Maurice BEDOT et Camille PICTET
VOYAGE SCIENTIFIQUE
DANS
L'ARCHIPEL MALAIS
TOME 2
PUBLIÉ AVEC LA COLLABORATION DE
MM. A. Dehorne, H.-J. Hansen, A. Malaquin, F. Mûser,
A. Pizon, L. Roule.
GENÈVE
IMPRIMERIE ALBERT KÜNDIG
1907 à 1909
VOYAGE SCIENTIFIQUI
DANS
L’ARCHIPEL MALAIS
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Maurice BEDOT et Camille PICTET
DANS
L’ARCHIPEL MALAIS
TOME 2
PUBLIÉ AVEC LA COLLABORATION DE
Mme fT. MûSER
ET DE
MM. A. Dehorne, H. -J. Hansen,
A. Malaquin, A. Pizon et L. Roule.
GENÈVE
Imprimerie Albert Kündig
1909
Tous les mémoires scientifiques réunis dans ce volume ont été
publiés dans la Revue Suisse de Zoologie , de 1907 à 1909.
TABLE DES MATIERES
ni: SECOND VOLUME
Pages.
M. Bedot. Madréporaires d’Amboine ; avec les planches 1 à 46 1
A. Malaquin et A. Dehorne, Les Annélides polychètes de la Baie
d’Amboine; avec les planches 47 à 54 151
F. Moser. Cténophores de la Baie d’Amboine: avec la planche 55 217
H. -J. Hansen. Sur quelques Crustacés pélagiques d’Amboine . . . 243
L. Roule. Alcyonaîres d’Amboine ; avec les planches 56 à 58 . . 247
A. Pizon. Ascidies d’Amboine; avec les planches 59 à 64 . . . . 281
L. Boule. Actiniaires d’Amboine 327
M. Bedot. La faune eupélagique (Holoplaneton) de la Baie d’Am-
boine et ses relations avec celle des autres Océans. . . 335
M. Bedot. Sur la faune de l’Archipel Malais (Résumé) 357
— Index des espèces citées 385
VOYAGE DE MM. M. BEDOT ET C. PICTET
DANS L’ARCHIPEL MALAIS
MADRÉPOR AIRES
D’AMBOINE
PA B
M. BEDOT
Avec IeR planches 1 à 46.
Lorsque nous avons entrepris la détermination des Madré-
poraires de notre collection, c’était avec l’intention de nous bor-
ner à donner la liste des espèces connues se trouvant dans la
baie d’Amboine et de ne décrire que les espèces nouvelles. Mais
nous avons dû bientôt renoncer à ce projet et modifier le plan de
notre travail. En effet, une difficulté se présente aussitôt que l’on
veut entreprendre des déterminations de Madréporaires. La plu-
part des auteurs qui se sont occupés de ces animaux en ont donné
des descriptions incomplètes et si peu précises qu’il est souvent im-
possible de savoir quelles sont les espèces qu’ils avaient en vue,
surtout lorsque leurs descriptions ne sont pas accompagnées de
bonnes figures. On peut difficilement aujourd’hui, ainsi que le fait
remarquer très justement M. le Prof. Studer (1901, p. 388), re-
connaître avec certitude une espèce si l’on n’a pas sous les yeux
le spécimen-type d’après lequel elle a été établie. Mais, il n’est
guère possible d’aller visiter les collections où sont conservés
les types chaque fois que l’on veut faire une détermination.
C’est la raison pour laquelle, beaucoup de travaux renferment
Voyage. Vol. 2.
1
2
M. BEDOT
des descriptions ou des listes d’espèces dont l’identité est très
douteuse. Elles ont été déterminées souvent par simple com-
paraison avec des spécimens figurant dans les Musées où, comme
le dit M. le Prof. Studer, « on peut parfois voir figurer sous le
même nom autant d’espèces différentes qu’il existe de Musées. »
Il est donc inutile, aujourd’hui, de publier de simples listes d’es-
pèces soi-disant connues, provenant d’une région quelconque, à
moins qu’elles n’aient été identifiées par des spécialistes dont la
compétence est indiscutable.
En attendant qu’une révision complète des Madréporaires ait
été publiée, la seule œuvre utile que l’on puisse faire est de donner
la description de toutes les espèces d’une région déterminée avec
autant de précision que possible, et en raccompagnant de plan-
ches permettant de les reconnaître avec certitude. C’est ce que
nous avons entrepris dans ce travail. On nous reprochera peut-
être d’avoir fait une œuvre inutile en donnant des descriptions
d’anciennes espèces bien connues. Mais ce sont précisément celles
qui donnent lieu, le plus souvent, à des discussions, par le fait même
qu’elles sont communes, et que leurs variétés locales ont été sou-
vent décrites comme espèces nouvelles.
Nous avons cherché, naturellement, à rapporter autant que
possible nos Madréporaires à des espèces déjà décrites. Mais, dans
l’état actuel de nos connaissances il est bien souvent impossible de
faire des identifications certaines. Notre but principal a été de
permettre aux zoologistes qui voudront étudier les Madréporaires
d’Amboine, de reconnaître les espèces que nous y avons récoltées1.
S’ils ont des matériaux plus nombreux à leur disposition, ils pour-
ront alors compléter nos descriptions et, au besoin, modifier nos
déterminations.
Nous tenons à exprimer, ici, notre vive reconnaissance à tous
ceux qui nous ont aidé dans notre travail et en particulier à M.
1 Toutes les espèces que nous décrivons dans ce mémoire ont été récoltées dans
la Baie d’Amboine.
MAL>ItKPORAIR.ES
3
le Professeur Th. Studer, dont les précieux conseils nous ont
rendu de grands services pour l’étude des espèces douteuses, à
M. le Professeur Dôderlein auquel nous devons la détermi-
nation de toutes nos Fongines et à M. le Professeur Joubin qui,
avec une extrême obligeance, a bien voulu nous permettre d’étu-
dier à Paris la belle collection du Muséum d’Histoire naturelle.
Les clichés photographiques reproduits dans nos planches ont été
faits par M. le DrE. Weber, 1er assistant au Muséum de Genève
qui a été pour nous un habile et dévoué collaborateur. Enfin,
nous devons encore remercier la Société auxiliaire des Sciences
et des Arts de Genève qui a généreusement pris à sa charge les
frais de publication d’une partie des planches accompagnant ce
mémoire.
DESCRIPTION DES ESPÈCES
APORINA
Fam. Oculininae.
Gen. Cyathohelia.
Gyathohelia axillaris (Eli. et Sol.).
(PI. t, fig. 1 à 3).
Une colonie dendroïde (fig. 2) mesurant 7cm de hauteur et
10 X llcm de largeur, semble être formée de plusieur gros
troncs réunis en une masse basale commune de 3,5 X 5om de
largeur. A environ 3cm de son point d’attache, cette masse basale
donne naissance à plusieurs branches de 5 à 15mm de diamètre,
qui se ramifient dichotomiquement. Les calices sont placés aux
points de bifurcation, soit à l’aisselle des branches et rameaux.
D’après M. Edwards (1857-60, vol. 2, p. 110) « la gemmation
s’opère avec beaucoup de régularité; les bourgeons naissent
4
M. BEDOT
deux à deux, l’un vis-à-vis de l’autre, aux côtés des calices, de
façon que l’ensemble présente les caractères d’une inflorescence
en cyme dichotome. » Mais il faut ajouter que, dans la plupart
des cas, un des bourgeons se développe plus que l’autre qui, par-
fois même, peut s’atrophier. Les calices sont souvent assez éloi-
gnés les uns des autres; ils peuvent être séparés par un inter-
valle de 5 à 10mm. Le tronc et les branches sont daine couleur
blanche et paraissent être tout à fait lisses. Mais, lorsqu’on les
examine au microscope, on voit que leur surface est garnie de très
fines aspérités et qu’elle présente, en outre, de faibles stries lon-
gitudinales (fig. 3) qui s’accentuent un peu au voisinage des ca-
lices où elles représentent les sillons séparant les côtes. Les
jeunes calices ont une forme turbinée. Plus tard, en s’accrois-
sant. et par suite de la compression exercée sur eux par les ra-
meaux voisins, ils prennent la forme d’une ellipse comprimée au
milieu. Leurs dimensions maximales sont alors de 10 X 6mm.
Les calices (fig. 1 et 3) ont 4 cycles de septes, mais le der-
nier cycle est souvent incomplet. Les septes sont arrondis à
leur partie supérieure et dépassent le bord de la muraille de
quelques dixièmes de millimètre. Leur bord libre, qui est à peu
près vertical, paraît uni, mais lorsqu’on l’examine au micros-
cope on voit qu’il est garni de dents très fines. Les faces latéra-
les des septes portent de très petites granulations disposées en
séries qui se dirigent vers les bords libres.
Les septes des deux premiers cycles, qui ont à peu près la
même taille, sont un peu plus épais et plus grands que ceux du
troisième. Les septes du quatrième cycle sont plus petits et plus
minces que les autres.
La columelle est formée de 8 à 15 papilles un peu allongées
et arrondies à leur extrémité.
Les palis ont également la forme de papilles arrondies à leur
extrémité, légèrement comprimées et s’élevant un peu plus haut
que la columelle. Ils sont reliés, dans la profondeur du calice,
MADRKPORAIRES
5
au bord interne des septes. Il y a normalement 24 palis, mais
ce nombre varie quelquefois. Lorsque les calices ne sont pas
trop déformés par la compression (fig. 1), on peut voir que les
palis sont disposés alternativement sur deux cercles concentri-
ques, le cercle interne étant formé par les palis des deux pre-
miers cycles et l’externe par ceux du troisième cycle qui sont un
peu plus élevés que les autres. Le quatrième cycle n’a pas de palis.
Les côtes, très peu apparentes, ne sont indiquées, près du bord
des calices, que parles sillons qui les séparent.
Fam. Pocilloporinæ (entend. Ogilvie).
Gen. Stylophora.
Stylophora digitata (Pallas).
(PI. 1, fig. 4 à 7).
Deux colonies cespiteuses de cette espèce mesurent, l’une 8 ,
l’autre 10cm de hauteur et toutes les deux 8 X 10cm de largeur.
Leur base, de 33 X 44mm et 16 X 18 mm, s’élargit pour former
une masse basale d’où partent de nombreuses branches et ra-
meaux dont le diamètre variable atteint 16mm. Les branches,
subcylindriques ou un peu comprimées, sont ramifiées (fig. 5).
Elles ont de nombreuses bifurcations et, souvent aussi, se divi-
sent en trois rameaux qui peuvent diverger ou rester dans le
même plan. Dans ce dernier cas (fig. 6), lorsque les rameaux
sont un peu comprimés, les branches ont Pair d’être palmées à
leur extrémité. Mais les rameaux peuvent aussi être cylindri-
ques. Us se soudent rarement les uns aux autres; cependant,
cela n’est pas une règle générale.
Les calices (fig. 4 et 7), répartis sur toute la colonie, sont cir-
culaires et mesurent 1 à lmm,5 de diamètre. Ils sont placés quel-
quefois côte à côte mais, le plus souvent, sont séparés par un
6
M. BEDOT
intervalle de 0mm,7 à lmm,5. On compte 50 à 80 calices dans un
centimètre carré. Ceux qui occupent la région moyenne des
branches sont placés perpendiculairement à l’axe de la branche.
Vers l’extrémité des rameaux, ils se redressent souvent et leur
axe forme, avec celui du rameau, un angle aigu. En outre, dans
cette région distale, les calices sont souvent serrés les uns con-
tre les autres.
Le cœnenchyme entoure complètement les calices qui ne lais-
sent dépasser qu’une petite partie de leur bord. Cette margelle
est généralement plus élevée sur le côté du calice tourné vers
l’extrémité distale des branches, que sur le côté opposé où elle
disparaît souvent complètement. Dans ce dernier cas, les calices
paraissent être surmontés d’une saillie labiale. Mais il faut re-
marquer que cette disposition de la margelle n’est nullement
constante car, dans certaines régions de la colonie, elle a une
hauteur égale sur tout le pourtour des calices, et dans d’autres
régions (près de la base) elle peut faire défaut. Les septes for-
ment de petites proéminences sur la margelle qui porte, en ou-
tre, de fines épines souvent disposées régulièrement. Les calices
ont un seul cycle de 6 septes. Ce nombre varie très rarement et
nous n’avons observé que deux cas dans lesquels les calices
avaient 12 septes.
Le bord des septes, sur lequel on voit quelquefois de petites
épines, s’avance très peu vers l’intérieur; il descend presque
verticalement et, arrivé au fond de la cavité, se recourbe pour
venir aboutir à la columelle styliforme ou conique. Celle-ci porte
souvent de petites aspérités à son sommet; elle a une hauteur
variable.
Le cœnenchyme intercalicinal a une surface plane, hérissée
de petites épines effilées et nettement séparées les unes des au-
tres. Elles sont le plus souvent placées sans ordre apparent, mais
parfois se disposent de manière à former, autour des calices, un
dessin polygonal plus ou moins régulier (fig. 4). Bien que cette
MADRKPOR AIRES
7
disposition du eœnenchyme soit très caractéristique et se pré-
sente sur ia plus grande partie de la colonie, on observe parfois,
en certains endroits, une autre structure. Les calices sont alors
entourés d’un eœnenchyme formant des alvéoles polygonaux ou
de formes et de dimensions diverses (fig. 7).
Il en résulte un aspect tout à fait différent de celui que l’on
voit dans le reste de la colonie (Comp. fig. 4 et 7); mais, en
réalité, il s’agit d’un simple stade de développement du cœnen-
chyme, correspondant à une période d’accroissement des calices.
La margelle ayant dépassé sa hauteur normale, il se dépose,
entre les épines du eœnenchyme intercalicinal, de petites cloi-
sons calcaires verticales qui forment les parois des alvéoles et
les relient à la margelle. On peut encore distinguer, de distance
en distance, sur le bord supérieur de ces cloisons, les pointes des
épines. Un plancher horizontal viendra plus tard recouvrir les
alvéoles et diviser les cavités calicinales. Ces planchers, bien
développés, se voient facilement sur des coupes de rameaux.
L1 examen des spécimens de Stylophora dïgitala et pistülata qui
se trouvent au Muséum d’Histoire naturelle de Paris nous
permet de croire que ces deux espèces sont synonymes. Le seul
caractère qui les différencie est le fait que la saillie labiale est
plus prononcée chez S. digitata que chez S. pistülata. Mais nous
venons de voir que ce caractère est très variable.
Gen. Pocillopora.
Pocillopora elegans Dana.
(PL â, fig. 8 à 13).
Nous avons trouvé une seule colonie de cette espèce (fig. 8 à
10). Elle est fixée sur un vieux morceau de bois (mesurant 13cm,5
de long, 3cm,5 de large et 8mm d’épaisseur) que sa base étalée
recouvre et entoure presque complètement. Aux deux extrémités
8
M. BEDOT
du support, cette base forme une couche très mince. Son épais-
seur, de l à 3mœ, augmente ensuite progressivement pour attein-
dre lcm,5 au maximum. Sur cette base prennent naissance de
grosses branches, très courtes, épaisses et généralement un peu
comprimées. Ce sont plutôt de gros lobes que de véritables
branches. Ils sont garnis d’ « éminences verruciformes » (M.
Edwards) qui peuvent être considérées comme de jeunes ra-
meaux. Une de ces branches, la plus grande, mesure au maxi-
mum 4cm de longueur, 4cm,5 de largeur, 18mm d’épaisseur à la
base et lcru d’épaisseur à 5niûl du sommet. Les rameaux verru-
ciformes dont elle est garnie font défaut sur son sommet. Les
autres branches, de 2 à, 3cm de hauteur, ont une forme assez va-
riable, quelquefois légèrement comprimée, ou ressemblant à de
gros mamelons bosselés dont la base est parfois un peu rétrécie.
Les rameaux verruciformes peuvent être répartis sur toute la
surface de la branche (ou mamelon) ; mais souvent aussi, ils ne
s’étendent pas jusqu’au sommet qui reste nu (fig. 11). On en voit
également qui prennent naissance directement sur la couche ba-
sale de la colonie. Ces rameaux verruciformes (fig. 13) ont, en
moyenne, 2 à 4mm de hauteur et 2 à 3mm d’épaisseur. Quelques
uns d’entre eux dépassent ces dimensions et semblent destinés à
se développer et à former plus tard, des branches. Us ont, en
général, la forme de petits cônes, à sommet arrondi ; mais, lors-
qu’ils s’accroissent, ils peuvent prendre uue forme un peu com-
primée, quelquefois même se bifurquer ou donner naissance, à
leur tour, à de petites éminences verruciformes.
Les rameaux verruciformes sont beaucoup moins nombreux,
généralement même absents, dans les intervalles qui séparent
les branches. Les calices sont petits et mesurent 0ram,5 à lram.
Ils sont plus ou moins serrés les uns contre les autres de sorte
que, suivant la région de la colonie que Ton examine, on en
compte de 60 à 180 par centimètre carré. Leur forme et leur
disposition sont très variables.
MADKKPORAIRKS
9
Aux deux extrémités de la colonie, dans la région où sa base
s’étend en une couche mince recouvrant le support, les calices
sont à peu près circulaires et entourés d’une niasse plus ou
moins considérable de cœnenchyrne dans lequel ils sont complè-
tement enfoncés (fi g. 12). Le fond de leur cavité est formé d’une
masse calcaire légèrement granuleuse au centre de laquelle
s’élève en général une columelle dont la forme varie beaucoup.
Elle peut être plus ou moins épaisse et haute, parfois recouverte,
surtout à son extrémité, de petites aspérités. Sa base est large
ou étroite, circulaire ou elliptique. Mais la columelle fait souvent
défaut. La paroi interne de la cavité calicinale est recouverte
de très petites aspérités épineuses. Il est possible qu’elles
représentent les septes, mais leur répartition n’est nullement
régulière et l’on ne peut pas y reconnaître une disposition en
cycles.
Dans la région centrale de la colonie et sur les branches, les
calices ont un aspect différent. Ils ne sont pas entourés de
cœnenchyrne, mais serrés les uns contre les autres (fi g. 11) et
séparés seulement par de très minces cloisons dont le bord
libre est droit ou garni de dentelures. Les calices ne sont plus
circulaires mais prennent des formes polygonales variées. Leur
cavité, dont les parois sont verticales, est fermée, en bas, par un
plancher horizontal qui, souvent, n’est pas complètement for-
mé et présente encore un trou au centre. On ne voit pas de
columelle. Les parois sont complètement unies ou présentent
de petites aspérités que l’on peut considérer comme des rudi-
ments de septes.
Les calices des rameaux verruciformes (fig. 13) ont leur axe
principal disposé un peu obliquement, c’est-à-dire formant un
angle aigu avec l’axe du rameau. Ils sont très rapprochés les
uns des autres, mais, cependant, pas aussi serrés que dans la
région dont nous venons de parler, car la cloison qui les sépare
est toujours assez épaisse. Cette cloison porte, sur son bord li-
10
M. BEOOT
bre, une ou deux rangées d’épines fines, souvent allongées et
très rapprochées. La cavité calicinale va en se rétrécissant vers
le fond où l’on voit, très rarement, une colnmelle. Ses parois
peuvent être garnies de petites épines qui, quelquefois, se dis-
posent en rangées régulières représentant les septes. On compte,
le plus souvent, 12 séries d’épines. Il va sans dire que l’on ob-
serve, dans la disposition et la structure des calices, tous les
états intermédiaires entre ceux que nous venons de décrire.
Le coenenchyme intercalicinal, dans la région où il est le plus
abondant (fig. 12), a toujours sa surface garnie de granulations
épineuses. Il forme une masse compacte.
Lorsqu’on examine une coupe longitudinale d’une branche
(lig. 9), on voit que les calices, séparés par de minces cloisons,
forment de longs tubes divisés par des planchers horizontaux en
chambres superposées. La columelle est souvent visible dans la
partie proximale du tube, où elle s’élève au milieu des premières
chambres de la région inférieure en traversant les planchers.
Mais son accroissement est plus lent que celui de la muraille et
elle manque dans les chambres supérieures.
La colonie que nous venons de décrire correspond bien à celle
qui a été figurée par Dana (1849, pi. 51, fig. 1) sous le nom de
Pocillopora elegans. Gardiner (1897, p. 950) croit que les P
grandis , elongata et elegans de Dana sont synonymes et il les
réunit à P. eydouxi de MM. Edwards et Haime sous le nom de
P. grandis.
Pocillopora acuta Lamk.
(PL 3, fig. 14 à 17).
Une colonie arborescente de cette espèce (fig. 14) a été cas-
sée près de son point d’attache. Elle mesure, au maximum, 8cm
de hauteur et 4,5 X 9cm de largeur. Le tronc commun, qui a
l!mm de diamètre près de sa base, donne naissance à de nom-
breuses branches ramifiées. Elles sont terminées par des ra-
MADRÉPORAIRE*
11
meaux légèrement coniques dont la longueur varie de 2 à B111111 avec
un diamètre moyen de 2mm ; ils ne sont pas placés, sur les bran-
ches, d’une façon régulière. Une autre colonie (fig. 15), plus
jeune, cespiteuse, mesurant 35mm de hauteur et 36 X 51mm de
largeur est fixée sur une pierre par une base élargie (de 27 X
30mm) et se divise immédiatement en plusieurs branches rami-
fiées, sans que l’on puisse distinguer un tronc commun. On n’ob-
serve pas de soudures de rameaux dans ces colonies.
Les calices, de O11™, 5 à lmm, sont circulaires ou quelquefois
elliptiques. A l’extrémité des rameaux, ils sont généralement
polygonaux. On en compte 50 à 70 par centimètre carré sur les
grosses branches, où ils sont placés irrégulièrement (fig. 16) et
séparés les uns des autres par des intervalles de grandeur va-
riable et atteignant au maximum lmm. A l’extrémité des ra-
meaux, les calices sont serrés les uns contre les autres (fig. 17).
Lorsque les calices ne sont pas contigus, ils sont enfoncés
dans le cœnenchyme intercalicinal où ils forment une dépres-
sion peu profonde dont les bords sont généralement arrondis; il
n’y a donc pas de margelle (fig. 16).
Les septes sont représentés par de petites épines qui attei-
gnent rarement 0mm,l de longueur et peuvent former des ran-
gées assez régulières ; on trouve en général 12 rangées ou un
nombre très voisin. Mais ces épines sont souvent disposées
irrégulièrement et quelquefois même elles font défaut.
Le fond de la cavité calicinale est occupé par une masse cal-
caire portant de nombreuses granulations, ou de très petites
épines. On voit quelquefois, au centre, une granulation plus
grosse que les autres, mais sans forme bien définie, qui repré-
sente la columelle.
Le cœnenchyme intercalicinal forme une surface unie, garnie
de petites épines disposées parfois avec une certaine régu-
larité ; elles sont bien distinctes et séparées les unes des autres.
A la surface du tronc et des grosses branches, ces épines sont
12
M. REDOT
très petites et ressemblent plutôt à de simples granulations.
Mais dans la région distale des branches, elles sont plus grandes
et nettement visibles.
Vers l’extrémité des rameaux (fig. 17), les calices étant très
rapprochés les uns des autres, le cœnenchyme est peu abon-
dant. Il peut même faire défaut, les calices voisins n’étant plus
séparés que par une mince lame, garnie d’épines à son bord su-
périeur, et qui représente les murailles accolées.
Gen. Seriatopora.
Seriatopora hystrix Dana.
(PI: 3, fig. 18 à 22).
Cette espèce est représentée dans notre collection par plu-
sieurs colonies cespiteuses plus ou moins complètes. Celle qui,
d’après la grosseur, paraît être la plus âgée est très incomplète
(fig. 19). Ses plus grandes branches, cylindriques ou subcylin-
driques mesurent 10 à llcm de longueur et 6mm de diamètre.
Elle est caractérisée surtout par le fait que ses branches se ra-
mifient très irrégulièrement, se soudent fréquemment et donnent
naissance à des rameaux droits ou recourbés, coniques ou effilés,
dirigés dans tous les sens et dont la longueur est variable.
Les calices sont généralement disposés en séries longitudi-
nales assez régulières sur les rameaux et dans la région distale
des branches, mais très irrégulières dans leur région proximale.
Le nombre de ces séries varie de 4 à 10, mais on en trouve le
plus souvent 6, 7 ou 8.
Les calices, circulaires, mesurent 0mm,4 à 0mm,7 de diamètre.
Ils sont implantés dans le cœnenchyme dont ils dépassent légè-
rement la surface de façon à former une petite margelle garnie
d’épines très fines. Dans certains cas, la partie de cette mar-
gelle qui est tournée du côté distal des branches est très déve-
MADHÉPORAUltS
13
loppée, tandis que la partie opposée l’est beaucoup moins ou
même manque complètement. Le calice paraît alors être sur-
monté d’une lèvre saillante (M. Edwards). Mais ce caractère
qui est quelquefois très marqué sur certaines branches, peut
aussi manquer complètement sur d’autres branches de la même
colonie où les calices ont une margelle d’égale hauteur sur tout
son pourtour. (Comp. fig. 20, 21 et 22 représentant 3 rameaux
de la même colonie).
La cavité calicinale, dont les parois sont souvent à peu près
verticales, a une profondeur variable, suivant l’état de déve-
loppement du dépôt calcaire qui se forme au fond. La columelle
plus ou moins élevée et en forme d’épine comprimée, a une
base allongée dans le sens de l’axe de la branche. Quant à la
disposition des septes, elle présente des variations considérables.
Quelques calices en sont absolument dépourvus. D’autres ont
des rangées verticales de très petites épines, qui peuvent être
soudées et former des lames plus ou moins régulières, très peu
proéminentes et représentant les septes. On compte souvent 6
rangées d’épines ou 6 septes, — c’est-à-dire un seul cycle. —
mais souvent aussi, il vient s’en intercaler d’autres en nombre
variable. Les septes placés aux extrémités de la base de la
columelle sont parfois plus grands que les autres. Enfin, certains
calices ont souvent, sur leur paroi, de petites épines ou aspérités
dont le nombre et la disposition n’ont rien de fixe.
Les calices d’une même série sont très rapprochés les uns
des autres. Ils sont souvent contigus. Lorsqu’il existe un espace
entre eux, il atteint rarement une longueur égale à celle du dia-
mètre d’un calice. Quant aux séries elles-mêmes, elles sont plus
ou moins rapprochées suivant leur nombre. Il est rare que l’in-
tervalle qui les sépare dépasse 15mm.
Le cœnenchyme intercalicinal a, sur les grosses branches,
une surface plane couverte de petites épines, minces et pointues,
bien distinctes et nettement séparées les unes des autres. Ces
14
M. BKI)OT
épines peuvent être placées sans ordre apparent ou, au con-
traire se disposer dans certaines parties de la colonie — surtout
dans la région distale — avec une certaine régularité. Dans ce
cas, on voit souvent une rangée d’épines occuper la ligne mé-
diane de l’espace qui sépare deux séries de calices (fig. 21).
Lorsque ces séries sont très rapprochées, les épines de la ran-
gée médiane s’unissent souvent de façon à former une crête
dentelée. Enfin, à l’extrémité des rameaux, les calices sont si
rapprochés les uns des autres qu’il n’y a plus de place entre
eux pour des épines du cœnenchyme.
L’accroissement du cœnenchyme peut amener des modifica-
tions de la structure externe et donner aux branches et rameaux
un aspect bien différent de celui que nous venons de décrire.
Des dépôts calcaires viennent s’accumuler entre les épines du
cœnenchyme et des calices. Lorsqu’ils sont assez abondants (fig.
22), les épines du cœnenchyme ne paraissent plus être que de
très petites proéminences de la surface, et celles qui se trou-
vaient sur les calices sont soudées de façon à former une lame cir-
culaire cannelée, dont le bord libre est très légèrement dentelé
et souvent même tout à fait droit.
La colonie que nous venons d’étudier nous a montré de nom-
breuses variations dans la forme et les dimensions des rameaux,
dans l’inclinaison du plan de l’ouverture des calices, et, dans la
structure externe du cœnenchyme. Or, ce sont là les caractères
principaux sur lesquels on s’est basé, jusqu’à présent, pour la
détermination des espèces. D’autre part, Dana (1849, pi. 49) a
montré par de bonnes figures (fig. 3 et 3a) que la disposition
générale des branches et rameaux pouvait être très différente à
l’intérieur et à l’extérieur d’une colonie. Il est donc fort proba-
ble que le nombre des espèces de Seriatopores devra être forte-
ment réduit lorsqu’on aura étudié avec plus de soins qu’on ne l’a
fait jusqu’à présent, les variations qui peuvent s’observer dans
une seule et même colonie. Les matériaux que nous avons à
MA DREPORAIRES
15
notre disposition ne^sont malheureusement pas suffisants pour
nous permettre d’entreprendre une discussion des espèces.
Nous nous bornerons à faire remarquer que Seriatopora subulata,
et cervina présentent une très grande ressemblance avec S.
hystrix et en sont probablement synonymes.
Dans notre collection se trouve une colonie (fig. 18) qui, à
première vue, nous avait semblé devoir appartenir à une autre
espèce que S. hystrix . Elle forme un petit buisson large de 5cm,5
X 8em et haut de 6cm. Les plus grosses branches ont 4mm de
diamètre et leurs rameaux forment, avec les branches, des
angles de diverses grandeurs, mais généralement aigus. Les
calices ont un diamètre maximal de 0nim,8. On compte, le plus
souvent, 5 ou 6 séries de calices, assez régulières. Le plan de
l’ouverture des calices est quelquefois un peu incliné de sorte
que la margelle est plus élevée du côté supérieur. La columelle
est bien développée et les septes présentent les mêmes varia-
tions que nous avons décrites plus haut. Les épines des calices
et du cœnenchyme sont toujours très bien développées.
En somme, bien que l’aspect général de cette colonie soit un
peu différent de celui des autres Seriatopores récoltés à Amboine,
nous ne trouvons, dans sa structure, aucun caractère qui nous
empêche de la rapporter à S. hystrix. La différence d’aspect
est due probablement au fait qu’il s’agit d’une très jeune colonie.
Faim Astræinæ.
Gen. Euphyllia.
Euphyllia rugosa Dana.
(PI. 4, fig. 23 à 27).
Nous avons récolté plusieurs spécimens de cette espèce. La
plus grande colonie (fig. 2,3 et 24) mesure 10cm X 7om,5 de lar-
6
M. BKDOT
geur et 5cm de hauteur. Sa forme générale^ est à peu près hémi-
sphérique. La surface par laquelle elle était fixée mesure en-
viron 28 X 35mm, tandis que, dans les autres spécimens, elle
est beaucoup plus petite. La hauteur de la masse commune ba-
sale ne dépasse guère 2 à 3cra.
Les individus de la colonie se reproduisant par fissiparité
peuvent être libres sur une plus ou moins grande longueur de
leur région distale ou être unis par le bord de leur calice en
chaînes droites, sinueuses ou ramifiées. Le nombre des centres
calicinaux que Ton peut distinguer dans ces chaînes, ne dépasse
pas 4 ou 5.
Les calices sont généralement évasés. Leur ouverture mesure
10 à 25nun de largeur; elle a une forme très variable et, le plus
souvent, sinueuse. Lorsqu’on les regarde de profil (fig. 24), leur
bord paraît irrégulier et l’on peut voir la partie supérieure des
grands septes. Mais ceux-ci ne s’élèvent guère à plus d’lmm au-
dessus du bord des calices et souvent même ils ne le dépassent pas.
La muraille est très mince ; elle ne semble pas atteindre plus
de 0miu, 5 d’épaisseur. Sa paroi externe porte des côtes très étroi-
tes et de hauteurs inégales. Celles qui correspondent aux premiers
cycles de septes sont bien développées et généralement visibles
jusqu’à la base du polypier, mais elles n’ont pas une hauteur
régulière. Leur sommet peut s’élever à 0mm,8, puis s’abaisser
pour s’élever de nouveau plus loin. Les sommets des côtes voi-
sines sont souvent placés sur une même ligne transversale. En
outre, les points d’élévation minimale des côtes voisines peuvent
se trouver également sur une même ligne transversale et corres-
pondre à une légère dépression de la muraille. On a alors de vé-
ritables sillons transversaux. Mais cette disposition est moins ac-
centuée sur nos colonies que sur celle qui a été figurée par Dana
(1849, pl. 6, fig. 3 b). Examinée au microscope, la paroi externe
de la muraille ne paraît pas lisse, mais recouverte, ainsi que les
côtes, de très petites granulations disposées irrégulièrement.
MADRÉ POR AIRES
17
Les calices ont 5 cycles de septes (fig. 26), le dernier cycle
est souvent incomplet. Les septes des deux premiers cycles sont
à peu près de même grandeur ; ils s’étendent jusqu’à une très
petite distance du centre du calice. La forme des septes n’est
pas très régulière; leur bord supérieur est plus ou moins ar-
rondi et le bord interne à peu près vertical. Ils sont rarement
tout à fait droits : les grands septes, surtout, se recourbent d’un
côté ou de l’autre et leur bord interne est souvent replié.
Les septes sont très minces ; leur épaisseur maximale
dépasse rarement ümm,5. On en compte 12 à 19 sur une
longueur de lcm. Quelquefois leur bord interne est un peu
épaissi. Les parois latérales portent généralement des granu-
lations très petites qui sont surtout nombreuses près du bord
libre. Elles peuvent aussi se placer sur le bord même qui. dans
ce cas, a l’air d’être très finement dentelé; mais il est souvent
tout à fait droit.
On voit quelquefois sur les septes de légères stries parallèles
au bord libre.
Il n’y a pas de columelle. La cavité calicinale a une profon-
deur qui est généralement plus grande que la largeur du calice.
Les dissépiments, ou traverses endothécales, sont bien déve-
loppés dans la région interseptale (fig. 25). Ce sont de minces
lames légèrement recourbées, disposées obliquement et avec des
inclinaisons diverses de sorte qu’en se recouvrant elles laissent
entre elles un petit espace libre. Elles forment ainsi un tissu
vésiculeux qui occupe le fond du calice (fig. 27) et s’élève, en
diminuant progressivement d’épaisseur, le long de la paroi in-
terne de la muraille. Il s’arrête à une distance plus ou moins
grande du bord du calice.
En général les Euphyllies n’ont pas d’épitlièque. Cependant,
on voit quelquefois, surtout dans la région proximale de la co-
lonie, des places irrégulières qui semblent être recouvertes d’un
très mince enduit épitbécal .
Voyage. Vol. 2.
2
18
M. BJCDOÏ
Euphyllia striata ressemble beaucoup à E. rugosa. Il est pos-
sible que ces deux espèces soient synonymes.
Euphyllia fimhriata (Spengler).
(PI. 5, fi g. 28 à 34).
Un bel échantillon de cette espèce (fig. 28, 30 et 31) a une
forme subcirculaire et convexe. Il atteint 25cm de largeur et
12cm de hauteur.
De sa base, mesurant au maximum 40 X 57mm, s’élève une
grosse lame qui, en s’accroissant, forme de nombreux plis rami-
fiés. Elle est constituée par l’ensemble des calices qui restent
tous unis, et dont les ouvertures forment une longue série ou
vallée sinueuse et ramifiée. La largeur de cette vallée est au
maximum de 31mm et au minimum de 13“™.
Les faces de la lame commune sont à peu près parallèles. Elles
ne s’évasent pas, près du bord des calices, sauf dans les endroits
ou de nouveaux plis commencent à se former.
La paroi externe de cette lame, c’est-à-dire de la muraille,
examinée au microscope, montre une structure granuleuse. On y
voit également des côtes longitudinales à peine saillantes qui
sont un peu mieux marquées dans la région voisine du bord des
calices (fig. 29) où elles ont une hauteur irrégulière, mais ne
dépassant guère 0mm,5.
Le bord libre de la muraille est quelquefois à peu près droit.
Le plus souvent, il paraît irrégulièrement dentelé. Cet aspect
est dû au fait que les septes dépassent le bord de la muraille de
2 ou 3 dixièmes de millimètres. Les septes, qui forment deux
séries parallèles, ont leur bord supérieur très peu incliné vers le
centre. Quant au bord interne, il descend à peu près verticale-
ment au fond du calice. La hauteur comprise entre l’angle formé
par les bords supérieurs et les bords internes des septes et le
niveau du bord supérieur de la muraille est au maximum de 8mm.
MÀDRÉP0RAIRE9
19
Lesseptes s’accroissant beaucoup, leur longueur devient bien-
tôt plus grande que la distance comprise entre la muraille et le
milieu de la vallée calicinale. Ils sont alors obligés de se recour-
ber, souvent même très brusquement (fig. 32 et 34). Leur partie
interne qui s’étend dans une direction parallèle à la muraille
est, quelquefois, chez les septes des premiers cycles, aussi lon-
gue que la partie externe. Elle se dirige, en général, vers le
centre du calice auquel appartient le septe.
Les bords libres des septes ne sont pas dentelés ; ils forment
une courbe assez régulière mais qui, cependant, présente par-
fois quelques sinuosités. Quant aux parois latérales, lorsqu’on
les examine à l’œil nu, elles semblent avoir une surface lisse
mais, sous le microscope, on voit qu’elles sont recouvertes de
petites granulations qui se disposent généralement en rangées
parallèles au bord libre.
Les septes sont minces ; ils dépassent rarement 0mm,5 d’épais-
seur. Ils sont assez rapprochés les uns des autres ; on en compte
12 à 14 sur une longueur de lcm.
Dans la plupart des cas, on peut déterminer l’emplacement des
centres calicinaux d’après la direction des replis internes des
septes; mais il arrive quelquefois que les replis des septes de deux
rangées opposées soient dirigées en sens inverse (fig. 32); il est
peu probable, cependant, que des septes placés vis-à-vis les uns
des autres appartiennent à des centres calicinaux différents.
Le nombre des cycles paraît être de 4 à 6.
Les traverses endothécales (fig. 33) sont bien développées et
disposées à peu près de la même façon que chez E. rugosa.
Euphyïlia picteti n. sp.
(PI. 6, fig. 35 à 38).
Le spécimen que nous décrirons sous ce nom (fig. 35 et 36)
mesure 9cm,5 de hauteur. Sa largeur atteint, au maximum, 15cm
20
M. BEDOT
X 10cni. La partie inférieure de la colonie présente une sorte
de pédoncule en forme de cône renversé et séparé du reste de la
colonie par un sillon transversal (fig. 35). Il est haut d’environ
3cm et sa partie inférieure, très amincie et recourbée, mesure à
son extrémité 10X5mm; il est probable qu’il n’était plus fixé au
substratum. De ce pédoncule, formé vraisemblablement par le
zoïde primitif de la colonie, s’élève une lame qui, en s’accrois-
sant, s’élargit et se replie, mais sans se ramifier. Son bord li-
bre forme une longue vallée calicinale qui s’est repliée trois fois
sur elle-même (fig. 36). La face supérieure de la colonie est
convexe. Si l’on projette la vallée calicinale sur un plan, on
obtient une figure que l’on peut ramener au schéma A. On y
remarque que la vallée calicinale n’est pas absolument continue.
Un centre calicinal s’est isolé (à droite). Mais il s’est séparé de
ses voisins à une époque récente et si l’on avait fait une coupe
horizontale de la colonie 10 ou
15mm au-dessous de sa face su-
périeure, on aurait obtenu une
vallée calicinale continue et
telle que l’indique la ligne
pointillée du schéma.
La vallée calicinale est
sinueuse; elle mesure de 20 à
36mm de largeur. Les replis
qu’elle forme sont très rappro-
chés les uns des autres ; l’inter-
valle qui les sépare peut avoir
de 3 à 2 O11110 de largeur. La
muraille, garnie de fines granulations, porte des côtes lon-
gitudinales généralement bien visibles de la base au sommet
de la colonie. Elles sont souvent très développées et épaisses
près du bord libre de la vallée calicinale (fig. 37) où elles
peuvent atteindre 2mm de hauteur et 2mm,5 d’épaisseur. Mais
Schéma A.
MADRÉPOR AIRES
21
leurs dimensions sont beaucoup plus faibles dans les autres
régions.
Les septes dépassent toujours la muraille et peuvent
s’élever, au maximum, de 4mm au-dessus d’elle. Leur partie su-
périeure décrit une courbe arrondie se continuant, sans transi-
tion brusque, pour former le bord interne, qui est droit ou un
peu sinueux. Ces sinuosités peuvent accidentellement être angu-
leuses (fi g. 38), mais cependant il n’y a pas de véritables
dents. Le bord interne n’est jamais vertical, mais plus ou moins
incliné. L’inclinaison est souvent très forte; dans ce cas, on voit
facilement le fond de la cavité calicinale qui est profonde et
paraît très évasée (fig. 35 à droite).
Le bord libre des septes est mince, mais leur région centrale
a une épaisseur qui peut atteindre 2ram.
Dans la partie supérieure des calices, les septes ne sont pas
habituellement repliés. En revanche, dans la profondeur, leur
bord libre forme de nombreux petits replis, souvent déchiquetés,
dirigés dans tous les sens, de forme et de grandeur variables.
Ces replis s’unissent les uns aux autres et arrivent à combler le
fond de la cavité calicinale en formant une sorte de pseudo-
col umel le (fig. 38).
Les faces latérales des septes sont recouvertes de fines gra-
nulations, parfois disposées en lignes parallèles au bord libre
près duquel elles sont très développées et nombreuses.
Les zoïdes composant la colonie sont intimément unis. Le
bord libre de la lame forme donc une vallée calicinale dans la-
quelle il est assez difficile de distinguer les centres calicinaux.
Il paraît y avoir 5 ou fi cycles de septes. Ceux des 2 ou 3 pre-
miers cycles, plus grandes que les autres, s’étendent jusqu’au
fond de la cavité et se replient comme on vient de le voir.
Les autres, plus petits ne s’étendent pas jusqu’au fond de la
cavité ; ils s’unissent souvent par leur partie inférieure aux septes
voisins. On compte 9 à 13 septes sur une longueur de lcm.
22
M. B K DOT
Quant aux traverses endothécales (fig. 38), elles sont for-
mées à peu près de la même façon que chez les autres Euphyl-
lies, mais leur disposition est très irrégulière et elles ne s’élèvent
pas jusqu’au bord supérieur de la muraille. E. pideti se dis-
tingue facilement d’Æ. fimbriata : en effet, sa cavité calicinale
est plus élargie, évasée et profonde, ses côtes sont souvent plus
proéminentes, le bord libre de la muraille est beaucoup plus irré-
gulier et enfin, la colonie est formée d’une lamelle repliée mais
non ramifiée.
Euphyllia pideti n. sp. var, flexuosa n. var.
(PI. 6, fig. 39 et 40).
Nous avons récolté une Euphyllie que nous ne pouvons
déterminer avec une certitude absolue, car il s’agit d’une
colonie morte et dont le bord supérieur des septes était cassé.
Sa forme est très caractéristique, mais elle présente cependant
une grande ressemblance avec l’espèce qui vient d’être décrite.
Nous la considérerons donc provisoirement comme une variété
de cette espèce et la nommerons E. pideti var. flexuosa.
Cette Euphyllie mesure 9cm de hauteur et 13cm de largeur.
doncule s’élève une lame en éventai], d’abord droite, puis
plissée régulièrement de telle sorte que son bord supérieur
(fig. 39) forme une ligne en zig-zag, sans ramifications (voir
schéma B).
La largeur de la vallée calicinale est, au minimum de 22mm et
Schéma B.
Sa base (fig. 40) forme
une sorte de pédoncule
large de 12 X 19mm et
haut de 16mm, qui est
séparé du reste de la
colonie par un sillon
bien visible. Sur ce pé-
MADRKPGRAIRES
23
au maximum de 31mn'. On compte 7 à 9 septes sur une longueur
de lem; leur épaisseur peut atteindre
La disposition des septes, de la pseudo-columelle et des lames
endothécales est la même que chez E. picteti. La paroi externe
de la muraille portait des côtes qui ont disparu en grande partie
par suite de frottement et d’usure.
Le caractère le plus important de cette variété est l’épaisseur
de ses septes et surtout la forme générale de la colonie qui rap-
pelle un peu celle des grandes espèces de Flabellum décrites
par Gardinek (1905, p. 954, pi. 93, fig. 28 et 29). Mais il ne
s’agit que d’une ressemblance de forme générale, car la struc-
ture des Euphyllies, et, surtout le développement de leurs lames
endothécales, les distingue nettement des espèces du genre
Flabellum.
Gen. Galaxea.
Galaxea fascicularis (L.).
(PL 7, fig. 41 à 49).
Notre collection ne renferme que de petits spécimens de cette
espèce qui forme souvent de très grosses colonies.
Le plus grand échantillon (fig. 41 et 42) mesure 9,5 X 7cm
de largeur et 3cm d’épaisseur maximale. C’est une colonie apla-
tie ou légèrement convexe. La disposition des calices est assez
régulière; ils sont placés à peu près parallèlement, et séparés
par des intervalles de lmm,5 à 4mm. Au bord de la colonie se
trouvent de jeunes et très petits calices, tandis qu’au milieu, ils
sont de plus grande taille.
Les calices, dégagés du cœnenchyme qui les entoure, ont une
forme t.urbinée et souvent légèrement aplatie. Mais, lorsqu’on ne
regarde que la partie qui fait saillie au-dessus du cœnenchyme,
elle paraît à peu près cylindrique ou en forme de cylindre
aplati (fig. 45 à 47).
24
M. BEDOT
La longueur totale du calice atteint 22mra. Sur d’autres spé-
cimens, elle arrive à 28mm.
La partie libre, au-dessus du cœnenchyme, ne dépasse guère
9nmi. Mais, dans une région de la colonie, le cœnenchyme s’étant
beaucoup accru, les calices ne s’élèvent plus que de 3mm au-
dessus de sa surface.
L’ouverture calicinale est subcirculaire ou elliptique. Son
plus grand diamètre atteint 6mm.
La paroi externe de la muraille est garnie de côtes dont le
développement est très variable (comp. fig. 45 à 47) et relative-
ment faible. Elles ne sont bien apparentes que dans la région
supérieure du calice où elles atteignent quelquefois 0min,4 de
hauteur. Mais cette hauteur décroît très vite et, en général, à
5mm de distance du bord du calice (souvent même beaucoup
plus près du bord), elles ne sont plus apparentes. Quelquefois,
les sillons qui séparaient les côtes se continuent plus bas, sous
forme de petites lignes très faiblement marquées (fig. 46 et 47).
Souvent aussi, ces lignes ne sont même plus visibles et la mu-
raille paraît complètement lisse. Les côtes s’élèvent, avec les
septes correspondants, bien au-dessus du bord des calices.
Examinée au microscope, la paroi externe de la muraille paraît
quelquefois un peu granuleuse. Mais cet aspect est très variable
suivant les régions de la colonie que l’on observe. Les calices
présentent souvent (mais pas toujours), sur leur muraille, de
petites protubérances coniques placées sans ordre apparent et
peu nombreuses (fig. 46 et 47).
La muraille est très mince. Dans la région voisine de l’ouver-
ture calicinale, son épaisseur est à peine de 0mm,l àOmm,2;
plus bas, dans la région moyenne, elle peut atteindre 0mm,6.
En général, dans la région distale des calices, les parties de la
muraille comprises entre deux septes voisins sont planes ou ont
une courbure dont la concavité est tournée vers l’extérieur.
Les calices ont 4 cycles de septes; le dernier cycle est incom-
MADKËPOKAULES
25
plètement développé. Les septes vont en s’amincissant de la
muraille — où ceux du premier cycle peuvent atteindre 0mm,5
d’épaisseur — vers le centre.
Les septes des deux premiers cycles sont de même longueur,
mais ceux du premier cycle sont un peu plus épais et en général
plus élevés que ceux du second (fig. 43). Les septes du troisième
cycle sont beaucoup plus minces ; leur longueur dépasse rare-
ment la moitié du rayon de la cavité calicinale.
Les septes du 4e cycle sont rudimentaires.
Au-dessus du bord du calice s’élèvent les costo-septes qui ont
une forme lancéolée et peuvent atteindre une hauteur de 4mra.
Leur bord externe est généralement droit et vertical, souvent
un peu sinueux et incliné extérieurement, rarement incliné inté-
rieurement. Le sommet est plus ou moins arrondi. Lorsqu’on re-
garde un costo-septe de profil, on voit que son arête interne
forme une ligne non pas verticale, mais inclinée et souvent un
peu sinueuse. Un plan passant par les arêtes internes des costo-
septes aurait donc la forme d’un entonnoir.
Au-dessous du niveau du bord supérieur de la muraille, l’arête
interne des septes des deux premiers cycles devient irrégulière,
un peu déchiquetée et forme de petits prolongements de formes
diverses qui se contournent dans tous les sens et se réunissent
entre eux de manière à former une pseudo-columelle d’un aspect
très variable (fig. 44 et 48). Souvent, surtout dans les jeunes calices,
ces prolongements se recourbent avec une certaine régularité à
droite et à gauche de chaque septe1 et, s’unissant à ceux des septes
voisins, forment une couronne irrégulière (fig. 44). Mais il appa-
raît généralement d’autres prolongements au milieu de la cou-
ronne. Parfois même, de petites lamelles contournées s’élèvent
au centre et, dans ce cas, le calice semble être pourvu d’une
vraie columelle.
1 Cette disposition se voit très bien sur la fig. 49 représentant une coupe lon-
gitudinale qui ne passe pas exactement dans l’axe du calice.
26
M. BEDOT
Le niveau supérieur de la pseudo-columelle se trouve à peu
près à lmm au-dessous de celui du bord supérieur de la muraille.
Les faces latérales des septes sont garnies de petites granula-
tions épineuses qui sont bien visibles, mais ne paraissent pas
être disposées régulièrement.
Les dissépiments sont irrégulièrement développés. Ce sont des
lames plus ou moins espacées et inclinées, souvent même hori-
zontales comme des planchers (fig. 49).
Le cœnenchjune (périthèque de M. Edwards) a une épaisseur
très variable. Au bord d’une colonie, il peut former sur une
certaine étendue une couche libre mince, de 1 à 2Iûni, portant de
jeunes calices. Sa face inférieure est lisse ou légèrement striée.
Sa face supérieure est (sur toute la colonie) recouverte de très
petits mamelons irréguliers et serrés les uns contre les autres
(fig. 43). Sur une coupe verticale d’une colonie (fig. 48 et 49). on
voit que le cœnenchyme, parfois disposé en couches superposées,
a une structure vésiculeuse. Ces vésicules ont des formes et
des dimensions très variables, suivant la région de la colonie
que l’on examine. Elles dépassent quelquefois lmm de longueur.
Galaxea aspera Quelch.
(PI. 8, fig. oO à oo).
La seule colonie de cette espèce que nous ayons récoltée me-
sure 56mm de hauteur et 30mm X 55mtn de largeur. Sa forme est
irrégulière (fig. 50). Elle semble avoir commencé par se déve-
lopper en hauteur, comme une colonie arborescente, puis s’être
ensuite étalée en buisson.
Les calices ne sont pas disposés régulièrement. Iis sont géné-
ralement un peu recourbés et ont une forme turbinée parfois
aplatie. L’intervalle qui les sépare a des dimensions variables.
Quelquefois les calices sont contigus; dans d’autres cas ils sont
à une distance de 3 ou 4mm.
M ADRÉPOR AIRES
27
La partie des calices qui fait saillie au-dessus du cœnenchyme
peut atteindre 1 5mm ; elle est toujours turbinée. Son sommet pa-
raît évasé ce qui tient surtout au grand développement des
côtes. La longueur totale des calices dépasse parfois 20mra.
L’ouverture calicinale est subcirculaire ou elliptique. Son dia-
mètre maximal mesure 6mm (dans un seul cas exceptionnel, il
arrive à 7“m,6).
Les côtes sont en général bien développées dans toute la ré-
gion libre des calices (fig. 54). Dans un ou deux cas, cependant
(fig. 53 et 54), elles n’apparaissent qu’aux deux tiers supérieurs
de la région libre, le tiers inférieur ayant une muraille lisse.
Elles sont généralement minces. Leur hauteur (soit la distance
entre leur bord libre et la muraille) va en augmentant de la région
basale à l’ouverture du calice où elle atteint son maximum qui est
souvent de 2ram. Leur bord libre est un peu sinueux et irrégu-
lier. Les côtes voisines sont le plus souvent séparées par un es-
pace libre plus ou moins large dans lequel apparaît la paroi
externe de la muraille.
Les costo-septes sont bien développés et s’élèvent souvent à
S111311 au-dessus du bord du calice1. Ils ont une forme lancéolée
avec une extrémité arrondie. Leur arête interne a une inclinai-
son variable; elle arrive, quelquefois à être presque verticale.
La muraille a à peu près la même épaisseur et la même dis-
position que chez G. fascicularis , mais elle ne présente pas ces
protubérances coniques que nous avons signalées chez çette der-
nière espèce.
Les calices ont 4 cycles de septes (fig. 52) ; le quatrième
cycle n’est jamais complètement développé. Les septes sont
très minces ; ils deviennent quelquefois un peu plus gros
près de la muraille, où ils atteignent rarement 0inm,5 d’épais-
seur.
1 II est possible que cette hauteur soit encore plus grande. La plupart des
costo-septes des calices de notre colonie sont cassés.
28
AI. BEDOT
Les bords internes des septes des deux premiers cycles don-
nent naissance à des prolongements qui s’unissent entre eux
pour former une pseudo-columelle de la même façon que chez G.
fascicularis.
Quant aux septes du 3e cycle, leur longueur est très variable.
Dans quelques calices ils s’étendent jusqu’à la pseudo-columelle
et prennent part à sa formation. Mais, en général, ils n’attei-
gnent pas une longueur égale à la moitié du rayon du calice.
Souvent même leur longueur est inférieure au quart de ce rayon.
Dans ce cas, le septe est beaucoup plus petit que la côte corres-
pondante.
On ne constate pas un rapport constant entre la longueur des
septes et la longueur (hauteur) des côtes. Les côtes correspon-
dant aux septes du 3e cycle sont souvent plus grandes que celles
qui correspondent aux septes des deux premiers cycles; mais
l’inverse s’observe fréquemment. Du reste, la hauteur des côtes
est assez variable. Les septes sont garnis, sur leurs faces laté-
rales, de petites granulations épineuses, disposées irréguliè-
rement.
La pseudo-columelle (fig. 51) et les dissépiments sont formés
de la même façon que chez G. fascicularis.
Le cœnenchyme dont la disposition est très irrégulière est éga-
lement composé de vésicules de formes et de dimensions variables.
En résumé, cette espèce de Galaxée diffère de G. fascicularis
par la forme irrégulière de la colonie dont les calices ne sont
pas parallèles les uns aux autres, par la forme turbinée des ca-
lices et surtout par le grand développement de leurs côtes.
Quelch (1886, pp. 72 à 73) décrit 3 espèces de Galaxea ré-
coltées par le Challenger à Amboine. Deux de ces espèces sont
nouvelles et nommées G. aspera et G. fragilis ; la troisième est
G. tenella Brüggemann1.
* Gr. tenella est indiquée par Qcelch (p. 73) comme provenant dJ Amboine.
Mais elle ne figure pas dans sa liste (p. 25) des espèces récoltées à Amboine.
MADRÉPORAiRErf
29
La colonie que nous venons de décrire présente des carac-
tères qui la rapprochent de ces 3 espèces et nous avons hésité
longtemps avant de savoir à laquelle nous devions la rapporter.
La description que Brueggemann (1879) donne de sa Galaxea
tendla pourrait s’appliquer à notre spécimen sauf en ce qui
concerne les dimensions des calices et la columelle. Cet auteur,
en parlant des septes, dit qu’ils sont « gegen das Centrum zu
geschwungen ; » et il ajoute, plus loin « Columella fehlend. »
La columelle n’est pas chez les Galaxée, comme dans d’autres
familles, un organe constant et présentant des caractères fixes.
On admet généralement qu’elle peut être rudimentaire ou nulle
(M. Edwards). D’après Ogilvie (1896, p. 121) : « The colu-
mella is not laid down as a fiat basal structure in Galaxea , but
as occasional continuations of the septal edges. » C’est en effet
ce que nous avons pu observer chez les Galaxées que nous avons
étudiées. Il n’y a pas de columelle, pas de formation indépen-
dante que l’on puisse considérer comme telle. En revanche, dans
la région inférieure du calice, les bords libres des septes se
replient en divers sens, se soudent, et forment une pseudo-
col umelle d’aspect très variable. Il est possible que ce soit là
ce que voulait dire Brueggemann. Malheureusement sa des-
cription n’est pas accompagnée de dessins et nous n’avons pas
vu le type de sa G. tenella.
Les deux espèces de Quelch, G. aspera et G. fragilis , pro-
venant toutes deux d’Amboine, diffèrent si peu l’une de l’autre
que l’on est en droit de se demander s’iffne s’agit pas d’une seule
et même espèce.
D’après cet auteur (p. 72) « Tins species [G. aspera\ like the
Galaxea fragilis, possesses broad and prominent costæ, but it
differs from that form in being mu ch rougher and less délicate
throughout, in its larger calicles, in the size and arrangement
of the septa and costæ, and in the nature of the peritheca. »
Les différences que l’on observe dans la délicatesse du sque-
30
M. BEDOT
lette et la dimension des calices de ces deux espèces peuvent
très bien s’expliquer par une différence d’âge des colonies. Quant
à la disposition des cotes et des septes, à en juger d’après la
description et surtout d’après les dessins de Quelch, elle
semble être, à très peu de choses près, la même chez ces deux
Gralaxées. En effet, chez G. aspera on a : « costæ very promi-
nent throughout the length of the free portion of the caîicles,
distinctly raised but less prominent in the substance of the pe-
ritheca, slightly thickened and sharp, those corresponding to
the small septa more prominent than those of the larger, less
raised at the basal part of the shortly turbinate caîicles than at
the upper portion, » et chez G. fragilis : « Costæ very prominent
throughout the free portion of the caîicles, very thin, those cor-
responding to the last complété cycle of septa wider than the
septa to which they correspond, and more prominent than those
corresponding to the larger septa. »
Lorsqu’on examine les figures se rapportant à ces descrip-
tions (pl. IV, fig. 5 d et 7 d), on voit que, chez ces deux espèces,
on peut trouver des septes plus courts que les côtes qui leur
correspondent et des côtes des derniers cycles plus grandes que
celles des premiers. Du reste, les dimensions des côtes, dans ces
figures, paraissent être assez irrégulières.
Quelch ne parle pas de la columelle. Il remarque que le
cœnenchyme (périthèque) de G. aspera est peu développé (scant)
et composé de cellules petites et serrées, tandis que celui de
G. fragilis est inégalement développé, abondant, avec des cel-
lules grandes, lâches et délicates. Mais, comme il n’indique pas
les dimensions de ces cellules, il est impossible de se servir de
ce caractère pour la détermination. Ses figures (pl. IV, fig. 5 ô,
c et 7 c, d) représentant les cellules du cœnenchyme de ces deux
espèces ne montrent que des différences insignifiantes et telles
qu’on en observe fréquemment dans les diverses régions d’une
seule et même colonie. Et le grossissement de ces figures n’est
MAÜKÉPORAIKES
31
pas même indiqué. En résumé, il faudrait faire une étude plus
complète des échantillons- types d’après lesquels Quelch a
établi ces deux espèces pour savoir si réellement elles sont bien
distinctes l’une de l’autre, ce qui ne semble guère probable
lorsqu’on n’a sous les yeux que leurs descriptions sommaires et
les figures qui les accompagnent.
La Galaxée que nous avons décrite sous le nom de G. aspera,
présente autant de caractères communs avec l’une qu’avec
l’autre des deux espèces de Quelch.
Gen. Trachyphyllia.
Trackyphyllia amarantus (Millier).
(PL 9, fig. 56 à 58 et PL 10, fig. 59 à 62).
Cette espèce n’est pas rare à Amboine. Rumphius (1750,
p. 244, pl. 87, fig. 1) en a donné une description accompagnée
d’une bonne figure. Notre plus grand spécimen (fig. 56 à 58)
mesure 100x 93mm de largeur et 64mm de hauteur maximale.
La base, de forme irrégulière, par laquelle il était fixé sur une
pierre, mesure 40 X 24nlm de largeur maximale.
Les calices forment une longue série sinueuse et ramifiée ;
mais les replis de la muraille restent toujours ouverts et ne se
soudent pas.
La vallée calicinale a une largeur qui varie de 11 à 28mm.
Sa profondeur maximale atteint 26mm. On distingue assez faci-
lement les centres calicinaux d’après la direction des septes et
la disposition de la columelle. La paroi externe de la muraille
porte quelques lambeaux d’épithèque dans sa région basale. Elle
présente, sur toute sa longueur, des côtes bien marquées. Ces
côtes (fig, 60) atteignent lmm de hauteur au maximum. Au bord
libre des calices, elles s’unissent aux septes pour former des
costo-septes qui s’élèvent d’environ 2mnl au-dessus du bord libre
32
M. BEDOT
de la muraille. L’arête des côtes porte de petites dents serrées
et pointues, formées de la même manière que celles des septes,
et leurs faces latérales présentent en général de petites granu-
lations qui montrent parfois une tendance à se disposer en ran-
gées perpendiculaires au bord. Les côtes sont placées à environ
fmm distance les unes des autres et laissent voir, entre elles,
la muraille lisse. La muraille et les côtes sont quelquefois légè-
rement ondulées ; on voit alors (fig. 58, à gauche) des sillons
très faiblement marqués et perpendiculaires à la direction des
côtes.
Les septes sont disposés en 5 ou 6 cycles. Leur sommet est
arrondi. Us atteignent rarement une longueur de 5mm dans la ré-
gion qui s’étend du bord à la moitié de la profondeur du calice.
A partir de là, ils s’allongent brusquement pour former un lobe
paliforme (fig. 62).
Ces lobes paliformes ont une forme et des dimensions très
irrégulières. Us sont, en général, d’autant plus développés que
les septes auxquels ils appartiennent sont plus âgés. Mais cette
règle n’est pas absolue, car on observe souvent des septes des
premiers cycles dont le lobe paliforme est à peine visible ou re-
présenté seulement par une augmentation graduelle de la lon-
gueur du septe. En outre, les lobes paliformes sont mieux formés
et plus grands dans certaines parties de la colonie que dans
d’autres.
Les faces latérales des septes sont garnies de granulations
pointues disposées quelquefois en séries plus ou moins régu-
lières. Le bord libre des septes porte de petites dents. Lorsqu’on
les examine au microscope, on voit qu’elles ne sont pas simples,
mais que chaque dent est formée par la réunion de plusieurs
granulations pointues semblables à celles qui se trouvent sur les
faces des septes.
On compte 9 à 12 septes sur une longueur de lcm. En général
ceux des 3 premiers cycles s’étendent seuls jusqu’à la columelle;
madreporajr.es
33
les autres ne l’atteignent pas. Le 6e cycle est très incomplet.
Le bord interne des grands septes est souvent recourbé dans la
direction des centres calicinaux.
La columelle (fig. 59 et 61) a un aspect vermicellé. Elle est
composée de petits trabécules allongés, ramifiés et contournés
dans tous les sens, qui sont formés par le bord libre des lobes
paliformes. Dans les centres calicinaux, elle est bien dévelop-
pée. Mais elle n’est pas nettement circonscrite, car on trouve
généralement, entre les centres calicinaux, des trabécules colu-
mellaires plus ou moins nombreux. Ils ne forment cependant
pas une masse aussi considérable que celle qui représente la co-
lumelle.
Il n’y a donc pas de vraie columelle chez cette espèce, mais
bien une pseudo-columelle composée uniquement de prolonge-
ments trabéculaires des lobes paliformes.
Les dissépiments paraissent avoir une disposition assez irré-
gulière. Dans la région basale de la colonie, les espaces qui les
séparent sont presque entièrement remplis par le dépôt calcaire.
Gen. Callogyra Verrill.
Verrill (1.901) a créé ce genre pour une espèce dont la pro-
venance était incertaine et qu’il nomme C. formosa. Ainsi que
le fait remarquer cet auteur, « this genus is like a Trachyphyl-
lia with coalesced walls, and might, indeed, be considered a
section of that genus if intermediate conditions were known. »
Nous avons récolté, à Amboine, plusieurs colonies de Trachy-
phyllia et de Callogyra et, ainsi qu’on le verra plus loin, un stade
intermédiaire entre ces deux formes, qui paraît être une jeune
Callogyra.
Ces deux genres sont donc très voisins et pourront peut-être
même être réunis plus tard en un seul. Pour le moment, nous
conservons le nom générique de Callogyra pour les espèces qui
Voyage. Vol. 2. q
34
M. BtiDOT
présentent les caractères généraux des Trachyphylïia, mais chez
lesquelles les replis de la paroi sont soudés.
Cdlogyra formosa Verrill.
(PI. Il, fig. 63 à 69).
Il est inutile de donner une description détaillée de cette
espèce, car ses dimensions, sa forme générale, la disposition et
la structure des côtes, des septes, des lobes paliformes et de la
pseudo-columelle sont absolument les mêmes que chez Trachy-
phyllia amarantus. La seule différence entre ces espèces est
dûe au fait que, chez Cdlogyra formosa . les replis internes de la
muraille au lieu de rester ouverts, comme chez Trachyphylïia ,
se ferment par soudure des deux faces opposées de la muraille
(fig. 63 à 66).
Les collines qui apparaissent par suite de cette fusion des
replis, présentent le long de leur sommet un long sillon formé
par L’intervalle qui sépare les deux rangées de costo-septes
(fig. 66). Ce sillon a une largeur variable, suivant que les re-
plis sont plus ou moins intimément soudés.
Les caractères que présentent nos spécimens concordent par-
faitement avec ceux de la C. formosa décrite par Verpjll.
Nous avons également trouvé à Amboine une petite colonie
(fig. 67 à 69) qui nous paraît être une jeune C. formosa. Sa
forme est à peu près hémisphérique et un peu allongée. Elle
mesure 52 X 45iniu de largeur, 31mm de hauteur, et présente un
petit pédoncule à la face inférieure. Les septes sont disposés en
5 cycles incomplets. Les côtes, les septes et la colu melle mon-
trent les mêmes caractères que l’on observe chez Trachyphylïia
amarantus et Callogyra formosa , mais la disposition des replis
de la muraille présente un état intermédiaire entre ceux qui ca-
ractérisent ces deux espèces. Ici, on voit des sillons qui sont
complètement ouverts et d’autres qui sont plus ou moins fermés.
MADRÉPORAIRES
35
Il est probable que si eette jeune colonie avait continué à s’ac-
croître, tous les replis se seraient complètement fermés, comme
chez CaMogyra formosa. Cette dernière espèce passerait donc,
dans son développement, par une phase semblable à celle que
nous représente Trachyphyllia. Mais les spécimens de T. amara-
ntus que nous avons étudiés ne peuvent pas être pris pour de
jeunes C, formosa , car leurs dimensions sont trop grandes et ils ne
présentent aucune trace de fusion des replis de la muraille.
Gen. Cœloria.
Gœloria dædalea (Ellis et Solander).
(PI. 12, fig. 70 à 72).
Colonie à peu près hémisphérique mesurant 86 X 75mm de
largeur et 77mm de hauteur (fig. 70). Les calices, disposés en sé-
ries (fig. 71), forment des vallées calicinales dont la largeur va-
rie de 3™* à 6mm,6 et qui sont droites, recourbées, ou sinueuses,
mais rarement ramifiées. Leur longueur est très variable; elle
atteint au maximum 37mm. On observe quelques calices cir-
conscrits.
La muraille qui sépare les vallées est mince, droite et souvent
percée de trous irréguliers. Son épaisseur est de 0mm,2 à 0mm,6,
mais elle paraît souvent plus grosse par suite de la formation
de vésicules endothécales sur ses faces. Elle s’élève de 4 à 5mm
au-dessus du fond de la vallée — soit du sommet de la columelle
— et son bord libre est généralement déchiqueté.
Les septes dépassent la muraille d’une longueur très variable,
et pouvant atteindre 2ram. Leur sommet est en pointe mousse,
et leur longueur, qui atteint rarement 1 111111 près du bord supé-
rieur de la muraille, augmente un peu dans la profondeur du
calice.
Le bord libre des septes est garni de dents dont la forme, le
36
M. BEDOT
nombre et les dimensions sont très variables. Dans la profondeur
du calice, ces dents s’allongent, se contournent de différentes
façons et s’unissent à celles des autres septes pour former une
pseudo-columelle (fig. 72). On compte 12 à 15 septes sur une
longueur de lem. Ils paraissent appartenir à 3 cycles, autant
qu’on peut s’en rendre compte d’après l’examen des calices cir-
conscrits. Il y a quelquefois une alternance assez régulière entre
les grands septes qui s’unissent à la pseudo-columelle et les petits
septes qui ne s’avancent pas aussi loin.
La pseudo-columelle qui s’étend au milieu de la vallée cali-
cinale est formée de lamelles déchiquetées et contournées dans
tous les sens.
L’endothèque se présente soit sous la forme de vésicules
placées contre la paroi interne de la muraille, soit sous la forme
de planchers interseptaux qui peuvent s’avancer jusque dans
l’intérieur de la pseudo-columelle (fig. 72). Le bord de la
colonie montre, en divers points, une épithèque bien déve-
loppée.
Le spécimen que nous venons de décrire présente des carac-
tères qui permettent de le rapporter aussi bien à Cœloria si-
nensis qu’à G. dædalea dont nous avons pu examiner les types
deM. Edwards au Muséum de Paris. Ses vallées calicinales sont
un peu moins sinueuses et contournées que celles de C , dædalea
et atteignent une plus grande longueur que chez C. sinensis. Du
reste C. dædalea . C. sinensis et C. stricta paraissent n’être que
des variétés d’une même espèce.
Cœloria arabica var. triangularis Klunzinger.
(PI. 12, fl g. 73 à 75).
Cette espèce est représentée dans notre collection par un petit
échantillon (fig. 73), de forme convexe, mesurant 78 X 68mm
de largeur et 33mm de hauteur. Les vallées calicinales (fig. 74)
MADREPOR AIRES
37
sont très irrégulières, sinueuses, recourbées, bifurquées et ra-
rement droites. Elles atteignent, au maximum, une longueur de
34mm. Leur largeur varie entre 3mm et 7mm. Les calices circons-
crits sont en très petit nombre et ont trois cycles incomplets de
septes.
La muraille a une épaisseur qui va en augmentant un peu du
sommet vers la base, de sorte qu’une coupe verticale de sa partie
libre est à peu près triangulaire (fig. 75). Sa partie épaisse
n’est pas compacte, mais occupée par de grosses vésicules creu-
ses. Son bord libre se trouve à environ 3miû au-dessus du fond
delà vallée calicinale; il est parfois irrégulier et un peu bour-
souflé. Les septes s’élèvent en général de 1 à 2mm au-dessus du
sommet de la muraille.
L’ensemble formé par un septe et son voisin de la vallée con-
tiguë a la forme d’un triangle isocèle (fig. 75) dont les côtés,
soit les bords libres, sont garnis de dents. On compte de 4 à 6
dents sur le bord d’un septe et on en trouve même tout près du
sommet. Ces dernières sont en général plus petites que celles
qui. se trouvent dans la région inférieure du calice où elles
s’accroissent d’une façon irrégulière et finissent par se souder
pour former la pseudo-columelle.
Sur les faces latérales des septes, se trouvent de petites gra-
nulations qui sont souvent disposées irrégulièrement, mais peu-
vent aussi former des rangées venant aboutir à l’extrémité des
dents. Du reste, lorsqu’on examine les dents au microscope, on
voit qu’elles sont rarement pointues. Leur extrémité est souvent
aplatie horizontalement ou garnie de petites granulations. Les
septes paraissent appartenir à 3 cycles. On en compte 13 à 15
sur une longueur de lcru. On n’observe pas une alternance
de grands et de petits septés aussi fréquente que chez G. dæ-
dalea.
La pseudo-columelle est formée de trabécules ramifiés et
contournés, qui ne sont pas lamelliformes comme dans l’espèce
38
M. BEDOT
précédente, et paraissent souvent être noyés dans un dépôt cal-
caire (fig. 75). Cet aspect est dû à la formation de dissépiments
s’étendant jusqu’à l’intérieur de la pseudo-columelle. La disposi-
tion des formations endothécales est à peu près semblable à celle
que l’on observe chez G. dædalea.
L’épithèque est bien développée dans la région marginale de
la colonie. •
Nous avons comparé notre colonie d’Amboine avec un spé-
cimen de la Mer rouge qui se trouve au Muséum de Genève et
provient de la collection Klunzinger. Les caractères sont bien
les mêmes, mais l’échantillon de Klunzinger est beaucoup plus
gros et présente un plus grand nombre de vallées calicinales
droites.
Gen. Mu s sa.
Massa brueggemanni (Quelch).
(FL 13, fig. 76 à 83).
Notre collection renferme plusieurs échantillons de cette es-
pèce. Le plus grand (colonie A, fig. 76, 78 et 79) a une forme
hémisphérique, et mesure 14 X 13 cm de largeur et 9cm de hau-
teur. II paraît avoir été fixé au sommet d’une vieille colonie de
Madrépores de telle sorte que ses bords ont pu s’accroître dans
toutes les directions et même de haut en bas. Ses calices sont
disposés en groupes plus ou moins nombreux formant des val-
lées calicinales sinueuses.
Les autres spécimens ont une forme moins évasée et leurs
bords ne retombent pas. Leurs calices sont également groupés
de diverses manières.
La partie de la colonie qui est fixée au substratum a une
forme et des dimensions très variables suivant les spécimens.
On voit, sur la muraille qui entoure les calices, des traces
d’épithèque et souvent des vésicules plus ou moins grosses oc-
MADRKP0RAIRK3
39
cupant ]e fond des espaces intercostaux, et représentant l’exo-
thèque (fig. 82).
Les côtes (fig. 82 et 83) ont un développement très variable.
Il est rare que leur crête s’élève, en quelques points, à 2mm au-
dessus de la muraille. En général elles sont beaucoup moins dé-
veloppées, parfois même à peine marquées. On peut quelquefois
les suivre sur toute la hauteur de la muraille, mais, le plus sou-
vent elles disparaissent presque complètement en certains en-
droits, pour apparaître plus loin sous forme de petites lamelles
très minces. Près du bord supérieur de la muraille, elles sont
souvent remplacées par des épines (fig. 83) qui sont disposées
irrégulièrement et dont la longueur variable peut atteindre 2mm.
Les vallées calicinales ne s’unissent pas à leurs voisines. Leurs
murailles restent toujours séparées — dans leur région supé-
rieure — par un espace mesurant de 7 24mm. La largeur des
vallées calicinales varie de 15 à 38mm et leur profondeur de 15
à 20mm. Les centres calicinaux ne sont pas disposés sur une seule
rangée : on peut en trouver 2 ou 3 dans la largeur de la vallée.
Les séptes (fig. 81) dépassent toujours la muraille et peuvent,
dans les cas extrêmes, s’élever de 6 à 7mm au-dessus de son bord
supérieur. On en compte 6 à 12 sur une longueur de 1 cm.
Ils sont en général très minces, mais leur épaisseur est un peu
plus forte dans la région supérieure, surtout chez les septes
des premiers cycles où elle peut atteindre lmm,4. Le bord
libre est garni, sur toute sa longueur, de dents qui ne sont pas
très régulières; vues de profil, elles ont une forme triangulaire ou
allongée avec une pointe plus ou moins arrondie et obtuse. Ces
dents sont moins développées dans la région inférieure qu’au som-
met des septes où leur pointe est généralement redressée et peut
atteindre 2 à 3mni. La longueur des dents ne s’accroît pas d’une
façon régulière de la base au sommet des septes et souvent,
dans la région inférieure, le bord libre des septes est sinueux
plutôt que denticulé. Les dents des petits septes (soit ceux des
40
M. BEDOT
derniers cycles) sont plus nombreuses, plus serrées et parfois
comparativement plus allongées que celles des grands septes.
Les rangées de dents s’arrêtent en général au sommet de la
muraille. Il est rare qu’elles débordent extérieurement dans la
région des côtes; lorsque le cas se présente, ce sont toujours de
très petites dents que l’on observe à la partie supérieure des
côtes.
Il y a 5 cycles de septes; mais le dernier cycle est souvent
très incomplet. En général, les septes des S premiers cycles sont
plus grands que les autres et s’étendent seuls jusqu’à la columelle;
leurs dimensions sont parfois assez irrégulières et souvent ils dé-
passent de beaucoup tous les autres septes (fig. 81). Les centres
calicinaux, très distincts les uns des autres, sont reliés par des
septes intercalieinaux qui se rendent directement d’un centre à
l’autre, en suivant la direction de la vallée. Ils s’élèvent donc ver-
ticalement au fond de la vallée et se trouvent être à peu près per-
pendiculaires aux septes normaux. Leur bord libre est droit,
sinueux ou garni de dents; les trois cas peuvent s’observer sur
une seule colonie. Les faces latérales des septes sont garnies de
très Unes granulations qui s’étendent sur les dents et même sur
le bord libre.
D’après Quelch (1886, p. 79) la columelle de M. bruegge-
manni est « generaly well developed and trabeculate. » Dans
nos échantillons (fig. 77), elle est bien développée, mais formée
de petites lamelles un peu déchiquetées et diversement contour-
nées, plutôt que de trabécules. Cette différence ne nous semble
cependant pas assez importante pour nous empêcher de rap-
porter nos spécimens à l’espèce de Quelch, d’autant plus que
le sens du mot trabécule est assez vague. Ces petites lamelles
sont formées par le bord libre des septes et portent, comme eux,
de très fines granulations. Elles représentent donc une pseudo-
columelle.
L’endothèque, bien développée, est formée de nombreuses
MAIJRÉP0RA1RKS
41
laines obliques et recourbées, qui réduisent beaucoup la lon-
gueur et la profondeur des loges interseptales. Elle s’élève jus-
qu’au sommet de la muraille.
Un de nos spécimens de M. brueggemanni (colonie B, fi g. 80)
(mesurant 96 X 76mm de largeur et 46mm de hauteur) se dis-
tingue des autres par le fait que les sinuosités formées par sa
paroi externe ne sont pas toujours ouvertes. Plusieurs de ses
festons se sont fermés par soudure des replis de la muraille, de
façon à former des collines comme celles de Symphyllia indica.
Cette soudure est plus ou moins intime et complète suivant la
région que l’on examine. Ce sont, tout d’abord, les extrémités
des côtes et les dépôts exothécaux qui s’unissent; dans ce cas, la
colline est très épaisse et le sillon qui parcourt son sommet est
large et profond. Mais la soudure des replis peut devenir plus
complète; l’épaisseur des collines est alors plus faible et le sillon
plus étroit.
Il faut remarquer que si tous les replis arrivaient à se souder
complètement, on n’aurait plus de caractère permettant de dis-
tinguer Massa brueggemanni de Symphyllia indica. Nous avons
donc, entre ces deux espèces, les mêmes relations qu’entre
Trachyphyllia amarantus et Callogyra formosa.
Nous avons pu voir, dans la collection du Muséum d’Histoire
naturelle de Paris l’échantillon type de Symphyllia guadulpensis
de M. Edwards et Haime. Il ressemble beaucoup au spécimen
que nous venons de décrire. Le seul caractère qui l’en distingue
est le fait que ses côtes sont très épineuses ; mais on sait que ce
caractère est sujet à de grandes variations. D’autre part, Yer-
Rill (1901, p. 121) considère S. guadulpensis Edw. et H. comme
une jeune colonie d'Isophyllia fragilis (Dana) Yer. des Bermudes
et régions voisines. Il y a là une question de synonymie qui de-
mande à être élucidée.
42
M. BEDOT
Mussa echinata M. Edwards.
(PL 14, fi g. 84 à 90).
Nous croyons pouvoir rapporter à cette espèce une colonie
(fi g. 84 à 86) qui ressemble beaucoup à M . hrueggemanni , mais
s’en distingue cependant par d’importants caractères. Le seul
spécimen que nous ayons récolté mesure 11 X 12cm,5 de lar-
geur et 6cm,^ de hauteur. Sa face supérieure est légèrement con-
vexe. La colonie est fixée sur un vieux polypier mort par une
surface d’attache mesurant environ 4 X 5cm. Sa forme générale
est la même que celle de M. hrueggemanni. Les calices forment
des groupes plus ou moins nombreux, disposés en séries sinueu-
ses. Deux d’entre eux sont isolés.
La muraille porte des côtes dont le développement est exces-
sivement variable. Parfois, ainsi qu’on le voit sur la figure 89,
elles disparaissent complètement dans la région supérieure, par
suite d’un grand développement de tissu exothécal, et apparais-
sent, plus bas, sous forme de petites lamelles minces et très rap-
prochées les unes des autres. Ailleurs, elles sont plus ou moins
bien développées et s’étendent jusqu’au bord supérieur de la mu-
raille (fig. 90). On voit également, sur la muraille, des épines
disposées irrégulièrement et sans ordre apparent; elles sont sou-
vent un peu effilées et leur pointe est toujours dirigée vers le
haut.
Les festons que forme la muraille des vallées calicinales ne se
ferment jamais, et l’intervalle qui sépare les murailles voisines
a de 1 à 2crn. La largeur des calices ou des vallées calicinales
varie de 15 à 28mm et leur profondeur maximale est de 18mm, On
compte rarement plus d’un centre calicinal dans la largeur d’une
vallée; ils sont toujours bien distincts.
Les septes (fig. 87) dépassent la muraille de 4mm au maximum;
on en compte 6 à 12 sur une longueur de lcm. Leur épaisseur at-
MADBÉPOU AIRES
43
teint lmm,4 dans la région supérieure. Les dents, qui occupent
toute la longueur du bord libre, sont serrées, quelquefois dispo-
sées assez régulièrement, et ont une pointe plus ou moins ob-
tuse. Elles sont un peu plus grandes, plus pointues et plus uni-
formes dans la région supérieure des septes où elles atteignent
2mm de longueur. Les dents des petits septes sont plus nom-
breuses et plus serrées.
Ce qui caractérise cette espèce et la distingue de la précé-
dente, c’est que la rangée de dents des septes ne s’arrête pas au
sommet de la muraille. En général, elle déborde extérieurement
de telle sorte que le sommet de la muraille paraît recouvert
d’une large crête échinulée (fig. 88). Cette disposition est plus
ou moins accentuée. On l’observe surtout dans la région centrale
de la colonie, tandis qu’elle est souvent très peu marquée dans
la région périphérique.
Les septes sont disposés en 5 cycles; le dernier est souvent
incomplet et n’arrive pas jusqu’à la columelle.
On remarque, surtout dans la partie centrale de la colonie,
une tendance à la formation de séries dans lesquelles de grands
septes alternent régulièrement avec de petits septes. Il y a
même une région (fig. 88 à gauche) où, sur une longueur de 2
centimètres, tous les septes sont d’égale grandeur. C’est là en-
core un caractère qui distingue cette espèce de M. bruegge-
manni où les séries de septes paraissent toujours irrégulières,
par le fait que les septes des premiers cycles sont souvent beau-
coup plus grands que les autres.
Au fond des vallées, on voit, entre les centres calicinaux, des
septes intercalicinaux verticaux dont le bord libre est droit, si-
nueux ou denticulé.
La pseu do- columelle est formée, comme chez M. bruegge-
manni de petites lamelles verticales contournées et l’endo-
thèque est également disposée de la même façon que chez cette
espèce.
44
M. BEDOT
Le Challenger a récolté à Amboine deux espèces de
Mussa. La première a été décrite et figurée par Quelch (1886,
p. 79, pl. 2, fîg. 6) sous le nom de M. brueggemanni n, sp. Nous
l’avons retrouvée et facilement reconnue. La seconde espèce,
M. echinata M. Edw. et H. n’est malheureusement pas figurée
et Quelch mentionne seulement les caractères qui la distinguent
de M. multilobata Dana. Nous ne pouvons pas avoir la certitude
qu’il s’agisse bien de la même espèce que nous venons de décrire.
Mais, comme les caractères de notre spécimen concordent par-
faitement avec ceux que M. Edwards (1857-60, vol. 2 p. 337),
indique dans sa diagnose de M. echinata , nous avons adopté ce nom.
Gen, SymphyUia.
SymphyUia indica M. Edw. et Haime.
(PJ. 15, fig. 91 à 94).
Nous avons récolté un fragment de colonie de cette espèce,
mesurant 112 X 95mm de largeur et 63mm de hauteur. Sa face
supérieure (fig. 91) montre des vallées calicinales droites, dont
l’extrémité distale est étalée et quelquefois presque horizontale.
Les sinuosités de la paroi externe de la colonie, au lieu de
rester ouvertes, comme chez Mussa, se sont fermées par ac-
cotement des murailles sur toute leur hauteur, de sorte que
l’on a une série de collines s’avançant du bord de la colonie
dans la direction du centre Ces collines ont une épaisseur de
6 à 7mm et une hauteur maximale de 20mnV Sur toute la lon-
gueur de leur sommet se voit un sillon formé par l’entrecroi-
sement de la partie débordante des septes. Un caractère parti-
culier à cette espèce est le fait que les collines sont généralement
très élevées et que leur épaisseur non seulement ne va pas en
augmentant de haut en bas, mais souvent même est plus grande
au sommet qu’àla base (fig. 93). Les septes ont la même disposition
MADRMP0RA1RES
45
et la même forme que ceux de Mussa brueggemanni , mais leurs
dents peuvent devenir un peu plus grandes et atteindre une
longueur de
Sur le pourtour de la colonie, la face extérieure de la mu-
raille est garnie de côtes très minces (fig. 92). Elles s’élèvent à
peine de 2 ou 3 dixièmes de millimètres au-dessus de la muraille,
mais sont souvent disposées assez régulièrement et n’ont ni
dents, ni épines.
A part la fusion complète des murailles dans les replis des
vallées calicinales, et les dimensions extrêmes des dents des
septes, tous les autres caractères que l’on observe chez cette co-
lonie, sont absolument semblables à ceux que présente Mussa
brueggemanni. L’endotlièque est très développée jusqu’au som-
met de la muraille et transforme la région inférieure de la co-
lonie (fig. 94) en une grosse masse vésiculeuse.
Lorsqu’on examine une coupe verticale d’une colline (fig. 93),
on voit qu’elle est formée par deux rangées verticales de vési-
cules endothécales, séparées par une lame médiane verticale
irrégulièrement développée. Les lamelles endothécales sont sou-
vent très épaisses sur le côté libre des vésicules, surtout dans la
région inférieure des collines.
Symphyllia acuta Quelch.
(PI. 16, fig. 95 à 98).
Nous avons récolté un seul spécimen de cette espèce (fig. 95 et
96). Il a, vu de dessus, une forme elliptique et mesure 92mm de lon-
gueur, 55mm de largeur et 45mm de hauteur. Les bords de la colo-
nie qui correspondent à son petit diamètre se sont beaucoup plus
accrus en hauteur que ceux qui correspondent au-grand diamètre ;
ils se trouvent donc plus élevés que le centre de la colonie.
La face inférieure était presque complètement fixée sur le
substratum; il reste donc peu d’endroits où l’on puisse voir l’épi-
46
M. BEDOT
thèque qui paraît bien développée, et une partie de la face
externe de la muraille. Les côtes semblent être assez régulières
et minces, mais peu proéminentes. Elles présentent quelquefois
de petites épines pointues disposées irrégulièrement.
Les calices forment des vallées parfois un peu sinueuses mais,
le plus souvent, à peu près droites et se dirigeant du centre vers
la périphérie. Leur plus grande largeur atteint 12mm et leur pro-
fondeur 7mm.
Les centres calicinaux sont toujours bien distincts. Il y en a
généralement un seul, quelquefois deux, dans la largeur de la
vallée.
Les murailles des vallées contiguës forment des collines ayant
une épaisseur un peu plus forte à la base qu’au sommet, lequel
est très étroit et ne présente pas de sillon longitudinal. Sur une
coupe, on voit (fig. 97) que les murailles soudées forment une
lame verticale de lmm à lmm,6 d’épaisseur et dont la partie su-
périeure est libre, car les lames interseptales de l’endothèque
ne commencent à apparaître qu’à une certaine distance de son
sommet. Ces lames paraissent être généralement planes et plus
ou moins inclinées, tandis que chez les autres Symphyllies elles
sont presque toujours recourbées.
Le sommet des collines se trouve, au maximum, à 7mm au-des-
sus du fond de la vallée.
On compte 11 à 16 septes sur une longueur de lcm. Ils sont
disposés en 4 cycles. Le dernier cycle est incomplet ; ses septes
étant plus petits que les autres et n’atteignant pas la columelle,
il semble parfois, ainsi que Quelch le fait remarquer, qu’il y ait
une alternance régulière des grandes et petits septes. Le bord
libre des septes est garni de dents bien développées dont le som-
met est généralement arrondi et la base plus ou moins large. La
largeur de ces dents peut quelquefois dépasser lmm ; elles sont
souvent plus développées au sommet des septes que dans leur
région inférieure.
MA DREP01Î AIRES
47
On voit également, au fond de la vallée, des septes intercali-
cinaux verticaux s’étendant directement entre les centres calici-
naux voisins. Leur bord libre est droit ou légèrement sinueux.
Les faces des septes sont garnies de granulations pointues qui
s’accumulent souvent en très grand nombre sur leur bord libre
et dans la région voisine. On les trouve également sur les dents,
sur la pseudo-eolumelle et sur les septes verticaux.
La pseudo-eolumelle (fig. 98) est formée d’un petit nombre de
lamelles plates et contournées, mais le plus souvent verticales et
formées par les bords libres des septes.
Le spécimen que nous venons de décrire présente certains
caractères qui ne sont pas absolument semblables à ceux que
Quelch indique dans sa description de S. acuta. Notre échantil-
lon a une surface supérieure concave tandis que celui du Chal-
lenger est « more or less liattened ». Les vallées calicinales
ont aussi des dimensions un peu différentes.
Spécimen du Challenger. Spécimen de notre collection.
Largeur des vallées 15 à 20mm Maximum 12
Profondeur » 10 à 15mm » 7
Néanmoins ces différences, qui peuvent être en relation avec
l’âge des colonies, ne nous semblent pas suffisantes pour empê-
cher d’admettre une identité spécifique.
Le spécimen du Challenger a été récolté non loin d’Ainboine,
à Bauda.
SympJiyUia sinuosa (Quoy et Gaimard).
(PL 17, flg. 99 à 105, PI. 18, fig. 106 à 110).
Notre collection renferme deux colonies qui paraissent appar-
tenir à cette espèce. Mais, comme elles diffèrent un peu Tune
de l’autre, nous les décrirons séparément.
La colonie A (fig. 99 à 105) a une forme subhémisphérique
et rappelle un peu celle d’un casque (fig. 99 et 100). Elle mesure
48
M. BE1J0T
10cmde hauteur et 10cm,5 X 12cmde largeur. Sur la plus grande
partie du pourtour de la face inférieure, on voit la muraille
(fig. 101), parfois recouverte d’épithèque. Elle porte des côtes
très faiblement marquées (souvent même à peine visibles) et de
petites granulations spiniformes irrégulièrement disposées. A la
face supérieure de la colonie, les calices sont disposés en séries
ou vallées calicinales. Leurs murailles, soudées à celles des val-
lées contiguës, forment des collines ramifiées et sinueuses
(fig. 100). Quelquefois, cependant, les collines s’étendent en li-
gne droite sur une longueur assez grande et qui peut atteindre
au maximum 7cm (fig. 99).
Il est rare qu’un calice soit isolé et complètement entouré par
une colline; le cas peut cependant se présenter. En général, un
seul calice occupe toute la largeur de la vallée. La partie des
septes qui s’élève au-dessus de la muraille est disposée de ma-
nière à former, sur le faîte de la colline, un sillon très étroit
mais bien visible.
Les collines sont épaisses et mesurent de 3 à 8aim de largeur.
Lorsqu’on examine une coupe verticale, on voit (fig. 104) que
l’axe de la colline est occupé par une lame médiane verticale
très mince (2 à 5 dixièmes de millimètre) et un peu sinueuse,
représentant probablement les murailles soudées des calices con -
tigus. Les lamelles endothécales (fig. 102 et 104) sont très nom-
breuses. Elles s’élèvent aussi haut que possible contre la lame
médiane où elles sont fixées à environ lmm de distance les unes
des autres. Aussitôt que celle-ci s’est accrue d’environ llum, il se
forme une nouvelle lamelle endothécale, de sorte que lorsqu’on
examine le sommet des collines on y voit quelquefois (fig. 103)
le sommet libre de la lame médiane; mais il arrive aussi qti’i
ne soit plus visible, étant déjà recouvert d’endothèque (fig. 105)-
Les lamelles endothécales ne sont pas droites, mais générale-
ment recourbées vers le fond des calices. Aune distance de lmm 5
ou 2mm de leur point d’attache sur la lame médiane (dans les col-
MADREPORAIRES
49
lines de largeur moyenne), elles s’infléchissent plus brusquement
et chaque lame vient se souder à celle qui est placée au-dessous
d elle. C’est ainsi que se forme la colline proprement dite, qui se
compose donc d’une lame médiane verticale sur les faces de la-
quelle se trouve un revêtement formé par les chambres endothé-
cales (fig. 104). Ces chambres ne sont pas toujours vastes et
entourées de minces parois. Parfois elles sont, au contraire, pres-
que entièrement remplies par des dépôts de substance endothé-
cale, au point que sur une coupe verticale la colline forme une
lame épaisse et solide, dans laquelle on ne distingue plus que
quelques petites cavités montrant l’emplacement des chambres
primitives (Colonie B, fig. 110). Des flancs de la colline partent
encore de nombreuses lamelles endothécales, un peu moins
recourbées et inclinées que les précédentes et qui, souvent même,
ont une position presque horizontale. Elles forment alors les
planchers qui divisent la cavité calicinale.
La largeur des vallées, mesurée entre les faîtes des collines,
varie de 9 à 23mm, et leur profondeur, de 7 à 8ram.
Les septes sont disposés en 3 ou 4 cycles. Le dernier est sou-
vent incomplet et n’arrive pas jusqu’à la columelle. On compte 8
à 12 septes sur une longueur de lcm. Dans certaines parties de
la colonie, on observe une alternance assez régulière des grands
et petits septes. Leur bord libre est garni de dents qui sont
en général assez irrégulièrement développées. Les grands
septes des premiers cycles peuvent s’élever de 2 à 4““ au-dessus
de la colline. Ils ont de 4 à 8 dents dont la forme varie, mais qui,
vues de profil, ont toujours une base assez large. Elles sont le
plus souvent dirigées un peu obliquement vers le haut, surtout
celles qui se trouvent dans la région supérieure.
En outre, les dents de la région profonde sont souvent un peu
plus petites que les autres, qui peuvent atteindre au maximum
2mm de longueur. Quant aux petits septes des derniers cycles,
leurs dents sont très petites, irrégulières et en nombre très variable.
Voyage. Vol. 2.
4
50
M. BEDOT
L’épaisseur des septes peut, dans les cas extrêmes, atteindre
au maximum lmm et leurs faces sont garnies de très fines granu-
lations qui se rencontrent également sur les dents.
Des septes intercalicinaux et verticaux, placés au fond de la
vallée, relient directement les centres calicinaux (fig.109). Ils sont
souvent dentelés et portent également de très fines granulations.
La pseude-columelle de ce spécimen, de même que celle de la
colonie B (fig, 109) est composée de petites lamelles diversement
contournées, formées par les bords libres des septes (fig. 102
et 108) et recouvertes de granulations.
Le second spécimen de Symphyllia sinuosa (Colonie B, fig. 106
à 1 10) diffère de celui que nous venons de décrire par les carac-
tères suivants :
La colonie a une forme beaucoup moins convexe (fig. 106). Sa
hauteur totale est de 8cm et sa largeur de 10cm X 15cm,5. Ses
collines, très sinueuses, ne sont jamais droites sur un parcours
de plus de 2cm,5. Elles ont une largeur de 2 à 4mm et, en général,
on ne peut pas distinguer nettement de sillon le long de leur
faîte. On voit quelques calices isolés (fig. 107). Les septes dépas-
sent le sommet des collines de 2mm au plus. Les autres caractères
sont semblables à ceux de la colonie A. Malgré les différences
que présentent ces deux spécimens, dans leur aspect général,
nous ne trouvons pas de caractère important permettant d’éta-
blir entre eux une distinction spécifique. Nous les considérons
donc comme appartenant à la même espèce.
Nous devons encore mentionner une particularité que pré-
sente la colonie A. Lorsqu’on examine le sommet de ses col-
lines, on voit (fig. 105), au fond du sillon, de petites ou-
verture s dont le bord est souvent un peu relevé de manière à
former une margelle. La première idée qui vient à l’es-
prit, c’est que l'on a affaire à des tubes d’Annélides vivant
enfouies dans la Symphylüe. C’est, en effet, ce que nous avions
cru tout d'abord. Mais en examinant ces ouvertures de plus près
MADRÉ P0RAIRE8
51
et sur des coupes, nous avons pu nous convaincre qu’il ne s’agis-
sait pas d’un Ver parasite. Ces ouvertures sont, en effet, diposées
avec une certaine régularité tout le long du sommet des collines.
Leur petite margelle, lorsqu’elle existe, n’est pas formée d’une
substance étrangère. La forme des ouvertures n’est pas toujours
circulaire, mais souvent allongée (fig. 103) En outre, lorsqu’on
examine une coupe verticale, on voit que l’ouverture conduit dans
une cavité qui n’est pas toujours tubuleuse, mais souvent en
forme de fente disposée dans le flanc médian de la colline. Il est
possible qu’à une certaine période de l’existence de la colonie,
les murailles des calices contigus, au lieu de se souder complète-
ment, soient restées séparées sur une certaine longueur par un
espace très étroit. Plus tard, la colonie continuant à s’accroître,
les bords des murailles ont pu se réunir de nouveau, directement,
ou par l’intermédiaire de l’endotbèque, au-dessus de cet espace
intercalicinal. Les ouvertures représenteraient les endroits où la
fermeture de l’espace intercalicinal n’a pas encore eu lieu ; elles
sont d’abord allongées (fig. 103), puis diminuent progressive-
ment, deviennent circulaires (fig. 105) et probablement se fer-
ment complètement au bout d’un certain temps.
Il s’agirait donc d’une simple anomalie. Mais nous ne donnons
cette explication que sous toutes réserves.
Il faut remarquer que la colonie B ne présente pas ces ouver-
tures. En revanche, sur une partie de la colonie (fig. 107 en haut),
les collines ont un aspect pathologique. Les murailles des calices
contigus ne se sont pas soudées et laissent entre elles un espace
libre. Cet espace se serait probablement fermé, plus tard, de la
façon que nous venons de décrire.
52
M. BEDOT
Gen. Tridacophyllia.
Tridacophyllia lactuca (Pal] as).
(PL 19, fig. 111 à 114. PL. 20, fi g. 115 à 118.)
Les trois spécimens que nous avons récoltés présentent de lé-
gères différences dues à leur mode d’accroissement. Le plus
grand (fig. 11 1 et 112) est hémisphérique. Il mesure 73mm de hau-
teur et 155mm de diamètre. Sa base, formée par la muraille, a
l’apparence d’un disque dont les contours, un peu irréguliers,
sont, en certains points, légèrement abaissés (fig. 1 1 1) et au centre
duquel se trouve un pédoncule ayant au maximum 15mm de hau-
teur et environ 32mm de diamètre; ses contours sont irréguliers.
Ce disque basal n’est pas absolument plane; il présente des sil-
lons concentriques, dont la profondeur, très variable, peut attein-
dre 3 à 5mm et qui correspondent aux lames verticales (collines)
de la face supérieure de la colonie. En outre, la muraille est gar-
nie de côtes très minces (fig. 1 1 6), droites ou un peu sinueuses, hau-
tes de quelques dixièmes de millimètres, quelquefois interrompues
et remplacées par des épines de même hauteur. Les côtes voisi-
nes se trouvent placées, en moyenne, à lmm les unes des autres.
L’espace qui les sépare, examiné au microscope, paraît garni de
très fines granulations.
L’épaisseur de la muraille dépasse rarement 0mm,6.
A la face supérieure de la colonie, les centres calicinaux sont
disposés en séries au fond de vallées sinueuses et ramifiées sépa-
rées les unes des autres par des collines très hautes et excessive-
ment minces. Ces collines, représentant les murailles soudées des
vallées calicinales contiguës, forment des crêtes (fig. 11 5) dont la
hauteur va en augmentant de la périphérie vers le centre de la
colonie où leur faîte peut se trouver à 46mm au-dessus du fond de
la vallée. Elles sont un peu plissées, fragiles, transparentes.
MA DREPOR AIRES
53
minces comme une feuille de papier et s’avancent plus ou moins
de la périphérie vers le centre, sans présenter d’interruption.
Il y a presque toujours un seul calice (très rarement deux) dans
la largeur de la vallée, qui, mesurée au sommet des collines, varie
de 7 à 28°™.
Les septes sont disposés en 4 cycles (rarement 5), dont le der-
nier est presque toujours incomplet et reste très éloigné de la
pseudo-columelle. On compte 6 à 10 septes sur une longueur de
lem. Ils sont très minces, ont rarement plus de 2nun de longueur
et s’élèvent souvent de lmm à lmm,5 au-dessus du bord supérieur
des crêtes. Leur bord libre, un peu sinueux, est pourvu de très
petites dents irrégulièrement disposées, plus ou moins pointues,
et mesurant au maximum 0ram,3 à 0mm,4. La paroi des septes est
garnie de petites granulations disposées souvent en lignes droites
parallèles. Dans ces rangées, les granulatiens peuvent même se
souder les unes aux autres de façon à former de petites crêtes
transversales (fig. 117).
On voit généralement, au fond des vallées, des septes verticaux
intercalicinaux s’étendant directement entre les centres calici-
naux voisins.
La pseudo-columelle (fig. 118) est très réduite et composée
seulement de quelques petites lamelles diversement contournées,
formées dans la profondeur du calice par le bord libre des septes
des premiers cycles.
L’endothèque est représentée par des lames interseptales qui
commencent à se former à une assez grande distance du sommet
de la muraille (fig. 117); elles s’éloignent très peu de la muraille
et s’infléchissent très vite pour venir se souder à celles qui sont
placées au-dessous d’elles. C’est la raison pour laquelle les colli-
nes sont très minces. En effet, dans leur région supérieure, les
collines ne sont composées que d’une mince lamelle représentant
les deux murailles contiguës fusionnées et, plus bas, leur épaisseur
augmente relativement peu par le fait que les chambres endothé-
54
M. B K DOT
cales sont très étroites. Dans la région profonde delà colonie, on
voit cependant quelques lames endothécales placées plus ou
moins horizontalement.
La description que nous venons de donner se rapporte au plus
grand de nos spécimens. Une autre colonie (fig, 114), un peu plus
petite (1 1 2mm de largeur et 66mm de hauteur), présente les mê-
mes caractères, mais sa muraille n’a pas une forme de disque
aussi régulière. En revanche, le pédoncule est plus développé
et mesure environ 27lûm de longueur.
Quant au troisième spécimen (fig. 113), sa forme générale est
très asymétrique. La colonie paraît avoir pris naissance, non pas
au sommet, mais sur les côtés d’un rocher et sa muraille est
beaucoup plus relevée d’un côté que de l’autre. En certains en-
droits, ses bords sont recourbés à angle droit, (comme dans la
figure de Quoy et Gaimard, 1833, pl. 18, fig. 1). En outre, l’ac-
croissement des collines s’est fait irrégulièrement. Elles sont
souvent interrompues et découpées de façon à former de petits
lambeaux.
L’examen comparatif de ces trois colonies est intéressant, car,
si notre premier spécimen est tout à fait semblable à celui qui a
été figuré par Seba (1758, vol. 3, pl. 89, fig. 10) et qui est le
type de Madrepora (TridacopJiyllia) lactuca de Pallas, d’autre
part notre troisième spécimen peut, sans aucun doute, être rap-
porté à l’espèce figurée par Ellis et Solander (1786, pl. 44)
et par Quoy et Gaimard (1833, pl. 18, fig. 1). Or, Dana (1846-
49), dont Milne-Edwards (1857-60, vol. 2, p. 381) a adopté la
manière de voir, a distingué l’espèce de Seba de celle d’ELLis
et Solander et proposé pour cette dernière le nom de Tridaco-
phyllia manicina. C’est sous ce nom que Quelch a mentionné le
spécimen récolté à Amboine par le Challenger.
11 nous semble donc certain, jusqu’à preuve du contraire, que
T. lactuca et T. manicina sont synonymes et ne représentent que
des variétés d’une seule et même espèce, dont les formes diverses
MAORÉPORAIRKS
55
sont clûes aux conditions dans lesquelles se trouve la colonie pen-
dant son accroissement.
Gen. Hydnophorella Delage et Hérouard.
Hydnophorelk i microcona (Lamarck).
(PI. 21, fi£. M9 à 122).
Le seul spécimen de cette espèce que nous ayons récolté me-
sure 69 X 75mm de largeur maximale. C’est un fragment d’une
colonie massive, dont la surface supérieure est légèrement con-
vexe et ondulée (fig. 120). Son épaisseur va en augmentant d’un
bord à l’autre, et atteint au maximum 42ram. La colonie recou-
vrait un Polypier mort, appartenant probablement à la même
espèce, mais une partie de son bord était libre et montrait, à la
face inférieure, des traces cl épithèque.
Dans le genre Hydnophorella, les calices forment des vallées
délimitées non pas par des collines continues, mais par des séries
de petits monticules séparés les uns des autres par des vallées
transversales. Ces monticules sont composés d’un axe solide en
forme de cône, ou de cône aplati, et de septes disposés en rayons
sur la paroi du cône. L’axe est donc formé par les parties con-
tiguës de la muraille de calices voisins qui se sont soudées et
épaissies.
Chez H. microcona , les monticules sont petits. Lorsqu’ils ont
une forme conique, la base de leur axe ne dépasse guère lmm,7 de
diamètre, mais lorsqu’ils sont allongés, le grand diamètre de leur
base peut atteindre 3mm. La hauteur maximale des monticules est
de 2ram et la distance entre les sommets de monticules voisins
varie de 2 à 3mm. Le nombre de septes correspondant à un mon-
ticule varie beaucoup ; on en peut compter de 4 à 24.
La région appartenant à chacun des calices étant très mal dé-
limitée, il est difficile d'établir le nombre des cycles de septes. Ce
M. BEDOT
56
nombre semble être rarement supérieur à 2. On peut quelquefois
distinguer deux sortes de septes : les uns, d’une épaisseur
moyenne de 0mm,2, atteignent le centre de la vallée, tandis que
les autres sont beaucoup plus minces et moins longs (fig. 122).
En général les septes ne paraissent pas s’élever au-dessus du
sommet des monticules, ou, s’ils le dépassent, c’est seulement de
1 ou 2 dixièmes de millimètre. Leur longueur s’accroît, plus ou
moins régulièrement, du sommet du monticule au fond de la val-
lée. Lorsqu’on les examine de profil (fig. 119), on voit que leur
bord libre forme une ligne droite ou courbe et qu’il est irréguliè-
rement et finement denticulé. Ces dents sont généralement plus
fortes dans la profondeur qu’au sommet des septes. Les faces
latérales des septes sont garnies de nombreuses granulations, qui
s’accumulent surtout près de leur bord libre.
Arrivés au centre de la cavité calicinale, les septes donnent
naissance à de petites expansions irrégulières qui s’unissent à
celles des septes opposés et voisins (fig. 122). Ils forment ainsi
une pseudo-columelle très mince et qui, vue de dessus, a un peu
l’aspect d’une lamelle verticale dont le bord supérieur serait ir-
régulier et déchiqueté. Chaque monticule paraît donc entouré
d’une ceinture formée par les pseudo-columelles des vallées
voisines.
L’endothèque est représentée par de petites lames, ou dissé-
piments, disposés horizontalement, de distance en distance, dans
la cavité calicinale (fig. 119).
En outre, lorsqu’on examine une coupe horizontale de la colo-
nie (fig. 121), on remarque que l’axe des monticules est repré-
senté par des piliers très épais et massifs. Il est probable que
leur épaisseur est due à un dépôt endothécal qui s’est développé
sur la partie de la muraille formant Taxe primitif des monti-
cules.
MADRÉPOR AIRES
57
Hydnophc/rella exesa (Pallas).
(PL 2i, fi g. 1 23 à 129).
Nous croyons pouvoir rapporter à cette espèce une jeune co-
lonie (fig. 123), ainsi qu’un petit fragment appartenant à une
colonie plus âgée (fig. 127). La colonie qui est entière a une
forme arborescente. Elle a une base mince et foliacée mesurant
20 x 28mm et fixée sur une colonie morte de la même espèce*
De cette base s’élève un tronc, d’où partent, dans diverses direc-
tions, de petites branches droites. La hauteur totale de la co-
lonie est de 37mm.
Les bords libres de la base sont minces et relevés d’un côté.
Une couche d’épithèque en recouvre la face inférieure ; elle est
très épaisse en certains endroits et beaucoup moins dans d’au-
tres parties où l’on peut apercevoir encore quelques côtes très
fines.
Les monticules qui se trouvent sur la lamelle basale (fig. 124)
ont des formes un peu irrégulières et sont toujours allongés. Leur
longueur peut atteindre 7mm. Ils ont parfois un aspect assez par-
ticulier et semblent être boursouflés ; cette apparence est due à
un fort développement d’endothèque qui forme des lames inter-
septales convexes et, souvent même, remplit les cavités calici-
nales. Dans cette région de la colonie, la hauteur maximale des
monticules est de 2mm et la distance qui sépare les sommets de
deux monticules voisins ne dépasse pas 3mm.
Le nombre de septes correspondant à un monticule, est natu-
rellement proportionnel à sa longueur.
Sur les branches, les monticules sont beaucoup plus allongés
(fig. 125). Ils s’étendent même quelquefois d’une extrémité à
l’autre de la branche et peuvent ainsi atteindre une longueur de
] y mm
58
M. BEDOT
L’allongement des branches et des monticules (ou collines)
entraîne une modification dans la disposition des septes. Ceux-ci
ne sont plus perpendiculaires à la crête du monticule, mais for-
ment avec elle un angle plus ou moins aigu ; ils sont même sou-
vent un peu arqués (fig. 125). Les monticules eux-mêmes, consi-
dérés indépendamment des septes, sont formés d’une lamelle
verticale assez mince, représentant les murailles soudées des
deux vallées contiguës.
Tandis que la lamelle basale de cette colonie montre seule-
mentde courtes vallées longitudinales coupées par des vallées
transversales, les branches, au contraire, présentent générale-
ment de longues vallées ininterrompues, dont la longueur peut
atteindre 4mm, et la profondeur lmm,5.
Les centres calicinaux sont difficiles à observer dans la région
basale de la colonie, à cause du dépôt endothécal dont nous
avons parlé ; sur les branches dont les monticules sont très
allongés, on ne peut pas les distinguer. Ce n’est guère qu’à la
naissance, ou aux points de bifurcation des branches, que les
centres calicinaux sont bien apparents (fig. 126). Les septes y
sont disposés en 2 cycles et quelquefois même il semble qu’un
troisième cycle commence à apparaître ; mais l’arrangement des
septes est très irrégulier.
En général, les septes ne s’élèvent pas au-dessus de la crête
des monticules. Leur bord libre, qui est garni de denticules très
fins et irrégulièrement disposés, forme, lorsqu’on le regarde de
profil, une ligne qui peut être droite ou courbe. Les faces laté-
rales portent de nombreuses et très fines granulations.
Au milieu des vallées et des centres calicinaux, les septes op-
posés s’unissent par leur bord interne, et il se forme souvent, à
l’endroit où la fusion a lieu, de petites expansions irrégulières
que l’on peut considérer comme un rudiment de pseudo-colu-
melle.
L’endothèque qui, ainsi que nous l’avons vu, est bien déve-
MADRÉPOR AIRES
59
loppée à la base de la colonie, semble faire défaut sur les bran-
ches, surtout dans leur région distale.
Le second spécimen que nous croyons pouvoir rapporter à
cette espèce est un fragment du bord de la région basale d’une
colonie (fig. 127). C'est une lame mince, mesurant 33 X 43mm
de largeur et llmm de hauteur maximale. Le bord intact est
libre et relevé; il montre, à la face inférieure (fig. 128) de très
fines côtes nettement visibles, mais faisant à peine saillie. On en
compte de 16 à 20 sur lcm de longueur.
A la face supérieure, dans la partie la plus éloignée du bord
libre, on voit quelques monticules un peu plus élevés que les au-
tres (7mm au maximum) et qui, sans doute, se seraient développés
plus tard pour former des branches. Quant aux autres monti-
cules (fig. 129), ils sont généralement allongés et peuvent attein-
dre S1™1 de long.
La seule différence importante que l’on observe entre ce frag-
ment de colonie et la région basale du spécimen que nous avons
décrit plus haut, c’est qu’ici il n’y a pas eu de formation impor-
tante d’endothèque et que les septes montrent, dans leur région
profonde, un développement beaucoup plus considérable d’expan-
sions de leur bord libre (fig. 129). Mais cet aspect se serait pro-
bablement modifié plus tard par l’apparition de dépôts d’endo-
thèque. Nous ne croyons donc pas que cette différence ait une
grande importance.
(jardiner (1899, p. 746) a réuni, sous le nom de Hydnophora
exesa Pallas, les IL exesa, demidoffi et polygonata. Nous admet-
tons d’autant plus volontiers cette opinion, que nous avons long-
temps hésité avant de savoir à laquelle de ces trois espèces nous
devions rapporter nos spécimens.
60
M. BKDOT
Gen. Favia.
Favia okeni M. Edwards.
(PI. 22, fig. 130 à 133).
Nous avons récolté une seule colonie de cette espèce (fig. 130).
Elle forme une masse convexe, mesurant 43 X 64mm de largeur
et 45mm de hauteur. Une partie de sa région basale était libre et
montrait une face inférieure recouverte de lambeaux d’épitliè-
que (fig. 131). Les côtes, que l’on peut voir en certains endroits,
surtout près du bord de la colonie, sont disposées assez réguliè-
ment. On en compte 12 à 14 dans lcm de longueur et elles s’élè-
vent d’environ 1 à 3 dixièmes de millimètre au-dessus du niveau
de la muraille. Vu au microscope, leur bord libre paraît garni de
très petites dents coniques.
Les ouvertures des calices (fig. 132) ont une forme circulaire
ou elliptique plus ou moins irrégulière, et leur diamètre maximal
atteint 14mm. Elles ne se trouvent pas toutes à la même hauteur,
et l’on voit souvent des calices qui s’élèvent un peu plus haut
que leurs voisins. La différence de hauteur peut atteindre, au
maximum, lmm,5.
Le mode d’union des calices contigus est assez variable. Leurs
murailles sont quelquefois complètement soudées jusqu’au bord su-
périeur, de sorte que l’on ne voit aucune séparation entre les cali-
ces. Mais, le plus souvent les calices voisins sont séparés les uns des
autres, dans leur région supérieure, par un espace plus ou moins
grand occupé par l’exothèque disposée en lames intercostales.
Le niveau supérieur de cette exothèque est inférieur à celui du
bord des calices, qui présentent ainsi une petite margelle attei-
gnant au maximum 2mm de hauteur. La face externe de cette
margelle n’est pas perpendiculaire à la surface de T exothèque, car
cette dernière s’élève en pente douce jusqu’à son bord supérieur.
Les plus grands espaces intercalicinaux mesurent 6mm. Ils
madbkporaik.es
61
sont parcourus par des prolongements des côtes des calices voi-
sins qui s’unissent entre eux, en formant des lignes plus ou moins
sinueuses (fig. 132).
Les côtes, ainsi que leurs prolongements, sont garnies d’une
multitude de petites dents pointues et plus ou moins coniques,
qui se trouvent non seulement sur leur bord libre et sur leurs
faces, mais aussi à la surface de l’exothèque. L’élévation des
côtes au-dessus delà surface de la muraille ou de l’exothèque ne
dépasse guère Omm,S ou 0mm,4; on en compte 6 à 8 sur une lon-
gueur d’un demi centimètre.
La profondeur de la cavité calicinale (mesurée du bord supé-
rieur de la muraille à la pseudo-columelle) varie beaucoup,
mais elle est toujours assez grande et peut atteindre 6mm.
Les calices ont en général 4 cycles de septes et un 5e cycle
incomplet. Les septes s’élèvent au-dessus du bord du calice et
peuvent le dépasser de Omm,9 au maximum. Leur bord libre est
quelquefois presque vertical jusqu’à une petite distance du fond
de la cavité calicinale (fig. 133). A partir de là, il se relève plus
ou moins brusquement pour former un lobe paliforme. La courbe
est parfois très peu accentuée, tandis que dans d’antres cas,
surtout lorsqu’il s’agit des septes des premiers cycles, elle fait
un coude brusque et le lobe paliforme est alors très bien marqué.
Le bord libre des septes et des lobes paliformes est garni de
petites dents disposées plus ou moins irrégulièrement, et leurs
faces latérales portent de nombreuses granulations coniques,
disposées sans ordre apparent, mais s’étendant même jusque sur
les dents du bord.
Dans la région profonde des calices, les lobes paliformes don-
nent naissance à de petits prolongements, contournés de diverses
façons, et qui s’unissent entre eux pour former une pseudo-colu-
melle (fig. 133). Celle-ci, vue de dessus, a un aspect spongieux
et paraît souvent garnie de petites granulations semblables à
celles des septes.
62
M. BEDOT
L’endothèque est représentée par des lames interseptales plus
ou moins recourbées sur lesquelles on voit parfois quelques gra-
nulations.
Favia pandanus (Dana)
(PI. 23, fl g. 134 à 137).
Une colonie, que nous rapportons à cette espèce, mesure
14 X 16cra de largeur sur 13cm de hauteur. Elle est subsphéri-
que (fig. 134), et sa face inférieure ne mesure que 8,5 X 14cm.
Il y a donc sur cette colonie des calices dont l’ouverture est
tournée vers le sol. Le bord de la face inférieure est en partie
recouvert d’épithèque. On voit, cependant, en certains endroits,
des côtes semblables à celles de F. okeni.
Les calices (fig. 135) ont une ouverture circulaire, ou ellipti-
que, quelquefois même un peu déformée. Leur plus grand dia-
mètre mesure au maximum llmm.
Les ouvertures calicinales se trouvent toutes à la même hau-
teur. Elles sont en général bien rapprochées les unes des au-
tres, surtout dans la région supérieure de la colonie. Mais, dans
la région inférieure, soit près du bord où les calices sont tournés
vers le sol, on voit des espaces intercalicinaux un peu plus
grands et pouvant atteindre au maximum 6mni. L’exothèque
remplissant les espaces intercalicinaux ne présente jamais de
granulations à sa surface et n’arrive pas tout à fait au niveau du
bord des calices, qui ont ainsi une petite margelle haute de 3 à
4 dixièmes de millimètre. Malgré ses faibles dimensions, cette
margelle est toujours bien visible, car sa face externe est géné-
ralement perpendiculaire à la surface de l’exothèque.
Les côtes des calices ont leur bord libre garni de très petites
dents, et s’étendent à travers les espaces intercalicinaux pour
venir s’unir aux côtes des calices voisins. Pendant ce trajet, leur
cours n’est pas sinueux, comme chez F. okeni , mais plutôt en
MADREPOR AIRES
63
ligne droite ou brisée. Leur élévation est d’environ 3 à 4 dixiè-
mes de millimètre; on en compte 5 à 7 sur une longueur d’un
demi centimètre.
La profondeur de la cavité calicinale dépasse rarement 3mm,
du bord supérieur de la muraille à la pseudo-columelle.
Les septes sont disposés en 4 ou 5 cycles, le dernier étant le
plus souvent incomplet. Ils s’élèvent au-dessus du bord du ca-
lice qu’ils peuvent arriver à dépasser de lmm,5 au maximum.
Leur bord libre, qui a de petites dents disposées très irrégu-
lièrement, commence par descendre presque verticalement, puis
se relève plus ou moins brusquement pour former un lobe pali-
forme, quelquefois assez bien développé, sur les septes des pre-
miers cycles.
Les faces des septes portent de petites granulations souvent
plus nombreuses et un peu plus grandes près du bord libre des
lobes paliformes. La pseudo-columelle spongieuse, toujours bien
développée, est formée de la même façon que chez F. okeni , par
de petits prolongements diversement contournés des bords lûmes
des septes.
Les lames interseptales que forme l’endothèque ont des incli-
naisons très variables (fig, 137). Lorsqu’on examine une coupe
verticale passant par les axes de deux calices contigus, on voit
que l’espace qui sépare leurs murailles est en général occupé,
ainsi que Dana l’a reconnu, par une double rangée verticale de
cellules exothécales (fig. 137). Mais cette disposition n’est pas
absolument constante et le nombre des cellules placées au
même niveau peut être plus grand.
En revanche, lorsqu’on pratique une coupe verticale passant
entre deux calices contigus, soit dans le sens de la plus grande
dimension de l’espace intercalicinal, on voit (fig. 136) de nom-
breuses cloisons verticales qui sont les cotes des calices contigus.
Les espaces intercostaux sont divisés en chambres superposées
par des planchers plus ou moins horizontaux formés par l’exo-
thèque.
64
M. 1SED0T
Cette espèce rappelle un peu F. denticulata , mais elle s’en
distingue surtout par la faible profondeur de sa cavité cali-
cinale.
Gen. Goniastræa.
Goniastræa rétif ormis (Lamarck).
(PI. Vi, fig. 138 à 140).
Nous avons récolté une seule colonie de cette espèce. Elle est
mamelonnée (fig. 138), mesure 12,5 X 8cm de largeur sur 5cm de
hauteur et s’est développée sur un polypier mort de la même es-
pèce.
Une partie du bord de la colonie est libre, et montre, à sa
face inférieure, un recouvrement d’épithèque. On ne voit pas de
côtes.
Les calices (fig. 139), en forme de polygones plus ou moins
réguliers, atteignent au maximum 4mm de diamètre. Ils sont ser-
rés les uns contre les autres. Les murailles qui les séparent sont
en général très minces; en un point de la colonie, cependant,
elles atteignent exceptionnellement lmm d’épaisseur. La profon-
deur des calices est rarement supérieure à lmra.
Les septes dépassent le sommet de la muraille de 2 à 3 dixiè-
mes de millimètre. Il sont disposés en 4 cycles dont le dernier est
en général incomplet. Les bords libres des septes, qui portent de
petites dents irrégulièrement disposées, descendent d’abord un
peu obliquement, puis se relèvent brusquement pour former les
palis aplatis latéralement, mais souvent un plus épais que les
septes. On distingue en général de 6 à 12 palis qui ne sont pas
tous également bien développés. Parfois, le bord du septe se re-
dresse simplement à angle droit pour former un lobe paliforme ;
ou encore, il se relève plus brusquement, à angle aigu, et pré-
sente alors une sorte de grande dent paliforme. Cependant, dans
M A DRÉ FORA 1 R K S
65
la majorité des cas, les calices ont toujours quelques palis bien
nettement séparés des septes par une profonde échancrure. Ces
formations ne représentent donc pas de véritables palis, mais
bien ce que M, -Edwards (1857-60, vol. 1, p. 65) nommait des
faux-palis.
Les faces latérales des septes portent de petites granulations
qui sont surtout nombreuses et bien développées près du bord
libre et sur les dents. Ces granulations se trouvent en grand
nombre sur les palis et forment souvent de petites aggloméra-
tions à leur sommet.
Au fond de la cavité calicinale se trouve une pseudo-columelle
très peu développée, et formée seulement par la réunion de quel-
ques petits prolongements des bords libres des septes qui sont
contournés en tous sens. L’endothèque forme des lames inter-
septales disposées presque toujours à peu près horizontalement
(fig. 140).
Goniastræa qitoyi M.-Edw. et H aime.
(PL 24, fig. 141 à 143).
Nous avons récolté un seul spécimen de cette espèce. La co-
lonie (fig. 142), de forme convexe, mesure 81 X 01mm de largeur
et 16mm de hauteur. Elle est complètement fixée sur une pierre
et aucune partie de sa face inférieure n’est libre.
Les calices (fig. 141) sont polygonaux, et leur forme varie
beaucoup. Leur plus grand diamètre peut atteindre 10mm et leur
profondeur maximale 5mm, La muraille qui les sépare est mince
dans sa région supérieure ; dans la profondeur, elle augmente
jusqu’à atteindre de 0rn,5 à lmm d’épaisseur.
En général, les septes ne s’élèvent pas au-dessus du bord su-
périeur de la muraille ou ne la dépassent que d'une longueur insi-
gnifiante. Ils sont disposés en 4 ou 5 cycles. Le dernier cyle est
presque toujours incomplet et composé de septes très petits qui
Voyage. Vol. 2.
ô
M. BEDOT
66
n’arrivent pas jusqu’à la columelle. Les septes des premiers cy-
cles s’unissent quelquefois à leurs voisins avant d’arriver à la
columelle.
Dans la région supérieure du calice, les septes s’avancent très
peu vers le centre. Leur bord libre descend obliquement, suivant
une ligne qui se rapproche beaucoup de la verticale (fig. 143);
puis il se relève pour former un lobe paliforme, souvent très bien
marqué et, dans d’autres cas, à peine visible. Le bord libre des
septes porte des dents pointues, petites mais bien développées.
Sur le bord libre des lobes paliformes, on voit également des
dents qui sont souvent grandes et irrégulières. Les faces des
septes portent des granulations coniques qui se rassemblent sou-
vent sur les dents où elles forment de petites agglomérations. Il
en est de même pour les lobes paliformes.
Au centre des calices se trouve une pseudo-columelle spon-
gieuse, de dimensions variables. Elle est formée de la même
façon que chez les autres espèces de Goniastræa dont nous avons
parlé, mais beaucoup plus développée. On voit souvent, à sa sur-
face, de petites granulations semblables à celles des septes.
Les traverses endothécales ne s’élèvent pas très haut contre
la muraille. Elles ont, surtout dans la région profonde, une direc-
tion à peu près horizontale (fig. 143). Dans la région supérieure,
elles sont plus souvent incurvées ou dirigées obliquement.
Cette espèce a été récoltée par le Challenger à Banda, non
loin d’Amboine.
Goniastræa multilobata Quelch.
(PL 25, fig. 144 et 145).
Cette espèce, que Quelch (1886, p. 99) a établie d’après des
spécimens récoltés à Amboine par le Challenger, n’est repré-
sentée dans notre collection que par une très jeune colonie (fig.
MADRÉPOR AIRES
67
145), convexe, mesurant 23 X 20mrn de largeur et 22mm de
hauteur.
Les calices (fig. 144) ont des formes irrégulières; ils sont
tantôt subpolygonaux, tantôt plus ou moins arrondis ou allongés.
Leur plus grand diamètre mesure 8nim et la profondeur maximale
atteint 3mm.
La muraille a une épaisseur variable et qui va en diminuant
de la région inférieure au sommet.
Les septes sont disposés en 3 ou 4 cycles dont le dernier est
généralement incomplet et peu développé. Ils dépassent le som-
met de la muraille d’environ 0mm,6 à 0mm,8. Leur bord libre su-
périeur forme souvent une ligne droite très légèrement inclinée
vers le centre du calice et qui s’infléchit ensuite, plus ou moins
brusquement, pour former le bord interne du septe. Cette dispo-
sition a été signalée par Qxjelch, qui dit que : « the septa are
somewhat truncated above. » Quant au bord libre interne, qui
est très faiblement et irrégulièrement denticulé, son inclinaison
varie beaucoup ; il est quelquefois presque vertical.
Dans la profondeur de la cavité calicinale, le bord libre des
septes des premiers cycles se relève pour former les faux palis,
qui sont en général bien développés et au nombre de 6 à 12. Ils
sont comprimés latéralement, mais en général un peu plus épais
que les septes. De nombreuses granulations coniques et très pe-
tites se trouvent sur les faces latérales des septes (surtout près
du bord libre) et sur les faux palis, à l’extrémité supérieure des-
quels on les rencontre en très grande quantité.
La pseudo-columelle a un développement variable, mais ja-
mais très considérable. Elle est formée de la même manière que
chez G. rétif ormis .
La colonie étant très jeune l’endothèque était peu développée.
68
M. BEDOÏ
Gen. Cyphastræa.
Cyphastræa microphtalma (Lamarck).
(PI. 25, flg. 146 à 149).
Nous rapportons à cette espèce une colonie mesurant 55
X 65mm de largeur et fixée sur une pierre (fig. 146). Elle forme
une couche très mince et son épaisseur ne dépasse pas 3mnj au
milieu de la colonie. Les bords s’amincissent graduellement ; ils
adhèrent partout au substratum et ne sont nulle part libres.
Les calices sont circulaires; ils mesurent lram,5de diamètre
(fig. 147 et 149) et ne sont pas disposés d’une façon très régu-
lière. Quelquefois, les calices voisins sont contigus, mais, le plus
souvent, ils sont séparés par un intervalle de lmm à lmm,5. On
compte 15 à 20 calices dans lcra carré.
Le bord des calices fait légèrement saillie à la surface de
l’exothèque qui remplit les espaces intercalicinaux. Cette mar-
gelle semble souvent être formée d’une série de petits mamelons
disposés les uns à côté des autres de façon à former un cercle.
Chacun de ces mamelons représente la partie d’un costo-septe
qui s’élève au-dessus de la muraille.
Lorsqu’on examine des coupes de cette colonie, on voit que la
muraille des calices a une épaisseur de 0mm,3 à 0mm,5 et qu’elle
porte des côtes très peu saillantes quoique cependant bien visi-
bles. On peut souvent les distinguer très bien des formations
exothécales (fig. 148).
Les septes sont disposés en 3 cycles. Les 2 premiers sont bien
développés ; le troisième est rudimentaire et souvent incomplet.
La forme des septes est assez variable. Ils sont généralement
(mais pas toujours) perforés et ces perforations sont très irrégu-
lières. Le bord supérieur des septes est quelquefois très incliné,
de telle sorte que le calice a une fosse large dont la profondeur
MADREPORAIRES
69
atteint lmm, Le plus souvent ce bord s’étend presque horizonta-
lement jusqu’au centre du calice; dans ce cas, la fosse est à peu
près nulle (fig. 149). Le bord libre des septesest très faiblement
et irrégulièrement dentelé. Il arrive parfois que quelques dents
soient plus développées que les autres ou encore que l’on puisse
distinguer des dents paliformes ; cette disposition n’est cepen-
dant nullement constante. Les faces des septes portent de nom-
breuses granulations bien visibles; on en trouve également sur
les dents du bord libre.
Les septes des premiers cycles viennent se rencontrer au centre
des calices où de petites expansions irrégulièrement contournées
de leur bord libre s’unissent pour former une pseudo-columeJle.
Cette pseudo-columelle, dont le développement est très variable,
est parfois bien formée et, souvent aussi, à peine visible.
Dans la région profonde des calices se trouvent quelques la-
mes interseptales endothécales qui ont une direction à peu près
horizontale.
L’exothèque qui remplit les espaces intercalicinaux est com-
posée de deux sortes d’éléments : 1° des piliers verticaux cylin-
driques ou cylindro-coniques et 2° des lames horizontales dispo-
sées en plusieurs couches espacées (fig. 148). Dans l’intervalle
séparant deux calices, il y a non pas une seule, mais plusieurs
petites lames par couche. Les bords de ces petites lames sont in-
fléchis et viennent se souder aux lames des couches inférieures.
L’exothèque intercalicinale est donc formée d’une quantité de
petites chambres superposées, au milieu desquelles se trouvent
les piliers verticaux qui semblent en supporter la voûte. La cou-
che externe de l’exothèque présente, en général, de grosses gra-
nulations (fig. 149) qui ont la forme de petits cônes arrondis à
leur sommet. Lorsque la colonie s’accroît, ces granulations de-
viennent plus hautes, et forment les piliers dont nous venons de
parler. Puis, les lames horizontales apparaissent sous la forme
d’une nouvelle couche d’exothèque unissant les sommets des pi-
70
M. UEDOT
liers.Ces grosses granulations, qui sont souvent considérées comme
étant un caractère spécifique d’une certaine importance, peuvent
donc, suivant le degré de développement de la colonie, faire dé-
faut sur fout ou partie de la surface de l’exothèque.
Lorsqu’on examine la figure 147, on voit qu’en certains en-
droits les granulations de l’exothèque commencent à se recouvrir
d’une couche qui s’étend horizontalement, tandis qu’en d’autres
endroits elles en sont déjà entièrement recouvertes.
Gen. Prionastræa.
Prionastræa robusta (Dana).
(PI. 26, fig. ISO à 155).
Nous avons récolté plusieurs spécimens de cette espèce. Ce ne
sont pas des colonies entières, mais des fragments plus ou moins
complets. Le plus grand (fig. 150) mesure 12 X 9cm de largeur
et 85mm de hauteur. La forme des colonies est assez variable. En
général, elles se composent d’une lame basale d’où s’élèvent des
lobes ou branches polyédriques (fig. 153), droites ou inclinées,
quelquefois plus larges au sommet qu’à la base, et pouvant
même se souder à leurs voisines. La hauteur ou longueur de ces
branches peut atteindre 5cm.
La lame basale d’un des spécimens était libre sur une partie
de son pourtour et sa face inférieure était recouverte d’épi-
tlièque.
Les calices (fig. 151, 152 et 154) sont polygonaux, mais de
forme et de dimensions très variables ; leur plus grand diamètre
peut atteindre IG™1. La profondeur des calices est en relation
avec la position qu’ils occupent. Elle dépasse rarement 3mm chez
ceux de la lame basale, tandis que les calices placés sur les
branches, et surtout près de leur sommet, peuvent avoir une pro-
fondeur de 9nun.
MADRKP0RA1RES
71
On peut facilement se rendre compte, en examinant ces colo-
nies, de leur mode de développement et de la façon dont se for-
ment les branches. Les premiers calices sont disposés les uns
à côté des autres de manière à former une lame recouvrant le
substratum. Leurs murailles ont alors la même hauteur sur tout
leur pourtour. Puis, en certains points de la colonie, on voit la
partie d’une muraille qui sépare, deux calices — ou encore la
région voisine du point de réunion de 3 calices — se développer
en hauteur, tandis que le reste des murailles des calices ne s’ac-
croît pas. Il se forme ainsi une lame aplatie ou triangulaire, qui
dépasse le niveau supérieur des calices voisins et sur laquelle
apparaissent par bourgeonnement intracalicinal, de nouveaux
calices (fig. 151). La lame s’accroît souvent en s’élargissant en
éventail. Il peut alors se former deux (ou même trois) nouveaux
calices l’un à côté de l’autre. C’est la raison pour laquelle les
branches sont généralement plus larges ou épaisses à leur extré-
mité libre qu’à leur base. On observe toujours, à l’extrémité
des branches, de nombreux bourgeons en voie de formation.
La muraille séparant des calices contigus a une épaisseur qui
ne dépasse guère lram,5 dans la région basale de la colonie ; elle
est en général plus mince sur les branches.
Les septes sont disposés en 5 cycles dont le dernier est incom-
plet et peu développé. Ils ne dépassent guère de plus de 0rani,3 le
sommet de la muraille. Vus de profil, leur aspect varie beau-
coup. Leur bord libre forme une ligne qui peut être courbe ou
droite, et plus ou moins inclinée. Elle se redresse quelquefois de
façon à présenter un lobe paliforme (fig. 155) dont la présence
n’est cependant nullement constante. Les dents du bord libre
sont toujours bien développées, mais souvent irrégulières (fig. 151
et 152). Dans les calices qui sont à l’extrémité des branches, elles
sont plus longues, plus pointues et plus minces que dans les calices
de la lame basale. En général, elles sont d’autant plus grandes
qu’elles se trouvent plus près du centre du calice. Les lobes
72
M. BEDOT
paliformes sont souvent remplacés par quelques grosses
dents.
Les faces latérales des septes portent de nombreuses petites
granulations coniques, qui s’accumulent souvent en grand nombre
près du bord libre et sur les dents.
Au centre du calice se trouve une pseudo-coluinelle spongieuse
(fig. 154 et 155), plus ou moins bien développée et formée par
de petits prolongements des bords des septes qui s’enchevêtrent
et se soudent les uns aux autres. L’endothèque forme des lames
interseptales qui, dans la région profonde du calice, sont presque
horizontales, tandis que dans la région supérieure elles sont plus
ou moins inclinées.
Cette espèce a été également récoltée à Amboine par le
Challenger.
Gen. Merulina.
MeruUna studeri n. sp.
(PL 27, fig. 156 à 160).
Notre collection renferme une MeruUna qui diffère des espèces
décrites jusqu’à présent par des caractères assez importants
pour que l'on doive la considérer comme une espèce nouvelle.
Nous la décrirons sous le nom de 31. studeri.
Cette colonie (fig. 156 et 157) a la forme d’une cloche évasée.
Elle mesure 22 X 19cm de largeur et 12om,5 de hauteur maxi-
male. Sa face supérieure est convexe et sa face inférieure con-
cave. L’épaisseur de la lame qui forme la colonie va en diminuant
du centre, où elle mesure 25mm, jusqu’à la périphérie. Son bord
libre présente, sur un des côtés, deux échancrures (fig. 156);
mais il a néanmoins un pourtour assez régulier (fig. 157).
La face supérieure porte non pas de véritables branches
(comme on en voit chez M. ramosa ), mais quelques gros manie-
MADRKPOKAIRKS
73
Ions arrondis, dont le plus grand mesure 38mm de hauteur et
36 X 32Hun d’épaisseur.
Au centre de la concavité formée par la face inférieure se
trouve une sorte de pédoncule large, très court et irréguliè-
rement excavé. Il mesure au maximum 15ram de hauteur,
85 X 73mm de largeur. C’est par ce pédoncule que la colonie
a dû être fixée, primitivement, au substratum. Mais il est pro-
bable qu'elle s’en était détachée et qu’elle était libre, comme
Coupe verticale schématique de M. Studeri.
une Fungia , car cette région ne présente pas de traces de cas-
sure fraîche. En outre, la forme en cloche (voir le schéma C)
ne se rencontre pas habituellement chez les colonies fixées.
Si certaines espèces de Mérulines se détachent réellement du
substratum dans le cours de leur développement, on aurait là
un nouveau caractère les rapprochant des Fongies.
La face inférieure de la colonie, qui est garnie de très fines
granulations punctiformes, présente des plis plus ou moins sail-
lants et dirigés du centre vers la périphérie (fig. 157). On y voit
également des côtes un peu sinueuses, irrégulières et serrées,
s’élevant de quelques dixièmes de millimètre au-dessus du pla-
teau commun (fig. 158). Ces côtes sont souvent dentelées ou
même remplacées par des séries de dents irrégulièrement dispo-
sées et dont le développement est très variable. Parfois, ces dents
74
M. BEDOT
s’accroissent beaucoup, en prenant des formes irrégulières, et
peuvent atteindre une longueur de 3ram. En certains endroits,
surtout près du bord de la colonie, elles se groupent même de
manière à former de petites touffes.
On remarque encore, sur la face inférieure, des trous placés
sans ordre apparent, mais cependant plus nombreux près de la
périphérie que dans la région centrale (fig. 158).
Les calices, qui occupent la face supérieure, sont disposés en
longues vallées (fig. 159) qui se dirigent du centre vers la péri-
phérie, en se bifurquant de temps en temps. Dans certaines par-
ties de la colonie, ces vallées ont un cours assez régulier, mais,
sur les mamelons, elles sont généralement très sinueuses. La
largeur moyenne des vallées, comprise entre les sommets des
collines, est de 6mm et leur profondeur maximale de 3mm. Les
collines sont minces; il est rare que leur épaisseur dépasse l1^.
Chez certaines espèces de Merulines on observe quelquefois
des calices nettement circonscrits, c’est-à-dire entourés de toutes
parts d’une colline. Ici ce n’est pas le cas, et les collines n’entou-
rent jamais complètement un seul calice, Néanmoins, les centres
calicinaux sont toujours distincts. Ils sont généralement séparés
par des septes en croix (fig. 159), formés par la réunion de 2
septes opposés en une lame du milieu de laquelle partent 2 au-
tres septes (un de chaque côté de la lame), dirigés parrallèlement
aux collines, au milieu de la vallée.
Il y a 3 cycles de septes. Le dernier est toujours incomplet et
formé de septes très petits. Les septes s’unissent quelquefois
entre eux avant d'arriver à la columelle. Ils dépassent le som-
met des collines de lmm à lnîm,5, et leur sommet a une forme très
variable. Il est souvent tronqué (fig. 160) ou irrégulièrement
arrondi et découpé. Il est rarement dentelé et, dans ce cas, on
n’y voit qu’une ou deux dents et jamais une rangée régulière
de dents égales, comme Dana (1849, pl. 15, fig. 1 a, 1 c et 2 a)
l’a observé chez M. regalis et M. ampHata.
MADRKPORAIRES
75
Le bord libre interne des septes est presque vertical dans la
région supérieure du calice; dans la région profonde, il se relève
et forme souvent — mais pas toujours — un véritable lobe pa~
liforme. On observe de grandes variations dans le développement
et la disposition des dents du bord libre des septes (fig. 160).
Elles manquent souvent complètement, ou ne sont bien dévelop-
pées que dans la région inférieure et sur le lobe paliforme. Ce
dernier est même quelquefois représenté seulement par quelques
dents plus grosses que les autres. Les faces latérales des septes
sont garnies de nombreuses granulations coniques souvent
allongées.
La pseudo-columelle est peu apparente et composée d’une
masse centrale irrégulière, souvent granuleuse à sa surface. Elle
est formée par des expansions des bords libres des septes.
L’endothèque paraît être représentée par des lamelles inter-
septales peu nombreuses situées dans la profondeur de la ca-
vité calicinale.
En résumé, les caractères qui distinguent M, . studeri des au-
tres espèces du même genre sont d’abord la forme générale et
le mode de développement de la colonie qui l’obligent probable-
ment à se séparer du substratum auquel elle était primitivement
tixée ; puis, la forme arrondie et lobée de ses branches, et enfin
la forme des septes dont la dentelure est nulle ou très irréguliè-
rement développée.
FUNGINA
Toutes les Fongines que nous avons récoltées à Amboine ont
été examinées par M. le Prof. L. Dôderlein, le savant spécia-
liste, qui a bien voulu se charger de les déterminer. Nous ne
ferons donc que citer les noms des espèces appartenant au
genre Fungia, car on en peut trouver d’excellentes descrip-
tions dans la belle monographie que M. Dôderlein a publiée
en 1902. Les espèces appartenant à d’autres genres seront
seules décrites.
Fam. Funginae
Gen. Fungia Lamarck.
Groupe patella.
Fungia cy clolites Lamark.
Groupe actiniformis.
Fungia actiniformis Quoy et Gaimard.
Groupe scutaria.
Fungia paumotensis Stutchbury.
Groupe echinata.
Fungia echinata (Pallas).
Groupe repanda.
Fungia repanda Dana.
Groupe danai.
Fungia danai M. Edwards et Haime.
Groupe fungites.
Fungia fungites var. haimei Verrill.
Fungia fungites var. incisa Dôderlein.
Fungia fungites var. agariciformis Lamarck.
Fungia fungites var. confertifolia Dana.
MA DK El5 OR AIRES
77
Geu. Podabacia.
Podabacia crustacea (Pallas).
(Pi. 28, fig. 161 à 16 i).
Nous n’avons récolté qu’un petit échantillon, incomplet, de
cette espèce. C’est une colonie cupuliforme (fig. 161) de
63 X 75mm de largeur et d’environ 5cm de hauteur. Elle était
fixée au substratum par une partie de sa face inférieure mesu-
rant 25 X 34mm.
La région libre de la colonie a une épaisseur qui ne dépasse
pas 5mm. Sa face inférieure (fig. 163) est garnie de petites épines,
très rapprochées les unes des autres et disposées en général
sans ordre apparent. Elles ne sont pas d’une forme régulière et,
lorsqu’on les examine au microscope, on voit qu’elles portent
elles-mêmes de petites aspérités. Entre ces épines se voient de
nombreux pores, placés sans ordre déterminé, de dimensions va-
riables et souvent un peu allongés. Au fond et au centre de la
coupe formée par la colonie, se trouve le calice central (fig. 162),
présentant une petite fossette oblongue de lmm,5 de longueur, à
laquelle viennent aboutir 13 septes. Plusieurs de ces septes,
avant d’arriver au centre calicinal, se sont à diverses reprises
unis à des septes voisins, de sorte qu’il n’est pas possible de dé-
terminer exactement le nombre des cycles.
Outre le calice central, la face supérieure de la colonie pré-
sente de nombreux calices secondaires irrégulièrement distri-
bués. Us sont cependant plus nombreux et plus rapprochés les
uns des autres dans la région voisine du calice central qu’à la
périphérie. La distance qui les sépare est très variable. Les cali-
ces situés à la même hauteur (soit à la même distance du calice
central) sont souvent plus rapprochés les uns des autres qu’ils ne
le sont des calices situés au-dessus ou au-dessous d’eux.
78
M. BEDOT
Les calices n’ont pas de muraille propre. De leur centre par-
tent 8 à 10 septes qui se bifurquent et s’unissent à ceux des ca-
lices situés au-dessus et au-dessous d’eux pour former de longs
rayons costo-septaux, parallèles entre eux, et toujours placés
perpendiculairement au bord de la colonie, soit dans la direction
du centre vers la périphérie. On compte 20 à 25 septes sur une lon-
gueur de lcm. Les calices étant souvent très éloignés les uns des
autres, les costo-septes atteignent parfois une longueur de 25mm.
La fossette calicinale est quelquefois un peu allongée transver-
salement, c’est-à-dire suivant une direction perpendiculaire à
celle des costo-septes; cependant ce n’est pas le cas le plus fré-
quent. Les septes rayonnent bien autour du centre calicinal, mais
ceux qui se trouvent placés vers les extrémités de son axe trans-
versal sont obligés de se recourber brusquement pour prendre
la direction générale des costo-septes. Parfois même, on trouve
en cet endroit de petits septes très courts qui viennent se fixer
à angle droit sur le costo-septe passant le plus près du calice.
L’élévation des costo-septes au-dessus du plateau commun ne
dépasse pas lmai. Leur épaisseur est toujours assez faible,
mais on observe généralement une alternance assez régulière
de septes très minces et de septes plus épais. Leur bord libre est
très fortement et irrégulièrement dentelé ; il paraît même déchi-
queté (fig. 164). Quant à leurs faces latérales, elles sont percées
de trous irréguliers et portent des granulations proéminentes.
On voit, entre les septes, de nombreux synapticules, plus ou
moins gros et disposés assez irrégulièrement.
Le bord libre de la colonie paraît très finement dentelé par le
fait que les costo-septes dépassent le plateau commun de 0mm,5
à O™1, 8.
Il n’y a pas de vraie columelie, mais on voit quelquefois, au
fond de certains calices, de grosses granulations, formées par
l’extrémité interne des septes et qui s’unissent de façon à repré-
senter une pseudo-columelle.
MADRÉPOUAIRES
79
Podabacia robusta Quelch
(PI. 28, fig. 16o à 168).
Cette espèce a été découverte par le Challenger à Am-
boine. Nous en avons trouvé un spécimen (fig. 166) qui a une
forme sub circulaire et mesure 81 X 90ram de diamètre. La face
supérieure est légèrement convexe, et l’inférieure concave. Ses
bords sont un peu abaissés et son épaisseur maximale, près du
centre, est de 15mra. La colonie était libre. La face inférieure
(fig. 165) est garnie de nombreuses épines, très rapprochées les
unes des autres et de grosseur variable. Elles n’ont pas une sur-
face unie, mais sont recouvertes de petites granulations très
abondantes, surtout près de leur extrémité. Bien que ces épines
semblent être réparties sans aucun ordre sur la partie centrale
de la face inférieure, elles montrent, dans la région voisine de
la périphérie*, une tendance à se disposer en lignes radiaires
formant des côtes épineuses. Il arrive aussi qu’elles se réunis-
sent de manière à former de petites touffes.
La face inférieure présente de nombreux pores disposés sans
ordre apparent, de dimensions variables, circulaires ou allongés.
A la face supérieure on voit un calice central dont la fossette
subcirculaire mesure environ lram,5 de diamètre. Les septes, au
nombre de 22, sont disposés en 3 cycles.
Autour du calice central se trouvent les calices secondaires
(fig. 167), très rapprochés les uns des autres et formant quel-
quefois, sur une certaine longueur, des rangées à peu près con-
centriques. La distance qui sépare les calices secondaires, mesu-
rée dans le sens de la direction radiaire, est toujours d’au moins
6 à I4mm; dans lès rangées concentriques, les calices sont beau-
coup plus rapprochés les uns des autres et souvent même conti-
gus. Les costo-septes les plus longs se trouvent au bord de la
colonie où ils peuvent atteindre 25mm.
Les calices secondaires ont 2 ou 3 cycles de septes. Ces septes
80
M. BKDOT
ont bien une disposition radiaire autour du centre calicinal
(fig. 167), mais ceux qui se trouvent placés aux extrémités de
l’axe transversal du calice se recourbent très vite, de façon à
prendre la direction générale des costo-septes, soit du calice
central à la périphérie de la colonie.
Les septes du premier cycle sont plus épais et plus hauts que
les autres. Leur épaisseur peut atteindre lmm au milieu du
costo-septe, mais elle diminue progressivement en se rappro-
chant du centre calicinal. Leur bord libre, dont le profil a une
forme assez variable, s’élève parfois de 2mm au-dessus de celui
des autres septes ; il est découpé plus ou moins régulièrement en
dents assez grosses, mais souvent peu saillantes, obtuses et gar-
nies de fines granulations. Les septes des autres cycles sont
beaucoup plus minces et plus finement dentelés. Les faces de
tous les septes sont percées de trous plus ou moins gros, et gar-
nies de granulations proéminentes. On compte 10 à 20 septes
sur une longueur de ll‘m.
Les synapticules qui s’étendent entre les septes ne semblent
pas être disposés suivant un ordre déterminé.
Les septes, en s’unissant dans la partie profonde et centrale
de la cavité calicinale, forment quelquefois une petite masse à
contours irréguliers et variables, que l’on peut considérer comme
une pseudo-columelle.
La colonie que nous venons de décrire est tout à fait sembla-
ble à celle que le Challenger avait trouvée également à
Amboine et que Quelch a appelée Podabacia robusta. C’est
également sous ce nom que M. le Prof. Doderlein avait déter-
miné notre spécimen. Nous n’avons malheureusement pas à
notre disposition un matériel nous permettant d’étudier de près
les genres Halomitra et Podabacia . Mais nous devons cependant
faire remarquer que P. robusta présente beaucoup plus de
ressemblance avec certaines espèces d’ Halomitra (voir :
Studer, 1901), qu’avec la Podabacia cru stacea.
MADRÉ.POR AIRES
81
Gen. Herpetolitha.
Herpetolüha Umax (Egper).
(PL 29, fig. 169 à 173.)
Le plus grand spécimen de cette espèce que nous ayons récolté
(fig. 169) mesure 21cm de longueur, sur llcm de largeur et 6LIU de
hauteur.. C’est une colonie libre, de forme allongée et recourbée,
avec les extrémités arrondies. Sa face supérieure est convexe
et 1 inférieure concave. Son épaisseur maximale est de 32mm.
La face inférieure (fig. 170 et 172) est garnie de petites épines
en forme de cônes à sommet arrondi, et qui peuvent être lisses
ou recouvertes à l’extrémité de petites granulations très peu
proéminentes. Ces épines sont en général disposées sans ordre
apparent, sauf vers le bord de la colonie où elles forment parfois
des rangées radiaires plus ou moins régulières. Entre les épines
apparaissent les pores, de grandeurs et de formes diverses. Ils
sont en général moins nombreux dans le centre qu’au bord de la
colonie où ils prennent souvent l’apparence de longues fentes
séparant des rangées d’épines.
Le sommet de la face supérieure est parcouru par une longue
vallée, ou sillon médian, qui s’arrête à 3cm environ des deux ex-
trémités delà colonie. Ce sillon est formé par une série de calices
dont les septes sont placés à peu près parallèlement les uns aux
autres, sur deux rangées.
Lorsqu’on examine la disposition générale des septes qui se
trouvent sur les deux côtés du sillon médian, on observe que,
dans la partie qui correspond à peu près au milieu de la longueur
du sillon, les septes situés des deux côtés se trouvent dans le
prolongement les uns des autres. Ils sont donc perpendiculaires
à la direction générale du sillon. A partir de ce point central, les
Voyage. Vol. 2.
6
82
M. BELKJT
septes forment, avec la ligne du sillon, des angles d’autant plus
aigus qu’ils sont plus rapprochés d’une des extrémités de la co-
lonie. Les calices situés aux extrémités de 1a. colonie ont, par
conséquent, des septes orientés dans la direction du sillon mé-
dian. On peut ainsi déterminer facilement le centre de la co-
lonie.
Il est assez difficile de distinguer les centres calicinaux. Ce-
pendant, ils sont quelquefois indiqués par une légère courbure
du bord interne des septes. Parfois aussi, les calices sont sépa-
rés de leurs voisins par des septes en croix. Il paraît y avoir 3,
et quelquefois même 4 cycles de septes.
Les calices secondaires, qui n’ont pas de paroi propre, sont
très nombreux, très rapprochés les uns des autres et disposés
sans ordre apparent sur toute la face supérieure. Chez ceux qui
sont le plus rapprochés du sillon médian, on observe quelquefois
(fig. 171) une disposition radiaire des septes qui est plus ou moins
apparente. Mais cette disposition s’efface très vite dans les calices
qui se trouvent à une certaine distance du sillon (fig. 173), où,
ainsi que le remarque M.-Edwards (1857-60, vol. 3, p.25), «les
« calices ne sont pas radiés et ne sont indiqués que par de pe-
« tites fossettes, qui, à des distances très inégales, semblent
« interrompre les rayons costo-septaux ; ceux-ci sont tous sensi-
« blement parallèles et perpendiculaires au bord du polypier. »
Les calices étant très nombreux et très rapprochés, les costo-
septés sont généralement courts. Ils atteignent exceptionnelle-
ment 3cra de longueur, mais leur longueur moyenne est beaucoup
plus faible.
Les septes des derniers cycles s’unissent souvent entre eux de
façon à entourer les septes des cycles précédents (fig. 173).
L’épaisseur des septes est toujours très faible et ne dépasse
guère 0mm,5.
Les costo-septes du premier cycle s’élèvent souvent beaucoup
au-dessus de ceux des cycles suivants qu’ils dépassent parfois de
MADRKPORAIRES
83
4mm. Vu de profil, leur bord libre présente une forme assez va*
viable : la partie médiane peut être presque droite, ou arrondie,
ou encore sinueuse, et les extrémités s’inclinent plus ou moins
brusquement en décrivant des courbes de formes diverses.
Lorsqu’on examine à la loupe le bord libre des costo-septesdes
premiers cycles, on voit qu’il est finement denticulé. Mais ces
petites dents n’ont pas une répartition uniforme et régulière.
Elles sont en général bien développées sur la partie médiane et
supérieure. Sur les côtés du costo-septe, soit sur la région qui
s’abaisse et correspond au bord interne des septes, elles font dé-
faut. Puis, on les voit apparaître de nouveau dans la région pro-
fonde de la cavité calicinale, surtout lorsqu’on examine le sillon
médian.
Les costo-septes des derniers cycles sont très irrégulièrement
denticulés. Les faces latérales des septes sont garnies de très
fines granulations disposées généralement en rangées perpendi-
culaires au bord libre.
Les septes des premiers cycles ne sont pas perforés ; ceux des
derniers cycles sont percés de trous plus ou moins grands et
nombreux.
Des expansions irrégulières de l’extrémité interne des septes,
s’unissant dans la région profonde, forment une pseudo-columelie
qui est peu développée. On la voit plus ou moins bien au fond du
sillon médian, mais elle est le plus souvent impossible à distinguer
dans les calices secondaires. Des synapticules nombreux et
rapprochés s’étendent entre les septes et forment des lames
synapticulaires très élevées qui peuvent être verticales ou légè-
rement recourbées.
84
M. BEDOT
Gen. Cryptabacia.
Cryptabacia talpina (Lamarck).
(PI. 30, fi g. 174 à 176. Pi. 31, fig. 177 à 179.)
Cette espèce est commune à Àmbôine et nous en avons récolté
plusieurs spécimens. Leur forme générale (%, 174) est assez
variable, mais toujours allongée, droite ou recourbée de côté,
un peu resserrée au milieu et plus ou moins arrondie aux extré-
mités. La face supérieure est convexe et l’inférieure concave. Le
bord libre est souvent légèrement sinueux. Les dimensions com-
paratives de 5 colonies, exprimées en millimètres, donnent :
I
II
III
IV
V
Longueur maximale
265
253
255
200
175
Largeur »
100
80
70
85
55
Largeur minimale (au milieu)
70
75
55
75
48
Hauteur maximale
67
41
47
41
36
Epaisseur
Elévation maximale de la face
20
20
16
20
16
inférieure au-dessus du ni-
veau des bords
40
18
30
22
10
La face inférieure (fig. 176) présente en général des bourre-
lets peu saillants, mais formant des lignes concentriques paral-
lèles au bord de la colonie (fig. 178). Elle est garnie de granula-
tions très rapprochées les unes des autres, qui, dans la région
centrale, sont disposées sans ordre apparent, tandis que, près de
la périphérie, elles forment des rangées saillantes, perpendicu-
laires au bord libre et représentant des côtes. De nombreux trous
sont également répartis irrégulièrement sur la face inférieure.
MADRÉPORAIRES
85
Ils sont plus ou moins gros, de forme variable et quelquefois,
surtout près du bord libre, allongés en forme de fentes.
Sur la face supérieure, on distingue une rangée axiale de ca-
lices qui est parfois légèrement sinueuse. Elle ne forme pas un
véritable sillon médian, mais, ce qui la rend bien apparente,
c'est que ses calices (fig. 179) ont tous une disposition ra-
diaire plus ou moins bien marquée et sont généralement séparés
les uns des autres par des septes en croix. Néanmoins, on ob-
serve ici le même fait que nous avons signalé chez Herpetolitha
Umax , c’est-à-dire qu’au milieu de la rangée axiale, on peut sou-
vent distinguer un calice central (ou un groupe de calices cen-
traux) chez lequel la disposition radiaire est très régulière. À
partir de là, les septes des calices axiaux ont une tendance à se
recourber, dans la direction de l’extrémité de la colonie dont ils
sont le plus rapprochés.
La rangée axiale s’arrête à une certaine distance des
extrémités de la colonie, distance qui varie suivant les spé-
cimens.
Les calices axiaux ont en général 3 cycles de septes. Les septes
des premiers cycles sont plus élevés et plus gros que ceux du
dernier. Leur épaisseur atteint au maximum lram et va en dimi-
nuant de la périphérie vers le centre.
Les septes du dernier cycle, qui sont très minces, s’unissent
entre eux par leur extrémité externe qui est souvent recourbée.
Ils entourent ainsi l’extrémité externe des septes des premiers
cycles et, par le fait de cette disposition, les calices, qui n’ont
pas de muraille propre, semblent néanmoins être entourés d’une
enceinte continue formée par les parties externes recourbées et
soudées entre elles des septes du dernier cycle.
En dehors de la ligne axiale, on trouve très rarement des
calices complets présentant une disposition nettement radiaire.
Tous les calices secondaires paraissent incomplets (fig. 177) et
leurs septes sont à peu près perpendiculaires au bord libre de la
86
M. BEDOT
colonie. Cette orientation est d’autant plus nette et régulière que
les septes sont plus rapprochés de la périphérie.
On observe encore, dans les calices secondaires, une alter-
nance régulière de septes épais et élevés et de septes minces et
moins élevés. Ces derniers s’unissent entre eux à leurs extrémités
et entourent complètement les premiers.
Les calices secondaires étant incomplets et ayant leurs septes
orientés presque toujours dans la même direction, il est à peu
près impossible de les distinguer les uns des autres.
Les gros septes des premiers cycles ont une longueur qui dé-
passe quelquefois 8mra ; mais leur longueur moyenne est de 4 à
5mm. Quant aux septes minces du dernier cycle, ils s’unissent
toujours entre eux et forment, par conséquent, dans toute la co-
lonie, un réseau ininterrompu dont chaque maille entoure un
septe des premiers cycles (fig. 177).
Le bord libre des gros septes, vu de profil (fig. 175), présente
une courbe plus ou moins arrondie dont les extrémités — corres-
pondant au bord interne des septes — ont une inclinaison varia-
ble. Il est très nettement mais irrégulièrement dentelé et sa
partie médiane, la plus élevée, dépasse d’environ lmm le bord des
septes minces, lequel est beaucoup moins arrondi, souvent même
presque horizontal, non dentelé, ou pourvu seulement de dents
très petites et irrégulièrement développées.
Les perforations des septes minces sont beaucoup plus nom-
breuses que celles des gros septes. Chez ces derniers, on ne les
observe guère que dans la région profonde et souvent même elles
font défaut. Les faces des septes portent de nombreuses granu-
lations, de dimensions variables. Celles qui se trouvent sur les
gros septes se disposent parfois (mais pas toujours) en lignes per-
pendiculaires au bord libre.
Les synapticules (fig. 179) sont bien développés, surtout près
de la périphérie des calices et forment de petites lames rappro-
chées les unes des autres qui, vues en coupe, sont à peu près
verticales et mesurent environ 1““ 5 de hauteur.
MADR.KPORAIRES
87
Quant à la pseudo-columelle, son développement est très va-
riable. Elle est parfois à peine visible ; dans d’autres cas, on la
voit plus ou moins bien et elle paraît spongieuse ou papilleuse,
formée en majeure partie par des prolongements du bord libre
des septes (fig. 175).
C’est à cette espèce que l’on doit rapporter le Fungus saxeus
. oblongus de Rumph (1750, p. 248, pl. 88, lig. 2).
Fam. Lophoserinæ.
Gen. Pavonia.
Pavonia decussata Dana.
(Pl. 31, fig. 180 à 18â.)
Une colonie appartenant à cette espèce (fig. 180) mesure 5cm
de hauteur et 5cm X 5em,5 de largeur. Sa base a 33mm X 37mm.
Elle est assez mince, étalée, et donne naissance à des lames ou
expansions foliacées et tlabelliformes. Ces expansions, représen-
tant les branches de la colonie, atteignent 33mm de hauteur et
vont en s’élargissant de la base au sommet qui est arrondi ou
légèrement sinueux. Elles sont très minces ; leur épaisseur ne
dépasse guère 5mm près de la base et va en diminuant de là jus-
qu'au sommet.
Ces lames sont droites ou ondulées et quelquefois divisées en
lambeaux qui peuvent se recourber et venir se fixer aux lames
voisines. Elles présentent en outre, sur leurs parois, quelques
petites crêtes longitudinales ou collines, de hauteur et de lon-
gueur variables qui, en se développant, formeront de nouvelles
lames perpendiculaires à celles sur lesquelles elles ont pris nais-
sance.
Les calices (fig. 181) sont répartis sur les deux faces des la-
88 M. BEDOT
mes. Ils n’ont pas de muraille propre et les costo-septes des
calices voisins s’unissent entre eux. On compte 7 à 12 calices
dans 1 centimètre carré. Ils sont placés de façon à former
quelquefois des rangées parallèles au bord libre de la lame.
Mais cette disposition n’est nullement constante. Elle est mieux
marquée dans la région proximale que dans la région distale des
lames. Les calices sont plus rapprochés de ceux qui sont placés
à côté d’eux, dans la même rangée, que de ceux qui sont situés
au-dessus et au-dessous, dans les rangées voisines.
La fossette calicinale est souvent allongée dans une direction
parallèle à celle du bord de la lame. Sa longueur est très varia-
ble ; elle atteint, dans les cas extrêmes, 2mm.
Les calices ont de 2 à 4 cycles de septes. Les troisième et
quatrième cycles, lorsqu’ils existent, sont généralement incom-
plets. Ces costo-septes montrent une tendance générale à se di-
riger verticalement, c’est-à-dire perpendiculairement au bord de
la lame. Leurs extrémités se recourbent légèrement pour venir
aboutir sur les côtés de la fossette calicinale.
Aux extrémités du grand axe de la fossette, on trouve, dans
la plupart des cas, un très petit septe, non plus vertical, mais
horizontal. Il est parfois isolé; le plus souvent, cependant, il
prend naissance, à angle droit, sur un long costo-septe vertical.
Ce dernier, qui peut atteindre G1™1 de longueur, forme une ligne
séparant 2 calices d’une même rangée et reliant 2 calices situés
dans d’autres rangées.
Les septes qui s’étendent entre la dernière rangée distale de
fossettes calicinales et le bord libre de la lame, sont souvent un
peu plus longs que les autres. Ils partent de la fossette en rayon-
nant, et ceux d’entre eux qui sont placés sur les côtés viennent
s’unir aux septes occupant la même position dans les calices
voisins. C’est sur cette ligne de fusion des septes qu’apparaissent
généralement les crêtes longitudinales qui se développent per-
pendiculairement à la surface des lames.
MADREPORAIRES
89
On voit donc que la longueur des septes varie suivant la po-
sition qu’ils occupent. Leur bord supérieur étant à peu près droit,
les espaces compris entre les fossettes calicinales forment une
surface plane.
Au point de vue de leur aspect général, les costo-septes se
montrent sous deux formes qui, en général, alternent régulière-
ment. On observe d’abord de gros septes, dépassant un peu les
autres en hauteur. Leur épaisseur maximale est de 0mm,3 àOram,5
et va en diminuant jusqu’au bord supérieur. Ils sont couverts de
très fines granulations. A côté d’eux, se trouvent des septes un
peu plus petits et beaucoup plus minces, ayant, en moyenne,
0mm,l à 0mm,2 d’épaisseur. Leurs faces portent très peu de granu-
lations; elles en sont même quelquefois complètement dépour-
vues. Il y a naturellement des termes de passage entre ces deux
formes. Parfois même une partie d’un costo-septe appartient à
la première forme et le reste à la seconde.
Les septes s’unissent, au centre des calices, par leur partie
basale, en une masse calcaire centrale qui souvent ne forme pas
de saillie proéminente; quelquefois, cependant, elle s’élève plus ou
moins, au centre des calices, de façon à représenter une colu-
melle. Lorsque la fossette calicinale est très allongée, on voit au
fond une pièce calcaire allongée suivant le grand axe et sur
laquelle viennent se souder les parties basales des septes.
De nombreux synapticules s’étendent entre les faces adja-
centes des septes. Leur grosseur et leur disposition ne sont pas
régulières. Ils commencent à apparaître à une certaine distance
du bord libre des lames et paraissent atteindre leur maximum de
développement dans la région basale.
Cette colonie présente bien les caractères que Dana indiquait
pour sa Pavonia decussata. M. Edwards (1857-60, vol. 3, p. 66),
après avoir donné la description de P.(Lophoseris) cristata ajoute :
« La Pavonia decussata Dana, qui est des îles Fidji, nous paraît
ne pas différer de cette espèce ». Cependant, d’après Klunzinger
90
M. BEDOT
(1879, III, p. 73) Lophoseris cristata de M. Edwards ne serait
pas synonyme de Madrepora cristata d’ Ellis et Solander
(1786, p. 158, pl. 31, fig. 3-4). D’autre part, l’espèce de Dana
(de même que notre spécimen) a un faciès différent de celui de
la colonie figurée par Ellis et Solander dont les lames sont
beaucoup plus découpées et divisées en lambeaux étroits. La sy-
nonymie des espèces du genre Pavonia étant très embrouillée,
ainsi que l’a montré Studer (1901, p. 391), nous conserverons
provisoirement le nom adopté par Dana.
Nous avons trouvé, au fond d’une anfractuosité creusée dans
un bloc de Madrépore mort, deux petites colonies étalées en
couches minces et larges, l’une (fig. 182) de 39 X 16mm, l’autre
de 14 X 17mm. A première vue, elles semblaient appartenir au
genre Agaricia à cause des nombreuses collines qui s’élevaient
entre les calices. Mais ces collines ne sont pas disposées régulière-
ment et les calices qu’elles délimitent ne sont pas toujours disposés
en une série unique. Des collines semblables existent, en petit
nombre il est vrai, chez la Pavonia decussata que nous venons de
décrire ; elles sont, en revanche, très nombreuses chez la Lopho-
seris (Pavonia) repens de Brüggemann (1878, p. 395). Il semble
donc très difficile d’établir une limite entre les genres Pavonia
(Lophoseris) et Agaricia.
D’autre part, il est fort probable que les colonies telles que la
P. decussata doivent, au début, recouvrir le substratum d’une
couche mince avec des collines verticales qui se développeront
pour arriver à former les expansions foliacées. Dans ce cas, cette
espèce passerait, pendant son développement colonial, par un sta-
de semblable à celui que nous représente la Lophoseris ( Pavonia )
repens de Brüggemann et les deux jeunes colonies dont nous
venons de parler. Ces dernières, à part le nombre de leurs colli-
nes, ont la même structure et les mêmes caractères que la P. de-
cussata. Nous les considérons donc, jusqu’à preuve du contraire,
comme représentant de très jeunes colonies de cette espèce.
MADREPORAIRES
91
PORINA
Fam. Eüpsamminæ.
Gen. Balanophyllia.
Balanophyllia cummgi M. Edw. et Haime.
(PL 32, fïg. 188 à 191).
Le seul spécimen de cette espèce que nous ayons récolté (fig.
190) mesure 3 b1*111 de hauteur. Il est droit et a la forme d’un
tronc de cône renversé et comprimé près de T ouverture du calice
qui est elliptique. La partie inférieure du polypier s’élargit pour
former une base mesurant au maximum 23miu X lSmm et qui
était fixée sur une pierre. À 9mm de distance de la base, le poly-
pier n’a plus que 9 à 10mm de diamètre. Ces dimensions augmen-
tent jusqu’au bord du calice dont le grand axe a 18mm et le petit
axe 12mm,5. Les parois sont un peu plus élevées sur les côtés
correspondant au petit axe, que sur les autres ; mais la différence
de hauteur est très faible. Le grand axe du calice n’est pas tout
à fait perpendiculaire à l’axe principal du corps ; l’ouverture du
calice est donc un peu inclinée.
Plusieurs petites Balanes sont fixées sur la partie inférieure du
polypier. On y voit également des Serpules ; l’une d’elles a en-
roulé son tube autour de la Balanopliyllie dont elle a gêné l’ac-
croissement régulier en provoquant la formation d’un bourrelet
(fig. 191). Au-dessus de ce bourrelet, on voit l’épithèque formant
une couche excessivement mince dont la limite supérieure décrit
une ligne sinueuse séparée du bord du calice par un espace de
2 à 5mm. On ne voit pas d’épithèque dans la région inférieure du
polypier.
92
M. BEDOT
Les côtes, très peu saillantes, sont disposées assez régulière-
ment. Elles portent de nombreuses granulations qui ne sont pas
placées à intervalles égaux et forment une seule rangée sur cha-
que côte. Les pores de la paroi, de dimensions variables, mais
bien apparents, sont disposés en séries alternant avec les
côtes.
Les septes dépassant un peu la muraille (fig. 191) ; celle-ci, vue
de profil, paraît être irrégulièrement, dentelée. Ce sont les septes
des premiers cycles qui s’élèvent le plus haut ; ils dépassent le
bord du calice de 0mra,9 au maximum.
La profondeur du calice, mesurée dans l’axe principal du po-
lype, est de 5mTU. La columelle (fig. 188), formée d’un réseau irré-
gulier de pièces calcaires, atteint une longueur de 7mra et une
largeur de lmm,5. Les septes s’avancent très peu vers le centre
du calice et ont une forme variable. On voit quelquefois des den-
telures irrégulières sur leur bord libre, mais surtout chez les
septes des derniers cycles, tandis que ceux des premiers cycles
n’en ont pas. Le bord libre est souvent sinueux; parfois aussi, il
descend presque verticalement jusqu’au fond du calice. Enfin,
plusieurs septes montrent de nombreuses perforations, tandis que
d’autres semblent n’en pas avoir (du moins dans les parties que
l’on peut voir sans casser le polypier). Les septes portent des
granulations sur leurs faces et sont d’autant plus minces qu’ils
appartiennent à des cycles plus récents.
On distingue 6 systèmes de 5 cycles; mais 3 des systèmes,
placés aux extrémités du grand axe du calice, présentent chacun
2 septes supplémentaires, ce qui donne, au total, 102 septes. Ces
6 septes supplémentaires représenteraient donc un 6me cycle,
mais il est probable que leur apparition est due à un accroisse-
ment anormal, en relation avec la forme elliptique du calice et
que ce 6me cycle ne se développera pas dans tous les systèmes.
Du reste, on remarque qu’ils ne se trouvent pas à la place qu’ils
devraient occuper d’après la loi de M.-Edwakds, c’est-à-dire à
MADRÉPORAIRES
93
côté des septes du 1er cycle. Dans chacun des 3 systèmes qui les
renferment, on trouve 2 septes supplémentaires à côté l’un de
l’autre, entre un septe du 4me et un septe du 5me cycle h
La disposition des septes de cette Balanophvllie et leur mode
de conjugaison est représenté par la fig. 189.
Les septes des 1er et 2™e cycles s’étendent directement et sans
conjugaison jusqu’à la columelle. Ceux du 3me cycle ne l’attei-
gnent pas ; ils sont quelquefois isolés, mais le plus souvent ils
s’unissent à un, ou même à deux septes du 5me cycle. Dans ce
dernier cas, l’union se fait au moyen d’une petite pièce calcaire
transversale située sur le bord de la columelle. Les septes du
5me cycle s’étendent jusqu’à la columelle, après s’être unis deux
à deux, de façon à emprisonner les septes du 4rae cycle. Ces der-
niers, qui sont les plus courts, s’unissent également aux septes du
5me cycle.
Le spécimen que nous venons d’étudier paraît bien appartenir
à l’espèce décrite sous le nom de Balanophyllia cumingïi par
M. Edwards et Haime, Mais l’échantillon provenant des Phi-
lippines, d’après lequel ces auteurs ont établi leur diagnose, était
probablement beaucoup plus jeune ; il ne mesurait que 12mm de
hauteur et n’avait que 4 cycles de cloisons.
G. C. Bourne a donné dernièrement (1905) une excellente
description de cette espèce, d’après trois spécimens de dimen-
sions différentes, provenant de Ceylan.
La disposition des cloisons, telle qu’elle a été figurée par
Bourne, présente la plus grande ressemblance avec celle que
nous avons observée sur notre échantillon. Il en est de même des
autres caractères. Bourne considère avec raison la Bhoclo-
psammia ovalis de Semper comme synonyme de cette espèce.
1 Semper (1872) a déjà étudié la question des septes supplémentaires.
94
M. BEDOT
Gen, DendrophyUia.
Dendrophylïia rarnea (Linné).
(PI. 32, fig. 183 à 187).
Cette espèce est représentée, dans notre collection, par 3 co-
lonies complètes et 1 fragment. Le plus grand échantillon (A,
fig. 185) mesure 7em de hauteur et 7cm,8 de largeur maximale.
La colonie présente un tronc commun, droit, mesurant à peu près
lcm de diamètre au milieu de sa hauteur. Sa partie inférieure
est élargie et forme une base, de 19 X 24mm, par laquelle la colo-
nie était fixée sur un rocher. A T extrémité distale du tronc se
trouve le calice apical, très légèrement renflé.
A 15mm de sa base, le tronc commun donne naissance à un
verticille de 4 branches formant un angle d’environ 45° avec le
tronc. Ces branches ont une longueur de 25 à 40mm. Elles ne
sont pas tout à fait droites, mais présentent une légère courbure
qui rapproche un peu leur axe de la direction horizontale et qui
apparaît à lem ou lcm,5 du point d’attache des branches. C’est
également à l’endroit où se présente la courbure que se forment
de nouveaux individus (de troisième ordre), au nombre de deux
ou trois. Lorsqu’il n’y a que 2 individus, ils prennent naissance
tous deux sur la face inférieure de la branche, soit celle qui est
tournée du côté du sol, mais lorsqu’il y en a 3, l’un d’eux est seul
placé sur la face de la branche tournée du côté du tronc com-
mun, c’est-à-dire sur la face supérieure. Une des branches — la
plus grande — présente, au point de courbure, deux individus
placés sur la face inférieure et, en outre, à environ I7mm de là,
soit tout près de son extrémité, elle donne naissance à deux nou-
veaux individus, très petits (4mm) et placés sur sa face supé-
rieure.
Les individus formés sur les branches ont une longueur variant
MADRKPORAIRES
95
entre 4 et I4mm. Ils ont une forme un peu évasée (fig. 183), et
sont légèrement recourbés. Leur calice, circulaire ou subcircu-
laire, mesure au maximum 7mm de diamètre. Le calice terminal
des branches est circulaire et a un diamètre maximal de 9rarn.
Le tronc commun de la colonie, après avoir donné naissance à
ce premier verticille, s’élève directement jusqu’à une hauteur
d’environ 4cm et là, il forme un nouveau verticille composé de
4 individus simples, non ramifiés, et disposés exactement de la
même façon que les branches du verticille inférieur. Ces nou-
veaux individus, très légèrement recourbés, mesurent 15 à 22mm
de longueur et, en moyenne, T11101 de diamètre au bord du calice
et 6mm de diamètre à leur extrémité proximale.
Le tronc commun, dans sa région distale, a un diamètre
maximal de llmm. L’ouverture du calice axial, un peu rétrécie,
ne mesure plus que 1 0mm.
La colonie que nous venons de décrire présente donc une dis-
position assez régulière. Il n’en est pas de même des deux au-
tres. L’une d’elles (B, fig. 184), atteignant 35mra de hauteur,
a un tronc droit. Un peu au-dessus de sa base, qui mesure
7 X 10mra, le diamètre du tronc est de 5mra, puis il va en s’élar-
gissant jusqu’au bord du calice apical, qui est elliptique et me-
sure 9 X 11111111. Cinq individus ont pris naissance sur le tronc
commun. Us sont de dimensions diverses; le plus grand a llram
de longueur, tandis que le plus petit ne fait qu’une saillie très
légère, près du bord du calice apical. Ces individus secondaires
sont placés sur deux rangées, formant avec l’axe du tronc commun,
un angle de 120°. Us présentent de légères différences dans leur
forme et leur direction. Leur calice est circulaire ou légèrement
elliptique. Le diamètre du plus grand de ces individus- secondaires
est de 6mra près de son point d’attache et de 8mm,5 au bord du
calice.
La 3me colonie (C, fig. 186) mesure 34mm de hauteur. Son
tronc, fixé par une base de 8 X 1 0mm, est légèrement sinueux et
96
M. BEDOT
a un diamètre de 6mra près de la base et de 9mm près de l’ouver-
ture du calice apical. Il porte 4 individus secondaires qui ne se
trouvent pas tous à la même hauteur et dont les points d’attache
sur le tronc sont placés sur 4 lignes parallèles à l’axe de la colo-
nie et à peu près équidistantes. Ces individus secondaires sont
droits ou un peu recourbés ; leur forme est évasée. Le plus grand
mesure 24mm de longueur, 6miü de diamètre près de sa base et
7mm,5 X 8mm,5 près du bord du calice qui est elliptique.
L’épithèque de ces Dendrophyllies a une disposition très va-
riable. Sur la grande colonie (fig. 185), il est représenté par des
taches irrégulières, blanches, recouvrant une partie du tronc et
des branches comme une mince couche de vernis obstruant les
pores de la paroi. Une des petites colonies (C, fig. 176) est re-
couverte, à sa partie inférieure, d’une couche blanche beaucoup
plus épaisse. Enfin la troisième colonie (B, fig. 154) ne présente
pas de traces d’épithèque.
La paroi du tronc et des calices est garnie de côtes serrées,
aplaties, droites ou légèrement sinueuses et de largeur variable
(fig. 183). Leur surface est recouverte d’une quantité de très
petites granulations, au milieu desquelles on voit des granula-
tions plus grosses qui se disposent souvent en séries sur une ligne
plus ou moins régulière, au milieu de chaque côte. Près du bord
des calices, la disposition des côtes est un peu moins régulière ;
leurs granulations, sont moins nettement séparées et la paroi a un
aspect réticulé. En général, les côtes sont plus larges et plus apla-
ties dans les parties anciennes de la colonie, que sur les jeunes
individus. Chaque côte est séparée de sa voisine par un sillon
au fond duquel se trouvent des pores de dimensions variables.
Le bord du calice, vu de profil, forme une ligne droite ou légè-
rement sinueuse ; quelquefois même il est dentelé. Ces différents
aspects peuvent apparaître sur la même colonie. Les septes ne
dépassent pas le bord du calice. La cavité calicinale a une pro-
fondeur variable, atteignant 5 à 6mm.
MADRÉP0RA1RES
97
La columelle, représentée par une petite touffe de lamelles
contournées, ira souvent pas de forme bien définie, mais est gé-
néralement allongée. On remarque que les dimensions de cette
columelle varient beaucoup chez les individus d’une même colo-
nie. J’ai pu observer le même fait sur les BendrophyUia ramea
du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Une de nos petites
colonies (C, fig. 187) montre, dans deux de ses calices, une co-
lumelle bien développée et mesurant 4 X 2mra,5.
La forme des septes est assez variable. En général ceux des
deux premiers cycles sont arrondis à leur partie supérieure et
descendent ensuite presque verticalement au fond du calice ; leur
bord libre n’est pas dentelé. Les septes des autres cycles, plus
petits, ont un bord libre irrégulier, sinueux, et quelquefois den-
telé. Les parois latérales des septes sont garnies de très fines
granulations.
Les septes sont disposés en G systèmes de 4 cycles. Ceux des
2 premiers cycles, plus grands et surtout plus développés que les
autres dans la partie supérieure du calice, sont toujours isolés.
En général, les septes du premier cycle sont un peu plus grands
et plus épais que ceux du second. Les septes du 4e cycle s’éten-
dent également — dans la région profonde du. calice — jusqu’à
la columelle, mais ils ne restent pas isolés et se soudent entre
eux, de façon à emprisonner les septes du 3e cycle qui sont les
plus petits.
Dans sa description de BendrophyUia ramea , M. Edwards
(1857-60, vol. 3, p. 116) dit qu’il y a : « cinq cycles de cloisons
dans les calices terminaux ; quatre seulement dans les autres, »
et il ajoute plus loin : « ce polypier atteint jusqu’à près de 1
mètre en hauteur.... »
Nous n’avons jamais vu de calice à 5 cycles dans nos spéci-
mens. Mais il s’agit de colonies beaucoup plus petites et par
conséquent plus jeunes que celles de M. Edwards. Le cinquième
cycle aurait probablement apparu plus tard. Bien que les 3 spé-
VOYAGE. Vol. 2. 7
98
M. BEDOT
cimens que nous avons décrits présentent entre eux certaines
différences, nous croyons cependant qu’ils appartiennent à la
même espèce. Us ont tous un tronc commun, axial, donnant nais-
sance aux zoïdes secondaires. Ce qui les distingue surtout, c’est
la disposition des zoïdes sur le tronc, qui est très régulière dans
la grande colonie et beaucoup moins dans les autres. Mais, à
cet égard, la colonie C présente un état intermédiaire entre la
grande colonie A et la colonie B, car, des 4 individus que porte
le tronc commun, trois sont situés à peu près à la même hauteur
et le quatrième se trouve à une très petite distance au-dessous.
Si ce quatrième individu était déplacé de quelques millimètres,
on aurait une disposition verticillée semblable à celle de la co-
lonie A.
Ces différences, de même que les variations que nous avons
observées dans la columelle, 11e sont pas assez importantes pour
permettre de faire une distinction spécifique.
Fam. Madkepomnæ.
G en. Turbinaria ,
Turhinaria c rater (Palias).
(PL 33. fig. 192 à 196).
Cette espèce est représentée, dans notre collection, par 3 spé-
cimens de formes et d’âges différents.
Le spécimen A (fig. 192), le plus grand des trois, mesure, au
maximum, 3Qem de largeur sur 16cm de hauteur. Il était fixé sur
un rocher par un pédoncule long d’un centimètre à peine et d’un
diamètre de 5cœ,5 X 8cm. La colonie a dû, au début, avoir la
forme d’une coupe à paroi mince, dont un des quartiers ne s’est
pas développé. En outre, le quartier opposé s’est accru, suivant
MADREPOR AIRES
99
une direction beaucoup plus horizontale que celle des 2 quartiers
adjacents, et, vers son bord libre, il se recourbe même en des-
sous. L’épaisseur de la paroi va en augmentant du bord libre au
fond de la coupe. Au bord libre, elle est de 2 à 3mm ; à 7cru du
bord elle est en moyenne de 5miu et, à 12cm, elle atteint 18mm.
On remarque, sur la face supérieure de la colonie, quelques pe-
tites éminences formées soit par des replis, soit par des épaissis-
sements de la paroi.
Le spécimen B (fig. 194), qui mesure 16cm de largeur sur llcm
de hauteur, dérive également d’une forme primitive en coupe,
dont deux quartiers opposés se sont accrus plus que les autres et
suivant une direction presque verticale. L’un des deux autres
quartiers, ne pouvant pas s’accroître suivant la direction nor-
male, s’est replié extérieurement. Le pédoncule a été cassé ; son
diamètre, à la base de la coupe, était de 3cm,5 X 3cm.
Le spécimen C (fig. 193) est une jeune colonie mesurant 8em
de largeur sur 8em de hauteur. Il a la forme d’une coupe fixée sur
une pierre par un pédoncule mesurant environ 2cm de hauteur
sur 2cm de diamètre.
Les calices de cette espèce (fig. 195 et 196) sont circulaires
ou très légèrement elliptiques. Leur diamètre moyen est de lmin,8.
Le nombre des septes est variable. Presque tous les calices du
spécimen A en ont 16; sur le spécimen B, on en compte de 16
à 20. Quant au spécimen C, le nombre de ses septes varie de 16
à 24.
Les septes ont une longueur à peu près égale à la moitié du
rayon de la cavité calicinale. Ils descendent presque verticale-
ment jusqu’à la columelle foliacée et peu visible, qui se trouve à
une profondeur de lmm à lmm,5.
Les calices sont disposés, sur la face supérieure de la colonie,
en séries très irrégulières. Ils s’élèvent plus ou moins au-dessus
de la surface du cœnenchyme, suivant la position qu’ils occu-
pent. Dans la région correspondant au pédoncule, soit aufond delà
100
M. BEDOT
coupe, les calices ont été complètement recouverts par le cœnen-
chyme; un peu plus loin, leur cavité apparaît au fond d’une pe-
tite dépression. Ils s’élèvent ensuite (fig. 196) pour former, à la
surface, une saillie de lmm,5 au maximum. Le bord libre de la
colonie est formé par la série des calices marginaux placés cote
à côte (fig. 195). Le cœnenchyme étant très peu développé dans
cette région, on distingue facilement, sur la face supérieure, la
forme du corps des calices qui paraissent être séparés les uns des
autres par des sillons longitudinaux.
Le cœnenchyme réticulé est recouvert, sur les 2 faces de la
colonie, de très petites aspérités qui peuvent prendre la forme de
lamelles à bords libres dentelés et se disposer parfois en lignes
ondulées parallèles. Cette structure ressemble alors beaucoup à
celle que l’on observe chez T. peltata. Mais le cœnenchyme peut
aussi être simplement recouvert de petites granulations.
L’Expédition du Challenger a récolté à Amboine une colonie
que Quelch (1886, p. 166) considère comme étant Turbinmia
crater. Bernard (1896, p. 47), qui a examiné de nouveau cet
échantillon, en fait le type d’une espèce nouvelle qu’il nomme T.
calicularis. Cependant, les raisons qu’il donne ne sont pas très
convaincantes et il n’est pas impossible que cette colonie soit bien,
comme Quelch l’avait pensé, une T. crater . Dans tous les cas.
nos spécimens ne pourraient pas être placés dans le groupe
des Turbinariæ frondentes auquel appartient la T. calicularis.
Turbinaria peltata (Esper).
(PL 33, fig. 197 et 198).
Cette colonie (fig. 197), qui a une hauteur totale de 7cm, a la
forme d’un cône renversé, à surface ondulée, dont la base (soit le
bord libre de la colonie) mesure au maximum llcm. Le sommet
du cône, dont la section est un peu aplatie et mesure 4 X 5era,
s’élargit pour former une expansion basale irrégulière, par l’in-
MADREPOR AIRES
101
termédiaire de laquelle la colonie est fixée sur un rocher. Il n’y
a pas, par conséquent, de véritable pédoncule.
La paroi du cône a une épaisseur dépassant rarement lcm et
forme de nombreux plis et festons. La colonie présente donc
l’aspect d’une coupe dont la cavité serait plus ou moins obstruée
par des plis de sa paroi s’avançant vers son centre.
Lorsque ces plis sont très prononcés, leurs deux bords se sou-
dent. On a alors une lame épaisse partant de la paroi de la
coupe pour se diriger vers l’intérieur et dont l’arête supérieure
est formée d’une double rangée de calices marginaux. Dans l'in-
térieur de la cavité de la coupe, on voit deux lames épaisses por-
tant également une double rangée de calices marginaux, mais
qui ne sont pas reliées à la paroi de la coupe. Il est probable
qu’elles ont pris naissance comme les autres et qu’à un moment
donné elles se sont séparées de la paroi externe de la coupe.
Sur le bord libre de la paroi de la coupe et des plis, les cali-
ces sont contigus et disposés en rangées continues, tandis que sur
la face interne de la coupe on n’en trouve qu’un très petit nombre
(une quarantaine environ). Leur diamètre moyen est de 4 à 7mm.
Ils ont 24 à 36 septes, s’avançant à peine jusqu’au tiers du rayon
de la cavité calicinale et dont le bord libre, souvent finement
dentelé, descend presque verticalement. La columelle, convexe,
est foliacée et formée de petites lamelles sinueuses. Son sommet
se trouve à une profondeur maximale de 4mm.
A la face inférieure ou externe, le cœnenchyme qui unit les
calices marginaux s’étend en une surface plane où l’on distingue
rarement de très faibles sillons indiquant la ligne de séparation
des calices. A la face supérieure ou interne, ces sillons sont au
contraire bien marqués, assez profonds et s’étendent en dimi-
nuant de profondeur et en s’atténuant jusqu’à environ lcm,5 du
bord. A partir de là, on ne les voit plus ; ils ont été comblés par
le cœnenchyme.
Les calices placés sur la face interne de la coupe sont répar-
102
M. BEDOT
tis sans ordre apparent, et plus ou moins noyés dans le cœnen-
chyme. Ils sont inclinés de telle façon qu’unede leurs faces s’élève
à peine de lmm au-dessus du niveau du cœnenchyme, tandis
que la face opposée paraît quelquefois complètement libre sur une
longueur de 10 à 12mm.
Le cœnenchyme réticulé des faces supérieure et inférieure de
la colonie (fig, 198) est recouvert d’aspérités très petites et très
serrées. Examinées au microscope, ces aspérités ont en général
la forme de lamelles à bord libre dentelé, souvent disposées en
lignes sinueuses et parallèles.
Gen. Madrepora.
Verrill (1901, p. 110 et 164 et 1902, p. 208) se basant sur
le fait que le nom de Madrepora a eu autrefois des signifi-
cations très diverses, a adopté, pour ce genre, le nom d "Acro-
pora Oken (restr.). Il ne nous paraît pas que cette innovation
soit très heureuse. En effet, si les anciens auteurs ont réuni
sous le nom de Madrepora des espèces appartenant à des gen-
res très différents, il en est de même pour Acropora , car Oken
(1815, p. 6 6) faisait rentrer dans ce genre un Madrepora (Acro-
pora muricata), un Podllopora (Acropora damicornis) et un
Porites (Acropora pontes). Si l’on veut supprimer le nom de
Madrepora il faudrait, pour bien faire, le remplacer par un nom
nouveau et ne donnant lieu à aucune équivoque. Mais cette mo-
dification est-elle bien nécessaire? Cela ne nous semble pas cer-
tain. Depuis les travaux classiques de Dana et M. Edwards le
nom de Madrepora a été appliqué à un genre parfaitement bien
déterminé. Il a été adopté par la grande majorité des zoolo-
gistes et dans d’importants travaux tels que ceux de Brook,
Klunzinger, Studer, Quelch, etc..., sans qu’il en ait résulté
aucune confusion. Il nous semble donc qu’il y aurait pliis d’in-
MAURKPORAIRKS
103
convénients que d’avantages à adopter le changement de nom
propose par Verrill,
Nous ne conserverons, dans le genre Madrepora, que les es-
pèces a\Tant? à l’extrémité des rameaux, un seul calice axial et,
ainsi qu’on le verra plus loin, nous admettrons comme genre dis-
tinct le sous-genre Isopora de Studer.
Madrepora seriata (Ehrenberg).
(PI. 34, fig. 199 à 207).
La colonie représentée par la figure 206 mesure 30cm de dia-
mètre maximum sur 20em de hauteur. Elle est cespiteuse et
forme une touffe plus ou moins arrondie. L'aspect général de
cette espèce peut naturellement varier suivant la forme du sup-
port sur lequel elle prend naissance. Si ce support est plan et ho-
rizontal, les branches seront forcément ascendantes. Si, au con-
traire, la colonie se forme sur un support élevé, les branches
externes pourront être horizontales et même descendantes. Ce
dernier cas se présente chez l’exemplaire que nous décrivons,
lequel a pris naissance sur une colonie morte de Madrépores.
Les branches (fig. 199 et 204). peuvent mesurer jusqu’à 10
centimètres de longueur. Elles partent en divergeant, de la base
commune. Leur diamètre maximum est de 2cm à la base et, à
lcm de l’extrémité des rameaux, il n’est plus que de 11 à 1 3mm.
Il est rare que les branches soient parfaitement droites; en gé-
néral elles sont un peu recourbées ou légèrement sinueuses et
donnent naissance à de nombreuses branches secondaires et ra-
meaux1.
Les rameaux, digitif ormes, mesurent 2 à 3em de longueur et
1 II existe une certaine confusion dans l’emploi des ternies branche et rameau
ce dernier étant généralement pris comme synonyme de petite branche. Pour
éviter cette confusion nous donnons au mot rameau un sens plus restreint en
l’employant seulement pour désigner les dernières ramifications d’une branche
soit les parties comprises entre l’extrémité libre et la ramification la plus voisine.
104
M. BEDOT
montrent quelquefois une légère tendance à se relever vers la
partie supérieure de la colonie. A un centimètre environ de
l’extrémité distale, ils commencent à s’arrondir jusqu’aux bords
du calice axial ; le sommet, vu de profil, a donc la forme d’un
mamelon aplati (fig. 205). Le mode de ramification des branches
est très variable.
A l’extrémité de chaque rameau normalement développé, se
trouve un calice axial formant un petit mamelon, à bords arron-
dis, qui mesure rarement plus de 2mm de hauteur et 7miu de dia-
mètre. Son'ouyerture, en général circulaire et quelquefois ellip-
tique, a environ lmtn de diamètre. L’épaisse muraille a un aspect
spongieux (fig. 203).
Il y a toujours (sauf quelques rares exceptions) 12 septes.
Ceux du l?r cycle sont en général plus développés que les autres ;
quelquefois, cependant, tous les septes sont égaux. Lorsqu’on exa-
mine une coupe longitudinale d’un rameau, passant par le calice
axial qui se prolonge sur toute sa longueur, on voit que le bord
libre des septes n’est pas absolument droit, mais qu’il forme sou-
vent de petites sinuosités irrégulières.
Dans le canal axial, quelques-uns des septes du 1er cycle sont
réunis entre eux par leur bord interne. Cette fusion se fait de
différentes manières ; le plus souvent, ce sont 2 septes opposés,
les septes directeurs, qui s’unissent de manière à former une
cloison partageant la cavité calicinale en deux parties. Mais
cette cloison n’est pas continue; elle est fréquemment inter-
rompue. Les autres septes du premier cycle peuvent également
venir se souder à cette cloison ou s’unir entre eux, ou encore
rester libres.
Les calices secondaires ou latéraux prennent naissance, de
telle façon que leur axe forme, avec celui de la branche sur la-
quelle ils sont fixés, un angle d’environ 45°. Leur paroi interne
est, par conséquent, toujours plus petite que l’externe. Ils sont
placés très près les uns des autres et quelquefois même arrivent
MADRÉPOR AIRES
105
à se toucher. On en compte, sur les rameaux, 23 à 27 par cen-
timètre carré. Leurs dimensions varient suivant la position qu’ils
occupent. Ceux qui se trouvent à l’extrémité des rameaux sont
très petits; leur paroi externe mesure à peine lmm de hauteur,
tandis que leur bord interne se trouve au niveau du bord du ca-
lice axial. A partir de là, les dimensions augmentent jusqu’à
2mm de hauteur pour la paroi externe et l11™ pour l’interne. C’est
la taille moyenne des calices secondaires. Néanmoins, on en
trouve encore de plus grandes sur certains points des branches.
Mais alors, ceux qui atteignent et dépassent 3inm de hauteur
moyenne présentent déjà, sur leur paroi, des rudiments de petits
calices, ce qui montre qu’ils vont se développer et se transformer
en un nouveau rameau.
Les calices secondaires ont à peu près la forme de petits cy-
lindres (fig. 201 et 205), larges de lmm,5 à 2mm,5. La cavité ca-
licinale, dont l’ouverture est généralement elliptique, n’est pas
placée exactement dans l’axe du cylindre; elle est plus rappro-
chée de la face interne du calice. La paroi interne est donc plus
mince que la paroi 'externe.
Vue au microscope, la paroi des calices (fig. 201) présente
l’aspect d’un réseau calcaire recouvert extérieurement de côtes
longitudinales. Le nombre de ces côtes, comme on le sait, ne
correspond pas à celui des septes ; il y en a environ une quinzaine
sur la moitié de la surface du calice qui est tournée du côté ex-
i 1
terne. Elles ne forment pas d’épines, sauf quelquefois à la partie
distale du calice où elles viennent se confondre avec le réseau
calcaire formant la muraille.
Ces côtes sont en général arrangées très régulièrement ; par-
fois aussi on observe des variations dans leur disposition. Elles
peuvent former de légères sinuosités, ou être interrompues; deux
côtes voisines peuvent être réunies par de petites tigelles hori-
zontales ou encore fusionner complètement.
Lorsqu’on examine les calices de profil, on remarque que leur
106
M. BEÜOT
paroi externe n’est pas toujours absolument droite, mais souvent
un peu incurvée. En outre, le bord de la paroi externe est en
général arrondi. Ce caractère, cependant, ne paraît pas être très
constant. En effet, le bord externe du calice ne présente pas une
surface plane ; il est formé par les mailles irrégulières d’un ré-
seau calcaire auquel s’ajoutent les extrémités pointues des côtes.
Dans beaucoup de cas on ne peut donc pas dire si le bord de la
paroi est arrondi ou non : il est accidenté. Quant à la paroi
interne, très mince, elle est généralement un peu échancrée.
Dans la cavité des calices secondaires, on trouve toujours un
premier cycle de 6 septes. Leur bord libre est irrégulier, sinueux,
ou même divisé en épines aplaties latéralement. On voit égale-
ment les rudiments d’un second cycle, représenté rarement par
de véritables cloisons, et, le plus souvent, par des épines.
La muraille est réduite, par ses nombreux pores, à l’état de
réseau calcaire.
Les calices secondaires étant très rapprochés les uns des au-
tres, il ne reste entre eux qu’un très petit espace libre présen-
tant des mailles et des épines calcaires. Ceux de la partie infé-
rieure des branches sont généralement moins élevés que ceux des
rameaux. Dans le cœnenchyme qui unit la base des branches,
ils ne font plus saillie au dehors et sont représentés seulement
par de petites ouvertures circulaires.
Les branches extérieures de la colonie sont en général très
peu relevées, souvent même horizontales ou descendantes. Les
rameaux auxquels elles donnent naissance ne peuvent se déve-
lopper normalement que lorsqu’ils sont placés sur la face supé-
rieure de la branche, c’est-à-dire lorsqu’ils peuvent s’élever li-
brement. En revanche, ceux qui poussent sur la face inférieure
delà branche, et qui devraient s’accroître dans la direction du
sol, se trouvent naturellement dans des conditions défavorables
et forment des rameaux abortifs beaucoup plus minces que les
rameaux normaux et d’un aspect différent (fig. 199). Leur calice
MADRÉPORAIRES
107
apical, an lieu d’être large et peut saillant, est mince et très
allongé. Il mesure 2mm,5 à 4mm de largeur avec une ouverture de
0mm,5 à lmm de diamètre. Sa longueur, soit la distance entre son
sommet et le premier calice latéral, varie de 2mm,5 à 5mm. Quant
aux calices secondaires, ils sont moins bien développés ici que
sur les branches normales et souvent on ne les rencontre que sur
une des faces du rameau abortif.
La présence de rameaux abortifs n’est pas un caractère spé-
cifique, mais dépend uniquement de la position occupée par la
colonie.
Si F on compare un rameau normal avec un rameau abortif,
on est surtout frappé par la différence de largeur des calices
axiaux. Cette différence provient de ce que, dans le rameau nor-
mal, le calice axial est entouré d’une épaisse couche de cœneri-
chyme réticulé (fig. 202 et 207) qui se confond avec sa mu-
raille au point qu’il est en général impossible de les distinguer.
Nous avons récolté également une très jeune colonie de
M. seriata (fig. 200) qui présente déjà tous les caractères et le
faciès de l’espèce.
La description de VHeteropora (Madrepora) seriata d’EiiREN-
rerg et celle qui a été donnée par Brook, s’appliquent par-
faitement à la colonie que nous venons d’étudier. Le nom de
cette espèce est dû à la disposition en séries (longitudinales ou
obliques suivant Ehrenberg) des calices latéraux. Mais ce ca-
ractère n’a pas grande valeur, car il varie beaucoup sur les dif-
férentes parties d’une même colonie et on l’observe également
sur beaucoup d’autres espèces de Madrépores1.
Brook (1893), dans son Catalogue des Madrépores, a divisé
ce genre en nombreux sous-genres. Il place M. seriata dans le
1 Cet exemple montre, une fois de plus, que Ton ne devrait pas donner à un
animal un nom tiré d’un de ses caractères spécifiques, car on n’est jamais certain
que l’on ne découvrira pas, plus tard, une espèce voisine chez laquelle ce carac-
tère sera encore plus apparent.
108
M. BEDOT
sous-genre Tylopora. Il nous semble que parmi les 35 espèces
de ce sous-genre, il en est plusieurs que Ton pourrait considérer
comme de simples variétés.
Une colonie en fronde corymbeuse (fig. 208, 212 et 214)
mesure au maximum 20cm de largeur sur 8cm de hauteur.
L’exemplaire ayant été cassé près de sa base, on ne peut plus
reconnaître son mode de fixation ; son orientation est cependant
facile à déterminer par la direction des rameaux. Deux grosses
branches, à peu près cylindriques et mesurant Tune 11, l’autre
15mm de diamètre à la base, s’étendent presque horizontalement
mais en se relevant un peu. Elles se ramifient et s’anastomosent
dans le plan horizontal de manière à former un gros réseau à
larges mailles (fig. 212). De la face supérieure de ce réseau par-
tent les branches secondaires et les rameaux qui s’étendent
tous dans la même direction ascendante. Les rameaux (fig. 210)
sont très légèrement recourbés ; leur longueur va en augmentant
de la partie distale de la colonie vers sa partie proximale où ils
arrivent à mesurer 5cm,2. Le réseau formé par les branches
principales étant un peu relevé, tous les sommets des rameaux
se trouvent à peu près à la même hauteur.
Sur la face inférieure de la colonie, on voit des rameaux peu
nombreux, très petits, dépassant rarement lcm,5, toujours placés
sur les côtés des branches, rentrant dans le plan horizontal
du réseau, et quelquefois même un peu comprimés (« appressed
into the plane of the frond » Dana).
Les rameaux de la face supérieure ont un diamètre maximum
de 7mm qui va en diminuant de la base au sommet.
Le calice axial (fig. 209, 215' et 216) mesure 2mm de diamètre
Madrepora subulata Dana.
(PI. M, fig. 208 à 216).
MADEKP0RA1EJJ8
109
et son ouverture lmm. Sa hauteur est d’environ lmml. Il a une
forme cylindrique, ou très légèrement tronc-conique. Sa mu-
raille, réticulée, est pourvue extérieurement de 30 à 40 côtes
souvent unies par de petites tigelles horizontales.
Le développement des septes est très variable. On peut obser-
ver des calices axiaux dans lesquels le 1er cycle est à peine
indiqué, d’autres où il est très bien développé, d’autres encore
où, à côté du 1er cycle, on voit les rudiments d’un 2e cycle, et
d’autres enfin où les deux C}Tdes sont bien développés. Dans la
région profonde du calice axial, on observe une fusion des septes
semblable à celle que nous avons décrite chez M. seriata.
La forme et le développement des calices secondaires (fîg. 211)
varient suivant l’endroit de la colonie où ils sont placés. C’est
à 1 ou à 2cm de l’extrémité des rameaux qu’ils sont le mieux
développés ; on en compte une soixantaine par centimètre carré.
Dans cette région, le rameau semble être garni de petites épines ;
cet aspect est dû à la forme que présentent les parois exté-
rieures des calices vues de profil. Les calices secondaires, dont
l’axe forme avec celui du rameau un angle d’environ 45°, ont
un diamètre de lmm,5. Ils paraissent quelquefois très légèrement
évasés (fîg. 211). Leur paroi interne manque sur la moitié ou
les “1 2/5 environ du pourtour. La paroi externe, très mince et
poreuse, atteint lratn,5 de hauteur. Elle est garnie de côtes dis-
posées comme celles du calice axial. En général, à la base des
1 Ce que nous nommons la hauteur du calice axial est la distance qui sépare
son bord libre, des calices secondaires. Il arrive fréquemment que ces derniers se
développent mieux sur une des faces d’un rameau que sur les autres et qu’ alors
le calice axial paraisse plus haut d’un côté que de l’autre. On a vu que, chez
Madrepora seriata, les rameaux abortifs se trouvant dans de mauvaises condi-
tions, le développement des calices secondaires est ralenti et qu’il ne s’en forme
qu’un petit nombre; en revanche, les calices axiaux sont beaucoup plus longs que
ceux des rameaux normaux. La hauteur des calices axiaux dépend donc de
l’intensité du bourgeonnement des calices secondaires ; c’est un caractère qui doit
certainement varier suivant les conditions dans lesquelles se trouve placée la
colonie.
110
M. BEDOT
calices, ces côtes s’interrompent et sont remplacées par des
séries d’épines, aplaties transversalement, qui s’étendent de là
sur le eœnenchyme colonial. L’absence de paroi interne et le
développement de la paroi externe donnent au calice une forme
labiée caractéristique.
Dans la cavité calicinale, on trouve toujours 2 septes direc-
teurs plus ou moins bien développés. Ils peuvent n’être repré-
sentés que par des épines aplaties transversalement, ou par des
cloisons à bord libre sinueux. En général un de ces deux septes
est plus développé que l’autre; c’est tantôt l’externe, tantôt
l’interne et il n’y a pas de règle absolue pour cela. Quant aux
autres septes, ils sont toujours plus ou moins bien représentés
par de petites épines dont le nombre est variable. Elles sont sou-
vent disposées de façon à représenter les septes du 1er cycle ;
mais souvent aussi on en voit de très petites, placées entre ces
dernières et représentant les rudiments d’un second cycle.
Lorsqu’on examine la région voisine du calice axial, où se
fait l’accroissement du rameau, on y voit des calices latéraux
à tous les stades de leur développement. Les plus jeunes sont
placés sur la paroi du calice axial comme un nid d’Hirondelle
sur son support. Leur paroi interne est remplacée par les côtes
du calice axial.
A la base des rameaux et sur les branches, les calices sont
plus espacés et ne font pas saillie à l’extérieur; ils sont complète-
ment immergés dans le eœnenchyme. Il y a également des
calices sur la face inférieure de la colonie, mais ils sont moins
nombreux. On en compte de 15 à 30 par centimètre carré.
Dans la région des rameaux où les calices sont le mieux déve-
loppés, ils arrivent même à se toucher et sont imbriqués. On ne
voit plus, alors, de eœnenchyme entre eux. Sur les branches,
on trouve, entre les calices, un eœnenchyme réticulé portant
quelques épines. Enfin, à la face inférieure de la colonie, le
eœnenchyme est garni de petites épines (fig. 213).
MADRÉPORAIRES
111
Madrepora studeri Brook.
(PI. 3fi, fig. 217 à 224). .
La colonie que représentent les figures 217, 219 et 222 est
corymbeuse et fixée au sol par un fort pédoncule. Elle est subcir-
culaire, et a une largeur maximum de 31em. Sa hauteur totale
est de 15cm. Le pédoncule mesure 7 à 8cm de diamètre. Les
branches, qui en partent obliquement, sont fusionnées et aplaties
en dessous. Dans la partie voisine du pédoncule, la fusion des
branches est souvent très complète et il se forme ainsi une véri-
table plaque basale. Plus loin du pédoncule, la fusion est moins
complète. La plaque basale est alors percée d’ouvertures irré-
gulières et, à la périphérie, elle n’est plus représentée que par
de petits rameaux aplatis en dessous.
Du réseau de branches primaires constituant la plaque basale
partent, en direction ascendante, les branches secondaires et les
rameaux (fig. 220). Ces derniers mesurent, au maximum, 4cm,5
de longueur et leurs sommets se trouvent placés à peu près au
même niveau. Ils sont légèrement recourbés.
Lorsqu’on examine la colonie par dessus, on voit que, dans
sa partie centrale, la plaque basale forme également une masse
compacte, dans laquelle on ne distingue plus de branches, et
d où partent les rameaux. Ceux-ci naissent isolément, ou par
groupes de 2 à 5 dont la partie commune (branche secondaire)
est plus ou moins noyée dans la masse compacte de la plaque
basale.
A la face inférieure de la colonie (fig. 219), on ne voit natu-
rellement pas de rameaux dans la région centrale; mais, à la
périphérie, où les branches forment un réseau plus ou moins
serré, on observe, sur les côtés de ces branches, de petits
rameaux abortifs, toujours placés dans le plan du réseau. Ces
rameaux ne peuvent pas beaucoup s’agrandir. Us doivent finir
112
M, BEDOT
par obstruer complètement les mailles du réseau; c’est ainsi
que s’accroît la plaque basale, du centre vers la périphérie. Les
rameaux de la face supérieure sont légèrement coniques et ont
8 à 9m,n de diamètre à la base.
Le calice axial (fig. 224) mesure 2mm de largeur sur 0mm,5 à
lmm,5 de hauteur. Il est cylindrique ou légèrement tronc-conique
et pourvu extérieurement de 35 à 45 cotes réticulées, quelque-
fois reliées entre elles par des tigelles horizontales. La muraille
est réticulée. L’ouverture calicinale mesure 0mm,5 de diamètre.
Le premier cycle de septes est toujours bien développé et pré-
sente, en général, deux septes directeurs plus grands que les
autres. Le second cycle est plus ou moins bien développé. Lors-
qu’on examine une coupe d’un rameau, on voit que, dans le canal
axial, les septes ont une tendance à s’unir entre eux par leur
bord libre.
Les calices secondaires forment, avec l’axe du rameau, un
angle de 45 à 60°. On trouve, immédiatement au-dessous du
calice axial (fig. 224), de jeunes calices en voie de développe-
ment et, à 0cm,5 de l’extrémité du rameau, commence la région
dans laquelle les calices latéraux sont le mieux développés. On
en compte une cinquantaine environ par centimètre carré. Ils
mesurent, au maximum, 2mm de diamètre et 2mm de hauteur.
Leur paroi interne manque complètement sur la moitié du
pourtour, ce qui donne au calice une forme de gouttière. L’épais-
seur de la paroi externe est de 0mm,7 à Qlllm,8 au milieu (dans
un cas nous avons trouvé lmm,l) et va généralement en dimi-
nuant vers les côtés 1 . Le diamètre de l’ouverture calicinale est
au maximum de lmra.
La paroi externe porte des côtes, souvent très régulièrement
disposées. Leur bord libre est en général droit, mais il forme
quelquefois de petites épines, surtout à la base des calices.
1 C’est sans doute cette disposition de la paroi externe que Brook décrit sous
le nom de « Crescent-shaped » .
MA DREPOR AIRES
113
Les septes sont très peu et irrégulièrement développés. Dans
le cas le plus fréquent, on voit 2 septes directeurs, dont la lar-
geur atteint à peine le */* du diamètre de la cavité calicinale.
Le septe directeur externe est souvent plus grand que l’autre,
mais le cas contraire peut aussi se présenter. Les autres septes
du 1er cycle apparaissent sous la forme de très petites épines
entre lesquelles on en voit quelquefois d’autres, plus petites en-
core, qui représentent les rudiments d’un 2e cycle.
On rencontre, parmi les calices secondaires bien développés,
d’autres calices qui ne font pas saillie à l’extérieur mais sont
immergés dans le cœnenchyme. Ils sont plus nombreux à la base
que dans la région moyenne des rameaux, mais n’arrivent ce-
pendant jamais à remplacer complètement les calices saillants.
En revanche, ce sont eux qui occupent la face supérieure de la
plaque basale et des branches primaires.
Le cœnenchyme que l’on voit entre les calices secondaires
est réticulé et échinulé.
A la face inférieure de la colonie, les calices sont très irrégu-
lièrement répartis et ne font jamais saillie à l’extérieur. Ils for-
ment de petits trous mesurant 0mm,3 à 0mm,6 de diamètre. Au-
tour du pédoncule, dans la région massive de la plaque basale,
ils manquent complètement, ou ne se rencontrent qu’en très pe-
tit nombre. Plus loin, dans la région où les branches primaires
sont incomplètement fusionnées, ils commencent à apparaître et
leur nombre va en augmentant jusqu’au bord de la colonie.
La face inférieure des rameaux placés à la périphérie est gé-
néralement aplatie. Elle porte quelquefois encore des calices
saillants, mais beaucoup moins nombreux et moins bien formés
que ceux de la face supérieure. En revanche, sur les côtés de
ces rameaux, on trouve souvent des calices très grands, mesu-
rant 4 à 5mm. En s’accroissant, ils formeront les rameaux abor-
tifs dont nous avons parlé plus haut. Dès leur apparition, ils se
distinguent des calices secondaires normaux par le fait que leur
Voyage. Vol. 2. 8
114
M. BEDOT
paroi il’ est pas échanerée et a la même hauteur sur tout le pour-
tour de la cavité calicinale.
Le cœnenchyme de la face inférieure (fig. 218) est garni de
très petites épines qui, surtout vers la périphérie, peuvent se
disposer en un réseau échinulé ou en séries.
La colonie a une couleur jaune-brun clair.
Il est fort probable que l’espèce décrite et figurée par Rum-
phius (1750, p. 240, pl. 86, fig. 2) sous le nom de Lithodendrum
calcarium sessile est le Madrepora studeri.
Madrepora quelchi Brook.
(PL 37, fig. 225 à 234).
Une colonie appartenant à cette espèce (fig. 225, 227 et 233)
a la forme d’une fronde irrégulière, qui va en s’élargissant à par-
tir de la base. Elle mesure, au maximum, 7cm de hauteur, !7cm
de largeur et 20cm de longueur. La branche principale mesure
12mm de diamètre. Ses nombreuses ramifications se soudent de
manière à former un réseau basal à peu près horizontal. Les
mailles de ce réseau sont de dimensions variables mais, en géné-
ral, elles sont plus grandes dans la partie proximale que dans
la partie distale de la colonie. Les branches qui constituent le
réseau sont aplaties en dessous (fig. 227) et forment, a leurs
points de réunioù, des plaques plus ou moins grandes.
De la face supérieure du réseau basal, s’élèvent les branches
secondaires et les rameaux (fig. 229 et 232). Leur disposition ne
présente pas la régularité que l’on observe dans les formes telles
que M. subulata, où les rameaux sont à peu près parallèles et
toujours très rapprochés les uns des autres. Ici, on voit des ra-
meaux qui sont perpendiculaires au plan du réseau, et d’autres
qui s’élèvent obliquement, pour se redresser ensuite. La distance
qui les sépare est très variable. Les rameaux que porte directe-
ment le réseau basal atteignent au maximum une longueur de
MADRÉPGRAIRES
115
2cm,5. Lorsqu’ils continuent à s’accroître, ils se transforment en
branches secondaires par formation de nouveaux rameaux, dont
la disposition et le nombre sont très variables. Malgré les gran-
des différences de forme et de taille des rameaux, on constate,
lorsqu’on examine la colonie de profil (fig. 233) que chez la plu-
part d’entre eux les sommets sont placés à peu près au même
niveau. La colonie est donc subcorymbeuse.
La face inférieure du réseau basal ne porte pas de rameaux,
mais on en voit sur les côtés des branches. Ils sont également
aplatis en dessous et s’accroissent dans le plan du réseau jusqu’à
ce qu’ils rencontrent une branche à laquelle ils se soudent. Les
mailles deviennent ainsi toujours plus petites.
Les rameaux de la face supérieure sont très légèrement co-
niques et ont un aspect un peu grêle. Leur diamètre, mesuré à
la base, et sans les calices secondaires, est de 4 à 5mïû; il est de
6 à 8mm avec les calices. Ce qui frappe le plus, à première vue,
c’est l’irrégularité que l’on observe dans les dimensions et la
disposition des calices (fig. 228).
Les calices axiaux mesurent en moyenne lmra,5 à 2mm de lon-
gueur et 2mB1 de diamètre. Ils sont cylindriques ou très légère-
ment tronc-coniques. Leur muraille, réticulée, est pourvue exté-
rieurement de 30 à 40 côtes longitudinales, entre lesquelles se
trouvent souvent de petites tigelles transversales, et dont le
bord libre est droit ou découpé en séries de petites épines.
La cavité calicinale mesure 0mm,5 à 0mm,8 de diamètre. On y
voit toujours un premier cycle de 6 septes à peu près égaux;
quelquefois on distingue les rudiments d’un second cycle de
septes très petits et rarement au complet.
De même que chez les autres espèces dont nous avons parlé,
les bords libres des septes, dans la région du canal axial (fig. 230
et 231), tendent à se souder.
Les dimensions et les dispositions des calices secondaires sont
beaucoup plus variables ici que chez les autres espèces que nous
i
116
M. BEUOT
avons étudiées. Dans la majorité des cas, Taxe de ces calices
forme un angle de 30 à 45° avec le canal axial, mais cet angle
est souvent plus grand et arrive à mesurer 70° ou 80°. On ob-
serve même, sur plusieurs rameaux, des calices qui se sont déve-
loppés en sens inverse, c’est-à-dire qui formaient, avec le canal
axial, un angle de 135° (fig. 228, au milieu). Les calices ne sont
pas placés à égale distance les uns des autres; parfois leurs bases
sont contiguës et dans d’autres cas elles sont distantes de 1 ou
même 2ram. On en compte 30 à 40 par centimètre carré. Lorsque
les rameaux ne sont pas verticaux, mais un peu inclinés, le
nombre des calices est moins élevé sur la face inférieure que sur
la face supérieure. La grandeur des calices secondaires est éga-
lement très variable. En effet, à côté des calices complètement
immergés dans le cœnenchyme, on en trouve de toutes les di-
mensions jusqu’à hmm. Lorsqu’ils dépassent cette longueur, ils se
transforment à leur tour en rameaux, par bourgeonnement de
jeunes calices sur leur paroi. Leur forme varie beaucoup. Ils sont
cylindriques ou légèrement rétrécis à la base. Les calices de
taille petite ou moyenne ont la paroi interne moins développée
que l’externe; souvent même elle manque complètement et la
paroi interne prend la forme d’une gouttière. Sur les grands ca-
lices secondaires, la paroi interne est quelquefois un peu plus
petite que l’externe ; le plus souvent elle est de même grandeur.
Lorsqu’on examine les calices de profil, on remarque que
leur paroi externe a une courbure très variable (fig. 228). Par-
fois elle est droite, mais, sur les petits calices, elle est générale»
ment incurvée, surtout près de l’extrémité distale. Le profil du
calice forme alors une ligne convexe. En revanche, lorsque les
calices s’accroissent, ils semblent s’écarter de l’axe du rameau
et leur profil forme une ligne concave.
La paroi des calices secondaires a la même structure que
celle des calices apicaux.
En général, la cavité calicinale qui mesure environ lmm de
MA DREPOR AIRES
117
diamètre, ne paraît pas être placée dans l’axe du calice ; autre-
ment dit, la paroi interne est toujours beaucoup plus mince que
la paroi externe. Parfois, l’ouverture n’est pas circulaire, mais
elliptique. On observe de nombreuses variations dans la dispo-
sition des septes. Le cas le plus fréquent est celui où l’on voit un
premier cycle de 6 septes bien développé, avec 2 septes direc-
teurs plus grands (l’interne plus petit que l’externe) et auquel
vient s’ajouter un second cycle très rudimentaire. Dans les
calices immergés, on ne peut souvent pas distinguer de septes
directeurs.
Sur les rameaux et sur la face supérieure de la colonie, les
calices complètement immergés et au ras du cœnenchyme sont
relativement peu nombreux. Le plus souvent, on voit à côté de
leur ouverture un petit mamelon qui représente le rudiment de
la paroi externe. La face inférieure de la colonie est formée par
le réseau basal aplati et présentant de nombreux petits mamelons
disposés irrégulièrement. Ces mamelons portent, soit à leur som-
met, soit sur un de leurs côtés, une ouverture calicinale. On
observe également des calices complètement immergés dans le
cœnenchyme. Les calices de la face inférieure, qu’ils soient im-
mergés. ou placés sur des mamelons, sont répartis sans aucun
ordre. Sur lcm2 de surface, on peut n’en pas rencontrer un seul,
ou en trouver 10 à 15.
Le cœnenchyme que l’on voit entre les calices des rameaux
de la face supérieure a un aspect assez variable. Il est, le plus
souvent, recouvert de petites épines, arrangées en séries, qui
semblent être la continuation des côtes des calices. Quelquefois
ces épines sont très petites et ne paraissent pas disposées en
séries. Enfin, le cœnenchyme peut aussi prendre un aspect réti-
culé. A la face inférieure de la colonie (fig. 234), il est recouvert
de très petites épines, disposées en séries ou sans ordre appa-
rent, et sur lesquelles on trouve, en certains endroits, de nouvelles
couches horizontales de cœnenchyme en voie de formation.
118
M. BEDOT
Lorsqu’on examine une coupe longitudinale d’un rameau, on
voit que le cœnenchyme se développe beaucoup plus lentement
ici (fig. 231), que chez les autres espèces où il forme continuel-
lement de nouvelles couches pendant l’accroissement des calices
secondaires.
Nous croyons pouvoir rapporter à cette espèce une jeune
colonie (fig. 226), mesurant 5cm de hauteur sur 1 lx7ctn de lar-
geur. Elle est cespiteuse et par conséquent son aspect général
diffère de celui qui vient d’être décrit. Mais cela peut tenir à
l’àge de la colonie. Du reste, il n’y a pas de différences impor-
tantes à signaler dans la structure et la disposition des calices.
Le Challenger avait déjà récolté cette espèce à Amboinq,
mais Quelch l’avait décrite sous le nom de M. effusa Dana.
Brook (1893, p. 90) a montré qu’il s’agissait d’une espèce dis-
tincte et l’a nommée M. quelchi.
Gen. Isopora Studer.
(PL 38).
Studer (1878, p. 535) qui a créé le sous-genre Isopora , lui
attribue les caractères suivants : « Connus blattfôrmig oder
lappig, die kelche gleichartig vorragend, liber den ganzen Stock
gleichmassig vertheilt, kein besonders differenzirter Apikal-
kelch ». Rïdley, en reprenant l’étude de ce sous-genre, est
arrivé à cette conclusion (1884, p. 286) qu’en effet on n’y
trouvait pas un calice apical, mais qu’il y en avait plusieurs.
Brook (1893, p. 131) a admis cette manière de voir.
Après avoir examiné des échantillons d’Z hispida provenant
d’Amboine, nous nous rallions à l’opinion de Studer, car il est
impossible de reconnaître, dans cette espèce, deux formes dis-
tinctes de calices. Lorsqu’on regarde une coupe verticale d’une
branche, on y voit de nombreux canaux de longueurs variables
(fig. 237). Les uns se dirigent plus ou moins verticalement pour
MADRÉPORAIRES
119
venir s’ouvrir au sommet des branches, les autres se recourbent,
et viennent déboucher sur les côtés des branches ou du tronc.
Ils ont tous à peu près le même diamètre et la même structure.
Si l’on examine ensuite la forme des calices, on remarque
que ceux qui se trouvent au sommet d’une branche ou d’une
crête ont, en effet, une paroi circulaire complète, tandis que
ceux qui sont placés sur les côtés des branches ont une paroi
incomplète. Mais, entre ces deux formes extrêmes, on trouve
toutes les formes de transition et, en outre, on observe parfois
des calices à paroi incomplète placés au sommet des branches,
au milieu des calices à paroi complète. 11 est impossible de tra-
cer une ligne de démarcation entre ces prétendus calices apicaux
(ou axiaux) et les calices secondaires. Du reste, les variations
que l’on observe dans la forme de la paroi calicinale s’expliquent
très naturellement par les différences d’orientation des individus
de la colonie. Ceux qui sont placés au sommet des branches ont
l’axe de leur corps placé en prolongement de celui de la cavité
calicinale, tandis que les zoïdes placés sur les côtés de la colo-
nie doivent chercher à se redresser, et l’axe de leur corps forme
un angle avec celui de la cavité calicinale. On peut alors ad-
mettre que, dans ce dernier cas, l’ accroissement de la muraille
n’a plus lieu d’une façon régulière. Il est vrai que l’on rencontre
de nombreux calices dont l’ouverture est tournée soit vers le
bas, soit vers les côtés de la colonie; mais il est probable que
cette orientation est également celle de leurs zoïdes qui, étant
très serrés les uns contre les autres, doivent chercher à occuper
la position la plus avantageuse.
En résumé, chez les colonies du genre Madrepora on peut
distinguer deux espèces de calices (axiaux ou apicaux et secon-
daires) qui diffèrent 1° par la rapidité d’accroissement et 2° par
les modifications du type primitif dues aux positions occupées
par les individus sur la colonie. L’action de ces deux facteurs,
arrive à produire deux espèces de calices bien distinctes l’une de
120
M. BBDOT
l’autre. Chez les Isopora — par suite, probablement, d’un
accroissement plus rapide du eœnenchyme — cette distinction
ne peut plus se faire, et l’on observe tous les termes de passage
entre les calices de forme normale à paroi complète et les calices
à paroi très incomplète.
Ces différences nous paraissent assez importantes pour per-
mettre de considérer Isopora comme un genre distinct de Ma-
drepora.
Isopora hispida (Brook).
(PL 38, Qg. 23o à 239).
Notre collection renferme trois spécimens de cette espèce. Ce
sont malheureusement des fragments de colonies dont le support
n’existe plus. L’un d’eux (fig. 239) a la forme d’un tronc haut
de 13cm, large de 6cm, et épais de 5cm. Il est bifurqué, et les deux
rameaux qu’il forme ont un sommet arrondi, un peu aplati et
mesurant plus de 3üm d’épaisseur, à lcm de leur extrémité. Les
autres spécimens ont la forme d’épaisses lamelles. Le plus grand
des deux (fig. 238) mesure, au maximum, 15cra de hauteur, et
5em d’épaisseur. Sa largeur est de 9em à la partie inférieure et
de 15cm près du sommet qui forme une arête sinueuse et arron-
die. L’épaisseur de la lamelle va en diminuant de la base au
sommet. Cette diminution, très faible dans le premier spécimen,
est plus marquée ici où l’épaisseur mesurée à lcm du sommet de
l’arête varie entre lcm,7 et 3cm. Les calices sont disposés d’une
façon à peu près uniforme sur toute la surface de la colonie. On
en compte de 15 à 25 par centimètre carré. Leur diamètre varie
de lram,5 à 3mm; l’ouverture calicinale atteint au maximum lmm
de diamètre. Quant à la hauteur des calices, elle dépasse très
rarement 2mm,5.
C’est au sommet des branches (fig. .236) et des arêtes que l’on
trouve les calices le mieux développés. Ils sont souvent serrés
MADREPORAIRES
121
les uns contre les autres, cle telle sorte que leurs parois, géné-
ralement complètes, se touchent ou même arrivent à fusionner.
Quelquefois, cependant, ils sont séparés par du cœnenchyme.
Autour de cette région, on commence à trouver des calices à
parois inégalement développées. Cette forme est la seule que
l’on observe, à partir d’une petite distance des sommets, sur les
côtés de la colonie (fig. 235). Dans ces calices, la paroi manque
plus ou moins complètement sur le tiers ou la moitié du pour-
tour. La partie développée est épaisse, arrondie et recouverte de
très petites lamelles fraisées. Quelquefois cette disposition se
modifie et la paroi du calice paraît recouverte d’un réseau cal-
caire plus ou moins épineux. 11 est très rare que les lamelles ou
les épines se disposent en séries longitudinales, rappelant les
côtes que l’on voit souvent chez les Madrépores ; cependant, ce
cas peut se présenter. On trouve généralement, dans la cavité
calicinale, un premier cycle de 6 septes plus ou moins bien dé-
veloppés. Quand au second cycle, il peut manquer, être rudimen-
taire, ou, au contraire, être très bien développé. Ce dernier
cas se présente surtout dans les calices à paroi complète. Dans la
région profonde des cavités calicinales, les septes peuvent s’unir
plus ou moins irrégulièrement par leur bord libre.
Dans la majorité des calices à paroi incomplète, c’est le côté
interne de la paroi qui n’est pas développé. Mais ce n’est pas
une règle absolue, car on trouve un très grand nombre de calices
ouverts de côté ; quelques-uns même ont leur ouverture tournée
vers le bas.
Le cœnenchyme paraît être moins bien développé dans la
région supérieure de la colonie que dans la région inférieure où
les calices sont un peu plus espacés. Il peut, comme les calices,
être recouvert de petites lamelles fraisées, souvent disposées par
groupes, ou avoir l’aspect d’un réseau échinulé.
122
M. BEDOT
Faill. PORITINAE.
Gen. Goniopora.
Goniopora stokesi M. Edw. et Haime.
(PI. 39, il g. 240 et 241 ; 243 à 245 et PI. 40, fig. 246 et 247).
Cette espèce est représentée par 4 spécimens. Le plus grand
(fig. 240), subsphérique, mesure 7cm de hauteur sur 8em, 6x9cm
de diamètre. La surface présente quelques légères irrégularités
de niveau. La couche vivante s’étend encore sur rhémisphère
inférieur. Elle est bordée par une série de bourrelets épithécaux
concentriques qui, au pôle inférieur, laissent passer un pédon-
cule ayant un diamètre maximum de 4cm et une hauteur moyenne
de 5cm, Ce pédoncule, sur lequel on voit quelques calices, repré-
sente le reste de la colonie primitive, incomplètement recouverte
par les nouvelles couches qui se sont formées au-dessus d’elle.
Le plus petit spécimen (fig. 241) a un diamètre de 6cmX6cm,7
et une hauteur de 5cm. Sa surface est un peu inégale et sa
base ne forme pas un pédoncule aussi bien développé que
celui du grand spécimen.
En comparant ces quatre colonies, on voit que la forme géné-
rale est à peu près hémisphérique, mais que dans certains cas
elle tend à devenir presque sphérique.
Leurs zones d’accroissement sont marquées par des bourre-
lets épithécaux en général très rapprochés les uns des autres.
Cependant, sur un des côtés d’un des spécimens, la couche vi-
vante n’arrive qu’à lcm de distance du bord de la couche précé-
dente.
Les calices (fig. 247) ont une forme assez irrégulière; ils
sont polygonaux et très rarement circulaires. Leur diamètre
MADRKPORAIRKS
123
maximum est de 5mm. Les parois sont à peu près verticales et
très minces. Elles ont l’aspect (fig. 245) d’un treillis calcaire très
délicat dont les petites ouvertures sont rondes ou elliptiques. Le
bord libre est droit ou incurvé ; dans ce dernier cas, la paroi est
moins haute au milieu que sur les côtés. M.-Edwards (1857-60,
vol. 3, p. 192) dit, que chez cette espèce les murailles « sont
simples, très minces, finement crénelées en haut et régulièrement
fenestrées, les trous se disposant à la fois en séries verticales et
horizontales, c’est-à-dire que ceux de plusieurs séries verticales
sont opposés et n’alternent jamais ». Cette phrase nous avait
fait supposer que nous avions affaire à une espèce distincte de
G. stokesi , car nos échantillons ne présentent pas une aussi
grande régularité dans la disposition des trous des parois, dis-
position qui varie dans les différents calices. En outre, le bord
libre de la paroi n’est pas toujours « finement crénelé », son
aspect variant forcément avec l’état de développement du calice.
Le réseau calcaire étant formé de pièces horizontales et verti-
cales qui viennent s’ajouter les unes aux autres, l’aspect du
bord libre de la paroie varie suivant que ce sont les unes ou les
autres qui ont été déposées en dernier lieu.
Nous avons pu, heureusement, examiner au Muséum d’His-
toire naturelle de Paris l’échantillon-type de Goniopora stokesi
et nous avons constaté que les trous des parois ne sont pas dis-
posés aussi régulièrement que M. Edwards ne le dit. Quant au
bord libre des parois, il n’est pas, non plus, régulièrement cré-
nelé. Nos échantillons sont, du reste, absolument semblables au
type de M. Edwards.
Les calices, au nombre de 4 à 7 par centimètre carré, ont
en général 24 septes formés d’un réseau calcaire semblable à
celui de la paroi (fig. 243). Il apparaît quelquefois des rudiments
d’un quatrième cycle. La hauteur à laquelle s’élèvent les septes
dans le calice est variable; ils arrivent souvent jusqu’au bord
libre, mais quelquefois ils manquent dans la moitié ou le tiers
124
M. BEDOT
supérieur de la cavité calicinale. Dans leur région supérieure,
les septes sont formés de petites protubérances ou épines que
l’on distingue à peine du réseau calcaire des parois. A partir de
là, leur longueur augmente très lentement jusqu’au fond de la
cavité où ils viennent s’unir à une pseudo-columelle formée d’un
réseau calcaire lâche et très irrégulier. Les septes s’unissent sou-
vent entre eux avant de rejoindre la pseudo-columelle.
La profondeur maximale des calices, que l’on observe surtout
dans la partie supérieure de la colonie, est assez variable. Dans
nos 4 spécimens, le maximum de profondeur des calices est de :
3ümi, 5, 4mm, 4mm,5 et 5nHn,5. M. Edwards (1867-60, vol. 3, p. 192)
indique une profondeur de 6 ou 7mra. Ces différences de pro-
fondeur entraînent de légères modifications dans l’aspect géné-
ral des colonies, mais comme les autres caractères concordent
parfaitement, il ne semble pas qu’il y ait des raisons suffisantes
pour distinguer spécifiquement ces spécimens.
D’après Bernard (1899, p. 144 et 1903, p. 19), la présence
de palis sur laquelle on s’est appuyé pour établir le genre Bho-
daræa est un caractère très variable et que l’on peut observer
sur les calices du bord d’une colonie alors qu’il ne se présente
pas sur ceux du centre. Il est probable, en effet, que les choses
se passent ainsi dans beaucoup de colonies. Néanmoins Bernard
va un peu loin en affirmant (1903, p. 16) que : « Ail massive
Gonioporas are Rhodaræas at the side! ». Dans tous les cas, les
4 spécimens de G. stokesi que nous venons de décrire ne présen-
tent aucune trace de formations rappelant les palis dans les ca-
lices du bord, non plus que des autres régions des colonies1.
Sur des coupes d’une colonie de G. stokesi (fig. 244 et 246),
on voit que le fond de la cavité calicinale est rempli d’un réseau
calcaire délicat en continuation directe avec celui de la pseudo-
1 En revanche, dans les calices marginaux de G. lobata on voit quelquefois de
petites proéminences des septes qui rappellent les palis.
MADRKPOR AIRES
125
columelle et des septes. On aperçoit également (fig. 246) de
nombreuses lignes à peu près perpendiculaires à l’axe des ca-
lices, et plus ou moins régulières, représentant la coupe des
planchers qui se sont formés au fur et à mesure de Faccroisse-
ment de la colonie pour séparer la partie vivante de la partie
morte. Mais on ne peut pas établir une concordance entre ces
lignes et les bourrelets épithécaux externes.
Goniopora lobata M. Edw. et Haime.
(PI. 39, fig. 242 et PL 40. tig. 248 et 249).
Nous rapportons à cette espèce 3 spécimens qui se distinguent
nettement de G. stokesi , soit par leur forme générale, soit par
les dimensions de leurs calices. Tandis que les colonies de G. sto-
kesi se rapprochent de la forme sphérique, celles de G. lobata
ont en général l’aspect d’un ovoïde plus ou moins déformé et
fixé par un de ses côtés. La région de fixation au substratum
n’est donc pas circulaire, mais elliptique. En outre, la colonie ne
semble pas avoir cherché, dans son développement ultérieur, à
reprendre la forme sphérique.
Les mensurations de ces spécimens ont donné les chiffres sui-
vants :
Spécimens
A
B
c
longueur maximale
13cm
8™
6cm,8
largeur
Qcm
5cm,7
6cm
hauteur »
10cm
gcm 2
6cm,8
La région par laquelle la colonie était fixée mesurait
llemX 5(‘m dans le spécimen A et 6cm,4 X 2em dans le spéci-
men C. Elle était détériorée dans le spécimen B.
Les bourrelets épithécaux sont très inégalement développés.
Quelquefois ils n’apparaissent même pas au bord des couches de
recouvrement; d’autres fois ils sont bien visibles. Sur une des
colonies, la couche vivante recouvre complètement les couches
126
M. BEDOT
anciennes; sur une autre (fîg. 242) elle en laisse à découvert
une grande partie.
Les calices (fig. 249) ont une forme polygonale très irrégu-
lière et des dimensions assez variables. On en compte 8 à 15 par
centimètre carré. Le tableau suivant donne les dimensions maxi-
males des calices.
Spécimen A Diamètre max. 5mrn Profondeur max. 3mni.
» B » » 4mm » » 2mm.
» C ■» » 4nim,5 » » 2mna.
La profondeur des calices est beaucoup plus faible à la péri-
phérie qu’au centre de la colonie. Elle peut même devenir à peu
près nulle. Ce caractère est plus marqué ici que chez G. stokesi.
On compte en général 24 septes ; ce nombre est souvent aug-
menté par la formation d’un 4e cycle. Les septes s’élèvent tou-
jours jusqu’au bord de la paroi. Dans les calices profonds ils
sont parfois représentés, à la partie supérieure, par une rangée
de petites épines qui s’unissent et deviennent un peu plus sail-
lantes dans la profondeur. Ils peuvent aussi avoir l’aspect de
petites lames minces et dentelées. Dans les calices peu profonds,
ils paraissent plus épais; leur bord libre, dentelé et irrégulier,
est alors beaucoup plus incliné. Les septes s’unissent souvent
entre eux avant de venir se perdre dans le réseau calcaire qui
représente la pseudo-columelle, lequel est un peu moins délicat
et moins abondant ici que chez l’espèce précédente.
Dans la région marginale des colonies, où la profondeur des
calices est très faible et souvent même presque nulle, les aspé-
rités et les inégalités des septes et du réseau de la pseudo-
columelle sont beaucoup plus visibles et quelquefois un peu plus
développées dans la partie centrale. Mais elles ne prennent
jamais la disposition régulière et caractéristique des palis que
l’on observera, par exemple chez Bhodaræa tenuidens.
Un des caractères qui distinguent le plus nettement G, lobata
de G. stokesi est la disposition des planchers. Chez cette der-
M ADRÉ I’OR AIRES
127
nière espèce, ainsi qu5on l’a vu plus liant, les planchers forment
des cloisons horizontales bien nettes, tendues comme un dia-
phragme entre les parois des calices et assez épaisses pour être
facilement visibles à l’œil nu sur une coupe verticale. Chez
G. îobaia où le réseau calcaire est plus grossier, on ne distingue
pas, à première vue, de planchers. Ils apparaissent cependant,
sous la loupe, comme de petites lamelles horizontales, ex-
cessivement minces, placées en travers des mailles et cavités
du réseau calcaire (fig. 248). Les lamelles voisines peuvent se
disposer sur le même plan horizontal; les planchers sont alors
formés à peu près comme ceux de l’espèce précédente, quoique
beaucoup plus minces. Souvent aussi, les lamelles des calices
voisins se trouvent placées à des niveaux différents. La cavité
calicinale peut encore ne présenter que de petits planchers incom-
plets. Cette disposition n’a pas une grande importance, mais
elle méritait d’être signalée, car il s’agit ici d’un groupe dans
lequel on a très peu de caractères pouvant servir à la distinction
des espèces.
Les spécimens de G. lobata d’Amboine sont absolument sem-
blables à l’échantillon de cette espèce qui se trouve dans la col-
lection du Muséum de Paris et représente très probablement le
type de M. Edwards. On remarquera que les échantillons de
G. lobata et G. savignyi qui se trouvent à Paris présentent entre
eux une très grande ressemblance et qu’il semble difficile de les
considérer comme appartenant à des espèces distinctes.
Klunzinger (1879, 2ter Theil, p. 45) considère G. lobata
M. Edw. et H. comme synonyme de G. planulata Ehrbg. Mais
la colonie qu'il décrit- sous ce dernier nom rappelle beaucoup
plus, par sa forme générale, G. columna de Dana, espèce pré-
sentant des lobes élevés et bien séparés les uns des autres, que
G. lobata dont le polypier, d’après M. Edwards, est « en masse
convexe ou sublobée ». Il est possible que de nouvelles recher-
ches montrent que ce caractère n’a pas d’importance et que ces
128
M. BEDOT
deux espèces sont bien réellement synonymes. Pour le moment,
nous conserverons le nom de G. lobata M. Edw. et H.
Gen. lihodaræa.
Rhodaræa tenuidens Quelch.
(PI. 41, fig. 253 et 254).
Le spécimen que nous rapportons à cette espèce (fig. 253)
est une jeune colonie mesurant au maximum 4cm de hauteur sur
3cm,7x3cm,l de largeur. Sa partie inférieure est complètement
enveloppée par une colonie de Millépores. En outre, au-dessus
des Millépores se trouve un ruban d’épithèque qui entoure la
Rhodarée, de sorte que la partie vivante de la colonie, restant
visible, est réduite à une région hémisphérique de 8mm de hau-
teur et de lcm,6x2cm de largeur.
Les calices (fig. 254), qui sont au nombre de 30 à 35 par
centimètre carré, ont un diamètre maximum de 2 111 111 et une pro-
fondeur d’environ lmm. Ils ne sont pas polygonaux mais sub cir-
culaires. Leur muraille, réticulée, peut atteindre une épaisseur
de 0mm,8. On observe généralement 3 cycles de septes minces,
trabéculaires et de forme irrégulière. Les septes du 3e cycle
sont en nombre variable ; lorsqu’ils sont peu développés, on les
distingue difficilement des aspérités de la paroi. Les septes voi-
sins s’unissent souvent entre eux.
Dans les calices, on voit 6 palis très bien développés en forme
de lamelles verticales dont le sommet plus ou moins arrondi est
un peu rugueux. Ils s’élèvent à peu près jusqu’au niveau du bord
de la paroi, sans le dépasser.
Il n’y a pas de véritable columelle, mais les septes s’unissent
au fond et au centre de la cavité calicinale en une petite masse
réticulée de forme variable que l’on peut considérer comme une
pseudo-columelle.
M A DRÉ FORA 1RES
129
Gen. Pontes.
Parités eonglomerata Dana.
(PL 41. fig. 2o(J à 2o2).
Notre collection renferme 8 spécimens de cette espèce. Le
plus grand des trois (fig. 251) mesure 15xl3cm de large sur
14em de haut. Ces colonies sont massives, gibbeuses, et sans
forme bien déterminée. A la limite de recouvrement des couches
anciennes par les nouvelles, on ne voit qu’une très mince bor-
dure d’épithèque; le plus souvent, elle fait complètement défaut.
Les calices (fig. 250 et 252), au nombre de 50 à 80 par cen-
timètre carré, mesurent en moyenne lmm de diamètre ; ils arri-
vent quelquefois à lmm,5. Leur paroi, formée d’un solide réseau
calcaire, a environ 0ram,3 d’épaisseur et forme des polygones plus
ou moins réguliers. La profondeur de la cavité calicinale est
très faible et atteint environ 0nim,4. On distingue généralement
12 septes de forme irrégulière et se soudant entre eux. Ils
portent, sur leur bord supérieur, de petites protubérances clavi-
fonnes(fig. 252) garnies de petites aspérités visibles seulement
au microscope et très caractéristiques. Leur position, leur nom-
bre et leurs dimensions sont variables. Elles se disposent quel-
quefois plus ou moins régulièrement de manière à former deux
couronnes concentriques dans le calice. La couronne extérieure
est alors très rapprochée de la paroi, tandis que la couronne
intérieure représente ce que l'on considère en général comme
étant les palis. Au centre de cette couronne, on voit quelquefois
une de ces protubérances claviformes qui peut représenter un
tubercule columellaire. Mais il n’est pas certain que ces forma-
tions soient bien réellement homologues des palis et des colu-
melles des autres Madréporaires.
Voyage. Vol. 2. 9
130
M, BEDOT
La disposition des planchers est la même que celle qui a été
décrite chez Goniopora lohata.
Lorsqu’on examine une coupe d’une colonie, on voit que la
région profonde des calices est remplie d’un réseau calcaire qui
se confond complètement avec celui des septes. On ne peut pas
non plus distinguer, dans ce réseau, de partie représentant une
columelle.
Un fait important à noter est la différence d’aspect que peu-
vent présenter les calices d’une colonie. On s’en rendra compte
en comparant les figures 250 et 252 qui représentent les photo-
graphies de deux régions d’une seule et même colonie (fig. 251).
Il est fort probable que Porites solida , P. lutea et P. conglome-
rata sont synonymes. Les deux premières espèces ont déjà été
réunies par Marenzeller (1906, p. 39).
Gen. Montipora.
Montipora palmata (Dana).
(PJ. 42, lig. 255 à 239).
Cette espèce est représentée par deux spécimens (fig. 258 et
259) qui sont des fragments de colonies. L’un d’eux (fig. 259)
est une branche à section elliptique, mesurant 7mmX5mm,5, qui
s’élargit brusquement pour prendre la forme palmée caractéris-
tique. Ses dimensions extrêmes sont : 33mm de hauteur, 32ram de
largeur et 5mm,5 d’épaisseur. La colonie est divisée, à la péri-
phérie, en un certain nombre de rameaux courts et aplatis, qui,
à 2mm de leur extrémité, n’ont guère plus de 3mm d’épaisseur.
Us ne sont pas terminés en pointe, mais arrondis ou tronqués.
Les calices (fig. 255) sont répartis assez également sur toute la
surface. Leur diamètre est de 0mra,3 à 0ffim,4 ; ils sont séparés
par des intervalles de 0mm,3 à 0mm,6. On compte environ 130 à
150 calices par centimètre carré. L’ouverture calicinale n’est
MADREFORAIRES
131
pas toujours très nettement circonscrite. Parfois, elle forme une
sorte de petite margelle qui en délimite bien le contour. Le plus
souvent elle se confond avec le réseau du cœnenchyme environ-
nant.
Il y a en général 6 septes en forme d’épines aplaties s’éten-
dant plus ou moins profondément, mais n’arrivant jamais à
représenter des cloisons complètes. Ils ont, au-dessus de l’ouver-
ture du calice, de petits prolongements épineux qui se confondent
avec les aspérités du cœnenchyme et arrivent au même niveau.
Ces 6 septes peuvent être à peu près égaux. Quelquefois, cepen-
dant, un septe, ou deux septes opposés, s’accroissent plus que
les autres et peuvent être considérés comme septes directeurs.
Beaucoup de calices ne présentent pas de traces d’un second
cycle. Dans quelques cas, le second cycle est représenté par I
ou 2 très petites épines ; on en trouve rarement un plus grand
nombre.
Le cœnenchyme forme un réseau de rubans calcaires très
minces et de largeur variable. Dans la partie interne de la
colonie (fig. 256 et 257), les mailles sont grandes et allongées
dans une direction perpendiculaire à celle de l’axe des polypes.
Cette disposition se modifie insensiblement et devient très diffé-
rente dans la couche externe du cœnenchyme, où les mailles sont
beaucoup plus petites, mais également allongées. Elles sont ellip-
tiques et leur grand axe est parallèle à celui des polypes. Les
rubans calcaires des mailles sont plus étroits que dans la couche
profonde. Leurs prolongements libres forment, à la surface de
la colonie, un revêtement de très petites aspérités, arrivant
toutes à peu près au même niveau.
Quelch (1886) a décrit sous le nom de Montipora levis une
espèce récoltée par le Challenger non loin d’Amboine, à
Banda. Elle diffère de la colonie que nous venons d’étudier
par la forme de ses rameaux, dont quelques-uns sont terminés
en pointe (comme c’est le cas également chez M.palmata de
132
M, BEDOT
Dana) et par un développement un peu plus grand des septes
du second cycle. Mais ces caractères ne paraissent pas suffi-
sants pour permettre de la considérer comme une espèce dis-
tincte de M. palmata.
Montipora venosa (Ehrenberg),
(PI. 42, fig. 260 à 262 et PL 43, fig. 263 à 266).
Cette espèce est représentée dans notre collection par une co-
lonie (fig. 261 à 262) mesurant 14 X 10cm de largeur et environ
4cm de hauteur. Elle est formée d’une lamelle mince et ondulée,
fixée par son centre et par un des côtés sur un polypier mort
appartenant peut-être à la même espèce. Les bords de la lamelle
d’un des côtés de la colonie sont recourbés en dessous et fixés au
substratum. Sur tout le reste du pourtour, les bords sont sinueux,
souvent relevés et libres sur une largeur variable pouvant attein-
dre 5cm. L’épaisseur de la lamelle est de 3 à 8mm aux bords li-
bres, mais dans la région où la colonie est fixée, elle atteint pro-
bablement lcm. Ces mesures concernent les parties planes de la
colonie et non pas celles où se trouvent des mamelons.
La face supérieure de la colonie (fig. 261) porte quelques
mamelons disposés irrégulièrement et de hauteur variable, mais
ne dépassant pas 13mm. Plusieurs d’entre eux sont dûs à la pré-
sence d’un parasite; d’autres semblent être des formations nor-
males.
Les calices (fig. 260, 263, 264 et 266) mesurent 0mm,5 à lmm
de diamètre. Ils sont assez régulièrement espacés. On en compte
65 à 85 par centimètre carré. La cavité calicinale présente tou-
jours un premier cycle de septes épineux. Le second cycle est
représenté par un nombre variable d’épines ; il est quelquefois
complet. Les bords libres des septes du premier cycle s’unissent
souvent dans la région profonde de la cavité calicinale.
Le cœnenchyme intercalicinal, spongieux et réticulé, a une
MA DREPOR AIRES
133
disposition très caractéristique : il s’élève au-dessus du niveau
des ouvertures calicinales de manière à former des collines qui
séparent les calices les uns des autres et, généralement, les
entourent complètement (fig. 264). La hauteur moyenne de ces
collines varie de à lram. Dans les régions ondulées et ma-
melonées, elles s’élèvent parfois à une hauteur de lmm,5. Dans
les parties planes et centrales de la colonie, la disposition de
ces collines est assez régulière : elles entourent plus ou moins
complètement chaque calice. Mais, dans les régions mamelonées
et sur les bords de la colonie (fig. 266), il se forme quelquefois des
collines un peu plus élevées qui s’étendent, soit en ligne droite,
soit en lignes sinueuses entre les calices. On a alors des vallées
délimitées par de hautes collines et au fond desquelles se trouvent
des calices séparés les uns des autres par de petites collines.
On remarque, sur la face supérieure de la colonie (fig. 261 et
2 63), non loin du centre, une région placée un peu en contre-
bas et au milieu de laquelle se trouve une fente élargie à ses
extrémités et paraissant bordée d’un liseré. Toute la partie de
cette région qui entoure la fente, présente des calices de dimen-
sions normales, mais qui sont séparés les uns des autres par du
cœnen chyme formant une surface plane (fig. 263). Il n’y a pas,
ici. de collines séparant les calices. Cet exemple, comme tant
d’autres, montre combien les caractères sur lesquels on est
obligé de s’appuyer pour la détermination des espèces, sont su-
jets à d’importantes variations provenant de causes malheureu-
sement inconnues. Il est probable que le jour où l’on aura pu
faire des études expérimentales sur la variation de ces colonies,
leur systématique sera entièrement à refaire.
Les mamelons de la face supérieure dont 1a, formation n’est
pas dûe à la présence d’un parasite présentent toujours des ca-
lices très bien développés et souvent même un peu plus grands
que ceux des régions planes de la colonie ; cela provient du fait
qu’ils sont moins resserrés.
134
M. BEDOT
A la face inférieure de la colonie, on voit de petits lambeaux
d’épithèque, très minces, peu développés, et ne s’étendant jamais
jusqu’au bord libre. Il reste toujours une région marginale de
largeur variable, non recouverte d’épithèque et sur laquelle on
voit des calices ne dépassant jamais 0mm,5 de diamètre.
Les septes sont très pètits, mais leur nombre semble subir les
mêmes variations que l’on observe dans les calices de la face
supérieure.
Le cœnenchyme de la face inférieure ne forme pas de collines
et ne s’élève pas au-dessus du niveau du bord des calices.
Une coupe verticale de la colonie (fig. 265), montre que le
cœnenchyme n’est pas disposé en couches nettement distinctes,
comme c’est le cas chez certaines espèces. Il y a bien, ici, une
couche réticulée horizontale, dont les éléments semblent se re-
dresser pour former la couche supérieure. Mais, en certains
endroits, il est difficile d’établir une distinction entre ces deux
couches, car les mailles de leur réseau sont très petites et par-
fois de dimensions à peu près égales. 11 est non moins difficile de
distinguer la couche horizontale moyenne de la couche infé-
rieure. Elles sont, quelquefois, complètement confondues.
Dans sa description des caractères de M. venosa , Bernard
(1897, p. 69) dit : « Àt the surface, the réticulum foams quite
irregularly upwards, as single papillæ, as rings round calicles,
or as small patches with smooth valleys or dépréssions between
them ».
Dans notre échantillon, le cœnenchyme ne forme jamais de
papilles isolées et, sur la plus grande partie de la colonie, il est
disposé avec une certaine régularité. Cependant, ces différences
ne paraissent pas avoir une grande importance.
MADRKPORAIRES
135
Montipora spmnosa (Lamarck).
(PI. 44, fig. 267 à 270).
Notre collection renferme 3 spécimens de cette espèce. Le
premier est une très jeune colonie, complète et mesurant
6cra,5 X 4cm de largeur. Sa hauteur est d’environ 3cra,5. Elle est
fixée sur un polypier mort d’espèce indéterminée. On y distingue
quelques petits lambeaux d’épithèque. La colonie présente déjà
une tendance à la formation des troncs ascendants.
Le second spécimen, incomplet, a la forme d’une plaque à
contours irréguliers dont la largeur maximale est de 15 X 10era.
Ses bords sont minces et transparents. La partie médiane at-
teint 2cm,5 d’épaisseur; elle est composée de deux couches super-
posées et séparées par un petit espace libre. On voit des calices
sur presque toute la face inférieure de cette colonie, sauf en
quelques points où se trouvent fixés des restes de branches d’un
Madrépore. Il est probable que ,ce Montipore était placé sur
un Madrépore comme Bernard (1897, pl. 23, fig. 1) l’a repré-
senté pour M. peltiformis . Sur la face supérieure, s’élèvent de
nombreux monticules de forme et de grandeur diverses et très
irrégulièrement disposés. On observe quelques petits lambeaux
d’épithèque sur la face inférieure.
Le troisième spécimen est une colonie presque complète
(fig. 270) de forme beaucoup plus irrégulière. Elle a les dimen-
sions maximales suivantes : largeur, 8 X 14cm, hauteur 9cm,5.
Sa base est montueuse et ses bords, sinueux, ne sont libres que
sur une largeur très variable atteignant au maximum 17ram.
L’extrémité du bord libre est souvent relevée et a une épaisseur
de 3 à 4nim. Il n’y a pas d’épithèque. La partie centrale de la
base est fixée sur un polypier mort paraissant appartenir à la
même espèce.
La face supérieure de ces colonies porte de nombreux monti-
136
M. BEDOT
cules de grandeur et de forme très variables. L’un d'eux (fig.
260 et 270) s’élève comme une aiguille de rochers à une hau-
teur de 5cra. Il a une largeur moyenne de 2em et, se termine par
une pointe mousse.
En examinant la face supérieure (fig. 267), on voit que le
cœnenchyme, spongieux, réticulé et hérissé de minuscules aspé-
rités, forme, dans certaines régions, une surface complètement
plane ; mais ces régions sont toujours très peu étendues. En gé-
néral, le cœnenchyme est recouvert de papilles plus ou moins
grosses, qui peuvent rester séparées les unes des autres, ou
s’unir pour former des mamelons. Ces mamelons s’élèvent sou-
vent comme des crêtes arrondies au sommet, s’allongent, se
bifurquent, ou se recourbent, semblables à de petites chaînes de
montagnes formant des vallées ou des cirques, au milieu des-
quels on voit les ouvertures des calices. Le cœnenchyme qui
se trouve au fond de ces vallées semblent être constitué par
un réseau calcaire un peu moins délicat et moins serré que celui
des mamelons.
La grande aiguille que l’on voit sur la figure 269, n’est pas
formée par une réunion de mamelons. C’est bien une véri-
table branche de la colonie, non ramifiée, mais montrant de
nombreuses surfaces planes de cœnenchyme, séparées les unes
des autres par des mamelons de formes diverses. On voit, très
rarement, des calices sur les côtés des mamelons.
Une coupe transversale d’une colonie (fig. 268) montre que le
cœnenchyme se compose d’une couche interne à mailles allon-
gées parallèlement à la surface et de deux couches externes dont
les mailles, plus petites, paraissent se diriger vers la surface.
La couche inférieure est un peu plus mince que la couche supé-
rieure.
Les calices, aussi bien sur la face inférieure que sur la face
supérieure (fig. 267), mesurent de 0mm,5 à 0mra,7 de diamètre.
Leur ouverture se trouve au niveau du cœnenchyme. Quelque-
MADRÉPORAIRES
137
fois, le réseau calcaire forme une petite margelle autour de
l’ouverture, mais ce n’est pas une règle générale.
Le premier cycle de septes est toujours bien formé. Parfois,
on n’observe pas de traces d’un second cycle; dans quelques
cas, cependant; il est représenté par quelques épines très petites.
Dans les régions de la colonie où le cœnenchyme forme des sur-
faces planes, on compte de 40 à 70 calices par centimètre carré.
Les échantillons de M. spumosa décrit par Bernard (1897,
p. 71) avaient une épithèque bien développée. Ce n’est pas le
cas dans les colonies que nous venons d’étudier. Mais on sait
que la formation de l’épithèque est sujette à de grandes varia-
tions.
Montipora verrucosa (Lamarck).
(PL 45, fig. 271 à 274).
Une colonie appartenant à cette espèce (fig. 271 et 273) me-
sure 14xl2cm de largeur maximale et environ 6cm de hauteur.
Elle recouvre un polypier mort, d’espèce indéterminable, sur
lequel elle forme une couche ayant 5mm d’épaisseur à 2 centi-
mètres du bord de la colonie. Il est peu probable qu’elle dépasse
lcm dans la partie la plus épaisse. Sa face supérieure (fig. 273)
est aplatie et un peu ondulée. Les bords de la colonie ne sont
pas libres ; ils se recourbent en dessous en s’appliquant com-
plètement sur le substratum et en laissant dépasser quelques
lambeaux d’épithèque.
La colonie a un aspect très caractéristique, dû à la présence
d’une quantité de petites papilles de dimensions assez régu-
lières, qui font saillie sur sa surface (fig. 272). Elles ont la
forme de monticules arrondis au sommet, à base circulaire, et
sur lesquels il n’y a jamais de calices. Leur hauteur moyenne est
de lmm à lram,8 et leur diamètre moyen de 0mm,8 à lmm,6. Il est
rare qu’elles dépassent ces dimensions. En général, les papilles
138
M. BKDOT
sont isolées et séparées les unes des autres par clés intervalles
de grandeur variable, atteignant au maximum 3mm. Quelquefois,
elles sont assez rapprochées pour que leurs bases arrivent à être
en contact, mais on observe rarement une fusion complète de
deux ou plusieurs papilles. Le cœnenchyme réticulé qui les
forme ne diffère pas de celui qui se trouve à la surface de toute
la colonie. On compte en moyenne de 20 à 40 papilles dans lcm2.
Les calices mesurent 0mm,4 à 0mm,7 de diamètre. Il y a tou-
jours un premier cycle de septes épineux, bien développés et
qui souvent, dans la profondeur de la cavité calicinale, s’unissent
par leurs extrémités libres. Un ou deux septes dépassent quel-
quefois les autres en grandeur; on peut alors les considérer
comme septes directeurs. Le second cycle manque ou est repré-
senté par un nombre variable de petites épines. L’ouverture ca-
licinale se trouve au niveau du cœnenchyme environnant. Elle
est quelquefois nettement délimitée du cœnenchyme voisin par
une très petite margelle, mais cela n’est pas toujours le cas. Il y
a, en moyenne, 70 à 100 calices par centimètre carré.
Le cœnenchyme intercalicinal est spongieux et réticulé ;
lorsqu’on l’examine sur une coupe (fig. 274), on voit qu’il forme
un réseau serré dans lequel il n’est pas possible de reconnaître
des couches distinctes. La face inférieure est généralement
délimitée par une épithèque bien développée.
Cette colonie présente des caractères qui permettent de la
rapprocher surtout de M. verrucosa var. a de Bernard.
Montipora foliosa (Pallas).
(PI. 46, fig. 275 à 279).
Une colonie de cette espèce (fig. 277) mesure 19em de hauteur
sur 16cm de largeur. De sa base partent des rameaux aplatis,
de forme irrégulière, qui se divisent et s’élargissent toujours
plus, de manière à former des feuilles minces, contournées en
MADRÉPORAIRES
139
cornets et concentriques, dont les bords sont plus ou moins dé-
coupés et sinueux 4. Ces feuilles sont très minces; près de la
base elles mesurent au maximum 12mm d’épaisseur, mais, à 3CIU
du sommet, elles atteignent rarement 5mm d’épaisseur. On
remarque que la plupart des rameaux ont commencé à s’ac-
croître dans une direction voisine de l’ horizontale. Puis, au bout
de peu de temps, ils se sont redressés très brusquement. A la
partie inférieure de la colonie se trouvent quelques petits ra-
meaux qui semblent n’avoir pas eu un développement normal
et ne se sont pas étalés en forme de feuilles. On peut toujours
distinguer sur les feuilles une face supérieure ou interne, et une
face inférieure ou externe.
La face supérieure (fig. 276 et 278) porte généralement des
bourrelets longitudinaux de cœnenchyme, disposés à peu près
parallèlement et plus ou moins bien développés (fig. 276). Ils
ont une largeur moyenne de 0mm,6 et atteignent au maximum
une hauteur de lmiB,5; leur arête, vue de profil, est très sinueuse
et souvent même les bourrelets sont divisés en une série de tron-
çons placés à la suite les uns des autres. Ils s’étendent dans la
direction d’accroissement des feuilles. La figure 278 montre,
sur le côté droit d’une feuille, une courte rangée de bourrelets
placés perpendiculairement à la direction principale d’accrois-
sement. Cette disposition est due très probablement à une modi-
fication plus ou moins brusque de la direction d’accroissement.
On voit quelquefois, sur la face supérieure des feuilles, des
régions complètement dépourvues de bourrelets et de tubercules
(fig. 278 en bas). Cela paraît résulter d’un accroissement exa-
géré et anormal du cœnenchyme, car la feuille est beaucoup
plus épaisse en cet endroit.
Dans les vallées qui se trouvent entre les bourrelets, le cœnen-
chyme réticulé est recouvert de nombreux tubercules dendri-
1 Quelques-uns des rameaux ont été brisés, de sorte que la colonie devait avoir
normalement une plus grande largeur.
140
M. BEDOT
tiques de dimensions variables et disposés sans ordre apparent.
Ils viennent souvent entourer les calices, et parfois même en
cachent plus ou moins l’ouverture.
Les calices (fig. 276) sont répartis d’une façon irrégulière. Ils
sont souvent très rapprochés les uns des autres et, dans d’autres
cas, séparés par des intervalles assez considérables. On en
compte en moyenne 20 à 50 par centimètre carré. La cavité
calicinale mesure de 0mm,5 à 0ram,9 de diamètre. Elle présente
toujours un premier cycle de septes bien développés et à peu près
égaux. Le second cycle apparaît quelquefois, mais il n’est jamais
représenté que par des rudiments de septes à peine visibles.
La face inférieure ou externe (fig. 279) a un aspect très diffé-
rent de celui de la face supérieure. La raison en est surtout dans
l’absence de bourrelets longitudinaux. En outre, le cœnenchyme
ne porte pas de véritables tubercules. C’est un réseau spon-
gieux, plus ou moins serré suivant les endroits, et hérissé de très
petites aspérités. Sa surface est garnie d’un grand nombre de
petits mamelons arrondis, ou papilles, qui restent généralement
séparés les uns des autres. Les dimensions de ces papilles sont
variables; cependant il est rare qu’elles dépassent 2mm,5 de hau-
teur et 3mni de largeur.
Les calices de la face inférieure ont à peu près le même dia-
mètre et la même disposition des septes que ceux de la face su-
périeure. Mais, sauf dans quelques cas exceptionnels, on ne les
rencontre jamais dans les régions où le cœnenchyme forme une
surface plane. Ils sont toujours placés à la base, ou sur les côtés,
ou encore au sommet des papilles et, dans ce dernier cas, ils
rappellent la disposition des calices de certains Madrépores. Il
se développe souvent, sur ces papilles, des tubercules qui arri-
vent à entourer complètement l’ouverture calicinale.
Le nombre des calices de la face inférieure est, en moyenne,
de 15 à 25 par centimètre carré.
Dans la partie inférieure de la colonie, en certains endroits
MADRÉPORAIRES
141
où la croissance n’a pas été régulière et où de nouvelles couches
sont venues en recouvrir d’anciennes, on aperçoit quelquefois
des lambeaux d’épithèque. Mais cette formation se rencontre
rarement.
Le cœrienchyme (fig, 275) se compose d’une couche interne
formée d’un réseau calcaire à mailles allongées dans la direction
d’accroissement des rameaux, et de deux couches externes, supé-
rieure et inférieure. Ces dernières sont formées par la continua-
tion du même réseau dont les mailles, beaucoup plus petites, sont
arrondies ou elliptiques; dans ce dernier cas, leur grand axe est
perpendiculaire à celui des grandes mailles du réseau interne.
Une comparaison de la colonie que nous venons de décrire
avec de nombreux spécimens de la même espèce qui se trouvent
dans la collection du Muséum d’ Histoire naturelle de Genève,
nous a montré que nous avions affaire ici à une colonie jeune.
En outre, il nous semble fort probable que les M. solanderi et
crassifolia admises par Bernard (1897) dans le Catalogue du
British Muséum, ne sont que des variétés, ou plutôt des stades
coloniaires d’âges différents, de M. foliosa.
LISTE DES MADRÉPOR AIRES D’AMBOINE
Parmi les 64 espèces et variétés de Madréporaires que nous
avons récoltées dans la baie d’Amboine, 3 seulement sont nou-
velles. Si l’on fait le compte de toutes les espèces de même pro-
venance qui ont été décrites dans les ouvrages que nous avons
cités de Quelch, Studer, Doderlein, Brook et Berxard,
on arrive à un total de 79 espèces et variétés dont voici la liste.
ApORINA . Piclet. Bedot.
Challenger.
1.
Cyathohelia axillaris (Eli. et Sol.)
+
2.
Stylophora digilata (Pallas).
+
+
3.
PociUopora acuta Lamck.
+
+
4.
» elegans Dana.
+
a.
Seriatopora histrix Dana.
+
6.
Euphyllia rugosa Dana.
+
+
7.
» fimbriata (Spengler.)
+
8.
» picteti n. sp.
+
9.
» picteti var. flexuosa
n. var.
+
10.
Galaxea fascicularis (L.)
+
11.
» aspera Quelch.
+
+
12.
» fragilis Quelch.
+
13.
» tenella Briigg.
+
14.
Trachyphylia amarantus (Müller).
+
15.
Callogyra formosa Verrill.
+
16.
Cœlaria dædalea (Eli. et Sol.)
+
17.
» arabica var. triangularis
-
Klunz.
+
18.
Mussa, echinata Edw. et H.
+
+
19.
» brueggemanni Quelch.
+
+
20.
Symphyllia indica Edw. et H.
+
21.
» acuta Quelch.
+
22.
» sinuosa (Quoy et G.
+
MADRKPORAIRES
143
Ai'Orinà.
Pictet. Bedot. Challenger.
23. Tridacophyllia lactuca (Pallas).
+
+CO
24. H ydnopko / ella microcon a (Lmck . )
+
23. )> exesa (Pallas.)
+
26. Faria okeni Edw.
+
27. » pandanus (Dana).
+
28. Goniastræa retiformis Lmck.
+
29. » quoyi Edw. et H.
+
30. » multilobata Quelch.
+
+
31. Gyphastræa microphtalma (Lmck).
+
32. Prionastræa robusta (Dana).(2)
+
+
33. Merulina studeri n. sp.
+
Fungina
Doderlein.
34. Pungia patella Eli. et Sol.
-b
35. » cyclolites Lmck.
+
+
36. » actmiformis Quov et G.
+
37. » paumotensis Stutcli.
+
38. » echinata (Pallas).
+
39. » repanda Dana,
+
+
40. » danai Edw. et H.
+
+
41. » fungites var. haimei Verrill.
+
42. » » » incisa
Doderlein.
+
_1_
1
43 » » » agariciformis
Lmck.
+
44. » » » papillosa
Verrill.
+
45. » » a cou fertif alla
Dana.
+
46. Podabacia crustacea (Pallas).
+
47. » robusta Quelch.
+
4-
1 Cette espèce figure dans le voyage du Challenger sous le nom de Trida
cophyllia manicina.
2 Quelch (1886, p. 25) cite encore, comme appartenant à la faune d’Amboine
1 ’Astraea arnboinensis de Qüoy et Gaimard, Mais on ne peut pas savoir de quelle
espèce il s’agit car le type en a été perdu (voir: Lamarck. Hist. nat. animaux
sans vertèbres , 2e éd., vol. 2, p. 423. Paris, 1836, 8»).
144
M. BEDOT
Fungina.
48. Herpetolitha Umax (Esper.)
49. Cryptabacia talpina (Lmck.j
50. Pavonia decussata Dana.
51. Oxipora contorta Quelch.
52. Psàmmocora excesa Dana.
53. Pachijseris speciosa Dana.
Pictet. Bedol, Challenger. Bernard. Studer.
+
4 +
+
4-
+
4
PûBINA.
54. Balanophyllia cumingi Edvv. et H.
55. Dendrophyllia ramea (L.)
56. Turbinaria erater (Pallas.)
57. » calicularis Bernard.
58. .» peltata (Esper.)
59. Madrepora séria, ta (Elirbg.)
60. » subulata Dana.
61. » studeri Brook.
62. » gracilis Dana.
63. y assimilis Brook.
64. » quelcki Brook.
65. » cerealïs Dana.
66. Jsopora hispida? (Brook).
67. Goniopora stokesi Edvv. et H.
68. » lobata Edvv. et H.
69. Rhodaræa tenuidens Quelch.
70. Porites conglomerata Dana.
71. » palmata Dana.
72. » saceharata Brügg.
+
+
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
4
+ ?n
4 H
4- 4
(1 2 3 4) +
(2), 4
+ 4
4
4
44)
1 Bernard (1896, p. 47) donne le nom de Turbinaria calicularis à l’espèce
d’Amboine que Quelch avait rapportée à T. erater.
2 Brook (1893, p. 85) après avoir revu les collections du Challenger a donné le
nom de Madrepora assimilis à l’espèce décrite sous le nom de M. oppressa par
Quelch. Il a constaté également que M. effusa de Quelch était une espèce nou-
velle qu’il a nommée M. quelcki.
3 Mhodaræa tenuidens porte, dans le catalogue de Bernard (1903, p. 65) le
nom de Goniopora moluccas p) 1 .
4 Voir Quelch (1886, p. 25).
MADREPORAIRES
145
PORINA.
Pictet. Bedot. Challenger. Bernard.
73. Montipora
palmata (Dana).
+
74.
»
venosa (Ehrbg.).
+
75.
»
spumosa (Lmck.)
+
76.
»
verrucosa (Lmck.)
+
77.
»
foliosa Pallas.
+
78.
»
peltiformis Bernard.
79.
»
proliféra Briigg.
1 Berfard (1897, p. 128) donne le nom de Montipora peltiformis à l’espèce
que Quelch avait décrite sous le nom de M. patula.
Voyage. Vol. 2.
10
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London, 1896, 4°.
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Fleischlose Tiere. Jena, 1815, 8°.
1886 Quelch, J. J. Report on the Reef-Corals collected by H. M. S. Chal-
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1878 Studkr, Th. Uebersicht der Steinkorallen ans der Famille der Ma-
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Berlin (1877), pp. 625—653, pl. 1—4. Berlin, 1878, 8°.
148
M. BEDOT
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1896—97). M adreporarier von Samoa, den Sandwich Inseln und
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23—31. Jena, 1901, 8<>.
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pacific Corals. Trans. Gonneet. Acad. Yol. 11. New Haven, 1901,
8°.
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Lam.) with new descriptions and figures of types and of several new
Species. Trans. Gonneet. Acad. Soc. Yol. H. pp. 207—266, pl. 36,
36 A à 36 F. New Haven, 1902, 8°.
TABLE DES MATIÈRES
Pages
Introduction 1
Description des espèces . . 3
Aporina 3
Fam. Oculininae .... 3
Gen. Cyathohelia ... 3
C. axillaris (EU. & Sol.) 3
Fam. Pocilloporinae . 5
Gen. Stylophora ... 5
S. digitata (Pallas) . . 5
Gen. PociUopora ... 7
P. elegans Dana ... 7
P. acuta Lmck ... 10
Gen. Seriatopora ... 12
S . histrix Dana . . 12
Fam. Astraeinae ... 15
Gen. Euphyilia ... 15
E. rugosa Dana ... 15
E. fimbriata (Spengler) 18
E. picteti n. sp. . . 19
E. picteti n. sp. var
flexuosa n. var . 22
Gen. Galaxea .... 23
G. fascicutaris (L) . . 23
G. a-spera Quel ch . . 26
Gen. Trachyphyllia . . 31
T. amarantus (Muller) 31
Gen. Callogyra ... 33
C. formosa Verrill . . 34
Gen. Coeloria .... 35
C. daedalea (Eli. & Sol.) 35
C. arabica var triangu-
laris Klunz ... 36
Pages
Gen. Mussa .... 38
M. brueggemanni Quelch 38
M. echinata M. Edw. . 42
Gen. Symphyllia ... 44
S. in d ica M. Edw. &
Haime .... 44
S. acuta Quelch . . 45
S. sinwosn(Quoy&Gaim.) 47
Gen. Tridacophyilia . . 52
T. lactuca (Pallas) . 52
Gen. Hydnophorella . . 55
H. microcona (Lmck) j 55
H. exesa (Pallas) . 57
Gen. Favia .... 60
F. okeni M. Edw. . . 60
F. pandanus (Dana) . 62
Gen. Goniastraea ... 64
G . retiformis (Lmck) . 64
G. quoyi M. Edw. & Haime 65
G. multilobata Quelch . 66
Gen. Cyphastraea ... 68
C. microphtalma (Lmck) 68
Gen. Prionastraea . 70
P. robusta (Dana) . 70
Gen. Merulina ... 72
M. studeri n. sp. . . 72
Fungina 76
Fam. Fungtnae .... 76
Gen. Fungia .... 76
F. cyclolites Lmck . . 76
F. actiniformis Quoy &
Gaim 76
150
M. BEDOT
Pages
F. paumotensis Stutch. . 76
F. echinata (Pallas) . 76
F. repanda Dana . 76
F, danai M. Edw. &
Haime .... 76
F. fungites var. haimei
Verrill 76
F. fungites var. incisa
Dôderl 76
F. fungites var. agarici-
formis Lmck ... 76
F. fungites var. confertï-
folia Dana ... 76
Gen. Podabacia ... 77
P. crustacea (Pallas) . 77
P. robusta Quelch . . 79
Gen. HerpetoHtha ... 81
H. Umax (Esper) . . 81
Gen. Cryptabacia ... 84
C. talpina (Lmck) . . 84
Fam. Lophoserinàe ... 87
Gen. Pavonia .... 87
P. decussata Dana . . 87
Porina 91
Fam. Eupsamminae ... 91
Gen. Balanophyllia . . 91
B. cumingi M. Edw. &
Haime .... 91
Gen. Dendrophyllia . 94
Pages
j D. ramea (L) ... 94
Fam. Madreporinae ... 98
Gen. Turbinaria ... 98
T . crater (Pallas) . . 98
T. peltata (Esper) . . 100
Gen. Madrepora . . . 102
M . seriata (Ehrbg.) . 103
M. subulata Dana . . 108
M. studeri Brook . . 111
M. queichi Brook . . 114
Gen. Isopora . . . . 118
/. hispida Brook . . 120
Fam. Porîtinae . . . . 122
Gen. Gonîopora . . . 122
G.stokesi M. Edw. & Haime 122
G. lobata M. Edw. & Haime 125
Gen. Rhodaræa . . . 128
R. tenuidens Quelch , 128
Gen. Porites . . . .129
P. conglomerata Dana . 129
Gen. Montipora . . . 130
M. palmala (Dana) . . 130
M. venosa (Ehrbg.) . . 132
M. spumosa (Lmck) . 135
M. verrucosa (Lmck) . 137
M. foliosa (Pallas) . . 138
Liste desMadréporaires d’Am-
boine 142
Index bibliographique . . 146
VOYAGE DE MM. M. BEDOT ET C. PICTET
DANS L’ARCHIPEL MALAIS
LES ANNÉLIDES POLYCHÈTES
DE LA
BAIE D’AMBOINE
1° FAUNE. 2° L’ENOÉPHALE ET LA CARONCULE (ORGANE NüCAL)
DE NOTOPYGOS LABIATUS GR.
PAR
A. MALAQUIN et A. DEHORNE
Professeur Préparateur
à la Facutlé des sciencesde Lille. à la Faculté des Sciences de Lille.
Avec les planches 47 à 54
et 20 figures dans le texte.
I. PARTIE FAUNISTIQUE
M. Bedot a bien voulu nous confier l’étude des Annélides
Polychètes qu’il a recueillies dans la baie d’Amboine (Archipel
Malais) lors de sou voyage avec C. Pictet, en 1890.
Le nombre des espèces que nous avons déterminées s’élève à 46.
Bans le présent travail nous n’insisterons que sur les espèces
nouvelles ou sur celles qui nous ont paru présenter un certain
intérêt au point de vue zoologique ou morphologique. Nous nous
bornerons à citer simplement les autres formes.
Nous avons étudié particulièrement l’organe caronculaire des
Amphinomides d’Amboine. Cette étude morphologique et ana-
tomique a été placée à la suite du travail d’ensemble sur la
faune d’Amboine, dont elle est une annexe toute naturelle.
Voyage. Vol. 2.
11
152
A. MALAQUIN ET A. DEHOENE
Syllides.
Un seul exemplaire de cette famille appartient à la Syllis gra-
cilis Grube. L’individu a une couleur rosée ; mais la coloration
générale de ces Syllides varie avec leur habitat et seule l’orne-
mentation peut entrer en ligne de compte dans les caractères
spécifiques de ces Ànnélides.
Hésionides.
Un seul exemplaire également. Il se rapporte au type décrit
par Grube sous le nom de Hesione intertexta h
Néréides.
Les Néréides d’Amboine sont représentées par quatre espèces;
deux d’entre elles ont été rencontrées aux Philippines, par
Grube et décrites dans les Annulata semperiana , ce sont :
Nereis masalacensis Gr.1 2, Perinereis perspicillata Gr. 3 La
troisième espèce, Nereis ( Ceratonereis Kinb.) mirabilis Kinb.
a été décrite par Ehlers4. Enfin la quatrième espèce est nou-
velle et nous en donnons ci-après la description.
Nereis Picteti n. sp.
L'individu, unique, est incomplet. Tel quel, il mesure 44““ de
longueur, 3mm de largeur (rames comprises) et il compte 50 seg-
ments sétigères. Aucune ornementation caractéristique. La tête
plus large que longue, porte deux antennes dont la longueur est
à peu près égale à la moitié de la longueur de la tête. Cette der-
1 Grube. Annulata semperiana. Mem. Acad. St-Pétersbourg, vol. 25, 1878.
Taf. VI, fig. 5.
2 Grube. Annulata semperiana, p, 75, Taf. V.
s Grube. Id., p. 90, Taf. IV.
* Florida Anneliden, p. 117, Taf. 87, fig. 1-6. Habitat: Key-West.
ANNÊLIDES d’aMBOINE
153
nière est colorée en jaune clair à sa base, sa partie antérieure
est pigmentée de brun.
Les yeux sont elliptiques, à grand axe transversal mais oblique
par rapport à l’axe longitudinal du segment céphalique. Les an-
térieurs sont plus développés que les postérieurs. Les palpes sont
considérables, leur article terminal est réduit par rapport à l’ar-
ticle basilaire.
Les di res tentaculaires sont assez peu développés chez cette
espèce ; le plus long ne peut atteindre le quatrième sétigère. Le
premier segment est dépourvu de soies et il est un peu plus long
que le suivant.
La distribution des groupes de paragnathes sur la trompe est
celle du sous-genre Nereis s. st., mais elle diffère de celle des
espèces décrites jusqu’à ce jour (Texte, fig. 1 et 2).
Nereis Picteti n. sp.
Fig. 1 : Vue dorsale de la région antérieure avec la trompe dévaginée ;
Fig. 2 : Vue- ventrale de la même.
Anneau maxillaire:
Groupe I : deux paragnathes coniques situés l’un derrière l’autre.
Groupe II : une rangée de six ou sept paragnathes de taille
variable, sur une saillie oblique.
154
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
Groupe III : trois paragnathes coniques, deux en avant, un
en arrière.
Groupe IY : six paragnathes de grosseur diverse sur une
rangée, un autre plus petit à l’intérieur de cette rangée.
Anneau basilaire :
Groupe Y : absent.
Groupe YI : trois paragnathes sur une saillie.
Groupe YII : trois paragnathes sur une seule rangée.
Groupe VIII : (celui de droite seul est représenté) un para-
gnathe isolé.
'Les mâchoires sont larges et fortement recourbées au
sommet.
Dans le parapode, la rame dorsale surmontée d’un cirre plu-
tôt grêle et soutenue par un acicule noir est formée de trois lan-
guettes d’inégale longueur. La rame ventrale est formée d’un
mamelon sétigère assez considérable, traversé par un autre
acicule noir légèrement pointé vers le bas, tandis que celui de
la rame dorsale l’est vers le haut.
Les soies sont de trois types.
Les premières à hampe homogomphe sont pourvues de deux
rostres qui se terminent tous deux
vers l’intérieur par une pointe re-
courbée, à arête longue et étroite,
en grande partie rectiligne et for-
tement arquée à son extrémité
seulement.
Les deuxièmes (Texte, fig. 4), à
hampe tout à fait hétérogomphe
sont renflées au niveau de l’articu-
lation et pourvues de deux rostres
dont le plus saillant se termine
en pointe mousse et l’autre en
pointe très fine. Leur serpe est fortement renflée, elle est mu-
Fig. 3. Fig. 4.
Soies hétérogomphes de
N. Picteti n. sp.
ANNÉLIÜES d’âMBOINE
155
nie de cils rigides au voisinage du rostre saillant de la hampe et
elle se termine par une pointe recourbée.
La troisième espèce de soie (Texte, fig. 3), possède une hampe
plus forte encore. Elle est aussi hétérogomphe, mais sa serpe est
relativement plus courte, pourvue dans le voisinage du rostre
saillant d’un bord concave garni de quelques gros cils rigides.
Elle se termine par une longue pointe mince recourbée vers la
hampe.
La coloration de ces trois sortes de soies devient plus sombre
à mesure que Ton passe de la première à la seconde et de celle-ci
à la troisième.
Ces soies sont ainsi réparties au 40me segment :
Rame dorsale j 26 soies en arête longue, homogomphes.
10 soies en arête longue.
3 soies hétérogomphes du
3me type.
6 soies hétérogomphes du
2me type.
6 soies homogomphes.
Alcïopides.
Les Alciopides de la baie d’Amboine comprennent trois es-
pèces :
CaMzonella lepidota Krohn.
Corynocephalus gazellae Apstein.
Callizona Angelini Kinberg.
Callizonélla lepidota Krohn, est la plus nombreuse en indivi-
dus ; cette espèce est connue dans la Méditerranée et l’Océan
Atlantique1.
1 C. Apstein. Die Alciopiden und Tomopteriden der Plankton- Expédition,
Ergeb. Plankton Exped., Bd. 2, 1900.
Rame ventrale {
Faisceau supérieur
I Faisceau inférieur
156
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
Corynocephalus gazellae a été signalée par Apstein dans
l’Océan Indien.
Gallizma. Angelini Kinberg est une espèce commune à l’Océan
Atlantique et à l’Océan Pacifique.
Lopadorhynchides b
Ces Annélides également pélagiques sont représentées par
deux espèces :
Phalacrophorus pictus Greeff.
Pelagobia longocirrata Greeff.
Typhloscolécides.
La famille des Typhloscolécides est représentée à Amboine
par cette Annélide pélagique si curieuse, connue sous le nom de
Typhloscolex Mulleri Busch, (Sagitella Kowalevskii Wagner,
Acicularia Virchowii Langerhans).
Tomoptérides.
Cette famille est représentée par deux espèces :
Tomopteris Bolasi Greeff.
Tomopteris helgolandioa Greeff.
Cette dernière comprend seulement un individu.
Tomopteris Bolasi Greeff.
(PL 50, fig. 21-24.)
Cette espèce paraît abondante dans la baie d’ Amboine ; elle
diffère très peu de la T. mariana Greeff, signalée par Greeff
sur les côtes de la Guinée 2.
1 J. Reibisch. Pelagische Phyllodociden und Typhloscoleciden der Plankton-
Expedition. Ergeb. Plankton Exped., Bd. 2, 1895.
2 Greef. Über die pelagische Fauna an den Küsten der Guinea-Inseln.
Zeitch. Wiss. Zool., Bd. 42, 1885.
Ann élidés d’amboixe
157
L’un de nous a indiqué dans une note publiée antérieurement 1
les caractères morphologiques de la tête des individus jeunes
dans cette espèce.
Ces derniers présentent, en effet, des caractères morphologi-
ques d’un grand intérêt pour la structure et l’origine de la tête
chez les ancêtres annélidiens.
Lorsqu’on étudie les individus adultes des diverses espèces
du genre Tomopteris, l’on trouve le plus souvent entre les appen-
dices antérieurs céphaliques et les grands appendices sétigères,
une paire de petits appendices rudimentaires sétigères (PL 50,
fig. 22, R. vJ). Ces appendices sont même absents chez les in-
dividus adultes de plusieurs espèces et il est vraisemblable qu’ils
disparaissent totalement chez les individus âgés de toutes les
espèces.
L’étude d’un T. Rolasi jeune rend des plus démonstratives
la constitution de la tête de ces Annélides pélagiques.
L’individu dont il s’agit ici est constitué de la façon suivante
(PL 50, fig. 21) : 1° le segment céphalique, 2° un segment tenta-
culaire dont les rames se développeront d’une manière si con-
sidérable chez l’adulte, puis 3° cinq segments avec rames en
forme de nageoires, deux segments jeunes avec appendices en
formation, et le pygidium en avant duquel existe la zone indif-
férenciée formatrice des segments futurs.
Segment céphalique. (PL 50, fig. 23 et 24). La tête est
nettement délimitée chez T. Rolasi jeune ; elle est arrondie en
avant et porte quatre appendices. Deux sont en forme de rames
très développées R.v.1, à base élargie s’ effilant graduellement; leur
insertion est latéro-ventrale. Chacun de ces appendices est sou-
tenu par une soie aciculaire qui le parcourt depuis la base où
1 A. Mal Aquin, La céphalisation chez les Annélides et la question du méta-
mérisme. C. R. Ac. Sc., Paris, Vol. 138, p. 821, 1904.
Voir aussi : A. Malaquin. Contribution à la morphologie générale des Anné-
lides. Les appendices sétigères des Tomoptérides. Arch. Zool. exp. (8), vol. 7, no-
tes p. 2, 1899.
158
A. MAL AQUIN ET A. DE BORNE
se trouve le bulbe sétigère jusqu’à l’extrémité effilée où la soie
est à nu. La situation de ces appendices et leur structure en
font des rames sétigères ventrales, caractéristiques et identi-
ques à celles du segment suivant ; leur grand développement
permet de conclure que ces appendices locomoteurs ont dû jouer
un rôle important dans les fonctions locomotrices et défensives
de ces Annélides.
Plus dorsalement, mais aussi plus en arrière au point de vue
morphologique, les deux autres appendices, Gd.i s’insèrent de telle
manière que leurs bords internes ne sont séparés que par une
faible distance ; leur situation, leur structure et leurs rapports
permettent de les homologuer aux appendices correspondants
du segment suivant, qui sont des cirres dorsaux. Ils se trans-
forment en appendices céphaliques si caractéristiques des To-
mopteris plus âgés, comme celui de la fig. 22, GW.1. Deux ailerons
ciliés, les deux organes des sens nucaux, limitent la tête en ar-
rière et la présence de ces organes ne peut laisser aucun doute,
s’il pouvait y en avoir, sur la nature céphalique des appendices
qui les précèdent. Enfin la bouche s’ouvre ventralement, entre
les deux rames sétigères.
Deuxième segment. Le segment suivant, qui porte les ap-
pendices si considérablement développés de l’adulte R.v.*, présente
chez notre T. Rolasi , ces deux rames au même degré de déve-
loppement que sur la tête. Il existe en outre un cirre dorsal, des-
tiné à disparaître (fig. 22, Ctl}) dans l’extension ultérieure des
grandes rames (cirres tentaculaires des auteurs). A ce moment
les deux premiers segments sont donc à des stades complète-
ment superposables tant par la composition de leurs appendices
que par le degré de leur développement.
De la constitution morphologique de la région antérieure de
Tomopteris Rolasi jeune nous pouvons tirer les conclusions sui-
vantes :
1. Le segment céphalique des Annélides possédait ancien-
ANN ELIDES d’âMBOINE
159
nement une fonction locomotrice, comme les segments soma-
tiques ; cette fonction a disparu pour laisser place aux fonctions
plus spécialement sensorielles.
2. Le segment céphalique peut porter de véritables rames
sétigères, ce qui démontre l’identité morphologique des appen-
dices céphaliques et des appendices parapodiaux.
3. La céphalisation s’effectue chez les Annélides par la trans-
formation d’un métamère, et d’un seul, qui porte à l’origine
l’orifice buccal et conséquemment la portion initiale du tube
digestif.
Apstein figure un jeune Tomopteris helgolandica 1 et un
jeune T, mariana (loc. cit., PL XI, fig. 14) dont le segment cé-
phalique porte également ces appendices sétigères à large base
en forme de rame, de même que l’individu représenté dans notre
fig. 22, Rv P ; le jeune T. helgolandica dont il donne une figure
est à un stade plus jeune encore que le T. Rolasi, dont il
est question ici, puisque les appendices antérieurs n’existent
pas encore. Cet auteur n’a pas eu connaissance de la note de
l’un de nous, publiée en 1899, et dans laquelle se trouve démon-
trée l’existence et les rapports de ces appendices sétigères
céphaliques d’un Tomoptère de Naples (T. Kefersteini Greeff*).
Apheoditides.
Parmi les quatre Aphroditides récoltés dans la baie d’Am-
boine, trois appartiennent à la tribu des Polynoïnae. Ce sont :
Lepidonotus carinulata Grube.
Lepidonotus Wahlbergi Kinberg.
Lepidonotus cristaüis Grube.
Nous allons très rapidement passer en revue les caractères de
ces trois premières espèces, puis nous aborderons l’étude du
quatrième Aphroditide, qui est un Acœtiné,
1 Loc. cit., PL X, fig. 6.
160
A. MÂLAQUIN ET A. DEHORNE
Lepidonotus carinulata Grube 1 .
Un seul exemplaire. Longueur 14mm, largeur 4nm,5. Les trois
antennes ne présentent que leur cératophore. Les 2 palpes sont
assez longs, coniques, larges à leur base et s’effilant graduel-
lement jusqu’à leur extrémité. Malgré le mauvais état de con-
servation on peut reconnaître que les cirrostyles des cirres ten-
taculaires se renflent en baguette de tambour avant de s’effiler
brusquement.
Les élytres ont le même aspect que dans les trois dessins de
Grube. Ils sont un peu échancrés sur leur bord antérieur ; leur
bord externe présente de nombreuses papilles grêles rangées
les unes auprès des autres.
Lepidonotus Wahlbergi Kinb.
Trois individus; le plus long mesure 18mm sur 5mm, rames
comprises. Le plus petit, 1 lmm de longueur et 5 de largeur.
La tête n’offre rien de particulier. C’est un segment céphali-
que normal de Lepidonotus. Les palpes sont puissamment déve-
loppés et, comme tous les appendices de cette Annélide, ils se
renflent en baguette de tambour, avant de se terminer par une
pointe effilée. Leur surface n’est pas lisse, l’épiderme se prolon-
geant en papilles quelquefois bifides.
A partir du 4e segment, le corps présente une large bande
médiane et irrégulière de pigment vert-bleuâtre après séjour
dans l’alcool. Cette bande s’épanouit sur les tout derniers seg-
ments où l’anus, à la formation duquel concourent plusieurs
segments, est extrêmement bien visible. L’animal a, du reste,
été décrit d’une façon satisfaisante par Mac Intosh. Nous ren-
verrons à sa description et à ses figures.
1 Grube. Annulata semperiana. 1878, p. 26, Taf. iîl.
2 Mc Intosh. Report of the Annelida Polychaeta. The Voyage of H. M. S.
Challenger, vol. 12, 1885, p. 66, pl. 11.
ANNKLIDES D'AMBOINE
161
Lepidonotus cristatus Grube L
Sous ce nom, Mc Intosh et Gravier ont décrit un Lepido-
notus extrêmement voisin de l’espèce type présentée par Grube,
mais qui en diffère par la présence, sur la crête bimamelonnée
des élytres, de plusieurs grosses papilles coniques. Au contraire
les deux exemplaires rapportés d’Amboine sont absolument
identiques à l’individu des Philippines. Leurs élytres présentent
bien en effet, au lieu de deux mamelons crêtés comme l’ont
figuré Mac Intosh et Gravier, une sorte d’éminence fongi-
forme non découpée, à peine resserrée dans son milieu et
tachetée de marron clair.
Eupolyodontes amboinensis n. sp.
PL 47, fig. 1.3 et 4; PI. 48, flg. 5-11.
Nous traitons ici d’un représentant de la tribu des Acœtinés,
La plus grande confusion règne actuellement dans la systémati-
que de cette tribu. On comprendra mieux pourquoi si l’on consi-
dère que les Acœtinés sont fort rares, que les espèces récoltées
sont peu nombreuses et surtout qu’elles furent imparfaitement
décrites sans reproductions ou avec des reproductions si dou-
teuses qu’il n’est pas surprenant de voir une question aussi
embrouillée que celle de leur classification.
Comme point de départ nous donnerons tout d’abord la dia-
gnose des Acœtinés d’après un des travaux les plus récents sur
les Aphroditiens, celui de Darboux.
« Aphroditiens à corps long, un peu aplati, dorso-ventrale-
ment, formé de segments nombreux. Les élytres sont insérés
sur les segments 2, 4, 5 et sur tous les segments du rang impair
qui suivent. Le lobe céphalique porte des yeux en général lon-
guement pédonculés, deux ou trois antennes et deux palpes. Les
1 (tfiUBE. Annelida semperiana. 1878, p. 27, Taf. H.
162
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
soies sont toutes simples. La trompe est couronnée d’un cercle
de papilles; les deux papilles médianes, supérieure et inférieure,
sont plus longues que les autres ; il existe toujours quatre mâ-
choires cornées. »
Une des caractéristiques les plus frappantes des Acœtinés, c’est
leur grande dimension et ce sont avec certains Eunicidés, les
géants de la classe des Polychètes. Malheureusement on connaît
peu d’Acœtinés qui ne se soient pas fragmentés au moment de la
capture, et Pruvot et Racovitza ont pu reconstituer le genre
de vie de ces vigoureuses Annélides, sur le fait qu’on ne
peut jamais en obtenir que des tronçons. Elles habiteraient,
d’après ces deux auteurs, des tubes à consistance choroïde,
enfoncés dans les fentes des rochers; elles seraient très car-
nassières, se jetteraient sur l’appât des lignes comme sur
des proies, et, cramponnées désespérément aux parois du tube,
se laisseraient briser quand la ligne est retirée, plutôt que de
céder.
Les deux mêmes auteurs rapportent « qu’à Naples où l’on
recueille en moyenne trois ou quatre Polyodontes par an, on ne
les obtient jamais qu’à l’état de tronçons de la partie antérieure,»
et ils ajoutent que l’individu de R. Saint-Loup n’était égale-
ment qu’un tronçon. On peut en dire autant de tous ceux qui
furent étudiés dans la suite. P. Fauvel nous append que l’exem-
plaire du British Muséum, présenté par Miss F. Buchanan,
n’est qu’un fragment de 32era,5 de long. L’Acœtidé du Musée
de Caen qu’il a décrit ne mesure que 16 centimètres, trompe
comprise. Enfin les quatre spécimens que le japonais Akira
Izuka a pu observer mesuraient respectivement, 31, 22,5, 17
et 52,5 centim. C’est peu pour des animaux dont on sait qu’ils
atteignent facilement un mètre.
Dimensions. Nous avons été plus heureux, à ce point de
vue, que nos prédécesseurs. Les deux individus que nous pos-
sédons, mesurent l’un 720mm de long et l’autre 630, mesure
ANNÉLIDES d’aMBOINE
163
prise le long de la ligne médiane dorsale. Le premier, bien que
le plus long, est incomplet; il compte 305 segments. Sa largeur
est de 19mm, au trentième segment, parapodes compris. Le
second individu est complet, nous en donnons une photographie
PL 47, fig. 1; sa largeur est de 21mm au même niveau. Il
compte 214 segments. A la suite du 214me, vient une série d’en-
viron 20 zoonites formés par régénération, très courts, serrés
les uns contre les autres et dont l’ensemble atteint 17mm de
longueur (PL 47, fig. 3). L’épaisseur dorso-ventrale de ces deux
Annélides est en moyenne de 1 3mm.
M. Bedot nous signale qu’ils ont été capturés dans leur tube:
un des tubes avait 1 m. de long et l’autre 750mm. Mais il ne
nous spécifie pas auquel de ces deux Annélides le plus long
des tubes appartenait.
Coloration. Il ne peut guère être question de coloration
pour des échantillons ayant séjourné aussi longtemps que ceux-
ci dans de l’alcool. C’est à peine si la face ventrale, moins gagnée
par une incrustation calcaire déterminée par la présence d’un
très grand nombre de petits boutons blanc-verdâtre groupés les
uns auprès des autres sur de vastes étendues, est un peu plus
foncée que la dorsale. Ce qui frappe le plus, en effet, dans l’aspect
des Eupolyodontes d’Amboine, c’est la grande extension qu’à
pris à leur surface, au point de leur donner une coloration arti-
ficielle, le dépôt calcaire dont nous parlons. On peut dire qu’il a
envahi toutes les régions du corps. Seules, l’extrémité des cirres
tentaculaires, des antennes et la zone pigmentée des ommato-
phores dont l’usage était constant ont été préservées. Encore les
yeux étaient-ils bien près d’être masqués à leur tour.
Age probable. Du fait de cécité partielle et en présence
d’une semblable incrustation, du fait aussi que ces deux individus
possèdent un grand nombre de segments, on peut conclure qu’on a
affaire à des individus relativement très âgés. Aucun auteur, de-
puis Renier jusqu’à Izïïka, n’a parlé de ce revêtement calcaire.
164
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
C’est peut-être que chacun n’a observé que des tronçons arrachés
à des animaux vigoureux, capables de défense ; faut-il voir dans
les spécimens d’Amboine des individus frappés de sénilité et chez
lesquels la dégénérescence se serait manifestée par l’abondante
incrustation calcaire qui recouvre les téguments? Nous avons
trop peu d’informations sur la biologie de ces Annélides pour
répondre catégoriquement à cette question. Mais il est impossible
de ne pas être frappé par cette calcification épidermique, remar-
quable chez une Annéîide déjà protégée par le tube résistant où
elle séjourne.
Tête. (PL 74, fig.4; PI. 48, fig. 5, 6 et 7). Le segment cépha-
lique est nettement distinct de ceux qui lui font suite, tant par
la configuration de ses parties que par sa teinte générale vert-
de-gris. Il présente neuf appendices qui sont du reste loin d’avoir
la même signification morphologique et qui sont : 2 palpes,
2 antennes, 2 ommatophores, 2 appendices branchiaux cépha-
liques, 1 appendice postérieur médian, souvent indiqué par les
auteurs comme représentant une antenne médiane.
Ommatophores. Les ommatophores forment par leurs di-
mensions la majeure partie du segment céphalique. Situés tout
à fait latéralement, ce sont de volumineux organes à large base
hémisphérique; cylindriques sur un parcours de lmm, puis légère-
ment coniques sur une longueur de 2m;a,5 ils se terminent anté-
rieurement par une extrémité arrondie. Les deux ommatophores
mesurent ainsi chacun 5mm de long; leur largeur diminue d’ar-
rière en avant, et on compte 6mm du sommet de l’un à celui de
l’autre.
Il est assez difficile, sans l’aide des coupes, de se faire une
idée exacte de la répartition du pigment à la surface de ces
ommatophores. Chacun présente une auréole pigmentée devenue
irrégulière par suite de l’encroûtement calcaire de la cuticule ;
cette auréole, plus fortement colorée que le reste de la tête
est d’un vert sombre et elle encercle l’extrémité arrondie qui
ANNÉLIDES d’aMBOINE
165
est d’un blanc grisâtre. Il est probable que cette auréole est
l’expression externe de la couche pigmentaire intérieure de l’œil
proprement dit, ainsi que Pkuvot et Racovitza l’ont démontré
dans leur étude histologique de l’ommatophore du Panthalis
Marenzelleri. Chez ce dernier, un cercle blanc crétacé opaque
qu’on voit en arrière de la portion terminale correspond à une
sorte de diaphragme intérieur déterminé par une différencia-
tion cellulaire à ce niveau. Ce diaphragme divise l’ommatophore
en deux chambres : l’une, antérieure, correspond à l’œil lui-
même; l’autre postérieure, contient le lobe le plus antérieur du
cerveau. Et c’est cette disposition même qui fait dire aux deux
auteurs que les ommatophores ne sont pas des appendices, mais
qu’ils résultent simplement de l’exagération du sillon médian qui
entaille chez bfaucoup de types le bord antérieur de la tête et
qu’ainsi ils font partie intégrante du cerveau.
Antennes et palpes. Il y a deux antennes; elles sont
subulées et insérées tout à fait en avant, au pied des ommato-
phores dont elles sont néanmoins indépendantes, et dans l’espace
qu’ils laissent entre eux. Elles les dépassent à peine et se ter-
minent en pointe effilée à leur extrémité. Quant aux palpes, ils
naissent beaucoup plus ventralement ; ils sont dépourvus de
palpophore; leur forme ne diffère guère de celle des antennes,
ils sont seulement plus longs et un peu plus grêles.
Branchies céphaliques. Dorsalement et en avant, le seg-
ment céphalique offre deux appendices recourbés vers le bas en
forme de corne non effilée. Ils naissent à côté des ommatophores,
de cette partie du segment céphalique qui réunit la base de
ces deux derniers. Leur diamètre est plus fort que celui des
autres appendices céphaliques et ils ne sont pas tout à fait cy-
lindriques, mais plutôt aplatis latéralement. L’incrustation cal-
caire ne les a pas épargnés. Leur base est assez mal délimitée
d’avec la masse du segment céphalique et, on ne peut se défen-
dre, dès le premier coup d’œil, de les considérer comme des
166
A. MALAQUIN ET A. DEHORHE
expansions superficielles de l’épiderme. Ils sont mous et presque
transparents parce qu’ils sont creux. Des coupes pratiquées au
travers de l’un deux permettent de les définir. Ce sont pure-
ment et simplement des sortes d’évaginations en doigt de gant
de l’épiderme que tapisse un endothélium fortement aplati.
Leur cavité est un diverticule de la cavité céphalique et les
coupes que nous en avons obtenu ne diffèrent en rien, la di-
mension près, de celle des papilles branchiales parapodiales.
Il y a identité entre la forme et la structure de ces appendices
et les formations branchiales des parapodes, figurées PL 48,
fig. 8 br. p . Ce point est intéressant en ce qu’il détermine nette-
ment la valeur morphologique de ces appendices. Ils ne sont
nullement équivalents aux appendices antennaires de cette ré-
gion du corps.
L eSigalion limicola d’EHLERS, possède bien à droite et à gauche
de l’antenne médiane, deux appendices qui semblent avoir des
rapports morphologiques avec ceux que nous décrivons, mais
Pruvot et Racovitza qui ont retrouvé cette espèce à Banyuls,
infirment la description d’EHLERS en montrant qu’ils naissent
sur le cératophore de l’antenne médiane. De plus, ils seraient
pleins et ces deux auteurs en font des cténidies antennales, ho-
mologues des cupules ciliées parapodiales. Ces caractères ne
rappellent en rien ceux des appendices creux céphaliques dont
nous parlons.
Quant aux autres auteurs qui ont traité des Acœtinés, aucun
ne fait allusion à de semblables productions, et ni Miss Bucha-
nan, ni P. Fauvel, ni Akira Izuka qui, tous trois, ont décrit
une même espèce, extrêmement voisine de V Eupolyodontes am-
boinensis, n’en ont signalé la présence.
Entre les deux ommatophores existe un sillon longitudinal
médian qui prend naissance au bord antérieur de la bouche et
remonte ventralement entre les palpes et les antennes où il de-
vient frontal ; il se poursuit dorsalement entre les appendices
ANNÉLIDE8 d’aMBOINE
167
branchiaux céphaliques jusqu’au sillon transversal dorsal qui sé-
pare la région céphalique proprement dite de la région nucale.
Nous déterminons ainsi, en effet, la région dorsale surélevée qui
porte la soi-disante antenne médiane des auteurs.
Région nucale. La région nucale est séparée du reste
du segment céphalique par un profond sillon transversal inter-
rompu en deux endroits. En effet, latéralement, à lmm,75 de part
et d’autre de la ligne médiane, on voit deux ponts également vi-
sibles sur les deux individus et dirigés obliquement d’arrière en
avant (fig. 4 et fig. 5, p. n.). Ces deux ponts forment ainsi deux
cloisons épaisses à direction oblique, qui montent du fond du
sillon transversal.
A cause de cette disposition, la région nucale consiste en un
bourrelet transversal légèrement sinueux sur son bord antérieur
et terminé sur les côtés par deux sortes de cornes arrondies.
Ce bourrelet, convexe et élargi sur sa face dorsale est couvert
de nombreux plis onduleux plus ou moins remplis et effacés par
le revêtement de pustules calcaires. Il se rétrécit en arrière et
se resserre particulièrement au niveau de sa réunion avec le
segment suivant. La partie antérieure du corps de l’Annélide
paraît aussi fortement entaillée à droite et à gauche et il existe
un large espace anfractueux, de chaque côté, entre la base de
l’ommatophore, l’extrémité latérale arrondie du bourrelet nucal
et la base du premier élytrophore.
Appendice car on cul aire. La région nucale, très nette-
ment visible dans la photographie (PI. 47, fig. 4) porte ici, tout
à fait à son bord antérieur et sur la ligne médiane, un court
appendice qui a été appelé antenne impaire médiane par les
auteurs. Cet appendice comprend deux parties qui sont différem-
ment nuancées : l’une, celle de base, est cylindrique et d’un
blanc-sale; l’autre est une petite pointe mousse dont la colora-
tion rappelle celle de la surface pigmentée des ommatophores.
Cirres tentaculaires. Ventralement, le segment qui suit
Voyage. Vol. 2. 12
168
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
immédiatement la tête manifeste sa présence par des cirres
tentaculaires (PL 48, fig. 7). Ceux-ci sont au nombre de deux
de chaque côté de la bouche et dorsalement par rapport à elle ;
chaque paire de cirres naît d’un cirrophore commun, large et
massif à sa base. Les deux cirrophores se trouvent placés en
face des ommatophores lorsqu’on observe l’animal par la face
ventrale et ils sont séparés l’un de l’autre par ce que l’on peut
appeler la lèvre supérieure.
Orifice buccal. Cette lèvre est un petit coussinet mé-
dian intercalé entre la base des palpes, celle des cirrophores et
le rebord supérieur des deux lèvres latérales. Une forte dépres-
sion la sépare de celle-ci. Comme du reste toutes ces parties de
l’orifice buccal, elle est parcourue de sillons très nettement
accentués au moins quand la trompe de l’animal est rétractée
et qui convergent vers le centre de l’orifice buccal.
Les deux lèvres latérales sont séparées l’une de l’autre par
une profonde fissure qui est l’orifice buccal proprement dit à
l’état de repos de la trompe. Ces lèvres forment deux sortes de
coussinets sillonnés transversalement et à surface largement
ondulée. Elles se rattachent à droite et à gauche, et à peu près
au niveau de la base des cirrophores, au segment tentaculaire
qui est masqué, en partie, à cet endroit, par la base hémisphé-
rique des ommatophores d’une part et par le grand développe-
ment que prend le parapode du premier segment sétigère de
l’autre. Inférieurement ces deux lèvres sont embrassées par un
grand bourrelet circulaire régulièrement sillonné par des dé-
pressions parallèles dont le trajet est d’abord longitudinal, puis
qui rayonnent vers le centre de la bouche. Ce bourrelet, homo-
logue d’une lèvre inférieure, se rattache sur les côtés et en avant
aux extrémités des lèvres latérales ; mais un peu plus en arrière
il se confond avec les parapodes du premier et du deuxième séti-
gères. Postérieurement cette lèvre est assez nettement délimitée
par une dépression circulaire ventrale qui sépare le second
ANNEL1DES D AMBOINE
169
sétigère du troisième. En résumé, le pourtour de l’orifice buccal
est formé, en avant par la face ventrale du segment céphalique ;
latéralement par le segment tentaculaire, le premier sétigère
et le second sétigère qui le bordent en arrière.
Face ventrale du corps. Sur la face ventrale du corps,
la large bande médiane blanche qui est flanquée à droite et à
gauche par les parapodes est divisée longitudinalement en
trois parties. Les deux latérales n’ont rien de remarquable
en dehors de leurs nombreux plis transversaux, dont quel-
ques-uns au moins traduisent la métamérisation de ranimai.
Mais la médiane est inscrite,, à partir de la dépression circu-
laire qui sépare le deuxième segment sétigère du suivant, entre
deux sillons caractéristiques. Ces sillons, au début de leur trajet
et sur un espace médian-ventral qui correspond à la largeur
des 3e, 4e et 5e sétigères réunis, délimitent une figure plane
scutelliforme. Ensuite, tout le long de ranimai ils deviennent
parallèles, à une distance de 2mm, 5 environ l’un de l’autre.
Parapode. La description détaillée que Pruvot et Raco-
vitza ont donnée pour le parapode de Panthalis Lacam , con-
vient aussi bien au parapode de Eupolyodontes amboinensis,
au moins en ce qui concerne le parapode proprement dit. C’est
ainsi que nous observons comme eux, dès le premier sétigère,
une rame hœmale affectant la forme d’un petit tubercule conte-
nant une soie aciculaire. Ce tubercule se transforme peu à peu
aux segments suivants en la sorte de lèvre charnue dont parlent
également ces auteurs, lèvre qui descend sur la face antérieure
du parapode, de la base du cirre dorsal jusque vers le milieu de
la rame neurale. Quant aux soies, elles ont été figurées avec
assez de soin par Akira Izuka dans sa note sur le Panthalis
Mitsukurii , pour que nous nous croyons dispensés de les décrire
à nouveau. Toutefois, comme nous avons voulu bien préciser les
caractères du type que nous présentons, nous donnons un dessin
de son 30e parapode (PI. 48, fig. 8, 9, 10 et 11).
170
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
Discussion spécifique. Comme nous le disions en com-
mençant, une grande confusion règne encore dans la systéma-
tique de 3a tribu des Acœtinés. La classification de Miss Bu-
chanan a réalisé un véritable progrès dans la délimitation des
genres. Cet auteur a eu en effet le mérite de discerner que les
caractères anciennement employés avec succès pour tous les
Aphroditiens, tels que ceux tirés des élytres et du nombre seu-
lement des appendices céphaliques, ne pouvaient plus convenir
aux Acœtinés et devaient être remplacés par des caractères plus
spéciaux à cette tribu, c’est-à-dire ceux des ommatophores et
des yeux.
Miss Buchanan réduisit ainsi les genres aux trois suivants :
1. Eupolyodontes. Pédoncules oculaires s’élevant latérale-
ment de la base du prostomium ; tentacule prostomial médian
rudimentaire ou absent, s’élevant de la partie postérieure du
prostomium quand il est présent.
2. Polyôdontes. Pédoncules oculaires s’élevant du front du
prostomium, rapprochés l’un de l’autre sur la ligne médiane ;
tentacule prostomial médian bien développé.
B. Eupanthalis. Quatre yeux sessiles.
Pruvot et Racoyitza dans une discussion très approfondie
des genres des Acœtinés, n’admirent pas les coupes génériques
de Buchanan et ils firent les trois suivantes :
A. Pas d’antenne médiane. Une paire d’ommatophores. Polyo-
dontes Ranz.
B. Une antenne médiane. Pas d’ommatophores. Euarche Ehl.,
Eupanthalis Mc Int.
C. Une antenne médiane. Une paire d’ommatophores. Acaetes
Aud. et Edw., Eu pompe Kinb., Panthalis Kinb.
Les deux auteurs en question placent donc le genre Eupolyo-
dontes Buchanan, dans la section A qui ne possède pas l’ap-
pendice médian postérieur. Ils attribuent l’observation de Miss
Buchanan à « un repli cutané médian appartenant au bord
%
ANNÊLIDES ü’aMBOINE
171
antérieur du segment buccal, et comme imprimé dans l’angle que
forment les bords internes des deux élytres de la première
paire. » Or, Miss Buchanan indique très nettement cette exis-
tence, et depuis, cet appendice a été reconnu par Fauvel (loc.
cit., p. 92) chez Eupolyodontes Cornishii Buchanan et un ten-
tacule identique existe chez Panthalis MitëukuriL
Mais l’appendice dont il s'agit est supporté, non par la région
céphalique comprise entre les ommatophores comme chez le
Panthalis Lacazii ou chez le Polyodontes maxillosus, mais par
une région qui semblerait appartenir à la partie dorsale du
segment tentaculaire, et qui, nous l’avons dit plus haut, est
séparée par un sillon très profond de V « aire syncipitale » qui
supporte habituellement l’antenne médiane. Or cette éminence
transversale est reliée, par un gros nerf n. c., (PL 48, iîg. 6), ainsi
que le démontre une section sagittale, à la partie postérieure du
cerveau. Elle présente ainsi tous les caractères d’un organe nu-
cal, et l’appendice médian, désigné à tort chez les espèces du
genre Eupolyodontes sous le nom d’antenne médiane, est en
réalité une production carunculaire, ainsi que l’avait soupçonné
Miss Buchanan.
En résumé, le genre Eupolyodontes n’a pas d’antenne médiane
véritable, comme les Polyodontes vrais (P. maxillosus Cpd.)
ou comme les Panthalis (P. Lacazii Pruvot et Racovitza), an-
tenne qui est, chez certaines espèces de ces genres, très longue
et qui y dépasse même en avant les ommatophores. Mais, par
contre, il possède un appendice médian inséré postérieurement
sur une région nucale, à direction transverse, séparée de la ré-
gion moyenne de la tête, par un sillon profond, mais en connexion
nerveuse avec le cerveau postérieur et qui a donc la valeur
d’une production carunculaire.
Le genre Eupolyodontes ainsi compris, peut se caractériser
de la manière suivante :
Diagnose du genre Eupolyodontes. Acœtinés à seg-
172
A. MAI j AQUIN ET A. DEHORNE
ment céphalique profondément divisé par une très
large échancrure médiane qui le partage antérieure-
ment en deux ommatophores situés tout à fait laté-
ralement.
Antennes courtes, paires, s’élevant du bord anté-
rieur du segment céphalique ou légèrement ventrales.
Petit tentacule médian carunculaire s’élevant de
la partie nucale du segment céphalique.
Palpes petits, pairs, de même longueur que les
antennes latérales, insérés ventralement sur la base
des ommatophores.
Parapodes pourvus de nombreuses papilles bran-
chiales, simples ou arborescentes.
Ainsi défini le genre Eupolyodontes se distingue nettement
des autres genres des Acœtinés, parmi lesquels il faudra sans
doute faire de nombreuses réductions, mais ce travail ne pourra
être entrepris avantageusement que par des auteurs en posses-
sion d’un matériel bien conservé.
Dans ce genre Eupolyodontes ainsi défini nous faisons rentrer
le Panthalis Mitsukurii delzuKA. L’Acœtiné décrit par Fauteur
japonais rentre certainement dans le genre Eupolyodontes de
Buchanan et il appartient très vraisemblablement à la même
espèce.
Le Polyodontes gulo de Grübe est tellement voisin par l’en-
semble de ses caractères du genre Eupolyodontes qu’il doit éga-
lement y rentrer. Bien qu’il ait été décrit comme ne possédant
pas le petit appendice médian de VE, Cornishii Buchanan, il y a
de fortes raisons de croire, vu la ressemblance frappante de sa
région nucale, dans le dessin très insuffisant de Grübe, avec celle
de VE. Cornishii , qu’il n’y a qu’une seule et même espèce. L’in-
dividu de la Mer Rouge aura perdu son appendice carunculaire
avant d’être remis à Grübe qui l’a présenté comme en étant
normalement dépourvu.
AN JS ELIDES IVAMBOINE
173
Les formes d’Acœtinés décrites jusqu’à présent et rentrant
dans le genre Eupolyodontes sont les suivantes :
Eupolyodontes CornisMi. Buchanan 1894.
Eupolyodontes Cornishii Buchanan. Fauvel 1897.
E. (Panthalis) Mitsukurii Izuka 1904.
? Polyodontes gulo Grube 1854.
Eupolyodontes amboinensis Malaquin et Dehorne 1906.
Diagnose de Eupolyodontes amboinensis n. sp,
Eupolyodontes amboinensis, outre les caractères génériques
ci-dessus indiqués, est caractérisé par :
Une paire de branchies céphaliques, creuses, cy-
lindriques, insérées entre les ommatophores, sem-
blables aux branchies parapodial es.
Amphinûmides.
Cette famille est représentée par quatre espèces, dont un genre
nouveau.
Eurythoe pacifica Kbg.
Notopygos macidata Kbg.
Notopygos labiatus Mc Intosh.
Eucarunculata n. g. grubei n. sp.
Eurythoe pacifica Kbg.
Cette espèce à déjà été rencontrée à Tahiti et à l'üe Nicobar.
Les exemplaires décrits par Kinberg venaient des îles Eimeo et
Focia. Ceux qu’à rapportés le Challenger ont été récoltés aux
Bermudes.
Les individus qui proviennent de la baie d’Amboine sont au
nombre de deux.
Notopygos maculata Kbg.
Un seul exemplaire qui répond bien à la description de Grube1.
1 V. Annuîata semperiana, PI. I, fig. 3.
174
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
Nofopygos labiatus Mc Intosh.
Cette espèce fut trouvée pour la première fois au sud des îles
Philippines par le Challenger. Les exemplaires récoltés à Am-
boine sont au nombre de trois. Nous n’avons rien à ajouter à
la description générale de Mac Intosh, mais nous reviendrons
plus loin sur les rapports et la structure de la caroncule de cette
espèce que nous représentons (PL 49, %. 16).
Eucarunculata Grubei n. gen. n. sp.
PL 47, fig. 2 : PL 49, fig. 12 à lo et 17 à 20.
Le nouvel Amphinomide que nous décrivons sous ce nom est
pourvu de branchies arborescentes en touffes compactes et d’une
caroncule très développée. Il prend place en qualité de nouveau
genre dans la classification que Gravier a donnée des Amphino-
mides 1 dans le groupe que formaient à eux seuls les genres
Hermodice Kinberg et Notopygos Grube.
Plusieurs exemplaires nous ont été remis, mais Lun d’entre
eux seulement (PL 47, fig. 2) est presque complet. Chez aucun les
segments qui concourent à former l’anus n’ont été conservés.
L’individu le plus long, celui que nous allons étudier plus par-
ticulièrement, mesure 7011™ de long et 9mra en sa plus grande
largeur qui se trouve au niveau du 13e segment. Il compte
59 segments. La section du corps est nettement quadrangulaire
avec des côtés concaves.
La coloration générale, après un long séjour dans l’alcool,
est brune. Mais, sur le dos, où la pigmentation est d’ailleurs
plus dense que sous le ventre, on rencontre des bandes longitu-
dinales sombres qui courent de segment en segment d’une extré-
mité à l’autre de l’animal. Elles sont au nombre de 10 à 15. Ven-
tralement, elles s’arrêtent au vingtième segment.
1 Gravier. Annélides Polychètes de la Mer Rouge. Nouvelles Arch. du Mu-
séum, 1900.
AN N ÉLIDÉS d’aMBOINE
175
Le segment céphalique, fig. 12, qui se trouve enclavé entre
les deux parties latérales du premier et du second segment pré-
sente trois régions nettement distinctes les unes des autres. La
plus antérieure s’échancre en avant pour donner les palpes si
caractéristiques des Amphinomides. Postérieurement, cette par-
tie antérieure de la tête est quadrilobée, et comme elle se re-
lève en proue, vers le dos, ces quatre lobes sont superposés deux
à deux. Les deux lobes supérieurs, ceux qui seraient tout à fait
antérieurs si cette proue se déroulait sur un plan horizontal
sont en même temps beaucoup plus rapprochés de la ligne mér
diane que les deux autres lobes inférieurs et ventraux. Tous les
quatre s’allongent en un appendice antennaire subulé.
Une large échancrure transverse sépare cette masse anté-
rieure de la région moyenne du lobe céphalique, c’est-à-dire la
région syncipitale, au sens où l’entend Racovitza. C’est une
éminence quadrangulaire moins élevée que la proue antérieure
et comme à l’abri de cette dernière; de l’extérieur on n’aper-
çoit guère que l’antenne médiane. Elle porte les yeux au nom-
bre de quatre. Les deux plus gros sont antérieurs et latéraux
par rapport aux deux autres plus petits qui sont postérieurs et
dorsaux. Du milieu de cette éminence part l’antenne médiane
impaire, le plus long appendice du lobe céphalique.
La région postérieure de la tête, celle qui correspond à la ré-
gion nucale de Racovitza est constitué par une énorme ca-
roncule cordiforme. Celle-ci comprend essentiellement un axe
médian en saillie et deux larges lobes latéraux qui s’épanouissent
sur les premiers segments, à droite et à gauche, jusqu’à leurs
parapodes (PL 49, fig. 12).
L’axe qui paraît tronçonné ne l’est que superficiellement. En
avant il s’étale en un écusson vaguement fourchu qui embrasse
la base de l’antenne médiane. La surface est parcourue de nom-
breuses rides qui ne correspondent pas à des divisions intérieures.
Les lobes latéraux sont formés de côtes saillantes insérées
176
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
tout le long cle Taxe, à droite et à gauche de ce dernier et
rangées parallèlement les unes auprès des autres. Elles sont
orientées de telle sorte qu’elles convergent d’arrière en avant.
Cette disposition est inverse dans le caroncule du genre Her-
modice où les côtes latérales convergent d’avant en arrière
le long du lobe médian. Chaque côte prise séparément offre un
curieux aspect. On distingue en effet à sa surface une sorte
d’épaississement qui y décrit une arborisation régulière, épais-
sissement dont la signification nous échappe du reste. Un ins-
tant nous avions pu croire que les lignes d’arborisation corres-
pondaient à des zones ciliées, mais sur les coupes nous n’avons re-
trouvé nul vestige de cils vibratiles et la cuticule est aussi épaisse
en ces endroits que sur l’épiderme dorsal des segments voisins.
Les côtes des lobes latéraux de la caroncule sont indépen-
dantes entre elles sur les côtés et jamais elles n’adhèrent à la
paroi dorsale des segments post-céphaliques. Mais sur la ligne
médiane, elles se fusionnent toutes, non seulement entre elles,
mais encore avec l’axe médian et c’est alors aussi que le ca-
roncule entre en relations directes avec la région supérieure svn-
cipitale qui contient les yeux.
Notons en passant que l’individu étudié par nous possédait
une seconde caroncule développée sur la partie droite de la ca-
roncule médiane. Cette dernière est seule présente dans un se-
cond exemplaire. Comme nous n’avons eu à notre disposition
que deux individus à extrémité antérieure complète, il est diffi-
cile de dire si le cas du spécimen étudié est exceptionnel et rentre
dans le cas des anomalies ou bien si le dédoublement de la ca-
roncule est au contraire fréquent et devient alors un caractère
quasi normal de ce type.
Si nous comparons le parapode de Eucanmculata à celui de
Eurythoe qui est fort ressemblant, celui du genre créé par nous
est un peu plus saillant. Comme ceux de tous les Àmphinomiens,
il est trapu, peu élevé et biramé (fig. 15). Sa rame dorsale com-
ANNÉLIDES d’aMBOINE
177
prend un lobe sétigère aigu à l’extrémité duquel s’insère un
cirre dorsal assez long et bi-articulé et une branchie arbores-
cente. Le faisceau de soies sort de la rame par une sorte de
fente circulaire qu’on retrouve ventralement et qui semble par-
tager chaque rame en deux lèvres inégales.
Les soies de la rame dorsale sont de trois sortes : 1° des soies
très longues et très fines, pourvues de nombreuses petites denti-
culations sur toute leur longueur (fig. 18) ; 2° des soies beaucoup
plus fortes, conservant un assez gros calibre dans toute leur lon-
gueur et ne s’effilant qu’à leur extrémité (fig. 14) ; 3° de grosses
soies, plus trapues que les précédentes, à ornementations caracté-
ristiques, d’un côté seulement. Elles s’effilent plus vite que les
précédentes et elles gardent les ornementations jusqu’à leur ex-
trémité (fig. 13).
La rame ventrale présente également, trois sortes de soies :
1° quelques grosses soies très courtes et lancéolées, ce sont les
soies aciculaires (fig. 17); 2° des soies très fines, très longues et
denticulées à leur extrémité (fig. 20) ; 3° enfin, des fortes et lon-
gues soies de grosseurs diverses, qui présentent à leur extrémité,
sur un côté, une dizaine de denticulations et se terminent par une
dent pointue (fig. 19).
Toutes ces soies, tant dorsales que ventrales, sont simples et
creuses. Seules, les soies ventrales aciculaires sont pleines.
Le nouveau genre Eacarunculata se caractérise de la manière
suivante :
Ampliinoinide pourvu de branchies arborescentes
et d’une caroncule très bien développée, cordi-
forme et trilobée. Un seul cirre dorsal au para-
pode, toutes les soies sont simples, jamais bifides.
Eunicides (s. Grube).
La famille des Eunicidés est représentée par onze espèces,
appartenant aux différentes tribus de la famille.
178
A, MALAQTJIN ET A. DEHORNE
Diopatra c tmhoinensis Aud. et Edw. l.
Nous rapportons à cette espèce, un exemplaire incomplet,
bien que la description de Aüdouin et Milne-Edwards ne
soit pas assez circonstanciée pour Fy rapporter avec certitude.
Toutefois les conditions d’origine, l’aspect général de la région
antérieure du corps nous autorisent à penser que l’individu
trouvé à Amboine par MM. Bedot et Pictet se réfère à l’es-
pèce type du genre de Aüdouin et Milne-Edwards.
L’exemplaire, incomplet, compte 40 segments. La tête, large-
ment échancrée en avant, présente 2 gros palpes au-dessus
desquels sont disposées frontalement 2 courts appendices piri-
formes. Cinq antennes, dont la plus longue, la médiane, rabat-
tue sur le dos descend jusqu’au 20e segment, sont insérées sur
Fig. 5.
Diopatra amboinensis.
Vue dorsale de la région antérieure du corps. On n’a figuré que la partie basilaire des antennes,
latérales antérieures. An. I. a. = Antennes latérales antérieures ; An. I. p. — A. latérales
postérieures ; An. m. - A. médianes; P. r- = palpes ; C. t. = cirres tentaculaires.
la tête selon une demi-circonférence. (Texte, fig. 5.) Comme chez
les Eunices proprement dites, le segment tentaculaire présente
deux petits cirres sur la face dorsale: ils sont dépourvus d an-
1 Audoüin et Milne-Edwards. Classification des Annélides et description de
celles quihabitent les côtes de la France. Ann. Sc. nat., T. 28, p. 229, pl. X, 1833.
ANNÉLIDES d’âMBOINE
179
nulations transverses à leur base. Ce segment est apode. Les
3 segments qui lui font suite sont pourvus de parapodes, mais
ils n’ont pas encore de branchies.
Au quatrième segment parapodial (Texte, fig. 6) le parapode
comprend un long appendice
dorsal, appelé cirre dorsal par
les auteurs et à la base duquel
(TLd.Jpénètre un faisceau de 9 à
10 fins a ci cules, uneramefi?.^
pourvue de 2 lèvres entre les-
quelles sortent une très longue
et mince languette ayant la
structure normale d’un cirre et
quelques soies, enfin un cirre
ventral (G. t’.^bien développé.
Dans cette rame ventrale on
trouve quatre gros acicules con-
tigus qui, à ce niveau, possè-
dent encore une extrémité effi-
lée en pointe, et 2 sortes de soies se présentent : 1° des soies
fal «formes qu’on rencontre chez tous
les Euniciens et 2° une très longue
soie, arquée comme une soie acicu-
laire et occupant du reste, dans ces
premiers segments, la même position
que la soie aciculaire proprement
dite occupe dans les segments qui
viendront ensuite. Elle est enfermée
dans une gaine qui laisse dépasser son
extrémité bidentée (Texte, fig. 7 a).
Dans l’intérieur du parapode, on
découvre de jeunes soies absolu-
ment identiques à celle que nous venons de décrire, contenues
Fig. 6.
4e segment parapodial de 1). amboi-
nensis.
Fig. 7 a.
Soie aciculaire du 4e segment
parapodial.
Fig. 7 6.
Soie aciculaire du 27* segment.
180
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
dans une gaine chitineuse qui les enveloppe encore tout entières
à ce stade. Ces sortes de soies, propres au Diopatres, ont été
décrites par Claparède sous le nom de .soies imparfaitement
composées et par de Saint-Joseph sous le nom de soies pseudo-
articulées à lame dissedrice. Comme ce dernier auteur, nous
avons pu constater qu’elles ne coexistent pas avec les branchies
et qu’elles disparaissent pour ne plus reparaître dès le cin-
quième segment, qui est aussi
chez cet exemplaire le premier
branchifère.
Si l’on considère maintenant, le
parapode du 27e sétigère (Texte,
fig. 8) le faisceau de fins acicules de
la base de la rame dorsale (R.d.),
pénètre jusque près de son extré-
mité distale. On a toujours quatre
gros acicules parallèles dans le
corps de la rame ventrale (B.v.),
mais ici, leur extrémité libre, au
lieu de s’effiler en pointe, est re-
courbée vers le dos en une sorte
de grosse dent brunâtre très sin-
gulière. De plus, à cette même
rame, on constate la présence d’un
grand nombre de longues soies en
peigne et de deux fortes soies aci-
culaires, dont l’une est parallèle
aux quatre gros acicules horizontaux et dont l’autre (Texte,
fig. 7 b.\ incurvée, est oblique par rapporta Taxe transversal du
parapode.
Le cirre ventral ( 'C.v .) n’est plus qu’un bouton fortement en
retrait et la rame dorsale supporte une grosse branchie (B. r.)
dont le tronc se ramifie en huit filaments insérés sur une spirale.
Parapode du 27e segment sétigère
de D. amboinensis.
ANNÉLIDES ü’aMBOINE
181.
Eunice valida Gravier 1 .
Cette espèce qui a été trouvée en 1897 dans la Mer Rouge
a été bien décrite par Gravier. Elle est remarquable par
l’absence de soie aciculaire et de soies en peigne, par l’ap-
parition fort tardive de sa branchie filiforme jamais ramifiée
et par l’aspect de sa mâchoire inférieure. Celle-ci est très dé-
veloppée ; elle est formée de deux pièces entièrement calcifiées,
d’une belle coloration jaune et bleu. Dans l’individu d’Amboine,
cette mâchoire mesure 5rnm,5 de long et Sram dans sa plus
grande largeur.
Eunice flaccida Grube.
La description de cette Annélide ayant été reprise en détail
par Gravier, nous nous con-
tenterons simplement de si-
gnaler que la soie aciculaire
commence au 23e segment
sétigère.
Eunice mutabilis Gravier K
Un seul exemplaire de
105mm de long sur 6mm de
large. Il compte 141 seg-
ments dont la largeur va en
décroissant à partir du 12e.
La branchie commence au
17e sétigère, comme dans
l’exemplaire décrit parGKA- Eunice Gravier, par.pode de
VIER, mais la soie aciculaire la région moyenne.
n’apparaît qu’au 33e segment. Le parapode de cette espèce (Texte,
1 Gravier. Annélides Polychètes de la Mer Bouge. 1900, p. 264, PI- XIII.
2 Gravier. Ibid., 1900, p. 245, PL XIII.
182
A. MAL AQUIN ET A. DEHORNE
fig. 9) est remarquable par la pénétration des acicules dans le
soi-disant eirre dorsal, en réalité la rame dorsale (B. d.).
F/miice pycnob rem chiât a Mc Intosh l.
Malgré quelques différences du reste très légères, nous avons
assimilé l’individu trouvé à Amboirie par MM. Redot et Pictet
à l’espèce décrite sous ce nom par Mac Intosh. Mêmes dimen-
sions que pour l’individu dragué sur la côte australienne, même
saillie latérale de chaque côté du premier segment du corps.
La branchie apparaît, ici, au 20e segment au lieu du 16e
mais le parapode est identique et nous avons aussi remarqué
que les soies simples supérieures de la rame ventrale suppor-
taient un grand nombre de particules adhérentes.
Pour ce qui regarde les soies composées hétérogomphes, si-
gnalons que la serpe est, contrairement à la figure donnée par
Fauteur anglais, nettement tridentée.
Eimiee coüaris Ehrbg.
Annélide décrite par Grube, puis par Semper et enfin par
Gravier. L’individu que nous avons eu en mains est de bien
moins grande taille que celui des Philippines et même que celui
de la Mer Rouge. Il est incomplet, mais il ne doit lui manquer
que 3 ou 4 segments postérieurs. Il compte 83 sétigères.
Sa couleur est bien celle qui a été donnée par Grube. Exté-
rieurement, le tégument à l’aspect d’une peau de chagrin. Seul
le 4e sétigère est dépourvu de la pigmentation générale, rouge-
brique mêlée de jaune.
La branchie apparaît au 13e segment, un peu plus antérieu-
rement que pour les individus étudiés par Grube et par Gra-
vier. La soie aciculaire se montre au 20e segment.
1 Mac Intosh. Report of the Annelida Polychœta. The Voyage of H. M. S.
Challenger, vol. 12, 1885, p. 204, PI. XXXIX.
ANNÉLIDES d’aMBOINE
183
Dans les parapodes antérieurs on trouve une rame dorsale (le
cirre dorsal des auteurs) traversée dans toute sa longueur par quel-
ques longs acicules. Vers le 50e segment, cette rame dorsale se
réduit beaucoup, mais elle contient toujours plusieurs longs aci-
cules et elle supporte à ce niveau une branchie à trois filaments.
Pour la description des soies et des mâchoires, voir Gravier.
Eunice Grubei Gravier 1 .
Une description très complète et précise de cette espèce a été
donnée par Gravier et nous renverrons à l’étude de cet auteur.
Nous avons cependant rencontré dans la structure des para-
podes, et en particulier dans ceux du premier segment, des
caractères qui éclairent la signification morphologique des di-
verses parties de ces appendices chez les Eunicides. On sait que
le parapode complet d’un Eunicide se compose des parties sui-
vantes : Une branchie dorsale, un appendice cirriforme dorsal,
une rame et un cirre ventral.
, T \ branchie
Paine dorsale < „ . . _
f appendice cirriforme contenant des acicules
. i Rame proprement dite avec acicules
Rame ventrale
( cirre ventral.
La valeur morphologique de chacune de ces parties a été
l’objet de discussions dont on trouvera l’exposé dans le travail
de Prüvot et Racovitza 2,
Pour ces auteurs, la rame dorsale du type morphologique le
plus complet des Annélides n’est plus représenté chez les Euni-
ciens que par le cirre dorsal, lequel renferme comme on sait, un
ou plusieurs acicules et alors la branchie est une acquisition
secondaire.
Pour l’un de nous, au contraire3, le prétendu cirre dorsal est
1 Gravier. Annélides Polychètes de la Mer Bouge. 1900, p. 258, PI. XIV.
1 Faune des Annélides de Banyüls. Arch. Zool. exp. (3), Tome S, p.* 339. 1895.
* A. Malaquïn. Becherches sur les Syllidiens. 1893.
Voyage. Vol. 2.
13
184
A. MALAQU1N ET A. DEHORME
UV '
Fig. 10.
Eunice Grubei Gravier, parapode du 5Qme
sétigère.
la rame dorsale elle-même et
la branchie des Euniciens est
le vestige du véritable cirre
dorsal transformé en organe
respiratoire.
Or, un nouvel argument
en faveur de cette dernière
thèse est donné par la struc-
ture de la rame dorsale du
premier sétigère chez Eu-
nice Grubei. En effet, dans
cette espèce (Texte, fig. 10)
au 50e sétigère, le parapode
est bien un parapode normal
d’Eunicide; il comprend une
branchie pectinée (B. r.) à 6
digitations, un long appendice
cirriforme pourvu d’acicules
dans sa région basilaire (R. cl.),
une rame ventrale pourvue de
deux gros acieules noirs rigides
(B. v.) et de deux faisceaux de
soies et enfin un cirre ventral
(G. v.). Mais si l’on étudie suc-
cessivement, les parapodesdes
sétigères antérieurs, on voit la
branchie diminuer d’impor-
tance à mesure que l’on re-
monte vers la tête et cette ré-
duction nous mène jusqu’au 3e
sétigère où elle a la structure
d’une mince languette digiti-
forme (Texte, fig. 11, B. r.). A ce niveau, selon la plupart des
Fig. 11.
Eunice Grubei Gravier, parapode du
1er sétigère.
ANNÉLIÜES d’aMBOINE
185
auteurs, ce troisième parapode doit s’interpréter de la manière
suivante : cirre ventral, rame ventrale, puis cirre dorsal à la base
duquel on retrouve les acicules de la rame dorsale disparue et enfin
expansion branchiale dorsale, organe surajouté au parapode, tan-
dis que dans l’hypothèse qui fait du parapode des Euniciens un
parapode ordinaire, on lit CV. RV. RD et branchie = CD.
Mais ceci n’est possible que si on montre que le prétendu
cirre dorsal est la rame dorsale elle-même. C’est à quoi va nous
aider l’étude du premier sétigère de Y Eunice Grubei.
Le parapode de ce segment est très simple, il comprend les
deux parties fondamentales de tout parapode, à savoir, une
rame ventrale, elle-même très peu importante et à peine dis-
tincte dé la base du cirre ventral qui est énorme et une rame
dorsale. Celle-ci est un très long et très robuste appendice cir-
riforme, pourvu à sa base d’un
paquet^, y d’environ 14 acicu-
les recourbés à leur extrémité
distale. Jusque là, elle n’a rien
qui la distingue de la rame dor-
sale des autres parapodes de la
même Eunice. Mais, en plus de
ce faisceau d’acicules basilaires
on en reconnaît très nettement
deux autres (Texte, fig. 12, S .2,
SJ) composés chacun de 3 ou 4
soies et situés dans le prolonge-
ment l’un de l’autre et enfin une r „ ■
dernière soie isolée (S.*). Bien Fig. 12.
, . , .. , , Eunice Grubei Gravier, parapode du
mieux, 1 extrémité distale de cet 1er sétigère.
S/L'
appendice est bifurquée et donne 2 lobes foliacés (L.v., L . d.)y en
tout comparables aux lèvres entre lesquelles font saillie les
soies d’une rame parapodiale.
L’équivalence morphologique de cet appendice avec une rame
186
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
résulte de son double caractère: 1° de la présence d’organes
sétigères qui se retrouvent dans les 3/4 de sa longueur ; 2° de sa
bifurcation terminale en 2 lobes, caractère fréquent de rame
sétigère.
Le parapode normal d ’Eunice mutabilis Grav. que nous figu-
rons plus haut (Texte, fig. 9) montre que dans certaines espèces,
les soies pénètrent très loin dans le soi-disant cirre dorsal. Il en
est de même chez Diopatra( Texte, fig. 8) et chez beaucoup d’autres
espèces d’Eunicides. Nous établirons du reste, dans un autre
travail, la transformation directe du cirre dorsal en branchie
chez Onuphis Panceri.
Dès maintenant nous pouvons admettre que le pseudo-cirre
dorsal des Eunicides n’est pas autre chose que la rame dorsale
modifiée.
Œnone dipJiyllidia Schmarda.
L’individu rapporté d’Àmboine est identique à celui qu’à
décrit Ehlers dans Reports on the Ânnelids. Il offre aussi
les plus grandes affinités avec Aglaurides erythroensis Gravier.
Les trois dernières espèces d’Eunieidés se rapportent à :
Staurocephcdus filicornis Grube
Aracoda multidentata Ehlers
et Lumbriconereis gracilis Gr.
Les Annélides sédentaires sont représentées par treize espèces;
nous nous contenterons d’en donner une énumération très rapide,
les formes récoltées à Amboine appartenant toutes à des espèces
dont la description a été donnée dans les travaux de Grube,
Mac Intosh, etc.
Sabellarides.
Sabellaria Johnstoni Mc Intosh.
ANNÉLIDES d’aMBOINE
187
Serpulides.
Sahetta spectabïlis Gr.
Sabella manicata Gr.
Sabella tenuitorgues Gr.
Dasychone violacea Schm.
Salmacina aedificatrix Clpd.
Pomatoceros tricornigera Gr.
Térérellides.
Loimia ingens Gr.
Terebetta Claparedi Gr.
Fhenacia parca Gr.
Chœtopterides.
Choetoptems variopedatus Renier.
Flabelligerides.
Stylarioïdes par mata Gr.
Capitellides.
Dasybranchus umbrinus Gr.
188
A. MALAQUIN ET A. DEHQRNE
IL PARTIE ANATOMIQUE
L’encéphale et la caroncule (organe nucal) de
Notopygos lariatus Gr. (Amphinomide).
Le grand développement que présente l’organe caronculaire
nucal des Amphinomides, et, en particulier, les dimensions con-
sidérables qu’il atteint chez Notopygos labiatus Gr. nous ont
incités à en étudier la structure et à établir ses rapports avec le
segment céphalique. La caroncule des Amphinomides a été
décrite chez plusieurs genres (Eurythoe, Euphrosyne , Spinther)
par Racovxtza dans son important mémoire sur Le lobe
céphalique et l’encéphale des Annélides Polychètes. Nous ren-
verrons à cet ouvrage pour tout ce qui concerne la bibliographie
de la question 1 .
L’étude que nous avons faite de la caroncule de Notopygos et
à7 Encarunculata, nous ayant révélé une vascularisation ex-
trêmement développée, et, dans la cavité baignée par ces vais-
seaux, une énorme quantité de cellules mésenchymateuses
(amibocytes, Mastzellen, cellules migratrices à pigment, etc.)
nous avons entrepris l’étude détaillée de tout l’organe que nous
supposions exclusivement sensitif, et, par contre-coup, nous
avons été amenés à étudier l’encéphale si développé de cette
espèce.
Morphologie de la tête. (PI. 49, fig. 16). Comme celle
de tous les Amphinomides, la tête du genre Notopygos est
encastrée dans les premiers segments parapodiaux du corps.
Les appendices consistent en : 1° deux gros palpes juxtaposés
sur la ligne médiane, plus larges en avant qu’en arrière et
recourbés en volute vers le haut. Ces deux palpes sont lisses ;
1 Archives de Zoologie expérimentale, 1896.
ANNÉLIDES d’aMBOINE
189
seul un léger sillon sagittal les sépare depuis la bouche ventrale
dont ils constituent la lèvre antérieure. 2° deux antennes latéra-
les antérieures, situées dans une échancrure et entre lesquelles
passe la région recourbée des palpes. Racoyïtza a considéré
chez Eurythoe des appendices semblables comme des stylodes des
palpes. Ici leur situation et l’innervation les rendent complète-
ment indépendantes des palpes. 3° deux antennes latérales
postérieures, et 4° une antenne médiane impaire. A la base et en
avant de celle-ci, existent 4 yeux, rangés deux à deux, les anté-
rieurs étant les plus développés, disposés sur un espace quadran-
gulaire légèrement surélevé. Postérieurement à cette antenne
impaire se trouve insérée une très importante caroncule, sur
laquelle nous reviendrons plus loin.
A. I/encéphale de Notopygos labiatus Gr.
Dans son mémoire, Racoyïtza s’est particulièrement occupé
des Amphinomides et a étudié trois types de cette famille : les
genres Eurythoe , Euphrosyne et Spinther. L’auteur y admet
l’existence constante chez tous les Polychètes, de trois centres
nerveux ou trois cerveaux correspondant à trois régions senso-
rielles primitives. Aux aires nucale, svncipitale et palpaire cor-
respondent respectivement les cerveaux postérieur, moyen et
antérieur. Le cerveau antérieur innerve les palpes, le moyen
fournit les nerfs aux diverses antennes et aux yeux, et le posté-
rieur à l’organe nucal.
L’encéphale de Notopygos labiatus Gr. présente un développe-
ment considérable ; les appendices et les organes des sens
céphaliques sont au complet puisqu’ils comprennent le maximum
en nombre des palpes et antennes. Les quatre yeux sont très
volumineux et l’organe caronculaire y atteint une extension plus
grande que chez aucune autre espèce d’Amphinomide ou d’An-
nélide. Cet encéphale est non seulement volumineux, mais
190
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
encore il est divisé par des fissures profondes dont les plus impor-
tantes sont parcourues par des vaisseaux sanguins qui pénè-
trent jusqu’au milieu de la masse nerveuse. Cette disposition
vasculaire, inconnue chez les Annélides, et le développement
puissant des centres nerveux donnent à l’étude de F encéphale de
JSotopygos un grand intérêt en ce qu’il permet plus facilement
qu’aucun autre de rechercher si l’on y retrouve les trois centres
cérébraux avec leurs limites et leurs connexions, tels qu’ils ont
été établis par Racovitza et admis depuis par plusieurs
auteurs.
Anatomie de V encéphale.
(PI. 51-53, fig. 25-30.)
Situation de l’encéphale dans la tête. La partie fon-
Notopygos labiatus Gr. Section sagittale de l’encéphale résultant de la com-
binaison de plusieurs coupes.
A. i = Antenne impaire médiane ; Cœ. En. = Cavité péri-encéphalique ; F.d.a. = fissure
dorsale antérieure ; F.d. p.= Fissure dorsale postérieure ; F.v. a. - Fisure ventrale antérieure ;
F. v. p. = Fissure ventrale postérieure; G. A. i.= Ganglion de l’antenne impaire médiane;
A. A. i. = Nerf antennaire médian ; N. P. — Nerf palpaire ; P. = Palpe ; V. G. = Vaisseau
caronculaiie dorsal.
ANNÉLIÜES d’aMBOINE
191
damentale de l’encéphale est formée, comme chez tous les Poly-
cliètes, par un massif de fibres constituant la substance dite
ponctuée et par des amas de cellules ganglionnaires. Ces derniè-
res occupent la région latéro-dorsale du massif ponctué. Sa face
ventrale est complètement dépourvue de cellules ganglionnaires.
Il est logé dans une cavité péri-encéphalique, limitée, par une
membrane épaisse fibrillée, sorte de basale qui serait séparée du
massif nerveux d’origine épidermique. Cette cavité péri-encé-
phalique s’étend ventralement, et remonte postérieurement en
une pointe entre les origines des nerfs caronculaires (Texte,
fig. IB, 14 et 18). Elle renferme des vaisseaux sanguins dont il
sera question plus loin. La région dorsale de la substance cen-
trale ponctuée est extrêmement mamelonnée par suite de la
formation des fissures profondes et de l’émergence des nombreux
nerfs qui y prennent naissance. Les dépressions sont remplies
par les cellules nerveuses qui relient avec les nerfs toute cette
masse dorsale à l’épiderme. Toutefois, entre les divers massifs
ganglionnaires existent des cavités irrégulières que parcourent
des vaisseaux sanguins.
Il résulte de cette disposition que l’encéphale semble suspendu
dans la cavité péri-encéphalique par toute sa région dorsale en
rapport intime avec l’épiderme.
Divisions de la substance fibro-ponctuée et vas-
cularisation. La substance fibro-ponctuée est profondément
découpée par des fissures de deux ordres : les unes extrême-
ment profondes, larges, occupées par un gros vaisseau, d’autres
simplement formées par un repli plein de la gaine névri lo-
in atique.
Les fissures vascularisées sont au nombre de quatre. Les deux
postérieures, paires et symétriques, sont situées en arrière de l’in-
sertion de l’antenne médiane (Texte, fig. 13-14 F. d . p. ; PL 51,
fig. 25-26). Elles pénètrent très profondément et se rejoignent dans
le centre de la masse ponctuée. Leur cavité commune se reploie en
192
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
jtt; '
■
F
forme de corne et descend fortement en arrière et ventralement.
Elles séparent presque entièrement le centre postérieur du reste
de l’encéphale. Cette séparation est d’autant plus accusée qu’une
tissure ventrale (f. v. p.) également vascularisée et une autre
fissure de deuxième ordre viennent presque la rejoindre.
Notopygos làbiatus Gr. Section parasagittale de l’encéphaLe résultant de la
combinaison de plusieurs coupes.
an. l.p. — Antenne latérale postérieure , Cm. En. = Cavité péri-eneépkalique f.C.f. =
fibres nerveuses de l’origine postérieure du connectif ; F. d.p. = Fissure dorsale postérieure;
F. v.p. — Fissure ventrale postérieure ; N. an. I. a. = Nerf de l’antenne latérale postérieure;
JV. C. i. = Nerf caronculaire interne ; N. os. a. = Nerf de l’œil antérieur ; n.p. — Nerf palpaire ;
ce. a. = œil antérieur ; P. = Palpe.
En avant de l’antenne médiane et des ganglions de cette an-
tenne existe une troisième fissure (f. d . a.) vascularisée, moins
profonde, qui s’étend plus latéralement et qui se dirige ventrale-
ment vers une autre fissure ventrale vascularisée (f. v. a.). Avec
la précédente, elles isolent presqu’ entièrement un petit massif
de substance fibro-ponctuée d’où émergent les fibres constituant
le nerf de l’antenne médiane.
f.C.f. F. v.p
F.d.p.
Fig. 14.
ANN ÉLIDÉS d’âMBOINE
193
Dans toute la région antérieure, la substance fibro-ponctuée
d’où partent les nerfs des antennes latérales antérieures et pos-
térieures, des palpes, des yeux antérieurs et des racines anté-
rieures des connectifs, il n’existe plus de division importante. La
face ventrale est complètement lisse ; au contraire, la surface
dorsale est mamelonnée par les origines des différents nerfs.
Fig. 15.
Notopygos labiatus Gr. Coupe transversale de la caroncule et des deux pre-
miers segments parapodiaux, au niveau des deux yeux antérieurs. (Pour îa com-
préhension de cette coupe, voir la figure 16, planche 49.)
b. s. = bulbe sétigère ; br. s. = branchie sensorielle ; e. d. = cirre dorsal du second segment ;
C.v. — cirre ventral; Cœ. G. = Cœlome caronculaire ; Cœ.En.-. Cavité péri-encépbalique ;
G. a. - Ganglion antérieur; G.A.i. - - Ganglion antennaire médian ; N. A. i. = Nerf antennaire
médian ; N. an. l.a. = Nerf de' l'antenne latérale antérieure ; N. P. = Nerf palpaire ; Oe.a. =
Oeil antérieur; P. = Palpe ; P.p. I et P.p. II = Parapode du 1er et du 2e segement.
Il n’y existe du reste (PL 51, fig. 26 et PL 52, fig. 27) que des
fissures à trajet vertical et peu développées. Aucune séparation,
comparable aux fissures vasculaires, n’y découpe la substance
ponctuée, et il nous a été impossible, en particulier, d’y observer
une séparation, si minime fût-elle, entre la région palpaire et la
194
A. MAL AQUIN ET A. DEHORNE
région antennaire. Il en est de même, du reste, ainsi qu’on le
verra plus loin, pour les massifs ganglionnaires correspondants.
Si donc, l’on devait diviser l’encéphale de Notopygos au point
de vue anatomique, d’après les découpures profondes qui isolent
la substance ponctuée, en trois masses, d’avant en arrière, il en
résulterait que ces trois centres inégaux, mais très distincts, ne
correspondraient nullement à ceux que Racoyitza a observés
chez les autres Amphinomides.
Nerfs encéphaliques. Palpes. Les nerfs palpaires ont un
volume et un trajet en rapport avec la grande dimension et l’ex-
tension des organes in-
nervés, Ces nerfs ont
leur origine tout à fait
en avant de l’encéphale,
qu’ils prolongent pour
ainsi dire ; ils s’irradient
latéralement et ventrale-
ment, et envoient des
fibres également vers la
partie supérieure relevée
en proue. Ces nerfs1 pal-
paires s’étalent dans
l’épithélium sensitif et
glandulaire en un plexus
nerveux compris entre
la basale et la surface
la caroncule au niveau des yeux postérieurs. hbre épidermique.
O.f. = Ocumeetii péri-œsophagien ; C<z.G. = Cœlome A.ïlteillieS ltlteFÊlleS
caronculaire ; f. -cf. = fibres nerveuses de l’origine posté- -n^jpgg U II t é T i C U F C S
rieure du connectif; G. C. = Ganglion postérieur caroncu- *
laire; lob. méd.= lobe médian de la caroncule ; N. A. i. = Il s’agit ici de véritables
Origine du nerf antennaire médian ; iV". A. I. a. — Origine . .
de l’antenne latérale antérieure ; Oe. p. = œil postérieur; appeiK LlCeS CllStlIlCtS CleS
P. .= palpe ; F. C. = Vaisseau caronculaire, palpes avec lin CératO"
phore et un stylode bien séparés de ces derniers auxquels ils ne
ANNÉLLDES d'amboine
* 195
doivent pas leur innervation. Leur nerf naît sur la face encé-
phalique dorsale, antérieurement et sur le bord externe, au-
dessus de l’origine antérieure du connectif œsophagien (Texte,
fig. 17 ; Pl. 52, fig. 28).
Aussi bien dans les coupes sagittales que transversales (Pl. 53,
fig. 29), l’encéphale ne présente aucune limite entre la région
d’origine du nerf palpaire, la région d’origine du nerf anten-
naire antérieur et de la racine antérieure du connectif œsopha-
gien. Il n’v a pas là de centres distincts.
Antennes latérales paires postérieures. (Texte, fig. 14).
Les nerfs de ces appendices sont insérés tout à fait dorsale-
ment et à peu de
distance de la
ligne médiane ;
leur origine est
marquée par un
soulèvement im-
portant de la sub-
stance centrale
fibro-ponctuée,
qui rejoint un peu
en arrière l’ori-
Eucarunculata Grubei n. gen. Coupe sagittale médiane cqnedu nerf Opti-
de la région antérieure.
que antérieur, si-
A. i = Antenne impaire médiane; Ccr. En — Cavité péri-encé- . , i i .
phalique; En. = Encéphale ; lob. méd. = lobe médian de ta caron- tue plUS en CLeUOrS
eule ; P. = Palpe ; V. l.c. = Vaisseau longitudinal médian ventral et plus 0H gtp-
de la caroncule.
rière.
Antenne médiane impaire. (Texte, fig, 13;P1. 51, fig. 25).
Son innervation présente chez Notopygos une particularité re-
marquable en ce sens, que la région où s’insèrent les fibres ner-
veuses constituant le nerf antennaire médian forme un massif
de substance ponctuée, presqu’entièrement isolé du reste de l’en-
céphale. D’autre part, deux ganglions très distincts de tout le
196
A. M AL AQUIN ET A. DEHORNE
reste des massifs ganglionnaires céphaliques, séparés de ceux-ci
par des espaces cavitaires et des vaisseaux sanguins, sont situés
symétriquement à droite et à gauche (Texte, fi g. 13).
Cette partie de Fencéphale est pour ainsi dire plongée au mi-
lieu des vaisseaux, qui forment une boucle sanguine autour des
ganglions antenn aires.
Oeil antérieur. Les deux yeux antérieurs sont les plus
volumineux. Ils ont la structure habituelle décrite chez beaucoup
d’Annélides. Le nerf de l’œil antérieur est très distinct et volu-
mineux. Il prend naissance en arrière, et en dehors du nerf la-
téral antennaire postérieur (PL 52, fig. 27 et Texte, fig. 14). Son
trajet est ascendant, presque vertical.
Oeil postérieur. (PI. 52, fig. 28 et Texte, fig. 16). Situé de part
et d’autre de la base commune à l’antenne impaire et au lobe
médian de la caroncule. Son cristallin est tourné vers Carrière.
Son innervation est diffuse ; il n’y a pas en effet de nerf optique
individualisé comme pour l’œil antérieur. Il est séparé de celui-
ci par une vaste cavité, parcourue par les vaisseaux sanguins
qui entourent les yeux en les baignant dans toute leur péri-
phérie. L’œil postérieur est encastré dans le massif ganglion-
naire postérieur, lequel envoie vers l’avant et entre les yeux
postérieurs, deux prolongements (Texte, fig. 16) qui sont placés
de part et d’autre de la base de l’antenne médiane et du gan-
glion antennaire. (Texte, fig. 15, Q.AÀ.). Ces expansions qui sur-
plombent en quelque sorte la région moyenne de l’encéphale,
occupent ainsi les parties latérales de la base d’insertion com-
mune à l’antenne médiane et au lobe médian de la caroncule.
C’est dans ces expansions ganglionnaires que sont logés les yeux
postérieurs, dont les cellules rétiniennes, principalement du
côté externe sont intimément unies aux cellules nerveuses de
ces ganglions postérieurs. Des fibres nerveuses partent du som-
met du ganglion nue al et viennent se mettre en relation avec
ANNÉLIDES d’aMBOINE
197
les cellules rétiniennes de l’œil postérieur; mais elles ne forment
pas un nerf optique condensé.
Nerfs caronculaires. (Texte, hg. 14, 17 et 18; PL 52,fig. 27-
28 et PL 53,fig.30). Ils sont, avec les connectifs péri-œsophagiens
les plus volumineux des nerfs issus de F encéphale. Au nombre de
Fig. 18.
Notopygo# labiatus Gr. Quatre coupes transversales de l’encéphale, montrant
comment les quatre nerfs longitudinaux caronculaires naissent du ganglion
postérieur de l’encéphale.
C. = Caroncule; En. = Encéphale ; lob. lot. = lobe latéral de la caroncule ; N. C.e. — Nerf
caronculaire externe se rendant dans un lobe latéral; N.C.i.= Nerf caronculaire interne.
quatre, ils sont distincts dès leur origine. Chez d’autres Amphino-
mides, Euphrosyne et Eurythoe , R acovitza (v. loc*. cit., p. 1 90 et
275) constate que la caroncule est innervée par quatre nerfs
qui résultent de la division de deux gros nerfs à l’origine.
Des quatre nerfs caronculaires de Notopygos , les plus exter-
nes qui se rendent dans les lobes latéraux se détachent les pre-
miers, plus latéralement. Les deux nerfs internes qui se rendent
dans le lobe médian sont plus dorsaux et plus en arrière ; ils
naissent de la région dorsale de la masse postérieure fibro-ponc-
tuée. Ils se placent sur un parcours assez long tout contre l’épi-
198
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
derme dorsal à la base du lobe médian et des lobes latéraux
tant que ceux-ci restent attachés à la paroi dorsale du premier
segment post-céphalique ; puis, ils pénètrent peu à peu dans
l’organe caronculaire.
Les fibres nerveuses qui s’en détachent forment à la base de
l’épiderme de la caroncule un plexus nerveux dont il sera ques-
tion plus loin.
La partie basilaire commune à l’antenne médiane et au lobe
médian de la caroncule est innervée en partie par des fibres qui
se détachent des nerfs internes ; ces fibres nerveuses à trajet
oblique et ascendant sont entremêlées de cellules ganglionnaires
(PL 51, fig. 26) qui prolongent pour ainsi dire le ganglion nucal
par dessus la cavité péri-encéphalique postérieure. De plus, des
fibres partent du sommet du ganglion nucal et innervent direc-
tement cette région basilaire ; cette dernière est en somme quasi
formée par un massif de cellules nerveuses, traversé par le nerf
antennaire dont les fibres ne se mélangent à elles en aucune
façon. Morphologiquement et anatomiquement, l’antenne mé-
diane semble noyée dans une expansion de la caroncule.
Connectifs. Les deux connectifs péri-œsophagiens nais-
sent par une double racine. Les origines apparentes des deux
racines sont très proches, elles sont à peine séparées à l’endroit
où elles sortent de l’encéphale; entre elles passe un vaisseau
sanguin.
Les fibres de la racine antérieure s’irradient dans la masse
fibro-ponctuée antérieure ; elles proviennent des cellules gan-
glionnaires latérales et dorsales des ganglions antérieurs ; elles
sont accompagnées dans la masse cérébrale de noyaux ganglion-
naires ou névrogliques.
La racine postérieure, ou du moins une partie de ses fibres, a,
chez Notopygos , une origine beaucoup plus postérieure. Sur la face
ventrale dé la masse fibro-ponctuée cérébrale existent deux bour-
relets longitudinaux saillants (Texte, fig. 14; PL 51, fig. 26,/. cf.)
AN N ELIDES D'AMBOINE
199
qui s’étendent loin en arrière. Ils ont la structure, en section
transversale, de deux gros nerfs bien délimités. Leurs fibres se
perdent dans le centre nerveux postérieur et sont vraisemblable-
ment en rapport avec les cellules du ganglion nucal. Ces deux
masses fibriilaires en arrivant vers le point d’émergence des con-
nectifs, s’écartent rapidement de la région médiane ventrale.
(Texte, fig. 16, f. cf.).
Ganglions. Les ganglions sont situés sur les faces dorsale
et latérales de l’encéphale ; leur disposition correspond aux
grandes divisions de la substance centrale fibro-ponctuée. Leur
répartition est la suivante :
1° Ganglions antérieurs. Ils recouvrent toute la face latérale
et dorsale antérieure et ils sont en relation avec les origines des
nerfs : 1° des palpes, 2° des antennes latérales antérieures,
3° des antennes latérales postérieures, 4° des yeux antérieurs.
Les deux massifs ganglionnaires qu’ils forment à droite et à
gauche sont séparés sur la ligne médiane par une cavité parcou-
rue par des vaisseaux ; dans certains points les cellules ganglion-
naires se rejoignent par dessus cette cavité ; ils présentent bien
quelques encoches correspondant à l’insertion des racines ner-
veuses, mais il est impossible d’observer la limite des ganglions
de chacun des organes sensoriels, palpes, antennes ou yeux.
2° Ganglions de l’antenne médiane. Ces deux ganglions sont
placés tout contre l’origine du nerf de l’antenne médiane ; ils
sont symétriquement disposés, nettement limités des autres mas-
sifs ganglionnaires, de petite taille et arrondis. Leur limite est
d’autant plus précise qp’ils sont entourés par des vaisseaux san-
guins qui les isolent du reste des massifs ganglionnaires-. (Texte,
fig. 15).
3° Ganglions postérieurs caroneulaires. Ces massifs sont ex-
trêmement développés (Texte, fig. 13-14; PL 52, fig. 27-28 et
PL 53, fig. 30), plus encore que le massif complexe antérieur. Ils
envoient en avant, à droite et à gauche, deux processus qui
Voyàgb. Vol. 2.
14
200
A. MALAQUIN ET A. DEHORSE
surplombent la région moyenne cle l’encéphale et qui contiennent
complètement les yeux postérieurs. En arrière, ils entourent les
nerfs caronculaires à leur origine. Ils sont séparés par une pointe
postérieure de la cavité péri-encéphalique qui pénètre sur la ligne
médiane et s’insinue entre les deux racines des nerfs caronculaires
internes. La voûte de cette cavité (PL 51, fig. 26) est formée par
les expansions fibrillaires et ganglionnaires qui se dirigent, ainsi
que nous l’avons vu plus haut, vers la région basilaire de la
caroncule. On se rendra mieux compte de cette disposition en
examinant les deux dessins représentant la coupe longitudinale
(Pl. 51, fig. 26) et la coupe transversale (Pl. 53, fig. 30).
Résumé. Les massifs ganglionnaires correspondent exacte-
ment aux grandes divisions de la substance centrale qui sont :
1° Légion encéphalique antérieure avec deux massifs gan-
glionnaires latéro-antérieurs. Elle innerve les palpes, les anten-
nes paires latérales antérieures et postérieures, les yeux
antérieurs, et fournit les racines antérieures des connectifs
œsophagiens.
2° Région encéphalique de l’antenne médiane séparée de la
précédente par une fissure vasculaire médiane et, de la suivante
par deux fissures très profondes vascularisées. Elle possède deux
ganglions de petite taille, arrondis, complètement isolés des autres
ganglions.
3° Région encéphalique nucale ou caronculaire avec deux
ganglions postérieurs. Elle innerve les yeux postérieurs et
produit les quatre gros nerfs caronculaires distincts à leur ori-
gine.
Discussion. Ainsi qu’on le voit, l’encéphale de Notopyyos se
divise anatomiquement en trois centres, mais ces trois centres ne
correspondent pas à ceux qui ont été établis par Racovitza.
Nous ne pensons pas, du reste, que les divisions que nous avons
reconnues soient fondamentales ; nous croyons, en effet, que les
divisions de l’encéphale sont en rapport étroit avec le plus ou
annélidb:s d’amboine
201
moins grand développement des organes sensoriels céphaliques.
Autrement dit, la structure de l’encéphale chez l’adulte est fonc-
tion du développement de ces organes sensoriels.
Comme Racoyïtza, et comme la plupart des auteurs, nous
admettons que les ébauches sensorielles déterminent les grandes
divisions encéphaliques; dans son mémoire, Fauteur précité
admet que toujours il y a trois cerveaux correspondant à
trois ébauches sensitives qu’il envisage comme fondamentales
d’après les travaux de Kleinenberg 1 sur l’embryogénie de Lo-
padorhynehus, et qui constituent les aires palpaire, syncipitale
et nucale.
Depuis, dans un mémoire détaillé et longuement explicite,
Meyer 2 a repris l’étude de la trochophore de Lopadorhynchus et
a montré que les ébauches sensorielles primitives, chacune avec
son ébauche ganglionnaire, sont bien plus nombreuses. Il y en a
autant, chez la larve à vie pélagique de l’Ànnélide étudiée, que
d’appendices. Meyer a en effet reconnu les ébauches sensorielles
et ganglionnaires suivantes :
1° Deux antennes apicales rudimentaires (Scheitelantennen-
paar).
2° Deux antennes antérieures permanentes (vorderen Anten-
nen).
3° Deux antennes postérieures permanentes (hinteren Anten-
nen).
4° Deux organes nucaux, ciliés, (N ackernv i mperorgane) aux-
quels s’ajoutent chez Lopadorynchm :
5° Les organes ciliés apicaux (Scheitelwunferorgane) ; le droit
développé ; le gauche rudimentaire.
On pourrait encore ajouter à cette énumération l’ébauche
1 Kleinenberg. Die Entstehung des Annelids aus der Larve von Lopadorhyn-
chus, Nebst Bermerkungen über die Entwicklung anderer Polyehaeten. Zeitsch.
für Wiss. Zoologie, Bd. XLIV, pg. 1-227, pl. I-XVI.
2 Me? er, E. Studien über den Kôrperbau der Anneliden (V). Mitth. Zool. Stat.
zu Neapel, Bd. XIV, p. 247-585, Pl. XII-XVII).
202
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
neuromusculaire médiane apicale, ciliée ; notons toutefois qu’une
paire d’ébauches sensorielles est absente chez Lopadorynchus
puisque des quatre appendices céphaliques (en dehors des orga-
nes nueaux) trois seulement sont représentés.
Les ébauches ganglionnaires nerveuses sont distinctes ; dans
le cas de Lopadorynchus et ce type ne fournit pas la preuve de
l’existence de trois aires sensitives et de trois cerveaux. On serait
obligé, si l’on admettait cette disposition, de donner au cerveau
moyen une valeur et une origine toute différente des deux autres.
La division en trois de l’ encéphale est évidemment commode
pour la description ; tout organe peut du reste à ce point de vue
se diviser en trois régions.
L’exemple de Notopygos avec son encéphale si développé, ses
organes sensoriels nombreux, et les divisions profondes qui y
sont produites par des fissures vascularisées, indique une moda-
lité de plus, de la structure du centre nerveux céphalique chez
les Annélides. Il montre que les divers ganglions nerveux des
organes sensoriels peuvent s’associer entre eux de manière très
variable; la division en cerveaux est differente chez Notopygos
qui est un Amphinomide de ce qu’elle est chez Eurythoe et Eu-
phrosyne qui sont d’autres Amphinomides.
B. L’organe caronculaire de Notopygos labiatus Gr.
L’organe nucal a été étudié par Racoyitza dans son mémoire
chez un certain nombre de Polvchètes ; cet auteur le considère
comme typique, c’est-à-dire hérité de la souche même des Poly-
chètes. L’extérieur varie beaucoup et affecte la forme de sur-
faces ciliées, de fossettes dévaginables ou non, de crêtes et plis
plus ou moins saillants. Toujours il est en relation avec la région
postérieure céphalique.
Voici comment Racoyitza résume la structure de cet organe :
(loc. cit., p. 259).
« L’organe nucal est une modification de l’épiderme, et toutes
ANNEL1DES I) AMBOIHE
203
les parties qui entrent dans sa constitution 1 ne sont que des
transformations des parties constituantes de cette couche cellu-
laire. Les éléments qui peuvent entrer dans sa constitution n’ont
pas la même importance. Il y a les éléments essentiels qui don-
nent leur caractère à l’organe et qui peuvent exister seuls. Ce
sont les cellules ciliées ou vibratiles qui ne dépassent pas l’épais-
seur de l’épiderme, et les cellules nerveuses fusiformes, dont le
prolongement cuticulaire passe entre deux cellules de la pre-
mière catégorie et dont le prolongement basal se rend dans le
cerveau postérieur. Les prolongements cuticulaires. et basaux
peuvent l’un ou l’autre former un nerf, suivant que le corps cel-
lulaire de la cellule nerveuse est placé près du cerveau ou dans
l’épaisseur de P épiderme. Les éléments accessoires sont les cel-
lules de soutien et les cellules glandulaires ; ces dernières for-
ment en général des agglomérations bien délimitées. Enfin il y a
un élément accidentel , la cellule migratrice, comme dans le reste
de l’épiderme.
« Le développement de l’organe nucal montre aussi que son
origine est purement épidermique, et montre que les relations
entre les cellules nerveuses et vibratiles sont primitives. »
Chez Notopygos lahiatus Gr. la caroncule a la forme d’un bou-
clier allongé, presque rectangulaire, dont les bords latéraux sont
festonnés et dont la partie médiane est surélevée en une crête
très saillante bordée de festons semblables aux festons marginaux
(PI. 49, fig. 16). C’est en somme (Texte, fig. 19) une lame épaisse
dont les bords latéraux sont reployés en festons du côté libre dor-
sal et dont la région médiane, de beaucoup surélevée, présente de
part et d’autre de son axe de symétrie un bourrelet sinueux iden-
tique aux deux festons marginaux. Elle s’étend depuis la région
postérieure de la tête jusqu’au 5me segment parapodial et recouvre
la plus grande partie de la région dorsale des 5 premiers segments.
1 Cependant l’auteur considère l’organe nucal du Chrysopetalum comme une
évagination dermo-musculaire de la paroi du corps » (p. 287).
204
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
Insertions et rapports. Cette caroncule présente, à la
fois, et des insertions céphaliques et des soudures avec les pre-
miers segments parapodiaux. Les insertions céphaliques sont
au nombre de trois :
1° Une médiane sagittale qui détend depuis T antenne médiane
en y comprenant toute la base, ou cératophore, de cet appendice.
Cette insertion est celle de la crête saillante médiane. (PI. 49,
fig. 16 Lob . md. et PL 55, fig. 25).
2° À droite et à gauche et plus en arrière de l’insertion sur
l’antenne médiane, la caroncule présente encore sur la tête deux
insertions qui sont celles des deux lobes latéraux. Ces deux
lobes rejoignent ensuite le lobe médian et présentent avec lui
une insertion commune sur les premiers segments parapodiaux.
Cette soudure ne s’étend pas jusqu’à l’extrémité de la caroncule.
Au niveau du 3me segment celle-ci est complètement libre.
En résumé, cet organe présente une insertion médiane et
deux insertions latérales sur la région postérieure de la tête
correspondant respectivement aux lobes médian et latéraux et
une soudure sur la ligne médiane dorsale des deux, premiers seg-
ments sétigères.
Dans sa région moyenne, au niveau du trait indiqué dans la
figure 16, la section transversale est celle d’une lame épaisse et
concave vers le haut, au milieu de laquelle s’élève, en donnant à
l’ensemble l’aspect d’un trèfle, la crête médiane lancéolée.
Structure générale. La caroncule de Notopygos est un
organe dont la constitution dépasse les limites de l’épiderme.
Et c’est bien plus encore qu’une évagination de la paroi dermo-
musculaire du corps car, dans cet organe creux, ainsi que nous
l’avons déjà dit, pénètre un système de vaisseaux très nombreux,
enclos dans la cavité même de la caroncule. De sorte que sa ca-
ractéristique dominante est d’être non seulement une région
AN N ÉLIDÉS d’aMBOINE
205
puissamment innervée, mais encore une de celles qui sont le plus
richement irriguées par T appareil vasculaire sanguin.
Le lobe médian renferme une cavité s’étendant jusqu’à son ex-
trémité postérieure, ayant la forme d’une fente axiale occupant
toute la hauteur de la crête, et, communiquant antérieurement
avec la cavité céphalique dans la région de F antenne médiane,
et, plus en arrière, avec la cavité du corps vers la limite du pre-
mier segment pa-
rapodial . C’est
cette cavité qui
contient l’appa-
reil vasculaire.
Nous en ferons
plus loin la des-
cription détail-
lée.
La plus grande
partie de la paroi
Fig. 19.
Notopygos labiatus Gr. Coupe transversale de la caron- cai Onculail e est
cule pratiquée dans sa région moyenne. Constituée par
Cm. G. ~ Diverticule du eœlome dans le lobe interne de la caron- 1’épideiTQe.
cule ; lob . lai. = lobe latéral de la caroncule ; lob. méd. — lobe i , , -,
médian caronculaire ; M. — musculature du corpe; N. C.i. = Nerf ApièS I étUCle ap-
caronculaire interne ; N. C. e. = Nerf câroncnlaire externe ; p. g. = l}]-()foildie faite
pigment, jaune-brun ; pl. = plexus nerveux ; V. I. C. — Vaisseau
caronculaire longitudinal ventral ; Y. C. = Vaisseau caronculaire par RACOVITZA,
dorsal.
nous nous con-
tenterons de passer rapidement en revue les divers éléments
que nous avons observés à notre tour. Chez Notopygos , comme
chez Euphrosyne , la cuticule est fort épaisse par endroits,
et, quelquefois, surtout dans les dépressions, elle est surmontée
d’une couche de bâtonnets verdâtres, semblables à ceux que
Fauteur précité a représentés dans les fig. 14 et 15 de sa plan-
che IL On trouve cette disposition le plus souvent en dehors de
la caroncule proprement dite et principalement sur le dos des
206
A, MAL AQUIN ET A. DKHOUNE
premiers segments parapodiaux. La cuticule du lobe médian est
au contraire très mince. L’épiderme comprend de longues cellules
de soutien, quelques cellules glandulaires placées entre les cel-
diane caronculaire, des cellules nerveuses épidermiques fort
nombreuses et enfin des cellules pigmentées, qui ont vraisembla-
blement une origine mésenchymateuse. CeS .dernières se mon-
trent en très grande abondance dans l’épiderme de la lame qui
supporte les lobes latéraux et médian de la caroncule. Comme le
montre la figure 19 (dans le texte), elles sont surtout localisées
sur la face supérieure de la lame, à droite et à gauche des deux
nerfs caronculaires internes qu’elles enclosent presque complè-
tement de leur masse jaune- brun compacte et très élevée. On les
trouve également à la face inférieure de la lame où elles délimi-
tent nettement les nerfs caronculaires externes et leurs prolonge-
ments dans les lobes latéraux, et encore, mais d’une façon beau-
coup moins dense, dans l’épiderme de la crête du lobe médian
caronculaire. Quant aux cellules ciliées, nous ne les avons pas
vues avec certitude, mais cela tient à la conservation des échan-
tillons; du reste dans beaucoup d’endroits où la cuticule semble
disparaître nous avons cru reconnaître des vestiges de cils vibra-
tilés sous la forme de traînées pulvérulentes le long de l’épiderme
de certaines surfaces.
Plexus. (PL 54, fig. 31 ; Texte, fig, 19). Des deux gros nerfs
caronculaires internes émane tout le long de leur parcours à la
base du lobe médian, à droite et gauche de la cavité caronculaire
un plexus nerveux très important. Dans les coupes transversales,
ce plexus prend de chaque côté de cette cavité l’aspect de deux
nerfs verticaux siiués tout contre la basale épidermique extrê-
mement mince dans cette région. Des prolongements nerveux,
nombreux et parallèles en partent, qui traversent toute l’épais-
seur épidermique de la caroncule pour se terminer superficielle-
ment sous la cuticule.
Iules de soutien, et surtout localisées au sommet de la crête mé-
ANNÊLIDE8 d’aMBOINE
207
Cavité caronculaire. Comme on Ta vu déjà, la caroncule
est creusée d’une cavité dorso-ventrale s’étendant sur toute la
hauteur du lobe médian, et occupée en grande partie par les vais-
seaux sanguins. Entre ces derniers et la paroi se trouvent de
nombreux éléments figurés qui seront décrits plus loin.
Cette cavité est limitée par la basale épidermique, le plus sou-
vent indiscernable du plexus nerveux étudié il y a un instant. Il
est aussi très difficile de dire s’il existe un endothélium à cette
paroi et par conséquent d’avancer que cette cavité est un diver-
ticule cœlomique. Cependant l’existence de vaisseaux sanguins
et d’amibocytes semblables à ceux que contient en grand nombre
la cavité cœlomique des segments ordinaires dans cet animal
autorise à croire qu’il s’agit bien d’un pareil diverticule.
Vaisseaux sanguins. Les vaisseaux sanguins de la cavité
caronculaire 11e sont pas isolés du système vasculaire encépha-
lique. Tout à fait antérieurement dans le lobe médian, au pied
même de l’insertion du nerf antennaire médian sur l’encéphale,
le vaisseau caronculaire envoie à droite et à gauche de ce nerf
un embranchement qui vient rejoindre un vaisseau encéphalique
à son lieu de sortie de la fissure postérieure. Dans la coupe
transversale (Texte, fig. 16) cette disposition a la forme d’une
boucle.
Chez Noiopygos , seul le lobe médian est vascularisé. Il existe
entre les deux gros nerfs médians, un peu en dessous (PI. 51, fig.
25), dans le plan médian sagittal, un vaisseau longitudinal qui
communique avec le vaisseau dorsal du corps, au-dessus de la
région pharyngienne ; il s’étend jusqu’à l’extrémité postérieure de
la caroncule. Sur ce vaisseau dorsal s’élèvent des vaisseaux san-
guins à parcours vertical, au nombre d’une vingtaine environ, qui
viennent se jeter dans un vaisseau très sinueux à anses disposées
verticalement et correspondant au festonnement du lobe médian.
Il résulte de cette disposition que le système vasculaire de la
caroncule est formé de deux vaisseaux principaux, l’un supérieur
208
A. MAL AQUIN ET A- DEH ORNE
formé d’anses multiples, l’autre inférieur rectiligne, et que ces
deux troncs vasculaires sont unis entre eux par des branches
verticales qui s’abouchent chacune sur la partie inférieure con-
vexe des anses dorsales.
La cavité de la caroncule est donc remplie en grande partie
par cet appareil vasculaire. Il en résulte que l’irrigation sanguine
est extrêmement puissante dans cet organe. Dans l’exemplaire
que nous avons sectionné en coupes longitudinales, les vaisseaux
sanguins sont très dilatés par le sang qui les distend comme le
montre la figure 25 (Pl. 51). Le diamètre du vaisseau en anses
y est d’environ 65g. La dilatation des vaisseaux rend extrême-
ment visible l'endothélium vasculaire dont les noyaux forment
sur les parois de petits nodules fortement chromatiques. Dans
un deuxième individu coupé transversalement la cavité de la
caroncule est réduite à une fente relativement étroite. L’appareil
vasculaire est, en effet, à peu près vide de sang. Les parois la-
térales de la cavité sont presque contiguës. Il résulte de cette
contraction considérable que si l’on n’avait étudié qu’un exem-
plaire et que cet exemplaire fût dans cet état, il eût été extrê-
mement difficile d’y reconnaître la vascularisation.
De cette constatation, à savoir que l’un des deux individus
étudiés a sa caroncule à peu près exsangue, tandis que l’autre
a la sienne absolument gorgée de sang, nous pouvons conclure
que l’organe caronculaire est certainement contractile. La
grande quantité de fibrilles élastiques qui s’insèrent sur les té-
guments dorsaux du corps et qui pénètrent dans la cavité caron-
culaire pour se fixer sur ses parois, l’absence de membrane con-
tractile dans les vaisseaux sanguins dont la paroi est réduite à
un simple endothélium, indiquent que c’est l’organe caronculaire
lui-même qui se contracte pour diminuer de volume.
Eléments figurés de la cavité caronculaire. Il y en
a de trois sortes : 1° des lymphocytes, 2° des Mastzellen, 3° des
cellules migratrices à pigments. (Pl. 54, fig. 33).
ANNEL1DES D AMBOINE
209
Les lymphocytes sont des éléments de petite taille, à gros
noyau, assez pauvres en cytoplasme. Ce dernier présente le plus
souvent des expansions filamenteuses claires qui donnent à l’en-
semble de l’élément l’aspect d’un petit fuseau allongé avec deux
extrémités filiformes très minces. Ces lymphocytes sont de beau-
coup les corps figurés les plus nombreux de la cavité caron-
culaire.
Les Mastzellen sont, au contraire, de gros éléments à petit
noyau central, et à cytoplasme uniformément granuleux. Leurs
contours sont réguliers, leur nombre n’est pas très élevé; les
plus volumineux peuvent atteindre jusqu’à 16p. de diamètre. Ce
sont très probablement des cellules glandulaires, issues d’élé-
ments mésenchymateux et chargés de produits alimentaires
comme le sont les cellules décrites sous le nom de cellules à
engrais .
Une troisième catégorie d’éléments figurés est fournie par les
cellules à pigments. Leur situation dans la cavité de la caron-
cule est aussi remarquable que leur aspect. On observe un noyau,
de taille moyenne, et, autour de ce noyau, une accumulation de
grains pigmentés en nombre très variable, disposés, les uns
directement contre le noyau, les autres selon de longues traînées
irrégulières, terminées par une poussière de tout petits granules
colorés en jaune. Ce que sont ces éléments, on ne peut le dire. Peut-
être sont-ils des Mastzellen arrivées au terme de leur évolution,
en train de se désagréger et de dissoudre leurs produits alimen-
taires. Leur position ne rend pas cette interprétation impossible.
Ils sont en effet appliqués étroitement, comme le montre la figure
33, pi. 54, sur la paroi endothéliale du vaisseau sanguin, et plus
particulièrement vers le sommet des anses vasculaires, où, avec
le concours des lymphocytes et des Mastzellen, ils forment une
sorte de tissu lymphoïde. R acoyitza (p. 271) a décrit dans la
paroi épidermique caronculaire (VEuphrosyne des amas pigmen-
tés qu’il considère comme des cellules migratrices sans mem-
210
A. MALAQUIN ET A. DEHORjSE
brane cellulaire, formées d’un petit noyau dont la chromatine est
faiblement colorée et distribuée en petits paquets irréguliers et
autour duquel sont groupés des amas de sphérules réfringents
de couleur jaune foncé, distribués avec peu de régularité. Pour
cet auteur, ce sont des cellules mortes en train d’être résorbées.
Nous avons constaté, à notre tour, dans l’ épiderme de la lame
car oncul aire de Notopygos des amas de pigment jaune dense qui
ont du reste été décrits plus haut. Ces cellules pigmentaires
épidermiques proviennent-elles de la pénétration dans l’épiderme
des cellules libres à pigments de la cavité car oncul aire ? La
chose n’est pas impossible, étant donné le grand nombre de
celles-ci et le peu de distance qu’elles auraient à franchir pour
arriver par diapédèse jusque dans l’épiderme caronculaire.
Le grand nombre d’éléments libres dans la cavité de la caron-
cule d’une part, 1a. vascularisation abondante de cet organe, de
l’autre, peuvent le faire considérer, indépendamment de son rôle
sensitif, ou bien comme un lieu où les échanges respiratoires se
font activement, ou comme un lieu d’accumulation et peut-être
de destruction d’éléments libres. La première hypothèse est
vraisemblable, mais elle est difficile à vérifier étant donné que
nous ne connaissons Notopygos que par des individus conservés.
La seconde nous paraît des plus justifiées ; la présence en si
grande quantité d’éléments libres pigmentés, dans la cavité
caronculaire, qui sont le terme ultime de l’évolution des Mast-
zellen, prouve assez que l’organe joue un rôle important dans
l’excrétion des déchets sous forme de pigments.
Eucarunculata n. g. Grubei n. sp.
Nous avons décrit dans la partie faunistique l’organe caron-
culaire d’ Eucarunculata Grubei (PL 49, fig. 12). L’étude
que nous en avons faite nous y a montré, une vascularisation
très développée qui se ramène facilement au type décrit pour
Notopygos. Nous reproduisons dans la fig. 17 du texte une sec-
ANNÉLIDES d’aMBOINE
211
tioii longitudinale très voisine du plan sagittal, passant par l’an-
tenne médiane impaire A. i. et montrant les rapports de la
caroncule avec la tête et les premiers segments. Comme celle de
Notopygos, la caroncule d’ JEucarunculata, présente une insertion
médiane et deux insertions latérales sur la région postérieure de
la tête. De plus, elle se soude, en arrière de la tête, sur la ligne
médiane dorsale, avec les deux premiers segments sétigères.
Comme chez Notopygos , aussi, l’encéphale est contenu dans une
cavité péri-encéphaliqne irriguée par de nombreux vaisseaux
sanguins. Du reste, presque tout ce que nous pouvons dire de
Notopygos est valable pour Eucaruncu’ata. Signalons, toutefois,
que chez ce dernier genre, et contrairement à ce que l’on trouve
dans le premier, les lobes latéraux de l’organe nucal caronculaire
sont vascularisés.
C. La Branchie fonctionnelle.
L’étude de la structure de la branchie de Notopygos , les modi-
fications de cet organe dans les premiers segments et sa situation
morphologique, nous ont amenés à faire, entre la caroncule et la
branchie, des rapprochements qui peuvent aider à élucider la
question de la valeur morphologique de la caroncule.
Branchie fonctionnelle. Nous avons représenté (PL 54,
fig. 31) la branchie de Notopygos labiatus. Elle comprend une
partie basilaire creuse, sur laquelle s’insèrent des expansions
cylindriques également creuses dans lesquelles circule un double
courant sanguin.
La partie basilaire est insérée sur la face dorsale et en arrière
du segment. C'est une éminence trapue, formée par l’évagination
de l’épiderme dorsal qui y prend un aspect caractéristique. Cet
épiderme est en effet très élévé, formé de hautes et étroites cel-
lules nettement délimitées, à noyau ovale et dont le cytoplasme
renferme un très grand nombre de granulations pigmentaires de
couleur jaune-brunâtre. Ces granulations occupent dans chaque
212
A. MAL AQUIN ET A. DEHORNE
cellule la région supérieure au noyau, de façon à former sous
l’épaisse cuticule une couche très dense de sphérules colorés
enveloppant toute la partie basilaire de la bran chie. Une telle
structure ne se prêterait pas à l’hématose et, en effet, cette région
basilaire n’a évidemment pas un rôle fonctionnel respiratoire.
Sous l’épiderme, et surplombant dans la cavité, se trouve un
abondant tissu lymphoïde montrant de grands noyaux peu chro-
matiques accumulés sans ordre parmi des traînées cytoplasmi-
ques et, à ce niveau, la cavité est tapissée d’un revêtement de
fibrilles musculaires issues de la couche des muscles circulaires
du segment.
La branchie proprement dite est formée de cinq ou six ex-
pansions digitiformes qui naissent de la partie basilaire précé-
demment étudiée. Chacune de ces expansions est un simple tube à
paroi épidermique, relativement mince, contenant deux cavités
longitudinales dans chacune desquelles (PL 54, fig. 31) circule
un vaisseau sanguin et qui sont séparées l’une de l’autre par un
pont de tissu mésenchymateux.
Modification des branchies dans les premiers seg-
ments. Sur les 4 premiers segments sétigères dont la face dor-
sale est recouverte en grande partie par la caroncule (PL 49,fig.
16), l’organe branchial n’a pas la structure que nous venons
de décrire et qui ne se montre qu’à partir du cinquième
segment.
En dedans du cirre dorsal, c’est-à-dire plus vers la ligne
médiane et aussi plus en arrière, avec la même situation
par conséquent que les branchies ordinaires, existe sur ces
segments un long appendice cylindrique cirriforme qui a été
représenté en hr . s. (PL 49, fig. 16). Cet appendice est formé
essentiellement d’un étui épidermique à cellules très réguliè-
rement disposées, dans la cavité duquel passe un nerf. La
cuticule est assez forte (Pl. 54, fig. 32) ; la basale épidermique
est très fine. Le nerf ne remplit pas toute la cavité, et, du moins
AN N ÉLIDÉS d’aMBOINE
213
dans les régions moyenne et distale, il est rejeté latéralement
tout contre la paroi épidermique dans laquelle se rendent ses
fibrilles, en sorte qu’à côté de lui existe une cavité qui est le ves-
tige de la cavité branchiale de l’organe. Dans la région de l’épi-
derme qui lui correspond, les cellules sont glandulaires et elles
ont secrété une grande quantité de sphérules pigmentaires d’une
belle coloration bleu- violet. Sur l’appendice vu dans son entier,
cette pigmentation prend l'aspect d’une ligne sombre longitudi-
nale qui court dans toute sa longueur. A droite et à gauche,
l’épiderme est formé de hautes cellules pourvues de longs cils
vibratiles, disposition qu’on retrouve chez les expansions digi-
tiformes de la branchie fonctionnelle.
Fia. 20.
Notopygos labiatus Gr, Coupe longitudinale latérale de l’encéphale passant
par la lame caron culaire horizontale et par l’antenne latérale antérieure.
A. I. a. = Antenne latérale intérieure ; C.f. = Connectif péri-œsophaglen ; Cm. en. — Cavité
péri encéphalique ; L, = Lame caronculaire horizontale ; N. A. I. a. - Nerf antennaire latéral
antérieur; N. C. e. = Nerf caronculaire externe ; N. p. = Nerf palpaire ; P. - Palpe; p. g. =
pigment jaune-brun ; œ. p. =z œil postérieur.
La situation de cet appendice cirriforme en fait, sans aucun
doute, h homologue de la branchie bien développée des segments
moyens et postérieurs. La transformation que subit cet appen-
214
A, MALAQUIN ET A. DEHORNE
dice pourrait s’expliquer par la présence et T extension de la
caroncule au-dessus des premiers segments du corps, qui vien-
drait entraver le fonctionnement de la branchie et réduire ainsi
son accroissement. Cette cause modificatrice a pu influencer et
déterminer pour une partie rallongement et la réduction de la
branchie sur les quatre premiers segments. Toutefois, nous pen-
sons aussi que la situation de ces organes dans la région anté-
rieure du corps, qui a le plus besoin d’ organes sensitifs, a pu
être aussi une cause déterminante de la transformation de l’or-
gane respiratoire en organe sensitif.
Le fait morphologique existant, et il est important de le déga-
ger en dehors des causes elles-mêmes, est celui-ci : l’organe
branchial, primitivement respiratoire, est modifié en
un organe cirriforme adapté à une fonction sensitive
dans les quatre segments antérieurs du corps de Notopygos
labiatus Gr.
D. Valeur morphologique de la caroncule de
Notopygos labiatus G r.
La tête des Amphinomides présente le même nombre d’appen-
dices que les segments parapodiaux ; ces appendices ont la même
disposition morphologique. Les appendices ont sur les segments
parapodiaux, la disposition suivante, en partant du plus rappro-
ché de la face ventrale vers la ligne dorsale et d’avant en arrière :
cirre ventral, rame ventrale, rame dorsale, cirre dorsal, branchie
dorsale. Pour la tête, en suivant le même ordre, on a : les palpes?
les antennes latérales antérieures, les antennes latérales posté-
rieures, P antenne médiane, l’organe caronculaire. L’un de nous^
1 Malaquin, A. Recherches sur les SyUidiens. 1893, p. 427 et suivantes.
Mal aquin, A. La Céphalisation chez les Annélides et la question du métamé-
risme. C. R. Ac. Sc., Vol. 138, p. 821, 1904.
Racovitza, loc. cit ., discussion p. 142.
Vigüier. Sur la râleur morphologique de la tête des Annélides. Ann. Sc. Nat.
(8), Vol. XV, p. 281-310, pi. IX.
A. MALAQUIN ET A. DEHORNE
215
a montré l’homologie des appendices céphaliques et des appen-
dices d’un segment parapodial. Nous avons montré plus haut
que les Tomoptères nous fournissent la preuve que la tête peut
porter des appendices sétigères identiques à ceux des segments
parapodiaux et par là qu’il y a identité d’origine entre les
appendices céphaliques et les appendices parapodiaux.
La caroncule, appendice céphalique, présente avec la branchie,
appendice d’un segment parapodial du corps, les caractères
communs suivants :
1° La caroncule est l’appendice le plus postérieur de la tête,
en arrière de F antenne médiane ; la branchie est l’appendice le
plus postérieur d’un segment parapodial, en arrière du cirre
dorsal.
2° Les deux moitiés de la caroncule sont fusionnées sur la
ligne médiane dorsale ; les branchies sont les appendices les
plus rapprochés de la ligne médiane dorsale.
La position morphologique des deux organes est donc la même
considérée sur la tête et sur le segment parapodial.
L’organe caronciilaire de Notopygos (comme celui iVEucarun-
culata) est richement vascularisé ; sa cavité renferme de plus de
nombreux éléments figurés.
D’autre part nous avons montré la transformation chez Noto-
pygos des branchies des quatre premiers segments en appendices
cirriformes et sensitifs, et par là nous constatons la transforma-
tion, non seulement possible mais existante, d’un organe primi-
tivement respiratoire en organe sensoriel.
De ces constatations nous pouvons envisager, en nous ap-
puyant sur les rapports morphologiques de l’organe caroncu-
laire et sur sa structure, que cet organe est une branchie cépha-
lique transformée.
La branchie céphalique ancestrale, comme tous les organes
céphaliques, a subi une adaptation à des fonctions sensorielles
dont nous constatons plusieurs termes chez les Amphinomides.
Voyage. Vol. 2.
15
216
ANNÉLIDES d’aMBOINE
Tandis que cette adaptation est complète chez les formes comme
Eurythœ , Euphrosyne , la caroncule de Notopygos et (VEuca-
runculata a conservé une vascularisation qui rappelle son origine
de branchie ancestrale.
VOYAGE DE MM. M. BEDOT ET C. PICTET
DANS L’ARCHIPEL MALAIS
CTÉNOPHORES
DE LA BAIE D’AMBOINE
PAR
Fanny MOSER
Dr ès sciences.
Avec la planche 55.
Les Cténophores récoltés en 1890 à Amboine par MM. C.
Pictet et M. Bedot appartiennent à huit espèces. Leur étude
offre un intérêt spécial, car il s’agit d’animaux que les voyageurs
récoltent rarement et, en général, ne conservent pas avec les
soins tout particuliers qu’exigent des êtres aussi délicats.
Lors même que les Cténophores sont traités avec les méthodes
les mieux appropriées, ils ne donnent plus, lorsqu’ils sont
conservés, qu’une idée très incomplète de leur aspect réel :
au lieu d’un corps transparent, délicat et irrisé, on ne trouve
plus qu’une masse opaque, jaunâtre, ratatinée et ridée. Plusieurs
espèces même, telles que YEucharis, ont résisté jusqu’à présent
à tous les essais de conservation.
Il est, par conséquent, difficile d’étudier des Cténophores
conservés, surtout lorsqu’il s’agit de formes nouvelles que l’on
n’a jamais vues en vie. Le travail que l’on fait ainsi est forcé-
ment provisoire et destiné à subir plus tard de nombreuses cor-
rections.
MM. Bedot et Pictet sont les premiers qui aient rapporté
des Cténophores de l’Archipel Malais déjà exploré, cependant,
218
F. MOSER
par plusieurs expéditions scientifiques, telles que celles de la
Gazelle, de la Novara, du Chalenger et par de nombreux
zoologistes: Sluiter, Kükenthal, Semon, etc.1.
Dix années après MM. Bedot et Pictet, l’Expédition hollan-
daise du Siboga a exploré ces régions et en a rapporté une
intéressante collection de Cténophores dont la description a
été publiée en 1903. Le travail que nous venons de faire four-
nira un intéressant complément aux résultats obtenus par le
Siboga, car MM. Bedot et Pictet ont récolté à Amboine des
espèces qui n’ont pas été trouvées par le Siboga.
Ce fait s’explique facilement par la grande sensibilité des
Cténophores, qui leur fait éviter souvent les plus légers
mouvements de l’eau. Ainsi Mayer 2 rapporte qu’à Florida
YOcyroe crystaïlina Rang ne vient à la surface que lorsque
la mer est absolument calme et que le moindre mouvement
des vagues la fait disparaître dans la profondeur de l’Océan.
Cette sensibilité permet à ces animaux de percevoir à grande
distance l’approche d’un ennemi et de l’éviter. C’est ainsi
que l’on voit souvent, autour de soi, de nombreux Cténo-
phores sans pouvoir arriver à les pêcher.
Le fait qu’une expédition scientifique n’a pas rapporté une
espèce d’une région qu’elle a explorée ne prouve donc nulle-
ment que cette espèce ne s’y trouve pas; la preuve ne pourrait
être obtenue que par une série de recherches faites systéma-
tiquement aux différentes époques de l’année.
La classification que j’adopterai ici est celle que l’on trouve
dans l’excellente monographie de Chun3 et dans mon travail
1 It est vrai que les anciennes expéditions scientifiques de Quoy et Gaimard,
(Voyage autour du monde) de Lesson etc., ont récolté des Cténophores dans ces
parages, mais leurs descriptions sont trop insuffisantes pour que l’on puisse en
tenir compte.
! Mayer, A. G. Some Medusæ from ihe Tortugas, Florida . Bull. Mus. Comp.
Zool. Harv. Coll., vol. 37, n° 2, 1900.
s Chun, C. Die Ctenophoren des Golfes von Neapel. Fauna u. Flora des Golfes
von Neapel. Monogr., I, 1880.
CTÉNOPHORES
219
sur les Cténophores du Siboga1, auxquels je renvoie le lecteur
pour l’index bibliographique. Afin d’éviter toute confusion j’in-
diquerai seulement, ici, le sens des ternies principaux employés
dans les descriptions.
Je nomme plan tentaculaire (Trichterebene de Chun) le plan
passant par l’entonnoir et les tentacules, plan pharyngien (Ma-
genebene de Chun) le plan déterminé par la position du pharynx
ou, chez les Béroes, par les 2 champs polaires. Les côtes adja-
centes aux tentacules sont subtentaculaires , celles qui sont
adjacentes au plan pharyngien, subpharyngiennes. Le Cténo-
phore est comprimé dans le plan tentaculaire lorsque Y axe
tentaculaire est plus court que l’axe pharyngien ; lorsque le cas
contraire se présente, il est comprimé dans le plan pharyngien.
Le pharynx est long ou court suivant qu’il dépasse ou n’atteint
pas le centre du corps. A un pharynx long coi respond un court
canal de l’entonnoir, et vice-versa.
Les termes : en haut, en bas, à droite et à gauche étant em-
ployés avec des acceptions très différentes par les divers auteurs,
je les ai évités.
Les mesures se rapportent à la longueur de l’axe polaire.
Je dois ajouter que je me suis fait une règle de ne créer
d’espèce nouvelle que lorsqu’il est possible d’en donner une
description suffisamment nette et détaillée pour permettre de
la reconnaître avec certitude. Dans tous les cas douteux, je
me borne à citer et à décrire le spécimen.
A cette occasion, je me permettrai de faire ici deux remar-
ques :
1° Il est impossible que l’un des Cténophores représentés par
Torrey2 dans son travail sur les Cténophores de San Diego
(Océan pacifique) soit Mertensia ovum Fabricius, comme il le
1 Moser, F. Die Ctenophoren der Sihoga Expédition. 1903.
2 Torrey, H. B. The Cténophores of the San Diego Région. Univ. of Califor-
nia public. Zool., vol. 2, n° 2, 1904.
220
F. MOSER
suppose sans en donner aucune description ou explication.
D’abord, cette forme n’est connue jusqu’à présent que des ré-
gions froides et arctiques. Puis, le croquis que donne Torrey ne
rappelle en rien une Mertensia ; au contraire, il reproduit nette-
ment une Hormiphora qui ne diffère de H.palmata Ckun, trouvée
par ce dernier aux îles Canaries et du Cap Vert, que par la posi-
tion de l’ouverture tentaculaire située, chez cette dernière, à
une plus grande distance du pôle sensitif, et par la forme de
l’appareil tentaculaire qui est un peu différente (si le dessin est
bien exact).
2° Le Cténophore que Torrey décrit et figure sous le nom de
Pleiirobrachia bachei Agassiz n’est certainement pas cette
espèce, mais très probablement Pleurobrachia pileus Eabricius
(— P. rhododactyla Agassiz), fait intéressant au point de vue géo-
graphique. En effet, P. pileus était considéré, jusqu’à présent
comme un représentant des régions froides et arctiques de l’Atlan-
tique, ne dépassant pas, au sud, la Mer du Nord en Europe, la
Nouvelle Ecosse et les courants du Labrador, en Amérique. Ce
serait la première fois que cette espèce aurait été trouvée aussi
loin au sud (au-dessous de 42° Lat. N.) et qu’elle aurait été rencon-
trée dans l’Océan pacifique. Le fait paraît néanmoins certain, à en
juger d’après le dessin de Torrey comparé avec ceux qu’AGASSiz
et Claus ont donnés de Pleurobrachia pileus (P. rhododactyla).
En outre, les différences que Torrey indique dans sa diagnose
sont simplement des différences d’âge. J’ai eu l’occasion de com-
parer des P. pileus de provenances, de grandeurs et d’âges divers
et j’ai pu constater que les longueurs relatives du pharynx et
du canal de l’entonnoir peuvent varier dans certaines limites.
Le pharynx d’un jeune individu peut être court et devenir long
plus tard. L’exemplaire représenté par Torrey n’a que 10 111111
environ. Il s’agit donc d’un individu jeune, ce qui expliquerait
les différences que cet auteur croit avoir trouvées entre son
exemplaire et P. pileus, soit : un pharynx plus court, des ca-
CTÉNOPHORES
221
naux interradiaux plus minces et plus longs, T ouverture de la
gaine tentaculaire a une distance un peu plus grande du pôle
sensitif.
En revanche, Torrey ne fait pas mention du caractère
essentiel qui distingue P. pileus de P. bachei , soit la position de
l’ouverture tentaculaire par rapport au passage des canaux adra-
diaux dans les canaux méridiens ; chez P. pileus elle est placée
entre ce dernier et le pôle aboral, tandis que chez P. bachei , au
contraire, elle se trouve au-dessous (oralement) de ce passage,
d’après la description donnée par A. Agassiz. Dans le dessin
que Torrey donne de son espèce, l’ouverture tentaculaire occupe
à peu près la même position que chez P. pileus, soit entre le
pôle sensitif et les canaux adradiaux.
Il nous semble impossible de douter de l’identité de l’espèce
de Torrey avec P. pileus .
Il est donc à peu près certain, que P. pileus se rencontre
plus au sud qu’on ne l’avait cru jusqu’à présent. On peut
alors se demander si P. bachei, qui provient du Golfe de
Géorgie, n’est pas la même espèce que P. pileus. Pour ma part,
cette supposition me paraît très vraisemblable et Chun dans sa
monographie de l’Expédition du Plankton semble incliner
dans le même sens. Agassiz a signalé lui- même la grande res-
semblance de ces deux espèces. Depuis lors, P. bachei n’a plus
été retrouvée ou décrite, sauf par Torrey qui n’a pas réussi à
nous convaincre que ces deux espèces soient réellement dis-
tinctes.
222
F. MOSER
DESCRIPTION DES ESPÈCES
I. Cydippidae Lesson.
Fam. Pleukobrachiadæ Chun.
Groupe a.
Les canaux méridiens n’atteignent pas la bouche.
Gen. Pleurdbrachia Fleming.
Pleurobrachm globosa Moser.
Moser, F. Die Ctenophoren d. Siboga-Eæpedition. 1903.
1 exemplaire. Longueur 3mm,5.
Cet exemplaire unique mais bien conservé appartient à
l’espèce nouvelle et nettement caractérisée que le Siboga rap-
porta en grand nombre de l’Archipel Malais. I! l’avait trouvée
dans 8 localités différentes, dispersées sur un espace très étendu
limité à l’Est par la Nouvelle Guinée, au Nord par les Iles Sou-
lou, à l’Ouest par l’Ile Numa près de Celebès, au Sud par Pile
de Florès. Aucun de ces exemplaires ne provenait d’Amboine et
la station la plus rapprochée de cette île où P. globosa avait été
pêchée par le Siboga était la côte sud-est de Pile Manipa. Le
spécimen récolté à Amboine par MM. Bedot et Pictet montre
que cette espèce est probablement répandue dans tout l’Archipel
Malais.
Pour la description de cette espèce, voir la monographie des
Cténophores de l’Expédition du Siboga où elle est figurée.
Pleurobrachia striata n. sp.
(Fig. 1 à 3).
1 exemplaire. Longueur 2mm.
A première vue, ce petit Cténophore présente un caractère
CTÉNOPHOEES
223
frappant dû à la présence de bandes ou stries de pigment brun
au-dessus de chaque palette. Cela donne à ranimai, et surtout à
ses côtes, un aspect strié qui le distingue de tous les Cténo-
phores connus à l’exception de Pleurobrachia pigmentata Moser.
Cette dernière espèce, dont le Siboga a récolté 10 exemplaires
dans deux stations situées entre Ceram et la Nouvelle Guinée,
possède les mêmes stries brunes et a un aspect général semblable
à celui de P. striata . Mais, lorsqu’on l’examine de près, on voit
des différences qui ne peuvent pas être attribuées au mode de
conservation.
P. striata a un corps cylindrique, un peu aminci vers le pôle
sensitif, légèrement aplati dans le plan pharyngien. Le pôle oral
est effilé; le bord de la bouche, où l’on ne voit pas de lèvres
distinctes, est recourbé en dehors et forme une sorte de petite
bourse autour de l’étroite ouverture. Les côtes sont larges, (mais
moins que chez P. pigmentata) et commencent près du pôle
aboral pour finir à quelque distance de la bouche, aux 3/4 de la
longueur totale. Elles sont groupées par paires. Chaque plan
tentaculaire porte deux paires de côtes, assez rapprochées, tan-
dis que les plans pharyngiens, plus petits, en sont presque dé-
pourvus et laissent voir, par transparence, l’organisation interne.
Chacune des palettes natatoires, munie d’assez longs cils, forme
une petite plaque et non pas une brosse épaisse comme chez
P. pigmentata; elle porte, immédiatement au-dessus de l’inser-
tion des cils, une strie de pigment brun de même longueur que
la palette. Les palettes ne sont pas très rapprochées les unes
des autres.
Les canaux méridiens ont la même longueur que les côtes.
Le pharynx est d’une grandeur moyenne. Le canal de l’enton-
noir est un tube étroit, aminci vers le pôle aboral. Les canaux
adradiaux s’unissent aux canaux méridiens à la hauteur de
l’entonnoir. La base des tentacules est un petit noyau opaque,
situé du côté oral de l’entonnoir et placé obliquement entre le
224
F. MOSER
pharynx et la paroi externe. Il m’a été impossible de distinguer
une gaine tentaculaire; elle est probablement très petite.
L’animal ne présentait plus qu’un fragment de tentacule,
dépourvu de tentilles, et partant non pas de la partie moyenne,
mais de l’extrémité aborale de la base. Il sortait de la petite
ouverture extérieure à la hauteur de l’entonnoir. Le pharynx
présentait 2 bourrelets épithéliaux dans le plan tentaculaire.
Sous le microscope, on pouvait voir les bourrelets génitaux.
Pleurohmchia striata diffère de P, pigmentata par sa forme
plus cylindrique et moins sphérique, par la forme et la grandeur
de sa bouche, par la répartition de ses côtes sur 2 plans, ce qui
permet de mieux voir son organisation interne. Ses côtes sont
plus courtes, moins larges, et les palettes natatoires forment des
plaques minces à longs cils et non pas des brosses épaisses à
cils courts comme c’est le cas chez P. pigmentata.
Gen. Hormiphora L. Agassiz.
Hormiphora amtmnae n. sp .
(Fig. 4),
4 exemplaires. Longueur 6 à 1 1 mm.
Forme cylindrique, légèrement aplatie dans le plan pharyn-
gien ; le pôle oral un peu rétréci. Les lèvres sont allongées ou
arrondies, selon le degré de contraction. Le pôle aboral n’est
pas rétréci, mais obtus et tronqué. Les côtes, étroites, commen-
cent tout près de l’organe sensitif et s’étendent sur les 2/3 de la
longueur totale, tandis que les canaux méridiens les dépassent
beaucoup et se terminent dans le voisinage de la bouche. Les
palettes natatoires sont peu longues, peu larges et assez
rapprochées les unes des autres. Le pharynx est très long;
CTÉNOPHORES
225
chez quelques exemplaires, il est un peu rétréci au-dessous
des côtes et s’élargit plus loin. Le canal de l’entonnoir est
un tube court, effilé vers le pôle aboral. Le passage des
canaux adradiaux dans les canaux méridiens se trouve à la
hauteur de l’entonnoir. Les bases des tentacules, rapprochées
du pharynx, sont très longues, minces et arquées. Elles com-
mencent près de la bouche, où leur extrémité orale touche la
paroi du pharynx, puis montent, en décrivant une ligne légère-
ment concave par rapport au pharynx, pour se diriger vers l’en-
tonnoir qu’elles dépassent un peu et dont elles s’éloignent. Leurs
deux extrémités aborales forment avec le pharynx une ligne en
W. Les gaines tentaculaires sont aussi élancées et longues.
Elles commencent dans le voisinage de la bouche et montent,
en s’élargissant un peu, jusqu’à la limite de la région tronquée
où se trouve l’ouverture tentaculaire, soit assez près de l’organe
sensitif. Les tentacules prennent naissance au milieu de la base ;
ils sont pourvus de tentilles simples.
Un autre petit Cténophore, mesurant 3mm de longueur, ap-
partient probablement à la même espèce, bien que ses palettes
natatoires paraissent être plus longues et plus raides. Mais il
n’est pas possible de le déterminer exactement, car son orga-
nisation interne ne peut pas se voir sans dissection.
H. amhoinae se distingue de toutes les autres espèces
d ' Hormiphora par la longueur extrême et la forme gracieuse de
sa base tentaculaire, ainsi que par la forme de son corps cylin-
drique et tronqué au pôle aboral. Elle se distingue en outre de
H. palmata Chun par la forme de sa gaine tentaculaire, par la
position de son ouverture qui est plus rapprochée du pôle apical
et par la plus grande longueur de ses canaux méridiens par rap-
port aux côtes. Ce dernier caractère, et le fait que les canaux
adradiaux se réunissent aux canaux méridiens à la hauteur de
l’entonnoir, distinguent également cette espèce d 'Hormiphora
(Lampetia) fusiformis (Mayer).
226
F. M08ER
Hormiphora sp ?
1 exemplaire. Longueur 25mm.
Cet exemplaire unique présente une grande ressemblance
avec Hormiphora palmata Chun. Mais cette dernière espèce n’a
été trouvée jusqu’à présent que dans l’Atlantique. En outre, les
canaux méridiens de cet exemplaire sont plus longs (de 2mm
environ) que les côtes, au lieu d’être à peu près de même lon-
gueur, et les côtes paraissent être plus larges et commencer
plus près de l’organe sensitif. Ces faits ne me permettent donc
pas d’identifier ces deux espèces. Mais comme, d’autre part, cet
exemplaire est très ratatiné et qu’il est impossible de se rendre
compte de la forme générale de son corps, de la situation et de
la forme des tentacules, de leur base, etc., je me contente de le
mentionner, sans lui donner de nom spécifique.
IL Beroidae Esch.
Gen. Beroe Browne.
Beroe forskali Chun.
3 exemplaires, très ratatinés, d’environ 10, 12 et 17mm de
longueur. Tous mûrs.
Beroe cucumis Fabricius.
7 exemplaires. Longueur 5 à 37mm.
Sur quelques-uns de ces exemplaires, qui étaient très bien
conservés, il a été possible de constater, sans aucun doute, qu’il
n’y a pas de réseau mettant en communication les ramifica-
tions des vaisseaux méridiens avec les vaisseaux pharyn-
CTÉNOPHORES
227
giens sur la paroi du pharynx. Il s’agit donc bien de Beroe cu-
cumis et non pas de B. ovata. Il est très probable que les exem-
plaires du Siboga, dont l’état de conservation n’a pas permis de
faire une constatation semblable, devaient être également des
B. cucumis.
Jusqu’à présent, B. cucumis comptait parmi les formes
appartenant aux régions froides et arctiques. Elle n’avait même
jamais été rencontrée dans les régions tempérées. Le fait que
B. cucumis se trouve aussi dans les régions tropicales, soit dans
l’Océan indien, fait constaté ici pour la première fois, est très
curieux et ne peut pas être mis en doute, car les exemplaires
rapportés par MM. Bedot et Pictet sont dans un état de con-
servation excellent. Il m’a été impossible de trouver, comme on
aurait pu le supposer, la moindre différence entre ces exemplai-
res et d’autres provenant des régions arctiques de l’Atlantique
du Nord que j’ai pu examiner au Musée d’Histoire Naturelle de
Berlin. La forme générale du corps, la longueur et la structure
des côtes, la disposition des canaux et de l’organe sensitif, sont
absolument semblables. Il ne s’agit donc pas d’une variété, mais
de la même Beroe cucumis qu’ÂGASSiz, Eschscholtz, et d’autres
ont décrite et représentée.
III. Lobatae Esch. L. Ag.
Fam. Ocyroidæ L. Ag.
Gen. Ocyroe Rang.
Ocyroe sp. ?
Des lambeaux de 3 exemplaires à? Ocyroe n’ont pu être déter-
minés pour les mêmes raisons qui ont empêché de déterminer
les 24 exemplaires rapportés par le Siboga. Le caractère qui
distingue les 3 espèces d’ Ocyroe auxquelles ils ressemblent le
228
F. MOSER
plus, soit G. fusca, O. maculata et O, crystaUina, consiste sur-
tout dans la couleur, qui est généralement perdue chez les ani-
maux conservés; la détermination devient donc impossible.
IV. Ganeshidae nov. ord.
Corps comprimé dans le plan tentaculaire, muni d’un canal
buccal circulaire (complet ?) formé par les deux branches des
deux canaux pharyngiens. Les 4 canaux subtentaculaires abou-
tissent dans le canal circulaire. Les canaux interradiaux et les
canaux tentaculaires prennent naissance directement dans T en-
tonnoir. Gaine tentaculaire.
Gen. Ganesha nov. gen.
Mêmes caractères que. ceux de l’ordre.
Ganesha elegans Moser.
(Fig. s à 8).
Syn. ; Lampetia elegans. Moser. Die Clenophoren der Siboga Expédition.
p. la. 1903.
16 exemplaires. Longueur 4 à 9nim.
Le Siboga a rapporté 8 Cténophores d’une nouvelle espèce
dont il n’a pas été possible de donner une description complète
et définitive vu leur mauvais état de conservation.
Les spécimens rapportés d’Amboine par MM. Bedot et Pic-
tet appartiennent sans aucun doute à la même espèce. Ceux
dont l’état de conservation laisse à désirer ressemblent absolu-
ment aux exemplaires du Siboga ; les autres, très bien conser-
vés, permettent de compléter et de corriger la description et les
dessins donnés antérieurement.
L’espèce récoltée par le Siboga présentait une grande res-
semblance avec Lampetia pancerina Chun, ressemblance due à
CTÉN OPHORES
229
la longueur du pharynx, à la position delà base tentaculaire, aux
dimensions de la bouche et à la distribution des canaux ; elle
avait donc été placée dans le genre Lampetia , famille des Fleu-
robrachiadæ , sous le nom de Lampetia elegans. Maintenant que
l’organisation de cette espèce est bien connue, on voit que l’on
ne peut pas lui conserver cette position systématique et qu’il est
même impossible de la placer dans aucun des ordres de Cténo-
phores admis jusqu’à présent, à cause de l’ensemble de ses
caractères. Il a donc fallu créer non seulement un genre, mais
aussi un ordre nouveau dont les caractères sont indiqués plus
haut. Je reviendrai du reste sur ce sujet, après avoir donué la
description des exemplaires.
Ganesha elegans a un corps cylindrique, comprimé dans le
plan tentaculaire et arrondi en dôme au pôle aboral. La bouche
est large et plus ou moins grande suivant le mode de conserva-
tion et de contraction. Chez les exemplaires bien conservés, elle
est moins grande et les lèvres arrondies sont souvent un peu re-
pliées en dehors, tandis que les exemplaires mal conservés ont, au
contraire, une bouche très large, des lèvres flottantes, minces
(voir le dessin du Siboga) et souvent même en lambeaux. Les 8
côtes, de longueur égale, commencent à une certaine distance
du pôle aboral et à la même hauteur. Chez les plus grands
exemplaires, elles n’atteignent que les 2/s de la longueur totale
et chez les plus petits, elles sont moins longues. Les palettes
natatoires, dont le nombre est au maximum de 12, sont très
espacées, de sorte qu’elles ne se touchent pas ; elles sont assez
larges et forment une lame très mince.
Le pharynx, très large et très long, monte jusqu’au voisinage
du pôle aboral, dont le statocyste est logé dans une profonde
fossette comprimée dans le même sens que le corps. Le canal
de l’entonnoir est un petit tube très court et mince. Les canaux
perradiaux font défaut et les 4 canaux interradiaux, de même
que les canaux tentaculaires et les canaux pharyngiens, sortent
230
F. MOSER
directement de l’entonnoir. Les premiers longent la coupole du
pharynx, montent vers le pôle aboral et se divisent en 8 branches
adradiales qui se rendent, de chaque côté, au-dessus de la pre-
mière palette aborale où elles se prolongent directement dans les
8 canaux méridiens. Les canaux pharyngiens, arrivés près des
coins de la bouche, se divisent en deux branches qui longent les
bords des lèvres et forment un canal circulaire, comme chez les
Béroes.
On sait combien il est difficile de suivre le trajet des
canaux et de se rendre compte de leur disposition exacte
chez les Béroes vivants, où, à une seule exception près, le
canal circulaire est incomplet. B n’est donc pas étonnant qu’il
m’ait été impossible de voir si le canal circulaire de Ganesha
elegans était complet ou non, c’est-à-dire s’il présentait dans
chaque plan tentaculaire, une interruption séparant deux sys-
tèmes.
La paroi du corps est très mince, surtout dans la région
de la bouche. Le canal circulaire est situé, en partie, directe-
ment au dessous de l’épiderme qui, chez tous les exemplaires,
était plus ou moins détérioré, ce qui empêchait de suivre
sans interruption le canal d’un côté à l’autre. Cependant, bien
qu’il fût difficile à voir, son existence ne peut pas être mise en
doute, non plus que son origine des canaux pharyngiens, car j’ai
pu l’observer sur toute l’étendue de la bouche, chez trois exem-
plaires bien conservés. Deux de ces exemplaires étaient fixés au
liquide de Fleming et les canaux, d’une couleur foncée, appa-
raissaient distinctement sur la paroi incolore. Le troisième
exemplaire, qui était coloré au carmin-borax, examiné au mi-
croscope après avoir été légèrement comprimé, montra nette-
ment les canaux et leurs communications. Enfin, l’examen de
coupes a confirmé la présence d’un canal circulaire prenant son
origine dans les canaux pharyngiens et longeant les lèvres de la
bouche.
CTKNOPHORES
231
Les canaux subtentaeul aires ne se terminent pas en cul-de-
sac. comme chez les Cydippes, mais viennent se réunir au canal
circulaire, ainsi qu’on pouvait le constater chez tous les
exemplaires bien conservés et, en particulier, dans les trois
exemplaires dont nous venons de parler.
Quant aux 4 canaux subpharyngiens, il n’a pas été possible
de voir s’ils se réunissaient aussi au canal circulaire. Lorsqu ils
arrivent près de ce dernier, ils décrivent quelques arabesques
eji se tenant tantôt immédiatement au-dessous de l’épiderme,
tantôt dans l’épaisseur de la paroi; quelquefois ils se croisent
comme l’indique la figure 5*. Tl est difficile de suivre le canal
dans les différents niveaux qu’il occupe et souvent l’on ne peut
pas savoir s’il se termine ou s’il forme simplement un nœud. Sur
le côté étroit du corps — dont l’examen présente de grandes
difficultés, surtout lorsque l’animal est conservé et que sa paroi
est incomplète — il est impossible de suivre complètement les
contours du canal.
Les canaux tentaculaires prennent naissance dans l’entonnoir
et se dirigent de là vers la bouche, le long des parois du pharynx ;
ils sont donc très longs. Ils s’unissent à l’extrémité aborale de la
base des tentacules, dans la région où finissent les côtes, soit
beaucoup plus près de la bouche (jue chez toutes les Pleurobra -
chmdæ , à l’exception de Lampetia pancerina Chun. La base des
tentacules est très petite, très rapprochée de la paroi externe et
placée parallèlement à l’axe polaire. Le tentacule se détache de
son extrémité orale et non pas de sa partie moyenne comme chez
Lampetia pancerina.
Un seul exemplaire possédait encore un tronçon de tentacule,
très grêle et muni de tentilles simples, qui se dirigeait dans la
direction de la bouche pour sortir — tout près de F endroit où
il avait pris naissance de la petite ouverture externe de la
gaine tentaculaire. Cette gaine est aussi très petite, juste de
la grandeur nécessaire pour loger la petite base qui est
#
Voyage. Vol. 2. Il
V. MOSEK
2B2
pointue à ses deux extrémités. La base et la gaine sont abso-
lument renversées. L’origine du tentacule et l’embouchure du
canal tentaculaire se trouvent aux extrémités opposées de la
base, mais dans la position inverse de celle que l’on observe
ordinairement : la première se trouve à l’extrémité orale, la
dernière à l’extrémité aborale de la base: L’examen de coupes
longitudinales confirme ce fait.
A la place de deux longs bourrelets épithéliaux pharyngiens,
on trouve, sur les deux plans de la paroi, un bourrelet presque
circulaire, logé dans la coupole du pharynx, près de l’entonnoir.
L’examen microscopique des côtes nous révèle des faits assez
intéressants que je n'ai observés nulle part jusqu’à présent
et que je n’ai jamais vus décrits. Les recherches de Chün,
II. IIkutwig, Sa via ssa. etc., ont montré que, chez les Lobiférides
et Cestides, les bandelettes ciliées se continuent sur toute la
longueur des côtes, et communiquent le mouvement d’une
palette à la palette voisine. Chez les Béroes et les Cydippes,
au contraire, ces bandelettes ne vont que jusqu’à la première
palette, voisine du pôle sensitif, et s’arrêtent là. Plus loin, elles
sont remplacées, au point de vue physiologique, par une
structure spéciale des cellules basales des palettes.
D’après les travaux de R. Hertwig et ceux de Samassa sur
Callianira b i (data delle Chiaje, Hormiphora plumosa L. Ag.,
Eucharis muUicornis Quoy etGaim., Beroe orata Bosc, B. fors-
Jçali Ch un, chaque cellule basale d’une palette se bifurque à son
extrémité proximale et envoie une de ses branches dans la
mésoglée et l’autre à la rencontre des branches des autres
cellules basales de la même palette. Ces branches réunies forment
des fibrilles épaisses qui s’étendent sous l’épiderme, sans inter-
ruption, entre toutes les palettes de la même côte. C’est sur des
coupes longitudinales que l’on voit le mieux la disposition de ces
fibrilles (voir les dessins de Samassa). Chez Ganesha degans, je
n’ai trouvé rien de semblable ; elle paraît n’avoir ni les bande-
< TÉX0PIIOREW
238
lettes ciliées des Lobiférides, ni les fibrilles sous-épithéliales des
Cydippes. L’état de conservation étant cependant peu favorable
à une étude histologique, je nie bornerai à décrire ce que j’ai vu.
L’épidenne qui se trouve entre les palettes d’une côte semble
avoir subi un changement remarquable. Près de chaque palette,
et dans toute sa longueur, les cellules sont cylindriques, très
grandes et hautes. Puis on observe une diminution graduelle
de l’ épaisseur de cette couche cylindrique qui, ensuite, disparait
presque complètement, à un endroit qui divise en deux parties
égales l’espace compris entre deux palettes. Cette disposition
se voit aussi bien sur les coupes longitudinales que sur les
coupes transversales. A cet endroit, l’épiderme est composé
de cellules très minces et plates, semblables à celles qui
recouvrent le reste du corps. Les cellules cylindriques, au
contraire, ne paraissent pas avoir de noyaux, et se colorent
très fortement à l’hémalun et à l’hématoxyline (voir fig. (>,
7. 8). Les palettes voisines étant assez éloignées les unes des
autres pour ne pouvoir se toucher, on pourrait considérer cette
interruption de la couche cylindrique comme représentant un
point de réduction d’une palette, de telle sorte qu’entre deux
palettes qui sont voisines chez l’animal actuel, se serait trouvée
autrefois une palette intermédiaire qui aurait été éliminée.
L’ontogénie pourra seule élucider cette question.
Le fait est intéressant au point de vue physiologique, car la
question suivante se pose : comment le mouvement d’une palette
peut-il se transmettre aux palettes voisines en passant de l’autre
côté de ce point qui paraît mort, on quelles sont les dispositions
histologiques (pii permettent de transmettre le mouvement d’une
palette à l’autre?
Au milieu de l’espace intermédiaire entre les deux couches de
cellules cylindriques se trouve une sorte de lame qui s’enfonce
à une faible profondeur dans la mésoglée dont elle se distingue
nettement. Elle se compose de cellules longues à noyaux et de
2H4
F. MUSE H
vacuoles et paraît être formée de cellules épithéliales qui ont
pénétré dans la mésoglée sous-jacente à l'endroit où se trouve
Finterruption fibrillairé (voir fig. T), à moins qu’il s’agisse défibrés
musculaires, ce qui cependant ne me paraît pas possible. Sur des
coupes horizontales, cette lame prend la forme de fibres épaisses
placées entre les deux couches fibrillaires, perpendiculairement à
la côte. J en ai pas réussi à l’observer sur des coupes transversales,
bien qu’elle soit très apparente sur des coupes horizontales et
longitudinales. On est en droit de se demander si cette lame n’est
pas intercalée entre les fibrilles pour transmettre le mouvement
et servir d’intermédiaire entre les palettes voisines.
Les produits sexuels sont disposés connue chez les Cydippes,
en deux longues bandes latérales ininterrompues, dans les vais-
seaux méridiens.
Si l’on compare les figures et la description que nous venons
de donner de Gaweska ëlegans avec celles qui se trouvent dans le
voyage du Siboga, on constatera que ces dernières étaient à
peu près exactes. Mais elles étaient incomplètes et les faits
n'avaient pas toujours été bien interprétés, vu le mauvais état
de conservation du matériel et la difficulté de certaines observa-
tions, telles (pie celle du canal circulaire. C’est ainsi que les ca-
naux que l’on avait considéré comme des canaux perracliaux
ayant un cours semblable à ceux de Lampetia pancerina Chun,
11e sont autre chose que les canaux tentaculaires.
Si l’on compare les traits caractéristiques de Ganeshd elec/ans
à ceux des Cydippes, des Lobés et des Béroes, 011 voit que sa forme,
la présence de tentacules, d’une base et d’une gaine tentacu-
laire (quoique renversée), la distribution des produits sexuels
et la structure histologique des côtes, la rapprochent des Cydip-
pes. Le canal circulaire dans lequel aboutissent les canaux pha-
ryngiens et sous-tentaculaires, la compression du corps suivant
l’axe tentaculaire, l’absence de canaux perradiaux, et le pas-
sage des canaux adradiaux dans F extrémité aborale des canaux
O'i'KN O P H ORES
235
méridiens, rapprochent au contraire cette espèce des Lobés,
surtout si l’on considère le développement des canaux, par exem-
ple chez VEucharE. Enfin, Ganesha eJegans a en commun avec
les Béroes le canal circulaire — qui est peut-être incomplet
comme chez la plupart des Béroes, ou complet comme chez Xets
cordigera Lesson. d’après Lendenfeld — puis la structure des
côtes et la répartition des produits sexuels.
A ces caractères positifs qui rapprochent Ganesha de ces
3 ordres, viennent s’ajouter des caractères négatifs qui empê-
chent de la placer dans aucun d’eux, à moins que l’on n’en
modifie la définition ce qui serait peu avantageux sous d’autres
rapports.
La présence de l’appareil tentaculaire et L absence de pa-
lettes polaires ne permet pas de placer cette espèce dans les
Béroes. La compression de son corps dans le plan tentaculaire,
l’absence de canaux perradiaux. l’embouchure des canaux adra-
diaux dans les canaux méridiens à leur extrémité aborale, et sur-
tout la présence du canal circulaire, complet ou incomplet, dans
lequel aboutissent les canaux pharyngiens et subpharyngiens,
sont autant de caractères qui empêchent de la placer dans l’ordre
des Cydippes. Enfin, l’absence de lobes et d’auricules, même
rudimentaires, la présence d’une gaine tentaculaire et de deux
tentacules majeurs, la structure des côtes et la disposition des
produits sexuels s’opposent à sa réunion avec lès Lobés.
C’est avec ce dernier groupe, cependant, que Ganesha elegans
me paraît avoir le plus d’affinités. En effet, les lobes, les auri-
eules et les complications du système chymifère montrent, chez
les Lobés, des degrés de développement très divers. Ainsi, chez
les Le.su, envia , les lobes et leurs canaux sont très petits et rudi-
mentaires, les auricules au contraire, très développées, tandis (pie
chez les Bolina les auricules sont petites, les lobes de grandeur
moyenne et les circonvolutions de leurs canaux sont assez compli-
quées. Les Lobés parcourent, dans leur développement, diffé-
F. MOSEK
rents stades; ils commencent par la forme Mertemia et. peu
à peu. se développent les lobes, les auricules et le système
compliqué des canaux des lobes. Ces faits nous permettent donc
de considérer Ganesha comme un Lobé très primitif qui s’est
arrêté, dans son développement, à un stade intermédiaire entre
ceux que représentent une Mertensia et un Lobé, soit avant
la formation des lobes et des auricules. Les deux lèvres de
Ganesha représenteraient les premiers rudiments des lobes, ce
qui est d’autant plus probable que les premières complications
des canaux subpharyngiens s’accentuent déjà sur ces lèvres.
Quant à la structure des côtes, S amassa admet que les bande-
lettes ciliées qui se trouvent entre les palettes, chez les Lobés,
représentent un stade primitif et qu’à un stade supérieur, elles
sont remplacées par des fibrilles, comme chez les Cydippes. A ce
point de vue, on pourrait considérer Ganesha comme repré-
sentant- un stade intermédiaire.
La présence d’une gaine tentaculaire ne peut pas empêcher
de rapprocher Ganesha des Lobés, si l’on admet les idées très
justes de Chün. En effet, d’après cet auteur, la gaine tentaculaire
n’a pas la valeur systématique que L. Agassez lui attribue : sa
présence et ses dimensions ne dépendent, très probablement,
que de la position de la hase des tentacules.
La disposition des produits sexuels en deux bandes latérales,
dans les canaux méridiens, est bien une disposition primitive
que l’on rencontre chez la forme la plus primitive des Cténo-
phores, la Mertemia. tandis que leur disposition en pochettes
situées entre les palettes des côtes, chez les Lobés, représente un
stade plus élevé, dérivant du premier. A ce point de vue, Ga-
nesha montre un état histologique précurseur de celui des Lobés.
L’hypothèse d’après laquelle Ganesha représent erait un Lobé
primitif est donc appuyée par l'absence de lobes ‘proprement
dits et d’auricules, par la complication des canaux clés lobes,
par la disposition des produits sexuels et même par la structure
CTÉNOPHORES
237
de F appareil tentaculaire, si F on tient compte du développement
de 1‘ Eucharls si bien étudié par CiH’N. La structure des côtes
est le seul fait que l’on puisse opposer à cette hypothèse. Il faut
espérer que l’étude du développement de Gcmesha viendra, sous
peu. élucider le problème phylogénique des Cténophores et sur-
tout des Lobés.
Je n’ai trouvé, dans la littérature, aucune description pou-
vant se rapporter à Gcmesha. Il sagit donc bien d’une forme
nouvelle pour laquelle il a fallu créer un nom nouveau b
Les s exemplaires de cette espèce qui avaient été rapportés
par le Sibgga provenaient de 4 stations différentes de l’Archipel
Malais: File de Ternate, l’Archipel Souloiqle Détroit de Bouton,
et une station sit uée à quelque distance et au Sud d’Amboine. Bien
que le Siboga se soit arrêté à plusieurs reprises à Amboine, il
n’en a pas rapporté un seul exemplaire de Ganesha. Il s’agit
donc d’une forme assez rare et difficile à récolter, mais répan-
due. probablement, dans tout l’Archipel Malais.
L’étude que nous venons de faire des Cténophores de la Baie
d’Amboine nous a montré qu’ils étaient représentés par 4
ordres (dont 1 nouveau) comprenant 5 genres et 8 espèces, à
savoir :
Cydippidae Besson.
lïeiirobrachia globosa. Moser
Pie/ 1 voir a chia striata n. sp.
Honniphora amboinae n. sp.
Hormiphora sp.?
Lobatae Esch. L. Ag.
Orgroe sp. ?
1 Le nom de Ganesha est celui du dieu de la sagesse dans la mythologie hin-
F. il OSEE
238
Beroidae Esch.
Beroe cucumis Fabricins
Beroe forskaM Chuii
Ganeshidae nov. ord.
Ganesha ( Lampetia ) elegmts Moser.
De ces 8 espèces, 2 sont nouvelles : Pleurobrachia .striata et
florm iphora amboinae, les autres ont toutes été rapportées, lu
ans plus tard, de différents points de l’Archipel Malais, par le
Siboga. L’étude de la collection de MM. Bedot et Pktet a
permis, en outre, de corriger et de compléter la description de
Ganesha (Lampetia) elegans et de constater que cette espèce,
très intéressante sous plusieurs rapports, ne peut être placée
dans aucun des ordres de Cténophores admis jusqu'à présent ;
on a dû, par conséquent, créer pour elle un nouvel ordre.
On connaît maintenant 12 espèces de Cténophores vivant dans
l’Archipel Malais. 7 de ces espèces paraissent jusqu’à présent
lui appartenir en propre; ce sont:
Pleurobrachia globosa Moser
Pleurobrachia pigmentata Moser
rieurobrachia striata Moser
J for m iphora sibogae Moser
/ lorro iphora amboinae M oser
Beroe pandorina Moser
Ganesha (Lampetia) elegans Moser.
lies ü espèces qui se rencontrent également dans d'autres
régions sont :
Beroe pandora Esch.
llormiphora (Pleurobrachia) ochracea Meyer
Beroe forskali Chun
Beroe cucumis Fabricins
Ocgroe sp ?
UTKNOPHOKE»
239
Les (leux premières n’avaient été trouvées et décrites qu’une
seule fois auparavant : Beroe pandora (de l’Océan Pacifique à
l’est du Japon) sous le nom de Pandora flemingi par Esch-
s< HOLTZ et Hormiphora ochracea (de l’Océan Pacifique, près de
San-Francisço et des Iles de la Société) sous le nom de Pleuro-
hraritia ochracea par Mayer. Les trois autres espèces sont très
répandues. Les quatre espèces (VOcyroe se rencontrent dans la
région tropicale de L Atlantique : aux Antilles, près des Tortu-
gas et de la Floride, dans le courant de Floride, dans celui de
Guinée, aux lies du Cap Vert, puis dans l’Océan Indien, aux
Maldives. Beroe forskali se trouve dans la Méditerranée, dans
le Pacifique près de la Californie 1 et aux Iles Fidji, — si la Beroe
australis de Mayer en est bien synonyme, comme cela paraît
probable. Elle se trouve également aux Maldives, en supposant
(pie la jeune Beroe. décrite par Bigelow soit bien une B. fors-
hdl ce qui paraît très vraisemblable maintenant qu’on sait
qu’elle se trouve dans l’ Archipel Malais.
La présence de Beroe eucumis dans une région tropicale est
un fait nouveau et très intéressant. Jusqu’à présent cette espèce
n’avait pas même été rencontrée dans les régions tempérées. Elle
est très commune dans toute la région arctique et dans l’Atlan-
tique nord, sur la cote orientale des Etats-Unis, dans la Baie de
Baffin et au Spitzberg d’où elle descend, le long de la côte de
Norvège, dans la Mer du Nord et la Baltique ; mais elle n’avait
jamais été trouvée plus au Sud. Maintenant qu’on l’a rencontrée
dans la Mer des Indes, sous des conditions d’existence si diffé-
rentes, on peut admettre que c’est une forme vraiment cosmo-
polite, douée d’une faculté d’adaptation très grande et nous
pouvons nous attendre à la trouver encore plus au Sud, dans
l’autre hémisphère. 11 paraît surtout étrange que les grandes
différences de milieu telles que la température et la concentration
1 Torriîy, H. B. The Ctenûphore ofthe San Diego Région. Univ. of California
Public. Zoo!... vol. 2. n° 2. 1904.
240
F. MOSER
de l’eau de mer n’aient aucune influence visible sur l’organi-
sation de Beroe cummi$s de telle sorte que les exemplaires
provenant des régions arctiques ne paraissent se distinguer en
rien de ceux qui viennent de la Mer des Indes. ( ”est un fait
curieux et difficile à expliquer.
Si l’on met de côté les espèces mal décrites et problématiques,
citées dans les anciens travaux de Lamauck. Eschscholtz,
Qüoy et Gaimard, Lessox, telles que Medea constricta Escli. '.
du détroit de la Sonde, Beroe roseus Quoy et Gaim., de la
Nouvelle-Zélande, Eucharisnovemeostata Less., de Ceylan-. nous
ne connaissons jusqu'à présent, de la Mer des Indes, que les 12
Cténophores de l' Archipel Malais mentionnés plus haut et
5 espèces (dont 3 douteuses et 2 nouvelles) récoltées en 1904 par
Bigelow aux Maldives, et dont voici les noms :
Bolina ovalis Bigelow (— peut-être B. inicropecten Ag.)
Cestus pectinatus Bigelow
Ocyr oe pteroessa Bigelow
Beroe juv? (probablement B. forskaU)
Bolina juv ?
Espérons que de nouvelles recherches viendront bientôt aug-
menter cette liste qui paraît bien courte pour une mer aussi
vaste que l’Océan Indien.
Bigelow a tiré de ses études sur les Méduses et Cténophores
des Maldives, des conclusions importantes. Le grand nom-
bre de nouvelles espèces et l’absence de certaines formes typi-
ques de r Atlantique l’ont amené à admettre une isolation géo-
graphique de ces îles. Cette isolation serait même très ancienne,
à en juger par la divergence marquée des nouvelles espèces
et par le grand nombre d’espèces aberrantes appartenant à des
genres qui sont ordinairement très homogènes. Bigelow va
même plus loin. En s’appuyant 1° sur le fait que tous les genres
1 Eschscholtz. System der Acalephen. Berlin 1829.
2 Voir : L. A&assjz. Contrib. Nat. Jlist. of Unit. States, vol. 3, P. II, 1800.
CTÉNOPHORES
241
d’Acalèphes des Maldives, sauf un. se retrouvent dans l’Atlanti-
que, tandis que les 2/3 seulement se retrouvent dans le Pacifique
— et 2° sur le fait qu’on 11e retrouve dans cette région aucun
des genres typiques du Pacifique, mais bien 5 genres connus
jusqu’à présent pour habiter exclusivement l’Atlantique, il arrive
à la conclusion qu’il y a probablement des relations plus étroites
entre l’Atlantique et la Mer des Indes qu’entre cette dernière et
le Pacifique.
Les conclusions de Bigelow me paraissent un peu risquées,
étant donné le petit nombre d’observations sur lesquelles elles
s’appuyent. En fait de Cténop bores de la Mer des Indes, il ne
connaît qu’un très petit nombre d’espèces des Maldives et il ne
lui a pas même été possible de déterminer exactement 3 des 5
espèces qu’il y a trouvées. Et c’est tout ! Il est vrai que le nom-
bre des Méduses qu’il a récoltées est supérieur à celui des Cté-
nophores, mais enfin elles ne proviennent que des Maldives et
celles des autres régions de la Mer des Indes lui sont inconnues.
Les conclusions de Bigelow ne sont pas confirmées par
l’étude des Cténopliores récoltés par le Siboga et par MM.
Pictet et Bedot.
Des 5 espèces de Cténopliores provenant de l’Archipel Malais
et ayant été également rencontrées ailleurs, 2 espèces ( Hormi -
phora ochmcea et Beroe pandora) n’avaient été trouvées, jusqu’à
présent, que dans l’Océan Pacifique ; une seule espèce (Beroe
cmumis) n’avait été trouvée que dans T Atlantique et Beroe
forskali est une forme appartenant aussi bien à l’Atlantique
qu'au Pacifique. Les relations sembleraient donc être plus
grandes avec le Pacifique qu’avec T Atlantique. Quant à la
distribution des genres, on n’en peut tirer aucune conclusion,
attendu qu’ils se trouvent aussi bien dans l’un que dans l’autre
de ces Océans.
J’étudie en ce mornemt les Cténopliores du Japon, de la côte
occidentale de l’Afrique, de la Mer glaciale antarctique et du
242
F. MOSEK
Sud de l’Océan Indien et de l’Atlantique. Cette étude donnera
des renseignements intéressants et inattendus sur la distribution
horizontale de ces animaux. 11 serait donc prématuré de tirer
dès maintenant des conclusions générales de l’examen des Cté-
nophores de l’Archipel Malais et des Maldives, étant donné,
surtout, le petit nombre d’espèces que nous connaissons.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 1
Cyathohelia axülarïs (Eli. et Sol.) Fig, 1 à 3.
Fig. 1. Un jeune calice. Gross. X H.
Fig. 2. line colonie réduite de l/ls.
Fig. 3. Un calice. Gross. X 7.
Stylophora digitata (Pallas). Fig. 4 à 7.
Fig. 4. Une partie de la colonie montrant l’aspect du cœnenchytne.
Gross. X 8,5.
Fig. 5. Une colonie de grandeur naturelle.
Fig. 6. Extrémité d’un rameau. Gross. x 4.
Fig. 7. Une partie de la colonie montrant l’aspect du cœnenchyme.
Gross. X 8,5.
Voyage. Vol. 2.
PL 1.
Fig. 1—3 Cyathohelia axiHaris (Eli. et Sol.) — Fig. 4—7 Stylophora digitata (Pallas).*
EXPLICATION DE LA PLANCHE 2
Pocülopora elegans Dana. Fig. 8 à 13.
Fig. 8. Colonie vue de dessous. Grandeur naturelle.
Fig. 9. Coupe longitudinale d’une branche. Gross. X 4,5.
Fig. 10. Colonie vue de dessus. Grandeur naturelle.
Fig., li. Sommet d’une branche. Gross. X 3.
Fig. 12. Une partie de la colonie. Gross. X U .
Fig. 13. Un rameau verrueiforme. Gross. X 10.
Voyage. Vol. 2.
PL 2
mm
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
Pocillopora elegans Dana.
09 OQ
EXPLICATION DE LA PLANCHE 3
Pocülopora acuta Lamk. Fig. 14 à 17.
Fig.
Fig.
14. Une colonie de grandeur naturelle.
15. Une jeune colonie de grandeur naturelle.
16. Une partie de la colonie. Gross. X 16.
17. Extrémité d’un rameau. Gross. X 11 (d’après un dessin).
Seriatopora hystrix Dana. Fig. 18 à 22.
Fig. 18. Une jeune colonie. Réduite de iji0 .
Fig. 19. Fragment d’une autre colonie. Grandeur naturelle.
Fig. 20, 21, 22. Trois rameaux montrant' les divers aspects que peuvent
prendre les calices et le cœnenchvme dans une seule et même
colonie. (Fig. 19.)
Voyage. Vol. 2.
PL 3.
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
Fig. 14—17 Pocillopora acuta Lamk. — Fig. 18—22 Seriatopora hystrix Dana.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 4.
Euphyllia rug&sa Dana. Fig. 23 à 27.
Fig. 23. Une colonie vue de dessus. Grandeur naturelle.
Fig. 24. La même vue de dessous. Grandeur naturelle.
Fig. 25. Coupe verticale d’un calice montrant la disposition des septes et
des lames endo thécales. Gross. x 4.
Fig. 26. Un calice vu par dessus. Gross. X 2,3.
Fig. 27. Coupe horizontale de la région profonde d’un calice. Gross. X 3,5.
\
-
M. BEDOT. — MADRÉPOR AIRES
Euphy/lia ru g osa Dana.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 5.
Euphyüia jimbriata (Spengler). Fig. 28 à 34.
Fig. 28. Colonie vue de dessous. Réduite de 3/s-
Fig. 29. Face externe de la muraille au bord de la vallée calicinale.
Gross. X 1.3.
Fig. 30. Colonie vue de dessus. Réduite de 3/5.
Fig. 31. Colonie vue de profil. Réduite de 3/g.-
Fig. 32. Une partie d’une vallée calicinale vue de dessus. Gross. x 2,5.
Fig. 33. Extrémité d’une vallée calicinale dont le bord cassé montre la
disposition des lames endothécâles. Gr. X 1,5.
Fig. 34. Une partie de la colonie vue de dessus et montrant un centre
calicinal. Gross. X 1,5
Voyage. Vol. 2.
PL 5.
M. BeDOT. - — MADRÉPORATRES.
Euphyllia fimbriata (Spengler).
EXPLICATION DE LA PLANCHE 6.
EuphylUa picteti n. sp. Fig. 35 à 38.
Fig. 3o. Colonie vue de profil. Réduite de V!0.
Fig. 36. La même vue de dessus. Réduite de */10.
Fig. 37. Une partie du bord supérieur de la muraille. Gross. X3.
Fig. 38. Coupe verticale montrant la disposition des lames endothécales et
de la pseudo-columelie. Gross. X 1,2 (d’après un dessin).
Euphyltia picteti var. fiexuosa n. sp. Fig. 39 à 40.
Fig. 39. Colonie vue de dessus. Réduite de */4 n.
Fig. 40. Colonie vue de profil. Réduite de 3/l0.
Voyage. Vol 2 .
PL 6.
M. BEDOT. — MADKÉPORAIRES.
Fig. 35 —38 EuphyHia picteti n. sp. — Fig. 39-40 Euphyllia picteti var. flexuosa n. v.
b jd bjo
EXPLICATION DE LA PLANCHE 7.
Galaxea fascicularis (L.)- Fig. 41 à 49.
. 41. Une colonie vue de dessus. Réduite de '/16.
. 42. La même vue de prolîL Réduite de 7i<v
'Fig. 43. Une partie de la colonie vue de dessus. Gross. x 8.
Fig. 44. Un calice vu de dessus. Gross. X 8:5.
Fig. 45. 46. 47, Trois formes différentes de calices appartenant à la
môme espèce. Gross. X B, 5.
Fig. 48 et 49. Coupes longitudinales de deux calices. Gross. X 6.
Voyage. Vol 2.
PI. 7.
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
Galaxea fascicularis (L.).
EXPLICATION DE LA PLANCHE 8.
Galaxea aspera Quel ch. Fig. 50 à 55.
Fig. 50. Colonie vue de profil. Grandeur naturelle.
Fig. Si. Coupe longitudinale d’un calice. Gross. x 7.
Fig. 52. Un calice vu de dessus. Gross. X 7.
Fig. 53 et 54. Deux formes différentes de calices. Gross. x
Fig. 55. Deux calices. Gross, X 5 (D’après un dessin).
Voyage. Vol. 2.
PL 8.
M. BEDOT. — MADRÉPOR AIRES.
Galaxea aspera Quelch.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 9.
Trachyphyüia amarantus (Müller), Fig. 56 à 58.
Fig. 56. Colonie vue de profil. Réduite de i/u.
Fig. 57. La même vue de dessus. Réduite de ljvr
Fig. 58. La même vue de dessous. Réduite de i/ii.
Voyage. Vol. 2.
PI. 9.
M. BEDOT. MADRÉPORAIRES.
Trachyphyllia amarantus (Müller).
EXPLICATION I)E LA PLANCHE 10.
Trachyphyïlia amarantus (Millier). Fig. 59 à 62.
Fig. S9. Coupe verticale d’une vallée calicinale montrant la disposition
de la pseudo-columelle. Gross. X 3.
Fig. 60. Une partie de la région supérieure de la muraille avec les côtes.
Gross. X4.
Fig. 61. Disposition de la pseudo-columelle dans un centre calicinal.
Gross. X 9.
Fig. 62. Une partie de la colonie vue de dessus. Gross. X 2.
■ . ii*
Voyage. Vol. 2.
PL 10.
M. BEDOT. — MADKÉPORAIRES.
Trachyphyllia amarantus (Müller).
EXPLICATION DE LA PLANCHE il.
Callogyra formosa Verrill. Fig. 63 à 69.
Fig. 63. Colonie vue de dessous. Grandeur naturelle.
Fig. 64. La même vue de profil. Grandeur naturelle.
Fig. 6o. La même vue de dessus. Grandeur naturelle.
Fig. 66. Une partie de la même colonie. Gross. X 2,3.
Fig. 67. Une jeune colonie, vue de dessus. Grandeur naturelle.
Fig. 68. La même, vue de profil. Grandeur naturelle.
Fig. 69. La même, vue de dessous. Grandeur naturelle.
Voyage. Vol. 2.
PL 11
M. BeDOT. — MADRÉPORAIRES.
Cctllogyra formosa VerrilL
EXPLICATION DE LA PLANCHE 12,
Cœloria dædalea (Eli. et SolL). Fig. 70 à 72.
Fig. 70. Colonie vue de dessus. Grandeur naturelle.
Fig. 71. Une partie de la colonie. Gross. X 4,3.
Fig. 72. Coupe verticale d’une partie de la colonie. Gross. X 5.
Cœloria arabica var. triangularis Klunz. Fig. 73 à
i
Fig. 73. Colonie vue de dessus. Grandeur naturelle.
Fig. 74. Une partie de la colonie. Gross. X 3,7.
Fig. 73. Coupe verticale d’une partie de la colonie. Gross. Xo.
M. BEDOT. — MADKÉPORAIRES.
Fig. 70-72 Coeloria daedalea (Eli. et Soi.'. — Fig. 73— 75 Coeloria arabica car. triangularis Klunz.
Voyage. Vol 2.
PL 12.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 13.
Mussa brueggemanni Quelch. Fig. 76 à 83.
Fig. 76. Colonie A, vue de dessus. Réduite de */3 environ.
Fig. 77. Pseudo-columelle de la colonie A. Gross. X4,8.
Fig. 78. Colonie A, vue de dessous. Réduite de 4/3 environ.
Fig. 79. Colonie A, vue de profil. Réduite de */* environ.
Fig. 80. Colonie B, vue de dessus. Réduite de Va*
Fig. 81. Une partie du bord d’une colonie vue de dessus. Gross. X 2.
Fig. 82 et 83. Le bord supérieur de la muraille en deux endroits d’une
même colonie. Gross. X 3 .
Voyage. Vol. 2.
PI. 13.
M. Bedot. — madréporaires.
IZIussa brueggemetnni Quelch.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 14
Mussa echinata M. Eclw. Fig. 84 à 90.
Fig. 84. Colonie vue de dessus. Réduite de 7â.
Fig. 85. La même vue de profit. Réduite de */3,
Fig. 86. La même vue de dessous. Réduite de l/3.
Fig. 87. Une partie du bord de la colonie, vue de dessus. Cross, x 1,8.
Fig. 88. Une partie de la colonie, vue de dessus. Cross. X 1,5.
Fig. 89 et 90. Le bord supérieur de la muraille en deux endroits de la
même colonie. Fig. 89,gross. Xl,9; Fig. 90. gross. X2,l.
Voyage. Vol, 2
PL 14.
M. BEDOT. ' — MADRÉPOR AIRES.
Massa echinata M. Edw.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 15.
Symphyllia indica M. Edw. et Haime. Fig. 91 à 94.
Fig, 91 . Colonie vue de dessus. Grandeur naturelle.
Fig. 92. Une partie du bord supérieur de la muraille. Gross. X3.
Fig. 93. Coupe verticale d’une colline montrant ia disposition des lames
interseptales de rendothèque. Gross. X o.
Fig. 94. Coupe verticale de la colonie. Grandeur naturelle.
Voyage. Vol. 2.
PI. 15,
Symphyllia indica M. Edw. et H.
EXPLICATION DE LA PLANCHE J fi.
Symphyllia acuta Quelch. Fig. 95 à 98.
Fig. 95. Colonie vue de dessus. Grandeur naturelle.
Fig. 96. Colonie vue de profil. Grandeur naturelle.
Fig. 97. Coupe verticale d’une colline. Gross. X6.
Fig. 98. Une partie de la colonie vue de dessus. Gross. x3.
Voyage. Vol. 2
pi. 1e.
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES,
SymphyUia acuta Quelch.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 17.
Symphyllia sinuosa (Quoy et Gaim,). Fig. 99 à 105.
(Colonie A.)
Fig. 99. Colonie A vue de profil. Réduite de */&■
Fig. 100. La même colonie vue d’un autre côté. Réduite de V5-
Fig. 101. Une partie du bord de la face inférieure. Gross. X 1,3.
Fig. 102. Coupe verticale montrant la structure de la pseudo-columelle.
Gross. X 3,3.
Fig. 103. Le sommet d’une colline vu de dessus. Gross. X4,5.
Fig. 104. Coupe verticale montrant la structure des collines. Gross. X 3,8
Fig. 105. Le sommet d’une colline vu de dessus. Gross. X 5.
M. BeDOT. — MADRÉPORAIRES.
Symphyllia sinuosa (Quoy et G.).
Voyage. Vol. 2.
PI. 17.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 18.
Symphyllia sinuosa (Quoy et Gaim.). Fig. 100 à 110.
(Colonie B.)
Fig. 106. Colonie B vue de profil. Déduite de 1/u.
Fig. 107. Une partie de la colonie. Gross. X 1,8.
Fig. 108. Coupe verticale d’une partie delà colonie. Gross. X 1,6.
Fig. 109. Une partie d’une vallée calicinale montrant deux centres
calicinaux. Gross. X 4.
Fig. 110. Coupe verticale d’une partie de la colonie. Gross. X 3,2.
Voyage. Vol. 2.
PL 18.
M. BeDOT. — MADRÉPORAIRES.
Symphyllia sinuosa (Quoy et G.)
EXPLICATION DE LA PLANCHE 19.
Tridacophyllia lactuca (Pallas). Fig. 111 à 114.
Fig. iii. Colonie vue de dessous. Réduite de l/3 environ.
Fig. 112. La même vue de dessus. Réduite de ijz,
Fig. 113. Une autre colonie vue de profil. Grandeur naturelle.
Fig. 114. Une autre colonie vue de profil. Réduite de */6 environ
Voyage. Vol. 2.
PL 19,
M. BeDOT. — MADRÉPORAIRES.
Tridacophyllia lactuoa (Pallas)
EXPLICATION DE LA PLANCHE 2.0.
Trydacophyllia lactuca (Pallas). Fig. 115 à 118.
Fig. 115. Une partie d’une crête montrant son bord supérieur et son bord
interne. Gross. X6.
Fig. 116. Une partie du bord libre de la face inférieure montrant la
disposition des côtes. Gross. X 7,4.
Fig. 117. Coupe verticale d’une crête montrant la disposition des lames
endothécales et, à droite, un septe avec des rangées parallèles de
granulations. Gross. X3,6.
Fig. 118. Un centre calieinal. Gross, X5, 5.
118
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
Trydacophyllia laotuca (Pallas).
EXPLICATION DE LA PLANCHE 21.
Hydnophorella microcona (Lamk). Fig. 119 à 122.
Fig. 119. Coupe verticale d’une colonie. Gross. X 5.4.
Fig. 120. Colonie vue de dessus. Grandeur naturelle.
Fig. 121. Coupe horizontale d’une partie de la colonie. Gross. X 11.
Fig. 122. Une partie de la colonie vue de dessus. Gross. x6,5.
Hydnophorella exesa (Pallas). Fig. 123 à 129.
Fig. 123. Une colonie. Réduite de if !ia.
Fig. 124. Le bord de la lamelle basale. Gross. X4,l.
Fig. 125. Une branche de la colonie. Gross. X 4.
Fig. 126. Un centre .calicinal. Gross. x7, 5
Fig. 127. Fragment d’une autre colonie. Grandeur naturelle.
Fig. 128. Le bord libre de sa face inférieure. Gross. X 7,4.
Fig. 129. Une partie du bord de sa face supérieure. Gross. X 5,4.
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
Fig. 119—122 Hydnophorella microcona (Lmk.). — Fig. 123—129 Hydnophorella exesa (P allas).
EXPLICATION DE LA PLANCHE 22.
Favia okeni M. Edwards. Fig. 130 à 134.
Fig. 130. Une colonie vue de profil. Déduite de Aji 4 environ.
Fig. 131. Une partie du bord de la face inférieure. Gross. X 3,4
Fig. 132. Une partie de la colonie Gross. X 3,4.
Fig. 133. Coupe verticale de la colonie. Gross. X4.
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
Fauia okeni M. Edw.
PL 22,
Voyage. Vol 2.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 23.
Favia pandanus (Dana). Fig. 134 à 137.
Fig. 134. Colonie vue de profil. Réduite de 5/12-
Fig. 133. Une partie de la colonie. Gross. X4.
Fig. 136. Coupe verticale passant à travers un espace intercalicinal.
Gross. X 4.
Fig. 137. Coupe verticale de la colonie. Gross. X 3,7.
Voyage. Vol. 2.
PL 23.
M. BeDOT. — MADRÉPORAIHES.
Fauia pandanus (Dana)
EXPLICATION DE LA PLANCHE 24.
Goniastræa rétif or mis (Lamk). Fig. 188 à 140.
Eig. 138. Colonie vue de profil. Réduite de V10.
Fig. 139. Une partie de la colonie. Gross. X 13.
Fig. 140. Coupe verticale d’une partie de la colonie (d’après un dessin),
Gross.xO.
Goniastræa quoyi (M. Edw. et Haime). Fig. 141 à 143.
Fig. 141. Une partie de la colonie. Gross. X 3.
Fig. 142. Colonie vue de dessus. Réduite de 716.
Fig. 143. Coupe verticale d’un calice. Gross. X5,5.
Voyage. Vol 2
PL 24.
M. BEDOT. MADRÉPORAIRES.
Fig. 138—140 Goniastraea rétif ormis (Lmk.) — Fig. 141—143 Goniastraea quoyi (M. Edw. et H.)
Voyage. Vol. 2.
PL 25.
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
Fig. 144—145 Goniastraea multi/obata Quelch. — Fig. 146-149 Cyphastraea microphtalma (Lmk.).
EXPLICATION DE LA PLANCHE 26.
Prionastræa robusta (Dana). Fig. 150 à 155.
Fig. 150. Fragment d’une colonie. Réduit de i/1,
Fig. 151. Deux calices. Celui de droite montre le début d’un bourgeon-
nement intracalicinal. Gross. X 4.
Fig. 152. Une partie d’une colonie. Gross. X3,4.
Fig. 153. Une branche d’une colonie. Réduite de 1/a.
Fig. 154. Une partie de la colonie. Gross. X4,8.
Fig. 155. Coupe transversale d’une branche d’une colonie. Gross. X5.
Voyage. Vol. 2 • PI. 26.
M. BeDOT. MADRÉPOR AIRES.
Prionastraea robusta (Dana).
Voyage.
Vol 2,
PL 27
M. BeDOT. MADREPORAIRES.
Merulina studeri n, sp.
EXPLICATION DE LA PLANCHE “28.
Podabacia crustacea (Pallas). Fig. 161 à 164.
Fig. 161. Colonie vue de profil. Grandeur naturelle.
Fig. 162. Une partie de la face supérieure montrant le calice central
(à gauche) et quelques calices secondaires. Gross. x3,8.
Fig. 163. Une partie du bord de la face inférieure. Gross. X3,8.
Fig. 164. Quelques septes. Gross. X H-
Podabacia robusta Quelch. Fig. 165 à 168.
Fig. 165. Une partie du bord de la face inférieure. Gross. X 4.
Fig. 166. Colonie vue de dessus. Réduite de *ji8.
Fig. 167. Une partie delà colonie montrant quelques calices secondaires.
Gross. X 5.
Fig. 168. Colonie vue de dessous. Réduite de Vis-
.\
Voyage. Vol. 2.
PL 28,
Fig. 161 — 164 Podabacia crustacea (Pallasj.
Fig. 165-168 Podabacia robusta Quelch.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 29.
JELerpetolitha Umax (Esper.) Fig. 169 à 173.
Fig. 169. Colonie vue de dessus. Réduite de 2 A.
Fig. 170. Colonie vue de dessous. Réduite de 2/s.
Fig. 171. Une partie de la colonie montrant, près du sillon médian, un
calice secondaire qui a conservé la disposition radiaire. Gross.x2,8,
Fig. 172. Une partie de la face inférieure, près du bord libre. Gross.x3,8,
Fig. 173. Une partie de la face supérieure, dans le voisinage du bord de
la colonie. Gross. X2.
Voyage. Vol. 2. PL 29,
M. BEDOT. — MADRÉPGRAIRES.
Herpetolitha Umax (Esperj.
Voyage. Vol. 2.
PI. 30,
M. Bedot. — madreporair.es.
Cryptabacia talpina (Lmk.).
EXPLICATION DE LA PLANCHE 31.
Cryptabacia talpina (Lamk). Fig. 177 à 179.
Fig. 177. Une partie de la colonie vue de dessus. Gross. x5.
Fig. 178. Une partie de la face inférieure près du bord libre. Gross,x3.7.
Fig. 179. Une partie de la colonie montrant deux calices de la rangée
axiale. Gross. X6,2.
Pavonia decussata Dana. Fig. 180 à 182.
Fig. 180. Colonie vue de profil. Grandeur naturelle.
Fig. 181. Une partie de la colonie. Gross. X 6.
Fig. 182. Une jeune colonie fixée sur un Madrépore mort. Gross. Xl,3.
Voyage. Vol. 2.
PI. 31.
Fig. 177— 179 Gryptabacia talpina (Lmk.). - Fig. 180—182 Pauonia decussata Dana.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 32.
Dendrophyllia ramea (L.) Fig. 183 à 187.
Fig. 183. Un individu de 3e ordre, de la colonie A. Gross. X5.
Fig. 184. Une jeune colonie (B). Réduite de */,.
Fig. 183. Une colonie (A). Réduite de */3.
Fig. 186. Une jeune colonie (C). Réduite de A[r
Fig. 187. Calice axial de la colonie C. Vu de dessus. Gross. X 6.
BalanophyUia mmingi M. Fdw. et Haime. Fig. 188 à 191.
Fig. 188. Le calice vu de dessus. Gross. X4.
Fig. 189. Dessin schématique montrant la disposition des septes.
S. s = Septes supplémentaires.
Fig. 190. Un individu de grandeur naturelle.
Fig. 191. Partie supérieure du calice. Gross. . 3,3.
M. BeDOT. — MA D RÉPO R AIRES .
Fig. 183—187 Dendrophyllia ramea (L.). — Fig. 188— 191 Balanophyllia oumingi M. Edw. et H.
PL 32.
Voyage . Vol. 2.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 33.
Turbinaria craier (Pallas). Fig. 192 à 196.
Fig. 192. Une colonie (A). Réduite de 5/g'
Fig. 193. Une jeune colonie (C). Réduite environ de */*■
Fig. 194. Une colonie (B). Réduite de 2/5.
Fig. 196. Une partie de la face supérieure de la colonie À montrant la
disposition des calices dans la région marginale. Cross. X 3.
Fig. 196. Une partie de la face supérieure de la colonie A montrant la
disposition des calices à une petite distance de la région centrale.
Cross. X 3
Turbinaria peltata (Esper). Fig. 197 et 198.
Fig. 197. Une colonie. Réduite de xj 8 environ.
Fig. 198. Une partie du cœnenehyme de la face inférieure de la colonie.
Gross. X9.
y
Voyage. Vol. 2.
PI. 33,
M. BEDOT. — MADRÉPORATRES.
Fig. 192—196 Turbinaria crater (Pallas). — Fig. 197—198 Turbinaria peltata (Esper).
EXPLICATION DE LA PLANCHE 3'i.
Madrepora seriata (Ehrenberg). Fig. 199 à 207.
Fig. 199. Une branche extérieure de la colonie avec rameaux abor
Grandeur naturelle.
Fig. 200. Une jeune colonie. Réduite de Va-
Fig. 201 . Deux calices. Gross. X 1 1
Fig. 202. Coupe transversale d’une branche. Gross. X3.
Fig. 203. Un calice apical vu de dessus. Gross. X4.
Fig. 204. Une branche de la colonie. Gross. X 1,25.
Fig. 205. Un rameau. Gross. X4.
Fig. 206. Une colonie. Réduite environ de 7a*
Fig. 207. Coupe longitudinale d’un rameau. Gross. X2,5.
Voyage. Vol. 2.
PL 34
M. BeDOT. MADRÉPORAIRES.
Madrepora seriata (Ehrbg.).
EXPLICATION DE LA PLANCHE 35.
Madrepora subulata Dana. Fig. 208 à 216.
Fig, 208. Colonie vue de dessus. Réduite de 1/2.
Fig. 209. Extrémité d’un rameau. Gross. X8,5.
Fig. 210. Un rameau. Gross. X2,3.
Fig. 211. Calices latéraux. Gross. xl 2.
Fig. 212. Colonie vue de dessous. Réduite de J/s-
Fig. 213. Cœnenchyme de la face inférieure de la colonie. Gross. X8.
Fig. 214. Colonie vue de coté. Réduite de xjz.
Fig. 215. Coupe transversale d’un rameau. Gross. x3.
Fig. 216. Coupe longitudinale d’un rameau. Gross. 2,5.
Voyage. Vol. 2.
PI. 35
M. BeDOT. — MADRÉPORAIRES.
Madrepora subulata Dana
EXPLICATION DE LA PLANCHE 36,
Madrepora studeri Brook. Fig. 217 à 224.
Fig. 217. Colonie vue de dessus. Réduite de 2/3 environ.
Fig. 218. Cœnenchyme de la face inférieure de la colonie. Gross. X 8.
Fig. 219. Colonie vue de dessous. Réduite de */s environ.
Fig. 220. Une branche. Cross. x2,4.
Fig. 221. Coupe longitudinale d’un rameau. Gross. X2.5.
Fig. 222. Colonie vue de profil. Réduite de 3/5 environ.
Fig. 223. Coupe transversale d’un rameau. Gross. X 3.
Fig. 224. Extrémité d’un rameau. Gross. x9,5.
Voyage. Vol 2.
PI. 36
M. Bedot. — MADREPOR AIRES.
222
223
Madrepora studeri Brook
EXPLICATION DE LA PLANCHE 37.
Madrepora quelchi Brook. Fig. 225 à 234.
Fig. 225. Colonie vue de dessus Réduite de i/i environ.
Fig. 226. Une jeune colonie. Réduite de 2/5*
Fig. 227. Colonie vue de dessous. Réduite de */* environ.
Fig. 228. Partie d’un rameau montrant des calices latéraux orientés dans
diverses directions Gross. X3,6.
Fig. 229. Une branche. Gross. Xi, 5.
Fig. 230. Coupe transversale d'un rameau. Gross. X3.
Fig. 231. Coupe longitudinale d’un rameau. Gross. X2,5.
Fig. 232. Un rameau. Gross. X2.
Fig. 233. Golonie vue de profil. Réduite de 72 environ.
Fig. 234. Cœnenchyme de la face inférieure de la colonie. Gross. X8.
Voyage. Vol. 2.
PL 37
Madrepora quelchi Brook.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 38.
Isopora hispida (Brook). Fig, 235 à 239.
Fig. 23o. Disposition des calices sur les cotés d'une branche. Gross.x4
environ .
Fig. 236. Disposition des calices au sommet d’une branche. Gros. x4.
environ.
Fig. 237. Coupc longitudinale d’une branche. Réduite de 3/s.
Fig. 238. Fragment d’une colonie. Réduite de 2/s-
Fig. 239. Fragment d’une colonie. Réduite de */<•
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
/sopora hispida (Brook)
cfq ac
EXPLICATION DE LA PLANCHE 39.
Goniopora stokesi M. Edw. et Haime. Fig. 240 à 241 ; 243 à 245.
Fig. 240. Une colonie vue de profil. (Spécimen A). Déduite de Vs-
Fig. 241. Une colonie vue de profil. (Spécimen D). Réduite de i/1.
243. Coupe verticale passant au milieu d’un calice. Gross. XlO.
244. Coupe horizontale d’une partie d’une colonie,, montrant la struc-
ture des régions profondes de quelques calices. Gross. X7.
Fig. 245. Une partie d’une coupe verticale montrant la disposition de la
muraille qui sépare deux calices. Gross. xlo.
Goniopora lobata M. Edw. et Haime. Fig. 242.
Fig. 242. Une colonie vue de profil. (Spécimen A). Réduite de i/r
Voyage. Vol. 2
PL 39.
M. Bedot, -t- madréporaires.
Fig. 240-241; 243-245 Goniopora stokesi M. Edw. et H. — Fig. 242 Goniopora lobata M. Edw. et H.
Cfç 'ÏQ aq c/ç
EXPLICATION Ï)E LA PLANCHE 40:
Goniopora stokesi M. Eclw*. et Haime. Fig. 246 et 247.
. 246. Partie d’une coupe transversale d’une colonie. Gross. X 6.
. 247. Une parlie de la colonie vue de dessus. Gross. X 5 environ.
Goniopora lobata M. Edw. et Haime. Fig. 248 et 249.
. 248. Partie, d’une coupe transversale d'Une colonie. Gross. X7 environ.
. 249 Une partie de la colonie vue de dessus. Gross. X 7 environ.
Voyage. Vol. 2.
PL 40.
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
Fig. 246—247 Goniopora stokesi M. Edw. et H. — Fig. 248-249 Goniopora lobata M. Edw. et H.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 41.
Porites conglomerata Dana. Fig. 250 à 252.
I
Fig. 250. Une partie de la colonie représentée par la fig. 251 vue de
dessus. Gross. X 10 environ.
Fig. 251. Une colonie.
Fig. 252. Une autre partie de la colonie représentée par la fig. 251, vue
de dessus. Gross. X 10 environ.
Rhodaræa tenuidens Quelch. Fig. 253 à 254.
Fig. 253. Colonie vue de profil. Réduite de ij1.
Fig. 254. Le sommet de la colonie. Gross. X 6.
M. BeDOT. — MADRÉPORAIRES.
Fig. 250 252 Po rites cong/omerata Dana. — Fig. 253—254 Rhodaraea tenuidens Quel ch.
Voyage Vol. 2
PL 41.
254
EXPLICATION DE LA PLANCHE 42.
Moutipora palmata (Dana). Fig. 255 à 259.
Fig. 255. Une partie de la colonie. Gross. X 10 environ.
Fig. 256. Coupe longitudinale d’une branche. Gross X 5.
Fig. 257. Coupe transversale d'une branche. Gross. X 5.
Fig. 258. Un fragment de colonie. Grandeur naturelle.
Fig. 259. Un fragment de colonie. Grandeur naturelle.
Montipora venosa (Ehrenberg). Fig. 260 à 262.
Fig. 260. Une partie de la face supérieure de la colonie. Gross. X30
environ.
Fig. 261. Colonie vue de dessus. Réduite de ifz.
Fig. 262. Colonie vue de profil. Réduite de 4/3.
Voyage. Vol. 2.
PL 42.
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
258
257
Fig. 255—259 Montipora pal mata (Dana). — Fig. 260—262 Montipora u en osa (Ehrbg.).
Voyage. Vol. 2.
PI. 43.
M. BEDOT. — MADRÉPORAIRES.
Montipora uenosa (Ehrbg.).
EXPLICATION , DE LA PLANCHE 44.
Montipora spumosa (Lamk). Fig. 267 à 270.
Fig. 267. Une partie de la face supérieure de la colonie. Gross. X8 environ.
Fig. 268. Coupe transversale de la colonie. Gross. X4.
Fig. 269. Une branche vue de profil. Gross. X2,3.
Fig. 270. Une colonie vue de profil. Réduite de
PL 44.
Voyage. Vol. 2.
270
M. BeDOT. — MADRÉPORAIRES.
Montipora spumosa (Lmk.)
269
CfQ -JÇ a? CfQ
EXPLICATION DE LA PLANCHE 45.
Montipora verrucosa (Lamk). Fig. 271 à 274.
. 271. Colonie vue de profil. Réduite de Ve-
. 272. Une partie «le la face supérieure de la colonie. Gross. x3
environ.
. 273. Colonie vue de dessus. Réduite de l/7.
. 274. Coupe transversale de la colonie. Gross. X 4,7.
Voyage. Vol. 2.
PL 45.
M. BeüOT. — MADRÊPORA1RES.
Montipora uerrucosa (Lmk ).
273
EXPLICATION DE LA PLANCHE 46.
Montipora foliosa (Pallas). Fig. 275 à 279.
Fig. 275. Coupe longitudinale d’une feuille. Gross. X6.
Fig. 276. Une partie de la face supérieure d’une feuille. Gross. x5 environ.
Fig. 277. Colonie vue de profil. Réduite de V2 environ.
Fig. 278. Une feuille; face supérieure (interne). Réduite de ’/4*
Fig. 279. La même : face inférieure ('externe). Réduite de iji.
Voyage. Vol. 2.
PI. 46.
M. Bedot. — MADRÉPOR AIRES
Montipora foliosct (Palïas).
EXPLICATION DE LA PLANCHE 47
1. Eupolt/odontes amboinensis n. sp., exemplaire entier, vu par la
face dorsale, comptant 214 segments. Région postérieure for-
mée par une vingtaine de zoonites régénérés. Longueur totale
de l’individu : 630mm.
2. Eucarunculata Grubri n. sp. Individu presque complet. Les
ombres latérales correspondent aux paquets de soies parapo-
diales.
3. Eiïpolyorlontes amboinensis n. sp. Partie postérieure régénérée de
l’individu reproduit dans la photogr. 1.
4. Eupoh/odontes amboinensis n. sp. Vue dorsale de la région anté-
rieure. Ce photogramme correspond à la figure 5 de la planche
48. Pour mieux faire ressortir l’appendice médian caroneu-
laire, on a glissé en dessous une petite lame rectangulaire de
papier noir. De plus, les premiers élytres ont été maintenus
écartés par deux épingles.
PI. 47.
AMalacfiiùi â-ADehorne, pAoè.
A.Malaquin b A.Dehome _ Annéli des
■
EXPLICATION DE LA PLANCHE 48
A bréviations.
ac
= appendice caronculaire.
1. s.
— lèvre supérieure.
ant. l
= antenne latérale.
n. c
= nerf caronculaire.
br.ceph
= branchie céphalique.
o. b
= orifice de la bouche.
br.p
= branchie parapodiale.
omm
= ommatophore.
cœl
t= cœlome.
O.K
= organe nucal.
c.p.
= cirrophore commun aux
pa
= palpe.
cirres tentaculaires.
p C2.3.
— parapode.
c. t.
= cirre tentaculaire.
pn
= pont nucal.
c. V.
=■ cirre ventral.
rd
= rame dorsale.
el
= élytre.
rv
= rame ventrale.
Enc
— Encéphale.
spx
= premier segment parapo-
ep
— élytrophore.
dial.
G.ph
= gaine pharyngienne.
st
= segment tentaculaire.
U.
— : lèvre latérale.
Toutes les figures de cette planche se rapportent à Eupolyodontes amboi-
nensis n. sp.
Fig. 5. Vue dorsale de la région antérieure. Le dépôt calcaire superficiel
n’a pas été représenté. Voir à ce sujet les photogrammes 1 et 4
de la planche 47.
Fig, 6. Section parasagittale de la région antérieure.
Fig. 7. Vue ventrale de la région antérieure.
Fig. 8. Parapode du 3me segment sétigère.
Fig. 9. Grosse soie aciculaire.
Fig. 10. Soie à extrémité bipennée et penicilliforme.
Fig. 11. Soie plumeuse.
/ bj/cup’ . Vol. 9.
A. Malaqvàt / SA .DeàûrmJ M
A.Malaquin & A. De h orne Ann él 1 des.
IitfiBeck &Brun . Gêner e
ôr, ceph.
J: ne
a/U l
orn.m
Fi
c9
G. p F
EXPLICATION DE LA PLANCHE 49
A bréviations.
ant. lat. ant
= antenne latérale anté-
1. c.l
— lobe caron culaire latéral
rieure
d* Eucarunculata
ant. lat.post
— : antenne latérale posté-
Grubei, n. sp.
rieure.
l. c. méd
= lobe caronculaire médian
ant. méd
= antenne médiane.
d’ Eucarunculata
br.p
= branchie parapodiale.
Grubei , n. sp.
br. s.
= branchie sensorielle des
Lob.lat.etLob.méd = Lobes latéral
premiers segments.
et médian de la caron-
c. d.
= cirre dorsal.
cule de Notopygos.
c. V.
= cirre ventral.
P
— palpes.
L
— lame caron culaire de
rd
= rame dorsale.
Notopygos.-
rv
= rame ventrale.
Fig. 12. Eucarunculata Grubei n. sp. Vue dorsale de la région antérieure
Sur la droite de la caroncule médiane, principale, se trouve,
chez cet individu, une autre caroncule moins développée.
Fig. 13. Eucarunculata Grubei n. sp. Grosse soie à ornementations, de
la rame dorsale.
Fig. 14. Encarunculata Grubei n. sp. Grosse soie, non pourvue d’orne*
mentations, de la rame dorsale.
Fig. 15. Eucarunculata Grubei n. sp. Parapode de la région moyenne.
Fig. 16. Notopygos labiatus Mc Int. Vue dorsale de la région antérieure,
montrant la caroncule qui recouvre la région dorsale des 6 pre-
miers segments sétigères.
Fig. 17. Eucarunculata Grubei n. sp. Soie aciculaire de la rame ventrale.
Fig. 18. Eucarunculata Grubei n. sp. Soie longue et fine de la rame dor-
sale pourvue de nombreuses petites denticulations sur toute sa
longueur.
Fig. 19 et Fig. 20. Eucarunculata Grubei n. sp. Soies de la rame ven-
trale denticulées à leur extrémité seulement.
/
Voyage . Vol Ll.
A Ma/? ■>*//( .{ .■/■ :■■■■'■ ■/ *:?.
À.Malaquin & A. De h orne ._ Ann él i des
■a
I.
Ii. w
Zi& Jfcai <jF i®; . vr.
1
EXPLICATION DE LA PLANCHE 50
Abréviations.
B =z bouche.
C = cerveau.
Cdl — appendices correspondants
aux cirres dorsaux dans
le segment céphalique des
Tomoptérides jeunes; se
transformant en les appen-
dices antérieurs caracté-
ristiques des Tomoptérides
adultes.
cirre dorsal du 2me segment,
intestin.
nageoire dorsale d’un para-
pode achète.
nageoire veutrale d’un para-
pode achète,
organe nucal.
OR
Rv1
cæ
i
nd
= organe en rosette.
= rame ventrale sétigère du
segment céphalique très
développé chez les formes
jeunes, s’atrophiant peu à
peu chez les individus plus
Rv s = rame ventrale sétigère du
2me segment, prenant une
extension considérable chez
les individus adultes et se
transformant en les longs
cirres caractéristiques des
Tomoptérides adultes.
R 3. R 1 = parapodes non sétigères avec
nageoires.
Tr.Ph. — trompe pharyngienne.
Tomopteris Rolasi Greeff, individu jeune représenté en entier.
7 omopteris Rolasi Greeff, plus âgé. Région antérieure. Cet indi-
vidu montre sur le segment céphalique la transformation des
appendices Q d\ la réduction des appendices sétigères R vl ;
sur le 2me segment, le grand développement des rames séti-
gères R a2 et l’atrophie du cirre dorsal C d‘2.
Fig. 23 et 24. Tomopteris Rolasi Greeff, jeune, région antérieure plus
grossie. Fig. 23, face ventrale. Fig. 24, face dorsale.
ON =
Fig. 21.
Fig. 22.
/ oi/atje . I oi PL. SP.
J.Mcda^mnAAWtûrm. * JÆ.Beck &Prm..Genêw.
À . M al aqui n &l A. De h orne Ann él i d e s.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 51
Notopygos labial us Gr.
Abréviations :
A. i.
antenne impaire mé-
Lob. méd.
= lobe médian de la ca-
diane.
roncule.
A. 1 p.
= antenne latérale posté-
M. ph.
— muscles pharyngiens.
rieure.
N. Ai.
nerf de l’antenne im-
B.
— bouche.
paire médiane.
Bs
=r basale épidermique.
N. A. 1. p.
= nerf de l’antenne laté-
Cœ. En.
— cavité péri-encéphalique.
rale postérieure.
Gu.
— cuticule.
N. G. i.
= nerf caronculaire in-
En.
= encéphale.
terne.
Ep.
— épiderme.
N. P.
— nerf palpaire.
G. Ai.
= ganglion de l’antenne
P.
— palpe.
médiane.
V. 1. c.
— vaisseau longitudinal ca-
G. G.
— ganglion postérieur ca-
ronculaire.
ronculaire.
V.
= vaisseau sanguin.
G. CE. a.
— ganglion de l’œil anté-
V. e. s.
— vaisseau caronculaire su-
rieur.
périeur.
L. i.
— lèvre inférieure.
Fig. 25. Coupe médiane sagittale de la région antérieure du corps. Ce dessin
a été exécuté en combinant, avec la coupe sagittale, deux coupes voi-
sines dont l’épaisseur était de i/i00 de millimètre, de manière à mon-
trer plus complètement les rapports du segment céphalique, de la ca-
roncule, de l’antenne médiane et la région antérieure du corps. Le lobe
médian de la caroncule est non seulement inséré sur la base de l’an-
tenne médiane, mais aussi sur la face postérieure de la tête et sur les
deux premiers segments du corps.
On n’a représenté qu’une partie de la lèvre inférieure afin de ne pas
augmenter démesurément les dimensions du dessin.
On s’est principalement attaché à montrer les rapports des organes
essentiels et on a négligé, pour plus de clarté, un certain nombre de
détails, comme le contenu de la cavité caronculaire et de la cavité cé-
phalique.
Fig. 26. Section longitudinale passant par l’axe de l’antenne latérale posté-
fbgacjre. loi. 9.
A Malaaïun éAJtâtânm fol StLBeckà.
A.Malaquin & A.Dehorne_ Armel ides.
HS/
, \ .lp.
! otojnjijoj la b tahus Gr.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 52
A otopygos labiatus Gr.
Abréviations :
A. 1. a .
— antenne latérale anté-
Lob. mêd.
= lobe médian de la ca-
rieure.
roncule.
Bs
— basale épidermique.
N. A. 1. a.
— nerf de Pantenne laté-
G. f.
= connectif pérîœsopha-
rale antérieure.
gien.
N. G. e.
= nerf caronculaire ex-
Cœ, En.
— cavité pér i-encéphal î qu e.
terne.
Gu.
= cuticule.
N. G. i.
= nerf caronculaire in-
Gu. p.
= cupule pigmentée épi-
terne.
dermique.
N. Oe a.
= nerf oculaire antérieur.
Ep.
— épiderme.
Œ. a.
= œil antérieur.
F. d.p.
= fissure dorsale posté-
(E. p.
= œil postérieur.
rieure.
P.
= palpe.
G. a.
=: ganglion antérieur.
P9-
= pigment.
G. G.
— - ganglion postérieur ca-
V.
= vaisseau sanguin.
ronculaire.
Fig. 27. Section longitudinale passant par l’origine de l’un des deux nerfs
caronculaires internes et par l’œil antérieur avec son nerf. La coupe
rencontre en outre, en avant de l’œil, une cupule pigmentée; en arrière
de la partie latérale de la base de l’antenne médiane quelques festons
du lobe médian ont été rencontrés.
Fig. 28. Section longitudinale et latérale par rapport à l’encéphale. Elle
passe par l’antenne latérale antérieure, l’œil postérieur et l’origine d’un
des deux nerfs caronculaires externes. Elle rencontre de plus le connec-
tif œsophagien.
AMcdaquai feADehome, del.
A.Malaquin & A.Dehorne. Annélides.
. 1 olopiftjos lu /'talus ( i r .
EXPLICATION DE LA PLANCHE 53
Notopygos la hiatus Gr,
Abréviations :
Bs
—
basale épidermique.
N. Ai
-
nerf de l’antenne im-
o.f.
3=
connectif périœsopha-
paire médiane.
gien.
N. A. 1. a.
nerf de Pantenne laté-
Cœ. C.
=
cavité de la caroncule.
rale antérieure.
Cœ. En.
—
cavité péri-encéphalique.
N. C. e.
=
nerf caron culaire ex-
Cu. p.
— :
cupule pigmentée épi-
terne.
dermique.
N. C. i
—
nerf caronculaire in-
En.
=
encéphale.
terne.
G. a.
=7
ganglion antérieur.
N. Oe. a.
nerf oculaire antérieur.
G. C.
—
ganglion postérieur ca-
N. P.
nerf palpaire.
ronculaire.
Oe. a.
—
œil antérieur.
Lob. lat.
=
lobe latéral de la caron-
P.
-
palpe.
cule.
Ph.
pharynx
Lob. méd.
lobe médian de la ca-
v..
-
vaisseau sanguin.
roncule.
V. c.
vaisseau caronculaire su-
M.
muscles.
périeur.
M. Ph.
-
muscles pharyngiens.
Fig-, 29. Coupe transversale passant par la région antérieure de l’encéphale,
par les deux yeux antérieurs, la base de la caroncule, et l’origine des
nerfs palpaires. La direction de cette coupe est indiquée sur la figure 25
par le trait annoté (C39).
Fig. 30. Coupe transversale dans la région postérieure de l’encéphale. Elle
rencontre l’origine des nerfs caronculaires et montre l’insertion des
lobes latéraux de la caroncule. Sur la ligne médiane la base seulement
du lobe médian a été représentée.
La direction de cette coupe est indiquée sur la figure 25‘ par le trait
annoté (C30).
fi .73
/ bt/ac/c . / bl .
: «Mrm tel. - : : % , \ --
A.Malaquin & A.Dehorne _ Armel id e s .
Xolepijtjos la /notas Gr.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 54
Notopyqos labiatus Gr.
Abréviations :
Amb
— amibocytes:
Lob. méd.
= lobe médian de la ca-
C.pg.
— ■ cellule pigmentaire libre.
roncule.
Gœ. Br. s.
— cavité de la branehie
M. c.
= muscles circulaires.
modifiée Br. s.
M. o.
==■ muscles obliques.
Cœ. C.
— cavité de la caroncule.
Ms.
— Mastzellen.
Cu.
= cuticule.
N. C. e.
— nerf caronculaire ex-
dig. Br. f.
— digitations de la bran-
terne.
chie fonctionnelle.
N. C. i.
— nerf caronculaire in-
End.
— endothélium vasculaire.
terne.
Ep.
— épiderme.
pl C.
— plexus caronculaire.
Ep. Br. f.
— épiderme de la bran-
pg-
= pigment.
chie fonctionnelle.
t. ly.
— tissu lymphoïde.
f •
— festons caronculaires.
V.
— vaisseau sanguin.
fib. el.
— fibres élastiques.
V. c. s.
— vaisseau car on c u laire su-
Lob. lat.
= lobe latéral de la caron-
périeur.
cule.
Fig. 31. Coupe de la branehie fonctionnelle, passant par son insertion sur
la partie dorsale du segment. Quatre digitations sont coupées longitudi-
nalement; deux autres, dans la partie supérieure de la figure, sont cou-
pées transversalement.
Fig. 32. Coupe transversale d’une des branchies modifiées en appendice cir-
riforme sensoriel des quatre premiers segments parapodiaux .de rani-
mai. (Voir PL 49, fig. 16.)
Fig. 33. Corps figurés de la cavité caronculaire. Tous ces éléments (amibo-
cytes, Mastzellen, cellules migratrices à pigments) sont accolés à la
paroi endothéliale du vaisseau sanguin ; ce dernier V. c. s. n’est re-
présenté sur le dessin que par sa paroi endothéliale. La cavité con-
tient aussi des fibres élastiques.
Fig. 34. Coupe transversale de la caroncule, passant en arrière de l’origine
des quatre nerfs caronculaires. Elle montre la cavité de la caroncule
limitée par le plexus nerveux issu des deux nerfs internes et le vaisseau
sanguin qui l’irrigue. A droite et à gauche du lobe médian, les deux
lobes latéraux caronculaires. Sur les côtés du lobe médian et tout contre
sa surface libre épidermique, quelques festons ont été rencontrés par
la section.
A.Malaquin & A.Dohorne. Annélide s .
. f rotojnfcjos l a lu al us G r .
EXPLICATION DE LA PLANCHE 5o.
Fig. I. Pleurobrachia striata n. sp. Vue du plan pharyngien. Gross. XÎC
Fig. 2. » » Vue du plan tentaculaire. Gross. X 20.
Fig. 3. » » Vue du plan aboral. Gross. X 20.
Fig. 4. Hormiphora amboinae. n. sp. Vue du plan tentaculaire. Gross. X 9.
Fig. 5. Ganesha elegans Moser. Vue du plan pharyngien. Gross. X 9.
*t= nœud du canal subpharyngien, b = bourrelet épithélial du
pharynx.
Fig. 6. Ganesha elegans Moser. Coupe longitudinale d’une cote montrant
2 palettes, la couche épithéliale cylindrique intermédiaire, l’es-
pace (l) divisant cette dernière en deux parties égales et la lame
intermédiaire. Gross. X 180.
Fig. 7. Ganesha elegans Moser. L’espace et la lame intermédiaire. Gross.
X 600.
a — 2 cellules de la lame, b — une fibre d’une coupe horizon-
tale de la lame intermédiaire. Gross. X 1200.
Fig. 8. Ganesha elegans Moser. Coupe transversale d’une côte passant à
l’endroit où la couche intermédiaire s'approche d'une palette.
Gross. x 1 10.
F. Mo s er. _ Cténophores.
mm
244
H. J. HANSEN
1. Thysanopoda tricuspidata M. Edw.
Quatre larves, dans le 1er ou 2me stade Furcilia . G. O. Sars
donne une bonne description des stades larvaires de cette espèce
dans son compte rendu du Challenger.
2. Thysanopoda Agassm Ortm.
Une seule larve mesurant à peu près 4 mm. de longueur. Ce
stade larvaire, ainsi que le suivant, seront décrits et figurés dans
mon compte rendu sur les Schizopodes récoltés par le Siboga.
3. Euphausia Sïboyae n. sp.
Trois exemplaires, ayant à peine atteint la moitié de leur dé-
veloppement. Cette espèce nouvelle est représentée dans le ma-
tériel du Siboga par de nombreux exemplaires et sera décrite et
figurée dans le compte rendu de cette expédition. Elle est assez
voisine d’j E. gibba G. O. Sars, mais est beaucoup plus petite que
cette dernière. Le bord postérieur du 3me segment abdominal pré-
sente une courte épine dorsale; la saillie rostrale, et notam-
ment la partie étroite, spiniforme, de cet organe, est visiblement
plus courte que chez E. gibba; les yeux sont passablement plus
gros, et l’article proximal de l’antennule ne présente pas de lobe
ou d’épine distale supérieure.
4. Euphausia latifrons G. O. Sars.
Plusieurs centaines d’exemplaires adultes et à l’état larvaire
de cette espèce très caractéristique. L’extrémité du 1er article
de l’antennule est ornée d’une crête très oblique, terminée par
une douzaine de saillies spiniformes, assez petits et grêles. On
observe la même disposition chez les exemplaires du Siboga,
mais elle ne concorde pas avec la fig. 18, de la pl. XY1 du
compte rendu du Challenger. J’ai d’autre part examiné le
type de Sars au British Muséum (Natural History); il présente
CRUSTACÉS PÉLAGIQUES d’aMBOENE
245
la même structure du 1er article de l’antennule que les exem-
plaires du Siboga et d’Amboine. La figure de Sars est donc
fausse en ce qui concerne ce caractère important.
5. Nematoscelis sp.
Je suis arrivé récemment à la conclusion que ce genre com-
prend 5 espèces, dont 2 sont nouvelles, et qu’une révision devient
nécessaire. Il y a dans le matériel d’Amboine des larves et 2 spé-
cimens subadultes ; ces 2 spécimens devront être très probable-
ment rapportés à une nouvelle espèce dont je possède des exem-
plaires provenant de l’Arcliipel Indien et du Pacifique, mais que
je ne puis décrire avant de pouvoir en donner des figures.
6. Stylocheiron carinatum G-. O, Sars.
De 40 à 50 spécimens. Il n’y a pas d’individus adultes ; la
plupart sont à divers stades larvaires. Un seul exemplaire pré-
sente encore une des pattes préhensiles caractéristiques.
VOYAGE DE MM. M. BEDOT ET C. PTCTET
DANS L’ARCHIPEL MALAIS
A L C Y O N A I R E S
D’AMBOINE
PAR
Louis ROULE
Professeur à la Faculté des scienecs de FUniversilé de Toulouse,
Avec les planches 56 à 58.
La bibliographie zoologique s’est enrichie, pendant ces der-
nières années, de nombreux mémoires consacrés à l’étude
systématique des Alcyonaires de l’Extrême-Orient. L’Océan In-
dien et la partie de l’Océan Pacifique qui y confine ont prêté, sur
ce sujet, à de multiples recherches. Le sentiment que l’on avait
déjà, d’après les travaux des premiers observateurs, s’est précisé
avec une plus grande force : les zones intertropicales des mers
orientales contiennent une abondante faune d’Anthozaires oc-
toradiés, la plus riche sans doute, et la plus variée, qui soit au
monde actuel. Presque tous les genres y comptent des représen-
tants, et beaucoup leur sont spéciaux. La plupart des espèces y
vivent à proximité du rivage, alors qu’il faut souvent, par ail-
leurs, descendre dans les grandes profondeurs pour retrouver
leurs équivalents. D’après une telle diversité, la région Indo-Pa-
cifique se peut considérer, sinon comme le centre de création de
la majorité des formes d’Alcyonaires, du moins comme une pro-
longation, dans la période contemporaine, de l’ancien centre
principal. Les conditions (Ecologiques ont permis à ces êtres, non
eulement de se maintenir, mais encore de se diversifier, tandis
248
L. ROULE
qu’elles les ont fait disparaître clans les autres mers, soit en to-
talité, soit en partie.
A ce titre, la collection, dont l’examen fait l’objet du présent
mémoire, présente quelque intérêt. Elle confirme, s’appliquant à
une localité dont l’investigation n’avait pas été poursuivie com-
plètement, les observations recueillies en des lieux avoisinants.
Elle contient, d’autre part, un certain nombre de types nou-
veaux en systématique, dont plusieurs affectent des dispositions
de morphologie synthétique, unissant entre elles et reliant des
formes assez dissemblables.
Cette collection contient 29 espèces. Sauf l’une d’entre elles,
toutes appartiennent aux deux sous-ordres des Alcyonidiens et
des Pennatulidiens. Les Gorgonidiens, malgré leur abondance
en ces parages, ne sont représentés que par un petit échantillon
de Paramuricea.
A. Sous-ordre des ALCYONIDIENS.
Famille des Clayularidés.
1. Clavularia Picteti n. sp.
2. Pachyclavularia ereda n. gen. n. sp.
Famille des Tubiporidés.
B. Tubipora Chamissoni Ehr.
4. Tubipora musica L.
Famille des Hélioporidés.
5. Heliopora coerulea Bl.
Famille des Xéniidés.
6. Xenia rubens Sch.
7. Xenia fusca Sch.
ALCYONAIRES d’AMBOINE
249
Famille des Nephthyiidés.
8. Nephthya elongata Kkt.
9. Dendronephthya rubra May.
1 0. Dendronephthya rosea Kkt.
1 1 . Lithophytum viride May.
12. Paraspongodes crassa Kkt.
Famille des Alcyonidés.
13. Sarcophytum Beichenbachi Scli.
14. Sarcophytum plicatum Scli.
15. Sarcophytum fungif orme Scli.
16. Sarcophytum Boettgeri Scli.
17. Lobophytum Hedleyi Wliit.
18. Lobophytum candehbrum n. sp.
19. Sclerophytum Herdwani Pratt.
20. Alcy onium polydactylum Ehr.
B. Sous-ordre des GOKGONIDIENS.
Famille des Muriceidés.
21. Paramuricea sp.
C. Sous-ordre des PENNATULIENS.
Famille des Virgularidés.
22. Virgularia juncea P ail.
23. Virgularia Rumphi Koll.
24. Virgularia Beinwardti Herkl.
25. Svavopsis elegans n. gen. n. sp.
250
L. ROULE
Famille des Pennatulidés.
26. Halisceptrum magnifolium Koll.
27. Halisceptrum parvifolium Kôll.
28. Halisceptrum tenue n. sp.
Famille des Ptéroïdés.
29. Pteroïdes Lacas ei Koll.
1. Clavularia Picteti n. sp.
(Fig. 1 et 2).
Diagnose. Colonie étalée en surface; membrane basilaire
continue, épaisse de 1 111111 en moyenne. Polypes petits, mesurant
(contractés) 3 à 4mm de longueur sur lram à lmm,5 de diamètre,
irrégulièrement répartis, tantôt serrés, tantôt espacés. Spiculés
de la membrane basilaire mesurant 0mm,4 à 0mm,6 de longueur,
ayant la forme de bâtonnets noueux, souvent flexueux, renflés ou
acuminés au sommet, pourvus de bandes épaisses, irrégulières,
transversales, munies de fines tubérosités guttulées. Spiculés des
polypes plus petits, mesurant 0^,2 à 0mm,45 de longueur, ayant
la forme de bâtonnets noueux et droits, et la même ornementa-
tion. Couleur (après traitement à l’acide picro-sulfurique et ma-
cération dans l’alcool) fort pâle, rosée pour la membrane basi-
laire, jaunâtre pour les polypes.
Observations sur la diagnose. L’unique échantillon of-
fre plutôt des conditions défavorables à la diagnose, étant donnés
le traitement fixateur qu’il a subi et l’état de contraction où il
se trouve. Lés caractères essentiels se laissent discerner cepen-
dant, tels que la diagnose les mentionne. La petitesse des polypes
est remarquable, malgré leur rétraction ; les tentacules ne mon-
trent aucune particularité discernable. La distribution irrégu-
ALCY ONAIRES d’âMBOINE
251
lière est digne d’attention ; les intervalles laissés entre leszooïdes
sont au moins égaux, et souvent supérieurs, au diamètre de ces
derniers. Les spiculés portent des bandes transversales épaissies,
ou mamelons étirés en travers, formant des anneaux souvent in-
complets, couvertes de fines saillies verruqueuses assemblées sur
nne ou deux rangées, et dont l’orientation est perpendiculaire
au grand axe du spiculé ; ceci donne à l’ensemble un aspect gut-
tulé.
Diagnose différentielle. Les espèces déjà décrites comme
vivant dans ces parages sont nombreuses; on lira leur énu-
mération dans un mémoire de W. May (29). Je n’ai pu rap-
porter cet échantillon à aucune d’elles. Les descriptions données
par les auteurs répètent souvent des particularités qui s’appli-
quent à plusieurs types, non à un seul. Aussi l’identification est
délicate, d’autant mieux qu’il s’agit presque toujours de pièces
conservées.
L’espèce la plus voisine me paraît être Clavularia aspera
Schenk (40) de Ternate. Les spiculés montrent la même confor-
mation. Seulement les polypes de G. aspera sont plus grands que
ceux de G. Picteti; ils mesurent 10 à 17nim de longueur sur 7
à 8ram d’épaisseur. Les spiculés, à leur tour, sont relativement
plus gros encore; certains comptent jusqu’à 2mm de longueur.
Les deux espèces ne semblent donc pas faire double emploi.
Pachydavularia n. gen.
(Fig. 3 à 5).
Diagnose. Caractères des Clavularia, avec cette particu-
larité que la colonie est parfois massive, dressée en hauteur, au
lieu de s’étaler horizontalement. Ce fait tient à la nature de la
membrane basilaire, qui est épaisse, et mesure en ce sens de
lram à 5 ou 6mm. Non seulement cette membrane revêt son sup-
port, et s’étale sur lui, mais encore elle se divise en lames irrégu-
252
L. ROULE
lières, qui se recourbent, se dressent et se soudent, portant tou-
jours leurs polypes, de manière à construire une colonie massive.
Observations sur la diagnose. Cette forme nouvelle
s’écarte des représentants ordinaires du genre Clavularia par la
disposition de sa membrane basilaire. Pourtant une telle confor-
mation n’est pas de règle constante, et plusieurs exemplaires ne
la montrent pas. Chez ces derniers, la membrane demeure con-
tinue, entière, et appliquée au support ; l’allure est celle que l’on
observe d’habitude chez les Clavularia .
Aussi pourra-t-il paraître excessif de créer un genre nouveau
pour une structure sujette à variations. Tel n’est, pas mon avis,
et je partage entièrement sur ce sujet l’opinion de Y. Pelage et
Hérouard (6) à l’égard de leur genre Hicksonia , dont mention
est faite plus loin. La valeur réelle d’une forme ne se mesure pas
seulement à sa disposition matérielle, mais encore à sa significa-
tion propre. Or, celle-ci est considérable. Se montrerait-elle seu-
lement comme indication passagère, elle n’en a pas moins une
grande portée biologique. On ne doit pas la méconnaître, car il
s’agit ici d’un type de transition, établissant le passage des co-
lonies étalées en surface aux colonies dressées en hauteur. Pour
restreinte et variable que soit cette structure, elle mérite de se
retenir, et de se fixer par un nom. Elle a, dans la réalité, une
importance égale, sinon supérieure à celles d’autres genres, éta-
blis à demeure, et qui ne valent que par là. Qu’elle corresponde
à un rappel fortuit des conformations ancestrales ayant accom-
pli jadis le passage, ou qu’elle consiste en une variante nouvelle,
préparant une évolution à venir, Pachyclavularia a vraiment sa
valeur personnelle, digne de figurer dans la nomenclature.
Je regrette que l’état des échantillons ne m’ait pas permis de
les étudier à fond. Autant qu’il me fût possible de m’en assurer,
et je reprendrai ailleurs ces notions, l’épaisseur de la membrane
basilaire, et celle des polypes, sont du fait de la mésoglée, forte
et consistante ; sur ce point Pachyclavularia se rapproche de Sic-
ALCYON AIRES d’aMBOINE
253
reosoma Hickson (16) et de Hicksonia Delage et Hérouard. Ces
trois types placent leur aire de répartition dans les régions Indo-
Pacifiques. Il serait à souhaiter qu’un zoologiste pût les examiner
en détail, d’après des échantillons complets et vivants.
Diagnose différentielle. Si Pachyclavularia se place à
côté d eStereosoma et d’ Hicksonia , elle en diffère d’autre part, et ne
se confond pas avec eux. Chez Stereosoma, la membrane basilaire
reste étalée en surface. Chez Hicksonia , certains exemplaires,
imitant en cela quelques variations de Pachyclavularia, demeu-
rent étalés, mais d’autres se dressent en hauteur. Seulement,
chez ces derniers, l’accroissement dans le sens transversal ne se
manifeste point à la façon de Pachyclavularia ; il se fait grâce à
l’élongation des polypes, facilitée par la production de tubes
connectifs, mettant en relation, à plusieurs niveaux, les cavités
gastriques. En outre, Hicksonia est un Stolonifère, tandis que
Pachyclavularia appartient à la catégorie des Membranipodes.
Hicksonia se présente comme variante orientée vers les Tubipo-
rides, Pachyclavularia comme variante dirigée vers les Sympo-
dides et les Alcyonides.
2. Pachyclavularia ereda n. sp.
(Fig. 3 à 5).
Diagnose. Colonie souvent massive et épaisse, mamelon-
née. Polypes dressés et serrés, relativement grands, mesurant
(contractés) 8 à l!mm de longueur sur lmm,5 de diamètre moyen;
colonne épaisse et consistante ; costulations longitudinales bien
marquées, et descendant jusqu’au bas de la colonne. Spiculés fu-
siformes; ceux de la membrane basilaire mesurent 0mm,5 à
0mm, 7 de longueur sur 0mm,06 à 0mm,08 de diamètre moyen, et
portent des mamelons aplatis en scutelles couvertes de fines tubé-
rosités guttulées ; ceux de la colonne des polypes, plus courts, me-
surent 0mm,5 à 0ram,6 de longueur, et n’ont pas de scutelles, ou
'254
L. ROULE
en portent un petit nombre, leurs tubérosités guttulées se grou-
pant par séries transversales, ou s’espaçant de façon irrégulière.
La membrane basilaire et les polypes sont de couleur rose-vio-
lacée (échantillons conservés dans l’alcool).
Observations sur la diagnose. Se reporter aux observa-
tions relatives à la diagnose générique.
Diagnose différentielle. Si l’on met à part les caractères
spéciaux de crescence de la membrane basilaire, qui motivent
pour cette espèce la création d’un genre nouveau, P : erecta
se rapproche de Clavularia inflata Schenk (40), de Ternate;
les spiculés montrent, dans les deux cas, la même forme générale.
Pourtant, ceux de C. inflata seraient plus longs que leurs simi-
laires de P. erecta ; en outre, les polypes du premier type, plus
espacés, ont une colonne plus courte. Les affinités paraissent plus
grandes, dans la mesure où il est permis d’en juger, avec Clavu-
laria violaeea Quoy et Gaimard (37) de Vanikoro, et C. rosea
Studer (41) de Kerguelen; mais les descriptions données par ces
auteurs sont trop brèves.
3. Tubipora Chamissoni.
1820. Tubipora musica Chamisso (3), non Linné (27).
1833. Tubipora Chamissonis Ehrenberg (7).
1833. Tubipora rubeola Quoy et Gaimard (37).
Nombreux échantillons.
Cette espèce, confondue par Chamisso avec T. musica L., en
a été séparée par Ehrenberg en 1833. A la même date, Quoy
et Gaimard décrivent leur espèce T. rubeola. Depuis cette épo-
que, les auteurs subséquents ont admis la réalité des deux types.
W. May (29), l’un des plus récents, les maintient encore tous
deux, et crée même une variété sansibarica de T. rubeola.
A mon sens, ceci ne peut se conserver, et les deux espèces
n’en font qu’une. Les différences invoquées portent, non point
ALC Y ON AIRES ü’aMBOINE
255
sur les polypes et leurs tubes, qui sont semblables et de même
taille, mais sur leur agencement colonial. T. Chamissoni aurait
des tubes rapprochés et des plates-formes assez serrées, tandis
que T. ruheola montrerait des tubes espacés et des plates-formes
distantes. Or, parmi les échantillons de la collection d’Amboine,
certains se rapportent bien à l’un ou à l’autre type, mais plu-
sieurs offrent tous les intermédiaires, tenant pour une partie, dans
un même bloc colonial, de T. Chamissoni , et de T . ruheola par
ailleurs. Il devient donc impossible de les distinguer.
4. Tuhipora musica .
1758. Tubipora musica Linné (27).
1857. Tubipora musica Milne-Edward et Haime (30).
Nombreux échantillons.
5. Heliopora coerulea.
1834. Heliopora coerulea Blainville (1).
1876. Heliopora coerulea Moseley (32, 33).
Deux échantillons.
Ce remarquable type, nommé par De Blainville, n’a été ce-
pendant étudié et vraiment connu que grâce aux travaux de
Moseley(32 et 33). On l’a parfois subdivisé en plusieurs espèces,
dont les différences semblent plutôt tenir à la forme générale du
groupement colonial qu’à toute autre particularité vraiment ca-
ractéristique. Les deux échantillons delà collection d’Amboine se
ressemblent de tout point; pourtant, les expansions de l’un sont
plutôt foliacées, et ceux de l’autre mamelonnées. Il serait pour-
tant difficile de les considérer comme appartenant à deux espè-
ces distinctes.
256
L. ROULE
6. Xenia rubens.
1896. Xenia rubens Scbenk (40).
Plusieurs échantillons.
Cette espèce est caractérisée par ses pinnules tentaculaires
courtes, et disposées ordinairement sur 5 à 6 rangées. Cette
disposition est bien celle des échantillons, malgré que la teinte
ait disparu par la macération dans l’alcool. Les colonies sont
étalées en surface. Les polypes sont relativement grands; un peu
plus que le type.
7. Xenia fusca.
1896. Xenia fusca Schenk (40).
Plusieurs échantillons.
Ces exemplaires se rapportent à Xenia fusca Sch. de Ternate,
mais avec une réserve. Tous les caractères concordent, sauf au
sujet de la longueur des tentacules et des pinnules. X. fusca type
porte des tentacules assez courts, et chaque rangée de leurs
pinnules ne possède que 13 ou 14 de ces appendices. Par contre,
X. fusca de la collection d’Amboine a des tentacules assez longs,
mesurant 5 à 7mm (contractés), et leurs pinnules se groupent par
25 ou 30 dans chaque rangée. Il est à remarquer qu’une espèce
de W. May, X. sansibarica (29), très voisine de X. fusca , pos-
sède des tentacules plus longs encore, et comptant 9mm en ce
sens. Sans doute, s’agit-il ici de variantes d’une seule et même
forme fondamentale, répandue dans une assez grande partie de
la région Indo-Pacifique.
8. Nephthya elongata.
1895. Spongodes elongata Kükentbal (20)*.
1896. Nephthya elongata Kükenthal (21).
1904. Nephthya elongata Kükentbal (23).
ALCYONAIRES d’aMBOINE
257
Un seul échantillon.
Cette espèce fut créée en 1895-96 par W. Kükenthal
d’après des exemplaires recueillis à Ternate. Cet auteur l’a con-
servée, en précisant ses caractères, dans sa révision de 1904.
Elle diffère peu de Nephthya Chabroli Audouin (in: Kükenthal,
1896-1904).
E. Burckhakdt (2) décrit une Nephthya recueillie àAmboine
même, et qu’il juge nouvelle, sons le nom de N amboinensis.
Cette espèce paraît faire double emploi, soit avec N. Chabroli
Aud. Kük., soit avec K elongata Kiîk. ; mais il est difficile de
juger, suivant les descriptions des auteurs, des êtres de cette
sorte, dont les exemplaires sont trop peu nombreux, et que l’on
connaît seulement d’après des échantillons de collection.
9. Dendronephthya rubra.
1900. Spongodes rubra May (29), p. 169, pl. IV, fig. 32.
1905. Dendronephthya rubra Kükenthal (24), p. 674, pl. XXXI, fig. 6.
Deux échantillons. Le plus grand mesure 45mm de hauteur, le
tronc a 8mm de diamètre.
Cette espèce, décrite par W. May d’après un exemplaire pro-
venant des Philippines, et conservée dans les collections du
Musée de Berlin, a été retrouvée par Hickson (17) aux Iles Mal-
dives. Le genre Dendronephthya, créé par W. Kükenthal dans
sa vaste et complète révision des Nephthyides, comprend 87 espè-
ces; D. rubra est la 76e.
10. Dendronephthya rosea.
1896. Spongodes rosea Kükenthal (21), p. 106, pl. VI, fig. 14, 15.
1905. Dendronephthya rosea Kükenthal (24), page 614.
Un échantillon.
Cette espèce a été créée par W. Kükenthal, en 1895-96,
258
L. ROULE
d’après un exemplaire recueilli à Ternate. L’auteur l’a ensuite
incorporée à son genre Dendronephthya , où elle porte le n° 43,
dans le groupe de D. rigida.
1 1 . Lithophytum viride.
1900. Ammothea viridis May (29), p. 139, pl. II, fig. 23; pi. V, fig. lia,
i 1 b.
1904. Lithophytum viridis Kükenthal (23), p. 115.
Cette espèce fût créée par W. May d’après des exemplaires
provenant de l’Océan Indien, et conservés au Musée de Ham-
bourg. Kükenthal, dans sa révision, supprime ce genre, et re-
prend pour plusieurs de ses espèces le vieux terme de Litophyton ,
ou Lithophytum , dû à Forskal. L. viridis est l’une d’elles. Elle
se rapproche beaucoup de L . ramosum (Alcyonum ramosum)
de Quoy et Gaimard, dont l’habitat s’établit également dans
l’Océan Indien.
12. Paraspongodes (Kükenthalia) crassa.
1896. Paraspongodes crassa Kükenthal (21).
1907. Paraspongodes (?) crassa Kükenthal (25).
Trois échantillons.
Cette curieuse espèce fût créée par Kükenthal, en 1895-96,
pour des exemplaires trouvés à Ternate. Tout récemment, en
1907, cet auteur, dans sa Révision, supprime le genre Paras-
pongodes, en raison des acceptions trop différentes que les acti-
nologistes contemporains lui ont donnés. Il conserve pourtant
ce nom pour l’espèce en cause, mais avec doute, car il ne sait
où placer vraiment cette dernière. Suivant lui, P. crassa est in-
termédiaire à Dendronephthya et à Scleronephthya ; elle montre
l’allure générale du premier genre, tout en ayant presque la
structure du second.
Il ne m’appartient guère de prendre parti dans une question
ALC Y ON AIRES d’aMBOINE
259
où le plus compétent, parmi les naturalistes qui s’occupent de la
famille des Nephthyidés, n’ose se prononcer. Toutefois, il me sem-
ble que ce type constitue à lui seul un sous-genre d eScleronephthya,
ou un genre secondaire apparenté à ce dernier, et caractérisé
parle développement minime de l’armature spiculeuse. Je don-
nerai volontiers à ce genre le nom de Kükenthalia , exprimant
ainsi la reconnaissance due au savant qui a si bien étudié un
groupe des plus difficiles. P. crassa deviendrait donc Kükenthalia
crassa . Il est à désirer qu’un auteur subséquent, ayant en mains
des exemplaires frais et assez nombreux, puisse résoudre la dif-
ficulté.
13. Sarcophytum Beichenbachi.
1896. Sarcophytum Beichenbachi Schenk (40).
Un échantillon de petite taille.
Les quatre espèces de Sarcophytum, faisant partie de la col-
lection d’Amboine, correspondent à celles que Schenk a décri-
tes en 1896, et qui proviendraient de Ternate. Tout en offrant
d’assez nombreuses particularités distinctives, elles n’ont pas, à
mon sens, grande valeur taxonomique. Elles équivalent plutôt à
des sous-espèces. Elles se disposent autour de deux espèces
principales, et prépondérantes: Sarcophytum (Alcyonium) glau-
cum Quoy et Gaimard(37), et Sarcophytum trocheliophorum Ma-
renzeller (28), S. Beichenbachi appartient au groupe de S.
trocheliophorum.
Les spiculés de la hampe sont très polymorphes, et Schenk a
déjà remarqué le fait. Les petits sont fusiformes, assez étroits,
irrégulièrement mamelonnés. Les principaux sont massifs. Cer-
tains assemblent leur bosselures en couronnes transversales,
surtout vers leur milieu, ainsi que Marenzeller le figure chez
S. trocheliophorum type. Les autres arrangent ces bosselures de
façon moins régulière.
Voyage. Vol. 2.
18
260
L. ROULE
14, Sarcophytum plicatum.
1896. Sarcophytum plicatum Sehenk (40).
Un échantillon d’assez belle taille.
Cet exemplaire a conservé par places ses autozoïdes étalés. Il
mesure lia 12 cm. de hauteur, sur 11 à 12 cm. de plus grande
largeur, et 7 à 8 cm. de plus petit diamètre. La hampe est mas-
sive, épaisse ; sa largeur, égale à sa hauteur, compte 70mm ; la hase
fixée est taillée obliquement. La colonie plisse ses bords en lo-
bes contournés et reployés, dessinant huit groupes principaux ;
les plis ont une épaisseur moyenne de 8 à ÎO1™11. La surface est
fortement chagrinée. Les autozoïdes laissent entre eux des inter-
valles variant de lmm,2 à lmm,5 ; ils sont petits, grêles, les plus
apparents comptent 3 à 4mm de longueur.
Les spiculés de la hampe sont un peu plus courts et un peu
plus larges que ceux du type dessinés par Schenk:. Us ressem-
blent assez à ceux que Marenzeller (28) attribue à sa variété
amboinense (PL IX, fig. 6c) de Sarcophytum trocheliophorum.
Cette variété et l’espèce de Schenk appartiennent peut-être à
un même type. Mais il n’est point possible de décider avec les
descriptions des auteurs, faites d’après des échantillons de col-
lections.
15. Sarcophytum fungiforme.
1896. Sarcophytum fungiforme Schenk (40).
Trois échantillons de petite taille.
Cette espèce appartient, comme les deux précédentes, au
groupe de S. trocheliophorum. Toutefois, les spiculés de sa hampe
sont plus longs que d’ordinaire; leur grand axe égale 3 ou 4 fois
leur diamètre; certains, plus rares, dépassent même un tel rap-
port. Ceci établit une transition vers les espèces du groupe de
S. glaucum.
ALCYON AIRES d’aMBOINE
261
16. Sarcophytum Bœttgeri.
1896. Sarcophytum Bæltyeri Schenk (40).
Plusieurs échantillons.
Cette espèce appartient au groupe de S. glaucum Quoy et
Gaimard (37). Les spiculés principaux de la hampe ont, dans
ce groupe, une allure assez caractéristique. Ils sont longs et fusi-
formes ; chez la plupart, le grand axe égale 4 à 6 fois le petit,
alors que le même axe vaut seulement le double ou le triple du
petit dans le groupe de S. trocheliophorum „ Leurs bosselures
sont espacées, saillantes, spinulées. Les intervalles ménagés en-
tre elles ont souvent une largeur supérieure à celle des bosse-
lures. Chez ces dernières, la hauteur égale l’épaisseur moyenne.
Les spinules sont courtes, fines, un peu moins nombreuses que
leurs similaires de S. trocheliophorum .
La colonie de S. Bœttgeri a l’aspect d’un chapeau ondulé, aux
bords plissés. Les spiculés de la hampe sont relativement volu-
mineux.
E. von Marenzeller (28) décrit, comme venant d’Amboine,
une variété de S. glaucum. Il lui donne les noms de S. glaucum y
var. pauperculum. Elle me paraît se rapporter à la présente es-
pèce, ou tout au moins à son cycle de formes.
Cette espèce est, en effet, très polymorphe ; mais les variations
qu’elle présente ne me semblent avoir aucune valeur taxonomi-
que. Il s’agit, en cela, de dispositions propres à chaque colonie,
L’un des exemplaires de la collection d’Amboine possède une
hampe très grande, longue de 90 à 100mm, pour un chapeau dont
le diamètre égale seulement 55mm. Dans un autre exemplaire,
de petites dimensions, les autozoïdes sont fort nombreux et ser-
rés ; un cm2 en contient de 60 à 80. Les auteurs emploient sou-
vent de telles évaluations, portant sur la quantité des autozoïdes
placés dans un périmètre déterminé, pour distinguer entre les
espèces; ces mesures dépendent par trop de l’état premier de la
262
L. ROULE
colonie vivante suivant ses conditions de milieu, ou des degrés
de la contraction subie par elle, et ne méritent qu’une faible
créance. Les siphonozoïdessont relativement volumineux; certains
montrent des rudiments fort nets de cloisons et de tentacules.
Siphonozoïdes et autozoïdes offrent tous les intermédiaires, expli-
quant ainsi que leur différenciation, moins accentuée dans les
colonies jeunes que dans les grosses, est, chez ces animaux, d’or-
dre secondaire, non point primitif.
17. Lobophytum Hedleyi.
1897. Lobophytum Hedleyi Whitelegge (46), p. 216, pi. X, fig. ta, h.
Un échantillon.
Cet exemplaire, entier, est de grande taille. Il mesure 60mm
de hauteur sur 85mni de plus grand diamètre, et 45mm dans le
sens le plus petit. Il porte des replis nombreux, épais, dressés
en hauteur à la façon de crêtes au sommet arrrondi et sublo-
bulé, dirigées de la périphérie vers le centre.
Le stipe, court et large, compte environ 20mm de diamètre ;
le bord du connus dépasse de peu son sommet. Il se rétrécit quel-
que peu vers sa base adhérente au support.
Les replis du cormus se séparent au moyen de dépressions
étroites et profondes. Ils montrent, dans leur zone basilaire, le
sillon de plissement. Leur bord supérieur, libre, épais de 6 à 7mm,
se dirige obliquement de bas en haut et de dehors en <}edans. La
plupart sont simples, mais quelques-uns bifides. Ils diffèrent de
hauteur ; la majorité s’arrête pourtant à un même niveau. La
'
colonie épanouie, vivante, a sans doute la forme d’un dôme sur-
baissé. Ces replis, sur l’échantillon, sont au nombre de 21.
Les intervalles laissés entre les autozoïdes mesurent, en
moyenne, de lmm à lmm,5.
Les spiculés rappellent de près ceux de L. crassmn Maren-
ALCYON AIRES D AMBOINE
263
zeller; sans doute, la présente espèce est-elle satellite de cette
dernière.
L. Heldeyi fut trouvé, tout d’abord, auprès de l’Attoll de Fu-
nafuti. Pratt (36), en 1905, signale sa présence à Ceylan. Il
n’est donc pas étonnant de le rencontrer à Amboine, localité in-
termédiaire.
18. Lobophytum candelabmm n. sp.
(Fig. 6 à 9).
Deux échantillons.
Diagnose. Colonie massive, épaisse, portant de nombreux
lobes digitiformes, verticaux, cylindriques, au sommet arrondi.
Autozoïdes distants, séparés par des intervalles mesurant au
moins 3 à 4mm. Spiculés du stipe courts, massifs, très épi-
neux, mesurant en moyennne 0mm,20 à 0mm,30 de longueur;
épines montées sur des chatons, qui se groupent eux-mêmes en
4 ou 5 couronnes transversales, épaissies, que séparent des sil-
lons annulaires lisses. Spiculés des lobes du cormus plus fins et
plus étroits, mesurant en moyenne Qmm,20 à 0mtD,40 de longueur,
couverts de mamelons coniques peu ou pas spinulés, tantôt
épars sans régularité, tantôt groupés en couronnes transversa-
les.
Observations sur la diagnose. La colonie est plus large
que haute; Fun des échantillons compte 70mm de hauteur
pour 90mm de plus grand diamètre. Le stipe est court, compact,
presque aussi large que le cormus, sillonné de fines stries longi-
tudinales. La surface du cormus porte des plis dressés en raquettes,
dont le bord supérieur se garnit de nombreux lobes digitiformes,
cylindriques, plantés verticalement, et dressés comme les bou-
gies d’un lustre; d’où le nom spécifique. Le plus grand exem-
plaire possède une centaine de ces lobes.
Les lobes du cormus sont d’aspect très divers. Les uns demeu-
264
L. ROULE
rent simples et isolés ; d’autres s’implantent à la file, par trois,
quatre ou cinq, sur le bord libre d’un repli. Tous sont cylindri-
ques, et se terminent par un sommet obtus, arrondi. Leur dia-
mètre habituel est de 5 à 8mm. Leur hauteur varie de quelques milli-
mètres à 4 ou 5 centimètres. Tous s’assemblent, cependant, avec
une certaine régularité, de manière à donner à la totalité de la
colonie l’allure d’un dôme surbaissé. Cette espèce acquiert, par
tous ces faits, une allure caractéristique.
La colonie possède des autozoïdes et des siphonozoïdes, peu dif-
férents parfois. Sur certains lobes, tous les polypes se ressem-
blent, ou peu s’en faut. Sur d’autres, la distinction est plus nette,
mais on observe des passages entre les grands et les petits po-
lypes. En somme, la différenciation des zooïdes paraît moins
franche, et moins complète, que chez les Pennatulides.
Les spiculés sont caractéristiques. Leurs dimensions moyennes
ne s’écartent pas de la règle habituelle de la plupart des autres
espèces ; mais il n’en est pas de même au sujet de leur aspect,
qui accentue la disposition offerte ailleurs. La présence, sur les
spiculés des Sarcophytum et Lobophytum, de chatons spinulés,
semblables à de larges mamelons couverts de fines épines dres-
sées, est fréquente. Ici, dans L. candelabrum, et quant à ceux du
stipe, elle est poussée à l’extrême. Les chatons sont grands et
serrés, leurs épines fortes et saillantes ; ils s’assemblent avec ré-
gularité en quatre ou cinq bandes transversales, que séparent
de profonds sillons annulaires, entièrement lisses. Les deux extré-
mités du spiculé ont l’aspect de têtes volumineuses, parfois éga-
les et parfois inégales, mais toujours couvertes d’épines. Par
contre, les spiculés du connus, plus étroits et fusiformes, sont
inermes ou faiblement spinulés, et se terminent en pointe
mousse, simple ou bifide. Les chatons y sont remplacés par des
mamelons coniques, assez élevés, tantôt irrégulièrement distri-
bués, tantôt groupés plus ou moins nettement en bandes trans-
versales.
AL.CY OX AIRES d’aMBOINE
265
Diagnose différentielle. Autant qu’il est permis d’en
juger d’après les descriptions des auteurs, L. candelabrum se
distingue aisément des autres espèces par l’allure que lui don-
nent les digitations de son connus, et par la conformation de ses
spiculés. On ne peut le confondre avec la vai'iété validum éta-
blie par Marenzeller (28) dans L. pauciflorum Ehr,, où cet
auteur place un jeune exemplaire recueilli à Amboine.
19. Sclerophytum Herdmani.
1905. Sderophytum Herdmani Pratt (96), p. 253, pi. 8, fig. 8 et 9.
i
Un échantillon.
Le genre Sclerophytum fut créé par Pratt en 1903 (35),
aux dépens de Sarcophytum et de Lobophytnm. Il paraît can-
tonné dans les régions équatoriales de la zone Indo-Pacifique.
L’échantillon mesure 3 2mm de plus grande hauteur, sur 55mm de
plus grand diamètre. Ses lobes, déprimés en forme de raquettes,
sont nombreux et plus ou moins subdivisés. Il possède bien quel-
ques particularités de S. palmatum Pratt, mais ses affinités les
plus grandes sont vers S. Herdmani .
2 0 . Alcy onium polydadylum .
1833. Lobularia polydactyla Ehrenberg (7), p. 58.
1846. Alcyonium polydadylum Dana (4), p. 617.
Plusieurs échantillons.
Je classe dans cette espèce polymorphe, à qui appartiennent
sans doute plusieurs autres espèces ultérieurement créées, quel-
ques exemplaires d’un petit Alcyonium. Ceux-ci montrent deux
types de conformation. Dans le premier, les colonies basses et
encroûtantes portent des lobes ovalaires assez élargis. Dans le
second, les formes sont plus hautes, stipitées; les lobes sont
longs, cjdindriques, plus ou moins volumineux, parfois simples,
bifides ou trifides.
266
L. ROULE
21. Paramuricea sp.
Je rapporte à ce genre le seul échantillon de Gorgonidien qui
soit dans la collection d’Amboine. Pourtant Germanos (8) a
décrit une riche faune appartenant à ce sous-ordre, et recueillie
non loin de là, à Ternate, avec les autres Alcyonaires étudiés
par Kükenthal (2) et par Schenk(4G). L’exemplaire se réduit
à un fragment de rameau, trop petit pour qu’on puisse, avec pré-
cision, le classer dans une espèce déterminée. Il me paraît avoir
quelque rapport avec P. gracüis Studer (41), mais ses affinités les
plus grandes semblent orientées vers Paramuricea (Gorgonia)
cancellata Dana (4), dont le Muséum de Berlin possède un grand
exemplaire recueilli à Amboine. La description, faite par Ger-
manos (8) de Muricella nitida Verrill (45) trouvée à Ternate,
s’applique aussi en partie à cet échantillon. Les limites entre les
genres et les espèces de ce groupe sont tellement confuses, et
prêtent si bien à contestations suivant les auteurs, qu’il est im-
possible de décider en ce cas particulier.
2 2 . Virgularia juncea.
1766. P ennatula juncea Pallas (34). p. 371.
1816. Virgularia juncea Lamarck (26), lre éd. T. II, p. 431.
1870. Virgularia juncea Kolliker (18), p. 646, fig. 105.
Deux exemplaires.
Je rapporte à cette espèce, en raison de la petitesse des la-
mes polypifères, ces deux échantillons. Les autres caractères
s’accordent avec ceux que donne Ivôlliker dans son excellente
description. La plus grande de ces Yirgulaires mesure 550mm de
longueur, soit 6mm de plus que le plus beau des exemplaires dé-
crits par Kolliker. La petite mesure seulement 337mm.
Cette espèce, à en juger d’après les descriptions fournies par
les auteurs, paraît commune dans la région Indo-Pacifique, et
plus spécialement dans les parages de l’Archipel asiatique (In-
sulinde).
ALCYONAIRES d’aMBOINE
267
23. Virgidaria Rumphi.
1870. Virgidaria Rumphi Kôlüker (18), p. 522, fig. 123-124.
Un exemplaire.
Cet échantillon, de belle taille, mesure 628nlm de longueur.
Les dimensions de ses diverses parties sont les suivantes:
Renflement basilaire : 64mm longueur X 16mm diamètre.
Portion nue de la tige : 142mm longueur X 8mm diamètre.
Portion polypifère de la tige : 422min longueur, sur laquelle la
zone munie de lames complètes compte pour 172mm.
Le renflement basilaire, du double plus large que la tige elle-
même, se distingue d’elle avec netteté.
24. Virgularia Reinwardti .
1858. Virgularia Reinwardti Herklots (13), p. 13, pl. VII, fig. 8.
1869. Virgidaria Reinwardti Richiardi (38), pl. X, fig. 78.
1870. Virgidaria lïeimoardti Kolliker (18), p. 550, fig. 106-113, 119, 120.
Un exemplaire.
Ainsi qu’il en est au sujet des espèces précédentes, la meil-
leure description, et la plus complète, est due à Kolliker. Ce
dernier invoque plusieurs caractères, tenant aux dimensions et
au nombre des parties, qui ne me semblent pas avoir une grande
valeur. En revanche, la disposition tirée de la proximité extrê-
me des lames polypifères, petites, et se recouvrant par places,
me paraît mériter plus d’attention. Or, cette structure est offerte
par l’échantillon.
Celui-ci mesure 284mm de longueur totale. Il porte à son som-
met une touffe de petits Lépadides.
Svavopsis n. gen.
Diagnose. Colonie érigée, gracile, soutenue par un axe
cylindrique. Pompes petits, assemblés par groupes séparés et dis-
268
L. ROULE
tincts. Groupes de polypes orientés transversalement par rap-
port à l’axe longitudinal de la colonie, et disposés sur deux
rangées symétriques et longitudinales. Dans chaque rangée, les
groupes inférieurs comprennent des polypes incomplets, et les
supérieurs des polypes bien développés, disposés en grand nom-
bre sur 2 à 5 rangées. Ces groupes s’insèrent directement sur la
tige. Pas de lames véritables. Pas de calices, ni de spiculés.
Observations sur la diagnose. La description précé-
dente dénote que ce genre appartient à la famille des Yirgula-
ridés. Son allure générale est celle d’une Virgularia , notamment
celle des espèces, telle V.juncea Pall. par exemple, dont les la-
mes sont courtes et petites ; mais l’absence totale de ces lames,
ou leur présence à l’état rudimentaire, créent en sa faveur une
distinction appréciable.
La privation de lames tendrait à faire placer cette forme nou-
velle dans le genre Svava , créé par Damelssen et Koren (5)
pour des exemplaires recueillis dans les mers arctiques. Mais les
polypes de Svava possèdent des calices ; ils ne s’assemblent, dans
chaque groupe, qu’en nombre restreint. Les deux tj'pes, malgré
leurs évidentes affinités tenant au défaut de lames, offrent donc
des dispositions dissemblables, et leurs différences dépassent
celles qui séparent habituellement des espèces. Il convient, par
suite, de créer pour cette forme un genre nouveau, et de donner
à ce genre un nom, Svavopsis, qui précise les relations.
Svavopsis n’est représenté, dans la collection d’Àmboine, que
par un exemplaire. Il peut sembler excessif d’admettre, en pareil
cas, une telle création nouvelle. Pourtant, il importe de considé-
rer, ici comme au sujet de Pachydavularia (voir plus haut),
non seulement la stricte valeur taxonomique, mais encore la va-
leur biologique. Svavopsis et Svava établissent la transition des
Pennatulidiens privés de lames à ceux qui en possèdent. Ils ont,
comme les premiers, une tige lisse et entière ; mais ils ont déjà,
comme les seconds, leurs polypes assemblés en groupes séparés,
ALCYONAIRES d’aMBOINE
269'
distincts, disposés suivant une symétrie bilatérale. Qu’il s’agisse
de conformations vraiment fixées, dont le hasard des recherches
constitue la seule rareté, ou de variantes accidentelles, leur si-
gnification n’en est pas moins considérable, et se doit exprimer
par un signe patent.
Svava et Svavopsis marquent de façon précise le passage des
Junciformes aux Penniformes. Ils se rattachent de près à Virgu-
laria; ils ont, comme ce dernier genre, les groupes inférieurs
composés de polypes petits, incomplets, Les auteurs nomment,
chez Virgularia, ces groupes inférieurs des « lames rudimentai-
res » ou se servent de termes équivalents. Ces expressions sont
inexactes, 'car les polypes de ces groupes s’attachent directe-
ment à la tige ; les lames véritables font défaut. Les différences
surviennent à l’égard des groupes supérieurs. Ceux de Virgula-
ria sont montés sur des lames véritables, courtes chez les espèces
du type V. juncea , plus amples chez les autres ; tandis que ceux
de Svava et de Svavopsis continuent à s’insérer immédiatement
sur la tige, conservant ainsi une disposition semblable à celle
des groupes inférieurs, et montrant par là une conformation com-
parable à celle des Juncines.
Un autre genre de Pennatulidiens, Stephanoptikim L. Ptoule
(89), recueilli dans l’Océan Atlantique, sur les côtes du Maroc,
par le « Talisman, » accomplit aussi, en son sens, une transition
de cette sorte. Mais le passage y est réglé de façon moins pré-
cise, car les étapes de l’évolution sont moins nombreuses et moins
voisines.
Diagnose différentielle. Les affinités les plus étroites de
Svava et de Svavopsis vont donc vers Virgularia, puis, par là,
vers Halisceptrum Herkl. et les franches Pennatulides. Mais Sva-
vopsis montre aussi quelque ressemblance avec Lygus Herkl.
Les groupes des polypes sont presque opposés, car leur alter-
nance s’indique à peine: ceci établit une relation entre les deux
genres.
270
L. ROULE
Ch. Gravier a recueilli, dans la mer Rouge, une autre forme
nouvelle de Virgularide, et lui donne le nom de Scytaliopsis (9,
10 et 10 bis). Ce genre, voisin de Scytalium , ne peut se confon-
dre avec Svavopsis ; ses polypes sont munis de calices et de la-
mes. Il est toutefois intéressant de rencontrer, dans la zonelndo-
Pacitique, des types transitionnels aussi nombreux, et aussi
remarquablement assemblés de manière à composer des séries
taxonomiques.
25. Svavopsis elegans n. sp.
(Fig. 12, et 14 à 17).
Diagnose. Yoir la diagnose générique.
Description de l’échantillon. L’unique exemplaire est
presque entier; la base manque, sans doute sur une faible
étendue. II mesure 253mm de longueur totale ; la partie munie
dégroupés complets compte pour 139mm, et la partie pourvue
de groupes rudimentaires pour 59mm. Le nombre de ces derniers
groupes est de 110 environ sur chacune des moitiés (en long) de
la colonie ; celui des premiers de 49. Dans la région où se trou-
vent les groupes rudimentaires, le diamètre moyen de la tige est
de 3mm,7.
Les deux rangées longitudinales des groupes rudimentaires
sont moins larges que la moitié correspondante de la tige. Il en
résulte que cette dernière porte deux zones lisses, dans les par-
ties où les rangées ne parviennent point. Ces deux aires sont mé-
dianes et longitudinales, l’une dorsale, l’autre ventrale. Elles
s’élargissent vers la région basilaire de la tige, et se rétrécissent
vers le haut. La dorsale se termine en coin. La ventrale se pro-
longe dans la région des groupes complets.
Les deux rangées longitudinales des groupes complets s’entre-
croisent sur la ligne médio-dorsale, où l’aire correspondante
n’existe point, -par suite. En revanche, elles s’arrêtent avant de
ALC Y ON AIRES d’aMBOINE
271
parvenir à la ligne médio-ventrale. L’aire ventrale, nettement
dessinée, mesure lmm à lmm,5 de largeur. En plusieurs groupes,
les derniers polypes de son côté se surélèvent sur une courte
saillie de la tige, comparable à une sorte de lame minuscule.
L’échantillon (dans l’alcool) est de teinte gris-jaunâtre.
Diagnose différentielle. Une espèce de Virgulaire, dé-
crite en 1905 par Thomson (43), et recueillie dans le Golfe de
Manaar, Virgularia calycina, se rapproche par son allure géné-
rale de Svavopsis elegans . Mais F. calycina est une véritable
Virgularia , munie de lames polypifères, quoique courtes, et ses
polypes se disposent sur deux rangées dans les lames complètes.
26. Halisceptrum magnifolium .
4863. Halisceptrum , Gustavianum HerkJots (14), p. 31-34.
1870. Haiisceptrum Gustavianum , var. magnifolia Kolliker (18), p. 515.
Un échantillon.
Diagnose. Lames polypifères complètes mesurant, calcu-
lée sur leur bord ventral et nu, une longueur supérieure en
moyenne au quintuple du diamètre du rachis à leur niveau. Po-
lypes groupés, sur chaque lame, en 2 ou 3 rangées.
Observations sur la diagnose. Le genre Haiisceptrum,
créé par Herklots, a été étudié par Kolliker. Il unit lesVirgu-
laridés aux Pennatulidés, et pourrait indifféremment se placer
dans l’un ou l’autre groupe. Il tient des premiers par la posses-
sion de lames rudimentaires, et des seconds par la grande taille
des lames polypifères. Il a pourtant son allure propre, portant
sur la brièveté des deux séries de lames rudimentaires, et sur
le grand nombre des zooïdes attachés aux lames complètes, où
ils composent parfois de véritables grappes. Sous ce rapport,
Svavopsis se rapproche de lui. En réalité, Haiisceptrum devrait
s’incorporer aux Yirgularidés, et former une sous -famille parti-
culière.
•272
L. ROULE
Les descriptions fournies d’habitude s’appliquent à des colo-
nies larges et massives. Tel n’est pas le cas de l’échantillon, plu-
tôt grêle. Sa gracilité concorde, du reste, avec ses faibles di-
mensions en longueur. Le pédoncule est peu distinct. Les dimen-
sions principales sont les suivantes :
Longueur totale : 120mln.
Longueur de la partie nue (pédoncule compris) : 31mm.
Longueur de la partie munie de lames rudimentaires : 14mm.
Longueur de la partie munie de lames complètes : 75mm.
Nombre des lames rudimentaires sur chaque moitié : 52 envi-
ron.
Nombre des lames complètes sur chaque moitié : 21 environ.
Diamètre du pédoncule : 4mm.
Diamètre de la tige au niveau des lames complètes : lmm,2.
Longueur du bord ventral des plus grandes lames : 10-llmm.
27. Halisceptrum parvifolium.
1863. Halisceptrum Gustavianum Herklots (14), p. 31-34.
4870 Halisceptrum Gustavianum v ar. parvifolia Kôlliker (18), p. 512, fig. 86.
Plusieurs échantillons.
Diagnose. Lames polypifères nettement détachées de la
tige. Les lames complètes mesurent, calculée sur leur bord ven-
tral et nu, une longueur égale en moyenne au quadruple ou au
quintuple du diamètre du rachis à leur niveau. Polypes nom-
breux, groupés sur chaque lame en 5-8 rangées.
Observations sur la diagnose et diagnose différen-
tielle. Cette espèce a été confondue, par Herklots, avec la
précédente. Kôlliker l’en sépare, mais les considère toutes deux
comme des variétés d’une espèce principale. Elles sont fort dis-
tinctes, cependant, l’une de l’autre. Leurs dissemblances ne por-
tent pas seulement sur les dimensions relatives des lames, mais
encore sur le nombre et le mode de groupement des polypes. En
ALCYONAIRES d’aMBOINE
273
somme. H. magnifolium a des lames grandes, et des polypes as-
semblés sur 2 à 3 rangées ; H. parvifolmm a des lames petites,
et des polypes disposés sur 5 à 8 rangées. Le nombre des ran-
gées est inverse de la taille des lames.
Les dimensions des parties sont les suivantes, prises sur deux
individus, le moins fort et le plus gros :
Longueur totale : 162mm et 244mm.
Longueur de la partie nue (pédoncule compris) : 52mm et 65mm.
Longueur de la partie munie de lames rudimentaires : 24mm et
33mm
Longueur de la partie munie de lames complètes : 86mm et
146mm.
Diamètre du pédoncule : 6mm et b10111, 5.
Diamètre de la tige au niveau des lames complètes: 2mm et
2 mm
Longueur du bord ventral des plus grandes lames 8-9mm et 8-
10mm
28. Ralisceptrum tenue n. sp.
(Fig. 10, il et 13).
Un échantillon.
Diagnose. Allure générale gracile. Lames polypifères
complètes mesurant, calculée sur leur bord ventral et nu, une
longueur égale en moyenne au double et au triple du diamètre
du rachis à leur niveau. Polypes assez nombreux, groupés, sur
chaque lame, en 3-7 rangées.
Observations sur la diagnose. Cette espèce se fait re-
marquer par son allure gracile, et la petitesse de ses lames. Une
nouvelle particularité, peut-être variable suivant les individus,
en tout cas fort accentuée sur l’échantillon, touche à la disposi-
tion même de ces lames : aussi 11’en ai-je point fait mention dans
la diagnose. Les lames complètes sont presque opposées, telle-
274
L. ROULE
ment leur alternance est peu prononcée. Les inférieures se placent
sensiblement au même niveau et s’affrontent d’une rangée à l’au-
tre, formant presque, autour de la tige, des bourrelets annulai-
res. Les supérieures se disposent à des hauteurs peu différentes,
s’affrontent comme les précédentes en empiétant sur les aires
médianes dorsale et ventrale, et forment à leur tour des bour-
relets légèrement obliques.
Les dimensions des parties sont les suivantes :
Longueur totale : 1 62mm.
Longueur de la partie nue (pédoncule compris) : 46mm.
Longueur de la partie munie de lames rudimentaires : 30™“.
Longueur de la partie munie de lames complètes : 86mm.
Nombre des lames rudimentaires dans chacune des deux ran-
gées : 95 environ.
Nombre des lames complètes dans chacune des deux rangées :
34 environ.
Diamètre du pédoncule : 3mm,5.
Diamètre de la tige au niveau des lames complètes : lmm,5.
Longueur du bord ventral des plus grandes lamés : 4mm.
Cette espèce a été mentionnée, sans doute, par Kolliker,
qui ne lui accorde aucun nom spécial. A mon avis, il. faut classer
parmi elle l’individu décrit, par l’éminent, naturaliste, à la page
518 de son mémoire (18) et dessiné dans la fig, 101. Cet exem-
plaire fût recueilli aux « Indes Orientales. » La provenance serait
donc identique.
Diagnose différentielle. H. tenue est à H. parvifolium
ce que cette dernière est à H. magnifolium. Elle marque le der-
nier degré, et le plus bas, dans la série de taille décroissante
des lames, ou le premier dans la série remontante. Elle possède
les lames les plus petites. Un peu moins, et l’on obtiendrait une
Virgulaire. Pourtant, elle se place nettement dans le genre Halis -
ceptrum , en raison de la brièveté en longueur des deux rangées
de lames rudimentaires, et du grand nombre des polypes atta-
ALCY ON AIRES D AMBOIKJ5
275
chés au bord dorsal des lames complètes. Ce dernier fait, et la
disposition presque opposée des lames, créent, à leur tour, une
relation des plus nettes avec Svctvopsis. La présente espèce est
donc une forme transitionnelle, toutefois assez bien caractérisée
par elle-même pour se distinguer de ses voisines.
29. Pteroïdes Lacazei.
1870. Pteroïdes Lacazei Kolliker (18), p. 168, fig. 15-17.
Plusieurs échantillons de diverses tailles, dont le plus gros
mesure 220ûlm et le plus petit 113mm de longueur.
Les exemplaires diffèrent quelque peu du type. Ils sont plus
longs par rapport à leur largeur; les lames ont des contours plus
élancés et moins arrondis. Ces dissemblances, constatées sur des
individus contractés et conservés, ne méritent point, sans doute
d’être retenues. En revanche, le nombre des rayons principaux,
qui approche souvent de la vingtaine, établit une relation avec
P. muJtiradiatum Kôll. D’autre part, la forme générale des la-
mes rappelle assez bien celle de P. sagamiense du Japon, dé-
crit en 1902 par Moroff (31), p. 366, pl. 18, fig. 11 et 12.
Cette espèce, et ses satellites, paraissent fort répandues dans
les mers chaudes de l’Extrême-Orient. On peut la tenir pour ca-
ractéristique. Elle avance assez loin vers l’Ouest, puisque
Thomson et Henderson (42) signalent sa présence à Ceylan.
Conclusions.
On ne connaissait, jusqu’à présent, qu’une quantité restreinte
des Alcyonaires vivant dans les eaux d’Amboine. Cette pénurie
contrastait avec les notions acquises par ailleurs, notamment
avec celles qui découlent des recherches publiées par Schenk
(40), Kükenthal (21), Oermanos (8), sur la riche collection
Voyage. Vol. 2. 19
276
L. ROULE
de Ternate. L’opposition n’existe plus maintenant. Les études
ultérieures ne feront que préciser la démonsti ation, désormais
acquise, de l’abondance et de l’unité, dans l’archipel des Molu-
ques, de la faune des Alcyonaires.
Cette faune n’est point spéciale à ces parages, et son aire de
répartition a une plus vaste amplitude. Elle s’unit largement à
celles que les récentes explorations ont retirées de l’Océan In-
dien, et que Pratt (36), Thomson et Henderson (42, 44) ont
décrites. On y trouve les mêmes espèces, ou des formes affines.
Aussi peut-on la considérer comme aussi variée et aussi riche.
Les auteurs anglais signaient un total de 86 espèces d Alcyo-
naires pour les dragages de « l’Investigator » dans l’Océan In-
dien, et un total de 109 espèces pour ceux de Herdman dans
le Golfe de Manaar. Un chiffre aussi élevé n’est pas encore atteint,
quant aux Moluques; cela tient sans doute à ce que les recherches
n’ont pas encore été poursuivies aussi longuement.
La faune des Alcyonaires Indo-Pacifiques se signale, entre
autres, par trois caractères : l’abondance des Alcyonidiens di-
morphes ( Lobophytum et Sarcophytum ), qui lui fait une physio-
nomie propre; l’abondance des Pennatulidiens, qui lui crée une
affinité réelle avec celle des mers arctiques ; la présence de for-
mes transitionnelles assez nombreuses, qui lui donne un cachet
de centre général de dispersion. ,
ALCYON AIRES d’aMBOINE
277
NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE
Cette notice contient seulement la liste des ouvrages cités dans le présent
mémoire. La bibliographie complète des Alcyonaires a été, du reste, écrite
plusieurs fois. La plus récente date de 1906 ; elle est due à J. A. Thomson
et W. D. Henderson ; elle termine leur ouvrage consacré aux Alcyonaires
de FInvestigator (44).
1. — 1834. Blainville (de). Manuel d’ Actinologie ou de Zoophytologie.
Paris.
2. — 1898. Burckhardt, E. Alcyonaceen von Thursday-Island ( Torres -
Strasse) und von Amboina. Denksch. medizin.-naturwiss. Gesellch.
Iena. ^Semon, Zool. Forch. Auslr.) Bd. VIII.
3. — 1820. Chamisso et Eisenhardt. De animalibus quibusdum e classe
Vermium. Verhandl. K. Léopold. Carolin. Àkad. Naturforscher. Bd. X.
4. — 1846. Dana. United States Eæjdoring Expédition. Vol. VII, Zoo-
phytès. Philadelphie.
3. — 1884. Danielssen, (D. C.) et Koren, J. Den Norske-Nordluivs-
Expedition. Pennatulida. Christiania.
6. — 1901. Delage, Y. et Herouard, E. Les Cœlentérés. Traité de Zoo-
logie concrète. Paris.
7. — 1833. Ehrenberg. Die Korallentierë des Roten Meeres. Berlin.
8. — 1896. Germanos, N. K. Gorgonaceen von Tei'nate. Abhandl. Sencken-
berg. Naturforsch. Gesellsch. Frankfurt-a-M. Bd. XXIII.
9. — 1906. Gravier, Ch. Sur un type nouveau de Virgulaire. Bull.
Muséum Hist. nat. Paris,
10. — 1906. Gravier, Ch. Sur un type nouveau d’ Alcyonaire de la fa-
mille des Virgularidæ. C. R. Acad. Sc. Paris. Tome CXLII.
10 bis. — 1908. Gravier, Ch. Recherches sur quelques Alcyonaires du
Golfe de Tadjourah. Arch. Zool. Exp. (4), Tome 8.
11. — 1837. Haime, J. voir: Milne-Edwards.
12. — 1903 et 1906. Henderson, AV. D. voir: Thomson.
278 L. ROULE
13. — 1838. Herklots. Notice pour servir à l'étude des Polypiers nageurs,
ou Pennatulides.
14. — 1869. Id. Description de deux espèces de P ennatuliens des mers de
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17 . — 1903. Hickson, S. J. The Alcyonaria of the Maldives; Part I.
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13, — 1870. Kôlt.iker. A natomisch-systematisclie Besckreibung d<r Alcijo-
narien. Abhandl. Senkenberg. naturforsch. Gesellsch, Frankfurt-a-
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19. — 1884. Koren, J. Voir: Dànielssen.
20. — 1895. Kükenthal, W. Alcyonaceen von Ternate. Zool. Anz.
Bd. XVIII.
21. — 1896. Id. Alcyonaceen von Ternate ; Nephthyüdæ und Siphono-
gorgidæ. Abhandl. Senkenberg. naturforsch. Gesellsch. Frankfurt-a-
M. Bd. XXIII.
22. — 1902. Id. Versuch einer Révision der Alcyonarien, I, Die Familie
der Xeniiden. Zool. Jahrb. ; Abt. Systematik. ; Bd. XV.
23. — 1904. Id, Versuch einer Révision der Alcyonarien ; II, Die Fa-
milie der Nephthyiiden (1. Teil). Zool. Jahrb. ‘ Abt. Systematik.
Bd. XIX.
24. — • 1905. Id. Versuch einer Révision der Alcyonarien; II, Die Fa-
milie der Nephthyiiden (2. Teil). Zool. Jahrb. ; Abt. Systematik.
Bd. XXI.
25. — 1907. Id. Versuch einer Révision der Alcyonarien; 11, Die Fa-
milie der Nephthyiiden (3. Teil). Zool. Jahrb. ; Abt Systematik.
Bd. XXIV.
26. — 1816. Lamarck (De). Histoire des animaux sans vertèbres ; lre
édition. Tome II, Paris.
27. — 1758. Linné, G. Systema Naturæ. Editio X. Tome I. Holmiae.
28. — 1886. Màrenzeller (von). U cher die Sarcophytum benannten Al-
cyoniden. Zool. Jahrb. ; Abt. Systematik. Bd. I.
29. — May, W. Beitràge zur Systematik und Chorologie der Alcyonaceen.
Ienaische Zeitsch. fiir Medizin und Naturwiss. Bd. XXXIII.
30. — 1857. Milne-Edwards et Haime. Coralliaires. Tome I. Suites à
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alcyonaik.es d amboine
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31. — 1902. Moroff, Th. Studien über Oclocoralhni . Zool. Jahrb. ;
Abt. Systematik. Bd. XYII.
32. — 1876. Moseley, H. N. On the structure and relations of the Alcyo-
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33. — 1876. Moseley, H- N. Report on certain Hydroid , Alcyonarian
and Madreporarian Corals procured, during the voyage of H. M.
S. Challenger. Challenger’ s Reports. Vol. IL
34. — 1766. Pallas. Elenchus Zoophytorum . Levde.
35. — 1903. Pbatt, E. M. The Alcyonaria of the Maldives, Part II : The
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Fauna and Geography of the Maldive-Laccadive Archipelago. Vol. II.
36. — 1905. Report on sonie A/cyoniidse collected by Prof essor Herdman
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Oyster Fisheries of Gulf of Manaar ; Part III. R. Soc. London.
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Maroc. Bull. Muséum Hist. nat. Paris.
39 bis. — 1907. Roule, L. Sur la morphologie comparée des colonies d’Al-
cyonaires. C. R. Acad. Sc. Paris, Tome CXLY.
40. — 1895. Schenk, A. Clavulariiden, Xeniiden und Alcyoniden von
Ternate. Abhandl. Senckenberg. Naturforsch. Gesellsch. Frankfurt-a-
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rend der Reise S. M. S. Gazelle uni die Erde gesammelt würden.
Monatsber. K. Preussisch. Akad. Wiss. Berlin.
42. — 1905. Thomson, J. A. et Henderson, W. D. Report on the Alcyo-
naria collected by Professor Herdman at Ceylon in 1902. Report
to the Government of Ceylon on the Pearl Oyster Fisheries of the
Gulf of Manaar. Part III. R. Soc. London.
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collected by Professor Herdman at Ceylon in 1902. Report to the Go-
vernment of Ceylon on the Pearl Oyster Fisheries of the Gulf of Manaar.
Part IV. R. Soc. London.
44. — 1906. Thomson, J. A. et Henderson, W. D. An account of the Al-
cyonarians collected by the Royal Indian Marine Survey Ship Investi-
280
L. ROULE
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Calcutta.
45. — 1868-1874. Verrill. Critical liemarks on the Alcyonokl Polyps in
the Muséum of Yale College, with Descriptions of new Généra. Ameri-
can Journ. of Sc. (2). Vol. XLV-XLIX. (3). Vol. Ilf et VIL
46. — 1897. Whitelegge, Th. The Alcyonaria of Funafuti : 2 Part.
Mem. Àustralian Muséum. Vol. III. Sidney.
/
VOYAGE DE MM. M. BEDOT ET C. PICTET
DANS L’ARCHIPEL MALAIS
ASCIDIES DAMBOINE
PAR
Antoine PIZON
Avec les planches 59 à 64
INTRODUCTION
7 ■ ■ ( ’ ;
Les Ascidies rapportées d’Amboine par MM. Bedot et
Pictet comprennent dix espèces différentes dont six sont
nouvelles, et parmi ces dernières, il s’en trouve une particuliè-
rement intéressante qui constitue le type d’un nouveau genre
de la famille des Botryllidées, que j’ai appelé Protobotryllus. Ses
ascidiozoïdes complètement isolés, irrégulièrement disséminés
et sans cloaques communs, leur double courbure intestinale et
la position de leur orifice cloacal au milieu du corps, sont au-
tant de dispositions nouvelles qui montrent les nombreuses
variations morphologiques que peuvent présenter les ascidiozoï-
des dans le groupe si homogène des Botryllidées.
La répartition des dix espèces recueillies par MM. Bedot
et Pictet est la suivante :
I. — Famille des Clavelinidées.
Podoclavella meridionalis Herdm.
IL — Famille des Styélinées.
Polycarpa erecta n. sp.
Polycarpa Picteti, n. sp.
Polycarpa ovata n. sp.
Polycarpa pedunculata n. sp.
282
A. PIZON
III. — Famille des Polyclhhdées (Synascidies).
Polydinum vasculosum n. sp.
Psammaplidium solidum Herdm.
IV. — Famille des Didemnidées.
Leptodinum pantherinum Sluiter.
Leptodinum psamathodes Sluiter.
V. — Famille des Botryllidées.
Protobotryllus viridis n. sp.
Cette petite collection complète très heureusement celle qu’a
rapportée le Prof. Semon des îles Thursday et Amboine et que
Sluiter1 a décrite. Elle complète également celle des Tuniciers
d’Australie du Muséum de Sydney qui a été étudiée par Herdman2.
Les espèces décrites par Sluiter et provenant spécialement
d’ Amboine sont les suivantes :
I. — Famille des Polyclinidées : Polydinum glabrum . — Deux
autres espèces y ont été recueillies par MM. Bedot et Pic-
tet : Polydinum vasculosum n. sp. et Psammaplidium so-
lidum Herdm.
II. — Famille des Didemnidées : Leptodinum pantherinum,
L. pustulosum, L. siphoniatum et L. asteivpum. — La pre-
mière de ces espèces a été également recueillie par MM.
Bedot et Pictet.
III. — Famille des Styélinées : Styelapneumonodes, S.palinor-
sa , et S. solvens. — Aucune de ces espèces n’a été rappor-
tée par MM. Bedot et Pictet; les quatre représentants de
cette famille qu’ils ont recueillis sont des formes nouvelles.
IV. — Famille des Ascididées: Ascîdia bifissa, A. empheres,
A. gemmata , A. Kreagra . — Aucune espèce de ce groupe
n’a été recueillie par MM. Bedot et Pictet.
1 Sluiter. Tunicaten , in : Semon. Zool. Forschungsr. in Australien und dem
Malay, Archipel, V, 5, 1894-1903.
2 Herdm an. Descriptive Catalogue of the Tunicata in the Australian Muséum,
Sydney, 1899.
ASCIDIES d'aMBOINE
283
Dans la description qui suit, je me suis attaché à une étude
anatomique aussi complète que possible, qui est absolument in-
dispensable pour les déterminations, car les caractères externes
sont souvent trop modifiés par l’action de l’alcool pour qu’on
puisse leur attacher une importance prédominante.
Famille des Olavelinidées.
Pododavetta meridionalis Herdm.
(Fig. 1-4)
Herdman, Descriptive Catalogue, of the Tunicata in the Australian
Muséum. Sydney. Auslralîan Muséum, Sydney, Catalogue n° XVII, 1899.
Cette espèce est représentée par deux cormus dont le plus
volumineux compte une cinquantaine d’individus; les plus
grands de ceux-ci mesurent de 3 à 4cm de longueur. Les pé-
doncules s’implantent tous séparément dans une
masse irrégulière de test dont l’épaisseur atteint
une moyenne de lem et dans laquelle circulent de
nombreux tubes ayant la structure des stolons des
Clavelines. Ce mode d’union des ascidiozoïdes est le caractère
fondamental qu’a invoqué Herdman pour la création du genre
Pododavetta qu’il a appliqué à une forme appartenant à la
collection du Muséum de Sydney et provenant de Port-Jakson
(1899).
Sluiter en a décrit plus récemment des spécimens rapportés
de l’île Thursday, près d’Amboine, par le Prof. Semon.
Mais il les a appelés Clavelina meridionalis, trouvant insuffi-
sants les caractères génériques des Pododavetta Herdm. J’estime
au contraire, avec Herdman, que la fixation des pédoncules sur
une nappe continue de tunicine dans laquelle circulent les tubes
stoloniaux constitue une disposition anatomique tout à fait suffi-
sante pour justifier la création d’un nouveau genre.
284
A. PIZON
Les spécimens rapportés d’Amboine par MM. Bedot et Pic-
tet répondent, par l’ensemble de leurs caractères, à la descrip-
tion des Çlavelina (Pododavella) meridionalis Herdm. venant de
Thursday et étudiés par Slüiter ; mais comme ce dernier pense
que ses échantillons ne présentent pas une ressemblance com-
plète avec le type de Pododavella meridionalis décrit par Herd-
man, je crois utile d’exposer brièvement les principaux carac-
tères anatomiques de mes spécimens pour fixer leurs rapports
avec les types d’HERDMAN et de Slüiter, en complétant par
endroits la description de ce dernier auteur.
La tunique, relativement mince autour de la branchie, prend
une consistance de plus en plus grande vers la base du pédon-
cule où elle devient semi cartilagineuse, avec de nombreuses
petites rides transversales ; le test basal supportant les divers
ascidiozoïdes a la même consistance.
Le pédoncule est parcouru à son centre par le tube épicardi-
que, qui se continue dans le test basal en s’y ramifiant à la façon
des stolons des Clavelines; les coupes microscopiques montrent
en effet, dans cette région, de nombreux tubes ramifiés différant
des simples tubes vasculaires en ce que chacun d’eux renferme
la double lame épicardique aux dépens de laquelle se dévelop-
pent les nouveaux bourgeons. Par ci par là, on observe des petits
renflements de cette lame épicardique, qui sont les premiers
rudiments de nouveaux ascidiozoïdes.
Cette disposition se ramène donc à celle de Clavelines dont les
stolons seraient inclus dans une masse basilaire de tunicine semi
cartilagineuse ; elle me paraît amplement justifier la création,
par Herdman, du genre Pododavella .
Au point de vue histologique, il faut noter que la substance
de la tunique est parfaitement homogène, sans éléments vacuo-
laires ; toutes ses cellules sont petites, arrondies, à contenu fine-
ment granuleux ; il y en a relativement peu qui possèdent des
prolongements.
ASCIDIES D’AMBOINE
285
La p aroi du corps est très mince et est caractérisée par sa
grande richesse musculaire, qui est de beaucoup supérieure à
celle des Clavelines de nos côtes (C. lepadiformis). Sur chaque
moitié du thorax, c’est-à-dire dans l’espace compris entre l’en-
dostyle et la lame dorsale, on compte, au niveau des dernières
rangées de fentes branchiales, environ 25 faisceaux musculaires
longitudinaux qui convergent inférieurement le long de l’abdo-
men, deviennent adjacents et constituent, avec les faisceaux de
l’autre moitié, une ceinture complète autour de la masse viscé-
rale. Chaque faisceau se compose d’un grand nombre de très
fines fibres.
Supérieurement, les faisceaux musculaires s’étendent à peu
près longitudinalement sur le thorax et vont se terminer par de
nombreuses ramifications effilées, les unes autour du siphon
branchial, les autres tout le long de l’endostyle vers lequel elles
s’inclinent dans une direction perpendiculaire aux stigmates
branchiaux.
Parallèlement à la lame dorsale, court un faisceau musculaire
qui est à peu près deux fois plus large que les autres. La poche
cloacale est également bien partagée sous le rapport des fibres
musculaires. Cette disposition générale des muscles paraît bien
correspondre à celle que Sluiter a décrite chez ses spécimens.
Les ascidiozoïdes, tels qu’on les retire de la tunique, sont
sensiblement cylindriques d’une extrémité à l’autre et n’ont
pas le thorax ni l’abdomen globuleux des Stereodavella australis
Herdm.
Les siphons, placés l’un près de l’autre, sont très peu saillants
et non lobés. Un pigment jaune vif, très abondant, et constitué
par une accumulation de granules microscopiques, forme une
ceinture complète au niveau du sillon péricoronal ; il se conti-
nue même le long de la ligne dorsale par une bande dont la co-
loration, bien qu’affaiblie par l’alcool, est encore très nette. En-
fin, au microscope, on en observe encore quelques petits amas
286
A. PIZON
dans les premiers sinus interstigmatiques, ainsi que dans les lan-
guettes, dorsales.
La bran chie compte 28 rangées transversales de stigmates ;
ceux-ci sont allongés et étroits, cinq ou six fois plus longs que
larges (fig. 1) ; il en existe environ 80 dans chaque rangée entre
l’endostyle et la lame dorsale. Toutefois, il faut tenir compte,
dans l’évaluation des dimensions des stigmates, de la forte con-
traction déterminée par l’alcool sur ces branchies très délicates
et très contractiles ; ces dimensions sont également loin d’être
uniformes chez un même individu. C’est ainsi que la fig. 1 re-
présente une portion de la région antérieure d’une branchie,
tandis que la fig. 2 représente des stigmates de la même bran-
chie, mais dans la région inférieure et au voisinage de l’endos-
tyle ; là, ils sont de douze à quinze fois plus longs que larges et
très rapprochés. Ceux qu’a dessinés Sltjitek1 (pl. VI, fig. 4)
sont plus courts et beaucoup plus espacés ; mais ce sont là des
différences tout à fait secondaires, sans grande valeur pour la
spécification, car elles peuvent tenir à la contraction plus ou
moins grande des colonies conservées dans l’alcool.
Il faut attacher une plus grande importance aux côtes trans-
versales qui s’étendent entre les rangées de stigmates ((7, fig. 1
et c, fig. 2). Chez les spécimens que j’ai étudiés, elles sont relative-
ment très saillantes ; leur largeur équivaut environ au tiers de
l’intervalle compris entre les rangées de fentes ; leur bord libre est
épaissi et formé par une assise de cellules cubiques à cils vibra-
tiles. Le long de leur base court un vaisseau (v, fig. 2) dont la
largeur est souvent plus grande que celle des côtes transver-
sales.
En franchissant le grand sinus dorsal (s, fig. 1), chacune de
ces côtes possède une languette très accentuée (l, fig. 1), légère-
ment plus grande que les intervalles interstigmatiques et dont
1 Semon, Tunicaten. Loc. cit.
ASCIDIES d’aMBOINE
287
les bords sont ciliés tout comme ceux des côtes. La lame dorsale
se trouve ainsi formée d’une série de languettes qui ne sont pas
reliées les unes aux autres, dans le sens longitudinal, par une
membrane saillante dans la cavité branchiale. Cette disposition,
ainsi que la forme de l’organe vibratile et les filets tentaculaires,
rappellent entièrement la description de Sluiter1 (pl. YI, fig.
4) ; toutefois les côtes transversales figurées par ce dernier au-
teur sont très étroites, tandis que celles de mes spécimens sont
beaucoup plus saillantes, leur largeur équivalant comme je l’ai
déjà dit, au tiers de l’espace interstigmatique.
Pour ce qui est des vaisseaux sanguins, dont la structure est
représentée par la fig. 3, je dois ajouter qu’il n’est pas rare d’en
voir partir deux à la fois du sinus endostylaire ; ils cheminent
parallèlement le long de la côte transversale, puis se fusionnent
après un trajet plus ou moins long.
La description du tube digestif ne diffère pas de celle qu’a
donnée Sluiter.
Enfin, la cavité péribranchiale de certains individus était rem-
plie de larves à divers états de développement. Les plus avan-
cées, et qui étaient sur le point de s’échapper au dehors, étaient
très volumineuses et dépassaient un millimètre de diamètre, la
queue enroulée.
Je figure une de ces dernières larves afin d’apporter un nou-
veau document qui puisse aider à préciser la position systémati-
que de cette espèce (fig. 4), Sluiter n’ayant consacré que quel-
ques mots à leur description. Dans leur ensemble, elles rappel-
lent celles de Clavelina lepadiformis étudiées par Seeliger 2.
Leur lobe céphalique, volumineux, porte de même trois grosses pa-
pilles adhésives; mais il présente également deux ou trois bour-
soufflures que Sluiter a dû probablement prendre pour de véri-
1 Semon. Tunicaten, Loc. cit.
2 Seeliger. Die Entwicklung de r socialen Ascidien. Jen. Zeitsch. fur Wis-
sensch., 1884.
288
A. PIZON
tables papilles, car il dit que celles-ci étaient au nombre de 4 ou 5
chez les spécimens qu’il a étudiés. Chez mes larves, ce ne sont que
de simples extrofl exions du lobe céphalique destinées vraisembla-
blement à s’allonger, une fois la fixation opérée, pour donner des
stolons. Il s’agirait donc là d’un développement plus rapide que
celui qui s’observe chez les Clavelines de nos pa}-s (G. lepadîfor-
mis) et cette accélération se retrouve particulièrement accentuée
dans la branchie. Les larves de Pododavella meridonalis qui
sont sur le point de sortir de la cavité atriale, mais dont la
queue est cependant encore enroulée (fig. 4), possèdent, déjà, en
effet, cinq rangées de fentes branchiales. Quelques autres stigma-
tes apparaissent même entre les rangées inférieures ; des fibres
musculaires obliques sont également différenciées dans la paroi
du corps, sur tout le pourtour de la jeune branchie. Or, la forma-
tion des stigmates est beaucoup moins rapide chez GlaveUna
lepadiformis ; les larves figurées par Seeliger n’en possèdent
encore que deux rangées au moment où elles se montrent re-
dressées verticalement après la fixation et la dégénérescence
de la queue.
Famille des Styélinées.
Polycarpa erecta n. sp.
(Fig. 5-7)
Le corps est cylindrique, de couleur grisâtre. L’épaisseur
de la tunique n’atteint pas 1 mm.; elle est néanmoins très résis-
tante et sa surface est parsemée de fines rides longitudinales.
L’unique spécimen rapporté par MM. Bedot et Pictet mesure
5cm,5 de longueur sur lcm,5 de largeur. La région cloacale située
à peu près au milieu de la longueur du corps et perpendiculaire-
ment au grand axe, est très saillante ; à ce niveau, la largeur
atteint 3 cm. (fig. 5).
La paroi du corps mesure entre 1 et lmm,5 d’épaisseur; son
ASCIDIES d’aMBOINE
289
tissu est dense, parcouru par de nombreux petits vaisseaux san-
guins et possède une musculature très développée. L’examen de sa
face interne, à la loupe, ne permet pas de distinguer avec certi-
tude les organes génitaux qui étaient encore peu développés chez
le spécimen, ainsi que me l’ont montré les coupes microscopiques.
La branchie (fig. 7) porte de chaque côté quatre replis longi-
tudinaux internes, tous très saillants. Chaque repli est parcouru
sur ses deux faces par six, quelquefois par huit petites côtes lon-
gitudinales. La fig. 7 représente un de ces replis R qui a été
rejeté sur la gauche et couché horizontalement avec six côtes
longitudinales c ; celles qui se trouvent près de l’arête çi du repli
sont moins larges et plus rapprochées et l’intervalle qui les sépare
est percé seulement de deux files de stigmates. Les autres côtes
longitudinales, qui se trouvent vers la base b du repli, c’est-à-
dire près de son point d-’ attache sur la branchie, sont plus larges,
un peu plus espacées et leurs intervalles sont percés chacun de
trois files de stigmates.
La portion E de la branchie comprise entre deux replis lon-
gitudinaux est parcourue à son tour par six autres côtes longi-
tudinales C, toutes de même taille et beaucoup plus espacées que
les côtes des replis, car les intervalles qui les séparent sont per-
cés chacun de 7 à 10 files longitudinales de stigmates.
Enfin, dans une direction perpendiculaire à toutes ces côtes, se
trouvent de nombreux vaisseaux sanguins qui parcourent généra-
lement les espaces compris entre les rangées transversales de
stigmates et qui se divisent en deux catégories :
1° des vaisseaux de premier ordre Y, qui sont deux fois plus
larges que les côtes longitudinales ; on en compte une douzaine
environ dans toute l’étendue de la branchie ;
2° des petits vaisseaux de second ordre, généralement au nom-
bre de trois (vl, ti2, -y3) dans l’intervalle compris entre deux des
grands vaisseaux Y, où ils se trouvent limiter, par conséquent,
quatre rangées transversales de stigmates.
290
A. PIZON
Toutefois, dans la région externe de la branchie, là où la di-
vergence des grands vaisseaux V est beaucoup plus grande, le
nombre des petits vaisseaux intermédiaires s’élève à quatre et
même à cinq dans l’intervalle compris entre deux grands vais-
seaux, et par suite, les rangées transversales de fentes qu’ils
limitent s’élèvent à cinq ou à six.
Pour tout dire sur les vaisseaux sanguins, j’ajoute qu’il en existe
d’autres petits, tels que vs, qui s’étendent transversalement d’une
côte longitudinale à l’autre, en rasant tangentiellement le milieu
des stigmates; quelques-uns ne franchissent même pas tout l’in-
tervalle compris entre deux côtes et s’arrêtent dans un espace
interstigmatique. La répartition de cette dernière catégorie de
vaisseaux est donc des plus irrégulières.
Les stigmates sont allongés, généralement quatre fois plus
longs que larges.
Les tentacules sont nombreux (fi g. 6), renflés à leur base et
terminés en pointe. Ils sont de trois grandeurs différentes: 16
longs dont l’un, celui qui est placé juste au niveau du tubercule
dorsal, est plus robuste que les autres; 16 autres plus grêles et
moitié moins longs alternent régulièrement avec les précédents ;
enfin, par ci par là il y en a quelques autres très courts, mais qui
ne se répètent pas régulièrement.
Le tubercule dorsal est caractérisé par son orifice dont un
bord est légèrement incurvé en forme de haricot (fig. 6).
La lame dorsale est peu saillante et continue, sans dente-
lures.
Organes génitaux. On sait que les organes génitaux des
Polycarpa présentent un caractère générique de première im-
portance admis aujourd’hui par tous les ascidiologues.
Les organes femelles consistent en une quantité de petites
masses ovoïdes ou polycarpes, tapissant la face interne de la
paroi du corps et se continuant chacune par une sorte de petite
ASCIDIES d’aMBOIKE
291
cheminée qui fait saillie clans la cavité péribranchiale pour ser-
vira l’évacuation des œufs. La base de chaque ovaire est bordée
d’un certain nombre de petits follicules mates, dont les conduits
respectifs convergent dans un déférent commun qui va s’ouvrir
au voisinage immédiat de l’oviducte.
Les Styela ont les mêmes caractères génériques que les Poly-
carpa, sauf que leurs ovaires sont peu nombreux ef en forme de
cylindres allongés.
L’examen des glandes génitales était donc indispensable pour
déterminer génériquement les spécimens de Styélinées rapportés
par MM. Bedot et Pictet et comme elles étaient invisibles à
la loupe, je pratiquai des séries de coupes au 7i00 d’épaisseur à
travers un fragment de la paroi du corps.
Ces coupes me montrèrent qu’il existe un très grand nombre
de petits ovaires absolument isolés les uns des autres, enfoncés
dans l’intérieur de la paroi du corps et possédant chacun un
oviducte propre qui va s’ouvrir au sommet d’une petite papille
saillante. Des petits follicules spermatiques, dont le nombre
varie de 5 à 8, accompagnent chaque ovaire; ils sont placés à la
face externe de la glande femelle et débordent un peu sur ses côtés
(j’appelle face externe de l’ovaire celle qui regarde la tunique) ;
chacun d’eux possède un déférent spécial, qui va se réunir avec
les voisins du même groupe pour en former un unique qui suit
parallèlement 1 oviducte dans sa région terminale et s’ouvre par
un pore distinct dans la cavité péribranchiale.
Ce sont bien là les caractères des glandes reproductrices des
Polycarpa; resterait à savoir si ces glandes, sur le vivant, for-
ment à la face interne de la paroi du corps des petites masses
saillantes comme chez les Polycarpa de nos côtes. Je ne puis
me prononcer sur ce point particulier, car la ponte ne paraissait
pas encore commencée, chaque glande femelle ne possédant
encore qu’un petit nombre de jeunes ovules. Les follicules mâles,
par contre, étaient remplis, ainsi que leurs conduits, d’éléments
Voyage. Vol. 2. 20
292
A. PIZON
mûrs; mais à cause cle leur faible volume et de leur situation
profonde dans la paroi du corps, il est vraisemblable que sur le
vivant ils ne devaient pas, à cette période de leur développement,
révéler leur présence par des boursouflures.
La structure histologique présente quelques particularités à
noter. Les ovaires, tels qu’ils se montrent sur les coupes, ne sont
pas des sacs ovales et saillants comme ceux que Hancock a dé-
crits dans sa Cynthia tuberosa , dont Lacaze-Duthiers et Y.
Delà GE ont fait plus tard Polycarpa tuberosa , ou comme ceux
que ces deux derniers auteurs ont fait connaître chez les diffé-
rentes espèces de Polycarpa de Roscoff.
Chaque ovaire de P. erecta est en réalité un petit sac cylin-
drique de 2 à 2mm5, de longueur (du moins dans l’état de con-
traction des spécimens), étendu à peu près parallèlement à la
paroi du corps et possédant à son extrémité profonde deux diver-
ticules en besace ; la cavité ovarienne se rétrécit en se rappro-
chant de la paroi péribranchiale pour devenir l’oviducte, qui se
redresse ensuite progressivement pour aller s’ouvrir au sommet
d’une papille.
Quant à la longueur des sacs, elle ne dépasse guère 0mm,2,
car on les retrouve seulement sur une vingtaine de coupes
successives au i/iQQ pratiquées suivant leur grand axe.
Leurs parois comprennent deux parties parfaitement distinc-
tes au point de vue histologique :
1° La paroi externe, c’est-à-dire celle qui est tournée du côté de
la tunique, est formée d’un épithélium cubique et vibratile
qui commence à une très faible distance du fond du sac ovarien
et se continue, sans modifications, jusqu’à l’orifice de l’oviducte.
2° La paroi interne, c’est-à-dire celle qui regarde la cavité
péribranchiale, est un épithélium germinatif dont les éléments se
différencient en ovules qui se disposent en bordure tout le long
de cette paroi. J’ai déjà dit que ces ovaires sont à un stade où
les ovules n’ont encore que de très faibles dimensions et il est
ASCIDIES d’aMBOINE
293
vraisemblable que lorsque ceux-ci tombent à maturité clans la
cavité ovarienne, ils la distendent énormément, déterminent des
boursouflures à la face interne de la paroi du corps et sont expul-
sés par les mouvements des cils vibratiles qui garnissent partiel-
lement la paroi du sac.
Polycarpa Picteti n. sp.
(Fig. 8-14.)
Cette espèce est représentée par un seul spécimen qui a la
forme générale d’un cône avec le siphon branchial au sommet
et le siphon cloacal à peu près au tiers antérieur du corps (fïg.
8). Il mesure 7cm,5 de longueur sur 5cm dans sa plus grande lar-
geur à la base, et 3cm,5 de large au niveau de l’orifice cloacal. Il
est un peu comprimé latéralement (fig. 8). La tunique, de cou-
leur grise, présente quelques petites rugosités et quelques petites
rides sur la face gauche. L’autre est lisse ; aucun corps étranger
n’est adhérent à sa surface. L’épaisseur de cette tunique varie
entre un et deux millimètres ; elle est beaucoup plus grande à la
base de fixation où elle présente quelques excroissances.
La fig. 9 représente l’animal dépouillé de sa tunique et vu par
la face droite ; les deux siphons sont encore bien accentués quoi-
que contractés par l’alcool. La paroi du corps est très épaisse
(fig. 14) ; elle dépasse 2mra. Son tissu est dense, mais les muscles
( ni j fig. 14) ne forment que des faisceaux très minces relative-
ment à l’épaisseur de la paroi du corps et sont à peu près
localisés dans la couche superficielle externe.
Les tentacules forment une couronne très fournie (fig. 10). On
en compte 12 très grands, mesurant de 3 à 4mm ; entre eux s’en
trouvent d’autres plus petits, mais très inégaux en longueur et
très inégalement répartis. Il y en a 2, 3, 4 ou même quelquefois
5 dans chacun des intervalles laissés par les plus grands.
A leur base se trouvent de nombreux petits amas de pigment
294
A. PIZON
noir (p, fig. 10) qui forment une ligne continue tout le long du
sillon péricoronal et qui existent d’ailleurs sur toute la face
interne de la paroi du corps ; ils abondent particulièrement
dans la région cloacale.
Le tubercule dorsal (fig. 1 1) est de forme triangulaire et est
caractérisé par une vingtaine de petits orifices irréguliers, plus
ou moins contournés, répartis sans ordre et mélangés avec des
petites masses pigmentées noires comme celles qui bordent le
sillon péricoronal. Sluiter a décrit une semblable disposition chez
Styela (Polycarpa) pneumonodes Sluiter, en faisant remarquer
que c’était la première espèce qui lui présentait une telle organi-
sation de son tubercule dorsal. En comprenant Polycarpa pedun-
culata chez lequel j’ai trouvé, de mon côté encore, cette même
organisation, cela fait trois espèces de Styélinées qui possèdent
un tubercule dorsal à nombreuses ouvertures.
De telles variations ne sont d’ailleurs pas spéciales à la fa-
mille des Styélinées. Il y a longtemps que Roule 1 a fait con-
naître que la Phattusia mamülata possède plusieurs orifices à
son organe vibratile, dont certains s’ouvrent dans la cavité péri-
branchiale (van Beneden).
La branchie (fig. 12) est pourvue de chaque côté des quatre
replis caractéristiques des Styélinées ; ils sont peu saillants et
ne dépassent pas lmm de largeur. Ils portent sur chacune
de leurs faces latérales, sept, huit ou même neuf côtes longitudi-
nales très rapprochées et ne laissant entre elles que deux ou
trois stigmates étroits. La fig. 12 représente un de ces replis Uf
qui a été rabattu horizontalement sur la gauche avec ses sept
côtes longitudinales c.
L’espace E, compris entre deux replis, est parcouru à son tour
par 5-6 autres côtes longitudinales C, qui sont un peu plus lar-
1 Roule. Recherches sur les Phallus/adées des côtes de Provence. Ann. Sc. nat.
Marseille, 1884.
ASCIDIES d’àMBOLNE
295
ges et beaucoup plus espacées que celles qui courent le long des
replis. Sur les préparations, un certain nombre d’entre elles sont
toujours cachées par ces replis qui se rabattent naturellement du
côté de la lame dorsale ; aussi pour les compter toutes exacte-
ment, est-il nécessaire de soulever l’un des replis et de le rabat-
tre sur son autre face, du côté de l’endosljle, en laissant le
voisin rabattu dans sa position naturelle du côté de la lame
dorsale. C’est ce qui a été fait pour le repli E dont j’ai parlé
plus haut.
Quant aux vaisseaux transversaux, qui s’étendent en rayon-
nant dans une direction perpendiculaire aux côtes longitudina-
les, ils se divisent en trois catégories d’après leur calibre.
D’abordilen aunedouzaine de larges F(fîg. 12), quipartentdu
grand sinus dorsal et qui s’étendent, en rayonnant, jusque clans
la région endostylaire ; ils sont parfaitement visibles à l’œil nu,
surtout après imprégnation par les colorants.
Entre deux de ces vaisseaux de premier ordre, il se trouve un
vaisseau de second ordre (v, fig. 12), plus étroit et ne se distin-
guant pas des plus petits à l’œil nu ; on ne le reconnaît bien qu’à
la loupe.
Enfin, l’intervalle compris entre un vaisseau de premier ordre
V et un vaisseau de second ordre v est parcouru transversale-
ment par d’autres vaisseaux beaucoup plus étroits que les précé-
dents et dont le nombre varie suivant l’écartement des vaisseaux
de premier et de second ordre. Dans la région la plus étroite de la
branchie, c’est-à-dire du côté de la lame dorsale, chaque inter-
valle n’est occupé que par deux petits vaisseaux rayonnants,
quelquefois même par un seul. Dans la région moyenne de la
branchie, on en compte habituellement trois {v\ v‘\ fig. 2),
qui limitent par conséquent quatre rangées transversales de stig-
mates ; et enfin dans la région comprise entre le dernier repli et
l’endostyle, là où la divergence des vaisseaux de premier et de
second ordre atteint son maximum, il existe jusqu’à cinq petits
A. PIZON
296
vaisseaux dans chacun des intervalles que laissent les plus
grands. Il est vrai que parfois certains d’entre eux ne vont pas
d’une côte longitudinale à l’autre ; ils s’arrêtent après avoir rasé
un certain nombre de stigmates et s’ouvrent dans le sinus inter-
stigmatique.
Les stigmates sont allongés ; on en compte habituellement
8-10 dans chacun des espaces rectangulaires limités par un vais-
seau transversal et une côte longitudinale : dans la région de
l’endostyle, où ces espaces sont plus larges, il y a jusqu’à 12
stigmates.
Le tube digestif débute par un oesophage dont l’ouverture
est légèrement évasée en pavillon ; la fig. 13 montre sa disposi-
tion d’ensemble. L’estomac E est très peu accentué, son Calibre
différant peu de celui des parties avoisinantes ; il n’est couvert
que de fines rides, visibles seulement à la loupe. Le rectum r se
termine par un bord dentelé. La glande pylorique p est tou-
jours bien développée comme chez les autres Polycarpa.
Les organes génitaux se composent de polycarpes faisant
saillie non seulement dans la cavité péribranchiale, mais aussi à
la face externe de la paroi du corps. La figure 9 représente l’As-
cidie vue par sa face droite, la tunique enlevée. Les polycarpes,
au nombre d’une vingtaine, y sont marqués en relief ; certains
sont disposés en une bordure régulière tout le long de la région
endostylaire.
Sur les coupes microscopiques, on constate que la structure
des polycarpes rappelle de très près celle des autres espèces de
Polycarpa décrites dans le présent mémoire ; ils sont complète-
ment inclus dans la paroi du corps (fig. 14). La partie femelle se
compose d’un sac à parois épithéliales envoyant deux diverticu-
les latéraux et dont la cavité centrale se rétrécit progressive-
ment pour former un oviduçte cilié qui débouche dans la cavité
péribranchiale. Toutes les parois sont tapissées de plusieurs ran-
gées d’ovules (Y, fig. 14) dont les plus jeunes, très serrés, bor-
ASCIDIES d’aMBOINE
297
dent directement la cavité ; les ovules manquent seulement le
long de l’oviducte et le long de la paroi externe de l’ovaire, du
côté des follicules spermatiques.
La partie mâle comprend des follicules volumineux ( f ] fig. 14)
placés sur les flancs et sur la face externe de l’ovaire, cJest-à-
dire sur la face qui regarde la tunique. On compte ordinaire-
ment 10-12 follicules; quelques-uns sont lobés. Ils possèdent
chacun un déférent qui remonte le long des flancs de l’ovaire
pour aller se jeter, avec ceux des autres follicules, dans un défé-
rent commun ; ce dernier suit d’abord la face interne de l’ovaire,
atteint l’oviducte et va déboucher au voisinage immédiat de ce
dernier dans la cavité péribranchiale. Les coupes microscopi-
ques ne montrent pas de papilles au sommet desquelles vien-
draient s’ouvrir ces orifices.
Polycarpa ovata n. sp.
(Fig. 15-20.)
Cette espèce ressemble beaucoup par sa forme, ses dimensions
et l’aspect extérieur de sa tunique, à Styela (Polycarpa) fuliginea
Siuiter recueilllie aux Antilles, près. des Tortugas, par la Mission
de la Châzalie; mais les deux formes diffèrent considérable-
ment par les détails de leur ôganisation interne, notamment
en ce qui concerne la branchie, le nombre des tentacules, le
tubercule dorsal et la couleur du tube digestif.
Les Polycarpa ovata sont des Ascidies de petite taille et de
forme ovale. Le spécimen que je prends ici comme exemple me-
sure 2cm,5 suivant son grand axe vertical et 2cm suivant son
grand axe transversal. Sa surface, de couleur brune, est entière-
ment ridée et à moitié couverte de Bryozoaires (fig. 15).
L’animal étant vu par sa face gauche, son orifice cloacal se
trouve à un ou deux millimètres au-dessus de l’extrémité droite de
l’axe horizontal et médian; l’orifice branchial est à peu près à
298
A. PIZON
l’extrémité du grand axe vertical. En d’autres termes, les deux
siphons sont à peu près à 90° l’un de l’autre, mais ils ne sont pas
saillants (du moins après leur séjour dans l’alcool). Sur la surface
de la tunique on n’observe aucun indice de leur emplacement ;
ils sont perdus dans les rides de la tunique et on ne les retrouve
avec certitude qu’en fendant cette dernière et en l’examinant
par sa face interne.
L’épaisseur de la tunique est de lmm environ; mais au ni-
veau des rides, dans la région des siphons et à la base de fixa-
tion, cette épaisseur est doublée.
La tunique une fois enlevée, on constate que les deux si-
phons sont encore à peine saillants ; leurs dents sont courtes et
rabattues les unes sur les autres (fig. 16).
La paroi du corps mesure lmm d’épaisseur; son tissu
est très dense. Sur les trois quarts de cette épaisseur, du côté
adjacent à la tunique, il y a une abondance extraordinaire de
fibres musculaires longitudinales ou obliques, associées en petits
faisceaux (m ' } fig. 20). Ceux-ci sont tapissés en dedans par une
couche musculaire (m) formant une nappe continue et parallèle
à la face interne de la paroi péribranchiale. C’est dans l’espace
compris entre cette nappe et la face interne de la paroi du corps
que se développent les polvcarpes.
Les quatre replis de la branchie sont épais et si peu
saillants qu’ils restent placés verticalement à la face interne de
la branchie sans se rabattre à droite ou à gauche. Leur saillie
n’atteint, pas lmra et leurs deux feuillets ne sont pas parallèles
comme chez la plupart des Cynthiadées ; ils sont divergents à
leur base, de telle sorte que leur section transversale est trian-
gulaire et non rectangulaire. Malgré leur faible saillie, ils sont
parcourus longitudialement sur chacune de leurs faces par
3-8 côtes longitudinales, fines et de plus en plus serrées jusqu’à
l’arête du repli; celles de la base peuvent encore se compter à
la loupe, tandis que celles de l’arête du repli sont absolument
ASCIDIES D AMBOINË
299
adjacentes. C’est le premier pli du voisinage de l’endostyle qui
est le plus mince ; il n’a que trois côtes sur chaque face, ainsi
qu’on le voit en RK fig. 18, où ce repli est étalé sur un plan
horizontal avec ses six côtes, trois sur chaque face. Les autres
replis ont de 6 à 8 côtes.
Les intervalles que limitent les quatre replis sont très sensi-
blement. égaux et mesurent tous environ 2nim dans le spécimen
que je décris ici; chez beaucoup de Cynthiadées, au contraire,
les replis voisins de l’endostyle sont beaucoup plus espacés que
les autres.
Ces intervalles sont parcourus, à leur tour, par des côtes de
même calibre que celles des replis et qui sont d’ailleurs inégale-
ment réparties. Ainsi, l’espace compris entre l’endostyle F (fig.
18) et le premier repli R1 est parcouru seulement par deux de
ces côtes longitudinales (C\ C -, fig. 18); entre le premier repli
iC et le second R~ on n’en trouve également que deux (b1, c2, fig.
18), mais il y en a trois et même quatre entre les autres replis.
Enfin, les sinus rayonnants qui s’étendent transversalement à
la face externe de la branchie et perpendiculairement aux diffé-
rentes côtes longitudinales précédentes, se divisent en deux ca-
tégories d’après leur largeur :
1° Une dizaine de sinus de premier ordre mesurent environ
Qram 5 (je largeur (F1, Y-, fig. 18) ;-
2° De nombreux sinus secondaires vl, v-, c3, sont intercalés
entre les précédents et présentent la particularité d’être généra-
lement à peu près de même largeur que les côtes longitudinales.
On en compte de 7 à 1 2 entre deux sinus de premier ordre F1
et F2. C’est dans la région qui avoisine l’endostyle qu’ils sont le
plus nombreux, à cause de la plus grande divergence des sinus
de premier ordre.
Quant au nombre des stigmates compris dans chacun des pe-
tits quadrillages limités par les sinus transversaux et les côtes
longitudinales, il est également très variable. On en compte jus-
300
A. PIZON
qu’à douze entre le premier repli C{ et l’endostyle E , parce que
cet intervalle n’est parcouru que par deux côtes longitudinales ;
ce nombre diminue entre les autres replis parce que les côtes
longitudinales y sont plus nombreuses et plus rapprochées.
À de nombreux endroits, les rangées transversales de stigma-
tes sont barrées en leur milieu par un petit vaisseau sanguin
très fin, tel que vt (fig. 18).
Le tubercule dorsal est saillant, allongé et légèrement
contourné (fig. 17) avec une bordure en forme de fer à cheval
dont les deux branches sont assez rapprochées et à peu près
parallèles.
Les tentacules forment une couronne serrée à la base de
l’orifice branchial. On en compte 13 grands mesurant 2mra,5 à
3mm de longueur; ils alternent avec 13 autres un peu plus
minces et plus courts.
La courbure du tube digestif est représentée par la
fig. 19. L’entrée de l’œsophage a la forme d’un pavillon évasé;
l’estomac se distingue très nettement par son renflement ovoïde,
mais sa surface est absolument lisse, sans la moindre trace de
cannelures, tandis que ses feuillets internes sont nombreux (une
vingtaine environ), très rapprochés et très saillants comme c’est
la règle chez les Styélinées. Sa face interne, c’est-à-dire celle
qui est adjacente à rintestin terminal, présente un épaississe-
ment qui est parcouru par un tube vasculaire visible à la loupe;
la même chose existe sur la paroi opposée qui longe l’endos-
tyle.
L’intestin possède, sur sa face interne, un épaississement ayant
la forme d’un gros cordon cylindrique qui s’étend depuis l’esto-
mac jusqu’au rectum et qui est lui-même parcouru dans son in-
térieur par deux tubes vasculaires également visibles à la loupe;
ils rappellent ceux de la paroi stomacale dont ils ne sont peut-
être que la continuation. Quant au cordon interne, au lieu de se
ASCIDIES d’âMBOINE
301
continuer avec toute son épaisseur jusqu’à l’orifice rectal, comme
chez Polycarpa pedunculata, il s’effile progressivement quand il
arrive à l’intestin terminal et finit en pointe au fond d’une petite
échancrure de l’orifice rectal.
Ce dernier est caractérisé, en plus de cette échancrure, par
un rebord pourvu d’une quinzaine de festons ; il s’ouvre tout à
fait en face de l’orifice cloacal.
La glande pylorique présente la disposition générale que
H. Lacâze-Duthiers et Y. Delage ont décrite chez les Poly-
carpa 1 .
Les glandes génitales se composent de nombreuses petites
masses ovoïdes, très saillantes à la face interne de la paroi du
corps et invisibles du côté externe de cette paroi (fig. 20) ; elles
ont en moyenne 2mm de longueur. L’une de leurs extrémités se
termine par un petit mamelon conique dont le sommet est occupé
par les orifices de l’oviducte et du canal déférent.
On en compte une quinzaine seulement sur la moitié du corps
qui porte le tube digestif et elles sont localisées dans la région
qui reste au-dessus de l’anse intestinale. L’autre moitié du corps
en est entièrement couverte ; on en compte une quarantaine.
Elles sont très rapprochées les unes des autres et il s’en trouve
fréquemment des groupes de deux ou trois qui sont absolument
adjacentes par leurs extrémités opposées aux orifices (vraisem-
blablement par suite de la contraction provoquée par l’alcool,
car les coupes microscopiques établissent l’indépendance de tous
les polycarpes).
Entre ces polycarpes se trouvent de nombreuses vésicules pa-
riétales chiffonnées, mais qui, telles quelles, mesurent encore 2mra
de longueur; elles abondent particulièrement autour du tube
digestif et dans l’intervalle compris entre ses deux branches.
1 H. Lacaze-Duthiers et Y. Delage. La faune des Cynthiadêes de Moscôjf.
Publication de l’Académie des sciences de Paris, 1892.
302
A. PIZON
Chaque polycarpe se compose, comme chez les autres espè-
ces de Polycarpa précédemment décrites, d’une partie femelle
et d’une partie mâle adjacentes. Les coupes microscopiques
montrent que la cavité ovarienne , au lieu d’être régulière,
possède deux diverticules latéraux et symétriques qui la rendent
comparable à une besace (S et S\ fig. 20). Les parois de ces
diverticules sont entièrement tapissées d’ovules, ainsi que la face
interne du reste du sac ; celui-ci se rétrécit peu à peu et devient
l’oviducte cilié (O, fig. 20).
La face interne de l’ovaire est parcourue, suivant son grand
axe, par un canal déférent dans lequel viennent déboucher suc-
cessivement 6-8 petites ramifications qui descendent des flancs
de la masse ovarienne et servent de conduits à autant de folli-
cules mâles (f. f } fig. 20) placés à la face externe des œufs,
entre ceux-ci et la couche musculaire interne de la paroi du
corps.
Polycarpa pedunculata n. sp.
(Fig. 21-24.)
Cette espèce est représentée par trois spécimens qui ont cer-
tains caractères internes des Styela (Polycarpa) pneumonodes
Sluîter rapportés d’Amboine par le Prof. Semon, mais qui s’en
éloignent, suffisamment par d’autres, comme nous le verrons plus
loin, pour justifier la création d’une nouvelle espèce.
Les individus sont comprimés latéralement, plus ou moins
longuement pédonculés et rappellent extérieurement Polycarpa
pedata Herdm.1, à part l’orientation des siphons et la largeur
du pédoncule.
Le plus gros spécimen (fig. 22) mesure 7cra dans sa plus
grande largeur et autant de longueur, dont 2cm seulement pour
le pédoncule. Un second spécimen (fig. 21) a 5cm de plus grande
1 Tuniciers du Challenger.
ASCIDIES ü’aMBOINE
303
largeur et 10cm de longueur totale; le pédoncule, à lui seul,
mesure 5cm. Enfin, un troisième spécimen de 3cm,5 de largeur,
possède un pédoncule de 6cm.
Le siphon branchial est légèrement recourbé vers le côté dor-
sal (B, fig. 21), ou bien divergent (fig. 22); le siphon cloacal
est situé au fond d’une dépression limitée d’une part par le
siphon branchial, d’autre part par une forte saillie de la face
dorsale.
La tunique, de consistance semi cartilagineuse, présente des
rides dont quelques-unes sont très accentuées, surtout celles qui
ont leur point de départ au voisinage des orifices ; je suis porté
à croire que les autres sont dues en grande partie à l’action de
l’alcool, car leur nombre et leur répartition ne sont pas les mêmes
sur les divers individus. Son épaisseur atteint 2mrfl sur le pour-
tour des orifices, diminue sur les flancs où elle n’est plus guère
que de lnim, puis s’épaissit progressivement à mesure qu’on s’ap-
proche du pédoncule. Sa surface est squameuse ; avec la pince,
on en enlève de grands lambeaux minces et transparents, dans
lesquels abondent des granules pigmentaires jaunâtres ou lé-
gèrement bruns.
Le pédoncule, qui n’est qu’un prolongement massif de la tuni-
que, est de consistance cartilagineuse, et renferme un nombre
considérable de tubes sanguins ramifiés. Ceux-ci présentent sur
leur parcours et à leurs extrémités de nombreuses ampoules qui
apparaissent à l’œil nu comme autant de petits points bruns fon-
cés ou noirs : une semblable disposition a été décrite par Slui-
ter chez Styela (Polycarpa) pneumonodes et Styela psoloessa.
Leur coloration est due à des granules pigmentaires de quelques
y, associés en petits amas irréguliers et mélangés à des globules
sanguins ; leur abondance à la périphérie du pédoncule donne
à celui-ci une teinte très foncée, presque noire, alors que le reste
de l’Ascidie possède une couleur grise.
Les vaisseaux sanguins et leurs ampoules se retrouvent d’ail-
304
A. PIZON
leurs dans toute l’étendue de la tunique et leurs corpuscules pig-
mentaires émigrent isolément ou par petits paquets dans la tu-
nicine ; ceux-ci abondent également dans les vaisseaux de la
branchie, mais surtout à la face interne de la paroi du corps où
ils forment une couche à peu près continue. Quant aux ampou-
les vasculaires, elles sont si nombreuses à la surface de la tuni-
que qu’elles y forment une sorte de mosaïque très visible à la
loupe, surtout après qu’on a enlevé avec la pince quelques lam-
beaux de ce qu’on pourrait appeler l’épiderme de la tunique ;
leur abondance dans cette région superficielle rend très vraisem-
blable l’hypothèse d’une fonction respiratoire qu’a émise Slüï-
ter à propos de sa Styela (Polycarpa) pneum, anodes 3 qui pré-
sente exactement la même particularité.
La paroi du corps, dont l’épaisseur moyenne est de lniul,
présente sur sa face interne un grand nombre de papilles sail-
lantes, isolées ou réunies par petits bouquets et mesurant sou-
vent plus de 2mm (vésicules dermiques de Roule, vésicules
pariétales de Lacaze-Duthiers et Delaoe). Elles sont compri-
mées latéralement, souvent digitées et recroquevillées ; leur ré-
partition est très irrégulière; elles abondent au voisinage du
tube digestif, particulièrement dans la courbure intestinale. Elles
sont pétries de granules pigmentaires généralement associés en
petit nombre et qui sont la continuation de ceux qui tapissent
la face interne de la paroi du corps.
Les tentacules sont allongés et effilés comme chez toutes les
Styélinées. Chez les deux spécimens que j’ai étudiés à cet effet,
j’en ai trouvé quatorze grands, mesurant entre 4 et 5n,m de lon-
gueur. Leurs intervalles sont occupés par d’autres beaucoup plus
courts, de grandeur variable et d’ailleurs très inégalement ré-
partis ; on en compte deux, trois ou même quatre dans chacun
de ces intervalles.
Le tubercule dorsal rappelle exactement celui qu’a décrit
ASCIDIES D’AMBOINE
305
Sluiter chez Styela (Polycarpa) pneumonodes Sluiter et celui
que j’ai décrit moi-même plus haut chez Polycarpa Picteti (fig.
11); il est large, occupe toute la surface triangulaire limitée par
le sillon péricoronal et la glande possède une vingtaine de petits
orifices irréguliers et contournés.
Sur des coupes microscopiques au centième, on voit que cha-
que orifice appartient à un petit tube qui s’élargit en entonnoir
et s’enfonce dans l’intérieur de l’organe avec une direction per-
pendiculaire à la surface de ce dernier. Le petit entonnoir a ses
parois constituées comme d’habitude par une assise de cellules
cylindriques et ciliées ; le tube par lequel il se continue dans la
profondeur est beaucoup plus étroit et est formé par un épithé-
lium cubique.
La bran chie (fig. 23) est pourvue de chaque côté des quatre
plis caractéristiques de la tribu des Styélinées ; leur largeur va-
rie entre 2mm et 2mm,5. Chacun d’eux est parcouru sur ses deux
faces de petites côtes longitudinales dont le nombre n’est pas
constant sur les quatre plis, pas plus que sur leurs deux faces. Il
y a également quelques variations d’un individu à l’autre ; on
en trouve toujours 7, 8 ou 9 suivant la longueur des plis. La
fig. 23 montre un de ces replis B 1 qui a été rabattu à gauche
avec ses neuf côtes longitudinales c1, c2,... c9.
L'intervalle i£, compris entre deux plis B1 et B-, est parcouru
à son tour par d’autres côtes longitudinales C8, toutes de
même grosseur et ressemblant entièrement à celles des replis.
Leur nombre est encore très variable. Ainsi, chez l’un des spéci-
cimens étudiés, je compte six côtes longitudinales entre l’endostyle
et la base du premier pli ; j’en trouve huit dans l’intervalle E, com-
pris entre le premier et le second pli B1 et B2, six entre le deuxième
et le troisième pli, autant entre le troisième et le quatrième, sept
entre le quatrième et la lame dorsale. Chez un spécimen de plus,
grande taille, je trouve bien encore six côtes longitudinales en-
tre l’endostyle et le premier pli, mais j’en compte dix entre
306
A, PIZON
le premier et le second pli, autant entre le second et le troi-
sième, sept et huit dans les autres intervalles.
Pour les compter exactement, il est de toute nécessité de ra-
battre deux plis voisins l’un R- à droite, l’autre R * à gauche,
comme le montre la fig. 23.
Perpendiculairement à toutes ces côtes et aux replis bran-
chiaux, se trouvent de très nombreux vaisseaux sanguins situés
sur la face externe de la branchie et que de nombreux tractus
vasculaires relient à la paroi du corps. Us sont de deux tailles
différentes :
1° des vaisseaux de premier ordre (V, fig. 23) qui dépassent
souvent Omm,5 de largeur près de la base du repli branchial et
forment autant de petites côtes rayonnantes parfaitement visibles
à l’œil nu à la face externe de la branchie. On en compte 12 au
niveau du premier repli, du côté de la lame dorsale ; ils se rami-
fient en s’éloignant vers l’endostyle :
2° d’autres vaisseaux de second ordre (v\ v‘A, fig. 23), qua-
tre ou cinq fois moins larges que les précédents, rayonnent entre
ces derniers et séparent les différentes rangées transversales
de stigmates. On en compte habituellement trois, v \ v2) v‘\ dans
chacun des intervalles compris entre deux vaisseaux de premier
ordre. Mais dans la région voisine de l’endostyle, là où les plis
branchiaux atteignent leur plus grande longueur et où les vais-
seaux de premier ordre présentent leur maximum de divergence,
le nombre des petits vaisseaux de second ordre augmente. On
en compte 4 et même 5 entre deux vaisseaux de premier or-
dre ; quelques-uns, il est vrai, s’étendent sur un faible parcours
et ne coupent qu’uu petit nombre de côtes longitudinales.
Celles-ci délimitent, en s’entrecroisant avec les différents
vaisseaux, des petits intervalles rectangulaires dans chacun des-
quels on compte de six à huit stigmates allongés; leur nombre
s’élève même à 10 et à 11 dans la région de l’endostyle, là où la
divergence des vaisseaux atteint son maximum.
ASCIDIES d’aMBOINE
307
La courbure du tube digestif est représentée par la fig. 24.
Il est à remarquer que l’estomac est à peine plus renflé que
le reste de l’intestin (du moins chez les spécimens qui ont sé-
journé dans l’alcool) et ce n’est qu’à la loupe qu’il est possible
de distinguer les petites rides longitudinales qui couvrent sa
surface. La région pylorique et la région cardiaque sont mal
délimitées extérieurement; il faut de toute nécessité fendre la
première partie du tube digestif pour déterminer d’une façon
précise la région stomacale, en mettant ainsi à nu les nombreux
plissements internes caractéristiques de l’estomac des Styéli-
nées.
Cette disposition rappelle celle des Polycarpa varians et P.
rustica Lacaze-Duthiers et Y. Delage et constitue une nouvelle
exception à l’anatomie générale de l’estomac des- Styélinées qui
a habituellement la forme d’un renflement nettement délimité par
une brusque diminution de calibre aux points où il s’unit à
l’œsophage et à l’intestin.
Quant à l’intestin, il possède depuis le pylore jusqu’à l’anus,
un épaississement interne très marqué en forme de cordon demi-
cylindrique, qui s’arrête en petite plate-forme à l’orifice du rec-
tum, au niveau d’une petite échancrure de cet orifice. Le reste
du pourtour de ce dernier est festonné ; j’ai trouvé 24 dents
émoussées chez deux spécimens.
L’épaississement de la paroi interne de l’intestin est parcouru
par un grand nombre de vaisseaux sanguins, dont un de grand
calibre et visible à l’œil nu.
La glande pylorique est très nette.
Les organes reproducteurs sont enfoncés dans le derme,
très peu saillants à la face interne de la paroi du corps et diffi-
cilement reconnaissables à la loupe. Mais une série de coupes
au centième pratiquées dans un fragment de la paroi du corps
montre que ces organes consistent en nombreux petits poly-
caipes formés chacun d’une masse ovulaire entourée d’un cer-
VoYAGE. Vol. 2. Oi
308
A. PIZON
tain nombre de follicules spermatiques ; leur disposition géné-
rale et leur structure histologique rappellent celles des autres
Polycarpa précédemment étudiés.
Les ovules de certains polycarpes sont de très faible taille;
mais ceux de quelques autres sont très volumineux, sur le point
de tomber dans la cavité ovarienne et ceux-là déterminent une
légère boursouflure à la face interne de la paroi du corps.
Discussion taxonomique. Une comparaison de Polycarpa
peduncuhta s’impose avec Styela (Polycarpa) pneumonodes Sluit.
et Polycarpa pedata Herdm,
A un premier examen j’avaisd’abordidentifiélesspécimens rap-
portés par MM. Bedot et Pictet avec Styela (Polycarpa) pneumo-
nodes Sluit. provenant également d’Amboine;ils ont en effet comme
caractères communs une tunique pétrie de tubes et d’ampoules
vasculaires et un tubercule dorsal avec nombreux orifices glandu-
laires, de forme contournée. Cette dernière disposition n’avait été
signalée jusqu’à présent que chez Styela ( Polycarpa) pneumonodes,
mais l’ayant retrouvée moi-même dans la suite chez Polycarpa
Picteti (fig. 11), elle perdait par suite toute valeur spécifique.
Styela (Polycarpa) pneumonodes se distingue de Polycarpa
pedunculata par les caractères suivants :
1° Son siphon branchial est plus allongé et surtout beaucoup
plus recourbé vers le côté dorsal ; son siphon cloacal n’est pas
situé au fond d’une dépression comme chez Polycarpa pedun-
culata.
2° La base du corps a très sensiblement la même largeur que
la partie antérieure, tandis que Polycarpa pedunculata possède
un pédoncule étroit atteignant 6cm chez le spécimen le plus long.
3° Styela (Polycarpa) pneumonodes a 13 grands tentacules et
15 plus petits; Polycarpa pedunculata en possède 14 grands
séparés par 2, 3 ou même 4 plus petits.
4° Styela (Polycarpa) pneumonodes présente dans sa branchie
de larges vaisseaux laissant dans leurs intervalles trois vaisseaux
ASCIDIES d’ambOINE
309
de second ordre séparés eux-mêmes par trois autres vaisseaux
de troisième ordre, encore plus étroits ; quelquefois cependant,
les vaisseaux de second ordre n’existent pas et il y a seulement
4 ou 5 vaisseaux étroits entre ceux de premier ordre. Dans ce
dernier cas, on a la disposition de Polycarpa pedunculata où il
existe des vaisseaux de premier ordre ordinairement séparés
par trois vaisseaux étroits, quelquefois par quatre ou cinq.
Mais à côté de cette identité, un caractère qui me paraît plus im-
portant sépare les deux branchies: chez Styela (Polycarpa) pneu-
monodes l’espace compris entre le premier pli et l’endostyle d’une
part, et d’autre part l’espace compris entre la lame dorsale et le
repli qui l’avoisine, sont respectivement trois fois aussi larges que
l’intervalle compris entre deux replis et sont parcourus chacun
par neuf côtes longitudinales. Chez Polycarpa peduncidata ces
intervalles sont sensiblement égaux et, entre l’endostyie et le
premier pli, on ne compte que six côtes longitudinales.
Toutes ces différences dans la forme extérieure et dans l’orga-
nisation interne distinguent très nettement les spécimens rap-
portés d’Amboine par MM. Bedot et Pictet de ceux que le
Prof. Semon y a recueillis antérieurement.
Quant à Polycarpa pédala Herdm., dont la forme générale
rappelle Polycarpa pedunculata, il se distingue de cette dernière
espèce principalement par la position différente de ses deux
siphons, par ses tentacules qui sont tous de même longueur, la
structure de sa tunique et de son tubercule dorsal.
Famille des Polyclinidées.
Polyclinum vasculosum n. sp.
(Fig. 25-27,)
Cette espèce est représentée par trois petits cormus à peu
près sphériques fixés sur des débris végétaux avec les colonies de
310
A. PIZON
Protobotryllus décrites plus loin; le plus volumineux mesure en-
viron 12mm de diamètre.
La fig. 25 représente un de ces petits connus vu par sa face su-
périeure et montre la disposition des ascidiozoïdes. Au cloaque
commun C, situé au centre, aboutissent des petits égouts rayon-
nants et curvilignes creusés dans la tunique commune, et dont la
voûte est formée par les languettes cloacales des ascidiozoïdes
placées en regard les unes des autres, tout le long de ces petits
égouts. Le trajet de ces derniers se trouve très nettement mar-
qué, extérieurement, par des traînées de sable très fin, formé de
petites paillettes de mica blanc. Sur le reste de la surface, ces
paillettes paraissent beaucoup plus clairsemées lorsqu’on les re-
garde à la loupe ; mais l’examen microscopique montre en réa-
lité que les deux faces du cormus en renferment un très grand
nombre de très petite taille, qui ont été agglutinées par la tuni-
que. On en voit même quelques-unes par-ci par-là qui sont en-
globées par la tunique, tout en gardant une position tout à fait
superficielle; mais je ne saurais dire s’il s’agit là d’une disposi-
tion normale ou d’un accident provoqué par le rasoir pendant
la confection des coupes. Quand bien même quelques-uns de ces
petits corpuscules solides seraient réellememt englobés à la sur-
face de 1a. tunique, on ne saurait se prévaloir d’ailleurs d’un ca-
ractère aussi peu important pour verser cette espèce dans le
genre Psammaplidium qu’HERDMAN a créé pour les formes de
Polvclinidés qui possèdent des corpuscules solides dans toute
l’épaisseur de leur tunique. Elle marquerait tout au plus un
terme de passage entre les formes qui sont simplement aggluti-
nantes par leur surface et celles qui englobent des corpuscules
dans toute leur épaisseur, démontrant par suite le peu de solidité
du genre Psammaplidium.
L’ouverture branchiale possède six dents volumineuses,
pointues et bien échancrées (fig. 26). Au fond de P orifice se trou-
vent une douzaine de tentacules relativement volumineux, forte-
ASCIDIES D AMBOINE
311
ment pigmentés en brun et descendant jusqu’à la seconde ran-
gée de fentes branchiales.
Le nombre des rangées de fentes branchiales est de douze et
dans chacune d’elles on compte une vingtaine de stigmates à
partir de l’endostyle jusqu’à la ligne dorsale (fig. 26). Les stig-
mates sont quatre ou cinq fois plus longs que larges (fig. 27) et
les espaces interstigmatiques sont fortenient pigmentés comme
les tentacules.
La cavité atriale est très vaste avec une paroi très riche en
fibres musculaires longitudinales et circulaires; chez certains
spécimens elle était remplie de larves ; son ouverture, située au
niveau du sillon péricoronal, est tournée vers le haut, bordée in-
térieurement d’une fine dentelure et est surmontée d’une lan-
guette de grande dimension, atteignant couramment la moitié
de la longueur du sac branchial. Le pourtour de cet orifice est
armé de puissants faisceaux musculaires. Les ascidiozoïdes étant
placés en doubles files, leurs cavités atriales en regard les unes
des autres, les languettes cloacales se rejoignent par leur pointe
et limitent ainsi, dans la tunique, une espèce de petit égout col-
lecteur qui aboutit à l’ouverture clocale commune.
Le tube digestif (fig. 26) comprend un estomac globuleux E
à parois lisses et la partie ascendante de l’anse intestinale croise
l’autre ; ce sont deux caractères de la famille des Polyclinjdées
telle que l’entend Lahille1.
La première partie de l’intestin, c’est-à-dire celle qui fait suite
à F estomac et précède immédiatement la courbure, présente
deux constrictions bien nettes. La branche montante, après s’être
d’abord dirigée du côté ventral, regagne peu à peu la face dor-
sale en croissant la branche descendante un peu au-dessous du
pylore ; l’orifice rectal se trouve au niveau de la Sme ou 4me rangée
de fentes branchiales.
Lahille. Contributions à Vétude des Tuniciers. Toulouse, 1890, (p. 189).
312
A. PIZON
Les organes génitaux forment une masse volumineuse,
ovoïde, qui est comme suspendue à l’anse intestinale par un étroit
pédicule dont la longueur atteint à peu près celle de la glande.
En outre, ce pédicule est généralement recourbé comme l’indique
la fig. 26, ce qui fait que les organes reproducteurs ne sont
pas en droite ligne avec le reste de l’ascidiozoïde ; mais cette
disposition n’est peut-être que la conséquence de Faction de
l’alcool.
Les follicules spermatiques, dont le nombre peut atteindre
une douzaine, sont piriformes, rapprochés en grappe et conver-
gent vers le canal déférent; à côté d’eux, les ovules forment une
petite masse distincte.
Le canal déférent (d, fig. 26), qu’il était très facile de suivre
parce qu’il était bourré d’éléments, remonte en passant dans le
pédicule, se dirige vers la face ventrale en suivant le côté gauche,
puis finalement s’entrecroise avec la branche digestive descen-
dante pour atteindre la branche ascendante qu’il accompagne
ensuite jusqu’à l’orifice rectal.
Les ascidiozoïdes étaient en pleine maturité sexuelle au mo-
ment où ils ont été récoltés.
Le cœur (c, fig. 26) occupe l’extrémité inférieure du pédon-
cule génital. Puis celui-ci se continue invariablement par deux
tubes vasculaires qui prennent naissance simultanément presque
au-dessous du cœur; ils se dirigent à travers la tunique, vers la
partie inférieure du connus, où ils se terminent chacun par un
petit nombre de ramifications partout de même calibre, sans
renflements comme ceux des Botyllidées ou des Diplosomidées.
Mais il n’existe aucune anastomose entre les vaisseaux des diffé-
rents ascidiozoïdes ; chacun d’eux conserve sa circulation pro-
pre. L’existence de ces tubes n’en est pas moins intéressante à
signaler ; elle marque un passage entre ceux des Polyclinidées
qui en sont totalement dépourvus et les Botyllidées, où ils forment
un véritable réseau. Il suffirait que des anastomoses s’établissent
ASCIDIES D’AMBOINE
313
entre les vaisseaux des différents ascidiozoïdes pour que se
trouve réalisée la circulation coloniale des Botryllidées.
Comme c’est la première fois que de semblables vaisseaux
sont signalés chez les Polyclinidées, cette particularité anatomi-
que me paraît suffisamment caractéristique pour donner à cette
nouvelle espècé chez laquelle je l’ai observée, le nom de Po~
lyclinum vasculosum.
Sluiter a décrit deux espèces de Polyclinum rapportées d’Am-
boine par le Prof. Semon, P. glabrum et P. hospüale. Il suffit de
comparer la figure de P. vasculosum (fig. 26) avec celles des
deux espèces précédentes (Semon, PL YI et VU) pour voir com-
bien ces espèces sont différentes les unes des autres. P. glabrum
qui se rapprocherait le plus de P. vasculosum, en diffère cepen-
dant beaucoup par ses trémas branchiaux qui sont beaucoup
moins nombreux dans chaque rangée, par la forme de son anse
intestinale, par l’absence de grande languette cloacale et enfin
par l’absence des deux longs vaisseaux ramifiés par lesquels se
continue le pédoncule de P. vasculosum.
Psammaplidium solidum Herdm.
(Fig. 28-31).
Cette espèce est représentée par un volumineux connus de
forme allongée, dont la diagnose répond, dans ses traits essen-
tiels, à celle qu’HERDMAN a donnée de P. solidum provenant de
Port-J akson. Il existe bien, cependant, quelques petites différen-
ces entre le connus d’Amboine et ceux qu’a étudiés Herdman ;
mais elles me paraissent plutôt provenir d’une conservation im-
parfaite qui n’aurait peut-être pas permis une observation com-
plète des spécimens de Port- Jackson ; le connus d’Amboine ren-
ferme au contraire des ascidiozoïdes, en particulier des jeunes,
qui sont très bien conservés, et au lieu de multiplier les espèces
qui ne reposent souvent que sur des caractères sans grande va-
314
A. PIZON
leur, je préfère exposer l’étude anatomique de l’espèce d’Am-
boine pour justifier son identification avec P. solidum Herdm.
Aspect externe. Le connus, allongé et non lobé, mesure
1 2cni de long avec une largeur moyenne de 4cm et une épaisseur
de 10 à 16ram. Sa surface, parfaitement unie, est couverte d’une
couche de très fins grains de sable gris et autres corpuscules so-
lides serrés les uns contre les autres et se continuant dans toute
l’épaisseur de la tunique, où ils sont, il est vrai, plus clairsemés
et irrégulièrement répartis.
Les particules de la surface, qui forment un revêtement con-
tinu de 0mm,5 d’épaisseur environ, ne sont pas en dehors
de la tunique, mais sont réellement emprisonnées dans le
test, dont les cellules sont particulièrement nombreuses dans
cette région; c’est par leur activité qu’elles arrivent à entourer
et à englober les fines particules légères qui tombent sur la sur-
face du connus.
Ce connus, en réalité, est double ; il se compose de deux cor-
mus accolés l’un à l’autre par leur partie inférieure, c’est-à-dire
que le revêtement sableux de la face inférieure a servi ultérieu-
rement de support à une seconde couche d’ascidiozoïdes, ce qui
rappelle l’aspect qu’a figuré Herdman pour P. fragile .
Les particules solides ne masquent pas complètement les asci-
diozoïdes à la surface du connus ; leurs sommets sont très faci-
lement discernables et sont disposés sur des doubles files régu-
lières comme cela s’observe chez beaucoup de Polyclinidés; dans
chaque double rangée, les languettes cloacaîes se regardent et
limitent le toit d’une sorte de rigole creusée dans la tunique et
aboutissant, en même temps que d’autres rigoles voisines, à une
ouverture cloacale commune située au sommet d’un petit mame-
lon. Il y a une vingtaine de ces mamelons à la face supérieure du
connus.
Tunique. En dehors des particules solides, la substance de la
tunique est parfaitement homogène. Elle ne renferme, comme l’a
ASCIDIES d’aMBOINE
315
fort bien vu Herdman, ni cellules vacuolaires, ni cellules pigmen-
taires, ni vaisseaux sanguins; seulement ses cellules sont nom-
breuses, particulièrement au voisinage des ascidiozoïdes où elles
forment de véritables strates. Quelques-unes sont arrondies, mais
la plupart possèdent un nombre variable de prolongements par
lesquels elles se rejoignent fréquemment entre elles ; leur con-
tenu est très finement granuleux et comprend quelquefois des
inclusions' plus volumineuses qui sont peut-être des produits
phagocytés (fig. 31).
Les ascidiozoïdes. En raison de leur puissante muscula-
ture, la plupart des ascidiozoïdes ont été très fortement contrac-
tés par l’alcool ; mais en tenant compte des dimensions des cavi-
tés abandonnées par les branchies rétractées, la taille des asci-
diozoïdes se trouve varier de 5 à 8mm.
Chez ces ascidiozoïdes contractés, le sac branchial, le tube
digestif et le postabdomen rempli d’éléments reproducteurs, font
trois parties très sensiblement de même longueur (fig. 28 et 30).
Mais dans l’intérieur du connus se trouvent un certain nombre
de jeunes ascidiozoïdes nés par bourgeonnement et à divers états
de développement: ils sont à peine contractés ; leur postabdo-
men est encore nul ou très court et la branchie a sensiblement
la même longueur que le tube digestif (fig. 28).
La paroi du corps est opaque autour de la branchie et ne
laisse pas apercevoir les stigmates branchiaux ; elle est parcou-
rue longitudinalement par un grand nombre de faisceaux muscu-
laires relativement larges qui ont été signalés par Herdman,
mais dont je ne puis préciser la disposition.
La face gauche du sac branchial est parcourue par six ou sept
faisceaux musculaires qui descendent du siphon buccal et con-
vergent vers la partie inférieure de la branchie où ils devien-
nent à peu près adjacents ; ils forment de la sorte, à partir de là,
une large bande musculaire qui se poursuit en droite ligne jus-
qu’à l’extrémité du postabdomen.
310
A. PIZON
La face droite du sac branchial est également parcourue
par six ou sept faisceaux musculaires qui convergent encore en
une large bande au niveau de la naissance de l’œsophage ; mais
cette seconde bande musculaire, au lieu de se continuer en droite
ligne, se porte sur la face dorsale et la suit jusqu’à la pointe du
postabdomen.
Cette importante musculature explique le grand état de con-
traction de la plupart des ascidiozoïdes qui ont été plongés di-
rectement dans l’alcool, sans anesthésie préalable.
Chez des jeunes ascidiozoïdes en voie de développement dans
H’intérieur de la tunique et n’ayant guère encore que le tiers de
a taille adulte, on voit déjà les premières fibres musculaires,
encore très fines, étendues tout le long de la branchie, parallè-
lement aux files longitudinales des stigmates (fig. 28 et 29).
Branchie. Elle débute par un siphon à six lobes pointus,
nettement observables chez les jeunes ascidiozoïdes encore en-
foncés dans la tunique (fig. 28). Ce siphon possède une puissante
musculature composée des fibres longitudinales décrites précé-
demment et associées à d’autres fibres circulaires.
L’ouverture atriale est surmontée d’une languette bien déve-
loppée, tandis qu’ÏÏERDMAN l’a trouvée petite ou même absente
chez les ascidiozoïdes de son spécimen ; mais cette différence
entre nos observations n’est peut-être que l’effet d’une plus ou
moins grande contraction. Chez plusieurs ascidiozoïdes, j’ai même
observé autour de l’orifice cloacal non seulement une languette
dorsale, mais encore deux lèvres latérales et une lèvre inférieure.
La fig. 29 représente la branchie d’un très jeune bourgeon en-
core complètement inclus dans la tunique commune et chez le-
quel l’orifice cloacal n’est encore bordé que de deux petites lèvres.
Les tentacules sont conformes à la description et au dessin
d’HERDMAN.
Les rangées de stigmates sont cachées par l’opacité de la pa-
roi du corps chez l’adulte ; mais elles s’observent bien chez les
ASCIDIES d’aMBOINE
317
jeunes individus encore enfoncés dans la tunique et dont les si-
phons ne sont pas encore ouverts au dehors. J’en ai compté au
plus douze rangées chez ceux qui viennent seulement de s’ouvrir
au dehors et qui en sont au stade de l’apparition des organes
génitaux (fîg. 28). Les stigmates, à cet âge, sont arrondis et ne
forment des files transversales bien régulières que dans la partie
antérieure de la branchie ; chacune de leurs files longitudinales
est accompagnée d’une fibre musculaire.
Chez l’adulte, les stigmates sont au contraire très larges ; leur
largeur atteint approximativement la moitié de leur longueur
(Hekdman).
Tube digestif (fig. 28). Il comprend un œsophage long et
étroit qui se continue par un estomac cannelé. L’intestin pré-
sente un étranglement bien marqué un peu au-dessous de l’esto-
mac, puis il se recourbe à une très faible distance pour se conti-
nuer par une branche ascendante dont le calibre est à peu près
régulier, excepté là où elle renferme des boulettes de matières
excrémenti ti elles qui provoquent autant de renflements. Cette
branche ascendante remonte à peu près parallèlement à l’autre,
puis croise l’œsophage vers la base de la branchie pour se porter
vers la cavité cloacale.
Le postabdomen est large et court sans étranglement à son point
d’origine, au niveau de l’anse intestinale (fig. 28 et 30). Chez les
adultes que j’ai examinés, il était totalement rempli par un amas
irrégulier de follicules spermatiques mûrs (/’, fig. 30), au nombre
d’une quinzaine en moyenne et dont les produits remplissaient en
outre un très large canal déférent (d, fig. 30) qui remontait pa-
rallèlement à l’intestin ; les plus supérieurs de ces follicules
étaient au contact direct de l’anse intestinale conformément à la
description cTHerdman. La sortie des œufs paraissait être faite.
Chez les très jeunes individus n’ayant guère encore que le
quart de leur taille définitive, le corps se termine inférieurement
à l’anse intestinale ; il n’y a pas encore de postabdomen. Chez
318
A. PIZON
ceux qui viennent seulement d’ouvrir leurs siphons au dehors, le
postabdomen commence à s’allonger et montre les premiers rudi-
ments de la glande ovarienne juste au niveau de l’anse intesti-
nale (O } fi g. 28).
Discussion taxonomique. Parmi les formes rapportées
d’Amboine par le Prof. Semon, se trouve P. ovatum Herdm. qu’a
décrit Sluiter. Les connus n’ont pas du tout la même forme que
ceux de P. solidum. Ce caractère, il est vrai, n’a aucune im-
portance étant données les formes très variables que peuvent
présenter les connus d’une même espèce d’ascidie comparée ;
mais l’anatomie des ascidiozoïdes ne permet pas de confondre
les deux espèces. P. ovatum (Semon, fig. 3, 4 et 5, pi. VII) a une
branchie à sept rangées de fentes, un estomac allongé et très peu
globuleux, un postestomac sans étranglement et enfin un post-
abdomen aussi long que tout le reste du corps ; tous ces carac-
tères distinguent largement cette espèce de P. solidum.
Le connus rapporté d’Amboine par MM. Bedot et Pictet
rappellerait plutôt extérieurement P. obesum Sluiter du sud de
l’Afrique4- mais les ascidiozoïdes de cette dernière espèce se
distinguent encore de P. solidum par de nombreux caractères
anatomiques, principalement parle grand développement de leur
postabdomen, dont la longueur dépasse celle du reste du corps.
Famille des Didemnidées.
Leptodinum pantherinum Sluiter.
Bluter. Tunicaten. Semon. Zool. Forschungsirisen in Australien mut
dem Xlaimjmhm Archipel , (pi. VITI, fig. 1-4).
Cette espèce a déjà été rapportée d’Amboine par le Prof.
Semon et a été étudiée par Sluiter.
Plusieurs petits connus rapportés de la même localité par
1 Sluitrr. Tunicaten von Süd-Africa. Zoolog. Jalirbüch., t. II, 1898.
ASCIDIES d'àMBOINE
319
MM. Bedot et Pictet sont à peu près coniques et comprimés
latéralement; ils mesurent 2 à 3cm à la base, et 1,5 à 2crfl de
hauteur. Les cormus sont fixés par la base du cône ; au sommet se
trouve un très grand orifice.
Ces petits spécimens sont accompagnés d’un autre de bien
plus grande taille en forme de langue et mesurant 10cm ; il est
irrégulièrement lobé et Tune des extrémités porte un gros ma-
melon n’ayant pas moins de 5cm d’épaisseur. Les ascidiozoïdes
forment un revêtement sur toute la surface du cormus, et tout le
reste est de la substance tunicière à consistance semi cartilagi-
neuse et à transparence presque parfaite sur des tranches de 2
à 3œm d’épaisseur.
Leptodinum psamathodes Sluiter.
Hinter. Tunicaten. Semon. Zool. F or sckui igs re ise n in Australien und
dent M alayischen Archipel, V, (pl. VII, flg. 9-11).
Un spécimen.
Famille des Botryllidées.
Genre Protobotryllus n. g.
Caractères génériques. Les ascidiozoïdes sont très irrégu-
lièrement répartis au lieu d’être associés en systèmes étoilés ou
en systèmes linéaires. Ils sont plongés dans une tunique com-
mune que parcourent de nombreux vaisseaux coloniaux anasto-
mosés, ramifiés et terminés par de nombreuses ampoules péri-
phériques comme chez les autres Botryllidées (fi g. 32).
Le corps est couché sur toute la face endostylaire.
L’orifice branchial est muui, comme chez les autres Botrylli-
dées, de tentacules simples et d’un sillon péricoronal.
La branchie rappelle également celle des Botrylles par ses
trois paires de côtes longitudinales (c, fig. 33) et sa lame dor-
sale régulière.
320
A. PIZON
Mais chaque ascidiozoïde possède un orifice cloacal
distinct {Cl, fig. 33) ouvert isolément au dehors, sans languette
externe, et situé à peu près au milieu de la face dorsale. Le fond
de l’orifice est bordé d’une couronne de filets tentaculaires (fig. 34).
Le tube digestif est semi-latéral ; l’estomac est cannelé et est
accompagné d’un cæcum comme chez tous les Botryllidées. Mais
l’intestin décrit deux courbes en U: la première correspond
à celle des Botrylles et dirige l’intestin vers la partie postérieure
du corps ; la seconde, orientée en sens inverse et située dorsale-
ment, fait remonter le rectum d’arrière en avant du côté de
l’orifice cloacal ; cette deuxième branche n’existe pas chez les
autres Botryllidées (fig. 33 à 37).
Les organes reproducteurs comprennent, de chaque côté du
corps, une masse ovarienne accompagnée de follicules spermati-
ques (fig. 37).
En résumé, le genre Protobotryllus se distingue des autres genres
de la famille par l’isolement des ascidiozoïdes, par des
ouvertures cloacales individuelles bordées intérieu-
rement de filets tentaculaires, et par la double cour-
bure de l’intestin.
Protobotryllus viridis n. sp.
(Fig. 32-38).
Les connus sont minces ; leur épaisseur moyenne est de 2mm.
L’un d’eux qui couvre entièrement un fragment de Zostère at-
teint 4nmi sur une de ses faces. Un autre spécimen entoure com-
plètement les digitations d’une Algue filamenteuse et est par
suite très irrégulièrement lobé (fig. 32).
Je qualifie cette espèce de viridis parce que les ascidiozoïdes
possèdent, de chaque côté de la glande neurale, au niveau des
trois premières rangées de fentes branchiales, des amas de pig-
ment vert qui ont persisté dans l’alcool depuis la récolte des
ASCIDIES D AMBOINE
321
connus. Ce pigment qui, au microscope, se résout en une multi-
tude de petits corpuscules réfringents de quelques g, forme en-
core une bordure verte tout le long du sillon péricoronal ; on en
trouve également des petits amas disséminés le long des côtes
longitudinales et dans les intervalles interstigmatiques.
Les espaces sanguins et les vaisseaux coloniaux se montrent
parfois littéralement bourrés d’éléments cellulaires simples ou
associés en morulas, provenant vraisemblablement en grande
partie d’anciens ascidiozoïdes qui, suivant le mode habituel de
régression des Botryllidés, se sont dissociés et répandus dans les
lacunes sanguines des survivants. Les jeunes ascidiozoïdes qui
n’ont encore que la moitié de la taille définitive sont en effet
ceux qui renferment relativement la plus grande somme de ces élé-
ments ; ceux-ci sont principalement accumulés dans les intervalles
compris entre les rangées transversales de stigmates, qu’ils font
ainsi très nettement ressortir.
La tunique est formée d’une substance parfaitement homo-
gène renfermant de nombreux éléments cellulaires à contenu
granuleux; elle est parcourue, comme chez les Botryllidées, par
un nombre considérable de tubes sanguins anastomosés et rami-
fiés, avec des ampoules particulièrement nombreuses à la périphé-
rie du connus. Autour des deux siphons, la surface présente de
nombreux petits plissements, les uns circulaires, les autres ra-
diaires, provoqués par les contractions de ces siphons.
Les ascidiozoïdes sont de grande taille (fig. 33). Les plus
grands mesurent 4mm de longueur sur 2mm de largeur ; la région
postérieure, au niveau de l’anse intestinale, est à peu près aussi
large que la région antérieure.
L’ouverture branchiale ( B , fig. 33) porte quatre grands filets
tentaculaires alternant avec quatre autres plus courts.
L’orifice cloacal (Cl, fig. 33) est situé un peu plus loin, à une
très faible distance du ganglion nerveux, généralement au niveau
de la troisième rangée de fentes branchiales ou même un peu
322
A. PIZON
plus en avant. Au fond de l’ouverture se trouve une couronne
de vingt petits filets tentaculaires terminés en pointe (fig. 34).
La paroi du corps est extrêmement mince et d’une extrême
richesse musculaire : les fibres, d’une très grande finesse, sont
isolées ou associées seulement par groupes de deux ou trois.
On peut les diviser en trois grandes catégories. D’abord
des fibres circulaires et des fibres rayonnantes propres
à chacun des deux orifices (fig. 83 et 34). Puis viennent
d’autres fibres qui se croisent avec les rayonnantes sous un an-
gle variable. Enfin d’autres forment une large nappe rectiligne
étendue d’avant en arrière, parallèlement à la ligne dorsale, de-
puis l’orifice branchial jusqu’à l’orifice cloacal qu’elles parais-
sent commander simultanément ; elles passent au-dessus de l’or-
gane vibratile et du ganglion nerveux.
La branchie a la même organisation générale que celle des
JBotrylles ou des Bottrylloïdes ; elle est parcourue à droite et à
gauche de la ligne dorsale par trois côtes longitudinales inter-
nes (c, fig. 33) dont la largeur est sensiblement la même que celle
d’un stigmate; leur bord saillant dans la cavité branchiale pré-
sente la particularité d’être parcouru par un épithélium vibra-
tile.
On trouve neuf rangées transversales de stigmates branchiaux
en comptant le long de la ligne dorsale ; mais la rangée la plus
antérieure se subdivise en deux autres sur les côtés du sac, à
partir de la première côte longitudinale (fig. 33).
Les stigmates sont très réguliers, allongés d’avant en arrière;
leur largeur varie entre le tiers et le quart de leur longueur. On
en compte six, quelquefois sept, entre la lame dorsale et la pre-
mière côte longitudinale, puis régulièrement trois dans l’inter-
valle compris entre deux côtes longitudinales.
Les intervalles qui séparent les différentes rangées transversa-
les sont toujours parcourus chacun par un vaisseau dans lequel on
trouve, outre les globules sanguins, des éléments en histolyse et
ASCIDIES d’amBOINE
323
des corpuscules pigmentés; chez les jeunes ascidiozoïdes qui
viennent de recevoir les éléments cellulaires de leurs ascendants
en régression, les vaisseaux en sont littéralement bourrés et dé-
limitent d’une façon très nette les différentes rangées de stig-
mates.
Le tube digestif présente les caractères du genre (fig, 33 à
37) ; il est semi-latéral. L’estomac possède, comme chez les autres
Botryllidées, un cæcum légèrement contourné en crosse (#,fig. 35)
et des cannelures au nombre de 12 à 14; quelques-unes se con-
tinuent même sur la première partie de l’anse intestinale.
L’estomac est orienté d’arrière en avant et l’intestin qui lui
fait suite est lui-même d’abord dirigé vers l’avant ; il décrit en-
suite une première courbe en U qui le ramène vers la partie pos-
térieure, puis une seconde courbe situte dorsalement le dirige
de nouveau vers la partie antérieure du corps, du côté de l’ori-
fice cloacal.
L’orifice du rectum est légèrement évasé, à contours réguliers
et se trouve au niveau de la 5rae, quelquefois de la 6me rangée
de fentes branchiales.
Les organes reproducteurs comprennent de chaque côté du
corps une masse ovarienne avec un oviducte très court, qui avoi-
sine un canal déférent (fig. 37). Celui-ci se bifurque, après un
trajet également très court, et chacune de ses branches sert de
canal d’écoulement à des follicules spermatiques dont le nombre
varie de 2 à 5. Leur ensemble forme de chaque côté du corps
deux masses irrégulièrement lobées ; la plus antérieure se trouve
au niveau des premières rangées de fentes branchiales, la posté-
rieure atteint la première courbure intestinale. C’est la disposi-
tion qui s’observe chez tous les Botryllidées.
Les larves se développent dans la cavité péribranchiale ; plu-
sieurs ascidiozoïdes encore pourvus d’ovules et de follicules
spermatiques renfermaient également des larves dont la queue
était complètement allongée et sur le point de s’échapper au
Voyage. Vol. 2. .22
324
A. PIZON
dehors (fig. 38). Elles possédaient trois papilles frontales adhé-
sives (p, fig. 38) et une couronne de huit renflements ectoder-
miques (a, fig. 38) destinés à devenir les huit premières ampoules
vasculaires de l’oozoïde fixé. Par leur forme générale et leur or-
ganisation, ces larves rappellent ainsi de très près les laives des
autres Botryllidées.
Discussion taxonomique. Les Protobotryllus doivent être
classés dans la famille des Botryllidées à cause de T organisation
générale du sac branchial, des glandes, génitales et des tubes
vasculaires coloniaux ; les larves dont je viens de parlei accu-
sent également une affinité indéniable.
Mais le genre Protobotryllus diffère d’abord des genres Botryl-
lus et Botrylloïdes par deux caractères fondamentaux :
1° Les ascidiozoïdes «ont isolés et sont inclus séparément dans
la tunique commune sans jamais former de systèmes étoilés ou li-
néaires; il en résulte qu’ils ont chacun leur orifice cloacal distinct.
2° Chez les Botryllidées décrites jusqu’à présent, l’intestin ne
décrit qu’une seule courbe en U destinée à ramener le rectum
vers la partie postérieure du corps, du côté du cloaque commun
(Botrylles) ; ou bien, l’estomac étant oblique, l’intestin remonte
presque immédiatement vers le haut (Botrylloïdes). Chez les Pt o-
tobotryïlus, il y a une seconde courbure intestinale, située dorsa-
lement, destinée à ramener le rectum dans la direction anté-
rieure du corps où s’ouvre l’orifice cloacal.
On peut ajouter également ce caractère un peu secondaire
que les Protobotryllus sont couchés tout le long de leur face en-
dostyllaire, tandis que les ascidiozoïdes sont obliques ou gagnent
complètement la verticale chez certains Botrylloïdes et chez les
Sarcobotrylloïdes.
Le terme générique de Protobotryllus par aîtra parfaitement
justifié si l’on compare la disposition du tube digestif de P.
viridis avec celui de l’oozoïde d’un Botrylle quelconque, Bo-
tryllus violaceus , par exemple, fixé depuis 48 heures environ.
*
ascidies d’amboine 325
Chez celui-ci, le rectum esquisse une courbure vers la région
antérieure, du côté du cloaque qui, chez cet oozoïde isolé, n’est
qu’un simple orifice circulaire, sans languette et situé à une fai-
ble distance de l’orifice branchial. Cette disposition persiste chez
les premiers ascidiozoïdes issus ultérieurement de l’oozoïde et
se modifie chez ceux qui s’associent pour former le premier sys-
tème étoilé. L’intestin terminal se dirige alors franchement vers
la partie postérieure du corps du côté du cloaque commun ; il n’y
a qu’une seule courbure intestinale, à concavité tournée du côté
du rectum.
Chez les Protobotryïïus au contraire, l’orifice cloacaî indivi-
duel persiste tel qu’il est chez l’ oozoïde et les premiers blasto-
zoïdes isolés de la jeune colonie ; la seconde courbure intesti-
nale esquissée chez l’oozoïde de Botryllus violàceus persiste
chez les Protobotryïïus en s’accentuant même davantage.
La comparaison des Protobotryïïus avec les Gynandrocarpa
est intéressante parce qu’elle montre la variété des dispositions
anatomiques que peuvent présenter les Botryllidées.
Chez Gynandocarpa systematica Sluiter, par exemple, les
ascidiozoïdes, dont la taille est la même que ceux de P. viridis,
sont les uns complètement isolés, les autres réunis en systèmes
circulaires ou elliptiques ; mais ces groupes étoilés ou allongés,
dans lesquels les ascidiozoïdes tournent leurs cloaques les
uns vers les autres comme chez les Botrylles, ne constituent pas
cependant des systèmes au sens habituel du mot, car il n’existe
pas de cloaque commun à leur centre, chaque ascidiozoïde con-
servant son ouverture cloacale spéciale tout comme les Protobo-
tryllus ou les premiers individus d’une colonie de Botrylles.
Les Gynandrocarpa systematica possèdent d’ailleurs des
vaisseaux coloniaux, un sac branchial et des organes reproduc-
teurs dont l’organisation ne diffère pas fondamentalement de
celle de ces mêmes organes chez les Botrylles ordinaires ou les
Protobotryïïus viridis : Mais ces deux formes, malgré toutes leurs
326
A. PIZON
ressemblances extérieures et la disposition commune des orga-
nes dont je viens de parler, s’éloignent et se différencient très
nettement par leur tube digestif. L’intestin de Gynandrocarpa ,
pour se diriger en avant vers le cloaque après sa sortie de l’esto-
mac, décrit en effet une anse bien nette dont la concavité est
tournée vers la partie antérieure du corps, alors que celle des
Protobotryllus est orientée juste en sens inverse. Cette disposi-
tion du tube digestif des Gynandrocarpa rappelle plutôt celle des
Botrylloïdes, tandis que celle des Protobotryllus est plus voisine
de celle des Botrylles. De sorte qu’il y aurait peut-être lieu de
considérer les Gynandrocarpa comme des Botrylloïdes restés iso-
lés ou réunis en étoiles sans prendre de cloaques communs, tan-
dis que les Protobotryllus seraient plutôt des Botrylles qui au-
raient conservé leur disposition embryonnaire, c’est-à-dire qui se-
raient restés indépendants sans jamais se grouper régulièrement.
Il faut ajouter encore que l'orifice cloacal des Protobotryllus
viridis est garni intérieurement d’une couronne de filets tentacu-
laires que ne possèdent pas les G. systematica de Sluiter, et
que cet orifice, chez cette dernière espèce, est situé presque à la
partie terminale du corps, alors qu’il se trouve au niveau de la
2me ou 3me rangée de fentes branchiales chez P. viridis.
Les trois genres Botryllùs , Gynandrocarpa et Protobotryllus
sont donc parfaitement déterminés comme tels, et au point de
vue de la disposition des ascidiozoïdes ils constituent une série
parfaitement ordonnée : les Protobotryllus restent indépendants,
sans disposition régulière, chacun avec son cloaque spécial ; les
Gynandrocarpa s’associent en groupes étoilés ou elliptiques, mais
sans orifice cloacal commun, chaque ascidiozoïde conservant en-
core le sien propre ; enfin les Botryllùs , d’abord disposés comme
les Protobotryllus dans le jeune âge quand il n’y a qu’un ou deux
individus, se groupent ultérieurement en systèmes étoilés ou ellip-
tiques, avec une cavité cloacale commune au centre du système.
PLANCHE 56
EXPLICATION DES FIGURES
Fig. 1. — Clavularia Picteti n. sp.
2,5
Colonie entière, étalée sur un fragment de roche. Gross: y-
Fig. 2. — Clavularia Picteti n. sp.
120
Spiculés. Gross. : — j-
a, b — spiculés de la membrane basilaire.
c, d = spiculés des polypes.
Fig. 3. — Pachyclavularia erecta n. gen., n. sp.
1
Colonie entière. Gross. : —
1
Fig. 4. — Pachyclavularia erecta n. gen., n. sp.
Section d’un fragment de colonie, vue par la tranche atin de mon-
trer les lames anastomosées de la membrane basilaire.
1
Gross. : —
1
Fig. 5. — Pachyclavularia erecta n. gen., n. sp.
120
Spiculés. Gross. :
a — spiculé de la membrane basilaire.
b, c — spiculés des polypes.
UthMeck ttBrrn. Genève;
L . Roule. _ Alcyonaires
PLANCHE 57
EXPLICATION DES FIGURES
Fig. 6. — Lobophytum candelabrum n. sp.
1
Colonie entière. Gross. : — r
1
Fig. 7. — Lobophytum candelabrum n. sp.
Fragment grossi d’un lobe, montrant les deux catégories des polypes,
g
Gross. : — —
1
Fig. 8. — Lobophytum candelabrum n. sp.
350
Spiculés des lobes du connus. Gross. : —
a = spiculé aux mamelons épars.
b = spiculés aux mamelons groupés en couronnes transversales.
Fig. 9. — Lobophytum candelabrum n. sp.
350
Spiculé du stipe. Gross. : —
Fig. 10. — Halisceptrum tenue n. sp.
Portion grossie de la tige, montrant sa face dorsale. Gross. : —
Pour l’ensemble de la colonie, Voir : fig. 13.
Fig. 11. — Halisceptrum tenue n. sp.
Portion grossie de la tige, montrant sa face ventrale. Gross. :
Pour l’ensemble de la colonie. Voir: fig. 13.
L . Roule. _ Alcy onaires .
Lith ZithJ}eck&iïrim._Gân.èv&,
PLANCHE 58
EXPLICATION DES FIGURES
Fig. 12. — Svavopsis elegans n. gen., n. sp.
Colonie entière, montrant sa face dorsale. Gross.
£
1
Fig. 13. — Halisceptrum tenue n. sp.
Colonie entière, montrant sa face dorsale. Gross. : —
1
Fig. 14. — Svavopsis elegans n. gen., n. sp.
Portion grossie de la tige, montrant sa face dorsale, au niveau où
finissent les groupes rudimentaires, où commencent les groupes
6
complets. Gross. :
Fig. 15. — Svavopsis elegans n. gen., n. sp.
Portion grossie de la tige, montrant sa face dorsale, au niveau des
groupes complets. Gross. : —
Fig. 16. — Svavopsis elegans n. gen., n. sp.
Portion grossie de la tige, montrant sa face ventrale, au niveau de
la fig. 14, où finissent les groupes rudimentaires, où commen-
6 1
cent les groupes complets. Gross. : — —
Fig. 17. — Svavopsis elegans n. gen., n. sp.
Portion grossie de la tige, montrant sa face ventrale, au niveau de
6
la fig. 15, ou se trouvent les groupes complets. Gross. : —
Vœuaae'. Voi. Q.
PL 58.
L . Ro ul e _ Al cy onaires
Mitfi.Beck êtBnui. . Genève/.
EXPLICATION DE LA PLANCHE S9.
Podoclavella meridionalis Herdm,
Fig. i. Fragment de branchie. S == sinus dorsal ; L = languettes dorsales
situées sur le trajet des côtes transversales C.
Fig. 2. Autre portion de branchie située près de l’endostyle avec des stig-
mates beaucoup plus étroits que dans le fragment précédent.
c = côte transversale accompagnée d’un vaisseau sanguin v.
Fig. 3. Portion grossie d’un vaisseau. », v' — ses parois ; g == globules
sanguins.
Fig. 4. Larve encore enfermée dans la cavité cloacale. ob = orifice buc-
cal. oc = orifice cloacal; v = vésicule sensorielle; p =
papilles adhésives ; c ~ cœur.
Polycarpa erecta n. sp.
Fig. 3. Un individu entier avec sa tunique, vu du côté gauche. Z? = orifice
branchial ; Ç = orifice cloacal (gr. naturelle).
Fig. 6. Fragment de la couronne tentaculaire et organe vibratile.
Fig. 7. Portion de la branchie. R ~ repli rejeté à gauche et couché hori-
zontalement avec ses côtes longitudinales c ; a = arête libre
du repli: b ~ sa base d’attache; E = intervalle compris entre
deux replis et parcouru par six côtes C . V ~ vaisseau de pre-
mier ordre ; v\ v*, v 3 = vaisseaux de second ordre ; vs = petit
vaisseau rasant tangentiellement les stigmates.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 60.
Polycarpa Pictrti n. sp.
Fig. 8. Individu entier avec sa tunique. B = orifice branchial. C = ori-
fice cloacal.
Fig. 9. Le même débarrassé de sa tunique vu par la face droite, avec ses
polycarpes p qui font légèrement saillie.
Fig. 10. Fragment de la couronne tentaculaire, p amas de pigment.
Fig. 11. Tubercule dorsal avec ses nombreux orifices contournés et des
amas de pigment p.
Fig. 12. Portion de branchie. B = un des replis rabattu à gauche avec
sept côtes longitudinales c. E ~ intervalle compris entre deux
replis avec six côtes longitudinales C. V = vaisseau de pre-
mier ordre ; v = vaisseau de second ordre; u2, vs = vais-
seaux de 3e ordre.
Fig. 13. Tube digestif, ce == œsophage; E = estomac; p = glands pylo-
riques ; r ~ rectum.
Fig. 14. Coupe de la paroi du corps passant par un polycarpe ; p = face
externe et // face interne de la paroi ; m = faisceaux muscu-
laires ; V = partie femelle du polycarpe ; f = follicules sper-
matiques.
PL. 60.
B
A
r
Q, o \
j 1 o
/ Q
A P
\
S
/O
rrcriy p
f
œ
k
aA :
M
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A
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j
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j a A A
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M K
r
r
V
p
r
- /*
m
i:Zt /</ > •* ’ . •'
A. Pizon Ascidies
h
EXPLICATION DE LA PLANCHE 61.
Rolycarpa ovata n. sp.
Fig. lo. Individu entier avec sa tunique ; b , orifice branchial ; c = orifice
cioacal .
Fig. 16. Le même, dépouillé de sa tunique.
Fig. 17. Tubercule dorsal.
Fig. 18. Fragment de branchie. E ~ endostyle ; R' = pli situé au voisi-
nage de Y endostyle et aplati sur le plan horizontal ; il est par-
couru par six côtes, trois sur chaque face ; R 2 — pli suivant
rejeté à gauche et montrant les trois côtes de l’une de ses faces ;
C1, C* — deux côtes longitudinales comprises entre l’endostyle
E et le premier repli R' ; c1, c 2 = deux côtes longitudinales
comprises entre le premier pli R 1 et le second R2 ; F1, P2 =
vaisseaux de premier ordre; vl, v 2, v3,... — vaisseaux de
second ordre; vt = petit vaisseau rasant tangentielïement les
stigmates.
Fig. 19. Tube digestif. OE == œsophage; E — estomac; g — glande pylo-
rique ; R = rectum.
Fig. 20. Coupe à travers la paroi du corps et d’un polycarpe. p = épaisseur
de la paroi du corps avec des muscles m et m' ; f,f' = folli-
cules spermatiques ; O = ovaire avec ses deux diverticules
latéraux S et S' ; sa portion médiane O se continue par l’ovi-
ducte.
A . Pizon. Ascidies
J,. Piton,' dd
LilJuBsck. & Brm -Genêvé
EXPLICATION DE LA PLANCHE 62.
Polycarpa pedunculata n. sp,
Fig. 21 et 22. Deux individus en grandeur naturelle. B — orifice branchial.
C = orifice cloacal.
Fig. 23. Fragment de branchie. R' = pli rejeté à gauche avec ses côtes
longitudinales c1, c1..., c 9 ; R2 = commencement d’un autre pli ;
E — intervalle compris entre les deux plis Ri et R*, parcouru
par huit côtes longitudinales CL.. C8; V = vaisseaux de pre-
mier ordre ; v2, v 3 = vaisseaux de second ordre.
Fig. 24. Tube digestif. CE — œsophage ; E = estomac ; g = glande
pylorique ; R —= rectum.
PL. 62.
Vorf
cAtot/d.
A Pison, de'
Ziùl, Bcck & Brm.l Aemvf
A. Pizon. Ascidies.
EXPLICATION DE LA PLANCHE 63.
Polyclinum vasculosum n. sp.
Fig. 2o. Un cormus yu par sa face supérieure et montrant la disposition des
ascidiozoïdes. C = ouverture du cloaque commun.
Fig. 26. Un ascidiozoïde isolé. E — estomac; 0 = ovaire; S = folli-
cules spermatiques ; d =± déférent ; c == cœur ; V = vais-
seaux sanguins de la tunique ; C s= ouverture cloacale.
Fig. 27. Fragment du sac branchial vu par sa face externe avec les muscles
m de la paroi du corps.
Psammaplidium solidum Herdm.
Fig. 28. Jeune ascidiozoïde dont l’orifice branchial est sur le point de s’ouvrir
à l’extérieur ; le postabdomen, dans lequel se trouve le cœur c
et l’ovaire rudimentaire 0, est encore très court; E = estomac ;
cl — cloaque.
Fig. 29. Sac branchial d’un autre ascidiozoïde beaucoup plus jeune que le
précédent et complètement enfoui dans la tunique. Les fibres
musculaires longitudinales sont déjà très accentuées, aussi bien
au niveau de la branchie qu’au niveau du cloaque d ; les stig-
mates sont arrondis, en files encore peu régulières.
Fig. 30. Postabdomen d’un ascidiozoïde adulte, i = courbure intestinale;
f = follicules spermatiques ; d == déférent ; c = cœur.
Fig. 3i. Eléments cellulaires de la tunique.
iP'ZOh hC ■ . ~ LiIA Beck â Brun .
A. Pi z o n . Ascidies
EXPLICATION DE LA PLANCHE 64.
Protobotryllus viridis, n. sp.
Fig. 32. Fragment de cormus montrant la disposition des ascidiozoïdes.
Grossis. 6.
Fig. 33. Un ascidiozoïde vu par la face dorsale. B — orifice branchial;
Cl = orifice cloacal ; c = cotes longitudinales.
Fig. 34. Orifice cloacal Cl vu par sa face interne et montrant la couronne de
filets tentaculaires, ainsi que les nombreuses fibres circulaires et
rayonnantes qui bordent cet orifice.
Fig. 35. Tube digestif vu par la face dorsale; E = estomac; R — rectum ;
g — glande pylorique.
Fig. 36. Le même vu par la face ventrale.
Fig. 37. Ascidiozoïde vu par la face dorsale pour montrer la disposition et
les rapports des glandes génitales. V ~ œufs; f — follicules
spermatiques ; B — orifice branchial ; Cl — orifice cloacal.
Fig. 38. Larve encore enfermée dans la cavité péribranchiale et dont la
queue est complètement déroulée ; p — papille adhésive ;
a = ampoule vasculaire ; t? — vésicule sensorielle.
A Pizon, ad
A . Pizon
PI. 64.
-
As c id i e s
VOYAGE DE MM, M. BEDOT ET C. PICTET
DANS L’ARCHIPEL MALAIS
ACTINI AIRES
D’AMBOINE
PAE
Louis ROULE
Professeur à la Faculté des sciences de Toulouse.
La collection d’Actiniaires, recueillie à Amboine par MM.
Bedot et Pictet, est petite : elle ne comprend que huit espè-
ces, déjà connues et décrites. Elle offre cependant quelque inté-
rêt, en raison des relations qu’elle permet de discerner entre les
diverses faunes de l’Océan Indien ; à ce sujet, elle offre même
une réelle valeur, à cause des distinctions par trop tranchées,
selon moi, que les auteurs ont faites jusqu’ici, en créant des es-
pèces particulières pour chaque provenance dont ils recevaient
des collections.
Ces huit espèces se distribuent de la manière suivante :
Un Cérianthide : Cerianthus maua Carlgr.
Deux Zoanthides : Palythoa howesî Hadd. et Sh. ; Genimaria
multisulcata Carlgr.
Une Edwardsine : Edivardsiella pudica Kl.
Quatre Stichodactylines : PhpmanthusjnuscosusB.SiM. et Sh.;
Actinostephanus hseckeli Kw. ; Actinodendron ambonense K\v. ;
Thalassianthus sp.
La présente collection ne contient donc aucune Actinine.
Pourtant, les eaux d’Amboine possèdent des représentants de
Voyage, Vol. 2, 03
328
LOUIS ROULE
cette dernière tribu, puisque Kwietniewski (1898) décrit 4 es-
pèces d’Anthéadées, 1 de Sagartidées et 1 de Phellidées, comme
provenant de ce lieu. Le fait que MM. Bedot et Pictet n’en
ont point rencontré, dans leurs dragages et investigations, a
donc son mérite, car il montre, en ces régions, la subordination
de ces formes aux autres. Cette conclusion s’accorde avec celle
du travail de Kwietniewski (1898), où, sur 20 espèces, B ap-
partiennent aux Cérianthides, 6 aux Actinines, et toutes les
autres aux Stichodact}dines. Les Zoanthides ne sont pas men-
tionnées dans ce mémoire. Pourtant, la présente collection en
porte deux espèces; et, dans une localité non trop éloignée, fai-
sant partie également de l’aire faunistique de l’Insulinde, le
Détroit de Torres, Haddon et Shackleton (1891) ont trouvé
13 espèces de ce groupe.
En somme, et pour terminer cette discussion préliminaire, la
collection ici décrite reprend fidèlement ce que les recherches
précédentes ont' contribué à laisser pressentir.
1. Cerianthus maua Carlgr.
1900. Cerianthus maua. Carlgren, Mitt. Nat. Hist.Mus. Hamburg, XYII.
Jahrg., 2 Beiheft., p. 27, pl. 3, fig. 3.
Six échantillons.
Cette espèce est reconnaissable, selon la description de Carl-
gren, au nombre considérable de ses tentacules, de ses cloisons,
et à la brièveté de ces dernières. Elle s’écarte par là des autres
formes du genre. Aussi je lui rapporte les exemplaires d’Am-
boine.
Kwietniewski, pourtant, a décrit (1890, p. 427) 3 espèces
de Cerianthus recueillies à Amboine. Les indications fournies
par l’auteur sont tellement insuffisantes, car elles se bornent
presque à l’aspect extérieur, qu’il est difficile de s’y référer;
’d autant plus qu’aucune figure ne les accompagne. Cependant,
ACTINIÀIRES D ÀMBOINE
329
à ce qu’il me semble, deux de ces espèces, Cerianthus ambonen-
sis Kw. et Cerianthus elongatus Kw., entreraient dans le cycle
des formes de C. maua Carlgr., ou se rapportant à lui. Quant à
la troisième, C . sulcatus Kw., je ne puis l’identifier.
Le type de Carlgren est de Zanzibar.
2. Palythoa howesi Hadd. et Shack.
1890. Palythoa Howesi Haddon et Shackleton, Report on the Zoological
Collections made in Torres Strail ; Admise, 1, Zoanthæ. Scientifîc Trans-
actions of the Royal Dublin Society, 2e série, t. 4, XIII, p. 693, pl. LXI,
fig. 13, pl. LXIII, %. 8.
Une colonie entière, et un petit fragment d’une autre, ne com-
prenant que quelques polypes.
Le type de Haddon et Shackleton est du Détroit de Torres.
3. Gemmaria multisulcata Carlgr.
1900 Gemmaria multisulcata. Carlgren, Mitt. Nat. Iiist. Mus. in Ham-
burg. XVII. Jahrg., 2 Beiheft, p. 127, pl. III, fig. 1, pl. V, fig. 3, pl. VI,
fig. 1 et 3.
Un seul exemplaire, comprenant une douzaine de polypes.
Les échantillons étudiés par Carlgren n’en portaient que 4,
ou 9.
Le type de Carlgren fut recueilli à Zanzibar, Ile Baui.
Il ne me semble point qu’il y ait grande différence entre cette
forme et Palythoa ( Gemmaria ) hypopelia Pax (1909). L’échan-
tillon décrit par ce dernier auteur possédait une cinquantaine
de polypes; il provenait de Tamatave, à Madagascar.
4. Edivardsiella pudica Klunz,
1877. Edwardsia pudica. Klunzinger, Korallth. d. Rothen Meeres, lre
partie, p. 80, pl. VI, fig. 3.
1884. Edward siella pudica Klunzinger, In: Andres, Le Attinie ; Fauna
und Flora, d. Golf. y. Neapel, 9e Mon., p. 96.
330
LOUIS ROULE
1895. Edwardsiella adenensis. Faurot, Ardu Zool. Exp. et Gen., 3e série,
III, p. 121, pi. VI, fig. 5, pl. VII, fig. 6.
1900. Edwardsiella pudica Klunzinger, In : Carlgren, Mitt. Nat. Hist.
Mus. Hamburg, XVII. Jahrg., 2 Beiheft, p. 46, pl. I, fig. 5.
1909. Edwardsiella pudica Klunzinger. In : Fax, Die Actinien. d. Oest-
afrik. Inseln. p. 399.
Beux échantillons.
Les exemplaires de Klunzinger, de Faurot, proviennent
de la Mer Bouge et du Golfe d’Aden; ceux de Carlgren, de
Pax, proviennent de Kotokoni, à Zanzibar. Comme Haddon n’a
trouvé aucune Edwardsine dans le Détroit de Torres, ni Kwiet-
niewski à Amboine et à Ternate, les présents exemplaires per-
mettent de reculer jusqu’à l’Insulinde l’aire de distribution de
cette importante famille.
5. Phymanthus muscosus Hadd. et Shack.
1893. Phymanthus muscosus. Haddon et Shackleton. Proc. Roy. Dublin
Soc., VIII, p. 122.
1898. Phymanthus muscosus. Haddon. Sc. Trans. Roy. Dublin Soc., série
II, t. VI, p. 496, pl. XXV, fig. 10-14, pl. XXXI, fig. 9.
Dix exemplaires.
Le type de Haddon et Shackleton fut recueilli dans le Dé-
troit de Torres.
6. Actinostephanus hæckeli Kwiet.
1898. Actinostephanus Hæckeli. Kwietxiewskl Actin. v. Amhon. und
Thursday Island ; in: Semon’s Reise, vol.V, p. 403, pl. XXVI, fig. 24-29,
pl. XXVII, fig. 30.
Six exemplaires de cette magnifique espèce.
L’un d’eux dépasse les autres par ses dimensions. Malgré son
état de contraction, le disque oral mesure 7 centimètres de dia-
mètre, et l’un des grands tent acules 22 centimètres de longueur.
ACTINIAIRES d’ AMBOINE
331
Les variations ex colore sont fréquentes, et encore reconnais-
sables. Les couleurs foncées dominent, allant du brun-fauve ou
du vert au noir mat, teintes des plus rares parmi les Anthozoai-
res. Tantôt les tons sont uniformes; tantôt, et plus rarement,
ils consistent en macules noires sur fond plus clair, donnant
ainsi un aspect marbré.
7. Actinodendron ambonense (Kwiet.).
1898. Acremodactyla ambonensis. Kwietniewskj. Actin. v. Ambon. und
Thursday Island ; in : Semon’s Reise, vol. Y, p. 401, pl. XXV, fig. 13-17.
Un seul exemplaire, de grande taille, mesurant encore, avec
ses tentacules contractés, 15 centimètres de diamètre.
L’étude de cet échantillon autorise à penser que le genre
Acremodoctyla K\v. doit s’incorporer désormais au genre plus
ancien Actinodendron Q. et G. Haddon partage également cet
avis.
8. Thalassianthus sp.
Un petit échantillon en mauvais état.
Les Actiniaires de l’Insulinde sont déjà connus d’après des
collections recueillies à Amboine, à Ternate, et étudiées par
Kwietxiewski (1897-1898), tout comme les Alcyonaires des
mêmes localités furent décrits par Burchardt (1898-1902) et
Hentschel (1902) pour Amboine, par Germanos (1896),
Kückenthal (1896), Schenk (1896), pour Ternate. Malgré
ces relations, qui datent de plusieurs années, et qui semblaient
des plus complètes, les recherches plus récentes de MM. Bedot
et Pictet à Amboine ont permis de trouver des documents com-
plémentaires, et d’une certaine importance. Elles m’ont donné
les moyens, à F égard des Alcyonaires, de signaler et de décrire
une intéressante faune de Pennatulidés (1908). Elles permet-
332
LOUIS ROULE
tent, au sujet des Actiniaires, de rattacher, et mieux que ne
l’avaient fait les auteurs antérieurs, la faune de l’Insulinde à
celle de l’Afrique orientale, soit, celle des régions placées dans
l’est de l’Océan Indien à celles de l’ouest. Elles procurent ainsi,
quant à ces êtres, et comme on pouvait le présumer d’après les
connaissances acquises sur d’autres groupes, une plus grande
homogénéité à la faune de l’Océan Indien inter-tropical.
La collection, ici décrite, est restreinte. Elle complète pour-
tant les données fournies par Haddon et par Kwietniewski.
Les travaux de Haddon sont les premiers en date. Cet auteur,
soit seul, soit en collaboration avec A. Shackleton, décrit en
1891 et 1893, pour y revenir ultérieurement en 1898, les espè-
ces qu’il a recueillies dans le Détroit deTorres. Il en compte 54,
dont 1 de Cerianthides, 13 de Zoanthides, et 39 d’Hexactinides.
La plupart, 40 environ, sont considérées par lui comme nou-
velles.
Plus tard, en 1897, Kwietniewski décrit 4 espèces de Ter-
nate : 3 d’Hexactinides, qu’il prend pour non décrites, et 1 de
Zoanthide qu’il rapporte à un type de Haddon et Shackleton.
L’année suivante, il décrit les Actiniaires d’Amboine, recueillis
par Semon, et il trouve, dans cette collection, 20 espèces, dont
19 traitées par lui pour nouvelles, et 1 seule déjà connue.
Je ne puis, pour ma part, accepter en leur entier de pareilles
conclusions. Tout en estimant que la faune des Actiniaires de
l’Insulinde soit particulièrement riche, il me paraît bien difficile
que deux collections, l’une formée à Amboine et Ternate, l’autre
dans le Détroit de Torres, et prises également dans les zones
d’accès facile de la région littorale, ne contiennent que des es-
pèces différentes, ou peu s’en faut. Très probablement, plusieurs
de ces noms spécifiques, même génériques, font double emploi.
La même remarque s’applique, sans doute, aux recherches
accomplies, quant au même sujet, sur la partie occidentale de
l’Océan Indien. Les travaux de Carlgren (1900) et de Fax
ACTINIAIRES ü’ AMBOINE
333
(1909) sur Madagascar et Zanzibar; ceux de Klunzinger
(1877) et de Kempf (1905 ; collection recueillie par Ch. Gra-
vier dans le Golfe d’ Aden) sur la Mer Rouge et son seuil mé-
ridional, donnent à cet égard des indications qui mériteront une
révision. Pax résume ces dernières par un tableau, où il donne,
à la partie occidentale de l’Océan Indien (Madagascar et Zan-
zibar), une proportion d’espèces endémiques d’Actiniaires égale
à 63,1 °/0 ; les espèces communes avec la Mer Rouge y compte-
raient seulement dans la proportion de 21 °/0, et celles qui se
retrouvent aussi dans les îles Indo-pacifiques pour 5,3 %*
Or, dans la présente collection, draguée à Amboine, en pleine
Insulinde, et sur 7 espèces suffisamment caractérisées, 2 seule-
ment n’ont été rencontrées encore qu’à Amboine, 2 sont com-
munes à cette dernière localité et au Détroit de Torres, et 3 ap-
partiennent à un cycle de formes dont les types les mieux et les
plus complètement décrits provenaient de Madagascar ou de Zan-
zibar. Sans insister outre mesure sur de tels faits, et sans donner
à cette révision critique plus d’ampleur qu’elle n’en saurait com-
porter, il me semble donc qu’il y ait, quant à la distribution géo-
graphique des espèces d’Actiniaires dans l’Océan Indien, une
plus grande uniformité qu’il ne paraîtrait d’après les travaux
des auteurs.
334
LOUIS ROULE
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
1. — 1884. Andres. Le Attinie. Fauna und Flora des Golfes von Neapel.
IXe Monographie, Leipzig.
2. — 1900. Carlgren. Ostaf rikanische Actinien, gescimmelt von Herrn
Or. F. Stuhlmann 1898 und 1899. Mitteihingen ans dem Naturhis-
tôrisehen Muséum in Hamburg, XVII Jabrgang, 2 Beiheft.
3. — 1893. Faurot. Etudes sur l’anatomie , V histologie et le développe-
ment des Actinies. Arcb. de Zool. expérim., 3e sér., vol. 3.
4. — 1898. Haodon. The Actiniaria of Torres Slraits. The Scientific
Transactions of the Royal Dublin Society. 2e sér,, vol. 6.
3. — 1891. Haddon et Shàckleton. Reports on the Zoological Collections
mode in Torres Straits 1888-1889, Actiniæ ; 1 , Zoanthæ. The Scien-
tific Transactions of the Royal Dublin Society, 2e sér., vol. 4.
6. — 1893. Haddon et Shàckleton. The Proceedings of the Royal Dublin
Society, vol. VIII (Note préliminaire, reprise par Haddon en 1898 : v.
ci-dessus).
7. — 1903. K a em pf. Liste des Hexanthides rapportés de l'Océan Indien
(Golfe de Tadjourah) par M. Ch. Gravier. Bull, du Muséum d’Hist.
Nat. de Paris, t. 11.
8. — 1877. Klunzinger. Die Korallthiere des Rothen Meeres. Erster Theil,
Die Alcvonarien und Malacodermen, Berlin.
9. — 1897. Kwietmewski. Actiniaria von T mate. Abhandlungen her-
ausgegeben von der Senckenberg. Naturforsch. Gesells. XXIII Band,
1 Heft; Frankfurt-am-Mein.
40. — 1898. Kwietniewski. Actiniaria. Zoologische Forschungsreisen in
Australien im dem Malavischen Archipel ausgeführt in dem Jahren
1891-1893 von Richard Semon; V Bd.; Jena.
11. — 1909. Pax. Die Actinien der ostaf Hkanischen Inseln. Reise in Ost-
afrika in den Jahren 1903-1903 ausgeführt von Prof. Alfred Voeltz ko w.
Wissenschaftliche Ergebnîsse, II Bd. Stuttgart.
VOYAGE DE MM. M. BEDOT ET C. PICTET
DANS L’ARCHIPEL MALAIS
LA FAUNE EUPÉLAGIQUE
(HOLOPLANGTON)
DE LA
BAIE D’AMBOINE
ET SES RELATIONS AVEC CELLE DES AUTRES O.CÉANS
PAR
M. BEDOT
Les recherches que nous avons faites sur la faune pélagique
de la Baie d’Ambome nous paraissent présenter un certain in-
térêt, au point de vue zoogéographique. D’importantes expédi-
tions scientifiques ont déjà, il est vrai, exploré l’Archipel Malais
dans toutes les directions. Mais un séjour prolongé, dans une
localité déterminée, apporte toujours un complément indispen-
sable aux résultats obtenus par les grands voyages d’explora-
tion. Amboine nous paraît être, à cet égard, un des endroits les
mieux appropriés de cette région. Sa vaste baie possède une
faune d’une richesse merveilleuse et la récolte des animaux n’y
présente pas de difficultés. La lecture du Compte rendu géné-
ral de notre voyage engagera peut-être les zoologistes qui veu-
lent étudier la faune tropicale à se rendre à Amboine. Nous
sommes certain qu’ils n’auront pas à le regretter et nous osons
espérer que les résultats de nos recherches ne leur seront pas
inutiles.
336
M. BEDOT
L’impression générale que l’on éprouve en étudiant les ani-
maux de la Baie d’Amboine, peut se résumer en quelques mots.
Autant la faune benthique et nectonique offre un aspect nou-
veau au naturaliste qui n’a exploré que les côtes de l’Europe,,
autant la faune eupélagique lui paraît semblable à celle de l’At-
lantique ou de la Méditerranée. Et l’étude des matériaux récol-
tés ne fait que confirmer cette impression.
Nous n’insisterons pas sur la richesse de la faune benthique.
Il suffit, pour s’en rendre compte, de jeter un coup d’œil sur les
monographies publiées dans le compte rendu de notre voyage
et de prendre en considération le fait que ces matériaux ont été
récoltés pendant un séjour de deux mois et demi.
Quant à la faune pélagique, nous allons l’examiner au point
de vue de la répartition géographique des espèces. Mais nous
ne nous occuperons que des groupes eupélagiques ou holo-
planctoniques, soit de ceux dont les représentants ne sont, à
aucune période de leur existence ou de leur développement, en
relation directe avec le sol sous-marin.
Trachylides. Des 4 espèces récoltées, 3 ont déjà été ren-
contrées dans le domaine de l’Atlantique 1 et 1 seule, Aglaura
prismatica Maas, dans le Pacifique.
Siphonophores. 14 espèces du domaine de l’Atlantique et
3 Eudoxies nouvelles dont on n’a pas encore observé la forme
polygastrique.
Cténophores. 2 espèces appartiennent à la faune atlantique;
l’une d’elles, Beroecucumis Fabr., était considérée jusqu’à pré-
sent comme un représentant des régions froides arctiques. 2 es-
1 Nous comprenons la Méditerranée dans le domaine de l’Atlantique et la Mer
Australasiatique (Archipel Malais) dans celui du Pacifique.
LA FAUNE EUPELAGIQUE
337
pèces nouvelles et 2 espèces du Pacifique. Ces dernières, Pleuro-
brachia globosa Moser et Ganesha (Lampetia) elegans Moser ont
été décrites dans le voyage du Siboga.
Chétognathes. 2 espèces nouvelles et 4 du domaine de l’At-
lantique.
Phylliroïdes. 1 espèce atlantique, le Phyllirhoë bucepha-
lum, si commun dans la Méditerranée, et 1 espèce représentant
un genre nouveau.
Hétéropodes. 2 espèces atlantiques et 1 espèce pacifique,
V Atlanta gaudichaudi Eyd. et Soûl.
Ptéropodes. Toutes les espèces, au nombre de 11, appar-
tiennent également à la faune atlantique.
Copépodes. Sur 56 espèces récoltées, 40 se trouvent dans
le domaine de l’Atlantique, 9 se rencontrent dans l’Océan Indien,
et 2 sont nouvelles. En outre, 5 espèces paraissent n’avoir été
observées jusqu’à présent que dans le Pacifique ; ce sont : Ca-
lanus caroli Giesb., Eucalanus mucronatus Giesb., Paracalanus
clevei n.n., Euchæta concinna Dana et Acartia spinicauda Giesb.
Schizopodes. 2 espèces de l’Atlantique, 2 espèces du Paci-
fique, Thysanopoda agassizi Ortm. et Euphausia latifrons G.-
0. Sars, et 1 espèce nouvelle.
Salpes. 5 espèces de l’Atlantique et 2 espèces nouvelles.
Doliolides. Les 3 espèces récoltées appartiennent toutes
au domaine de l’Atlantique.
Nous pouvons résumer ces données dans le tableau suivant 1 :
1 II faut remarquer que nous n’avons pas indiqué dans la colonne « Océan In-
dien » les espèces communes à cet Océan et à l’Atlantique, mais seulement celles
qui se trouvent dans le Pacifique et l’Océan Indien.
338
M. BEDOT
Trachylides
Total.
4
Allant. Médit,
rt Pacifique.
3
Indien et
Pacifique.
Pacifique
seul.
1
n. sp.
Siphonophores
17
14
—
- —
3
Cténophores
6
2
—
2
2
Chétognathes
6
4
—
—
2
Phyllirhoïdes
2
1
—
—
1
Hétéropodes
3
2
—
1
—
Ptéropodes
11
11
—
—
—
Copépodes
56
40
9
5
2
Schizopodes
5
2
—
2
1
Salpes
7
5
—
—
2
Doliolides
3
3
—
- —
—
120
87
9
11
13
800/fl ' 19,9%
Nous nous empressons de reconnaître que le nombre total
des espèces récoltées est trop faible pour que Ton puisse tirer
des conclusions générales de l’étude de leur répartition. Mais
cette répartition présente, cependant, un certain intérêt.
On voit, d’après ce tableau, que sur un total de 120 espèces,
on compte 13 espèces nouvelles et seulement 11 espèces qui
n’ont été rencontrées jusqu’à présent que dans le Pacifique. Au-
trement dit, nous avons 24 espèces (soit 19,9 %) qui appartien-
nent exclusivement au domaine du Pacifique et 96 espèces (soit
80 °/0) qui ont été trouvées également dans un autre océan.
Pour la dissémination des organismes pélagiques de la région
tropicale, les communications sont évidemment plus directes en-
tre l’Océan Indien et le Pacifique qu’entre ce dernier et l’Atlan-
tique. Et malgré cela, nous trouvons encore 87 espèces (soit 72,5 °/0)
qui sont communes à l’Atlantique et au Pacifique. La faune de
ce dernier océan a été beaucoup moins étudiée que celle de
l’Atlantique. Il faut cependant remarquer que les explorations
LA FAUNE EUPELAGIQUE
339
scientifiques de ces dernières années ont contribué non seulement
à nous faire connaître de nouvelles espèces, mais aussi à augmen-
ter considérablement le nombre de celles qui sont communes
aux 3 océans tropicaux. A. -G. Mayer 1 a déjà montré la grande
ressemblance que l’on peut constater entre la faune des Médu-
ses, des Siphonophores et des Cténophores de F Atlantique et
celle du Pacifique. Cette ressemblance a également été observée
dans beaucoup d’autres groupes d’animaux pélagiques.
En lisant les travaux des premiers naturalistes qui ont récolté
des animaux de surface du Pacifique, on s’aperçoit vite qu’ils
partaient de cette idée préconçue que la faune de cette région
ne pouvait pas être semblable à celle d’une mer située aux
antipodes1 2.
On comprend, en effet, qu’à une époque où l’on n’avait pas
encore entrepris l’étude des conditions d’existence des animaux
marins, on ait cru pouvoir diviser le domaine pélagique en ré-
gions zoogéographiques, comme on l’avait fait pour les domaines
benthique et terrestre. Dans le milieu terrestre, il est rare que
des régions très éloignées présentent des faunes semblables, car
ces régions ne sont pas comparables au point de vue bionomi-
que. Il est donc naturel que l’on hésite à identifier des organis-
mes provenant de deux régions éloignées et présentant des con-
ditions d’existence différentes. Mais il n’en est pas de même
dans le domaine océanique où l’on peut trouver des régions très
éloignées les unes des autres qui présentent des conditions d’exis-
1 Mayer, A.-GK Sonie Medusæ from the Portugas, Florida. Bail. Mus. Cornp.
Zool. Harvard College., vol. 37, n° 2. 1900.
2 On sait combien il est difficile de déterminer avec exactitude des animaux
pélagiques conservés, surtout lorsque le mode de fixation laisse à désirer comme
c’est souvent le cas. Beaucoup d’organismes ne paraissent devoir leur élévation au
rang d’espèce nouvelle qu’aux modifications produites dans leur forme et leur
structure générale par une mauvaise conservation et au tait que l’on hésite à
accorder à un être vivant une patrie illimitée.
340
M. BEDOT
tence sinon identiques, du moins assez semblables pour que les
mêmes espèces s’y rencontrent.
Néanmoins, lorsqu’un auteur signale l’existence dans les mers
polaires d’une espèce eupélagique qui n’a été rencontrée jusqu’à
présent que dans les mers chaudes ou tempérées (comme c’est
le cas pour le Cestus veneris observé par Wagner dans la Mer
Blanche) on est enclin à douter, à priori, de l’exactitude de son
observation. Or, les raisons sur lesquelles s’appuie ce doute ne
sont pas toujours concluantes, comme nous le verrons.
De nombreux travaux récents ont cherché à déterminer les
faunes pélagiques des diverses régions océaniques et à les dis-
tinguer les unes des autres. Ainsi que nous venons de le voir
l’idée du cantonnement de certaines espèces dans des régions
distinctes est celle qui devait se présenter en premier lieu à
l’esprit des zoogéographes. Mais une difficulté a surgi lorsqu’il
s’est agi de caractériser ces régions, d’en déterminer les condi-
tions d’existence et surtout de leur assigner des limites.
Ortmann 1 a cherché à résoudre ce problème et, en se basant
sur la répartition de la température, il a divisé le domaine pé-
lagique en 7 régions, à savoir : les Régions circumpolaire arcti-
que, Atlantique boréale, Pacifique boréale, Atlantique, Indo-
Pacifique, Notale et Antarctique.
Il resterait à démontrer que ces régions bionomiques sont
bien caractérisées par l’action de facteurs exerçant une in-
fluence réelle sur la répartition des organismes pélagiques et
qu’elles renferment des faunes distinctes. Or, non seulement
cela n’a pas été prouvé jusqu’à présent, mais encore la plu-
part des zoologistes tendent aujourd’hui à restreindre le nom-
bre de ces régions. C’est ainsi que Kükenthal1 2 divise l’océan
1 Ortmann, A.-E. Grundzüge der Marinen Tier géographie. Jena, 1896.
2 Kükenthal, W. Die Marine Tienvelt des arktischen und antarhtischen Ge-
bietes in ihren qeqenseitiqen Beziehungen. Institut für Meereskunde, Heft 11.
Berlin, 1907 (p. 4).
LA FAUNE EUPÉLAGIQUE
341
en 5 zones : les zones arctique, tropicale et antarctique entre
lesquelles s'intercalent 2 zones tempérées, l’une au nord l’au-
tre au sud. D’autres naturalistes n’admettent que 3 grandes ré-
gions faunistiques dans l’océan : une région chaude comprenant
les parties centrales des océans Atlantique, Indien et Pacifique
et les deux régions froides Arctique et Antarctique. C’est l’opi-
nion qui a été soutenue par Chün *. L’intéressant mémoire dans
lequel cet auteur étudie les relations qui existent entre les planc-
tons arctique et antarctique débute, en effet, par cette phrase :
« Die neueren Untersuehungen über die geographische Yerbrei-
tung pelagische lebender Organismen befestigen mehr und mehr
die Ansicht, dass wir es nur mit drei grossen Faunengebieten,
welche durch kalte und warme Strômungen charakterisirt sind,
zu thun haben. Scharf hebt sich von der pelagischen Lebewelt
der ungeheuren Warmwassergebiete des Atlantischen und Indo-
Pacifischen Océans die Bevôlkerung der Arktischen und Ant-
arktischen Stromung ab ».
Dans le mémoire dont nous venons d’extraire ce passage,
Chun a cherché à donner la caractéristique zoologique des
deux régions polaires et a énuméré les espèces qui leur sont
propres. En examinant ces listes, on est surtout frappé du petit
nombre de noms qu’elles renferment. Par exemple, pour les Co-
pépodes pélagiques dont on connaît plusieurs centaines de for-
mes marines “1 2, Chün (p. 28) n’a trouvé que 6 espèces arctiques
typiques. Remarquons en outre que, parmi les 6 espèces de
Cténophores indiquées comme étant caractéristiques des régions
1 Chijn, C. Die Beziehungen zwischen demi arktischen und antarktischen
Blankton. Stuttgart, 1897.
2 En 1892, Giesbrecht ( Pelagische Copepoden. In : Fauna u. Flora des Golfes
von Neapel. Monogr. XIX. Berlin, 1892), comptait 299 espèces de Copépodes péla-
giques. Depuis cette époque le nombre des espèces connues a beaucoup augmenté.
Giesbrecht cite 45 espèces de Copépodes qui n’ont été trouvées jusqu’à présent
que dans la Méditerranée et 7 exclusivement dans la Mer Rouge.
342
M. BEDOT
arctiques, se trouve Beroe cucumis F. que nous avons récoltée
dans la Baie d’Amboine.
Parmi les travaux les plus importants qui aient été faits pen-
dant ces dernières années sur la répartition du plancton océa-
nique, il faut citer surtout ceux de Cleve. Les renseignements
qu’ils nous fournissent sur la répartition des Copépodes sont
d’autant plus intéressants qu’ils sont accompagnés d’indications
relatives à la température et à la salinité de l’eau dans laquelle
se trouvaient ces animaux. On sait que cet auteur distingue,,
dans le plancton de l’Atlantique, 3 catégories qu’il nomme : le
trichoplancton (formes arctiques), styliplandon (formes tempé-
rées) et desmoplandon (formes tropicales). On est en droit de
se demander si l’introduction de cette nomenclature est bien
heureuse, car ces noms peuvent laisser croire qu’il s’agit de ca-
tégories d’animaux parfaitement distinctes, vivant dans des ré-
gions déterminées ou dans des eaux dont les degrés de tempé-
rature et de salinité sont bien établis. Or cela n’est pas le cas;
ces 3 types de plancton se mélangent, s’entremêlent et beau-
coup de leurs espèces ont été rencontrées dans d’autres océans,,
dont la température et la salinité sont différentes.
Cleve i a résumé ses recherches sur la distribution géogra-
phique des Copépodes de l’Atlantique dans une série de ta-
bleaux. Malheureusement, il donne pour chaque espèce la
moyenne et non pas Y amplitude des variations de température
et de salinité. Ces chiffres ne peuvent donc pas nous renseigner
sur les conditions bionomiques que recherchent ces animaux.
Dans la liste des espèces appartenant au styliplancton (p. 141}
on voit figurer, par exemple, Paracalanus par vus, Pleuromma
abdominale et P. gracile, avec une température moyenne de
15°, 9, 13°, 7 et 15°, 6 et une salinité moyenne de 34,88, 35,17
1 Cleve, P.-T. Geographical distribution of Atlantic Copepoda and their phy-
sical conditions. Ôfversigt k. Vetensk. Akad. Fôrhandl., vol. 57, p. 139. Stock-
holm, 1900.
LA FAUNE EUPÉLAGIQUE
343
et 35,69. Ces 3 espèces sont indiquées comme habitant égale-
ment la Méditerranée, le Pacifique et l’Océan Indien. Or, il est
certain que, dans la Méditerranée, ces espèces ont à supporter
une température et une salinité moyennes bien supérieures à
celles qui figurent dans le tableau de Cleve.
Quant à la liste des espèces appartenant au trichoplancton
(formes arctiques) elle comprend 8 espèces dont 3 ont été trou-
vées également dans la Méditerranée, « which seems to point
to the conclusion that the Mediterranean may receive water
from the arctic régions » ajoute Cleve.
Ceci nous amène à nous poser cette question : Est-ce que les
différences observées entre les faunes eupélagiques de di-
verses régions sont dues aux conditions d’existence que pré-
sentent ces régions ou seulement au fait que notre connais-
sance de ces faunes est encore trop incomplète. Il ne faut pas
oublier que les animaux pélagiques ne sont étudiés et déterminés
avec précision que depuis peu de temps. Jusqu’à présent, on n’a
observé méthodiquement cette faune que dans un petit nombre de
localités, surtout près des côtes, et ce que l’on sait de sa répar-
tition dans la haute mer est bien peu de chose. En examinant
une carte des océans sur laquelle sont représentés les trajets
des grands voyages d’exploration scientifique, on constate qu’il
y a des millions de kilomètres carrés de la surface de la mer
où jamais le filet fin d’un zoologiste ne s’est promené. Quant
aux régions profondes de l’océan, on est certain maintenant,
surtout depuis les belles recherches de Chun, qu’elles renfer-
ment également une faune pélagique, et les travaux publiés
dans le courant de ces dernières années ont montré toujours
davantage la richesse de cette faune.
Mais que représente le nombre des pêches pélagiques profon-
des qui ont été faites jusqu’à présent, en comparaison de la
masse des eaux océaniques? Presque rien, car il est certain que
l’hydrosphère contient plus d ’tm milliard de kilomètres cubes
Voyage, Vol. 2. 24
344
M. BEDOT
d’eau qui n’ont pas encore été explorés et dont on ne connaît pas
la faune4 !
Les données que nous possédons sur la distribution géogra-
phique des animaux eupélagiques sont encore trop peu nom-
breuses pour qu’il nous soit permis d’arriver à une conclusion
au sujet de leur répartition, mais nous pouvons cependant
nous demander si elles corroborent l’hypothèse des faunes dis-
tinctes. Il faut remarquer, d’abord, que les différences consta-
tées entre les faunes pélagiques de régions éloignées sont sou-
vent dues (surtout lorsqu’il s’agit de localités peu connues) au
fait que les recherches n’ont pas été poursuivies d’une façon
continue et dans toutes les saisons. Dans les stations zoologi-
ques où cette question fait l’objet d’une étude suivie, on a ob-
servé non seulement des variations saisonnières, mais souvent
aussi la disparition de certaines espèces qui apparaissent de
nouveau au bout d’une ou plusieurs années. Ce fait s’observe
souvent chez les animaux benthiques ainsi que Fauvel1 2 l’a
montré ; mais il peut se présenter également chez les animaux
pélagiques.
En outre, on a presque toujours comparé les faunes régionales
en ne tenant compte que des animaux qui se trouvent à la
surface, ou à une faible profondeur. Or, ces éléments ne sont
pas toujours comparables.
On sait, en effet, que dans les mers polaires, la température
de l’eau ne décroît pas régulièrement de la surface au fond,
mais qu’elle va en augmentant à partir de la surface jusqu’à
une profondeur variant, suivant les saisons, entre 300 et 400m,
à partir de laquelle elle décroît régulièrement jusqu’au fond.
On trouve donc, intercalée entre deux couches froides, une cou-
1 D’après Kbümmel, O. Handbuch der Ozeanographie, 1907, les eaux océani-
ques forment une masse de plus de 1329 millions de kilomètres cubes.
2 Fauvel, P. Les variations de la faune marine. Feuille des jeunes natura-
listes, vol. 31, p. 78 et p. 101. 1901.
LA FAUNE EUPÉLÀGIQUE
345
elle plus chaude qui, d’après Nansen1 2, a son origine dans le
Gulf-Stream. Ce mode de stratification thermique s’étend jus-
qu’à une assez grande distance des Pôles. Il a été observé par
la Norwegian North Atlantic Expédition 2 au 64° Lat. N.
et, par la Yaldiyia 3, au 56° Lat. S.
A partir de ces latitudes, les animaux qui sont transportés
des régions chaudes dans les mers polaires doivent naturelle-
ment se tenir à une certaine profondeur et il n’est pas éton-
nant qu’on ne les rencontre plus à la surface. Au point de
vue de la répartition géographique des animaux eupélagiques
les faunes de surface des mers chaudes ou tempérées et celles
des mers polaires ne sont donc pas des éléments comparables.
Les régions bionomiques admises pour la distribution des ani-
maux pélagiques sont-elles bien, en réalité, séparées les unes
des autres par des barrières infranchissables? Ortmann a cher-
ché à les établir d’après la répartition des courants chauds
et froids et d’après la limite des glaces flottantes, mais les
résultats qu’il a obtenus ne paraissent pas très satisfaisants. En
effet, si l’on se base uniquement sur les variations de tempéra-
ture, on peut facilement placer une limite entre deux courants
qui coulent côte à côte, mais il n’est pas possible d’établir, dans
un courant qui se refroidit graduellement, une limite perpendi-
culaire à sa direction.
Si nous examinons, sur la carte qui accompagne le mémoire
d’ORTMANN la limite qui sépare les régions atlantique et atlan-
tique-boréale, nous vo3rons qu’entre la côte d’Amérique et le
40° Long. W. environ, elle est placée entre le Gulf-Stream et
1 Nansen, F. The Oceanography of the North Polar Bassin. In : The Nor-
wegian North Polar Expédition Scientific Results, vol. III. London, 1902 (p. 304).
2 Mohn, H. The North Océan , ifs depths, température and circulation. In :
Norwegian North Atlantic Expédition. Christiania, 1887 (voir pl. XXVI).
3 Schott, G. Océanographie und Maritime Météorologie. In rWiesens. Ergebn.
Deutschen Tiefsee-Expedition. Valdivia. Bd. 1. Jena, 1902 (voir p. 190, Diagramm-
tafel n° 18 et Atlas Taf. 29).
346
M. BEDOT
le courant du Labrador ; on peut donc l’admettre sans hésita-
tion (au moins pour les eaux de surface). Mais à partir du 40°
Long. W., cette limite s’étend à travers le Gulf-Stream pour
venir aboutir au détroit de Gibraltar. Or, il n’y a aucune raison
qui permette d’établir une limite en cet endroit où nous n’ob-
servons aucune variation brusque de température. Nous voyons,
au contraire, qu’un animal pélagique entraîné des régions équa-
toriales par le Gulf-Stream, arrive aux régions polaires sans
avoir à franchir aucune barrière thermique et en restant tou-
jours dans le même milieu dont la température diminue progres-
sivement et très lentement.
Les limites des autres régions bionomiques du domaine péla-
gique ne paraissent pas avoir été établies sur des bases plus
solides que celle dont nous venons de parler.
Il est vrai, comme le dit Chün (p. 10), que l’on n’a pas encore
prouvé que les animaux typiques du Gulf-Stream puissent sup-
porter pendant longtemps une température de 5° C., mais il est
non moins vrai que, jusqu’à présent, on n’a pas fait la preuve
du contraire et nous n’avons aucune raison d’admettre à priori
qu’ils ne puissent pas supporter cette température.
Plus nos connaissances de la faune eupélagique de l’océan
augmentent, plus on éprouve de difficultés à établir une limite
zoogéographique séparant les régions chaudes et les régions
froides, entre lesquelles on est amené, aujourd’hui, à admettre
l’existence de régions de mélange des faunes (Mischgebiete).
Il semble, du reste, que l’on exagère souvent, pour les besoins
de la cause, l’importance bionomique des différences de tem-
pérature et de salinité constatées entre certaines régions.
Les recherches de Regnard 1 nous ont fourni d’intéressants
renseignements sur la façon dont les Poissons supportent les
variations de température de l’eau. Elles ont montré que cer-
1 Regnàrd, P. Becherches expérimentales sur les conditions physiques de la
vie dans les eaux. Paris, 1891.
LA FAUNE EUPÉLAGIQUE
347
taines espèces, telles que la Carpe pouvaient être amenées par
une action lente et progressive à supporter des températures
extrêmes supérieures à celles qui se rencontrent normalement
dans la nature, soit — 2° et — 39°.
En revanche, ces mêmes Poissons ne peuvent pas supporter
des variations brusques de température d’une grande amplitude,
surtout lorsqu’il s’agit de températures élevées. C’est ainsi que
l’on a pu faire passer brusquement une Carpe de —2° à
12°, mais non pas de 20° à 25° ; dans ce dernier cas, l’ani-
mal a succombé. Regnard arrive alors à cette conclusion
(p. 322). « En résumé, les hautes températures sont plus facile-
ment funestes que les basses aux animaux aquatiques ».
Frenzel1 avait également démontré, en 1885, que les ani-
maux marins supportent beaucoup plus facilement une augmen-
tation de température lorsqu’elle se produit lentement que lors-
qu’elle est brusque.
On sait que la faune des bassins d’eau douce est soumise souvent
à des variations de température très grandes et que beaucoup
d’animaux peuvent rester plus ou moins longtemps emprisonnés
dans la glace sans que cela entraîne leur mort2. En outre,
Pelseneer3 a pu faire vivre des larves de divers animaux
marins littoraux dans de l’eau dont la température avait été
abaissée à — 2°, 5.
Mais il convient surtout de rappeler ici les conclusions aux-
quelles est arrivé Buchanan4 à la suite d’une exploration du
Golfe de Guinée. Après avoir parlé des organismes de la surface
de la mer et de leurs migrations verticales diurnes et nocturnes,
1 Frenzel, J. Temperaturmaxima'u fur Seethiere. Àreh. fur gesammte Physio-
logie, Ed. 36, p. 458. 1885.
1 Voir : Schmarda, L.-K. Die Geographische Verbreitung der Thiere. 1853.
* Pelseneer. Sur le degré d’eurythermie de certaines larves marines. Bull.
Acad. Belgique (Cl. Sciences). 1901, p. 279.
4 Buchanan, J. Y. The Exploration of the Gulf of Guinea. Scottish Geogra-
phical Magazin, vol. 4, p. 234, 1888.
348
M. BEDOT
Buchanan ajoute (p. 234) : « The créatures which abounded
on the surface at night couîd, however,*be readily obtained in
daylight by fislnng at a depth of from 15 to 30 fathoms. It is
remarkable that in the course of this migration, of a few
fathoms vertically, which they undertake in order to remain in
a State of perpétuai gloom, they pass in the twenty-four hours
through climatic changes in their environment équivalent to a
migration of some thousands of miles horizontally, at the surface.
At night these organisms inhabit water having a température
of from 80° to 85° F.; during day they retire into water
having a température of 55° to 65° F. It is évident, therefore
that climate, in so far as température is concerned, lias com-
paratively little influence on their distribution. »
Nous voyons donc, en prenant la moyenne de ces températures
de surface et de profondeur (réduites à l’échelle centigrade)
que les animaux pélagiques peuvent supporter des variations
journalières de 12°, 5. On comprend que ces observations aient
amené Buchanan à admettre que la température n’a qu’une
influence relativement faible sur la distribution des organismes.
Nous n’avons pas encore, il est vrai, un grand nombre de
données exactes et précises au sujet de l’action des variations
de température sur les animaux eupélagiques. Mais, sans vouloir
préjuger cette question, on doit reconnaître cependant qu’il n’est
pas invraisemblable d’admettre que ces animaux peuvent passer
graduellement des régions tropicales les plus chaudes aux régions
polaires les plus froides. L’écart de température entre ces
points extrêmes n’est que de 36° environ. Il est donc inférieur
à celui que supportaient les Cyprins des expériences de Re-
gnard, et il est bien faible en comparaison de ceux auxquels
sont soumis les animaux terrestres l.
1 On observe, sur la plus grande partie de la surface des continents, des ampli-
tudes maximales moyennes de température de plus de 40° et qui dépassent même
80° dans la Sibérie orientale.
LA FAUNE EUPÉLAGIQUE
349
En outre, il ne faut pas oublier que les courants de la grande
circulation océanique ont une vitesse moyenne très faible. Schott
(1. c. 166) a calculé qu’une molécule d’eau de surface de
l’Atlantique met 80 jours pour aller de l’Equateur au 30° Lat.
N. et qu’une molécule d’eau du courant profond doit mettre en-
viron 150 ans pour effectuer le trajet inverse. L’écart de tem-
pérature de 36° dont nous venons de parler se répartit donc
sur un espace de temps très long, qui peut même dépasser la
durée de la vie d’un individu et s’étendre sur plusieurs généra-
tions.
Quant aux variations brusques de température que l’on ob-
serve, à la surface de l’océan, aux points de rencontre des cou-
rants cbauds et froids, elles ne doivent pas avoir une grande in-
fluence sur la répartition générale de la faune. Il se peut que,
dans certains cas, des déplacements de courants ou des pertur-
bations accidentelles puissent entraîner la mort d’un grand nom-
bre d’organismes, comme on l’a observé quelquefois1. Mais,
normalement, lorsqu’un courant froid, comme celui du Labrador,
rencontre un courant chaud comme le Gulf-Stream, les eaux
froides et lourdes du premier doivent se répandre au-dessous
des eaux chaudes et légères du second. Nous n’avons donc au-
cune raison de croire que la faune du courant froid ne suive
pas le même chemin. Et s’il se produit, dans certaines régions
océaniques, une grande mortalité d’animaux pélagiques par
suite du mélange d’eaux de température et de salinité différen-
tes, comme Rômer 2 l’a observé au Spitzberg, il est certain que
cela ne peut pas causer l’anéantissement de toute la faune d’un
courant, mais seulement des animaux qui se trouvent sur ses
bords ou à la surface.
1 Voir : Murray, J. On the range of température in the surface waters ofthe
Océan, and its relation to other oceanographical phenomena. The Geographical
Journal, vol. 12, n° 2. 1898.
2 R5mer, F. Die Tierwelt des Nordlichen Eismeeres. Jahrb. Nassau. Verein
Naturkunde. Jahrg. 58, p. XXXIV, 1905.
350
M. BEDOT
On admet généralement 1 que la température est le facteur le
plus important de la répartition des organismes pélagiques, mais
quelques auteurs attribuent aussi une certaine importance à la
salinité.
À ce propos, il faut rappeler que l’on a déjà fait de nombreu-
ses expériences pour déterminer l’influence des variations de
salinité sur les animaux aquatiques2. Et l’on arrive toujours à
la même conclusion, à savoir que beaucoup d’animaux suppor-
tent une variation très lente et progressive de la salinité de
l’eau, mais qu’ils meurent lorsque cette variation est brusque.
Or, les variations de salinité de l’eau des courants qui transpor-
tent les organismes pélagiques des régions tropicales aux régions
polaires sont excessivement lentes et faibles.
Nansen3 a donné une série de courbes très intéressantes
représentant la répartition verticale de la salinité dans l’Océan
arctique. Elles montrent que la salinité, faible dans la couche
froide superficielle, va en augmentant jusqu’à une profondeur
d’environ 200 mètres ; à partir de là et jusqu’au fond elle se
maintient entre 35 et 35,5 °/00. Or, d’après la carte de Schotï 4,
à la surface de l’Atlantique, sur une grande partie du parcours
du courant équatorial du nord (10° Lat. N.), la salinité est
également de 35,5 °/00. En outre, il faut reconnaître que beau-
coup d’animaux pélagiques paraissent, à cet égard, pouvoir
supporter d’assez grandes variations, car les organismes du
Gulf-Stream, dont la salinité est très voisine de 36 °/oo (le long
du 40° Lat. N.), peuvent être entraînés et vivre dans la Médi-
terranée où la salinité est beaucoup plus forte et arrive même
à 39 °/oo dans la partie orientale. D’autre part, on a de nom-
breux exemples d’animaux eupélagiques se trouvant près
1 Chdjst. Loc. cit., p. 6.
* Voir Regnard. Loc. cit.
* Nansen, Loc. cit., pl. 10 à 12.
4 Schott. In : Valdiyia. Loc. cit., pl. 33.
LA FAUNE EUPÉLAGIQUE
351
des côtes dont l’eau, d’une façon générale, est moins salée que
celle de la haute mer.
La salinité ne paraît donc pas être un facteur que l’on puisse
faire intervenir pour distinguer bionomiquement les régions
centrales et polaires de l’océan.
Les mers polaires — peut-être par le fait qu’elles sont à peu
près inaccessibles à l’homme — nous paraissent, présenter des
conditions d’existence très différentes de celles des autres régions
océaniques. Mais, lorsqu’on examine cette question au point de
vue des animaux eupélagiques on reconnaît que ces différences
ne sont pas très considérables et qu’elles sont basées sur l’action
d’un seul facteur, la température, dont les variations extrêmes
ne paraissent pas, d’une façon générale, être incompatibles avec
l’existence des organismes, puisqu’elles sont inférieures à celles
que des animaux supportent dans certaines régions terrestres.
Or, si nous ne pouvons pas nous appuyer sur des raisons biono-
miques, il est impossible d’établir des régions zoogéographiques
pour les animaux eupélagiques tant que nous n’aurons pas de
documents faunistiques probants.
Les auteurs qui admettent l’existence de faunes pélagiques
spéciales dans les diverses régions des océans ont eu naturelle-
ment à se préoccuper du sort réservé aux organismes entraînés
Lors de ces régions par les courants. « Dans tous les cas », dit
Damas *, * il doit exister un mécanisme quelconque qui occa-
sionne la persistance des faunes et des flores spéciales à chaque
bassin océanique, et une adaptation des espèces à ces condi-
tions d’existence, sinon les courants marins tendraient à tout
mélanger et à tout égaliser d’un pôle à l’autre ». Et l’étude des
Oopépodes de la Mer Norvégienne amène cet auteur à la con-
clusion que « l’espèce se maintient grâce à l’existence dans ces
1 Damas, D. Notes biologiques sur les Copépodes de la Mer Norvégienne. Con-
seil permanent international pour l’exploration de la mer. Publications de cir-
constance. N° 22. Copenhague, 1905.
352
M. BEDOT
régions d’un courant circulatoire qui ramène périodiquement
une certaine proportion des individus répandus à la surface de
l’océan et entraînés dans le mouvement continuel des eaux.
L’existence d’une zone centrale à plankton spécial est une preuve
nouvelle de l’existence de cette rotation. Le mécanisme de la
circulation joue donc ici le rôle principal pour la conservation
de l’espèce et la création d’un plankton spécial. L’exemple bien
connu de l’océan Atlantique et de la Mer des Sargasses, montre
que ce cas n’est pas isolé. Il est probable que la rotation super-
ficielle des eaux est l’un des éléments le plus important de la
persistance de la vie à la surface de l’océan ».
Nous n’avons nullement l’intention de prétendre que la faune
eupélagique soit actuellement — et toujours — la même dans
toutes les régions de l’ hydrosphère. Il est certain qu’une es-
pèce peut se maintenir très longtemps dans un circuit océa-
nique. Mais ces circuits ne sont pas indépendants de la circula-
tion océanique générale. Ils lui sont reliés par les courants d’ar-
rivée qui leur amènent constamment de nouveaux organismes et
par les courants de départ qui emmènent une partie de la faune.
Ce système de courants n’appartient pas seulement à la circu-
lation superficielle, mais aussi à la circulation profonde (et ver-
ticale). Une partie de la faune entraînée par le courant de Flo-
ride et le Gulf-Stream vient, par exemple, en suivant les côtes
d’Afrique, rejoindre le courant équatorial et se trouve ainsi
dans un circuit fermé. Cette région pourra donc présenter, pen-
dant un certain temps, un t}rpe particulier de faune. Mais il est
non moins certain qu’une autre partie de cette même faune est
entraînée par la branche N.-E. du Gulf-Stream dans les régions
arctiques. Le même phénomène se reproduit dans les autres
circuits océaniques et il ne semble pas, par conséquent, qu’ils
puissent conserver indéfiniment la même faune.
Si les mers polaires ont une faune spéciale, il faut donc que les
animaux pélagiques qui y sont amenés par les courants trouvent
LA FAUNE EUPÉLAGIQUE
353
la mort au moment où ils en franchissent le seuil. On a quelque
peine à se représenter cette course à la mort de la faune péla-
gique tropicale vers les régions polaires et cet anéantissement
continuel d’une faune que rien ne viendrait compenser en réta-
blissant l’équilibre.
On pourrait, il est vrai, être tenté d’admettre que les animaux
pélagiques, pour éviter le sort fatal qui leur est réservé, s’en-
foncent dans la profondeur, avant d’arriver dans les régions
très froides, pour y gagner les courants profonds ramenant les
eaux polaires vers l’Equateur. Mais on reconnaît facilement
que cela n’est pas possible car, pour attirer ces organismes, les
courants profonds devraient avoir de l’eau plus chaude , ce qui
n’est pas le cas. Pour être ramenés par les courants profonds
dans les régions d’où ils sont partis, les organismes pélagiques
doivent donc faire tout le trajet en restant dans le courant.
Quant aux balistases, ou régions centrales des circuits, on sait
que leur faune pélagique est beaucoup plus pauvre que celle des
courants qui les entourent. En outre, Brandt 1 a fait remar-
quer que les essaims rencontrés par l’Expédition du Plankton
dans la Mer des Sargasses n’étaient jamais composés d’animaux
ayant des organes de natation, mais seulement d’espèces inca-
pables de se déplacer horizontalement autrement que sous l’ac-
tion des vagues et du vent. Ceci permettrait de croire que les
espèces capables de nager trouvent seulement dans les courants
les conditions d’existence très favorables qui leur permettent de
pulluler.
Il est possible que les balistases renferment une faune spé-
ciale, ainsi que Damas l’admet, mais ce fait demande encore à
être confirmé par de nouvelles recherches. Dans tous les cas,
les éléments de cette faune doivent provenir des courants, et si
les vents et les vagues peuvent les amener dans les balistases,
1 Branbt, K. Uéber Anpassungserscheinungen und Art der Verbreitung von
Hochseethieren. Ergebnisse der Plankton-Expedition, Rd. 1. 1892.
354
M. BEDOT
les mêmes facteurs peuvent agir en sens inverse pour les faire
rentrer dans le circuit.
Les considérations que nous venons d’exposer nous amènent
donc aux conclusions suivantes.
Les différences que l’on observe entre les faunes eupélagiques
des diverses régions de l’hydrosphère paraissent être dues à 3
causes principales :
1° l’imperfection de nos connaissances générales et notre
ignorance à peu près complète de la faune pélagique profonde ;
2° le fait que la composition de ces faunes régionales varie
dans le temps suivant l’apport des courants;
3° la confusion qui s’établit par l’emploi du mot faune péla-
giqueî. On comprend, en effet, sous ce nom, des faunes distinc-
tes, ayant des genres de vie différents et dont la répartition
géographique doit être traitée séparément, soit les animaux
eupélagiques (holoplancton), les animaux néritiques (méro-
plancton) et les animaux nectoniques (necton).
Les régions bionomiques que l’on a essayé d’établir pour la
faune eupélagique ne sont basées sur aucun caractère précis et
ne sont nullement séparées par des barrières infranchissables.
Etant donné que beaucoup d’animaux arrivent à supporter
de très grandes variations de température pourvu qu’elles soient
très lentes et progressives, on peut admettre, jusqu’à preuve du
contraire, qu’il en est de même pour toute la faune eupélagique.
Les courants océaniques transportant les eaux tropicales
dans les mers polaires et les ramenant à travers les régions pro-
fondes à leur point de départ, présentent ces conditions de mo-
dification lente et progressive de la température qui doivent
permettre aux animaux eupélagiques d’effectuer le circuit tout
entier et de passer ainsi des régions les plus chaudes aux régions
les plus froides.
LA FAUNE EUPÉLAGÏQUE
355
Cette hypothèse n’entraîne nullement la conclusion que toutes
les régions de l’hydrosphère doivent avoir la même faune. Des
groupes d’animaux peuvent être retenus pendant une période
plus ou moins longue dans les circuits qui se forment sur le par-
cours des courants. Ils contribueront à former un type local de
faune. Mais ce type doit forcément se modifier constamment par
l’arrivée de nouveaux éléments, par le départ des anciens, et
par la formation d’essaims lorsque les conditions sont favorables.
S’il est donc possible d’établir, dans le milieu océanique, des
régions bionomiques pour les animaux benthiques, nectoniques
et néri tiques, il parait impossible d’agir de même à l’égard des
animaux eupélagiques. Il est probable, en effet, qu’ils peuvent
circuler librement dans toute l’hydrosphère, en se laissant
emporter par les courants, et que les différences d’aspect de
la faune eupélagique des diverses régions océaniques ne sont
que temporaires.
Les organismes entraînées ainsi, d’une façon continue et
très lente, à travers toutes les régions océaniques, passeront
graduellement des climats les plus chauds aux climats les plus
froids. Pendant ce trajet, chaque espèce rencontre à un moment
donné la température et les conditions d’existence qui lui con-
viennent le mieux et lui permettent de pulluler. Les espèces
auxquelles les basses températures sont favorables doivent donc
abonder surtout dans les régions des hautes latitudes, aussi bien
dans l’hémisphère nord que dans l’hémisphère sud ; mais elles
pourront très bien se rencontrer aussi, quoique en moins grand
nombre, dans la région tropicale. De cette façon s’explique très
naturellement la bipolarité, et l’on comprend pourquoi ce phé-
nomène, qui est encore très discuté en ce qui concerne les ani-
maux benthiques, a été observé fréquemment chez des animaux
pélagiques1.
1 Kükenthal. Loc. cit., p. 17,
356
M. BEDOT
En terminant, nous ferons encore remarquer que si Ton veut
arriver à établir la répartition géographique des animaux ma-
rins sur une base solide, il faut absolument renoncer à traiter
la faune pélagique en général et commencer par étudier séparé-
ment chacun de ses éléments (holoplancton, méroplancton, nec-
ton) dont les conditions d’existence sont très différentes.
VOYAGE DE MM. M. BEDOT ET C. PICTET
DANS L’ARCHIPEL MALAIS
SUR LA
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
(RÉSUMÉ)
PAR
M. BEDOT
En terminant la publication de notre Voyage scientifique dans
V Archipel Malais nous allons donner un résumé des résultats
obtenus par l’étude des matériaux que nous avons recueillis dans
cette région. La plupart des espèces ont été déterminées et étu-
diées par des spécialistes et ont fait l’objet de plusieurs mémoi-
res publiés dans la Revue Suisse de Zoologie.
En voici la liste :
Pictet, C. Etude sur les Rydraires de la Baie d’Amboine. R. S. Z.1,
vol. 1, pp. 1-64, pi. 1-3. 1893.
Emery, C. Formicides de V Archipel Malais. R. S. Z., vol. 1, pp. 187-
229, pl. 8. 1893.
Simon, E. Arachnides de V Archipel Malais. R. S. Z., vol. 1, pp. 319-
328. 1893.
de Loriol, P. Echinodermes de la Baie d’Amboine. R. S. Z., vol. 1,
pp. 359-426, pl. 13-15. 1893.
Joubin, L. Céphalopodes d’Amboine. R. S. Z., vol. 2, pp. 23-64, pl. 1-4.
1894.
Zehntner, L. Crustacés de l’Archipel Malais. R. S. Z., vol. 2, pp.
135-214, pl. 7-9. 1894.
Béraneck, E. Les Chétognathes de la Baie d’Amboine. R. S. Z., vol.
3, pp. 137-159, pl. 4. 1895.
1 R. S. Z. = Revue Suisse de Zoologie.
358
M. BEDOT
Kcehler, R. Echinodermes de la Baie d’Amboine (Holothuries et
Cnnoïdes). R. S. Z., vol. 3, pp. 275-293. 1895.
de Loriol, P. Supplément aux Echinodermes de la Baie d’ Amboine.
R. S. Z., vol. 3, pp. 365-366, pl. 10-11. 1895.
Bedot, M. Les Siphonophores de la Baie d’ Amboine. R. S. Z., vol. 3,
pp. 367-414, pl. 12. 1896.
Joubin, L. Note complémentaire sur un Céphalopode d’Amboine, R.
S. Z., vol. 3, pp. 459-460. 1896.
Bergh, R. Eolidiens d’Amboine. R. S. Z., vol. 4, pp. 385-394, pl. 16.
1896.
André, E. Mollusques d’Amboine. R. S. Z., vol. 4, pp. 395-405, pl.
17. 1896.
Topsent, E. Spongiaires de la Baie d’Amboine. R. S. Z., vol. 4, pp.
421-487, pl. 18-21. 1897.
Peracca, M. G. Reptiles et Batraciens de l’Archipel Malais. R. S. Z.,
vol. 7, pp. 321-330, pl. 14. 1899.
Silvestri, F. Diplopodes de V Archipel Malais. R. S. Z., vol. 7, pp.
331-334, pl. 15. 1899.
Fritze, A. Orthoptères de l’Archipel Malais. R. S. Z., vol. 7, pp. 335-
340, pl. 16. 1899.
Rosa, D. Oligochètes de T Archipel Malais. R, S. Z., vol. 9, pp. 131-
136. 1901.
Mortensen, Th. Lissodiadema, Nouveau genre de Diadematides .
R. 8. Z., vol. 11. pp. 393-398. 1903.
Apstein, C. Salpes d’Amboine. R. S. Z., vol. 12, pp. 649-656, pl. 12.
1904.
André, E. Supplément aux Mollusques d’Amboine et description
d’un nouveau genre de la famille des Bhyllirhoides. R. S. Z., vol. 14,
pp. 71-80, pl. 1. 1906.
Ma as, ü. Méduses d’Amboine. R. S. Z., vol. 14, pp. 81-107, pl, 2-3*
1906.
Calvet, L. Bryozoaires d’ Amboine. Note sur Bugüla dentata(Lmx)
et Retepora denticulata Bush R. S. Z., vol. 14, pp. 617-621, pl. 21. 1906.
Carl, J. Copépodes d’Amboine. R. S. Z. vol. 15, pp. 7-18, pl. 1. 1907.
Bedot, M. Madréporaires d’Amboine, R. S. Z., vol. 15, pp. 143-292,
pl. 5-50. 1907.
Malaquin, A. et A. Dehorne. Les Annélides polychètes de la Baie
d’Amboine. R. S. Z., vol. 15, pp. 335-400. 1907.
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS 359
Moser, F. Cténophores de la Baie d'Amboine. R. S. Z., vol. 16, pp.
1-26, pi. 1. 1908.
Hansen, H. J. Sur quelques Crustacés pélagiques d’Amboine. R. S. Z.,
vol. 16, pp. 157-159. 1908.
Roule, L. Alcyonaires d’Amboine. R. S. Z., vol. 16, pp. 161-194, pl.
6-8. 1908.
Pizon, A. Ascidies d’Amboine. R. S. Z., vol. 16, pp. 195-240, pl. 9-14.
1908.
Roule, L. Actiniaires d’Amboine. R. S. Z., vol. 17, pp. 113-120. 1909.
Bedot, M. La faune eupélagique de la Baie d’Amboine et ses rela-
tions avec celle des autres océans. R. S. Z., vol. 17, pp. 121-142. 1909.
Parmi les animaux que nous avons récoltés en Malaisie, cer-
tains groupes n’ont pas fait l’objet d’une publication spéciale
parce qu’ils ne renfermaient que des espèces bien connues.
Nous citerons cependant, plus loin, les espèces dont la mention
peut avoir quelque intérêt au point de vue zoogéographique. La
détermination de ces groupes a été faite par des spécialistes,
soit par M. le Prof. R. Blanchard pour les Hirudinées, M. le
Dr J. Carl pour une partie des Myriopodes, M. le Prof. L.
Dôderlein pour les Fongies, M. le Dr G. Neumann pour les
Doliolides, M. C. T. Regan pour les Poissons et M. le Prof. C.
Ph. Slüiter pour les Géphyriens. Nous saisissons cette occasion
pour adresser à ces savants, ainsi qu’à tous ceux qui ont colla-
boré à la publication des résultats scientifiques de ce voyage,
l’expression de notre vive reconnaissance.
Nous allons maintenant donner, pour chaque localité, la liste
des espèces récoltées, en commençant par la faune terrestre et
d’eau douce.
Voyage. Vol. 2.
25
360
M. BEDOT
I. FAUNE TERRESTRE1
ET D’EAU DOUCE
Bornéo : Sarawak.
Toutes les récoltes ont été faites aux environs de Ivuching,
puis en remontant la rivière de Simundjan jusqu’au lac Propok.
Hirudinées
Limnatis (Pœcilobdella) granu- Hæmodipsa zeylanica Blanch.
losa Blanch.
Crustacés
Sesarma edwardsi de Man var. Sesarma edwardsi de Man var.
crassimana de Man. lævimana n. var.
Sesarma bocourti A. M.-Edw.
Arachnides
Solenocosmia javanensis Walk
Scytodes marmorata L. Koch.
Argy rodes argyrodes Walk.
Poltys illepidus C. Koch.
Cyrtarachne lœvis Thorell.
Argiope catenulata Dolesch.
Gea spmipes C. Koch.
Cyclosa paupercula n. sp.
Nephilengys malabarensis Walk.
Argyroepeira orichalcea Dolesch.
Dyschiriognatha bedoti n. gen.
n. sp.
Palystes incanus Thorell.
Oxyopes lineatipes C. Koch.
Plexippus culicivorus Dolesch.
Palamnæus longimanus Herbst.
Myriopodes
Rhynchoproctus ater (Tôm.) Silv.
Trachelomegalus hoplurus (Poe.)
Silv.
Euridirorachis (Platyrrhacus)
picteti n. sp.
Orthomorpha coarctata Sauss.
Trigoniidus sp. ?
Scolopendra subspinipes Leach,
1 Nous ne citerons pas, ici, toutes les espèces d’insectes qui ont été récoltées,
mais seulement celles dont la mention peut avoir quelque intérêt.
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
361
Orthoptères
Capnoptera fusca n. sp.
Formicides
Aenictus gracilis n. sp.
Diacamma geometricum race ver-
sicolor F. Smith.
Lobopelta mutabilis F. Smith.
Crematog aster de for mis F. Smith.
Crematogaster ferrarii Ernery,
Pheidole javana Mayr,
Tetramorium guineense Fab.
Doïichodenis bituberculatus Mayr.
Plagiolepis longipes Jerdon.
Oecophylla smaragdina Fab.
Camponotusgigasr.borneensisVm
Camponotus festinus F. Smith.
Camponotus irrüans F. Smith.
Camponotus bedoti n. sp.
Polyrhachis bellicosa F. Smith.
Polyrhachis murina F. Smith.
Polyrhachis bicolor F. Smith.
Polyrhachis argentea Mayr.
Poissons
Anabas scander/s Dold. Periophthalmus schlosseri Pall.
Periophthahnus kœlreuteri Schn. Gobins doriæ Günth.
Reptiles
Crocodihis porosus Sch.
Trionyx cartïlagineus Bodd.
Hemidactylus platyurus Sch.
Draco cornutus Gthr.
Cahotes cristatellus KuhL
Tachydromus sexlineatus Daud.
Lygosoma (Emoa)nigrum Homb.
et Jacq.
Python reticulatus Sch.
Cylindrophis rufus Laur.
Acrochordus javanicus Hornst.
Tropidonotus trianguligerus Boie.
Xenelaphis hexagonotus Gant.
Coluber melanurus Schleg.
Dendrelaphis caudolineatus Gray.
Simotes purpurascens Schleg.
Simotes octolineatus (Schneid.).
Calamaria picteti n. sp.
Cerberus rhynchops Sch.
Dipsadomorphus dendrophilus
Boie.
Dipsadomorphus cynodon Boie.
Psammodynastes pictus Gthr.
Dryophis prasinus Boie.
Bungarius fasdatus Schn.
Naja tripudians Merr. var. pau-
cisquamis n. var.
362
M. BEDOT
Amphibiens
Bana limnocharis Wiegm. Bufo quadriporcatus B)gr.
Bana erythræa Schleg.
Ile Victory.
L’Ile Victory est un petit îlot couvert de végétation et situé
à mi-chemin entre Bornéo et Singapore par environ 1°40' Lat.
N. et 106°40' Long. E. Nous avons également récolté, dans
cette île, un certain nombre de Lichens qui ont été décrits par
M. le Prof. J. Müller dans le Nuovogiornalebotanicoitaliano,
vol. 23, n° 2, Aprile 1891.
Arachnides
Stanneoclavis brevipes Dolesch. Argiope versicolor Dolesch.
Formicides
Œcophylla smaragdina Fab.
Sumatra : Deli.
Oligochètes
Pheretima atheca Posa. Pheretima burchardi Mich. var.
Pheretima martensi Michælson. favosa n. v.
Pheretima picteti n. sp.
Crustacés
Paratelphusa maculata de Man.
Arachnides 1
Solenocosmia javanensis Walk. Scytodes marmorata L. Koch.
1 Toutes les espèces citées dans cette liste ont été déterminées par M. E. Simon,
bien que quelques-unes d’entre elles ne soient pas mentionnées dans les Arachni-
des de l’Archipel Malais de cet auteur.
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
363
Storena vittata Thorell.
Spermophora longiventris n. sp.
Argy rodes sumatranus Thorell.
Gasteracantha vittata Schæll.
Argiope ætherea Walck.
Meta celebesiana Walck.
Cyclosa anseripe Wack.
Myriopodes
Âcanthodesmus (Platyrrhacus) Sphæropœus punctulatissima Silv.
saussurei n. sp. Trigoniulus sp. ?
Orthoptères
Blatta subgenitalis n. sp. var. obs- Coptacra sumatrensis n. sp.
curior n. var. Mecopoda dilatata Redtb.
Gelastorhinus gracilis n. sp. Conocephalus coarctatus Redtb.
Theridiosoma picteti n. sp.
Heteropoda thoracica C. Koch.
Dolomedes femoraîis van Hasselt.
Thalasius spathidaris v. Hasselt.
Palamnæus longimanus Herbst*
Gmogalus sumatranus Thorell.
Formicides
Odontoponera transversa F. Smith.
Diacamma geometricum F. Smith.
Diacamma vagans F. Smith.
Ponera punetatissima Roger race
simülima F. Smith.
Pristomyrmex picteti n. sp.
Monomorium pharaonis L.
Lophomyrmex bedoti n. sp.
Crematogaster deformis F. Smith.
Crematogaster rogenkoferi Mayr.
var. lutea n. var.
M eranoplus mucronatus F. Smith.
Plagiolepis longipes Jerdon.
Œcophylla smaragdina Fab.
Prenolepis longicornis Latr.
Camponotus gigas Latr.
Camponotus festinus F. Smith.
Camponotus (Colobopsis) saun-
dersi Emery.
Poïyrhachis ypsilon Emery.
Polyrhachis bihamata Drury.
Poïyrhachis dives F. Smith.
Polyrachis cephalotes n. sp.
j Echinopla meïanarctos F. Smith,
Poissons
Callichrous hypothalmus Blkr. Osphronemus trichopterus Pall.
Ophiocephalus striatus Bl. PLelostoma temmincki C. V.
364
M. BEDOT
Reptiles
Hemidactylus frenatus J), et B. Gonyocephalns chamæleoutinus
Dendrophis pictus Boie. Laur.
ÂMPHIBIENS
Rana labialis Blgr. Rana limnocharis Wiegm.
Java.
Orthoptères
Blatta nodosa n. sp. Ceratinoptera sundaica n. sp.
Phyllodromia picteti n. sp.
Gélébès.
Formicides
Solenopsis geminata Fab. (Ecophylla smaragdina Fab. val*.
Dolichoderus bituberculatùs Mayr selebensis n. var. (Gorontalo).
(Gorontalo). Polyr hachis abdominalis F. Smith
Plagiolepis longipes Jerdon (Go- (Gorontalo).
rontalo).
Ternate.
Formicides
Solenopsis geminata Fab. (Ecophylla smaragdina Fab. var.
Camponotus bedoti n. sp. subnitida Emery.
Batian.
Formicides
Solenopsis geminata Fab. (Ecophylla smaragdina Fab. var.
Dolichoderusbituberculatus Mayr. gracillima n. var.
Camponotus bedoti n. sp.
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
365
Bourou.
Arachnides
Clastes frëycineti Walck.
Formicides
Dolichoderns bituberculatus Mayr.
Amboine.
Oligochètes
Pontoscolex corethrurus F. Miil.
UJoborus geniculatus Oliv.
Gasteracantha sturi Doleschall.
Argiope æmula Walck.
Evetria molluccensis Dolesch.
Epeira unicolor Dolesch.
Pheretima posthuma L. Vaill.
Nephila maculata Fabr.
Argyroepeira orichalcea Dolesch
Heteropoda venatoria L.
PLormurus anstralasiæ Fabr.
Gagrella amboinensîs Dolesch.
Arachnides
Myriopodes
Orthomorpha coarctata de Sauss. Rhinocricus sp ?
Formicides
Platythyrea pusilla n. sp.
Odontomachus hæmatodes L.
Solenopsis g eminata Fabr.
Pheidole plagiaria F.Smitli.
Tetramorium paci/icmn Mayr.
Dolichoderns bituberm la tu s May r .
Tapinoma melanocephalum Fab.
Iridomyrmex rufoniger Lowne
var. metallescens n. var.
Iridomyrmex cordatus F. Smith.
? Pseudolasius famüiaris.
? Camponotus maculatus F ab. race
mitis F. Sm.
? Polyrachis rastellata Latr.
Reptiles
Cyclemis amboinensîs Daud.
Calotes cristatellus Kuhl.
Enygrus carinatus Schn.
Dendrophis pictus Boie.
Dipsadomorph us irregularis
Merr.
366
M. BEDOT
II. FAUNE MARINE
Amboine.
CŒLENTÉRÉS
SPONGIAIRES
CALCAIRES
Leucandra pumïla Bowerb.
DÉMOSPONGIÉS
CHARNUES
Chondrosia reniformis Nardo. Placinolopha bedoti n. gen. n. sp.
Placortis simplex F.-E. Schulze.
Tetractinellides
Theonella swinhœi Gray. Calthropella g eodioides Carter: var.
Sydonops picteti n. sp. Sphinctrella ornata Sollas.
Placospongia melobesioides Gray. Tetïlla ridleyi Sollas.
Myriastra clavosa Ridley. Tetïlla merguiensis Carter.
Pilochrota brevidens n. sp.
Monaxonides
Tethya ingalli Bowerb.
Cliona mucronata Sollas.
Spirastréllasolida Ridley & Dendy
Spirastrella decumbens Ridley.
Spirastreila carnosa n. sp.
Suberites tenidculus Bowerb.
Higg insia corraloides var. massa-
lis Cart.
Ciocalypta penidllus Bowerb.
Amorphinopsis fϟda Dendy.
PLymeniaddon ? subacerata Rid-
ley et Dendy.
Bubaris vermiculata Bowerb.
Ecfiinodictyum asperum Ridley
et Dendy.
Rhaphidophlus filifer Ridley et
Dendy.
Rhaphidophlus filifer var. muta-
bilis n. var.
Acarnus tortïlis Topsent.
FAUXE DE L’ARCHIPEL MALAIS
367
Ophlitaspongia australiensis Rid-
ley var. mucronata n. var.
Hymeraphia clavata Bowerb.
Plumohalic/iondria arborescens
Ridley.
Histoderma verrucosum Carter
var. fucoides n. var.
Tedania digitata O. Schm.
Iotrochota purpurea Bowerb.
Iotrochota baculifera Ridley.
Damiria schmidti Ridley.
Lissodendoryx isodictyalis Cart.
Lissodendoryx baculata n. sp.
Esperella pellucida Ridley.
EspereUa philippensis Dendy.
Esperella sordida Bowerb. var.
orientalis n. var.
Desmacella peachi Bowerb. var.
triraphis n. var.
Desmacella peachi Bowerb. var.
fistulosa n. var.
Desmacella fortis 11. sp.
Stylotella conulosa n. sp.
Stylotella cornuta n. sp.
Oceanapia fisiulosa Bowerb.
Oceanapia amboinensis n. sp.
Oceanapia fragilis n. sp.
Gelliodes fihdata Ridley.
Gellius toxius n. sp.
Gellius couchi Bowerb.
Gellius glaberrimus n. sp.
Gellius hispidulus n. sp.
Pellina integra n. sp.
Reniera fistulosa Bowerb.
Reniera rosea Bowerb.
Reniera camerata Ridley.
Reniera cribriformis Ridley.
Reniera pulvinar n. sp.
Petrosia dura Nardo.
Petrosia similis var. compacta
Ridley et Dendy.
Halichondria panicea Pallas.
Halichondria cavernosa n. sp.
Chalinula montagui Fleming.
Spinosellci confæderata Ridley.
Spinosella melior Ridley et Dendy.
Pachychalina joubini n. sp.
Pachychalina lobata Ridley.
Cacochalina mollis n. sp.
Chalina similis n. sp.
Monoceratides
Hircinici variabilis var. dendroi-
des O. Schm.
Spongelia fragilis Schmidt var.
Dysideopsis palmata n. sp.
Phyllospongia foliascens Pallas.
? Euspongia septosa Lmk.
Euspongia irregularis var. mol-
lior O. Schm.
368
M. BEDOT
CNIDAIRES
HYDROZOAIRES
Hydropolypes.
Gymnoblastes
Dendrodava dohrni Weism, Pennaria cavoîinii Eïirbg.
Syncoryne crassa n. sp. Tubularia viridis n. sp.
Sphærocoryne bedoti n. gen. n. sp. Myrionema amboinensis n. gen.
Bougainvillea ramosa Bened. n. sp.
Calyptoblastes
Halecium halecinum L. var. mi-
nor n. var.
Halecium simplex n. sp.
Halecium humile n. sp.
Obelia bidentata Clarke.
Obelia geniculata L.
Clytia johnstoni Aid.
Clytia longicyatha Allm.
Clytia serrulata Baie.
Clytia noliformis M. Ci*.
Clytia trigona n. sp,
Clytia arborescens n. sp.
Habella lata n. sp.
Hebella cylindrica Ldf.
Lytoscyphus junceus (Allm.) n.
gen.
j Sertutaria vegæ Thoinp. d’A.
Serüdaria complexa Clarke.
Sertutaria gracilis Hassal var.
Sertularia moluccana n. sp.
Sertutaria tubitheca Allm.
Plumularia secundaria L.
Plumularia halecioides Aid.
Plumularia strictocarpa n. sp.
Plumularia plagiocampa n. sp.
Aglaophenia disjuncta n. sp.
Lytocarpus philippinus Ivchp.
Hydrocoralliaires
La description des Millépores que nous avons récoltés à Am-
boine n’a pas été publiée. Nous nous bornerons à donner les
noms des trois espèces qui sont très communes dans cette loca-
lité. Nous avons pu les déterminer facilement par comparaison
avec les types de M. Edwards déposés au Muséum d’Histoire
Naturelle de Paris. Ce sont :
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
369
Millepora verrucosa M. Eclw. Millepora reticidaris M. Edw.
Millepora intricata M. Edw.
Hydroméduses.
ÀNTHOMÉDUSES
Euphysora bigelowi Maas. liara papua Less.
Cytæis vulgaris Ag. et Mayer. Proboscidadyla flavicirrata Brdt.
Bougainvillia fulva Ag. et Mayer. var. stolonifera Maas.
Leptoméduses
Laodice fijiana Ag. et Mayer. Fhicduciim virens Bigelow.
Phialidium pacificum Ag. et Odocanna polynema Ilkl.
Mayer. , Mesonema macrodactylum Brdt.
Trachoméduses
? Liriope rosacea Eseh. Aglaura prismatica Maas.
Rhopalonema velatum Ggbr.
Narcoméduses
Canoctantha octonaria M. O. Solmundella bitentacidata Quoy
et G.
Siphonophores.
Calycophorides
Ersæa bojani Chun.
Halopyramis adamantina Chun.
Cuboïdes adamantina Chun.
Lilyopsis rosea Chun.
Galeolaria aurantiaca Vogt.
Diphyes gracïlis Ggbr.
Eudoxia messanensis Ggbr.
Biphyopsis compressa Hkl. var.
picta n. var.
Amphiroa dispar n. sp.
Bassia perforata Quoy et G.
Spenoides australis Hxl.
Abylopsis quincunx Chun.
Aglaismoides eschscholtzi Hxl.
Eudoxia cuboïdes Leuck.
Parasphenoides amboinensis n.
gen. n. sp.
Enneagonoides picteti n. sp.
370
M. BEDOT
Physonectes
Crystallomia polygonata Dana. Agalmopsis sarsi Kôll.
Halistemma rubrum Hxl. ForsJcalia contorta M. Edw.
Cupulita picta Hkl.
SCYPH0Z0 AIRES
Seyphopolypes.
Alcyonaiees
Clavularia picteti n. sp.
Pachyclavularia erecta n. gen.
n. sp.
Tubipora chamissoni Ehr,
Tabipora musica L.
Heliopora cœrulea Bl.
Xenia rubens Sch.
Xenia fusca Sch,
Nephthya elongata Kkt.
Dendronephthya rubra May.
Dendronephthya rosea Kkt.
Lithophytum viride May.
Paraspongodes crassa Kkt.
Sarcophytum reichenbachi Sch.
Sarcophytum plicatum Sch.
Sarcophytum fungiforme Sch.
Sarcophytum bœttgeri Sch.
Lobophytum hedleyi Whst.
Lobophytum candelabrura n. sp
Sclerophytum herdmani Pratt.
Alcy onium polydactylum Ehr.
Virgularia juncea Pall.
Virgalaria rumphi Kôll.
Virgularia reinwardti Herkl.
Svavopsis elegans n. gen. n. sp.
Ealisceptram magnifolium ‘Kôll.
Halisceptrum pann folium Kôll.
Halisceptrum tenue n. sp.
Pteroides lacazei Kôll.
ÂCTINIAIRES
Cerianthus maua Carlgr. Phymanthus muscosits Hadd. et
Palythoa howesi Hadd. et Shack. Shak.
Gemmaria multisulcata Carlgr. Actinostephanus hæckeli Kwiet.
Edwardsiélla pudica Klunz. A ctinoden dron ambonenseiK wi et) .
Madréporaikes
Cyathohelia axillaris (Eli. et Sol.) Pocillopora acuta Lmck.
Stylophora digitata (Pallas). Pocillopora elegans Dana.
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
371
Seriatopora histrix Dana.
Euphyllia rugosa Dana.
Euphyllia fmbriata (Spengler).
Euphyllia picteti n. sp.
Euphyllia picteti var. flexuosa
n. var.
Oaîaxea fascicularis (L.)
Gàlaxea aspera Quelch.
Trachyphyllia amarantus (Mill-
ier).
Cattogyra foi'mosa Yerrill.
Cœloria dædalea (Eli. et Sol.).
Cœloria arabica var. triangularis
Kl un z.
Massa echinata Edw. et H.
Massa brueggemanni Quelch.
Symphyllia indica Edw. et H.
Symphyllia acuta Quelch.
Symphyllia sinuosa (Quoy et
Gaim.).
Tridacophyllia lactuca (Pallas).
H ydnophorélla microcona (Lmck).
Hydnophorella exesa (Pallas).
Favia okeni Edw.
Favia pandanus (Dana).
Goniastræa retifarmis Lmck.
Goniastræa quoyi Edw. et H.
Goniastræa multüobata Quelch.
Çyphastræa microphtalma (Lmk)*
Prionastræa robusta (Dana).
Merulina studeri n. sp.
Fungia cyclolites Lmck.
Fûngia acüniformis Quoy et G.
Fungia paumotensis Stutch.
Fungia echinata (Pallas).
Fungia repanda Dana.
Fungia danai Edw. et H.
Fungia fungites var. haimei
Verril.
Fungia fungites var. incisa Dô-
derl.
Fungia fungites var. agaricifor-
mis Lmck.
Fungia fungites var. confertifo-
lia Dana.
Fodabacia crustacea (Pallas).
Podabacia robusta Quelch.
Herpetolitha Umax (Esper).
Cryptabacia talpina (Lmck).
Pavonia decussata Dana.
Balanophyllia cumingi Edw. et H.
Dendrophyllia ramea (L.)
Turbinaria crater (Pallas).
Turbinaria peltata (Esper).
Madrepora seriata (Ehrbg).
Madrepora subulata Dana.
Madrepora studeri Brook.
Madrepora qiielchi Brook.
Isopora hispida (Brook).
Goniopora stokesi Edw. et H.
Goniopora lobata Edw. et H.
Rhodaræa tenuidens Quelch.
Porites conglomerata Dana.
Montipora palmata (Dana).
Montipora venosa (Ehrbg).
Montipora spumosa (Lmck).
Montipora verr'ucosa (Lmck).
Montipora foliosa Pallas.
372
M. BEDOT
Scyphoméduses.
COEOXATES
Nausithoe punctata Kôll.
Discophoees
Pelagia panopyra Per. et Les. Crambione mastigophora Maas.
Netrostoma cœrulescens Maas. Thysanostoma thysanura Hkl.
GTÉNOPHORES
Cydippides
Pleurobrachia globosa Moser. Hormiphora amboinæ n. sp.
Pleurobrachia striata n. sp.
Beroides
Beroe forskali Chun. Beroe cucumis Fabricius.
Ganeshides n. ord.
Ganesha elegans Moser.
ECHINODERMES
D’après mon ami M. le Professeur Kœhler, qui a bien voulu
faire une révision complète de nos Echinodermes d’Amboine,
il convient de modifier quelques-unes des déterminations men-
tionnées dans la Monographie des Echinides, Stellérides et
Ophiurides 4. On doit donc remplacer les noms des espèces figu-
rant dans la colonne de gauche du tableau ci-dessous par ceux
de la colonne de droite.
1 Rev. Suisse Zool., vol. 1, p. 359.
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
373
Rhabdoçidaris annulifera Lmck.
Rhabdoçidaris imperialis Lmck. ■
Echinotrix desori (Agassiz) Peters/
Salmacis rarispina Agassiz. -
Ophiactis sexradia Grube.
Ophiadis brocki P. de Lor.
Ophiomastix mixta Lutk.
Ophiothrix comata M. et Tl*.
: PJiyllacanthus annulifera Lmck.
: Phyllacanthus imperialis var.
fustigera A. A g.
-Echinotrix calamar is Pal las.
: Salmacis spheroides (L.).
: Ophiadis savignyi M. et Tr.
i Ophiadis savignyi M. et Tr.
- Ophiomastix annulosa M. et Tr.
-Ophiothrix exigua Lyman.
En outre il faut ajouter
la Culcita novæ-guineæ M.
à la liste des Stellérides d’Amboine
et Tr.
CRINOIDES
Antedon liidovici Carp.
Antedon andersoni Carp.
Antedon impaHpinna Carp.
Antedon milberti Müll.
Adïnometra parvicirra Müll.
Adinometra divaricata Carp.
Adïnometra robustipinna Carp,
Adinometra regalis Carp.
Adinometra stelligera Carp.
STELLERIDES
Archaster typicus Mul. et Tr.
Astropeden polyacanthus Mul. et
Tr.
Luidia maculata Mul. et Tr.
Pentaceros turritus Linck,
Pentaceropsis obtusatus (B. de
S* ü.) Sladeu.
Culcita grex Mul. et Tr.
Culcita novæ-guineæ Mul. et Tr.
Asterina cepheus Valanc.
Asterina exigua Linck.
Linckia miliaris (Lmck) v. Mart.
Ophidiaster purpureus E. Perr.
Nardoa tubercidata Gray.
Acanthaster echinites (Eli. et Sol.)
Lütk.
Echinaster eridanella Yalenc.
OPHIURIDES
Ophiopezella lutkeni n. sp.
Pedinura septemspinosa (Mul. et
Tr.) Lütk.
M. BEDOT
\
374
Pectinura gorgonia (Mül. et Tr.)
Lütk.
Pectinura infernalis (Mül. et Tr.)
Lütk.
Ophiolepis cincta Mül. et Tr.
Ophioplocits imbricatus (Mül. et
Tr.) Lyman.
Ophiactis savignyi M. et Tr.
Amphiura duncani Lyman.
Ophiocnida picteti n. sp.
Ophiocoma scolopendrina var. al-
ternans v. Mart.
Ophiocoma erinaceus Müll et Tr.
Ophiarachna affinis Lütk.
Ophiarthnim elegans Peters.
Ophiomastix annulosa Mül. et Tr.
Ophiomastix caryophyllata Lütk.
Ophiothrix longipeda (Lmk) Mül.
et Tr.
Ophiothrix punctolimbata v.Mart.
Ophiothrix exigua Lyman.
Ophiothrix galateæ Lütk.
Ophiothrix bedoti n. sp.
Ophiothrix picteti n. sp.
Ophiothrix propinqua Lyman.
Ophiomixa brevispina v. Mart.
ECHINIDES
Cidaris metularia Lmk.
Phyllacanthus annulifera (Lmk).
Phyllacanthus imperialh var. fus-
tigera A. Ag.
Echinothrix calamaris Pallas.
Diadema setosum Gray.
Lissodiadema lorioli n. gen. n. sp.
Asthenosoma variam Grube.
Tripneustes variegatus (Klein)
Agassiz.
Salmacis spheroides (L.).
Echinometra lucunter (Leske)
Gray.
Peter ocentrotus mamillatus
(Brandt) Klein.
Echinodiscus auritus Leske.
Laganum depressum Lesson.
Arachnoides placenta Agassiz.
Metalia maculosa (Gml) Agassiz.
Maretia planulata (Lmk) Gray.
HOLOTHURIDES
Actinocucamis typica Ludw.
Pseudocucumis africana Semper.
Phyllophorus bedoti n. sp.
Holothuria argus Jæger.
Polothuria græffei Semper.
Holothuria edulis Lesson.
Holothwûa monacaria Jæger.
Holothuria impatiens Forsk.
Holothuria pardalis Selenka.
Holothuria pleuripus Haacke.
Holothuria vagabunda Selenka.
8tichopus chloronotus Brandt.
Synapta beseli Jæger.
Synapta reticulata Semper.
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
375
VERS
NÉMERTIENS
M. le Prof. Joubin, qui a bien voulu examiner nos Némer-
tiens, a reconnu les espèces suivantes :
Poliopsis lacazei Joubin. Eupolia medioîineata Bürger.
Lineus albovittatus (Stiippson). Eupolia mexicana Bürger.
GÉPHYRIENS
Les Géjdiyriens sont représentés dans notre collection par
les 3 espèces suivantes dont nous devons la détermination à
l’amabilité de M. le Prof. Sluiter.
Physcosoma pacifkum Kef. Sipunculus robiistus Kef.
Physcosoma nigrescens Kef.
BRYOZOAIRES
Bugiila dentata Lamouroux. Retepora denticulata Busk.
BRAGHIOPODES
Lingida anatina Lam.
ANNÉLIDES
Syllis gracïlis Grube.
Hesione interiexta Grube.
Nereis masalacencis Grube.
Perinereis perspicillata Grube.
Nereis ( Ceratonereis) ' mirabilis
Kinberg.
Voyage. Vol. 2.
Nereis picteti n. sp.
Callizônella lepidota Krohn.
Corynocephalus gazellæ Apstein
Callizona angelini Kinberg.
Phalacrophorus pictus Geerf.
Pelagobia longicirrata Greef.
26
376
M. BEDOT
Typlilocolex mulleri Busch.
Tomopteris rolasi Greeff.
Tomopteris helgolandiui Greeff*.
Lepidonotus carinulata Grube.
Lepidonotus wahlbergi Kinberg.
Lepidonotus cristatus Grube.
Eupolyodontes amboinensis n. sp.
Eurythoe paciftca Kinberg.
Notopygos maculata Kinberg.
Notopygos labiatus Mc Int.
Eucarunculata grubei n. gen.
n. sp.
Diopatra amboinensis Aud.&Edw.
Eunice valida Gravier.
Eunice flaccida Grube.
Eunice mutabïlis Gravier.
Eunice pycnobranchiata Mc Int.
Eunice collaris Ehrbg.
Eunice grubei Gravier.
Œnone diphyllidia Sçhmarda.
Staurocephalus filicornis Grube.
Aracoda multidentata Ehlers.
Lumbriconeris gracilis Gr,
Sabellaria johnstoni Mc Int.
Sabella spectabÜis Gr.
Sabella manicata Gr.
Sabella tenuitorques Gr.
Dasychone violacea Schm.
Salmacina ædificatrix Clpd.
Pomatoceros tricornigera Gr.
Loimia ingens Gr.
Terébella claparedi Gr.
Phenacia parca Gr.
Chœtopterus variopedains Renier.
Stylanoides parmata Gr.
Dasybranchus umbrinus Gr.
CHÉTOGNATHES
Sagitta bedoti n. sp. Sagitta enfiata Grassi.
Sagitta serratodentata Krohn. Spadella draco Krohn.
Sagitta bipunctata Quoy et Gaini. Spadella vougai n. sp.
MOLLUSQUES
AMPH1NEURES
Crypioplax oculatus Quoy et G. Lepidopleurus dallii Haddon.
Çryptoplax lævis Blainv.
SCAPHOPODES
Dentalium bisinuatum n. sp.
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
377
GASTROPODES
Prosobranches
Columbella (Strombina) corru- Chelyonotus semperi Berg.
gata il sp. Sigaretus eximius Reeve.
Cerithium pulchellum n. sp. Haliotis varia L.
Hipponyx minutus n. sp. Haliotis asinina L.
HÉTÉROPODES
Firoloidea desmaresti Lesueur. Atlanta gaudkhandi Eyd. et Sol.
Cardiapoda .placen ta Less.
Opisthobranches
Casella atromarginata Guy.
Chromodoris funerea Colling wood
Chromodoris elisabethina Bergh.
Chromodoris annæ Bergh.
Chromodoris annæ var. unitæ-
niata n. var.
Phlegmodoris areolaia A. et H.
Pleurophyllidia cuvieri d'Orb.
Pleuroleura picteti n. sp.
Phyllirhoe bucephalumVev. et Les.
Ctilopsis picteti n. gen. n. sp.
Tornatina (Uriculus) subfusca
il. sp.
Doriopsis pustulosa A. et H.
Platydoris (Boris) sordida Quoy
et G.
Platydoris maculosa Cuv.
Platydoris (f) rossiteri Crosse.
Phyllidia pustulosa Cuv.
Phyllidia tritineata Cuv.
Aplysia dactylomela Rang.
Dolabella rumphi Cuv.
Learehis indica n. gen. n. sp.
Myja longicornis n. gen. n. sp.
Ennoia briareus n. gen. n. sp.
Ptéropodes
Cynibuliopsis calceola Verrill.
Limacina trochiformis Orb.
Creseis acicida Rang.
Creseis virgula Rang.
Ciio pyramidata L.
Cleodora curvata Rang, et Soûl.
Cavolinia gibbosa Rang.
Cavolinia globulosa Rang.
Cavolinia uncinata Rang.
Desmopterus papilio Chun.
Thliptodon diaphanus Meisenh
378
M. BEDOT
CÉPHALOPODES
Octopus areolatus de Haan.
Octopus amboinensîs Broek.
Octopus boscii (Lesueur) Hoyle.
Octopus inconspicuus Brock.
Octopus marmoratus Hoyle.
Octopus duplex Hoyle.
Sepioteuthis lessoniana Fer. et
d’Orb.
Chiroteuthis picteti n. sp.
Loligo bleekeri Keferst.
Idiosepius picteti n. sp.
ARTHROPODES
CRUSTACÉS
M. le D1' J. G. de Man a bien voulu revoir un certain nombre
d’espèces douteuses et indéterminées de notre collection et les
comparer à celles qui ont été rapportées des mêmes régions par
le « Siboga ». A la suite de cette révision il est arrivé à la con-
clusion que quelques-uns des noms qui figurent dans la descrip-
tion de nos Crustacés (Rev. Suisse Zool., vol. 2, p. 135. 1894)
devaient être changés. La liste suivante donne à gauche les
noms qui doivent disparaître et à droite ceux qui doivent les
remplacer.
Philonicus cervicalis n. sp. — Solenocera pectinata Sp. Bâte
Alpheus tridentatus n. sp. = Alpheus bidens Olivier.
A. hippothoe var. edamensis de Man. — Alpheus edamensis de Man.
Alpheus crinitus Dana. = pp. Alpheus consobrinus de Man .
= pp. Alpheus insignis Heller,
Goniocaphyra sp. V — Catoptrus nitidus A. M.-Edw.
Gélasimus sp.? ~ Gelasimus chlorophthalnius
Latr.
Cladocères
Evadne tergestina Claus.
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
379
COPÉPODES
salamis vulgaris (Dana).
Calanus darwini (Lubb.).
Calanus caroli Giesbr.
Calanus minor (Clans).
Calanus pauper Giesbr.
Eucalanus attenuatus (Dana).
Eucalanus subtenuis Giesbr.
Eucalanus mucronatus Giesbr.
Eucalanus crassus Giesbr.
Rhincalanus cornutus (Dana).
Paracalanus clevei nov. nom.
Paracalanus aculeatus Giesbr.
Acrocalanus longicornis Giesbr.
Acrocalanus gradlis Giesbr.
Clausocalanus arcuicornis (Dana).
Euchæta marina (Prestand).
Euchæta concinna Dana.
Scolecithrix danæ (Lubb.).
Centropages furcatus (Dana).
Temora stylifera (Dana).
Temora discaudata Giesbr.
Temora turbinata (Dana).
Candacia pachydactyla Dana.
Candacia curta Dana.
Candacia truncata Dana.
Candacia catula Giesbr.
Candacia bradyi Scott.
Calanopia elliptica (Dana).
Labidoce?~a acuta Dana.
Labidocera kroyeri (G. Brady).
Labidocera detruncata (Dana).
Acartia erythræa Giesbr.
Acartia amboinensis n. sp.
Acartia bispinosa n. sp.
Acartia spinicauda Giesbr.
Acartia negligens Dana.
Acartia danæ Giesbr.
Oithona setigera Dana.
Setella gradlis Dana.
Clytemnestra rostrata Poppe.
Oncæa conifera Giesbr.
Oncæa venusta Phil.
Saphirina nigromaculata Claus.
Saphirina lactens Giesbr.
Saphirina opalina Dana.
Saphirina metallïna Dana.
Saphirina stellata Giesbr.
Copilia mirabilis Dana.
Corycæus ovalis Clans.
Corycæus danæ Giesbr.
Corycæus speciosus Dana.
Corycæus obtusus Dana.
Corycæus venustus Dana.
Corycæus longistylis Dana.
Corycæus concinnus Dana.
Corycæus gibbulus Giesbr.
ClRRIPÈDES
Lepas anserifera L. Balanus tintinnabulum var. or-
Pœdlasma eburnea Hinds. bignyi ? Chenu.
Sacculina corculum Kossin.
380
M. BEDOT
SCHIZOPODES
ThysanopodatriciispidataMA^dw. Euphausia latifrons G. O. Sars.
Thysanopoda agassizi Ortm, Stylocheiron carinatum G. O. S.
Euphausia sibogæ n. sp.
Stomatopodes
Gonodactylus chiragra Fabr. Protosquilla stolinra Muller.
Gonodactylus graphurus White. Pseudosquilla ornata Miers.
Décapodes
a) Macroures.
Thalassina scorpionoides Latr.
Calianassa amboinensis de Man.
Gebiopsis intermedia de Man.
Axius spinipes de Man.
Axius plectorhynchus Strahl.
Paraxius picteti n. sp.
Panulirus ornatus Fabr.
Alpheus frontalis Say.
Alpheus lævis Randal) .
Alpheus strenuus Dana.
Alpheus edwardsi Aud.
Alpheus edwardsi var. haani
Ortm.
Alpheus edamensis de Man.
Alpheus carinatus de Man.
Alpheus amboinæ n. sp.
Alpheus tricuspidatus Heller.
Alpheus bidens Olivier.
Alpheus consobrinus de Man.
Alpheus însignis Heller.
Mippolyte marmoratus Olivier.
Palæmonella amboinensis n. sp*
Palæmonella affinis n. sp.
Palæmonella tenuipes Dana.
Oodeopus pungens n. sp.
Oodeopus ensiler n. sp.
Solenocera pectinata Sp. Bâtes.
Stenopus hispidus Olivier.
Lucifer typus Thompson.
Lucifer reynaudi M. Edw.
b) Anomoures
Eemipes testudinarius H. M.-
Edw.
Galathea elegans White.
Polyonyx tuberculosus de Man.
Polyonyx triunguiculatus n. sp.
Polyonyx hexagonalis n. sp.
Porcellana triloba White.
Cœnobita rugosus H. M.-Edw.
Cœnobita clypeatns H. M.-Edw.
Pagurus enopsis Dana.
Pagurus spinimanus H. M.-Edw.
FAUNE DE L’ARCHIPEL MALAIS
381
Pagurus deformis H. M.-Edw.
Pagurus sigmoidalis n. sp.
Monolepis orientalis Dana.
g) Brachyures
Hyastenus subinermis n. sp.
Hyastenus sebæ White.
Menæthius monoceros Latr.
Schizophrys aspera A. M.-Edw.
M icippa cristata L . var. 1 æ vi m a n a
n. var.
Micippa cristata L. var. granu-
lipes n. var.
Tylocarcinus styx Herbst.
Ceratocarcinus intermedius il sp.
Carpilius convexus Forsk.
Carpilodes stimpsoni A. M.-Edw.
Atergatis floridas Rumph.
Lophadæa granulosa Ruppel.
Lophactæa multicristata n. sp.
Actæa tomentosa A. M.-Edw.
Actæa areolata Dana.
Actæa picta n. sp.
Chlorodius niger Forsk.
Chlorodopsis melanodactyïus A.
M.-Edw.
Chlorodopsis spinipes Heller.
Sphœrozius cochlearis n. sp.
Püumnus cœndescens A. M.-Edw.
Pilumnus vespertilio Fabr.
Püumnus bleekeri Miers.
Trapezia cymodoce Herbst.
Trapezia areolata Dana var. iner-
mis A. M.-Edw.
Trapezia rufopunctata Herbst.
Tetralia glaberrima (Herb.) Dana.
Hexapas sexpes Fabr.
Eriphia lævimana Latr.
Gonîosoma sexdentata Herbst.
Thalamitra prymna Herbst.
Campa læviuscula Heller.
Caphyra natatrix n. sp.
Catoptrus nitidas A. M.-Edw.
Sphærocarcinus bedoti n. sp.
Litocheira quadrispinosa n. sp.
Ceratoplax villosa n. sp.
Ceratoplax leptochelis n. sp.
Myctiris brevidactylus Stimps.
Ocypoda ceratophthalma Pal las.
Ocypoda cordimana Latr.
Gelasimus anmdipes Latr.
Gelasimus chlorophlhalmus Latr.
Gelasimus foràpatus White.
Matuta victrix var. crebrepunc-
tata Nuers.
Matuta banksi Leach.
PROCORDÉS
TUNICIERS
Ascidies
Podoclavella meridionalis Herdm. Polycarpa picteti n. sp.
Polycarpa erecta n. sp. Polycarpa ovata n. sp.
382
M. BEDOT
Polycarpa pedunculata n. sp. LeptoclinumpantherinumUintev.
Polyclinum vasculosum n. sp. Leptoclinum psamathodes Hinter.
Pscimmaplidium solidum Herdm. Protobotryllus viridis n. sp.
Salpides
Salpa ( Cyclosalpa ) pinnata Forsk.
- Ag.
Salpa henseni Traust. et Apst. —
A g. et Sol.
Salpa amboinensis n. sp. — Ag.
et Sol.
Salpa hexagona Quoy et G. — Ag.
Salpa picteti n. sp.
Salpa democratica - mucronata
Forsk. — Ag. et Sol.
Salpa scutigera-confœderata For.
— Ag. et Sol.
Doliolides
M. le Dr G. Neumann a eu l’obligeance de déterminer nos
Doliolides d’Amboine. Il a reconnu les trois espèces suivantes :
Anchinia rubra Vogt. Doliokim denticulatiim Quoy et
Doliolum tritonis Herdm. Gaim.
La première de ces espèces, ainsi que le fait remarquer M. le
Dr Neumann, n’avait été rencontrée jusqu’à présent que dans
la Méditerranée et Doliolum tritonis dans les Océans Atlanti-
que et Indien. Quant à D. clenticulatum , il a été trouvé dans les
trois Océans.
CEPHALOCORDÉS
Branchiostoma belcheri Gray.
VERTÉBRÉS
POISSONS
Ces Poissons ont été déterminés par M. Tate Regan du Bri-
tish Muséum. Pendant notre séjour à Amboine nous avons
FAUNE DE L ARCHIPEL MALAIS
383
porté notre attention avant tout sur les Invertébrés et nous
n’avons récolté des Poissons qu’occasionnement. La liste sui-
vante ne donne donc qu’une très faible idée de la richesse ich-
thvologique de cette région.
Tetrodon houckenî Bl.
Tetrodon bennetti Blkz.
letrodon striolatus Q. et G.
Batistes undulatus M. Park.
Batistes verrncosus L.
Muræna petelli Blkr.
Muræna richardsoni Blkr.
Muræna nebuïosa Akl.
Muræna fimbriata Benn.
Muræna tile H. B.
Muræna moluecensis Blkr.
Muræna afra BL
Ophichthys colubrinus Bodd.
Hippocampus trimacidatus Benn.
Hippocampus guttidatus Cuv.
Syngnathus bicoarctatus Blkr.
Ichtyocampus carce H. B.
Exocoetus rostratus Gthr.
Saurus myops Bl. Schn.
Bseudorhombus sp. ?
Fierasfer gracilis Blkr.
Bomacentrus moluecensis Blkr.
Tetradrachmium arnanum Blkr.
Bremnas biaculeatus Bl.
Amphisile strigata Gthr.
Antennarius marmoratus L.
Luciogobius sp. ?
Gobius echinocephalus Rüpp.
Bseudochromis fuscus M. et Tr.
Micropus unipinna Gray.
Bterois antennata Bl.
Bterois zébra C. et V.t
Scorpæna haplodadylus Blkr.
Holocentrum sammara Forsk.
Cromileptes altivelis C. et V.
Synancidium horridum L.
INDEX DES ESPECES CITEES
(Les noms imprimés en caractères gras sont ceux des espèces et
variétés nouvelles.)
Abyla bassensis, I, 362, 363.
Abyla pentagona, I, 363.
Abyla perfora ta. I, 362.
Abylopsis pentagona, I, 363.
Abylopsis quincunx, I, 363; II, 369.
Acamarchis dentata, I, 57 i.
Acamarchis tridentata, I, 572.
Acanthaster echinites, 1, 147; 11,373.
Acanthaster ellisîi, I, 150.
Acanthaster mauritiensis, 1, 148, 149,
150, 15i.
Acanthodesmus saussurei, I, 503;
II, 363.
Aearnus carteri, I, 455.
Aearnus innominatus, I, 454, 455.
Aearnus tenuis, I, 454.
Aearnus ternatus, I, 454.
Aearnus tortilis, I, 426, 429, 454;
II, 366.
Acartia amboinensis, I, 582, 583,
587; II, 379.
Acartia bifilosa, I, 583.
Acartia bispinosa, I, 583, 587;
II, 379.
Acartia clausi, I, 583.
Acartia danae, I, 587; II, 379.
Acartia ervtbraea, I, 582, 587;
II, 379.
Acartia lilljeborgi. I, 583,
Acartia negligens, I, 587; II. 379.
Acartia spinicauda. I, 587 ; II, 337,
379.
Acicularia virchowi, II, 156.
Acremodactyla ambonensis, II, 331.
Acrocalanus gracilis, I, 586; II, 379.
Acrocalanus longicornis, I, 586;
II, 379.
Acrocalanus pediger, I, 577, 578.
Acrochordus javanicuS, I, 494; II,
361.
Acrocladia mamillata, 1,134.
Acropora damicornis, II, 102.
Acropora muricata, II, 102.
Acropora porites, II. 102.
Actaea areolata, I, 241, 244; II, 381.
Actaea nodipes, I, 244.
Actaea picta, I, 242; IL 381.
Actaea rufopunetata, I, 244.
Actaea tomentosa, l, 241, 243, 244;
II, 381.
Actaeodes tomentosus, I, 241.
Actinocucumis diffîcilis, I, 334.
Aetinocucumis typica, I, 334; II, 374.
Actinodendron ambonense, II, 327,
331, 370.
Actinometra belli, I, 350.
Actinometra divaricata, I, 347; 11,
373.
Actinometra duplex, I, 350.
Actinometra magnifica, I, 348.
Actinometra nigra, I, 351.
Actinometra nobilis, I, 350.
Actinometra parvicirra, I, 347; II,
373.
Actinometra regalis, I, 350; II, 373.
Actinometra robustipinna, I, 348;
II, ,373.
Actinometra stelligera, I. 350: II,
373.
Actinometra tenax, I, 351.
386
INDEX
Actinostephanus haeckeli, II, 327,
330, 370.
Aeginella dissonema, I, 559.
Aenictus gracilis, I, 65; II, 361.
Aenictus laeviceps, I, 66.
Agalma alba, I, 398.
Agalma alveolata, I, 374.
Agalma breve, I, 377, 378, 379,
381, 384, 388, 393.
Agalma clausi, I, 391, 394.
Agalma clavata, I, 375, 376, 397.
Agalma clavatum, I, 376, 377, 378,
380', 382, 383, 388, 397.
Agalma elegans, I, 380, 381, 382,
384, 390, 398.
Agalma eschscholtzi, I, 374, 388,
393, 398.
Agalma gettyana, I, 376, 398.
Agalma haeckeli, I, 38s.
Agalma intermedia, I, 398.
Agalma mertensi, I, 373, 374, 394.
Agalma minimum, I, 376, 395.
Agalma okeni, I, 371, 372, 373,
374, 375, 377, 378. 380, 381,
382, 383, 388, 393, 394.
Agalma papiliosum, I, 380, 384, 391 .
399.
Agalma polygonata, l. 383, 388.
Agalma pontocardia, I, 375.
Agalma punctata, I, 375, 397.
Agalma rigidnm, I, 394.
Agalma rubra, I, 375, 395.
Agalma rubrum, I, 376, 395.
Agalma sarsi, I, 376, 377, 382, 397.
Agalma utriculare, 1, 382, 398.
Agalmopsis cara, I, 396.
Agalmopsis carum, I, 396.
Agalmopsis catena, I, 389, 390, 398.
Agalmopsis clavatum, I, 378, 398.
Agalmopsis dissol uta, I, 384, 391,
399.
Agalmopsis elegans, I, 375, 378,
380, 384, 390, 391, 395, 397,
398.
Agalmopsis fragile, I, 380, 383, 390,
395.
Agalmopsis punctata, 1,375, 389,395.
Agalmopsis rubra, I, 375, 395.
Agalmopsis sarsi, I, 366, 369, 375,
376,378,380,381,382,384,
388, 391, 397, 398; 11,370.
Agalmopsis utricularia, I, 380, 381,
382, 391, 398.
Aglaismoides eschscholtzi, I, 363;
J], 369.
Aglaophenia disjuncta, I, 2, 59 ;
II, 368.
Aglaophenia philippina, I, 60.
Aglaophenia urens, I, 60.
Aglaura hemistoma, I, 557.
Aglaura prismatica, I, 543, 557; II.
336, 369.
Aglaurides erythroensis, II, 186.
Alcvonum polvdactylum. II, 249.
‘ 265, 370.
Alcvonum ramosum, II, 258.
Alloposus mollis, I, 198.
Alpheus acant.homerus, I, 295.
Alpheus amboinae, 1, 296; II, 380.
Alpheus bidens. I, 299, 300 ; II, 378,
380.
Alpheus carinatus, I. 295, 297, 298;
II, 380.
Alpheus consobrinus, II, 378, 380.
Alpheus crinitus, I, 300; II, 378.
Alpheus edamensis, II. 378, 380.
Alpheus edwardsi, I, 295; II, 380.
Alpheus edwardsi var. haani, 1,
295; II, 380.
Alpheus frontalis, I, 294; II, 380.
Alpheus haani, I. 295.
Alpheus hippothoë, I, 295.
Alpheus hippothoë var. edamensis,
I, 295; II, 378.
Alpheus insignis, II, 378, 380.
Alpheus laevis, I, 294; II, 380.
Alpheus strenuus, I, 294; il, 380.
Alpheus tricuspidatus, I, 298:11,380.
Alpheus tridentatus, I, 298; II, 378.
Ammothea viridis, II, 258.
Amorphinopsis excavans, I, 450.
Amorphinopsis filigrana, I, 450.
Amorphinopsis foetida, I, 427, 429,
449; II, 366.
Amorphinopsis paliescens, I, 450.
Amphiroa angulata, I, 361.
Amphiroa carina, I, 361.
Amphiroa dispar, I, 361; II, 369.
Amphisile strigata, II, 383.
Amphiura duncani, I, 163; II, 374.
Amphiura lutkeni, I, 163.
Anabas scandens, II, 361.
INDEX
387
Anchinia ruhra, II, 382.
Ancylometes vulpes, I, 117,
Anochetus myops, I, 79.
Anochetus punctiventris, I, 80.
Antedon acuticirra, I, 344.
Antedon aequipinna, I, 346.
Antedon andersoni, I, 345; II, 373.
Antedon conjungens, I, 346.
Antedon imparipinna, I, 346; 11,373.
Antedon ludovici, I, 344; II, 373.
Antedon miiberti, 1, 346; II, 373.
Antedon protecta, I, 34 6.
Antennarius marmoratus, II, 383.
Anthastra aeruginosa, I, 438.
Anthemodes articulata, I, 389, 399.
Anthemodes canariensis, I, 378, 379,
382, 384, 388, 396.'
Anthemodes ordinata, I, 384, 388,
389, 397.
Anthemodes picta, I, 384, 388, 395.
Anthemodes pictum, I, 395.
Aplvsia dactvlomela, I, 422; II, 377.
Apolemia uvaria, I, 375.
Arachnoïdes placenta, I, 136; II,
374.
Aracoda multidentata, II, 186, 376.
Archaster angulalus, I, 139.
Archaster nicobaricus, I, 138.
Archaster typions, I, 138; II, 373.
Argiope aemula, I, 112; II, 365.
Argiope aetherea, II, 363.
Argiope catenulata, I, 112; II, 360.
Argiope versicolor, I, 112; II, 362.
Argonauta argo, 1. 189.
Argyrodes argvrodes, I, 111; II,
360.
Argvrodes sumatranus, I, 111; II,
363.
Argyroepeira oricbalcea, I, 114; II,
360, 365.
Ascidia bifissa, II, 282.
Ascidia empheres. II, 282.
Ascidia gemmata, II, 282.
Ascidia kreagra, II, 282.
Asterias echinites, I. 147.
Asterias exigua, I, 144.
Asterias laevigata, I, 145.
Asterias nodosa, I, 140.
Asterias obtusa ta, I, 141.
Asterina burtoni, I, 144.
Asterina cephea, I, 143.
Asterina cepheus, I, 143; II, 373.
Asterina exigua, I, 144; II, 373.
Asterina kraussi, I, 145.
Asteriscus cepheus, I, 143.
Asteriscus pentagonus, I, 144.
Asthenosoma grubei, I, 127, 354.
Asthenosoma varium, I, 124, 353,
517; II, 374.
Astraea amboinensis, II, 143.
Astropecten arma tus, I, 139.
Astropecten hystrix, I, 139.
Astropecten polyacanthus, I, 139;
II, 373.
Astropecten stellaris, I, 138.
Astropecten vappa, I, 139.
Astropvga desori, I, 122.
Atergatis tloridus, I, 238, 308; II,
381.
Atlanta gaudichaudi, I, 539; II. 337,
377.
Atta bellicosa. I, 84, 85.
Axius plectorhvnchus, I, 289; II, 380.
Axius spinipes, I, 289; II, 380.
Balanophyllia cumingi, II, 91, 144,
371.“
Balanus tintinnabulum var. orbignvi,
I, 308; II, 379.
Balistes undulatus, II, 383.
Balistes verrucosus, II, 383.
Bassia obeliscus, I, 362.
Bassia perforata, I, 362; II, 369.
Bassia quadrüatera, I, 362.
Bassia tetragona, I, 362.
Beroe australis, II, 239.
Beroe cucumis. II, 226, 238, 239,
240, 241, 336, 342, 372.
Beroe forskali, II, 226, 232, 238,
239, 240, 241, 372.
Beroe ovata, II, 227, 232.
Beroe pandora, II, 238, 239, 241.
Beroe pandorina, II, 238.
Beroe roseus, II, 240.
Biemma peachi, I, 465.
Blatta nodosa, I, 505; II, 364.
Blatta subgenitalis var. obscu-
rior, I, 506; II, 363.
Bohadshia argus, I, 337.
Bolina micropecten, II, 240.
Bolina ovalis, II, 240.
Bothroponera bispinosa, I, 78.
388
INDES
Bothroponera excavata, I, 79.
Bothroponera ma y ri, 1, 78.
Bothroponera piliventris, I, 78.
Bothroponera ruflpes, I, 78.
Bothroponera sublaevis var. rubî-
cunda, I, 79.
Botrvllus violaceus, II, 324, 325.
Bougainvillea ramosa, I, 2. 4, 11; II,
368.
Bougainvillia fulva, I, 542, 547; II.
369.
Bougainvillia muscus, I, 11. 12.
Branchiostoma belcheri, II, 382.
Brissus carinatus var. B. compressus,
I, 136.
Brissus maculosus, I, 136.
Bubaris vermiculata, I, 426, 429,
450; II, 366.
Bubaris vermiculata var. erecta, I,
450.
Bufo melanostictus, I, 500; II, 366.
Bufo quadriporcatus, I, 500; II, 362.
Bugula dentata, I, 571; II, 375.
Bungarus fasciatus, I, 498; II, 361.
Caeochalina mollis, 1,431. 485; II,
367.
Calamaria picteti, I, 491. 495: II,
361.
Calanopia elliptica, I, 587; II, 379.
Calanus caroli, I. 586; II, 337,379.
Calanus darwini, I, 586; II, 379.
Calanus minor, I, 586; II, 379.
Calanus pauper, I, 586 : II, 379.
Calanus vulgaris, I, 586; II, 379.
Calliagalma utrieularia, I, 398.
Callianassa amboinensis, I, 288; II,
380.
Callianira bialata, II, 232.
Callichrous hypothalmus, II, 363.
Callizona angelini, II, 155, 156,375.
GallizoneMa lepidota, II, 155, 375.
Callogvra formosa, II, 33, 34, 41,
142, 371.
Calotes cristatellus. I, 492; II, 361,
365.
Calotes versicolor, I, 493.
Calthropella geodioides var., I, 428,
438; II, 366.
Campanularia denticulata, I, 31, 32.
Campanularia fruticosa, I, 36, 39, 40.
Campanularia johnstoni, I, 28.
Campanularia juncea, I, 36, 37, 38.
Campanularia marginata, I, 36.
Campanularia noliformis, I, 31, 32,
33.
Campanularia rula, I, 36, 39.
Campanularia serrulata, I, 30.
Campanularia spinulosa, I, 26.
Campanularia thyroscvphiformis, T,
37, 38.
Camponotus bedoti, I, 74; II. 361,
364.
Camponotus festinus. I. 74; II, 361.
363.
Camponotus gigas, I, 73; II, 363.
Camponotus gigas r. borneensis, I.
73; II, 361.
Camponotus irritans, I, 74; II, 361.
Camponotus lubbocki, I, 75.
Camponotus macula tus r. mitis, I, 74;
II, 365.
Camponotus motschulskii, I, 75.
Camponotus poecilus, I, 74, 103.
Camponotus (Colobopsîs) saundersi.
I, 76; II, 363.
Camponotus vitreus, I, 7 4, 103.
Camponotus wasmanni, I, 102.
Camponotus wasmanni var. mu-
tilarius, I, 102.
Cancer sexpes, I, 253.
Candacia bradvi, I. 579, 587; IL
379.
Candacia catula, I, 579. 580, 581.
587: II, 379.
Candacia curta, I. 579,587; 11,379.
Candacia pachvdactvla. T, 587: II,
379.
Candacia pectinata, I, 579, 581.
Candacia truncata, I, 587; II, 379.
Caphvra laevis, I, 256.
Caphyra natatrix, I, 256; II, 381.
Capnoptera fusca, I, 510: IL 361.
Capnoptera staudingeri, 1, 510.
Carcinus maenas, I, 256.
Gardiapoda placenta, I, 422; II, 377.
CarpiJius convexus, I, 237: II, 381.
Carpilodes stimpsoni,I, 237; II, 381.
Carupa laeviuscula, I. 255; II, 381.
Carupa tenuipes, I, 255.
Casella atromarginata, I, 418; II.
377.
INDEX
389
Cataulacus llagitiosus, 1, 95.
Cataulacus granulatus, I. 93.
Cataulacus guineensis, I, 95.
Cataulacus horridus, I, 94.
Cataulacus latissimus, I, 93.
Cataulacus latus, I, 93.
Cataulacus obertfaüri, I, 95.
Catoptrus nitidus, II, 378, 381.
Cavolinia gibbosa, I, 539; II, 377.
Cavolinia globulosa, T, 539; II, 377.
Cavolinia uncinata, I, 540; II, 377.
Centropages furcatus, I, 578, 586:
II, 379.
Ceratinoptera sundaica, 1, 508;
II, 3(i4.
Ceratocarcinus (Harrovia) alboli-
neata, I, 236.
Ceratocarcinus dilatatus, 1, 235, 236.
Ceratocarcinus intermedius, I,
235; II, 381.
Ceratocarcinus longimanus, I, 237.
Ceratocarcinus spinosus, I, 236.
Ceratoplax ciliata. I. 267, 268.
Ceratoplax ’eptochelis, I. 268: II,
381.
Ceratoplax villosa, I, 267:11, 381.
Cerberus rbynchops, I, 497; II, 361.
Cerianthus ambonensis, II. 329.
Cerianthus elongatus, II, 329.
Cerianthus maua, II. 327, 328, 329.
370.
Cerianthus sulcatus, II, 329.
Cerithium pulchellum, I, 417; II,
377.
Cestus pectinatus, II, 240
Cestus veneris, II, 340.
Chalina fmitima, l, 485.
Glial ina limbata, I, 485, 486.
Chalina similis, I. 431, 485; II.
367.
Chalinissa oblata, I, 485.
Chalinula montagui, I, 431, 482; II,
367.
Chelyonotus semperi, II, 377.
Chiroteuthis bomplandi, I, 205.
Chiroteuthis lacertosa, I. 204, 205,
218.
Chiroteuthis picteti, I, 191, 204,
223; II, 378.
Chiroteuthis veranyi. I, 204, 205,
211, 215, 216, 217.
Chlorodius niger, I, 244: II, 381.
Chlorodopsis melanodactvlus, I, 245;
II, 381.
Chlorodopsis spinipes, I. 245; II,
381.
Ghoetopterus variopedatus, II, 187,
376.
Chondrosia ramsayi, I, 432.
Chondrosia reniformis, I, 426, 427,
432; II, 366.
Cbromodoris annae, I, 419; II, 377.
Chomodoris annae var. unitaeniata,
J, p. 4 19: IL 377.
Cbromodoris elisabethina, I, 418: II,
377.
Chromodoris funerea,I,4 18 ; II, 377.
Cidaris annulifera, I, 120.
Cidaris lucunter, I, 133, 134.
Cidaris lutkeni, I, 120, 121.
Cidaris mamillata, I, 134.
Cidaris metularia, I, 120; II, 374.
Cidaris variegata, I, 133.
Cidarites annulifera, I. 120.
Cidarites imperialis, I, 121.
Cidarites metularia, I, 120.
Cioealvpta penicillus, I, 429, 449 ;
II, 366.
Cioealvpta penicillus var. gracilis, I,
449.
Circalia papillosa, I, 384.
Cistopus indicus, I, 189.
Clastes freveineti, I, 115; II, 365.
Clathria aculeata, I, 451.
Clathria meandrina, I, 451.
Clausocalanus arcuicornis. I, 586:11,
379.
Clavelina lepadiformis, II, 285, 287,
288.
Clavelina meridionalis, II, 283.
Clavularia aspera, II, 251.
Clavularia inllata, II, 254.
Clavularia picteti, LL 248. 250,
370.
Clavularia rosea, II, 254.
Clavularia violacea, II, 254.
Cleodora curvata, II, 377.
Clio pvramidata, I. 539: II, 377.
Cliosp?, I, 539.
Cliona ensifera, I, 444.
Cliona mucronata, I, 427. 429, 444;
II, 366.
390
INDEX
Cliona viridis, I, 460.
Clytemnestrarostrata, I, 587; II, 379.
Clytia arborescens, 1, 2, 34; 11,368.
Clytia johnstoni, 1, 3, 4, 5, 38, 33;
II, 368.
Clytia longicvatha, I, 3, 4, 38; II,
368.
Clvtia noliformis, I, 3, 31, 55; II,
368.
Clytia serrulata, I, 3, 30; II, 368.
Clytia trigona, I, 3, 33; II, 368.
Coeloria arabica var. triangularis,
II, 36, 143, 371.
Coeloria daedalea, II, 35, 37, 38,
143, 371.
Coeloria sinensis, II, 36.
Coeloria stricta, II, 36.
Coenobita clypeatus, I, 384; II, 380.
Coenobita rugosus, I, 383; II, 380.
Coluber melanurus, I, 495; II, 361.
Columbella (Strombina) corru-
gata, I, 415; II, 377.
Columbella fusiformis, I, 416.
Conocephalus coarctatus, I, 510; II,
363.
Copilia mirabilis, I, 588; II, 379.
Coptacra sumatrensis, I, 509; II,
363.
Corticium candelabrum, I, 433.
Corycaeus concinnu.-',l, 588; II, 379.
Corycaeus danae, I, 588; II, 379.
Corycaeus furcifer, I, 585.
Corycaeus gibbulus, 1, 588; II, 379.
Corycaeus lautus, I, 584.
Corvcaeus longistvlis, I, 584, 588;
“ II, 379.
Corycaeus obtusus, I, 588; II, 379.
Corycaeus ovalis, I, 588; II, 379.
Corycaeus speciosus, I, 588; II, 379.
Corycaeus varius, I, 584.
Corycaeus venustus, I, 588; II, 379.
Corydendrium parasiticum, 1, 7.
Corynocephalus gazellae, II, 155,
156, 375.
Crambione mastigophora, I, 543,
563; II, 373.
Cranchia brocki, I, 191.
Crella elegans, I, 459, 460.
Crella scbmidti, I, 45y, 460.
Crematogaster deformis, I, 71: II,
361, 363.
Crematogaster ferrarii, I, 71; II, 361.
Crematogaster rogenhoferi var. lu-
tea, I, 71; II, 363.
Creseis acicula, I. 539; IL 377.
Creseis virgula, I, 539; II, 377.
Cribrella elegans, I, 459.
Cribrella hamigera, I, 459.
Cribrella labiata, I, 460.
Crocodilus porosus, 1, 491: II, 361.
Cromileptes altivelis, II, 383.
Cryptabaciatalpina, II, 84, 144,371.
Cryptoplax laevis, I, 414; II, 376.
Cryploplax larvaeformis, I, 414.
Crvptoplax oculatus, I, 413. 417:11,
376.
Crystallodes clausi, I, 394.
Crystallodes imbricata, I, 383, 387.
Crvstallodes mertensi, I, 383. 387,
394.
Crystallodes plethosoma, I, 387.
Crvstallodes rigida, I, 383. 387,
394.
Crystallodes rigidum, I, 366, 379,
381, 394.
Crystallodes vitraea, I, 366, 383.
387, 394.
Crvstallomia polvgonata, I. 366,
374, 376, 377, 378, 379, 380,
381 , 387, 388. 394; 11. 370.
Cülopsis picteti, I, 532; II. 377.
Cuboidesadnmantina, I, 357; 11,369.
Cucumaria africana, I, 334.
Cucumaria assimilis, I, 335.
Cucumaria conjungens, I, 337.
Culcita grex, I, 142; II, 373.
Culcita novae-guineae, II, 373.
Cuneolaria elegans, 1. 384, 389,
398.
Cuneolaria imbricata, I, 389.
Cuneolaria incisa, I, 371, 372, 384,
389, 399
Cunoctantba octonaria. I, 543, 558;
II, 369.
Cupulita ampbitridis. I. 390.
Cupulita amphitrites, I. 375, 377,
396.
Cupulita boodwich, L 371, 374,
390, 399.
Cupulita bovvdicb, I, 390, 399.
Cupulita bowdichi, I, 390, 399.
Cupulita canariensis, I, 390, 396.
INDEX
391
Cupulita cara, I, 382, 383, 390, 396.
Cupulita fragilis, 1, 390, 396.
Cupulita picta, 1, 366, 369, 370,
371, 375, 377, 378, 379, 380.
381. 382. 383, 390, 395, 396:
II, 370.
Cupulita sarsi, I, 390, 396.
Cupulita tergestina, I, 390, 396.
Cyathohelia axillaris, II, 3, 142, 370.
Cvclemis amboinensis, 1, 492: IL
365.
Cyclos anseripe, II, 363.
Cyclosa paupercula, 1, 112; II, 360.
Cylindrophis linealus, I, 494.
Cylindrophis maculatus, I, 494.
Cylindrophis rufus, I, 493, II, 361.
Cymba crystallus, I, 357.
Gymbulia calceola, I, 423.
Cymbuliopsi s calceola. 1, 423: 11,377.
Cynopîthecus nigrescens, I, xl.
Cyntlïia tuberosa, II, 292.
Cyphastraea microphtalma, II, 68,
143, 371.
Cyrtarachne laevis, I, 112; II, 360.
Cvstopus pleuripus, I, 341.
Cytaeis vulgaris, I, 542, 545; II, 369.
Dauiiria australiensis, 1, 459, 460.
Damiria schmidti, I, 430, 459;
II, 367.
Dasybranchus umbrinus, II, 187,
376.
Dasyclialina melior, I, 483.
Dasychone violacea, II, 187, 376.
Uendorvx incrustans, I, 447.
Dendrelaphis caudolineatus, I, 495;
II, 361.
Dendroclava dohrni, I, 2, 4, 5, 6,
63; II, 368.
Dendronephthya rigida, II, 258.
Dendronephthya rosea, II, 249, 257,
370.
Dendronephthya rubra, II, 249, 257,
370.
Dendrophis pictus, I, 495; II, 364.
365.
Dendrophyllia ramea, II, 94, 144,
371/
Dendropsis bidentifera, I, 446.
Dentalium bisinuatum, I, 415; II,
376.
Dentalium erectum, I, 415.
Dentalium splendidum, I, 415.
Desmacella fortis, I, 430, 466,
467; IL 367.
Desmacella peachi, 1, 426, 465,
466, 467, 468.
Desmacella peachi var. fistulosa,
I, 430, 466, 467; II, 367.
Desmacella peachi var. stellifera, I,
465.
Desmacella peachi var. trirha-
phis, I, 430,465, 467; IL 367.
Desmacella varians. ï, 466.
Desmacella variantia, I, 466.
Desmacidon fistulosa, I, 471.
Desmacodes peachi, I, 465.
Desmopterus papilio, I, 5ï0; II, 377.
Diacamma geometricum, I, 67 : IL
363.
Diacamma geometricum r. versicolor,
I, 67; II, 361.
Diacamma vagans, I, 68; II, 363.
Diacria sp? I, 539.
Diadema savignyi, I, 123.
Diadema setosa, I, 123.
Diadema setosum, I, 123; II, 374.
Diopatra amboinensis, II, 178, 376.
Diphves acuminata, I, 359, 360.
Diphyes gracilis, I, 358; II, 369.
Diphves sieboldi, I, 359.
Diphyllidia cuvieri, I, 420.
Diphvopsis compressa var. picta,
I. 360; II, 369.
Dipsadomorphus cynodon, 1, 497:11,
361.
Dipsadomorphus dendrophilus , I,
497; II, 361.
Dipsadomorphus irregularis; I, 497 :
II, 365.
Dischiriognatha tenera, I, 115.
Dolabella ruraphi, I, 422; II, 377.
Dolichoderus bituberculatus, 1, 72:
II, 361, 364, 365.
Doliolum denticulatum, II, 382.
Doliolum tritonis, II, 382.
Dolomedesfemoralis, I, 116; II, 363.
Dolomedes fimbriatus, I, 116.
Dolomedes riparius var. femoralis,
I, 116.
Dolomedes spathularîs, 1, 117.
Dolopaeus cinctus, I, 117.
Voyage. Vol. 2.
27
392
INDEX
Doramasia bojani, I. 357.
Doriopsis pustulosa, I, 422: If. 377.
Doris areolata, I, 419.
Do ris atromargïnata, I, 418.
Doris (Phlegmodoris) spongiosa, I,
419.
Draco eornutus, I. 492; II, 36i.
Dryophis prasinus, I, 498; II, 361.
Dynamena distans, I, 48, 49.
Dynamena divergens, I, 51.
Dynamena gracilis, I, 48.
Dynamena gracilis, I, 48.
Dynamena tubuiiformis, I, 44, 46.
Dyschiriognatha argyrostilba, I, 115.
Dyschiriognatha bedoti, I, 114;
IL 360.
Bysideopsis palmata, 1, 431, 486;
il, 367.
Dysmorphosa sp? I, 542, 546.
Echinaster affinis, 1, 151.
Echinaster eridanella, I, 151: II,
373.
Echinaster Solaris, I, 147.
Echinodictvum asperum, I. 429, 450;
II, 366.
Echinodiscus auritus, I, 135; 11,374.
Echinodiscus inauritus, I, 135.
Ecbinometra lobata, I, 134.
Echinometra lucunter, 1, 133; II, 374.
Echinometra muscosa amboinensis,
I, 120.
Echinometra setosa, I, 123.
Echinometra subangularis, I, 134.
Echinopla melanarctos, I, 78; II, 363.
Echinothrix annellata, I, 122.
Echinothrix calamaris, 1, 123; H, 373,
374.
Echinothrix desori, I, 122; II, 373.
Echinothrix diadema, I, 521.
Echinothrix scutata, I, 122.
Echinus lucunter, l. 133.
Echinus maculosus, I, 136.
Echinus placenta, I, 136,
Echinus planus, I, 135.
Echinus spatangus, I, 136.
Edwardsia pudiea, II, 329.
Edwardsiella adenensis, II, 330.
Edwardsiella pudiea, II. 327, 329.
330, 370.
Eiedonella diaphana, I, 189.
Enneagonoides picteti, I, 365; IL
369.
Enneagonoides quoyi, J, 365, 366.
Ennoia briareus, I, 411; II, 377.
Enoploteuthis ïnargaritifera, I, 191.
Enygrus carinatus, I, 493; II, 365.
Epeira unicolor. I, 112; II, 365.
Eriphia laevimana, I, 255; II, 381.
Ersaea bojani, I, 356; II, 369.
Ersaea picta, I, 356.
Esperella peîlucida, I, 430. 462; II,
367.
Esperella philippensis, I, 430, 463;
II, 367.
Esperella ridleyi, L 463.
Esperella sordida, L 463, 464.
Esperella sordida var. orientalis,
I, 430, 463; II, 367.
Esperella toxifer, L 463.
Esperia peîlucida. I, 462.
Eucaianus attenuatus, I, 586; II,
379.
Eucaianus crassus, I, 586; IL 379.
Eucaianus mucronatus. I, 586 : II,
337, 379.
Eucaianus subtenuis. L 586; II, 379.
Eucarunculata grubei, II, 173,
210, 376.
Euchaeta eoncinna, I, 586; II, 337,
379.
Euchaeta marina, L 586; II, 379,
Eueharis multicornis, II, 232.
Eucharis novemcostata, II, 240.
Eudendrium ramosum, I, il.
Eudoxia bojani, I, 356.
Eudoxia campanula, L 360.
Eudoxia cuboides. I, 363; II, 369.
Eudoxia escbscholtzi I, 360.
Eudoxia messanensis, I, 360; II, 369.
Eunice collaris, IL 182, 376.
Eunice flaccida, II, 181, 376.
Eunice grubei, IL 183, 376.
Eunice mutabilis, II, 181, 186, 376.
Eunice pyenob ranch i ata, II, 182,
■ 376. *
Eunice valida, II, 181, 376.
Euphausia gibha, II, 244.
Euphausia latifrons, II, 244, 380.
Euphausia sibogae, II, 244, 380.
Euphyllia fimbriaia, II, 18, 22, 142,
371.
INDEX
393
Euphyllia picteti, IL 19, 23, 142,
37 t.
Euphyllia picteti var. flexuosa,
II, 22, 142, 371.
Euphyllia rugosa, II, 15, 19, 142,
371.
Euphyllia striata, II, 18.
Euphvsora bigelowi. I, 542, 544; II,
369.
Euphvsora tetrabrachia, I, 544.
Euphausia latifrons, II, 337.
Eupolia mediolineata, II, 375.
Eupolia mexicana, IL 375.
Eupolyodontis amboinensis, II,
161, 173, 376.
Eupolyodontes cornishi, II, 171, 172,
173.
Eupolvodontes (Panthalis) mitsukurii,
IÏ, 173.
Eurydirorhachis picteti, I, 502:
II, 360.
Eurythoe pacifica, II, 173, 376.
Euspongia irregularis var. mollior,
I, 43 J, 488; II, 367.
Euspongia septosa? I, 431, 487; IL
367.
Evadne tergestina, II, 243, 378.
Evetria moluccensis, I, 112; II, 365.
Exocoetus rostratus, II, 383.
Fa via denticulata, II, 64.
Favia okeni, II, 60, 62, 63, 143,
371.
Favia pandanus, II, 62, 143, 371.
Fierasfer gracilis, II, 383.
Firoloida desmaresti, I, 539, 371; II,
377.
Forskalia eontorta, I, 366; II, 370.
Fungia actiniformis, II, 76, 143,
371.
Fungia cyciolites, II, 76, 143, 371.
Fungia danai, II, 76, 143, 371.
Fungia echinata, II, 76, 143, 371.
Fungia fungites var. agaricîformis,
II, 76, 143, 371.
Fungia fungites var. confertifolia,
II, 76, 143, 371.
Fungia fungites var. haimei, II, 76,
143, 371.
Fungia fungites var. incisa. II, 76,
143, 371.
Voyage. Vol. 2.
Fungia fungites var. papillosa, II,
143.
Fungia patella, II, 143.
Fungia paumotensis, II, 76, 143,
371.
Fungia repanda, II, 76, 143, 371.
Fungus saxeus oblongus, H, 87.
Gagrella amboinensis, I, 118; II,
365.
Galathea elegans, I, 278; II, 380.
Galaxea aspera, II, 26, 142, 371.
Galaxea fascicularis, II, 23, 27, 28,
142, 371.
Galaxea fragilis, II, 28, 29, 30, 142.
Galaxea tenella, II, 28, 29, 142.
Galeolaria aurantiaca, I, 358; II,
369.
Ganesha, elegans, II, 228, 372.
Ganesha {Lampeti a) elegans, II, 238,
337.
Gasteracantha sturi, I, 111; II, 365.
Gasteracantha vittata, II, 363.
Gea spinipes, I, 112; II, 360.
Gebiopsis intermedia, I, 288; II, 380.
Gelasimus annulipes, I, 272; II, 381.
Gelasiinus ciiloropkthalmus, I, 273;
II, 378, 381.
Gelasimus forcipatus, I, 274; II, 381.
Galasinus sp?, I, 273; II, 378.
Gelastorhinus albolineatus, I, 509.
Gelastorhinus edax, I, 509.
Gelastorhinus gracilis, I, 508: II,
363.
Gelliodes flbulata, I, 430, 474: II,
367.
Gellius angulatus, I, 475.
Gellius couchi, 430, 475, 476; II,
367.
Gellius fibulatus, I, 475.
Gellius glaberrimus, I, 430, 475:
II, 367.
Gellius hispidulus, I, 431, 476: II,
367.
Gellius toxius, I, 430, 474; II, 367.
Gellius varius, I, 476.
Gemmaria multisulcata, II, 327, 329,
370.
Gmogalus sumatranus, I, 118: II,
363.
Gobius doriae, IL 361 .
27*
394
INDEX
Gobius echinocephalus, II, 383.
Goniastraea multilobata, II, 66, 143,
371.
Goniastraea quoyi, II, 65, 143, 371.
Goniastraea retiformis, II, 6 4 . 67,
143, 371.
Goniocaphyra truncatifrons, I, 257.
Goniocaphyra, sp.? I, 237; II, 378.
Goniopora columna, II. 127.
Goniopora lobata, II, 124, 123, 130,
144, 371.
Goniopora moluccas (1), II, 144.
Goniopora planulata, II, 127.
Goniopora savignyi, II, 127.
Goniopora stokesi, IL 122, 123, 126,
144, 371.
Goniosoma sexdentata, I, 233; II,
381.
Gonodactvlus chiragra, I, 306, 307;
II, 380.
Gonodactvlus graphurus, I, 307 ; II,
380."
Gonvocephalus chamaeleontinus, I,
492; II, 364.
Gummina ecaudata, I, 432,
Gummina gliricauda, I, 432.
Gvnandrocarpa svstematica, II. 323,
326.
Haemodipsa zeylanica, II, 3^0.
Halecium halecinum, I, 20, 21, 24.
Halecium halecinum var. minor,
I, 2, 20, 24; II, 368.
Halecium humile, I, 2, 23; II, 368.
Halecium macrocephalum, 1, 22.
Halecium plumosum, I, 22.
Halecium simplex, I, 2, 22, 23; II,
368.
Halichondria cavernosa, I, 431,
481; II, 367.
Halichondria isodictyalis. I, 460,
461.
Halichondria panicea, I, 431, 481;
II, 367.
Halichondria purpurea, I, 439,
Halichondria sp ? I, 431,
Haliotis asinina, II, 377.
Haliotis varia, IL 37 7.
Haliphvta magnifica, I, 381, 399.
Halisceptrum gustavianum, II, 271,
272.
Halisceptrum gustavianum var. par-
vifolia, II, 272.
Halisceptrum magnifolium, II, 230,
271, 273, 274, 370.
Halisceptrum parvifolium, II, 230,
272, 274, 370.
Haliceptrum tenue, IL 230, 273,
370.
Halisîemmacarum, I, 379, 384, 390.
396.
Halistemma elegans, L 393.
Halistemma fragile, I, 384, 390,
396.
Halistemma pictum, I, 369, 379,
382, 393, 396.
Halistemma punctatum, I, 378, 389,
393.
Halistemma rubrum, I, 366, 373,
376. 377, 378, 384, 389, 393;
H, 370.
Halistemma tergestina, I, 379, 393.
Halistemma tergestinum, I, 379, 381,
382, 384, 390, 393.
Halocordyle tiarella, I, 12, 13.
Halopvramis adamantina, I, 337; II,
369.
Hebella contorta, I, 41, 43.
Hebella cylindrata, I, 41, 42.
Hebella cvlindrica. I, 2, 41; IL 368.
Hebella lata I, 2, 40; II, 368.
Hebella scandens, I, 41, 42, 43,
Heliopora coerulea, II, 2i8, 233,
370.
Helostoma temmincki, II, 363.
Helvidia scabricula, I, 113.
Hemidactvlus frenatus, I, 492; II,
364."
Hemidactylus platyurus, I, 492; II,
361.
Hemipatagus mascareignarum, I,
137.
Heptaeondylus carinatus, I, 97, 98.
Heptacondylus eumenoides, L 97.
Heptaeondylus subcarinatus, I, 97.
Heptacondylus sulcatus. I, 97, 99.
Herpetolitha lirnax, IL 81, 83, 144,
371.
Hesione intertexta, II, 132, 373.
Heterocentrolus mamillatus, I, 134;
il. 374.
Heteropoda thoracica, 1, 113; II, 363.
INDEX
395
Heteropoda venatoria, 1, 1 lo; II, 365.
Heteropora (Madrepora) seriata, II,
107.
Hexapus sexpes, I, 253; II, 381.
Higginsia bidentifera, 1, 447, 448.
Higginsia coralloides, I, 447, 448.
Higginsia coralloides var. massalis,
I, 429, 446 ; II, 366.
Higginsia coralloides var. natalensis,
I, 447, 448.
Higginsia lunata, I, 447.
Hippocampus guttulatus, II, 383.
Hippocampus triraaculatus, II, 383.
Hippolvte marmoratus, 1,300; 11,380.
Hipponoë variegata, I, 133.
Hipponyx minutus, I, 413, 417;
II, 377.
Hircinia variabilis var. dendroides,
I, 431, 486; II, 367.
Hircinia sp? I, 431, 486.
Histoderma naviceiiigerum, I, 457.
Histoderma polymastoides, I, 456,
457.
Histoderma verrucosum, I, 456, 457.
Histoderma verrucosum var. fit-
coides, I, 430, 433, 439, 456;
II, 367.
Holocentrum sammara, II, 383.
Holothuria argus, I, 337; II, 374.
Holothuria edulis, 1, 339; II, 374.
Holothuria graefïei, I, 338; II, 374.
Holothuria impatiens, I, 340; II, 374.
Holothuria marmorata, I, 338.
Holothuria monacaria, I, 339; II, 374.
Holothuria pardalis, I, 341; II, 374.
Holothuria pleuripus, I, 341:11, 374.
Holothuria vagabunda, 1, 342; 11,374.
Hormiphora amboinae, II, 224,
237, 238, 372.
Hormiphora (Lampetia) fusiformis,
II, 225.
Hormiphora ochracea, II, 239, 241.
Hormiphora (Pleurobrachia) ochra-
cea, II, 238.
Hormiphora palmata, II, 220, 225,
226.
Hormiphora plumosa, II, 232.
Hormiphora sibogae, II, 238.
Hormiphora sp? II, 226, 237.
Hormurus australasiae, I, 118; II,
365.
Hyastenus diacanthus, I, 230, 231.
Hyastenus orvx, I, 231.
Hyastenus ovatus, I. 231.
Hyastenus pleione, I, 231.
Hvastenus sebae. I, 232, 308: II,
381.
Hyastenus subinermis, I. 230; II,
381.
Hydnophorella demidoffi, II, 59.
Hvdnophorella exesa, II, 57, 143,
371.
Hvdnophorella microcona, II, 55,
143, 371.
Hydnophorella polvgonata, II, 59.
Hylobates leuciscus, I, xvm.
Hymeniacidon fœtida, I, 449.
Hvmeniacidon subacerata, I, 429,
450; II, 366.
Hymeniacidon tenuicula, I, 446.
Hymeraphia clavata, 1, 426, 429,
455 ; II, 367.
Hymeraphia vermiculata, I, 450.
Ichtyocampus carce II, 383.
Idiosepius picteti, I, 569, 570; II,
378.
Idiosepius pvgmaeus, I, 189, 570.
Inuus nemestrinus, I, xvm.
Iotrochoîa baculifera, I, 430, 459;
II, 367.
Iotrochota purpurea, I, 430, 459; II,
367.
Iridomyrmexcordatus, I, 72; II, 365.
Iridomyrmex rufoniger, var. me-
tallescens, I, 72; II, 365.
Ischnoptera bisignasta, I, 507.
Isodictya fistulosa, I, 477.
Isodictva varians, I, 482.
Isophyllia fragilis, II, 41.
ïsopora bispida, II, 118, 120, 144,
371.
Krohnia subtilis, I, 320.
Kükenthalia crassa, II, 259.
Labidocera acuta, I, 587; II, 379.
Labidocera detruncata, 1, 587; 11,379.
Labidocera kroveri, I, 587; II, 379.
Lafoea cylindrica, I, 41.
Lafoea scandens, I, 41.
Laganum angulalum, I, 135.
396
INDEX
Laganum depressum, 1, 133; II, 374.
Laganum ellipticum, I, 133.
Laganum tonganense, I, 133.
Lampetia elegans, II, 228, 229.
Lampetia pancerina, II, 228, 231,
234.
Laodice fijiana, I, 343, 549; II 369.
Learchis indica, I, 404; II, 377.
Leiocidaris annulifera, I, 120.
Leiocidaris imperia] is, I, 121.
Lepas anserifera, I, 307; II, 379.
Lepidonotus carinulata, ü, 159, 160,
376.
Lepidonotus cristatus, II, 159,161,
376.
Lepidonotus walilbergi, II, 159, 160,
376.
Lepidopleurus dalli, I, 414; II, 376.
Leptoclinum asteropum, II, 282.
Leptoclinum pantherinum, II, 282,
3! 8, 382.
Leptoclinum psamathodes, II, 282,
319, 382.
Leptoclinum pustulosum, II, 282.
Leptoclinum siphoniatum, II, 282.
Leucandra pumila, I, 427, 432: II,
3H6.
Lilyopsis rosea, I, 357; II, 369.
Limaciua trochiformis, 1,539 ; 11,377.
Limnatis (Poecilobdella) granulosa,
II, 360.
Linckia miliaris, I, 145; II, 373.
Linckia pustulosa, I, 146.
Linckia tuberculata, I, 146.
Linckia typus, I, 145.
Lineus albovittatus, II, 375.
Lingula anatina, II, 375.
Liriope compacta, I, 557.
Liriope rosacea, I, 543, 537; II, 369.
Liriope tetraphylla, I, 557.
Lissodendoryx annectens, I, 461.
Lissodendoryx baculata, I, 430,
461; II, 367.
Lissodendoryx cribrigera, I, 462.
Lissodendoryx hastata, 1, 462.
Lissodendoryx isodictyalis, I. 430,
460, 461; II, 367.
Lissodendoryx Jeptoderma, I, 460.
Lissodendoryx mollis, I, 462.
Lissodendoryx pilosa, I, 461.
Lissodendoryx spongiosa, 1, 462.
Lissodendoryx tibiellifer, 1, 461.
Lissodiadema lorioli, 1,518 ; II,
374.
Litkophytum ramosum, II, 258.
Lithophytum viride, II, 249,258, 370.
Lithophvtum viridis. II, 258..
Lithodendrum ealcarium sessile, II,
114.
Litocheira quadrispinosa, I. 265:
IL 381.
Lobopella mutabilis, I, 68; II, 361.
Lobopliora aurita, I, 135.
Lobophora bifissa, I. 135.
Lobophytum candelabrum, II.
249, 263, 370.
Lobophytum crassum, II, 262.
Lobophytum hedlevi, II, 249, 262,
370.
Lobophytum paucillorum var. vali-
dum, II, 265.
Lobularia polydactyla, II, 265.
Loimia ingens, II, 187, 376.
Loligo bleekeri, I, 190. 220; II, 378.
Loligo duvauceli, I, 190.
Loligo galatheae, I. 190.
Loligo indica, I, 190.
Loligo picteti, I, 190, 209, 224,
569, 570.
Loligo subalata, I, 490.
Loligo sumatrensis, I, 190.
Lophactaea granulosa, I, 238: II,
381.
Lophactaea multicristata, I, 238;
II, 381.
Lophomyrmex bedoti, I, 70; IL
363.
Lophomyrmex birmanus, I, 70.
Lophomvrmex quadrispinosus, I, 70,
71.
Lophoseris cristata, II, 90.
Lophoseris (Pavonia) repens, II, 90.
Lucifer revnaudi, II, 243, 38Q.
Lucifer typus, I, 306 ; II, 380.
Luciogobius sp.? II, 383.
Luidia maculata, I, 139; II, 373.
Lumbriconereisgracilis, II, 186, 376.
Lychnagalma utricularia, I, 384, 398.
Lvchnagalma vesicularia, 1. 384,391,
398.
Lygosoma (Emoa) nigrum, I, 493:
II, 361,
INDEX
397
Lvtocarpus philippinus, I, 2, 3, 8,
32, 40, 60: II, 368.
Lvtocarpus racemiferus, I, 62.
Lvtocarpus urens, I, 62.
Lytoscyphtis junceus, I, 2, 36, 37:
II, 368.
Macacus cynomolgus, I, xvin.
Madrepora oppressa, II, 144.
Madrepora assimilis, II, 144.
Madrepora cerealis, II, 144.
Madrepora cristata, II, 90.
Madrepora effusa, II, 118, 144.
Madrepora gracilis, II, 144.
Madrepora (Tridacophyllia) lactuca,
II, 54.
Madrepora quelcki, II, 114, 144,371.
Madrepora seriata, II, 103, 109, 144,
371.
Madrepora studeri, II, 111, 1 44 ,371.
Madrepora subulata, II, 108, 114,
144, 371.
Maretia planulata, I, 137; II, 374.
Maretia variegata, I, 137.
Matuta banksi, I, 277; II, 381.
Matuta victrix var. crebrepunctata,
I, 277; II, 381.
Mecopoda dilatata, I, 510; II, 363.
Medea constricta, II, 240.
Melebosis rarispina, I, 130.
Menaethius monoceros, J, 232; II,
381.
Meranoplus mucronatus, I, 72: II,
363.
Mertensia ovum, II, 219.
Merulina ampliata, II, 74.
Merulina ramosa, II, 72.
Merulina regai is, II, 74.
Merulina studeri, II, 72, 143, 371.
Mesonema macrodactylum, I, 543,
oô6 ; II, 369 .
Meta celebesiana, II, 363.
Metalia maculosa. I, 136; II, 374.
Metalia spatangus, I, 136. 137.
Micippa cristata, I, 233.
Micippa cristata, var. granulipes,
I, 233; II, 381.
Micippa cristata. var. laevimana,
I, 233; II, 381.
Micropus unipinna, IL 383.
Millepora intricata, II, 369.
Millepora reticularis, II, 369.
Millepora verrucosa, II, 369.
Mitrocoma mbenga, I, 553.
Monolepis orientais, I, 287; II, 381.
Monomorium brevicorne, I, 81.
Monomorium pharaonis, I, 69; II,
363.
Monophyes primordialis, I, 360.
Montipora crassifolia, II. 141.
Montipora foliosa, II, 138, 145. 371.
Montipora laevis, II, 131.
Montipora palmata, II, 130, 144, 145,
371.
Montipora patula, II, 145.
Montipora peltiformis, II, 135, 145.
Montipora proliféra, II, 145.
Montipora solanderi, II, 141.
Montipora spumosa, II, 135, 145,
371.
Montipora venosa, IL 132, 145, 371.
Montipora verrucosa, IL 137, 145,
371.
Muraena afra, II, 383.
Muraena fimbriata, II, 383.
Muraena moluccensis, II, 383.
Muraena nebulosa, II, 383.
Muraena petelli, II, 383.
Muraena richardsoni, II, 383.
Muraena tîle, II, 383.
Muricella nitida, II, 266.
Mussa brueggemanni. II, 38, 42, 43.
44, 45, 142, 371.
Mussa echinata, II, 42, 142, 371.
Mussa multilobata, II, 44.
Myctiris brevidactylus, 1, 27 1 : 11,381 .
Myctiris longicarpus, I, 271, 272.
Myja longicornis, I, 407; II, 377.
Mvriastra clavosa, I, 428, 437; II,
366.
Myriastra toxodonta, I, 437.
Myrionema amboinensis, I, 2, 4,
19, 62; II, 368.
Mvrmica fodiens, I, 97.
Myrmicaria brunnea, I, 97, 100.
Myrmicaria carinata, I, 98.
Myrmicaria dromedarius, I, 97.
Myrmicaria eumenoides, I, 98.
Myrmicaria fodiens, I, 97, 100.
Myrmicaria opaciventris, I, 99.
Myrmicaria subcarinata, I, 97, 98.
Myxilla arborescens, 1, 455.
398
INDEX
Naja tripudians, var. miolepis, 1. 499.
Naja tripudians, var. paucisqna-
mis, I, 491, 498; II, 361.
Nanomia cara, I, 378, 379, 382,
384, 396.
Nardoa tuberculata, I, 146; II, 373.
Nausithoe punctata, I, 543, 559; II,
372.
Nausithoe punctata, var. paciflca, I,
560.
Nautilus pompilius, I, 189.
Neïs cordigera, II, 235.
Nematoscelis sp?, II, 245.
Nephila maculata, 1, 114; II, 365.
Nephilengvs malabarensis, I, 114;
II, 360.
Nephthya amboinensis, II, 257.
Nephthya chabroli, II, 257.
Nephthya elongata, II, 249, 256,
37*0.
Nereis masalacencis, II, 152, 375.
Nereis (Ceratonereis) mirabilis, II,
152, 375.
Nereis picleti, II, 152, 375.
Netrostoma coerulescens, 1, 543, 561;
II, 372.
Notopygoslabiatus, II, 173, 174, 188,
211, 214, 376.
Notopygos maculata, II, 173, 376.
Obelia bidentata, I, 2, 25, 33; II,
368.
Obelia bifurca, I, 26, 29.
Obelia geniculata, I, 2, 4, 24; II,
368.
Obelia longicyatha, I, 28.
Obelia lucifera, I, 24.
Oceanapia amboinensis, I, 430,
471; II, 367.
Oceanapia fistulosa, I, 430, 471; II,
367.
Oceanapia fragilis, I, 430, 473;
II, 367,
Oceanapia mollis, I, 473, 474.
Oceanapia pellucida, I, 474.
Oceanapia robusta, I, 473.
Oceanapia siugaporensis, I, 472.
Oceania ambigua, I 552.
Oceania brunescens, I, 552.
Oceapia carolinae, I, 552.
Oceania paciûca, I, 551.
Oceania virens, I, 552. 553.
Octocanna polynema, I, 543, 555;
II, 369.
Octopus aculeatus. I, 189.
Octopus amboinensis, I, 189, 195;
11,378.
Octopus areolatus, I, 189, 192, II,
378.
Octopus bandensis, I, 189.
Octopus bosei, I, 189, 196; II, 378.
Octopus cuvieri, I, 189,
Octopus duplex, 1, 189, 200; II, 378.
Octopus elegans, I, 189.
Octopus fontanianus, I, 198.
Octopus fusiformis, I. 189.
Octopus granulatus, I, 189.
Octopus horridus, I, 1 89.
Octopus iuconspicuus, I, 189, 197;
II, 378.
Octopus indicus, I, 201.
Octopus lunulalus, I, 189, 194,
Octopus maehikii, I, 189.
Octopus macropus, I, 189.
Octopus marmoratus. I, 189, 199;
II, 378.
Octopus membranaceus, I, 189, 192,
194.
Octopus ocellatus, I, 192.
Octopus pulcher, I, 189, 192.
Octopus punctatus, I, 189.
Octopus sinensis, I, 193.
Octopus tuberculatus, 1, 196.
Octopus vulgaris, 1, 189.
Ocypoda ceratophthalma, I, 272;
II, 381.
Ocypoda cordimana, I, 272; II, 381.
Ocvroe cristallina, II, 218, 228,
Ocyroe fusca, II, 228.
Ocvroe maculata, II, 228.
Ocyroe pteroessa, II, 240.
Ocyroe sp? II, 227, 237, 238.
Odontomachus haematodes, I, 68;
II, 365.
Odontomachus latidens r. procerus,
I, 81.
Odontomachus papuanus r. philip-
pinus, I, 81.
Odontoponera transversa, l, 67; II,
363.
Oecodoma affînis, I, 84, 85,
Oecodoma di versa, I, 84, 85.
INDEX
399
Oecodoma quadrispinosa, I, 69.
Oecophvlla smaragdina, I, 72; II,
361, 362. 363.
Oecophvlla smaragdina var. gra-
ciîlima, I, 73; IL 364.
Oecophvlla smaragdina var. sele-
bensis, I, 73; II, 364.
Oecophvlla smaragdina var. subni-
tida, I, 73; II, 3*»4.
Oeeopbylla smaragdina r. virescens,
I, 73.
Oenone diphyllidia, II, 186, 376.
Oithona setigera, I, 387; II, 379.
Oncaea conifera, I, 587; II, 379.
Oncaea venusta, I, 587; II, 379.
Onuphis panceri, II, 186,
Oodeopus ensifer, I, 303; II, 380.
Oodeopus intermedius, I, 303.
Oodeopus longispinus, 1, 302, 303.
Oodeopus pungens, I, 302; II, 380.
Ophiactis brocki, I, 161; II, 373.
Ophiactis incisa, I, 160, 161.
Ophiaciis krebsi, I, 161.
Ophiactis modesta, I, 163.
Ophiactis reinharti, I, 161.
Ophiactis savignyi, I, 160, 161; II,
373, 374.
Ophiactis sexradia, I, 138; II, 373.
Ophiactis virescens, I, 161.
Ophiarachna affinis, I, 171; II, 374.
Ophiarachna clavigera, I. 17 1, 172.
Ophiarachna gorgonia, 1, 157.
Ophiarachna infernalis, I, 157.
Ophiarachna septemspinosa, I, 155.
Ophiarachna spinosa, I, 154.
Ophiarthrum elegans, I, 173; 11,374.
Ophichthys colubrinus, II, 383.
Ophidiaster cylindricus, 1, 146.
Ophidiaster purpureus, 1, 145; II,
373.
Ophidiaster tuberculatus, I, 146.
Ophioeephalus striatus, II, 363.
Ophiocnida alboviridis, I, 166.
Ophiocnida caribaea, 1, 166.
Ophiocnida picteti, I, 165; IL 374.
Ophiocnida pilo.-a, I, 166.
Ophiocnida scabra, L 166.
Ophiocoma alternans, I, 167, 169.
Ophiocoma erinaceus, I, 169, 170;
II, 374.
Ophiocoma scolopendrina, I, 167.
Ophiocoma scolopendrina var. alter-
nans, I, 167; II, 374.
Ophiolepis cincta, I, 158: II, 373,
Ophiolepis imbricata, I, 158.
Ophiomastix annulosa, I, 173; II,
373, 374.
Ophiomastix asperula, I, 175.
Ophiomastix carvophyllata, 1, 174;
II, 374.
Ophiomastix mixta, I. 174; II, 373.
Ophiomyxa brevispina, I, 185; II,
374.
Ophiopeza fallax, I, 152, 153, 154.
Ophiopezella lutkeni, I, 152; II,
373.
Ophioplocus imbrieatus, I, 158; II,
374.
Ophiothrix aspidota, I, 182.
Ophiothrix bedoti, I, 180; II, 374.
Ophiothrix comata, I, 179; IL 373.
Ophiothrix exigua, II, 373, 374.
Ophiothrix foveolata, I, 183, 184.
Ophiothrix galateae, I, 180, 183;
II, 374.
Ophiotrix hirsuta, 1, 178.
Ophiotrix hirsuta var. punctolimhata,
I, 176.
Ophiothrix koreana, 1, 180.
Ophiothrix longipeda, I, 175, 178;
lf, 374.
Ophiothrix nereidina, I. 183.
Ophiothrix picteti, I, 183; II, 374.
Ophiothrix propinqua, I, 185; II,
374.
Ophiothrix punctolimhata, I, 176;
II, 374.
Ophiura annulosa, I, 173.
Ophiura longipeda, I, 175.
Ophiura scolopendrina, I, 167, 169.
Ophlitaspongia australiensis, I, 453.
Ophlitaspongia australiensis var.
mucronata, I, 429, 453; IL
367.
Opisthopsis haddoni, 1. 104.
Oreaster nodosus, I, 140.
Oreaster obtusatus, I, 141.
Oreaster turritus, 1, 140.
Orthomorpha coarctata, II, 360, 365.
Osculina polysîomella. I, 460.
Osphronemus trichopterus. II, 363.
Othilia eridanella, 1, 151.
400
INDEX
Otocryptis bivittata , I. 492.
Oxipora contorta, II, 144.
Oxyopes Jineatipes, I, 117: IL 360.
Pachychalina joubini, I, 431, 484;
IL 367.
Paclivchalina lobata, I. 431, 446,
4H0; II. 367.
Pachychalina melior. I, 483.
Pachyclavularia erecta, II, 248,
253, 370.
Pacbvgnatba argvrostilba, I, HO,
114.
Pachvgnatha tenera, I, 1 10, 114.
Pachyseris speciosa, IL 144.
Pagurus euopsis, L 284, 285; IL
380.
Pagurus gemmatus, I. 286.
Pagurus guttatus, I, 285.
Pagurus deformis, 1, 285; II, 381.
Pagurus punctatus, I, 285.
Pagurus setifer, 1, 285.
Pagurus sigmoidalis, I, 286; II,
381.
Pagurus spinimanus, I. 284, 285;
IL 380.
Pagurus varipes, I, 287.
Palaemonella affinis, 1, 302:11,380.
Palaemonella amboinensis, I,
300, 302; IL 380.
Palaemonella tenuipes, I, 302: II,
. 380.
Palamnaeus longimanus, I, H8; II,
360, 363.
Palystes incanus, I, H 5; II, 3*0.
Palythoa howesi, II, 327. 329, 370.
Palythoa (Gemmaria) hvpopelia, II,
329.
Pandora flemingi, II, 239.
Panthalis lacazi. IL 169, 171.
Panthalis marenzelleri, II, 165.
Panthalis mîtsukurii, II, 169, 171,
172.
Panulirus ornatus, I, 293; II, 380.
Papillina nigricans, I, 460.
Paracalanus aculeatus, I, 586; n.
379.
Paracalanus clevel, L 577, 586 ;
IL 337, 379.
Paracalanus parvus, II, 342.
Paraclione sp?, L 540.
Paramuricea (Gorgonia) cancellata,
II, 266.
Paramuricea gracilis, II, 266.
Paramuricea sp., JL 249, 266.
Parasira caréna, I, 195.
Parasphenoides amboinensis, L
364; IL 369.
Paraspongodes crassa. II, 249, 258,
370.
Paraspongodes (Kükenthalia) crassa,
II, 258.
Parateiphusa maculata, I, 263; II,
362.
Parateiphusa tridentata, I. 263. 264.
Paraxius picteti, I, 290: II. 380.
Pasythea philippina. I, 45.
Pavonia (Lophoseris) cristata, IL 89.
Pavonia decussata, II, 87, 144, 371.
Pectinura armata, I, 156, 157.
Pectinura gorgonia, I, *57; II, 374.
Pectinura infernalis, I. 157; II, 374.
Pectinura rigida, L 156.
Pectinura septemspinosa, I, 135; II,
373.
Pelagia panopvra, I, 543. 560: IL
372.
Pelagia phosphore, I. 560.
Pelagobia longocirrata, II, 156, 375.
Pellina integra, I. 431, 476; II,
367.
Pennaria adamsia. L 12, 16.
Pennaria australis, I, 5, 12, 14, 15,
16.
Pennaria cavolinii. L 2. 4, 6, 12,
29, 32; IL 368.
Pennaria gibbosa. I, 16.
Pennaria inornata. I, 16.
Pennaria rosea, I, 5, 12, 15, 16.
Pennaria symmelrica, I, 5, 12, 15.
Pennatula juncea, II, 266.
Pentaceropsis obtusatus, I, .141; IL
373.
Pentaceros gibbus turritus, I, 140.
Pentaceros obtusatus, I, 141.
Pentaceros turritus, I, 140; II, 373.
Pentadactvlosaster asper var. milia-
ris, I, 145.
Perichaeta eoa, I, 512.
Perinereis perspieidata, II, 152, 375.
Periophtalmus koeîreuteri. II, 361.
Periophtalmus schlosseri, II, 361.
INDEX
401
Petrosia dura, I, 426, 431, 480; II.
367.
Petrosia similis var. compacta, 1, 431,
480; II, 367.
Petrosia sp?, I, 431, 480.
Phalacrophorus pictus, II, 136, 375.
Phallusia mamillata, II, 294.
Pheidole javana, I, 71; II, 361.
Pheidole megacephaia, 1, 84, 85.
Pheidole ocelltfera, I, 84, 85.
Pheidole pabulator, I, 84, 85.
Pheidole plagiaria, I, 71; II, 365.
Pheidologeton admis, I, 84.
Pheidologeton diversus, I, 84.
Pheidologeton nanus, I, 84.
Pheidologeton ocellifer, I, 84.
Pheidologeton pygmaeus, I, 84.
Pheidologeton silenus. I, 84.
Pheidologeton taprobanae, I, 84.
Pheidologeton transversalis, I, 84.
Phenacia parca. II, 187, 376.
Pheretima atheca, I, 512; II, 362.
Pheretima burchardi var. favosa,
I, 512; II, 362.
Pheretima glandulosa, I; 514, 516.
Pheretima houlleti. I, 515.
Pheretima martensi, I, 512; II, 362.
Pheretima ocellata, I, 513.
Pheretima picteti, I, 513; II, 362.
Pheretima posthuma, I, 512; II, 365,
Pheretima tobaensis, I. 516.
Phialidium paciflcum, I, 543, 551;
II, 369.
Phialidium tenue, I. 552, 553.
Phialucium virens, I, 543, 553; II,
369.
Philonicus cervicalis, I. 304; II,
378.
Phlegmodoris areolata, I, 419; II,
377.
Phvllacanthus annulifera, I, 120; II,
373, 374.
Phyllacanthus imperialis, I, 121.
Phvllacauthus impérialis var. fusti-
gera, 11, 373, 374.
Phyllidia postulosa, I, 422; II, 377.
Phyllidia trilineata, I, 422; II, 377.
Phvllirhoë bucephalum, I, 421, 534;
II, 337, 377.
Phvllirhoë lichtensteini, I, 421.
Phvllirhoë punctulatum, I, 421.
Phvllirhoë roseum, I, 421.
Phvllirhoë rubrum. I, 421.
Phvllirhoë trematoides, I, 532.
Phyllodromia picteti, I, 507; II,
364.
Phyllophorus bedoti, I, 333, 336;
II, 374.
Phyllophorus rugosus, I, 337.
Phvllophysa foliaeea, I, 383, 387,
399.
Phyllophvsa squamacea, I, 383, 387,
396!
Phvllospongia foliascens, 1, 431, 487:
II, 367.
Phymanthus muscosus. II, 327, 330,
370.
Physatta crinita, I, 97, 98.
Physatta dromedarîus, I, 97, 98.
Physatta gibbosa, I, 97, 98.
Physatta natalensis, I, 97.
Pbvscosoma nigrescens, II, 375.
Physcosoma paciflcum, II, 375.
Physophora cupulita, I, 374.
Piiochrota brevidens, I, 428, 437;
II, 366.
Piiochrota cingalensis, I, 438.
Piiochrota lendenfeldi, I, 438.
Piiochrota moseleyi, I, 438.
Pilumnus andersoni, I, 250.
Pilumnus bleekeri, I, 248; II, 381.
Pilumnus coerulescens. I, 247 ; II,
381.
Pilumnus terrae-reginae, I, 250.
Pilumnus ursulus, I, 248.
Pilumnus vespertilio, I, 248; II, 381.
Pilumnus vestitus, 1, 250.
Placinolopha bedoti, I, 426, 428,
432. 433; II, 366.
Placortis simplex. I, 426, 428, 432;
II, 366.
Placospongia melobesioides, I, 428,
437; II, 366.
Plagiolepis longipes, I, 72; II, 361,
363, 364.
Platydoris maculosa. II, 377.
PJatvdoris rossiteri, I, 422; II, 377.
Platvdoris (Doris) sordida, I, 422; II,
“377.
Platythyrea coxalis, I, 67.
Platythyrea cribrinodis, I, 67.
Platythyrea pusilla, I, 66; II, 365.
402
INDEX
Plethosoma coerulea, I, 372, 374,
399.
Plethosoma cristal oides, I, 372, 374,
387, 399.
Pleurobrachia bachei, II, 220, 221.
Pleurobrachia globosa, II, 222, 237,
238, 337, 372.
Pleurobrachia ochracea, II, 239.
Pleurobrachia pigmentata, II, 223,
224, 238.
Pleurobrachia pileus, II, 220, 221.
Pleurobrachia rhododactyia, II, 220.
Pleurobrachia striata, II, 222,
237, 238, 372.
Pleuroleura picteti, I, 420; II,
377.
Pleurormna abdominale. II, 342.
Pleuromma gracile, II, 342.
Pleurophyllidia euvieri, I, 420; II,
377.
Plexippusculicivorus, I, 117; II, 360.
Plumohalichondria arborescens, I,
429, 455; II, 367.
Plumohalichondria arenacea, I, 456.
Plumohalichondria caespitosa, 1, 456.
Plumohalinchodria incrustans,!, 456.
Plumohalichondria plumosa, I, 456.
Plumularia gracüis, I, 58, 59.
Plumularia halecioides, I, 2. 54; II,
368.
Plumularia plagiocampa, I, 2,
56; II, 368.
Plumularia secundaria, I, 2, 53; II,
368.
Plumularia setacea, I, 56.
Plumularia setaceoïdes. I, 58.
Plumularia strictocarpa, I, 2,55,
57; II, 368.
Pocillopora acuta, II, 10, 142, 370.
Pocillopora elegans. II, 7, 142,370.
Pocillopora elongata, II, 10.
Pocillopora evdouxi, II, 10.
Pocillopora grandis, II, 10.
Podabacia crustacea, II, 77, 80, 143.
371.
Podabacia robusta, II, 79, 143,371.
Podoclavella meridionalis, II, 281,
283, 381.
Poecilasma eburnea, I, 308; II, 379.
Poliopsis lacazei, II, 375.
Poltys illepidus, I, 111; II, 360.
Polycarpa erecta, II, 281,288,381.
Polycarpa ovata, II, 281. 297,381.
Polycarpa pedata, II, 302, 308, 309.
Polycarpa peduncu'ata, II, 281,
294, 301, 302, 382.
Polycarpa picteti, II. 281, 293,
305, 308, 381.
Polycarpa rustica, II, 307.
Polycarpa tuberosa, II, 292.
Polycarpa varians, II, 307.
Poiyclinum glabrum, II, 282, 313.
Polyclinum hospitale, II, 313.
Poiyclinum vasculosum, II, 282,
309, 382.
Polvodontes gulo, II, 172, 173.
Polyodontes maxillosus, II, 171.
Polvonyx biunguiculata, I, 278.
Polyonyx hexagonalis, I, 281: II.
380.
Polyonyx obesulus, I, 281.
Polyonyx triunguiculatus, 1, 279;
II, 380.
Polyonyx tuberculosus, I, 278; II,
380.
Polyrhachis abdominalis, 1, 76, 107;
II, 364.
Polyrhachis appendiculata, I,
105.
Polvrhachis argentea, I, 77, 107; II,
’ 361.
Polyrhachis armata, I, 77, 107,
Polyrhachis bellicosa, I, 76; 11,361.
Polyrhachis bicolor, I, 76; II, 361.
Polyrhachis bihamata, I, 76; II, 363.
Polyrhachis cephalotes, I, 77,
107; II, 363.
Polyrhachis connectens var. austra-
liae, I, 106.
Polyrhachis dives, I, 77; II, 363.
Polyrhachis fortis, I, 106.
Polyrhachis guerini, I, 105, 106.
Polyrhachis hector, I, 106.
Polyrhachis hippomanes, I, 107.
Polyrhachis ithonus, I, 106.
Polyrhachis latreillei, I, 106.
Polyrhachis murina, 1. 76; II, 361.
Polyrhachis pubescens, I, 76.
Polyrhachis rastellata, I, 78; II, 365.
Polyrhachis relucens, I, 106.
Polyrhachis scutulata, I. 104.
Polyrhachis ypsilon, I, 76; II, 363.
INDEX
403
Polvtomus lamanon, 1, 37 1 , 374, 399.
Pomacentrus moluccensis, II, 383.
Pomatoceros tricornigera, II, 187,
376.
Ponera punctatissima r. simillima,
I, 68, II, 363.
Pontocardia cruciata, I, 371, 37â,
375, 399.
Pontoscolex corethrurus, I, 512; II,
365.
Porcellana tuberculosa, I, 278.
Porcellanella picta, I, 282, 283.
Porcellanella triloba. I, 282; II, 380.
Porites conglomeratu, II, 129, 130,
144, 371.
Porites lutea, IJ, 130.
Porites saccharata, II, 144.
Porites solida, II, 130.
* Prava diphyes, I, 358.
Premnas biaculeatus, II, 383.
Prenolepis adlerzi, I, 101.
Prenolepis jerdoni, I, 100.
Prenolepis longicornis, I, 73, 101;
II, 363.
Prenolepis melanogaster, I, 101.
Prenolepis nitens, l. 101.
Prionaslraea robusta, II, 70, 143,
371.
Pristomvrmex parumpunctatus. 1. 68,
69^
Pristomyrmex picteti, I, 68; II,
363.
Proboscidactyla flavicirrata var. sto-
lonifera, I, 542, 549 ; II, 369.
Protobotryllus viridis, II, 282,
320. 382.
Protosquilla stoliura, I, 307; IL 380.
Psammaplidium fragile, IL 314.
Psammaplidium obesum, II, 318.
Psammaplidium ovatum, II, 318.
Psammaplidium solidum, II, 282,
313, 382.
Psamtnoçora excesa, II, 144.
Psammodvnastes pictus, I, 497; II,
361.
Pseudochromis fuscus, II, 383,
Pseudocucumis africana, I, 334; II,
374.
Pseudocucumis theeli, I, 335.
Pseudodesmus tuberculatus, I,
504.
Pseudolasius familiaris, I, 73; II,
365.
Pseudorhombus sp.? Il, 383.
Pseudosquilla oruata, I, 307 : II,
380.
Pteroides lacazei, II, 250, 275, 370.
Pteroides multiradiatum, II, 275.
Pteroides sagamiense, IL 275.
Pterois antennata, II, 383.
Pterois zébra, II, 383.
Python reticulatus, I, 493; II, 361.
Rana erythraea, I, 500; II, 362.
Rana labialis, 1, 499; II, 364.
Rana limnocharis, I, 499; II, 362,
364.
Raphidophlus filifer, I, 429, 451; II,
366.
Raphidophlus filifer var. mutabi-
lis, I, 429, 451; II, 366.
Raphiodesma aculeatum, I, 465,
Remipes testudinarius, I, 278; IL
380.
Reniera camerata, I, 427, 431, 478;
II, 367.
Reniera cribriformis, I, 427, 431,
479; II, 367. '
Reniera fistulosa, I, 426, 431, 477;
II, 367.
Reniera pulvinar, I, 431, 479; II,
367.
Reniera rosea. I, 431. 478; II, 367.
Reniera simulans, I. 479.
Retepora denticulata, I, 571, 574; II,
375.
Rhabdocidaris annulifera, I, 120; II,
373.
Rhabdocidaris baculosa, I, 121.
Rhabdocidaris imperialis, 1, 121; II,
373.
Rhincalanuscornutus, 1,586; 11,379.
Rhinocricus, sp?, II, 365.
Rhizochalina fistulosa, ï, 471.
Rhizochalina pellucida, I, 474.
Rhodaraea tenuidens, II, 126. 128,
144, 371.
Rbodopsammia ovalis, II, 93.
Rhopalonema velatum, I, 543, 557;
II, 369.
Rhopalothrix petiola, I, 96.
Rhynchoproctus ater, 1, 501; II, 360.
404
INDEX
Sabella manicata, II, 187, 376.
Sabella spectabilis, II, 187, 376.
Sabella tenuitorques, II, 187, 376.
Sabellaria johnstoni, II, 186, 376.
Sacculina coreulum. I, 308; ü. 379.
Sagiteila kowalevskii, II, 156.
Sagitta bedoti, I, 319, 327; 11,376.
Sagitta bipunctata, 1,325,330; 11,376.
Sagitta en data, 1, 325; II, 376.
Sagitta gegenbauri, I, 324.
Sagitta germanica, 1, 325.
Sagitta hexaplera, I, 320, 321.
Sagitta lyra, I, 311.
Sagitta rainima, I, 323.
Sagitta multidentata, I, 325.
Sagitta rostrata, I, 324.
Sagitta serra todenta ta, I, 323, 324,
327; II, 376.
Sagitta setosa, I, 325.
Salmacina aedificatrix, II, 187, 376.
Salmacis festivus, I, 130. 133.
Sal macis pyramidatâ, I, 130.
Salmacis rarispina, ï, 130; II, 373.
Salmacis rarispinus. I, 130, 133.
Salmacis rubrotinctus, I, 130, 133.
Salmacis sphéroïdes, II, 373, 374.
Salmacis varius, I, 130.
Salpa amboinensis, I, 524, 525,
530; II. 382.
Salpa confederata, I, 524.
Salpa democratica-mucronata, 1, 530;
II, 382.
Salpa henseni, I, 523, 524, 525: II,
382.
Salpa hexagona, I, 524,529; II, 382.
Salpa magalhanica, I, 527.
Salpa maxima, I, 525, 526, 527, 528.
Salpa mueronata, I, 524.
Salpa picteti, I, 524, 529; II, 382.
Salpa pinnata, I, 530.
Salpa (Cvclosalpa) pinnata, I, 524; II,
382.
Salpa proboscidalis. I, 524. 525.
Salpa punctata, I, 526, 527, 528.
Salpa scutigera-confoederata, I, 530;
II, 382.
Salpa verrucosa, I, 524, 525.
Saphirina lactens, I, 588; II, 379.
Saphirina metallina, I. 588; II, 379.
Saphirina nigromaculata, I, 588; II,
379.
Saphirina opalina, 1, 588; II, 379.
Saphirina stellata, I. 588; II, 379.
Sarcoconuseysenhardti. I, 374, 399.
Sarcophvtum boetlgeri, II, 249, 261,
370.
Sarcophvtum fungiforme, II. 249.
260, 370.
Sarcophvtum glaucum, II, 260, 261.
Sarcophvtum (AJcvonum) glaucum,
II, 259.
Sarcophvtum glaucum var. paüper-
culum, II, 261.
Sarcophvtum plicatum, II, 249. 260,
370.
Sarcophvtum reichenhachi, 11. 249,
259, 370.
Sarcophvtum trocheliophorum, II.
259, 260, 261.
Sauras myops, II, 583.
Savignya frappieri, 1, 122.
Schizopbrys aspera, I, 232; II, 381.
Schleinitzia crenularis, 1. 121.
Sclerophvtumherdmani. 11.249, 265,
370.
Sclerophytum palmatum, II, 265.
Scolccithrix danae, I, 586; II, 379.
Scolopendra subspinipes, II, 360.
Seorpaena haplodactylus, II, 383.
Scutella hifissa, 1, 135.
Scutella placenta, I, 136.
Scytaster tuberculatus, I, 146.
Scvtodes marmorata. I, 110: II, 360.
362.
Selenocosmia javanensis, I, 110.
Semnopithecus maurus, I, xvm.
Sepia aculeata, l, 190.
Sépia brachycheira, I, 190.
Sepia brevimana, I. 190.
Sepia elliptiea, I, 190.
Sepia indica, I, 190.
Sepia kiensis, I, 190.
Sepia latimanus, I, 190.
Sepia pagenstecheri, I, 190.
Sepia papuensis, 1, 190.
Sepia pfefïeri, I. 190.
Sepia polynesica. I, 190.
Sepia recurvirostra, I. 190.
Sepia rostrata, !, 190.
Sepia rouxi, I, 190.
Sepia singaporensis. 1, 190.
Sepia smithi, I. 1 90.
INDEX
405
Sepia sulcata, I, 190.
Sepiadarium koohi, I, 190.
Sepiella curta, I, 190.
Sepiella inermis, I, 190.
Sepiella maindroni, I, 190.
Sepiella ocellata, I, 190.
Sepiola penares, I, 189.
Sepiola rossiaeformis, I. 189.
Sepiola schneehageni, 1, 189.
Sepioteuthis blainvilliana, I, 190.
Sepioteuthis lessoniana, I, 190,202;
II, 378.
Sepioteuthis lunulata, I, 190.
Sepioteuthis neoguinaica, I, 190.
Seriatopora cervina, II, 15.
Seriatopora hystrix, II, 12, 142,371.
Seriatopora subulata. II, 15.
Sertularia complexa, I. 2, 4, 47, 50;
II, 368'.
Sertularia divergens, I, 50, 51.
Sertularia genieulata, I, 24.
Sertularia gracilis, I, 49, 50.
Sertularia gracilis var., I, 2, 48; II,
368.
Sertularia halecina, I, 20.
Sertularia moluccana, l, 2, 50; II,
368.
Sertularia pennaria, I, 12.
Sertularia pumiia, I, 47.
Sertularia tenuis, I, 48, 49.
Sertularia tubitheca, I, 2, 4, 42. 51;
II, 368.
Sertularia vegae, 1, 2, 42, 44; II,
368.
Sesarma bocourti, I, 276; II, 360.
Sesarma cheirogona, 1, 276.
Sesarma edwardsi, I, 275, 276.
Sesarma edwardsi var. crassimana,
I, 274, 276; II, 360.
Sesarma edwardsi var. laevimana,
I, 275; II, 360.
Setella gracilis, ï, 587; II, 379.
Sigalion limicola, II, 166.
Sigaretus eximius, II, 377.
Simia morio, I, xxn.
Simia satyrus, I, xxii.
Simia wrumbi, I, xxt.
Simotes octolineatus, I, 495; II, 361.
Simotes purpurascens, 1, 495; 11,361.
Siphonochalina confoederata, I, 483.
Sipunculus robustus, II, 375.
Solenocera pectinata, II, 378, 380.
Solenocosmia javanensis, II. 360,
362.
Soleuopsis calida, I, 84.
Solenopsis geminata, I, 69; II, 364,
365.
Solenopsis laboriosus, I, 84.
Solmundella bitentaculata, I, 543,
559; II, 369.
Spadella bipunctata, I, 325.
Spadella cephaloptera, I, 318.
Spadella draco. I, 318, 326, 327,
328; II, 376.
Spadella enflata, I, 325.
Spadella hexaptera, I, 320.
Spadella inarioni. I. 312, 314, 315.
320, 321, 324, 326, 330.
Spadella minima, I, 323.
Spadella serratodentata, I, 323, 324.
Spadella subtil îs, I, 320.
Spadella vougai, I, 327; II, 376.
Spatangus planulatus, I, 137.
Spermophora longiventris, 1, 111;
II, 363.
Sphaerocarcinus bedoti, I, 258;
II, 381.
Sphaerocoryne bedoti, I, 2, 4, 10;
II, 369.
Sphaeropoeus punctulatissima, II,
363.
Sphaerozius cochlearis, I, 245;
II, 381.
Sphenoides australis, I, 363, 364;
II, 369.
Sphinetrella annulata, I, 439, 440.
Sphinctrella ornata, I, 426, 428,
439; II, 366.
Spbyrophvsa brevis, I, 384, 388,
393."
Spinosella coufoederata, I, 431, 483;
II, 367.
Spinosella melior, !, 431 ,483; 11,367.
Spirastrella carnosa, I, 429, 445;
II, 366.
Spirastrella decumbens, I, 429, 444;
II, 366.
Spirastrella solida, 1, 429, 444; II,
366.
Spirula peroni, I. 189.
Spongelia fragilis var., I, 431, 486;
II, 367.
406
INDEX
Spongodes elonganta, II, 256.
Spongodqg rosea, II, 257.
Spongodes rubra, II, 257.
Stanneoclavis brevipes, I, H 2; II,
362.
Staurocephalus fllicornis, II, 186,
376.
Stella marina quindecim radîorum,
I, 147.
Stelletta clavosa, I, 437.
Stelospongia sp?, I, 431, 487.
Stenopus hispidus, I, 305; II, 380.
Stereoclavella australis, II, 285.
Stephanomia alveolata, l, 372, 374,
399.
Stephanomia amphitrides, 1, 373.
Stephanomia amphitridis, 1, 374, 377,
386, 387, 390, 396, 399.
Stephanomia amphitrites, I, 383,
386, 396.
Stephanomia ainphitritis, I, 371, 372,
374, 37s, 396.
Stephanomia amphvtridis, I, 370,
373, 375, 386, 387, 396.
Stephanomia ampli y tri tes, I, 379.
Stephanomia appendiculata, I, 373,
399.
Stephanomia canariensis, I, 396.
Stephanomia cirrhosa, I, 372.
Stephanomia contorîa. I, 376, 39D.
Stephanomia foliacea, I, 372, 373,
374, 387.
Stephanomia (Phvllophvsa) foliacea,
I, 399.
Stephanomia helianthus, I. 372.
Stephanomia heptacantha, I, 372,
373, 374, 399.
Stephanomia hexacantha, I, 373,
399.
Stephanomia hippopoda, I, 372.
Stephanomia imbricata, I, 372, 373,
374, 389, 399.
Stephanomia levigata, I, 371. 374,
399.
Stephanomia melo, I, 372.
Stephanomia nereidum, I, 383, 386,
387, 399.
Stephanomia pediculata, I, 373, 399.
Stephanomia picta, I, 381, 382.
Stephanomia pictum, I, 387, 395.
Stephanomia rosaeea, I, 373, 399.
Stephanomia tectum, I, 372, 399.
Stephanomia triangularis, I, 372,
373, 374, 399.
Stephanopsis clausi, I. 394.
Stephanopsis (Agalma) clausi, I, 367.
Stiehopus chloronotus, I, 343; 11,374.
Storena vittata, I, 110; II, 363.
Strumigenvs imitator, I, 96.
Styela (Polycarpa) fuliginea, II. 297.
StveJa palinorsa, II, 282.
Styela pneumonodes, II, 282.
Styela (Polvcarpa) pneumonodes. II,
294, 302, 303, 304, 305, 308,
309.
Styela psoloessa, II, 303.
Styela solvens, II. 282.
Stvlarioïdes parmata, II, 187. 376.
Stylocheiron carinatum, II, 245, 380.
Stylophora dîgitata, II, 5. 142, 370.
Stvlophora pistillata, II, 7.
Styloteîla conulosa, I, 430, 470;
II, 367.
Styloteîla cornuta, I, 430, 468;
II, 367.
Styloteîla polymastia. ï, 470.
Suberites tenuicula, I, 446.
Suberites tenuiculus, 1, 426, 429,
446; II, 366.
Svavopsis elegans, II, 249, 270,
370.
Sydonops nitida. I, 436.
Sydonops picteti, I, 428, 435; II,
366.
Syllis gracilis, II, 152, 375.
Svmphyllia acuta, II, 45, 142, 371.
Symphyllia guadulpensis, II, 41.
Svmphvllia indica, II, 41, 44, 142,
371.
Symphyllia sinuosa, II, 47, 142, 371.
Synancidium horridum, II, 383.
Svnapta beseli, I, 343; II, 374.
Svnapta reticulata, I, 344: II, 371.
Syncoryne crassa, I, 2, 8; II, 368.
Svncoryne ferox, I, 9.
Syncoryne pulchella, I, 8.
Syngnathus bicoarctatus, II, 383.
Tachydromussexlineatus, I, 493; II,
361.
Tapinoma melanocephalum, I, 72:
II, 365,
INDEX
407
Tapinoma nigerrimum, I, 67.
Tedania chevreuxi, J. 459.
Tedania conuligera, I, 458.
Tedania digitata, I, 430, 454, 457,
460;II, 367.
Tedania leptoderma, I, 460.
Tedania massa, \, 45^.
Tedania suctoria, I, 458.
Tedania tenuicapitata, I, 458.
Teleoteuthis curta, I, 191.
Telpliusa dentieulata. I, 261, 262.
Telphusa planata, I, 263.
Telphusa rugosa, I. 261, 262.
Telphusa sinuatifrons, I, 261, 262.
Telphusa soror, I, 261.
Temora discaudata, 1, 586; II, 379.
Temora stvlifera, I, 586; II, 379
Temora turbinata, I, 586; If, 379.
Terebella claparedi, II, 187, 376.
Terpios coerulea, I, 446.
Terpios tenuiculus, I, 446.
Tethva eliftoni, I, 443.
Tethva ingalli, I, 428, 438, 443; II,
366.
Tethva merguiensis, I, 441.
Tethva robusta, I, 443.
Tethva sevchellensis, I, 443.
Tetilîa japonica, I, 441 .
Tetilla merguiensis, I, 426, 428.
441; II, 366.
Tetilla ridlevi, I, 427, 428, 440,
442; II, 366.
Tetilla stipitata, I, 443.
Tetradrachmium arnanum II, 383.
Tetralia cavimana, I, 252.
Tetralia glaberrima, I, 251; II, 381.
Tetralia nigrifrons, I, 252, 253.
Tetramorium guineense, I, 72 ; II,
361.
Tetramorium pacifieum, I, 72; II,
365.
Tetrodon benetti, II, 383.
Tetrodon houckeni, II, 383.
Tetrodon striolatus, 1T, 383.
Thalamita prymna, I, 255; II, 381.
Thalassianthus sp?, II, 327, 331.
Thalassina scorpionoides, I, 287; II,
380.
Thalassius cinctus, I, 117.
Thalassius fimbriatus, I, 117.
Thalassius marginatus, I, 117.
Thalassius marginellus, I, 117.
Thalassius pallidus, I, 117.
Thalassius spatkularis, I, 117; II,
363.
Thalassius spinosissimus, I, 117.
Thalassius syriacus, I, 117,
Thalassius torvus. I, 117.
Thaumantiadae juv., I, 543, 550.
Thenea muricata, I, 441.
Theonella swinhoei, I, 428, 435; II,
366.
Theridiosoma gemmosurn, I, 109,
113.
Theridiosoma picteti, I, 113; II,
363.
Thliptodon diaphanus, I, 539, 540:
II, 377.
Thuiaria vegae, I, 44, 46.
Thvsanopoda agassizi, II, 244, 337.
380.
Thysanopoda tricuspidata, II, 244,
380.
Thysanostoma thysanura, I, 543,
565; II 372.
Tiara papua, I, 542, 548; II, 369.
Tiarinia gracilis, I, 235.
Tisiphonia annulata, I, 440.
Tomopteris helgolandica, II, 156,
159, 376.
Tomopteris kefersleini, II, 159.
Tomopteris mariana, II, 15<î, 159.
Tomopteris rolasi, II, 156, 376.
Toniatina (Uriculus) subfusca, I.
422; II, 377.
Trachelomegalus hoplurus, I, 501;
II, 360.
Tracheloteuthîs behni, I, 191.
Trachvphvllia amarantus. II, 31, 34.
35, 41, 142, 371.
Trapezia areolata var. inermis, l,
251; II, 381.
Trapezia cymodoce, I, 250; II, 381.
Trapezia rufopunctata, I, 251; II, 381.
Tridacophvllia lactuca, II, 52, 143,
371.’
Tridacophyllia manicina, II, 54, 143.
Triglyphothrix gabonensis, I, 93.
Triglyphothrix lanuginosus, 1,92, 93.
Triglyphothrix obesus, I, 92.
Triglyphothrix obesus r. striatidens,
I, 92.
408
INDEX
Triglyphothrix parvispina, I, 92.
Trigliphothrix walshi, I, 92, 93.
Trigoniulus sp?, II, 360, 363.
Trionvx cartilagineus, I, 492: II, 361.
Tripneustes angulosus, 1, 133.
Tripneustes pentagonus, I, 133.
Tripneustes sardicus, I. 133.
Tripneustes subcoeruleus, I, 133.
Tripneustes variegatus, 1, 133; II,
374.
Triptolemus parasiticus, ï, 434.
Tropidonotus trianguligerus, I, 494;
II, 361.
Tuba confoederata, 1, 483.
Tubipora chamissoni, II, 248, 254,
370.
Tubipora musica, II, 248, 254, 255,
370.
Tubipora rubeola, II, 254, 255.
Tubipora rubeola var. sansibarica,
II, 254.
Tubularia humilis, I, 18.
Tubularia parasitica, I, 17.
Tubularia spongicola, I, 18.
Tubularia viridis, T, 2, 17; II, 368.
Turbinaria calicularis, II, 100, 144.
Turbinaria crater, II, 98, 144, 371.
Turbinaria peltata, II, 100, 144, 371.
Tvlocarcinus stvx, I, 235; II, 381.
Typhloscolex mülleri, II, 156, 376.
Uloborus genieulatus, I, 110; II, 365.
Yirgularia calycina, II, 271.
Yirgularia juncea, II, 249, 266, 268,
269, 370.
Virgularia reinwardti, II. 249. 267,
370.
Yirgularia rumpbi, II, 249, 267, 370.
Vollenhovia longiceps, I, 83.
Xenelaphis hexagonotus, I, 494; II,
361.
Xenia fusca, II, 248, 256, 370.
Xenia rubens, II, 248, 256, 370.
Xenia sansibarica, II, 256.
FIN
BU SECOND ET DERNIER VOLUME