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Full text of "Voyage scientifique dans l'Archipel Malais"

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Maurice  BEDOT  et  Camille  PICTET 


VOYAGE  SCIENTIFIQUE 

DANS 

L'ARCHIPEL  MALAIS 


TOME  2 

PUBLIÉ  AVEC  LA  COLLABORATION  DE 

MM.  A.  Dehorne,  H.-J.  Hansen,  A.  Malaquin,  F.  Mûser, 
A.  Pizon,  L.  Roule. 


GENÈVE 

IMPRIMERIE  ALBERT  KÜNDIG 


1907  à 1909 


VOYAGE  SCIENTIFIQUI 


DANS 


L’ARCHIPEL  MALAIS 


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Maurice  BEDOT  et  Camille  PICTET 


DANS 


L’ARCHIPEL  MALAIS 


TOME  2 

PUBLIÉ  AVEC  LA  COLLABORATION  DE 
Mme  fT.  MûSER 

ET  DE 

MM.  A.  Dehorne,  H. -J.  Hansen, 
A.  Malaquin,  A.  Pizon  et  L.  Roule. 


GENÈVE 

Imprimerie  Albert  Kündig 


1909 


Tous  les  mémoires  scientifiques  réunis  dans  ce  volume  ont  été 
publiés  dans  la  Revue  Suisse  de  Zoologie , de  1907  à 1909. 


TABLE  DES  MATIERES 


ni:  SECOND  VOLUME 


Pages. 

M.  Bedot.  Madréporaires  d’Amboine  ; avec  les  planches  1 à 46  1 

A.  Malaquin  et  A.  Dehorne,  Les  Annélides  polychètes  de  la  Baie 

d’Amboine;  avec  les  planches  47  à 54 151 

F.  Moser.  Cténophores  de  la  Baie  d’Amboine:  avec  la  planche  55  217 

H. -J.  Hansen.  Sur  quelques  Crustacés  pélagiques  d’Amboine  . . . 243 

L.  Roule.  Alcyonaîres  d’Amboine  ; avec  les  planches  56  à 58  . . 247 

A.  Pizon.  Ascidies  d’Amboine;  avec  les  planches  59  à 64  . . . . 281 

L.  Boule.  Actiniaires  d’Amboine 327 

M.  Bedot.  La  faune  eupélagique  (Holoplaneton)  de  la  Baie  d’Am- 

boine et  ses  relations  avec  celle  des  autres  Océans.  . . 335 

M.  Bedot.  Sur  la  faune  de  l’Archipel  Malais  (Résumé) 357 

— Index  des  espèces  citées 385 


VOYAGE  DE  MM.  M.  BEDOT  ET  C.  PICTET 
DANS  L’ARCHIPEL  MALAIS 


MADRÉPOR  AIRES 

D’AMBOINE 

PA  B 

M.  BEDOT 

Avec  IeR  planches  1 à 46. 


Lorsque  nous  avons  entrepris  la  détermination  des  Madré- 
poraires  de  notre  collection,  c’était  avec  l’intention  de  nous  bor- 
ner à donner  la  liste  des  espèces  connues  se  trouvant  dans  la 
baie  d’Amboine  et  de  ne  décrire  que  les  espèces  nouvelles.  Mais 
nous  avons  dû  bientôt  renoncer  à ce  projet  et  modifier  le  plan  de 
notre  travail.  En  effet,  une  difficulté  se  présente  aussitôt  que  l’on 
veut  entreprendre  des  déterminations  de  Madréporaires.  La  plu- 
part des  auteurs  qui  se  sont  occupés  de  ces  animaux  en  ont  donné 
des  descriptions  incomplètes  et  si  peu  précises  qu’il  est  souvent  im- 
possible de  savoir  quelles  sont  les  espèces  qu’ils  avaient  en  vue, 
surtout  lorsque  leurs  descriptions  ne  sont  pas  accompagnées  de 
bonnes  figures.  On  peut  difficilement  aujourd’hui,  ainsi  que  le  fait 
remarquer  très  justement  M.  le  Prof.  Studer  (1901,  p.  388),  re- 
connaître avec  certitude  une  espèce  si  l’on  n’a  pas  sous  les  yeux 
le  spécimen-type  d’après  lequel  elle  a été  établie.  Mais,  il  n’est 
guère  possible  d’aller  visiter  les  collections  où  sont  conservés 
les  types  chaque  fois  que  l’on  veut  faire  une  détermination. 
C’est  la  raison  pour  laquelle,  beaucoup  de  travaux  renferment 

Voyage.  Vol.  2. 


1 


2 


M.  BEDOT 


des  descriptions  ou  des  listes  d’espèces  dont  l’identité  est  très 
douteuse.  Elles  ont  été  déterminées  souvent  par  simple  com- 
paraison avec  des  spécimens  figurant  dans  les  Musées  où,  comme 
le  dit  M.  le  Prof.  Studer,  « on  peut  parfois  voir  figurer  sous  le 
même  nom  autant  d’espèces  différentes  qu’il  existe  de  Musées.  » 
Il  est  donc  inutile,  aujourd’hui,  de  publier  de  simples  listes  d’es- 
pèces soi-disant  connues,  provenant  d’une  région  quelconque,  à 
moins  qu’elles  n’aient  été  identifiées  par  des  spécialistes  dont  la 
compétence  est  indiscutable. 

En  attendant  qu’une  révision  complète  des  Madréporaires  ait 
été  publiée,  la  seule  œuvre  utile  que  l’on  puisse  faire  est  de  donner 
la  description  de  toutes  les  espèces  d’une  région  déterminée  avec 
autant  de  précision  que  possible,  et  en  raccompagnant  de  plan- 
ches permettant  de  les  reconnaître  avec  certitude.  C’est  ce  que 
nous  avons  entrepris  dans  ce  travail.  On  nous  reprochera  peut- 
être  d’avoir  fait  une  œuvre  inutile  en  donnant  des  descriptions 
d’anciennes  espèces  bien  connues.  Mais  ce  sont  précisément  celles 
qui  donnent  lieu,  le  plus  souvent,  à des  discussions,  par  le  fait  même 
qu’elles  sont  communes,  et  que  leurs  variétés  locales  ont  été  sou- 
vent décrites  comme  espèces  nouvelles. 

Nous  avons  cherché,  naturellement,  à rapporter  autant  que 
possible  nos  Madréporaires  à des  espèces  déjà  décrites.  Mais,  dans 
l’état  actuel  de  nos  connaissances  il  est  bien  souvent  impossible  de 
faire  des  identifications  certaines.  Notre  but  principal  a été  de 
permettre  aux  zoologistes  qui  voudront  étudier  les  Madréporaires 
d’Amboine,  de  reconnaître  les  espèces  que  nous  y avons  récoltées1. 
S’ils  ont  des  matériaux  plus  nombreux  à leur  disposition,  ils  pour- 
ront alors  compléter  nos  descriptions  et,  au  besoin,  modifier  nos 
déterminations. 

Nous  tenons  à exprimer,  ici,  notre  vive  reconnaissance  à tous 
ceux  qui  nous  ont  aidé  dans  notre  travail  et  en  particulier  à M. 

1 Toutes  les  espèces  que  nous  décrivons  dans  ce  mémoire  ont  été  récoltées  dans 
la  Baie  d’Amboine. 


MAL>ItKPORAIR.ES 


3 


le  Professeur  Th.  Studer,  dont  les  précieux  conseils  nous  ont 
rendu  de  grands  services  pour  l’étude  des  espèces  douteuses,  à 
M.  le  Professeur  Dôderlein  auquel  nous  devons  la  détermi- 
nation de  toutes  nos  Fongines  et  à M.  le  Professeur  Joubin  qui, 
avec  une  extrême  obligeance,  a bien  voulu  nous  permettre  d’étu- 
dier à Paris  la  belle  collection  du  Muséum  d’Histoire  naturelle. 
Les  clichés  photographiques  reproduits  dans  nos  planches  ont  été 
faits  par  M.  le  DrE.  Weber,  1er  assistant  au  Muséum  de  Genève 
qui  a été  pour  nous  un  habile  et  dévoué  collaborateur.  Enfin, 
nous  devons  encore  remercier  la  Société  auxiliaire  des  Sciences 
et  des  Arts  de  Genève  qui  a généreusement  pris  à sa  charge  les 
frais  de  publication  d’une  partie  des  planches  accompagnant  ce 
mémoire. 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES 

APORINA 

Fam.  Oculininae. 

Gen.  Cyathohelia. 

Gyathohelia  axillaris  (Eli.  et  Sol.). 

(PI.  t,  fig.  1 à 3). 

Une  colonie  dendroïde  (fig.  2)  mesurant  7cm  de  hauteur  et 
10  X llcm  de  largeur,  semble  être  formée  de  plusieur  gros 
troncs  réunis  en  une  masse  basale  commune  de  3,5  X 5om  de 
largeur.  A environ  3cm  de  son  point  d’attache,  cette  masse  basale 
donne  naissance  à plusieurs  branches  de  5 à 15mm  de  diamètre, 
qui  se  ramifient  dichotomiquement.  Les  calices  sont  placés  aux 
points  de  bifurcation,  soit  à l’aisselle  des  branches  et  rameaux. 
D’après  M.  Edwards  (1857-60,  vol.  2,  p.  110)  « la  gemmation 
s’opère  avec  beaucoup  de  régularité;  les  bourgeons  naissent 


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M.  BEDOT 


deux  à deux,  l’un  vis-à-vis  de  l’autre,  aux  côtés  des  calices,  de 
façon  que  l’ensemble  présente  les  caractères  d’une  inflorescence 
en  cyme  dichotome.  » Mais  il  faut  ajouter  que,  dans  la  plupart 
des  cas,  un  des  bourgeons  se  développe  plus  que  l’autre  qui,  par- 
fois même,  peut  s’atrophier.  Les  calices  sont  souvent  assez  éloi- 
gnés les  uns  des  autres;  ils  peuvent  être  séparés  par  un  inter- 
valle de  5 à 10mm.  Le  tronc  et  les  branches  sont  daine  couleur 
blanche  et  paraissent  être  tout  à fait  lisses.  Mais,  lorsqu’on  les 
examine  au  microscope,  on  voit  que  leur  surface  est  garnie  de  très 
fines  aspérités  et  qu’elle  présente,  en  outre,  de  faibles  stries  lon- 
gitudinales (fig.  3)  qui  s’accentuent  un  peu  au  voisinage  des  ca- 
lices où  elles  représentent  les  sillons  séparant  les  côtes.  Les 
jeunes  calices  ont  une  forme  turbinée.  Plus  tard,  en  s’accrois- 
sant. et  par  suite  de  la  compression  exercée  sur  eux  par  les  ra- 
meaux voisins,  ils  prennent  la  forme  d’une  ellipse  comprimée  au 
milieu.  Leurs  dimensions  maximales  sont  alors  de  10  X 6mm. 
Les  calices  (fig.  1 et  3)  ont  4 cycles  de  septes,  mais  le  der- 
nier cycle  est  souvent  incomplet.  Les  septes  sont  arrondis  à 
leur  partie  supérieure  et  dépassent  le  bord  de  la  muraille  de 
quelques  dixièmes  de  millimètre.  Leur  bord  libre,  qui  est  à peu 
près  vertical,  paraît  uni,  mais  lorsqu’on  l’examine  au  micros- 
cope on  voit  qu’il  est  garni  de  dents  très  fines.  Les  faces  latéra- 
les des  septes  portent  de  très  petites  granulations  disposées  en 
séries  qui  se  dirigent  vers  les  bords  libres. 

Les  septes  des  deux  premiers  cycles,  qui  ont  à peu  près  la 
même  taille,  sont  un  peu  plus  épais  et  plus  grands  que  ceux  du 
troisième.  Les  septes  du  quatrième  cycle  sont  plus  petits  et  plus 
minces  que  les  autres. 

La  columelle  est  formée  de  8 à 15  papilles  un  peu  allongées 
et  arrondies  à leur  extrémité. 

Les  palis  ont  également  la  forme  de  papilles  arrondies  à leur 
extrémité,  légèrement  comprimées  et  s’élevant  un  peu  plus  haut 
que  la  columelle.  Ils  sont  reliés,  dans  la  profondeur  du  calice, 


MADRKPORAIRES 


5 


au  bord  interne  des  septes.  Il  y a normalement  24  palis,  mais 
ce  nombre  varie  quelquefois.  Lorsque  les  calices  ne  sont  pas 
trop  déformés  par  la  compression  (fig.  1),  on  peut  voir  que  les 
palis  sont  disposés  alternativement  sur  deux  cercles  concentri- 
ques, le  cercle  interne  étant  formé  par  les  palis  des  deux  pre- 
miers cycles  et  l’externe  par  ceux  du  troisième  cycle  qui  sont  un 
peu  plus  élevés  que  les  autres.  Le  quatrième  cycle  n’a  pas  de  palis. 

Les  côtes,  très  peu  apparentes,  ne  sont  indiquées,  près  du  bord 
des  calices,  que  parles  sillons  qui  les  séparent. 


Fam.  Pocilloporinæ  (entend.  Ogilvie). 

Gen.  Stylophora. 

Stylophora  digitata  (Pallas). 

(PI.  1,  fig.  4 à 7). 

Deux  colonies  cespiteuses  de  cette  espèce  mesurent,  l’une  8 , 
l’autre  10cm  de  hauteur  et  toutes  les  deux  8 X 10cm  de  largeur. 
Leur  base,  de  33  X 44mm  et  16  X 18  mm,  s’élargit  pour  former 
une  masse  basale  d’où  partent  de  nombreuses  branches  et  ra- 
meaux dont  le  diamètre  variable  atteint  16mm.  Les  branches, 
subcylindriques  ou  un  peu  comprimées,  sont  ramifiées  (fig.  5). 
Elles  ont  de  nombreuses  bifurcations  et,  souvent  aussi,  se  divi- 
sent en  trois  rameaux  qui  peuvent  diverger  ou  rester  dans  le 
même  plan.  Dans  ce  dernier  cas  (fig.  6),  lorsque  les  rameaux 
sont  un  peu  comprimés,  les  branches  ont  Pair  d’être  palmées  à 
leur  extrémité.  Mais  les  rameaux  peuvent  aussi  être  cylindri- 
ques. Us  se  soudent  rarement  les  uns  aux  autres;  cependant, 
cela  n’est  pas  une  règle  générale. 

Les  calices  (fig.  4 et  7),  répartis  sur  toute  la  colonie,  sont  cir- 
culaires et  mesurent  1 à lmm,5  de  diamètre.  Ils  sont  placés  quel- 
quefois côte  à côte  mais,  le  plus  souvent,  sont  séparés  par  un 


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M.  BEDOT 


intervalle  de  0mm,7  à lmm,5.  On  compte  50  à 80  calices  dans  un 
centimètre  carré.  Ceux  qui  occupent  la  région  moyenne  des 
branches  sont  placés  perpendiculairement  à l’axe  de  la  branche. 
Vers  l’extrémité  des  rameaux,  ils  se  redressent  souvent  et  leur 
axe  forme,  avec  celui  du  rameau,  un  angle  aigu.  En  outre,  dans 
cette  région  distale,  les  calices  sont  souvent  serrés  les  uns  con- 
tre les  autres. 

Le  cœnenchyme  entoure  complètement  les  calices  qui  ne  lais- 
sent dépasser  qu’une  petite  partie  de  leur  bord.  Cette  margelle 
est  généralement  plus  élevée  sur  le  côté  du  calice  tourné  vers 
l’extrémité  distale  des  branches,  que  sur  le  côté  opposé  où  elle 
disparaît  souvent  complètement.  Dans  ce  dernier  cas,  les  calices 
paraissent  être  surmontés  d’une  saillie  labiale.  Mais  il  faut  re- 
marquer que  cette  disposition  de  la  margelle  n’est  nullement 
constante  car,  dans  certaines  régions  de  la  colonie,  elle  a une 
hauteur  égale  sur  tout  le  pourtour  des  calices,  et  dans  d’autres 
régions  (près  de  la  base)  elle  peut  faire  défaut.  Les  septes  for- 
ment de  petites  proéminences  sur  la  margelle  qui  porte,  en  ou- 
tre, de  fines  épines  souvent  disposées  régulièrement.  Les  calices 
ont  un  seul  cycle  de  6 septes.  Ce  nombre  varie  très  rarement  et 
nous  n’avons  observé  que  deux  cas  dans  lesquels  les  calices 
avaient  12  septes. 

Le  bord  des  septes,  sur  lequel  on  voit  quelquefois  de  petites 
épines,  s’avance  très  peu  vers  l’intérieur;  il  descend  presque 
verticalement  et,  arrivé  au  fond  de  la  cavité,  se  recourbe  pour 
venir  aboutir  à la  columelle  styliforme  ou  conique.  Celle-ci  porte 
souvent  de  petites  aspérités  à son  sommet;  elle  a une  hauteur 
variable. 

Le  cœnenchyme  intercalicinal  a une  surface  plane,  hérissée 
de  petites  épines  effilées  et  nettement  séparées  les  unes  des  au- 
tres. Elles  sont  le  plus  souvent  placées  sans  ordre  apparent,  mais 
parfois  se  disposent  de  manière  à former,  autour  des  calices,  un 
dessin  polygonal  plus  ou  moins  régulier  (fig.  4).  Bien  que  cette 


MADRKPOR  AIRES 


7 


disposition  du  eœnenchyme  soit  très  caractéristique  et  se  pré- 
sente sur  ia  plus  grande  partie  de  la  colonie,  on  observe  parfois, 
en  certains  endroits,  une  autre  structure.  Les  calices  sont  alors 
entourés  d’un  eœnenchyme  formant  des  alvéoles  polygonaux  ou 
de  formes  et  de  dimensions  diverses  (fig.  7). 

Il  en  résulte  un  aspect  tout  à fait  différent  de  celui  que  l’on 
voit  dans  le  reste  de  la  colonie  (Comp.  fig.  4 et  7);  mais,  en 
réalité,  il  s’agit  d’un  simple  stade  de  développement  du  cœnen- 
chyme,  correspondant  à une  période  d’accroissement  des  calices. 

La  margelle  ayant  dépassé  sa  hauteur  normale,  il  se  dépose, 
entre  les  épines  du  eœnenchyme  intercalicinal,  de  petites  cloi- 
sons calcaires  verticales  qui  forment  les  parois  des  alvéoles  et 
les  relient  à la  margelle.  On  peut  encore  distinguer,  de  distance 
en  distance,  sur  le  bord  supérieur  de  ces  cloisons,  les  pointes  des 
épines.  Un  plancher  horizontal  viendra  plus  tard  recouvrir  les 
alvéoles  et  diviser  les  cavités  calicinales.  Ces  planchers,  bien 
développés,  se  voient  facilement  sur  des  coupes  de  rameaux. 
L1  examen  des  spécimens  de  Stylophora  dïgitala  et  pistülata  qui 
se  trouvent  au  Muséum  d’Histoire  naturelle  de  Paris  nous 
permet  de  croire  que  ces  deux  espèces  sont  synonymes.  Le  seul 
caractère  qui  les  différencie  est  le  fait  que  la  saillie  labiale  est 
plus  prononcée  chez  S.  digitata  que  chez  S.  pistülata.  Mais  nous 
venons  de  voir  que  ce  caractère  est  très  variable. 

Gen.  Pocillopora. 

Pocillopora  elegans  Dana. 

(PL  â,  fig.  8 à 13). 

Nous  avons  trouvé  une  seule  colonie  de  cette  espèce  (fig.  8 à 
10).  Elle  est  fixée  sur  un  vieux  morceau  de  bois  (mesurant  13cm,5 
de  long,  3cm,5  de  large  et  8mm  d’épaisseur)  que  sa  base  étalée 
recouvre  et  entoure  presque  complètement.  Aux  deux  extrémités 


8 


M.  BEDOT 


du  support,  cette  base  forme  une  couche  très  mince.  Son  épais- 
seur, de  l à 3mœ,  augmente  ensuite  progressivement  pour  attein- 
dre lcm,5  au  maximum.  Sur  cette  base  prennent  naissance  de 
grosses  branches,  très  courtes,  épaisses  et  généralement  un  peu 
comprimées.  Ce  sont  plutôt  de  gros  lobes  que  de  véritables 
branches.  Ils  sont  garnis  d’  « éminences  verruciformes  » (M. 
Edwards)  qui  peuvent  être  considérées  comme  de  jeunes  ra- 
meaux. Une  de  ces  branches,  la  plus  grande,  mesure  au  maxi- 
mum 4cm  de  longueur,  4cm,5  de  largeur,  18mm  d’épaisseur  à la 
base  et  lcru  d’épaisseur  à 5niûl  du  sommet.  Les  rameaux  verru- 
ciformes dont  elle  est  garnie  font  défaut  sur  son  sommet.  Les 
autres  branches,  de  2 à,  3cm  de  hauteur,  ont  une  forme  assez  va- 
riable, quelquefois  légèrement  comprimée,  ou  ressemblant  à de 
gros  mamelons  bosselés  dont  la  base  est  parfois  un  peu  rétrécie. 
Les  rameaux  verruciformes  peuvent  être  répartis  sur  toute  la 
surface  de  la  branche  (ou  mamelon)  ; mais  souvent  aussi,  ils  ne 
s’étendent  pas  jusqu’au  sommet  qui  reste  nu  (fig.  11).  On  en  voit 
également  qui  prennent  naissance  directement  sur  la  couche  ba- 
sale de  la  colonie.  Ces  rameaux  verruciformes  (fig.  13)  ont,  en 
moyenne,  2 à 4mm  de  hauteur  et  2 à 3mm  d’épaisseur.  Quelques 
uns  d’entre  eux  dépassent  ces  dimensions  et  semblent  destinés  à 
se  développer  et  à former  plus  tard,  des  branches.  Us  ont,  en 
général,  la  forme  de  petits  cônes,  à sommet  arrondi  ; mais,  lors- 
qu’ils s’accroissent,  ils  peuvent  prendre  uue  forme  un  peu  com- 
primée, quelquefois  même  se  bifurquer  ou  donner  naissance,  à 
leur  tour,  à de  petites  éminences  verruciformes. 

Les  rameaux  verruciformes  sont  beaucoup  moins  nombreux, 
généralement  même  absents,  dans  les  intervalles  qui  séparent 
les  branches.  Les  calices  sont  petits  et  mesurent  0ram,5  à lram. 
Ils  sont  plus  ou  moins  serrés  les  uns  contre  les  autres  de  sorte 
que,  suivant  la  région  de  la  colonie  que  Ton  examine,  on  en 
compte  de  60  à 180  par  centimètre  carré.  Leur  forme  et  leur 
disposition  sont  très  variables. 


MADKKPORAIRKS 


9 


Aux  deux  extrémités  de  la  colonie,  dans  la  région  où  sa  base 
s’étend  en  une  couche  mince  recouvrant  le  support,  les  calices 
sont  à peu  près  circulaires  et  entourés  d’une  niasse  plus  ou 
moins  considérable  de  cœnenchyrne  dans  lequel  ils  sont  complè- 
tement enfoncés  (fi g.  12).  Le  fond  de  leur  cavité  est  formé  d’une 
masse  calcaire  légèrement  granuleuse  au  centre  de  laquelle 
s’élève  en  général  une  columelle  dont  la  forme  varie  beaucoup. 
Elle  peut  être  plus  ou  moins  épaisse  et  haute,  parfois  recouverte, 
surtout  à son  extrémité,  de  petites  aspérités.  Sa  base  est  large 
ou  étroite,  circulaire  ou  elliptique.  Mais  la  columelle  fait  souvent 
défaut.  La  paroi  interne  de  la  cavité  calicinale  est  recouverte 
de  très  petites  aspérités  épineuses.  Il  est  possible  qu’elles 
représentent  les  septes,  mais  leur  répartition  n’est  nullement 
régulière  et  l’on  ne  peut  pas  y reconnaître  une  disposition  en 
cycles. 

Dans  la  région  centrale  de  la  colonie  et  sur  les  branches,  les 
calices  ont  un  aspect  différent.  Ils  ne  sont  pas  entourés  de 
cœnenchyrne,  mais  serrés  les  uns  contre  les  autres  (fi g.  11)  et 
séparés  seulement  par  de  très  minces  cloisons  dont  le  bord 
libre  est  droit  ou  garni  de  dentelures.  Les  calices  ne  sont  plus 
circulaires  mais  prennent  des  formes  polygonales  variées.  Leur 
cavité,  dont  les  parois  sont  verticales,  est  fermée,  en  bas,  par  un 
plancher  horizontal  qui,  souvent,  n’est  pas  complètement  for- 
mé et  présente  encore  un  trou  au  centre.  On  ne  voit  pas  de 
columelle.  Les  parois  sont  complètement  unies  ou  présentent 
de  petites  aspérités  que  l’on  peut  considérer  comme  des  rudi- 
ments de  septes. 

Les  calices  des  rameaux  verruciformes  (fig.  13)  ont  leur  axe 
principal  disposé  un  peu  obliquement,  c’est-à-dire  formant  un 
angle  aigu  avec  l’axe  du  rameau.  Ils  sont  très  rapprochés  les 
uns  des  autres,  mais,  cependant,  pas  aussi  serrés  que  dans  la 
région  dont  nous  venons  de  parler,  car  la  cloison  qui  les  sépare 
est  toujours  assez  épaisse.  Cette  cloison  porte,  sur  son  bord  li- 


10 


M.  BEOOT 


bre,  une  ou  deux  rangées  d’épines  fines,  souvent  allongées  et 
très  rapprochées.  La  cavité  calicinale  va  en  se  rétrécissant  vers 
le  fond  où  l’on  voit,  très  rarement,  une  colnmelle.  Ses  parois 
peuvent  être  garnies  de  petites  épines  qui,  quelquefois,  se  dis- 
posent en  rangées  régulières  représentant  les  septes.  On  compte, 
le  plus  souvent,  12  séries  d’épines.  Il  va  sans  dire  que  l’on  ob- 
serve, dans  la  disposition  et  la  structure  des  calices,  tous  les 
états  intermédiaires  entre  ceux  que  nous  venons  de  décrire. 

Le  coenenchyme  intercalicinal,  dans  la  région  où  il  est  le  plus 
abondant  (fig.  12),  a toujours  sa  surface  garnie  de  granulations 
épineuses.  Il  forme  une  masse  compacte. 

Lorsqu’on  examine  une  coupe  longitudinale  d’une  branche 
(lig.  9),  on  voit  que  les  calices,  séparés  par  de  minces  cloisons, 
forment  de  longs  tubes  divisés  par  des  planchers  horizontaux  en 
chambres  superposées.  La  columelle  est  souvent  visible  dans  la 
partie  proximale  du  tube,  où  elle  s’élève  au  milieu  des  premières 
chambres  de  la  région  inférieure  en  traversant  les  planchers. 
Mais  son  accroissement  est  plus  lent  que  celui  de  la  muraille  et 
elle  manque  dans  les  chambres  supérieures. 

La  colonie  que  nous  venons  de  décrire  correspond  bien  à celle 
qui  a été  figurée  par  Dana  (1849,  pi.  51,  fig.  1)  sous  le  nom  de 
Pocillopora  elegans.  Gardiner  (1897,  p.  950)  croit  que  les  P 
grandis , elongata  et  elegans  de  Dana  sont  synonymes  et  il  les 
réunit  à P.  eydouxi  de  MM.  Edwards  et  Haime  sous  le  nom  de 
P.  grandis. 

Pocillopora  acuta  Lamk. 

(PL  3,  fig.  14  à 17). 

Une  colonie  arborescente  de  cette  espèce  (fig.  14)  a été  cas- 
sée près  de  son  point  d’attache.  Elle  mesure,  au  maximum,  8cm 
de  hauteur  et  4,5  X 9cm  de  largeur.  Le  tronc  commun,  qui  a 
l!mm  de  diamètre  près  de  sa  base,  donne  naissance  à de  nom- 
breuses branches  ramifiées.  Elles  sont  terminées  par  des  ra- 


MADRÉPORAIRE* 


11 


meaux  légèrement  coniques  dont  la  longueur  varie  de  2 à B111111  avec 
un  diamètre  moyen  de  2mm  ; ils  ne  sont  pas  placés,  sur  les  bran- 
ches, d’une  façon  régulière.  Une  autre  colonie  (fig.  15),  plus 
jeune,  cespiteuse,  mesurant  35mm  de  hauteur  et  36  X 51mm  de 
largeur  est  fixée  sur  une  pierre  par  une  base  élargie  (de  27  X 
30mm)  et  se  divise  immédiatement  en  plusieurs  branches  rami- 
fiées, sans  que  l’on  puisse  distinguer  un  tronc  commun.  On  n’ob- 
serve pas  de  soudures  de  rameaux  dans  ces  colonies. 

Les  calices,  de  O11™, 5 à lmm,  sont  circulaires  ou  quelquefois 
elliptiques.  A l’extrémité  des  rameaux,  ils  sont  généralement 
polygonaux.  On  en  compte  50  à 70  par  centimètre  carré  sur  les 
grosses  branches,  où  ils  sont  placés  irrégulièrement  (fig.  16)  et 
séparés  les  uns  des  autres  par  des  intervalles  de  grandeur  va- 
riable et  atteignant  au  maximum  lmm.  A l’extrémité  des  ra- 
meaux, les  calices  sont  serrés  les  uns  contre  les  autres  (fig.  17). 

Lorsque  les  calices  ne  sont  pas  contigus,  ils  sont  enfoncés 
dans  le  cœnenchyme  intercalicinal  où  ils  forment  une  dépres- 
sion peu  profonde  dont  les  bords  sont  généralement  arrondis;  il 
n’y  a donc  pas  de  margelle  (fig.  16). 

Les  septes  sont  représentés  par  de  petites  épines  qui  attei- 
gnent rarement  0mm,l  de  longueur  et  peuvent  former  des  ran- 
gées assez  régulières  ; on  trouve  en  général  12  rangées  ou  un 
nombre  très  voisin.  Mais  ces  épines  sont  souvent  disposées 
irrégulièrement  et  quelquefois  même  elles  font  défaut. 

Le  fond  de  la  cavité  calicinale  est  occupé  par  une  masse  cal- 
caire portant  de  nombreuses  granulations,  ou  de  très  petites 
épines.  On  voit  quelquefois,  au  centre,  une  granulation  plus 
grosse  que  les  autres,  mais  sans  forme  bien  définie,  qui  repré- 
sente la  columelle. 

Le  cœnenchyme  intercalicinal  forme  une  surface  unie,  garnie 
de  petites  épines  disposées  parfois  avec  une  certaine  régu- 
larité ; elles  sont  bien  distinctes  et  séparées  les  unes  des  autres. 

A la  surface  du  tronc  et  des  grosses  branches,  ces  épines  sont 


12 


M.  REDOT 


très  petites  et  ressemblent  plutôt  à de  simples  granulations. 
Mais  dans  la  région  distale  des  branches,  elles  sont  plus  grandes 
et  nettement  visibles. 

Vers  l’extrémité  des  rameaux  (fig.  17),  les  calices  étant  très 
rapprochés  les  uns  des  autres,  le  cœnenchyme  est  peu  abon- 
dant. Il  peut  même  faire  défaut,  les  calices  voisins  n’étant  plus 
séparés  que  par  une  mince  lame,  garnie  d’épines  à son  bord  su- 
périeur, et  qui  représente  les  murailles  accolées. 

Gen.  Seriatopora. 

Seriatopora  hystrix  Dana. 

(PI:  3,  fig.  18  à 22). 

Cette  espèce  est  représentée  dans  notre  collection  par  plu- 
sieurs colonies  cespiteuses  plus  ou  moins  complètes.  Celle  qui, 
d’après  la  grosseur,  paraît  être  la  plus  âgée  est  très  incomplète 
(fig.  19).  Ses  plus  grandes  branches,  cylindriques  ou  subcylin- 
driques mesurent  10  à llcm  de  longueur  et  6mm  de  diamètre. 
Elle  est  caractérisée  surtout  par  le  fait  que  ses  branches  se  ra- 
mifient très  irrégulièrement,  se  soudent  fréquemment  et  donnent 
naissance  à des  rameaux  droits  ou  recourbés,  coniques  ou  effilés, 
dirigés  dans  tous  les  sens  et  dont  la  longueur  est  variable. 

Les  calices  sont  généralement  disposés  en  séries  longitudi- 
nales assez  régulières  sur  les  rameaux  et  dans  la  région  distale 
des  branches,  mais  très  irrégulières  dans  leur  région  proximale. 
Le  nombre  de  ces  séries  varie  de  4 à 10,  mais  on  en  trouve  le 
plus  souvent  6,  7 ou  8. 

Les  calices,  circulaires,  mesurent  0mm,4  à 0mm,7  de  diamètre. 
Ils  sont  implantés  dans  le  cœnenchyme  dont  ils  dépassent  légè- 
rement la  surface  de  façon  à former  une  petite  margelle  garnie 
d’épines  très  fines.  Dans  certains  cas,  la  partie  de  cette  mar- 
gelle qui  est  tournée  du  côté  distal  des  branches  est  très  déve- 


MADHÉPORAUltS 


13 


loppée,  tandis  que  la  partie  opposée  l’est  beaucoup  moins  ou 
même  manque  complètement.  Le  calice  paraît  alors  être  sur- 
monté d’une  lèvre  saillante  (M.  Edwards).  Mais  ce  caractère 
qui  est  quelquefois  très  marqué  sur  certaines  branches,  peut 
aussi  manquer  complètement  sur  d’autres  branches  de  la  même 
colonie  où  les  calices  ont  une  margelle  d’égale  hauteur  sur  tout 
son  pourtour.  (Comp.  fig.  20,  21  et  22  représentant  3 rameaux 
de  la  même  colonie). 

La  cavité  calicinale,  dont  les  parois  sont  souvent  à peu  près 
verticales,  a une  profondeur  variable,  suivant  l’état  de  déve- 
loppement du  dépôt  calcaire  qui  se  forme  au  fond.  La  columelle 
plus  ou  moins  élevée  et  en  forme  d’épine  comprimée,  a une 
base  allongée  dans  le  sens  de  l’axe  de  la  branche.  Quant  à la 
disposition  des  septes,  elle  présente  des  variations  considérables. 
Quelques  calices  en  sont  absolument  dépourvus.  D’autres  ont 
des  rangées  verticales  de  très  petites  épines,  qui  peuvent  être 
soudées  et  former  des  lames  plus  ou  moins  régulières,  très  peu 
proéminentes  et  représentant  les  septes.  On  compte  souvent  6 
rangées  d’épines  ou  6 septes,  — c’est-à-dire  un  seul  cycle.  — 
mais  souvent  aussi,  il  vient  s’en  intercaler  d’autres  en  nombre 
variable.  Les  septes  placés  aux  extrémités  de  la  base  de  la 
columelle  sont  parfois  plus  grands  que  les  autres.  Enfin,  certains 
calices  ont  souvent,  sur  leur  paroi,  de  petites  épines  ou  aspérités 
dont  le  nombre  et  la  disposition  n’ont  rien  de  fixe. 

Les  calices  d’une  même  série  sont  très  rapprochés  les  uns 
des  autres.  Ils  sont  souvent  contigus.  Lorsqu’il  existe  un  espace 
entre  eux,  il  atteint  rarement  une  longueur  égale  à celle  du  dia- 
mètre d’un  calice.  Quant  aux  séries  elles-mêmes,  elles  sont  plus 
ou  moins  rapprochées  suivant  leur  nombre.  Il  est  rare  que  l’in- 
tervalle qui  les  sépare  dépasse  15mm. 

Le  cœnenchyme  intercalicinal  a,  sur  les  grosses  branches, 
une  surface  plane  couverte  de  petites  épines,  minces  et  pointues, 
bien  distinctes  et  nettement  séparées  les  unes  des  autres.  Ces 


14 


M.  BKI)OT 


épines  peuvent  être  placées  sans  ordre  apparent  ou,  au  con- 
traire se  disposer  dans  certaines  parties  de  la  colonie — surtout 
dans  la  région  distale  — avec  une  certaine  régularité.  Dans  ce 
cas,  on  voit  souvent  une  rangée  d’épines  occuper  la  ligne  mé- 
diane de  l’espace  qui  sépare  deux  séries  de  calices  (fig.  21). 
Lorsque  ces  séries  sont  très  rapprochées,  les  épines  de  la  ran- 
gée médiane  s’unissent  souvent  de  façon  à former  une  crête 
dentelée.  Enfin,  à l’extrémité  des  rameaux,  les  calices  sont  si 
rapprochés  les  uns  des  autres  qu’il  n’y  a plus  de  place  entre 
eux  pour  des  épines  du  cœnenchyme. 

L’accroissement  du  cœnenchyme  peut  amener  des  modifica- 
tions de  la  structure  externe  et  donner  aux  branches  et  rameaux 
un  aspect  bien  différent  de  celui  que  nous  venons  de  décrire. 
Des  dépôts  calcaires  viennent  s’accumuler  entre  les  épines  du 
cœnenchyme  et  des  calices.  Lorsqu’ils  sont  assez  abondants  (fig. 
22),  les  épines  du  cœnenchyme  ne  paraissent  plus  être  que  de 
très  petites  proéminences  de  la  surface,  et  celles  qui  se  trou- 
vaient sur  les  calices  sont  soudées  de  façon  à former  une  lame  cir- 
culaire cannelée,  dont  le  bord  libre  est  très  légèrement  dentelé 
et  souvent  même  tout  à fait  droit. 

La  colonie  que  nous  venons  d’étudier  nous  a montré  de  nom- 
breuses variations  dans  la  forme  et  les  dimensions  des  rameaux, 
dans  l’inclinaison  du  plan  de  l’ouverture  des  calices,  et,  dans  la 
structure  externe  du  cœnenchyme.  Or,  ce  sont  là  les  caractères 
principaux  sur  lesquels  on  s’est  basé,  jusqu’à  présent,  pour  la 
détermination  des  espèces.  D’autre  part,  Dana  (1849,  pi.  49)  a 
montré  par  de  bonnes  figures  (fig.  3 et  3a)  que  la  disposition 
générale  des  branches  et  rameaux  pouvait  être  très  différente  à 
l’intérieur  et  à l’extérieur  d’une  colonie.  Il  est  donc  fort  proba- 
ble que  le  nombre  des  espèces  de  Seriatopores  devra  être  forte- 
ment réduit  lorsqu’on  aura  étudié  avec  plus  de  soins  qu’on  ne  l’a 
fait  jusqu’à  présent,  les  variations  qui  peuvent  s’observer  dans 
une  seule  et  même  colonie.  Les  matériaux  que  nous  avons  à 


MA  DREPORAIRES 


15 


notre  disposition  ne^sont  malheureusement  pas  suffisants  pour 
nous  permettre  d’entreprendre  une  discussion  des  espèces. 
Nous  nous  bornerons  à faire  remarquer  que  Seriatopora  subulata, 
et  cervina  présentent  une  très  grande  ressemblance  avec  S. 
hystrix  et  en  sont  probablement  synonymes. 

Dans  notre  collection  se  trouve  une  colonie  (fig.  18)  qui,  à 
première  vue,  nous  avait  semblé  devoir  appartenir  à une  autre 
espèce  que  S.  hystrix . Elle  forme  un  petit  buisson  large  de  5cm,5 
X 8em  et  haut  de  6cm.  Les  plus  grosses  branches  ont  4mm  de 
diamètre  et  leurs  rameaux  forment,  avec  les  branches,  des 
angles  de  diverses  grandeurs,  mais  généralement  aigus.  Les 
calices  ont  un  diamètre  maximal  de  0nim,8.  On  compte,  le  plus 
souvent,  5 ou  6 séries  de  calices,  assez  régulières.  Le  plan  de 
l’ouverture  des  calices  est  quelquefois  un  peu  incliné  de  sorte 
que  la  margelle  est  plus  élevée  du  côté  supérieur.  La  columelle 
est  bien  développée  et  les  septes  présentent  les  mêmes  varia- 
tions que  nous  avons  décrites  plus  haut.  Les  épines  des  calices 
et  du  cœnenchyme  sont  toujours  très  bien  développées. 

En  somme,  bien  que  l’aspect  général  de  cette  colonie  soit  un 
peu  différent  de  celui  des  autres  Seriatopores  récoltés  à Amboine, 
nous  ne  trouvons,  dans  sa  structure,  aucun  caractère  qui  nous 
empêche  de  la  rapporter  à S.  hystrix.  La  différence  d’aspect 
est  due  probablement  au  fait  qu’il  s’agit  d’une  très  jeune  colonie. 

Faim  Astræinæ. 

Gen.  Euphyllia. 

Euphyllia  rugosa  Dana. 

(PI.  4,  fig.  23  à 27). 

Nous  avons  récolté  plusieurs  spécimens  de  cette  espèce.  La 
plus  grande  colonie  (fig.  2,3  et  24)  mesure  10cm  X 7om,5  de  lar- 


6 


M.  BKDOT 


geur  et  5cm  de  hauteur.  Sa  forme  générale^  est  à peu  près  hémi- 
sphérique. La  surface  par  laquelle  elle  était  fixée  mesure  en- 
viron 28  X 35mm,  tandis  que,  dans  les  autres  spécimens,  elle 
est  beaucoup  plus  petite.  La  hauteur  de  la  masse  commune  ba- 
sale ne  dépasse  guère  2 à 3cra. 

Les  individus  de  la  colonie  se  reproduisant  par  fissiparité 
peuvent  être  libres  sur  une  plus  ou  moins  grande  longueur  de 
leur  région  distale  ou  être  unis  par  le  bord  de  leur  calice  en 
chaînes  droites,  sinueuses  ou  ramifiées.  Le  nombre  des  centres 
calicinaux  que  Ton  peut  distinguer  dans  ces  chaînes,  ne  dépasse 
pas  4 ou  5. 

Les  calices  sont  généralement  évasés.  Leur  ouverture  mesure 
10  à 25nun  de  largeur;  elle  a une  forme  très  variable  et,  le  plus 
souvent,  sinueuse.  Lorsqu’on  les  regarde  de  profil  (fig.  24),  leur 
bord  paraît  irrégulier  et  l’on  peut  voir  la  partie  supérieure  des 
grands  septes.  Mais  ceux-ci  ne  s’élèvent  guère  à plus  d’lmm  au- 
dessus  du  bord  des  calices  et  souvent  même  ils  ne  le  dépassent  pas. 

La  muraille  est  très  mince  ; elle  ne  semble  pas  atteindre  plus 
de  0miu,  5 d’épaisseur.  Sa  paroi  externe  porte  des  côtes  très  étroi- 
tes et  de  hauteurs  inégales.  Celles  qui  correspondent  aux  premiers 
cycles  de  septes  sont  bien  développées  et  généralement  visibles 
jusqu’à  la  base  du  polypier,  mais  elles  n’ont  pas  une  hauteur 
régulière.  Leur  sommet  peut  s’élever  à 0mm,8,  puis  s’abaisser 
pour  s’élever  de  nouveau  plus  loin.  Les  sommets  des  côtes  voi- 
sines sont  souvent  placés  sur  une  même  ligne  transversale.  En 
outre,  les  points  d’élévation  minimale  des  côtes  voisines  peuvent 
se  trouver  également  sur  une  même  ligne  transversale  et  corres- 
pondre à une  légère  dépression  de  la  muraille.  On  a alors  de  vé- 
ritables sillons  transversaux.  Mais  cette  disposition  est  moins  ac- 
centuée sur  nos  colonies  que  sur  celle  qui  a été  figurée  par  Dana 
(1849,  pl.  6,  fig.  3 b).  Examinée  au  microscope,  la  paroi  externe 
de  la  muraille  ne  paraît  pas  lisse,  mais  recouverte,  ainsi  que  les 
côtes,  de  très  petites  granulations  disposées  irrégulièrement. 


MADRÉ  POR  AIRES 


17 


Les  calices  ont  5 cycles  de  septes  (fig.  26),  le  dernier  cycle 
est  souvent  incomplet.  Les  septes  des  deux  premiers  cycles  sont 
à peu  près  de  même  grandeur  ; ils  s’étendent  jusqu’à  une  très 
petite  distance  du  centre  du  calice.  La  forme  des  septes  n’est 
pas  très  régulière;  leur  bord  supérieur  est  plus  ou  moins  ar- 
rondi et  le  bord  interne  à peu  près  vertical.  Ils  sont  rarement 
tout  à fait  droits  : les  grands  septes,  surtout,  se  recourbent  d’un 
côté  ou  de  l’autre  et  leur  bord  interne  est  souvent  replié. 

Les  septes  sont  très  minces  ; leur  épaisseur  maximale 
dépasse  rarement  ümm,5.  On  en  compte  12  à 19  sur  une 
longueur  de  lcm.  Quelquefois  leur  bord  interne  est  un  peu 
épaissi.  Les  parois  latérales  portent  généralement  des  granu- 
lations très  petites  qui  sont  surtout  nombreuses  près  du  bord 
libre.  Elles  peuvent  aussi  se  placer  sur  le  bord  même  qui.  dans 
ce  cas,  a l’air  d’être  très  finement  dentelé;  mais  il  est  souvent 
tout  à fait  droit. 

On  voit  quelquefois  sur  les  septes  de  légères  stries  parallèles 
au  bord  libre. 

Il  n’y  a pas  de  columelle.  La  cavité  calicinale  a une  profon- 
deur qui  est  généralement  plus  grande  que  la  largeur  du  calice. 

Les  dissépiments,  ou  traverses  endothécales,  sont  bien  déve- 
loppés dans  la  région  interseptale  (fig.  25).  Ce  sont  de  minces 
lames  légèrement  recourbées,  disposées  obliquement  et  avec  des 
inclinaisons  diverses  de  sorte  qu’en  se  recouvrant  elles  laissent 
entre  elles  un  petit  espace  libre.  Elles  forment  ainsi  un  tissu 
vésiculeux  qui  occupe  le  fond  du  calice  (fig.  27)  et  s’élève,  en 
diminuant  progressivement  d’épaisseur,  le  long  de  la  paroi  in- 
terne de  la  muraille.  Il  s’arrête  à une  distance  plus  ou  moins 
grande  du  bord  du  calice. 

En  général  les  Euphyllies  n’ont  pas  d’épitlièque.  Cependant, 
on  voit  quelquefois,  surtout  dans  la  région  proximale  de  la  co- 
lonie, des  places  irrégulières  qui  semblent  être  recouvertes  d’un 
très  mince  enduit  épitbécal . 

Voyage.  Vol.  2. 


2 


18 


M.  BJCDOÏ 


Euphyllia  striata  ressemble  beaucoup  à E.  rugosa.  Il  est  pos- 
sible que  ces  deux  espèces  soient  synonymes. 

Euphyllia  fimhriata  (Spengler). 

(PI.  5,  fi  g.  28  à 34). 

Un  bel  échantillon  de  cette  espèce  (fig.  28,  30  et  31)  a une 
forme  subcirculaire  et  convexe.  Il  atteint  25cm  de  largeur  et 
12cm  de  hauteur. 

De  sa  base,  mesurant  au  maximum  40  X 57mm,  s’élève  une 
grosse  lame  qui,  en  s’accroissant,  forme  de  nombreux  plis  rami- 
fiés. Elle  est  constituée  par  l’ensemble  des  calices  qui  restent 
tous  unis,  et  dont  les  ouvertures  forment  une  longue  série  ou 
vallée  sinueuse  et  ramifiée.  La  largeur  de  cette  vallée  est  au 
maximum  de  31mm  et  au  minimum  de  13“™. 

Les  faces  de  la  lame  commune  sont  à peu  près  parallèles.  Elles 
ne  s’évasent  pas,  près  du  bord  des  calices,  sauf  dans  les  endroits 
ou  de  nouveaux  plis  commencent  à se  former. 

La  paroi  externe  de  cette  lame,  c’est-à-dire  de  la  muraille, 
examinée  au  microscope,  montre  une  structure  granuleuse.  On  y 
voit  également  des  côtes  longitudinales  à peine  saillantes  qui 
sont  un  peu  mieux  marquées  dans  la  région  voisine  du  bord  des 
calices  (fig.  29)  où  elles  ont  une  hauteur  irrégulière,  mais  ne 
dépassant  guère  0mm,5. 

Le  bord  libre  de  la  muraille  est  quelquefois  à peu  près  droit. 
Le  plus  souvent,  il  paraît  irrégulièrement  dentelé.  Cet  aspect 
est  dû  au  fait  que  les  septes  dépassent  le  bord  de  la  muraille  de 
2 ou  3 dixièmes  de  millimètres.  Les  septes,  qui  forment  deux 
séries  parallèles,  ont  leur  bord  supérieur  très  peu  incliné  vers  le 
centre.  Quant  au  bord  interne,  il  descend  à peu  près  verticale- 
ment au  fond  du  calice.  La  hauteur  comprise  entre  l’angle  formé 
par  les  bords  supérieurs  et  les  bords  internes  des  septes  et  le 
niveau  du  bord  supérieur  de  la  muraille  est  au  maximum  de  8mm. 


MÀDRÉP0RAIRE9 


19 


Lesseptes  s’accroissant  beaucoup,  leur  longueur  devient  bien- 
tôt plus  grande  que  la  distance  comprise  entre  la  muraille  et  le 
milieu  de  la  vallée  calicinale.  Ils  sont  alors  obligés  de  se  recour- 
ber, souvent  même  très  brusquement  (fig.  32  et  34).  Leur  partie 
interne  qui  s’étend  dans  une  direction  parallèle  à la  muraille 
est,  quelquefois,  chez  les  septes  des  premiers  cycles,  aussi  lon- 
gue que  la  partie  externe.  Elle  se  dirige,  en  général,  vers  le 
centre  du  calice  auquel  appartient  le  septe. 

Les  bords  libres  des  septes  ne  sont  pas  dentelés  ; ils  forment 
une  courbe  assez  régulière  mais  qui,  cependant,  présente  par- 
fois quelques  sinuosités.  Quant  aux  parois  latérales,  lorsqu’on 
les  examine  à l’œil  nu,  elles  semblent  avoir  une  surface  lisse 
mais,  sous  le  microscope,  on  voit  qu’elles  sont  recouvertes  de 
petites  granulations  qui  se  disposent  généralement  en  rangées 
parallèles  au  bord  libre. 

Les  septes  sont  minces  ; ils  dépassent  rarement  0mm,5  d’épais- 
seur. Ils  sont  assez  rapprochés  les  uns  des  autres  ; on  en  compte 
12  à 14  sur  une  longueur  de  lcm. 

Dans  la  plupart  des  cas,  on  peut  déterminer  l’emplacement  des 
centres  calicinaux  d’après  la  direction  des  replis  internes  des 
septes;  mais  il  arrive  quelquefois  que  les  replis  des  septes  de  deux 
rangées  opposées  soient  dirigées  en  sens  inverse  (fig.  32);  il  est 
peu  probable,  cependant,  que  des  septes  placés  vis-à-vis  les  uns 
des  autres  appartiennent  à des  centres  calicinaux  différents. 

Le  nombre  des  cycles  paraît  être  de  4 à 6. 

Les  traverses  endothécales  (fig.  33)  sont  bien  développées  et 
disposées  à peu  près  de  la  même  façon  que  chez  E.  rugosa. 

Euphyïlia  picteti  n.  sp. 

(PI.  6,  fig.  35  à 38). 

Le  spécimen  que  nous  décrirons  sous  ce  nom  (fig.  35  et  36) 
mesure  9cm,5  de  hauteur.  Sa  largeur  atteint,  au  maximum,  15cm 


20 


M.  BEDOT 


X 10cni.  La  partie  inférieure  de  la  colonie  présente  une  sorte 
de  pédoncule  en  forme  de  cône  renversé  et  séparé  du  reste  de  la 
colonie  par  un  sillon  transversal  (fig.  35).  Il  est  haut  d’environ 
3cm  et  sa  partie  inférieure,  très  amincie  et  recourbée,  mesure  à 
son  extrémité  10X5mm;  il  est  probable  qu’il  n’était  plus  fixé  au 
substratum.  De  ce  pédoncule,  formé  vraisemblablement  par  le 
zoïde  primitif  de  la  colonie,  s’élève  une  lame  qui,  en  s’accrois- 
sant, s’élargit  et  se  replie,  mais  sans  se  ramifier.  Son  bord  li- 
bre forme  une  longue  vallée  calicinale  qui  s’est  repliée  trois  fois 
sur  elle-même  (fig.  36).  La  face  supérieure  de  la  colonie  est 
convexe.  Si  l’on  projette  la  vallée  calicinale  sur  un  plan,  on 
obtient  une  figure  que  l’on  peut  ramener  au  schéma  A.  On  y 
remarque  que  la  vallée  calicinale  n’est  pas  absolument  continue. 
Un  centre  calicinal  s’est  isolé  (à  droite).  Mais  il  s’est  séparé  de 
ses  voisins  à une  époque  récente  et  si  l’on  avait  fait  une  coupe 

horizontale  de  la  colonie  10  ou 
15mm  au-dessous  de  sa  face  su- 
périeure, on  aurait  obtenu  une 
vallée  calicinale  continue  et 
telle  que  l’indique  la  ligne 
pointillée  du  schéma. 

La  vallée  calicinale  est 
sinueuse;  elle  mesure  de  20  à 
36mm  de  largeur.  Les  replis 
qu’elle  forme  sont  très  rappro- 
chés les  uns  des  autres  ; l’inter- 
valle qui  les  sépare  peut  avoir 
de  3 à 2 O11110  de  largeur.  La 
muraille,  garnie  de  fines  granulations,  porte  des  côtes  lon- 
gitudinales généralement  bien  visibles  de  la  base  au  sommet 
de  la  colonie.  Elles  sont  souvent  très  développées  et  épaisses 
près  du  bord  libre  de  la  vallée  calicinale  (fig.  37)  où  elles 
peuvent  atteindre  2mm  de  hauteur  et  2mm,5  d’épaisseur.  Mais 


Schéma  A. 


MADRÉPOR  AIRES 


21 


leurs  dimensions  sont  beaucoup  plus  faibles  dans  les  autres 
régions. 

Les  septes  dépassent  toujours  la  muraille  et  peuvent 
s’élever,  au  maximum,  de  4mm  au-dessus  d’elle.  Leur  partie  su- 
périeure décrit  une  courbe  arrondie  se  continuant,  sans  transi- 
tion brusque,  pour  former  le  bord  interne,  qui  est  droit  ou  un 
peu  sinueux.  Ces  sinuosités  peuvent  accidentellement  être  angu- 
leuses (fi g.  38),  mais  cependant  il  n’y  a pas  de  véritables 
dents.  Le  bord  interne  n’est  jamais  vertical,  mais  plus  ou  moins 
incliné.  L’inclinaison  est  souvent  très  forte;  dans  ce  cas,  on  voit 
facilement  le  fond  de  la  cavité  calicinale  qui  est  profonde  et 
paraît  très  évasée  (fig.  35  à droite). 

Le  bord  libre  des  septes  est  mince,  mais  leur  région  centrale 
a une  épaisseur  qui  peut  atteindre  2ram. 

Dans  la  partie  supérieure  des  calices,  les  septes  ne  sont  pas 
habituellement  repliés.  En  revanche,  dans  la  profondeur,  leur 
bord  libre  forme  de  nombreux  petits  replis,  souvent  déchiquetés, 
dirigés  dans  tous  les  sens,  de  forme  et  de  grandeur  variables. 
Ces  replis  s’unissent  les  uns  aux  autres  et  arrivent  à combler  le 
fond  de  la  cavité  calicinale  en  formant  une  sorte  de  pseudo- 
col  umel le  (fig.  38). 

Les  faces  latérales  des  septes  sont  recouvertes  de  fines  gra- 
nulations, parfois  disposées  en  lignes  parallèles  au  bord  libre 
près  duquel  elles  sont  très  développées  et  nombreuses. 

Les  zoïdes  composant  la  colonie  sont  intimément  unis.  Le 
bord  libre  de  la  lame  forme  donc  une  vallée  calicinale  dans  la- 
quelle il  est  assez  difficile  de  distinguer  les  centres  calicinaux. 
Il  paraît  y avoir  5 ou  fi  cycles  de  septes.  Ceux  des  2 ou  3 pre- 
miers cycles,  plus  grandes  que  les  autres,  s’étendent  jusqu’au 
fond  de  la  cavité  et  se  replient  comme  on  vient  de  le  voir. 
Les  autres,  plus  petits  ne  s’étendent  pas  jusqu’au  fond  de  la 
cavité  ; ils  s’unissent  souvent  par  leur  partie  inférieure  aux  septes 
voisins.  On  compte  9 à 13  septes  sur  une  longueur  de  lcm. 


22 


M.  B K DOT 


Quant  aux  traverses  endothécales  (fig.  38),  elles  sont  for- 
mées à peu  près  de  la  même  façon  que  chez  les  autres  Euphyl- 
lies,  mais  leur  disposition  est  très  irrégulière  et  elles  ne  s’élèvent 
pas  jusqu’au  bord  supérieur  de  la  muraille.  E.  pideti  se  dis- 
tingue facilement  d’Æ.  fimbriata  : en  effet,  sa  cavité  calicinale 
est  plus  élargie,  évasée  et  profonde,  ses  côtes  sont  souvent  plus 
proéminentes,  le  bord  libre  de  la  muraille  est  beaucoup  plus  irré- 
gulier et  enfin,  la  colonie  est  formée  d’une  lamelle  repliée  mais 
non  ramifiée. 

Euphyllia  pideti  n.  sp.  var,  flexuosa  n.  var. 

(PI.  6,  fig.  39  et  40). 

Nous  avons  récolté  une  Euphyllie  que  nous  ne  pouvons 
déterminer  avec  une  certitude  absolue,  car  il  s’agit  d’une 
colonie  morte  et  dont  le  bord  supérieur  des  septes  était  cassé. 
Sa  forme  est  très  caractéristique,  mais  elle  présente  cependant 
une  grande  ressemblance  avec  l’espèce  qui  vient  d’être  décrite. 
Nous  la  considérerons  donc  provisoirement  comme  une  variété 
de  cette  espèce  et  la  nommerons  E.  pideti  var.  flexuosa. 

Cette  Euphyllie  mesure  9cm  de  hauteur  et  13cm  de  largeur. 


doncule  s’élève  une  lame  en  éventai],  d’abord  droite,  puis 
plissée  régulièrement  de  telle  sorte  que  son  bord  supérieur 
(fig.  39)  forme  une  ligne  en  zig-zag,  sans  ramifications  (voir 
schéma  B). 

La  largeur  de  la  vallée  calicinale  est,  au  minimum  de  22mm  et 


Schéma  B. 


Sa  base  (fig.  40)  forme 
une  sorte  de  pédoncule 
large  de  12  X 19mm  et 
haut  de  16mm,  qui  est 
séparé  du  reste  de  la 
colonie  par  un  sillon 
bien  visible.  Sur  ce  pé- 


MADRKPGRAIRES 


23 


au  maximum  de  31mn'.  On  compte  7 à 9 septes  sur  une  longueur 
de  lem;  leur  épaisseur  peut  atteindre 

La  disposition  des  septes,  de  la  pseudo-columelle  et  des  lames 
endothécales  est  la  même  que  chez  E.  picteti.  La  paroi  externe 
de  la  muraille  portait  des  côtes  qui  ont  disparu  en  grande  partie 
par  suite  de  frottement  et  d’usure. 

Le  caractère  le  plus  important  de  cette  variété  est  l’épaisseur 
de  ses  septes  et  surtout  la  forme  générale  de  la  colonie  qui  rap- 
pelle un  peu  celle  des  grandes  espèces  de  Flabellum  décrites 
par  Gardinek  (1905,  p.  954,  pi.  93,  fig.  28  et  29).  Mais  il  ne 
s’agit  que  d’une  ressemblance  de  forme  générale,  car  la  struc- 
ture des  Euphyllies,  et,  surtout  le  développement  de  leurs  lames 
endothécales,  les  distingue  nettement  des  espèces  du  genre 
Flabellum. 

Gen.  Galaxea. 

Galaxea  fascicularis  (L.). 

(PL  7,  fig.  41  à 49). 

Notre  collection  ne  renferme  que  de  petits  spécimens  de  cette 
espèce  qui  forme  souvent  de  très  grosses  colonies. 

Le  plus  grand  échantillon  (fig.  41  et  42)  mesure  9,5  X 7cm 
de  largeur  et  3cm  d’épaisseur  maximale.  C’est  une  colonie  apla- 
tie ou  légèrement  convexe.  La  disposition  des  calices  est  assez 
régulière;  ils  sont  placés  à peu  près  parallèlement,  et  séparés 
par  des  intervalles  de  lmm,5  à 4mm.  Au  bord  de  la  colonie  se 
trouvent  de  jeunes  et  très  petits  calices,  tandis  qu’au  milieu,  ils 
sont  de  plus  grande  taille. 

Les  calices,  dégagés  du  cœnenchyme  qui  les  entoure,  ont  une 
forme  t.urbinée  et  souvent  légèrement  aplatie.  Mais,  lorsqu’on  ne 
regarde  que  la  partie  qui  fait  saillie  au-dessus  du  cœnenchyme, 
elle  paraît  à peu  près  cylindrique  ou  en  forme  de  cylindre 
aplati  (fig.  45  à 47). 


24 


M.  BEDOT 


La  longueur  totale  du  calice  atteint  22mra.  Sur  d’autres  spé- 
cimens, elle  arrive  à 28mm. 

La  partie  libre,  au-dessus  du  cœnenchyme,  ne  dépasse  guère 
9nmi.  Mais,  dans  une  région  de  la  colonie,  le  cœnenchyme  s’étant 
beaucoup  accru,  les  calices  ne  s’élèvent  plus  que  de  3mm  au- 
dessus  de  sa  surface. 

L’ouverture  calicinale  est  subcirculaire  ou  elliptique.  Son 
plus  grand  diamètre  atteint  6mm. 

La  paroi  externe  de  la  muraille  est  garnie  de  côtes  dont  le 
développement  est  très  variable  (comp.  fig.  45  à 47)  et  relative- 
ment faible.  Elles  ne  sont  bien  apparentes  que  dans  la  région 
supérieure  du  calice  où  elles  atteignent  quelquefois  0min,4  de 
hauteur.  Mais  cette  hauteur  décroît  très  vite  et,  en  général,  à 
5mm  de  distance  du  bord  du  calice  (souvent  même  beaucoup 
plus  près  du  bord),  elles  ne  sont  plus  apparentes.  Quelquefois, 
les  sillons  qui  séparaient  les  côtes  se  continuent  plus  bas,  sous 
forme  de  petites  lignes  très  faiblement  marquées  (fig.  46  et  47). 
Souvent  aussi,  ces  lignes  ne  sont  même  plus  visibles  et  la  mu- 
raille paraît  complètement  lisse.  Les  côtes  s’élèvent,  avec  les 
septes  correspondants,  bien  au-dessus  du  bord  des  calices. 
Examinée  au  microscope,  la  paroi  externe  de  la  muraille  paraît 
quelquefois  un  peu  granuleuse.  Mais  cet  aspect  est  très  variable 
suivant  les  régions  de  la  colonie  que  l’on  observe.  Les  calices 
présentent  souvent  (mais  pas  toujours),  sur  leur  muraille,  de 
petites  protubérances  coniques  placées  sans  ordre  apparent  et 
peu  nombreuses  (fig.  46  et  47). 

La  muraille  est  très  mince.  Dans  la  région  voisine  de  l’ouver- 
ture calicinale,  son  épaisseur  est  à peine  de  0mm,l  àOmm,2; 
plus  bas,  dans  la  région  moyenne,  elle  peut  atteindre  0mm,6. 
En  général,  dans  la  région  distale  des  calices,  les  parties  de  la 
muraille  comprises  entre  deux  septes  voisins  sont  planes  ou  ont 
une  courbure  dont  la  concavité  est  tournée  vers  l’extérieur. 

Les  calices  ont  4 cycles  de  septes;  le  dernier  cycle  est  incom- 


MADKËPOKAULES 


25 


plètement  développé.  Les  septes  vont  en  s’amincissant  de  la 
muraille  — où  ceux  du  premier  cycle  peuvent  atteindre  0mm,5 
d’épaisseur  — vers  le  centre. 

Les  septes  des  deux  premiers  cycles  sont  de  même  longueur, 
mais  ceux  du  premier  cycle  sont  un  peu  plus  épais  et  en  général 
plus  élevés  que  ceux  du  second  (fig.  43).  Les  septes  du  troisième 
cycle  sont  beaucoup  plus  minces  ; leur  longueur  dépasse  rare- 
ment la  moitié  du  rayon  de  la  cavité  calicinale. 

Les  septes  du  4e  cycle  sont  rudimentaires. 

Au-dessus  du  bord  du  calice  s’élèvent  les  costo-septes  qui  ont 
une  forme  lancéolée  et  peuvent  atteindre  une  hauteur  de  4mra. 
Leur  bord  externe  est  généralement  droit  et  vertical,  souvent 
un  peu  sinueux  et  incliné  extérieurement,  rarement  incliné  inté- 
rieurement. Le  sommet  est  plus  ou  moins  arrondi.  Lorsqu’on  re- 
garde un  costo-septe  de  profil,  on  voit  que  son  arête  interne 
forme  une  ligne  non  pas  verticale,  mais  inclinée  et  souvent  un 
peu  sinueuse.  Un  plan  passant  par  les  arêtes  internes  des  costo- 
septes  aurait  donc  la  forme  d’un  entonnoir. 

Au-dessous  du  niveau  du  bord  supérieur  de  la  muraille,  l’arête 
interne  des  septes  des  deux  premiers  cycles  devient  irrégulière, 
un  peu  déchiquetée  et  forme  de  petits  prolongements  de  formes 
diverses  qui  se  contournent  dans  tous  les  sens  et  se  réunissent 
entre  eux  de  manière  à former  une  pseudo-columelle  d’un  aspect 
très  variable  (fig.  44  et  48).  Souvent,  surtout  dans  les  jeunes  calices, 
ces  prolongements  se  recourbent  avec  une  certaine  régularité  à 
droite  et  à gauche  de  chaque  septe1  et,  s’unissant  à ceux  des  septes 
voisins,  forment  une  couronne  irrégulière  (fig.  44).  Mais  il  appa- 
raît généralement  d’autres  prolongements  au  milieu  de  la  cou- 
ronne. Parfois  même,  de  petites  lamelles  contournées  s’élèvent 
au  centre  et,  dans  ce  cas,  le  calice  semble  être  pourvu  d’une 
vraie  columelle. 

1 Cette  disposition  se  voit  très  bien  sur  la  fig.  49  représentant  une  coupe  lon- 
gitudinale qui  ne  passe  pas  exactement  dans  l’axe  du  calice. 


26 


M.  BEDOT 


Le  niveau  supérieur  de  la  pseudo-columelle  se  trouve  à peu 
près  à lmm  au-dessous  de  celui  du  bord  supérieur  de  la  muraille. 

Les  faces  latérales  des  septes  sont  garnies  de  petites  granula- 
tions épineuses  qui  sont  bien  visibles,  mais  ne  paraissent  pas 
être  disposées  régulièrement. 

Les  dissépiments  sont  irrégulièrement  développés.  Ce  sont  des 
lames  plus  ou  moins  espacées  et  inclinées,  souvent  même  hori- 
zontales comme  des  planchers  (fig.  49). 

Le  cœnenchjune  (périthèque  de  M.  Edwards)  a une  épaisseur 
très  variable.  Au  bord  d’une  colonie,  il  peut  former  sur  une 
certaine  étendue  une  couche  libre  mince,  de  1 à 2Iûni,  portant  de 
jeunes  calices.  Sa  face  inférieure  est  lisse  ou  légèrement  striée. 
Sa  face  supérieure  est  (sur  toute  la  colonie)  recouverte  de  très 
petits  mamelons  irréguliers  et  serrés  les  uns  contre  les  autres 
(fig.  43).  Sur  une  coupe  verticale  d’une  colonie  (fig.  48  et  49).  on 
voit  que  le  cœnenchyme,  parfois  disposé  en  couches  superposées, 
a une  structure  vésiculeuse.  Ces  vésicules  ont  des  formes  et 
des  dimensions  très  variables,  suivant  la  région  de  la  colonie 
que  l’on  examine.  Elles  dépassent  quelquefois  lmm  de  longueur. 

Galaxea  aspera  Quelch. 

(PI.  8,  fig.  oO  à oo). 

La  seule  colonie  de  cette  espèce  que  nous  ayons  récoltée  me- 
sure 56mm  de  hauteur  et  30mm  X 55mtn  de  largeur.  Sa  forme  est 
irrégulière  (fig.  50).  Elle  semble  avoir  commencé  par  se  déve- 
lopper en  hauteur,  comme  une  colonie  arborescente,  puis  s’être 
ensuite  étalée  en  buisson. 

Les  calices  ne  sont  pas  disposés  régulièrement.  Iis  sont  géné- 
ralement un  peu  recourbés  et  ont  une  forme  turbinée  parfois 
aplatie.  L’intervalle  qui  les  sépare  a des  dimensions  variables. 
Quelquefois  les  calices  sont  contigus;  dans  d’autres  cas  ils  sont 
à une  distance  de  3 ou  4mm. 


M ADRÉPOR  AIRES 


27 


La  partie  des  calices  qui  fait  saillie  au-dessus  du  cœnenchyme 
peut  atteindre  1 5mm  ; elle  est  toujours  turbinée.  Son  sommet  pa- 
raît évasé  ce  qui  tient  surtout  au  grand  développement  des 
côtes.  La  longueur  totale  des  calices  dépasse  parfois  20mra. 

L’ouverture  calicinale  est  subcirculaire  ou  elliptique.  Son  dia- 
mètre maximal  mesure  6mm  (dans  un  seul  cas  exceptionnel,  il 
arrive  à 7“m,6). 

Les  côtes  sont  en  général  bien  développées  dans  toute  la  ré- 
gion libre  des  calices  (fig.  54).  Dans  un  ou  deux  cas,  cependant 
(fig.  53  et  54),  elles  n’apparaissent  qu’aux  deux  tiers  supérieurs 
de  la  région  libre,  le  tiers  inférieur  ayant  une  muraille  lisse. 
Elles  sont  généralement  minces.  Leur  hauteur  (soit  la  distance 
entre  leur  bord  libre  et  la  muraille)  va  en  augmentant  de  la  région 
basale  à l’ouverture  du  calice  où  elle  atteint  son  maximum  qui  est 
souvent  de  2ram.  Leur  bord  libre  est  un  peu  sinueux  et  irrégu- 
lier. Les  côtes  voisines  sont  le  plus  souvent  séparées  par  un  es- 
pace libre  plus  ou  moins  large  dans  lequel  apparaît  la  paroi 
externe  de  la  muraille. 

Les  costo-septes  sont  bien  développés  et  s’élèvent  souvent  à 
S111311  au-dessus  du  bord  du  calice1.  Ils  ont  une  forme  lancéolée 
avec  une  extrémité  arrondie.  Leur  arête  interne  a une  inclinai- 
son variable;  elle  arrive,  quelquefois  à être  presque  verticale. 

La  muraille  a à peu  près  la  même  épaisseur  et  la  même  dis- 
position que  chez  G.  fascicularis , mais  elle  ne  présente  pas  ces 
protubérances  coniques  que  nous  avons  signalées  chez  çette  der- 
nière espèce. 

Les  calices  ont  4 cycles  de  septes  (fig.  52)  ; le  quatrième 
cycle  n’est  jamais  complètement  développé.  Les  septes  sont 
très  minces  ; ils  deviennent  quelquefois  un  peu  plus  gros 
près  de  la  muraille,  où  ils  atteignent  rarement  0inm,5  d’épais- 
seur. 

1 II  est  possible  que  cette  hauteur  soit  encore  plus  grande.  La  plupart  des 
costo-septes  des  calices  de  notre  colonie  sont  cassés. 


28 


AI.  BEDOT 


Les  bords  internes  des  septes  des  deux  premiers  cycles  don- 
nent naissance  à des  prolongements  qui  s’unissent  entre  eux 
pour  former  une  pseudo-columelle  de  la  même  façon  que  chez  G. 
fascicularis. 

Quant  aux  septes  du  3e  cycle,  leur  longueur  est  très  variable. 
Dans  quelques  calices  ils  s’étendent  jusqu’à  la  pseudo-columelle 
et  prennent  part  à sa  formation.  Mais,  en  général,  ils  n’attei- 
gnent pas  une  longueur  égale  à la  moitié  du  rayon  du  calice. 
Souvent  même  leur  longueur  est  inférieure  au  quart  de  ce  rayon. 
Dans  ce  cas,  le  septe  est  beaucoup  plus  petit  que  la  côte  corres- 
pondante. 

On  ne  constate  pas  un  rapport  constant  entre  la  longueur  des 
septes  et  la  longueur  (hauteur)  des  côtes.  Les  côtes  correspon- 
dant aux  septes  du  3e  cycle  sont  souvent  plus  grandes  que  celles 
qui  correspondent  aux  septes  des  deux  premiers  cycles;  mais 
l’inverse  s’observe  fréquemment.  Du  reste,  la  hauteur  des  côtes 
est  assez  variable.  Les  septes  sont  garnis,  sur  leurs  faces  laté- 
rales, de  petites  granulations  épineuses,  disposées  irréguliè- 
rement. 

La  pseudo-columelle  (fig.  51)  et  les  dissépiments  sont  formés 
de  la  même  façon  que  chez  G.  fascicularis. 

Le  cœnenchyme  dont  la  disposition  est  très  irrégulière  est  éga- 
lement composé  de  vésicules  de  formes  et  de  dimensions  variables. 

En  résumé,  cette  espèce  de  Galaxée  diffère  de  G.  fascicularis 
par  la  forme  irrégulière  de  la  colonie  dont  les  calices  ne  sont 
pas  parallèles  les  uns  aux  autres,  par  la  forme  turbinée  des  ca- 
lices et  surtout  par  le  grand  développement  de  leurs  côtes. 

Quelch  (1886,  pp.  72  à 73)  décrit  3 espèces  de  Galaxea  ré- 
coltées par  le  Challenger  à Amboine.  Deux  de  ces  espèces  sont 
nouvelles  et  nommées  G.  aspera  et  G.  fragilis ; la  troisième  est 
G.  tenella  Brüggemann1. 

* Gr.  tenella  est  indiquée  par  Qcelch  (p.  73)  comme  provenant  dJ  Amboine. 
Mais  elle  ne  figure  pas  dans  sa  liste  (p.  25)  des  espèces  récoltées  à Amboine. 


MADRÉPORAiRErf 


29 


La  colonie  que  nous  venons  de  décrire  présente  des  carac- 
tères qui  la  rapprochent  de  ces  3 espèces  et  nous  avons  hésité 
longtemps  avant  de  savoir  à laquelle  nous  devions  la  rapporter. 
La  description  que  Brueggemann  (1879)  donne  de  sa  Galaxea 
tendla  pourrait  s’appliquer  à notre  spécimen  sauf  en  ce  qui 
concerne  les  dimensions  des  calices  et  la  columelle.  Cet  auteur, 
en  parlant  des  septes,  dit  qu’ils  sont  « gegen  das  Centrum  zu 
geschwungen  ; » et  il  ajoute,  plus  loin  « Columella  fehlend.  » 

La  columelle  n’est  pas  chez  les  Galaxée,  comme  dans  d’autres 
familles,  un  organe  constant  et  présentant  des  caractères  fixes. 
On  admet  généralement  qu’elle  peut  être  rudimentaire  ou  nulle 
(M.  Edwards).  D’après  Ogilvie  (1896,  p.  121)  : « The  colu- 
mella is  not  laid  down  as  a fiat  basal  structure  in  Galaxea , but 
as  occasional  continuations  of  the  septal  edges.  » C’est  en  effet 
ce  que  nous  avons  pu  observer  chez  les  Galaxées  que  nous  avons 
étudiées.  Il  n’y  a pas  de  columelle,  pas  de  formation  indépen- 
dante que  l’on  puisse  considérer  comme  telle.  En  revanche,  dans 
la  région  inférieure  du  calice,  les  bords  libres  des  septes  se 
replient  en  divers  sens,  se  soudent,  et  forment  une  pseudo- 
col  umelle  d’aspect  très  variable.  Il  est  possible  que  ce  soit  là 
ce  que  voulait  dire  Brueggemann.  Malheureusement  sa  des- 
cription n’est  pas  accompagnée  de  dessins  et  nous  n’avons  pas 
vu  le  type  de  sa  G.  tenella. 

Les  deux  espèces  de  Quelch,  G.  aspera  et  G.  fragilis , pro- 
venant toutes  deux  d’Amboine,  diffèrent  si  peu  l’une  de  l’autre 
que  l’on  est  en  droit  de  se  demander  s’iffne  s’agit  pas  d’une  seule 
et  même  espèce. 

D’après  cet  auteur  (p.  72)  « Tins  species  [G.  aspera\  like  the 
Galaxea  fragilis,  possesses  broad  and  prominent  costæ,  but  it 
differs  from  that  form  in  being  mu  ch  rougher  and  less  délicate 
throughout,  in  its  larger  calicles,  in  the  size  and  arrangement 
of  the  septa  and  costæ,  and  in  the  nature  of  the  peritheca.  » 

Les  différences  que  l’on  observe  dans  la  délicatesse  du  sque- 


30 


M.  BEDOT 


lette  et  la  dimension  des  calices  de  ces  deux  espèces  peuvent 
très  bien  s’expliquer  par  une  différence  d’âge  des  colonies.  Quant 
à la  disposition  des  cotes  et  des  septes,  à en  juger  d’après  la 
description  et  surtout  d’après  les  dessins  de  Quelch,  elle 
semble  être,  à très  peu  de  choses  près,  la  même  chez  ces  deux 
Gralaxées.  En  effet,  chez  G.  aspera  on  a : « costæ  very  promi- 
nent throughout  the  length  of  the  free  portion  of  the  caîicles, 
distinctly  raised  but  less  prominent  in  the  substance  of  the  pe- 
ritheca,  slightly  thickened  and  sharp,  those  corresponding  to 
the  small  septa  more  prominent  than  those  of  the  larger,  less 
raised  at  the  basal  part  of  the  shortly  turbinate  caîicles  than  at 
the  upper  portion,  » et  chez  G.  fragilis  : « Costæ  very  prominent 
throughout  the  free  portion  of  the  caîicles,  very  thin,  those  cor- 
responding to  the  last  complété  cycle  of  septa  wider  than  the 
septa  to  which  they  correspond,  and  more  prominent  than  those 
corresponding  to  the  larger  septa.  » 

Lorsqu’on  examine  les  figures  se  rapportant  à ces  descrip- 
tions (pl.  IV,  fig.  5 d et  7 d),  on  voit  que,  chez  ces  deux  espèces, 
on  peut  trouver  des  septes  plus  courts  que  les  côtes  qui  leur 
correspondent  et  des  côtes  des  derniers  cycles  plus  grandes  que 
celles  des  premiers.  Du  reste,  les  dimensions  des  côtes,  dans  ces 
figures,  paraissent  être  assez  irrégulières. 

Quelch  ne  parle  pas  de  la  columelle.  Il  remarque  que  le 
cœnenchyme  (périthèque)  de  G.  aspera  est  peu  développé  (scant) 
et  composé  de  cellules  petites  et  serrées,  tandis  que  celui  de 
G.  fragilis  est  inégalement  développé,  abondant,  avec  des  cel- 
lules grandes,  lâches  et  délicates.  Mais,  comme  il  n’indique  pas 
les  dimensions  de  ces  cellules,  il  est  impossible  de  se  servir  de 
ce  caractère  pour  la  détermination.  Ses  figures  (pl.  IV,  fig.  5 ô, 
c et  7 c,  d)  représentant  les  cellules  du  cœnenchyme  de  ces  deux 
espèces  ne  montrent  que  des  différences  insignifiantes  et  telles 
qu’on  en  observe  fréquemment  dans  les  diverses  régions  d’une 
seule  et  même  colonie.  Et  le  grossissement  de  ces  figures  n’est 


MAÜKÉPORAIKES 


31 


pas  même  indiqué.  En  résumé,  il  faudrait  faire  une  étude  plus 
complète  des  échantillons- types  d’après  lesquels  Quelch  a 
établi  ces  deux  espèces  pour  savoir  si  réellement  elles  sont  bien 
distinctes  l’une  de  l’autre,  ce  qui  ne  semble  guère  probable 
lorsqu’on  n’a  sous  les  yeux  que  leurs  descriptions  sommaires  et 
les  figures  qui  les  accompagnent. 

La  Galaxée  que  nous  avons  décrite  sous  le  nom  de  G.  aspera, 
présente  autant  de  caractères  communs  avec  l’une  qu’avec 
l’autre  des  deux  espèces  de  Quelch. 

Gen.  Trachyphyllia. 

Trackyphyllia  amarantus  (Millier). 

(PL  9,  fig.  56  à 58  et  PL  10,  fig.  59  à 62). 

Cette  espèce  n’est  pas  rare  à Amboine.  Rumphius  (1750, 
p.  244,  pl.  87,  fig.  1)  en  a donné  une  description  accompagnée 
d’une  bonne  figure.  Notre  plus  grand  spécimen  (fig.  56  à 58) 
mesure  100x  93mm  de  largeur  et  64mm  de  hauteur  maximale. 
La  base,  de  forme  irrégulière,  par  laquelle  il  était  fixé  sur  une 
pierre,  mesure  40  X 24nlm  de  largeur  maximale. 

Les  calices  forment  une  longue  série  sinueuse  et  ramifiée  ; 
mais  les  replis  de  la  muraille  restent  toujours  ouverts  et  ne  se 
soudent  pas. 

La  vallée  calicinale  a une  largeur  qui  varie  de  11  à 28mm. 
Sa  profondeur  maximale  atteint  26mm.  On  distingue  assez  faci- 
lement les  centres  calicinaux  d’après  la  direction  des  septes  et 
la  disposition  de  la  columelle.  La  paroi  externe  de  la  muraille 
porte  quelques  lambeaux  d’épithèque  dans  sa  région  basale.  Elle 
présente,  sur  toute  sa  longueur,  des  côtes  bien  marquées.  Ces 
côtes  (fig,  60)  atteignent  lmm  de  hauteur  au  maximum.  Au  bord 
libre  des  calices,  elles  s’unissent  aux  septes  pour  former  des 
costo-septes  qui  s’élèvent  d’environ  2mnl  au-dessus  du  bord  libre 


32 


M.  BEDOT 


de  la  muraille.  L’arête  des  côtes  porte  de  petites  dents  serrées 
et  pointues,  formées  de  la  même  manière  que  celles  des  septes, 
et  leurs  faces  latérales  présentent  en  général  de  petites  granu- 
lations qui  montrent  parfois  une  tendance  à se  disposer  en  ran- 
gées perpendiculaires  au  bord.  Les  côtes  sont  placées  à environ 
fmm  distance  les  unes  des  autres  et  laissent  voir,  entre  elles, 
la  muraille  lisse.  La  muraille  et  les  côtes  sont  quelquefois  légè- 
rement ondulées  ; on  voit  alors  (fig.  58,  à gauche)  des  sillons 
très  faiblement  marqués  et  perpendiculaires  à la  direction  des 
côtes. 

Les  septes  sont  disposés  en  5 ou  6 cycles.  Leur  sommet  est 
arrondi.  Us  atteignent  rarement  une  longueur  de  5mm  dans  la  ré- 
gion qui  s’étend  du  bord  à la  moitié  de  la  profondeur  du  calice. 
A partir  de  là,  ils  s’allongent  brusquement  pour  former  un  lobe 
paliforme  (fig.  62). 

Ces  lobes  paliformes  ont  une  forme  et  des  dimensions  très 
irrégulières.  Us  sont,  en  général,  d’autant  plus  développés  que 
les  septes  auxquels  ils  appartiennent  sont  plus  âgés.  Mais  cette 
règle  n’est  pas  absolue,  car  on  observe  souvent  des  septes  des 
premiers  cycles  dont  le  lobe  paliforme  est  à peine  visible  ou  re- 
présenté seulement  par  une  augmentation  graduelle  de  la  lon- 
gueur du  septe.  En  outre,  les  lobes  paliformes  sont  mieux  formés 
et  plus  grands  dans  certaines  parties  de  la  colonie  que  dans 
d’autres. 

Les  faces  latérales  des  septes  sont  garnies  de  granulations 
pointues  disposées  quelquefois  en  séries  plus  ou  moins  régu- 
lières. Le  bord  libre  des  septes  porte  de  petites  dents.  Lorsqu’on 
les  examine  au  microscope,  on  voit  qu’elles  ne  sont  pas  simples, 
mais  que  chaque  dent  est  formée  par  la  réunion  de  plusieurs 
granulations  pointues  semblables  à celles  qui  se  trouvent  sur  les 
faces  des  septes. 

On  compte  9 à 12  septes  sur  une  longueur  de  lcm.  En  général 
ceux  des  3 premiers  cycles  s’étendent  seuls  jusqu’à  la  columelle; 


madreporajr.es 


33 


les  autres  ne  l’atteignent  pas.  Le  6e  cycle  est  très  incomplet. 
Le  bord  interne  des  grands  septes  est  souvent  recourbé  dans  la 
direction  des  centres  calicinaux. 

La  columelle  (fig.  59  et  61)  a un  aspect  vermicellé.  Elle  est 
composée  de  petits  trabécules  allongés,  ramifiés  et  contournés 
dans  tous  les  sens,  qui  sont  formés  par  le  bord  libre  des  lobes 
paliformes.  Dans  les  centres  calicinaux,  elle  est  bien  dévelop- 
pée. Mais  elle  n’est  pas  nettement  circonscrite,  car  on  trouve 
généralement,  entre  les  centres  calicinaux,  des  trabécules  colu- 
mellaires  plus  ou  moins  nombreux.  Ils  ne  forment  cependant 
pas  une  masse  aussi  considérable  que  celle  qui  représente  la  co- 
lumelle. 

Il  n’y  a donc  pas  de  vraie  columelle  chez  cette  espèce,  mais 
bien  une  pseudo-columelle  composée  uniquement  de  prolonge- 
ments trabéculaires  des  lobes  paliformes. 

Les  dissépiments  paraissent  avoir  une  disposition  assez  irré- 
gulière. Dans  la  région  basale  de  la  colonie,  les  espaces  qui  les 
séparent  sont  presque  entièrement  remplis  par  le  dépôt  calcaire. 

Gen.  Callogyra  Verrill. 

Verrill  (1.901)  a créé  ce  genre  pour  une  espèce  dont  la  pro- 
venance était  incertaine  et  qu’il  nomme  C.  formosa.  Ainsi  que 
le  fait  remarquer  cet  auteur,  « this  genus  is  like  a Trachyphyl- 
lia  with  coalesced  walls,  and  might,  indeed,  be  considered  a 
section  of  that  genus  if  intermediate  conditions  were  known.  » 

Nous  avons  récolté,  à Amboine,  plusieurs  colonies  de  Trachy- 
phyllia  et  de  Callogyra  et,  ainsi  qu’on  le  verra  plus  loin,  un  stade 
intermédiaire  entre  ces  deux  formes,  qui  paraît  être  une  jeune 
Callogyra. 

Ces  deux  genres  sont  donc  très  voisins  et  pourront  peut-être 
même  être  réunis  plus  tard  en  un  seul.  Pour  le  moment,  nous 
conservons  le  nom  générique  de  Callogyra  pour  les  espèces  qui 

Voyage.  Vol.  2.  q 


34 


M.  BtiDOT 


présentent  les  caractères  généraux  des  Trachyphylïia,  mais  chez 
lesquelles  les  replis  de  la  paroi  sont  soudés. 

Cdlogyra  formosa  Verrill. 

(PI.  Il,  fig.  63  à 69). 

Il  est  inutile  de  donner  une  description  détaillée  de  cette 
espèce,  car  ses  dimensions,  sa  forme  générale,  la  disposition  et 
la  structure  des  côtes,  des  septes,  des  lobes  paliformes  et  de  la 
pseudo-columelle  sont  absolument  les  mêmes  que  chez  Trachy- 
phyllia  amarantus.  La  seule  différence  entre  ces  espèces  est 
dûe  au  fait  que,  chez  Cdlogyra  formosa . les  replis  internes  de  la 
muraille  au  lieu  de  rester  ouverts,  comme  chez  Trachyphylïia , 
se  ferment  par  soudure  des  deux  faces  opposées  de  la  muraille 
(fig.  63  à 66). 

Les  collines  qui  apparaissent  par  suite  de  cette  fusion  des 
replis,  présentent  le  long  de  leur  sommet  un  long  sillon  formé 
par  L’intervalle  qui  sépare  les  deux  rangées  de  costo-septes 
(fig.  66).  Ce  sillon  a une  largeur  variable,  suivant  que  les  re- 
plis sont  plus  ou  moins  intimément  soudés. 

Les  caractères  que  présentent  nos  spécimens  concordent  par- 
faitement avec  ceux  de  la  C.  formosa  décrite  par  Verpjll. 

Nous  avons  également  trouvé  à Amboine  une  petite  colonie 
(fig.  67  à 69)  qui  nous  paraît  être  une  jeune  C.  formosa.  Sa 
forme  est  à peu  près  hémisphérique  et  un  peu  allongée.  Elle 
mesure  52  X 45iniu  de  largeur,  31mm  de  hauteur,  et  présente  un 
petit  pédoncule  à la  face  inférieure.  Les  septes  sont  disposés  en 
5 cycles  incomplets.  Les  côtes,  les  septes  et  la  colu  melle  mon- 
trent les  mêmes  caractères  que  l’on  observe  chez  Trachyphylïia 
amarantus  et  Callogyra  formosa , mais  la  disposition  des  replis 
de  la  muraille  présente  un  état  intermédiaire  entre  ceux  qui  ca- 
ractérisent ces  deux  espèces.  Ici,  on  voit  des  sillons  qui  sont 
complètement  ouverts  et  d’autres  qui  sont  plus  ou  moins  fermés. 


MADRÉPORAIRES 


35 


Il  est  probable  que  si  eette  jeune  colonie  avait  continué  à s’ac- 
croître, tous  les  replis  se  seraient  complètement  fermés,  comme 
chez  CaMogyra  formosa.  Cette  dernière  espèce  passerait  donc, 
dans  son  développement,  par  une  phase  semblable  à celle  que 
nous  représente  Trachyphyllia.  Mais  les  spécimens  de  T.  amara- 
ntus  que  nous  avons  étudiés  ne  peuvent  pas  être  pris  pour  de 
jeunes  C,  formosa , car  leurs  dimensions  sont  trop  grandes  et  ils  ne 
présentent  aucune  trace  de  fusion  des  replis  de  la  muraille. 

Gen.  Cœloria. 

Gœloria  dædalea  (Ellis  et  Solander). 

(PI.  12,  fig.  70  à 72). 

Colonie  à peu  près  hémisphérique  mesurant  86  X 75mm  de 
largeur  et  77mm  de  hauteur  (fig.  70).  Les  calices,  disposés  en  sé- 
ries (fig.  71),  forment  des  vallées  calicinales  dont  la  largeur  va- 
rie de  3™*  à 6mm,6  et  qui  sont  droites,  recourbées,  ou  sinueuses, 
mais  rarement  ramifiées.  Leur  longueur  est  très  variable;  elle 
atteint  au  maximum  37mm.  On  observe  quelques  calices  cir- 
conscrits. 

La  muraille  qui  sépare  les  vallées  est  mince,  droite  et  souvent 
percée  de  trous  irréguliers.  Son  épaisseur  est  de  0mm,2  à 0mm,6, 
mais  elle  paraît  souvent  plus  grosse  par  suite  de  la  formation 
de  vésicules  endothécales  sur  ses  faces.  Elle  s’élève  de  4 à 5mm 
au-dessus  du  fond  de  la  vallée  — soit  du  sommet  de  la  columelle 
— et  son  bord  libre  est  généralement  déchiqueté. 

Les  septes  dépassent  la  muraille  d’une  longueur  très  variable, 
et  pouvant  atteindre  2ram.  Leur  sommet  est  en  pointe  mousse, 
et  leur  longueur,  qui  atteint  rarement  1 111111  près  du  bord  supé- 
rieur de  la  muraille,  augmente  un  peu  dans  la  profondeur  du 
calice. 

Le  bord  libre  des  septes  est  garni  de  dents  dont  la  forme,  le 


36 


M.  BEDOT 


nombre  et  les  dimensions  sont  très  variables.  Dans  la  profondeur 
du  calice,  ces  dents  s’allongent,  se  contournent  de  différentes 
façons  et  s’unissent  à celles  des  autres  septes  pour  former  une 
pseudo-columelle  (fig.  72).  On  compte  12  à 15  septes  sur  une 
longueur  de  lem.  Ils  paraissent  appartenir  à 3 cycles,  autant 
qu’on  peut  s’en  rendre  compte  d’après  l’examen  des  calices  cir- 
conscrits. Il  y a quelquefois  une  alternance  assez  régulière  entre 
les  grands  septes  qui  s’unissent  à la  pseudo-columelle  et  les  petits 
septes  qui  ne  s’avancent  pas  aussi  loin. 

La  pseudo-columelle  qui  s’étend  au  milieu  de  la  vallée  cali- 
cinale  est  formée  de  lamelles  déchiquetées  et  contournées  dans 
tous  les  sens. 

L’endothèque  se  présente  soit  sous  la  forme  de  vésicules 
placées  contre  la  paroi  interne  de  la  muraille,  soit  sous  la  forme 
de  planchers  interseptaux  qui  peuvent  s’avancer  jusque  dans 
l’intérieur  de  la  pseudo-columelle  (fig.  72).  Le  bord  de  la 
colonie  montre,  en  divers  points,  une  épithèque  bien  déve- 
loppée. 

Le  spécimen  que  nous  venons  de  décrire  présente  des  carac- 
tères qui  permettent  de  le  rapporter  aussi  bien  à Cœloria  si- 
nensis  qu’à  G.  dædalea  dont  nous  avons  pu  examiner  les  types 
deM.  Edwards  au  Muséum  de  Paris.  Ses  vallées  calicinales  sont 
un  peu  moins  sinueuses  et  contournées  que  celles  de  C , dædalea 
et  atteignent  une  plus  grande  longueur  que  chez  C.  sinensis.  Du 
reste  C.  dædalea . C.  sinensis  et  C.  stricta  paraissent  n’être  que 
des  variétés  d’une  même  espèce. 

Cœloria  arabica  var.  triangularis  Klunzinger. 

(PI.  12,  fl  g.  73  à 75). 

Cette  espèce  est  représentée  dans  notre  collection  par  un  petit 
échantillon  (fig.  73),  de  forme  convexe,  mesurant  78  X 68mm 
de  largeur  et  33mm  de  hauteur.  Les  vallées  calicinales  (fig.  74) 


MADREPOR  AIRES 


37 


sont  très  irrégulières,  sinueuses,  recourbées,  bifurquées  et  ra- 
rement droites.  Elles  atteignent,  au  maximum,  une  longueur  de 
34mm.  Leur  largeur  varie  entre  3mm  et  7mm.  Les  calices  circons- 
crits sont  en  très  petit  nombre  et  ont  trois  cycles  incomplets  de 
septes. 

La  muraille  a une  épaisseur  qui  va  en  augmentant  un  peu  du 
sommet  vers  la  base,  de  sorte  qu’une  coupe  verticale  de  sa  partie 
libre  est  à peu  près  triangulaire  (fig.  75).  Sa  partie  épaisse 
n’est  pas  compacte,  mais  occupée  par  de  grosses  vésicules  creu- 
ses. Son  bord  libre  se  trouve  à environ  3miû  au-dessus  du  fond 
delà  vallée  calicinale;  il  est  parfois  irrégulier  et  un  peu  bour- 
souflé. Les  septes  s’élèvent  en  général  de  1 à 2mm  au-dessus  du 
sommet  de  la  muraille. 

L’ensemble  formé  par  un  septe  et  son  voisin  de  la  vallée  con- 
tiguë a la  forme  d’un  triangle  isocèle  (fig.  75)  dont  les  côtés, 
soit  les  bords  libres,  sont  garnis  de  dents.  On  compte  de  4 à 6 
dents  sur  le  bord  d’un  septe  et  on  en  trouve  même  tout  près  du 
sommet.  Ces  dernières  sont  en  général  plus  petites  que  celles 
qui.  se  trouvent  dans  la  région  inférieure  du  calice  où  elles 
s’accroissent  d’une  façon  irrégulière  et  finissent  par  se  souder 
pour  former  la  pseudo-columelle. 

Sur  les  faces  latérales  des  septes,  se  trouvent  de  petites  gra- 
nulations qui  sont  souvent  disposées  irrégulièrement,  mais  peu- 
vent aussi  former  des  rangées  venant  aboutir  à l’extrémité  des 
dents.  Du  reste,  lorsqu’on  examine  les  dents  au  microscope,  on 
voit  qu’elles  sont  rarement  pointues.  Leur  extrémité  est  souvent 
aplatie  horizontalement  ou  garnie  de  petites  granulations.  Les 
septes  paraissent  appartenir  à 3 cycles.  On  en  compte  13  à 15 
sur  une  longueur  de  lcru.  On  n’observe  pas  une  alternance 
de  grands  et  de  petits  septés  aussi  fréquente  que  chez  G.  dæ- 
dalea. 

La  pseudo-columelle  est  formée  de  trabécules  ramifiés  et 
contournés,  qui  ne  sont  pas  lamelliformes  comme  dans  l’espèce 


38 


M.  BEDOT 


précédente,  et  paraissent  souvent  être  noyés  dans  un  dépôt  cal- 
caire (fig.  75).  Cet  aspect  est  dû  à la  formation  de  dissépiments 
s’étendant  jusqu’à  l’intérieur  de  la  pseudo-columelle.  La  disposi- 
tion des  formations  endothécales  est  à peu  près  semblable  à celle 
que  l’on  observe  chez  G.  dædalea. 

L’épithèque  est  bien  développée  dans  la  région  marginale  de 
la  colonie.  • 

Nous  avons  comparé  notre  colonie  d’Amboine  avec  un  spé- 
cimen de  la  Mer  rouge  qui  se  trouve  au  Muséum  de  Genève  et 
provient  de  la  collection  Klunzinger.  Les  caractères  sont  bien 
les  mêmes,  mais  l’échantillon  de  Klunzinger  est  beaucoup  plus 
gros  et  présente  un  plus  grand  nombre  de  vallées  calicinales 
droites. 

Gen.  Mu  s sa. 

Massa  brueggemanni  (Quelch). 

(FL  13,  fig.  76  à 83). 

Notre  collection  renferme  plusieurs  échantillons  de  cette  es- 
pèce. Le  plus  grand  (colonie  A,  fig.  76,  78  et  79)  a une  forme 
hémisphérique,  et  mesure  14  X 13  cm  de  largeur  et  9cm  de  hau- 
teur. II  paraît  avoir  été  fixé  au  sommet  d’une  vieille  colonie  de 
Madrépores  de  telle  sorte  que  ses  bords  ont  pu  s’accroître  dans 
toutes  les  directions  et  même  de  haut  en  bas.  Ses  calices  sont 
disposés  en  groupes  plus  ou  moins  nombreux  formant  des  val- 
lées calicinales  sinueuses. 

Les  autres  spécimens  ont  une  forme  moins  évasée  et  leurs 
bords  ne  retombent  pas.  Leurs  calices  sont  également  groupés 
de  diverses  manières. 

La  partie  de  la  colonie  qui  est  fixée  au  substratum  a une 
forme  et  des  dimensions  très  variables  suivant  les  spécimens. 

On  voit,  sur  la  muraille  qui  entoure  les  calices,  des  traces 
d’épithèque  et  souvent  des  vésicules  plus  ou  moins  grosses  oc- 


MADRKP0RAIRK3 


39 


cupant  ]e  fond  des  espaces  intercostaux,  et  représentant  l’exo- 
thèque  (fig.  82). 

Les  côtes  (fig.  82  et  83)  ont  un  développement  très  variable. 
Il  est  rare  que  leur  crête  s’élève,  en  quelques  points,  à 2mm  au- 
dessus  de  la  muraille.  En  général  elles  sont  beaucoup  moins  dé- 
veloppées, parfois  même  à peine  marquées.  On  peut  quelquefois 
les  suivre  sur  toute  la  hauteur  de  la  muraille,  mais,  le  plus  sou- 
vent elles  disparaissent  presque  complètement  en  certains  en- 
droits, pour  apparaître  plus  loin  sous  forme  de  petites  lamelles 
très  minces.  Près  du  bord  supérieur  de  la  muraille,  elles  sont 
souvent  remplacées  par  des  épines  (fig.  83)  qui  sont  disposées 
irrégulièrement  et  dont  la  longueur  variable  peut  atteindre  2mm. 
Les  vallées  calicinales  ne  s’unissent  pas  à leurs  voisines.  Leurs 
murailles  restent  toujours  séparées  — dans  leur  région  supé- 
rieure — par  un  espace  mesurant  de  7 24mm.  La  largeur  des 

vallées  calicinales  varie  de  15  à 38mm  et  leur  profondeur  de  15 
à 20mm.  Les  centres  calicinaux  ne  sont  pas  disposés  sur  une  seule 
rangée  : on  peut  en  trouver  2 ou  3 dans  la  largeur  de  la  vallée. 

Les  séptes  (fig.  81)  dépassent  toujours  la  muraille  et  peuvent, 
dans  les  cas  extrêmes,  s’élever  de  6 à 7mm  au-dessus  de  son  bord 
supérieur.  On  en  compte  6 à 12  sur  une  longueur  de  1 cm. 
Ils  sont  en  général  très  minces,  mais  leur  épaisseur  est  un  peu 
plus  forte  dans  la  région  supérieure,  surtout  chez  les  septes 
des  premiers  cycles  où  elle  peut  atteindre  lmm,4.  Le  bord 
libre  est  garni,  sur  toute  sa  longueur,  de  dents  qui  ne  sont  pas 
très  régulières;  vues  de  profil,  elles  ont  une  forme  triangulaire  ou 
allongée  avec  une  pointe  plus  ou  moins  arrondie  et  obtuse.  Ces 
dents  sont  moins  développées  dans  la  région  inférieure  qu’au  som- 
met des  septes  où  leur  pointe  est  généralement  redressée  et  peut 
atteindre  2 à 3mni.  La  longueur  des  dents  ne  s’accroît  pas  d’une 
façon  régulière  de  la  base  au  sommet  des  septes  et  souvent, 
dans  la  région  inférieure,  le  bord  libre  des  septes  est  sinueux 
plutôt  que  denticulé.  Les  dents  des  petits  septes  (soit  ceux  des 


40 


M.  BEDOT 


derniers  cycles)  sont  plus  nombreuses,  plus  serrées  et  parfois 
comparativement  plus  allongées  que  celles  des  grands  septes. 
Les  rangées  de  dents  s’arrêtent  en  général  au  sommet  de  la 
muraille.  Il  est  rare  qu’elles  débordent  extérieurement  dans  la 
région  des  côtes;  lorsque  le  cas  se  présente,  ce  sont  toujours  de 
très  petites  dents  que  l’on  observe  à la  partie  supérieure  des 
côtes. 

Il  y a 5 cycles  de  septes;  mais  le  dernier  cycle  est  souvent 
très  incomplet.  En  général,  les  septes  des  S premiers  cycles  sont 
plus  grands  que  les  autres  et  s’étendent  seuls  jusqu’à  la  columelle; 
leurs  dimensions  sont  parfois  assez  irrégulières  et  souvent  ils  dé- 
passent de  beaucoup  tous  les  autres  septes  (fig.  81).  Les  centres 
calicinaux,  très  distincts  les  uns  des  autres,  sont  reliés  par  des 
septes  intercalieinaux  qui  se  rendent  directement  d’un  centre  à 
l’autre,  en  suivant  la  direction  de  la  vallée.  Ils  s’élèvent  donc  ver- 
ticalement au  fond  de  la  vallée  et  se  trouvent  être  à peu  près  per- 
pendiculaires aux  septes  normaux.  Leur  bord  libre  est  droit, 
sinueux  ou  garni  de  dents;  les  trois  cas  peuvent  s’observer  sur 
une  seule  colonie.  Les  faces  latérales  des  septes  sont  garnies  de 
très  Unes  granulations  qui  s’étendent  sur  les  dents  et  même  sur 
le  bord  libre. 

D’après  Quelch  (1886,  p.  79)  la  columelle  de  M.  bruegge- 
manni  est  « generaly  well  developed  and  trabeculate.  » Dans 
nos  échantillons  (fig.  77),  elle  est  bien  développée,  mais  formée 
de  petites  lamelles  un  peu  déchiquetées  et  diversement  contour- 
nées, plutôt  que  de  trabécules.  Cette  différence  ne  nous  semble 
cependant  pas  assez  importante  pour  nous  empêcher  de  rap- 
porter nos  spécimens  à l’espèce  de  Quelch,  d’autant  plus  que 
le  sens  du  mot  trabécule  est  assez  vague.  Ces  petites  lamelles 
sont  formées  par  le  bord  libre  des  septes  et  portent,  comme  eux, 
de  très  fines  granulations.  Elles  représentent  donc  une  pseudo- 
columelle. 

L’endothèque,  bien  développée,  est  formée  de  nombreuses 


MAIJRÉP0RA1RKS 


41 


laines  obliques  et  recourbées,  qui  réduisent  beaucoup  la  lon- 
gueur et  la  profondeur  des  loges  interseptales.  Elle  s’élève  jus- 
qu’au sommet  de  la  muraille. 

Un  de  nos  spécimens  de  M.  brueggemanni  (colonie  B,  fi  g.  80) 
(mesurant  96  X 76mm  de  largeur  et  46mm  de  hauteur)  se  dis- 
tingue des  autres  par  le  fait  que  les  sinuosités  formées  par  sa 
paroi  externe  ne  sont  pas  toujours  ouvertes.  Plusieurs  de  ses 
festons  se  sont  fermés  par  soudure  des  replis  de  la  muraille,  de 
façon  à former  des  collines  comme  celles  de  Symphyllia  indica. 
Cette  soudure  est  plus  ou  moins  intime  et  complète  suivant  la 
région  que  l’on  examine.  Ce  sont,  tout  d’abord,  les  extrémités 
des  côtes  et  les  dépôts  exothécaux  qui  s’unissent;  dans  ce  cas,  la 
colline  est  très  épaisse  et  le  sillon  qui  parcourt  son  sommet  est 
large  et  profond.  Mais  la  soudure  des  replis  peut  devenir  plus 
complète;  l’épaisseur  des  collines  est  alors  plus  faible  et  le  sillon 
plus  étroit. 

Il  faut  remarquer  que  si  tous  les  replis  arrivaient  à se  souder 
complètement,  on  n’aurait  plus  de  caractère  permettant  de  dis- 
tinguer Massa  brueggemanni  de  Symphyllia  indica.  Nous  avons 
donc,  entre  ces  deux  espèces,  les  mêmes  relations  qu’entre 
Trachyphyllia  amarantus  et  Callogyra  formosa. 

Nous  avons  pu  voir,  dans  la  collection  du  Muséum  d’Histoire 
naturelle  de  Paris  l’échantillon  type  de  Symphyllia  guadulpensis 
de  M.  Edwards  et  Haime.  Il  ressemble  beaucoup  au  spécimen 
que  nous  venons  de  décrire.  Le  seul  caractère  qui  l’en  distingue 
est  le  fait  que  ses  côtes  sont  très  épineuses  ; mais  on  sait  que  ce 
caractère  est  sujet  à de  grandes  variations.  D’autre  part,  Yer- 
Rill  (1901,  p.  121)  considère  S.  guadulpensis  Edw.  et  H.  comme 
une  jeune  colonie  d'Isophyllia  fragilis  (Dana)  Yer.  des  Bermudes 
et  régions  voisines.  Il  y a là  une  question  de  synonymie  qui  de- 
mande à être  élucidée. 


42 


M.  BEDOT 


Mussa  echinata  M.  Edwards. 

(PL  14,  fi  g.  84  à 90). 

Nous  croyons  pouvoir  rapporter  à cette  espèce  une  colonie 
(fi g.  84  à 86)  qui  ressemble  beaucoup  à M . hrueggemanni , mais 
s’en  distingue  cependant  par  d’importants  caractères.  Le  seul 
spécimen  que  nous  ayons  récolté  mesure  11  X 12cm,5  de  lar- 
geur et  6cm,^  de  hauteur.  Sa  face  supérieure  est  légèrement  con- 
vexe. La  colonie  est  fixée  sur  un  vieux  polypier  mort  par  une 
surface  d’attache  mesurant  environ  4 X 5cm.  Sa  forme  générale 
est  la  même  que  celle  de  M.  hrueggemanni.  Les  calices  forment 
des  groupes  plus  ou  moins  nombreux,  disposés  en  séries  sinueu- 
ses. Deux  d’entre  eux  sont  isolés. 

La  muraille  porte  des  côtes  dont  le  développement  est  exces- 
sivement variable.  Parfois,  ainsi  qu’on  le  voit  sur  la  figure  89, 
elles  disparaissent  complètement  dans  la  région  supérieure,  par 
suite  d’un  grand  développement  de  tissu  exothécal,  et  apparais- 
sent, plus  bas,  sous  forme  de  petites  lamelles  minces  et  très  rap- 
prochées les  unes  des  autres.  Ailleurs,  elles  sont  plus  ou  moins 
bien  développées  et  s’étendent  jusqu’au  bord  supérieur  de  la  mu- 
raille (fig.  90).  On  voit  également,  sur  la  muraille,  des  épines 
disposées  irrégulièrement  et  sans  ordre  apparent;  elles  sont  sou- 
vent un  peu  effilées  et  leur  pointe  est  toujours  dirigée  vers  le 
haut. 

Les  festons  que  forme  la  muraille  des  vallées  calicinales  ne  se 
ferment  jamais,  et  l’intervalle  qui  sépare  les  murailles  voisines 
a de  1 à 2crn.  La  largeur  des  calices  ou  des  vallées  calicinales 
varie  de  15  à 28mm  et  leur  profondeur  maximale  est  de  18mm,  On 
compte  rarement  plus  d’un  centre  calicinal  dans  la  largeur  d’une 
vallée;  ils  sont  toujours  bien  distincts. 

Les  septes  (fig.  87)  dépassent  la  muraille  de  4mm  au  maximum; 
on  en  compte  6 à 12  sur  une  longueur  de  lcm.  Leur  épaisseur  at- 


MADBÉPOU  AIRES 


43 


teint  lmm,4  dans  la  région  supérieure.  Les  dents,  qui  occupent 
toute  la  longueur  du  bord  libre,  sont  serrées,  quelquefois  dispo- 
sées assez  régulièrement,  et  ont  une  pointe  plus  ou  moins  ob- 
tuse. Elles  sont  un  peu  plus  grandes,  plus  pointues  et  plus  uni- 
formes dans  la  région  supérieure  des  septes  où  elles  atteignent 
2mm  de  longueur.  Les  dents  des  petits  septes  sont  plus  nom- 
breuses et  plus  serrées. 

Ce  qui  caractérise  cette  espèce  et  la  distingue  de  la  précé- 
dente, c’est  que  la  rangée  de  dents  des  septes  ne  s’arrête  pas  au 
sommet  de  la  muraille.  En  général,  elle  déborde  extérieurement 
de  telle  sorte  que  le  sommet  de  la  muraille  paraît  recouvert 
d’une  large  crête  échinulée  (fig.  88).  Cette  disposition  est  plus 
ou  moins  accentuée.  On  l’observe  surtout  dans  la  région  centrale 
de  la  colonie,  tandis  qu’elle  est  souvent  très  peu  marquée  dans 
la  région  périphérique. 

Les  septes  sont  disposés  en  5 cycles;  le  dernier  est  souvent 
incomplet  et  n’arrive  pas  jusqu’à  la  columelle. 

On  remarque,  surtout  dans  la  partie  centrale  de  la  colonie, 
une  tendance  à la  formation  de  séries  dans  lesquelles  de  grands 
septes  alternent  régulièrement  avec  de  petits  septes.  Il  y a 
même  une  région  (fig.  88  à gauche)  où,  sur  une  longueur  de  2 
centimètres,  tous  les  septes  sont  d’égale  grandeur.  C’est  là  en- 
core un  caractère  qui  distingue  cette  espèce  de  M.  bruegge- 
manni  où  les  séries  de  septes  paraissent  toujours  irrégulières, 
par  le  fait  que  les  septes  des  premiers  cycles  sont  souvent  beau- 
coup plus  grands  que  les  autres. 

Au  fond  des  vallées,  on  voit,  entre  les  centres  calicinaux,  des 
septes  intercalicinaux  verticaux  dont  le  bord  libre  est  droit,  si- 
nueux ou  denticulé. 

La  pseu do- columelle  est  formée,  comme  chez  M.  bruegge- 
manni  de  petites  lamelles  verticales  contournées  et  l’endo- 
thèque  est  également  disposée  de  la  même  façon  que  chez  cette 
espèce. 


44 


M.  BEDOT 


Le  Challenger  a récolté  à Amboine  deux  espèces  de 
Mussa.  La  première  a été  décrite  et  figurée  par  Quelch  (1886, 
p.  79,  pl.  2,  fîg.  6)  sous  le  nom  de  M.  brueggemanni  n,  sp.  Nous 
l’avons  retrouvée  et  facilement  reconnue.  La  seconde  espèce, 
M.  echinata  M.  Edw.  et  H.  n’est  malheureusement  pas  figurée 
et  Quelch  mentionne  seulement  les  caractères  qui  la  distinguent 
de  M.  multilobata  Dana.  Nous  ne  pouvons  pas  avoir  la  certitude 
qu’il  s’agisse  bien  de  la  même  espèce  que  nous  venons  de  décrire. 
Mais,  comme  les  caractères  de  notre  spécimen  concordent  par- 
faitement avec  ceux  que  M.  Edwards  (1857-60,  vol.  2 p.  337), 
indique  dans  sa  diagnose  de  M.  echinata , nous  avons  adopté  ce  nom. 

Gen,  SymphyUia. 

SymphyUia  indica  M.  Edw.  et  Haime. 

(PJ.  15,  fig.  91  à 94). 

Nous  avons  récolté  un  fragment  de  colonie  de  cette  espèce, 
mesurant  112  X 95mm  de  largeur  et  63mm  de  hauteur.  Sa  face 
supérieure  (fig.  91)  montre  des  vallées  calicinales  droites,  dont 
l’extrémité  distale  est  étalée  et  quelquefois  presque  horizontale. 
Les  sinuosités  de  la  paroi  externe  de  la  colonie,  au  lieu  de 
rester  ouvertes,  comme  chez  Mussa,  se  sont  fermées  par  ac- 
cotement des  murailles  sur  toute  leur  hauteur,  de  sorte  que 
l’on  a une  série  de  collines  s’avançant  du  bord  de  la  colonie 
dans  la  direction  du  centre  Ces  collines  ont  une  épaisseur  de 
6 à 7mm  et  une  hauteur  maximale  de  20mnV  Sur  toute  la  lon- 
gueur de  leur  sommet  se  voit  un  sillon  formé  par  l’entrecroi- 
sement de  la  partie  débordante  des  septes.  Un  caractère  parti- 
culier à cette  espèce  est  le  fait  que  les  collines  sont  généralement 
très  élevées  et  que  leur  épaisseur  non  seulement  ne  va  pas  en 
augmentant  de  haut  en  bas,  mais  souvent  même  est  plus  grande 
au  sommet  qu’àla  base  (fig.  93).  Les  septes  ont  la  même  disposition 


MADRMP0RA1RES 


45 


et  la  même  forme  que  ceux  de  Mussa  brueggemanni , mais  leurs 
dents  peuvent  devenir  un  peu  plus  grandes  et  atteindre  une 
longueur  de 

Sur  le  pourtour  de  la  colonie,  la  face  extérieure  de  la  mu- 
raille est  garnie  de  côtes  très  minces  (fig.  92).  Elles  s’élèvent  à 
peine  de  2 ou  3 dixièmes  de  millimètres  au-dessus  de  la  muraille, 
mais  sont  souvent  disposées  assez  régulièrement  et  n’ont  ni 
dents,  ni  épines. 

A part  la  fusion  complète  des  murailles  dans  les  replis  des 
vallées  calicinales,  et  les  dimensions  extrêmes  des  dents  des 
septes,  tous  les  autres  caractères  que  l’on  observe  chez  cette  co- 
lonie, sont  absolument  semblables  à ceux  que  présente  Mussa 
brueggemanni.  L’endotlièque  est  très  développée  jusqu’au  som- 
met de  la  muraille  et  transforme  la  région  inférieure  de  la  co- 
lonie (fig.  94)  en  une  grosse  masse  vésiculeuse. 

Lorsqu’on  examine  une  coupe  verticale  d’une  colline  (fig.  93), 
on  voit  qu’elle  est  formée  par  deux  rangées  verticales  de  vési- 
cules endothécales,  séparées  par  une  lame  médiane  verticale 
irrégulièrement  développée.  Les  lamelles  endothécales  sont  sou- 
vent très  épaisses  sur  le  côté  libre  des  vésicules,  surtout  dans  la 
région  inférieure  des  collines. 

Symphyllia  acuta  Quelch. 

(PI.  16,  fig.  95  à 98). 

Nous  avons  récolté  un  seul  spécimen  de  cette  espèce  (fig.  95  et 
96).  Il  a,  vu  de  dessus,  une  forme  elliptique  et  mesure  92mm  de  lon- 
gueur, 55mm  de  largeur  et  45mm  de  hauteur.  Les  bords  de  la  colo- 
nie qui  correspondent  à son  petit  diamètre  se  sont  beaucoup  plus 
accrus  en  hauteur  que  ceux  qui  correspondent  au-grand  diamètre  ; 
ils  se  trouvent  donc  plus  élevés  que  le  centre  de  la  colonie. 

La  face  inférieure  était  presque  complètement  fixée  sur  le 
substratum;  il  reste  donc  peu  d’endroits  où  l’on  puisse  voir  l’épi- 


46 


M.  BEDOT 


thèque  qui  paraît  bien  développée,  et  une  partie  de  la  face 
externe  de  la  muraille.  Les  côtes  semblent  être  assez  régulières 
et  minces,  mais  peu  proéminentes.  Elles  présentent  quelquefois 
de  petites  épines  pointues  disposées  irrégulièrement. 

Les  calices  forment  des  vallées  parfois  un  peu  sinueuses  mais, 
le  plus  souvent,  à peu  près  droites  et  se  dirigeant  du  centre  vers 
la  périphérie.  Leur  plus  grande  largeur  atteint  12mm  et  leur  pro- 
fondeur 7mm. 

Les  centres  calicinaux  sont  toujours  bien  distincts.  Il  y en  a 
généralement  un  seul,  quelquefois  deux,  dans  la  largeur  de  la 
vallée. 

Les  murailles  des  vallées  contiguës  forment  des  collines  ayant 
une  épaisseur  un  peu  plus  forte  à la  base  qu’au  sommet,  lequel 
est  très  étroit  et  ne  présente  pas  de  sillon  longitudinal.  Sur  une 
coupe,  on  voit  (fig.  97)  que  les  murailles  soudées  forment  une 
lame  verticale  de  lmm  à lmm,6  d’épaisseur  et  dont  la  partie  su- 
périeure est  libre,  car  les  lames  interseptales  de  l’endothèque 
ne  commencent  à apparaître  qu’à  une  certaine  distance  de  son 
sommet.  Ces  lames  paraissent  être  généralement  planes  et  plus 
ou  moins  inclinées,  tandis  que  chez  les  autres  Symphyllies  elles 
sont  presque  toujours  recourbées. 

Le  sommet  des  collines  se  trouve,  au  maximum,  à 7mm  au-des- 
sus du  fond  de  la  vallée. 

On  compte  11  à 16  septes  sur  une  longueur  de  lcm.  Ils  sont 
disposés  en  4 cycles.  Le  dernier  cycle  est  incomplet  ; ses  septes 
étant  plus  petits  que  les  autres  et  n’atteignant  pas  la  columelle, 
il  semble  parfois,  ainsi  que  Quelch  le  fait  remarquer,  qu’il  y ait 
une  alternance  régulière  des  grandes  et  petits  septes.  Le  bord 
libre  des  septes  est  garni  de  dents  bien  développées  dont  le  som- 
met est  généralement  arrondi  et  la  base  plus  ou  moins  large.  La 
largeur  de  ces  dents  peut  quelquefois  dépasser  lmm  ; elles  sont 
souvent  plus  développées  au  sommet  des  septes  que  dans  leur 
région  inférieure. 


MA  DREP01Î  AIRES 


47 


On  voit  également,  au  fond  de  la  vallée,  des  septes  intercali- 
cinaux  verticaux  s’étendant  directement  entre  les  centres  calici- 
naux  voisins.  Leur  bord  libre  est  droit  ou  légèrement  sinueux. 

Les  faces  des  septes  sont  garnies  de  granulations  pointues  qui 
s’accumulent  souvent  en  très  grand  nombre  sur  leur  bord  libre 
et  dans  la  région  voisine.  On  les  trouve  également  sur  les  dents, 
sur  la  pseudo-eolumelle  et  sur  les  septes  verticaux. 

La  pseudo-eolumelle  (fig.  98)  est  formée  d’un  petit  nombre  de 
lamelles  plates  et  contournées,  mais  le  plus  souvent  verticales  et 
formées  par  les  bords  libres  des  septes. 

Le  spécimen  que  nous  venons  de  décrire  présente  certains 
caractères  qui  ne  sont  pas  absolument  semblables  à ceux  que 
Quelch  indique  dans  sa  description  de  S.  acuta.  Notre  échantil- 
lon a une  surface  supérieure  concave  tandis  que  celui  du  Chal- 
lenger est  « more  or  less  liattened  ».  Les  vallées  calicinales 
ont  aussi  des  dimensions  un  peu  différentes. 

Spécimen  du  Challenger.  Spécimen  de  notre  collection. 

Largeur  des  vallées  15  à 20mm  Maximum  12 

Profondeur  » 10  à 15mm  » 7 

Néanmoins  ces  différences,  qui  peuvent  être  en  relation  avec 
l’âge  des  colonies,  ne  nous  semblent  pas  suffisantes  pour  empê- 
cher d’admettre  une  identité  spécifique. 

Le  spécimen  du  Challenger  a été  récolté  non  loin  d’Ainboine, 
à Bauda. 

SympJiyUia  sinuosa  (Quoy  et  Gaimard). 

(PL  17,  flg.  99  à 105,  PI.  18,  fig.  106  à 110). 

Notre  collection  renferme  deux  colonies  qui  paraissent  appar- 
tenir à cette  espèce.  Mais,  comme  elles  diffèrent  un  peu  Tune 
de  l’autre,  nous  les  décrirons  séparément. 

La  colonie  A (fig.  99  à 105)  a une  forme  subhémisphérique 
et  rappelle  un  peu  celle  d’un  casque  (fig.  99  et  100).  Elle  mesure 


48 


M.  BE1J0T 


10cmde  hauteur  et  10cm,5  X 12cmde  largeur.  Sur  la  plus  grande 
partie  du  pourtour  de  la  face  inférieure,  on  voit  la  muraille 
(fig.  101),  parfois  recouverte  d’épithèque.  Elle  porte  des  côtes 
très  faiblement  marquées  (souvent  même  à peine  visibles)  et  de 
petites  granulations  spiniformes  irrégulièrement  disposées.  A la 
face  supérieure  de  la  colonie,  les  calices  sont  disposés  en  séries 
ou  vallées  calicinales.  Leurs  murailles,  soudées  à celles  des  val- 
lées contiguës,  forment  des  collines  ramifiées  et  sinueuses 
(fig.  100).  Quelquefois,  cependant,  les  collines  s’étendent  en  li- 
gne droite  sur  une  longueur  assez  grande  et  qui  peut  atteindre 
au  maximum  7cm  (fig.  99). 

Il  est  rare  qu’un  calice  soit  isolé  et  complètement  entouré  par 
une  colline;  le  cas  peut  cependant  se  présenter.  En  général,  un 
seul  calice  occupe  toute  la  largeur  de  la  vallée.  La  partie  des 
septes  qui  s’élève  au-dessus  de  la  muraille  est  disposée  de  ma- 
nière à former,  sur  le  faîte  de  la  colline,  un  sillon  très  étroit 
mais  bien  visible. 

Les  collines  sont  épaisses  et  mesurent  de  3 à 8aim  de  largeur. 
Lorsqu’on  examine  une  coupe  verticale,  on  voit  (fig.  104)  que 
l’axe  de  la  colline  est  occupé  par  une  lame  médiane  verticale 
très  mince  (2  à 5 dixièmes  de  millimètre)  et  un  peu  sinueuse, 
représentant  probablement  les  murailles  soudées  des  calices  con  - 
tigus.  Les  lamelles  endothécales  (fig.  102  et  104)  sont  très  nom- 
breuses. Elles  s’élèvent  aussi  haut  que  possible  contre  la  lame 
médiane  où  elles  sont  fixées  à environ  lmm  de  distance  les  unes 
des  autres.  Aussitôt  que  celle-ci  s’est  accrue  d’environ  llum,  il  se 
forme  une  nouvelle  lamelle  endothécale,  de  sorte  que  lorsqu’on 
examine  le  sommet  des  collines  on  y voit  quelquefois  (fig.  103) 
le  sommet  libre  de  la  lame  médiane;  mais  il  arrive  aussi  qti’i 
ne  soit  plus  visible,  étant  déjà  recouvert  d’endothèque  (fig.  105)- 
Les  lamelles  endothécales  ne  sont  pas  droites,  mais  générale- 
ment recourbées  vers  le  fond  des  calices.  Aune  distance  de  lmm  5 
ou  2mm  de  leur  point  d’attache  sur  la  lame  médiane  (dans  les  col- 


MADREPORAIRES 


49 


lines  de  largeur  moyenne),  elles  s’infléchissent  plus  brusquement 
et  chaque  lame  vient  se  souder  à celle  qui  est  placée  au-dessous 
d elle.  C’est  ainsi  que  se  forme  la  colline  proprement  dite,  qui  se 
compose  donc  d’une  lame  médiane  verticale  sur  les  faces  de  la- 
quelle se  trouve  un  revêtement  formé  par  les  chambres  endothé- 
cales  (fig.  104).  Ces  chambres  ne  sont  pas  toujours  vastes  et 
entourées  de  minces  parois.  Parfois  elles  sont,  au  contraire,  pres- 
que entièrement  remplies  par  des  dépôts  de  substance  endothé- 
cale,  au  point  que  sur  une  coupe  verticale  la  colline  forme  une 
lame  épaisse  et  solide,  dans  laquelle  on  ne  distingue  plus  que 
quelques  petites  cavités  montrant  l’emplacement  des  chambres 
primitives  (Colonie  B,  fig.  110).  Des  flancs  de  la  colline  partent 
encore  de  nombreuses  lamelles  endothécales,  un  peu  moins 
recourbées  et  inclinées  que  les  précédentes  et  qui,  souvent  même, 
ont  une  position  presque  horizontale.  Elles  forment  alors  les 
planchers  qui  divisent  la  cavité  calicinale. 

La  largeur  des  vallées,  mesurée  entre  les  faîtes  des  collines, 
varie  de  9 à 23mm,  et  leur  profondeur,  de  7 à 8ram. 

Les  septes  sont  disposés  en  3 ou  4 cycles.  Le  dernier  est  sou- 
vent incomplet  et  n’arrive  pas  jusqu’à  la  columelle.  On  compte  8 
à 12  septes  sur  une  longueur  de  lcm.  Dans  certaines  parties  de 
la  colonie,  on  observe  une  alternance  assez  régulière  des  grands 
et  petits  septes.  Leur  bord  libre  est  garni  de  dents  qui  sont 
en  général  assez  irrégulièrement  développées.  Les  grands 
septes  des  premiers  cycles  peuvent  s’élever  de  2 à 4““  au-dessus 
de  la  colline.  Ils  ont  de  4 à 8 dents  dont  la  forme  varie,  mais  qui, 
vues  de  profil,  ont  toujours  une  base  assez  large.  Elles  sont  le 
plus  souvent  dirigées  un  peu  obliquement  vers  le  haut,  surtout 
celles  qui  se  trouvent  dans  la  région  supérieure. 

En  outre,  les  dents  de  la  région  profonde  sont  souvent  un  peu 
plus  petites  que  les  autres,  qui  peuvent  atteindre  au  maximum 
2mm  de  longueur.  Quant  aux  petits  septes  des  derniers  cycles, 
leurs  dents  sont  très  petites,  irrégulières  et  en  nombre  très  variable. 

Voyage.  Vol.  2. 


4 


50 


M.  BEDOT 


L’épaisseur  des  septes  peut,  dans  les  cas  extrêmes,  atteindre 
au  maximum  lmm  et  leurs  faces  sont  garnies  de  très  fines  granu- 
lations qui  se  rencontrent  également  sur  les  dents. 

Des  septes  intercalicinaux  et  verticaux,  placés  au  fond  de  la 
vallée,  relient  directement  les  centres  calicinaux  (fig.109).  Ils  sont 
souvent  dentelés  et  portent  également  de  très  fines  granulations. 

La  pseude-columelle  de  ce  spécimen,  de  même  que  celle  de  la 
colonie  B (fig,  109)  est  composée  de  petites  lamelles  diversement 
contournées,  formées  par  les  bords  libres  des  septes  (fig.  102 
et  108)  et  recouvertes  de  granulations. 

Le  second  spécimen  de  Symphyllia  sinuosa  (Colonie  B,  fig.  106 
à 1 10)  diffère  de  celui  que  nous  venons  de  décrire  par  les  carac- 
tères suivants  : 

La  colonie  a une  forme  beaucoup  moins  convexe  (fig.  106).  Sa 
hauteur  totale  est  de  8cm  et  sa  largeur  de  10cm  X 15cm,5.  Ses 
collines,  très  sinueuses,  ne  sont  jamais  droites  sur  un  parcours 
de  plus  de  2cm,5.  Elles  ont  une  largeur  de  2 à 4mm  et,  en  général, 
on  ne  peut  pas  distinguer  nettement  de  sillon  le  long  de  leur 
faîte.  On  voit  quelques  calices  isolés  (fig.  107).  Les  septes  dépas- 
sent le  sommet  des  collines  de  2mm  au  plus.  Les  autres  caractères 
sont  semblables  à ceux  de  la  colonie  A.  Malgré  les  différences 
que  présentent  ces  deux  spécimens,  dans  leur  aspect  général, 
nous  ne  trouvons  pas  de  caractère  important  permettant  d’éta- 
blir entre  eux  une  distinction  spécifique.  Nous  les  considérons 
donc  comme  appartenant  à la  même  espèce. 

Nous  devons  encore  mentionner  une  particularité  que  pré- 
sente la  colonie  A.  Lorsqu’on  examine  le  sommet  de  ses  col- 
lines, on  voit  (fig.  105),  au  fond  du  sillon,  de  petites  ou- 
verture s dont  le  bord  est  souvent  un  peu  relevé  de  manière  à 
former  une  margelle.  La  première  idée  qui  vient  à l’es- 
prit, c’est  que  l'on  a affaire  à des  tubes  d’Annélides  vivant 
enfouies  dans  la  Symphylüe.  C’est,  en  effet,  ce  que  nous  avions 
cru  tout  d'abord.  Mais  en  examinant  ces  ouvertures  de  plus  près 


MADRÉ  P0RAIRE8 


51 


et  sur  des  coupes,  nous  avons  pu  nous  convaincre  qu’il  ne  s’agis- 
sait pas  d’un  Ver  parasite.  Ces  ouvertures  sont,  en  effet,  diposées 
avec  une  certaine  régularité  tout  le  long  du  sommet  des  collines. 
Leur  petite  margelle,  lorsqu’elle  existe,  n’est  pas  formée  d’une 
substance  étrangère.  La  forme  des  ouvertures  n’est  pas  toujours 
circulaire,  mais  souvent  allongée  (fig.  103)  En  outre,  lorsqu’on 
examine  une  coupe  verticale,  on  voit  que  l’ouverture  conduit  dans 
une  cavité  qui  n’est  pas  toujours  tubuleuse,  mais  souvent  en 
forme  de  fente  disposée  dans  le  flanc  médian  de  la  colline.  Il  est 
possible  qu’à  une  certaine  période  de  l’existence  de  la  colonie, 
les  murailles  des  calices  contigus,  au  lieu  de  se  souder  complète- 
ment, soient  restées  séparées  sur  une  certaine  longueur  par  un 
espace  très  étroit.  Plus  tard,  la  colonie  continuant  à s’accroître, 
les  bords  des  murailles  ont  pu  se  réunir  de  nouveau,  directement, 
ou  par  l’intermédiaire  de  l’endotbèque,  au-dessus  de  cet  espace 
intercalicinal.  Les  ouvertures  représenteraient  les  endroits  où  la 
fermeture  de  l’espace  intercalicinal  n’a  pas  encore  eu  lieu  ; elles 
sont  d’abord  allongées  (fig.  103),  puis  diminuent  progressive- 
ment, deviennent  circulaires  (fig.  105)  et  probablement  se  fer- 
ment complètement  au  bout  d’un  certain  temps. 

Il  s’agirait  donc  d’une  simple  anomalie.  Mais  nous  ne  donnons 
cette  explication  que  sous  toutes  réserves. 

Il  faut  remarquer  que  la  colonie  B ne  présente  pas  ces  ouver- 
tures. En  revanche,  sur  une  partie  de  la  colonie  (fig.  107  en  haut), 
les  collines  ont  un  aspect  pathologique.  Les  murailles  des  calices 
contigus  ne  se  sont  pas  soudées  et  laissent  entre  elles  un  espace 
libre.  Cet  espace  se  serait  probablement  fermé,  plus  tard,  de  la 
façon  que  nous  venons  de  décrire. 


52 


M.  BEDOT 


Gen.  Tridacophyllia. 

Tridacophyllia  lactuca  (Pal] as). 

(PL  19,  fig.  111  à 114.  PL.  20,  fi  g.  115  à 118.) 

Les  trois  spécimens  que  nous  avons  récoltés  présentent  de  lé- 
gères différences  dues  à leur  mode  d’accroissement.  Le  plus 
grand  (fig.  11 1 et  112)  est  hémisphérique.  Il  mesure  73mm  de  hau- 
teur et  155mm  de  diamètre.  Sa  base,  formée  par  la  muraille,  a 
l’apparence  d’un  disque  dont  les  contours,  un  peu  irréguliers, 
sont,  en  certains  points,  légèrement  abaissés  (fig.  1 1 1)  et  au  centre 
duquel  se  trouve  un  pédoncule  ayant  au  maximum  15mm  de  hau- 
teur et  environ  32mm  de  diamètre;  ses  contours  sont  irréguliers. 
Ce  disque  basal  n’est  pas  absolument  plane;  il  présente  des  sil- 
lons concentriques,  dont  la  profondeur,  très  variable,  peut  attein- 
dre 3 à 5mm  et  qui  correspondent  aux  lames  verticales  (collines) 
de  la  face  supérieure  de  la  colonie.  En  outre,  la  muraille  est  gar- 
nie de  côtes  très  minces  (fig.  1 1 6),  droites  ou  un  peu  sinueuses,  hau- 
tes de  quelques  dixièmes  de  millimètres,  quelquefois  interrompues 
et  remplacées  par  des  épines  de  même  hauteur.  Les  côtes  voisi- 
nes se  trouvent  placées,  en  moyenne,  à lmm  les  unes  des  autres. 
L’espace  qui  les  sépare,  examiné  au  microscope,  paraît  garni  de 
très  fines  granulations. 

L’épaisseur  de  la  muraille  dépasse  rarement  0mm,6. 

A la  face  supérieure  de  la  colonie,  les  centres  calicinaux  sont 
disposés  en  séries  au  fond  de  vallées  sinueuses  et  ramifiées  sépa- 
rées les  unes  des  autres  par  des  collines  très  hautes  et  excessive- 
ment minces.  Ces  collines,  représentant  les  murailles  soudées  des 
vallées  calicinales  contiguës,  forment  des  crêtes  (fig.  11 5)  dont  la 
hauteur  va  en  augmentant  de  la  périphérie  vers  le  centre  de  la 
colonie  où  leur  faîte  peut  se  trouver  à 46mm  au-dessus  du  fond  de 
la  vallée.  Elles  sont  un  peu  plissées,  fragiles,  transparentes. 


MA  DREPOR  AIRES 


53 


minces  comme  une  feuille  de  papier  et  s’avancent  plus  ou  moins 
de  la  périphérie  vers  le  centre,  sans  présenter  d’interruption. 

Il  y a presque  toujours  un  seul  calice  (très  rarement  deux)  dans 
la  largeur  de  la  vallée,  qui,  mesurée  au  sommet  des  collines,  varie 
de  7 à 28°™. 

Les  septes  sont  disposés  en  4 cycles  (rarement  5),  dont  le  der- 
nier est  presque  toujours  incomplet  et  reste  très  éloigné  de  la 
pseudo-columelle.  On  compte  6 à 10  septes  sur  une  longueur  de 
lem.  Ils  sont  très  minces,  ont  rarement  plus  de  2nun  de  longueur 
et  s’élèvent  souvent  de  lmm  à lmm,5  au-dessus  du  bord  supérieur 
des  crêtes.  Leur  bord  libre,  un  peu  sinueux,  est  pourvu  de  très 
petites  dents  irrégulièrement  disposées,  plus  ou  moins  pointues, 
et  mesurant  au  maximum  0ram,3  à 0mm,4.  La  paroi  des  septes  est 
garnie  de  petites  granulations  disposées  souvent  en  lignes  droites 
parallèles.  Dans  ces  rangées,  les  granulatiens  peuvent  même  se 
souder  les  unes  aux  autres  de  façon  à former  de  petites  crêtes 
transversales  (fig.  117). 

On  voit  généralement,  au  fond  des  vallées,  des  septes  verticaux 
intercalicinaux  s’étendant  directement  entre  les  centres  calici- 
naux  voisins. 

La  pseudo-columelle  (fig.  118)  est  très  réduite  et  composée 
seulement  de  quelques  petites  lamelles  diversement  contournées, 
formées  dans  la  profondeur  du  calice  par  le  bord  libre  des  septes 
des  premiers  cycles. 

L’endothèque  est  représentée  par  des  lames  interseptales  qui 
commencent  à se  former  à une  assez  grande  distance  du  sommet 
de  la  muraille  (fig.  117);  elles  s’éloignent  très  peu  de  la  muraille 
et  s’infléchissent  très  vite  pour  venir  se  souder  à celles  qui  sont 
placées  au-dessous  d’elles.  C’est  la  raison  pour  laquelle  les  colli- 
nes sont  très  minces.  En  effet,  dans  leur  région  supérieure,  les 
collines  ne  sont  composées  que  d’une  mince  lamelle  représentant 
les  deux  murailles  contiguës  fusionnées  et,  plus  bas,  leur  épaisseur 
augmente  relativement  peu  par  le  fait  que  les  chambres  endothé- 


54 


M.  B K DOT 


cales  sont  très  étroites.  Dans  la  région  profonde  delà  colonie,  on 
voit  cependant  quelques  lames  endothécales  placées  plus  ou 
moins  horizontalement. 

La  description  que  nous  venons  de  donner  se  rapporte  au  plus 
grand  de  nos  spécimens.  Une  autre  colonie  (fig,  114),  un  peu  plus 
petite  (1 1 2mm  de  largeur  et  66mm  de  hauteur),  présente  les  mê- 
mes caractères,  mais  sa  muraille  n’a  pas  une  forme  de  disque 
aussi  régulière.  En  revanche,  le  pédoncule  est  plus  développé 
et  mesure  environ  27lûm  de  longueur. 

Quant  au  troisième  spécimen  (fig.  113),  sa  forme  générale  est 
très  asymétrique.  La  colonie  paraît  avoir  pris  naissance,  non  pas 
au  sommet,  mais  sur  les  côtés  d’un  rocher  et  sa  muraille  est 
beaucoup  plus  relevée  d’un  côté  que  de  l’autre.  En  certains  en- 
droits, ses  bords  sont  recourbés  à angle  droit,  (comme  dans  la 
figure  de  Quoy  et  Gaimard,  1833,  pl.  18,  fig.  1).  En  outre,  l’ac- 
croissement des  collines  s’est  fait  irrégulièrement.  Elles  sont 
souvent  interrompues  et  découpées  de  façon  à former  de  petits 
lambeaux. 

L’examen  comparatif  de  ces  trois  colonies  est  intéressant,  car, 
si  notre  premier  spécimen  est  tout  à fait  semblable  à celui  qui  a 
été  figuré  par  Seba  (1758,  vol.  3,  pl.  89,  fig.  10)  et  qui  est  le 
type  de  Madrepora  (TridacopJiyllia)  lactuca  de  Pallas,  d’autre 
part  notre  troisième  spécimen  peut,  sans  aucun  doute,  être  rap- 
porté à l’espèce  figurée  par  Ellis  et  Solander  (1786,  pl.  44) 
et  par  Quoy  et  Gaimard  (1833,  pl.  18,  fig.  1).  Or,  Dana  (1846- 
49),  dont  Milne-Edwards  (1857-60,  vol.  2,  p.  381)  a adopté  la 
manière  de  voir,  a distingué  l’espèce  de  Seba  de  celle  d’ELLis 
et  Solander  et  proposé  pour  cette  dernière  le  nom  de  Tridaco- 
phyllia  manicina.  C’est  sous  ce  nom  que  Quelch  a mentionné  le 
spécimen  récolté  à Amboine  par  le  Challenger. 

11  nous  semble  donc  certain,  jusqu’à  preuve  du  contraire,  que 
T.  lactuca  et  T.  manicina  sont  synonymes  et  ne  représentent  que 
des  variétés  d’une  seule  et  même  espèce,  dont  les  formes  diverses 


MAORÉPORAIRKS 


55 


sont  clûes  aux  conditions  dans  lesquelles  se  trouve  la  colonie  pen- 
dant son  accroissement. 

Gen.  Hydnophorella  Delage  et  Hérouard. 

Hydnophorelk i microcona  (Lamarck). 

(PI.  21,  fi£.  M9  à 122). 

Le  seul  spécimen  de  cette  espèce  que  nous  ayons  récolté  me- 
sure 69  X 75mm  de  largeur  maximale.  C’est  un  fragment  d’une 
colonie  massive,  dont  la  surface  supérieure  est  légèrement  con- 
vexe et  ondulée  (fig.  120).  Son  épaisseur  va  en  augmentant  d’un 
bord  à l’autre,  et  atteint  au  maximum  42ram.  La  colonie  recou- 
vrait un  Polypier  mort,  appartenant  probablement  à la  même 
espèce,  mais  une  partie  de  son  bord  était  libre  et  montrait,  à la 
face  inférieure,  des  traces  cl  épithèque. 

Dans  le  genre  Hydnophorella,  les  calices  forment  des  vallées 
délimitées  non  pas  par  des  collines  continues,  mais  par  des  séries 
de  petits  monticules  séparés  les  uns  des  autres  par  des  vallées 
transversales.  Ces  monticules  sont  composés  d’un  axe  solide  en 
forme  de  cône,  ou  de  cône  aplati,  et  de  septes  disposés  en  rayons 
sur  la  paroi  du  cône.  L’axe  est  donc  formé  par  les  parties  con- 
tiguës de  la  muraille  de  calices  voisins  qui  se  sont  soudées  et 
épaissies. 

Chez  H.  microcona , les  monticules  sont  petits.  Lorsqu’ils  ont 
une  forme  conique,  la  base  de  leur  axe  ne  dépasse  guère  lmm,7  de 
diamètre,  mais  lorsqu’ils  sont  allongés,  le  grand  diamètre  de  leur 
base  peut  atteindre  3mm.  La  hauteur  maximale  des  monticules  est 
de  2ram  et  la  distance  entre  les  sommets  de  monticules  voisins 
varie  de  2 à 3mm.  Le  nombre  de  septes  correspondant  à un  mon- 
ticule varie  beaucoup  ; on  en  peut  compter  de  4 à 24. 

La  région  appartenant  à chacun  des  calices  étant  très  mal  dé- 
limitée, il  est  difficile  d'établir  le  nombre  des  cycles  de  septes.  Ce 


M.  BEDOT 


56 

nombre  semble  être  rarement  supérieur  à 2.  On  peut  quelquefois 
distinguer  deux  sortes  de  septes  : les  uns,  d’une  épaisseur 
moyenne  de  0mm,2,  atteignent  le  centre  de  la  vallée,  tandis  que 
les  autres  sont  beaucoup  plus  minces  et  moins  longs  (fig.  122). 

En  général  les  septes  ne  paraissent  pas  s’élever  au-dessus  du 
sommet  des  monticules,  ou,  s’ils  le  dépassent,  c’est  seulement  de 
1 ou  2 dixièmes  de  millimètre.  Leur  longueur  s’accroît,  plus  ou 
moins  régulièrement,  du  sommet  du  monticule  au  fond  de  la  val- 
lée. Lorsqu’on  les  examine  de  profil  (fig.  119),  on  voit  que  leur 
bord  libre  forme  une  ligne  droite  ou  courbe  et  qu’il  est  irréguliè- 
rement et  finement  denticulé.  Ces  dents  sont  généralement  plus 
fortes  dans  la  profondeur  qu’au  sommet  des  septes.  Les  faces 
latérales  des  septes  sont  garnies  de  nombreuses  granulations,  qui 
s’accumulent  surtout  près  de  leur  bord  libre. 

Arrivés  au  centre  de  la  cavité  calicinale,  les  septes  donnent 
naissance  à de  petites  expansions  irrégulières  qui  s’unissent  à 
celles  des  septes  opposés  et  voisins  (fig.  122).  Ils  forment  ainsi 
une  pseudo-columelle  très  mince  et  qui,  vue  de  dessus,  a un  peu 
l’aspect  d’une  lamelle  verticale  dont  le  bord  supérieur  serait  ir- 
régulier et  déchiqueté.  Chaque  monticule  paraît  donc  entouré 
d’une  ceinture  formée  par  les  pseudo-columelles  des  vallées 
voisines. 

L’endothèque  est  représentée  par  de  petites  lames,  ou  dissé- 
piments,  disposés  horizontalement,  de  distance  en  distance,  dans 
la  cavité  calicinale  (fig.  119). 

En  outre,  lorsqu’on  examine  une  coupe  horizontale  de  la  colo- 
nie (fig.  121),  on  remarque  que  l’axe  des  monticules  est  repré- 
senté par  des  piliers  très  épais  et  massifs.  Il  est  probable  que 
leur  épaisseur  est  due  à un  dépôt  endothécal  qui  s’est  développé 
sur  la  partie  de  la  muraille  formant  Taxe  primitif  des  monti- 
cules. 


MADRÉPOR  AIRES 


57 


Hydnophc/rella  exesa  (Pallas). 

(PL  2i,  fi  g.  1 23  à 129). 

Nous  croyons  pouvoir  rapporter  à cette  espèce  une  jeune  co- 
lonie (fig.  123),  ainsi  qu’un  petit  fragment  appartenant  à une 
colonie  plus  âgée  (fig.  127).  La  colonie  qui  est  entière  a une 
forme  arborescente.  Elle  a une  base  mince  et  foliacée  mesurant 
20  x 28mm  et  fixée  sur  une  colonie  morte  de  la  même  espèce* 
De  cette  base  s’élève  un  tronc,  d’où  partent,  dans  diverses  direc- 
tions, de  petites  branches  droites.  La  hauteur  totale  de  la  co- 
lonie est  de  37mm. 

Les  bords  libres  de  la  base  sont  minces  et  relevés  d’un  côté. 
Une  couche  d’épithèque  en  recouvre  la  face  inférieure  ; elle  est 
très  épaisse  en  certains  endroits  et  beaucoup  moins  dans  d’au- 
tres parties  où  l’on  peut  apercevoir  encore  quelques  côtes  très 
fines. 

Les  monticules  qui  se  trouvent  sur  la  lamelle  basale  (fig.  124) 
ont  des  formes  un  peu  irrégulières  et  sont  toujours  allongés.  Leur 
longueur  peut  atteindre  7mm.  Ils  ont  parfois  un  aspect  assez  par- 
ticulier et  semblent  être  boursouflés  ; cette  apparence  est  due  à 
un  fort  développement  d’endothèque  qui  forme  des  lames  inter- 
septales convexes  et,  souvent  même,  remplit  les  cavités  calici- 
nales.  Dans  cette  région  de  la  colonie,  la  hauteur  maximale  des 
monticules  est  de  2mm  et  la  distance  qui  sépare  les  sommets  de 
deux  monticules  voisins  ne  dépasse  pas  3mm. 

Le  nombre  de  septes  correspondant  à un  monticule,  est  natu- 
rellement proportionnel  à sa  longueur. 

Sur  les  branches,  les  monticules  sont  beaucoup  plus  allongés 
(fig.  125).  Ils  s’étendent  même  quelquefois  d’une  extrémité  à 
l’autre  de  la  branche  et  peuvent  ainsi  atteindre  une  longueur  de 

] y mm 


58 


M.  BEDOT 


L’allongement  des  branches  et  des  monticules  (ou  collines) 
entraîne  une  modification  dans  la  disposition  des  septes.  Ceux-ci 
ne  sont  plus  perpendiculaires  à la  crête  du  monticule,  mais  for- 
ment avec  elle  un  angle  plus  ou  moins  aigu  ; ils  sont  même  sou- 
vent un  peu  arqués  (fig.  125).  Les  monticules  eux-mêmes,  consi- 
dérés indépendamment  des  septes,  sont  formés  d’une  lamelle 
verticale  assez  mince,  représentant  les  murailles  soudées  des 
deux  vallées  contiguës. 

Tandis  que  la  lamelle  basale  de  cette  colonie  montre  seule- 
mentde  courtes  vallées  longitudinales  coupées  par  des  vallées 
transversales,  les  branches,  au  contraire,  présentent  générale- 
ment de  longues  vallées  ininterrompues,  dont  la  longueur  peut 
atteindre  4mm,  et  la  profondeur  lmm,5. 

Les  centres  calicinaux  sont  difficiles  à observer  dans  la  région 
basale  de  la  colonie,  à cause  du  dépôt  endothécal  dont  nous 
avons  parlé  ; sur  les  branches  dont  les  monticules  sont  très 
allongés,  on  ne  peut  pas  les  distinguer.  Ce  n’est  guère  qu’à  la 
naissance,  ou  aux  points  de  bifurcation  des  branches,  que  les 
centres  calicinaux  sont  bien  apparents  (fig.  126).  Les  septes  y 
sont  disposés  en  2 cycles  et  quelquefois  même  il  semble  qu’un 
troisième  cycle  commence  à apparaître  ; mais  l’arrangement  des 
septes  est  très  irrégulier. 

En  général,  les  septes  ne  s’élèvent  pas  au-dessus  de  la  crête 
des  monticules.  Leur  bord  libre,  qui  est  garni  de  denticules  très 
fins  et  irrégulièrement  disposés,  forme,  lorsqu’on  le  regarde  de 
profil,  une  ligne  qui  peut  être  droite  ou  courbe.  Les  faces  laté- 
rales portent  de  nombreuses  et  très  fines  granulations. 

Au  milieu  des  vallées  et  des  centres  calicinaux,  les  septes  op- 
posés s’unissent  par  leur  bord  interne,  et  il  se  forme  souvent,  à 
l’endroit  où  la  fusion  a lieu,  de  petites  expansions  irrégulières 
que  l’on  peut  considérer  comme  un  rudiment  de  pseudo-colu- 
melle. 

L’endothèque  qui,  ainsi  que  nous  l’avons  vu,  est  bien  déve- 


MADRÉPOR  AIRES 


59 


loppée  à la  base  de  la  colonie,  semble  faire  défaut  sur  les  bran- 
ches, surtout  dans  leur  région  distale. 

Le  second  spécimen  que  nous  croyons  pouvoir  rapporter  à 
cette  espèce  est  un  fragment  du  bord  de  la  région  basale  d’une 
colonie  (fig.  127).  C'est  une  lame  mince,  mesurant  33  X 43mm 
de  largeur  et  llmm  de  hauteur  maximale.  Le  bord  intact  est 
libre  et  relevé;  il  montre,  à la  face  inférieure  (fig.  128)  de  très 
fines  côtes  nettement  visibles,  mais  faisant  à peine  saillie.  On  en 
compte  de  16  à 20  sur  lcm  de  longueur. 

A la  face  supérieure,  dans  la  partie  la  plus  éloignée  du  bord 
libre,  on  voit  quelques  monticules  un  peu  plus  élevés  que  les  au- 
tres (7mm  au  maximum)  et  qui,  sans  doute,  se  seraient  développés 
plus  tard  pour  former  des  branches.  Quant  aux  autres  monti- 
cules (fig.  129),  ils  sont  généralement  allongés  et  peuvent  attein- 
dre S1™1  de  long. 

La  seule  différence  importante  que  l’on  observe  entre  ce  frag- 
ment de  colonie  et  la  région  basale  du  spécimen  que  nous  avons 
décrit  plus  haut,  c’est  qu’ici  il  n’y  a pas  eu  de  formation  impor- 
tante d’endothèque  et  que  les  septes  montrent,  dans  leur  région 
profonde,  un  développement  beaucoup  plus  considérable  d’expan- 
sions de  leur  bord  libre  (fig.  129).  Mais  cet  aspect  se  serait  pro- 
bablement modifié  plus  tard  par  l’apparition  de  dépôts  d’endo- 
thèque. Nous  ne  croyons  donc  pas  que  cette  différence  ait  une 
grande  importance. 

(jardiner  (1899,  p.  746)  a réuni,  sous  le  nom  de  Hydnophora 
exesa  Pallas,  les  IL  exesa,  demidoffi  et  polygonata.  Nous  admet- 
tons d’autant  plus  volontiers  cette  opinion,  que  nous  avons  long- 
temps hésité  avant  de  savoir  à laquelle  de  ces  trois  espèces  nous 
devions  rapporter  nos  spécimens. 


60 


M.  BKDOT 


Gen.  Favia. 

Favia  okeni  M.  Edwards. 

(PI.  22,  fig.  130  à 133). 

Nous  avons  récolté  une  seule  colonie  de  cette  espèce  (fig.  130). 
Elle  forme  une  masse  convexe,  mesurant  43  X 64mm  de  largeur 
et  45mm  de  hauteur.  Une  partie  de  sa  région  basale  était  libre  et 
montrait  une  face  inférieure  recouverte  de  lambeaux  d’épitliè- 
que  (fig.  131).  Les  côtes,  que  l’on  peut  voir  en  certains  endroits, 
surtout  près  du  bord  de  la  colonie,  sont  disposées  assez  réguliè- 
ment.  On  en  compte  12  à 14  dans  lcm  de  longueur  et  elles  s’élè- 
vent d’environ  1 à 3 dixièmes  de  millimètre  au-dessus  du  niveau 
de  la  muraille.  Vu  au  microscope,  leur  bord  libre  paraît  garni  de 
très  petites  dents  coniques. 

Les  ouvertures  des  calices  (fig.  132)  ont  une  forme  circulaire 
ou  elliptique  plus  ou  moins  irrégulière,  et  leur  diamètre  maximal 
atteint  14mm.  Elles  ne  se  trouvent  pas  toutes  à la  même  hauteur, 
et  l’on  voit  souvent  des  calices  qui  s’élèvent  un  peu  plus  haut 
que  leurs  voisins.  La  différence  de  hauteur  peut  atteindre,  au 
maximum,  lmm,5. 

Le  mode  d’union  des  calices  contigus  est  assez  variable.  Leurs 
murailles  sont  quelquefois  complètement  soudées  jusqu’au  bord  su- 
périeur, de  sorte  que  l’on  ne  voit  aucune  séparation  entre  les  cali- 
ces. Mais,  le  plus  souvent  les  calices  voisins  sont  séparés  les  uns  des 
autres,  dans  leur  région  supérieure,  par  un  espace  plus  ou  moins 
grand  occupé  par  l’exothèque  disposée  en  lames  intercostales. 
Le  niveau  supérieur  de  cette  exothèque  est  inférieur  à celui  du 
bord  des  calices,  qui  présentent  ainsi  une  petite  margelle  attei- 
gnant au  maximum  2mm  de  hauteur.  La  face  externe  de  cette 
margelle  n’est  pas  perpendiculaire  à la  surface  de  T exothèque,  car 
cette  dernière  s’élève  en  pente  douce  jusqu’à  son  bord  supérieur. 

Les  plus  grands  espaces  intercalicinaux  mesurent  6mm.  Ils 


madbkporaik.es 


61 


sont  parcourus  par  des  prolongements  des  côtes  des  calices  voi- 
sins qui  s’unissent  entre  eux,  en  formant  des  lignes  plus  ou  moins 
sinueuses  (fig.  132). 

Les  côtes,  ainsi  que  leurs  prolongements,  sont  garnies  d’une 
multitude  de  petites  dents  pointues  et  plus  ou  moins  coniques, 
qui  se  trouvent  non  seulement  sur  leur  bord  libre  et  sur  leurs 
faces,  mais  aussi  à la  surface  de  l’exothèque.  L’élévation  des 
côtes  au-dessus  delà  surface  de  la  muraille  ou  de  l’exothèque  ne 
dépasse  guère  Omm,S  ou  0mm,4;  on  en  compte  6 à 8 sur  une  lon- 
gueur d’un  demi  centimètre. 

La  profondeur  de  la  cavité  calicinale  (mesurée  du  bord  supé- 
rieur de  la  muraille  à la  pseudo-columelle)  varie  beaucoup, 
mais  elle  est  toujours  assez  grande  et  peut  atteindre  6mm. 

Les  calices  ont  en  général  4 cycles  de  septes  et  un  5e  cycle 
incomplet.  Les  septes  s’élèvent  au-dessus  du  bord  du  calice  et 
peuvent  le  dépasser  de  Omm,9  au  maximum.  Leur  bord  libre  est 
quelquefois  presque  vertical  jusqu’à  une  petite  distance  du  fond 
de  la  cavité  calicinale  (fig.  133).  A partir  de  là,  il  se  relève  plus 
ou  moins  brusquement  pour  former  un  lobe  paliforme.  La  courbe 
est  parfois  très  peu  accentuée,  tandis  que  dans  d’antres  cas, 
surtout  lorsqu’il  s’agit  des  septes  des  premiers  cycles,  elle  fait 
un  coude  brusque  et  le  lobe  paliforme  est  alors  très  bien  marqué. 

Le  bord  libre  des  septes  et  des  lobes  paliformes  est  garni  de 
petites  dents  disposées  plus  ou  moins  irrégulièrement,  et  leurs 
faces  latérales  portent  de  nombreuses  granulations  coniques, 
disposées  sans  ordre  apparent,  mais  s’étendant  même  jusque  sur 
les  dents  du  bord. 

Dans  la  région  profonde  des  calices,  les  lobes  paliformes  don- 
nent naissance  à de  petits  prolongements,  contournés  de  diverses 
façons,  et  qui  s’unissent  entre  eux  pour  former  une  pseudo-colu- 
melle (fig.  133).  Celle-ci,  vue  de  dessus,  a un  aspect  spongieux 
et  paraît  souvent  garnie  de  petites  granulations  semblables  à 
celles  des  septes. 


62 


M.  BEDOT 


L’endothèque  est  représentée  par  des  lames  interseptales  plus 
ou  moins  recourbées  sur  lesquelles  on  voit  parfois  quelques  gra- 
nulations. 


Favia  pandanus  (Dana) 

(PI.  23,  fl  g.  134  à 137). 

Une  colonie,  que  nous  rapportons  à cette  espèce,  mesure 
14  X 16cra  de  largeur  sur  13cm  de  hauteur.  Elle  est  subsphéri- 
que (fig.  134),  et  sa  face  inférieure  ne  mesure  que  8,5  X 14cm. 
Il  y a donc  sur  cette  colonie  des  calices  dont  l’ouverture  est 
tournée  vers  le  sol.  Le  bord  de  la  face  inférieure  est  en  partie 
recouvert  d’épithèque.  On  voit,  cependant,  en  certains  endroits, 
des  côtes  semblables  à celles  de  F.  okeni. 

Les  calices  (fig.  135)  ont  une  ouverture  circulaire,  ou  ellipti- 
que, quelquefois  même  un  peu  déformée.  Leur  plus  grand  dia- 
mètre mesure  au  maximum  llmm. 

Les  ouvertures  calicinales  se  trouvent  toutes  à la  même  hau- 
teur. Elles  sont  en  général  bien  rapprochées  les  unes  des  au- 
tres, surtout  dans  la  région  supérieure  de  la  colonie.  Mais,  dans 
la  région  inférieure,  soit  près  du  bord  où  les  calices  sont  tournés 
vers  le  sol,  on  voit  des  espaces  intercalicinaux  un  peu  plus 
grands  et  pouvant  atteindre  au  maximum  6mni.  L’exothèque 
remplissant  les  espaces  intercalicinaux  ne  présente  jamais  de 
granulations  à sa  surface  et  n’arrive  pas  tout  à fait  au  niveau  du 
bord  des  calices,  qui  ont  ainsi  une  petite  margelle  haute  de  3 à 
4 dixièmes  de  millimètre.  Malgré  ses  faibles  dimensions,  cette 
margelle  est  toujours  bien  visible,  car  sa  face  externe  est  géné- 
ralement perpendiculaire  à la  surface  de  l’exothèque. 

Les  côtes  des  calices  ont  leur  bord  libre  garni  de  très  petites 
dents,  et  s’étendent  à travers  les  espaces  intercalicinaux  pour 
venir  s’unir  aux  côtes  des  calices  voisins.  Pendant  ce  trajet,  leur 
cours  n’est  pas  sinueux,  comme  chez  F.  okeni , mais  plutôt  en 


MADREPOR  AIRES 


63 


ligne  droite  ou  brisée.  Leur  élévation  est  d’environ  3 à 4 dixiè- 
mes de  millimètre;  on  en  compte  5 à 7 sur  une  longueur  d’un 
demi  centimètre. 

La  profondeur  de  la  cavité  calicinale  dépasse  rarement  3mm, 
du  bord  supérieur  de  la  muraille  à la  pseudo-columelle. 

Les  septes  sont  disposés  en  4 ou  5 cycles,  le  dernier  étant  le 
plus  souvent  incomplet.  Ils  s’élèvent  au-dessus  du  bord  du  ca- 
lice qu’ils  peuvent  arriver  à dépasser  de  lmm,5  au  maximum. 

Leur  bord  libre,  qui  a de  petites  dents  disposées  très  irrégu- 
lièrement, commence  par  descendre  presque  verticalement,  puis 
se  relève  plus  ou  moins  brusquement  pour  former  un  lobe  pali- 
forme,  quelquefois  assez  bien  développé,  sur  les  septes  des  pre- 
miers cycles. 

Les  faces  des  septes  portent  de  petites  granulations  souvent 
plus  nombreuses  et  un  peu  plus  grandes  près  du  bord  libre  des 
lobes  paliformes.  La  pseudo-columelle  spongieuse,  toujours  bien 
développée,  est  formée  de  la  même  façon  que  chez  F.  okeni , par 
de  petits  prolongements  diversement  contournés  des  bords  lûmes 
des  septes. 

Les  lames  interseptales  que  forme  l’endothèque  ont  des  incli- 
naisons très  variables  (fig,  137).  Lorsqu’on  examine  une  coupe 
verticale  passant  par  les  axes  de  deux  calices  contigus,  on  voit 
que  l’espace  qui  sépare  leurs  murailles  est  en  général  occupé, 
ainsi  que  Dana  l’a  reconnu,  par  une  double  rangée  verticale  de 
cellules  exothécales  (fig.  137).  Mais  cette  disposition  n’est  pas 
absolument  constante  et  le  nombre  des  cellules  placées  au 
même  niveau  peut  être  plus  grand. 

En  revanche,  lorsqu’on  pratique  une  coupe  verticale  passant 
entre  deux  calices  contigus,  soit  dans  le  sens  de  la  plus  grande 
dimension  de  l’espace  intercalicinal,  on  voit  (fig.  136)  de  nom- 
breuses cloisons  verticales  qui  sont  les  cotes  des  calices  contigus. 
Les  espaces  intercostaux  sont  divisés  en  chambres  superposées 
par  des  planchers  plus  ou  moins  horizontaux  formés  par  l’exo- 
thèque. 


64 


M.  1SED0T 


Cette  espèce  rappelle  un  peu  F.  denticulata , mais  elle  s’en 
distingue  surtout  par  la  faible  profondeur  de  sa  cavité  cali- 
cinale. 


Gen.  Goniastræa. 

Goniastræa  rétif ormis  (Lamarck). 

(PI.  Vi,  fig.  138  à 140). 

Nous  avons  récolté  une  seule  colonie  de  cette  espèce.  Elle  est 
mamelonnée  (fig.  138),  mesure  12,5  X 8cm  de  largeur  sur  5cm  de 
hauteur  et  s’est  développée  sur  un  polypier  mort  de  la  même  es- 
pèce. 

Une  partie  du  bord  de  la  colonie  est  libre,  et  montre,  à sa 
face  inférieure,  un  recouvrement  d’épithèque.  On  ne  voit  pas  de 
côtes. 

Les  calices  (fig.  139),  en  forme  de  polygones  plus  ou  moins 
réguliers,  atteignent  au  maximum  4mm  de  diamètre.  Ils  sont  ser- 
rés les  uns  contre  les  autres.  Les  murailles  qui  les  séparent  sont 
en  général  très  minces;  en  un  point  de  la  colonie,  cependant, 
elles  atteignent  exceptionnellement  lmm  d’épaisseur.  La  profon- 
deur des  calices  est  rarement  supérieure  à lmra. 

Les  septes  dépassent  le  sommet  de  la  muraille  de  2 à 3 dixiè- 
mes de  millimètre.  Il  sont  disposés  en  4 cycles  dont  le  dernier  est 
en  général  incomplet.  Les  bords  libres  des  septes,  qui  portent  de 
petites  dents  irrégulièrement  disposées,  descendent  d’abord  un 
peu  obliquement,  puis  se  relèvent  brusquement  pour  former  les 
palis  aplatis  latéralement,  mais  souvent  un  plus  épais  que  les 
septes.  On  distingue  en  général  de  6 à 12  palis  qui  ne  sont  pas 
tous  également  bien  développés.  Parfois,  le  bord  du  septe  se  re- 
dresse simplement  à angle  droit  pour  former  un  lobe  paliforme  ; 
ou  encore,  il  se  relève  plus  brusquement,  à angle  aigu,  et  pré- 
sente alors  une  sorte  de  grande  dent  paliforme.  Cependant,  dans 


M A DRÉ  FORA  1 R K S 


65 


la  majorité  des  cas,  les  calices  ont  toujours  quelques  palis  bien 
nettement  séparés  des  septes  par  une  profonde  échancrure.  Ces 
formations  ne  représentent  donc  pas  de  véritables  palis,  mais 
bien  ce  que  M, -Edwards  (1857-60,  vol.  1,  p.  65)  nommait  des 
faux-palis. 

Les  faces  latérales  des  septes  portent  de  petites  granulations 
qui  sont  surtout  nombreuses  et  bien  développées  près  du  bord 
libre  et  sur  les  dents.  Ces  granulations  se  trouvent  en  grand 
nombre  sur  les  palis  et  forment  souvent  de  petites  aggloméra- 
tions à leur  sommet. 

Au  fond  de  la  cavité  calicinale  se  trouve  une  pseudo-columelle 
très  peu  développée,  et  formée  seulement  par  la  réunion  de  quel- 
ques petits  prolongements  des  bords  libres  des  septes  qui  sont 
contournés  en  tous  sens.  L’endothèque  forme  des  lames  inter- 
septales  disposées  presque  toujours  à peu  près  horizontalement 
(fig.  140). 

Goniastræa  qitoyi  M.-Edw.  et  H aime. 

(PL  24,  fig.  141  à 143). 

Nous  avons  récolté  un  seul  spécimen  de  cette  espèce.  La  co- 
lonie (fig.  142),  de  forme  convexe,  mesure  81  X 01mm  de  largeur 
et  16mm  de  hauteur.  Elle  est  complètement  fixée  sur  une  pierre 
et  aucune  partie  de  sa  face  inférieure  n’est  libre. 

Les  calices  (fig.  141)  sont  polygonaux,  et  leur  forme  varie 
beaucoup.  Leur  plus  grand  diamètre  peut  atteindre  10mm  et  leur 
profondeur  maximale  5mm,  La  muraille  qui  les  sépare  est  mince 
dans  sa  région  supérieure  ; dans  la  profondeur,  elle  augmente 
jusqu’à  atteindre  de  0rn,5  à lmm  d’épaisseur. 

En  général,  les  septes  ne  s’élèvent  pas  au-dessus  du  bord  su- 
périeur de  la  muraille  ou  ne  la  dépassent  que  d'une  longueur  insi- 
gnifiante. Ils  sont  disposés  en  4 ou  5 cycles.  Le  dernier  cyle  est 
presque  toujours  incomplet  et  composé  de  septes  très  petits  qui 

Voyage.  Vol.  2. 


ô 


M.  BEDOT 


66 

n’arrivent  pas  jusqu’à  la  columelle.  Les  septes  des  premiers  cy- 
cles s’unissent  quelquefois  à leurs  voisins  avant  d’arriver  à la 
columelle. 

Dans  la  région  supérieure  du  calice,  les  septes  s’avancent  très 
peu  vers  le  centre.  Leur  bord  libre  descend  obliquement,  suivant 
une  ligne  qui  se  rapproche  beaucoup  de  la  verticale  (fig.  143); 
puis  il  se  relève  pour  former  un  lobe  paliforme,  souvent  très  bien 
marqué  et,  dans  d’autres  cas,  à peine  visible.  Le  bord  libre  des 
septes  porte  des  dents  pointues,  petites  mais  bien  développées. 
Sur  le  bord  libre  des  lobes  paliformes,  on  voit  également  des 
dents  qui  sont  souvent  grandes  et  irrégulières.  Les  faces  des 
septes  portent  des  granulations  coniques  qui  se  rassemblent  sou- 
vent sur  les  dents  où  elles  forment  de  petites  agglomérations.  Il 
en  est  de  même  pour  les  lobes  paliformes. 

Au  centre  des  calices  se  trouve  une  pseudo-columelle  spon- 
gieuse, de  dimensions  variables.  Elle  est  formée  de  la  même 
façon  que  chez  les  autres  espèces  de  Goniastræa  dont  nous  avons 
parlé,  mais  beaucoup  plus  développée.  On  voit  souvent,  à sa  sur- 
face, de  petites  granulations  semblables  à celles  des  septes. 

Les  traverses  endothécales  ne  s’élèvent  pas  très  haut  contre 
la  muraille.  Elles  ont,  surtout  dans  la  région  profonde,  une  direc- 
tion à peu  près  horizontale  (fig.  143).  Dans  la  région  supérieure, 
elles  sont  plus  souvent  incurvées  ou  dirigées  obliquement. 

Cette  espèce  a été  récoltée  par  le  Challenger  à Banda,  non 
loin  d’Amboine. 

Goniastræa  multilobata  Quelch. 

(PL  25,  fig.  144  et  145). 

Cette  espèce,  que  Quelch  (1886,  p.  99)  a établie  d’après  des 
spécimens  récoltés  à Amboine  par  le  Challenger,  n’est  repré- 
sentée dans  notre  collection  que  par  une  très  jeune  colonie  (fig. 


MADRÉPOR  AIRES 


67 


145),  convexe,  mesurant  23  X 20mrn  de  largeur  et  22mm  de 
hauteur. 

Les  calices  (fig.  144)  ont  des  formes  irrégulières;  ils  sont 
tantôt  subpolygonaux,  tantôt  plus  ou  moins  arrondis  ou  allongés. 
Leur  plus  grand  diamètre  mesure  8nim  et  la  profondeur  maximale 
atteint  3mm. 

La  muraille  a une  épaisseur  variable  et  qui  va  en  diminuant 
de  la  région  inférieure  au  sommet. 

Les  septes  sont  disposés  en  3 ou  4 cycles  dont  le  dernier  est 
généralement  incomplet  et  peu  développé.  Ils  dépassent  le  som- 
met de  la  muraille  d’environ  0mm,6  à 0mm,8.  Leur  bord  libre  su- 
périeur forme  souvent  une  ligne  droite  très  légèrement  inclinée 
vers  le  centre  du  calice  et  qui  s’infléchit  ensuite,  plus  ou  moins 
brusquement,  pour  former  le  bord  interne  du  septe.  Cette  dispo- 
sition a été  signalée  par  Qxjelch,  qui  dit  que  : « the  septa  are 
somewhat  truncated  above.  » Quant  au  bord  libre  interne,  qui 
est  très  faiblement  et  irrégulièrement  denticulé,  son  inclinaison 
varie  beaucoup  ; il  est  quelquefois  presque  vertical. 

Dans  la  profondeur  de  la  cavité  calicinale,  le  bord  libre  des 
septes  des  premiers  cycles  se  relève  pour  former  les  faux  palis, 
qui  sont  en  général  bien  développés  et  au  nombre  de  6 à 12.  Ils 
sont  comprimés  latéralement,  mais  en  général  un  peu  plus  épais 
que  les  septes.  De  nombreuses  granulations  coniques  et  très  pe- 
tites se  trouvent  sur  les  faces  latérales  des  septes  (surtout  près 
du  bord  libre)  et  sur  les  faux  palis,  à l’extrémité  supérieure  des- 
quels on  les  rencontre  en  très  grande  quantité. 

La  pseudo-columelle  a un  développement  variable,  mais  ja- 
mais très  considérable.  Elle  est  formée  de  la  même  manière  que 
chez  G.  rétif ormis . 

La  colonie  étant  très  jeune  l’endothèque  était  peu  développée. 


68 


M.  BEDOÏ 


Gen.  Cyphastræa. 

Cyphastræa  microphtalma  (Lamarck). 

(PI.  25,  flg.  146  à 149). 

Nous  rapportons  à cette  espèce  une  colonie  mesurant  55 
X 65mm  de  largeur  et  fixée  sur  une  pierre  (fig.  146).  Elle  forme 
une  couche  très  mince  et  son  épaisseur  ne  dépasse  pas  3mnj  au 
milieu  de  la  colonie.  Les  bords  s’amincissent  graduellement  ; ils 
adhèrent  partout  au  substratum  et  ne  sont  nulle  part  libres. 

Les  calices  sont  circulaires;  ils  mesurent  lram,5de  diamètre 
(fig.  147  et  149)  et  ne  sont  pas  disposés  d’une  façon  très  régu- 
lière. Quelquefois,  les  calices  voisins  sont  contigus,  mais,  le  plus 
souvent,  ils  sont  séparés  par  un  intervalle  de  lmm  à lmm,5.  On 
compte  15  à 20  calices  dans  lcra  carré. 

Le  bord  des  calices  fait  légèrement  saillie  à la  surface  de 
l’exothèque  qui  remplit  les  espaces  intercalicinaux.  Cette  mar- 
gelle semble  souvent  être  formée  d’une  série  de  petits  mamelons 
disposés  les  uns  à côté  des  autres  de  façon  à former  un  cercle. 
Chacun  de  ces  mamelons  représente  la  partie  d’un  costo-septe 
qui  s’élève  au-dessus  de  la  muraille. 

Lorsqu’on  examine  des  coupes  de  cette  colonie,  on  voit  que  la 
muraille  des  calices  a une  épaisseur  de  0mm,3  à 0mm,5  et  qu’elle 
porte  des  côtes  très  peu  saillantes  quoique  cependant  bien  visi- 
bles. On  peut  souvent  les  distinguer  très  bien  des  formations 
exothécales  (fig.  148). 

Les  septes  sont  disposés  en  3 cycles.  Les  2 premiers  sont  bien 
développés  ; le  troisième  est  rudimentaire  et  souvent  incomplet. 
La  forme  des  septes  est  assez  variable.  Ils  sont  généralement 
(mais  pas  toujours)  perforés  et  ces  perforations  sont  très  irrégu- 
lières. Le  bord  supérieur  des  septes  est  quelquefois  très  incliné, 
de  telle  sorte  que  le  calice  a une  fosse  large  dont  la  profondeur 


MADREPORAIRES 


69 


atteint  lmm,  Le  plus  souvent  ce  bord  s’étend  presque  horizonta- 
lement jusqu’au  centre  du  calice;  dans  ce  cas,  la  fosse  est  à peu 
près  nulle  (fig.  149).  Le  bord  libre  des  septesest  très  faiblement 
et  irrégulièrement  dentelé.  Il  arrive  parfois  que  quelques  dents 
soient  plus  développées  que  les  autres  ou  encore  que  l’on  puisse 
distinguer  des  dents  paliformes  ; cette  disposition  n’est  cepen- 
dant nullement  constante.  Les  faces  des  septes  portent  de  nom- 
breuses granulations  bien  visibles;  on  en  trouve  également  sur 
les  dents  du  bord  libre. 

Les  septes  des  premiers  cycles  viennent  se  rencontrer  au  centre 
des  calices  où  de  petites  expansions  irrégulièrement  contournées 
de  leur  bord  libre  s’unissent  pour  former  une  pseudo-columeJle. 
Cette  pseudo-columelle,  dont  le  développement  est  très  variable, 
est  parfois  bien  formée  et,  souvent  aussi,  à peine  visible. 

Dans  la  région  profonde  des  calices  se  trouvent  quelques  la- 
mes interseptales  endothécales  qui  ont  une  direction  à peu  près 
horizontale. 

L’exothèque  qui  remplit  les  espaces  intercalicinaux  est  com- 
posée de  deux  sortes  d’éléments  : 1°  des  piliers  verticaux  cylin- 
driques ou  cylindro-coniques  et  2°  des  lames  horizontales  dispo- 
sées en  plusieurs  couches  espacées  (fig.  148).  Dans  l’intervalle 
séparant  deux  calices,  il  y a non  pas  une  seule,  mais  plusieurs 
petites  lames  par  couche.  Les  bords  de  ces  petites  lames  sont  in- 
fléchis et  viennent  se  souder  aux  lames  des  couches  inférieures. 

L’exothèque  intercalicinale  est  donc  formée  d’une  quantité  de 
petites  chambres  superposées,  au  milieu  desquelles  se  trouvent 
les  piliers  verticaux  qui  semblent  en  supporter  la  voûte.  La  cou- 
che externe  de  l’exothèque  présente,  en  général,  de  grosses  gra- 
nulations (fig.  149)  qui  ont  la  forme  de  petits  cônes  arrondis  à 
leur  sommet.  Lorsque  la  colonie  s’accroît,  ces  granulations  de- 
viennent plus  hautes,  et  forment  les  piliers  dont  nous  venons  de 
parler.  Puis,  les  lames  horizontales  apparaissent  sous  la  forme 
d’une  nouvelle  couche  d’exothèque  unissant  les  sommets  des  pi- 


70 


M.  UEDOT 


liers.Ces  grosses  granulations,  qui  sont  souvent  considérées  comme 
étant  un  caractère  spécifique  d’une  certaine  importance,  peuvent 
donc,  suivant  le  degré  de  développement  de  la  colonie,  faire  dé- 
faut sur  fout  ou  partie  de  la  surface  de  l’exothèque. 

Lorsqu’on  examine  la  figure  147,  on  voit  qu’en  certains  en- 
droits les  granulations  de  l’exothèque  commencent  à se  recouvrir 
d’une  couche  qui  s’étend  horizontalement,  tandis  qu’en  d’autres 
endroits  elles  en  sont  déjà  entièrement  recouvertes. 

Gen.  Prionastræa. 

Prionastræa  robusta  (Dana). 

(PI.  26,  fig.  ISO  à 155). 

Nous  avons  récolté  plusieurs  spécimens  de  cette  espèce.  Ce  ne 
sont  pas  des  colonies  entières,  mais  des  fragments  plus  ou  moins 
complets.  Le  plus  grand  (fig.  150)  mesure  12  X 9cm  de  largeur 
et  85mm  de  hauteur.  La  forme  des  colonies  est  assez  variable.  En 
général,  elles  se  composent  d’une  lame  basale  d’où  s’élèvent  des 
lobes  ou  branches  polyédriques  (fig.  153),  droites  ou  inclinées, 
quelquefois  plus  larges  au  sommet  qu’à  la  base,  et  pouvant 
même  se  souder  à leurs  voisines.  La  hauteur  ou  longueur  de  ces 
branches  peut  atteindre  5cm. 

La  lame  basale  d’un  des  spécimens  était  libre  sur  une  partie 
de  son  pourtour  et  sa  face  inférieure  était  recouverte  d’épi- 
tlièque. 

Les  calices  (fig.  151,  152  et  154)  sont  polygonaux,  mais  de 
forme  et  de  dimensions  très  variables  ; leur  plus  grand  diamètre 
peut  atteindre  IG™1.  La  profondeur  des  calices  est  en  relation 
avec  la  position  qu’ils  occupent.  Elle  dépasse  rarement  3mm  chez 
ceux  de  la  lame  basale,  tandis  que  les  calices  placés  sur  les 
branches,  et  surtout  près  de  leur  sommet,  peuvent  avoir  une  pro- 
fondeur de  9nun. 


MADRKP0RA1RES 


71 


On  peut  facilement  se  rendre  compte,  en  examinant  ces  colo- 
nies, de  leur  mode  de  développement  et  de  la  façon  dont  se  for- 
ment les  branches.  Les  premiers  calices  sont  disposés  les  uns 
à côté  des  autres  de  manière  à former  une  lame  recouvrant  le 
substratum.  Leurs  murailles  ont  alors  la  même  hauteur  sur  tout 
leur  pourtour.  Puis,  en  certains  points  de  la  colonie,  on  voit  la 
partie  d’une  muraille  qui  sépare,  deux  calices  — ou  encore  la 
région  voisine  du  point  de  réunion  de  3 calices  — se  développer 
en  hauteur,  tandis  que  le  reste  des  murailles  des  calices  ne  s’ac- 
croît pas.  Il  se  forme  ainsi  une  lame  aplatie  ou  triangulaire,  qui 
dépasse  le  niveau  supérieur  des  calices  voisins  et  sur  laquelle 
apparaissent  par  bourgeonnement  intracalicinal,  de  nouveaux 
calices  (fig.  151).  La  lame  s’accroît  souvent  en  s’élargissant  en 
éventail.  Il  peut  alors  se  former  deux  (ou  même  trois)  nouveaux 
calices  l’un  à côté  de  l’autre.  C’est  la  raison  pour  laquelle  les 
branches  sont  généralement  plus  larges  ou  épaisses  à leur  extré- 
mité libre  qu’à  leur  base.  On  observe  toujours,  à l’extrémité 
des  branches,  de  nombreux  bourgeons  en  voie  de  formation. 

La  muraille  séparant  des  calices  contigus  a une  épaisseur  qui 
ne  dépasse  guère  lram,5  dans  la  région  basale  de  la  colonie  ; elle 
est  en  général  plus  mince  sur  les  branches. 

Les  septes  sont  disposés  en  5 cycles  dont  le  dernier  est  incom- 
plet et  peu  développé.  Ils  ne  dépassent  guère  de  plus  de  0rani,3  le 
sommet  de  la  muraille.  Vus  de  profil,  leur  aspect  varie  beau- 
coup. Leur  bord  libre  forme  une  ligne  qui  peut  être  courbe  ou 
droite,  et  plus  ou  moins  inclinée.  Elle  se  redresse  quelquefois  de 
façon  à présenter  un  lobe  paliforme  (fig.  155)  dont  la  présence 
n’est  cependant  nullement  constante.  Les  dents  du  bord  libre 
sont  toujours  bien  développées,  mais  souvent  irrégulières  (fig.  151 
et  152).  Dans  les  calices  qui  sont  à l’extrémité  des  branches,  elles 
sont  plus  longues,  plus  pointues  et  plus  minces  que  dans  les  calices 
de  la  lame  basale.  En  général,  elles  sont  d’autant  plus  grandes 
qu’elles  se  trouvent  plus  près  du  centre  du  calice.  Les  lobes 


72 


M.  BEDOT 


paliformes  sont  souvent  remplacés  par  quelques  grosses 
dents. 

Les  faces  latérales  des  septes  portent  de  nombreuses  petites 
granulations  coniques,  qui  s’accumulent  souvent  en  grand  nombre 
près  du  bord  libre  et  sur  les  dents. 

Au  centre  du  calice  se  trouve  une  pseudo-coluinelle  spongieuse 
(fig.  154  et  155),  plus  ou  moins  bien  développée  et  formée  par 
de  petits  prolongements  des  bords  des  septes  qui  s’enchevêtrent 
et  se  soudent  les  uns  aux  autres.  L’endothèque  forme  des  lames 
interseptales  qui,  dans  la  région  profonde  du  calice,  sont  presque 
horizontales,  tandis  que  dans  la  région  supérieure  elles  sont  plus 
ou  moins  inclinées. 

Cette  espèce  a été  également  récoltée  à Amboine  par  le 
Challenger. 

Gen.  Merulina. 

MeruUna  studeri  n.  sp. 

(PL  27,  fig.  156  à 160). 

Notre  collection  renferme  une  MeruUna  qui  diffère  des  espèces 
décrites  jusqu’à  présent  par  des  caractères  assez  importants 
pour  que  l'on  doive  la  considérer  comme  une  espèce  nouvelle. 
Nous  la  décrirons  sous  le  nom  de  31.  studeri. 

Cette  colonie  (fig.  156  et  157)  a la  forme  d’une  cloche  évasée. 
Elle  mesure  22  X 19cm  de  largeur  et  12om,5  de  hauteur  maxi- 
male. Sa  face  supérieure  est  convexe  et  sa  face  inférieure  con- 
cave. L’épaisseur  de  la  lame  qui  forme  la  colonie  va  en  diminuant 
du  centre,  où  elle  mesure  25mm,  jusqu’à  la  périphérie.  Son  bord 
libre  présente,  sur  un  des  côtés,  deux  échancrures  (fig.  156); 
mais  il  a néanmoins  un  pourtour  assez  régulier  (fig.  157). 

La  face  supérieure  porte  non  pas  de  véritables  branches 
(comme  on  en  voit  chez  M.  ramosa ),  mais  quelques  gros  manie- 


MADRKPOKAIRKS 


73 


Ions  arrondis,  dont  le  plus  grand  mesure  38mm  de  hauteur  et 
36  X 32Hun  d’épaisseur. 

Au  centre  de  la  concavité  formée  par  la  face  inférieure  se 
trouve  une  sorte  de  pédoncule  large,  très  court  et  irréguliè- 
rement excavé.  Il  mesure  au  maximum  15ram  de  hauteur, 
85  X 73mm  de  largeur.  C’est  par  ce  pédoncule  que  la  colonie 
a dû  être  fixée,  primitivement,  au  substratum.  Mais  il  est  pro- 
bable qu'elle  s’en  était  détachée  et  qu’elle  était  libre,  comme 


Coupe  verticale  schématique  de  M.  Studeri. 

une  Fungia , car  cette  région  ne  présente  pas  de  traces  de  cas- 
sure fraîche.  En  outre,  la  forme  en  cloche  (voir  le  schéma  C) 
ne  se  rencontre  pas  habituellement  chez  les  colonies  fixées. 

Si  certaines  espèces  de  Mérulines  se  détachent  réellement  du 
substratum  dans  le  cours  de  leur  développement,  on  aurait  là 
un  nouveau  caractère  les  rapprochant  des  Fongies. 

La  face  inférieure  de  la  colonie,  qui  est  garnie  de  très  fines 
granulations  punctiformes,  présente  des  plis  plus  ou  moins  sail- 
lants et  dirigés  du  centre  vers  la  périphérie  (fig.  157).  On  y voit 
également  des  côtes  un  peu  sinueuses,  irrégulières  et  serrées, 
s’élevant  de  quelques  dixièmes  de  millimètre  au-dessus  du  pla- 
teau commun  (fig.  158).  Ces  côtes  sont  souvent  dentelées  ou 
même  remplacées  par  des  séries  de  dents  irrégulièrement  dispo- 
sées et  dont  le  développement  est  très  variable.  Parfois,  ces  dents 


74 


M.  BEDOT 


s’accroissent  beaucoup,  en  prenant  des  formes  irrégulières,  et 
peuvent  atteindre  une  longueur  de  3ram.  En  certains  endroits, 
surtout  près  du  bord  de  la  colonie,  elles  se  groupent  même  de 
manière  à former  de  petites  touffes. 

On  remarque  encore,  sur  la  face  inférieure,  des  trous  placés 
sans  ordre  apparent,  mais  cependant  plus  nombreux  près  de  la 
périphérie  que  dans  la  région  centrale  (fig.  158). 

Les  calices,  qui  occupent  la  face  supérieure,  sont  disposés  en 
longues  vallées  (fig.  159)  qui  se  dirigent  du  centre  vers  la  péri- 
phérie, en  se  bifurquant  de  temps  en  temps.  Dans  certaines  par- 
ties de  la  colonie,  ces  vallées  ont  un  cours  assez  régulier,  mais, 
sur  les  mamelons,  elles  sont  généralement  très  sinueuses.  La 
largeur  moyenne  des  vallées,  comprise  entre  les  sommets  des 
collines,  est  de  6mm  et  leur  profondeur  maximale  de  3mm.  Les 
collines  sont  minces;  il  est  rare  que  leur  épaisseur  dépasse  l1^. 

Chez  certaines  espèces  de  Merulines  on  observe  quelquefois 
des  calices  nettement  circonscrits,  c’est-à-dire  entourés  de  toutes 
parts  d’une  colline.  Ici  ce  n’est  pas  le  cas,  et  les  collines  n’entou- 
rent jamais  complètement  un  seul  calice,  Néanmoins,  les  centres 
calicinaux  sont  toujours  distincts.  Ils  sont  généralement  séparés 
par  des  septes  en  croix  (fig.  159),  formés  par  la  réunion  de  2 
septes  opposés  en  une  lame  du  milieu  de  laquelle  partent  2 au- 
tres septes  (un  de  chaque  côté  de  la  lame),  dirigés  parrallèlement 
aux  collines,  au  milieu  de  la  vallée. 

Il  y a 3 cycles  de  septes.  Le  dernier  est  toujours  incomplet  et 
formé  de  septes  très  petits.  Les  septes  s’unissent  quelquefois 
entre  eux  avant  d'arriver  à la  columelle.  Ils  dépassent  le  som- 
met des  collines  de  lmm  à lnîm,5,  et  leur  sommet  a une  forme  très 
variable.  Il  est  souvent  tronqué  (fig.  160)  ou  irrégulièrement 
arrondi  et  découpé.  Il  est  rarement  dentelé  et,  dans  ce  cas,  on 
n’y  voit  qu’une  ou  deux  dents  et  jamais  une  rangée  régulière 
de  dents  égales,  comme  Dana  (1849,  pl.  15,  fig.  1 a,  1 c et  2 a) 
l’a  observé  chez  M.  regalis  et  M.  ampHata. 


MADRKPORAIRES 


75 


Le  bord  libre  interne  des  septes  est  presque  vertical  dans  la 
région  supérieure  du  calice;  dans  la  région  profonde,  il  se  relève 
et  forme  souvent  — mais  pas  toujours  — un  véritable  lobe  pa~ 
liforme.  On  observe  de  grandes  variations  dans  le  développement 
et  la  disposition  des  dents  du  bord  libre  des  septes  (fig.  160). 
Elles  manquent  souvent  complètement,  ou  ne  sont  bien  dévelop- 
pées que  dans  la  région  inférieure  et  sur  le  lobe  paliforme.  Ce 
dernier  est  même  quelquefois  représenté  seulement  par  quelques 
dents  plus  grosses  que  les  autres.  Les  faces  latérales  des  septes 
sont  garnies  de  nombreuses  granulations  coniques  souvent 
allongées. 

La  pseudo-columelle  est  peu  apparente  et  composée  d’une 
masse  centrale  irrégulière,  souvent  granuleuse  à sa  surface.  Elle 
est  formée  par  des  expansions  des  bords  libres  des  septes. 

L’endothèque  paraît  être  représentée  par  des  lamelles  inter- 
septales  peu  nombreuses  situées  dans  la  profondeur  de  la  ca- 
vité calicinale. 

En  résumé,  les  caractères  qui  distinguent  M, . studeri  des  au- 
tres espèces  du  même  genre  sont  d’abord  la  forme  générale  et 
le  mode  de  développement  de  la  colonie  qui  l’obligent  probable- 
ment à se  séparer  du  substratum  auquel  elle  était  primitivement 
tixée  ; puis,  la  forme  arrondie  et  lobée  de  ses  branches,  et  enfin 
la  forme  des  septes  dont  la  dentelure  est  nulle  ou  très  irréguliè- 
rement développée. 


FUNGINA 


Toutes  les Fongines  que  nous  avons  récoltées  à Amboine  ont 
été  examinées  par  M.  le  Prof.  L.  Dôderlein,  le  savant  spécia- 
liste, qui  a bien  voulu  se  charger  de  les  déterminer.  Nous  ne 
ferons  donc  que  citer  les  noms  des  espèces  appartenant  au 
genre  Fungia,  car  on  en  peut  trouver  d’excellentes  descrip- 
tions dans  la  belle  monographie  que  M.  Dôderlein  a publiée 
en  1902.  Les  espèces  appartenant  à d’autres  genres  seront 
seules  décrites. 

Fam.  Funginae 
Gen.  Fungia  Lamarck. 

Groupe  patella. 

Fungia  cy  clolites  Lamark. 

Groupe  actiniformis. 

Fungia  actiniformis  Quoy  et  Gaimard. 

Groupe  scutaria. 

Fungia  paumotensis  Stutchbury. 

Groupe  echinata. 

Fungia  echinata  (Pallas). 

Groupe  repanda. 

Fungia  repanda  Dana. 

Groupe  danai. 

Fungia  danai  M.  Edwards  et  Haime. 

Groupe  fungites. 

Fungia  fungites  var.  haimei  Verrill. 

Fungia  fungites  var.  incisa  Dôderlein. 

Fungia  fungites  var.  agariciformis  Lamarck. 

Fungia  fungites  var.  confertifolia  Dana. 


MA  DK  El5  OR  AIRES 


77 


Geu.  Podabacia. 

Podabacia  crustacea  (Pallas). 

(Pi.  28,  fig.  161  à 16 i). 

Nous  n’avons  récolté  qu’un  petit  échantillon,  incomplet,  de 
cette  espèce.  C’est  une  colonie  cupuliforme  (fig.  161)  de 
63  X 75mm  de  largeur  et  d’environ  5cm  de  hauteur.  Elle  était 
fixée  au  substratum  par  une  partie  de  sa  face  inférieure  mesu- 
rant 25  X 34mm. 

La  région  libre  de  la  colonie  a une  épaisseur  qui  ne  dépasse 
pas  5mm.  Sa  face  inférieure  (fig.  163)  est  garnie  de  petites  épines, 
très  rapprochées  les  unes  des  autres  et  disposées  en  général 
sans  ordre  apparent.  Elles  ne  sont  pas  d’une  forme  régulière  et, 
lorsqu’on  les  examine  au  microscope,  on  voit  qu’elles  portent 
elles-mêmes  de  petites  aspérités.  Entre  ces  épines  se  voient  de 
nombreux  pores,  placés  sans  ordre  déterminé,  de  dimensions  va- 
riables et  souvent  un  peu  allongés.  Au  fond  et  au  centre  de  la 
coupe  formée  par  la  colonie,  se  trouve  le  calice  central  (fig.  162), 
présentant  une  petite  fossette  oblongue  de  lmm,5  de  longueur,  à 
laquelle  viennent  aboutir  13  septes.  Plusieurs  de  ces  septes, 
avant  d’arriver  au  centre  calicinal,  se  sont  à diverses  reprises 
unis  à des  septes  voisins,  de  sorte  qu’il  n’est  pas  possible  de  dé- 
terminer exactement  le  nombre  des  cycles. 

Outre  le  calice  central,  la  face  supérieure  de  la  colonie  pré- 
sente de  nombreux  calices  secondaires  irrégulièrement  distri- 
bués. Us  sont  cependant  plus  nombreux  et  plus  rapprochés  les 
uns  des  autres  dans  la  région  voisine  du  calice  central  qu’à  la 
périphérie.  La  distance  qui  les  sépare  est  très  variable.  Les  cali- 
ces situés  à la  même  hauteur  (soit  à la  même  distance  du  calice 
central)  sont  souvent  plus  rapprochés  les  uns  des  autres  qu’ils  ne 
le  sont  des  calices  situés  au-dessus  ou  au-dessous  d’eux. 


78 


M.  BEDOT 


Les  calices  n’ont  pas  de  muraille  propre.  De  leur  centre  par- 
tent 8 à 10  septes  qui  se  bifurquent  et  s’unissent  à ceux  des  ca- 
lices situés  au-dessus  et  au-dessous  d’eux  pour  former  de  longs 
rayons  costo-septaux,  parallèles  entre  eux,  et  toujours  placés 
perpendiculairement  au  bord  de  la  colonie,  soit  dans  la  direction 
du  centre  vers  la  périphérie.  On  compte  20  à 25  septes  sur  une  lon- 
gueur de  lcm.  Les  calices  étant  souvent  très  éloignés  les  uns  des 
autres,  les  costo-septes  atteignent  parfois  une  longueur  de  25mm. 

La  fossette  calicinale  est  quelquefois  un  peu  allongée  transver- 
salement, c’est-à-dire  suivant  une  direction  perpendiculaire  à 
celle  des  costo-septes;  cependant  ce  n’est  pas  le  cas  le  plus  fré- 
quent. Les  septes  rayonnent  bien  autour  du  centre  calicinal,  mais 
ceux  qui  se  trouvent  placés  vers  les  extrémités  de  son  axe  trans- 
versal sont  obligés  de  se  recourber  brusquement  pour  prendre 
la  direction  générale  des  costo-septes.  Parfois  même,  on  trouve 
en  cet  endroit  de  petits  septes  très  courts  qui  viennent  se  fixer 
à angle  droit  sur  le  costo-septe  passant  le  plus  près  du  calice. 

L’élévation  des  costo-septes  au-dessus  du  plateau  commun  ne 
dépasse  pas  lmai.  Leur  épaisseur  est  toujours  assez  faible, 
mais  on  observe  généralement  une  alternance  assez  régulière 
de  septes  très  minces  et  de  septes  plus  épais.  Leur  bord  libre  est 
très  fortement  et  irrégulièrement  dentelé  ; il  paraît  même  déchi- 
queté (fig.  164).  Quant  à leurs  faces  latérales,  elles  sont  percées 
de  trous  irréguliers  et  portent  des  granulations  proéminentes. 
On  voit,  entre  les  septes,  de  nombreux  synapticules,  plus  ou 
moins  gros  et  disposés  assez  irrégulièrement. 

Le  bord  libre  de  la  colonie  paraît  très  finement  dentelé  par  le 
fait  que  les  costo-septes  dépassent  le  plateau  commun  de  0mm,5 
à O™1, 8. 

Il  n’y  a pas  de  vraie  columelie,  mais  on  voit  quelquefois,  au 
fond  de  certains  calices,  de  grosses  granulations,  formées  par 
l’extrémité  interne  des  septes  et  qui  s’unissent  de  façon  à repré- 
senter une  pseudo-columelle. 


MADRÉPOUAIRES 


79 


Podabacia  robusta  Quelch 
(PI.  28,  fig.  16o  à 168). 

Cette  espèce  a été  découverte  par  le  Challenger  à Am- 
boine.  Nous  en  avons  trouvé  un  spécimen  (fig.  166)  qui  a une 
forme  sub circulaire  et  mesure  81  X 90ram  de  diamètre.  La  face 
supérieure  est  légèrement  convexe,  et  l’inférieure  concave.  Ses 
bords  sont  un  peu  abaissés  et  son  épaisseur  maximale,  près  du 
centre,  est  de  15mra.  La  colonie  était  libre.  La  face  inférieure 
(fig.  165)  est  garnie  de  nombreuses  épines,  très  rapprochées  les 
unes  des  autres  et  de  grosseur  variable.  Elles  n’ont  pas  une  sur- 
face unie,  mais  sont  recouvertes  de  petites  granulations  très 
abondantes,  surtout  près  de  leur  extrémité.  Bien  que  ces  épines 
semblent  être  réparties  sans  aucun  ordre  sur  la  partie  centrale 
de  la  face  inférieure,  elles  montrent,  dans  la  région  voisine  de 
la  périphérie*,  une  tendance  à se  disposer  en  lignes  radiaires 
formant  des  côtes  épineuses.  Il  arrive  aussi  qu’elles  se  réunis- 
sent de  manière  à former  de  petites  touffes. 

La  face  inférieure  présente  de  nombreux  pores  disposés  sans 
ordre  apparent,  de  dimensions  variables,  circulaires  ou  allongés. 
A la  face  supérieure  on  voit  un  calice  central  dont  la  fossette 
subcirculaire  mesure  environ  lram,5  de  diamètre.  Les  septes,  au 
nombre  de  22,  sont  disposés  en  3 cycles. 

Autour  du  calice  central  se  trouvent  les  calices  secondaires 
(fig.  167),  très  rapprochés  les  uns  des  autres  et  formant  quel- 
quefois, sur  une  certaine  longueur,  des  rangées  à peu  près  con- 
centriques. La  distance  qui  sépare  les  calices  secondaires,  mesu- 
rée dans  le  sens  de  la  direction  radiaire,  est  toujours  d’au  moins 
6 à I4mm;  dans  lès  rangées  concentriques,  les  calices  sont  beau- 
coup plus  rapprochés  les  uns  des  autres  et  souvent  même  conti- 
gus. Les  costo-septes  les  plus  longs  se  trouvent  au  bord  de  la 
colonie  où  ils  peuvent  atteindre  25mm. 

Les  calices  secondaires  ont  2 ou  3 cycles  de  septes.  Ces  septes 


80 


M.  BKDOT 


ont  bien  une  disposition  radiaire  autour  du  centre  calicinal 
(fig.  167),  mais  ceux  qui  se  trouvent  placés  aux  extrémités  de 
l’axe  transversal  du  calice  se  recourbent  très  vite,  de  façon  à 
prendre  la  direction  générale  des  costo-septes,  soit  du  calice 
central  à la  périphérie  de  la  colonie. 

Les  septes  du  premier  cycle  sont  plus  épais  et  plus  hauts  que 
les  autres.  Leur  épaisseur  peut  atteindre  lmm  au  milieu  du 
costo-septe,  mais  elle  diminue  progressivement  en  se  rappro- 
chant du  centre  calicinal.  Leur  bord  libre,  dont  le  profil  a une 
forme  assez  variable,  s’élève  parfois  de  2mm  au-dessus  de  celui 
des  autres  septes  ; il  est  découpé  plus  ou  moins  régulièrement  en 
dents  assez  grosses,  mais  souvent  peu  saillantes,  obtuses  et  gar- 
nies de  fines  granulations.  Les  septes  des  autres  cycles  sont 
beaucoup  plus  minces  et  plus  finement  dentelés.  Les  faces  de 
tous  les  septes  sont  percées  de  trous  plus  ou  moins  gros,  et  gar- 
nies de  granulations  proéminentes.  On  compte  10  à 20  septes 
sur  une  longueur  de  ll‘m. 

Les  synapticules  qui  s’étendent  entre  les  septes  ne  semblent 
pas  être  disposés  suivant  un  ordre  déterminé. 

Les  septes,  en  s’unissant  dans  la  partie  profonde  et  centrale 
de  la  cavité  calicinale,  forment  quelquefois  une  petite  masse  à 
contours  irréguliers  et  variables,  que  l’on  peut  considérer  comme 
une  pseudo-columelle. 

La  colonie  que  nous  venons  de  décrire  est  tout  à fait  sembla- 
ble à celle  que  le  Challenger  avait  trouvée  également  à 
Amboine  et  que  Quelch  a appelée  Podabacia  robusta.  C’est 
également  sous  ce  nom  que  M.  le  Prof.  Doderlein  avait  déter- 
miné notre  spécimen.  Nous  n’avons  malheureusement  pas  à 
notre  disposition  un  matériel  nous  permettant  d’étudier  de  près 
les  genres  Halomitra  et  Podabacia . Mais  nous  devons  cependant 
faire  remarquer  que  P.  robusta  présente  beaucoup  plus  de 
ressemblance  avec  certaines  espèces  d’ Halomitra  (voir  : 
Studer,  1901),  qu’avec  la  Podabacia  cru stacea. 


MADRÉ.POR  AIRES 


81 


Gen.  Herpetolitha. 

Herpetolüha  Umax  (Egper). 

(PL  29,  fig.  169  à 173.) 

Le  plus  grand  spécimen  de  cette  espèce  que  nous  ayons  récolté 
(fig.  169)  mesure  21cm  de  longueur,  sur  llcm  de  largeur  et  6LIU  de 
hauteur..  C’est  une  colonie  libre,  de  forme  allongée  et  recourbée, 
avec  les  extrémités  arrondies.  Sa  face  supérieure  est  convexe 
et  1 inférieure  concave.  Son  épaisseur  maximale  est  de  32mm. 

La  face  inférieure  (fig.  170  et  172)  est  garnie  de  petites  épines 
en  forme  de  cônes  à sommet  arrondi,  et  qui  peuvent  être  lisses 
ou  recouvertes  à l’extrémité  de  petites  granulations  très  peu 
proéminentes.  Ces  épines  sont  en  général  disposées  sans  ordre 
apparent,  sauf  vers  le  bord  de  la  colonie  où  elles  forment  parfois 
des  rangées  radiaires  plus  ou  moins  régulières.  Entre  les  épines 
apparaissent  les  pores,  de  grandeurs  et  de  formes  diverses.  Ils 
sont  en  général  moins  nombreux  dans  le  centre  qu’au  bord  de  la 
colonie  où  ils  prennent  souvent  l’apparence  de  longues  fentes 
séparant  des  rangées  d’épines. 

Le  sommet  de  la  face  supérieure  est  parcouru  par  une  longue 
vallée,  ou  sillon  médian,  qui  s’arrête  à 3cm  environ  des  deux  ex- 
trémités delà  colonie.  Ce  sillon  est  formé  par  une  série  de  calices 
dont  les  septes  sont  placés  à peu  près  parallèlement  les  uns  aux 
autres,  sur  deux  rangées. 

Lorsqu’on  examine  la  disposition  générale  des  septes  qui  se 
trouvent  sur  les  deux  côtés  du  sillon  médian,  on  observe  que, 
dans  la  partie  qui  correspond  à peu  près  au  milieu  de  la  longueur 
du  sillon,  les  septes  situés  des  deux  côtés  se  trouvent  dans  le 
prolongement  les  uns  des  autres.  Ils  sont  donc  perpendiculaires 
à la  direction  générale  du  sillon.  A partir  de  ce  point  central,  les 

Voyage.  Vol.  2. 


6 


82 


M.  BELKJT 


septes  forment,  avec  la  ligne  du  sillon,  des  angles  d’autant  plus 
aigus  qu’ils  sont  plus  rapprochés  d’une  des  extrémités  de  la  co- 
lonie. Les  calices  situés  aux  extrémités  de  1a.  colonie  ont,  par 
conséquent,  des  septes  orientés  dans  la  direction  du  sillon  mé- 
dian. On  peut  ainsi  déterminer  facilement  le  centre  de  la  co- 
lonie. 

Il  est  assez  difficile  de  distinguer  les  centres  calicinaux.  Ce- 
pendant, ils  sont  quelquefois  indiqués  par  une  légère  courbure 
du  bord  interne  des  septes.  Parfois  aussi,  les  calices  sont  sépa- 
rés de  leurs  voisins  par  des  septes  en  croix.  Il  paraît  y avoir  3, 
et  quelquefois  même  4 cycles  de  septes. 

Les  calices  secondaires,  qui  n’ont  pas  de  paroi  propre,  sont 
très  nombreux,  très  rapprochés  les  uns  des  autres  et  disposés 
sans  ordre  apparent  sur  toute  la  face  supérieure.  Chez  ceux  qui 
sont  le  plus  rapprochés  du  sillon  médian,  on  observe  quelquefois 
(fig.  171)  une  disposition  radiaire  des  septes  qui  est  plus  ou  moins 
apparente.  Mais  cette  disposition  s’efface  très  vite  dans  les  calices 
qui  se  trouvent  à une  certaine  distance  du  sillon  (fig.  173),  où, 
ainsi  que  le  remarque  M.-Edwards  (1857-60,  vol. 3,  p.25),  «les 
« calices  ne  sont  pas  radiés  et  ne  sont  indiqués  que  par  de  pe- 
« tites  fossettes,  qui,  à des  distances  très  inégales,  semblent 
« interrompre  les  rayons  costo-septaux  ; ceux-ci  sont  tous  sensi- 
« blement  parallèles  et  perpendiculaires  au  bord  du  polypier.  » 

Les  calices  étant  très  nombreux  et  très  rapprochés,  les  costo- 
septés  sont  généralement  courts.  Ils  atteignent  exceptionnelle- 
ment 3cra  de  longueur,  mais  leur  longueur  moyenne  est  beaucoup 
plus  faible. 

Les  septes  des  derniers  cycles  s’unissent  souvent  entre  eux  de 
façon  à entourer  les  septes  des  cycles  précédents  (fig.  173). 

L’épaisseur  des  septes  est  toujours  très  faible  et  ne  dépasse 
guère  0mm,5. 

Les  costo-septes  du  premier  cycle  s’élèvent  souvent  beaucoup 
au-dessus  de  ceux  des  cycles  suivants  qu’ils  dépassent  parfois  de 


MADRKPORAIRES 


83 


4mm.  Vu  de  profil,  leur  bord  libre  présente  une  forme  assez  va* 
viable  : la  partie  médiane  peut  être  presque  droite,  ou  arrondie, 
ou  encore  sinueuse,  et  les  extrémités  s’inclinent  plus  ou  moins 
brusquement  en  décrivant  des  courbes  de  formes  diverses. 

Lorsqu’on  examine  à la  loupe  le  bord  libre  des  costo-septesdes 
premiers  cycles,  on  voit  qu’il  est  finement  denticulé.  Mais  ces 
petites  dents  n’ont  pas  une  répartition  uniforme  et  régulière. 
Elles  sont  en  général  bien  développées  sur  la  partie  médiane  et 
supérieure.  Sur  les  côtés  du  costo-septe,  soit  sur  la  région  qui 
s’abaisse  et  correspond  au  bord  interne  des  septes,  elles  font  dé- 
faut. Puis,  on  les  voit  apparaître  de  nouveau  dans  la  région  pro- 
fonde de  la  cavité  calicinale,  surtout  lorsqu’on  examine  le  sillon 
médian. 

Les  costo-septes  des  derniers  cycles  sont  très  irrégulièrement 
denticulés.  Les  faces  latérales  des  septes  sont  garnies  de  très 
fines  granulations  disposées  généralement  en  rangées  perpendi- 
culaires au  bord  libre. 

Les  septes  des  premiers  cycles  ne  sont  pas  perforés  ; ceux  des 
derniers  cycles  sont  percés  de  trous  plus  ou  moins  grands  et 
nombreux. 

Des  expansions  irrégulières  de  l’extrémité  interne  des  septes, 
s’unissant  dans  la  région  profonde,  forment  une  pseudo-columelie 
qui  est  peu  développée.  On  la  voit  plus  ou  moins  bien  au  fond  du 
sillon  médian,  mais  elle  est  le  plus  souvent  impossible  à distinguer 
dans  les  calices  secondaires.  Des  synapticules  nombreux  et 
rapprochés  s’étendent  entre  les  septes  et  forment  des  lames 
synapticulaires  très  élevées  qui  peuvent  être  verticales  ou  légè- 
rement recourbées. 


84 


M.  BEDOT 


Gen.  Cryptabacia. 

Cryptabacia  talpina  (Lamarck). 

(PI.  30,  fi  g.  174  à 176.  Pi.  31,  fig.  177  à 179.) 

Cette  espèce  est  commune  à Àmbôine  et  nous  en  avons  récolté 
plusieurs  spécimens.  Leur  forme  générale  (%,  174)  est  assez 
variable,  mais  toujours  allongée,  droite  ou  recourbée  de  côté, 
un  peu  resserrée  au  milieu  et  plus  ou  moins  arrondie  aux  extré- 
mités. La  face  supérieure  est  convexe  et  l’inférieure  concave.  Le 
bord  libre  est  souvent  légèrement  sinueux.  Les  dimensions  com- 
paratives de  5 colonies,  exprimées  en  millimètres,  donnent  : 


I 

II 

III 

IV 

V 

Longueur  maximale 

265 

253 

255 

200 

175 

Largeur  » 

100 

80 

70 

85 

55 

Largeur  minimale  (au  milieu) 

70 

75 

55 

75 

48 

Hauteur  maximale 

67 

41 

47 

41 

36 

Epaisseur 

Elévation  maximale  de  la  face 

20 

20 

16 

20 

16 

inférieure  au-dessus  du  ni- 
veau des  bords 

40 

18 

30 

22 

10 

La  face  inférieure  (fig.  176)  présente  en  général  des  bourre- 
lets peu  saillants,  mais  formant  des  lignes  concentriques  paral- 
lèles au  bord  de  la  colonie  (fig.  178).  Elle  est  garnie  de  granula- 
tions très  rapprochées  les  unes  des  autres,  qui,  dans  la  région 
centrale,  sont  disposées  sans  ordre  apparent,  tandis  que,  près  de 
la  périphérie,  elles  forment  des  rangées  saillantes,  perpendicu- 
laires au  bord  libre  et  représentant  des  côtes.  De  nombreux  trous 
sont  également  répartis  irrégulièrement  sur  la  face  inférieure. 


MADRÉPORAIRES 


85 


Ils  sont  plus  ou  moins  gros,  de  forme  variable  et  quelquefois, 
surtout  près  du  bord  libre,  allongés  en  forme  de  fentes. 

Sur  la  face  supérieure,  on  distingue  une  rangée  axiale  de  ca- 
lices qui  est  parfois  légèrement  sinueuse.  Elle  ne  forme  pas  un 
véritable  sillon  médian,  mais,  ce  qui  la  rend  bien  apparente, 
c'est  que  ses  calices  (fig.  179)  ont  tous  une  disposition  ra- 
diaire  plus  ou  moins  bien  marquée  et  sont  généralement  séparés 
les  uns  des  autres  par  des  septes  en  croix.  Néanmoins,  on  ob- 
serve ici  le  même  fait  que  nous  avons  signalé  chez  Herpetolitha 
Umax , c’est-à-dire  qu’au  milieu  de  la  rangée  axiale,  on  peut  sou- 
vent distinguer  un  calice  central  (ou  un  groupe  de  calices  cen- 
traux) chez  lequel  la  disposition  radiaire  est  très  régulière.  À 
partir  de  là,  les  septes  des  calices  axiaux  ont  une  tendance  à se 
recourber,  dans  la  direction  de  l’extrémité  de  la  colonie  dont  ils 
sont  le  plus  rapprochés. 

La  rangée  axiale  s’arrête  à une  certaine  distance  des 
extrémités  de  la  colonie,  distance  qui  varie  suivant  les  spé- 
cimens. 

Les  calices  axiaux  ont  en  général  3 cycles  de  septes.  Les  septes 
des  premiers  cycles  sont  plus  élevés  et  plus  gros  que  ceux  du 
dernier.  Leur  épaisseur  atteint  au  maximum  lram  et  va  en  dimi- 
nuant de  la  périphérie  vers  le  centre. 

Les  septes  du  dernier  cycle,  qui  sont  très  minces,  s’unissent 
entre  eux  par  leur  extrémité  externe  qui  est  souvent  recourbée. 
Ils  entourent  ainsi  l’extrémité  externe  des  septes  des  premiers 
cycles  et,  par  le  fait  de  cette  disposition,  les  calices,  qui  n’ont 
pas  de  muraille  propre,  semblent  néanmoins  être  entourés  d’une 
enceinte  continue  formée  par  les  parties  externes  recourbées  et 
soudées  entre  elles  des  septes  du  dernier  cycle. 

En  dehors  de  la  ligne  axiale,  on  trouve  très  rarement  des 
calices  complets  présentant  une  disposition  nettement  radiaire. 
Tous  les  calices  secondaires  paraissent  incomplets  (fig.  177)  et 
leurs  septes  sont  à peu  près  perpendiculaires  au  bord  libre  de  la 


86 


M.  BEDOT 


colonie.  Cette  orientation  est  d’autant  plus  nette  et  régulière  que 
les  septes  sont  plus  rapprochés  de  la  périphérie. 

On  observe  encore,  dans  les  calices  secondaires,  une  alter- 
nance régulière  de  septes  épais  et  élevés  et  de  septes  minces  et 
moins  élevés.  Ces  derniers  s’unissent  entre  eux  à leurs  extrémités 
et  entourent  complètement  les  premiers. 

Les  calices  secondaires  étant  incomplets  et  ayant  leurs  septes 
orientés  presque  toujours  dans  la  même  direction,  il  est  à peu 
près  impossible  de  les  distinguer  les  uns  des  autres. 

Les  gros  septes  des  premiers  cycles  ont  une  longueur  qui  dé- 
passe quelquefois  8mra  ; mais  leur  longueur  moyenne  est  de  4 à 
5mm.  Quant  aux  septes  minces  du  dernier  cycle,  ils  s’unissent 
toujours  entre  eux  et  forment,  par  conséquent,  dans  toute  la  co- 
lonie, un  réseau  ininterrompu  dont  chaque  maille  entoure  un 
septe  des  premiers  cycles  (fig.  177). 

Le  bord  libre  des  gros  septes,  vu  de  profil  (fig.  175),  présente 
une  courbe  plus  ou  moins  arrondie  dont  les  extrémités  — corres- 
pondant au  bord  interne  des  septes  — ont  une  inclinaison  varia- 
ble. Il  est  très  nettement  mais  irrégulièrement  dentelé  et  sa 
partie  médiane,  la  plus  élevée,  dépasse  d’environ  lmm  le  bord  des 
septes  minces,  lequel  est  beaucoup  moins  arrondi,  souvent  même 
presque  horizontal,  non  dentelé,  ou  pourvu  seulement  de  dents 
très  petites  et  irrégulièrement  développées. 

Les  perforations  des  septes  minces  sont  beaucoup  plus  nom- 
breuses que  celles  des  gros  septes.  Chez  ces  derniers,  on  ne  les 
observe  guère  que  dans  la  région  profonde  et  souvent  même  elles 
font  défaut.  Les  faces  des  septes  portent  de  nombreuses  granu- 
lations, de  dimensions  variables.  Celles  qui  se  trouvent  sur  les 
gros  septes  se  disposent  parfois  (mais  pas  toujours)  en  lignes  per- 
pendiculaires au  bord  libre. 

Les  synapticules  (fig.  179)  sont  bien  développés,  surtout  près 
de  la  périphérie  des  calices  et  forment  de  petites  lames  rappro- 
chées les  unes  des  autres  qui,  vues  en  coupe,  sont  à peu  près 
verticales  et  mesurent  environ  1““  5 de  hauteur. 


MADR.KPORAIRES 


87 


Quant  à la  pseudo-columelle,  son  développement  est  très  va- 
riable. Elle  est  parfois  à peine  visible  ; dans  d’autres  cas,  on  la 
voit  plus  ou  moins  bien  et  elle  paraît  spongieuse  ou  papilleuse, 
formée  en  majeure  partie  par  des  prolongements  du  bord  libre 
des  septes  (fig.  175). 

C’est  à cette  espèce  que  l’on  doit  rapporter  le  Fungus  saxeus 
. oblongus  de  Rumph  (1750,  p.  248,  pl.  88,  lig.  2). 

Fam.  Lophoserinæ. 

Gen.  Pavonia. 

Pavonia  decussata  Dana. 

(Pl.  31,  fig.  180  à 18â.) 

Une  colonie  appartenant  à cette  espèce  (fig.  180)  mesure  5cm 
de  hauteur  et  5cm  X 5em,5  de  largeur.  Sa  base  a 33mm  X 37mm. 
Elle  est  assez  mince,  étalée,  et  donne  naissance  à des  lames  ou 
expansions  foliacées  et  tlabelliformes.  Ces  expansions,  représen- 
tant les  branches  de  la  colonie,  atteignent  33mm  de  hauteur  et 
vont  en  s’élargissant  de  la  base  au  sommet  qui  est  arrondi  ou 
légèrement  sinueux.  Elles  sont  très  minces  ; leur  épaisseur  ne 
dépasse  guère  5mm  près  de  la  base  et  va  en  diminuant  de  là  jus- 
qu'au sommet. 

Ces  lames  sont  droites  ou  ondulées  et  quelquefois  divisées  en 
lambeaux  qui  peuvent  se  recourber  et  venir  se  fixer  aux  lames 
voisines.  Elles  présentent  en  outre,  sur  leurs  parois,  quelques 
petites  crêtes  longitudinales  ou  collines,  de  hauteur  et  de  lon- 
gueur variables  qui,  en  se  développant,  formeront  de  nouvelles 
lames  perpendiculaires  à celles  sur  lesquelles  elles  ont  pris  nais- 
sance. 

Les  calices  (fig.  181)  sont  répartis  sur  les  deux  faces  des  la- 


88  M.  BEDOT 

mes.  Ils  n’ont  pas  de  muraille  propre  et  les  costo-septes  des 
calices  voisins  s’unissent  entre  eux.  On  compte  7 à 12  calices 
dans  1 centimètre  carré.  Ils  sont  placés  de  façon  à former 
quelquefois  des  rangées  parallèles  au  bord  libre  de  la  lame. 
Mais  cette  disposition  n’est  nullement  constante.  Elle  est  mieux 
marquée  dans  la  région  proximale  que  dans  la  région  distale  des 
lames.  Les  calices  sont  plus  rapprochés  de  ceux  qui  sont  placés 
à côté  d’eux,  dans  la  même  rangée,  que  de  ceux  qui  sont  situés 
au-dessus  et  au-dessous,  dans  les  rangées  voisines. 

La  fossette  calicinale  est  souvent  allongée  dans  une  direction 
parallèle  à celle  du  bord  de  la  lame.  Sa  longueur  est  très  varia- 
ble ; elle  atteint,  dans  les  cas  extrêmes,  2mm. 

Les  calices  ont  de  2 à 4 cycles  de  septes.  Les  troisième  et 
quatrième  cycles,  lorsqu’ils  existent,  sont  généralement  incom- 
plets. Ces  costo-septes  montrent  une  tendance  générale  à se  di- 
riger verticalement,  c’est-à-dire  perpendiculairement  au  bord  de 
la  lame.  Leurs  extrémités  se  recourbent  légèrement  pour  venir 
aboutir  sur  les  côtés  de  la  fossette  calicinale. 

Aux  extrémités  du  grand  axe  de  la  fossette,  on  trouve,  dans 
la  plupart  des  cas,  un  très  petit  septe,  non  plus  vertical,  mais 
horizontal.  Il  est  parfois  isolé;  le  plus  souvent,  cependant,  il 
prend  naissance,  à angle  droit,  sur  un  long  costo-septe  vertical. 
Ce  dernier,  qui  peut  atteindre  G1™1  de  longueur,  forme  une  ligne 
séparant  2 calices  d’une  même  rangée  et  reliant  2 calices  situés 
dans  d’autres  rangées. 

Les  septes  qui  s’étendent  entre  la  dernière  rangée  distale  de 
fossettes  calicinales  et  le  bord  libre  de  la  lame,  sont  souvent  un 
peu  plus  longs  que  les  autres.  Ils  partent  de  la  fossette  en  rayon- 
nant, et  ceux  d’entre  eux  qui  sont  placés  sur  les  côtés  viennent 
s’unir  aux  septes  occupant  la  même  position  dans  les  calices 
voisins.  C’est  sur  cette  ligne  de  fusion  des  septes  qu’apparaissent 
généralement  les  crêtes  longitudinales  qui  se  développent  per- 
pendiculairement à la  surface  des  lames. 


MADREPORAIRES 


89 


On  voit  donc  que  la  longueur  des  septes  varie  suivant  la  po- 
sition qu’ils  occupent.  Leur  bord  supérieur  étant  à peu  près  droit, 
les  espaces  compris  entre  les  fossettes  calicinales  forment  une 
surface  plane. 

Au  point  de  vue  de  leur  aspect  général,  les  costo-septes  se 
montrent  sous  deux  formes  qui,  en  général,  alternent  régulière- 
ment. On  observe  d’abord  de  gros  septes,  dépassant  un  peu  les 
autres  en  hauteur.  Leur  épaisseur  maximale  est  de  0mm,3  àOram,5 
et  va  en  diminuant  jusqu’au  bord  supérieur.  Ils  sont  couverts  de 
très  fines  granulations.  A côté  d’eux,  se  trouvent  des  septes  un 
peu  plus  petits  et  beaucoup  plus  minces,  ayant,  en  moyenne, 
0mm,l  à 0mm,2  d’épaisseur.  Leurs  faces  portent  très  peu  de  granu- 
lations; elles  en  sont  même  quelquefois  complètement  dépour- 
vues. Il  y a naturellement  des  termes  de  passage  entre  ces  deux 
formes.  Parfois  même  une  partie  d’un  costo-septe  appartient  à 
la  première  forme  et  le  reste  à la  seconde. 

Les  septes  s’unissent,  au  centre  des  calices,  par  leur  partie 
basale,  en  une  masse  calcaire  centrale  qui  souvent  ne  forme  pas 
de  saillie  proéminente;  quelquefois,  cependant,  elle  s’élève  plus  ou 
moins,  au  centre  des  calices,  de  façon  à représenter  une  colu- 
melle.  Lorsque  la  fossette  calicinale  est  très  allongée,  on  voit  au 
fond  une  pièce  calcaire  allongée  suivant  le  grand  axe  et  sur 
laquelle  viennent  se  souder  les  parties  basales  des  septes. 

De  nombreux  synapticules  s’étendent  entre  les  faces  adja- 
centes des  septes.  Leur  grosseur  et  leur  disposition  ne  sont  pas 
régulières.  Ils  commencent  à apparaître  à une  certaine  distance 
du  bord  libre  des  lames  et  paraissent  atteindre  leur  maximum  de 
développement  dans  la  région  basale. 

Cette  colonie  présente  bien  les  caractères  que  Dana  indiquait 
pour  sa  Pavonia  decussata.  M.  Edwards  (1857-60,  vol.  3,  p.  66), 
après  avoir  donné  la  description  de  P.(Lophoseris)  cristata  ajoute  : 
« La  Pavonia  decussata  Dana,  qui  est  des  îles  Fidji,  nous  paraît 
ne  pas  différer  de  cette  espèce  ».  Cependant,  d’après  Klunzinger 


90 


M.  BEDOT 


(1879,  III,  p.  73)  Lophoseris  cristata  de  M.  Edwards  ne  serait 
pas  synonyme  de  Madrepora  cristata  d’ Ellis  et  Solander 
(1786,  p.  158,  pl.  31,  fig.  3-4).  D’autre  part,  l’espèce  de  Dana 
(de  même  que  notre  spécimen)  a un  faciès  différent  de  celui  de 
la  colonie  figurée  par  Ellis  et  Solander  dont  les  lames  sont 
beaucoup  plus  découpées  et  divisées  en  lambeaux  étroits.  La  sy- 
nonymie des  espèces  du  genre  Pavonia  étant  très  embrouillée, 
ainsi  que  l’a  montré  Studer  (1901,  p.  391),  nous  conserverons 
provisoirement  le  nom  adopté  par  Dana. 

Nous  avons  trouvé,  au  fond  d’une  anfractuosité  creusée  dans 
un  bloc  de  Madrépore  mort,  deux  petites  colonies  étalées  en 
couches  minces  et  larges,  l’une  (fig.  182)  de  39  X 16mm,  l’autre 
de  14  X 17mm.  A première  vue,  elles  semblaient  appartenir  au 
genre  Agaricia  à cause  des  nombreuses  collines  qui  s’élevaient 
entre  les  calices.  Mais  ces  collines  ne  sont  pas  disposées  régulière- 
ment et  les  calices  qu’elles  délimitent  ne  sont  pas  toujours  disposés 
en  une  série  unique.  Des  collines  semblables  existent,  en  petit 
nombre  il  est  vrai,  chez  la  Pavonia  decussata  que  nous  venons  de 
décrire  ; elles  sont,  en  revanche,  très  nombreuses  chez  la  Lopho- 
seris (Pavonia)  repens  de  Brüggemann  (1878,  p.  395).  Il  semble 
donc  très  difficile  d’établir  une  limite  entre  les  genres  Pavonia 
(Lophoseris)  et  Agaricia. 

D’autre  part,  il  est  fort  probable  que  les  colonies  telles  que  la 
P.  decussata  doivent,  au  début,  recouvrir  le  substratum  d’une 
couche  mince  avec  des  collines  verticales  qui  se  développeront 
pour  arriver  à former  les  expansions  foliacées.  Dans  ce  cas,  cette 
espèce  passerait,  pendant  son  développement  colonial,  par  un  sta- 
de semblable  à celui  que  nous  représente  la  Lophoseris  ( Pavonia ) 
repens  de  Brüggemann  et  les  deux  jeunes  colonies  dont  nous 
venons  de  parler.  Ces  dernières,  à part  le  nombre  de  leurs  colli- 
nes, ont  la  même  structure  et  les  mêmes  caractères  que  la  P.  de- 
cussata. Nous  les  considérons  donc,  jusqu’à  preuve  du  contraire, 
comme  représentant  de  très  jeunes  colonies  de  cette  espèce. 


MADREPORAIRES 


91 


PORINA 

Fam.  Eüpsamminæ. 

Gen.  Balanophyllia. 

Balanophyllia  cummgi  M.  Edw.  et  Haime. 

(PL  32,  fïg.  188  à 191). 

Le  seul  spécimen  de  cette  espèce  que  nous  ayons  récolté  (fig. 
190)  mesure  3 b1*111  de  hauteur.  Il  est  droit  et  a la  forme  d’un 
tronc  de  cône  renversé  et  comprimé  près  de  T ouverture  du  calice 
qui  est  elliptique.  La  partie  inférieure  du  polypier  s’élargit  pour 
former  une  base  mesurant  au  maximum  23miu  X lSmm  et  qui 
était  fixée  sur  une  pierre.  À 9mm  de  distance  de  la  base,  le  poly- 
pier n’a  plus  que  9 à 10mm  de  diamètre.  Ces  dimensions  augmen- 
tent jusqu’au  bord  du  calice  dont  le  grand  axe  a 18mm  et  le  petit 
axe  12mm,5.  Les  parois  sont  un  peu  plus  élevées  sur  les  côtés 
correspondant  au  petit  axe,  que  sur  les  autres  ; mais  la  différence 
de  hauteur  est  très  faible.  Le  grand  axe  du  calice  n’est  pas  tout 
à fait  perpendiculaire  à l’axe  principal  du  corps  ; l’ouverture  du 
calice  est  donc  un  peu  inclinée. 

Plusieurs  petites  Balanes  sont  fixées  sur  la  partie  inférieure  du 
polypier.  On  y voit  également  des  Serpules  ; l’une  d’elles  a en- 
roulé son  tube  autour  de  la  Balanopliyllie  dont  elle  a gêné  l’ac- 
croissement régulier  en  provoquant  la  formation  d’un  bourrelet 
(fig.  191).  Au-dessus  de  ce  bourrelet,  on  voit  l’épithèque  formant 
une  couche  excessivement  mince  dont  la  limite  supérieure  décrit 
une  ligne  sinueuse  séparée  du  bord  du  calice  par  un  espace  de 
2 à 5mm.  On  ne  voit  pas  d’épithèque  dans  la  région  inférieure  du 
polypier. 


92 


M.  BEDOT 


Les  côtes,  très  peu  saillantes,  sont  disposées  assez  régulière- 
ment. Elles  portent  de  nombreuses  granulations  qui  ne  sont  pas 
placées  à intervalles  égaux  et  forment  une  seule  rangée  sur  cha- 
que côte.  Les  pores  de  la  paroi,  de  dimensions  variables,  mais 
bien  apparents,  sont  disposés  en  séries  alternant  avec  les 
côtes. 

Les  septes  dépassant  un  peu  la  muraille  (fig.  191)  ; celle-ci,  vue 
de  profil,  paraît  être  irrégulièrement,  dentelée.  Ce  sont  les  septes 
des  premiers  cycles  qui  s’élèvent  le  plus  haut  ; ils  dépassent  le 
bord  du  calice  de  0mra,9  au  maximum. 

La  profondeur  du  calice,  mesurée  dans  l’axe  principal  du  po- 
lype, est  de  5mTU.  La  columelle  (fig.  188),  formée  d’un  réseau  irré- 
gulier de  pièces  calcaires,  atteint  une  longueur  de  7mra  et  une 
largeur  de  lmm,5.  Les  septes  s’avancent  très  peu  vers  le  centre 
du  calice  et  ont  une  forme  variable.  On  voit  quelquefois  des  den- 
telures irrégulières  sur  leur  bord  libre,  mais  surtout  chez  les 
septes  des  derniers  cycles,  tandis  que  ceux  des  premiers  cycles 
n’en  ont  pas.  Le  bord  libre  est  souvent  sinueux;  parfois  aussi,  il 
descend  presque  verticalement  jusqu’au  fond  du  calice.  Enfin, 
plusieurs  septes  montrent  de  nombreuses  perforations,  tandis  que 
d’autres  semblent  n’en  pas  avoir  (du  moins  dans  les  parties  que 
l’on  peut  voir  sans  casser  le  polypier).  Les  septes  portent  des 
granulations  sur  leurs  faces  et  sont  d’autant  plus  minces  qu’ils 
appartiennent  à des  cycles  plus  récents. 

On  distingue  6 systèmes  de  5 cycles;  mais  3 des  systèmes, 
placés  aux  extrémités  du  grand  axe  du  calice,  présentent  chacun 
2 septes  supplémentaires,  ce  qui  donne,  au  total,  102  septes.  Ces 
6 septes  supplémentaires  représenteraient  donc  un  6me  cycle, 
mais  il  est  probable  que  leur  apparition  est  due  à un  accroisse- 
ment anormal,  en  relation  avec  la  forme  elliptique  du  calice  et 
que  ce  6me  cycle  ne  se  développera  pas  dans  tous  les  systèmes. 
Du  reste,  on  remarque  qu’ils  ne  se  trouvent  pas  à la  place  qu’ils 
devraient  occuper  d’après  la  loi  de  M.-Edwakds,  c’est-à-dire  à 


MADRÉPORAIRES 


93 


côté  des  septes  du  1er  cycle.  Dans  chacun  des  3 systèmes  qui  les 
renferment,  on  trouve  2 septes  supplémentaires  à côté  l’un  de 
l’autre,  entre  un  septe  du  4me  et  un  septe  du  5me  cycle  h 

La  disposition  des  septes  de  cette  Balanophvllie  et  leur  mode 
de  conjugaison  est  représenté  par  la  fig.  189. 

Les  septes  des  1er  et  2™e  cycles  s’étendent  directement  et  sans 
conjugaison  jusqu’à  la  columelle.  Ceux  du  3me  cycle  ne  l’attei- 
gnent pas  ; ils  sont  quelquefois  isolés,  mais  le  plus  souvent  ils 
s’unissent  à un,  ou  même  à deux  septes  du  5me  cycle.  Dans  ce 
dernier  cas,  l’union  se  fait  au  moyen  d’une  petite  pièce  calcaire 
transversale  située  sur  le  bord  de  la  columelle.  Les  septes  du 
5me  cycle  s’étendent  jusqu’à  la  columelle,  après  s’être  unis  deux 
à deux,  de  façon  à emprisonner  les  septes  du  4rae  cycle.  Ces  der- 
niers, qui  sont  les  plus  courts,  s’unissent  également  aux  septes  du 
5me  cycle. 

Le  spécimen  que  nous  venons  d’étudier  paraît  bien  appartenir 
à l’espèce  décrite  sous  le  nom  de  Balanophyllia  cumingïi  par 
M.  Edwards  et  Haime,  Mais  l’échantillon  provenant  des  Phi- 
lippines, d’après  lequel  ces  auteurs  ont  établi  leur  diagnose,  était 
probablement  beaucoup  plus  jeune  ; il  ne  mesurait  que  12mm  de 
hauteur  et  n’avait  que  4 cycles  de  cloisons. 

G.  C.  Bourne  a donné  dernièrement  (1905)  une  excellente 
description  de  cette  espèce,  d’après  trois  spécimens  de  dimen- 
sions différentes,  provenant  de  Ceylan. 

La  disposition  des  cloisons,  telle  qu’elle  a été  figurée  par 
Bourne,  présente  la  plus  grande  ressemblance  avec  celle  que 
nous  avons  observée  sur  notre  échantillon.  Il  en  est  de  même  des 
autres  caractères.  Bourne  considère  avec  raison  la  Bhoclo- 
psammia  ovalis  de  Semper  comme  synonyme  de  cette  espèce. 

1 Semper  (1872)  a déjà  étudié  la  question  des  septes  supplémentaires. 


94 


M.  BEDOT 


Gen,  DendrophyUia. 

Dendrophylïia  rarnea  (Linné). 

(PI.  32,  fig.  183  à 187). 

Cette  espèce  est  représentée,  dans  notre  collection,  par  3 co- 
lonies complètes  et  1 fragment.  Le  plus  grand  échantillon  (A, 
fig.  185)  mesure  7em  de  hauteur  et  7cm,8  de  largeur  maximale. 
La  colonie  présente  un  tronc  commun,  droit,  mesurant  à peu  près 
lcm  de  diamètre  au  milieu  de  sa  hauteur.  Sa  partie  inférieure 
est  élargie  et  forme  une  base,  de  19  X 24mm,  par  laquelle  la  colo- 
nie était  fixée  sur  un  rocher.  A T extrémité  distale  du  tronc  se 
trouve  le  calice  apical,  très  légèrement  renflé. 

A 15mm  de  sa  base,  le  tronc  commun  donne  naissance  à un 
verticille  de  4 branches  formant  un  angle  d’environ  45°  avec  le 
tronc.  Ces  branches  ont  une  longueur  de  25  à 40mm.  Elles  ne 
sont  pas  tout  à fait  droites,  mais  présentent  une  légère  courbure 
qui  rapproche  un  peu  leur  axe  de  la  direction  horizontale  et  qui 
apparaît  à lem  ou  lcm,5  du  point  d’attache  des  branches.  C’est 
également  à l’endroit  où  se  présente  la  courbure  que  se  forment 
de  nouveaux  individus  (de  troisième  ordre),  au  nombre  de  deux 
ou  trois.  Lorsqu’il  n’y  a que  2 individus,  ils  prennent  naissance 
tous  deux  sur  la  face  inférieure  de  la  branche,  soit  celle  qui  est 
tournée  du  côté  du  sol,  mais  lorsqu’il  y en  a 3,  l’un  d’eux  est  seul 
placé  sur  la  face  de  la  branche  tournée  du  côté  du  tronc  com- 
mun, c’est-à-dire  sur  la  face  supérieure.  Une  des  branches  — la 
plus  grande  — présente,  au  point  de  courbure,  deux  individus 
placés  sur  la  face  inférieure  et,  en  outre,  à environ  I7mm  de  là, 
soit  tout  près  de  son  extrémité,  elle  donne  naissance  à deux  nou- 
veaux individus,  très  petits  (4mm)  et  placés  sur  sa  face  supé- 
rieure. 

Les  individus  formés  sur  les  branches  ont  une  longueur  variant 


MADRKPORAIRES 


95 


entre  4 et  I4mm.  Ils  ont  une  forme  un  peu  évasée  (fig.  183),  et 
sont  légèrement  recourbés.  Leur  calice,  circulaire  ou  subcircu- 
laire, mesure  au  maximum  7mm  de  diamètre.  Le  calice  terminal 
des  branches  est  circulaire  et  a un  diamètre  maximal  de  9rarn. 

Le  tronc  commun  de  la  colonie,  après  avoir  donné  naissance  à 
ce  premier  verticille,  s’élève  directement  jusqu’à  une  hauteur 
d’environ  4cm  et  là,  il  forme  un  nouveau  verticille  composé  de 
4 individus  simples,  non  ramifiés,  et  disposés  exactement  de  la 
même  façon  que  les  branches  du  verticille  inférieur.  Ces  nou- 
veaux individus,  très  légèrement  recourbés,  mesurent  15  à 22mm 
de  longueur  et,  en  moyenne,  T11101  de  diamètre  au  bord  du  calice 
et  6mm  de  diamètre  à leur  extrémité  proximale. 

Le  tronc  commun,  dans  sa  région  distale,  a un  diamètre 
maximal  de  llmm.  L’ouverture  du  calice  axial,  un  peu  rétrécie, 
ne  mesure  plus  que  1 0mm. 

La  colonie  que  nous  venons  de  décrire  présente  donc  une  dis- 
position assez  régulière.  Il  n’en  est  pas  de  même  des  deux  au- 
tres. L’une  d’elles  (B,  fig.  184),  atteignant  35mra  de  hauteur, 
a un  tronc  droit.  Un  peu  au-dessus  de  sa  base,  qui  mesure 
7 X 10mra,  le  diamètre  du  tronc  est  de  5mra,  puis  il  va  en  s’élar- 
gissant jusqu’au  bord  du  calice  apical,  qui  est  elliptique  et  me- 
sure 9 X 11111111.  Cinq  individus  ont  pris  naissance  sur  le  tronc 
commun.  Us  sont  de  dimensions  diverses;  le  plus  grand  a llram 
de  longueur,  tandis  que  le  plus  petit  ne  fait  qu’une  saillie  très 
légère,  près  du  bord  du  calice  apical.  Ces  individus  secondaires 
sont  placés  sur  deux  rangées,  formant  avec  l’axe  du  tronc  commun, 
un  angle  de  120°.  Us  présentent  de  légères  différences  dans  leur 
forme  et  leur  direction.  Leur  calice  est  circulaire  ou  légèrement 
elliptique.  Le  diamètre  du  plus  grand  de  ces  individus- secondaires 
est  de  6mra  près  de  son  point  d’attache  et  de  8mm,5  au  bord  du 
calice. 

La  3me  colonie  (C,  fig.  186)  mesure  34mm  de  hauteur.  Son 
tronc,  fixé  par  une  base  de  8 X 1 0mm,  est  légèrement  sinueux  et 


96 


M.  BEDOT 


a un  diamètre  de  6mra  près  de  la  base  et  de  9mm  près  de  l’ouver- 
ture du  calice  apical.  Il  porte  4 individus  secondaires  qui  ne  se 
trouvent  pas  tous  à la  même  hauteur  et  dont  les  points  d’attache 
sur  le  tronc  sont  placés  sur  4 lignes  parallèles  à l’axe  de  la  colo- 
nie et  à peu  près  équidistantes.  Ces  individus  secondaires  sont 
droits  ou  un  peu  recourbés  ; leur  forme  est  évasée.  Le  plus  grand 
mesure  24mm  de  longueur,  6miü  de  diamètre  près  de  sa  base  et 
7mm,5  X 8mm,5  près  du  bord  du  calice  qui  est  elliptique. 

L’épithèque  de  ces  Dendrophyllies  a une  disposition  très  va- 
riable. Sur  la  grande  colonie  (fig.  185),  il  est  représenté  par  des 
taches  irrégulières,  blanches,  recouvrant  une  partie  du  tronc  et 
des  branches  comme  une  mince  couche  de  vernis  obstruant  les 
pores  de  la  paroi.  Une  des  petites  colonies  (C,  fig.  176)  est  re- 
couverte, à sa  partie  inférieure,  d’une  couche  blanche  beaucoup 
plus  épaisse.  Enfin  la  troisième  colonie  (B,  fig.  154)  ne  présente 
pas  de  traces  d’épithèque. 

La  paroi  du  tronc  et  des  calices  est  garnie  de  côtes  serrées, 
aplaties,  droites  ou  légèrement  sinueuses  et  de  largeur  variable 
(fig.  183).  Leur  surface  est  recouverte  d’une  quantité  de  très 
petites  granulations,  au  milieu  desquelles  on  voit  des  granula- 
tions plus  grosses  qui  se  disposent  souvent  en  séries  sur  une  ligne 
plus  ou  moins  régulière,  au  milieu  de  chaque  côte.  Près  du  bord 
des  calices,  la  disposition  des  côtes  est  un  peu  moins  régulière  ; 
leurs  granulations,  sont  moins  nettement  séparées  et  la  paroi  a un 
aspect  réticulé.  En  général,  les  côtes  sont  plus  larges  et  plus  apla- 
ties dans  les  parties  anciennes  de  la  colonie,  que  sur  les  jeunes 
individus.  Chaque  côte  est  séparée  de  sa  voisine  par  un  sillon 
au  fond  duquel  se  trouvent  des  pores  de  dimensions  variables. 

Le  bord  du  calice,  vu  de  profil,  forme  une  ligne  droite  ou  légè- 
rement sinueuse  ; quelquefois  même  il  est  dentelé.  Ces  différents 
aspects  peuvent  apparaître  sur  la  même  colonie.  Les  septes  ne 
dépassent  pas  le  bord  du  calice.  La  cavité  calicinale  a une  pro- 
fondeur variable,  atteignant  5 à 6mm. 


MADRÉP0RA1RES 


97 


La  columelle,  représentée  par  une  petite  touffe  de  lamelles 
contournées,  ira  souvent  pas  de  forme  bien  définie,  mais  est  gé- 
néralement allongée.  On  remarque  que  les  dimensions  de  cette 
columelle  varient  beaucoup  chez  les  individus  d’une  même  colo- 
nie. J’ai  pu  observer  le  même  fait  sur  les  BendrophyUia  ramea 
du  Muséum  d’histoire  naturelle  de  Paris.  Une  de  nos  petites 
colonies  (C,  fig.  187)  montre,  dans  deux  de  ses  calices,  une  co- 
lumelle bien  développée  et  mesurant  4 X 2mra,5. 

La  forme  des  septes  est  assez  variable.  En  général  ceux  des 
deux  premiers  cycles  sont  arrondis  à leur  partie  supérieure  et 
descendent  ensuite  presque  verticalement  au  fond  du  calice  ; leur 
bord  libre  n’est  pas  dentelé.  Les  septes  des  autres  cycles,  plus 
petits,  ont  un  bord  libre  irrégulier,  sinueux,  et  quelquefois  den- 
telé. Les  parois  latérales  des  septes  sont  garnies  de  très  fines 
granulations. 

Les  septes  sont  disposés  en  G systèmes  de  4 cycles.  Ceux  des 
2 premiers  cycles,  plus  grands  et  surtout  plus  développés  que  les 
autres  dans  la  partie  supérieure  du  calice,  sont  toujours  isolés. 
En  général,  les  septes  du  premier  cycle  sont  un  peu  plus  grands 
et  plus  épais  que  ceux  du  second.  Les  septes  du  4e  cycle  s’éten- 
dent également  — dans  la  région  profonde  du. calice  — jusqu’à 
la  columelle,  mais  ils  ne  restent  pas  isolés  et  se  soudent  entre 
eux,  de  façon  à emprisonner  les  septes  du  3e  cycle  qui  sont  les 
plus  petits. 

Dans  sa  description  de  BendrophyUia  ramea , M.  Edwards 
(1857-60,  vol.  3,  p.  116)  dit  qu’il  y a : « cinq  cycles  de  cloisons 
dans  les  calices  terminaux  ; quatre  seulement  dans  les  autres,  » 
et  il  ajoute  plus  loin  : « ce  polypier  atteint  jusqu’à  près  de  1 
mètre  en  hauteur....  » 

Nous  n’avons  jamais  vu  de  calice  à 5 cycles  dans  nos  spéci- 
mens. Mais  il  s’agit  de  colonies  beaucoup  plus  petites  et  par 
conséquent  plus  jeunes  que  celles  de  M.  Edwards.  Le  cinquième 
cycle  aurait  probablement  apparu  plus  tard.  Bien  que  les  3 spé- 

VOYAGE.  Vol.  2.  7 


98 


M.  BEDOT 


cimens  que  nous  avons  décrits  présentent  entre  eux  certaines 
différences,  nous  croyons  cependant  qu’ils  appartiennent  à la 
même  espèce.  Us  ont  tous  un  tronc  commun,  axial,  donnant  nais- 
sance aux  zoïdes  secondaires.  Ce  qui  les  distingue  surtout,  c’est 
la  disposition  des  zoïdes  sur  le  tronc,  qui  est  très  régulière  dans 
la  grande  colonie  et  beaucoup  moins  dans  les  autres.  Mais,  à 
cet  égard,  la  colonie  C présente  un  état  intermédiaire  entre  la 
grande  colonie  A et  la  colonie  B,  car,  des  4 individus  que  porte 
le  tronc  commun,  trois  sont  situés  à peu  près  à la  même  hauteur 
et  le  quatrième  se  trouve  à une  très  petite  distance  au-dessous. 
Si  ce  quatrième  individu  était  déplacé  de  quelques  millimètres, 
on  aurait  une  disposition  verticillée  semblable  à celle  de  la  co- 
lonie A. 

Ces  différences,  de  même  que  les  variations  que  nous  avons 
observées  dans  la  columelle,  11e  sont  pas  assez  importantes  pour 
permettre  de  faire  une  distinction  spécifique. 


Fam.  Madkepomnæ. 

G en.  Turbinaria , 

Turhinaria  c rater  (Palias). 

(PL  33.  fig.  192  à 196). 

Cette  espèce  est  représentée,  dans  notre  collection,  par  3 spé- 
cimens de  formes  et  d’âges  différents. 

Le  spécimen  A (fig.  192),  le  plus  grand  des  trois,  mesure,  au 
maximum,  3Qem  de  largeur  sur  16cm  de  hauteur.  Il  était  fixé  sur 
un  rocher  par  un  pédoncule  long  d’un  centimètre  à peine  et  d’un 
diamètre  de  5cœ,5  X 8cm.  La  colonie  a dû,  au  début,  avoir  la 
forme  d’une  coupe  à paroi  mince,  dont  un  des  quartiers  ne  s’est 
pas  développé.  En  outre,  le  quartier  opposé  s’est  accru,  suivant 


MADREPOR  AIRES 


99 


une  direction  beaucoup  plus  horizontale  que  celle  des  2 quartiers 
adjacents,  et,  vers  son  bord  libre,  il  se  recourbe  même  en  des- 
sous. L’épaisseur  de  la  paroi  va  en  augmentant  du  bord  libre  au 
fond  de  la  coupe.  Au  bord  libre,  elle  est  de  2 à 3mm  ; à 7cru  du 
bord  elle  est  en  moyenne  de  5miu  et,  à 12cm,  elle  atteint  18mm. 
On  remarque,  sur  la  face  supérieure  de  la  colonie,  quelques  pe- 
tites éminences  formées  soit  par  des  replis,  soit  par  des  épaissis- 
sements de  la  paroi. 

Le  spécimen  B (fig.  194),  qui  mesure  16cm  de  largeur  sur  llcm 
de  hauteur,  dérive  également  d’une  forme  primitive  en  coupe, 
dont  deux  quartiers  opposés  se  sont  accrus  plus  que  les  autres  et 
suivant  une  direction  presque  verticale.  L’un  des  deux  autres 
quartiers,  ne  pouvant  pas  s’accroître  suivant  la  direction  nor- 
male, s’est  replié  extérieurement.  Le  pédoncule  a été  cassé  ; son 
diamètre,  à la  base  de  la  coupe,  était  de  3cm,5  X 3cm. 

Le  spécimen  C (fig.  193)  est  une  jeune  colonie  mesurant  8em 
de  largeur  sur  8em  de  hauteur.  Il  a la  forme  d’une  coupe  fixée  sur 
une  pierre  par  un  pédoncule  mesurant  environ  2cm  de  hauteur 
sur  2cm  de  diamètre. 

Les  calices  de  cette  espèce  (fig.  195  et  196)  sont  circulaires 
ou  très  légèrement  elliptiques.  Leur  diamètre  moyen  est  de  lmin,8. 
Le  nombre  des  septes  est  variable.  Presque  tous  les  calices  du 
spécimen  A en  ont  16;  sur  le  spécimen  B,  on  en  compte  de  16 
à 20.  Quant  au  spécimen  C,  le  nombre  de  ses  septes  varie  de  16 
à 24. 

Les  septes  ont  une  longueur  à peu  près  égale  à la  moitié  du 
rayon  de  la  cavité  calicinale.  Ils  descendent  presque  verticale- 
ment jusqu’à  la  columelle  foliacée  et  peu  visible,  qui  se  trouve  à 
une  profondeur  de  lmm  à lmm,5. 

Les  calices  sont  disposés,  sur  la  face  supérieure  de  la  colonie, 
en  séries  très  irrégulières.  Ils  s’élèvent  plus  ou  moins  au-dessus 
de  la  surface  du  cœnenchyme,  suivant  la  position  qu’ils  occu- 
pent. Dans  la  région  correspondant  au  pédoncule,  soit  aufond  delà 


100 


M.  BEDOT 


coupe,  les  calices  ont  été  complètement  recouverts  par  le  cœnen- 
chyme;  un  peu  plus  loin,  leur  cavité  apparaît  au  fond  d’une  pe- 
tite dépression.  Ils  s’élèvent  ensuite  (fig.  196)  pour  former,  à la 
surface,  une  saillie  de  lmm,5  au  maximum.  Le  bord  libre  de  la 
colonie  est  formé  par  la  série  des  calices  marginaux  placés  cote 
à côte  (fig.  195).  Le  cœnenchyme  étant  très  peu  développé  dans 
cette  région,  on  distingue  facilement,  sur  la  face  supérieure,  la 
forme  du  corps  des  calices  qui  paraissent  être  séparés  les  uns  des 
autres  par  des  sillons  longitudinaux. 

Le  cœnenchyme  réticulé  est  recouvert,  sur  les  2 faces  de  la 
colonie,  de  très  petites  aspérités  qui  peuvent  prendre  la  forme  de 
lamelles  à bords  libres  dentelés  et  se  disposer  parfois  en  lignes 
ondulées  parallèles.  Cette  structure  ressemble  alors  beaucoup  à 
celle  que  l’on  observe  chez  T.  peltata.  Mais  le  cœnenchyme  peut 
aussi  être  simplement  recouvert  de  petites  granulations. 

L’Expédition  du  Challenger  a récolté  à Amboine  une  colonie 
que  Quelch  (1886,  p.  166)  considère  comme  étant  Turbinmia 
crater.  Bernard  (1896,  p.  47),  qui  a examiné  de  nouveau  cet 
échantillon,  en  fait  le  type  d’une  espèce  nouvelle  qu’il  nomme  T. 
calicularis.  Cependant,  les  raisons  qu’il  donne  ne  sont  pas  très 
convaincantes  et  il  n’est  pas  impossible  que  cette  colonie  soit  bien, 
comme  Quelch  l’avait  pensé,  une  T.  crater . Dans  tous  les  cas. 
nos  spécimens  ne  pourraient  pas  être  placés  dans  le  groupe 
des  Turbinariæ  frondentes  auquel  appartient  la  T.  calicularis. 

Turbinaria  peltata  (Esper). 

(PL  33,  fig.  197  et  198). 

Cette  colonie  (fig.  197),  qui  a une  hauteur  totale  de  7cm,  a la 
forme  d’un  cône  renversé,  à surface  ondulée,  dont  la  base  (soit  le 
bord  libre  de  la  colonie)  mesure  au  maximum  llcm.  Le  sommet 
du  cône,  dont  la  section  est  un  peu  aplatie  et  mesure  4 X 5era, 
s’élargit  pour  former  une  expansion  basale  irrégulière,  par  l’in- 


MADREPOR  AIRES 


101 


termédiaire  de  laquelle  la  colonie  est  fixée  sur  un  rocher.  Il  n’y 
a pas,  par  conséquent,  de  véritable  pédoncule. 

La  paroi  du  cône  a une  épaisseur  dépassant  rarement  lcm  et 
forme  de  nombreux  plis  et  festons.  La  colonie  présente  donc 
l’aspect  d’une  coupe  dont  la  cavité  serait  plus  ou  moins  obstruée 
par  des  plis  de  sa  paroi  s’avançant  vers  son  centre. 

Lorsque  ces  plis  sont  très  prononcés,  leurs  deux  bords  se  sou- 
dent. On  a alors  une  lame  épaisse  partant  de  la  paroi  de  la 
coupe  pour  se  diriger  vers  l’intérieur  et  dont  l’arête  supérieure 
est  formée  d’une  double  rangée  de  calices  marginaux.  Dans  l'in- 
térieur de  la  cavité  de  la  coupe,  on  voit  deux  lames  épaisses  por- 
tant également  une  double  rangée  de  calices  marginaux,  mais 
qui  ne  sont  pas  reliées  à la  paroi  de  la  coupe.  Il  est  probable 
qu’elles  ont  pris  naissance  comme  les  autres  et  qu’à  un  moment 
donné  elles  se  sont  séparées  de  la  paroi  externe  de  la  coupe. 

Sur  le  bord  libre  de  la  paroi  de  la  coupe  et  des  plis,  les  cali- 
ces sont  contigus  et  disposés  en  rangées  continues,  tandis  que  sur 
la  face  interne  de  la  coupe  on  n’en  trouve  qu’un  très  petit  nombre 
(une  quarantaine  environ).  Leur  diamètre  moyen  est  de  4 à 7mm. 
Ils  ont  24  à 36  septes,  s’avançant  à peine  jusqu’au  tiers  du  rayon 
de  la  cavité  calicinale  et  dont  le  bord  libre,  souvent  finement 
dentelé,  descend  presque  verticalement.  La  columelle,  convexe, 
est  foliacée  et  formée  de  petites  lamelles  sinueuses.  Son  sommet 
se  trouve  à une  profondeur  maximale  de  4mm. 

A la  face  inférieure  ou  externe,  le  cœnenchyme  qui  unit  les 
calices  marginaux  s’étend  en  une  surface  plane  où  l’on  distingue 
rarement  de  très  faibles  sillons  indiquant  la  ligne  de  séparation 
des  calices.  A la  face  supérieure  ou  interne,  ces  sillons  sont  au 
contraire  bien  marqués,  assez  profonds  et  s’étendent  en  dimi- 
nuant de  profondeur  et  en  s’atténuant  jusqu’à  environ  lcm,5  du 
bord.  A partir  de  là,  on  ne  les  voit  plus  ; ils  ont  été  comblés  par 
le  cœnenchyme. 

Les  calices  placés  sur  la  face  interne  de  la  coupe  sont  répar- 


102 


M.  BEDOT 


tis  sans  ordre  apparent,  et  plus  ou  moins  noyés  dans  le  cœnen- 
chyme.  Ils  sont  inclinés  de  telle  façon  qu’unede  leurs  faces  s’élève 
à peine  de  lmm  au-dessus  du  niveau  du  cœnenchyme,  tandis 
que  la  face  opposée  paraît  quelquefois  complètement  libre  sur  une 
longueur  de  10  à 12mm. 

Le  cœnenchyme  réticulé  des  faces  supérieure  et  inférieure  de 
la  colonie  (fig,  198)  est  recouvert  d’aspérités  très  petites  et  très 
serrées.  Examinées  au  microscope,  ces  aspérités  ont  en  général 
la  forme  de  lamelles  à bord  libre  dentelé,  souvent  disposées  en 
lignes  sinueuses  et  parallèles. 


Gen.  Madrepora. 

Verrill  (1901,  p.  110  et  164  et  1902,  p.  208)  se  basant  sur 
le  fait  que  le  nom  de  Madrepora  a eu  autrefois  des  signifi- 
cations très  diverses,  a adopté,  pour  ce  genre,  le  nom  d "Acro- 
pora  Oken  (restr.).  Il  ne  nous  paraît  pas  que  cette  innovation 
soit  très  heureuse.  En  effet,  si  les  anciens  auteurs  ont  réuni 
sous  le  nom  de  Madrepora  des  espèces  appartenant  à des  gen- 
res très  différents,  il  en  est  de  même  pour  Acropora , car  Oken 
(1815,  p.  6 6)  faisait  rentrer  dans  ce  genre  un  Madrepora  (Acro- 
pora muricata),  un  Podllopora  (Acropora  damicornis)  et  un 
Porites  (Acropora  pontes).  Si  l’on  veut  supprimer  le  nom  de 
Madrepora  il  faudrait,  pour  bien  faire,  le  remplacer  par  un  nom 
nouveau  et  ne  donnant  lieu  à aucune  équivoque.  Mais  cette  mo- 
dification est-elle  bien  nécessaire?  Cela  ne  nous  semble  pas  cer- 
tain. Depuis  les  travaux  classiques  de  Dana  et  M.  Edwards  le 
nom  de  Madrepora  a été  appliqué  à un  genre  parfaitement  bien 
déterminé.  Il  a été  adopté  par  la  grande  majorité  des  zoolo- 
gistes et  dans  d’importants  travaux  tels  que  ceux  de  Brook, 
Klunzinger,  Studer,  Quelch,  etc...,  sans  qu’il  en  ait  résulté 
aucune  confusion.  Il  nous  semble  donc  qu’il  y aurait  pliis  d’in- 


MAURKPORAIRKS 


103 


convénients  que  d’avantages  à adopter  le  changement  de  nom 
propose  par  Verrill, 

Nous  ne  conserverons,  dans  le  genre  Madrepora,  que  les  es- 
pèces a\Tant?  à l’extrémité  des  rameaux,  un  seul  calice  axial  et, 
ainsi  qu’on  le  verra  plus  loin,  nous  admettrons  comme  genre  dis- 
tinct le  sous-genre  Isopora  de  Studer. 

Madrepora  seriata  (Ehrenberg). 

(PI.  34,  fig.  199  à 207). 

La  colonie  représentée  par  la  figure  206  mesure  30cm  de  dia- 
mètre maximum  sur  20em  de  hauteur.  Elle  est  cespiteuse  et 
forme  une  touffe  plus  ou  moins  arrondie.  L'aspect  général  de 
cette  espèce  peut  naturellement  varier  suivant  la  forme  du  sup- 
port sur  lequel  elle  prend  naissance.  Si  ce  support  est  plan  et  ho- 
rizontal, les  branches  seront  forcément  ascendantes.  Si,  au  con- 
traire, la  colonie  se  forme  sur  un  support  élevé,  les  branches 
externes  pourront  être  horizontales  et  même  descendantes.  Ce 
dernier  cas  se  présente  chez  l’exemplaire  que  nous  décrivons, 
lequel  a pris  naissance  sur  une  colonie  morte  de  Madrépores. 

Les  branches  (fig.  199  et  204). peuvent  mesurer  jusqu’à  10 
centimètres  de  longueur.  Elles  partent  en  divergeant,  de  la  base 
commune.  Leur  diamètre  maximum  est  de  2cm  à la  base  et,  à 
lcm  de  l’extrémité  des  rameaux,  il  n’est  plus  que  de  11  à 1 3mm. 
Il  est  rare  que  les  branches  soient  parfaitement  droites;  en  gé- 
néral elles  sont  un  peu  recourbées  ou  légèrement  sinueuses  et 
donnent  naissance  à de  nombreuses  branches  secondaires  et  ra- 
meaux1. 

Les  rameaux,  digitif ormes,  mesurent  2 à 3em  de  longueur  et 

1 II  existe  une  certaine  confusion  dans  l’emploi  des  ternies  branche  et  rameau 
ce  dernier  étant  généralement  pris  comme  synonyme  de  petite  branche.  Pour 
éviter  cette  confusion  nous  donnons  au  mot  rameau  un  sens  plus  restreint  en 
l’employant  seulement  pour  désigner  les  dernières  ramifications  d’une  branche 
soit  les  parties  comprises  entre  l’extrémité  libre  et  la  ramification  la  plus  voisine. 


104 


M.  BEDOT 


montrent  quelquefois  une  légère  tendance  à se  relever  vers  la 
partie  supérieure  de  la  colonie.  A un  centimètre  environ  de 
l’extrémité  distale,  ils  commencent  à s’arrondir  jusqu’aux  bords 
du  calice  axial  ; le  sommet,  vu  de  profil,  a donc  la  forme  d’un 
mamelon  aplati  (fig.  205).  Le  mode  de  ramification  des  branches 
est  très  variable. 

A l’extrémité  de  chaque  rameau  normalement  développé,  se 
trouve  un  calice  axial  formant  un  petit  mamelon,  à bords  arron- 
dis, qui  mesure  rarement  plus  de  2mm  de  hauteur  et  7miu  de  dia- 
mètre. Son'ouyerture,  en  général  circulaire  et  quelquefois  ellip- 
tique, a environ  lmtn  de  diamètre.  L’épaisse  muraille  a un  aspect 
spongieux  (fig.  203). 

Il  y a toujours  (sauf  quelques  rares  exceptions)  12  septes. 
Ceux  du  l?r  cycle  sont  en  général  plus  développés  que  les  autres  ; 
quelquefois,  cependant,  tous  les  septes  sont  égaux.  Lorsqu’on  exa- 
mine une  coupe  longitudinale  d’un  rameau,  passant  par  le  calice 
axial  qui  se  prolonge  sur  toute  sa  longueur,  on  voit  que  le  bord 
libre  des  septes  n’est  pas  absolument  droit,  mais  qu’il  forme  sou- 
vent de  petites  sinuosités  irrégulières. 

Dans  le  canal  axial,  quelques-uns  des  septes  du  1er  cycle  sont 
réunis  entre  eux  par  leur  bord  interne.  Cette  fusion  se  fait  de 
différentes  manières  ; le  plus  souvent,  ce  sont  2 septes  opposés, 
les  septes  directeurs,  qui  s’unissent  de  manière  à former  une 
cloison  partageant  la  cavité  calicinale  en  deux  parties.  Mais 
cette  cloison  n’est  pas  continue;  elle  est  fréquemment  inter- 
rompue. Les  autres  septes  du  premier  cycle  peuvent  également 
venir  se  souder  à cette  cloison  ou  s’unir  entre  eux,  ou  encore 
rester  libres. 

Les  calices  secondaires  ou  latéraux  prennent  naissance,  de 
telle  façon  que  leur  axe  forme,  avec  celui  de  la  branche  sur  la- 
quelle ils  sont  fixés,  un  angle  d’environ  45°.  Leur  paroi  interne 
est,  par  conséquent,  toujours  plus  petite  que  l’externe.  Ils  sont 
placés  très  près  les  uns  des  autres  et  quelquefois  même  arrivent 


MADRÉPOR  AIRES 


105 


à se  toucher.  On  en  compte,  sur  les  rameaux,  23  à 27  par  cen- 
timètre carré.  Leurs  dimensions  varient  suivant  la  position  qu’ils 
occupent.  Ceux  qui  se  trouvent  à l’extrémité  des  rameaux  sont 
très  petits;  leur  paroi  externe  mesure  à peine  lmm  de  hauteur, 
tandis  que  leur  bord  interne  se  trouve  au  niveau  du  bord  du  ca- 
lice axial.  A partir  de  là,  les  dimensions  augmentent  jusqu’à 
2mm  de  hauteur  pour  la  paroi  externe  et  l11™  pour  l’interne.  C’est 
la  taille  moyenne  des  calices  secondaires.  Néanmoins,  on  en 
trouve  encore  de  plus  grandes  sur  certains  points  des  branches. 
Mais  alors,  ceux  qui  atteignent  et  dépassent  3inm  de  hauteur 
moyenne  présentent  déjà,  sur  leur  paroi,  des  rudiments  de  petits 
calices,  ce  qui  montre  qu’ils  vont  se  développer  et  se  transformer 
en  un  nouveau  rameau. 

Les  calices  secondaires  ont  à peu  près  la  forme  de  petits  cy- 
lindres (fig.  201  et  205),  larges  de  lmm,5  à 2mm,5.  La  cavité  ca- 
licinale,  dont  l’ouverture  est  généralement  elliptique,  n’est  pas 
placée  exactement  dans  l’axe  du  cylindre;  elle  est  plus  rappro- 
chée de  la  face  interne  du  calice.  La  paroi  interne  est  donc  plus 
mince  que  la  paroi  'externe. 

Vue  au  microscope,  la  paroi  des  calices  (fig.  201)  présente 
l’aspect  d’un  réseau  calcaire  recouvert  extérieurement  de  côtes 
longitudinales.  Le  nombre  de  ces  côtes,  comme  on  le  sait,  ne 
correspond  pas  à celui  des  septes  ; il  y en  a environ  une  quinzaine 
sur  la  moitié  de  la  surface  du  calice  qui  est  tournée  du  côté  ex- 

i 1 

terne.  Elles  ne  forment  pas  d’épines,  sauf  quelquefois  à la  partie 
distale  du  calice  où  elles  viennent  se  confondre  avec  le  réseau 
calcaire  formant  la  muraille. 

Ces  côtes  sont  en  général  arrangées  très  régulièrement  ; par- 
fois aussi  on  observe  des  variations  dans  leur  disposition.  Elles 
peuvent  former  de  légères  sinuosités,  ou  être  interrompues;  deux 
côtes  voisines  peuvent  être  réunies  par  de  petites  tigelles  hori- 
zontales ou  encore  fusionner  complètement. 

Lorsqu’on  examine  les  calices  de  profil,  on  remarque  que  leur 


106 


M.  BEÜOT 


paroi  externe  n’est  pas  toujours  absolument  droite,  mais  souvent 
un  peu  incurvée.  En  outre,  le  bord  de  la  paroi  externe  est  en 
général  arrondi.  Ce  caractère,  cependant,  ne  paraît  pas  être  très 
constant.  En  effet,  le  bord  externe  du  calice  ne  présente  pas  une 
surface  plane  ; il  est  formé  par  les  mailles  irrégulières  d’un  ré- 
seau calcaire  auquel  s’ajoutent  les  extrémités  pointues  des  côtes. 
Dans  beaucoup  de  cas  on  ne  peut  donc  pas  dire  si  le  bord  de  la 
paroi  est  arrondi  ou  non  : il  est  accidenté.  Quant  à la  paroi 
interne,  très  mince,  elle  est  généralement  un  peu  échancrée. 

Dans  la  cavité  des  calices  secondaires,  on  trouve  toujours  un 
premier  cycle  de  6 septes.  Leur  bord  libre  est  irrégulier,  sinueux, 
ou  même  divisé  en  épines  aplaties  latéralement.  On  voit  égale- 
ment les  rudiments  d’un  second  cycle,  représenté  rarement  par 
de  véritables  cloisons,  et,  le  plus  souvent,  par  des  épines. 

La  muraille  est  réduite,  par  ses  nombreux  pores,  à l’état  de 
réseau  calcaire. 

Les  calices  secondaires  étant  très  rapprochés  les  uns  des  au- 
tres, il  ne  reste  entre  eux  qu’un  très  petit  espace  libre  présen- 
tant des  mailles  et  des  épines  calcaires.  Ceux  de  la  partie  infé- 
rieure des  branches  sont  généralement  moins  élevés  que  ceux  des 
rameaux.  Dans  le  cœnenchyme  qui  unit  la  base  des  branches, 
ils  ne  font  plus  saillie  au  dehors  et  sont  représentés  seulement 
par  de  petites  ouvertures  circulaires. 

Les  branches  extérieures  de  la  colonie  sont  en  général  très 
peu  relevées,  souvent  même  horizontales  ou  descendantes.  Les 
rameaux  auxquels  elles  donnent  naissance  ne  peuvent  se  déve- 
lopper normalement  que  lorsqu’ils  sont  placés  sur  la  face  supé- 
rieure de  la  branche,  c’est-à-dire  lorsqu’ils  peuvent  s’élever  li- 
brement. En  revanche,  ceux  qui  poussent  sur  la  face  inférieure 
delà  branche,  et  qui  devraient  s’accroître  dans  la  direction  du 
sol,  se  trouvent  naturellement  dans  des  conditions  défavorables 
et  forment  des  rameaux  abortifs  beaucoup  plus  minces  que  les 
rameaux  normaux  et  d’un  aspect  différent  (fig.  199).  Leur  calice 


MADRÉPORAIRES 


107 


apical,  an  lieu  d’être  large  et  peut  saillant,  est  mince  et  très 
allongé.  Il  mesure  2mm,5  à 4mm  de  largeur  avec  une  ouverture  de 
0mm,5  à lmm  de  diamètre.  Sa  longueur,  soit  la  distance  entre  son 
sommet  et  le  premier  calice  latéral,  varie  de  2mm,5  à 5mm.  Quant 
aux  calices  secondaires,  ils  sont  moins  bien  développés  ici  que 
sur  les  branches  normales  et  souvent  on  ne  les  rencontre  que  sur 
une  des  faces  du  rameau  abortif. 

La  présence  de  rameaux  abortifs  n’est  pas  un  caractère  spé- 
cifique, mais  dépend  uniquement  de  la  position  occupée  par  la 
colonie. 

Si  F on  compare  un  rameau  normal  avec  un  rameau  abortif, 
on  est  surtout  frappé  par  la  différence  de  largeur  des  calices 
axiaux.  Cette  différence  provient  de  ce  que,  dans  le  rameau  nor- 
mal, le  calice  axial  est  entouré  d’une  épaisse  couche  de  cœneri- 
chyme  réticulé  (fig.  202  et  207)  qui  se  confond  avec  sa  mu- 
raille au  point  qu’il  est  en  général  impossible  de  les  distinguer. 

Nous  avons  récolté  également  une  très  jeune  colonie  de 
M.  seriata  (fig.  200)  qui  présente  déjà  tous  les  caractères  et  le 
faciès  de  l’espèce. 

La  description  de  VHeteropora  (Madrepora)  seriata  d’EiiREN- 
rerg  et  celle  qui  a été  donnée  par  Brook,  s’appliquent  par- 
faitement à la  colonie  que  nous  venons  d’étudier.  Le  nom  de 
cette  espèce  est  dû  à la  disposition  en  séries  (longitudinales  ou 
obliques  suivant  Ehrenberg)  des  calices  latéraux.  Mais  ce  ca- 
ractère n’a  pas  grande  valeur,  car  il  varie  beaucoup  sur  les  dif- 
férentes parties  d’une  même  colonie  et  on  l’observe  également 
sur  beaucoup  d’autres  espèces  de  Madrépores1. 

Brook  (1893),  dans  son  Catalogue  des  Madrépores,  a divisé 
ce  genre  en  nombreux  sous-genres.  Il  place  M.  seriata  dans  le 

1 Cet  exemple  montre,  une  fois  de  plus,  que  Ton  ne  devrait  pas  donner  à un 
animal  un  nom  tiré  d’un  de  ses  caractères  spécifiques,  car  on  n’est  jamais  certain 
que  l’on  ne  découvrira  pas,  plus  tard,  une  espèce  voisine  chez  laquelle  ce  carac- 
tère sera  encore  plus  apparent. 


108 


M.  BEDOT 


sous-genre  Tylopora.  Il  nous  semble  que  parmi  les  35  espèces 
de  ce  sous-genre,  il  en  est  plusieurs  que  Ton  pourrait  considérer 
comme  de  simples  variétés. 


Une  colonie  en  fronde  corymbeuse  (fig.  208,  212  et  214) 
mesure  au  maximum  20cm  de  largeur  sur  8cm  de  hauteur. 
L’exemplaire  ayant  été  cassé  près  de  sa  base,  on  ne  peut  plus 
reconnaître  son  mode  de  fixation  ; son  orientation  est  cependant 
facile  à déterminer  par  la  direction  des  rameaux.  Deux  grosses 
branches,  à peu  près  cylindriques  et  mesurant  Tune  11,  l’autre 
15mm  de  diamètre  à la  base,  s’étendent  presque  horizontalement 
mais  en  se  relevant  un  peu.  Elles  se  ramifient  et  s’anastomosent 
dans  le  plan  horizontal  de  manière  à former  un  gros  réseau  à 
larges  mailles  (fig.  212).  De  la  face  supérieure  de  ce  réseau  par- 
tent les  branches  secondaires  et  les  rameaux  qui  s’étendent 
tous  dans  la  même  direction  ascendante.  Les  rameaux  (fig.  210) 
sont  très  légèrement  recourbés  ; leur  longueur  va  en  augmentant 
de  la  partie  distale  de  la  colonie  vers  sa  partie  proximale  où  ils 
arrivent  à mesurer  5cm,2.  Le  réseau  formé  par  les  branches 
principales  étant  un  peu  relevé,  tous  les  sommets  des  rameaux 
se  trouvent  à peu  près  à la  même  hauteur. 

Sur  la  face  inférieure  de  la  colonie,  on  voit  des  rameaux  peu 
nombreux,  très  petits,  dépassant  rarement  lcm,5,  toujours  placés 
sur  les  côtés  des  branches,  rentrant  dans  le  plan  horizontal 
du  réseau,  et  quelquefois  même  un  peu  comprimés  («  appressed 
into  the  plane  of  the  frond  » Dana). 

Les  rameaux  de  la  face  supérieure  ont  un  diamètre  maximum 
de  7mm  qui  va  en  diminuant  de  la  base  au  sommet. 

Le  calice  axial  (fig.  209,  215' et  216)  mesure  2mm  de  diamètre 


Madrepora  subulata  Dana. 
(PI.  M,  fig.  208  à 216). 


MADEKP0RA1EJJ8 


109 


et  son  ouverture  lmm.  Sa  hauteur  est  d’environ  lmml.  Il  a une 
forme  cylindrique,  ou  très  légèrement  tronc-conique.  Sa  mu- 
raille, réticulée,  est  pourvue  extérieurement  de  30  à 40  côtes 
souvent  unies  par  de  petites  tigelles  horizontales. 

Le  développement  des  septes  est  très  variable.  On  peut  obser- 
ver des  calices  axiaux  dans  lesquels  le  1er  cycle  est  à peine 
indiqué,  d’autres  où  il  est  très  bien  développé,  d’autres  encore 
où,  à côté  du  1er  cycle,  on  voit  les  rudiments  d’un  2e  cycle,  et 
d’autres  enfin  où  les  deux  C}Tdes  sont  bien  développés.  Dans  la 
région  profonde  du  calice  axial,  on  observe  une  fusion  des  septes 
semblable  à celle  que  nous  avons  décrite  chez  M.  seriata. 

La  forme  et  le  développement  des  calices  secondaires  (fîg.  211) 
varient  suivant  l’endroit  de  la  colonie  où  ils  sont  placés.  C’est 
à 1 ou  à 2cm  de  l’extrémité  des  rameaux  qu’ils  sont  le  mieux 
développés  ; on  en  compte  une  soixantaine  par  centimètre  carré. 
Dans  cette  région,  le  rameau  semble  être  garni  de  petites  épines  ; 
cet  aspect  est  dû  à la  forme  que  présentent  les  parois  exté- 
rieures des  calices  vues  de  profil.  Les  calices  secondaires,  dont 
l’axe  forme  avec  celui  du  rameau  un  angle  d’environ  45°,  ont 
un  diamètre  de  lmm,5.  Ils  paraissent  quelquefois  très  légèrement 
évasés  (fîg.  211).  Leur  paroi  interne  manque  sur  la  moitié  ou 
les  “1 2/5  environ  du  pourtour.  La  paroi  externe,  très  mince  et 
poreuse,  atteint  lratn,5  de  hauteur.  Elle  est  garnie  de  côtes  dis- 
posées comme  celles  du  calice  axial.  En  général,  à la  base  des 

1 Ce  que  nous  nommons  la  hauteur  du  calice  axial  est  la  distance  qui  sépare 
son  bord  libre,  des  calices  secondaires.  Il  arrive  fréquemment  que  ces  derniers  se 

développent  mieux  sur  une  des  faces  d’un  rameau  que  sur  les  autres  et  qu’ alors 
le  calice  axial  paraisse  plus  haut  d’un  côté  que  de  l’autre.  On  a vu  que,  chez 
Madrepora  seriata,  les  rameaux  abortifs  se  trouvant  dans  de  mauvaises  condi- 
tions, le  développement  des  calices  secondaires  est  ralenti  et  qu’il  ne  s’en  forme 
qu’un  petit  nombre;  en  revanche,  les  calices  axiaux  sont  beaucoup  plus  longs  que 
ceux  des  rameaux  normaux.  La  hauteur  des  calices  axiaux  dépend  donc  de 
l’intensité  du  bourgeonnement  des  calices  secondaires  ; c’est  un  caractère  qui  doit 
certainement  varier  suivant  les  conditions  dans  lesquelles  se  trouve  placée  la 
colonie. 


110 


M.  BEDOT 


calices,  ces  côtes  s’interrompent  et  sont  remplacées  par  des 
séries  d’épines,  aplaties  transversalement,  qui  s’étendent  de  là 
sur  le  eœnenchyme  colonial.  L’absence  de  paroi  interne  et  le 
développement  de  la  paroi  externe  donnent  au  calice  une  forme 
labiée  caractéristique. 

Dans  la  cavité  calicinale,  on  trouve  toujours  2 septes  direc- 
teurs plus  ou  moins  bien  développés.  Ils  peuvent  n’être  repré- 
sentés que  par  des  épines  aplaties  transversalement,  ou  par  des 
cloisons  à bord  libre  sinueux.  En  général  un  de  ces  deux  septes 
est  plus  développé  que  l’autre;  c’est  tantôt  l’externe,  tantôt 
l’interne  et  il  n’y  a pas  de  règle  absolue  pour  cela.  Quant  aux 
autres  septes,  ils  sont  toujours  plus  ou  moins  bien  représentés 
par  de  petites  épines  dont  le  nombre  est  variable.  Elles  sont  sou- 
vent disposées  de  façon  à représenter  les  septes  du  1er  cycle  ; 
mais  souvent  aussi  on  en  voit  de  très  petites,  placées  entre  ces 
dernières  et  représentant  les  rudiments  d’un  second  cycle. 

Lorsqu’on  examine  la  région  voisine  du  calice  axial,  où  se 
fait  l’accroissement  du  rameau,  on  y voit  des  calices  latéraux 
à tous  les  stades  de  leur  développement.  Les  plus  jeunes  sont 
placés  sur  la  paroi  du  calice  axial  comme  un  nid  d’Hirondelle 
sur  son  support.  Leur  paroi  interne  est  remplacée  par  les  côtes 
du  calice  axial. 

A la  base  des  rameaux  et  sur  les  branches,  les  calices  sont 
plus  espacés  et  ne  font  pas  saillie  à l’extérieur;  ils  sont  complète- 
ment immergés  dans  le  eœnenchyme.  Il  y a également  des 
calices  sur  la  face  inférieure  de  la  colonie,  mais  ils  sont  moins 
nombreux.  On  en  compte  de  15  à 30  par  centimètre  carré. 

Dans  la  région  des  rameaux  où  les  calices  sont  le  mieux  déve- 
loppés, ils  arrivent  même  à se  toucher  et  sont  imbriqués.  On  ne 
voit  plus,  alors,  de  eœnenchyme  entre  eux.  Sur  les  branches, 
on  trouve,  entre  les  calices,  un  eœnenchyme  réticulé  portant 
quelques  épines.  Enfin,  à la  face  inférieure  de  la  colonie,  le 
eœnenchyme  est  garni  de  petites  épines  (fig.  213). 


MADRÉPORAIRES 


111 


Madrepora  studeri  Brook. 

(PI.  3fi,  fig.  217  à 224).  . 

La  colonie  que  représentent  les  figures  217,  219  et  222  est 
corymbeuse  et  fixée  au  sol  par  un  fort  pédoncule.  Elle  est  subcir- 
culaire, et  a une  largeur  maximum  de  31em.  Sa  hauteur  totale 
est  de  15cm.  Le  pédoncule  mesure  7 à 8cm  de  diamètre.  Les 
branches,  qui  en  partent  obliquement,  sont  fusionnées  et  aplaties 
en  dessous.  Dans  la  partie  voisine  du  pédoncule,  la  fusion  des 
branches  est  souvent  très  complète  et  il  se  forme  ainsi  une  véri- 
table plaque  basale.  Plus  loin  du  pédoncule,  la  fusion  est  moins 
complète.  La  plaque  basale  est  alors  percée  d’ouvertures  irré- 
gulières et,  à la  périphérie,  elle  n’est  plus  représentée  que  par 
de  petits  rameaux  aplatis  en  dessous. 

Du  réseau  de  branches  primaires  constituant  la  plaque  basale 
partent,  en  direction  ascendante,  les  branches  secondaires  et  les 
rameaux  (fig.  220).  Ces  derniers  mesurent,  au  maximum,  4cm,5 
de  longueur  et  leurs  sommets  se  trouvent  placés  à peu  près  au 
même  niveau.  Ils  sont  légèrement  recourbés. 

Lorsqu’on  examine  la  colonie  par  dessus,  on  voit  que,  dans 
sa  partie  centrale,  la  plaque  basale  forme  également  une  masse 
compacte,  dans  laquelle  on  ne  distingue  plus  de  branches,  et 
d où  partent  les  rameaux.  Ceux-ci  naissent  isolément,  ou  par 
groupes  de  2 à 5 dont  la  partie  commune  (branche  secondaire) 
est  plus  ou  moins  noyée  dans  la  masse  compacte  de  la  plaque 
basale. 

A la  face  inférieure  de  la  colonie  (fig.  219),  on  ne  voit  natu- 
rellement pas  de  rameaux  dans  la  région  centrale;  mais,  à la 
périphérie,  où  les  branches  forment  un  réseau  plus  ou  moins 
serré,  on  observe,  sur  les  côtés  de  ces  branches,  de  petits 
rameaux  abortifs,  toujours  placés  dans  le  plan  du  réseau.  Ces 
rameaux  ne  peuvent  pas  beaucoup  s’agrandir.  Us  doivent  finir 


112 


M,  BEDOT 


par  obstruer  complètement  les  mailles  du  réseau;  c’est  ainsi 
que  s’accroît  la  plaque  basale,  du  centre  vers  la  périphérie.  Les 
rameaux  de  la  face  supérieure  sont  légèrement  coniques  et  ont 
8 à 9m,n  de  diamètre  à la  base. 

Le  calice  axial  (fig.  224)  mesure  2mm  de  largeur  sur  0mm,5  à 
lmm,5  de  hauteur.  Il  est  cylindrique  ou  légèrement  tronc-conique 
et  pourvu  extérieurement  de  35  à 45  cotes  réticulées,  quelque- 
fois reliées  entre  elles  par  des  tigelles  horizontales.  La  muraille 
est  réticulée.  L’ouverture  calicinale  mesure  0mm,5  de  diamètre. 
Le  premier  cycle  de  septes  est  toujours  bien  développé  et  pré- 
sente, en  général,  deux  septes  directeurs  plus  grands  que  les 
autres.  Le  second  cycle  est  plus  ou  moins  bien  développé.  Lors- 
qu’on examine  une  coupe  d’un  rameau,  on  voit  que,  dans  le  canal 
axial,  les  septes  ont  une  tendance  à s’unir  entre  eux  par  leur 
bord  libre. 

Les  calices  secondaires  forment,  avec  l’axe  du  rameau,  un 
angle  de  45  à 60°.  On  trouve,  immédiatement  au-dessous  du 
calice  axial  (fig.  224),  de  jeunes  calices  en  voie  de  développe- 
ment et,  à 0cm,5  de  l’extrémité  du  rameau,  commence  la  région 
dans  laquelle  les  calices  latéraux  sont  le  mieux  développés.  On 
en  compte  une  cinquantaine  environ  par  centimètre  carré.  Ils 
mesurent,  au  maximum,  2mm  de  diamètre  et  2mm  de  hauteur. 
Leur  paroi  interne  manque  complètement  sur  la  moitié  du 
pourtour,  ce  qui  donne  au  calice  une  forme  de  gouttière.  L’épais- 
seur de  la  paroi  externe  est  de  0mm,7  à Qlllm,8  au  milieu  (dans 
un  cas  nous  avons  trouvé  lmm,l)  et  va  généralement  en  dimi- 
nuant vers  les  côtés 1 . Le  diamètre  de  l’ouverture  calicinale  est 
au  maximum  de  lmra. 

La  paroi  externe  porte  des  côtes,  souvent  très  régulièrement 
disposées.  Leur  bord  libre  est  en  général  droit,  mais  il  forme 
quelquefois  de  petites  épines,  surtout  à la  base  des  calices. 

1 C’est  sans  doute  cette  disposition  de  la  paroi  externe  que  Brook  décrit  sous 
le  nom  de  « Crescent-shaped  » . 


MA  DREPOR  AIRES 


113 


Les  septes  sont  très  peu  et  irrégulièrement  développés.  Dans 
le  cas  le  plus  fréquent,  on  voit  2 septes  directeurs,  dont  la  lar- 
geur atteint  à peine  le  */*  du  diamètre  de  la  cavité  calicinale. 
Le  septe  directeur  externe  est  souvent  plus  grand  que  l’autre, 
mais  le  cas  contraire  peut  aussi  se  présenter.  Les  autres  septes 
du  1er  cycle  apparaissent  sous  la  forme  de  très  petites  épines 
entre  lesquelles  on  en  voit  quelquefois  d’autres,  plus  petites  en- 
core, qui  représentent  les  rudiments  d’un  2e  cycle. 

On  rencontre,  parmi  les  calices  secondaires  bien  développés, 
d’autres  calices  qui  ne  font  pas  saillie  à l’extérieur  mais  sont 
immergés  dans  le  cœnenchyme.  Ils  sont  plus  nombreux  à la  base 
que  dans  la  région  moyenne  des  rameaux,  mais  n’arrivent  ce- 
pendant jamais  à remplacer  complètement  les  calices  saillants. 
En  revanche,  ce  sont  eux  qui  occupent  la  face  supérieure  de  la 
plaque  basale  et  des  branches  primaires. 

Le  cœnenchyme  que  l’on  voit  entre  les  calices  secondaires 
est  réticulé  et  échinulé. 

A la  face  inférieure  de  la  colonie,  les  calices  sont  très  irrégu- 
lièrement répartis  et  ne  font  jamais  saillie  à l’extérieur.  Ils  for- 
ment de  petits  trous  mesurant  0mm,3  à 0mm,6  de  diamètre.  Au- 
tour du  pédoncule,  dans  la  région  massive  de  la  plaque  basale, 
ils  manquent  complètement,  ou  ne  se  rencontrent  qu’en  très  pe- 
tit nombre.  Plus  loin,  dans  la  région  où  les  branches  primaires 
sont  incomplètement  fusionnées,  ils  commencent  à apparaître  et 
leur  nombre  va  en  augmentant  jusqu’au  bord  de  la  colonie. 

La  face  inférieure  des  rameaux  placés  à la  périphérie  est  gé- 
néralement aplatie.  Elle  porte  quelquefois  encore  des  calices 
saillants,  mais  beaucoup  moins  nombreux  et  moins  bien  formés 
que  ceux  de  la  face  supérieure.  En  revanche,  sur  les  côtés  de 
ces  rameaux,  on  trouve  souvent  des  calices  très  grands,  mesu- 
rant 4 à 5mm.  En  s’accroissant,  ils  formeront  les  rameaux  abor- 
tifs dont  nous  avons  parlé  plus  haut.  Dès  leur  apparition,  ils  se 
distinguent  des  calices  secondaires  normaux  par  le  fait  que  leur 

Voyage.  Vol.  2.  8 


114 


M.  BEDOT 


paroi  il’ est  pas  échanerée  et  a la  même  hauteur  sur  tout  le  pour- 
tour de  la  cavité  calicinale. 

Le  cœnenchyme  de  la  face  inférieure  (fig.  218)  est  garni  de 
très  petites  épines  qui,  surtout  vers  la  périphérie,  peuvent  se 
disposer  en  un  réseau  échinulé  ou  en  séries. 

La  colonie  a une  couleur  jaune-brun  clair. 

Il  est  fort  probable  que  l’espèce  décrite  et  figurée  par  Rum- 
phius  (1750,  p.  240,  pl.  86,  fig.  2)  sous  le  nom  de  Lithodendrum 
calcarium  sessile  est  le  Madrepora  studeri. 

Madrepora  quelchi  Brook. 

(PL  37,  fig.  225  à 234). 

Une  colonie  appartenant  à cette  espèce  (fig.  225,  227  et  233) 
a la  forme  d’une  fronde  irrégulière,  qui  va  en  s’élargissant  à par- 
tir de  la  base.  Elle  mesure,  au  maximum,  7cm  de  hauteur,  !7cm 
de  largeur  et  20cm  de  longueur.  La  branche  principale  mesure 
12mm  de  diamètre.  Ses  nombreuses  ramifications  se  soudent  de 
manière  à former  un  réseau  basal  à peu  près  horizontal.  Les 
mailles  de  ce  réseau  sont  de  dimensions  variables  mais,  en  géné- 
ral, elles  sont  plus  grandes  dans  la  partie  proximale  que  dans 
la  partie  distale  de  la  colonie.  Les  branches  qui  constituent  le 
réseau  sont  aplaties  en  dessous  (fig.  227)  et  forment,  a leurs 
points  de  réunioù,  des  plaques  plus  ou  moins  grandes. 

De  la  face  supérieure  du  réseau  basal,  s’élèvent  les  branches 
secondaires  et  les  rameaux  (fig.  229  et  232).  Leur  disposition  ne 
présente  pas  la  régularité  que  l’on  observe  dans  les  formes  telles 
que  M.  subulata,  où  les  rameaux  sont  à peu  près  parallèles  et 
toujours  très  rapprochés  les  uns  des  autres.  Ici,  on  voit  des  ra- 
meaux qui  sont  perpendiculaires  au  plan  du  réseau,  et  d’autres 
qui  s’élèvent  obliquement,  pour  se  redresser  ensuite.  La  distance 
qui  les  sépare  est  très  variable.  Les  rameaux  que  porte  directe- 
ment le  réseau  basal  atteignent  au  maximum  une  longueur  de 


MADRÉPGRAIRES 


115 


2cm,5.  Lorsqu’ils  continuent  à s’accroître,  ils  se  transforment  en 
branches  secondaires  par  formation  de  nouveaux  rameaux,  dont 
la  disposition  et  le  nombre  sont  très  variables.  Malgré  les  gran- 
des différences  de  forme  et  de  taille  des  rameaux,  on  constate, 
lorsqu’on  examine  la  colonie  de  profil  (fig.  233)  que  chez  la  plu- 
part d’entre  eux  les  sommets  sont  placés  à peu  près  au  même 
niveau.  La  colonie  est  donc  subcorymbeuse. 

La  face  inférieure  du  réseau  basal  ne  porte  pas  de  rameaux, 
mais  on  en  voit  sur  les  côtés  des  branches.  Ils  sont  également 
aplatis  en  dessous  et  s’accroissent  dans  le  plan  du  réseau  jusqu’à 
ce  qu’ils  rencontrent  une  branche  à laquelle  ils  se  soudent.  Les 
mailles  deviennent  ainsi  toujours  plus  petites. 

Les  rameaux  de  la  face  supérieure  sont  très  légèrement  co- 
niques et  ont  un  aspect  un  peu  grêle.  Leur  diamètre,  mesuré  à 
la  base,  et  sans  les  calices  secondaires,  est  de  4 à 5mïû;  il  est  de 
6 à 8mm  avec  les  calices.  Ce  qui  frappe  le  plus,  à première  vue, 
c’est  l’irrégularité  que  l’on  observe  dans  les  dimensions  et  la 
disposition  des  calices  (fig.  228). 

Les  calices  axiaux  mesurent  en  moyenne  lmra,5  à 2mm  de  lon- 
gueur et  2mB1  de  diamètre.  Ils  sont  cylindriques  ou  très  légère- 
ment tronc-coniques.  Leur  muraille,  réticulée,  est  pourvue  exté- 
rieurement de  30  à 40  côtes  longitudinales,  entre  lesquelles  se 
trouvent  souvent  de  petites  tigelles  transversales,  et  dont  le 
bord  libre  est  droit  ou  découpé  en  séries  de  petites  épines. 

La  cavité  calicinale  mesure  0mm,5  à 0mm,8  de  diamètre.  On  y 
voit  toujours  un  premier  cycle  de  6 septes  à peu  près  égaux; 
quelquefois  on  distingue  les  rudiments  d’un  second  cycle  de 
septes  très  petits  et  rarement  au  complet. 

De  même  que  chez  les  autres  espèces  dont  nous  avons  parlé, 
les  bords  libres  des  septes,  dans  la  région  du  canal  axial  (fig.  230 
et  231),  tendent  à se  souder. 

Les  dimensions  et  les  dispositions  des  calices  secondaires  sont 
beaucoup  plus  variables  ici  que  chez  les  autres  espèces  que  nous 


i 


116 


M.  BEUOT 


avons  étudiées.  Dans  la  majorité  des  cas,  Taxe  de  ces  calices 
forme  un  angle  de  30  à 45°  avec  le  canal  axial,  mais  cet  angle 
est  souvent  plus  grand  et  arrive  à mesurer  70°  ou  80°.  On  ob- 
serve même,  sur  plusieurs  rameaux,  des  calices  qui  se  sont  déve- 
loppés en  sens  inverse,  c’est-à-dire  qui  formaient,  avec  le  canal 
axial,  un  angle  de  135°  (fig.  228,  au  milieu).  Les  calices  ne  sont 
pas  placés  à égale  distance  les  uns  des  autres;  parfois  leurs  bases 
sont  contiguës  et  dans  d’autres  cas  elles  sont  distantes  de  1 ou 
même  2ram.  On  en  compte  30  à 40  par  centimètre  carré.  Lorsque 
les  rameaux  ne  sont  pas  verticaux,  mais  un  peu  inclinés,  le 
nombre  des  calices  est  moins  élevé  sur  la  face  inférieure  que  sur 
la  face  supérieure.  La  grandeur  des  calices  secondaires  est  éga- 
lement très  variable.  En  effet,  à côté  des  calices  complètement 
immergés  dans  le  cœnenchyme,  on  en  trouve  de  toutes  les  di- 
mensions jusqu’à  hmm.  Lorsqu’ils  dépassent  cette  longueur,  ils  se 
transforment  à leur  tour  en  rameaux,  par  bourgeonnement  de 
jeunes  calices  sur  leur  paroi.  Leur  forme  varie  beaucoup.  Ils  sont 
cylindriques  ou  légèrement  rétrécis  à la  base.  Les  calices  de 
taille  petite  ou  moyenne  ont  la  paroi  interne  moins  développée 
que  l’externe;  souvent  même  elle  manque  complètement  et  la 
paroi  interne  prend  la  forme  d’une  gouttière.  Sur  les  grands  ca- 
lices secondaires,  la  paroi  interne  est  quelquefois  un  peu  plus 
petite  que  l’externe  ; le  plus  souvent  elle  est  de  même  grandeur. 

Lorsqu’on  examine  les  calices  de  profil,  on  remarque  que 
leur  paroi  externe  a une  courbure  très  variable  (fig.  228).  Par- 
fois elle  est  droite,  mais,  sur  les  petits  calices,  elle  est  générale» 
ment  incurvée,  surtout  près  de  l’extrémité  distale.  Le  profil  du 
calice  forme  alors  une  ligne  convexe.  En  revanche,  lorsque  les 
calices  s’accroissent,  ils  semblent  s’écarter  de  l’axe  du  rameau 
et  leur  profil  forme  une  ligne  concave. 

La  paroi  des  calices  secondaires  a la  même  structure  que 
celle  des  calices  apicaux. 

En  général,  la  cavité  calicinale  qui  mesure  environ  lmm  de 


MA  DREPOR  AIRES 


117 


diamètre,  ne  paraît  pas  être  placée  dans  l’axe  du  calice  ; autre- 
ment dit,  la  paroi  interne  est  toujours  beaucoup  plus  mince  que 
la  paroi  externe.  Parfois,  l’ouverture  n’est  pas  circulaire,  mais 
elliptique.  On  observe  de  nombreuses  variations  dans  la  dispo- 
sition des  septes.  Le  cas  le  plus  fréquent  est  celui  où  l’on  voit  un 
premier  cycle  de  6 septes  bien  développé,  avec  2 septes  direc- 
teurs plus  grands  (l’interne  plus  petit  que  l’externe)  et  auquel 
vient  s’ajouter  un  second  cycle  très  rudimentaire.  Dans  les 
calices  immergés,  on  ne  peut  souvent  pas  distinguer  de  septes 
directeurs. 

Sur  les  rameaux  et  sur  la  face  supérieure  de  la  colonie,  les 
calices  complètement  immergés  et  au  ras  du  cœnenchyme  sont 
relativement  peu  nombreux.  Le  plus  souvent,  on  voit  à côté  de 
leur  ouverture  un  petit  mamelon  qui  représente  le  rudiment  de 
la  paroi  externe.  La  face  inférieure  de  la  colonie  est  formée  par 
le  réseau  basal  aplati  et  présentant  de  nombreux  petits  mamelons 
disposés  irrégulièrement.  Ces  mamelons  portent,  soit  à leur  som- 
met, soit  sur  un  de  leurs  côtés,  une  ouverture  calicinale.  On 
observe  également  des  calices  complètement  immergés  dans  le 
cœnenchyme.  Les  calices  de  la  face  inférieure,  qu’ils  soient  im- 
mergés. ou  placés  sur  des  mamelons,  sont  répartis  sans  aucun 
ordre.  Sur  lcm2  de  surface,  on  peut  n’en  pas  rencontrer  un  seul, 
ou  en  trouver  10  à 15. 

Le  cœnenchyme  que  l’on  voit  entre  les  calices  des  rameaux 
de  la  face  supérieure  a un  aspect  assez  variable.  Il  est,  le  plus 
souvent,  recouvert  de  petites  épines,  arrangées  en  séries,  qui 
semblent  être  la  continuation  des  côtes  des  calices.  Quelquefois 
ces  épines  sont  très  petites  et  ne  paraissent  pas  disposées  en 
séries.  Enfin,  le  cœnenchyme  peut  aussi  prendre  un  aspect  réti- 
culé. A la  face  inférieure  de  la  colonie  (fig.  234),  il  est  recouvert 
de  très  petites  épines,  disposées  en  séries  ou  sans  ordre  appa- 
rent, et  sur  lesquelles  on  trouve,  en  certains  endroits,  de  nouvelles 
couches  horizontales  de  cœnenchyme  en  voie  de  formation. 


118 


M.  BEDOT 


Lorsqu’on  examine  une  coupe  longitudinale  d’un  rameau,  on 
voit  que  le  cœnenchyme  se  développe  beaucoup  plus  lentement 
ici  (fig.  231),  que  chez  les  autres  espèces  où  il  forme  continuel- 
lement de  nouvelles  couches  pendant  l’accroissement  des  calices 
secondaires. 

Nous  croyons  pouvoir  rapporter  à cette  espèce  une  jeune 
colonie  (fig.  226),  mesurant  5cm  de  hauteur  sur  1 lx7ctn  de  lar- 
geur. Elle  est  cespiteuse  et  par  conséquent  son  aspect  général 
diffère  de  celui  qui  vient  d’être  décrit.  Mais  cela  peut  tenir  à 
l’àge  de  la  colonie.  Du  reste,  il  n’y  a pas  de  différences  impor- 
tantes à signaler  dans  la  structure  et  la  disposition  des  calices. 

Le  Challenger  avait  déjà  récolté  cette  espèce  à Amboinq, 
mais  Quelch  l’avait  décrite  sous  le  nom  de  M.  effusa  Dana. 
Brook  (1893,  p.  90)  a montré  qu’il  s’agissait  d’une  espèce  dis- 
tincte et  l’a  nommée  M.  quelchi. 

Gen.  Isopora  Studer. 

(PL  38). 

Studer  (1878,  p.  535)  qui  a créé  le  sous-genre  Isopora , lui 
attribue  les  caractères  suivants  : « Connus  blattfôrmig  oder 
lappig,  die  kelche  gleichartig  vorragend,  liber  den  ganzen  Stock 
gleichmassig  vertheilt,  kein  besonders  differenzirter  Apikal- 
kelch  ».  Rïdley,  en  reprenant  l’étude  de  ce  sous-genre,  est 
arrivé  à cette  conclusion  (1884,  p.  286)  qu’en  effet  on  n’y 
trouvait  pas  un  calice  apical,  mais  qu’il  y en  avait  plusieurs. 
Brook  (1893,  p.  131)  a admis  cette  manière  de  voir. 

Après  avoir  examiné  des  échantillons  d’Z  hispida  provenant 
d’Amboine,  nous  nous  rallions  à l’opinion  de  Studer,  car  il  est 
impossible  de  reconnaître,  dans  cette  espèce,  deux  formes  dis- 
tinctes de  calices.  Lorsqu’on  regarde  une  coupe  verticale  d’une 
branche,  on  y voit  de  nombreux  canaux  de  longueurs  variables 
(fig.  237).  Les  uns  se  dirigent  plus  ou  moins  verticalement  pour 


MADRÉPORAIRES 


119 


venir  s’ouvrir  au  sommet  des  branches,  les  autres  se  recourbent, 
et  viennent  déboucher  sur  les  côtés  des  branches  ou  du  tronc. 
Ils  ont  tous  à peu  près  le  même  diamètre  et  la  même  structure. 

Si  l’on  examine  ensuite  la  forme  des  calices,  on  remarque 
que  ceux  qui  se  trouvent  au  sommet  d’une  branche  ou  d’une 
crête  ont,  en  effet,  une  paroi  circulaire  complète,  tandis  que 
ceux  qui  sont  placés  sur  les  côtés  des  branches  ont  une  paroi 
incomplète.  Mais,  entre  ces  deux  formes  extrêmes,  on  trouve 
toutes  les  formes  de  transition  et,  en  outre,  on  observe  parfois 
des  calices  à paroi  incomplète  placés  au  sommet  des  branches, 
au  milieu  des  calices  à paroi  complète.  11  est  impossible  de  tra- 
cer une  ligne  de  démarcation  entre  ces  prétendus  calices  apicaux 
(ou  axiaux)  et  les  calices  secondaires.  Du  reste,  les  variations 
que  l’on  observe  dans  la  forme  de  la  paroi  calicinale  s’expliquent 
très  naturellement  par  les  différences  d’orientation  des  individus 
de  la  colonie.  Ceux  qui  sont  placés  au  sommet  des  branches  ont 
l’axe  de  leur  corps  placé  en  prolongement  de  celui  de  la  cavité 
calicinale,  tandis  que  les  zoïdes  placés  sur  les  côtés  de  la  colo- 
nie doivent  chercher  à se  redresser,  et  l’axe  de  leur  corps  forme 
un  angle  avec  celui  de  la  cavité  calicinale.  On  peut  alors  ad- 
mettre que,  dans  ce  dernier  cas,  l’ accroissement  de  la  muraille 
n’a  plus  lieu  d’une  façon  régulière.  Il  est  vrai  que  l’on  rencontre 
de  nombreux  calices  dont  l’ouverture  est  tournée  soit  vers  le 
bas,  soit  vers  les  côtés  de  la  colonie;  mais  il  est  probable  que 
cette  orientation  est  également  celle  de  leurs  zoïdes  qui,  étant 
très  serrés  les  uns  contre  les  autres,  doivent  chercher  à occuper 
la  position  la  plus  avantageuse. 

En  résumé,  chez  les  colonies  du  genre  Madrepora  on  peut 
distinguer  deux  espèces  de  calices  (axiaux  ou  apicaux  et  secon- 
daires) qui  diffèrent  1°  par  la  rapidité  d’accroissement  et  2°  par 
les  modifications  du  type  primitif  dues  aux  positions  occupées 
par  les  individus  sur  la  colonie.  L’action  de  ces  deux  facteurs, 
arrive  à produire  deux  espèces  de  calices  bien  distinctes  l’une  de 


120 


M.  BBDOT 


l’autre.  Chez  les  Isopora  — par  suite,  probablement,  d’un 
accroissement  plus  rapide  du  eœnenchyme  — cette  distinction 
ne  peut  plus  se  faire,  et  l’on  observe  tous  les  termes  de  passage 
entre  les  calices  de  forme  normale  à paroi  complète  et  les  calices 
à paroi  très  incomplète. 

Ces  différences  nous  paraissent  assez  importantes  pour  per- 
mettre de  considérer  Isopora  comme  un  genre  distinct  de  Ma- 
drepora. 

Isopora  hispida  (Brook). 

(PL  38,  Qg.  23o  à 239). 

Notre  collection  renferme  trois  spécimens  de  cette  espèce.  Ce 
sont  malheureusement  des  fragments  de  colonies  dont  le  support 
n’existe  plus.  L’un  d’eux  (fig.  239)  a la  forme  d’un  tronc  haut 
de  13cm,  large  de  6cm,  et  épais  de  5cm.  Il  est  bifurqué,  et  les  deux 
rameaux  qu’il  forme  ont  un  sommet  arrondi,  un  peu  aplati  et 
mesurant  plus  de  3üm  d’épaisseur,  à lcm  de  leur  extrémité.  Les 
autres  spécimens  ont  la  forme  d’épaisses  lamelles.  Le  plus  grand 
des  deux  (fig.  238)  mesure,  au  maximum,  15cra  de  hauteur,  et 
5em  d’épaisseur.  Sa  largeur  est  de  9em  à la  partie  inférieure  et 
de  15cm  près  du  sommet  qui  forme  une  arête  sinueuse  et  arron- 
die. L’épaisseur  de  la  lamelle  va  en  diminuant  de  la  base  au 
sommet.  Cette  diminution,  très  faible  dans  le  premier  spécimen, 
est  plus  marquée  ici  où  l’épaisseur  mesurée  à lcm  du  sommet  de 
l’arête  varie  entre  lcm,7  et  3cm.  Les  calices  sont  disposés  d’une 
façon  à peu  près  uniforme  sur  toute  la  surface  de  la  colonie.  On 
en  compte  de  15  à 25  par  centimètre  carré.  Leur  diamètre  varie 
de  lram,5  à 3mm;  l’ouverture  calicinale  atteint  au  maximum  lmm 
de  diamètre.  Quant  à la  hauteur  des  calices,  elle  dépasse  très 
rarement  2mm,5. 

C’est  au  sommet  des  branches  (fig.  .236)  et  des  arêtes  que  l’on 
trouve  les  calices  le  mieux  développés.  Ils  sont  souvent  serrés 


MADREPORAIRES 


121 


les  uns  contre  les  autres,  cle  telle  sorte  que  leurs  parois,  géné- 
ralement complètes,  se  touchent  ou  même  arrivent  à fusionner. 
Quelquefois,  cependant,  ils  sont  séparés  par  du  cœnenchyme. 
Autour  de  cette  région,  on  commence  à trouver  des  calices  à 
parois  inégalement  développées.  Cette  forme  est  la  seule  que 
l’on  observe,  à partir  d’une  petite  distance  des  sommets,  sur  les 
côtés  de  la  colonie  (fig.  235).  Dans  ces  calices,  la  paroi  manque 
plus  ou  moins  complètement  sur  le  tiers  ou  la  moitié  du  pour- 
tour. La  partie  développée  est  épaisse,  arrondie  et  recouverte  de 
très  petites  lamelles  fraisées.  Quelquefois  cette  disposition  se 
modifie  et  la  paroi  du  calice  paraît  recouverte  d’un  réseau  cal- 
caire plus  ou  moins  épineux.  11  est  très  rare  que  les  lamelles  ou 
les  épines  se  disposent  en  séries  longitudinales,  rappelant  les 
côtes  que  l’on  voit  souvent  chez  les  Madrépores  ; cependant,  ce 
cas  peut  se  présenter.  On  trouve  généralement,  dans  la  cavité 
calicinale,  un  premier  cycle  de  6 septes  plus  ou  moins  bien  dé- 
veloppés. Quand  au  second  cycle,  il  peut  manquer,  être  rudimen- 
taire, ou,  au  contraire,  être  très  bien  développé.  Ce  dernier 
cas  se  présente  surtout  dans  les  calices  à paroi  complète.  Dans  la 
région  profonde  des  cavités  calicinales,  les  septes  peuvent  s’unir 
plus  ou  moins  irrégulièrement  par  leur  bord  libre. 

Dans  la  majorité  des  calices  à paroi  incomplète,  c’est  le  côté 
interne  de  la  paroi  qui  n’est  pas  développé.  Mais  ce  n’est  pas 
une  règle  absolue,  car  on  trouve  un  très  grand  nombre  de  calices 
ouverts  de  côté  ; quelques-uns  même  ont  leur  ouverture  tournée 
vers  le  bas. 

Le  cœnenchyme  paraît  être  moins  bien  développé  dans  la 
région  supérieure  de  la  colonie  que  dans  la  région  inférieure  où 
les  calices  sont  un  peu  plus  espacés.  Il  peut,  comme  les  calices, 
être  recouvert  de  petites  lamelles  fraisées,  souvent  disposées  par 
groupes,  ou  avoir  l’aspect  d’un  réseau  échinulé. 


122 


M.  BEDOT 


Faill.  PORITINAE. 

Gen.  Goniopora. 

Goniopora  stokesi  M.  Edw.  et  Haime. 

(PI.  39,  il  g.  240  et  241  ; 243  à 245  et  PI.  40,  fig.  246  et  247). 

Cette  espèce  est  représentée  par  4 spécimens.  Le  plus  grand 
(fig.  240),  subsphérique,  mesure  7cm  de  hauteur  sur  8em,  6x9cm 
de  diamètre.  La  surface  présente  quelques  légères  irrégularités 
de  niveau.  La  couche  vivante  s’étend  encore  sur  rhémisphère 
inférieur.  Elle  est  bordée  par  une  série  de  bourrelets  épithécaux 
concentriques  qui,  au  pôle  inférieur,  laissent  passer  un  pédon- 
cule ayant  un  diamètre  maximum  de  4cm  et  une  hauteur  moyenne 
de  5cm,  Ce  pédoncule,  sur  lequel  on  voit  quelques  calices,  repré- 
sente le  reste  de  la  colonie  primitive,  incomplètement  recouverte 
par  les  nouvelles  couches  qui  se  sont  formées  au-dessus  d’elle. 

Le  plus  petit  spécimen  (fig.  241)  a un  diamètre  de  6cmX6cm,7 
et  une  hauteur  de  5cm.  Sa  surface  est  un  peu  inégale  et  sa 
base  ne  forme  pas  un  pédoncule  aussi  bien  développé  que 
celui  du  grand  spécimen. 

En  comparant  ces  quatre  colonies,  on  voit  que  la  forme  géné- 
rale est  à peu  près  hémisphérique,  mais  que  dans  certains  cas 
elle  tend  à devenir  presque  sphérique. 

Leurs  zones  d’accroissement  sont  marquées  par  des  bourre- 
lets épithécaux  en  général  très  rapprochés  les  uns  des  autres. 
Cependant,  sur  un  des  côtés  d’un  des  spécimens,  la  couche  vi- 
vante n’arrive  qu’à  lcm  de  distance  du  bord  de  la  couche  précé- 
dente. 

Les  calices  (fig.  247)  ont  une  forme  assez  irrégulière;  ils 
sont  polygonaux  et  très  rarement  circulaires.  Leur  diamètre 


MADRKPORAIRKS 


123 


maximum  est  de  5mm.  Les  parois  sont  à peu  près  verticales  et 
très  minces.  Elles  ont  l’aspect  (fig.  245)  d’un  treillis  calcaire  très 
délicat  dont  les  petites  ouvertures  sont  rondes  ou  elliptiques.  Le 
bord  libre  est  droit  ou  incurvé  ; dans  ce  dernier  cas,  la  paroi  est 
moins  haute  au  milieu  que  sur  les  côtés.  M.-Edwards  (1857-60, 
vol.  3,  p.  192)  dit,  que  chez  cette  espèce  les  murailles  « sont 
simples,  très  minces,  finement  crénelées  en  haut  et  régulièrement 
fenestrées,  les  trous  se  disposant  à la  fois  en  séries  verticales  et 
horizontales,  c’est-à-dire  que  ceux  de  plusieurs  séries  verticales 
sont  opposés  et  n’alternent  jamais  ».  Cette  phrase  nous  avait 
fait  supposer  que  nous  avions  affaire  à une  espèce  distincte  de 
G.  stokesi , car  nos  échantillons  ne  présentent  pas  une  aussi 
grande  régularité  dans  la  disposition  des  trous  des  parois,  dis- 
position qui  varie  dans  les  différents  calices.  En  outre,  le  bord 
libre  de  la  paroi  n’est  pas  toujours  « finement  crénelé  »,  son 
aspect  variant  forcément  avec  l’état  de  développement  du  calice. 
Le  réseau  calcaire  étant  formé  de  pièces  horizontales  et  verti- 
cales qui  viennent  s’ajouter  les  unes  aux  autres,  l’aspect  du 
bord  libre  de  la  paroie  varie  suivant  que  ce  sont  les  unes  ou  les 
autres  qui  ont  été  déposées  en  dernier  lieu. 

Nous  avons  pu,  heureusement,  examiner  au  Muséum  d’His- 
toire  naturelle  de  Paris  l’échantillon-type  de  Goniopora  stokesi 
et  nous  avons  constaté  que  les  trous  des  parois  ne  sont  pas  dis- 
posés aussi  régulièrement  que  M.  Edwards  ne  le  dit.  Quant  au 
bord  libre  des  parois,  il  n’est  pas,  non  plus,  régulièrement  cré- 
nelé. Nos  échantillons  sont,  du  reste,  absolument  semblables  au 
type  de  M.  Edwards. 

Les  calices,  au  nombre  de  4 à 7 par  centimètre  carré,  ont 
en  général  24  septes  formés  d’un  réseau  calcaire  semblable  à 
celui  de  la  paroi  (fig.  243).  Il  apparaît  quelquefois  des  rudiments 
d’un  quatrième  cycle.  La  hauteur  à laquelle  s’élèvent  les  septes 
dans  le  calice  est  variable;  ils  arrivent  souvent  jusqu’au  bord 
libre,  mais  quelquefois  ils  manquent  dans  la  moitié  ou  le  tiers 


124 


M.  BEDOT 


supérieur  de  la  cavité  calicinale.  Dans  leur  région  supérieure, 
les  septes  sont  formés  de  petites  protubérances  ou  épines  que 
l’on  distingue  à peine  du  réseau  calcaire  des  parois.  A partir  de 
là,  leur  longueur  augmente  très  lentement  jusqu’au  fond  de  la 
cavité  où  ils  viennent  s’unir  à une  pseudo-columelle  formée  d’un 
réseau  calcaire  lâche  et  très  irrégulier.  Les  septes  s’unissent  sou- 
vent entre  eux  avant  de  rejoindre  la  pseudo-columelle. 

La  profondeur  maximale  des  calices,  que  l’on  observe  surtout 
dans  la  partie  supérieure  de  la  colonie,  est  assez  variable.  Dans 
nos  4 spécimens,  le  maximum  de  profondeur  des  calices  est  de  : 
3ümi, 5, 4mm,  4mm,5  et  5nHn,5.  M.  Edwards  (1867-60,  vol.  3,  p.  192) 
indique  une  profondeur  de  6 ou  7mra.  Ces  différences  de  pro- 
fondeur entraînent  de  légères  modifications  dans  l’aspect  géné- 
ral des  colonies,  mais  comme  les  autres  caractères  concordent 
parfaitement,  il  ne  semble  pas  qu’il  y ait  des  raisons  suffisantes 
pour  distinguer  spécifiquement  ces  spécimens. 

D’après  Bernard  (1899,  p.  144  et  1903,  p.  19),  la  présence 
de  palis  sur  laquelle  on  s’est  appuyé  pour  établir  le  genre  Bho- 
daræa  est  un  caractère  très  variable  et  que  l’on  peut  observer 
sur  les  calices  du  bord  d’une  colonie  alors  qu’il  ne  se  présente 
pas  sur  ceux  du  centre.  Il  est  probable,  en  effet,  que  les  choses 
se  passent  ainsi  dans  beaucoup  de  colonies.  Néanmoins  Bernard 
va  un  peu  loin  en  affirmant  (1903,  p.  16)  que  : « Ail  massive 
Gonioporas  are  Rhodaræas  at  the  side!  ».  Dans  tous  les  cas,  les 
4 spécimens  de  G.  stokesi  que  nous  venons  de  décrire  ne  présen- 
tent aucune  trace  de  formations  rappelant  les  palis  dans  les  ca- 
lices du  bord,  non  plus  que  des  autres  régions  des  colonies1. 

Sur  des  coupes  d’une  colonie  de  G.  stokesi  (fig.  244  et  246), 
on  voit  que  le  fond  de  la  cavité  calicinale  est  rempli  d’un  réseau 
calcaire  délicat  en  continuation  directe  avec  celui  de  la  pseudo- 


1 En  revanche,  dans  les  calices  marginaux  de  G.  lobata  on  voit  quelquefois  de 
petites  proéminences  des  septes  qui  rappellent  les  palis. 


MADRKPOR  AIRES 


125 


columelle  et  des  septes.  On  aperçoit  également  (fig.  246)  de 
nombreuses  lignes  à peu  près  perpendiculaires  à l’axe  des  ca- 
lices, et  plus  ou  moins  régulières,  représentant  la  coupe  des 
planchers  qui  se  sont  formés  au  fur  et  à mesure  de  Faccroisse- 
ment  de  la  colonie  pour  séparer  la  partie  vivante  de  la  partie 
morte.  Mais  on  ne  peut  pas  établir  une  concordance  entre  ces 
lignes  et  les  bourrelets  épithécaux  externes. 

Goniopora  lobata  M.  Edw.  et  Haime. 

(PI.  39,  fig.  242  et  PL  40.  tig.  248  et  249). 

Nous  rapportons  à cette  espèce  3 spécimens  qui  se  distinguent 
nettement  de  G.  stokesi , soit  par  leur  forme  générale,  soit  par 
les  dimensions  de  leurs  calices.  Tandis  que  les  colonies  de  G.  sto- 
kesi se  rapprochent  de  la  forme  sphérique,  celles  de  G.  lobata 
ont  en  général  l’aspect  d’un  ovoïde  plus  ou  moins  déformé  et 
fixé  par  un  de  ses  côtés.  La  région  de  fixation  au  substratum 
n’est  donc  pas  circulaire,  mais  elliptique.  En  outre,  la  colonie  ne 
semble  pas  avoir  cherché,  dans  son  développement  ultérieur,  à 
reprendre  la  forme  sphérique. 

Les  mensurations  de  ces  spécimens  ont  donné  les  chiffres  sui- 
vants : 


Spécimens 

A 

B 

c 

longueur  maximale 

13cm 

8™ 

6cm,8 

largeur 

Qcm 

5cm,7 

6cm 

hauteur  » 

10cm 

gcm  2 

6cm,8 

La  région  par  laquelle  la  colonie  était  fixée  mesurait 
llemX  5(‘m  dans  le  spécimen  A et  6cm,4  X 2em  dans  le  spéci- 
men C.  Elle  était  détériorée  dans  le  spécimen  B. 

Les  bourrelets  épithécaux  sont  très  inégalement  développés. 
Quelquefois  ils  n’apparaissent  même  pas  au  bord  des  couches  de 
recouvrement;  d’autres  fois  ils  sont  bien  visibles.  Sur  une  des 
colonies,  la  couche  vivante  recouvre  complètement  les  couches 


126 


M.  BEDOT 


anciennes;  sur  une  autre  (fîg.  242)  elle  en  laisse  à découvert 
une  grande  partie. 

Les  calices  (fig.  249)  ont  une  forme  polygonale  très  irrégu- 
lière et  des  dimensions  assez  variables.  On  en  compte  8 à 15  par 
centimètre  carré.  Le  tableau  suivant  donne  les  dimensions  maxi- 
males des  calices. 

Spécimen  A Diamètre  max.  5mrn  Profondeur  max.  3mni. 

» B » » 4mm  » » 2mm. 

» C ■»  » 4nim,5  » » 2mna. 

La  profondeur  des  calices  est  beaucoup  plus  faible  à la  péri- 
phérie qu’au  centre  de  la  colonie.  Elle  peut  même  devenir  à peu 
près  nulle.  Ce  caractère  est  plus  marqué  ici  que  chez  G.  stokesi. 

On  compte  en  général  24  septes  ; ce  nombre  est  souvent  aug- 
menté par  la  formation  d’un  4e  cycle.  Les  septes  s’élèvent  tou- 
jours jusqu’au  bord  de  la  paroi.  Dans  les  calices  profonds  ils 
sont  parfois  représentés,  à la  partie  supérieure,  par  une  rangée 
de  petites  épines  qui  s’unissent  et  deviennent  un  peu  plus  sail- 
lantes dans  la  profondeur.  Ils  peuvent  aussi  avoir  l’aspect  de 
petites  lames  minces  et  dentelées.  Dans  les  calices  peu  profonds, 
ils  paraissent  plus  épais;  leur  bord  libre,  dentelé  et  irrégulier, 
est  alors  beaucoup  plus  incliné.  Les  septes  s’unissent  souvent 
entre  eux  avant  de  venir  se  perdre  dans  le  réseau  calcaire  qui 
représente  la  pseudo-columelle,  lequel  est  un  peu  moins  délicat 
et  moins  abondant  ici  que  chez  l’espèce  précédente. 

Dans  la  région  marginale  des  colonies,  où  la  profondeur  des 
calices  est  très  faible  et  souvent  même  presque  nulle,  les  aspé- 
rités et  les  inégalités  des  septes  et  du  réseau  de  la  pseudo- 
columelle  sont  beaucoup  plus  visibles  et  quelquefois  un  peu  plus 
développées  dans  la  partie  centrale.  Mais  elles  ne  prennent 
jamais  la  disposition  régulière  et  caractéristique  des  palis  que 
l’on  observera,  par  exemple  chez  Bhodaræa  tenuidens. 

Un  des  caractères  qui  distinguent  le  plus  nettement  G,  lobata 
de  G.  stokesi  est  la  disposition  des  planchers.  Chez  cette  der- 


M ADRÉ  I’OR  AIRES 


127 


nière  espèce,  ainsi  qu5on  l’a  vu  plus  liant,  les  planchers  forment 
des  cloisons  horizontales  bien  nettes,  tendues  comme  un  dia- 
phragme entre  les  parois  des  calices  et  assez  épaisses  pour  être 
facilement  visibles  à l’œil  nu  sur  une  coupe  verticale.  Chez 
G.  îobaia  où  le  réseau  calcaire  est  plus  grossier,  on  ne  distingue 
pas,  à première  vue,  de  planchers.  Ils  apparaissent  cependant, 
sous  la  loupe,  comme  de  petites  lamelles  horizontales,  ex- 
cessivement minces,  placées  en  travers  des  mailles  et  cavités 
du  réseau  calcaire  (fig.  248).  Les  lamelles  voisines  peuvent  se 
disposer  sur  le  même  plan  horizontal;  les  planchers  sont  alors 
formés  à peu  près  comme  ceux  de  l’espèce  précédente,  quoique 
beaucoup  plus  minces.  Souvent  aussi,  les  lamelles  des  calices 
voisins  se  trouvent  placées  à des  niveaux  différents.  La  cavité 
calicinale  peut  encore  ne  présenter  que  de  petits  planchers  incom- 
plets. Cette  disposition  n’a  pas  une  grande  importance,  mais 
elle  méritait  d’être  signalée,  car  il  s’agit  ici  d’un  groupe  dans 
lequel  on  a très  peu  de  caractères  pouvant  servir  à la  distinction 
des  espèces. 

Les  spécimens  de  G.  lobata  d’Amboine  sont  absolument  sem- 
blables à l’échantillon  de  cette  espèce  qui  se  trouve  dans  la  col- 
lection du  Muséum  de  Paris  et  représente  très  probablement  le 
type  de  M.  Edwards.  On  remarquera  que  les  échantillons  de 
G.  lobata  et  G.  savignyi  qui  se  trouvent  à Paris  présentent  entre 
eux  une  très  grande  ressemblance  et  qu’il  semble  difficile  de  les 
considérer  comme  appartenant  à des  espèces  distinctes. 

Klunzinger  (1879,  2ter  Theil,  p.  45)  considère  G.  lobata 
M.  Edw.  et  H.  comme  synonyme  de  G.  planulata  Ehrbg.  Mais 
la  colonie  qu'il  décrit-  sous  ce  dernier  nom  rappelle  beaucoup 
plus,  par  sa  forme  générale,  G.  columna  de  Dana,  espèce  pré- 
sentant des  lobes  élevés  et  bien  séparés  les  uns  des  autres,  que 
G.  lobata  dont  le  polypier,  d’après  M.  Edwards,  est  « en  masse 
convexe  ou  sublobée  ».  Il  est  possible  que  de  nouvelles  recher- 
ches montrent  que  ce  caractère  n’a  pas  d’importance  et  que  ces 


128 


M. BEDOT 


deux  espèces  sont  bien  réellement  synonymes.  Pour  le  moment, 
nous  conserverons  le  nom  de  G.  lobata  M.  Edw.  et  H. 

Gen.  lihodaræa. 

Rhodaræa  tenuidens  Quelch. 

(PI.  41,  fig.  253  et  254). 

Le  spécimen  que  nous  rapportons  à cette  espèce  (fig.  253) 
est  une  jeune  colonie  mesurant  au  maximum  4cm  de  hauteur  sur 
3cm,7x3cm,l  de  largeur.  Sa  partie  inférieure  est  complètement 
enveloppée  par  une  colonie  de  Millépores.  En  outre,  au-dessus 
des  Millépores  se  trouve  un  ruban  d’épithèque  qui  entoure  la 
Rhodarée,  de  sorte  que  la  partie  vivante  de  la  colonie,  restant 
visible,  est  réduite  à une  région  hémisphérique  de  8mm  de  hau- 
teur et  de  lcm,6x2cm  de  largeur. 

Les  calices  (fig.  254),  qui  sont  au  nombre  de  30  à 35  par 
centimètre  carré,  ont  un  diamètre  maximum  de  2 111 111  et  une  pro- 
fondeur d’environ  lmm.  Ils  ne  sont  pas  polygonaux  mais  sub cir- 
culaires. Leur  muraille,  réticulée,  peut  atteindre  une  épaisseur 
de  0mm,8.  On  observe  généralement  3 cycles  de  septes  minces, 
trabéculaires  et  de  forme  irrégulière.  Les  septes  du  3e  cycle 
sont  en  nombre  variable  ; lorsqu’ils  sont  peu  développés,  on  les 
distingue  difficilement  des  aspérités  de  la  paroi.  Les  septes  voi- 
sins s’unissent  souvent  entre  eux. 

Dans  les  calices,  on  voit  6 palis  très  bien  développés  en  forme 
de  lamelles  verticales  dont  le  sommet  plus  ou  moins  arrondi  est 
un  peu  rugueux.  Ils  s’élèvent  à peu  près  jusqu’au  niveau  du  bord 
de  la  paroi,  sans  le  dépasser. 

Il  n’y  a pas  de  véritable  columelle,  mais  les  septes  s’unissent 
au  fond  et  au  centre  de  la  cavité  calicinale  en  une  petite  masse 
réticulée  de  forme  variable  que  l’on  peut  considérer  comme  une 
pseudo-columelle. 


M A DRÉ  FORA  1RES 


129 


Gen.  Pontes. 

Parités  eonglomerata  Dana. 

(PL  41.  fig.  2o(J  à 2o2). 

Notre  collection  renferme  8 spécimens  de  cette  espèce.  Le 
plus  grand  des  trois  (fig.  251)  mesure  15xl3cm  de  large  sur 
14em  de  haut.  Ces  colonies  sont  massives,  gibbeuses,  et  sans 
forme  bien  déterminée.  A la  limite  de  recouvrement  des  couches 
anciennes  par  les  nouvelles,  on  ne  voit  qu’une  très  mince  bor- 
dure d’épithèque;  le  plus  souvent,  elle  fait  complètement  défaut. 

Les  calices  (fig.  250  et  252),  au  nombre  de  50  à 80  par  cen- 
timètre carré,  mesurent  en  moyenne  lmm  de  diamètre  ; ils  arri- 
vent quelquefois  à lmm,5.  Leur  paroi,  formée  d’un  solide  réseau 
calcaire,  a environ  0ram,3  d’épaisseur  et  forme  des  polygones  plus 
ou  moins  réguliers.  La  profondeur  de  la  cavité  calicinale  est 
très  faible  et  atteint  environ  0nim,4.  On  distingue  généralement 
12  septes  de  forme  irrégulière  et  se  soudant  entre  eux.  Ils 
portent,  sur  leur  bord  supérieur,  de  petites  protubérances  clavi- 
fonnes(fig.  252)  garnies  de  petites  aspérités  visibles  seulement 
au  microscope  et  très  caractéristiques.  Leur  position,  leur  nom- 
bre et  leurs  dimensions  sont  variables.  Elles  se  disposent  quel- 
quefois plus  ou  moins  régulièrement  de  manière  à former  deux 
couronnes  concentriques  dans  le  calice.  La  couronne  extérieure 
est  alors  très  rapprochée  de  la  paroi,  tandis  que  la  couronne 
intérieure  représente  ce  que  l'on  considère  en  général  comme 
étant  les  palis.  Au  centre  de  cette  couronne,  on  voit  quelquefois 
une  de  ces  protubérances  claviformes  qui  peut  représenter  un 
tubercule  columellaire.  Mais  il  n’est  pas  certain  que  ces  forma- 
tions soient  bien  réellement  homologues  des  palis  et  des  colu- 
melles  des  autres  Madréporaires. 

Voyage.  Vol.  2.  9 


130 


M,  BEDOT 


La  disposition  des  planchers  est  la  même  que  celle  qui  a été 
décrite  chez  Goniopora  lohata. 

Lorsqu’on  examine  une  coupe  d’une  colonie,  on  voit  que  la 
région  profonde  des  calices  est  remplie  d’un  réseau  calcaire  qui 
se  confond  complètement  avec  celui  des  septes.  On  ne  peut  pas 
non  plus  distinguer,  dans  ce  réseau,  de  partie  représentant  une 
columelle. 

Un  fait  important  à noter  est  la  différence  d’aspect  que  peu- 
vent présenter  les  calices  d’une  colonie.  On  s’en  rendra  compte 
en  comparant  les  figures  250  et  252  qui  représentent  les  photo- 
graphies de  deux  régions  d’une  seule  et  même  colonie  (fig.  251). 

Il  est  fort  probable  que  Porites  solida , P.  lutea  et  P.  conglome- 
rata  sont  synonymes.  Les  deux  premières  espèces  ont  déjà  été 
réunies  par  Marenzeller  (1906,  p.  39). 

Gen.  Montipora. 

Montipora  palmata  (Dana). 

(PJ.  42,  lig.  255  à 239). 

Cette  espèce  est  représentée  par  deux  spécimens  (fig.  258  et 
259)  qui  sont  des  fragments  de  colonies.  L’un  d’eux  (fig.  259) 
est  une  branche  à section  elliptique,  mesurant  7mmX5mm,5,  qui 
s’élargit  brusquement  pour  prendre  la  forme  palmée  caractéris- 
tique. Ses  dimensions  extrêmes  sont  : 33mm  de  hauteur,  32ram  de 
largeur  et  5mm,5  d’épaisseur.  La  colonie  est  divisée,  à la  péri- 
phérie, en  un  certain  nombre  de  rameaux  courts  et  aplatis,  qui, 
à 2mm  de  leur  extrémité,  n’ont  guère  plus  de  3mm  d’épaisseur. 
Us  ne  sont  pas  terminés  en  pointe,  mais  arrondis  ou  tronqués. 

Les  calices  (fig.  255)  sont  répartis  assez  également  sur  toute  la 
surface.  Leur  diamètre  est  de  0mra,3  à 0ffim,4  ; ils  sont  séparés 
par  des  intervalles  de  0mm,3  à 0mm,6.  On  compte  environ  130  à 
150  calices  par  centimètre  carré.  L’ouverture  calicinale  n’est 


MADREFORAIRES 


131 


pas  toujours  très  nettement  circonscrite.  Parfois,  elle  forme  une 
sorte  de  petite  margelle  qui  en  délimite  bien  le  contour.  Le  plus 
souvent  elle  se  confond  avec  le  réseau  du  cœnenchyme  environ- 
nant. 

Il  y a en  général  6 septes  en  forme  d’épines  aplaties  s’éten- 
dant plus  ou  moins  profondément,  mais  n’arrivant  jamais  à 
représenter  des  cloisons  complètes.  Ils  ont,  au-dessus  de  l’ouver- 
ture du  calice,  de  petits  prolongements  épineux  qui  se  confondent 
avec  les  aspérités  du  cœnenchyme  et  arrivent  au  même  niveau. 
Ces  6 septes  peuvent  être  à peu  près  égaux.  Quelquefois,  cepen- 
dant, un  septe,  ou  deux  septes  opposés,  s’accroissent  plus  que 
les  autres  et  peuvent  être  considérés  comme  septes  directeurs. 
Beaucoup  de  calices  ne  présentent  pas  de  traces  d’un  second 
cycle.  Dans  quelques  cas,  le  second  cycle  est  représenté  par  I 
ou  2 très  petites  épines  ; on  en  trouve  rarement  un  plus  grand 
nombre. 

Le  cœnenchyme  forme  un  réseau  de  rubans  calcaires  très 
minces  et  de  largeur  variable.  Dans  la  partie  interne  de  la 
colonie  (fig.  256  et  257),  les  mailles  sont  grandes  et  allongées 
dans  une  direction  perpendiculaire  à celle  de  l’axe  des  polypes. 
Cette  disposition  se  modifie  insensiblement  et  devient  très  diffé- 
rente dans  la  couche  externe  du  cœnenchyme,  où  les  mailles  sont 
beaucoup  plus  petites,  mais  également  allongées.  Elles  sont  ellip- 
tiques et  leur  grand  axe  est  parallèle  à celui  des  polypes.  Les 
rubans  calcaires  des  mailles  sont  plus  étroits  que  dans  la  couche 
profonde.  Leurs  prolongements  libres  forment,  à la  surface  de 
la  colonie,  un  revêtement  de  très  petites  aspérités,  arrivant 
toutes  à peu  près  au  même  niveau. 

Quelch  (1886)  a décrit  sous  le  nom  de  Montipora  levis  une 
espèce  récoltée  par  le  Challenger  non  loin  d’Amboine,  à 
Banda.  Elle  diffère  de  la  colonie  que  nous  venons  d’étudier 
par  la  forme  de  ses  rameaux,  dont  quelques-uns  sont  terminés 
en  pointe  (comme  c’est  le  cas  également  chez  M.palmata  de 


132 


M,  BEDOT 


Dana)  et  par  un  développement  un  peu  plus  grand  des  septes 
du  second  cycle.  Mais  ces  caractères  ne  paraissent  pas  suffi- 
sants pour  permettre  de  la  considérer  comme  une  espèce  dis- 
tincte de  M.  palmata. 

Montipora  venosa  (Ehrenberg), 

(PI.  42,  fig.  260  à 262  et  PL  43,  fig.  263  à 266). 

Cette  espèce  est  représentée  dans  notre  collection  par  une  co- 
lonie (fig.  261  à 262)  mesurant  14  X 10cm  de  largeur  et  environ 
4cm  de  hauteur.  Elle  est  formée  d’une  lamelle  mince  et  ondulée, 
fixée  par  son  centre  et  par  un  des  côtés  sur  un  polypier  mort 
appartenant  peut-être  à la  même  espèce.  Les  bords  de  la  lamelle 
d’un  des  côtés  de  la  colonie  sont  recourbés  en  dessous  et  fixés  au 
substratum.  Sur  tout  le  reste  du  pourtour,  les  bords  sont  sinueux, 
souvent  relevés  et  libres  sur  une  largeur  variable  pouvant  attein- 
dre 5cm.  L’épaisseur  de  la  lamelle  est  de  3 à 8mm  aux  bords  li- 
bres, mais  dans  la  région  où  la  colonie  est  fixée,  elle  atteint  pro- 
bablement lcm.  Ces  mesures  concernent  les  parties  planes  de  la 
colonie  et  non  pas  celles  où  se  trouvent  des  mamelons. 

La  face  supérieure  de  la  colonie  (fig.  261)  porte  quelques 
mamelons  disposés  irrégulièrement  et  de  hauteur  variable,  mais 
ne  dépassant  pas  13mm.  Plusieurs  d’entre  eux  sont  dûs  à la  pré- 
sence d’un  parasite;  d’autres  semblent  être  des  formations  nor- 
males. 

Les  calices  (fig.  260,  263,  264  et  266)  mesurent  0mm,5  à lmm 
de  diamètre.  Ils  sont  assez  régulièrement  espacés.  On  en  compte 
65  à 85  par  centimètre  carré.  La  cavité  calicinale  présente  tou- 
jours un  premier  cycle  de  septes  épineux.  Le  second  cycle  est 
représenté  par  un  nombre  variable  d’épines  ; il  est  quelquefois 
complet.  Les  bords  libres  des  septes  du  premier  cycle  s’unissent 
souvent  dans  la  région  profonde  de  la  cavité  calicinale. 

Le  cœnenchyme  intercalicinal,  spongieux  et  réticulé,  a une 


MA  DREPOR  AIRES 


133 


disposition  très  caractéristique  : il  s’élève  au-dessus  du  niveau 
des  ouvertures  calicinales  de  manière  à former  des  collines  qui 
séparent  les  calices  les  uns  des  autres  et,  généralement,  les 
entourent  complètement  (fig.  264).  La  hauteur  moyenne  de  ces 
collines  varie  de  à lram.  Dans  les  régions  ondulées  et  ma- 
melonées,  elles  s’élèvent  parfois  à une  hauteur  de  lmm,5.  Dans 
les  parties  planes  et  centrales  de  la  colonie,  la  disposition  de 
ces  collines  est  assez  régulière  : elles  entourent  plus  ou  moins 
complètement  chaque  calice.  Mais,  dans  les  régions  mamelonées 
et  sur  les  bords  de  la  colonie  (fig.  266),  il  se  forme  quelquefois  des 
collines  un  peu  plus  élevées  qui  s’étendent,  soit  en  ligne  droite, 
soit  en  lignes  sinueuses  entre  les  calices.  On  a alors  des  vallées 
délimitées  par  de  hautes  collines  et  au  fond  desquelles  se  trouvent 
des  calices  séparés  les  uns  des  autres  par  de  petites  collines. 

On  remarque,  sur  la  face  supérieure  de  la  colonie  (fig.  261  et 
2 63),  non  loin  du  centre,  une  région  placée  un  peu  en  contre- 
bas et  au  milieu  de  laquelle  se  trouve  une  fente  élargie  à ses 
extrémités  et  paraissant  bordée  d’un  liseré.  Toute  la  partie  de 
cette  région  qui  entoure  la  fente,  présente  des  calices  de  dimen- 
sions normales,  mais  qui  sont  séparés  les  uns  des  autres  par  du 
cœnen chyme  formant  une  surface  plane  (fig.  263).  Il  n’y  a pas, 
ici.  de  collines  séparant  les  calices.  Cet  exemple,  comme  tant 
d’autres,  montre  combien  les  caractères  sur  lesquels  on  est 
obligé  de  s’appuyer  pour  la  détermination  des  espèces,  sont  su- 
jets à d’importantes  variations  provenant  de  causes  malheureu- 
sement inconnues.  Il  est  probable  que  le  jour  où  l’on  aura  pu 
faire  des  études  expérimentales  sur  la  variation  de  ces  colonies, 
leur  systématique  sera  entièrement  à refaire. 

Les  mamelons  de  la  face  supérieure  dont  1a,  formation  n’est 
pas  dûe  à la  présence  d’un  parasite  présentent  toujours  des  ca- 
lices très  bien  développés  et  souvent  même  un  peu  plus  grands 
que  ceux  des  régions  planes  de  la  colonie  ; cela  provient  du  fait 
qu’ils  sont  moins  resserrés. 


134 


M.  BEDOT 


A la  face  inférieure  de  la  colonie,  on  voit  de  petits  lambeaux 
d’épithèque,  très  minces,  peu  développés,  et  ne  s’étendant  jamais 
jusqu’au  bord  libre.  Il  reste  toujours  une  région  marginale  de 
largeur  variable,  non  recouverte  d’épithèque  et  sur  laquelle  on 
voit  des  calices  ne  dépassant  jamais  0mm,5  de  diamètre. 

Les  septes  sont  très  pètits,  mais  leur  nombre  semble  subir  les 
mêmes  variations  que  l’on  observe  dans  les  calices  de  la  face 
supérieure. 

Le  cœnenchyme  de  la  face  inférieure  ne  forme  pas  de  collines 
et  ne  s’élève  pas  au-dessus  du  niveau  du  bord  des  calices. 

Une  coupe  verticale  de  la  colonie  (fig.  265),  montre  que  le 
cœnenchyme  n’est  pas  disposé  en  couches  nettement  distinctes, 
comme  c’est  le  cas  chez  certaines  espèces.  Il  y a bien,  ici,  une 
couche  réticulée  horizontale,  dont  les  éléments  semblent  se  re- 
dresser pour  former  la  couche  supérieure.  Mais,  en  certains 
endroits,  il  est  difficile  d’établir  une  distinction  entre  ces  deux 
couches,  car  les  mailles  de  leur  réseau  sont  très  petites  et  par- 
fois de  dimensions  à peu  près  égales.  11  est  non  moins  difficile  de 
distinguer  la  couche  horizontale  moyenne  de  la  couche  infé- 
rieure. Elles  sont,  quelquefois,  complètement  confondues. 

Dans  sa  description  des  caractères  de  M.  venosa , Bernard 
(1897,  p.  69)  dit  : « Àt  the  surface,  the  réticulum  foams  quite 
irregularly  upwards,  as  single  papillæ,  as  rings  round  calicles, 
or  as  small  patches  with  smooth  valleys  or  dépréssions  between 
them  ». 

Dans  notre  échantillon,  le  cœnenchyme  ne  forme  jamais  de 
papilles  isolées  et,  sur  la  plus  grande  partie  de  la  colonie,  il  est 
disposé  avec  une  certaine  régularité.  Cependant,  ces  différences 
ne  paraissent  pas  avoir  une  grande  importance. 


MADRKPORAIRES 


135 


Montipora  spmnosa  (Lamarck). 

(PI.  44,  fig.  267  à 270). 

Notre  collection  renferme  3 spécimens  de  cette  espèce.  Le 
premier  est  une  très  jeune  colonie,  complète  et  mesurant 
6cra,5  X 4cm  de  largeur.  Sa  hauteur  est  d’environ  3cra,5.  Elle  est 
fixée  sur  un  polypier  mort  d’espèce  indéterminée.  On  y distingue 
quelques  petits  lambeaux  d’épithèque.  La  colonie  présente  déjà 
une  tendance  à la  formation  des  troncs  ascendants. 

Le  second  spécimen,  incomplet,  a la  forme  d’une  plaque  à 
contours  irréguliers  dont  la  largeur  maximale  est  de  15  X 10era. 
Ses  bords  sont  minces  et  transparents.  La  partie  médiane  at- 
teint 2cm,5  d’épaisseur;  elle  est  composée  de  deux  couches  super- 
posées et  séparées  par  un  petit  espace  libre.  On  voit  des  calices 
sur  presque  toute  la  face  inférieure  de  cette  colonie,  sauf  en 
quelques  points  où  se  trouvent  fixés  des  restes  de  branches  d’un 
Madrépore.  Il  est  probable  que  ,ce  Montipore  était  placé  sur 
un  Madrépore  comme  Bernard  (1897,  pl.  23,  fig.  1)  l’a  repré- 
senté pour  M.  peltiformis . Sur  la  face  supérieure,  s’élèvent  de 
nombreux  monticules  de  forme  et  de  grandeur  diverses  et  très 
irrégulièrement  disposés.  On  observe  quelques  petits  lambeaux 
d’épithèque  sur  la  face  inférieure. 

Le  troisième  spécimen  est  une  colonie  presque  complète 
(fig.  270)  de  forme  beaucoup  plus  irrégulière.  Elle  a les  dimen- 
sions maximales  suivantes  : largeur,  8 X 14cm,  hauteur  9cm,5. 
Sa  base  est  montueuse  et  ses  bords,  sinueux,  ne  sont  libres  que 
sur  une  largeur  très  variable  atteignant  au  maximum  17ram. 
L’extrémité  du  bord  libre  est  souvent  relevée  et  a une  épaisseur 
de  3 à 4nim.  Il  n’y  a pas  d’épithèque.  La  partie  centrale  de  la 
base  est  fixée  sur  un  polypier  mort  paraissant  appartenir  à la 
même  espèce. 

La  face  supérieure  de  ces  colonies  porte  de  nombreux  monti- 


136 


M.  BEDOT 


cules  de  grandeur  et  de  forme  très  variables.  L’un  d'eux  (fig. 
260  et  270)  s’élève  comme  une  aiguille  de  rochers  à une  hau- 
teur de  5cra.  Il  a une  largeur  moyenne  de  2em  et,  se  termine  par 
une  pointe  mousse. 

En  examinant  la  face  supérieure  (fig.  267),  on  voit  que  le 
cœnenchyme,  spongieux,  réticulé  et  hérissé  de  minuscules  aspé- 
rités, forme,  dans  certaines  régions,  une  surface  complètement 
plane  ; mais  ces  régions  sont  toujours  très  peu  étendues.  En  gé- 
néral, le  cœnenchyme  est  recouvert  de  papilles  plus  ou  moins 
grosses,  qui  peuvent  rester  séparées  les  unes  des  autres,  ou 
s’unir  pour  former  des  mamelons.  Ces  mamelons  s’élèvent  sou- 
vent comme  des  crêtes  arrondies  au  sommet,  s’allongent,  se 
bifurquent,  ou  se  recourbent,  semblables  à de  petites  chaînes  de 
montagnes  formant  des  vallées  ou  des  cirques,  au  milieu  des- 
quels on  voit  les  ouvertures  des  calices.  Le  cœnenchyme  qui 
se  trouve  au  fond  de  ces  vallées  semblent  être  constitué  par 
un  réseau  calcaire  un  peu  moins  délicat  et  moins  serré  que  celui 
des  mamelons. 

La  grande  aiguille  que  l’on  voit  sur  la  figure  269,  n’est  pas 
formée  par  une  réunion  de  mamelons.  C’est  bien  une  véri- 
table branche  de  la  colonie,  non  ramifiée,  mais  montrant  de 
nombreuses  surfaces  planes  de  cœnenchyme,  séparées  les  unes 
des  autres  par  des  mamelons  de  formes  diverses.  On  voit,  très 
rarement,  des  calices  sur  les  côtés  des  mamelons. 

Une  coupe  transversale  d’une  colonie  (fig.  268)  montre  que  le 
cœnenchyme  se  compose  d’une  couche  interne  à mailles  allon- 
gées parallèlement  à la  surface  et  de  deux  couches  externes  dont 
les  mailles,  plus  petites,  paraissent  se  diriger  vers  la  surface. 
La  couche  inférieure  est  un  peu  plus  mince  que  la  couche  supé- 
rieure. 

Les  calices,  aussi  bien  sur  la  face  inférieure  que  sur  la  face 
supérieure  (fig.  267),  mesurent  de  0mm,5  à 0mra,7  de  diamètre. 
Leur  ouverture  se  trouve  au  niveau  du  cœnenchyme.  Quelque- 


MADRÉPORAIRES 


137 


fois,  le  réseau  calcaire  forme  une  petite  margelle  autour  de 
l’ouverture,  mais  ce  n’est  pas  une  règle  générale. 

Le  premier  cycle  de  septes  est  toujours  bien  formé.  Parfois, 
on  n’observe  pas  de  traces  d’un  second  cycle;  dans  quelques 
cas,  cependant;  il  est  représenté  par  quelques  épines  très  petites. 
Dans  les  régions  de  la  colonie  où  le  cœnenchyme  forme  des  sur- 
faces planes,  on  compte  de  40  à 70  calices  par  centimètre  carré. 

Les  échantillons  de  M.  spumosa  décrit  par  Bernard  (1897, 
p.  71)  avaient  une  épithèque  bien  développée.  Ce  n’est  pas  le 
cas  dans  les  colonies  que  nous  venons  d’étudier.  Mais  on  sait 
que  la  formation  de  l’épithèque  est  sujette  à de  grandes  varia- 
tions. 


Montipora  verrucosa  (Lamarck). 

(PL  45,  fig.  271  à 274). 

Une  colonie  appartenant  à cette  espèce  (fig.  271  et  273)  me- 
sure 14xl2cm  de  largeur  maximale  et  environ  6cm  de  hauteur. 
Elle  recouvre  un  polypier  mort,  d’espèce  indéterminable,  sur 
lequel  elle  forme  une  couche  ayant  5mm  d’épaisseur  à 2 centi- 
mètres du  bord  de  la  colonie.  Il  est  peu  probable  qu’elle  dépasse 
lcm  dans  la  partie  la  plus  épaisse.  Sa  face  supérieure  (fig.  273) 
est  aplatie  et  un  peu  ondulée.  Les  bords  de  la  colonie  ne  sont 
pas  libres  ; ils  se  recourbent  en  dessous  en  s’appliquant  com- 
plètement sur  le  substratum  et  en  laissant  dépasser  quelques 
lambeaux  d’épithèque. 

La  colonie  a un  aspect  très  caractéristique,  dû  à la  présence 
d’une  quantité  de  petites  papilles  de  dimensions  assez  régu- 
lières, qui  font  saillie  sur  sa  surface  (fig.  272).  Elles  ont  la 
forme  de  monticules  arrondis  au  sommet,  à base  circulaire,  et 
sur  lesquels  il  n’y  a jamais  de  calices.  Leur  hauteur  moyenne  est 
de  lmm  à lram,8  et  leur  diamètre  moyen  de  0mm,8  à lmm,6.  Il  est 
rare  qu’elles  dépassent  ces  dimensions.  En  général,  les  papilles 


138 


M.  BKDOT 


sont  isolées  et  séparées  les  unes  des  autres  par  clés  intervalles 
de  grandeur  variable,  atteignant  au  maximum  3mm.  Quelquefois, 
elles  sont  assez  rapprochées  pour  que  leurs  bases  arrivent  à être 
en  contact,  mais  on  observe  rarement  une  fusion  complète  de 
deux  ou  plusieurs  papilles.  Le  cœnenchyme  réticulé  qui  les 
forme  ne  diffère  pas  de  celui  qui  se  trouve  à la  surface  de  toute 
la  colonie.  On  compte  en  moyenne  de  20  à 40  papilles  dans  lcm2. 

Les  calices  mesurent  0mm,4  à 0mm,7  de  diamètre.  Il  y a tou- 
jours un  premier  cycle  de  septes  épineux,  bien  développés  et 
qui  souvent,  dans  la  profondeur  de  la  cavité  calicinale,  s’unissent 
par  leurs  extrémités  libres.  Un  ou  deux  septes  dépassent  quel- 
quefois les  autres  en  grandeur;  on  peut  alors  les  considérer 
comme  septes  directeurs.  Le  second  cycle  manque  ou  est  repré- 
senté par  un  nombre  variable  de  petites  épines.  L’ouverture  ca- 
licinale se  trouve  au  niveau  du  cœnenchyme  environnant.  Elle 
est  quelquefois  nettement  délimitée  du  cœnenchyme  voisin  par 
une  très  petite  margelle,  mais  cela  n’est  pas  toujours  le  cas.  Il  y 
a,  en  moyenne,  70  à 100  calices  par  centimètre  carré. 

Le  cœnenchyme  intercalicinal  est  spongieux  et  réticulé  ; 
lorsqu’on  l’examine  sur  une  coupe  (fig.  274),  on  voit  qu’il  forme 
un  réseau  serré  dans  lequel  il  n’est  pas  possible  de  reconnaître 
des  couches  distinctes.  La  face  inférieure  est  généralement 
délimitée  par  une  épithèque  bien  développée. 

Cette  colonie  présente  des  caractères  qui  permettent  de  la 
rapprocher  surtout  de  M.  verrucosa  var.  a de  Bernard. 

Montipora  foliosa  (Pallas). 

(PI.  46,  fig.  275  à 279). 

Une  colonie  de  cette  espèce  (fig.  277)  mesure  19em  de  hauteur 
sur  16cm  de  largeur.  De  sa  base  partent  des  rameaux  aplatis, 
de  forme  irrégulière,  qui  se  divisent  et  s’élargissent  toujours 
plus,  de  manière  à former  des  feuilles  minces,  contournées  en 


MADRÉPORAIRES 


139 


cornets  et  concentriques,  dont  les  bords  sont  plus  ou  moins  dé- 
coupés et  sinueux 4.  Ces  feuilles  sont  très  minces;  près  de  la 
base  elles  mesurent  au  maximum  12mm  d’épaisseur,  mais,  à 3CIU 
du  sommet,  elles  atteignent  rarement  5mm  d’épaisseur.  On 
remarque  que  la  plupart  des  rameaux  ont  commencé  à s’ac- 
croître dans  une  direction  voisine  de  l’ horizontale.  Puis,  au  bout 
de  peu  de  temps,  ils  se  sont  redressés  très  brusquement.  A la 
partie  inférieure  de  la  colonie  se  trouvent  quelques  petits  ra- 
meaux qui  semblent  n’avoir  pas  eu  un  développement  normal 
et  ne  se  sont  pas  étalés  en  forme  de  feuilles.  On  peut  toujours 
distinguer  sur  les  feuilles  une  face  supérieure  ou  interne,  et  une 
face  inférieure  ou  externe. 

La  face  supérieure  (fig.  276  et  278)  porte  généralement  des 
bourrelets  longitudinaux  de  cœnenchyme,  disposés  à peu  près 
parallèlement  et  plus  ou  moins  bien  développés  (fig.  276).  Ils 
ont  une  largeur  moyenne  de  0mm,6  et  atteignent  au  maximum 
une  hauteur  de  lmiB,5;  leur  arête,  vue  de  profil,  est  très  sinueuse 
et  souvent  même  les  bourrelets  sont  divisés  en  une  série  de  tron- 
çons placés  à la  suite  les  uns  des  autres.  Ils  s’étendent  dans  la 
direction  d’accroissement  des  feuilles.  La  figure  278  montre, 
sur  le  côté  droit  d’une  feuille,  une  courte  rangée  de  bourrelets 
placés  perpendiculairement  à la  direction  principale  d’accrois- 
sement. Cette  disposition  est  due  très  probablement  à une  modi- 
fication plus  ou  moins  brusque  de  la  direction  d’accroissement. 

On  voit  quelquefois,  sur  la  face  supérieure  des  feuilles,  des 
régions  complètement  dépourvues  de  bourrelets  et  de  tubercules 
(fig.  278  en  bas).  Cela  paraît  résulter  d’un  accroissement  exa- 
géré et  anormal  du  cœnenchyme,  car  la  feuille  est  beaucoup 
plus  épaisse  en  cet  endroit. 

Dans  les  vallées  qui  se  trouvent  entre  les  bourrelets,  le  cœnen- 
chyme réticulé  est  recouvert  de  nombreux  tubercules  dendri- 

1 Quelques-uns  des  rameaux  ont  été  brisés,  de  sorte  que  la  colonie  devait  avoir 
normalement  une  plus  grande  largeur. 


140 


M.  BEDOT 


tiques  de  dimensions  variables  et  disposés  sans  ordre  apparent. 
Ils  viennent  souvent  entourer  les  calices,  et  parfois  même  en 
cachent  plus  ou  moins  l’ouverture. 

Les  calices  (fig.  276)  sont  répartis  d’une  façon  irrégulière.  Ils 
sont  souvent  très  rapprochés  les  uns  des  autres  et,  dans  d’autres 
cas,  séparés  par  des  intervalles  assez  considérables.  On  en 
compte  en  moyenne  20  à 50  par  centimètre  carré.  La  cavité 
calicinale  mesure  de  0mm,5  à 0ram,9  de  diamètre.  Elle  présente 
toujours  un  premier  cycle  de  septes  bien  développés  et  à peu  près 
égaux.  Le  second  cycle  apparaît  quelquefois,  mais  il  n’est  jamais 
représenté  que  par  des  rudiments  de  septes  à peine  visibles. 

La  face  inférieure  ou  externe  (fig.  279)  a un  aspect  très  diffé- 
rent de  celui  de  la  face  supérieure.  La  raison  en  est  surtout  dans 
l’absence  de  bourrelets  longitudinaux.  En  outre,  le  cœnenchyme 
ne  porte  pas  de  véritables  tubercules.  C’est  un  réseau  spon- 
gieux, plus  ou  moins  serré  suivant  les  endroits,  et  hérissé  de  très 
petites  aspérités.  Sa  surface  est  garnie  d’un  grand  nombre  de 
petits  mamelons  arrondis,  ou  papilles,  qui  restent  généralement 
séparés  les  uns  des  autres.  Les  dimensions  de  ces  papilles  sont 
variables;  cependant  il  est  rare  qu’elles  dépassent  2mm,5  de  hau- 
teur et  3mni  de  largeur. 

Les  calices  de  la  face  inférieure  ont  à peu  près  le  même  dia- 
mètre et  la  même  disposition  des  septes  que  ceux  de  la  face  su- 
périeure. Mais,  sauf  dans  quelques  cas  exceptionnels,  on  ne  les 
rencontre  jamais  dans  les  régions  où  le  cœnenchyme  forme  une 
surface  plane.  Ils  sont  toujours  placés  à la  base,  ou  sur  les  côtés, 
ou  encore  au  sommet  des  papilles  et,  dans  ce  dernier  cas,  ils 
rappellent  la  disposition  des  calices  de  certains  Madrépores.  Il 
se  développe  souvent,  sur  ces  papilles,  des  tubercules  qui  arri- 
vent à entourer  complètement  l’ouverture  calicinale. 

Le  nombre  des  calices  de  la  face  inférieure  est,  en  moyenne, 
de  15  à 25  par  centimètre  carré. 

Dans  la  partie  inférieure  de  la  colonie,  en  certains  endroits 


MADRÉPORAIRES 


141 


où  la  croissance  n’a  pas  été  régulière  et  où  de  nouvelles  couches 
sont  venues  en  recouvrir  d’anciennes,  on  aperçoit  quelquefois 
des  lambeaux  d’épithèque.  Mais  cette  formation  se  rencontre 
rarement. 

Le  cœrienchyme  (fig,  275)  se  compose  d’une  couche  interne 
formée  d’un  réseau  calcaire  à mailles  allongées  dans  la  direction 
d’accroissement  des  rameaux,  et  de  deux  couches  externes,  supé- 
rieure et  inférieure.  Ces  dernières  sont  formées  par  la  continua- 
tion du  même  réseau  dont  les  mailles,  beaucoup  plus  petites,  sont 
arrondies  ou  elliptiques;  dans  ce  dernier  cas,  leur  grand  axe  est 
perpendiculaire  à celui  des  grandes  mailles  du  réseau  interne. 

Une  comparaison  de  la  colonie  que  nous  venons  de  décrire 
avec  de  nombreux  spécimens  de  la  même  espèce  qui  se  trouvent 
dans  la  collection  du  Muséum  d’ Histoire  naturelle  de  Genève, 
nous  a montré  que  nous  avions  affaire  ici  à une  colonie  jeune. 
En  outre,  il  nous  semble  fort  probable  que  les  M.  solanderi  et 
crassifolia  admises  par  Bernard  (1897)  dans  le  Catalogue  du 
British  Muséum,  ne  sont  que  des  variétés,  ou  plutôt  des  stades 
coloniaires  d’âges  différents,  de  M.  foliosa. 


LISTE  DES  MADRÉPOR  AIRES  D’AMBOINE 


Parmi  les  64  espèces  et  variétés  de  Madréporaires  que  nous 
avons  récoltées  dans  la  baie  d’Amboine,  3 seulement  sont  nou- 
velles. Si  l’on  fait  le  compte  de  toutes  les  espèces  de  même  pro- 
venance qui  ont  été  décrites  dans  les  ouvrages  que  nous  avons 
cités  de  Quelch,  Studer,  Doderlein,  Brook  et  Berxard, 
on  arrive  à un  total  de  79  espèces  et  variétés  dont  voici  la  liste. 


ApORINA  . Piclet.  Bedot. 

Challenger. 

1. 

Cyathohelia  axillaris  (Eli.  et  Sol.) 

+ 

2. 

Stylophora  digilata  (Pallas). 

+ 

+ 

3. 

PociUopora  acuta  Lamck. 

+ 

+ 

4. 

» elegans  Dana. 

+ 

a. 

Seriatopora  histrix  Dana. 

+ 

6. 

Euphyllia  rugosa  Dana. 

+ 

+ 

7. 

» fimbriata  (Spengler.) 

+ 

8. 

» picteti  n.  sp. 

+ 

9. 

» picteti  var.  flexuosa 

n.  var. 

+ 

10. 

Galaxea  fascicularis  (L.) 

+ 

11. 

» aspera  Quelch. 

+ 

+ 

12. 

» fragilis  Quelch. 

+ 

13. 

» tenella  Briigg. 

+ 

14. 

Trachyphylia  amarantus  (Müller). 

+ 

15. 

Callogyra  formosa  Verrill. 

+ 

16. 

Cœlaria  dædalea  (Eli.  et  Sol.) 

+ 

17. 

» arabica  var.  triangularis 

- 

Klunz. 

+ 

18. 

Mussa,  echinata  Edw.  et  H. 

+ 

+ 

19. 

» brueggemanni  Quelch. 

+ 

+ 

20. 

Symphyllia  indica  Edw.  et  H. 

+ 

21. 

» acuta  Quelch. 

+ 

22. 

» sinuosa  (Quoy  et  G. 

+ 

MADRKPORAIRES 


143 


Ai'Orinà. 


Pictet.  Bedot.  Challenger. 


23.  Tridacophyllia  lactuca  (Pallas). 

+ 

+CO 

24.  H ydnopko  / ella  microcon  a (Lmck . ) 

+ 

23.  )>  exesa  (Pallas.) 

+ 

26.  Faria  okeni  Edw. 

+ 

27.  » pandanus  (Dana). 

+ 

28.  Goniastræa  retiformis  Lmck. 

+ 

29.  » quoyi  Edw.  et  H. 

+ 

30.  » multilobata  Quelch. 

+ 

+ 

31.  Gyphastræa  microphtalma  (Lmck). 

+ 

32.  Prionastræa  robusta  (Dana).(2) 

+ 

+ 

33.  Merulina  studeri  n.  sp. 

+ 

Fungina 

Doderlein. 

34.  Pungia  patella  Eli.  et  Sol. 

-b 

35.  » cyclolites  Lmck. 

+ 

+ 

36.  » actmiformis  Quov  et  G. 

+ 

37.  » paumotensis  Stutcli. 

+ 

38.  » echinata  (Pallas). 

+ 

39.  » repanda  Dana, 

+ 

+ 

40.  » danai  Edw.  et  H. 

+ 

+ 

41.  » fungites  var.  haimei  Verrill. 

+ 

42.  » » » incisa 

Doderlein. 

+ 

_1_ 

1 

43  » » » agariciformis 

Lmck. 

+ 

44.  » » » papillosa 

Verrill. 

+ 

45.  » » a cou  fertif alla 

Dana. 

+ 

46.  Podabacia  crustacea  (Pallas). 

+ 

47.  » robusta  Quelch. 

+ 

4- 

1 Cette  espèce  figure  dans  le  voyage  du  Challenger  sous  le  nom  de  Trida 
cophyllia  manicina. 

2 Quelch  (1886,  p.  25)  cite  encore,  comme  appartenant  à la  faune  d’Amboine 
1 ’Astraea  arnboinensis  de  Qüoy  et  Gaimard,  Mais  on  ne  peut  pas  savoir  de  quelle 
espèce  il  s’agit  car  le  type  en  a été  perdu  (voir:  Lamarck.  Hist.  nat.  animaux 
sans  vertèbres , 2e  éd.,  vol.  2,  p.  423.  Paris,  1836,  8»). 


144 


M.  BEDOT 


Fungina. 

48.  Herpetolitha  Umax  (Esper.) 

49.  Cryptabacia  talpina  (Lmck.j 

50.  Pavonia  decussata  Dana. 

51.  Oxipora  contorta  Quelch. 

52.  Psàmmocora  excesa  Dana. 

53.  Pachijseris  speciosa  Dana. 


Pictet.  Bedol,  Challenger.  Bernard.  Studer. 

+ 

4 + 

+ 

4- 

+ 

4 


PûBINA. 

54.  Balanophyllia  cumingi  Edvv.  et  H. 

55.  Dendrophyllia  ramea  (L.) 

56.  Turbinaria  erater  (Pallas.) 

57.  » calicularis  Bernard. 

58.  .»  peltata  (Esper.) 

59.  Madrepora  séria, ta  (Elirbg.) 

60.  » subulata  Dana. 

61.  » studeri  Brook. 

62.  » gracilis  Dana. 

63.  y assimilis  Brook. 

64.  » quelcki  Brook. 

65.  » cerealïs  Dana. 

66.  Jsopora  hispida?  (Brook). 

67.  Goniopora  stokesi  Edvv.  et  H. 

68.  » lobata  Edvv.  et  H. 

69.  Rhodaræa  tenuidens  Quelch. 

70.  Porites  conglomerata  Dana. 

71.  » palmata  Dana. 

72.  » saceharata  Brügg. 


+ 

+ 

4 

4 

4 

4 

4 


4 


4 

4 

4 

4 

4 


+ ?n 

4 H 


4-  4 

(1 2 3 4)  + 

(2),  4 

+ 4 


4 

4 

44) 


1 Bernard  (1896,  p.  47)  donne  le  nom  de  Turbinaria  calicularis  à l’espèce 
d’Amboine  que  Quelch  avait  rapportée  à T.  erater. 

2 Brook  (1893,  p.  85)  après  avoir  revu  les  collections  du  Challenger  a donné  le 
nom  de  Madrepora  assimilis  à l’espèce  décrite  sous  le  nom  de  M.  oppressa  par 
Quelch.  Il  a constaté  également  que  M.  effusa  de  Quelch  était  une  espèce  nou- 
velle qu’il  a nommée  M.  quelcki. 

3 Mhodaræa  tenuidens  porte,  dans  le  catalogue  de  Bernard  (1903,  p.  65)  le 
nom  de  Goniopora  moluccas  p)  1 . 

4 Voir  Quelch  (1886,  p.  25). 


MADREPORAIRES 


145 


PORINA. 


Pictet.  Bedot.  Challenger.  Bernard. 


73.  Montipora 

palmata  (Dana). 

+ 

74. 

» 

venosa  (Ehrbg.). 

+ 

75. 

» 

spumosa  (Lmck.) 

+ 

76. 

» 

verrucosa  (Lmck.) 

+ 

77. 

» 

foliosa  Pallas. 

+ 

78. 

» 

peltiformis  Bernard. 

79. 

» 

proliféra  Briigg. 

1 Berfard  (1897,  p.  128)  donne  le  nom  de  Montipora  peltiformis  à l’espèce 
que  Quelch  avait  décrite  sous  le  nom  de  M.  patula. 


Voyage.  Vol.  2. 


10 


INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 


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MÀDRÉP0RAIRE8 


147 


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148 


M.  BEDOT 


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36  A à 36  F.  New  Haven,  1902,  8°. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Pages 


Introduction 1 

Description  des  espèces  . . 3 

Aporina 3 

Fam.  Oculininae  ....  3 

Gen.  Cyathohelia  ...  3 

C.  axillaris  (EU.  & Sol.)  3 

Fam.  Pocilloporinae  . 5 

Gen.  Stylophora  ...  5 

S.  digitata  (Pallas)  . . 5 

Gen.  PociUopora  ...  7 

P.  elegans  Dana  ...  7 

P.  acuta  Lmck  ...  10 

Gen.  Seriatopora  ...  12 

S . histrix  Dana  . . 12 

Fam.  Astraeinae  ...  15 

Gen.  Euphyilia  ...  15 

E.  rugosa  Dana  ...  15 

E.  fimbriata  (Spengler)  18 

E.  picteti  n.  sp.  . . 19 

E.  picteti  n.  sp.  var 
flexuosa  n.  var  . 22 

Gen.  Galaxea  ....  23 

G.  fascicutaris  (L)  . . 23 

G.  a-spera  Quel  ch  . . 26 

Gen.  Trachyphyllia  . . 31 

T.  amarantus  (Muller)  31 

Gen.  Callogyra  ...  33 

C.  formosa  Verrill  . . 34 

Gen.  Coeloria  ....  35 

C.  daedalea  (Eli.  & Sol.)  35 

C.  arabica  var  triangu- 
laris  Klunz  ...  36 


Pages 


Gen.  Mussa  ....  38 

M.  brueggemanni  Quelch  38 

M.  echinata  M.  Edw.  . 42 

Gen.  Symphyllia  ...  44 

S.  in d ica  M.  Edw.  & 
Haime  ....  44 

S.  acuta  Quelch  . . 45 

S.  sinwosn(Quoy&Gaim.)  47 

Gen.  Tridacophyilia  . . 52 

T.  lactuca  (Pallas)  . 52 

Gen.  Hydnophorella  . . 55 

H.  microcona  (Lmck)  j 55 

H.  exesa  (Pallas)  . 57 

Gen.  Favia  ....  60 

F.  okeni  M.  Edw.  . . 60 

F.  pandanus  (Dana)  . 62 

Gen.  Goniastraea  ...  64 

G . retiformis  (Lmck)  . 64 

G.  quoyi  M.  Edw.  & Haime  65 

G.  multilobata  Quelch  . 66 

Gen.  Cyphastraea  ...  68 

C.  microphtalma  (Lmck)  68 

Gen.  Prionastraea  . 70 

P.  robusta  (Dana)  . 70 

Gen.  Merulina  ...  72 

M.  studeri  n.  sp.  . . 72 

Fungina 76 

Fam.  Fungtnae  ....  76 

Gen.  Fungia  ....  76 

F.  cyclolites  Lmck  . . 76 

F.  actiniformis  Quoy  & 

Gaim 76 


150 


M.  BEDOT 


Pages 


F.  paumotensis  Stutch.  . 76 

F.  echinata  (Pallas)  . 76 

F.  repanda  Dana  . 76 

F,  danai  M.  Edw.  & 
Haime  ....  76 

F.  fungites  var.  haimei 

Verrill 76 

F.  fungites  var.  incisa 

Dôderl 76 

F.  fungites  var.  agarici- 
formis  Lmck  ...  76 

F.  fungites  var.  confertï- 
folia  Dana  ...  76 

Gen.  Podabacia  ...  77 

P.  crustacea  (Pallas)  . 77 

P.  robusta  Quelch  . . 79 

Gen.  HerpetoHtha  ...  81 

H.  Umax  (Esper)  . . 81 

Gen.  Cryptabacia  ...  84 

C.  talpina  (Lmck)  . . 84 

Fam.  Lophoserinàe  ...  87 

Gen.  Pavonia  ....  87 

P.  decussata  Dana  . . 87 

Porina 91 

Fam.  Eupsamminae  ...  91 

Gen.  Balanophyllia  . . 91 

B.  cumingi  M.  Edw.  & 
Haime  ....  91 

Gen.  Dendrophyllia  . 94 


Pages 

j D.  ramea  (L)  ...  94 

Fam.  Madreporinae  ...  98 

Gen.  Turbinaria  ...  98 

T . crater  (Pallas)  . . 98 

T.  peltata  (Esper)  . . 100 

Gen.  Madrepora  . . . 102 

M . seriata  (Ehrbg.)  . 103 

M.  subulata  Dana  . . 108 

M.  studeri  Brook  . . 111 

M.  queichi  Brook  . . 114 

Gen.  Isopora  . . . . 118 

/.  hispida  Brook  . . 120 

Fam.  Porîtinae  . . . . 122 

Gen.  Gonîopora  . . . 122 

G.stokesi  M.  Edw.  & Haime  122 
G.  lobata  M.  Edw.  & Haime  125 
Gen.  Rhodaræa  . . . 128 

R.  tenuidens  Quelch  , 128 

Gen.  Porites  . . . .129 

P.  conglomerata  Dana  . 129 

Gen.  Montipora  . . . 130 

M.  palmala  (Dana)  . . 130 

M.  venosa  (Ehrbg.)  . . 132 

M.  spumosa  (Lmck)  . 135 

M.  verrucosa  (Lmck)  . 137 

M.  foliosa  (Pallas)  . . 138 

Liste  desMadréporaires  d’Am- 

boine 142 

Index  bibliographique  . . 146 


VOYAGE  DE  MM.  M.  BEDOT  ET  C.  PICTET 
DANS  L’ARCHIPEL  MALAIS 


LES  ANNÉLIDES  POLYCHÈTES 

DE  LA 

BAIE  D’AMBOINE 

1°  FAUNE.  2°  L’ENOÉPHALE  ET  LA  CARONCULE  (ORGANE  NüCAL) 

DE  NOTOPYGOS  LABIATUS  GR. 

PAR 

A.  MALAQUIN  et  A.  DEHORNE 

Professeur  Préparateur 

à la  Facutlé  des  sciencesde  Lille.  à la  Faculté  des  Sciences  de  Lille. 

Avec  les  planches  47  à 54 
et  20  figures  dans  le  texte. 

I.  PARTIE  FAUNISTIQUE 

M.  Bedot  a bien  voulu  nous  confier  l’étude  des  Annélides 
Polychètes  qu’il  a recueillies  dans  la  baie  d’Amboine  (Archipel 
Malais)  lors  de  sou  voyage  avec  C.  Pictet,  en  1890. 

Le  nombre  des  espèces  que  nous  avons  déterminées  s’élève  à 46. 
Bans  le  présent  travail  nous  n’insisterons  que  sur  les  espèces 
nouvelles  ou  sur  celles  qui  nous  ont  paru  présenter  un  certain 
intérêt  au  point  de  vue  zoologique  ou  morphologique.  Nous  nous 
bornerons  à citer  simplement  les  autres  formes. 

Nous  avons  étudié  particulièrement  l’organe  caronculaire  des 
Amphinomides  d’Amboine.  Cette  étude  morphologique  et  ana- 
tomique a été  placée  à la  suite  du  travail  d’ensemble  sur  la 
faune  d’Amboine,  dont  elle  est  une  annexe  toute  naturelle. 

Voyage.  Vol.  2. 


11 


152 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHOENE 


Syllides. 

Un  seul  exemplaire  de  cette  famille  appartient  à la  Syllis  gra- 
cilis  Grube.  L’individu  a une  couleur  rosée  ; mais  la  coloration 
générale  de  ces  Syllides  varie  avec  leur  habitat  et  seule  l’orne- 
mentation  peut  entrer  en  ligne  de  compte  dans  les  caractères 
spécifiques  de  ces  Ànnélides. 

Hésionides. 

Un  seul  exemplaire  également.  Il  se  rapporte  au  type  décrit 
par  Grube  sous  le  nom  de  Hesione  intertexta  h 

Néréides. 

Les  Néréides  d’Amboine  sont  représentées  par  quatre  espèces; 
deux  d’entre  elles  ont  été  rencontrées  aux  Philippines,  par 
Grube  et  décrites  dans  les  Annulata  semperiana , ce  sont  : 

Nereis  masalacensis  Gr.1  2,  Perinereis  perspicillata  Gr. 3 La 
troisième  espèce,  Nereis  ( Ceratonereis  Kinb.)  mirabilis  Kinb. 
a été  décrite  par  Ehlers4.  Enfin  la  quatrième  espèce  est  nou- 
velle et  nous  en  donnons  ci-après  la  description. 

Nereis  Picteti  n.  sp. 

L'individu,  unique,  est  incomplet.  Tel  quel,  il  mesure  44““  de 
longueur,  3mm  de  largeur  (rames  comprises)  et  il  compte  50  seg- 
ments sétigères.  Aucune  ornementation  caractéristique.  La  tête 
plus  large  que  longue,  porte  deux  antennes  dont  la  longueur  est 
à peu  près  égale  à la  moitié  de  la  longueur  de  la  tête.  Cette  der- 

1 Grube.  Annulata  semperiana.  Mem.  Acad.  St-Pétersbourg,  vol.  25,  1878. 
Taf.  VI,  fig.  5. 

2 Grube.  Annulata  semperiana,  p,  75,  Taf.  V. 

s Grube.  Id.,  p.  90,  Taf.  IV. 

* Florida  Anneliden,  p.  117,  Taf.  87,  fig.  1-6.  Habitat:  Key-West. 


ANNÊLIDES  d’aMBOINE 


153 


nière  est  colorée  en  jaune  clair  à sa  base,  sa  partie  antérieure 
est  pigmentée  de  brun. 

Les  yeux  sont  elliptiques,  à grand  axe  transversal  mais  oblique 
par  rapport  à l’axe  longitudinal  du  segment  céphalique.  Les  an- 
térieurs sont  plus  développés  que  les  postérieurs.  Les  palpes  sont 
considérables,  leur  article  terminal  est  réduit  par  rapport  à l’ar- 
ticle basilaire. 

Les  di  res  tentaculaires  sont  assez  peu  développés  chez  cette 
espèce  ; le  plus  long  ne  peut  atteindre  le  quatrième  sétigère.  Le 
premier  segment  est  dépourvu  de  soies  et  il  est  un  peu  plus  long 
que  le  suivant. 

La  distribution  des  groupes  de  paragnathes  sur  la  trompe  est 
celle  du  sous-genre  Nereis  s.  st.,  mais  elle  diffère  de  celle  des 
espèces  décrites  jusqu’à  ce  jour  (Texte,  fig.  1 et  2). 


Nereis  Picteti  n.  sp. 

Fig.  1 : Vue  dorsale  de  la  région  antérieure  avec  la  trompe  dévaginée  ; 

Fig.  2 : Vue-  ventrale  de  la  même. 

Anneau  maxillaire: 

Groupe  I : deux  paragnathes  coniques  situés  l’un  derrière  l’autre. 
Groupe  II  : une  rangée  de  six  ou  sept  paragnathes  de  taille 
variable,  sur  une  saillie  oblique. 


154 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


Groupe  III  : trois  paragnathes  coniques,  deux  en  avant,  un 
en  arrière. 

Groupe  IY  : six  paragnathes  de  grosseur  diverse  sur  une 
rangée,  un  autre  plus  petit  à l’intérieur  de  cette  rangée. 

Anneau  basilaire  : 

Groupe  Y : absent. 

Groupe  YI  : trois  paragnathes  sur  une  saillie. 

Groupe  YII  : trois  paragnathes  sur  une  seule  rangée. 

Groupe  VIII  : (celui  de  droite  seul  est  représenté)  un  para- 
gnathe  isolé. 

'Les  mâchoires  sont  larges  et  fortement  recourbées  au 
sommet. 

Dans  le  parapode,  la  rame  dorsale  surmontée  d’un  cirre  plu- 
tôt grêle  et  soutenue  par  un  acicule  noir  est  formée  de  trois  lan- 
guettes d’inégale  longueur.  La  rame  ventrale  est  formée  d’un 
mamelon  sétigère  assez  considérable,  traversé  par  un  autre 
acicule  noir  légèrement  pointé  vers  le  bas,  tandis  que  celui  de 
la  rame  dorsale  l’est  vers  le  haut. 

Les  soies  sont  de  trois  types. 

Les  premières  à hampe  homogomphe  sont  pourvues  de  deux 

rostres  qui  se  terminent  tous  deux 
vers  l’intérieur  par  une  pointe  re- 
courbée, à arête  longue  et  étroite, 
en  grande  partie  rectiligne  et  for- 
tement arquée  à son  extrémité 
seulement. 

Les  deuxièmes  (Texte,  fig.  4),  à 
hampe  tout  à fait  hétérogomphe 
sont  renflées  au  niveau  de  l’articu- 
lation et  pourvues  de  deux  rostres 
dont  le  plus  saillant  se  termine 
en  pointe  mousse  et  l’autre  en 
pointe  très  fine.  Leur  serpe  est  fortement  renflée,  elle  est  mu- 


Fig.  3.  Fig.  4. 

Soies  hétérogomphes  de 
N.  Picteti  n.  sp. 


ANNÉLIÜES  d’âMBOINE 


155 


nie  de  cils  rigides  au  voisinage  du  rostre  saillant  de  la  hampe  et 
elle  se  termine  par  une  pointe  recourbée. 

La  troisième  espèce  de  soie  (Texte,  fig.  3),  possède  une  hampe 
plus  forte  encore.  Elle  est  aussi  hétérogomphe,  mais  sa  serpe  est 
relativement  plus  courte,  pourvue  dans  le  voisinage  du  rostre 
saillant  d’un  bord  concave  garni  de  quelques  gros  cils  rigides. 
Elle  se  termine  par  une  longue  pointe  mince  recourbée  vers  la 
hampe. 

La  coloration  de  ces  trois  sortes  de  soies  devient  plus  sombre 
à mesure  que  Ton  passe  de  la  première  à la  seconde  et  de  celle-ci 
à la  troisième. 

Ces  soies  sont  ainsi  réparties  au  40me  segment  : 

Rame  dorsale  j 26  soies  en  arête  longue,  homogomphes. 

10  soies  en  arête  longue. 

3 soies  hétérogomphes  du 
3me  type. 

6 soies  hétérogomphes  du 
2me  type. 

6 soies  homogomphes. 

Alcïopides. 

Les  Alciopides  de  la  baie  d’Amboine  comprennent  trois  es- 
pèces : 

CaMzonella  lepidota  Krohn. 

Corynocephalus  gazellae  Apstein. 

Callizona  Angelini  Kinberg. 

Callizonélla  lepidota  Krohn,  est  la  plus  nombreuse  en  indivi- 
dus ; cette  espèce  est  connue  dans  la  Méditerranée  et  l’Océan 
Atlantique1. 

1 C.  Apstein.  Die  Alciopiden  und  Tomopteriden  der  Plankton- Expédition, 
Ergeb.  Plankton  Exped.,  Bd.  2,  1900. 


Rame  ventrale  { 


Faisceau  supérieur 
I Faisceau  inférieur 


156 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


Corynocephalus  gazellae  a été  signalée  par  Apstein  dans 
l’Océan  Indien. 

Gallizma.  Angelini  Kinberg  est  une  espèce  commune  à l’Océan 
Atlantique  et  à l’Océan  Pacifique. 

Lopadorhynchides  b 

Ces  Annélides  également  pélagiques  sont  représentées  par 
deux  espèces  : 

Phalacrophorus  pictus  Greeff. 

Pelagobia  longocirrata  Greeff. 

Typhloscolécides. 

La  famille  des  Typhloscolécides  est  représentée  à Amboine 
par  cette  Annélide  pélagique  si  curieuse,  connue  sous  le  nom  de 
Typhloscolex  Mulleri  Busch,  (Sagitella  Kowalevskii  Wagner, 
Acicularia  Virchowii  Langerhans). 

Tomoptérides. 

Cette  famille  est  représentée  par  deux  espèces  : 

Tomopteris  Bolasi  Greeff. 

Tomopteris  helgolandioa  Greeff. 

Cette  dernière  comprend  seulement  un  individu. 

Tomopteris  Bolasi  Greeff. 

(PL  50,  fig.  21-24.) 

Cette  espèce  paraît  abondante  dans  la  baie  d’ Amboine  ; elle 
diffère  très  peu  de  la  T.  mariana  Greeff,  signalée  par  Greeff 
sur  les  côtes  de  la  Guinée 2. 

1 J.  Reibisch.  Pelagische  Phyllodociden  und  Typhloscoleciden  der  Plankton- 
Expedition.  Ergeb.  Plankton  Exped.,  Bd.  2,  1895. 

2 Greef.  Über  die  pelagische  Fauna  an  den  Küsten  der  Guinea-Inseln. 
Zeitch.  Wiss.  Zool.,  Bd.  42,  1885. 


Ann  élidés  d’amboixe 


157 


L’un  de  nous  a indiqué  dans  une  note  publiée  antérieurement 1 
les  caractères  morphologiques  de  la  tête  des  individus  jeunes 
dans  cette  espèce. 

Ces  derniers  présentent,  en  effet,  des  caractères  morphologi- 
ques d’un  grand  intérêt  pour  la  structure  et  l’origine  de  la  tête 
chez  les  ancêtres  annélidiens. 

Lorsqu’on  étudie  les  individus  adultes  des  diverses  espèces 
du  genre  Tomopteris,  l’on  trouve  le  plus  souvent  entre  les  appen- 
dices antérieurs  céphaliques  et  les  grands  appendices  sétigères, 
une  paire  de  petits  appendices  rudimentaires  sétigères  (PL  50, 
fig.  22,  R.  vJ).  Ces  appendices  sont  même  absents  chez  les  in- 
dividus adultes  de  plusieurs  espèces  et  il  est  vraisemblable  qu’ils 
disparaissent  totalement  chez  les  individus  âgés  de  toutes  les 
espèces. 

L’étude  d’un  T.  Rolasi  jeune  rend  des  plus  démonstratives 
la  constitution  de  la  tête  de  ces  Annélides  pélagiques. 

L’individu  dont  il  s’agit  ici  est  constitué  de  la  façon  suivante 
(PL  50,  fig.  21)  : 1°  le  segment  céphalique,  2°  un  segment  tenta- 
culaire dont  les  rames  se  développeront  d’une  manière  si  con- 
sidérable chez  l’adulte,  puis  3°  cinq  segments  avec  rames  en 
forme  de  nageoires,  deux  segments  jeunes  avec  appendices  en 
formation,  et  le  pygidium  en  avant  duquel  existe  la  zone  indif- 
férenciée formatrice  des  segments  futurs. 

Segment  céphalique.  (PL  50,  fig.  23  et  24).  La  tête  est 
nettement  délimitée  chez  T.  Rolasi  jeune  ; elle  est  arrondie  en 
avant  et  porte  quatre  appendices.  Deux  sont  en  forme  de  rames 
très  développées  R.v.1,  à base  élargie  s’ effilant  graduellement;  leur 
insertion  est  latéro-ventrale.  Chacun  de  ces  appendices  est  sou- 
tenu par  une  soie  aciculaire  qui  le  parcourt  depuis  la  base  où 

1 A.  Mal  Aquin,  La  céphalisation  chez  les  Annélides  et  la  question  du  méta- 
mérisme. C.  R.  Ac.  Sc.,  Paris,  Vol.  138,  p.  821,  1904. 

Voir  aussi  : A.  Malaquin.  Contribution  à la  morphologie  générale  des  Anné- 
lides. Les  appendices  sétigères  des  Tomoptérides.  Arch.  Zool.  exp.  (8),  vol.  7,  no- 
tes p.  2,  1899. 


158 


A.  MAL  AQUIN  ET  A.  DE  BORNE 


se  trouve  le  bulbe  sétigère  jusqu’à  l’extrémité  effilée  où  la  soie 
est  à nu.  La  situation  de  ces  appendices  et  leur  structure  en 
font  des  rames  sétigères  ventrales,  caractéristiques  et  identi- 
ques à celles  du  segment  suivant  ; leur  grand  développement 
permet  de  conclure  que  ces  appendices  locomoteurs  ont  dû  jouer 
un  rôle  important  dans  les  fonctions  locomotrices  et  défensives 
de  ces  Annélides. 

Plus  dorsalement,  mais  aussi  plus  en  arrière  au  point  de  vue 
morphologique,  les  deux  autres  appendices,  Gd.i  s’insèrent  de  telle 
manière  que  leurs  bords  internes  ne  sont  séparés  que  par  une 
faible  distance  ; leur  situation,  leur  structure  et  leurs  rapports 
permettent  de  les  homologuer  aux  appendices  correspondants 
du  segment  suivant,  qui  sont  des  cirres  dorsaux.  Ils  se  trans- 
forment en  appendices  céphaliques  si  caractéristiques  des  To- 
mopteris  plus  âgés,  comme  celui  de  la  fig.  22,  GW.1.  Deux  ailerons 
ciliés,  les  deux  organes  des  sens  nucaux,  limitent  la  tête  en  ar- 
rière et  la  présence  de  ces  organes  ne  peut  laisser  aucun  doute, 
s’il  pouvait  y en  avoir,  sur  la  nature  céphalique  des  appendices 
qui  les  précèdent.  Enfin  la  bouche  s’ouvre  ventralement,  entre 
les  deux  rames  sétigères. 

Deuxième  segment.  Le  segment  suivant,  qui  porte  les  ap- 
pendices si  considérablement  développés  de  l’adulte  R.v.*,  présente 
chez  notre  T.  Rolasi , ces  deux  rames  au  même  degré  de  déve- 
loppement que  sur  la  tête.  Il  existe  en  outre  un  cirre  dorsal,  des- 
tiné à disparaître  (fig.  22,  Ctl})  dans  l’extension  ultérieure  des 
grandes  rames  (cirres  tentaculaires  des  auteurs).  A ce  moment 
les  deux  premiers  segments  sont  donc  à des  stades  complète- 
ment superposables  tant  par  la  composition  de  leurs  appendices 
que  par  le  degré  de  leur  développement. 

De  la  constitution  morphologique  de  la  région  antérieure  de 
Tomopteris  Rolasi  jeune  nous  pouvons  tirer  les  conclusions  sui- 
vantes : 

1.  Le  segment  céphalique  des  Annélides  possédait  ancien- 


ANN  ELIDES  d’âMBOINE 


159 


nement  une  fonction  locomotrice,  comme  les  segments  soma- 
tiques ; cette  fonction  a disparu  pour  laisser  place  aux  fonctions 
plus  spécialement  sensorielles. 

2.  Le  segment  céphalique  peut  porter  de  véritables  rames 
sétigères,  ce  qui  démontre  l’identité  morphologique  des  appen- 
dices céphaliques  et  des  appendices  parapodiaux. 

3.  La  céphalisation  s’effectue  chez  les  Annélides  par  la  trans- 
formation d’un  métamère,  et  d’un  seul,  qui  porte  à l’origine 
l’orifice  buccal  et  conséquemment  la  portion  initiale  du  tube 
digestif. 

Apstein  figure  un  jeune  Tomopteris  helgolandica 1 et  un 
jeune  T,  mariana  (loc.  cit.,  PL  XI,  fig.  14)  dont  le  segment  cé- 
phalique porte  également  ces  appendices  sétigères  à large  base 
en  forme  de  rame,  de  même  que  l’individu  représenté  dans  notre 
fig.  22,  Rv P ; le  jeune  T.  helgolandica  dont  il  donne  une  figure 
est  à un  stade  plus  jeune  encore  que  le  T.  Rolasi,  dont  il 
est  question  ici,  puisque  les  appendices  antérieurs  n’existent 
pas  encore.  Cet  auteur  n’a  pas  eu  connaissance  de  la  note  de 
l’un  de  nous,  publiée  en  1899,  et  dans  laquelle  se  trouve  démon- 
trée l’existence  et  les  rapports  de  ces  appendices  sétigères 
céphaliques  d’un  Tomoptère  de  Naples  (T.  Kefersteini  Greeff*). 

Apheoditides. 

Parmi  les  quatre  Aphroditides  récoltés  dans  la  baie  d’Am- 
boine,  trois  appartiennent  à la  tribu  des  Polynoïnae.  Ce  sont  : 

Lepidonotus  carinulata  Grube. 

Lepidonotus  Wahlbergi  Kinberg. 

Lepidonotus  cristaüis  Grube. 

Nous  allons  très  rapidement  passer  en  revue  les  caractères  de 
ces  trois  premières  espèces,  puis  nous  aborderons  l’étude  du 
quatrième  Aphroditide,  qui  est  un  Acœtiné, 

1 Loc.  cit.,  PL  X,  fig.  6. 


160 


A.  MÂLAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


Lepidonotus  carinulata  Grube  1 . 

Un  seul  exemplaire.  Longueur  14mm,  largeur  4nm,5.  Les  trois 
antennes  ne  présentent  que  leur  cératophore.  Les  2 palpes  sont 
assez  longs,  coniques,  larges  à leur  base  et  s’effilant  graduel- 
lement jusqu’à  leur  extrémité.  Malgré  le  mauvais  état  de  con- 
servation on  peut  reconnaître  que  les  cirrostyles  des  cirres  ten- 
taculaires se  renflent  en  baguette  de  tambour  avant  de  s’effiler 
brusquement. 

Les  élytres  ont  le  même  aspect  que  dans  les  trois  dessins  de 
Grube.  Ils  sont  un  peu  échancrés  sur  leur  bord  antérieur  ; leur 
bord  externe  présente  de  nombreuses  papilles  grêles  rangées 
les  unes  auprès  des  autres. 

Lepidonotus  Wahlbergi  Kinb. 

Trois  individus;  le  plus  long  mesure  18mm  sur  5mm,  rames 
comprises.  Le  plus  petit,  1 lmm  de  longueur  et  5 de  largeur. 

La  tête  n’offre  rien  de  particulier.  C’est  un  segment  céphali- 
que normal  de  Lepidonotus.  Les  palpes  sont  puissamment  déve- 
loppés et,  comme  tous  les  appendices  de  cette  Annélide,  ils  se 
renflent  en  baguette  de  tambour,  avant  de  se  terminer  par  une 
pointe  effilée.  Leur  surface  n’est  pas  lisse,  l’épiderme  se  prolon- 
geant en  papilles  quelquefois  bifides. 

A partir  du  4e  segment,  le  corps  présente  une  large  bande 
médiane  et  irrégulière  de  pigment  vert-bleuâtre  après  séjour 
dans  l’alcool.  Cette  bande  s’épanouit  sur  les  tout  derniers  seg- 
ments où  l’anus,  à la  formation  duquel  concourent  plusieurs 
segments,  est  extrêmement  bien  visible.  L’animal  a,  du  reste, 
été  décrit  d’une  façon  satisfaisante  par  Mac  Intosh.  Nous  ren- 
verrons à sa  description  et  à ses  figures. 

1 Grube.  Annulata  semperiana.  1878,  p.  26,  Taf.  iîl. 

2 Mc  Intosh.  Report  of  the  Annelida  Polychaeta.  The  Voyage  of  H.  M.  S. 
Challenger,  vol.  12,  1885,  p.  66,  pl.  11. 


ANNKLIDES  D'AMBOINE 


161 


Lepidonotus  cristatus  Grube  L 

Sous  ce  nom,  Mc  Intosh  et  Gravier  ont  décrit  un  Lepido- 
notus extrêmement  voisin  de  l’espèce  type  présentée  par  Grube, 
mais  qui  en  diffère  par  la  présence,  sur  la  crête  bimamelonnée 
des  élytres,  de  plusieurs  grosses  papilles  coniques.  Au  contraire 
les  deux  exemplaires  rapportés  d’Amboine  sont  absolument 
identiques  à l’individu  des  Philippines.  Leurs  élytres  présentent 
bien  en  effet,  au  lieu  de  deux  mamelons  crêtés  comme  l’ont 
figuré  Mac  Intosh  et  Gravier,  une  sorte  d’éminence  fongi- 
forme  non  découpée,  à peine  resserrée  dans  son  milieu  et 
tachetée  de  marron  clair. 

Eupolyodontes  amboinensis  n.  sp. 

PL  47,  fig.  1.3  et  4;  PI.  48,  flg.  5-11. 

Nous  traitons  ici  d’un  représentant  de  la  tribu  des  Acœtinés, 
La  plus  grande  confusion  règne  actuellement  dans  la  systémati- 
que de  cette  tribu.  On  comprendra  mieux  pourquoi  si  l’on  consi- 
dère que  les  Acœtinés  sont  fort  rares,  que  les  espèces  récoltées 
sont  peu  nombreuses  et  surtout  qu’elles  furent  imparfaitement 
décrites  sans  reproductions  ou  avec  des  reproductions  si  dou- 
teuses qu’il  n’est  pas  surprenant  de  voir  une  question  aussi 
embrouillée  que  celle  de  leur  classification. 

Comme  point  de  départ  nous  donnerons  tout  d’abord  la  dia- 
gnose des  Acœtinés  d’après  un  des  travaux  les  plus  récents  sur 
les  Aphroditiens,  celui  de  Darboux. 

« Aphroditiens  à corps  long,  un  peu  aplati,  dorso-ventrale- 
ment,  formé  de  segments  nombreux.  Les  élytres  sont  insérés 
sur  les  segments  2,  4,  5 et  sur  tous  les  segments  du  rang  impair 
qui  suivent.  Le  lobe  céphalique  porte  des  yeux  en  général  lon- 
guement pédonculés,  deux  ou  trois  antennes  et  deux  palpes.  Les 


1 (tfiUBE.  Annelida  semperiana.  1878,  p.  27,  Taf.  H. 


162 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


soies  sont  toutes  simples.  La  trompe  est  couronnée  d’un  cercle 
de  papilles;  les  deux  papilles  médianes,  supérieure  et  inférieure, 
sont  plus  longues  que  les  autres  ; il  existe  toujours  quatre  mâ- 
choires cornées.  » 

Une  des  caractéristiques  les  plus  frappantes  des  Acœtinés,  c’est 
leur  grande  dimension  et  ce  sont  avec  certains  Eunicidés,  les 
géants  de  la  classe  des  Polychètes.  Malheureusement  on  connaît 
peu  d’Acœtinés  qui  ne  se  soient  pas  fragmentés  au  moment  de  la 
capture,  et  Pruvot  et  Racovitza  ont  pu  reconstituer  le  genre 
de  vie  de  ces  vigoureuses  Annélides,  sur  le  fait  qu’on  ne 
peut  jamais  en  obtenir  que  des  tronçons.  Elles  habiteraient, 
d’après  ces  deux  auteurs,  des  tubes  à consistance  choroïde, 
enfoncés  dans  les  fentes  des  rochers;  elles  seraient  très  car- 
nassières, se  jetteraient  sur  l’appât  des  lignes  comme  sur 
des  proies,  et,  cramponnées  désespérément  aux  parois  du  tube, 
se  laisseraient  briser  quand  la  ligne  est  retirée,  plutôt  que  de 
céder. 

Les  deux  mêmes  auteurs  rapportent  « qu’à  Naples  où  l’on 
recueille  en  moyenne  trois  ou  quatre  Polyodontes  par  an,  on  ne 
les  obtient  jamais  qu’à  l’état  de  tronçons  de  la  partie  antérieure,» 
et  ils  ajoutent  que  l’individu  de  R.  Saint-Loup  n’était  égale- 
ment qu’un  tronçon.  On  peut  en  dire  autant  de  tous  ceux  qui 
furent  étudiés  dans  la  suite.  P.  Fauvel  nous  append  que  l’exem- 
plaire du  British  Muséum,  présenté  par  Miss  F.  Buchanan, 
n’est  qu’un  fragment  de  32era,5  de  long.  L’Acœtidé  du  Musée 
de  Caen  qu’il  a décrit  ne  mesure  que  16  centimètres,  trompe 
comprise.  Enfin  les  quatre  spécimens  que  le  japonais  Akira 
Izuka  a pu  observer  mesuraient  respectivement,  31,  22,5,  17 
et  52,5  centim.  C’est  peu  pour  des  animaux  dont  on  sait  qu’ils 
atteignent  facilement  un  mètre. 

Dimensions.  Nous  avons  été  plus  heureux,  à ce  point  de 
vue,  que  nos  prédécesseurs.  Les  deux  individus  que  nous  pos- 
sédons, mesurent  l’un  720mm  de  long  et  l’autre  630,  mesure 


ANNÉLIDES  d’aMBOINE 


163 


prise  le  long  de  la  ligne  médiane  dorsale.  Le  premier,  bien  que 
le  plus  long,  est  incomplet;  il  compte  305  segments.  Sa  largeur 
est  de  19mm,  au  trentième  segment,  parapodes  compris.  Le 
second  individu  est  complet,  nous  en  donnons  une  photographie 
PL  47,  fig.  1;  sa  largeur  est  de  21mm  au  même  niveau.  Il 
compte  214  segments.  A la  suite  du  214me,  vient  une  série  d’en- 
viron 20  zoonites  formés  par  régénération,  très  courts,  serrés 
les  uns  contre  les  autres  et  dont  l’ensemble  atteint  17mm  de 
longueur  (PL  47,  fig.  3).  L’épaisseur  dorso-ventrale  de  ces  deux 
Annélides  est  en  moyenne  de  1 3mm. 

M.  Bedot  nous  signale  qu’ils  ont  été  capturés  dans  leur  tube: 
un  des  tubes  avait  1 m.  de  long  et  l’autre  750mm.  Mais  il  ne 
nous  spécifie  pas  auquel  de  ces  deux  Annélides  le  plus  long 
des  tubes  appartenait. 

Coloration.  Il  ne  peut  guère  être  question  de  coloration 
pour  des  échantillons  ayant  séjourné  aussi  longtemps  que  ceux- 
ci  dans  de  l’alcool.  C’est  à peine  si  la  face  ventrale,  moins  gagnée 
par  une  incrustation  calcaire  déterminée  par  la  présence  d’un 
très  grand  nombre  de  petits  boutons  blanc-verdâtre  groupés  les 
uns  auprès  des  autres  sur  de  vastes  étendues,  est  un  peu  plus 
foncée  que  la  dorsale.  Ce  qui  frappe  le  plus,  en  effet,  dans  l’aspect 
des  Eupolyodontes  d’Amboine,  c’est  la  grande  extension  qu’à 
pris  à leur  surface,  au  point  de  leur  donner  une  coloration  arti- 
ficielle, le  dépôt  calcaire  dont  nous  parlons.  On  peut  dire  qu’il  a 
envahi  toutes  les  régions  du  corps.  Seules,  l’extrémité  des  cirres 
tentaculaires,  des  antennes  et  la  zone  pigmentée  des  ommato- 
phores  dont  l’usage  était  constant  ont  été  préservées.  Encore  les 
yeux  étaient-ils  bien  près  d’être  masqués  à leur  tour. 

Age  probable.  Du  fait  de  cécité  partielle  et  en  présence 
d’une  semblable  incrustation,  du  fait  aussi  que  ces  deux  individus 
possèdent  un  grand  nombre  de  segments,  on  peut  conclure  qu’on  a 
affaire  à des  individus  relativement  très  âgés.  Aucun  auteur,  de- 
puis Renier  jusqu’à  Izïïka,  n’a  parlé  de  ce  revêtement  calcaire. 


164 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


C’est  peut-être  que  chacun  n’a  observé  que  des  tronçons  arrachés 
à des  animaux  vigoureux,  capables  de  défense  ; faut-il  voir  dans 
les  spécimens  d’Amboine  des  individus  frappés  de  sénilité  et  chez 
lesquels  la  dégénérescence  se  serait  manifestée  par  l’abondante 
incrustation  calcaire  qui  recouvre  les  téguments?  Nous  avons 
trop  peu  d’informations  sur  la  biologie  de  ces  Annélides  pour 
répondre  catégoriquement  à cette  question.  Mais  il  est  impossible 
de  ne  pas  être  frappé  par  cette  calcification  épidermique,  remar- 
quable chez  une  Annéîide  déjà  protégée  par  le  tube  résistant  où 
elle  séjourne. 

Tête.  (PL  74,  fig.4;  PI.  48,  fig.  5,  6 et  7).  Le  segment  cépha- 
lique est  nettement  distinct  de  ceux  qui  lui  font  suite,  tant  par 
la  configuration  de  ses  parties  que  par  sa  teinte  générale  vert- 
de-gris.  Il  présente  neuf  appendices  qui  sont  du  reste  loin  d’avoir 
la  même  signification  morphologique  et  qui  sont  : 2 palpes, 
2 antennes,  2 ommatophores,  2 appendices  branchiaux  cépha- 
liques, 1 appendice  postérieur  médian,  souvent  indiqué  par  les 
auteurs  comme  représentant  une  antenne  médiane. 

Ommatophores.  Les  ommatophores  forment  par  leurs  di- 
mensions la  majeure  partie  du  segment  céphalique.  Situés  tout 
à fait  latéralement,  ce  sont  de  volumineux  organes  à large  base 
hémisphérique;  cylindriques  sur  un  parcours  de  lmm,  puis  légère- 
ment coniques  sur  une  longueur  de  2m;a,5  ils  se  terminent  anté- 
rieurement par  une  extrémité  arrondie.  Les  deux  ommatophores 
mesurent  ainsi  chacun  5mm  de  long;  leur  largeur  diminue  d’ar- 
rière en  avant,  et  on  compte  6mm  du  sommet  de  l’un  à celui  de 
l’autre. 

Il  est  assez  difficile,  sans  l’aide  des  coupes,  de  se  faire  une 
idée  exacte  de  la  répartition  du  pigment  à la  surface  de  ces 
ommatophores.  Chacun  présente  une  auréole  pigmentée  devenue 
irrégulière  par  suite  de  l’encroûtement  calcaire  de  la  cuticule  ; 
cette  auréole,  plus  fortement  colorée  que  le  reste  de  la  tête 
est  d’un  vert  sombre  et  elle  encercle  l’extrémité  arrondie  qui 


ANNÉLIDES  d’aMBOINE 


165 


est  d’un  blanc  grisâtre.  Il  est  probable  que  cette  auréole  est 
l’expression  externe  de  la  couche  pigmentaire  intérieure  de  l’œil 
proprement  dit,  ainsi  que  Pkuvot  et  Racovitza  l’ont  démontré 
dans  leur  étude  histologique  de  l’ommatophore  du  Panthalis 
Marenzelleri.  Chez  ce  dernier,  un  cercle  blanc  crétacé  opaque 
qu’on  voit  en  arrière  de  la  portion  terminale  correspond  à une 
sorte  de  diaphragme  intérieur  déterminé  par  une  différencia- 
tion cellulaire  à ce  niveau.  Ce  diaphragme  divise  l’ommatophore 
en  deux  chambres  : l’une,  antérieure,  correspond  à l’œil  lui- 
même;  l’autre  postérieure,  contient  le  lobe  le  plus  antérieur  du 
cerveau.  Et  c’est  cette  disposition  même  qui  fait  dire  aux  deux 
auteurs  que  les  ommatophores  ne  sont  pas  des  appendices,  mais 
qu’ils  résultent  simplement  de  l’exagération  du  sillon  médian  qui 
entaille  chez  bfaucoup  de  types  le  bord  antérieur  de  la  tête  et 
qu’ainsi  ils  font  partie  intégrante  du  cerveau. 

Antennes  et  palpes.  Il  y a deux  antennes;  elles  sont 
subulées  et  insérées  tout  à fait  en  avant,  au  pied  des  ommato- 
phores dont  elles  sont  néanmoins  indépendantes,  et  dans  l’espace 
qu’ils  laissent  entre  eux.  Elles  les  dépassent  à peine  et  se  ter- 
minent en  pointe  effilée  à leur  extrémité.  Quant  aux  palpes,  ils 
naissent  beaucoup  plus  ventralement  ; ils  sont  dépourvus  de 
palpophore;  leur  forme  ne  diffère  guère  de  celle  des  antennes, 
ils  sont  seulement  plus  longs  et  un  peu  plus  grêles. 

Branchies  céphaliques.  Dorsalement  et  en  avant,  le  seg- 
ment céphalique  offre  deux  appendices  recourbés  vers  le  bas  en 
forme  de  corne  non  effilée.  Ils  naissent  à côté  des  ommatophores, 
de  cette  partie  du  segment  céphalique  qui  réunit  la  base  de 
ces  deux  derniers.  Leur  diamètre  est  plus  fort  que  celui  des 
autres  appendices  céphaliques  et  ils  ne  sont  pas  tout  à fait  cy- 
lindriques, mais  plutôt  aplatis  latéralement.  L’incrustation  cal- 
caire ne  les  a pas  épargnés.  Leur  base  est  assez  mal  délimitée 
d’avec  la  masse  du  segment  céphalique  et,  on  ne  peut  se  défen- 
dre, dès  le  premier  coup  d’œil,  de  les  considérer  comme  des 


166 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORHE 


expansions  superficielles  de  l’épiderme.  Ils  sont  mous  et  presque 
transparents  parce  qu’ils  sont  creux.  Des  coupes  pratiquées  au 
travers  de  l’un  deux  permettent  de  les  définir.  Ce  sont  pure- 
ment et  simplement  des  sortes  d’évaginations  en  doigt  de  gant 
de  l’épiderme  que  tapisse  un  endothélium  fortement  aplati. 
Leur  cavité  est  un  diverticule  de  la  cavité  céphalique  et  les 
coupes  que  nous  en  avons  obtenu  ne  diffèrent  en  rien,  la  di- 
mension près,  de  celle  des  papilles  branchiales  parapodiales. 
Il  y a identité  entre  la  forme  et  la  structure  de  ces  appendices 
et  les  formations  branchiales  des  parapodes,  figurées  PL  48, 
fig.  8 br.  p . Ce  point  est  intéressant  en  ce  qu’il  détermine  nette- 
ment la  valeur  morphologique  de  ces  appendices.  Ils  ne  sont 
nullement  équivalents  aux  appendices  antennaires  de  cette  ré- 
gion du  corps. 

L eSigalion  limicola  d’EHLERS,  possède  bien  à droite  et  à gauche 
de  l’antenne  médiane,  deux  appendices  qui  semblent  avoir  des 
rapports  morphologiques  avec  ceux  que  nous  décrivons,  mais 
Pruvot  et  Racovitza  qui  ont  retrouvé  cette  espèce  à Banyuls, 
infirment  la  description  d’EHLERS  en  montrant  qu’ils  naissent 
sur  le  cératophore  de  l’antenne  médiane.  De  plus,  ils  seraient 
pleins  et  ces  deux  auteurs  en  font  des  cténidies  antennales,  ho- 
mologues des  cupules  ciliées  parapodiales.  Ces  caractères  ne 
rappellent  en  rien  ceux  des  appendices  creux  céphaliques  dont 
nous  parlons. 

Quant  aux  autres  auteurs  qui  ont  traité  des  Acœtinés,  aucun 
ne  fait  allusion  à de  semblables  productions,  et  ni  Miss  Bucha- 
nan, ni  P.  Fauvel,  ni  Akira  Izuka  qui,  tous  trois,  ont  décrit 
une  même  espèce,  extrêmement  voisine  de  V Eupolyodontes  am- 
boinensis,  n’en  ont  signalé  la  présence. 

Entre  les  deux  ommatophores  existe  un  sillon  longitudinal 
médian  qui  prend  naissance  au  bord  antérieur  de  la  bouche  et 
remonte  ventralement  entre  les  palpes  et  les  antennes  où  il  de- 
vient frontal  ; il  se  poursuit  dorsalement  entre  les  appendices 


ANNÉLIDE8  d’aMBOINE 


167 


branchiaux  céphaliques  jusqu’au  sillon  transversal  dorsal  qui  sé- 
pare la  région  céphalique  proprement  dite  de  la  région  nucale. 
Nous  déterminons  ainsi,  en  effet,  la  région  dorsale  surélevée  qui 
porte  la  soi-disante  antenne  médiane  des  auteurs. 

Région  nucale.  La  région  nucale  est  séparée  du  reste 
du  segment  céphalique  par  un  profond  sillon  transversal  inter- 
rompu en  deux  endroits.  En  effet,  latéralement,  à lmm,75  de  part 
et  d’autre  de  la  ligne  médiane,  on  voit  deux  ponts  également  vi- 
sibles sur  les  deux  individus  et  dirigés  obliquement  d’arrière  en 
avant  (fig.  4 et  fig.  5,  p.  n.).  Ces  deux  ponts  forment  ainsi  deux 
cloisons  épaisses  à direction  oblique,  qui  montent  du  fond  du 
sillon  transversal. 

A cause  de  cette  disposition,  la  région  nucale  consiste  en  un 
bourrelet  transversal  légèrement  sinueux  sur  son  bord  antérieur 
et  terminé  sur  les  côtés  par  deux  sortes  de  cornes  arrondies. 
Ce  bourrelet,  convexe  et  élargi  sur  sa  face  dorsale  est  couvert 
de  nombreux  plis  onduleux  plus  ou  moins  remplis  et  effacés  par 
le  revêtement  de  pustules  calcaires.  Il  se  rétrécit  en  arrière  et 
se  resserre  particulièrement  au  niveau  de  sa  réunion  avec  le 
segment  suivant.  La  partie  antérieure  du  corps  de  l’Annélide 
paraît  aussi  fortement  entaillée  à droite  et  à gauche  et  il  existe 
un  large  espace  anfractueux,  de  chaque  côté,  entre  la  base  de 
l’ommatophore,  l’extrémité  latérale  arrondie  du  bourrelet  nucal 
et  la  base  du  premier  élytrophore. 

Appendice  car  on  cul  aire.  La  région  nucale,  très  nette- 
ment visible  dans  la  photographie  (PI.  47,  fig.  4)  porte  ici,  tout 
à fait  à son  bord  antérieur  et  sur  la  ligne  médiane,  un  court 
appendice  qui  a été  appelé  antenne  impaire  médiane  par  les 
auteurs.  Cet  appendice  comprend  deux  parties  qui  sont  différem- 
ment nuancées  : l’une,  celle  de  base,  est  cylindrique  et  d’un 
blanc-sale;  l’autre  est  une  petite  pointe  mousse  dont  la  colora- 
tion rappelle  celle  de  la  surface  pigmentée  des  ommatophores. 

Cirres  tentaculaires.  Ventralement,  le  segment  qui  suit 

Voyage.  Vol.  2.  12 


168 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


immédiatement  la  tête  manifeste  sa  présence  par  des  cirres 
tentaculaires  (PL  48,  fig.  7).  Ceux-ci  sont  au  nombre  de  deux 
de  chaque  côté  de  la  bouche  et  dorsalement  par  rapport  à elle  ; 
chaque  paire  de  cirres  naît  d’un  cirrophore  commun,  large  et 
massif  à sa  base.  Les  deux  cirrophores  se  trouvent  placés  en 
face  des  ommatophores  lorsqu’on  observe  l’animal  par  la  face 
ventrale  et  ils  sont  séparés  l’un  de  l’autre  par  ce  que  l’on  peut 
appeler  la  lèvre  supérieure. 

Orifice  buccal.  Cette  lèvre  est  un  petit  coussinet  mé- 
dian intercalé  entre  la  base  des  palpes,  celle  des  cirrophores  et 
le  rebord  supérieur  des  deux  lèvres  latérales.  Une  forte  dépres- 
sion la  sépare  de  celle-ci.  Comme  du  reste  toutes  ces  parties  de 
l’orifice  buccal,  elle  est  parcourue  de  sillons  très  nettement 
accentués  au  moins  quand  la  trompe  de  l’animal  est  rétractée 
et  qui  convergent  vers  le  centre  de  l’orifice  buccal. 

Les  deux  lèvres  latérales  sont  séparées  l’une  de  l’autre  par 
une  profonde  fissure  qui  est  l’orifice  buccal  proprement  dit  à 
l’état  de  repos  de  la  trompe.  Ces  lèvres  forment  deux  sortes  de 
coussinets  sillonnés  transversalement  et  à surface  largement 
ondulée.  Elles  se  rattachent  à droite  et  à gauche,  et  à peu  près 
au  niveau  de  la  base  des  cirrophores,  au  segment  tentaculaire 
qui  est  masqué,  en  partie,  à cet  endroit,  par  la  base  hémisphé- 
rique des  ommatophores  d’une  part  et  par  le  grand  développe- 
ment que  prend  le  parapode  du  premier  segment  sétigère  de 
l’autre.  Inférieurement  ces  deux  lèvres  sont  embrassées  par  un 
grand  bourrelet  circulaire  régulièrement  sillonné  par  des  dé- 
pressions parallèles  dont  le  trajet  est  d’abord  longitudinal,  puis 
qui  rayonnent  vers  le  centre  de  la  bouche.  Ce  bourrelet,  homo- 
logue d’une  lèvre  inférieure,  se  rattache  sur  les  côtés  et  en  avant 
aux  extrémités  des  lèvres  latérales  ; mais  un  peu  plus  en  arrière 
il  se  confond  avec  les  parapodes  du  premier  et  du  deuxième  séti- 
gères.  Postérieurement  cette  lèvre  est  assez  nettement  délimitée 
par  une  dépression  circulaire  ventrale  qui  sépare  le  second 


ANNEL1DES  D AMBOINE 


169 


sétigère  du  troisième.  En  résumé,  le  pourtour  de  l’orifice  buccal 
est  formé,  en  avant  par  la  face  ventrale  du  segment  céphalique  ; 
latéralement  par  le  segment  tentaculaire,  le  premier  sétigère 
et  le  second  sétigère  qui  le  bordent  en  arrière. 

Face  ventrale  du  corps.  Sur  la  face  ventrale  du  corps, 
la  large  bande  médiane  blanche  qui  est  flanquée  à droite  et  à 
gauche  par  les  parapodes  est  divisée  longitudinalement  en 
trois  parties.  Les  deux  latérales  n’ont  rien  de  remarquable 
en  dehors  de  leurs  nombreux  plis  transversaux,  dont  quel- 
ques-uns au  moins  traduisent  la  métamérisation  de  ranimai. 
Mais  la  médiane  est  inscrite,,  à partir  de  la  dépression  circu- 
laire qui  sépare  le  deuxième  segment  sétigère  du  suivant,  entre 
deux  sillons  caractéristiques.  Ces  sillons,  au  début  de  leur  trajet 
et  sur  un  espace  médian-ventral  qui  correspond  à la  largeur 
des  3e,  4e  et  5e  sétigères  réunis,  délimitent  une  figure  plane 
scutelliforme.  Ensuite,  tout  le  long  de  ranimai  ils  deviennent 
parallèles,  à une  distance  de  2mm, 5 environ  l’un  de  l’autre. 

Parapode.  La  description  détaillée  que  Pruvot  et  Raco- 
vitza  ont  donnée  pour  le  parapode  de  Panthalis  Lacam , con- 
vient aussi  bien  au  parapode  de  Eupolyodontes  amboinensis, 
au  moins  en  ce  qui  concerne  le  parapode  proprement  dit.  C’est 
ainsi  que  nous  observons  comme  eux,  dès  le  premier  sétigère, 
une  rame  hœmale  affectant  la  forme  d’un  petit  tubercule  conte- 
nant une  soie  aciculaire.  Ce  tubercule  se  transforme  peu  à peu 
aux  segments  suivants  en  la  sorte  de  lèvre  charnue  dont  parlent 
également  ces  auteurs,  lèvre  qui  descend  sur  la  face  antérieure 
du  parapode,  de  la  base  du  cirre  dorsal  jusque  vers  le  milieu  de 
la  rame  neurale.  Quant  aux  soies,  elles  ont  été  figurées  avec 
assez  de  soin  par  Akira  Izuka  dans  sa  note  sur  le  Panthalis 
Mitsukurii , pour  que  nous  nous  croyons  dispensés  de  les  décrire 
à nouveau.  Toutefois,  comme  nous  avons  voulu  bien  préciser  les 
caractères  du  type  que  nous  présentons,  nous  donnons  un  dessin 
de  son  30e  parapode  (PI.  48,  fig.  8,  9,  10  et  11). 


170 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


Discussion  spécifique.  Comme  nous  le  disions  en  com- 
mençant, une  grande  confusion  règne  encore  dans  la  systéma- 
tique de  3a  tribu  des  Acœtinés.  La  classification  de  Miss  Bu- 
chanan a réalisé  un  véritable  progrès  dans  la  délimitation  des 
genres.  Cet  auteur  a eu  en  effet  le  mérite  de  discerner  que  les 
caractères  anciennement  employés  avec  succès  pour  tous  les 
Aphroditiens,  tels  que  ceux  tirés  des  élytres  et  du  nombre  seu- 
lement des  appendices  céphaliques,  ne  pouvaient  plus  convenir 
aux  Acœtinés  et  devaient  être  remplacés  par  des  caractères  plus 
spéciaux  à cette  tribu,  c’est-à-dire  ceux  des  ommatophores  et 
des  yeux. 

Miss  Buchanan  réduisit  ainsi  les  genres  aux  trois  suivants  : 

1.  Eupolyodontes.  Pédoncules  oculaires  s’élevant  latérale- 
ment de  la  base  du  prostomium  ; tentacule  prostomial  médian 
rudimentaire  ou  absent,  s’élevant  de  la  partie  postérieure  du 
prostomium  quand  il  est  présent. 

2.  Polyôdontes.  Pédoncules  oculaires  s’élevant  du  front  du 
prostomium,  rapprochés  l’un  de  l’autre  sur  la  ligne  médiane  ; 
tentacule  prostomial  médian  bien  développé. 

B.  Eupanthalis.  Quatre  yeux  sessiles. 

Pruvot  et  Racoyitza  dans  une  discussion  très  approfondie 
des  genres  des  Acœtinés,  n’admirent  pas  les  coupes  génériques 
de  Buchanan  et  ils  firent  les  trois  suivantes  : 

A.  Pas  d’antenne  médiane.  Une  paire  d’ommatophores.  Polyo- 
dontes  Ranz. 

B.  Une  antenne  médiane.  Pas  d’ommatophores.  Euarche  Ehl., 
Eupanthalis  Mc  Int. 

C.  Une  antenne  médiane.  Une  paire  d’ommatophores.  Acaetes 
Aud.  et  Edw.,  Eu  pompe  Kinb.,  Panthalis  Kinb. 

Les  deux  auteurs  en  question  placent  donc  le  genre  Eupolyo- 
dontes Buchanan,  dans  la  section  A qui  ne  possède  pas  l’ap- 
pendice médian  postérieur.  Ils  attribuent  l’observation  de  Miss 

Buchanan  à « un  repli  cutané  médian  appartenant  au  bord 

% 


ANNÊLIDES  ü’aMBOINE 


171 


antérieur  du  segment  buccal,  et  comme  imprimé  dans  l’angle  que 
forment  les  bords  internes  des  deux  élytres  de  la  première 
paire.  » Or,  Miss  Buchanan  indique  très  nettement  cette  exis- 
tence, et  depuis,  cet  appendice  a été  reconnu  par  Fauvel  (loc. 
cit.,  p.  92)  chez  Eupolyodontes  Cornishii  Buchanan  et  un  ten- 
tacule identique  existe  chez  Panthalis  MitëukuriL 

Mais  l’appendice  dont  il  s'agit  est  supporté,  non  par  la  région 
céphalique  comprise  entre  les  ommatophores  comme  chez  le 
Panthalis  Lacazii  ou  chez  le  Polyodontes  maxillosus,  mais  par 
une  région  qui  semblerait  appartenir  à la  partie  dorsale  du 
segment  tentaculaire,  et  qui,  nous  l’avons  dit  plus  haut,  est 
séparée  par  un  sillon  très  profond  de  V « aire  syncipitale  » qui 
supporte  habituellement  l’antenne  médiane.  Or  cette  éminence 
transversale  est  reliée,  par  un  gros  nerf  n.  c.,  (PL  48,  iîg.  6),  ainsi 
que  le  démontre  une  section  sagittale,  à la  partie  postérieure  du 
cerveau.  Elle  présente  ainsi  tous  les  caractères  d’un  organe  nu- 
cal,  et  l’appendice  médian,  désigné  à tort  chez  les  espèces  du 
genre  Eupolyodontes  sous  le  nom  d’antenne  médiane,  est  en 
réalité  une  production  carunculaire,  ainsi  que  l’avait  soupçonné 
Miss  Buchanan. 

En  résumé,  le  genre  Eupolyodontes  n’a  pas  d’antenne médiane 
véritable,  comme  les  Polyodontes  vrais  (P.  maxillosus  Cpd.) 
ou  comme  les  Panthalis  (P.  Lacazii  Pruvot  et  Racovitza),  an- 
tenne qui  est,  chez  certaines  espèces  de  ces  genres,  très  longue 
et  qui  y dépasse  même  en  avant  les  ommatophores.  Mais,  par 
contre,  il  possède  un  appendice  médian  inséré  postérieurement 
sur  une  région  nucale,  à direction  transverse,  séparée  de  la  ré- 
gion moyenne  de  la  tête,  par  un  sillon  profond,  mais  en  connexion 
nerveuse  avec  le  cerveau  postérieur  et  qui  a donc  la  valeur 
d’une  production  carunculaire. 

Le  genre  Eupolyodontes  ainsi  compris,  peut  se  caractériser 
de  la  manière  suivante  : 

Diagnose  du  genre  Eupolyodontes.  Acœtinés  à seg- 


172 


A.  MAI j AQUIN  ET  A.  DEHORNE 


ment  céphalique  profondément  divisé  par  une  très 
large  échancrure  médiane  qui  le  partage  antérieure- 
ment en  deux  ommatophores  situés  tout  à fait  laté- 
ralement. 

Antennes  courtes,  paires,  s’élevant  du  bord  anté- 
rieur du  segment  céphalique  ou  légèrement  ventrales. 

Petit  tentacule  médian  carunculaire  s’élevant  de 
la  partie  nucale  du  segment  céphalique. 

Palpes  petits,  pairs,  de  même  longueur  que  les 
antennes  latérales,  insérés  ventralement  sur  la  base 
des  ommatophores. 

Parapodes  pourvus  de  nombreuses  papilles  bran- 
chiales, simples  ou  arborescentes. 

Ainsi  défini  le  genre  Eupolyodontes  se  distingue  nettement 
des  autres  genres  des  Acœtinés,  parmi  lesquels  il  faudra  sans 
doute  faire  de  nombreuses  réductions,  mais  ce  travail  ne  pourra 
être  entrepris  avantageusement  que  par  des  auteurs  en  posses- 
sion d’un  matériel  bien  conservé. 

Dans  ce  genre  Eupolyodontes  ainsi  défini  nous  faisons  rentrer 
le  Panthalis  Mitsukurii  delzuKA.  L’Acœtiné  décrit  par  Fauteur 
japonais  rentre  certainement  dans  le  genre  Eupolyodontes  de 
Buchanan  et  il  appartient  très  vraisemblablement  à la  même 
espèce. 

Le  Polyodontes  gulo  de  Grübe  est  tellement  voisin  par  l’en- 
semble de  ses  caractères  du  genre  Eupolyodontes  qu’il  doit  éga- 
lement y rentrer.  Bien  qu’il  ait  été  décrit  comme  ne  possédant 
pas  le  petit  appendice  médian  de  VE,  Cornishii  Buchanan,  il  y a 
de  fortes  raisons  de  croire,  vu  la  ressemblance  frappante  de  sa 
région  nucale,  dans  le  dessin  très  insuffisant  de  Grübe,  avec  celle 
de  VE.  Cornishii , qu’il  n’y  a qu’une  seule  et  même  espèce.  L’in- 
dividu de  la  Mer  Rouge  aura  perdu  son  appendice  carunculaire 
avant  d’être  remis  à Grübe  qui  l’a  présenté  comme  en  étant 
normalement  dépourvu. 


AN  JS ELIDES  IVAMBOINE 


173 


Les  formes  d’Acœtinés  décrites  jusqu’à  présent  et  rentrant 
dans  le  genre  Eupolyodontes  sont  les  suivantes  : 

Eupolyodontes  CornisMi.  Buchanan  1894. 

Eupolyodontes  Cornishii  Buchanan.  Fauvel  1897. 

E.  (Panthalis)  Mitsukurii  Izuka  1904. 

? Polyodontes  gulo  Grube  1854. 

Eupolyodontes  amboinensis  Malaquin  et  Dehorne  1906. 

Diagnose  de  Eupolyodontes  amboinensis  n.  sp, 

Eupolyodontes  amboinensis,  outre  les  caractères  génériques 
ci-dessus  indiqués,  est  caractérisé  par  : 

Une  paire  de  branchies  céphaliques,  creuses,  cy- 
lindriques, insérées  entre  les  ommatophores,  sem- 
blables aux  branchies  parapodial es. 

Amphinûmides. 

Cette  famille  est  représentée  par  quatre  espèces,  dont  un  genre 
nouveau. 

Eurythoe  pacifica  Kbg. 

Notopygos  macidata  Kbg. 

Notopygos  labiatus  Mc  Intosh. 

Eucarunculata  n.  g.  grubei  n.  sp. 

Eurythoe  pacifica  Kbg. 

Cette  espèce  à déjà  été  rencontrée  à Tahiti  et  à l'üe  Nicobar. 
Les  exemplaires  décrits  par  Kinberg  venaient  des  îles  Eimeo  et 
Focia.  Ceux  qu’à  rapportés  le  Challenger  ont  été  récoltés  aux 
Bermudes. 

Les  individus  qui  proviennent  de  la  baie  d’Amboine  sont  au 
nombre  de  deux. 

Notopygos  maculata  Kbg. 

Un  seul  exemplaire  qui  répond  bien  à la  description  de  Grube1. 

1 V.  Annuîata  semperiana,  PI.  I,  fig.  3. 


174 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


Nofopygos  labiatus  Mc  Intosh. 

Cette  espèce  fut  trouvée  pour  la  première  fois  au  sud  des  îles 
Philippines  par  le  Challenger.  Les  exemplaires  récoltés  à Am- 
boine  sont  au  nombre  de  trois.  Nous  n’avons  rien  à ajouter  à 
la  description  générale  de  Mac  Intosh,  mais  nous  reviendrons 
plus  loin  sur  les  rapports  et  la  structure  de  la  caroncule  de  cette 
espèce  que  nous  représentons  (PL  49,  %.  16). 

Eucarunculata  Grubei  n.  gen.  n.  sp. 

PL  47,  fig.  2 : PL  49,  fig.  12  à lo  et  17  à 20. 

Le  nouvel  Amphinomide  que  nous  décrivons  sous  ce  nom  est 
pourvu  de  branchies  arborescentes  en  touffes  compactes  et  d’une 
caroncule  très  développée.  Il  prend  place  en  qualité  de  nouveau 
genre  dans  la  classification  que  Gravier  a donnée  des  Amphino- 
mides 1 dans  le  groupe  que  formaient  à eux  seuls  les  genres 
Hermodice  Kinberg  et  Notopygos  Grube. 

Plusieurs  exemplaires  nous  ont  été  remis,  mais  Lun  d’entre 
eux  seulement  (PL  47,  fig.  2)  est  presque  complet.  Chez  aucun  les 
segments  qui  concourent  à former  l’anus  n’ont  été  conservés. 

L’individu  le  plus  long,  celui  que  nous  allons  étudier  plus  par- 
ticulièrement, mesure  7011™  de  long  et  9mra  en  sa  plus  grande 
largeur  qui  se  trouve  au  niveau  du  13e  segment.  Il  compte 
59  segments.  La  section  du  corps  est  nettement  quadrangulaire 
avec  des  côtés  concaves. 

La  coloration  générale,  après  un  long  séjour  dans  l’alcool, 
est  brune.  Mais,  sur  le  dos,  où  la  pigmentation  est  d’ailleurs 
plus  dense  que  sous  le  ventre,  on  rencontre  des  bandes  longitu- 
dinales sombres  qui  courent  de  segment  en  segment  d’une  extré- 
mité à l’autre  de  l’animal.  Elles  sont  au  nombre  de  10  à 15.  Ven- 
tralement,  elles  s’arrêtent  au  vingtième  segment. 

1 Gravier.  Annélides  Polychètes  de  la  Mer  Rouge.  Nouvelles  Arch.  du  Mu- 

séum, 1900. 


AN  N ÉLIDÉS  d’aMBOINE 


175 


Le  segment  céphalique,  fig.  12,  qui  se  trouve  enclavé  entre 
les  deux  parties  latérales  du  premier  et  du  second  segment  pré- 
sente trois  régions  nettement  distinctes  les  unes  des  autres.  La 
plus  antérieure  s’échancre  en  avant  pour  donner  les  palpes  si 
caractéristiques  des  Amphinomides.  Postérieurement,  cette  par- 
tie antérieure  de  la  tête  est  quadrilobée,  et  comme  elle  se  re- 
lève en  proue,  vers  le  dos,  ces  quatre  lobes  sont  superposés  deux 
à deux.  Les  deux  lobes  supérieurs,  ceux  qui  seraient  tout  à fait 
antérieurs  si  cette  proue  se  déroulait  sur  un  plan  horizontal 
sont  en  même  temps  beaucoup  plus  rapprochés  de  la  ligne  mér 
diane  que  les  deux  autres  lobes  inférieurs  et  ventraux.  Tous  les 
quatre  s’allongent  en  un  appendice  antennaire  subulé. 

Une  large  échancrure  transverse  sépare  cette  masse  anté- 
rieure de  la  région  moyenne  du  lobe  céphalique,  c’est-à-dire  la 
région  syncipitale,  au  sens  où  l’entend  Racovitza.  C’est  une 
éminence  quadrangulaire  moins  élevée  que  la  proue  antérieure 
et  comme  à l’abri  de  cette  dernière;  de  l’extérieur  on  n’aper- 
çoit guère  que  l’antenne  médiane.  Elle  porte  les  yeux  au  nom- 
bre de  quatre.  Les  deux  plus  gros  sont  antérieurs  et  latéraux 
par  rapport  aux  deux  autres  plus  petits  qui  sont  postérieurs  et 
dorsaux.  Du  milieu  de  cette  éminence  part  l’antenne  médiane 
impaire,  le  plus  long  appendice  du  lobe  céphalique. 

La  région  postérieure  de  la  tête,  celle  qui  correspond  à la  ré- 
gion nucale  de  Racovitza  est  constitué  par  une  énorme  ca- 
roncule cordiforme.  Celle-ci  comprend  essentiellement  un  axe 
médian  en  saillie  et  deux  larges  lobes  latéraux  qui  s’épanouissent 
sur  les  premiers  segments,  à droite  et  à gauche,  jusqu’à  leurs 
parapodes  (PL  49,  fig.  12). 

L’axe  qui  paraît  tronçonné  ne  l’est  que  superficiellement.  En 
avant  il  s’étale  en  un  écusson  vaguement  fourchu  qui  embrasse 
la  base  de  l’antenne  médiane.  La  surface  est  parcourue  de  nom- 
breuses rides  qui  ne  correspondent  pas  à des  divisions  intérieures. 

Les  lobes  latéraux  sont  formés  de  côtes  saillantes  insérées 


176 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


tout  le  long  cle  Taxe,  à droite  et  à gauche  de  ce  dernier  et 
rangées  parallèlement  les  unes  auprès  des  autres.  Elles  sont 
orientées  de  telle  sorte  qu’elles  convergent  d’arrière  en  avant. 
Cette  disposition  est  inverse  dans  le  caroncule  du  genre  Her- 
modice  où  les  côtes  latérales  convergent  d’avant  en  arrière 
le  long  du  lobe  médian.  Chaque  côte  prise  séparément  offre  un 
curieux  aspect.  On  distingue  en  effet  à sa  surface  une  sorte 
d’épaississement  qui  y décrit  une  arborisation  régulière,  épais- 
sissement dont  la  signification  nous  échappe  du  reste.  Un  ins- 
tant nous  avions  pu  croire  que  les  lignes  d’arborisation  corres- 
pondaient à des  zones  ciliées,  mais  sur  les  coupes  nous  n’avons  re- 
trouvé nul  vestige  de  cils  vibratiles  et  la  cuticule  est  aussi  épaisse 
en  ces  endroits  que  sur  l’épiderme  dorsal  des  segments  voisins. 

Les  côtes  des  lobes  latéraux  de  la  caroncule  sont  indépen- 
dantes entre  elles  sur  les  côtés  et  jamais  elles  n’adhèrent  à la 
paroi  dorsale  des  segments  post-céphaliques.  Mais  sur  la  ligne 
médiane,  elles  se  fusionnent  toutes,  non  seulement  entre  elles, 
mais  encore  avec  l’axe  médian  et  c’est  alors  aussi  que  le  ca- 
roncule entre  en  relations  directes  avec  la  région  supérieure  svn- 
cipitale  qui  contient  les  yeux. 

Notons  en  passant  que  l’individu  étudié  par  nous  possédait 
une  seconde  caroncule  développée  sur  la  partie  droite  de  la  ca- 
roncule médiane.  Cette  dernière  est  seule  présente  dans  un  se- 
cond exemplaire.  Comme  nous  n’avons  eu  à notre  disposition 
que  deux  individus  à extrémité  antérieure  complète,  il  est  diffi- 
cile de  dire  si  le  cas  du  spécimen  étudié  est  exceptionnel  et  rentre 
dans  le  cas  des  anomalies  ou  bien  si  le  dédoublement  de  la  ca- 
roncule est  au  contraire  fréquent  et  devient  alors  un  caractère 
quasi  normal  de  ce  type. 

Si  nous  comparons  le  parapode  de  Eucanmculata  à celui  de 
Eurythoe  qui  est  fort  ressemblant,  celui  du  genre  créé  par  nous 
est  un  peu  plus  saillant.  Comme  ceux  de  tous  les  Àmphinomiens, 
il  est  trapu,  peu  élevé  et  biramé  (fig.  15).  Sa  rame  dorsale  com- 


ANNÉLIDES  d’aMBOINE 


177 


prend  un  lobe  sétigère  aigu  à l’extrémité  duquel  s’insère  un 
cirre  dorsal  assez  long  et  bi-articulé  et  une  branchie  arbores- 
cente. Le  faisceau  de  soies  sort  de  la  rame  par  une  sorte  de 
fente  circulaire  qu’on  retrouve  ventralement  et  qui  semble  par- 
tager chaque  rame  en  deux  lèvres  inégales. 

Les  soies  de  la  rame  dorsale  sont  de  trois  sortes  : 1°  des  soies 
très  longues  et  très  fines,  pourvues  de  nombreuses  petites  denti- 
culations  sur  toute  leur  longueur  (fig.  18)  ; 2°  des  soies  beaucoup 
plus  fortes,  conservant  un  assez  gros  calibre  dans  toute  leur  lon- 
gueur et  ne  s’effilant  qu’à  leur  extrémité  (fig.  14)  ; 3°  de  grosses 
soies,  plus  trapues  que  les  précédentes,  à ornementations  caracté- 
ristiques, d’un  côté  seulement.  Elles  s’effilent  plus  vite  que  les 
précédentes  et  elles  gardent  les  ornementations  jusqu’à  leur  ex- 
trémité (fig.  13). 

La  rame  ventrale  présente  également,  trois  sortes  de  soies  : 
1°  quelques  grosses  soies  très  courtes  et  lancéolées,  ce  sont  les 
soies  aciculaires  (fig.  17);  2°  des  soies  très  fines,  très  longues  et 
denticulées  à leur  extrémité  (fig.  20)  ; 3°  enfin,  des  fortes  et  lon- 
gues soies  de  grosseurs  diverses,  qui  présentent  à leur  extrémité, 
sur  un  côté,  une  dizaine  de  denticulations  et  se  terminent  par  une 
dent  pointue  (fig.  19). 

Toutes  ces  soies,  tant  dorsales  que  ventrales,  sont  simples  et 
creuses.  Seules,  les  soies  ventrales  aciculaires  sont  pleines. 

Le  nouveau  genre  Eacarunculata  se  caractérise  de  la  manière 
suivante  : 

Ampliinoinide  pourvu  de  branchies  arborescentes 
et  d’une  caroncule  très  bien  développée,  cordi- 
forme  et  trilobée.  Un  seul  cirre  dorsal  au  para- 
pode,  toutes  les  soies  sont  simples,  jamais  bifides. 

Eunicides  (s.  Grube). 

La  famille  des  Eunicidés  est  représentée  par  onze  espèces, 
appartenant  aux  différentes  tribus  de  la  famille. 


178 


A,  MALAQTJIN  ET  A.  DEHORNE 


Diopatra  c tmhoinensis  Aud.  et  Edw. l. 

Nous  rapportons  à cette  espèce,  un  exemplaire  incomplet, 
bien  que  la  description  de  Aüdouin  et  Milne-Edwards  ne 
soit  pas  assez  circonstanciée  pour  Fy  rapporter  avec  certitude. 
Toutefois  les  conditions  d’origine,  l’aspect  général  de  la  région 
antérieure  du  corps  nous  autorisent  à penser  que  l’individu 
trouvé  à Amboine  par  MM.  Bedot  et  Pictet  se  réfère  à l’es- 
pèce type  du  genre  de  Aüdouin  et  Milne-Edwards. 

L’exemplaire,  incomplet,  compte  40  segments.  La  tête,  large- 
ment échancrée  en  avant,  présente  2 gros  palpes  au-dessus 
desquels  sont  disposées  frontalement  2 courts  appendices  piri- 
formes.  Cinq  antennes,  dont  la  plus  longue,  la  médiane,  rabat- 
tue sur  le  dos  descend  jusqu’au  20e  segment,  sont  insérées  sur 


Fig.  5. 

Diopatra  amboinensis. 

Vue  dorsale  de  la  région  antérieure  du  corps.  On  n’a  figuré  que  la  partie  basilaire  des  antennes, 
latérales  antérieures.  An.  I.  a.  = Antennes  latérales  antérieures  ; An.  I.  p.  — A.  latérales 
postérieures  ; An.  m.  - A.  médianes;  P.  r-  = palpes  ; C.  t.  = cirres  tentaculaires. 

la  tête  selon  une  demi-circonférence.  (Texte,  fig.  5.)  Comme  chez 
les  Eunices  proprement  dites,  le  segment  tentaculaire  présente 
deux  petits  cirres  sur  la  face  dorsale:  ils  sont  dépourvus  d an- 


1 Audoüin  et  Milne-Edwards.  Classification  des  Annélides  et  description  de 
celles  quihabitent  les  côtes  de  la  France.  Ann.  Sc.  nat.,  T.  28, p.  229,  pl.  X,  1833. 


ANNÉLIDES  d’âMBOINE 


179 


nulations  transverses  à leur  base.  Ce  segment  est  apode.  Les 
3 segments  qui  lui  font  suite  sont  pourvus  de  parapodes,  mais 
ils  n’ont  pas  encore  de  branchies. 

Au  quatrième  segment  parapodial  (Texte,  fig.  6)  le  parapode 

comprend  un  long  appendice 
dorsal,  appelé  cirre  dorsal  par 
les  auteurs  et  à la  base  duquel 
(TLd.Jpénètre  un  faisceau  de  9 à 
10  fins  a ci  cules,  uneramefi?.^ 
pourvue  de  2 lèvres  entre  les- 
quelles sortent  une  très  longue 
et  mince  languette  ayant  la 
structure  normale  d’un  cirre  et 
quelques  soies,  enfin  un  cirre 
ventral  (G.  t’.^bien  développé. 
Dans  cette  rame  ventrale  on 
trouve  quatre  gros  acicules  con- 
tigus qui,  à ce  niveau,  possè- 
dent encore  une  extrémité  effi- 
lée en  pointe,  et  2 sortes  de  soies  se  présentent  : 1°  des  soies 
fal «formes  qu’on  rencontre  chez  tous 
les  Euniciens  et  2°  une  très  longue 
soie,  arquée  comme  une  soie  acicu- 
laire  et  occupant  du  reste,  dans  ces 
premiers  segments,  la  même  position 
que  la  soie  aciculaire  proprement 
dite  occupe  dans  les  segments  qui 
viendront  ensuite.  Elle  est  enfermée 
dans  une  gaine  qui  laisse  dépasser  son 
extrémité  bidentée  (Texte,  fig.  7 a). 

Dans  l’intérieur  du  parapode,  on 
découvre  de  jeunes  soies  absolu- 
ment identiques  à celle  que  nous  venons  de  décrire,  contenues 


Fig.  6. 

4e  segment  parapodial  de  1).  amboi- 
nensis. 


Fig.  7 a. 

Soie  aciculaire  du  4e  segment 
parapodial. 

Fig.  7 6. 

Soie  aciculaire  du  27*  segment. 


180 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


dans  une  gaine  chitineuse  qui  les  enveloppe  encore  tout  entières 
à ce  stade.  Ces  sortes  de  soies,  propres  au  Diopatres,  ont  été 
décrites  par  Claparède  sous  le  nom  de  .soies  imparfaitement 
composées  et  par  de  Saint-Joseph  sous  le  nom  de  soies  pseudo- 
articulées  à lame  dissedrice.  Comme  ce  dernier  auteur,  nous 
avons  pu  constater  qu’elles  ne  coexistent  pas  avec  les  branchies 
et  qu’elles  disparaissent  pour  ne  plus  reparaître  dès  le  cin- 
quième segment,  qui  est  aussi 
chez  cet  exemplaire  le  premier 
branchifère. 

Si  l’on  considère  maintenant,  le 
parapode  du  27e  sétigère  (Texte, 
fig.  8)  le  faisceau  de  fins  acicules  de 
la  base  de  la  rame  dorsale  (R.d.), 
pénètre  jusque  près  de  son  extré- 
mité distale.  On  a toujours  quatre 
gros  acicules  parallèles  dans  le 
corps  de  la  rame  ventrale  (B.v.), 
mais  ici,  leur  extrémité  libre,  au 
lieu  de  s’effiler  en  pointe,  est  re- 
courbée vers  le  dos  en  une  sorte 
de  grosse  dent  brunâtre  très  sin- 
gulière. De  plus,  à cette  même 
rame,  on  constate  la  présence  d’un 
grand  nombre  de  longues  soies  en 
peigne  et  de  deux  fortes  soies  aci- 
culaires,  dont  l’une  est  parallèle 
aux  quatre  gros  acicules  horizontaux  et  dont  l’autre  (Texte, 
fig.  7 b.\  incurvée,  est  oblique  par  rapporta  Taxe  transversal  du 
parapode. 

Le  cirre  ventral  ( 'C.v .)  n’est  plus  qu’un  bouton  fortement  en 
retrait  et  la  rame  dorsale  supporte  une  grosse  branchie  (B.  r.) 
dont  le  tronc  se  ramifie  en  huit  filaments  insérés  sur  une  spirale. 


Parapode  du  27e  segment  sétigère 
de  D.  amboinensis. 


ANNÉLIDES  ü’aMBOINE 


181. 


Eunice  valida  Gravier 1 . 

Cette  espèce  qui  a été  trouvée  en  1897  dans  la  Mer  Rouge 
a été  bien  décrite  par  Gravier.  Elle  est  remarquable  par 
l’absence  de  soie  aciculaire  et  de  soies  en  peigne,  par  l’ap- 
parition fort  tardive  de  sa  branchie  filiforme  jamais  ramifiée 
et  par  l’aspect  de  sa  mâchoire  inférieure.  Celle-ci  est  très  dé- 
veloppée ; elle  est  formée  de  deux  pièces  entièrement  calcifiées, 
d’une  belle  coloration  jaune  et  bleu.  Dans  l’individu  d’Amboine, 
cette  mâchoire  mesure  5rnm,5  de  long  et  Sram  dans  sa  plus 
grande  largeur. 

Eunice  flaccida  Grube. 

La  description  de  cette  Annélide  ayant  été  reprise  en  détail 
par  Gravier,  nous  nous  con- 
tenterons simplement  de  si- 
gnaler que  la  soie  aciculaire 
commence  au  23e  segment 
sétigère. 

Eunice  mutabilis  Gravier  K 

Un  seul  exemplaire  de 
105mm  de  long  sur  6mm  de 
large.  Il  compte  141  seg- 
ments dont  la  largeur  va  en 
décroissant  à partir  du  12e. 

La  branchie  commence  au 
17e  sétigère,  comme  dans 

l’exemplaire  décrit  parGKA-  Eunice  Gravier,  par.pode  de 

VIER,  mais  la  soie  aciculaire  la  région  moyenne. 

n’apparaît  qu’au  33e  segment.  Le  parapode  de  cette  espèce  (Texte, 

1 Gravier.  Annélides  Polychètes  de  la  Mer  Bouge.  1900,  p.  264,  PI-  XIII. 

2 Gravier.  Ibid.,  1900,  p.  245,  PL  XIII. 


182 


A.  MAL  AQUIN  ET  A.  DEHORNE 


fig.  9)  est  remarquable  par  la  pénétration  des  acicules  dans  le 
soi-disant  eirre  dorsal,  en  réalité  la  rame  dorsale  (B.  d.). 

F/miice  pycnob rem chiât  a Mc  Intosh l. 

Malgré  quelques  différences  du  reste  très  légères,  nous  avons 
assimilé  l’individu  trouvé  à Amboirie  par  MM.  Redot  et  Pictet 
à l’espèce  décrite  sous  ce  nom  par  Mac  Intosh.  Mêmes  dimen- 
sions que  pour  l’individu  dragué  sur  la  côte  australienne,  même 
saillie  latérale  de  chaque  côté  du  premier  segment  du  corps. 

La  branchie  apparaît,  ici,  au  20e  segment  au  lieu  du  16e 
mais  le  parapode  est  identique  et  nous  avons  aussi  remarqué 
que  les  soies  simples  supérieures  de  la  rame  ventrale  suppor- 
taient un  grand  nombre  de  particules  adhérentes. 

Pour  ce  qui  regarde  les  soies  composées  hétérogomphes,  si- 
gnalons que  la  serpe  est,  contrairement  à la  figure  donnée  par 
Fauteur  anglais,  nettement  tridentée. 

Eimiee  coüaris  Ehrbg. 

Annélide  décrite  par  Grube,  puis  par  Semper  et  enfin  par 
Gravier.  L’individu  que  nous  avons  eu  en  mains  est  de  bien 
moins  grande  taille  que  celui  des  Philippines  et  même  que  celui 
de  la  Mer  Rouge.  Il  est  incomplet,  mais  il  ne  doit  lui  manquer 
que  3 ou  4 segments  postérieurs.  Il  compte  83  sétigères. 

Sa  couleur  est  bien  celle  qui  a été  donnée  par  Grube.  Exté- 
rieurement, le  tégument  à l’aspect  d’une  peau  de  chagrin.  Seul 
le  4e  sétigère  est  dépourvu  de  la  pigmentation  générale,  rouge- 
brique  mêlée  de  jaune. 

La  branchie  apparaît  au  13e  segment,  un  peu  plus  antérieu- 
rement que  pour  les  individus  étudiés  par  Grube  et  par  Gra- 
vier. La  soie  aciculaire  se  montre  au  20e  segment. 

1 Mac  Intosh.  Report  of  the  Annelida  Polychœta.  The  Voyage  of  H.  M.  S. 
Challenger,  vol.  12,  1885,  p.  204,  PI.  XXXIX. 


ANNÉLIDES  d’aMBOINE 


183 


Dans  les  parapodes  antérieurs  on  trouve  une  rame  dorsale  (le 
cirre  dorsal  des  auteurs)  traversée  dans  toute  sa  longueur  par  quel- 
ques longs  acicules.  Vers  le  50e  segment,  cette  rame  dorsale  se 
réduit  beaucoup,  mais  elle  contient  toujours  plusieurs  longs  aci- 
cules  et  elle  supporte  à ce  niveau  une  branchie  à trois  filaments. 

Pour  la  description  des  soies  et  des  mâchoires,  voir  Gravier. 

Eunice  Grubei  Gravier 1 . 

Une  description  très  complète  et  précise  de  cette  espèce  a été 
donnée  par  Gravier  et  nous  renverrons  à l’étude  de  cet  auteur. 

Nous  avons  cependant  rencontré  dans  la  structure  des  para- 
podes, et  en  particulier  dans  ceux  du  premier  segment,  des 
caractères  qui  éclairent  la  signification  morphologique  des  di- 
verses parties  de  ces  appendices  chez  les  Eunicides.  On  sait  que 
le  parapode  complet  d’un  Eunicide  se  compose  des  parties  sui- 
vantes : Une  branchie  dorsale,  un  appendice  cirriforme  dorsal, 
une  rame  et  un  cirre  ventral. 

, T \ branchie 

Paine  dorsale  < „ . . _ 

f appendice  cirriforme  contenant  des  acicules 

. i Rame  proprement  dite  avec  acicules 

Rame  ventrale 

( cirre  ventral. 

La  valeur  morphologique  de  chacune  de  ces  parties  a été 
l’objet  de  discussions  dont  on  trouvera  l’exposé  dans  le  travail 
de  Prüvot  et  Racovitza  2, 

Pour  ces  auteurs,  la  rame  dorsale  du  type  morphologique  le 
plus  complet  des  Annélides  n’est  plus  représenté  chez  les  Euni- 
ciens  que  par  le  cirre  dorsal,  lequel  renferme  comme  on  sait,  un 
ou  plusieurs  acicules  et  alors  la  branchie  est  une  acquisition 
secondaire. 

Pour  l’un  de  nous,  au  contraire3,  le  prétendu  cirre  dorsal  est 

1 Gravier.  Annélides  Polychètes  de  la  Mer  Bouge.  1900,  p.  258,  PI.  XIV. 

1 Faune  des  Annélides  de  Banyüls.  Arch.  Zool.  exp.  (3),  Tome  S,  p.*  339. 1895. 

* A.  Malaquïn.  Becherches  sur  les  Syllidiens.  1893. 

Voyage.  Vol.  2. 


13 


184 


A.  MALAQU1N  ET  A.  DEHORME 


UV ' 

Fig.  10. 

Eunice  Grubei  Gravier,  parapode  du  5Qme 
sétigère. 


la  rame  dorsale  elle-même  et 
la  branchie  des  Euniciens  est 
le  vestige  du  véritable  cirre 
dorsal  transformé  en  organe 
respiratoire. 

Or,  un  nouvel  argument 
en  faveur  de  cette  dernière 
thèse  est  donné  par  la  struc- 
ture de  la  rame  dorsale  du 
premier  sétigère  chez  Eu- 
nice Grubei.  En  effet,  dans 
cette  espèce  (Texte,  fig.  10) 
au  50e  sétigère,  le  parapode 
est  bien  un  parapode  normal 
d’Eunicide;  il  comprend  une 
branchie  pectinée  (B.  r.)  à 6 


digitations,  un  long  appendice 
cirriforme  pourvu  d’acicules 
dans  sa  région  basilaire  (R.  cl.), 
une  rame  ventrale  pourvue  de 
deux  gros  acieules  noirs  rigides 
(B.  v.)  et  de  deux  faisceaux  de 
soies  et  enfin  un  cirre  ventral 
(G.  v.).  Mais  si  l’on  étudie  suc- 
cessivement, les  parapodesdes 
sétigères  antérieurs,  on  voit  la 
branchie  diminuer  d’impor- 
tance à mesure  que  l’on  re- 
monte vers  la  tête  et  cette  ré- 
duction nous  mène  jusqu’au  3e 
sétigère  où  elle  a la  structure 
d’une  mince  languette  digiti- 
forme  (Texte,  fig.  11,  B.  r.).  A ce  niveau,  selon  la  plupart  des 


Fig.  11. 

Eunice  Grubei  Gravier,  parapode  du 
1er  sétigère. 


ANNÉLIÜES  d’aMBOINE 


185 


auteurs,  ce  troisième  parapode  doit  s’interpréter  de  la  manière 
suivante  : cirre  ventral,  rame  ventrale,  puis  cirre  dorsal  à la  base 
duquel  on  retrouve  les  acicules  de  la  rame  dorsale  disparue  et  enfin 
expansion  branchiale  dorsale,  organe  surajouté  au  parapode,  tan- 
dis que  dans  l’hypothèse  qui  fait  du  parapode  des  Euniciens  un 
parapode  ordinaire,  on  lit  CV.  RV.  RD  et  branchie  = CD. 

Mais  ceci  n’est  possible  que  si  on  montre  que  le  prétendu 
cirre  dorsal  est  la  rame  dorsale  elle-même.  C’est  à quoi  va  nous 
aider  l’étude  du  premier  sétigère  de  Y Eunice  Grubei. 

Le  parapode  de  ce  segment  est  très  simple,  il  comprend  les 
deux  parties  fondamentales  de  tout  parapode,  à savoir,  une 
rame  ventrale,  elle-même  très  peu  importante  et  à peine  dis- 
tincte dé  la  base  du  cirre  ventral  qui  est  énorme  et  une  rame 
dorsale.  Celle-ci  est  un  très  long  et  très  robuste  appendice  cir- 
riforme,  pourvu  à sa  base  d’un 
paquet^,  y d’environ  14  acicu- 
les recourbés  à leur  extrémité 
distale.  Jusque  là,  elle  n’a  rien 
qui  la  distingue  de  la  rame  dor- 
sale des  autres  parapodes  de  la 
même  Eunice.  Mais,  en  plus  de 
ce  faisceau  d’acicules  basilaires 
on  en  reconnaît  très  nettement 
deux  autres  (Texte,  fig.  12,  S .2, 

SJ)  composés  chacun  de  3 ou  4 
soies  et  situés  dans  le  prolonge- 
ment l’un  de  l’autre  et  enfin  une  r „ ■ 

dernière  soie  isolée  (S.*).  Bien  Fig.  12. 

, . , ..  , , Eunice  Grubei  Gravier,  parapode  du 

mieux,  1 extrémité  distale  de  cet  1er  sétigère. 


S/L' 


appendice  est  bifurquée  et  donne  2 lobes  foliacés  (L.v.,  L . d.)y  en 
tout  comparables  aux  lèvres  entre  lesquelles  font  saillie  les 
soies  d’une  rame  parapodiale. 

L’équivalence  morphologique  de  cet  appendice  avec  une  rame 


186 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


résulte  de  son  double  caractère:  1°  de  la  présence  d’organes 
sétigères  qui  se  retrouvent  dans  les  3/4  de  sa  longueur  ; 2°  de  sa 
bifurcation  terminale  en  2 lobes,  caractère  fréquent  de  rame 
sétigère. 

Le  parapode  normal  d ’Eunice  mutabilis  Grav.  que  nous  figu- 
rons plus  haut  (Texte,  fig.  9)  montre  que  dans  certaines  espèces, 
les  soies  pénètrent  très  loin  dans  le  soi-disant  cirre  dorsal.  Il  en 
est  de  même  chez  Diopatra( Texte,  fig.  8)  et  chez  beaucoup  d’autres 
espèces  d’Eunicides.  Nous  établirons  du  reste,  dans  un  autre 
travail,  la  transformation  directe  du  cirre  dorsal  en  branchie 
chez  Onuphis  Panceri. 

Dès  maintenant  nous  pouvons  admettre  que  le  pseudo-cirre 
dorsal  des  Eunicides  n’est  pas  autre  chose  que  la  rame  dorsale 
modifiée. 

Œnone  dipJiyllidia  Schmarda. 

L’individu  rapporté  d’Àmboine  est  identique  à celui  qu’à 
décrit  Ehlers  dans  Reports  on  the  Ânnelids.  Il  offre  aussi 
les  plus  grandes  affinités  avec  Aglaurides  erythroensis  Gravier. 

Les  trois  dernières  espèces  d’Eunieidés  se  rapportent  à : 

Staurocephcdus  filicornis  Grube 

Aracoda  multidentata  Ehlers 

et  Lumbriconereis  gracilis  Gr. 

Les  Annélides  sédentaires  sont  représentées  par  treize  espèces; 
nous  nous  contenterons  d’en  donner  une  énumération  très  rapide, 
les  formes  récoltées  à Amboine  appartenant  toutes  à des  espèces 
dont  la  description  a été  donnée  dans  les  travaux  de  Grube, 
Mac  Intosh,  etc. 

Sabellarides. 


Sabellaria  Johnstoni  Mc  Intosh. 


ANNÉLIDES  d’aMBOINE 


187 


Serpulides. 

Sahetta  spectabïlis  Gr. 

Sabella  manicata  Gr. 

Sabella  tenuitorgues  Gr. 

Dasychone  violacea  Schm. 

Salmacina  aedificatrix  Clpd. 
Pomatoceros  tricornigera  Gr. 

Térérellides. 

Loimia  ingens  Gr. 

Terebetta  Claparedi  Gr. 

Fhenacia  parca  Gr. 

Chœtopterides. 

Choetoptems  variopedatus  Renier. 

Flabelligerides. 
Stylarioïdes  par  mata  Gr. 

Capitellides. 


Dasybranchus  umbrinus  Gr. 


188 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHQRNE 


IL  PARTIE  ANATOMIQUE 

L’encéphale  et  la  caroncule  (organe  nucal)  de 
Notopygos  lariatus  Gr.  (Amphinomide). 

Le  grand  développement  que  présente  l’organe  caronculaire 
nucal  des  Amphinomides,  et,  en  particulier,  les  dimensions  con- 
sidérables qu’il  atteint  chez  Notopygos  labiatus  Gr.  nous  ont 
incités  à en  étudier  la  structure  et  à établir  ses  rapports  avec  le 
segment  céphalique.  La  caroncule  des  Amphinomides  a été 
décrite  chez  plusieurs  genres  (Eurythoe,  Euphrosyne , Spinther) 
par  Racovxtza  dans  son  important  mémoire  sur  Le  lobe 
céphalique  et  l’encéphale  des  Annélides  Polychètes.  Nous  ren- 
verrons à cet  ouvrage  pour  tout  ce  qui  concerne  la  bibliographie 
de  la  question 1 . 

L’étude  que  nous  avons  faite  de  la  caroncule  de  Notopygos  et 
à7  Encarunculata,  nous  ayant  révélé  une  vascularisation  ex- 
trêmement développée,  et,  dans  la  cavité  baignée  par  ces  vais- 
seaux, une  énorme  quantité  de  cellules  mésenchymateuses 
(amibocytes,  Mastzellen,  cellules  migratrices  à pigment,  etc.) 
nous  avons  entrepris  l’étude  détaillée  de  tout  l’organe  que  nous 
supposions  exclusivement  sensitif,  et,  par  contre-coup,  nous 
avons  été  amenés  à étudier  l’encéphale  si  développé  de  cette 
espèce. 

Morphologie  de  la  tête.  (PI.  49,  fig.  16).  Comme  celle 
de  tous  les  Amphinomides,  la  tête  du  genre  Notopygos  est 
encastrée  dans  les  premiers  segments  parapodiaux  du  corps. 
Les  appendices  consistent  en  : 1°  deux  gros  palpes  juxtaposés 
sur  la  ligne  médiane,  plus  larges  en  avant  qu’en  arrière  et 
recourbés  en  volute  vers  le  haut.  Ces  deux  palpes  sont  lisses  ; 


1 Archives  de  Zoologie  expérimentale,  1896. 


ANNÉLIDES  d’aMBOINE 


189 


seul  un  léger  sillon  sagittal  les  sépare  depuis  la  bouche  ventrale 
dont  ils  constituent  la  lèvre  antérieure.  2°  deux  antennes  latéra- 
les antérieures,  situées  dans  une  échancrure  et  entre  lesquelles 
passe  la  région  recourbée  des  palpes.  Racoyïtza  a considéré 
chez  Eurythoe  des  appendices  semblables  comme  des  stylodes  des 
palpes.  Ici  leur  situation  et  l’innervation  les  rendent  complète- 
ment indépendantes  des  palpes.  3°  deux  antennes  latérales 
postérieures,  et  4°  une  antenne  médiane  impaire.  A la  base  et  en 
avant  de  celle-ci,  existent  4 yeux,  rangés  deux  à deux,  les  anté- 
rieurs étant  les  plus  développés,  disposés  sur  un  espace  quadran- 
gulaire  légèrement  surélevé.  Postérieurement  à cette  antenne 
impaire  se  trouve  insérée  une  très  importante  caroncule,  sur 
laquelle  nous  reviendrons  plus  loin. 

A.  I/encéphale  de  Notopygos  labiatus  Gr. 

Dans  son  mémoire,  Racoyïtza  s’est  particulièrement  occupé 
des  Amphinomides  et  a étudié  trois  types  de  cette  famille  : les 
genres  Eurythoe , Euphrosyne  et  Spinther.  L’auteur  y admet 
l’existence  constante  chez  tous  les  Polychètes,  de  trois  centres 
nerveux  ou  trois  cerveaux  correspondant  à trois  régions  senso- 
rielles primitives.  Aux  aires  nucale,  svncipitale  et  palpaire  cor- 
respondent respectivement  les  cerveaux  postérieur,  moyen  et 
antérieur.  Le  cerveau  antérieur  innerve  les  palpes,  le  moyen 
fournit  les  nerfs  aux  diverses  antennes  et  aux  yeux,  et  le  posté- 
rieur à l’organe  nucal. 

L’encéphale  de  Notopygos  labiatus  Gr.  présente  un  développe- 
ment considérable  ; les  appendices  et  les  organes  des  sens 
céphaliques  sont  au  complet  puisqu’ils  comprennent  le  maximum 
en  nombre  des  palpes  et  antennes.  Les  quatre  yeux  sont  très 
volumineux  et  l’organe  caronculaire  y atteint  une  extension  plus 
grande  que  chez  aucune  autre  espèce  d’Amphinomide  ou  d’An- 
nélide.  Cet  encéphale  est  non  seulement  volumineux,  mais 


190 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


encore  il  est  divisé  par  des  fissures  profondes  dont  les  plus  impor- 
tantes sont  parcourues  par  des  vaisseaux  sanguins  qui  pénè- 
trent jusqu’au  milieu  de  la  masse  nerveuse.  Cette  disposition 
vasculaire,  inconnue  chez  les  Annélides,  et  le  développement 
puissant  des  centres  nerveux  donnent  à l’étude  de  F encéphale  de 
JSotopygos  un  grand  intérêt  en  ce  qu’il  permet  plus  facilement 
qu’aucun  autre  de  rechercher  si  l’on  y retrouve  les  trois  centres 
cérébraux  avec  leurs  limites  et  leurs  connexions,  tels  qu’ils  ont 
été  établis  par  Racovitza  et  admis  depuis  par  plusieurs 
auteurs. 

Anatomie  de  V encéphale. 

(PI.  51-53,  fig.  25-30.) 

Situation  de  l’encéphale  dans  la  tête.  La  partie  fon- 


Notopygos  labiatus  Gr.  Section  sagittale  de  l’encéphale  résultant  de  la  com- 
binaison de  plusieurs  coupes. 

A.  i = Antenne  impaire  médiane  ; Cœ.  En.  = Cavité  péri-encéphalique  ; F.d.a.  = fissure 
dorsale  antérieure  ; F.d.  p.=  Fissure  dorsale  postérieure  ; F.v.  a.  - Fisure  ventrale  antérieure  ; 
F.  v.  p.  = Fissure  ventrale  postérieure;  G.  A.  i.=  Ganglion  de  l’antenne  impaire  médiane; 
A.  A.  i.  = Nerf  antennaire  médian  ; N.  P.  — Nerf  palpaire  ; P.  = Palpe  ; V.  G.  = Vaisseau 
caronculaiie  dorsal. 


ANNÉLIÜES  d’aMBOINE 


191 


damentale  de  l’encéphale  est  formée,  comme  chez  tous  les  Poly- 
cliètes,  par  un  massif  de  fibres  constituant  la  substance  dite 
ponctuée  et  par  des  amas  de  cellules  ganglionnaires.  Ces  derniè- 
res occupent  la  région  latéro-dorsale  du  massif  ponctué.  Sa  face 
ventrale  est  complètement  dépourvue  de  cellules  ganglionnaires. 
Il  est  logé  dans  une  cavité  péri-encéphalique,  limitée,  par  une 
membrane  épaisse  fibrillée,  sorte  de  basale  qui  serait  séparée  du 
massif  nerveux  d’origine  épidermique.  Cette  cavité  péri-encé- 
phalique s’étend  ventralement,  et  remonte  postérieurement  en 
une  pointe  entre  les  origines  des  nerfs  caronculaires  (Texte, 
fig.  IB,  14  et  18).  Elle  renferme  des  vaisseaux  sanguins  dont  il 
sera  question  plus  loin.  La  région  dorsale  de  la  substance  cen- 
trale ponctuée  est  extrêmement  mamelonnée  par  suite  de  la 
formation  des  fissures  profondes  et  de  l’émergence  des  nombreux 
nerfs  qui  y prennent  naissance.  Les  dépressions  sont  remplies 
par  les  cellules  nerveuses  qui  relient  avec  les  nerfs  toute  cette 
masse  dorsale  à l’épiderme.  Toutefois,  entre  les  divers  massifs 
ganglionnaires  existent  des  cavités  irrégulières  que  parcourent 
des  vaisseaux  sanguins. 

Il  résulte  de  cette  disposition  que  l’encéphale  semble  suspendu 
dans  la  cavité  péri-encéphalique  par  toute  sa  région  dorsale  en 
rapport  intime  avec  l’épiderme. 

Divisions  de  la  substance  fibro-ponctuée  et  vas- 
cularisation. La  substance  fibro-ponctuée  est  profondément 
découpée  par  des  fissures  de  deux  ordres  : les  unes  extrême- 
ment profondes,  larges,  occupées  par  un  gros  vaisseau,  d’autres 
simplement  formées  par  un  repli  plein  de  la  gaine  névri  lo- 
in atique. 

Les  fissures  vascularisées  sont  au  nombre  de  quatre.  Les  deux 
postérieures,  paires  et  symétriques,  sont  situées  en  arrière  de  l’in- 
sertion de  l’antenne  médiane  (Texte,  fig.  13-14  F.  d . p.  ; PL  51, 
fig.  25-26).  Elles  pénètrent  très  profondément  et  se  rejoignent  dans 
le  centre  de  la  masse  ponctuée.  Leur  cavité  commune  se  reploie  en 


192 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


jtt;  ' 

■ 

F 


forme  de  corne  et  descend  fortement  en  arrière  et  ventralement. 
Elles  séparent  presque  entièrement  le  centre  postérieur  du  reste 
de  l’encéphale.  Cette  séparation  est  d’autant  plus  accusée  qu’une 
tissure  ventrale  (f.  v.  p.)  également  vascularisée  et  une  autre 
fissure  de  deuxième  ordre  viennent  presque  la  rejoindre. 


Notopygos  làbiatus  Gr.  Section  parasagittale  de  l’encéphaLe  résultant  de  la 
combinaison  de  plusieurs  coupes. 

an.  l.p.  — Antenne  latérale  postérieure  , Cm.  En.  = Cavité  péri-eneépkalique  f.C.f.  = 
fibres  nerveuses  de  l’origine  postérieure  du  connectif  ; F.  d.p.  = Fissure  dorsale  postérieure; 
F.  v.p.  — Fissure  ventrale  postérieure  ; N.  an.  I.  a.  = Nerf  de  l’antenne  latérale  postérieure; 
JV.  C.  i.  = Nerf  caronculaire  interne  ; N.  os.  a.  = Nerf  de  l’œil  antérieur  ; n.p.  — Nerf  palpaire  ; 
ce.  a.  = œil  antérieur  ; P.  = Palpe. 


En  avant  de  l’antenne  médiane  et  des  ganglions  de  cette  an- 
tenne existe  une  troisième  fissure  (f.  d . a.)  vascularisée,  moins 
profonde,  qui  s’étend  plus  latéralement  et  qui  se  dirige  ventrale- 
ment vers  une  autre  fissure  ventrale  vascularisée  (f.  v.  a.).  Avec 
la  précédente,  elles  isolent  presqu’ entièrement  un  petit  massif 
de  substance  fibro-ponctuée  d’où  émergent  les  fibres  constituant 
le  nerf  de  l’antenne  médiane. 


f.C.f.  F. v.p 


F.d.p. 


Fig.  14. 


ANN  ÉLIDÉS  d’âMBOINE 


193 


Dans  toute  la  région  antérieure,  la  substance  fibro-ponctuée 
d’où  partent  les  nerfs  des  antennes  latérales  antérieures  et  pos- 
térieures, des  palpes,  des  yeux  antérieurs  et  des  racines  anté- 
rieures des  connectifs,  il  n’existe  plus  de  division  importante.  La 
face  ventrale  est  complètement  lisse  ; au  contraire,  la  surface 
dorsale  est  mamelonnée  par  les  origines  des  différents  nerfs. 


Fig.  15. 


Notopygos  labiatus  Gr.  Coupe  transversale  de  la  caroncule  et  des  deux  pre- 
miers segments  parapodiaux,  au  niveau  des  deux  yeux  antérieurs.  (Pour  îa  com- 
préhension de  cette  coupe,  voir  la  figure  16,  planche  49.) 

b.  s.  = bulbe  sétigère  ; br.  s.  = branchie  sensorielle  ; e.  d.  = cirre  dorsal  du  second  segment  ; 
C.v.  — cirre  ventral;  Cœ.  G.  = Cœlome  caronculaire  ; Cœ.En.-.  Cavité  péri-encépbalique  ; 
G.  a.  - Ganglion  antérieur;  G.A.i.  - - Ganglion  antennaire  médian  ; N.  A.  i.  = Nerf  antennaire 
médian  ; N. an.  l.a.  = Nerf  de' l'antenne  latérale  antérieure  ; N.  P.  = Nerf  palpaire  ; Oe.a.  = 
Oeil  antérieur;  P.  = Palpe  ; P.p.  I et  P.p.  II  = Parapode  du  1er  et  du  2e  segement. 

Il  n’y  existe  du  reste  (PL  51,  fig.  26  et  PL  52,  fig.  27)  que  des 
fissures  à trajet  vertical  et  peu  développées.  Aucune  séparation, 
comparable  aux  fissures  vasculaires,  n’y  découpe  la  substance 
ponctuée,  et  il  nous  a été  impossible,  en  particulier,  d’y  observer 
une  séparation,  si  minime  fût-elle,  entre  la  région  palpaire  et  la 


194 


A.  MAL  AQUIN  ET  A.  DEHORNE 


région  antennaire.  Il  en  est  de  même,  du  reste,  ainsi  qu’on  le 
verra  plus  loin,  pour  les  massifs  ganglionnaires  correspondants. 

Si  donc,  l’on  devait  diviser  l’encéphale  de  Notopygos  au  point 
de  vue  anatomique,  d’après  les  découpures  profondes  qui  isolent 
la  substance  ponctuée,  en  trois  masses,  d’avant  en  arrière,  il  en 
résulterait  que  ces  trois  centres  inégaux,  mais  très  distincts,  ne 
correspondraient  nullement  à ceux  que  Racoyitza  a observés 
chez  les  autres  Amphinomides. 

Nerfs  encéphaliques.  Palpes.  Les  nerfs  palpaires  ont  un 
volume  et  un  trajet  en  rapport  avec  la  grande  dimension  et  l’ex- 
tension des  organes  in- 
nervés, Ces  nerfs  ont 
leur  origine  tout  à fait 
en  avant  de  l’encéphale, 
qu’ils  prolongent  pour 
ainsi  dire  ; ils  s’irradient 
latéralement  et  ventrale- 
ment,  et  envoient  des 
fibres  également  vers  la 
partie  supérieure  relevée 
en  proue.  Ces  nerfs1  pal- 
paires  s’étalent  dans 
l’épithélium  sensitif  et 
glandulaire  en  un  plexus 
nerveux  compris  entre 
la  basale  et  la  surface 

la  caroncule  au  niveau  des  yeux  postérieurs.  hbre  épidermique. 

O.f.  = Ocumeetii  péri-œsophagien  ; C<z.G.  = Cœlome  A.ïlteillieS  ltlteFÊlleS 
caronculaire  ; f.  -cf.  = fibres  nerveuses  de  l’origine  posté-  -n^jpgg  U II  t é T i C U F C S 
rieure  du  connectif;  G. C.  = Ganglion  postérieur  caroncu-  * 

laire;  lob.  méd.=  lobe  médian  de  la  caroncule  ; N.  A.  i.  = Il  s’agit  ici  de  véritables 
Origine  du  nerf  antennaire  médian  ; iV".  A.  I.  a.  — Origine  . . 

de  l’antenne  latérale  antérieure  ; Oe.  p.  = œil  postérieur;  appeiK LlCeS  CllStlIlCtS  CleS 
P. .=  palpe  ; F.  C.  = Vaisseau  caronculaire,  palpes  avec  lin  CératO" 

phore  et  un  stylode  bien  séparés  de  ces  derniers  auxquels  ils  ne 


ANNÉLLDES  d'amboine 


* 195 


doivent  pas  leur  innervation.  Leur  nerf  naît  sur  la  face  encé- 
phalique dorsale,  antérieurement  et  sur  le  bord  externe,  au- 
dessus  de  l’origine  antérieure  du  connectif  œsophagien  (Texte, 
fig.  17  ; Pl.  52,  fig.  28). 

Aussi  bien  dans  les  coupes  sagittales  que  transversales  (Pl.  53, 
fig.  29),  l’encéphale  ne  présente  aucune  limite  entre  la  région 
d’origine  du  nerf  palpaire,  la  région  d’origine  du  nerf  anten- 
naire  antérieur  et  de  la  racine  antérieure  du  connectif  œsopha- 
gien. Il  n’v  a pas  là  de  centres  distincts. 

Antennes  latérales  paires  postérieures.  (Texte,  fig.  14). 
Les  nerfs  de  ces  appendices  sont  insérés  tout  à fait  dorsale- 

ment  et  à peu  de 
distance  de  la 
ligne  médiane  ; 
leur  origine  est 
marquée  par  un 
soulèvement  im- 
portant de  la  sub- 
stance centrale 
fibro-ponctuée, 
qui  rejoint  un  peu 
en  arrière  l’ori- 

Eucarunculata  Grubei  n.  gen.  Coupe  sagittale  médiane  cqnedu  nerf  Opti- 
de  la  région  antérieure. 

que  antérieur,  si- 

A.  i = Antenne  impaire  médiane;  Ccr.  En  — Cavité  péri-encé-  . , i i . 

phalique;  En.  = Encéphale  ; lob.  méd.  = lobe  médian  de  ta  caron-  tue  plUS  en  CLeUOrS 
eule  ; P.  = Palpe  ; V.  l.c.  = Vaisseau  longitudinal  médian  ventral  et  plus  0H  gtp- 
de  la  caroncule. 

rière. 

Antenne  médiane  impaire.  (Texte,  fig,  13;P1.  51,  fig.  25). 
Son  innervation  présente  chez  Notopygos  une  particularité  re- 
marquable en  ce  sens,  que  la  région  où  s’insèrent  les  fibres  ner- 
veuses constituant  le  nerf  antennaire  médian  forme  un  massif 
de  substance  ponctuée,  presqu’entièrement  isolé  du  reste  de  l’en- 
céphale. D’autre  part,  deux  ganglions  très  distincts  de  tout  le 


196 


A.  M AL  AQUIN  ET  A.  DEHORNE 


reste  des  massifs  ganglionnaires  céphaliques,  séparés  de  ceux-ci 
par  des  espaces  cavitaires  et  des  vaisseaux  sanguins,  sont  situés 
symétriquement  à droite  et  à gauche  (Texte,  fi  g.  13). 

Cette  partie  de  Fencéphale  est  pour  ainsi  dire  plongée  au  mi- 
lieu des  vaisseaux,  qui  forment  une  boucle  sanguine  autour  des 
ganglions  antenn  aires. 

Oeil  antérieur.  Les  deux  yeux  antérieurs  sont  les  plus 
volumineux.  Ils  ont  la  structure  habituelle  décrite  chez  beaucoup 
d’Annélides.  Le  nerf  de  l’œil  antérieur  est  très  distinct  et  volu- 
mineux. Il  prend  naissance  en  arrière,  et  en  dehors  du  nerf  la- 
téral antennaire  postérieur  (PL  52,  fig.  27  et  Texte,  fig.  14).  Son 
trajet  est  ascendant,  presque  vertical. 

Oeil  postérieur.  (PI.  52, fig.  28  et  Texte, fig.  16).  Situé  de  part 
et  d’autre  de  la  base  commune  à l’antenne  impaire  et  au  lobe 
médian  de  la  caroncule.  Son  cristallin  est  tourné  vers  Carrière. 
Son  innervation  est  diffuse  ; il  n’y  a pas  en  effet  de  nerf  optique 
individualisé  comme  pour  l’œil  antérieur.  Il  est  séparé  de  celui- 
ci  par  une  vaste  cavité,  parcourue  par  les  vaisseaux  sanguins 
qui  entourent  les  yeux  en  les  baignant  dans  toute  leur  péri- 
phérie. L’œil  postérieur  est  encastré  dans  le  massif  ganglion- 
naire postérieur,  lequel  envoie  vers  l’avant  et  entre  les  yeux 
postérieurs,  deux  prolongements  (Texte,  fig.  16)  qui  sont  placés 
de  part  et  d’autre  de  la  base  de  l’antenne  médiane  et  du  gan- 
glion antennaire.  (Texte,  fig.  15,  Q.AÀ.).  Ces  expansions  qui  sur- 
plombent en  quelque  sorte  la  région  moyenne  de  l’encéphale, 
occupent  ainsi  les  parties  latérales  de  la  base  d’insertion  com- 
mune à l’antenne  médiane  et  au  lobe  médian  de  la  caroncule. 
C’est  dans  ces  expansions  ganglionnaires  que  sont  logés  les  yeux 
postérieurs,  dont  les  cellules  rétiniennes,  principalement  du 
côté  externe  sont  intimément  unies  aux  cellules  nerveuses  de 
ces  ganglions  postérieurs.  Des  fibres  nerveuses  partent  du  som- 
met du  ganglion  nue  al  et  viennent  se  mettre  en  relation  avec 


ANNÉLIDES  d’aMBOINE 


197 


les  cellules  rétiniennes  de  l’œil  postérieur;  mais  elles  ne  forment 
pas  un  nerf  optique  condensé. 

Nerfs  caronculaires.  (Texte, hg.  14, 17  et  18;  PL  52,fig.  27- 
28  et  PL  53,fig.30).  Ils  sont,  avec  les  connectifs  péri-œsophagiens 
les  plus  volumineux  des  nerfs  issus  de  F encéphale.  Au  nombre  de 


Fig.  18. 

Notopygo#  labiatus  Gr.  Quatre  coupes  transversales  de  l’encéphale,  montrant 
comment  les  quatre  nerfs  longitudinaux  caronculaires  naissent  du  ganglion 
postérieur  de  l’encéphale. 

C.  = Caroncule;  En.  = Encéphale  ; lob.  lot.  = lobe  latéral  de  la  caroncule  ; N.  C.e.  — Nerf 
caronculaire  externe  se  rendant  dans  un  lobe  latéral;  N.C.i.=  Nerf  caronculaire  interne. 

quatre,  ils  sont  distincts  dès  leur  origine.  Chez  d’autres  Amphino- 
mides,  Euphrosyne  et  Eurythoe , R acovitza  (v.  loc*.  cit.,  p.  1 90  et 
275)  constate  que  la  caroncule  est  innervée  par  quatre  nerfs 
qui  résultent  de  la  division  de  deux  gros  nerfs  à l’origine. 

Des  quatre  nerfs  caronculaires  de  Notopygos , les  plus  exter- 
nes qui  se  rendent  dans  les  lobes  latéraux  se  détachent  les  pre- 
miers, plus  latéralement.  Les  deux  nerfs  internes  qui  se  rendent 
dans  le  lobe  médian  sont  plus  dorsaux  et  plus  en  arrière  ; ils 
naissent  de  la  région  dorsale  de  la  masse  postérieure  fibro-ponc- 
tuée.  Ils  se  placent  sur  un  parcours  assez  long  tout  contre  l’épi- 


198 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


derme  dorsal  à la  base  du  lobe  médian  et  des  lobes  latéraux 
tant  que  ceux-ci  restent  attachés  à la  paroi  dorsale  du  premier 
segment  post-céphalique  ; puis,  ils  pénètrent  peu  à peu  dans 
l’organe  caronculaire. 

Les  fibres  nerveuses  qui  s’en  détachent  forment  à la  base  de 
l’épiderme  de  la  caroncule  un  plexus  nerveux  dont  il  sera  ques- 
tion plus  loin. 

La  partie  basilaire  commune  à l’antenne  médiane  et  au  lobe 
médian  de  la  caroncule  est  innervée  en  partie  par  des  fibres  qui 
se  détachent  des  nerfs  internes  ; ces  fibres  nerveuses  à trajet 
oblique  et  ascendant  sont  entremêlées  de  cellules  ganglionnaires 
(PL  51,  fig.  26)  qui  prolongent  pour  ainsi  dire  le  ganglion  nucal 
par  dessus  la  cavité  péri-encéphalique  postérieure.  De  plus,  des 
fibres  partent  du  sommet  du  ganglion  nucal  et  innervent  direc- 
tement cette  région  basilaire  ; cette  dernière  est  en  somme  quasi 
formée  par  un  massif  de  cellules  nerveuses,  traversé  par  le  nerf 
antennaire  dont  les  fibres  ne  se  mélangent  à elles  en  aucune 
façon.  Morphologiquement  et  anatomiquement,  l’antenne  mé- 
diane semble  noyée  dans  une  expansion  de  la  caroncule. 

Connectifs.  Les  deux  connectifs  péri-œsophagiens  nais- 
sent par  une  double  racine.  Les  origines  apparentes  des  deux 
racines  sont  très  proches,  elles  sont  à peine  séparées  à l’endroit 
où  elles  sortent  de  l’encéphale;  entre  elles  passe  un  vaisseau 
sanguin. 

Les  fibres  de  la  racine  antérieure  s’irradient  dans  la  masse 
fibro-ponctuée  antérieure  ; elles  proviennent  des  cellules  gan- 
glionnaires latérales  et  dorsales  des  ganglions  antérieurs  ; elles 
sont  accompagnées  dans  la  masse  cérébrale  de  noyaux  ganglion- 
naires ou  névrogliques. 

La  racine  postérieure,  ou  du  moins  une  partie  de  ses  fibres,  a, 
chez  Notopygos , une  origine  beaucoup  plus  postérieure.  Sur  la  face 
ventrale  dé  la  masse  fibro-ponctuée  cérébrale  existent  deux  bour- 
relets longitudinaux  saillants  (Texte,  fig.  14;  PL  51, fig.  26,/.  cf.) 


AN  N ELIDES  D'AMBOINE 


199 


qui  s’étendent  loin  en  arrière.  Ils  ont  la  structure,  en  section 
transversale,  de  deux  gros  nerfs  bien  délimités.  Leurs  fibres  se 
perdent  dans  le  centre  nerveux  postérieur  et  sont  vraisemblable- 
ment en  rapport  avec  les  cellules  du  ganglion  nucal.  Ces  deux 
masses  fibriilaires  en  arrivant  vers  le  point  d’émergence  des  con- 
nectifs, s’écartent  rapidement  de  la  région  médiane  ventrale. 
(Texte,  fig.  16,  f.  cf.). 

Ganglions.  Les  ganglions  sont  situés  sur  les  faces  dorsale 
et  latérales  de  l’encéphale  ; leur  disposition  correspond  aux 
grandes  divisions  de  la  substance  centrale  fibro-ponctuée.  Leur 
répartition  est  la  suivante  : 

1°  Ganglions  antérieurs.  Ils  recouvrent  toute  la  face  latérale 
et  dorsale  antérieure  et  ils  sont  en  relation  avec  les  origines  des 
nerfs  : 1°  des  palpes,  2°  des  antennes  latérales  antérieures, 
3°  des  antennes  latérales  postérieures,  4°  des  yeux  antérieurs. 

Les  deux  massifs  ganglionnaires  qu’ils  forment  à droite  et  à 
gauche  sont  séparés  sur  la  ligne  médiane  par  une  cavité  parcou- 
rue par  des  vaisseaux  ; dans  certains  points  les  cellules  ganglion- 
naires se  rejoignent  par  dessus  cette  cavité  ; ils  présentent  bien 
quelques  encoches  correspondant  à l’insertion  des  racines  ner- 
veuses, mais  il  est  impossible  d’observer  la  limite  des  ganglions 
de  chacun  des  organes  sensoriels,  palpes,  antennes  ou  yeux. 

2°  Ganglions  de  l’antenne  médiane.  Ces  deux  ganglions  sont 
placés  tout  contre  l’origine  du  nerf  de  l’antenne  médiane  ; ils 
sont  symétriquement  disposés,  nettement  limités  des  autres  mas- 
sifs ganglionnaires,  de  petite  taille  et  arrondis.  Leur  limite  est 
d’autant  plus  précise  qp’ils  sont  entourés  par  des  vaisseaux  san- 
guins qui  les  isolent  du  reste  des  massifs  ganglionnaires-.  (Texte, 
fig.  15). 

3°  Ganglions  postérieurs  caroneulaires.  Ces  massifs  sont  ex- 
trêmement développés  (Texte,  fig.  13-14;  PL  52,  fig.  27-28  et 
PL  53,  fig.  30),  plus  encore  que  le  massif  complexe  antérieur.  Ils 
envoient  en  avant,  à droite  et  à gauche,  deux  processus  qui 

Voyàgb.  Vol.  2. 


14 


200 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORSE 


surplombent  la  région  moyenne  cle  l’encéphale  et  qui  contiennent 
complètement  les  yeux  postérieurs.  En  arrière,  ils  entourent  les 
nerfs  caronculaires  à leur  origine.  Ils  sont  séparés  par  une  pointe 
postérieure  de  la  cavité  péri-encéphalique  qui  pénètre  sur  la  ligne 
médiane  et  s’insinue  entre  les  deux  racines  des  nerfs  caronculaires 
internes.  La  voûte  de  cette  cavité  (PL  51,  fig.  26)  est  formée  par 
les  expansions  fibrillaires  et  ganglionnaires  qui  se  dirigent,  ainsi 
que  nous  l’avons  vu  plus  haut,  vers  la  région  basilaire  de  la 
caroncule.  On  se  rendra  mieux  compte  de  cette  disposition  en 
examinant  les  deux  dessins  représentant  la  coupe  longitudinale 
(Pl.  51,  fig.  26)  et  la  coupe  transversale  (Pl.  53,  fig.  30). 

Résumé.  Les  massifs  ganglionnaires  correspondent  exacte- 
ment aux  grandes  divisions  de  la  substance  centrale  qui  sont  : 

1°  Légion  encéphalique  antérieure  avec  deux  massifs  gan- 
glionnaires latéro-antérieurs.  Elle  innerve  les  palpes,  les  anten- 
nes paires  latérales  antérieures  et  postérieures,  les  yeux 
antérieurs,  et  fournit  les  racines  antérieures  des  connectifs 
œsophagiens. 

2°  Région  encéphalique  de  l’antenne  médiane  séparée  de  la 
précédente  par  une  fissure  vasculaire  médiane  et,  de  la  suivante 
par  deux  fissures  très  profondes  vascularisées.  Elle  possède  deux 
ganglions  de  petite  taille,  arrondis,  complètement  isolés  des  autres 
ganglions. 

3°  Région  encéphalique  nucale  ou  caronculaire  avec  deux 
ganglions  postérieurs.  Elle  innerve  les  yeux  postérieurs  et 
produit  les  quatre  gros  nerfs  caronculaires  distincts  à leur  ori- 
gine. 

Discussion.  Ainsi  qu’on  le  voit,  l’encéphale  de  Notopyyos  se 
divise  anatomiquement  en  trois  centres,  mais  ces  trois  centres  ne 
correspondent  pas  à ceux  qui  ont  été  établis  par  Racovitza. 
Nous  ne  pensons  pas,  du  reste,  que  les  divisions  que  nous  avons 
reconnues  soient  fondamentales  ; nous  croyons,  en  effet,  que  les 
divisions  de  l’encéphale  sont  en  rapport  étroit  avec  le  plus  ou 


annélidb:s  d’amboine 


201 


moins  grand  développement  des  organes  sensoriels  céphaliques. 
Autrement  dit,  la  structure  de  l’encéphale  chez  l’adulte  est  fonc- 
tion du  développement  de  ces  organes  sensoriels. 

Comme  Racoyïtza,  et  comme  la  plupart  des  auteurs,  nous 
admettons  que  les  ébauches  sensorielles  déterminent  les  grandes 
divisions  encéphaliques;  dans  son  mémoire,  Fauteur  précité 
admet  que  toujours  il  y a trois  cerveaux  correspondant  à 
trois  ébauches  sensitives  qu’il  envisage  comme  fondamentales 
d’après  les  travaux  de  Kleinenberg  1 sur  l’embryogénie  de  Lo- 
padorhynehus,  et  qui  constituent  les  aires  palpaire,  syncipitale 
et  nucale. 

Depuis,  dans  un  mémoire  détaillé  et  longuement  explicite, 
Meyer  2 a repris  l’étude  de  la  trochophore  de  Lopadorhynchus  et 
a montré  que  les  ébauches  sensorielles  primitives,  chacune  avec 
son  ébauche  ganglionnaire,  sont  bien  plus  nombreuses.  Il  y en  a 
autant,  chez  la  larve  à vie  pélagique  de  l’Ànnélide  étudiée,  que 
d’appendices.  Meyer  a en  effet  reconnu  les  ébauches  sensorielles 
et  ganglionnaires  suivantes  : 

1°  Deux  antennes  apicales  rudimentaires  (Scheitelantennen- 
paar). 

2°  Deux  antennes  antérieures  permanentes  (vorderen  Anten- 
nen). 

3°  Deux  antennes  postérieures  permanentes  (hinteren  Anten- 
nen). 

4°  Deux  organes  nucaux,  ciliés,  (N ackernv i mperorgane)  aux- 
quels s’ajoutent  chez  Lopadorynchm  : 

5°  Les  organes  ciliés  apicaux  (Scheitelwunferorgane)  ; le  droit 
développé  ; le  gauche  rudimentaire. 

On  pourrait  encore  ajouter  à cette  énumération  l’ébauche 

1 Kleinenberg.  Die  Entstehung  des  Annelids  aus  der  Larve  von  Lopadorhyn- 
chus, Nebst  Bermerkungen  über  die  Entwicklung  anderer  Polyehaeten.  Zeitsch. 
für  Wiss.  Zoologie,  Bd.  XLIV,  pg.  1-227,  pl.  I-XVI. 

2 Me? er,  E.  Studien  über  den  Kôrperbau  der  Anneliden  (V).  Mitth.  Zool.  Stat. 
zu  Neapel,  Bd.  XIV,  p.  247-585,  Pl.  XII-XVII). 


202 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


neuromusculaire  médiane  apicale,  ciliée  ; notons  toutefois  qu’une 
paire  d’ébauches  sensorielles  est  absente  chez  Lopadorynchus 
puisque  des  quatre  appendices  céphaliques  (en  dehors  des  orga- 
nes nueaux)  trois  seulement  sont  représentés. 

Les  ébauches  ganglionnaires  nerveuses  sont  distinctes  ; dans 
le  cas  de  Lopadorynchus  et  ce  type  ne  fournit  pas  la  preuve  de 
l’existence  de  trois  aires  sensitives  et  de  trois  cerveaux.  On  serait 
obligé,  si  l’on  admettait  cette  disposition,  de  donner  au  cerveau 
moyen  une  valeur  et  une  origine  toute  différente  des  deux  autres. 
La  division  en  trois  de  l’ encéphale  est  évidemment  commode 
pour  la  description  ; tout  organe  peut  du  reste  à ce  point  de  vue 
se  diviser  en  trois  régions. 

L’exemple  de  Notopygos  avec  son  encéphale  si  développé,  ses 
organes  sensoriels  nombreux,  et  les  divisions  profondes  qui  y 
sont  produites  par  des  fissures  vascularisées,  indique  une  moda- 
lité de  plus,  de  la  structure  du  centre  nerveux  céphalique  chez 
les  Annélides.  Il  montre  que  les  divers  ganglions  nerveux  des 
organes  sensoriels  peuvent  s’associer  entre  eux  de  manière  très 
variable;  la  division  en  cerveaux  est  differente  chez  Notopygos 
qui  est  un  Amphinomide  de  ce  qu’elle  est  chez  Eurythoe  et  Eu- 
phrosyne  qui  sont  d’autres  Amphinomides. 

B.  L’organe  caronculaire  de  Notopygos  labiatus  Gr. 

L’organe  nucal  a été  étudié  par  Racoyitza  dans  son  mémoire 
chez  un  certain  nombre  de  Polvchètes  ; cet  auteur  le  considère 
comme  typique,  c’est-à-dire  hérité  de  la  souche  même  des  Poly- 
chètes.  L’extérieur  varie  beaucoup  et  affecte  la  forme  de  sur- 
faces ciliées,  de  fossettes  dévaginables  ou  non,  de  crêtes  et  plis 
plus  ou  moins  saillants.  Toujours  il  est  en  relation  avec  la  région 
postérieure  céphalique. 

Voici  comment  Racoyitza  résume  la  structure  de  cet  organe  : 
(loc.  cit.,  p.  259). 

« L’organe  nucal  est  une  modification  de  l’épiderme,  et  toutes 


ANNEL1DES  I)  AMBOIHE 


203 


les  parties  qui  entrent  dans  sa  constitution  1 ne  sont  que  des 
transformations  des  parties  constituantes  de  cette  couche  cellu- 
laire. Les  éléments  qui  peuvent  entrer  dans  sa  constitution  n’ont 
pas  la  même  importance.  Il  y a les  éléments  essentiels  qui  don- 
nent leur  caractère  à l’organe  et  qui  peuvent  exister  seuls.  Ce 
sont  les  cellules  ciliées  ou  vibratiles  qui  ne  dépassent  pas  l’épais- 
seur de  l’épiderme,  et  les  cellules  nerveuses  fusiformes,  dont  le 
prolongement  cuticulaire  passe  entre  deux  cellules  de  la  pre- 
mière catégorie  et  dont  le  prolongement  basal  se  rend  dans  le 
cerveau  postérieur.  Les  prolongements  cuticulaires.  et  basaux 
peuvent  l’un  ou  l’autre  former  un  nerf,  suivant  que  le  corps  cel- 
lulaire de  la  cellule  nerveuse  est  placé  près  du  cerveau  ou  dans 
l’épaisseur  de  P épiderme.  Les  éléments  accessoires  sont  les  cel- 
lules de  soutien  et  les  cellules  glandulaires  ; ces  dernières  for- 
ment en  général  des  agglomérations  bien  délimitées.  Enfin  il  y a 
un  élément  accidentel , la  cellule  migratrice,  comme  dans  le  reste 
de  l’épiderme. 

« Le  développement  de  l’organe  nucal  montre  aussi  que  son 
origine  est  purement  épidermique,  et  montre  que  les  relations 
entre  les  cellules  nerveuses  et  vibratiles  sont  primitives.  » 

Chez  Notopygos  lahiatus  Gr.  la  caroncule  a la  forme  d’un  bou- 
clier allongé,  presque  rectangulaire,  dont  les  bords  latéraux  sont 
festonnés  et  dont  la  partie  médiane  est  surélevée  en  une  crête 
très  saillante  bordée  de  festons  semblables  aux  festons  marginaux 
(PI.  49,  fig.  16).  C’est  en  somme  (Texte,  fig.  19)  une  lame  épaisse 
dont  les  bords  latéraux  sont  reployés  en  festons  du  côté  libre  dor- 
sal et  dont  la  région  médiane,  de  beaucoup  surélevée,  présente  de 
part  et  d’autre  de  son  axe  de  symétrie  un  bourrelet  sinueux  iden- 
tique aux  deux  festons  marginaux.  Elle  s’étend  depuis  la  région 
postérieure  de  la  tête  jusqu’au  5me  segment  parapodial  et  recouvre 
la  plus  grande  partie  de  la  région  dorsale  des  5 premiers  segments. 


1 Cependant  l’auteur  considère  l’organe  nucal  du  Chrysopetalum  comme  une 
évagination  dermo-musculaire  de  la  paroi  du  corps  » (p.  287). 


204 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


Insertions  et  rapports.  Cette  caroncule  présente,  à la 
fois,  et  des  insertions  céphaliques  et  des  soudures  avec  les  pre- 
miers segments  parapodiaux.  Les  insertions  céphaliques  sont 
au  nombre  de  trois  : 

1°  Une  médiane  sagittale  qui  détend  depuis  T antenne  médiane 
en  y comprenant  toute  la  base,  ou  cératophore,  de  cet  appendice. 
Cette  insertion  est  celle  de  la  crête  saillante  médiane.  (PI.  49, 
fig.  16  Lob . md.  et  PL  55,  fig.  25). 

2°  À droite  et  à gauche  et  plus  en  arrière  de  l’insertion  sur 
l’antenne  médiane,  la  caroncule  présente  encore  sur  la  tête  deux 
insertions  qui  sont  celles  des  deux  lobes  latéraux.  Ces  deux 
lobes  rejoignent  ensuite  le  lobe  médian  et  présentent  avec  lui 
une  insertion  commune  sur  les  premiers  segments  parapodiaux. 
Cette  soudure  ne  s’étend  pas  jusqu’à  l’extrémité  de  la  caroncule. 
Au  niveau  du  3me  segment  celle-ci  est  complètement  libre. 

En  résumé,  cet  organe  présente  une  insertion  médiane  et 
deux  insertions  latérales  sur  la  région  postérieure  de  la  tête 
correspondant  respectivement  aux  lobes  médian  et  latéraux  et 
une  soudure  sur  la  ligne  médiane  dorsale  des  deux,  premiers  seg- 
ments sétigères. 

Dans  sa  région  moyenne,  au  niveau  du  trait  indiqué  dans  la 
figure  16,  la  section  transversale  est  celle  d’une  lame  épaisse  et 
concave  vers  le  haut,  au  milieu  de  laquelle  s’élève,  en  donnant  à 
l’ensemble  l’aspect  d’un  trèfle,  la  crête  médiane  lancéolée. 

Structure  générale.  La  caroncule  de  Notopygos  est  un 
organe  dont  la  constitution  dépasse  les  limites  de  l’épiderme. 
Et  c’est  bien  plus  encore  qu’une  évagination  de  la  paroi  dermo- 
musculaire  du  corps  car,  dans  cet  organe  creux,  ainsi  que  nous 
l’avons  déjà  dit,  pénètre  un  système  de  vaisseaux  très  nombreux, 
enclos  dans  la  cavité  même  de  la  caroncule.  De  sorte  que  sa  ca- 
ractéristique dominante  est  d’être  non  seulement  une  région 


AN  N ÉLIDÉS  d’aMBOINE 


205 


puissamment  innervée,  mais  encore  une  de  celles  qui  sont  le  plus 
richement  irriguées  par  T appareil  vasculaire  sanguin. 

Le  lobe  médian  renferme  une  cavité  s’étendant  jusqu’à  son  ex- 
trémité postérieure,  ayant  la  forme  d’une  fente  axiale  occupant 
toute  la  hauteur  de  la  crête,  et,  communiquant  antérieurement 
avec  la  cavité  céphalique  dans  la  région  de  F antenne  médiane, 
et,  plus  en  arrière,  avec  la  cavité  du  corps  vers  la  limite  du  pre- 
mier segment  pa- 
rapodial . C’est 

cette  cavité  qui 
contient  l’appa- 
reil vasculaire. 
Nous  en  ferons 
plus  loin  la  des- 
cription détail- 
lée. 

La  plus  grande 
partie  de  la  paroi 


Fig.  19. 


Notopygos  labiatus  Gr.  Coupe  transversale  de  la  caron-  cai  Onculail  e est 
cule  pratiquée  dans  sa  région  moyenne.  Constituée  par 

Cm.  G.  ~ Diverticule  du  eœlome  dans  le  lobe  interne  de  la  caron-  1’épideiTQe. 
cule  ; lob . lai.  = lobe  latéral  de  la  caroncule  ; lob.  méd.  — lobe  i , , -, 

médian  caronculaire  ; M.  — musculature  du  corpe;  N.  C.i.  = Nerf  ApièS  I étUCle  ap- 
caronculaire  interne  ; N.  C.  e.  = Nerf  câroncnlaire  externe  ; p.  g.  = l}]-()foildie  faite 
pigment,  jaune-brun  ; pl.  = plexus  nerveux  ; V.  I.  C.  — Vaisseau 

caronculaire  longitudinal  ventral  ; Y.  C.  = Vaisseau  caronculaire  par  RACOVITZA, 
dorsal. 

nous  nous  con- 
tenterons de  passer  rapidement  en  revue  les  divers  éléments 
que  nous  avons  observés  à notre  tour.  Chez  Notopygos , comme 
chez  Euphrosyne , la  cuticule  est  fort  épaisse  par  endroits, 
et,  quelquefois,  surtout  dans  les  dépressions,  elle  est  surmontée 
d’une  couche  de  bâtonnets  verdâtres,  semblables  à ceux  que 
Fauteur  précité  a représentés  dans  les  fig.  14  et  15  de  sa  plan- 
che IL  On  trouve  cette  disposition  le  plus  souvent  en  dehors  de 
la  caroncule  proprement  dite  et  principalement  sur  le  dos  des 


206 


A,  MAL  AQUIN  ET  A.  DKHOUNE 


premiers  segments  parapodiaux.  La  cuticule  du  lobe  médian  est 
au  contraire  très  mince.  L’épiderme  comprend  de  longues  cellules 
de  soutien,  quelques  cellules  glandulaires  placées  entre  les  cel- 


diane  caronculaire,  des  cellules  nerveuses  épidermiques  fort 
nombreuses  et  enfin  des  cellules  pigmentées,  qui  ont  vraisembla- 
blement une  origine  mésenchymateuse.  CeS  .dernières  se  mon- 
trent en  très  grande  abondance  dans  l’épiderme  de  la  lame  qui 
supporte  les  lobes  latéraux  et  médian  de  la  caroncule.  Comme  le 
montre  la  figure  19  (dans  le  texte),  elles  sont  surtout  localisées 
sur  la  face  supérieure  de  la  lame,  à droite  et  à gauche  des  deux 
nerfs  caronculaires  internes  qu’elles  enclosent  presque  complè- 
tement de  leur  masse  jaune- brun  compacte  et  très  élevée.  On  les 
trouve  également  à la  face  inférieure  de  la  lame  où  elles  délimi- 
tent nettement  les  nerfs  caronculaires  externes  et  leurs  prolonge- 
ments dans  les  lobes  latéraux,  et  encore,  mais  d’une  façon  beau- 
coup moins  dense,  dans  l’épiderme  de  la  crête  du  lobe  médian 
caronculaire.  Quant  aux  cellules  ciliées,  nous  ne  les  avons  pas 
vues  avec  certitude,  mais  cela  tient  à la  conservation  des  échan- 
tillons; du  reste  dans  beaucoup  d’endroits  où  la  cuticule  semble 
disparaître  nous  avons  cru  reconnaître  des  vestiges  de  cils  vibra- 
tilés  sous  la  forme  de  traînées  pulvérulentes  le  long  de  l’épiderme 
de  certaines  surfaces. 

Plexus.  (PL  54,  fig.  31  ; Texte,  fig,  19).  Des  deux  gros  nerfs 
caronculaires  internes  émane  tout  le  long  de  leur  parcours  à la 
base  du  lobe  médian,  à droite  et  gauche  de  la  cavité  caronculaire 
un  plexus  nerveux  très  important.  Dans  les  coupes  transversales, 
ce  plexus  prend  de  chaque  côté  de  cette  cavité  l’aspect  de  deux 
nerfs  verticaux  siiués  tout  contre  la  basale  épidermique  extrê- 
mement mince  dans  cette  région.  Des  prolongements  nerveux, 
nombreux  et  parallèles  en  partent,  qui  traversent  toute  l’épais- 
seur épidermique  de  la  caroncule  pour  se  terminer  superficielle- 
ment sous  la  cuticule. 


Iules  de  soutien,  et  surtout  localisées  au  sommet  de  la  crête  mé- 


ANNÊLIDE8 d’aMBOINE 


207 


Cavité  caronculaire.  Comme  on  Ta  vu  déjà,  la  caroncule 
est  creusée  d’une  cavité  dorso-ventrale  s’étendant  sur  toute  la 
hauteur  du  lobe  médian,  et  occupée  en  grande  partie  par  les  vais- 
seaux sanguins.  Entre  ces  derniers  et  la  paroi  se  trouvent  de 
nombreux  éléments  figurés  qui  seront  décrits  plus  loin. 

Cette  cavité  est  limitée  par  la  basale  épidermique,  le  plus  sou- 
vent indiscernable  du  plexus  nerveux  étudié  il  y a un  instant.  Il 
est  aussi  très  difficile  de  dire  s’il  existe  un  endothélium  à cette 
paroi  et  par  conséquent  d’avancer  que  cette  cavité  est  un  diver- 
ticule cœlomique.  Cependant  l’existence  de  vaisseaux  sanguins 
et  d’amibocytes  semblables  à ceux  que  contient  en  grand  nombre 
la  cavité  cœlomique  des  segments  ordinaires  dans  cet  animal 
autorise  à croire  qu’il  s’agit  bien  d’un  pareil  diverticule. 

Vaisseaux  sanguins.  Les  vaisseaux  sanguins  de  la  cavité 
caronculaire  11e  sont  pas  isolés  du  système  vasculaire  encépha- 
lique. Tout  à fait  antérieurement  dans  le  lobe  médian,  au  pied 
même  de  l’insertion  du  nerf  antennaire  médian  sur  l’encéphale, 
le  vaisseau  caronculaire  envoie  à droite  et  à gauche  de  ce  nerf 
un  embranchement  qui  vient  rejoindre  un  vaisseau  encéphalique 
à son  lieu  de  sortie  de  la  fissure  postérieure.  Dans  la  coupe 
transversale  (Texte,  fig.  16)  cette  disposition  a la  forme  d’une 
boucle. 

Chez  Noiopygos , seul  le  lobe  médian  est  vascularisé.  Il  existe 
entre  les  deux  gros  nerfs  médians,  un  peu  en  dessous  (PI.  51,  fig. 
25),  dans  le  plan  médian  sagittal,  un  vaisseau  longitudinal  qui 
communique  avec  le  vaisseau  dorsal  du  corps,  au-dessus  de  la 
région  pharyngienne  ; il  s’étend  jusqu’à  l’extrémité  postérieure  de 
la  caroncule.  Sur  ce  vaisseau  dorsal  s’élèvent  des  vaisseaux  san- 
guins à parcours  vertical,  au  nombre  d’une  vingtaine  environ,  qui 
viennent  se  jeter  dans  un  vaisseau  très  sinueux  à anses  disposées 
verticalement  et  correspondant  au  festonnement  du  lobe  médian. 

Il  résulte  de  cette  disposition  que  le  système  vasculaire  de  la 
caroncule  est  formé  de  deux  vaisseaux  principaux,  l’un  supérieur 


208 


A.  MAL  AQUIN  ET  A-  DEH  ORNE 


formé  d’anses  multiples,  l’autre  inférieur  rectiligne,  et  que  ces 
deux  troncs  vasculaires  sont  unis  entre  eux  par  des  branches 
verticales  qui  s’abouchent  chacune  sur  la  partie  inférieure  con- 
vexe des  anses  dorsales. 

La  cavité  de  la  caroncule  est  donc  remplie  en  grande  partie 
par  cet  appareil  vasculaire.  Il  en  résulte  que  l’irrigation  sanguine 
est  extrêmement  puissante  dans  cet  organe.  Dans  l’exemplaire 
que  nous  avons  sectionné  en  coupes  longitudinales,  les  vaisseaux 
sanguins  sont  très  dilatés  par  le  sang  qui  les  distend  comme  le 
montre  la  figure  25  (Pl.  51).  Le  diamètre  du  vaisseau  en  anses 
y est  d’environ  65g.  La  dilatation  des  vaisseaux  rend  extrême- 
ment visible  l'endothélium  vasculaire  dont  les  noyaux  forment 
sur  les  parois  de  petits  nodules  fortement  chromatiques.  Dans 
un  deuxième  individu  coupé  transversalement  la  cavité  de  la 
caroncule  est  réduite  à une  fente  relativement  étroite.  L’appareil 
vasculaire  est,  en  effet,  à peu  près  vide  de  sang.  Les  parois  la- 
térales de  la  cavité  sont  presque  contiguës.  Il  résulte  de  cette 
contraction  considérable  que  si  l’on  n’avait  étudié  qu’un  exem- 
plaire et  que  cet  exemplaire  fût  dans  cet  état,  il  eût  été  extrê- 
mement difficile  d’y  reconnaître  la  vascularisation. 

De  cette  constatation,  à savoir  que  l’un  des  deux  individus 
étudiés  a sa  caroncule  à peu  près  exsangue,  tandis  que  l’autre 
a la  sienne  absolument  gorgée  de  sang,  nous  pouvons  conclure 
que  l’organe  caronculaire  est  certainement  contractile.  La 
grande  quantité  de  fibrilles  élastiques  qui  s’insèrent  sur  les  té- 
guments dorsaux  du  corps  et  qui  pénètrent  dans  la  cavité  caron- 
culaire pour  se  fixer  sur  ses  parois,  l’absence  de  membrane  con- 
tractile dans  les  vaisseaux  sanguins  dont  la  paroi  est  réduite  à 
un  simple  endothélium,  indiquent  que  c’est  l’organe  caronculaire 
lui-même  qui  se  contracte  pour  diminuer  de  volume. 

Eléments  figurés  de  la  cavité  caronculaire.  Il  y en 
a de  trois  sortes  : 1°  des  lymphocytes,  2°  des  Mastzellen,  3°  des 
cellules  migratrices  à pigments.  (Pl.  54,  fig.  33). 


ANNEL1DES  D AMBOINE 


209 


Les  lymphocytes  sont  des  éléments  de  petite  taille,  à gros 
noyau,  assez  pauvres  en  cytoplasme.  Ce  dernier  présente  le  plus 
souvent  des  expansions  filamenteuses  claires  qui  donnent  à l’en- 
semble  de  l’élément  l’aspect  d’un  petit  fuseau  allongé  avec  deux 
extrémités  filiformes  très  minces.  Ces  lymphocytes  sont  de  beau- 
coup les  corps  figurés  les  plus  nombreux  de  la  cavité  caron- 
culaire. 

Les  Mastzellen  sont,  au  contraire,  de  gros  éléments  à petit 
noyau  central,  et  à cytoplasme  uniformément  granuleux.  Leurs 
contours  sont  réguliers,  leur  nombre  n’est  pas  très  élevé;  les 
plus  volumineux  peuvent  atteindre  jusqu’à  16p.  de  diamètre.  Ce 
sont  très  probablement  des  cellules  glandulaires,  issues  d’élé- 
ments mésenchymateux  et  chargés  de  produits  alimentaires 
comme  le  sont  les  cellules  décrites  sous  le  nom  de  cellules  à 
engrais . 

Une  troisième  catégorie  d’éléments  figurés  est  fournie  par  les 
cellules  à pigments.  Leur  situation  dans  la  cavité  de  la  caron- 
cule est  aussi  remarquable  que  leur  aspect.  On  observe  un  noyau, 
de  taille  moyenne,  et,  autour  de  ce  noyau,  une  accumulation  de 
grains  pigmentés  en  nombre  très  variable,  disposés,  les  uns 
directement  contre  le  noyau,  les  autres  selon  de  longues  traînées 
irrégulières,  terminées  par  une  poussière  de  tout  petits  granules 
colorés  en  jaune.  Ce  que  sont  ces  éléments,  on  ne  peut  le  dire.  Peut- 
être  sont-ils  des  Mastzellen  arrivées  au  terme  de  leur  évolution, 
en  train  de  se  désagréger  et  de  dissoudre  leurs  produits  alimen- 
taires. Leur  position  ne  rend  pas  cette  interprétation  impossible. 
Ils  sont  en  effet  appliqués  étroitement,  comme  le  montre  la  figure 
33,  pi.  54,  sur  la  paroi  endothéliale  du  vaisseau  sanguin,  et  plus 
particulièrement  vers  le  sommet  des  anses  vasculaires,  où,  avec 
le  concours  des  lymphocytes  et  des  Mastzellen,  ils  forment  une 
sorte  de  tissu  lymphoïde.  R acoyitza  (p.  271)  a décrit  dans  la 
paroi  épidermique  caronculaire  (VEuphrosyne  des  amas  pigmen- 
tés qu’il  considère  comme  des  cellules  migratrices  sans  mem- 


210 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORjSE 


brane  cellulaire,  formées  d’un  petit  noyau  dont  la  chromatine  est 
faiblement  colorée  et  distribuée  en  petits  paquets  irréguliers  et 
autour  duquel  sont  groupés  des  amas  de  sphérules  réfringents 
de  couleur  jaune  foncé,  distribués  avec  peu  de  régularité.  Pour 
cet  auteur,  ce  sont  des  cellules  mortes  en  train  d’être  résorbées. 
Nous  avons  constaté,  à notre  tour,  dans  l’ épiderme  de  la  lame 
car oncul aire  de  Notopygos  des  amas  de  pigment  jaune  dense  qui 
ont  du  reste  été  décrits  plus  haut.  Ces  cellules  pigmentaires 
épidermiques  proviennent-elles  de  la  pénétration  dans  l’épiderme 
des  cellules  libres  à pigments  de  la  cavité  car  oncul  aire  ? La 
chose  n’est  pas  impossible,  étant  donné  le  grand  nombre  de 
celles-ci  et  le  peu  de  distance  qu’elles  auraient  à franchir  pour 
arriver  par  diapédèse  jusque  dans  l’épiderme  caronculaire. 

Le  grand  nombre  d’éléments  libres  dans  la  cavité  de  la  caron- 
cule d’une  part,  1a.  vascularisation  abondante  de  cet  organe,  de 
l’autre,  peuvent  le  faire  considérer,  indépendamment  de  son  rôle 
sensitif,  ou  bien  comme  un  lieu  où  les  échanges  respiratoires  se 
font  activement,  ou  comme  un  lieu  d’accumulation  et  peut-être 
de  destruction  d’éléments  libres.  La  première  hypothèse  est 
vraisemblable,  mais  elle  est  difficile  à vérifier  étant  donné  que 
nous  ne  connaissons  Notopygos  que  par  des  individus  conservés. 
La  seconde  nous  paraît  des  plus  justifiées  ; la  présence  en  si 
grande  quantité  d’éléments  libres  pigmentés,  dans  la  cavité 
caronculaire,  qui  sont  le  terme  ultime  de  l’évolution  des  Mast- 
zellen,  prouve  assez  que  l’organe  joue  un  rôle  important  dans 
l’excrétion  des  déchets  sous  forme  de  pigments. 

Eucarunculata  n.  g.  Grubei  n.  sp. 

Nous  avons  décrit  dans  la  partie  faunistique  l’organe  caron- 
culaire d’ Eucarunculata  Grubei  (PL  49,  fig.  12).  L’étude 
que  nous  en  avons  faite  nous  y a montré,  une  vascularisation 
très  développée  qui  se  ramène  facilement  au  type  décrit  pour 
Notopygos.  Nous  reproduisons  dans  la  fig.  17  du  texte  une  sec- 


ANNÉLIDES  d’aMBOINE 


211 


tioii  longitudinale  très  voisine  du  plan  sagittal,  passant  par  l’an- 
tenne médiane  impaire  A.  i.  et  montrant  les  rapports  de  la 
caroncule  avec  la  tête  et  les  premiers  segments.  Comme  celle  de 
Notopygos,  la  caroncule  d’ JEucarunculata,  présente  une  insertion 
médiane  et  deux  insertions  latérales  sur  la  région  postérieure  de 
la  tête.  De  plus,  elle  se  soude,  en  arrière  de  la  tête,  sur  la  ligne 
médiane  dorsale,  avec  les  deux  premiers  segments  sétigères. 
Comme  chez  Notopygos , aussi,  l’encéphale  est  contenu  dans  une 
cavité  péri-encéphaliqne  irriguée  par  de  nombreux  vaisseaux 
sanguins.  Du  reste,  presque  tout  ce  que  nous  pouvons  dire  de 
Notopygos  est  valable  pour  Eucaruncu’ata.  Signalons,  toutefois, 
que  chez  ce  dernier  genre,  et  contrairement  à ce  que  l’on  trouve 
dans  le  premier,  les  lobes  latéraux  de  l’organe  nucal  caronculaire 
sont  vascularisés. 

C.  La  Branchie  fonctionnelle. 

L’étude  de  la  structure  de  la  branchie  de  Notopygos , les  modi- 
fications de  cet  organe  dans  les  premiers  segments  et  sa  situation 
morphologique,  nous  ont  amenés  à faire,  entre  la  caroncule  et  la 
branchie,  des  rapprochements  qui  peuvent  aider  à élucider  la 
question  de  la  valeur  morphologique  de  la  caroncule. 

Branchie  fonctionnelle.  Nous  avons  représenté  (PL  54, 
fig.  31)  la  branchie  de  Notopygos  labiatus.  Elle  comprend  une 
partie  basilaire  creuse,  sur  laquelle  s’insèrent  des  expansions 
cylindriques  également  creuses  dans  lesquelles  circule  un  double 
courant  sanguin. 

La  partie  basilaire  est  insérée  sur  la  face  dorsale  et  en  arrière 
du  segment.  C'est  une  éminence  trapue,  formée  par  l’évagination 
de  l’épiderme  dorsal  qui  y prend  un  aspect  caractéristique.  Cet 
épiderme  est  en  effet  très  élévé,  formé  de  hautes  et  étroites  cel- 
lules nettement  délimitées,  à noyau  ovale  et  dont  le  cytoplasme 
renferme  un  très  grand  nombre  de  granulations  pigmentaires  de 
couleur  jaune-brunâtre.  Ces  granulations  occupent  dans  chaque 


212 


A.  MAL  AQUIN  ET  A.  DEHORNE 


cellule  la  région  supérieure  au  noyau,  de  façon  à former  sous 
l’épaisse  cuticule  une  couche  très  dense  de  sphérules  colorés 
enveloppant  toute  la  partie  basilaire  de  la  bran  chie.  Une  telle 
structure  ne  se  prêterait  pas  à l’hématose  et,  en  effet,  cette  région 
basilaire  n’a  évidemment  pas  un  rôle  fonctionnel  respiratoire. 
Sous  l’épiderme,  et  surplombant  dans  la  cavité,  se  trouve  un 
abondant  tissu  lymphoïde  montrant  de  grands  noyaux  peu  chro- 
matiques accumulés  sans  ordre  parmi  des  traînées  cytoplasmi- 
ques et,  à ce  niveau,  la  cavité  est  tapissée  d’un  revêtement  de 
fibrilles  musculaires  issues  de  la  couche  des  muscles  circulaires 
du  segment. 

La  branchie  proprement  dite  est  formée  de  cinq  ou  six  ex- 
pansions digitiformes  qui  naissent  de  la  partie  basilaire  précé- 
demment étudiée.  Chacune  de  ces  expansions  est  un  simple  tube  à 
paroi  épidermique,  relativement  mince,  contenant  deux  cavités 
longitudinales  dans  chacune  desquelles  (PL  54,  fig.  31)  circule 
un  vaisseau  sanguin  et  qui  sont  séparées  l’une  de  l’autre  par  un 
pont  de  tissu  mésenchymateux. 

Modification  des  branchies  dans  les  premiers  seg- 
ments. Sur  les  4 premiers  segments  sétigères  dont  la  face  dor- 
sale est  recouverte  en  grande  partie  par  la  caroncule  (PL  49,fig. 
16),  l’organe  branchial  n’a  pas  la  structure  que  nous  venons 
de  décrire  et  qui  ne  se  montre  qu’à  partir  du  cinquième 
segment. 

En  dedans  du  cirre  dorsal,  c’est-à-dire  plus  vers  la  ligne 
médiane  et  aussi  plus  en  arrière,  avec  la  même  situation 
par  conséquent  que  les  branchies  ordinaires,  existe  sur  ces 
segments  un  long  appendice  cylindrique  cirriforme  qui  a été 
représenté  en  hr . s.  (PL  49,  fig.  16).  Cet  appendice  est  formé 
essentiellement  d’un  étui  épidermique  à cellules  très  réguliè- 
rement disposées,  dans  la  cavité  duquel  passe  un  nerf.  La 
cuticule  est  assez  forte  (Pl.  54,  fig.  32)  ; la  basale  épidermique 
est  très  fine.  Le  nerf  ne  remplit  pas  toute  la  cavité,  et,  du  moins 


AN  N ÉLIDÉS  d’aMBOINE 


213 


dans  les  régions  moyenne  et  distale,  il  est  rejeté  latéralement 
tout  contre  la  paroi  épidermique  dans  laquelle  se  rendent  ses 
fibrilles,  en  sorte  qu’à  côté  de  lui  existe  une  cavité  qui  est  le  ves- 
tige de  la  cavité  branchiale  de  l’organe.  Dans  la  région  de  l’épi- 
derme qui  lui  correspond,  les  cellules  sont  glandulaires  et  elles 
ont  secrété  une  grande  quantité  de  sphérules  pigmentaires  d’une 
belle  coloration  bleu- violet.  Sur  l’appendice  vu  dans  son  entier, 
cette  pigmentation  prend  l'aspect  d’une  ligne  sombre  longitudi- 
nale qui  court  dans  toute  sa  longueur.  A droite  et  à gauche, 
l’épiderme  est  formé  de  hautes  cellules  pourvues  de  longs  cils 
vibratiles,  disposition  qu’on  retrouve  chez  les  expansions  digi- 
tiformes  de  la  branchie  fonctionnelle. 


Fia.  20. 

Notopygos  labiatus  Gr,  Coupe  longitudinale  latérale  de  l’encéphale  passant 
par  la  lame  caron culaire  horizontale  et  par  l’antenne  latérale  antérieure. 


A.  I.  a.  = Antenne  latérale  intérieure  ; C.f.  = Connectif  péri-œsophaglen  ; Cm.  en.  — Cavité 
péri  encéphalique  ; L,  = Lame  caronculaire  horizontale  ; N.  A.  I.  a.  - Nerf  antennaire  latéral 
antérieur;  N.  C.  e.  = Nerf  caronculaire  externe  ; N.  p.  = Nerf  palpaire  ; P.  - Palpe;  p.  g.  = 
pigment  jaune-brun  ; œ.  p.  =z  œil  postérieur. 


La  situation  de  cet  appendice  cirriforme  en  fait,  sans  aucun 
doute,  h homologue  de  la  branchie  bien  développée  des  segments 
moyens  et  postérieurs.  La  transformation  que  subit  cet  appen- 


214 


A,  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


dice  pourrait  s’expliquer  par  la  présence  et  T extension  de  la 
caroncule  au-dessus  des  premiers  segments  du  corps,  qui  vien- 
drait entraver  le  fonctionnement  de  la  branchie  et  réduire  ainsi 
son  accroissement.  Cette  cause  modificatrice  a pu  influencer  et 
déterminer  pour  une  partie  rallongement  et  la  réduction  de  la 
branchie  sur  les  quatre  premiers  segments.  Toutefois,  nous  pen- 
sons aussi  que  la  situation  de  ces  organes  dans  la  région  anté- 
rieure du  corps,  qui  a le  plus  besoin  d’ organes  sensitifs,  a pu 
être  aussi  une  cause  déterminante  de  la  transformation  de  l’or- 
gane respiratoire  en  organe  sensitif. 

Le  fait  morphologique  existant,  et  il  est  important  de  le  déga- 
ger en  dehors  des  causes  elles-mêmes,  est  celui-ci  : l’organe 
branchial,  primitivement  respiratoire,  est  modifié  en 
un  organe  cirriforme  adapté  à une  fonction  sensitive 
dans  les  quatre  segments  antérieurs  du  corps  de  Notopygos 
labiatus  Gr. 

D.  Valeur  morphologique  de  la  caroncule  de 
Notopygos  labiatus  G r. 

La  tête  des  Amphinomides  présente  le  même  nombre  d’appen- 
dices que  les  segments  parapodiaux  ; ces  appendices  ont  la  même 
disposition  morphologique.  Les  appendices  ont  sur  les  segments 
parapodiaux,  la  disposition  suivante,  en  partant  du  plus  rappro- 
ché de  la  face  ventrale  vers  la  ligne  dorsale  et  d’avant  en  arrière  : 
cirre  ventral,  rame  ventrale,  rame  dorsale,  cirre  dorsal,  branchie 
dorsale.  Pour  la  tête,  en  suivant  le  même  ordre,  on  a : les  palpes? 
les  antennes  latérales  antérieures,  les  antennes  latérales  posté- 
rieures, P antenne  médiane,  l’organe  caronculaire.  L’un  de  nous^ 

1 Malaquin,  A.  Recherches  sur  les  SyUidiens.  1893,  p.  427  et  suivantes. 

Mal aquin,  A.  La  Céphalisation  chez  les  Annélides  et  la  question  du  métamé- 
risme. C.  R.  Ac.  Sc.,  Vol.  138,  p.  821,  1904. 

Racovitza,  loc.  cit .,  discussion  p.  142. 

Vigüier.  Sur  la  râleur  morphologique  de  la  tête  des  Annélides.  Ann.  Sc.  Nat. 
(8),  Vol.  XV,  p.  281-310,  pi.  IX. 


A.  MALAQUIN  ET  A.  DEHORNE 


215 


a montré  l’homologie  des  appendices  céphaliques  et  des  appen- 
dices d’un  segment  parapodial.  Nous  avons  montré  plus  haut 
que  les  Tomoptères  nous  fournissent  la  preuve  que  la  tête  peut 
porter  des  appendices  sétigères  identiques  à ceux  des  segments 
parapodiaux  et  par  là  qu’il  y a identité  d’origine  entre  les 
appendices  céphaliques  et  les  appendices  parapodiaux. 

La  caroncule,  appendice  céphalique,  présente  avec  la  branchie, 
appendice  d’un  segment  parapodial  du  corps,  les  caractères 

communs  suivants  : 

1°  La  caroncule  est  l’appendice  le  plus  postérieur  de  la  tête, 
en  arrière  de  F antenne  médiane  ; la  branchie  est  l’appendice  le 
plus  postérieur  d’un  segment  parapodial,  en  arrière  du  cirre 
dorsal. 

2°  Les  deux  moitiés  de  la  caroncule  sont  fusionnées  sur  la 
ligne  médiane  dorsale  ; les  branchies  sont  les  appendices  les 
plus  rapprochés  de  la  ligne  médiane  dorsale. 

La  position  morphologique  des  deux  organes  est  donc  la  même 
considérée  sur  la  tête  et  sur  le  segment  parapodial. 

L’organe  caronciilaire  de Notopygos  (comme  celui  iVEucarun- 
culata)  est  richement  vascularisé  ; sa  cavité  renferme  de  plus  de 
nombreux  éléments  figurés. 

D’autre  part  nous  avons  montré  la  transformation  chez  Noto- 
pygos des  branchies  des  quatre  premiers  segments  en  appendices 
cirriformes  et  sensitifs,  et  par  là  nous  constatons  la  transforma- 
tion, non  seulement  possible  mais  existante,  d’un  organe  primi- 
tivement respiratoire  en  organe  sensoriel. 

De  ces  constatations  nous  pouvons  envisager,  en  nous  ap- 
puyant sur  les  rapports  morphologiques  de  l’organe  caroncu- 
laire  et  sur  sa  structure,  que  cet  organe  est  une  branchie  cépha- 
lique transformée. 

La  branchie  céphalique  ancestrale,  comme  tous  les  organes 
céphaliques,  a subi  une  adaptation  à des  fonctions  sensorielles 
dont  nous  constatons  plusieurs  termes  chez  les  Amphinomides. 

Voyage.  Vol.  2. 


15 


216 


ANNÉLIDES  d’aMBOINE 


Tandis  que  cette  adaptation  est  complète  chez  les  formes  comme 
Eurythœ , Euphrosyne , la  caroncule  de  Notopygos  et  (VEuca- 
runculata  a conservé  une  vascularisation  qui  rappelle  son  origine 
de  branchie  ancestrale. 


VOYAGE  DE  MM.  M.  BEDOT  ET  C.  PICTET 
DANS  L’ARCHIPEL  MALAIS 


CTÉNOPHORES 

DE  LA  BAIE  D’AMBOINE 

PAR 

Fanny  MOSER 

Dr  ès  sciences. 

Avec  la  planche  55. 

Les  Cténophores  récoltés  en  1890  à Amboine  par  MM.  C. 
Pictet  et  M.  Bedot  appartiennent  à huit  espèces.  Leur  étude 
offre  un  intérêt  spécial,  car  il  s’agit  d’animaux  que  les  voyageurs 
récoltent  rarement  et,  en  général,  ne  conservent  pas  avec  les 
soins  tout  particuliers  qu’exigent  des  êtres  aussi  délicats. 
Lors  même  que  les  Cténophores  sont  traités  avec  les  méthodes 
les  mieux  appropriées,  ils  ne  donnent  plus,  lorsqu’ils  sont 
conservés,  qu’une  idée  très  incomplète  de  leur  aspect  réel  : 
au  lieu  d’un  corps  transparent,  délicat  et  irrisé,  on  ne  trouve 
plus  qu’une  masse  opaque,  jaunâtre,  ratatinée  et  ridée.  Plusieurs 
espèces  même,  telles  que  YEucharis,  ont  résisté  jusqu’à  présent 
à tous  les  essais  de  conservation. 

Il  est,  par  conséquent,  difficile  d’étudier  des  Cténophores 
conservés,  surtout  lorsqu’il  s’agit  de  formes  nouvelles  que  l’on 
n’a  jamais  vues  en  vie.  Le  travail  que  l’on  fait  ainsi  est  forcé- 
ment provisoire  et  destiné  à subir  plus  tard  de  nombreuses  cor- 
rections. 

MM.  Bedot  et  Pictet  sont  les  premiers  qui  aient  rapporté 
des  Cténophores  de  l’Archipel  Malais  déjà  exploré,  cependant, 


218 


F.  MOSER 


par  plusieurs  expéditions  scientifiques,  telles  que  celles  de  la 
Gazelle,  de  la  Novara,  du  Chalenger  et  par  de  nombreux 
zoologistes:  Sluiter,  Kükenthal,  Semon,  etc.1. 

Dix  années  après  MM.  Bedot  et  Pictet,  l’Expédition  hollan- 
daise du  Siboga  a exploré  ces  régions  et  en  a rapporté  une 
intéressante  collection  de  Cténophores  dont  la  description  a 
été  publiée  en  1903.  Le  travail  que  nous  venons  de  faire  four- 
nira un  intéressant  complément  aux  résultats  obtenus  par  le 
Siboga,  car  MM.  Bedot  et  Pictet  ont  récolté  à Amboine  des 
espèces  qui  n’ont  pas  été  trouvées  par  le  Siboga. 

Ce  fait  s’explique  facilement  par  la  grande  sensibilité  des 
Cténophores,  qui  leur  fait  éviter  souvent  les  plus  légers 
mouvements  de  l’eau.  Ainsi  Mayer  2 rapporte  qu’à  Florida 
YOcyroe  crystaïlina  Rang  ne  vient  à la  surface  que  lorsque 
la  mer  est  absolument  calme  et  que  le  moindre  mouvement 
des  vagues  la  fait  disparaître  dans  la  profondeur  de  l’Océan. 
Cette  sensibilité  permet  à ces  animaux  de  percevoir  à grande 
distance  l’approche  d’un  ennemi  et  de  l’éviter.  C’est  ainsi 
que  l’on  voit  souvent,  autour  de  soi,  de  nombreux  Cténo- 
phores sans  pouvoir  arriver  à les  pêcher. 

Le  fait  qu’une  expédition  scientifique  n’a  pas  rapporté  une 
espèce  d’une  région  qu’elle  a explorée  ne  prouve  donc  nulle- 
ment que  cette  espèce  ne  s’y  trouve  pas;  la  preuve  ne  pourrait 
être  obtenue  que  par  une  série  de  recherches  faites  systéma- 
tiquement aux  différentes  époques  de  l’année. 

La  classification  que  j’adopterai  ici  est  celle  que  l’on  trouve 
dans  l’excellente  monographie  de  Chun3  et  dans  mon  travail 

1 It  est  vrai  que  les  anciennes  expéditions  scientifiques  de  Quoy  et  Gaimard, 
(Voyage  autour  du  monde)  de  Lesson  etc.,  ont  récolté  des  Cténophores  dans  ces 
parages,  mais  leurs  descriptions  sont  trop  insuffisantes  pour  que  l’on  puisse  en 
tenir  compte. 

! Mayer,  A.  G.  Some  Medusæ  from  ihe  Tortugas,  Florida . Bull.  Mus.  Comp. 
Zool.  Harv.  Coll.,  vol.  37,  n°  2,  1900. 

s Chun,  C.  Die  Ctenophoren  des  Golfes  von  Neapel.  Fauna  u.  Flora  des  Golfes 
von  Neapel.  Monogr.,  I,  1880. 


CTÉNOPHORES 


219 


sur  les  Cténophores  du  Siboga1,  auxquels  je  renvoie  le  lecteur 
pour  l’index  bibliographique.  Afin  d’éviter  toute  confusion  j’in- 
diquerai seulement,  ici,  le  sens  des  ternies  principaux  employés 
dans  les  descriptions. 

Je  nomme  plan  tentaculaire  (Trichterebene  de  Chun)  le  plan 
passant  par  l’entonnoir  et  les  tentacules,  plan  pharyngien  (Ma- 
genebene  de  Chun)  le  plan  déterminé  par  la  position  du  pharynx 
ou,  chez  les  Béroes,  par  les  2 champs  polaires.  Les  côtes  adja- 
centes aux  tentacules  sont  subtentaculaires , celles  qui  sont 
adjacentes  au  plan  pharyngien,  subpharyngiennes.  Le  Cténo- 
phore  est  comprimé  dans  le  plan  tentaculaire  lorsque  Y axe 
tentaculaire  est  plus  court  que  l’axe  pharyngien  ; lorsque  le  cas 
contraire  se  présente,  il  est  comprimé  dans  le  plan  pharyngien. 
Le  pharynx  est  long  ou  court  suivant  qu’il  dépasse  ou  n’atteint 
pas  le  centre  du  corps.  A un  pharynx  long  coi  respond  un  court 
canal  de  l’entonnoir,  et  vice-versa. 

Les  termes  : en  haut,  en  bas,  à droite  et  à gauche  étant  em- 
ployés avec  des  acceptions  très  différentes  par  les  divers  auteurs, 
je  les  ai  évités. 

Les  mesures  se  rapportent  à la  longueur  de  l’axe  polaire. 

Je  dois  ajouter  que  je  me  suis  fait  une  règle  de  ne  créer 
d’espèce  nouvelle  que  lorsqu’il  est  possible  d’en  donner  une 
description  suffisamment  nette  et  détaillée  pour  permettre  de 
la  reconnaître  avec  certitude.  Dans  tous  les  cas  douteux,  je 
me  borne  à citer  et  à décrire  le  spécimen. 

A cette  occasion,  je  me  permettrai  de  faire  ici  deux  remar- 
ques : 

1°  Il  est  impossible  que  l’un  des  Cténophores  représentés  par 
Torrey2  dans  son  travail  sur  les  Cténophores  de  San  Diego 
(Océan  pacifique)  soit  Mertensia  ovum  Fabricius,  comme  il  le 

1 Moser,  F.  Die  Ctenophoren  der  Sihoga  Expédition.  1903. 

2 Torrey,  H.  B.  The  Cténophores  of  the  San  Diego  Région.  Univ.  of  Califor- 
nia public.  Zool.,  vol.  2,  n°  2,  1904. 


220 


F.  MOSER 


suppose  sans  en  donner  aucune  description  ou  explication. 
D’abord,  cette  forme  n’est  connue  jusqu’à  présent  que  des  ré- 
gions froides  et  arctiques.  Puis,  le  croquis  que  donne  Torrey  ne 
rappelle  en  rien  une  Mertensia  ; au  contraire,  il  reproduit  nette- 
ment une  Hormiphora  qui  ne  diffère  de  H.palmata  Ckun,  trouvée 
par  ce  dernier  aux  îles  Canaries  et  du  Cap  Vert,  que  par  la  posi- 
tion de  l’ouverture  tentaculaire  située,  chez  cette  dernière,  à 
une  plus  grande  distance  du  pôle  sensitif,  et  par  la  forme  de 
l’appareil  tentaculaire  qui  est  un  peu  différente  (si  le  dessin  est 
bien  exact). 

2°  Le  Cténophore  que  Torrey  décrit  et  figure  sous  le  nom  de 
Pleiirobrachia  bachei  Agassiz  n’est  certainement  pas  cette 
espèce,  mais  très  probablement  Pleurobrachia  pileus  Eabricius 
(—  P.  rhododactyla  Agassiz),  fait  intéressant  au  point  de  vue  géo- 
graphique. En  effet,  P.  pileus  était  considéré,  jusqu’à  présent 
comme  un  représentant  des  régions  froides  et  arctiques  de  l’Atlan- 
tique, ne  dépassant  pas,  au  sud,  la  Mer  du  Nord  en  Europe,  la 
Nouvelle  Ecosse  et  les  courants  du  Labrador,  en  Amérique.  Ce 
serait  la  première  fois  que  cette  espèce  aurait  été  trouvée  aussi 
loin  au  sud  (au-dessous  de  42°  Lat.  N.)  et  qu’elle  aurait  été  rencon- 
trée dans  l’Océan  pacifique.  Le  fait  paraît  néanmoins  certain,  à en 
juger  d’après  le  dessin  de  Torrey  comparé  avec  ceux  qu’AGASSiz 
et  Claus  ont  donnés  de  Pleurobrachia  pileus  (P.  rhododactyla). 
En  outre,  les  différences  que  Torrey  indique  dans  sa  diagnose 
sont  simplement  des  différences  d’âge.  J’ai  eu  l’occasion  de  com- 
parer des  P. pileus  de  provenances,  de  grandeurs  et  d’âges  divers 
et  j’ai  pu  constater  que  les  longueurs  relatives  du  pharynx  et 
du  canal  de  l’entonnoir  peuvent  varier  dans  certaines  limites. 
Le  pharynx  d’un  jeune  individu  peut  être  court  et  devenir  long 
plus  tard.  L’exemplaire  représenté  par  Torrey  n’a  que  10 111111 
environ.  Il  s’agit  donc  d’un  individu  jeune,  ce  qui  expliquerait 
les  différences  que  cet  auteur  croit  avoir  trouvées  entre  son 
exemplaire  et  P.  pileus,  soit  : un  pharynx  plus  court,  des  ca- 


CTÉNOPHORES 


221 


naux  interradiaux  plus  minces  et  plus  longs,  T ouverture  de  la 
gaine  tentaculaire  a une  distance  un  peu  plus  grande  du  pôle 
sensitif. 

En  revanche,  Torrey  ne  fait  pas  mention  du  caractère 
essentiel  qui  distingue  P.  pileus  de  P.  bachei , soit  la  position  de 
l’ouverture  tentaculaire  par  rapport  au  passage  des  canaux  adra- 
diaux  dans  les  canaux  méridiens  ; chez  P.  pileus  elle  est  placée 
entre  ce  dernier  et  le  pôle  aboral,  tandis  que  chez  P.  bachei , au 
contraire,  elle  se  trouve  au-dessous  (oralement)  de  ce  passage, 
d’après  la  description  donnée  par  A.  Agassiz.  Dans  le  dessin 
que  Torrey  donne  de  son  espèce,  l’ouverture  tentaculaire  occupe 
à peu  près  la  même  position  que  chez  P.  pileus,  soit  entre  le 
pôle  sensitif  et  les  canaux  adradiaux. 

Il  nous  semble  impossible  de  douter  de  l’identité  de  l’espèce 
de  Torrey  avec  P.  pileus . 

Il  est  donc  à peu  près  certain,  que  P.  pileus  se  rencontre 
plus  au  sud  qu’on  ne  l’avait  cru  jusqu’à  présent.  On  peut 
alors  se  demander  si  P.  bachei,  qui  provient  du  Golfe  de 
Géorgie,  n’est  pas  la  même  espèce  que  P.  pileus.  Pour  ma  part, 
cette  supposition  me  paraît  très  vraisemblable  et  Chun  dans  sa 
monographie  de  l’Expédition  du  Plankton  semble  incliner 
dans  le  même  sens.  Agassiz  a signalé  lui- même  la  grande  res- 
semblance de  ces  deux  espèces.  Depuis  lors,  P.  bachei  n’a  plus 
été  retrouvée  ou  décrite,  sauf  par  Torrey  qui  n’a  pas  réussi  à 
nous  convaincre  que  ces  deux  espèces  soient  réellement  dis- 
tinctes. 


222 


F.  MOSER 


DESCRIPTION  DES  ESPÈCES 
I.  Cydippidae  Lesson. 

Fam.  Pleukobrachiadæ  Chun. 

Groupe  a. 

Les  canaux  méridiens  n’atteignent  pas  la  bouche. 

Gen.  Pleurdbrachia  Fleming. 

Pleurobrachm  globosa  Moser. 

Moser,  F.  Die  Ctenophoren  d.  Siboga-Eæpedition.  1903. 

1 exemplaire.  Longueur  3mm,5. 

Cet  exemplaire  unique  mais  bien  conservé  appartient  à 
l’espèce  nouvelle  et  nettement  caractérisée  que  le  Siboga  rap- 
porta en  grand  nombre  de  l’Archipel  Malais.  I!  l’avait  trouvée 
dans  8 localités  différentes,  dispersées  sur  un  espace  très  étendu 
limité  à l’Est  par  la  Nouvelle  Guinée,  au  Nord  par  les  Iles  Sou- 
lou,  à l’Ouest  par  l’Ile  Numa  près  de  Celebès,  au  Sud  par  Pile 
de  Florès.  Aucun  de  ces  exemplaires  ne  provenait  d’Amboine  et 
la  station  la  plus  rapprochée  de  cette  île  où  P.  globosa  avait  été 
pêchée  par  le  Siboga  était  la  côte  sud-est  de  Pile  Manipa.  Le 
spécimen  récolté  à Amboine  par  MM.  Bedot  et  Pictet  montre 
que  cette  espèce  est  probablement  répandue  dans  tout  l’Archipel 
Malais. 

Pour  la  description  de  cette  espèce,  voir  la  monographie  des 
Cténophores  de  l’Expédition  du  Siboga  où  elle  est  figurée. 

Pleurobrachia  striata  n.  sp. 

(Fig.  1 à 3). 

1 exemplaire.  Longueur  2mm. 

A première  vue,  ce  petit  Cténophore  présente  un  caractère 


CTÉNOPHOEES 


223 


frappant  dû  à la  présence  de  bandes  ou  stries  de  pigment  brun 
au-dessus  de  chaque  palette.  Cela  donne  à ranimai,  et  surtout  à 
ses  côtes,  un  aspect  strié  qui  le  distingue  de  tous  les  Cténo- 
phores  connus  à l’exception  de  Pleurobrachia  pigmentata  Moser. 
Cette  dernière  espèce,  dont  le  Siboga  a récolté  10  exemplaires 
dans  deux  stations  situées  entre  Ceram  et  la  Nouvelle  Guinée, 
possède  les  mêmes  stries  brunes  et  a un  aspect  général  semblable 
à celui  de  P.  striata . Mais,  lorsqu’on  l’examine  de  près,  on  voit 
des  différences  qui  ne  peuvent  pas  être  attribuées  au  mode  de 
conservation. 

P.  striata  a un  corps  cylindrique,  un  peu  aminci  vers  le  pôle 
sensitif,  légèrement  aplati  dans  le  plan  pharyngien.  Le  pôle  oral 
est  effilé;  le  bord  de  la  bouche,  où  l’on  ne  voit  pas  de  lèvres 
distinctes,  est  recourbé  en  dehors  et  forme  une  sorte  de  petite 
bourse  autour  de  l’étroite  ouverture.  Les  côtes  sont  larges,  (mais 
moins  que  chez  P.  pigmentata)  et  commencent  près  du  pôle 
aboral  pour  finir  à quelque  distance  de  la  bouche,  aux  3/4  de  la 
longueur  totale.  Elles  sont  groupées  par  paires.  Chaque  plan 
tentaculaire  porte  deux  paires  de  côtes,  assez  rapprochées,  tan- 
dis que  les  plans  pharyngiens,  plus  petits,  en  sont  presque  dé- 
pourvus et  laissent  voir,  par  transparence,  l’organisation  interne. 
Chacune  des  palettes  natatoires,  munie  d’assez  longs  cils,  forme 
une  petite  plaque  et  non  pas  une  brosse  épaisse  comme  chez 
P.  pigmentata;  elle  porte,  immédiatement  au-dessus  de  l’inser- 
tion des  cils,  une  strie  de  pigment  brun  de  même  longueur  que 
la  palette.  Les  palettes  ne  sont  pas  très  rapprochées  les  unes 
des  autres. 

Les  canaux  méridiens  ont  la  même  longueur  que  les  côtes. 
Le  pharynx  est  d’une  grandeur  moyenne.  Le  canal  de  l’enton- 
noir est  un  tube  étroit,  aminci  vers  le  pôle  aboral.  Les  canaux 
adradiaux  s’unissent  aux  canaux  méridiens  à la  hauteur  de 
l’entonnoir.  La  base  des  tentacules  est  un  petit  noyau  opaque, 
situé  du  côté  oral  de  l’entonnoir  et  placé  obliquement  entre  le 


224 


F.  MOSER 


pharynx  et  la  paroi  externe.  Il  m’a  été  impossible  de  distinguer 
une  gaine  tentaculaire;  elle  est  probablement  très  petite. 

L’animal  ne  présentait  plus  qu’un  fragment  de  tentacule, 
dépourvu  de  tentilles,  et  partant  non  pas  de  la  partie  moyenne, 
mais  de  l’extrémité  aborale  de  la  base.  Il  sortait  de  la  petite 
ouverture  extérieure  à la  hauteur  de  l’entonnoir.  Le  pharynx 
présentait  2 bourrelets  épithéliaux  dans  le  plan  tentaculaire. 
Sous  le  microscope,  on  pouvait  voir  les  bourrelets  génitaux. 

Pleurohmchia  striata  diffère  de  P,  pigmentata  par  sa  forme 
plus  cylindrique  et  moins  sphérique,  par  la  forme  et  la  grandeur 
de  sa  bouche,  par  la  répartition  de  ses  côtes  sur  2 plans,  ce  qui 
permet  de  mieux  voir  son  organisation  interne.  Ses  côtes  sont 
plus  courtes,  moins  larges,  et  les  palettes  natatoires  forment  des 
plaques  minces  à longs  cils  et  non  pas  des  brosses  épaisses  à 
cils  courts  comme  c’est  le  cas  chez  P.  pigmentata. 


Gen.  Hormiphora  L.  Agassiz. 
Hormiphora  amtmnae  n.  sp . 
(Fig.  4), 


4 exemplaires.  Longueur  6 à 1 1 mm. 

Forme  cylindrique,  légèrement  aplatie  dans  le  plan  pharyn- 
gien ; le  pôle  oral  un  peu  rétréci.  Les  lèvres  sont  allongées  ou 
arrondies,  selon  le  degré  de  contraction.  Le  pôle  aboral  n’est 
pas  rétréci,  mais  obtus  et  tronqué.  Les  côtes,  étroites,  commen- 
cent tout  près  de  l’organe  sensitif  et  s’étendent  sur  les  2/3  de  la 
longueur  totale,  tandis  que  les  canaux  méridiens  les  dépassent 
beaucoup  et  se  terminent  dans  le  voisinage  de  la  bouche.  Les 
palettes  natatoires  sont  peu  longues,  peu  larges  et  assez 
rapprochées  les  unes  des  autres.  Le  pharynx  est  très  long; 


CTÉNOPHORES 


225 


chez  quelques  exemplaires,  il  est  un  peu  rétréci  au-dessous 
des  côtes  et  s’élargit  plus  loin.  Le  canal  de  l’entonnoir  est 
un  tube  court,  effilé  vers  le  pôle  aboral.  Le  passage  des 
canaux  adradiaux  dans  les  canaux  méridiens  se  trouve  à la 
hauteur  de  l’entonnoir.  Les  bases  des  tentacules,  rapprochées 
du  pharynx,  sont  très  longues,  minces  et  arquées.  Elles  com- 
mencent près  de  la  bouche,  où  leur  extrémité  orale  touche  la 
paroi  du  pharynx,  puis  montent,  en  décrivant  une  ligne  légère- 
ment concave  par  rapport  au  pharynx,  pour  se  diriger  vers  l’en- 
tonnoir qu’elles  dépassent  un  peu  et  dont  elles  s’éloignent.  Leurs 
deux  extrémités  aborales  forment  avec  le  pharynx  une  ligne  en 
W.  Les  gaines  tentaculaires  sont  aussi  élancées  et  longues. 
Elles  commencent  dans  le  voisinage  de  la  bouche  et  montent, 
en  s’élargissant  un  peu,  jusqu’à  la  limite  de  la  région  tronquée 
où  se  trouve  l’ouverture  tentaculaire,  soit  assez  près  de  l’organe 
sensitif.  Les  tentacules  prennent  naissance  au  milieu  de  la  base  ; 
ils  sont  pourvus  de  tentilles  simples. 

Un  autre  petit  Cténophore,  mesurant  3mm  de  longueur,  ap- 
partient probablement  à la  même  espèce,  bien  que  ses  palettes 
natatoires  paraissent  être  plus  longues  et  plus  raides.  Mais  il 
n’est  pas  possible  de  le  déterminer  exactement,  car  son  orga- 
nisation interne  ne  peut  pas  se  voir  sans  dissection. 

H.  amhoinae  se  distingue  de  toutes  les  autres  espèces 
d ' Hormiphora  par  la  longueur  extrême  et  la  forme  gracieuse  de 
sa  base  tentaculaire,  ainsi  que  par  la  forme  de  son  corps  cylin- 
drique et  tronqué  au  pôle  aboral.  Elle  se  distingue  en  outre  de 
H.  palmata  Chun  par  la  forme  de  sa  gaine  tentaculaire,  par  la 
position  de  son  ouverture  qui  est  plus  rapprochée  du  pôle  apical 
et  par  la  plus  grande  longueur  de  ses  canaux  méridiens  par  rap- 
port aux  côtes.  Ce  dernier  caractère,  et  le  fait  que  les  canaux 
adradiaux  se  réunissent  aux  canaux  méridiens  à la  hauteur  de 
l’entonnoir,  distinguent  également  cette  espèce  d 'Hormiphora 
(Lampetia)  fusiformis  (Mayer). 


226 


F.  M08ER 


Hormiphora  sp  ? 

1 exemplaire.  Longueur  25mm. 

Cet  exemplaire  unique  présente  une  grande  ressemblance 
avec  Hormiphora palmata  Chun.  Mais  cette  dernière  espèce  n’a 
été  trouvée  jusqu’à  présent  que  dans  l’Atlantique.  En  outre,  les 
canaux  méridiens  de  cet  exemplaire  sont  plus  longs  (de  2mm 
environ)  que  les  côtes,  au  lieu  d’être  à peu  près  de  même  lon- 
gueur, et  les  côtes  paraissent  être  plus  larges  et  commencer 
plus  près  de  l’organe  sensitif.  Ces  faits  ne  me  permettent  donc 
pas  d’identifier  ces  deux  espèces.  Mais  comme,  d’autre  part,  cet 
exemplaire  est  très  ratatiné  et  qu’il  est  impossible  de  se  rendre 
compte  de  la  forme  générale  de  son  corps,  de  la  situation  et  de 
la  forme  des  tentacules,  de  leur  base,  etc.,  je  me  contente  de  le 
mentionner,  sans  lui  donner  de  nom  spécifique. 


IL  Beroidae  Esch. 

Gen.  Beroe  Browne. 

Beroe  forskali  Chun. 

3 exemplaires,  très  ratatinés,  d’environ  10,  12  et  17mm  de 
longueur.  Tous  mûrs. 

Beroe  cucumis  Fabricius. 

7 exemplaires.  Longueur  5 à 37mm. 

Sur  quelques-uns  de  ces  exemplaires,  qui  étaient  très  bien 
conservés,  il  a été  possible  de  constater,  sans  aucun  doute,  qu’il 
n’y  a pas  de  réseau  mettant  en  communication  les  ramifica- 
tions des  vaisseaux  méridiens  avec  les  vaisseaux  pharyn- 


CTÉNOPHORES 


227 


giens  sur  la  paroi  du  pharynx.  Il  s’agit  donc  bien  de  Beroe  cu- 
cumis et  non  pas  de  B.  ovata.  Il  est  très  probable  que  les  exem- 
plaires du  Siboga,  dont  l’état  de  conservation  n’a  pas  permis  de 
faire  une  constatation  semblable,  devaient  être  également  des 
B.  cucumis. 

Jusqu’à  présent,  B.  cucumis  comptait  parmi  les  formes 
appartenant  aux  régions  froides  et  arctiques.  Elle  n’avait  même 
jamais  été  rencontrée  dans  les  régions  tempérées.  Le  fait  que 
B.  cucumis  se  trouve  aussi  dans  les  régions  tropicales,  soit  dans 
l’Océan  indien,  fait  constaté  ici  pour  la  première  fois,  est  très 
curieux  et  ne  peut  pas  être  mis  en  doute,  car  les  exemplaires 
rapportés  par  MM.  Bedot  et  Pictet  sont  dans  un  état  de  con- 
servation excellent.  Il  m’a  été  impossible  de  trouver,  comme  on 
aurait  pu  le  supposer,  la  moindre  différence  entre  ces  exemplai- 
res et  d’autres  provenant  des  régions  arctiques  de  l’Atlantique 
du  Nord  que  j’ai  pu  examiner  au  Musée  d’Histoire  Naturelle  de 
Berlin.  La  forme  générale  du  corps,  la  longueur  et  la  structure 
des  côtes,  la  disposition  des  canaux  et  de  l’organe  sensitif,  sont 
absolument  semblables.  Il  ne  s’agit  donc  pas  d’une  variété,  mais 
de  la  même  Beroe  cucumis  qu’ÂGASSiz,  Eschscholtz,  et  d’autres 
ont  décrite  et  représentée. 

III.  Lobatae  Esch.  L.  Ag. 

Fam.  Ocyroidæ  L.  Ag. 

Gen.  Ocyroe  Rang. 

Ocyroe  sp.  ? 

Des  lambeaux  de  3 exemplaires  à? Ocyroe  n’ont  pu  être  déter- 
minés pour  les  mêmes  raisons  qui  ont  empêché  de  déterminer 
les  24  exemplaires  rapportés  par  le  Siboga.  Le  caractère  qui 
distingue  les  3 espèces  d’ Ocyroe  auxquelles  ils  ressemblent  le 


228 


F.  MOSER 


plus,  soit  G.  fusca,  O.  maculata  et  O,  crystaUina,  consiste  sur- 
tout dans  la  couleur,  qui  est  généralement  perdue  chez  les  ani- 
maux conservés;  la  détermination  devient  donc  impossible. 


IV.  Ganeshidae  nov.  ord. 

Corps  comprimé  dans  le  plan  tentaculaire,  muni  d’un  canal 
buccal  circulaire  (complet  ?)  formé  par  les  deux  branches  des 
deux  canaux  pharyngiens.  Les  4 canaux  subtentaculaires  abou- 
tissent dans  le  canal  circulaire.  Les  canaux  interradiaux  et  les 
canaux  tentaculaires  prennent  naissance  directement  dans  T en- 
tonnoir. Gaine  tentaculaire. 

Gen.  Ganesha  nov.  gen. 

Mêmes  caractères  que.  ceux  de  l’ordre. 

Ganesha  elegans  Moser. 

(Fig.  s à 8). 

Syn.  ; Lampetia  elegans.  Moser.  Die  Clenophoren  der  Siboga  Expédition. 

p.  la.  1903. 

16  exemplaires.  Longueur  4 à 9nim. 

Le  Siboga  a rapporté  8 Cténophores  d’une  nouvelle  espèce 
dont  il  n’a  pas  été  possible  de  donner  une  description  complète 
et  définitive  vu  leur  mauvais  état  de  conservation. 

Les  spécimens  rapportés  d’Amboine  par  MM.  Bedot  et  Pic- 
tet  appartiennent  sans  aucun  doute  à la  même  espèce.  Ceux 
dont  l’état  de  conservation  laisse  à désirer  ressemblent  absolu- 
ment aux  exemplaires  du  Siboga  ; les  autres,  très  bien  conser- 
vés, permettent  de  compléter  et  de  corriger  la  description  et  les 
dessins  donnés  antérieurement. 

L’espèce  récoltée  par  le  Siboga  présentait  une  grande  res- 
semblance avec  Lampetia  pancerina  Chun,  ressemblance  due  à 


CTÉN  OPHORES 


229 


la  longueur  du  pharynx,  à la  position  delà  base  tentaculaire,  aux 
dimensions  de  la  bouche  et  à la  distribution  des  canaux  ; elle 
avait  donc  été  placée  dans  le  genre  Lampetia , famille  des  Fleu- 
robrachiadæ , sous  le  nom  de  Lampetia  elegans.  Maintenant  que 
l’organisation  de  cette  espèce  est  bien  connue,  on  voit  que  l’on 
ne  peut  pas  lui  conserver  cette  position  systématique  et  qu’il  est 
même  impossible  de  la  placer  dans  aucun  des  ordres  de  Cténo- 
phores  admis  jusqu’à  présent,  à cause  de  l’ensemble  de  ses 
caractères.  Il  a donc  fallu  créer  non  seulement  un  genre,  mais 
aussi  un  ordre  nouveau  dont  les  caractères  sont  indiqués  plus 
haut.  Je  reviendrai  du  reste  sur  ce  sujet,  après  avoir  donué  la 
description  des  exemplaires. 

Ganesha  elegans  a un  corps  cylindrique,  comprimé  dans  le 
plan  tentaculaire  et  arrondi  en  dôme  au  pôle  aboral.  La  bouche 
est  large  et  plus  ou  moins  grande  suivant  le  mode  de  conserva- 
tion et  de  contraction.  Chez  les  exemplaires  bien  conservés,  elle 
est  moins  grande  et  les  lèvres  arrondies  sont  souvent  un  peu  re- 
pliées en  dehors,  tandis  que  les  exemplaires  mal  conservés  ont,  au 
contraire,  une  bouche  très  large,  des  lèvres  flottantes,  minces 
(voir  le  dessin  du  Siboga)  et  souvent  même  en  lambeaux.  Les  8 
côtes,  de  longueur  égale,  commencent  à une  certaine  distance 
du  pôle  aboral  et  à la  même  hauteur.  Chez  les  plus  grands 
exemplaires,  elles  n’atteignent  que  les  2/s  de  la  longueur  totale 
et  chez  les  plus  petits,  elles  sont  moins  longues.  Les  palettes 
natatoires,  dont  le  nombre  est  au  maximum  de  12,  sont  très 
espacées,  de  sorte  qu’elles  ne  se  touchent  pas  ; elles  sont  assez 
larges  et  forment  une  lame  très  mince. 

Le  pharynx,  très  large  et  très  long,  monte  jusqu’au  voisinage 
du  pôle  aboral,  dont  le  statocyste  est  logé  dans  une  profonde 
fossette  comprimée  dans  le  même  sens  que  le  corps.  Le  canal 
de  l’entonnoir  est  un  petit  tube  très  court  et  mince.  Les  canaux 
perradiaux  font  défaut  et  les  4 canaux  interradiaux,  de  même 
que  les  canaux  tentaculaires  et  les  canaux  pharyngiens,  sortent 


230 


F.  MOSER 


directement  de  l’entonnoir.  Les  premiers  longent  la  coupole  du 
pharynx,  montent  vers  le  pôle  aboral  et  se  divisent  en  8 branches 
adradiales  qui  se  rendent,  de  chaque  côté,  au-dessus  de  la  pre- 
mière palette  aborale  où  elles  se  prolongent  directement  dans  les 
8 canaux  méridiens.  Les  canaux  pharyngiens,  arrivés  près  des 
coins  de  la  bouche,  se  divisent  en  deux  branches  qui  longent  les 
bords  des  lèvres  et  forment  un  canal  circulaire,  comme  chez  les 
Béroes. 

On  sait  combien  il  est  difficile  de  suivre  le  trajet  des 
canaux  et  de  se  rendre  compte  de  leur  disposition  exacte 
chez  les  Béroes  vivants,  où,  à une  seule  exception  près,  le 
canal  circulaire  est  incomplet.  B n’est  donc  pas  étonnant  qu’il 
m’ait  été  impossible  de  voir  si  le  canal  circulaire  de  Ganesha 
elegans  était  complet  ou  non,  c’est-à-dire  s’il  présentait  dans 
chaque  plan  tentaculaire,  une  interruption  séparant  deux  sys- 
tèmes. 

La  paroi  du  corps  est  très  mince,  surtout  dans  la  région 
de  la  bouche.  Le  canal  circulaire  est  situé,  en  partie,  directe- 
ment au  dessous  de  l’épiderme  qui,  chez  tous  les  exemplaires, 
était  plus  ou  moins  détérioré,  ce  qui  empêchait  de  suivre 
sans  interruption  le  canal  d’un  côté  à l’autre.  Cependant,  bien 
qu’il  fût  difficile  à voir,  son  existence  ne  peut  pas  être  mise  en 
doute,  non  plus  que  son  origine  des  canaux  pharyngiens,  car  j’ai 
pu  l’observer  sur  toute  l’étendue  de  la  bouche,  chez  trois  exem- 
plaires bien  conservés.  Deux  de  ces  exemplaires  étaient  fixés  au 
liquide  de  Fleming  et  les  canaux,  d’une  couleur  foncée,  appa- 
raissaient distinctement  sur  la  paroi  incolore.  Le  troisième 
exemplaire,  qui  était  coloré  au  carmin-borax,  examiné  au  mi- 
croscope après  avoir  été  légèrement  comprimé,  montra  nette- 
ment les  canaux  et  leurs  communications.  Enfin,  l’examen  de 
coupes  a confirmé  la  présence  d’un  canal  circulaire  prenant  son 
origine  dans  les  canaux  pharyngiens  et  longeant  les  lèvres  de  la 
bouche. 


CTKNOPHORES 


231 

Les  canaux  subtentaeul  aires  ne  se  terminent  pas  en  cul-de- 
sac.  comme  chez  les  Cydippes,  mais  viennent  se  réunir  au  canal 
circulaire,  ainsi  qu’on  pouvait  le  constater  chez  tous  les 
exemplaires  bien  conservés  et,  en  particulier,  dans  les  trois 
exemplaires  dont  nous  venons  de  parler. 

Quant  aux  4 canaux  subpharyngiens,  il  n’a  pas  été  possible 
de  voir  s’ils  se  réunissaient  aussi  au  canal  circulaire.  Lorsqu  ils 
arrivent  près  de  ce  dernier,  ils  décrivent  quelques  arabesques 
eji  se  tenant  tantôt  immédiatement  au-dessous  de  l’épiderme, 
tantôt  dans  l’épaisseur  de  la  paroi;  quelquefois  ils  se  croisent 
comme  l’indique  la  figure  5*.  Tl  est  difficile  de  suivre  le  canal 
dans  les  différents  niveaux  qu’il  occupe  et  souvent  l’on  ne  peut 
pas  savoir  s’il  se  termine  ou  s’il  forme  simplement  un  nœud.  Sur 
le  côté  étroit  du  corps  — dont  l’examen  présente  de  grandes 
difficultés,  surtout  lorsque  l’animal  est  conservé  et  que  sa  paroi 
est  incomplète  — il  est  impossible  de  suivre  complètement  les 
contours  du  canal. 

Les  canaux  tentaculaires  prennent  naissance  dans  l’entonnoir 
et  se  dirigent  de  là  vers  la  bouche,  le  long  des  parois  du  pharynx  ; 
ils  sont  donc  très  longs.  Ils  s’unissent  à l’extrémité  aborale  de  la 
base  des  tentacules,  dans  la  région  où  finissent  les  côtes,  soit 
beaucoup  plus  près  de  la  bouche  (jue  chez  toutes  les  Pleurobra - 
chmdæ , à l’exception  de  Lampetia pancerina  Chun.  La  base  des 
tentacules  est  très  petite,  très  rapprochée  de  la  paroi  externe  et 
placée  parallèlement  à l’axe  polaire.  Le  tentacule  se  détache  de 
son  extrémité  orale  et  non  pas  de  sa  partie  moyenne  comme  chez 
Lampetia  pancerina. 

Un  seul  exemplaire  possédait  encore  un  tronçon  de  tentacule, 
très  grêle  et  muni  de  tentilles  simples,  qui  se  dirigeait  dans  la 
direction  de  la  bouche  pour  sortir  — tout  près  de  F endroit  où 
il  avait  pris  naissance  de  la  petite  ouverture  externe  de  la 
gaine  tentaculaire.  Cette  gaine  est  aussi  très  petite,  juste  de 

la  grandeur  nécessaire  pour  loger  la  petite  base  qui  est 

# 

Voyage.  Vol.  2.  Il 


V.  MOSEK 


2B2 

pointue  à ses  deux  extrémités.  La  base  et  la  gaine  sont  abso- 
lument renversées.  L’origine  du  tentacule  et  l’embouchure  du 
canal  tentaculaire  se  trouvent  aux  extrémités  opposées  de  la 
base,  mais  dans  la  position  inverse  de  celle  que  l’on  observe 
ordinairement  : la  première  se  trouve  à l’extrémité  orale,  la 
dernière  à l’extrémité  aborale  de  la  base:  L’examen  de  coupes 
longitudinales  confirme  ce  fait. 

A la  place  de  deux  longs  bourrelets  épithéliaux  pharyngiens, 
on  trouve,  sur  les  deux  plans  de  la  paroi,  un  bourrelet  presque 
circulaire,  logé  dans  la  coupole  du  pharynx,  près  de  l’entonnoir. 

L’examen  microscopique  des  côtes  nous  révèle  des  faits  assez 
intéressants  que  je  n'ai  observés  nulle  part  jusqu’à  présent 
et  que  je  n’ai  jamais  vus  décrits.  Les  recherches  de  Chün, 
II.  IIkutwig,  Sa  via  ssa.  etc.,  ont  montré  que,  chez  les  Lobiférides 
et  Cestides,  les  bandelettes  ciliées  se  continuent  sur  toute  la 
longueur  des  côtes,  et  communiquent  le  mouvement  d’une 
palette  à la  palette  voisine.  Chez  les  Béroes  et  les  Cydippes, 
au  contraire,  ces  bandelettes  ne  vont  que  jusqu’à  la  première 
palette,  voisine  du  pôle  sensitif,  et  s’arrêtent  là.  Plus  loin,  elles 
sont  remplacées,  au  point  de  vue  physiologique,  par  une 
structure  spéciale  des  cellules  basales  des  palettes. 

D’après  les  travaux  de  R.  Hertwig  et  ceux  de  Samassa  sur 
Callianira  b i (data  delle  Chiaje,  Hormiphora  plumosa  L.  Ag., 
Eucharis  muUicornis  Quoy  etGaim.,  Beroe  orata  Bosc,  B.  fors- 
Jçali  Ch  un,  chaque  cellule  basale  d’une  palette  se  bifurque  à son 
extrémité  proximale  et  envoie  une  de  ses  branches  dans  la 
mésoglée  et  l’autre  à la  rencontre  des  branches  des  autres 
cellules  basales  de  la  même  palette.  Ces  branches  réunies  forment 
des  fibrilles  épaisses  qui  s’étendent  sous  l’épiderme,  sans  inter- 
ruption, entre  toutes  les  palettes  de  la  même  côte.  C’est  sur  des 
coupes  longitudinales  que  l’on  voit  le  mieux  la  disposition  de  ces 
fibrilles  (voir  les  dessins  de  Samassa).  Chez  Ganesha  degans,  je 
n’ai  trouvé  rien  de  semblable  ; elle  paraît  n’avoir  ni  les  bande- 


< TÉX0PIIOREW 


238 


lettes  ciliées  des  Lobiférides,  ni  les  fibrilles  sous-épithéliales  des 
Cydippes.  L’état  de  conservation  étant  cependant  peu  favorable 
à une  étude  histologique,  je  nie  bornerai  à décrire  ce  que  j’ai  vu. 

L’épidenne  qui  se  trouve  entre  les  palettes  d’une  côte  semble 
avoir  subi  un  changement  remarquable.  Près  de  chaque  palette, 
et  dans  toute  sa  longueur,  les  cellules  sont  cylindriques,  très 
grandes  et  hautes.  Puis  on  observe  une  diminution  graduelle 
de  l’ épaisseur  de  cette  couche  cylindrique  qui,  ensuite,  disparait 
presque  complètement,  à un  endroit  qui  divise  en  deux  parties 
égales  l’espace  compris  entre  deux  palettes.  Cette  disposition 
se  voit  aussi  bien  sur  les  coupes  longitudinales  que  sur  les 
coupes  transversales.  A cet  endroit,  l’épiderme  est  composé 
de  cellules  très  minces  et  plates,  semblables  à celles  qui 
recouvrent  le  reste  du  corps.  Les  cellules  cylindriques,  au 
contraire,  ne  paraissent  pas  avoir  de  noyaux,  et  se  colorent 
très  fortement  à l’hémalun  et  à l’hématoxyline  (voir  fig.  (>, 
7.  8).  Les  palettes  voisines  étant  assez  éloignées  les  unes  des 
autres  pour  ne  pouvoir  se  toucher,  on  pourrait  considérer  cette 
interruption  de  la  couche  cylindrique  comme  représentant  un 
point  de  réduction  d’une  palette,  de  telle  sorte  qu’entre  deux 
palettes  qui  sont  voisines  chez  l’animal  actuel,  se  serait  trouvée 
autrefois  une  palette  intermédiaire  qui  aurait  été  éliminée. 
L’ontogénie  pourra  seule  élucider  cette  question. 

Le  fait  est  intéressant  au  point  de  vue  physiologique,  car  la 
question  suivante  se  pose  : comment  le  mouvement  d’une  palette 
peut-il  se  transmettre  aux  palettes  voisines  en  passant  de  l’autre 
côté  de  ce  point  qui  paraît  mort,  on  quelles  sont  les  dispositions 
histologiques  (pii  permettent  de  transmettre  le  mouvement  d’une 
palette  à l’autre? 

Au  milieu  de  l’espace  intermédiaire  entre  les  deux  couches  de 
cellules  cylindriques  se  trouve  une  sorte  de  lame  qui  s’enfonce 
à une  faible  profondeur  dans  la  mésoglée  dont  elle  se  distingue 
nettement.  Elle  se  compose  de  cellules  longues  à noyaux  et  de 


2H4 


F.  MUSE  H 


vacuoles  et  paraît  être  formée  de  cellules  épithéliales  qui  ont 
pénétré  dans  la  mésoglée  sous-jacente  à l'endroit  où  se  trouve 
Finterruption  fibrillairé  (voir  fig.  T),  à moins  qu’il  s’agisse  défibrés 
musculaires,  ce  qui  cependant  ne  me  paraît  pas  possible.  Sur  des 
coupes  horizontales,  cette  lame  prend  la  forme  de  fibres  épaisses 
placées  entre  les  deux  couches  fibrillaires,  perpendiculairement  à 
la  côte.  J en  ai  pas  réussi  à l’observer  sur  des  coupes  transversales, 
bien  qu’elle  soit  très  apparente  sur  des  coupes  horizontales  et 
longitudinales.  On  est  en  droit  de  se  demander  si  cette  lame  n’est 
pas  intercalée  entre  les  fibrilles  pour  transmettre  le  mouvement 
et  servir  d’intermédiaire  entre  les  palettes  voisines. 

Les  produits  sexuels  sont  disposés  connue  chez  les  Cydippes, 
en  deux  longues  bandes  latérales  ininterrompues,  dans  les  vais- 
seaux méridiens. 

Si  l’on  compare  les  figures  et  la  description  que  nous  venons 
de  donner  de  Gaweska  ëlegans  avec  celles  qui  se  trouvent  dans  le 
voyage  du  Siboga,  on  constatera  que  ces  dernières  étaient  à 
peu  près  exactes.  Mais  elles  étaient  incomplètes  et  les  faits 
n'avaient  pas  toujours  été  bien  interprétés,  vu  le  mauvais  état 
de  conservation  du  matériel  et  la  difficulté  de  certaines  observa- 
tions, telles  (pie  celle  du  canal  circulaire.  C’est  ainsi  que  les  ca- 
naux que  l’on  avait  considéré  comme  des  canaux  perracliaux 
ayant  un  cours  semblable  à ceux  de  Lampetia  pancerina  Chun, 
11e  sont  autre  chose  que  les  canaux  tentaculaires. 

Si  l’on  compare  les  traits  caractéristiques  de  Ganeshd  elec/ans 
à ceux  des  Cydippes,  des  Lobés  et  des  Béroes,  011  voit  que  sa  forme, 
la  présence  de  tentacules,  d’une  base  et  d’une  gaine  tentacu- 
laire (quoique  renversée),  la  distribution  des  produits  sexuels 
et  la  structure  histologique  des  côtes,  la  rapprochent  des  Cydip- 
pes. Le  canal  circulaire  dans  lequel  aboutissent  les  canaux  pha- 
ryngiens et  sous-tentaculaires,  la  compression  du  corps  suivant 
l’axe  tentaculaire,  l’absence  de  canaux  perradiaux,  et  le  pas- 
sage des  canaux  adradiaux  dans  F extrémité  aborale  des  canaux 


O'i'KN  O P H ORES 


235 


méridiens,  rapprochent  au  contraire  cette  espèce  des  Lobés, 
surtout  si  l’on  considère  le  développement  des  canaux,  par  exem- 
ple chez  VEucharE.  Enfin,  Ganesha  eJegans  a en  commun  avec 
les  Béroes  le  canal  circulaire  — qui  est  peut-être  incomplet 
comme  chez  la  plupart  des  Béroes,  ou  complet  comme  chez  Xets 
cordigera  Lesson.  d’après  Lendenfeld  — puis  la  structure  des 
côtes  et  la  répartition  des  produits  sexuels. 

A ces  caractères  positifs  qui  rapprochent  Ganesha  de  ces 
3 ordres,  viennent  s’ajouter  des  caractères  négatifs  qui  empê- 
chent de  la  placer  dans  aucun  d’eux,  à moins  que  l’on  n’en 
modifie  la  définition  ce  qui  serait  peu  avantageux  sous  d’autres 
rapports. 

La  présence  de  l’appareil  tentaculaire  et  L absence  de  pa- 
lettes polaires  ne  permet  pas  de  placer  cette  espèce  dans  les 
Béroes.  La  compression  de  son  corps  dans  le  plan  tentaculaire, 
l’absence  de  canaux  perradiaux.  l’embouchure  des  canaux  adra- 
diaux  dans  les  canaux  méridiens  à leur  extrémité  aborale,  et  sur- 
tout la  présence  du  canal  circulaire,  complet  ou  incomplet,  dans 
lequel  aboutissent  les  canaux  pharyngiens  et  subpharyngiens, 
sont  autant  de  caractères  qui  empêchent  de  la  placer  dans  l’ordre 
des  Cydippes.  Enfin,  l’absence  de  lobes  et  d’auricules,  même 
rudimentaires,  la  présence  d’une  gaine  tentaculaire  et  de  deux 
tentacules  majeurs,  la  structure  des  côtes  et  la  disposition  des 
produits  sexuels  s’opposent  à sa  réunion  avec  lès  Lobés. 

C’est  avec  ce  dernier  groupe,  cependant,  que  Ganesha  elegans 
me  paraît  avoir  le  plus  d’affinités.  En  effet,  les  lobes,  les  auri- 
eules  et  les  complications  du  système  chymifère  montrent,  chez 
les  Lobés,  des  degrés  de  développement  très  divers.  Ainsi,  chez 
les  Le.su, envia , les  lobes  et  leurs  canaux  sont  très  petits  et  rudi- 
mentaires, les  auricules  au  contraire,  très  développées,  tandis  (pie 
chez  les  Bolina  les  auricules  sont  petites,  les  lobes  de  grandeur 
moyenne  et  les  circonvolutions  de  leurs  canaux  sont  assez  compli- 
quées. Les  Lobés  parcourent,  dans  leur  développement,  diffé- 


F.  MOSEK 


rents  stades;  ils  commencent  par  la  forme  Mertemia  et.  peu 
à peu.  se  développent  les  lobes,  les  auricules  et  le  système 
compliqué  des  canaux  des  lobes.  Ces  faits  nous  permettent  donc 
de  considérer  Ganesha  comme  un  Lobé  très  primitif  qui  s’est 
arrêté,  dans  son  développement,  à un  stade  intermédiaire  entre 
ceux  que  représentent  une  Mertensia  et  un  Lobé,  soit  avant 
la  formation  des  lobes  et  des  auricules.  Les  deux  lèvres  de 
Ganesha  représenteraient  les  premiers  rudiments  des  lobes,  ce 
qui  est  d’autant  plus  probable  que  les  premières  complications 
des  canaux  subpharyngiens  s’accentuent  déjà  sur  ces  lèvres. 

Quant  à la  structure  des  côtes,  S amassa  admet  que  les  bande- 
lettes ciliées  qui  se  trouvent  entre  les  palettes,  chez  les  Lobés, 
représentent  un  stade  primitif  et  qu’à  un  stade  supérieur,  elles 
sont  remplacées  par  des  fibrilles,  comme  chez  les  Cydippes.  A ce 
point  de  vue,  on  pourrait  considérer  Ganesha  comme  repré- 
sentant- un  stade  intermédiaire. 

La  présence  d’une  gaine  tentaculaire  ne  peut  pas  empêcher 
de  rapprocher  Ganesha  des  Lobés,  si  l’on  admet  les  idées  très 
justes  de  Chün.  En  effet,  d’après  cet  auteur,  la  gaine  tentaculaire 
n’a  pas  la  valeur  systématique  que  L.  Agassez  lui  attribue  : sa 
présence  et  ses  dimensions  ne  dépendent,  très  probablement, 
que  de  la  position  de  la  hase  des  tentacules. 

La  disposition  des  produits  sexuels  en  deux  bandes  latérales, 
dans  les  canaux  méridiens,  est  bien  une  disposition  primitive 
que  l’on  rencontre  chez  la  forme  la  plus  primitive  des  Cténo- 
phores,  la  Mertemia.  tandis  que  leur  disposition  en  pochettes 
situées  entre  les  palettes  des  côtes,  chez  les  Lobés,  représente  un 
stade  plus  élevé,  dérivant  du  premier.  A ce  point  de  vue,  Ga- 
nesha montre  un  état  histologique  précurseur  de  celui  des  Lobés. 

L’hypothèse  d’après  laquelle  Ganesha  représent erait  un  Lobé 
primitif  est  donc  appuyée  par  l'absence  de  lobes  ‘proprement 
dits  et  d’auricules,  par  la  complication  des  canaux  clés  lobes, 
par  la  disposition  des  produits  sexuels  et  même  par  la  structure 


CTÉNOPHORES 


237 


de  F appareil  tentaculaire,  si  F on  tient  compte  du  développement 
de  1‘  Eucharls  si  bien  étudié  par  CiH’N.  La  structure  des  côtes 
est  le  seul  fait  que  l’on  puisse  opposer  à cette  hypothèse.  Il  faut 
espérer  que  l’étude  du  développement  de  Gcmesha  viendra,  sous 
peu.  élucider  le  problème  phylogénique  des  Cténophores  et  sur- 
tout des  Lobés. 

Je  n’ai  trouvé,  dans  la  littérature,  aucune  description  pou- 
vant se  rapporter  à Gcmesha.  Il  sagit  donc  bien  d’une  forme 
nouvelle  pour  laquelle  il  a fallu  créer  un  nom  nouveau  b 

Les  s exemplaires  de  cette  espèce  qui  avaient  été  rapportés 
par  le  Sibgga  provenaient  de  4 stations  différentes  de  l’Archipel 
Malais:  File  de  Ternate,  l’Archipel  Souloiqle  Détroit  de  Bouton, 
et  une  station  sit  uée  à quelque  distance  et  au  Sud  d’Amboine.  Bien 
que  le  Siboga  se  soit  arrêté  à plusieurs  reprises  à Amboine,  il 
n’en  a pas  rapporté  un  seul  exemplaire  de  Ganesha.  Il  s’agit 
donc  d’une  forme  assez  rare  et  difficile  à récolter,  mais  répan- 
due. probablement,  dans  tout  l’Archipel  Malais. 

L’étude  que  nous  venons  de  faire  des  Cténophores  de  la  Baie 
d’Amboine  nous  a montré  qu’ils  étaient  représentés  par  4 
ordres  (dont  1 nouveau)  comprenant  5 genres  et  8 espèces,  à 
savoir  : 

Cydippidae  Besson. 

lïeiirobrachia  globosa.  Moser 

Pie/ 1 voir  a chia  striata  n.  sp. 

Honniphora  amboinae  n.  sp. 

Hormiphora  sp.? 

Lobatae  Esch.  L.  Ag. 

Orgroe  sp.  ? 


1 Le  nom  de  Ganesha  est  celui  du  dieu  de  la  sagesse  dans  la  mythologie  hin- 


F.  il  OSEE 


238 

Beroidae  Esch. 

Beroe  cucumis  Fabricins 
Beroe  forskaM  Chuii 

Ganeshidae  nov.  ord. 

Ganesha  ( Lampetia ) elegmts  Moser. 

De  ces  8 espèces,  2 sont  nouvelles  : Pleurobrachia  .striata  et 
florm  iphora  amboinae,  les  autres  ont  toutes  été  rapportées,  lu 
ans  plus  tard,  de  différents  points  de  l’Archipel  Malais,  par  le 
Siboga.  L’étude  de  la  collection  de  MM.  Bedot  et  Pktet  a 
permis,  en  outre,  de  corriger  et  de  compléter  la  description  de 
Ganesha  (Lampetia)  elegans  et  de  constater  que  cette  espèce, 
très  intéressante  sous  plusieurs  rapports,  ne  peut  être  placée 
dans  aucun  des  ordres  de  Cténophores  admis  jusqu'à  présent  ; 
on  a dû,  par  conséquent,  créer  pour  elle  un  nouvel  ordre. 

On  connaît  maintenant  12  espèces  de  Cténophores  vivant  dans 
l’Archipel  Malais.  7 de  ces  espèces  paraissent  jusqu’à  présent 
lui  appartenir  en  propre;  ce  sont: 

Pleurobrachia  globosa  Moser 
Pleurobrachia  pigmentata  Moser 
rieurobrachia  striata  Moser 
J for  m iphora  sibogae  Moser 
/ lorro  iphora  amboinae  M oser 
Beroe  pandorina  Moser 
Ganesha  (Lampetia)  elegans  Moser. 

lies  ü espèces  qui  se  rencontrent  également  dans  d'autres 
régions  sont  : 

Beroe  pandora  Esch. 

llormiphora  (Pleurobrachia)  ochracea  Meyer 
Beroe  forskali  Chun 
Beroe  cucumis  Fabricins 
Ocgroe  sp  ? 


UTKNOPHOKE» 


239 


Les  (leux  premières  n’avaient  été  trouvées  et  décrites  qu’une 
seule  fois  auparavant  : Beroe  pandora  (de  l’Océan  Pacifique  à 
l’est  du  Japon)  sous  le  nom  de  Pandora  flemingi  par  Esch- 
s<  HOLTZ  et  Hormiphora  ochracea  (de  l’Océan  Pacifique,  près  de 
San-Francisço  et  des  Iles  de  la  Société)  sous  le  nom  de  Pleuro- 
hraritia  ochracea  par  Mayer.  Les  trois  autres  espèces  sont  très 
répandues.  Les  quatre  espèces  (VOcyroe  se  rencontrent  dans  la 
région  tropicale  de  L Atlantique  : aux  Antilles,  près  des  Tortu- 
gas  et  de  la  Floride,  dans  le  courant  de  Floride,  dans  celui  de 
Guinée,  aux  lies  du  Cap  Vert,  puis  dans  l’Océan  Indien,  aux 
Maldives.  Beroe  forskali  se  trouve  dans  la  Méditerranée,  dans 
le  Pacifique  près  de  la  Californie 1 et  aux  Iles  Fidji,  — si  la  Beroe 
australis  de  Mayer  en  est  bien  synonyme,  comme  cela  paraît 
probable.  Elle  se  trouve  également  aux  Maldives,  en  supposant 
(pie  la  jeune  Beroe.  décrite  par  Bigelow  soit  bien  une  B.  fors- 
hdl  ce  qui  paraît  très  vraisemblable  maintenant  qu’on  sait 
qu’elle  se  trouve  dans  l’ Archipel  Malais. 

La  présence  de  Beroe  eucumis  dans  une  région  tropicale  est 
un  fait  nouveau  et  très  intéressant.  Jusqu’à  présent  cette  espèce 
n’avait  pas  même  été  rencontrée  dans  les  régions  tempérées.  Elle 
est  très  commune  dans  toute  la  région  arctique  et  dans  l’Atlan- 
tique nord,  sur  la  cote  orientale  des  Etats-Unis,  dans  la  Baie  de 
Baffin  et  au  Spitzberg  d’où  elle  descend,  le  long  de  la  côte  de 
Norvège,  dans  la  Mer  du  Nord  et  la  Baltique  ; mais  elle  n’avait 
jamais  été  trouvée  plus  au  Sud.  Maintenant  qu’on  l’a  rencontrée 
dans  la  Mer  des  Indes,  sous  des  conditions  d’existence  si  diffé- 
rentes, on  peut  admettre  que  c’est  une  forme  vraiment  cosmo- 
polite, douée  d’une  faculté  d’adaptation  très  grande  et  nous 
pouvons  nous  attendre  à la  trouver  encore  plus  au  Sud,  dans 
l’autre  hémisphère.  11  paraît  surtout  étrange  que  les  grandes 
différences  de  milieu  telles  que  la  température  et  la  concentration 

1 Torriîy,  H.  B.  The  Ctenûphore  ofthe  San  Diego  Région.  Univ.  of  California 
Public.  Zoo!... vol.  2.  n°  2.  1904. 


240 


F.  MOSER 


de  l’eau  de  mer  n’aient  aucune  influence  visible  sur  l’organi- 
sation de  Beroe  cummi$s  de  telle  sorte  que  les  exemplaires 
provenant  des  régions  arctiques  ne  paraissent  se  distinguer  en 
rien  de  ceux  qui  viennent  de  la  Mer  des  Indes.  ( ”est  un  fait 
curieux  et  difficile  à expliquer. 

Si  l’on  met  de  côté  les  espèces  mal  décrites  et  problématiques, 
citées  dans  les  anciens  travaux  de  Lamauck.  Eschscholtz, 
Qüoy  et  Gaimard,  Lessox,  telles  que  Medea  constricta  Escli.  '. 
du  détroit  de  la  Sonde,  Beroe  roseus  Quoy  et  Gaim.,  de  la 
Nouvelle-Zélande,  Eucharisnovemeostata  Less.,  de  Ceylan-.  nous 
ne  connaissons  jusqu'à  présent,  de  la  Mer  des  Indes,  que  les  12 
Cténophores  de  l' Archipel  Malais  mentionnés  plus  haut  et 
5 espèces  (dont  3 douteuses  et  2 nouvelles)  récoltées  en  1904  par 
Bigelow  aux  Maldives,  et  dont  voici  les  noms  : 

Bolina  ovalis  Bigelow  (—  peut-être  B.  inicropecten  Ag.) 

Cestus  pectinatus  Bigelow 

Ocyr oe  pteroessa  Bigelow 

Beroe  juv?  (probablement  B.  forskaU) 

Bolina  juv  ? 

Espérons  que  de  nouvelles  recherches  viendront  bientôt  aug- 
menter cette  liste  qui  paraît  bien  courte  pour  une  mer  aussi 
vaste  que  l’Océan  Indien. 

Bigelow  a tiré  de  ses  études  sur  les  Méduses  et  Cténophores 
des  Maldives,  des  conclusions  importantes.  Le  grand  nom- 
bre de  nouvelles  espèces  et  l’absence  de  certaines  formes  typi- 
ques de  r Atlantique  l’ont  amené  à admettre  une  isolation  géo- 
graphique de  ces  îles.  Cette  isolation  serait  même  très  ancienne, 
à en  juger  par  la  divergence  marquée  des  nouvelles  espèces 
et  par  le  grand  nombre  d’espèces  aberrantes  appartenant  à des 
genres  qui  sont  ordinairement  très  homogènes.  Bigelow  va 
même  plus  loin.  En  s’appuyant  1°  sur  le  fait  que  tous  les  genres 

1 Eschscholtz.  System  der  Acalephen.  Berlin  1829. 

2 Voir  : L.  A&assjz.  Contrib.  Nat.  Jlist.  of  Unit.  States,  vol.  3,  P.  II,  1800. 


CTÉNOPHORES 


241 


d’Acalèphes  des  Maldives,  sauf  un.  se  retrouvent  dans  l’Atlanti- 
que, tandis  que  les  2/3  seulement  se  retrouvent  dans  le  Pacifique 
— et  2°  sur  le  fait  qu’on  11e  retrouve  dans  cette  région  aucun 
des  genres  typiques  du  Pacifique,  mais  bien  5 genres  connus 
jusqu’à  présent  pour  habiter  exclusivement  l’Atlantique,  il  arrive 
à la  conclusion  qu’il  y a probablement  des  relations  plus  étroites 
entre  l’Atlantique  et  la  Mer  des  Indes  qu’entre  cette  dernière  et 
le  Pacifique. 

Les  conclusions  de  Bigelow  me  paraissent  un  peu  risquées, 
étant  donné  le  petit  nombre  d’observations  sur  lesquelles  elles 
s’appuyent.  En  fait  de  Cténop bores  de  la  Mer  des  Indes,  il  ne 
connaît  qu’un  très  petit  nombre  d’espèces  des  Maldives  et  il  ne 
lui  a pas  même  été  possible  de  déterminer  exactement  3 des  5 
espèces  qu’il  y a trouvées.  Et  c’est  tout  ! Il  est  vrai  que  le  nom- 
bre des  Méduses  qu’il  a récoltées  est  supérieur  à celui  des  Cté- 
nophores,  mais  enfin  elles  ne  proviennent  que  des  Maldives  et 
celles  des  autres  régions  de  la  Mer  des  Indes  lui  sont  inconnues. 

Les  conclusions  de  Bigelow  ne  sont  pas  confirmées  par 
l’étude  des  Cténopliores  récoltés  par  le  Siboga  et  par  MM. 
Pictet  et  Bedot. 

Des  5 espèces  de  Cténopliores  provenant  de  l’Archipel  Malais 
et  ayant  été  également  rencontrées  ailleurs,  2 espèces  ( Hormi - 
phora  ochmcea  et  Beroe  pandora)  n’avaient  été  trouvées,  jusqu’à 
présent,  que  dans  l’Océan  Pacifique  ; une  seule  espèce  (Beroe 
cmumis)  n’avait  été  trouvée  que  dans  T Atlantique  et  Beroe 
forskali  est  une  forme  appartenant  aussi  bien  à l’Atlantique 
qu'au  Pacifique.  Les  relations  sembleraient  donc  être  plus 
grandes  avec  le  Pacifique  qu’avec  T Atlantique.  Quant  à la 
distribution  des  genres,  on  n’en  peut  tirer  aucune  conclusion, 
attendu  qu’ils  se  trouvent  aussi  bien  dans  l’un  que  dans  l’autre 
de  ces  Océans. 

J’étudie  en  ce  mornemt  les  Cténopliores  du  Japon,  de  la  côte 
occidentale  de  l’Afrique,  de  la  Mer  glaciale  antarctique  et  du 


242 


F.  MOSEK 


Sud  de  l’Océan  Indien  et  de  l’Atlantique.  Cette  étude  donnera 
des  renseignements  intéressants  et  inattendus  sur  la  distribution 
horizontale  de  ces  animaux.  11  serait  donc  prématuré  de  tirer 
dès  maintenant  des  conclusions  générales  de  l’examen  des  Cté- 
nophores  de  l’Archipel  Malais  et  des  Maldives,  étant  donné, 
surtout,  le  petit  nombre  d’espèces  que  nous  connaissons. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  1 


Cyathohelia  axülarïs  (Eli.  et  Sol.)  Fig,  1 à 3. 

Fig.  1.  Un  jeune  calice.  Gross.  X H. 

Fig.  2.  line  colonie  réduite  de  l/ls. 

Fig.  3.  Un  calice.  Gross.  X 7. 

Stylophora  digitata  (Pallas).  Fig.  4 à 7. 

Fig.  4.  Une  partie  de  la  colonie  montrant  l’aspect  du  cœnenchytne. 
Gross.  X 8,5. 

Fig.  5.  Une  colonie  de  grandeur  naturelle. 

Fig.  6.  Extrémité  d’un  rameau.  Gross.  x 4. 

Fig.  7.  Une  partie  de  la  colonie  montrant  l’aspect  du  cœnenchyme. 
Gross.  X 8,5. 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  1. 


Fig.  1—3  Cyathohelia  axiHaris  (Eli.  et  Sol.)  — Fig.  4—7  Stylophora  digitata  (Pallas).* 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  2 


Pocülopora  elegans  Dana.  Fig.  8 à 13. 

Fig.  8.  Colonie  vue  de  dessous.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  9.  Coupe  longitudinale  d’une  branche.  Gross.  X 4,5. 
Fig.  10.  Colonie  vue  de  dessus.  Grandeur  naturelle. 

Fig.,  li.  Sommet  d’une  branche.  Gross.  X 3. 

Fig.  12.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X U . 

Fig.  13.  Un  rameau  verrueiforme.  Gross.  X 10. 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  2 


mm 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 


Pocillopora  elegans  Dana. 


09  OQ 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  3 


Pocülopora  acuta  Lamk.  Fig.  14  à 17. 


Fig. 

Fig. 


14.  Une  colonie  de  grandeur  naturelle. 

15.  Une  jeune  colonie  de  grandeur  naturelle. 

16.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 16. 

17.  Extrémité  d’un  rameau.  Gross.  X 11  (d’après  un  dessin). 


Seriatopora  hystrix  Dana.  Fig.  18  à 22. 

Fig.  18.  Une  jeune  colonie.  Réduite  de  iji0 . 

Fig.  19.  Fragment  d’une  autre  colonie.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  20,  21,  22.  Trois  rameaux  montrant' les  divers  aspects  que  peuvent 
prendre  les  calices  et  le  cœnenchvme  dans  une  seule  et  même 
colonie.  (Fig.  19.) 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  3. 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 

Fig.  14—17  Pocillopora  acuta  Lamk.  — Fig.  18—22  Seriatopora  hystrix  Dana. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  4. 


Euphyllia  rug&sa  Dana.  Fig.  23  à 27. 

Fig.  23.  Une  colonie  vue  de  dessus.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  24.  La  même  vue  de  dessous.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  25.  Coupe  verticale  d’un  calice  montrant  la  disposition  des  septes  et 
des  lames  endo thécales.  Gross.  x 4. 

Fig.  26.  Un  calice  vu  par  dessus.  Gross.  X 2,3. 

Fig.  27.  Coupe  horizontale  de  la  région  profonde  d’un  calice.  Gross. X 3,5. 


\ 


- 


M.  BEDOT.  — MADRÉPOR AIRES 
Euphy/lia  ru  g osa  Dana. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  5. 


Euphyüia  jimbriata  (Spengler).  Fig.  28  à 34. 

Fig.  28.  Colonie  vue  de  dessous.  Réduite  de  3/s- 

Fig.  29.  Face  externe  de  la  muraille  au  bord  de  la  vallée  calicinale. 
Gross.  X 1.3. 

Fig.  30.  Colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  3/5. 

Fig.  31.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  3/g.- 

Fig.  32.  Une  partie  d’une  vallée  calicinale  vue  de  dessus.  Gross.  x 2,5. 
Fig.  33.  Extrémité  d’une  vallée  calicinale  dont  le  bord  cassé  montre  la 
disposition  des  lames  endothécâles.  Gr.  X 1,5. 

Fig.  34.  Une  partie  de  la  colonie  vue  de  dessus  et  montrant  un  centre 
calicinal.  Gross.  X 1,5 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  5. 


M.  BeDOT.  - — MADRÉPORATRES. 
Euphyllia  fimbriata  (Spengler). 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  6. 


EuphylUa  picteti  n.  sp.  Fig.  35  à 38. 

Fig.  3o.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  V!0. 

Fig.  36.  La  même  vue  de  dessus.  Réduite  de  */10. 

Fig.  37.  Une  partie  du  bord  supérieur  de  la  muraille.  Gross.  X3. 

Fig.  38.  Coupe  verticale  montrant  la  disposition  des  lames  endothécales  et 
de  la  pseudo-columelie.  Gross.  X 1,2  (d’après  un  dessin). 

Euphyltia  picteti  var.  fiexuosa  n.  sp.  Fig.  39  à 40. 

Fig.  39.  Colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  */4 n. 

Fig.  40.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  3/l0. 


Voyage.  Vol  2 . 


PL  6. 


M.  BEDOT.  — MADKÉPORAIRES. 

Fig.  35  —38  EuphyHia  picteti  n.  sp.  — Fig.  39-40  Euphyllia  picteti  var.  flexuosa  n.  v. 


b jd  bjo 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  7. 


Galaxea  fascicularis  (L.)-  Fig.  41  à 49. 


. 41.  Une  colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  '/16. 

. 42.  La  même  vue  de  prolîL  Réduite  de  7i<v 
'Fig.  43.  Une  partie  de  la  colonie  vue  de  dessus.  Gross.  x 8. 

Fig.  44.  Un  calice  vu  de  dessus.  Gross.  X 8:5. 

Fig.  45.  46.  47,  Trois  formes  différentes  de  calices  appartenant  à la 
môme  espèce.  Gross.  X B, 5. 

Fig.  48  et  49.  Coupes  longitudinales  de  deux  calices.  Gross.  X 6. 


Voyage.  Vol  2. 


PI.  7. 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 

Galaxea  fascicularis  (L.). 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  8. 


Galaxea  aspera  Quel  ch.  Fig.  50  à 55. 

Fig.  50.  Colonie  vue  de  profil.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  Si.  Coupe  longitudinale  d’un  calice.  Gross.  x 7. 

Fig.  52.  Un  calice  vu  de  dessus.  Gross.  X 7. 

Fig.  53  et  54.  Deux  formes  différentes  de  calices.  Gross.  x 
Fig.  55.  Deux  calices.  Gross,  X 5 (D’après  un  dessin). 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  8. 


M.  BEDOT.  — MADRÉPOR AIRES. 


Galaxea  aspera  Quelch. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  9. 


Trachyphyüia  amarantus  (Müller),  Fig.  56  à 58. 

Fig.  56.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  i/u. 

Fig.  57.  La  même  vue  de  dessus.  Réduite  de  ljvr 
Fig.  58.  La  même  vue  de  dessous.  Réduite  de  i/ii. 


Voyage.  Vol.  2. 


PI.  9. 


M.  BEDOT.  MADRÉPORAIRES. 


Trachyphyllia  amarantus  (Müller). 


EXPLICATION  I)E  LA  PLANCHE  10. 

Trachyphyïlia  amarantus  (Millier).  Fig.  59  à 62. 

Fig.  S9.  Coupe  verticale  d’une  vallée  calicinale  montrant  la  disposition 
de  la  pseudo-columelle.  Gross.  X 3. 

Fig.  60.  Une  partie  de  la  région  supérieure  de  la  muraille  avec  les  côtes. 
Gross.  X4. 

Fig.  61.  Disposition  de  la  pseudo-columelle  dans  un  centre  calicinal. 
Gross.  X 9. 

Fig.  62.  Une  partie  de  la  colonie  vue  de  dessus.  Gross.  X 2. 


■ . ii* 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  10. 


M.  BEDOT.  — MADKÉPORAIRES. 


Trachyphyllia  amarantus  (Müller). 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  il. 


Callogyra  formosa  Verrill.  Fig.  63  à 69. 

Fig.  63.  Colonie  vue  de  dessous.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  64.  La  même  vue  de  profil.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  6o.  La  même  vue  de  dessus.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  66.  Une  partie  de  la  même  colonie.  Gross.  X 2,3. 

Fig.  67.  Une  jeune  colonie,  vue  de  dessus.  Grandeur  naturelle. 
Fig.  68.  La  même,  vue  de  profil.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  69.  La  même,  vue  de  dessous.  Grandeur  naturelle. 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  11 


M.  BeDOT.  — MADRÉPORAIRES. 


Cctllogyra  formosa  VerrilL 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  12, 


Cœloria  dædalea  (Eli.  et  SolL).  Fig.  70  à 72. 

Fig.  70.  Colonie  vue  de  dessus.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  71.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 4,3. 

Fig.  72.  Coupe  verticale  d’une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 5. 

Cœloria  arabica  var.  triangularis  Klunz.  Fig.  73  à 

i 

Fig.  73.  Colonie  vue  de  dessus.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  74.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 3,7. 

Fig.  73.  Coupe  verticale  d’une  partie  de  la  colonie.  Gross.  Xo. 


M.  BEDOT.  — MADKÉPORAIRES. 

Fig.  70-72  Coeloria  daedalea  (Eli.  et  Soi.'.  — Fig.  73— 75  Coeloria  arabica  car.  triangularis  Klunz. 


Voyage.  Vol  2. 


PL  12. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  13. 


Mussa  brueggemanni  Quelch.  Fig.  76  à 83. 

Fig.  76.  Colonie  A,  vue  de  dessus.  Réduite  de  */3  environ. 

Fig.  77.  Pseudo-columelle  de  la  colonie  A.  Gross.  X4,8. 

Fig.  78.  Colonie  A,  vue  de  dessous.  Réduite  de  4/3  environ. 

Fig.  79.  Colonie  A,  vue  de  profil.  Réduite  de  */*  environ. 

Fig.  80.  Colonie  B,  vue  de  dessus.  Réduite  de  Va* 

Fig.  81.  Une  partie  du  bord  d’une  colonie  vue  de  dessus.  Gross.  X 2. 

Fig.  82  et  83.  Le  bord  supérieur  de  la  muraille  en  deux  endroits  d’une 
même  colonie.  Gross.  X 3 . 


Voyage.  Vol.  2. 


PI.  13. 


M.  Bedot.  — madréporaires. 
IZIussa  brueggemetnni  Quelch. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  14 


Mussa  echinata  M.  Eclw.  Fig.  84  à 90. 

Fig.  84.  Colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  7â. 

Fig.  85.  La  même  vue  de  profit.  Réduite  de  */3, 

Fig.  86.  La  même  vue  de  dessous.  Réduite  de  l/3. 

Fig.  87.  Une  partie  du  bord  de  la  colonie,  vue  de  dessus.  Cross,  x 1,8. 
Fig.  88.  Une  partie  de  la  colonie,  vue  de  dessus.  Cross.  X 1,5. 

Fig.  89  et  90.  Le  bord  supérieur  de  la  muraille  en  deux  endroits  de  la 
même  colonie.  Fig.  89,gross.  Xl,9;  Fig.  90.  gross.  X2,l. 


Voyage.  Vol,  2 


PL  14. 


M.  BEDOT.  ' — MADRÉPOR AIRES. 
Massa  echinata  M.  Edw. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  15. 


Symphyllia  indica  M.  Edw.  et  Haime.  Fig.  91  à 94. 

Fig,  91 . Colonie  vue  de  dessus.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  92.  Une  partie  du  bord  supérieur  de  la  muraille.  Gross.  X3. 

Fig.  93.  Coupe  verticale  d’une  colline  montrant  ia  disposition  des  lames 
interseptales  de  rendothèque.  Gross.  X o. 

Fig.  94.  Coupe  verticale  de  la  colonie.  Grandeur  naturelle. 


Voyage.  Vol.  2. 


PI.  15, 


Symphyllia  indica  M.  Edw.  et  H. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  J fi. 


Symphyllia  acuta  Quelch.  Fig.  95  à 98. 

Fig.  95.  Colonie  vue  de  dessus.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  96.  Colonie  vue  de  profil.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  97.  Coupe  verticale  d’une  colline.  Gross.  X6. 

Fig.  98.  Une  partie  de  la  colonie  vue  de  dessus.  Gross.  x3. 


Voyage.  Vol.  2 


pi.  1e. 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES, 
SymphyUia  acuta  Quelch. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  17. 


Symphyllia  sinuosa  (Quoy  et  Gaim,).  Fig.  99  à 105. 
(Colonie  A.) 

Fig.  99.  Colonie  A vue  de  profil.  Réduite  de  */&■ 

Fig.  100.  La  même  colonie  vue  d’un  autre  côté.  Réduite  de  V5- 
Fig.  101.  Une  partie  du  bord  de  la  face  inférieure.  Gross.  X 1,3. 

Fig.  102.  Coupe  verticale  montrant  la  structure  de  la  pseudo-columelle. 
Gross.  X 3,3. 

Fig.  103.  Le  sommet  d’une  colline  vu  de  dessus.  Gross.  X4,5. 

Fig.  104.  Coupe  verticale  montrant  la  structure  des  collines.  Gross.  X 3,8 
Fig.  105.  Le  sommet  d’une  colline  vu  de  dessus.  Gross.  X 5. 


M.  BeDOT.  — MADRÉPORAIRES. 
Symphyllia  sinuosa  (Quoy  et  G.). 


Voyage.  Vol.  2. 


PI.  17. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  18. 


Symphyllia  sinuosa  (Quoy  et  Gaim.).  Fig.  100  à 110. 
(Colonie  B.) 

Fig.  106.  Colonie  B vue  de  profil.  Déduite  de  1/u. 

Fig.  107.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 1,8. 

Fig.  108.  Coupe  verticale  d’une  partie  delà  colonie.  Gross. X 1,6. 

Fig.  109.  Une  partie  d’une  vallée  calicinale  montrant  deux  centres 
calicinaux.  Gross.  X 4. 

Fig.  110.  Coupe  verticale  d’une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 3,2. 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  18. 


M.  BeDOT.  — MADRÉPORAIRES. 


Symphyllia  sinuosa  (Quoy  et  G.) 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  19. 


Tridacophyllia  lactuca  (Pallas).  Fig.  111  à 114. 

Fig.  iii.  Colonie  vue  de  dessous.  Réduite  de  l/3  environ. 

Fig.  112.  La  même  vue  de  dessus.  Réduite  de  ijz, 

Fig.  113.  Une  autre  colonie  vue  de  profil.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  114.  Une  autre  colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  */6  environ 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  19, 


M.  BeDOT.  — MADRÉPORAIRES. 


Tridacophyllia  lactuoa  (Pallas) 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  2.0. 


Trydacophyllia  lactuca  (Pallas).  Fig.  115  à 118. 

Fig.  115.  Une  partie  d’une  crête  montrant  son  bord  supérieur  et  son  bord 
interne.  Gross.  X6. 

Fig.  116.  Une  partie  du  bord  libre  de  la  face  inférieure  montrant  la 
disposition  des  côtes.  Gross.  X 7,4. 

Fig.  117.  Coupe  verticale  d’une  crête  montrant  la  disposition  des  lames 
endothécales  et,  à droite,  un  septe  avec  des  rangées  parallèles  de 
granulations.  Gross.  X3,6. 

Fig.  118.  Un  centre  calieinal.  Gross,  X5, 5. 


118 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 

Trydacophyllia  laotuca  (Pallas). 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  21. 


Hydnophorella  microcona  (Lamk).  Fig.  119  à 122. 

Fig.  119.  Coupe  verticale  d’une  colonie.  Gross.  X 5.4. 

Fig.  120.  Colonie  vue  de  dessus.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  121.  Coupe  horizontale  d’une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 11. 
Fig.  122.  Une  partie  de  la  colonie  vue  de  dessus.  Gross.  x6,5. 

Hydnophorella  exesa  (Pallas).  Fig.  123  à 129. 

Fig.  123.  Une  colonie.  Réduite  de  if !ia. 

Fig.  124.  Le  bord  de  la  lamelle  basale.  Gross.  X4,l. 

Fig.  125.  Une  branche  de  la  colonie.  Gross.  X 4. 

Fig.  126.  Un  centre .calicinal.  Gross.  x7, 5 

Fig.  127.  Fragment  d’une  autre  colonie.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  128.  Le  bord  libre  de  sa  face  inférieure.  Gross.  X 7,4. 

Fig.  129.  Une  partie  du  bord  de  sa  face  supérieure.  Gross.  X 5,4. 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 

Fig.  119—122  Hydnophorella  microcona  (Lmk.).  — Fig.  123—129  Hydnophorella  exesa  (P allas). 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  22. 


Favia  okeni  M.  Edwards.  Fig.  130  à 134. 

Fig.  130.  Une  colonie  vue  de  profil.  Déduite  de  Aji 4 environ. 
Fig.  131.  Une  partie  du  bord  de  la  face  inférieure.  Gross.  X 3,4 
Fig.  132.  Une  partie  de  la  colonie  Gross.  X 3,4. 

Fig.  133.  Coupe  verticale  de  la  colonie.  Gross.  X4. 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 

Fauia  okeni  M.  Edw. 


PL  22, 


Voyage.  Vol  2. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  23. 


Favia  pandanus  (Dana).  Fig.  134  à 137. 

Fig.  134.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  5/12- 
Fig.  133.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X4. 

Fig.  136.  Coupe  verticale  passant  à travers  un  espace  intercalicinal. 
Gross.  X 4. 

Fig.  137.  Coupe  verticale  de  la  colonie.  Gross.  X 3,7. 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  23. 


M.  BeDOT.  — MADRÉPORAIHES. 

Fauia  pandanus  (Dana) 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  24. 


Goniastræa  rétif  or  mis  (Lamk).  Fig.  188  à 140. 

Eig.  138.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  V10. 

Fig.  139.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 13. 

Fig.  140.  Coupe  verticale  d’une  partie  de  la  colonie  (d’après  un  dessin), 
Gross.xO. 

Goniastræa  quoyi  (M.  Edw.  et  Haime).  Fig.  141  à 143. 

Fig.  141.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 3. 

Fig.  142.  Colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  716. 

Fig.  143.  Coupe  verticale  d’un  calice.  Gross.  X5,5. 


Voyage.  Vol  2 


PL  24. 


M.  BEDOT.  MADRÉPORAIRES. 

Fig.  138—140  Goniastraea  rétif ormis  (Lmk.)  — Fig.  141—143  Goniastraea  quoyi  (M.  Edw.  et  H.) 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  25. 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 

Fig.  144—145  Goniastraea  multi/obata  Quelch.  — Fig.  146-149  Cyphastraea  microphtalma  (Lmk.). 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  26. 


Prionastræa  robusta  (Dana).  Fig.  150  à 155. 

Fig.  150.  Fragment  d’une  colonie.  Réduit  de  i/1, 

Fig.  151.  Deux  calices.  Celui  de  droite  montre  le  début  d’un  bourgeon- 
nement intracalicinal.  Gross.  X 4. 

Fig.  152.  Une  partie  d’une  colonie.  Gross.  X3,4. 

Fig.  153.  Une  branche  d’une  colonie.  Réduite  de  1/a. 

Fig.  154.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X4,8. 

Fig.  155.  Coupe  transversale  d’une  branche  d’une  colonie.  Gross. X5. 


Voyage.  Vol.  2 • PI.  26. 


M.  BeDOT.  MADRÉPOR AIRES. 

Prionastraea  robusta  (Dana). 


Voyage. 


Vol  2, 


PL  27 


M.  BeDOT.  MADREPORAIRES. 


Merulina  studeri  n,  sp. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  “28. 


Podabacia  crustacea  (Pallas).  Fig.  161  à 164. 

Fig.  161.  Colonie  vue  de  profil.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  162.  Une  partie  de  la  face  supérieure  montrant  le  calice  central 
(à  gauche)  et  quelques  calices  secondaires.  Gross.  x3,8. 

Fig.  163.  Une  partie  du  bord  de  la  face  inférieure.  Gross.  X3,8. 

Fig.  164.  Quelques  septes.  Gross. X H- 


Podabacia  robusta  Quelch.  Fig.  165  à 168. 

Fig.  165.  Une  partie  du  bord  de  la  face  inférieure.  Gross.  X 4. 

Fig.  166.  Colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  *ji8. 

Fig.  167.  Une  partie  delà  colonie  montrant  quelques  calices  secondaires. 
Gross.  X 5. 

Fig.  168.  Colonie  vue  de  dessous.  Réduite  de  Vis- 


.\ 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  28, 


Fig.  161  — 164  Podabacia  crustacea  (Pallasj. 


Fig.  165-168  Podabacia  robusta  Quelch. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  29. 


JELerpetolitha  Umax  (Esper.)  Fig.  169  à 173. 

Fig.  169.  Colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  2 A. 

Fig.  170.  Colonie  vue  de  dessous.  Réduite  de  2/s. 

Fig.  171.  Une  partie  de  la  colonie  montrant,  près  du  sillon  médian,  un 
calice  secondaire  qui  a conservé  la  disposition  radiaire.  Gross.x2,8, 
Fig.  172.  Une  partie  de  la  face  inférieure,  près  du  bord  libre.  Gross.x3,8, 
Fig.  173.  Une  partie  de  la  face  supérieure,  dans  le  voisinage  du  bord  de 
la  colonie.  Gross.  X2. 


Voyage.  Vol.  2.  PL  29, 


M.  BEDOT.  — MADRÉPGRAIRES. 
Herpetolitha  Umax  (Esperj. 


Voyage.  Vol.  2. 


PI.  30, 


M.  Bedot.  — madreporair.es. 


Cryptabacia  talpina  (Lmk.). 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  31. 


Cryptabacia  talpina  (Lamk).  Fig.  177  à 179. 

Fig.  177.  Une  partie  de  la  colonie  vue  de  dessus.  Gross.  x5. 

Fig.  178.  Une  partie  de  la  face  inférieure  près  du  bord  libre.  Gross,x3.7. 
Fig.  179.  Une  partie  de  la  colonie  montrant  deux  calices  de  la  rangée 
axiale.  Gross.  X6,2. 

Pavonia  decussata  Dana.  Fig.  180  à 182. 

Fig.  180.  Colonie  vue  de  profil.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  181.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 6. 

Fig.  182.  Une  jeune  colonie  fixée  sur  un  Madrépore  mort.  Gross.  Xl,3. 


Voyage.  Vol.  2. 


PI.  31. 


Fig.  177— 179  Gryptabacia  talpina  (Lmk.).  - Fig.  180—182  Pauonia  decussata  Dana. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  32. 


Dendrophyllia  ramea  (L.)  Fig.  183  à 187. 


Fig.  183.  Un  individu  de  3e  ordre,  de  la  colonie  A.  Gross.  X5. 

Fig.  184.  Une  jeune  colonie  (B).  Réduite  de  */,. 

Fig.  183.  Une  colonie  (A).  Réduite  de  */3. 

Fig.  186.  Une  jeune  colonie  (C).  Réduite  de  A[r 

Fig.  187.  Calice  axial  de  la  colonie  C.  Vu  de  dessus.  Gross.  X 6. 

BalanophyUia  mmingi  M.  Fdw.  et  Haime.  Fig.  188  à 191. 

Fig.  188.  Le  calice  vu  de  dessus.  Gross.  X4. 

Fig.  189.  Dessin  schématique  montrant  la  disposition  des  septes. 

S. s = Septes  supplémentaires. 

Fig.  190.  Un  individu  de  grandeur  naturelle. 

Fig.  191.  Partie  supérieure  du  calice.  Gross.  . 3,3. 


M.  BeDOT.  — MA  D RÉPO  R AIRES . 

Fig.  183—187  Dendrophyllia  ramea  (L.).  — Fig.  188— 191  Balanophyllia  oumingi  M.  Edw.  et  H. 


PL  32. 


Voyage . Vol.  2. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  33. 


Turbinaria  craier  (Pallas).  Fig.  192  à 196. 

Fig.  192.  Une  colonie  (A).  Réduite  de  5/g' 

Fig.  193.  Une  jeune  colonie  (C).  Réduite  environ  de  */*■ 

Fig.  194.  Une  colonie  (B).  Réduite  de  2/5. 

Fig.  196.  Une  partie  de  la  face  supérieure  de  la  colonie  À montrant  la 
disposition  des  calices  dans  la  région  marginale.  Cross.  X 3. 

Fig.  196.  Une  partie  de  la  face  supérieure  de  la  colonie  A montrant  la 
disposition  des  calices  à une  petite  distance  de  la  région  centrale. 
Cross.  X 3 

Turbinaria  peltata  (Esper).  Fig.  197  et  198. 

Fig.  197.  Une  colonie.  Réduite  de  xj 8 environ. 

Fig.  198.  Une  partie  du  cœnenehyme  de  la  face  inférieure  de  la  colonie. 
Gross.  X9. 


y 


Voyage.  Vol.  2. 


PI.  33, 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORATRES. 

Fig.  192—196  Turbinaria  crater  (Pallas).  — Fig.  197—198  Turbinaria  peltata  (Esper). 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  3'i. 


Madrepora  seriata  (Ehrenberg).  Fig.  199  à 207. 


Fig.  199.  Une  branche  extérieure  de  la  colonie  avec  rameaux  abor 
Grandeur  naturelle. 

Fig.  200.  Une  jeune  colonie.  Réduite  de  Va- 

Fig.  201 . Deux  calices.  Gross.  X 1 1 

Fig.  202.  Coupe  transversale  d’une  branche.  Gross.  X3. 

Fig.  203.  Un  calice  apical  vu  de  dessus.  Gross.  X4. 

Fig.  204.  Une  branche  de  la  colonie.  Gross.  X 1,25. 

Fig.  205.  Un  rameau.  Gross.  X4. 

Fig.  206.  Une  colonie.  Réduite  environ  de  7a* 

Fig.  207.  Coupe  longitudinale  d’un  rameau.  Gross.  X2,5. 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  34 


M.  BeDOT.  MADRÉPORAIRES. 


Madrepora  seriata  (Ehrbg.). 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  35. 


Madrepora  subulata  Dana.  Fig.  208  à 216. 

Fig,  208.  Colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  1/2. 

Fig.  209.  Extrémité  d’un  rameau.  Gross.  X8,5. 

Fig.  210.  Un  rameau.  Gross.  X2,3. 

Fig.  211.  Calices  latéraux.  Gross.  xl 2. 

Fig.  212.  Colonie  vue  de  dessous.  Réduite  de  J/s- 

Fig.  213.  Cœnenchyme  de  la  face  inférieure  de  la  colonie.  Gross.  X8. 

Fig.  214.  Colonie  vue  de  coté.  Réduite  de  xjz. 

Fig.  215.  Coupe  transversale  d’un  rameau.  Gross.  x3. 

Fig.  216.  Coupe  longitudinale  d’un  rameau.  Gross.  2,5. 


Voyage.  Vol.  2. 


PI.  35 


M.  BeDOT.  — MADRÉPORAIRES. 

Madrepora  subulata  Dana 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  36, 


Madrepora  studeri  Brook.  Fig.  217  à 224. 

Fig.  217.  Colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  2/3  environ. 

Fig.  218.  Cœnenchyme  de  la  face  inférieure  de  la  colonie.  Gross. X 8. 
Fig.  219.  Colonie  vue  de  dessous.  Réduite  de  */s  environ. 

Fig.  220.  Une  branche.  Cross.  x2,4. 

Fig.  221.  Coupe  longitudinale  d’un  rameau.  Gross.  X2.5. 

Fig.  222.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  3/5  environ. 

Fig.  223.  Coupe  transversale  d’un  rameau.  Gross.  X 3. 

Fig.  224.  Extrémité  d’un  rameau.  Gross.  x9,5. 


Voyage.  Vol  2. 


PI.  36 


M.  Bedot.  — MADREPOR  AIRES. 


222 


223 


Madrepora  studeri  Brook 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  37. 

Madrepora  quelchi  Brook.  Fig.  225  à 234. 

Fig.  225.  Colonie  vue  de  dessus  Réduite  de  i/i  environ. 

Fig.  226.  Une  jeune  colonie.  Réduite  de  2/5* 

Fig.  227.  Colonie  vue  de  dessous.  Réduite  de  */*  environ. 

Fig.  228.  Partie  d’un  rameau  montrant  des  calices  latéraux  orientés  dans 
diverses  directions  Gross.  X3,6. 

Fig.  229.  Une  branche.  Gross.  Xi, 5. 

Fig.  230.  Coupe  transversale  d'un  rameau.  Gross.  X3. 

Fig.  231.  Coupe  longitudinale  d’un  rameau.  Gross.  X2,5. 

Fig.  232.  Un  rameau.  Gross.  X2. 

Fig.  233.  Golonie  vue  de  profil.  Réduite  de  72  environ. 

Fig.  234.  Cœnenchyme  de  la  face  inférieure  de  la  colonie.  Gross.  X8. 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  37 


Madrepora  quelchi  Brook. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  38. 


Isopora  hispida  (Brook).  Fig,  235  à 239. 

Fig.  23o.  Disposition  des  calices  sur  les  cotés  d'une  branche.  Gross.x4 
environ . 

Fig.  236.  Disposition  des  calices  au  sommet  d’une  branche.  Gros.  x4. 
environ. 

Fig.  237.  Coupc  longitudinale  d’une  branche.  Réduite  de  3/s. 

Fig.  238.  Fragment  d’une  colonie.  Réduite  de  2/s- 
Fig.  239.  Fragment  d’une  colonie.  Réduite  de  */<• 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 


/sopora  hispida  (Brook) 


cfq  ac 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  39. 


Goniopora  stokesi  M.  Edw.  et  Haime.  Fig.  240  à 241  ; 243  à 245. 

Fig.  240.  Une  colonie  vue  de  profil.  (Spécimen  A).  Déduite  de  Vs- 
Fig.  241.  Une  colonie  vue  de  profil.  (Spécimen  D).  Réduite  de  i/1. 

243.  Coupe  verticale  passant  au  milieu  d’un  calice.  Gross.  XlO. 

244.  Coupe  horizontale  d’une  partie  d’une  colonie,,  montrant  la  struc- 
ture des  régions  profondes  de  quelques  calices.  Gross.  X7. 

Fig.  245.  Une  partie  d’une  coupe  verticale  montrant  la  disposition  de  la 
muraille  qui  sépare  deux  calices.  Gross.  xlo. 

Goniopora  lobata  M.  Edw.  et  Haime.  Fig.  242. 

Fig.  242.  Une  colonie  vue  de  profil.  (Spécimen  A).  Réduite  de  i/r 


Voyage.  Vol.  2 


PL  39. 


M.  Bedot,  -t-  madréporaires. 

Fig.  240-241;  243-245  Goniopora  stokesi  M.  Edw.  et  H.  — Fig.  242  Goniopora  lobata  M.  Edw.  et  H. 


Cfç  'ÏQ  aq  c/ç 


EXPLICATION  Ï)E  LA  PLANCHE  40: 


Goniopora  stokesi  M.  Eclw*.  et  Haime.  Fig.  246  et  247. 


. 246.  Partie  d’une  coupe  transversale  d’une  colonie.  Gross.  X 6. 

. 247.  Une  parlie  de  la  colonie  vue  de  dessus.  Gross.  X 5 environ. 


Goniopora  lobata  M.  Edw.  et  Haime.  Fig.  248  et  249. 

. 248.  Partie,  d’une  coupe  transversale  d'Une  colonie.  Gross.  X7  environ. 
. 249  Une  partie  de  la  colonie  vue  de  dessus.  Gross.  X 7 environ. 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  40. 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 

Fig.  246—247  Goniopora  stokesi  M.  Edw.  et  H.  — Fig.  248-249  Goniopora  lobata  M.  Edw.  et  H. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  41. 


Porites  conglomerata  Dana.  Fig.  250  à 252. 

I 

Fig.  250.  Une  partie  de  la  colonie  représentée  par  la  fig.  251  vue  de 
dessus.  Gross.  X 10  environ. 

Fig.  251.  Une  colonie. 

Fig.  252.  Une  autre  partie  de  la  colonie  représentée  par  la  fig.  251,  vue 
de  dessus.  Gross.  X 10  environ. 

Rhodaræa  tenuidens  Quelch.  Fig.  253  à 254. 

Fig.  253.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  ij1. 

Fig.  254.  Le  sommet  de  la  colonie.  Gross.  X 6. 


M.  BeDOT.  — MADRÉPORAIRES. 

Fig.  250  252  Po  rites  cong/omerata  Dana.  — Fig.  253—254  Rhodaraea  tenuidens  Quel  ch. 


Voyage  Vol.  2 


PL  41. 


254 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  42. 


Moutipora  palmata  (Dana).  Fig.  255  à 259. 

Fig.  255.  Une  partie  de  la  colonie.  Gross.  X 10  environ. 

Fig.  256.  Coupe  longitudinale  d’une  branche.  Gross  X 5. 

Fig.  257.  Coupe  transversale  d'une  branche.  Gross.  X 5. 

Fig.  258.  Un  fragment  de  colonie.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  259.  Un  fragment  de  colonie.  Grandeur  naturelle. 

Montipora  venosa  (Ehrenberg).  Fig.  260  à 262. 

Fig.  260.  Une  partie  de  la  face  supérieure  de  la  colonie.  Gross.  X30 
environ. 

Fig.  261.  Colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  ifz. 

Fig.  262.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  4/3. 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  42. 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 


258 


257 


Fig.  255—259  Montipora  pal  mata  (Dana).  — Fig.  260—262  Montipora  u en  osa  (Ehrbg.). 


Voyage.  Vol.  2. 


PI.  43. 


M.  BEDOT.  — MADRÉPORAIRES. 


Montipora  uenosa  (Ehrbg.). 


EXPLICATION , DE  LA  PLANCHE  44. 


Montipora  spumosa  (Lamk).  Fig.  267  à 270. 

Fig.  267.  Une  partie  de  la  face  supérieure  de  la  colonie.  Gross.  X8  environ. 
Fig.  268.  Coupe  transversale  de  la  colonie.  Gross.  X4. 

Fig.  269.  Une  branche  vue  de  profil.  Gross.  X2,3. 

Fig.  270.  Une  colonie  vue  de  profil.  Réduite  de 


PL  44. 


Voyage.  Vol.  2. 


270 

M.  BeDOT.  — MADRÉPORAIRES. 

Montipora  spumosa  (Lmk.) 


269 


CfQ  -JÇ  a?  CfQ 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  45. 


Montipora  verrucosa  (Lamk).  Fig.  271  à 274. 


. 271.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  Ve- 

. 272.  Une  partie  «le  la  face  supérieure  de  la  colonie.  Gross.  x3 
environ. 

. 273.  Colonie  vue  de  dessus.  Réduite  de  l/7. 

. 274.  Coupe  transversale  de  la  colonie.  Gross.  X 4,7. 


Voyage.  Vol.  2. 


PL  45. 


M.  BeüOT.  — MADRÊPORA1RES. 

Montipora  uerrucosa  (Lmk  ). 


273 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  46. 


Montipora  foliosa  (Pallas).  Fig.  275  à 279. 

Fig.  275.  Coupe  longitudinale  d’une  feuille.  Gross.  X6. 

Fig.  276.  Une  partie  de  la  face  supérieure  d’une  feuille.  Gross.  x5  environ. 
Fig.  277.  Colonie  vue  de  profil.  Réduite  de  V2  environ. 

Fig.  278.  Une  feuille;  face  supérieure  (interne).  Réduite  de  ’/4* 

Fig.  279.  La  même  : face  inférieure  ('externe).  Réduite  de  iji. 


Voyage.  Vol.  2. 


PI.  46. 


M.  Bedot.  — MADRÉPOR AIRES 


Montipora  foliosct  (Palïas). 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  47 


1.  Eupolt/odontes  amboinensis  n.  sp.,  exemplaire  entier,  vu  par  la 

face  dorsale,  comptant  214  segments.  Région  postérieure  for- 
mée par  une  vingtaine  de  zoonites  régénérés.  Longueur  totale 
de  l’individu  : 630mm. 

2.  Eucarunculata  Grubri  n.  sp.  Individu  presque  complet.  Les 

ombres  latérales  correspondent  aux  paquets  de  soies  parapo- 
diales. 

3.  Eiïpolyorlontes  amboinensis  n.  sp.  Partie  postérieure  régénérée  de 

l’individu  reproduit  dans  la  photogr.  1. 

4.  Eupoh/odontes  amboinensis  n.  sp.  Vue  dorsale  de  la  région  anté- 

rieure. Ce  photogramme  correspond  à la  figure  5 de  la  planche 
48.  Pour  mieux  faire  ressortir  l’appendice  médian  caroneu- 
laire,  on  a glissé  en  dessous  une  petite  lame  rectangulaire  de 
papier  noir.  De  plus,  les  premiers  élytres  ont  été  maintenus 
écartés  par  deux  épingles. 


PI.  47. 


AMalacfiiùi  â-ADehorne,  pAoè. 


A.Malaquin  b A.Dehome _ Annéli des 


■ 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  48 


A bréviations. 


ac 

= appendice  caronculaire. 

1.  s. 

— lèvre  supérieure. 

ant.  l 

= antenne  latérale. 

n.  c 

= nerf  caronculaire. 

br.ceph 

= branchie  céphalique. 

o.  b 

= orifice  de  la  bouche. 

br.p 

= branchie  parapodiale. 

omm 

= ommatophore. 

cœl 

t=  cœlome. 

O.K 

= organe  nucal. 

c.p. 

= cirrophore  commun  aux 

pa 

= palpe. 

cirres  tentaculaires. 

p C2.3. 

— parapode. 

c.  t. 

= cirre  tentaculaire. 

pn 

= pont  nucal. 

c.  V. 

=■  cirre  ventral. 

rd 

= rame  dorsale. 

el 

= élytre. 

rv 

= rame  ventrale. 

Enc 

— Encéphale. 

spx 

= premier  segment  parapo- 

ep 

— élytrophore. 

dial. 

G.ph 

= gaine  pharyngienne. 

st 

= segment  tentaculaire. 

U. 

— : lèvre  latérale. 

Toutes  les  figures  de  cette  planche  se  rapportent  à Eupolyodontes  amboi- 
nensis  n.  sp. 

Fig.  5.  Vue  dorsale  de  la  région  antérieure.  Le  dépôt  calcaire  superficiel 
n’a  pas  été  représenté.  Voir  à ce  sujet  les  photogrammes  1 et  4 
de  la  planche  47. 

Fig,  6.  Section  parasagittale  de  la  région  antérieure. 

Fig.  7.  Vue  ventrale  de  la  région  antérieure. 

Fig.  8.  Parapode  du  3me  segment  sétigère. 

Fig.  9.  Grosse  soie  aciculaire. 

Fig.  10.  Soie  à extrémité  bipennée  et  penicilliforme. 

Fig.  11.  Soie  plumeuse. 


/ bj/cup’ . Vol.  9. 


A.  Malaqvàt / SA  .DeàûrmJ  M 


A.Malaquin  & A.  De  h orne Ann  él  1 des. 


IitfiBeck  &Brun . Gêner e 


ôr,  ceph. 
J:  ne 


a/U  l 


orn.m 


Fi 


c9 


G.  p F 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  49 


A bréviations. 

ant.  lat.  ant 

= antenne  latérale  anté- 

1. c.l 

— lobe  caron  culaire  latéral 

rieure 

d*  Eucarunculata 

ant.  lat.post 

— : antenne  latérale  posté- 

Grubei, n.  sp. 

rieure. 

l.  c.  méd 

= lobe  caronculaire  médian 

ant.  méd 

= antenne  médiane. 

d’ Eucarunculata 

br.p 

= branchie  parapodiale. 

Grubei , n.  sp. 

br.  s. 

= branchie  sensorielle  des 

Lob.lat.etLob.méd  = Lobes  latéral 

premiers  segments. 

et  médian  de  la  caron- 

c. d. 

= cirre  dorsal. 

cule  de  Notopygos. 

c.  V. 

= cirre  ventral. 

P 

— palpes. 

L 

— lame  caron  culaire  de 

rd 

= rame  dorsale. 

Notopygos.- 

rv 

= rame  ventrale. 

Fig.  12.  Eucarunculata  Grubei  n.  sp.  Vue  dorsale  de  la  région  antérieure 
Sur  la  droite  de  la  caroncule  médiane,  principale,  se  trouve, 
chez  cet  individu,  une  autre  caroncule  moins  développée. 

Fig.  13.  Eucarunculata  Grubei  n.  sp.  Grosse  soie  à ornementations,  de 
la  rame  dorsale. 

Fig.  14.  Encarunculata  Grubei  n.  sp.  Grosse  soie,  non  pourvue  d’orne* 
mentations,  de  la  rame  dorsale. 

Fig.  15.  Eucarunculata  Grubei  n.  sp.  Parapode  de  la  région  moyenne. 

Fig.  16.  Notopygos  labiatus  Mc  Int.  Vue  dorsale  de  la  région  antérieure, 
montrant  la  caroncule  qui  recouvre  la  région  dorsale  des  6 pre- 
miers segments  sétigères. 

Fig.  17.  Eucarunculata  Grubei  n.  sp.  Soie  aciculaire  de  la  rame  ventrale. 

Fig.  18.  Eucarunculata  Grubei  n.  sp.  Soie  longue  et  fine  de  la  rame  dor- 
sale pourvue  de  nombreuses  petites  denticulations  sur  toute  sa 
longueur. 

Fig.  19  et  Fig.  20.  Eucarunculata  Grubei  n.  sp.  Soies  de  la  rame  ven- 
trale denticulées  à leur  extrémité  seulement. 


/ 


Voyage . Vol  Ll. 


A Ma/?  ■>*//( .{ .■/■  :■■■■'■  ■/  *:?. 


À.Malaquin  & A.  De  h orne ._  Ann  él  i des 


■a 


I. 


Ii.  w 


Zi&  Jfcai  <jF  i®; . vr. 


1 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  50 


Abréviations. 


B =z  bouche. 

C = cerveau. 

Cdl  — appendices  correspondants 

aux  cirres  dorsaux  dans 

le  segment  céphalique  des 

Tomoptérides  jeunes;  se 
transformant  en  les  appen- 
dices antérieurs  caracté- 
ristiques des  Tomoptérides 
adultes. 

cirre  dorsal  du  2me  segment, 
intestin. 

nageoire  dorsale  d’un  para- 
pode  achète. 

nageoire  veutrale  d’un  para- 
pode  achète, 
organe  nucal. 


OR 

Rv1 


cæ 

i 

nd 


= organe  en  rosette. 

= rame  ventrale  sétigère  du 
segment  céphalique  très 
développé  chez  les  formes 
jeunes,  s’atrophiant  peu  à 
peu  chez  les  individus  plus 


Rv s = rame  ventrale  sétigère  du 

2me  segment,  prenant  une 
extension  considérable  chez 
les  individus  adultes  et  se 
transformant  en  les  longs 
cirres  caractéristiques  des 
Tomoptérides  adultes. 

R 3.  R 1 = parapodes  non  sétigères  avec 
nageoires. 

Tr.Ph.  — trompe  pharyngienne. 

Tomopteris  Rolasi  Greeff,  individu  jeune  représenté  en  entier. 

7 omopteris  Rolasi  Greeff,  plus  âgé.  Région  antérieure.  Cet  indi- 
vidu montre  sur  le  segment  céphalique  la  transformation  des 
appendices  Q d\  la  réduction  des  appendices  sétigères  R vl  ; 
sur  le  2me  segment,  le  grand  développement  des  rames  séti- 
gères R a2  et  l’atrophie  du  cirre  dorsal  C d‘2. 

Fig.  23  et  24.  Tomopteris  Rolasi  Greeff,  jeune,  région  antérieure  plus 
grossie.  Fig.  23,  face  ventrale.  Fig.  24,  face  dorsale. 


ON  = 

Fig.  21. 
Fig.  22. 


/ oi/atje . I oi  PL.  SP. 


J.Mcda^mnAAWtûrm.  * JÆ.Beck  &Prm..Genêw. 

À . M al  aqui  n &l  A.  De  h orne  Ann  él  i d e s. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  51 
Notopygos  labial  us  Gr. 
Abréviations  : 


A.  i. 

antenne  impaire  mé- 

Lob. méd. 

= lobe  médian  de  la  ca- 

diane. 

roncule. 

A.  1 p. 

= antenne  latérale  posté- 

M. ph. 

— muscles  pharyngiens. 

rieure. 

N.  Ai. 

nerf  de  l’antenne  im- 

B. 

— bouche. 

paire  médiane. 

Bs 

=r  basale  épidermique. 

N.  A.  1.  p. 

= nerf  de  l’antenne  laté- 

Cœ. En. 

— cavité  péri-encéphalique. 

rale  postérieure. 

Gu. 

— cuticule. 

N.  G.  i. 

= nerf  caronculaire  in- 

En. 

= encéphale. 

terne. 

Ep. 

— épiderme. 

N.  P. 

— nerf  palpaire. 

G.  Ai. 

= ganglion  de  l’antenne 

P. 

— palpe. 

médiane. 

V.  1.  c. 

— vaisseau  longitudinal  ca- 

G. G. 

— ganglion  postérieur  ca- 

ronculaire. 

ronculaire. 

V. 

= vaisseau  sanguin. 

G.  CE.  a. 

— ganglion  de  l’œil  anté- 

V. e.  s. 

— vaisseau  caronculaire  su- 

rieur. 

périeur. 

L.  i. 

— lèvre  inférieure. 

Fig.  25.  Coupe  médiane  sagittale  de  la  région  antérieure  du  corps.  Ce  dessin 
a été  exécuté  en  combinant,  avec  la  coupe  sagittale,  deux  coupes  voi- 
sines dont  l’épaisseur  était  de  i/i00  de  millimètre,  de  manière  à mon- 
trer plus  complètement  les  rapports  du  segment  céphalique,  de  la  ca- 
roncule, de  l’antenne  médiane  et  la  région  antérieure  du  corps.  Le  lobe 
médian  de  la  caroncule  est  non  seulement  inséré  sur  la  base  de  l’an- 
tenne médiane,  mais  aussi  sur  la  face  postérieure  de  la  tête  et  sur  les 
deux  premiers  segments  du  corps. 

On  n’a  représenté  qu’une  partie  de  la  lèvre  inférieure  afin  de  ne  pas 
augmenter  démesurément  les  dimensions  du  dessin. 

On  s’est  principalement  attaché  à montrer  les  rapports  des  organes 
essentiels  et  on  a négligé,  pour  plus  de  clarté,  un  certain  nombre  de 
détails,  comme  le  contenu  de  la  cavité  caronculaire  et  de  la  cavité  cé- 
phalique. 

Fig.  26.  Section  longitudinale  passant  par  l’axe  de  l’antenne  latérale  posté- 


fbgacjre.  loi.  9. 


A Malaaïun  éAJtâtânm  fol  StLBeckà. 


A.Malaquin  & A.Dehorne_  Armel  ides. 


HS/ 


, \ .lp. 


! otojnjijoj  la  b tahus  Gr. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  52 


A otopygos  labiatus  Gr. 
Abréviations  : 


A.  1.  a . 

— antenne  latérale  anté- 

Lob. mêd. 

= lobe  médian  de  la  ca- 

rieure. 

roncule. 

Bs 

— basale  épidermique. 

N.  A.  1.  a. 

— nerf  de  Pantenne  laté- 

G. f. 

= connectif  pérîœsopha- 

rale  antérieure. 

gien. 

N.  G.  e. 

= nerf  caronculaire  ex- 

Cœ, En. 

— cavité  pér  i-encéphal  î qu  e. 

terne. 

Gu. 

= cuticule. 

N.  G.  i. 

= nerf  caronculaire  in- 

Gu. p. 

= cupule  pigmentée  épi- 

terne. 

dermique. 

N.  Oe  a. 

= nerf  oculaire  antérieur. 

Ep. 

— épiderme. 

Œ.  a. 

= œil  antérieur. 

F.  d.p. 

= fissure  dorsale  posté- 

(E. p. 

= œil  postérieur. 

rieure. 

P. 

= palpe. 

G.  a. 

=:  ganglion  antérieur. 

P9- 

= pigment. 

G.  G. 

— - ganglion  postérieur  ca- 

V. 

= vaisseau  sanguin. 

ronculaire. 

Fig.  27.  Section  longitudinale  passant  par  l’origine  de  l’un  des  deux  nerfs 
caronculaires  internes  et  par  l’œil  antérieur  avec  son  nerf.  La  coupe 
rencontre  en  outre,  en  avant  de  l’œil,  une  cupule  pigmentée;  en  arrière 
de  la  partie  latérale  de  la  base  de  l’antenne  médiane  quelques  festons 
du  lobe  médian  ont  été  rencontrés. 

Fig.  28.  Section  longitudinale  et  latérale  par  rapport  à l’encéphale.  Elle 
passe  par  l’antenne  latérale  antérieure,  l’œil  postérieur  et  l’origine  d’un 
des  deux  nerfs  caronculaires  externes.  Elle  rencontre  de  plus  le  connec- 
tif œsophagien. 


AMcdaquai  feADehome,  del. 


A.Malaquin  & A.Dehorne.  Annélides. 

. 1 olopiftjos  lu /'talus  ( i r . 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  53 


Notopygos  la  hiatus  Gr, 


Abréviations  : 

Bs 

— 

basale  épidermique. 

N.  Ai 

- 

nerf  de  l’antenne  im- 

o.f. 

3= 

connectif  périœsopha- 

paire  médiane. 

gien. 

N.  A.  1.  a. 

nerf  de  Pantenne  laté- 

Cœ. C. 

= 

cavité  de  la  caroncule. 

rale  antérieure. 

Cœ.  En. 

— 

cavité  péri-encéphalique. 

N.  C.  e. 

= 

nerf  caron  culaire  ex- 

Cu. p. 

— : 

cupule  pigmentée  épi- 

terne. 

dermique. 

N.  C.  i 

— 

nerf  caronculaire  in- 

En. 

= 

encéphale. 

terne. 

G.  a. 

=7 

ganglion  antérieur. 

N.  Oe.  a. 

nerf  oculaire  antérieur. 

G.  C. 

— 

ganglion  postérieur  ca- 

N.  P. 

nerf  palpaire. 

ronculaire. 

Oe.  a. 

— 

œil  antérieur. 

Lob.  lat. 

= 

lobe  latéral  de  la  caron- 

P. 

- 

palpe. 

cule. 

Ph. 

pharynx 

Lob.  méd. 

lobe  médian  de  la  ca- 

v.. 

- 

vaisseau  sanguin. 

roncule. 

V.  c. 

vaisseau  caronculaire  su- 

M. 

muscles. 

périeur. 

M.  Ph. 

- 

muscles  pharyngiens. 

Fig-,  29.  Coupe  transversale  passant  par  la  région  antérieure  de  l’encéphale, 
par  les  deux  yeux  antérieurs,  la  base  de  la  caroncule,  et  l’origine  des 
nerfs  palpaires.  La  direction  de  cette  coupe  est  indiquée  sur  la  figure  25 
par  le  trait  annoté  (C39). 

Fig.  30.  Coupe  transversale  dans  la  région  postérieure  de  l’encéphale.  Elle 
rencontre  l’origine  des  nerfs  caronculaires  et  montre  l’insertion  des 
lobes  latéraux  de  la  caroncule.  Sur  la  ligne  médiane  la  base  seulement 
du  lobe  médian  a été  représentée. 

La  direction  de  cette  coupe  est  indiquée  sur  la  figure  25‘  par  le  trait 
annoté  (C30). 


fi  .73 


/ bt/ac/c . / bl  . 


: «Mrm  tel.  - : : % , \ -- 


A.Malaquin  & A.Dehorne _ Armel id e s . 

Xolepijtjos  la /notas  Gr. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  54 


Notopyqos  labiatus  Gr. 
Abréviations  : 


Amb 

— amibocytes: 

Lob.  méd. 

= lobe  médian  de  la  ca- 

C.pg. 

— ■ cellule  pigmentaire  libre. 

roncule. 

Gœ.  Br.  s. 

— cavité  de  la  branehie 

M.  c. 

= muscles  circulaires. 

modifiée  Br.  s. 

M.  o. 

==■  muscles  obliques. 

Cœ.  C. 

— cavité  de  la  caroncule. 

Ms. 

— Mastzellen. 

Cu. 

= cuticule. 

N.  C.  e. 

— nerf  caronculaire  ex- 

dig. Br.  f. 

— digitations  de  la  bran- 

terne. 

chie  fonctionnelle. 

N.  C.  i. 

— nerf  caronculaire  in- 

End. 

— endothélium  vasculaire. 

terne. 

Ep. 

— épiderme. 

pl  C. 

— plexus  caronculaire. 

Ep.  Br.  f. 

— épiderme  de  la  bran- 

pg- 

= pigment. 

chie  fonctionnelle. 

t.  ly. 

— tissu  lymphoïde. 

f • 

— festons  caronculaires. 

V. 

— vaisseau  sanguin. 

fib.  el. 

— fibres  élastiques. 

V.  c.  s. 

— vaisseau  car  on  c u laire  su- 

Lob. lat. 

= lobe  latéral  de  la  caron- 

périeur. 

cule. 

Fig.  31.  Coupe  de  la  branehie  fonctionnelle,  passant  par  son  insertion  sur 
la  partie  dorsale  du  segment.  Quatre  digitations  sont  coupées  longitudi- 
nalement; deux  autres,  dans  la  partie  supérieure  de  la  figure,  sont  cou- 
pées transversalement. 

Fig.  32.  Coupe  transversale  d’une  des  branchies  modifiées  en  appendice  cir- 
riforme  sensoriel  des  quatre  premiers  segments  parapodiaux  .de  rani- 
mai. (Voir  PL  49,  fig.  16.) 

Fig.  33.  Corps  figurés  de  la  cavité  caronculaire.  Tous  ces  éléments  (amibo- 
cytes, Mastzellen,  cellules  migratrices  à pigments)  sont  accolés  à la 
paroi  endothéliale  du  vaisseau  sanguin  ; ce  dernier  V.  c.  s.  n’est  re- 
présenté sur  le  dessin  que  par  sa  paroi  endothéliale.  La  cavité  con- 
tient aussi  des  fibres  élastiques. 

Fig.  34.  Coupe  transversale  de  la  caroncule,  passant  en  arrière  de  l’origine 
des  quatre  nerfs  caronculaires.  Elle  montre  la  cavité  de  la  caroncule 
limitée  par  le  plexus  nerveux  issu  des  deux  nerfs  internes  et  le  vaisseau 
sanguin  qui  l’irrigue.  A droite  et  à gauche  du  lobe  médian,  les  deux 
lobes  latéraux  caronculaires.  Sur  les  côtés  du  lobe  médian  et  tout  contre 
sa  surface  libre  épidermique,  quelques  festons  ont  été  rencontrés  par 
la  section. 


A.Malaquin  & A.Dohorne.  Annélide  s . 

. f rotojnfcjos  l a lu  al us  G r . 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  5o. 


Fig.  I.  Pleurobrachia  striata  n.  sp.  Vue  du  plan  pharyngien.  Gross.  XÎC 
Fig.  2.  » » Vue  du  plan  tentaculaire.  Gross.  X 20. 

Fig.  3.  » » Vue  du  plan  aboral.  Gross.  X 20. 

Fig.  4.  Hormiphora  amboinae.  n.  sp.  Vue  du  plan  tentaculaire.  Gross.  X 9. 
Fig.  5.  Ganesha  elegans  Moser.  Vue  du  plan  pharyngien.  Gross.  X 9. 

*t=  nœud  du  canal  subpharyngien,  b = bourrelet  épithélial  du 
pharynx. 

Fig.  6.  Ganesha  elegans  Moser.  Coupe  longitudinale  d’une  cote  montrant 
2 palettes,  la  couche  épithéliale  cylindrique  intermédiaire,  l’es- 
pace (l)  divisant  cette  dernière  en  deux  parties  égales  et  la  lame 
intermédiaire.  Gross.  X 180. 

Fig.  7.  Ganesha  elegans  Moser.  L’espace  et  la  lame  intermédiaire.  Gross. 
X 600. 

a — 2 cellules  de  la  lame,  b — une  fibre  d’une  coupe  horizon- 
tale de  la  lame  intermédiaire.  Gross.  X 1200. 

Fig.  8.  Ganesha  elegans  Moser.  Coupe  transversale  d’une  côte  passant  à 
l’endroit  où  la  couche  intermédiaire  s'approche  d'une  palette. 
Gross.  x 1 10. 


F.  Mo  s er.  _ Cténophores. 


mm 


244 


H.  J.  HANSEN 


1.  Thysanopoda  tricuspidata  M.  Edw. 

Quatre  larves,  dans  le  1er  ou  2me  stade  Furcilia . G.  O.  Sars 
donne  une  bonne  description  des  stades  larvaires  de  cette  espèce 
dans  son  compte  rendu  du  Challenger. 

2.  Thysanopoda  Agassm  Ortm. 

Une  seule  larve  mesurant  à peu  près  4 mm.  de  longueur.  Ce 
stade  larvaire,  ainsi  que  le  suivant,  seront  décrits  et  figurés  dans 
mon  compte  rendu  sur  les  Schizopodes  récoltés  par  le  Siboga. 

3.  Euphausia  Sïboyae  n.  sp. 

Trois  exemplaires,  ayant  à peine  atteint  la  moitié  de  leur  dé- 
veloppement. Cette  espèce  nouvelle  est  représentée  dans  le  ma- 
tériel du  Siboga  par  de  nombreux  exemplaires  et  sera  décrite  et 
figurée  dans  le  compte  rendu  de  cette  expédition.  Elle  est  assez 
voisine  d’j E.  gibba  G.  O.  Sars,  mais  est  beaucoup  plus  petite  que 
cette  dernière.  Le  bord  postérieur  du  3me  segment  abdominal  pré- 
sente une  courte  épine  dorsale;  la  saillie  rostrale,  et  notam- 
ment la  partie  étroite,  spiniforme,  de  cet  organe,  est  visiblement 
plus  courte  que  chez  E.  gibba;  les  yeux  sont  passablement  plus 
gros,  et  l’article  proximal  de  l’antennule  ne  présente  pas  de  lobe 
ou  d’épine  distale  supérieure. 

4.  Euphausia  latifrons  G.  O.  Sars. 

Plusieurs  centaines  d’exemplaires  adultes  et  à l’état  larvaire 
de  cette  espèce  très  caractéristique.  L’extrémité  du  1er  article 
de  l’antennule  est  ornée  d’une  crête  très  oblique,  terminée  par 
une  douzaine  de  saillies  spiniformes,  assez  petits  et  grêles.  On 
observe  la  même  disposition  chez  les  exemplaires  du  Siboga, 
mais  elle  ne  concorde  pas  avec  la  fig.  18,  de  la  pl.  XY1  du 
compte  rendu  du  Challenger.  J’ai  d’autre  part  examiné  le 
type  de  Sars  au  British  Muséum  (Natural  History);  il  présente 


CRUSTACÉS  PÉLAGIQUES  d’aMBOENE 


245 


la  même  structure  du  1er  article  de  l’antennule  que  les  exem- 
plaires du  Siboga  et  d’Amboine.  La  figure  de  Sars  est  donc 
fausse  en  ce  qui  concerne  ce  caractère  important. 

5.  Nematoscelis  sp. 

Je  suis  arrivé  récemment  à la  conclusion  que  ce  genre  com- 
prend 5 espèces,  dont  2 sont  nouvelles,  et  qu’une  révision  devient 
nécessaire.  Il  y a dans  le  matériel  d’Amboine  des  larves  et  2 spé- 
cimens subadultes  ; ces  2 spécimens  devront  être  très  probable- 
ment rapportés  à une  nouvelle  espèce  dont  je  possède  des  exem- 
plaires provenant  de  l’Arcliipel  Indien  et  du  Pacifique,  mais  que 
je  ne  puis  décrire  avant  de  pouvoir  en  donner  des  figures. 

6.  Stylocheiron  carinatum  G-.  O,  Sars. 

De  40  à 50  spécimens.  Il  n’y  a pas  d’individus  adultes  ; la 
plupart  sont  à divers  stades  larvaires.  Un  seul  exemplaire  pré- 
sente encore  une  des  pattes  préhensiles  caractéristiques. 


VOYAGE  DE  MM.  M.  BEDOT  ET  C.  PTCTET 
DANS  L’ARCHIPEL  MALAIS 


A L C Y O N A I R E S 

D’AMBOINE 

PAR 

Louis  ROULE 

Professeur  à la  Faculté  des  scienecs  de  FUniversilé  de  Toulouse, 

Avec  les  planches  56  à 58. 

La  bibliographie  zoologique  s’est  enrichie,  pendant  ces  der- 
nières années,  de  nombreux  mémoires  consacrés  à l’étude 
systématique  des  Alcyonaires  de  l’Extrême-Orient.  L’Océan  In- 
dien et  la  partie  de  l’Océan  Pacifique  qui  y confine  ont  prêté,  sur 
ce  sujet,  à de  multiples  recherches.  Le  sentiment  que  l’on  avait 
déjà,  d’après  les  travaux  des  premiers  observateurs,  s’est  précisé 
avec  une  plus  grande  force  : les  zones  intertropicales  des  mers 
orientales  contiennent  une  abondante  faune  d’Anthozaires  oc- 
toradiés,  la  plus  riche  sans  doute,  et  la  plus  variée,  qui  soit  au 
monde  actuel.  Presque  tous  les  genres  y comptent  des  représen- 
tants, et  beaucoup  leur  sont  spéciaux.  La  plupart  des  espèces  y 
vivent  à proximité  du  rivage,  alors  qu’il  faut  souvent,  par  ail- 
leurs, descendre  dans  les  grandes  profondeurs  pour  retrouver 
leurs  équivalents.  D’après  une  telle  diversité,  la  région  Indo-Pa- 
cifique se  peut  considérer,  sinon  comme  le  centre  de  création  de 
la  majorité  des  formes  d’Alcyonaires,  du  moins  comme  une  pro- 
longation, dans  la  période  contemporaine,  de  l’ancien  centre 
principal.  Les  conditions  (Ecologiques  ont  permis  à ces  êtres,  non 
eulement  de  se  maintenir,  mais  encore  de  se  diversifier,  tandis 


248 


L.  ROULE 


qu’elles  les  ont  fait  disparaître  clans  les  autres  mers,  soit  en  to- 
talité, soit  en  partie. 

A ce  titre,  la  collection,  dont  l’examen  fait  l’objet  du  présent 
mémoire,  présente  quelque  intérêt.  Elle  confirme,  s’appliquant  à 
une  localité  dont  l’investigation  n’avait  pas  été  poursuivie  com- 
plètement, les  observations  recueillies  en  des  lieux  avoisinants. 

Elle  contient,  d’autre  part,  un  certain  nombre  de  types  nou- 
veaux en  systématique,  dont  plusieurs  affectent  des  dispositions 
de  morphologie  synthétique,  unissant  entre  elles  et  reliant  des 
formes  assez  dissemblables. 

Cette  collection  contient  29  espèces.  Sauf  l’une  d’entre  elles, 
toutes  appartiennent  aux  deux  sous-ordres  des  Alcyonidiens  et 
des  Pennatulidiens.  Les  Gorgonidiens,  malgré  leur  abondance 
en  ces  parages,  ne  sont  représentés  que  par  un  petit  échantillon 
de  Paramuricea. 

A.  Sous-ordre  des  ALCYONIDIENS. 

Famille  des  Clayularidés. 

1.  Clavularia  Picteti  n.  sp. 

2.  Pachyclavularia  ereda  n.  gen.  n.  sp. 

Famille  des  Tubiporidés. 

B.  Tubipora  Chamissoni  Ehr. 

4.  Tubipora  musica  L. 

Famille  des  Hélioporidés. 

5.  Heliopora  coerulea  Bl. 

Famille  des  Xéniidés. 

6.  Xenia  rubens  Sch. 

7.  Xenia  fusca  Sch. 


ALCYONAIRES  d’AMBOINE 


249 


Famille  des  Nephthyiidés. 

8.  Nephthya  elongata  Kkt. 

9.  Dendronephthya  rubra  May. 

1 0.  Dendronephthya  rosea  Kkt. 

1 1 . Lithophytum  viride  May. 

12.  Paraspongodes  crassa  Kkt. 

Famille  des  Alcyonidés. 

13.  Sarcophytum  Beichenbachi  Scli. 

14.  Sarcophytum  plicatum  Scli. 

15.  Sarcophytum  fungif orme  Scli. 

16.  Sarcophytum  Boettgeri  Scli. 

17.  Lobophytum  Hedleyi  Wliit. 

18.  Lobophytum  candehbrum  n.  sp. 

19.  Sclerophytum  Herdwani  Pratt. 

20.  Alcy onium  polydactylum  Ehr. 

B.  Sous-ordre  des  GOKGONIDIENS. 

Famille  des  Muriceidés. 

21.  Paramuricea  sp. 

C.  Sous-ordre  des  PENNATULIENS. 

Famille  des  Virgularidés. 

22.  Virgularia  juncea  P ail. 

23.  Virgularia  Rumphi  Koll. 

24.  Virgularia  Beinwardti  Herkl. 

25.  Svavopsis  elegans  n.  gen.  n.  sp. 


250 


L.  ROULE 


Famille  des  Pennatulidés. 

26.  Halisceptrum  magnifolium  Koll. 

27.  Halisceptrum parvifolium  Kôll. 

28.  Halisceptrum  tenue  n.  sp. 

Famille  des  Ptéroïdés. 

29.  Pteroïdes  Lacas  ei  Koll. 


1.  Clavularia  Picteti  n.  sp. 

(Fig.  1 et  2). 

Diagnose.  Colonie  étalée  en  surface;  membrane  basilaire 
continue,  épaisse  de  1 111111  en  moyenne.  Polypes  petits,  mesurant 
(contractés)  3 à 4mm  de  longueur  sur  lram  à lmm,5  de  diamètre, 
irrégulièrement  répartis,  tantôt  serrés,  tantôt  espacés.  Spiculés 
de  la  membrane  basilaire  mesurant  0mm,4  à 0mm,6  de  longueur, 
ayant  la  forme  de  bâtonnets  noueux,  souvent  flexueux,  renflés  ou 
acuminés  au  sommet,  pourvus  de  bandes  épaisses,  irrégulières, 
transversales,  munies  de  fines  tubérosités  guttulées.  Spiculés  des 
polypes  plus  petits,  mesurant  0^,2  à 0mm,45  de  longueur,  ayant 
la  forme  de  bâtonnets  noueux  et  droits,  et  la  même  ornementa- 
tion. Couleur  (après  traitement  à l’acide  picro-sulfurique  et  ma- 
cération dans  l’alcool)  fort  pâle,  rosée  pour  la  membrane  basi- 
laire, jaunâtre  pour  les  polypes. 

Observations  sur  la  diagnose.  L’unique  échantillon  of- 
fre plutôt  des  conditions  défavorables  à la  diagnose,  étant  donnés 
le  traitement  fixateur  qu’il  a subi  et  l’état  de  contraction  où  il 
se  trouve.  Lés  caractères  essentiels  se  laissent  discerner  cepen- 
dant, tels  que  la  diagnose  les  mentionne.  La  petitesse  des  polypes 
est  remarquable,  malgré  leur  rétraction  ; les  tentacules  ne  mon- 
trent aucune  particularité  discernable.  La  distribution  irrégu- 


ALCY ONAIRES  d’âMBOINE 


251 


lière  est  digne  d’attention  ; les  intervalles  laissés  entre  leszooïdes 
sont  au  moins  égaux,  et  souvent  supérieurs,  au  diamètre  de  ces 
derniers.  Les  spiculés  portent  des  bandes  transversales  épaissies, 
ou  mamelons  étirés  en  travers,  formant  des  anneaux  souvent  in- 
complets, couvertes  de  fines  saillies  verruqueuses  assemblées  sur 
nne  ou  deux  rangées,  et  dont  l’orientation  est  perpendiculaire 
au  grand  axe  du  spiculé  ; ceci  donne  à l’ensemble  un  aspect  gut- 
tulé. 

Diagnose  différentielle.  Les  espèces  déjà  décrites  comme 
vivant  dans  ces  parages  sont  nombreuses;  on  lira  leur  énu- 
mération dans  un  mémoire  de  W.  May  (29).  Je  n’ai  pu  rap- 
porter cet  échantillon  à aucune  d’elles.  Les  descriptions  données 
par  les  auteurs  répètent  souvent  des  particularités  qui  s’appli- 
quent à plusieurs  types,  non  à un  seul.  Aussi  l’identification  est 
délicate,  d’autant  mieux  qu’il  s’agit  presque  toujours  de  pièces 
conservées. 

L’espèce  la  plus  voisine  me  paraît  être  Clavularia  aspera 
Schenk  (40)  de  Ternate.  Les  spiculés  montrent  la  même  confor- 
mation. Seulement  les  polypes  de  G.  aspera  sont  plus  grands  que 
ceux  de  G.  Picteti;  ils  mesurent  10  à 17nim  de  longueur  sur  7 
à 8ram  d’épaisseur.  Les  spiculés,  à leur  tour,  sont  relativement 
plus  gros  encore;  certains  comptent  jusqu’à  2mm  de  longueur. 
Les  deux  espèces  ne  semblent  donc  pas  faire  double  emploi. 

Pachydavularia  n.  gen. 

(Fig.  3 à 5). 

Diagnose.  Caractères  des  Clavularia,  avec  cette  particu- 
larité que  la  colonie  est  parfois  massive,  dressée  en  hauteur,  au 
lieu  de  s’étaler  horizontalement.  Ce  fait  tient  à la  nature  de  la 
membrane  basilaire,  qui  est  épaisse,  et  mesure  en  ce  sens  de 
lram  à 5 ou  6mm.  Non  seulement  cette  membrane  revêt  son  sup- 
port, et  s’étale  sur  lui,  mais  encore  elle  se  divise  en  lames  irrégu- 


252 


L.  ROULE 


lières,  qui  se  recourbent,  se  dressent  et  se  soudent,  portant  tou- 
jours leurs  polypes,  de  manière  à construire  une  colonie  massive. 

Observations  sur  la  diagnose.  Cette  forme  nouvelle 
s’écarte  des  représentants  ordinaires  du  genre  Clavularia  par  la 
disposition  de  sa  membrane  basilaire.  Pourtant  une  telle  confor- 
mation n’est  pas  de  règle  constante,  et  plusieurs  exemplaires  ne 
la  montrent  pas.  Chez  ces  derniers,  la  membrane  demeure  con- 
tinue, entière,  et  appliquée  au  support  ; l’allure  est  celle  que  l’on 
observe  d’habitude  chez  les  Clavularia . 

Aussi  pourra-t-il  paraître  excessif  de  créer  un  genre  nouveau 
pour  une  structure  sujette  à variations.  Tel  n’est,  pas  mon  avis, 
et  je  partage  entièrement  sur  ce  sujet  l’opinion  de  Y.  Pelage  et 
Hérouard  (6)  à l’égard  de  leur  genre  Hicksonia , dont  mention 
est  faite  plus  loin.  La  valeur  réelle  d’une  forme  ne  se  mesure  pas 
seulement  à sa  disposition  matérielle,  mais  encore  à sa  significa- 
tion propre.  Or,  celle-ci  est  considérable.  Se  montrerait-elle  seu- 
lement comme  indication  passagère,  elle  n’en  a pas  moins  une 
grande  portée  biologique.  On  ne  doit  pas  la  méconnaître,  car  il 
s’agit  ici  d’un  type  de  transition,  établissant  le  passage  des  co- 
lonies étalées  en  surface  aux  colonies  dressées  en  hauteur.  Pour 
restreinte  et  variable  que  soit  cette  structure,  elle  mérite  de  se 
retenir,  et  de  se  fixer  par  un  nom.  Elle  a,  dans  la  réalité,  une 
importance  égale,  sinon  supérieure  à celles  d’autres  genres,  éta- 
blis à demeure,  et  qui  ne  valent  que  par  là.  Qu’elle  corresponde 
à un  rappel  fortuit  des  conformations  ancestrales  ayant  accom- 
pli jadis  le  passage,  ou  qu’elle  consiste  en  une  variante  nouvelle, 
préparant  une  évolution  à venir,  Pachyclavularia  a vraiment  sa 
valeur  personnelle,  digne  de  figurer  dans  la  nomenclature. 

Je  regrette  que  l’état  des  échantillons  ne  m’ait  pas  permis  de 
les  étudier  à fond.  Autant  qu’il  me  fût  possible  de  m’en  assurer, 
et  je  reprendrai  ailleurs  ces  notions,  l’épaisseur  de  la  membrane 
basilaire,  et  celle  des  polypes,  sont  du  fait  de  la  mésoglée,  forte 
et  consistante  ; sur  ce  point  Pachyclavularia  se  rapproche  de  Sic- 


ALCYON  AIRES  d’aMBOINE 


253 


reosoma  Hickson  (16)  et  de  Hicksonia  Delage  et  Hérouard.  Ces 
trois  types  placent  leur  aire  de  répartition  dans  les  régions  Indo- 
Pacifiques.  Il  serait  à souhaiter  qu’un  zoologiste  pût  les  examiner 
en  détail,  d’après  des  échantillons  complets  et  vivants. 

Diagnose  différentielle.  Si  Pachyclavularia  se  place  à 
côté  d eStereosoma  et  d’ Hicksonia , elle  en  diffère  d’autre  part,  et  ne 
se  confond  pas  avec  eux.  Chez  Stereosoma,  la  membrane  basilaire 
reste  étalée  en  surface.  Chez  Hicksonia , certains  exemplaires, 
imitant  en  cela  quelques  variations  de  Pachyclavularia,  demeu- 
rent étalés,  mais  d’autres  se  dressent  en  hauteur.  Seulement, 
chez  ces  derniers,  l’accroissement  dans  le  sens  transversal  ne  se 
manifeste  point  à la  façon  de  Pachyclavularia  ; il  se  fait  grâce  à 
l’élongation  des  polypes,  facilitée  par  la  production  de  tubes 
connectifs,  mettant  en  relation,  à plusieurs  niveaux,  les  cavités 
gastriques.  En  outre,  Hicksonia  est  un  Stolonifère,  tandis  que 
Pachyclavularia  appartient  à la  catégorie  des  Membranipodes. 
Hicksonia  se  présente  comme  variante  orientée  vers  les  Tubipo- 
rides,  Pachyclavularia  comme  variante  dirigée  vers  les  Sympo- 
dides  et  les  Alcyonides. 

2.  Pachyclavularia  ereda  n.  sp. 

(Fig.  3 à 5). 

Diagnose.  Colonie  souvent  massive  et  épaisse,  mamelon- 
née. Polypes  dressés  et  serrés,  relativement  grands,  mesurant 
(contractés)  8 à l!mm  de  longueur  sur  lmm,5  de  diamètre  moyen; 
colonne  épaisse  et  consistante  ; costulations  longitudinales  bien 
marquées,  et  descendant  jusqu’au  bas  de  la  colonne.  Spiculés  fu- 
siformes; ceux  de  la  membrane  basilaire  mesurent  0mm,5  à 
0mm, 7 de  longueur  sur  0mm,06  à 0mm,08  de  diamètre  moyen,  et 
portent  des  mamelons  aplatis  en  scutelles  couvertes  de  fines  tubé- 
rosités guttulées  ; ceux  de  la  colonne  des  polypes,  plus  courts,  me- 
surent 0mm,5  à 0ram,6  de  longueur,  et  n’ont  pas  de  scutelles,  ou 


'254 


L.  ROULE 


en  portent  un  petit  nombre,  leurs  tubérosités  guttulées  se  grou- 
pant par  séries  transversales,  ou  s’espaçant  de  façon  irrégulière. 
La  membrane  basilaire  et  les  polypes  sont  de  couleur  rose-vio- 
lacée (échantillons  conservés  dans  l’alcool). 

Observations  sur  la  diagnose.  Se  reporter  aux  observa- 
tions relatives  à la  diagnose  générique. 

Diagnose  différentielle.  Si  l’on  met  à part  les  caractères 
spéciaux  de  crescence  de  la  membrane  basilaire,  qui  motivent 
pour  cette  espèce  la  création  d’un  genre  nouveau,  P : erecta 
se  rapproche  de  Clavularia  inflata  Schenk  (40),  de  Ternate; 
les  spiculés  montrent,  dans  les  deux  cas,  la  même  forme  générale. 
Pourtant,  ceux  de  C.  inflata  seraient  plus  longs  que  leurs  simi- 
laires de  P.  erecta  ; en  outre,  les  polypes  du  premier  type,  plus 
espacés,  ont  une  colonne  plus  courte.  Les  affinités  paraissent  plus 
grandes,  dans  la  mesure  où  il  est  permis  d’en  juger,  avec  Clavu- 
laria violaeea  Quoy  et  Gaimard  (37)  de  Vanikoro,  et  C.  rosea 
Studer  (41)  de  Kerguelen;  mais  les  descriptions  données  par  ces 
auteurs  sont  trop  brèves. 

3.  Tubipora  Chamissoni. 

1820.  Tubipora  musica  Chamisso  (3),  non  Linné  (27). 

1833.  Tubipora  Chamissonis  Ehrenberg  (7). 

1833.  Tubipora  rubeola  Quoy  et  Gaimard  (37). 

Nombreux  échantillons. 

Cette  espèce,  confondue  par  Chamisso  avec  T.  musica  L.,  en 
a été  séparée  par  Ehrenberg  en  1833.  A la  même  date,  Quoy 
et  Gaimard  décrivent  leur  espèce  T.  rubeola.  Depuis  cette  épo- 
que, les  auteurs  subséquents  ont  admis  la  réalité  des  deux  types. 
W.  May  (29),  l’un  des  plus  récents,  les  maintient  encore  tous 
deux,  et  crée  même  une  variété  sansibarica  de  T.  rubeola. 

A mon  sens,  ceci  ne  peut  se  conserver,  et  les  deux  espèces 
n’en  font  qu’une.  Les  différences  invoquées  portent,  non  point 


ALC  Y ON  AIRES  ü’aMBOINE 


255 


sur  les  polypes  et  leurs  tubes,  qui  sont  semblables  et  de  même 
taille,  mais  sur  leur  agencement  colonial.  T.  Chamissoni  aurait 
des  tubes  rapprochés  et  des  plates-formes  assez  serrées,  tandis 
que  T.  ruheola  montrerait  des  tubes  espacés  et  des  plates-formes 
distantes.  Or,  parmi  les  échantillons  de  la  collection  d’Amboine, 
certains  se  rapportent  bien  à l’un  ou  à l’autre  type,  mais  plu- 
sieurs offrent  tous  les  intermédiaires,  tenant  pour  une  partie,  dans 
un  même  bloc  colonial,  de  T.  Chamissoni , et  de  T . ruheola  par 
ailleurs.  Il  devient  donc  impossible  de  les  distinguer. 


4.  Tuhipora  musica . 

1758.  Tubipora  musica  Linné  (27). 

1857.  Tubipora  musica  Milne-Edward  et  Haime  (30). 

Nombreux  échantillons. 


5.  Heliopora  coerulea. 

1834.  Heliopora  coerulea  Blainville  (1). 

1876.  Heliopora  coerulea  Moseley  (32,  33). 

Deux  échantillons. 

Ce  remarquable  type,  nommé  par  De  Blainville,  n’a  été  ce- 
pendant étudié  et  vraiment  connu  que  grâce  aux  travaux  de 
Moseley(32  et  33).  On  l’a  parfois  subdivisé  en  plusieurs  espèces, 
dont  les  différences  semblent  plutôt  tenir  à la  forme  générale  du 
groupement  colonial  qu’à  toute  autre  particularité  vraiment  ca- 
ractéristique. Les  deux  échantillons  delà  collection  d’Amboine  se 
ressemblent  de  tout  point;  pourtant,  les  expansions  de  l’un  sont 
plutôt  foliacées,  et  ceux  de  l’autre  mamelonnées.  Il  serait  pour- 
tant difficile  de  les  considérer  comme  appartenant  à deux  espè- 
ces distinctes. 


256 


L.  ROULE 


6.  Xenia  rubens. 

1896.  Xenia  rubens  Scbenk  (40). 

Plusieurs  échantillons. 

Cette  espèce  est  caractérisée  par  ses  pinnules  tentaculaires 
courtes,  et  disposées  ordinairement  sur  5 à 6 rangées.  Cette 
disposition  est  bien  celle  des  échantillons,  malgré  que  la  teinte 
ait  disparu  par  la  macération  dans  l’alcool.  Les  colonies  sont 
étalées  en  surface.  Les  polypes  sont  relativement  grands;  un  peu 
plus  que  le  type. 

7.  Xenia  fusca. 

1896.  Xenia  fusca  Schenk  (40). 

Plusieurs  échantillons. 

Ces  exemplaires  se  rapportent  à Xenia  fusca  Sch.  de  Ternate, 
mais  avec  une  réserve.  Tous  les  caractères  concordent,  sauf  au 
sujet  de  la  longueur  des  tentacules  et  des  pinnules.  X.  fusca  type 
porte  des  tentacules  assez  courts,  et  chaque  rangée  de  leurs 
pinnules  ne  possède  que  13  ou  14  de  ces  appendices.  Par  contre, 
X.  fusca  de  la  collection  d’Amboine  a des  tentacules  assez  longs, 
mesurant  5 à 7mm  (contractés),  et  leurs  pinnules  se  groupent  par 
25  ou  30  dans  chaque  rangée.  Il  est  à remarquer  qu’une  espèce 
de  W.  May,  X.  sansibarica  (29),  très  voisine  de  X.  fusca , pos- 
sède des  tentacules  plus  longs  encore,  et  comptant  9mm  en  ce 
sens.  Sans  doute,  s’agit-il  ici  de  variantes  d’une  seule  et  même 
forme  fondamentale,  répandue  dans  une  assez  grande  partie  de 
la  région  Indo-Pacifique. 

8.  Nephthya  elongata. 

1895.  Spongodes  elongata  Kükentbal  (20)*. 

1896.  Nephthya  elongata  Kükenthal  (21). 

1904.  Nephthya  elongata  Kükentbal  (23). 


ALCYONAIRES  d’aMBOINE 


257 


Un  seul  échantillon. 

Cette  espèce  fut  créée  en  1895-96  par  W.  Kükenthal 
d’après  des  exemplaires  recueillis  à Ternate.  Cet  auteur  l’a  con- 
servée, en  précisant  ses  caractères,  dans  sa  révision  de  1904. 
Elle  diffère  peu  de  Nephthya  Chabroli  Audouin  (in:  Kükenthal, 
1896-1904). 

E.  Burckhakdt  (2)  décrit  une  Nephthya  recueillie  àAmboine 
même,  et  qu’il  juge  nouvelle,  sons  le  nom  de  N amboinensis. 
Cette  espèce  paraît  faire  double  emploi,  soit  avec  N.  Chabroli 
Aud.  Kük.,  soit  avec  K elongata  Kiîk.  ; mais  il  est  difficile  de 
juger,  suivant  les  descriptions  des  auteurs,  des  êtres  de  cette 
sorte,  dont  les  exemplaires  sont  trop  peu  nombreux,  et  que  l’on 
connaît  seulement  d’après  des  échantillons  de  collection. 

9.  Dendronephthya  rubra. 

1900.  Spongodes  rubra  May  (29),  p.  169,  pl.  IV,  fig.  32. 

1905.  Dendronephthya  rubra  Kükenthal  (24),  p.  674,  pl.  XXXI,  fig.  6. 

Deux  échantillons.  Le  plus  grand  mesure  45mm  de  hauteur,  le 
tronc  a 8mm  de  diamètre. 

Cette  espèce,  décrite  par  W.  May  d’après  un  exemplaire  pro- 
venant des  Philippines,  et  conservée  dans  les  collections  du 
Musée  de  Berlin,  a été  retrouvée  par  Hickson  (17)  aux  Iles  Mal- 
dives. Le  genre  Dendronephthya,  créé  par  W.  Kükenthal  dans 
sa  vaste  et  complète  révision  des  Nephthyides,  comprend  87  espè- 
ces; D.  rubra  est  la  76e. 

10.  Dendronephthya  rosea. 

1896.  Spongodes  rosea  Kükenthal  (21),  p.  106,  pl.  VI,  fig.  14,  15. 

1905.  Dendronephthya  rosea  Kükenthal  (24),  page  614. 

Un  échantillon. 

Cette  espèce  a été  créée  par  W.  Kükenthal,  en  1895-96, 


258 


L.  ROULE 


d’après  un  exemplaire  recueilli  à Ternate.  L’auteur  l’a  ensuite 
incorporée  à son  genre  Dendronephthya , où  elle  porte  le  n°  43, 
dans  le  groupe  de  D.  rigida. 

1 1 . Lithophytum  viride. 

1900.  Ammothea  viridis  May  (29),  p.  139,  pl.  II,  fig.  23;  pi.  V,  fig.  lia, 

i 1 b. 

1904.  Lithophytum  viridis  Kükenthal  (23),  p.  115. 

Cette  espèce  fût  créée  par  W.  May  d’après  des  exemplaires 
provenant  de  l’Océan  Indien,  et  conservés  au  Musée  de  Ham- 
bourg. Kükenthal,  dans  sa  révision,  supprime  ce  genre,  et  re- 
prend pour  plusieurs  de  ses  espèces  le  vieux  terme  de  Litophyton , 
ou  Lithophytum , dû  à Forskal.  L.  viridis  est  l’une  d’elles.  Elle 
se  rapproche  beaucoup  de  L . ramosum  (Alcyonum  ramosum) 
de  Quoy  et  Gaimard,  dont  l’habitat  s’établit  également  dans 
l’Océan  Indien. 

12.  Paraspongodes  (Kükenthalia)  crassa. 

1896.  Paraspongodes  crassa  Kükenthal  (21). 

1907.  Paraspongodes  (?)  crassa  Kükenthal  (25). 

Trois  échantillons. 

Cette  curieuse  espèce  fût  créée  par  Kükenthal,  en  1895-96, 
pour  des  exemplaires  trouvés  à Ternate.  Tout  récemment,  en 
1907,  cet  auteur,  dans  sa  Révision,  supprime  le  genre  Paras- 
pongodes, en  raison  des  acceptions  trop  différentes  que  les  acti- 
nologistes  contemporains  lui  ont  donnés.  Il  conserve  pourtant 
ce  nom  pour  l’espèce  en  cause,  mais  avec  doute,  car  il  ne  sait 
où  placer  vraiment  cette  dernière.  Suivant  lui,  P.  crassa  est  in- 
termédiaire à Dendronephthya  et  à Scleronephthya  ; elle  montre 
l’allure  générale  du  premier  genre,  tout  en  ayant  presque  la 
structure  du  second. 

Il  ne  m’appartient  guère  de  prendre  parti  dans  une  question 


ALC  Y ON  AIRES  d’aMBOINE 


259 


où  le  plus  compétent,  parmi  les  naturalistes  qui  s’occupent  de  la 
famille  des  Nephthyidés,  n’ose  se  prononcer.  Toutefois,  il  me  sem- 
ble que  ce  type  constitue  à lui  seul  un  sous-genre  d eScleronephthya, 
ou  un  genre  secondaire  apparenté  à ce  dernier,  et  caractérisé 
parle  développement  minime  de  l’armature  spiculeuse.  Je  don- 
nerai volontiers  à ce  genre  le  nom  de  Kükenthalia , exprimant 
ainsi  la  reconnaissance  due  au  savant  qui  a si  bien  étudié  un 
groupe  des  plus  difficiles.  P.  crassa  deviendrait  donc  Kükenthalia 
crassa . Il  est  à désirer  qu’un  auteur  subséquent,  ayant  en  mains 
des  exemplaires  frais  et  assez  nombreux,  puisse  résoudre  la  dif- 
ficulté. 

13.  Sarcophytum  Beichenbachi. 

1896.  Sarcophytum  Beichenbachi  Schenk  (40). 

Un  échantillon  de  petite  taille. 

Les  quatre  espèces  de  Sarcophytum,  faisant  partie  de  la  col- 
lection d’Amboine,  correspondent  à celles  que  Schenk  a décri- 
tes en  1896,  et  qui  proviendraient  de  Ternate.  Tout  en  offrant 
d’assez  nombreuses  particularités  distinctives,  elles  n’ont  pas,  à 
mon  sens,  grande  valeur  taxonomique.  Elles  équivalent  plutôt  à 
des  sous-espèces.  Elles  se  disposent  autour  de  deux  espèces 
principales,  et  prépondérantes:  Sarcophytum  (Alcyonium)  glau- 
cum  Quoy  et  Gaimard(37),  et  Sarcophytum  trocheliophorum  Ma- 
renzeller  (28),  S.  Beichenbachi  appartient  au  groupe  de  S. 
trocheliophorum. 

Les  spiculés  de  la  hampe  sont  très  polymorphes,  et  Schenk  a 
déjà  remarqué  le  fait.  Les  petits  sont  fusiformes,  assez  étroits, 
irrégulièrement  mamelonnés.  Les  principaux  sont  massifs.  Cer- 
tains assemblent  leur  bosselures  en  couronnes  transversales, 
surtout  vers  leur  milieu,  ainsi  que  Marenzeller  le  figure  chez 
S.  trocheliophorum  type.  Les  autres  arrangent  ces  bosselures  de 
façon  moins  régulière. 

Voyage.  Vol.  2. 


18 


260 


L.  ROULE 


14,  Sarcophytum  plicatum. 

1896.  Sarcophytum  plicatum  Sehenk  (40). 

Un  échantillon  d’assez  belle  taille. 

Cet  exemplaire  a conservé  par  places  ses  autozoïdes  étalés.  Il 
mesure  lia  12  cm.  de  hauteur,  sur  11  à 12  cm.  de  plus  grande 
largeur,  et  7 à 8 cm.  de  plus  petit  diamètre.  La  hampe  est  mas- 
sive, épaisse  ; sa  largeur,  égale  à sa  hauteur,  compte  70mm  ; la  hase 
fixée  est  taillée  obliquement.  La  colonie  plisse  ses  bords  en  lo- 
bes contournés  et  reployés,  dessinant  huit  groupes  principaux  ; 
les  plis  ont  une  épaisseur  moyenne  de  8 à ÎO1™11.  La  surface  est 
fortement  chagrinée.  Les  autozoïdes  laissent  entre  eux  des  inter- 
valles variant  de  lmm,2  à lmm,5  ; ils  sont  petits,  grêles,  les  plus 
apparents  comptent  3 à 4mm  de  longueur. 

Les  spiculés  de  la  hampe  sont  un  peu  plus  courts  et  un  peu 
plus  larges  que  ceux  du  type  dessinés  par  Schenk:.  Us  ressem- 
blent assez  à ceux  que  Marenzeller  (28)  attribue  à sa  variété 
amboinense  (PL  IX,  fig.  6c)  de  Sarcophytum  trocheliophorum. 
Cette  variété  et  l’espèce  de  Schenk  appartiennent  peut-être  à 
un  même  type.  Mais  il  n’est  point  possible  de  décider  avec  les 
descriptions  des  auteurs,  faites  d’après  des  échantillons  de  col- 
lections. 

15.  Sarcophytum  fungiforme. 

1896.  Sarcophytum  fungiforme  Schenk  (40). 

Trois  échantillons  de  petite  taille. 

Cette  espèce  appartient,  comme  les  deux  précédentes,  au 
groupe  de  S.  trocheliophorum.  Toutefois,  les  spiculés  de  sa  hampe 
sont  plus  longs  que  d’ordinaire;  leur  grand  axe  égale  3 ou  4 fois 
leur  diamètre;  certains,  plus  rares,  dépassent  même  un  tel  rap- 
port. Ceci  établit  une  transition  vers  les  espèces  du  groupe  de 
S.  glaucum. 


ALCYON  AIRES  d’aMBOINE 


261 


16.  Sarcophytum  Bœttgeri. 

1896.  Sarcophytum  Bæltyeri  Schenk  (40). 

Plusieurs  échantillons. 

Cette  espèce  appartient  au  groupe  de  S.  glaucum  Quoy  et 
Gaimard  (37).  Les  spiculés  principaux  de  la  hampe  ont,  dans 
ce  groupe,  une  allure  assez  caractéristique.  Ils  sont  longs  et  fusi- 
formes ; chez  la  plupart,  le  grand  axe  égale  4 à 6 fois  le  petit, 
alors  que  le  même  axe  vaut  seulement  le  double  ou  le  triple  du 
petit  dans  le  groupe  de  S.  trocheliophorum „ Leurs  bosselures 
sont  espacées,  saillantes,  spinulées.  Les  intervalles  ménagés  en- 
tre elles  ont  souvent  une  largeur  supérieure  à celle  des  bosse- 
lures. Chez  ces  dernières,  la  hauteur  égale  l’épaisseur  moyenne. 
Les  spinules  sont  courtes,  fines,  un  peu  moins  nombreuses  que 
leurs  similaires  de  S.  trocheliophorum . 

La  colonie  de  S.  Bœttgeri  a l’aspect  d’un  chapeau  ondulé,  aux 
bords  plissés.  Les  spiculés  de  la  hampe  sont  relativement  volu- 
mineux. 

E.  von  Marenzeller  (28)  décrit,  comme  venant  d’Amboine, 
une  variété  de  S.  glaucum.  Il  lui  donne  les  noms  de  S.  glaucum y 
var.  pauperculum.  Elle  me  paraît  se  rapporter  à la  présente  es- 
pèce, ou  tout  au  moins  à son  cycle  de  formes. 

Cette  espèce  est,  en  effet,  très  polymorphe  ; mais  les  variations 
qu’elle  présente  ne  me  semblent  avoir  aucune  valeur  taxonomi- 
que. Il  s’agit,  en  cela,  de  dispositions  propres  à chaque  colonie, 
L’un  des  exemplaires  de  la  collection  d’Amboine  possède  une 
hampe  très  grande,  longue  de  90  à 100mm,  pour  un  chapeau  dont 
le  diamètre  égale  seulement  55mm.  Dans  un  autre  exemplaire, 
de  petites  dimensions,  les  autozoïdes  sont  fort  nombreux  et  ser- 
rés ; un  cm2  en  contient  de  60  à 80.  Les  auteurs  emploient  sou- 
vent de  telles  évaluations,  portant  sur  la  quantité  des  autozoïdes 
placés  dans  un  périmètre  déterminé,  pour  distinguer  entre  les 
espèces;  ces  mesures  dépendent  par  trop  de  l’état  premier  de  la 


262 


L.  ROULE 


colonie  vivante  suivant  ses  conditions  de  milieu,  ou  des  degrés 
de  la  contraction  subie  par  elle,  et  ne  méritent  qu’une  faible 
créance.  Les  siphonozoïdessont  relativement  volumineux;  certains 
montrent  des  rudiments  fort  nets  de  cloisons  et  de  tentacules. 
Siphonozoïdes  et  autozoïdes  offrent  tous  les  intermédiaires,  expli- 
quant ainsi  que  leur  différenciation,  moins  accentuée  dans  les 
colonies  jeunes  que  dans  les  grosses,  est,  chez  ces  animaux,  d’or- 
dre secondaire,  non  point  primitif. 

17.  Lobophytum  Hedleyi. 

1897.  Lobophytum  Hedleyi  Whitelegge  (46),  p.  216,  pi.  X,  fig.  ta, h. 

Un  échantillon. 

Cet  exemplaire,  entier,  est  de  grande  taille.  Il  mesure  60mm 
de  hauteur  sur  85mni  de  plus  grand  diamètre,  et  45mm  dans  le 
sens  le  plus  petit.  Il  porte  des  replis  nombreux,  épais,  dressés 
en  hauteur  à la  façon  de  crêtes  au  sommet  arrrondi  et  sublo- 
bulé,  dirigées  de  la  périphérie  vers  le  centre. 

Le  stipe,  court  et  large,  compte  environ  20mm  de  diamètre  ; 
le  bord  du  connus  dépasse  de  peu  son  sommet.  Il  se  rétrécit  quel- 
que peu  vers  sa  base  adhérente  au  support. 

Les  replis  du  cormus  se  séparent  au  moyen  de  dépressions 
étroites  et  profondes.  Ils  montrent,  dans  leur  zone  basilaire,  le 
sillon  de  plissement.  Leur  bord  supérieur,  libre,  épais  de  6 à 7mm, 
se  dirige  obliquement  de  bas  en  haut  et  de  dehors  en  <}edans.  La 
plupart  sont  simples,  mais  quelques-uns  bifides.  Ils  diffèrent  de 

hauteur  ; la  majorité  s’arrête  pourtant  à un  même  niveau.  La 

' 

colonie  épanouie,  vivante,  a sans  doute  la  forme  d’un  dôme  sur- 
baissé. Ces  replis,  sur  l’échantillon,  sont  au  nombre  de  21. 

Les  intervalles  laissés  entre  les  autozoïdes  mesurent,  en 
moyenne,  de  lmm  à lmm,5. 

Les  spiculés  rappellent  de  près  ceux  de  L.  crassmn  Maren- 


ALCYON  AIRES  D AMBOINE 


263 


zeller;  sans  doute,  la  présente  espèce  est-elle  satellite  de  cette 
dernière. 

L.  Heldeyi  fut  trouvé,  tout  d’abord,  auprès  de  l’Attoll  de  Fu- 
nafuti.  Pratt  (36),  en  1905,  signale  sa  présence  à Ceylan.  Il 
n’est  donc  pas  étonnant  de  le  rencontrer  à Amboine,  localité  in- 
termédiaire. 


18.  Lobophytum  candelabmm  n.  sp. 

(Fig.  6 à 9). 

Deux  échantillons. 

Diagnose.  Colonie  massive,  épaisse,  portant  de  nombreux 
lobes  digitiformes,  verticaux,  cylindriques,  au  sommet  arrondi. 
Autozoïdes  distants,  séparés  par  des  intervalles  mesurant  au 
moins  3 à 4mm.  Spiculés  du  stipe  courts,  massifs,  très  épi- 
neux, mesurant  en  moyennne  0mm,20  à 0mm,30  de  longueur; 
épines  montées  sur  des  chatons,  qui  se  groupent  eux-mêmes  en 
4 ou  5 couronnes  transversales,  épaissies,  que  séparent  des  sil- 
lons annulaires  lisses.  Spiculés  des  lobes  du  cormus  plus  fins  et 
plus  étroits,  mesurant  en  moyenne  Qmm,20  à 0mtD,40  de  longueur, 
couverts  de  mamelons  coniques  peu  ou  pas  spinulés,  tantôt 
épars  sans  régularité,  tantôt  groupés  en  couronnes  transversa- 
les. 

Observations  sur  la  diagnose.  La  colonie  est  plus  large 
que  haute;  Fun  des  échantillons  compte  70mm  de  hauteur 
pour  90mm  de  plus  grand  diamètre.  Le  stipe  est  court,  compact, 
presque  aussi  large  que  le  cormus,  sillonné  de  fines  stries  longi- 
tudinales. La  surface  du  cormus  porte  des  plis  dressés  en  raquettes, 
dont  le  bord  supérieur  se  garnit  de  nombreux  lobes  digitiformes, 
cylindriques,  plantés  verticalement,  et  dressés  comme  les  bou- 
gies d’un  lustre;  d’où  le  nom  spécifique.  Le  plus  grand  exem- 
plaire possède  une  centaine  de  ces  lobes. 

Les  lobes  du  cormus  sont  d’aspect  très  divers.  Les  uns  demeu- 


264 


L.  ROULE 


rent  simples  et  isolés  ; d’autres  s’implantent  à la  file,  par  trois, 
quatre  ou  cinq,  sur  le  bord  libre  d’un  repli.  Tous  sont  cylindri- 
ques, et  se  terminent  par  un  sommet  obtus,  arrondi.  Leur  dia- 
mètre habituel  est  de  5 à 8mm.  Leur  hauteur  varie  de  quelques  milli- 
mètres à 4 ou  5 centimètres.  Tous  s’assemblent,  cependant,  avec 
une  certaine  régularité,  de  manière  à donner  à la  totalité  de  la 
colonie  l’allure  d’un  dôme  surbaissé.  Cette  espèce  acquiert,  par 
tous  ces  faits,  une  allure  caractéristique. 

La  colonie  possède  des  autozoïdes  et  des  siphonozoïdes,  peu  dif- 
férents parfois.  Sur  certains  lobes,  tous  les  polypes  se  ressem- 
blent, ou  peu  s’en  faut.  Sur  d’autres,  la  distinction  est  plus  nette, 
mais  on  observe  des  passages  entre  les  grands  et  les  petits  po- 
lypes. En  somme,  la  différenciation  des  zooïdes  paraît  moins 
franche,  et  moins  complète,  que  chez  les  Pennatulides. 

Les  spiculés  sont  caractéristiques.  Leurs  dimensions  moyennes 
ne  s’écartent  pas  de  la  règle  habituelle  de  la  plupart  des  autres 
espèces  ; mais  il  n’en  est  pas  de  même  au  sujet  de  leur  aspect, 
qui  accentue  la  disposition  offerte  ailleurs.  La  présence,  sur  les 
spiculés  des  Sarcophytum  et  Lobophytum,  de  chatons  spinulés, 
semblables  à de  larges  mamelons  couverts  de  fines  épines  dres- 
sées, est  fréquente.  Ici,  dans  L.  candelabrum,  et  quant  à ceux  du 
stipe,  elle  est  poussée  à l’extrême.  Les  chatons  sont  grands  et 
serrés,  leurs  épines  fortes  et  saillantes  ; ils  s’assemblent  avec  ré- 
gularité en  quatre  ou  cinq  bandes  transversales,  que  séparent 
de  profonds  sillons  annulaires,  entièrement  lisses.  Les  deux  extré- 
mités du  spiculé  ont  l’aspect  de  têtes  volumineuses,  parfois  éga- 
les et  parfois  inégales,  mais  toujours  couvertes  d’épines.  Par 
contre,  les  spiculés  du  connus,  plus  étroits  et  fusiformes,  sont 
inermes  ou  faiblement  spinulés,  et  se  terminent  en  pointe 
mousse,  simple  ou  bifide.  Les  chatons  y sont  remplacés  par  des 
mamelons  coniques,  assez  élevés,  tantôt  irrégulièrement  distri- 
bués, tantôt  groupés  plus  ou  moins  nettement  en  bandes  trans- 
versales. 


AL.CY OX  AIRES  d’aMBOINE 


265 


Diagnose  différentielle.  Autant  qu’il  est  permis  d’en 
juger  d’après  les  descriptions  des  auteurs,  L.  candelabrum  se 
distingue  aisément  des  autres  espèces  par  l’allure  que  lui  don- 
nent les  digitations  de  son  connus,  et  par  la  conformation  de  ses 
spiculés.  On  ne  peut  le  confondre  avec  la  vai'iété  validum  éta- 
blie par  Marenzeller  (28)  dans  L.  pauciflorum  Ehr,,  où  cet 
auteur  place  un  jeune  exemplaire  recueilli  à Amboine. 

19.  Sclerophytum  Herdmani. 

1905.  Sderophytum  Herdmani  Pratt  (96),  p.  253,  pi.  8,  fig.  8 et  9. 

i 

Un  échantillon. 

Le  genre  Sclerophytum  fut  créé  par  Pratt  en  1903  (35), 
aux  dépens  de  Sarcophytum  et  de  Lobophytnm.  Il  paraît  can- 
tonné dans  les  régions  équatoriales  de  la  zone  Indo-Pacifique. 
L’échantillon  mesure  3 2mm  de  plus  grande  hauteur,  sur  55mm  de 
plus  grand  diamètre.  Ses  lobes,  déprimés  en  forme  de  raquettes, 
sont  nombreux  et  plus  ou  moins  subdivisés.  Il  possède  bien  quel- 
ques particularités  de  S.  palmatum  Pratt,  mais  ses  affinités  les 
plus  grandes  sont  vers  S.  Herdmani . 

2 0 . Alcy onium  polydadylum . 

1833.  Lobularia  polydactyla  Ehrenberg  (7),  p.  58. 

1846.  Alcyonium  polydadylum  Dana  (4),  p.  617. 

Plusieurs  échantillons. 

Je  classe  dans  cette  espèce  polymorphe,  à qui  appartiennent 
sans  doute  plusieurs  autres  espèces  ultérieurement  créées,  quel- 
ques exemplaires  d’un  petit  Alcyonium.  Ceux-ci  montrent  deux 
types  de  conformation.  Dans  le  premier,  les  colonies  basses  et 
encroûtantes  portent  des  lobes  ovalaires  assez  élargis.  Dans  le 
second,  les  formes  sont  plus  hautes,  stipitées;  les  lobes  sont 
longs,  cjdindriques,  plus  ou  moins  volumineux,  parfois  simples, 
bifides  ou  trifides. 


266 


L.  ROULE 


21.  Paramuricea  sp. 

Je  rapporte  à ce  genre  le  seul  échantillon  de  Gorgonidien  qui 
soit  dans  la  collection  d’Amboine.  Pourtant  Germanos  (8)  a 
décrit  une  riche  faune  appartenant  à ce  sous-ordre,  et  recueillie 
non  loin  de  là,  à Ternate,  avec  les  autres  Alcyonaires  étudiés 
par  Kükenthal  (2)  et  par  Schenk(4G).  L’exemplaire  se  réduit 
à un  fragment  de  rameau,  trop  petit  pour  qu’on  puisse,  avec  pré- 
cision, le  classer  dans  une  espèce  déterminée.  Il  me  paraît  avoir 
quelque  rapport  avec  P.  gracüis  Studer  (41),  mais  ses  affinités  les 
plus  grandes  semblent  orientées  vers  Paramuricea  (Gorgonia) 
cancellata  Dana  (4),  dont  le  Muséum  de  Berlin  possède  un  grand 
exemplaire  recueilli  à Amboine.  La  description,  faite  par  Ger- 
manos (8)  de  Muricella  nitida  Verrill  (45)  trouvée  à Ternate, 
s’applique  aussi  en  partie  à cet  échantillon.  Les  limites  entre  les 
genres  et  les  espèces  de  ce  groupe  sont  tellement  confuses,  et 
prêtent  si  bien  à contestations  suivant  les  auteurs,  qu’il  est  im- 
possible de  décider  en  ce  cas  particulier. 

2 2 . Virgularia  juncea. 

1766.  P ennatula  juncea  Pallas  (34).  p.  371. 

1816.  Virgularia  juncea  Lamarck  (26),  lre  éd.  T.  II,  p.  431. 

1870.  Virgularia  juncea  Kolliker  (18),  p.  646,  fig.  105. 

Deux  exemplaires. 

Je  rapporte  à cette  espèce,  en  raison  de  la  petitesse  des  la- 
mes polypifères,  ces  deux  échantillons.  Les  autres  caractères 
s’accordent  avec  ceux  que  donne  Ivôlliker  dans  son  excellente 
description.  La  plus  grande  de  ces  Yirgulaires  mesure  550mm  de 
longueur,  soit  6mm  de  plus  que  le  plus  beau  des  exemplaires  dé- 
crits par  Kolliker.  La  petite  mesure  seulement  337mm. 

Cette  espèce,  à en  juger  d’après  les  descriptions  fournies  par 
les  auteurs,  paraît  commune  dans  la  région  Indo-Pacifique,  et 
plus  spécialement  dans  les  parages  de  l’Archipel  asiatique  (In- 
sulinde). 


ALCYONAIRES  d’aMBOINE 


267 


23.  Virgidaria  Rumphi. 

1870.  Virgidaria  Rumphi  Kôlüker  (18),  p.  522,  fig.  123-124. 

Un  exemplaire. 

Cet  échantillon,  de  belle  taille,  mesure  628nlm  de  longueur. 
Les  dimensions  de  ses  diverses  parties  sont  les  suivantes: 
Renflement  basilaire  : 64mm  longueur  X 16mm  diamètre. 
Portion  nue  de  la  tige  : 142mm  longueur  X 8mm  diamètre. 
Portion  polypifère  de  la  tige  : 422min  longueur,  sur  laquelle  la 
zone  munie  de  lames  complètes  compte  pour  172mm. 

Le  renflement  basilaire,  du  double  plus  large  que  la  tige  elle- 
même,  se  distingue  d’elle  avec  netteté. 

24.  Virgularia  Reinwardti . 

1858.  Virgularia  Reinwardti  Herklots  (13),  p.  13,  pl.  VII,  fig.  8. 

1869.  Virgidaria  Reinwardti  Richiardi  (38),  pl.  X,  fig.  78. 

1870.  Virgidaria  lïeimoardti  Kolliker  (18),  p.  550,  fig.  106-113,  119,  120. 

Un  exemplaire. 

Ainsi  qu’il  en  est  au  sujet  des  espèces  précédentes,  la  meil- 
leure description,  et  la  plus  complète,  est  due  à Kolliker.  Ce 
dernier  invoque  plusieurs  caractères,  tenant  aux  dimensions  et 
au  nombre  des  parties,  qui  ne  me  semblent  pas  avoir  une  grande 
valeur.  En  revanche,  la  disposition  tirée  de  la  proximité  extrê- 
me des  lames  polypifères,  petites,  et  se  recouvrant  par  places, 
me  paraît  mériter  plus  d’attention.  Or,  cette  structure  est  offerte 
par  l’échantillon. 

Celui-ci  mesure  284mm  de  longueur  totale.  Il  porte  à son  som- 
met une  touffe  de  petits  Lépadides. 

Svavopsis  n.  gen. 

Diagnose.  Colonie  érigée,  gracile,  soutenue  par  un  axe 
cylindrique.  Pompes  petits,  assemblés  par  groupes  séparés  et  dis- 


268 


L.  ROULE 


tincts.  Groupes  de  polypes  orientés  transversalement  par  rap- 
port à l’axe  longitudinal  de  la  colonie,  et  disposés  sur  deux 
rangées  symétriques  et  longitudinales.  Dans  chaque  rangée,  les 
groupes  inférieurs  comprennent  des  polypes  incomplets,  et  les 
supérieurs  des  polypes  bien  développés,  disposés  en  grand  nom- 
bre sur  2 à 5 rangées.  Ces  groupes  s’insèrent  directement  sur  la 
tige.  Pas  de  lames  véritables.  Pas  de  calices,  ni  de  spiculés. 

Observations  sur  la  diagnose.  La  description  précé- 
dente dénote  que  ce  genre  appartient  à la  famille  des  Yirgula- 
ridés.  Son  allure  générale  est  celle  d’une  Virgularia , notamment 
celle  des  espèces,  telle  V.juncea  Pall.  par  exemple,  dont  les  la- 
mes sont  courtes  et  petites  ; mais  l’absence  totale  de  ces  lames, 
ou  leur  présence  à l’état  rudimentaire,  créent  en  sa  faveur  une 
distinction  appréciable. 

La  privation  de  lames  tendrait  à faire  placer  cette  forme  nou- 
velle dans  le  genre  Svava , créé  par  Damelssen  et  Koren  (5) 
pour  des  exemplaires  recueillis  dans  les  mers  arctiques.  Mais  les 
polypes  de  Svava  possèdent  des  calices  ; ils  ne  s’assemblent,  dans 
chaque  groupe,  qu’en  nombre  restreint.  Les  deux  tj'pes,  malgré 
leurs  évidentes  affinités  tenant  au  défaut  de  lames,  offrent  donc 
des  dispositions  dissemblables,  et  leurs  différences  dépassent 
celles  qui  séparent  habituellement  des  espèces.  Il  convient,  par 
suite,  de  créer  pour  cette  forme  un  genre  nouveau,  et  de  donner 
à ce  genre  un  nom,  Svavopsis,  qui  précise  les  relations. 

Svavopsis  n’est  représenté,  dans  la  collection  d’Àmboine,  que 
par  un  exemplaire.  Il  peut  sembler  excessif  d’admettre,  en  pareil 
cas,  une  telle  création  nouvelle.  Pourtant,  il  importe  de  considé- 
rer, ici  comme  au  sujet  de  Pachydavularia  (voir  plus  haut), 
non  seulement  la  stricte  valeur  taxonomique,  mais  encore  la  va- 
leur biologique.  Svavopsis  et  Svava  établissent  la  transition  des 
Pennatulidiens  privés  de  lames  à ceux  qui  en  possèdent.  Ils  ont, 
comme  les  premiers,  une  tige  lisse  et  entière  ; mais  ils  ont  déjà, 
comme  les  seconds,  leurs  polypes  assemblés  en  groupes  séparés, 


ALCYONAIRES  d’aMBOINE 


269' 


distincts,  disposés  suivant  une  symétrie  bilatérale.  Qu’il  s’agisse 
de  conformations  vraiment  fixées,  dont  le  hasard  des  recherches 
constitue  la  seule  rareté,  ou  de  variantes  accidentelles,  leur  si- 
gnification n’en  est  pas  moins  considérable,  et  se  doit  exprimer 
par  un  signe  patent. 

Svava  et  Svavopsis  marquent  de  façon  précise  le  passage  des 
Junciformes  aux  Penniformes.  Ils  se  rattachent  de  près  à Virgu- 
laria;  ils  ont,  comme  ce  dernier  genre,  les  groupes  inférieurs 
composés  de  polypes  petits,  incomplets,  Les  auteurs  nomment, 
chez  Virgularia,  ces  groupes  inférieurs  des  « lames  rudimentai- 
res » ou  se  servent  de  termes  équivalents.  Ces  expressions  sont 
inexactes,  'car  les  polypes  de  ces  groupes  s’attachent  directe- 
ment à la  tige  ; les  lames  véritables  font  défaut.  Les  différences 
surviennent  à l’égard  des  groupes  supérieurs.  Ceux  de  Virgula- 
ria sont  montés  sur  des  lames  véritables,  courtes  chez  les  espèces 
du  type  V.  juncea , plus  amples  chez  les  autres  ; tandis  que  ceux 
de  Svava  et  de  Svavopsis  continuent  à s’insérer  immédiatement 
sur  la  tige,  conservant  ainsi  une  disposition  semblable  à celle 
des  groupes  inférieurs,  et  montrant  par  là  une  conformation  com- 
parable à celle  des  Juncines. 

Un  autre  genre  de  Pennatulidiens,  Stephanoptikim  L.  Ptoule 
(89),  recueilli  dans  l’Océan  Atlantique,  sur  les  côtes  du  Maroc, 
par  le  « Talisman,  » accomplit  aussi,  en  son  sens,  une  transition 
de  cette  sorte.  Mais  le  passage  y est  réglé  de  façon  moins  pré- 
cise, car  les  étapes  de  l’évolution  sont  moins  nombreuses  et  moins 
voisines. 

Diagnose  différentielle.  Les  affinités  les  plus  étroites  de 
Svava  et  de  Svavopsis  vont  donc  vers  Virgularia,  puis,  par  là, 
vers  Halisceptrum  Herkl.  et  les  franches  Pennatulides.  Mais  Sva- 
vopsis montre  aussi  quelque  ressemblance  avec  Lygus  Herkl. 
Les  groupes  des  polypes  sont  presque  opposés,  car  leur  alter- 
nance s’indique  à peine:  ceci  établit  une  relation  entre  les  deux 
genres. 


270 


L.  ROULE 


Ch.  Gravier  a recueilli,  dans  la  mer  Rouge,  une  autre  forme 
nouvelle  de  Virgularide,  et  lui  donne  le  nom  de  Scytaliopsis  (9, 
10  et  10  bis).  Ce  genre,  voisin  de  Scytalium , ne  peut  se  confon- 
dre avec  Svavopsis  ; ses  polypes  sont  munis  de  calices  et  de  la- 
mes. Il  est  toutefois  intéressant  de  rencontrer,  dans  la  zonelndo- 
Pacitique,  des  types  transitionnels  aussi  nombreux,  et  aussi 
remarquablement  assemblés  de  manière  à composer  des  séries 
taxonomiques. 

25.  Svavopsis  elegans  n.  sp. 

(Fig.  12,  et  14  à 17). 

Diagnose.  Yoir  la  diagnose  générique. 

Description  de  l’échantillon.  L’unique  exemplaire  est 
presque  entier;  la  base  manque,  sans  doute  sur  une  faible 
étendue.  II  mesure  253mm  de  longueur  totale  ; la  partie  munie 
dégroupés  complets  compte  pour  139mm,  et  la  partie  pourvue 
de  groupes  rudimentaires  pour  59mm.  Le  nombre  de  ces  derniers 
groupes  est  de  110  environ  sur  chacune  des  moitiés  (en  long)  de 
la  colonie  ; celui  des  premiers  de  49.  Dans  la  région  où  se  trou- 
vent les  groupes  rudimentaires,  le  diamètre  moyen  de  la  tige  est 
de  3mm,7. 

Les  deux  rangées  longitudinales  des  groupes  rudimentaires 
sont  moins  larges  que  la  moitié  correspondante  de  la  tige.  Il  en 
résulte  que  cette  dernière  porte  deux  zones  lisses,  dans  les  par- 
ties où  les  rangées  ne  parviennent  point.  Ces  deux  aires  sont  mé- 
dianes et  longitudinales,  l’une  dorsale,  l’autre  ventrale.  Elles 
s’élargissent  vers  la  région  basilaire  de  la  tige,  et  se  rétrécissent 
vers  le  haut.  La  dorsale  se  termine  en  coin.  La  ventrale  se  pro- 
longe dans  la  région  des  groupes  complets. 

Les  deux  rangées  longitudinales  des  groupes  complets  s’entre- 
croisent sur  la  ligne  médio-dorsale,  où  l’aire  correspondante 
n’existe  point, -par  suite.  En  revanche,  elles  s’arrêtent  avant  de 


ALC  Y ON  AIRES  d’aMBOINE 


271 


parvenir  à la  ligne  médio-ventrale.  L’aire  ventrale,  nettement 
dessinée,  mesure  lmm  à lmm,5  de  largeur.  En  plusieurs  groupes, 
les  derniers  polypes  de  son  côté  se  surélèvent  sur  une  courte 
saillie  de  la  tige,  comparable  à une  sorte  de  lame  minuscule. 

L’échantillon  (dans  l’alcool)  est  de  teinte  gris-jaunâtre. 

Diagnose  différentielle.  Une  espèce  de  Virgulaire,  dé- 
crite en  1905  par  Thomson  (43),  et  recueillie  dans  le  Golfe  de 
Manaar,  Virgularia  calycina,  se  rapproche  par  son  allure  géné- 
rale de  Svavopsis  elegans . Mais  F.  calycina  est  une  véritable 
Virgularia , munie  de  lames  polypifères,  quoique  courtes,  et  ses 
polypes  se  disposent  sur  deux  rangées  dans  les  lames  complètes. 

26.  Halisceptrum  magnifolium . 

4863.  Halisceptrum , Gustavianum  HerkJots  (14),  p.  31-34. 

1870.  Haiisceptrum  Gustavianum , var.  magnifolia  Kolliker  (18),  p.  515. 

Un  échantillon. 

Diagnose.  Lames  polypifères  complètes  mesurant,  calcu- 
lée sur  leur  bord  ventral  et  nu,  une  longueur  supérieure  en 
moyenne  au  quintuple  du  diamètre  du  rachis  à leur  niveau.  Po- 
lypes groupés,  sur  chaque  lame,  en  2 ou  3 rangées. 

Observations  sur  la  diagnose.  Le  genre  Haiisceptrum, 
créé  par  Herklots,  a été  étudié  par  Kolliker.  Il  unit  lesVirgu- 
laridés  aux  Pennatulidés,  et  pourrait  indifféremment  se  placer 
dans  l’un  ou  l’autre  groupe.  Il  tient  des  premiers  par  la  posses- 
sion de  lames  rudimentaires,  et  des  seconds  par  la  grande  taille 
des  lames  polypifères.  Il  a pourtant  son  allure  propre,  portant 
sur  la  brièveté  des  deux  séries  de  lames  rudimentaires,  et  sur 
le  grand  nombre  des  zooïdes  attachés  aux  lames  complètes,  où 
ils  composent  parfois  de  véritables  grappes.  Sous  ce  rapport, 
Svavopsis  se  rapproche  de  lui.  En  réalité,  Haiisceptrum  devrait 
s’incorporer  aux  Yirgularidés,  et  former  une  sous -famille  parti- 
culière. 


•272 


L.  ROULE 


Les  descriptions  fournies  d’habitude  s’appliquent  à des  colo- 
nies larges  et  massives.  Tel  n’est  pas  le  cas  de  l’échantillon,  plu- 
tôt grêle.  Sa  gracilité  concorde,  du  reste,  avec  ses  faibles  di- 
mensions en  longueur.  Le  pédoncule  est  peu  distinct.  Les  dimen- 
sions principales  sont  les  suivantes  : 

Longueur  totale  : 120mln. 

Longueur  de  la  partie  nue  (pédoncule  compris)  : 31mm. 

Longueur  de  la  partie  munie  de  lames  rudimentaires  : 14mm. 

Longueur  de  la  partie  munie  de  lames  complètes  : 75mm. 

Nombre  des  lames  rudimentaires  sur  chaque  moitié  : 52  envi- 
ron. 

Nombre  des  lames  complètes  sur  chaque  moitié  : 21  environ. 

Diamètre  du  pédoncule  : 4mm. 

Diamètre  de  la  tige  au  niveau  des  lames  complètes  : lmm,2. 

Longueur  du  bord  ventral  des  plus  grandes  lames  : 10-llmm. 

27.  Halisceptrum  parvifolium. 

1863.  Halisceptrum  Gustavianum  Herklots  (14),  p.  31-34. 

4870  Halisceptrum  Gustavianum  v ar.  parvifolia  Kôlliker  (18),  p.  512, fig.  86. 

Plusieurs  échantillons. 

Diagnose.  Lames  polypifères  nettement  détachées  de  la 
tige.  Les  lames  complètes  mesurent,  calculée  sur  leur  bord  ven- 
tral et  nu,  une  longueur  égale  en  moyenne  au  quadruple  ou  au 
quintuple  du  diamètre  du  rachis  à leur  niveau.  Polypes  nom- 
breux, groupés  sur  chaque  lame  en  5-8  rangées. 

Observations  sur  la  diagnose  et  diagnose  différen- 
tielle. Cette  espèce  a été  confondue,  par  Herklots,  avec  la 
précédente.  Kôlliker  l’en  sépare,  mais  les  considère  toutes  deux 
comme  des  variétés  d’une  espèce  principale.  Elles  sont  fort  dis- 
tinctes, cependant,  l’une  de  l’autre.  Leurs  dissemblances  ne  por- 
tent pas  seulement  sur  les  dimensions  relatives  des  lames,  mais 
encore  sur  le  nombre  et  le  mode  de  groupement  des  polypes.  En 


ALCYONAIRES  d’aMBOINE 


273 


somme.  H.  magnifolium  a des  lames  grandes,  et  des  polypes  as- 
semblés sur  2 à 3 rangées  ; H.  parvifolmm  a des  lames  petites, 
et  des  polypes  disposés  sur  5 à 8 rangées.  Le  nombre  des  ran- 
gées est  inverse  de  la  taille  des  lames. 

Les  dimensions  des  parties  sont  les  suivantes,  prises  sur  deux 
individus,  le  moins  fort  et  le  plus  gros  : 

Longueur  totale  : 162mm  et  244mm. 

Longueur  de  la  partie  nue  (pédoncule  compris)  : 52mm  et  65mm. 

Longueur  de  la  partie  munie  de  lames  rudimentaires  : 24mm  et 
33mm 

Longueur  de  la  partie  munie  de  lames  complètes  : 86mm  et 
146mm. 

Diamètre  du  pédoncule  : 6mm  et  b10111, 5. 

Diamètre  de  la  tige  au  niveau  des  lames  complètes:  2mm  et 

2 mm 

Longueur  du  bord  ventral  des  plus  grandes  lames  8-9mm  et  8- 

10mm 

28.  Ralisceptrum  tenue  n.  sp. 

(Fig.  10,  il  et  13). 

Un  échantillon. 

Diagnose.  Allure  générale  gracile.  Lames  polypifères 
complètes  mesurant,  calculée  sur  leur  bord  ventral  et  nu,  une 
longueur  égale  en  moyenne  au  double  et  au  triple  du  diamètre 
du  rachis  à leur  niveau.  Polypes  assez  nombreux,  groupés,  sur 
chaque  lame,  en  3-7  rangées. 

Observations  sur  la  diagnose.  Cette  espèce  se  fait  re- 
marquer par  son  allure  gracile,  et  la  petitesse  de  ses  lames.  Une 
nouvelle  particularité,  peut-être  variable  suivant  les  individus, 
en  tout  cas  fort  accentuée  sur  l’échantillon,  touche  à la  disposi- 
tion même  de  ces  lames  : aussi  11’en  ai-je  point  fait  mention  dans 
la  diagnose.  Les  lames  complètes  sont  presque  opposées,  telle- 


274 


L.  ROULE 


ment  leur  alternance  est  peu  prononcée.  Les  inférieures  se  placent 
sensiblement  au  même  niveau  et  s’affrontent  d’une  rangée  à l’au- 
tre, formant  presque,  autour  de  la  tige,  des  bourrelets  annulai- 
res. Les  supérieures  se  disposent  à des  hauteurs  peu  différentes, 
s’affrontent  comme  les  précédentes  en  empiétant  sur  les  aires 
médianes  dorsale  et  ventrale,  et  forment  à leur  tour  des  bour- 
relets légèrement  obliques. 

Les  dimensions  des  parties  sont  les  suivantes  : 

Longueur  totale  : 1 62mm. 

Longueur  de  la  partie  nue  (pédoncule  compris)  : 46mm. 

Longueur  de  la  partie  munie  de  lames  rudimentaires  : 30™“. 

Longueur  de  la  partie  munie  de  lames  complètes  : 86mm. 

Nombre  des  lames  rudimentaires  dans  chacune  des  deux  ran- 
gées : 95  environ. 

Nombre  des  lames  complètes  dans  chacune  des  deux  rangées  : 
34  environ. 

Diamètre  du  pédoncule  : 3mm,5. 

Diamètre  de  la  tige  au  niveau  des  lames  complètes  : lmm,5. 

Longueur  du  bord  ventral  des  plus  grandes  lamés  : 4mm. 

Cette  espèce  a été  mentionnée,  sans  doute,  par  Kolliker, 
qui  ne  lui  accorde  aucun  nom  spécial.  A mon  avis,  il. faut  classer 
parmi  elle  l’individu  décrit,  par  l’éminent,  naturaliste,  à la  page 
518  de  son  mémoire  (18)  et  dessiné  dans  la  fig,  101.  Cet  exem- 
plaire fût  recueilli  aux  « Indes  Orientales.  » La  provenance  serait 
donc  identique. 

Diagnose  différentielle.  H.  tenue  est  à H.  parvifolium 
ce  que  cette  dernière  est  à H.  magnifolium.  Elle  marque  le  der- 
nier degré,  et  le  plus  bas,  dans  la  série  de  taille  décroissante 
des  lames,  ou  le  premier  dans  la  série  remontante.  Elle  possède 
les  lames  les  plus  petites.  Un  peu  moins,  et  l’on  obtiendrait  une 
Virgulaire.  Pourtant,  elle  se  place  nettement  dans  le  genre  Halis - 
ceptrum , en  raison  de  la  brièveté  en  longueur  des  deux  rangées 
de  lames  rudimentaires,  et  du  grand  nombre  des  polypes  atta- 


ALCY  ON  AIRES  D AMBOIKJ5 


275 


chés  au  bord  dorsal  des  lames  complètes.  Ce  dernier  fait,  et  la 
disposition  presque  opposée  des  lames,  créent,  à leur  tour,  une 
relation  des  plus  nettes  avec  Svctvopsis.  La  présente  espèce  est 
donc  une  forme  transitionnelle,  toutefois  assez  bien  caractérisée 
par  elle-même  pour  se  distinguer  de  ses  voisines. 

29.  Pteroïdes  Lacazei. 

1870.  Pteroïdes Lacazei  Kolliker  (18),  p.  168,  fig.  15-17. 

Plusieurs  échantillons  de  diverses  tailles,  dont  le  plus  gros 
mesure  220ûlm  et  le  plus  petit  113mm  de  longueur. 

Les  exemplaires  diffèrent  quelque  peu  du  type.  Ils  sont  plus 
longs  par  rapport  à leur  largeur;  les  lames  ont  des  contours  plus 
élancés  et  moins  arrondis.  Ces  dissemblances,  constatées  sur  des 
individus  contractés  et  conservés,  ne  méritent  point,  sans  doute 
d’être  retenues.  En  revanche,  le  nombre  des  rayons  principaux, 
qui  approche  souvent  de  la  vingtaine,  établit  une  relation  avec 
P.  muJtiradiatum  Kôll.  D’autre  part,  la  forme  générale  des  la- 
mes rappelle  assez  bien  celle  de  P.  sagamiense  du  Japon,  dé- 
crit en  1902  par  Moroff  (31),  p.  366,  pl.  18,  fig.  11  et  12. 

Cette  espèce,  et  ses  satellites,  paraissent  fort  répandues  dans 
les  mers  chaudes  de  l’Extrême-Orient.  On  peut  la  tenir  pour  ca- 
ractéristique. Elle  avance  assez  loin  vers  l’Ouest,  puisque 
Thomson  et  Henderson  (42)  signalent  sa  présence  à Ceylan. 

Conclusions. 

On  ne  connaissait,  jusqu’à  présent,  qu’une  quantité  restreinte 
des  Alcyonaires  vivant  dans  les  eaux  d’Amboine.  Cette  pénurie 
contrastait  avec  les  notions  acquises  par  ailleurs,  notamment 
avec  celles  qui  découlent  des  recherches  publiées  par  Schenk 
(40),  Kükenthal  (21),  Oermanos  (8),  sur  la  riche  collection 

Voyage.  Vol.  2.  19 


276 


L.  ROULE 


de  Ternate.  L’opposition  n’existe  plus  maintenant.  Les  études 
ultérieures  ne  feront  que  préciser  la  démonsti  ation,  désormais 
acquise,  de  l’abondance  et  de  l’unité,  dans  l’archipel  des  Molu- 
ques,  de  la  faune  des  Alcyonaires. 

Cette  faune  n’est  point  spéciale  à ces  parages,  et  son  aire  de 
répartition  a une  plus  vaste  amplitude.  Elle  s’unit  largement  à 
celles  que  les  récentes  explorations  ont  retirées  de  l’Océan  In- 
dien, et  que  Pratt  (36),  Thomson  et  Henderson  (42,  44)  ont 
décrites.  On  y trouve  les  mêmes  espèces,  ou  des  formes  affines. 
Aussi  peut-on  la  considérer  comme  aussi  variée  et  aussi  riche. 
Les  auteurs  anglais  signaient  un  total  de  86  espèces  d Alcyo- 
naires pour  les  dragages  de  « l’Investigator  » dans  l’Océan  In- 
dien, et  un  total  de  109  espèces  pour  ceux  de  Herdman  dans 
le  Golfe  de  Manaar.  Un  chiffre  aussi  élevé  n’est  pas  encore  atteint, 
quant  aux  Moluques;  cela  tient  sans  doute  à ce  que  les  recherches 
n’ont  pas  encore  été  poursuivies  aussi  longuement. 

La  faune  des  Alcyonaires  Indo-Pacifiques  se  signale,  entre 
autres,  par  trois  caractères  : l’abondance  des  Alcyonidiens  di- 
morphes ( Lobophytum  et  Sarcophytum ),  qui  lui  fait  une  physio- 
nomie propre;  l’abondance  des  Pennatulidiens,  qui  lui  crée  une 
affinité  réelle  avec  celle  des  mers  arctiques  ; la  présence  de  for- 
mes transitionnelles  assez  nombreuses,  qui  lui  donne  un  cachet 
de  centre  général  de  dispersion. , 


ALCYON  AIRES  d’aMBOINE 


277 


NOTICE  BIBLIOGRAPHIQUE 

Cette  notice  contient  seulement  la  liste  des  ouvrages  cités  dans  le  présent 
mémoire.  La  bibliographie  complète  des  Alcyonaires  a été,  du  reste,  écrite 
plusieurs  fois.  La  plus  récente  date  de  1906  ; elle  est  due  à J.  A.  Thomson 
et  W.  D.  Henderson  ; elle  termine  leur  ouvrage  consacré  aux  Alcyonaires 
de  FInvestigator  (44). 

1.  — 1834.  Blainville  (de).  Manuel  d’ Actinologie  ou  de  Zoophytologie. 
Paris. 

2.  — 1898.  Burckhardt,  E.  Alcyonaceen  von  Thursday-Island  ( Torres - 
Strasse)  und  von  Amboina.  Denksch.  medizin.-naturwiss.  Gesellch. 
Iena.  ^Semon,  Zool.  Forch.  Auslr.)  Bd.  VIII. 

3.  — 1820.  Chamisso  et  Eisenhardt.  De  animalibus  quibusdum  e classe 
Vermium.  Verhandl.  K.  Léopold.  Carolin.  Àkad.  Naturforscher.  Bd.  X. 

4.  — 1846.  Dana.  United  States  Eæjdoring  Expédition.  Vol.  VII,  Zoo- 
phytès.  Philadelphie. 

3.  — 1884.  Danielssen,  (D.  C.)  et  Koren,  J.  Den  Norske-Nordluivs- 
Expedition.  Pennatulida.  Christiania. 

6.  — 1901.  Delage,  Y.  et  Herouard,  E.  Les  Cœlentérés.  Traité  de  Zoo- 
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7.  — 1833.  Ehrenberg.  Die  Korallentierë  des  Roten  Meeres.  Berlin. 

8.  — 1896.  Germanos,  N.  K.  Gorgonaceen  von  Tei'nate.  Abhandl.  Sencken- 
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9.  — 1906.  Gravier,  Ch.  Sur  un  type  nouveau  de  Virgulaire.  Bull. 
Muséum  Hist.  nat.  Paris, 

10.  — 1906.  Gravier,  Ch.  Sur  un  type  nouveau  d’ Alcyonaire  de  la  fa- 
mille des  Virgularidæ.  C.  R.  Acad.  Sc.  Paris.  Tome  CXLII. 

10  bis.  — 1908.  Gravier,  Ch.  Recherches  sur  quelques  Alcyonaires  du 
Golfe  de  Tadjourah.  Arch.  Zool.  Exp.  (4),  Tome  8. 

11.  — 1837.  Haime,  J.  voir:  Milne-Edwards. 

12.  — 1903  et  1906.  Henderson,  AV.  D.  voir:  Thomson. 


278  L.  ROULE 

13.  — 1838.  Herklots.  Notice  pour  servir  à l'étude  des  Polypiers  nageurs, 
ou  Pennatulides. 

14.  — 1869.  Id.  Description  de  deux  espèces  de  P ennatuliens  des  mers  de 
la  Chine.  Xederland.  Tijdskrift  voor  de  Dierkunde.  Tome  1. 

15.  — Hêrouard,  E.  voir:  Delage. 

16.  — 1894.  Hickson,  S.  J.  .4  révision  of  lhe  généra  of  the  Alcyonaria 
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17 . — 1903.  Hickson,  S.  J.  The  Alcyonaria  of  the  Maldives;  Part  I. 
Fauna  and  Geographv  of  the  Maldive-Laccadive  Archipelago.  Vol.  IL 

13,  — 1870.  Kôlt.iker.  A natomisch-systematisclie  Besckreibung  d<r  Alcijo- 
narien.  Abhandl.  Senkenberg.  naturforsch.  Gesellsch,  Frankfurt-a- 
M.  Bd.  VII-VIII. 

19.  — 1884.  Koren,  J.  Voir:  Dànielssen. 

20.  — 1895.  Kükenthal,  W.  Alcyonaceen  von  Ternate.  Zool.  Anz. 
Bd.  XVIII. 

21.  — 1896.  Id.  Alcyonaceen  von  Ternate ; Nephthyüdæ  und  Siphono- 
gorgidæ.  Abhandl.  Senkenberg.  naturforsch.  Gesellsch.  Frankfurt-a- 
M.  Bd.  XXIII. 

22.  — 1902.  Id.  Versuch  einer  Révision  der  Alcyonarien,  I,  Die  Familie 
der  Xeniiden.  Zool.  Jahrb.  ; Abt.  Systematik.  ; Bd.  XV. 

23.  — 1904.  Id,  Versuch  einer  Révision  der  Alcyonarien ; II,  Die  Fa- 
milie der  Nephthyiiden  (1.  Teil).  Zool.  Jahrb.  ‘ Abt.  Systematik. 
Bd.  XIX. 

24.  — • 1905.  Id.  Versuch  einer  Révision  der  Alcyonarien;  II,  Die  Fa- 
milie der  Nephthyiiden  (2.  Teil).  Zool.  Jahrb.  ; Abt.  Systematik. 
Bd.  XXI. 

25.  — 1907.  Id.  Versuch  einer  Révision  der  Alcyonarien;  11,  Die  Fa- 
milie der  Nephthyiiden  (3.  Teil).  Zool.  Jahrb.  ; Abt  Systematik. 
Bd.  XXIV. 

26.  — 1816.  Lamarck  (De).  Histoire  des  animaux  sans  vertèbres  ; lre 
édition.  Tome  II,  Paris. 

27.  — 1758.  Linné,  G.  Systema  Naturæ.  Editio  X.  Tome  I.  Holmiae. 

28.  — 1886.  Màrenzeller  (von).  U cher  die  Sarcophytum  benannten  Al- 
cyoniden.  Zool.  Jahrb.  ; Abt.  Systematik.  Bd.  I. 

29.  — May,  W.  Beitràge  zur  Systematik  und  Chorologie  der  Alcyonaceen. 
Ienaische  Zeitsch.  fiir  Medizin  und  Naturwiss.  Bd.  XXXIII. 

30.  — 1857.  Milne-Edwards  et  Haime.  Coralliaires.  Tome  I.  Suites  à 
Bufïon.  Paris. 


alcyonaik.es  d amboine 


279 


31.  — 1902.  Moroff,  Th.  Studien  über  Oclocoralhni . Zool.  Jahrb.  ; 
Abt.  Systematik.  Bd.  XYII. 

32.  — 1876.  Moseley,  H.  N.  On  the  structure  and  relations  of  the  Alcyo- 
narian  Heliopora  cœrulea.  Philos.  Trans,  Yol.  CLXYI. 

33.  — 1876.  Moseley,  H-  N.  Report  on  certain  Hydroid , Alcyonarian 
and  Madreporarian  Corals  procured,  during  the  voyage  of  H.  M. 
S.  Challenger.  Challenger’ s Reports.  Vol.  IL 

34.  — 1766.  Pallas.  Elenchus  Zoophytorum . Levde. 

35.  — 1903.  Pbatt,  E.  M.  The  Alcyonaria  of  the  Maldives,  Part  II  : The 
Généra  Sarcophytum _,  Lobopkytum}  Sclerophytum  and  Alcyonium. 
Fauna  and  Geography  of  the  Maldive-Laccadive  Archipelago.  Vol.  II. 

36.  — 1905.  Report  on  sonie  A/cyoniidse  collected  by  Prof  essor  Herdman 
at  Ceylon  in  1902.  Report  to  the  Government  of  Ceylon  on  thePearl 
Oyster  Fisheries  of  Gulf  of  Manaar  ; Part  III.  R.  Soc.  London. 

37.  — 1833.  Quoy  et  Gaimard.  Voyage  de  découvertes  de  /'Astrolabe. 
Zoologie.  Paris. 

38.  — 1869.  Richiardi.  Monografia  délia  Famiglia  dei  Pennatularii. 
Archiv.  Zool.  Anat.  e Fisiol.  Bologna.  (2).  Tome  I. 

39.  — 1905.  Roule,  L.  Notice  préliminaire  sur  les  Pennatulides  recueillis 
par  le  Travailleor  et  le  Talisman  dans  l’Océan  Atlantique,  au  large  du 
Maroc.  Bull.  Muséum  Hist.  nat.  Paris. 

39  bis.  — 1907.  Roule,  L.  Sur  la  morphologie  comparée  des  colonies  d’Al- 
cyonaires.  C.  R.  Acad.  Sc.  Paris,  Tome  CXLY. 

40.  — 1895.  Schenk,  A.  Clavulariiden,  Xeniiden  und  Alcyoniden  von 
Ternate.  Abhandl.  Senckenberg.  Naturforsch.  Gesellsch.  Frankfurt-a- 
M.  Bd.  XXIII. 

41.  — 1878.  Studer.  Ut-ber sicht  der  A nthozoa  Alcyonaria  welche  wtïh- 
rend  der  Reise  S.  M.  S.  Gazelle  uni  die  Erde  gesammelt  würden. 
Monatsber.  K.  Preussisch.  Akad.  Wiss.  Berlin. 

42.  — 1905.  Thomson,  J.  A.  et  Henderson,  W.  D.  Report  on  the  Alcyo- 
naria collected  by  Professor  Herdman  at  Ceylon  in  1902.  Report 
to  the  Government  of  Ceylon  on  the  Pearl  Oyster  Fisheries  of  the 
Gulf  of  Manaar.  Part  III.  R.  Soc.  London. 

43.  — 1905.  Thomson,  J.  A.  Appendix  to  the  Report  on  the  Alcyonaria 
collected  by  Professor  Herdman  at  Ceylon  in  1902.  Report  to  the  Go- 
vernment of  Ceylon  on  the  Pearl  Oyster  Fisheries  of  the  Gulf  of  Manaar. 
Part  IV.  R.  Soc.  London. 

44.  — 1906.  Thomson,  J.  A.  et  Henderson,  W.  D.  An  account  of  the  Al- 
cyonarians  collected  by  the  Royal  Indian  Marine  Survey  Ship  Investi- 


280 


L.  ROULE 


gator  in  the  Indian  Océan.  Part  I.  The  Alcyonarîans  of  the  Lteep-Sea 
Calcutta. 

45.  — 1868-1874.  Verrill.  Critical  liemarks  on  the  Alcyonokl  Polyps  in 
the  Muséum  of  Yale  College,  with  Descriptions  of  new  Généra.  Ameri- 
can Journ.  of  Sc.  (2).  Vol.  XLV-XLIX.  (3).  Vol.  Ilf  et  VIL 

46.  — 1897.  Whitelegge,  Th.  The  Alcyonaria  of  Funafuti : 2 Part. 
Mem.  Àustralian  Muséum.  Vol.  III.  Sidney. 


/ 


VOYAGE  DE  MM.  M.  BEDOT  ET  C.  PICTET 
DANS  L’ARCHIPEL  MALAIS 


ASCIDIES  DAMBOINE 

PAR 

Antoine  PIZON 

Avec  les  planches  59  à 64 

INTRODUCTION 

7 ■ ■ ( ’ ; 

Les  Ascidies  rapportées  d’Amboine  par  MM.  Bedot  et 
Pictet  comprennent  dix  espèces  différentes  dont  six  sont 
nouvelles,  et  parmi  ces  dernières,  il  s’en  trouve  une  particuliè- 
rement intéressante  qui  constitue  le  type  d’un  nouveau  genre 
de  la  famille  des  Botryllidées,  que  j’ai  appelé  Protobotryllus.  Ses 
ascidiozoïdes  complètement  isolés,  irrégulièrement  disséminés 
et  sans  cloaques  communs,  leur  double  courbure  intestinale  et 
la  position  de  leur  orifice  cloacal  au  milieu  du  corps,  sont  au- 
tant de  dispositions  nouvelles  qui  montrent  les  nombreuses 
variations  morphologiques  que  peuvent  présenter  les  ascidiozoï- 
des dans  le  groupe  si  homogène  des  Botryllidées. 

La  répartition  des  dix  espèces  recueillies  par  MM.  Bedot 
et  Pictet  est  la  suivante  : 

I.  — Famille  des  Clavelinidées. 

Podoclavella  meridionalis  Herdm. 

IL  — Famille  des  Styélinées. 

Polycarpa  erecta  n.  sp. 

Polycarpa  Picteti,  n.  sp. 

Polycarpa  ovata  n.  sp. 

Polycarpa  pedunculata  n.  sp. 


282 


A.  PIZON 


III.  — Famille  des  Polyclhhdées  (Synascidies). 

Polydinum  vasculosum  n.  sp. 

Psammaplidium  solidum  Herdm. 

IV.  — Famille  des  Didemnidées. 

Leptodinum  pantherinum  Sluiter. 

Leptodinum psamathodes  Sluiter. 

V.  — Famille  des  Botryllidées. 

Protobotryllus  viridis  n.  sp. 

Cette  petite  collection  complète  très  heureusement  celle  qu’a 
rapportée  le  Prof.  Semon  des  îles  Thursday  et  Amboine  et  que 
Sluiter1  a décrite.  Elle  complète  également  celle  des  Tuniciers 
d’Australie  du  Muséum  de  Sydney  qui  a été  étudiée  par  Herdman2. 

Les  espèces  décrites  par  Sluiter  et  provenant  spécialement 
d’ Amboine  sont  les  suivantes  : 

I.  — Famille  des  Polyclinidées  : Polydinum  glabrum . — Deux 
autres  espèces  y ont  été  recueillies  par  MM.  Bedot  et  Pic- 
tet  : Polydinum  vasculosum  n.  sp.  et  Psammaplidium  so- 
lidum Herdm. 

II.  — Famille  des  Didemnidées  : Leptodinum  pantherinum, 
L.  pustulosum,  L.  siphoniatum  et  L.  asteivpum.  — La  pre- 
mière de  ces  espèces  a été  également  recueillie  par  MM. 
Bedot  et  Pictet. 

III.  — Famille  des  Styélinées  : Styelapneumonodes,  S.palinor- 
sa , et  S.  solvens.  — Aucune  de  ces  espèces  n’a  été  rappor- 
tée par  MM.  Bedot  et  Pictet;  les  quatre  représentants  de 
cette  famille  qu’ils  ont  recueillis  sont  des  formes  nouvelles. 

IV.  — Famille  des  Ascididées:  Ascîdia  bifissa,  A.  empheres, 
A.  gemmata , A.  Kreagra . — Aucune  espèce  de  ce  groupe 
n’a  été  recueillie  par  MM.  Bedot  et  Pictet. 


1 Sluiter.  Tunicaten , in  : Semon.  Zool.  Forschungsr.  in  Australien  und  dem 
Malay,  Archipel,  V,  5,  1894-1903. 

2 Herdm  an.  Descriptive  Catalogue  of  the  Tunicata  in  the  Australian  Muséum, 
Sydney,  1899. 


ASCIDIES  d'aMBOINE 


283 


Dans  la  description  qui  suit,  je  me  suis  attaché  à une  étude 
anatomique  aussi  complète  que  possible,  qui  est  absolument  in- 
dispensable pour  les  déterminations,  car  les  caractères  externes 
sont  souvent  trop  modifiés  par  l’action  de  l’alcool  pour  qu’on 
puisse  leur  attacher  une  importance  prédominante. 


Famille  des  Olavelinidées. 
Pododavetta  meridionalis  Herdm. 


(Fig.  1-4) 

Herdman,  Descriptive  Catalogue,  of  the  Tunicata  in  the  Australian 
Muséum.  Sydney.  Auslralîan  Muséum,  Sydney,  Catalogue  n°  XVII,  1899. 

Cette  espèce  est  représentée  par  deux  cormus  dont  le  plus 
volumineux  compte  une  cinquantaine  d’individus;  les  plus 
grands  de  ceux-ci  mesurent  de  3 à 4cm  de  longueur.  Les  pé- 
doncules s’implantent  tous  séparément  dans  une 
masse  irrégulière  de  test  dont  l’épaisseur  atteint 
une  moyenne  de  lem  et  dans  laquelle  circulent  de 
nombreux  tubes  ayant  la  structure  des  stolons  des 
Clavelines.  Ce  mode  d’union  des ascidiozoïdes  est  le  caractère 
fondamental  qu’a  invoqué  Herdman  pour  la  création  du  genre 
Pododavetta  qu’il  a appliqué  à une  forme  appartenant  à la 
collection  du  Muséum  de  Sydney  et  provenant  de  Port-Jakson 
(1899). 

Sluiter  en  a décrit  plus  récemment  des  spécimens  rapportés 
de  l’île  Thursday,  près  d’Amboine,  par  le  Prof.  Semon. 

Mais  il  les  a appelés  Clavelina  meridionalis,  trouvant  insuffi- 
sants les  caractères  génériques  des  Pododavetta  Herdm.  J’estime 
au  contraire,  avec  Herdman,  que  la  fixation  des  pédoncules  sur 
une  nappe  continue  de  tunicine  dans  laquelle  circulent  les  tubes 
stoloniaux  constitue  une  disposition  anatomique  tout  à fait  suffi- 
sante pour  justifier  la  création  d’un  nouveau  genre. 


284 


A.  PIZON 


Les  spécimens  rapportés  d’Amboine  par  MM.  Bedot  et  Pic- 
tet  répondent,  par  l’ensemble  de  leurs  caractères,  à la  descrip- 
tion des  Çlavelina  (Pododavella)  meridionalis  Herdm.  venant  de 
Thursday  et  étudiés  par  Slüiter  ; mais  comme  ce  dernier  pense 
que  ses  échantillons  ne  présentent  pas  une  ressemblance  com- 
plète avec  le  type  de  Pododavella  meridionalis  décrit  par  Herd- 
man,  je  crois  utile  d’exposer  brièvement  les  principaux  carac- 
tères anatomiques  de  mes  spécimens  pour  fixer  leurs  rapports 
avec  les  types  d’HERDMAN  et  de  Slüiter,  en  complétant  par 
endroits  la  description  de  ce  dernier  auteur. 

La  tunique,  relativement  mince  autour  de  la  branchie,  prend 
une  consistance  de  plus  en  plus  grande  vers  la  base  du  pédon- 
cule où  elle  devient  semi  cartilagineuse,  avec  de  nombreuses 
petites  rides  transversales  ; le  test  basal  supportant  les  divers 
ascidiozoïdes  a la  même  consistance. 

Le  pédoncule  est  parcouru  à son  centre  par  le  tube  épicardi- 
que,  qui  se  continue  dans  le  test  basal  en  s’y  ramifiant  à la  façon 
des  stolons  des  Clavelines;  les  coupes  microscopiques  montrent 
en  effet,  dans  cette  région,  de  nombreux  tubes  ramifiés  différant 
des  simples  tubes  vasculaires  en  ce  que  chacun  d’eux  renferme 
la  double  lame  épicardique  aux  dépens  de  laquelle  se  dévelop- 
pent les  nouveaux  bourgeons.  Par  ci  par  là,  on  observe  des  petits 
renflements  de  cette  lame  épicardique,  qui  sont  les  premiers 
rudiments  de  nouveaux  ascidiozoïdes. 

Cette  disposition  se  ramène  donc  à celle  de  Clavelines  dont  les 
stolons  seraient  inclus  dans  une  masse  basilaire  de  tunicine  semi 
cartilagineuse  ; elle  me  paraît  amplement  justifier  la  création, 
par  Herdman,  du  genre  Pododavella . 

Au  point  de  vue  histologique,  il  faut  noter  que  la  substance 
de  la  tunique  est  parfaitement  homogène,  sans  éléments  vacuo- 
laires  ; toutes  ses  cellules  sont  petites,  arrondies,  à contenu  fine- 
ment granuleux  ; il  y en  a relativement  peu  qui  possèdent  des 
prolongements. 


ASCIDIES  D’AMBOINE 


285 


La  p aroi  du  corps  est  très  mince  et  est  caractérisée  par  sa 
grande  richesse  musculaire,  qui  est  de  beaucoup  supérieure  à 
celle  des  Clavelines  de  nos  côtes  (C.  lepadiformis).  Sur  chaque 
moitié  du  thorax,  c’est-à-dire  dans  l’espace  compris  entre  l’en- 
dostyle  et  la  lame  dorsale,  on  compte,  au  niveau  des  dernières 
rangées  de  fentes  branchiales,  environ  25  faisceaux  musculaires 
longitudinaux  qui  convergent  inférieurement  le  long  de  l’abdo- 
men,  deviennent  adjacents  et  constituent,  avec  les  faisceaux  de 
l’autre  moitié,  une  ceinture  complète  autour  de  la  masse  viscé- 
rale. Chaque  faisceau  se  compose  d’un  grand  nombre  de  très 
fines  fibres. 

Supérieurement,  les  faisceaux  musculaires  s’étendent  à peu 
près  longitudinalement  sur  le  thorax  et  vont  se  terminer  par  de 
nombreuses  ramifications  effilées,  les  unes  autour  du  siphon 
branchial,  les  autres  tout  le  long  de  l’endostyle  vers  lequel  elles 
s’inclinent  dans  une  direction  perpendiculaire  aux  stigmates 
branchiaux. 

Parallèlement  à la  lame  dorsale,  court  un  faisceau  musculaire 
qui  est  à peu  près  deux  fois  plus  large  que  les  autres.  La  poche 
cloacale  est  également  bien  partagée  sous  le  rapport  des  fibres 
musculaires.  Cette  disposition  générale  des  muscles  paraît  bien 
correspondre  à celle  que  Sluiter  a décrite  chez  ses  spécimens. 

Les  ascidiozoïdes,  tels  qu’on  les  retire  de  la  tunique,  sont 
sensiblement  cylindriques  d’une  extrémité  à l’autre  et  n’ont 
pas  le  thorax  ni  l’abdomen  globuleux  des  Stereodavella  australis 
Herdm. 

Les  siphons,  placés  l’un  près  de  l’autre,  sont  très  peu  saillants 
et  non  lobés.  Un  pigment  jaune  vif,  très  abondant,  et  constitué 
par  une  accumulation  de  granules  microscopiques,  forme  une 
ceinture  complète  au  niveau  du  sillon  péricoronal  ; il  se  conti- 
nue même  le  long  de  la  ligne  dorsale  par  une  bande  dont  la  co- 
loration, bien  qu’affaiblie  par  l’alcool,  est  encore  très  nette.  En- 
fin, au  microscope,  on  en  observe  encore  quelques  petits  amas 


286 


A.  PIZON 


dans  les  premiers  sinus  interstigmatiques,  ainsi  que  dans  les  lan- 
guettes, dorsales. 

La  bran  chie  compte  28  rangées  transversales  de  stigmates  ; 
ceux-ci  sont  allongés  et  étroits,  cinq  ou  six  fois  plus  longs  que 
larges  (fig.  1)  ; il  en  existe  environ  80  dans  chaque  rangée  entre 
l’endostyle  et  la  lame  dorsale.  Toutefois,  il  faut  tenir  compte, 
dans  l’évaluation  des  dimensions  des  stigmates,  de  la  forte  con- 
traction déterminée  par  l’alcool  sur  ces  branchies  très  délicates 
et  très  contractiles  ; ces  dimensions  sont  également  loin  d’être 
uniformes  chez  un  même  individu.  C’est  ainsi  que  la  fig.  1 re- 
présente une  portion  de  la  région  antérieure  d’une  branchie, 
tandis  que  la  fig.  2 représente  des  stigmates  de  la  même  bran- 
chie, mais  dans  la  région  inférieure  et  au  voisinage  de  l’endos- 
tyle  ; là,  ils  sont  de  douze  à quinze  fois  plus  longs  que  larges  et 
très  rapprochés.  Ceux  qu’a  dessinés  Sltjitek1  (pl.  VI,  fig.  4) 
sont  plus  courts  et  beaucoup  plus  espacés  ; mais  ce  sont  là  des 
différences  tout  à fait  secondaires,  sans  grande  valeur  pour  la 
spécification,  car  elles  peuvent  tenir  à la  contraction  plus  ou 
moins  grande  des  colonies  conservées  dans  l’alcool. 

Il  faut  attacher  une  plus  grande  importance  aux  côtes  trans- 
versales qui  s’étendent  entre  les  rangées  de  stigmates  ((7,  fig.  1 
et  c,  fig.  2).  Chez  les  spécimens  que  j’ai  étudiés,  elles  sont  relative- 
ment très  saillantes  ; leur  largeur  équivaut  environ  au  tiers  de 
l’intervalle  compris  entre  les  rangées  de  fentes  ; leur  bord  libre  est 
épaissi  et  formé  par  une  assise  de  cellules  cubiques  à cils  vibra- 
tiles.  Le  long  de  leur  base  court  un  vaisseau  (v,  fig.  2)  dont  la 
largeur  est  souvent  plus  grande  que  celle  des  côtes  transver- 
sales. 

En  franchissant  le  grand  sinus  dorsal  (s,  fig.  1),  chacune  de 
ces  côtes  possède  une  languette  très  accentuée  (l,  fig.  1),  légère- 
ment plus  grande  que  les  intervalles  interstigmatiques  et  dont 


1 Semon,  Tunicaten.  Loc.  cit. 


ASCIDIES  d’aMBOINE 


287 


les  bords  sont  ciliés  tout  comme  ceux  des  côtes.  La  lame  dorsale 
se  trouve  ainsi  formée  d’une  série  de  languettes  qui  ne  sont  pas 
reliées  les  unes  aux  autres,  dans  le  sens  longitudinal,  par  une 
membrane  saillante  dans  la  cavité  branchiale.  Cette  disposition, 
ainsi  que  la  forme  de  l’organe  vibratile  et  les  filets  tentaculaires, 
rappellent  entièrement  la  description  de  Sluiter1  (pl.  YI,  fig. 
4)  ; toutefois  les  côtes  transversales  figurées  par  ce  dernier  au- 
teur sont  très  étroites,  tandis  que  celles  de  mes  spécimens  sont 
beaucoup  plus  saillantes,  leur  largeur  équivalant  comme  je  l’ai 
déjà  dit,  au  tiers  de  l’espace  interstigmatique. 

Pour  ce  qui  est  des  vaisseaux  sanguins,  dont  la  structure  est 
représentée  par  la  fig.  3,  je  dois  ajouter  qu’il  n’est  pas  rare  d’en 
voir  partir  deux  à la  fois  du  sinus  endostylaire  ; ils  cheminent 
parallèlement  le  long  de  la  côte  transversale,  puis  se  fusionnent 
après  un  trajet  plus  ou  moins  long. 

La  description  du  tube  digestif  ne  diffère  pas  de  celle  qu’a 
donnée  Sluiter. 

Enfin,  la  cavité  péribranchiale  de  certains  individus  était  rem- 
plie de  larves  à divers  états  de  développement.  Les  plus  avan- 
cées, et  qui  étaient  sur  le  point  de  s’échapper  au  dehors,  étaient 
très  volumineuses  et  dépassaient  un  millimètre  de  diamètre,  la 
queue  enroulée. 

Je  figure  une  de  ces  dernières  larves  afin  d’apporter  un  nou- 
veau document  qui  puisse  aider  à préciser  la  position  systémati- 
que de  cette  espèce  (fig.  4),  Sluiter  n’ayant  consacré  que  quel- 
ques mots  à leur  description.  Dans  leur  ensemble,  elles  rappel- 
lent celles  de  Clavelina  lepadiformis  étudiées  par  Seeliger  2. 
Leur  lobe  céphalique,  volumineux,  porte  de  même  trois  grosses  pa- 
pilles adhésives;  mais  il  présente  également  deux  ou  trois  bour- 
soufflures  que  Sluiter  a dû  probablement  prendre  pour  de  véri- 


1 Semon.  Tunicaten,  Loc.  cit. 

2 Seeliger.  Die  Entwicklung  de r socialen  Ascidien.  Jen.  Zeitsch.  fur  Wis- 
sensch.,  1884. 


288 


A.  PIZON 


tables  papilles,  car  il  dit  que  celles-ci  étaient  au  nombre  de  4 ou  5 
chez  les  spécimens  qu’il  a étudiés.  Chez  mes  larves,  ce  ne  sont  que 
de  simples  extrofl exions  du  lobe  céphalique  destinées  vraisembla- 
blement à s’allonger,  une  fois  la  fixation  opérée,  pour  donner  des 
stolons.  Il  s’agirait  donc  là  d’un  développement  plus  rapide  que 
celui  qui  s’observe  chez  les  Clavelines  de  nos  pa}-s  (G.  lepadîfor- 
mis)  et  cette  accélération  se  retrouve  particulièrement  accentuée 
dans  la  branchie.  Les  larves  de  Pododavella  meridonalis  qui 
sont  sur  le  point  de  sortir  de  la  cavité  atriale,  mais  dont  la 
queue  est  cependant  encore  enroulée  (fig.  4),  possèdent,  déjà,  en 
effet,  cinq  rangées  de  fentes  branchiales.  Quelques  autres  stigma- 
tes apparaissent  même  entre  les  rangées  inférieures  ; des  fibres 
musculaires  obliques  sont  également  différenciées  dans  la  paroi 
du  corps,  sur  tout  le  pourtour  de  la  jeune  branchie.  Or,  la  forma- 
tion des  stigmates  est  beaucoup  moins  rapide  chez  GlaveUna 
lepadiformis ; les  larves  figurées  par  Seeliger  n’en  possèdent 
encore  que  deux  rangées  au  moment  où  elles  se  montrent  re- 
dressées verticalement  après  la  fixation  et  la  dégénérescence 
de  la  queue. 

Famille  des  Styélinées. 

Polycarpa  erecta  n.  sp. 

(Fig.  5-7) 

Le  corps  est  cylindrique,  de  couleur  grisâtre.  L’épaisseur 
de  la  tunique  n’atteint  pas  1 mm.;  elle  est  néanmoins  très  résis- 
tante et  sa  surface  est  parsemée  de  fines  rides  longitudinales. 
L’unique  spécimen  rapporté  par  MM.  Bedot  et  Pictet  mesure 
5cm,5  de  longueur  sur  lcm,5  de  largeur.  La  région  cloacale  située 
à peu  près  au  milieu  de  la  longueur  du  corps  et  perpendiculaire- 
ment au  grand  axe,  est  très  saillante  ; à ce  niveau,  la  largeur 
atteint  3 cm.  (fig.  5). 

La  paroi  du  corps  mesure  entre  1 et  lmm,5  d’épaisseur;  son 


ASCIDIES  d’aMBOINE 


289 


tissu  est  dense,  parcouru  par  de  nombreux  petits  vaisseaux  san- 
guins et  possède  une  musculature  très  développée.  L’examen  de  sa 
face  interne,  à la  loupe,  ne  permet  pas  de  distinguer  avec  certi- 
tude les  organes  génitaux  qui  étaient  encore  peu  développés  chez 
le  spécimen,  ainsi  que  me  l’ont  montré  les  coupes  microscopiques. 

La  branchie  (fig.  7)  porte  de  chaque  côté  quatre  replis  longi- 
tudinaux internes,  tous  très  saillants.  Chaque  repli  est  parcouru 
sur  ses  deux  faces  par  six,  quelquefois  par  huit  petites  côtes  lon- 
gitudinales. La  fig.  7 représente  un  de  ces  replis  R qui  a été 
rejeté  sur  la  gauche  et  couché  horizontalement  avec  six  côtes 
longitudinales  c ; celles  qui  se  trouvent  près  de  l’arête  çi  du  repli 
sont  moins  larges  et  plus  rapprochées  et  l’intervalle  qui  les  sépare 
est  percé  seulement  de  deux  files  de  stigmates.  Les  autres  côtes 
longitudinales,  qui  se  trouvent  vers  la  base  b du  repli,  c’est-à- 
dire  près  de  son  point  d-’ attache  sur  la  branchie,  sont  plus  larges, 
un  peu  plus  espacées  et  leurs  intervalles  sont  percés  chacun  de 
trois  files  de  stigmates. 

La  portion  E de  la  branchie  comprise  entre  deux  replis  lon- 
gitudinaux est  parcourue  à son  tour  par  six  autres  côtes  longi- 
tudinales C,  toutes  de  même  taille  et  beaucoup  plus  espacées  que 
les  côtes  des  replis,  car  les  intervalles  qui  les  séparent  sont  per- 
cés chacun  de  7 à 10  files  longitudinales  de  stigmates. 

Enfin,  dans  une  direction  perpendiculaire  à toutes  ces  côtes,  se 
trouvent  de  nombreux  vaisseaux  sanguins  qui  parcourent  généra- 
lement les  espaces  compris  entre  les  rangées  transversales  de 
stigmates  et  qui  se  divisent  en  deux  catégories  : 

1°  des  vaisseaux  de  premier  ordre  Y,  qui  sont  deux  fois  plus 
larges  que  les  côtes  longitudinales  ; on  en  compte  une  douzaine 
environ  dans  toute  l’étendue  de  la  branchie  ; 

2°  des  petits  vaisseaux  de  second  ordre,  généralement  au  nom- 
bre de  trois  (vl,  ti2,  -y3)  dans  l’intervalle  compris  entre  deux  des 
grands  vaisseaux  Y,  où  ils  se  trouvent  limiter,  par  conséquent, 
quatre  rangées  transversales  de  stigmates. 


290 


A.  PIZON 


Toutefois,  dans  la  région  externe  de  la  branchie,  là  où  la  di- 
vergence des  grands  vaisseaux  V est  beaucoup  plus  grande,  le 
nombre  des  petits  vaisseaux  intermédiaires  s’élève  à quatre  et 
même  à cinq  dans  l’intervalle  compris  entre  deux  grands  vais- 
seaux, et  par  suite,  les  rangées  transversales  de  fentes  qu’ils 
limitent  s’élèvent  à cinq  ou  à six. 

Pour  tout  dire  sur  les  vaisseaux  sanguins,  j’ajoute  qu’il  en  existe 
d’autres  petits,  tels  que  vs,  qui  s’étendent  transversalement  d’une 
côte  longitudinale  à l’autre,  en  rasant  tangentiellement  le  milieu 
des  stigmates;  quelques-uns  ne  franchissent  même  pas  tout  l’in- 
tervalle compris  entre  deux  côtes  et  s’arrêtent  dans  un  espace 
interstigmatique.  La  répartition  de  cette  dernière  catégorie  de 
vaisseaux  est  donc  des  plus  irrégulières. 

Les  stigmates  sont  allongés,  généralement  quatre  fois  plus 
longs  que  larges. 

Les  tentacules  sont  nombreux  (fi g.  6),  renflés  à leur  base  et 
terminés  en  pointe.  Ils  sont  de  trois  grandeurs  différentes:  16 
longs  dont  l’un,  celui  qui  est  placé  juste  au  niveau  du  tubercule 
dorsal,  est  plus  robuste  que  les  autres;  16  autres  plus  grêles  et 
moitié  moins  longs  alternent  régulièrement  avec  les  précédents  ; 
enfin,  par  ci  par  là  il  y en  a quelques  autres  très  courts,  mais  qui 
ne  se  répètent  pas  régulièrement. 

Le  tubercule  dorsal  est  caractérisé  par  son  orifice  dont  un 
bord  est  légèrement  incurvé  en  forme  de  haricot  (fig.  6). 

La  lame  dorsale  est  peu  saillante  et  continue,  sans  dente- 
lures. 

Organes  génitaux.  On  sait  que  les  organes  génitaux  des 
Polycarpa  présentent  un  caractère  générique  de  première  im- 
portance admis  aujourd’hui  par  tous  les  ascidiologues. 

Les  organes  femelles  consistent  en  une  quantité  de  petites 
masses  ovoïdes  ou  polycarpes,  tapissant  la  face  interne  de  la 
paroi  du  corps  et  se  continuant  chacune  par  une  sorte  de  petite 


ASCIDIES  d’aMBOIKE 


291 


cheminée  qui  fait  saillie  clans  la  cavité  péribranchiale  pour  ser- 
vira l’évacuation  des  œufs.  La  base  de  chaque  ovaire  est  bordée 
d’un  certain  nombre  de  petits  follicules  mates,  dont  les  conduits 
respectifs  convergent  dans  un  déférent  commun  qui  va  s’ouvrir 
au  voisinage  immédiat  de  l’oviducte. 

Les  Styela  ont  les  mêmes  caractères  génériques  que  les  Poly- 
carpa, sauf  que  leurs  ovaires  sont  peu  nombreux  ef  en  forme  de 
cylindres  allongés. 

L’examen  des  glandes  génitales  était  donc  indispensable  pour 
déterminer  génériquement  les  spécimens  de  Styélinées  rapportés 
par  MM.  Bedot  et  Pictet  et  comme  elles  étaient  invisibles  à 
la  loupe,  je  pratiquai  des  séries  de  coupes  au  7i00  d’épaisseur  à 
travers  un  fragment  de  la  paroi  du  corps. 

Ces  coupes  me  montrèrent  qu’il  existe  un  très  grand  nombre 
de  petits  ovaires  absolument  isolés  les  uns  des  autres,  enfoncés 
dans  l’intérieur  de  la  paroi  du  corps  et  possédant  chacun  un 
oviducte  propre  qui  va  s’ouvrir  au  sommet  d’une  petite  papille 
saillante.  Des  petits  follicules  spermatiques,  dont  le  nombre 
varie  de  5 à 8,  accompagnent  chaque  ovaire;  ils  sont  placés  à la 
face  externe  de  la  glande  femelle  et  débordent  un  peu  sur  ses  côtés 
(j’appelle  face  externe  de  l’ovaire  celle  qui  regarde  la  tunique)  ; 
chacun  d’eux  possède  un  déférent  spécial,  qui  va  se  réunir  avec 
les  voisins  du  même  groupe  pour  en  former  un  unique  qui  suit 
parallèlement  1 oviducte  dans  sa  région  terminale  et  s’ouvre  par 
un  pore  distinct  dans  la  cavité  péribranchiale. 

Ce  sont  bien  là  les  caractères  des  glandes  reproductrices  des 
Polycarpa;  resterait  à savoir  si  ces  glandes,  sur  le  vivant,  for- 
ment à la  face  interne  de  la  paroi  du  corps  des  petites  masses 
saillantes  comme  chez  les  Polycarpa  de  nos  côtes.  Je  ne  puis 
me  prononcer  sur  ce  point  particulier,  car  la  ponte  ne  paraissait 
pas  encore  commencée,  chaque  glande  femelle  ne  possédant 
encore  qu’un  petit  nombre  de  jeunes  ovules.  Les  follicules  mâles, 
par  contre,  étaient  remplis,  ainsi  que  leurs  conduits,  d’éléments 

Voyage.  Vol.  2.  20 


292 


A.  PIZON 


mûrs;  mais  à cause  cle  leur  faible  volume  et  de  leur  situation 
profonde  dans  la  paroi  du  corps,  il  est  vraisemblable  que  sur  le 
vivant  ils  ne  devaient  pas,  à cette  période  de  leur  développement, 
révéler  leur  présence  par  des  boursouflures. 

La  structure  histologique  présente  quelques  particularités  à 
noter.  Les  ovaires,  tels  qu’ils  se  montrent  sur  les  coupes,  ne  sont 
pas  des  sacs  ovales  et  saillants  comme  ceux  que  Hancock  a dé- 
crits dans  sa  Cynthia  tuberosa , dont  Lacaze-Duthiers  et  Y. 
Delà  GE  ont  fait  plus  tard  Polycarpa  tuberosa , ou  comme  ceux 
que  ces  deux  derniers  auteurs  ont  fait  connaître  chez  les  diffé- 
rentes espèces  de  Polycarpa  de  Roscoff. 

Chaque  ovaire  de  P.  erecta  est  en  réalité  un  petit  sac  cylin- 
drique de  2 à 2mm5,  de  longueur  (du  moins  dans  l’état  de  con- 
traction des  spécimens),  étendu  à peu  près  parallèlement  à la 
paroi  du  corps  et  possédant  à son  extrémité  profonde  deux  diver- 
ticules en  besace  ; la  cavité  ovarienne  se  rétrécit  en  se  rappro- 
chant de  la  paroi  péribranchiale  pour  devenir  l’oviducte,  qui  se 
redresse  ensuite  progressivement  pour  aller  s’ouvrir  au  sommet 
d’une  papille. 

Quant  à la  longueur  des  sacs,  elle  ne  dépasse  guère  0mm,2, 
car  on  les  retrouve  seulement  sur  une  vingtaine  de  coupes 
successives  au  i/iQQ  pratiquées  suivant  leur  grand  axe. 

Leurs  parois  comprennent  deux  parties  parfaitement  distinc- 
tes au  point  de  vue  histologique  : 

1°  La  paroi  externe,  c’est-à-dire  celle  qui  est  tournée  du  côté  de 
la  tunique,  est  formée  d’un  épithélium  cubique  et  vibratile 
qui  commence  à une  très  faible  distance  du  fond  du  sac  ovarien 
et  se  continue,  sans  modifications,  jusqu’à  l’orifice  de  l’oviducte. 

2°  La  paroi  interne,  c’est-à-dire  celle  qui  regarde  la  cavité 
péribranchiale,  est  un  épithélium  germinatif  dont  les  éléments  se 
différencient  en  ovules  qui  se  disposent  en  bordure  tout  le  long 
de  cette  paroi.  J’ai  déjà  dit  que  ces  ovaires  sont  à un  stade  où 
les  ovules  n’ont  encore  que  de  très  faibles  dimensions  et  il  est 


ASCIDIES  d’aMBOINE 


293 


vraisemblable  que  lorsque  ceux-ci  tombent  à maturité  clans  la 
cavité  ovarienne,  ils  la  distendent  énormément,  déterminent  des 
boursouflures  à la  face  interne  de  la  paroi  du  corps  et  sont  expul- 
sés par  les  mouvements  des  cils  vibratiles  qui  garnissent  partiel- 
lement la  paroi  du  sac. 

Polycarpa  Picteti  n.  sp. 

(Fig.  8-14.) 

Cette  espèce  est  représentée  par  un  seul  spécimen  qui  a la 
forme  générale  d’un  cône  avec  le  siphon  branchial  au  sommet 
et  le  siphon  cloacal  à peu  près  au  tiers  antérieur  du  corps  (fïg. 
8).  Il  mesure  7cm,5  de  longueur  sur  5cm  dans  sa  plus  grande  lar- 
geur à la  base,  et  3cm,5  de  large  au  niveau  de  l’orifice  cloacal.  Il 
est  un  peu  comprimé  latéralement  (fig.  8).  La  tunique,  de  cou- 
leur grise,  présente  quelques  petites  rugosités  et  quelques  petites 
rides  sur  la  face  gauche.  L’autre  est  lisse  ; aucun  corps  étranger 
n’est  adhérent  à sa  surface.  L’épaisseur  de  cette  tunique  varie 
entre  un  et  deux  millimètres  ; elle  est  beaucoup  plus  grande  à la 
base  de  fixation  où  elle  présente  quelques  excroissances. 

La  fig.  9 représente  l’animal  dépouillé  de  sa  tunique  et  vu  par 
la  face  droite  ; les  deux  siphons  sont  encore  bien  accentués  quoi- 
que contractés  par  l’alcool.  La  paroi  du  corps  est  très  épaisse 
(fig.  14)  ; elle  dépasse  2mra.  Son  tissu  est  dense,  mais  les  muscles 
( ni j fig.  14)  ne  forment  que  des  faisceaux  très  minces  relative- 
ment à l’épaisseur  de  la  paroi  du  corps  et  sont  à peu  près 
localisés  dans  la  couche  superficielle  externe. 

Les  tentacules  forment  une  couronne  très  fournie  (fig.  10).  On 
en  compte  12  très  grands,  mesurant  de  3 à 4mm  ; entre  eux  s’en 
trouvent  d’autres  plus  petits,  mais  très  inégaux  en  longueur  et 
très  inégalement  répartis.  Il  y en  a 2,  3,  4 ou  même  quelquefois 
5 dans  chacun  des  intervalles  laissés  par  les  plus  grands. 

A leur  base  se  trouvent  de  nombreux  petits  amas  de  pigment 


294 


A.  PIZON 


noir  (p,  fig.  10)  qui  forment  une  ligne  continue  tout  le  long  du 
sillon  péricoronal  et  qui  existent  d’ailleurs  sur  toute  la  face 
interne  de  la  paroi  du  corps  ; ils  abondent  particulièrement 
dans  la  région  cloacale. 

Le  tubercule  dorsal  (fig.  1 1)  est  de  forme  triangulaire  et  est 
caractérisé  par  une  vingtaine  de  petits  orifices  irréguliers,  plus 
ou  moins  contournés,  répartis  sans  ordre  et  mélangés  avec  des 
petites  masses  pigmentées  noires  comme  celles  qui  bordent  le 
sillon  péricoronal.  Sluiter  a décrit  une  semblable  disposition  chez 
Styela  (Polycarpa)  pneumonodes  Sluiter,  en  faisant  remarquer 
que  c’était  la  première  espèce  qui  lui  présentait  une  telle  organi- 
sation de  son  tubercule  dorsal.  En  comprenant  Polycarpa  pedun- 
culata  chez  lequel  j’ai  trouvé,  de  mon  côté  encore,  cette  même 
organisation,  cela  fait  trois  espèces  de  Styélinées  qui  possèdent 
un  tubercule  dorsal  à nombreuses  ouvertures. 

De  telles  variations  ne  sont  d’ailleurs  pas  spéciales  à la  fa- 
mille des  Styélinées.  Il  y a longtemps  que  Roule  1 a fait  con- 
naître que  la  Phattusia  mamülata  possède  plusieurs  orifices  à 
son  organe  vibratile,  dont  certains  s’ouvrent  dans  la  cavité  péri- 
branchiale  (van  Beneden). 

La  branchie  (fig.  12)  est  pourvue  de  chaque  côté  des  quatre 
replis  caractéristiques  des  Styélinées  ; ils  sont  peu  saillants  et 
ne  dépassent  pas  lmm  de  largeur.  Ils  portent  sur  chacune 
de  leurs  faces  latérales,  sept,  huit  ou  même  neuf  côtes  longitudi- 
nales très  rapprochées  et  ne  laissant  entre  elles  que  deux  ou 
trois  stigmates  étroits.  La  fig.  12  représente  un  de  ces  replis  Uf 
qui  a été  rabattu  horizontalement  sur  la  gauche  avec  ses  sept 
côtes  longitudinales  c. 

L’espace  E,  compris  entre  deux  replis,  est  parcouru  à son  tour 
par  5-6  autres  côtes  longitudinales  C,  qui  sont  un  peu  plus  lar- 

1 Roule.  Recherches  sur  les  Phallus/adées  des  côtes  de  Provence.  Ann.  Sc.  nat. 
Marseille,  1884. 


ASCIDIES  d’àMBOLNE 


295 


ges  et  beaucoup  plus  espacées  que  celles  qui  courent  le  long  des 
replis.  Sur  les  préparations,  un  certain  nombre  d’entre  elles  sont 
toujours  cachées  par  ces  replis  qui  se  rabattent  naturellement  du 
côté  de  la  lame  dorsale  ; aussi  pour  les  compter  toutes  exacte- 
ment, est-il  nécessaire  de  soulever  l’un  des  replis  et  de  le  rabat- 
tre sur  son  autre  face,  du  côté  de  l’endosljle,  en  laissant  le 
voisin  rabattu  dans  sa  position  naturelle  du  côté  de  la  lame 
dorsale.  C’est  ce  qui  a été  fait  pour  le  repli  E dont  j’ai  parlé 
plus  haut. 

Quant  aux  vaisseaux  transversaux,  qui  s’étendent  en  rayon- 
nant dans  une  direction  perpendiculaire  aux  côtes  longitudina- 
les, ils  se  divisent  en  trois  catégories  d’après  leur  calibre. 

D’abordilen  aunedouzaine  de  larges F(fîg.  12),  quipartentdu 
grand  sinus  dorsal  et  qui  s’étendent,  en  rayonnant,  jusque  clans 
la  région  endostylaire  ; ils  sont  parfaitement  visibles  à l’œil  nu, 
surtout  après  imprégnation  par  les  colorants. 

Entre  deux  de  ces  vaisseaux  de  premier  ordre,  il  se  trouve  un 
vaisseau  de  second  ordre  (v,  fig.  12),  plus  étroit  et  ne  se  distin- 
guant pas  des  plus  petits  à l’œil  nu  ; on  ne  le  reconnaît  bien  qu’à 
la  loupe. 

Enfin,  l’intervalle  compris  entre  un  vaisseau  de  premier  ordre 
V et  un  vaisseau  de  second  ordre  v est  parcouru  transversale- 
ment par  d’autres  vaisseaux  beaucoup  plus  étroits  que  les  précé- 
dents et  dont  le  nombre  varie  suivant  l’écartement  des  vaisseaux 
de  premier  et  de  second  ordre.  Dans  la  région  la  plus  étroite  de  la 
branchie,  c’est-à-dire  du  côté  de  la  lame  dorsale,  chaque  inter- 
valle n’est  occupé  que  par  deux  petits  vaisseaux  rayonnants, 
quelquefois  même  par  un  seul.  Dans  la  région  moyenne  de  la 
branchie,  on  en  compte  habituellement  trois  {v\  v‘\  fig.  2), 

qui  limitent  par  conséquent  quatre  rangées  transversales  de  stig- 
mates ; et  enfin  dans  la  région  comprise  entre  le  dernier  repli  et 
l’endostyle,  là  où  la  divergence  des  vaisseaux  de  premier  et  de 
second  ordre  atteint  son  maximum,  il  existe  jusqu’à  cinq  petits 


A.  PIZON 


296 

vaisseaux  dans  chacun  des  intervalles  que  laissent  les  plus 
grands.  Il  est  vrai  que  parfois  certains  d’entre  eux  ne  vont  pas 
d’une  côte  longitudinale  à l’autre  ; ils  s’arrêtent  après  avoir  rasé 
un  certain  nombre  de  stigmates  et  s’ouvrent  dans  le  sinus  inter- 
stigmatique. 

Les  stigmates  sont  allongés  ; on  en  compte  habituellement 
8-10  dans  chacun  des  espaces  rectangulaires  limités  par  un  vais- 
seau transversal  et  une  côte  longitudinale  : dans  la  région  de 
l’endostyle,  où  ces  espaces  sont  plus  larges,  il  y a jusqu’à  12 
stigmates. 

Le  tube  digestif  débute  par  un  oesophage  dont  l’ouverture 
est  légèrement  évasée  en  pavillon  ; la  fig.  13  montre  sa  disposi- 
tion d’ensemble.  L’estomac  E est  très  peu  accentué,  son  Calibre 
différant  peu  de  celui  des  parties  avoisinantes  ; il  n’est  couvert 
que  de  fines  rides,  visibles  seulement  à la  loupe.  Le  rectum  r se 
termine  par  un  bord  dentelé.  La  glande  pylorique  p est  tou- 
jours bien  développée  comme  chez  les  autres  Polycarpa. 

Les  organes  génitaux  se  composent  de  polycarpes  faisant 
saillie  non  seulement  dans  la  cavité  péribranchiale,  mais  aussi  à 
la  face  externe  de  la  paroi  du  corps.  La  figure  9 représente  l’As- 
cidie vue  par  sa  face  droite,  la  tunique  enlevée.  Les  polycarpes, 
au  nombre  d’une  vingtaine,  y sont  marqués  en  relief  ; certains 
sont  disposés  en  une  bordure  régulière  tout  le  long  de  la  région 
endostylaire. 

Sur  les  coupes  microscopiques,  on  constate  que  la  structure 
des  polycarpes  rappelle  de  très  près  celle  des  autres  espèces  de 
Polycarpa  décrites  dans  le  présent  mémoire  ; ils  sont  complète- 
ment inclus  dans  la  paroi  du  corps  (fig.  14).  La  partie  femelle  se 
compose  d’un  sac  à parois  épithéliales  envoyant  deux  diverticu- 
les latéraux  et  dont  la  cavité  centrale  se  rétrécit  progressive- 
ment pour  former  un  oviduçte  cilié  qui  débouche  dans  la  cavité 
péribranchiale.  Toutes  les  parois  sont  tapissées  de  plusieurs  ran- 
gées d’ovules  (Y,  fig.  14)  dont  les  plus  jeunes,  très  serrés,  bor- 


ASCIDIES  d’aMBOINE 


297 


dent  directement  la  cavité  ; les  ovules  manquent  seulement  le 
long  de  l’oviducte  et  le  long  de  la  paroi  externe  de  l’ovaire,  du 
côté  des  follicules  spermatiques. 

La  partie  mâle  comprend  des  follicules  volumineux  ( f ] fig.  14) 
placés  sur  les  flancs  et  sur  la  face  externe  de  l’ovaire,  cJest-à- 
dire  sur  la  face  qui  regarde  la  tunique.  On  compte  ordinaire- 
ment 10-12  follicules;  quelques-uns  sont  lobés.  Ils  possèdent 
chacun  un  déférent  qui  remonte  le  long  des  flancs  de  l’ovaire 
pour  aller  se  jeter,  avec  ceux  des  autres  follicules,  dans  un  défé- 
rent commun  ; ce  dernier  suit  d’abord  la  face  interne  de  l’ovaire, 
atteint  l’oviducte  et  va  déboucher  au  voisinage  immédiat  de  ce 
dernier  dans  la  cavité  péribranchiale.  Les  coupes  microscopi- 
ques ne  montrent  pas  de  papilles  au  sommet  desquelles  vien- 
draient s’ouvrir  ces  orifices. 

Polycarpa  ovata  n.  sp. 

(Fig.  15-20.) 

Cette  espèce  ressemble  beaucoup  par  sa  forme,  ses  dimensions 
et  l’aspect  extérieur  de  sa  tunique,  à Styela  (Polycarpa)  fuliginea 
Siuiter  recueilllie  aux  Antilles,  près. des  Tortugas,  par  la  Mission 
de  la  Châzalie;  mais  les  deux  formes  diffèrent  considérable- 
ment par  les  détails  de  leur  ôganisation  interne,  notamment 
en  ce  qui  concerne  la  branchie,  le  nombre  des  tentacules,  le 
tubercule  dorsal  et  la  couleur  du  tube  digestif. 

Les  Polycarpa  ovata  sont  des  Ascidies  de  petite  taille  et  de 
forme  ovale.  Le  spécimen  que  je  prends  ici  comme  exemple  me- 
sure 2cm,5  suivant  son  grand  axe  vertical  et  2cm  suivant  son 
grand  axe  transversal.  Sa  surface,  de  couleur  brune,  est  entière- 
ment ridée  et  à moitié  couverte  de  Bryozoaires  (fig.  15). 

L’animal  étant  vu  par  sa  face  gauche,  son  orifice  cloacal  se 
trouve  à un  ou  deux  millimètres  au-dessus  de  l’extrémité  droite  de 
l’axe  horizontal  et  médian;  l’orifice  branchial  est  à peu  près  à 


298 


A.  PIZON 


l’extrémité  du  grand  axe  vertical.  En  d’autres  termes,  les  deux 
siphons  sont  à peu  près  à 90°  l’un  de  l’autre,  mais  ils  ne  sont  pas 
saillants  (du  moins  après  leur  séjour  dans  l’alcool).  Sur  la  surface 
de  la  tunique  on  n’observe  aucun  indice  de  leur  emplacement  ; 
ils  sont  perdus  dans  les  rides  de  la  tunique  et  on  ne  les  retrouve 
avec  certitude  qu’en  fendant  cette  dernière  et  en  l’examinant 
par  sa  face  interne. 

L’épaisseur  de  la  tunique  est  de  lmm  environ;  mais  au  ni- 
veau des  rides,  dans  la  région  des  siphons  et  à la  base  de  fixa- 
tion, cette  épaisseur  est  doublée. 

La  tunique  une  fois  enlevée,  on  constate  que  les  deux  si- 
phons sont  encore  à peine  saillants  ; leurs  dents  sont  courtes  et 
rabattues  les  unes  sur  les  autres  (fig.  16). 

La  paroi  du  corps  mesure  lmm  d’épaisseur;  son  tissu 
est  très  dense.  Sur  les  trois  quarts  de  cette  épaisseur,  du  côté 
adjacent  à la  tunique,  il  y a une  abondance  extraordinaire  de 
fibres  musculaires  longitudinales  ou  obliques,  associées  en  petits 
faisceaux  (m  ' } fig.  20).  Ceux-ci  sont  tapissés  en  dedans  par  une 
couche  musculaire  (m)  formant  une  nappe  continue  et  parallèle 
à la  face  interne  de  la  paroi  péribranchiale.  C’est  dans  l’espace 
compris  entre  cette  nappe  et  la  face  interne  de  la  paroi  du  corps 
que  se  développent  les  polvcarpes. 

Les  quatre  replis  de  la  branchie  sont  épais  et  si  peu 
saillants  qu’ils  restent  placés  verticalement  à la  face  interne  de 
la  branchie  sans  se  rabattre  à droite  ou  à gauche.  Leur  saillie 
n’atteint,  pas  lmra  et  leurs  deux  feuillets  ne  sont  pas  parallèles 
comme  chez  la  plupart  des  Cynthiadées  ; ils  sont  divergents  à 
leur  base,  de  telle  sorte  que  leur  section  transversale  est  trian- 
gulaire et  non  rectangulaire.  Malgré  leur  faible  saillie,  ils  sont 
parcourus  longitudialement  sur  chacune  de  leurs  faces  par 
3-8  côtes  longitudinales,  fines  et  de  plus  en  plus  serrées  jusqu’à 
l’arête  du  repli;  celles  de  la  base  peuvent  encore  se  compter  à 
la  loupe,  tandis  que  celles  de  l’arête  du  repli  sont  absolument 


ASCIDIES  D AMBOINË 


299 


adjacentes.  C’est  le  premier  pli  du  voisinage  de  l’endostyle  qui 
est  le  plus  mince  ; il  n’a  que  trois  côtes  sur  chaque  face,  ainsi 
qu’on  le  voit  en  RK  fig.  18,  où  ce  repli  est  étalé  sur  un  plan 
horizontal  avec  ses  six  côtes,  trois  sur  chaque  face.  Les  autres 
replis  ont  de  6 à 8 côtes. 

Les  intervalles  que  limitent  les  quatre  replis  sont  très  sensi- 
blement. égaux  et  mesurent  tous  environ  2nim  dans  le  spécimen 
que  je  décris  ici;  chez  beaucoup  de  Cynthiadées,  au  contraire, 
les  replis  voisins  de  l’endostyle  sont  beaucoup  plus  espacés  que 
les  autres. 

Ces  intervalles  sont  parcourus,  à leur  tour,  par  des  côtes  de 
même  calibre  que  celles  des  replis  et  qui  sont  d’ailleurs  inégale- 
ment réparties.  Ainsi,  l’espace  compris  entre  l’endostyle  F (fig. 
18)  et  le  premier  repli  R1  est  parcouru  seulement  par  deux  de 
ces  côtes  longitudinales  (C\  C -,  fig.  18);  entre  le  premier  repli 
iC  et  le  second  R~  on  n’en  trouve  également  que  deux  (b1,  c2,  fig. 
18),  mais  il  y en  a trois  et  même  quatre  entre  les  autres  replis. 

Enfin,  les  sinus  rayonnants  qui  s’étendent  transversalement  à 
la  face  externe  de  la  branchie  et  perpendiculairement  aux  diffé- 
rentes côtes  longitudinales  précédentes,  se  divisent  en  deux  ca- 
tégories d’après  leur  largeur  : 

1°  Une  dizaine  de  sinus  de  premier  ordre  mesurent  environ 
Qram  5 (je  largeur  (F1,  Y-,  fig.  18)  ;- 

2°  De  nombreux  sinus  secondaires  vl,  v-,  c3,  sont  intercalés 
entre  les  précédents  et  présentent  la  particularité  d’être  généra- 
lement à peu  près  de  même  largeur  que  les  côtes  longitudinales. 
On  en  compte  de  7 à 1 2 entre  deux  sinus  de  premier  ordre  F1 
et  F2.  C’est  dans  la  région  qui  avoisine  l’endostyle  qu’ils  sont  le 
plus  nombreux,  à cause  de  la  plus  grande  divergence  des  sinus 
de  premier  ordre. 

Quant  au  nombre  des  stigmates  compris  dans  chacun  des  pe- 
tits quadrillages  limités  par  les  sinus  transversaux  et  les  côtes 
longitudinales,  il  est  également  très  variable.  On  en  compte  jus- 


300 


A.  PIZON 


qu’à  douze  entre  le  premier  repli  C{  et  l’endostyle  E , parce  que 
cet  intervalle  n’est  parcouru  que  par  deux  côtes  longitudinales  ; 
ce  nombre  diminue  entre  les  autres  replis  parce  que  les  côtes 
longitudinales  y sont  plus  nombreuses  et  plus  rapprochées. 

À de  nombreux  endroits,  les  rangées  transversales  de  stigma- 
tes sont  barrées  en  leur  milieu  par  un  petit  vaisseau  sanguin 
très  fin,  tel  que  vt  (fig.  18). 

Le  tubercule  dorsal  est  saillant,  allongé  et  légèrement 
contourné  (fig.  17)  avec  une  bordure  en  forme  de  fer  à cheval 
dont  les  deux  branches  sont  assez  rapprochées  et  à peu  près 
parallèles. 

Les  tentacules  forment  une  couronne  serrée  à la  base  de 
l’orifice  branchial.  On  en  compte  13  grands  mesurant  2mra,5  à 
3mm  de  longueur;  ils  alternent  avec  13  autres  un  peu  plus 
minces  et  plus  courts. 

La  courbure  du  tube  digestif  est  représentée  par  la 
fig.  19.  L’entrée  de  l’œsophage  a la  forme  d’un  pavillon  évasé; 
l’estomac  se  distingue  très  nettement  par  son  renflement  ovoïde, 
mais  sa  surface  est  absolument  lisse,  sans  la  moindre  trace  de 
cannelures,  tandis  que  ses  feuillets  internes  sont  nombreux  (une 
vingtaine  environ),  très  rapprochés  et  très  saillants  comme  c’est 
la  règle  chez  les  Styélinées.  Sa  face  interne,  c’est-à-dire  celle 
qui  est  adjacente  à rintestin  terminal,  présente  un  épaississe- 
ment qui  est  parcouru  par  un  tube  vasculaire  visible  à la  loupe; 
la  même  chose  existe  sur  la  paroi  opposée  qui  longe  l’endos- 
tyle. 

L’intestin  possède,  sur  sa  face  interne,  un  épaississement  ayant 
la  forme  d’un  gros  cordon  cylindrique  qui  s’étend  depuis  l’esto- 
mac jusqu’au  rectum  et  qui  est  lui-même  parcouru  dans  son  in- 
térieur par  deux  tubes  vasculaires  également  visibles  à la  loupe; 
ils  rappellent  ceux  de  la  paroi  stomacale  dont  ils  ne  sont  peut- 
être  que  la  continuation.  Quant  au  cordon  interne,  au  lieu  de  se 


ASCIDIES  d’âMBOINE 


301 


continuer  avec  toute  son  épaisseur  jusqu’à  l’orifice  rectal,  comme 
chez  Polycarpa  pedunculata,  il  s’effile  progressivement  quand  il 
arrive  à l’intestin  terminal  et  finit  en  pointe  au  fond  d’une  petite 
échancrure  de  l’orifice  rectal. 

Ce  dernier  est  caractérisé,  en  plus  de  cette  échancrure,  par 
un  rebord  pourvu  d’une  quinzaine  de  festons  ; il  s’ouvre  tout  à 
fait  en  face  de  l’orifice  cloacal. 

La  glande  pylorique  présente  la  disposition  générale  que 
H.  Lacâze-Duthiers  et  Y.  Delage  ont  décrite  chez  les  Poly- 
carpa 1 . 

Les  glandes  génitales  se  composent  de  nombreuses  petites 
masses  ovoïdes,  très  saillantes  à la  face  interne  de  la  paroi  du 
corps  et  invisibles  du  côté  externe  de  cette  paroi  (fig.  20)  ; elles 
ont  en  moyenne  2mm  de  longueur.  L’une  de  leurs  extrémités  se 
termine  par  un  petit  mamelon  conique  dont  le  sommet  est  occupé 
par  les  orifices  de  l’oviducte  et  du  canal  déférent. 

On  en  compte  une  quinzaine  seulement  sur  la  moitié  du  corps 
qui  porte  le  tube  digestif  et  elles  sont  localisées  dans  la  région 
qui  reste  au-dessus  de  l’anse  intestinale.  L’autre  moitié  du  corps 
en  est  entièrement  couverte  ; on  en  compte  une  quarantaine. 
Elles  sont  très  rapprochées  les  unes  des  autres  et  il  s’en  trouve 
fréquemment  des  groupes  de  deux  ou  trois  qui  sont  absolument 
adjacentes  par  leurs  extrémités  opposées  aux  orifices  (vraisem- 
blablement par  suite  de  la  contraction  provoquée  par  l’alcool, 
car  les  coupes  microscopiques  établissent  l’indépendance  de  tous 
les  polycarpes). 

Entre  ces  polycarpes  se  trouvent  de  nombreuses  vésicules  pa- 
riétales chiffonnées,  mais  qui,  telles  quelles,  mesurent  encore  2mra 
de  longueur;  elles  abondent  particulièrement  autour  du  tube 
digestif  et  dans  l’intervalle  compris  entre  ses  deux  branches. 

1 H.  Lacaze-Duthiers  et  Y.  Delage.  La  faune  des  Cynthiadêes  de  Moscôjf. 
Publication  de  l’Académie  des  sciences  de  Paris,  1892. 


302 


A.  PIZON 


Chaque  polycarpe  se  compose,  comme  chez  les  autres  espè- 
ces de  Polycarpa  précédemment  décrites,  d’une  partie  femelle 
et  d’une  partie  mâle  adjacentes.  Les  coupes  microscopiques 
montrent  que  la  cavité  ovarienne , au  lieu  d’être  régulière, 
possède  deux  diverticules  latéraux  et  symétriques  qui  la  rendent 
comparable  à une  besace  (S  et  S\  fig.  20).  Les  parois  de  ces 
diverticules  sont  entièrement  tapissées  d’ovules,  ainsi  que  la  face 
interne  du  reste  du  sac  ; celui-ci  se  rétrécit  peu  à peu  et  devient 
l’oviducte  cilié  (O,  fig.  20). 

La  face  interne  de  l’ovaire  est  parcourue,  suivant  son  grand 
axe,  par  un  canal  déférent  dans  lequel  viennent  déboucher  suc- 
cessivement 6-8  petites  ramifications  qui  descendent  des  flancs 
de  la  masse  ovarienne  et  servent  de  conduits  à autant  de  folli- 
cules mâles  (f.  f } fig.  20)  placés  à la  face  externe  des  œufs, 
entre  ceux-ci  et  la  couche  musculaire  interne  de  la  paroi  du 
corps. 

Polycarpa  pedunculata  n.  sp. 

(Fig.  21-24.) 

Cette  espèce  est  représentée  par  trois  spécimens  qui  ont  cer- 
tains caractères  internes  des  Styela  (Polycarpa)  pneumonodes 
Sluîter  rapportés  d’Amboine  par  le  Prof.  Semon,  mais  qui  s’en 
éloignent,  suffisamment  par  d’autres,  comme  nous  le  verrons  plus 
loin,  pour  justifier  la  création  d’une  nouvelle  espèce. 

Les  individus  sont  comprimés  latéralement,  plus  ou  moins 
longuement  pédonculés  et  rappellent  extérieurement  Polycarpa 
pedata  Herdm.1,  à part  l’orientation  des  siphons  et  la  largeur 
du  pédoncule. 

Le  plus  gros  spécimen  (fig.  22)  mesure  7cra  dans  sa  plus 
grande  largeur  et  autant  de  longueur,  dont  2cm  seulement  pour 
le  pédoncule.  Un  second  spécimen  (fig.  21)  a 5cm  de  plus  grande 


1 Tuniciers  du  Challenger. 


ASCIDIES  ü’aMBOINE 


303 


largeur  et  10cm  de  longueur  totale;  le  pédoncule,  à lui  seul, 
mesure  5cm.  Enfin,  un  troisième  spécimen  de  3cm,5  de  largeur, 
possède  un  pédoncule  de  6cm. 

Le  siphon  branchial  est  légèrement  recourbé  vers  le  côté  dor- 
sal (B,  fig.  21),  ou  bien  divergent  (fig.  22);  le  siphon  cloacal 
est  situé  au  fond  d’une  dépression  limitée  d’une  part  par  le 
siphon  branchial,  d’autre  part  par  une  forte  saillie  de  la  face 
dorsale. 

La  tunique,  de  consistance  semi  cartilagineuse,  présente  des 
rides  dont  quelques-unes  sont  très  accentuées,  surtout  celles  qui 
ont  leur  point  de  départ  au  voisinage  des  orifices  ; je  suis  porté 
à croire  que  les  autres  sont  dues  en  grande  partie  à l’action  de 
l’alcool,  car  leur  nombre  et  leur  répartition  ne  sont  pas  les  mêmes 
sur  les  divers  individus.  Son  épaisseur  atteint  2mrfl  sur  le  pour- 
tour des  orifices,  diminue  sur  les  flancs  où  elle  n’est  plus  guère 
que  de  lnim,  puis  s’épaissit  progressivement  à mesure  qu’on  s’ap- 
proche du  pédoncule.  Sa  surface  est  squameuse  ; avec  la  pince, 
on  en  enlève  de  grands  lambeaux  minces  et  transparents,  dans 
lesquels  abondent  des  granules  pigmentaires  jaunâtres  ou  lé- 
gèrement bruns. 

Le  pédoncule,  qui  n’est  qu’un  prolongement  massif  de  la  tuni- 
que, est  de  consistance  cartilagineuse,  et  renferme  un  nombre 
considérable  de  tubes  sanguins  ramifiés.  Ceux-ci  présentent  sur 
leur  parcours  et  à leurs  extrémités  de  nombreuses  ampoules  qui 
apparaissent  à l’œil  nu  comme  autant  de  petits  points  bruns  fon- 
cés ou  noirs  : une  semblable  disposition  a été  décrite  par  Slui- 
ter  chez  Styela  (Polycarpa)  pneumonodes  et  Styela  psoloessa. 
Leur  coloration  est  due  à des  granules  pigmentaires  de  quelques 
y,  associés  en  petits  amas  irréguliers  et  mélangés  à des  globules 
sanguins  ; leur  abondance  à la  périphérie  du  pédoncule  donne 
à celui-ci  une  teinte  très  foncée,  presque  noire,  alors  que  le  reste 
de  l’Ascidie  possède  une  couleur  grise. 

Les  vaisseaux  sanguins  et  leurs  ampoules  se  retrouvent  d’ail- 


304 


A.  PIZON 


leurs  dans  toute  l’étendue  de  la  tunique  et  leurs  corpuscules  pig- 
mentaires émigrent  isolément  ou  par  petits  paquets  dans  la  tu- 
nicine  ; ceux-ci  abondent  également  dans  les  vaisseaux  de  la 
branchie,  mais  surtout  à la  face  interne  de  la  paroi  du  corps  où 
ils  forment  une  couche  à peu  près  continue.  Quant  aux  ampou- 
les vasculaires,  elles  sont  si  nombreuses  à la  surface  de  la  tuni- 
que qu’elles  y forment  une  sorte  de  mosaïque  très  visible  à la 
loupe,  surtout  après  qu’on  a enlevé  avec  la  pince  quelques  lam- 
beaux de  ce  qu’on  pourrait  appeler  l’épiderme  de  la  tunique  ; 
leur  abondance  dans  cette  région  superficielle  rend  très  vraisem- 
blable l’hypothèse  d’une  fonction  respiratoire  qu’a  émise  Slüï- 
ter  à propos  de  sa  Styela  (Polycarpa)  pneum, anodes 3 qui  pré- 
sente exactement  la  même  particularité. 

La  paroi  du  corps,  dont  l’épaisseur  moyenne  est  de  lniul, 
présente  sur  sa  face  interne  un  grand  nombre  de  papilles  sail- 
lantes, isolées  ou  réunies  par  petits  bouquets  et  mesurant  sou- 
vent plus  de  2mm  (vésicules  dermiques  de  Roule,  vésicules 
pariétales  de  Lacaze-Duthiers  et  Delaoe).  Elles  sont  compri- 
mées latéralement,  souvent  digitées  et  recroquevillées  ; leur  ré- 
partition est  très  irrégulière;  elles  abondent  au  voisinage  du 
tube  digestif,  particulièrement  dans  la  courbure  intestinale.  Elles 
sont  pétries  de  granules  pigmentaires  généralement  associés  en 
petit  nombre  et  qui  sont  la  continuation  de  ceux  qui  tapissent 
la  face  interne  de  la  paroi  du  corps. 

Les  tentacules  sont  allongés  et  effilés  comme  chez  toutes  les 
Styélinées.  Chez  les  deux  spécimens  que  j’ai  étudiés  à cet  effet, 
j’en  ai  trouvé  quatorze  grands,  mesurant  entre  4 et  5n,m  de  lon- 
gueur. Leurs  intervalles  sont  occupés  par  d’autres  beaucoup  plus 
courts,  de  grandeur  variable  et  d’ailleurs  très  inégalement  ré- 
partis ; on  en  compte  deux,  trois  ou  même  quatre  dans  chacun 
de  ces  intervalles. 

Le  tubercule  dorsal  rappelle  exactement  celui  qu’a  décrit 


ASCIDIES  D’AMBOINE 


305 


Sluiter  chez  Styela  (Polycarpa)  pneumonodes  Sluiter  et  celui 
que  j’ai  décrit  moi-même  plus  haut  chez  Polycarpa  Picteti  (fig. 
11);  il  est  large,  occupe  toute  la  surface  triangulaire  limitée  par 
le  sillon  péricoronal  et  la  glande  possède  une  vingtaine  de  petits 
orifices  irréguliers  et  contournés. 

Sur  des  coupes  microscopiques  au  centième,  on  voit  que  cha- 
que orifice  appartient  à un  petit  tube  qui  s’élargit  en  entonnoir 
et  s’enfonce  dans  l’intérieur  de  l’organe  avec  une  direction  per- 
pendiculaire à la  surface  de  ce  dernier.  Le  petit  entonnoir  a ses 
parois  constituées  comme  d’habitude  par  une  assise  de  cellules 
cylindriques  et  ciliées  ; le  tube  par  lequel  il  se  continue  dans  la 
profondeur  est  beaucoup  plus  étroit  et  est  formé  par  un  épithé- 
lium cubique. 

La  bran  chie  (fig.  23)  est  pourvue  de  chaque  côté  des  quatre 
plis  caractéristiques  de  la  tribu  des  Styélinées  ; leur  largeur  va- 
rie entre  2mm  et  2mm,5.  Chacun  d’eux  est  parcouru  sur  ses  deux 
faces  de  petites  côtes  longitudinales  dont  le  nombre  n’est  pas 
constant  sur  les  quatre  plis,  pas  plus  que  sur  leurs  deux  faces.  Il 
y a également  quelques  variations  d’un  individu  à l’autre  ; on 
en  trouve  toujours  7,  8 ou  9 suivant  la  longueur  des  plis.  La 
fig.  23  montre  un  de  ces  replis  B 1 qui  a été  rabattu  à gauche 
avec  ses  neuf  côtes  longitudinales  c1,  c2,...  c9. 

L'intervalle  i£,  compris  entre  deux  plis  B1  et  B-,  est  parcouru 
à son  tour  par  d’autres  côtes  longitudinales  C8,  toutes  de 
même  grosseur  et  ressemblant  entièrement  à celles  des  replis. 
Leur  nombre  est  encore  très  variable.  Ainsi,  chez  l’un  des  spéci- 
cimens  étudiés,  je  compte  six  côtes  longitudinales  entre  l’endostyle 
et  la  base  du  premier  pli  ; j’en  trouve  huit  dans  l’intervalle  E,  com- 
pris entre  le  premier  et  le  second  pli  B1  et  B2,  six  entre  le  deuxième 
et  le  troisième  pli,  autant  entre  le  troisième  et  le  quatrième,  sept 
entre  le  quatrième  et  la  lame  dorsale.  Chez  un  spécimen  de  plus, 
grande  taille,  je  trouve  bien  encore  six  côtes  longitudinales  en- 
tre l’endostyle  et  le  premier  pli,  mais  j’en  compte  dix  entre 


306 


A,  PIZON 


le  premier  et  le  second  pli,  autant  entre  le  second  et  le  troi- 
sième, sept  et  huit  dans  les  autres  intervalles. 

Pour  les  compter  exactement,  il  est  de  toute  nécessité  de  ra- 
battre deux  plis  voisins  l’un  R-  à droite,  l’autre  R * à gauche, 
comme  le  montre  la  fig.  23. 

Perpendiculairement  à toutes  ces  côtes  et  aux  replis  bran- 
chiaux, se  trouvent  de  très  nombreux  vaisseaux  sanguins  situés 
sur  la  face  externe  de  la  branchie  et  que  de  nombreux  tractus 
vasculaires  relient  à la  paroi  du  corps.  Us  sont  de  deux  tailles 
différentes  : 

1°  des  vaisseaux  de  premier  ordre  (V,  fig.  23)  qui  dépassent 
souvent  Omm,5  de  largeur  près  de  la  base  du  repli  branchial  et 
forment  autant  de  petites  côtes  rayonnantes  parfaitement  visibles 
à l’œil  nu  à la  face  externe  de  la  branchie.  On  en  compte  12  au 
niveau  du  premier  repli,  du  côté  de  la  lame  dorsale  ; ils  se  rami- 
fient en  s’éloignant  vers  l’endostyle  : 

2°  d’autres  vaisseaux  de  second  ordre  (v\  v‘A,  fig.  23),  qua- 
tre ou  cinq  fois  moins  larges  que  les  précédents,  rayonnent  entre 
ces  derniers  et  séparent  les  différentes  rangées  transversales 
de  stigmates.  On  en  compte  habituellement  trois,  v \ v2)  v‘\  dans 
chacun  des  intervalles  compris  entre  deux  vaisseaux  de  premier 
ordre.  Mais  dans  la  région  voisine  de  l’endostyle,  là  où  les  plis 
branchiaux  atteignent  leur  plus  grande  longueur  et  où  les  vais- 
seaux de  premier  ordre  présentent  leur  maximum  de  divergence, 
le  nombre  des  petits  vaisseaux  de  second  ordre  augmente.  On 
en  compte  4 et  même  5 entre  deux  vaisseaux  de  premier  or- 
dre ; quelques-uns,  il  est  vrai,  s’étendent  sur  un  faible  parcours 
et  ne  coupent  qu’uu  petit  nombre  de  côtes  longitudinales. 

Celles-ci  délimitent,  en  s’entrecroisant  avec  les  différents 
vaisseaux,  des  petits  intervalles  rectangulaires  dans  chacun  des- 
quels on  compte  de  six  à huit  stigmates  allongés;  leur  nombre 
s’élève  même  à 10  et  à 11  dans  la  région  de  l’endostyle,  là  où  la 
divergence  des  vaisseaux  atteint  son  maximum. 


ASCIDIES  d’aMBOINE 


307 


La  courbure  du  tube  digestif  est  représentée  par  la  fig.  24. 

Il  est  à remarquer  que  l’estomac  est  à peine  plus  renflé  que 
le  reste  de  l’intestin  (du  moins  chez  les  spécimens  qui  ont  sé- 
journé dans  l’alcool)  et  ce  n’est  qu’à  la  loupe  qu’il  est  possible 
de  distinguer  les  petites  rides  longitudinales  qui  couvrent  sa 
surface.  La  région  pylorique  et  la  région  cardiaque  sont  mal 
délimitées  extérieurement;  il  faut  de  toute  nécessité  fendre  la 
première  partie  du  tube  digestif  pour  déterminer  d’une  façon 
précise  la  région  stomacale,  en  mettant  ainsi  à nu  les  nombreux 
plissements  internes  caractéristiques  de  l’estomac  des  Styéli- 
nées. 

Cette  disposition  rappelle  celle  des  Polycarpa  varians  et  P. 
rustica  Lacaze-Duthiers  et  Y.  Delage  et  constitue  une  nouvelle 
exception  à l’anatomie  générale  de  l’estomac  des-  Styélinées  qui 
a habituellement  la  forme  d’un  renflement  nettement  délimité  par 
une  brusque  diminution  de  calibre  aux  points  où  il  s’unit  à 
l’œsophage  et  à l’intestin. 

Quant  à l’intestin,  il  possède  depuis  le  pylore  jusqu’à  l’anus, 
un  épaississement  interne  très  marqué  en  forme  de  cordon  demi- 
cylindrique,  qui  s’arrête  en  petite  plate-forme  à l’orifice  du  rec- 
tum, au  niveau  d’une  petite  échancrure  de  cet  orifice.  Le  reste 
du  pourtour  de  ce  dernier  est  festonné  ; j’ai  trouvé  24  dents 
émoussées  chez  deux  spécimens. 

L’épaississement  de  la  paroi  interne  de  l’intestin  est  parcouru 
par  un  grand  nombre  de  vaisseaux  sanguins,  dont  un  de  grand 
calibre  et  visible  à l’œil  nu. 

La  glande  pylorique  est  très  nette. 

Les  organes  reproducteurs  sont  enfoncés  dans  le  derme, 
très  peu  saillants  à la  face  interne  de  la  paroi  du  corps  et  diffi- 
cilement reconnaissables  à la  loupe.  Mais  une  série  de  coupes 
au  centième  pratiquées  dans  un  fragment  de  la  paroi  du  corps 
montre  que  ces  organes  consistent  en  nombreux  petits  poly- 
caipes  formés  chacun  d’une  masse  ovulaire  entourée  d’un  cer- 

VoYAGE.  Vol.  2.  Oi 


308 


A.  PIZON 


tain  nombre  de  follicules  spermatiques  ; leur  disposition  géné- 
rale et  leur  structure  histologique  rappellent  celles  des  autres 
Polycarpa  précédemment  étudiés. 

Les  ovules  de  certains  polycarpes  sont  de  très  faible  taille; 
mais  ceux  de  quelques  autres  sont  très  volumineux,  sur  le  point 
de  tomber  dans  la  cavité  ovarienne  et  ceux-là  déterminent  une 
légère  boursouflure  à la  face  interne  de  la  paroi  du  corps. 

Discussion  taxonomique.  Une  comparaison  de  Polycarpa 
peduncuhta  s’impose  avec  Styela  (Polycarpa)  pneumonodes  Sluit. 
et  Polycarpa  pedata  Herdm, 

A un  premier  examen  j’avaisd’abordidentifiélesspécimens  rap- 
portés par  MM.  Bedot  et  Pictet  avec  Styela  (Polycarpa) pneumo- 
nodes  Sluit.  provenant  également  d’Amboine;ils  ont  en  effet  comme 
caractères  communs  une  tunique  pétrie  de  tubes  et  d’ampoules 
vasculaires  et  un  tubercule  dorsal  avec  nombreux  orifices  glandu- 
laires, de  forme  contournée.  Cette  dernière  disposition  n’avait  été 
signalée  jusqu’à  présent  que  chez  Styela  ( Polycarpa) pneumonodes, 
mais  l’ayant  retrouvée  moi-même  dans  la  suite  chez  Polycarpa 
Picteti  (fig.  11),  elle  perdait  par  suite  toute  valeur  spécifique. 

Styela  (Polycarpa)  pneumonodes  se  distingue  de  Polycarpa 
pedunculata  par  les  caractères  suivants  : 

1°  Son  siphon  branchial  est  plus  allongé  et  surtout  beaucoup 
plus  recourbé  vers  le  côté  dorsal  ; son  siphon  cloacal  n’est  pas 
situé  au  fond  d’une  dépression  comme  chez  Polycarpa  pedun- 
culata. 

2°  La  base  du  corps  a très  sensiblement  la  même  largeur  que 
la  partie  antérieure,  tandis  que  Polycarpa  pedunculata  possède 
un  pédoncule  étroit  atteignant  6cm  chez  le  spécimen  le  plus  long. 

3°  Styela  (Polycarpa)  pneumonodes  a 13  grands  tentacules  et 
15  plus  petits;  Polycarpa  pedunculata  en  possède  14  grands 
séparés  par  2,  3 ou  même  4 plus  petits. 

4°  Styela  (Polycarpa)  pneumonodes  présente  dans  sa  branchie 
de  larges  vaisseaux  laissant  dans  leurs  intervalles  trois  vaisseaux 


ASCIDIES  d’ambOINE 


309 


de  second  ordre  séparés  eux-mêmes  par  trois  autres  vaisseaux 
de  troisième  ordre,  encore  plus  étroits  ; quelquefois  cependant, 
les  vaisseaux  de  second  ordre  n’existent  pas  et  il  y a seulement 
4 ou  5 vaisseaux  étroits  entre  ceux  de  premier  ordre.  Dans  ce 
dernier  cas,  on  a la  disposition  de  Polycarpa  pedunculata  où  il 
existe  des  vaisseaux  de  premier  ordre  ordinairement  séparés 
par  trois  vaisseaux  étroits,  quelquefois  par  quatre  ou  cinq. 

Mais  à côté  de  cette  identité,  un  caractère  qui  me  paraît  plus  im- 
portant sépare  les  deux  branchies:  chez Styela  (Polycarpa)  pneu- 
monodes  l’espace  compris  entre  le  premier  pli  et  l’endostyle  d’une 
part,  et  d’autre  part  l’espace  compris  entre  la  lame  dorsale  et  le 
repli  qui  l’avoisine,  sont  respectivement  trois  fois  aussi  larges  que 
l’intervalle  compris  entre  deux  replis  et  sont  parcourus  chacun 
par  neuf  côtes  longitudinales.  Chez  Polycarpa  peduncidata  ces 
intervalles  sont  sensiblement  égaux  et,  entre  l’endostyie  et  le 
premier  pli,  on  ne  compte  que  six  côtes  longitudinales. 

Toutes  ces  différences  dans  la  forme  extérieure  et  dans  l’orga- 
nisation interne  distinguent  très  nettement  les  spécimens  rap- 
portés d’Amboine  par  MM.  Bedot  et  Pictet  de  ceux  que  le 
Prof.  Semon  y a recueillis  antérieurement. 

Quant  à Polycarpa  pédala  Herdm.,  dont  la  forme  générale 
rappelle  Polycarpa  pedunculata,  il  se  distingue  de  cette  dernière 
espèce  principalement  par  la  position  différente  de  ses  deux 
siphons,  par  ses  tentacules  qui  sont  tous  de  même  longueur,  la 
structure  de  sa  tunique  et  de  son  tubercule  dorsal. 

Famille  des  Polyclinidées. 

Polyclinum  vasculosum  n.  sp. 

(Fig.  25-27,) 

Cette  espèce  est  représentée  par  trois  petits  cormus  à peu 
près  sphériques  fixés  sur  des  débris  végétaux  avec  les  colonies  de 


310 


A.  PIZON 


Protobotryllus  décrites  plus  loin;  le  plus  volumineux  mesure  en- 
viron 12mm  de  diamètre. 

La  fig.  25  représente  un  de  ces  petits  connus  vu  par  sa  face  su- 
périeure et  montre  la  disposition  des  ascidiozoïdes.  Au  cloaque 
commun  C,  situé  au  centre,  aboutissent  des  petits  égouts  rayon- 
nants et  curvilignes  creusés  dans  la  tunique  commune,  et  dont  la 
voûte  est  formée  par  les  languettes  cloacales  des  ascidiozoïdes 
placées  en  regard  les  unes  des  autres,  tout  le  long  de  ces  petits 
égouts.  Le  trajet  de  ces  derniers  se  trouve  très  nettement  mar- 
qué, extérieurement,  par  des  traînées  de  sable  très  fin,  formé  de 
petites  paillettes  de  mica  blanc.  Sur  le  reste  de  la  surface,  ces 
paillettes  paraissent  beaucoup  plus  clairsemées  lorsqu’on  les  re- 
garde à la  loupe  ; mais  l’examen  microscopique  montre  en  réa- 
lité que  les  deux  faces  du  cormus  en  renferment  un  très  grand 
nombre  de  très  petite  taille,  qui  ont  été  agglutinées  par  la  tuni- 
que. On  en  voit  même  quelques-unes  par-ci  par-là  qui  sont  en- 
globées par  la  tunique,  tout  en  gardant  une  position  tout  à fait 
superficielle;  mais  je  ne  saurais  dire  s’il  s’agit  là  d’une  disposi- 
tion normale  ou  d’un  accident  provoqué  par  le  rasoir  pendant 
la  confection  des  coupes.  Quand  bien  même  quelques-uns  de  ces 
petits  corpuscules  solides  seraient  réellememt  englobés  à la  sur- 
face de  1a.  tunique,  on  ne  saurait  se  prévaloir  d’ailleurs  d’un  ca- 
ractère aussi  peu  important  pour  verser  cette  espèce  dans  le 
genre  Psammaplidium  qu’HERDMAN  a créé  pour  les  formes  de 
Polvclinidés  qui  possèdent  des  corpuscules  solides  dans  toute 
l’épaisseur  de  leur  tunique.  Elle  marquerait  tout  au  plus  un 
terme  de  passage  entre  les  formes  qui  sont  simplement  aggluti- 
nantes par  leur  surface  et  celles  qui  englobent  des  corpuscules 
dans  toute  leur  épaisseur,  démontrant  par  suite  le  peu  de  solidité 
du  genre  Psammaplidium. 

L’ouverture  branchiale  possède  six  dents  volumineuses, 
pointues  et  bien  échancrées  (fig.  26).  Au  fond  de  P orifice  se  trou- 
vent une  douzaine  de  tentacules  relativement  volumineux,  forte- 


ASCIDIES  D AMBOINE 


311 


ment  pigmentés  en  brun  et  descendant  jusqu’à  la  seconde  ran- 
gée de  fentes  branchiales. 

Le  nombre  des  rangées  de  fentes  branchiales  est  de  douze  et 
dans  chacune  d’elles  on  compte  une  vingtaine  de  stigmates  à 
partir  de  l’endostyle  jusqu’à  la  ligne  dorsale  (fig.  26).  Les  stig- 
mates sont  quatre  ou  cinq  fois  plus  longs  que  larges  (fig.  27)  et 
les  espaces  interstigmatiques  sont  fortenient  pigmentés  comme 
les  tentacules. 

La  cavité  atriale  est  très  vaste  avec  une  paroi  très  riche  en 
fibres  musculaires  longitudinales  et  circulaires;  chez  certains 
spécimens  elle  était  remplie  de  larves  ; son  ouverture,  située  au 
niveau  du  sillon  péricoronal,  est  tournée  vers  le  haut,  bordée  in- 
térieurement d’une  fine  dentelure  et  est  surmontée  d’une  lan- 
guette de  grande  dimension,  atteignant  couramment  la  moitié 
de  la  longueur  du  sac  branchial.  Le  pourtour  de  cet  orifice  est 
armé  de  puissants  faisceaux  musculaires.  Les  ascidiozoïdes  étant 
placés  en  doubles  files,  leurs  cavités  atriales  en  regard  les  unes 
des  autres,  les  languettes  cloacales  se  rejoignent  par  leur  pointe 
et  limitent  ainsi,  dans  la  tunique,  une  espèce  de  petit  égout  col- 
lecteur qui  aboutit  à l’ouverture  clocale  commune. 

Le  tube  digestif  (fig.  26)  comprend  un  estomac  globuleux  E 
à parois  lisses  et  la  partie  ascendante  de  l’anse  intestinale  croise 
l’autre  ; ce  sont  deux  caractères  de  la  famille  des  Polyclinjdées 
telle  que  l’entend  Lahille1. 

La  première  partie  de  l’intestin,  c’est-à-dire  celle  qui  fait  suite 
à F estomac  et  précède  immédiatement  la  courbure,  présente 
deux  constrictions  bien  nettes.  La  branche  montante,  après  s’être 
d’abord  dirigée  du  côté  ventral,  regagne  peu  à peu  la  face  dor- 
sale en  croissant  la  branche  descendante  un  peu  au-dessous  du 
pylore  ; l’orifice  rectal  se  trouve  au  niveau  de  la  Sme  ou  4me  rangée 
de  fentes  branchiales. 


Lahille.  Contributions  à Vétude  des  Tuniciers.  Toulouse,  1890,  (p.  189). 


312 


A.  PIZON 


Les  organes  génitaux  forment  une  masse  volumineuse, 
ovoïde,  qui  est  comme  suspendue  à l’anse  intestinale  par  un  étroit 
pédicule  dont  la  longueur  atteint  à peu  près  celle  de  la  glande. 
En  outre,  ce  pédicule  est  généralement  recourbé  comme  l’indique 
la  fig.  26,  ce  qui  fait  que  les  organes  reproducteurs  ne  sont 
pas  en  droite  ligne  avec  le  reste  de  l’ascidiozoïde  ; mais  cette 
disposition  n’est  peut-être  que  la  conséquence  de  Faction  de 
l’alcool. 

Les  follicules  spermatiques,  dont  le  nombre  peut  atteindre 
une  douzaine,  sont  piriformes,  rapprochés  en  grappe  et  conver- 
gent vers  le  canal  déférent;  à côté  d’eux,  les  ovules  forment  une 
petite  masse  distincte. 

Le  canal  déférent  (d,  fig.  26),  qu’il  était  très  facile  de  suivre 
parce  qu’il  était  bourré  d’éléments,  remonte  en  passant  dans  le 
pédicule,  se  dirige  vers  la  face  ventrale  en  suivant  le  côté  gauche, 
puis  finalement  s’entrecroise  avec  la  branche  digestive  descen- 
dante pour  atteindre  la  branche  ascendante  qu’il  accompagne 
ensuite  jusqu’à  l’orifice  rectal. 

Les  ascidiozoïdes  étaient  en  pleine  maturité  sexuelle  au  mo- 
ment où  ils  ont  été  récoltés. 

Le  cœur  (c,  fig.  26)  occupe  l’extrémité  inférieure  du  pédon- 
cule génital.  Puis  celui-ci  se  continue  invariablement  par  deux 
tubes  vasculaires  qui  prennent  naissance  simultanément  presque 
au-dessous  du  cœur;  ils  se  dirigent  à travers  la  tunique,  vers  la 
partie  inférieure  du  connus,  où  ils  se  terminent  chacun  par  un 
petit  nombre  de  ramifications  partout  de  même  calibre,  sans 
renflements  comme  ceux  des  Botyllidées  ou  des  Diplosomidées. 
Mais  il  n’existe  aucune  anastomose  entre  les  vaisseaux  des  diffé- 
rents ascidiozoïdes  ; chacun  d’eux  conserve  sa  circulation  pro- 
pre. L’existence  de  ces  tubes  n’en  est  pas  moins  intéressante  à 
signaler  ; elle  marque  un  passage  entre  ceux  des  Polyclinidées 
qui  en  sont  totalement  dépourvus  et  les  Botyllidées,  où  ils  forment 
un  véritable  réseau.  Il  suffirait  que  des  anastomoses  s’établissent 


ASCIDIES  D’AMBOINE 


313 


entre  les  vaisseaux  des  différents  ascidiozoïdes  pour  que  se 
trouve  réalisée  la  circulation  coloniale  des  Botryllidées. 

Comme  c’est  la  première  fois  que  de  semblables  vaisseaux 
sont  signalés  chez  les  Polyclinidées,  cette  particularité  anatomi- 
que me  paraît  suffisamment  caractéristique  pour  donner  à cette 
nouvelle  espècé  chez  laquelle  je  l’ai  observée,  le  nom  de  Po~ 
lyclinum  vasculosum. 

Sluiter  a décrit  deux  espèces  de  Polyclinum  rapportées  d’Am- 
boine  par  le  Prof.  Semon,  P.  glabrum  et  P.  hospüale.  Il  suffit  de 
comparer  la  figure  de  P.  vasculosum  (fig.  26)  avec  celles  des 
deux  espèces  précédentes  (Semon,  PL  YI  et  VU)  pour  voir  com- 
bien ces  espèces  sont  différentes  les  unes  des  autres.  P.  glabrum 
qui  se  rapprocherait  le  plus  de  P.  vasculosum,  en  diffère  cepen- 
dant beaucoup  par  ses  trémas  branchiaux  qui  sont  beaucoup 
moins  nombreux  dans  chaque  rangée,  par  la  forme  de  son  anse 
intestinale,  par  l’absence  de  grande  languette  cloacale  et  enfin 
par  l’absence  des  deux  longs  vaisseaux  ramifiés  par  lesquels  se 
continue  le  pédoncule  de  P.  vasculosum. 

Psammaplidium  solidum  Herdm. 

(Fig.  28-31). 

Cette  espèce  est  représentée  par  un  volumineux  connus  de 
forme  allongée,  dont  la  diagnose  répond,  dans  ses  traits  essen- 
tiels, à celle  qu’HERDMAN  a donnée  de  P.  solidum  provenant  de 
Port-J akson.  Il  existe  bien,  cependant,  quelques  petites  différen- 
ces entre  le  connus  d’Amboine  et  ceux  qu’a  étudiés  Herdman  ; 
mais  elles  me  paraissent  plutôt  provenir  d’une  conservation  im- 
parfaite qui  n’aurait  peut-être  pas  permis  une  observation  com- 
plète des  spécimens  de  Port- Jackson  ; le  connus  d’Amboine  ren- 
ferme au  contraire  des  ascidiozoïdes,  en  particulier  des  jeunes, 
qui  sont  très  bien  conservés,  et  au  lieu  de  multiplier  les  espèces 
qui  ne  reposent  souvent  que  sur  des  caractères  sans  grande  va- 


314 


A.  PIZON 


leur,  je  préfère  exposer  l’étude  anatomique  de  l’espèce  d’Am- 
boine  pour  justifier  son  identification  avec  P.  solidum  Herdm. 

Aspect  externe.  Le  connus,  allongé  et  non  lobé,  mesure 
1 2cni  de  long  avec  une  largeur  moyenne  de  4cm  et  une  épaisseur 
de  10  à 16ram.  Sa  surface,  parfaitement  unie,  est  couverte  d’une 
couche  de  très  fins  grains  de  sable  gris  et  autres  corpuscules  so- 
lides serrés  les  uns  contre  les  autres  et  se  continuant  dans  toute 
l’épaisseur  de  la  tunique,  où  ils  sont,  il  est  vrai,  plus  clairsemés 
et  irrégulièrement  répartis. 

Les  particules  de  la  surface,  qui  forment  un  revêtement  con- 
tinu de  0mm,5  d’épaisseur  environ,  ne  sont  pas  en  dehors 
de  la  tunique,  mais  sont  réellement  emprisonnées  dans  le 
test,  dont  les  cellules  sont  particulièrement  nombreuses  dans 
cette  région;  c’est  par  leur  activité  qu’elles  arrivent  à entourer 
et  à englober  les  fines  particules  légères  qui  tombent  sur  la  sur- 
face du  connus. 

Ce  connus,  en  réalité,  est  double  ; il  se  compose  de  deux  cor- 
mus  accolés  l’un  à l’autre  par  leur  partie  inférieure,  c’est-à-dire 
que  le  revêtement  sableux  de  la  face  inférieure  a servi  ultérieu- 
rement de  support  à une  seconde  couche  d’ascidiozoïdes,  ce  qui 
rappelle  l’aspect  qu’a  figuré  Herdman  pour  P.  fragile . 

Les  particules  solides  ne  masquent  pas  complètement  les  asci- 
diozoïdes  à la  surface  du  connus  ; leurs  sommets  sont  très  faci- 
lement discernables  et  sont  disposés  sur  des  doubles  files  régu- 
lières comme  cela  s’observe  chez  beaucoup  de  Polyclinidés;  dans 
chaque  double  rangée,  les  languettes  cloacaîes  se  regardent  et 
limitent  le  toit  d’une  sorte  de  rigole  creusée  dans  la  tunique  et 
aboutissant,  en  même  temps  que  d’autres  rigoles  voisines,  à une 
ouverture  cloacale  commune  située  au  sommet  d’un  petit  mame- 
lon. Il  y a une  vingtaine  de  ces  mamelons  à la  face  supérieure  du 
connus. 

Tunique.  En  dehors  des  particules  solides,  la  substance  de  la 
tunique  est  parfaitement  homogène.  Elle  ne  renferme,  comme  l’a 


ASCIDIES  d’aMBOINE 


315 


fort  bien  vu  Herdman,  ni  cellules  vacuolaires,  ni  cellules  pigmen- 
taires, ni  vaisseaux  sanguins;  seulement  ses  cellules  sont  nom- 
breuses, particulièrement  au  voisinage  des  ascidiozoïdes  où  elles 
forment  de  véritables  strates.  Quelques-unes  sont  arrondies,  mais 
la  plupart  possèdent  un  nombre  variable  de  prolongements  par 
lesquels  elles  se  rejoignent  fréquemment  entre  elles  ; leur  con- 
tenu est  très  finement  granuleux  et  comprend  quelquefois  des 
inclusions' plus  volumineuses  qui  sont  peut-être  des  produits 
phagocytés  (fig.  31). 

Les  ascidiozoïdes.  En  raison  de  leur  puissante  muscula- 
ture, la  plupart  des  ascidiozoïdes  ont  été  très  fortement  contrac- 
tés par  l’alcool  ; mais  en  tenant  compte  des  dimensions  des  cavi- 
tés abandonnées  par  les  branchies  rétractées,  la  taille  des  asci- 
diozoïdes se  trouve  varier  de  5 à 8mm. 

Chez  ces  ascidiozoïdes  contractés,  le  sac  branchial,  le  tube 
digestif  et  le  postabdomen  rempli  d’éléments  reproducteurs,  font 
trois  parties  très  sensiblement  de  même  longueur  (fig.  28  et  30). 
Mais  dans  l’intérieur  du  connus  se  trouvent  un  certain  nombre 
de  jeunes  ascidiozoïdes  nés  par  bourgeonnement  et  à divers  états 
de  développement:  ils  sont  à peine  contractés  ; leur  postabdo- 
men est  encore  nul  ou  très  court  et  la  branchie  a sensiblement 
la  même  longueur  que  le  tube  digestif  (fig.  28). 

La  paroi  du  corps  est  opaque  autour  de  la  branchie  et  ne 
laisse  pas  apercevoir  les  stigmates  branchiaux  ; elle  est  parcou- 
rue longitudinalement  par  un  grand  nombre  de  faisceaux  muscu- 
laires relativement  larges  qui  ont  été  signalés  par  Herdman, 
mais  dont  je  ne  puis  préciser  la  disposition. 

La  face  gauche  du  sac  branchial  est  parcourue  par  six  ou  sept 
faisceaux  musculaires  qui  descendent  du  siphon  buccal  et  con- 
vergent vers  la  partie  inférieure  de  la  branchie  où  ils  devien- 
nent à peu  près  adjacents  ; ils  forment  de  la  sorte,  à partir  de  là, 
une  large  bande  musculaire  qui  se  poursuit  en  droite  ligne  jus- 
qu’à l’extrémité  du  postabdomen. 


310 


A.  PIZON 


La  face  droite  du  sac  branchial  est  également  parcourue 
par  six  ou  sept  faisceaux  musculaires  qui  convergent  encore  en 
une  large  bande  au  niveau  de  la  naissance  de  l’œsophage  ; mais 
cette  seconde  bande  musculaire,  au  lieu  de  se  continuer  en  droite 
ligne,  se  porte  sur  la  face  dorsale  et  la  suit  jusqu’à  la  pointe  du 
postabdomen. 

Cette  importante  musculature  explique  le  grand  état  de  con- 
traction de  la  plupart  des  ascidiozoïdes  qui  ont  été  plongés  di- 
rectement dans  l’alcool,  sans  anesthésie  préalable. 

Chez  des  jeunes  ascidiozoïdes  en  voie  de  développement  dans 
H’intérieur  de  la  tunique  et  n’ayant  guère  encore  que  le  tiers  de 
a taille  adulte,  on  voit  déjà  les  premières  fibres  musculaires, 
encore  très  fines,  étendues  tout  le  long  de  la  branchie,  parallè- 
lement aux  files  longitudinales  des  stigmates  (fig.  28  et  29). 

Branchie.  Elle  débute  par  un  siphon  à six  lobes  pointus, 
nettement  observables  chez  les  jeunes  ascidiozoïdes  encore  en- 
foncés dans  la  tunique  (fig.  28).  Ce  siphon  possède  une  puissante 
musculature  composée  des  fibres  longitudinales  décrites  précé- 
demment et  associées  à d’autres  fibres  circulaires. 

L’ouverture  atriale  est  surmontée  d’une  languette  bien  déve- 
loppée, tandis  qu’ÏÏERDMAN  l’a  trouvée  petite  ou  même  absente 
chez  les  ascidiozoïdes  de  son  spécimen  ; mais  cette  différence 
entre  nos  observations  n’est  peut-être  que  l’effet  d’une  plus  ou 
moins  grande  contraction.  Chez  plusieurs  ascidiozoïdes,  j’ai  même 
observé  autour  de  l’orifice  cloacal  non  seulement  une  languette 
dorsale,  mais  encore  deux  lèvres  latérales  et  une  lèvre  inférieure. 
La  fig.  29  représente  la  branchie  d’un  très  jeune  bourgeon  en- 
core complètement  inclus  dans  la  tunique  commune  et  chez  le- 
quel l’orifice  cloacal  n’est  encore  bordé  que  de  deux  petites  lèvres. 

Les  tentacules  sont  conformes  à la  description  et  au  dessin 
d’HERDMAN. 

Les  rangées  de  stigmates  sont  cachées  par  l’opacité  de  la  pa- 
roi du  corps  chez  l’adulte  ; mais  elles  s’observent  bien  chez  les 


ASCIDIES  d’aMBOINE 


317 


jeunes  individus  encore  enfoncés  dans  la  tunique  et  dont  les  si- 
phons ne  sont  pas  encore  ouverts  au  dehors.  J’en  ai  compté  au 
plus  douze  rangées  chez  ceux  qui  viennent  seulement  de  s’ouvrir 
au  dehors  et  qui  en  sont  au  stade  de  l’apparition  des  organes 
génitaux  (fîg.  28).  Les  stigmates,  à cet  âge,  sont  arrondis  et  ne 
forment  des  files  transversales  bien  régulières  que  dans  la  partie 
antérieure  de  la  branchie  ; chacune  de  leurs  files  longitudinales 
est  accompagnée  d’une  fibre  musculaire. 

Chez  l’adulte,  les  stigmates  sont  au  contraire  très  larges  ; leur 
largeur  atteint  approximativement  la  moitié  de  leur  longueur 
(Hekdman). 

Tube  digestif  (fig.  28).  Il  comprend  un  œsophage  long  et 
étroit  qui  se  continue  par  un  estomac  cannelé.  L’intestin  pré- 
sente un  étranglement  bien  marqué  un  peu  au-dessous  de  l’esto- 
mac, puis  il  se  recourbe  à une  très  faible  distance  pour  se  conti- 
nuer par  une  branche  ascendante  dont  le  calibre  est  à peu  près 
régulier,  excepté  là  où  elle  renferme  des  boulettes  de  matières 
excrémenti ti elles  qui  provoquent  autant  de  renflements.  Cette 
branche  ascendante  remonte  à peu  près  parallèlement  à l’autre, 
puis  croise  l’œsophage  vers  la  base  de  la  branchie  pour  se  porter 
vers  la  cavité  cloacale. 

Le  postabdomen  est  large  et  court  sans  étranglement  à son  point 
d’origine,  au  niveau  de  l’anse  intestinale  (fig.  28  et  30).  Chez  les 
adultes  que  j’ai  examinés,  il  était  totalement  rempli  par  un  amas 
irrégulier  de  follicules  spermatiques  mûrs  (/’,  fig.  30),  au  nombre 
d’une  quinzaine  en  moyenne  et  dont  les  produits  remplissaient  en 
outre  un  très  large  canal  déférent  (d,  fig.  30)  qui  remontait  pa- 
rallèlement à l’intestin  ; les  plus  supérieurs  de  ces  follicules 
étaient  au  contact  direct  de  l’anse  intestinale  conformément  à la 
description  cTHerdman.  La  sortie  des  œufs  paraissait  être  faite. 

Chez  les  très  jeunes  individus  n’ayant  guère  encore  que  le 
quart  de  leur  taille  définitive,  le  corps  se  termine  inférieurement 
à l’anse  intestinale  ; il  n’y  a pas  encore  de  postabdomen.  Chez 


318 


A.  PIZON 


ceux  qui  viennent  seulement  d’ouvrir  leurs  siphons  au  dehors,  le 
postabdomen  commence  à s’allonger  et  montre  les  premiers  rudi- 
ments de  la  glande  ovarienne  juste  au  niveau  de  l’anse  intesti- 
nale (O } fi  g.  28). 

Discussion  taxonomique.  Parmi  les  formes  rapportées 
d’Amboine  par  le  Prof.  Semon,  se  trouve  P.  ovatum  Herdm.  qu’a 
décrit  Sluiter.  Les  connus  n’ont  pas  du  tout  la  même  forme  que 
ceux  de  P.  solidum.  Ce  caractère,  il  est  vrai,  n’a  aucune  im- 
portance étant  données  les  formes  très  variables  que  peuvent 
présenter  les  connus  d’une  même  espèce  d’ascidie  comparée  ; 
mais  l’anatomie  des  ascidiozoïdes  ne  permet  pas  de  confondre 
les  deux  espèces.  P.  ovatum  (Semon,  fig.  3,  4 et  5,  pi.  VII)  a une 
branchie  à sept  rangées  de  fentes,  un  estomac  allongé  et  très  peu 
globuleux,  un  postestomac  sans  étranglement  et  enfin  un  post- 
abdomen aussi  long  que  tout  le  reste  du  corps  ; tous  ces  carac- 
tères distinguent  largement  cette  espèce  de  P.  solidum. 

Le  connus  rapporté  d’Amboine  par  MM.  Bedot  et  Pictet 
rappellerait  plutôt  extérieurement  P.  obesum  Sluiter  du  sud  de 
l’Afrique4-  mais  les  ascidiozoïdes  de  cette  dernière  espèce  se 
distinguent  encore  de  P.  solidum  par  de  nombreux  caractères 
anatomiques,  principalement  parle  grand  développement  de  leur 
postabdomen,  dont  la  longueur  dépasse  celle  du  reste  du  corps. 

Famille  des  Didemnidées. 

Leptodinum  pantherinum  Sluiter. 

Bluter.  Tunicaten.  Semon.  Zool.  Forschungsirisen  in  Australien  mut 
dem  Xlaimjmhm  Archipel , (pi.  VITI,  fig.  1-4). 

Cette  espèce  a déjà  été  rapportée  d’Amboine  par  le  Prof. 
Semon  et  a été  étudiée  par  Sluiter. 

Plusieurs  petits  connus  rapportés  de  la  même  localité  par 

1 Sluitrr.  Tunicaten  von  Süd-Africa.  Zoolog.  Jalirbüch.,  t.  II,  1898. 


ASCIDIES  d'àMBOINE 


319 


MM.  Bedot  et  Pictet  sont  à peu  près  coniques  et  comprimés 
latéralement;  ils  mesurent  2 à 3cm  à la  base,  et  1,5  à 2crfl  de 
hauteur.  Les  cormus  sont  fixés  par  la  base  du  cône  ; au  sommet  se 
trouve  un  très  grand  orifice. 

Ces  petits  spécimens  sont  accompagnés  d’un  autre  de  bien 
plus  grande  taille  en  forme  de  langue  et  mesurant  10cm  ; il  est 
irrégulièrement  lobé  et  Tune  des  extrémités  porte  un  gros  ma- 
melon n’ayant  pas  moins  de  5cm  d’épaisseur.  Les  ascidiozoïdes 
forment  un  revêtement  sur  toute  la  surface  du  cormus,  et  tout  le 
reste  est  de  la  substance  tunicière  à consistance  semi  cartilagi- 
neuse et  à transparence  presque  parfaite  sur  des  tranches  de  2 
à 3œm  d’épaisseur. 

Leptodinum  psamathodes  Sluiter. 

Hinter.  Tunicaten.  Semon.  Zool.  F or  sckui  igs  re  ise  n in  Australien  und 
dent  M alayischen  Archipel,  V,  (pl.  VII,  flg.  9-11). 

Un  spécimen. 

Famille  des  Botryllidées. 

Genre  Protobotryllus  n.  g. 

Caractères  génériques.  Les  ascidiozoïdes  sont  très  irrégu- 
lièrement répartis  au  lieu  d’être  associés  en  systèmes  étoilés  ou 
en  systèmes  linéaires.  Ils  sont  plongés  dans  une  tunique  com- 
mune que  parcourent  de  nombreux  vaisseaux  coloniaux  anasto- 
mosés, ramifiés  et  terminés  par  de  nombreuses  ampoules  péri- 
phériques comme  chez  les  autres  Botryllidées  (fi g.  32). 

Le  corps  est  couché  sur  toute  la  face  endostylaire. 

L’orifice  branchial  est  muui,  comme  chez  les  autres  Botrylli- 
dées, de  tentacules  simples  et  d’un  sillon  péricoronal. 

La  branchie  rappelle  également  celle  des  Botrylles  par  ses 
trois  paires  de  côtes  longitudinales  (c,  fig.  33)  et  sa  lame  dor- 
sale régulière. 


320 


A.  PIZON 


Mais  chaque  ascidiozoïde  possède  un  orifice  cloacal 
distinct  {Cl,  fig.  33)  ouvert  isolément  au  dehors,  sans  languette 
externe,  et  situé  à peu  près  au  milieu  de  la  face  dorsale.  Le  fond 
de  l’orifice  est  bordé  d’une  couronne  de  filets  tentaculaires  (fig.  34). 

Le  tube  digestif  est  semi-latéral  ; l’estomac  est  cannelé  et  est 
accompagné  d’un  cæcum  comme  chez  tous  les  Botryllidées.  Mais 
l’intestin  décrit  deux  courbes  en  U:  la  première  correspond 
à celle  des  Botrylles  et  dirige  l’intestin  vers  la  partie  postérieure 
du  corps  ; la  seconde,  orientée  en  sens  inverse  et  située  dorsale- 
ment,  fait  remonter  le  rectum  d’arrière  en  avant  du  côté  de 
l’orifice  cloacal  ; cette  deuxième  branche  n’existe  pas  chez  les 
autres  Botryllidées  (fig.  33  à 37). 

Les  organes  reproducteurs  comprennent,  de  chaque  côté  du 
corps,  une  masse  ovarienne  accompagnée  de  follicules  spermati- 
ques (fig.  37). 

En  résumé,  le  genre  Protobotryllus  se  distingue  des  autres  genres 
de  la  famille  par  l’isolement  des  ascidiozoïdes,  par  des 
ouvertures  cloacales  individuelles  bordées  intérieu- 
rement de  filets  tentaculaires,  et  par  la  double  cour- 
bure de  l’intestin. 

Protobotryllus  viridis  n.  sp. 

(Fig.  32-38). 

Les  connus  sont  minces  ; leur  épaisseur  moyenne  est  de  2mm. 
L’un  d’eux  qui  couvre  entièrement  un  fragment  de  Zostère  at- 
teint 4nmi  sur  une  de  ses  faces.  Un  autre  spécimen  entoure  com- 
plètement les  digitations  d’une  Algue  filamenteuse  et  est  par 
suite  très  irrégulièrement  lobé  (fig.  32). 

Je  qualifie  cette  espèce  de  viridis  parce  que  les  ascidiozoïdes 
possèdent,  de  chaque  côté  de  la  glande  neurale,  au  niveau  des 
trois  premières  rangées  de  fentes  branchiales,  des  amas  de  pig- 
ment vert  qui  ont  persisté  dans  l’alcool  depuis  la  récolte  des 


ASCIDIES  D AMBOINE 


321 

connus.  Ce  pigment  qui,  au  microscope,  se  résout  en  une  multi- 
tude de  petits  corpuscules  réfringents  de  quelques  g,  forme  en- 
core une  bordure  verte  tout  le  long  du  sillon  péricoronal  ; on  en 
trouve  également  des  petits  amas  disséminés  le  long  des  côtes 
longitudinales  et  dans  les  intervalles  interstigmatiques. 

Les  espaces  sanguins  et  les  vaisseaux  coloniaux  se  montrent 
parfois  littéralement  bourrés  d’éléments  cellulaires  simples  ou 
associés  en  morulas,  provenant  vraisemblablement  en  grande 
partie  d’anciens  ascidiozoïdes  qui,  suivant  le  mode  habituel  de 
régression  des  Botryllidés,  se  sont  dissociés  et  répandus  dans  les 
lacunes  sanguines  des  survivants.  Les  jeunes  ascidiozoïdes  qui 
n’ont  encore  que  la  moitié  de  la  taille  définitive  sont  en  effet 
ceux  qui  renferment  relativement  la  plus  grande  somme  de  ces  élé- 
ments ; ceux-ci  sont  principalement  accumulés  dans  les  intervalles 
compris  entre  les  rangées  transversales  de  stigmates,  qu’ils  font 
ainsi  très  nettement  ressortir. 

La  tunique  est  formée  d’une  substance  parfaitement  homo- 
gène renfermant  de  nombreux  éléments  cellulaires  à contenu 
granuleux;  elle  est  parcourue,  comme  chez  les  Botryllidées,  par 
un  nombre  considérable  de  tubes  sanguins  anastomosés  et  rami- 
fiés, avec  des  ampoules  particulièrement  nombreuses  à la  périphé- 
rie du  connus.  Autour  des  deux  siphons,  la  surface  présente  de 
nombreux  petits  plissements,  les  uns  circulaires,  les  autres  ra- 
diaires,  provoqués  par  les  contractions  de  ces  siphons. 

Les  ascidiozoïdes  sont  de  grande  taille  (fig.  33).  Les  plus 
grands  mesurent  4mm  de  longueur  sur  2mm  de  largeur  ; la  région 
postérieure,  au  niveau  de  l’anse  intestinale,  est  à peu  près  aussi 
large  que  la  région  antérieure. 

L’ouverture  branchiale  ( B , fig.  33)  porte  quatre  grands  filets 
tentaculaires  alternant  avec  quatre  autres  plus  courts. 

L’orifice  cloacal  (Cl,  fig.  33)  est  situé  un  peu  plus  loin,  à une 
très  faible  distance  du  ganglion  nerveux,  généralement  au  niveau 
de  la  troisième  rangée  de  fentes  branchiales  ou  même  un  peu 


322 


A.  PIZON 


plus  en  avant.  Au  fond  de  l’ouverture  se  trouve  une  couronne 
de  vingt  petits  filets  tentaculaires  terminés  en  pointe  (fig.  34). 

La  paroi  du  corps  est  extrêmement  mince  et  d’une  extrême 
richesse  musculaire  : les  fibres,  d’une  très  grande  finesse,  sont 
isolées  ou  associées  seulement  par  groupes  de  deux  ou  trois. 
On  peut  les  diviser  en  trois  grandes  catégories.  D’abord 
des  fibres  circulaires  et  des  fibres  rayonnantes  propres 
à chacun  des  deux  orifices  (fig.  83  et  34).  Puis  viennent 
d’autres  fibres  qui  se  croisent  avec  les  rayonnantes  sous  un  an- 
gle variable.  Enfin  d’autres  forment  une  large  nappe  rectiligne 
étendue  d’avant  en  arrière,  parallèlement  à la  ligne  dorsale,  de- 
puis l’orifice  branchial  jusqu’à  l’orifice  cloacal  qu’elles  parais- 
sent commander  simultanément  ; elles  passent  au-dessus  de  l’or- 
gane vibratile  et  du  ganglion  nerveux. 

La  branchie  a la  même  organisation  générale  que  celle  des 
JBotrylles  ou  des  Bottrylloïdes  ; elle  est  parcourue  à droite  et  à 
gauche  de  la  ligne  dorsale  par  trois  côtes  longitudinales  inter- 
nes (c,  fig.  33)  dont  la  largeur  est  sensiblement  la  même  que  celle 
d’un  stigmate;  leur  bord  saillant  dans  la  cavité  branchiale  pré- 
sente la  particularité  d’être  parcouru  par  un  épithélium  vibra- 
tile. 

On  trouve  neuf  rangées  transversales  de  stigmates  branchiaux 
en  comptant  le  long  de  la  ligne  dorsale  ; mais  la  rangée  la  plus 
antérieure  se  subdivise  en  deux  autres  sur  les  côtés  du  sac,  à 
partir  de  la  première  côte  longitudinale  (fig.  33). 

Les  stigmates  sont  très  réguliers,  allongés  d’avant  en  arrière; 
leur  largeur  varie  entre  le  tiers  et  le  quart  de  leur  longueur.  On 
en  compte  six,  quelquefois  sept,  entre  la  lame  dorsale  et  la  pre- 
mière côte  longitudinale,  puis  régulièrement  trois  dans  l’inter- 
valle compris  entre  deux  côtes  longitudinales. 

Les  intervalles  qui  séparent  les  différentes  rangées  transversa- 
les sont  toujours  parcourus  chacun  par  un  vaisseau  dans  lequel  on 
trouve,  outre  les  globules  sanguins,  des  éléments  en  histolyse  et 


ASCIDIES  d’amBOINE 


323 


des  corpuscules  pigmentés;  chez  les  jeunes  ascidiozoïdes  qui 
viennent  de  recevoir  les  éléments  cellulaires  de  leurs  ascendants 
en  régression,  les  vaisseaux  en  sont  littéralement  bourrés  et  dé- 
limitent d’une  façon  très  nette  les  différentes  rangées  de  stig- 
mates. 

Le  tube  digestif  présente  les  caractères  du  genre  (fig,  33  à 
37)  ; il  est  semi-latéral.  L’estomac  possède,  comme  chez  les  autres 
Botryllidées,  un  cæcum  légèrement  contourné  en  crosse  (#,fig.  35) 
et  des  cannelures  au  nombre  de  12  à 14;  quelques-unes  se  con- 
tinuent même  sur  la  première  partie  de  l’anse  intestinale. 

L’estomac  est  orienté  d’arrière  en  avant  et  l’intestin  qui  lui 
fait  suite  est  lui-même  d’abord  dirigé  vers  l’avant  ; il  décrit  en- 
suite une  première  courbe  en  U qui  le  ramène  vers  la  partie  pos- 
térieure, puis  une  seconde  courbe  situte  dorsalement  le  dirige 
de  nouveau  vers  la  partie  antérieure  du  corps,  du  côté  de  l’ori- 
fice cloacal. 

L’orifice  du  rectum  est  légèrement  évasé,  à contours  réguliers 
et  se  trouve  au  niveau  de  la  5rae,  quelquefois  de  la  6me  rangée 
de  fentes  branchiales. 

Les  organes  reproducteurs  comprennent  de  chaque  côté  du 
corps  une  masse  ovarienne  avec  un  oviducte  très  court,  qui  avoi- 
sine un  canal  déférent  (fig.  37).  Celui-ci  se  bifurque,  après  un 
trajet  également  très  court,  et  chacune  de  ses  branches  sert  de 
canal  d’écoulement  à des  follicules  spermatiques  dont  le  nombre 
varie  de  2 à 5.  Leur  ensemble  forme  de  chaque  côté  du  corps 
deux  masses  irrégulièrement  lobées  ; la  plus  antérieure  se  trouve 
au  niveau  des  premières  rangées  de  fentes  branchiales,  la  posté- 
rieure atteint  la  première  courbure  intestinale.  C’est  la  disposi- 
tion qui  s’observe  chez  tous  les  Botryllidées. 

Les  larves  se  développent  dans  la  cavité  péribranchiale  ; plu- 
sieurs ascidiozoïdes  encore  pourvus  d’ovules  et  de  follicules 
spermatiques  renfermaient  également  des  larves  dont  la  queue 
était  complètement  allongée  et  sur  le  point  de  s’échapper  au 

Voyage.  Vol.  2.  .22 


324 


A.  PIZON 


dehors  (fig.  38).  Elles  possédaient  trois  papilles  frontales  adhé- 
sives  (p,  fig.  38)  et  une  couronne  de  huit  renflements  ectoder- 
miques  (a,  fig.  38)  destinés  à devenir  les  huit  premières  ampoules 
vasculaires  de  l’oozoïde  fixé.  Par  leur  forme  générale  et  leur  or- 
ganisation, ces  larves  rappellent  ainsi  de  très  près  les  laives  des 
autres  Botryllidées. 

Discussion  taxonomique.  Les  Protobotryllus  doivent  être 
classés  dans  la  famille  des  Botryllidées  à cause  de  T organisation 
générale  du  sac  branchial,  des  glandes,  génitales  et  des  tubes 
vasculaires  coloniaux  ; les  larves  dont  je  viens  de  parlei  accu- 
sent également  une  affinité  indéniable. 

Mais  le  genre  Protobotryllus  diffère  d’abord  des  genres  Botryl- 
lus  et  Botrylloïdes  par  deux  caractères  fondamentaux  : 

1°  Les  ascidiozoïdes  «ont  isolés  et  sont  inclus  séparément  dans 
la  tunique  commune  sans  jamais  former  de  systèmes  étoilés  ou  li- 
néaires; il  en  résulte  qu’ils  ont  chacun  leur  orifice  cloacal  distinct. 

2°  Chez  les  Botryllidées  décrites  jusqu’à  présent,  l’intestin  ne 
décrit  qu’une  seule  courbe  en  U destinée  à ramener  le  rectum 
vers  la  partie  postérieure  du  corps,  du  côté  du  cloaque  commun 
(Botrylles)  ; ou  bien,  l’estomac  étant  oblique,  l’intestin  remonte 
presque  immédiatement  vers  le  haut  (Botrylloïdes).  Chez  les  Pt  o- 
tobotryïlus,  il  y a une  seconde  courbure  intestinale,  située  dorsa- 
lement,  destinée  à ramener  le  rectum  dans  la  direction  anté- 
rieure du  corps  où  s’ouvre  l’orifice  cloacal. 

On  peut  ajouter  également  ce  caractère  un  peu  secondaire 
que  les  Protobotryllus  sont  couchés  tout  le  long  de  leur  face  en- 
dostyllaire,  tandis  que  les  ascidiozoïdes  sont  obliques  ou  gagnent 
complètement  la  verticale  chez  certains  Botrylloïdes  et  chez  les 
Sarcobotrylloïdes. 

Le  terme  générique  de  Protobotryllus  par  aîtra  parfaitement 
justifié  si  l’on  compare  la  disposition  du  tube  digestif  de  P. 
viridis  avec  celui  de  l’oozoïde  d’un  Botrylle  quelconque,  Bo- 
tryllus  violaceus , par  exemple,  fixé  depuis  48  heures  environ. 


* 


ascidies  d’amboine  325 

Chez  celui-ci,  le  rectum  esquisse  une  courbure  vers  la  région 
antérieure,  du  côté  du  cloaque  qui,  chez  cet  oozoïde  isolé,  n’est 
qu’un  simple  orifice  circulaire,  sans  languette  et  situé  à une  fai- 
ble distance  de  l’orifice  branchial.  Cette  disposition  persiste  chez 
les  premiers  ascidiozoïdes  issus  ultérieurement  de  l’oozoïde  et 
se  modifie  chez  ceux  qui  s’associent  pour  former  le  premier  sys- 
tème étoilé.  L’intestin  terminal  se  dirige  alors  franchement  vers 
la  partie  postérieure  du  corps  du  côté  du  cloaque  commun  ; il  n’y 
a qu’une  seule  courbure  intestinale,  à concavité  tournée  du  côté 
du  rectum. 

Chez  les  Protobotryïïus  au  contraire,  l’orifice  cloacaî  indivi- 
duel persiste  tel  qu’il  est  chez  l’ oozoïde  et  les  premiers  blasto- 
zoïdes  isolés  de  la  jeune  colonie  ; la  seconde  courbure  intesti- 
nale esquissée  chez  l’oozoïde  de  Botryllus  violàceus  persiste 
chez  les  Protobotryïïus  en  s’accentuant  même  davantage. 

La  comparaison  des  Protobotryïïus  avec  les  Gynandrocarpa 
est  intéressante  parce  qu’elle  montre  la  variété  des  dispositions 
anatomiques  que  peuvent  présenter  les  Botryllidées. 

Chez  Gynandocarpa  systematica  Sluiter,  par  exemple,  les 
ascidiozoïdes,  dont  la  taille  est  la  même  que  ceux  de  P.  viridis, 
sont  les  uns  complètement  isolés,  les  autres  réunis  en  systèmes 
circulaires  ou  elliptiques  ; mais  ces  groupes  étoilés  ou  allongés, 
dans  lesquels  les  ascidiozoïdes  tournent  leurs  cloaques  les 
uns  vers  les  autres  comme  chez  les  Botrylles,  ne  constituent  pas 
cependant  des  systèmes  au  sens  habituel  du  mot,  car  il  n’existe 
pas  de  cloaque  commun  à leur  centre,  chaque  ascidiozoïde  con- 
servant son  ouverture  cloacale  spéciale  tout  comme  les  Protobo- 
tryllus  ou  les  premiers  individus  d’une  colonie  de  Botrylles. 

Les  Gynandrocarpa  systematica  possèdent  d’ailleurs  des 
vaisseaux  coloniaux,  un  sac  branchial  et  des  organes  reproduc- 
teurs dont  l’organisation  ne  diffère  pas  fondamentalement  de 
celle  de  ces  mêmes  organes  chez  les  Botrylles  ordinaires  ou  les 
Protobotryïïus  viridis : Mais  ces  deux  formes,  malgré  toutes  leurs 


326 


A.  PIZON 


ressemblances  extérieures  et  la  disposition  commune  des  orga- 
nes dont  je  viens  de  parler,  s’éloignent  et  se  différencient  très 
nettement  par  leur  tube  digestif.  L’intestin  de  Gynandrocarpa , 
pour  se  diriger  en  avant  vers  le  cloaque  après  sa  sortie  de  l’esto- 
mac, décrit  en  effet  une  anse  bien  nette  dont  la  concavité  est 
tournée  vers  la  partie  antérieure  du  corps,  alors  que  celle  des 
Protobotryllus  est  orientée  juste  en  sens  inverse.  Cette  disposi- 
tion du  tube  digestif  des  Gynandrocarpa  rappelle  plutôt  celle  des 
Botrylloïdes,  tandis  que  celle  des  Protobotryllus  est  plus  voisine 
de  celle  des  Botrylles.  De  sorte  qu’il  y aurait  peut-être  lieu  de 
considérer  les  Gynandrocarpa  comme  des  Botrylloïdes  restés  iso- 
lés ou  réunis  en  étoiles  sans  prendre  de  cloaques  communs,  tan- 
dis que  les  Protobotryllus  seraient  plutôt  des  Botrylles  qui  au- 
raient conservé  leur  disposition  embryonnaire,  c’est-à-dire  qui  se- 
raient restés  indépendants  sans  jamais  se  grouper  régulièrement. 

Il  faut  ajouter  encore  que  l'orifice  cloacal  des  Protobotryllus 
viridis  est  garni  intérieurement  d’une  couronne  de  filets  tentacu- 
laires que  ne  possèdent  pas  les  G.  systematica  de  Sluiter,  et 
que  cet  orifice,  chez  cette  dernière  espèce,  est  situé  presque  à la 
partie  terminale  du  corps,  alors  qu’il  se  trouve  au  niveau  de  la 
2me  ou  3me  rangée  de  fentes  branchiales  chez  P.  viridis. 

Les  trois  genres  Botryllùs , Gynandrocarpa  et  Protobotryllus 
sont  donc  parfaitement  déterminés  comme  tels,  et  au  point  de 
vue  de  la  disposition  des  ascidiozoïdes  ils  constituent  une  série 
parfaitement  ordonnée  : les  Protobotryllus  restent  indépendants, 
sans  disposition  régulière,  chacun  avec  son  cloaque  spécial  ; les 
Gynandrocarpa  s’associent  en  groupes  étoilés  ou  elliptiques,  mais 
sans  orifice  cloacal  commun,  chaque  ascidiozoïde  conservant  en- 
core le  sien  propre  ; enfin  les  Botryllùs , d’abord  disposés  comme 
les  Protobotryllus  dans  le  jeune  âge  quand  il  n’y  a qu’un  ou  deux 
individus,  se  groupent  ultérieurement  en  systèmes  étoilés  ou  ellip- 
tiques, avec  une  cavité  cloacale  commune  au  centre  du  système. 


PLANCHE  56 


EXPLICATION  DES  FIGURES 


Fig.  1.  — Clavularia  Picteti  n.  sp. 

2,5 

Colonie  entière,  étalée  sur  un  fragment  de  roche.  Gross:  y- 

Fig.  2.  — Clavularia  Picteti  n.  sp. 

120 

Spiculés.  Gross.  : — j- 

a,  b — spiculés  de  la  membrane  basilaire. 
c,  d = spiculés  des  polypes. 

Fig.  3.  — Pachyclavularia  erecta  n.  gen.,  n.  sp. 

1 

Colonie  entière.  Gross.  : — 

1 


Fig.  4.  — Pachyclavularia  erecta  n.  gen.,  n.  sp. 

Section  d’un  fragment  de  colonie,  vue  par  la  tranche  atin  de  mon- 
trer les  lames  anastomosées  de  la  membrane  basilaire. 

1 

Gross.  : — 

1 


Fig.  5.  — Pachyclavularia  erecta  n.  gen.,  n.  sp. 

120 

Spiculés.  Gross.  : 

a — spiculé  de  la  membrane  basilaire. 
b,  c — spiculés  des  polypes. 


UthMeck  ttBrrn.  Genève; 


L . Roule. _ Alcyonaires 


PLANCHE  57 


EXPLICATION  DES  FIGURES 

Fig.  6.  — Lobophytum  candelabrum  n.  sp. 

1 

Colonie  entière.  Gross.  : — r 

1 

Fig.  7.  — Lobophytum  candelabrum  n.  sp. 

Fragment  grossi  d’un  lobe,  montrant  les  deux  catégories  des  polypes, 

g 

Gross.  : — — 

1 

Fig.  8.  — Lobophytum  candelabrum  n.  sp. 

350 

Spiculés  des  lobes  du  connus.  Gross.  : — 

a = spiculé  aux  mamelons  épars. 

b = spiculés  aux  mamelons  groupés  en  couronnes  transversales. 

Fig.  9.  — Lobophytum  candelabrum  n.  sp. 

350 

Spiculé  du  stipe.  Gross.  : — 

Fig.  10.  — Halisceptrum  tenue  n.  sp. 

Portion  grossie  de  la  tige,  montrant  sa  face  dorsale.  Gross.  : — 
Pour  l’ensemble  de  la  colonie,  Voir  : fig.  13. 

Fig.  11.  — Halisceptrum  tenue  n.  sp. 

Portion  grossie  de  la  tige,  montrant  sa  face  ventrale.  Gross.  : 
Pour  l’ensemble  de  la  colonie.  Voir:  fig.  13. 


L . Roule. _ Alcy  onaires . 


Lith  ZithJ}eck&iïrim._Gân.èv&, 


PLANCHE  58 


EXPLICATION  DES  FIGURES 


Fig.  12.  — Svavopsis  elegans  n.  gen.,  n.  sp. 

Colonie  entière,  montrant  sa  face  dorsale.  Gross. 


£ 

1 


Fig.  13.  — Halisceptrum  tenue  n.  sp. 

Colonie  entière,  montrant  sa  face  dorsale.  Gross.  : — 

1 

Fig.  14.  — Svavopsis  elegans  n.  gen.,  n.  sp. 

Portion  grossie  de  la  tige,  montrant  sa  face  dorsale,  au  niveau  où 

finissent  les  groupes  rudimentaires,  où  commencent  les  groupes 
6 

complets.  Gross.  : 


Fig.  15.  — Svavopsis  elegans  n.  gen.,  n.  sp. 

Portion  grossie  de  la  tige,  montrant  sa  face  dorsale,  au  niveau  des 
groupes  complets.  Gross.  : — 


Fig.  16.  — Svavopsis  elegans  n.  gen.,  n.  sp. 

Portion  grossie  de  la  tige,  montrant  sa  face  ventrale,  au  niveau  de 

la  fig.  14,  où  finissent  les  groupes  rudimentaires,  où  commen- 

6 1 

cent  les  groupes  complets.  Gross.  : — — 


Fig.  17.  — Svavopsis  elegans  n.  gen.,  n.  sp. 

Portion  grossie  de  la  tige,  montrant  sa  face  ventrale,  au  niveau  de 

6 

la  fig.  15,  ou  se  trouvent  les  groupes  complets.  Gross.  : — 


Vœuaae'.  Voi.  Q. 


PL  58. 


L . Ro  ul e _ Al  cy  onaires 


Mitfi.Beck  êtBnui. . Genève/. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  S9. 


Podoclavella  meridionalis  Herdm, 

Fig.  i.  Fragment  de  branchie.  S ==  sinus  dorsal  ; L = languettes  dorsales 
situées  sur  le  trajet  des  côtes  transversales  C. 

Fig.  2.  Autre  portion  de  branchie  située  près  de  l’endostyle  avec  des  stig- 
mates beaucoup  plus  étroits  que  dans  le  fragment  précédent. 
c = côte  transversale  accompagnée  d’un  vaisseau  sanguin  v. 

Fig.  3.  Portion  grossie  d’un  vaisseau.  »,  v'  — ses  parois  ; g ==  globules 
sanguins. 

Fig.  4.  Larve  encore  enfermée  dans  la  cavité  cloacale.  ob  = orifice  buc- 
cal. oc  = orifice  cloacal;  v = vésicule  sensorielle;  p = 
papilles  adhésives  ; c ~ cœur. 

Polycarpa  erecta  n.  sp. 

Fig.  3.  Un  individu  entier  avec  sa  tunique,  vu  du  côté  gauche.  Z?  = orifice 
branchial  ; Ç = orifice  cloacal  (gr.  naturelle). 

Fig.  6.  Fragment  de  la  couronne  tentaculaire  et  organe  vibratile. 

Fig.  7.  Portion  de  la  branchie.  R ~ repli  rejeté  à gauche  et  couché  hori- 
zontalement avec  ses  côtes  longitudinales  c ; a = arête  libre 
du  repli:  b ~ sa  base  d’attache;  E = intervalle  compris  entre 
deux  replis  et  parcouru  par  six  côtes  C . V ~ vaisseau  de  pre- 
mier ordre  ; v\  v*,  v 3 = vaisseaux  de  second  ordre  ; vs  = petit 
vaisseau  rasant  tangentiellement  les  stigmates. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  60. 


Polycarpa  Pictrti  n.  sp. 

Fig.  8.  Individu  entier  avec  sa  tunique.  B = orifice  branchial.  C = ori- 
fice cloacal. 

Fig.  9.  Le  même  débarrassé  de  sa  tunique  vu  par  la  face  droite,  avec  ses 
polycarpes  p qui  font  légèrement  saillie. 

Fig.  10.  Fragment  de  la  couronne  tentaculaire,  p amas  de  pigment. 

Fig.  11.  Tubercule  dorsal  avec  ses  nombreux  orifices  contournés  et  des 
amas  de  pigment  p. 

Fig.  12.  Portion  de  branchie.  B = un  des  replis  rabattu  à gauche  avec 
sept  côtes  longitudinales  c.  E ~ intervalle  compris  entre  deux 
replis  avec  six  côtes  longitudinales  C.  V = vaisseau  de  pre- 
mier ordre  ; v = vaisseau  de  second  ordre;  u2,  vs  = vais- 
seaux de  3e  ordre. 

Fig.  13.  Tube  digestif,  ce  ==  œsophage;  E = estomac;  p = glands  pylo- 
riques  ; r ~ rectum. 

Fig.  14.  Coupe  de  la  paroi  du  corps  passant  par  un  polycarpe  ; p = face 
externe  et  //  face  interne  de  la  paroi  ; m = faisceaux  muscu- 
laires ; V = partie  femelle  du  polycarpe  ; f = follicules  sper- 
matiques. 


PL.  60. 


B 

A 


r 


Q,  o \ 

j 1 o 

/ Q 


A P 

\ 


S 


/O 


rrcriy  p 


f 


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r 

r 


V 


p 


r 


- /* 


m 


i:Zt  /</  > •*  ’ . •' 


A.  Pizon  Ascidies 


h 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  61. 


Rolycarpa  ovata  n.  sp. 

Fig.  lo.  Individu  entier  avec  sa  tunique  ; b , orifice  branchial  ; c = orifice 
cioacal . 

Fig.  16.  Le  même,  dépouillé  de  sa  tunique. 

Fig.  17.  Tubercule  dorsal. 

Fig.  18.  Fragment  de  branchie.  E ~ endostyle  ; R'  = pli  situé  au  voisi- 
nage de  Y endostyle  et  aplati  sur  le  plan  horizontal  ; il  est  par- 
couru par  six  côtes,  trois  sur  chaque  face  ; R 2 — pli  suivant 
rejeté  à gauche  et  montrant  les  trois  côtes  de  l’une  de  ses  faces  ; 
C1,  C*  — deux  côtes  longitudinales  comprises  entre  l’endostyle 
E et  le  premier  repli  R'  ; c1,  c 2 = deux  côtes  longitudinales 
comprises  entre  le  premier  pli  R 1 et  le  second  R2  ; F1,  P2  = 
vaisseaux  de  premier  ordre;  vl,  v 2,  v3,...  — vaisseaux  de 
second  ordre;  vt  = petit  vaisseau  rasant  tangentielïement  les 
stigmates. 

Fig.  19.  Tube  digestif.  OE  ==  œsophage;  E — estomac;  g — glande  pylo- 
rique  ; R = rectum. 

Fig.  20.  Coupe  à travers  la  paroi  du  corps  et  d’un  polycarpe.  p = épaisseur 
de  la  paroi  du  corps  avec  des  muscles  m et  m'  ; f,f'  = folli- 
cules spermatiques  ; O = ovaire  avec  ses  deux  diverticules 
latéraux  S et  S'  ; sa  portion  médiane  O se  continue  par  l’ovi- 
ducte. 


A . Pizon.  Ascidies 


J,.  Piton,'  dd 


LilJuBsck.  & Brm  -Genêvé 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  62. 


Polycarpa  pedunculata  n.  sp, 

Fig.  21  et  22.  Deux  individus  en  grandeur  naturelle.  B — orifice  branchial. 
C = orifice  cloacal. 

Fig.  23.  Fragment  de  branchie.  R'  = pli  rejeté  à gauche  avec  ses  côtes 
longitudinales  c1,  c1...,  c 9 ; R2  = commencement  d’un  autre  pli  ; 
E — intervalle  compris  entre  les  deux  plis  Ri  et  R*,  parcouru 
par  huit  côtes  longitudinales  CL.. C8;  V = vaisseaux  de  pre- 
mier ordre  ; v2,  v 3 = vaisseaux  de  second  ordre. 

Fig.  24.  Tube  digestif.  CE  — œsophage  ; E = estomac  ; g = glande 
pylorique  ; R —=  rectum. 


PL.  62. 


Vorf 


cAtot/d. 


A Pison,  de' 


Ziùl,  Bcck  & Brm.l Aemvf 


A.  Pizon.  Ascidies. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  63. 


Polyclinum  vasculosum  n.  sp. 

Fig.  2o.  Un  cormus  yu  par  sa  face  supérieure  et  montrant  la  disposition  des 
ascidiozoïdes.  C = ouverture  du  cloaque  commun. 

Fig.  26.  Un  ascidiozoïde  isolé.  E — estomac;  0 = ovaire;  S = folli- 
cules spermatiques  ; d =±  déférent  ; c ==  cœur  ; V = vais- 
seaux sanguins  de  la  tunique  ; C s=  ouverture  cloacale. 

Fig.  27.  Fragment  du  sac  branchial  vu  par  sa  face  externe  avec  les  muscles 
m de  la  paroi  du  corps. 

Psammaplidium  solidum  Herdm. 

Fig.  28.  Jeune  ascidiozoïde  dont  l’orifice  branchial  est  sur  le  point  de  s’ouvrir 
à l’extérieur  ; le  postabdomen,  dans  lequel  se  trouve  le  cœur  c 
et  l’ovaire  rudimentaire  0,  est  encore  très  court;  E = estomac  ; 
cl  — cloaque. 

Fig.  29.  Sac  branchial  d’un  autre  ascidiozoïde  beaucoup  plus  jeune  que  le 
précédent  et  complètement  enfoui  dans  la  tunique.  Les  fibres 
musculaires  longitudinales  sont  déjà  très  accentuées,  aussi  bien 
au  niveau  de  la  branchie  qu’au  niveau  du  cloaque  d ; les  stig- 
mates sont  arrondis,  en  files  encore  peu  régulières. 

Fig.  30.  Postabdomen  d’un  ascidiozoïde  adulte,  i = courbure  intestinale; 
f = follicules  spermatiques  ; d ==  déférent  ; c = cœur. 

Fig.  3i.  Eléments  cellulaires  de  la  tunique. 


iP'ZOh  hC  ■ . ~ LiIA  Beck  â Brun  . 

A.  Pi  z o n . Ascidies 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  64. 


Protobotryllus  viridis,  n.  sp. 

Fig.  32.  Fragment  de  cormus  montrant  la  disposition  des  ascidiozoïdes. 
Grossis.  6. 

Fig.  33.  Un  ascidiozoïde  vu  par  la  face  dorsale.  B — orifice  branchial; 
Cl  = orifice  cloacal  ; c = cotes  longitudinales. 

Fig.  34.  Orifice  cloacal  Cl  vu  par  sa  face  interne  et  montrant  la  couronne  de 
filets  tentaculaires,  ainsi  que  les  nombreuses  fibres  circulaires  et 
rayonnantes  qui  bordent  cet  orifice. 

Fig.  35.  Tube  digestif  vu  par  la  face  dorsale;  E = estomac;  R — rectum  ; 
g — glande  pylorique. 

Fig.  36.  Le  même  vu  par  la  face  ventrale. 

Fig.  37.  Ascidiozoïde  vu  par  la  face  dorsale  pour  montrer  la  disposition  et 
les  rapports  des  glandes  génitales.  V ~ œufs;  f — follicules 
spermatiques  ; B — orifice  branchial  ; Cl  — orifice  cloacal. 

Fig.  38.  Larve  encore  enfermée  dans  la  cavité  péribranchiale  et  dont  la 
queue  est  complètement  déroulée  ; p — papille  adhésive  ; 
a = ampoule  vasculaire  ; t?  — vésicule  sensorielle. 


A Pizon,  ad 


A . Pizon 


PI.  64. 


- 


As  c id  i e s 


VOYAGE  DE  MM,  M.  BEDOT  ET  C.  PICTET 
DANS  L’ARCHIPEL  MALAIS 


ACTINI  AIRES 

D’AMBOINE 

PAE 

Louis  ROULE 

Professeur  à la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 


La  collection  d’Actiniaires,  recueillie  à Amboine  par  MM. 
Bedot  et  Pictet,  est  petite  : elle  ne  comprend  que  huit  espè- 
ces, déjà  connues  et  décrites.  Elle  offre  cependant  quelque  inté- 
rêt, en  raison  des  relations  qu’elle  permet  de  discerner  entre  les 
diverses  faunes  de  l’Océan  Indien  ; à ce  sujet,  elle  offre  même 
une  réelle  valeur,  à cause  des  distinctions  par  trop  tranchées, 
selon  moi,  que  les  auteurs  ont  faites  jusqu’ici,  en  créant  des  es- 
pèces particulières  pour  chaque  provenance  dont  ils  recevaient 
des  collections. 

Ces  huit  espèces  se  distribuent  de  la  manière  suivante  : 

Un  Cérianthide  : Cerianthus  maua  Carlgr. 

Deux  Zoanthides  : Palythoa  howesî  Hadd.  et  Sh.  ; Genimaria 
multisulcata  Carlgr. 

Une  Edwardsine  : Edivardsiella  pudica  Kl. 

Quatre  Stichodactylines  : PhpmanthusjnuscosusB.SiM.  et  Sh.; 
Actinostephanus  hseckeli  Kw.  ; Actinodendron  ambonense  K\v.  ; 
Thalassianthus  sp. 

La  présente  collection  ne  contient  donc  aucune  Actinine. 
Pourtant,  les  eaux  d’Amboine  possèdent  des  représentants  de 

Voyage,  Vol.  2,  03 


328 


LOUIS  ROULE 


cette  dernière  tribu,  puisque  Kwietniewski  (1898)  décrit  4 es- 
pèces d’Anthéadées,  1 de  Sagartidées  et  1 de  Phellidées,  comme 
provenant  de  ce  lieu.  Le  fait  que  MM.  Bedot  et  Pictet  n’en 
ont  point  rencontré,  dans  leurs  dragages  et  investigations,  a 
donc  son  mérite,  car  il  montre,  en  ces  régions,  la  subordination 
de  ces  formes  aux  autres.  Cette  conclusion  s’accorde  avec  celle 
du  travail  de  Kwietniewski  (1898),  où,  sur  20  espèces,  B ap- 
partiennent aux  Cérianthides,  6 aux  Actinines,  et  toutes  les 
autres  aux  Stichodact}dines.  Les  Zoanthides  ne  sont  pas  men- 
tionnées dans  ce  mémoire.  Pourtant,  la  présente  collection  en 
porte  deux  espèces;  et,  dans  une  localité  non  trop  éloignée,  fai- 
sant partie  également  de  l’aire  faunistique  de  l’Insulinde,  le 
Détroit  de  Torres,  Haddon  et  Shackleton  (1891)  ont  trouvé 
13  espèces  de  ce  groupe. 

En  somme,  et  pour  terminer  cette  discussion  préliminaire,  la 
collection  ici  décrite  reprend  fidèlement  ce  que  les  recherches 
précédentes  ont' contribué  à laisser  pressentir. 

1.  Cerianthus  maua  Carlgr. 

1900.  Cerianthus  maua.  Carlgren,  Mitt.  Nat.  Hist.Mus.  Hamburg,  XYII. 
Jahrg.,  2 Beiheft.,  p.  27,  pl.  3,  fig.  3. 

Six  échantillons. 

Cette  espèce  est  reconnaissable,  selon  la  description  de  Carl- 
gren, au  nombre  considérable  de  ses  tentacules,  de  ses  cloisons, 
et  à la  brièveté  de  ces  dernières.  Elle  s’écarte  par  là  des  autres 
formes  du  genre.  Aussi  je  lui  rapporte  les  exemplaires  d’Am- 
boine. 

Kwietniewski,  pourtant,  a décrit  (1890,  p.  427)  3 espèces 
de  Cerianthus  recueillies  à Amboine.  Les  indications  fournies 
par  l’auteur  sont  tellement  insuffisantes,  car  elles  se  bornent 
presque  à l’aspect  extérieur,  qu’il  est  difficile  de  s’y  référer; 
’d autant  plus  qu’aucune  figure  ne  les  accompagne.  Cependant, 


ACTINIÀIRES  D ÀMBOINE 


329 


à ce  qu’il  me  semble,  deux  de  ces  espèces,  Cerianthus  ambonen- 
sis  Kw.  et  Cerianthus  elongatus  Kw.,  entreraient  dans  le  cycle 
des  formes  de  C.  maua  Carlgr.,  ou  se  rapportant  à lui.  Quant  à 
la  troisième,  C . sulcatus  Kw.,  je  ne  puis  l’identifier. 

Le  type  de  Carlgren  est  de  Zanzibar. 

2.  Palythoa  howesi  Hadd.  et  Shack. 

1890.  Palythoa  Howesi  Haddon  et  Shackleton,  Report  on  the  Zoological 
Collections  made  in  Torres  Strail  ; Admise,  1,  Zoanthæ.  Scientifîc  Trans- 
actions of  the  Royal  Dublin  Society,  2e  série,  t.  4,  XIII,  p.  693,  pl.  LXI, 
fig.  13,  pl.  LXIII,  %.  8. 

Une  colonie  entière,  et  un  petit  fragment  d’une  autre,  ne  com- 
prenant que  quelques  polypes. 

Le  type  de  Haddon  et  Shackleton  est  du  Détroit  de  Torres. 

3.  Gemmaria  multisulcata  Carlgr. 

1900  Gemmaria  multisulcata.  Carlgren,  Mitt.  Nat.  Iiist.  Mus.  in  Ham- 
burg.  XVII.  Jahrg.,  2 Beiheft,  p.  127,  pl.  III,  fig.  1,  pl.  V,  fig.  3,  pl.  VI, 
fig.  1 et  3. 

Un  seul  exemplaire,  comprenant  une  douzaine  de  polypes. 
Les  échantillons  étudiés  par  Carlgren  n’en  portaient  que  4, 
ou  9. 

Le  type  de  Carlgren  fut  recueilli  à Zanzibar,  Ile  Baui. 

Il  ne  me  semble  point  qu’il  y ait  grande  différence  entre  cette 
forme  et  Palythoa  ( Gemmaria ) hypopelia  Pax  (1909).  L’échan- 
tillon décrit  par  ce  dernier  auteur  possédait  une  cinquantaine 
de  polypes;  il  provenait  de  Tamatave,  à Madagascar. 

4.  Edivardsiella  pudica  Klunz, 

1877.  Edwardsia  pudica.  Klunzinger,  Korallth.  d.  Rothen  Meeres,  lre 
partie,  p.  80,  pl.  VI,  fig.  3. 

1884.  Edward  siella  pudica  Klunzinger,  In:  Andres,  Le  Attinie  ; Fauna 
und  Flora,  d.  Golf.  y.  Neapel,  9e  Mon.,  p.  96. 


330 


LOUIS  ROULE 


1895.  Edwardsiella  adenensis.  Faurot,  Ardu  Zool.  Exp.  et  Gen.,  3e  série, 
III,  p.  121,  pi.  VI,  fig.  5,  pl.  VII,  fig.  6. 

1900.  Edwardsiella  pudica  Klunzinger,  In  : Carlgren,  Mitt.  Nat.  Hist. 
Mus.  Hamburg,  XVII.  Jahrg.,  2 Beiheft,  p.  46,  pl.  I,  fig.  5. 

1909.  Edwardsiella  pudica  Klunzinger.  In  : Fax,  Die  Actinien.  d.  Oest- 
afrik.  Inseln.  p.  399. 

Beux  échantillons. 

Les  exemplaires  de  Klunzinger,  de  Faurot,  proviennent 
de  la  Mer  Bouge  et  du  Golfe  d’Aden;  ceux  de  Carlgren,  de 
Pax,  proviennent  de  Kotokoni,  à Zanzibar.  Comme  Haddon  n’a 
trouvé  aucune  Edwardsine  dans  le  Détroit  de  Torres,  ni  Kwiet- 
niewski  à Amboine  et  à Ternate,  les  présents  exemplaires  per- 
mettent de  reculer  jusqu’à  l’Insulinde  l’aire  de  distribution  de 
cette  importante  famille. 

5.  Phymanthus  muscosus  Hadd.  et  Shack. 

1893.  Phymanthus  muscosus.  Haddon  et  Shackleton.  Proc.  Roy.  Dublin 
Soc.,  VIII,  p.  122. 

1898.  Phymanthus  muscosus.  Haddon.  Sc.  Trans.  Roy.  Dublin  Soc.,  série 
II,  t.  VI,  p.  496,  pl.  XXV,  fig.  10-14,  pl.  XXXI,  fig.  9. 

Dix  exemplaires. 

Le  type  de  Haddon  et  Shackleton  fut  recueilli  dans  le  Dé- 
troit de  Torres. 

6.  Actinostephanus  hæckeli  Kwiet. 

1898.  Actinostephanus  Hæckeli.  Kwietxiewskl  Actin.  v.  Amhon.  und 
Thursday  Island  ; in:  Semon’s  Reise,  vol.V,  p.  403,  pl.  XXVI,  fig.  24-29, 
pl.  XXVII,  fig.  30. 

Six  exemplaires  de  cette  magnifique  espèce. 

L’un  d’eux  dépasse  les  autres  par  ses  dimensions.  Malgré  son 
état  de  contraction,  le  disque  oral  mesure  7 centimètres  de  dia- 
mètre, et  l’un  des  grands  tent  acules  22  centimètres  de  longueur. 


ACTINIAIRES  d’ AMBOINE 


331 


Les  variations  ex  colore  sont  fréquentes,  et  encore  reconnais- 
sables. Les  couleurs  foncées  dominent,  allant  du  brun-fauve  ou 
du  vert  au  noir  mat,  teintes  des  plus  rares  parmi  les  Anthozoai- 
res.  Tantôt  les  tons  sont  uniformes;  tantôt,  et  plus  rarement, 
ils  consistent  en  macules  noires  sur  fond  plus  clair,  donnant 
ainsi  un  aspect  marbré. 

7.  Actinodendron  ambonense  (Kwiet.). 

1898.  Acremodactyla  ambonensis.  Kwietniewskj.  Actin.  v.  Ambon.  und 
Thursday  Island ; in  : Semon’s  Reise,  vol.  Y,  p.  401,  pl.  XXV,  fig.  13-17. 

Un  seul  exemplaire,  de  grande  taille,  mesurant  encore,  avec 
ses  tentacules  contractés,  15  centimètres  de  diamètre. 

L’étude  de  cet  échantillon  autorise  à penser  que  le  genre 
Acremodoctyla  K\v.  doit  s’incorporer  désormais  au  genre  plus 
ancien  Actinodendron  Q.  et  G.  Haddon  partage  également  cet 
avis. 

8.  Thalassianthus  sp. 

Un  petit  échantillon  en  mauvais  état. 

Les  Actiniaires  de  l’Insulinde  sont  déjà  connus  d’après  des 
collections  recueillies  à Amboine,  à Ternate,  et  étudiées  par 
Kwietxiewski  (1897-1898),  tout  comme  les  Alcyonaires  des 
mêmes  localités  furent  décrits  par  Burchardt  (1898-1902)  et 
Hentschel  (1902)  pour  Amboine,  par  Germanos  (1896), 
Kückenthal  (1896),  Schenk  (1896),  pour  Ternate.  Malgré 
ces  relations,  qui  datent  de  plusieurs  années,  et  qui  semblaient 
des  plus  complètes,  les  recherches  plus  récentes  de  MM.  Bedot 
et  Pictet  à Amboine  ont  permis  de  trouver  des  documents  com- 
plémentaires, et  d’une  certaine  importance.  Elles  m’ont  donné 
les  moyens,  à F égard  des  Alcyonaires,  de  signaler  et  de  décrire 
une  intéressante  faune  de  Pennatulidés  (1908).  Elles  permet- 


332 


LOUIS  ROULE 


tent,  au  sujet  des  Actiniaires,  de  rattacher,  et  mieux  que  ne 
l’avaient  fait  les  auteurs  antérieurs,  la  faune  de  l’Insulinde  à 
celle  de  l’Afrique  orientale,  soit,  celle  des  régions  placées  dans 
l’est  de  l’Océan  Indien  à celles  de  l’ouest.  Elles  procurent  ainsi, 
quant  à ces  êtres,  et  comme  on  pouvait  le  présumer  d’après  les 
connaissances  acquises  sur  d’autres  groupes,  une  plus  grande 
homogénéité  à la  faune  de  l’Océan  Indien  inter-tropical. 

La  collection,  ici  décrite,  est  restreinte.  Elle  complète  pour- 
tant les  données  fournies  par  Haddon  et  par  Kwietniewski. 
Les  travaux  de  Haddon  sont  les  premiers  en  date.  Cet  auteur, 
soit  seul,  soit  en  collaboration  avec  A.  Shackleton,  décrit  en 
1891  et  1893,  pour  y revenir  ultérieurement  en  1898,  les  espè- 
ces qu’il  a recueillies  dans  le  Détroit  deTorres.  Il  en  compte  54, 
dont  1 de  Cerianthides,  13  de  Zoanthides,  et  39  d’Hexactinides. 
La  plupart,  40  environ,  sont  considérées  par  lui  comme  nou- 
velles. 

Plus  tard,  en  1897,  Kwietniewski  décrit  4 espèces  de  Ter- 
nate  : 3 d’Hexactinides,  qu’il  prend  pour  non  décrites,  et  1 de 
Zoanthide  qu’il  rapporte  à un  type  de  Haddon  et  Shackleton. 
L’année  suivante,  il  décrit  les  Actiniaires  d’Amboine,  recueillis 
par  Semon,  et  il  trouve,  dans  cette  collection,  20  espèces,  dont 
19  traitées  par  lui  pour  nouvelles,  et  1 seule  déjà  connue. 

Je  ne  puis,  pour  ma  part,  accepter  en  leur  entier  de  pareilles 
conclusions.  Tout  en  estimant  que  la  faune  des  Actiniaires  de 
l’Insulinde  soit  particulièrement  riche,  il  me  paraît  bien  difficile 
que  deux  collections,  l’une  formée  à Amboine  et  Ternate,  l’autre 
dans  le  Détroit  de  Torres,  et  prises  également  dans  les  zones 
d’accès  facile  de  la  région  littorale,  ne  contiennent  que  des  es- 
pèces différentes,  ou  peu  s’en  faut.  Très  probablement,  plusieurs 
de  ces  noms  spécifiques,  même  génériques,  font  double  emploi. 

La  même  remarque  s’applique,  sans  doute,  aux  recherches 
accomplies,  quant  au  même  sujet,  sur  la  partie  occidentale  de 
l’Océan  Indien.  Les  travaux  de  Carlgren  (1900)  et  de  Fax 


ACTINIAIRES  ü’ AMBOINE 


333 


(1909)  sur  Madagascar  et  Zanzibar;  ceux  de  Klunzinger 
(1877)  et  de  Kempf  (1905  ; collection  recueillie  par  Ch.  Gra- 
vier dans  le  Golfe  d’ Aden)  sur  la  Mer  Rouge  et  son  seuil  mé- 
ridional, donnent  à cet  égard  des  indications  qui  mériteront  une 
révision.  Pax  résume  ces  dernières  par  un  tableau,  où  il  donne, 
à la  partie  occidentale  de  l’Océan  Indien  (Madagascar  et  Zan- 
zibar), une  proportion  d’espèces  endémiques  d’Actiniaires  égale 
à 63,1  °/0  ; les  espèces  communes  avec  la  Mer  Rouge  y compte- 
raient seulement  dans  la  proportion  de  21  °/0,  et  celles  qui  se 
retrouvent  aussi  dans  les  îles  Indo-pacifiques  pour  5,3  %* 

Or,  dans  la  présente  collection,  draguée  à Amboine,  en  pleine 
Insulinde,  et  sur  7 espèces  suffisamment  caractérisées,  2 seule- 
ment n’ont  été  rencontrées  encore  qu’à  Amboine,  2 sont  com- 
munes à cette  dernière  localité  et  au  Détroit  de  Torres,  et  3 ap- 
partiennent à un  cycle  de  formes  dont  les  types  les  mieux  et  les 
plus  complètement  décrits  provenaient  de  Madagascar  ou  de  Zan- 
zibar. Sans  insister  outre  mesure  sur  de  tels  faits,  et  sans  donner 
à cette  révision  critique  plus  d’ampleur  qu’elle  n’en  saurait  com- 
porter, il  me  semble  donc  qu’il  y ait,  quant  à la  distribution  géo- 
graphique des  espèces  d’Actiniaires  dans  l’Océan  Indien,  une 
plus  grande  uniformité  qu’il  ne  paraîtrait  d’après  les  travaux 
des  auteurs. 


334 


LOUIS  ROULE 


INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 


1.  — 1884.  Andres.  Le  Attinie.  Fauna  und  Flora  des  Golfes  von  Neapel. 
IXe  Monographie,  Leipzig. 

2.  — 1900.  Carlgren.  Ostaf rikanische  Actinien,  gescimmelt  von  Herrn 
Or.  F.  Stuhlmann  1898  und  1899.  Mitteihingen  ans  dem  Naturhis- 
tôrisehen  Muséum  in  Hamburg,  XVII  Jabrgang,  2 Beiheft. 

3.  — 1893.  Faurot.  Etudes  sur  l’anatomie , V histologie  et  le  développe- 
ment des  Actinies.  Arcb.  de  Zool.  expérim.,  3e  sér.,  vol.  3. 

4.  — 1898.  Haodon.  The  Actiniaria  of  Torres  Slraits.  The  Scientific 
Transactions  of  the  Royal  Dublin  Society.  2e  sér,,  vol.  6. 

3.  — 1891.  Haddon  et  Shàckleton.  Reports  on  the  Zoological  Collections 
mode  in  Torres  Straits  1888-1889,  Actiniæ  ; 1 , Zoanthæ.  The  Scien- 
tific Transactions  of  the  Royal  Dublin  Society,  2e  sér.,  vol.  4. 

6.  — 1893.  Haddon  et  Shàckleton.  The  Proceedings  of  the  Royal  Dublin 
Society,  vol.  VIII  (Note  préliminaire,  reprise  par  Haddon  en  1898  : v. 
ci-dessus). 

7.  — 1903.  K a em  pf.  Liste  des  Hexanthides  rapportés  de  l'Océan  Indien 
(Golfe  de  Tadjourah)  par  M.  Ch.  Gravier.  Bull,  du  Muséum  d’Hist. 
Nat.  de  Paris,  t.  11. 

8.  — 1877.  Klunzinger.  Die  Korallthiere  des  Rothen  Meeres.  Erster  Theil, 
Die  Alcvonarien  und  Malacodermen,  Berlin. 

9.  — 1897.  Kwietmewski.  Actiniaria  von  T mate.  Abhandlungen  her- 
ausgegeben  von  der  Senckenberg.  Naturforsch.  Gesells.  XXIII  Band, 
1 Heft;  Frankfurt-am-Mein. 

40.  — 1898.  Kwietniewski.  Actiniaria.  Zoologische  Forschungsreisen  in 
Australien  im  dem  Malavischen  Archipel  ausgeführt  in  dem  Jahren 
1891-1893  von  Richard  Semon;  V Bd.;  Jena. 

11.  — 1909.  Pax.  Die  Actinien  der  ostaf Hkanischen  Inseln.  Reise  in  Ost- 
afrika  in  den  Jahren  1903-1903  ausgeführt  von  Prof.  Alfred  Voeltz ko w. 
Wissenschaftliche  Ergebnîsse,  II  Bd.  Stuttgart. 


VOYAGE  DE  MM.  M.  BEDOT  ET  C.  PICTET 
DANS  L’ARCHIPEL  MALAIS 


LA  FAUNE  EUPÉLAGIQUE 

(HOLOPLANGTON) 

DE  LA 

BAIE  D’AMBOINE 

ET  SES  RELATIONS  AVEC  CELLE  DES  AUTRES  O.CÉANS 

PAR 

M.  BEDOT 


Les  recherches  que  nous  avons  faites  sur  la  faune  pélagique 
de  la  Baie  d’Ambome  nous  paraissent  présenter  un  certain  in- 
térêt, au  point  de  vue  zoogéographique.  D’importantes  expédi- 
tions scientifiques  ont  déjà,  il  est  vrai,  exploré  l’Archipel  Malais 
dans  toutes  les  directions.  Mais  un  séjour  prolongé,  dans  une 
localité  déterminée,  apporte  toujours  un  complément  indispen- 
sable aux  résultats  obtenus  par  les  grands  voyages  d’explora- 
tion. Amboine  nous  paraît  être,  à cet  égard,  un  des  endroits  les 
mieux  appropriés  de  cette  région.  Sa  vaste  baie  possède  une 
faune  d’une  richesse  merveilleuse  et  la  récolte  des  animaux  n’y 
présente  pas  de  difficultés.  La  lecture  du  Compte  rendu  géné- 
ral de  notre  voyage  engagera  peut-être  les  zoologistes  qui  veu- 
lent étudier  la  faune  tropicale  à se  rendre  à Amboine.  Nous 
sommes  certain  qu’ils  n’auront  pas  à le  regretter  et  nous  osons 
espérer  que  les  résultats  de  nos  recherches  ne  leur  seront  pas 
inutiles. 


336 


M.  BEDOT 


L’impression  générale  que  l’on  éprouve  en  étudiant  les  ani- 
maux de  la  Baie  d’Amboine,  peut  se  résumer  en  quelques  mots. 
Autant  la  faune  benthique  et  nectonique  offre  un  aspect  nou- 
veau au  naturaliste  qui  n’a  exploré  que  les  côtes  de  l’Europe,, 
autant  la  faune  eupélagique  lui  paraît  semblable  à celle  de  l’At- 
lantique ou  de  la  Méditerranée.  Et  l’étude  des  matériaux  récol- 
tés ne  fait  que  confirmer  cette  impression. 

Nous  n’insisterons  pas  sur  la  richesse  de  la  faune  benthique. 
Il  suffit,  pour  s’en  rendre  compte,  de  jeter  un  coup  d’œil  sur  les 
monographies  publiées  dans  le  compte  rendu  de  notre  voyage 
et  de  prendre  en  considération  le  fait  que  ces  matériaux  ont  été 
récoltés  pendant  un  séjour  de  deux  mois  et  demi. 

Quant  à la  faune  pélagique,  nous  allons  l’examiner  au  point 
de  vue  de  la  répartition  géographique  des  espèces.  Mais  nous 
ne  nous  occuperons  que  des  groupes  eupélagiques  ou  holo- 
planctoniques,  soit  de  ceux  dont  les  représentants  ne  sont,  à 
aucune  période  de  leur  existence  ou  de  leur  développement,  en 
relation  directe  avec  le  sol  sous-marin. 

Trachylides.  Des  4 espèces  récoltées,  3 ont  déjà  été  ren- 
contrées dans  le  domaine  de  l’Atlantique 1 et  1 seule,  Aglaura 
prismatica  Maas,  dans  le  Pacifique. 

Siphonophores.  14  espèces  du  domaine  de  l’Atlantique  et 
3 Eudoxies  nouvelles  dont  on  n’a  pas  encore  observé  la  forme 
polygastrique. 

Cténophores.  2 espèces  appartiennent  à la  faune  atlantique; 
l’une  d’elles,  Beroecucumis  Fabr.,  était  considérée  jusqu’à  pré- 
sent comme  un  représentant  des  régions  froides  arctiques.  2 es- 


1 Nous  comprenons  la  Méditerranée  dans  le  domaine  de  l’Atlantique  et  la  Mer 
Australasiatique  (Archipel  Malais)  dans  celui  du  Pacifique. 


LA  FAUNE  EUPELAGIQUE 


337 


pèces  nouvelles  et  2 espèces  du  Pacifique.  Ces  dernières,  Pleuro- 
brachia  globosa  Moser  et  Ganesha  (Lampetia)  elegans  Moser  ont 
été  décrites  dans  le  voyage  du  Siboga. 

Chétognathes.  2 espèces  nouvelles  et  4 du  domaine  de  l’At- 
lantique. 

Phylliroïdes.  1 espèce  atlantique,  le  Phyllirhoë  bucepha- 
lum,  si  commun  dans  la  Méditerranée,  et  1 espèce  représentant 
un  genre  nouveau. 

Hétéropodes.  2 espèces  atlantiques  et  1 espèce  pacifique, 
V Atlanta  gaudichaudi  Eyd.  et  Soûl. 

Ptéropodes.  Toutes  les  espèces,  au  nombre  de  11,  appar- 
tiennent également  à la  faune  atlantique. 

Copépodes.  Sur  56  espèces  récoltées,  40  se  trouvent  dans 
le  domaine  de  l’Atlantique,  9 se  rencontrent  dans  l’Océan  Indien, 
et  2 sont  nouvelles.  En  outre,  5 espèces  paraissent  n’avoir  été 
observées  jusqu’à  présent  que  dans  le  Pacifique  ; ce  sont  : Ca- 
lanus  caroli  Giesb.,  Eucalanus  mucronatus  Giesb.,  Paracalanus 
clevei  n.n.,  Euchæta  concinna  Dana  et  Acartia  spinicauda  Giesb. 

Schizopodes.  2 espèces  de  l’Atlantique,  2 espèces  du  Paci- 
fique, Thysanopoda  agassizi  Ortm.  et  Euphausia  latifrons  G.- 
0.  Sars,  et  1 espèce  nouvelle. 

Salpes.  5 espèces  de  l’Atlantique  et  2 espèces  nouvelles. 

Doliolides.  Les  3 espèces  récoltées  appartiennent  toutes 
au  domaine  de  l’Atlantique. 

Nous  pouvons  résumer  ces  données  dans  le  tableau  suivant 1 : 

1 II  faut  remarquer  que  nous  n’avons  pas  indiqué  dans  la  colonne  « Océan  In- 
dien » les  espèces  communes  à cet  Océan  et  à l’Atlantique,  mais  seulement  celles 
qui  se  trouvent  dans  le  Pacifique  et  l’Océan  Indien. 


338 


M.  BEDOT 


Trachylides 

Total. 

4 

Allant.  Médit, 
rt  Pacifique. 

3 

Indien  et 
Pacifique. 

Pacifique 

seul. 

1 

n.  sp. 

Siphonophores 

17 

14 

— 

- — 

3 

Cténophores 

6 

2 

— 

2 

2 

Chétognathes 

6 

4 

— 

— 

2 

Phyllirhoïdes 

2 

1 

— 

— 

1 

Hétéropodes 

3 

2 

— 

1 

— 

Ptéropodes 

11 

11 

— 

— 

— 

Copépodes 

56 

40 

9 

5 

2 

Schizopodes 

5 

2 

— 

2 

1 

Salpes 

7 

5 

— 

— 

2 

Doliolides 

3 

3 

— 

- — 

— 

120 

87 

9 

11 

13 

800/fl  ' 19,9% 

Nous  nous  empressons  de  reconnaître  que  le  nombre  total 
des  espèces  récoltées  est  trop  faible  pour  que  Ton  puisse  tirer 
des  conclusions  générales  de  l’étude  de  leur  répartition.  Mais 
cette  répartition  présente,  cependant,  un  certain  intérêt. 

On  voit,  d’après  ce  tableau,  que  sur  un  total  de  120  espèces, 
on  compte  13  espèces  nouvelles  et  seulement  11  espèces  qui 
n’ont  été  rencontrées  jusqu’à  présent  que  dans  le  Pacifique.  Au- 
trement dit,  nous  avons  24  espèces  (soit  19,9  %)  qui  appartien- 
nent  exclusivement  au  domaine  du  Pacifique  et  96  espèces  (soit 
80  °/0)  qui  ont  été  trouvées  également  dans  un  autre  océan. 

Pour  la  dissémination  des  organismes  pélagiques  de  la  région 
tropicale,  les  communications  sont  évidemment  plus  directes  en- 
tre l’Océan  Indien  et  le  Pacifique  qu’entre  ce  dernier  et  l’Atlan- 
tique. Et  malgré  cela,  nous  trouvons  encore  87  espèces  (soit  72,5  °/0) 
qui  sont  communes  à l’Atlantique  et  au  Pacifique.  La  faune  de 
ce  dernier  océan  a été  beaucoup  moins  étudiée  que  celle  de 
l’Atlantique.  Il  faut  cependant  remarquer  que  les  explorations 


LA  FAUNE  EUPELAGIQUE 


339 


scientifiques  de  ces  dernières  années  ont  contribué  non  seulement 
à nous  faire  connaître  de  nouvelles  espèces,  mais  aussi  à augmen- 
ter considérablement  le  nombre  de  celles  qui  sont  communes 
aux  3 océans  tropicaux.  A. -G.  Mayer  1 a déjà  montré  la  grande 
ressemblance  que  l’on  peut  constater  entre  la  faune  des  Médu- 
ses, des  Siphonophores  et  des  Cténophores  de  F Atlantique  et 
celle  du  Pacifique.  Cette  ressemblance  a également  été  observée 
dans  beaucoup  d’autres  groupes  d’animaux  pélagiques. 


En  lisant  les  travaux  des  premiers  naturalistes  qui  ont  récolté 
des  animaux  de  surface  du  Pacifique,  on  s’aperçoit  vite  qu’ils 
partaient  de  cette  idée  préconçue  que  la  faune  de  cette  région 
ne  pouvait  pas  être  semblable  à celle  d’une  mer  située  aux 
antipodes1  2. 

On  comprend,  en  effet,  qu’à  une  époque  où  l’on  n’avait  pas 
encore  entrepris  l’étude  des  conditions  d’existence  des  animaux 
marins,  on  ait  cru  pouvoir  diviser  le  domaine  pélagique  en  ré- 
gions zoogéographiques,  comme  on  l’avait  fait  pour  les  domaines 
benthique  et  terrestre.  Dans  le  milieu  terrestre,  il  est  rare  que 
des  régions  très  éloignées  présentent  des  faunes  semblables,  car 
ces  régions  ne  sont  pas  comparables  au  point  de  vue  bionomi- 
que.  Il  est  donc  naturel  que  l’on  hésite  à identifier  des  organis- 
mes provenant  de  deux  régions  éloignées  et  présentant  des  con- 
ditions d’existence  différentes.  Mais  il  n’en  est  pas  de  même 
dans  le  domaine  océanique  où  l’on  peut  trouver  des  régions  très 
éloignées  les  unes  des  autres  qui  présentent  des  conditions  d’exis- 


1 Mayer,  A.-GK  Sonie  Medusæ  from  the  Portugas,  Florida.  Bail.  Mus.  Cornp. 
Zool.  Harvard  College.,  vol.  37,  n°  2.  1900. 

2 On  sait  combien  il  est  difficile  de  déterminer  avec  exactitude  des  animaux 
pélagiques  conservés,  surtout  lorsque  le  mode  de  fixation  laisse  à désirer  comme 
c’est  souvent  le  cas.  Beaucoup  d’organismes  ne  paraissent  devoir  leur  élévation  au 
rang  d’espèce  nouvelle  qu’aux  modifications  produites  dans  leur  forme  et  leur 
structure  générale  par  une  mauvaise  conservation  et  au  tait  que  l’on  hésite  à 
accorder  à un  être  vivant  une  patrie  illimitée. 


340 


M.  BEDOT 


tence  sinon  identiques,  du  moins  assez  semblables  pour  que  les 
mêmes  espèces  s’y  rencontrent. 

Néanmoins,  lorsqu’un  auteur  signale  l’existence  dans  les  mers 
polaires  d’une  espèce  eupélagique  qui  n’a  été  rencontrée  jusqu’à 
présent  que  dans  les  mers  chaudes  ou  tempérées  (comme  c’est 
le  cas  pour  le  Cestus  veneris  observé  par  Wagner  dans  la  Mer 
Blanche)  on  est  enclin  à douter,  à priori,  de  l’exactitude  de  son 
observation.  Or,  les  raisons  sur  lesquelles  s’appuie  ce  doute  ne 
sont  pas  toujours  concluantes,  comme  nous  le  verrons. 

De  nombreux  travaux  récents  ont  cherché  à déterminer  les 
faunes  pélagiques  des  diverses  régions  océaniques  et  à les  dis- 
tinguer les  unes  des  autres.  Ainsi  que  nous  venons  de  le  voir 
l’idée  du  cantonnement  de  certaines  espèces  dans  des  régions 
distinctes  est  celle  qui  devait  se  présenter  en  premier  lieu  à 
l’esprit  des  zoogéographes.  Mais  une  difficulté  a surgi  lorsqu’il 
s’est  agi  de  caractériser  ces  régions,  d’en  déterminer  les  condi- 
tions d’existence  et  surtout  de  leur  assigner  des  limites. 

Ortmann  1 a cherché  à résoudre  ce  problème  et,  en  se  basant 
sur  la  répartition  de  la  température,  il  a divisé  le  domaine  pé- 
lagique en  7 régions,  à savoir  : les  Régions  circumpolaire  arcti- 
que, Atlantique  boréale,  Pacifique  boréale,  Atlantique,  Indo- 
Pacifique,  Notale  et  Antarctique. 

Il  resterait  à démontrer  que  ces  régions  bionomiques  sont 
bien  caractérisées  par  l’action  de  facteurs  exerçant  une  in- 
fluence réelle  sur  la  répartition  des  organismes  pélagiques  et 
qu’elles  renferment  des  faunes  distinctes.  Or,  non  seulement 
cela  n’a  pas  été  prouvé  jusqu’à  présent,  mais  encore  la  plu- 
part des  zoologistes  tendent  aujourd’hui  à restreindre  le  nom- 
bre de  ces  régions.  C’est  ainsi  que  Kükenthal1 2  divise  l’océan 

1 Ortmann,  A.-E.  Grundzüge  der  Marinen  Tier géographie.  Jena,  1896. 

2 Kükenthal,  W.  Die  Marine  Tienvelt  des  arktischen  und  antarhtischen  Ge- 
bietes  in  ihren  qeqenseitiqen  Beziehungen.  Institut  für  Meereskunde,  Heft  11. 
Berlin,  1907  (p.  4). 


LA  FAUNE  EUPÉLAGIQUE 


341 


en  5 zones  : les  zones  arctique,  tropicale  et  antarctique  entre 
lesquelles  s'intercalent  2 zones  tempérées,  l’une  au  nord  l’au- 
tre au  sud.  D’autres  naturalistes  n’admettent  que  3 grandes  ré- 
gions faunistiques  dans  l’océan  : une  région  chaude  comprenant 
les  parties  centrales  des  océans  Atlantique,  Indien  et  Pacifique 
et  les  deux  régions  froides  Arctique  et  Antarctique.  C’est  l’opi- 
nion qui  a été  soutenue  par  Chün  *.  L’intéressant  mémoire  dans 
lequel  cet  auteur  étudie  les  relations  qui  existent  entre  les  planc- 
tons arctique  et  antarctique  débute,  en  effet,  par  cette  phrase  : 
« Die  neueren  Untersuehungen  über  die  geographische  Yerbrei- 
tung  pelagische  lebender  Organismen  befestigen  mehr  und  mehr 
die  Ansicht,  dass  wir  es  nur  mit  drei  grossen  Faunengebieten, 
welche  durch  kalte  und  warme  Strômungen  charakterisirt  sind, 
zu  thun  haben.  Scharf  hebt  sich  von  der  pelagischen  Lebewelt 
der  ungeheuren  Warmwassergebiete  des  Atlantischen  und  Indo- 
Pacifischen  Océans  die  Bevôlkerung  der  Arktischen  und  Ant- 
arktischen  Stromung  ab  ». 

Dans  le  mémoire  dont  nous  venons  d’extraire  ce  passage, 
Chun  a cherché  à donner  la  caractéristique  zoologique  des 
deux  régions  polaires  et  a énuméré  les  espèces  qui  leur  sont 
propres.  En  examinant  ces  listes,  on  est  surtout  frappé  du  petit 
nombre  de  noms  qu’elles  renferment.  Par  exemple,  pour  les  Co- 
pépodes  pélagiques  dont  on  connaît  plusieurs  centaines  de  for- 
mes marines  “1 2,  Chün  (p.  28)  n’a  trouvé  que  6 espèces  arctiques 
typiques.  Remarquons  en  outre  que,  parmi  les  6 espèces  de 
Cténophores  indiquées  comme  étant  caractéristiques  des  régions 

1 Chijn,  C.  Die  Beziehungen  zwischen  demi  arktischen  und  antarktischen 
Blankton.  Stuttgart,  1897. 

2 En  1892,  Giesbrecht  ( Pelagische  Copepoden.  In  : Fauna  u.  Flora  des  Golfes 
von  Neapel.  Monogr.  XIX.  Berlin,  1892),  comptait  299  espèces  de  Copépodes  péla- 
giques. Depuis  cette  époque  le  nombre  des  espèces  connues  a beaucoup  augmenté. 
Giesbrecht  cite  45  espèces  de  Copépodes  qui  n’ont  été  trouvées  jusqu’à  présent 
que  dans  la  Méditerranée  et  7 exclusivement  dans  la  Mer  Rouge. 


342 


M.  BEDOT 


arctiques,  se  trouve  Beroe  cucumis  F.  que  nous  avons  récoltée 
dans  la  Baie  d’Amboine. 

Parmi  les  travaux  les  plus  importants  qui  aient  été  faits  pen- 
dant ces  dernières  années  sur  la  répartition  du  plancton  océa- 
nique, il  faut  citer  surtout  ceux  de  Cleve.  Les  renseignements 
qu’ils  nous  fournissent  sur  la  répartition  des  Copépodes  sont 
d’autant  plus  intéressants  qu’ils  sont  accompagnés  d’indications 
relatives  à la  température  et  à la  salinité  de  l’eau  dans  laquelle 
se  trouvaient  ces  animaux.  On  sait  que  cet  auteur  distingue,, 
dans  le  plancton  de  l’Atlantique,  3 catégories  qu’il  nomme  : le 
trichoplancton  (formes  arctiques),  styliplandon  (formes  tempé- 
rées) et  desmoplandon  (formes  tropicales).  On  est  en  droit  de 
se  demander  si  l’introduction  de  cette  nomenclature  est  bien 
heureuse,  car  ces  noms  peuvent  laisser  croire  qu’il  s’agit  de  ca- 
tégories d’animaux  parfaitement  distinctes,  vivant  dans  des  ré- 
gions déterminées  ou  dans  des  eaux  dont  les  degrés  de  tempé- 
rature et  de  salinité  sont  bien  établis.  Or  cela  n’est  pas  le  cas; 
ces  3 types  de  plancton  se  mélangent,  s’entremêlent  et  beau- 
coup de  leurs  espèces  ont  été  rencontrées  dans  d’autres  océans,, 
dont  la  température  et  la  salinité  sont  différentes. 

Cleve  i a résumé  ses  recherches  sur  la  distribution  géogra- 
phique des  Copépodes  de  l’Atlantique  dans  une  série  de  ta- 
bleaux. Malheureusement,  il  donne  pour  chaque  espèce  la 
moyenne  et  non  pas  Y amplitude  des  variations  de  température 
et  de  salinité.  Ces  chiffres  ne  peuvent  donc  pas  nous  renseigner 
sur  les  conditions  bionomiques  que  recherchent  ces  animaux. 
Dans  la  liste  des  espèces  appartenant  au  styliplancton  (p.  141} 
on  voit  figurer,  par  exemple,  Paracalanus  par  vus,  Pleuromma 
abdominale  et  P.  gracile,  avec  une  température  moyenne  de 
15°, 9,  13°, 7 et  15°, 6 et  une  salinité  moyenne  de  34,88,  35,17 

1 Cleve,  P.-T.  Geographical  distribution  of  Atlantic  Copepoda  and  their  phy- 
sical  conditions.  Ôfversigt  k.  Vetensk.  Akad.  Fôrhandl.,  vol.  57,  p.  139.  Stock- 
holm, 1900. 


LA  FAUNE  EUPÉLAGIQUE 


343 


et  35,69.  Ces  3 espèces  sont  indiquées  comme  habitant  égale- 
ment la  Méditerranée,  le  Pacifique  et  l’Océan  Indien.  Or,  il  est 
certain  que,  dans  la  Méditerranée,  ces  espèces  ont  à supporter 
une  température  et  une  salinité  moyennes  bien  supérieures  à 
celles  qui  figurent  dans  le  tableau  de  Cleve. 

Quant  à la  liste  des  espèces  appartenant  au  trichoplancton 
(formes  arctiques)  elle  comprend  8 espèces  dont  3 ont  été  trou- 
vées également  dans  la  Méditerranée,  « which  seems  to  point 
to  the  conclusion  that  the  Mediterranean  may  receive  water 
from  the  arctic  régions  » ajoute  Cleve. 

Ceci  nous  amène  à nous  poser  cette  question  : Est-ce  que  les 
différences  observées  entre  les  faunes  eupélagiques  de  di- 
verses régions  sont  dues  aux  conditions  d’existence  que  pré- 
sentent ces  régions  ou  seulement  au  fait  que  notre  connais- 
sance de  ces  faunes  est  encore  trop  incomplète.  Il  ne  faut  pas 
oublier  que  les  animaux  pélagiques  ne  sont  étudiés  et  déterminés 
avec  précision  que  depuis  peu  de  temps.  Jusqu’à  présent,  on  n’a 
observé  méthodiquement  cette  faune  que  dans  un  petit  nombre  de 
localités,  surtout  près  des  côtes,  et  ce  que  l’on  sait  de  sa  répar- 
tition dans  la  haute  mer  est  bien  peu  de  chose.  En  examinant 
une  carte  des  océans  sur  laquelle  sont  représentés  les  trajets 
des  grands  voyages  d’exploration  scientifique,  on  constate  qu’il 
y a des  millions  de  kilomètres  carrés  de  la  surface  de  la  mer 
où  jamais  le  filet  fin  d’un  zoologiste  ne  s’est  promené.  Quant 
aux  régions  profondes  de  l’océan,  on  est  certain  maintenant, 
surtout  depuis  les  belles  recherches  de  Chun,  qu’elles  renfer- 
ment également  une  faune  pélagique,  et  les  travaux  publiés 
dans  le  courant  de  ces  dernières  années  ont  montré  toujours 
davantage  la  richesse  de  cette  faune. 

Mais  que  représente  le  nombre  des  pêches  pélagiques  profon- 
des qui  ont  été  faites  jusqu’à  présent,  en  comparaison  de  la 
masse  des  eaux  océaniques?  Presque  rien,  car  il  est  certain  que 
l’hydrosphère  contient  plus  d ’tm  milliard  de  kilomètres  cubes 

Voyage,  Vol.  2.  24 


344 


M.  BEDOT 


d’eau  qui  n’ont  pas  encore  été  explorés  et  dont  on  ne  connaît  pas 
la  faune4  ! 

Les  données  que  nous  possédons  sur  la  distribution  géogra- 
phique des  animaux  eupélagiques  sont  encore  trop  peu  nom- 
breuses pour  qu’il  nous  soit  permis  d’arriver  à une  conclusion 
au  sujet  de  leur  répartition,  mais  nous  pouvons  cependant 
nous  demander  si  elles  corroborent  l’hypothèse  des  faunes  dis- 
tinctes. Il  faut  remarquer,  d’abord,  que  les  différences  consta- 
tées entre  les  faunes  pélagiques  de  régions  éloignées  sont  sou- 
vent dues  (surtout  lorsqu’il  s’agit  de  localités  peu  connues)  au 
fait  que  les  recherches  n’ont  pas  été  poursuivies  d’une  façon 
continue  et  dans  toutes  les  saisons.  Dans  les  stations  zoologi- 
ques où  cette  question  fait  l’objet  d’une  étude  suivie,  on  a ob- 
servé non  seulement  des  variations  saisonnières,  mais  souvent 
aussi  la  disparition  de  certaines  espèces  qui  apparaissent  de 
nouveau  au  bout  d’une  ou  plusieurs  années.  Ce  fait  s’observe 
souvent  chez  les  animaux  benthiques  ainsi  que  Fauvel1 2  l’a 
montré  ; mais  il  peut  se  présenter  également  chez  les  animaux 
pélagiques. 

En  outre,  on  a presque  toujours  comparé  les  faunes  régionales 
en  ne  tenant  compte  que  des  animaux  qui  se  trouvent  à la 
surface,  ou  à une  faible  profondeur.  Or,  ces  éléments  ne  sont 
pas  toujours  comparables. 

On  sait,  en  effet,  que  dans  les  mers  polaires,  la  température 
de  l’eau  ne  décroît  pas  régulièrement  de  la  surface  au  fond, 
mais  qu’elle  va  en  augmentant  à partir  de  la  surface  jusqu’à 
une  profondeur  variant,  suivant  les  saisons,  entre  300  et  400m, 
à partir  de  laquelle  elle  décroît  régulièrement  jusqu’au  fond. 
On  trouve  donc,  intercalée  entre  deux  couches  froides,  une  cou- 


1 D’après  Kbümmel,  O.  Handbuch  der  Ozeanographie,  1907,  les  eaux  océani- 
ques forment  une  masse  de  plus  de  1329  millions  de  kilomètres  cubes. 

2 Fauvel,  P.  Les  variations  de  la  faune  marine.  Feuille  des  jeunes  natura- 
listes, vol.  31,  p.  78  et  p.  101.  1901. 


LA  FAUNE  EUPÉLÀGIQUE 


345 


elle  plus  chaude  qui,  d’après  Nansen1 2,  a son  origine  dans  le 
Gulf-Stream.  Ce  mode  de  stratification  thermique  s’étend  jus- 
qu’à une  assez  grande  distance  des  Pôles.  Il  a été  observé  par 
la  Norwegian  North  Atlantic  Expédition  2 au  64°  Lat.  N. 
et,  par  la  Yaldiyia  3,  au  56°  Lat.  S. 

A partir  de  ces  latitudes,  les  animaux  qui  sont  transportés 
des  régions  chaudes  dans  les  mers  polaires  doivent  naturelle- 
ment se  tenir  à une  certaine  profondeur  et  il  n’est  pas  éton- 
nant qu’on  ne  les  rencontre  plus  à la  surface.  Au  point  de 
vue  de  la  répartition  géographique  des  animaux  eupélagiques 
les  faunes  de  surface  des  mers  chaudes  ou  tempérées  et  celles 
des  mers  polaires  ne  sont  donc  pas  des  éléments  comparables. 

Les  régions  bionomiques  admises  pour  la  distribution  des  ani- 
maux pélagiques  sont-elles  bien,  en  réalité,  séparées  les  unes 
des  autres  par  des  barrières  infranchissables?  Ortmann  a cher- 
ché à les  établir  d’après  la  répartition  des  courants  chauds 
et  froids  et  d’après  la  limite  des  glaces  flottantes,  mais  les 
résultats  qu’il  a obtenus  ne  paraissent  pas  très  satisfaisants.  En 
effet,  si  l’on  se  base  uniquement  sur  les  variations  de  tempéra- 
ture, on  peut  facilement  placer  une  limite  entre  deux  courants 
qui  coulent  côte  à côte,  mais  il  n’est  pas  possible  d’établir,  dans 
un  courant  qui  se  refroidit  graduellement,  une  limite  perpendi- 
culaire à sa  direction. 

Si  nous  examinons,  sur  la  carte  qui  accompagne  le  mémoire 
d’ORTMANN  la  limite  qui  sépare  les  régions  atlantique  et  atlan- 
tique-boréale,  nous  vo3rons  qu’entre  la  côte  d’Amérique  et  le 
40°  Long.  W.  environ,  elle  est  placée  entre  le  Gulf-Stream  et 

1 Nansen,  F.  The  Oceanography  of  the  North  Polar  Bassin.  In  : The  Nor- 
wegian  North  Polar  Expédition  Scientific  Results,  vol.  III.  London,  1902  (p.  304). 

2 Mohn,  H.  The  North  Océan , ifs  depths,  température  and  circulation.  In  : 
Norwegian  North  Atlantic  Expédition.  Christiania,  1887  (voir  pl.  XXVI). 

3 Schott,  G.  Océanographie  und  Maritime  Météorologie.  In  rWiesens.  Ergebn. 
Deutschen  Tiefsee-Expedition.  Valdivia.  Bd.  1.  Jena,  1902  (voir  p.  190,  Diagramm- 
tafel  n°  18  et  Atlas  Taf.  29). 


346 


M.  BEDOT 


le  courant  du  Labrador  ; on  peut  donc  l’admettre  sans  hésita- 
tion (au  moins  pour  les  eaux  de  surface).  Mais  à partir  du  40° 
Long.  W.,  cette  limite  s’étend  à travers  le  Gulf-Stream  pour 
venir  aboutir  au  détroit  de  Gibraltar.  Or,  il  n’y  a aucune  raison 
qui  permette  d’établir  une  limite  en  cet  endroit  où  nous  n’ob- 
servons aucune  variation  brusque  de  température.  Nous  voyons, 
au  contraire,  qu’un  animal  pélagique  entraîné  des  régions  équa- 
toriales par  le  Gulf-Stream,  arrive  aux  régions  polaires  sans 
avoir  à franchir  aucune  barrière  thermique  et  en  restant  tou- 
jours dans  le  même  milieu  dont  la  température  diminue  progres- 
sivement et  très  lentement. 

Les  limites  des  autres  régions  bionomiques  du  domaine  péla- 
gique ne  paraissent  pas  avoir  été  établies  sur  des  bases  plus 
solides  que  celle  dont  nous  venons  de  parler. 

Il  est  vrai,  comme  le  dit  Chün  (p.  10),  que  l’on  n’a  pas  encore 
prouvé  que  les  animaux  typiques  du  Gulf-Stream  puissent  sup- 
porter pendant  longtemps  une  température  de  5°  C.,  mais  il  est 
non  moins  vrai  que,  jusqu’à  présent,  on  n’a  pas  fait  la  preuve 
du  contraire  et  nous  n’avons  aucune  raison  d’admettre  à priori 
qu’ils  ne  puissent  pas  supporter  cette  température. 

Plus  nos  connaissances  de  la  faune  eupélagique  de  l’océan 
augmentent,  plus  on  éprouve  de  difficultés  à établir  une  limite 
zoogéographique  séparant  les  régions  chaudes  et  les  régions 
froides,  entre  lesquelles  on  est  amené,  aujourd’hui,  à admettre 
l’existence  de  régions  de  mélange  des  faunes  (Mischgebiete). 

Il  semble,  du  reste,  que  l’on  exagère  souvent,  pour  les  besoins 
de  la  cause,  l’importance  bionomique  des  différences  de  tem- 
pérature et  de  salinité  constatées  entre  certaines  régions. 
Les  recherches  de  Regnard  1 nous  ont  fourni  d’intéressants 
renseignements  sur  la  façon  dont  les  Poissons  supportent  les 
variations  de  température  de  l’eau.  Elles  ont  montré  que  cer- 

1 Regnàrd,  P.  Becherches  expérimentales  sur  les  conditions  physiques  de  la 
vie  dans  les  eaux.  Paris,  1891. 


LA  FAUNE  EUPÉLAGIQUE 


347 


taines  espèces,  telles  que  la  Carpe  pouvaient  être  amenées  par 
une  action  lente  et  progressive  à supporter  des  températures 
extrêmes  supérieures  à celles  qui  se  rencontrent  normalement 
dans  la  nature,  soit  — 2°  et  — 39°. 

En  revanche,  ces  mêmes  Poissons  ne  peuvent  pas  supporter 
des  variations  brusques  de  température  d’une  grande  amplitude, 
surtout  lorsqu’il  s’agit  de  températures  élevées.  C’est  ainsi  que 
l’on  a pu  faire  passer  brusquement  une  Carpe  de  —2°  à 
12°,  mais  non  pas  de  20°  à 25°  ; dans  ce  dernier  cas,  l’ani- 
mal a succombé.  Regnard  arrive  alors  à cette  conclusion 
(p.  322).  « En  résumé,  les  hautes  températures  sont  plus  facile- 
ment funestes  que  les  basses  aux  animaux  aquatiques  ». 

Frenzel1  avait  également  démontré,  en  1885,  que  les  ani- 
maux marins  supportent  beaucoup  plus  facilement  une  augmen- 
tation de  température  lorsqu’elle  se  produit  lentement  que  lors- 
qu’elle est  brusque. 

On  sait  que  la  faune  des  bassins  d’eau  douce  est  soumise  souvent 
à des  variations  de  température  très  grandes  et  que  beaucoup 
d’animaux  peuvent  rester  plus  ou  moins  longtemps  emprisonnés 
dans  la  glace  sans  que  cela  entraîne  leur  mort2.  En  outre, 
Pelseneer3  a pu  faire  vivre  des  larves  de  divers  animaux 
marins  littoraux  dans  de  l’eau  dont  la  température  avait  été 
abaissée  à — 2°, 5. 

Mais  il  convient  surtout  de  rappeler  ici  les  conclusions  aux- 
quelles est  arrivé  Buchanan4  à la  suite  d’une  exploration  du 
Golfe  de  Guinée.  Après  avoir  parlé  des  organismes  de  la  surface 
de  la  mer  et  de  leurs  migrations  verticales  diurnes  et  nocturnes, 

1 Frenzel,  J.  Temperaturmaxima'u  fur  Seethiere.  Àreh.  fur  gesammte  Physio- 
logie, Ed.  36,  p.  458.  1885. 

1 Voir  : Schmarda,  L.-K.  Die  Geographische  Verbreitung  der  Thiere.  1853. 

* Pelseneer.  Sur  le  degré  d’eurythermie  de  certaines  larves  marines.  Bull. 
Acad.  Belgique  (Cl.  Sciences).  1901,  p.  279. 

4 Buchanan,  J.  Y.  The  Exploration  of  the  Gulf  of  Guinea.  Scottish  Geogra- 
phical  Magazin,  vol.  4,  p.  234,  1888. 


348 


M.  BEDOT 


Buchanan  ajoute  (p.  234)  : « The  créatures  which  abounded 
on  the  surface  at  night  couîd,  however,*be  readily  obtained  in 
daylight  by  fislnng  at  a depth  of  from  15  to  30  fathoms.  It  is 
remarkable  that  in  the  course  of  this  migration,  of  a few 
fathoms  vertically,  which  they  undertake  in  order  to  remain  in 
a State  of  perpétuai  gloom,  they  pass  in  the  twenty-four  hours 
through  climatic  changes  in  their  environment  équivalent  to  a 
migration  of  some  thousands  of  miles  horizontally,  at  the  surface. 
At  night  these  organisms  inhabit  water  having  a température 
of  from  80°  to  85°  F.;  during  day  they  retire  into  water 
having  a température  of  55°  to  65°  F.  It  is  évident,  therefore 
that  climate,  in  so  far  as  température  is  concerned,  lias  com- 
paratively  little  influence  on  their  distribution.  » 

Nous  voyons  donc,  en  prenant  la  moyenne  de  ces  températures 
de  surface  et  de  profondeur  (réduites  à l’échelle  centigrade) 
que  les  animaux  pélagiques  peuvent  supporter  des  variations 
journalières  de  12°, 5.  On  comprend  que  ces  observations  aient 
amené  Buchanan  à admettre  que  la  température  n’a  qu’une 
influence  relativement  faible  sur  la  distribution  des  organismes. 

Nous  n’avons  pas  encore,  il  est  vrai,  un  grand  nombre  de 
données  exactes  et  précises  au  sujet  de  l’action  des  variations 
de  température  sur  les  animaux  eupélagiques.  Mais,  sans  vouloir 
préjuger  cette  question,  on  doit  reconnaître  cependant  qu’il  n’est 
pas  invraisemblable  d’admettre  que  ces  animaux  peuvent  passer 
graduellement  des  régions  tropicales  les  plus  chaudes  aux  régions 
polaires  les  plus  froides.  L’écart  de  température  entre  ces 
points  extrêmes  n’est  que  de  36°  environ.  Il  est  donc  inférieur 
à celui  que  supportaient  les  Cyprins  des  expériences  de  Re- 
gnard, et  il  est  bien  faible  en  comparaison  de  ceux  auxquels 
sont  soumis  les  animaux  terrestres  l. 

1 On  observe,  sur  la  plus  grande  partie  de  la  surface  des  continents,  des  ampli- 
tudes maximales  moyennes  de  température  de  plus  de  40°  et  qui  dépassent  même 
80°  dans  la  Sibérie  orientale. 


LA  FAUNE  EUPÉLAGIQUE 


349 


En  outre,  il  ne  faut  pas  oublier  que  les  courants  de  la  grande 
circulation  océanique  ont  une  vitesse  moyenne  très  faible.  Schott 
(1.  c.  166)  a calculé  qu’une  molécule  d’eau  de  surface  de 
l’Atlantique  met  80  jours  pour  aller  de  l’Equateur  au  30°  Lat. 
N.  et  qu’une  molécule  d’eau  du  courant  profond  doit  mettre  en- 
viron 150  ans  pour  effectuer  le  trajet  inverse.  L’écart  de  tem- 
pérature de  36°  dont  nous  venons  de  parler  se  répartit  donc 
sur  un  espace  de  temps  très  long,  qui  peut  même  dépasser  la 
durée  de  la  vie  d’un  individu  et  s’étendre  sur  plusieurs  généra- 
tions. 

Quant  aux  variations  brusques  de  température  que  l’on  ob- 
serve, à la  surface  de  l’océan,  aux  points  de  rencontre  des  cou- 
rants cbauds  et  froids,  elles  ne  doivent  pas  avoir  une  grande  in- 
fluence sur  la  répartition  générale  de  la  faune.  Il  se  peut  que, 
dans  certains  cas,  des  déplacements  de  courants  ou  des  pertur- 
bations accidentelles  puissent  entraîner  la  mort  d’un  grand  nom- 
bre d’organismes,  comme  on  l’a  observé  quelquefois1.  Mais, 
normalement,  lorsqu’un  courant  froid,  comme  celui  du  Labrador, 
rencontre  un  courant  chaud  comme  le  Gulf-Stream,  les  eaux 
froides  et  lourdes  du  premier  doivent  se  répandre  au-dessous 
des  eaux  chaudes  et  légères  du  second.  Nous  n’avons  donc  au- 
cune raison  de  croire  que  la  faune  du  courant  froid  ne  suive 
pas  le  même  chemin.  Et  s’il  se  produit,  dans  certaines  régions 
océaniques,  une  grande  mortalité  d’animaux  pélagiques  par 
suite  du  mélange  d’eaux  de  température  et  de  salinité  différen- 
tes, comme  Rômer  2 l’a  observé  au  Spitzberg,  il  est  certain  que 
cela  ne  peut  pas  causer  l’anéantissement  de  toute  la  faune  d’un 
courant,  mais  seulement  des  animaux  qui  se  trouvent  sur  ses 
bords  ou  à la  surface. 

1 Voir  : Murray,  J.  On  the  range  of  température  in  the  surface  waters  ofthe 
Océan,  and  its  relation  to  other  oceanographical  phenomena.  The  Geographical 
Journal,  vol.  12,  n°  2.  1898. 

2 R5mer,  F.  Die  Tierwelt  des  Nordlichen  Eismeeres.  Jahrb.  Nassau.  Verein 
Naturkunde.  Jahrg.  58,  p.  XXXIV,  1905. 


350 


M.  BEDOT 


On  admet  généralement 1 que  la  température  est  le  facteur  le 
plus  important  de  la  répartition  des  organismes  pélagiques,  mais 
quelques  auteurs  attribuent  aussi  une  certaine  importance  à la 
salinité. 

À ce  propos,  il  faut  rappeler  que  l’on  a déjà  fait  de  nombreu- 
ses expériences  pour  déterminer  l’influence  des  variations  de 
salinité  sur  les  animaux  aquatiques2.  Et  l’on  arrive  toujours  à 
la  même  conclusion,  à savoir  que  beaucoup  d’animaux  suppor- 
tent une  variation  très  lente  et  progressive  de  la  salinité  de 
l’eau,  mais  qu’ils  meurent  lorsque  cette  variation  est  brusque. 
Or,  les  variations  de  salinité  de  l’eau  des  courants  qui  transpor- 
tent les  organismes  pélagiques  des  régions  tropicales  aux  régions 
polaires  sont  excessivement  lentes  et  faibles. 

Nansen3  a donné  une  série  de  courbes  très  intéressantes 
représentant  la  répartition  verticale  de  la  salinité  dans  l’Océan 
arctique.  Elles  montrent  que  la  salinité,  faible  dans  la  couche 
froide  superficielle,  va  en  augmentant  jusqu’à  une  profondeur 
d’environ  200  mètres  ; à partir  de  là  et  jusqu’au  fond  elle  se 
maintient  entre  35  et  35,5  °/00.  Or,  d’après  la  carte  de  Schotï  4, 
à la  surface  de  l’Atlantique,  sur  une  grande  partie  du  parcours 
du  courant  équatorial  du  nord  (10°  Lat.  N.),  la  salinité  est 
également  de  35,5  °/00.  En  outre,  il  faut  reconnaître  que  beau- 
coup d’animaux  pélagiques  paraissent,  à cet  égard,  pouvoir 
supporter  d’assez  grandes  variations,  car  les  organismes  du 
Gulf-Stream,  dont  la  salinité  est  très  voisine  de  36  °/oo  (le  long 
du  40°  Lat.  N.),  peuvent  être  entraînés  et  vivre  dans  la  Médi- 
terranée où  la  salinité  est  beaucoup  plus  forte  et  arrive  même 
à 39  °/oo  dans  la  partie  orientale.  D’autre  part,  on  a de  nom- 
breux exemples  d’animaux  eupélagiques  se  trouvant  près 

1 Chdjst.  Loc.  cit.,  p.  6. 

* Voir  Regnard.  Loc.  cit. 

* Nansen,  Loc.  cit.,  pl.  10  à 12. 

4 Schott.  In  : Valdiyia.  Loc.  cit.,  pl.  33. 


LA  FAUNE  EUPÉLAGIQUE 


351 


des  côtes  dont  l’eau,  d’une  façon  générale,  est  moins  salée  que 
celle  de  la  haute  mer. 

La  salinité  ne  paraît  donc  pas  être  un  facteur  que  l’on  puisse 
faire  intervenir  pour  distinguer  bionomiquement  les  régions 
centrales  et  polaires  de  l’océan. 

Les  mers  polaires  — peut-être  par  le  fait  qu’elles  sont  à peu 
près  inaccessibles  à l’homme  — nous  paraissent,  présenter  des 
conditions  d’existence  très  différentes  de  celles  des  autres  régions 
océaniques.  Mais,  lorsqu’on  examine  cette  question  au  point  de 
vue  des  animaux  eupélagiques  on  reconnaît  que  ces  différences 
ne  sont  pas  très  considérables  et  qu’elles  sont  basées  sur  l’action 
d’un  seul  facteur,  la  température,  dont  les  variations  extrêmes 
ne  paraissent  pas,  d’une  façon  générale,  être  incompatibles  avec 
l’existence  des  organismes,  puisqu’elles  sont  inférieures  à celles 
que  des  animaux  supportent  dans  certaines  régions  terrestres. 
Or,  si  nous  ne  pouvons  pas  nous  appuyer  sur  des  raisons  biono- 
miques,  il  est  impossible  d’établir  des  régions  zoogéographiques 
pour  les  animaux  eupélagiques  tant  que  nous  n’aurons  pas  de 
documents  faunistiques  probants. 

Les  auteurs  qui  admettent  l’existence  de  faunes  pélagiques 
spéciales  dans  les  diverses  régions  des  océans  ont  eu  naturelle- 
ment à se  préoccuper  du  sort  réservé  aux  organismes  entraînés 
Lors  de  ces  régions  par  les  courants.  « Dans  tous  les  cas  »,  dit 
Damas  *,  * il  doit  exister  un  mécanisme  quelconque  qui  occa- 
sionne la  persistance  des  faunes  et  des  flores  spéciales  à chaque 
bassin  océanique,  et  une  adaptation  des  espèces  à ces  condi- 
tions d’existence,  sinon  les  courants  marins  tendraient  à tout 
mélanger  et  à tout  égaliser  d’un  pôle  à l’autre  ».  Et  l’étude  des 
Oopépodes  de  la  Mer  Norvégienne  amène  cet  auteur  à la  con- 
clusion que  « l’espèce  se  maintient  grâce  à l’existence  dans  ces 

1 Damas,  D.  Notes  biologiques  sur  les  Copépodes  de  la  Mer  Norvégienne.  Con- 
seil permanent  international  pour  l’exploration  de  la  mer.  Publications  de  cir- 
constance. N°  22.  Copenhague,  1905. 


352 


M.  BEDOT 


régions  d’un  courant  circulatoire  qui  ramène  périodiquement 
une  certaine  proportion  des  individus  répandus  à la  surface  de 
l’océan  et  entraînés  dans  le  mouvement  continuel  des  eaux. 
L’existence  d’une  zone  centrale  à plankton  spécial  est  une  preuve 
nouvelle  de  l’existence  de  cette  rotation.  Le  mécanisme  de  la 
circulation  joue  donc  ici  le  rôle  principal  pour  la  conservation 
de  l’espèce  et  la  création  d’un  plankton  spécial.  L’exemple  bien 
connu  de  l’océan  Atlantique  et  de  la  Mer  des  Sargasses,  montre 
que  ce  cas  n’est  pas  isolé.  Il  est  probable  que  la  rotation  super- 
ficielle des  eaux  est  l’un  des  éléments  le  plus  important  de  la 
persistance  de  la  vie  à la  surface  de  l’océan  ». 

Nous  n’avons  nullement  l’intention  de  prétendre  que  la  faune 
eupélagique  soit  actuellement  — et  toujours  — la  même  dans 
toutes  les  régions  de  l’ hydrosphère.  Il  est  certain  qu’une  es- 
pèce peut  se  maintenir  très  longtemps  dans  un  circuit  océa- 
nique. Mais  ces  circuits  ne  sont  pas  indépendants  de  la  circula- 
tion océanique  générale.  Ils  lui  sont  reliés  par  les  courants  d’ar- 
rivée qui  leur  amènent  constamment  de  nouveaux  organismes  et 
par  les  courants  de  départ  qui  emmènent  une  partie  de  la  faune. 
Ce  système  de  courants  n’appartient  pas  seulement  à la  circu- 
lation superficielle,  mais  aussi  à la  circulation  profonde  (et  ver- 
ticale). Une  partie  de  la  faune  entraînée  par  le  courant  de  Flo- 
ride et  le  Gulf-Stream  vient,  par  exemple,  en  suivant  les  côtes 
d’Afrique,  rejoindre  le  courant  équatorial  et  se  trouve  ainsi 
dans  un  circuit  fermé.  Cette  région  pourra  donc  présenter,  pen- 
dant un  certain  temps,  un  t}rpe  particulier  de  faune.  Mais  il  est 
non  moins  certain  qu’une  autre  partie  de  cette  même  faune  est 
entraînée  par  la  branche  N.-E.  du  Gulf-Stream  dans  les  régions 
arctiques.  Le  même  phénomène  se  reproduit  dans  les  autres 
circuits  océaniques  et  il  ne  semble  pas,  par  conséquent,  qu’ils 
puissent  conserver  indéfiniment  la  même  faune. 

Si  les  mers  polaires  ont  une  faune  spéciale,  il  faut  donc  que  les 
animaux  pélagiques  qui  y sont  amenés  par  les  courants  trouvent 


LA  FAUNE  EUPÉLAGIQUE 


353 


la  mort  au  moment  où  ils  en  franchissent  le  seuil.  On  a quelque 
peine  à se  représenter  cette  course  à la  mort  de  la  faune  péla- 
gique tropicale  vers  les  régions  polaires  et  cet  anéantissement 
continuel  d’une  faune  que  rien  ne  viendrait  compenser  en  réta- 
blissant l’équilibre. 

On  pourrait,  il  est  vrai,  être  tenté  d’admettre  que  les  animaux 
pélagiques,  pour  éviter  le  sort  fatal  qui  leur  est  réservé,  s’en- 
foncent dans  la  profondeur,  avant  d’arriver  dans  les  régions 
très  froides,  pour  y gagner  les  courants  profonds  ramenant  les 
eaux  polaires  vers  l’Equateur.  Mais  on  reconnaît  facilement 
que  cela  n’est  pas  possible  car,  pour  attirer  ces  organismes,  les 
courants  profonds  devraient  avoir  de  l’eau  plus  chaude , ce  qui 
n’est  pas  le  cas.  Pour  être  ramenés  par  les  courants  profonds 
dans  les  régions  d’où  ils  sont  partis,  les  organismes  pélagiques 
doivent  donc  faire  tout  le  trajet  en  restant  dans  le  courant. 

Quant  aux  balistases,  ou  régions  centrales  des  circuits,  on  sait 
que  leur  faune  pélagique  est  beaucoup  plus  pauvre  que  celle  des 
courants  qui  les  entourent.  En  outre,  Brandt  1 a fait  remar- 
quer que  les  essaims  rencontrés  par  l’Expédition  du  Plankton 
dans  la  Mer  des  Sargasses  n’étaient  jamais  composés  d’animaux 
ayant  des  organes  de  natation,  mais  seulement  d’espèces  inca- 
pables de  se  déplacer  horizontalement  autrement  que  sous  l’ac- 
tion des  vagues  et  du  vent.  Ceci  permettrait  de  croire  que  les 
espèces  capables  de  nager  trouvent  seulement  dans  les  courants 
les  conditions  d’existence  très  favorables  qui  leur  permettent  de 
pulluler. 

Il  est  possible  que  les  balistases  renferment  une  faune  spé- 
ciale, ainsi  que  Damas  l’admet,  mais  ce  fait  demande  encore  à 
être  confirmé  par  de  nouvelles  recherches.  Dans  tous  les  cas, 
les  éléments  de  cette  faune  doivent  provenir  des  courants,  et  si 
les  vents  et  les  vagues  peuvent  les  amener  dans  les  balistases, 

1 Branbt,  K.  Uéber  Anpassungserscheinungen  und  Art  der  Verbreitung  von 
Hochseethieren.  Ergebnisse  der  Plankton-Expedition,  Rd.  1.  1892. 


354 


M.  BEDOT 


les  mêmes  facteurs  peuvent  agir  en  sens  inverse  pour  les  faire 
rentrer  dans  le  circuit. 


Les  considérations  que  nous  venons  d’exposer  nous  amènent 
donc  aux  conclusions  suivantes. 

Les  différences  que  l’on  observe  entre  les  faunes  eupélagiques 
des  diverses  régions  de  l’hydrosphère  paraissent  être  dues  à 3 
causes  principales  : 

1°  l’imperfection  de  nos  connaissances  générales  et  notre 
ignorance  à peu  près  complète  de  la  faune  pélagique  profonde  ; 

2°  le  fait  que  la  composition  de  ces  faunes  régionales  varie 
dans  le  temps  suivant  l’apport  des  courants; 

3°  la  confusion  qui  s’établit  par  l’emploi  du  mot  faune  péla- 
giqueî.  On  comprend,  en  effet,  sous  ce  nom,  des  faunes  distinc- 
tes, ayant  des  genres  de  vie  différents  et  dont  la  répartition 
géographique  doit  être  traitée  séparément,  soit  les  animaux 
eupélagiques  (holoplancton),  les  animaux  néritiques  (méro- 
plancton)  et  les  animaux  nectoniques  (necton). 

Les  régions  bionomiques  que  l’on  a essayé  d’établir  pour  la 
faune  eupélagique  ne  sont  basées  sur  aucun  caractère  précis  et 
ne  sont  nullement  séparées  par  des  barrières  infranchissables. 

Etant  donné  que  beaucoup  d’animaux  arrivent  à supporter 
de  très  grandes  variations  de  température  pourvu  qu’elles  soient 
très  lentes  et  progressives,  on  peut  admettre,  jusqu’à  preuve  du 
contraire,  qu’il  en  est  de  même  pour  toute  la  faune  eupélagique. 

Les  courants  océaniques  transportant  les  eaux  tropicales 
dans  les  mers  polaires  et  les  ramenant  à travers  les  régions  pro- 
fondes à leur  point  de  départ,  présentent  ces  conditions  de  mo- 
dification lente  et  progressive  de  la  température  qui  doivent 
permettre  aux  animaux  eupélagiques  d’effectuer  le  circuit  tout 
entier  et  de  passer  ainsi  des  régions  les  plus  chaudes  aux  régions 
les  plus  froides. 


LA  FAUNE  EUPÉLAGÏQUE 


355 


Cette  hypothèse  n’entraîne  nullement  la  conclusion  que  toutes 
les  régions  de  l’hydrosphère  doivent  avoir  la  même  faune.  Des 
groupes  d’animaux  peuvent  être  retenus  pendant  une  période 
plus  ou  moins  longue  dans  les  circuits  qui  se  forment  sur  le  par- 
cours des  courants.  Ils  contribueront  à former  un  type  local  de 
faune.  Mais  ce  type  doit  forcément  se  modifier  constamment  par 
l’arrivée  de  nouveaux  éléments,  par  le  départ  des  anciens,  et 
par  la  formation  d’essaims  lorsque  les  conditions  sont  favorables. 

S’il  est  donc  possible  d’établir,  dans  le  milieu  océanique,  des 
régions  bionomiques  pour  les  animaux  benthiques,  nectoniques 
et  néri tiques,  il  parait  impossible  d’agir  de  même  à l’égard  des 
animaux  eupélagiques.  Il  est  probable,  en  effet,  qu’ils  peuvent 
circuler  librement  dans  toute  l’hydrosphère,  en  se  laissant 
emporter  par  les  courants,  et  que  les  différences  d’aspect  de 
la  faune  eupélagique  des  diverses  régions  océaniques  ne  sont 
que  temporaires. 

Les  organismes  entraînées  ainsi,  d’une  façon  continue  et 
très  lente,  à travers  toutes  les  régions  océaniques,  passeront 
graduellement  des  climats  les  plus  chauds  aux  climats  les  plus 
froids.  Pendant  ce  trajet,  chaque  espèce  rencontre  à un  moment 
donné  la  température  et  les  conditions  d’existence  qui  lui  con- 
viennent le  mieux  et  lui  permettent  de  pulluler.  Les  espèces 
auxquelles  les  basses  températures  sont  favorables  doivent  donc 
abonder  surtout  dans  les  régions  des  hautes  latitudes,  aussi  bien 
dans  l’hémisphère  nord  que  dans  l’hémisphère  sud  ; mais  elles 
pourront  très  bien  se  rencontrer  aussi,  quoique  en  moins  grand 
nombre,  dans  la  région  tropicale.  De  cette  façon  s’explique  très 
naturellement  la  bipolarité,  et  l’on  comprend  pourquoi  ce  phé- 
nomène, qui  est  encore  très  discuté  en  ce  qui  concerne  les  ani- 
maux benthiques,  a été  observé  fréquemment  chez  des  animaux 
pélagiques1. 


1 Kükenthal.  Loc.  cit.,  p.  17, 


356 


M.  BEDOT 


En  terminant,  nous  ferons  encore  remarquer  que  si  Ton  veut 
arriver  à établir  la  répartition  géographique  des  animaux  ma- 
rins sur  une  base  solide,  il  faut  absolument  renoncer  à traiter 
la  faune  pélagique  en  général  et  commencer  par  étudier  séparé- 
ment chacun  de  ses  éléments  (holoplancton,  méroplancton,  nec- 
ton)  dont  les  conditions  d’existence  sont  très  différentes. 


VOYAGE  DE  MM.  M.  BEDOT  ET  C.  PICTET 
DANS  L’ARCHIPEL  MALAIS 


SUR  LA 

FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 

(RÉSUMÉ) 

PAR 

M.  BEDOT 


En  terminant  la  publication  de  notre  Voyage  scientifique  dans 
V Archipel  Malais  nous  allons  donner  un  résumé  des  résultats 
obtenus  par  l’étude  des  matériaux  que  nous  avons  recueillis  dans 
cette  région.  La  plupart  des  espèces  ont  été  déterminées  et  étu- 
diées par  des  spécialistes  et  ont  fait  l’objet  de  plusieurs  mémoi- 
res publiés  dans  la  Revue  Suisse  de  Zoologie. 

En  voici  la  liste  : 

Pictet,  C.  Etude  sur  les  Rydraires  de  la  Baie  d’Amboine.  R.  S.  Z.1, 
vol.  1,  pp.  1-64,  pi.  1-3.  1893. 

Emery,  C.  Formicides  de  V Archipel  Malais.  R.  S.  Z.,  vol.  1,  pp.  187- 
229,  pl.  8.  1893. 

Simon,  E.  Arachnides  de  V Archipel  Malais.  R.  S.  Z.,  vol.  1,  pp.  319- 
328.  1893. 

de  Loriol,  P.  Echinodermes  de  la  Baie  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  1, 
pp.  359-426,  pl.  13-15.  1893. 

Joubin,  L.  Céphalopodes  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  2,  pp.  23-64,  pl.  1-4. 
1894. 

Zehntner,  L.  Crustacés  de  l’Archipel  Malais.  R.  S.  Z.,  vol.  2,  pp. 
135-214,  pl.  7-9.  1894. 

Béraneck,  E.  Les  Chétognathes  de  la  Baie  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol. 
3,  pp.  137-159,  pl.  4.  1895. 

1 R.  S.  Z.  = Revue  Suisse  de  Zoologie. 


358 


M.  BEDOT 


Kcehler,  R.  Echinodermes  de  la  Baie  d’Amboine  (Holothuries  et 
Cnnoïdes).  R.  S.  Z.,  vol.  3,  pp.  275-293.  1895. 
de  Loriol,  P.  Supplément  aux  Echinodermes  de  la  Baie  d’ Amboine. 

R.  S.  Z.,  vol.  3,  pp.  365-366,  pl.  10-11.  1895. 

Bedot,  M.  Les  Siphonophores  de  la  Baie  d’ Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  3, 
pp.  367-414,  pl.  12.  1896. 

Joubin,  L.  Note  complémentaire  sur  un  Céphalopode  d’Amboine,  R. 

S.  Z.,  vol.  3,  pp.  459-460.  1896. 

Bergh,  R.  Eolidiens  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  4,  pp.  385-394,  pl.  16. 
1896. 

André,  E.  Mollusques  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  4,  pp.  395-405,  pl. 
17.  1896. 

Topsent,  E.  Spongiaires  de  la  Baie  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  4,  pp. 
421-487,  pl.  18-21.  1897. 

Peracca,  M.  G.  Reptiles  et  Batraciens  de  l’Archipel  Malais.  R.  S.  Z., 
vol.  7,  pp.  321-330,  pl.  14.  1899. 

Silvestri,  F.  Diplopodes  de  V Archipel  Malais.  R.  S.  Z.,  vol.  7,  pp. 
331-334,  pl.  15.  1899. 

Fritze,  A.  Orthoptères  de  l’Archipel  Malais.  R.  S.  Z.,  vol.  7,  pp.  335- 
340,  pl.  16.  1899. 

Rosa,  D.  Oligochètes  de  T Archipel  Malais.  R,  S.  Z.,  vol.  9,  pp.  131- 
136.  1901. 

Mortensen,  Th.  Lissodiadema,  Nouveau  genre  de  Diadematides . 
R.  8.  Z.,  vol.  11.  pp.  393-398.  1903. 

Apstein,  C.  Salpes  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  12,  pp.  649-656,  pl.  12. 
1904. 

André,  E.  Supplément  aux  Mollusques  d’Amboine  et  description 
d’un  nouveau  genre  de  la  famille  des  Bhyllirhoides.  R.  S.  Z.,  vol.  14, 
pp.  71-80,  pl.  1.  1906. 

Ma  as,  ü.  Méduses  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  14,  pp.  81-107,  pl,  2-3* 
1906. 

Calvet,  L.  Bryozoaires  d’ Amboine.  Note  sur  Bugüla  dentata(Lmx) 
et  Retepora  denticulata  Bush  R.  S.  Z.,  vol.  14,  pp.  617-621,  pl.  21. 1906. 
Carl,  J.  Copépodes  d’Amboine.  R.  S.  Z.  vol.  15,  pp.  7-18,  pl.  1. 1907. 
Bedot,  M.  Madréporaires  d’Amboine,  R.  S.  Z.,  vol.  15,  pp.  143-292, 
pl.  5-50.  1907. 

Malaquin,  A.  et  A.  Dehorne.  Les  Annélides  polychètes  de  la  Baie 
d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  15,  pp.  335-400.  1907. 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS  359 

Moser,  F.  Cténophores  de  la  Baie  d'Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  16,  pp. 
1-26,  pi.  1.  1908. 

Hansen,  H.  J.  Sur  quelques  Crustacés  pélagiques  d’Amboine.  R.  S.  Z., 
vol.  16,  pp.  157-159.  1908. 

Roule,  L.  Alcyonaires  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  16,  pp.  161-194,  pl. 
6-8. 1908. 

Pizon,  A.  Ascidies  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  16,  pp.  195-240,  pl.  9-14. 
1908. 

Roule,  L.  Actiniaires  d’Amboine.  R.  S.  Z.,  vol.  17,  pp.  113-120.  1909. 

Bedot,  M.  La  faune  eupélagique  de  la  Baie  d’Amboine  et  ses  rela- 
tions avec  celle  des  autres  océans.  R.  S.  Z.,  vol.  17,  pp.  121-142.  1909. 

Parmi  les  animaux  que  nous  avons  récoltés  en  Malaisie,  cer- 
tains groupes  n’ont  pas  fait  l’objet  d’une  publication  spéciale 
parce  qu’ils  ne  renfermaient  que  des  espèces  bien  connues. 
Nous  citerons  cependant,  plus  loin,  les  espèces  dont  la  mention 
peut  avoir  quelque  intérêt  au  point  de  vue  zoogéographique.  La 
détermination  de  ces  groupes  a été  faite  par  des  spécialistes, 
soit  par  M.  le  Prof.  R.  Blanchard  pour  les  Hirudinées,  M.  le 
Dr  J.  Carl  pour  une  partie  des  Myriopodes,  M.  le  Prof.  L. 
Dôderlein  pour  les  Fongies,  M.  le  Dr  G.  Neumann  pour  les 
Doliolides,  M.  C.  T.  Regan  pour  les  Poissons  et  M.  le  Prof.  C. 
Ph.  Slüiter  pour  les  Géphyriens.  Nous  saisissons  cette  occasion 
pour  adresser  à ces  savants,  ainsi  qu’à  tous  ceux  qui  ont  colla- 
boré à la  publication  des  résultats  scientifiques  de  ce  voyage, 
l’expression  de  notre  vive  reconnaissance. 

Nous  allons  maintenant  donner,  pour  chaque  localité,  la  liste 
des  espèces  récoltées,  en  commençant  par  la  faune  terrestre  et 
d’eau  douce. 


Voyage.  Vol.  2. 


25 


360 


M.  BEDOT 


I.  FAUNE  TERRESTRE1 

ET  D’EAU  DOUCE 


Bornéo  : Sarawak. 

Toutes  les  récoltes  ont  été  faites  aux  environs  de  Ivuching, 
puis  en  remontant  la  rivière  de  Simundjan  jusqu’au  lac  Propok. 

Hirudinées 


Limnatis  (Pœcilobdella)  granu-  Hæmodipsa  zeylanica  Blanch. 
losa  Blanch. 


Crustacés 


Sesarma  edwardsi  de  Man  var.  Sesarma  edwardsi  de  Man  var. 
crassimana  de  Man.  lævimana  n.  var. 

Sesarma  bocourti  A.  M.-Edw. 


Arachnides 


Solenocosmia  javanensis  Walk 
Scytodes  marmorata  L.  Koch. 
Argy rodes  argyrodes  Walk. 
Poltys  illepidus  C.  Koch. 
Cyrtarachne  lœvis  Thorell. 
Argiope  catenulata  Dolesch. 
Gea  spmipes  C.  Koch. 

Cyclosa  paupercula  n.  sp. 


Nephilengys  malabarensis  Walk. 
Argyroepeira  orichalcea  Dolesch. 

Dyschiriognatha  bedoti  n.  gen. 
n.  sp. 

Palystes  incanus  Thorell. 
Oxyopes  lineatipes  C.  Koch. 
Plexippus  culicivorus  Dolesch. 
Palamnæus  longimanus  Herbst. 


Myriopodes 


Rhynchoproctus  ater  (Tôm.)  Silv. 
Trachelomegalus  hoplurus  (Poe.) 
Silv. 

Euridirorachis  (Platyrrhacus) 
picteti  n.  sp. 


Orthomorpha  coarctata  Sauss. 
Trigoniidus  sp.  ? 

Scolopendra  subspinipes  Leach, 


1 Nous  ne  citerons  pas,  ici,  toutes  les  espèces  d’insectes  qui  ont  été  récoltées, 
mais  seulement  celles  dont  la  mention  peut  avoir  quelque  intérêt. 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


361 


Orthoptères 

Capnoptera  fusca  n.  sp. 

Formicides 


Aenictus  gracilis  n.  sp. 

Diacamma  geometricum  race  ver- 
sicolor  F.  Smith. 

Lobopelta  mutabilis  F.  Smith. 
Crematog aster  de  for  mis  F.  Smith. 
Crematogaster  ferrarii  Ernery, 
Pheidole  javana  Mayr, 
Tetramorium  guineense  Fab. 
Doïichodenis  bituberculatus  Mayr. 
Plagiolepis  longipes  Jerdon. 


Oecophylla  smaragdina  Fab. 
Camponotusgigasr.borneensisVm 
Camponotus  festinus  F.  Smith. 
Camponotus  irrüans  F.  Smith. 
Camponotus  bedoti  n.  sp. 
Polyrhachis  bellicosa  F.  Smith. 
Polyrhachis  murina  F.  Smith. 
Polyrhachis  bicolor  F.  Smith. 
Polyrhachis  argentea  Mayr. 


Poissons 

Anabas  scander/s  Dold.  Periophthalmus  schlosseri  Pall. 

Periophthahnus  kœlreuteri  Schn.  Gobins  doriæ  Günth. 


Reptiles 


Crocodihis  porosus  Sch. 

Trionyx  cartïlagineus  Bodd. 
Hemidactylus  platyurus  Sch. 
Draco  cornutus  Gthr. 

Cahotes  cristatellus  KuhL 
Tachydromus  sexlineatus  Daud. 
Lygosoma  (Emoa)nigrum  Homb. 
et  Jacq. 

Python  reticulatus  Sch. 
Cylindrophis  rufus  Laur. 
Acrochordus  javanicus  Hornst. 
Tropidonotus  trianguligerus  Boie. 
Xenelaphis  hexagonotus  Gant. 
Coluber  melanurus  Schleg. 


Dendrelaphis  caudolineatus  Gray. 
Simotes  purpurascens  Schleg. 
Simotes  octolineatus  (Schneid.). 
Calamaria  picteti  n.  sp. 

Cerberus  rhynchops  Sch. 
Dipsadomorphus  dendrophilus 
Boie. 

Dipsadomorphus  cynodon  Boie. 
Psammodynastes  pictus  Gthr. 
Dryophis  prasinus  Boie. 
Bungarius  fasdatus  Schn. 

Naja  tripudians  Merr.  var.  pau- 
cisquamis  n.  var. 


362 


M.  BEDOT 


Amphibiens 

Bana  limnocharis  Wiegm.  Bufo  quadriporcatus  B)gr. 

Bana  erythræa  Schleg. 


Ile  Victory. 

L’Ile  Victory  est  un  petit  îlot  couvert  de  végétation  et  situé 
à mi-chemin  entre  Bornéo  et  Singapore  par  environ  1°40'  Lat. 
N.  et  106°40'  Long.  E.  Nous  avons  également  récolté,  dans 
cette  île,  un  certain  nombre  de  Lichens  qui  ont  été  décrits  par 
M.  le  Prof.  J.  Müller  dans  le  Nuovogiornalebotanicoitaliano, 
vol.  23,  n°  2,  Aprile  1891. 

Arachnides 

Stanneoclavis  brevipes  Dolesch.  Argiope  versicolor  Dolesch. 

Formicides 

Œcophylla  smaragdina  Fab. 

Sumatra  : Deli. 

Oligochètes 

Pheretima  atheca  Posa.  Pheretima  burchardi  Mich.  var. 

Pheretima  martensi  Michælson.  favosa  n.  v. 

Pheretima  picteti  n.  sp. 

Crustacés 

Paratelphusa  maculata  de  Man. 

Arachnides  1 

Solenocosmia  javanensis  Walk.  Scytodes  marmorata  L.  Koch. 

1 Toutes  les  espèces  citées  dans  cette  liste  ont  été  déterminées  par  M.  E.  Simon, 
bien  que  quelques-unes  d’entre  elles  ne  soient  pas  mentionnées  dans  les  Arachni- 
des de  l’Archipel  Malais  de  cet  auteur. 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


363 


Storena  vittata  Thorell. 

Spermophora  longiventris  n.  sp. 

Argy rodes  sumatranus  Thorell. 

Gasteracantha  vittata  Schæll. 

Argiope  ætherea  Walck. 

Meta  celebesiana  Walck. 

Cyclosa  anseripe  Wack. 

Myriopodes 

Âcanthodesmus  (Platyrrhacus)  Sphæropœus punctulatissima  Silv. 

saussurei  n.  sp.  Trigoniulus  sp.  ? 

Orthoptères 

Blatta  subgenitalis  n.  sp.  var.  obs-  Coptacra  sumatrensis  n.  sp. 

curior  n.  var.  Mecopoda  dilatata  Redtb. 

Gelastorhinus  gracilis  n.  sp.  Conocephalus  coarctatus  Redtb. 


Theridiosoma  picteti  n.  sp. 

Heteropoda  thoracica  C.  Koch. 
Dolomedes  femoraîis  van  Hasselt. 
Thalasius  spathidaris  v.  Hasselt. 
Palamnæus  longimanus  Herbst* 
Gmogalus  sumatranus  Thorell. 


Formicides 


Odontoponera  transversa  F.  Smith. 
Diacamma  geometricum  F.  Smith. 
Diacamma  vagans  F.  Smith. 
Ponera  punetatissima  Roger  race 
simülima  F.  Smith. 
Pristomyrmex  picteti  n.  sp. 
Monomorium  pharaonis  L. 
Lophomyrmex  bedoti  n.  sp. 
Crematogaster  deformis  F.  Smith. 
Crematogaster  rogenkoferi  Mayr. 

var.  lutea  n.  var. 

M eranoplus  mucronatus  F.  Smith. 


Plagiolepis  longipes  Jerdon. 
Œcophylla  smaragdina  Fab. 
Prenolepis  longicornis  Latr. 
Camponotus  gigas  Latr. 
Camponotus  festinus  F.  Smith. 
Camponotus  (Colobopsis)  saun- 
dersi  Emery. 

Poïyrhachis  ypsilon  Emery. 
Polyrhachis  bihamata  Drury. 
Poïyrhachis  dives  F.  Smith. 
Polyrachis  cephalotes  n.  sp. 
j Echinopla  meïanarctos  F.  Smith, 


Poissons 

Callichrous  hypothalmus  Blkr.  Osphronemus  trichopterus  Pall. 
Ophiocephalus  striatus  Bl.  PLelostoma  temmincki  C.  V. 


364 


M.  BEDOT 


Reptiles 

Hemidactylus  frenatus  J),  et  B.  Gonyocephalns  chamæleoutinus 
Dendrophis  pictus  Boie.  Laur. 

ÂMPHIBIENS 

Rana  labialis  Blgr.  Rana  limnocharis  Wiegm. 

Java. 

Orthoptères 

Blatta  nodosa  n.  sp.  Ceratinoptera  sundaica  n.  sp. 

Phyllodromia  picteti  n.  sp. 

Gélébès. 

Formicides 

Solenopsis  geminata  Fab.  (Ecophylla  smaragdina  Fab.  val*. 

Dolichoderus  bituberculatùs  Mayr  selebensis  n.  var.  (Gorontalo). 

(Gorontalo).  Polyr hachis  abdominalis  F.  Smith 

Plagiolepis  longipes  Jerdon  (Go-  (Gorontalo). 

rontalo). 

Ternate. 

Formicides 

Solenopsis  geminata  Fab.  (Ecophylla  smaragdina  Fab.  var. 

Camponotus  bedoti  n.  sp.  subnitida  Emery. 

Batian. 

Formicides 

Solenopsis  geminata  Fab.  (Ecophylla  smaragdina  Fab.  var. 

Dolichoderusbituberculatus Mayr.  gracillima  n.  var. 

Camponotus  bedoti  n.  sp. 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


365 


Bourou. 

Arachnides 

Clastes  frëycineti  Walck. 

Formicides 

Dolichoderns  bituberculatus  Mayr. 

Amboine. 


Oligochètes 


Pontoscolex  corethrurus  F.  Miil. 


UJoborus  geniculatus  Oliv. 
Gasteracantha  sturi  Doleschall. 
Argiope  æmula  Walck. 

Evetria  molluccensis  Dolesch. 
Epeira  unicolor  Dolesch. 


Pheretima  posthuma  L.  Vaill. 


Nephila  maculata  Fabr. 
Argyroepeira  orichalcea  Dolesch 
Heteropoda  venatoria  L. 
PLormurus  anstralasiæ  Fabr. 
Gagrella  amboinensîs  Dolesch. 


Arachnides 


Myriopodes 


Orthomorpha  coarctata  de  Sauss.  Rhinocricus  sp  ? 

Formicides 


Platythyrea  pusilla  n.  sp. 

Odontomachus  hæmatodes  L. 
Solenopsis  g eminata  Fabr. 
Pheidole  plagiaria  F.Smitli. 
Tetramorium  paci/icmn  Mayr. 
Dolichoderns  bituberm  la  tu  s May  r . 
Tapinoma  melanocephalum  Fab. 


Iridomyrmex  rufoniger  Lowne 
var.  metallescens  n.  var. 
Iridomyrmex  cordatus  F.  Smith. 
? Pseudolasius  famüiaris. 

? Camponotus  maculatus  F ab.  race 
mitis  F.  Sm. 

? Polyrachis  rastellata  Latr. 


Reptiles 


Cyclemis  amboinensîs  Daud. 
Calotes  cristatellus  Kuhl. 
Enygrus  carinatus  Schn. 


Dendrophis  pictus  Boie. 
Dipsadomorph  us  irregularis 
Merr. 


366 


M.  BEDOT 


II.  FAUNE  MARINE 
Amboine. 


CŒLENTÉRÉS 


SPONGIAIRES 

CALCAIRES 

Leucandra  pumïla  Bowerb. 

DÉMOSPONGIÉS 


CHARNUES 


Chondrosia  reniformis  Nardo.  Placinolopha  bedoti  n.  gen.  n.  sp. 
Placortis  simplex  F.-E.  Schulze. 

Tetractinellides 

Theonella  swinhœi  Gray.  Calthropella g eodioides  Carter: var. 

Sydonops  picteti  n.  sp.  Sphinctrella  ornata  Sollas. 

Placospongia  melobesioides  Gray.  Tetïlla  ridleyi  Sollas. 

Myriastra  clavosa  Ridley.  Tetïlla  merguiensis  Carter. 

Pilochrota  brevidens  n.  sp. 


Monaxonides 


Tethya  ingalli  Bowerb. 

Cliona  mucronata  Sollas. 
Spirastréllasolida  Ridley  & Dendy 
Spirastrella  decumbens  Ridley. 
Spirastreila  carnosa  n.  sp. 
Suberites  tenidculus  Bowerb. 
Higg insia  corraloides  var.  massa- 
lis  Cart. 

Ciocalypta  penidllus  Bowerb. 
Amorphinopsis  fϟda  Dendy. 


PLymeniaddon  ? subacerata  Rid- 
ley et  Dendy. 

Bubaris  vermiculata  Bowerb. 

Ecfiinodictyum  asperum  Ridley 
et  Dendy. 

Rhaphidophlus  filifer  Ridley  et 
Dendy. 

Rhaphidophlus  filifer  var.  muta- 
bilis  n.  var. 

Acarnus  tortïlis  Topsent. 


FAUXE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


367 


Ophlitaspongia  australiensis  Rid- 
ley  var.  mucronata  n.  var. 

Hymeraphia  clavata  Bowerb. 

Plumohalic/iondria  arborescens 
Ridley. 

Histoderma  verrucosum  Carter 
var.  fucoides  n.  var. 

Tedania  digitata  O.  Schm. 

Iotrochota  purpurea  Bowerb. 

Iotrochota  baculifera  Ridley. 

Damiria  schmidti  Ridley. 

Lissodendoryx  isodictyalis  Cart. 

Lissodendoryx  baculata  n.  sp. 

Esperella  pellucida  Ridley. 

EspereUa  philippensis  Dendy. 

Esperella  sordida  Bowerb.  var. 
orientalis  n.  var. 

Desmacella  peachi  Bowerb.  var. 
triraphis  n.  var. 

Desmacella  peachi  Bowerb.  var. 
fistulosa  n.  var. 

Desmacella  fortis  11.  sp. 

Stylotella  conulosa  n.  sp. 

Stylotella  cornuta  n.  sp. 

Oceanapia  fisiulosa  Bowerb. 


Oceanapia  amboinensis  n.  sp. 
Oceanapia  fragilis  n.  sp. 

Gelliodes  fihdata  Ridley. 

Gellius  toxius  n.  sp. 

Gellius  couchi  Bowerb. 

Gellius  glaberrimus  n.  sp. 
Gellius  hispidulus  n.  sp. 

Pellina  integra  n.  sp. 

Reniera  fistulosa  Bowerb. 
Reniera  rosea  Bowerb. 

Reniera  camerata  Ridley. 
Reniera  cribriformis  Ridley. 
Reniera  pulvinar  n.  sp. 

Petrosia  dura  Nardo. 

Petrosia  similis  var.  compacta 
Ridley  et  Dendy. 

Halichondria  panicea  Pallas. 
Halichondria  cavernosa  n.  sp. 
Chalinula  montagui  Fleming. 
Spinosellci  confæderata  Ridley. 
Spinosella  melior  Ridley  et  Dendy. 
Pachychalina  joubini  n.  sp. 
Pachychalina  lobata  Ridley. 
Cacochalina  mollis  n.  sp. 

Chalina  similis  n.  sp. 


Monoceratides 


Hircinici  variabilis  var.  dendroi- 
des  O.  Schm. 

Spongelia  fragilis  Schmidt  var. 

Dysideopsis  palmata  n.  sp. 


Phyllospongia  foliascens  Pallas. 
? Euspongia  septosa  Lmk. 
Euspongia  irregularis  var.  mol- 
lior  O.  Schm. 


368 


M.  BEDOT 


CNIDAIRES 

HYDROZOAIRES 


Hydropolypes. 

Gymnoblastes 


Dendrodava  dohrni  Weism,  Pennaria  cavoîinii  Eïirbg. 

Syncoryne  crassa  n.  sp.  Tubularia  viridis  n.  sp. 

Sphærocoryne  bedoti  n.  gen.  n.  sp.  Myrionema  amboinensis  n.  gen. 
Bougainvillea  ramosa  Bened.  n.  sp. 

Calyptoblastes 


Halecium  halecinum  L.  var.  mi- 
nor  n.  var. 

Halecium  simplex  n.  sp. 
Halecium  humile  n.  sp. 

Obelia  bidentata  Clarke. 

Obelia  geniculata  L. 

Clytia  johnstoni  Aid. 

Clytia  longicyatha  Allm. 

Clytia  serrulata  Baie. 

Clytia  noliformis  M.  Ci*. 

Clytia  trigona  n.  sp, 

Clytia  arborescens  n.  sp. 

Habella  lata  n.  sp. 

Hebella  cylindrica  Ldf. 


Lytoscyphus  junceus  (Allm.)  n. 
gen. 

j Sertutaria  vegæ  Thoinp.  d’A. 
Serüdaria  complexa  Clarke. 
Sertutaria  gracilis  Hassal  var. 

Sertularia  moluccana  n.  sp. 

Sertutaria  tubitheca  Allm. 
Plumularia  secundaria  L. 
Plumularia  halecioides  Aid. 

Plumularia  strictocarpa  n.  sp. 
Plumularia  plagiocampa  n.  sp. 
Aglaophenia  disjuncta  n.  sp. 

Lytocarpus  philippinus  Ivchp. 


Hydrocoralliaires 


La  description  des  Millépores  que  nous  avons  récoltés  à Am- 
boine  n’a  pas  été  publiée.  Nous  nous  bornerons  à donner  les 
noms  des  trois  espèces  qui  sont  très  communes  dans  cette  loca- 
lité. Nous  avons  pu  les  déterminer  facilement  par  comparaison 
avec  les  types  de  M.  Edwards  déposés  au  Muséum  d’Histoire 
Naturelle  de  Paris.  Ce  sont  : 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


369 

Millepora  verrucosa  M.  Eclw.  Millepora  reticidaris  M.  Edw. 
Millepora  intricata  M.  Edw. 

Hydroméduses. 

ÀNTHOMÉDUSES 

Euphysora  bigelowi  Maas.  liara  papua  Less. 

Cytæis  vulgaris  Ag.  et  Mayer.  Proboscidadyla flavicirrata  Brdt. 

Bougainvillia  fulva  Ag.  et  Mayer.  var.  stolonifera  Maas. 

Leptoméduses 

Laodice  fijiana  Ag.  et  Mayer.  Fhicduciim  virens  Bigelow. 
Phialidium  pacificum  Ag.  et  Odocanna  polynema  Ilkl. 

Mayer.  , Mesonema  macrodactylum  Brdt. 

Trachoméduses 

? Liriope  rosacea  Eseh.  Aglaura  prismatica  Maas. 

Rhopalonema  velatum  Ggbr. 

Narcoméduses 

Canoctantha  octonaria  M.  O.  Solmundella  bitentacidata  Quoy 

et  G. 


Siphonophores. 

Calycophorides 


Ersæa  bojani  Chun. 
Halopyramis  adamantina  Chun. 

Cuboïdes  adamantina  Chun. 
Lilyopsis  rosea  Chun. 

Galeolaria  aurantiaca  Vogt. 
Diphyes  gracïlis  Ggbr. 

Eudoxia  messanensis  Ggbr. 
Biphyopsis  compressa  Hkl.  var. 
picta  n.  var. 


Amphiroa  dispar  n.  sp. 

Bassia  perforata  Quoy  et  G. 

Spenoides  australis  Hxl. 
Abylopsis  quincunx  Chun. 

Aglaismoides  eschscholtzi  Hxl. 
Eudoxia  cuboïdes  Leuck. 
Parasphenoides  amboinensis  n. 
gen.  n.  sp. 

Enneagonoides  picteti  n.  sp. 


370 


M.  BEDOT 


Physonectes 

Crystallomia  polygonata  Dana.  Agalmopsis  sarsi  Kôll. 
Halistemma  rubrum  Hxl.  ForsJcalia  contorta  M.  Edw. 

Cupulita  picta  Hkl. 


SCYPH0Z0  AIRES 

Seyphopolypes. 

Alcyonaiees 


Clavularia  picteti  n.  sp. 
Pachyclavularia  erecta  n.  gen. 
n.  sp. 

Tubipora  chamissoni  Ehr, 
Tabipora  musica  L. 

Heliopora  cœrulea  Bl. 

Xenia  rubens  Sch. 

Xenia  fusca  Sch, 

Nephthya  elongata  Kkt. 
Dendronephthya  rubra  May. 
Dendronephthya  rosea  Kkt. 
Lithophytum  viride  May. 
Paraspongodes  crassa  Kkt. 
Sarcophytum  reichenbachi  Sch. 
Sarcophytum  plicatum  Sch. 


Sarcophytum  fungiforme  Sch. 
Sarcophytum  bœttgeri  Sch. 
Lobophytum  hedleyi  Whst. 
Lobophytum  candelabrura  n.  sp 
Sclerophytum  herdmani  Pratt. 
Alcy onium  polydactylum  Ehr. 
Virgularia  juncea  Pall. 
Virgalaria  rumphi  Kôll. 
Virgularia  reinwardti  Herkl. 
Svavopsis  elegans  n.  gen.  n.  sp. 
Ealisceptram  magnifolium  ‘Kôll. 
Halisceptrum  pann  folium  Kôll. 
Halisceptrum  tenue  n.  sp. 
Pteroides  lacazei  Kôll. 


ÂCTINIAIRES 


Cerianthus  maua  Carlgr.  Phymanthus  muscosits  Hadd.  et 

Palythoa  howesi  Hadd.  et  Shack.  Shak. 

Gemmaria  multisulcata  Carlgr.  Actinostephanus  hæckeli  Kwiet. 
Edwardsiélla pudica  Klunz.  A ctinoden dron ambonenseiK wi et) . 

Madréporaikes 

Cyathohelia  axillaris  (Eli.  et  Sol.)  Pocillopora  acuta  Lmck. 
Stylophora  digitata  (Pallas).  Pocillopora  elegans  Dana. 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


371 


Seriatopora  histrix  Dana. 
Euphyllia  rugosa  Dana. 
Euphyllia  fmbriata  (Spengler). 

Euphyllia  picteti  n.  sp. 

Euphyllia  picteti  var.  flexuosa 
n.  var. 

Oaîaxea  fascicularis  (L.) 

Gàlaxea  aspera  Quelch. 
Trachyphyllia  amarantus  (Mill- 
ier). 

Cattogyra  foi'mosa  Yerrill. 
Cœloria  dædalea  (Eli.  et  Sol.). 
Cœloria  arabica  var.  triangularis 
Kl  un  z. 

Massa  echinata  Edw.  et  H. 
Massa  brueggemanni  Quelch. 
Symphyllia  indica  Edw.  et  H. 
Symphyllia  acuta  Quelch. 
Symphyllia  sinuosa  (Quoy  et 
Gaim.). 

Tridacophyllia  lactuca  (Pallas). 

H ydnophorélla  microcona  (Lmck). 
Hydnophorella  exesa  (Pallas). 
Favia  okeni  Edw. 

Favia  pandanus  (Dana). 
Goniastræa  retifarmis  Lmck. 
Goniastræa  quoyi  Edw.  et  H. 
Goniastræa  multüobata  Quelch. 
Çyphastræa  microphtalma  (Lmk)* 
Prionastræa  robusta  (Dana). 
Merulina  studeri  n.  sp. 

Fungia  cyclolites  Lmck. 

Fûngia  acüniformis  Quoy  et  G. 
Fungia  paumotensis  Stutch. 


Fungia  echinata  (Pallas). 

Fungia  repanda  Dana. 

Fungia  danai  Edw.  et  H. 

Fungia  fungites  var.  haimei 
Verril. 

Fungia  fungites  var.  incisa  Dô- 
derl. 

Fungia  fungites  var.  agaricifor- 
mis  Lmck. 

Fungia  fungites  var.  confertifo- 
lia  Dana. 

Fodabacia  crustacea  (Pallas). 
Podabacia  robusta  Quelch. 
Herpetolitha  Umax  (Esper). 
Cryptabacia  talpina  (Lmck). 
Pavonia  decussata  Dana. 
Balanophyllia  cumingi Edw.  et  H. 
Dendrophyllia  ramea  (L.) 
Turbinaria  crater  (Pallas). 
Turbinaria  peltata  (Esper). 
Madrepora  seriata  (Ehrbg). 
Madrepora  subulata  Dana. 
Madrepora  studeri  Brook. 
Madrepora  qiielchi  Brook. 
Isopora  hispida  (Brook). 
Goniopora  stokesi  Edw.  et  H. 
Goniopora  lobata  Edw.  et  H. 
Rhodaræa  tenuidens  Quelch. 
Porites  conglomerata  Dana. 
Montipora  palmata  (Dana). 
Montipora  venosa  (Ehrbg). 
Montipora  spumosa  (Lmck). 
Montipora  verr'ucosa  (Lmck). 
Montipora  foliosa  Pallas. 


372 


M.  BEDOT 


Scyphoméduses. 

COEOXATES 

Nausithoe  punctata  Kôll. 

Discophoees 

Pelagia  panopyra  Per.  et  Les.  Crambione  mastigophora  Maas. 
Netrostoma  cœrulescens  Maas.  Thysanostoma  thysanura  Hkl. 

GTÉNOPHORES 

Cydippides 

Pleurobrachia  globosa  Moser.  Hormiphora  amboinæ  n.  sp. 
Pleurobrachia  striata  n.  sp. 

Beroides 

Beroe  forskali  Chun.  Beroe  cucumis  Fabricius. 

Ganeshides  n.  ord. 

Ganesha  elegans  Moser. 


ECHINODERMES 

D’après  mon  ami  M.  le  Professeur  Kœhler,  qui  a bien  voulu 
faire  une  révision  complète  de  nos  Echinodermes  d’Amboine, 
il  convient  de  modifier  quelques-unes  des  déterminations  men- 
tionnées dans  la  Monographie  des  Echinides,  Stellérides  et 
Ophiurides 4.  On  doit  donc  remplacer  les  noms  des  espèces  figu- 
rant dans  la  colonne  de  gauche  du  tableau  ci-dessous  par  ceux 
de  la  colonne  de  droite. 


1 Rev.  Suisse  Zool.,  vol.  1,  p.  359. 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


373 


Rhabdoçidaris  annulifera  Lmck. 
Rhabdoçidaris  imperialis  Lmck.  ■ 

Echinotrix  desori  (Agassiz)  Peters/ 
Salmacis  rarispina  Agassiz.  - 
Ophiactis  sexradia  Grube. 
Ophiadis  brocki  P.  de  Lor. 
Ophiomastix  mixta  Lutk. 
Ophiothrix  comata  M.  et  Tl*. 


: PJiyllacanthus  annulifera  Lmck. 
: Phyllacanthus  imperialis  var. 

fustigera  A.  A g. 

-Echinotrix  calamar  is  Pal  las. 

: Salmacis  spheroides  (L.). 

: Ophiadis  savignyi  M.  et  Tr. 
i Ophiadis  savignyi  M.  et  Tr. 

- Ophiomastix  annulosa  M.  et  Tr. 
-Ophiothrix  exigua  Lyman. 


En  outre  il  faut  ajouter 
la  Culcita  novæ-guineæ  M. 


à la  liste  des  Stellérides  d’Amboine 
et  Tr. 


CRINOIDES 


Antedon  liidovici  Carp. 
Antedon  andersoni  Carp. 
Antedon  impaHpinna  Carp. 
Antedon  milberti  Müll. 
Adïnometra  parvicirra  Müll. 


Adinometra  divaricata  Carp. 
Adïnometra  robustipinna  Carp, 
Adinometra  regalis  Carp. 
Adinometra  stelligera  Carp. 


STELLERIDES 


Archaster  typicus  Mul.  et  Tr. 
Astropeden  polyacanthus  Mul.  et 
Tr. 

Luidia  maculata  Mul.  et  Tr. 
Pentaceros  turritus  Linck, 
Pentaceropsis  obtusatus  (B.  de 
S*  ü.)  Sladeu. 

Culcita  grex  Mul.  et  Tr. 

Culcita  novæ-guineæ  Mul.  et  Tr. 


Asterina  cepheus  Valanc. 
Asterina  exigua  Linck. 

Linckia  miliaris  (Lmck)  v.  Mart. 
Ophidiaster  purpureus  E.  Perr. 
Nardoa  tubercidata  Gray. 
Acanthaster  echinites  (Eli.  et  Sol.) 
Lütk. 

Echinaster  eridanella  Yalenc. 


OPHIURIDES 


Ophiopezella  lutkeni  n.  sp. 


Pedinura  septemspinosa  (Mul.  et 
Tr.)  Lütk. 


M.  BEDOT 


\ 

374 

Pectinura  gorgonia  (Mül.  et  Tr.) 
Lütk. 

Pectinura  infernalis  (Mül.  et  Tr.) 
Lütk. 

Ophiolepis  cincta  Mül.  et  Tr. 
Ophioplocits  imbricatus  (Mül.  et 
Tr.)  Lyman. 

Ophiactis  savignyi  M.  et  Tr. 
Amphiura  duncani  Lyman. 
Ophiocnida  picteti  n.  sp. 
Ophiocoma  scolopendrina  var.  al- 
ternans  v.  Mart. 

Ophiocoma  erinaceus  Müll  et  Tr. 


Ophiarachna  affinis  Lütk. 
Ophiarthnim  elegans  Peters. 
Ophiomastix  annulosa  Mül.  et  Tr. 
Ophiomastix  caryophyllata  Lütk. 
Ophiothrix  longipeda  (Lmk)  Mül. 
et  Tr. 

Ophiothrix  punctolimbata  v.Mart. 
Ophiothrix  exigua  Lyman. 
Ophiothrix  galateæ  Lütk. 
Ophiothrix  bedoti  n.  sp. 
Ophiothrix  picteti  n.  sp. 
Ophiothrix  propinqua  Lyman. 
Ophiomixa  brevispina  v.  Mart. 


ECHINIDES 


Cidaris  metularia  Lmk. 
Phyllacanthus  annulifera  (Lmk). 
Phyllacanthus  imperialh  var.  fus- 
tigera A.  Ag. 

Echinothrix  calamaris  Pallas. 
Diadema  setosum  Gray. 
Lissodiadema  lorioli  n. gen.  n.  sp. 
Asthenosoma  variam  Grube. 
Tripneustes  variegatus  (Klein) 
Agassiz. 


Salmacis  spheroides  (L.). 
Echinometra  lucunter  (Leske) 
Gray. 

Peter ocentrotus  mamillatus 
(Brandt)  Klein. 

Echinodiscus  auritus  Leske. 
Laganum  depressum  Lesson. 
Arachnoides  placenta  Agassiz. 
Metalia  maculosa  (Gml)  Agassiz. 
Maretia  planulata  (Lmk)  Gray. 


HOLOTHURIDES 


Actinocucamis  typica  Ludw. 
Pseudocucumis  africana  Semper. 
Phyllophorus  bedoti  n.  sp. 
Holothuria  argus  Jæger. 
Polothuria  græffei  Semper. 
Holothuria  edulis  Lesson. 
Holothwûa  monacaria  Jæger. 


Holothuria  impatiens  Forsk. 
Holothuria  pardalis  Selenka. 
Holothuria  pleuripus  Haacke. 
Holothuria  vagabunda  Selenka. 
8tichopus  chloronotus  Brandt. 
Synapta  beseli  Jæger. 

Synapta  reticulata  Semper. 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


375 


VERS 

NÉMERTIENS 

M.  le  Prof.  Joubin,  qui  a bien  voulu  examiner  nos  Némer- 
tiens,  a reconnu  les  espèces  suivantes  : 

Poliopsis  lacazei  Joubin.  Eupolia  medioîineata  Bürger. 

Lineus  albovittatus  (Stiippson).  Eupolia  mexicana  Bürger. 

GÉPHYRIENS 

Les  Géjdiyriens  sont  représentés  dans  notre  collection  par 
les  3 espèces  suivantes  dont  nous  devons  la  détermination  à 
l’amabilité  de  M.  le  Prof.  Sluiter. 

Physcosoma  pacifkum  Kef.  Sipunculus  robiistus  Kef. 

Physcosoma  nigrescens  Kef. 

BRYOZOAIRES 

Bugiila  dentata  Lamouroux.  Retepora  denticulata  Busk. 

BRAGHIOPODES 

Lingida  anatina  Lam. 


ANNÉLIDES 


Syllis  gracïlis  Grube. 

Hesione  interiexta  Grube. 
Nereis  masalacencis  Grube. 
Perinereis  perspicillata  Grube. 
Nereis  ( Ceratonereis)  ' mirabilis 
Kinberg. 

Voyage.  Vol.  2. 


Nereis  picteti  n.  sp. 

Callizônella  lepidota  Krohn. 
Corynocephalus  gazellæ  Apstein 
Callizona  angelini  Kinberg. 
Phalacrophorus  pictus  Geerf. 
Pelagobia  longicirrata  Greef. 

26 


376 


M.  BEDOT 


Typlilocolex  mulleri  Busch. 
Tomopteris  rolasi  Greeff. 
Tomopteris  helgolandiui  Greeff*. 
Lepidonotus  carinulata  Grube. 
Lepidonotus  wahlbergi  Kinberg. 
Lepidonotus  cristatus  Grube. 
Eupolyodontes  amboinensis  n.  sp. 
Eurythoe  paciftca  Kinberg. 
Notopygos  maculata  Kinberg. 
Notopygos  labiatus  Mc  Int. 
Eucarunculata  grubei  n.  gen. 
n.  sp. 

Diopatra  amboinensis  Aud.&Edw. 
Eunice  valida  Gravier. 

Eunice  flaccida  Grube. 

Eunice  mutabïlis  Gravier. 

Eunice  pycnobranchiata  Mc  Int. 
Eunice  collaris  Ehrbg. 


Eunice  grubei  Gravier. 

Œnone  diphyllidia  Sçhmarda. 
Staurocephalus  filicornis  Grube. 
Aracoda  multidentata  Ehlers. 
Lumbriconeris  gracilis  Gr, 
Sabellaria  johnstoni  Mc  Int. 
Sabella  spectabÜis  Gr. 

Sabella  manicata  Gr. 

Sabella  tenuitorques  Gr. 
Dasychone  violacea  Schm. 
Salmacina  ædificatrix  Clpd. 
Pomatoceros  tricornigera  Gr. 
Loimia  ingens  Gr. 

Terébella  claparedi  Gr. 

Phenacia  parca  Gr. 

Chœtopterus  variopedains  Renier. 
Stylanoides  parmata  Gr. 
Dasybranchus  umbrinus  Gr. 


CHÉTOGNATHES 

Sagitta  bedoti  n.  sp.  Sagitta  enfiata  Grassi. 

Sagitta  serratodentata  Krohn.  Spadella  draco  Krohn. 
Sagitta  bipunctata  Quoy  et  Gaini.  Spadella  vougai  n.  sp. 


MOLLUSQUES 

AMPH1NEURES 

Crypioplax  oculatus  Quoy  et  G.  Lepidopleurus  dallii  Haddon. 
Çryptoplax  lævis  Blainv. 

SCAPHOPODES 


Dentalium  bisinuatum  n.  sp. 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


377 


GASTROPODES 

Prosobranches 

Columbella  (Strombina)  corru-  Chelyonotus  semperi  Berg. 

gata  il  sp.  Sigaretus  eximius  Reeve. 

Cerithium  pulchellum  n.  sp.  Haliotis  varia  L. 

Hipponyx  minutus  n.  sp.  Haliotis  asinina  L. 

HÉTÉROPODES 

Firoloidea  desmaresti  Lesueur.  Atlanta  gaudkhandi  Eyd.  et  Sol. 
Cardiapoda .placen ta  Less. 


Opisthobranches 


Casella  atromarginata  Guy. 
Chromodoris  funerea  Colling  wood 
Chromodoris  elisabethina  Bergh. 
Chromodoris  annæ  Bergh. 
Chromodoris  annæ  var.  unitæ- 
niata  n.  var. 

Phlegmodoris  areolaia  A.  et  H. 
Pleurophyllidia  cuvieri  d'Orb. 

Pleuroleura  picteti  n.  sp. 
Phyllirhoe  bucephalumVev.  et  Les. 

Ctilopsis  picteti  n.  gen.  n.  sp. 
Tornatina  (Uriculus)  subfusca 

il.  sp. 


Doriopsis  pustulosa  A.  et  H. 
Platydoris  (Boris)  sordida  Quoy 
et  G. 

Platydoris  maculosa  Cuv. 
Platydoris  (f)  rossiteri  Crosse. 
Phyllidia  pustulosa  Cuv. 
Phyllidia  tritineata  Cuv. 

Aplysia  dactylomela  Rang. 
Dolabella  rumphi  Cuv. 

Learehis  indica  n.  gen.  n.  sp. 
Myja  longicornis  n.  gen.  n.  sp. 
Ennoia  briareus  n.  gen.  n.  sp. 


Ptéropodes 


Cynibuliopsis  calceola  Verrill. 
Limacina  trochiformis  Orb. 
Creseis  acicida  Rang. 

Creseis  virgula  Rang. 

Ciio  pyramidata  L. 

Cleodora  curvata  Rang,  et  Soûl. 


Cavolinia  gibbosa  Rang. 
Cavolinia  globulosa  Rang. 
Cavolinia  uncinata  Rang. 
Desmopterus  papilio  Chun. 
Thliptodon  diaphanus  Meisenh 


378 


M.  BEDOT 


CÉPHALOPODES 


Octopus  areolatus  de  Haan. 
Octopus  amboinensîs  Broek. 
Octopus  boscii (Lesueur)  Hoyle. 
Octopus  inconspicuus  Brock. 
Octopus  marmoratus  Hoyle. 
Octopus  duplex  Hoyle. 


Sepioteuthis  lessoniana  Fer.  et 
d’Orb. 

Chiroteuthis  picteti  n.  sp. 

Loligo  bleekeri  Keferst. 

Idiosepius  picteti  n.  sp. 


ARTHROPODES 

CRUSTACÉS 

M.  le  D1'  J.  G.  de  Man  a bien  voulu  revoir  un  certain  nombre 
d’espèces  douteuses  et  indéterminées  de  notre  collection  et  les 
comparer  à celles  qui  ont  été  rapportées  des  mêmes  régions  par 
le  « Siboga  ».  A la  suite  de  cette  révision  il  est  arrivé  à la  con- 
clusion que  quelques-uns  des  noms  qui  figurent  dans  la  descrip- 
tion de  nos  Crustacés  (Rev.  Suisse  Zool.,  vol.  2,  p.  135.  1894) 
devaient  être  changés.  La  liste  suivante  donne  à gauche  les 
noms  qui  doivent  disparaître  et  à droite  ceux  qui  doivent  les 
remplacer. 

Philonicus  cervicalis  n.  sp.  — Solenocera  pectinata  Sp.  Bâte 

Alpheus  tridentatus  n.  sp.  = Alpheus  bidens  Olivier. 

A.  hippothoe  var.  edamensis  de  Man.  — Alpheus  edamensis  de  Man. 
Alpheus  crinitus  Dana.  = pp.  Alpheus  consobrinus  de  Man . 

= pp.  Alpheus  insignis  Heller, 

Goniocaphyra  sp.  V — Catoptrus  nitidus  A.  M.-Edw. 

Gélasimus  sp.?  ~ Gelasimus  chlorophthalnius 

Latr. 

Cladocères 


Evadne  tergestina  Claus. 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


379 


COPÉPODES 


salamis  vulgaris  (Dana). 

Calanus  darwini  (Lubb.). 

Calanus  caroli  Giesbr. 

Calanus  minor  (Clans). 

Calanus  pauper  Giesbr. 
Eucalanus  attenuatus  (Dana). 
Eucalanus  subtenuis  Giesbr. 
Eucalanus  mucronatus  Giesbr. 
Eucalanus  crassus  Giesbr. 
Rhincalanus  cornutus  (Dana). 
Paracalanus  clevei  nov.  nom. 
Paracalanus  aculeatus  Giesbr. 
Acrocalanus  longicornis  Giesbr. 
Acrocalanus  gradlis  Giesbr. 
Clausocalanus  arcuicornis  (Dana). 
Euchæta  marina  (Prestand). 
Euchæta  concinna  Dana. 
Scolecithrix  danæ  (Lubb.). 
Centropages  furcatus  (Dana). 
Temora  stylifera  (Dana). 

Temora  discaudata  Giesbr. 
Temora  turbinata  (Dana). 
Candacia  pachydactyla  Dana. 
Candacia  curta  Dana. 

Candacia  truncata  Dana. 
Candacia  catula  Giesbr. 
Candacia  bradyi  Scott. 

Calanopia  elliptica  (Dana). 


Labidoce?~a  acuta  Dana. 
Labidocera  kroyeri  (G.  Brady). 
Labidocera  detruncata  (Dana). 
Acartia  erythræa  Giesbr. 
Acartia  amboinensis  n.  sp. 
Acartia  bispinosa  n.  sp. 

Acartia  spinicauda  Giesbr. 
Acartia  negligens  Dana. 

Acartia  danæ  Giesbr. 

Oithona  setigera  Dana. 

Setella  gradlis  Dana. 
Clytemnestra  rostrata  Poppe. 
Oncæa  conifera  Giesbr. 

Oncæa  venusta  Phil. 

Saphirina  nigromaculata  Claus. 
Saphirina  lactens  Giesbr. 
Saphirina  opalina  Dana. 
Saphirina  metallïna  Dana. 
Saphirina  stellata  Giesbr. 
Copilia  mirabilis  Dana. 
Corycæus  ovalis  Clans. 
Corycæus  danæ  Giesbr. 
Corycæus  speciosus  Dana. 
Corycæus  obtusus  Dana. 
Corycæus  venustus  Dana. 
Corycæus  longistylis  Dana. 
Corycæus  concinnus  Dana. 
Corycæus  gibbulus  Giesbr. 


ClRRIPÈDES 

Lepas  anserifera  L.  Balanus  tintinnabulum  var.  or- 

Pœdlasma  eburnea  Hinds.  bignyi  ? Chenu. 

Sacculina  corculum  Kossin. 


380 


M.  BEDOT 


SCHIZOPODES 

ThysanopodatriciispidataMA^dw.  Euphausia  latifrons  G.  O.  Sars. 
Thysanopoda  agassizi  Ortm,  Stylocheiron  carinatum  G.  O.  S. 

Euphausia  sibogæ  n.  sp. 


Stomatopodes 

Gonodactylus  chiragra  Fabr.  Protosquilla  stolinra  Muller. 

Gonodactylus  graphurus  White.  Pseudosquilla  ornata  Miers. 

Décapodes 


a)  Macroures. 

Thalassina  scorpionoides  Latr. 
Calianassa  amboinensis  de  Man. 
Gebiopsis  intermedia  de  Man. 
Axius  spinipes  de  Man. 

Axius  plectorhynchus  Strahl. 
Paraxius  picteti  n.  sp. 

Panulirus  ornatus  Fabr. 

Alpheus  frontalis  Say. 

Alpheus  lævis  Randal) . 

Alpheus  strenuus  Dana. 

Alpheus  edwardsi  Aud. 

Alpheus  edwardsi  var.  haani 
Ortm. 

Alpheus  edamensis  de  Man. 
Alpheus  carinatus  de  Man. 
Alpheus  amboinæ  n.  sp. 

Alpheus  tricuspidatus  Heller. 
Alpheus  bidens  Olivier. 

Alpheus  consobrinus  de  Man. 
Alpheus  însignis  Heller. 
Mippolyte  marmoratus  Olivier. 


Palæmonella  amboinensis  n.  sp* 
Palæmonella  affinis  n.  sp. 

Palæmonella  tenuipes  Dana. 
Oodeopus  pungens  n.  sp. 
Oodeopus  ensiler  n.  sp. 

Solenocera  pectinata  Sp.  Bâtes. 
Stenopus  hispidus  Olivier. 
Lucifer  typus  Thompson. 

Lucifer  reynaudi  M.  Edw. 

b)  Anomoures 

Eemipes  testudinarius  H.  M.- 
Edw. 

Galathea  elegans  White. 
Polyonyx  tuberculosus  de  Man. 
Polyonyx  triunguiculatus  n.  sp. 
Polyonyx  hexagonalis  n.  sp. 

Porcellana  triloba  White. 
Cœnobita  rugosus  H.  M.-Edw. 
Cœnobita  clypeatns  H.  M.-Edw. 
Pagurus  enopsis  Dana. 

Pagurus  spinimanus  H.  M.-Edw. 


FAUNE  DE  L’ARCHIPEL  MALAIS 


381 


Pagurus  deformis  H.  M.-Edw. 
Pagurus  sigmoidalis  n.  sp. 

Monolepis  orientalis  Dana. 

g)  Brachyures 

Hyastenus  subinermis  n.  sp. 

Hyastenus  sebæ  White. 
Menæthius  monoceros  Latr. 
Schizophrys  aspera  A.  M.-Edw. 
M icippa  cristata  L . var.  1 æ vi  m a n a 
n.  var. 

Micippa  cristata  L.  var.  granu- 
lipes  n.  var. 

Tylocarcinus  styx  Herbst. 
Ceratocarcinus  intermedius  il  sp. 
Carpilius  convexus  Forsk. 
Carpilodes  stimpsoni  A.  M.-Edw. 
Atergatis  floridas  Rumph. 
Lophadæa  granulosa  Ruppel. 
Lophactæa  multicristata  n.  sp. 
Actæa  tomentosa  A.  M.-Edw. 
Actæa  areolata  Dana. 

Actæa  picta  n.  sp. 

Chlorodius  niger  Forsk. 
Chlorodopsis  melanodactyïus  A. 
M.-Edw. 

Chlorodopsis  spinipes  Heller. 

Sphœrozius  cochlearis  n.  sp. 


Püumnus  cœndescens  A.  M.-Edw. 
Pilumnus  vespertilio  Fabr. 
Püumnus  bleekeri  Miers. 
Trapezia  cymodoce  Herbst. 
Trapezia  areolata  Dana  var.  iner- 
mis  A.  M.-Edw. 

Trapezia  rufopunctata  Herbst. 
Tetralia  glaberrima  (Herb.)  Dana. 
Hexapas  sexpes  Fabr. 

Eriphia  lævimana  Latr. 
Gonîosoma  sexdentata  Herbst. 
Thalamitra  prymna  Herbst. 
Campa  læviuscula  Heller. 
Caphyra  natatrix  n.  sp. 
Catoptrus  nitidas  A.  M.-Edw. 
Sphærocarcinus  bedoti  n.  sp. 
Litocheira  quadrispinosa  n.  sp. 
Ceratoplax  villosa  n.  sp. 
Ceratoplax  leptochelis  n.  sp. 
Myctiris  brevidactylus  Stimps. 
Ocypoda  ceratophthalma  Pal  las. 
Ocypoda  cordimana  Latr. 
Gelasimus  anmdipes  Latr. 
Gelasimus  chlorophlhalmus  Latr. 
Gelasimus  foràpatus  White. 
Matuta  victrix  var.  crebrepunc- 
tata  Nuers. 

Matuta  banksi  Leach. 


PROCORDÉS 

TUNICIERS 

Ascidies 

Podoclavella  meridionalis  Herdm.  Polycarpa  picteti  n.  sp. 
Polycarpa  erecta  n.  sp.  Polycarpa  ovata  n.  sp. 


382 


M.  BEDOT 


Polycarpa  pedunculata  n.  sp.  LeptoclinumpantherinumUintev. 
Polyclinum  vasculosum  n.  sp.  Leptoclinum  psamathodes  Hinter. 
Pscimmaplidium  solidum  Herdm.  Protobotryllus  viridis  n.  sp. 

Salpides 


Salpa  ( Cyclosalpa ) pinnata  Forsk. 
- Ag. 

Salpa  henseni  Traust.  et  Apst.  — 
A g.  et  Sol. 

Salpa  amboinensis  n.  sp.  — Ag. 
et  Sol. 


Salpa  hexagona  Quoy  et  G. — Ag. 
Salpa  picteti  n.  sp. 

Salpa  democratica  - mucronata 
Forsk.  — Ag.  et  Sol. 

Salpa  scutigera-confœderata  For. 
— Ag.  et  Sol. 


Doliolides 

M.  le  Dr  G.  Neumann  a eu  l’obligeance  de  déterminer  nos 
Doliolides  d’Amboine.  Il  a reconnu  les  trois  espèces  suivantes  : 


Anchinia  rubra  Vogt.  Doliokim  denticulatiim  Quoy  et 

Doliolum  tritonis  Herdm.  Gaim. 

La  première  de  ces  espèces,  ainsi  que  le  fait  remarquer  M.  le 
Dr  Neumann,  n’avait  été  rencontrée  jusqu’à  présent  que  dans 
la  Méditerranée  et  Doliolum  tritonis  dans  les  Océans  Atlanti- 
que et  Indien.  Quant  à D.  clenticulatum , il  a été  trouvé  dans  les 
trois  Océans. 

CEPHALOCORDÉS 

Branchiostoma  belcheri  Gray. 


VERTÉBRÉS 

POISSONS 


Ces  Poissons  ont  été  déterminés  par  M.  Tate  Regan  du  Bri- 
tish  Muséum.  Pendant  notre  séjour  à Amboine  nous  avons 


FAUNE  DE  L ARCHIPEL  MALAIS 


383 


porté  notre  attention  avant  tout  sur  les  Invertébrés  et  nous 
n’avons  récolté  des  Poissons  qu’occasionnement.  La  liste  sui- 
vante ne  donne  donc  qu’une  très  faible  idée  de  la  richesse  ich- 
thvologique  de  cette  région. 


Tetrodon  houckenî  Bl. 

Tetrodon  bennetti  Blkz. 
letrodon  striolatus  Q.  et  G. 
Batistes  undulatus  M.  Park. 
Batistes  verrncosus  L. 

Muræna  petelli  Blkr. 

Muræna  richardsoni  Blkr. 
Muræna  nebuïosa  Akl. 

Muræna  fimbriata  Benn. 
Muræna  tile  H.  B. 

Muræna  moluecensis  Blkr. 
Muræna  afra  BL 
Ophichthys  colubrinus  Bodd. 
Hippocampus  trimacidatus  Benn. 
Hippocampus  guttidatus  Cuv. 
Syngnathus  bicoarctatus  Blkr. 
Ichtyocampus  carce  H.  B. 
Exocoetus  rostratus  Gthr. 


Saurus  myops  Bl.  Schn. 
Bseudorhombus  sp.  ? 

Fierasfer  gracilis  Blkr. 
Bomacentrus  moluecensis  Blkr. 
Tetradrachmium  arnanum  Blkr. 
Bremnas  biaculeatus  Bl. 
Amphisile  strigata  Gthr. 
Antennarius  marmoratus  L. 
Luciogobius  sp.  ? 

Gobius  echinocephalus  Rüpp. 
Bseudochromis  fuscus  M.  et  Tr. 
Micropus  unipinna  Gray. 

Bterois  antennata  Bl. 

Bterois  zébra  C.  et  V.t 
Scorpæna  haplodadylus  Blkr. 
Holocentrum  sammara  Forsk. 
Cromileptes  altivelis  C.  et  V. 
Synancidium  horridum  L. 


INDEX  DES  ESPECES  CITEES 


(Les  noms  imprimés  en  caractères  gras  sont  ceux  des  espèces  et 
variétés  nouvelles.) 


Abyla  bassensis,  I,  362,  363. 

Abyla  pentagona,  I,  363. 

Abyla  perfora  ta.  I,  362. 

Abylopsis  pentagona,  I,  363. 
Abylopsis  quincunx,  I,  363;  II,  369. 
Acamarchis  dentata,  I,  57 i. 
Acamarchis  tridentata,  I,  572. 
Acanthaster  echinites,  1, 147;  11,373. 
Acanthaster  ellisîi,  I,  150. 
Acanthaster  mauritiensis,  1, 148, 149, 
150,  15i. 

Acanthodesmus  saussurei,  I,  503; 
II,  363. 

Aearnus  carteri,  I,  455. 

Aearnus  innominatus,  I,  454,  455. 
Aearnus  tenuis,  I,  454. 

Aearnus  ternatus,  I,  454. 

Aearnus  tortilis,  I,  426,  429,  454; 
II,  366. 

Acartia  amboinensis,  I,  582,  583, 
587;  II,  379. 

Acartia  bifilosa,  I,  583. 

Acartia  bispinosa,  I,  583,  587; 
II,  379. 

Acartia  clausi,  I,  583. 

Acartia  danae,  I,  587;  II,  379. 
Acartia  ervtbraea,  I,  582,  587; 
II,  379. 

Acartia  lilljeborgi.  I,  583, 

Acartia  negligens,  I,  587;  II.  379. 
Acartia  spinicauda.  I,  587  ; II,  337, 
379. 

Acicularia  virchowi,  II,  156. 
Acremodactyla  ambonensis,  II,  331. 
Acrocalanus  gracilis,  I,  586;  II,  379. 


Acrocalanus  longicornis,  I,  586; 
II,  379. 

Acrocalanus  pediger,  I,  577,  578. 
Acrochordus  javanicuS,  I,  494;  II, 
361. 

Acrocladia  mamillata,  1,134. 
Acropora  damicornis,  II,  102. 
Acropora  muricata,  II,  102. 
Acropora  porites,  II.  102. 

Actaea  areolata,  I,  241,  244;  II,  381. 
Actaea  nodipes,  I,  244. 

Actaea  picta,  I,  242;  IL  381. 
Actaea  rufopunetata,  I,  244. 

Actaea  tomentosa,  l,  241,  243,  244; 
II,  381. 

Actaeodes  tomentosus,  I,  241. 
Actinocucumis  diffîcilis,  I,  334. 
Aetinocucumis  typica,  I,  334;  II,  374. 
Actinodendron  ambonense,  II,  327, 
331,  370. 

Actinometra  belli,  I,  350. 
Actinometra  divaricata,  I,  347;  11, 
373. 

Actinometra  duplex,  I,  350. 
Actinometra  magnifica,  I,  348. 
Actinometra  nigra,  I,  351. 
Actinometra  nobilis,  I,  350. 
Actinometra  parvicirra,  I,  347;  II, 
373. 

Actinometra  regalis,  I,  350;  II,  373. 
Actinometra  robustipinna,  I,  348; 
II,  ,373. 

Actinometra  stelligera,  I.  350:  II, 
373. 

Actinometra  tenax,  I,  351. 


386 


INDEX 


Actinostephanus  haeckeli,  II,  327, 
330,  370. 

Aeginella  dissonema,  I,  559. 
Aenictus  gracilis,  I,  65;  II,  361. 
Aenictus  laeviceps,  I,  66. 

Agalma  alba,  I,  398. 

Agalma  alveolata,  I,  374. 

Agalma  breve,  I,  377,  378,  379, 

381,  384,  388,  393. 

Agalma  clausi,  I,  391,  394. 

Agalma  clavata,  I,  375,  376,  397. 
Agalma  clavatum,  I,  376,  377,  378, 

380',  382,  383,  388,  397. 
Agalma  elegans,  I,  380,  381,  382, 
384,  390,  398. 

Agalma  eschscholtzi,  I,  374,  388, 
393,  398. 

Agalma  gettyana,  I,  376,  398. 
Agalma  haeckeli,  I,  38s. 

Agalma  intermedia,  I,  398. 

Agalma  mertensi,  I,  373,  374,  394. 
Agalma  minimum,  I,  376,  395. 
Agalma  okeni,  I,  371,  372,  373, 
374,  375,  377,  378.  380,  381, 

382,  383,  388,  393,  394. 
Agalma  papiliosum,  I,  380,  384,  391 . 

399. 

Agalma  polygonata,  l.  383,  388. 
Agalma  pontocardia,  I,  375. 

Agalma  punctata,  I,  375,  397. 
Agalma  rigidnm,  I,  394. 

Agalma  rubra,  I,  375,  395. 

Agalma  rubrum,  I,  376,  395. 
Agalma  sarsi,  I,  376,  377,  382,  397. 
Agalma  utriculare,  1,  382,  398. 
Agalmopsis  cara,  I,  396. 

Agalmopsis  carum,  I,  396. 
Agalmopsis  catena,  I,  389,  390,  398. 
Agalmopsis  clavatum,  I,  378,  398. 
Agalmopsis  dissol uta,  I,  384,  391, 
399. 

Agalmopsis  elegans,  I,  375,  378, 
380,  384,  390,  391,  395,  397, 
398. 

Agalmopsis  fragile,  I,  380,  383,  390, 
395. 

Agalmopsis  punctata,  1,375, 389,395. 
Agalmopsis  rubra,  I,  375,  395. 
Agalmopsis  sarsi,  I,  366,  369,  375, 
376,378,380,381,382,384, 
388,  391,  397,  398;  11,370. 


Agalmopsis  utricularia,  I,  380,  381, 
382,  391,  398. 

Aglaismoides  eschscholtzi,  I,  363; 
J],  369. 

Aglaophenia  disjuncta,  I,  2,  59  ; 
II,  368. 

Aglaophenia  philippina,  I,  60. 
Aglaophenia  urens,  I,  60. 

Aglaura  hemistoma,  I,  557. 

Aglaura  prismatica,  I,  543,  557;  II. 
336,  369. 

Aglaurides  erythroensis,  II,  186. 
Alcvonum  polvdactylum.  II,  249. 
‘ 265,  370. 

Alcvonum  ramosum,  II,  258. 
Alloposus  mollis,  I,  198. 

Alpheus  acant.homerus,  I,  295. 
Alpheus  amboinae,  1,  296;  II,  380. 
Alpheus  bidens.  I,  299,  300  ; II,  378, 
380. 

Alpheus  carinatus,  I.  295,  297,  298; 
II,  380. 

Alpheus  consobrinus,  II,  378,  380. 
Alpheus  crinitus,  I,  300;  II,  378. 
Alpheus  edamensis,  II.  378,  380. 
Alpheus  edwardsi,  I,  295;  II,  380. 
Alpheus  edwardsi  var.  haani,  1, 
295;  II,  380. 

Alpheus  frontalis,  I,  294;  II,  380. 
Alpheus  haani,  I.  295. 

Alpheus  hippothoë,  I,  295. 

Alpheus  hippothoë  var.  edamensis, 
I,  295;  II,  378. 

Alpheus  insignis,  II,  378,  380. 
Alpheus  laevis,  I,  294;  II,  380. 
Alpheus  strenuus,  I,  294;  il,  380. 
Alpheus  tricuspidatus,  I,  298:11,380. 
Alpheus tridentatus,  I,  298;  II,  378. 
Ammothea  viridis,  II,  258. 
Amorphinopsis  excavans,  I,  450. 
Amorphinopsis  filigrana,  I,  450. 
Amorphinopsis  foetida,  I,  427,  429, 
449;  II,  366. 

Amorphinopsis  paliescens,  I,  450. 
Amphiroa  angulata,  I,  361. 
Amphiroa  carina,  I,  361. 

Amphiroa  dispar,  I,  361;  II,  369. 
Amphisile  strigata,  II,  383. 
Amphiura  duncani,  I,  163;  II,  374. 
Amphiura  lutkeni,  I,  163. 

Anabas  scandens,  II,  361. 


INDEX 


387 


Anchinia  ruhra,  II,  382. 
Ancylometes  vulpes,  I,  117, 
Anochetus  myops,  I,  79. 
Anochetus  punctiventris,  I,  80. 
Antedon  acuticirra,  I,  344. 

Antedon  aequipinna,  I,  346. 

Antedon  andersoni,  I,  345;  II,  373. 
Antedon  conjungens,  I,  346. 
Antedon  imparipinna,  I,  346;  11,373. 
Antedon  ludovici,  I,  344;  II,  373. 
Antedon  miiberti,  1,  346;  II,  373. 
Antedon  protecta,  I,  34  6. 
Antennarius  marmoratus,  II,  383. 
Anthastra  aeruginosa,  I,  438. 
Anthemodes  articulata,  I,  389,  399. 
Anthemodes  canariensis,  I,  378,  379, 
382,  384,  388,  396.' 
Anthemodes  ordinata,  I,  384,  388, 
389,  397. 

Anthemodes  picta,  I,  384,  388,  395. 
Anthemodes  pictum,  I,  395. 

Aplvsia  dactvlomela,  I,  422;  II,  377. 
Apolemia  uvaria,  I,  375. 
Arachnoïdes  placenta,  I,  136;  II, 
374. 

Aracoda  multidentata,  II,  186,  376. 
Archaster  angulalus,  I,  139. 
Archaster  nicobaricus,  I,  138. 
Archaster  typions,  I,  138;  II,  373. 
Argiope  aemula,  I,  112;  II,  365. 
Argiope  aetherea,  II,  363. 

Argiope  catenulata,  I,  112;  II,  360. 
Argiope  versicolor,  I,  112;  II,  362. 
Argonauta  argo,  1.  189. 

Argyrodes  argvrodes,  I,  111;  II, 
360. 

Argvrodes  sumatranus,  I,  111;  II, 
363. 

Argyroepeira  oricbalcea,  I,  114;  II, 
360,  365. 

Ascidia  bifissa,  II,  282. 

Ascidia  empheres.  II,  282. 

Ascidia  gemmata,  II,  282. 

Ascidia  kreagra,  II,  282. 

Asterias  echinites,  I.  147. 

Asterias  exigua,  I,  144. 

Asterias  laevigata,  I,  145. 

Asterias  nodosa,  I,  140. 

Asterias  obtusa ta,  I,  141. 

Asterina  burtoni,  I,  144. 

Asterina  cephea,  I,  143. 


Asterina  cepheus,  I,  143;  II,  373. 
Asterina  exigua,  I,  144;  II,  373. 
Asterina  kraussi,  I,  145. 

Asteriscus  cepheus,  I,  143. 
Asteriscus  pentagonus,  I,  144. 
Asthenosoma  grubei,  I,  127,  354. 
Asthenosoma  varium,  I,  124,  353, 
517;  II,  374. 

Astraea  amboinensis,  II,  143. 
Astropecten  arma  tus,  I,  139. 
Astropecten  hystrix,  I,  139. 
Astropecten  polyacanthus,  I,  139; 
II,  373. 

Astropecten  stellaris,  I,  138. 
Astropecten  vappa,  I,  139. 
Astropvga  desori,  I,  122. 

Atergatis  tloridus,  I,  238,  308;  II, 
381. 

Atlanta  gaudichaudi,  I,  539;  II.  337, 
377. 

Atta  bellicosa.  I,  84,  85. 

Axius  plectorhvnchus,  I,  289;  II,  380. 
Axius  spinipes,  I,  289;  II,  380. 

Balanophyllia  cumingi,  II,  91,  144, 
371.“ 

Balanus  tintinnabulum  var.  orbignvi, 
I,  308;  II,  379. 

Balistes  undulatus,  II,  383. 

Balistes  verrucosus,  II,  383. 

Bassia  obeliscus,  I,  362. 

Bassia  perforata,  I,  362;  II,  369. 
Bassia  quadrüatera,  I,  362. 

Bassia  tetragona,  I,  362. 

Beroe  australis,  II,  239. 

Beroe  cucumis.  II,  226,  238,  239, 
240,  241,  336,  342,  372. 
Beroe  forskali,  II,  226,  232,  238, 
239,  240,  241,  372. 

Beroe  ovata,  II,  227,  232. 

Beroe  pandora,  II,  238,  239,  241. 
Beroe  pandorina,  II,  238. 

Beroe  roseus,  II,  240. 

Biemma  peachi,  I,  465. 

Blatta  nodosa,  I,  505;  II,  364. 
Blatta  subgenitalis  var.  obscu- 
rior,  I,  506;  II,  363. 

Bohadshia  argus,  I,  337. 

Bolina  micropecten,  II,  240. 

Bolina  ovalis,  II,  240. 

Bothroponera  bispinosa,  I,  78. 


388 


INDES 


Bothroponera  excavata,  I,  79. 
Bothroponera  ma  y ri,  1,  78. 
Bothroponera  piliventris,  I,  78. 
Bothroponera  ruflpes,  I,  78. 
Bothroponera  sublaevis  var.  rubî- 
cunda,  I,  79. 

Botrvllus  violaceus,  II,  324,  325. 
Bougainvillea  ramosa,  I,  2.  4,  11; II, 

368. 

Bougainvillia  fulva,  I,  542,  547;  II. 

369. 

Bougainvillia  muscus,  I,  11.  12. 
Branchiostoma  belcheri,  II,  382. 
Brissus  carinatus  var.  B.  compressus, 
I,  136. 

Brissus  maculosus,  I,  136. 

Bubaris  vermiculata,  I,  426,  429, 
450;  II,  366. 

Bubaris  vermiculata  var.  erecta,  I, 
450. 

Bufo  melanostictus,  I,  500;  II,  366. 
Bufo  quadriporcatus,  I,  500;  II,  362. 
Bugula  dentata,  I,  571;  II,  375. 
Bungarus  fasciatus,  I,  498;  II,  361. 

Caeochalina  mollis,  1,431. 485; II, 
367. 

Calamaria  picteti,  I,  491.  495:  II, 
361. 

Calanopia  elliptica,  I,  587;  II,  379. 
Calanus  caroli,  I.  586;  II,  337,379. 
Calanus  darwini,  I,  586;  II,  379. 
Calanus  minor,  I,  586;  II,  379. 
Calanus  pauper,  I,  586  : II,  379. 
Calanus  vulgaris,  I,  586;  II,  379. 
Calliagalma  utrieularia,  I,  398. 
Callianassa  amboinensis,  I,  288;  II, 
380. 

Callianira  bialata,  II,  232. 
Callichrous  hypothalmus,  II,  363. 
Callizona  angelini,  II,  155, 156,375. 
GallizoneMa  lepidota,  II,  155,  375. 
Callogvra  formosa,  II,  33,  34,  41, 
142,  371. 

Calotes  cristatellus.  I,  492;  II,  361, 
365. 

Calotes  versicolor,  I,  493. 
Calthropella  geodioides  var.,  I,  428, 
438;  II,  366. 

Campanularia  denticulata,  I,  31,  32. 
Campanularia  fruticosa,  I,  36,  39,  40. 


Campanularia  johnstoni,  I,  28. 
Campanularia  juncea,  I,  36,  37,  38. 
Campanularia  marginata,  I,  36. 
Campanularia  noliformis,  I,  31,  32, 
33. 

Campanularia  rula,  I,  36,  39. 
Campanularia  serrulata,  I,  30. 
Campanularia  spinulosa,  I,  26. 
Campanularia  thyroscvphiformis,  T, 
37,  38. 

Camponotus  bedoti,  I,  74;  II.  361, 
364. 

Camponotus  festinus.  I.  74;  II,  361. 
363. 

Camponotus  gigas,  I,  73;  II,  363. 
Camponotus  gigas  r.  borneensis,  I. 
73;  II,  361. 

Camponotus  irritans,  I,  74;  II,  361. 
Camponotus  lubbocki,  I,  75. 
Camponotus  macula  tus  r.  mitis,  I,  74; 
II,  365. 

Camponotus  motschulskii,  I,  75. 
Camponotus  poecilus,  I,  74,  103. 
Camponotus  (Colobopsîs)  saundersi. 
I,  76;  II,  363. 

Camponotus  vitreus,  I,  7 4,  103. 
Camponotus  wasmanni,  I,  102. 
Camponotus  wasmanni  var.  mu- 
tilarius,  I,  102. 

Cancer  sexpes,  I,  253. 

Candacia  bradvi,  I.  579,  587;  IL 
379. 

Candacia  catula,  I,  579.  580,  581. 
587:  II,  379. 

Candacia  curta,  I.  579,587;  11,379. 
Candacia  pachvdactvla.  T,  587:  II, 
379. 

Candacia  pectinata,  I,  579,  581. 
Candacia  truncata,  I,  587;  II,  379. 
Caphvra  laevis,  I,  256. 

Caphyra  natatrix,  I,  256;  II,  381. 
Capnoptera  fusca,  I,  510:  IL  361. 
Capnoptera  staudingeri,  1,  510. 
Carcinus  maenas,  I,  256. 

Gardiapoda  placenta, I,  422;  II,  377. 
CarpiJius  convexus,  I,  237:  II,  381. 
Carpilodes  stimpsoni,I,  237;  II,  381. 
Carupa  laeviuscula,  I.  255;  II,  381. 
Carupa  tenuipes,  I,  255. 

Casella  atromarginata,  I,  418;  II. 
377. 


INDEX 


389 


Cataulacus  llagitiosus,  1,  95. 
Cataulacus  granulatus,  I.  93. 
Cataulacus  guineensis,  I,  95. 
Cataulacus  horridus,  I,  94. 
Cataulacus  latissimus,  I,  93. 
Cataulacus  latus,  I,  93. 

Cataulacus  obertfaüri,  I,  95. 
Catoptrus  nitidus,  II,  378,  381. 
Cavolinia  gibbosa,  I,  539;  II,  377. 
Cavolinia  globulosa,  T,  539;  II,  377. 
Cavolinia  uncinata,  I,  540;  II,  377. 
Centropages  furcatus,  I,  578,  586: 
II,  379. 

Ceratinoptera  sundaica,  1,  508; 
II,  3(i4. 

Ceratocarcinus  (Harrovia)  alboli- 
neata,  I,  236. 

Ceratocarcinus  dilatatus,  1,  235,  236. 

Ceratocarcinus  intermedius,  I, 

235;  II,  381. 

Ceratocarcinus  longimanus,  I,  237. 
Ceratocarcinus  spinosus,  I,  236. 
Ceratoplax  ciliata.  I.  267,  268. 

Ceratoplax  ’eptochelis,  I.  268:  II, 
381. 

Ceratoplax  villosa,  I,  267:11,  381. 
Cerberus  rbynchops,  I,  497;  II,  361. 
Cerianthus  ambonensis,  II.  329. 
Cerianthus  elongatus,  II,  329. 
Cerianthus  maua,  II.  327,  328,  329. 
370. 

Cerianthus  sulcatus,  II,  329. 

Cerithium  pulchellum,  I,  417;  II, 
377. 

Cestus  pectinatus,  II,  240 
Cestus  veneris,  II,  340. 

Chalina  fmitima,  l,  485. 

Glial ina  limbata,  I,  485,  486. 

Chalina  similis,  I.  431,  485;  II. 
367. 

Chalinissa  oblata,  I,  485. 

Chalinula  montagui,  I,  431,  482;  II, 
367. 

Chelyonotus  semperi,  II,  377. 
Chiroteuthis  bomplandi,  I,  205. 
Chiroteuthis  lacertosa,  I.  204,  205, 
218. 

Chiroteuthis  picteti,  I,  191,  204, 
223;  II,  378. 

Chiroteuthis  veranyi.  I,  204,  205, 
211,  215,  216,  217. 


Chlorodius  niger,  I,  244:  II,  381. 
Chlorodopsis  melanodactvlus,  I,  245; 

II,  381. 

Chlorodopsis  spinipes,  I.  245;  II, 
381. 

Ghoetopterus  variopedatus,  II,  187, 

376. 

Chondrosia  ramsayi,  I,  432. 
Chondrosia  reniformis,  I,  426,  427, 
432;  II,  366. 

Cbromodoris  annae,  I,  419;  II,  377. 
Chomodoris  annae  var.  unitaeniata, 
J,  p.  4 19:  IL  377. 

Cbromodoris  elisabethina,  I,  418:  II, 

377. 

Chromodoris  funerea,I,4 18 ; II, 377. 
Cidaris  annulifera,  I,  120. 

Cidaris  lucunter,  I,  133,  134. 
Cidaris  lutkeni,  I,  120,  121. 

Cidaris  mamillata,  I,  134. 

Cidaris  metularia,  I,  120;  II,  374. 
Cidaris  variegata,  I,  133. 

Cidarites  annulifera,  I.  120. 
Cidarites  imperialis,  I,  121. 

Cidarites  metularia,  I,  120. 
Cioealvpta  penicillus,  I,  429,  449  ; 
II,  366. 

Cioealvpta  penicillus  var.  gracilis,  I, 
449. 

Circalia  papillosa,  I,  384. 

Cistopus  indicus,  I,  189. 

Clastes  freveineti,  I,  115;  II,  365. 
Clathria  aculeata,  I,  451. 

Clathria  meandrina,  I,  451. 
Clausocalanus  arcuicornis.  I,  586:11, 
379. 

Clavelina  lepadiformis,  II,  285,  287, 
288. 

Clavelina  meridionalis,  II,  283. 
Clavularia  aspera,  II,  251. 
Clavularia  inllata,  II,  254. 
Clavularia  picteti,  LL  248.  250, 
370. 

Clavularia  rosea,  II,  254. 

Clavularia  violacea,  II,  254. 
Cleodora  curvata,  II,  377. 

Clio  pvramidata,  I.  539:  II,  377. 
Cliosp?,  I,  539. 

Cliona  ensifera,  I,  444. 

Cliona  mucronata,  I,  427.  429,  444; 
II,  366. 


390 


INDEX 


Cliona  viridis,  I,  460. 
Clytemnestrarostrata,  I,  587;  II,  379. 
Clytia  arborescens,  1, 2, 34;  11,368. 
Clytia  johnstoni,  1,  3,  4,  5,  38,  33; 
II,  368. 

Clytia  longicvatha,  I,  3,  4,  38;  II, 
368. 

Clvtia  noliformis,  I,  3,  31,  55;  II, 
368. 

Clytia  serrulata,  I,  3,  30;  II,  368. 
Clytia  trigona,  I,  3,  33;  II,  368. 
Coeloria  arabica  var.  triangularis, 
II,  36,  143,  371. 

Coeloria  daedalea,  II,  35,  37,  38, 
143,  371. 

Coeloria  sinensis,  II,  36. 

Coeloria  stricta,  II,  36. 

Coenobita  clypeatus,  I,  384;  II,  380. 
Coenobita  rugosus,  I,  383;  II,  380. 
Coluber  melanurus,  I,  495;  II,  361. 
Columbella  (Strombina)  corru- 
gata,  I,  415;  II,  377. 
Columbella  fusiformis,  I,  416. 
Conocephalus  coarctatus,  I,  510;  II, 
363. 

Copilia  mirabilis,  I,  588;  II,  379. 

Coptacra  sumatrensis,  I,  509;  II, 
363. 

Corticium  candelabrum,  I,  433. 
Corycaeus  concinnu.-',l,  588;  II,  379. 
Corycaeus  danae,  I,  588;  II,  379. 
Corycaeus  furcifer,  I,  585. 
Corycaeus  gibbulus,  1,  588;  II,  379. 
Corycaeus  lautus,  I,  584. 

Corvcaeus  longistvlis,  I,  584,  588; 
“ II,  379. 

Corycaeus  obtusus,  I,  588;  II,  379. 
Corycaeus  ovalis,  I,  588;  II,  379. 
Corycaeus  speciosus,  I,  588;  II,  379. 
Corycaeus  varius,  I,  584. 

Corycaeus  venustus,  I,  588;  II,  379. 
Corydendrium  parasiticum,  1,  7. 
Corynocephalus  gazellae,  II,  155, 
156,  375. 

Crambione  mastigophora,  I,  543, 
563;  II,  373. 

Cranchia  brocki,  I,  191. 

Crella  elegans,  I,  459,  460. 

Crella  scbmidti,  I,  45y,  460. 
Crematogaster  deformis,  I,  71:  II, 
361,  363. 


Crematogaster  ferrarii,  I,  71;  II,  361. 
Crematogaster  rogenhoferi  var.  lu- 
tea,  I,  71;  II,  363. 

Creseis  acicula,  I.  539;  IL  377. 
Creseis  virgula,  I,  539;  II,  377. 
Cribrella  elegans,  I,  459. 

Cribrella  hamigera,  I,  459. 

Cribrella  labiata,  I,  460. 

Crocodilus  porosus,  1,  491:  II,  361. 
Cromileptes  altivelis,  II,  383. 
Cryptabaciatalpina,  II,  84,  144,371. 
Cryptoplax  laevis,  I,  414;  II,  376. 
Cryploplax  larvaeformis,  I,  414. 
Crvptoplax  oculatus,  I,  413.  417:11, 
376. 

Crystallodes  clausi,  I,  394. 
Crystallodes  imbricata,  I,  383,  387. 
Crvstallodes  mertensi,  I,  383.  387, 
394. 

Crystallodes  plethosoma,  I,  387. 
Crvstallodes  rigida,  I,  383.  387, 
394. 

Crystallodes  rigidum,  I,  366,  379, 
381,  394. 

Crystallodes  vitraea,  I,  366,  383. 
387,  394. 

Crvstallomia  polvgonata,  I.  366, 
374,  376,  377,  378,  379,  380, 
381 , 387,  388.  394;  11.  370. 
Cülopsis  picteti,  I,  532;  II.  377. 
Cuboidesadnmantina,  I,  357;  11,369. 
Cucumaria  africana,  I,  334. 
Cucumaria  assimilis,  I,  335. 
Cucumaria  conjungens,  I,  337. 
Culcita  grex,  I,  142;  II,  373. 

Culcita  novae-guineae,  II,  373. 
Cuneolaria  elegans,  1.  384,  389, 
398. 

Cuneolaria  imbricata,  I,  389. 
Cuneolaria  incisa,  I,  371,  372,  384, 

389,  399 

Cunoctantba  octonaria.  I,  543,  558; 
II,  369. 

Cupulita  ampbitridis.  I.  390. 
Cupulita  amphitrites,  I.  375,  377, 
396. 

Cupulita  boodwich,  L 371,  374, 

390,  399. 

Cupulita  bovvdicb,  I,  390,  399. 
Cupulita  bowdichi,  I,  390,  399. 
Cupulita  canariensis,  I,  390,  396. 


INDEX 


391 


Cupulita  cara,  I,  382,  383,  390,  396. 
Cupulita  fragilis,  1,  390,  396. 
Cupulita  picta,  1,  366,  369,  370, 
371,  375,  377,  378,  379,  380. 
381.  382.  383,  390,  395,  396: 
II,  370. 

Cupulita  sarsi,  I,  390,  396. 

Cupulita  tergestina,  I,  390,  396. 
Cyathohelia  axillaris,  II,  3,  142,  370. 
Cvclemis  amboinensis,  1,  492:  IL 
365. 

Cyclos  anseripe,  II,  363. 

Cyclosa  paupercula,  1, 112;  II,  360. 
Cylindrophis  linealus,  I,  494. 
Cylindrophis  maculatus,  I,  494. 
Cylindrophis  rufus,  I,  493,  II,  361. 
Cymba  crystallus,  I,  357. 

Gymbulia  calceola,  I,  423. 
Cymbuliopsi s calceola.  1, 423: 11,377. 
Cynopîthecus  nigrescens,  I,  xl. 
Cyntlïia  tuberosa,  II,  292. 
Cyphastraea  microphtalma,  II,  68, 
143,  371. 

Cyrtarachne  laevis,  I,  112;  II,  360. 
Cvstopus  pleuripus,  I,  341. 

Cytaeis  vulgaris,  I,  542,  545;  II,  369. 

Dauiiria  australiensis,  1,  459,  460. 
Damiria  schmidti,  I,  430,  459; 
II,  367. 

Dasybranchus  umbrinus,  II,  187, 
376. 

Dasyclialina  melior,  I,  483. 
Dasychone  violacea,  II,  187,  376. 
Uendorvx  incrustans,  I,  447. 
Dendrelaphis  caudolineatus,  I,  495; 
II,  361. 

Dendroclava  dohrni,  I,  2,  4,  5,  6, 
63;  II,  368. 

Dendronephthya  rigida,  II,  258. 
Dendronephthya  rosea,  II,  249,  257, 
370. 

Dendronephthya  rubra,  II,  249,  257, 
370. 

Dendrophis  pictus,  I,  495;  II,  364. 
365. 

Dendrophyllia  ramea,  II,  94,  144, 
371/ 

Dendropsis  bidentifera,  I,  446. 

Dentalium  bisinuatum,  I,  415;  II, 
376. 


Dentalium  erectum,  I,  415. 
Dentalium  splendidum,  I,  415. 
Desmacella  fortis,  I,  430,  466, 
467;  IL  367. 

Desmacella  peachi,  1,  426,  465, 
466,  467,  468. 

Desmacella  peachi  var.  fistulosa, 
I,  430,  466,  467;  II,  367. 
Desmacella  peachi  var.  stellifera,  I, 
465. 

Desmacella  peachi  var.  trirha- 
phis,  I,  430,465,  467;  IL  367. 
Desmacella  varians.  ï,  466. 
Desmacella  variantia,  I,  466. 
Desmacidon  fistulosa,  I,  471. 
Desmacodes  peachi,  I,  465. 
Desmopterus  papilio,  I,  5ï0;  II,  377. 
Diacamma  geometricum,  I,  67  : IL 
363. 

Diacamma  geometricum  r.  versicolor, 
I,  67;  II,  361. 

Diacamma  vagans,  I,  68;  II,  363. 
Diacria  sp?  I,  539. 

Diadema  savignyi,  I,  123. 

Diadema  setosa,  I,  123. 

Diadema  setosum,  I,  123;  II,  374. 
Diopatra  amboinensis,  II,  178,  376. 
Diphves  acuminata,  I,  359,  360. 
Diphyes  gracilis,  I,  358;  II,  369. 
Diphves  sieboldi,  I,  359. 

Diphyllidia  cuvieri,  I,  420. 
Diphvopsis  compressa  var.  picta, 

I.  360;  II,  369. 

Dipsadomorphus  cynodon,  1,  497:11, 
361. 

Dipsadomorphus  dendrophilus , I, 
497;  II,  361. 

Dipsadomorphus  irregularis;  I,  497  : 

II,  365. 

Dischiriognatha  tenera,  I,  115. 
Dolabella  ruraphi,  I,  422;  II,  377. 
Dolichoderus  bituberculatus,  1,  72: 
II,  361,  364,  365. 

Doliolum  denticulatum,  II,  382. 
Doliolum  tritonis,  II,  382. 
Dolomedesfemoralis,  I,  116;  II,  363. 
Dolomedes  fimbriatus,  I,  116. 
Dolomedes  riparius  var.  femoralis, 
I,  116. 

Dolomedes  spathularîs,  1,  117. 
Dolopaeus  cinctus,  I,  117. 


Voyage.  Vol.  2. 


27 


392 


INDEX 


Doramasia  bojani,  I.  357. 

Doriopsis  pustulosa,  I,  422:  If.  377. 
Doris  areolata,  I,  419. 

Do  ris  atromargïnata,  I,  418. 

Doris  (Phlegmodoris)  spongiosa,  I, 
419. 

Draco  eornutus,  I.  492;  II,  36i. 
Dryophis  prasinus,  I,  498;  II,  361. 
Dynamena  distans,  I,  48,  49. 
Dynamena  divergens,  I,  51. 
Dynamena  gracilis,  I,  48. 

Dynamena  gracilis,  I,  48. 

Dynamena  tubuiiformis,  I,  44,  46. 
Dyschiriognatha  argyrostilba,  I,  115. 
Dyschiriognatha  bedoti,  I,  114; 
IL  360. 

Bysideopsis  palmata,  1,  431,  486; 
il,  367. 

Dysmorphosa  sp?  I,  542,  546. 

Echinaster  affinis,  1, 151. 

Echinaster  eridanella,  I,  151:  II, 

373. 

Echinaster  Solaris,  I,  147. 
Echinodictvum  asperum,  I.  429,  450; 
II,  366. 

Echinodiscus  auritus,  I,  135;  11,374. 
Echinodiscus  inauritus,  I,  135. 
Ecbinometra  lobata,  I,  134. 
Echinometra  lucunter,  1, 133;  II,  374. 
Echinometra  muscosa  amboinensis, 
I,  120. 

Echinometra  setosa,  I,  123. 
Echinometra  subangularis,  I,  134. 
Echinopla  melanarctos,  I,  78;  II,  363. 
Echinothrix  annellata,  I,  122. 
Echinothrix  calamaris,  1, 123;  H,  373, 

374. 

Echinothrix  desori,  I,  122;  II,  373. 
Echinothrix  diadema,  I,  521. 
Echinothrix  scutata,  I,  122. 

Echinus  lucunter,  l.  133. 

Echinus  maculosus,  I,  136. 

Echinus  placenta,  I,  136, 

Echinus  planus,  I,  135. 

Echinus  spatangus,  I,  136. 
Edwardsia  pudiea,  II,  329. 
Edwardsiella  adenensis,  II,  330. 
Edwardsiella  pudiea,  II.  327,  329. 
330,  370. 

Eiedonella  diaphana,  I,  189. 


Enneagonoides  picteti,  I,  365;  IL 
369. 

Enneagonoides  quoyi,  J,  365,  366. 
Ennoia  briareus,  I,  411;  II,  377. 
Enoploteuthis  ïnargaritifera,  I,  191. 
Enygrus  carinatus,  I,  493;  II,  365. 
Epeira  unicolor.  I,  112;  II,  365. 
Eriphia  laevimana,  I,  255;  II,  381. 
Ersaea  bojani,  I,  356;  II,  369. 

Ersaea  picta,  I,  356. 

Esperella  peîlucida,  I,  430.  462;  II, 
367. 

Esperella  philippensis,  I,  430,  463; 
II,  367. 

Esperella  ridleyi,  L 463. 

Esperella  sordida,  L 463,  464. 
Esperella  sordida  var.  orientalis, 
I,  430,  463;  II,  367. 

Esperella  toxifer,  L 463. 

Esperia  peîlucida.  I,  462. 

Eucaianus  attenuatus,  I,  586;  II, 
379. 

Eucaianus  crassus,  I,  586;  IL  379. 
Eucaianus  mucronatus.  I,  586  : II, 
337,  379. 

Eucaianus  subtenuis.  L 586;  II,  379. 
Eucarunculata  grubei,  II,  173, 
210,  376. 

Euchaeta  eoncinna,  I,  586;  II,  337, 
379. 

Euchaeta  marina,  L 586;  II,  379, 
Eueharis  multicornis,  II,  232. 
Eucharis  novemcostata,  II,  240. 
Eudendrium  ramosum,  I,  il. 
Eudoxia  bojani,  I,  356. 

Eudoxia  campanula,  L 360. 

Eudoxia  cuboides.  I,  363;  II,  369. 
Eudoxia  escbscholtzi  I,  360. 

Eudoxia  messanensis,  I,  360;  II,  369. 
Eunice  collaris,  IL  182,  376. 

Eunice  flaccida,  II,  181,  376. 
Eunice  grubei,  IL  183,  376. 

Eunice  mutabilis, II,  181,  186,  376. 
Eunice  pyenob ranch i ata,  II,  182, 

■ 376.  * 

Eunice  valida,  II,  181,  376. 
Euphausia  gibha,  II,  244. 

Euphausia  latifrons,  II,  244,  380. 
Euphausia  sibogae,  II,  244,  380. 
Euphyllia  fimbriaia,  II,  18,  22, 142, 
371. 


INDEX 


393 


Euphyllia  picteti,  IL  19,  23,  142, 
37  t. 

Euphyllia  picteti  var.  flexuosa, 
II,  22,  142,  371. 

Euphyllia  rugosa,  II,  15,  19,  142, 
371. 

Euphyllia  striata,  II,  18. 

Euphvsora  bigelowi.  I,  542,  544;  II, 
369. 

Euphvsora  tetrabrachia,  I,  544. 
Euphausia  latifrons,  II,  337. 

Eupolia  mediolineata,  II,  375. 
Eupolia  mexicana,  IL  375. 

Eupolyodontis  amboinensis,  II, 

161,  173,  376. 

Eupolyodontes  cornishi,  II,  171,  172, 
173. 

Eupolvodontes  (Panthalis)  mitsukurii, 
IÏ,  173. 

Eurydirorhachis  picteti,  I,  502: 
II,  360. 

Eurythoe  pacifica,  II,  173,  376. 
Euspongia  irregularis  var.  mollior, 

I,  43 J,  488;  II,  367. 

Euspongia  septosa?  I,  431,  487;  IL 

367. 

Evadne  tergestina,  II,  243,  378. 
Evetria  moluccensis,  I,  112;  II,  365. 
Exocoetus  rostratus,  II,  383. 

Fa  via  denticulata,  II,  64. 

Favia  okeni,  II,  60,  62,  63,  143, 
371. 

Favia  pandanus,  II,  62,  143,  371. 
Fierasfer  gracilis,  II,  383. 

Firoloida  desmaresti,  I,  539,  371;  II, 
377. 

Forskalia  eontorta,  I,  366;  II,  370. 
Fungia  actiniformis,  II,  76,  143, 
371. 

Fungia  cyciolites,  II,  76,  143,  371. 
Fungia  danai,  II,  76,  143,  371. 
Fungia  echinata,  II,  76,  143,  371. 
Fungia  fungites  var.  agaricîformis, 

II,  76,  143,  371. 

Fungia  fungites  var.  confertifolia, 
II,  76,  143,  371. 

Fungia  fungites  var.  haimei,  II,  76, 
143,  371. 

Fungia  fungites  var.  incisa.  II,  76, 
143,  371. 

Voyage.  Vol.  2. 


Fungia  fungites  var.  papillosa,  II, 
143. 

Fungia  patella,  II,  143. 

Fungia  paumotensis,  II,  76,  143, 
371. 

Fungia  repanda,  II,  76,  143,  371. 
Fungus  saxeus  oblongus,  H,  87. 

Gagrella  amboinensis,  I,  118;  II, 
365. 

Galathea  elegans,  I,  278;  II,  380. 
Galaxea  aspera,  II,  26,  142,  371. 
Galaxea  fascicularis,  II,  23,  27,  28, 
142,  371. 

Galaxea  fragilis,  II,  28,  29,  30,  142. 
Galaxea  tenella,  II,  28,  29,  142. 
Galeolaria  aurantiaca,  I,  358;  II, 

369. 

Ganesha,  elegans,  II,  228,  372. 
Ganesha  {Lampeti a)  elegans,  II,  238, 
337. 

Gasteracantha  sturi,  I,  111;  II,  365. 
Gasteracantha  vittata,  II,  363. 

Gea  spinipes,  I,  112;  II,  360. 
Gebiopsis  intermedia,  I,  288;  II,  380. 
Gelasimus  annulipes,  I,  272; II,  381. 
Gelasiinus  ciiloropkthalmus,  I,  273; 
II,  378,  381. 

Gelasimus  forcipatus,  I,  274;  II,  381. 
Galasinus  sp?,  I,  273;  II,  378. 
Gelastorhinus  albolineatus,  I,  509. 
Gelastorhinus  edax,  I,  509. 

Gelastorhinus  gracilis,  I,  508:  II, 
363. 

Gelliodes  flbulata,  I,  430,  474:  II, 
367. 

Gellius  angulatus,  I,  475. 

Gellius  couchi,  430,  475,  476;  II, 
367. 

Gellius  fibulatus,  I,  475. 

Gellius  glaberrimus,  I,  430,  475: 
II,  367. 

Gellius  hispidulus,  I,  431,  476:  II, 
367. 

Gellius  toxius,  I,  430,  474;  II,  367. 
Gellius  varius,  I,  476. 

Gemmaria  multisulcata,  II,  327,  329, 

370. 

Gmogalus  sumatranus,  I,  118:  II, 
363. 

Gobius  doriae,  IL  361 . 


27* 


394 


INDEX 


Gobius  echinocephalus,  II,  383. 
Goniastraea  multilobata,  II,  66,  143, 
371. 

Goniastraea  quoyi,  II,  65,  143,  371. 
Goniastraea  retiformis,  II,  6 4 . 67, 

143,  371. 

Goniocaphyra  truncatifrons,  I,  257. 
Goniocaphyra,  sp.?  I,  237;  II,  378. 
Goniopora  columna,  II.  127. 
Goniopora  lobata,  II,  124,  123,  130, 

144,  371. 

Goniopora  moluccas  (1),  II,  144. 
Goniopora  planulata,  II,  127. 
Goniopora  savignyi,  II,  127. 
Goniopora  stokesi,  IL  122,  123,  126, 
144,  371. 

Goniosoma  sexdentata,  I,  233;  II, 
381. 

Gonodactvlus  chiragra,  I,  306,  307; 
II,  380. 

Gonodactvlus  graphurus,  I,  307  ; II, 
380." 

Gonvocephalus  chamaeleontinus,  I, 
492;  II,  364. 

Gummina  ecaudata,  I,  432, 
Gummina  gliricauda,  I,  432. 
Gvnandrocarpa  svstematica,  II.  323, 
326. 

Haemodipsa  zeylanica,  II,  3^0. 
Halecium  halecinum,  I,  20,  21,  24. 
Halecium  halecinum  var.  minor, 

I,  2,  20,  24;  II,  368. 
Halecium  humile,  I,  2,  23;  II,  368. 
Halecium  macrocephalum,  1,  22. 
Halecium  plumosum,  I,  22. 
Halecium  simplex,  I,  2,  22,  23;  II, 

368. 

Halichondria  cavernosa,  I,  431, 
481;  II,  367. 

Halichondria  isodictyalis.  I,  460, 
461. 

Halichondria  panicea,  I,  431,  481; 

II,  367. 

Halichondria  purpurea,  I,  439, 
Halichondria  sp  ? I,  431, 

Haliotis  asinina,  II,  377. 

Haliotis  varia,  IL  37  7. 

Haliphvta  magnifica,  I,  381,  399. 
Halisceptrum  gustavianum,  II,  271, 
272. 


Halisceptrum  gustavianum  var.  par- 
vifolia,  II,  272. 

Halisceptrum  magnifolium,  II,  230, 

271,  273,  274,  370. 
Halisceptrum  parvifolium,  II,  230, 

272,  274,  370. 

Haliceptrum  tenue,  IL  230,  273, 
370. 

Halisîemmacarum,  I,  379,  384,  390. 
396. 

Halistemma  elegans,  L 393. 
Halistemma  fragile,  I,  384,  390, 
396. 

Halistemma  pictum,  I,  369,  379, 
382,  393,  396. 

Halistemma  punctatum,  I,  378,  389, 
393. 

Halistemma  rubrum,  I,  366,  373, 
376.  377,  378,  384,  389,  393; 
H,  370. 

Halistemma  tergestina,  I,  379,  393. 
Halistemma  tergestinum,  I,  379,  381, 
382,  384,  390,  393. 
Halocordyle  tiarella,  I,  12,  13. 
Halopvramis  adamantina,  I,  337;  II, 

369. 

Hebella  contorta,  I,  41,  43. 

Hebella  cylindrata,  I,  41,  42. 
Hebella  cvlindrica.  I,  2,  41;  IL  368. 
Hebella  lata  I,  2,  40;  II,  368. 
Hebella  scandens,  I,  41,  42,  43, 
Heliopora  coerulea,  II,  2i8,  233, 

370. 

Helostoma  temmincki,  II,  363. 
Helvidia  scabricula,  I,  113. 
Hemidactvlus  frenatus,  I,  492;  II, 
364." 

Hemidactylus  platyurus,  I,  492;  II, 
361. 

Hemipatagus  mascareignarum,  I, 
137. 

Heptaeondylus  carinatus,  I,  97,  98. 
Heptacondylus  eumenoides,  L 97. 
Heptaeondylus  subcarinatus,  I,  97. 
Heptacondylus  sulcatus.  I,  97,  99. 
Herpetolitha  lirnax,  IL  81, 83,  144, 

371. 

Hesione  intertexta,  II,  132,  373. 
Heterocentrolus  mamillatus,  I,  134; 

il.  374. 

Heteropoda  thoracica,  1, 113;  II,  363. 


INDEX 


395 


Heteropoda  venatoria,  1, 1 lo;  II,  365. 
Heteropora  (Madrepora)  seriata,  II, 
107. 

Hexapus  sexpes,  I,  253;  II,  381. 
Higginsia  bidentifera,  1,  447,  448. 
Higginsia  coralloides,  I,  447,  448. 
Higginsia  coralloides  var.  massalis, 
I,  429,  446  ; II,  366. 

Higginsia  coralloides  var.  natalensis, 

I,  447,  448. 

Higginsia  lunata,  I,  447. 
Hippocampus  guttulatus,  II,  383. 
Hippocampus  triraaculatus,  II,  383. 
Hippolvte  marmoratus,  1,300;  11,380. 
Hipponoë  variegata,  I,  133. 
Hipponyx  minutus,  I,  413,  417; 

II,  377. 

Hircinia  variabilis  var.  dendroides, 

I,  431,  486;  II,  367. 

Hircinia  sp?  I,  431,  486. 

Histoderma  naviceiiigerum,  I,  457. 
Histoderma  polymastoides,  I,  456, 

457. 

Histoderma  verrucosum,  I,  456,  457. 
Histoderma  verrucosum  var.  fit- 
coides,  I,  430,  433,  439,  456; 

II,  367. 

Holocentrum  sammara,  II,  383. 
Holothuria  argus,  I,  337;  II,  374. 
Holothuria  edulis,  1,  339;  II,  374. 
Holothuria  graefïei,  I,  338;  II,  374. 
Holothuria  impatiens,  I,  340;  II,  374. 
Holothuria  marmorata,  I,  338. 
Holothuria  monacaria,  I,  339;  II,  374. 
Holothuria  pardalis,  I,  341;  II,  374. 
Holothuria  pleuripus,  I,  341:11,  374. 
Holothuria  vagabunda,  1, 342;  11,374. 
Hormiphora  amboinae,  II,  224, 
237,  238,  372. 

Hormiphora  (Lampetia)  fusiformis, 
II,  225. 

Hormiphora  ochracea,  II,  239,  241. 
Hormiphora  (Pleurobrachia)  ochra- 
cea, II,  238. 

Hormiphora  palmata,  II,  220,  225, 
226. 

Hormiphora  plumosa,  II,  232. 
Hormiphora  sibogae,  II,  238. 
Hormiphora  sp?  II,  226,  237. 
Hormurus  australasiae,  I,  118;  II, 
365. 


Hyastenus  diacanthus,  I,  230,  231. 
Hyastenus  orvx,  I,  231. 

Hyastenus  ovatus,  I.  231. 

Hyastenus  pleione,  I,  231. 
Hvastenus  sebae.  I,  232,  308:  II, 
381. 

Hyastenus  subinermis,  I.  230;  II, 
381. 

Hydnophorella  demidoffi,  II,  59. 
Hvdnophorella  exesa,  II,  57,  143, 
371. 

Hvdnophorella  microcona,  II,  55, 
143,  371. 

Hydnophorella  polvgonata,  II,  59. 
Hylobates  leuciscus,  I,  xvm. 
Hymeniacidon  fœtida,  I,  449. 
Hvmeniacidon  subacerata,  I,  429, 
450;  II,  366. 

Hymeniacidon  tenuicula,  I,  446. 
Hymeraphia  clavata,  1,  426,  429, 
455  ; II,  367. 

Hymeraphia  vermiculata,  I,  450. 

Ichtyocampus  carce  II,  383. 
Idiosepius  picteti,  I,  569,  570;  II, 
378. 

Idiosepius  pvgmaeus,  I,  189,  570. 
Inuus  nemestrinus,  I,  xvm. 
Iotrochoîa  baculifera,  I,  430,  459; 
II,  367. 

Iotrochota  purpurea,  I,  430,  459;  II, 
367. 

Iridomyrmexcordatus,  I,  72;  II,  365. 
Iridomyrmex  rufoniger,  var.  me- 
tallescens,  I,  72;  II,  365. 
Ischnoptera  bisignasta,  I,  507. 
Isodictya  fistulosa,  I,  477. 

Isodictva  varians,  I,  482. 

Isophyllia  fragilis,  II,  41. 
ïsopora  bispida,  II,  118,  120,  144, 
371. 

Krohnia  subtilis,  I,  320. 

Kükenthalia  crassa,  II,  259. 

Labidocera  acuta,  I,  587;  II,  379. 
Labidocera  detruncata,  1, 587;  11,379. 
Labidocera  kroveri,  I,  587;  II,  379. 
Lafoea  cylindrica,  I,  41. 

Lafoea  scandens,  I,  41. 

Laganum  angulalum,  I,  135. 


396 


INDEX 


Laganum  depressum,  1, 133;  II,  374. 
Laganum  ellipticum,  I,  133. 
Laganum  tonganense,  I,  133. 
Lampetia  elegans,  II,  228,  229. 
Lampetia  pancerina,  II,  228,  231, 
234. 

Laodice  fijiana,  I,  343,  549;  II  369. 
Learchis  indica,  I,  404;  II,  377. 
Leiocidaris  annulifera,  I,  120. 
Leiocidaris  imperia]  is,  I,  121. 

Lepas  anserifera,  I,  307;  II,  379. 
Lepidonotus  carinulata,  ü,  159,  160, 
376. 

Lepidonotus  cristatus,  II,  159,161, 
376. 

Lepidonotus  walilbergi,  II,  159, 160, 
376. 

Lepidopleurus  dalli,  I,  414;  II,  376. 
Leptoclinum  asteropum,  II,  282. 
Leptoclinum  pantherinum,  II,  282, 
3! 8,  382. 

Leptoclinum  psamathodes,  II,  282, 
319,  382. 

Leptoclinum  pustulosum,  II,  282. 
Leptoclinum  siphoniatum,  II,  282. 
Leucandra  pumila,  I,  427,  432:  II, 
3H6. 

Lilyopsis  rosea,  I,  357;  II,  369. 
Limaciua  trochiformis,  1,539  ; 11,377. 
Limnatis  (Poecilobdella)  granulosa, 
II,  360. 

Linckia  miliaris,  I,  145;  II,  373. 
Linckia  pustulosa,  I,  146. 

Linckia  tuberculata,  I,  146. 

Linckia  typus,  I,  145. 

Lineus  albovittatus,  II,  375. 

Lingula  anatina,  II,  375. 

Liriope  compacta,  I,  557. 

Liriope  rosacea,  I,  543,  537;  II,  369. 
Liriope  tetraphylla,  I,  557. 
Lissodendoryx  annectens,  I,  461. 
Lissodendoryx  baculata,  I,  430, 
461;  II,  367. 

Lissodendoryx  cribrigera,  I,  462. 
Lissodendoryx  hastata,  1,  462. 
Lissodendoryx  isodictyalis,  I.  430, 
460,  461;  II,  367. 
Lissodendoryx  Jeptoderma,  I,  460. 
Lissodendoryx  mollis,  I,  462. 
Lissodendoryx  pilosa,  I,  461. 
Lissodendoryx  spongiosa,  1,  462. 


Lissodendoryx  tibiellifer,  1,  461. 
Lissodiadema  lorioli,  1,518  ; II, 
374. 

Litkophytum  ramosum,  II,  258. 
Lithophytum  viride,  II,  249,258, 370. 
Lithophvtum  viridis.  II,  258.. 
Lithodendrum  ealcarium  sessile,  II, 
114. 

Litocheira  quadrispinosa,  I.  265: 
IL  381. 

Lobopella  mutabilis,  I,  68;  II,  361. 
Lobopliora  aurita,  I,  135. 

Lobophora  bifissa,  I.  135. 

Lobophytum  candelabrum,  II. 

249,  263,  370. 

Lobophytum  crassum,  II,  262. 
Lobophytum  hedlevi,  II,  249,  262, 
370. 

Lobophytum  paucillorum  var.  vali- 
dum,  II,  265. 

Lobularia  polydactyla,  II,  265. 
Loimia  ingens,  II,  187,  376. 

Loligo  bleekeri,  I,  190.  220;  II,  378. 
Loligo  duvauceli,  I,  190. 

Loligo  galatheae,  I.  190. 

Loligo  indica,  I,  190. 

Loligo  picteti,  I,  190,  209,  224, 
569,  570. 

Loligo  subalata,  I,  490. 

Loligo  sumatrensis,  I,  190. 
Lophactaea  granulosa,  I,  238:  II, 
381. 

Lophactaea  multicristata,  I,  238; 
II,  381. 

Lophomyrmex  bedoti,  I,  70;  IL 

363. 

Lophomyrmex  birmanus,  I,  70. 

Lophomvrmex  quadrispinosus,  I,  70, 
71. 

Lophoseris  cristata,  II,  90. 
Lophoseris  (Pavonia)  repens,  II,  90. 
Lucifer  revnaudi,  II,  243,  38Q. 
Lucifer  typus,  I,  306  ; II,  380. 
Luciogobius  sp.?  II,  383. 

Luidia  maculata,  I,  139;  II,  373. 
Lumbriconereisgracilis,  II,  186,  376. 
Lychnagalma  utricularia,  I,  384, 398. 
Lvchnagalma  vesicularia,  1. 384,391, 
398. 

Lygosoma  (Emoa)  nigrum,  I,  493: 
II,  361, 


INDEX 


397 


Lvtocarpus  philippinus,  I,  2,  3,  8, 
32,  40,  60:  II,  368. 

Lvtocarpus  racemiferus,  I,  62. 
Lvtocarpus  urens,  I,  62. 
Lytoscyphtis  junceus,  I,  2,  36,  37: 
II,  368. 

Macacus  cynomolgus,  I,  xvin. 
Madrepora  oppressa,  II,  144. 
Madrepora  assimilis,  II,  144. 
Madrepora  cerealis,  II,  144. 
Madrepora  cristata,  II,  90. 
Madrepora  effusa,  II,  118,  144. 
Madrepora  gracilis,  II,  144. 
Madrepora  (Tridacophyllia)  lactuca, 
II,  54. 

Madrepora  quelcki,  II,  114,  144,371. 
Madrepora  seriata,  II,  103,  109, 144, 
371. 

Madrepora  studeri,  II,  111,  1 44 ,371. 
Madrepora  subulata,  II,  108,  114, 
144,  371. 

Maretia  planulata,  I,  137;  II,  374. 
Maretia  variegata,  I,  137. 

Matuta  banksi,  I,  277;  II,  381. 
Matuta  victrix  var.  crebrepunctata, 
I,  277;  II,  381. 

Mecopoda  dilatata,  I,  510;  II,  363. 
Medea  constricta,  II,  240. 

Melebosis  rarispina,  I,  130. 
Menaethius  monoceros,  J,  232;  II, 
381. 

Meranoplus  mucronatus,  I,  72:  II, 
363. 

Mertensia  ovum,  II,  219. 

Merulina  ampliata,  II,  74. 

Merulina  ramosa,  II,  72. 

Merulina  regai  is,  II,  74. 

Merulina  studeri,  II,  72,  143,  371. 
Mesonema  macrodactylum,  I,  543, 
oô6  ; II,  369 . 

Meta  celebesiana,  II,  363. 

Metalia  maculosa.  I,  136;  II,  374. 
Metalia  spatangus,  I,  136.  137. 
Micippa  cristata,  I,  233. 

Micippa  cristata,  var.  granulipes, 
I,  233;  II,  381. 

Micippa  cristata.  var.  laevimana, 
I,  233;  II,  381. 

Micropus  unipinna,  IL  383. 
Millepora  intricata,  II,  369. 


Millepora  reticularis,  II,  369. 
Millepora  verrucosa,  II,  369. 
Mitrocoma  mbenga,  I,  553. 
Monolepis  orientais,  I,  287;  II,  381. 
Monomorium  brevicorne,  I,  81. 
Monomorium  pharaonis,  I,  69;  II, 
363. 

Monophyes  primordialis,  I,  360. 
Montipora  crassifolia,  II.  141. 
Montipora  foliosa,  II,  138,  145.  371. 
Montipora  laevis,  II,  131. 

Montipora  palmata,  II,  130,  144, 145, 
371. 

Montipora  patula,  II,  145. 

Montipora  peltiformis,  II,  135,  145. 
Montipora  proliféra,  II,  145. 
Montipora  solanderi,  II,  141. 
Montipora  spumosa,  II,  135,  145, 
371. 

Montipora  venosa,  IL  132,  145,  371. 
Montipora  verrucosa,  IL  137,  145, 
371. 

Muraena  afra,  II,  383. 

Muraena  fimbriata,  II,  383. 

Muraena  moluccensis,  II,  383. 
Muraena  nebulosa,  II,  383. 

Muraena  petelli,  II,  383. 

Muraena  richardsoni,  II,  383. 
Muraena  tîle,  II,  383. 

Muricella  nitida,  II,  266. 

Mussa  brueggemanni.  II,  38,  42,  43. 

44,  45,  142,  371. 

Mussa  echinata,  II,  42,  142,  371. 
Mussa  multilobata,  II,  44. 

Myctiris  brevidactylus,  1, 27 1 : 11,381 . 
Myctiris  longicarpus,  I,  271,  272. 
Myja  longicornis,  I,  407;  II,  377. 
Mvriastra  clavosa,  I,  428,  437;  II, 
366. 

Myriastra  toxodonta,  I,  437. 
Myrionema  amboinensis,  I,  2,  4, 
19,  62;  II,  368. 

Mvrmica  fodiens,  I,  97. 

Myrmicaria  brunnea,  I,  97,  100. 
Myrmicaria  carinata,  I,  98. 
Myrmicaria  dromedarius,  I,  97. 
Myrmicaria  eumenoides,  I,  98. 
Myrmicaria  fodiens,  I,  97,  100. 
Myrmicaria  opaciventris,  I,  99. 
Myrmicaria  subcarinata,  I,  97,  98. 
Myxilla  arborescens,  1,  455. 


398 


INDEX 


Naja  tripudians,  var.  miolepis,  1. 499. 

Naja  tripudians,  var.  paucisqna- 
mis,  I,  491,  498;  II,  361. 

Nanomia  cara,  I,  378,  379,  382, 
384,  396. 

Nardoa  tuberculata,  I,  146;  II,  373. 

Nausithoe  punctata,  I,  543,  559;  II, 
372. 

Nausithoe  punctata,  var.  paciflca,  I, 
560. 

Nautilus  pompilius,  I,  189. 

Neïs  cordigera,  II,  235. 

Nematoscelis  sp?,  II,  245. 

Nephila  maculata,  1, 114;  II,  365. 

Nephilengvs  malabarensis,  I,  114; 
II,  360. 

Nephthya  amboinensis,  II,  257. 

Nephthya  chabroli,  II,  257. 

Nephthya  elongata,  II,  249,  256, 
37*0. 

Nereis  masalacencis,  II,  152,  375. 

Nereis  (Ceratonereis)  mirabilis,  II, 
152,  375. 

Nereis  picleti,  II,  152,  375. 

Netrostoma  coerulescens,  1, 543,  561; 
II,  372. 

Notopygoslabiatus,  II,  173, 174, 188, 
211,  214,  376. 

Notopygos  maculata,  II,  173,  376. 

Obelia  bidentata,  I,  2,  25,  33;  II, 
368. 

Obelia  bifurca,  I,  26,  29. 

Obelia  geniculata,  I,  2,  4,  24;  II, 
368. 

Obelia  longicyatha,  I,  28. 

Obelia  lucifera,  I,  24. 

Oceanapia  amboinensis,  I,  430, 
471;  II,  367. 

Oceanapia  fistulosa,  I,  430,  471;  II, 
367. 

Oceanapia  fragilis,  I,  430,  473; 
II,  367, 

Oceanapia  mollis,  I,  473,  474. 

Oceanapia  pellucida,  I,  474. 

Oceanapia  robusta,  I,  473. 

Oceanapia  siugaporensis,  I,  472. 

Oceania  ambigua,  I 552. 

Oceania  brunescens,  I,  552. 

Oceapia  carolinae,  I,  552. 

Oceania  paciûca,  I,  551. 


Oceania  virens,  I,  552.  553. 
Octocanna  polynema,  I,  543,  555; 
II,  369. 

Octopus  aculeatus.  I,  189. 

Octopus  amboinensis,  I,  189,  195; 
11,378. 

Octopus  areolatus,  I,  189,  192,  II, 
378. 

Octopus  bandensis,  I,  189. 

Octopus  bosei,  I,  189,  196;  II,  378. 
Octopus  cuvieri,  I,  189, 

Octopus  duplex,  1,  189,  200;  II,  378. 
Octopus  elegans,  I,  189. 

Octopus  fontanianus,  I,  198. 

Octopus  fusiformis,  I.  189. 

Octopus  granulatus,  I,  189. 

Octopus  horridus,  I,  1 89. 

Octopus  iuconspicuus,  I,  189,  197; 
II,  378. 

Octopus  indicus,  I,  201. 

Octopus  lunulalus,  I,  189,  194, 
Octopus  maehikii,  I,  189. 

Octopus  macropus,  I,  189. 

Octopus  marmoratus.  I,  189,  199; 
II,  378. 

Octopus  membranaceus,  I,  189,  192, 
194. 

Octopus  ocellatus,  I,  192. 

Octopus  pulcher,  I,  189,  192. 
Octopus  punctatus,  I,  189. 

Octopus  sinensis,  I,  193. 

Octopus  tuberculatus,  1,  196. 
Octopus  vulgaris,  1,  189. 

Ocypoda  ceratophthalma,  I,  272; 
II,  381. 

Ocypoda  cordimana,  I,  272;  II,  381. 
Ocvroe  cristallina,  II,  218,  228, 
Ocyroe  fusca,  II,  228. 

Ocvroe  maculata,  II,  228. 

Ocyroe  pteroessa,  II,  240. 

Ocyroe  sp?  II,  227,  237,  238. 
Odontomachus  haematodes,  I,  68; 
II,  365. 

Odontomachus  latidens  r.  procerus, 
I,  81. 

Odontomachus  papuanus  r.  philip- 
pinus,  I,  81. 

Odontoponera  transversa,  l,  67;  II, 
363. 

Oecodoma  affînis,  I,  84,  85, 
Oecodoma  di versa,  I,  84,  85. 


INDEX 


399 


Oecodoma  quadrispinosa,  I,  69. 
Oecophvlla  smaragdina,  I,  72;  II, 
361,  362.  363. 

Oecophvlla  smaragdina  var.  gra- 
ciîlima,  I,  73;  IL  364. 
Oecophvlla  smaragdina  var.  sele- 
bensis,  I,  73;  II,  364. 
Oecophvlla  smaragdina  var.  subni- 
tida,  I,  73;  II,  3*»4. 

Oeeopbylla  smaragdina  r.  virescens, 

I,  73. 

Oenone  diphyllidia,  II,  186,  376. 
Oithona  setigera,  I,  387;  II,  379. 
Oncaea  conifera,  I,  587;  II,  379. 
Oncaea  venusta,  I,  587;  II,  379. 
Onuphis  panceri,  II,  186, 

Oodeopus  ensifer,  I,  303;  II,  380. 
Oodeopus  intermedius,  I,  303. 
Oodeopus  longispinus,  1,  302,  303. 
Oodeopus  pungens,  I,  302;  II,  380. 
Ophiactis  brocki,  I,  161;  II,  373. 
Ophiactis  incisa,  I,  160,  161. 
Ophiaciis  krebsi,  I,  161. 

Ophiactis  modesta,  I,  163. 

Ophiactis  reinharti,  I,  161. 

Ophiactis  savignyi,  I,  160,  161;  II, 
373,  374. 

Ophiactis  sexradia,  I,  138;  II,  373. 
Ophiactis  virescens,  I,  161. 
Ophiarachna  affinis,  I,  171;  II,  374. 
Ophiarachna  clavigera,  I.  17  1,  172. 
Ophiarachna  gorgonia,  1,  157. 
Ophiarachna  infernalis,  I,  157. 
Ophiarachna  septemspinosa,  I,  155. 
Ophiarachna  spinosa,  I,  154. 
Ophiarthrum  elegans,  I,  173;  11,374. 
Ophichthys  colubrinus,  II,  383. 
Ophidiaster  cylindricus,  1,  146. 
Ophidiaster  purpureus,  1,  145;  II, 
373. 

Ophidiaster  tuberculatus,  I,  146. 
Ophioeephalus  striatus,  II,  363. 
Ophiocnida  alboviridis,  I,  166. 
Ophiocnida  caribaea,  1,  166. 
Ophiocnida  picteti,  I,  165;  IL  374. 
Ophiocnida  pilo.-a,  I,  166. 

Ophiocnida  scabra,  L 166. 
Ophiocoma  alternans,  I,  167,  169. 
Ophiocoma  erinaceus,  I,  169,  170; 

II,  374. 

Ophiocoma  scolopendrina,  I,  167. 


Ophiocoma  scolopendrina  var.  alter- 
nans, I,  167;  II,  374. 
Ophiolepis  cincta,  I,  158:  II,  373, 
Ophiolepis  imbricata,  I,  158. 
Ophiomastix  annulosa,  I,  173;  II, 

373,  374. 

Ophiomastix  asperula,  I,  175. 
Ophiomastix  carvophyllata,  1,  174; 
II,  374. 

Ophiomastix  mixta,  I.  174;  II,  373. 
Ophiomyxa  brevispina,  I,  185;  II, 

374. 

Ophiopeza  fallax,  I,  152,  153,  154. 
Ophiopezella  lutkeni,  I,  152;  II, 

373. 

Ophioplocus  imbrieatus,  I,  158;  II, 

374. 

Ophiothrix  aspidota,  I,  182. 
Ophiothrix  bedoti,  I,  180;  II,  374. 
Ophiothrix  comata,  I,  179;  IL  373. 
Ophiothrix  exigua,  II,  373,  374. 
Ophiothrix  foveolata,  I,  183,  184. 
Ophiothrix  galateae,  I,  180,  183; 
II,  374. 

Ophiotrix  hirsuta,  1,  178. 

Ophiotrix  hirsuta  var.  punctolimhata, 

I,  176. 

Ophiothrix  koreana,  1,  180. 
Ophiothrix  longipeda,  I,  175,  178; 
lf,  374. 

Ophiothrix  nereidina,  I.  183. 
Ophiothrix  picteti,  I,  183;  II,  374. 
Ophiothrix  propinqua,  I,  185;  II, 
374. 

Ophiothrix  punctolimhata,  I,  176; 

II,  374. 

Ophiura  annulosa,  I,  173. 

Ophiura  longipeda,  I,  175. 

Ophiura  scolopendrina,  I,  167,  169. 
Ophlitaspongia  australiensis,  I,  453. 
Ophlitaspongia  australiensis  var. 
mucronata,  I,  429,  453;  IL 
367. 

Opisthopsis  haddoni,  1.  104. 

Oreaster  nodosus,  I,  140. 

Oreaster  obtusatus,  I,  141. 

Oreaster  turritus,  1,  140. 
Orthomorpha  coarctata,  II,  360,  365. 
Osculina  polysîomella.  I,  460. 
Osphronemus  trichopterus.  II,  363. 
Othilia  eridanella,  1,  151. 


400 


INDEX 


Otocryptis  bivittata , I.  492. 

Oxipora  contorta,  II,  144. 

Oxyopes  Jineatipes,  I,  117:  IL  360. 

Pachychalina  joubini,  I,  431, 484; 
IL  367. 

Paclivchalina  lobata,  I.  431,  446, 
4H0;  II.  367. 

Pachychalina  melior.  I,  483. 
Pachyclavularia  erecta,  II,  248, 
253,  370. 

Pacbvgnatba  argvrostilba,  I,  HO, 

114. 

Pachvgnatha  tenera,  I,  1 10,  114. 
Pachyseris  speciosa,  IL  144. 
Pagurus  euopsis,  L 284,  285;  IL 

380. 

Pagurus  gemmatus,  I.  286. 

Pagurus  guttatus,  I,  285. 

Pagurus  deformis,  1,  285;  II,  381. 
Pagurus  punctatus,  I,  285. 

Pagurus  setifer,  1,  285. 

Pagurus  sigmoidalis,  I,  286;  II, 

381. 

Pagurus  spinimanus,  I.  284,  285; 
IL  380. 

Pagurus  varipes,  I,  287. 
Palaemonella  affinis,  1,  302:11,380. 
Palaemonella  amboinensis,  I, 
300,  302;  IL  380. 

Palaemonella  tenuipes,  I,  302:  II, 
. 380. 

Palamnaeus  longimanus,  I,  H8;  II, 
360,  363. 

Palystes  incanus,  I,  H 5;  II,  3*0. 
Palythoa  howesi,  II,  327.  329,  370. 
Palythoa  (Gemmaria)  hvpopelia,  II, 
329. 

Pandora  flemingi,  II,  239. 

Panthalis  lacazi.  IL  169,  171. 
Panthalis  marenzelleri,  II,  165. 
Panthalis  mîtsukurii,  II,  169,  171, 
172. 

Panulirus  ornatus,  I,  293;  II,  380. 
Papillina  nigricans,  I,  460. 
Paracalanus  aculeatus,  I,  586;  n. 
379. 

Paracalanus  clevel,  L 577,  586  ; 
IL  337,  379. 

Paracalanus  parvus,  II,  342. 
Paraclione  sp?,  L 540. 


Paramuricea  (Gorgonia)  cancellata, 
II,  266. 

Paramuricea  gracilis,  II,  266. 
Paramuricea  sp.,  JL  249,  266. 
Parasira  caréna,  I,  195. 
Parasphenoides  amboinensis,  L 
364;  IL  369. 

Paraspongodes  crassa.  II,  249,  258, 
370. 

Paraspongodes  (Kükenthalia)  crassa, 
II,  258. 

Parateiphusa  maculata,  I,  263;  II, 
362. 

Parateiphusa  tridentata,  I.  263.  264. 
Paraxius  picteti,  I,  290:  II.  380. 
Pasythea  philippina.  I,  45. 

Pavonia  (Lophoseris)  cristata,  IL  89. 
Pavonia  decussata,  II,  87,  144,  371. 
Pectinura  armata,  I,  156,  157. 
Pectinura  gorgonia,  I,  *57;  II,  374. 
Pectinura  infernalis,  I.  157;  II,  374. 
Pectinura  rigida,  L 156. 

Pectinura  septemspinosa,  I,  135;  II, 
373. 

Pelagia  panopvra,  I,  543.  560:  IL 

372. 

Pelagia  phosphore,  I.  560. 

Pelagobia  longocirrata,  II,  156,  375. 

Pellina  integra,  I.  431,  476;  II, 
367. 

Pennaria  adamsia.  L 12,  16. 
Pennaria  australis,  I,  5,  12,  14,  15, 
16. 

Pennaria  cavolinii.  L 2.  4,  6,  12, 
29,  32;  IL  368. 

Pennaria  gibbosa.  I,  16. 

Pennaria  inornata.  I,  16. 

Pennaria  rosea,  I,  5,  12,  15,  16. 
Pennaria  symmelrica,  I,  5,  12,  15. 
Pennatula  juncea,  II,  266. 
Pentaceropsis  obtusatus,  I,  .141;  IL 

373. 

Pentaceros  gibbus  turritus,  I,  140. 
Pentaceros  obtusatus,  I,  141. 
Pentaceros  turritus,  I,  140;  II,  373. 
Pentadactvlosaster  asper  var.  milia- 
ris,  I,  145. 

Perichaeta  eoa,  I,  512. 

Perinereis  perspieidata,  II,  152,  375. 
Periophtalmus  koeîreuteri.  II,  361. 
Periophtalmus  schlosseri,  II,  361. 


INDEX 


401 


Petrosia  dura,  I,  426,  431,  480;  II. 
367. 

Petrosia  similis  var.  compacta,  1, 431, 
480;  II,  367. 

Petrosia  sp?,  I,  431,  480. 
Phalacrophorus  pictus,  II,  136,  375. 
Phallusia  mamillata,  II,  294. 
Pheidole  javana,  I,  71;  II,  361. 
Pheidole  megacephaia,  1,  84,  85. 
Pheidole  ocelltfera,  I,  84,  85. 
Pheidole  pabulator,  I,  84,  85. 
Pheidole  plagiaria,  I,  71;  II,  365. 
Pheidologeton  admis,  I,  84. 
Pheidologeton  diversus,  I,  84. 
Pheidologeton  nanus,  I,  84. 
Pheidologeton  ocellifer,  I,  84. 
Pheidologeton  pygmaeus,  I,  84. 
Pheidologeton  silenus.  I,  84. 
Pheidologeton  taprobanae,  I,  84. 
Pheidologeton  transversalis,  I,  84. 
Phenacia  parca.  II,  187,  376. 
Pheretima  atheca,  I,  512;  II,  362. 
Pheretima  burchardi  var.  favosa, 

I,  512;  II,  362. 

Pheretima  glandulosa,  I;  514,  516. 
Pheretima  houlleti.  I,  515. 
Pheretima  martensi,  I,  512;  II,  362. 
Pheretima  ocellata,  I,  513. 
Pheretima  picteti,  I,  513;  II,  362. 
Pheretima  posthuma,  I,  512;  II,  365, 
Pheretima  tobaensis,  I.  516. 
Phialidium  paciflcum,  I,  543,  551; 

II,  369. 

Phialidium  tenue,  I.  552,  553. 
Phialucium  virens,  I,  543,  553;  II, 
369. 

Philonicus  cervicalis,  I.  304;  II, 
378. 

Phlegmodoris  areolata,  I,  419;  II, 
377. 

Phvllacanthus  annulifera,  I,  120;  II, 
373,  374. 

Phyllacanthus  imperialis,  I,  121. 
Phvllacauthus  impérialis  var.  fusti- 
gera, 11,  373,  374. 

Phyllidia  postulosa,  I,  422;  II,  377. 
Phyllidia  trilineata,  I,  422;  II,  377. 
Phvllirhoë  bucephalum,  I,  421,  534; 
II,  337,  377. 

Phvllirhoë  lichtensteini,  I,  421. 
Phvllirhoë  punctulatum,  I,  421. 


Phvllirhoë  roseum,  I,  421. 
Phvllirhoë  rubrum.  I,  421. 
Phvllirhoë  trematoides,  I,  532. 
Phyllodromia  picteti,  I,  507;  II, 
364. 

Phyllophorus  bedoti,  I,  333,  336; 
II,  374. 

Phyllophorus  rugosus,  I,  337. 
Phvllophysa  foliaeea,  I,  383,  387, 
399. 

Phyllophvsa  squamacea,  I,  383, 387, 
396! 

Phvllospongia  foliascens,  1,  431, 487: 
II,  367. 

Phymanthus  muscosus.  II,  327,  330, 
370. 

Physatta  crinita,  I,  97,  98. 

Physatta  dromedarîus,  I,  97,  98. 
Physatta  gibbosa,  I,  97,  98. 

Physatta  natalensis,  I,  97. 
Pbvscosoma  nigrescens,  II,  375. 
Physcosoma  paciflcum,  II,  375. 
Physophora  cupulita,  I,  374. 
Piiochrota  brevidens,  I,  428,  437; 
II,  366. 

Piiochrota  cingalensis,  I,  438. 
Piiochrota  lendenfeldi,  I,  438. 
Piiochrota  moseleyi,  I,  438. 
Pilumnus  andersoni,  I,  250. 
Pilumnus  bleekeri,  I,  248;  II,  381. 
Pilumnus  coerulescens.  I,  247  ; II, 
381. 

Pilumnus  terrae-reginae,  I,  250. 
Pilumnus  ursulus,  I,  248. 

Pilumnus  vespertilio,  I,  248;  II,  381. 
Pilumnus  vestitus,  1,  250. 
Placinolopha  bedoti,  I,  426,  428, 
432.  433;  II,  366. 

Placortis  simplex.  I,  426,  428,  432; 
II,  366. 

Placospongia  melobesioides,  I,  428, 
437;  II,  366. 

Plagiolepis  longipes,  I,  72;  II,  361, 
363,  364. 

Platydoris  maculosa.  II,  377. 
PJatvdoris  rossiteri,  I,  422;  II,  377. 
Platvdoris  (Doris)  sordida,  I,  422;  II, 
“377. 

Platythyrea  coxalis,  I,  67. 
Platythyrea  cribrinodis,  I,  67. 
Platythyrea  pusilla,  I,  66;  II,  365. 


402 


INDEX 


Plethosoma  coerulea,  I,  372,  374, 
399. 

Plethosoma  cristal oides,  I,  372,  374, 
387,  399. 

Pleurobrachia  bachei,  II,  220,  221. 
Pleurobrachia  globosa,  II,  222,  237, 
238,  337,  372. 

Pleurobrachia  ochracea,  II,  239. 
Pleurobrachia  pigmentata,  II,  223, 
224,  238. 

Pleurobrachia  pileus,  II,  220,  221. 
Pleurobrachia  rhododactyia,  II,  220. 
Pleurobrachia  striata,  II,  222, 
237,  238,  372. 

Pleuroleura  picteti,  I,  420;  II, 
377. 

Pleurormna  abdominale.  II,  342. 
Pleuromma  gracile,  II,  342. 
Pleurophyllidia  euvieri,  I,  420;  II, 
377. 

Plexippusculicivorus,  I,  117;  II,  360. 
Plumohalichondria  arborescens,  I, 
429,  455;  II,  367. 

Plumohalichondria  arenacea,  I,  456. 
Plumohalichondria  caespitosa,  1, 456. 
Plumohalinchodria  incrustans,!,  456. 
Plumohalichondria  plumosa,  I,  456. 
Plumularia  gracüis,  I,  58,  59. 
Plumularia  halecioides,  I,  2.  54;  II, 
368. 

Plumularia  plagiocampa,  I,  2, 

56;  II,  368. 

Plumularia  secundaria,  I,  2,  53;  II, 
368. 

Plumularia  setacea,  I,  56. 
Plumularia  setaceoïdes.  I,  58. 

Plumularia  strictocarpa,  I,  2,55, 
57;  II,  368. 

Pocillopora  acuta,  II,  10,  142,  370. 
Pocillopora  elegans.  II,  7,  142,370. 
Pocillopora  elongata,  II,  10. 
Pocillopora  evdouxi,  II,  10. 
Pocillopora  grandis,  II,  10. 
Podabacia  crustacea,  II,  77,  80,  143. 
371. 

Podabacia  robusta,  II,  79,  143,371. 
Podoclavella  meridionalis,  II,  281, 
283,  381. 

Poecilasma  eburnea,  I,  308;  II,  379. 
Poliopsis  lacazei,  II,  375. 

Poltys  illepidus,  I,  111;  II,  360. 


Polycarpa  erecta,  II,  281,288,381. 
Polycarpa  ovata,  II,  281. 297,381. 
Polycarpa  pedata,  II,  302,  308,  309. 
Polycarpa  peduncu'ata,  II,  281, 
294,  301,  302,  382. 

Polycarpa  picteti,  II.  281,  293, 
305,  308,  381. 

Polycarpa  rustica,  II,  307. 

Polycarpa  tuberosa,  II,  292. 
Polycarpa  varians,  II,  307. 
Poiyclinum  glabrum,  II,  282,  313. 
Polyclinum  hospitale,  II,  313. 
Poiyclinum  vasculosum,  II,  282, 
309,  382. 

Polvodontes  gulo,  II,  172,  173. 
Polyodontes  maxillosus,  II,  171. 
Polvonyx  biunguiculata,  I,  278. 
Polyonyx  hexagonalis,  I,  281:  II. 
380. 

Polyonyx  obesulus,  I,  281. 
Polyonyx  triunguiculatus,  1, 279; 
II,  380. 

Polyonyx  tuberculosus,  I,  278;  II, 
380. 

Polyrhachis  abdominalis,  1,  76,  107; 
II,  364. 

Polyrhachis  appendiculata,  I, 

105. 

Polvrhachis  argentea,  I,  77,  107;  II, 
’ 361. 

Polyrhachis  armata,  I,  77,  107, 
Polyrhachis  bellicosa,  I,  76;  11,361. 
Polyrhachis  bicolor,  I,  76;  II,  361. 
Polyrhachis  bihamata,  I,  76;  II,  363. 

Polyrhachis  cephalotes,  I,  77, 

107;  II,  363. 

Polyrhachis  connectens  var.  austra- 
liae,  I,  106. 

Polyrhachis  dives,  I,  77;  II,  363. 
Polyrhachis  fortis,  I,  106. 
Polyrhachis  guerini,  I,  105,  106. 
Polyrhachis  hector,  I,  106. 
Polyrhachis  hippomanes,  I,  107. 
Polyrhachis  ithonus,  I,  106. 
Polyrhachis  latreillei,  I,  106. 
Polyrhachis  murina,  1.  76;  II,  361. 
Polyrhachis  pubescens,  I,  76. 
Polyrhachis  rastellata,  I,  78;  II,  365. 
Polyrhachis  relucens,  I,  106. 
Polyrhachis  scutulata,  I.  104. 
Polyrhachis  ypsilon,  I,  76;  II,  363. 


INDEX 


403 


Polvtomus  lamanon,  1, 37 1 , 374, 399. 
Pomacentrus  moluccensis,  II,  383. 
Pomatoceros  tricornigera,  II,  187, 
376. 

Ponera  punctatissima  r.  simillima, 

I,  68,  II,  363. 

Pontocardia  cruciata,  I,  371,  37â, 
375,  399. 

Pontoscolex  corethrurus,  I,  512;  II, 
365. 

Porcellana  tuberculosa,  I,  278. 
Porcellanella  picta,  I,  282,  283. 
Porcellanella  triloba.  I,  282;  II,  380. 
Porites  conglomeratu,  II,  129,  130, 
144,  371. 

Porites  lutea,  IJ,  130. 

Porites  saccharata,  II,  144. 

Porites  solida,  II,  130. 

* Prava  diphyes,  I,  358. 

Premnas  biaculeatus,  II,  383. 
Prenolepis  adlerzi,  I,  101. 
Prenolepis  jerdoni,  I,  100. 
Prenolepis  longicornis,  I,  73,  101; 

II,  363. 

Prenolepis  melanogaster,  I,  101. 

Prenolepis  nitens,  l.  101. 
Prionaslraea  robusta,  II,  70,  143, 
371. 

Pristomvrmex  parumpunctatus.  1. 68, 
69^ 

Pristomyrmex  picteti,  I,  68;  II, 

363. 

Proboscidactyla  flavicirrata  var.  sto- 
lonifera,  I,  542,  549  ; II,  369. 

Protobotryllus  viridis,  II,  282, 
320.  382. 

Protosquilla  stoliura,  I,  307;  IL  380. 
Psammaplidium  fragile,  IL  314. 
Psammaplidium  obesum,  II,  318. 
Psammaplidium  ovatum,  II,  318. 
Psammaplidium  solidum,  II,  282, 
313,  382. 

Psamtnoçora  excesa,  II,  144. 
Psammodvnastes  pictus,  I,  497;  II, 
361. 

Pseudochromis  fuscus,  II,  383, 
Pseudocucumis  africana,  I,  334;  II, 
374. 

Pseudocucumis  theeli,  I,  335. 

Pseudodesmus  tuberculatus,  I, 
504. 


Pseudolasius  familiaris,  I,  73;  II, 

365. 

Pseudorhombus  sp.?  Il,  383. 
Pseudosquilla  oruata,  I,  307  : II, 
380. 

Pteroides  lacazei,  II,  250,  275,  370. 
Pteroides  multiradiatum,  II,  275. 
Pteroides  sagamiense,  IL  275. 
Pterois  antennata,  II,  383. 

Pterois  zébra,  II,  383. 

Python  reticulatus,  I,  493;  II,  361. 

Rana  erythraea,  I,  500;  II,  362. 
Rana  labialis,  1,  499;  II,  364. 

Rana  limnocharis,  I,  499;  II,  362, 
364. 

Raphidophlus  filifer,  I,  429,  451;  II, 

366. 

Raphidophlus  filifer  var.  mutabi- 
lis,  I,  429,  451;  II,  366. 
Raphiodesma  aculeatum,  I,  465, 
Remipes  testudinarius,  I,  278;  IL 
380. 

Reniera  camerata,  I,  427,  431,  478; 
II,  367. 

Reniera  cribriformis,  I,  427,  431, 
479;  II,  367.  ' 

Reniera  fistulosa,  I,  426,  431,  477; 
II,  367. 

Reniera  pulvinar,  I,  431,  479;  II, 

367. 

Reniera  rosea.  I,  431.  478;  II,  367. 
Reniera  simulans,  I.  479. 

Retepora  denticulata,  I,  571, 574;  II, 
375. 

Rhabdocidaris  annulifera,  I,  120;  II, 
373. 

Rhabdocidaris  baculosa,  I,  121. 
Rhabdocidaris  imperialis,  1,  121;  II, 
373. 

Rhincalanuscornutus,  1,586;  11,379. 
Rhinocricus,  sp?,  II,  365. 
Rhizochalina  fistulosa,  ï,  471. 
Rhizochalina  pellucida,  I,  474. 
Rhodaraea  tenuidens,  II,  126.  128, 
144,  371. 

Rbodopsammia  ovalis,  II,  93. 
Rhopalonema  velatum,  I,  543,  557; 
II,  369. 

Rhopalothrix  petiola,  I,  96. 
Rhynchoproctus  ater,  1,  501;  II,  360. 


404 


INDEX 


Sabella  manicata,  II,  187,  376. 
Sabella  spectabilis,  II,  187,  376. 
Sabella  tenuitorques,  II,  187,  376. 
Sabellaria  johnstoni,  II,  186,  376. 
Sacculina  coreulum.  I,  308;  ü.  379. 
Sagiteila  kowalevskii,  II,  156. 
Sagitta  bedoti,  I,  319,  327;  11,376. 
Sagitta  bipunctata,  1,325,330;  11,376. 
Sagitta  en  data,  1,  325;  II,  376. 
Sagitta  gegenbauri,  I,  324. 

Sagitta  germanica,  1,  325. 

Sagitta  hexaplera,  I,  320,  321. 
Sagitta  lyra,  I,  311. 

Sagitta  rainima,  I,  323. 

Sagitta  multidentata,  I,  325. 

Sagitta  rostrata,  I,  324. 

Sagitta  serra todenta ta,  I,  323,  324, 
327;  II,  376. 

Sagitta  setosa,  I,  325. 

Salmacina  aedificatrix,  II,  187,  376. 
Salmacis  festivus,  I,  130.  133. 

Sal macis  pyramidatâ,  I,  130. 
Salmacis  rarispina,  ï,  130;  II,  373. 
Salmacis  rarispinus.  I,  130,  133. 
Salmacis  rubrotinctus,  I,  130, 133. 
Salmacis  sphéroïdes,  II,  373,  374. 
Salmacis  varius,  I,  130. 

Salpa  amboinensis,  I,  524,  525, 
530;  II.  382. 

Salpa  confederata,  I,  524. 

Salpa  democratica-mucronata,  1, 530; 
II,  382. 

Salpa  henseni,  I,  523,  524,  525:  II, 
382. 

Salpa  hexagona,  I,  524,529;  II,  382. 
Salpa  magalhanica,  I,  527. 

Salpa  maxima,  I,  525,  526, 527,  528. 
Salpa  mueronata,  I,  524. 

Salpa  picteti,  I,  524,  529;  II,  382. 
Salpa  pinnata,  I,  530. 

Salpa  (Cvclosalpa)  pinnata,  I,  524; II, 
382. 

Salpa  proboscidalis.  I,  524.  525. 
Salpa  punctata,  I,  526,  527,  528. 
Salpa  scutigera-confoederata,  I,  530; 
II,  382. 

Salpa  verrucosa,  I,  524,  525. 
Saphirina  lactens,  I,  588;  II,  379. 
Saphirina  metallina,  I.  588;  II,  379. 
Saphirina  nigromaculata,  I,  588;  II, 
379. 


Saphirina  opalina,  1,  588;  II,  379. 
Saphirina  stellata,  I.  588;  II,  379. 
Sarcoconuseysenhardti.  I,  374,  399. 
Sarcophvtum  boetlgeri,  II,  249,  261, 
370. 

Sarcophvtum  fungiforme,  II.  249. 
260,  370. 

Sarcophvtum  glaucum,  II,  260,  261. 
Sarcophvtum  (AJcvonum)  glaucum, 
II,  259. 

Sarcophvtum  glaucum  var.  paüper- 
culum,  II,  261. 

Sarcophvtum  plicatum,  II,  249.  260, 
370. 

Sarcophvtum  reichenhachi,  11.  249, 
259,  370. 

Sarcophvtum  trocheliophorum,  II. 

259,  260,  261. 

Sauras  myops,  II,  583. 

Savignya  frappieri,  1,  122. 
Schizopbrys  aspera,  I,  232;  II,  381. 
Schleinitzia  crenularis,  1.  121. 
Sclerophvtumherdmani.  11.249,  265, 
370. 

Sclerophytum  palmatum,  II,  265. 
Scolccithrix  danae,  I,  586;  II,  379. 
Scolopendra  subspinipes,  II,  360. 
Seorpaena  haplodactylus,  II,  383. 
Scutella  hifissa,  1,  135. 

Scutella  placenta,  I,  136. 

Scytaster  tuberculatus,  I,  146. 
Scvtodes  marmorata.  I,  110:  II,  360. 
362. 

Selenocosmia  javanensis,  I,  110. 
Semnopithecus  maurus,  I,  xvm. 
Sepia  aculeata,  l,  190. 

Sépia  brachycheira,  I,  190. 

Sepia  brevimana,  I.  190. 

Sepia  elliptiea,  I,  190. 

Sepia  indica,  I,  190. 

Sepia  kiensis,  I,  190. 

Sepia  latimanus,  I,  190. 

Sepia  pagenstecheri,  I,  190. 

Sepia  papuensis,  1,  190. 

Sepia  pfefïeri,  I.  190. 

Sepia  polynesica.  I,  190. 

Sepia  recurvirostra,  I.  190. 

Sepia  rostrata,  !,  190. 

Sepia  rouxi,  I,  190. 

Sepia  singaporensis.  1,  190. 

Sepia  smithi,  I.  1 90. 


INDEX 


405 


Sepia  sulcata,  I,  190. 

Sepiadarium  koohi,  I,  190. 

Sepiella  curta,  I,  190. 

Sepiella  inermis,  I,  190. 

Sepiella  maindroni,  I,  190. 

Sepiella  ocellata,  I,  190. 

Sepiola  penares,  I,  189. 

Sepiola  rossiaeformis,  I.  189. 

Sepiola  schneehageni,  1,  189. 
Sepioteuthis  blainvilliana,  I,  190. 
Sepioteuthis  lessoniana,  I,  190,202; 
II,  378. 

Sepioteuthis  lunulata,  I,  190. 
Sepioteuthis  neoguinaica,  I,  190. 
Seriatopora  cervina,  II,  15. 
Seriatopora  hystrix,  II,  12,  142,371. 
Seriatopora  subulata.  II,  15. 
Sertularia  complexa,  I.  2,  4,  47,  50; 
II,  368'. 

Sertularia  divergens,  I,  50,  51. 
Sertularia  genieulata,  I,  24. 
Sertularia  gracilis,  I,  49,  50. 
Sertularia  gracilis  var.,  I,  2,  48;  II, 
368. 

Sertularia  halecina,  I,  20. 

Sertularia  moluccana,  l,  2,  50;  II, 

368. 

Sertularia  pennaria,  I,  12. 

Sertularia  pumiia,  I,  47. 

Sertularia  tenuis,  I,  48,  49. 
Sertularia  tubitheca,  I,  2,  4,  42.  51; 
II,  368. 

Sertularia  vegae,  1,  2,  42,  44;  II, 
368. 

Sesarma  bocourti,  I,  276;  II,  360. 
Sesarma  cheirogona,  1,  276. 
Sesarma  edwardsi,  I,  275,  276. 
Sesarma  edwardsi  var.  crassimana, 
I,  274,  276;  II,  360. 

Sesarma  edwardsi  var.  laevimana, 
I,  275;  II,  360. 

Setella  gracilis,  ï,  587;  II,  379. 
Sigalion  limicola,  II,  166. 

Sigaretus  eximius,  II,  377. 

Simia  morio,  I,  xxn. 

Simia  satyrus,  I,  xxii. 

Simia  wrumbi,  I,  xxt. 

Simotes  octolineatus,  I,  495;  II,  361. 
Simotes  purpurascens,  1, 495;  11,361. 
Siphonochalina  confoederata,  I,  483. 
Sipunculus  robustus,  II,  375. 


Solenocera  pectinata,  II,  378,  380. 
Solenocosmia  javanensis,  II.  360, 

362. 

Soleuopsis  calida,  I,  84. 

Solenopsis  geminata,  I,  69;  II,  364, 

365. 

Solenopsis  laboriosus,  I,  84. 
Solmundella  bitentaculata,  I,  543, 
559;  II,  369. 

Spadella  bipunctata,  I,  325. 

Spadella  cephaloptera,  I,  318. 
Spadella  draco.  I,  318,  326,  327, 
328;  II,  376. 

Spadella  enflata,  I,  325. 

Spadella  hexaptera,  I,  320. 

Spadella  inarioni.  I.  312,  314,  315. 

320,  321,  324,  326,  330. 
Spadella  minima,  I,  323. 

Spadella  serratodentata,  I,  323,  324. 
Spadella  subtil îs,  I,  320. 

Spadella  vougai,  I,  327;  II,  376. 
Spatangus  planulatus,  I,  137. 
Spermophora  longiventris,  1, 111; 
II,  363. 

Sphaerocarcinus  bedoti,  I,  258; 
II,  381. 

Sphaerocoryne  bedoti,  I,  2,  4,  10; 

II,  369. 

Sphaeropoeus  punctulatissima,  II, 

363. 

Sphaerozius  cochlearis,  I,  245; 
II,  381. 

Sphenoides  australis,  I,  363,  364; 
II,  369. 

Sphinetrella  annulata,  I,  439,  440. 
Sphinctrella  ornata,  I,  426,  428, 
439;  II,  366. 

Spbyrophvsa  brevis,  I,  384,  388, 
393." 

Spinosella  coufoederata,  I,  431,  483; 
II,  367. 

Spinosella  melior,  !,  431 ,483;  11,367. 
Spirastrella  carnosa,  I,  429,  445; 
II,  366. 

Spirastrella  decumbens,  I,  429,  444; 
II,  366. 

Spirastrella  solida,  1,  429,  444;  II, 

366. 

Spirula  peroni,  I.  189. 

Spongelia  fragilis  var.,  I,  431,  486; 
II,  367. 


406 


INDEX 


Spongodes  elonganta,  II,  256. 
Spongodqg  rosea,  II,  257. 
Spongodes  rubra,  II,  257. 
Stanneoclavis  brevipes,  I,  H 2;  II, 
362. 

Staurocephalus  fllicornis,  II,  186, 
376. 

Stella  marina  quindecim  radîorum, 
I,  147. 

Stelletta  clavosa,  I,  437. 
Stelospongia  sp?,  I,  431,  487. 
Stenopus  hispidus,  I,  305;  II,  380. 
Stereoclavella  australis,  II,  285. 
Stephanomia  alveolata,  l,  372,  374, 
399. 

Stephanomia  amphitrides,  1,  373. 
Stephanomia  amphitridis,  1, 374, 377, 
386,  387,  390,  396,  399. 
Stephanomia  amphitrites,  I,  383, 

386,  396. 

Stephanomia  ainphitritis,  I,  371,  372, 
374,  37s,  396. 

Stephanomia  amphvtridis,  I,  370, 

373,  375,  386,  387,  396. 
Stephanomia  ampli  y tri  tes,  I,  379. 
Stephanomia  appendiculata,  I,  373, 

399. 

Stephanomia  canariensis,  I,  396. 
Stephanomia  cirrhosa,  I,  372. 
Stephanomia  contorîa.  I,  376,  39D. 
Stephanomia  foliacea,  I,  372,  373, 

374,  387. 

Stephanomia  (Phvllophvsa)  foliacea, 
I,  399. 

Stephanomia  helianthus,  I.  372. 
Stephanomia  heptacantha,  I,  372, 

373,  374,  399. 

Stephanomia  hexacantha,  I,  373, 
399. 

Stephanomia  hippopoda,  I,  372. 
Stephanomia  imbricata,  I,  372,  373, 

374,  389,  399. 

Stephanomia  levigata,  I,  371.  374, 
399. 

Stephanomia  melo,  I,  372. 
Stephanomia  nereidum,  I,  383,  386, 

387,  399. 

Stephanomia  pediculata,  I,  373,  399. 
Stephanomia  picta,  I,  381,  382. 
Stephanomia  pictum,  I,  387,  395. 
Stephanomia  rosaeea,  I,  373,  399. 


Stephanomia  tectum,  I,  372,  399. 
Stephanomia  triangularis,  I,  372, 
373,  374,  399. 

Stephanopsis  clausi,  I.  394. 
Stephanopsis  (Agalma)  clausi,  I,  367. 
Stiehopus  chloronotus,  I,  343;  11,374. 
Storena  vittata,  I,  110;  II,  363. 
Strumigenvs  imitator,  I,  96. 

Styela  (Polycarpa)  fuliginea,  II.  297. 
StveJa  palinorsa,  II,  282. 

Styela  pneumonodes,  II,  282. 

Styela  (Polvcarpa)  pneumonodes.  II, 
294,  302,  303,  304,  305,  308, 
309. 

Styela  psoloessa,  II,  303. 

Styela  solvens,  II.  282. 

Stvlarioïdes  parmata,  II,  187.  376. 
Stylocheiron  carinatum,  II,  245,  380. 
Stylophora  dîgitata,  II,  5.  142,  370. 
Stvlophora  pistillata,  II,  7. 
Styloteîla  conulosa,  I,  430,  470; 
II,  367. 

Styloteîla  cornuta,  I,  430,  468; 
II,  367. 

Styloteîla  polymastia.  ï,  470. 
Suberites  tenuicula,  I,  446. 

Suberites  tenuiculus,  1,  426,  429, 
446;  II,  366. 

Svavopsis  elegans,  II,  249,  270, 

370. 

Sydonops  nitida.  I,  436. 

Sydonops  picteti,  I,  428,  435;  II, 
366. 

Syllis  gracilis,  II,  152,  375. 
Svmphyllia  acuta,  II,  45,  142,  371. 
Symphyllia  guadulpensis,  II,  41. 
Svmphvllia  indica,  II,  41,  44,  142, 

371. 

Symphyllia  sinuosa,  II,  47,  142,  371. 
Synancidium  horridum,  II,  383. 
Svnapta  beseli,  I,  343;  II,  374. 
Svnapta  reticulata,  I,  344:  II,  371. 
Syncoryne  crassa,  I,  2,  8;  II,  368. 
Svncoryne  ferox,  I,  9. 

Syncoryne  pulchella,  I,  8. 
Syngnathus  bicoarctatus,  II,  383. 

Tachydromussexlineatus,  I,  493;  II, 
361. 

Tapinoma  melanocephalum,  I,  72: 
II,  365, 


INDEX 


407 


Tapinoma  nigerrimum,  I,  67. 
Tedania  chevreuxi,  J.  459. 

Tedania  conuligera,  I,  458. 

Tedania  digitata,  I,  430,  454,  457, 
460;II,  367. 

Tedania  leptoderma,  I,  460. 

Tedania  massa,  \,  45^. 

Tedania  suctoria,  I,  458. 

Tedania  tenuicapitata,  I,  458. 
Teleoteuthis  curta,  I,  191. 

Telpliusa  dentieulata.  I,  261,  262. 
Telphusa  planata,  I,  263. 

Telphusa  rugosa,  I.  261,  262. 
Telphusa  sinuatifrons,  I,  261,  262. 
Telphusa  soror,  I,  261. 

Temora  discaudata,  1,  586;  II,  379. 
Temora  stvlifera,  I,  586;  II,  379 
Temora  turbinata,  I,  586;  If,  379. 
Terebella  claparedi,  II,  187,  376. 
Terpios  coerulea,  I,  446. 

Terpios  tenuiculus,  I,  446. 

Tethva  eliftoni,  I,  443. 

Tethva  ingalli,  I,  428,  438,  443;  II, 
366. 

Tethva  merguiensis,  I,  441. 

Tethva  robusta,  I,  443. 

Tethva  sevchellensis,  I,  443. 

Tetilîa  japonica,  I,  441 . 

Tetilla  merguiensis,  I,  426,  428. 
441;  II,  366. 

Tetilla  ridlevi,  I,  427,  428,  440, 
442;  II,  366. 

Tetilla  stipitata,  I,  443. 
Tetradrachmium  arnanum  II,  383. 
Tetralia  cavimana,  I,  252. 

Tetralia  glaberrima,  I,  251;  II,  381. 
Tetralia  nigrifrons,  I,  252,  253. 
Tetramorium  guineense,  I,  72  ; II, 
361. 

Tetramorium  pacifieum,  I,  72;  II, 
365. 

Tetrodon  benetti,  II,  383. 

Tetrodon  houckeni,  II,  383. 
Tetrodon  striolatus,  1T,  383. 
Thalamita  prymna,  I,  255;  II,  381. 
Thalassianthus  sp?,  II,  327,  331. 
Thalassina  scorpionoides,  I,  287;  II, 
380. 

Thalassius  cinctus,  I,  117. 

Thalassius  fimbriatus,  I,  117. 
Thalassius  marginatus,  I,  117. 


Thalassius  marginellus,  I,  117. 
Thalassius  pallidus,  I,  117. 
Thalassius  spatkularis,  I,  117;  II, 
363. 

Thalassius  spinosissimus,  I,  117. 
Thalassius  syriacus,  I,  117, 
Thalassius  torvus.  I,  117. 
Thaumantiadae  juv.,  I,  543,  550. 
Thenea  muricata,  I,  441. 

Theonella  swinhoei,  I,  428,  435;  II, 
366. 

Theridiosoma  gemmosurn,  I,  109, 

113. 

Theridiosoma  picteti,  I,  113;  II, 

363. 

Thliptodon  diaphanus,  I,  539,  540: 
II,  377. 

Thuiaria  vegae,  I,  44,  46. 
Thvsanopoda  agassizi,  II,  244,  337. 
380. 

Thysanopoda  tricuspidata,  II,  244, 
380. 

Thysanostoma  thysanura,  I,  543, 
565;  II  372. 

Tiara  papua,  I,  542,  548;  II,  369. 
Tiarinia  gracilis,  I,  235. 

Tisiphonia  annulata,  I,  440. 
Tomopteris  helgolandica,  II,  156, 
159,  376. 

Tomopteris  kefersleini,  II,  159. 
Tomopteris  mariana,  II,  15<î,  159. 
Tomopteris  rolasi,  II,  156,  376. 

Toniatina  (Uriculus)  subfusca,  I. 

422;  II,  377. 

Trachelomegalus  hoplurus,  I,  501; 
II,  360. 

Tracheloteuthîs  behni,  I,  191. 
Trachvphvllia  amarantus.  II,  31,  34. 
35,  41,  142,  371. 

Trapezia  areolata  var.  inermis,  l, 
251;  II,  381. 

Trapezia  cymodoce,  I,  250;  II,  381. 
Trapezia  rufopunctata,  I,  251;  II,  381. 
Tridacophvllia  lactuca,  II,  52,  143, 
371.’ 

Tridacophyllia  manicina,  II,  54,  143. 
Triglyphothrix  gabonensis,  I,  93. 
Triglyphothrix  lanuginosus,  1,92, 93. 
Triglyphothrix  obesus,  I,  92. 
Triglyphothrix  obesus  r.  striatidens, 
I,  92. 


408 


INDEX 


Triglyphothrix  parvispina,  I,  92. 

Trigliphothrix  walshi,  I,  92,  93. 
Trigoniulus  sp?,  II,  360,  363. 
Trionvx cartilagineus,  I,  492:  II,  361. 
Tripneustes  angulosus,  1,  133. 
Tripneustes  pentagonus,  I,  133. 
Tripneustes  sardicus,  I.  133. 
Tripneustes  subcoeruleus,  I,  133. 
Tripneustes  variegatus,  1,  133;  II, 
374. 

Triptolemus  parasiticus,  ï,  434. 
Tropidonotus  trianguligerus,  I,  494; 
II,  361. 

Tuba  confoederata,  1,  483. 

Tubipora  chamissoni,  II,  248,  254, 
370. 

Tubipora  musica,  II,  248,  254,  255, 
370. 

Tubipora  rubeola,  II,  254,  255. 
Tubipora  rubeola  var.  sansibarica, 
II,  254. 

Tubularia  humilis,  I,  18. 

Tubularia  parasitica,  I,  17. 


Tubularia  spongicola,  I,  18. 
Tubularia  viridis,  T,  2,  17;  II,  368. 
Turbinaria  calicularis,  II,  100,  144. 
Turbinaria  crater,  II,  98,  144,  371. 
Turbinaria  peltata,  II,  100,  144,  371. 
Tvlocarcinus  stvx,  I,  235;  II,  381. 
Typhloscolex  mülleri,  II,  156,  376. 

Uloborus  genieulatus,  I,  110;  II,  365. 

Yirgularia  calycina,  II,  271. 
Yirgularia  juncea,  II,  249,  266,  268, 
269,  370. 

Virgularia  reinwardti,  II.  249.  267, 
370. 

Yirgularia  rumpbi,  II,  249,  267,  370. 

Vollenhovia  longiceps,  I,  83. 

Xenelaphis  hexagonotus,  I,  494;  II, 
361. 

Xenia  fusca,  II,  248,  256,  370. 
Xenia  rubens,  II,  248,  256,  370. 
Xenia  sansibarica,  II,  256. 


FIN 

BU  SECOND  ET  DERNIER  VOLUME