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Full text of "Materiaux pour la carte géologique de l'Algérie"

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MATERIAUX 


POUR LA 


CARTE GÉOLOGIQUE 

DE L’ALGÉRIE 


MM. POMEL ET POUYANNE, Directedrs 


De SÉRIE 

PALÉONTOLOGIE. - MONOGRAPHIES LOCALES 


ALGER 

IMPRIMERIE DE l’aSSOCIATION OUVRIÈRE, P. PONTANA ET C*®. 

1885 


MAIN 

563.9 



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MATERIAUX 


POUR LA 


CARTE GÉOLOGIQUE 

DE L’ALGËRIE 


MM. POMEL ET POTJYANNE, Directeoik 


!>■« SÉRIE 

PALÉONTOLOGIE. - MONOGRAPHIES LOCALES 


ALGER 

IMPRIMERIE DE i/aSSOCIATION OUVRIÈRE, P. FONTANA ET 


1885 



DU KEF IGHOUD 


PAR 

A. POMEL 


PROFESSEUR PE GÉOLOGIE 



AVEHTISSEMENT 


L’immensité des reotierclies nécessitées par l’exécution d’une carte 
géologique embrassant de vastes régions comme celles qui cons- 
tituent le sol algérien, la mise en œuvre lente et pénible des maté- 
riaux accumulés, les découvertes incessantes de faits nouveaux qui 
ne laissent jamais espérer que les matériaux soient à peu près co-m- 
plets pour chaque série et surtout pour l’ensemble, telles sont les 
causes principales (pii ont fait sans cesse ajourner la publication 
systématique et unifiée de travaux considérables que des causes for- 
tuites laissent trop souvent ensuite inachevés et môme perdus, au 
grand détriment de la science et de la mémoire des savants qui y ont 
consacré quekpiefois leur vie entière. 

Nous avons pensé qu’il serait utile de publier dans une double 
série de monographies, rune pour la paléontologie, l’autre pour la 
stratigraphie, les résultats les plus importants des explorations et des 
études à mesure (|u'ils seront acquis, ainsi du reste qu’il sera procédé 
pour la carte géologique détaillée dont les feuilles devront être livrées 
au publi(" au fur et à mesure qu’elles auront été levées et imprimées. 

Il nous a paru que ce mode de procéder était plus propre à donner 
satisfaction au désir bien légitime de nos collaborateurs de bénéficier 
de la notoriété scientifique qui pourra résulter pour chacun de la 
valeur de leurs travaux particuliei's, en môme temps qu’il assurait 
à la science, c'est-à-dire au public et à l’Etat qui donne les crédits 
nécessaires, la conservation de documents précieux qui ne sont 
acquis que par suite d(^ sacrifices considérables de temps, de peine 
et d’argent. 


J.es Directeiin, 

POMEL. _ POUYANNE. 




LES ÉCHINIDES DU KEF IGHOUD 


Nous commençons la série des monographies paléontologiques 
par celle d’un point singulier de la région montagneuse du Tell, qui 
se trouve complètement isolé et sans analogie avec aucun autre point 
de l’Algérie. Malgré son étendue restreinte, il a fourni un nombre 
considérable d’échinides dont l’ensemble constitue une petite taune 
très remarquable par la combinaison de ses genres et surtout de 
ses espèces, qui paraissent toutes spéciales à ce gisement et y sont 
représentées par un nombre vraiment prodigieux d’individus. Les 
fossiles des autres types organiques y sont presque tous d’une rareté 
extrême et d’un très petit nombre d’espèces, dont le mauvais état de 
conservation rend la détermination extrêmement incertaine. C’est là 
la raison qui a fait restreindre cette monographie au type des 
écbinodermes. 

Cette localité ii’a encore été l’objet (raucune publication, sauf (quel- 
ques citations dans mes publications sur la géobogie de l'Algéi’ie. 
Elle a été cependant assez souvent visitée par les naturalistes. Je l’ai 
examinée rapidement une première fois au printemps de 1860. Plus 
tard elle a été l’objet des recherches détaillées de Nicaise, géologue du 
service des mines d’Alger, puis visitée par MM. Paul Marès, Letour- 
neux et Bourguignat; ce dernier en a donné une coupe dite théorique, 
mais tout à fait fantaisiste. MM. Mac-Garthy et Letourneux, dans une 
tournée archéologique, ont encore eu l’occasion d’y récolter de nom- 
breux oursins. Plus récemment ('ucore, j’en ai fait uiu' étude très 


r 


8 

détaillée pour compléter les documents de ce travail, en compagnie 
de M. Ficheur, préparateur de mon cours et l’un des collaborateurs 
principaux de la carte géologique. 


I 

NOTICE STRITIGRIPHIQUE 

Le Kef Igiioud (quelque fois aussi nommé Ghoul) est situé à 20 
kilomètres en ligne droite et au S.-SO de Téniet-el-Had, au point de 
partage des eaux qui vont d’un côté vers le sud, par la vallée de 
Toukria au Nalir-f:)ua'ssel très proche et de l’autre vers le nord, au 
bas Glielif pai‘ l’Oued-Fodda. Il culmine à la cote 1550™, ayant 
devant lui vers l’Ouest quelques sommets qui n’atteignent pas 1300™, 
d’autres vers l’Est qui ne dépassent pas 1400™. Vers le Sud et le Sud- 
Ouest s’étend la vaste dépression du Sersou, au delà de laquelle se 
profile la chaîne du Nador, de Tiaret jusque vers Gtoudjila et Ghellala, 
à environ 50 kilomètres. Vers le Nord est une échappée au-dessus 
d’un massif montagneux dont les sommets, de 1200 à 1300™ d’alti- 
tude, sont dominés par la masse imposante de l'Ouarensénis qui cul- 
mine à 1980™ sous forme d'un colossal vaisseau de cathédrale, sur- 
monté de son dôme conoïde que nos soldats ont baptisé du nom d’Qlil 
du Monde. Vers le Nord-Est, la vue est bornée par le massif forestier 
du Djebel Endate dépassant 1700'" d’altitude et qui, commençant par 
le Kef Siga, sous forme d’un gros cap avancé, se prolonge au loin 
vers l’est par Taza jusqu’à la coupure de Boghar. 

Le Kef Ighoud est donc un magnifique observatoire entouré d’un 
vaste horizon et qui n’a pu manquer de servir de station importante 
pour la géodésie algérienne. Gonsidéré géologiquement, il constitue 


9 


un point particulier au milieu de ce vaste panorama, dont aucun autre 
point n’a d’analogie môme éloignée avec lui. C’est un très petit 
îlot de terrain tertiaire inférieur, dont la surface ne dépasse peut- 
être pas trois kilomètres carrés, et qui se trouve enclavé dans un 
vaste manteau de terrain tertiaire miocène appartenant à l’étage 
lielvétien. 

Ce terrain lielvétien est constitué à la base par des grés tendres ou 
sablonneux, grisâtres, dont les bancs inférieurs renferment des parties 
noduleuses sous forme de gros sphéroïdes disposés parfois en lits 
continus et de grosseur variable et présentant quelques zonurcs fer- 
rugineuses. Les fossiles y sont très rares et toujours à l’état de 
moules indéterminables. Ce sont ces grès qui entourent de toute part 
le lambeau éocène pour lui former une ceinture continue. Vers le 
Nord et vers l’Ouest, on voit nettement leur superposition discordante 
sur le terrain éocène ; mais vers l’Est ils semblent butter par faille 
contre lui, suivant une direction qui paraît être celle du système du 
Vercors. Cependant, comme le pi'olongement de la fracture à ti‘avers 
les assises gréseuses miocènes vers l’angle Nord-Est est très peu ac- 
cusé et ne paraît pas en déniveler les assises, il y a lieu de })enser 
que c’est un sim})le contact contre une falaise préexistante, produite 
peut-être par une faille de cet âge. 

Les grès à sphéroïdes supportent une puissante assise de marnes 
délitescentes grises ou bleuâtres, dans lesquelles on trouve quelques 
coquilles de ptéropodes, décrites par M. Bourguignat, et d’autres rares 
coquilles en général très déformées et que ce conchyliologiste consi- 
dérait à tort comme pliocènes. Ces marnes s’étendent au loin vers 
l’Est dans toute la zone parcourue par la route de Téniet à Aïn- 
Toukria, et vers le Sud elles passent sous les atterrissements quater- 
naires du Sersoii et forment sur une très grande longueur la base 
des berges de la rive droite du Nahr-Ouassel. 

Au Nord de le route de Toukria à Téniet-el-Had, se dressent des 


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masses rocheuses plus ou moins escarpées constituées par des grès 
assez grossiers, plus ou moins durs, en gros bancs souvent disloqués 
et éboulés ou taillés en escarpement par suite du glissement des 
marnes et argiles qui les supportent. C’est ordinairement à la base 
de ces grès, ou plus exactement dans les premières alternances des 
marnes avec ces grès, qu’apparaissent les bancs à ostrea crassissima ^ 
un des repères les plus certains de l’horizon helvétien. 

Ces bancs de grès, constituant le troisième terme de la formation 
helvétienne dans la contrée, se relient à ceux qui forment le sommet 
du Djebel Endate et qui montrent leurs tranches vers le Nord dans 
toute la zone forestière, où se trouve le plus beau peuplement de 
cèdres. 

Le terrain helvétien se prolonge vers le Nord-Ouest du Kef Ighoud, 
jusqu’à environ 25 kilomètres, représenté uniquement par les deux 
étages du bas, qui vont buter contre le pied des reliefs crétacés des 
Béni Lassen. Vers l’Ouest un peu Sud, le môme terrain se prolonge 
par une bande étroite comprise entre le Nahr-Ouassel et les crêtes 
basses qui bordent au Sud la vallée de Teguigest pour s’interrompre 
au delà du Kartoufa de Tiaret, vers la coupure de la Mina. Dans tout 
ce parcours, la formation plonge faiblement vers le Sud ; les tranches 
des couches gréseuses inférieures s’escarpent plus ou moins vers le 
Nord, jusqu a ce que, au voisinage de Tiaret, la réapparition des 
grès de l’étage supérieur, avec les marnes intercalées, vienne don- 
ner au massif du Kartoufa la même composition géologique que pré- 
sente le Djebel Endate. Ici les couches inférieures se modifient en se 
mélangeant de marnes et argiles en nombreuses petites alternance.s 
et l’on voit apparaître à la base une mince couche de calcaire plus 
ou moins magnésien, renfermant les mélobésies et les oursins, en-, 
tr’autres cAypeasier crassicostatus^ qui forment un horizon si remar- 
quable dans le milieu ou à la base de la formation helvétienne. 

Dans toute cette étendue vers l’Ouest, le terrain helvétien, qui ne re- 


présente que la moitié supérieure de la série telle qu’elle est constituée 
dans les plaines basses du Tell, repose sur les formations secondaires, 
craie moyenne et inférieure d’abord, puis jurassique supérieur au 
voisinage de Tiaret. Vers l’Est, au voisinage immédiat de Téniet-el- 
Had, soQ substratum est l’Urgonien à orbitolines, le Gault et même 
le Cénomanien. IMais ici il y a en plus des lambeaux disloqués de 
couches plus ou moins conglomérées comprenant des poudingues et 
des sortes de grès, à éléments schisteux, qui sont certainement ter- 
tiaires et discordantes avec les précédentes auxquelles elles sont an- 
térieures de formation; elles renferment de grands peignes, des 
clypéaslres, des panopées, qui les font assimiler, ainsi du reste 
que leurs relations stratigraphiques, aux lambeaux cartenniens qui 
peuvent se poursuivre jusqu’à Milianah pour jalonner les traces d’une 
ancienne mer de cet âge. Ce terrain n’a du reste aucune analogie de 
composition et de faune avec celui du Kef Ighoud. 

Dans toute la région qui, au Nord, fait face à la forêt des cèdres, c’est 
encore sur les couches crétacées que repose directement ce terrain 
helvétien. Vers le Sud, comme il disparaît partout sous le manteau 
quaternaire de la plaine du Sersou et qu’il ne réapparaît pas au delà 
de cette plaine, il est impossible d’en connaître le substratum, et c’est 
encore, soit la craie cénomanienne, soit le jurassique supérieur, qui 
émerge vers le Sud dans la chaîne du Nador. 

Le lambeau éocène du Kef Ighoud est ainsi complètement isolé et 
à des distances considérables de tout autre lambeau du même âge. 
Sa structure lithologique même et sa faune ne sont pas moins remar- 
quables par des caractères spéciaux qui ne permettent la comparai- 
son avec aucun autre gisement éocène de l’Algérie. Il en résulte une 
très grande difficulté pour la détermination du point précis qu’il con- 
vient de lui assigner dans l’échelle des horizons éocènes. A vrai dire, 
cette détermination môme de l’àge éocène repose en quelque sorte 
sur la seule présence du genre Orbitoïde, et encore est-ce une es- 


12 


pèce probablement spéciale à ce gisement ; et comme il reste douteux 
que le genre ne sorte pas de la série des terrains éocènes pour re- 
monter dans le miocène, on comprendra qu’il y a encore quelques 
réserves à faire sur cette détermination. 

Cette singulière formation constitue un îlot à surface triangulaire 
très inéquilatérale, dont le petit côté est vers l’Est et dont le sommet 
opposé, est dirigé vers l’Ouest un peu Nord ; elle est en quelque sorte 
limitée au massif du Kef lui-même. La partie supérieure toute ro- 
cheuse est formée sur une quarantaine de mètres de hauteur de gros 
bancs de grès marneux ou calcarifères et dont plusieurs sont plus ou 
moins chloriteux, surtout les plus inférieurs ; quelques-uns dans le 
haut ont une teinte rougeâtre. Ils se désagrègent plus ou moins faci- 
lement sur les tranches exposées aux agents atmosphériques et y 
donnent lieu à des escarpements caverneux servant de refuge aux 
pigeons sauvages, d’où le nom de Rocher des Pigeons également 
donné à la montagne. 

La crête est dirigée environ Nord-Sud, formée par des couches 
monoclinales qui plongent sensiblement vers l’Est, tandis que le front 
occidental est formé par leurs tranches escarpées. Un faible pli fait 
relever ces couches vers l’angle Nord-Est et même apparaître une 
faible partie du substratum qui butte contre les couches miocènes. La 
surface du Kef, qui regarde l’Est, est plus inclinée que les couches 
et celles-ci s’y terminent en gradins successifs, de manière que l’épais- 
seur en diminue vers les parties basses, tandis que son maximum se 
trouve sous le sommet même. 

Sur le versant occidental, les bancs gréseux se superposent à des 
marnes argileuses grises ou un peu chloriteuses, surtout au voisinage 
des grès, qui présentent avec elles quelques minces alternances. Ces 
couches se prolongent vers l’Ouest jusqu’au confluent des deux plis de 
terrain qui encadrent le pied de la montagne et sont dominés de 
chaque coté par des collines de grès helvétiens. L’épaisseur de ce 


substratum marneux est inconnue, puisque la basen’ea est pas visible, 
mais on peut estimer à cinquante mètres environ la portion qui est à 
découvert. On y observe un peu en dessous des assises cliloritées, des 
zones plus dures, plus calcaires, qui sont pétries d’orbitoïdes ; et com- 
me ces mômes fossiles sont abondants à plusieurs niveaux dans les 
grès et y constituent môme de véritables lits, il n’y a aucun doute sur la 
fixation de l’àge relatif de ce substratum qui est inséparable de la 
partie qui le l’ecouvre ; ce n’est qu’une assise différente de la môme 
formation. Le pli signalé à l’angle N.E. fait ressortir sur une très 
petite étendue un affleurement de marnes sableuses et cliloritées con- 
tenant quelques orbitoïdes et où nous avons recueilli un fragment de 
dent d’un assez grand Carcliarodon, mallieureusement trop incom- 
plet pour être déterminé. 

Sur le revers occidental, ^lar suite de rangle (|ue fait la crête de 
l’escarpement avec la direction des couches, le contact des grès et 
des argiles s’abaisse de telle sorte que, vers l’angle Sud du lambeau 
ce substratum a disparu sous le sol. Toutefois, comme l’escarpemeiit 
rocheux est resté tout aussi raide et tout aussi caverneux autour de 
cette extrémité, il a dù être ainsi démantelé en falaise par l’action 
des tlots sur ce substratum délitcsceiit, alors sous-marin, et ce sin- 
gulier rocher devait déjà former un îlot au milieu de la mer hel- 
vétienne. 

Les animaux mollusques sont extrêmement rares dans ce terrain 
et ceux que j’ai pu y recueillir sont tout à fait indéterminaljles; Une 
grande huître sans plis ; une lime d’assez grande taille à costules un 
peu inégales, serrées ; une janira assez voisine de forme du Pecten 
Micheloti, mais à sillons lisses comme les cotes ; enfin deux peignes 
d’affinité douteuse, fun à cotes lisses peu nombreuses égales à leurs 
intervalles, l’autre à cotes et sillons larges finement striés et échi- 
nulés squameux. Aucun de ces fossiles ne peut nous éclairer sur 
l’âge de la faune dont ils font partie. 


14 




Les oursins fossiles, dont rabondance rend ce gisement extrême- 
ment remarquable, se rencontrent surtout dans une couche située 
environ vers le milieu de l’étage des grès. Cette couche est constituée 
par un grès assez grossier, tendre par place et alors plus ou moins 
chloriteux, qui encroûte les fossiles et oblitère assez souvent les traits 
les plus délicats des ornements ou de la structure de cette surface. 
C’est une des assises qui se désagrège le plus facilement sous l’action 
des agents atmosphériques, et elle donne lieu à des surplombs et à 
des grottes dans l’une desquelles les écbinolampes sont surtout 
al !on dards. 

tms huit espèces d’écliiiiides qui en proviennent sont toutes spéciales 
au gisement, ne pouvant par conséquent nous fournir aucun repère 
stratigraphiquo. Il y a seulement à faire remarquer que le Sarsella 
rappelle une cs})ôce de Biarritz, que l’Ecbinolampas florescens est voi- 
sin d’une espèce du nummulitique de l’Inde. Le Clypeaster est à 
ajouter aux rares espèces éocènes, qui n’ont encore été trouvées que 
dans les terrains nunnnulitiques de l’Inde, de l’Egypte et du A'icentin ; 
et c’est une espèce particulière et d’un type très remarquable. 

J’ai cherché avec la plus grande attention les nummulites qu'on in- 
diquait en quantité dans ce gisement, et M. Ficheur y a mis égale- 
ment toute son attention. Nous n’avons réussi qu’à découvrir dans 
une petite assise rougeâtre des parties supérieures des traces peu 
nombreuses d’une espèce très petite, puisqu’elle ne dépasse pas 
1 millimètre de diamètre. Elle est lisse, très convexe, formée de 4 à 5 
tours épais avec cloisons très obliques peu serrées, une loge centrale 
très grande et des filets cloisonnaires presque droits et distants. Elle 
paraît très voisine du N. Rouaultii. 

Ce sont les orbitoïdes qui sont réellement abondantes et qui se ren- 
contrent dans toute l’épaisseur des grés et même dans les argiles de la 
base. L’espèce parait être voisine des petites variétés de O. Fortisii; 
mais elle me paraît en différer par plus d’épaisseur du bouton central, 


qui coïncide avec un très grand développement de la cellule centrale 
et des deux ou trois autres qui l’entourent en diminuant de grandeur, 
tandis que la suite des loges principales est de très petite dimension 
ne surpassant pas celle des loges latérales. La surface est rugueuse 
finement granulée ou parfois aréolée sur le bouton ; son diamètre 
est de 5 millimètres. 

Le genre Ilétérostégiii est représenté par un fragment très nette- 
ment caractérisé et je remarque que ce genre, du moins à ma con- 
naissance, s’était jusqu’ici montré pour la première fois dans l(>s ter- 
rains miocènes. 

On trouve assez fréquemment une petite operculine de 2 à 3 milli- 
mètres de diamètre, très mince, lisse, à croissance rapide', avec 2 à 3 
tours, dont le dernier porte 12 à 14 cloisons un peu arquées et bien 
distantes, un peu comme dans l’espèce miocène de Borde'aux, Opei^- 
culina complmiata. 

Enfin, une coupe de nodosaire d’assez grande taille, mais indéter- 
minable parce que sa surface est inconnue, complèt(' cette série de 
foraminifères. 

Les documents que nous fournit cette faunule de foramiiiiièiMvs sont 
bien loin d’être concluants pour la détermination de l’àge du terrain 
du Kef Ighoud. On peut seulement en déduire la présomption que (‘e 
terrain doit se rapporter plutôt aux parties élevées de la formation 
nummulitique, ce que semble indiquer également la faunule des éebi- 
nides, rappelant un peu celle de Biarritz. 


DESCRIPTION DES ESPÈCES 


SA HSKLI. A MÂ URIT ANIC A 
PL I, lig. G-7. — PI. II, fig. 5-(i. 

J'ai ci'éé ce genre pour des oursins qui sont très voisins des Loveiiia. 
dépourvus comme eux de fasciole péripétale, mais pourvus d’un fas- 
ciole interne et d’un fasciole sous-anal, ce dernier encadrant un écus- 
son portant doux paquets de longs radioles correspondant à deux 
groupes de gros tiiliercules. Il en diffère par ses pétales disposés en 
étoile et non en double croissant opposé ; par son fasciole interne 
bien plus court, et surtout par ses tubercules principaux simplement 
scrobiculés et non insérés latéralement à une forte ampoule interne. 

Il a aussi quelque analogie avec Ecbinospatagus et le sous-genre 
Ecliinocardinm tels que je les ai limités dans mon Généra, qui ont 
quelques gros tubercules et pas de fasciole péripétale ; mais ces der- 
niers sont plus gibbeux, et leur fasciole sous-anal est double, une partie 
remontant en croissant autour du périprocte et l’autre entourant un 
écusson cordi forme aigu vers le bas et dont les tubercules sont au- 
trement disposés. 

Oursin cordiforme, peu élevé, caréné sur le dos dans sa partie pos- 
térieure, présentant un méplat un peu gibbeux bordé par le fasciole 
interne, d’où un sillon évasé descend pour écliancrer le bord et se 
prolonger jusqu’à la bouche. Dessous concave en avant, gibbeux à 
l’arrière. Péristome semi-lunaire, un peu labié, situé devant le tiers 
antérieur. Plastron large et lisse, tuberculé seulement à sa partie pos- 
térieure au devant de l’écusson sous-anal, dont les détails sont obli- 


17 


térés sur nos exemplaires et ne laissent que présumer pour cette par- 
tie et le périprocte une grande analogie de structure avec le Sarsella 
sulcata ; bords du plastron couvert de gros tubercules scrobiculés dont 
les extérieurs et les postérieurs diminuent de volume. 

Apex de spatangue situé aux 2/5 antérieurs. Pétales antérieurs très 
divergents, en forme de lancette épointée, à zone porifère antérieure 
tronquée par le fasciole interne, presque oblitéré sur nos exemplaires. 
Pétales postérieurs bien plus longs, très divergents et rapprochés 
de la carène dorsale, à zone porifère externe arquée en dehors à son 
origine. 

De gros tubercules fortement scrobiculés au bas des interambu- 
lacres pairs et à leur partie antérieure, au nombre de trois à sept dans 
les antérieurs et de quatre à treize dans les postérieurs, suivant l’âge 
des sujets; l’interambulacre postérieur en est dépourvu. 

Ce Sarsella diffère du sulcata par son sillon moins profond sous 
l’ambulacre antérieur et plus ouvert, par ses pétales postérieurs plus 
allongés, par la gibbosité plus forte de la partie postérieure du plas- 
tron, par ses tubercules scrobiculés plus grands et bien moins nom- 
breux dans les sujets de môme taille. 

Mon exemplaire de S. sulcata de Biarritz un peu déformé a sous 
ce rapport une assez grande analogie avec un Sarsella publié dans 
la collection des moules d’Agassiz sous le n° V. 59 et le nom de Lo- 
venia Requienii ; mais ce dernier est encore plus échancré en avant 
et il est en outre plus allongé avec les pétales antérieurs plus diver- 
gents. 

Le Breynia vicentina n’est peut-être qu’un Sarsella, car le fasciole 
péripétale m‘a paru n’y avoir pas été reconnu ; en tout cas, si la forme 
générale de l’oursin et surtout la disposition de ses pétales ont une 
certaine ressemblance avec notre fossile, on peut l’en distinguer faci- 
lement par ses tubercules scrobiculés bien plus nombreux et occu- 
pant une plus grande étendue des interambulacres pairs. 


i 


18 


Les autres espèces, que j’ai énumérées dans mon Généra et qui sont 
des terrains miocènes, ne peuvent non plus être confondues avec l’es- 
pèce algérienne. 

Dimensions des deux plus grands exemplaires : 


Longueur 0“054 0'“050? 

Largeur 0 046 0 046 

Epaisseur 0 018? 0 020 


Explication des figures : 

PL I, fig. 6. — Individu de moyenne taille vu par dessous de gran- 
deur naturelle. 

Fig. 7. — Autre individu vu par dessus de grandeur naturelle. 

PI. II, fig. 5. — Le même individu vu de profil, pour montrer la 
gibbosité du plastron. 

Fig. 6. — Autre individu de grande taille vu de profil, paraissant 
plus déprimé par suite d’usure de la partie postérieure du plastron, de 
grandeur naturelle. 


SPATANGUS (PSEUDOPATAGUS) CRUCIATUS 
PI. I, fig. 3-5. - PI. II, fig. 4. 

Oursin ovoïde déprimé, émarginé en avant, un peu atténué et 
tronqué en arrière, subcaréné à l’interambulacre postérieur, pourvu à 
l’ambulacre antérieur d’un sillon peu marqué, très évasé. Face infé- 
rieure un peu concave en avant et carénée à la partie postérieure. 
Péristome semi-lunaire, un peu labié, situé en avant du tiers anté- 
rieur. Plastron pourvu de larges zones ambulacraires et nu dans sa 
moitié antérieure, tuberculé sur toute la gibbosité de la carène, sous 
forme d’écusson lancéolé. Périprocte transversal elliptique, assez 
grand, au haut d’une très courte aréa déprimée, bordée par le fasciole 


19 


sous-anal, qui circonscrit un écusson cordiforme, dont la pointe est 
en bas sur la partie la plus saillante de la carène. Cet écusson sous- 
anal porte des pores ambulacraires qui terminent des sortes de sillons 
séparés par des séries rayonnantes de tubercules. 

Sommet ambulacraire situé au tiers antérieur, bien en avant du 
sommet de figure, correspondant à une dépression qui se prolonge 
sur les zones porifères postérieures des pétales antérieurs. Ces pétales 
presque étalés en croix, lancéolés oblongs, à zones porifères dépri- 
mées élargies au bout où le pétale est tronqué ; les postérieurs 
oblongs, divergents en arrière et rapprochés de la carène dorsale, 
à peine plus longs que les antérieurs et obtus. L’apex et les pores 
ambulacraires voisins sont comme dans tous les spatangues. Aucune 
trace de fasciole péripétale, même sur les sujets dont la conservation 
ne laisserait aucun doute sur son existence possible. 

Tubercules principaux scrobiculés, médiocres, inégaux, épars ou 
vaguement sériés sur toute l’étendue des interambulacres pairs, au 
milieu d’une granulation grossière, absents de l’interambulacre im- 
pair. Ces tubercules varient en nombre de 4 à 9 suivant les âges sur 
chaque interambulacre. 

Cette espèce semble intermédiaire aux Spatangues vrais et aux Eu- 
patagus et même aux Hemipatagus. Elle a en quelque sorte tout du 
second, sauf son caractère essentiel du fasciole péripétale. Elle diffère 
du premier par la structure de l’écusson sous-anal qui est celui de 
Eupatagus, de même que par la carène de la partie postérieure du 
plastron. De Hemipatagus elle a l’absence de fasciole péripétale et la 
dénudation du plastron ; mais elle en diffère par cette dénudation 
beaucoup moins étendue, par la carène de son plastron et son écus- 
son sous-anal d’une tout autre forme, celui de Hemipatagus n’étant 
pas caréné, mais simplement un peu gibbeux sans fasciole d’après 
Desor (ce que je n’ai pu vérifier) et avec un écusson sous-anal qui 
parait rappeler plutôt la disposition de Sarsella et de Lovenia par ses 


20 


deux groupes de tubercules qui devaient correspondre à deux paquets 
de grosses soies. 

Maretia me paraît devoir être distingué de Hemipatagus par la 
disposition de son écusson sous-anal plus conforme à celui de Pseu- 
dopatagus ; mais la carène du plastron est très peu marquée, et la 
partie tuberculée de ce plastron est beaucoup plus réduite que dans 
notre fossile, rappelant la disposition de Lovenia. Toutefois, dans Ma- 
retia alta le plastron paraît avoir la même structure que dans Pseu- 
dopatagus cruciatus,et peut-être cette espèce vivante devra-t-elle être 
placée dans le même sous-genre. 

Il est possible que, parmi les espèces énumérées parmi les Eupata- 
gus et les Hemipatagus, quelques-unes doivent être rapportées à notre 
Pseudopatagus, et parmi ces dernières je citerai surtout H. depressus 
et H. pendulus, qui ont une certaine ressemblance avec notre espèce 
algérienne ; mais chez eux le péristome est bien moins antérieur, les 
pétales postérieurs plus allongés se rapprochent davantage du bord 
et dans le dernier ces pétales sont en outre atténués et flexueux à 
leur extrémité, en sorte que la confusion n’est pas possible. 

Dimensions des plus grands exemplaires : 

Longueur 0"’047 0“’043 

Largeur 0 038 0 039 

Epaisseur ... 0 020 0 020 

Explication des figures : 

PI. I, fig. 3. — Individu de taille moyenne vu en dessous de gran- 
deur naturelle. 

Fig. 4. — Autre individu un peu comprimé vu en dessus de gran- 
deur naturelle. 

Fig. 5. — Autre individu plus petit vu de profil de grandeur na- 
turelle. 


P\. II, fig. 4. — Petit exemplaire vu par derrière de grandeur na- 
turelle. 


SCHIZA.STER M.\C CARTHYI 
PI. I, fig. 8-9. — PI. II, fig. 7-9. 

Oursin cordiforme, très convexe en dessus, l'roclive en avant dans 
presque toute sa face supérieure, un peu obliquement troiupioc en 
arrière avec la région du périprocte un peu surplombante, j)lastron 
ovale, lancéolé en saillie sur l’interambulacre pair postérieur dont il 
est séparé par des avenues ambulacraires étroites et en talus. 

Péristome labié rapproché du bord antérieur en arrière des trois 
sillons où se terminent les ambulacres antérieurs, périprocte ovale 
verticalement au sommet d’une aréa concave bordée par le fasciole. 

Ambnlacrc antérieur profond se rétrécissant en avant et échancranl 
le bord, les latéraux antérieurs divergeant entr’eux de /ô', presque 
droits, arrondis au bord, atténués et brusquement coudés vers ra[)cx, 
occupant les 2/3 entre le sommet et la marge; les postérieurs obovés, 
n’égalant pas la moitié des antérieurs, assez larges, peu divergents 
entr’eux. Apex au 2/5 du bord postérieur; aires interambulacraires 
intérieures très convexes, la postérieure saillante et })res(pie carénée, 
jusqu’à la saillie du périprocte. 

Oranuiation serrée, fine à la face supérieure, un peu plus grossière 
sur les bords en dessous; celle du plastron également serrée, déplus 
en plus fine en arrière, fasciole péripôtale étroit, flexueux; le latéral 
également étroit, linéaire, mais très visible, à grannlation excessi- 
vement fine arrivant à la face postérieure au niveau du périprocte et 
circonscrivant l’aréa déprimée qu’il surmonte. 

Cet oursin a une grande analogie de formes générales avec Sebizas- 
ter seillœ; mais sa granulation est beaucoup plus fine et ses* pétales 


antérieurs sont plus droits. La manière dont il se rétrécit en arriére 
pour finir en pointe le différencie des espèces d’Egypte et de l’Inde. 
Sch. rimosus en serait plus voisin et son contour est à peu près le 
même, mais scs ambulacres sont bien plus étroits, croisés à angle 
droit, non courbés vers l’apex, les sillons paraissant continus d’un 
côté à l’autre entre les deux paires, le sommet du profil est plus an- 
térieur. Sch. vicinalis a à peu prè_s le même profil, mais il est plus 
bruscpiement contracté en pointe à l’arrière, ses pétales sont moins 
inégaux et les antérieurs sont plus courts. Les autres espèces que je 
connais en diffèrent encore bien plus. 

Dimensions du plus grand exemplaire : 


Longueur 0'"060 

Largeur 0 055 

Hauteur 0 035 

Explication des figures : 


PL I, fig. 8. — Individu de petite taille, un peu usé devant les am- 
bulacrcs mais non déformé, de grandeur naturelle, vu en dessus. 

Fig. 9. — Autre individu de grande taille un peu déformé, vu par 
dessus de grandeur naturelle. 

PL II, fig. 7. — Le môme vu en dessous de grandeur naturelle. 

Fig. 8. — Le môme individu que fig. 8, pi. I, vu de profil et de 
grandeur naturelle. 

Fig. 9. — Un jeune individu un peu déformé présentant quelques 
différences qui peuvent résulter de déformation. 


PERÎCOSMUS NICAISEI 
PI. I, üg. 1. — PI. II, 11g. 1-2. 


Oursin ovale cordiforme, écliancré en avant par un large sillon 


ambulacraire, tronqué en arrière. Face supérieure subpyramidale- 
conoïde, à sommet presque central ; face inférieure presque plane, 
avec plastron à peine marqué par de faibles dépressions ambula- 
craires et émarginé à barrière. 

Peristome labié près du 1 ord antérieur; périprocte grand, ellipti- 
que, en travers au-dessus d’une aréa transverse et déprimée, à bord 
supérieur un peu en surplomb. Apex de micraster à madréporide 
entre les pièces génitales (non rejeté en arrière comme dans les spa- 
tangues), logé dans une dépression formée par la saillie des in- 
terambulacres ; sillon antérieur profond, évasé et élargi en avant, 
pétales droits, bien creusés, linéaires, divergents en étoile, les pos- 
térieurs plus courts de 5 à 6 paires de pores que les antérieurs. 

Fasciole péripétale peu flexueux, réunissant les extrémités des pé- 
tales. Le marginal très grêle, mais bien distinct et restant à 5 «Vm de 
la marge, tubercules petits, peu serrés, au milieu d’une granulation 
fm'e, ceux du dessous vers les bords et sur le plastron, presqu’égaux, 
également petits, plus rapprochés sur le plastron qui est assez étroit. 

Cet oursin est intermédiaire pour les proportions au P. latus, mais 
il en diffère par la proportion et la forme de ses pétales plus étroits et 
moins profonds. Le P., montevialensis a ses pétales plus inégaux et 
son pourtour est contracté en arrière. 

Dimensions d’un exemplaire moyen : 


Longueur 0"'058 

Largeur 0 050 

Hauteur 0 024 


Explication des figures : 

PL I, fig. 1. — Oursin vu en dessus de grandeur naturelle. 
PI. II, fig. 1. — Le même vu en dessous, 
fig. 2 . — Le même vu de profil. 


n 


PERICOSMUS SÜBŒQUIPETALUS (nICAISEI, VaP. ?) 

PI. I, fig, 2, — PI. II, üg. 'S. ■ 

Cet oursin diffère du Péricosmus Nicaisei par mie situation liieu 
plus antérieure du sommet apicial, reporté en avant des 2/5 anté- 
rieurs; par son profil plus fortement proclive en avant plus élevé; 
par le sommet des interambulacres antérieurs plus saillants en forme 
de tubercules ; par les pétales postérieurs presque aussi longs que les 
antérieurs. Ils sont, du reste, de même forme et de môme profondeur; 
le plastron aussi ne paraît pas différer essentiellement; de sorte que 
je me demande si ce n’est pas une simple variété de l’espèce précé- 
dente. Il est vrai que les mômes différences se reproduisent sur un 
deuxième exemplaire, et comme, en somme, les détails de structure 
de la surface sont assez oblitérés, il y a lieu de réserver une déter- 
mination ultérieure. 

Dimensions : 

Longueur 0"‘054 

Largeur 0 052 

Hauteur 0 034 

Explication des figures : 

PL I. fig. 2. — Oursin vu en dessus de grandeur naturelle. 

PL II, fig. 3. — Le même, vu de profil. 


KCHINANÏHÜS BADINSKII 
PL II, üg. 10. — PL III, lig. 3. 


Oursin subglobuleux, demi-ovoïde, très convexe en dessus, un peu 


atténué et arrondi en avant, sensiblement contracté en arrière, con- 
cave en dessous avec les bords fortement pulvinés et deux larges dé- 
pressions au passage des ambulacres postérieurs de manière à pro- 
duire un rostre de pygurus émarginé au bout. 

Péristome [un peu en avant du milieu pourvu d’un floscile (mal 
conservé) dont les bourrelets sont en mamelons saillants. Péri- 
procte petit, elliptique suivant l’axe, très haut, placé sous une faible 
saillie subcarénée de l’interambulacre postérieur, et au sommet d’un 
sillon qui s’évase et s’élargit vers le bas en émarginant le pourtour; 
la face postérieure étant un peu déclive, le périprocte est visible d’en 
haut. Apex au sommet de figure au 1/3 antérieur, ambulacres pé- 
taloïdes égaux, à fleur de test, lancéolés-linéaires tronqués au bout, 
assez courts, à pores bien conjugués, dont les zones égalent en- 
viron la zone interporifère ; tubercules scrobiculés, très petits et 
rapprochés. 

Le seul exemplaire que je possède est un peu déformé et incom- 
plet d’un côté. Sa petite taille, la forte obliquité de son bord pos- 
térieur, l’épaisseur de ses bords et le fort sinus qu’ils présentent en 
arrière ne permettent de confondre cette espèce avec aucune autre. 

Dimensions : 


Longueur 0'"033 

Largeur 0 027 

Hauteur 0 020 


Explication des figures : 

PI. II, fig. 10. — Sujet un peu déformé vu par derrière, de gran- 
deur naturelle. 

PI. III, fig. 3. — Le même, vu par dessus. 


26 


ECHIXOLAMPAS FLORESCENS 
PI. III, fig. 8-14. 

Oursin semi-ovoïde, subémarginé en avant, plus ou moins rostré 
en arrière, presque régulièrement convexe en dessus ou ayant des 
tendances à se caréner dans la variété rostrée. Dessous concave plus 
ou moins pulviné sur les bords et ondulé en trois dépressions qui 
correspondent aux ambulacres postérieurs et à l’ambulacre impair ; 
celles qui correspondent aux ambulacres pairs antérieurs peu ou pas 
marquées, les postérieures forment un sinus dans le bourrelet mar- 
ginal. 

Péristome un peu en avant du milieu, au fond de la cavité, subpen- 
tagonal à coté postérieur plus long. Floscile superficiel avec des 
bourrelets obsolètes, mais bien marqué par ses pores. Périprocte 
transversal, subtriangulaire, touchant au bord, le plus souvent infra 
marginal, mais parfois visible en arrière. 

Apex petit, granuleux, à fleur de test, au tiers antérieur, un peu en 
avant du sommet de figure ; pétales inégaux, l’antérieur plus étroit, 
peu ou pas élargi, le plus court ;’les pétales pairs fortement lancéolés, 
acuminés, surtout les antérieurs, les postérieurs plus longs, tous plus 
ou moins convexes par suite de la dépression des zones porifères 
très étroites à zygopores petits et serrés, bien conjugués. Les zones 
porifères sont égales dans l’ambulacre antérieur, celles des ambu- 
lacres pairs antérieurs sont au contraire très inégales ; la zone ex- 
terne se prolonge en s’ondulant au delà de l’interne tronquée d’une 
quantité de zygopores qui est en général de dix ; dans les ambulacres 
postérieurs la différence est seulement de quatre à cinq. 

Tubercules petits, égaux, serrés sur toute la surface supérieure, un 
peu plus gros et plus largement scrobiculés à la face inférieure. 


27 


Cet oursin présente dos variations assez considérables qui peuvent 
se grouper en trois types. 

1“ Régulièrement convexe en dessus, presque ovalaire, le rostre de 
la partie postérieure étant à peine marqué (variété typique) ; 

2" Un peu en toit à la partie postérieure, à pourtour presque pen- 
tagonal, fortement atténué en arrière, ou plutôt étalé et anguleux à 
l’arrière des interambulacres pairs postérieurs. Face inférieure peu 
pulvinée avec les cinq ondulations arnbulacraires bien marquées (var. 
pyguroïdes) ; 

3“ Presqu’oblong, très étroit avec le dessus ayant des tendances à 
se caréner ; dessous fortement pulviné, avec la dépression du péris- 
tomc bien moins étendue, pétale antérieur très étroit. Le bord anté- 
rieur du profd est plus fortement tronqué (var. coarctata). 

Les particularités si caractéristiques de l'étoile ambulacraire sont 
constantes dans ces Irois formes et ne permettent pas de les ériger en 
espèces distinctes. Cette espèce a de grandes affinités avec les 
E. sphæroïdalis et Jacquemonti de l’Inde ; mais il en diffère par ses 
pétales costés et la face inférieure concave pulvinée. L’E. globulus du 
Vicentin et d’Egypte a également l’étoile ambulacraire presque sem- 
blable pour sa structure, mais ses pétales sont moins lancéolés, moins 
convexes, les postérieurs sont plus longs et le dessous n’est ni pul- 
vinée, ni concave. 


Dimensions des trois variétés : 

Typique. Pyguroïdes. 

Longueur 0”044 

Largeur 0 039 0 042 

Hauteur 0 025 • 0 022 


Coarctata. 

0"’038 
0 032 
0 021 


Explication des figures : 

PL III, fig. 8. — ‘ Grand individu de la variété pyguroïdes vu en 
dessus, de grandeur naturelle. 


Fig. 9. — Individu de petite taille de la variété typique vu en des- 
sous, de grandeur naturelle. 

Fig. 10. — Autre individu de la même variété vu de profil, de 
grandeur naturelle. 

Fig. 11. — Autre individu de la même variété vu en dessus, de 
grandeur naturelle. 

Fig. 12. — Individu de taille moyenne de la variété coarctata vu 
en dessus de grandeur naturelle. 

Fig. 13. — Autre individu de la même variété vu de profil, de 
grandeur naturelle. 

Fig. 14. — Autre individu de la même variété vu en dessous, de 
grandeur naturelle. 


ECIIINOLAMPAS SULCATUS 
PI. III, flg. 4-7. 

Oursin subhémisphérique un peu plus large et plus arrondi en 
avant, sensiblement rostré en arrière, un peu plus convexe en arrière 
qu’en avant. Face inférieure concave, un peu pulvinée sur les bords, 
avec plis superficiels correspondant aux ambulacres, les postérieurs 
plus marqués, sinuant la marge et produisant un rostre sensible. 

Péristome presque central, subpentagonal, un peu transverse, à 
floscile à peine élargi avec mamelons à peine saillants. Périprocte 
transversal, elliptique, inframarginal. Tubercules petits et rappro- 
chés. 

Apex en petit bouton non saillant avec 4 pores génitaux bien visi- 
bles, situé très près et en avant du centre èt du sommet de figure. 
Ambulacres étroits et longs, à zones porifères très étroites, dépri- 
mées, ce qui rend la zone interporifère convexe et costée. Les zones 
interambulacraires se soulèvent et font paraître les ambulacres 


comme logés dans des sillons. Les zones porifères de l’ambulacre 
impair sont presque égales et très ouvertes, celle de droite est un 
peu plus arquée que l’autre près du sommet. Les ambulacres pairs 
antérieurs sont un peu arqués, la convexité en arrière ; leurs zones 
porifères sont ouvertes et inégales, l’antérieure ayant une dizaine de 
zygopores en moins; les ambulacres postérieurs presque droits et 
semblables, sauf pour les zones porifères dont les externes n’ont que 
4 à 5 paires de pores en plus. 

L’aspect sillonné de la face supérieure de cet oursin, ses pétales at- 
ténués vers le haut, longs et étroits ne permettent de le confondre 
avec aucune autre espèce discoïde. 

Je n’ose en distinguer un autre oursin bien plus grand, plus oblong, 
dont l’étoile ambulacraire est détruite, ne laissant voir que l’extré- 
mité des pétales construits sur le même type au point de vue des zy- 
gopores ; la face inférieure est encroûtée et ne peut donner d’autres 
renseignements. 

Dimensions d’un individu moyen et du plus grand : 

Longueur 0"'050 0'"065 

Largeur. 0 043 0 050 

Hauteur 0 025 » 

Explication des figures : 

PI. III, fig. 4. — Individu de moyenne taille vu en dessus, de 
grandeur naturelle. 

Fig. 5. — Autre individu un peu usé vu en dessous, de grandeur 
naturelle. 

Fig. 6. — Autre individu de petite taille vu en dessus, de gran- 
deur naturelle. 

Fig. 7. — Autre individu vu de profil, de grandeur naturelle. 


30 


CLYPEÂSTER ATAVUS 
PI. III, flg. 1-2. 

Oursin de petite taille, presque plat, pentagonal avec les angles 
tronqués et arrondis, faiblement et presque régulièrement convexe 
en dessus, sauf vers l’apex qui paraît avoir fait une légère saillie. 
Face inférieure plane, mais inconnue dans ses détails, ainsi que le 
péristome encroûté. Périprocte petit, rond, inframarginal, un peu en 
arrière du bord. 

Le bord est mince, mais arrondi, obtus et non tranchant. Les tuber- 
cules sont partout oblitérés. 

Pétales oblongs, sensiblement rétrécis, mais ouverts à l’extrémité, 
presque à fleur de test, atteignant les 3/5 du rayon. Zones porifères 
paraissant avoir été un peu déprimées s’élargissant sensiblement 
vers le bout, ayant les 2/3 de la largeur de la zone interporifère ; les 
sillons de conjugaison ayant été oblitérés, il reste une rangée interne 
de pores ronds et une rangée de pores externes en fente. Les zones 
interambulacraires paraissent avoir été un peu convexes et faiblement 
costulées en remontant vers l’apex. 

L’usure des pétales et leur disposition à fleur rappelant un peu le 
faciès des Sismondia, j’ai eu quelques doutes sur la détermination gé- 
nérique de ce fossile. Une section transversale a montré 1 existence 
de piliers internes conformés comme dans les vrais clypéastres et a 
levé tous les doutes à cet égard. 

Ce clypéastre ne peut être confondu avec aucune des rares espèces 
trouvées dans le terrain nummulitique de l’Inde, ni avec le rare 
G. Breunigii du Vicentin et de l’Egypte, dont il exagère le caractère 
discoïde et scutelliforme. 


31 


Dimensions de deux individus': 

Longueur.... 0"’050 » 

Largeur 0 045 0'"055 

Hauteur 0 008 0 011? 

PI. III, fig. 1. — Individu un peu fruste, vu par dessus, de gran 
deur naturelle. 

Fig. 2. — Une section polie montrant les piliers internes, de gran 
deur naturelle. 


r ; 





M:.: 


ERRATA 


Page 15, ligue 7, lire : llélérosiégine, au lieu de : Hétérostégiu. 

— ::^1, — 0, lire: tronqué, au lieu de : tronquée. 

— 2\, — 2o, lire : périftrocte, au lieu de : periprocte. 

— 21, dernière ligne : lire : Scillœ, au lieu de: seillœ. 


- 23, 

ligue 

5, lire : qjérisiomc, au lieu de : poristome. 

- 23, 

— 

18, entre latm et la virgule, ajouter : et à P. Edivart 

- 24, 

— 

3, lire : Pericosmns, au lieu de : Péricosmus. 

— 25, 

— 

5, lire : floscèle, au lieu de : lloscile. 

— 25, 

— 

7, supprimer la 3” virgule. 

- 26, 

— 

12, lire : floscèle, au lieu do : lloscile. 

- 17, 

— 

17, lire ; elle, pour ; il. 

— 27, 

— 

22, lire : pnlviné, au lieu de : pulviuée. 

— 28, 

— 

21, lire : floscèle, au lieu de : lloscile. 


NOTA 

Nos ligures u’ayaiit pas été photographiées au miroir se trouvent renversées 
par le tirage à l’impression ; il est donc utile d’en tenir compte dans l’exameu de 
la structure des apex qui sont asymétriques. 






PL. II 



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