n'a plus la même étrangeté de forme de celui de 
cette dernière espèce, ni la même dimension. Chacune de ses man- 
dibules est droite depuis son point de départ jusqu'à un peu plus 
de la moitié de sa longueur, et ne s’arrondit, l’une en haut, l'autre 
en bas, qu à partir de cette limite pour se rejoindre en un bout 
angulaire quelque peu subulé. Tandis que chez la M. variegata, la 
courbure de la mandibule supérieure commence à son origine et 
continue graduellement et sans interruption jusqu'à son extrémité, 
la mandibule inférieure seule, après avoir suivi presque parallèle- 
ment cette courbure dans les deux premiers liers de sa longueur, se 
relève à son dernier tiers pour rejoindre la pointe de la mandibule 
supérieure. 

Il résulterait de cette première différence que le caractère tré, 
pour la A7. variegata, de la longueur du bec égale à celle de la tête, 
ne pourrait plus avoir la même valeur comme caractére générique, 


puisque dans notre espèce le bec serait égal aux deux tiers tout au 
plus de cette longueur. 


*< 


MÉSITE UNICOLORE. 


Ainsi encore, le tour des yeux et le lorum, au lieu d’être dénudés 
et sans plumes, sont au contraire totalement emplumés; les grandes 
couvertures des ailes à barbules si lâches et si effilées dépassent les 
plus longues pennes de l'aile; les tarses sont plus allongés, et au 
lieu de six squamelles peu distinctes, en comptent neuf parfaite- 
ment imbriquées. | 

Ainsi enfin, chose bien remarquable, et qui viendrait diminuer 
de valeur l’un des principaux caractères génériques de la M. varie- 
gata, la soudure partielle du doigt extérieur avec le médian, toute 
particulière à cette dernière espèce, disparait entièrement chez 
notre individu, dont tous les doigis sont absolument distincts et 
séparés dès leur origine les uns des autres. —. 

Toutes modifications, à l'exception du bec, qui ne sauraient 
provenir ni de l’âge ni du sexe. Sans doute elles peuvent ne point 
paraitre, aux yeux de tous les Ornithologistes, avoir une assez grande 
valeur pour servir de fondement à une spécification que nous ne 
proposons nous-même qu'avec doute; mais enfin elles sont beau- 
coup plus profondes et plus tranchées que celles qui résultent 


ordinairement du sexe et de l’age, ce qui suffira pour nous excuser. 


Dimensions comparées de la M. variegata et de notre M. unicolor. 


vante. M unisnlor. 
Longueur totale, 300 22: 290 
— du bec, depuis les plumes frontales, 24 20 
= du tarse, 0 25 
— du doigt médian avec son ongle, 27 30 
— du pouce avec son ongle, 19 » 


D'où il résulte qu’en somme, chez la M. unicolor, en même temps 


que le bec et la taille générale sont moindres que chez la M. varie- 


MÉSITE UNICOLORE. | | 5 


gata , les tarses, fée pieds et les doigts dans toutes ed parties AS 


plus considérables. ee . 


Le bec et les pattes sont d’une couleur brune noiratre, ce qui 


n est pas l'indice d'un jeune individu, chez qui ces parties sont tou- 
Jours orisatres. 

Cet Oiseau fait partie de la Collection du Museum de Paris, 
qui renferme tant de trésors peu ou point connus; il y a dé en- 
voyé en 1898, c'est-à-dire à la même époque à peu près où M. Ber- 
nier envoyait la Wesites variegata, par un Voyageur Naturaliste 
M. Goudot, qui l’a découvert aussi à Madagascar, cet autre Centre 
de la Création qui commence à fixer l'attention des Savants. 

Il est à souhaiter que nos Voyageurs puissent découvrir encore 
et envoyer une série des mêmes espèces de sexe et d'age différents, 


jointe : à des observations de mœurs et d’ habitudes, afin de dissiper 


les doutes que l’on peut si légitimement avoir sur leur identité ou 


leur différence spécifique. 


MAI 1049. 


*- 


BONDRÉE À COLLIER NOIR. 


PE RN EN + ORQU ATA rs Traité d'Ornithologie, 1831). 


BONDRÉE À COLLIER ROUX. 


PERNIS RUFICOLLIS (Den). 


PLANCHES XIII ET XI. 


Nous figurons ces deux Bondrées, données, comme espèces 
distinctes, par l'Honorable M. Lesson, d’abord parce qu’elles sont 
inédites, ensuite pour les signaler à l'attention des Naturalistes, en 
annonçant de suite que nos dessins sont la représentation exacte 
des types qui ont servi aux descriptions de ce Savant Ornitho- 
logiste. | 

Voici comment le zélé Professeur de Rochefort décrit sa 


sd torquata. 


Iconographie Ornithologique, — 3% Lrv. 1 


BONDRÉE A COLLIER NOIR. — BONDRÉE A COLLIER ROUX. 


« Bec noir; tarses jaunes; plumage gris-blanc-roussâtre, plus 
» clair sur la tête, et chaque plume rayée de noir. Le manteau 
» brun, chaque plume cerclée de blanchätre, enveloppée d’un cer- 
» ele irrégulier de noir; plusieurs plumes droites, noires, implan- 
» tées dans locciput. Poitrine jaunatre; ventre roux-clair, maillé 
» de blanc ; queue blanche, largement rayée de deux bandes noires. 
» (Mus. de Paris ; Patrie inconnue.) » | 

Malgré les quelques inexactitudes que renferme cette description. 
et dont nous dirons la cause tout à l'heure, il est bien évident que, 
dans son ensemble comme dans la plus grande partie de ses détails, 
elle se rapporte au sujet figuré dans notre Planche: Aussi, sans 
reprendre cette description en sous-œuvre, nous bornerons-nous à 
la compléter sous deux rapports : 

Ainsi 1l n'est pas exact de dire que la gorge de notre Oiseau soit 
enveloppée d’un cercle irrégulier de noir. Ce sont réellement trois 
raies noires qui la distinguent, dont une tombant du dessous du bec, 
les deux autres de chaque côté de son ouverture, et toutes trois 
venant se rejoindre en s’arrondissant au sommet de la poitrine ; de 
plus les grandes pennes alaires sont noires; la 1° rémige est la plus 
courte, la 4° est la plus longue, et enfin, la queue, d’un brun fauve 
marbré de blanc sale, ne parait blanchatre qu'en dessous, où elle 
laisse transparaitre ses deux bandes noires. 

Maintenant cet Oiseau est-il bien une espèce distincte et diffé- 
rente de la Pernis cristata (Cuv.) Pélorhynchus (Temm.) PI. col. 44? 
C'est ce qu'il convient d'examiner. 

Nul doute qu'au premier aspect cette différence ne soit assez vive- 
ment accusée quant à la teinte sénérale de la coloration. Mais en 
comparant l’une avec l'autre, on s'aperçoit bientôt que de nombreux 


rapports de plumage de la P. lorquala avec la P. cristata, dans ses 


BONDRÉE À COLLIER NOIR. — BONDRÉE A COLLIER ROUX. 


éléments principaux, sont assez faciles à saisir. Il est. par exemple. 
impossible, dans les trois raies noires de la gorge de la P. torquata. 
de ne point reconnaitre la base de celles qui se retrouvent en 
même nombre, aux mêmes places et de même forme, sur la P.cris- 
tata, moins visibles chez celle-ci, quoique plus foncées, à cause 
de la teinte fuligineuse sur laquelle elles se dessinent. De même. 
dans le maillé blanc du dessous du poignet de laile et de labdo- 
men de la P. torquata, il est difficile dene pas voir la base du maillé 
blanc du poignet de l’aile des cuisses et des couvertures inférieures 
de la queue de la P. cristata. Si l'on rapproche de ces analogies 
celles tirées de la taille en tout point la même, de la couleur et de 
la forme des pattes, de la forme et de la couleur des plumes, de 
l’ornement suboccipital, enfin dans la disposition et la structure de 
celles du lorum, on ne pourra guère hésiter à considérer la P. #or- 
quata soit comme une variété de la P. cristata, soit comme sa 
femelle, ce qui est notre profonde conviction. 

Ajoutons que la Patrie de cette P. torquata, que M. Lesson a dite 
inconnue, est la même que celle de la P. cristata, car le Voyageur 
Duvaucel l’a rapportée au Museum d'Histoire Naturelle en Septem- 
bre 1821, de Sumatra. | 


Voici au surplus les rapports de dimensions de l’une à l’autre : 


| Pernis cristata. Pernis torquata. 
Longueur totale, = 700 5 Gad re 
a de l’aile, 480 : 460 
— du tarse, | 60 53 
— du doigt du milieu, sans l’ongle, 50 50 
se de l’ongle, en ligne droite , 7 25 
— — en suivant sa courbe, 30 31 


La démonstration du double emploi comme espèces distinctes 


BONDRÉE À COLLIER NOIR. — BONDRÉE A COLLIER ROUX. 


de la P. cristata, soit des deux P. torquata et ruficollis, soit de cette 
dernière seulement, va résulter d’une manière encore plus claire de 
la description de celle-ci comme de la Figure que nous en donnons 
Planche 14. 

M. Lesson décrit sa P. ruficolles dans les termés suivants : 

« De la taille de la Bondrée huppée de l'Inde P. cristata). Bec 
» noir, tarses gris; plumes écailleuses entre le bec et l'œil, d'un gris 
» perlé comme pruineux. Tête et côtés du cou d'un roux vif, mar- 
» qué de noiratre ; gorge blanche; un large collier roux au devant 
» du cou. Les parties inférieures blanches, avec un trait brun et 
» délicat sur la tige de chaque plume ; tarses assez vêtus. Queue 
» blanche, traversée par trois raies noires; huppe petite, pointant 
» à peine sur l'occiput. (Mus. de Paris; patrie inconnue.) » 

En comparant cette P. ruficollis avec la P. torquata, on est frappé 
de la similitude de rapports qui les unit, car c'est la même colora- 
uon de plumage dans son ensemble comme dans ses détails; il ny 
a d'exceptions que pour les trois raies noires de la gorge, qui ne se 
dessinent que bien lésèrement en blond roux, et pour la huppe, qui 
n'est point accusée par les plumes cervicales ; et l’on demeure con- 
vaincu que l’un de ces Oiseaux ne peut être que le jeune de l’autre, 
et par suite un peu plus petit, car il y a erreur dans l'égalité de taille 
que donne M. Lesson à sa P. ruficollis avec la P. cristata. La pre- 
_miére, ainsi que l'indique notre Figure faite également sur le type 
de la description de M. Lesson , est d’un dixième plus petite que 


l'autre ; en voici les dimensions exactes : 


Longueur totale, 595 nillin. 
| = de l'aile, 400 | 
a du tarse , | > 48 


— du doigt du milieu, sans l’ongle, 45 


BONDRÉE À COLLIER NOIR. — BONDRÉE A COLLIER ROUX. 


Longueur de l’ongle, en ligne droite, | | DE 


— en suivant sa courbure, 29 


D'après cet examen, nous inclinons fermement à penser, d’abord 
que la P. torquata ei la P. ruficollis ne font qu'une seule et même 
espèce dont la dernière est la jeune de l’autre; ensuite que la pre- 
mière est la femelle de la P. cristata. Ce qui nous autorise à émettre 
cette opinion, cest que les deux individus dont nous donnons les 
figures offrent, avec deux jeunes P. cristata, prenant la livrée adulte 
du male d’une part, qui se trouvent au Muséum de Paris, et d’une 
autre part avec le male adulte figuré dans les PLancnes COLORIÉES 
n° 44, la série la plus complète de plumages qui se puisse rencon- 
trer pour des espèces étrangères d'Oiseaux de proie : la P. ruficollis 
pour le premier age revêtant la livrée de la femelle, mais commencant 
à passer au second âge, ce que semble indiquer le gris cendré des 
plumes du lorum; la P. torquata pour la femelle adulte; le jeune de la 
P. cristata, noiratre, tout fuligineux et n'offrant qu’une apparence 
de huppe que tout le monde connait, pour le second age revétant 
la livrée du male; et enfin le type du male adulte de cette dernière 
espèce, représenté par M. Temminck. | | 

Quant aux erreurs de M. Lesson au sujet de la description de 
ces deux individus, comme au sujet de leur spécification, elles s’ex- 
pliquent par ce fait qui nous à été rapporté, et que nous avons lieu 
de croire exact : qu à l'époque où ce zélé Naturaliste s'occupa de son 
Traité d'Ornithologie, quelques abus avaient fait interdire l’ouver- 
ture des armoires aux personnes étrangères à l'Administration, dans 
les Galeries du Museum de Paris; et que dès lors M. Lesson, par 
excès d'amour-propre, n'ayant pas voulu faire enfreindre en sa fa- 
veur une consigne générale, n'avait pu faire ses descriptions qu’à 


Iconographie Ornithologique. — gme Lrvy, | 4 bis. 


BONDRÉE A COLLIER NOIR. — BONDRÉE À COLLIER ROUX. 


une distance assez incommode, et au travers des vitres, toutes 
conditions qui ont dû altérer et modifier sensiblement à ses veux 
l'aspect des teintes et des couleurs. | 
Par suite de cette simplification, les Espèces admises au nombre 
de six, par M. G. R. Gray, dans le Genre Pernis, se trouveraient 


_ réduites à quatre. 


AOUT 1849. 


Cet Article était imprimé lorsque nous est tombée sous les yeux la Planche vn 
du Bel Ouvrage publié en ce moment - Leyde, par MM. Temminck, Schlegel et 
Müller, sur l'Histoire Naturelle des Possessions Néerlandaises dans l’Inde. 

Cette Planche, qui représente un jeune individu de la P. Cristata, ne fait que 
confirmer nos inductions et notre démonstration sur l'identification des P. Torquata 
et P. Ruficollis avec cette Espèce, en complétant la série des âges de la femelle. Car 
l’Oiseau qui y est figuré ne diffère de celui de notre Planche xiv qu'en ce qu'il est 
privé de toute trace de huppe ; et que sa poitrine est clair-semée de quelques flammes 


brunes. 


DÉCEMBRE 1845: 


PERRUCHE AMAZONINE. 


+PSITTACUS ANAZONINUS (O. pes Murs, Rev. Zool., Juin 1845. P. 207). 


SPEC. CHAR. —  Rostro eburneo; regione circum orbitarià nudatäâ; capistro, 
pileo, loris, gulà et rectricum margine rubro-cinnaberinis: genis 
flavo-aurantis; corpore suprà viridi-smaragdineo; abdomine 
lateribusque et crisso Iætè virescentibus; pectore viridi-olivaceo ; 
humeriset alulà rubro-coccineis; scapularibus minoribus, remigum 

: secundariis sicut et rectricibus ad apicem cæruleis; primarüs 
cæruleo-nigris; alis, caudæ brevis ferè æqualibus, et cauda ipsà 
cæruleo subtüs argenteis; 2° et 3% longioribus; pedibus nigris. 

_ Longit. 20 centim. 


PLANCHE XV. 


Cette jolie Perruche, non encore figurée et que nous croyons 
nouvelle, vient de Santa-Fé de Bogota, et a été acquise en 1843 par 
le Museum de Paris, auquel elle appartient. 

Elle mesure du bec à l'extrémité de la queue 20 centimètres. 

Description. — Bec couleur d'ivoire, un peu cornée à la base; 
tour des yeux nu; le front, le sommet de la tête, les lorums, le 


Iconographie Ornithologique. — 3me [rv. 


2 


PERRUCHE AMAZONINE. 


menton ainsi que le bord longitudinal des rectrices, rouge de ci- 
nabre; joues d’un jaune orangé; tout le dessus du corps vert-éme- 
raude: le ventre, les flancs et les couvertures inférieures de la 
queue d’un vert tendre; poitrine vert olivatre; poignet de laile 
d’un beau rouge ponceau; petites scapulaires bleues; la même 
couleur borde l'extrémité des secondaires qui sont vertes, et des 
rectrices qui sont vert-brunätre ; les primaires sont d'un bleu foncé 
avec leur pointe noire ; queue courte, presque entièrement recou- 
verte par l'aile, dont la 2° et la 3° rémige sont les plus longues; 


pieds noirs. 


JUIN 1045. 


Cette Espèce, dont plusieurs exemplaires existent dans la Collection de M. le Prince 
d’Essling et dans celle de M. le Baron de La Fresnaye, doit, d’après ses caractères, 


être rapportée au petit Genre Pionus de Wagler, dont le P. Menstruus (1L.\ est le type. 


JUIN 1845. 


PLATYCERQUE P HAETON (px Line 


PLATYCERCUS PHAËTON (0. ve Mit). 
CONURUS PHAËTON (O. nes Murs, Rev. Zool., Décembre 1845. p. 449). 


SPEC. CHAR. —  Viridi supernè olivaceo, subtüs cinereo; genis ac loro Iætè 
virescentibus, supercilio uropygioque fuscè coccineis; fronte nigro ; 
alulà cœlestè cæruleä; remigibus et rectricibus externé, pallidè 
cæruleis, internè , nigris ; rostro cærüleo; pedibus nigris. 


PLANCHE XYL 

Cette jolie Perruche, que nous croyons devoir rapprocher du 
Genre Platycercus plutôt que du Genre Conurüs, ainsi que nous 
l’avions fait dans latRevue Zoologique, sans avoir les couleurs bril- 
lantes de ses congénères, n'en est pas moins remarquable par 
l'agencement sévère de ses teintes. 

Description. — Ainsi elle est en dessus d’uün vert-olivitre et 
en dessous d’un vert-cendré; mais son front, à la base du bec, est 
d'un noir-velouté ; le dessus de la tête vert-foncé; la moitié anté- 
rieure du lorum et le croupion rouge- amarante; une ligne lésère 
de la même couleur, qui se trouve border le côté postérieur de la 
Joue, semble dessiner avec le point rouge du lorum une espèce de 
sourcil; le lorum et les Joues sont d’un vert! tendre; les fausses 
pennes de laile d’un beau bleu-cobal : les rémiges bleu-ciel ex- 


térieurement et noirâtres intérieurement et vers leur extrémité: 


Iconographie Ornithologique. — 5% Jav. 3 


PLATYCERQUE PHAETON. 


les rectrices sont d’un bleu légèrement verdatre; le bec bleu dans 


sa première moitié, noir à la pointe; pattes noires; iris blanc. 


DIMENSION : 


Longueur totale , | . 275 millimètres. 


La découverte de ce Platycerque est due à M. J. de Marolles, 
Lieutenant de Vaisseau de la Marine Royale, qui en‘a rapporté trois 
individus de Taïti, en 1844, et en a fait hommage d’un, celui que 
nous fisurons, au Muséum d’ Histoire Naturelle de Paris. 

Voici la Note que cel Officier distingué a bien voulu nous com- 
muniquer au sujet de cet Oiseau, et dont nous lui renouvelons ici 
tous nos remerciments : | | 

« Cette Perruche a été tuée dans les environs du Port Phaëton, 
» situé dans l’Isthme de Taravao (Ile de Taïti). Elle est très-rare 
» dans le pays et a été vue seulement dans . parties boisées et 
» inhabitées de l’Isthme de Taravao, et dans les montagnes de 
» Taïrabou., qui l’avoisinent. | 

» Pendant un séjour de plus de vingt mois à Taïti, je n'ai pu 
» apercevoir que quatre ou cinq individus de.cette espèce. Les 
» habitants m'ont dit qu’elle nichait dans les arbres élevés qui 
» croissent sur les bords escarpés et inaccessibles des étroites vallées 
» formées par les montagnes de Taïrabou. » 

. serait à désirer que chaque espèce nouvelle que nos Officiers 
rapportent en Europe fussent accompagnées de notes aussi précises 
el aussi complètes. 

Le Nom Spécifique de Phaëton est celui que M. J. de Marolles 
a donné à notre Oiseau, du nom du Port dans les environs duquel 
il l'a découvert, et qu'il nous à témoigné le désir de lui voir 


conserver. | DÉCEMBRE 1049. 


Nous ne nous dissimulons pas les rapports intimes qui existent entre cette Espèce 
et le Psittacus (PI.) Pacificus, n° 65, de Latham, et de ses variétés À, B, C, D. 

C’est exactement la même forme, c’est la même répartition des masses de couleur, 
les tempes sont également rouge-cochenille; les fausses pennes ou fouet de l'aile 
également bleu-ciel, de même que le reflet et la tranche extérieure des rectrices ; 
enfin la couleur dominante est le vert. 

Mais en général, dans notre Espèce, outre que les dimensions sont un peu 
moindres, ce vert est beaucoup moins prononcé, et tourne, en dessus, au vert- 
olivâtre; en dessous au vert-grisâtre; il n’y a point trace de rouge soit au frontal 
ou au sinciput, soit au sommet de la tête; la tache suboculaire ou temporale est 
elle-même beaucoup moins prononcée et moins apparente; le croupion, au contraire, 
est entièrement d’une belle couleur amarante, tandis que c’est à peine si l’on 
retrouve trace de cette couleur à cette partie dans l’une des variétés du PI. Pacficus 
provenant de l’Expédition de la Vénus, que possède le Museum d'Histoire Naturelle 
de Paris. Enfin les rectrices du PI. Phaëton sont beaucoup plus étroites et lancéolées 
que chez l’autre Espèce. | | 

D’après ces considérations, nous n’hésitons pas à regarder notre Platycerque 


comme essentiellement distinct du PI. Pacificus. 


DÉCEMBRE 1845. 


Iconographie Ornithologique. — 35% Law, 5 bis. 


GENRE JACAMARALCYONIDE. 


GENUS JACAMARALCYONIDES (0. »rs Murs). 
GALBALCYRHY NCHUS (O. nes Murs, Rev. Zool., Juin 1845. P. 207). 


GENER. CHAR. Rostrum. — Multd longius quàm caput; paululüm incurvatum, 
aluüus quàm latum, cultriforme, compressum, Capistrum 
altitudine æquans sinon exsuperans, acutum ; ad commissuram 
vibrissis rigidis circumdatum; nares semi-apertæ, rotundæ. 


ÆAlæ. — Subobtusæ, primariarum tertia et quarta longissimæ. 
Cauda. — In mortuæ exuviis imperfecta. 
Tarsi. — Breves; digiti duo antici, duo postici. 


Jusqu à ce jour la Sous-Famille des Galbulidés ne comptait que 
trois Genres : | 

1° Jacamar, proprement dit, Galbula (Moœhring). 

2° Jacamerops (Levaillant), Jacamerops. 

3° Jacamaralcyon (Levaillant), Jacamaralcyon. 

Nous venons proposer d’ajouter à cette famille un quatrième 
Genre fondé sur une espèce singulière de Jacamar de la Colombie, 


que nous représentons PI. LÉ 2 


Iconographie Ornithologique. — 5ne [rv. 


qSs 


GENRE JACAMARALCYONIDE. 


Cette Espèce a, par les proportions de son bec, un caractère tel 
qu'il nous semble devoir constituer par cela même un Genre à part 
dans les Galbulidés. 

Ainsi son bec, dans les proportions de longueur ordinaire à celui 
des Jacamars en général, a en hauteur un développement inconnu 
dans cette famille. Presque droit, il dessine pourtant, à parür de 
la naissance du front, une espèce de ligne bombée, surmontant 
même Île niveau du crâne, et insensiblement infléchie vers la 
pointe; cette courbe est suivie parallèlement dans tout son prolon- 
sement par la commissure du bec; mais la mandibule inférieure 
quitte ce parallélisme à partir du premier üers de sa longueur pour 
finir en ligne droite vers la pointe; d’une épaisseur ordinaire et 
proportionnelle à sa base, ce bec va toujours en s'aplatissant ver- 
ticalement et en lame de couteau à partir des narines, au point 
d’avoir à peine en épaisseur à son milieu le quart de sa hauteur. 

Si à ce caractère ce Jacamar joignait celui particulier au Galbula 
Tridactyla (Vieill.), ce serait assurément le meilleur type du Genre, 
si heureusement formé par Levaillant sous le nom de Jacamar- 
alcyon, conservé depuis par MM. Lesson et G. A. Gray, et défini- 
uvement acquis à la Science; car par son bec et sa forme trapue et 
si exceptionnellement ramassée, il indique bien mieux que le 
G. Tridactyla par ses pattes le passage et la transition des vrais 
Jacamars (Galbula) aux Martins-pêcheurs (Ælcyon et Alcedo). C'est 
ce rapport de similitude qui, pour le différencier du nom de Jaca- 
maralcyon de Levaillant, nous l’a fait appeler du nom de Galbal- 
cyrhynchus, que nous préférons remplacer par celui de Jacamar- 
alcyorides. | 

À l'exception du bec, relativement monstrueux , cet Oiseau pos- 


sède et réunit du reste tous les caractères intimes propres aux 


ds. 


GENRE JACAMARALCYONIDE. 


Jacamars, tels que ceux tirés des narines, des poils rigides garnissant 
la commissure du bec, des ailes et des pattes. 

[l'en faut excepter aussi cependant les plumes qui recouvrent 
tout le sommet de la tête depuis le bec jusqu'à la nuque, lesquelles 
sont d'une nature rigide, telle qu'elles figurent une huppe en 
arrivant à cette dernière partie, aspect qui tient aussi à l'aplatis- 
sement bien marqué de tout le capistrum, et qui donne à notre 
Oiseau une physionomie toute particulière. Nous en dirons autant 
des plumes blanches garnissant la Joue et le méat auditif, qui offrent 
la même rigidité. Cette remarque est d'autant plus frappante qu’elle 
contraste avec la nature molle et soyeuse si spéciale au plumage 
des Jacamars. | | 

Quant à la queue, il est probable qu'elle doit être allongée 
dans les individus complets; mais celui qui à servi à notre des- 
cription avait cette partie en état de mue, et par conséquent les 
plumes n'avaient pas encore atteint leur dimension normale. On en 


Jugera par notre Figure. 


JUIN 1045. 


JACAMARALCYONIDE À OREILLONS BLANCS 


«JACAMARALCYONIDES LEUCOTIS (0. vs Murs). 


GALBALCYRHYNCHUS LEUCOTIS (0. ves Murs, Revue de Zoologie, 
| Juin 1845. P. 207). 


SPEC. CHAR. —  Capistro pileoque nigris; auribus albis; alis et caudà nigro- 
; virescentibus; reliquo corporis obscurè castaneo; rostro corneo- 


albido; pedibus flavis. 


PLANCHE XVI. 


Cette curieuse espèce de Jacamar inédite nous a servi de type, 
ainsi qu'on vient de le voir, pour notre genre Galbalcyrhynchus, 


autrement dit Jacamaralcyonides. 


DIMENSIONS : 


Longueur totale , | HO 
— du bec, | | 50 

Hauteur du bec à la base, {5 
Iconographie Ornithologique. — 3" Lxv. 5 


JACAMARALCYONIDE À OREILLONS BLANCS. 


Epaisseur du bec à la base, Q millim. 
— au milieu de sa longueur, 4 
Longueur de la queue, 60 


mais la queue n'a pas encore atteint sa longueur chez notre individu. 

Description. — Les couleurs de cet Oiseau, tout en rentrant dans 
l’ensemble de celles ordinaires aux Jacamars, sont pourtant loin 
d’en avoir l'éclat. Tout le dessus de la tête est noir, les oreilles sont 
blanches; tout le corps marron foncé, à l'exception des ailes et de 
la queue d'un vert-noiratre légèrement bronzé; lextrémité des 
secondaires est bordée de marron; bec de couleur de corne blan- 
châtre, excepté à la pointe, qui est grisâtre; pieds Jaunes. 

Cet Oiseau, qui vient de Santa-Fé de Bogota, se trouve au 


Museum d'Histoire Naturelle de Paris. 


JUIN 1045. 


4 


COQ DE LAFAYETTE. 


GALLUS LAFAYETIT (Lxssos, Traité d'Ornithologie, 1831. p. 491). 


SPEC. CHAR. 


—  Capite parvo; auribus ac genis nudis; carunculà verticis 
humilitèr compressa, gulæ strictè geminàä; corpore toto pennis 
vestito linearibus elongatis; ad nucham et collum anticum nec non 
laterale, humerosque flavè-auratis, in medio longitudinalitèrnigro 
striatis; ad dorsum, pectus, abdomen, tectricibus alarum mino- 
ribus sicut et rectricibus lateralibus, auratè-brunneis, in medio 
longitudinalitèr brunneo-nigro striatis ; uropygialibus et caudæ, 
compressæ et ascendentis, tectricibus minoribus in medio speculum 
angulosum violaceo cæruleoque metallicè splendens præstantibus; 
eodem colore duodecim plumis ad basim gutturis denudati ; femo- 
ribus et crisso nigris; alis et rectricibus cæruleo-indigotinis; rostro, 
calcare et unguibus corneo-brunneis; tarsis et pedibus flavis; 
postico elato. 


PLANCHE XVII. 


Ce Coq est en la possession du Muséum d'Histoire Naturelle de 


Paris depuis 1822, époque à laquelle cet Établissement le recut de 


Leschenault, un de ses Voyageurs les plus intelligents d'alors, qui 


l'avait découvert à l’état sauvage dans l’intérieur de lIle de Ceylan, 


où 1] résidait depuis près d'une année. 


Iconographie Ornithologique. — jme [rv. 6 


COQ DE LAFAYETTE. 


Par un singulier concours de circonstances, cette belle Espèce. 
sans passer précisément inaperçue, fut à peine remarquée, quoi- 
que figurant dans les Galeries, et n'avait pas encore été décrite 
jusqu’en 1831, que M. Lesson, s’occupant de son Traité d'Ornitho- 
logie, en fit le sujet de ses observations, et le mentionna sous le 
titre que nous lui avons conservé de Gallus Lafayetu, qui mdique 
suffisamment l'influence des préoccupations politiques du moment : 
quant au Nom Francais de Cog Sauvage de Ceylan, sous lequel il 
figure dans la Nomenclature de cet Honorable Ornithologiste, et 
que nous avons cru devoir remplacer par la traduction de la 
dénomination latine, c’est celui que porte cet Oiseau dans les notes 
manuscrites de Leschenault. 

Description. — Le Coq Lafayette a les plus grands rapports de 
ressemblance avec le Coq Bankiva. Gallus Bankiva (Vemm.). La 
tête, fort petite, et la gorge en sont également nues; la crête et les 
barhillons un peu plus exigus chez le premier; c'est le même 
ensemble de plumage et de coloration, la même nature de plumes 
longues et effilées; seulement chez le G. Bankiva les couleurs de 
ses plumes sont d'un ton uniforme, tandis que chez notre Oiseau, 
sur la nuque, le derrière et le côté du cou ainsi que les épaules, 
ces mêmes plumes, d’un jaune doré, sont striées dans leur milieu 
et sur toute leur longueur chacune d’une flamme noire ; sur le dos, 
les petites couvertures des ailes, celles latérales de la queue et sur 
la poitrine et l'abdomen, elles sont d’un brun de Sienne doré, 
striées chacune dans leur milieu et sur toute leur longueur d'une 
flamme d’un brun de bistre; les plumes urupygiales recouvrant le 
dessus et les côtés de l’origine de la queue portent toutes un large 
miroir métallique, de forme angulaire, à reflets violets tournant au 


bleu ; de plus, et ce qui différencie bien le G. Lafayetu du G. Ban- 


F— 


COQ DE LAFAYETTE. 


kiva, c’est une douzaine de plumes arrondies de même apparence 
et de même couleur, garnissant la base dénudée de la gorge en 
manière de rabat ou de jabot. Les cuisses et le dessous de la queue 
sont noirs comme chez le Bankiva; mais les ailes et les pennes de 
la queue sont bleu-indigo, tandis que chez ce dernier les ailes ont 
leurs moyennes couvertures seulement d’un bleu-métallique, avec 
leurs rémiges secondaires couleur marron, et leurs rémiges pri- 
maires noiratres, lisérées de la même couleur; et les grandes 
rectrices, qui se rapprochent plus par leur courbure peu prononcée 
de celles des Faisans que de celles du Coq Bankiva, sont d'un beau 
vert-métallique; enfin le bec, les éperons et les ongles sont de 
couleur de corne brunatre; et les tarses et les pattes, noires chez 
le Bankiva, sont ici d’un jaune-pale. 

Il est à regretter que l’on ne connaisse pas la femelle du G. 


Lafayetw. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, 536 milin. 
— de la queue, | 266 
—  dutarse, 65 
— du doigt du milieu, l’ongle compris, 55 


JUILLET 1945. 


sr 


MALCOHA DE DIARD. 


ZAN CLOSTOMUS DIARDI (Lesson), G. R. Gray, Genera of Birds, 1845. 


MELIAS DIARDI > LEssON, Traité d'Ornithologie, 1831. 


SPEC. CHAR. —  Rostro flavè-virescente; regione circumoculari rubrä ; corpore 
supernè viridi-cœruleo , subtüs ardesiaceo ; capite et collo cinereis; 

A L 1 A Ê] e e œ e L2 Li L 
gulà cinereo-albä; rectricibus omnibus apice albis ; pedibus nigris. 


PLANCHE XIX. 


Voici comment M. Lesson a décrit cet Oiseau : 

« De la taille d’un Merle. Bec citrin; gorge gris-blanc ; plumage 
» gris-brun ardoisé en dessous, vert-brun foncé en dessus. Queue 
» de moyenne longueur, étagée, brune dans son entier et terminée 
» de blanc. Est peut-être une variété de taille de l'espèce précé- 
» dente. (Melias tristis. Less.) M. Diard en a envoyé deux indi- 
» vidus de Java. (Mus. de Paris.) » 

Préoccupé des rapports de coloration existant entre cette espèce 


et celle qu'il venait de décrire précédemment, le Malcoha sombre. 
Iconographie Ornithologique. — 4% Tv. A 


MALCOHA DE DIARD. 


Melias tristis , et de l'identité spécifique qu'il lui soupconnait avec 
ce dermier, M. Lesson n’a pas mis, dans la description de notre 
Oiseau , toute lexactitude nécessaire pour le faire reconnaitre, 
comme on peut s’en assurer en comparant sa Description avec notre 
Figure. | | | 
Ainsi, le Zanclostomus Diardi n'est pas vert-brun foncé en dessus, 
mais bien vert-bleuâtre; il n'est pas non plus sris-brun ardoisé en 
dessous, mais gris-ardoisé foncé; enfin, la queue est loin d’être 
brune dans son entier; elle est également d'un beau vert-bleuâtre, 
si bien que les deux rectrices médianes ont un reflet de bleu in- 
digo. [l n'existe, en un mot, aucune trace, aucun reflet de brun 
dans le plumage de cette espèce : et nous ne pouvons attribuer à 
ces erreurs que la même cause que nous avons déjà eu occasion 
de sisnaler dans notre Article sur les Pefns torquata et Ruficollis. 

Quant : à considérer le Zanclostomus Diardi comme simple variété 
de taille du Z. tristis, outre que la différence de dimension est assez 
lorte pour ne pas autoriser une supposition aussi gratuite, il y à 
encore assez de différences de coloration pour que le doute ne soit 
plus permis à l'égard de l'assimilation de ces deux espèces. 

Le ton brun que M. Lesson a ajouté par erreur aux diverses 
nuances du Z. Diardi ést de la plus grande exactitude pour le 
2. trisus, auquel il doit s'appliquer exclusivement, car tout le reflet 
verdätre de ce dernier est d’une couleur bronze très-franche, tour- 
nant par conséquent au brun dans l’ombre. Mais ce qui manque 
encore au Z. Diardi, et ce qui, indépendamment de sa taille beau- 
coup moindre, le différencie en outre du Z. tristis, c’est l'absence 
absolue des plumes squammeuses et lancéolées blanches striées 
finement de noir, qui garnissent [a base inférieure et supérieure du 


bec de ce dernier, et lui dessinent un sourcil bien marqué servant 


MALEOHA DE DIARD. 


d'encadrement à toute la partie supérieure de la matos ane papil- 
leuse orbitaire; enfin la queue, qui chez celui-ci a plus que le dou- 
ble de la longueur du corps, est à peine égale à cette longueur 
chez le Z. Diardi : c'est-à-dire que la queue dans l’un fait plus des 
deux tiers de la longueur totale de l'Oiseau ; tandis que dans autre, 
elle en fait à peine la moitié. 

La longueur totale du Z. Diardi est de 360 à 330 millimètres. 

L'Honorable M. Lesson n’a donc rien à regretter de la création 
qu'il a faite de cette Espèce, qui est réelle et constante, et qui figure 
et devaitfigurer dans la Nomenclature comprise au Genera of Birds, 
de M. G. R. Gray. ; | 

La Description qui précède, comme la Figure de la Planche à 
laquelle se rattache cet Article, ont été faites sur les deux individus 
types qui ont servi à M. Lesson, et qui ont été envoyés de Java, en 
1921 et 1822, au Museum d'Histoire Naturelle de Paris, par 
M. Diard, l'un de ses Voyageurs. £. ; 


AOUT 1845. 


BARBU À FLANCS PONCTUÉS. rssox 
AUCCO PUNCTATUS, Iuson, Man. ». 168. 


SPEC. CHAR. —  Rostro nigro; pedibus fuscis; corpore toto suprà nigro, infrà 
junquillaceo; fronte, gulà colloque antico rubro-aurantiis, vittä 
usque ad oculos productä marginatis; latere nigris guttato maculis; 
nuchä ac collo postico nigro flavoque variegatis; tectricibus majo- 
ribus limbo sulphureo terminatis; remigibus et rectricibus nigris, 
flavido strictissimo externè-limbatis. | 


PLANCHE XX. 


Le désir de figurer les Espèces inédites contenues au Manuel de 
l’'Honorable M. Lesson, dont tous les types se trouvent au Museum 
d'Histoire Naturelle de Paris, nous donne encore l’occasion , pour 
cette Espèce, de signaler ure erreur que nous croyons lui être 
échappée, et, par suite, de relever un double emploi dans les Spe- 
_cies du Genre Capito que vient de publier M. G. R. Gray, dans la 
23° Livraison de son Genera. 

Pour mettre à même d'apprécier nos doutes sur l'élévation de cet 
individu au rang d'Espèce, nous commencerons par rappeler la 


Description qu'en donne le Savant Professeur de Rochefort : 


Iconographie Ornithologique. — Ame I ry. » 


BARBU À FLANCS PONCTUES. 


« Taille d’une Grive; bec noir ; occiput et tête olive; joues d'un 
» noir de velours que horde en dessus une raie jaune de soufre se 
» perdant sur le dos; gorge et devant du cou orangés ; dos noir, va- 
» rié de jaune; ailes noires traversées par une raie Jjaunâtre, parties 
» inférieures du corps jaune-clair; flancs ponciués de noir, tarses 
» bruns. Patrie imconnue. » 

L’ignorance seule de la provenance de cet individu, qui se trouve 
en effet dans les Galeries du Museum de Paris, est la cause de l’er- 
reur dans laquelle est tombé M. Lesson. S'il eüt su que ce Barbu 
venait du Pérou, ses souvenirs se fussent évidemment reportés sur 
le Barbu orangé du Pérou, de Levaillant (Barbus, n° 27), Bucco 
Peruvianus (Cuvier), et la comparaison qu'il eût été amené ainsi à 
en faire, lui eût indiqué que les seules différences de ptilose exis- 
tant entre l’un et l’autre sujet, ne pouvaient être que des diffé- 
rences de transition d’une livrée à une autre dans deux individus 
de la même Espèce. | 

Telle est en effet notre opinion; et nous croyons qu'il suffira de 
comparer la Description de M. Lesson, de même que notre Figure, 
avec la Description de Levaillant qui suit, pour la’ juger fort admis- 
sible : | 

« Le Barbu orangé, dit Levaillant, a les plumes du bord du 
» front, celles de la gorge et du devant du cou, d’un orangé rou- 


seatre ; couleur qui se fond vers les parties inférieures, et qui se 


Ÿ 


» trouve tout à fait changée en un jaune de jonquille sur la poi- 
» trine et tout le dessus du corps. Les plumes des flancs portent des 
» taches noires en forme de larmes; et celles des jambes et du bas- 
» ventre ont, ainsi que les couvertures du: dessous de la queue, 
» chacune un trait noir dans leur milieu Le dessus de la tête et le 


» derrière du cou sont d’un jaune varié de. noir. Le manteau, le 


BARBU A FLANCS PONCTUÉS. 


»dos, les scapulaires et le croupion sont noir varié de jaune; une 


ÿ 


large bande noire, légèrement teinte d’orangé, part de derrière 
_» les veux et descend sur les côtés du cou, en séparant le jaune du 
» derrière et l'orangé du devant de cette dernière partie. Les ailes 
» et toutes leurs couvertures, ainsi que la queue et toutes les cou- 


» vertures Supérieures, sont d'un noir pur; cependant Les plus gran- 


» des couvertures alaires ont chacune une tache Jaune, et forment ainsi 


» une bande transversale de cette couleur. Les dernières pennes alai- 
» res, celles près du dos sont aussi variées de jaune, et les moyennes 
» ont un-petit liséré aussi jaune, qu’on retrouve sur les pennes la- 
» térales de la queue. Le bec est noir, et les pieds sont bruns. 

» Du Pérou, tué dans les bois. Faisait ee du beau Lainet de 
» M. Raye de Brenckleriaert, à Amsterdam. > 

On voit que la seule et unique différence de r un à l’autre résulte 
de ce que l'intervalle circonscerit, à partir du sommet de la tête jus- 
qu'au bas postérieur du cou, par la larse bande notre partant de 
derrière les yeux, dont parle Levaillant, est, sur son individu , d’un 
jaune-jonquille pareil à la couleur de la poitrine, tandis que sur 
l'individu de M. Lesson, qui est aussi le nôtre, cette même partie, 
qui na commencé à prendre sa couleur d’adulte que sur les deux 
côtés externes de ce même intervalle, constituant /@ raie jaune- 
soufre se perdant sur le dos, décrite par ce dernier Ornithologiste, 
est reslée à l’état de couleur olivätre, suffisante pour indiquer la 
transition du noir primitif au jaune. 

Notre Barbu, type de M. Lesson, vient du Pérou, d’où il a été 
rapporté en 1827, par M. Ajasson, qui l’a trouvé dans les localités 
de Caxa-marquilla et Lama. 


Longueur totale, e 18 centimètres. 


Il résulte de ce qui précède que le N° 14 du Species du Genre 


BARBU A FLANCS PONCTUÉS. 


Capito, de M. G. R. Gray, serait à supprimer comme faisant dou 
ble emploi avec son N°3, et que la Synonymie de l'Espèce serai 
celle-ci : | 

Barbu orangé du Pérou. Levaillant. Barbus, n° 27. 

Bucco Peruvianus. Cuvier. À. anim. 

Micropogon aureus. Temminck. 


Barbu à flancs ponctués. Lesson, Man., page 165. 


Bucco punctatus. Id. id. id. 

Capito peruvianus. (Guv.) G. R. Gray, Genera, n° 3. 

Capito punctatus. (Less.) Id. Ibid. n° 14. 
MARS 19406. 


BARBU SERIN. 


BUCCO LUTEUS. Lresson (Man., r. 163). 


À 


MEÉGALAIMA LUTE À (Lrssov.) G. R: Gray. (Genera N° 15.) 


SPEC. CHAR. — Gorpore toto pallidé luteo, regione orbitarià, gulà colloque 


junquillaceis exceptis. 


PLANCHE XXL 


Voici la description qu'en denne M. Lesson : 

« Bec corné, tarses jaunes, plumage en entier jaune-blanc ou 
» serin. » 

Ce curieux Barbu est en effet tout jaune-serin pale ou blanchätre, 
à l'exception de la région orbitaire, du menton et de la gorge, dont 
le jaune est plus vif et plus tranché, et des grandes couvertures 
alaires; les tarses sont blanchatres; il n’y a pas jusqu'aux poils qui 
recouvrent le bec et se prolongent jusqu’à son extrémité, au bec 


lui-même etaux ongles, qui n'aient subi cette sorte d'influence albine. 


Iconographie Ornithologique. — 4% Lrv. 3 


BARBU SERIN. 


Les caractères d’une maladie analogue à celle à laquelle on atiri- 
bue généralement l'albinisme sembleraient résulter de l'examen de 
cet individu. 

Une étude attentive nous y a fait découvrir une trace irrécusable 
sinon de ce fait, au moins d’une certaine transition ou élaboration 
incomplète de plumage : ce sont deux ou trois petites plumes du bas 
de la gorge qui ont conservé à leur extrémité et sur leurs dernières 
barbules une teinte rouge-orangée trés-prononcée el qui ne parait 
provenir, vue au microscope, d'aucune application de corps étran- 
ger. Nous avons également observé sur le frontal de petites plumes 
rudimentaires et à peine développées teintées de rouge-ponceau. 

Maintenant, dans le cas où cet individu ne constituerait qu'une 
variété, à quelle Espèce devrait-il être rapporté? est-ce au Bucco 
philippensis. Gm., comme en a eu la pensée l’'Honorable Ornitholo- 
oiste qui l’a le premier décrit? est-ce à une autre Espèce? c'est ce 
que nous ne saurions dire pertinemment. 

Il en est de même sur la question de savoir si ce sujet constitue 
un exemple d’albinisme ou seulement une transition de plumage 
particulière à cette Espèce. | 

Nous nous empressons donc de conserver à ce rare Barbu le 
Nom Spécifique qui lui a été imposé par M. Lesson. 

On en doit la découverte au Voyageur Leschenault, qui l’a envoyé 
en 1518 de Pondichéry au Museum de Paris. Ce Voyageur indique 
dans son Catalogue que les Malais appellent cet Oiseau Sambel- 
Sitou. 


MARS 1046. 


POMATHORIN DE HORSFIELD. 


POMA THORINUS HORSFIELDIT. Svxss, Proced. Z. S. 1832. f° 89. 


SPEC. CHAR. —  Olvaceo-brunneus; strigd superciliari, collo in fronte, pectore * 
abdomineque medio albis. Irides fusco-sanguineæ. Rostrum flavum. 
Pedes fusci. (Svxes, Proc. Z. S. 1832, f° 89.) 


PLANCHE XXIL. 


Cet Oiseau, qui se trouve au Museum d'Histoire Naturelle de 
Paris depuis 1830, offre une nouvelle preuve des richesses sans 
nombre que possède et qu'a toujours possédées ce magnifique 
Etablissement. 

Il a été découvert au Malabar par le célèbre Voyageur M. Dussu- 
mier, qui en a envoyé deux exemplaires en 1830; et c’est seulement 
en 1992 qu'il a été décrit par M. le Colonel Sykes, qui consacre 
depuis longtemps à l'Histoire Naturelle tous les moments qu il peut 
dérober à son service militaire dans l'Inde. 


Iconographie Ornithologique. — 4% Liv. 7 bis. 


POMATHORIN DE HORSFIELD. 


Description. — Cette Espèce, qui rentre en grande partie dans 
l'ensemble de coloration sévère et uniforme de ses congénères, à 
le corps en entier brun-olivätre, à l'exception d’une tache blanche 
longitudinale partant des narines, passant au-dessus de l'œil et des- 
cendant le long de la partie latérale du cou, ainsi que du menton, 
de la gorge, de la poitrine et du haut de l'abdomen, également 
blancs; l’olivâtre qui encadre ces diverses parties tourne en une 
teinte noire qui en fait d'autant plus ressortir l'éclat de neige. [ris 
couleur de sang foncé; bec jaune; moitié de la mandibule supé- 


rieure, à partir de sa base, brune; pieds d’un brun plombé. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, : DA cent. 
des tarses, 3 
de la queue, 9 


Observation. — M. le Colonel Sykes fait suivre sa Diagnose de la 
courte notice suivante : 

« De petits Insectes (Dyptères) se trouvaient dans son estomac. 
» Je n'ai rencontré cet, Oiseau remarquable que dans lépaisseur 
» des forêts des Ghants (pays de Dukhum). Le chant du male est 
» hoot, whoot, whoot (que nous prononcons hout, vout, vout), 
» articulé lentement, auquel la femelle répond par hooe (c'est-à- 
» dire houe). Les habitudes sont celles des genres Turdus et 
» Timalia. J'ai dédié cette espèce à l'honorable Naturaliste auquel 


» la Science est tant redevable. » 


AVRIL 1040. 


PÉNÉLOPE COIFFÉ. 


PENELOPE PILE AT A. LicaTENSTEIN, Îsis, 1830. f° 1109, 4110. 
SALPIZA PILE AT A. Wacrer, Isis, 1832. RP PATES 


SPEC. CHAR. — P. pikata. Pilei plumis diffractis, albis, OCCipitis versûs 
apicem isabellinis; pileï vittà laterali nigro-pilosâ ; collo ac gastræo 
castaneo-rubris, ex parte albo limbatis; crisso nigricante; dorsi 
plumis œneo-nigris albo marginatis; remigibusque caudâque œneo- 
nigris; pedibus flavis (Waczer, loc. cit. in mortuæ exuviis). Sed ad 
vivum mihi obventum : loro, regione circumoculari et maxillis, 
denudatis, nigro-violaceis ; gulä et collo antico, nudis, vibrissis 
paucis nigris instructis, rubro-aurantiis, cute longitudinaliter ex- 
tenso nec non dilatabili ornatis; tarsis et pedibus rubro-carmineis. 


PLANCHE XXII. 


Nous donnons la représentation de cette Espèce de Pénélope, 
parce qu'elle n'a encore été figurée dans aucun Ouvrage, quoique 
connue depuis longtemps, nommée par Lichtenstein et décrite par 
Wagler, à qui nous avons emprunté la première partie de la Carac- 
téristique spécifique qui précède. On peut la regarder comme une 
des plus grandes et des plus belles Espèces de la Famille des Orta- 
lidés, sur laquelle cet estimable Auteur a publié un fort bon tra- 


vail dans l'Ouvrage précité. Nous avons complété sa Caractéris- 


Iconographie Ornithologique. — 4° Liv. | 4 


PÉNÉLOPE COIFFÉ. 


tique en corrigeant, d’une part, l'indication qu'il avait faite des pieds 

jaunes, couleur qu’a pu lui faire supposer en effet leur aspect sur 
l'individu mort, et d'une autre part, en y ajoutant l'indication. 
d’après le vivant, de la couleur des parties de la peau nues et appa- 
rentes à la tête et à la gorge; caractère spécifique très-important 
pour la détermination des Espèces dans cette Famille. 

Wagler a fait d'abord, en 1830, de notre Oiseau le type de son 
Sous-Genre B, auquel il assigne pour caractère les suivants : Remi- 
gum primariarum pogonium internum anguliusculum ; tarst graciles, 
distto intermedio longiores ; gulæ palæar ; puis en 1932 le type du 
même Sous-Genre qu’il érigea en Genre sous le nom de Sa/piza. 

Description. — Tête, nuque, devant et derrière du cou, épaules 
et tout le dessous du corps d’un beau roux-marron ou cannelle: 
plumes de la tête, depuis le front jusqu'à la base postérieure du cou, 
distinctes et séparées les unes des autres, effilées et allongées en 
forme de hupe érectile sur la tête, et de crinière le long du cou; leur 
tige sur la tête, blanche jusqu'aux trois quarts de leur longueur, avec 
leurs baguettes noires et se terminant en roux-isabelle ; tout le des- 
sus du corps, à partir des épaules, la queue comprise, d’un noir 
brun à reflets métalliques verdâtres; toutes les plumes de la poi- 
trine et des épaules bordées de chaque côté d’un fin liséré blanc, 
qui, du reste, est remarquable chez tous Les vrais Pénélopes; peau 
des joues, des lorums et de la région circumorbitaire nue, d'un vio- 
let noirâtre et circonscrite par un cercle étroit de plumes ciliées 
noires ; peau du menton et du haut du cou distendue en forme de 
jabot, d'un beau rouge vermillon et parsemée de poils noirs; tarses 
et pieds rouge-carminés. 

Longueur totale, 650 millimètres. 


1 DE + - . ‘ . . | a 
L'Individu sur lequel à été faite notre Figure ainsi que notre 


PENÉLOPE COIFFÉ. 


description a vécu longtemps et est mort en 1837 à la Ménagerie 
du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, qui l’avait reçu de notre 
Savant et Laborieux Collègue M. le Docteur Lherminier, comme 


venant du Para. 


Une Figure fort bien peinte et tout aussi bien dessinée par Al- 


phonse Prévost se voit dans la riche Collection des Vélins de la 
Bibliothèque de cet Établissement. 
q 
C’est sans doute par erreur que la Note manuscrite aui accom- 
P q q 
pagne cette Figure l'indique comme Æspèce nouvelle nommée le 
Pénélope Catraca, de Cumana; Note, au sur sx qui ne ge que 


provisoire, car elle est au crayon. 


JUIN 1945. 


SE ET 


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so 


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ii 
a 


FR 


PE EAN De 


GENRE BIENSE. 


GENUS BIENSIS , Pucueran, Rev. Zool., 1845, p. 279. 


GENER. CHAR. Rostrum. — Capite duplo longius, gracilissimum, ad basim 
compressum, altius quàm crassum; mandibula superior 
versus apicem parum inflexa ; culmen subplanum, latius 
ad meshorinium, fronti, tantumpèr et cupulæ instar exca- 
vaio, superficie triangulari insertum ; mandibula inferior ad 
apicem superuncinatum paululüm arrecta. 


Nares. — Lineares, in alveo longissimo, sulci instar ferè ad ex- 
timum apicem rostri ducto sitæ. 


Cauda. — Rectricum scapus tenuis sed rigido-elasticus, barbu- 
lis laxatis in utroque latere vestitus, ad apicem denudatus. 


Digit. — Graciles; intermedius tarso longior ; pollex elongatus ; 
tarsus robustus. 


Ce Genre a été créé judicieusement par M. le Docteur Pucheran, 
sur une Espèce Madécasse, de Räle, bien remarquable, dont nous 
donnons la Figure dans notre Planche 24, et dont la Description 
va suivre. 

Voici dans quels termes ce Studieux et Savant Zoologiste en a 


brièvement exposé les Caractères (Rev. Zool. Août 1845, pag. 279): 
Iconographie Ornithologique. — 4% Lrv. 5 


GENRE BIENSE. 


« Le Bec est deux fois long comme la Tête, d’une gracilité 
» extrême, à mandibule supérieure, faiblement infléchie à la pointe. 
» présentant une arête aplatie, devenant plus large sur le mésho- 
» rinium, et échancrant le front par une plaque triangulaire, peu 
» profondément excavée en forme de cupule : la mandibule 
» inférieure se relève un peu vers sa pointe, et forme en cet 
» endroit un petit crochet ascendant : les Narines sont linéaires, 
» creusées dans une fosse trés-allongée, et terminée par un sillon 
» qui parcourt le Bec, et ne cesse qu'à un pouce environ de la 
» pointe : les doigts sont grêles, le médius plus long que le tarse, 
» le pouce assez allongé. » | 

On voit tout ce qu'a de curieux ce Genre, autant par la longueur 
et par la forme de son Bec, qui en fait le caractère principal , 
que par les deux crochets des deux mandibules qui, allant à la 
rencontre l’un de l’autre, et laissant ainsi un vide à jour entre eux, 
donnent à cet Organe un aspect tout particulier, qui n'a son 
analogue, sous le rapport surtout du prolongement du sillon des 
narines, que dans les grandes Espèces du Genre Totanus ou dans 
celles du Genre Himantapus. 

Un autre caractère fort important, qui nous semble unique 
jusqu à présent dans la Famille des Rallidès, et qui nous a frappé 
lorsque nous avons étudié nous-même cette nouvelle Espèce, est 
celui tiré de la conformation des plumes caudales. 

La queue, établie sur le type commun aux Rallidès, c'est-à-dire 
réduite à la plus simple expression de Ptilose, et en quelque sorte 
nulle, comme instrument de locomotion, offre le caractère tout 
particulier suivant : la tige de chacune des rectrices a l’élasticité 
résistante, quoique à un degré bien moindre, qui se remarque 


chez les Pics, est garnie de chaque côté de ses barbules, mais peu 


GENRE BIENSE. 
adhérentes entre elles, entièrement isolées l’une de l'autre au 
second tiers de sa longueur, et en est complétement privée au 
dernier tiers vers son extrémité, qui se termine ainsi en une 
espèce de crin fort ténu. 

Malheureusement l'ignorance complète où l’on est sur les mœurs 
de cette Espèce ne permet pas d'expliquer l’usage ou la nécessité 
de rectrices semblables. 

Nous regrettons vivement que le temps n'ait pas permis à 
M. le Docteur Pucheran d'exposer plus au long les considérations 
qui se rattachent à ce Genre, créé par lui, considérations qu'il 
était à même de développer mieux que personne, mais qui ne sont 
qu'ajournées, car elles se lient à un travail sérieux et complet, que 
ce Naturaliste zélé se propose de publier sur les Types Zoologiques 


de Madagascar. 


AVRIL 10406. 


BIENSE TYPE. 


BIENSLS PIECS, PucEran (Rev. Zool., Août 1845, p. 279). 


SPEC. CHAR. —  Capite et abdomine colore tinctis griseo ad nigrum super oc- 
cipitem transeunte ; collo, gutture, pectore lateribusque chocolati- 
nis, vel vinaceis, nigro ad collum posticum tantüm striatis ; reliquo 
corpore superné olivaceo nigro flammato ; tectricibus caudæ inferio- 
ribus nigris albo marmoratis instar Ralli aquatici, cum quo ptilosis 
maxima similitudo. Rostro pedibusque brunne:is. 


PLANCHE XXIV. 


Cette Espèce, dont les Individus sont encore fort rares, est ainsi 
décrite par M. le Docteur Pucheran. 

« L'Espèce type /Biensis typus) est olivatre en dessus, flamméchée 
» de noir, le noir occupant le centre de chaque Plume; la Tête est 
» grise, noircissant sur le Vertex, le milieu du Menton blanchitre. 
» et le Cou, aussi bien que le Thorax, offre la teinte, mais bien 
» affaiblie, des parties inférieures du Rallus Juscus ; les pennes des 
» Ailes sont noirâtres en-dessus, brunes en-dessous; la taille est 


» à peu près celle du Rallus crex. » 


Iconographie Ornithologique. — 4" Liv. 6 


ÉRr: 


#% 


BIENSE TYPE. 


Nous ajouterons, pour compléter cette exacte Description, que 
les couvertures inférieures de la Queue sont noires, zonées de 
blanc comme chez le Rallus aquaticus, avec lequel, selon nous, 


cette nouvelle Espèce a la plus grande analogie de Ptilose. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, du bec à la queue, 24 cent. 
— du bec à l’extrémité des pattes, | 26 
— de la queue, 3 
— du tarse, 3 
— du doigt médian, | 4} 


L’Individu Type de la Description de M. le Docteur Pucheran et 
de notre Planche est unique dans les Galeries du Muséum d'Histoire 
Naturelle de Paris. ë 

Il a été envoyé à cet Etablissement, en 1334, par M. Bernier, 
Officier de Santé de la Marine Royale, auquel on doit la découverte 
du Type encore plus curieux du Genre Mesites. C’est à Madagascar 
que ce Voyageur l'a trouvé, dans une localité appelée Tsquia. 

Trois Individus de cette Espèce, venant de la même localité, se 


trouvent également faire partie de la riche Collection de M. le Prince 


d'Essling. 


AVRIL 1040. 


CRESSERELLE GRÉLE. 


FALCO GRACILIS. Lesson, Traité d'Ornith., 1831, p. 93. 
TINNUNCULUS GRACILIS. GR. Gray, Genera of Birds, part. 7, nov. un 


SPEC. CHAR. —  Dorso rufo, punctis nigris maculato; pectore absque maculis 
vinaceo; capite, collo uropygioque cinereis; caudà cinereä tribus 
fasciis vestità, fascià latiore versüs apicem limbatä, rotundè elon- 
gatà; cerà pedibusque flavis; rostro et unguibus corneis. 


PLANCHE XXV. 


C'est l'Honorable M. Lesson qui le premier a décrit cette jolie 
Espèce d'Oiseau de proie qui fait parte du Muséum d'Histoire 
Naturelle de Paris. 

Voici la Diagnose qu’en a donnée cet Ornithologiste : 

« Taille d’un Merle; bec noir; cire et tarses jaunes; tête et cou 
» d'un gris cendré; manteau rouge-brun; ventre, ainsi que toules 
» les parties inférieures, d’un roux vineux ondé et sans taches : 
» queue arrondie, blanchätre en dessous et rayée de brun; les tarses 
» minces, grêles; les formes corporelles très-sveltes. » 

Nous ajouterons, pour compléter cette Diagnose, que le bec en 
réalité n’est pas noir, mais de couleur cornée bleuâtre comme chez 


F. Tinnunculus ; que le rouge-brun du manteau est, comme chez 


Iconographie Ornithologique. — 5ne Lrvy. . À 


CRESSERELLE GRÉLE. 


ce dernier Oiseau, parsemé sur chaque plume, à l'exception de 
celles de la base du cou, d’un point noir augmentant de volume en 
même temps qu'augmente le développement des plumes en des- 
cendant vers le croupion; que les grandes couvertures sont rayées 
dedeux ou lois raies semblables ; que les rémiges sont noires, bor- 
dées à leur extrémité d’un fin liséré blanc; que le croupion, caractère 
remarquable, et le dessus de la queue sont d’un beau gris ardoisé: 
celle-ci ornée de trois raies noires, et terminée par une large bande 
de même couleur frangée, pour les quatre rectrices médianes, d’un 
liséré blanc comme les rémiges ; qu'enfin les ongles sont de couleur 
de corne brunatre. 

Tel est l'ensemble de Ptilose qu'offrent les deux Exemplaires 
males de cette Espèce, qui se trouvent au Muséum , auquel ils ont 
été offerts par M. Dussumier, qui les a découverts, en 1827, aux 


Îles Séchelles, où l'Espèce, dit-il, est très-commune. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, | 95 cent. 
— de la queue, (1 
— du tarse, … 2 


Notre Figure, de grandeur naturelle, est faite sur le Type qui à 


servi à la Description de M. Lesson. 


MAI 1946. 


SCOPS DE PORTORICO. 


HSCOPS PORTORICE NSIS. Lesson, Traité d'Ornith., 1831, p. 107. 


EPHIALTES PORTORICENSIS. G.R.Grav, Genera of Birds, part. 17, 
septembre 1845. 


SPEC. CHAR. — _Suprà fulvo brunneo-vermiculato, et punctulis albidis macu- 
lato; scapularibus maculis duabus tribusve albo-niveis notatis: 
subtüus rufo-albido maculis brunneis longitudinalitèr flanmato, 
latitudinalitèr marmorato; regione periophthalmicä nigro-annu- 
lat ; superciliis brunneo-rufis. Pedibus hirsutis, digitis tuberculatis. 


PLANCHE XXVI. 


Cette Espèce, rapportée au Muséum d'Histoire Naturelle de 
Paris par le Voyageur Maugé, qui l'avait découverte dans l'Ile de 
Portorico, a été décrite aussi pour la première fois par l'Honorable 
M. Lesson, qui lui a consacré la Diagnose suivante : 

« D'un grisroux glacé, strié en long de flammèches roux-brun 
» plus finement strié en travers; deux huppes élargies et triangu- 
» laires sur les côtés de la tête; taille un peu plus forte, et teinte 
» beaucoup plus blonde que l’Espèce d'Europe. » 

Nous ne croyons pas inutile d'ajouter un commentaire à cette 
Diagnose. 

Description. — En dessus : fauve grivelé de brun foncé: chaque 


plume ponctuée de deux petits points blanchätres, et terminée par 
Iconographie Ornithologique. — 5" Liv. 2 


SCOPS DE PORTORICO. 


une flammèche brune; rémiges et rectrices offrant, comme presque 
toutes les Espèces des Rapaces nocturnes, une sorte de damier 
composé de bandes brunes zonées de brun-noiratre, alternant avec 
d’autres bandes fauve clair ; deux ou trois taches blanc de neige aux 
scapulaires. Dessous : brun blanchätre; chaque plume flamméchée 
longitudinalement d’un large trait brun foncé, et zébrée transversa. 
lement de fines raies de même couleur; le brun-blanchatre de la 
poitrine remplacé par une teinte rousse. Le disque bordé extérieu- 
rement d'une bande noire partant des oreilles et descendant Jus- 
qu'au bas du cou; c'est, avec un long sourcil brun-roux allant re. 
joindre le bord extérieur des plumes de l’aigrette, ce que cette 
Espèce offre de plus particulier dans son plumage, si conforme, 
pour sa coloration, à celui de ses congénères. Tarses emplumés: 
doigts nus; bec jaune; ongles jaunes à leur naissance, bruns et cou- 


leur de corne dans le reste. Mâle. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, 95 cent. 
— du tarse, | 3 
— de la queue, 6 


La Figure que nous donnons de cet Oiseau est la reproduction, 


de grandeur naturelle, du Type qui a servi à la Description de 


M. Lesson. 


ni 1046. 


PIC À FACE ROUGE. 


tPICUS ERYTHROPS. Couvre. 
PICUS SEMITORQUATUS. LICHTENSTEIN. 
DRYOCOPUS ERYTHROPS. G. R. Gray. 


SPEC. CHAR. —  Cristà puniceo-rubrà; fronte, genis, collo, gutture, pectore, 
corporeque suprà ac caudä, nigerrimis; mystaceà flavä in vittam 
albam descendentem a genis usque ad colli basim desinente; ventre 
et tectricibus caudæ inferioribus sordidè albis nigro transversim 
fasciatis; rostro corneo; pedibus plumbeis. | 


PLANCHE XXVII. 


Description. — Ce Pic, nommé par Cuvier, se distingue, comme 
une grande partie de ses congénères, par une belle et large huppe 
rouge ponceau commençant à la hauteur des yeux, ainsi que par 
une moustache jaune serin, partant des narines et finissant en une 
ligne blanche traversant la joue et allant rejoindre vers les oreilles 
une autre ligne plus large, de même couleur, descendant le long de 
la partie latérale du cou pour finir au défaut de l'aile. Du reste, 
le front, les joues, le cou, la gorge, la poitrine et tout le dessus-du 
corps, ainsi que la queue, sont d’un noir profond; le ventre et les 
couvertures inférieures de celle-ci sont d’un blanc sale, zoné sur 


chaque plume d’une raie noire élargie et en pointe renversée vers 


Iconographie Ornithologique. = 5e Lrrv. 5 


PIC À FACE ROUGE. 


son milieu; les plumes noires de la poitrine sont très-finement 
striées de blanc à peine perceptible. Le bec est couleur de corne 
claire; les pattes sont de couleur plombée; les parties latérales et 
sous-alaires de la poitrine, de même que les couvertures inférieures 


des ailes, sont d’un beau blanc légèrement soufré. 


DIMENSIONS : 

Longueur totale, | 40 ct: 
—- de la queue, 13 
—  dutarse, ai, 
— du bec, ee 


Les ongles du doigt médian et du doigt externe sont très-robus- 
tes, acérés et recourbés, offrant un arc de cercle dont la corde à 
r centimètre de longueur pour celui du doigt médian; les rectrices 
sont rigides et résistantes. 

Notre Figure représente le Type de la Description de M. Les- 
son, et, par conséquent, la Femelle de l’Espèce que possède seule 
le Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Le Mâle, que n'a pas 
connu Cuvier, et que fera sans doute bientôt connaître, dans la 
belle Monographie qu’il prépare des Pics, M. Malherbe, ne diffère 
de la Femelle que par le rouge de la base de la huppe, qui s'étend 


jusqu'aux narines. 


MAI 1040. 


ROLLIER D’ANGOLE. 


CORACIAS CAUDAT A. liée, 12 éd., vol. I, p. 160, n° 6. 
GALGULUS ANGOLENSIS. Brisson, Ornith., vol. IL, p. 72, w° 8, pl. 7, f.1. 


SPEC. CHAR. —  Supernè fulvus, ad olivaceum inclinans, infernè cœruleo- 
beryllinus; collo inferiore violaceo; rectricibus lateralibus cœruleis, 
excepta extimà longissimä et apice nigricante. ( Brissow, loc. cit.) 


PLANCHE XX VIII. 


La réintégration dans la Famille des Oiseaux d’une Espèce qui 
en a été proscrite, depuis près de quarante ans, comme de pure 
fabrique, est une trop bonne fortune en Zoologie pour que nous ne 
nous empressions pas de publier de nouveau, avec la Figure de 
cette Espèce, les excellentes Observations que notre obligeant Col- 
lègue M. le Docteur Pucheran, Auteur de cette remarquable resti- 
tution, a insérées sur ce sujet dans la Revue Zoologique, 8% année, 
octobre 1545; car les unes nous semblent inséparables de l’autre. 

Quant à celle-ci, il nous suffit que, quoique déjà publiée par 
Buffon, l'existence de l’Original en ait été révoquée en doute, pour 
excuser un double emploi qui n’en est réellement plus un. 


Voici, au surplus, dans tout son contenu, cette Notice, à laquelle 
nous ne saurions rien ajouter : 


Iconographie Ornithologique, — 5% Lrv. 4 


ROLLIER D ANGOLE. 


L’Espèce à laquelle nous consacrons cet Article, dit le Docteur Pucheran, est une de 
celles que les hommes les plus compétents en Ornithologie pensent devoir être 


‘rayées du Catalogue des êtres créés. Décrite pour la première fois par Brisson, en 


1760 (Orn. vol. 2, pag 72, n° 3, pl. 7, fig. 1 ), d’après un Individu Qui avait été 
envoyé de la côte d’Angole à Réaumur, elle fut, en 1766, introduite par Linnée dans 
le Genre Coracias, sous le nom de Coracias caudata, lorsque ce Savant célèbre publia 
lui-même la 12° Edition du Systema Naturæ. Mais comme si elle était destinée à n’être 
que difficilement bien comprise et bien isolée de ses congénères, Linnée lui rapporta 
la pl. 327 du troisième volume des Glanures d'Edwards, que Gmelin et ses Succes- 
seurs ont si Justement regardée comme représentant le Coracias Senegalensis. 

Gmelin et Latham ne méritent aucune critique relativement à l'Histoire qu'ils ont 
donnée de notre Espèce, quoiqu’ils eussent devant les yeux l’exemple de Buffon, qui, 
dans le troisième volume de la partie de son Histoire Naturelle consacrée aux Oiseaux, 
a considéré le Rollier cuit comme étant la même Espèce que le Rollier d'Angole. 
C'était évidemment trop exagérer l'importance de lanalogie qu’ont ces deux types 
entre eux, sous le point de vue de la coloration de quelques-unes de leurs parties. 

Est venue ensuite l'opinion de Levaillant, qui, dans son travail si remarquable sur 
les Rolliers (1805), annonce (page 105) que, après avoir examiné le Rollier d’An- 
gole qui a servi de type à Buffon, « il s’est convaincu que ce n’est point autre chose 
» qu’un Rollier d’Abyssinie sur lequel ont été entés une tête et un cou de Rollier de 
» Mindanao. » Le jugement de Levaillant a entraîné à ce sujet toutes les convictions 
de Cuvier, qui, dans les deux Editions du Règne Animal, a hautement avancé que le 
Coracias caudata reposait sur un individu du Cor. 4 byssinica, défiguré par l’addition de 
la tête du Cor. Bengalensis (Règne Animal, vol. 1, 1* éd., page 401; 2° éd., page 425). 

Les assertions de ces deux grands Maîtres ne pouvaient manquer d’avoir une 
grande influence sur les déterminations de leurs Successeurs. C’est aussi ce qui à eu 
lieu. Il est bien vrai que Daudin, dans son Traité d’Ornithologie ( Tome 2, page 260), 
Shaw (Gen. zool. 7, page 394), et Latham, ont pensé autrement que leurs Contempo- 
rains; mais à l’époque où Daudin a écrit, Levaillant n’avait point encore formulé 
contre Buffon le jugement ci-dessus énoncé, jugement que Shaw ne connaissait proba- 
blement pas non plus en 1809. Quant à Latham, son opinion se trouve moditiée par 
celles des deux Savants Français : loin de considérer le Rollier d’Angole comme une 


_ Espèce bien tranchée, ainsi qu’il avait fait dans la première Edition du General 


Synopsis of Birds, il le regarde dans la deuxième comme pouvant n'être qu’une Variété 
du Cor. Bengalensis. ce 

Quant à Vieïillot, à Wagler et à MM, Temminck et G. R. Gray, leur opinion est 
on ne peut plus explicite. Dans le 29e vol. du Dict. d'Hist, Nat., art. Roller), Vieillot 


se rattache (pag. 430) à l’opinion de Levaillant, et plus bas (page 433) il décrit sous 


le nom de Galqulus caudatus le Coracias À byssimca de Gmelin. Dans l Encyclopédie 
(page 869), la Synonymie qu’il donne est tout aussi significative, et sa Description La- 


ROLLIER D ANGOLE. 


tine reproduit l’ensemble des deux caractéristiques empruntées aux deux Espèces. Wa- 
gler (Systema Avium), le rangeant au n° 10 de ses Espèces douteuses, reproduit aussi 
textuellement l’opinion de Levaillant. M. Temminck (Tabl. méth. pl. color.) émet le 
même jugement. M.G. R. Gray enfin, dans le 14° Fascicule (juin 1845) du beau travail 
qu'il publie en ce moment (Genera of Birds), à réuni Coracias Senegalensis et Cor. Abys- 
sinica à Coracias caudata, indiquant ce dernier comme devant être préféré, attendu qu'il 
est le plus ancien. | 
Malgré la grande importance que nous attachons aux jugements portés par les Sa- 
vants Célèbres dont nous venons de rappeler les Noms, nous pensons que le Rollier 
d'Angole ( Coracias caudala, L.) doit reprendre sa place en Ornithologie dans le Cata- 
logue des Espèces. Que Buffon ait été trompé, cela se peut, et personne plus que nous 
n’ajoute foi et confiance aux assertions de Levaillant. Mais comme nous possédons 
dans le Musée de Paris un Individu reproduisant d’une manière complète les traits de 


la Figure 88 de Buffon; comme cet Individu est dans un parfait état de conservation; 


comme, loin d’être venu par la voie du commerce, il a été envoyé de l’Afrique Aus- 
trale à notre Collection Nationale par la Société des Missions Protestantes, que per- 
sonne, nous l’espérons du moins, ne soupçonnera d’une supercherie; on ne s’étonnera 
pas que nous osions émettre une opinion différente de celles de tant de Zoologistes 
Eminents. | 

Pour mettre, au reste, les Ornithologistes en mesure de se prononcer, nous nous 
bornerons à copier la Description si parfaite donnée par Brisson (Ornith. vol. 2, 
page 72). Sauf une petite rectification que nous nous somme permis de faire, nous 
pensons qu'il est très-diflicile de décrire aussi bien, et impossible de décrire mieux. D’ail- 
leurs, nous ne devons pas oublier que le travail de Brisson a servi à Linnée pour 
établir Espèce en faveur de laquelle nous demandons le droit de Cité. Voici en quels 
termes s’exprime Brisson : | | 

« l'est à peu près de la grosseur d’un Geai.. Les parties supérieures de la tête et 
» du cou sont vertes. La partie supérieure du dos et les plumes scapulaires sont 
» d’un fauve mêlé de vert ou plutôt d’un fauve changeant en vert d’olive, selon les 
» différents aspects sous lesquels elles se présentent. La partie inférieure du dos, lecrou- 
» pion et les petites couvertures du dessus des ailes sont d’un beau bleu. Les couvertures 
» en-dessus de la queue sont variées de bleu et d’aigue-marine. La gorge, la partie in- 


» férieure du cou et la poitrine sont violettes, et chaque plume de la gorge et de la partie 


» inférieure du cou a dans son milieu une ligne blanche qui s'étend selon la longueur 
» de sa tige. Le ventre, les côtés, les jambes, les couvertures du dessous de la queue 
» et celles du dessous de l’aile sont d’un bleu d’aigue-marine. Les grandes couvertures 
» du dessus de l'aile sont variées de bleu d’aigue-marine et de vert. Les plumes de laile 


, se 
» sont d’un bleu d’aigue-marine, depuis leur origine Jusque vers la moitié de leur lon- 


» gueur : le reste est en dessus d’un bleu très-foncé du côté extérieur et noir du côté 
» Intérieur , et au contraire, en dessous, il est noir du côté extérieur et d’un bleu très- 


ROLLIER D ANGOLE. 


» foncé du côté intérieur (1); de plus, la üge de chaque plume est noire dans toute sa lon- 
» gueur. La queue est composée de douze plumes : les deux du milieu sont d’un vert 
» sombre; les latérales sont d’un bleu d’aigue-marine et terminées de bleu foncé, ex- 
» cepté la plus extérieure de chaque côté, dont la partie qui excède la longueur des 
» autres est noire. La tige de chaque plume est de cette dernière couleur dans toute sa 
» longueur, etc... » | 

Les dimensions de l’Individu sur lequel nous avons constaté l’exisience des carac- 


ières indiqués ci-dessus sont les suivantes : 


1° Du bout du bec à l’extrémité des pennes médianes de la queue 


(en ligne droite). 0-26 

2° Longueur des pennes médianes de la queue (mesurées en dessus). 0,11 
+ — de la partie excédante des pennes caudales externes. 0, 095 

4° — dela partie nue du tarse jusqu'aux doigts. 0, 02 

5° — du doigt médius (l’ongle y compris). 0, 03 
6° — du doigt externe id. 0, 025 
ni — du doigt interne id. | 0,018 
8° — du pouce id. 0,014 
9° — du bec (depuis la commissure jusqu’à la pointe). 0, 032 

10° — de Paile. sOYIr 


Présentement si nous comparons cette Espèce avec le Rollier d’Abyssinie, indépen- 
damment de celles qui sont fournies par la coloration différente de la gorge de la par- 
tie inférieure du cou et du thorax, nous trouvons les différences suivantes. 


1° La teinte du dessus de la tête et de la région dorsale est plus olivâtre, plus nuan- 
cée de vert-pré dans le Coracias caudata. Les couvertures supérieures de la queue, au 
lieu d’être bleues, sont variées de bleu et d’aigue-marine, mais cette dernière teinte 
est prédominante. 


2° Dans le Coracias caudata, en-dessus, les pennes de l’aile dans la dernière moitié 
de leur longueur sont d’un bleu très-foncé en dehors, et noires en dedans. Dans le 
Cor. Abyssinica , le côté interne de la penne présente du bleu foncé tout le long de la 
üge. Dans le Cor. Abyssinica, les pennes médianes de la queue sont plus foncées, plus 
brunes que dans le Cor. caudata, et les pennes latérales ne sont pas, comme dans cette 
dernière Espèce (sauf la tache bleue de l’extrémité), de couleur uniformément aigue- 
marine. 


Îl est impossible, enfin , de confondre le Rollier d’Angole avec le Cor. Bengalensts ; 


Car , indépendamment du mode de coloration différente présenté par les ailes et la 


queue, le bec de l’Espèce Indienne est plus fort et plus développé que celui de l’Espèce 
Africaine. 


(1) Notre Individu présente du noir le long de la tige sur cette moitié interne de la penne. 


ROLLIER D ANGOLE. 


Il nous semble dés lors utile et nécessaire de réintégrer dans le Système Ornitholo- 
gique l’Espèce méconnue par Levaillant, Cuvier, Vieillot, Wagler et par MM. Tem- 
minck et G. R. Gray, et d'établir comme il suit la Synonymie. 


1° Rollier d’Angole. 


Coracias caudata, L. (12° éd. vol. 1, p. 160, n° 6). 

Coracias caudata, Gm. (1, p. 380, n° 6). 

Coracias caudata, Lath. (Index, p. 69, n°3). 

Galgqulus Angolensis, Briss. (Ornith. 2, p. 72, n° 3, pl. 7, fig. 1). 

Le Rollier d’Angole, Buff. (3, p. 144, Enl. 88). | 
Long tailed Roller, Lath. (1"° éd. 1, p. 409, et 2° éd. 3, p. 74). 
Rollier d’Angole, Daud. (Ornih. vol. 2, p. 260 ). 

Coracias Angolensis, Shaw. (Gm. Zool. 7, p. 394, pl. 51). 

Coracias Natalensis, Licht. Verzeich. Sudafric Thiere, p. 16 (1842). 


2 Rollier d’Abyssinie. 


Coracias Æbyssinica (Gm. 1, p. 379, n°7). 

Coracias ÆAbyssinica, Lath. ({ndex, p. 169, n° 5). 

Rollier d’Abyssinie, Buff. (3, p. 143, Enl. 626). | 
Æbyssinian Roller, Lath. (1"° éd. 1, p. 408, et 2° éd. 3, p. 76). 
Follier à longs brins d'Afrique, Vaill. ({ Roll. pl. 25). 

Coracias Abyssinica, Daud. (Ornith. 2, p. 260, 5). 

Galqulus caudatus, Vieill. (Dict.t. 29, p. 433). 

Coracias caudata, W ag]. (Syst. Av. 1827), 


Maintenant, le Coracias Senegalensis de Gmelin, reposant sur l'individu de la Planche 
enluminée de Buffon qui porte le n° 326, doit-il être considéré comme une Espèce 
distincte, ou simplement comme une Variété du Corac. A byssinica, comme le préten- 
dent les Auteurs etentre autres Shaw, qui les décrit l’un et l’autre sous le nom de 
Coracas alhifrons ? Là-dessus, notre opinion est bien loin d’être arrêtée : les individus 
du Sénégal que nous avons vus jusqu'ici ne présentant point le caractère différentiel 
signalé par Buffon et ceux qui ont partagé son opinion , et ressemblant par cela 
même à l’Espèce du Nord-Est de l'Afrique, on nous pardonnera, nous l’espérons du 
moins, la réserve que nous nous permettons de garder à ce sujet. 


Nous souhaitons vivement que ce curieux exemple d’une resti- 
tution Scientifique aussi tardive produise ses fruits à l'avenir, en 
modérant la précipitation avec laquelle on se laisse entrainer à 


éliminer certains Types Spécifiques anciens, devenus difficiles à 
retrouver ou à se procurer. 


Iconographie Ornithologique. jme Liv. 


ROLLIER D ANGOLE. 


Nous ajouterons que deux beaux Individus du Coracias caudata 
se voyaient dans la Riche Collection dont M. le Prince d'Essling 


vient de priver la Science en Europe et surtout en France. 


MAI 10406. 


PERDRIX DE BONHAN. 


PERDIX BONHAMI. Frassr, ne S. 1843, p. 70. 
CACCABIS BONHAMI. G.R. Gray. 


SPEC. CHAR. —  Arenaceo-flava, plumis nigro adspersis præsertim apud latera, 
| collum et pectus, hoc not circulari ornato; strigis superciliaribus 
subocularibus, et frontalibus nigris; plunus auricularibus albis, 

laterum plumis nigro-marginatis; rectricibus caudæ quatuor ex- | 

ternis crissoque rufis; rostro corneo. 


Fœmina. Disuünctius adspersa, quamvis notis nigris auribusque 
albis, maris signis caret. (Fraser, loc. cit.) 


PLANCHE XXIX. 


Si peu satisfaisante que soit la Diagnose qui précède, nous avons 
cru devoir la citer de préférence à toute autre plus exacte, d’après 
le principe que nous nous sommes imposé de nous conformer en 
cela à l'antériorité de publication. 

Cette jolie Perdrix, ainsi que l’a justement remarqué l’Honorable 
M. Fraser, a les rapports les plus intimes avec P. Heyi, figurée par 
M. Temminck, pl. col. 328. Ainsi elle est à peu de chose près de 
la même taille, sinon un peu plus forte; le fond, de couleur des ré- 
sions supérieures , à partir de la base postérieure du. cou, est 
presque exactement le même, c'est-à-dire d’un ton isabelle ou café- 
au-lait quelque peu pruineux, zébré transversalement de très-fines 
raies grisatres; mais ce ton est en général moins rougeàtre que 
chez P. Heyi; la poitrine et le ventre, de même que les flancs et les 
couvertures inférieures de la queue, se rapprochent également 


Iconographie Ornithologique. — 5% Lrv. 6 


PERDRIX DE BONHAM. 


beaucoup; car, à part la teinte générale, toujours plus rougeatre 
chez P. Heyi, ce sont et le même ton isabelle pour la poitrine, et 
les mêmes flammèches fauves sur fond blanc pour le ventre, et 
pour les flancs les mêmes belles plumes blanches dans leur moitié 
extérieure, lilas se fondant en brun éclatant dans l’autre, le tout 
encadré d’une raie noir-de-velours. | 

Quant aux différences, elles consistent en ce que le bec est beau- 
coup moins fort que chez P. Hey; le front, qui est blanc chez 
celle-ci, noir ainsi que les sourcils ornés d’une raïe de cette couleur 
se perdant derrière la nuque et encadrant en dessus l’oreillon 
blanc, commun aux deux Espèces, terminé ici par un point isa- 
belle; la gorge et le devant du cou d’un beau cendré-bleuatre; les 
côtés et le derrière du cou d'un gris agréablement maillé de pe- 
tites taches angulaires blanches la pointe en haut; et en ce qu’enfin 
les plumes du croupion sont finement marquées d’une légère 
tache noire de même forme, mais la pointe renversée. 


Il est probable que les pattes en sont jaunes comme celles de 


P. Hey. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, 20 ct 
— du tarse, pa 
— de la queue, | 5 


Le nom donné à cette Espèce est celui de M. Ed. W. Bonham, 
Agent du Gouvernement Anglais à Tabraez, en Perse, à qui l’on 
doit la Découverte de plusieurs Animaux de cette Contrée, entre 
autres du Tetraogallus Nigel. 

Notre Dessin est fait d’après le bel Individu que possède le Mu- 
séum d'Histoire Naturelle de Paris, à qui il a été envoyé de Perse, 


en Février 1840, par M. Aucher Éloy. MAI 1840. 


HERON À COL NOIR. 
ARDEA ATRICOLLIS. Wacrer, Syst. Av. Gen. Ardes, N° 4. 


SPEC. CHAR. —  Capite toto suprà ac ad latera, occipitis cristà è plumis tribus 
elongatis, angustis, pendulis compositä, collo supremo maximä 
parte et toto postico nigerrimis, nitentibus; mento ac gulà pure 
albis; collo antico supremo medio albo-striolato, infimo anticè et 
ad latera, toto corpore subtüs à collo infimo usque ad crissi finem 
ac pectoris supremi lateribus canescenti-cinereis, unicoloribus ; 
dorso supremo nigro, in nitorem viridem ac violaceum subvergente; 
alis ac dorso canis; dorsi plumis laceris, albidis; alarum tectricibus 
inferioribus candidis; remigibus rectricibusque totis cœruslescenti- 
nigris. Adult. | 

Rostrum fuscum, subtüs flavidum, quäm in 4. cinered validius ; 
regio ante oculos tota nuda, pedes nigri. (Waezer, loc. cit.) 


PLANCHE XXX. 


Cette Espèce de Héron, assez rare, faisait partie d’une Pacotille 
d'Oiseaux reçue de Sénégambie, en 1826, par le profond Connais- 
seur Flor. Prévost, Chef des Travaux Zoologiques au Jardin des 
Plantes. Cest dans sa Collection que Wagler le décrivait, ainsi 
qu'il l'indique lui-même. Depuis et dès 189 7, cet Oiseau est devenu 


la propriété du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. auquel 


Iconographie Ornithologique. — jme Lrvy. 7 


HÉRON À COL NOIR. 


Flor. Prévost l'a cédé, et où il se voit encore aujourd'hui. C'est 
donc le Type même de Wagler dont nous donnons la Figure. 
Description. — Tête, aigrettes, derrière et portion intermédiaire 
du cou tout entière, ainsi que les rectrices , d'un beau noir à re. 
flets bleuatres ; sorge, menton et poignet de l'aile blanc pur; des 
flammèches de cette dernière couleur apparaissent à partir de là 
gorge sur le devant du cou, et vont en s’élargissant vers sa base: 
épaules, rémiges et grandes couvertures des ailes d’un cendré noi. 
ratre; ailes et dos cendré clair ou blanchâtre; celui-ci à reflets mé. 
talliques légèrement verdatres et violacés; tout le dessous du 
corps d'un gris-blanchatre; plumes filamenteuses du Jabot et du 
dos de la même couleur que cette dernière partie, mais à barbes 
blanc sale. Bec plus fort et surtout plus renflé et moins comprimé 
que chez 4. cinerea, à arête tout à fait arrondie et subulée à sa 
base, couleur de corne bleuâtre; la mandibule inférieure Jaunatre 


vers les deux tiers de sa longueur. Tarses et pieds brun-noirs. 


DIMENSIONS : 

Longueur totale du bout du bec à l'extrémité de la queue, Da 
= ee à l'extrémité des pattes, 1 "#* 7 
— des trois plumes occipitales, 14 
— du bec, 10 
— des tarses, Fe. 

MAI 1846. 


PERROQUET À TÉTE BLEUE DU PARAGUAY 


(VieiLLor). 


t'CONURUS ACUTICAUDATUS G. R. Gray, Genera of Birds, part. xIX. 
Novembre 1845. ne 


PSITTACUS ACUTICAUDATUS Vreizor, Now. Dict. Sciences Naturelles, 


tÙ xxxIX, p. 124. 1896. 


MARACANA A TÊTE BLEUE Azur Voy. Am. Mér., N° 978. 
ARATINGA HÆMORRHOUS Spix, Av. Bras., t. 1, p. 29, tab. 15. 


SPEC. CHAR. — Majusculus, viridis (infra flavescens) ; caudà subtüs sanguineà, 
apice flavo-livescente; vexillo rectricum interno sanguineo, externo 
viridi (duabus mediis exceplis omnind virescentibus); fronte (capite, facie 
et gul4) cœrulescentibus; axillis non coccineis; remigibus non cœru- 
leis (exceptis apice vexilloque externo subcærulescentibus). (Srix, loc. cit.) 


PLANCHE XXXI. 


C'est à Azara que l’on doit la Découverte et la Description 
première de cette Espèce de Conurus. Voici ce quil en dit : 

« L'Individu que je décris est le seul que Jaie vu; il avait été 
» pris sous le 24° degré de latitude. 

» Formes. — Tête un peu aplatie en dessus, peau nue du tour 
» de l'OEil, ne communiquant pas avec la membrane du Bec; r2 
» Pennes pointues, et également étagées à la Queue; l’extérieure 


» de 33 lignes plus courte que les deux du milieu. 


Iconographie Ornithologique. — 6" Liv. 


PERROQUET À TÊTE BLEUE DU PARAGUAY. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, 12.1}, 
—— de la queue, | 4 
— du bec, 12 lignes. 


» Couleurs. — Tout le Plumage est d'un vert plus clair en dessous 
qu'en dessus, à l'exception du haut de la Tête, qui est d’un bleu 
faible, et des Pennes de la Queue, les deux intermédiaires 
exceptées, dont le côté intérieur et l'extrémité sont incarnats. 
Le Tarse est olivatre, le Bec pale avec sa pointe noirâtre, la 
Langue noire, l'iris rouge et le tour de l’'OEil presque blanc. » 

Vieillot, qui a donné à ce Perroquet le nom de Psittacus acuti- 


caudatus, n'a fait que reproduire textuellement la Description 
ci-dessus d’Azara, sans en avoir vu d’Individu en nature. 


Spix, plus heureux, l’a retrouvé dans les environs de Bahia, 
croyant en faire la découverte, et l’a décrit dans le même état de 
Plumage indiqué par Azara, sans se douter que ce dernier en eût 
parlé, car il ne le cite pas, contre son ordinaire, dans sa Synonymie : 
comme Azara, il dit son front seulement bleu. 

Ce qui nous fait publier après Spix la Figure de cette Espèce, 
c'est d'abord que la sienne est peu satisfaisante: c’est ensuite que 
nous avons de fortes raisons de penser que les Individus décrits par 
Azara et par lui ne sont que des Femelles, si on les compare à 
l'individu que nous représentons, et que nous allons décrire. Notre 
Planche aurait donc au moins le mérite de faire connaitre le Mäle. 

Description. — Front, tout le dessus de la Téte, ses côtés, la face 
entiere, le Menton et la Gorge, bleu cendré; fausses Rénuges el 
extrémité intérieure des primaires, bleu terminé de noir, cette 
dernière couleur étant celle de la uge des Plumes, aux Ailes comme 


aux Rectrices : corps en dessus vert-pré grivelé de nuances vert-de- 


PERROQUET À TETE BLEUE DU PARAGUAY. 


gris; en dessous vert-jaunatre pruiné, à partir de la Gorge jusqu’au 
milieu de Abdomen d’un cendré-bleuatre, se reliant d’une manière 
insensible au bleu-cendré du Menton; Queue, en dessus, du même 
vert que le Dos; les deux Rectrices médianes sans autre mélange 
de couleur que le dessous, qui devient jaunâtre sale; chacune des 
autres Rectrices en dessus extérieurement vertes, intérieurement 
rouge-vineux vil, en dessous jaune sale dans la moitié correspon- 
dante au vert, et rouge-jaunâtre dans celle correspondante au 
rouge; Mandibule inférieure noire; supérieure, qui est crochue et 


excessivement aigue, couleur de corne blanc rosé, terminée de noir. 


DIMENSIONS : 


Longueur totale, 35 cent 


— de la queue, 17 


Cet Individu, que nous considérons, non comme une variété, 
mais comme le Mäle jusqu ici inconnu et non décrit de l’'Espèce, est 
au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, à l'Administration duquel 
il a été envoyé de Corrientes, en juillet 1829, par le savant Voya- 


seur M. Alcide d'Orbignv. 


JUIN 1046. 


GENRE PHILÉPITTE. 


GENUS PHILEPITTA (Isip. GEorr. SainT-HILAIRE). 


GEN. CHAR. Rostrum. — Longitudinis capitis, triangulare, latius quam altum, 
versus apicem depressiusculum, perconvexum, ferè absque 
denticulo. 

ÎVares. — Laterales, a basi parüm distantes, lineares, tantulum 
obliquæ. 
Tarsi. — Élongati, squammati; digiti quatuor, maximé pollex, 


longi, fortes; ungues magni, compressi, acuti, InCurvatissimi ; 
externus cum intermedio longiori usque ad articulum primum 
connatus ; internus brevior basi separatus. 


Ale. — Longiusculæ, sub-obtusæ vel obtusæ. 


Cauda. — Breviuscula, rectricibus æqualibus 12. 


Nous croyons ne pouvoir mieux faire, de même que pour le 
Genre Mesites, que reproduire ce que M. Isid. Geoffroy Saint- 
Hilaire a modestement appelé Nouce, c’est-à-dire l'Excellent 
Mémoire dans lequel ce Savant Acadéinicien a établi ce Genre 
intéressant, et qu'il a publié dans le Magasin de Zoologie, année 
1839, Class. 2, PI. 3 : 

« G. Philépitte — Philepitta. 

» Ce nom indique un Oiseau participant à la fois des Caractères 


» des Philédons et de ceux des Pitta ou Brêves. La Description 


Iconographie Ornithologique. — 6% Liv. 2 


D) 


» 


» 


D 


Ÿ 


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GENRE PHILEPITTE. 


suivante va montrer que ce Genre a en effet des rapports plus ou 
moins intimes avec les uns et les autres, et aussi, à d’autres 
égards, avec diverses Sections de Gobe-Mouches, sans toutefois 
qu'il soit possible de le confondre avec aucun autre Groupe. 

» Le Bec, qui forme presque la moitié de la longueur totale de 
la Tête, est de forme triangulaire, un peu plus large que haut, à 
arête supérieure mousse, légèrement convexe sur toute sa 
longueur, mais plus sensiblement vers la pointe, qui, toutefois, 
ne forme pas crochet. La commissure des deux Mandibules est 
sensiblement courbe, aussi bien que l’arête supérieure. Il n'existe 
point de véritable échancrure mandibulaire; mais seulement, 
au lieu où la Mandibule supérieure est échancrée chez la plupart 
des Passereaux , une sinuosité à peine sensible. À la base du Bec 
on voit un petit nombre de soies très-fines et flexibles. 

» Les Narines sont des fentes presque linéaires, dirigées d'avant 
en arrière et un peu de bas en haut; elles sont percées en bas et 
en avant d’un espace membraneux d'une étendue moyenne. 

» Les Yeux, dans l'Individu qui sert de type à ma Description, 
sont environnés d’une nudité, et surmontés d’une caroncule 
membraneuse, qui sera décrite lorsque jindiquerai les Caractères 
spécifiques. | 

» Les Tarses sont assez allongés et écussonnés; les écussons sont 
tellement grands, ou même de forme tellement allongée, qu'il 
n'en existe, en avant, que six pour toute la longueur du Tarse; en 
arriére il existe d’autres écussons plus petits. 

» Les Doigts sont remarquables par leur longueur et par le 
développement des Ongles. Le Doigt médian, qui, en y com- 
prenant son ongle, égale la longueur du Tarse, est réuni à sa 


base sur une petite étendue avec le Doiet externe. L’interne, qui 
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GENRE PHILÉPITTE. 


est libre, est un peu plus court que celui-ci. Le Pouce est 
très-long et très-fort ; la longueur de sa portion phalangienne est à 
peu près égale à celle de la portion phalangienne des Doigts 
latéraux, et son Ongle est beaucoup plus développé que les 
Ongles de ceux-ci, et égal à celui du Doigt médian. Quant à 
leur forme, tous les Ongles sont comprimés, aigus et très- 
recourbés : la courbe que représente chacun d'eux est à peu près 
le tiers de la circonférence du cercle. 

» La Queue se compose de douze pennes égales, irrégulièrement 
arrondies à leur extrémité, et assez courtes. 

» Les Ailes, assez longues, atteignent presque en arrière l’extré- 
mité de la Queue. Les pennes vont en croissant de la première à 
la seconde, de celle-ci à la troisième et à la quatrième. Notre 
Individu ayant les pennes un peu usées, je n’ai pu constater 
exactement les rapports de longueur de ces deux dernières : il 
est toutefois certain que s’il existe entre elles une différence, elle 
est trés-peu marquée. 

» Le Plumage est généralement composé de Plumes veloutées, 
et la taille est celle de la plupart des Gobe-Mouches et Traquets. 
» En comparant cette Description avec les caractères des Genres 
déjà connus, on reconnaitra que les Philépittes se rapprochent, 
sous divers rapports, des Brêves, des Philédons, des Martins, 
et enfin de plusieurs Oiseaux compris dans le vaste groupe des 
Gobe-Mouches. 

» Ainsi, dès le premier aspect, les Philépittes rappellent les 
Brèves par leur port général, notamment par leurs jambes, assez 
hautes, la brièveté de leur Queue et la proportion de celle-ci et 
des Ailes; mais l'analyse démontre que la plupart de ces analogies 


sont plutôt apparentes que réelles; ainsi les Doigts sont propor- 


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GENRE PHILÉPITTE. 


tionnellement beaucoup plus développés que les Tarses chez les 
Philépittes, et c’est le contraire qui a lieu chez les Brêves. En 
outre, dans celle-ci, la seconde, la troisième et la quatrième 
penne sont égales, ce qui constitue une différence très-impor- 
tante, et qui suffirait seule pour indiquer des mœurs très-diverses 
aussi. Quant au Bec et aux Ongles des Philépittes, ils différent 
considérablement de ceux des Brêves, et 1l en est de même des 
Caractères moins importants, mais encore très-dignes d'attention, 
qui se rapportent à la forme des narines et à la disposition des. 
téguments des Tarses (1). | 

» Pour la comparaison des Philépittes et des Philédons, il est 
rés-regrettable de ne pouvoir faire entrer en ligne de compte la 
disposition de la Langue chez les premières. En attendant que 
cette lacune soit remplie par les observations ultérieures, la 
comparaison extérieure suffit toutefois pour montrer dans les 
Philépittes un Genre voisin des Philédons, mais suffisamment 
caractérisé par les modifications, plus haut décrites, de ses Pattes. 


et par la composition notablement différente de sa Queue et de 


» ses Ailes. Les Philépittes seraient exactement aux Philédons ce 


que les Brêves et les Myothères sont aux Merles, sans la forme 
de leurs Ongles, qui indique des Oiseaux bien plutôt percheurs 
que marcheurs. 

» C'est par les proportions et la disposition du Tarse et des 
Doigts que les Philépittes ressemblent aux Martins; mais, outre 


plusieurs autres caractères, la forme et la situation des Narines 


(1) « Ce que je dis ici des Brèves doit s'entendre des véritables Brêves, et non de quelques 
Espèces, au reste, plus différentes encore des Philépittes, qui leur ont été jointes à tort; 


par exemple, de celles que M. Lesson à distinguées dans son Manuel d’ Ornithologie, sous le 
nom générique de Myiophaga. » 


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GENRE PHILÉPITTE. 


des premiers , et la composition de leurs Ailes, les distinguent 


très-nettement des Martins, et aussi bien des Espèces pourvues, 


comme l’est la Philépitte, de caroncules cutanées, que des 


Espèces ordinaires. 

» Parmi les Gobe-Mouches, ou du moins parmi les Oiseaux qui 
ont été compris par les Auteurs sous ce nom mal défini, il est 
deux Espèces surtout qui peuvent être comparées aux Philépittes, 
le Muscicapa Telescophtalma de la Nouvelle-Guinée, et le Muscr- 
capa Longipes de la Nouvelle-Zélande. Ces deux Oiseaux remar- 
quables, d’abord décrits sous ce nom par MM. Garnot et Lesson, 
ont depuis été placés par le dernier de ces Auteurs dans deux 
Sous-Genres proposés par lui sous les noms d’#rse et de Miro. 
Les rapports entre la Philépitte et le Muscicapa ou Arses 
Telescophtalma consistent surtout dans l'existence, chez l’une et 
l'autre, de caroncules membraneuses placées au-dessus de l'OEil, 
et d’ailleurs assez diversement disposées : or ces rapports sont 
bien plutôt de valeur spécifique que générique; d’autres Espèces 
de Philépittes, et les jeunes sujets, peut-être même les Femelles 
de l'Espèce dès à présent connue, peuvent très-bien ne présenter 
aucune trace de caroncule. Quant au Muscicapa où Miro Longipes, 
Espèce beaucoup plus voisine, selon moi, des Myothera que des 
véritables Muscicapa, ses Tarses, beaucoup plus élevés et non 
écussonnés, sans parler de quelques autres Caractères moins 
importants, ne sauraient permettre de la réunir génériquement 
aux Philépittes. | | 
» Beaucoup plus voisines, en somme, des Philédons que de tout 
autre groupe, les Philépittes doivent donc former un Genre 
distinct, que l’on peut ainsi caractériser : 


» Bec. — Presque aussi long que le reste de la Tête. triangulaire, 
Iconographie Ornithologique. — 6%° Liv. 3 


GENRE PHILÉPITTE. 


» un peu plus large que haut, à arête supérieure mousse, lége- 
» rement convexe, sans véritable échancrure mandibulaire. 

» Narines. — Latérales, peu distantes de la base, linéaires, un 
» peu obliques. | 

» Tarses. — Assez longs, couverts de très-grands écussons, quatre 
» Doigts, et spécialement le Pouce, allongés, forts, et armés 
» de grands ongles comprimés, aigus, très-recourbés. Parmi les 
» trois Doigts antérieurs, le médian, qui est le plus long de tous. 
» réuni à sa base à l’externe; l’interne, le plus court de tous, 
» libre dès sa base. | 
» Queue. — Âssez courte, à douze pennes égales. 
» Ales. — Assez longues, subobtuses ou obtuses. » 
Ce Type est jusqu’à présent particulier à Madagascar, où il 


parait rare. 


JUILLET 1846. 


PHILÉPITTE VELOUTÉE. 


PHILEPITT A4 SEÉRICE À. Is. Grorrroy Sr-Hiramme, Mag. de Zool., 1839. 
Os, pi 9. 


SPEC. CHAR. — Ph. in toto nigerrimä, maculà flavä super alulam exceptäà ; 
pülosi Astrapiæ ac Epimachorum ad instar sericeâ; loro nudo: 
supercilio membranis superpositis, ex auribus usque ad rostri 
basim, carunculato ; rostro pedibusque nigris. | 


PLANCHE XXXII 


Notre intention première, à la veille de figurer une seconde 
Espèce de Philépitte, avait été de nous borner à faire précéder 
notre Description de l'article générique qu’on vient de lire. 

En y réfléchissant, nous avons pensé, selon notre habitude, 
qu il ne serait sans doute pas indifférent à nos Souscripteurs d’avoir 
sous les yeux le terme unique de comparaison existant jusque-là, 
si connu qu'il soit déjà des Ornithologistes par l'excellente F ioure 
dont notre Savant Ami, M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, a accom- 
pagné sa Notice. 

Nous allons donc reproduire à l'appui de notre Planche l'Article 
_Spécifique de l’Illustre Professeur. 

« L'Espèce Type de ce Genre est, sans nul doute, dit-il, l’un des 
» Passereaux les plus remarquables par ses Caractères extérieurs. 


» et en même temps les plus faciles à décrire spécifiquement. 


Iconographie Ornithologique. — Gme Liv, 4 


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PHILÉPITTE VELOUTÉE. 


Description. — « C'est un Oiseau entiérement noir, sauf une 
petite tache jaune au fouet de l’Aile, Caractères auxquels il faut 
en joindre deux autres, savoir : la Nature veloutée des Plumes, 
comparables à celles du Sifilet, de l'Astrapie et des Epimaques, 
et l'existence de deux caroncules très-singulières. Chacune de 
ces caroncules, insérée au-dessus de l'OEil, se continue avec 
une nudité comprise entre l'OHil et la base du Bec; elle se 
présente sous la forme d'une lame membraneuse très-étroite de 
haut en bas, mais très-étendue d'avant en arrière. Ainsi elles ne 
se terminent, en avant, qu'au niveau des Narines, et, en arrière, 
sur les côtés du Cou, par deux prolongements ou lobes, l’antérieur 
élargi et arrondi, le postérieur plus étroit. Toute la surface 
externe de ces caroncules, probablement rouges dans l'état de 
vie, est parsemée de petites granulations. La surface interne, 
plus lisse, est noiratre, de même que le Bec et les Pattes. » 


Dimensions. — « Voici les Dimensions de cette Espèce, à laquelle 


» Je donne le Nom de Philepitte veloutée, Philepitta sericea. 


Longueur totale, | ie 

—— du bec, 018 

— du tarse, 024 

— du doigt médian avec son ongle, | _024 

= du pouce avec son ongle, 023 

_ des membranes caronculaires, | 030 
Leur largeur au-dessus de l'œil, 004 

— en avant, 007 » 


Du Museum d'Histoire Naturelle de Paris, auquel elle a été 


envoyée de Madagascar, en 1539, par M. Bernier, Officier de Santé 
de la Marine Royale. 


JUILLET 1046. 


PHILEPITTE D'ISIDORE. 
PHILEPITT A ISIDORI. Ô. pes Murs et FL. Prévost, Rev. Zool., 1846, juillet. 


SPEC. CHAR. — Ph. superné, viridi splendide olivaceo; subtus, viridi-cinereo, 
albo levitèr flavescente, ad guttur et pectus squammato, ad abdomen 
ac latera flammato; crisso flavo; rostro nigro; pedibus plumbeis. 


PLANCHE XXXIII. 


Cette seconde Espèce, d'un Genre si rare et si remarquable, 
plus forte que la Philépitte veloutée, en diffère spécifiquement par 
les Caractères de Ptilose suivants : 


Description. — Elle est en dessus d’un beau vert-olivatre, plus 


foncé sur les Rectrices et les Rémiges; ces dernières lisérées de 
vert-jaunâtre; en dessous, elle est d'un vertolivatre écaillé de 
blanc-jaunatre, assez finement à la Gorge, plus largement à 
l’'Estomac, et flammé de la même couleur à l'Abdomen et aux 
Flancs; les couvertures inférieures de la Queue sont d’un Jaune vif. 


Le Bec est noir, les Pieds de couleur plombée. 
Iconographie Ornithologique. — 6° Lrv. 


2 ms eq 


PHILÉPITTE D ISIDORE. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, 150 nillin. 
— du bec, F-1018 
— du tarse, | 023 
— du doigt médian avec son ongle, 023 
— du pouce id., 020 


Il va sans dire, ainsi que le montre notre Dessin, que les 
Caractères Génériques sont exactement semblables à ceux attribués 
au Genre par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire; à l'exception 
toutefois de la Nature veloutée des Plumes; celles de notre 
Philépitte ayant ses Plumes mates, sans reflet, en un mot, à l'état 
ordinaire. 

Mais un caractère saillant chez la Phrlepitta sericea, celui de la 
présence d'une Caroncule membraneuse au-dessus de l'OEil, manque 
dans notre Espèce. | 

Nous avions dit dans la Notice que nous avons insérée dans la 
Revue Zoologique de cette année (quillet), que cette Caroncule 
manquait complétement, et que le tour de l'OEil était entièrement 
emplumé comme le reste de la Tête. | 

Or, ajoutions-nous, l'absence de ce Caractère, déclaré au surplus 
par M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire, dans sa précieuse Notice, 
Être de F'aleur plutôt Spécifique que Générique, ne saurait en aucune 
manière Infirmer, en quoi que ce soit, le Classement que nous fai- 
sons de cette Espèce dans Le Genre Plhulepitta. Elle vient au contraire 
réaliser les Judicieuses prévisions du Célèbre Zoologiste qui s’ex- 
primait ainsi : « D’autres Espèces de Philépittes, les jeunes Sujets 
» peut-être même les Femelles de l'Espèce dès à présent connue, 
» peuvent très-bien ne présenter aucune trace de Car oncule. » 


En étudiant de nouveau les deux beaux Exemplaires que nous 


PHILÉPITTE D ISIDORE. 


avons eus sous les yeux, el en les examinant attentivement, nous 
avons remarqué entre la base du Bec et l'angle interne de l'OEil 
une callosité ou protubérance, plus appréciable au toucher qu'à la 
vue, qui semble accuser la présence au moins du rudiment d’une 
Caroncule. Cette circonstance, jointe à la coloration du Plumage, 
qui a tous les Caractères d’une livrée de Jeune ou de Femelle, 
pourrait peut-être faire élever quelque doute sur la spécification 
distincte à faire de notre Individu d'avec la Phulepitta sericea, dont 
il ne serait peut-être que la Femelle. 

Nous nous empressons donc de consigner ce doute; mais en 
l'absence de tout élément de certitude plus positif, en considérant 
la différence de taille, qui est ici de trente millimètres en plus, et 
surtout en réfléchissant que la saillie calleuse en question pourrait 
fort bien aussi n'être que le résultat d'un vice dans le montage de 
la peau, nous croyons, en attendant de plus amples documents, 
devoir en faire une Espèce. 

C'est au Savant Fondateur du Genre que nous l'avons dédiée. 

Elle a été découverte à Madagascar par M. Goudot, qui en à 
donné deux Individus exactement semblables au Muséum d'Histoire 
Naturelle de Paris, en 1841. Un de ces Exemplaires a servi à notre 


Description et à la Figure de notre Planche. 


JUILLET 1846. 


GUEPIER DE LEFEBVRE. 
MEROPS LEFEBV RIT. O.»xsMurs et Fi Prévost-De ol (040, OU y 243. 


SPEC. CHAR. 


— M. fronte, supercilio et torque collari indigotino splendidè 
cœruleis; capite, collo postico, dorso, alis, rectricumque duabus 
intermediis lætè viridibus; remigibus secundariis ac rectricibus 
4 lateralibus fulvo, à stipite, nigroque, ad apicem, semipartitis; 
his albo-lhimbatis; infra, gulà et gutture junquillaceo flavis; strigâ 
nigra ab oculis usque ad aures ductà, natâ albâ subterminatä: 
pectore rufo-fuliginoso; abdomine et crisso rufo-viridi flavescenti- 
bus, rostro nigro, pedibus sordidé carneis ; oculis rubris. 


PLANCHE XXXIV. 


Ce Guëpier, qui parait avoir de grands rapports de ressemblance 
avec le M. Lafresnayt (Guér. Mén. Rev. Zool. 1843, pag. 322), et 
qui offre, comme celui-ci, l’ensemble général des couleurs du 
M. Minutus, en diffère cependant d’une manière notable par le 
bleu du Front et par le roux enfumé de l'Estomac. 

En voici au surplus la Description telle que nous l'avons donnée 
dans la Partie Ornithologique du Voyage en Abyssinie publié par 
M. le Lieutenant de Vaisseau Lefebvre. 


Iconographie Ornithologique. — 6%. Lix. 


GUÉPIER DE LEFEBVRE. 


Description. — Le Front, la moitié antérieure de la Tête, et les 
Sourcils sont d’un beau bleu-indigo ; un collier de la même couleur 
entoure le bas de la Gorge, qui est, ainsi que le Menton, d'un 
jaune-jonquille très-vif; le derrière de la Tête et du Cou, le Dos. 
les Épaules, les Ailes et les deux Rectrices médianes, sont d’un 
vert-brillant, tournant au bleu à l'extrémité des grandes couvertures 
alaires; les Rémiges secondaires et les Rectrices latérales sont d'un 
fauve-isabelle dans leur première moitié, et noires dans leur 
dernière; le noir de celles-ci, dont l'extrémité est blanche, se trouve 
finement liséré du même vert que celui du Dos; un pinceau de 
Plumes noires, commun à presque tous les Guépiers, règne depuis 
l'angle externe de l'OEil jusqu'au méat auditif, où il se trouve 
séparé de l'extrémité du collier par une tache blanche; ce même 
collier est bordé à sa base, sur l'Estomac. d’un large plastron d’un 
marron-roux foncé, l'Abdomen et les couvertures inférieures de la 
Queue sont d’un fauve glacé de verdâtre : Bec noir, Pieds de 


couleur carminée, Iris rouge-Sanguin. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, re 29 
= du bec, | 02 Se 
— de la queue, 08. 


La Queue est légèrement échancrée, cette échancrure est 
de o1 centimètre; mais les deux Rectrices médianes la dépassent 
de la même quantité pour regagner le niveau, ou, pour mieux dire, 
la longueur des Rectrices externes. | 

Cet Oiseau n’est pas, comme on le voit, sans avoir quelques 
rapports de Ressemblance avec le Guêpier minule. Ainsi, à part la 


Tête, la Gorge et le Cou, il y a identité complète de Plumage dans 


GUEPIER DE LEFEBVRE. 


tout le reste du Corps; mais il en diffère en ce que celui-ci manque 
de bleu au Front et à la Tête, son sourcil, son collier n'ayant 
qu'une très-faible trace de cette couleur; en ce qu'il manque 
également de bleu aux grandes couvertures alaires, de vert et de 
bleu à ses Rectrices latérales, et enfin des deux taches blanches qui 
relient le collier à la tache noire de la joue; il en diffère enfin par 
une taille moindre de 04 centimètres. 

Notre Oiseau vient d’Abyssinie, d’où il a été envoyé au Muséum 
d'Histoire Naturelle par les infortunés Voyageurs Petit et Quartin- 
Dillon; le premier en a même laissé dans son Album un Dessin sur 
Nature fort exact, où se trouve de sa main l’Annotation suivante : 

« N° 105. Grand Guépier à collier d'azur, au Chiré, à  Abarsemaka 
» et Ttchelatiché-Kenné, août 1840. 

» Ambhar. : No: un: belaha-nehebi, ce qui est le nom Générique 
» de tous les Guépiers en Abyssinie, et veut dire mot à mot 
» Mange-miel. | 

Nous avons dédié cette Espèce au digne Commandant Lefebvre, 
comme un témoignage de gratitude au nom de la Science. pour 
l'assistance qu'il a si courageusement donnée à nos malheureux 
Compatriotes, qu'il n’a point dépendu de lui de rendre à leur pays; 
et aussi pour la persévérance qu'il a mise à obtenir l'appui du Gou- 
vernement pour la Publication des résultats de leurs Recherches 


faites en commun. 


JUILLET 1940. 


GUÉPIER NUBICOÏDE. 
MEROPS NUBICOÏIDES. O. pes Murs et Pucneran, Revue Zoologique, 1846. 


SPEC. CHAR. — M. fronte ac capite viridi-olivaceo metallicè splendentibus; 
strigà postoculari nigrâ; suprà : brunneo rubraceo; remigibus 
secundariis rectricibusque quasi cinereo marginatis, nigro ad apicem 
lhimbatis; tectricibus alarum majoribus virescentibus; infrà : gulà 
roseo lætè carminatàä; pectore et abdomine flavo levissimè rubes- 
centibus; uropygio crissoque ex ærugine viridi cœrulescentibus: 
caudà subforcipata. 


PLANCHE XXXV. 


Ce Guëpier, à l'exception de sa Gorge, a de si intimes rapports 
avec M. Nubicus, qu'il nous a paru naturel de signaler cette affinité 
dans la Dénomination Spécifique. 

Description. — Le Front et la Tête sont d’un vert-olivâtre à reflets 
bronzés, comme chez M. Nubicus; la bande oculaire noire est 
également commune à l’un et à l'autre; mais en dessus, le Corps, 
au lieu d'être d'un rouge-sanguin, comme chez ce dernier, est 
simplement d'un brun-rouge, à reflets cendrés, surtout aux barbes 
extérieures des Rémiges secondaires et des Rectrices : celles-ci sont 
terminées par une bande apicale noire; les grandes couvertures 


alaires sont teintées de verdatre : en dessous, notre Guëpier ressemble 


Iconographie Ornithologique. (6m Liv. 7 


GUÉEPIER NUBICOÏDE. 


encore éminemment au M. Nubicus ; il a, comme lui, l’Estomac et 
le Ventre d’un fauve teinté de rougeûtre; les couvertures inférieures 
et supérieures de la Queue d’un bleu-cendré ou vert-de-gris mat. 
et enfin la Queue munie de deux Rectrices médianes allongées : 
mais 1l en diffère spécialement par son Menton et sa Gorge, d’un 
beau rose-carminé, par ses Rémiges secondaires plus courtes, par 
ses Rectrices médianes plus longues, et surtout par son Bec plus 


épais et plus fort. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, | | rt 
— de la queue, - 19 
Excédant des rectrices médianes, 09 


Cest à l'obligeance de notre Collèeue et Ami, M. le Docteur 
Pucheran, que nous devons la connaissance de l'existence de cet 
Oiseau dans les riches Magasins du Museum d'Histoire Naturelle de 
Paris. Cet Établissement le tient de Ed. Verreaux, qui en a recu 


plusieurs Exemplaires de Port-Natal dès 1844. 


JUILLET 1846. 


COLIN À BARBE BLANCHE. 
_+ORTYX LEUCOPOGON. Lasson, Rev. Zool., 182, p. 175. 


SPEC. CHAR, —  O. fronte gulâque albidis; cristâ parvà griseà; corpore griseo, 

LES | rufo vermiculato supra; alis variegatiss collari antico, rufo ; 
pectore, abdomine, lateribusque rufis chm guttis albis nigrocinctis ; 
pedibus et rostro nigris (Lrsson, loc. cit). 


PLANCHE XXXVI. 


Description. En dessus brun, grivelé de noir; les petites scapu- 
laires ocellées de taches noires sur le milieu et d’un point blanc à 
leur extrémité; moyennes scapulaires finement lisérées extérieure- 
ment de blanc fauve; les grandes couvertures tachées de noir sur 
les barbes externes, et largement bordées de blanc fauve à leurs 
barbes intérieures; le front ( ce qui est un des caractères les mieux 
tranchés”) et la gorge blancs; un sourcil blanc partant de Fangle 
externe de lœil, séparé du blanc de la sorge par le brun-roux qui 
colore les joues; le dessus de la tête est grisatre ( les plumes de cette 


partie paraissant par leur longueur égales aux autres plumes de la 


Lconographie Orntthologique. — 6% Liv. 8 


COLIN A BARBE BLANCHE. 


tête, peu disposées à former une huppe, et dans tous les cas cet 
ornement étant à peine sensible au moins sur l’Individu qui a servi 
à notre description); le bas de la nuque, le derrière du cou et tout 
le dessous du COrps, à partir du plastron blanc de la gorge, d’un 
brun-roux régulièrement ocellé de blanc fauve, chaque miroir 
blanc cerclé de noir, bec noir, pattes cendrées. 

Notre Figure est faite d’après un Individu envoyé par l'honorable 
M. Lesson, au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, dans les Gale- 
ries duquel il figure aujourd’hui. 

Cette belle espèce parait habiter l'Amérique centrale : c'est de 
San-Carlos que l’a recue M. Lesson , qui, le premier, l’a fait con- 


naitre, et dont nous avons reproduit la Caractéristique Latine. 


AOÛT 1946. 


GENRE ATELORNIS. 
GENUS ATELORNIS. PucHeran, Rev. Zool., juin, 1846, p. 193 et suivantes. 


GEN. CHAR. Rostrum. — Robustum, compressum, convexum, apice procur- 
vum, nec aduncum uncinatumwve. 


IVares. — Lineares, in membranâ apertæ, plumis frontalibus ac 
vibrissis semi-opertæ. 


Alæ. — Breves, obtusæ; quarta remigum longior; quinta ferè 
coæqualis. 


Tarsi. — Longissimi, pollex contra maximè brevis. 


Cauda. — Elongata, rotunda, ac ferè graduata. 


Notre honorable Collègue, M. le baron de la Fresnavye. publia 
en 1034 ( Wag. de Zool., cl. 11, pl. 31 et 32) son Sous-Genre Bra- 
chyptérolle, Brachypteracias, fondé sur deux Oiseaux de Madagas- 
car, appartenant à la Famille des Rolliers, qu’il nomma Brachyp- 
térolle Courol, Br. leptosomus, et Brachyptérolle Brève, Br. pittoi- 
des, auxquels, sous le nom de Pr. squammisera, il adjoienit une 
troisième Espèce qu'il décrivit en 1838 ( Rev. Zool., D. 224 ). 

Ce Genre remarquable, établi sur trois Espèces également rares, 
également de Madagascar, cessait depuis ce temps d'occuper l’at- 


tention des Zoologistes, lorsque notre studieux Ami, M. le Docteur 


Iconographie Ornithologique. — 70e Lrv. 1 


GENRE ATÉLORNIS. 


Pucheran, livré tout entier à l'étude des Types Ornithologiques Ma- 
décasses, crut apercevoir entre la première et les deux dernières de 
ces trois Espèces, des différences ayant la valeur de caractères assez 
prononcés pour créer au profit de celles-ci un Genre ou Sous- 
Genre nouveau, appelé par lui Ætelorns, Oiseau-Ætele, c'est-à-dire 
imparfait, incomplet. 

Ce nom exprime en effet l’un des principaux caractères de ce 
Genre, qui est, non point de manquer absolument de pouce, mais 
de l'avoir imparfait et en quelque sorte à l'état rudimentaire, ce qui 
établit à ce point de vue des rapports presque identiques d'orea- 
nisation entre ce groupe d’Oiseaux et le groupe de Singes dont 
l'illustre Et. Geoffroy Saint-Hilaire a, en 1606, constitué un Genre 
sous ce même nom significatif de Ætèles (4xe%), par la raison que 
leurs mains antérieures sont dépourvues de pouce ou ne l'ont que 
rudimentaire. 

Voici, au surplus, la partie du Mémoire de M. Pucheran, consacré 
presque en entier à la description de l'Espèce Type et à sa compa- 
raison avec les deux autres espèces, relative à l’établissement de ce 


nouveau Genre : 


« Si nous comparons le Br. squammigera aux deux espèces antérieurement décrites 


» (Br. leplosomus et Br. pittoides), nous trouvons les différences et les analogies sui- 
» vanies : 


« 1° West intermédiaire par sa taille entre le Brachypteracius leptosomus et le Br. 
» pittoïdes ; mais il s’éloigne de la première de ces Espèces, pour se rapprocher de la 
» seconde, non-seulement, comme l’a dit encore M. de la Fresnaye, par son tarse plus 
» allongé, mais en outre par la brièveté du pouce. 


» 2° La forme générale de son bec est celle du Br. leptosomus, mais il est moins fort, 
» plus comprimé. Sous ce dernier point de vue, il ressemble plus au Br. pittoides, et 
» semble le lien d’union de ces deux Espèces. La forme et la structure de ses narines 
» moins couvertes, plus ouvertes par cela même et plus ellipsoïdales, le rapproche en 
» second lieu du dernier de ces Types. Il s’en rapproche encore par le roux de l’es- 


h 


LA 


GENRE ATEÉLORNIS. 


pace dorsal interalaire, mais s’en éloigne par la coloration différente du dessus de 


» Ja tête, de la queue, des parties inférieures, etc. 


» 3° Par la coloration des taches des couvertures alaires, 1l ressemble, au contraire, 
au Br. leptosomus, mais s’en éloigne par les plumes à forme arrondie, des parties 
inférieures, coupées carrément dans le dernier. Le mode de coloration offre dans les 
deux, ilest vrai, beaucoup d’analogie; mais la zône blanche terminale de sa queue, 
si peu étendue chez le Br. leptosomus, est remplacée par du bleu occupant un plus 
large espace chez le Br. squammigera ; le dessus de la tête, en outre, offre des condi- 
tions de ptilose totalement différentes dans les deux Espèces que nous comparons. 


» Les trois Espèces que nous venons de comparer se ressemblent donc beaucoup 
réciproquement, en même temps que des différences qu’on aurait tort de dédaigner 
tracent entre elles des lignes de démarcation bien tranchées. Ceci devient même évi- 
dent par la comparaison des formes du bec; car nos Individus d’une même espèce, 
comparés entre eux, offrent des modifications différentielles qui, à nos yeux, n’ont 
qu'une valeur individuelle. Un fait de même nature nous est offert par le Genre 
Mésite, Mesites (Is. Geoffroy St.-H. ). L’Espèce décrite tout récemment par M. des 
Murs, celle qui l’a été plus anciennement par M. le Professeur Geoffroy Saint-Hilaire 
Hils, se ressemblent considérablement entre elles par la coloration, et cependant des 
formes rostrales différentes les séparent nettement. | 

» Quant à ce qui concerne la place du Genre Brachyptérolle dans le système, nous 
pensons que ce Type générique est bien placé à côté des Rolliers. Nous trouvons beau: 
coup de ressemblance entre ces deux Genres par la structure des doigts. Quoique 
chez les Rolliers les doigts soient moins allongés, il y a chez eux moindre allonge- 
ment du doigt mterne comparé à l’externe; sous ce point de vue, nos Brachypté- 
rolles leur ressemblent. Le tarse, il est vrai, est moins allongé chez les Rolliers, mais 
dans les Genres voisins (Kitta, Myophonus, Calodera) cet allongement reparaït, 
quoique les deux doigts latéraux diffèrent moins en longueur. I y a là un lien de 
transition, par l’intermédiaire de l’organe locomoteur, entre deux Types d’ailleurs si 
séparés par la forme du bec. 

» Pour ce qui est du pouce généralement petit chez les Rolliers, l’un de nos Bra- 
chyptérolles (c’est le Br. collaris ) le présente très-bien formé, presque aussi grand 
que chez le Kutta virescens ; chez le Br. pittoïdes et le Br. squammigera, il est, au con- 
traire, très-rudimentaire, tandis que le tarse devient plus allongé; mais cet allonge- 
ment du tarse est le seul point de ressemblance qu’ils nous semblent, pour le membre 
postérieur, offrir avec les Brèves. Ghez les Brèves, en effet, le pouce est très-bien formé, 
muni d’un ongle, le plus fort de tous ceux de la patte ; le médius est plus long que 
les deux doigts latéraux, et parmi ceux-ci, l’interne moins long que l’externe. Rien 
de semblable chez nos deux plus petites espèces de Brachyptérolle; les deux doigts la- 
téraux sy trouvent plus longs par rapport au médius. De plus, chez les Brèves, le 


® 


£&— 


GENRE ATELORNIS. 


doigt externe est réuni au médius jusqu'à la première articulation, l’interne en grande 


partie libre. Chez nos Brachyptérolles, je trouve le doigt interne, aussi bien que 


l’externe, très-peu réuni au médius. 

» Dans la structure de Paile, je trouve la quatrième penne la plus longue, la cin- 
quième l’égalant presque, comme dans le genre Âtta : sous ce point de vue, par 
conséquent, notre Type madécasse s'éloigne des Genres Coracias et EURE pour se 
rapprocher des Brèves. 

» Quoi qu’il en soit de ce mélange de caractères appartenaul à divers Genres, nous 
croyons devoir isoler du Genre Brachyptérolle le Brach. pittoides et le Brach. squam- 
migera. L’allongement du tarse et la brièveté du pouce nous semblent légitimer cet 
isolement, et nous désignerons ce nouveau Type Générique sous le nom d”’4telornis. 
Les deux Espèces ci-dessus indiquées deviendront Æfel. pittoïdes et Atel. squammigerus. 
Peut-être même, lorsque nous connaîtrons un plus grand nombre d’Individus de ces 
deux Types, sera-t-il nécessaire, à cause des différences dans la forme du bec, de 
séparer de nouveau ces deux Espèces; mais momentanément nous croyons prudent 
de les isoler seulement du Brach. leptosomus. » 


DÉCEMBRE 1040. 


CHOUETTE À BANDES. 
ULULA FASCLAT À. 0. vs Murs. 


SPEC. CHAR. — U. superné brunneo, fulvo alboque striata ac squammata, 
illo colore tectrices alarum super ampliore; subiüs fulva, fasciis 
nigris et albis zonata; regione periophthalmicä fulvâ, brunneis 
tribus lineis circumpictä ; pilis ceræ nigris; torque brunneo nigro 
punctulato; gutture albo; caudà umbrinä fulvo fasciatâ, albo 
limbatä ; rostro ac ungulis basi corneo cœrulescentibus, apice flavis. 


PLANCHE XXXVII. 


Cette Espèce, que nous croyons nouvelle, n’est pas sans avoir 
quelques rapports de ressemblance avec une autre Espèce aussi du 
Chili, décrite par King (Zoo!. Jo., 1828, vol. 3, p. 426), si l’on en 
Juge d’après sa description, fort concise du reste, sous le nom de 
U. rufipes. | | 

Celle-ci cependant a beaucoup plus de blanc que la nôtre, qui, 
d'un autre côté, a plus de noir et manque totalement de roux. 

Description : En dessus, brun foncé, strié et écaillé de fauve clair 
et de blanc, cette dernière couleur s’élargissant sur les couvertures 
alaires : en-dessous, d'un fauve clair zôné régulièrement de bandes 


noires et de bandes blanches alternées; Tarse fauve. Masque de 


Iconographie Ornithologique. — 7eme Jr. 2 


dt 


CHOUETTE A BANDES. 


même couleur, zôné circulairement à la surface de trois traits bruns 
continus; Poils allongés sur le bec noirs; une raie brune angulaire 
partant du bec séparant les deux disques du masque; Collerette 
brune tiquetée de noir; Gorgeblanche; Queue brun-d’ombre z0née 
de fines bandes fauves et terminée de blanc; Bec et Ongles cou- 
leur de corne bleuatre à leur naissance, jaunatre à la pointe; pas 


d’Aigrettes; Ailes plus courtes que la Queue de cinq centimètres. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, | 40 ct 
= de lues, | 15 
—— du larse, | 04 à 


Cette Ptilose, sans doute, n’est point tout à fait exempte de 
quelques-uns des caractères du jeune âge. Toutefois, en raison de 
la régularité et du ton bien tranché de chacune de ces teintes en 
présence de tous les autres caractères d’un adulte que présente cet 
Individu unique, nous ne croyons pas le doute permis à cet égard. 


Quant à l'Espèce de King, ne l'ayant Jamais vue, nous pensons 


que sa Description offre avec la nôtre des différences spécifiques 


assez notables pour motiver suffisamment la distinction que nous 
en faisons. 

Le Dessin que nous donnons de notre Chouette à bandes, ainsi 
que la description qui précède, sont faits d'après le seul Individu 
qui en existe dans la riche Collection du Muséum d'Histoire Natu- 
relle de Paris, auquel l'Oiseau a été envoyé en 1037, par l'ho- 
norable voyageur M. Gay, qui l’a découvert au Chili. 


DÉCEMBRE 1846. 


LL 


4 


LE 


PIC L'HERMINIER. 
*PICUS HERMINIERI. Lxsson, Traité d'Ornithologie, 1831, p. 228, N° 58. 


SPEC. CHAR. —  P. omnino niger cœrulescente splendens, pres pectoreque ac 
abdomine fusco-sanguineis. 


PLANCHE XXXVIII. 


C'est avec un véritable sentiment de plaisir que nous saisissons 
l'occasion qui se présente de rappeler aux Naturalistes le nom d’un 
homme qui a rendu et qui rend encore de si grands et de si mo- 
destes services tant à la Zoologie en général qu à l'Ornithologie en 
particulier. 

Tout le monde connaît en effet la série des travaux auxquels le 
docteur L'Herminier, de la Guadeloupe, s’est livré toute sa vie pour 
vérifier par lui-même quelles pouvaient être l'importance et la va- 
leur des caractères que le savant Acädémicien, M. de Blainville, 
avait eu, en 1815 et 1821, l’ingénieuse idée de tirer de l'étude de 
l'appareil sternal, pour les appliquer à une Classification métho- 
dique des Oiseaux. On connaît également son curieux et intéres- 


: : à A 
Iconographie Ornithologique. — 70e Lrv. 


3 


PIC L' HERMINIER. 


sant Mémoire sur le Steatornis, etc., travaux qui doivent lui assurer 
Loute la reconnaissance des Ornithologistes. 

Tout le monde sait enfin qu'il faillit être victime du terrible trem- 

blement de terre qui désola, il y a peu de temps, la Guadeloupe, 

. . e LE \ , 
qu'il habite, et que s’il eut le bonheur d'échapper à ce désastre, 
il eut la douleur d'y voir engloutir non-seulement sa fortune. 
mais ebcore ses manuscrits, ses riches et immenses Collections Os- 
téologiques et Anatomiques, fruits de vingt-cinq années de labeur. 
La science devait done, après une telle catastrophe, considérer 
l’infortuné docteur L'Herminier comme perdu désormais pour 
e , e \ : » \ 9 
elle. Mais que ne peut l'énergie du caractère jointe à l'amour de 
l'étude! On en jugera par la citation suivante. 

Nous aimons à croire que notre digne et honorable Collègue 
nous pardonnera d'initier le public savant à ses sentiments les plus 
intimes; mais comme il s’agit pour nous d'annoncer une grande et 
heureuse nouvelle, celle de son retour à la vie scientifique, nous 
nous permeltrons de citer cet intéressant passage d'une lettre que 
nous venons de recevoir de lui, et qui peint bien toute la ferveur 
du disciple d'une Science devenue pour lui une autre religion : 

« Depuis la publication dans les Actes de la Société Linnéenne de Paris, en 1827, 
» de mon premier Mémoire intitulé : Recherches sur l Appareil sternal des Oiseaux, su- 
» vies d'un Nouvel Essai de classification de ces Ferlébrés, je n’ai pas cessé d’étudier 
» comparativement le Sternum et ses annexes ainsi que le Canal intestinal des Oiseaux. 
» Des Voyageurs envoyés ad hor, et des commandes faites dans tous les points du Globe, 
» m’avaient procuré la Collection la plus riche et la plus complète qui existat en ce 
» genre. Les Sternums conservés à sec, et les Intestins en bocaux, dans la liqueur, 
» S’entassalent Jour par Jour dans mes armoires, et Je n’atiendais plus que la posses- 
» sion du Ménure, du Cariama et de lV’'Aptéryx, pour publier tous ces documents et 
» mettre la dernière main à ce grand travail Ornithologique, quand le 8 février est 
» venu me frapper, el me ramener brutalement à la triste préoccupation des besoins maleriels 


» les plus immédiats. À la vue de mes Collections anéanties à jamais, de mes Notes per- 
» dues pour la plupart, je suis tombé dans un tel désespoir, que j’ai juré de renoncer 


PIC L'HERMINIER. 


» à l’Histoire naturelle. Vain serment! Le temps qui amortit toutes les blessures, les 
» penchants comprimés qui se réveillent, vos communications journalières si intéres- 
» santes, si inattendues sur l’objet habituel de més études, ne me permettent plus ni le 
» sommeil ni le silence : je rentre donc dès aujourd’hui dans la Carrière scientifique, 
» et C’est avec Vous que je noue mes premiers rapports. » 


C'est au milieu et par suite de ses études constantes sur les Oi- 
seaux, que M. le docteur L'Herminier s’est procuré et a envoyé au 
Muséum d'Histoire naturelle de Paris, il y a seize à dix-huitans, le Pic 
que nous allons décrire, et que l'honorable M. Lesson lui a dédié. 

Descripüon : En entier d'un noir luisant, à reflets passant du 
bleuâtre au verdatre, et à plumes soyeuses comme chez les Hiron- 
delles, à l'exception du Front, du dessus de la Tête, de la Gorge, de 


gale- 


la Poitrine et du Ventre, qui sont d’un brun sanguin foncé é 
ment soyeux et luisant. | 

Le Bec est lisse, noir et poli comme l’ébene, et n’a de ces légères 
stries ou cannelures si nombreuses d’ordinaire et si remarquables au 
bec des Pics, que dans son premier tiers à partir de sa base le long 


des narines. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, | 25 cent. 
RE du bec, 03 
pe de la queue, 09 


Habite l'Amérique méridionale. Notre Dessin et notre Descrip- 
tion sont faits d'après l'unique Individu de notre Collection natio- 
nale, lequel par conséquent a servi de Type à la description de 
M. Lesson, et ne se trouve encore, à ce que nous croyons, que dans 


le Musée de Paris. 


DÉCEMBRE 1040. 


= * 


ATÈLORNIS SQUAMMIGÈRE. 


ATELORNIS SQOUAMMIGER A. DE LAFREsNaYyE, Rev. Zool., 1838, p. 224. 


(PucHEran, Rev. Zool., juin 1846, p. 193 et suiv.). 


SPEC. CHAR. — 4. capite toto, cristato ac corpore subts omnind fulvè- 
albidis nigro intense rufoque levitèr squammatis; notâ un à rostri 
basi per medium capitis, alià ab angulo oculari externo, usque ad 
uncham, ultimä suboculari usque ad colli lateralis basim extensis, 
nigerrimis; collo postico rufo; dorso, urupygioque viridi-olivaceis: 
als lætè viridibus; tectricibus minoribus et mediis apice notà angu- 
lari nigrä, albo transversim lineatâ, terminatis; caudâ in prima 
parte olivaceä , duabus externis exceptis cœruleis, in secundä, rufä, 
in tertià nigrâ, cœruleo, rectrice externà exceptä albä, limbatä ; 
duabus medtis partim olivaceis, partim rufis: rostro brunneo, 


pedibus flavis. 


PLANCHE XXXIX. 


Voici la Description détaillée que, dans le Mémoire précité, 
donne M. le Docteur Pucheran de cette belle Espèce, déjà précé- 


demment nommée, et très-brièvement décrite par M. de la Fresnaye. 


« Description. Grande tache d’un noir fuligineux, commencant à un centimètre de 

» la base du bec et finissant sur l’occiput. Cette tache est de forme presque triangu- 

» laire, à base occipitale, à sommet frontal. Les plumes qui la forment, lâches et ex- 

» tensibles, de façon à simuler une espèce de huppe, sont presque en entier noires 

» dans le centre de la tache; elles présentent du roux sur les deux côtés de leur portion 

» rachidienne, et cette teinte sépare le noir de la base d’avec celui du sommet. Sur 
Iconographie Ornithologique. — 7% Liv. À 


ATÈLORNIS SQUAMMIGÈRE. 


les côtés, des dispositions semblables sont reproduites, mais ici le roux occupe fré- 
quemment l’un des côtés du rachis. C’est que entre le bord externe de la tache mé- 
diane céphalique et le bord supérieur de l’œil se trouve longitudinalement étendue 
une espèce de sourcil dont toutes les plumes, noires à leur base, offrent de petites 
bandes transversales de noir et de blanc roussâtre. Le blanc roussätre forme le lisére 
le plus supérieur, et dans la partie commissurale du sourcil droit et du sourcil gau- 
che, en avant de l’œil, les zônes rousses sont plus formées. 

» Au-dessous de l’œil, part une bande noire qui se prolonge en arrière sur les côtés 
du cou, et entre celle de droite et celle de gauche, se trouve un grand espace roux, 
étendu du côté droit au côté gauche, en dedans du fouet de l'aile. Au-dessus de cette 
bande noire s’en trouve une seconde, plus rapprochée du sommet de la tête et sé- 
parée de la première par un trait formé de plumes représentant la même coloration 
que le sourcil supérieur de l’œil à gauche; cette seconde bande est mieux déterminée 
qu'à droite : ici, en effet, les plumes qui la composent présentent, près de leur ter- 
minaison noire, les taches rousses dont nous avons parlé à propos de la petite huppe 
céphalique. Ces deux bandes longitudinales, au reste, sont unies par une zône trans- 
versale de plumes noires, bordant supérieurement le grand espace roux au-dessus 
du cou, dont il a déjà été question. 

» Le dos, les couvertures supérieures du prolongement caudal sont vert foncé: 
quelques-unes des plumes présentent à leur extrémité, sur leur face externe, deux 
petites taches superposées, l’inférieure noire, la supérieure blanche. Cette dernière 
est quelquefois séparée du vert foncé du reste de la plume par un petit liséré vert- 
de-gris. Les grandes couvertures de l’aile sont vertes, mais d’un vert plus clair : 
elles présentent, en presque totalité, sur leur bord inférieur, deux petites bandes 
superposées, l’mférieure noire, la supérieure blanche. La bande est bordée dans pres- 
que tout son contour d’un liséré vert-de-gris. Au-dessus de ce liséré, se voit, sur le 
rachis de la plume, une petite tache noire variable en étendue, et de forme ordinai- 
rement triangulaire. Les six premières pennes de l’aile sont noires en dessus, dans la 
majeure partie de leur étendue, mais brunes seulement à leurs extrémités : elles 
présentent une bordure de la même couleur sur leur tiers intérieur. A la réunion 
de leur tiers supérieur avec leur tiers moyen, elles présentent une tache blanche. Les 
pennes du reste de l’aile sont vert olive en dehors, brunes en dedans, noires à leur 
base et en dehors le long de leur tige. En dessous, l’aile est brune et présente trans- 
versalement une bande blanche. 

» Le contour inférieur de la queue est semi-elliptique ; les pennes qui la composent 
devenant de plus en plus longues à mesure que lon se rapproche des pennes mé- 
dianes. La penne externe est, en dessus, de couleur bleue à son tiers supérieur et en 
dehors : en dedans, cette teinte devient plus verte et bordée de brun. À mesure 
qu'on se rapproche des pennes centrales, le bleu se retire de plus en plus vers le 
centre et est remplacé par du vert. Vient ensuite sur toutes une tache rousse à la- 


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ATÉLORNIS SQUAMMIGÈRE. 


quelle succède une tache noire, bordée inférieurement par une tache bleu-grisonnant, 
lisérée enfin elle-même de vert-olive. Les deux pennes médianes sont dépourvues de 
la tache noire que portent les autres : la tache bleu-grisonnants’y trouve remplacée par 
une tache vert-olive. En dessous, la tache de la base est brun-clair : la tache rousse 
s’y trouve plus terne : la tache bleue est convertie en gris blanchâtre. Les pennes 
médianes en dessous, enfin, différent encore par leur coloration des latérales : elles 
sont simplement roux terne. 

» Les plumes du thorax et du côté du cou forment de petites écailles portant dans 
leur centre une tache blanche entièrement cerclée de noir : ce noir est liséré de roux 
de rouille, bordé inférieurement de brun. Les plumes de la gorge et du nulieu 
du cou ont le blanc de leur centre immédiatement en contact avec le roux de rouille 
(liséré de noir) de leur partie libre. Les hypochondres offrent des taches transver- 
sales roussâtres et noires; le milieu de l’abdomen, l’entre-deux des jambes sont 
couleur de rouille. Les couvertures inférieures de la queue sont formées de plumes 
blanches finement lisérées inférieurement de brun. 

» Les plumes de la tête et des parties inférieures sont très-décomposées dans cette 
espèce : la mandibule supérieure est brune dans la majeure partie de son étendue; 
l’inférieure blanchâtre à la base, noire plus en avant, blanchätre à son extrême pointe, 
au milieu comme sur les côtés, etc. Les ongles sont jaune de corne, ainsi que les tar- 
ses : les doigts ont la même teinte, mais plus brune, plus foncée. 

» Les dimensions de cet individu sont les suivantes : 


Longueur totale, depuis le bout du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, 30 ‘”* 


— de la queue (inesurée en-dessus), 09 
— du bec (le long du bord libre de la mandibule supérieure), 04 
— — (en suivant la courbure de la mandibule supérieure), 03 
— de la portion libre de la mandibule inférieure, 02°! 
— du tarse, 05 ‘}, 
— du medius (sans l’ongle), 02 '}, 
— du pouce (sans l’ongle), O1 


» Le Muséum de Paris possède un second individu, appartenant bien sûrement à la 
même Espèce, et qui diffère, par les caractères suivants, de celui que nous venons 
de décrire : 

« 1° Par sa taille plus petite et par ses teintes plus claires dans le vert et dans le 
roux des parties supérieures. Les plumes zônées du sourcil sont plus blanches; la 
tache noire du milieu de la tête est plus étroite et moins allongée, soit en avant, soit 
en arrière. Îl arrive, des lors, qu’en avant la liaison des deux sourcils, droit et gau- 
che, s'opère dans un espace plus étendu de la région frontale, et qu’en arrière, la 
communication des deux lignes noires supérieures, naïssant en arrière de l’œil, se 
trouve plus nettement limitée. 


ATÉLORNIS SQUAMMIGEÈRE. 


» 2° Par la moindre étendue transversale du grand espace roux SOuS-OCCipital et Je 
» plus grand nombre des plumes interscapulaires portant des taches noires, blanches 


» et vert-de-gris. 


» 8° Enfin, par le grand nombre des taches parsemées sur les plumes des parties 


» inférieures qui existent mieux définies et plus compactes. La teinte rouillée de ces 
» mêmes parties est plus affaiblie, et sur le thorax elle est vraiment insensible. Les 
» tarses et les doigts sont moins foncés, plus jaunâtres. La mandibule supérieure ne 
» présente pas, au même degré que chez l’autre individu, ses teintes cornées : l’infé- 
» rieure, blanchätre en dessous dans toute son étendue, est brune le long de Ja partie 
» tranchante, iout en présentant quelques lignes de coloration cornée. Le bec est, en 
» outre, plus court et son arête moins arrondie et plus saillante. 

» En définitive, nous croyons que ce dernier individu nous présente seulement une 
» variété d'age. | 

» Un très-jeune individu nous offre, d’avec les deux individus précédents, les carac- 
» tères différentiels suivants : il est en entier roux, mais d’une teinte terne et foncée, 
» sur la tête, l’espace interalaire et le cou. Dans toutes ces régions, les plumes sont 
» d’un noir foncé à leur base; sur le menton, au contraire, leurs racines sont blan- 
» ches. Sur le dessus de l’œil et du front, elles offrent des zônes transverses de blanc 
» roussätre foncé et de brun, et en arrière et un peu au-dessous de l’œil, on aperçoit 
» une petite tache noire. Dans la région thoracique, les parties latérales sont d’un 
» roux moins foncé que sur la tête et le dessus du cou; il existe sur les plumes de la 
» partie médiane des zônes de blanc roussâtre et de brun. Sur les hypochondres, quel- 
» ques-unes, mais en trés-petite quantité, offrent ce dernier mode de coloration. Le 
» reste est brun-enfumé, teinté de roux. L’abdomen est blanc duveteux. La colora- 
» tion des pennes alaires ne nous présente rien de particulier : mais leurs couvertures 
» offrent un vert plus foncé, plus de roux et plus de brun que chez nos deux Individus 
» plus adultes, et la tache de l'extrémité est composée de deux bandes, l’inférieure 
» brun-noir, la supérieure blanc-roussätre et cerclée en dessus de brun-noir, aussi bien 
» qu’en dessous. Le dos est brun-olive foncé. Dans tout cet Individu, les plumes sont 
» ébarbées et très-décomposées. La mandibule supérieure est brun foncé; l’inférieure, 
» Jaune de corne. 

» Nous pensions d’abord que c'était à un âge intermédiaire, entre les deux que nous 
» venons de décrire, que s’appliquait la Diagnose de M. de Lafresnaye, exprimée 
» dans les termes suivants : Tout le dessus de la tête Jusqu'à la nuque, ses côlés et tout le 
» dessous de l'Oiseau, sont roussätre-clair, mais chaque plume est comme écaillée par de petits 
» 6rOissants noïrdtres : le haut du dos est d’un roux marron : le resle, ainsi que le manteau el 
» la queue, esl d'un vert-olive teinté de roux : la queue est traversée par une bande noire vers 
» les deux tiers de son extrémité qui est couleur bleu de ciel : le bec est brun et les pattes jau- 
» ndtres. (fev. Zool., 1838, P- 224.) Sauf la coloration de la tête et une appréciation 
» différente des teintes, la Description de M. de Lafresnaye concorde, en effet, avec les 


ee 


. 


ATELORNIS SQUAMMIGÈRE. 


Le 
Le 


nôtres. Mais de nouveaux renseignements, que nous devons à cet habile Zoologiste, 
nous permettent d'affirmer que l’Individu qu’il a décrit pee à l’un de ceux 
» dont nous venons d’esquisser les caractères. 

» Voici ces renseignements, qui compléteront la Description donnée, en 1838, par 
» NL, de Lafresnaye : ils sont extraits d’une Lettre écrite à M. Des Murs, en réponse à 
» une missive dans laquelle M. Des Murs, satisfaisant à l’un de nos désirs, lui avait 
» demandé quelques notions relatives au Genre Brachyptérolle : 
» Chez le Br. pittoïdes, le tarse est plus long de une à deux lignes que chez le Br. lepto- 


LE 
— 


» somus; et chez le premier, le pouce avec son ongle est de moitié plus court que chez le second, 
» l'ongle également compris. Le Br. squammigera est intermédiaire aux deux : il a de lon- 
» ques jambes, comme le Br. pittoïdes; mais son bec plus renflé le rapproche du Br. lepto- 
» somus. La téte du Br. squammigera (munie d’une bande médiane, d'un beau noir , 
» étendue du front à l'occiput), les côtés du cou, la poitrine et les flancs sont écaillés de noï- 
» râtre brun sur fond blanc teinté de roussâtre. Le haut du dos est fauve ; le dessus et les ailes 
» ohve, avec des écailles blanches bordées de noir à l'extrémité de toutes les couvertures petites, 
» moyennes et grandes. Croupion et queue olive : les rectrices latérales bleues à leur base, puis 
» olvâtres, puis traversées, vers les deux tiers de leur longueur, d’une bande roussâtre suivie 
» d'une autre d'un noir profond. Toutes sont terminées d’une bande bleue, blanchâtres à l'inté-_ 
» rieur des rectrices, excepté les intermédiaires, qui sont toutes de couleur olive, traversées 


ÿ 


» seulement de la bande roussätre. Longueur totale : 25 centimètres. » 


Si minutieuses, on le voit, que soient les Descriptions qui pré- 
cèdent, nous n'avons pas hésité à reproduire dans son entier le 
Mémoire qui les renferme, notre but étant de concourir par tous nos 
efforts à l’appréciation la plus complète et la plus exacte des Espèces 
dont nous publions les Figures. 

Notre Planche reproduit, de grandeur naturelle, Pindividu qui 
a servi de Type à la Description de M. le docteur Pucheran, et qui 
fait partie de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. 
Cet Oiseau, ainsi que les deux autres plus jeunes Individus de la 
même espèce, indiqués dans la Notice qui précède, ont été envoyés 
en 1834 à cet Établissement, par M. Goudot, Voyageur F rançais, qui 
les a découverts à Madagascar, dans les environs de la Cascade de 


Semiang. ; 
À DÉCEMBRE 1046. 


Iconographie Ornithologique. — jme [xrx, 


». 


TANGARA ZÉNOÏDE. 
TANAGR A ZENOÏDES. DE LaFREsNAYE. M. S. C. 


SPEC. CHAR. — TT. suprà olivacea, dorso supremo uropygioque parum aurantio 
tunctis ; capite, colloque totis nigris sed hoc nigridine quinque vittis 
albis longitudinalitèr striato, quarum duabus à naribus, supra 
oculos, ad nucham, duabus aliis à mandibulä ad colli latera, quin- 
tâque latà gulari, ad pectus descendentibus; prætereà maculâ 
medià basali frontis ejusdem coloris; caudâ nigrâ, rectrice ultimä 
lateral maculà prælongà, albä intüs terminatä ; alæ nigræ, tectri- 
cibus minoribus hujus coloris, majoribus autem remigibusque albo 
extüs limbatis; subtüs aurantio-flava, pectore vividè aurantio, 
crisso sub caudalibusque albis; rostrum satis elevatum, arcuatum, 
basi latum, apice compressum, distinciè denticulatum plumbeo 
nigrum ; pedes nigri. ( Larresnaye.) 


PLANCHE XL. 


« Gette jolie Espèce, voisine du Tanagra Zena (Gmel.) ou T. mullhicolor (Vieill. Gal. 
des Ois.) et du T°. Pretrei (Lesson, cent. Zool., PI. 45), a la tête et le cou entier d’un 
noir profond divisé par cinq bandes blanches longitudinales dont deux sourcillières 
descendant jusqu’à la nuque, deux en forme de moustaches se prolongeant latérale- 
ment, mais se perdant dans le noir du cou, et la cinquième occupant le milieu de la 
_ gorge et le devant du cou; il y a en outre une petite tache blanche médiane à l’ origine 
des plumes du front; la queue est noire, la dernière rectrice latérale seulement est 
terminée par une tache oblongue blanche sur son côté interne; les ailes sont également 
noires, mais les grandes couvertures et les rémiges ont une bordure blanche tout le 
long de leur bord externe, qui tranche merveilleusement et produit un charmant 


Iconographie Ornithologique. — 7e Jav, 6 


Li 
Et, ' 
LS 


TANGARA ZÉNOIDE. 


effet. Tout le dessus de l’Oiseau, depuis la nuque jusqu'aux rectrices, est d’un ohvs 
jaunâtre légèrement orangé sur le cou et sur le croupion; le dessous, depuis le bas du 
cou, est d’un orangé très-vif sur la poitrine et le milieu du ventre, s’affaiblissant et 
passant au jaune sur les flancs et les côtes de l'abdomen dont le milieu seulement, les 
jambes et les sous-caudales sont blancs. Le bec, qui est d’un noir plombé, assez éleve 
à sa base, est visiblement arqué dans sa longueur, élargi à sa naissance, comprimé 
vers la pointe, dont l’échancrure est prononcée : les pieds sont noirs. 


DIMENSIONS : 


« Longueur totale, 18 cent. 


» [l vient de la Jamaïque. Sur cinq Individus venant tous du même Envoi, nous n’a- 
vons pu remarquer aucune différence de coloration, si ce n’est qu’un d’eux, que nous 
soupconnons être une femelle, avait la tête et le cou grisâtres. 

» Observations. — Nous avons donné à cet Oiseau le nom de Zenoïdes, à cause de 
ses grands rapports de coloration avec le Fringilla (Tanagra) Zena de Gmelin , Frin- 
gulla Bahamensis (Brisson), que Vieillot décrivit et figura dans sa Galerie sous le nom 
de Tunagra mulicolor ; il en a beaucoup aussi avec le Tangara de prêtre (Lesson), 
mais difière évidemment de tous deux, et forme avec eux un petit groupe particulier 
aux Antilles, à Cuba, aux îles de Bahama, de la Jamaïque et de Saint-Domingue, 
groupe que l’on peut désigner comme groupe de coloration. M. Lesson indique son 
T. de prêtre comme du Brésil, mais nous l’avons vu en certain nombre dans une Col- 
lection de Cuba, et jamais dans une Collection venant du Brésil. 

» Notre Zenoïdes diffère du Zena et du T. de prêtre : 1° par le noir de son cou, qui 
descend beaucoup plus bas que chez eux ; 2° parce qu’au lieu d’avoir, comme eux, le 
menton grisâtre et la gorge ainsi que le devant du cou jaunes, ces mêmes parties sont 
chez lui d’un blanc de neige encadré de noir latéralement et inférieurement ; 3° parce 
qu’au lieu d’avoir, comme eux, en dessus, un demi-collier et le croupion d’un brun 
orangé, 1] a ces parties d’un jaune olive; 4° qu’au lieu d’avoir, comme eux, les petites 
couvertures de l’aile d’un brun-cannelle, il les a d’un noir profond. Il diffère en outre 
du T°. Pretrei, par une taille beaucoup plus forte ; un bec plus haut, plus large et plus 
arqué; par la couleur des flancs et du ventre, qui sont blancs chez ce dernier, et par 
la longueur respective des pennes de l’aile, tout à fait différente chez les deux Espèces. 
Chez le Zenoide, la dernière rectrice latérale seulement a une tache blanche terminale 
interne; chez les deux autres, le blanc règne en grande partie sur plusieurs d’elles de 
chaque côté. 

» D'après les descriptions du Zena , par Brisson, Gmelin, Vieillot, cet Oiseau devrait 
avoir à peu près la taille du nôtre; mais tous le décrivent avec les caractères de colo- 
ration Que nous avons indiqués ci-dessus, et qui diffèrent évidemment de celle du 
nôtre. Îl est très-probable que notre Espèce est particulière à la Jamaïque, d’où elle à 


À 
# 
Wr, 
1 
PA 


TANGARA ZÉNOIDE. 


été rapportée en assez grand nombre; que le Tangara de prêtre l’est à Cuba, d’où il 
est venu dans les collections de M. de la Sagra, et que le T. Zéna l’est peut-être aux 
îles de Bahama, d’où vient son nom de Bahamensis. (Brisson.) » 


Nota. C'est à l'obligeance de notre docte Collègue, M. le Baron 
de Lafresnaye, que nous devons la diagnose et toute la description 
qui précèdent. Nous les avons extraites textuellement d’une Lettre 
qu'il nous a adressée de Falaise, à la date du 20 décembre 1846. 
Nous avons même été assez heureux pour obtenir de lui, dans l’in- 
térêt de l'exactitude de notre Dessin, la communication de l’Indi- 
vidu qui a servi de type à son travail, et qui figure ajourd'hui dans 
les Galeries du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. auquel il en 


a gracieusement fait don. 


JANVIER 1047. 


GENRE LEPTOSCÈLE. 


: GENUS LEÉPTOSCE LIS. O. »es Murs. 


rt . 


GEN. CHAR. Rostrum. — Longum, tenue, rectum. 


INares. — Basales. 

Alæ. — Mediocres; primariæ tres ferè æquales, secunda longissima. 
Cauda. — Subrotundata. | 

Tarsi. — Mediocres; digiti longi et tenues; nullus digitus posterior; 


Ptülosis junioris seniori dissimilis (Fraser, Proced. Z.S., octob. 1844, 
p. 157). 


Telle est la Diagnose donnée par M. Fraser, de ce Genre établi 
par lui sur un petit Échassier du Chili, dont nous allons retracer 
les caractères. 

Le Bec de cet Oiseau reproduit exactement celui des Cheva- 
liers, et notamment, comme l'indique M. Fraser, celui du Totanus 
chloropygius (Vieillot). Comme chez celui-ci, il est allongé, assez 
mince et droit; les Narines sont situées à la base du Bec; les Ailes 
médiocres : les trois premières Rémiges sont presque d’égale lon- 
gueur; cependant la seconde dépasse les deux autres; la Queue est 
arrondie, avec l'extrémité des Rectrices légèrement acuminée; les 
Tarses médiocres; les Doigts allongés et gréles, et absence com- 
plète de Pouce. Sous ce rapport, ses pieds ressemblent assez à 
ceux des Pluviers, et plus particulièrement, suivant la remarque 
de M. Fraser, à ceux du Hiaticula tricollarts. 


Iconographie Ornithologique. — me Ijv. 


—1 


GENRE LEPTOSCÈLE. 


C’est, en effet, on le voit, un Oiseau de transition entre ces 
deux Genres. | 

Aussi est-il à regretter que dans le Nom choisi par le Créateur 
de ce Genre, rien n'indique ni cette transition, ni son caractére 
le plus remarquable de l'absence de Pouce. 

C'est sagement, sans aucun doute, que M. Fraser a songé à rem- 
placer le nom de ZLeptopus, sous lequel il la d’abord fait con- 
naitre lors de la présentation du Type à la Société Zoologique 
de Londres, puisque cette dénomination est une de celles qui ont 
été le plus souvent employées et appliquées à des Classes les plus 
étrangères les unes aux autres, telles qu’à celles des Reptiles, des 
Poissons, des Crustacés et des Insectes. Mais il aurait pu être 
mieux inspiré dans le choix du second Nom de Leptodactylus. 
qu'il a substitué au premier; car ce nom a été également usité 
par plusieurs Naturalistes, entre autres, par Illiger, qui l’a appli- 
qué à un Ordre de Mammifères. 

Ce n'est qu'avec regret, en présence de ces doubles emplois, 
que nous nous sommes vu forcé de refaire de nouveau le nom 
de ce Genre, pour nous conformer aux principes unanimement 
admis en cetie matière, et pratiqués avec une sévérité inexorable 
par des Naturalistes étrangers. Seulement, contrairement à nos 
habitudes, qui nous portaient à adopter un nom plus indicatif 
des caractères de transition que comporte cet Oiseau, nous avons 
fait tout notre possible pour conserver à notre dénomination la 
trace de son origine, et, par conséquent, pour y rattacher le 
souvenir de l’'Honorable Fondateur du Genre, en lui appliquant 
celle de Leptoscelis, xerri graculis, et ous crus, femur, si peu satisfai- 


sante qu'elle nous paraisse. 


DÉCEMBRE 1940. 


” 2] 
ét 
a | 


LEPTOSCÈLE DE MITTCHELL. 


ILEPTOSCELIS MITCHELLIT. (Fraser) O. Des Murs. 
LEPTOPUS ET LEPTODACTYLUS MITCHELLIT (Fraser). 


SPEC. CHAR. —  Zeptopus. Capite fuscescente lineä albä circa verticem; collo 
ferrugineo; corpore supernè cinereo-fusco purpureis metallicis colo- 
ribus ornato ; fasciä albâ apud pectus ; subtüs fasciis parvis albis et 
nigris alternis ; rostro saturatè viridi; tarsis flavis (Fraser, Proced. 
S. Z., 1844, p. 157). 


PLANCHE XLI. 


Description. —- Tête, jusqu à la base du Cou, d’un brun noiratre : 
un bandeau blanc passant sur le sommet de la Tête, et allant 
d'un OEil à l’autre, pour se réunir à une bande sourcilière de 
même couleur, qui descend le long du Méat auditif et encadre 
la Nuque; un Demi-Collier marron clair, partant des deux côtés 
du Cou, pour en garnir toute la région postérieure jusqu'aux 
Épaules ; Dos et grandes Couvertures alaires d’un brun orisatre 
ou enfumé, à très-légers reflets métalliques bronzés; celles-ci 
liserées finement de blanc à leur extrémité: petites Scapulaires et 


Rémiges secondaires d’un gris brunatre; ces dernières également 
Iconographie Ornithologique. — 7% Lrv. 8 


LEPTOSCÈLE DE MITTCHELL. 


{rangées de blanc: les deux Rémiges primaires noires finement 
bordées de blanc dans leur largeur; Rectrices médianes brunes: 
les trois subséquentes noires, terminées de blanc; les deux ex. 
ternes ayant leurs Barbes entièrement blanches, avec cinq ou six 
bandes brunes; tout le dessous du Corps d'un blanc d'argent, agréa- 
blement zébré transversalement de petites zones brunes; Bec vert- 


noiratre; Pattes jaunes. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale,  . 
— du bec, 02 !}, 


— du tarse, | 02 


C'est à l'honorable M. de la Fresnaye que nous devons la Com- 
munication de l'individu sur lequel ont été faits et la Descrip- 
uon el le Dessin que nous en donnons. 

Cet Oiseau faisait partie d'une Collection envoyée de la Cali- 
lornie, ce qui semblerait indiquer que sa limite d'habitation, 


L] ° . . A , 
que l’on croyait circonscrite au Chili, est beaucoup plus étendue. 


DÉCEMBRE 1840. 


JACANA CORDIFÈRE. 
+PARRA CORDIFER A. Lrsson, Re. Zool., 1842, p. 135. 


SPEC. CHAR. —  P. Rostro luteo; carunculà trilobatâ, cordiformi, cornosä, 

| luteä; capite, collo, thorace nigris; dorso, uropygio, alis, abdo- 
mine cinnamomeis; remigibus sulfuratis nigro limbatis; aculeis 
luteis, pedibus cæruleo-nigris (Ism., loc. cit.). 


Jumor : Rostro luteo; fronte plumoso; pedibus virescentibus; 
sincipite brunneo albo circumdatio; dorso, alisque brunnea-casta- 
nels; Corpore infrà niveo; lateribus nigris; remigibus viridibus, 
atro marginats aut terminatis (Îsn., Ip., p. 210). 


PLANCHE XLII. 


Description. — Tête, Cou en entier, Épaules et Gorge d’un 
noir à reflets verdatres foncé, à l'exception du Lorum, des Joues 
et du Menton d’un noir mat; tout le reste du Corps, en des- 
sus comme en dessous, uniformément de couleur cannelle; les 
Rémiges primaires et secondaires d’un jaune soufre, bordé, 
pour les premières, dans la dernière partie de leur moitié ex- 
terne, jusqu'à la pointe, et pour les secondes, à leur extrémité 
seulement, d'un brun-noirâtre; la Caroncule, ou Plaque fron- 


tale, est d’un jaune orangé se dessinant en forme de cœur 


Iconographie Ornithologique. — 7% Liv. 9 


7 


JACANA CORDIFERE. 


(d’où son nom), c'est-à-dire commençant au Bec par sa partie 
la plus étroite, et s’épanouissant en s'élargissant au-dessus du 
Front, en deux lobes arrondis séparés par un petit point ou 
feston : Bec, à partir des Narines jusqu'à la pointe, d’un jaune 
serin, noir dans le reste; Pattes d'un noir-bleuâtre; Eperons 


alaires jaunätres. 


DIMENSIONS : 

Longueur totale, ER 
= * ‘du bec. | ee . 
— du tibia, 06 
— du tarse, | | 06 
— du doigt médian, = DbE SE 
—— de son ongle, 02 
— de l’ongle du pouce, 04 


Cette Description, ainsi que notre Dessin, sont faits sur 
l'individu même qui à servi de type à la Diagnose de l’hono- 
rable M. Lesson, auquel nous en devons l'obligeante Commu- 
nication, et qui en a fait hommage au Muséum d'Histoire Na- 
turelle de Paris. 

Cet Oiseau vient d'Acapulco, où il a été découvert et r'ap- 


porté par M. Adolphe Lesson, Neveu du Savant Zoologiste. 


DÉCEMBRE 1846. 


DIGLOSSE À VENTRE BRUN. 


DIGLOSS A BR UNNEIJFENTRIS. O. pes Murs, Rev. Zool. Septembre 1846, 
page 348. 


SPEC. CHAR: D. — Capite, collo, dorso supremo, alis caudäque nigris; humeris, 

: dorso imo, uropygio, alæ tectricibus inferis, ventris et abdominis 
lateribus cinereo-griseis ; vittä laterali utrinque gutturis mystacæ- 
formi, pectore abdomineque mediis, caudæque tectricibus inferis 
cinnamomels. 


PLANCHE XLIII. 


Description. — Tête, derrière et côtés du cou, milieu de la gorge, 
haut du dos, ailes et queue d'un noir mat profond; épaules, bas du 
dos, croupion, couvertures supérieures de la queue et flancs oris- 
cendré ; tout le dessous du corps roux-marron; deux taches de cette 
dernière couleur, partant de la base de la mandibule inférieure, s’é- 
tendant en forme de moustaches sur la partie latérale de la gorge, 


sans rejoindre cependant le roux de l'estomac : bec et pattes noirs. 


Iconographie Ornithologique. — 8% Liv. n 


DIGLOSSE A VENTRE BRUN. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, 3 cent. 
— du tarse, | 02 
— (L bec, 01 
Observation. — Cette Espèce n'est pas sans avoir de grands r'ap- 


ports avec D. Mystacals (de La Fresnaye); mais, ainsi que l’a remar- 
qué notre Savant Collèoue, à qui nous avons communiqué notre 
Individu pour sa Monographie, « Il est facile de reconnaître quelle 
» en diffère totalement par son croupion, ses épaules, les côtés de 
» toute la partie inférieure oris-cendré, dont le milieu est de cou- 
» leur cannelle. » 

Habitation. — C'est par erreur que M. de La Fresnaye, à la suite 
de notre Diagnose, a indiqué le Pérou comme lieu d'habitation de 
cette Espèce. C'est du Chili qu’elle a été rapportée par le Savant 
Voyageur, M. Claude Gay; et c'est en nous occupant des Oiseaux 
provenant de son Voyage, pour en insérer la Description dans son 
grand Ouvrage sur le Chili (r), qu’elle nous est tombée sous les 
yeux. 

L'Individu que nous figurons de erandeur naturelle est celui 
même qui a servi de type à notre Diagnose, ainsi qu'au travail de 
M. de La Fresnaye, et qui se trouve aujourd’hui faire partie du 


Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. auquel la donné M. Claude 


Gay. 
MARS 1047. 


(4) Historia fisica y politica de Chile, por Claudio Gay. 1844. Paris. 


ANABATE AUX YEUX ROUGES. 


ANABATES ER YTHROPHATHALMUS. Pr. Max. ne Wien, Beitrage 
zur. Naturg. Bras., vol. 3, pars 2, pag. 1175. 


SPEC. CHAR. 4. — Supra brunnec-olivaceus; fronte, gulà, gutture et rectri- 
cibus vividè rufis, harum stipite nigro ; pectore abdomineque medio 
ac ano rufo-brunneis; lateribus dorso concoloribus : iride flammeo: 


rostro et pedibus corneis. 


PLANCHE XLIV. 


Description. — En dessus d’un brun-olivatre, à reflets roussatres 
sur les ailes; le front, le menton et la gorge d’un roux-cannelle 
orangé; les rectrices entièrement rousses, mais d’un ton moins écla- 
tant et plus foncé, avec leurs tiges noires dans leur première moitié 
à parür de la base; la poitrine, la partie médiane du ventre et la 


région anale lavées de roux; les flancs brun-olivâtre comme le dos. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale , | 19 nt. 
— du tarse, 02 1. 
Fe de la queue, 08 


Nous compléterons cette Description en la faisant suivre de la 


Notice suivante, en partie extraite du Z oyage au Brésil, que nous 


Iconographie Ornithologique. — $gme Lrv. 9 


ANABATE AUX YEUX ROUGES. 


a transmise M. le Prince de Wied, par une lettre du 25 Décembre 


dernier, et dont on appréciera sans doute tout l'intérêt. 


)) 


« Anabates erythrophthalmus, Mihi : Voyez Description de mon Voyage au Brésil, 
(Ed. franc.) Vol. IT, page 43, et Beitrage zur ÎNalurg. Bras. Vol. IIT, pars Ir, 
page 1175. | | 

» Dimensions de la femelle de cette Espèce récemment tuée : longueur, 7" 9 mn; 
envergure, 7 8, mesure allemande. Le mâle n’est pas différent de la femelle, sauf que 
la couleur rousse de la gorge descend un peu plus bas dans le premier. Les dimensions 
sont les mêmes chez les deux sexes. L’iris de l’œil donne l’un des caractères les plus 
saillants dans cette Espèce, car sa couleur est celle du feu, ou minium très-vif. Les 
pieds sont gris-olive sale. Les rémiges sont dans toute leur barbe extérieure, et à 
la racine seulement de celle intérieure, d’un rouge-clair. Les baguettes des pennes 
de la queue sont en-dessus d’un brun-noirâtre dans leur moitié basale, rousses vers 
la pointe, et roux-noirâtre en-dessous. La langue a deux tiers de la longueur du bec; 
sa pointe cornée est émarginée, et porte de chaque côté une petite soie. L’œil est placé 
tres-bas et peu éloigné de l’angle de la bouche; la commissure des paupières forme 
une ligne obliquement baissée par devant. Les ailes sont courtes; pliées, elles ne dé- 
passent presque pas la racine de la queue. Les cinquième et sixième rémiges sont 
les plus longues. La queue est forte, composée de dix pennes étagées ; elle est donc 
arrondie, et souvent elle est portée un peu en éventail ou à demi étalée en fascicule 
irrégulier. Le jeune Oiseau ressemble au vieux, mais ses couleurs sont plus pâles, 
principalement le roux de la gorge et du front, et l'iris de l’œil n’est pas encore 
rouge, mais gris-verdâtre clair. | 
» Ge bel Oiseau, continue le Prince, est pour moi l’un des plus intéressants des im- 
menses Forêts du Brésil, parce que les circonstances m'ont permis de bien observer sa 
maniere de vivre. C’est un de ces Oiseaux des grands bois de cette nature imposante, 
que l’on reconnaït de fort loin à sa voix élevée et singulière, qui est composée de plu- 
sieurs notes toujours pareillement modulées. Je n’avais pas encore observé cet Ui- 
seau durant tout mon Voyage, jusqu’à ce que nous fussions parvenus à l’intérieur 
des grands bois des rives du Rio da Cachoéra, dans le Serton (désert, pays inhabite) 
do la comarca dos Iliéos (1 lhéos), vers une petite rivière qui porte le nom du Rio do 
Catulez (prononcez Catolé), où nous passämes quelques jours à chasser, en habitant 
une cabane à demi pourrie, que le hasard nous fit rencontrer. Nous étions frappés; 
en nous levant de grand matin, de la voix extraordinaire, composée de six notes, 
d’un Oiseau qui faisait le tour des grands arbres de notre voisinage, dont l’entrelace- 
ment de lianes et de plantes grimpantes nous empêchait dans le commencement 
d'approcher. C’était au mois de janvier, et la paire de ces Oiseaux qui vivait ainsi à 
notre portée nourrissait déjà ses deux petits de la grandeur de leurs père et mère. 


) 


ANABATE AUX YEUX ROUGES. 


En observant attentivement leur chant, je finis par découvrir qu’ils avaient leur nid 
pendu à une corde de liane qui descendait d’un arbre élevé. Ce nid consistait dans 
un ballon un peu allongé, formé de petits morceaux de bois sec, dans lequel il y avait 
une petite entrée, et au milieu le logement des Oiseaux. Il fut observé avec soin; il 
était d’ailleurs impossible de parvenir à cette petite habitation ballottée par le vent, 
et J'ai donc dù renoncer à rapporter ce nid intéressant. Pendant tout le jour, ces Oi- 
seaux se répondaient mutuellement dans les bois; ils se séparaient et se dispersaient 
dans le voisinage. Mais l’on entendait presque toujours ce chant particulier que l’on 
peut très-bien reproduire par les notes sol, fa, la, sol, fa, la. Vers le soir, nous en- 
tendimes ces voix qui s’approchaient, et avant le crépuscule nous apercevions les 
quatre Oiseaux s’envolant l’un après l’autre d’une petite distance vers le nid flottant, 
où ils entraient de suite pour y passer la nuit. [Il était alors difficile de les faire sortir, 
car le jeune Botoconde, que j'avais avec moi, leur ue quelquefois des flèches 
qui heurtaient le nid sans que ces Oiseaux parussent s’en effrayer. 

» À l'apparition de l’aurore, on les vit quitter leur demeure nocturne, et se disperser 
dans les bois pour y chercher leur nourriture, qui consiste en insectes. [ls paraissent 
fort gais, et avoir un attachement réciproque très-vif : leur démarche sur les bran- 
ches est singulière : ils sautillent très-bas sur les jambes, en portant la queue irré- 
gulièrement fasciculée, quelquefois un peu étalée et à moitié relevée; et on les voit 
escalader les lianes et le fourré des branches, mais jamais s’y accrocher à la manière 
des vrais Grimpeurs, des Pics, etc.; ils sautent, au contraire, de côté et d’autre. 

» Nous réussimes à tuer le couple adulte et l’un des petits, après les avoir observés 
pendant quelques jours, et ce sont les seuls individus que j’aie pu me procurer au 
Brésil. Ï paraît qu’ils pondent deux œufs comme la plupart des Oiseaux de ces pays 
chauds. | 

» Le D' Spix ne semble pas avoir jamais rencontré cet Oiseau, non plus que 
M. Natterer. Mais le premier a figuré sous le nom de Campylorhynchus scolopaceus, un 
autre Oiseau que J'ai décrit sous le nom de Opethiorhynchus turdinus, et qui est de 
même très-remarquable par sa voix, et a, par sa maniere de vivre, quelque parenté 
avec l’Oiseau décrit ci-dessus, quoiqu'il soit plus voisin des Grives (Turdus).» 


La représentation de grandeur naturelle que nous donnons de 


cette Espèce a été faite sur le type même de la Description de M. le 


prince Max. de Wied. S. A. a en effet eu la bonté de mettre à 


notre disposition, en nous l’adressant tout préparé, l’'Individu uni- 


que, on le voit, qu'il avait découvert dans son Voyage, et dont l’'Es- 


pèce parait encore très-rare dans les Musées. Graces à cette bien- 


ANABATE AUX YEUX ROUGES. 


veillance et à cet amour désintéressé de la Science, nous aurons 
encore plus d'une occasion de donner le Dessin de plusieurs Espèces 
de la riche Collection de M. le Prince Max. de Wied, demeurées 


Jusqu'à présent inédites quant aux figures. 


MARS 1947. 


BRÊVE D'ANGOLE. 


PET LA A NGOLE NSTS. VieizzorT, Nouveau Dictionnaire d'Histoire Naturelle, vol. 1v, 
page 356. Édit. 1803, et Encyclopédie méthodique. 


PITT A PULIH. Fraser, Proced. Zool. Sve., décembre 1842, p. 190. 


SPEC. CHAR. Pütta. — Notà nigrâ à mandibulæ superioris basi super verticem 
usque ad collum eductä, et utrinque notà latâ cervinâ marginatä ; 
plumis auricularibus et colli lateribus nigris; dorso tectricibusque 
alarum majoribus metallicè viridibus ; tectricibus alarum minoribus, 
tectricibusque caudæ singulis, ad apices pallidè cœruleis, instar 
Cyani; primariis, secundariis, rectricibusque caudæ nigris; prima- 
ris tertià, quartà, quintà et sextà per medium albo fasciatis; gulà 
ferè albä, seu fulvo-rosaced, corpore subtüs fuscescente-aurantiaco, 
rubido apud abdomen imum levitèr tincto; rostro, tarsis, digitis 
unguibusque apparentèr rubris. (Fraser) 


L d 


PLANCHE XLVL. 


On sait quelle analogie désespérante de coloration existe dans 
trois ou quatre Espèces du Genre Pitta, Brêve, dont fait partie celle 
que nous figurons aujourd’hui. Il n’est donc pas étonnant que notre 
Espèce ait été longtemps confondue avec la Brêve du Bengale, Cor- 
vus Brachyurus. Gm. PI. enl. de Buffon, 258, sous le nom de la- 


quelle elle figura dans la Collection Nationale du Muséum d’His- 


Iconographie Ornithologique. — 8m Liv. 3 


BRÉVE D ANGOLE. 


toire Naturelle de Paris depuis 1804, époque de son acquisition 
jusque bien longtemps après la spécification distincte qu’en avait 
faite Vieillot. 

C’est en 1803, dans la deuxième édition du Nouveau Diction- 


naire d'Histoire Naturelle, vol. IV, p. 556, que Vieillot établit cette 


spécification en ces termes : 


« Cette Brêve porte la livrée des Oiseaux de cette Famille, et, sur quelques parties 

» du corps, les teintes se présentent sous des nuances différentes. Trois bandes couvrent 

» sa tête; deux sont noires; l’une est sur le sommet et s'étend jusqu’au inilieu du cou : 

» l’autre part des coins de la bouche, passe au-dessus de l’œil, couvre les joues, et se 

» termine derrière le cou; la troisième, de la même longueur que la première, est 

» d’un vert-jaunâtre sale. La gorge, d’un rose-päle, bordée de jaune-clair, est, dans sa 

» partie inférieure, d’un jaune-foncé, qui se présente sous la forme d’un collier ; les par- 

» ties subséquentes, jusqu’au ventre, sont d’un vert-jaunatre : l’on remarque une belle 

» tache bleue qui est à l’extrémité des deux plumes des ailes; celles-ci sont totalement 

» vertes. Du reste, elle ressemble à la Bréve de la côte de Malabar. Longueur 6° 3/4: 

» bec noir, iris bleu; pieds gris-blancs. Get Oiseau a été trouvé par Perrein dans le 
» royaume d’Angole, où il est très-rare et se tient dans l’intérieur des terres : Espèce 


4 


» nouvelle. » 


C'est en effet dans la Collection du Voyageur Perrein, à qui lon 
doit la découverte de la belle Pie-Grièche qui porte son nom, et 
qui l'avait rapportée de ses voyages aux côtes d'Afrique, que Vieil- 
lot a décrit notre Brêve. 

Sans doute, cette Description laisse beaucoup à désirer ; mais elle 
se complète par celle à laquelle il renvoie, de la Bréve de la côte du 
Malabar (qui n’est autre qu'une variété de Pitta Bengalensis) dont 
il indique /e ventre rouge, et par le renvoi qu'il fait de celle-ci à 
la Description de la Brêve de Malacca. P. malaccensis, dont il ind 
que : le croupion et les peütes pennes des ailes d'un bleu de ciel brit 
lant; la plupart des grandes, vertes à l'extérieur, notres à l'intérieur, 


el terminees de blanc; les plus grandes entièrement notres terminées de 


BRÈVE D'ANGOLE. 


gris, ayant une bande transversale blanche; la queue notre ; les couver- 
tures inférieures rouges. 

Vingt ans après, c'est-à-dire en 1823, Vieillot publiait la Diagnose 
latine de cette Espèce, dans le tome IL de l'Encyclopédie Métho- 
dique, Ornithologie, page 685 ; mais cette Diagnose, quoique plus 
satisfaisante, ne fut pas beaucoup plus complète que ne l'avait été 
la Description; en voici les termes : P. capite nigro, sordidèque fla- 
vescente-viridt striato; gul& pallidè rufä; collari flavo; dorso viridi ; 
tectricibus alarum minoribus uropygioque cyaneis; rostro nigro; pedi- 
bus albido-griseis. Cest pour suppléer aux défectuosités de cette 
Diagnose, à la rigueur suffisante, que nous avons cru devoir la rem- 
placer en tête de notre article, mettant de côté tout esprit national, 
par celle de l'honorable M. Fraser. 

Nous croyons que, jusqu'en 1842, l'Individu de Vieillot resta 
unique dans la Science. À cette époque, M. Fraser, ayant recu de 
M. Robert Clarke, Chirurgien de la Colonie Anglaise de Sierra- 
Léone, une Brêve quil considéra comme nouvelle, oubliant que 
déjà une Brève, celle dont nous nous occupons, avait été trouvée en 
Afrique, et sur la côte occidentale, envisagea à juste titre comme 
une observation intéressante la découverte, sur ce continent, d’une 
Espèce appartenant à un Genre jusque-là particulier exclusivement à 
l'Inde, ainsi qu à l'Archipel Indien, et ne manqua pas, en en faisant 
une Espèce distincte, de la comparer judicieusement à la Brêve 
du Bengale, P. Brachyura, comme l'avait déjà indiqué Vieillot, et 
comme nous allons le faire nous-même. 

Description. — La Brève d'Angole diffère effectivement de la 
Brève du Bengale, d'abord et à première vue, par une taille plus 
forte et par des jambes plus courtes, ce qui rend cette différence 


encore plus sensible à l'œil. Elle en diffère ensuite par une répar- 


BRÈVE D ANCGOLE. 


lition toute autre de couleurs identiquement les mêmes, du reste, 
dans les deux Espèces. Ainsi la tête, chez chacune d'elles, a les plus | 
orands rapports d'aspect : cependant, en la comparant minutieu- 
sement, on reconnait que la bande superciliaire, de teinte fauve 
semblable, séparée dans l’une et dans l’autre par une ligne encé- 
phalique médiane noire, se trouve frangée de blanc dans sa partie 
longitudinale inférieure chez P. Brachyura, tandis que ce blanc. 
de même que la tache suboculaire blanche, manque compléte- 
ment, et se trouve remplacée par une teinte légèrement verdâtre 
chez P. Ængolensis, dont la joue est uniformément noire depuis les 
narines Jusqu'au cou. Le dos, chez l’une et chez l’autre, est du 
même vert foncé, légèrement bronzé ou olivâtre; mais ce vert. qui 
n occupe que les épaules et le milieu du dos chez la premiére, re- 
couvre tout le croupion ainsi que les premières couvertures de la 
queue chez la seconde. Le croupion, chez celle-là, est d’un beau 
bleu de cobalt qui termine aussi l'extrémité de chaque plume des 
couvertures caudales supérieures, lesquelles sont noires: chez celle- 
Cl, au contraire, chacune de ces plumes est entièrement du même 
bleu cobalt, la uge seule étant d’un bleu indigo ; de plus, les rec- 
trices, qui chez l’une sont noires, terminées de bleu ciel léscèrement 
blanchätre à la pointe, sont, dans l'autre, uniformément noires. Les 
ailes ont aussi entre elles, quoique ornées des mêmes couleurs, des 
différences notables et importantes : ainsi, à part les orandes cou- 
vertures alaires qui dans les deux Espèces sont du même vert que 
le dos, les détails de coloration n’en sont plus répartis de la même 
maniére; toute l'épaule et les petites couvertures tout le long du 
pli de l’aile sont uniformément du même bleu cobalt que le crou- 
pion chez P. Brachyura, tandis que chez P. Angolensis, les plumes 


de ces parües sont d’un bleu indigo noiratre, et ne revêtent cette 


BRÉVE D'ANGOLE. 


couleur bleu cobalt qu'à leur extrémité et sous forme d’écaille : 
cette disposition différentielle existe même pour les moyennes cou- 
verlures, qui sont vertes dans les deux premiers tiers de leur lon- 
sueur chez cette dernière Espèce, et entièrement noires dans l'au- 
tre. Quant aux rémiges, elles sont également noires dans la plus 
srande partie de leur étendue chez les deux Espèces avec lextré- 
mité d'un gris blanchâtre, et un miroir blanc dans le milieu de leur 
| longueur ; mais ce miroir n’est pas tout à fait disposé de la même 
manière : chez P. Brachyura il existe sur les sept premières rémiges 
primaires aux deux côtés de la tige, pour les cinq intermédiaires, 

et seulement sur le côté interne de la premiére, et le côté externe 
de la septième ; chez P. Angolensis, ce miroir n'existe, ainsi que la 
parfaitement indiqué M. Fraser, que sur les troisième, quatrième, 

cinquième et sixième 1! rémiges primaires, à la partie interne seule- 

ment de la troisième et aux deux côtés de chacune des trois autres. 
Pour ce qui est des rémiges secondaires, elles sont noires, bordées 
extérieurement de bleu ciel, et terminées par une Îarge bande 
blanche, chez P. Brachyura, bande qui ne paraît un peu bleuatre 
qu'à cause de la transparence de leurs barbes superposées sur le 
noir des plumes inférieures ; chez P. Ængolensis, ces rémiges sont 
entièrement noires, les trois premières seules portant une tache 
ovalaire sur leur partie latérale externe la plus rapprochée de la 
pointe. Enfin, les parties inférieures. presque identiques chez les 
deux Espèces, ne diffèrent entre elles qu'en ce que le blanc de la 
gorge de P. Ængolensis est moins pur, tenant le milieu entre le fauve 
clair et le rose blanchatre, le fauve de la poitrine et de l'estomac 
plus olivâtre et comme mélangé de verdâtre, et le rouge de la ré- 
sion médiane de l’abdomen plus larcement répandu vers les flancs 


chez P. Brachyura. 


Iconographie Ornithologique. — $g"e Liv. 4 


BRÈVE D ANGOLE. 


Le bec que Vieillot disait noir, et les pieds qu'il disait gris-blancs, 
el qui paraissent encore tels, à part une teinte brun rougeñtre de la 
mandibule supérieure, sur Pindividu décrit par lui, seraient au con- 
traire d’un rouge très-apparent, d'après M. Fraser, qui a recu l'indi- 


vidu fraichement tué, et à qui nous nous en rapportons de préfé- 


rence. 
DIMENSIONS : 
P. Angolensis.  P. res 
Longueur totale, {7 ent. 20 « 
.. du tarse, | 03 ‘L 03 
— du bec, | | 01 ,8 millim. 02 


La Figure, que nous donnons de grandeur naturelle, est faite 
d'après l'individu Type de la Description et de la Diagnose de Vieil- 
lot, Type conservé précieusement dans la Collection du Muséum 
d'Histoire Naturelle de Paris avec cette note : « Rapportée par Per- 
rein, qui en fit don à un sieur Rodrigues de Bordeaux, et acquise 


de ce dernier en 1804. » 


MARS 1047. 


GENRE SYLVIORTHORHYNQUE. 
GENUS SYLFIORTHORHYNCUS. 0. vs Murs 


GEN. CHAR. Rostrum. — Longitudine capiti coæquale, rectum, lateralitèr in 
primä parte à basi compressum, in ultimä ad apicem cylindricum, 
basi ferè quadrangulare ; 


ÎVares. — In fissurä strictissimä longitudinales, squammulà mem- 
branaceä tectæ, plumis frontalibus semi-opert: ; 

Alæ. — Obtusæ, quarta remigum longior; 

Cauda. — Extensa, rectricibus sex basi crasso, rigidis ac denudatis, 


ad apicem tantum plumulis pilorum ad instar impennatis ; 
Tarsi. — Prælongi, sex squammis anticé tecti, digitus internus 


medio primä phalange conjunctus, pollex robustus, elongatus, 
ungue procurvo ac longissimo armatus. 


Caractères génériques. — Le Bec de ce remarquable Genre est de 
Ja même longueur que la tête, parfaitement droit dans toute son 
étendue, légèrement comprimé sur ses bords, dans sa première 
moitié, à partir de la base, dont la largeur est égale à la hauteur 
du bec, qui, par conséquent, est presque quadrangulaire, et 
cylindrique dans son autre partie jusqu’à la pointe, où les deux 
mandibules se rejoignent également. 


Les Narines sont longitudinales, placées à la base du bec dans 
Iconographie Ornithologique. — 8% Lrv. 5 


GENRE SYLVIORTHORHYNQUE. 


une fente très-étroite pratiquée dans une pellicule membraneuse 
ou demi-cornée qui les recouvre en partie, légèrement engagées. 
du reste, sous les plumes veloutées de la base du front. 

Les Ailes sont courtes, n’aboutissant qu à l'origine de la queue, 
et obtuses ; la quatrième rémige est la plus longue. 

La Queue est très-étendue en longueur et munie seulement de six 
rectrices dont les deux latérales fort courtes, et ayant à peine de 3 à 
4 centimètres ; les suivantes plus longues ayant 8 centimètres, et Les 
deux médianes dépassant de beaucoup toutes les autres et attei- 
onant 14 centimètres. Ces rectrices ont une tige très-forte, trés- 
épaisse à sa base, dépouillée de barbules à sa naissance et dans le 
premier tiers de sa longueur, ces barbules n’apparaissant ensuiteque 
comme des poils assez courts, mais s’élargissant et se resserrant 
en arrivant vers l'extrémité de la tige, mais néanmoins compléte- 
ment privées d’adhérence les unes avecles autres. Les deux rectrices 
médianes ont cela de particulier, que leur tige est presque carrée 
à leur naissance, et qu'à partir de leur insertion sur le croupion 
jusqu'à près de 3 centimètres de ce point, elles demeurent presque 
tout à fait soudées ensemble pour ensuite se séparer en dessinant 
entre elles une courbe ellipsoïdale dans le senre, mais bien en 
petit de ce qui se voit chez le Ménure ou Lyre, qui se referme 
par le rapprochement de leurs deux extrémités. 

Les Tarses sont allongés, grêles, recouverts en dessus de six pla- 
ques équi-distancées ou squamelles ; le doigt interne est soudé au 
médian jusqu à sa première phalange ; le pouce est robuste, allongé 
et muni d'un ongle recourbé, égalant en longueur celui du pouce 
lui-même. Les ongles des autres doigts, courts et comprimés, mais 
algUS. | 


L 7 , 7: , . : ® + 23 
Observation. —Nous avons établi ce Genre particulier, et Jusqu à 


GENRE SYLVIORTHORHYNQUE. 


présent spécial au Chili, sur une jolie Espèce qu'a découverte 
M. Gay, etque ce savant Voyageur nous avait confiée pour en Joindre 


la description à la figure qu'il en a publiée dans son Grand Ouvrage 


sur le Chili. | 


FÉVRIER 1047. 


SYLVIORTHORHYNQUE DE DES MURS. 


SYLVIORTHORHYNCHUS DESMURIT. Gay. Historia fisica y politica 
de Chile, por Craunio Gay. 1844. | 


SPEC. CHAR. —  Superné olivaceo-brunneus; fronte capistroque rufulis ; subtüs 
fulvus, gutture et ano albidis; primariis rufo externé marginatis, 
secundariis brunneo nigrescentibus; angulo internè-oculari super- 
cilusque albis, nigro strictissimè lineatis; mandibulà luteä, maxillà 
brunnea ; pedibus brunneis. 


: PLANCHE XLY. 


Description. — En dessus, brun olivätre, le front et la moitié du 
capistrum roux vif; les rémiges primaires également rousses dans 
leur bord externe ; les secondaires brun noir; en-dessous, d’un fauve 
clair; gorge et croupion blanchätres, une espèce de plastron ou 
collier d’un jaune ocracé à la poitrine; angle interne de l'œil et 
sourcils blancs; plumes du lorum et des joues comme ciliées, blan- 
châtres, bordées d'un noir léger; queue composée de six rectrices 
à üge fort grosse à leur racine, diminuant progressivement jusqu à 


son extrémité, mais ferme et assez rigide quoique souple dans toute 


Iconographie Ornithologique. — 8% Liv. 6 


SYLVIORTHORYNQUE DE DES MURS. 


sa longueur, munie de barbes rudimentaires seulement dans la 
srande moitié de leur étendue, à partir de sa base, s'élargissant un 
peu et légèrement soyeuses, mais sans adhérence aucune à la pointe, 
et d’un brun un peu roussatre : bec brunâtre à la mandibule supé. 
rieure et jaunâtre à celle inférieure; pattes brun clair. 

Tout le plumage de ce singulier Oiseau est à plumes décom- 
posées et soyeuses; les ailes obtuses en sont d’une faiblesse de con- 
formation extraordinaire ; l'extrémité des rémiges tertiaires dessine 


une pointe assez remarquable. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, | 0,22 ont 
— de la queue , | 0,14 
du bec, 0,015 millim. 
— du tarse, 0,023 


Le pouce avec son ongle égale la longueur du doigt médian. 

Habite le Chili, où l’a découvert et d’où l’a rapporté, au nombre 
de quatre exemplaires, le savant Voyageur, M. Gay, qui a bien 
voulu nous le dédier, et en a fait hommage au Muséum d'Histoire 
Naturelle de Paris. 

M. Gay nous apprend dans ses Notes que ces Oiseaux fréquen- 
tent les bois et les forêts, mais ceux seulement ou noyés d'eaux ou 
dans leur voisinage, ce qui pourrait faire supposer qu'ils se rap- 
prochent des Becs-Fins riverains ou aquatiques. Ils sont vifs et 
légers, se cramponnant avec apilité aux branches les plus souples 


et les plus flexibles, et marchant ou sautillant presque toujours [a 
queue verticale. 


FÉVRIER 1047. 


COLOMBIGALLINE VERSICOLORE. 


+ GEOPHAPS PV ERSICOLOR (li Fruswavr). 0. es Murs. 


COLUMBIGALLIN A4 VERSICOLOR. Dr La FREsNAYE, Rev. Zool., 
Septembre 1846, p. 321. 


SPEC. CHAR. C. — Pileo cinereo, a fronte ad verticem obscuriore, fuscescente, 
a vertice ad nucham pulveri-colore, collo suprà et subtüs pulchrè 
amethystino-violaceo, æneo resplendente, pectore ventreque griseis 
cum violaceo nitore; dorso supremo, minoribus mediisque alæ 
tectricibus rufis, sed pulchrè cyaneo-violaceo nicantibus; dorso imo, 

_uropygio caudæ alarumque tectricibus majoribus intensè viridibus, 
Cyaneo violaceo resplendentibus; rectricibus ejusdem coloris absque 
nitore violaceo, gutture medio duabusque latis vittis, mystacæ for- 
mibus pallidè rufis. 

Remigibus, alarum paginä inferâ, hypochondriis abdomine, tibiis 
et subcaudalibus rufo-brunneis, harum basi et margine, rectricum 
scapis, earumque barbulis internis apice nigris; rostrum ungulique 
nigri, Oculorum circuitu nudo pedibusque nigris. 


PLANCHE XLVIL 


C’est à notre Savant Collègue, M. le Baron de La F resnaye, que 
nous avons emprunté la Diagnose si complète qui précède; c’est 
également sa Description que nous allons textuellement reproduire. 

Description. — « La Golombigalline versicolore a le dessus de la tête cendré, plus 


» obscur et presque noirâtre sur le front jusqu’au vertex, et prenant une teinte de gris 


Iconographie Ornithologique. — 8"° Lrv. 7 


)) 


)) 


) 


Le 


2 
De 


COLOMBIGALLINE VERSICOLORE. 


poussière du vertex à la nuque; le cou en dessus, en dessous et sur les côtés, est 
d’une belle teinte métallique violette-améthyste, à reflets bronzés; la poitrine et le 
ventre sont gris, mais offrant à certain jour les mêmes reflets violets. 

» Le haut du dos, les petites et moyennes couvertures des ailes sont d’un roux 
vif, mais à reflets d’un beau foncé violet ; le bas du dos, le croupion, ainsi que les 
grandes couvertures des ailes et de la queue, sont d’un vert foncé à reflets bleu- 
violet ; les rectrices sont de la même teinte, mais sans reflets violets; le milieu de la 
gorge et deux larges bandes latérales en forme de moustaches sont Due roux pâle, 

» Les rémiges, tout le dessous de l’aile, les flancs, labdomen, les jambes et les 
couvertures inférieures de la queue sont d’un roux-brun; les tiges des rectrices et 
leurs barbes internes vers leur extrémité sont noires, ainsi que la base et les bords 
des plus grandes sous-caudales; le bec et les ongles sont noirs, la peau nue du tour 
des yeux et les pattes rouges. 


DIMENSIONS : 


Longueur totale de la peau non montée, | SX re 
— du tarse, 03 ‘Je 
— du doigt médian, sans l’ongle, 03 
— du bec, depuis l’ouverture, 02 !}, 
— de l'aile, depuis le pli, | 16: MS 


Ce bel Oiseau, qui appartient au Genre Géophaps, habite la 


Jamaïque, d’où l’a recu M. de La Fresnaye. 


Nous reproduisons de grandeur naturelle la figure de l’Individu 


même qui a servi de type à la Description de notre Savant Collègue, 


et qui se trouve actuellement faire partie de la Collection Nationale 


du Muséum d'Histoire Naturelle, auquel il en a fait hommage. 


MARS 10847. 


MERGANETTE ARMÉE revus 


| MEÉERGANETTA ARMAT À. Gourp. Fœmina. 


MERGANETTA CHILENSIS. O. nes Murs, Jconog. Ornith., pl. 5. 


SPEC. CHAR. 7. — Vertice, scapuloque cinereo ferè ardesiaceo, collo postico, 
ano, tectricibusque caudæ superioribus cinereo-nigrescente alboque 
vermicellatis; dorsi singulis plumis in medio nigris cinereo-albido 
marginatis ; corpore toto subtüus & rufo castaneo. 


PLANCHE XLVIU. 


Nous donnons la figure de la femelle adulte de cette Espèce, dont 
nous avons déjà figuré le male, avec la confiance qu elle intéressera 
les Ornithologistes. En effet, après la publication de notre Merga- 
netta Colombiana, pl. 6, on avait souvent été tenté de supposer que 
cette dernière Espèce pouvait bien n'être que la femelle de M. 4r- 
mata. Nous pensons qu à présent tout doute à cet égard doit être 
dissipé. Du reste, M. Gould l'avait déjà décrite avec cette courte 
= Diagnose : J’ertce et dorso saturatè cærulescenti-cinereis, sic et coll 
lateribus, his albescenté minute fascratis ; genis infra oculos, gulä, gut- 


ture et corpore subtus è rufo castenets. 
Iconographie Ornithologique. — 8"* Liv. 8 


MERGANETTE ARMÉE (FEMELLE ). 


Description. — Tout le dessus de la tête et la moitié antérieure 
de l'aile d’un gris légèrement ardoisé; le tour des yeux, la partie 
postérieure du cou, croupion et couvertures supérieures de la queue 
ainsi que les genoux très-légèrement zébrés ou vermicellés de gris 
un peu plus foncé et de blanc, plus finement à la tête, plus large- 
ment au croupion; chaque plume des épaules, du dos et des grandes 
couvertures alaires noire dans son milieu, frangée sur les deux côtés 
d’une large bande d’un gris blanchatre ; un miroir vert à reflets 
métalliques, semblable à celui du male, existe vers la partie médiane 
de l'aile, sur les moyennes couvertures, et se trouve encadré entre 
deux bandes étroites blanches ; les rémiges et les rectrices sont d’un 
noir brunatre; enfin tout le dessous du corps est d’un rouge cannelle 
uniforme depuis la base du bec jusqu'aux couvertures anales : pattes 


d'un noir verdatre; bec couleur de corne brun-rougeätre. 


DIMENSIONS : | 

Longueur totale, 42 cent. 
du tarse, 04 
—— du bec, 04 


L'Individu qui a servi à notre Planche ainsi qu'à la Description 
qui précède fait partie de la Collection de M. le Baron dela Fresnaye, 


à qui nous en devons l’obligeante communication. 


MARS 1047. 


ENGOULEVENT À AILES BLANCHES. 


+N YCTIBIUS LEUCOPTERUS. Pr. Max. ne Wien, Beitrage zur Naturg. 
Bras., vol. 3, part. 1, pag. 311. 


CAPRIMULGUS LEUCOPTERUS. G.R. Gray. 


SPEC. CHAR. NV. — Cinereo-fulvescens ; capite, remigibus secundariis caudâque 
| fuscioribus; reliquo corpore pallidiore; scapularibus albescentibus 

et brunneo-nigro marginatis ; remigibus primariis extus Cinereo 

brunneoque alternè fasciatis; pectore maculis nigrescentibus raré 

_ flammato; rectricibus 7 vel 8 fasciis pallidis transversim lineatis. 


Mas. 


PLANCHES XLIX ET L. 


Description. — Mae. D'un gris brunâtre plus foncé au sommet 
de la tête, aux rémiges secondaires, aux couvertures supérieures 
alaires et à la queue, tirant au blanc argenté sur tout le reste du 
corps, notamment à la poitrine, au ventre, aux scapulaires et à la 
partie inférieure du dos; les rémiges primaires, de même que les 
rectrices, d’un blanc brunatre, très-pale à la tranche extérieure, 


rayées transversalement de bandes d’un brun foncé; ces dernières 


Iconographie Ornithologique. — 9° Lrv. ’ 


ENGOULEVENT À AILES BLANCHES. 


tigrées et comme zébrées du même brun sur les parties blanchâtres : 
le gris argenté des scapulaires zébré également de brun plus Clair : 
le bord extérieur des premières de ces mêmes plumes d’un blanc 
pur bordé inférieurement d’un brun tirant au noir velouté qui le 
fait d'autant mieux ressortir; quelques taches de cette dernière 
nuance se font aussi remarquer à l'estomac sous forme de flammes : 
la baguette ou tige de toutes les plumes surtout à la poitrine, sur 
les épaules, qui sont d’un brun-roussâtre, et sur le dos, est noire 
dans toute sa longueur ; les ailes viennent à 3 centimètres de lPextré- 


mité de la queue. 


« L'iris de l’œil, dit M. le Prince de Wied (dans les Notes Manuscrites qu'il a eu 
» la bonté de nous adresser et que nous reproduirons tout à l’heure ), est orangé vif; le 
» bec noir; bord des mandibules blanchâtre par derrière; intérieur de la bouche gris- 
» rougeâtre pâle; pieds d’un gris-brun clair ; ongles brun-noiratre. » 


Dimensions prises sur l’Oiseau frais, par M. le Prince de Wied. 


Longueur totale, 3ç cet. 
Envergure, 72 


Nous nous faisons un plaisir en même temps qu'un devoir de 
reproduire ici la Description textuelle que nous a donnée M. le 
Prince de Wied de la femelle que nous avons sous les yeux, parce 
qu'indépendamment du mérite de l'exactitude, cette Description à 
celui de traduire le texte même de l'Ouvrage si connu, Mais si peu 
étudié, publié il ya déjà longtemps par le Prince lui-même sur ses 
Découvertes Scientifiques dans son Voyage au Brésil. 


FEMELLE. — « Beaucoup plus obscure que le mâle et les couleurs plus tranchantes; 
» rémiges brun-noirâtre, la seconde » la troisième, la quatrième et la cinquième ne 
» portant qu’à leur barbe extérieure de petites taches pales et alternantes d’une couleur 
» blanc-roussâtre, qui forment, quand l’aile est fermée, des lignes pâles transversales; 


» les autres rémiges portent vers leur pointe quelques lignes transversales marbrées et 


Sas 
Ss 


ENGOULEVENT A AILES BLANCHES. 


päles. La queue est brun-noirâtre, avec sept ou huit bandes transversales un peu 
pointillées et pâles d’une couleur gris-brun plus claire, qui sont moins distinctes sur 


» Jes pennes du milieu ; les pennes extérieures sont plus pâles à leur barbe externe, et 


A4 


)) 


LA 


)) 


les bandes obscures en sont plus distinctes ; l’aile est entièrement brun-noirâtre à 
l’intérieur ; queue composée de dix ou douze pennes. » 


Dimensions de l’Oiseau frais 


Longueur totale, moe À 
Envergure , | 62 
— de l'aile, du fouet à la pointe, 21 
— de la queue, à peu près, 15 De 
— du tarse, à peine, 0 De te 
— du doigt du milieu, 0 17 
— du doigt extérieur, 0 15 
= du doigt intérieur, 0 09 
_— du doigt de derrière, sans l’ ongle, 0 08 
Habit. — «Ge bel Engoulevent fut trouvé, le premier, par mes chasseurs aux envi- 


rons de Caravallas et de Villa Vicoza, dans les grands bois de la Rivière de Peruhypé, 
et plus au Nord près de la Bahia de Todos os Santos, dans les Bois de la Rivière 
Jagoaripé, près de la ville de Nazareth das Farinhas. 11 vole au crépuscule, se pose 
souvent par terre dans les sentiers des forêts, sur les clairières desquelles on le voit 
planer et voltiger avec beaucoup d’agilité. 

» J’ai trouvé des Insectes dans son estomac. Par hasard, j’ai manqué de noter la 
construction de la langue de cet Oiseau ; mais je suis persuadé qu’elle doit être con- 
formée comme dans le Vyctibius grandis ; c’est-à-dire qu’elle est fixée, ou qu’elle 
prend naissance, comme dans les Pics et les Oiseaux-mouches, sur le sommet du 
crâne sous la peau. Îl paraît que cette construction de la langue est un caractère 
distinctif entre les vrais Engoulevents et les Vyctibius, comme je l’ai dit dans la Des- 
cripuon de mon Voyage au Nord de l'Amérique (édit. française), vol. 3, pag. 268.» 


Observation. — Nos deux planches reproduisent les deux Types 


trouvés et décrits par M. le Prince de Wied, que nous avons fait 


dessiner d’après les Individus même qu'il a eu l’obligeance de nous 


confier. 


MAI 1047. 


PICUCULE PICIROSTRE. 


DENDROPLEX PICTROSTRIS. La Fresnaye. Rev. Zool., Mars 1847, p. 76. 


DENDROCOLAPTES PICIROSTRIS. 


SPEC. CHAR. D. — Suprà cinnamomeus; pileo, colloque supero nigro-fuscis, 
undique maculis parvis pallidè rufis sparsis, his suprà nucham 
latioribus ferè triangularibus et subito aliis prælongis angustissimis 
supra dorsum supremum post comitatis, omnibus limbo nigro 
marginatis; subtus mento, gutture, collo antico et laterali, vittà 
latà superciliari capitis lateribus pectoreque supremo unicoloribus 
albidis, rufescente lavatis. Pectore imo, ventre et abdomine fusco- 
brunneis ; pectoris supremi albedine maculis latis triangularibus 
albidis nigro limbatis terminato; posteaque ventre supremo aliis 
angustis et sensim evanescentibus notato; subcaudalibus æque 
aliquot stris pallidé rufescentibus notatis. Abdomine immaculato ; 
rostrum albidum rectum, huic Dendrocolaptis pici persimile, sed 
fortiore, pedibus plumbeis. { Dr La Fresnaye.) 


PLANCHE LI 


Description. — Nous nous bornerons à reproduire celle donnée 
par l'honorable Auteur de la Diagnose qui précède 
« Malgré la grande analogie, dit M. de La Fresnaye, qui existe dans la forme de cette 


» Espèce, et celle du Dendroplex picus, ou le Talapiot de Cayenne (Buffon), elle est 


Iconographie Ornithologique. — 9° Lrv. 2 


PICUCULE PICIROSTRE. 


constamment plus forte et sa coloration diffère essentiellement ; ainsi toutes les parties 
supérieures sont d’un roux-cannelle plus vif, et cette nuance commence immédiate- 
ment sur le haut du dos, au bas du cou. Les petites taches roux-pale du dessus de la 
tête et du cou sont plus grandes, celles du bas du cou surtout qui sont élargies presque 
triangulairement ; elles sont étroites et ovalaires allongées chez le Talapiot. Tout le 
devant et les côtés du cou et de la tête, ainsi qu'un large sourcil post-oculaire et le 
haut de la poitrine, sont d’un blanc uniforme lavé de roussâtre clair; ces mêmes 
parties sont blanches chez le Talapiot, mais chaque plume étant finement bordée de 
noiratre, ellesont l’air comme écailleuses. La plaque d’un blanc roussatre qui recouvre 
le devant et les côtés du cou et le haut de la portrine se termine en cette partie par 
des taches largement angulaires, de la même teinte, bordées de noir des deux côtés. 
Chez le Talapiot ces taches sont plus petites, plus nombreuses, squammiformes 
comme celles du devant du cou, quoique un peu plus allongées et plus pointues; le 
bec est constamment blanc, ou blanc-jaunatre ; il paraît un peu obscur au-dessus, 
chez le Talapiot. Gelui-là enfin habite la Côte-Ouest (Nouvelle-Grenade, lieu dit 
Rio-Hacha); celui-ci la Côte-Est du grand Continent d'Amérique. » 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, RER À 
— du bec, à partir de son ouverture, 3 De 
Observation. — Notre Planche reproduit l’Individu même qui a 


servi de Type à la Diagnose et à la Description qui précèdent. C'est 
à l'obligeance de M. Edwards Wilson, dans la Collection duquel 
elle figure, que nous avons dü de pouvoir faire dessiner cette Espèce 


ainsi que plusieurs autres. 


MAL 1047. 


CAMPYLORHYNQUE MÉGALOPTÈRE. 


+CAMPYLORHYNCHUS MEÉGALOPTERUS. De La Fresvave, Re. 
Zool., Mars 1845, p. 339. | 


PICOLAPTES MEGALOPTERUS. 1»., tbid., 1847, p. T6. 


SPEC. CHAR. Camp. — Suprà subtüsque fusco-nigrante alboque sordido 
variegatus; pileo lateribusque capitis stris angustis fuscis et 
rufescentibus, collo 1isdem sed latioribus et albescentibus, dorso, 
alis caudâque vittis latis æquè coloratis distincta hæc species. 
Subtüs totus albescens, maculis fuscis undique notatus. Rostrum 
magnum, maxillà corneà, mandibulä pallidà, pedibus fuscis (Dr 


La Fresnaye). 


PLANCHE LIV. 


Description. — Celle qui va suivre, ainsi que les observations qui 
l’accompagnent, sont extraites d’une lettre que notre honorable 


collègue et ami, M. le baron de La Fresnaye, a bien voulu nous 
adresser derniérement. 


« Cette Espèce, à coloration généralement bigarrée de noirâtre et de blanc roussâtre, 
» a le dessus et les côtés de la tête marqués de stries fines roussâtres, pâles et noirâtres ; 
« le cou en-dessus est également varié, mais de mèches plus grandes noiratres et 


Iconographie Ornithologique. — 9° Liv. 3 


£e” 


CAMPYLORHYNQUE MÉGALOPTÈRE. 


» blanches, ces dernières se terminant en pointes de fer de lance; tout le dos et les cou- 
» vertures des ailes, les ailes et la queue, sont de la même teinte noirâtre toute par- 
» semée de taches blanc-sale formant des bandes transverses irrégulières sur les pre- 
» mieres parties, des bandes obliques sur les rémiges et un damier sur les rectrices : 
» tout le dessous est blanc-sale parsemé de taches noirâtres assez grandes, assez rap- 
» prochées et d’une forme irrégulière. Le bec est corné en-dessus, blanc en-dessous ; 
» les pattes sont couleur de plomb claire. 

» On ne peut disconvenir que vu en-dessus cet Oiseau ne présente les plus grands 
» rapports de coloration avec le Grimpic zoné de Lesson, Centur. zool. PI. 7 0; mais 
» 1l diffère beaucoup par les couleurs du dessous, car ce dernier n’a de blanc que sur 
» la gorge, le cou et la poitrine, blanc qui est parsemé de taches rondes, régulières, plus 
» petites vers l’abdomen, qui est d’une couleur rousse uniforme plus pale, d’abord 
» plus vive vers l’anus et les sous-caudales. Malgré ces différences de coloration infé- 
» rieure, On pourrait encore supposer que ce P. megalopterus est un jeune P. zonatus ; 
» mais la différence dans les proportions fait rejeter une pareille Supposition. Ainsi 
» le zonatus à 17 centimètres de longueur totale, et notre megalopterus 19 centimètres 
» et 5 millièmes; chez le prenuer, l’aile pliée a de longueur 8 centimètres au plus; 
» chez le second, elle en a 9 un quart; et ce plus grand développement dans cette 
» partie de l’aile, qui nous l’a fait nommer megalopterus, se trouve également plus 
» prononcé que chez toutes les autres Espèces. 

» On peut du reste consulter sur ce Genre Campylorhynchus, notre Monographie du 
» Genre, dans la Atev. z00l. 1846, p. 91, à laquelle toutefois il faut ajouter comme 
» douzième Espèce le Picolaptes capistrata (1). Lesson, Rev. zoo. 1842, p. 174. 

» L’Individu d’après lequel a été faite notre Diagnose, et que nous possédons, nous 
» a été vendu comme venant de Mexico ; celui d’ après lequel la Planche qui accom- 
» pagne cet article a été gravée, provenait de la Colombie et à été rapporté par 


» M. Delattre. ;) 


Cest sur l’Individu rapporté par ce dernier Voyageur, aujour- 
d'hui en la possession de M. Th. Wilson, de Philadelphie, et avec 


Sa permission, que notre Dessin a été fait. 


JUIN 1043. 


(4) Le Picolaptes capistrata sera figuré dans la 41° Livraison de cette Iconographie. 


GRALLARIE DE MONTAGNE. 
GRAELARIA MONTICOL 1. DE La Fresnaye, Rev. Zool., Mars 1847, p. 68. 


SPEC. CHAR. Grall. — Suprà fusco-olivacea, unicolor, supra caudalibus ante 
_ extremum apicem rufum maculis aliquot parvis, transversis, fuscis, 
notatis; loris sordidè albescentibus; subtüs pallidé rufescens, 
gsutture medioque abdomine albescentibus, pectore ad latera præ- 
cipuè obscuriori. (Dr La Fresnaye.) 


PLANCHE LIIT. 


Description. — Cette Grallarie, qui a les plus grands rapports de 
coloration avec ses congénères, principalementavec la Grallaria Gua- 
hmalensis, For. Prévost (Zool. du Voy. de /a f’énus), dont elle est 
aussi voisine pour la taille, est en-dessus d’un brun olivâtre uniforme, 
mais à reflets plutôt grisatres que verdatres; les couvertures cau- 
dales supérieures, de même que quelques-unes des petites couver- 
tures alaires, sont rousses, striées transversalement de noirâtre ; sa 
gorge est blanchätre dans son milieu, et sur ses côtés d’un blond 


vif qui se retrouve vers le milieu du ventre; le lorum et les joues 


Iconographie Ornithologique. — gme Lrv. 4 


GRALLARIE DE MONTAGNE. 


sont d'un blanc jaunâtre orivelé de noir, et les flancs sont d’un brun 


obscur : le bec est noir, les tarses sont bruns. 


DIMENSIONS : 

Longueur totale, 7 cent. 
—— de la queue, 04 à), 
— des tarses , | ve 06e 
= du bec, 03 


C’est la quatorzième Espèce du Genre et non la dixième, ainsi 


que semble le croire par erreur M. De La Fresnaye. 


Habit. — « Nous tenons de M. Delattre, ajoute notre Savant Collègue à la suite de 
» sa Diagnose, qu’il n’a trouvé cette Espèce dans les Andes du Pérou qu’à une éléva- 
> tion où la température est déjà froide, au-dessus de Pasto. Aux environs de Pasto 
» elle trouve encore des Fourmis, mais à une lieue de là, en s’élevant, elle y supplée 
» par d’autres Insectes et de petits Vers; son cri est fort comme celui du Rossignol. » 


LA 


Le 


Notre Dessin a été fait sur l'unique individu rapporté par 
M. Delattre, aujourd'hui dans la Collection de M. Th. Wilson de 
Philadelphie. 


JUIN 1947. 


PICUCULE À GORGE FAUVE. 


(DRYOCOPUS FLAVIGASTER. 0. »8s Murs. 
XIPHORHY NCHUS FLAVIGASTER. SwaINsON, Philos. Magaz., 18727. 
+ DR YOCOPUS ÉEBURNEIROSTRIS. Lesson, Écho du Monde savant, 1843. 


SPEC. CHAR. D. — Gulà flavo-albidà, strigâ mystacali-formi lateralitèr strictis- 
simè marginaià ; suprà capite, genis, colloque nigris, humeris et 
dorso supremo olivascenti-brunneis, his guttulis, ils flammulis 
flavis nigro circumeinctis notatis; alis caudâque rufo-cinnamomeis : 
subtus brunneus, albo-flavescente brunneoque fuscescente flam- 
mato; rostro albido, pedibus plumbeis. 


PLANCHE LIT. 


Le Dessin et la Planche destinés à reproduire l'individu qui a 
servi de Type à la Description du Dryocopus eburneirostris de 'Ho- 
norable M. Lesson, étaient entièrement terminés, lorsqu’en nous 
occupant de la rédaction de notre Article, nous avons cru recon- 
naître la plus grande intimité de rapports entre cette Espèce et 


celle décrite par Swainson sous le nom de Xphorhynchus flagaster, 


Iconographie Ornithologique. — 9% Liv. - 


PICUCULE A GORGE FAUVE. 


remarque dans laquelle nous fûmes confirmé par notre Savant Col. 
lègue M. le baron de La Fresnaye, occupé à cette époque à Paris 
d’une Monographie des Dendrocolaptinés. 

Dans cette circonstance, nous n'avons pas voulu priver les Natu- 
ralistes de faire eux-mêmes la comparaison des deux prétendues 
Espèces, ou, pour mieux dire, des deux Individus dont on aurait 
fait deux Espèces. Nous donnons donc aujourd'hui la Figure du 
Type dont nous devons la communication à l’obligeance de M. Les- 
son. Dans une de nos prochaines Livraisons nous ferons figurer 
l'Oiseau spécifié par M. Swainson, que nous croyons être l'adulte de 
celui de M. Lesson, et qui fait partie de la Collection du Muséum 
d'Histoire naturelle de Paris. 

Descripion. — Voici la Description de cet Oiseau : tête, Joues, 
côtés et derrière du cou noirs flamméchés de blanc-fauve très-écla- 
tant; ces flamméèeches, beaucoup plus petites et sous forme de 
larmes ou de gouttelettes sur la tête et le derrière du cou, beaucoup 
plus larges et plus allongées sur la base du cou et les épaules, et 
enfin plus étroites et se terminant en pointes sur la partie supé- 
rieure du dos: ces dernières, plus rares et plus clair-semées, se dé- 
tachent sur un fond brun légèrement olivatre qui distingue cette 
parüe de l'Oiseau : tout le reste de la parue supérieure, le crou- 
pion, les ailes et la queue d’un roux-cannelle ; extrémité interne des 
rémiges primaires d’un brun fuligineux; la gorge est d'un blanc 
fauve ou jaunâtre, de même que le dessous des joues; mais un ca- 
ractère très-remarquable que Swainson a oublié de mentionner, et 
qui est échappé à M. Lesson, dont la Description a été faite sur une 
peau non montée, c'est un trait fin brun-noirâtre partant de dessous 
de Ja mandibule inférieure, et bordant en forme du moustaches 


le blanchätre fauve du menton et de la gorge ; tout le dessous du 


PICUCULE A GORGE FAUVE. 


corps est flamméché de blanc-fauve et de brun-noiratre ou fuligi- 
neux, d'une manière plus vive à l'estomac, qui est comme écaillé de 
plumes fauves bordées de noiratre, et plus confuse à l'abdomen; 


le bec est presque entièrement blanc; les pattes sont plombées. 


DIMENSIONS : 


Longueur totale, | 93 cent. 
as du bec, 3 millim. 
— de la queue, | 11 


Habttat. le Mexique. 
Swainson, dans son Synopsis of the Birds Mexico, plulosophical 
Magazn, 1827, page 440, décrivait ainsi son Xphorhynchus. 


« Menton ou gorge d’un blanc fauve sans taches ; tête, cou et dos rayés de blanc 
» fauve; bec long, robuste, légèrement courbé et brun. 


DIMENSIONS : 
« Longueur totale, 22 7 7 
du bec, 2 
— de la queue, 10 » 


M. Lesson a, de son côté, donné de son Dryocopus la description 
suivante : 


« Bec blanc-grisâtre; sommet de la tête, cou brunäâtres maculés de larmes ou de 
» points Jaunâtres; gosier blanc; gorge et ventre flammés de jaune sur un fond oli- 
» vatre ; ailesetqueuerouge-cannelle ; pennes de cette dernière partie usées, tarses bleus. 


» Rapportié de Realejo (Genire-Amérique) par M. Adolphe Lesson. 


DIMENSIONS : 
« Longueur totale, Re = 
7 du a 3 6 millim, 
ee de la queue, : 


Cette dernière Description, complétée par notre Planche 52, qui 


en reproduit le Type, parait parfaitement concorder avec la Descrip- 


PICUCULE A GORGE FAUVE. 


tion de Swainson ; toute la différence consiste dans la couleur du 
sosier, plus pâle et presque blanche dans l’une, plus foncée et 
d’un beau fauve-clair dans l’autre. 

Cette concordance et cette identité admises, nous avons cru de- 
voir conserver le Nom Générique de M. Lesson, qui distingue suffi- 
samment cette forme de bec à part dans tous les Dendrocolaptinés. 
et y ajouter comme antérieur le Nom Spécifique donné par Swain- 
son. Mais il en résulte que le X. flavisaster Swains. ne saurait être 
synonyme, ainsi que l'indique M. G. R. Gray dans son Genera du 
Picolaptes obsoletus, Lichtenst., dont le bec est d’une forme toute dif: 


férente, et dont d'ailleurs la Description est loin d’être semblable. 


JUILLET 1047. 


ARRÉMON À BEC ORANGÉ. 


*ARREMON AUR ANTII-R OSTRIS. DE La FRESNAYE, Rev. Zool., Mars 1847. 
page 72. 


SPEC. CHAR. 4. — Suprà olivaceus; capite colloque nigris, hâc nigritudine 
vittà verticali medià griseä, ad nucham descendente, duabusque 
alus superciliaribus albis divisà; mento, genis collique lateribus 
nigris; subtus albus, pectore vittà latà nigra cincto, hypo- 
chondriis griseo-olivascentibus; alæ flexurä aureo-flava. (De La 
FREsNaye. ) 


PLANCHE LV. 


Description. — En dessus, d'un olivatre uniforme, depuis le bas du 
cou jusques et y compris le croupion; les rémiges de même couleur 
extérieurement, mais noires intérieurement, de même que les rec- 
trices, qui sont en entier de cette dernière couleur; tête, cou, estomac 
d'un noir intense, à l'exception d’une raie grise médiane partant de 
la base frontale du bec et se prolongeant jusqu’au dessous de la 
nuque, d’un sourcil blanc partant de l'angle interne de la paupière 
supérieure et se terminant au méat auditif, et enfin d’une large 


plaque blanche occupant la gorge; tout le ventre jusqu'à l'anus éga- 


Iconographie Ornithologique. — 10% Liv. { 


ARRÉMON À BEC ORANGE. 


lement blanc; flancs gris, tournant à l'olivatre; pli de l’aile Jaune- 
orange ou souci; le bec est fort, de forme conique allongée et 
légèrement recourbé; la mandibule supérieure est Jaune-orange: | 


mandibule inférieure est d’un jaunatre pale. 
DIMENSIONS : 


Longueur totale, 5 ct. 


Habit. — L'Amérique centrale, Panama. 
Pour rendre cette Description plus complète et plus intéres- 
sante, nous la ferons suivre des Observations comparatives dont 


M. de La Fresnaye a accompagné sa Diagnose Latine : 


« La coloration générale de cette Espèce, dit-il, offre tant de rapports avec celle de 
» lArrémon d collier, À. Torquatus de Vieillot, Type du Genre, qu’au premier abord 
on est tenté de la considérer comme une simple variété à bec orangé. Mais en les 
comparant attentivement, on reconnaît bientôt que la bande noire pectorale est infi- 
: miment plus large chez cette nouvelle Espèce que chez l_Arrémon à collier, ayant prés 
de deux centimètres, tandis que chez ce dernier elle n’a que cinq millimètres au 
plus. Le pli de l’aile qui, chez le Torquatus, est d’un beau Jjaune-serin, est ici d’un 
jaune un peu souci; le bec, enfin, est rouge-Orange, tandis qu'il est noir chez l’an- 
cienne Espèce. Il est d’ailleurs plus fort, et les tarses et les doigts sont remarqua- 
blerent plus grands, quoique la taille de lOiseau soit la même. 

» On pourrait peut-être penser que cette Espèce n’est autre que l”_4rremon flavirostris 
de Swainson (Class. of birds, part. 3, n° 198); mais ce dernier, qui est du Brésil, dif- 
fére entièrement par la couleur jaune de son bec à ligne supérieure noire, et par plu- 
sieurs Caractères de coloration indiqués par Swainson, dans sa Description entière- 
ment différente de ceux de notre Espèce. » 35 


Observation. — Notre Planche est la représentalion exacte du 
Type même qui a servi à la Diagnose de M. de La Fresnaye, et dont 


l'Individu fait partie de la Collection de M. Wilson. 
MAI 1047. 


TANGARA DE FANNY. 


AGLAIET FANNY. DE La FResnaye. Rev. Zool., Mars 1847, pi 72. 


t(CALLISTE FANNTY. 


SPEC. CHAR. C. — Suprà nigra; capite colloque viridi cupreo stramineo mi- 
cantibus; rostri ambitu proximo nigro, deindè indigotino, posteà- 
que suprà verticem et sub oculos antè aures pallidè cæruleo; alæ 
caudaque nigræ, tectricibus minoribus indigotinis, secundariis 
uropygloque azureis, remigibus angustissimè viride marginalis ; 
dorso supremo, spatio laterali inter collum et alas pectoreque 
nigris; ventre et abdomine mediis, crisso et subcaudalibus albis : 
hypochondriis cæruleis ; tibiis albo nigroque variegatis. (De La 
Fresvaye. ) 


PLANCHE LVI. (Fig. 1.) 


Descripüion. — Cette Espèce, qui, par son bec, semblerait devoir 
faire partie d’une autre Section que l'Espèce qui précède, a, sauf 
la tête, les plus grands rapports avec elle. La partie antérieure de 


son corps, comme l’observe l’honorable M. de la Fresnaye, se dis- 


{conegraphie Ornithologique. — 10%° Liv. ? 


TANGARA DE FANNY. 


tingue « par la couleur vert-doré de sa tête, de son cou et de sa 
» gorge, d'abord noire au pourtour du bec, puis bleu-indigo, puis 
» enfin bleu-azur se fondant avec le vert-doré qui règne sur le ver- 
> tex, derrière les yeux et les joues. » Observons d’abord que ce 
vert-doré devient presque roux, uniforme où marron, tendre sous le 
cou. Quant à la coloration du corps en dessus et en dessous, quoi- 
que presque semblable à C. Wilson, elle en diffère en ce sens 
u’ ie re, à l tion du pli de l'ail 
qu elle est presque entierement noire, à EXCEP 10n du pli de l'aile 
et des petites couvertures, qui sont d’un bleu-indigo se terminant 
insensiblement en bleu-azuré, du croupion et des flancs qui sont de 
couleur cendrée-bleue avec quelques reflets verdatres; de la partie 
médiane du ventre qui est blanche : quant aux rémiges primaires, 
c'est à peine si l’on peut y saisir une fine tranche trés-étroite de cou- 
leur verdatre-pâle ; mais il n’y en a pas trace aux rectrices. qui sont 
ur Y P 2 


entiérement noires : bec et pattes noirs. 


DIMENSIONS : 


Longueur totale, fi cent. 


Habit. — La Nouvelle-Grenade. 

Observation. — C'est le Type même de la Diagnose de M. de La 
Fresnaye que représente notre Planche, Type qui fait également partie 
de la riche Collection de M. Wilson, à la Femme duquel a été dédiée 


l'Espèce. 
MAI 1047. 


TANGARA DE WILSON. 


AT AGLALA W'ILSONIT. DE La FRESNAYE, de Zool., Mars 1847, p. 71. 


+CALLISTE WILSONIT. 


SPEC. CHAR. C. — Sex coloribus distincta : hæc species suprà nigra; capite col- 
loque argenteo griseo azureis; auricularibus plumis totis, alæ tec- 
tricibus majoribus et mediis remigibusque secundariis margine 
viridi micantibus; tectricibus minoribus totis, dorso imo et uropy- 
g10, remigibus primariüs et rectricibus margine cyaneo splenden- 
tibus; dorso supremo, spatio inter collum et alas pectoreque toto 
nigris; ventre abdomineque medus, crisso et subcaudalibus albis ; 
ventris lateribus et hypochondrüs pulchrè cæruleis. ( De La 
FResnaye. ) 


PLANCHE LVI. (Fig. 2.) 


Description. — « Cette jolie Espèce, pour nous servir des expressions de l'honorable 
» M. de La Fresnaye, est remarquable par la couleur verte qui recouvre le méat auditif, 
» nuance qui ressort sur le gris-argentin azuré de la tête et du cou, et par l’agréable 
» combinaison des six couleurs qui la distinguent. » 


Ainsi la partie supérieure du dos, tout le tour de la base du cou 


Iconographie Ornithologique. — 10% Lrv. 3 


TANGARA DE WILSON. 


et l'estomac sont d’un beau noir mat; le fouet de l'aile est bleu- 
ciel; les ailes sont également noires, mais les rémiges primaires 
sont lisérées extérieurement d'un Joli vert, tournant parfois au 
bleuatre ; les grandes et les moyennes couvertures sont, dans leur 
moitié externe, du même vert, mais légèrement métallisé: et les 
petites couvertures sont bordées et comme écaillées de bleu-ciel; le 
bas du dos et Le croupion sont d’un bleu-cobalt, tournant au verdâtre 
sur le côté; Le plastron noir de l'estomac est terminé par une étroite 
zone de bleu-indigo servant de transition entre la première de ces 
deux couleurs et le brillant bleu de ciel des flancs ; une bande blan- 
che s'étend sur le milieu du ventre, depuis le bas de la poitrine 
Jusqu'à la région anale de même couleur; enfin les rectrices sont 
noires, bordées de bleu; les petites plumes qui bordent la base du 


front et l'ouverture des narines sont noires : bec noir, pattes plom- 


bées. 
DIMENSIONS : 
Longueur totale, 1; Est À 
Habit. — Guaunco, au Pérou. 
Observation. — Notre Dessin a été fait d'après l'Individu même 


qui a servi de Type à la Diagnose de M. de La Fresnaye, et qui fait par- 
tie de la Collection de M. Wilson, à qui notre Savant Ornitholo- 
oiste l’a dédié. 


MAI 1047. 


PIC CALLONOTE. 


-PICUS CALLONOTUS. WATERHOUSE, Proced. Zool. Soc. 1840, p. 182. 
FICES CARDIN 4 LIS. Lesson, Écho du Monde savant, 1845, p. 920. 


SPEC. CHAR. — P. Capite pallidé fusco, suprà fuliginoso; corpore suprà alisque 
sanguineis; gulä, pectore abdomineque albescentibus; caudä obscur 
fuscä, rostro albescente. ( Wareru. ) Fæm. 


P. —  Gapite suprà fusco nigro, pennis totis apice angustis, acumi- 
nals, rubris; corpore suprà alisque sanguines ; gulà pectore abdo- 
mineque albidis; caudä fusco-nigrâ, rectricibus binis utrinque 
lateribus pallidè brunneis, fusco vix conspicué vittatis; rostro al- 
bescente. (De La Fresnave, Rev. Zool., Mars 1847, p. 77.) Mas. 


PLANCHE LIX. 


Description. — Nous nous bornerons à reproduire celle qu en à 
donnée l'honorable M. de la Fresnaye, en l’accompagnant de ses 


observations. 


« M. Waterhouse, dit cet habile Ornithologiste, n’ayant décrit, selon les apparences, 
> qu'un Individu femelle de cette Espèce si curieuse par sa coloration, nous allons 
» décrire l’Individu rapporté par M. Delâtre, qui offre dans cette coloration même 
» des caractères indiquant un mâle. 


Iconographie Ornithologique. — 10% Lrv. À 


PIC CALLONOTE. 


» Ce petit Pic, qui n’est pas plus grand que notre Picumnus minor, Lin., en a à 
» peu près les caractères de forme; mais sa couleur lui est bien particulière, car i] 
» est en dessus, sauf les rectrices et les premières rémiges, presque uniformément rouge: 
» les plumes du dessus de sa tête étant étroites el pointues et n’ayant que leur pointe 
» rouge, laissent voir entre elles le noir de leur base et produisent l’effet de stries 
» rouges éparses sur un fond noir; les plumes qui recouvrent le méat auditif sont 
» d’un brun pâle, devenant presque blanches à leur partie postérieure; les rémiges 
» sont brunâtres avec leur bord externe, principalement les secondaires, d’un beau 
» rouge, et toutes ont leur bord inierne blanc avec des taches noirâtres placées en 
» lignes ; toutes les couvertures inférieures étant également blanches, il en résulte que 
» l’aile en dessous est presque entièrement de cette couleur; le bec est presque en- 
» teérement blanc, et brunätre à sa base supérieure seulement. 

» La Description de M. Waterhouse ne diffère de la coloration de notre Oiseau qu’en 
» ce qu'il dit que le rouge ne commence que sur le derrière du cou, le dessus de la 
» tête étant d’un noir brun unicolore, tandis que cette partie est striée de rouge chez 
» notre Oiseau, et que le dessous, depuis la poitrine, est d’un blanc sale légèrement 
» teinté de Jaunâtre, tandis que ces parties sont d’un blanc presque pur chez notre In- 
» dividu. Je crois que l’on peut augurer de ces seules différences entre les deux 
» Oiseaux, et surtout de celle du dessus de la tête si caractéristique des sexes chez les 
» Pics, que M. Waterhouse a décrit la Femelle de l’Espèce dont nous décrivons ici 
» le male. » 


DIMENSIONS : 


Longueur totale, 14 à 15 ct 


Habit. — La Bolivie ou la Nouvelle-Grenade. 


« M. Waterhouse, continue M. de La Fresnaye, ajoutait qu’on le croyait de la côte 
» nord-ouest de l’Amérique méridionale, ce qui est parfaitement en rapport avec la 


» patrie de notre Oiseau. » 

Notre Dessin est fait d'après le Type même de la Description de 
M. de La Fresnaye, dont l’Individu fait actuellement partie de la 
belle Collection de M. Th. Wilson, de Philadelphie. 

Observation. — Nous avons ajouté comme synonyme du Picus 
callonotus, Waterhouse, le P. (Chloronorpes) Cardinalis, Lesson. 


parce que nous ne doutons Pas que ce ne soit la femelle du même 


Oiseau dont il a donné la Diagnose et la Description suivante : 


PIC CALLONOTE. 


« P. pueo nigro ; corpore sangquineo supra, albo infra ; remigibus rufis; caudä brunned 
» supra ; rostro albido; pedibus plumbeis. (Tom. 
» OEuvres de Buffon, édit. Lévêque, p. 201 i) 

» L’éclatante vestiture de ce Pic, dit M. Lesson, le fait distinguer de toutes les Es- 
» pèces connues. Le corps en dessus est d’un rouge de sang fort vif, et les plumes ont 
» un éclat soyeux et lustré; un noir-brun recouvre le sommet de la tête depuis le 
» front jusqu’à l’occiput, en forme de calotte, car la tête manque de huppe; tout le 
» dessous du corps est blanchâtre, depuis le menton jusqu'aux couvertures inférieures 
» de la queue; les côtés de la tête, les joues et les jugulaires sont d’un roux couleur 
» de café au lait grillé ; les rémiges sont d’un brun-roux ; les rectrices sont noires en 
» dessous pour les moyennes; quant aux latérales , elles sont roux-clair barrées de 


» brun; la tige ou rachis des pennes est blanche; le bec est blanchâtre et les tarses 
» sont plombés. 


20 et dernier du complément aux 


» Gette Espèce, ajoute M. Lesson, à un duvet épais et brunätre, et varie suivant les 
» sexes. C’est ainsi que les Individus, probablement des jeunes males, ont le dessus de 


» la tête recouvert de plumes moitié noires , moitié rouges, et que leur queue est plus 
» brunätre. 


» Dimension. — Sa taille ne dépasse pas quatorze centimètres. Ce Pic a son bec 
» droit, très-comprimé, très-acéré; les ailes atteignent la moitié de la queue; celle- ci a 
* ses pennes roides et poitues. » 


Habit. — Cet Oiseau habite l'Amérique du Sud, aux environs de 


Guayaquil 


AOUT 1847. 


HIPPOLAÏS ICTÉRINE. 


HIPPOL AÏS ICTERIN 4. Z. GERBE. 


SYL VIA ICTERINA. VieiLLor, Nouveau Dre d'Histoire Naturelle, tome x: 
Faune Française, pl. 96, fig. 2 et 3. 


FAUVETTE DES ROSEAUX Burr., pl. enl. 581, fig. 27° 


SYLVYITA HIPPOLAIS. Cu. Bonaparte, Fauna ltalica, pl. 28, fig. 2. 


SPEC. CHAR. — . Supra cinereo olivascens; remigibus rectricibusque brun- 
neis Cinereo olivascente marginatis; subtüs ac loro, colli lateribus 
lineâque superciliari flavis; hypochondriis flavo-fuscis. 


PLANCHE LVIT, Fig. 1. 


Fidèle à la voie que nous nous sommes tracée, de concourir par 
nos faibles efforts à tout ce qui peut servir aux progrès de la Science 
Ornithologique,nousnousempressons de donner, dansnotredixième 
Livraison et dans nos Planches 53 et 58, la Description et la Figure 
des quatre seules Espèces reconnues depuis peu comme consti- 


tuant le Genre Hippolais si judicieusement créé par le docteur 
Iconographie Ornithologique. — 10% Liv. 9 


LE 4 


HIPPOLAIS ICTÉRINE. 


Brehm. Notre but est, en outre, en procédant ainsi, de compléter, 


en lui rendant hommage, le savant et lumineux Mémoire de notre 
docte ami M. Z. Gerbes (Revue Zoologique, décembre 1846, p. 433 
et suiv.), sur la restitution de la Sylvia Icterina, de Vieillot. Nous 
avons pensé, quant à ce dernier Oiseau, que dans l'état de doute 
où se trouvent encore, au sujet de cette espèce, plusieurs Célèbres 
Ornithologistes, tels que MM. Temminck, Ch. Bonaparte, Schlegel 
et Gould, il était convenable de figurer sur la même Planche, pour 
en faciliter la comparaison, les deux Espèces de Bec-fins, dont l’un 
a toujours été, depuis près de trente ans, confondu avec l'autre, 


quand son existence même na pas été contestée : 


« Bien que cet Oiseau, dit M. Gerbes dans son excellent mémoire, ait été signalé 
» depuis bientôt trente ans, bien que plusieurs auteurs, durant ce laps de temps, aient 
» parlé de l’Jctérine, Jose pourtant affirmer que l’Espèce ainsi nommée par son fon- 
» dateur a été à peu près méconnue jusqu’au moment où j'ai ramené sur elle l’atten- 
» ton des Ornithologistes. 

» Vieillot, si je ne me trompe, la décrivit pour la première fois en 1817, dans la 
» 2° édition du Vouveau Dictionnaire d'Histoire, publié par Déterville (tom. x1, art. 
» Fauvette, pag. 194), et l’indiqua comme fort voisine de la Sylvia Hippolais des au- 
» teurs et d’une autre Espèce qu’il considéra comme nouvelle et qu’il nomma , dés 
» lors, Sylo. Flaveola. Depuis il en produisit la description dans deux Ouvrages suc- 
» cessifs, la /'anne Française et le Tableau Encyclopédique (Ornithologie), sans l’accom- 
» pagner d’autres observations que celles qu’il avait déjà données. 

» Aucun auteur, après Vieillot, n’avait plus fait mention de l’Ictérine, et cette 
» Espèce, dans l'esprit de beaucoup de personnes, devait certainement passer pour fort 
» douteuse, ou pour tout à fait perdue, lorsqu’en 1835, M. Temminck, dans la 2° édi- 
» tion de son Manuel d’Ornithologie, décrivit, sous ce même nom d’Jctérine, un Oiseau 
» Qui avait été tué par M. Cantraine, en compagnie du prince de Musignano, dans les 
» marais d’Ostia. On commença dès ce moment à ne plus douter de l’existence de 


_» cette Espèce. Le prince Ch. Bonaparte et M. Gould, en quelque sorte entraînés par 


» l’autorité que l’auteur du Manuel d'Ornithologie a si justement acquise, ne se bor- 
» nèrent pas à la décrire, ils la figurérent. Malheureusement la sanction que l’Ictérine 
» recevait de la part d'hommes aussi éminents dans la science, était la conséquence 
» d’une méprise. L’Ictérine de M. Temminck n’était pas l’Ictérine de M. Vieillot. 
» Je crois avoir été l’un des premiers à reconnaître et à dire que l’Oiseau décrit sous 


)) 


)) 


HIPPOLAIS ICTÉRINE. 


ce nom par le Conservateur du Musée de Leyde, n’était autre qu’un Pouillot fitis 
(Plhillopneuste Trochilus) adulte de forte taille et en plumage d'automne. MM. Selys- 
Lonchamps et Schlegel, qui ont vu l'exemplaire type de la Sylo. Icterina de lOrni- 
thologiste hollandais, ont exprimé la même opinion, l’un dans sa Faune Belge, 
l’autre dans sa Revue critique des Oiseaux d'Europe. 

» L'erreur que beaucoup de Naturalistes ont partagée, sur ce point, avec M. Tem- 
minck est d'autant plus difficile à expliquer, que Vieillot, dans les divers Ouvrages 
où il a parlé de l’Ictérine, non-seulement donne de cet Oiseau une caractéristique 
toute différente de celle qu’on trouve dans le Manuel d'Ornithologie, mais encore 
qu’il a toujours mis une insistance toute particulière à nous apprendre que l’Hip- 
polaïs Lusciniole (Sylo. Hippolaïs, auct.), étant l’Espèce avec laquelle l’Ectérine a le 
plus de rapports, il est nécessaire de rapprocher ces deux Oiseaux pour saisir les différences 
qui les caractérisent. En effet, ces Espèces ont entre elles de si grandes affinités, qu’à 
la première vue et par un examen superficiel, il est difficile de les distinguer. Ce 
sont, dans l’une comme dans l’autre, les mêmes couleurs ; c’est le même facies et 
à peu près la même taille, Mais des caractères plus importants que ceux tirés du 
plumage, établissent entre ces Oiseaux une démarcation si nette, qu'on est forcé- 
ment conduit à les différencier. Ainsi, chez l'Hippolaïs Lusciniole, l'aile au repos n'al- 
teint jamais le milieu de la queue, et la première rémige est égale ou presque égale à la cin- 
quême ; tandis que chez l’Ictérine, l’aile, toujours plus longue d’un centimètre, au 
moins, que celle de la précédente, atteint et dépasse méme le milieu de la queue ; en ou- 
tre, la première rémige égale chez elle la troisième. Ce sont là des caractères fixes et 
communs, dans l’une et dans l’autre espèce, au mäle comme à la femelle. 

» Mais ces caractères, pour étre constants, ont-ils assez d'importance pour déter- 
miner l’espèce? Ne seraient-ils pas d’un ordre secondaire, et ne constitueraient-ils 
pas plutôt ce qu’on a nommé une variété locale? Je répondrai à cette question, qui, 
peut-être, paraîtra superflue, mais dont cependant j'ai dû tenir compte, par une 
seule observation. Si l’on voulait voir dans l’Ictérine une Hippolaïs Lusciniole mo- 
difiée par de certaines influences locales, il faudrait que l’on admiît nécessairement 
et préalablement que cette dernière ne doit Jamais se rencontrer dans les lieux 
qu'habite P’Ictérine. Or, j’aflirme que dans certaines contrées de la France, les deux 
Espèces vivent toute l’année à côté l’une de l’autre et dans des localités où elles sont 
soumises aux mêmes influences. L’Oiseau qui fait le sujet de ce travail est donc bien 
une espèce distincte : Je la décrirai comme telle. 


» Description. Dessus de la tête du cou d’un gris olivâtre; front olivâtre saturé de 
jaune ; croupion d’un cendré verdâtre clair; parties inférieures, espace entre le bec 
et l’œæil, cercle ciliaire, joues et côtés du cou jaunes; flancs d’un gris brun nuancé 
de jaunâtre. 

» Âïles brunes ; les rémiges primaires bordées en dehors de gris verdätre, les secon- 


ju 
Ve 


HIPPOLAIS ICTÉRINE. 


» daires largement frangées de blanc jaunätre, et prés de leur origine de verdätre: 
» grandes couvertures des ailes d’un cendré vert sur le bord. SR 

» Queue brune, frangée de gris verdâtre; la penne la plus extérieure moïns foncée 
» que les autres et finement lisérée de blanc roussätre. EU 

» [ris brun foncé. | 

» Bec à mandibule supérieure brune et à mandibule inférieure jaune. 

» Tarses et pieds bleuâtres; ongles bruns. 

» Le mâle et la femelle ne diffèrent pas sensiblement. 

» Les jeunes avant etaprès leur première mue se distinguent peu des adultes ; toutes 
» leurs couleurs sont généralement plus pales, et surtout les franges extérieures des 
» ailes et de la queue, au lieu d’être blanchâtres ou verdâtres, sont, chez eux, d’un vert 


» jaunâtre Clair. 


DIMENSIONS : 
» Longueur totale, moyenne, prise sur 15 individus, 13 mt 5 milim 
— de aile pliée : du poignet à l’extrémité des pennes, 07 06 
— des tarses, 02 01 
__ du bec: de la pointe à sa naissance , 01 01 
— hauteur du bec (maximum), 00 04 
— largeur du bec( idem |), 00 06 


» Proportions des rémiges : Première de 1 ou 2 millimètres moins longue que la troi- 


op: 
sr 


sième, et plus longue que la quatrième de 2 ou 3 millimètres; la deuxième la plus 
» longue. 

» Mœurs. L’Hippolaïs Ictérine vit sur les coteaux ombragés, dans les vallées fertiles 
» et humides; elle se plaît dans les saussaies, les oseraies et, dit-on, les roseaux. Je 
» l'ai fréquemment rencontrée dans les vergers d’oliviers. 

» Son régime diffère peu de celui de l'Hipp. Polyqlotta. Comme elle, elle se nourrit 
» d’insectes ailés qu’elle saisit adroitement au vol, de larves. J'ai constamment trouvé 
» dans son gésier des débris d’insectes à élytres, mélés à de fort petits colimacons; 
» plusieurs fois aussi j’ai pu constater qu’elle joignait à ce régime des fruits et des 
» baies. 

» La ponte est de quatre à cinq œufs un peu plus grands que ceux de l’Hippolais 
» Lusciniole, mais ayant la même forme et présentant les mêmes couleurs et la même 
» distribution de taches. 

» Habitat. Quant à l’habitat de l’ Ictérine, il serait actuellement diflicile d’en déter- 
» miner bien rigoureusement les limites géographiques, attendu que cette Espece 
» n'étant pas encore parfaitement connue, n’a pu être signalée dans tous les lieux où 
» elle se trouve. Ce que je peux dire en toute assurance, c’est qu’elle est très-certaine- 


x dut TER 


+ EU 


HIPPOLAIS ICTÉRINE. 


» ment beaucoup plus répandue et plus commune que ne le faisaient supposer les deux 
 » seules indications d’habitat fournies par Vieillot et le Docteur Degland. Vieillot 
 » nous a appris que l’un des deux Individus dont il a donné la description fut tué en 


». Lorraine, et le Docteur Degland, le seul après Vieillot qui ait fait mention de l’Icté- 


» rine avec Connaissance de cause, indique cet Oiseau, dans son Catalogue et dans une 


» communication écrite qu’il a eu l’obligeance de m'adresser, comme se trouvant 


» dans les environs de Lille. J’ajouterai que cette Espèce se rencontre non-seulement 


» en France, mais qu’elle habite également la Belgique, l'Autriche, les États Sardes, 
» la Ligurie, et probablement aussi une grande partie de l'Italie et peut-être de la 
» Sicile. Jai recueilli des preuves certaines de l'étendue de cet habitat. Ainsi, Jai vu 
» deux sujets d’Hippolaïs Ictérine capturés dans les environs de Licee, et envoyés par 
» M. de Sélys-Longchamps, l’un à M. Lefèvre, naturaliste-préparateur, à Paris, et 
» l’autre à M. Baillon, naturaliste, à Abheville, D’un autre côté, J'ai pu constater que 
» les Galeries du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris renferment deux autres In- 
» dividus de l’Éspèce en question, et que l’un de ces [ndividus, donné par M. Schrei- 
» bers, provient des environs de Vienne (Autriche); l’autre est sans indications de la 
» localité. En outre, une Hippolaïs Ictérine, prise à Gênes, où l’Espèce paraît ne pas 
» être très-rare, n’a été donnée par M. Buchillot, Enfin, j’ai rencontré moi-même 
» cet Oiseau en quantité prodigieuse non-seulement à Nice, mais encore dans les 
» vallées qui s’ouvrent sur le littoral de la Méditerranée, et qui se succèdent depuis le 
» Var jusqu’à Saint-Tropez. 

» Je suis-tres porté à croire que dans nos pays méridionaux, lPHippolaïs Ictérine 
» n’habite pas seulement les contrées voisines de la mer, mais qu'elle doit se répandre 
» assez avant dans l’intérieur; car J’ai vu dans la Collection de mon ami l'Abbé Caire 
» un Individu de cette Espèce tué, au printemps, dans les environs de Moustiers 
» (Basses-Alpes). L’habitat de l’Ictérine aurait donc, d’après ces faits, des limites 
» assez étendues. Ellés s’agrandiront encore, j’en ai la conviction, lorsque cet Oiseau 


» Sera MIEUX CONnU. » 

À ces laits de mœurs et d'habitat, nous joindrons ceux fournis 
(Revue Zoolosique, avril 1847, p. 122) par l’honorable M. Edm. de 
Sélys-Longchamps dans une Notice additionnelle au Mémoire de 
M. Gerbes, dans laquelle, en se rangeant à l'opinion de cet habile 
observateur, 1] s'empresse de reconnaitre loyalement s'être trompé 
en regardant, en 1842, comme identiques les Æippolais Icterina et 
Polygloita, ajoutant que tout ce qu'il a dit de lÆippolais Polyglotta 
dans la Faune Belge (page 99) se rapporte à l'Zcterina. 


— 


)) 


)) 


2) 


HIPPOLAIS ICTÉRINE. 


« Get Oiseau, dit le Savant Membre de l’Académie Royale de Bruxelles, est très- 
commun dans les plaines de la Belgique, notamment dans les provinces de Liége et 
de Brabant. C’est parmi les Oiseaux d’été qui nichent en Belgique, celui qui nous 
arrive le plus tard, car le Martinet (Cypselus) paraît en moyenne le 3 Mai, et au 
plus tard le 8, tandis que, sur six années d'observations, l’Ictérine est arrivée en 
moyenne le 11 Mai, au plus tard le 17, et au plus tôt le 4; savoir : 

» En 1841, le 4 Mai.— 1842, le 12.— 1843, le 17.—1844, le 15.—1845, le 14.— 
1846, le 11. 

» Son voyage se fait donc très-régulièrement, comme celui de la plupart des Oiseaux 
qui arrivent tardivement, l’écart n'étant que de 12 Jours. 

» L’Ictérine aime les bosquets humides, rapprochés de l’eau, et notamment les 
saussaies. Cependant elle est aussi très-commune sur les collines sèches et rapides 
des environs de Liége, qui sont plantées de vignobles et d'arbres fruitiers. Les plus 
petits Jardins de l’intérieur de Liége en possèdent un nid chaque année, et pendant 
les mois de Mai, Juin et Juillet, le mâle fait entendre continuellement un chant trés- 
varié et assez fort, qui a quelque rapport avec celui de la Verderolle (Calamoherpe 
Palustris), mais qui en diffère surtout en ce qu’il est plus vif et plus gai. Il imite 
aussi celui du Verdier (Zoxia Chloris), le cri d'appel de lHirondelle de cheminée 
(Æir. Rustica), et un peu ceux du Loriot (Oriolus Galbula) et de la Pie-grièche rousse 
(Lanias Ruficolis). Le cri de rappel ressemble un peu au tuit des Pouillots (Philo- 
pneuste). | 

» Get Oiseau aime la chaleur, et passe sans doute l’hiver dans des contrées très-mé- 
ridionales, car le départ a lieu de fort bonne heure, en Août, et ceux que l’on con- 
serve en captivité se montrent frileux. J’ai remarqué en effet qu’on ne le trouve pas 
ou presque pas dans les parties boisées et montagneuses, situées entre la Meuse et 
la Prusse, dont le climat, à cause de l'élévation du sol, est plus froid. Il n’existe pas 
non plus en Angleterre, quoiqu il se trouve dans les Flandres et l’Artois. 

» M. Sundevall, Directeur du Musée de Stockholm, a recu l’Ictérine de l’'É- 
gypte: 

» L’Ictérine saisit les insectes au vol à la manière des Gobe-Mouches (Muscicapa). 
C’est un Oiseau querelleur, courageux, sans cesse en mouvement, excepté lorsqu'il 
chante, et alors il choisit une branche élevée au-dessus de l’endroit où se trouve le 
nid. Ce nid a la forme de celui de la Fauvette à tête noire (Matacilla Atricapilla) ; 
mais 1l est beaucoup mieux fait, et garni d’une grande quantité de plumes. Il est 
le plus souvent placé dans des buissons de lilas ou sur des arbres fruitiers de peu 
d’élévation. Les œufs, au nombre de quatre, cinq, sont d’un rouge lilas, parsemés 
de points noirs assez espacés. » 


Maintenant, pour compléter autant qu’il dépend de nous tous les 


HIPPOLAIS ICTÉRINE. 


documents relatifs à cette Espèce, nous allons reproduire textuelle- 


ment ce qu'en a dit Vieillot : 


« Jusqu'à présent, dit notre célèbre Ornithologiste français, je n’ai encore vu que 
» deux Individus de cette Espèce, dont l’un est au Muséum d'Histoire Naturelle, et 
» l’autre à Nancy, dans la Collection de M. le Comte de Riocourt. Cette Fauvette a beau- 
coup de rapport, dans son plumage, avec les Fauvettes Lusciniole et Flavéole (1); 
mais elle présente d’ailleurs des dissemblances qui nv’ont paru spécifiques, et que 


) 


DA 


) 


SZ 


) 


Lea 


j'indiquerai ci-après. 
» Toutes les parties supérieures sont d’un gris-olivatre; les sourcils, les paupières, 
la gorge et le dessous du corps jaunes; les couvertures inférieures des ailes d’un blanc 


> 
D 


V 
DA 


un peu lavé de jaune, avec quelques taches brunes vers le pli de l'aile; les pennes 


VS 
D 


secondaires les plus proches du dos largement frangées, à l’extérieur d’un blanc jau- 


Ve 
Les 


nâtre; les pennes caudales pareilles aux primaires en dessus, grises en dessous. Lon- 
gueur totale, 4 pouces 9 lignes. Le bec est d’un brun-clair en dessus, jaunâtre en 


2 
LA 


dessous, très-fendu, un peu plus large que haut à la base, ensuite, aussi haut que 


+ 
D 


large et à pointe arrondie. La première rémige est plus longue que la quatrième, et 


> 
De 


» presque égale à la troisième; les pieds sont d’un brun glacé de jaune, et les doigts de 
cette dernière couleur en dessous. 

» Les Fauveltes Lusciniole, Flavéole et Ictérine ayant dans les couleurs une grande 
» analogie, il est nécessaire de les rapprocher pour saisir les différences qui les carac- 
» térisent : la Zusciniole a le bec déprimé depuis la base jusque au delà du milieu; la 
» première rémige plus courte que la quatrième. La Flavéole a le bec comprimé laté- 
» ralement dès la base, grêle, eflilé et aigu; la première rémige un peu plus longue que 
» la quatrième, et sensiblement plus courte que la troisième; une taille plus petite 
» et des couleurs plus vives et plus prononcées que les deux autres. L’/ctérine a le bec 
» un peu déprimé, seulement à l’origine; la première rémige sensiblement plus longue 
» que la quatrième, et presque égale à la troisième; le plumage à peu près pareil à 
» celui de la Flavéole ; mais elle est plus grande que celle-ci, et plus petite que la Luscimole. 
» Si l’on s’attache à ces différences caractéristiques et spécifiques, il sera facile de dis- 


LVL 
De 


v 


(1) On est à peu près généralement d’accord aujourd’hui pour décider que cette ET est RUPRRIGEE Connie # LL 
pas. Voici à ce sujet la Note que renferme le Mémoire de M. Gerbes : « J'ai déjà dit que cetie Espèce avait été établie sur 
» un caractère factice. En effet, la forme du bec, seul attribut dont s’est servi Vieillot pour la distinguer, est une forme pro- 
» voquée par le Préparateur. Le Docteur Degland, qui avait admis la S'ylv-F laveola dans us M des OREeuE ae 
» en Europe, s’est convaincu de la réalité de ce fait, sur lequel j'avais appelé son attention, et s’est, par conséquent, hâté 
» de faire disparaître cette prétendue espèce de la deuxième édition qu’il va donner de son lee. Du Li le Dhaeue 
» Degland, dans les Corrections et Additions de l'Ouvrage cité, a déjà émis un doute sur JA ie cet Oiseau J’ajou- 
» terai que les deux Sujets de Fluvéole, que j'ai pu examiner, et qui, assure-t-on, ont servi à la decnRnen Que io. en à 
» donnée, appartiennent à deux Espèces différentes. Celui que possède le Docteur Degland est une jeune Hipp. Fcterina, et 


» celui qui fait partie de la Collection de M. Baillon est une Æipp. Polyglotta de l’année. » 


HIPPOLAIS ICTERINE. 


_» tinguer ces Oiseaux; autrement on les confondra toujours, surtout si on les voit 


» isolement. » 


De tous les détails caractéristiques et spécifiques si exacts qui 
précèdent, un seul, chez Vieillot, se trouve en contradiction avec 
ce que nous admettons, de l'avis même de M. Gerbes, être la vérité : 
c’est ce qui a rapport à la taille de l’Zctérine relativement à celle de 
la Lusciniole (Hipp. Polyslotta). Vieillot dit que /a taille de l'Ictérine 


est moindre que celle de la Luscuiole : or, c'est le contraire quia lieu. 


« Pour expliquer cette légère erreur de Vieillot, observe M. Gerbe, on doit SU Ppo- 
» ser, comme je l’ai fait, ou que les Individus qu’il avait sous les yeux étaient mal pré- 
» parés et incomplets, ou bien que l’Espèce que je nomme ici Hippolaïs Tctérine était 
» pour lui la Zusciniole. De ces deux hypothèses, la première seule est admissible. 
» Vieillot a pris trop de soi à différencier ces deux Espèces, il a trop bien mis en 
» saillie le caractère essentiel qui les distingue, pour qu’on puisse rencontrer quelque 
» difficulté ou conserver des doutes à l’égard de leur détermination. Il est donc à peu 
» près certain que l’Auteur de la faune Française a tiré ses dimensions d’une Zctérine 
» dont la dépouille était trop rétractée; car tous les Individus intacts que j’ai pu me- 
» surer m'ont toujours présenté une taille un peu plus forte que celle de l’Aippolaïs 
» Lusciniole.» 


Vs 


Quant à nous, nous pensons que cette légère erreur de Vieillot 
ne saurait avoir la moindre influence sur l'appréciation des carac- 
tères distinctifs de l’une-et de l’autre Espèce si bien posés par lui, 
et qu'on ne pourrait en argumenter avec quelque avantage pour 
en infirmer l'exactitude. Cette erreur en effet ne résulte que d’une 
simple énumération, et non d’une indication de chiffres ou de ca- 
ractéres. Les termes d'appréciation d’ailleurs manquent compléte- 
ment dans tout ce que Vieillot a écrit sur ces trois Espèces de f'au- 
veltes, puisque d’abord il n’a donné la mesure que de l/cterine, et 
que, quant à l'énonciation de la taille relative de l’une à Pautre, les 
limites en sont tellement étroites et les termes tellement vagues, 


En $ : ee — ; ; . 
qu on n en pourrait tirer une induction de quelque valeur. Car si 


HIPPOLAIS ICTÉRINE. 
Vieillot, à l'article Zctérine, dit qu'elle est plus petite que la Lusci- 
role et plus grande que la Flavéole, il dit, à l’article Flavéole, que 
celle-ci est UN PEU plus petite que la Lusciniole. Or, il est bien clair 
qu'à défaut d’une indication précise de mesure, si on en venait à 
comparer et analyser la valeur relative des deux formules exprimées 
par Vieillot, on serait bien près d'en déduire que l'/ctérine dans 
son Opinion est au moins égale à la Lusciniole, sinon plus grande 
qu'elle. Ces réflexions à part, et sans discuter davantage un texte 
évidemment incomplet, ce qu'il faut conclure, c’est qu'il y a omis- 
sion de mesure de la Lusciniole et de la Flavéole dans la description 
de ces deux Fauvettes par Vieillot, qui n’a réellement indiqué que 
celle de l’Zctérine ; et l’on peut certainement dire qu'elle est exacte; 
car entre 13 centimètres 05 millimètres de longueur totale qu’as- 
signe à celle-ci en moyenne M. Gerbes et les 4 pouces 9 lignes que 
Vieillot lui donne, c'est-à-dire 13 centimètres 02 millimètres, la 
différence n’est pas grande, 03 millimètres! 

Nous eussions voulu, pour rendre cette note plus complète, avoir 
connaissance de quelques observations que M. le Prince de Canino 
a dù publier au sujet du Mémoire de M. Gerbes dont nous venons 
de reproduire la plus grande partie: mais nous ignorons encore 
dans quel Recueil ceSavant Ornithologiste a inséré cette publication. 

L’Individu dont nous donnons la Figure provient de la collec- 
tion d’'Oiseaux d'Europe que formait avec tant de soin M. Buchillot, 
trop tôt enlevé cette année à la Science et à ses Amis. et fait actuel- 
lement partie de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de 


Paris. 


AOÛT 1047. 


Iconographie Ornithologique. — 40% Lrv. 6 


HIPPOLAÏS LUSCINIOLE OU POLYGLOTTE. 


| 


HIPPOLAÏS POLYGLOTT A. Brens 
SILVA POLYGLOTT A. Vieuor. 
SYLVIA HIPPOLAÏS. Ten. 


FICEDULA HIPPOLAIS. Scuixcer, Revue critique des Oiseaux d'Europe, 1844. 


SPEC. CHAR. — . Suprà griseo-olivascens , flavidius quàm in H. Icterinà: 
subtüus vividé flava, orbitis genisque concoloribus ; lateribus olivas- 
centibus. 


PLANCHE LYII, Fig. 2. 


Description. — Front, dessus de la tête, du cou et du dos et le 
croupion, d'un gris-olivatre, à reflets un peu plus jaunâtres ou bru- 
natres que chez l'Hippolaïs Ictérine; cercle orbitaire, bas des joues 
et tout le dessous du corps d’un jaune clair beaucoup plus tranché 
et plus vif que chez cette dernière; flancs olivâtres. 


Ailes d'un brun plus foncé que chez l’Ictérine; les rémiges lise- 


Iconographie Ornithologique. — 10% Lrv. 7 


HIPPOLAIS LUSCINIOLE OÙ POLYGLOTTE. 


rées entièrement, les primaires très-finement, les secondaires plus 
largement, d’un gris-jaunâtre; grandes couvertures des ailes d’un 
cendré olivatre. 

Queue d'un brun également plus foncé que chez lIctérine, bor- 
dée d’un fin liséré gris-jaunatre allant en s'élargissant insensible- 
ment vers les pennes latérales, dont la plus extérieure est, dans la 
moitié de la longueur de ses barbes externes, frangée d’un oris 
blanchatre tournant presque au blanc pur. 

Iris brun foncé; le Bec aplat, ainsi que lobserve Vieillot lui- 
même, jusqu'au dela du milieu comme celut du Gobe-Mouche, est 
brun en dessus, jaune pale en dessous; tarses et pieds gris brunâtres; 


angles bruns. 


DIMENSIONS : 


Longueur totale, 9 MTS FRS 

— de laile pliée, du poignet à l’extrémité des pennes, 06 06 

— du tarse, 02 » 

— de la queue, 04 05 

— Idem, chez l’Ictérine, 05 » 

— du bec, de la pointe à sa naissance, 01 » 
Hauteur du bec, » 03 
Largeur du bec, ) 04 


Proportion des rémiges : la première rémige la plus courte est 
égale à la quatrième, la deuxième la plus longue de toutes; la dif- 
férence de la première à la deuxième étant de 04 millimètres. 

Nous observerons que la différence de longueur de l'aile relati- 
vement à celle de la queue chez Æ. Icterina et H. Polyglotta, doit 
être considérée comme un caractère d’autant plus déterminant 
pour distinguer ces deux Oiseaux, qu'il est indépendant de toute 
erreur dans la préparation ou le montage de la peau, et tient à un 


plan de conformation de l'aile fort distinct chez l’une et chez l’autre 


HIPPOLAIS LUSCINIOLE OÙ POLYGLOTTE. 


Espèce. Ainsi, chez l’/ctérine, les rémiges primaires , à partir du 
point où s'arrête l'extrémité des secondaires, sont réculièrement et 
sraduellement espacées de la dernière, qui est la plus haute, à la 
première, qui est la plus basse et la plus rapprochée de la queue, 
de manière cependant que l’espace de l’une à l’autre aille en aug- 
mentant de haut en bas; tandis que chez la Polyglotte, l'aile pour les 
rémiges primaires se termine brusquement à partir des secondaires, 
l'intervalle de l’une à l’autre de ces pennes étant à peine gradué. 
Aussi, de l'extrémité des secondaires à l’extrémité des primaires, 
l’/ctérine mesure-telle o2 centimètres, tandis que la Polyglotte ne 
mesure que o1 centimètre. | 

Cette Espèce place son nid, d’une forme assez élégante et assez 
bien travaillée, dans les buissons élevés, à l’enfourchure des bran- 
ches; elle y dépose quatre ou cinq œufs couleur de chair, avec des 
points et quelques traits d’un rouge sanguin noiratre. 

Le Dessin de notre Planche est fait d’après un Individu faisant 
partie de la Collection de Buchillot, qui en a fait hommage au Mu- 


séum d'Histoire Naturelle de Paris. 


AOÛT 1047. 


HIPPOLAIS ELAÏQUE. 


HIPPOLAIS ELAÏCA. Gers. 


SALICARIA ELAÏCA. LiNDERMAYER, Isis, 1843, p.342, n° 86. 
FICEDULA AMBIGU A. Scurecer, Revue critique des Oiseaux d'Europe. 


SPEC. CHAR. — A. Suprà cinereo brunnescens; subtüs albido-fulva. 


PLANCHE LVIIL, Fig. A. 


Description. — Front, dessus de la tête, du cou et du dos et crou 
pion, d'un cendré brunâtre avec quelques reflets lésèrement oli- 
vâtres ; lorum, paupières supérieures de l'œil, bas des joues d’un 
blanc fauve ; tout Le dessous du corps d'un blanc uniforme quelque 
peu Jaunâtre à la poitrine. 

Ailes d’un brun clair plus foncé au centre et plus pale au bord 
de chaque plume, sans aucune marge blanchätre; pennes de la 
queue, qui est carrée, de même couleur. 

{ris d’un brun foncé; Bec aplati à la base de la mandibule supé- 
rieure, comprimé sur les côtés de la mandibule inférieure, de 
lorme allongée et beaucoup plus grêle que chez les deux Hippolais 
Îcterina et Polyglotta, d’un brun pale couleur de corne, à pointe 
échancrée, bords de la mandibule supérieure et mandibule infé- 
rieure jaunâtres; quelques poils noirs à la cominissure; Tarses assez 


grêles d’un brun pâle de même que les ongles. 


Iconographie Ornithologique. — 10% Lrv. 8 


HIPPOLAIS ELAIQUE. 


DIMENSIONS : 


[ 3 cent. 


Longueur totale, Fm 
— de l’aile pliée, du poignet à l'extrémité des pennes, 06 05 millim. 
—  duitarse, 02 » 
—, de la queue, | 05 » 
— du bec, de la pointe à sa naissance, O1 01 
Hauteur du bec, » 02 
Largeur du bec, * 03 


Proportion des rémiges : la première la plus courte égale à la cin- 
quième ; la deuxième la plus longue; la troisième et la quatrième 
diminuant progressivement à partir de la deuxième. 


« Je pourrais faire, dit M. Gerbes dans son Mémoire précité, relativement au rang 
» qu’on a assigné à cette Espèce, les observations que j'ai faites pour Hipp. Oliveto- 
» rum; Car elle vit et niche comme elle sur les oliviers, et présente les mêmes carac- 
» tères. Du reste, si j'avais pu conserver quelques doutes sur la place que j’ai donnée 
» à cet Oiseau, la connaissance que, grâce à l’obligeance de M. O. des Murs, j'ai prise 
» de son mode de nidification et de ses œufs, les aurait entièrement dissipés. L’Elaïca, 
» sous ces deux seuls rapports, appartient bien positivement au genre Afippolaïis. Elle 
» fait son nid comme lÆipp. Polyglotta, et, comme elle, pond des œufs, non point d’un 
» gris verdätre pâle, irréquhèrement tachés de noïrâtre ou de noïr verdätre, comme l’a dit le 
» docteur Lindermayer, mais d’un cendré rougeâtre avec des points noirs. » 


Nous avons en effet recu de Grèce, en 1844, le nid et les œufs 
de cette nouvelle Espèce, ainsi que ceux de V7. Olivetorum et du 
Lanius Athcus. Les diamètres des œufs de l'£laica sont de 18 mil- 
limètres sur 15. 

Habit. — La Grèce, et à ce que pense le docteur Lindermayer. 
l'Egypte. 

Notre Planche est faite d’après un Individu de la Collection de 


Buchillot, donné par lui au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. 


SEPTEMBRE 1047. 


Le. 


HIPPOLAIS DES OLIVIERS. 


HIPPOLAIS OLIFETORUM. Grsr. 


SYLVIA OLIFVETORUM. Srrickranr. 


SALICARIA OLIVETORUM. Scnrecr. 


CALAMOHERPE OLIVETORUM. Cu. BoNAPARTE. 


SPEC. CHAR. — 7. Suprà fuscoscinerascens; tectricibus albido strictissimè mar- 
gimatis; rectricibus lateralibus albo limbatis ; subtuüs sordidè alba. 


PLANCHE LVIII, Fig. 2. 


Description. — Front, dessus de la tête, du cou, du dos et 
_croupion, d'un cendré obscur; bas des joues, menton, gorge et 
tout le dessous du corps, d’un blanc uniforme un peu sale, surtout 


au venire. 


Ailes d’un brun foncé à reflets grisatres, les petites et les grandes 


Iconographie Orruthologique. — 10m Lrv. 9 


HIPPOLAIS DES OLIVIERS. 


couvertures bordées extérieurement d'un assez large liséré gris-blan- 
châtre, non tranché, et se fondant insensiblement avec le brunatre 
des pennes; les rémiges primaires finement lisérées de même cou- 
leur jusques y comprise leur pointe; les pennes de la queue de 
même couleur que les ailes; les trois latérales bordées tout autour 
de leurs barbes et à leur pointe d’un assez large liséré blanc pur, 
de forme arrondie; les rectrices externes plus courtes que les mé- 
dianes de 5 millimètres. 

Iris brun foncé; Bec beaucoup plus fort que chez l'/cterina, à 
arête peu vive, à mandibule supérieure un peu inclinée vers la 
| pointe qui est échancrée, d’un brun pale couleur de corne, à bords 
jaunâtre pale; la mandibule inférieure de cette dernière couleur ; 
cinq à six poils noirs se voient à la commissure; tarses robustes, 


pieds et ongles bruns. 


DIMENSIONS : 

Longueur totale, | LR ns 

— de l'aile pliée, du poignet à l’extrémité des pennes 08 05 

— du tarse, 02 » 

— de la queue, 06 05 

—  dubec, de la pointe à sa naissance, 01 05 
Hauteur du bec, ) 05 
Largeur du bec, » 06 


Proportion des rémiges : la première égale à la troisième; Îa 
deuxième la plus longue. 

Les ailes chez cette Espèce sont, relativement à la queue, plus 
longues que chez l’Elaica. Ainsi, chez celle-ci, la queue déprsse la 
pointe de l'aile de trois centimètres, tandis que chez 7. Olvetorum 


elle ne dépasse l'aile que de deux centimètres et demi. 


HIPPOLAIS DES OLIVIERS. 


« Tous les Ornithologistes, dit M. Gerbes dans son Mémoire, ont mis cet Oiseau dans 
» la Section des Espèces riveraines, à côté de la Rousserolle (Syl. Turdoïdes, Meyer). 
» Le nom d'Olvetorum, qui lui a été imposé, n'indique cependant pas chez lui des 
» habitudes irop aquatiques. En effet, il fréquente ordinairement les vergers d’oli- 
» viers; trés-Souvent même il niche sur ces arbres. Ces habitudes, jointes à quelques 
» autres particularités de mœurs, marquaient la place de cette espèce ailleurs que dans 
» Je groupe des Fauvettes riveraines ; et ce qui aurait encore dû servir à l’en distinguer 
» d’une manière organique, si Je puis m’exprimer ainsi, c’est l’ongle du pouce, qui 
» est chez elle bien moins robuste que celui des espèces auxquelles on l’associait. 
» L’'Hipp. Olvetorum est, quant à la taille, dans le Genre où je la place, ce que la 
» Rousserolle est dans la Section générique dont elle est pour ainsi dire le Type. » 


Nous ajouterons que l'A. Olivetorum fait son nid dans le genre 
de celui des trois Espèces qui précèdent, et pond des œufs 
exactement semblables pour la forme et la couleur: ils sont 
d'un rosé tendre clair-semé de petts points d'un noiratre sanguin 
dont quelques-uns assez gros et toujours en forme de ronds ou de 
larmes; ces points sont quelquefois entremélés de petits traits fins 
de même couleur : leurs diamètres sont de 21 millimètres sur 15. 

Habit. — La Grèce, d'où nous avons recu le nid et les œufs. 

Notre Dessin, comme les trois qui précèdent, est fait d’après un 
Individu de la Collection Buchillot, donné par lui au Muséum 
d'Histoire Naturelle de Paris. 


SEPTEMBRE 1047. 


Le: 


PERROQUET À OREILLONS NOIRS. 
"PIONUS MELANOTIS. De La Freswave, Revue Zool., mars 1847, p. 67. : 


SPEC. CHAR. —  P. Suprà viridi-olivaceus, fronte, pileo, nuchà colloque toto 
glauco-cæruleis, loris, regione ophthalmicà capitisque lateribus 
flavescente viridibus; regione paroticà ardesiacà fuscä, alæ tectri- 
cibus totis superis atris; remigibus cyaneis, inths et apice nigris, 
viridi-flavescente strictè limbatis; rectricibus viridi-olivaceis, apice 
cyaneis; subtüs a collo griseo glaucescente flavescente prasinus, 
remmgibus rectricibusque subtüus glaucescente-cæruleis ; rostrum 
parvum, pallidè plumbeum ; pedes nigri. (De La Fresnave. ) 


PLANCHE LX. 


Description. — Nous allons simplement reproduire celle donnée 


par l’honorable M. de La Fresnaye. 


« Cette jolie Espèce, par ses ailes noires, sa tête et son cou bleuätre glauque, et son 
» corps d’un vert jaune prasin, rappelle au premier abord la coloration des Golombars 
»'(Treron). Les lorums et toute la région qui entoure les yeux est d’un vert jaunâtre ; 
» mais les plumes qui recouvrent les oreilles sont noirâtre ardoisé. Les rémiges les 


» plus proches du corps sont, ainsi que le croupion, les sus-caudales, les rectrices dans 
10 


Iconographie Ornithologique. — 10°° Lrv. 


PERROQUET A OREILLONS NOIRS. 


» leurs deux premiers tiers et tout le dessous, depuis le cou, d’un Joli vert-pré clair 
» sur l’abdomen. Le dessous des rémiges et des rectrices est d’un Joli bleu de ciel glacé 
» de vert glauque; les rémiges sont en dessus d’un bleu foncé, finement bordées de 
» vert jaunätre, noires sur leur partie interne et à leur extrémité, et les rectrices qui 
» sont vert-olive sur leurs deux premiers tiers, sont d’un très-beau bleu de roi sur 
» le dernier. Son bec, fort petit, paraît avoir été d’une couleur de plomb pâle, et ses 
» pattes noires. » 


DIMENSIONS : 


Longueur totale, | | 93 cent. 
— de l’aile, depuis le pli, 16 


Habit. « Gette Espèce a été rapportée de Bolivie au Musée de Paris, il y a déjà plu- 
» sieurs années, par M. À. d’Orbigny. » 


Notre Planche représente, de grandeur naturelle, l’Individu 


même Type des deux Descriptions qui précèdent. 


SEPTEMBRE 1047. 


Le 
 ÉPERVIER POLYZONE. 


ACCIPITER POLYZONUS. 6. R. Grar. 
NISUS POLYZONOS. Lussow. 


SPEC. CHAR. — 4. Suprà cinereo-ardesiaceus unicolor ; subtüs albus, rufo, 
gutture excepto, fasciolatus. | 


PLANCHE ELXI. 


C’est à l’'Honorable M. Lesson que l’on doit la description pre- 

mière de cet Oiseau, dont il a donné la Diagnose Francaise sui- 
vante, page 58 de son Traité d'Ornithologte : 
_« Bec et cire bruns, tour des yeux nu; plumage cendré-brun uniforme en dessus ; 
» gorge blanchäâtre finement rayée de brun; devant du cou, poitrine et toutes les par- 
» ties inférieures d’un blanc sale, régulièrement rayés de brun; plumes des cuisses 
» rousses, rayées de brun; tarses assez longs, jaunes; queue longue, étroite, un peu 
» fourchue, blanche, rayée de brun en dessous. » 

Nous compléterons cette Diagnose par la Description que voici : 

Description. La tête, les joues, le côté et le derrière du cou, 
ainsi que le dos, sont d’un gris ardoisé uniforme et sans taches : ce 
oris prend des tons brunatres sur les petites et les grandes couver- 
tures des ailes ; les rémiges sont d'un brun noiratre; la queue est 
gris-ardoisé et porte trois larges bandes noirâtres, chaque rectrice 


S 
bordée apicalement de blanc. Un caractere remarquable chez cette 


Iconographie Ornithologique. — {im Liv, Î 


ÉPERVIER POLYZONE. 


Espèce consiste en quatre miroirs blancs qui viennent border la 
partie inférieure de chaque bande, mais seulement sur la barbe 


intérieure de toutes les pennes; la première de ces quatre bandes 


manque aux deux médianes : tout le dessous du corps, à l’excep- 


tion de la gorge et des couvertures anales, qui sont blanches, est 
finement rayé en travers de lignes rousses, plus foncées sur l’esto- 
mac qu'au ventre; la cire, la peau qui entoure l'œil et les pattes 
sont Jaune-clair; le bec est noir; les ongles sont de couleur de corne 
Jjaunatre. La mandibule supérieure est aussi digne d’attention par 
sa forme obtuse, courte et ramassée, ainsi que par son élévation, 
qui n'est pas moindre de 12 millimètres; ses bords portent une 
ondulation, ou ruban, tellement prononcée qu'elle équivaut pres- 
que à une dent obtuse de Faucon, dont ce bec a l'aspect, sauf que 
cette dent, au lieu d’être apicale comme chez le Genre Falco, est 
ici médiane, et recouvre la mandibule inférieure au lieu d’entrer 
dans une échancrure y correspondante. Le doigt médian avec son 
ongle n’est que des quatrecimquièmes dela longueur du tarse; l'ongle 
du doigt interne égale presque celui du pouce : les ailes viennent 


seulement au tiers de la longueur de la queue, qui est très-allongée. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, | 38 à 40 ct: 
— de la queue, 18 
—  dutarse, | | 05 


Habite le Cap de Bonne-Espérance, d'où il a été rapporté par 
Delalande, en 1820, au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. 
dans lequel il figure. | 

Notre Planche, qui porte par erreur le nom d'Épervier à quatre 


lignes, représente le type même rapporté par ce célèbre Voyageur, 


et décrit par M. Lesson. JANVIER 1040. 


+ 


; 
“ 


MOMOT DE LESSON. 


tMOMOTUS LESSONIT. P. Lesson, Rev. Zool., juin 1842, page 174. 


SPEC. CHAR. — 47. Sincipite atro, margine lazulino cincto; fronte viridi ; 
| plumis occipitali cyaneo nitentibus; genis nigerrimis ; gulà, al 
anticè viridi lazulino tinctis ; thorace mt maculàä atra viridi cincto; 
abdomine lateribusque die dorso smaragdino; remi- 
gibus, caudâque cyaneis; rectricibus duabus mediis ultrà rachim 
nudam spatulatis, apice nigro marginatis. (Lrssox.) 


PLANCHE LXII. 


Description. Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire 
celle que l'honorable M. Lesson en a donnée dans le Tome 20 et 


dernier du Complément aux OEuvres de Buffon, Edition Lévêque, 


et qui a paru au commencement de cette année : 


« Le sinciput, dit-il, est noir profond, entouré d’un cercle vert-aigue-marine, qui 
» prend au front, passe au-dessus des yeux et se teint des plus riches nuances bleu 
» d'acier sur locciput; un large trait noir traverse les joues au-dessous des yeux; le 
» menton et le gosier sont teintés de vert-aigue-marine au milieu ; le ventre et les 
» flancs sont roux-verdâtre; le dos, les ailes sont vert glacé ; les pennes alaires sont 
» bleues, à rachis noir, et brunes en dedans; la queue est azurée en dessus, noire en 


Iconographie Ornithologique. — 11%° Liv. 2 


 MOMOT DE LESSON. 


» dessous, à pennes moyennes allongées, terminées par deux palettes bleues, frangées 
» de noir. Le bec et les tarses sont noirs. » 


Ajoutons qu’au bas du cou se trouvent deux ou trois plumes for- 
mant comme une flammèche noire à reflets métalliques, assez sem- 
blables, quoique plus petites, à celles qui se voient au thorax du 


Momotus Mexicanus, Swainson. 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, 40 cet 
— du bec, 03 !}, 
— de la queue, 20 


« Ce Momot, ajoute M. Lesson, fend l’air avec rapidité, s’abat sans bruit sur les 


) 


Le 


arbres, d’où il s’élance après les Insectes, dont il fait sa pâture en les capturant au 
» Vol. » 

Habite les environs de Realejo, sur la côte de l'Océan Pacifique 
_de la République du Centre-Amérique, où il remplace les Momots 
_ du Brésil ou de Cayenne. 

Tué et découvert dans cette localité par M. Adolphe Lesson, Chi- 


rurgien de la Marine Royale, embarqué sur le brick de l'État Le 


eu 


Prylade, en station dans la mer du Sud, c’est à lui qu'il a été dédié 


par son frère, l'Honorable Professeur de Rochefort. L'Individu type 
de la Description de ce Savant et de notre Planche 62 fait aujour- 
d'hui partie de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de 
Paris, auquel l’a donné M. Lesson. 


JANVIER 1048. 


GRIMPIC CAPISTRATE. 


-PICOLAPTES CAPISTRAT A. P. Lesson, Rev. Zool., juin 1842, p. 174. 


PICOL AP TES RUFINUCH A. ue Lessow, Complément aux OEuvres de Buffon, 
tome 20, page 285. 


a 5 "x e e . e 0 e | ze. À 
SPEC. CHAR. — P. Sincipite atro; genis nigro maculatis; superciliis, sul, 
thorace, abdomineque albis ; dorso, tectricibus alarum minoribus. 
castaneis, pustulis brunneis notatis ; alis rufis, nigro striatis, rectri- 


cibus nigris, niveo terminatis aut marginatis. (Lrsson, Rev. Zool., 
ÉOG. Cie.) 


PLANCHE LXIII. 


C'est à l’'Honorable M. Lesson que l’on doit la connaissance de 
cette Espèce de Picolaptes, publiée par lui dans la Revue Zoologi- 
que de 1842, avec la Diagnose latine qui précède, et dont notre 
Figure représente le type. 

Depuis et tout récemment, dans le Complément aux OEuvres de 
Buffon, ce Savant Zoologiste en a donné une Description, que nous 


allons reproduire, quoiqu’elle s'applique à un autre individu; car 


Iconographie Ornithologique. — 11% Liv. 


3 


GRIMPIC CAPISTRATE. 


nous ne doutons pas que malgré les deux noms spécifiques de Ca- 
pistrata et de Rufinucha, cette double dénomination ne se rapporte 
: 2 %, \ F. 9 e e e | 
à la même Espèce, ce Rufinucha n'étant qu'un individu un peu 
moins adulte que le Capistrata, dont M. Lesson aura oublié ou dont 
il aura voulu changer le nom. 

Voici cette Description : 

« Get Oiseau, dit-il, a le sommet de la tête recouvert d’une calotte d’un noir lui- 
» sant et intense, séparé de chaque côté par un large sourcil blanc, qui part du front 
» et s'étend sur les côtés du cou, bordé sur les joues par un trait noir; la nuque pré- 
» sente un pallium triangulaire roux vif et pur; le reste au-dessus du corps, les ailes 
» et la queue sont bariolés de roux, de flammèches gris-blanc perlé et de barres d’un 
» brun lustré; les parties inférieures sont d’un blanc nuancé de roux peu sensible, et 


» piquetées de points noirs sur les côtes; les couvertures inférieures sont barrées de 
» brun et de blanc; les rémiges, toutes brunes, sont émaillées à leur bord externe de 


» blanc, de manière à former des barres transversales sur les pennes non déployées. 


» ÎT a le bec et les tarses noirs ; les ailes, courtes et concaves, dépassent à peine le 
croupion; la queue moyenne, comme usée au sommet des pennes. 

» Le Grimpic d nuque rousse, ajoute notre Ornithologiste, a été découvert à la Vera- 
» Cruz, par M. Adolphe Lesson, pendant la Station du Brick le Hussard dans le 
» Golfe du Mexique. Sa longueur totale est de 6° 1/2. » 


LA 
2 


Comme on le voit, la seule différence existante entre le Rufinucha, 
dont nous venons de retracer la Description, et le Capistrata que 
nous fisgurons, c'est que tout le dessous du corps de celui-ci est 
d'un blanc perlé uniforme et sans taches. 

Du reste, même dimension; c’est-à-dire, 18 centimètres. 

Ce dernier a également été trouvé par M. Lesson, Chirurgien de 
la Marine Royale, à Realejo (Centre-Amérique). Îl fait aujourd'hui 
parue de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. 


auquel nous l'avons remis de la part de M. Lesson. 


JANVIER 1048. 


S PERMOPHAGE PERLE. 


SPERMOPHAGA MARGARIT A4. STRICKL. Ann. and Mag. of Nat. Hist., 
vol. 13, 1844, p. M8, pl. 10. 


FRINGILLA VÉRREAUXII. Pr. D'Essne, M. ss. 


EE 


SPEC. CHAR. — S. Fronte, capite summo, nuchä, dorso alisque ferrugineis 
unicoloribus; primariis intüus fuscis: de tectricibus super- 
nis, rectricumque marginibus externis obscurè vinaceo- rubris ; 
rectricibus in reliquà parte nigris; loris, superciliis, genis, gutture 
pectoreque vinaceo-rubris; partibus reliquis infernis nigerri- 
mis, pectus versus et ad latera maculis magnis rotundis caryo- 
phyllaceis (binis in singulis pennis) punctatis. Rostrum nitidè 
cyaneum, pedes (exsiccati ) albidi. 


PLANCHE LXIV. 


Descripüon. Front, dessus de la tête, derrière du cou, dos, sca-. 
pulaires et ailes d’un brun légèrement roussâtre, le lorum, le tour 
des yeux, toute la face, la gorge, le cou et l'estomac, d’une belle 
couleur lie-de-vin pourprée; tout le reste du corps en dessous est 
d'un noir intense; les flancs sont agréablement ocellés de points 
ronds incarnats que rend encore plus brillants le fond noir sur le- 
quel ils se détachent; les rémiges primaires sont noires, bordées 
intérieurement de brun; la queue est d’une longueur propor- 
tionnée et arrondie; ses couvertures supérieures sont couleur 
lie-de-vin, mais plus foncée que celle des parties antérieures 
du corps; les rectrices sont noires, lécèrement bordées dans leur 
longueur du même rouge lie-de-vin, à l’exception des deux latérales 


externes, qui sont entiérement noires : bec couleur de corne bleui- 


Iconographie Ornithologique. — ji Liv. 4 


SPERMOPHAGE PERLE. 
tre ; pattes d’un gris-brun, le doigt externe légèrement soudé au 
médian à sa base. ns 
DIMENSIONS : 

Longueur tolale, DRE he BR 

Habite YAfrique Australe, où il a été découvert par notre Ami 
Jules Verreaux dans un verger des environs du, Cap, en 1832. 

Il figurait depuis cette époque, sous le nom de Fringilla V’er- 
reauxti, dans la riche collection du Prince d’'Essling, si fatalement 
ravie au Musée d'Histoire Naturelle de Paris, et si heureusement 
acquise par M. Th. Wilson, de Philadelphie. 

Cet article était déjà rédigé avec cette même dénomination que 
porte notre Figure, lorsqu'en feuilletant dernièrement Ænn. and 
Mag. of Nat. Hist., nous nous sommes aperçu à temps que nous 
avions été devancé dans notre publication par honorable M. Strick- 


land, dont nous nous sommes empressé de substituer la diagnose 


latine à Ja nôtre. Il ne nous en voudra certainement pas du double 


emploi que fait notre dessin avec celui qu'il en a donné à la hate : 


dans l'ouvrage précité. Cet ornithologiste dit que l'individu qu'il à 


eu sous les yeux avait été acheté au Cap de Bonne-Espérance, mais 


que le vendeur assurait le tenir de Madagascar. | 
. Ce que nous ne serions pas éloigné de croire : ear il est vraiment 
étonnant que cette espèce n'ait pas été retrouvée au Cap de Bonne- 
Espérance s’il en est vraiment aborigène, et en supposant que l'in- 
dividu dont nous nous sommes servi, el que jusquà ce jour nous 
considérions comme unique, ne soit pas un Oiseau d’une autre 
localité échappé des liens de la domesticité. 

Cest d'après le Type même, qui nous a obligeamment été com- 


muniqué par M. Wilson, qu'a été fait notre Dessin. 


FÉVRIER 1040. 


PIAYE PLUVIAL. 


+PTAYA PLUPTALIS. G.R. Gnar, Gen. of Birds, septembre 1846. 
CUCULEUS PLU TALIS. Gux., Sloae, pl. 258, fig. 4" 
CUCULUS JAMATCENSTS. Datum bei M 
HPLAYA CINNAMOMEIPENTRIS. La Prsenae, Res. Zool., 1846. p.301. 


SPEC. CHAR. — P. Dorso, alis uropygio et suprà caudalibus olivascente griseo 
relucentibus ; pileo schistaceo sensim ad nucham et suprà collum in 
 dorsi colorem vergente ; caudâ nigrâ, parum cyaneo-micante, albo 
terminatä ; subius gulà toià et collo antico albidis, hoc parüm 
grisescente, Collo laterali, genis et pectore cinereo-griseis ; ventre 
toto et abdomine, tibüs, alarum caudæque tectricibus inferis intensé 
ferrugineo-cinnamomeis ; rectricumi apicibus latè, duarum media- 
rum vero strictius albidis; rostrüm altum, valdé arcuatum ie 
mandibulà griseo-albidä ; pedibus plumbeis. 


PLANCHE LXV. 


Lorsque nous avons livré cette Planche à l'Impression, la dis- 
cussion élevée depuis entre les deux Honorables Ornithologistes, 
MM. le Baron de La Fresnaye et le docteur Hartlaub, ce censeur 
vigilant, n’était pas encore née; on ne s'étonnera donc pas si le 


nom de P. Cinnamomeiventris s'y trouve inscrit. 


Iconographie Ornithologique. — 11% Lav. o 


» publié en 1847, sous le titre de : 


PIAYE PLUVIAL. 


Maintenant que, contre l’idée première de M. de la Fresnaye, 
toujours, et fort heureusement pour la Science, si enthousiaste de 
Nouveautés Ornithologiques, cette identification est admise, nous 
ne nous empressons pas moins de publier notre Dessin dans la 
Série de nos Planches peintes; car si par hasard il fait double 
emploi avec celui si peu soigné de Sloane, au moins lui vientil 
avantageusement en aide, en fixant les incertitudes forcément inhé- 
rentes à toute mauvaise Figure. De plus, et ce qui pourra donner 
plus de valeur et d’à-propos à cette Publication , cest que la Des- 
cription dont nous allons l’accompagner, de même que la nouvelle 
Diagnose qui précède, sont entièrement dues à notre Savant Col- 
lègue, qui, auteur de lerreur, nous a témoigné le désir de bon 


goût de la rectifier lui-même, en indiquant les causes qui avaient 


inévitablement dû fly entrainer. Nous laisserons donc parler M. de 


La Fresnaye : 


_« Cette belle Espèce de Piaye, dit-il, si imparfaitement décrite et figurée par les 
» anciens Auteurs qui ont écrit sur les productions de la J amaïque, Sloane et Brown, 
» et même par Brisson, qui ne lui donnait de longueur totale que quinze pouces, tandis 
» qu elle en a près de dix-huit, et d’ouverture de bec un pouce, tandis qu’elle en a 
» un pouce trois quarts, avait été regardée par Vieillot, dans sa Galerie des Oiseaux 
» (Art. Saurothera Vetula), comme le même Oiseau, mais de sexe différent seule- 


» ment. Trouvant nous-méme si peu de rapports dans la coloration et la taille de cet 


_» Oiseau avec celles du Pluvialis des anciens Auteurs, et de Brisson en particulier, et 
» nous en rapportant à l'opinion de Vieillot, qui regardait le Pluvialis et le ’elula des 


» Auteurs comme ne formant qu’une Espèces mais seulement les deux sexes différents, 
» nous avions décrit pour nouveau, dans la Rev. Zool., 1846, page 321, et sous le 
» nom de Pia: ie Cinnamomeiventris, ce Coucou rapporté depuis peu de la J amaïique , 
» et manquant à a notre Musée de ee 

» Depuis cette époque, M. Goosse, qui a passé du temps à la Jamaïque, ayant 


: The Birds of Jamaïca, une Histoire des Oiseaux de 
» cette île, nous ÿ avons vu que sous le nom de Pia ya Pluvials, auquel il donne pour 
» synonynie le Cuculus Pluvialis de Gmel. et de Sloane, il décrivait absolument notre 


» Priaya Cinnamomeiventris ; nous avons donc cru, malgré. tous nos doutes antérieurs, 


3) 


)) 


L 2 
Le 


» 


PIAYE PLUVIAL. 


devoir adopter la manière de voir de ce Savant, qui a été à même de reconnaître sur 
les lieux l’Oiseau à qui appartenait réellement ce nom, et nous renoncons à notre 
premier nom de Cinnamomeiventris pour celui de Pluvialis. 

Descriphon. « Nous ajouterons seulement à sa PCR Latine, qu'il a la coiffe 
d’un gris foncé ou ardoisé, passant sur la nuque à l’olive rembruni glacé de vert qui 


couvre tout le reste des parties supérieures, excepté la queue, qui est d’un noir un 


peu glacé de bleu violet, largement terminé d’une bande blanche moitié plus étroite 
sur les deux rectrices médianes; la gorge et le devant du cou sont blancs, se dégra- 
dant en gris cendré sur les côtés du cou, sur les joues et la poitrine; tout le reste du 
dessous et les couvertures inférieures de l’aile ne sont pas roux, comme l’ont indiqué 
tous les Auteurs, mais d’une couleur cannelle foncée ou brun-rouge toute particu- 
lière, et différente des teintes rousses de toutes les autres Espèces de Piayes; son plu- 
mage est tres-lache et très-moelleux. 

» Nous ajouterons, d’après M. Goosse, que l'iris est couleur noisette; les pattes d’un 
gris bleuâtre, le bec noir, avec la mandibule inférieure d’un gris pâle; les paupières 


noirâtres ; l’intérieur de la bouche noir. 


DIMENSIONS 
Longueur totale, TR 
— de la queue, 1 Re: 
— du tarse, 04 
— de l’ouverture du bec, 05 


L’Auteur précité désigne cette Espèce par les noms Anglais employés à la 
Jamaïque, de Æunter, Old-Man, Rain-Bird (Chasseur, Vieillard, Oiseau de Pluie), 
et ajoute que le nom de Rain-Bird est employé sans distinction pour cette Espèce 
comme pour le Saurothera P'etula, et qu'on leur donne également à tous deux, 
quoique moins souvent, celui de Ol-Man; qu’il le désigne par celui de Hunter 
sous lequel il est connu à Sainte-Élisabeth; que c’est un Oiseau de grande taille et 


d’un aspect imposant, que son plumage lâche et sa grande queue barrée de blane 


font paraître encore plus grand qu’il n’est réellement; que sa voix est souvent une 
sorte de craquement répété du même son, augmentant de rapidité Jusqu'à ce que 
les sons se confondent; d’autres fois un croassement rauque; que le jabot est pro- 
jeté au-dessous du sternum, et que la peau de cette partie de l’abdomen est dégarnie 
de plumes et même de duvet; qu'il est souvent si gras que ses intestins sont recou- 
verts alors d’une couche de graisse épaisse de trois quarts de pouce anglais; que, 
vivant, il a une forte odeur de musc; qu’il se tient habituellement dans les lieux 
découverts et buissonneux où vivent Fa Insectes dont il fait sa nourriture. 

» M. Goosse à ajouté dans cet article aux mesures de l'Oiseau une courte Des- 


PIAYE PLUVIAL. 


e e 7, i e À ‘ . . p 
> cription du plumage, ce qui heureusement nous a fait reconnaître son identité avec 


CA 


» notre P. Cinnamomeiventris. 

» LI est fâcheux, dit en terminant M. de La Fresnaye, que dans la plupart des Espèces 
» que M. Goosse croyait déjà connues et bien déterminées, comme le Saurothera Fetula, 
» le Tanagra Zena , il se soit borné à désigner les dimensions , ce qui est insuflisant 
» pour les faire distinguer d’autres Espèces très-voisines et leurs représentants dans 


» d’autres îles des Antilles. » 


Le Dessin figuré par notre Planche représente le Type même de 
la Diagnose et de la Description qui précèdent; il nous avait été 
obligeamment communiqué à cet effet par son heureux possesseur, 


M. de La Fresnaye. 


JANVIER 1040. 


PIAYE À CROUPION ROUX. 


EPREEA ERTYTHROPTECIA. 
COCCEZUS ERYTHROPYG 1. Lesson, Rev. Zool., 1842, p. 210. 


SPEC. CHAR. — P. Rostro luteo, culinine atro; capite et dorso brunneo- 


#Rk 


olivaceis ; alis virescentibus; uropygio rufo; circuitu oculorum 


nudo; tænia nigra super auriculas; collo , thorace, abdomine rufo- 
ferrugineo ; caudà Iucidà, virescenti ; pedibus rubris. (Lessow, tbid.). 


PLANCHE LXVI. 


Descripion. Tête, devant du cou et sommet du dos d’un brun- 
olivatre, flamméché de noir sur le front et le haut de la tête ; ailes 
d'un vert-brunâtre à reflets métalliques bronzés et pourpres, la queue 
de même couleur avec les mêmes reflets, mais où domine un vio- 
lacé-rosé; les deux rectrices latérales terminées à leur pointe par 
une tache blanche ; tout le dessous du corps d'un brun-roux-clair, 
de même que le croupion; le tour des yeux noir, ce noir se prolon- 


seant en forme de moustaches, depuis l'angle externe de l'œil jus- 


Iconographie Orniüthologique. — 11% Liv. 6 


PIAYE À CROUPION ROUX. 
qu'au méat auditif; bec jaune à arête noire; peau du lôur des yeux 


jaune; pieds rouges. | FA 


* : “ 


DIMENSIONS : | 

Longueur totale ; : 26 à 27 cent. , 

— du tarse, TR 
— de la queue, nn: Re 


C’est encore à l'obligeance de M. lé Docitur Lesson que Lo 


devons la communication de cette jolie petite Espéce, qu il a consi- 


dérée comme un Coua ou Coulicou, et que nous croyons devoir LA 


être rangée dans le Genre Praya, dont elle nous semble avoir des 
caractères. . | x 

Habite San-Carlos (Centre-Amérique), où cet Oiseau a été dé: : 
couvert par M. Adolphe Lesson, qui emploie d'une manière si utile 
à la Science les moments que lui laissent de libres ses fonctions de 
Chirurgien de la Marine Royale. | 

L'Individu Type de la Diagnose de M. Lesson et de notre Planche 
qui le représente de grandeur naturelle, fait aujourd'hui partie de 


la Galerie du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. 


JANVIER 1049. 


SPIZAËTE A MANCHETTES. 


T SPIZLAËTUS BRACCATUS (Sprx). O. nes Murs, Revue Zoologique, 
octobre 1847, page 315. 


SPEC. CHAR. $. — Suprà et subtüs violaceo niger, occipite cristato ; uropygio 
et crisso, femoribus tibiisque nigris, albo punctatis vel fasciolatis ; 
caudä suprà nigro plumbeoque, subtüs nigro alboque quatuor 
vittatä; remigibus primaris, primà exceptä, et rectricibus, laterali 
excepià, apice albo terminatis. 


PLANCHE LX VII. 


La crainte de multiplier les Espèces, en Zoologie, entraine sou- 
vent les Naturalistes dans un excès contraire, en les portant à refu- 
ser le rang d’Espèces à un Animal découvert nouvellement, et 
nommé par son inventeur, pour le confiner dans les Synonymes 
d'une Espèce déjà connue. Ce sentiment, raisonnable sans doute, 
alors qu’il est contenu dans les limites d’une juste réserve, et qu'il 
nait de la disette ou de la rareté des éléments de comparaison, de- 


| oo 
vient sans excuse et revêt les apparences d’une injustice, du mo- 


Iconographie Ornithologique. — 12% Liv. î 


SPIZAËTE A MANCHETTES. 


ment que ces éléments, sans être bien abondants, sont cependant 
assez caractérisés pour autoriser le doute, et, par suite, pour dé- 
montrer le droit de l’Animal, ainsi rejeté, à figurer comme spéci- 
fiquement distinct parmi ses congénères. 

Cette injustice, dont nous parlons, a été commise à l'égard d’une 
belle Espèce d’Aigle-Autour, dont les tarses sont emplumés jusqu’à 
l’origine des doigts, découverte au Brésil par Spix, qu'il à décrite 
dans son Ouvrage 4v. Brasil, tom. E page 7, et figurée tab. 3, sous 
le nom de Harpyria braccata. 

On connaissait depuis longtemps, à l'époque de la fblication 
de ce Savant Voyageur, comme provenant de l'Amérique Méridio- 
vale, un Aigle de ce groupe : c'est l'Urutaurana Brasiliensibus de 
Marcgr. et de Klein; Æquila Brasiiensis cristata de Willughby et 
de Brisson; Falco maximus subcinereus eristatus de Browne; l’Au- 
tour huppé de Levaillant; F. ornatus de Daudin; F. superbus co- 
ronatus de Shaw; Esparvero calzado ( Epervier pattu )} d’Azara, 
dont Vieillot a justement fait un Spizaëte, sous le nom de (Spi- 
zaëtus ornatus. Toutes les Descriptions de cet Oiseau, depuis Marc- 
grave et Brisson Jusqu'à M. Lesson, sont on ne peut plus identiques 
et concordantes, ainsi qu'on en peut juger par celles que nous 
avons reproduites d'après les principaux Naturalistes qui en ont 
parlé dans la Revue Zoologique 1847, Octobre, pages 319 et sui- 
vantes. On voit, par toutes ces Descriptions, qu’elles se rapportent 
à une seule Espèce, sur la livrée de laquelle on n’a jamais varié, 
parce qu'on l'a toujours vue, et à toutes les époques, constamment 
la même; que s'il existe quelques différences, ce sont de légères 
différences sexuelles ou d'âge, ainsi que de taille, les femelles pré- 
sentant une plus grande dimension, et parfois portant plus de ce 


maillé noir et blanc, aux parties inférieures, que les mâles. 


ee. 


SPIZAËTE A MANCHETTES. 


Sur quelles données a-t-il donc pu se faire qu’au moment de la 
Publication, par Spix, de la Figure et de la Description de sa 
Harpyia braccata, on ait eu l’idée d’annihiler d’un trait de plume 
les indications par lui fournies sur son Espèce nouvelle, en les 
identifiant avec celles du Sprzaëtus ornatus ? Sans doute les carac- 
tères de ptilose de cet Oiseau, tel que le définit Spix, sont ceux 
d'un âge jeune encore; mais ils sont tout aussi bien ceux d’une 
femelle. Pourquoi alors, sans plus d’éclaircissement, attribuer cet 
état de jeune age à l’'Espèce ancienne, au lieu de le conserver, füt-ce 
avec doute, et de le prendre pour tel que le donnait le Savant 
Voyageur? 

Une première question était à poser avant de prendre une pa- 
reille décision. Comment, depuis plus d’un siècle quest connue 
l'autre Espèce, devenue pour ainsi dire commune, aucun individu 
de la livrée du Braccata ne se serait-il jamais présenté aux yeux 
des Ornithologistes? Cette livrée seule, par sa rareté, méritait as- 
surément plus d'attention et un peu plus d'honneur qu’on ne lui 
en a fait à son apparition dans la Science; alors surtout que Spix, 
en même temps quil décrivait cette Espèce, décrivait également 
le Spizaëtus ornatus sous la dénomination de Harpyia ornata:, avec 
lequel on devait supposer qu'il l'avait comparé; alors enfin que cet 
Observateur indiquait et le Nom donné au Braccata par les Indi- 
gènes, et celui donné à l’Ornata. 

Et puis devait-on donc se guider uniquement, comme il est cer- 
tain qu'on l'a fait, pour cette identification et cette confusion des 
deux Espèces en une seule, sur une apparence de conformité dans 
la coloration du plumage des parties inférieures chez l’une et chez 
l’autre? Ne sait-on pas que plusieurs Oiseaux de proie diurnes of- 


frent cette disposition si remarquable du noir et du blanc? N'est-ce 


SPIZAËTE À MANCHETTES. 


pas en se dirigeant sur des analogies de même valeur que Buffon, 
_révoquant en doute le pays d'origine de l’Æigle huppé d'Afrique, 
Crowned Eagle d'Edwards (Glan., pag. 31, PI. 224), le considérait 
comme synonyme du Spizaëtus ornatus ? F 

On ne pourrait croire à quel chiffre s'élève le nombre d'erreurs 
semblables, toutes provenant de trop de précipitation et de toute 
absence d'esprit de critique ou de discussion chez ceux qui diri- 
gent la Science! Nous croyons ces erreurs beaucoup plus domma- 
geables pour ses progrès que l'introduction inconsidérée d’Espèces 
prétendues nouvelles qui ne sont que des doubles emplois. Le 
temps, à la longue, fait toujours justice de ces derniers; tandis qu'il 
n'en est pas de même pour la suppression intempestive, et presque 
par anticipation, d’une Espèce véritablement nouvelle, mais mé- 
connue dés son apparition première. Il faut plus que l’aide du 
temps, 1] faut en quelque sorte le concours du hasard, pour arri- 
ver à sa resülution et arrêter une erreur d'autant plus difficile à 
détruire qu’elle est devenue plus traditionnelle. 

C'est cependant ce que nous avons entrepris dans la Notice pré- 
citée, insérée dans la Revue Zoologique, et que nous ne faisons en 
quelque sorte que reproduire, convaincu que la réhabilitation d’une 
Espèce, reniée d’abord pour telle par la Science, a toute l’impor- 
tance d’une véritable découverte, parce que, d’une part, c'est la 
doter d’une Espèce de plus, et que, d'une autre part, cette réhabi- 
litation devient par le fait celle même du Voyageur dont on a in- 


Justement discrédité le mérite et la sagacité d'observation. 
Voici comment Spix décrivait sa Harpyia braccata : 


€ Corpus subrobustum, magnitudine urubitingæ, supra et subtüs violaceo nigrum, 
» plumis ad radicem albicantibus, medio fuscescentibus, apice violaceo nigris, rard 
» fusco marginatis; uropygium et crissum migra, fulvo fasciata; alæ caudà plus 


Ÿ 
Ÿ 
gie 


SPIZAETE À MANCHETTES. 


»_quàm duplo breviores, subtüs fulvo-albo fasciatæ, anticé fulvo maculatæ ; remiges 
» omnes medio obscurè fusco fasciati; cauda longa suprà nigro plumbeoque, subtüus 
» nigro alboque quatuor vittata, apice sordidè fulvo ierminata ; pedes alti, usque 
» ad digitos densè plumosi, fulvo-albo punctati vel fasciolati ; cera digitique flavo- 
» cinerei; ungues cra$si, subadunci, nigri. Longitudo corporis 2°, caudæ 11 ‘/,, 
» caudæ partis alas superantes 7”. 


» Habitat in S.-Paolo (Coino pretto), nominata. » 


Il n'est assurément pas douteux, ainsi que nous l'avons déjà dit, 
que cette livrée, indiquée par Spix, et reproduite dans sa Planche 3, 
ne soit celle d’un jeune, ou tout au moins d’une femelle. Mais il ÿ 
avait à examiner chez cet Oiseau, comme chez tous les autres, la- 
quelle de ses deux couleurs, brune et noire, était l'accessoire de 
l’autre. Or, lorsque, chez un Rapace, les masses générales sont noi- 
res, et surtout d'un noir si intense, que les reflets en deviennent 
bleus ou violacés, et que le bord seul de quelques plumes est brun. 
on est forcément amené à conclure que le brun est l'accessoire du 
noir ; que ce n'est qu'une couleur transitoire, et dont la disparition 
est même prochaine. C'est ce que les Ornithologistes qui ont renié 
l'Harpyia braccata de Spix auraient dû décider, rien de semblable 
n'ayant Jamais été remarqué dans aucune des livrées de transition 
du Sp. Ornatus : la conformité apparente de la coloration des cuisses 
et des pattes n’était pas une raison suffisante pour autoriser, sans 
expression aucune de motifs, le retranchement de l’Espèce, qui, 
loin de là, devait être conservée, tout au plus avec un point de 
doute, si l’on voulait. 

Nous n’hésitons pas à considérer l'Oiseau que nous représentons 
dans notre Planche 67 comme identique avec celui de Spix, offrant 
seulement tous les caractères d’un adulte; ce bel Oiseau, dont le 
Type fait partie de la Galerie du Muséum d'Histoire Naturelle de 


Paris, y a été envoyé en 1840, de la Côte-Ferme (Amérique), par 


SPIZAËTE À MANCHETTES. 


M. de Beauperthuys, l'un des plus zélés et des plus désintéressés 
Voyageurs de cet Établissement. | 

Nous allons le décrire aussi exactement qu'il nous sera possible. 

Description. — En entier noir intense, bleuâtre dans son reflet, 
passant au noir brun sur les grandes couvertures alaires ; occiput 
garni de plumes allongées composant une huppe semblable pour la 
forme à celle du Spizaëtus tyrannus, blanches dans la première 
moitié de leur longueur à partir de la base, et noires dans Île reste 
jusqu'à la pointe, le blanc ne s’apercevant que sur quelques-unes 
de celles du milieu de la huppe et comme accidentellement ; fouet 
de l'aile écaillé noir et blanc; les couvertures inférieures de celles-ci, 
ainsi que le revers des rémiges, rayées de larges bandes alternes 
noires et blanches. L’extrémité de toutes les rémiges, à l'exception 
de la première, qui est la plus courte, est terminée par un fin liséré 
blanc. La queue est en dessus rayée transversalement de quatre 
larges bandes d’un brun noir, dont une apicale, alternées de trois 
autres larges bandes d’un brun grisatre marbré de brun plus foncé, 
et bordées d’une manière irrégulière, sur les deux tranches, de 
quelques grivelures blanchätres. L’extrémité de chacune des rec- 
trices, à l'exception des latérales, est blanche. La forme de la queue 
estarrondie; en dessous elle est rayée du même nombre de bandes; 
seulement, la partie correspondante aux bandes brun-noir est d’un 
noir argenté, et celle correspondante aux bandes brun-orisatre est 
d’un blanc presque pur. Tout le dessous du corps, depuis le menton 
jusqu'au milieu de l'abdomen, est d’un noir intense. Quelques 
taches ou points arrondis d’un blanc pur se remarquent vers le bas 
de cette dernière région, et les couvertures inférieures de la queue 
sont rayées de blanc et de noir, plus largement de cette dernière 


couleur, et très-finement de l’autre. Les cuisses et les tarses, qui sont 


L 

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n 
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à 

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LES 


 SPIZAËTE À MANCHETTES. 


emplumés jusqu'à la naissance des doigts, sont régulièrement tra- 
versés de fines bandes blanches et noires alternes, les premières 
ressemblant parfois à des taches arrondies, à cause de la portion 
rachidienne noirâtre qui traverse perpendiculairement ces bandes. 
Le bec et les ongles sont noirs; la peau du lorum, recouverte de 
poils nombreux noirs, et les pattes sont d'un jaune orange. Les ailes 


viennent jusqu'au milieu de la longueur de la queue. 


DIMENSIONS : | 
Longueur totale, 62 cet. 
— de la queue, 30 
— de la jambe, 16 
— du tarse seul, 08 
— du doigt médian avec l’ongle, 06 


L'ongle du pouce est égal à la longueur de ce doigt et le plus fort 
de tous; l’ongle du doigt interne vient ensuite; le plus court est 
l’ongle du doigt interne, qui est à peine du tiers de la longueur de 


celui du pouce. 


Longueur du bec, environ 03 cet: 
Hauteur de la mandibule supérieure, O1 03 milim. 
Longueur des plumes de la huppe, 05 


Il résulte, suivant nous, de cette Description, d’abord, que 
l'Oiseau dont nous nous occupons porte incontestablement la livrée 
d'un adulte ; ensuite, qu’il constitue une Espèce nouvelle, ou bien 
quil ne peut être rapporté qu’à la A. Braccata de Spix, dont nous 
n hésitons pas à le considérer comme le Mile adulte. 

Il est, en effet, un peu plus petit que celui-ci ; le brun a disparu 
complétement pour faire place à un noir uniforme, qui en laisse à 


peine percer la transparence sur les ailes; enfin, il porte non pas 


SPIZAETE À MANCHETTES. 


une aigrette filiforme et retombant en arrière comme le Sprzaëtus 


ornatus, mais bien une huppe distincte et bien dessinée à l'occiput, 


dans la forme, ainsi que nous l'avons dit, de celle du Falco (Spiz.) 


tyrannus, de Temminck, avec lequel, après tout, l'allongement des 
tarses l'empêche d’être confondu. 

C'est donc le cas de restituer à la Science cette Espèce à la- 
quelle nous serions tenté de donner le Nom de Spixi au lieu de 
Braccatus, sil ne nous répugnait, sous le prétexte qu'on ne prend 
que trop souvent, de rendre hommage à l’Auteur d’une Découverte 
Zoologique, d'avoir l'air de briguer les vains honneurs d’un rmihr, 


en substituant en réalité notre Nom au sien. 


NOVEMBRE 1040. 


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IODOPLEURE D'ISABELLE. 


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IODOPLEURUS ISA DÉPL LE. Cie Parzunaki, Revue Zoologique, 
juim 1847, page 186. en, 


SPEC. CHAR. Z. — Suprà fusco niger, pileo cristato caudâque obscurioribus : 
loris, vittà post-oculari uropygioque albis; subtüs nigro fusco et 
albo variegatus, gutture, jugulo, pectore ventreque medus, 
abdomine et sub caudalibus albis; fasciculo pectorali plumarum 
violaceo utrinque expanso. Rostrum pedesque nigri. ( {d., ibid.) 


… 
2 


PLANCHE LXXI. 


di. à 
da 


= 


Nous nous bornerons à la reproduction de l’article publié dans 2 


la Revue par M. Ch. Parzudaki, à l'obligeance duquel nous devons 


LU 54 


la communication de cet intéressant Oiseau. 2 FRET 2 Rs : hs 

« Gette nouvelle Espèce du Genre Jodopleure, dit-il, est du plus grand intérêt, tant És sh 
» à raison de la taille, de beaucoup supérieure à celle de l’'Espèce Type k que parce = #; 
» qu’elle fait évidemment la transition des lodopleures aux Euphones: elle a le bec, la ê. 
» taille et la forme générale de ces derniers, mais son plumage, son développement et + s + 
» surtout ses faisceaux pectoraux la placent, sans contredit, dans le Genre lodopleure. - +4 

Description. « Cet Oiseau est en dessus d’un noir sombre, plus foncé sur la tête; les : 
» rémiges et la queue, les plumes oCCipitales forment une huppe bien indiquée; les Éch 


Iconographie Ornithologique. — {9m [rv. 2 


IODOPLEURE D ISABELLE. 


» lorums, une légère bande post-oculaire et le croupion sont blancs ; en dessous , le 
» plumage de cette Espèce est varié d’un noirâtre pareil à celui du dos, et de blanc. 
» Cette dernière couleur occupe la gorge en entier, la partie médiane antérieure du 
» cou, du ventre, de la poitrine, tout l’abdomen, les sous-caudales , et se dessine sur 
» les flancs en bandes irrégulières; une bande noirâtre en forme de moustache part de 
» la commissure du bec. Enfin, de chaque côté de la poitrine, au-dessous de l'aile, sort 
» un faisceau touffu de plumes soyeuses et décomposées, longues de 3 centimètres, et 


» d’un joli violet lilas. Bec et pieds noirs. » 
Dimension. « Longueur totale, 10 centimètres. Cette intéressante Espèce, ajoute 


» M. Parzudaky, a été tuée en 1846 à Rio-Negro, République de Venezuela, par 
» M. Eugène Thirion, Voyageur distingué, à qui la Science doit plusieurs Espèces 
» d'Oiseaux Nouveaux ; nous l’avons dédiée à madame Isabelle Thirion, son Epouse. » 

Le Type même de la Description qui précède et de notre Planche 
figure aujourd’hui dans la Galerie du Muséum d'Histoire Naturelle 
de Paris, qui vient de s'enrichir de plusieurs autres Individus pro- 
venant du voyage de M. de Castelnau, et dus aux soins de son jeune 
et intrépide compagnon, M. Prosper Deville. 

Quant à la Figure 2, représentant l’/odopleurus, déjà figuré, nous 


ne l'avons donnée que pour terme de comparaison. 


NOVEMBRE 1949. 


ARA À JOUES ROUGES. 


| AR A RUBRO -GEN. LS. De La Fresnaye, Revue Zoologique, mars 1847, page 65. 


SPEC. CHAR. 4. — Suprà viridi-olivaceus, hoc colore ad occiput et collum 
supremum in thalassinum, et ad dorsum imum et uropygium in 
aurantium viride vergente ; fronte latè usque ad verticem maculäque 
genarum rubris, frontis rubedine ad verticem aurantio tincto ; alæ 
olivaceæ , earum flexurà et tectricibus totis inferis, humerorumque 
tectricibus superis pulchrè rubro et aurantio variegatis ; remigibus, 
earum tectricibus majoribus, rectricibusque totis suprà viride- 
glaucis, illorum basi, laterali extimä exceptä, olivaceà : 

Subtüs diluté-olivaceus, hypochondriis abdomineque rubro- 
aurantio intermixtis; tibis rubris; remigum rectricumque paginà 
inferâ olivaceo pallidè flavo micante; capitis spatio nudo parvo, 
loris et oculorum circuitu tantummodo denudatis; rostrum forte, 
nigrum, apice plumbeum; mandibulis, quarum præsertim inferà, 
altissimis, pedibus nigris. (/d., «bid.) 


PLANCHE LXXII. 


Nous ne ferons que reproduire ici la Notice publiée par l’'Ho- 
norable M. le Baron de La Fresnaye à la suite de la Diagnose qui 
précède. 

« Cette jolie Espèce d’Ara, dit cet habile Ornithologiste, rapportée pour la pre- 


» mière fois par M. d’Orbigny au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, mais non 


Iconographie Ornithologique. — 12% Lrv. | 2 


> 


)) 


ARA À JOUES ROUGES. 


décrite dans son Voyage, et particulière à la Bolivie, nous a paru inédite, ne la trou- 
vant décrite ni dans les différentes Monographies des Perroquets, ni dans les Espèces 
indiquées dans la Revue par M. Lesson. | 

Description. « Elle est de taille moyenne, un peu plus forte cependant que l’A4ra 
Tricolor, et reproduit tous les caractères du Genre Æra (Macrocereus de Vieillot). 
Elle est en dessus d’un vert olive glauque passant au bleuäâtre sur les rémiges et 
leurs grandes couvertures, ainsi que sur les rectrices ; les premiéres sont bordées in- 
térieurement et terminées de noir. Une large bande de couleur rouge écarlate cou- 
vre le front, remonte jusqu’au vertex en se nuançant insensiblement d’orangé; au- 
dessous et en arrière des yeux une grande tache oblique rouge règne sur les plumes 
postérieures du méat auditif ; les petites couvertures de l’épaule, le pli de l’aile et 
toutes ses couvertures inférieures sont d’un orange mêlé de rougeatre. 

» Le dessous est d’un vert glauque un peu Jaunätre, se dégradant en orangé rouge sur 
les flancs et l’abdomen ; le dessous des rémiges et des rectrices est d’un jaunâtre 
couleur de paille luisant. Le bec est couleur de corne, et les pieds sont noirs. » 


DIMENSIONS : 
Longueur totale, 55 
—. de la queue, 30 
—- de l'aile, à partir du pl, 30 !!, à 
Hauteur du bec, | 05 :, 
Longueur idem, 04 
Hauteur de la mandibule inférieure , | 03 !/, 
Longueur idem, 02 


Habit. — La Bolivie. 


Le Dessin de notre Planche est fait d’après l’'Oiseau même qui à 


servi de Type aux Descriptions qui précèdent, et qui se trouve aux 
Galeries du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. Cet Établissement 


a reçu depuis peu de M. de Castelnau de nombreux Exemplaires 


bien conservés de cette singulière Espèce. 


NOVEMBRE 1948. 


PICUCULE DE SOULEYET. 


DENDROCOLAPTES SOULEYETIT. De La Frxsnave (M. S. S.). 


SPEC. CHAR. D. — Suprà brunneo-rufus , alis, caudä et uropygio vividè 


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Le 


brunneo-rufis ; capite colloque supero brunneo-fuscis; illorum 
plumis totis in medio flammulis angustis, elongatis, ochraceis fusco 
limbatis; superciliüs post-ocularibus, gulâque totà unicolore ochra- 
ceis; thoracis et abdominis plumis totis subcaudalibusque ejusdem 
coloris sed fusco fimbriatis; rostrum valdè compressum et elon- 
gatum, arcuatum, albidum. (De La Fresnaye. M. S. S.) 


PLANCHE LXIX. 


Description. — « Gette Espèce, dit M. de La Fresnaye, dans ses Notes, offre beau- 
coup de rapports avec les Dendrocolaptes Tenuirostris, FVagleri, et le Maillé de Le- 
vaillant. Mais elle diffère du premier par une plus forte taille; du Maillé, par le 


roux de la gorge et du ventre; et de tous trois, par un bec plus long, plus arqué 
et tout blanc. » 


DIMENSIONS : 


Longueur totale de l’Oiseau monté, 19 cmt 
— de l'aile ployée, 10 


« Les Tarses sont courts et les doigts assez grêles. 
» Ce Picucule vient du Pérou, d’où l’a rapporté M. Souleyet. Un second In- 
Iconographie Ornithologique. — 12% Lrv, 4 


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PICUCULE DE SOULEYET. 


» dividu de la même Espèce a été rapporté de Payta par M. Néboux, Chirur- 
» gien de la Marine.» 

Les deux Individus mentionnés ici par M. de La Fresnaye font 
partie de la Collection du Muséum d'Histoire Naturelle de Paris. 
C'est d’après celui de M. Souleyet, Chirurgien de la Marine et 
Savant Naturaliste, qu'ont été faites et la Diagnose et la Des- 


cription qui précèdent, et notre Figure. 


DÉCEMBRE 1049. 


PICUCULE PORTE-LARMES 


OU 


LACRYMIGÈRE. 


+DENDROCOLAPTES LACRYMIGER. De La Fresnaye (M. S. S.). 


SPEC. CHAR. D. — Suprà olivaceo-rufus, pileo obscuriore ; uropygio, als, 
caudâque cinnamomeis ; pileo toto usque ad nucham maculis 
minimis triangularibus pallidè rufis notato; subitus olivaceus, 
gutture, collo antico, capitisque lateribus albis; pennis totis utrin- 
que nigro limbatis squamæformibus ; pectoris, abdominisque 
plumis olivaceis, in medio maculà oblongä alba apice rotundatä 
nigro marginatà, quasi lacrymiforme, notatis : rostrum mediocre, 
tenui, parum aduncum, pallidum. (De La Fresnave, loc. cit.) 


PLANCHE LXX. 


Description. — « Cette Espèce, dit encore M. de La Fresnaye, rappelle celle 
» connue sous le nom de Dendrocolaptes Tenuirostris. Elle est remarquable en 
» ce que les taches rousses du dessus sont fort petites, peu apparentes, et ne 
» descendent pas plus bas que la nuque, où elles sont à peine visibles; les côtés 
» de la tête, la gorge, le devant du cou et ses côtés sont blancs, mais chaque plume 
» est visiblement bordée de noir, ce qui rend ces parties comme écailleuses. Ces 
» taches prennent une forme ellipsoïde ou lacrymiforme sur la poitrine et lab- 
» domen, et se détachent nettement sur le fond du plumage de couleur olive : elles 


Iconographie Ornithologique. — 12% Liv. 5 


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PICUCULE PORTE-LARMES OU LACRYMIGÈRE. 


» ont cela de particulier que, sur l’abdomen et même l’anus, elles ne changent point 
» de forme, et ne s’allongent point en se rétrécissant comme chez la plupart des Es- 
» pèces. Le bec, de longueur médiocre, est grêle, peu arqué et de couleur pâle.» 


DIMENSIONS : 


Longueur totale, 19 ct. 


— du bec, 03 


Elle vient du Mexique. 
La Diagnose, la Description et notre Figure sont faites d'après 
l'individu Type faisant partie de la Collection du Muséum d’His- 


toire Naturelle de Paris. 


DÉCEMBRE 10490. 


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FALCIROSTRE DE PUCHERAN. 


DENDROCOLAPTES PUCHERANIT. DE La FRESsNAyE (M. S. S.). 
-XYPHORHYNCHUS PÜCHERANII. 0. vs Murs. 


SPEC. CHAR. X. — Suprà rufo-brunneus, uropygio, alis et caudä cinnamomeis ; 
capiie brunneo-nigrescente, fulvo striato; fasciolà post-oculari, 
lateralique collo vividè fulvis; genis inferioribus albo splendentibus ; 
subtüs rufo-brunneus, medio plumarum dilutiore ; abdomine fulvo 
stricte striato. 


PLANCHE LXVIIT. 


Nous nous bornerons à transcrire la note que nous à communi- 


quée M. De La Fresnaye. 


Description. « Cette espèce, par son bec long et arqué, dit le savant Ornithologiste, 
» est analogue à celle connue sous le nom de Picucule bec en faucille, Dendrocolaptes 
» procurvus, Temminck, et dont Swainson a fait son Sous-Genre Xyphorhynchus. Mais, 
» de toutes celles qui peuvent être rapportées à ce groupe, celle-ci est sans contredit 
» la plus marquante par sa taille et par sa coloration. 

» Elle est en dessus d’un brun roux assez vif, plus foncé sur le cou et la tête, où 
» 1] passe au brun noirâtre depuis le vertex jusqu’au front. Toutés les plumes de la 
» tête du dessus et des côtés du cou ont, dans leur milieu et tout le long de 
» une tache allongée, étroite, et finissant en pointe d’un roux clair 


Iconographie. Ornithologique. — 19% Liv. 


leur tige, 
» Quoique vif, non 
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FALCIROSTRE DE PUCHERAN. 


circonscrite dans son pourtour, et se fondant par ses côtés dans la nuance plus 
foncée du fond. : 

» Une bande post-oculaire en forme de sourcil est de la même teinte; elle est 
bordée en dessous par une auire bande noirâtre et brune partant de dessus l'œil, 
laquelle surmonte elle-même une tache ovalaire d’un blanc nacré, SOYEUX, reCOu- 
vrant une partie du méat auditif. 

» Le croupion, les ailes, la queue et les sous-caudales sont d’un beau brun cannelle, 
nuance qui est uniforme sur les ailes, les six premières rectrices seulement ayant 
leur extrémité interne d’un gris noirâtre très-peu prononcé. Tout le dessous est 
du même brun-roux que le dessus, et toutes les plumes du cou et de la poitrine 
ont leur milieu plus clair et se fondant insensiblement avec la nuance du fond. 
Cependant, sur l’abdomen, les taches deviennent plus nettes, plus claires, et pren- 
nent une forme allongée et étroite. 

» Quoique d’une dimension beaucoup plus forte que le Procurvus de Temminck, 
cette Espèce a le bec moins long; il dépasse à peine celui de notre Dendrocolaptes 
procurvoides de Cayenne; mais il est moins grêle que ce dernier, et notablement plus 
large et plus haut à sa base, et d’un blanc jaunätre. 

» Les pattes sont tout à fait remarquables par la longueur et la gracilité des doigts 
et des ongles. 


DIMENSIONS : 


Longueur totale de l’Oiseau monté, 26-" 
— de l’aile étant ployée, EE 
— de la queue, | 11 
-— du bec, depuis l'ouverture, | 7 


2 “Jo 
— du pouce avec l’ongle, M 
— du doigt du milieu et du latéral externe, 3 


— du tarse, 


» Il vient de Santa-Fé de Bogota, et a été acquis par le Muséum de Paris en 1840. 
Nous dédions cette belle Espèce à M. le Docteur Pucheran, comme un hommage 
de notre reconnaissance pour l’obligeance avec laquelle il nous a laissé observer et 
comparer toutes les Espèces de Picucules du Muséum pour notre Monographie de 
ce Genre, et aussi comme souvenir de ses travaux consciencieux dans le but de 
débrouiller et de nommer certaines Espèces douteuses du Muséum. » 


C'est d’après ce même Type du Muséum d'Histoire Naturelle de 


Paris qu'a été fait notre Dessin. 


DÉCEMBRE 1048. 


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Fa, 


DES ESPÈCES FIGURÉES ET DÉCRITES 


TABLE 


DANS LA PREMIÈRE PARTIE. 


Aigle d'Isidore, 
Néomorphée de Gould, 


* Poëphile de Gould, 


Colombe Rivoli, 


-Aquila Isidori. 
IVeomorpha Gouldu. 
Poëphla Gould. 
Columba Rivoh. 


Merganette armée, ou du Chili (mâle), Merganetta armata. 


Merganette de Colombie, 


 Pygargue vociféroïde, 


Pygargue vocifer, 
Troupiale à menton noir, 
Carouge à gouttelettes, 
Mésite variée, 

Mésite unicolore, 
Bondrée à collier noir, 
Bondrée à collier roux, 
Perruche Amazonine, 
Platycerque Phaëton, 
Jacamaralcyonide à oreillons blancs, 
Coq de Lafayette, 
Malcoha de Diard, 


Barbu à flancs ponctués, 


Mer ganetta Colombiana. 
Haliætus vociferoides. 
Hahætus vocifer. 
:Icterus qularis. 

}Lcterus pectoralhs. 
Mesites variegata. 
Mesites unicolor. 

Perns torquata. 

Pernis ruficolhs. 
-Psitiacus Amazoninus. 


Platycercus Phaëton. 


“Jacamaralcyonides leucohs. 


Gallus Lafayeti. 
Zanclositomus Diardi. 


Bucco punctatus. 


Planche 


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TABLE DES ESPÈCES FIGURÉES ET DÉCRITES. 


Barbu serin, 

Pomathorin de Horsfield, | 
Pénélope coiffé, 

Biense type, 

Cresserelle grêle, 

Scops de Portorico, 

Pic à face rouge, 

Rollier d'Angole, 

Perdrix de Bonham, 


Héron à col noir, 


Perroquet à tête bleue du Paraguay, 


Philépitte veloutée, 
Philépitte d’Isidore, 
Guêpier de Lefebvre, 


_Guêpier Nubicoïde, 


Colin à barbe blanche, 
Chouette à bandes, 

Pic Lherminier, 

Atèlornis squammigère, 
Tangara Zénoïde, 

Leptoscèle de Mittchell, 
Jacana cordifère, 

Diglosse à ventre brun, 
Anabate aux yeux rouges, 
Brêve d’Angole, 
Sylviorthorhynque de Des Murs, 
Colombigalline versicolore, 
Merganette armée (femelle). 
Engoulevent à ailes blanches, 
Picucule picirostre, 

Picucule à gorge fauve, 
Grallarie de montagne, 


Campylorhynque mégaloptère, 


Megalainca lutea. | 
Poinathorinus Horsfieldu. 
Penelope pileata. 

Piensis typus. 
T'innunculus gracihs. 

! Ephialtes Portoricensis. 
!Dryocopus erythrops. 
Coracias caudala. 
Caccahis Bonham. 
Ardea atricollis. 
| Conurus acuticaudatus. 
Pihilepitta sericea. 
Philepitta Isidori. 
Merops Lefebvriü. 
Merops Nubicoïdes. 
Ortyx leucopogon. 

Ulula fasciata. 

EPicus Herminierti. 
Æielorms squammigera. 
FTanagra Zenoïdes. 
| Leptoscelis Mittchellu. 
| Jacana cordifera. 
Diglossa brunneiventris. 

+Anabates erythrophthalmus. 
Pitia Angolensis. 
Sylviorthorhynchus Desmurü. 
Geophaps versicolor. 


Merganetta armata |femina). 


+ Caprimulqus leucopterus. 


Dendrocolaptes picirostris. 


+ Dryocopus flavigaster. 


Grallaria monticola. 


+ Picolaptes megalopterus. 


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37 
38 
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* 


TABLE DES ESPÈCES FIGURÉES ET DÉCRITES. 


Arrémon à bec orangé, 
Tangara de Fanny, 
Tangara de Wilson, 
Hippolaïs ictérine , 
Hippolaïs polyglotte, 
Hippolaïs Elaïque, 
Hippolaïs des oliviers, 
Pic Callonote, 
Perroquet à oreillons noirs, 
Épervier polyzone, 
Momot de Lesson, 
Grimpic capistrate, 
Spermophage perlé, 
Piaye pluvial, 

Piaye à croupion roux, 
Spizaëte à manchettes, 
Falcirostre de Pucheran, 
Picucule de Souleyet, 
Picucule lacrymigère, 
lodopleure d'Isabelle, 


Ara à joues rouges, 


+.Arremon aurantürostris. 

+Calliste Fanny. 

+ Calliste FPilsonu. 
Hippolaïs icterina. 
Hippolaïs polyglotta. 
Hippolais Elaïica. 
Hippolais olivetorum. 

+Picus Callonotus. 

+ Pionus Melanots. 
Accipiter polyzonus. 

+ Momotus Lessont. 

+ Picolaptes capistrata 
Spermophaga margarita. 

+ Piaya pluvials. 

+ Piaya erythropygra. 


+ Spizaetus braccatus. 


+ Xyphorhynchus Pucheranu. 


Dendrocolaptes Souleyatii. 
+ Dendrocolaptes lacrymiger. 
Todopleurus Isabellæ. 


+ Ara rubrogenis. 


Planche 55 


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Lith. de Becquet. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIOQUE. 


Néomorpha Gouldu. (GZ. Gray.) 


NÉOMORPHE- DE GOULD. 


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Lith. de B ecquék. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE. PL A. 


Columba Rivoh. (4 Prevost) 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE 


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Haliætus vocifer. (Cuvier.) 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE. 


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( Psaracolius.) Sularis.(Wagler.) 


TROUPIALE A MENTON NOIR. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


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Icterus. ( Psaracolius ) pectoralis. 


CAROUGE À GOUTTELETTES. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


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Pernis torquata. (Zesson.) 


BONDRÉE A COLLIER NOIR. 


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Pernis ruticollis. (Zesson) 


BONDREE À COLLIER ROUX. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE FEES, 


Jr Psittacus amazoninus. ( ©. des Murs.) 


PERRUCHE AMAZONINE. 


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PLATYCERQUE PHAËTON. 


Lith. de Becquet. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . | 21/7 


+ Jacamaralcyonides leucotis. (© des dfurs 


JACAMARALCYONIDE À OREILLONS BLANCS. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE. 


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Zanclostomus Diardi. ( GA. Gray.) 


MALCOHA DE DIARD. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE.. 


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Bucco Luteus. (Zesson.) 


BARBU SERIN. 


À. Prévost pinx et Lith Lith de Becquet - ©. des Murs dir. 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE.. | PI 99. 


Pomathorinus Horsfieldii. (Sykes ) 


POMATHORIN DE HORSFIELD. 


À. Prévost pinx. et lith. Lith. de Becquet. O. des Murs dir 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE. PI. 24. 


Biensis typus. ( Pucheran.) 


BIENSE TYPE. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


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CRESSERELLE GRÈLE 


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(OGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . ® 
ICONOGRAPHIE OR) C PT. 96. 


f-Scops Portoricensis . { Lesson) 


i SCOPS DE PORTORICO. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE. 


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f Picus erythrops . (Cuvier) 


PIC À FACE ROUGE. 


Tmp. Lith. de B ecquet. 


O. des Murs, direx! 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


PI, 28. 


Coracias caudata. ({/innée) 


ROLLIER D'ANGOLE . 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


P Oudart, pinx!et lith. 


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Ardea atricollis. { Wagler ; 


HÉRON À COL NOIR. 


mp. Lit de Becquet. 


O.des Murs, dirext 


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[CONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . Bis DE 


+ Conurus acuticaudatus . { G. À. Gray.) 


PERRUCHE - ACUTICAUDE. 


D nya SE É 
F Oudarl PInx* et lit. Q des Murs, direx { 


Imp.Lith. de Becguct. 


ONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE : > 
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Philepitta sericea. ( /sid. Geoffr S'Hil ) 


PHILÉPITTE VELOUTÉE. 


P Qudart, pinx' et lith. O.des Murs, direx! 


Imp.Lith. de Becque E. 


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En 2v: 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


P Oudart. pinxé et Irth. 


Philepitta Isidori. ( C.des Murs &  Prév.) 


PHILEPITTE DISIDORE. 


Împ _Lith. de B ecquet. 


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0. des Murs, direx!? 


2) 


in 


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% 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . | 
PI. 34. 


Merops Lefebvrii. (0 des Murs & F] Prev.) 


GUÉPIER DE LEFÉBVRE. 


POudart tot Îj 
dart, pinx! et Jith. O.des Murs, direx* 


Tmp_Lith. de becquet . 


LTÉE 


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[CONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


l: 
" Merops Nubicoïdes . {0.des Murs & Pucher) 
N GUÉPIER NUBICOIDE. 
Ce 2: 
P Oudar Lpinx{et lifh . ©. des Murs, dirext 


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/np.Li th. de Bec quee. 


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LISTE 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE. 


Fa Var tpinx lotir 


Ulula fasciata / Qdes Murs) 


CHOUETTE FASCIÉE . 


Dnp. Lith.deB ecquet. 


Q des Murs, direx!{ 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


D 


£2 Dudare pinx‘ee lié 


Picus Herminieri. {Zesson 


PIC DE L'HERMINIER. 


lp Lit de Becquet. 


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PF]. 58. 


O. des Murs, direx! 


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CHUYIOIMNVNOÔS SINHOTHLV 


TEISTINT ( CÂPUSEZT PJ9p) e48 Sruurenbs SILIO [9] 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE 
| PI. 40, 


+Tanagra Zenaïdes. {a /resnaye. MSC.) 


TANGARA ZÉNAIDE. 


F Ou 12 d: 777 € /; +} } 7 “ 
Gant, pinx, et lit. O. des Murs, dire! 


Imp.Lith. de Becquet. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE. 


P Ondgrt , Dinx ‘et Là. 


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+ Leptoscelis Mittchelli. /Æaser) 0 des Murs. 


LEPTOSCELE DE MITTCHELL . 


Imp.Lith. de Becquet. 


?1. 47. 


© des Murs, direx‘ 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


P1. 42. 


Resa 


- Parra cordifera . {Zasson) | 


JACANA CORDIFÈRE. 


P nl. re) F £ ; ; 
PUudart , pinx ‘et Ti. O.des Murs, direx * 


mp. Lits. de Becret. 


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"+ JCONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . < 
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Diglossa brunneiventris . { Ü. des Murs ) 
DIGLOSSE À VENTRE BRUN. 
POudart prix et lith 


0 des Murs, drrext 


{mp Lit. deP, ecquet. 


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FA 

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Fees 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


PT. 44. 


POudart  pinxtetlith. 


Anabates erythrophtalmus . { Fr Max. de Wired) 


ANABATE AUX YEUX ROUGES. 


Tnp. Lrth.de B ecquet. 


O. des Murs, direx!t 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


POudart pixéet rt. 


Sylvior thorhynchus maluroïdes / 0. des Murs ) 


SYLVIORTHORHYNQUE MALUROÏDE . 


Împ. Lith. de Becquet. 


LAS. 


O.des Murs, drrex! 


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3 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


+ -. 740 


Pitta Angolensis . Vieillot. 


BRÊVE D'ANGOLE . 


POudart pinxtet fi 
Oudert  pinxter lit O des Murs, direx! 


Jp Lit, deBecquet. 


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* ANÔINDOTOHLINHO AIHdVHAONON! 


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CAANAV ALLANVOIYIN 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 
FT ST. 


Grallaria monticola . / dela Fresnaye ) 


GRALLARIE MONTAGNARDE . 


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L'Oadart Dix et lit 


4 


O des Murs, direx ! 


Lith, de Becquet 


CONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


FT. 2: 


POrdert  Dinx  etlith 


+ Dryocopus eburneirostris . //esson) 


DRYOCOPE À BEC D'IVOIRE . 


Ip. Lith. de Becquet. 


O des Mars, direx t 


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RRQ SANS 
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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 
PL. BE. 


Dendroplex picirostris. { de /a fresnaye.) 


PICUCULE. PICIROSTRE 


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FE pInx et lit, 0 des Mars, direx! 


np Lit de Becquet. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 
P]. 54, 


“+ Picolaptes megalopterus { de la Fresnaye ) 


GRIMPIC MEGALOPTEÈRE. 


POudart pinx* et Lith, 0. des Murs, direx { 


Ip. Lith. de BP ecquet. 


7) 
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Ondart  Prxtet lith. 


CM 
[CONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE , 


4 Ârremon: aurantirostris': / 4e /a Fresnaye.) 


ARRÉMON À BEC ORANGE. 


Jp. Lili, de Becquet 


FErge, 


O des Murs, drrex! 


ICONO GRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


E I. Aglaïa Fanny. ( de la Fresnaye.) 


TANGARA FANNY. 


Eee A$laia Wilsonii. {de la fresnaye.) 


TANGARA DE WILSON. 


P Oudart Dinxt et lit. 


Imp.Lith. de B ecquet. 


TL: 


O des Murs, drex! 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . | | 
PDT. 


1. Hippolais polyélotta . (Vrerllot) Gerbes. 


HIPPOLAIS POLYGLOTTE. 


2.  Hippolaïs icterina. { Wer/ot) Gerbes . 


HIPPOLAIS ICTERINE. 


LOudert pinot | O des Murs, rex! 


{mp Lith. de Pecquet 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE $ 


LED 


1. Hippolaïs Élaïca. (//ndérmayer) Gerbes. 


HIPPOLAIS ELAIQUE. 
2. Hippolais olivetorum./S#rckland) Gerdes. 


HIPPOLAIS DES OLIVIERS. 


POuaart  pinx.‘et Lith O des Mars, drrext 


mp Lith. de Becquet 


x 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


POudart  prax tet lit. 


#-Picus callonotus . / Waterhouse } 


PIC RUBIN. 


Lith. de Becquet. 


O des Mars, drex ! 


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Fherron 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


LP Oudart pinx et lite. 


Accipiter polyzonus . (Temminck. ) 


ÉPERVIER POILYZONE. 


Lith. de Becquet. 


PT. 61. 


©. des Murs, dirext 


” 
+ 


J ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


FE: 62, 


+ Momotus Lessonii . / Zesson.) 


MOMOT DE LESSON. 


POudart pirate 7e V. des Murs, dirext 


Lith. de Becquet 


pros 


. 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE. 


7]. 63. 


+-Picolaptes capistrata . / Zesson.) 


GRIMPIC CAPISTRATE. 


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LUudart pinxtet J; 7: 
Pink let lit, C.des Murs, dirext 


Lrth. de P, ecquet. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE é 


27. 62. 


Amadina Verreauxii, ( des Murs.) 


AMADINE DE VERREAUX . 


Oneert pinxtet Lità 0. des Murs, drrext 


Lith. de Becquet. 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


LC, 


} Piaya cMnamomeiventris. / 4/2 Fresnaye ” 


e PIAYE À VENTRE CANELLE , 


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L'Üneart pinyt or 7: = + | 
art, prnxt et lit? Ô des Murs, rex! 


Lith. de Becquet. 


LA en 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 
P1. 66. 


+ Piaya erythropyéia. (Lesson) GÀ.Cray. 


PIAYE À CROUPION ROUX. 


POadert pinx tell. O des Murs, drext 


Lib. de P ecquet. 


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ICONOGRAPHIE, ORNITHOLOGIQUE . 


FT. 67. 


- Spizaëtus braccatus. (Spx) O.des Murs. 


SPIZAËTE GANTE 


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# D) udarl pinxet 10) Û.de S MUTS , CIT'EX £ 


Lith. de Becquet. 


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.ICONOGRAPHIE ORNITHOLO GIQUE. 


FI, 66. 


1. Iodopleura Emiliæ. ( Ferdzudaky .) 


IODOPLEURE D'EMILIF. 


2.  [odopleura pipra. 


IODOPLEURE MANAKIN. 


PQ UTart, Dinx tell. © des Murs, direx: 


ZLith.de Pecquet. 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


FI. 69 


 Xyphorhynchus Pucherani . {de 2 fresnaye) 0 des Murs. 


FALCIROSTRE DE PUCHERAN. 


7) 


Î Uudarl prnx tetlith. 


O des Mars, à 


Lrth.de Becquet 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE À 


POudart pinxtet Tith. 


Dendrocolaptes S ouleyetii , (dela fresnaye ) 


PICUCULE DE SOULEYET ,. 


Lith.de BP ecquet. 


17. 70. 


© des Murs, dirext 


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= ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE 
| PI. 7]. 


— Dendrocolaptes lacrymiger. /de la Æresnaye ) 


PICUCULE À GOUTTELETTES . 


POudart pinxetlité. © des Murs, rext 


Lit. de Pecquet. 


ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE. 


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POuderkpinx ‘et li, 


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-Ara rubro-éenis . (de /a resnaye ) 


ARA À JOUES ROUGES. 


Lrth. de Pecçuet. 


O. des Mars, dirext 


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ICONOGRAPHIE ORNITHOLOGIQUE . 


| Milvaso carunculatus. { Ÿ des Murs. 


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