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Full text of "Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux"

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LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


| DE BORDEAUX. 


À PARIS, n A BORDEAUX , 
CHEZ J.-B. BAILLIÈRE , LIBRAIRE, 


Rue Hautefeuille ,- 19 ; 


MÊME MAISON 


A LONDRES, MADRID ET NEW - YORK. Y Rue Puits de Bagne-Cap , 8. oy 


1858. 


CHEZ TH. LAFARGUE, LIBRAIRE, 


Imprimeur de la Société Linnéenne., 


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À PARIS, 
CHEZ J.-B. BAILLIERE. 

LIBRAIRE, 
LIBRAIRE 
Rue Hautefenille , 19 ; Je 

Imprimeur de la Sociélé Linnéenne , 

Y Rue Puits de Bazne-Cap , 8 


MÉME MAISON 
1356. 


MADRID ET NEW - YORK 


A LONDRES 


ACTES 


DE 


LA SOCIÉTÉ LINNEENNE 


DE BORDEAUX. 


ESSAI D'UNE EXPOSITION SYSTÉMATIQUE 


DE LA FAMILLE DES CHARACÉES , 
* 


Par feu J. WALLMAN ; 


Traduit du Suédois par M. le D.t W. NYLANDER ; 
Publié par les soins de M. DURIEU DE MAISONNEUVE; 


Présenté à l'Académie royale des Sciences de Stockholm , le 4er Avril 1855. 


( Extrait des ACTES de l'Académie royale des Sciences de Stockholm , pour 
l'année 1852 | p. 229-531 |. — Stockholm, 1854 ). 


AVERTISSEMENT. 


Un article du règlement de la Société Linnéenne de Bordeaux porte 
que les travaux originaux de ses membres seront seuls admis dans le 
recueil de ses publications. Suivant le sens littéral de cette disposition, 
l’œuvre d'un savant resté complètement étranger à la Société ne pouvait 
pas trouver place dans ses Actes. Néanmoins, des exceptions à cette 
régle ayant déjà été admises, mais rares et justement motivées, la Société 
à cru devoir, une fois encore et pour des motifs graves, déroger à une 
régle nécessaire et dont elle s'est constamment montré jalouse de s'é- 
carter le moins possible. Sur ma proposition, elle a, par son vote unanime 
du 17 Octobre dernier, décidé qu'elle reproduirait dans son recueil la 


(2) 
monographie des Characées de feu Wallman, dès qu'elle aurait pu en 
obtenir la traduction du Suédois en Francais. En méme temps, elle me 
faisait l'honneur de me charger de cette publication, et elle me donnait 
ses pleins pouvoirs à l'effet de prendre toutes les dispositions nécessaires 
à la prompte et entière réalisation de son vote. 


L'intérét qui s'attache à une monographie des Characées suffirait seul 
pour justifier la décision prise par la Société et la dérogation exception- 
nelle qu'elle a fait à son réglement. Toutefois, à cette considération , il 
s'en joint de plus puissantes encore. Le beau travail de Wallman , inséré 
dans un recueil à peine connu de nom en France, restait complétement 
ignoré chez nous, où nul botaniste ne soupconnait méme son existence. 
Pourtant, le Muséum de Paris reçoit un exemplaire du recueil Suédois, 
mais les mémoires contenus dans cet ouvrage étant le plus souvent écrits 
dans un idiome que peu de personnes entendent, les volumes sont rare- 
ment feuilletés , et le dernier paru, celui qui renferme les Characées de 
Wallman, était encore intact, il y a peu de jours, dans la bibliothèque 
du Muséum. 


Celle de la Société Linnéenne de Bordeaux, si riche en publications 
des Sociétés de province et de l'étranger, jouit aussi du rare avantage de 
recevoir les Actes de l'Académie royale des sciences de Stockholm. Le 
volume publié en 1854, arrivé à Bordeaux il y a peu de temps, allait étre 
déposé aux archives, lorsque, en le parcourant attentivement, je décou- 
vris la monographie en question. Aprés avoir pris connaissance de ce 
travail, autant du moins que pouvaient le permettre de simples diagnoses 
latines, je pensai qu'il était important et utile de lui donner plus de 
publicité , et que nous rendrions un véritable service à la science et aux 
botanistes en l'insérant dans nos Actes. 


En effet, personne n'ignore que, depuis quelques années surtout, 
l'étrange et intéressante famille des Characées attire particulièrement 
l'attention des observateurs. Aussi tous, sentant combien un travail sys- 
tématique général sur cette famille manque à la science, appellent de 
tous leurs vœux un monographe. Il y a plus de vingt années que tous 
les regards sont tournés vers M. Al. Braun. Ce savant professeur, dont 
les décisions ont fait loi jusqu'à présent en pareille matiére, a dés long- 
temps promis au monde savant une monographie générale des Characées ; 
mais, absorbé par d'autres travaux, sa monographie tant désirée n'a point 
encore vu le jour, et il est méme permis de supposer qu'elle se fera 


(3) 

longtemps attendre encore. Je n'hésite pas à le déclarer : je crois à priori 
que l’œuvre de M. Al. Braun eût été supérieure à celle de Wallman, 
mais je crois aussi qu'à défaut de la première, celle-ci aura son mérite, 
son prix et son incontestable utilité. C’est un travail bien conçu, bien 
exécuté, nettement méthodique, d’une concision remarquable, rempli de 
critique judicieuse et sévère, consciencieux surtout, fruit de toute une 
vie de recherches et d'étude. Il vient remplir une des lacunes les plus 
regrettables de la botanique systématique, et, à ce titre, il me semble 
appelé à rendre de grands services à la science. Si donc la reproduction 
de cette monographie ignorée est une véritable bonne fortune pour nos 
Actes, elle ne le deviendra pas moins, je l'espére, pour les botanistes 
entre les mains desquels tombera ce recueil. 

Pourtant, et quelque füt son désir de publier en France ce précieux 
travail, la difficulté de le faire traduire devenait un obstacle tel pour la 
Société Linnéenne, qu'il aurait pu l'obliger de renoncer à son projet, si 
je n'avais été assez heureux pour obtenir l'inappréciable concours de 
M. le D: W. Nylander, actuellement à Paris, l'un des botanistes les plus 
renommés et les plus instruits de l'Europe scandinave, et dont tout le 
monde connait les beaux travaux lichénographiques , récemment publiés 
chez nous dans divers recueils. Sans doute on aurait pu trouver quelques 
personnes en état de traduire du Suédois; mais pour une traduction aussi 
spéciale , il fallait absolument un savant spécial. Or, nul, si ce n'est 
M. Nylander, ne pouvait en ce moment se charger d'une pareille traduc- 
tion, et elle nous échappait sans lui. Qu'il trouve donc ici les remerci- 
ments et les témoignages de gratitude que je lui adresse au nom de la 
Société Linnéenne de Dordeaux. 

Je conserve à l'impression , sans y rien changer, le francais de M. Ny- 
lander. On y remarquera parfois, peut-être, un cachet étranger, que je 
n'ai pas eru pourtant devoir chercher à faire disparaître. La moindre 
modification que je me fusse permise pouvait m'exposer en méme temps 
à modifier les idées de l'auteur, idées que le traducteur s'est attaché à 
reproduire littéralement. D'ailleurs, le francais de M. Nylander étant 
d'une concision et d'une clarté parfaites, il n'était pas possible de le 
modifier ou de l'amplifier sans nuire à ces qualités essentielles du style 
scientifique. Je conserve méme le titre littéral de l'auteur, bien que ce 
titre paraisse long et quelque peu obscur, et qu'il pût être si facilement 
remplacé par celui de Monographie. Tout ce que je me permets d'ajouter, 
c'est une table finale, destinée à faciliter les recherches. 


(4) 

Il est à peu prés inutile d'observer que l'auteur seul parle dans son 
travail et que je n'y introduis pas un mot qui lui soit étranger. J'aurais 
pu , sans doute, y intercaler quelques faits nouveaux relatifs à des Chara- 
cées algériennes, mentionner méme, pour certaines espéces rares, des 
localités francaises assez intéressantes, mais je n'ai pas pensé qu'il me 
füt permis de toucher à l'unité de l'euvre de [Wallman, et je la donne 
dans toute son intégrité. 

Ce travail, livré par l'auteur en 1853, a été imprimé à Stockholm 
en 1854, mais dans le volume des Actes de l'Académie royale des 
sciences correspondant à l'année 1852 ( Kongl. Vetenskaps-Academiens 
Handlingar, fær ar 1852. — Stockholm, 1854), lequel se trouvait sans 
doute de beaucoup en retard. Ce volume, si rare en France, étant fort 
difficile à consulter, j'ai pris des mesures pour qu'il puisse étre cité faci- 
lement par les botanistes , sans qu'il soit nécessaire de remonter jusqu'à 
lui. Ainsi, on en a le titre exact entre les parenthéses qui précédent, et 
on trouvera sa pagination intercalée dans le texte en chiffres italiques. 
La monographie des Characées commençant le I* volume de la 3* série 
des Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, la pagination du tirage à 
part, distribué par M. Nylander à qui la Société en fait hommage, sera la 
méme que celle des Actes. 


Je n'ai pu recueillir que bien peu de renseignements sur l'auteur des 
Characées , et c'est M. Nylander qui seul a pu m'en fournir. Wallman, 
savant modeste, botaniste d'un grand mérite, bien qu'il nous soit resté 
inconnu jusqu'à présent, était professeur au gymnase de Linkeping. Il 
publia divers mémoires de botanique dans le Liljeblad Swensk Flora, 
3° éd., et dans le Botaniska Notiser. Il est mort en 1853, lorsqu'il 
venait à peine de terminer sa monographie des Characées, à laquelle il 
travaillait depuis longtemps et qui n'a été publiée qu'aprés sa mort. Du 
reste, on s'apercoit bientót que le temps a manqué à l'auteur pour mettre 
la dernière main à son œuvre. On regrette surtout que les citations de 
synonymes soient restées si incomplétes et qu'elles manquent souvent 
des indications nécessaires pour remonter aux sources. 


Bordeaux, le 24 Novembre 1855. 


DURIEU DE MAISONNEUVE. 


Le besoin (1) d'un synopsis systématique de la famille des Characées 
est généralement reconnu. Depuis l'essai, plein de mérite pour son 
époque, de Vaillant ( Act. Parisiens. 1719), sur ces végétaux, ils ont été 
jusqu'à ces derniers temps tellement négligés, qu'on cherche en vain 
dans les ouvrages systématiques les plus renommés un guide dans l'étude 
de cette partie de la botanique. Une terminologie vague , des diagnoses 
faites sans égard à l'histoire des plantes auxquelles elles se rapportent, 
et d'une généralité telle, qu'elles s'appliquent autant à des genres ou des 
séries entières, qu'à des espèces particulières, — vous laissent dans 
l'embarras et privé des éclaircissements que vous cherchez. Dans la plu- 
part des cas, il est presque impossible de déméler, méme par conjectu- 
res, l'opinion réelle de l'auteur, sans l'aide de dessins exacts et d'é- 
chantillons originaux. Aussi, par le manque d'un guide indispensable , 
ces plantes intéressantes ont été négligées par les botanistes et collec- 
teurs , et les grands herbiers publies et particuliers, riches en végétaux 
exotiques, n'offrent qu'un nombre restreint et des échantillons isolés de 
Characées. 

Un commencement de réforme de cette partie de la botanique systé- 
matique se fit par la monographie des Chara alemands de Wallroth 
(Annus botanicus, Hale 1815), ouvrage d'un mérite incontestable, 
quoique l'auteur n'ait pas été aussi heureux dans la délimitation et l'ar- 
rangement des espéces que dans la définition de la famille et des grou- 
pes. (p. 232) L'année suivante (1816) parut dans les suppléments du 
Liljeblad Sw. Flora , 3 édition, un travail sur les espèces suédoises alors 
connues. Plus tard, en 1824, Bruzelius, aidé des conseils de M. Agardh, 


(4) La premiere page de l'ouvrage de Wallman ne porte point de titre spécial ; elle 
a le numéro 251 : le numérotage des pages suivantes sera indiqué dans le texte par 
des chiffres italiques entre parentheses 


(6) 
publia sous la forme d'une dissertation académique (Observationes in 
genus Charæ, Lundæ, 1824), un synopsis de tous les Chara connus; 
opuscule de peu d'étendue , mais de beaucoup de valeur pour son épo- 
que. Le synopsis des Chara d'Agardh, dans le Systema Algarum (1824), 
peut étre considéré comme une nouvelle édition abrégée du travail de 
Bruzelius. 

Dix ans plus tard, cette étude recevait une nouvelle direction par la 
monographie si connue des Chara de M. Alex. Braun (Ann. Sc. nat., 
1834, 1 p. 351 et suiv., et dans le Regensburg. botan. Zeitung, 1835, 
tom. 1, (p. 49-73). M. Braun a depuis, dans des recueils botaniques 
et divers mémoires, donné des notices sur des Chara de différents pays, 
mais la monographie compléte de toute la famille , longtemps attendue 
par le public botanique , n'a pas, jusqu'à présent, vu le jour. Dans ces 
circonstances, la courte monographie de M. Braun est devenue si incom- 
plète actuellement, par suite de l'accroissement considérable du nombre 
des espéces, qu'il faut plutót la considérer comme un stimulant à l'étude 
de ces plantes que comme un travail systématique satisfaisant. Le besoin 
pour la littérature botanique, d'un synopsis général des Characées, reste 
donc le méme. Si le petit travail qui suit, en attendant celui de M. Alex. 
Braun , pouvait remplir cette lacune dans la botanique systématique , et 
si l'observateur expérimenté peut y puiser quelques éclaircissements 
utiles, le but de l'auteur sera atteint. Dans ce synopsis, l'auteur a d'abord 
pensé qu'il était de la plus grande importance de bien fixer la valeur des 
termes. ( p. 223 ) 

Il est en effet devenu nécessaire d'adopter une glossologie précise, 
remplacant les termes souvent ambigus des divers auteurs, et qui, appli- 
quée d'une manière conséquente, exprime toujours clairement la pensée 
propre de l'auteur. Les termes employés s'expliquent par eux-mêmes, 
ou ils sont fondés sur des analogies connues dans les autres branches 
du régne végétal. 

Nous avons déjà observé que les Characées ont été traitées par la plu- 
part des auteurs avant Wallroth, d'une maniére peu satisfaisante. Un en- 
tassement prolixe de synonymes anciens, qui n'expriment rien de précis, 
ne pouvait amener que des confusions inutiles. Il serait donc d'un luxe 
peu convenable de citer trop largement les anciens auteurs (Patres), 
dont les descriptions sommaires, les termes mal définis et les figures 
grossiéres ne permettent que bien rarement une interprétation diagnosti- 
que certaine dans une famille aussi polymorphe, et maintenant étudiée 


(980 

sous des points de vue entièrement différents. Parmi les botanistes avant 
Linné, Vaillant, le fondateur du genre Chara, fait exception à cet égard, 
et quelques autres nous ont offert des indications que nous avons pu 
utiliser. Par ces raisons, l'auteur a été économe de synonymes, comme 
cela convient, du reste, pour un synopsis ; mais les synonymes cités ont 
été soumis à une critique attentive. Quoique ce travail soit d'une portée 
générale, l'auteur a cru, néanmoins, devoir s'attacher particulièrement 
aux botanistes suédois ; leurs espéces ont été citées, autant que les des- 
criptions, localités et herbiers, nous ont présenté des indications suffi- 
santes et certaines. (p. 344) 

Les espéces des botanistes estimés, dont l'auteur n'a pas eu occasion 
d'examiner les types, ont été admises toutes les fois que les descriptions 
nous ont paru assez précises et complétes. Nous avons en général, pris 
pour régle plutót, d'exposer provisoirement comme espéces propres les 
formes qui s'écartent notablement des types spécifiques reconnus, mais 
sur lesquelles les botanistes pouvaient avoir des opinions diverses, que 
d'entreméler ces formes parmi les variétés d'autres espéces, oü elles 
échapperaient facilement à l'attention du lecteur. Aussi, la délimitation 
des formes dans des espéces déterminées, s'est souvent faite d'une ma- 
nière tout-à-fait arbitraire. Le grand connaisseur de ces plantes, 
M. Braun, n'échappe pas complétement à ce reproche. A notre avis, 
chaque espéce a ses limites naturelles ; des transitions réelles d'une es- 
péce à une autre n'existent pas. Mais c'est un des problémes les plus im- 
portants et les plus difficiles de la botanique systématique que de savoir, 
en parfaite conformité avec la nature, rapporter les formes éparses à leur 
vraie sphére, à leur type ou espéce, et pour la solution de ces problémes, 
il importe que les formes (p. 235) saillantes soient relevées et décrites 
avec soin. Il est vrai que dans la famille des Characées les modifications 
individuelles prévalent, plus que dans beaucoup d'autres familles, et que, 
dans les premiéres, un grand nombre de formes, en apparence trés carac- 
téristiques, ne constituent que des productions modifiées par leur habitat ; 
cependant il n'est pas rare, parmi cette multiplicité de modifications di- 
verses , d'apercevoir le lien typique qui les réunit. Autrefois, cela pré- 
sentait des difficultés considérables. Mais, peut-étre un jour, l'examen 
mieroscopique ici, comme dans la lichénographie, saura découvrir des 
caractéres nouveaux, et par ce moyen plusieurs espéces, maintenant 
absorbées par des espéces collectives, seront détachées et bien séparées 
d'autres, avec lesquelles nous les confondons encore. 


(8) 

Dans la rédaction de ce petit travail, fruit de plusieurs années de 
recherches et d’études, l'auteur a été soutenu par l'appui bienveillant de 
botanistes étrangers et suédois. Les collections les plus importantes lui 
ont été envoyées par MM. Alex. Braun, Schimper, Horneman et Agardh. 
Il a de même, eu occasion de consulter plusieurs herbiers publics et par- 
ticuliers. Par l'exposition d'un certain nombre d'espéces, non publiées, 
quoique distribuées, de M. Braun, il m'a été possible de rendre ce travail 
plus complet. J'ai cru pouvoir prendre cette liberté, en conservant toujours 
consciencieusement les dénominations données par M. Braun. (p. 236) 

L'auteur termine cette courte préface en témoignant sa reconnaissance 
à MM. Wahlenberg, Fries, Zetterstedt, Wikstræm, Wahlberg, Jacques 
Agardh, Hartman père, Duben, Thedenius, Wiede, et plusieurs autres 
jeunes botanistes, parmi lesquels il a le plaisir de compter quelques-uns 
de ses anciens élàves. MM. Lindeberg, C. Hartman, Th. Fries et Goldkuhl, 
ont particuliérement droit à sa gratitude, les trois derniers pour des ren- 
seignements et extraits communiqués des bibliothéques des académies de 
Stockolm et d'Upsal, et M. Lindeberg, pour sa collection soignée de Cha- 
racées de la province de Dahusie (Bohuslæn) et des alentours du lac 
Mælarn. M. Th. Fries a eu la complaisance de me communiquer sa col- 
lection importante de Characées, récoltée dans la province natale de 
Linné (Smolande). (p. 237) 


Fam. CHARACEZÆ Ricu. 


Planta e tubulo cylindrico, simplici, membranaceo, aut e tubo centrali, 
aliis minoribus, parallelis, vel dextrorsum spiraliter volutis circumdato cons- 
structa. Caulis aphyllus, teres, geniculatus, ramosus, ad genicula ramentis vel 
radiis verticillatim dispositis stipatus : intercalatis ramis cauli conformibus, 
verticillis propriis instructis. 

Organa propagationis dimorpha : AntAeridia (globuli) sphærica, cinnabarini 
coloris, intus filis spiralibus repleta; et Nuculæ (sporangia) oblongatæ vel 
globosæ, uniloculares, e testa dura, sinistrorsum spiraliter striata, indusio 
triplici, coronulam apice formante, inclusa, demum decoloratæ. 

Plante aquaticæ, perennes aut annuæ et fugaces, in recenti statu virentes, 
exsiccatæ sæpe crusta calcarea obductæ, colorem mutantes. 


1 Gen. NITELLA. 
Agardh et Endlicher (excl. excl.). Chara Vaillant, Linn. et auctorum pl. 


Simpliciter tubulosæ (monosiphonicæ), nude, inermes, leves, flexiles, 
diaphanee, exsiccatee membranaceæ. 


(9) 

Verticillà radiorum basi nudi, omnino exinvolucrati : radiis fructiferis 
divisis, furcatis. 

Organa propagationis in angulo divisuræ, rarius in axillis verticilli. Nucula 
plus minus ad sphæricam formam vergens, striis paucioribus, coronula eva- 
nida vel conniventi-apiculata. Antheridia epigyna, intrafoliacea (intra brac- 
teas). Coronula nucule caduca, ex cellularum verticillis duobus quinis, su- 
perimpositis formata. (Braun). 


M. Braun qui maintenant admet le genre Nitella dans notre sens, se 
fondant sur des caractères anatomiques, établit comme distinction entre 
les genres Nitella et Chara, que, dans le premier, la coronule ou la cou- 
ronne des nucules (fruits) consiste en 10 cellules, formant deux cercles 
superposés, qui ne s'étalent jamais en étoile. La coronule ( p. 228 ) tombe 
avant la maturité du fruit. Dans les Chara, cette coronule est formée 
par 5 cellules disposées en cercle simple ou quelquefois en forme 
d'étoile. La coronule chez eux! est persistante. (Cf. Hooker, Journ. of 
Bot. 1849.) 


Formatio duplex : a. evoluta internodio basali radiorum primariorum elon- 
gato : b. nidifica s. aggregata , internodio basali radiorum primariorum abbre- 
viato, aut fructificatione in apice ramulorum intercalatorum verticillos abbre- 
viatos gerentium , hinc dense aggregata, glomerulos vel quasi nidos in axillis 
verticilli aut in apice ramorum formante. 


La derniére section a les rameaux verticillés (radii, les rayons), moins 
réguliérement divisés, l'axe prolongé jusqu'au sommet du verticille, avec 
des petits rayons d'une longueur inégale aux articulations. Ces petits 
rayons (bracteæ spuriæ) sont plus fins que le rayon principal et entou- 
rent, comme les bractées dans le genre suivant, les organes de la fructi- 
fication. 

Les Nitella sont normalement d'une couleur verte, pure et belle, et ne 
se couvrent que rarement d'une incrustation calcaire. Elles sont toujours 
formées par un tube simple (monosiphonicæ), flexibles, transparentes, et 
dépourvues d'épines (papilles). Les rameaux verticillés, toujours nus à la 
base et sans involucre. Les rayons se partagent normalement en divisions 
symétriques , et sont dépourvus de bractées. Par ces caractères, le genre 
Nitella se distingue, facilement même, des Charæ monosiphonice. Les 
nucules se trouvent placés en dessous, rarement à côté des anthéridies, 
et changent, pendant leur développement, de couleur et de forme. La 
plupart des espèces sont annuelles, sensibles, non-seulement aux tem- 
pêtes (par cette raison elles ne viennent que très rarement dans la mer), 


(10) 
mais aussi, à ce qu'il semble, de même que les Orchidées et certai- 
nes autres plantes, (p. 239) aux influences atmosphériques diverses ; 
d’où il résulte qu’on les cherche quelquefois en vain dans des localités 
où elles abondaient l'année précédente. ` 

Le plus grand nombre des espèces de ce genre offrent deux modifica- 
tions distinctes, une forme développée (forma evoluta) et une forme 
condensée (forma nidifica vel aggregata), la dernière ayant la fructifica- 
tion agglomérée pour ainsi dire en capitules denses ou en petites pelo- 
tes. Entre ces modifications, quoique en apparence très dissemblables, il 
n'y a aucune différence essentielle. Lorsque la phalange basale se pro- 
longe, le verticille prend un aspect plus simple, plus làche, et les rayons 
fructiféres s'écartent entre eux. Une disposition contraire a lieu, ou lors- 
que la phalange inférieure du rayon primitif est trés courte et que la 
division du rayon fructifére commence peu au-dessus de la base, ou 
lorsque les ramules plus ou moins longs se développent entre les rayons 
primitifs, portant à leur sommet des verticilles fructifères. Selon ces 
dispositions différentes, les nucules et les anthéridies siègent au fond des 
verticilles ou dans des capitules particuliers au sommet des rameaux 
fertiles. Chez certaines espéces c'est l'une, chez d'autres c'est l'autre 
modification, qui est la typique et normale. Ainsi, par ex., le Nitella 
flexilis se présente le plus souvent evoluta, le N. capitata, au contraire, 
toujours nidifica. 

La plupart des espèces européennes végètent à la fin de l'été et à Pau- 
tomne ; une seule au printemps. 

Avec la délimitation que j'ai indiquée déjà (1840) dans le Botaniska 
Notiser, n° 4 , les Nitella constituent un genre naturel et constant , n'of- 
frant que des passages apparents au genre Chara. Dans une famille végé- 
tale, où la formation de la tige prédomine, la différence qui existe 
(p- 240) entre ces deux genres, quant à la disposition des rayons (rameaux 
verticillés), doit être considérée comme trés importante, et, conjoin- 
tement avec la structure simple et le siége des organes de la fructification 
dans les Nitelles, suffire à leur assigner une place comme genre distinct 
dans la famille des Characées. Par cette division de la famille en deux 
genres, la disposition des espéces qui s'y rapportent, maintenant accrues 
d'un nombre considérable, ne peut que gagner en clarté, et en méme 
temps, rendre plus facile leur étude. 

Le genre Nitella est en général mieux délimité et plus constant que le 
genre Chara. Les Nitelles se transforment par la dessiccation en un état 


(11) 
membraneux en s’applatissant, et ne reprennent par aucun moyen leur 
forme primitive. En cet état, surtout lorsque les anthéridies, ordinaire- 
ment trés précoces , sont tombées , la détermination exacte des espéces 
est excessivement difficile. Les échantillons doivent par conséquent, au- 
tant que possible, étre étudiés à leur état vivant ou frais, ou aussi étre 
conservés pour un examen plus complet, dans l'esprit de vin. 


Conspectus generis. 
NITELLA. 


1 Sect. — EBRACTEAT/E. 
Axis radii regulariter totus divisus. Fructificatio ebracteata. 


+ 1 SUBDIV. 
Radii repetito-divisi. 
A. Radiole. 
Radii passim 5-plicato divisi. 
a. Crura terminalia infra articulum apicalem continua. 

| N. hyalina De Cand. 
2 N. heterophylla Al. Braun. 
3 N. congesta Rob. Brown. (p. 241) 
4 N. Lhotskyi Al. Braun. 
5 N. tenuissima Desv. 


6 N. Braunii, mihi. 
N. africana Al. Braun. 


b. Crura terminalia infra articulum apicalem articulata. 
7 N. gracilis Smith. 
brachyphylla Al. Braun. 
8 N. virgata Al. Braun. 
9 N. flabellata Al. Braun. 
B. nidifica Reichenb. 
10 N. flagelliformis Al. Braun. 


414 N. penicillata Al. Braun. 
12 N. Roxburghii Al. Rraun. 
43 N. guineensis Külz. 


(12) 
B. Dichotome. 
Radii passim duplicato-divisi. 
A. Crura terminalia in apiculum articulatim insertum vel cornicula 2-3 
minuta exeuntia. 
14 N. condensata Rupr. 
45 N. interrupta Rapr. 
16 N. longifurca Rupr. 
17 N. norvegica, mihi. 
18 N. mucronata Al. Braun. 
B. heteromorpha Al. Braun 
19 N. Wahlbergiana, mihi. 
* 20 N. byssoides Al. Braun. 
* 24 N. subtilissima Al. Braun. 
2. Crura terminalia apice exarticulata. 
a. Cruribus terminalibus omnino continuis. 
22 N. anomala, nihi. j 
23 N. batrachosperma Reichenbach. 
P. Cruribus infra apicem passim 1-2-articulatis. 
N. stelligera ( vid. Sect. 2 ). 


24 N. gleostachys Al. Braun. 
25 N. biformis Al. Braun. 
26 N. Hookeri Al. Braun. (p. 242) 


tt 2 sugniv. 
Radii semel ( simpliciter ) divisi 
C. Furcatæ. 
Radii simpliciter furcati, vel passim ( abortu ) loco divisuræ fracto-geniculati , 
aut apice breviter corniculati. 
Ser. Monoice. 
^. Crura terminalia articulata. 
* 27 N. microphylla AL Braun. 


* 28 N. gelatinosa Al. Braun. 
* 29 N. leptostachys Al. Braun. 


2. Crura terminalia apice exarticulata. 
30 N. translucens Vaillant et Persoon. 
31 N. procera, mihi. 
32 N. flexilis Al. Braun. 
B. nigricans, nihi. 


(13) 
y. nidifica, mihi. 
ô. glomerulifera Al. Braun. 
33. N. acuminata A/. Braun. 
* B. Bellangeri Al. Braun. 


Ser. Dioicæ. 
34 N. atrovirens, mihi. 
35 N. opaca Agardh. 
36 N. capitata Nees von Esenbeck. 


«. laxa longifolia Al. Braun. 
b. laxa brevifolia Al. Braun. 
c. gloeocephala : 4 oxygyra, 2 lejopyrena, 
3 pachygyra. 
* 37 N. macrosperma Al. Braun. 


* 38 N. exigua Rabenhorst. 
2 Sect. — IPSEUDOBRACTEAT/E. 


Radiorum axis usque ad apicem verticilli protensus, ad genicula radiis minoribus 
bracteis ( spuriis ) axi angustioribus stipatus. 
a. Radii apice continui. 
39 N. stelligera Bauer. 
* 40 N. ulvoides Bertoloni. ( p. 243) 
b. Proliferc. 
Radii articulo apicali passim muniti ; steriles plerumque simplicissimi . 
* Radii infra apicem articulati. 
a. Bracteæ spuriæ divise. 
41 N. polysperma Al. Braun. 
42 N. prolifera Ziz. 
* 43 N. glomerata Desv. 
B. Bracteæ spuriæ simplicissimæ. 
* 44 N. glomerulifera Rupr. 
* 45 N. Smithii Babington. 
* 46 N. Borreri Babingt. 
#7 N. Stenhammariana , mihi. 
* 48 N. antarctica Al. Braun. 


** Radii steriles infra articulum apicalem continui. 
49 N. borealis, mihi. 


50 N. Dregeana A/. Braun. 


(149 
Sect. 1. EBRACTEAT EÆ. 


Radiorum axis in radios minores , crassitie equales , totus regulariter divisus. 
Fructificatio in divisuris ebracteata. 


Le rayon primitif cesse à la premiére division et se ramifie en petits 
rayons symétriques d'une épaisseur égale, et souvent divergents. Les 
caractères des deux premières subdivisions de cette section (Ebracteatæ) 
sont pris des rayons les plus développés. Les autres rayons s'arrétent 
souvent dans leur ramification, à un degré inférieur, ou ils se terminent 
en petites pointes nues, rapprochées (cornicula), au lieu de divisions 
développées. 

Le degré de ramification des rayons, la pointe terminale articulée ou 
non articulée, l'articulation des rayons, le siége des nucules et des anthé- 
ridies, sur le méme pied ou sur des pieds séparés, offrent des disposi- 
tions constantes qui ne changent presque jamais et qui, par conséquent, 
présentent les caractéres les plus sürs des subdivisions et des espéces. 
(p. 244) 

+ 1. SUBDIV. 

Radii repetito-divisi, cruribus singulis divisuræ primariæ iterum semel aut 

bis divisis. 
A. Radiolæ. 
Radii fructiferi passim friplicalo-divisi, apice mucronati. mucrone articu- 


latim inserto, aut breviter 2-3-corniculati. Antheridia et nuculæ geminatim 
conjuncta. 


Le groupe est naturel. Les espéces de l'ancien monde sont ordinaire- 
ment petites, gréles et trés rameuses. Anthéridies et nucules, une de 
chaque, disposés par paires. 


a. Crura terminalia infra articulum apicalem continua. 


4 N. hyalina : caule ramoso, validiusculo, radiis attenuatis; verticillis dis- 
cretis, glomeratis , mulliradiatis ; radiis majoribus 8, 3-plicato-divi- 
sis, minoribus circiter duplici numero geminaltim intercalatis , simpli- 
cibus vel 2-plicato-divisis; cruribus terminalibus ventricosis , exsiccatis 
sublanceolatis, acuminatis vel mucronatis, infra apicem continuis ; 
nuculis majusculis, subglobosis , 9-striatis. Monoica. 

Ch. hyalina De Candolle et Dub. Bot. Gall. I, 534.— Al. Braun, Monogr. 
in Regensb. Bot. Zeit. 1835: Ch. pellucida. Ducros. 

Nitella hyalina Agardh, System. Alg. pr. p. — Aütz. — AI. Braun, Schwei- 
zer Charac. Regensb. Bot. Zeit. 4849, 430 ff. 


(15) 

Suisse, Lausanne! entre Rheineck et Fussach, près Bodensee. — 
France, Provence. — Espagne. 

L'une des espèces les plus petites du genre; haute de 2-3 pouces. 
Rameux , d'un vert pâle, presque incolore, transparent. Les nucules plus 
larges que le diamètre de la tige, les pédicelles courts. — Ressemble 
au premier aspect au N., tenuissima , avec lequel il a souvent été con- 
fondu , mais s'en distingue facilement par un port plus robuste , par les 
phalanges terminales des rayons renflées, et à l'état sec, élargies, 
presque lancéolées. 

Le N. hyalina présente , au contraire , une affinité réelle avec. les trois 
espéces suivantes. (p. 245) 


* 2 N. heterophylla : caule valido, elongato; verticillis ramosissimis, 
laxis, multiradiatis; radiis majoribus 7—8 , 2—3-plicato-divisis, inter- 
jectis minoribus numerosis, simpliciter vel duplicato-divisis, omnibus 
attenuatis; cruribus terminalibus cylindricis fasciculatis (5—T), apice 
articulato-mucronatis. Monoica-? 


Ch. heterophylla Al. Braun, Linn. XVII. p. 443. 


Dans les rivières de la Nouvelle-Hollande , Preiss. 

Ressemble au précédent, mais sa tige est très épaisse, à peu près 
comme dans le N. translucens, ses verticilles plus ramifiés , à articles 
allongés, les phalanges terminales linéaires. La couleur, d'un vert foncé, 
un peu brunátre. 


* 3 N. congesta: caule valido, elongato ; verticillis remotis ; radiis dense 
conglobatis, rigidiusculis, majoribus 7—8, 3—4-plicato-divisis, énterjec- 
tis minoribus numerosissimis, 2—93-plicato-divisis; cruribus terminalibus 
cylindricis fasciculatis (5—7), apice articulato-mucronatis; nuculls in 
divisuris primi et secundi ordinis aggregatis, subglobosis, sub 40-stria- 
lis; coronula angustata, elongata. Monoica ? 


Ch. congesta Rob. Brown, Prodrom. p. 346. — Al. Braun, l. c. 
Nouvelle-Hollande, Brown. 
Differe des espéces précédentes par ses rayons excessivement nom- 
breux (environ 40), leur division, etc. Voisin du N. hyalina. Couleur 
hyaline, tirant sur le brun. 


* 4 N. Lhotskyi: caule debili; verticillis approximatis confluentibusque ; 
radiis dense conglobatis, majoribus 7—8, 2—3-plicato-divisis, inter- 
jectis paucis minoribus, simpliciter aut duplicato-divisis ; cruribus 
terminalibus 3—5, apice articulato-mucronatis. Monoica ? 

Ch Lhotskyi Al. Braun, l. c. 


Nouvelle-Hollande , prés Monero , Preiss. 


( 16 ) 

Plus petit que les deux espèces précédentes, à tiges gréles et à verti- 
cilles rapprochés, confluents. D'un vert noirâtre; intermédiaire par le 
port entre les N. hyalina et batrachosperma. (p. 246) 

Les trois espéces précédentes se rapprochent beaucoup, et l'auteur est 
porté à croire qu'elles ne sont que des formes d'une méme espéce. 


5 N. tenuissima : pallide virens, caule filiformi, temwissimo, gracili, 
subsimplici ; verticillis discretis, abbreviatis, glomeratis, laxis, 6—8- 
radiatis; radiis triplicato-divisis; cruribus prime et secunde divi- 
sure 6—7, tertiae 4—5, terminalibus elongatis, tenuissimis, cylindri- 
cis, acutis, in apiculum articulatum, diametro radii plus duplo lon- 
giorem desinentibus ; nuculis demum ovalibus, minutissimis , 9-striatis ; 
coronula abbreviata, truncata. Monoica. 

Ch. tenuissima Desv. Journ. d. Botan. II. 313. — Loisel. Not. — Reichenb. 
Flor. excurs. p. 148. — Al. Braun, Monogr. l. c.— Ganterer, OEsterreich. 
Ch. N.»5. — Babington, British Ch. (Annals and Magazin of Natural His- 
tory, Vol. V. 84. sqq.) 

Ch. glomerata Flor. Badens. Supplem. 

Ch. hyalina Anglorum (ex Babington in Ag. herb. |). 

Nitella tenuissima Rabenhorst, Kryptogam. Fl. p. 496. 

Fig. Reichenb. Iconogr. Tab. 791, 792. Fig. 4065, 1066, 4067 et 1068. 
— Ganterer l. c. Fig. A! — Coss. et Germ. Atlas, Tab. XLI. F. 4. 21 

La figure de Reichenbach exprime bien le port de cette plante , mais 
elle représente les rayons une seule fois dichotomes, et l'article ter- 
minal sans pointe articulée. 

Dans les eaux douces. Angleterre! Bab. — Suisse, en plusieurs en- 
droits dans les lacs. — France, Normandie, Montpellier, Braun. — 
Allemagne, les régions du Rhin, Carlsruhe! Braun, Berlin, ( Herb. 
Wahlb.) — Hongrie, Pesth, Kovals. — Danemarck. — Amérique du 
Nord, Boston, Greene. — Cette espéce rare n'a pas encore été découverte 
en Suéde. 

L'une des espéces les plus petites et les plus ténues du genre ; haute 
de 2-3 pouces, ordinairement d'un vert clair. Les nucules trés petits, 
plus petits que ceux des autres espéces européennes. Le N. tenuissima 
différe du N. gracilis par des phalanges terminales non articulées, par sa 
tige presque simple (p. 247) et des verticilles denses, globuleux, 
écartés. 


6 w. Braunil: ramosissima, verticillis densis, 6—7-radiatis ; radiis 2—3- 
plicato-divisis; cruribus abbreviatis, ad divisuras constriclis, primi 


(41 
ordinis quinis, dilatatis, secundi et tertii 2—45; terminalibus continuis 
in apiculum artieulatum vel cornicula 1—2, dilatata, divergentia desi- 
nentibus ; fructificatione ad divisuras omnium ordinum ; nucula ovali, 
coronula abbreviata, cylindrica. Monoica. 
N. Braunii mihi (ined.). Ch. nidifica /ssert (Herb. Horne.) 


Afrique, côte de la Guinée ! Jssert. 


Trés fin et trés touffu. Il se distingue du N. gracilis par des verticilles 
denses, des phalanges terminales non articulées, à pointe apicale ex- 
cessivement fine et aciculaire ; du suivant, auquel il ressemble, par des 
ramules plus courts et plus larges, resserrés au niveau des articulations, 
etc. 


N. africana : ramosissima, verticillis diffusis, radiatis: radiis 2-3-plicato- 
divisis; cruribus protractis ; apiculo aciculari; nucula elliptica, acuta. 
Monoica. 

Ch. africana Al. Braun, Monogr. l. c. 


Afrique , Sénégambie ! Perrottet et Leprieur ; Tanger, Salzmann. 
D'un vert foncé, trés rameux ; se rapproche beaucoup du précédent 
dont il n'est, peut-étre, qu'une forme. 


b. Crura terminalia infra articulum apicalem articulata. 


7 N. gracilis : subcæspitosa, caule ramoso ; verticillis diffusis, laxis, 6—7- 
radiatis; tenuissimis, 2—3-plicato-divisis, ad divisuras omnium ordi- 
num fructiferis; cruribus 3—5-nis; terminalibus elongatis, tenuissimis, 
apiculo articulatim inserto, lanceolato, diametro radii 2—3-plo longiore 
cruribus infra articulum. apicalem , 1—2-articulalis ; nuculis demum 
globosis, 5-striatis ; coronula obsoleta. Monoica. 

Ch. gracilis Smith. — Bruzel. Char. — Reichenb. Flor. excurs. — Al. 
Braun Monogr. l. c. — Fries S. V. Sc. — (p. 248) Hartm. Sk. Fl. 5. 
suppl.— Ganterer |. c. — Rupr. Beytr. 3. Lief. s. 10.— Babington |. c. 

Nitella gracilis! Ag. l. c. 

Fig. Engl. Botan. 2140. — Reichenb. Iconogr. fig. 1069. — Ganterer |. c. 
(forma tenella). — Coss. et Germ. XLI. E. 4. 2. 


À cette espéce se rapporte, comme forme s'écartant un peu du type, 
selon des échantillons originaux, le Chara capitata Fries Novit. ed. 1 : 
p. 96 (Ch. gracilis Flor. Scan., exclus. syn. Nees von Esenbeck). 

La figure de Reichenbach exprime, comme d'habitude, trés bien le 


port, mais les détails, comme l'insertion articulée de la pointe (apiculus, 
Tome Ie. 2 


(18) 


mucro) et les articulations des phalanges terminales y sont entièrement 
négligés. 


Exsicc. Fries Herb. norm. VII. 100. 


France. — Angleterre. — Italie. — Allemagne, Berlin ! Kaiserslau- 
tern, Cologne , Carinthie , etc. — Russie, Charkow, Saint-Pétersbourg !— 
Finlande, Helsingfors. — Danemarck.— Norwège, Yttersce prés Laurvig, 
Uttersager. — Suéde, dans l'eau douce ; Upsal, Fr. ; Ostrogothie, Kalf- 
sjoe, Holmgren; Kerna, Ekeroth , etc. Rarement dans la mer 
Wermdoe ! Wikstroem. 

Très ténu et trés rameux , avec des verticilles lâches, diffus ; haut de 
2 à 6 pouces. Les phalanges terminales longues, linéaires et trés grêles, 
munies d'une pointe longue, lancéolée, articulée à l'insertion. La cou- 
leur ordinairement d'un jaune verdâtre, claire, diaphane. Les formes 
suédoises et russes sont, le plus souvent, d'un vert foncé et plus opa- 
ques. 


f. bprachyphylla: radiis in capitula vel glomerulos densos con- 
gestis; cruribus primæ divisuræ abbreviatis, terminalibus pauci-arti— 
eulatis vel subcontinuis. 

Ch. gracilis &. brachyphylla AL Braun, ined. 


Saint-Pétersbourg ! (p. 249) 


Cette variété a les verticilles fructiféres en petites têtes rapprochées , 
et se distingue du type de l'espéce par les divisions de la premiére rami- 
fication, très courtes, d’où les verticilles deviennent plus rapprochés et 
plus compactes : les articles inférieurs et supérieurs comme dans le type, 
la couleur, d'un vert noirátre. Certaines formes ont les phalanges termi- 
nales fort longues ( var. gracillima Rabenh. ) 

Le N. gracilis diffère de toutes les formes du N. capitata , avec les- 
quelles il a été confondu, par la pointe lancéolée ou conique, articulée à 
l'extrémité des phalanges terminales. Le N. capitata est complètement 
dépourvu de cet appendice. 


8 N. virgata: tenuissima , verticillis 6—7-radiatis ; radiis erecto adpres— 
sis, virgalis, 2-, rarius, 3-plicato-divisis; divisura primi ordinis 5- 
radiata, ceteris 3-furcatis; cruribus omnibus elongatis, terminalibus 
longissimis, pauci-articulatis ; apieulo artieulatim inserto. Monoica. 

Ch. flexilis virgata Al. Braun! (in herb. Ag.) 


France, Paris, Brongniart ! 


( 19 ) 
Plante de grandeur moyenne, d'un vert jaune foncé, un peu brunâtre, 
à rayons longs et capillaires. Elle s'éloigne de l'habitus typique de cette 
série, et présente quelque ressemblance, quant au port et la couleur, 
avec le N. flexilis, mais elle est plus ténue dans toutes ses parties, et 
en différe, en outre, par des caractéres essentiels. 


9 N. flabellata : caule elongato : verticillis inferioribus 7—8-radiatis radiis 
sterilibus evolutis, elongatis, simpliciter vel duplicato-divisis ; verticillis 
superioribus 4—85-radiatis, radiis fertilibus duplicato-, rarius triplicato- 
divisis; divisura primi ordinis 3—4-radiata, cruribus longioribus, cete- 
ris 3-radiatis; cruribus terminalibus brevioribus, inæqualibus, infra 
mucronem apicularem subtilissimum passim articulo unico medio ins- 
iructis; antheridiis nuculisque solitariis conjunctis ; nucula ovata, dis- 
tincte et argute 4-5-striata. Monoica. 

Nitella flabellata Kütz. Phyc. germ. (p. 250 ) 
Ch. flabellata Al. Braun. ined. 

Ch. exilis Amici. 

Nitella exilis A/. Braun, Schweizer. Char. 
Nitella mucronata var. flabellata Coss. et Germ. 
Fig. Coss. et Germ. XL. D. 4. 2. 3. 


France. — Suisse, Constance ! — Italie, Piémont, Braun. 

Allongé ; par le port ressemblant aux espéces de la série suivante (D. 
Dichotomæ), mais par ses verticilles, appartenant ici. Intermédiaire 
entre les N. mucronata et gracilis ; ses nucules sont plus grands que 
ceux du dernier, et plus petits que veux du premier. Il se distingue 
trés facilement de celui-ci par la trifurcation de quelques rayons et par 
l'articulation de la phalange terminale; du N. gracilis par sa taille al- 


longée, forte, sa pointe (mucro) excessivement fine et linéaire , qui , dans 
le N. gracilis est large, lancéolée. 


B. nidifica : radiis verticillorum primariorum 3—5, sterilibus, elon- 
gatis, simpliciter furcatis; verticillis intercalaribus subsessilibus vel 
ramulo abbreviato insidentibus, elomeratis; radiis 2-, rarissime 3-pli- 
cato-divisis, divisura primi ordinis 2-furcata, terminali 3-furcata ; cru- 
ribus terminalibus circa medium passim articulatis. 

Ch. flexilis nidifica Reichenb. Iconogr. 
Fig. Reichenb. l. c. Fig. 4072. 


Allemagne (probablement dans les environs de Berlin). 
La forme de Reichenbach a été rapportée par M. Braun à la variété 
heteromorpha du N. mucronata, mais elle en diffère par la trifurca- 


( 20 ) 
lion des rayons fertiles et par l'articulation au-dessus du milieu des pha- 


langes terminales. Sous quelques rapports essentiels, elle s'accorde avec 
le N. flabellata. 


* 10 N. flagelliformnis : tenuis, flexilis, pellucida; verticillis 5—6-— 
radiatis, laxis; radiis 2—3-plicato-divisis; internodio basali valde 
elongato ; cruribus divisurarum sensim brevioribus , terminalibus 
mucrone articulatim inserto, angusto, acuto apiculatis; nuculis soli- 
tariis, oblongis, 8—9-striatis, nucleo acutangulo; coronula brevi. 
Monoica. (p. 251) 

N. flagelliformis Al. Braun, Char. Ind. Orient. Hookers Journ. of Dot. 
1849. p. 294. 


Indes orientales. 


' 41 N. penicillata : dense cæspitosa ; caule tenui ; verticillis 6-radiatis, 
inferioribus remotis, laxiusculis; superioribus approximatis, densis ; 
radiis verticillorum inferiorum triplicato-divisis ; cruribus primæ divi- 
suræ 6—8, intermediæ (in verticillis superioribus abbreviatis), termina- 
libus 4—5, mucrone conico, articulatim inserto apiculatis; nuculis 
suglobosis, 6—7-striatis ; coronula brevi, obtusa. Monoica ? 
AL Braun, Hook. J. 4849. p. 196. 


Australie, Terre de Van Diemen , Gunn. 


* |2 N. RoxburgBii: robustior, firmior et minus pellucida ; verticillis 6- 
radiatis ; inferioribus remotis, radiis circa medium simpliciter multi— 
furcatis; cruribus terminalibus mucrone articulatim inserto, acutissimo 
(demum deciduo) apiculatis ; verticillis superioribus in capitula majora 
congestis ; radiis 2—3-plicato-divisis ; cruribus terminalibus abbrevia— 
lis, corniculatis, bicellularibus, cellula inferiore ventricosa, angustata 
et acutissima ; nuculis in divisuris primi et secundi ordinis, spe 
aggregatis, subglobosis, 5—6-striatis ; coronula elongata, angustissima. 
Monoica. : 

N. Roxburghii Al. Braun, Char. Ind. Or. |. c. (nec Ch. Roxburghii 


Regensb. Bot. Zeit.) — Chara furcata Roxb. teste Braun, nec Ch. et 
Nit. furcata auctorum). Cfr. Ch. corallina. 


- Indes orientales. 


M. Braun n'a pas fait savoir, si les divisions terminales des deux der- 
nières espèces sont articulées ou continues; leur place parmi les Ra- 
diole est done encore incertaine. 


(21) 
'* 43 N. Guineensis : valida, crassa; radiis 3-plicato-divisis; cruribus 
terminalibus acutis. 
Chara guineensis Willd. herb. — Nitella guineensis Kütz. Sp. Alga- 


rum n. 9. 


Afrique, Guinée. Herb. Willden. (p. 252) 
B. Dichotomæ. 


Radii fructiferi passim duplicato-divisi, apice plerumque mucrone articu- 
lato muniti. Antheridia et nuculæ solitaria. 
1. Crura terminalia in apiculum articulatum vel cornicula 2—3 ex- 
euntia, infra apicem continua. 


14 N. condensata : verticillis compactis, pyramidalibus, inferioribus 
sterilibus, multiradiatis ; cruribus terminalibus 4-radiatis, apiculo hya- 
lino; nucula ovali, 8—9-striata, globulis fere duplo minore. Monoica ? 


Ch. condensata Rupr. 1. c. 3. Lief. s. 40. 


Asie, Songarie, près le fleuve Narym , dans l'eau salée. D'un vert vif. 


* 45 N. ánterrup(ia : verticillis longe interruptis glomeratis; radiis nu- 
merosis, inæqualibus ; nuculis ageregatis, plurimis. Monoica ? 
Ch. interrupta Rupr. l. c. s. 44. 


Songarie, prés la riviére Dschilantschik. 


Trés voisin du précédent, mais d'un port différent et sans transitions. 
p , 

Il présente souvent un faciès plus robuste, avec des rameaux plus ténus. 

A l'état sec, il est d'un vert vif et luisant. 


* 16 N. longifurca : verticillis 5-radiatis; cruribus terminalibus 2—3- 
radiatis ; nuculis sparsis, 5—6-striatis. Monoica ? 
Ch. longifurca Rupr. |. c. s. 40. 


Souvent mêlé au N. condensata. Yl est d'un vert opaque, foncé, plus 
petit que le N. mucronata et deux fois plus grêle. 


17 N. norvegica : humilis, lenax, opaca, obscura; verticillis 4A—5-ra- 
diatis ; radiis duplicato-divisis, abbreviatis, dilatatis, divisura primi 
ordinis 2—3-radiata, cruribus angulo recto fere divergentibus; secun- 
dariis 2-furcatis, internodio basali cruribus proximis vix longiori, cru- 
ribus terminalibus continuis, apice obtusatis, rotundatis, submuticis. 
Monoica. 


Norwége, Nidelfven dans la paroisse Skiedsmo. Schübeler, (p. 253) 


(22) 
Il est beaucoup plus petit que l'espèce suivante ; sa consistance ferme, 


presque fucoïde, d’un brun foncé, opaque; ses rayons sont courts, à 
divisions divergentes, à angle droit, ses phalanges terminales arrondies. 


18 N. mucronata : lætius virens, diaphana, flexilis, ramosa, elongata ; 
verticillis 6-8-radiatis ; radiis simpliciter vel duplicato-divisis , subinde 
simplicibus, loco divisuræ fracto-geniculatis; divisuris primi ordinis 
sub 4-radiatis, secundariis bifurcatis, aut in cornicula 2-3 desinentibus; 
furcis terminalibus obtusis, mucrone aciculari munitis; nucula ovali, 
7-8-striata, coronula abbreviata. Monoica. 

Ch. mucronata Al. Braun, Flor. Badens. Cryptogam.; Monogr. l. c. — 
Hartm. Sk. Fl. 5 ed. — Ganterer |. c. — Rupr. 1. c. — Babington 
British Ch. 1. c. — Nitella mucronata Kütz. Phyc. german. p. 256. 

Fig. Reichenb. Iconogr. fig. 1074 (Chara flexilis). — Bischoff Kryptogam. 
Gewächse. Tab. 4. fig. 4, 2, 3. — Exs. Fries herb. norm ! XII. 400. 


Allemagne, les bords du Rhin, Wurtemberg, Berlin, Carinthie. — 
Angleterre. — Suisse. — France. — Italie. — Danemark. — Russie, 
Charkow. — Suède, Stockolm , Bomsjoe ! Wikstræm ; Lidingoe ! Thede- 
nius ; les lacs du Roslag, Lindroth ; Ostrogothie, en plusieurs endroits. 
— Amérique du Nord, Merrimak, Greene. 

Il est tantót d'un vert trés clair, tantót d'un vert d'olive foncé. Il me- 
sure jusqu'à un pied et davantage; rameux, flexible, transparent. Les 
rayons, ordinairement au nombre de 6, même de 8, ou plus nombreux 
encore ; dans ce dernier cas, quelques-uns sont trés courts. Les rayons 
varient, tantôt simples et geniculés (comme dans la série suivante Fur- 
catæ), tantôt, une ou deux fois bifurqués ; dans les deux premiers cas, 
on les trouve souvent munis de 1—3 pointes courtes. Nucules et anthé- 
ridies réunis par paires. 


8. heteromorpha: nidifica, verticillis fructiferis glomeratis, in 
axillis verticillorum sterilium vel in apice ramulorum ( p. 234) inter- 
calarium ; radiis duplicato-divisis; cruribus terminalibus continuis, 
obtusis, mucrone subtilissimo. 

Ch. mucronata f. heteromorpha Al. Braun Monogr. 

Nitella mucronata var. hetemorpha Coss. et Germ. 

Fig. Coss. et Germ. XL. D. 4. 5. 


France. — Allemagne. — Suède, Ostrogothie, dans les fossés aquati- 
ques prés Ekholm. 

Ressemble un peu au N. gracilis , mais il a les rayons seulement deux 
fois divisés, plus gros et munis d'une pointe terminale excessivement fine. 


( 23) 
y- SY eberi : mucronibus terminalibus longissimis, subtilibus. 
Al. Braun Monogr. — Ch. flexilis Sieber Flor. Mauritii. 


Afrique , ile Bourbon , Sieber. 


19 N. Walbergiana : capillaris, tenuissima, atrovirens, elongata; ver- 
ticillis 4—6-radiatis , interstinctis ramulis brevissimis, nidiflcis; ra- 
diis evolutis duplicato-divisis, divisuris utriusque ordinis 3-furcatis, 
internodio basali longissimo; cruribus primæ divisuræ abbrevialis, 
terminalibus elongatis, apice articulato-cuspidatis; fructificatione soli- 
taria (globulo et nucula conjugatis) in angulo divisuræ secundariæ ra- 
diorum evolutorum, vel aggregata, elomeruliformi in apice ramorum 
intercalarium ; nuculis verticillorum intercalarium mammiformibus, ver- 
ticaliter compressis, argute 7—8-striatis, coronula apiculatis. Monoica. 


Suéde , Ostrogothie prés Vist. 

Grand, mais capillaire, trés flexible, d'un vert foncé agréable. Tigo 
deux fois bifurquée, à rameaux divergents. Verticilles 4-6-radiés, à 
rayons allongés, deux fois trifurqués; article inférieur trés allongé, ra- 
mifications de la première division courtes , mais à articles terminaux assez 
longs. Les anthéridies et les nucules tantót placés par paires à l'angle do 
division de la seconde ramification, tantót portés sur des rameaux axil- 
laires courts et rapprochés en tétes compactes. Les nucules dans ces tétes 
sont verticalement comprimés, avec 7-8 stries élevées et une petite cou- 
ronne à leur sommet. (p. 255) 

Cest du N. mucronata que cette espèce se rapproche le plus, mais 
son port comme ses caractères essentiels l'en distinguent assez pour 
qu'on ne puisse pas l'y réunir. 

J'ai donné à cette belle espéce le nom d'un de mes anciens éléves, 
M. J. Wahlberg, qui a rendu des services si éminents à la zoologie, et 
pour témoigner en méme temps mon respect à son frére ainé, le digne 
secrétaire de l'Académie. 


20 N. byssoîdes : minima, flexilis, pellucida, dense et intricate cæspi- 
losa; verticillis densioribus, 6-radiatis; radiis breviusculis, medio sim- 
pliciter vel duplicato-divisis; cruribus terminalibus mucrone minutis- 
simo, acuto, articulatim inserto apiculatis; nuculis solitariis, subglobosis, 
6—7-striatis, striis non prominulis; coronula brevi, obtusa. Monoica. 


N. byssoides. A/. Brawn, Char. Ind. Or. Hookers Journ. 1849. p. 294. 


Indes-Orientales, Coromandel, Bellanger. 


( 24 ) 

‘21 N. suibtilissima : caule tenuissimo; verticillis conformibus, remo- 
tis, minutis, densis, subgelatinosis, 7-radiatis; radiis duplicato-divisis ; 
cruribus terminalibus mucrone articulatim inserto, anguste comico, 
acutissimo apiculatis; nuculis solitariis, oblongis, 8—9-striatis; coro— 


nula brevissima. — Dioica. A 
N. subtilissima Al. Braun, Ch. Austr. et Antarct. Hookers Journ. 1849. 
p. 496. 


Nouvelle-Hollande , Swan-River, Drummond. 
2. Crura terminalia apice continua, exarticulata. 
«. cruribus etiam infra apicem continuis. 


22 N. anomala : radiis sterilibus simpliciter bifurcatis, evolutis; fructi— 
feris aggregatis 2-plicato-divisis; cruribus primi ordinis 3, brevissimis; 
terminalibus 2—3, elongatis, omnino, etiam apice continuis, æquali- 
bus; nueulis in angulo divisuræ secundariæ solitariis geminisve, 7—8— 
striatis. Monoica? 

Parmi les collections de Desfontaines. Localité inconnue. (p. 256) 


S'accorde, quant à la division des rameaux verticillés , avec les Dicho- 
tome , quant à la formation des phalanges terminales, avec les Furcatæ. 
Comme ces caractéressont constants et que cette plante ne peut étre réu- 
nie à aucune autre espéce, elle mérite, comme espéce propre, l'attention 
des scrutateurs. 


23 N. batrachosperma :cospitosa, atrovirens, validiuscula, elongata ; 
ramulis apice verticilliferis; verticillis approximatis, compactis, noduli- 
formibus, gelatina involutis, e radiis primariis prominulis quasi cuspida- 
lis, 9—10-radiatis, intercalatis ramulis numerosis, minimis, verti- 
cilliferis; radiis latiusculis, simpliciter vel duplicato-divisis; divisuris 
utriusque ordinis 3-furcatis, æquali longitudine; cruribus terminalibus 
sublanceolatis, in acumen vel cuspidem exarticulatum longe attenua- 
tis; nuculis majusculis, globosis. Monoica? 

Ch. batrachosperma Reichenb. Flor. excurs. 
Ch. tenuissima var. batrachosperma Al. Braun, Monogr. — Ganterer 
l. c. — Rabenhorst Kryptogamenfl. 
N. batrachosperma Al. Braun. — Külz. Spec. Algarum. 
Fig. Reichenbach Iconogr. n. 1070. 
France. — Allemagne, Berlin (Herb. Wahlberg ), Lusace, Saxe, prés 


Schwerin , bords du Rhin. — Suisse. — Amérique du Nord. (Cf. Raben- 
horst, l. c.) 


( 25) 

Il est assez grand , atteint jusqu'à 4 pouces et davantage ; mais ses ver- 
ticilles sont condensés en petites têtes compactes rapprochées , d'un noir 
verdâtre, cuspidées. Il a été rapporté par la plupart des auteurs comme 
variété au N. tenuissima , avec lequel il n'a en réalité aucune affinité vé- 
ritable. 


B. cruribus infra apicem passim 1—2-articulatis. 


N. stelligera. Voyez la section suivante. (p. 257) 


* 24 N. gloeostaeh ys : caule tenui; verticillis sterilibus evolutis; radiis 
elongatis, apice brevissime corniculatis; verticillis fertilibus approxi- 
matis, minutis, capitula elongata, spiciformia , gelatinosa formantibus , 
8-radiatis; radiis infra medium simpliciter vel duplicato-divisis, 4—5- 
furcatis; cruribus terminalibus mucrone conico, breviusculo, acuminato 
apiculatis; nuculis solitariis oblongis, 8—9-striatis ; coronula contorta , 
brevissima. Dioica. 

N. gloostachys Al. Braun, Char. austr. l. c. 4849. p. 496. 


Nouvelle-Hollande, Swan-River, Drummond. 


* 25 N. biformis : caule tenui; verticillis sterilibus et fertilibus minutis, 
inferioribus laxioribus, superioribus densis, gelatinosis, in planta mas- 
cula graciliore remotis; radiis 8, interjectis in verticillis inferioribus 
paucis minoribus, in planta mascula plerumque simpliciter, in feminea 
passim duplicato-divisis; cruribus terminalibus mucrone conico, bre— 
viusculo, apiculatis; nuculis solitariis, 8—9-striatis; coronula brevius- 
cula. Dioica. 

N. biformis A/. Braun, Char. austr. l. c. 4849. p. 197. 


Nouvelle-Hollande, Swan-River, Drummond. 


* 26 N. Mookeri : verticillis laxis, 6—8 radiatis; inferioribus remotis, su- 
perioribus in capitula laxa, comosa congestis; radiis medio vel infra me- 
dium 2—3-furcatis, uno plerumque 2-plicato-diviso; cruribus termi- 
nalibus 3 , elongatis, exarticulatis ; primo elongato, reliquis abbreviatis, 
angustioribus, mucronem acutum bicellularem formantibus; nuculis 
plerumque geminatim congestis, circiter 9—striatis; coronula brevi, 
obtusa. Monoica. 

N. Hookeri Al. Braun, Char. austr. 1. c, 1849. p. 199. 


Dans un petit lac de la Terre Kerguelen, J.-D. Hooker. 

Comme la diagnose ne dit pas si les trois espéces précédentes, qui par 
la ramification développée des rameaux verticillés appartiennent aux 
Dichotome , ont, comme la plupart de cette série, un apex articulatus 
ou non, leur place ne saurait étre positivement déterminée. (p. 258) 


( 26 ) 
TT 2. SUBDIV. 
Radii simpliciter divisi. 

C. Furcate. 

Radii simpliciter (semel) divisi s. furcati, vel passim loco divisuræ 
fracto-geniculati aut apice corniculati. 

Ser. Monoice. 
1. Crura terminalia articulata. 

' 27 N. microphylla : caule tenuissimo; verticillis sterilibus paucis; ra— 
diis elongatis, apice corniculatis; verticillis fertilibus numerosissimis, 
remotis, minutis, densis, gelatinosis, 8-radiatis; radiis abbreviatis , 
medio simpliciter 4—5-furcatis; cruribus terminalibus mucrone arti-- 
culatim inserto, conico, breviusculo apiculatis; nuculis solitariis, 
9—10-striatis; coronula breviuscula. Monoica. 

N. microphylla Al. Braun, Ch. Austr. et Antarct. Hookers Journ. 4849. 
p. 196. 
Nouvelle-Hollande, Swan-River, Drummond. 


' 28 N. gelatinosa : verticillis sterilibus remotissimis; radiis continuis, 
elongatis, simplicibus, apice brevissime 2—3-corniculatis; fructiferis 
nidificis, capitula oblonga, minutissima, densissima, lateralia et ter- 
minalia, muco hyalino involuta formantibus, 9-radiatis; radiis prope 
basin simpliciter divisis ; cruribus terminalibus 6—7, fasciculatis, æqua- 
libus, multiarticulatis; nuculis in divisuris solitariis, minutis, subglo- 
bosis, circiter 7-striatis; coronula elongata, attenuata. Dioica ? 

Ch. gelatinosa Al. Braun, Linnæa, T. XVII. p. 415. — Hookers Journ. 
1849. p. 198. — PI. Preiss. T. Il. p. 146. 


Nouvelle-Hollande , Canning-River, Preiss ; Swan-River, Drummond. 


B micoc ephala: « caule foliisque tenuioribus, foliorum steri- 
lium segmentis elongatis, capitulis fructiferis minimis subglobosis. » 


Ch. gelatinosa 8. microcephala Al. Braun in Hook. Journ. 1849. p. 198. 


L'une des espéces les plus remarquables de tout le genre. Elle ressem- 
ble, par le port, au N. translucens, mais elle est (p. 259) un peu plus 
pâle et trés transparente. Les verticilles stériles et fructiféres sont plus 
fins, plus dissemblables entre eux que dans aucune autre espéce; les 
premiers ont l'article basal au-dessous dela bifurcation trés allongé et 
les articles terminaux trés courts, mais pluri-articulés; les derniers ont 
les articles inférieurs trés courts, presque indistincts, mais les articles 


(21) 
Lerminaux, au contraire , allongés dans la proportion inverse. Les nucules 
nombreux , petits, à peine plus gros que dans le N. tenuissima. 


* 29 N. leptostachys : caule tenuiore; verticillis sterilibus remotis; ra- 
diis elongatis, supra medium furcatis; cruribus pluri-articulatis; verti- 
cillis fertilibus minimis, in spicas elongatas basi interruptas , gelatinosas 
congestis, 6—8-radiatis; radiis prope basin divisis, nonnullis duplicato- 
divisis, 3—4-furcatis; cruribus terminalibus plerumque 3-articulatis , 
obtusiusculis; antheridiis in divisura prima, nuculis in secundaria so- 
litariis; coronula obtusiuscula. 

N. leptostachys A/. Braun, Ch. austr. l. c. 1849. p. 199. 


2. Crura terminalia apice continua , exarticulata. 
Nouvelle-Hollande, Swan-River, Drummond. 


30 N. translucens : elongata, gracilis, diaphana, exsiccata nitens; ver- 
ticillis inferioribus elongatis, evolutis, 6-radiatis; superioribus 4-radia- 
tis; radiis loco divisuræ apice 2—3-corniculatis, intercalatis ramis 
gracilibus, filiformibus sepe nutantibus, verticillos fructiferos , noduli- 
formes, minutissimos, diametro caulis vix duplo latiores, spiculam 
interruptam vel capitatam mentientes , 4—5-radiatos apice gerentibus ; 
radiis nodulorum versus apicem 3-furcatis; cruribus terminalibus bre- 
vissimis , exsiccatis lanceolatis, cuspidatis; nuculis minutissimis ovatis, 
geminis ternisve, circiter 6-striatis, adnexo antheridio unico. Monoica. 

Chara translucens major flexilis Vaillant Act. Parisiens. 1719, tab. 3f. 81 

Chara translucens Persoon Synops. pl. — Bruzel. Ch. — Al. Braun 
Monogr. l. c. — Babington 1. c. — Ch. chorda Loisel. — Ch. confer- 
voides Thwill. — Nitella translucens! Ag. System. (p. 260) 

Fig. Vaill. |l. c. — Engl. Bot. 1855. — Reichenb. Iconogr. fig. 1086. — 
Coss. et Germ., XL B. 4. 2. 3.! 

France, Paris, Normandie. — Italie, Corse, Braun. — Angleterre. 
— Allemagne , Lauenburg, Nolte. (Herb. Hornem. ). 

L'une des plus belles et des plus grandes espéces du genre. Les échan- 
tillons francais de Normandie sont , à l'état sec, d'un vert jaune et lui- 
sans; les échantillons allemands d'un vert intense. Elle se distingue de 
suite par ses rameaux allongés, nus, portant à leur sommet un ou plu- 
sieurs verticilles ou capitules fructiféres, qui sont excessivement petits 
relativement à la grandeur de la plante, car ils ne dépassent pas quelque- 
fois la grosseur de la téte d'une épingle; d'autrefois ils sont un peu plus 
gros. Les tubes minces des tiges et des rameaux se plissent souvent trans- 
versalement, prenant ainsi l'apparence de fausses articulations. 


( 28 ) 


31 N. procera : grandis, valida, elongata, erecta: verticillis inferioribus 
substerilibus, evolutis bipollicaribus, 10—12-radiatis ; internodio basali 
valde elongato, cruribus terminalibus ad 1/3 longiore ; furcis 3-radiatis; 
articulo divisuræ constricto, radio utrimque paullo attenuato; cruribus 
inæqualibus, acutis; verticillis superioribus fructiferis, 4—5-radiatis, 
radiis, 2—, rarius 3-furcatis, intercalatis, preeter ramulum unum alte- 
rumve verticilliferum, radiis brevissimis numerosioribus, bifurcatis, 
versus apicem fructiferis ; cruribus subfalcatis, acuminatis; nuculis 
grandibus, subglobosis, striatis, solitariis geminisve.  Monoica. 


N. gracilis? Ag. herb. 
Gremmerupsmoor, prés Rensburg. 


Il atteint presque la longueur du N. translucens , mais il le dépasse en 
épaisseur. Il est d'une couleur verte intense et transparent. Trés voisin 
du N. flexilis, il en semble bien distinct par les caractères indiqués dans 
la diagnose. (p. 267) 


32 N. flexülis : simpliciuscula, evoluta, elongata, læte virens, exsiccata 
obscurior, sed diaphana, nitida; verticillis remotis, 6-radiatis; radiis 
caulem crassitie subæquantibus, simplicibus, loco divisuræ fracto-ge- 
niculatis, aut simpliciter 2-, rarius 3-furcatis; cruribus elongatis, 
subæqualibus, apice acutis vel acuminatis (nec mucronatis), subinde 
obtusiusculis; antheridiis nuculisque solitariis, conjunctis; nuculis de- 
mum subglobosis, 7-striatis, antheridio majoribus; coronula abbreviata 
connivente. Monoica. 

Ch. flexilis Bruzel. Ch.! (exclus. Synonym. ). — Al. Braun Monogr. 
l. c.! — WaAlb. Gothob. p. 81. 560. — Ganterer 1. c. — Chara com- 
mutata Rupr. l. c. s. 9. 

Nitella flexilis 4g. System. Alg. ( excl. Synonym. ). N. evoluta! id. — 
Nitella flexilis. Al. Braun, Schweizer. Ch. — Nitella Brongniartiana 
Coss. et Germ. 


Fig. Coss. et Germ. XL 4. 2. 


Amérique du Nord, Pensylvanie, Merrimac, Massachussetts , Greene. 
— Asie, Sibérie, Kamtschatka, dans les eaux stagnantes, Rupr. — 
Afrique, ile Bourbon. — Europe, Italie, Piémont, Braun. — France. 
— Angleterre , Bab. — Allemagne, Carlsruhe , Kaiserslautern , Cologne, 
Brême, Thuringe, Tyrol , Carinthie, prés la Vistule, etc. — Les provinces 
baltiques de la Russie, prés Saint-Pétersbourg, prés Pska. — Suéde, 
dans l'eau douce; Scanie, la riviére Ifve, Bruzel. Ostrogothie ; les anses 
du lac Mælarn, prés Stockholm; Gefle, C. Hartman ; Bahusie, en plu- 


(39) 
sieurs endroits, comme dans la rivière Gotha! Streemstad ! Næsinge ! 
C.-J. Lindeberg; Wermeland, prés Gammalkroppa ! Wahlenb. : Lapponie, 
Wahlenberg et Læstadius ; e lac Tornea, Fristedt; prés Qvickjock, Wak- 
lenb. Plus rare dans la mer : Blekinge prés Hellaryd! Bruz.: à Pem- 
bouchure de la rivière Ava, prés Gefle! Thedenius; dans le Kattegat , 
prés Halland ! Ag. 

Le N. flexilis est une des espéces les moins communes , souvent con- 
fondue avec les N. syncarpa et opaca, qu'on trouve (p. 262) dans les 
herbiers sous le nom de Ch. flexilis. Certaines formes de ces espéces s'en 
rapprochent méme tellement, surtout à l'état sec, lorsque les organes 
de la fructification ne sont pas assez distincts, et que les anthéridies 
sont tombées, qu'elles ne peuvent étre reconnues et séparées que 
difficilement. Les caractéres indiqués par divers auteurs sont tous, à 
l'exception des organes de la fructification sur le méme pied ou sur 
des pieds distincts, insuffisants. L'espéce de Linné n'est pas certaine. 
Puisque le N. Stenhammariana n'a pas été observé dans le Roslag,il est 
probable que Linné aurait eu en vue le N. flexilis Br. Mais l'espéce men- 
tionnée dans son voyage à (Erland et Gothland est le N. Stenhammariana. 
En général, le N. flexilis est souvent dans les systèmes une espèce 
collective, sous laquelle on comprend non-seulement le vrai N. flexilis 
et toute la série des syncarpe , mais aussi les N. mucronata et Stenham- 
mariana. Le nom de flexilis a été même appliqué à des espèces du genre 
Chara. 

A l'état frais, cette espèce se distingue facilement et avec certitude de 
toutes les formes des Nitellæ syncarpe par la réunion des anthéridies et 
des nucules sur le méme pied , et sa forme typique d'une stature plus ro- 
buste, par ses articles inférieurs et leurs divisions allongés , par la trans- 
parence de la tige persistant aprés la dessiccation , par sa couleur bru- 
nàtre, luisante, par ses anthéridies plus petites, etc. 

f. nigricans: exsiccata atra. Tierp! 


y midifica : elongata; radiis sterilibus subsimplicibus ; fertilibus ab- 
breviatis, interstinctis ramulis curtis, verticilliferis. 
Ch. nidifica Hartz. Sk. Fl. Ed. 5! 
Dans la riviére, prés Gefle! et plusieurs autres endroits. 
3. glomerulifera : verticillis fructiferis approximatis, conglomeratis. 
An Braun. — Kütz. Sp. Alg. 


Amérique du Nord et Europe. (p. 262 


( 30 ) 


33 N, acuminata : tenuis; radiis 3-furcatis, fasciculatisve; intercalatis 
ramulis brevissimis, verticillos noduliformes, ramulo vix latiores ge- 
rentibus; cruribus terminalibus apice acuminatis vel longe cuspidatis. 

Ch. flexilis var. acuminata Al. Braun ined. — N. acuminata id. Ch. 
nd Or: l c: 


Afrique, île Bourbon ! Commerson. 


* P Bellangeri : robustior, flexilis; verticillis 6—8-radiatis; ste- 
rilibus remotissimis; radiis elongatis, apice brevissime 3—4-furcatis, 
cruribus mucroniformibus longe et acutissime acuminatis; verticillis 
fertilibus in capitula congestis; radiis abbreviatis, medio vel supra me- 
dium simpliciter furcatis ; cruribus ventricosis, longe et acutissime acu- 
minatis; nuculis aggregatis, subglobosis, 6—7-striatis; coronula bre- 
vissima obtusa. Monoica. 


Nitella acuminata var. Bellangeri. A/. Braun, |. c. 


Ser. Dioice. 


Sous le nom collectif de N. syncarpa on rencontre toute une série de 
formes qui, à l'examen microscopique attentif et complet, se montreront 
constituer peut-étre de véritables espéces. Elles présentent dans la posi- 
tion des organes de la fructification sur les pieds séparés, un caractére 
qui leur est commun à toutes, sans pouvoirétre regardé comme un lien 
typique absolu entre des modifications appartenant à une seule espéce. Il 
serait, d'aprés ma conviction , aussi erroné, de réunir, par cette seule 
raison, les formes qui nous occupent sous une méme espéce, que de vou- 
loir, par nn pareil motif, réunir les Chara crinita , aspera et tomentosa. 


J’admets les espèces suivantes, sans toutefois me croire capable de 
pouvoir rapporter à chacune d'elles le nombre considérable de formes qui 
se trouvent dans les herbiers ou qui sont décrites par les auteurs. 


34 N. atrovirens : intense et obscure virens, valida, densa, flexilis, ni- 
tidula; caule 2—3-chotomo; verticillis S—9-radiatis, (p. 264) approxi- 
matis; radiis supra medium simpliciter 2—3-furcatis, infra divisuram 
subclavatis; furcis elongatis dimidium ramenti subæquantibus, apice 
obtusis, cuspidatis, exarticulatis, interstinctis ramulis proliferis; fruc- 
üficatione congesta; antheridiis solitariis, maximis diametro radii 
3—4À-plo latioribus; stellulis radiantibus, radiis hamulosis notatis, nec 
in laminas dehiscentibus; nuculis solitariis geminisve, ovalibus, raris- 
sime subglobosis, spiraliter 6-striatis, antheridio minoribus.  Dioica. 


( 94 ) 
Ch. syncarpa Thuill. Flor. Parisiens. ? 
Ch. syncarpa var. pseudoflexilis Al. Braun, Monogr. l. c. 
Ch. pachygyra! id. ined. 


France. — Allemagne. — Suéde, Ostrogothie, Nykihl, Klasa. 


Les échantillons suédois , d'aprés lesquels, à l'état frais, la diagnose a 
été faite, s'accordent par leur aspect avec des échantillons originaux de 
Ch. syncarpa B pseudoflexilis Br. Selon les renseignements fournis par 
M. Ruprecht (1. c.), les échantillons français donnés par Thuillier lui- 
méme à Mertens, se distinguent par un port plus robuste, et par de gros 
nucules ordinairement réunis par 3 au-dessus du milieu des rayons. L'es- 
pèce de Thuillier ne peut par conséquent appartenir au Ch. capitata avec 
lequel on la confond souvent; elle se rapproche au contraire beaucoup 
plus de notre N. atrovirens. Mais n'ayant point vu d'échantillons authen- 
tiques, l'auteur n'a pas pu adopter le nom de Thuillier, qui habituelle- 
ment a été attribué au N. capitata ou autres formes plus gréles. 


35 N. opaca : validiuscula, evoluta subcartilaginea, tenax, opaca, obscure 
fusco-virens, demum sordide hyalina; caule 2—3-chotomo; verticillis 
8-radiatis; radiis bifurcis vel loco divisuræ fracto-geniculatis, simpli- 


cibus, apice exarticulatis, obtusiusculis, mucronulatis ; antheridiis soli- 
tariis. Dioica. 


Nitella opaca! Ag. — Ch. opaca Bruzel. 


Allemagne? — Russie, Saint-Pétersbourg. — Suède, dans les lacs e 


les fossés aquatiques, commun; Kokælla ! près Lund (localité primitive). 
(p. 265) 


Il se distingue par sa consistance tenace et ferme des autres Nitella , 
et se conserve par cette raison, après avoir cessé de végéter, bien avant 
dans l'automne, lorsqu'on le trouve rejeté sur le rivage parmi d’autres 
plantes lacustres. Il devient à la fin d'un hyalin sale en perdant en partie 
son aspect opaque. — Ici se rapporte le N. pedunculata Ag. 


Les auteurs allemands ont une idée entièrement fausse de cette bonne 
espéce, se figurant que sa particularité caractéristique consiste dans l'in- 
crustation. Je ne l'ai jamais vue incrustée , et de plus, les échantillons 
inerustés allemands, qu'on rencontre dans les herbiers, n'appartiennent 
guére à cette espéce. Reichenbach cite, il est vrai, l'autorité d'Agardh, 
mais dans quelques séries de Characées il n'est pas toujours facile de dé- 
cider positivement à quelles espéces doivent étre réellement rapportées 
certaines formes atypiques. 


(32) 

36 N. capitata : subramosa, gracilis, tenuis, pallide virens, diaphana; ra- 
diis verticillorum fertilium aut in capitulum congestis, internodio basali 
brevissimo, furcis elongatis , aut (in verticillis superioribus nuculiferis ) 
evolutis, omnibus, præter punctum divisuræ , continuis, 2 —3-furcatis 
vel abortu simplicibus , loco divisuræ fracto-geniculatis, apice exarti- 
culatis; antheridis solitariis; nueulis subternis, majoribus, pedicellatis. 
Dioica. 

Ch. capitata Nees von Esenbeck, Denkschr. der Regensb. bot. Gesellsch. 

4818, pag. 80. — Bruzel. Ch. — Meyen, Linn. l. c. — Rupr. l. c. s. 9. 

Nitella capitata Ag. System. Alg. . 

Ch. glomerata Bisch. 

Ch- syncarpa Al. Braun, Monogr. l. c. — Ch. syncarpa y. capitata , 
Ganter. |. c. — Ch. syncarpa oxygyra Al. Braun, ined. 

Fig. Nees von Esenb. |. c. Tab. 6. — Meyen 1. c. Tab. I! — Coss. et 
Germ. XXXIX. A. 1—6. 

France. — Suisse. — Italie. — Allemagne, Berlin ! (Herb. Wahlb.); 
Carlsruhe, Br. — ( p. 266) Russie, gouvernement de Kursk, prés Dmi- 
triew. — Jusqu'à présent non observé en Suéde. 

Il est trés gréle, et par cette raison souvent confondu avec le N. graci- 
lis , dont il diffère cependant sous tous les rapports. Des ramules fructi- 
fères munis de rayons excessivement courts, des petits capitules luisants, 
souvent enveloppés de mucilage. Anthéridies d'abord d'un blane verdátre , 
puis d'un rouge orangé. Nucules d'un vert jaunâtre , sur des pédicelles 
courts. 


M. Braun a distribué sous le nom de Ch. syncarpa var. leiopyrena, une 
forme finement ramifiée, qui parait s'accorder avec d'autres trés fréquen- 
tes dans le Nord de l'Europe. 


Dans le Species Algarum de Kützing (1849), les variétés du N. syn- 
carpa. Dr. se trouvent disposées de la maniére suivante : 


a. laxa longifolia. Ch. syncarpa Thuill. 

b. laxa brevifolia. N. læta Ag. ined. 

c. glomerata : verticillis fertilibus in glomerulos majores congestis. 
Ch. syncarpa var. pseudoflexilis Al. Braun, Monogr. Cfr. N. atrovirens. 
d. capitata (N. capitata, décrit ci-dessus ). 


e. gloeocephala : capitulis muco hyalino involutis; (avec les trois 
formes : 4 oxygyra, 2 lejopyrena, 3 pachygyra ). 


( 33 ) 
* 37 N. macrosperma : valida: verticillis fertilibus in glomerulos ma- 
jusculos congestis; nuculis magnis.  Dioica. 
N. macrosperma Al. Braun. ( Kütz. Sp. Alg.). 


Amérique , Chili. 


* 38 N. exigua : minutissima, dichotomo-ramosa, pellucida; verticillis 
3—4-radiatis; radiis inflatis, exsiccatis sublanceolatis, simpliciter 
furcatis, obtusiusculis, exarticulatis; (p. 267) nucula solitaria, 4-striata, 
bracteolis binis, dimidio brevioribus, vix conspicuis suffulta. Monoica? 


Ch. exigua Rabenhorst, Flora 1837. I, 131. — Nitella tenuissima b. exi- 
gua Rabenhorst Kryptogamen-Flora no 5909. b. 
Fig. Rabenh. l. c. 


Allemagne , Lusace inférieure, Rabenhorst. 


La plus petite espéce connue, haute de 1 1/2 pouce. Nucules jaunes, 
petits. Bractées microscopiques. Rabenhorst réunit cette espèce remar- 
quable dans son Kryptogamen-Flora au N. tenuissima, dont il est dis- 
tinct, sous tous les rapports, comme l'indiquent les diagnoses. 


2 Sect, PSEUDOBRACTEATÆ. 


Radiorum axis usque ad apicem verticilli protensus, ad genicula radiis mino- 
ribus ( bracteis spuriis), axi angustioribus, stipatus. 

Le rayon primitif ne se partage pas comme dans la section précédente 
en petits rayons (rayons secondaires) symétriques et d'une égale gros- 
seur, mais il émet à la première articulation (plus rarement aux articula- 
tions suivantes les plus voisines), trois ou plusieurs petits rayons plus 
gréles (fausses bractées), lesquelles se prolongent en conservant la méme 
erosseur jusqu'à la division prochaine ou jusqu'au sommet du verticille. 
Le N. stelligera qui a des rayons latéraux en petit nombre et divergents 
du rayon principal, présente un passage à la première section. Le N. ul- 
voides s'éloigne par son port, de méme que le stelligera, du type domi- 
nant dans cette section. 


a. Radii apice continui. 
b 


divisis; radiolis (bracteis spuriis) sterilibus subsolitariis, angulo recto 
fere a radio divergentibus; fertilibus subternis; radio primario 4—2- 


39 N. stelligera : verticillis 4—6-radiatis; radiis primariis semel vel bis 


, 


radiolis 1-articulatis; nodis ad genicula caulis inferiora demum in stel- 
las osseas, 5—6-radiatas pulchre transformatis; antheridiis ( p. 268) 


Tame XXI. 3 


( 34 ) 
in divisuris solitariis geminisve; nuculis solitariis, sub5-striatis. 
Dioica. 
Ch. stelligera Bauer apud Mæsl. — Al Braun, Monogr. l. c. — Gant. 


l. c. — Rupr. l. c. p. 9. 
Ch. obtusa Desv. (teste Braun). 


Fig. Reichenb. Iconogr. fig. 1087 ( Ch. translucens). g. — Ganterer, 
l. c. Fig. IV. g'. — Coss. et Germ. XLI G. 1. 2 3. ©. 


France. — Allemagne, Berlin! Bauer (Herb. Wahlb.), Bohéme. — 
Russie, gouvernement de Kursk, prés Dmitriew, Hofft. 

L'une des plus grandes espèces du genre ; aspect d'un Ulva , d'habitude 
légèrement incrustée, d'une couleur bleu verdàtre mate. Se distingue de 
toutes les autres par ses étoiles d'un blane d'ivoire, à 5-6 rayons, situées 
aux articulations les plus inférieures de la tige. Les nucules n'ont été dé- 
couverts que sur les échantillons francais (Coss. et Germ.). 


* 40 N. ulvoides: verticillis 6—7-radiatis; axi radii primarii in verticillum 
Á-radiatum desinente, vel 2 minores, 3—4-radiatos, distantes, formante; 
caule, radiis primariis et radiolis omnino continuis; antheridiis geminis. 
Unisexualis. 

Ch. ulvoides Bertoloni. — Ganterer |. c. 
Ch. translucens Reichenb. Iconogr. n. 1086. 
Fig. Ganterer l. c. fig. V. — Reichenb. Tab. 804 fig. 1086 ( Ch. trans- 
lucens). 
Italie, Mantoue, Barbieri, Pavie, Moretti. 
Grand et robuste, incrusté, d'un bleu verdátre. Les rayons atténués au 
sommet, sans aucune articulation. Les échantillons de Mantoue sont sté- 
riles, les autres montrent des anthéridies. 


b. Proliferæ. 


Radii articulo terminali passim instructi, steriles plerumque simplicissimi. 
(p. 369) 


* Radii infra articulum terminalem arliculali. 
a. Bracteæ spuriæ (radii minores) divisæ. 


44 N. polysperma : verlicillis 8—10-radiatis; radiis articulatis, attenua- 
tis, apice acuminatis; sterilibus elongatis, divisis; fertilibus ad genicula 
2—3 infima bracteis spuris 3—5, verticillatis, elongatis, simplicibus 
vel divisis stipatis; nuculis numerosis, antheridiisque aggregatis, axilla- 
ribus, in fundo verticilli aut ad genicula lateralibus; nuculis oviformi- 
bus, 41—12-striatis , striis distinctis; indusio pellucido; coronula trun- 
cata. Monoica. 


( 35 ) 
Ch. polysperma Flora Badens. Cryptogam. — Al. Brawn, Monogr. l. c. 
— Ganterer l. c. 
Nitella polysperma Kütz. Phycol. germ. p. 255. 
Ch. fasciculata Amici. — Nitella fasciculata Al. Braun Schweiz. Char. 
Fig. Ganlerer |. c. fig. II- 


Angleterre, Babington. — Italie, Corse, Abano, v. Foersti. — Suisse. 
— Allemagne, les bords du Rhin! Braun. — Danemark, fossés argileux 
de Fionie. — Suède, Gottlande, Mästerby , prés Dotils ! Westoo ( Herb. 
Fries). 

De grandeur moyenne. D'un vert jaunâtre, la partie inférieure seule- 
ment fortement incrustée, à l'état sec d'un gris sale, fragile. Il est le plus 
précoce de toute la famille, au printemps, et disparait ensuite bientôt ; 
peut-étre échappe-t-il souvent par sa fugacité à l'attention des botanistes. 
Les rayons stériles méme sont divisés, tous présentent des articulations 
nombreuses. Nucules accumulés en grande quantité dans des masses com- 
pactes. Anthéridies moins nombreuses. 


42 N. prolifera : grandis amoene luteo-virens, tenuiter incrusiata, ad 
genicula 2 infima fructifera radiis articulatis , acutis, sterilibus indivisis ; 
bracteis articulatis, infimis divisis; nuculis minutissimis, obsolete stria- 
tis; indusio opaco. 

Ch. prolifera Ziz. — Al. Braun Monogr. |. c. 
Nitella fasciculata 6. prolifera Br. Schweiz. Ch. 


Allemagne, près Mayence ! Ziz. — Suisse, prés Dàle, Braun. 
(p. 270) 

Parmi les plus grands du genre, mais à nucules très petits, à stries 
presque insensibles. A l'état jeune d'un beau jaune verdâtre. 

M. Braun, dans son travail sur les Chara suisses , réunit cette espéce 
à la précédente ; mais les différences de coloration, d'époque de fructifi- 
cation et de port, conjointement avec les différences des nucules, sem- 
blent constituer des caractéres distinctifs assez essentiels. 


* 43 N. glomerata : rigidiuscula, amoene virens, pellucida, rarissime 
incrustata; verticillis 6—4 4-radiatis primariis laxis, sæpe simplicissimis, 
fructiferis in capitula majuscula, ramulos intercalares et caulem termi- 
nantia, aggregatis; radiis multiarticulatis, obtusiusculis, ad genicula 
inferiora radiis minoribus s. bracteis spuriis stipatis; bracteis spuriis 
3—6, elongatis, subæqualibus, pluriartieulatis, simplicibus aut ad ar- 
ticulos inferiores iterum divisis ; antheridiis pedicellatis; nuculis sub- 


( 36 ) 
globosis, subsessilibus vel pedicellatis in axillis verticillorum vel ad 
genicula infima 2—8 aggregatis, minutis , obsolete 3—6-striatis. Mo- 


noica. 
Ch. glomerata Desv. ex p. — Al. Braun, Monogr. I. c. 
Nitella glomerata. Coss. et Germ. l. c. — Külzing Species Algar. 


Fig. Coss. et Germ. 1. c. XLI. H. 4. 2. 
France. 


Petit, d'un vert clair, touffu; quelquefois enduit d'une légére incrus- 
tation bleu grisätre. 


B. Bracteæ spuriæ simplicissimæ. 


* 44 N. glomerulifera : radiis sterilibus subternis, indivisis, cauleque 
aliquoties constricto-articulatis ; fructiferis bracteis spuriis elongatis, ar- 
ticulatis, obtusissimis stipatis; fructificatione in fundo verticilli axillari, 
vel ad genicula radiorum fertilium glomerata.  Monoica ? 


Ch. glomerulifera. Rupr. |. e. p. 7. 


Le désert Cumanien (Caucase), dans les eaux stagnantes. 

Petit, haut de 3 pouces, avec des rayons et bractées d'un millimétre 
environ d'épaisseur. (p. 277) 

La terminologie mal définie , et la description incompléte ne permettent 
pas, sans avoir vu des échantillons originaux , de donner une diagnose 
plus précise de cette espèce, qui doit être très voisine de la précédente. 


* 45 N. SmiütIhii : caule gracili, diaphano; radiis obtusis; primariis simpli- 
cissimis, elongatis, articulatis, sterilibus; fertilibus axillaribus, nume- 
rosis, dense glomeratis, ad geniculum infimum bracteiferis; bracteis 
4: 3 abbreviatis, una elongata; antheridiis pedicellatis ad genicula 
bracteifera. Dioica. 


Ch. Smithii Babington, The Annals and Magazine of Natural History. 
Vol. V. 1850 no 2, p. 81, seqq. 
Ch. nidifica Sm. Engl. Bot. 
Fig. Engl. Bot. 4703 (la figure principale). 
Angleterre, Sussex , dans l'eau douce. 
N'a pas été trouvé avec des nucules. 


* 46 N. Borrert: caule gracili, diaphano; radiis valide mucronatis; pri- 
mariis simplicissimis , elongatis, articulatis, sterilibus ; fertilibus axilla- 
ribus, numerosis, dense glomeratis, ad geniculum infimum, rarius 
etiam proximum bracteiferis; bracteis 4: 3 abbreviatis, quarta elongata; 


( 37) 


antheridiis pedicellatis, sessilibusve, nuculisque ad genicula bracteifera. 
Monoica. 


Ch. Borreri Babington |. c. — Ch. nidifica Borrer in Engl. Botan. Sup- 
plem. fol. 2762, not. 


Angleterre, Sussex, prés Hepfield , dans l'eau douce , Borrer. 


47 N. Stenhammarianma : marina, solitaria, caule mox a basi verti- 
cillato, haud raro inter verticillos articulato; verticillis 6—8-radiatis, 
interstinctis ramulis verticilliferis; radiis sterilibus simplicissimis; fer- 
tilibus internodio basali abbreviato , ad genicula 4—2 infima radiis 3—4 
minoribus (bracteis spuriis), simplicibus, inæqualibus, sæpe arcuato- 
inflexis stipatis; radiis omnibus bracteisque pluries articulatis, apice 
rotundato-truncatis, obtusissimis vel mucrone tenui, articulatim inserto 
terminatis; nueulis geminatis aggregatisve, demum subglobosis (cas- 
taneis), 7—8-striatis, striis subhorizontalibus, argutis; coronula acuta , 
(p. 271) in umbilicum vel apiculum desinente; antheridiis epigynis vel 
rarius a latere adnexis, paucioribus. Monoica. 

Chara caulium articulis inermibus, diaphanis, superne latioribus. Linn. 
Iter Gothland. p. 215. 

Conferva nidifica Müller Flor. Dan. t. 761. 

Ch. translucens mihi in Flor. Ostrogoth. Manuscr. 

Ch. Stenhammariana zeihi in Add. ad Liljebl. Sv. Fl. ed. 3 (4816). — Ch. 
flexilis Lijebl. herbarium! 

Ch. nidifica Bruzel. Ch. — Rupr. l. c. 

Ch. flexilis var. &. marina Wahlenb. Fl. Suec. pr. p. 

Ch. intricata Trentepohl! 

Ch. flexilis var. nidifica. Fr. S. V. Sc. 

Nitella. nidifica! Ag. System. Alg. — N. intricata! 4g. pr. p. 

Fig. Flor. Dan. 761. 


Danemark, Sélande, Fionie! — Norwége, Vauerkil prés les iles Hvalæ ! 
Schübeler! — Suéde, dans les anses de la mer Daltique : sporadique, 
mais point rare, prés Gottlande! prés les cótes de Kalmar et de l'Ostro- 
gothie! Sudermanie, dans une anse marine prés de Mariæberg, Græœ- 
dinge! Sjegren. ( Jusqu'à Roslag, selon Wahlenb. Fl. Suec.). — La cóte 
russe de la Baltique, prés Kauggern ( Fleischer), et prés Reval (Baer). 

Grandeur variable (3 pouces à 1 pied); à l'état frais d'un vert jaunàtre 
clair; après la dessiccation, plus foncé, tirant au brun, opaque, peu lui- 
sant. Les rameaux verticillés varient de 6 à 8, les stériles toujours sim-- 
ples, les fertiles, à la première et souvent à la deuxième articulation, 
munis de rayons secondaires plus petits, plus gréles , de différentes gran- 


( 38 ) 

deurs , simples, lesquels, à l'égal de bractées , entourent la fructification. 
Rayons, petits rayons et quelquefois méme les entrenœuds de la tige 
pluri-articulés, les premiers élargis à leur extrémité ( superne latiores 
Linn.), tronqués , sans ou avec pointe terminale (mucro), à insertion ar- 
ticulée. Entre les rayons on voit souvent des ramules portant des verti- 
cilles rapprochés, (p. 273) à fructification agglomérée (nidifici). Anthé- 
ridies petites, moins nombreuses que les nucules; ces derniers sur les 
rayons développés , groupés ordinairement par paires , mais quelquefois 
accumulés, comme dans les verticilles des rameaux; à la fin, presque 
globuleux, d'un chàtain foncé, à stries presque horizontales, trés sail- 
lantes. Il croit dans l'eau peu profonde et végète au milieu de l'été. 

Cette plante n'a pas été trouvée en dehors du nord de l'Europe ; plu- 
sieurs des localités qu'on a indiquées pour la Suéde, peuvent dépendre 
d'une confusion avec les N. flexilis et opaca. C'est au moins le cas 
des échantillons qui m'ont été envoyés sous le nom de Chara nidifica de 
Roslag, Gestricie et Helsingie. Il ne se trouve que dans la mer, jamais 
dans l'eau douce, et il est en Suède la seule espèce proprement marine, 
de ce genre. Les N. gracilis et flexilis ne s'observent qu'accidentellement 
dans l'eau de mer. 


La dénomination nidifica, n'exprimant qu'une modification commune 
à quelques espéces, est peu convenable et cause des confusions con- 
tinuelles. Divers botanistes l'ont employée pour les N. capitata, N 
flabellata B. nidifica, N. glomerata , N. polysperma , N. flexilis, etc. 
Müller a, dans le Flor. Dan. , exposé d'une maniére vague son espéce de 
ce nom (conferva nidifica) ; mais des botanistes plus récents (Ganterer , 
l. c.) ont élevé des doutes sur l'identité de la plante de Müller avec le 
N. nidifica Ag. , nela rapportant pas méme à la famille des Characées. 
Dans cet état de choses, nous avons préféré le nom donné par l'éditeur 
du Liljeblad Sv. Flora, 3° éd., qui est le premier qui ait séparé cette 
Nitelle de ses congénères et qui l'ait définie par des caractères distinc- 
lifs suffisants. Elle rappelle le nom de (p. 274) deux botanistes distin- 
gués, les frères Carl et Chr. Stenhammar , dont le dernier l'a première- 
ment découverte en Suéde. 


* 48 N. antarctica : caule elongato, nodis inferioribus valde incrassatis ; 
verticillis remotis, superioribus laxe congestis, 6—9-radiatis ; radiis 
inæqualibus, aliis indivisis, aliis simpliciter in radios minores radio 
primario breviores divisis ; omnibus 4—5-articulatis, obtusis ; nuculis 
ad geniculum infimum congestis, magnis, 8-radiatis. Monoica ? 


( 39 ) 
N. antarctica Al. Braun, Char. aust. et antarct, l. c. 


Terre de Kerguelen. 
C'est l'espéce la plus voisine du N. Stenhammariana. 


* * Radii steriles infra articulum apicalem continui. 


' 49 N. borealis : tenuis, exigua, diaphana; verticillis sub6-radiatis ; ra- 
diis sterilibus simplicibus, infra apiculum continuis fertilibus ad geni- 
cula 2, 3 infima bracteiferis, articulatis, omnibus apice articulato-mu- 
cronatis vel cuspidatis; bracteis spuriis inæqualibus apice articulato- 
mucronatis. Monoica ? 

N. borealis mihi. (Zetterstedt Program. ). 


Suède , Norrland , Prof. Zetterstedt. 


* $60 N. Dregeana : tenuis, intricata; caulibus inferne opacis, crassiori- 
bus, superne tenuioribus, pellucidis; verticillis fructiferis glomeratis, 
glomerulis distantibus, minutis; radiis fructiferis trichotomis, ad geni- 
cula bracteatis fertilibus ; bracteis ternis, verticillatis , aculeiformibus, 
2—3-articulatis, articulo ultimo spinescente ; nuculis minutis, ovato- 
globosis, geminatis, 4—5-striatis. Monoica ? 


N. Dregeana Al. Braun. (Kützing Sp. Algarum). (p. 275) 


Afrique. Cap de Bonne-Espérance, Drege. 
Ressemble beaucoup au N. capitata. (p. 275) 


F 


2. Gen. CHARA VaL. 
Linné ex. p. — Agardh et Endlicher (add. add.) 


Caulis composite tubulosus, corticatus, sulcato-striatus, in sicco statu fragilis, 
rarius *) simpliciter tubulosus, ecorticatus, flexilis , pellucidus ; verticillis basi 
involucralis ; ramentis simplicissimis, articulatis, ad genicula bracteis subver- 
ticillatis (latere exteriori sspe obsoletis) stipatis. Antheridia extrafoliacea, 
hypogyna; rarissime **) pleurogyna. Nucula plerumque solitaria, oblongata, 
multistriata, coronula cellulis 5 simplicibus [ormata, persistente. 

Caulis, plerisque saltem, superne strigis, aculeolis vel papillis munitus. Ver- 
ticilli ramentorum infimi sæpius distincti, intermedii remoti plus minusve 


- patentes, evoluti, summi sensim minores conniventes, approximati, demum 
in comam densam confluentes. 


*) Sect. 4. Monosiphonicæ, spec. 1—9. 
**) Sect. 4. Monos. A. Barbatæ, sp. 4—4. 


( 40 ) 

Le genre Chara se distingue du Nitella, non seulement par la forme 
de la couronne des nucules, mais encore, par des épines (papilles) invo- 
lucrales plus ou moins évidentes à la base des verticilles, lesquelles , 
quoique peu distinctes dans quelques individus, ne manquent jamais 
complétement dans aucune espéce; par des rameaux verticillés (ra- 
menta) tout-à-fait simples, entourés aux articulations des entrenœuds 
de bractées non articulées ; et enfin, par le siége des anthéridies, placées, 
dans quatre espèces, à côté des nucules (pleurogyna) , mais situées, 
dans toutes les autres, en dehors des bractées (extrafoliacea), au-dessous 
des nucules (hypogyna). Avec un peu d'attention on ne peut hésiter, 
quant aux limites, entre les deux genres, ni, malgré la ressemblance su- 
perficielle entre les Chara monosiphonicæ et les Nitella, confondre les 
uns avec les autres. Mais, la plupart des Chara se reconnaissent de suite 
à leur tige sillonnée ou striée, formée de petits tubes périphériques 
entourant le grand tube central, et le couvrant comme un sorte d'écorce. 
Le plus (p. 276) grand nombre des espéces sont vivaces, plusieurs se 
revétent à leur surface d'une incrustation calcaire, qui change leur cou- 
leur et les rend fragiles et friables. 


Conspectus generis. 
CHARA. 
i. Sect. MONOSIPHONICÆ. 
Simpliciter tubulosæ, læves, inermes, flexiles, diaphanæ. 
A. Barbate. 


Involucri spinulæ elongatæ. Antheridia intrafoliacea, pleurogyna. 


A Ch. Macropogon A/. Braun. 
2 Ch. barbata Meyen. 

3 Ch. spinosa Amici. 

4 Ch. alopecuroides Delile. 


b. Imberbes. 
Involucri aculeoli brevissimi. Antheridia extrafoliacea , hypogyna. 
+ Dioicæ. 


5 Ch. plebeia Rob. Brown. 
6 Ch. australis Rob. Brown. 


++ Monoicæ. 


7 Ch. corallina Willd. 


(4) 
8 Ch. Braunii Gmel. 
B. foliolosa Schwein. 
y. Perrottetii Al. Braun. 
9 Ch. eremosperma Rupr. 


2 Sect. POLYSIPHONIC./E. 


Caulis semper composite tubulosus, corticatus, sulcato-striatus, sape 
strigosus. Antheridia extrafoliacea, hypogyna. 


A. Heterosiphonice. 
Caulis corticatus. Ramenta omnino ecorticata. simpliciter tubulosa. 
a. Caulis strigosus s. aculeolatus. 
40 Ch. scoparia Bauer. 
11 Ch. Hornemannii, mihi. (p. 277) 
12 Ch. Preissii A/. Braun. 
43 Ch. flaccida Al. Braun. 


44 Drummondii Al. Braun, 
45 Ch. Hookerii Al. Braun 


b. Caulis inermis. 
16 Ch. fibrosa Agardh. 


B. Polysiphonice proprie. 


Caulis et saltem unum alterumve internodium ramentorum composite 
tubulosa, corticata. 
a. Strigosæ. 


Caulis strigosus vel aculeolatus, aut superne papillis obsitus. 
+ Monoicæ. 
Ser. Gymnopodic. Al. Braun. 


Internodium ramentorum basale ecorticatum , pellucidum ; cetera passim 
corticata. 
47 Ch. Hydropitys Reichenb. 
18 Ch. nudipes , mihi. 
19 Ch. foliosa Willd. 
20 Ch. Martiana Al. Braun. 
21 Ch. ceylonica Klein. 
22 Ch. polyphylla A/. Braun. 
Ch. Michauxii A/. Braun. 
B. Meyenii Al. Braun. 
23 Ch. Commersonii Al. Braun. 
24 Ch. javanica Al. Braun. 


( 42) 
25 Ch. compressa Kunth. 
26 Ch. brachypus Al. Braun. 
p. nubica Kütz. 
27 Ch. Wikstrómii, Mihi. 


Ser. Canescentes. 


Exsiccatæ exalbido-, vel viridi-glaucescentes, aut canescentes, cinereæ, 
rarius cretacei coloris. Plerumque incrustatæ, fragilissimæ. 


1. Foetida. 


Exsiccatæ collapse, jugis tubulorum plicato-angulosis, granulosis. Internodia 
ecortica bracteæque in statu sicco late ligamentacea. Apex ramentorum 
obtusus. 


Glauscescentes, cinereæ, vel cretacei coloris, contracte, densae. (p. 278) 
a. Glaucescentes vel canescentes. 
Internodia ramentorum plurima ecorticata. 
28 Ch. coarctata, mihi. 
29 Ch. sphagnoides, mihi. 
30 Ch. squamosa Desfont. 
34 Ch. gymnophylla Al. Braun. 


a Exalbido-, vel virenti-canescentes. 


Evolutæ. Internodia superiora ecorticata. 
32 Ch. fœtida Al. Braun. 
33 Ch. contraria A/. Braun. 
B. hispidula A/. Braun. 
j. moniliformis A/. Braun. 
34 Ch. Kirghisorum Lessing. 


y. Cinerea. 


Evolutæ, exsiccatæ cinereæ. Ramenta plerumque usque ad apicem corti- 
cata. 
35 Ch. longibracteata Katz. 
B. brevibracteata Al. Braun. 
y. subhispida Al. Braun. 
à. crassicaulis Schleich. 


36 Ch. stricta Kutz. 

37 Ch. refracta Kütz. 

38 Ch. Kokeilii Al. Braun. 
39 Ch. strigosa A/. Braun. 
40 Ch. papillosa Kulz. 


(43) 
2. Hispidæ. 

Exsiccatæ exalbido-canescentes, profunde contorto-sulcatæ, tubulis periphe- 
ricis in sicco convexis. Caulis densius strigosus. Internodia ecorticata bracteæ- 
que anguste ligamentacea, apice acuta. 

41 Ch. hispida Smith. 
B. gymnoteles Al. Braun. 
y- micracantha Al. Braun. 
ô. brachyphylla Al. Braun. 
e. longispina, mihi. 
E. pseudocrinita Al. Braun. 


42 Ch. spondylophylla Kütz. 

43 Ch. crispa, mihi. 

44 Ch. pleiospora Ganter. 

45 Ch. tenuispina Al. Braun. (p. 279) 


Ser. Virentes. 


Exsiccatæ intense virides, olivaceæ vel exalbido-virentes. 
46 Ch. Nolteana Al. Braun. 
47 Ch. baltica Fries. 
B. humilis, mihi. 
y- fastigiata, mihi. 
48 Ch. Liljebladii, mihi. 
49 Ch. acicularis, mihi. 
50 Ch. Agardhiana, mihi. 
54 Ch. aculeolata Kütz. 
++ Dioico. 
52 Ch. tomentosa Linn. 
53 Ch. ceratophylla Walir. 
B. latifolia Willd. 
54 Ch. equisetina Kütz. 
$5 Ch. crinita Wallr. 
Ch. condensata, mihi. 
B. subflexilis, mihi. 
y- erythrella Al. Braun. 
56 Ch. pusilla Floerke. | 
57 Ch. Karelinii Lessing. 
58 Ch. aspera Willd. 
D. strigosa, mihi. 


( 29 
* forma maritima. 
** forma stagnalis. 
y. aculeolata , mihi. 
59 Ch. macrosphæra Al. Braun. 


b. Inermes. 
Omnino inermes, tenues. 
t Dioicce. 
60 Ch. connivens Salzmann. 


61 Ch. stachymorpha Ganter. 
62 Ch. annulata, mihi. 


63 Ch. polysperma Kütz. 
++ Monoicæ. 
Ser. Fragiles. 

Herbaceo-virides vel olivaceæ. Tenues, subtiliter striatæ. Ramenta attenuata, 
multiarticulata, plerumque usque ad apicem corticata. Internodium terminale 
ecorticatum bracteæque acuminata. Genicula sæpius nodosa, obscurius colo- 
rata. Fragiles. (p. 280) | 

64 Ch. fragilis. 
r B. Hedwigii Ag. 
y. pulchella Wallr. 
Ch. capillacea Thuill. ? 
B. barbata Ganter. 
y- nigricans, mihi. 
65 Ch. meridionalis Al. Braun. 
66 Ch. fulcrata Ganter. 


E. Sect. MONOSIPHONICXÆ. 


Nitella Ag. Endl. — Ch. pleurogynæ et hypogynæ a) Al. Braun, Monogr. — 
Stenarthreæ et Barbatæ Ganterer. — Lychnothamnus et Charopsis Rupr. — 
Ch. barbatæ et bracteatæ a. b., «. Al. Braun, Schweiz. Char. 

Simpliciter tubulosæ, ecorticatæ, læves. estriatæ, inermes, flexiles, dia- 
phanæ. Ramenta ad genicula constricta, sæpius apice bracteifero-corniculata. 


A. Barbate. 


Involueri spinulæ elongate, diametrum caulis longe superantes , reflexæ. 
Ramenta multiarticulata, ad genieula omnia bracteifera. Bracteæ verticillatæ, 
quales. Antheridia intrafoliacea, pleurogyna. 


( 45 ) 

* | Ch. Macropogon : pellucida; caule tenui ecorticato, parum ramoso ; 
verticillis remotiusculis vel concatenatis, sub 9—radiatis ; internodiis 
subaequalibus, terminali breviore; involucri spinulis numero ramento- 
rum iisque oppositis, longissimis, ramenta fere cequantibus , retror- 
sum adpressis ; bracteis verticillatis, elongatis, tenuissimis ; nuculis in 
fundo verticilli congestis, oblongis, sub-11-striatis, coronula truncata ; 
antheridiis pleurogynis vel ad genicula ramentorum solitariis. Monoica. 


Ch. Macropogon Al. Braun Char. Preiss. l. c. 


Nouvelle-Hollande, dans une rivière d'eau salée, Preiss. 

Trés voisin des Chara barbata et alopecuroides , mais distinct de ces 
deux espéces, surtout par la situation des organes de la fructification, la 
longueur des épines involucrales , etc. — D'un vert clair, à la fin dia- 
phane; flexible à l'état jeune, plus âgé, (p. 281) un peu rigide. La 
finesse des bractées donne à cette plante un aspect plumeux. 


2 Ch. barbata : valida, ramosa, ecorticata, glaucescens, diaphana, fleæilis ; 
verücillis 5—8-radiatis; involucri spinulis numerosis (circiter 492), 
elongatis, cuspidatis, biserialibus, superioribus patentibus, inferioribus 
triplo brevioribus, deflexis; ramentis caulem latitudine æquantibus, 
pauci-(3-) articulatis, ad genicula apiceque ionge bracteiferis ; interno- 
dio basali longissimo, proximo triplo longiore ; bracteis 6—7, verticil- 
latis, elongatis, cuspidatis; nucula laterali, magna, caule fere duplo 
latiore, subglobosa , 10-striata, solitaria, adnexo utrinque antheridio ; 
coronula acuta. Monoiea. 

Ch. barbata Meyen, Linn. 4827. — Reichenb. Fl. excurs. ne 909. — 
Wallr. — Al. Braun, Monogr. |. c. 
Fig. Meyen l. c. T. III. fig, 7. 8. — Reichenb. Iconogr. fig. 4080 ! 1081. 


Allemagne, Berlin ! Meyen, Erlangen, Wallr. 

Varie de 4—5 pouces à 2 pieds. La forme plus petite (Reichenb. 
1080) est flexible et d'un vert jaunâtre clair, avec des verticilles rap- 
prochés ; la forme plus grande (Reichenb. 1081), d'un vert foncé , a des 
verticilles éloignés entr'eux, écartés, à rayons fins. Jeune, il est trans- 
parent ; plus tard, il devient opaque. 


* 3 Ch. spinosa: bracteis numerosissimis. 
Amici ap. Ganterer l. c. 
Italie. lacs prés Mantoue, Barbieri. 


4 Ch. alopecuroides: ecorticata, subsimplex, rigida, tenax, obscura, 
opaca; verticillis 5—8-radiatis, interstinctis ramulis verticilliferis ; in- 
volucri spinulis 8—13, acicularibus, elongatis patentibus deflexisque ; 


( 46 ) 
ramentis patenti-incurvis, 3—5-articulatis, apice simplicibus vel rarius 
bracteifero-cornieulatis; internodiis infimis passim tumidis, exsiccatis 
dilatatis, basali proxima subæquante ; bracteis ad omnia genicula 5—6 , 
verticillatis, subæqualibus, elongatis, nucula multoties longioribus; nu- 
cula demum ovali, 11-striata ; coronula obsoleta. Monoica. (p. 282) 


Ch. alopecuroides Delile. 

Ch. papulosa Wallroth Comp. Flor. Germ. — Ch. Pouzolzii Al. Braun 
l. c. 1 — Wallm. Bot. Notis. 1840, no 4. — Harim. Sv. Fl. ed. 5. 

Ch. intricata ! Ag. (herb. nec System. Alg. ) 

Ch. barbata Fries S. V. Sc. — Ch. Wallrothii Rwpr. — Ch. alopecu- 
roides var. Pouzolzii, Montagnei et Wallrothii Al. Braun, Schweiz. 
Char. 

Italie, Corse, Pouzolz. — France, Montpellier ! Braun ; Iles d'Hyéres, 
Jacq. Agardh. — Danemark, Fionie (herb. Hornem. et Ag.). — La cóte 
baltique de l'Allemagne, Wallroth. — Norwège, prés les iles Hvalæ, 
Schübeler. 

Espéce distincte et remarquable, fort différente par son port du CA. 
barbata. Elle ressemble plutót à premiére vue à des formes plus petites 
du Ch. crinita, avec lequel elle est analogue et souvent a été confondue; 
cependant elle s'en distingue de suite par sa tige à articles composés 
chacun d'un seul tube (monosiphonica) , dépourvue d'épines. Il est petit, 
haut de 1—3 pouces, rarement davantage , ordinairement simple, fin, 
rigide, mais tenace, d'un brun foncé, sombre, opaque. Les épines in- 
volucrales et bractées, trés longues, donnent à la plante un aspect 
épineux, quoiqu'elle soit presque privée d'épines caulinaires. Les épines 
involuerales , au nombre de 4—8, plus rarement jusqu'à 13, fines et 
aciculaires , comme les bractées. Les rayons verticillés à 3—5 articula- 
tions, celles-ci toutes entourées de bractées. Les nucules, solitaires , ar- 
rondis, enfin ovoides (sur des échantillons des régions boréales), d'un 
gris de plomb à la maturité. Les échantillons francais, quelquebis in- 
crustés ; d'autres, récoltés dans les Belt, ont présenté un enduit de pe- 
tites bulles blanches, dures, luisantes (papulæ Wallr.) , ressemblant à 
l'eschare coralloide qui couvre les Fucoidées vieillissantes (1). Voyez 
Bot. Notis. |. c. 


M. Braun admet trois variétés du Ch. alopecuroides : a) Pouzolzii , b) 


(1) L'auteur veut, sans doute, parler des Flustra, qu'on voit souvent couvrir 
d'une incrustation mince les tiges et les frondes des algues marines. — Note du 
traducteur. 


e 

Montagnei et c) Wallrothii (cf. Flora 4849, p. 134). J'ai (p. 283) com- 
paré les deux premières, l'une et l'autre de Montpellier, avec des échan- 
tillons des iles d'Hyéres, des Belt et de la cóte norvégienne, sans pouvoir 
découvrir aucune différence essentielle ou constante entr'elles. Les for- 
mes boréales s'éloignent peut-étre davantage ; elles sont un peu plus pe- 
tites, ordinairement à rayons verticillés plus fins et plus longs, plus ra- 
rement à entrenœuds renflés et élargis, mais cette circonstance varie sur 
le méme pied et le méme rameau. La longueur et le nombre des épines 
involucrales sont également variables, quoiqu'elles soient beaucoup plus 
longues que le diamétre de la tige., Les échantillons norvégiens ont les 
verticilles les plus inférieurs complétement dénudés à la base, sans épines 
involucrales, mais au contraire, les verticilles supérieurs ou terminaux 
sont munis d'épines trés longues, 6 fois plus longues que leur diamétre. Le 
synonyme de Wallroth (Comp. Flor. Germ.) n'est aucunement douteux ; 
on peut s'en assurer en lisant la description détaillée de cet auteur, 
confirmée par des échantillons trouvés dans les herbiers, et qui présen- 
tent absolument la méme incrustation coralloide , motif du nom qu'il a 
donné à cette plante ( Ch. papulosa ). 


B. Imberbes. 


Involucri aculeoli brevissimi, in nonnulis vix conspicui. Antheridia eztra— 
foliacea. 

+ Dioice. 

* 5 Ch. plebeia : ecorticata, rigida, tenuior, inferne ramosa; verticillis 
remotis, coarctatis, sub7-radiatis; involucri papillis minimis, tubercu- 
liformibus; ramentis abbreviatis, 4—5-articulatis; internodio infimo 
elongato, ultimo vel duobus terminalibus brevissimis; bracteis involu— 
cro conformibus, minutissimis; antheridiis ad genicula ramentorum 
subsolitariis, minimis.  Dioica. 

Ch. plebeia Rob. Brown, ined. — Al. Braun, Linnæa |. c. 

Nouvelle-Hollande , prés la cóte. 

Plus petit que le suivant, dont il pourrait former une variété, plus 
rigide, jaunâtre, à rameaux verticillés (p. 284) courts. On n'a trouvé 
jusqu'à présent que les individus mâles de ces deux espèces. 

* 6 Ch. australis : ecorticata, valida, ramosa, flexilis; verticillis infe- 
rioribus remotis, superioribus approximatis , 6-radiatis; involucri acu- 
leolis vix conspicuis; ramentis validis, 3-articulatis, apice obtusis, mi— 
nutissime l-corniculatis; bracteis subnullis; antheridiis maximis, ad 
genicula ramentorum aggregatis.  Dioica. 


Ch. australis Rob. Brown. — Al. Braun l. c. 


( 48 ) 
Nouvelle-Hollande, prés la côte. 
D'un vert intense. Trés voisin du Ch. corallina. 


tT Monoica. 


7 Ch. corallina : ccorticata, valida, flexilis, elongata, lutescenti-albida ; 
verticillis patentibus, sub—6-radiatis; involucri aculeolis paucissimis, 
subulatis, minutissimis, vix conspicuis; ramentis usque ad apicem 
bracteiferis, obtusis, corniculis 1—2 terminatis, geniculis constrictis ; 
bracteis subverticillatis, minutissimis; nuculis ad basin verticilli axilla- 
ribus, aggregatis, vel lateralibus solitariis binisve, oblongis, argute 
7—S$-striatis; coronula cylindrica, æquali, abbreviata. Monoica. 

Ch. corallina Willd. Act. Berolinens., t. 2 f. 2. — Bruzel. Char. 
Nitella corallina! et furcata! Agardh System. 

Ch. furcata Roxb. — Bruzel. 

Ch. Roxburghii Al. Braun, Monogr.? 


Indes-Orientales, Tranquebar ! ( Herb. Hornem.) 


D'un jaune clair, diaphane , transparent, ou à bandes opaques , un peu 
luisant aprés la dessiccation. Tige ferme et grosse, les rameaux verti- 
cillés d'une grosseur à peu prés égale; entrenœuds allongés, resserrés 
aux articulations; nucules assez grands , d'un brun clair. Le port est ce- 
lui du Ch. Braunii. 


J'ai examiné des échantillons plus ou moins complets de cette espèce 
peu connue, provenant de différentes localités des Indes-Orientales , à 
savoir de l'herbier Hornemann : (p. 285) 


1. Sous le n° 18 , avec l'annotation « Tranquebar » et « Ch. corallina 
Wild. » — La diagnose est faite d'aprés cet échantillon. 

2. Sous le n° 24, sur lequel est écrit : « Ch. furcata Roxb.; vulgaris 
in aquis Bengaliæ », et d'une autre main : « Ex India orientali, dedit 
Wallich ». 

Dans l'herbier d'Agardh : 

3. Avec l'annotation « Ch. furcata Roxb. » 

4. Avec les annotations € Ch. corallinaWild.! » et Ex India orientali. » 

Avec le Chara furcata des deux collections se trouvent des fragments 
d'un Nitella, ressemblant au gracilis , tellement entremélés , qu'ils sem- 
blent au premier abord appartenir à l'espéce principale. Ces fragments 


ont indubitablement donné lieu à l'erreur, dans l'ancienne diagnose, et au 
nom erroné furcata, pour une espèce dont les rameaux verticillés sont 


( 49 ) 

complètement simples. (1) On peut par conséquent, ce semble, admettre 
que les échantillons désignés sous les noms de Ch. corallina et Ch. furcata 
appartiennent à deux formes d'une seule espéce. Je n'ai pas pu décou- 
vrir aucune autre différence essentielle entre ces formes , que des épines 
involucrales subulées, à base plus large sur les échantillons de Tranque- 
bar, lorsqu'elles sont au contraire aciculaires sur les autres. Les diagno- 
ses plus anciennes, qui sont évidemment inexactes et incomplétes , ne 
méritent pas d'étre prises ici en considération. M. Braun, dans sa Mono- 
graphie ( Regensb. Botan. Zeit. 1. c.), a exposé le Ch. furcata sous le nom 
de Ch. Roxburghii , omettant tout-à-fait (p. 286) le Ch. corallina. Pi- 
gnore si l'on peut en tirer la conclusion que l'auteur soit convaincu de 
leur identité. La description du Ch. Roxburghii s'accorde tout-à-fait avec 
les Ch. corallina de l'herbier Agardh , excepté en ce que le premier de- 
vrait étre complétement dépourvu d'épines involucrales; mais j'attache à 
cette circonstance d'autant moins d'importance décisive, que ces épines 
sont excessivement fines et courtes et auraient pu facilement échapper, 
méme à l'attention d'un scrutateur aussi clairvoyant. 


8 Ch. Braunii : ecorticata, flexilis, diaphana, verticillis 9—10-radiatis ; 
involucri aculeolis subulatis, uniserialibus, erecto-patentibus, diame- 
tro caulis brevioribus, circiter 20 , bracteas latitudine subæquantibus; 
ramentis ad genicula constrictis, 3—4-articulatis, usque ad apicem 
bracteiferis; internodio basali proxima subæquante, terminali breviore, 
apice bracteifero-cornieulato; bracteis 6—10, subulatis, culam. sub- 
equantibus , aversis binis sepius brevioribus sibi invicem suboppositis ; 
muculis lateralibus, subsolitariis geminisve, obovatis, 8—9-striatis ; 
coronula abbreviata, truncata. Monoica. 


Ch. Braunii Gmelin Flor. Badens. Supplem. — Hartman |. c. — Ch. 
coronata Ziz. — Al. Braun l. c. — Rabenh. — Walim. Botan. Notis. 
l. c. — Ganterer |. e. — Fries S. V. Sc. 


Fig. Ganlerer, |. c. Fig. VI. 


Allemagne, bords du Rhin! Autriche, prés Moosbrunn, Putterlick. — 
Italie, Gorse.— Norwège, dans la rivière Nidelf, de la paroisse Skiedsmo, 
Schübeler. — Afrique. — Amérique du Nord, Pensylvanie, Georgie , 
Schweinitz. 


Le type d'un vert jaunâtre, trés rameux, à nucules petits. La forme 


(4) M. Braun a déterminé les deux formes de l'herbier d'Agardh, et sans doute 
avec raison : Chara corallina Willd. 


Tome XXI. 


= 


( 950 ) 
norwégienne d'un vert grisàtre, plus épaisse, à verticilles de 8—9 rayons, 
des rameaux gros et des nucules plus grands. 

f. foliolosa : à nucules un peu plus gros. Gette variété présente deux 
modifications : a) Ch. foliolosa (p. 287 ) Schwein., à bractées plus lon- 
gues ; b) Ch. opaca Schwein., à rameaux verticillés allongés et des brac- 
tées courtes. Ces deux formes sont de l'Amérique du Nord. Cf. Al. Braun. 

y. Perrottetii : à nucules beaucoup plus gros. Braun. 

Sénégambie, Perrottet et Leprieur. 

* 9 Ch. eremospermaa : pusilla, tenerior, nuculis conslanter solitariis, 
coronula acute dentata. 
Ch. eremosperma Rupr. l. c. 

Russie, les environs d'Astrachan. — Songarie, prés la rivière Narym. 

N'est peut-étre qu'une variété du précédent, et semble avoir besoin 
d'étre examiné de plus prés. 


2. Sect. POLYSIPHONICÆ, 


Chara Ag. Endi. — Ch. hypogynæ Al. Braun (excl. subdivis. a), Mo- 
nogr. l. c. — Ch. bracteatæ, pr. p. Al. Braun, Schweiz. Char. 

Caulis, plerisque etiam ramenta composite tubulosa, corticata, sulcato— 
striata, opaca. Antheridia extrafoliacea. Exsiccatæ fragiles, sæpe crusta cal- 
carea obductæ. Caulis sæpius strigosus vel papillosus. 

Les entrenœuds les plus inférieurs de la tige se dépouillent quelque- 
fois des petits tubes périphériques, et deviennent ainsi monosiphonés. Les 
stries de la tige présentent le caractère différentiel le plus facile à saisir 
entre cette section et la précédente, ainsi qu'avec les Nitelles, mais, 
dans quelques espéces, ces stries sont tellement fines, qu'on ne peut 
guére les découvrir sans le secours de la loupe. Par cette raison , il n'est 
pas rare de rencontrer dans les herbiers, des formes fines de certains 
Chara (par ex. du Chara fragilis) confondues soit avec le N. flexilis, 
soit avec d'autres espèces, circonstance qu'on saurait éviter avec un peu ` 
d'attention , d'aprés la différence signalée. 


A. Heterosiphonice. 


Caulis composite tubulosus, corticatus, sulcato-striatus. Ramenta simplici- 
ter tubulosa, ecorticata, nuda, diaphana, apice plerumque bracteifero-cor- 
niculata. (p. 288) 


a. Caulis strigosus s. aculeolalus. 


10 Ch. scoparia: cæspitosa, densa; caule corticato, æqualiter sulcato; acu- 
leis raris, sparsis , tenuibus, spinulis involucri multoties angustioribus, 


(91) 

diametro eaulis brevioribus obsito; verticillis approximatis, interstitia 
caulina subæquantibus, 7—410-radiatis, summis subfastigiatis; involu- 
cri spinulis uniserialibus, deflexis, dilatatis apice cuspidalis, caulis 
diametro paullulum longioribus: ramentis patentibus, caulem crassitie 
æquantibus vel latioribus, geniculis constrictis, 3—4-articulatis, usque 
ad apicem bracteiferis; internodio basali proximis breviore; apice ra- 
mentorum multicorniculato, cornieulis fasciculatis, cuspidatis, passim 
divisis; bracteis verticillatis, inæqualibus, cylindricis, cuspidatis, nucula 
vix longioribus, aversis binis abbreviatis, approximatis; nucula oblongo- 
subcylindrica, circiter 40-striata; coronula tenuiter dentata, dentibus 
expansis. Monoica. 

Ch. scoparia Bauer ap. Moessl. — Al. Braun Monogr. |. c. — Gan- 
terer |. c. — Rabenh. l. c. — Kütz. Spec. Alg. 

Ch. Baueri Al. Braun, Schweiz. Ch. 

Fig. Reichenb. leonogr. Tab. 802, 803, fig. 1082, 1083, 1084 et 1085 
(Ch. coronata). — Ganterer 1. c. fig. VII. 


Allemagne, Berlin! Bauer; Carinthie- Inférieure ( Unter - Kaernthen ), 
prés St.-Andræ, Ganterer ; prés Schwerin, Fiedler ; dans la Lusace-In- 
férieure (Nieder-Lausitz), Rabenh. 

D'un vert jaunâtre, succulent, fort et gros, d'un brun foncé presque 
noirâtre après la dessiccation. Les stries de la tige peu nombreuses ( en- 
viron 40-11). Sans incrustation. 

Reichenbach a confondu cette espèce avec le Ch. Braunii. 


11 Ch Hornemannii :dilute viridis, glaucescens; caule corticato, simpli- 
ciusculo, spiraliter striato, strigoso, aculeis vesiculosis, deflexis, su- 
perioribus diametro caulis brevioribus; interstitiis caulinis elongatis, 
inferioribus nudis; involucri spinis swb10, uniserialibus, patentibus, 
subcylindricis, tumidiusculis , apice obtusatis, mucronatis, bracteis la- 
titudine æqualibus, diametro caulis multoties longioribus; verticillis 
patentibus , sub8-radiatis; ramentis caule vix angustioribus, pauci-arti- 
culatis, nudis, monosiphonicis, usque ad apicem (p. 289) 2—3-corni- 
culatum bracteiferis; inlernodio basali longissimo; bracteis 2—5 , 
oblongis, tumidis, cuspidatis, inæqualibus, una ceteris duplo longiore. 
Monoica ? 


Ch. Hornemannii mihi in Herb. Hornem. 
Les Indes-Occidentales, Crabben-Eyland! D.* Hornberg « Ch. trans- 
lucens ». 
D'un vert d'herbe tirant un peu au vert bleuâtre, sans incrustation. Je 
n'ai vu que des échantillons stériles de cette espéce remarquable , bien 
distincte de tous les Chara connus. 


( 923) 

* 12 Ch. Preissii: rigidiuscula , inferne ramosa; caule corticato, æqualiter 
striato, strigis rarioribus, sparsis, caulis diametro sublongioribus obsito ; 
verticillis 9—10—radiatis; involucri spinulis uniserialibus, duplici ra— 
mentorum numero, adpressis; ramentis simpliciter tubulosis, 5-arti— 
culatis, ad genicula omnia bracteiferis; internodio terminali attenuato, 
apice corniculato; bracteis 4—5, verticillatis, subaequalibus, nucula 
duplo longioribus; antheridiis nuculisque solitariis, lateralibus ; nuculis 
ovalibus, sub11-striatis; coronula obtusa, conniventi. Dioica. 


Ch. Preissii Al. Braun, Linn. l. c. — Hooker Journ. l. c. 


Nouvelle-Hollande, dans une rivière saumâtre, Avon, près York, 
Preiss. 

Espèce distincte, voisine des Ch. hydropitys et fibrosa , mais différente 
par la position des organes de la fructification, etc. D'un vert sale. Les 
verticilles assez étalés, à rayons courts. Bractées environ de la longueur 
des entrenœuds ou un peu plus courtes. Anthéridies et nucules petits, 
presque du méme volume. Les nucules à stries trés saillantes. La plante 
se couvre d'une légére incrustation. 


* 13 Ch. fiaccida : flexilis, diaphana; caule tenui, corticato, aculeis raris, 
papillæformibus vel conicis, elongatis obsito; involucri spinis unise— 
rialibus, duplici radiorum numero, longitudine bractearum , patentibus; 
verticillis (p. 290) 10—12-radiatis, nudis, 4—5-articulatis, internodio 
terminali ceteris breviore; bracteis ad omnia genicula radiorum, ver- 
licillatis, nucula subtriplo longioribus; nuculis solitariis vel geminatis, 
minutis, nucleo fusco-luteo, 9—11-striato ; coronula brevi. Monoica. 


Ch. flaccida Al. Braun, Char. Ind. Or. Hooker Journ. l. c. p. 296. 
Indes orientales, Madras, D.* Wight (Herb. Hook. n° 133). 


* 44 Ch. Drummondli : rigidiuscula, diaphana, tenuissime incrustata ; 
caule striato, corticato, papillis sparsis, inconspicuis munito ; involu- 
cri spinulis duplici radiorum numero, uniserialibus, minimis, inconspi- 
cuis, sursum adpressis ; verticillis 10—412-radiatis; radiis ecorticatis, 6- 
articulatis ; internodio terminali abbreviato. Monoica. 


Ch. Drummondii A/. Braun, Ch. austr. Hooker Journ. l. c. p. 201. 


Nouvelle Hollande, Swan-River, Drummond (Herb. Hook. n° 1). 


* 45 Ch. Hiookeril : rigidiuscula, diaphana; caule stricto, corticato, acu- 
leis subverticillatis, brevibus, ventricosis, cuspidatis armato ; involu- 
cri spinulis duplici radiorum numero, uniserialibus, abbreviatis, ven- 
tricosis, sursum adpressis ; verticillis numerosis, concatenatis, 410—11- 


radiatis ; radiis 4-articulatis; internodio terminali attenuato, bracteas 


( 53 ) 
geniculi ultimi superante ; bracteis in geniculis omnibus, verticillatis, 
e lata basi cuspidatis, erectis, antheridio multo brevioribus; antheridiis 
solitariis. Dioica. 
Ch. Hookerii Al. Braun, l. c. p. 202. 
Terre de Van Diemen , Gunn. (Herb. Hook. n» 1001). 
b. Caulis inermis. 


16 Ch. fibrosa : elongata, filiformis, gracilis, flexilis; caule corticato, læ- 
vigato, subdiaphano, tenuissime striato , striis subrectis; verticillis 40 
—412-radiatis, distantibus, patentibus, involucri spinulis circiter 40 et 
pluribus, uniserialibus, patentibus, cylindricis, attenuatis, diametro 
caulis 3-quinquies longioribus, apice cuspidatis ; ramentis nudis, se- 
laceis, gracilibus, elongatis , caule multo angustioribus , ( p. 294) usque 
ad apicem fructiferis, ad genicula vix constrictis; internodiis valde elon- 
gatis, terminali abbreviato, apice simpliciter cuspidato ; bracteis ver— 
ticillatis, 6—7, flexuosis, cuspidatis, nucula ovata multoties longiori- 
bus; coronulæ dentibus obtusis. Monoica. 

Ch. fibrosa Ag. System. — Bruzel. Ch. — Külz. Sp. Alg. 
Ch. flaccida B. Gaudichaudii Al. Braun, Hooker Journ. l. c. 


Iles Mariannes ! Gaudichaud. 

D'un vert jaunàtre; trés fin et flexible ; haut de 6—7 pouces. Remar- 
quable par ses entrenœuds ; épines involucrales et bractées allongées. 

Ou devrait, d’après les diagnoses données des Ch. squamosa Desfont. 
et Ch. gymnophylla Al. Braun, les rapporter aussi à cette subdivision; 
mais lorsque je vois des échantillons originaux du premier, de l'herbier 
Desfontaines, présenter même la phalange basale composée de plusieurs 
tubes (polysiphonica) , et lorsque le Ch. gymnophylla semble offrir des 
passages au Ch. fœtida, la place naturelle de ces deux Chara se trouve 
dans la subdivision suivante. 


B. Polysiphonice propric, 


Caulis et saltim internodium ramenti unum alterumve composite tubulosa, 
corticata, sulcata aut striata. 


La disposition des espèces nombreuses de cette subdivision rencontre 
de grandes difficultés , et, selon mon expérience , il est presque impos- 
sible d'arranger les espèces en même temps d'aprés des caractères cons- 
tants et des affinités naturelles. Jai admis comme principe général de 
ma disposition, l'absence ou la présence d'épines caulinaires et le siége 


(54) 

des organes de la fructification sur le méme pied ou sur des pieds diffé- 
rents, caractères non sujets à varier. Dans les groupes plus nombreux , 
ainsi formés, les espèces se trouvent arrangées en séries, d’après les affi- 
nités naturelles , lorsque ces affinités ont pu étre bien saisies. Cet arran- 
gement s'appuie encore sur l'application d'un caractére déjà considéré 
(p. 292) comme important parmi les Phanérogames, et qui, dans la fa- 
mille si variable des Characées, n'est certainement pas à dédaigner, — à 
savoir : le changement de couleur produit par la dessiccation de la 
plante. Le Chara tomentosa L. offre un exemple de la règle constante 
suivie par la nature dans ces changements d'une apparence aussi acci- 
dentelle. Cependant des anomalies ont été inévitables dans notre dispo- 
sition, de sorte que, dans quelques cas rares , des espéces voisines ont 
été rapportées à des groupes différents. Plusieurs espéces que l'auteur 
n'a pu examiner, ne sont décrites que d'une manière trop incomplète 
pour qu'on puisse établir leurs affinités avec d'autres espéces. L'arrange- 
ment des espéces dans les groupes différents, ne peut, par ces raisons , 
prétendre à une régularité rigoureuse ; il n'est à considérer que comme 
un guide pratique à l'examen et à la détermination des espéces connues. 
M. Braun a appliqué dans ses derniers écrits, comme principe de classi- 
fication, soit pour tout le genre Chara, soit séparément pour les Charæ 
hypogyneæ, les différences des épines involucrales qui sont, ou dirigées 
dans un sens (uniseriales) , ordinairement en haut, comme les rayons 
verticillés, ou se partagent dans un double verticille (biseriales) dont l'un 
se dirige dans un sens opposé à l'autre. La première section s'appelle 
Haplostephanæ, la dernière Diplostephanæ. Mais on peut objecter à 
cette classification, qu’elle dissocie des séries naturelles, par ex. les 
Gymnopode , et même des groupes plus petits, par ex. celui du Ch. fæ- 
lida; d'ailleurs, le caractère sur lequel elle s'appuie n'est pas toujours 
constant, et elle offre peu d'utilité pratique, parce que la première sec- 
lion renferme seulement un nombre comparativement trés restreint 
d'espéces, pour la plupart transatlantiques. Les Diplostephane se parta- 
gent ensuite dans des subdivisions , établies surtout sur des rapports qui 
existent entre les tubes périphériques et les rayons verticillés , quant à 
leur nombre et situation. (p. 293) 


a. Strigosc. 
Caulis s(rigosus vel aculeolatus , aut saltem superne papillis raris obsitus. 
Les épines sont quelquefois excessivement petites et ne sauraient étre 
distinguées qu'à l'aide du microscope. Dans quelques espéces elles tom- 


( 95 ) 
bent de bonne heure, et les Charæ fœtidæ présentent parfois des formes 
dénudées ; mais en comparant plusieurs échantillons de la méme espéce, 
on parvient ordinairement à lever tous les doutes, relativement à la 
présence de ces appendices. 


+ Monoicæ. 


Ser. Gymnopodeæ (Al. Braun). Transatlanticæ. 


-Internodium basale ramentorum ecorticatum, pellucidum , cétera ad apicem 


corticata, vel alternatim simpliciter et composite tubulosa. Verticilli multira— 

diati. | 

17 Ch. Hydropytis : subflexilis, subdiaphana ; caule corticato, tenui, 
aculeis raris conicis, parum elongatis obsito, subtiliter striato, striis 
rectis; involucri spinulis duplici radiorum numero, uniserialibus, pa- 
tulis, acicularibus , cuspidatis, diametro caulis parum longioribus ; ver- 
ticillis distantibus, 10—12-radiatis, erecto-patentibus aut divaricatis ; 
radiis caulis latitudinem subæquantibus, 5—7-articulatis, usque ad api- 
cem bracteiferis, nitidulis, ad genicula constrictis; internodio basali 
ecorticato, nudo, proximo longitudine «equali aut breviore, ceteris 
passim corticatis, terminali breviore, attenuato ; bracteis verticillatis, 
subæqualibus, nucula fere duplo longioribus, euspidatis ; nucula oblon- 
go-ovali, perminuta , 11—43-striata, solitaria, nucleo atro; coronula 
brevi, obtusa. Monoica. 


Ch. Hydropvtis Reichenb. ap. Mæssl. 
Amérique du Sud, Cayenne ! Richard. — Indes orientales, Braun! 


18 Ch. nudipes : caule tenuiter striato, aculeis sparsis, diametro caulis 
paullo brevioribus obsito ; involucri spinulis acicularibus, diametro cau- 
lis longioribus, numerosis ; verticillis 8—10-radiatis, fructiferis divarica- 
tis; internodio ramenti basali ceteris 2—3-plo longiore, monosiphonico, 
ecorticato, reliquis inordinate alternatim composite et (p. 294) simpli- 
citer tubulosis ; bracteis numerosis, 6—8, verticillatis, subæqualibus, 
validis, cylindricis, nucula subrotundo-ovata 3—4-plo longioribus. 
Monoica. 


Ch. nudipes mihi, in Herb. Mus. Reg. Holmiens. 
Amérique du Nord ! Mühlenb. 
Jaunâtre. Ressemble un peu par son habitus au Chara fibrosa. 


* 19 Ch. foliosa : caule superne papilloso; involucri spinulis cylindricis ; 
ramentis bracteiferis ; bracteis 4, nucula obovato-globosa, 9—40-striata, 
brevioribus. Monoica ? 


Ch. foliosa Willd. Act. Berolinens. — Pers. — Bruzel, — Ag. System. 


( 96 ) 
Amérique du Nord , Pensylvanie. 
Sila diagnose courte et incompléte, de Willdenow est exacte, il se 


distingue du précédent par des bractées courtes. L'espéce est approuvée 
par M. Braun. (Cf. Silliman Journ. of Sc. vol. XLVI, p. 92. 


20 Ch. Martfana : caule subtilissime striato, striis rectis, in sicco col- 
lapso, plano, inferne subnudo, superne aculeolato, aculeis sparsis, mi- 
nutissimis, diametro caulis multo brevioribus; involucro densissimo, - 
spinulis uniserialibus, patentibus, acieularibus, caulis diametro longiori- 
bus; verticillis discretis, patenti-divaricatis, 10—12-radiatis ; ramentis 
caule duplo angustioribus, 7—8-articulatis, geniculis constrictis, nodo- 
sis, obscurioribus, usque ad apicem bracteiferis ; internodio basali pro- 
ximis 2—3-plo-breviori, monosiphonico, nudo, ceteris inordinate al— 
ternatim simpliciter et composite tubulosis ; ramulis intercalaribus 
brevissimis; bracteis angustissimis, cuspidatis, interioribus 4: 2 longio- 
ribus, æqualibus, nuculam subæquantibus, 2 minoribus itidem æquali- 
bus, nucula multo brevioribus, aversis abbreviatis, sæpe obsoletis. 
Monoica. 


Ch. Martiusii Al. Braun, ined. — Ch. Martiana, idem, Schweiz. Char. 


Amérique, Guatemala! Envoyé de Kegel à M. Thedenius, qui a eu la 
complaisance de me le communiquer. (p. 295) 


21 Ch. ceylonica : caule gracili, aculeis minutissimis, diametro caulis 
brevioribus obsito, subtilissime striato; involucri aculeolis biserialibus, 
acicularibus , diametro caulis brevioribus ; verticillis remotis , 44—12- 
radiatis ; ramentis multiarticulatis ; internodio basali monosiphonico, 
brevissimo, diametro ramenti vix longiore, intermediis composite, sum- 
mis simpliciter tubulosis ; bracteis verticillatis, setaceis, interioribus 
nucula longioribus, aversis abbreviatis ; nucula oblonga, 41—412-striata, 
coronula brevi, parum dilatata. Monoica. 

Ch. ceylonica Klein. — Willd. Act. Berolinens. — Pers. — Bruzel. — 
Agardh | — Külz. Sp. Alg. 


Ch. setosa ! Herb. Ag. — Ch. polyphylla ceylonica Al. Braun. 


Indes orientales, Ceylan ! Cóte de Malabar. 
D'un jaune verdàtre, de grandeur moyenne. 


22 Oh. polyphylla : caule valido, simpliciusculo, subtiliter striato, in— 
ferne subinermi, superne hispido, aculeis gracilibus, brevibus, dense 
verticillatis, inferioribus reflexis, supremis erectis; involucri spinulis 
biserialibus, setosis, diametro caulis multo brevioribus ; verticillis 41 2— 
1 i-radiatis; ramentis erecto-patentibus, fructiferis multiarticulatis ; in- 


( 91) 
ternodio basali monosiphonico, nudo, ceteris usque ad apicem cortica— 
lis; bracteis 4, «qualibus, nucula globoso-ovata, magna, brevioribus ; 
coronula erecta, abbreviata. Monoica. 


Ch. polyphylla Al. Braun. Monogr. l|. c. — Id. Char. Ind. Or., Hoo- 
ker Journ. |. c. — Kützing Species Alearum p. 522. 


Ch. capillata Wichaux. 

Amérique, prés Saint-Louis, Missouri ! Engelmann ; Ohio ! Mich. 

D'un vert clair, gris cendré , par suite de l'incrustation. Par son port 
ressemblant au Ch. hispida. 

* Ch. Michauxil 4/. Braun. (Silliman Journ. l. c. ), cité comme 
variété. 

' E. Meyenii AZ Braun. Char. Ind. Or. — Chara armata Meyen. 
(p. 296) 

23 Ch. €ommersonnii: olivacea; caule gracili, elongato, subtiliter 
striato, superne aculeolato, aculeis raris, tenuissimis, setaceis, brevissi- 
mis; involucri spinulis uniserialibus, inflexis, capillaceis, diametro 
caulis vix longioribus; ramentis multiafticulatis, usque ad apicem 
bracteiferis, ad genicula 4—3 infima fertilibus ; internodio basali bre- 
vissimo, monosiphonico, nudo, intermediis corticatis, summis elongatis, 
monosiphonicis, terminali cornieulato; bracteis subulatis, nucula ple— 
rumque brevioribus ; nuculis oblongis, minutis, 12—1 4-striatis, atris ; 
coronula dilatata, abbreviata, truncata. Monoica. 

Ch. Commersonii Al. Braun, Monogr. l. c. — Külz. Sp. Alg.— Ch. fle- 
xilis Commerson, sec. Jussieu. 

Afrique, Ile Bourbon ! Commerson. (Herb. Hornem.). 

Long et flexible, d'un vert olivàtre, sans incrustation. La phalange 
basale étant excessivement courte, la fructification parait axillaire et 
placée à la base du verticille. 

* 24 Ch. javanica : tenuis, pellucida, tenuissime incrustata ; internodiis 
infimis ecorticatis, nudis ; bracteis nucula minuta, 14—412-striata bre— 
vioribus; coronula abbreviata. Monoica. 


Ch. javanica A. Braun, Ch. Ind. Or. l. c. 


Java (Herb. Delessert). 

A cette série appartiennent aussi les Ch. gymnopus Br., et Ch. sejuncta 
Br., deux plantes qui ne me sont pas connues. La série est naturelle 
et son type revient dans toutes les espèces qui la composent; il est, par 
cette raison, difficile de les séparer par des caractéres suffisamment dis- 
ünctifs. 


( 98 ) 

* 25 Ch. compressa : caule compresso (?) pellucido, retrorsum acule- 
ato; verticillis interstitia caulina subæquantibus, sub-42-radiatis ; in- 
ternodiis ramentorum fertilium 3 supremis ecorticatis ; bracteis verti— 
cillatis, teretibus, sterilibus, acutissimis, nucula duplo longioribus. 
Monoica. 


Ch. compressa Kunth. Nov. gen. — Bruzel. Ch. — Agardh System. 


Ch. polyphylla y. Humboldtii Az. Sp. Alg. 
Amérique. (p. 297) 


26 Ch. brachypus : tenuiter incrustata, fragilis; caule seriebus tubulorum 
numero ramentorum triplis corticato, aculeis minutis, acutis, sparsis 
armato; involucri aculeis biserialibus, seriei superioris elongatis, ramen- 
torum internodium infimum tegentibus, inferioris abbreviatis et cauli 
retrorsum adpressis; verticillis 10—42-radiatis ; ramentis 8—40-articu- 
latis, ad genicula inferiora bracteiferis ; internodiis omnibus, præter 
terminale mucroniforme, corticatis, basali ceteris triplo breviore, sub- 
hyalino ; bracteis interioribus angustissimis, nuculam vix æquantibus, 
aversis minimis vel inconspicuis; nucula ovali, 12—413-striata ; coro- 
nula brevi, erecta. Monoica. 


Ch. brachypus Al. Braun, Ch. Ind. Or. l. c. — Kütz. Sp. Alg. — Ch. 
setosa Klein. 


Indes orientales, Negapatnam, près Madras ! Graham (herb. Agardh), 
Tranquebar. 


D'un vert clair, tirant un peu sur le gris jaunâtre. Il s'aplatit après la 
dessiccation. A l'exception des rameaux verticillés, proprement dits, il 
présente dans les aisselles du verticille de petits rameaux caulinaires 
portant des verticilles propres agglomérés. Les articulations des ra- 
meaux verticillés un peu saillantes, non colorées. 


P. nubica : bracteis obsoletis, subnullis. Avitz. l. c. 
Nubie, Kotschy. 


27 Ch. Wikstrômii : caule tenui lævigato, subtiliter striato, striis rectis, 
aculeis raris acicularibus, diametro caulis paullo brevioribus obsito; in- 
volueri spinulis biserialibus , acicularibus, inferioribus adpressis, caulis 
diametrum subæquantibus, superioribus diametro caulis longioribus, 
erecto-inflexis ; verticillis approximatis, densissimis, 12—1 4—radiatis ; 
ramentis caule parum angustioribus, erecto-patentibus, multiarticulatis, 
usque ad apicem corticatis ; internodiis abbreviatis, basali cetera subæ— 
quante ; geniculis omnibus bracteiferis, inferioribus fertilibus ; bracteis 


( 99) 
interioribus 5, nuculam subæquantibus, aversis minutis ; nucula sub— 
brotundo-ovali, nigricante, 10—411-siriata. Monoica. 


Ch. polita, mihi in Herb. Mus. Reg. Holm. (p. 298) 


Amérique du Nord ! Mühlenb. ( Muséum de l'Acad. des Sc. de Stockh. ). 


Blanchâtre , tirant un peu sur le vert, presque d'un brillant d'ivoire 
(nitore fere eburneo). 


Le nom donné est un hommage de reconnaissance à M. le Prof. J. E. 
Wikstrem, directeur du Musée botanique de l'Académie des Sciences 
de Stockholm. 


' 


Ser. Canescentes. 

Profundius sulcato-striatæ, sæpe contortæ, plerumque crusta calcarea ob- 
ductæ, hinc valde fragiles et friabiles. Exsiccatæ collapsæ, exalbido- vel viridi- 
glaucescentes, aut canescentes, cinereæ, rarius cretacei coloris vel sulphureo- 
tinctæ. Tubuli peripherici ramentis duplo numerosiores; primarii (aculeiferi) 


ramentis oppositi, secundariis (nudis) interjacentibus. 


La série se partage en deux groupes : Fætide et Hispide. 
1. Fœlide. 


Caulis exsiccatus collapsus, jugis (tubulorum) plicato-angulosis, granulosis. 
Internodia ramentorum monosiphonica bracteæque in statu sicco lizamentacea; 
internodio terminali bracteisque apice obtusis. 


Exalbido- vel viridi-glaucescentes, cinereæ vel cretacei coloris. 


Ce groupe se distingue de la série Fragiles par la couleur (la nuance 
d'un vert blanchâtre ou bleuâtre se rencontre, mais seulement comme 
exception, chez les premiers), l'inerustation, les épines ou papilles de la 
tige, par des sillons plus profonds, qui, aprés la dessiccation, se contrac- 
tent en plis anguleux et grenus, des entrenceuds et des bractées (à l'état 
sec) larges, foliacés, monosiphonés, des rameaux verticillés et des brac- 
tées obtus à leur extrémité, Les Chart f «tide ont une plus grande res- 
semblance avec les hispidæ, de manière qu'il est souvent difficile de 
trouver des limites entre ces deux groupes , lorsqu'il s'agit de décider de 
la place qu'on doit assigner à certaines formes atypiques et douteuses. 
Cependant les Aispide se reconnaissent par une tige plus forte, trés 
tordue, plus profondément sillonnée, à épines (p. 299) plus serrées , 
plus fines, des tubes périphériques plus convexes après la dessiccation, 
des bractées plus gréles et plus pointues, et des nucules plus gros. 


M. Braun a, dans son mémoire sur les Chara suisses (Flora, Regensb. 


( 60 ) 

Botan. Zeit. 1849, p. 130 sq. (1) ), employé dans cette série un caractère 
nouveau, tiré des différences dans les rapports des tubes périphériques. 
Il les partage en tubes primitifs, qui seuls sont munis d'épines et dis- 
posés sur la méme ligne que les rameaux (ramenta), et les tubes secon- 
daires, qui sont plus petits et alternent avec les rameaux. Dans quelques 
espéces, les premiers s'élévent au-dessus des derniers, dans d'autres, le 
contraire a lieu, d’où il suit que les épines se trouvent placées, ou sur 
les cótes les p'us saillantes ou dans leurs interstices. Depuis plusieurs 
années déjà j'ai cherché dans le nombre de ces tubes extérieurs un crite- 
rium pour la détermination des espéces, mais je fus bientót convaincu 
que leur nombre varie souvent sur le même individu et que ce caractère 
n'offrait qu'une utilité plus générale. | 

Le groupe fœtidæ, ainsi nommé à cause de l'odeur désagréable des 
espèces qu'il renferme, a la distribution géographique la plus étendue de 
tout le genre. Des espèces de ce groupe ont été observées dans toutes les 
parties du monde , la Nouvelle Hollande exceptée, et dans tous, ou du 
moins, la plupart des pays de l'Europe, depuis la Grèce jusqu'à l'Espa- 
gne, depuis l'Italie jusqu'à J:emtland , dans la Suède boréale. Il s'attache 
cependant partout, de méme que les hispidæ, aux formations calcaires, 
lorsque, au moins dans le Nord scandinave, les fragiles se rencontrent, 
de préférence, ou aussi souvent, dans des régions formées de terrains 
primitifs. 

Les opinions sont divisées concernant le Chara vulgaris de Linné. 
L'examen critique à ce sujet, semble pourtant étre d'une importance se- 
condaire, puisqu'il est notoire que le grand naturaliste (p. 300) accordait 
peu d'attention au genre Chara. Déjà les synonymes indiquent incontes- 
tablement, que le Ch. vulgaris de Linné, de méme que le Ch. flexilis, 
est une espéce collective ("). La localité la plus ancienne, citée dans le 


(1) L'original se trouve imprimé dans les Verhandl. der schweizer natur[orschen- 
den Gesellschaft, 1847. — Note du traducteur. 

(') Fai eu occasion d'examiner les formes suivantes des environs d'Upsal et de la 
province Uplande. 

Du groupe des Fœtidæ : 1» Une forme plus grande, développée, glaucescente du 
Ch. vulgaris Wallr. (Ch. fœtida Braun), de Vitulfsberg, près d'Upsal! (herb. Wah- 
lenb). — 2» Une forme contractée d'un vert grisàtre, très voisine du CA.coarctata , 
de Tegelbruket, pres d'Upsal (M. Th. Fries.) 

Du groupe des fragiles : 1v Une forme plus grande du Ch. fragilis Hedwigii Fr. 
Herb. norm. ! — 2» Une forme fructifère, fort voisine du Ch. fragilis pulchella , du 


(ôl) 

Flora Lapponica, près la rivière Kalix, n'a pas élé examinée, quoiqu'elle 
le méritàt certainement. Un fragment qu'on m'a adressé de Tegelhagen 
(Herbationes Upsalienses), est tellement incomplet, qu'on n'en peut rien 
conclure de certain. L'opinion de Smith, dont le Ch. vulgaris est le fæ- 
tida, semble indiquer, que (p. 301) l'échantillon original de l'herbier de 
Linné se rapporte à cette derniére espéce. M. C. Hartman , qui dans ses 
recherches intéressantes sur l'herbier de Linné, s'est aussi occupé de ce 
genre, laisse cependant la question indécise, s'en rapportant à la flore 
renommée de son père, où les Ch. vulgaris (fetida) et Hedwigii (fragi- 
lis) sontréunis sous la méme espèce. Il n'en reste pas moins difficile de 
déterminer si Linné a eu en vue une certaine espéce de préférence , et 
laquelle, car le témoignage de son herbier ne décide rien. Dans ces cir- 
constances, une dénomination aussi vague doit être rejetée et remplacée 
par une autre plus convenable, comme cela a été fait dans la monogra- 
phie de M. Braun et par la plupart des auteurs récents. 

Sous le nom collectif de Chara fætida se rencontrent dans les herbiers 
et les ouvrages descriptifs, un grand nombre de formes, qui peuvent être 
difficilement rapportées à une seule espéce. J'ai cherché à les ranger 
dans les trois espèces principales suivantes, qui peuvent être regardées 
comme typiques, chacune dans sa sphère : Ch. coarctata, Ch. fœtida 
(vulgaris) et Ch. longibracteata (funicularis Lilj.). 


«. Glaucescentes vel canescentes. 


Verticillis fructiferis coarctatis ; internodiis ramentorum plurimis monosi- 
phonicis , exsiccatis late ligamentaceis , obtusis. 

28 Ch. coarctata : glauco-virescens, pumila, procumbens ; caule valido, 
spiraliter sulcato-striato, exsiccato collapso, angulato-plicato, jugis tu- 
bulorum granulosis, superne aculeolis vel papillis minutissimis, ad- 
pressis obsito vel subinermi ; verticillis approximatis, coarctato-homo— 


lac Læby, près d'Upsal ! Herb. norm. — 5° Une forme stérile, qui semble appartenir 
au Ch. fragilis Hedwigii , de Tegelhagen. — 4° Une forme contractée plus petite de 
Ch. pulchella d'Ulfva, prés d'Upsal ! (Hb. Wahlenb.)— 5» Une forme gréle, incrustée, 
d'un vert blanchâtre, de Ch. pulchella d'Uplande (Herb. Liljebl.).—6° Dans l'herbier de 
M. Th. Fries se trouvent des formes de CA. fragilis , dont la plupart se rapportent au - 
Ch. Hedwigii, des lacs Hederen ! Bokaren ! Metsjoe ! à Uplande ; et une modification 
stérile et gracilescente de Tegelbruket! — Dans l'herbier de Celsius se trouve un 
Chara avec l'étiquette « Chara vulgaris fetida R. p. 132 (Ch. funicularis ?), » et 
une autre : « Chara minor, caulibus et foliis tenuissimis » R. p. 145, qui parait 
appartenir au Ch fragilis capillacea. 


( 62 ) 
mallis, 7—8-radiatis; involucri papillis abbreviatis, obtusis, biseriali- 
bus, adpresso-immersis ; ramentis elongatis; internodio basali compo- 
site tubuloso, striato, ceteris simpliciter tubulosis , ( p. 502) ventricosis, 
intus continuis, in sicco late ligamentaceis , caulis latitudinem æquan- 
tibus, terminali apice obtuso, passim mucrone obtuso armato ; geniculo 
infimo bracteifero, fertili, ceteris ebracteatis ; bracteis interioribus 4, 
obtusis, arcuatis, ramento latioribus, omnibus nucula multoties longio— 
ribus, aversis obsoletis; antheridiis nuculisque solitariis, conjunctis; nu- 
cula minuta, diametro ramenti angustiore (brunnea), multistriata ; coro- 
nula abbreviata, conico-truncata; antheridiis paullo latioribus. Monoica. 
Ch. vulgaris Scopol. Flor. Carn. ? — Lilj. Fl. ed. 3 in addendis. 


Ch. fætida var. densa Coss. et Germ. tab. XXXVII fig. 8? 


Allemagne. — Norwége, les iles Hvalee , dans l'eau douce. — Suède, 
dans les petits ruisseaux , Uplande ! Ostrogothie, Slaka! etc., Gottlande. 


Touffu , procombant et contracté, à tige et rameaux assez épais, d'un 
vert grisátre. Les verticilles tordus, contractés. La phalange basale, plus 
rarement aussi les phalanges suivantes, fructifères, les autres dénudées 
renflées , un peu comprimées ; aprés la dessiccation , aplaties en forme 
de rubans, obtuses, de méme que les bractées. Gelles-ci, de différentes 
grandeurs , deux d'entr'elles souvent plus courtes , toutes beaucoup plus 
longues que le fruit. Nucules et anthéridies toujours réunis en couple ; 
les premiers sont fort petits, changent de couleur et prennent enfin une 
teinte brunâtre, foncée. La plante , ordinairement incrustée avec des tu- 
bes périphériques (côtes) rentrés, anguleux, à bords presque dentelés. 


29 Ch. sphagnoides : subinermis, cæspitosa ; caule subtilissime striato , 
striis rectis, in sicco vix collapsis ; verticillis approximatis, sub8-radia- 
tis; involucris aculeis acicularibus, numerosis, arcte adpressis, diame- 
tro caulis brevioribus ; ramentis elongatis, gracilibus, reflexis, 8—10- 
articulatis, ad genicula constrietis, apice obtusis; internodio basali 
composite, rarius simpliciter tubuloso, bracteifero, fertili ; ceteris nudis, 
ecorticatis, ebracteatis ; bracteis interioribus 4, æqualibus, nucula triplo 
longioribus, aversis obsoletis; nucula amphoræformi, diametro ramenti 
latiori ; coronula elongata, truncato-conica. Monoica. (p. 505) 


Italie, prés Messine ! Nyman. 

Croit en touffes molles, égales; au premier abord, ayant l'aspect du 
Sphagnum palustre. Tiges simples. Plante d'un vert bleuâtre dans sa 
parlie supérieure, inférieurement d'une coloration blanchátre, tirant sur 
le jaune de soufre. 


( 63 ) 

30 Ch. squamosa : caule æqualiter striato aut contorto sulcato-striato, 
superne aculeolis s. papillis raris, brevissimis, deflexo-adpressis obsito ; 
verlicillis abbreviatis, densis, coarctatis, subglomeratis, 15—20-radia- 
tis; involucri papillis biserialibus, in singulis seriebus circiter ramen- 
torum numero, oblongo linearibus, adpressis, diametro caulis multo bre- 
vioribus; ramentis multiarticulatis, geniculis constrictis ; internodio 
basali passim, proximo rarissime corticatis, ceteris simpliciter tubulosis, 
in sicco concavis, terminali obtuso vel mucrone obtuso munito ; brac— 
teis ad geniculum infimum, oblongo-linearibus, obtusis, interioribus 4— 
5, nucula longioribus, exsiccatis late ligamentaceis, aversis papillæfor— 
mibus, minutissimis ; nucula grandi, 11—13-striata. Monoica. 


Ch. squamosa Desfont. Flor. Atlant. — Willd. — Bruzel. — Agardh. 
— Al. Braun Monogr. — Kütz. Spec. Alg. 


Afrique, Barbarie , dans les lacs ! Desfontaines (Herb. Hornem.) 


D'un vert grisâtre, un peu blanchâtre ; par son habitus, ressemblant au 
Ch. coarctata. 


31 Ch. gymnophylla : caule corticato, striato, aculeolato papilloso ; ver- 
ticillis 10—radiatis ; involucri papillis biserialibus, minutis ; internodiis 
ramentorum omnino ecorticatis, nudis, ad genicula inferiora bractei- 
feris; bracteis internis elongatis, aversis obsoletis; nucula 43-striata ; 
coronula truncata, brevi. Monoica. 


Ch. gymnophylla Al. Braun, Monogr. l|. c. Schweiz. Char. — Kütz. 
Spec. Alg. 


Afrique, Alger. — Suisse. — France! — Italie. — Dans les eaux sta- 
gnantes. — Fort ressemblant au Ch. coarctata. (p. 304) 


E. Exalbido- vel virenti -canescentes. 


Verticillis fructiferis evolutis; internodiis summis ecorticatis, nudis, ceteris 
corticatis, striatis. 


32 Ch. fætida : læte virens, incrustata canescens, elongata, filiformis; 
caule subinermi, striato, tubulis secundariis prominentibus; verticillis 
sub8-radiatis, fructiferis patenti-incurvis; involucri papillis minutissi— 
mis; ramentis tenuibus, elongatis; internodiis plurimis corticatis, at— 
tenuatis, ad genicula fructiferis, summis ecorticatis, nudis, terminali 
elongato, obtuso; bracteis interioribus 4, attenuatis, 2 sæpius longissi- 
mis nucula 3—4-plo longioribus, reliquis nuculam subæquantibus, 
aversis obsoletis; nucula oblonga, demum nigricante, 13-striata; co- 
ronula contracta.  Monoica. 


Ch. vulgaris «. Wallroth, Ann. botan, — Ch. fœtida Al. Braun, Monogr. 


( 064 ) 
l. c, — Ch. fœtida vulgaris, id. ined. — Rabenh. |. c. — Ch. vulgaris 
Kütz. l. c. 
Fig. Wallr. 1. c. Tab. 4. 
Allemagne, en plusieurs endroits, par exemple prés Wandsleben 
(Wallroth), Carlsruhe ! (Braun). — Suède (Herb. Liljebl.). 

Plus ténu et plus flexible que les autres espéces de ce groupe, couvert 
d'une incrustation mince et prenant aprés la dessiccation une belle cou- 
leur vert clair grisâtre. En Suède, où le Ch. longibracteata est l'espèce 
la plus commune, le Ch. fœtida semble être rare. 

33 Ch. contraria : caule subtiliter striato, papillis minutis, rarius strigis 
longioribus, tenuibus obsito; tubulis primariis prominentibus; ramen- 
tis corticatis; bracteis 4, nucula paullo longioribus; nucula oblongata, 
nucleo atro. Monoica. 

Ch. contraria Al. Braun, Schweiz. Char. p. 135. — Az. Spec. Alg. 

Suisse. — Allemagne, Carlsruhe ! 

Fin; d'un blanc grisátre, trés fragile. 

B. hispidula : strigis longioribus, caulis diametrum subæquantibus. 
Al. Braun |. c. 

jy. moniliformis : caule subinermi; verticillis coarctatis, sæpe 
glomeratis, minutis; internodiis corticatis brevissimis, (p. 305) monosi- 
phonicis, elongatis; bracteis nucula majuscula vix longioribus. 


Ch. fœtida f£. moniliformis Al. Braun, Monogr. l. c. 


Ch. contraria y, moniliformis idem Schweiz. Char. 


Suisse. — Allemagne, Carlsruhe. 

Ressemble beaucoup au Ch. fœtida, mais les tubes primitifs s'élévent 
au-dessus des tubes secondaires, de telle sorte que les épines de la tige 
ne sont pas situées dans les plis (sillons), mais sur les angles (côtes) de 
la tige. Les épines , développées et allongées, sont plus pointues que dans 
le Ch. fœtida. 


* 34 Ch. Kirghisorum : ramentis brevissimis, nodulos minutissimos, 
moniliformes formantibus. 


Ch. Kirghisorum Lessing, Linn. 1834. 
Dans un lac d'eau salée , prés d'Orsk, en Russie. 
Ténu , à verticilles d'une demi-ligne de diamètre. 
J- Cinereæ. 
Evolutæ, verticillis fructiferis patenti-divaricatis, attenuatis, plerumque 
usque ad apicem corticatis. 


(05 ) 


35 Ch. longibracteata : obscure vel sordide cinerascens, elongata, sub- 


inermis, spiraliter striata vel sulcato-plicata, in sicco statu collapsa ; 
verticillis 8S—10-radiatis, fructiferis distantibus divaricato-patentibus ; 
involucro obsoleto; ramentis 5—6-articulatis, angustatis, plerumque 
usque ad apicem corticatis; internodio terminali parum dilatato, obtu- 
siusculo; bracteis internis nuculam superantibus, demum longissimis ; 
collapsis diametro ramenti angustioribus, acutiusculis; nucula striata , 


coronula lata plicata. Monoica. 


Ch. major, subcinerea , fragilis Vaill. 1. c. p. 23. 

Ch. funicularis Thuill. Flor. Parisiens. ? — Lil. Sv. Fl. ed. 3, inaddendis! 
Ch. vulgaris Bruzel. Char. — Wessen Flor. paræc. Kerna! 

Ch. fœtida longibracteata Al. Braun Monogr. l. c. 

Ch. fœtida auctorum. 

Ch. longibracteata Aw{z. ap. Reichenb.? — Ch. vulgaris 8, longibracteata 


i 


Külz. Spec. Alg.? (p. 506) 


Ra 


benh. Kryptogam.-Fl. 5915. b.? 


Fig. Coss. et Germ. Atl. XXXVII. 4. 


L'espéce la plus vulgaire, dans les fossés d'eau douce, dans presque 
toutes les parties du monde et presque tous les pays. On la trouve dans 
toutes les provinces de la Suède. A l'état sec, d'un vert grisâtre ; dessé- 
ché, d'un gris cendré foncé tirant un peu sur le vert. A cette espèce ap- 


partien 


t le Ch. collabens Ag., forme un peu plus robuste. 


B. brevibracteata : caule humiliore, subinermi; internodiis 2—4 


nferioribus corticatis, terminali abbreviato; bracteis nucula vix duplo 


longioribus. 


Ch. 


feetida brevibracteata Al. Braun. — Ganter. l. c. 


Allemagne, Carlsruhe! et en plusieurs endroits. Aussi en Suède, 


VA subhispida : caule superne aculeis densis obsito. 
Al. Braun , ined. 


Avec la variété précédente, par exemple, prés Carlsruhe ! 


Sous 


le nom de subhispida on trouve aussi dans les herbiers des formes 


de la subdivision «, appartenant au Ch. coarctata. 


ô, crassicaulis : pusilla; caule valido, firmo profunde sulcato, 


subinermi; ramentis incrassatis, rigidis, curtis; internodio terminali 


ecorticato, abbreviato; bracteis verticillatis, interioribus nucula paulo 


longioribus, aversis papillæformibus. 


Ch. 


fœtida (vulgaris) crassicaulis Al. Braun. — Rabenhorst Kryptoga- 


men-Flor. — Aülz. Spec. Alg. 


Ch: 


crassicaulis Schleich. ( secundum Al. Braun, Rabenh. et Kütz.) 


Tome XXI. 5 


( 66 ) 
Suisse. — Italie, Savoie. — Allemagne. — Russie, par exemple près 
Saint-Petersbourg! (déterminé par M. Braun ). 
Ressemble au type et surtout à sa modification collabens Ag., mais la 
tige est plus forte. 


* 36 Ch. stricta : rigida , erecta; caule erassiusculo, aculeato, valde striato, 
aculeis sparsis, adpressis, distantibus; involucri (p. 307) aculeolis bise- 
rialibus; vertieillis 8-radiatis, patentibus; bracteis internis 4, nucula 
ovata pluries longioribus. Monoica. 


Kütz. Flora 4834. II. p. 707. — Spec. Algarum. 
France. — Italie. — Allemagne. 


37 Ch. refracta : viridis; caule crasso, distincte striato, torto, superne 
pilis patentissimis, rigidis hispido; verticillis 8-radiatis, ad genicula 
refractis; internodiis 2 summis ecorticatis, brevissimis; bracteis verti- 
cillatis, interioribus longitudine nuculæ, aversis brevioribus, aculei- 
formibus; nucula ovata. Monoica. 


Kütz. Flora l. c. — Spec. Algarum. 
Allemagne. 


M. Braun (Mém. sur les Chara suisses), regarde les deux dernières 
espèces comme des formes du Ch. fætida. 


* 38 Ch. Kokeilii: caule elongato, ramoso, strigoso, subtiliter striato; 
verticillis 10—11-radiatis; involucri spinulis uniserialibus, minutissi- 
mis; ramentis 4—6-articulatis, inferioribus ecorticatis, superioribus 
usque ad geniculum tertium corticatis; internodio terminali simpliciter 
mucronato; bracteis verticillatis, numerosis, subaequalibus, nucula 
circiter triplo longioribus; nuculis et antheridiis solitariis aut geminis ; 
nucula 10-striata; coronula truncata, erecta. Monoica. 


Ch. Kokeilii Al. Braun, Flora 1846, no 2. — Ganterer |. c. 
Fig. Ganterer fig. IX. 

Allemagne , prés Klagenfurt, Kokeil. 

Il parait appartenir à la subdivision «. 


* 39 Ch. strigosa : caule strigoso, strigis elongatis, in superiore parte inters- 
titiorum deorsum, in inferiore sursum versis, subcurvatis; tubulis pe- 
phericis primariis prominentibus; involucri spinulis elongatis ; ramentis, 
preter internodium apicale ecorticatum abbreviatum, corticatis, ad 
genicula bracteiferis; bracteis verticillatis, interioribus nucula vix lon- 
gioribus, aversis brevioribus; nucula 41-striata. Monoica. 


Char. strigosa Al. Braun, Schweiz. Char. s. 436. 


(1024) 
Suisse, localité incertaine. (p. 308) 


* 40 Ch. papillosa : grandis, valida, strigosa, strigis solitariis, abbre- 
viatis, fragilissima, incrustata; caule crasso , torto, insigniter striato; 
tubulis primariis prominentibus; verticillis 6-radiatis; ramentis 5-ar- 
ticulatis; internodiis inferioribus 4 abbreviatis, corticatis; terminali 
ecorticato, crassiori, longissimo, apice articulato-mucronato; genicu-— 
lis 3 inferioribus fructiferis; bracteis verticillatis, interioribus nucuła 
brevioribus vel paulo longioribus, aversis minoribus; nuculis majus- 
culis, ovatis; coronula contracta. Monoica. 


Ch. papillosa Kütz. Flora l. c. — Phyc. germ. p. 260. — Spec. Alga- 
rum. — Ch. intermedia A/. Brawn, ined. 


Allemagne, dans un lac salé du duché de Mansfeld. 
Établit un passage entre le Ch. fœtida et le Ch. hispida. 


2. Hispida. 


Exsiccatæ exalbido-canescentes , aliquando rubedine leviter tinctæ, validae, 
elongatæ profunde contorto-sulcatæ, tabulis in sicco convexis. Caulis densius 
strigosus , strigis elongatis. Internodia plurima corticata , monosiphonica brac- 
teæque exsiccata anguste ligamentacea, apice acuta, Antheridia magna. 


4| Ch. hispida : exsiccata exalbido-canescens vel paulo cinerascens; 
caule valido, crasso, tubulis crassis, elevatis, convexis, contorto, pro- 
funde sulcato-striato, strigoso, strigis discretis aggregatisve, reversis, 
acicularibus, tenuibus, acutis, caulis diametro longioribus, summis 
sæpe prasinis; verticillis distantibus, 8—10-radiatis, fructiferis erecto- 
patentibus; involucri spinis biserialibus, acicularibus; ramentis multi- 
articulatis, plerumque usque ad apicem corticatis, bracteiferis; inter- 
nodio terminali ecorticato, abbreviato, exsiccato anguste ligamentaceo, 
acuto, basali ceteris breviore vel subæquilongo; bracteis 8—10, verti- 
cillatis, tenuibus, acuminatis, interioribus 3—5, nucula longioribus , 
aversis brevioribus, sæpe obsoletis; nucula maxima late ovata, 40—13- 
striata; coronula ampla, dilatata. Monoica. 


Ch. major, caulibus spinosis Vaill. Act. Parisiens. 1719. pag. 18. Tab. 3, 
fig. 3. 


Ch. caule fragili spinoso Haller Stirp. Helv. n. 1682 (exclus. synonym. 
Plukenetii, Dillenii et Linnci). (p. 508) 


Ch. hispida Smith. Brit. I. 5. — Bruzel. Char.! — Ag. System.! — 
Wallroth Ann. botan. — Al. Braun Monogr. l. c. Schweiz. Char.— 
Reichenb. Flor. excurs. — Rabenhorst 1. c. 3917. — Ganterer l. c. — 
Külz. Species Algarum. — Babington 1. c. 


Ch. hispida B. corticata Hartm. Sk. Fl. ed. 5. 
Ch. spinosa Rupr. 


( US ) 
Fig. Engl. Botan. T. 463. — Waroth |. c. Tab. IV! — Coss. et Germ. 
Tab. XXXVIII. B. 4. 2. 


Lacs et eaux stagnantes de l'Europe; commune dans presque tous les 
pays. Angleterre. — Suisse. — Italie. — Dalmatie. — Hongrie. — Alle- 
magne ! — Danemarck ! — Norwège ! — Russie, les provinces baltiques. 
— Plus rare en Suède et seulement dans des régions de formation cal- 
caire, jamais dans la mer. Scanie, dans les fossés des tourbiéres et des 
lacs, comme Lefrasjæ! Veilesjoe ! Bruzel., Trælleborg, etc.; (Elande, 
en plusieurs endroits! le lac de Gottlande! abondant prés Hægbro , Hæg- 
berg ; Fardhem! prof. Zetterstedt, Hærnæ, Bromyr! Osc. Westæwæ ; — 
Ostrogothie, la paroisse de Winnerstad , les lacs de Staffanstorp ! Hj. 
Holmgren ; — Uplande, les environs de Stockholm , Isbladskærr ! C.-J: 
Lindeberg : Gestricie, le lac Verkfjærd , à Edskoe! Thedenius. 


Une des plus grandes espèces du genre. A l'état jeune, d'un vert foncé, 
incrusté; aprés la dessiccalion , d'un gris blanchâtre. La forme de la Ges- 
ticie est, de même que le Ch. tomentosa des régions plus boréales, plus 
gréle que les formes ordinaires, couverte d'une belle incrustation mince, 
d'un blanc bleuàtre , presque nue et dépourvue d'épines. 


Cette espèce parait avoir échappé entièrement à l'attention des anciens 
botanistes suédois. Le Flora Suecica de Linné n'en fait pas mention (Cf. 
Ch. aspera). Elle manque complétement dans l'herbier Liljeblad. L'her- 
bier de Wahlenberg n'en contient qu'un échantillon étranger ( p. 370) des 
environs de Halle. Son Ch. hispida est le Ch. aspera et sa var. B. major, 
habituellement rapporté au Ch. hispida, appartient évidemment à la 
forme plus grande du Ch. baltica, comme la localité indiquée, la Balti- 
que, depuis l'Ostrogothie à la Scanie, le prouve d'une manière incontes- 
table. L'herbier de Wahlenberg renferme des échantillons normaux du 
Ch. Baltica fastigiata, de la localité spécialement citée, Mcerjoevik, en 
Ostrogothie. Celui de Hartman ( pére) contient bien des échantillons de 
la Scanie et de Norwège, du Ch. hispida , mais le type de son Ch. hispida 
appartient également au Ch. Baltica. 


DB. $ymnoteles : caule minus incrustato, subinermi ; internodiis 
2—3, superioribus longissimis, ecorticatis, bracteiferis; nuculis mino- 
ribus. 

Ch. hispida 8. gymnoteles Al. Braun. Monogr. l. c. — Rabenhorst l. c. 
— Ganterer |. c. — Kütz. Spec. Alg. 


Italie. — Suisse. — France. — Allemagne. 


( 69 ) 
Cette variété offre, comme le:Ch. ceratophylla, la particularité que la 
partie corticale se détache des articulations inférieures renflées, sous 
forme d'une barbe confervoide pendante. 


7. micracantha : aculeis interstitiorum caulis inferiorum et inter- 
mediorum brevissimis; internodiis ramentorum summis ecorticatis, 
late ligamentaceis, obtusis, passim mucrone elongato munitis. Obscure 
viridis, levius incrustata. 

Al. Braun ined. 

Allemagne, le pays de Dade. (p. 377) 

ô. brachyphylla : ramentis abbreviatis, 8, conniventibus; inter- 
nodiis brevissimis. 

Al. Braun ined. — Ch. hispida č. brachyclados Az. l. c. 


ce, longispina : olivaceo-virens, paulo glaucescens, elongata; caule 
exsiccato plano, tenuiter striato, aculeis longissimis, pendulis, flexuosis, 
euspidatis; involucri spinulis caulis diametro multoties longioribus; 
ramentis 5—6-articulatis; internodiis superioribus passim ecorticatis; 
bracteis longissimis, flexuosis, acutis. 
Ch. hispida var. aculeis longissimis Al. Braun ined. 
Allemagne, le pays de Bade. 


t. pseudocrinita : minor, tenuior; caule dense strigoso, strigis 
tenuissimis; bracteis verticillatis, elongatis, attenuatis, aversis ceteras 
subæquantibus; nuculis majusculis. Monoica. 

Al. Braun Monogr. l. c. 

Fig. Coss. et Germ. At. Tab. XXXVIII. B. 3. 


France, dans des étangs. Incrusté , d'un gris blanchátre. Ressemblant 
au Chara crinita, mais monoique. 


* 42 Ch. spondylophylla : caule tenui, longissime aculeato, aculeis 
densis, divaricatis; internodio ramentorum terminali plerumque bre- 
vissimo; bracteis verticillatis æqualibus, 6—8, gracilibus, nucula 
oblongo-ovata 2—3-plo longioribus. Monoica. 


Ch. pedunculata Kütz. Flor. l. c. — Ch, spondylophylla id. Spec. Alga- 
rum. 


Allemagne, Saxe, dans des lacs saumátres. 


* 43 Ch. crispa : pumila, subflexilis, in sicco vix collapsa; caule angus- 
liori, contorto, plicato-sulcato, plicis margine subpellucidis, subinermi, 
muricibus raris, reflexo-adpressis, caulis diametro longioribus superne 
vestito; verticillis 7-radiatis, plumosis; involucri aculeis biserialibus , 


( 70 ) 
caulis diametro multo brevioribus; ramentis attenuatis caule triplo an- 
gustioribus, 5—6-articulatis, usque ad apicem corticatis, fructiferis; 
internodio basali ceteris breviore; bracteis cylindricis, acuminatis, in- ' 
terioribus nucula plus (p. 372) duplo longioribus, inæqualibus, aversis 
obsoletis; nucula livida, elliptico-lanceolata. Monoica. 


Norwége, les iles de Hvaloe! Blytt. 

D'un gris rougeâtre, sans incrustation ; aprés la dessiccation, assez 
mou et presque flexible. Les verticilles donnent à la plante un aspect 
particulier, plumeux. Il est intermédiaire entre les Chare fœtidæ canes- 
centes et les hispida. 


* 44 Ch. plefospora : tenuiter striata, superne muricata ; verticillis 10 — 
radiatis, interstitio caulino multo brevioribus ; involucri spinis biseria- 
libus ; ramentis sub7-articulatis, internodiis 5—6 infimis semper corti- 
catis, bracteiferis, terminali mucronato; bracteis interioribus 4—10, 
nucula duplo longioribus, aversis 3—4, papillæformibus ; antheridiis 
solitariis; nuculis 4—3, sepius superimpositis, oviformibus, 40—12- 
striatis ; coronula basi constricta, superne patente. Monoica. 

Ch. pleiospora Ganterer. l. c. p. 47, not. 4. 


Afrique, Port Natal, Gueinzius. 


* 45 € n. tenuispina : pusilla, gracilis, subsimplex ; caule strigis tenui- 
bus, sparsis, rarioribus armato ; verticills 10-radiatis ; bracteis verti- 
cillatis ; nucula minuta, 11—striata ; coronula erecta. Monoica. 


Ch. tenuispina Al. Braun, Monogr. |. c. — Rabenh. Deutschl. Krypto- 
gamen-Fl. no 5920. — Kützing Spec. Alg. 


Allemagne, bords du Rhin, trouvé une seule fois. 
Ser. Virentes. 


Exsiccatæ intense virides, olivaceæ vel exalbido-virentes, rarius glauces- 
centi-virides. 


Sans incrustation. — La plupart sont des plantes marines. 


46 Ch. Nolteana : valida, atrovirens vel olivacea ; caule corticato, strigoso 
aculeis raris, brevissimis; verticillis approximatis interstitio duplo lon— 
gioribus, 8—12-radiatis , involucri aculeis minutissimis, caulis diametro 
multo brevioribus ; ramentis caulem latitudine subæquantibus ; interno- 
dio infimo passim corticato, ceteris breviore, reliquis monosiphonicis, 
valde elongatis, ad genicula constrictis, omnibus (p. 343) bracteiferis , 
terminali abbreviato , apice simpliciter mucronato ; bracteis paucis, ver- 
ticillatis, inæqualibus, nucula vix longioribus, ad genicula sterilia 
abbreviatis, subulatis. Monoica. 


(SHE) 
Ch. Nolteana .4/. Braun, Monogr. 
Slesvigue, Nolte. 


La diagnose, s'accordant avec celle de M. Braun , est établie sur des 
échantillons de Frelich, dans l'herbier Agardh. — Grand et fort, d'un 
port semblable à celui de certaines formes de Ch. scoparia ; d'un vert 
foncé, sans incrustation. M. Braun suppose qu'il n'est, peut-étre, qu'une 
modification du Ch. hispida gymnoteles. 


47 Ch. baltica : caule sulcato-striato, strigoso, strigis solitariis, ternis fas- 
ciculatisve, basi connatis, inflatis, densis, reflexis, caulis diametro bre- 
vioribus vel longioribus ; involucri aculeis biserialibus, abbreviatis vel 
diametro caulis longioribus ; verticillis coarctatis, distantibus, 9—radia- 
tis, interstitio caulis multo brevioribus ; ramentis abbreviatis ad geni- 
cula 3 infima fructiferis ; internodiis summis monosiphonicis ; bracteis 
verticillatis, internis inæqualibus, nucula subduplo longioribus ; nucula 
demum atro-fusca, ovali-elliptica, antheridiis paulo minori. Monoica. 


Ch. baltica Fries Nov. — Aspegren Fl. Blek. ! p. 65. — Bruzel. Ch. ! — 
Ag. System. ! — Fries S. V. Sc. 


Ch. hispida f. et ð. Wahlenb. Fl. Suec.— Ch. hispida baltica Martm. Sk. 
Fl. ed. 5. 


Exs. Fries Herb. norm. IX. 400. 


Dans la mer, jamais dans l'eau douce. Danemarck , Fionie. — Suéde ; 
point rare sur les côtes de la Baltique, depuis la Scanie jusqu'à l'Ostro- 
gothie ; dans le Cattegat, prés Hallande. 


Il présente deux formes d'un aspect différent. 


B. humilis : exsiccata pallescens, luteola ; verticillis glomerato—<o- 
arctatis ; internodiis ramentorum superioribus in sicco dilatatis, amplis, 
Fr. Nov. — Fl. Scan. p. 459. n. 777. 
Exs. Fries Herb. norm. (p 514) 


Commun sur les côtes de la Scanie ! Gottlande ! (Elande ! 
C'est probablement le Ch. baltica primitif. 


y- fastigiata : recens et exsiccata intense et amoene viridis, gregaria, 
rigidiuscula ; caule erecto, fastigiato elongato, subsimplici, densissime 
strigoso, strigis solitariis fasciculatisve, basi connatis ; verticillis dis- 
tantibus, 7—10-radiatis, patenti-erectis ; bracteis verticillatis, nucula 
longioribus; nucula demum oblonga, atro-fusca ; coronula angulato— 
aculeolata. 


Ch. horrida mihi (ined.). — Ch. hispida 8. Wahlenb. Fl. Suec. 


12 


\ 

Cette variété croit par colonies, parmi les Ch. crinita et Ch. Liljebladii, 

aux côtes de la province Kalmare, par ex. à Gellerkullavik, la paroisse 

de Westerrum ! en quantité énorme ; en Ostrogothie jusqu'à Bravik ! aussi 
en Blékingue et en Scanie. 


Au Ch. Baltica elongata appartient le Ch. firma Ag., mais les herbiers 
offrent quelquefois sous ce nom des formes du Ch. aspera. 


48 Ch. Liljebladii: recens et exsiccata exalbido-virens, erecta, filifor- 
mis, gracilis, longissima, tenuiter striata, striis rectis, numerosis, jugis 
s. tubulis periphericis discretis, æqualibus ; caule inferius nudo, superne 
aculeato, aculeis raris, solitariis, erecto-patentibus, inferioribus late 
cylindricis, superioribus tumidis, vesiculosis abbreviatis, omnibus acu- 
minatis ; verticillis 9—412-—radiatis, patentibus, inferioribus valde distanti- 
bus, interstitio caulis brevioribus ; involucri spinulis biserialibus, deor- 
sum et sursum reflexis, acicularibus subulatisve, mucronulatis; ramentis 
elongatis, filiformibus, 5—6-articulatis ; internodio basali subtumido , 
reliquis multo breviore; ceteris elongatis , omnibus usque ad apicem 
corticatis, bracteiferis ; apice bracteifero-corniculato; geniculo infimo, 
rarius etiam proximis fertilibus; bracteis verticillatis, internis 5—7, 
paulo inzequalibus, omnibus nucula longioribus, oblongo-cylindricis , 
tumidis, cuspidatis; aversa subsolitaria, breviori; sterilibus pauciori- 
bus ; antheridiis maximis; nucula oblonga vel subcylindrica, multi (10— 
15)-striata; coronula grandi, ample dilatata. Monoica. 

Ch. distans mihi. — Ch. hispida herb. Lijeb. ! (p 515) 

Danemarck , entre Laalande et la petite ile Kieldsoe, en grande quan- 
tité. — Suède, l'archipel dela province Kalmare , par ex. prés Gellers- 
kulla ! où il abonde, prés Ytterhult! etc., prés Œlande ! 

Par colonies, en compagnie des Ch. Baltica, crinita et aspera,en groupes 
épais, élevés, sans passage aux autres espèces. On le reconnait de suite à 
sa haute stature et sa coloration, déjà à l'état frais, d'un vert blanchâtre 
presque blanc. Sa tige est beaucoup plus grêle que celle du Ch. hispida, 
mais les stries ou cótes sont plus nombreuses , jusqu'à 25— 30 et égales 
entr'elles. Les épines, situées dans la partie supérieure des interstices, 
dirigées en bas, celles de la partie inférieure en haut. Cette grande et 
remarquable espéce, qui déjà fut connue de Liljeblad et distribuée quel- 
quefois par lui sous le nom de Ch. hispida, quoique sous ce nom il comprit 
évidemment dans sa flore suédoise la même espèce que Linné , cette espèce 
n'a pas, que je sache, été trouvée au nord de la province de Kalmare, où 
elle n'est pas rare. Dans la localité danoise, elle se trouve en masses si 
énormes, qu'elle empéche les bateaux à rames d'avancer. Les échantil- 


( 13 ) 
lons de cette localité se distinguent par des verticilles trés éloignés 
entr'eux, des extrémités monosiphonées, etc. (Herb. Hornem. n° 589). 
Le nom rappelle la mémoire d'un des botanistes les plus distingués de 
la Suéde, qui, aprés Linné, a le plus répandu l'étude de la botanique 
parmi la jeunesse de ce pays. 


49 Ch. acicularis : exalbido-virens, elongata, filiformis, tenuissima, gra- 
cilis, tenuiter striata ; caule inferius subnudo, superne strigoso, strigis 
capillo tenuioribus, acicularibus, solitariis stellatisve, caulis diametro 
multoties longioribus ; verticillis 8—10-radiatis, distantibus, patentissi- 
mis, interstinctis ramulis fructiferis pluribus (1—8); involucri (p. 516) 
spinulis biserialibus, tenuissimis, diametro caulis brevioribus ; ramentis 
angustissimis, elongatis, internodiis, præter basale brevius, longissimis, 
infimis 3—4 corticatis, fertilibus, summis monosiphonicis ; bracteis ver— 
ticillatis, 5—6, inæqualibus, strigis tenuitate æqualibus, valde elongatis, 
nucula 3—6-ies longioribus ; antheridiis nucula oblongo-ovata, 15—16- 
striata angustioribus ; coronula abbreviata, dentibus patentibus. Mo- 
noica. 


Sous le n° 65, dans l'herbier Horneman, sans localité. 

D'un blanc verdâtre, sans incrustation ; probablement marin. Une des 
plus belles espéces du genre, par la finesse et l'élégance de toutes ses 
parties ; c'est de la précédente qu'elle se rapproche le plus. 


50 Ch. Agardni!ana : graminicolor, in sicco haud collapsa ; caule ramoso 
striato striis rectis, tenuibus ; aculeis caulinis partim setaceis, diame- 
irum caulis subæquantibus, partim multo brevioribus, latioribusque ; 
verticillis approximatis, densis, 10—13-radiatis ; involucri spinulis 
densis, biserialibus, caulis diametrum subæquantibus ; ramentis ad ge- 
nicula constrictis, usque ad apicem bracteiferis ; internodio basali bre- 
viore; 1—2 infimis corticatis, ceteris monosiphonicis, dilatatis, termi— 
nali apice passim bracteifero-corniculato ; bracteis verticillatis, inaequa- 
libus, nucula partim longioribus ; antheridiis diametro ramentis angus- 
tioribus ; nucula multo majori, diametro internodii monosiphonici la- 
tiore, ovata ; coronula constricta, apice extensa. Monoica. 


France ! Herb. Ag. 

Il se distingue des espèces des groupes hispidæ et fœtidæ par des épi- 
nes plus larges, des verticilles à 10—13 rayons , avec des étranglements 
aux articulations des rameaux, des phalanges terminales corniculées, etc. 
Comme il est difficile de le rapporter à une autre espèce, je l'ai exposé 
comme espèce propre. Je l'appelle avec reconnaissance du nom de deux 
botanistes célèbres, MM. Agardh, père et fils. (p. 3/7) 


( 4 ) 
* 91 Ch. aculeolata : gracilis., herbaceo-viridis ; caule elongato, strigis 
densis elongatis vestito; ramentis primariis flexilibus, virgatis, 
vix pennam columbinam crassitie æquantibus ; ramentis verticillorum 
remotorum abbreviatis conniventibus ; bracteis verticillatis, interiori- 
bus nucula ovata parum longioribus , aversis brevioribus. Monoica. 


Külz. Phyc. general. p. 320. Spec. Alg. 
Allemagne, Thuringe. 
++ Dioicc. 


52 Ch. tomentosa : valida, rigidiuscula, in recenti statu tota vel saltim 
superne aurantia, exsiccata intense et amoene viridis, flexilior ; caule 
contorto, profunde sulcato-striato, tubulis (jugis) inæqualibus, discretis, 
majoribus elevatis, convexis, vesiculis late ovatis, vel subrotundis, 
diametro caulis brevioribus, raris obsito ; involucri vesiculis biseriali- 
bus, numerosissimis, late ovatis vel subrotundis, apice rotundatis 
acutisve, brevissimis, diametro caulis brevioribus ; exsiccatis excavatis, 
verticillis inferioribus distantibus, 7-radiatis, intercalatis ramulis ver- 
licilliferis; ramentis 4—5-articulatis ; internodio basali ceteris vix 
longiore ; infimis corticatis, terminali monosiphonico, nudo, abbreviato, 
rarius elongato, apice rotundato, vel muerone obtuso munito; bracteis 
verticillatis, late ovatis, vesiculosis, acuminatis, interioribus 4—5, nu- 
cula fere duplo longioribus, aversis constanter binis, minoribus ; an— 
theridiis maximis diametro caulis parum angustioribus, stellulis radian- 
libus insignitis, vix in laminas dehiscentibus, bracteis paullulum bre- 
vioribus ; nucula minori, elliptica, immatura alba, demum aurantia, ob- 
solete striata. Dioica. 


Ch. tomentosa Linn. Fl. Suec. et Spec. plant. — Liljebl. Sv. Fl.! — 
Walim. in Lilj. Fl. 3 ed. — Wahlenb.| Fries! Bruzel.! Agardh! 
Hartm.! et Suecorum omnium. 

Exs. Fries herb. norm. ! V. 400. ^ 


Les anses de la mer Baltique, du centre de la province Kalmare , où 
il est trés abondant, jusqu'à Roslag, par ex. Ængskær! Skyldberg, près 
Oesthammar ! Gestricie, Gefle ! — Aux côtes de la Finlande, Abo, Hap- 
sal. — Russie, près la Livonie , Curlande. (p. 318) 


Un des plus grands du genre , haut de 66 c.'*s et au-delà. A l'état frais 
d'un jaune orangé, trés rarement vert (Ch. tomentosa A. Lilj.). Dessé- 
ché, il prend une belle couleur verte et perd en grande partie sa fragilité. 
Tige plus ou moins profondément sillonnée et tordue. Tubes périphéri- 
ques environ 25, mais d'un nombre variable. Anthéridies trés grandes, 
et, d'après une observation que je n'ai pas eu occasion de contrôler 


(75) 
(Bruzel. Char.) , mais que j'ai faite moi-même sur le Nitella atrovirens, 
ne s'ouvrant point à la déhiscence en lamelles, comme dans le Ch. cera- 
tophylla et la plupart des espèces. 


Le synonyme de Linné est indubitable ; la localité prés les côtes du 
Roslag et la couleur rougeátre de la plante, à l'état frais, sont des crite- 
rium suffisants à cet égard. L'addition, relativement à la couleur cendrée 
de la plante desséchée, démontre cependant que Linné a eu également en 
vue des échantillons de l'espéce suivante, car l'espéce marine (le Ch. to- 
mentosa) ne prend jamais d'incrustation, ni aprés la dessiccation d'autre 
couleur que la verte. Cette confusion est peut-ètre la cause du nom donné 
par Linné. Des formes légérement incrustées des Ch. hispida et cerato- 
phylla, par ex. des échantillons du premier d'Edskoe dans ma collection, 
offrent quelque ressemblance avec certaines phanérogames tomenteuses, 
ressemblance qui aurait pu engager Linné à donner à notre Chara la dé- 
nomination tomentosa. 


53 Ch. ceratophylla : valida, rigidissima, atrovirens, exsiccata cine- 
rascens; caule aculeato, contorto-sulcato; ramentis patentissimis vel 
divaricatis; bracteis 5 ovatis , verticillatis, antheridia nuculamque sub- 
æquantibus; antheridiis in laminas 3—4 dehiscentibus, filamentis (fi 
bris) spiralibus articulatis; nucula 43—45-striata. Dioica. (p. 549) 

Ch. ceratophylla Waltr. Ann. botan. — Al. Braun, Monogr. — Bruzel. 
Ch. — Ag. System. Alg. — Ganterer |. c. — Kütz.l. c. 

Ch. tomentosa 8. Wahlenb. Fl. Suec. — Fries Fl. Scan. n. 778. — 
Ch. tomentosa B, ceratophylla Wahlenb. et Sœve, Synops. Flor. Gothl. 

Fig. Wallr. |. c. Tab. V. Ganterer 1. c. Fig. X. 


Allemagne! — Danemarck. — Suisse. — Suède, Scanie, Œlande! 
Gottlande ! Westrogothie, dans le lac Hornborgasjoe ! 


Incrusté, ressemblant en grandeur et dans presque toutes ses parties 
les plus essentielles au précédent, mais d'une couleur constamment dif- 
férente. 


D. 1atäfolfa : caule minus profunde sulcato, aculeis involucri murici- 
bus bracteisque angustioribus , subcylindricis; bracteis minutissimis vel 
omnino obsoletis. 


Ch. latifolia Willd. Berl. Mag. III. 129. — ScAlechtendal, Flor. Berolinens. 
— Ch. ceratophylla B. macroptila Al. Braun, Monog.. — Ch. tomen- 
tosa Kütz. l. c. — Ch. ceratophylla B. latifolia Rabenhorst, Kryp- 
tozamen-Flor. n. 5916. 


Allemagne, Berlin! Fortement incrusté 


( 16 ) 

* 54 Ch. equisetina : maxima, crassissima, valde torta et sulcata, in- 
ferne subtiliter papillata, molliuscula, superne subtiliter et breviter 
aculeolata; verticillis 42-radiatis; ramentis 6-articulatis, usque ad api- 
cem bracteiferis, internodio terminali brevissimo, apiculo imposito. 
Dioica, 

Ch. equisetina Kütz. Flor. 1. e. — Species Algarum. 


Allemagne , Thuringe , près Scheusingen. 


M. Braun le regarde comme une forme du Ch. hispida, ce qu'il semble 
difficile d'admettre, si l'indication de la dicecie de cette plante est exacte. 


55 Ch.crinita : gregaria, erecta, exsiccata reticulatim plicata, jugis æ- 
qualibus; caule subsimplici , elongato, densissime strigoso, strigis fasci- 
culatis, divaricatis, patentissimis, tenuissimis, caulis diametro duplo 
longioribus ; verticillis distantibus, interstitiis caulinis multoties brevio- 
ribus, summis (p. 320) pro more approximatis, demum confluentibus , 
8—10-radiatis, intercalari ramulo, solitario, elongato, adpresso ; involu- 
cri spinis biserialibus, numerosis, acicularibus, diametro caulis longiori- 
bus; ramentis erecto-patentibus, subinde recurvatis, abbreviatis, 6—7- 
articulatis, plerumque usque ad apicem corticatis, bracteiferis; internodio 
basali reliqua subæquante; bracteis verticillatis, circiter 8, angustis— 
simis, 6 æqualibus nucula duplo longioribus, 2 minoribus ad basin 
nucule; nuculis demum oblongo-cylindricis , atris, 43-striatis; coro- 
nula truncata. Unisexualis. 

Ch. crinita Wallroth Ann. botan. — W'allm. in Lilj. Fl. ed. 3! — Fries 
Nov. — Bruzel. Ch.! — Ag. System. Alg.! — Fries S. V. Sc. — Hartm. 
Sk. Flor. ed. 5. 

Hippuris muscosa sub aqua repens, Plukenet, Phyt. T. 193. f. 6. 

Ch. hispida Liljebl. Herb. ! 

Ch. hispida var. y. crinita Wahlenb. Fl. Suec. 

Ch. crihita œ. leptosperma Al. Braun, Monogr. l. c. 

Fig. Wallr. |. c. Tab. III (optima). 


Europe, France. — Angleterre. — Allemagne, prés Hale. — Dane- 
marck, — Suéde, commune dans les anses de la mer Daltique aux cótes 
de la Scanie, Blékingue! Dans les provinces de Kalmare et d'Ostrogothie! 
ordinairement par colonies et accompagné des Ch. Liljebladü, aspera et 
Baltica. 


Il est mou, grêle, haut de 66 c. à 4 m. et au-delà, avec des rameaux 
caulinaires serrés contre la tige. La couleur d'un vert foncé, plus mat 
aprés la dessiccation et tirant un peu sur le gris. 


(T1) 

Ch. condensata : pumila, obesa, obscure viridis; verticillis confertis, 
densis, subglomeratis; ramentis plerumque usque ad apicem corticatis ; 
bracteis verticillatis nucula paulo longioribus , interioribus 2 minoribus ; 
nucula subglobosa. Unisexualis. 

Ch. crinita 8, pachysperma Al. Braun, Monogr. l. c. — Ganterer l. c. 
— Ch. hispida y. crinita Wahlenb. et Sœve Flor. Gothl. — Ch. 
canescens Loisel. 

Ch. horridula Dethard! — Ch. hispida microphylla Schum.! Fl. Sell. — 
Ch. crinita Rupr. l. c. 

Fig. Ganter., 1. c. Fig. VIII. 
Exs. Fries Herb. norm. VIII. 100. (p. 524) 


France.— Italie. — Hongrie. — Allemagne. — Danemarck.— Norwége! 
— Les provinces baltiques de la Russie. — Suède, prés les côtes de Gott- 
lande! — Asie, Mongolie chinoise. 

C'est la sous-espéce la plus commune en dehors de la Suéde. Se 
distingue de la forme typique par sa couleur d'un vert plus foncé, non 
changeante par la dessiccation, une stature raccourcie, haute de 6 à 10 c. 
environ, des verticilles rapprochés et des nucules gros , sphériques. 

Cette sous-espéce présente deux variétés notables : 


£. subfiexilis: pusilla, subflexilis, exsiccata membranacea , dia— 
phana, olivaceo-virens; caule inferne subnudo , superne strigoso, stri— 
gis diametro caulis parum longioribus; verticillis sub6-radiatis; invo- 
lucro densissimo, spinulis diametrum caulis subæquantibus ; ramentis 
verticillorum inferiorum internodiisque superioribus reliquorum mono- 
siphonieis, ebracteatis, dilatatis; bracteis verticillatis, circiter 6—8 , 
nucula late ovata parum longioribus , interioribus 2 minutis. Unisexualis. 

Ch. flexilis y. papulosa Wahlenb. et Seve Fl. Gothl.! — Ch. papulosa 
Fries Mantiss. — Hartm. Sk. Fl. ed. 3. — Fr. S. V. Sc. 


Ch. crinita muricata mihi, Botan. Notis. 1840 no» 4. — Ch. muricata 
Harim. Sk. Fl. ed. 5. 


Dans la mer Baltique, prés la côte de Gottlande! Norœus. Scanic, 
prés Lomma! C.-F. Lindeberg. -—- Norwége, devant les iles Hvaloe! 
Schübeler. 

Gréle, haut d'environ 3 pouces, d'un vert olivàtre. Il se distingue par 
sa lige moins épineuse, flexible aprés la dessiccation , par des entrenœuds 
nombreux, diaphanes , monosiphonés, des pointes involucrales, épines 
caulinaires et bractées courtes, et des nucules gros, presque sphériques. 
ll parait constituer un passage à l'espéce suivante. ( p. 322) 


( 18 ) 
y erythrella : tenuissima, gracilis, filiformis, verticillis abbre— 
viatis, subnodosis. — Al. Braun ined. 


Arabie, El-Tor! Schimper. 


56 * Ch. pusilla : pusilla, contracta; caule setaceo, hinc hirto et papilloso, 
illine aculeis longioribus strigoso; nuculis ventricosis , ellipticis ; brac- 
teis verticillatis, nucula brevioribus.  Dioica. 

Ch. pusilla Floerke. — Külz. Sp. Alg. 
Meklenbourg, dans des lacs d'eau salée, prés de la mer. 


* 57 Ch. Karellinii: pellucida, exsiccata membranacea; caule inferne 
subnudo; verticillis abbreviatis; bracteis secundis , nucula paullo lon- 
gioribus; fructibus solitariis aggregatisve ; nucula atra, nitida, ellip- 
tica , indusio extimo laxo, spiraliter lineato, pallide virescente ; coronula 
sexdentala. Dioica. 


Ch. Karelinii Lessing, Linn. IX p. 243. 


Russie , près l'embouchure de l'Ural , prés Guriew, Rupr. 1. c. 

Lessing ne dit rien des anthéridies, mais Ruprecht indique, sur la foi 
d'échantillons originaux , que la plante est dioique , ayant les deux formes 
d'organes sexuels. Le Ch. crinita , d’après des recherches trés nombreu- 
ses faites sur des échantillons de localités diverses et sur chacune de ses 
modifications , n'ayant point offert d'anthéridies , la plante déterminée par 
Lessing, et présentant d'ailleurs d'autres différences, semble mériter ici 
une place comme espéce autonome. 


58 Ch. aspera : gregaria, erecta, « exalbido-virens » ; caule stricto, tenui, 
simpliciusculo, subtilissime striato, strigoso, aculeis subsolitariis, « con- 
fertis, capillaribus » , mucronulatis, patentibus vel « deflexis » ; invo- 
lucri spinis biserialibus, acicularibus; ramentis strictis, acuminatis, 
attenuatis, usque ad apicem corticatis, bracteiferis, 7—8-articulatis , 
apice monosiphonico, tenui; internodiis elongatis, basali ceteris sub- 
æquali; geniculis inferioribus fertilibus; bracteis subverticillatis , 6 —8, 
interioribus nucula duplo longioribus, aversis minoribus, omnibus ad 
genicula sterilia sensim paucioribus minoribusque , demum 2 oppositis , 
acicularibus, (p.525) mucronulatis; antheridiis nuculisque solitariis ; 
nucula subglobosa, luteola , 40—11 -striata ; coronula protraeta. Dioica. 

Ch. aspera Willd. Berl. Magaz. Ill 298. — Wallr. Ann. botan. — Bruzel. 
Ch. ! — Ag. System. ! — Reichenb. Fl. excurs. — Al. Braun, Monogr. 
l. c. — Ganterer |. c. — Fries. — Hartm. Sk. Fl. ed. 5. 

Ch. hispida Linn. Fl. Suec. — Lilj. Sv. Fl. qu. p. — WaIm. in Lilj. FI. 
ed. 3. — Wahlenb. FI. Suec. — Rupr. |. c. 

Ch. intertexta Desv. — Loisel. Not. p. 138. EISE 


(719) 

Ch. corallina Wl. in Lilj. Fl. 3 ed. ! — Ch. Agardhiana Al. Braun! 
in Ag. herb. (Cfr. Botan. Notis. 1840 no 4 ). 

Ch. galioides! et fallax! Ag. System. Introduct. 

Ch. capillacea! Hartz — Ch. strigosa Akerman, mser. — Ch. crinita 
detonsa Hartm. — Ch. firma Ag. pr. p. 

Fig. Wallr. 1. c. Tab. VI fig. 3. — Fl. Dan. t. 1940. Coss. et Germ. 
Atl. Tab. XXXVIII. D. 

Exsice. Fries herb. norm. III. 400. (La forme marine normale ). 


Asie, Indes-Orientales! l'embouchure de l'Ural, Rupr., selon des 
échantillons stériles. — Amérique, Terre-Neuve, La Pylaie. — Europe, 
France. — Angleterre ! — Italie. — Allemagne! — Danemarck ! — Nor- 
wége! — Suède, commun dans la Baltique et ses anses, depuis la Sca- 
nie! jusqu'à Angermanlande! et Umea, Byvik! plus rare dans l'eau 
douce dans l'intérieur du pays, par ex. le lac de Gottlande, Hægbro à 
Roma! (la forme normale), Hegberg ; Scanie, prés Trælleborg, Bruz., 
Ifvesjæ ! Ostrogothie, Motala, dans les marais Hammarkeerr! Hj. Holm- 
gren. 

Q. strigosa : sirigis elongatis, caulis diametro longioribus. 
* forma maritima : humilior, 2—3-pollicaris, gregaria, 
stricta, exalbida seu pallide-virens, luteola, dense strigosa, strigis 


caulis diametro multo longioribus. 
Ch. hispida L. Fl. Suec. 


Commune dans la Baltique. 
" forma stagualis : gracilior, elongata, ramosa. 


Plus rare dans la mer que la forme précédente; plus commun dans 
l'eau douce. Le plus souvent d'un vert vif, diffus, quelquefois incrusté , 
grisátre. Les épines caulinaires (p. 324) longues et fréquemment entre- 
mélées d'autres plus courtes. A cette espèce appartiennent les Ch. capilla- 
cea Hartm., et Ch. galioides Ag. 


y. aculeolata : aculeolis constanter brevissimis, caulis diametro 
multo brevioribus. 


Dans la Baltique, prés Gottlande! la province de Kalmare ! Blékingue ! 
Scanie ! 


Épines excessivement courtes , souvent ayant l'aspect de points saillants 
d'un vert foncé. Plus rare que la forme précédente. (Tci appartiennent les 
Ch. hispida Wahlenb. et Sæve, Fl. Gothl.! et Ch. fallax Ag.) 


( 80 ) 

Le Ch. aspera ressemble à des formes de la série suivante, mais il en 
diffère de suite par la distribution des nucules et des anthéridies sur 
des pieds séparés, une stature plus courte, des tiges et des rameaux plus 
rigides. Aux articulations basales de la plante se forment de petits globu- 
les blanes agglomérés, remplis de grains de fécule. Plus tard, à l'au- 
tomne, les tubes périphériques se détachent quelquefois sur les articles 
inférieurs qui, par suite de cette décortication, deviennent monosipho- 
nés, tout en conservant leur rigidité. De tels fragments basilaires, re- 
cueillis sur la côte, prés Umea, déterminés par moi d’après quelques 
échantillons mutilés, (Cf. Botan. Notis., 1840, n° 1) appartiennent au 
Ch. corallina Liljebl. Sv. Flora, 3* éd. 

Dans l'étude du Ch. hispida primitif de Linné, espèce de lui incom- 
plétement connue et trop sommairement mentionnée, il importe moins 
de savoir, laquelle des diverses espéces comprises sous ce nom collectif 
se trouve par hasard conservée dans son herbier, que de rechercher dans 
les écrits du grand naturaliste si une de ces espéces n'a pas fixé particu- 
lièrement son attention, ou si elle n'a pas été indiquée comme son Chara 
hispida. En comparant la courte description du Fl. Suec., ainsi que la 
localité et les synonymes indiqués, il saute immédiatement aux yeux, que 
le Chara hispida (p. 325) de Linné comprend trois espéces diverses. Le 
Chara major, caulibus spinosis de Vaillant est évidemment le Ch. hispida 
de Smith et des botanistes plus récents, et le synonyme de Plukenet « Hip- 
puris muscosa sub aqua repens », se rapporte aussi incontestablement au 
Ch. crinita Wallr. Mais que la diagnose de Linné, sa description et la 
localité citée indiquent une troisième espèce, cela ressort déjà de la cir- 
constance que les termes employés par Linné ne conviennent ni au Ch. 
hispida ni au Ch. crinita. Le Flora Suecica a ici d'autant plus d'autorité , 
que ni la diagnose ni la courte description ne sont empruntées à des au- 
teurs étrangers, mais tout prouve au contraire que la plante a été l'objet 
de l'attention particulière de l'auteur. Dans la première édition du Flora 
Suecica, cette diagnose dit :« aculeis caulinis capillaribus », la localité est : 
«in mari et maritimis Roslagiæ », et à la fin on lit : « Hecrecens exalbida 
seu pallide viridis est, spinis seu aculeis sepius deflexis » ! Déjà par la dé- 
termination locale: « in mari et maritimis Roslagiæ »! comparée à la loca- 
lité du Ch. flexilis «in maritimis Roslagiæ », il est clair, que le Ch. hispida 
de Linné n'était pas une plante accidentellement trouvée près de la côte, 
mais bien une espéce qu'il avait attentivement examinée; cette opinion 
est pleinement confirmée par le terme « sepius deflexis » et encore davan- 


(81) 

tage par l'addition, dans la deuxième édition (aculeis caulinis capillaribus) 
« confertis ». LeCh. hispida de Smith est une plante lacustre qui n'a jamais 
été trouvée dans la Baltique ou dans ses anses, et jamais, que je sache, 
dans le Roslag. C'est une espéce assez rare en Suéde, et en dehors de la 
Scanie , Œlande, Gottlande et Ostrogothie, où elle appartient à la forma- 
tion calcaire, se plaisant dans les petits lacs des marais, les tourbiéres, 
les fossés aquatiques, etc.; (p. 226) elle ne se rencontre, que l'on sache, 
dans aucune autre province suédoise, excepté dans une localité prés 
Stockholm, et d'une autre en Gestricie , sur l'ile Edske parsemée de blocs 
calcaires, dans un marais rempli de plantes aquatiques. Le Ch. Liljebla- 
dii, qui à l'état vivant est d'un vert blanchâtre, ne dépasse pas au nord 
l'archipel de la province de Kalmare, et les Ch. crinita et Baltica, qui 
d'ailleurs à l'état frais sont d'un beau vert foncé, ne s'avancent pas au 
nord au-delà du Bravik. Le Ch. aspera, au contraire, est la plus commune 
de nos espéces marines, se trouvant en grande quantité dans la mer Dal- 
tique et ses anses (in mari et maritimis), depuis la Scanie jusqu'à An- 
germanlande et Westrobottnie. 

Toute la diagnose et la description de Linné conviennent aussi à cette 
espéce. La forme maritime ordinaire du Ch. aspera présente en effet une 
tige abondamment munie d'épines sétacées, tantôt horizontales, tantôt 
et non moins souvent, défléchies (aculeis deflexis). A l’état frais (recens) 
cette forme est d'un vert blanchâtre, presque blanche, qui la fait remar- 
quer de suite parmi ses congénéres ou voisines au fond de la mer. 

Aprés cette critique .de la définition linnéenne, est-il possible d'ad- 
mettre que le Chara hispida du Flora Suecica puisse se rapporter à une 
espéce qui ne vient pas dans la mer? De la circonstance que, selon le 
témoignage de M. C. Hartman, un échantillon du Ch. hispida Sm. se 
trouve dans l'herbier de Linné sous le nom de Ch. hispida, on ne peut 
tirer d'autre conclusion, sinon que cet échantillon est tombé par hasard 
sous les yeux de Linné, et qu'il ne savait le rapporter à aucune autre 
de ses quatre espèces qu'au Ch. hispida, auquel il appartenait d’après 
le synonyme (p. 327) de Vaillant. est bon de remarquer particulière- 
ment que le Chara aspera est regardé par Swartz, Liljeblad, Wahlen- 
berg, ainsi que par d'autres botanistes suédois, plus anciens, pour le 
Chara hispida de Linné. Dans ces circonstances, le mieux serait certai- 
nement de restituer avec M. Ruprecht le nom de Linné à l'espéce primi- 
tive comprise sous son Ch. hispida, et d'accepter la dénomination trés 
convenable de Vaillant « spinosa » , pour le Ch. hispida des auteurs plus 


Tome XXI. 6 


( 82) 
récents; mais comme tous les auteurs modernes ont généralement admis 


le nom de Smith, un changement à cet égard ne ferait qu'ajouter de la 
confusion et de l'embarras dans la nomenclature. 


59 Ch. macrosphæra : valida; caule inferne subnudo, superne stri- 
goso , strigis sparsis , raris, tenuissimis, diametro caulis longioribus; 
verticillis 8-10-radiatis ; ramentis multi-(10)-articulatis, apice mono- 
siphonico, simpliciter mucronato; bracteis verticillatis, angustissimis, 
nucula multo longioribus, sursum abbreviatis, sensim minoribus; an- 
theridiis maximis, nucula minuta multo majoribus.  Dioica. 


Ch. aspera f. macrosphæra Al. Braun, Monogr. l. c. —Ch. macrosphæra 
Al. Braun ined. — Ch. galioides Salzm., De Candolle. 


France méridionale, Montpellier ! Schimper. — Italie, Rabenhorst. 


Plus grand que le Ch. aspera et ayant les plus grosses anthéridies de 
tous les Chara connus , mais les nucules fort petits. 


b. Inermes. 


Omnino inermes, rarissime incrustatæ, tenues. Ramenta plerumque usque 
ad apicem corticata. 
+ Dioice. 
60 Ch. connivens: diffusa, gracilis; ramentis subebracteatis; bracteis 
obsoletis ; nucula acute coronata. Dioica. 
Ch. connivens Salzmann. Al. Braun, Monogr. l. c. 


Afrique , Tanger. 


Ressemblant par la grandeur et l'aspect au Ch. macrosphæra , mais 
dépourvu d'épines. D'une belle couleur verte, sans incrustation. (p. 328 ) 


* 61 Ch. Stachymorpha : caule subsimplici, nudo, inermi; verticillis 
sterilibus distantibus; ramentis elongatis, usque ad internodium ter— 
minale conicum corticatis, interjectis ramulis curtis, verticillos ferti— 
les, confertos, in spicula coalitos apice gerentibus, sepe nutantibus ; 
ramentis ramulorum fertilium usque ad internodium terminale paulo 
elongatum et acuminatum corticatis; nucula oviformi; coronula co- 
nica. Dioica. 

Ch. stachymorpha Ganter. 1. c. p. 19 not. 2. 


Afrique, Port-Natal, Gueinzius. 


02 €h. annulata : intense viridis, humilis, gregaria; caule subsimplici, 
subtiliter striato, inermi; verticillis distantibus, interstitiis caulis plus 
duplo brevioribus, 5—7-radiatis, inflexo-conniventibus; involucro ob- 
soleto; ramentis sæpe incrassatis, caulem crassitie æquantibus, apice 


le 


( 83 ) 
obtusissimis, passim mucrone acieulari armatis; internodiis numero- 
sissimis (15—20), brevissimis , diametro ramenti vix longioribus, om- 
nino corticatis, subventricosis; geniculis paullulum constrictis , atrovi- 
rentibus , ebracteatis. Dioica ? 
Ch. diffusa æ. annulata Lilj. Fl. 3 ed., in addendis, ex. p. 

Allemagne, Meinungen ! — Russie, Saint-Pétersbourg! — Suéde, les 
anses intérieures de la Daltique, par exemple, la province de Kalmare , 
Kersvik! Gottlande, Storugns! Ramsce, dans l'archipel de Carlscrone ! 

La forme marine est un peu plus gréle, plus transparente. Sa tige est 
marquée vers le haut de petites ponctuations d'un vert foncé ; rameaux ver- 
ticillés courts; épines involucrales plus distinctes , unisériées , défléchies , 
squamuliformes; bractées intérieures de différentes grandeurs, les exté- 
rieures non distinctes. Intermédiaire entre les Ch. fragilis et aspera. 
Cette forme a besoin d'un examen plus approfondi. 


' 63 Ch. polysperma : caule glabro, leviter striato, vix torto, debili; ver- 
ticillis 8-radiatis ; ramentis ecorticatis, gracilibus, internodiis abbre- 
viatis, omnibus usque ad internodium terminale fructiferis; bracteis 
4, subæqualibus, nucula longioribus.  Dioica? (p. 229) 

Ch. polysperma Awlz. Phyc. germ. pag. 258; Spec. Algarum (non 
Braunii ). 

Allemagne, Thuringe. 

Il est considéré par Rabenhorst |. c. comme une forme du Ch. fra- 
gilis, et par Al. Braun, comme appartenant au Ch. fætida (Char. suiss. 
1.363). 

+4- Monoiceæ. 
Ser. Fragiles. 


Herbaceo-virides vel olivaceæ, rarius glaucæ, canescentes aut nigricantes, 
rarissime incrustatæ. Exsiccatæ fragiles, aut non collapse, aut complanatæ. 
Caulis omnino inermis, tenuis, subtiliter striatus , striis rectis. Tubuli peri- 
pherici ramentis triplo numerosiores ( « triplostichæ » ); primarii solitarii ra- 
mentis oppositi, interjacentibus binis secundariis. Ramenta attenuata, elon- 
gata, multiarticulata, plerumque usque ad apicem corticata , internodio ter- 
minali ecorticato, bracteisque tenuibus acuminatis. Genicula sæpius nodosa , 
obscurius colorata. Nucula elongata. 


Les espéces de cette série se rencontrent trés souvent stériles, sans 
bractées et sans organes de la fructification. Elles se distinguent des for- 
mes du Ch. aspera, auxquelles elle ressemblent, par des anthéridies et 
des nucules placés sur le méme pied, des rameaux verticillés plus mous, 


( 84) 
plus flexibles, des bractées extérieures peu distinctes et des nucules plus 
allongés. La série est naturelle et n'a d'affinité qu'avec les Chara aspera. 


64 Ch. fragilis: tenuis, diffusa, subtiliter striata, striis subrectis, om— 
nino inermis; verticillis approximatis, fructiferis coarctato—erectis , 
7—8-radiatis; involucri spinulis biserialibus, adpressis, minutissimis, 
sæpe obsoletis ; ramentis attenuatis, multiarticulatis, usque ad interno- 
dium terminale plerumque corticatis, fructiferis; apice monosiphonico , 
abbreviato, simpliciter mucronato, reliquis internodiis angustiori; 
bracteis angustissimis, cuspidatis, ad genicula superiora sensim mino- 
ribus, tandem obsoletis, inferioribus 4—5, summis 4—2; nucula ( ni- 
gricante) 13—15-striata. Monoica. 


Ch. vulgaris auctorum et Linn. ex. p. 

Fig. Engl. Botan. 2762. (p 520) 

Asie, Amérique, Europe; commun dans l'eau douce, dans les fossés, 
les lacs et les ruisseaux , jamais dans la mer. 

Cette espéce présente une foule de modifications diverses, qu'on peut 
rapporter aux deux sous-espéces suivantes : 

Ch. fragilis : validior, graminicolor aut olivaceo-viridis, rarius glauces- 
cens, rarissime incrustata ; internodiis ramentorum diametro pluries 
longioribus; bracteis interioribus 4, inæqualibus, 2 nucula brevioribus 
vel eamdem subæquantibus, 1—2 paulo longioribus. 

Ch. fragilis Desv. — Rupr. 1. c. — Rabenh. Y. c. — Al. Braun Schweiz. 
Char. — Kütz. Sp. Alg. — Reichenb. Fl. excurs. — Hartm. Sk. Fl. 
ed. 5. — Ch. hirta Meyen. 

B. Hedwiglf: major, glaucescens, graminicolor vel glaucescens ; 
bracteis nuculam subæquantibus, una sæpius longiore. 

Ch. Hedwigii Ag. ! Bruzel ! 

Ch. fragilis c. Hedwigii Rabenh. 1. c. 

Ch. vulgaris Fries S. V. Sc. — Herb. norm. 

Fig. Hedw. Theor. f. 34. 35. 

Exs. Fries Herb. norm. Cent. VI, n. 1001! 

y- pulchella : prasina vel olivacea , rarius incrustata , canescens ; 
verticillis patenti-coarctatis ; ramentis multiartieulatis; bracteis nucula 
brevioribus. 

Ch. pulchella Wallroth. Ann. botan. 

Fig. Wallr. 1. c. Tab. H! 

Exs. Fries Herb. norm. XII. 99. Chara vulgaris var. 

Le Ch. fragilis est commun et se trouve fréquemment, comme le suivant, 
dans les régions à terrain primitif. Il offre des formes nombreuses, plus 


( 85) 

ou moins éloignées du type, comme les Ch. delicatula Bruzel. Char. , 

Ag. l. c. ! , Ch. diffusa Lilj. Sv. Fl. 3 ed. ex. p. 

Ch. capillacea : tenuissima, sæpius obscure viridis; internodiis ramen- 
torum diametro plerumque parum longioribus, interdum subæquilon- 
gis; bracteis interioribus 4, nucula plerumque multo longioribus. 

Ch. capillacea Thuill. Flor. parisiens.? (bracteis nucula sesquilongio- 
ribus ) (p. 331) 

Ch. viridis Harim. Sk. Fl. ed. 4. p. 378. 

Ch. fragilis 8. longibracteata Rabenh. l. c. — Ch. fragilis p. longibrac- 
teata Al. Braun Schweiz. Char. — Char. fragilis y. Ganterer l. c. 

— Ch. fragilis B. virgata et y. trichodes Awtz. Spec. Algar. 

Ch. pilifera A7. ! 

Ch. foliolata Hartm. ! 

Ch. delicatula petropolitana Rwpr. l. c. 


f£. barbata : involucri spinulis biserialibus, superioribus longissi- 
mis. 
Ch. fragilis 8. barbata Ganterer |. c. Tab. II. Fig. XV. 4. b. 
Klagenfurt. 
y nigricans : rigidiuscula, exsiccata nigricans. 
Ostrogothie , en plusieurs endroits ! Smolande. 


* 65 Ch. meridionalis : caule tenui; internodiis summis ecorticatis; co- 
ronula nuculæ basi contracta, callo terminali insidente; bracteis nucula 
longioribus. Monoica. 


Ch. fragilis 6. meridionalis Al. Braun, Monogr. l. c. 
Ch. meridionalis Autzing Spec. Alg. 


Palestine, Bethléem, Bové. 


* 66 Ch. falcrata : caule subcontorto, subtiliter striato, elongato, gra- 
cili; verticillis 7—radiatis; involucri spinulis uniserialibus ; ramentis 
elongatis, 7—9-articulatis, usque ad internodium terminale corticatis; 
bracteis binis nucula triplo brevioribus; nuculis ovato-oblongis , sub 
A0-striatis; coronula erecta, obtusata. Monoica. 

Ch. fulcrata Ganter. |. c. Tab. II fig. XVI. 


Autriche, Vienne. Un peu flexible, d'un beau vert d'herbe. 


( 86 ) 


TABLE ALPIABETIQUE DES NOMS. 


Les noms spécifiques adoptés par l'auteur sont imprimés en caracteres italiques. 


CHARA, 8, 39, 40, 50. 

CHARACEE, 8. 

CHARA acicularis Wallm., 43, 73. 
aculeolata Ktzg., 43, T4. 
africana Al. Br., AT. 
Agardhiana Al. Br., 79. 
Agardhiana Wallm., 43, 73. 
alopecuroides Del., 40, 46. 


alopecuroides var. Montagnei Al. 


Br., 46. 
— var. Pouzolzii A/. Br., 46. 
— var. Wallrothii A/. Br., 46. 
annulala Wallm., 44, 82. 
aspera Willd., 43, 78. 
— fp. strigosa Wallm., 43, 79. 
— y. aculeolata Wallm., 44, 79. 


aspera f. macrosphæra Al. Br., 82. 


australis R. Br., 40, #7. 
baltica Fries, 43, 71, 81. 

— f. humilis Wallm., 43, 74. 
— y. fastigiala Wallm., 43, 71. 
barbata Fries, 46. 

barbata Meyen , 40, 45. 
batrachosperma Rchb., 24. 
Baueri A/. Br., 51. 

Borreri Babingl., 37. 
brachypus Al. Br., 42, 58. 


Caara brachypus B. nubica Kirg. 42,58. 


Braunii Gmel., 44, 49. 

— $. foliolosa Schwein., 41, 50. 

— y. Perrottelii Al. B., 4A, 50. 

canescens Lois., 77. 

capillacea Hartm., 79. 

capillacea Thuill.? 44, 85. 

— f£. barbata Ganter., 44, 85. 

— y. nigricans Wallm., 44, 85. 

capillata Michx., 57. 

capitata Fries, 17. 

capitata Nees , 32. 

caule fragili spinoso Hall., 67. 

caulium articulisinermibus L., 37. 

ceratophylla Wallr., 43, 75. 

— fp. latifolia Willd., 43, 75. 

ceratophylla 8. macroptila Al. Br., 
75. 

ceylonica Klein., 41, 56. 

Chorda Lois., 27. 

coarctata Wallm., 42, C1. 

collabens Ag., 65. 

Commersonii Al. Br., 44, 57. 

compressa Kth., 41, 58. 

commutata Rupr., 28. 

condensata Rupr., 21. 

condensata Wallm., 43, 77. 


CuarA condensata p. subflexilis 
Wallm., 43, 77. 

— y. erythrella Al.Dr., 43, 78. 

confervoides Thuill., 27. 

congesta R. Br., 15. 

connivens Salzm., 44, 82. 

contraria Al. Br., 42, 64. 

— f. hispidula Al. Br., 42, 64. 


— y. moniliformis Al. Br., 42, 64. 


corallina Liljebl., 80. 

corallina Walim., T9. 
corallina Willd., 40, 47. 
coronata Rehb., 54. 

coronata Ziz, 49. 

crassicaulis Schleich., 65. 
crinita Rupr., 71. 

crinita Wallr., 43, 76, 81. 
crinita detonsa Hartm., 79.  - 


crinita «. leptosperma Al. Br., 76. 


— fp. pachysperma Al. Br., 71. 
crinita muricata Wallm., TT. 
crispa Nallm., 43, 69. 
delicatula Bruzel., 85. 


delicatula petropolitana Rupr., 85. 


diffusa Liljebl., 85. 

diffusa æ. annulata Liljebl., 83. 
distans Walim., 72. 
Drummondii Al. Br., 44, 52. 
equisetina Ktzg., 43, T6. 
eremosperma Rupr., 41, 50. 
exigua Rabenh., 33. 

exilis Amici, 19. 

fallax Ag., 79. 

fasciculata Amici, 35. 
fibrosa Ag., A1, 53. 

firma Ag., 72, 79. 

flabellata Al. Br., 49. 
flaccida Rupr., 44 , 52. 


flaccida 8. Gaudichaudii Al. Br., 53. 


flexilis?Bruzel.,"28. 
flexilis Commers., 57. 
flexilis Liljebl., 37. 


( 81) 


CHARA flexilis RcAb., 22. 


flexilis Sieber , 23. 

flexilis var. acuminata Al. B., 30. 

flexilis $. marina Wahlenb., 37. 

flexilis &. meridionalis A/. Br., 85. 

flexilis var. nidifica Fries., 37. 

flexilis nidifica Rchb., 19. 

flexilis y. papulosa Wahlenb., TT 

flexilis virgata Al. Br., A8. 

fætida Al. Br., 43, 63. 

fœtida auct., 65. 

fœtida brevibracteata Al. Br., 65 

fœtida crassicaulis A/. B., 65. 

fœtida var. densa Coss. et Germ., 

62. 

fœtida longibracteata Al. Br., 65. 

fœtida &. moniliformis Al. Br., 64. 

fœtida vulgaris Al. Br., 64. 

foliolata Hartm., 85. 

foliolosa Schwein., 50. 

foliosa Willd., 41, 55. 

fragilis Desv., 44, 84. 

— f. Hedwigi, Ag., 44, 84. 

— y. pulchella Wallr., 44, 84. 

fragilis y. Ganter., 85. 

fragilis 9. barbata Ganter., 85. 

fragilis c. Hedwigii Rabenh., 84. 

fragilis Hedwigii Fries, 60. 

fragilis &. longibracteata Al. Br., 85. 

fragilis 9. longibracteata Rabenh., 
85. 

fragilis y. trichodes Atzg., 85. 

fragilis B. virgata Alzg., 85. 5 

fulcrala Ganter., 45, 85. 

funicularis Thuill., 65. 

furcata Roxb., 20, 48. 

galioides Ag., 79. 

galioides Salzm.—DC., 82. 

gelatinosa Al. Br., 26. 

— f. microcephala A/. B., 26. 

glomerata Bisch., 32. 

glomerata Desv., 36. 


( 88 ) 


CHARA glomerata Gmel., 16. 
glomerulifera Rupr., 36. 
gracilis Fries, A7. 
gracilis Sm., 47. 


gracilis $. brachyphylla Al. Br., 18. 


guineensis Willd., 21. 
gymnophylla Al. Br., 42, 63. 
Hedwigii Ag., 84. 

heterophylla Al. Br., 14. 

hirta Meyen , 84. 

hispida Liljebl., T2, 76. 

hispida L., 78, 79, 80. 

hispida Sm., 43, 67, 84. 

— f. gymnoteles Al. Br., 43, 68. 
— y. micracantha Al. Br., 43, 69. 


— ò. brachyphylla Al. Br., 43, 69. 


— €. longispina Wallm., 43, 69. 


— E. pseudocrinila AT. Br.. 43, 69. 


hispida Wahlenb., 79. 

hispida £. et à. Wahlenb., TI. 
hispida baltica Hartm., TA. 
hispida £. brachyclados Ktzg., 69. 
hispida B, corticata Hartm. 67. 


hispida y. crinita Wahlenb., 76, 77. 


hispida microphylla Schum., T1. 
Hookerii Al. Br., 44, 52. 
Hornemanni Wallm., 41, 51. 
horrida Wallm. ined., 74. 
horridula Dethard, 77. 
hyalina Anglor., 16. 
hydropylis Rchb., 41, 55. 
intermedia A/. Br. ined., 67. 
interrupta Rupr., 24. 
intertexta Desv., 78. 

intricata Ag.! 37. 

intricata Ag. herb., 46. 
intrieata Trentep., 31. 
javanica Al. Br., 41, 57. 
Karelinii Lessing , 43, 78. 
Kirghisorum Lessing, 42, 64. 


CHARA Aokeilii Al. Br., 42, 66. 


latifolia Willd., 76. 

Liljebladii Nallm., 43, 72, 81. 

Llotskii Al. Br., 45. 

longibracteata Ktzg., 42, 65. 

— f. brevibracteata Al. Br. , 42, 65. 

— 4. subhispida Al. Br., 42, 65. 

— à. crassicaulis Al. Br., 42, 65. 

longifurca Rupr., 24. 

Macropogon Al. Br., 40, 45. 

macrosphæra Al. Br., 44, 82. 

major, caulibus spinosis Vaill., 67, 
81. 

major, subcinerea fragilis Vaill., 65. 

Martiana Al. Br., M, 56. 

Martiusii A/. Br., 56. 

meridionalis Al. Br., 44, 85. 

Michauxii Al. Br., 41, 57. 

— fp. Meyenii Al. Br., 41, 57. 

mucronata Al. Br., 22. 

mucronata var. flabellata Goss. et 
Germ., A9. 

mucronata f. heteromorpha Al. 
Br; 22: 

muricata Hartm., T1. 

nidifica Borrer, 37. 

nidifica Bruzel., 37. 

nidifica Hartm., 29. 

nidifica Jssert, 17. 

nidifica Sm., 36. 

Nolteana Al. Br., 43, 70. 

nudipes Wallm., 41, 55. 

obtusa Desv., 34. 

opaca Bruzel., 31. 

opaca Schwein., 50. 

pachygyra Al. Br., 31. 

papillosa Ktzg., 42, 67. 

papulosa Fries, 71. 

papulosa Wallr., 46. 

pedunculata K£zg., 69. 


CHARA pellucida Ducros, 14. 
pilifera Ag., 85. 

plebeia R. Br., 40, #7. 
pleiospora Ganter., 43, 70. 
polyphylla Al. Br., 44,57. 
polita Walim., 59. 


( 89) 
CHARA tenuissima var. batrachosperma 
Al. Br., 24. 
tomentosa Kízg., 16. 
tomentosa L., 43. T4. 
tomentosa 8. ceratophylla Wahlenb. 
75. 


polyphylla +. Humboldtii Atzg., 58. translucens Pers., 27. 


polyphylla ceylonica Al. B., 57. 
polysperma Al. Br., 35. 
polysperma Ktzg., 44, 83. 
Pouzolzii Al. Br., 46. 
Preissii Al. Br., 41, 52. 
prolifera Ziz, 35. 

pulchella Wallr., 84. 

pusilla Flærke, 43, 78. 
refracta Ktzg., 42, 66. 
Roxburghii Al. Br.? 48. 
scoparia Bauer, 44 , 50. 
setosa Ag., 56. 

setosa Klein., 58. 

Smithii Babingt., 36. 
sphagnoides Wallm., 42, 62. 
spinosa Amici, 40, 45. 
spinosa Rupr., 67. 
spondylophylla Ktzg., 43, 69. 
squamosa Desf., 42, 63. 
stachymorpha Ganter., 44, 82. 
stelligera Bauer, 34. 
Stenhammariana Wallm., 31. 
stricta Ktzg., 42, 66. 

strigosa Akerm., 79. 

strigosa Al. Br., 42, 66. 
syncarpa Al. Br., 32. 
syncarpa Thuill., 32, 33. 
syncarpa Thuill.? 31. 


syncarpa y. capitata Ganter., 32. 


syncarpa oxygyra Al. Br., 32. 
syncarpa var. pseudoflexilis 
Al- Br., 34, 33. 
tenuispina Al. Br., 43, 70. 
tenuissima Desv., 16. 


translucens Rchb., 34, 35. 
translucens Wallm., 37. 
translucens major flexilis Vaill., 27° 
ulvoides Bertol., 34. 
viridis Hartm., 85. 
vulgaris Bruzel., 65. 
vulgaris Fries, 84. 
vulgaris K(zg., 64. 
vulgaris L. et auctt., 61, 84. 
vulgaris Scop.? 62. 
vulgaris Wallr., 60, 63. 
vulgaris £. longibracteata Ktzg., 65. 
Wallrothii Rupr., 46. 
Wikströmii Wallm., 42, 58. 
CHAROPSIS Rupr., 44. 
CoNFERVA nidifica Müller, 37. 
LYCHNOTHAMNUS Rupr., 44. 
NITELLA Ag., 8, 14, 44. 
acuminata Al. Br., 13, 30. 
africana Al. Br., 44, 17. 
anomala Wallm., 12, 24. 
antarctica Al. Br., 13, 38. 
atrovirens Wallm., 13, 30, 33. 
batrachosperma Rchb., 12, 24. 
Brongniartiana Coss. et Germ., 28. 
biformis Al. Br., 42, 25. 
borealis Wallm., 13, 39. 
Borreri Babingt., 13, 36. 
Braunii Wallm., 41, 46. 
byssoides Al. Br., 12, 23. 
capitata Nees, 13, 32. 
condensata Rupr., 42, 21. 
congesta R. Br., 14, 15. 
corallina Ag., 48. 


( 90 ) 


NITELLA Dregeana Al. Br., 13, 39. 

evoluta Ag., 28. 

exigua Rabenh., 13, 33. 

exilis Al. Br., 49. 

fasciculata Al. Br., 35. 

fasciculata Amici, 35. 

fasciculata 8. prolifera Al. Br., 35. 

flabellata Al. Br., 44, 49. 

— p. nidifica Rchb., 11, 19. 

flagelliformis Al. Br., 44, 20. 

flexilis Al. Br., 42, 28. 

— f. nigricans Wallm., 12, 29. 

— y. nidifica Nallm., 43, 29. 

— à. glomerulifera Al. Br., 13, 29. 

flexilis nidifica Rchb., 19. 

furcata Ag., 48. 

gelatinosa Al. Br., 12, 25. 

gelatinosa 8. microcephala Al. Br., 
26. 

glæostachys Al. Br., 42, 25. 

glomerata Desv., 13. 35. 

glomerulifera Rupr.; 13, 36. 

gracilis Ag.? 28. 

gracilis Sm., 44, 47. 

— f. brachyphylla Al. Br., 41, 18. 


gracilis var. gracillima Rabenn., 18. 


guineensis Ktzg.. 44, 21. 
heterophylla Al. Br., 41, 15. 
Hookeri Al. Br., 12, 25. 
hyalina DC., 44, 14. 
inlerrupta Rupr., 12, 21. 
læta Ag., 33. 

leptostachys Al. Br., 12, 27. 
Llotskii Al. Br., 14, 15. 
longifurca Rupr., 12, 21. 


NITELLA macrosperma Al. Br., 13, 33. 


microphylla Al. Br., 42, 25. 

mucronala Al. Br., 42, 22. 

— f. heteromorpha Al. Br., 42, 22. 

mucronata var. heteromorpha Coss. 
et Germ., 22. 

mucronata var. flabellata Coss. et 
Germ., 19. 

mucronata y. Sieberi Al. Br., 23. 

nidifica Ag., 37, 38. 

norvegica Wallm., 12, 21. 

opaca Ag., 13, 34. 

penicillata Al. Br., 44, 20. 

polysperma Al. Br., 13, 34. 

procera Wallm., 12, 28. 

prolifera Ziz, 13, 35. 

Roxburghii Al. Br., 11, 20. 

Smithii Babingt., 13, 36. 

stelligera Bauer, 12, 13, 25, 33. 

Stenhammariana Wallm., 13, 37. 

subtilissima Al. Br., 12, 21. 

syncarpa Al. Br., 32. 

syncarpa Atzg.. 32. 

— 4&. laxa longifolia , 32. 

— b. laxa brevifolia, 32. 

— c. glomerata , 32. 

— d. capitata, 32. 

— 6. gleocephala , 32. 

sublilissima Al. Br., 12, 24. 

tenuissima Desv., 41, 16. 

tenuissima Rabenh., 16. 

tenuissima b. exigua Rabenh., 33. 

ulvoides Bertol., 13, 34. 

virgata Al. Br., 41, 48. 

Walbergiana Wallm., 12, 23. 


( 94) 


PROJET DE CLASSIFICATION MINÉRALOGIQUE , 


Par V. RAULIN. 


Extrait d'une lettre à M. LEYMERIE , en date du 27 Avril 1854. 


».... Je reviens encore à votre Méthode électique ow wernérienne de 
minéralogie (Bull. Soc. Géol. Fr. 1853). Dans le régne minéral, le 
caractére qui domine tous les autres me semble étre celui qui est tiré de 
la nature des molécules, la composition, mais entendu d'une maniére 
plus large que ne l'avait fait Deudant. Je ne vois qu'un caractére secon- 
daire dans celui qui est tiré de l'arrangement des molécules, la cristal- 
lisation et l'état physique. Sous le rapport de la composition, il n'y a pas 
d'incertitude pour classer un minéral quand il est un corps simple ; mais 
quand il est composé , la difficulté est d'autant plus grande que le nombre 
des éléments est plus considérable. À mon avis, c'est celui qui domine 
par la quantité , ou par les caractéres exceptionnels, ou par les caractéres 
particuliers qu'il peut imprimer à un certain nombre d'espéces minérales, 
c'est celui-là , dis-je , qui doit étre pris pour chef de file dans la répar- 
tition des espèces dans les classes ; en un mot, il faut réunir dans un 
méme groupe toutes les espéces minérales qui ont le méme élément 
essentiel , celui auquel l'espéce doit véritablement l'existence. Dans les 
corps salins, n'est-ce pasla base qui est l'élément capital, l'élément qui 
imprime à l’espèce ses caractères les plus saillans? Il y a bien plus de 
rapports entre le carbonate et le sulfate de baryte, qu'il n'y en a entre 
ceux-ci et le carbonate et le sulfate de chaux ; quand on a le minéral 
dans la main on sait déjà, méme sans le regarder, que c'est un sel bary- 
tique ou strontianien; quand on veut se procurer de la baryte ou de la 
strontiane , on s'inquiéte peu de sulfate ou de carbonate , c'est un miné- 
ral barytique ou strontianien qu'il faut avant tout. Quant au diamant, la 
différence qu'il y a entre lui et un carbone non organique , le graphite 
par exemple , ne me semble pas plus grande que celle qui existe entre le 
spath calcaire et la craie pulvérulente , entre l'oligiste de l'ile d'Elbe et 
l'ocre rouge; aucun minéralogiste n'a fait, pour les mettre dans des 
classes différentes , deux espèces, soit de ces carbonates de chaux, soit 
de ces oxides de fer ». 

C'est en partant de ces principes que j'ai dressé la classification sui- 
vante dont je me sers depuis quelques années dans mon cours à la Faculté 
des Sciences : 


(Oxygène. 
(Hydrogène. 
Hydrogène. 
Soufre. 
Bore. 
Azote.. . 
Potassium. 
Sodium. 
Magnésium. 
Aluminium. 
*ISodium. 
,jBaryum. 
Strontium. 
Calcium. 
"Magnésium. 
Yttrium. 
"IGCérium. 


ire CLASSE. — GAZ 


2° CLASSE. — EAU, ACIDES ET SELS SOLUBLES NON 
METALLIQUES 


pie ns et 0e ne ete] 


alcalins. . 
baryens.. 


basiques . .(Calciens. . 


5 tri A 
3«Cr.. MINÉRAUX PIERREUX RES 


(à base de métaux terreus). \zirconiens . AGE ro 
Glucinium. 
acidifiables.|siliceux. . . Aluminium. 

Silierum- v... 0. 


/fluoriens . . [Fluor. 
carboniens. Bore. 
i Carbone. 
Soufre 
Sélénium. 
Tellure. 


&*Cr..- MINÉRAUX A BASE DE MÉTALLOIDES  arseniens. .{ Phosphore. 


> Arsenic. 
ET DE METAUX ACIDIFIABLES . . . nee 


S Etain. 
stanniens. . Titane. 
Tantale. 
| Chróme 
: Tunystène. 
chromiens | Molÿbdène. 
Vanadium. 
Zinc. 
Cadmium. 
Fer. 
Manganèse. 
Cobalt. 
Nickel. 
Urane. 
Cuivre. 
Plomb. 
Bismuth 
Mercure. 
Argent. 
Or. 
{Platine 
Xe Palladium. 
platiniens. ./Rhodium. 
Iridium. 
Osmium. 
Charbons. 
Résines et bitumes 
Sels. 


sulfuriens . | 


sidériens . 


5° CL. — MINÉRAUX A BASE DE MÉTAUX eüpriens. . 
PROPRES BASIQUES 


argyriens. 1 


6" CLASSE. — MINÉRAUX A COMPOSITION mom. 


15 Février 1956. 


.(Nitrates. 


| Ammoniaque. 


Silice, 
Amphiboliens 
Talcoides. 


Zéolithes. 

Sil. sulfurifères. 
Sil argileux. 
Magnésite, 


( 93.) 

J'avais d'abord eu l'intention de ne publier que les deux pages de 
classification minéralogique qui précédent; mais j'ai bien vite senti que 
l'on ne pourrait se faire une idée exacte des groupes de minéraux que 
je considére comme des familles naturelles, si je ne donnais la liste de 
la plupart des espèces qui appartiennent à chacune de celles que j'ad- 
mets. C'est ce que je fais aujourd'hui aprés avoir de nouveau feuilleté le 
Traité de Minéralogie de M. Dufrénoy, les volumes des Annales des 
Mines et de Chimie et de Physique qui ont paru depuis 1846 , et le Kris- 
tallo-chemische Mineralsystem de Gust. Rose. 

Certaines familles sont divisées en tribus, selon que l'élément fonda- 
mental joue le róle de corps minéralisateur ou minéralisé. J'ai adopté au- 
tant que j'ai pu , les noms créés par Beudant et M. d'Omalius d'Halloy. 
Dans les nombreux silicides, les tribus, assez semblables à celles de M. 
Leymerie, sont établies sur la composition et les caractéres extérieurs. 
Les neuf derniéres renferment les silicates alumineux et quelques au- 
tres que leurs affinités naturelles ne permettent pas d'en séparer. 


Dans cette énumération, les espèces qui jouent un rôle important, soit 
dans la nature , soit par rapport à l'homme, ont leurs noms en petites 
capitales ( CALCAIRE ); celles qui sont ensuite les plus intéressantes dans 
chaque groupe, ont le leur en italique ( Topaze ). Toutes les autres 
sont en caractères ordinaires. 

J'ai aussi cru qu'il serait utile de rappeler le système auquel se rap- 
portent les cristaux des différentes espéces sous leur forme parfaite. Le 
numéro qui suit le nom indique ceux-ci dans l'ordre suivant : 1, cube; 
2 , Prisme droit à base carrée; 3, Rhomboédre; 4, Prisme rectangulaire 
droit ; 5, Prisme rhomboidal oblique ; 6, Prisme bi-oblique. Le chiffre 
est entre deux parenthéses quand les cristaux ne se trouvent pas dans la 
nature. 


Ce premier essai est, sans aucun doute, susceptible de modifications 
et de perfectionnements ; c'est pour les appeler que je me suis décidé à 
le livrer à la publicité. 


1re CLASSE. — GAZ. 


Ve Famille. — Oxygénides. 
Aim. 
Acide carbonique , Acide sulfureux. 


TOME XXI. (3° SERIE : T. I. ) — 2° LIVRAISON. 1 


( 94 ) 
2e Famille. — Hydrogénides. 
Hydrogène , Grisou, Hydrogène sulfuré. 
Acide chlorhydrique. 


2e Casse. — EAU, ACIDES ET SELS SOLUBLES NON MÉTALLIQUES. 


3e Famille. — Hydrides. 
Eau 3. 
4e Famille. — Sulfides. 
Acide sulfurique. 
5e Famille. — Borides. 
Sassoline 6. 
Borax 5. 
6e Famille. — Azotides. 
Are Tribu. — NITRATES. 
Salpétre 4, Natrite 3, Nitrate de chaux (3), Nitrate de 
magnésie. 
9e Tribu. — AMMONIAQUE. 
Salmiac 4 , Mascagnine (4). 
Struvéite. 
7e Famille. — Potassides. 
Aphthalose (4). 
8e Famille. — Sodides. 
SEL GEMME 1. 
Natron 5, Trona 5. 
Thénardite 4 , Exanthalose 5 ,"Levéite , Astrakanite. 
9e Famille. — NMagnésides. 
Epsomite (5). 
40e Famille. — Aluminides. 
Alunogéne, Saldanite, Alun 1, Alun sodifére, Alun 
ammoniacal 1, Alun magnésien, Alun de plume , 
Pissophane. 


3° CLASSE. — MINÉRAUX PIERREUX. 


11e Famille. — Sodilites. 
* Gaylussite 5. 
Glaubérite 5. 
12« Famille. — Barydes. 
Withérite 4, Barytocaleite 5. 
BARYTINE 4, Dréelite 3. 


(.95 ) 
13e Famille. — Strontides. 
Strontianite 4. 
Célestine 4. 
14e Famille. — Caleides. 
CALCAIRE 3, Arragonite 4. 
Anhydrite 4, Gvesk 5 , Polyhalite 4. 
15e Famille. — Magnésilites. 
Périclase 1, Brucite 3. 
Giobertite 3, DoLomE 3, Hydromagnocalcite, Hydro- 
magnésite. 
16e Famille. — Wttrides. 
Yitrocérite 1. 
Gadolinite 5. 
Xénotime 2. 
17e Famille. — Cérides. 
Fluocérine 3, Basicérine. 
Carbocérine. 
Cérite, Cérine 5 , Allanite 5 , Bodénite, Orthite , Pyror- 
thite. 
Tchewkinite , Mosandrite? 
18e Famille. — Lanmthanides. ( Oise dans le tableau ). 
Musite 3. 
Tritomite. 
Monazite 5. 
19* Famille. — Zirconides. 
Zircon 2, Malacon 2 , Eudialyte 3, Catapléite 9. 
Mengite 4. 
20e Famille. — Glucides. 
Phénakite 3, Euclase 5, ÉMERAUDE 3. 
Leucophane. 
Cymophane 4. 
Helvine 1. 
21e Famille. — Whorides. / Omise au tableau ). 
Thorite , Orangite. 
22e Famille. — Aluminilites. 
1re Tribu. 


Webstérite , ALUNITE 3. 
2e Tribu. 
ConiNDoN 3, Gibsite, Hydrarzilite 3, Diaspore 4. 


( 96 ) 


— 


Turnérite 5, SPINELLE 1, Ceylanite 1, Pléonaste 

Gahnite 1 , Dysluite 1, Volknérite. 
23e Famille. — Silicides. 
1re Tribu. — SILICE. 
QuarTz 3, Opale. 
2e Tribu. — AMPHIBOLIENS. 

Wollastonite 5, Edelforse. - 

AMPHIBOLE 5, PYROXÈNE 5. 

Babingtonite 6 , Jeffersonite 5, Polyadelphite. 

Hypersthène 5, Anthophyllite 5, DrazzaGe 5, Monti- 
cellite 4, Batrachite 4, PÉRIDOT 4. 

Condrodite 5, Humite 4, Danburite 6. 

5e Tribu. — TALCOIDES. 

TaLc, STÉATITE, Pyrallolite, Picrosmine 4, Gymnite, 
SERPÉNTINE , Métaxyte , Spadaite, Deweylite, Picro- 
phyllite, Villarsite , Antigorite , Schillerspath , Hydro- 
phyte, Dermatine , Monradite , Néphrite , Aphrodite, 
Kérolite, Magnésite, Forstérite 4. 

4 Tribu. — CHLORITES. 

Damourite, Agalmatolite, Killinite , Weissite , Scoulé- 
rite , Gilbertite. 

Diphanite 3 , Gigantolite , Rhodalite. 

Margarite 3, Tabergite, Saponite , Pyrophyllite , Bran- 
disite, Pyrosclérite, Leuchtenbergite 3, Onkosine. . 

CHLORITE 3 , Clinochlore , Vermiculite, Esmarkite , 
Praséolite, Bonsdorfite, Ripidolite 3, Kammérérite 3, 
Seybertite , Xanthophyllite , — Sordawalite. 

5° Tribu. — MICAS. 

Mica 5, Nacrite, Mélinophane? 

6e Tribu. — SILICATES PRISMATIQUES. 

Staurotide 4, Mácle 4, Disthène 6, Sillimanite 6, 
Bamlite , Talksteinmark , Xénolite. 

Pinite , Gieseckite. 

Couzéranite , Latrobite 5, Wernérite 2, Sarcolite 2, 
Dipyre 2 , Mellilite 2 , Saccharite, Méionite 2, Bar- 
sowite. 

Nuttalite 2 , Mizzonite 2, Raphilite , Amphodélite , Glau- 
cophane, Tachylite, Wichtyne. 


( 97) 
1docrase 2 , Isopyre , Gehlénite 2, Xanthite, Epmore 5. 
Cordiérile 4, Doltonite , Saphirine. 
Topaze 4. 
Tourmaline 3, Axinite 6. 
7e Tribu. — FELDSPATHS. 
ORTHOSE 5, ALBITE 6 , Oligoclase 6 , Andésine 6. 
LABRADORITE 6 , Bytownite, Anorthite 6 , Saussurite. 
Triphane 5, Pétalite 6 , Castor 6 , Zygadite. 
8e Tribu. — GRENATS. 
Grossulaire 1 , Grenat noir d'Arendal 1, Almandine 4 , 
Pyrope 1, Spessartine 1. 
Mélanite 1 , Erlanite , Huronite. 
9e Tribu. — COZÉOLITES. 
Amphigène 1, Berzéline 1, Sodalite 1, Néphéline 3, 
Glaucolite 1. 
Cancrinite 3 , Stroganowite 2. 
10e Tribu. — ZÉOLITES. 
1. Analcime , Ittnérite, Glottalite. 
2. Gismondine , Faujasite , Edingtonite. 
3. Herschélite, Chabasie, Gmélinite, Lévyne, Phakolite. 
4. Mésotype, Mésolite, Epistilbite , Thompsonite, Stilbite, 
Beaumontite , Prehnite , Ghristianite. 
5. Scolézite, Laumonite, Heulandite, Leonhardite, 
Haydénite. | 
Brévicite , Mésol , Œdelforsite. 
Harmotome & , Brewstérite 5. 
Apophyllite 2 , Pektolite , Rétinalite. — Okénite 4, Dys- 
clasite , Gurolite. 
41e Tribu. — SILICATES SULFURIFÈRES. 
Lazulite 1 , Spinellane 1 , Haüyne 1. 
12e Tribu. — SILIGATES ARGILEUX. 
Worthite , Fahlunite , Pholérite , Hydrobucholzite. 
Kaorrv, Halloysite, Lenzinite, Erinite, Allophane , 
Collyrite , Bol, Dillnite. 
ARGILE SMECTIQUE , ARGILE ORDINAIRE, MARNE, Ocre, 
Plinthite. 


( 98 ) 


4v* CLASSE. — MINÉRAUX A BASE DE MÉTALLOIDES 
ET DE MÉTAUX ACIDIFIABLES. 


24e Famille. — Fluorides. 
Cryolite 2 , Fluélite 4. 
FLUORINE 1. 

25e Famille. — Horilites. 

Boronatrocalcite. 

Borate de chaux 1, Hayesénite , Boracite 1, Hydrobo- 
racite. 

Datholite 5, Botryolite. 

26e Famille. — Carhomides. 

D'AMANT 1, GRAPHITE 3. 

27e Famille. — Sulfurides. 

SOUFRE 4, (5). 

28e Famille. — Sélémides. 
1re Tribu. 
Sélénium sulfuré. 
2e Tribu. 

Séléniure de zinc, Riolite, Clausthalie 4 , Séléniure 
de plomb et de cuivre, Séléniure de plomb et de 
mercure 1, Berzéline 1? Eukairite 1? Séléniure 
d'argent 4, Séléniure de palladium 3. 

Sulfo-séléniure de mercure 3. 

29e Famille. — 'Wellurides. 
1re Tribu. 

Tellure 3. 

Tétradymite 3, Bornine 3, Plomb telluré 1, Élas- 
mose 2, Argent telluré 1? Mullérine 1? Sylvane 5? 

2e Tribu. 

Herrérite 3. 

30° Famille. — Phosphorides. 

Apatite 3, Herdérite 4, Wagnérite 5, Wawellite 4, 

Turquoise , Fischérite, Ambligonite 4? Klaprothine 
4, Childrénite. 

Dufrénite, Vivianite 5, Fer phosphaté terreux, Kako- 
xéne, Delvauxine, Béraunite, Karphosidérite , Dia- 
dochite. 


(99) 
Friphylline 5, Triplite 4? Eisenapatite , Hétérosite 5, 
Hureaulite 5. 
Aphérèse 4, Tagilite, Ehlite, Ypoleyme 5, Trombolithe. 
Pyromorphite 3, Polysphérite 3, Nussiérite, Plomb- 
gomme. 
31e Famille. — Arsénides. 
ire Tribu. 
Arsenic (3). 
Acide arsénieux 1 (4). 
Réalqar 5, Orpiment å. 
2e Tribu. 
Derzélite , Haidingérite 4, Pharmacolite 5. 
Zinc arséniaté. 
Fer arsenical axotome 4, Seorodite 4, Arséniosidé- 
rite , Pharmacosidérite 1. 
Mispickel 4 , Danaite 1, Eisensinter. 
Manganése arsénical. 
Cuivre arsénical, Condurite , Olivénite 4, Aphanèse 5 , 
Euchroite 4, Liroconite 4, Kupferglimmer 3, Kup- 
ferschaum , Érinite 3. 
Mimétèse 3, Hédyphane 3, Plomb arséniaté hydraté. 
32e Famille. — Amntimonides. 


ire Tribu. 
Antimoine 3. 
Exitèle 1, (4), Stibiconise 1. 
STIBINE 4, Kermès 5, Berthiérite, Zinkénite 4, Pla- 
gionite 5, Jamesonite 4. 
Antimoine arsénical 3. 
2e Tribu. 
Roméine 2 , Plomb antimonié. 
33e Famille. — &&ammnides. 
CASSITÉRITE 2 , (4). 
Stannine ? 
34e Famille. — Titamides. 
1re Tribu. 
Rutile 2, Anatase 2 , Brookite 4. 
Warwickite 5. 
2e Tribu. 
Pérowskite 1, Polymignite 4. 
NiGRinE 4 , Chrichthonite 1, Isérine, Hménite 3. 


( 100 ) 
Sphène 5, Schorlamite , (Erstedtite 2. 
Érémite 5. 
35° Famille. — Niobides. ( Omise dans le tableau ). 
Pyrochlore 4 , Æschynite 4. 
Polykrase 4 , Euxénite 4. 
Columbite 4. 
Samarskite 4. 
36e Famille. — Pélopides. ( Omise dans le tableau ). 
Wohlérite , Eukolite. 
37e Famille. — Tantalides. 
Microlite 1, Azorite 2, Yttrotantalite , Fergusonite 2, 
Pyrrhite 1. 
Tantalite 4. 
38e Famille. — €hrómides. 
1r* Tribu. 
Chróme oxydé (3). 
Owwarowite 1. 
2e Tribu. 
Eisenchróme 1 , Crocoïse 5, Mélanochroïte, Vauque- 
linite 5. 
39e Famille. — Tungstides. 
1re Tribu. 
Acide tungstique. 
2e Tribu. 
Schéelite 2. 
Wolfram 5, Schéelitine 2. 
ide Famille. — Nolyhdides. 
1re Tribu. 
: Acide molybdique. 
Molybdénite 3. 
2e Tribu. 
Fer molybdaté , Mélinose 2. 
4le Famitle. — Wamadides. 
1re Tribu. 
Acide vanadique. 
2e Tribu. 
Wolborthite 3, Aræoxène, Descloizite ; Vanadinite 3, 
Dechénite. 


( 401 ) 


5"* CLASSE. — MINÉRAUX A BASE DE MÉTAUX PROPRES BASIQUES. 


42e Famille. — Zineides. 
Zinc oxydé 3. 
Zinc bromuré , Zinc ioduré. 
BLENDE 1, Voltzine , Gallitzinite 4. 
SMITHSONITE 3, Zinconise. 
Willemite 3, CALAMINE 4 , Mancinite. 
Zinc oxidé rouge 3, Zinc hydraté cuprifére 4. 
Hopéite 4. 
43° Famille. — Cadmides. 
Greenockite 3. 
44e Famille. — Ferrides. 
Fer 1. 
AMANT 1 , Franklinite 1, Ouicisre 3, Martite 1, Lépi- 
dokrokite 4, LIMONITE. 
PYRITE 1 , SPERKISE 4, Leberkise 3, Apatélite, Pittizite, 
Fibroferrite, Mélantérie (5) Néoplase 5, Coquim- 
bite 3, Copiapite, Botryogène 5, Voltaite 1. 
SIDÉROSE 3, Junckérite 4. 
Arfwedsonite 5, Achmite 5, Liévrite 4, Wehrlite, Faya- 
lite, Pyrosmalite 3, Lépidomélane 5. 
Chlorophéite, Hisingérite, Anthosidérite, Pinguite, 
Nontronite , Polyhydrite, Terre de Vérone, Comming- 
tonite, Krokydolite , Xylithe , Cronstedtite 3, Ottrélite, 
Chloritoide, Masonite , Kirwanite , Gédrite, Stilpno- 
mélane, Sidéroschisolite 3, Sismondine, CHAMOISITE. 
45° Famille. — Nanganides. 
Hausmannite 2, Braunite 2, PynorusiTE 4 , Polianite , 
Acerdèse 4, Péroxide de manganèse hydraté, Psi- 
LOMÉLANE , Péroxyde aluminifére. 
Alabandine 1 ? Hauérine 1. 
Diallogite 3. 
Rhodonite 5 , Kiesel-Mangan, Bustamite 5 , Troostite 3, 
Fowlérite 5, Téphroite 3, Knébélite 3. 
46e Famille. — €obaltides. 
Cobaltide. 
Koboldine 1 , Carrolite, Rhodalose (5). 


( 102 ) 
COBALTINE 1. 
Smaltine 4 , Erythrine 5 , Rosélite 4. 
iTe Famille. — Nielkélides. 
Harkise 3, Nickel sulfuré bismuthifère. 
Disomose 1. 
NickELINE 3, Nickel arsenié , Nickélocre 3. 
Antimonickel 1. 
Nickel antimonial 3. 
Pimélite. — Nickelsmaragd. 


48e Famille. — Uramides. 
Péchurane , Uraconise , Éliasite , Liébigite. 
Johannite 5 , Urane sulfaté. 
Uranite 2 , Chalcolite 2. 
49* Famille. — Cuprides. 
Cuivre 1. 
Ziguéline 1 , Mélaconise. 
Atakamite 4. 
CHALKOSINE 3, Covelline 3, Digénite, — PmniLIPsITE 1, 
Cuban, CHALKOPYRITE 2,— Brochantite 4, Cyanose 6. 
Énargite, Tennantite 1. 
PANABASE 1. 
Mysorite, MALACHITE 5, AzuniTE 5, Buratite. 
Dioptase 3 , CHRYSOCOLE. 
50« Famille. — Plombides. 
Plomb (1). 
Massicot 4, Plattnérite 3, Minium. 
Cotunnite, Kérasine 2 , Matlockite, Mendipite 4. 
GALENE 1 , Anglésite 4, Plomb sulfaté cuprifère 5. 
Dufrénoysite 1. 
Boulangérite , Géokronite 4, Steinmannite 1 , Kilbric- 
kruérite 1, Pfaffite, BOURNONITE 4, Brongniardite. 
Leadhillite 5, Lanarkite 5, Calédonite 4. 
Céruse 4. 
51e Famille. — Bismuthides. 
Bismuth 1. 
Bismuth oxydé. 
Bismuthine 4. 
Bismuth carbonaté. — Bismuth silicaté 1. 


( 103 ) 
32e Famille. — Nereurides. 
MERCURE 1 , Amalgame 1. 
Calomel 2 , Mercure ioduré. 
CINABRE 3. 
53e Famille. — Argentides. 
ARGENT 1, ARQUÉRITE 1. 
KÉRARGYRE 1, Bromargyre 1 , lodargyre 1. 
Argyrose 1 , Stroméyérine 4, Argent sulfuré flexible 5, 
Sternbergite 4. 
Proustite 3, Xanthocon 3, Argent arsénical. 
Polybasite 3. 
PSATUROSE 4, ARGYRYTHROSE 3, Myargyrite 5, Schilf- 
glazerz 4. 
Discrase 4. 
Argent carbonaté. 
54e Famille. — (rides. 
On 1. — Electrum 1. 
Or palladié , Or rhodié , Or osmié. 
55e Famille. — Platinides. 
PLATINE 1. 
56e Famille. — Palladides. 
Palladium 1 , 3. 
57e Famille. — Rhodides. 
Rhodium. 
58e Famille. — Wridides. 
Iridium 1. — Jridosmine 3, Irite. 


6* Crasse. — MINÉRAUX A COMPOSITION ORGANIQUE. 


59e Famille. — Sels organiques. 
Humboldtite. 
Mellite 2. 
60c Famille. — Résines et Bitumes. 
SUCCIN , Rétinasphalte , Copale fossile, Bérengélite , 
Guyaquillite, Midletonite. 
Scheererite , Konlite , Hartite , Ozokérite , Hatchétine. 
ASPHALTE , Idrialine. 
Malthe , Pétrole, Naphte , Elatérite. 
61* Famille. — €harbons. 
ANTHRACITE. 
Houizze , LiGxrrE , Dusodyle, TovnnE. 


V.or RAULIN. 


( 104 ) 


DESCRIPTION 


DES 


COQUILLES UNIVALVES, TERRESTRES ET D'EAU DOUCE, 


envoyées à la Société Linnéenne de Bordeaux, par M. le Cap ne MaynaN, 
correspondant ; 


Par J.-B. GASSIES, Trésorier. 


INTRODUCTION. 


Depuis les travaux de MM. Michaud, Terver, Deshayes et Morelet , des 
expéditions nombreuses ont eu lieu dans le sud de nos possessions 
d'Afrique, dans la grande Kabylie et jusqu'à la frontiére du Maroc. Ces 
lieux , si divers, ont accru la somme des espèces connues, et un travail 
deviendra nécessaire pour leur classement, lorsque tous ces matériaux 
épars seront réunis. 

En ces derniers temps, un zélé naturaliste, notre collègue, M. le ca- 
pitaine Mayran (1), a utilisé ses loisirs, pendant la derniére expédition 
sur Ouargla, à recueillir les nombreux mollusques qui s'offraient à ses 
patientes investigations. Le résultat de ses récoltes a été adressé par lui 
aux membres de la Société Linnéenne de Bordeaux , qui ont bien voulu 
me confier ces richesses conchyliologiques , afin de les étudier et publier 
les nouveautés , s'il y avait lieu. 

Avant de livrer le résultat de mes observations à la publicité, j'ai visité 
les collections de Paris et de Bordeaux, et consulté les auteurs qui se 
sont occupés des mollusques de l'Algérie et de la Palestine; j'ai prié 
également MM. Deshayes et Morelet, plus spécialement aptes à juger ces 
espèces, de les revoir et m'éclairer de leurs avis. 

Ces Messieurs ont, comme toujours, répondu gracieusement à mon 
appel, et m'ont, par leurs obligeantes observations, aidé à formuler 
mon opinion d'une maniére définitive. 

J'ai suivi dans la classification des espéces, pour un mémoire ne faisant 
suite à aucun travail antérieur, le mode adopté par M. Morelet, c'est-à- 


(1) Capitaine de Grenadiers au 54* de ligne, à Tlemcen, 


( 105 ) 
dire l'ordre alphabétique , me fiant aux lumières des lecteurs auxquels je 
m'adresse pour classer dans leur ordre d'affinités, les coquilles que je 
décris. 

Tout en rendant un juste hommage au zélé naturaliste auquel nous 
sommes redevables de ces richesses conchyliologiques , j'éprouverai tou- 
jours le regret de n'avoir pu consulter les animaux. Cette lacune est 
d'autant plus regrettable que les mollusques seuls pouvaient fixer irrévo- 
cablement tous mes doutes. 

Le soin avec lequel les individus , nombreux pour la plupart, ont été 
recueillis , vidés et séparés par espéces ou variétés, est digne des plus 
grands éloges, et il serait à désirer que tous les collecteurs imitassent 
l'exemple de M. le capitaine Mayran. ——— 

Cet infatigable explorateur nous avait fait espérer un second envoi, 
dans lequel devaient se trouver des bivalves d'eau douce; malheureuse- 
ment nous ne l'avons pas encore recu, et, malgré les lettres que nous lui 
avons écrites, nous n'avons pu obtenir de nouvelles de notre correspon- 
dant. Espérons qu'il aura été épargné pendant ces luttes lointaines et que 
la Science n'aura pas à regretter un de ses plus fervents adeptes. 

Dans une note additionnelle, notre collégue nous assure avoir vaine- 
ment cherché les genres Clausilia, Pupa, Achatina, Vertigo, Cary- 
chium ; en un mot, toutes les petites espèces. Cependant, nous connais- 
sons des représentants de nos types européens dans les genres Pupa , 
Achatina , etc. Il est vrai que la plupart des explorateurs n'ont point 
trouvé de Clausilies dans nos possessions algériennes, tandis que la Syrie, 
l'Arménie, les iles voisines du Cap-Vert, Canaries, Madère, Chypre, ete., 
en possédent. Tout fait donc espérer que quelques parties non visitées 
en recélent; cette supposition est permise, surtout si l'on songe au peu 
de distance de ces localités les unes des autres et au peu de différence 
de climat. 

Quelques espéces m'ont paru nouvelles, et j'en hasarde la diagnose 
avec cette conviction intime. La plupart des conchyliologistes qui les ont 
vues ont été en dissidence sur leur rang spécifique ; alors j'ai mieux aimé 
les donner avec mes impressions propres, ayant pu observer leurs carac- 
téres sur les nombreuses coquilles de l'envoi, tandis qu'eux n'avaient pu 
donner leur opinion que sur un seul individu. 

Du reste, je fais, autant que possible, ressortir les différences qui éloi- 
gnent ces coquilles de celles dont elles se rapprochent le plus, et j'espere, 


par ce moyen, faire adopter mon opinion par la majeure partie de ceux 
Tome XXI. 8 


( 406 ) 


qui pourront juger sur les échantillons du Musée et des diverses collec- 
tions de Bordeaux , où ils ont été répandus par les soins de la Société 
Linnéenne. 


Espéces terrestres. 
I Genre. — HÉLICE, HELIX Linné. 


No 1. HI. alabastrites. 

Syn. H. alabastrites, Mich., Catal. des Testacés vivants, envoyés 
d'Alger par le capitaine Rozet. (Mémoires de la Société d'His- 
toire naturelle de Strasbourg , 1833. ) 

H. alabastrites et soluta, Mich. in Terver; Mollusques terres- 
tres, etc., d'Algérie, pag. 18, pl. 1v, fig. 1-3. 
Var. 4. 5 fasciata nigra , H. soluta , Mich. 
2. 5 fasciata fulva. 
3. 9 fasciata interruptis. 
4. 3 fasciata latis. 
9. 2 fasciata fulva. 
6. Omnino alba, H. alabastrites , Mich. 


Has. Les rochers que baigne la Méditerranée, au-dessous des ruines 
de Touent, prés Djemma-Gazaouat; les fentes des rochers de Lalla- 
Maghrnia. Trés-commune. (Nombre de l'envoi : 153 individus). 

Observation. — La réunion des deux espèces de M. Michaud est des plus 
justes et confirme celle des Heliæ nemoralis et hortensis d'Europe. J'ai pu 
observer l'accouplement normal de ces quatre prétendues espèces sur des in- 
dividus que je reçus vivants, en 4847, et que je gardai un an avec des Helix 
nemoralis. J'ai souvent surpris la var. soluta avec PH. alabastriles, et en ai 
méme gardé un dessin. 

Nc 2. H. aspersa. 
Syn. H. aspersa Muller, Verm. Hist. 11. p. 59. n» 253. 1774. 
Var. 1. major. ET 
2. fusca unicolor. 
Han. La plaine d'Angade, frontière du Maroc. Commune. (Nombre de 
l'envoi : 10 individus). 
Nc 3. H. candidissima. 
Syn. H. candidissima Drap. Tab. des Moll. p. 75. n° 12 (1801).— Id. 
Icon. Tab. V. f. 19. (1805). 
Var 1. major. 
2. minor. 


( 107 ) 
Has. La var. 1, sur les montagnes du K'sel, prés Stissen (sud). La 
var. 2, Tlemcen. Commune. (Nombre de l'envoi : 35 individus). 


Nc 4. M. Dupotetiana. 


Syn. H. Dupotetiana Terver, Catal. des Mollusques terrestres et 
fluviatiles de l'Algérie, p. 13. n° 6. pl. 1. fig. 4-6. (1859). 
Var. 1. Fasciata , intermedia. 


Différente du type par ses fascies d'un brun rougeátre , variant de trois 
à cinq; par sa plus grande convexité et l'épaisseur de la callosité colu- 
mellaire. ( Nombre de l'envoi : 9 indiv. ). 


Var. 2. Aspera unicolor grandis , fig. 13-14. 

Remarquable par sa grande taille , par l'épaisseur de la callosité colu- 
mellaire , et surtout par son tét granuleux, chagriné par de petites rides 
inégales élevées et lactescentes sur un fond grisàtre ou fauve. ( Nombre 
de l'envoi : 9 indiv. ). 

Has. dans les rochers qui bordent la M'llouya, frontière du Maroc. 


Observation.— Ces deux variétés s’éloignent tellement du type de M. Terver, 
que probablement, plus tard, elles seront élevées au rang d’espèces distinctes 
lorsque les animaux seront connus. ll y a dans la callosité columellaire un 
dépôt d'émail, brillant, épais et brun qui rappelle PHetix globulus Mull., du 
cap de Bonne-Espérance; et la coquille est si fortement chagrinée, que quel- 
ques parties ressemblent à l'Heliz Lima Fér., de l'ile de Cuba. 

MM. Deshayes et Morelet pensent que la grosse variété pourrait être rap- 
portée à PH. lactea Muller, et M. Morelet, que la variété intermédiaire serait 
seule un H. Dupotetiana Terver. Pour moi, je les crois une seule espèce; j'ai 
vu tous les passages qui les relient, et ma conviction est des plus fermes à cet 
égard. Ou l’Helix Dupotetiana est une bonne espèce, ou elle n'est qu'une 
variété du lactea. 

Var. 3. Alba an? H. zaffarina Terver, loc. cit. p. 12. pl. 1. 
fig. 2, 3. 
H. Dupotetiana , var. zaffarina Morelet , Catal. des Moll. terr. et 
fluv. de l'Algérie. — Journal de Conchyliologie, T. 4. p. 283. 
(1853). 


Obs. Cette variété, d'un beau blanc à péristome brillant et à columelle 
roussátre, se rapproche beaucoup de l’Helix zaffarina Terver; mais elle est 
moins conique et son ouverture est plus ample. 


( Nombre de l'envoi : 9 individus ). 


Has. Dans la vallée de l'Oued-el-Hammam , chez les Beni-Chougrands. 


( 108 ) 
HE. hieroglyphicula. 


Syn. IT. Hieroglyphicula Michaud, loc. cit. p. 3, 4, n° 7, fig. 1-5. 
Var. 1. fasciis albo maculatis Morelet. 
2. 5 fasciata integris Morelet. 
3. lactata. 


Has. Les variétés 1 et 3, les ruines de Touent, dans la vallée de ce 
nom, prés Djemma-Gazaouat. La variété 2, sur les lauriers-roses de Sidi- 
Brahim ainsi que ceux qui bordent l'Oued-el-Mersa. (Nombre de l'envoi : 
99 indiv. ). 

Nc 6. Hf. lactea. 


Syn. H. lactea Muller, Verm. p. 19. n° 218 (1774). 
Var. 1. Polita. 


Magnifiques échantillons, taille trés-forte, peu fasciés, bruns avec 
des pointillés lactescents trés-nombreux ; émail du tét brillant, sommet 


cendré; ouverture sans dent à la columelle qui est d'un brun brülé; 
péristome blanc. 


Has. Les ruines de Touent. (Nombre de l'envoi : 20 indiv. ). 
Var. 2. Pallida. 

Avec des fascies plus nombreuses , variant de 5 à 6 , grisátre , colu- 

melle à peine roussátre, péristome blane (Nombre de l'envoi : 4 indiv.) 
Var 3. Subdentata. 

Plus petite que les précédentes, plus régulièrement fasciée; colu- 
melle brun-noir avec un commencement de dent; péristome brun. 

Har. Les deux variétés, 2-3, sur les hauteurs qui avoisinent l'Oued- 
l'Oos , affluent de l'Oued-el-Hammam entre le Sig et Mascara. ( Nombre 
de l'envoi : 7 indiv. ). 

No 7. M. Luensii. 


Syn. H. Lucasii Desh. in Férussac , Hist. 1. p. 122 T. 96. fig. 8-12. 
H. Hispanica Michaud, in Terver. n° 12. p. 16, pl. 1, fig. 1, 7, 8. 
Var. 1. 7-8 fasciata. 
2. 6 id. 
9.*9 id. 
4. 4 id. 
9. — bicolor. 
picta. 
17. — efasciata , albicans vel fulvescens , Morelet. 


— 
De 


( 109 ) 


Han. Les variétés 1, 2, 3, 4, 7 sur des lauriers-roses de Sidi-Brahim, 
ainsi que sur ceux qui bordent l'Oued-el-Mersa , prés Djemma-Gazaouat. 

Les variétés 5 et 6, sur les palmiers nains des hauteurs de Stohat , 
prés Djemma-Gazaouat. ( Nombre de l'envoi : 112 indiv. ). 

Obs. Les échantillons de cette espéce envoyés par M. Mayran sont d'une 
fraicheur irréprochable; presque toutes les variétés citées par M. Deshayes et 
M. Morelet, s’y trouvent; mais il y en a trois extrémement remarquables 
qu'ils n'ont point signalé dans leurs publications. Ce sont les variétés 4, 2 
et €. Les premiéres, indépendamment des cinq bandes qui ornent leur spire , 
possèdent encore de deux à trois bandes fauves, interrompues, mais suivant 
parfaitement les contours des autres. 

La variété 6 est aussi trés-distincte; les fascies, au nombre variable de 4 à 5, 
sont constamment interrompues et viennent se fondre en brun trés-obscur 
vers la base du péristome. 


No 8. EE. Mayr ami GASSIES. 
Fig. 1-5. 

CoquILLE : sub-conique , carénée , subglobuleuse, imperforée , épider- 
mée, fortement chagrinée en dessus, luisante et finement striée en 
dessous; dernier tour caréné obtusément. Suture profonde, crénelée, 
presque toujours recouverte par le tour inférieur qui lui succéde. Tours 
de spire de 5 à 6, assez convexes, sommet mamelonné et luisant. Ouver- 
ture ovale, arrondie, péristome simple ou à peine bordé, bourrelet 
intérieur blanchâtre. Columelle et callosité roussâtre pâle, intérieur 
blanc incolore. Fente ombilicale toujours recouverte par l'épaisseur 
columellaire; couleur du dessus d'un roux terne de rouille, dessous 
blanc luisant. 


Diamétre : 16 mill.— Hauteur : 14 mill. 


Has. Les hauteurs de Sfisseff, prés de Sidi-bel-Abess. ( Nombre de 
l'envoi : 36 indiv. ). 

Obs. Cette espèce que je crois nouvelle se relie au groupe des Helix cariosa 
Oliv., cariosula Mich., et prophetarum Bourgt. 

1» Elle diffère de toutes par sa forme plus globuleuse. 

2» De PH. cariosa , par son ombilic fermé , tandis que celui de cette espèce 
est largement ouvert; par sa caréne plus émoussée, et enfin, par l'absence 
des deux carénes de la base médiane à l'ombilic; l'épiderme est également 
plus fin et chagriné moins fortement. 

3° De PH. cariosula, par sa spire plus conoide, sa suture rentrante, au 
lieu qu'elle recouvre les tours suivants dans l'espéce de M. Michaud; par son 
épiderme visible, coloré et plus finement chagriné; par la forme plus convexe 


( 110 ) 

des tours qui ne s'aplatissent jamais sur ceux qui les suivent ; par sa base 
globuleuse ; par sa carène bien moins aigüe et par son ouverture plus arron- 
die et sans angle marqué à la caréne qui se perd avant d'arriver au péristome. 

4» De PH. prophetarum, par la plus grande convexité de ses tours, par sa 
forme plus conoide, sa caréne plus accusée, par son épiderme et par sa colo- 
ration roussátre, l'espéce de M. Bourguignat est blanche, avec l'ouverture 
jaunâtre , tandis que l’H. Mayrani Ya toujours blanchátre, sans couleur réelle. 

Je prie M. Mayran d'accepter la dédicace de cette espéce, comme un 
faible hommage de ma reconnaissance. 


Ile Genre. — BULIME, BULIMUS Scororr. 


No 6. B. acutus. 
Syn. B. acutus Bruguiére, Encycl. méth. vers. 1, pars 1* 323, 
n° 42 (1789). 
Var. minor unicolor. 

Han. A deux lieues de Tlemcen, au fond du ravin où coule l'Oued- 
sef-sef. 

Obs. Ce bulime est loin d'atteindre la taille de ses congénères Bordelais; il 
est au moins d'un tiers plus petit. Trés-commun. (Nombre de l'envoi: 66 in- 
dividus). 

N° 7. B. decollatus. 
Syn. B. decollatus Bruguière , loc. cit. p. 326 , n° 49. 
Var. 1. major. 
2. intermedia. 
3. minor. 

Han. La var. 1, chez les Beni-S'nassel (Maroc). Rare. — La var. 2, 
les environs de Saida, expédition sur Ouargla (sud). — La var. 3, les 
montagnes du K'sel, prés de Stitten (sud). Trés-commun. — ( Nombre 
de l'envoi : 33 indiv. ). 


Ile Genre. — CYCLOSTOME, CYCLOSTOMA LAMARCK. 


N° 8. Cye. mamillare. 
Syn. Cyc. mamillare Lamk., édit. Desh., p. 359. 
Syn. Cyc. Woltzianum , Michaud , Catal. p. 10, fig. 21-22. 
Var. 1. fasciata. 
2. unicolor. 
Han. Sur les hauts rochers de Gar-Rouba , frontière du Maroc , sus- 


pendus à des tiges de fougères. Trés-commun. ( Nombre de l'envoi : 
46 indiv. ). 


( 444 ) 
Espéces d'eau douce. 


IVe Genre. — LIMNÉE, LIMNEA LAMARCK. 


No 9. L. Trencaleonis. 


Syn. L. Trencaleonis Gassies, tabl. des Moll. terr. et d'eau 
douce de l'Agenais , p. 163, pl. 11, fig. 1 (1849). 
Var. flexuosa minor. 


Has. l'Ain-Kadra, expédition sur Ouargla (sud). Rare. ( Nombre de 
l'envoi : 5 indiv. ). 

Obs. Cette petite variété est identique à celle de l'Agenais et des environs 
de Bordeaux; comme elle, elle est infléchie au bord latéral en arrivant à son 
insertion sur la columelle, ou alors elle subit une sorte de renflement par 
l'effet de l'aplatissement de la spire, qui parait cancellée en se dirigeant du 
deuxième au dernier tour. Les stries sont treillissées et forment 6 à 8 carènes 
distinctes, tandis que la partie voisine de la première suture forme un apla- 
tissement lisse et parcouru seulement par des stries longitudinales. 

La facilité avec laquelle la plupart des amateurs ont reconnu cette espèce, 
est une nouvelle confirmation de la valeur de notre L. Trencaleonis dont Paire 
aujourd’hui est immense, puisque je l'ai d'Agde, d'Ax, de la Creuse, de 
Mouy-de-l'Oise, de Bordeaux, d'Agen et de PAlgérie. Loin d'appartenir au 
groupe des L. ovata, je maintiens que sa place est près de la L. awricu- 
laria Lamk. 


Ve Genre. — ANCYLE, ANCYLUS Grorrnov. 


No 10, A. costatus. 


Syn. À. costatus Villa, Novarum spec. in Cat. nost., n° 30, 
pag. 61. 
Haz. l'Ain-Tolba, chez les Ouled-Mansour, près Nédroma , attachée 
aux pierres. Commune. ( Nombre de l'envoi : 29 indiv. ). 


VI* Genre. — NÉRITINE, NERITINA Lawanck. 


No 11. N. boeticn. 


Syn. N. bœtica Lamk , édit. Desh. vm, p. 577. 
N. Prevostina, Fer. in sowb. Conch. illust. f. 46. 


Has. La source d'eau chaude d'Ain-Fekan; expédition sur Ouargla 
(sud). Commune. ( Nombre de l'envoi : 32 indiv.). 


( 42 ) 
VII: Genre. — MÉLANIE, MELANIA LAMARCK. 


No 12. ME. tuberculata. 


Syn. M. tuberculata (Nerita) Mull. verm. p. 191, n° 378. 
M. fasciolata Oliv. Voy. 1, p. 69, t. 37, f. 4. 
Han. La source d'Ain-Kreder, située sur les hauts plateaux de l'Atlas, 
dans les Chots-menu ; expédition sur Ouargla (sud). (Nombre de l'en- 
voi : 15 indiv. ). 


VIII»: Genre. — MÉLANOPSIDE, MELANOPSIS Férussac. 


No 13. MI. Hammanensis GASSIES. 
Fig. 9, 10. 

CoquILLE médiocre, raccourcie, ventrue et acuminée brusquement 
au sommet. Épiderme corné, brun jaunâtre; tét bleuâtre lorsqu'il est à 
nu ; strié finement en long. Spire de quatre tours, le dernier formant à 
lui seul les trois-quarts et demi de la coquille; suture recouverte par le 
tour suivant qui s'éléve en saillie carénée jusqu'à la moitié du dernier 
tour, alors elle s'aplatit et s'oblitére presque entiérement. Ouverture 
presque aussi large que haute, arrondie vers le bord droit; columelle 
épaisse à l'insertion et presque dentée , décurvée vers le centre et brus- 
quement tronquée à la base; gouttiére tentaculaire épaisse; bord infé- 
rieur arrondi, le latéral flexueux à l'insertion columellaire ; péristome 
bordé par un épiderme brunâtre. 

Diamétre, 11 mill. Hauteur, 22 mill. 

Ha». l'OÓued-el-Hammam. Commune. (Nombre de l'envoi : 55 indiv.). 

Cette espèce se rapproche du groupe des M. costata Michaud, Sevil- 
lensis Grateloup (1), costellata Férussac , et Riqueti Grateloup. Elle en 
diffère par l'absence des côtes longitudinales, par un plus grand dévelop- 
pement du bord latéral, par l'épaisseur de la callosité columellaire et 
: de la gouttière tentaculaire; par son tét lisse; enfin, par sa spire scala- 
riforme. 

No» 14. NE. NMaroccana. 


Syn. M. Maroccana (buccinum Maroccanum ) Chemnitz. Conch. 11, 
p. 285, t. 210, f. 2080-2081. 


(1) M. cariosa Fér. — Var. Turrita Rossm. 


( 113 ) 
M. Dufourei Férussac. Mém. Soc. d'hist. nat., fre part. 153, t. 7, 
f. 16, et t. 8, f. 5. 
Var. 1. zonata Gass., fig. 5-6. 
2. minor. 

Has. La var. 1, l'Ain-Kadra , sur les hauts plateaux de l'Atlas, à deux 
mètres des Chots (sud). La var. 2, l'Ain-Thisy , source située sur la 
route de Mascara à Sidi-bel-Abess. Commune. — Ces deux variétés sont 
constamment fasciées par deux ou trois bandes noires luisant sur le fond 
mat de la coquille ; quelquefois ces bandes sont plus larges et envahis- 
sent une partie des tours en se réunissant. L'intérieur de la coquille est 
toujours noir; la columelle, rarement blanche est toujours ornée au som- 
met et à la base par une marque plus ou moins rouge. 


No 15. NE. præmorsa. 


Syn. M. præmorsa (buccinum præmorsum) Linné, Syst. nat. éd. x, 
p. 740 , n° 408. 
M. buccinoidea ( Melania) Olivier, voy. 4, p. 297, t. 17, f. 8. 
M. levigata Lamk , t. 6, 11° part. 168 , n° 2. 
Var. 1. major. 
2. obesa, fig. 11-12. 
3. minor. 


Has. La var. 1, dans l’Oued-Saïda (sud), expédition sur Ouargla ; 
l'OÓued-Zeittoun , frontière du Maroc ; l'Ain-Kreder, source d'eau chaude 
(sud); l'Ouert-de-Fon (Maroc). La var. 2, dans l'Oued-Lisser , sur la 
route de Sidi-bel-Abess , à Tlemcen. La var. 3, dans l'Ain-Sfisseff , sur 
la route de Mascara à Sidi-bel-Abess. Trés-commune. ( Nombre de l'en- 
voi : 170 indiv. ). 

Obs. Cette espèce est représentée par toutes les variations de forme possi- 
bles, s'éloignant du type par des caractères saisissables dans l'isolement; 


mais réunies en grand nombre, on est forcé d'y voir tous les passages de 
l'une à l'autre et de les ramener au type Linnéen. 


N° 46. MI. scnlaris GASSIES. 
Fig. 7-8. 

CoqvILLE ovale allongée, sub-pyramidale, à sommet toujours tronqué; 
épiderme brun, rougeâtre ou noiràtre, très-finement strié en réseau , 
irrégulier. Spire de 4 à 5 tours convexes réunis à la suture par le bour- 
relet du tour suivant qui la recouvre et occasionne une saillie scalari- 


forme , crénelée quelquefois, plus souvent épaissie en cordon. I] arrive 
Tome XXI. 9 


( 114 ) 

aussi que la suture est rongée dans tout son parcours et manque d'épi- 
derme. Ouverture plus haute que large, anguleuse au sommet, sub- 
arrondie à la base; columelle calleuse et élargie à son insertion avec le 
bord latéral, où elle est presque toujours épaissie en forme de dent, 
souvent colorée en rouge sur le fond blanc de la columelle qui est 
tronquée vers le bas et un peu recourbée; bord latéral arrondi à la base, 
flexueux vers le sommet. Intérieur de l'ouverture , brun-clair , quelque- 
fois bleuàtre ou noir. 

Hauteur, 29 mill. Diamétre, 13 mill. 

Has. l'Ain-Fekan, source d'eau chaude, située entre Mascara et Saida, 
expédition sur Ouargla ( sud ); l'Oued-M'llouya , frontière du Maroc. 

Obs. Cette espèce est tellement différente de toutes celles que nous con- 
naissons, depuis Férussac jusqu'au récent travail de M. Rossmassler (1), que 
je n'ai pas hésité à la publier. 

L'espéce dont elle se rapproche le plus est le M. premorsa; mais elle en 
diffère par sa spire plus courte, toujours tronquée à l’état adulte, par le sca- 
larisme de sa suture, et par son ouverture plus petite relativement. 


RÉCAPITULATION. 
HOT SES c SEES QU IO OT CU Sc 8 espèces, 4 nouvelle. 
BUUMUS: CE eee PENES A EE DIEI: 
C olDstoTVa T RET ME TEES ME 1 id. 
Limneasiid-use Cle. SAADE A id 
zin OUI MSP IR Nte e ane E Mingd: 
Nemani adna e O enr S E an 1 id. 
Mel e Lo pe A ae QUEEN - At idi 
Nn WE REESE & id. 2 nouvelles. 


En tout, 19 espéces dont 11 terrestres et 8 d'eau douce. 


Bordeaux , Janvier 1856. 


J.-B. GASSIES. 


(1) M. le professeur Rossmassler a tiré un immense parti de l'anatomie qu'il a 
pu faire de l'appareil lingual des Mélanopsides et des Néritines d'Espagne. C'est 
d'apres ce dernier travail que j'ai réuni la coquille zonée des hauts plateaux de 
l'Atlas au Mel. Maroccana de Chemnitz. 


-2- Helix Mayrai 


; 2 LOPSIS " 


H 
11 


A 


alimangensli: 


-— CU 


a, Mich 


( 45) 


MADRID EN 1808 ET MADRID EN 1854; 
EXCURSION DANS LES CASTILLES ET LES MONTAGNES DE GUADARRAMA; 


Par M. LÉON DUFOUR, Doct.-Véd., Correspondant. 


L'Académie des Sciences , sur la demande de bienveillants collègues, 
me conféra, en Mai 1854, l'honorable mission de poursuivre en Espagne, 
des recherches d'histoire naturelle dont plusieurs avaient déjà été favora- 
blement accueillies dans ses Mémoires. J'avais d'abord eu l'intention de 
lui présenter ce compte-rendu de ma pérégrination ; mais je compris 
bientót que, malgré tous mes efforts de réduction, il m'était impossible 
de lui donner les proportions d'un simple article à insérer dans le Bulle- 
tin hebdomadaire des séances de cette classe de l'Institut. Je me suis 
done décidé, tout en réservant à l'illustre compagnie les faits et les 
observations empreintes d'un cachet plus spécialement scientifique , à 
publier séparément le récit de mon voyage. 

Si, comme voyageur soigneux de puiser ses impressions à diverses 
sources, il m'est arrivé de m'écarter de ma spécialité et parfois méme 
de rappeler dans mes idées rétrospectives des situations qui me sont 
personnelles, le lecteur, dont j'invoque l'indulgence, trouvera l'excuse 
de ces complaisances, de ces entrainements, dans mon âge qui a aussi 
ses licences séniles. 

C'est un rare privilége dans la vie d'un homme, que d'étre appelé à 
constater, aprés une période de quarante-six ans révolus, les change- 
ments ou le progrés d'un pays et de ses habitants, en un mot, à résumer 
la marche de la civilisation. Ce tableau comparatif d'un long passé, 
fécond en évènements, et d'un présent qui ne l'est pas moins, pourrait, 
sous une plume moins sobre ou plus exercée que la mienne, offrir des 
rapprochements , ou piquants, ou instructifs; mais j'écris en simple 
observateur des faits matériels, qui sait mettre un frein à son imagi- 
nation. 


( 116 ) 

En 1808, je fis, comme médecin militaire, le méme trajet de Bayonne 
à Madrid par Irun, Burgos, Aranda et Somosierra, que je viens d'exé- 
cuter, en 1854, avec mon savant ami, M. Edouard Perris. Mais alors je 
voyageais par petites journées d'étape, à cheval, le plus souvent à pied, 
en invesligateur jeune et passionné; j'avais 28 ans, c'est dire mon 
àge actuel. Aujourd'hui, c'est dans un véhicule roulant ou cahotant de 
jour comme de nuit, que j'ai parcouru cette méme ligne, n'ayant à 
utiliser que les rapides instants où le soleil était sur l'horizon. Mais ce 
n'est point par un simple appel à mes souvenirs que je cherche à esquis- 
ser le paralléle des deux phases si distantes de la physionomie de ce 
pays. L'authenticité de ce paralléle est fondée sur des documents manus- 
crits que, malgré le bruit des armes et l'instabilité des événements, j'ai 
eu la patience de recueillir jour par jour, pendant mon ancien séjour de 
sept années en Espagne. Ces antécédents, qui exhumaient de mes replis 
cérébraux tant de choses passées, tant de gens trépassés, ont donné à 
mon voyage de 1854 , un intérét personnel facile à comprendre. 

Toutes les villes et les villages du long trajet de Bayonne à Madrid 
sont devenus, par le nombre considérable des nouvelles constructions , 
presque méconnaissables aux yeux qui les virent en 1808. Ainsi, Irun, 
St-Sébastien, Tolosa, Vergara, Vittoria, Miranda, semblent avoir été 
refondus et jetés au moule; je les avais laissés à l'état embryonnaire, je 
les retrouve parfaitement métamorphosés. 

En traversant le Guipuscoa, je n'ai vu, je n'ai plus entendu que fort 
rarement, ces charrettes basses et criardes qui m'avaient si fort étonné 
en 1808. Comme cette espéce tend à se perdre et à tomber dans le 
domaine du conservatoire des arts et métiers, j'extrairai, de mon vieux 
journal , son bref signalement. Les roues en disque plat et plein, d'en- 
viron trois à quatre pieds de diamétre, à virole marginale en fer et 
dépourvues de moyeu , sont inamoviblement fixées à une traverse sous- 
jacente , qui seule exécute les mouvements de rotation. De là , ces bruis- 
sements aigres et déchirants, ces frottements sibilants qui, de loin, 
lorsqu'il y a un convoi un peu considérable , semblent des clairons fêlés, 
au maximum du désaccord. Aujourd'hui, ces charrettes, quoiqu'encore 
basses, ont, pour la plupart, des roues à rayons et à moyeu mobile sur 
un axe. Je constate donc sur ce point que l'art du charronnage est en pro- 
grés chez nos voisins. 

L'agriculture, surtout, a subi une complète transformation dans les 
environs de la grande route. Je me bornerai à citer quelques exemples 


(117) 


parmi les plus saillants. Ainsi Pancorvo, dont l'étroit défilé a été si 
fatal durant l'occupation , n'était, en 1808 , qu'une misérable bourgade, 
toute décousue, encaissée dans les rochers, dont elle avait la teinte 
sombre. Aujourd'hui c'est un grand village éclatant de jeunesse par 
la fraîcheur de ses édifices bien groupés. A peine y avait-il jadis dans 
son voisinage , ainsi que dans ceux de Briviesca, Pradanos, Quintana- 
palla , qui le suivent, derares champs défrichés ; et actuellement la vue 
se repose de Pancorvo à Burgos, sur une large campagne dont les 
céréales ont envahi jusqu'aux nombreuses protubérances de ce terrain 
accidenté. 

Ce serait sortir du cadre restreint que je me suis imposé , que d'écrire 
mes impressions à l'aspect du saisissant gothique de la cathédrale de 
Burgos , avec ses vingt-quatres aiguilles , la plupart surchargées d'orne- 
mentations , et percées à jour comme des dentelles. Je me condamne à 
la méme réserve pour les vénérables sculptures historiques de l'Arco de 
Santa-Maria , où figurent les noms de Charles V, de Philippe II, du 
Cid, etc. Il en sera de méme pour l’Arco de Fernand Gonzalez. 

Burgos, la capitale de la vieille Castille, a suivi pour ses édifices et 
sa population le mouvement ascensionnel général. A une lieue Sud de 
celte grande cité, j'avais, jadis, qualifié d'inculte et d'incultivable 
une vaste contrée formée des steppes de Cistus laurifolius , de Romarin 
et de buissons du Quercus lusitanica. Le soc et la béche ont, depuis 
lors, exilé bien loin ces végétaux spontanés et les reliefs du sol sont 
partout revétus de moissons. t 

La route de Burgos à Madrid par Aranda fut , si non inaugurée en 1808 
pour le passage de nos troupes , du moins activement restaurée ; car j'y 
rencontrais alors des myriades de piocheurs occupés à la rendre viable. 
C'est aujourd'hui une route royale de grande dimension, où, depuis peu 
d'années, on a placé des cantonniers , clair-semés sans doute, puis- 
qu'ils sont à la distance d'une lieue; mais, enfin, le système est com- 
pris, et son application s'étendra. Les ténébres de la nuit nous firent 
traverser inapercus Lerma, Saldaña, Oquillas, Bahaven , Gumiel de 
Izan, qu'en 1808 j'avais vus en plein jour , et dont j'aurais pu constater 
les progrés. 

Les bassins de Lerma et d Aranda , arrosés par l' Arlanza et le Duero, 
ont un luxe de culture qui peut le disputer aux plus belles vallées du 
Midi oriental de la France. Aranda était, en 1808, le seul point detoute 
la route d'Irun à Madrid , où j'eus occasion d'observer des vignobles , et 


( 118 ) 


ils y étaient peu communs; on n'en y voit guère davantage aujourd'hui. 
Jadis, en approchant de la chaine de Guadarrama, on ne voyait qu'une 
terre aride, désolée, tourmentée de profonds ravins. Ce méme sol est 
maintenant transformé en champs de blé, qui n'ont d'autres limites 
que les brusques escarpements de la montagne. Mon vieux manuscrit 
parle de forêts de pins et de gigantesques Juniperus phenicea, dont les 
frondes en pyramide élancée , atteignaient jusqu'à vingt-cinq pieds de 
haut, et en imposaient pour des cyprès; ces pins, ces genièvres, ont 
disparu. Ils furent extirpés pendant notre possession, pour éclairer les 
approches du meurtrier passage de Somosierra, et l'on voit encore par 
ci par là, des ruines de fortins établis par les Francais. Quant au village 
de Somosierra, je Vai retrouvé aussi enfumé, aussi sinistre qu'en 
1808. Cet état stationnaire tient à ce que la route royale, par des 
mesures de süreté , ne le traverse plus. 

Aujourd'hui, comme il y a quarante-six ans, je remarquais avec 
étonnement que d'Irun à Madrid, il n'existait que de fort rares vigno- 
bles, et pas un seul olivier, tandis que des contrées bien moins méri- 
dionales que les Castilles, comme par exemple la basse Navarre et 
l'Aragon , sont fort riches dans ces deux produits agricoles. Tant qu'on 
voyage dans le pays montueux du Guipuscoa et de l'Alava , où la 
végétation spontanée témoigne d’une zône fraiche et tempérée , le natu- 
raliste se rend raison de l'absence de la vigne et de l'olivier. Mais en 
franchissant l'Ebre à Miranda, on entre en plein dans une zóne végétale 
essentiellement méridionale, représentée par le Romarin , la Sauge, les 
Thyms , le Mastichina surtout, les Cistes, les Quercus ilex, lusitanica 
et coccifera, le Juniperus phænicea, et vingt autres végétaux qui pro- 
clament hautement et l'apitude du sol et l'opportunité des conditions 
climatériques australes. 

Lorsqu'à cette époque je constatais ces faits de géographie botanique, 
j'étais porté à accuser ou l'impéritie, ou la paresse des Espagnols, à 
l'endroit de la culture de l'olivier et de la vigne. En 1854, je crois avoir 
mieux compris la question oléicole, et les sommets de Guadarrama me 
donnaient le mot de l'énigme, par les nappes de neige qui les revétaient 
aux derniers jours de Mai. Par son élévation et plus encore par sa con- 
tinuité , cette chaine de montagnes abrite la vieille Castille des effluves 
du Midi, en lui réfléchissant les influences du Nord. Et si la culture de 
l'olivier prospère dans la basse Navarre et l'Aragon , quoique plus sep- 
tentrionaux, c'est que, malgré leur constitution montueuse, ces provinces 


( 119 ) 
n'ont pas ce contrefort continu qui forme à la vieille Castille le paravent 
puissant dont je viens de parler. 

Dans quelques écrits où j'ai cherché à démontrer que les espèces 
végétales résument mieux que tous les thermométres et les cartes géogra- 
phiques, la moyenne de la température d'un pays, j'ai fait, relativement 
au Sud-Ouest de la France, les mémes réflexions que vient de m'ins- 
pirer la zóne végétale de la vieille Castille. Le sol de Toulouse à Bayonne, 
ne produit point et ne produira jamais des Oliviers, parce que le para- 
vent pyrénéen y a mis son velo, comme celui de Guadarrama à la 
Castille. 

Le col ou port de Somosierra est à 1900 métres au-dessus du niveau 
des mers. C'est par lui qu'on descend dans la nouvelle Castille , et 90 
kilométres le séparent de Madrid. Pour se rendre à cette capitale, on 
traverse Robregordo, Buytrago , Cavanilla , San-Agustin et Chamartin. 
Ce vaste pays, très accidenté ou monticuleux , est noté dans mon journal 
de 1808, comme frappé de stérilité sauf aux environs immédiats des 
lieux que je viens de nommer. Le botaniste seul cueillait de toutes 
mains, dans ces solitudes dénudées, des trésors inconnus à cette époque. 
Qu'on pardonne à mes entrailles paternelles, tant soit peu offensées , de 
reproduire iei le nom de Narcissus rupicola, pour une espèce que je 
découvris alors dans les fentes des rochers de Buytrago, et que, malgré 
sa publicité, acte de propriété scientifique, on a, un quart de siécle 
aprés, baptisé de l'appellation de N. apodanthus. Je cueillis aussi fort 
abondamment dans les prairies de Castillejo, un trés petit Narcisse, 
demeuré inédit dans mon herbier depuis 1808, et que mon ami, le 
` professeur Graells , vient tout récemment (1854) de décrire sous lépi- 
théte de pallidulus. 

Quelle heureuse métamorphose ont subie et le sol et les constructions 
habitées de la longue ligne qui sépare Somosierra de Madrid! Tout, 
jusqu'aux blocs erratiques de granit, a été déplacé, bouleversé et conquis 
à la culture. Et voyez d'autre part cette constance traditionnelle des 
animaux pour leurs habitudes. Je retrouvai sur les vieux édifices de 
Buytrago, les cigognes avec leurs énormes nids, comme je les y avais 
vues quarante-six générations avant. 

Hélas ! ce nom de Buytrago retrace à mes souvenirs une grave anecdote, 
un double fait historique qui témoigne des vicissitudes humaines dans 
les plus hautes positions. J'extrais de mon vieux journal ces quelques 
lignes qui enfanteraient des pages de réflexions. 


( 120 ) 

Le 12 Avril 1808, je me trouvais à Buytrago lorsque Ferdinand VII, 
roi d'Espagne depuis moins d'un mois, y fit une halte en se rendant à 
Bayonne, où l'aimant de la politique l'attirait. Il me semble le voir en- 
core se montrant à tous au balcon d'une modeste maison devenue son 
palais du moment. On murmurait à mes cótés sur les motifs et le but de 
ce voyage inopiné. — Le 2 Aoüt de la méme année 1808, je me trouvais 
aussi à Buytrago lorsque Joseph-Napoléon, autre roi d'Espagne depuis 

~ moins d'un mois, y fit une halte dans la méme maison que Ferdinand. 
Tous, bourgeois, soldats, officiers et souverain étaient couverts d'une 
poussiére qui n'avait rien de noble; car nous étions, si non en fuite, du 
moins en retraite précipitée. — Le 24 Mars 1814, j'étais à Perpignan 
lorsque Ferdinand, accompagné du maréchal Suchet, rentrait en Espagne 
pour reprendre son tróne que venait de quitter définitivement Joseph. — 
Jai vu, de mes propres yeux, vu ce double drame, et bien d'autres, 
parce que j'ai vécu dans une époque féconde en événements. Mais je ne 
me pose pas en historien, et il est temps de reprendre mon rôle de voya- 
geur. Jelaisse condamnées à un éternel oubli dans mon vieux journal, les 
réflexions consignées sur ce quadruple fait. 

Les approches de Madrid ne s'annoncaient jadis par aucune avenue , au- 
cune villa, et la vue la plus étendue n'y distinguait pas un arbre. La forêt 
de clochers, dont il était hérissé, fut à mes yeux, de 1808, le fait qui 
me frappa le plus. J'en comptai soixante-huit. Aujourd'hui d'abondantes 
céréales couvrent ces anciens déserts ; la capitale est précédée au loin par 
de jeunes arbres alignés, et la destruction de plusieurs couvents, a consi- 
dérablement réduit le nombre des clochers. 

Le versant méridional de Guadarrama, depuis Somosierra jusqu'à 
Madrid , n'offre pas plus, en 1854 qu'en 1808, des plantations d'oliviers 
et des vignobles. Or, durant la période qui sépare ces deux dates, l'agri- 
culture espagnole est loin d'étre demeurée stationnaire, ainsi que je l'ai 
déjà prouvé, et les agriculteurs castillans ne sont pas plus insensibles que 
les autres au stimulus de l'intérét. Il faut donc qu'il y ait dans cette 
exclusion de l'olivier et de la vigne, une cause ou des causes qu'il s'agirait 
de rechercher. 

Ce n’est guère qu'à une vingtaine de kilomètres au sud de Madrid , dans 
la direction d'Aranjuez , que commence la température australe, et c'est 
là seulement qu'on trouve la culture positive de l'olivier et de la vigne. 
En allant à l Escurial, qui est à 35 kilomètres N.-O. de la capitale, et à 
Alcala de Henares qui en est à 23 N.-E., je n'y ai vu ni un pied d'olivier, 


( 194 ) 
ni un vignoble. Si l'on trouve dans le parc royal de Casa de Campo, aux 
portes de Madrid, quelques oliviers en école d'acclimatation, leur petite 
stature et une décrépitude anticipée protestent énergiquement contre leur 
culture. 

Ces faits négatifs irréfragables semblent, quant à leur explication, 
contradictoires avec ce que j'ai dit en parlant du revers septentrional de 
la chaine. Cherchons donc une autre solution. 

Et , d'abord, les pentes sud de Guadarrama ont une inclinaison si gra- 
duelle que, malgré la distance de 90 kilomètres depuis Somosierra , 
Madrid a encore une altitude de 660 métres, d'aprés M. de Verneuil, 
ainsi que l'Escurial et Alcala, qui ne sont que la continuation dela méme 
ligne madritaine. Il existe là une succession de plateaux paralléles à la 
chaine qui, pendant prés de huit mois, sont exposés aux vicissitudes fri- 
goriques des sommets neigeux de Guadarrama. De là, l'intolérance clima- 
térique de l'olivier et de la vigne pour une culture continue et produc- 
tive. A l'appui de ces influences frigoriques , je rappellerai que les habi- 
tants de Madrid conservent leurs vêtements d'hiver jusqu'à la mi-Juin , 
tandis que la sécheresse et les chaleurs excessives de Juillet et d’Août, 
obligent les gens aisés à déserter la capitale , jusqu'à la fin de l'été, pour 
se rapprocher de la chaine de Guadarrama. 

Mais pourquoi la contrée Sous-Guadarramienne, tant au Nord qu'au 
Midi , est-elle favorable à une botanique spontanée tout-à-fait méridio- 
nale, età une entomologie qui compte parmi les représentants de la zóne 
australe les Akis , Pimelia , Sepidium, Cebrio, Onitis, Nemoptera, Scor- 
pio , Tarentula , etc. , et exclut-elle la culture prospère de l'olivier et de 
la vigne? Les agriculteurs de cette contrée ont-ils pour les céréales une 
préférence fondée sur d'anciennes expériences ou se laissent-ils entrainer 
à une habitude invétérée ? Jel'ignore; mais il y a dans l'exclusion de Poli- 
vier des circonstances d'une investigation difficile. 

Maintenant, tout en m'imposant une austère sobriété de détails, je 
hasarderai un apercu comparatif et statistique du Madrid de 1808 et du 
Madrid de 1854. 

Dans cette longue période de quarante-six ans, la population de la 
capitale se serait accrue de cent mille âmes, et ce chiffre parait justifié 
par la proportion des nouveaux édifices. La rue Alcala, la plus large et la 
plus belle de Madrid , a acquis de vastes trottoirs, bordés d'ormeaux et 
de hautes maisons construites avec goüt. Les rues San-Geronimo , del 
Principe et Atocha , parallèles à celle d'Alcala, sont dans le méme pro- 

Tomek XXI. 9 


( 422 ) 
grès architectural. Celles Mayor, Montera, Fuencarral ont dans leurs 
nombreux magasins un luxe d'étalage à l'instar de Paris, totalement 
inconnu en 1808. La Puerta del Sol n'était à cette dernière époque qu'un 
étroit carrefour, le sinus de confluence de plusieurs grandes rues; 
aujourd'hui elle est devenue, par la démolition d'un couvent et d'une 
église, une large place en voie d'achèvement. 

Le Prado, une des plus jolies promenades extrà-muros de l'Europe, 
est à présent, plus encore que jadis, le rendez-vous quotidien de ce 
qu'il y a d'élégant dans la population ; ce qui confirme et l'accroissement 
de celle-ci, et le progrès tant du luxe que de l'oisiveté. -Les ormeaux , à 
l'apogée de leur belle croissance en 1808 , sont en ce moment remplacés 
par des arbres de diverses essences mal venus ou mal entretenus. Les 
bassins de Cybèle , d Apollon , de Neptune et de l'Alcachofa , magnifiques 
ornements du Prado , étaient en 1808 surabondamment emplis de l'eau 
limpide du lointain Guadarrama. Hélas! à cette heure, Neptune, avec 
ses Hippocampes et ses Tritons, est à sec, ainsi qu'Apollon avec ses 
Grâces. Le beau groupe de Cybéle est converti en une fontaine publique 
journellement assiégée par de rustiques porteurs d'eau ou Aguadores. 

Cette disette aquatique du Prado reconnait pour causes et la multipli- 
cité des fontaines en ville pour une population fort augmentée, et les 
irrigations des nombreuses avenues de la capitale qui, sans cette res- 
source, périraient dans les chaleurs de Juillet et d'Aoüt. L'administra- 
tion municipale s'occupe en ce moment à y remédier en créant de nou- 
veaux aquedues qui prennent leur source au pied de la chaine de Gua- 
darrama. J'ai, moi-méme , vu entre Buytrago et Cavanilla des dépóts de 
grands tuyaux en fonte destinés à devenir les artéres hydrauliques de la 
circulation madritaine. Dans la crise régénératrice actuelle y aura-t-il , 
comme on dit administrativement , revirement de fonds, et les gens et 
les arbres périront-ils de soif? Espérons que non. 

Le Buen Retiro, autre promenade de Madrid , a passé, depuis 1808, 
par une triple métamorphose. A cette dernière date, il y existait un 
grand et bel édifice, une fabrique de porcelaine, casa de China, Yor- 
gueil des Castillans. Les événements militaires obligèrent alors les Fran- 
cals à convertir ce royal site en une forteresse dont le canon tenait en 
respect la cité; mais on ne toucha point à la fabrique. Peu aprés, les 
Anglais rasèrent et les fortifications et l'innocente casa de China. Enfin, 
depuis plusieurs années, le Retiro est devenu une vaste et délicieuse pro- 
menade publique comparable aux Champs-Élysées de Paris. La ména- 


(.198;) 
gerie est placée dans son immense enceinte, et elle m'a paru pauvre 
d'habitants. Cependant j'y ai aequis un fait intéressant, l'aeclimatation 
de deux animaux exotiques qui s'y multiplient à merveille, le Kanguroo 
et l'Autruche. 

La sublime statue équestre en bronze de Ferdinand IV, œuvre de 
Pierre Tacca de Florence, était en 1808 dans un jardin du Retiro, et 
depuis lors elle a été transférée en face du Palais-Royal, où elle est 
plus dignement placée. Au temps enivrant de nos conquétes, en admi- 
rant avec quelques amis ce beau monument , nous eümes l'ambitieuse 
pensée de le voir figurer à Paris, au Carrousel. Hélas ! mieux vaut qu'il 
soit demeuré en place et qu'il ait ainsi évité le sort répercussif des che- 
vaux de Vénise, du Laocoon, etc. 

En 1808, la vaste plaza Mayor était un marché permanent, et pour le 
naturaliste soigneux de son instruction, un cabinet d'études pour toutes 
les productions comestibles de la péninsule. De récentes constructions, 
régulièrement disposées, ont transformé cette place en un superbe quar- 
tier. 

Tout prés du Retiro se voit un monument de douloureux souvenirs 
élevé aprés notre-départ définitif en 1814, à la mémoire des victimes de 
l'émeute populaire du 2 Mai 1808; c'est la colonne du 2 Mai. 

A cette occasion, je ne résiste point à me mettre un peu en scène ré- 
trospective. Lors de ce jour néfaste , je me trouvais en pleine rue au mo- 
ment où l'insurrection se révéla par des coups de fusil et de canon. Vétu 
en bourgeois, je me vis exposé à la fusillade des Francais qui criaient : 
Entrez, lorsque toutes les portes étaient fermées à triple verroux. Je m'en- 
gageai dans des barraques de bois de la place Re de San- Luis. Les coups 
répétés des balles contre ces abris ligneux, me déterminérent à gagner au 
hasard un corps-de-garde espagnol qui, heureusement, demeura neutre. 
Jy restai muet attendant une solution ou une intermission de la crise. 
Bientót , sur la foi de tirailleurs francais , j'essayai de me rendre à mon 
logement peu distant de là. A peine étais-je entré dans la rue Angosta 
San-Bernardo, que je me vis couché en joue par un poste francais placé 
à l'extrémité opposée. Je n'eus que le temps de me coller contre une 
embrasure de porte, et c'est dans cette posture que mon tympan, vierge 
alors du ronflement des balles , en inaugura l'impression. Enfin, j'en fus 
quitte , comme on dit, pour la peur. En 1854 j'ai trouvé une belle fon- 
taine à la place des barraques de Re de San-Luis; le corps-de-garde 
s'est changé en magasin de nouveautés; mais j'ai retrouvé avec quel- 


( 424) 
qu'émotion la bienheureuse embràsare où, quarante-six ans avant, je 
n'étais effacé en m'y enchatonnant trés-immédiatement. 

Quoique le nombre des victimes de l'émeute du 2 Mai 1808 ait été 
considérable, les Espagnols l'ont depuis beaucoup exagéré. A l'époque 
de ce terrible événement oü je pouvais dire... queque ipse miserrima 
vidi, on portait à quinze cent les morts et les fusillés. Au temps, déjà 
loin de nous, de la réaction, on les a quadruplés, et la tradition répète 
encore aujourd'hui le chiffre de six mille victimes... C'est ainsi qu'on 
écrit l'histoire... 

Je dirai deux mots sur le Musée des sciences naturelles. En 1808, j'eus 
l'honneur d'y accompagner l'illustre Geoffroy de Saint-Hilaire qui se 
rendait à Lisbonne avec une mission scientifique. Il n'y avait alors de 
vraiment remarquable, qu'une opulente série d'échantillons d'or, d'argent, 
de platine et de pierres précieuses, qui s'y voit encore, et le fameux 
squelette du gigantesque Megatherium. Notre grand naturaliste reconnut 
à ce squelette quelques pièces hétérogènes. Aujourd'hui cette monumen- 
tale charpente osseuse est plus légitimement articulée. Gràce à la haute 
intelligence, aux soins éclairés et au zèle incessant de Don Mariano 
Graells , directeur de ce musée et professeur de zoologie, cet établisse- 
ment a pris, depuis une douzaine d'années, un développement considé- 
rable qui progresse tous les jours. Je ne citerai parmi les quadrupédes 
empaillés que le Capra hispanica , avec toutes ses variétés d'àge et de 
sexe. Ce bouquetin, récemment découvert et décrit par mon savant 
collègue et ami M. Schimper, de Strasbourg, habite les hautes régions 
des montagnes de Sierra Nevada et de Gredos. Il s'égare parfois jusque 
dans nos Pyrénées centrales. Dans la collection ornithologique, M. Graells 
s'attache surtout à y faire figurer les espéces, encore mal connues, de la 
péninsule. Ce savant, qui n'est étranger à aucune des branches de l'his- 
toire naturelle organique, est secondé dans le classement des animaux 
articulés par le professeur Don Laureano Perez, aussi instruit en ento- 
mologie que complaisant et généreux envers ceux qui s'associent à ses 
recherches. Un vénérable savant, Don Juan Mieg, ancien disciple de 
Cuvier et de Duméril, d'origine hélvétique, transplanté en Espagne 
depuis quarante ans, professeur de physique, auteur de plusieurs ou- 
vrages intéressants, prête aussi son concours à l'attrayante étude des 
insectes, et son admirable pinceau peut défier les plus habiles iconogra- 
phes de l'Europe. Un jeune professeur, M. Villanova , trés-versé dans la 
paléontologie , vient d'exécuter, aux frais du gouvernement espagnol, un 


( 125 ) 

voyage de plusieurs années en France, en Allemagne, en Angleterre et en 
Italie; il en a rapporté d'immenses matériaux qu'il s'occupe à coordonner. 
Les herbiers des botanistes espagnols sont disposés dansle musée de 
manière à pouvoir être facilement consultés par les savants adonnés à 
l'étude des plantes. J'ai visité, avec une respectueuse émotion, la cor- 
respondance autographe de Linnœus avec Lœfling, pendant le long 
séjour de celui-ci à Madrid, il y a plus d'un siècle. On y voit une collec- 
tion d'insectes hémiptéres acquise à la succession du célèbre Latreille , 
par le jeune Carreño, entomologiste espagnol, de la plus haute espé- 
rance, mort à Paris. Il fit ce legs scientifique à sa patrie. J'éprouvai , je 
l'avoue, quelque chatouillement d'amour-propre en reconnaissant dans 
cette collection, des étiquettes de ma main sur des espéces que j'avais 
jadis communiquées à feu mon ami Latreille. Je ne quitterai point ce 
musée, dont le local laisse beaucoup à désirer, sans mentionner une 
collection bien classée des beaux marbres indigènes de l'Espagne. 

L'École de médecine de Madrid était, en 1808, un hópital militaire 
français, où j'avais un service médical. Elle n'était alors que l'ébauche 
de celle d'aujourd'hui. Le local situé dans la grande rue d'Atocha 
n'offre rien de remarquable à l'extérieur. Le jour où je le visitai, avec 
mon ami Graells, le hasard me fit assister à la réception solennelle d'un 
jeune professeur, ce qui me fournit l’occasion de voir tous les mem- 
bres de la docte Faculté en grand costume. Celui-ci me frappa singu- 
lièrement par la couleur jaune loriot intense de la toque et du camail, 
tranchant sur le noir du vêtement sous-jacent. La salle des pièces ana- 
tomiques fut la seule que j'eusleloisir de parcourir avec quelque détail. 
J'y remarquai avec surprise un squelette humain de sept pieds de haut ; 
c'était celui d'un militaire espagnol. J'admirai des préparations artifi- 
cielles pour l'étude de l'obstétrique, ainsi que plusieurs cas pathologi- 
ques intéressants. 

Après avoir parlé rues, places, édifices de la capitale, consacrons un 
rapide aperçu à ses habitants qui ont aussi subi leur part de méta- 
morphose dans la période de quarante-six ans. Ce serait bien ici le cas 
d'un paralléle des Espagnols de 1808, et de ceux de 1854 ; mais le sujet 
est délicat, et la tâche par trop difficile à une époque surtout où cette 
nation rajeunissant à sa facon les principes de notre première révolution 
et méconnaissant peut-être les conditions physiologiques respectives, 
semble vouloir entrer dans cette perturbation administrative, dans ce 
déclassement social, conséquences peu évitables de certains mots dont 


( 126 ) 
l'acception a été ou forcée ou exagérée. Je m'abstiens done en n'abor- 
dant que l'écorce du sujet. 

Et, comme dans les études anthropologiques , il faut tenir compte de 
l'action ou de l'influence des vétements sur le physique et le moral de 
l'homme , je vais, dans mon cadre restreint, signaler les changements 
les plus saisissables survenus dans le costume du citadin et du militaire. 

En 1808, les hommes portaient tous, méme dans l'été, le manteau 
castillan dans lequel ils s'embossaient avec grâce et non sans prétention. 
Aujourd'hui, on ne voit dans les rues et les promenades, que des habits 
ou des paletots à la francaise, et le chapeau rond bien lustré. Ce n'est 
qu'exceptionnellement que l'on rencontre, par-ci, par-là, dans les fau- 
bourgs , quelque vieux Castillan du siècle dernier, enseveli dans sa cape 
brune et coiffé de la montera. Les élégantes du Prado ont fait acte de 
patriotisme , en fait de coquetterie, en conservant la mantille classique 
si bien adaptée au jeu de leur mobile physionomie, et l'éventail, el aba- 
nico , télégraphe significatif si habilement manié. Elles n'ont adopté ni 
chapeau , ni coiffure. Leurs cheveux sont artistement disposés en ban- 
deau, et je ne sais pas trop si elles n'auraient pas à revendiquer un droit 
de priorité pour cette mode si généralement suivie aujourd'hui; toute- 
fois , dans lessalons, les dames de Madrid ont admis la toilette parisienne. 

Mais un changement qui a surtout excité ma surprise, est celui de 
l'uniforme de la troupe espagnole. En 1808 , les soldats avaient une veste 
courte plus ou moins rembrunie, et leur équipement n'avait rien de 
régulier. Maintenant, soldats et officiers, ont l'habit et la tenue propre et 
soignée de nos militaires au temps de la gloire impériale. Leur musique 
ales mémes instruments, le méme répertoire que ceux de nos régiments. 
Le séjour septennal des armées francaises en Espagne, et celui des pri- 
sonniers espagnols en France, n'ont pas peu contribué à cette transfor- 
mation du costume militaire. 

Une observation sur les mœurs actuelles vient se présenter au bout de 
ma plume, et je lui donne cours. Les hommes fréquentent beaucoup 
moins les églises qu'autrefois , et ce fait négatif n'est pas sans significa- 
lion. Point de chaises dans les églises de Madrid. On s'agenouille fran- 
chement sur le marbre ou la brique; et quand les dames sont fatiguées 
de cette attitude rotulienne , ou lorsque l'office divin le permet, on les 
voit se reployer sous-robe sans effort, et s'asseoir arabesquement sur leurs 
talons. En admirant la facilité de cette manœuvre, je me demandais si 
sa ralson , anatomique ou traditionnelle , ne remontait pas à une origine 


(121) 
musulmane. A l'élévation et à la communion, les coups de poings redou- 
blés sur une poitrine sonore produisent un roulement assez bizarre pour 
les oreilles francaises. Le déploiement continuel des éventails a aussi 
son originalité de bruit. Je n'ai pas vu que, comme en France, on 
quétàt pour l'église, ni pour les àmes du purgatoire. 

Les environs de Madrid ont aussi subi leur changement de décoration. 
Ils étaient jadis presqu'incultes , et conséquemment favorables aux excur- 
sions botaniques et entomologiques. Je les avais alors fructueusement 
explorés avec le célèbre Lagasca , avec Boutelou, Zea, Lallave, Ro- 
driguez , Noboa , tous, hélas! descendus dans les profondeurs du sous- 
sol. Mais une large compensation reste au naturaliste dans le parc royal 
de Casa de Campo, celui du Pardo , le site de Chamartin , les bords du 
canal de Manzanarès et les chaudes montagnes d' Aranjuez où le chemin 
de fer vous transporte en une heure. 

Un nouveau quartier, du nom de Chambéry, s'est en quelque sorie 
improvisé depuis 1808 en dehors de la porte de France ou de Bilbao. Il 
y a déjà une centaine de maisons récemment bâties, et les constructions 
sont en pleine activité, en sorte qu'avant dix ans, sauf révolution, cet 
appendice madritain , placé d'ailleurs dans les meilleures conditions de 
salubrité, pourrait bien avoir de six à sept mille habitants. Je ne quit- 
terai point Chambéry sans citer un grand et beau cimetière nouveau, situé 
prés de là, et sans dire quelque chose sur un chantier du voisinage , où 
l'on taille le granit. Les coups de marteau et de ciseau portés sur cette 
roche réfractaire sont tellement résonnants, qu'à une certaine distance 
on dirait le tintement de timbres métalliques. En parcourant ce chantier, 
je m'arrétai devant un énorme cylindre creux de granit à surfaces régu- 
liérement unies, et de la dimension d'un grand tonneau. J'ignore à quel 
usage il était destiné. 

Le pare royal de Casa de Campo , bien mieux entretenu que jadis, et 
aujourd'hui sous la direction d'un jardinier francais, est un très-vaste 
enclos de plusieurs centaines d'hectares , coupé de collines, de ravins, 
de plaines et de piéces d'eau. Je n'ai pas connu de site plus délicieux 
pour le naturaliste. On peut y renouveler dix fois par an, ses investiga- 
tions avec la certitude d'y faire toujours une abondante moisson. C'est 
le Fontainebleau de Madrid, avec l'avantage d'étre aux portes de la capi- 
tale. Jy rencontrai pour la première fois de ma vie, en Juin 1854, un 
ophidien dont j'ignorais l'habitat en Europe, l'Anphisbena cinerea. On 
peut, en toute confiance, saisir à la main cet innocent reptile. Il habite 


( 198.5 
sous les débris et les pierres au pied du mur d'enceinte. On le prendrait 
tout d'abord pour un gros lombrie terrestre. J'en pris plusieurs indi- 
vidus. Au lieu de s'enfuir il s'enroule en se raidissant. Dans cette méme 
localité on trouve le Carabus helluo , insecte rare partout ailleurs. 


Une excursion à Aranjuez, dans la journée du 10 Juin, et par un ciel 
brülant, nous permit d'en explorer et les montagnes pelées et la lagune. 
On y est en pleine zóne australe et dans la patrie de l'olivier. Pour ne 
point ravir un instant à la botanique et à l'entomologie, nous laissàmes 
invisitées et la royale résidence et ses beautés artistiques. 


Les bords herbeux de la lagune et les genéts de la montagne nous 
fournirent plusieurs insectes dignes d'étre capturés (1). Dans les ravins 
de ces monts, d'un aspect si aride, nous trouvàmes plusieurs plantes 
qui eurent les honneurs du carton (2). 


ll est temps d'en finir avec Madrid , ses métamorphoses et ses environs; 
je vais dire mes impressions dans un voyage aux montagnes de Gua- 
darrama. 

Le 14 Juin 1854, je partis de Madrid pour l'Escurial avec mes amis 
Graells, Perris et Sanchez. L'excursion devait étre longue et le bagage 
était proportionné. La diligence ne diffère guère de celles de France; 
mais l'attelage avait son allure locale, et il mérite de nous arréter un 


(1) Je me borne à signaler : 


Pogonus viridanus. 
Stenolophus proximus. 
— dorsalis. 


Bembidium quadrimaculatum. 


— plagiatum. 
— quadriguttatum. 
Dasytes eratus. 
—  metallicus. 
— rufipes. 
Lixus anguinus. 


(2) Lepidium subulatum. 
— cardamines. 
Reseda, erecta. 
Frankenia thymifolia. 


Teucrium pseudo chamæpilhys. 


Helianthemum squammalum 
Vella. pseudo-cytisus. 


Polydrusus albellus. 
Coniatus repandus. 
S(ylosomus Ltamarisci . 
Altica dorsalis. 
Pachnephorus arenarius. 
Elater ornatus. 

—  bœlicus. 

—  cribricollis. 
Apion retama. 


Sisymbrium crassifolium. 
Gladiolus Reuteri. 

Salvia hispanorum. 
Sonchus crassifolius. 
Crucianella patula . 
Cochlearia glastifolia 


( 429") 

instant. Dix mules au pied léger, au caractère parfois récalcitrant , étaient 
rangées par paires en une longue série. On appelle Adelantero le pos- 
tillon à cheval, en tête de la série. À chaque relais vient se placer à côté 
du conducteur, un Zagal qui connait à fond le physique et le moral de 
ses mules. Chacune de celles-ci a son nom spécifique, plus ou moins 
qualifié, qu'elle a appris par la lecon du fouet. Ainsi, au mot d'ordre de 
Generala , Coronela, Capitana, Jsabela, Molinera, Polilla, Aita, 
Aitcha, etc., chaque titulaire dresse à l'instant ses longues oreilles et 
redouble plus ou moins son trot, pour éviter l'admonestation flagellaire. 
Les cris incessants, les allocutions topiques étaient poussées par le 
Zagal avec un sérieux, une conscience, un entrain où son amour-propre 
paraissait aussi engagé que son intérét, et nous fournirent, à nous 
Francais, une des scénes les plus originales qu'on puisse imaginer. 
Placés aux premières loges, c'est-à-dire, dans le coupé du véhicule, nous 
pouvions parfaitement apprécier les manœuvres, les attributions respec- 
tives du Zagal et de ses élèves. La force ou les modulations de ses cris 
variaient suivant la distance des mules, ou suivant leur tempérament 
connu. Souvent il appliquait sur le cóté de son visage une main creusée 
en conque, pour mieux diriger ses vociférations. Souvent aussi, impatienté 
de l'impuissance de sa bruyante parole, on le voyait sauter de son siége 
pour stimuler réitérativement, du manche de son fouet, les délinquantes 
bétes. La mise de la téte du Zagal complétait le spectacle. Sa face brülóe 
était à peine ombragée par un chapeau castillan pur sang, inamovible, 
à bords relevés formant un canal, une rigole circulaire, orné de houppes, 
de rosaces, apposé sur son chef qui était coiffé hermétiquement d'un 
mouchoir rembruni. 

Le trajet de Madrid à l'Escurial se fait en cinq heures par une large 
route qui traverse au Pardo le Manzanarés et plus loin le Guadarrama. 
Le pays est tantót couvert de céréales, tantót inculte. Aprés les relais de 
Rosas et de Galapagar , la route devient sinueuse et ascendante, ce qui 
nous permit de mettre pied à terre , pour nos investigations. 

Nous passàmes un jour plein à l'Escurial. Un temps superbe nous per- 
mit de bien explorer les productions naturelles de ses environs. Mon 
herbier s'y enrichit. Trois insectes , qui y abondaient, furent les repré- 
sentants entomologiques de cette localité; c'étaient Lagria lata, Apho- 
dius carpetanus , Chasmatopterus Illigeri. Ce jour-là, ce dernier bap- 
téme fut inauguré par M. Perris qui, prenant la nature sur le fait, cons- 
tata que les C. villosulus et pilosulus d'Iliger, n'étaient que les deux 


( 130 ) 


sexes d'un seul et méme type. Cette observation directe, qui redresse 
une erreur , a bien sa valeur de science. 

Les devoirs du naturaliste remplis, devions-nous laisser inapercu le 
célèbre monastère de l'Escurial ou Escorial, comme disent les lettrés 
espagnols. ? L'oecasion était opportune, car, précisément ce jour-là, 
15 Juin , se célébrait la Fête-Dieu (Dia de Corpus), et les moines de 
St.-Jéróme (los Geronimos), réinstallés depuis peu de mois, firent, 
dans le cloître, une procession solennelle , où le public était admis. 
L'aflluence était grande et la proportion des hommes bien plus considé- 
rable qu'à Madrid. La province a partout des mœurs moins corruptibles , 
moins changeantes que dans la capitale. 

Est-il besoin de rappeler qu'il y a trois cents ans, un roi terrible et 
cruel, qui remplissait alors l'Europe de son nom , forma, à la bataille 
de St. -Quentin, le vœu de dédier à St-Laurent, un monument religieux, 
d'une grande magnificence? Cet immense et colossal édifice, tout cons- 
truit de masses de granit, se compose du monastère et du palais royal 
qui lui est contigu. Sa configuration générale, pour répondre à la Sainte- 
dédicace, est celle d'un gril dont les pieds sont représentés par les quatre 
superbes tours du couvent et le manche par le palais. En entrant dans 
l'église, je fus frappé d'un saisissement indéfinissable à l'aspect de ces 
voûtes hardies, de ce parquet à grands carreaux de marbre blanc et 
noir, de la grave élégance des chapitaux , des corniches, des frises où 
l'habileté du ciseau a si heureusement défié lædureté de cette primitive 
roche , des beautés sculpturales du jaspe, de l'or, du bronze, des bois 
compacts les plus recherchés, de ce somptueux chœur placé dans une 
galerie supérieure, entre deux buffets d'orgue resplendissants, de ce 
pupitre gigantesque , si bien posé sur son pivot, que l'effort seul du doigt 
suffit pour le faire tourner. On nous signala un des coins du chœur où 
Philippe II, voué, aprés ses campagnes, à une vie toute monacale, 
venait journellement prier et méditer. Son palais avait une porte inté- 
rieure de communication avec le couvent. Je vis là, dans une armoire 
en beau bois bien sculpté, un genre de luxe tout-à-fait inconnu pour 
moi, 65 énormes missels, d'un format de deux à trois mètres carrés, 
renfermant chacun, sous une riche et lourde reliure, cinq feuilles 
seulement d'un beau parchemin, avec des caractéres d'une grandeur 
proportionnée. Ces dimensions des missels expliquent celles du colossal 
pupitre. Le temps nous manqua pour visiter et le palais et ses jardins et 
les catacombes du monastére, dont la profondeur égale la hauteur de 
l'édifice. 


( 131 ) 

Que serait-ce donc si je voulais simplement énumérer les tableaux et 
les fresques des premiers peintres de l'Europe, au temps où s'éleva ce 
monument religieux ? Guerriers, tant étrangers que nationaux , révolu- 
tionnaires de toutes les époques, qu'avez-vous fait de tous ces chefs-d’œuvre 
de Raphael, Rubens, Véronèse, Léonard de Vinci, Titien , Vandyck, 
Michel-Ange, Carache , Peregrino, Bergamesco, Sanchez, Luqueto , 
Caravajal , Rivera, Romulo, Bustamente, Velasquez , Herrera, et vingt 
autres peintres illustres, appelés et largement rémunérés par Philippe II? 
Tous ces tableaux, je les trouve inscrits et décrits dans le livre inti- 
tulé : Descripcion del real monasterio de San. Lorenzo del Escorial, por 
Don Andres Ximenez (1164). Le couvent et le palais de l'Escurial, ont 
coüté 240 millions de réaux , ou soixante millions de francs. 

De ces tableaux de l'art, revenons aux tableaux de la nature toujours 
rajeunis , toujours émouvans pour l'investigateur inspiré. 

Notre petite caravane, pour l'excursion dans les montagnes de Gua- 
darrama , se composait de quatre chevaux montés par nous, d'un cin- 
quiéme portant bagages et provisions, et d'un jeune Castillan, Francisco, 
bien découplé , affecté à mon privé service, et suppléant par l'acuité de 
sa vue à la faiblesse de la mienne. Nos chevaux , sans étre de race anda- 
louse , avaient des qualités appréciables, le pied sür, l'humeur accommo- 
dante , une constante disposition aux haltes exigées et surtout un appétit 
qui , malgré le mors , les trouvait toujours préts à l'herborisation. 

Graells et Sanchez, portaient un fusil pour tirer aux oiseaux , et, le 
premier , notre chef, notre guide, avait un clairon de cuivre pour rallier 
la troupe dans ses explorations divergentes. 

Le ciel était pur. Nous marchions radieux en face des Montes Car- 
petani des Romains. Les pics de Siete picos, Cabeza de hierro, Maliciosa, 
etc., sont successivement proclamés et salués. On croise au village de 
Gardena ? la route royale de Madrid à Valladolid, on traverse los Molinos 
et on laisse sur sa gauche Cercedilla. Aux premiers étages de la mon- 
tagne , oà la nature n'a point encore perdu ses droits de fertile inculture, 
les attraits des Soldevilla setosa , Pyrethrum sulphureum, Statice alliacea, 
Antirrhinum hispanicum , Pæonia Boissieri, Ranunculus lateriflorus , 
Adenocarpus hispanicus provoquent notre pied à terre pour les cueillir 
et nos recherches se continuent ainsi jusqu'à la couchée. Je constatais , 
non sans quelque émotion, l'abondance dans ces contrées Sous-Guadar- 
ramiennes du Chéne- Tauzin , le même qui peuple notre Sud-Ouest de 
la France. La dénomination scientifique de quercus Tozza, est radica- 


(132) 

lement défectueuse. L'oreille du botaniste parisien qui, le premier l'im- 
posa, avait bien mal saisi le nom landais de Tauzin, nom qui, comme 
celui de Duchène, de Dupin, etc., s'applique à un grand nombre de 
familles du pays oü croit cet arbre. Ce chéne, au feuillage tardif large 
et pubescent , au tronc disgracieux , n'habite pas plus l'Est et le Midi de 
l'Espagne , que le Midi oriental de la France; il a sa signification clima- 
térique , sa valeur de géographie botanique. 

L'entomologie, dans cette course pédestre, nous combla aussi de ses 
faveurs. La chasse au parapluie, sous les branches du Tauzin et des 
genéts , nous fournit d'excellentes captures, entr'autres Cneorhinus dis- 
par , à livrée sexuelle si différente, Metallites cristatus , acquis l'un et 
l'autre à la science par notre ami Graells ; Luperus flavus et sulphuripes, 
Brachyderes gracilis, Pachybrachis elegans. Le brillant Cryptocephalus 
globicollis et le C. Rossii tombèrent dans nos filets. Un seul Ascalaphus 
lusitanicus vint scintiller à mes yeux pour me laisser le regret de ne 
l'avoir pas saisi. 

Il était huit heures du soir, quand nous arrivàmes à la Venta de 
Navacerrada , oà il avait élé convenu de passer la nuit. Dieu vous garde, 
touristes habitués au confort, d'une Venta, de ce cabaret ou hôtellerie 
du désert au voisinage des grands chemins! Nous parlageàmes avec de 
nombreux arrieros, ou muletiers , ce gite nocturne. Une reconnaissance 
des gardes civils, institution dont j'aurai bientót occasion de parler, 
nous placa dans la plus parfaite sécurité. 

L'occasion était belle, dans ce péle-méle de gens et de bétes, pour 
une peinture de mœurs. Elle avait son originalité. La connaissance de 
l'idiome national me mettait à méme de saisir et d'inscrire des apercus 
piquants; mais je sais résister au prurit de ma plume. Les maritornes 
de la Venta, curieuses ex professo, ouvraient de grands yeux noirs en 
nous voyant sérieusement occupés à étaler des plantes sur du papier, à 
piquer ou à rouler des insectes; à disposer des reptiles dans des flacons. 
On nous prit pour d'habiles et respectables gens qui cherchaient des 
remédes pour l'humanité souffrante , et nous n'eümes garde de démentir 
cette impression. Je laisse inédites, dans mon carnet, les notes relatives 
et au souper surépicé et au lit, ou grabat, sur lequel mes vieilles apo- 
physes eurent à lutter. contre des duretés sous-jacentes qui, dans cette 
région granitique, semblaient des rognons de cette roche antédiluvienne, 
tandis qu'elles se réduisent en définitive, à des Egagropiles artificielles 
en voie de fossilisation. Le souvenir d'une entomologie clinique, peu 


(133) 


rare dans les posadas, ou auberges, me trottait par fois dans l'esprit , 
sans ébranler mon courage. Grâce à Dieu, aprés l'extinction du clas- 
sique Candil, je perdis connaissance pour ne la retrouver qu'à l'aube 
matinale. 

Le lendemain, par un ciel nuageux, en gestation de pluie d'aprés 
les météorologues de la localité, la caravanne reprit sa marche ascen- 
dante vers le port de Navacerrada. Avant d'y arriver, on traverse la zóne 
botanique du Genista purgans, dont les corolles jaunissaient toutes 
les pentes en exhalant une forte odeur nauséabonde qui en justifie 
l'épithète. On entrevoit les quelques maisons du hameau de Ventorillo, 
et aussitót on atteint la créte limitrophe des deux Castilles, le port de 
Navacerrada. Ce nom signifie passage fermé, parce qu'à l'époque des 
neiges, il est souvent intransitable. D'aprés une estimation de M. de 
Humboldt , il aurait une altitude de 1886 métres. La cordiliére carpé- 
laine, presque partout granitique, n'a que trois routes carrossables 
aboutissant aux ports de Guadarrama, Navacerrada et Somosierra : je 
les ai traversés tous trois. 

Aux premiers pas de notre descente, sur le revers septentrional des 
monts de la vieille Castille, une pluie diluvienne nous imbiba en un 
instant, et nous courümes à un abri hospitalier, fort rapproché, un 
poste de gardes civils. Un bon feu, à l'arome du pin, nous sécha bien 
vite. C'est ici le moment de parler de ces gardes civils. 

Pendant et aprés la récente guerre de succession des Cristinos et des 
Carlistas , les routes de toute l'Espagne étaient infestées de voleurs, de 
malfaiteurs, de brigands à divers titres. Un général, d'une haute intel- 
ligence, un ministre d'un patriotisme éclairé , conçut l'idée de sauve- 
garder les voyageurs et le commerce, en organisant sous le nom de 
Gardes civils, une sorte de gendarmerie à pied, dans un pays où rien 
de semblable n'avait jamais été pratiqué , ni tenté. L'exécution suivit de 
prés le projet, malgré son étendue et ses difficultés. De deux en deux 
lieues, fut construit le long des grandes routes, un édifice carré, en 
solide maçonnerie, un Blockau , avec ses meurtrières et son système de 
défense, destiné à loger de jour et de nuit, deux gardes civils qui se 
relévent matin et soir, de maniére à ce que le poste soit toujours 
occupé. Ces gardes sont pris parmi les militaires, encore jeunes, dont 
le courage, la force, la moralité et le dévouement, ont été éprouvés. 
Ils sont parfaitement équipés et d'une tenue faite pour imposer. On leur 
donne une solde journalière d'un franc. Depuis dix ans environ que 


( 134 ) 
sont établis ces postes militaires, la sécurité des routes est garantie dans 
toute la péninsule, et nous avons nous-mêmes éprouvé à diverses repri- 
ses le bon accueil qu'on y reçoit. Grâces soient donc rendues au général 
Narvaez, pour cette méritoire institution. Si, par un événement quel- 
conque, ces forts protecteurs viennent à disparaitre, le brigandage ne 
tardera point à réenvahir le pays. 

En reprenant notre route descendante vers la Granja, nous atteignimes 
tout aussitót la large zóne des pins. Le Ranunculus carpetanus émaillait 
de ses fleurs jaunes toutes ces pelouses, et nous pümes cueillir des 
touffes de l'élégant Statice cespitosa , la miniature du gazon d'Olympe. 

C'est le Pinus sylvestris qui forme cette zône forestière. Ses troncs 
acquiérent les proportions des sapins de nos Pyrénées. Mieux fait peut- 
étre que notre pin maritime du sud-ouest de la France, il n'offre pas le 
riche tribut de résine de ce dernier. On se borne à l'exploiter comme 
bois de construction , et l'on rencontre sur les diverses routes de Madrid 
des convois considérables de poutres, solives, planches, etc., venant des 
foréts de Guadarrama. Les vieux troncs de ce pin, sans perdre la vie de 
leurs branches, sont sujets à une décortication spontanée qui laisse à 
nu la couleur blond -foncé d'un liber uni. Je n'avais jamais vu pareille 
chose. Nos pins maritimes n'éprouvent point une semblable desquam- 
mation. 

La route sinueuse présente vers le milieu de sa pente un point appelé 
las siete vueltas , à cause de ses sept coudes rapprochés. Non loin de là 
se voit la belle fontaine monumentale de Balsain, nom du vallon ou elle 
déverse ses eaux. 

Malgré les ondées intermittentes et le vent le plus contrariant, nous 
abandonnàmes nos montures pour explorer les environs de la route. 
Aprés des recherches médiocrement fructueuses, on fit une halte restau- 
ratrice sous l'ombre d'un pin. Un Lechon, ou cochon de lait, rôti la 
veille à la Venta , fut dépecé, dévoré, trouvé exquis. Une averse vint 
tronquer ce délicieux repas, et notre précipitation à abandonner le poste 
fut telle, que l’un de nous oublia sa moisson botanique, et ne s'en apercut 
qu'une heure aprés le départ. Les amis de Flore comprendront ce désap- 
pointement. 

Nous cueillimes néanmoins quelques souvenirs botaniques de cette 
excursion si traversée : Narcissus rupicola en pleine floraison ; Saxifraga 
carpetana, espèce évidemment frauduleuse, simple modification de 
taille du granulata, ainsi que j'en ai eu plus tard la preuve convain- 


( 135 ) 

cante par des pieds vivants rapportés de Guadarrama , et qui , cette année 
1855, ont fleuri dans mon jardin où elle a repris son type linnéen ; 
Linaria delphinioides , charmante espèce digne de figurer dans nos par- 
terres; Viscum laxum, plante peu recommandable par son aspect, para- 
site des branches du pin : je ne l'avais jamais vu ; Lychnis macrocarpa, 
encore une superfétation pour la science, à grosses capsules hypertro- 
phiées. Des graines prises à l'Escurial ont levé, fleuri et fructifié en ce 
moment à Saint-Sever Juillet 1855), et j'y retrouve le légitime L. dioica 
Lin. , commun en France. 

Nos chasses entomologiques furent couronnées par la découverte sous 
les pierres et les divers abris de cette pente septentrionale de Guadar- 
rama, des Carabus Guadarramus, Feronia Ghiliani, globosa, nemoralis 
et montanella , Zabrus marginicollis et pyrencus , Cymindis melano- 
cephala , Philax ulissiponensis , et de quelques rares individus du Miso- 
lampus scabricollis , si ardemment convoité. 

Les pluies jalouses nous détinrent une semaine à la Granja, sans pour- 
tant y demeurer oisifs. La montagne du Reventon fut explorée ainsi que 
sa modeste cascade qui saisit au loin les regards. Ce mont est un chainon 
latéral de Guadarrama. Dès les premiers pas, s'offrirent deux crucifères 
inconnues pour moi, l'Arabis stenocarpa à tige élancée, droite et simple, 
d'un mètre de haut, et le Lepidium perfoliatum ou Thlaspi heterophyllum 
Cav. L’ Adenocarpus hispanicus abondait prés de là. 

Je fus surpris de rencontrer sur les pentes du Reventon une célébrité 
arachnidienne, la fameuse Tarentule qui fut en 1808 l'objet privilégié de 
mes études. Je revoyais, avec une certaine satisfaction d'amour-propre 
d'auteur, sa singulière taniére surmontée de sa tourelle extérieure, son 
habileté à revêtir de soie les parois internes de ce palais tubuleux. J'a- 
percevais au premier coude de son réduit obscur, ses yeux étinceler 
comme ceux du chat. Ainsi qu'au vieux temps, cette belle araignée, plus 
redoutée que redoutable, se laissait débonnairement tromper par l'a- 
morce d'un épillet de graminée agité à la porte de son terrier. On la 
voyait alors s'élancer d'un bond au dehors, et si l'on était assez agile 
pour lui barrer la retraite, elle se blottissait dans sa confusion et on 
pouvait, sans nulle crainte, la saisir au corps. Ainsi, quarante-six ans 
se sont écoulés depuis la première fois que j'observais les manœuvres de 
la Tarentule sans qu'elle ait fait le moindre progrés. 

Qu'on me permette un rapprochement qui paraîtra peut-être un peu 
disparate. Il y a une vingtaine de siècles, les fiers conquérants des monts 


( 136 ) 

Carpétains, en parcourant dans leurs courses ou leurs chasses le Re- 
venton , foulaient aux pieds , sans s'en douter, les donjons des romaines 
Tarentules , et tandis que, parvenus à l'apogée de leur gloire , ils eurent 
à subir l'inévitable décadence, notre laborieuse Arachné, fidéle à son 
poste comme à l'instinctive tradition, est demeurée stationnaire, s'en 
trouvant bien , ne voulant pas mieux , et cela pour la plus grande gloire 
des sublimes harmonies de la nature. 

Tréve de Romains et Tarentules pour signaler dans cette méme loca- 
lité du Reventon le plus brillant, sans contredit, de tous les scarabées 
européens , le Geotrupes coruscans , d'un cuivre doré éclatant. Il parait 
rechercher les crottins des brebis. Une sauterelle aptére, grosse, lourde 
et laide, ayant la configuration générale de l Ephippium ou Porte-Selle , 
se trainait, cà et là, dans ce désert. M. Graells a décrit et figuré cette 

* locustaire sous le nom de Pycnogaster jugicola. 

J'eus beau fureter scrupuleusement les rochers de la cascade du Re- 
venton , je weus que des déceptions. Je pris pour mémoire des vulgarités 
en mousses et en lichens. Mais la patience du scrutateur tant soit peu 
ambitieux ne se lasse jamais. Une découverte, de mince valeur en 
apparence, me dédommagea. Je trouvai aux tiges du Cotyledon umbi- 
licus une petite galle produit de la piqüre d'un insecte. J'en recueillis 
soigneusement quelques-unes, et de retour en France, j'eus l'indicible 
satisfaction d'en voir éclore un curculionite nouveau du genre Nano- 
phyes. La chasse au parapluie fut des plus productives. Indépendamment 
d'un déluge de Metallites cristatus , nous primes deux Pachybrachis à 
étudier, et une foule de Phytocoris d'une détermination peu facile. 

Le mauvais temps ne nous empécha point de visiter le magnifique 
jardin royal de la Granja. C'est Philippe V, petit fils de Louis XIV, qui 
fonda cette résidence souveraine. Ce prince, né au milieu des chefs- 
d'œuvre de Versailles, conçut l'idée de les imiter, et sut attirer près de 
lui les grands artistes. Ce jardin, situé au pied des monts Carpétains, 
qui lui fournissent avec largesse des eaux claires, vives, toujours en 
bruyante cireulation , a sous ce rapport une supériorité trés-marquée sur 
celui de Versailles. J'admirais le goüt exquis , l'admirable exécution et 
la profusion extraordinaire des statues, des vases, des groupes mytho- 
logiques en marbre, en bronze ou en plomb, et les bassins échelonnés 
de ce local enchanteur. Le réservoir supérieur qui abreuve tous les autres 
est immense, et placé sur un plateau où la vue embrasse et les sommets 
vaporeux de Navacerrada et les flancs du pic neigeux de Pezialara , 


( 139.) 

d’où surgissent les puissantes sources qui s'épanchent en cascades dans 
tous les étages du jardin. Je n'ai rien vu de si grandiosement pittores- 
que, que ces prodiges de la nature défiant les prodiges de l'art. Parmi les 
groupes allégoriques , le jet d'eau de la renommée, la fama, s'élance, 
quand il fonctionne, à une si prodigieuse élévation, qu'il s'aperçoit, dit- 
‘on, de Ségovie, ville distante de seize kilomètres. Les arbres, arbustes 
et plantes d'agrément de ce jardin en amphithéâtre, sont d'une belle venue 
et bien entretenus. 

Nous ne pümes pas visiter le palais qui était en restauration pour l'ar- 
rivée prochaine de la Cour. L'église de la Granja n'a rien de remar- 
quable; mais on nous montra , dans la sacristie, un ostensoir colossal 
en or massif incrusté de diamants , émeraudes, topazes et autres pierres 
précieuses. Il a coûté deux millions de réaux, ou cinq cent mille francs. 
C'est un don de Ferdinand VII. 

Enfin, à force de patience et d'impatiences, car elles se boxent l'une 
l’autre, le ciel nous fut propice, et nous pümes consacrer une belle 
journée à escalader ce Peñalara que, dans notre station forcée à la 
Granja, nous menaçions chaque jour du regard. Peñalara est le pic 
culminant de toute la chaine Guadarramienne. Son altitude est supérieure 
de plus de cent mètres à celle du port de Navacerrada. A notre caravane 
s'ajouta un guide du pays, pratique des sentiers de la montagne. Nous 
suivions religieusement ses traces. Aprés avoir traversé, par d'àpres sen- 
tiers, des forêts de chéne-vert et de pin , nous rencontrâmes des neveros, 
ou pourvoyeurs de neige. Chacun de leurs mulets portait deux forts 
ballots destinés pour Madrid, Ségovie, etc. 

Durant une courte station sur un plateau formé par les éboulis de 
Penalara et dominant le vallon profond du Paular, où mon argus 
comptait cinq villages assez rapprochés, je me mis à crayonner le pa- 
ralléle de ces montagnes avec celles de nos Pyrénées. 

Rien dans les monts Carpétains ne rappelle nos altières, nos fraîches 
Pyrénées de Cauterets, Barèges, Gavarnie, Eaux-Chaudes, Luchon, ete. 
Une teinte grisâtre uniforme, un aspect pelé, comme incinéré, dessi- 
nent l'étrange physionomie de ces sommets émoussés, de ces lignes 
usées , de ces pentes déshéritées en apparence de toute végétation. Nulle 
part ces pies acérés qui s'élancent dans la nue, ces arétes aux contours 
bizarrement lacérés , simulant parfois des ruines archéologiques; nulle 
part ces flancs éraillés, ces crevasses profondes , réceptacles de tous les 


dons de Flore; nulle part ce bruit, cette turbulence des torrents en- 
Tome XXI. 11 


( 138 ) 
caissés, ces cascades impatientes qui donnent de la vie à ces masses 
inanimées. Vous ne rencontrez ici que des cours d'eau rares, placides et 
muets qui paralysent vos muscles locomoteurs en stupéfiant le cerveau. 

Esquissons le tableau comparatif de la parure végétale de ces deux 
ordres de monts, de ces grandes ossatures géologiques. Nous verrons que 
la création , conséquente à la sublimité de ses vues, fait éclater partout sa 
sagesse dans l'opportunité des conditions productrices et conservatrices. 
Sans doute vous chercherez en vain, dans la cordiliére Castillane, ces 
trois ceintures si fortement tranchées du hétre, du noir sapin et de 
l'humble rhododendrum, cette série de plus de vingt Sarifrages, l'hon- 
neur des Pyrénées, ces Androsace, Primula, Anemone, Gentiana. 
Parnassia, Veronica, Pedicularis , Salix, Carex, Fougères, Mousses , 
Lichens, jetés avec profusion en tous lieux. Mais la flore Carpétaine a 
aussi ses compensations : elle a sa triple zône du chêne-vert, du pin et 
des genêts, et si les conditions climatériques lui refusent le nombre 
et la fraicheur des espèces pyrénéennes , elle peut offrir au botaniste, 
qu'embrase le feu sacré et qui a franchi l'Ébre pour la première fois, 
une foule de plantes à teinte cendrée, à constitution sèche, à physio- 
nomie locale, qui ne laisseront pas oisives ses mains empressées. Il ad- 
mirera ces thyrses fleuris de l’ Asphodelus ramosus , peuplant toutes les 
friches inférieures, ces Cistus et Helianthemum, formant d'immenses 
steppes, ces Genista, d'espèces si multipliées, ces vastes ombelles des 
Thapsia et Ferula, ces Thymus, Rosmarinus , Lavandula , Phlomis , 
Artemisia, Santolina, qui embaument de leur suave parfum toutes les 
collines arides; il contemplera, sans oser lui ravir un échantillon, ce 
redoutable Onopordum illyricum , qui a deux fois la taille de Phomme. 
Enfin , il lui faudrait être un Briarée pour cueillir ces légions de Silene, 
Linaria , Reseda, Statice, Cleonia , Centaurea , Astragalus, et ces in- 
téressantes graminées de toutes les statures , depuis l Avena Cavanillesii 
jusqu'à l’ Aira minuta. 

Notre station définitive s'établit aux bords du lac des Oiseaux, Laguna 
de los Paxaros. Je ne connais pas de solitude plus sauvage, plus lugubre, 
plus inanimée que celle de ce petit lac. Pas un ärbre, pas un arbrisseau, 
pas un buisson ! Le morne silence de son enceinte rocheuse, à teinte cen- 
drée, n'est interrompu que par le cri rare et aigre d'un oiseau gris comme 
les rochers dont il fréquente les crêtes. M. Sanchez fut assez adroit pour 
en abattre un : c'est l'Anthus Richardi. 

La flore locale se borna à trois Narcissus : rupicola, nivalis et 


( 139 ) 

Graellsii. Nos conquétes entomologiques furent moins restreintes. Il 
était édifiant pour la Science de voir de graves investigateurs se courber, 
s'agenouiller, se prosterner pour bouleverser et scruter toutes les pierres 
grandes et petites. Cette rude gymnastique, poursuivie avec ardeur pen- 
dant quatre heures, était digne d'un meilleur résultat. Nos captures 
furent peu nombreuses, car elles se bornèrent à cinq ou six espèces; 
mais elles étaient d'une qualité peu commune. On proclama successive- 
ment Byrrhus depilus , Dorcadion hispanicum , avec sa livrée différente 
suivant le sexe, Otiorhyncus truncatellus, Trachodes, nouveau , Elater 
sulphuripennis. etc. Je fus surpris de ne pas y rencontrer un seul 
Carabique. 


Je regretterai toujours que l'emploi de notre temps ait été si mal com- 
biné. Au lieu de le gaspiller prés du lac, nous aurions pu escalader la 
cime de Penalara, et son large camail de neige ne pouvait pas étre un 
sérieux obstacle. Il nous fallut donc renoncer à sa flore comme à sa 
faune et se contenter de juger de sa constitution géologique par les blocs 
et les débris entassés sur sa base. Ce sont des grés calcaires entremélés 
de masses de granit. 


TI était encore haut jour quand nous saluâmes de nos regrets le pic de 
Peñalara, pour descendre à la Granja. Dès les premiers pas, je me sentis 
ému à l'aspect d'une plante de peu d'apparence portant le nom d'un ami 
éminemment aimable et instruit avec lequel j'eus, pendant quarante ans, 
d'intimes relations, et qui, depuis huit à neuf, m'a délaissé sur cette 
croüte du globe : c'est l'Arabis Boryi. Ces noms consacrés au savant ou 
à l'ami perpétuent des souvenirs pleins de sentiments. ` 


Il faut battre le fer quand il est chaud. Dés le lendemain de l'ascension 
de Peñalara, notre caravane, faisant tréve d'histoire naturelle, décida 
de faire un voyage archéologique à Ségovie. 


Au moment du départ, je fus frappé du costume étrange, de l'allure 
spéciale d'une jeune femme tenant dans ses mains, non pas un bol, mais 
une casserole de café au lait. J'observe, je questionne : c’est une Gitana, 
une Bohémienne. Facies bistre-rutilant, cheveux bien plaqués , luisants 
comme l'ébéne, grands yeux noirs ombragés de longs cils, démarche 
dégagée, preste et fière, taille moyenne, desinvolture vespiforme , aplomb 
respirant l'habitude de la domination, tel est son signalement. Espèce 
nouvelle pour moi, malgré mon antique séjour dans les Espagnes, je ne 
voulais pas perdre l'occasion de saisir à la volée ce sujet d'étude. Son 


( 440 ) 


vêtement à couleurs tranchées, du jaune, du rouge , du noir, était tout- 
à-fait théâtral. Je m'apercus bientôt que cette Gitana n'était point seule. 
D'autres femmes de mise trés-vulgaire, des hommes et une nichée d'en- 
fants de tous les âges apparurent , formant une tribu nomade, un clan à 
organisation spéciale, sachant se soustraire aux lois et aux usages du 
pays. On me les signala, ni plus ni moins, comme une bande de filous 
se rendant à la foire de Ségovie, pour y exercer leur industrie prestidi- 
gitatrice. Vagabonds, sans feu ni lieu, ils établissent leur gite à la belle 
étoile, sous un chêne vert qui ombrage bêtes et gens. En nous rendant à 
Ségovie , nous rencontràmes la bande cheminant à cheval, à âne, à pied. 
Leur principal harnais était de plats matelas où s’empilaient femmes et 
enfants. 


La plaine que traverse la route de la Granja à Ségovie est tout-à-fait 
impittoresque. Le triste chéne-vert, de rares céréales et des champs de 
Garbanzos ou pois chiches qui sont en réputation, voilà tout ce que la 
main de l'homme a pu conquérir sur la nature sauvage. Pas un olivier, 
pas un pied de vigne. 


En entrant dans Ségovie, l'aspect de cet immense aqueduc romain 
dont les cent arcades se déroulent avec tant de majesté, produit sur vos 
sens une impression difficile à caractériser par des mots : c'est comme 
une admiration effrayée. Aprés dix-huit siécles, cet aqueduc fonctionne 
encore comme au temps des Césars; il abreuvait Segubia , il abreuve 
Ségovie. De colossales masses de granit, superposées sans un atome de 
ciment, constituent l'ensemble de l'édifice. Ces masses ont leurs larges 
surfaces respectives si uniformément taillées, qu'elles se touchent et 
adhérent par tous les points. C'est là le secret de la longévité du monu- 
ment. Comme le sol est fort accidenté , les arcades s’élévent progressive- 
ment et, en approchant du centre de la cité qui est trés-enfoncé, une 
quarantaine d'entr'elles sont doubles ou à deux rangées qui se surmontent 
avec de belles et élégantes proportions, pour se conformer au niveau des 
eaux. L'observateur, placé en face de ce grandiose de l'aqueduc, tombe 
inopinément dans un extase muet, dans ce frémissement cutané qu'on 
appelle si pittoresquement horripilation. L'imagination seule, refoulant 
son souvenir à travers tant de siècles, vient évoquer les ombres des Romains 
au temps de leur florissante Segubia et appeler à comparaitre leurs suc- 
cesseurs hétéromorphes : Vandales, Visigoths, Maures, Castillans et 
Francais... Hélas ! tous ont passé ou passent et le monument de Trajan , 


( 141 ) 
bravant l'action dissolvante des siécles , demeure debout. Quelle fantas- 
magorie que celle-là! 

Il nous restait à visiter l’ Alcazar en dehors de Ségovie. A ce nom qui 
n'eüt pas cru à un antique palais mauresque ? Mais nous fümes trompés, 
comme on dit, sur l'étiquette du sac. Je ne doute point qu'il n'y ait eu 
dans ce lieu un palais des Maures , une Cazauba, un Alcazar, mais la 
tradition n'en a conservé que le nom, et l'édifice qui le justifiait a com- 
plétement disparu. Et voyez comme les hommes et le temps opèrent des 
métamorphoses ! L'Aleazar du Dey de Ségovie, a volé en poussière par 
l'expulsion de ses maitres, et il est devenu plus tard, un cháteau-fort à 
fossés extrémement profonds, avec deux tourelles qui flanquent une 
tour centrale, appelée Torre de Don-Juan , parce que le Roi fainéant 
Jean II, la fit construire. Les tourelles latérales sont du temps de Phi- 
lippe IT. Actuellement , la troisième métamorphose vient de s'effectuer, 
et tout en conservant son nom d'Alcazar c'est une école royale d'artillerie, 
sur un très-bon pied. Nous y vimes des élèves d'une excellente tenue et 
c'est d'un officier, que je tiens la petite note historique précédente. 

Ségovie est une ville de huit à dix mille habitants. Elle a un aspect 
commercant, et ses fabriques de tissus de laine ont du renom. Elle est 
irréguliérement bâtie à cause des accidents du sol. J'y vis peu de nou- 
velles constructions et j'en conclus qu'elle était encore stationnaire. A 
chaque pas je constatais avec douleur, des pierres romaines à inscrip- 
tions ou sculptures plus ou moins renversées , enclavées dans de vieilles 
et prosaiques murailles. Sa cathédrale, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, 
a une grande magnificence. Son style d'architecture, est de la transition 
du plein cintre à l’ogive. Je ne connais à Madrid, aucune église aussi 
belle , aussi imposante que celle-là. 

Le hasard nous fit rencontrer à l'issue de la ville, le trait le plus typi- 
que de la moderne Ségovie; des troupeaux ou Mestas de mérinos, à 
sordide toison , gagnant des pacages lointains avec leurs pátres fort sem- 
blables à ceux de nos Pyrénées. 

Aprés les souvenirs multiséculaires , inspirés par les monuments 
romains, permettez à mon antique plume, bénévole lecteur, d'exhumer 
une de ces idées rétrospectives qu'elle se complait à tracer dans un 
intérêt tout personnel. Il y a quarante-sept grandes années, en 1808, 
el meminisse juvat , un de mes honorables compatriotes et mon ami, 
M. Poyferé de Cére, encore aujourd'hui plein de vie, avait été chargé 
par l'Impératrice Joséphine, de lui procurer un troupeau de mérinos 


(. 142 ) 
pur sang. Il se transporta à Ségovie , quartier général de cette race ovine. ` 
Il venait de conclure sa négociation et sa troupe lanigère, dont il avait 
réglé les étapes, était en marche lorsque l'émeute populaire de Madrid , 
du 2 Mai, vint le surprendre. Obligé de se travestir en berger Castillan , 
il fut assez heureux pour rentrer sain et sauf dans Madrid. Ce méme 
jour, je l'entendais conter chez le maréchal Moncey, toutes les péripéties 
de son aventure. Trois mois plus tard, lors de notre retraite de Madrid , 
aprés les désastres du général Dupont, je rencontrai M. Poyferé dans 
les défilés de Pancorvo, à la téte de son populeux régiment de mérinos. 
Comme je faisais philosophiquement à pied cette retraite, j'acceptai 
volontiers sa gamelle sous un soleil caniculaire. Je m'y acquis quelque 
droit de commensal en prenant , ou mieux en volant, de complicité avec 
mon vénérable ami, des légumes dans un jardin du voisinage. Une 
troupe conquérante, méme et surtout quand elle est en retraite, s'arroge 
volontiers ce droit d'usufruit. Aprés l'ébullition voulue , je pris rang dans 
le cercle de l'escorte militaire et des pâtres indigènes. On m'arma d'une 
cuiller de bois , et chacun puisait à son tour dans la commune marmite. 
Cette institution militaire de la gamelle, en méme temps saine, écono- 
mique et morale, nous était surtout enviée par les officiers anglais. Cette 
réunion par escouade , rappelle les habitudes de famille et devient l'oc- 
casion de fraternelles relations. Peut-on oublier une semblable halte, 
ce repas militaire et pastoral, et n'est-on pas excusable, aprés une si 
longue date, d'en éditer encore le souvenir ? 

Mais reprenons le fil de notre pérégrination. Le lendemain du retour 
de Ségovie , la caravane partit de la Granja pour regagner l'Escurial. On 
passa la nuit à la Venta de San-Rafael distante de 25 hilométres. Le 
chemin , sans étre une route royale , est battu. Il longe les bases incul- 
les , désertes et pelées, de cette partie de la chaine de Guadarrama que 
domine le pic de Marichiva. Quelques haltes exploratrices, ne nous 
offrirent que des miséres scientifiques. Ces rigueurs du désert, furent 
un moment compensées par le concert aérien de quatre espèces d’alouet- 
tes, qui rivalisaient de gazouillement sous Pazur d'un ciel incandescent. 
C'étaient les Alauda calandra , cristata , arborea et brachydactyla. 
Nous n'étions pas d'accord sur la prééminence de leurs cantilènes. Je 
penchais pour larborea, le Coutelieu de notre sud-ouest, peut-être 
parce que ses accents me rappelaient les chasses de mon jeune àge. 

Avant le village de Santa-Catalina , où se trouve ladite Venta, nous 
battimes, le filet à la main, des collines peuplées de Cistus laurifolius 


( 143 ) 
où nous supposions un petit Apion propre à cet arbuste. Nos conquêtes 
ne répondirent point à la constance de nos battues. Nous ne fümes pas 
plus heureux pour la botanique. 


La venta de San-Rafael , la digne sœur de celle de Navacerrada , pour 
ce qu'on appelle le confortable de la vie, est située isolément sur la 
route royale de Madrid à Valladolid , au port de Guadarrama. C'est un 
bon poste pour le naturaliste, à cause du voisinage des montagnes. 

On saura quelque gré à ma sobriété d'écrivain de laisser inédite dans 
mon carnet la description d'une soupe improvisée qui saisissait au loin 
l'odorat par l'empyreume de son huile et l'àcreté des condiments. Les 
plus intrépides , tant nationaux qu'étrangers , reculérent ; moi seul, plus 
affamé sans doute, j'ingérai héroiquement une copieuse ration de ce 
smapisme culinaire qui fut inoffensif. 

Je dirai quelque chose sur les bœufs de la Castille dont nous avions 
souvent remarqué la robuste constitution. Ils appartiennent à une forte 
race noire, par fois zébrée ou panachée de fauve, à pelage ras, luisant, 
lustré , à taille au-dessus de la moyenne, à épaules vigoureuses, à belles 
proportions du train de derriére. Leur force et leur docilité les rendent 
également propres à la charrue et aux charrois. 

Pour nous rendre à l'Escurial , il fallut traverser par des sentiers peu 
pratiqués les montagnes de Pinares llanos, où on pénètre par une gorge 
escarpée. Là , notre chef, trompé par ses souvenirs ou mal servi par ses 
inspirations , nous engagea sur des pentes rudes et broussailleuses que 
n'avaient certainement jamais foulées des cavaliers. Aprés une lutte 
silencieuse où j'admirais surtout la force et la souplesse de nos chevaux, 
ceux-ci nous ramenérent par instinct au bas du vallon. La parole, la 
bonne humeur nous revinrent en rejoignant le sentier linéaire si aventu- 
reusement abandonné. 


Un fait nouveau pour moi me resta de cette déviation itinérale, ce fut 
les cris répétés des Martinets. Ces oiseaux, au vol rapide et continu, 
tournoyaient dans ce désert autour d'un rocher sursaillant , comme ils le 
font aux clochers et aux vieilles murailles de nos villes. Je crus recon- 
naître à leur accent le Martinet ordinaire; mais il se pourrait, vu cet 
habitat, que ce fût le Martinet à ventre blanc ( Capselus melba ), espèce 
qui habite les montagnes du midi de l'Europe. 

Le nom de Pinares llanos signifie plaine de pins; mais c'est bien 
plutót une large vallée à vastes pelouses séparant des pins assez clair- 


( 144 ) 
semés. Un ruisseau d'eau vive et potable, qui a bien son mérite, en par- 
court le fond. La contrée est des plus sauvages. 

On nous avait bercés de l'espoir d'une razzia de Misolampus, et 
comme ces coléoptères habitent de préférence sous les copeaux de pins, 
nous avions des raisons d'y compter, car la forét, en pleine exploitation, 
offrait partout de grands tas de ces copeaux. Nous nous prosternàmes 
cent fois pour les éplucher scrupuleusement, mais nous ne rencontrámes 
que de fort rares individus de cet insecte. Le temps de leur métamor- 
phose n'était pas sans doute arrivé. M. Perris eut seul le privilége de 
dénicher une larve de ce mélasome. 

Les pierres et autres abris nous fournirent les mémes carabiques déjà 
capturés à la zóne correspondante de la descente de Navacerrada. Quel- 
ques Cyrtonus montanus furent pris par nos filets. 

A la vue de nombreux troncs de pins gisant morts sur le sol et dans 
un état de décomposition favorable à l'habitation des insectes rongeurs 
ou de leurs larves, j'avais eu l'espoir, en les dépecant avec le tranchant 
du marteau , d'y rencontrer les espéces analogues à celles qui surabon- 
dent dans le sapin et le pin maritime tombés de vétusté; mais je fus 
complétement décu, et j'emportai l'idée que les pins de Guadarrama 
étaient pauvres en insectes lignivores. 

Dans notre marche ascendante de Pinares llanos, aprés avoir franchi 
la zóne du pin, nous retrouvàmes celle du Genista purgans, indice de 
la conformité d'altitude avec celle de la montée du port de Navacerrada. 
Ces ceintures végétales ne trompent jamais pour l'appréciation de la 
hauteur au-dessus du niveau des mers. Sur les fleurs de ce genét, nous 
primes en quantité les Mylabris Dufourii et Sobrina , scientifiquement 
baptisés par notre ami Graells. A la crête de la montagne, se présenta le 
Pycnogaster jugicola , signalé déjà sur le mont du Reventon. Passé cette 
créte, nous descendimes oisifs le sentier spiroide qui conduit à l'Escurial. 

Dans ce trajet, j'eus occasion de remarquer un fait de géographie 
botanique. La fougère commune (Pteris aquilina) abonde sur ce revers 
de la montagne, surtout au voisinage de la créte, tandis qu'on ne la ren- 
contre ni à Madrid, ni dans l'est et le midi de l'Espagne. Si je ne me 
trompe , elle est incompatible avec la zóne de l'olivier. 

L'ordre à établir dans nos conquétes expéditionnaires nous fit passer 
un jour plein à l'Escurial, dans la maison hospitaliére de notre savant 
ami Graells qui d'ordinaire y séjourne avec sa famille durant le fort de 
l'été. C'est au voisinage de cette habitation que M. Graells me mena voir 


( 145 ) 

dans une claire fontaine un diaphane et élégant coquillage qu'il me dédia 
il y a plusieurs années, le Planorbis Dufourii. Jusque-là, je n'en avais 
connu que la délicate et fragile enveloppe. Un double intérét de science 
et de gratitude me fit attacher un prix infini à la constatation de ce mol- 
lusque vivant dans son élément natal. Nous n'en rencontràmes qu'un seul 
individu en bon état; mais le cœur et l'esprit en conserveront à jamais 
le souvenir. 

Le jour méme de notre départ de l'Escurial, le canon et les cloches 
annoncérent l'arrivée de la reine Isabelle. Ici, comme partout ailleurs, 
la curiosité, ce puissant aiguillon locomoteur, précipita vers le palais le 
flot de la population entière. Sa Majesté devait passer à l'Escurial une 
semaine, pour aller ensuite séjourner deux mois avec toute sa Cour à la 
belle résidence de la Granja.— Hélas ! la femme propose et Dieu dispose 
— Qu'elle était loin de penser, cette jeune reine, que dès le surlende- 
main elle serait obligée de se rendre en toute hàte et de nuit à Madrid 
pour y assister aux actes successifs d'un drame politique qui menacait 
d'ébranler son tróne!... 

Et moi aussi, paisible investigateur des simples et des bêtes, je fus 
frappé, cruellement froissé par cette tourmente politique qui vint tron- 
quer mes projets de nouvelles excursions scientifiques. Je temporisai 
à Madrid deux semaines dans l'espoir d'une solution favorable à mes 
vues, et en attendant, j'inscrivais, dans le carnet confidentiel, les symp- 
tómes initiaux et la marche progressive de cette perturbation sociale. 
Mais l'horizon s'obscurcissant de plus en plus et l'opinion publique pré- 
sageant une explosion prochaine, je me décidai à quitter ce foyer de 
fermentation , le 14 Juillet , l'avant-veille des barricades. 

En rapprochant les souvenirs d'un vieux passé de la situation actuelle, 
je faisais la triste réflexion qu'en 1808 , comme en 1854, j'avais assisté à 
Madrid au début de deux grands événements politiques. Cette coincidence 
d'un double fait historique que sépare le long intervalle de quarante-six 
ans est une sorte de fatalité que, malgré tout, je m'estime heureux de 
pouvoir constater et raconter. C'est un privilége qu'il faut savoir ap- 
précier. 

Peu aprés notre retour de Guadarrama , mon ami Perris fut obligé de 
me quitter pour rentrer en France. Mais le jour méme de son départ, 
qui eut lieu dans la soirée du 30 Juin, nous fimes ensemble et avec le 
professeur Pérez, malgré la chaleur du temps et des évènements, une 
course entomologique dans l'aride entre-deux du Manzanarez et de son 


( 446 ) 


canal. Cette journée se personnifia, scientifiquement parlant, par la 
capture de quelques insectes de souvenir. L'habitat spécial du Nephodes 
villiger, une de mes vieilles connaissances de 1808, fut constaté sur les 
touffes du Juncus acutus ; il est présumable , vu la quantité que nous en 
irouvàmes, que la larve de cet hétéromére vit dans les souches de ce 
jonc. Le Mylabris Dejeanii est fréquent sur les fleurs des sémifloscu- 
leuses. On prit le joli Hoplia aulica endormi aux sommités des plantes. 
La lourde Pimelia punctata hante les chemins battus. L'assourdissante 
Cicada plebeia s'entendait de tous cótés , et M. Pérez nous faisait remar- 
quer sur le sol de grands trous d'oü étaient sorties les nymphes de cette 
cigale. 

Avant de rentrer à Madrid , nous entendimes distinctement gronder le 
canon , et bientót nous apprimes qu'un choc sérieux avait eu lieu prés 
d'Alcala entre les troupes de la Reine et celles d'O'Donell. 

Ces graves événements ne m'empéchérent point de faire deux courses 
au parc du Pardo, distant d'une lieue de la capitale. Mon but principal 
était de me procurer des insectes pour des études anatomiques. Le sys- 
tème nerveux de l'élégant Nemoptera lusitanica m'offrit une organisation 
exceptionnelle que je ferai connaitre ailleurs. 

L'imminence d'ébullition politique me forca enfin à quitter Madrid 
pour regagner mes paisibles pénates. Dans l'aprés-midi du 14 Juillet, 
mes savants amis m'accompagnérent tous à la diligence de la rue Alcala. 
Au lieu de la ligne connue pour moi de Somosierra, Burgos et Irun, je 
pris celle de la Navarre, par Soria, Pampelune et Élisondo. J'avais 
encore de vieux souvenirs à retrouver sur celte route, et j'étais loin de 
les dédaigner. Faute de mieux, je m'enfournai, par un ciel sans reproche 
de nuages, dans la poudreuse rotonde dont je complétais le personnel 
pressé. 

Jusqu'à Alcada de Hénarés, lieu de naissance du célébre auteur de 
Don Quichote et le Complutum des Romains, le pays à peine onduleux 
est couvert de blé avec, par-ci, par-là, de rares chênes verts. À quelque 
chose malheur est bon , et ce proverbe vient à propos dans la patrie de 
Cervantes; une luxation survenue à notre véhicule, me fournit l'oceasion 
de in'élancer de mon gite pour saisir sur les ombellifères de la route 
l'OEnas afer et le Zonitis prœusta, deux insectes méridionaux. 

On passa de nuit à Guadalaxara, et dés l'aurore, on prit le chocolat au 
relais du sombre village de Sadraque. Un vieux fort juché sur un mame- 
lon à teinte rouillée, frappa d'autant plus mes regards, que dans les 


( 441 ) 
flexuosités spirales de la route , je l'avais perdu dix fois de vue pour le 
revoir autant de fois. 

Je saisis l'occasion de la halte de Sadraque, pour crayonner un essai 
de monographie du personnel de tous les étages et compartiments de 
la diligence. Il n'y avait pas mal d'espèces et de variétés. Un des co- 
voyageurs, dont on m'avait parlé dans la rotonde, arréta spécialement 
mon attention par des souvenirs historiques qui se rattachaient à lui , 
tout en m'intéressant personnellement. Je vis apparaitre un vieil homme 
grand, maigre, ridé, vouté, mal assuré sur ses jarrets, trés-bourgeoise- 
ment vétu et dont le chapeau gris s'enfoncait jusqu'à la racine de son 
grand nez. C'était le général Manso, naguére gouverneur de Madrid. Je 
ne résistai pas au désir de causer avec lui, et je l'abordai en ces termes : 
Général, il y a quelque quarante-deux ans, que la célébrité de votre 
nom m'était bien connue ; je m'estime heureux de voir votre personne. 
En 1812, nous étions jeunes l'un et l'autre et ennemis, car vous étiez, 
en Catalogne , le chef redouté d'une puissante guerilla , et j'étais simple- 
ment médecin dans l'armée impériale du maréchal Suchet. Maintenant 
l’âge, car le vôtre est le mien , et les événements ont changé nos rôles. 
Je voulais lui dire : Soyons amis, Cinna; mais il comprenait peu la 
poésie francaise. Je lui tendis prosaiquement la main, nous nous la 
serràmes avec effusion , et ce contrat amical avait le mérite de l'à-propos. 
Alors s’engagèrent les souvenirs de cette époque reculée ; nous redisions 
avec orgueil, de part et d'autre, les noms de Suchet, Harispe, Bugeaud, 
Lamarque, Habert, etc., et comme les vieux guerriers ont toujours dans 
leur sac des anecdotes à conter, je lui parus bon en l'écoutant et je veux 
étre discret en me taisant sur ce point. Manso n'est point devenu , comme 
on dit, d'évéque meunier, mais de simple meunier général de division ; 
décoré de plusieurs ordres militaires, élevé par le métier des armes à 
une sorte d'illustration, et jouissant d'une forte retraite. Il s'en allait 
chercher aux eaux thermales de Fitero en Navarre, un soulagement à 
de vieux rhumatismes, fructus belli. C'est un homme fort simple de 
manières, bon et placide , justifiant l'épithéte Castillanne de manso , 
qui signifie, doux , apprivoisé. 

Une nouvelle lésion articulaire aux roues de la voiture à l'entrée 
d'Almazan , me servit à souhait pour traverser cette ville à pied. Elle 
me fit l'effet d'un grand village décousu, qu'honore un beau pont en 
pierre sur le Duero. Aucuns disent qu'Almazan est l'antique Numantia 
landis que, d'autres placent cette cité romaine à Soria. La diligence 


( 148 ) 
s'arréta à celle-ci à la nuit close. Soria m'est donc restée inapercue ; 
mais à en juger par les visites d'hommage faites au général Manso, on 
voit qu'elle est bien habitée. Je traversai à mon insu Agreda , la romaine 
Graccuris , los Rabanos et Lubia. 

A la pointe du jour, une halte de la diligence sur un plateau désert, 
me placa en face du célèbre mont de Moncayo , le Caunus des Romains. 
A la vue de cette majestueuse éminence calcaire qui domine, par sa 
hauteur et son isolement , toutes les montagnes environnantes de la Cas- 
tille, de l'Arragon et de la Navarre, je ne pus me défendre d'une pro- 
fonde émotion. C'était pour moi une connaissance plus que quadragénaire. 
Son front avait encore au 15 juillet, sa coiffure de neige. Je lui suppose 
une altitude de 1,600 métres. Pendant mon long séjour à Tudela, en 
1808 et 1809 , je l'avais eu quotidiennement en perspective et il irritait 
toujours mon désir d'en explorer la cime. Mais toujours l'état d'insur- 
rection du pays s'y était opposé. Le seul botaniste qui l'ait, je crois, visité, 
est Don Ignacio Asso , l'auteur d'une flore arragonaise..Il y avait trouvé 
le Cypripedium calceolus ou sabot de Vénus, orchidée dont la patrie n'est 
guère que dans les Hautes-Alpes. Je fis mon ultime adieu à Moncayo et 
au général Manso qui nous quitta prés de là. 

La vaste contrée entre Centronigo et Corella, deux jolies villes de 
l'extréme Castille, est parée d'une culture des plus somptueuses. Dans 
mon itinéraire actuel , c'est ici seulement que j'ai vu dans leur plus belle 
venue des forêts d'olivier et des vignobles s'étendant jusqu'à Tudela , 
qu'on entrevoit à une lieue delà. Je me fis apporter plusieurs grappes 
de raisins, je n'y apercus pas le moindre vestige d'oidium. L'idée me 
vint alors que ces vignobles pourraient venir en aide à ceux si cruelle- 
ment oidiés du sud-ouest de la France. Indépendamment du froment , 
de l'orge et de la pomme de terre qui couvraient la plaine, je constatai 
pour la premiére fois, la culture en grand du chardon à foulon, Dipsacus 
fullonum et du roseau, Arundo donax , exploités l'un et l'autre pour les 
fabriques de draps. J'y cherchai vainement un pied de mais. 

Un souvenir rétrospectif, à perte de vue, vint encore se dérouler en 
traversant la petite ville d'A/faro que je n'avais pas revue depuis 1808 , 
le jour de la bataille de Tudela. 

A Barco de Rincon, la diligence traversa l'Ebre sur une barque à 
traille et elle fit une pause à Peralta. Ce nom se recommande au palais 
des (Enophiles par son vin rancio. J'y avais séjourné au temps, déjà 
bien loin de nous, de nos conquétes, et l'on concevra l'attrait qui me 


( 149 ) 
saisit en la revoyant et l'avidité avec laquelle je parcourus cette petite 
ville. Je la trouvai dans un progrés incontestable d'édifices et de popula- 
lion. Située aux bords de l’Arga et adossée contre une montagne à gypse 
feuilleté , elle se fait remarquer par la belle architecture de son clocher 
élancé. Ce nom de Peralta vient peut-étre d'un édifice romain , dont les 
ruines pittoresques occupent encore la créte de la montagne. Les maisons 
du peuple au lieu de carrelage ou de plancher, ontun parquet d'uneseule 
pièce formé par un ciment, un stuk où le plâtre entre dans une grande 
proportion. Ce parquet a la dureté et l'imperméabilité de la pierre. Il 
existe à Funes, à une demi lieue de Peralta , une riche mine de sel 
gemme, dont j'avais jadis visité les galeries alors en active exploitation. 

J'éprouvai, en furetant un lieu sec et argileux des environs de Péralta, 
une de ces joies que comprendront les amis de Flore qui ne se bornent 
point à éplucher les plantes dans les herbiers et qui en ont étudié les 
phases in loco natali. J'y retrouvai avec bonheur, deux espèces que j'y 
avais cueillies en Septembre 1808. L'une est la Scorzonera pumila de 
Cavanilles, curieuse sémiflosculeuse offrant in vivo un double fait phy- 
siologique fort intéressant; les divisions de ses feuilles se terminent par 
un sphacèle d'un blanc pur, et son impressionabilité est telle qu'à la 
moindre secousse, des gouttelettes d'un liquide lactescent s'échappent et 
des angles des feuilles et des bords des écailles de l'involucre. On a fait 
successivement subir à cette plante les dénominations génériques de 
Scorzonera , Sonchus , Picridium et Zollikoferia. L'autre plante de sou- 
venir est l’ Ononis tridentata Lin., déjà mentionnée par Tournefort, Quer, 
Barrelier et Asso. 

Au sortir de Péralta, on passe l'Arga sur un pont en pierre, et, après 
deux heures de diligence à travers une plaine peu cultivée et peuplée du 
Lyqjœum spartum , on arrive à Tafalla. 

La vieillesse est mémorative et conteuse du temps passé. C'est là une 
condition physiologique à subir et à faire subir par fois. A la vue de 
Tafalla, qu'en 1808 j'avais habité deux mois, vinrent s'exhumer des 
liroirs de mon cerveau, deux ordres d'idées ou de faits qui s'y heurtaient 
par leur bizarre contraste. D'un côté, l'entomologie avec ses douces con- 
quêtes; de l'autre, la guerre avec sa gloire et ses désastres. Au temps 
précité , je découvris à Tafalla, sous les pierres, et je publiai plus tard , 
irois coléoptéres du groupe des Carabiques, peu communs encore au- 
jourd'hui, les Percus stultus et patruelis, et V Aptinus displosor. À cette 
méme époque , je fus témoin de l'entrevue dans cette ville du maréchal 


( 150 ) 
Ney, du maréchal Moncey et du général Harispe, pour se concerter sur 
un mouvement vers Sarragosse ordonné par l'Empereur. 

Tafalla ne comptait en 1808 que trois mille habitants. À en juger par 
ses constructions nouvelles, qui l'ont métamorphosée à mes yeux de 
1854, sa population pourrait bien étre aujourd'hui de cinq mille àmes. 
Sa situation sur la route royale de Pampelune à Sarragosse et sur celle 
toute récente de Madrid par Soria, lui donne une grande importance. 

Jadis le pays qui sépare Tafalla de Pampelune était peu cultivé. Depuis 
les guerres, le sol a été défriché au loin et les céréales y abondent. Dans 
ce trajet, je cherchais des yeux un passage fatalement renommé, le 
fameux Carrascal. Au temps où nous possédions la Navarre, par droit 
d'envahissement ou de conquéte, les bandes du célébre Mina, le premier 
de ce nom, celui qui me fit prisonnier à Tudela, en 1809, infestaient 
le pays et s'embusquaient entre Tafalla et Pampelune, dans une forét 
de chênes verts, carrascos , pour attaquer nos convois, trop faiblement 
escortés, et nos soldats isolés. Ces bandes nous faisaient beaucoup de 
mal. Aujourd'hui ce Carrascal, ce redouté passage, n'existe plus; il a été 
complètement extirpé , pour la sûreté de la route. | 

De Tafalla à Pampelune il n'y a qu'un relai, celui de la Venta de las 
campanas , sorte de hameau bien appréciable pour le voyageur par une 
délicieuse et abondante fontaine. 

On fit à la capitale de la Navarre une halte de deux heures et un diner 
très-bien servi. M. le professeur Uriarte, prévenu de mon passage par 
mes amis de Madrid, me fit un gracieux accueil , et je m'oubliai si bien à 
visiter sa modeste collection d'insectes, qu'il me fallut courir à toutes 
jambes pour rejoindre la diligence déjà en marche. 

La nuit nous surprit peu aprés le départ de Pampelune, et nous tra- 
versàmes , sans la voir, la vallée pittoresque du Bastan. Mais ce que , 
malgré les ténèbres, j'ai dûment constaté dans cette route fraichement 
chargée , ce sont ses rudesses, ses aspérités fidèlement traduites par les 
cahotements de la voiture et les soubresauts du pauvre voyageur. 

A la courte station d' Elisondo, le dernier village espagnol de la fron- 
tière, où nous arrivàmes à une heure de la nuit, il me survint une mé- 
saventure, une contrariété vivement sentie, destinée à demeurer inédite 
dans le carnet de mes pensées. Il s'agissait d'une visite inopinée à une 
personne que je n'avais pas revue depuis quarante ans. J'eus beau frapper 
à sa porte, je ne trouvai, comme on dit, que visage de bois. I fallut 
donc s'envelopper du manteau de la philosophie et de celui qui préserve 


( 154 ) 
de la fraicheur des nuits à cette altitude. Je regagnai, transi, ma cellule 
véhiculaire. 

A l'aube du jour, nous franchissions la crête limitrophe d'Espagne et 
de France. On s'arréta à Urdach, premier village francais, pour y subir 
légalement l'inquisition douaniére. Il m'en coütait de déclouer une caisse 
pleine d'innocentes petites bétes, et d'exhiber des vétements purs de toute 
contrebande. Je me hasardai done à aborder confidentiellement le chef 
du poste et à l'assurer que j'étais un simple naturaliste, étranger à toute 
spéculation et chargé par un corps savant d'une mission purement scien- 
tifique. Comme je crus le voir peu convaincu et que ma blouse lui sem- 
blait peut-être peu recommandable, je me vis obligé de lui présenter mon 
titre. Par un hasard, assez exceptionnel dans un bureau de douanes, mon 
nom ne lui était pas étranger, et il m'affranchit de toute visite. 

Dans la matinée du 16 Juillet, j'arrivai, incrusté de poussiére, à 
Bayonne , aprés trois jours et deux nuits de voyage non interrompu. A 
peine eus-je mis pied à terre que, de toutes parts, j'entendais parler et 
des nombreux pronunciamentos des provinces de la péninsule et du sou- 
lévement des pavés de Madrid. Le lendemain, je rentrai sain et sauf dans 
ma famille avec mon paisible butin scientifique. 


His utere, lector benevole , usque dum meliora offeram. 
Léon Durour , D.- M. 


Saint-Séver (Landes), Aoüt 1855. 


CATALOGUE 


DES 


OISEAUX DU DÉPARTEMENT DE LA GIRONDE, 


Par A. DOCTEUR , secrétaire du Conseil. 


Le catalogue des oiseaux du département de la Gironde que j'offre à 
la Société Linnéenne de Bordeaux , n’a nul autre mérite que de combler 
un des vides qui existait dans la Faune du département que la Compa- 
gnie a l'intention de publier et pour laquelle elle réunit depuis si long- 
temps des matériaux. Je viens apporter aujourd'hui une bien modeste 
pierre à ce grand travail, en priant mes lecteurs de m'accorder toute 
leur indulgence et de se souvenir qu'il est presque impossible de publier 
un catalogue qui ne préte à la critique par quelque point. 

Par sa position géographique, la Gironde, située sur les bords de 
l'Océan , à proximité des Pyrénées , arrosée par de nombreux cours d'eau, 
couverte de plaines et de marais et comprenant une portion des landes 
de Gascogne, offre un vaste champ à l'étude de l'Ornithologie. Les tem- 
pétes fréquentes du golfe qui baigne ses rives, jettent accidentellement 
sur ses bords, des espéces qui habitent exclusivement la haute mer et qui 
disparaissent au retour du beau temps. Les habitants des Pyrénées, les 
majestueux oiseaux de proie, abandonnent quelquefois leurs abruptes 
retraites et viennent se faire capturer dans nos environs. Les oiseaux de 
passage, qui fuyant les frimats, vont chercher au loin, soit dans la 
chaude Espagne, soit dans la brülante Afrique, une température qui est 
nécessaire à leur existence, peuplent en Automne nos champs et nos 
bois, et nos marais nombreux récélent une riche moisson d'oiseaux 
aquatiques. Les landes , dans lesquelles on retrouve encore des chevaux 
sauvages, nous offrent l'Outarde , habitante des déserts, qu'il nous fau- 
drait aller chercher bien loin , si des steppes incultes et d'un abord difi- 
cile , ne l'avait préservée des atteintes des chasseurs. 


( 153 ) 

Mon œuvre est bien imparfaite et aurait demandé des années pour être 
aussi complète qu'il est possible dans un travail de ce genre; mes collè- 
gues , mes amis, ont fait tous leurs efforts pour applanir les obstacles qui 
m'entouràient; mais malheureusement la Gironde n'a possédé, de notre 
temps, que deux ornithologues sérieux : M. Gièse et le capitaine Loche, du 
45° régiment de ligne. M. Gièse a été plein de bienveillance à mon égard; 
mais, à mon grand regret, je n'ai pu recueillir les avis de M. le capitaine 
Loche, queles devoirs de sa profession ont éloigné de nos contrées depuis 
plusieurs années , et cependant les collections de ces deux ornithologues 
se complétant l'une par l'autre , sont inséparables pour l'étude. M. Gièse 
s'est attaché principalement aux oiseaux aquatiques , et M. Loche pos- 
séde de précieux documents sur les sylvains et les accipitres qui peu- 
plent nos foréts. Puissé-je, un jour, étre assez heureux pour me trouver 
en rapport avec M. Loche , et pour pouvoir ainsi mettre la derniére main 
à ce modeste travail, dans lequel j'ai suivi la classification du remar- 
quable ouvrage que vient de publier M. Dégland sur l’ornithologie euro- 
péenne, et où je me suis attaché à reproduire en synonymes les noms 
spécifiques de Linné. Toutes les espéces qui entrent dans ce catalogue 
sont représentées, à de rares exceptions, dans le cabinet d'histoire 
naturelle de Bordeaux ou dans les collections de la Faculté des Sciences 
et de M. Giése, ou enfin dans la mienne. Quant aux quelques espéces 
dont l'apparition m'a paru douteuse , je les laisse sous la responsabilité 
de l'auteur du catalogue publié dans la Statistique de la Gironde, de feu 
Jouannet. 

Je remercie tous ceux qui ont bien voulu m'adresser des renseigne- 
ments , mais surtout mon collégue de la Société Linnéenne , M. Souverbie, 
directeur du Cabinet d'histoire naturelle de Bordeaux , qui a mis à ma 
disposition , avec la plus gracieuse obligeance, la collection et la biblio- 
théque qu'il dirige, et M. Giése qui m'a donné des renseignements aussi 
nombreux qu'il lui a été possible de le faire. 


Tome XXI. 12 


(154) 


PREMIER ORDRE. 


ACCIPITRES. — OISEAUX DE PROIE. 


Première Division. 
s 


ACCIPITRES DIURNI. — OISEAUX DE PROIE DIURNES. 


Famille EK. — FALCONIDÆE, FAUCONS. 
, 


Are Section. — FAUCONS dils IGNOBLES. 


Genre I. — AQUILA, AIGLE. 


A. Aquila fulva Savig. ( Falco fulvus L. ) 
. AIGLE FAUVE. 

Cette espèce est portée sur le catalogue de la Statistique du départe- 
ment de la Gironde par Jouannet , avec le point de doute. M. Gièse a vu 
un individu pris dans les filets d'un pécheur à la Teste, et malgré ses 
offres , il n'a pu parvenir à s'en rendre acquéreur. 

2. Aquila moevia Briss. ( Falco nœvius Gmel. ) 
AIGLE CRIARD. 

Un individu de cette espéce, portée au catalogue déjà cité, avec le 
point de doute , a été tué au Verdon en 1853 , et sa dépouille est conser- 
vée au Musée de la ville. 


Genre II. — HALIAETUS , PIGARGUE. 


3. Haliaetus albicilla Ch. Bonap. ( Vultur albicilla L. ) 
PIGARGUE ORDINAIRE. 


On croit qu'il niche dans le département où il n'est pas trés-rare. La 
Faculté des Sciences possède un couple tué dans les marais de Parem- 
puyre en 1848. 


Genre III. — CIRCAETUS , CIRCAETE. 


Cireaetus gallicus Vieill. ( Aquila pygargus Briss. ) 
CIRCAETE JEAN-LE-DLANC. 


Abattu plusieurs fois dans les landes ; une fois à Guitres. 


( 155 ) 
Genre IV. — BUTEO, BUSE. 
5. Buteo vulgaris Ch. Donap ( Falco buteo L. ) 


BUSE COMMUNE. 
Assez commune dans les bois. De passage. 
Genre V. — PERNIS, BONDRÉE. 
6. Permis apivorus G. Cuv. ( Falco apivorus L. ) 
BONDRÉE COMMUNE. 


De passage. Assez commune. ( Musée de Bordeaux ). 
Genre VI. — MILVUS, MILAN. 


7. Milvus regalis Briss. ( Falco milvus L. ) 
MILAN ROYAL. 


Habite les bois des landes , d'oà il émigre en automne. Deux captures 
ont eu lieu l'Automne dernière. 
8. Milvus niger Briss. ( Falco ater Gmel. ) 
MILAN NOIR OU PARASITE. 


Très-rare. De passage accidentel. 
Genre VII. — CIRCUS , BUSARD. 


9. Circus rufus Scleg. ( Falco rufus Lath. ) 
BUSARD DES MARAIS. 
Habite les marais des landes. Assez rare. Sédentaire. 
10. Cireus eyaneus Keys. et Blas. ( Falco cyaneus et pygargus L. ) 
BUSARD SAINT-MARTIN. 
Plus rare que le précédent. Sédentaire. Habite et niche sur les bords 
des marais et des lacs. 
Genre VIII. — ASTUR, ÉPERVIER. 
11. Astur nisus Keys. et Blas. ( Falco nisus L. ) 
ÉPERVIER COMMUN. 
Sédentaire. Commun dans les bois et les buissons ou il niche. 
12. Astur palumbarius Ch. Bonap ( Falco palumbarius L. ) 
ÉPERVIER AUTOUR. 
Habite les bois. Sédentaire et de passage. Beaucoup plus rare que le 


précédent. 
2me Section. — FAUCONS dils NOBLES. 


Genre IX. — FALCO, FAUCONS. 


13. Falco candicans Gmel. ( Hierofalco candicans Less. ) 
FAUCON BLANC. 


( 156 ) 
Une femelle de ce Faucon , qui a pour patrie l'Islande, a été capturée 
en Mars 1848 dans le département , et sa dépouille figure dans le Musée 
de la Faculté des Sciences. De passage trés-accidentel. 


14. Falco subbuteo L. 
FAUCON HOBEREAU. 


Rare dans le département; niche au sommet des arbres élevés dans 
les bois des landes. Sédentaire et de passage. 


15. Falco lithofaleo Gmel. ( Falco æsalon Temmk. ) 
FAUCON ÉMÉRILLON. 


Un individu a été tué à Cabanac en 1829 ou 30. Constaté plusieurs 
fois dans la Gironde où il est de passage. 


16. Falco tinmnumneulus L. 
FAUCON CRESSERELLE. 


Assez commun. Sédentaire et de passage; habite les bois, mais prin- 
cipalement les vieilles tours et les masures. 


Deuxième Division. 


ACCIPITRES NOCTURNI.- OISEAUX DE PROIE NOCTURNES. 


Familie EHE. — STREIGADÆ, ÆGOLIENS. 
Genre X. — STRIX , CHOUETTE. 


1re Section. — CHOUETTES proprement dites. 


17. Strix aluco (ce! stridula ) L. 
CHOUETTE HULOTTE. 


Commune dans la forêt de la Teste. ( Musée de la Faculté ). 
18. Strix psilodactyla L. (Strix passerina Gmel. ) 
CHOUETTE CHEVÊCHE. 
Sédentaire et de passage. Habite les forêts et les clochers. 
19. Strix flammea L. 
CHOUETTE EFFRAYF. 
Très-commune dans les vieilles églises et maisons. 
2e Section. — HIBOUX. 
20. Strix brachyotos Forster. 
HIBOU BRACHYOTE. 
Passe en Septembre. Assez commun pendant certaines années, rare 
pendant d'autres. Fréquente les bois voisins des marais. 


(151) 
21. Strix bubo L. 
HiBOU GRAND-DUC. 

A été capturé plusieurs fois, et toujours dans les bois du Bazadais. 

22. Strix otus L. 
HIBOU MOYEN-DUC. 

Le plus commun de nos Hibous. Sédentaire. Habite les bois; pond 
dans les nids abandonnés d'écureuils, de pigeons, de pics et de corbeaux. 
23. Strix scops L. 

HIBOU SCOPS. 

Assez rare. Cette espèce part en Automne et revient en Avril. Elle 
niche dans le pays et pond dans des trous d'arbres ou de vieux murs. C'est, 
dit M. Dégland, le plus familier de tous les rapaces. 


DEUXIÈME ORDRE. 


SYLVICOLÆ. — OISEAUX SYLVAINS. 


Première Section. 


ZYGODACTYLI. — ZYGODACTYLES. 


Famille HI. — PICIDÆ, PICS. 
Genre XI. — PICUS, PICS. 


24. Picus viridis L. 
PIC VERT. 


Sédentaire. Commun dans les bois. Nommé vulgairement Pape. 
25. Pieus major L. 
PIC ÉPEICHE. 


Sédentaire. Assez commun dans les forêts des Landes et les bois de 
l'Entre-deux-Mers. ( Musée de Bordeaux ). 


26. Picus martius L. 
PIC MAR. 


Trés-rare. Habite les bois des Landes. 


( 158 ) 
27. Picus minor L. 


PIC ÉPEICHETTE. 


Rare. Se trouve principalement dans les forêts de la Teste et du Baza- 
dais. ( Musée de Bordeaux ). 

Genre XII. — YUNX, TORCOL. 
28. Yunx torquilla L 
TORCOL VERTICILLE. 
Assez commun dans les buissons, les taillis et les bois, pendant ses 
passages du Printemps et de l'Automne. Voyage solitairement. 
Famiile IV. — CUCULIDÆ, COUCOUS. 
Genre XIII. — CUCULUS, COUCOU. 
29. Cuculus canorus L. 
COUCOU GRIS. 

Le Coucou gris, de passage régulier, est commun surtout dans nos 
bois. Les paysans le nomment Coqüt. 

Le catalogue de la Statistique offre le Coucou jaune ( Cuculus canorus 
rufus Gmel. ). Je ne le fais point figurer ici, puisqu'il est reconnu que 
c'est le jeune Coucou gris que Gmélin a dénommé de la sorte. Le Coucou 
roux (Cuculus hepaticus Lath. ) n'est aussi que le méme oiseau à sa 
deuxiéme année. 


Deuxième Section. 


ANISODACTYLI — ANISODACTYLES. 


Famille V. — FRINGILEIDÆ, FRINGILLES. 
Genre XIV. — LOXIA, BEC-CROISE. 
30. Loxia curvirostra L. 
BEC-CROISÉ ORDINAIRE 0% DES PINS. 


De passage du 15 Septembre au 15 Octobre. Commun pendant cer- 
laines années; rare pendant d'autres. Hante exclusivement les bois de 
pins et les sapiniéres , où il fut très-commun en 1849, époque à laquelle 
j en tuai une vingtaine sur un if placé devant mon habitation. 


Genre XV. — PYRRHULA , BOUVREUIL. 


31. Pyrrhula europea Vicill. ( Loxia pyrrhula L. ) 
BOUVREUIL ORDINAIRE. 


(159) 


Assez commun. Vit dans les bois. Sédentaire et de passage. Les oise- 
leurs ont remarqué, lors des passages, que les femelles sont plus com- 
munes que les mâles. 

32. Pyrrhula serinus Keys. et Blas. ( Fringilla serinus L. ) 
BOUVREUIL CINI. 

Assez rare. Sédentaire et de double passage. Habite les foréts des pins. 

Nommé vulgairement Serin des pins. 


Genre XVI. — COCCOTRAUSTES, GROS-BEC. 


33. Coccotraustes vulgaris Vieill. ( Loxia coccotraustes L. ) 
GROS-BEG ORDINAIRE. 
Assez commun dans les bois de chénes. De passage régulier, solitaire 
ou par petites bandes. Vulgairement Pinsan gros-bec. 


Genre XVII. — CHLOROSPIZA, VERDIER. 


34. Chlorospiza chloris Ch. Bonap. ( Loxia chloris L. ) 
VERDIER ORDINAIRE. 
Commun dans les bois, les jardins. Sédentaire et de double passage. 
Vulgairement Verdon. 


Genre XVIII. — PASSER, MOINEAU. 


35. Passer domestieus Bris. (Fringilla domestica L. ) 
MOINEAU DOMESTIQUE. 
Trés-commun partout. Offre des cas d'albinisme presque total. ( Frin- 
gilla candida Sparm. ) 
36. Passer italicus Decl, Ornith. Europ., t. I, p. 207. (Fringilla 
Italice Vieill. — Fr. cisalpina Temmk. ) 


MOINEAU D'ITALIE, 


Cet oiseau , sur la bonne spécificité duquel les naturalistes ne. sont 
pas d'accord, est assez commun à Bordeaux pendant l'Automne. en ai 
tué plusieurs individus mâles et femelles, pendant le mois d'Octobre 
dernier, au Jardin des Plantes de'cette ville; ils étaient mêlés aux Moi- 
neaux domestiques. 

37. Passer montanus Keys. et Blas. ( Fringilla montana L. ) 
MOINEAU FRIQUET. 

Assez commun dans les bois, les haies; se méle souvent aux Moineaux 

domestiques , aux Bruants jaunes ou aux Pinsons. Sédentaire. 


( 160 ) 
38. Passer petronia Degl., Ornith. Europ., t. 1, p. 213, (Fringilla 
petronia L. ) 
MOINEAU SOULCIE OÙ DES BOIS. 


Cette espèce, trés-sauvage , recherche les bois et bosquets éloignés des 
habitations. Sédentaire. 


Genre XIX. — FRINGILLA , PINSON. 


39. Fringilla eccelebs L. 
PINSON ORDINAIRE. 

Sédentaire et de passage régulier, en Octobre et Novembre, par bandes 
nombreuses. Recherché pour son chant. M. Dégland rapporte qu’en 1846, 
on établit une lutte de chant, à Tournay, entre trois Pinsons. Ils chan- 
térent 1118 fois en une heure; l'un 420 fois, le second 368 , et le troi- 
sième 330 fois. Le méme auteur rapporte que dans certains cantons du 
Nord, les villageois offrent aux Pinsons une protection semblable à celle 
que nous donnons aux Hirondelles. Vulgairement appelé Pinsan. 

40. Fringilla montifringilla L. 
PINSON DES ARDENNES. 

Commun à son double passage du Printemps et de l'Automne. Se méle 

rarement au Pinson ordinaire. Vulgairement Pinsan montagnol. 


Genre XX. — CARDUELIS, CHARDONNERET. 


44, Carduelis elegans Steph. (Fringilla carduelis L. ) 
CHARDONNERET ÉLÉGANT. 

Trés-commun. Sédentaire et de passage régulier par bandes nom- 
breuses. On a capturé à Bazas une variété blanche. S’accouple avec le 
Serin et donne un métis trés-recherché pour son chant. Vulgairement 
Cardonnet. . 


42. Carduelis spinus Decl, Ornith. Europ. t. I, 227. (Fringilla 
spinus L.) 


CHARDONNERET TARIN. 
Commun. De passage régulier au Printemps et à l'Automne. Habite 
spécialement les aulnes. Recherché pour son chant. 
Genre XXI. — CANNABINA, LINOTTE. 
13. Cannabina linota Gray. (Fringilla cannabina L. ). 
LINOTTE ORDINAIRE. 


Sédentaire et de passage ; très-commune dans les vignes, les bois, les 
champs. 


(161 ) 
Genre XXII. — LINARIA, SIZERAIN. 


44. Linaria rufescens Vieill. 
SIZERAIN CABARET. 
Rare. De passage vers le mois de Novembre, tous les ans, mais tou- 
jours en petit nombre. 


Genre XXIII. — EMBERIZA, BRUANT. 


45. Emberiza citrinella L. 
BRUANT JAUNE. 
Sédentaire et de passage. Commun. Se réunit en bandes nombreuses 
à l'Automne ; se mêle aux linottes, aux pinsons , et affectionne les haies 
et les buissons. Vulgairement Verdot. 


46. Emberiza cirlus L. 
BRUANT ZIZI. 


Commun. De passage régulier. Nommé vulgairement Sipe. 


47. Emberiza cia L. 
BRUANT FOU. 


Je possède un beau mâle de cette espèce, pris le 16 Novembre der- 
nier dans les environs de Bordeaux. Les collections du Département ne 
la possèdent point , et les catalogues limitrophes n'en faisant point men- 
tion, je dois la considérer comme trés-rare. L'oiseleur qui prit cet indi- 
vidu, en ma présence , chasse depuis 40 ans et ne l'avait jamais capturé. 
48. Emberiza hortulana L. 

BRUANT ORTOLAN. 


Assez commun. Arrive en Avril et repart en Automne. Se tient dans 
les vignes, à partir du mois d'Aoüt. 


49. Emberiza schoenieculus I. 
BRUANT DES ROSEAUX. 


Sédentaire et de passage. Habite les aulnes et les saules qui bordent 
les cours d'eau. Commun. Vulgairement nommé Ship. 


30. Emberiza pyrrhuloides Pallas. 
BRUANT DES MARAIS. 


Différe si peu du précédent, qu'un grand nombre de naturalistes contes- 
tent sa spécificité. L'individu que je posséde fut pris en Novembre 1855. 


( 162 ) 
51. Emberiza miliaria L. 
BRUANT PROYER. 
De passage régulier au Printemps et à l'Automne. Affectionne les haies 
et les buissons. Quelques-uns nichent dans le pays. 


Famille VI. — PARIDÆ, MÉSANGES. 


Genre XXIV. — PARUS, MÉSANGE. 


02. Parus major L. 
MÉSANGE CHARBONNIÈRE. 

Commune. Sédentaire. Affectionne les bois d'arbres verts. Se rappro- 
che, dans l'Hiver, de nos jardins en petites troupes. Nommée vulgaire- 
ment, ainsi que ses congénères , Perlinque. 

53. Parus ater L. 
MÉSANGE NOIRE OU PETITE CHARBONNIÈRE. 

Assez rare. Sédentaire et de passage. Habite principalement les bois 
de pins. 


54. Parus cœruleus L. 
MÉSANGE BLEUE. 


Sédentaire. Trés-commune. Habite les bois de pins ,et les buissons. 
L'Hiver la chasse dans nos jardins. 
55. -Parus eristatus L. 
MÉSANGE HUPPÉE. 
Assez commune. Sédentaire. Exclusivement le long du littoral, dans 
les forêts de pins des Landes, où je l'ai vue en abondance. Ainsi que le 
fait observer M. Darracq dans son catalogue des oiseaux des Landes et 


des Pyrénées, son habitat s'étend de la Teste de Buch à l'embouchure 
de l'Adour. 


56. Parus caudatus L. 
MÉSANGE LONGUE QUEUE. 


Sédentaire. Commune dans les bois. Se rapproche, en Hiver, des ha- 
bitations et des jardins, où elle vit en troupes de 5 à 8. ( Musée de 
Bordeaux ). 


57. Parus biarmicus L. 
MÉSANGE A MOUSTACHES. 
Trés-rare. Habite toujours les bords des marais, dans le Médoc, où on 
le prend le long des chenevrières. 


(163 ) 
58. Parus pendulinus L. 
MÉSANGE PENDULINE OU REMIZ. 

Sédentaire. Peu commune. Habite le bord des cours d'eau. Elle sus- 
pend son nid sur le bord de l'eau, à l'extrémité d'une branche flexible ; 
ce nid a la forme d'une besace et son entrée offre comme l'extrémité 
d'une saillie creusée comme un couloir ( Dégland ). 


Genre XXV. — REGULUS, ROITELET. 


59. Regulus eristatus Briss. ( Motacilla regulus L. ). 
ROITELET HUPPÉ. 
Commun. Sédentaire et de passage. Niche sur les arbres verts. Voyage, 
en Automne, par petites bandes qui se mélent souvent aux Mésanges. 


Famille VIZ. — CORVIDÆ, CORBEAUX. 


Genre XXVI. — CORVUS, CORBEAU. 


60. Corvus corax L. 
CORBEAU ORDINAIRE. 

Trés-commun. Habite par grandes bandes, en Hiver, les bois voisins 
des champs qu'ils exploitent pendant le jour. Cet oiseau, pris jeune, 
s'éléve facilement. Tout le monde a connu le corbeau des fossés Bour- 
gogne, qui imitait le son de divers instruments et faisait certaines des 
commissions de son maitre. J'ai vu, et bien d'autres avec moi, cet in- 
telligent animal aller chercher du tabac dans un bureau éloigné, alors 
que son maitre lui avait défendu de s'adresser à un débitant voisin. Il 
fait aujourd'hui partie de la petite ménagerie du Jardin des Plantes. 
Nommé vulgairement Crox. 


61. Corvus corone L. 
CORBEAU CORNEILLE. 


Assez commune. En Hiver, se mêle aux bandes de corbeaux pour 
exploiter les champs. M. Temminck fait remarquer que cette espèce et 
la suivante s’allient quelquefois, et, chose remarquable, seulement dans 
le Midi et l'Est de l’Europe, où la Corneille noire est rare. 

62. Corvus cornix L. 
CORNEILLE A MANTELET. 

Rare. Descend quelquefois du Poitou , en Hiver, mélée à des bandes 

de freux ou de corneilles. 


( 164 ) 


63. Corvus frugilegus I. 
CORBEAU FREUX. 


Commun. Se réunit l'Hiver en grandes bandes. 
Genre XXVII. — PICA , PIE. 
64. Pica caudata (ct Corvus pica ) L. 
PIE COMMUNE. 


Sédentaire. Commune. Se mêle souvent , pendant l'Hiver, aux bandes 
de corbeaux. Elle se tient de préférence prés des lieux habités et niche 
au sommet des arbres élevés. Vulgairement Agace. 

M Barrère, de Cadillac, possède un individu atteint d'albinisme d'une 
partie du dos. 


Genre XXVIII. — GARRULUS , GEAI. 
65. Garrulus glandarius Vieill. ( Corvus glandarius L. ) 
GEAI ORDINAIRE. 
Assez commun. Habite de préférence les grands bois de chénes. Trés- 
farouche. 


Genre XXIX. — NUCIFRAGA, CASSE-NOIX. 


66. Nucifraga caryocatactes L. 
CASSE-NOIX VULGAIRE. 


Rare. De passage. M. Jaudouin a vu, en 1854, une dizaine de Casse- 
noix qui ont séjourné dans un bois de la commune du Bouscat, pendant 
deux ou trois jours, sans avoir été tirés. ( Musée de Bordeaux ). 


Famille VIII. —STUNK VIDT. X, ÉTOURNEAUX. 


Genre XXX. — STURNUS, ÉTOURNEAU. 


67. Sturnus vulgaris L. 
ÉTOURNEAU VULGAIRE. 


Commun. Sédentaire et de passage régulier au Printemps et à PAu- 
tomne. Se tient dans les bois et les taillis qui avoisinent les marais. 
Famille IX. — 4MPELID.E , COTINGAS. 


Genre XXXI. — BOMBICILLA, JASEUR. 


68. Bombicilla garula Vieill. ( Ampelis garulus L. ) 
JASEUR ORDINAIRE. 


De passage accidentel. Trés-rare. 


(165) 
Famille X. HIRBUNDINID/ÆT, CHÉLIDONS. 


Genre XXXII. — HIRUNDO, HIRONDELLE. 


69. Hirundo rustica L. 
z HIRONDELLE DE CHEMINÉE. 

Commune. Arrive du 15 Mars au 15 Avril et part vers la fin de Sep- 
tembre. Niche sur les corniches, contre les cheminées, surtout celles 
des maisons qui avoisinent les cours d'eau où elle trouve en abondance 
les insectes ailés qui forment sa nourriture. 

70. Hirundo urbica L. 
HIRONDELLE DE FENÊTRE. 
Arrive un peu plus tard et repart à la même époque que la précé- 
dente. Vulgairement Cul-blanc. 
74. Hirundo riparia L. 
HIRONDELLE DE RIVAGE. 
Habite le long des rivières. Niche dans les excavations qu'elle creuse 
g I 
le long des berges. Moins commune et arrivant plus tard que les deux 
espèces précédentes. 


Genre XXXIII. — CYPSELUS, MARTINET. 


72. Cypselus apus L. 
MARTINET NOIR. 


Commun. Arrive au commencement de Mai et repart à la fin d'Aoüt. 
M. Degland fait observer que la longueur de ses ailes et la brièveté de ses 
larses l'empéchent de prendre son essor, lorsque, par une cause quel- 
conque, il vient à tomber à terre. 


Genre XXXIV. — CAPRIMULGUS , ENGOULEVENT, 


73. Caprimulgus europ:eus L. 
ENGOULEVENT VULGAIRE. 


Assez commun. Habite les bois de la Teste. Arrive en Mai et part en 


Septembre. Niche dans le pays. Perche dans le sens longitudinal de la 
branche. 


Famille XI. — MUSCICAPIDE, GOBES-WOUCHES. 
Genre XXXV. — MUSCICAPA, GOBE-MOUCHE 


74. Muscicapa grisola L. 
GOBE-MOUCHE GRIS. 


( 166 ) 

Assez commun. Solitaire. Arrive en Avril, part à la fin de l'Automne. 
Habite les bois, vergers et jardins. 

75. Muscicapa atricapilla L. ( Muscicapa grisola Temmk. ) 
GOBE-\YOUCHE GRIS. à 

Commun. Passe en Août et en Septembre et se tient, ainsi que le sui- 
vant, sur les haies et dans les taillis rapprochés des habitations. Vulgai- 
rement nommé Batane. 

76. Museienpa albicollis Temmk. 
GOBE-MOUCHE A COLLIER. 

Commun. De passage. Confondu avec le précédent dans la méme 
dénomination vulgaire. Différe du M. atricapilla par un collier blanc 
qui couvre la partie supérieure du cou pendant la saison des amours. 
M. Temminck les distingue, revétus de leur plumage d'Été et d'Hiver : 
4° par le miroir blanc qui se dessine sur les rémiges dans le M. albicollis, 
tandis que celles-ci sont unicolores chez le M. atricapilla ; 2 par les 
pennes latérales de la queue dont les deux extérieures ont un bord blanc, 
plus ou moins large suivant les âges, dans le M. albicollis, tandis que chez 
le M. atricapilla, il y a trois pennes latérales marquées de blanc. (Temmk. 
Man. Ornith. I, p. 156.) J'ai remarqué que le miroir blanc qui s'apercoit 
sur les rémiges du M. atricapilla est presque nul chez les jeunes de 
l'année, et que les deux pennes de la queue sont frangées plutót que 
marquées de blanc chez les mêmes individus. . 


Famille XII. — LAWVZAD.E,PIEE-GRIECHES. 


Genre XXXVI. — LANIUS, PIE-GRIÈCHE. 


71. Lanius excubitor L. 
PIE-GRIÈCHE GRISE, 
Assez rare. De passage au Printemps et à l'Automne. Affectionne les 
bois et les taillis. ( Musée de la Faculté ). 
78. Lanius rufus Briss. 
PIE-GRIÈCHE ROUSSE. 
Commune. Arrive au Printemps, repart en Automne. 
79. Lanius collurio L. 
PIE-GRIÈCHE ÉCORCHEUR. 
Assez commune. Tire son nom vulgaire d'Embrocheur de l'habitude 
d’accrocher aux épines les petits animaux qu'elle dévore. ( Musée de la 
Faculté ). 


; ( 4671 ) 
Famille XII. — ALAUDIDÆ, ALOUETTES. 
Genre XXXVII. — ALAUDA, ALOUETTE. 


80. Alauda arvensis L. 
ALOUETTE DES CHAMPS. 


Trés-commune. Sédentaire et de passage en grandes bandes en Sep- 
tembre et Octobre. Le Musée de la Faculté des Sciences possède une 
belle variété Isabelle. Vulgairement Laude. 
81. Alauda cristata L. 


ALOUETTE COCHEVIS. 


Commune et sédentaire. Niche dans les champs, près des chemins 
fréquentés où elle trouve une partie de sa nourriture dans la fiente des 
bêtes de somme. Recherchée pour son chant. Laude huppade des paysans. 
82. Alauda arborea L. 

ALOUETTE LULU. 

Assez commune. Sédentaire et de passage. Emigre par petites troupes. 
Vulgairement Couterliou. 

83. Alauda brachydactyla Leisl. 
ALOUETTE CALENDRELLE. 

Sédentaire et de double passage. Habite le long des côtes maritimes et 

se réunit en grandes bandes après les nichées. 


Famille XIV. — MOTACILLIDT, MO TACILLES. 


Genre XXXVIII. — ANTHUS, PIPI. 


84. Anthus Richardi Vieill. 
Pipr RICHARD. 
Assez rare. De passage. ( Musée de la Faculté ). 
85. Anthus pratensis Besch. (Alauda pratensis L. ) 


PIPI DES PRÉS 0% FARLOUSE. 


Commun dans les champs. De passage au Printemps et à l'Automne. 
Vulgairement Tit. 


86. Anthus arboreus Besch. (Alauda trivialis L. ) 
PIPI DES ARBRES. 


Commun. Arrive au Printemps, repart en Automne, époque à laquelle 
il est commun dans les prairies. M. Dégland lui rapporte PA. maculatus 


Vieill. 


( 168 ) 
87. Amthus spinoletta Docel. (Alauda spinoletla L.— Anthus aquaticus 


Bechst. ) 
PIPI SPIONCELLE, 


Habite et niche dans les dunes. Se trouve souvent solitaire. 


88. Anthus obscurus Temmk. (Alauda obscura Lath ) 
PIPI OBSCUR. 


Assez commun. Fréquente les bords de la mer. (Musée de la Faculté). 


89. Anthus campestris Besch. ( Anthus rufescens Temmk. ) 
PIPI ROUSSELINE. 


Je wai pu constater sa présence. Porté au catalogue de la Statistique 
de Jouannet. 


Genre XXXIX. — MOTACILLA , BERGERONNETTE. 


90. Motacilla alba L. 
BERGERONNETTE GRISE. 

Commune. Sédentaire et de passage. Émigre, en Avril et en Automne, 
par petites bandes. Elle offre, suivant M. Dégland , l'espéce suivante que 
quelques auteurs ne considérent que comme sa variété. Vulgairement 
Coudeyte , ainsi que ses congénères. 


91. Motacilla Yarrellii Gould. ( Motacilla lugubris Vieill. ) 
BERGERONNETTE D'YARREL. 


Trés-rare. Le catalogue de Jouannet la désigne comme n'ayant été 
prise qu'une fois, en Avril. Je lui rapporte un individu apercu par M. Ch. 
des Moulins dans la cour de son hótel. Voici la note qu'il m'a remis à ce 
sujet : « Vu, le 27 Février 1855, dans ma cour, rue de Gourgues, une 
» Bergeronnette (ou lavandiére) toute noire, ou du moins d'un brun 
» trés-foncé et mélé de noir, avec une seule des plumes rectrices de la 
» queue (celle de droite) d'un blanc pur. Est-ce là un cas de mélanisme 
» incomplet d'une de nos espéces vulgaires, et de laquelle? » Ayant vu 
cet individu depuis une fenétre du premier étage, M. Des Moulins n'aura 
pu voir le blanc des parties inférieures. La plume rectrice gauche de la 
queue, qui devait faire pendant à celle de droite ( d'un blanc pur), peut 
avoir été enlevée par une cause quelconque. 

92. Motacilla bozarula Gmel. 
BERGERONNETTE BOARULE. 


Moins commune que la M. alba et que la suivante. Voyage isolément. 


( 169: ) 
93. Motacilla flava L. 


BERGERONNETTE PRINTANIÈRE. 


Trés-commune à ses deux passages du Printemps et de l'Automne. 
Fréquente, ainsi que ses congénères, les prairies et les terres fraiche- 
jnent labourées. 


94. Motacilla Rayi Dezl, Ornith. Europ., t. I, p. 441. ( Motacilla 
flaveola Temmk. ) 
BERGERONNETTE DE RAY. 


Excessivement rare. Cette espèce, qui habite l'Angleterre, ne peut être 
que de passage (rés-aceidentel. Le Musée de Bordeaux possède un indi- 
vidu mále tué dans le département. 


Famille XV. — ORIOLIDÆ, LORIOTS. 
Genre XL. — ORIOLUS, LORIOT. 
95. Oriolus galbula L. 
LORIOT ORDINAIRE. 
Assez commun. Habite les bois ; part en Automne et arrive en Avril. 
Famille XVI. — ZUADID.E , MERLES. 
ire Division. — Merulæ, MERLES. 
Genre XLI. — TURDUS , MERLE. 


96. Turdus merula L. 
MERLE NOIR. 


Commun. Sédentaire et de passage. Habite les bois, les bosquets et les 
haies. 

97. Turdus torquatus L. 
MERLE A PLASTRON. 

Cette espèce, qui niche en Saintonge (Jouannet ) et qui est portée rare 
dans le catalogue de la Statistique, devient tous les ans plus commune à 
son passage d'Octobre. 

98. Turdus musicus L. 


MERLE-GRIVE. 


Habite les bois pendant l'Eté. Commun à ses passages d'Automne et 
de Printemps. 


99. Turdus viscivorus L. 
MERLE DRAINE. 


Commun. Sédentaire et de passage. Habite les bois. 
Towr XXI. l 


C2 


( 170 ) 
100. Turdus pilaris L. 
MERLE LITORNE. 
C'est le dernier des Merles qui nous arrive; on le voit d'Octobre en 
Mars. Assez commun, surtout pendant les grands froids de Décembre. 


101. Turdus iliacus L. 
MERLE MAUVIS. 


Assez rare. Passage en Automne et au Printemps. 


Genre XLII. — SAXICOLA, TRAQUET. 
102. Saxicola œnanthe L. 
TRAQUET MOTTEUX. 
Rare. Arrive au Printemps, part en Automne. Habite près des vieilles 
masures. ( Musée de Bordeaux ). 
103. Saxicola rubetra Mey. et Wolf. ( Motacilla rubetra L. ) 
TRAQUET TARIER. 
Habite les bruyères des Landes. Même passage. (Musée de la Faculté). 
104. Saxicola rubicola Mey. et Wolf. ( Motacilla rubicolaL . 
TRAQUET RUBICOLE. 


Mème observation que pour le précédent. 


Genre XLIIT. — ERITHACUS, RUBIETTE. 


105. Erithacus luseinmia Degl. Ornith. Europ., t. 1, p. 499. ( Motacilla 
luscinia L. ) 
RUBIETTE ROSSIGNOL. 


Commun dans les bois et les bosquets. Arrive au Printemps, part en 
Automne. Recherché pour son chant, et trés-diffieile à élever. 


106. Erithacus phaoenicurus G. Cuv. ( Motacilla phenicurus L. ) 
RUBIETTE ROUGE-QUEUE OU DE MURAILLE. 


Assez rare. Habite les bois. Arrive au Printemps, part à l'Automne. 
( Musée de la Faculté ). 


107. Erithacus tithys G. Cuv. ( Molacilla tithys? L.) 
RUBIETTE TITHYS. 

Rare. Habite les lieux pierreux , les haies et les taillis. Arrive et part 
en même temps que la précédente. J'en ai tué un individu femelle à Blan- 
quefort ; mais il était tellement écharpé par les plombs, que je n'ai pu le 
conserver. 


( 474 ) 


\ 


108. Erithacus rubecula G. Cuv. ( Motacilta rubecula L. ) 
RUBIETTE ROUGE-GORGE. 
Commune. Sédentaire et de passage. Habite, l'Hiver, les haies et les 
jardins près des habitations. Roupit des paysans. 
109. Erithacus cyaneeula G. Cuv. (Sylvia cyanecula Mey. et Wolf. ) 
RUBIETTE GORGE BLEUE. 
Rare. Passe en Avril et en Septembre. Affectionne le voisinage des 
eaux. ( Musées de Bordeaux et de la Faculté ). 


2e Division. — Currucæ, FAUVETTES. 
Genre XLIV. — ACCENTOR, ACCENTEUR. 


110. Aeeenior modularis Temmk. ( Motacilla modularis L. ) 
ACCENTEUR MOUCHET. 
Pas commun. Habite les bois, les jardins, buissons et haies. Sédentaire 
el de passage. ( Musée de la Faculté ). 


Genre XLV. — SYLVIA, FAUVETTE. 


111. Sylvia atricapilla Lath. ( Motacilla atrieapitla L. | 
FAUVETTE TÉTE NOIRE. 
Arrive en Mars, part en Septembre. Commune à son passage du Prin- 
temps et de l'Automne. Habite les vergers , les jardins , etc. 


112. Sylvia hortensis Temmk. 
FAUVETTE DES JARDINS. 


Commune. Habite, à son double passage, les haies, les buissons et 
les jardins. Recherchée pour la finesse de sa chair qui rivalise avec celle 
de l’Ortolan, ainsi que le fait remarquer M. Darracq ( Catal. des Landes 
el des Pyrénées). ( Musée de la Faculté ). 


113. Sylvia curruca Lath. ( Molacilla curruca L. ) 
FAUVETTE BABILLARDE. 
Assez commune. Arrive au Printemps, part à l'Automne. Habite les 
bois , bosquets, jardins. 
114, Sylvia orphea Temmk. 
FAUVETTE ORPHÉE. 
Le catalogue la désigne comme n'ayant été prise qu'une fois en. Avril. 
M. Barrère vient d'envoyer au Musée de Bordeaux des œufs de cette Fau- 
vette, dénichés à Cadillac. 


( 112.) 
115. Sylvia cimeren Lath. ( Molacilla cinerea L. ) 
FAUVETTE GRISETTE. 
Assez commune. Arrive au Printemps, part en Automne. Habite les 
haies , les jardins, etc. 
116. Sylvia provimeialis lemmk. ( Motacilla provincialis L. ) 
FAUVETTE PITCHOU. 


Excessivement rare. Capturée une ou deux fois dans le Bazadais. Je 
regarde son apparition dans le pays comme accidentelle. 


Genre XLVI. — PHYLLOPNEUSTE , POUILLOT. 
117. Phyllopmeuste trochilus Ch. Bonap. ( Motacilla trochilus L. ) 
POUILLOT FITIS. i 
Assez commun. Sédentaire et de passage. Habite les bois, les jardins 
et les buissons. 


Genre XLVII. — HIPOLAIS, HIPOLAIS. 


118. Hipolais polyglotta Selys. Longchamps. ( Motacilla hipolais L. 
— Sylvia hipolais Lath. ) 
HIPOLAIS LUSCINIOLE. 


Pas commun. Habite les bois, les haies, ete. Arrive au Printemps, 


part en Automme. 


Genre XLVII: — CALAMOHERPE , ROUSSEROLLE. 
119. Calamoherpe arundinacea Doic. ( Sylvia arundinacea Lath. ) 
ROUSSEROLLE EFFARVATE. 
Habite les roseaux, le long des cours d'eau. Arrive au Printemps, part 
en Automne. 


Genre XLIX. — CALAMODYTA, PHRAGMITE. 


120. Calamodyta aquatien Decl, Ornith. Europ. ( Sylvia aquatica 
Lath. ) 


PHRAGMITE AQUATIQUE. 


Assez commun dans les marais, parmi les roseaux. 


Genre L. — LOCUSTELLA, LOCUSTELLE. 


121. Locustella nœvia Desl, Ornith. Europ., t. I, p. 589. (Sylvia 
locustella Lath. ) 
LOCUSTELLE TACHETÉE. 
Assez rare. Habite les mêmes lieux que l'espèce précédente. Niche le 
long des bords des cours d'eau. 


( 113 ) 
Genre LI. — TROGLODITES , TROGLODITE. 


122. Troglodites europæus G. Cuv. ( Motacilla troglodiles L. ) 
TROGLODITE D'EUROPE. 
Commun partout. Affectionne, pendant l'Hiver, les haies de clôture 
des habitations. 


Famille XYII — CERTHIADÆ , GRIMPEREAUX. 


Genre LII. — SITTA, SITELLE. 


123. Sitta europæa L. 
SITELLE TORCHE-POT. 

Assez rare. Sédentaire. Vit ordinairement en société dans les grands 
bois. M. Tremeau de Rochebrune a observé que cette espèce, qui grimpe 
à la manière des pics , ne creuse pas son nid , mais profite des creux que 
lui offrent les vieux trones des arbres. 


Genre LIII. — CERTHIA, GRIMPEREAU. 


124. Certhia familiaris L. 
GRIMPEREAU FAMILIER. 
Trés-commun. Sédentaire. Habite les bois, les jardins, les vergers. 
Se rapproche des habitations pendant l'Hiver. 


Genre LIV. — TICHODROMA , TICHODROME. 


125. Tiehodroma muraria Ch. Bonap. (Certhia muraria L. ) 
TICHODROME ÉCHELETTE. 

Très-rare. M. Ch. des Moulins a eu connaissance de deux ou trois 
captures de cet oiseau dans le département ; une entre autres à Libourne, 
par M. Hercule de Baumale. Habite et grimpe le long des vieilles mu- 
railles; M. le comte de Kercado a abattu un individu à son château de 
Lestonat. 


Familie XVIII. — UPUPIDÆ, HUPPES. 
Genre LV. — UPUPA, HUPPE. 


126. Upupa epops L. . 
HUPPE VULGAIRE. 
Commune à son passage du Printemps et de l'Automne. Arrive et part 
à ces époques. Habite les bois, les taillis. 


Famille XIX. — MEZ OPID.E, GUÉPIERS. 
Genre LVI. — MEROPS, GUÉPIERS. 


127. Merops apiaster L. 
GUÉPIER VULGAIRE. 

Très-rare. De passage au Printemps, dans les dunes, sur le bord de 
la mer. M. Darracq considère ce passage comme accidentel, quoiqu'il 
ait constaté des captures presque tous les ans sur les côtes maritimes des 
Landes. 


Famille XX. — ALCEDINIDÆ, ALCYONS. 


Genre LVII. — ALCEDO, MARTIN-PÉCHEUR. 


128. Alcedo hispida L. 
MARTIN-PÉCHEUR VULGAIRE. 
Commun. Sédentaire. Habite le long des cours d'eau. En abondance à 
la source de la Jalle, au lieu dit Foun dau cap dau bos. 


TROISIÈME ORDRE. 


COLUMBÆ. — PIGEONS. 


Famille XXE. — COLUMBIDÆ, COLOMBIENS. 


Genre LVII. — COLUMBA, COLOMBE. 


129. Columba palumbus L. 
COLOMBE RAMIER. 


Commune. Passe par grandes bandes dans les Landes, au Printemps 
et à l'Automne. Séjourne dans les bois pendant une ou deux semaines. 
Vulgairement Palombe. 

o 


130. Columba oemas L. 
COLOMBE COLOMBIN. 


Plus rare que le précédent. Méme passage. 
131. Columba livia L. 
COLOMBE BISET. 
Un individu de cette espèce, si rare dans nos contrées à l'état sau- 
vage, a élé tué par M. Gièse, en 1840, à St-Médard-en-Jalle. 


( 175 ) 
132. Columba turtur L. 


COLOMBE TOURTERELLE. 


Commune. Sédentaire et de passage en grandes bandes. Fréquente 
surtout les grands bois du Bazadais. 


QUATRIÈME ORDRE. 


GALLINÆ. — GALLINACÉES. 


Famille XXII. — TETRANOIDÆ, TETRAS. 
Genre LIX. — TETRAO, TETRAS. 


133. Tetrao bonasia L. 
TETRAS GÉLINOTTE. 


Il est à la connaissance de M. Gièse que deux ou trois individus ont 
été abattus dans le département. Passage accidentel. 
Famille XXIH. — PERDIX, PERDRIX. 


Genre LX. — PERDIX, PERDRIX. 


134. Perdix rubra Briss. 
PERDRIX ROUGE. 


Commune. Sédentaire. Fréquente les champs, les taillis et les vignes. 


135. Perdix cinerea Briss. ( Telirao perdix L. ). 
PERDRIX GRISE. 


Rare. Habite les plaines du Libournais et du Cubzaquais. 


136. Perdix coturnix Lath. ( Tetrao coturnim L. ). 
PERDRIX-CAILLE. 


Commune. De passage régulier au Printemps et à l'Automne. Quel- 


ques-unes sont sédentaires. On trouve à Bazas, suivant la Statistique, 
une variété albine. 


( 116 ) 


CINQUIÈME ORDRE. 


GRALLATORES. — ECHASSIERS. 


Première Division. 


GRALLATORES PRESSIROSTRES. — ECHASSIERS 
PRESSIROSTRES. 


Famille XX1V. — OTIDÆ, OUTARDES. 


Genre LXI. — OTIS , OUTARDES. 


137. Otis tarda L. | 
OUTARDE BARBUE. 


Assez rare. Habite les grandes Landes. ( Musée de Bordeaux ). 


138. Otis tetrax L. 
OUTARDE CANEPETIÉRE. 


Rare ; de passage. Fréquente les landes et les bords de l'Océan. (Musée 


de Bordeaux ). 


Genre LXII. — ÆDICNEMUS, ŒDICMÈNE. 


139. Œdicnemus crepitans Temmk. ( Charadirus œdicnemus ). 
OEDICNÈME CRIARD. 


Assez rare. Passe d'Avril en Novembre. ( Musée de Bordeaux ). 
Genre. — CHARADRIUS , PLUVIER. 


140. Charadrius pluvialis / e{ apricarius ) L. 
PLUVIER DORÉ. 


Assez commun. De passage par bandes au Printemps et à l'Automne ; 
fréquente les marais et les prairies. 


141. Charadrius morinellus L. 
PLUVIER GUIGNARD. 


Assez commun. Voyage par bandes et affectionne les terrains secs. 


( Musée de Bordeaux ). 


(171) 


142. Charadrius hiaticula L. 
PLUVIER REBAUDET. 


Commun. Même passage. Fréquente les prairies, dans le [voisinage 
des cours d'eau. A été rare cette année. ( Musée de Bordeaux ). 


143. Charadrius eamtiamus Lath. 
PLUVIER A COLLIER INTERROMPU. 


Nous arrive accidentellement. Figure dans la collection de M. Gièse. 


Genre LXIV. — HOEMATOPUS , HUITRIER. 


144. Hoœmatopus ostralegus (c! Piea marina ) L. 
HUITRIER PIE. 
De passage, fréquente les bords de l'Océan. Assez commun sur les 
plages maritimes de la Pointe-de-Grave. 


Genre LV. — PRATINCOLA , GLARÉOLE. 


145. Pratincola glareola Degl. Ornith. europ. t. 41. p. 417 (Hirundo 
pratincola L. ) 
GLARÉOLE GIAROLE. 


De passage accidentel. Le Musée de la Faculté possède un jeune indi- 
vidu de cette espèce tué à la Teste. 
Genre LXVI. — VANELLUS , VANNEAU. 


1416. Vanellus eristatus Mey. et Wolff. ( Tringa vanellus L. ) 
VANNEAU HUPPÉ. : 


Sédentaire et de double passage par bandes. Fréquente les marais. 


147. Vanellus helveticus Vicill. ( 7ringa helvetica L. — Vanellus 
meloganaster Beschst. ) 
VANNEAU SUISSE. 


Sédentaire et de passage. Commun. Habite les marais. 


Deuxième Division. 


GRALLATORES CULTRIROSTRES.—ÉCHASSIERS CULTRI- 
ROSTRES. 
Famille XXV. — GRUIDÆ, GRUES. 
Genre LXVII. — GRUS , GRUE. 


148. Grus cinerea Mey. et Wolf. ( Ardea grus L. ) 
GRUE CENDRÉE. 
Commune. De passage. S'abat la nuit dans les landes. 
Tome XXI. (3° SÉRIE : T. I.) — 3° LIVRAISON. 


> 
-— 


( 178 ) 
Genre LXVIII. — ARDEA , HÉRON. 
1419. Arden cinerea Lath. ( Ardea major L. ) 
HÉRON CENDRÉ. 
Assez commun. Sédentaire. Habite les marais et les bords des eaux. 


450. Ardea alba L. 
HÉRON AIGRETTE. 


Porté à la Statistique de Jouannet comme étant de passage accidentel. 


151. Ardea stellaris L. 
HÉRON BUTOR. 

Assez commun. Sédentaire. Habite les marais et le bord des cours 
d'eau. Le catalogue de la Statistique désigne comme trés-rare une va- 
riété huppé blanc. ( Musée de Bordeaux ). 

152. Ardea comata Pallas ( Ardea ralloides Scopoli ). 
HÉRON CRABIER. 

De passage probablement annuel. Constaté dans le Bazadais par M. 
Dubroca. ( Burguet, l. c. ) 

153. Ardea minuta L. 
HÉRON BLONGIOS. 

Rare. De passage. Même habitation que l'espéce précédente. ( Musée 
de la Faculté ). 

154. Ardea nyeticorax L. 
HÉRON BIHOREAU. 
Trés-rare. Méme habitation. 


Genre LXIX. — CICONIA , CIGOGNE. 


155. Ciconia alba Briss. ( Ardea ciconia L. ) 
CIGOGNE BLANCHE. 


hare. De passage. Tirée deux fois à Barsac. 


156. Ciconia nigra Bescht ( Ardea nigra L. ) 
CICOGNE NOIRE. 
Trés-rare. De passage. Un individu fut pris vivant à Saint-Pardon en 
1844. 
Genre LXX. — PLATALEA , SPATULE. 
157. Platalea leucorodia / ci platea ) L. 
SPATULE BLANCHE. 
Assez commune. De double passage sur les bords de l'Océan. On ne 
capture presque que de jeunes individus. 


(M95) 
Troisième Division. 


GRALLATORES TENUIROSTRES. — ÉCHASSIERS LONGI- 
ROSTRES. 


Famille XXVI. - ZBHISIDÆ, IBIS. 
Genre LXXI. — IBIS , IBIS. 
158. Ebis falcinellus Viell. ( Tantalus falcinellus L. ) 
IBIS FALCINELLE. 


De passage dans nos contrées. Quelques individus on été tués dans les 
marais de la Teste. Celui qui fait partie du Musée de la ville a été tué à 
la Bastide. ( Burguet, Act. de la Soc. Linn., t. XIIL, p. 342). 


Famille XXVI. — SCOLOPACIDÆ, BÉCASSES. 
Genre LXXII. — NUMENIUS , COURLIS. 


159. Numenius arquata L. 


Commun. De passage par grandes bandes au Printemps et à Automne 
le long des dunes et des rives de la Garonne. Voyage en grandes bandes, 
160. Numenius phoeopus Lath. ( Scolopax phæopus L. ) 


COURLIS CORLIEU. 


Bien moins commun que le précédent. Méme passage et fréquente les 
mêmes lieux. ( Musée de Bordeaux ). 


Genre LXXIII. — LIMOSA , BARGE. 


150. Limosa œgocephala Dezl. Ornith. europ. t. 41. p. 171 ( Scolopax 
egocephala L. — Limosa melanura Temmk. ) 
BARGE COMMUNE. 


Assez commune. De passage périodique au Printemps et à l'Automne. 
Fréquente les prairies humides, les marais, le bord des eaux. ( Musée 
de Bordeaux ). 

162. Limosa rufa Briss. ( Scolopax Lapponica L. ) 
BARGE ROUSSE. 

Commune. De passage au Printemps et à l'Automne. Affectionne les 
plages d'Arcachon , fréquente également les prairies, les marais et le 
bord des eaux. ( Musée de Bordeaux ). 


( 180 ) 


163. Limosa cinerea Deel. Ornith. Europ. t. 11. p. 478. ( Scolopax 
cinerea Guld. ) 
BARGE TEREK. 


Mêmes observations. 
Genre LXXIV. — TOTANUS , CHEVALIER. 
164. Totanus glottis Temmk. 
CHEVALIER ABOYEUR. 
De double passage périodique. Fréquente le bord des eaux dans les 
landes. ( Musée de Bordeaux ). 
165. Totanus fuscus Mey. et Wolf. ( Scolopax fusca L. ) 
CHEVALIER BRUN. 
Les plages maritimes à son double passage. ( Statistique de Jouannet). 
166. Totanus ealidris Dechst. (Scolopax calidris L. — Totanus striatus 


Brisson ). 
CHEVALIER GAMBETTE. 


Commun. Habite à son double passage les bords de la mer. ( Musée de 
Bordeaux ). 


167. Totanus ocrophus Temm. ( Tringa ocrophus L. ) 
CHEVALIER CUL-BLANC. ^ 


Assez commun. Habite le bord des eaux ( Musée de Bordeaux ). 


168. Totanus hypoleucos Dezl. Ornith. Europ. t. 44. p. 194. ( Tringa 
hypoleucos L.) 
CHEVALIER GUIGNETTE. 


Très-commun. De double passage. Fréquente le bord des eaux. ( Mu- 

sée de Bordeaux ). 
Genre LXXV. — MACHETES, COMBATTANT. 
169. Machetes pugnax G. Cuv. ( Tringa pugnax L. ) 
COMBATTANT ORDINAIRE. 

Rare. Se montre en Avril et en Mai sur les plages d'Arcachon. ( Musée 

de Bordeaux et de la Faculté ). 
Genre LXXVI. — SCOLOPAX , BÉCASSE. 


170. Scolopax major Gmel. 
DÉCASSE MAJOR. 


Assez rare. Arrive en Automne, séjourne une ou deux semaines. 


( 181 ) 
171. Scolopax gallinago L. 
BÉCASSE BÉCASSINE. 
Sédentaire et de passage. Commune. Habite les marais. 
172. Seolopax gallinula L. 
BÉCASSE SOURDE. 
Moins commune que la précédente. Même habitat. 
173. Scolopax rusticola L. 
BÉCASSE ORDINAIRE. 


Commune. Arrive au commencement de l'Hiver et quelques-unes sé- 
journent jusqu'à sa fin. Le Musée de la Faculté offre une belle variété 
Isabelle, et M. Giése possède un individu atteint d'albinisme complet, 
tué à Saint-Médard. 


Genre LXXVII. — TRINGA , BÉCASSEAU. 


174. Tringa canutus L. ( Tringa cinerea Brünn. ) 


BÉCASSEAU MAUBÈCHE. 
Assez rare. Habite à son double passage les marais , surtout ceux du 
littoral. 
175. Tringa subarquata Temm. 
= BÉCASSEAU CORLI. 4 
Assez rare. De Passage sur les bords de la mer en Août et Septembre. 
176. Tringa cinelus Keys et Blas. ( Tringa variabilis Temmk. ) 
BÉCASSEAU CINCLE. 
Commun. Arrive au Printemps , repart en Automne. Habite les marais 
et les rivages. ( Musée de Bordeaux ). 
177. Tringa minuta Leist. 
BÉCASSEAU MINULE. 


Passage double et régulier. Séjourne quelques jours. Méme habitat. 


Genre LXXVIII. — STREPSILAS , TOURNE-PIERRE. 


178. Strepsilas interpres L. ( S(repsilas collaris Temmk. ) 
TOURNE PIERRE VULGAIRE OU A COLLIER. 
Rare. Habite les plages maritimes à son passage. Le Strepsilas mori- 
nella de la Statistique de Jouannet est un jeune individu de l'année. 


( 182 ) 
Famille XXVIII. — PHALAROPIDÆ, PHALAROPES. 
Genre LXXIX. — PHALAROPUS , PHALAROPE. 
179. Phalaropus fulienrius Ch. Bonap. ( Tringa fulicaria L. — Pha- 
laropus platyrinchus Temmk. ) 
PHALAROPE DENTELÉ. 


N'apparait qu'accidentellement et trés-rarement aprés de violentes 
tempêtes. Il est plus commun sur les étangs qui avoisinent la mer aux 
environs de l'Adour. M. Darraeq fait observer qu'il repart pour la haute 
mer dés que la tourmente a cessé. ( Musée de Bordeaux ). 


Genre LXXX. — HIMANTHOPUS, ÉCHASSE. 


180. Himanthopus melanopterus Mey. (Charadrius himan- 
thopus L.) 
ÉCHASSE ORDINAIRE. 


De passage accidentel sur les bords de l'Océan. (Statistique Jouannet). 


Quatrième Division. 


GRALLATORES PALMIPEDES.-ÉCHASSIERS PA LMIPEDES. 


Famille XXIX. — BECURVEROSTRID TI, RECURVIROSTRES. 


Genre LXXXI. — RECURVIROSTRA , AVOCETTE. 
181. Recurvirostra avocetta L. 
RECURVIROSTRE AVOCETTE. 
Très-rare. Fréquente les plages maritimes du coin du Sud , près Arca- 
chon. ( Musée de Bordeaux ). 


Cinquième Division. 


GRALLATORES MACRODACTYLI. — ÉCHASSIERS 
MACRODACTYLES. 


Famille XXX. — RALLIDÆ , RALES. 


Genre LXXXII. — RALLUS, RALE. 


152, Rallus aquatiecus L. 
RALE D'EAU. 


( 183 ) 
Commun. Sédentaire. Habite les marais etles bords des petits cours 
d'eau. 
183. Rallus crex L. 
RALE DE GENÉT. 


Assez commun. De passage double. Habite les joncs , les rives herbeu- 
ses des marais , les landes et les taillis. Trés-estimé comme gibier. 


184. Rallus porzana L. 
RALE MAROUETTE. 


Trés-commun. De passage régulier et périodique; habite les joncs , 
les rives herbeuses des marais, lacs et petits cours d'eau. 
185. Rallus pusillus Pallas. 

RALE POUSSIN. 

Assez rare. Jai vu cette année, au mois de Septembre, deux indi- 
vidus de cette espéce sur le marché de Bordeaux. Ils étaient tellement 
avancés que je n'ai pu en tirer parti. 

186. Rallus Bailloni Vieill. 
RALE BAILLON. 


Assez rare. Sédentaire et de passage. Habite le bord des eaux, des 
marais, etc. ( Musée de Bordeaux ). 


Genre LXXXIII. — GALLINULA , GALLINULE. 


187. Gallinula chloropus Lath. ( Fulica chloropus L. ) 


Trés-commune. Sédentaire. Habite les- marais, les bords des petits 
cours d'eau , etc. 


Genre LXXXIV. — FULICA , FOULQUE. 


188. Fulica atra (c! aterrima L. ) 
FOULQUE MACROULE. 


Commun. Sédentaire. Habite les eaux de la Garonne, les lacs, les 
étangs et surtout ceux du littoral. Sa chair est peu recherchée dans le 
département , tandis que sur le bord de la Méditerranée , riche ou pauvre 
veut avoir son salmis de Macreuse le lendemain d'une battue. J'ai assisté 
à une de ces chasses sur l'étang de Thau, prés Maguelonne : le nombre 
des Foulques abattues a été évalué à 4,000 , en deux heures qu'a duré la 
chasse. 


( 184 ) 
189. Fulica eristata Gmel. 
FOULQUE A CRÈTE. 
De passage peut-étre annuel. Plusieurs individus figurent dans la Col- 


lection de la Faculté des Sciences ; trois ont été abattus, cette année, à 
Cadillac et j'en ai constaté deux sur le marché. 


SIXIÈME ORDRE. 


NATATORES. — PALMIPEDES. 


Premiere Division. 


NATATORES LONGIPENNES. — PALMIPEDES LONGI- 
PENNES. 


Famille XXXI. — LARIDÆ, MOUETTES. 


Genre LXXXV, — STERCORARIUS, STERCORAIRE. 


190. Stercorarius eatarraethes Vieill. ( Larus catarrhactes L. ) 
STERCORAIRE CATARACTE. 
Trés-rare. Habite les glaces polaires et n'arrive que porté par la tem- 
péte. ( Musée de Bordeaux ). 
191. Stercorarius longicaudatus Briss. 
STERCORAIRE LONGICAUDE. 
Trés-rare. Méme cause de capture accidentelle. Le sujet qui est au 
Musée de Bordeaux a été tué en 1846. 


Genre LXXXVI. — LARUS, GOELAND. 


192. Larus marinus L. 
GOELAND MARIN. 

Assez commun sur les bords de l'Ócéan , notamment dans les environs 
de Cordouan. Remonte quelquefois le fleuve jusque devant Bordeaux. 
193. Larus fuscus L. 

GOELAND BRUN. 

Moins commun. Habite les dunes où l'on affirme qu'il se reproduit. 

Remonte la Gironde quelquefois jusque devant Bordeaux. 


( 185 ) 
194. Larus argentatus Drünn. 
GOELAND ARGENTÉ. 


Commun. Fréquente les mémes lieux , remonte également la Gironde 
pendant les gros temps. 


195. Larus eamus IL. 
GOELAND CENDRÉ. 
Indiqué par la Statistique de la Gironde sous le nom de Larus cine- 
reus. Beaucoup moins commun que les précédents. 


196. Larus trydaetylus L. 
GOELAND TRIDACTYLE. 
Commun. Habite les bords de l'Océan. Remonte, dans les gros temps, 
jusque vers Langon. 


197. Larus melanocephalus Natterer. 
GOELAND MÉLANOCÉPHALE. 
Rare. M. Giése a constaté son apparition accidentelle. 
198. Larus ridibundus L. 
GOELAND RIEUR. 


Rare sur les bords de l'Océan et de l'embouchure de la Gironde ; re- 
monte jusque vers Langon. 


Genre LXXXVII. — STERNA , STERNE. 


199. Sterna cantiaca Gmel. 
STERNE GAUGEK. 
Arrive , ainsi que les deux suivantes, en Avril ou Mai, par troupes, 
et habite les bords de l'Océan. Remonte accidentellement le fleuve. 


200. Sterna hirundo L. 
STERNE PIERRE-GARIN. 
Commune. Méme observation. 
201. Sterna minuta L. 
STERNE PETITE, 
Commune. Sédentaire. Habite les bords de l'Océan. 
202. Sterna fissipes L. ( S/erna nigra Briss.) 
STERNE ÉPOUVANTAIL. 


Sédentaire et de passage. Même habitat. 


( 186 ) 
Famille XXXII. - PROCELLARIDÆ, PROCELLAIRES. 


Genre LXXXVIII. — PROCELLARIA, PÉTREL. 
203. Procellaria glacialis L. 
PÉTREL FULMAR. 


Trés-rare. Arrive accidentellement, poussé par les tempêtes. 


Genre LXXXIX. — THALASSIDROMA , THALASSIDROME. 


204. Thalassidroma pelagica Less. (Procellaria pelagica L. ) 
THALASSIDROME TEMPÊTE. 


Habite la haute mer, et ne paraît sur nos côtes maritmes que pendant 
les violentes tempêtes. 
205. Thalassidroma Leachii Ch. Bonap. (Procellaria Leachii Temk.) 


THALASSIDROME DE LEACH. 


Très-rare. Le seul individu tué dans le département, du moins que je 
sache , fait partie du Musée de la ville de Bordeaux. 


Deuxième Division. 


NATATORES TOTIPALMES. —PALMIPEDES TOTIPALMES. 


Famille XXXIII. — PELECANIDÆ , PÉLICANS. 


Genre XC. — PHALACROCORAX, CORMORAN. 


206. Phalacrocorax carbo G. Cuv. (Pelecanus carbo L. — Carbo 
carboranus Mey. et Wolf.) 


CORMORAN ORDINAIRE. 


Sédentaire et de passage. Rare. Habite les côtes de l'Océan. — Le 
Carbo minor, de la Statistique de la Gironde, est probablement le Carbo 
medius de Nilson. Suivant M. Hardy, cette espèce doit être réunie au 
Ph. carbo , qui ne devrait ses dimensions plus grandes qu'à une nourri- 
ture plus abondante et plus nutritive. (Musée de Bordeaux ). 


Genre XCI. — SULA, FOU. 


207. Sula bassana Bris. (Pelecanus nanus L. ) 
Fou DE BASSAN. 


( 181 ) 
Assez commun. De passage au Printemps et à Automne , surtout des 
jeunes ( Sula major Briss.) ( Musées de Bordeaux et de la Faculté). 


Genre XCII. — PELECANUS, PÉLICAN. 


208. Pelecanus onocrotalus ( c/ orientalis ) L. 
PÉLICAN BLANC. 

De passage trés-accidentel. M. Jouannet rapporte qu'un Pélican a été 
trouvé mort au pied des dunes de La Teste; un autre a été tué, à ma 
connaissance , sur la cóte de Soulac ; en Juin 1849, trois furent abattus 
à Cubzac. Un de ces derniers figure au Musée de la ville. M. Dégland 
(loc. cit.), qui rapporte ce dernier fait, attribue l'apparition simul- 
tanée de plusieurs de ces oiseaux sur divers points de la France, en 
1849, à la guerre qui désolait alors leur patrie. 


Troisième Division. 


NATATORES LAMELLIROSTRES. — PALMIPÉDES 
LAMELLIROSTRES. 


Famille XXXIV. — ANATIDÆ, CANARDS. 


Genre XCIII. — ANSER, OIE. 


209. Anser sylvestris Briss. ( Anas segetum Gmel.) 
OIE VULGAIRE. ^ 
Assez rare. Arrive en Automne , repart à la fin de l'Hiver, fréquente 
les étangs et les marais de l'intérieur, mais surtout ceux du littoral. 
210. Anser albifrons Mey. et Wolf. ( Anas albifrons Gmel. ) 
OIE RIEUSE. 


De passage périodique par bandes ; exploite principalement les marais 
du littoral. (Collect. Gièse ). 


211. Anser erythropus Degl., Ornith. Europ., t. H, p. 403. (Anas 
erythropus L. — Anas leucopsis Temmk. ) 
OIE BERNACHE. 
Rare. De passage seulement pendant les Hivers trés-rigoureux. (Musée 
de Bordeaux et collection Gièse). 
212. Anser bernicla Temmk. (Anas bernicla L. ) 
OIE CRAVANT. 
Habite , pendant son séjour, dans les Hivers trés-rigoureux , Arcachon 
et les marais environnants (Musée de la Faculté et collection Gièse ). 


( 188 ) 
Genre XCIV. — CYGNUS, CYGNE. 
213. Cygnus ferus Briss. ( Anas Cygnus Gmel. ) 
CYGNE SAUVAGE. 
Trés-rare. N'apparait que dans les Hivers trés-rigoureux. On prétend 
qu'il s'est montré sur nos cótes, les deux précédentes années. 
214. Cygnus minor Keys. et Blas. (Cygnus Bewickii Yarell. ) 
CYGNE DE BEWICK. 
Arrive, pendant les Hivers rigoureux , avec le C. ferus: quelques in- 
dividus ont été tués en 1839. ( Burguet, loc. cit.) 
215. Cygnus olor Vieill. ( Anas cygnus L. — Anas olor Gmel.) 
CYGNE TUBERCULÉ. 
Rarissime. De passage accidentel, le long des cótes maritimes, pendant 
les Hivers très - rigoureux. Le Musée possède un individu abattu à la 
Teste et monté par M. le capitaine Loche, du 45° de ligne. 


Genre XCV. — ANAS, CANARD. 


216. Anas tadorna L. 
CANARD TADORNE. 

Assez commun. Arrive à la fin de l'Automne et séjourne une partie de 
l'Hiver, s'éloigne peu des côtes maritimes et des rives de la Gironde. 
( Musée de la Faculté ). 

217. Amas mosehata L. 
CANARD MUSQUÉ. 

Trés-rare. De passage accidentel. S'est montré plusieurs fois sur les 
côtes maritimes de Soulac et du Verdon , pendant des Hivers rigoureux. 
218. Amas elypeata L. 

CANARD SOUCHET. 

Assez rare. Hiverne dans les marais de Bruges, St-Médard, sur les 
bords de l'Océan , etc. ( Musée de Bordeaux ). 
219. Amas boschas L. 

CANARD SAUVAGE. 

Trés-commun. Hiverne, de Septembre en Février, dans les marais et 

sur les bords de l'Ócéan ; vit en grandes bandes. 


220. Amas acuta L. 
CANARD PILET. 


Assez rare. Passe en Février, par bandes. ( Musée de Bordeaux. ) 


( 189) 


221. Amas strepera L. 
CANARD RIDENNE. 


Commun. Arrive et part avec l'Anas boschas. 
222. Amas penelope L. 
CANARD SIFFLEUR. 
Commun. Passe par bandes, de Novembre en Février. 
223. Amas querquedula L. 
CANARD SARCELLE. 
Commun. Niche dans nos marais. De passage périodique et régulier. 
221. Amas crecca L. 
CANARD SARCELLINE. 


Trés-Commun. De passage périodique et régulier. 
Genre XCVI. — FULIGULA , FULIGULE. 


225. Fuligula clangula Dezl., Ornith. Europ., t. 11, p. 443. ( Anas 
clangula L. ) 


FULIGULE GAROT. 


Assez rare. Passe annuellement, quoiqu'en dise la Statistique de 
Jouannet. M. Gièse et moi en avons constaté, chaque année, sur les 
marchés de Bordeaux. ( Musée de Bordeaux ). 


226. Fuligula marila Ch. Bonap. (Anas marila L. ) 
FULIGULE MILOUINAN. 
Assez rare. De passage périodique et régulier. ( Musée de Bordeaux ). 
227 Fuligula ferina Keys. et Blas. ( Anas ferina L. ) 


FULIGULE MILOUIN. 


Assez commune. De passage périodique et régulier. ( Musée de Bor- 
deaux ). 


228. Fuligula eristata Ch. Bonap. ( Anas fuligula L. ) 
FULIGULE MORILLON. 
Commune. De passage périodique, pendant certaines périodes. Fré- 
quente principalement les étangs du littoral. 
229. Fuligula nyroca Keys. et Blas. ( Anas leucophthalmos Borkh. ) 
FULIGULE NYROCA. 


Rare, De passage régulier. Arrive à l'Automne et repart au Printemps. 


( 190 ) 
230. Fuligula spectabilis Degl., Ornith. Europ., t. ll, p. 466. (Anas 
spectabilis L. ) 
FULIGULE ÉLÉGANTE. 

Portée rare au Catalogue de la Statistique du département. Je n'ai pu 
me procurer de renseignements sur l'apparition de cette espéce qui ne 
peut être que de passage accidentel, pendant les Hivers rigoureux. 

231. Fuligula molissima Degl., Ornith. Europ., t. II. p. 463. ( Anas 
molissima L. ) 
FULIGULE EIDER. 

Rarissime. Passage accidentel. M. Gièse possède dans sa collection 
un individu tué à la Teste, vers 1832, et qu'il a acheté sur le marché. 
N'en déplaise à Temmink, ce fait est authentique. 


232. Fuligula nigra Degl., Ornith. Europ., t. I, p. 470. (Anas nigra L.) 
FULIGULE MACREUSE. 
Commune. De passage périodique et régulier. Arrive en Automne et 
repart au Printemps. ( Musée de Bordeaux.) 
233. Fuligula fusea Dezl., Ornith. Europ., t. ll, p. 472. (Anas fusca L.) 
FULIGULE DOUBLE—MACREUSE. 
De passage périodique et régulier, le long des cótes maritimes. (Musée 
de Bordeaux. ) 


Genre XCVII. — MERGUS , HARLE. 


231. Mergus merganser L. 


HARLE BIÈVRE. 
Trés-rare. De passage accidentel, dans les Hivers trés-rigoureux. 
( Musée de Bordeaux ). 
235. Mergus serrator L. 
HARLE HUPPÉ. 
Moins rare. Également de passage accidentel. (Musée de Bordeaux ). 
236. Mergus albellus L. 
HARLE PIETTE. 


De passage accidentel. M. Gièse le possède pris sur les bords du bassin 
d'Arcachon. 


(191) 
Quatrième Division. 


NATATORES BRACHYPTERI. — PALMIPÈDES BRACHYP- 
TERES. 


Famille XXXV. - COLY MBID.E , PLONGEONS. 
Genre XCVIII. — COLYMBUS, PLONGEON. 


237. Colymbus glacialis L. 


PLONGEON IMBRIM. 


Ainsi que le fait observer M. Darracq, cet oiseau ne se montre ordi- 
nairement que jeune sur nos cótes. Cependant M. E. Laporte a fait don 
au Musée de Bordeaux d'un couple adulte, tué à la Teste. 


238. Colymbus arcticus L. 
PLONGEON LUMNE. 
De passage en Hiver, les jeunes seulement. ( Musée de Bordeaux ). 


239. Colymbus septentrionalis L. 


PLONGEON CAT-MARIN. 
De passage en Hiver. (M. Gièse ). 
Famille XXXVI. — PODICEPID/E, GREBES. 
Genre XCIX. — PODICEPS, GRÈBE. 
240. Podiceps auritus L. 
GRÈBE OREILLARD. 


Rare. De passage. Fréquente les étangs et les cours d'eau qui avoisi- 
nent le bord de la mer. ( Musée de la Faculté ). 


241. Podiceps cornutus Lath. ( Colymbus cornutus Gmel. ) 
GRÈBE ESCLAVON. 


Rare. De passage accidentel. M. Giése posséde dans sa collection un 


individu tué en 1832, sur la Garonne, quai de Dacalan , devant la porte 
de son habitation. 


242. Podiceps minor Lath. 


GRÉBE CASTAGNEUX. 


Assez commun. Sédentaire. Fréquente les eaux douces. 


(192) 


243. Podiceps eristatus Lath. ( Colymbus cristatus L.) 
GRÈBE HUPPÉ. 


De passage. M. Darracq a observé que les jeunes, seulement, fréquen- 
tent nos côtes. ( Musée de Bordeaux ). 
Famille XXXVII. — ALCID.E, ALQUES. 


Genre C. — URIA, GUILLEMOT. 


244. Uria troile Lath. ( Colymbus troile L. ) 
GUILLEMOT TROILE. 


La Statistique de la Gironde rapporte des captures le long de la mer. 
S'il nous arrive quelquefois, ce qui est trés-probable, ce ne peut étre 
qu'accidentellement. 


Genre CI. — FRATERCULA , MACAREUX. 


245. Fratercula arctica L. 


MACAREUX MOINE. 


Pas trés-rare. De passage sur nos côtes maritimes , en Hiver. 


Genre CIT. — ALCA, PINGOUIN. 


246. Alea torda L. 
PINGOUIN TORDA. 


Assez commun. De passage périodique et régulier, le long des cótes 
maritimes. 


ADDENDA. 


En remettant la copie à l'imprimeur, j’oubliai une note contenant quelques 
espèces qui devaient être intercalées dans le Catalogue. Ne m'étant aperçu de 
cette omission qu'aprés le tirage du 2e cahier des Actes, je suis obligé de 
placer ces espéces à la suite de mon travail. 


16 bis. Strix mieten L. 
CHOUETTE HARFANG. 

Cette espèce, qui appartient aux régions du cercle arctique, est de 
passage dans les environs de Soulac; elle s'abat quelquefois dans les 
bois, où quelques individus ont été tués. On l'observe surtout à l'ap- 
proche des hivers rigoureux. ( Burguet, Act. Soc. Lin., t. xiv, p. 252). 


( 193 ) 
36 bis. Passer Hhispaniolensis Desl, Ornith, Europ., t. I, p. 209. 
( Fringilla hispaniolensis Temmk. ) 
MOINEAU D'ESPAGNE. 

M. le docteur Burguet rapporte que M. le docteur Abeillé possédait 
vivant, un individu capturé par les oiseleurs du pays. Je le possède, tué 
à Bruges, cette année. 

55 bis. Parus palustris L. 
MÉSANGE NONETTE. 


Très-rare. Constatée à Pessac par M. Burguet, et à Bruges par 
M. Tauzin. ( Musée de Bordeaux ). 


59 bis. Regulus ignicapillus Naumann. (Sylvia ignicapilla Briss. ) 


ROITELET MOUSTACHE. 


De passage d'Aoüt en Octobre. On le trouve dans les bois du Bazadais, 
de Pessac et de Gradignan. ( Burguet , 1. c.) 


63 bis. Corvus monedula L. 
CORBEAU CHOUCAS. 


Se méle aux bandes de Corbeaux et de Freux. Niche dans le départe- 
ment. 


77 bis. Lanius minor Gmel. 


PIE-GRIÈCHE D'ITALIE. 


Passe tous les ans en petit nombre, et s'arréte dans nos contrées. 


( Burguet , 1. c.) 


Famille XIV bis. — HWYDROBATEIDÆ, HYDROBATES. 


Genre XXXIX bis. — CINCLUS , CINCLE. 


94 bis. Cinelus aquatieus Bechst. ( Sturnus cinclus L.) 
CINCLE PLONGEUR. 


Se voit en bien petit nombre sur le bord des ruisseaux torrentueux. 


Cette espéce, particuliére aux Pyrénées, s'égare quelquefois dans nos 
contrées. ( Burguet, 1. c.) 


110 bis. Aecentor alpinus Dechst. 


ACCENTEUR ALPIN. 


Nic he dans le pays. ( Burguet , 1. c.) 
Tome XXI. 15 


( 194 ) 
115 bis. Sylvia melanocephala Lath. 


FAUVETTE MÉLANOCÉPHALE. 


Excessivement rare. M. Dubroca, à Barsac, possède le seul individu 
tué dans la Gironde. ( Burguet , l. c.) 


118 bis. Calamoherpe turdoides Boie. ( Turdus arundinacea L. 
— Sylvia turdoides Temmk. ) 


ROUSSEROLLE TURDOIDE. 


Niche dans les roseaux et les joncs des bords de la Garonne, où elle 
est commune. ( Burguet, l. c.) 


Genre XLIX bis. — CETTIA , CETTIE. 


419 bis. Cettia cetti Degl., Ornith. Europ., t. I, p. 578 (Sylvia cettia 
Marmora. ) 
CETTIE BOUSCARLE. 


Rencontrée quelquefois dans le Bazadais. ( Burguet , 1. c.) 
[Famille XVIII bis. — CORACIADIDÆ, ROLLIERS. 


Genre LV bis. — CORACIAS , ROLLIER. 


126 bis. Coracias garrula L. 


ROLLIER COMMUN. 


Trés-rare et de passage accidentel. M. Péroud possède deux individus 
tués à Blanquefort en 1839. ( Burguet, l. c.) 


132 bis. Tetrao urogallus L. 
TÉTRAS UROGALLE. 


A été tué sur les confins de la Gironde et des Landes. ( Burguet, 1. c.) 
18 Janvier 1856. 


A. DocTEUR. 


( 195 ) 


MONOGRAPHIE DU GENRE TESTACELLE, 


Par WM. GASSIES et FISCHER , 


membres titulaires. 


INTRODUCTION. 


La meilleure méthode à suivre en histoire naturelle est, à notre avis, 
l'étude des genres pris séparément. Elle comprend alors l'observation 
des espèces, des variétés, et conduit à classer chaque être selon la place 
que la nature semble lui avoir assignée. 


Nous avons adopté cette méthode, et de nombreux matériaux sont à 
notre disposition, pour publier selon leur degré d'opportunité et le temps 
dont nous pourrons disposer, quelques monographies de genre. Nous le 
ferons à des intervalles qui nous permettront une saine appréciation des 
faits. 


Dans la science qui nous occupe, la collaboration a de grands avanta- 
ges : à des distances méme éloignées, les documents se multiplient et 
sont discutés avec plus de soin. Nous avons donc pensé que nos travaux 
acquerraient plus de certitude, lorsque chacun apporterait la somme de 
ses connaissances à l'euvre commune, et la spécialité dans laquelle il 
se plait. Nous nous sommes distribués certaines parties à traiter, telles 
que l'anatomie, les observations physiologiques, les mœurs, les recher- 
ches de bibliographie, nous réservant un contróle général sur l'ensemble. 


Persuadés que le genre Testacelle , restreint à quelques espéces encore 
peu connues , réclamait une révision sévère; que les mœurs et l'anato- 
mie des animaux de ce groupe pouvaient être étudiés d'une manière plus 
complète , nous nous sommes mis à l’œuvre avec ardeur. Nous espérons 
avoir réussi à élucider l'histoire de ces mollusques dans la plupart de ses 
détails; et, si notre travail n'est pas plus considérable, c'est que nous 


( 196 ) 
ne parlons que de ce que nous avons vu. Notre seul désir a été de mériter 
l'approbation de nos maitres en malacologie. 
Les documents, les échantillons, les communications, nous ont été 
accordés avec empressement par toutes les personnes auxquelles nous 
nous sommes adressés. Qu'il nous soit permis de remercier spéciale- 


ment : 


MM. Astier ( T. bisulcata, de Grasse ). 
BavaiEn ( Testacelles des Deux-Sèvres ). 
BovnaviGNAT ( plusieurs espèces ). 
CABRIT ( les espèces de sa collection ). 
CAZENAVETTE ( les Testacelles de Bordeaux ). 
Comme ( Idem ). 
Des Movurws ( les types de Férussac et de Rang ). 
DEsHAYESs ( ses types ). 
D'Onni6NY ( types des Canaries ). 
Durieu ( espèces de Bordeaux ). 
JAUDOUIN ( Idem ). 
MoreLer ( types du Portugal ). 
NovrET ( les espèces fossiles ). 
PETIT DE LA SAUSSAYE ( types d'Angleterre ). 
RoussEeL ( les espèces de Bordeaux ). 
SOUVERBIE ( Testacelles du Périgord ). 


Bordeaux et Paris, Aoüt 1856. 


( 197 ) 


HISTORIQUE DU GENRE. 


Plus les mœurs de certains animaux sont tranchées et plus vite elles 
sont mentionnées, étudiées et connues. On peut trouver une preuve de 
cette vérité dans l'historique du genre Testacelle, car il faut remonter à 
plus d'un siècle pour découvrir des documents qui s'y rapportent. 

En 1740, Réaumur publiait la note suivante dans les Mémeires de 
l'Académie des Sciences (1) : (17 = 

« M. Dugué écrit de Dieppe à M. de Réaumur, qu'il y a dans cette 
ville, un jardin où se trouve une espèce de limace inconnue aux jardi- 
niers du pays. Elle est longue de dix-huit à vingt lignes, et a, à peu près, 
la forme des limacons rouges qui courent sur la terre et n'ont point de 
coquille. Elle se terre à la facon des vers et ne sort que la nuit. Elle 
porte sur la croupe une partie semblable à un ongle , placé comme il 
l'est au bout du doigt, pour le moins aussi dure. Tout l'animal est si 
dur, qu'on a peine à le couper avec un couteau. On l'a enfermé dans un 
pot avec des vers de terre longs de trois à quatre pouces et gros comme 
une plume; il s'en nourrit quoique beaucoup moins fort qu'eux en appa- 
rence. Il met quatre ou cinq heures à en avaler un entièrement ; mais ce 
long temps ne lui fait pas hasarder de perdre sa proie; quand il l'a une 
fois saisie par un bout, elle ne peut plus échapper, quelques efforts 
qu'elle fasse. Il dépose en terre ses ceufs parfaitement ronds d'abord , 
et qui ne sont qu'une petite pellicule remplie d'une humeur visqueuse ; 
mais au bout de quinze jours ou un peu plus, l'humeur s'épaissit, la 
forme ronde se change en ovale et la limace éclot comme un poulet. » 

Ces observations sont intéressantes et complètes : la forme , les mœurs, 
la ponte de la Testacelle y sont parfaitement indiquées (2). 

En 1754, de La Faille, de la Rochelle, correspondant de l'Académie 
des Sciences, ayant étudié cette limace, envoya un mémoire à Guettard ; 
mais il ne fut pas imprimé et resta probablement dans les papiers de ce 
dernier. 


(1) Observations de Physique générale , p. 1-2. 
(2) Faisons remarquer seulement que dans toutes les Testacelles que nous avons 
vues , jamais la forme des œufs n'a changé après la ponte. 


( 198 ) 


Vingt ans aprés, en 1774, nouveau mémoire de La Faille, adressé à 
Favanne, et accompagné de l'animal conservé dans l'alcool. De La Faille 
attribuait la découverte de la limace à coquille, à Guillemeau, médecin 
de Niort. Le mémoire resta dans l'oubli comme le premier, mais le mol- 
lusque fut dessiné et publié plus tard dans le grand ouvrage de Favanne. 

En 1779, Valmont-Bomare recut une lettre relative aux Testacelles. 
Il en a donné cet extrait (1) : 

« M. le vicomte de Querhoent , habitant le Croisic, en Bretagne, nous 
a mandé que le 28 du mois d'Octobre 1779 , son jardinier, étant à cher- 
cher, le soir avec une lanterne, des limaces qui dévoraient les plantes 
rares qu'on avait intérét de conserver, trouva un de ces animaux qui 
avait la moitié du corps en terre; croyant que cette limace était à dépo- 
ser ses œufs , il souleva la terre avec un morceau de bois, pour avoir en 
méme temps les ceufs; mais il fut bien surpris de retirer avec la limace 
un ver de terre assez gros, qu'elle avait déjà avalé en grande partie, et 
dont le reste était encore bien vivant. Voulant vérifier si le ver s'était 
introduit dans le corps de la limace, M. Querhoent l'en retira avec assez 
de peine ; il vit clairement au changement de couleur et à la mortifica- 
tion de la partie avalée, que cette limace avait voulu en faire sa proie; 
ce fait d'histoire naturelle est d'autant plus singulier, qu'on n'avait 
jamais soupconné les limaces d'étre voraces. Cette limace était grise et 
de taille médiocre. » 

Quoique l'auteur de cette lettre ne mentionne pas la présence de la 
coquille, on ne peut douter que le mollusque observé soit une Testa- 
celle. 

Favanne en 1780 (2) devait en donner la premiére figure que nous 
connaissions. Il apprécie avec justesse les caractères zoologiques des 
limaces à coquilles, et en forme une section composée de trois espéces. 
Voici ses réflexions. 

« Il paraissait y avoir dans la nature , entre les animaux nus et ram- 
pants et les testacées terrestres, une sorte de saut ou d'intervalle qui 
n'existe plus depuis la découverte de la Limace testacée; cette espèce 
que nous devons à M. de La Faille, de la Rochelle, qui nous a fait voir 
l'animal méme qu'il conserve dans sa collection , porte sur le bout de 
sa queue, une coquille qui a la forme du Lépas cabochon. » 


(1) Dictionn. d' Hist. nat., 4e édit. t. 4. p. 579. (1791). 
(2) Conchyliologie de D'Argenville, 5e édition, t. 1, p. 429. 


( 199 ) 


L'existence des Testacelles en France, fut oubliée durant longues an- 
nées. En 1196, Maugé et Ledru, naturalistes de l'expédition du capitaine 
Baudin, remarquérent à Ténériffe, un mollusque semblable à une limace. 
Il vivait sous les pierres, bouchait avec sa coquille, le trou par lequel 
il était entré, et ne sortait que la nuit pour chercher sa nourriture. 
Maugé envoya sa coquille au Muséum d'histoire naturelle de Paris. La 
mort l'empécha de publier ses observations, et ce ne fut qu'en 1810 
que Ledru (1) parla de la Testacelle de Ténériffe. Elle était déjà connue. 


En effet, Cuvier, frappé de l'aspect singulier de cette coquille, créait 
pour elle en 1800 (2), le genre Testacella. Il fut adopté par Lamarck en 
1801 (3) qui lui donna pour type la Testacelle de Ténériffe : T. halio- 
toides. 

Ce nouveau genre était placé par Cuvier, entre les Limaces et les 
Sigarets; par Lamarck, dans le voisinage des Stomates et des Haliotides. 


A la méme époque, Faure-Biguet, retrouvait à Crest, département 
de la Drôme, une Limace à coquille. Il la communiqua à Draparnaud 
et à Cuvier. 

Le premier de ces naturalistes la décrivit en 1801 (4), et donna à 
lespéce francaise un nom presque semblable à celui de l'espéce de 
Ténériffe. 

Ce ne fut qu'en 1802 (5) que Faure-Biguet publia ses observations. 
Il décrivit l'animal, le figura en extension et en contraction, compara 
la coquille à un Halyotis, mais n'imposa ni ne cita aucun nom spécifi- 
que. 

« Cet animal, dit-il, vit habituellement dans l'intérieur de la terre 
où il s'enfonce jusqu'à un mètre et plus, suivant les saisons. 

Il fait sa nourriture habituelle de lombrics qu'il suce et avale tout en- 
tiers ainsi que les serpents qui ont saisi un animal plus gros qu'eux. 
Ce qu'il y a de particulier, c'est qu'il ne continue à avaler le lombric 
qu'à mesure qu'il a digéré la portion introduite dans son estomac, et 
que la portion qui est restée dehors, continue à donner des signes de vie 


(1) 
(2) Leçons d'Anat. comp., t. 1. 5e tahl. 

3) Système des anim. sans vert., p. 96. 

4) Tableau des Mollusques , p. 99. 

3) Sur une nouvelle espèce de Testacelle. Bull. des Sciences par la Soc philom. 
de Paris. Pluviose an X , p. 98. 


Voyage aux iles de Ténériffe , Trinité, etc. 


( 
( 
( 


( 200 ) 
tant qu'on la voit. Il pond des œufs trés-gros relativement à ceux des 
limaces , mais aussi, sont-ils en plus petit nombre : six ou sept au plus. 

Ces cufs ne sont point recouverts d'une peau molle, mais d'un tét 
dur, grenu , semblable à celui des ceufs des oiseaux. » 

Dose (1) adopta en 1802 , le genre Testacelle, et nomma les espèces 
figurées par Favanne. Ne connaissant pas la découverte de Faure-Diguet, 
il ne mentionna pas d'espéce francaise, et considéra les figures A 1 et A2 
comme représentant celle de Ténériffe. Basant sa classification sur la 
coquille, il placa le genre entre les Patelles et les Haliotides. 

L'anatomie des mollusques était alors presque entièrement inconnue 
en France; Cuvier devait la mettre en honneur, et l'un de ses premiers 
mémoires eut pour sujet la Testacelle, en 1804 (2). Les animaux lui 
avaient été donnés par Faure-Biguet. 

Le mémoire anatomique est malheureusement trés-écourté. Cuvier y 
signale les bandelettes musculaires de la poche buccale, et remarque 
des analogies avec les Limaces. Les figures sont trés-exactes. 

Dés-lors, le genre Testacelle était acquis à la science et sanctionné 
par l'examen du mollusque. Il fut adopté par tous les naturalistes , et 
placé prés des Limaces. 

De Roissy, cependant, en 1805, le classa (3), à regret, entre les 
Concholépas et les Haliotides. 

La présence de la coquille « suffit, dit-il, d'aprés les principes de la 
méthode, pour inscrire les Testacelles 'parmi les spirivalves, quoique 
la forme générale du corps et une grande partie de l'organisation dus- 
sent les rapprocher davantage des Limaces. Cette classification dérange 
l'ordre naturel des genres ». 

M. Lafont-du-Cujula en 1806 (4) placa ce mollusque dans le genre 
Hélice , et nomma l’espèce qu'il avait rencontrée H. subterranea avec 
cette observation : « Ce curieux coquillage semble un petit Haliotis ou 
Oreille de mer. Le mollusque qu'il renferme est l'implacable ennemi du 
lombrie terrestre ». 

En 1807 (5), Férussac cita un fait nouveau relatif aux moeurs des 
Testacelles : leur manteau pouvait les. entourer si la sécheresse était 


(1) Hist. nat. Coq., t. 5. p. 258. 
(2) Ann. du Musée de Paris , t. 5. 
(3 

( 


( 201 ) 
trop forte. Plus tard, le méme auteur répéta cette observation et décri- 
vit les lobes du manteau (1). Le fait est révoqué en doute. De plus, il 
changea la désinence du nom générique. 
Lamarck (2) placa les Testacelles dans la famille des Limaciens. 
Férussac suivit son exemple dans son grand ouvrage, tout en séparanj 


- des Testacelles, les Plectrophores. 


Dés-lors , tous les auteurs ont adopté la classification de ces naturalis- 
tes. Cependant M. Gray fit une famille des Testacellidées (3) pour les 
genres Testacelle et Plectrophore ; MM. Adams (4) partagent cette opi- 


nion. 
Pour terminer cet apercu historique , mentionnons quelques travaux 


sur le genre ou sur son anatomie. 

La monographie de M. Lesson publiée en 1838 (5) n'offre rien d'impor- 
tant. Des Omalonyx y sont décrits comme Testacelles. 

M. Cantraine, en 1840 (6), a étudié le sac buccal de la Testacelle de 
Nice ( T. bisulcata ). 

M. Moquin-Tandon a publié en 1851 (T) un article sur le méme sujet, 
et, dans son Histoire naturelle des mollusques de France, a donné plu- 


sieurs figures d'anatomie. 


M. Laurent (8) a parlé de leurs poches auditives, et M. Lespés (9) 
de leurs yeux. 

M. Gray (10) a figuré leur plaque linguale. 

M. Albers (11) enfin, a donné des observations sur les mœurs des 
deux espèces de Ténériffe. [Mtes etves iret nind PIS ette 


T £e 


(1) Hist. génér., p. 88 (1819) 

(2) Anim. sans vert., 1re éd., t. vr, Ile part., p. 50 (1822). 

(8) Turt. manual., p. 109 (1840), et Annal. et Mag. Hist. nat. Lond., t. xit, 
2e série (1855). 

(4) Gener. of rec. moll., p 124-125, t. 11, (1855). 

(8) Revue zool., p. 249. 

(6) Malac. médit. p. 97. 

(7) Voir Act. Soc. Linn. de Bord., p. 265. t. 15. — Jour. Conch., p. 125. Hist. 
moll., p. 57. t. 2. (1855). 

(8) Ann. d'anat., p. 242 (1838). 

(9) Sur l'œil des moll. (1851 ). 

(10) Loc. cit. 

(11) Zeit. eon., p. 133. (1855). 


( 202 ) 


ANATOMIE. 


La Testacelle est un mollusque limaciforme, à corps allongé, légé- 
rement aplati dans l'extension, un peu évasé en arrière, où se trouve la 
coquille. 


SYSTÈME CUTANÉ. 


Le corps parait lisse, et l'est en réalité beaucoup plus que chez les 
Limaces, les Arions et les Hélices. Avec un grossissement convenable, 
on trouve, sur le dos, plusieurs sillons disposés d'une maniére cons- 
tante. Ce sont : 1° Deux sillons latéraux partant du bord antérieur de 
la coquille et se rendant aux grands tentacules. Ils délimitent entre 
eux un espace assez considérable, et qui s'agrandit encore dans la 
contraction. Les sillons médians, qu'il est facile de constater chez la 
plupart des autres gastéropodes terrestres, manquent ici complètement 
2» Plusieurs sillons placés sur les flanés de l'animal et dirigés oblique- 
ment d'avant en arrière et de haut en bas. Ils vont aboutir aux grands 
sillons latéraux, en formant avec eux un angle aigu. 3° de petits sillons 
placés dans toutes les directions et constituant de petits polygones. Prés 
de la téte, ils se changent en rugosités. Ces diverses parties , plus mani- 
festes dans la contraction , s'effacent dans l'extension. 

A la réunion de l'enveloppe dorsale avec le plan locomoteur, existe un 
sillon profond, puis un rebord externe, faisant bourrelet, et moins 
charnu. 

Le disque ventral offre la méme constitution que chez les Limaciens. 
Son angle postérieur, quoique émoussé, est plus ouvert que l'angle 
antérieur. 

La face interne de l'enveloppe cutanée, est plus lisse, généralement 
incolore, sillonnée de dépressions correspondant aux vaisseaux veineux. 

L'épaisseur croit de la téte aux pieds et du dos au plan locomoteur. 
Elle arrive, par conséquent, à son maximum autour du cœur. L'étude 
de la formation interne de cette enveloppe apprend qu'elle est composée 
de fibres blanches, trés-résistantes et plus serrées à leur surface qu'au 
centre. 


( 203 ) 


Au-dessous de la coquille, la peau se taille en biseau et circonscrit 
un espace ovale. Là , se trouvent le manteau et ses annexes, adhérant à 
la peau devenue trés-mince. En disséquant de haut en bas, on constate : 
1» Une partie circulaire, mince, souvent colorée ou irrégulièrement 
tachetée, garnie à ses bords d'un bourrelet : c'est le manteau; à gauche, 
il se dédouble en trois ou quatre feuillets imbriqués. 2» Au-dessous du 
manteau , en arriére et un peu à droite, une ouverture arrondie : orifice 
anal et respiratoire. 3» Sous cet orifice, un repli de la peau s'éléve et le 
circonscrit avec le manteau , entre deux feuillets. 4» La peau, enfin, 
mince , blanche , transparente, recouvrant le foie. 

La coquille est en quelque sorte enchássée dans le systéme tégumen- 
taire; mais elle adhére encore à l'animal par un muscle peu résistant 
aprés la mort. Dans l'état normal, elle recouvre le manteau ; cependant, 
il est des cas où cet organe peut la dépasser par ses lobules interne, 
externe et postérieur. 


SYSTÈME DIGESTIF. 


Les organes digestifs des Testacelles ont une organisation spéciale 
qui n'a d'analogie qu'avec celle des Daudebardies et des Glandines. 
Nous les diviserons en parties ingestives (comprenant 1° lèvres et ouver- 
ture buccale , 2° cavité buccale, 3».langue et poche linguale); parties 
digestives (4° œsophage et estomac, 2° intestin); parties éjectives 
(1° rectum, 2» anus); annexes (1° glandes salivaires, 2» foie ). 

Ouverture buccale et lèvres. L’orifice buccal est ovalaire, allongé. La 
peau de la tête se refléchit brusquement d'avant en arrière, formant 
deux épaisses lèvres, papilleuses å l'extérieur, plus lisses à l’intérieur, 
et se rétrécissant en une fente très-étroite, véritable bouche. Celle-ci 
n'a pas la forme d'un Y, mais plutót celle de deux Y réunis par le pied. 
Elle est trés-dilatable, à 'en juger par le diamétre des aliments qu'elle 
laisse passer. 

Cavité buccale. Partie allongée, s'étendant de l'ouverture buccale à 
l'ouverture œsophagienne. Elle est lisse extérieurement, et offre à sa 
partie inférieure : 4° Sur la ligne médiane un muscle assez fort, allant 
s'attacher à la peau par deux languettes tendineuses, prés de la com- 
missure inférieure des lévres. Ce muscle est done protracteur interne 
de la poche buccale, ou plutôt rétracteur des lèvres. 2° Sur les côtés de 
celui-ci, deux éminences charnues, arrondies, résistantes : constricteurs 


( 204 ) 
de la bouche. 3° Latéralement règnent plusieurs minces languettes se 
rendant obliquement à la peau de la tête et au plan locomoteur : pro- 
tracteurs externes. 

En fendant la bouche, on remarque trois fortes rides, dont l'inférieure, 
la plus marquée, part de la commissure des lévres et se termine au 
niveau de la langue. 

Poche linguale et langue. La poche linguale, enveloppée par le même 
tissu que la bouche, est trés-allongée, ellipsoide, aplatie. En dessous et 
à gauche, un raphé donne attache à un nombre de tendons, variable 
suivant les espèces. Leur insertion sur la poche se fait obliquement, 
quoiqu'ils aient une direction longitudinale comme elle; mais dans la 
contraction de la peau, l'insertion doit être presque perpendiculaire. De 
là, ces tendons vont se rendre dans le voisinage de l'anus et sous les 
téguments du dos, au niveau du grand sillon latéral gauche. Nous décri- 
rons leur nombre et leur disposition, en parlant de chaque espéce. Disons 
seulement que leur épaisseur, leur apparence nacrée, la solidité de leurs 
insertions , annoncent chez eux une énergie remarquable. 

Cuvier, qui parla le premier de la poche buccale des Testacelles, la 
considéra comme un gros muscle destiné à tirer en dedans les parties de 
la bouche; il n'en étudia pas l'organisation. Depuis, divers auteurs ont 
essayé de combler cette lacune; mais leurs travaux sont assez incomplets. 

Il faut, en effet, de trés-nombreuses dissections pour comprendre les 
rapports des différentes parties qui forment la poche linguale, et qui 
cependant procèdent toutes d'une seule. De plus, ces rapports sont 
changés complètement, d’après l'état de contraction, semi-extension ou 
extension de la langue. 

La poche linguale est composée ; de dedans en dehors, d'un muscle 
ovale, lancéolé, libre à sa partie antérieure, adhérent en arrière aux 
muscles rétracteurs. C'est là l'origine de toutes les parties renfermées 
dans l'enveloppe buccale commune. Le muscle est épais, jaunâtre, porte 
une nervure médiane; ses bords latéraux s’infléchissent et lui donnent 
la forme d'une gouttiére à concavité inférieure. 

De sa base partent deux enveloppes qui l'entourent : l'une interne, 
fibreuse, lisse, transparente; l’autre externe, blanchâtre, garnie de 
spinules hérissées. Celle-ci a été nommée plaque linguale et se retrouve 
chez tous les Gastéropodes, mais diversement modifiée, d'aprés leurs 
mœurs, leur nourriture. 

La plaque linguale ne recouvre pas tout le muscle interne ; elle s'étend 


( 205 ) 
sur sa face inférieure, arrivée à l'extrémité libre, qu'elle encapuchonne ; 
elle s'enfonce dans la gouttiére formée par les deux bords du muscle, y 
chemine, en perdant ses spinules, s'y renfle pour constituer un petit 
appendice singulier, et se réunit enfin à la base, en devenant charnue. 

En adoptant une autre marche, et en la faisant partir de la face supé- 
rieure de la base du muscle, nous l'aurions considérée comme un pro- 
longement de celui-ci, mais la description aurait été moins claire. 

Nous venons de voir que la face supérieure du muscle interne n'était 
pas recouverte par la plaque linguale, si ce n'est à son sommet. De ce 
point et des parties latérales partent des languettes tendineuses, au 
nombre de dix à douze ( T. haliotidea), se rendant à la base de la po- 
che linguale, ayant pour but évident de tendre la plaque sur le muscle 
et d'empécher que celui-ci n'en sorte dans des contractions trop fortes. 
Ces languettes , dont la disposition est remarquable, n'ont été encore 
signalées par aucun anatomiste. 

Les spinules qui garnissent extérieurement la plaque linguale sont 
innombrables ; elles sont rangées en séries obliques, allant des bords de 
la plaque au raphé médian postérieur; elles se développent donc de 
dehors en dedans et d'arriére en avant. Le nombre des séries varie d'a- 
prés l'àge et les espéces ; il oscille entre cinquante et quatre-vingt. 

Les spinules, formation épithéliale, s'usent et se remplacent; car une 
très-petite partie de la langue sert à la préhension des aliments ; elles 
existent dés l'éclosion. 

Leur forme diffère , suivant la place qu'elles occupent. Presque ver- 
ticales en avant et près du raphé postérieur, elles s'inclinent de plus en 
plus en arrière et sur les bords; en méme temps, elles se rapprochent 
et semblent se confondre. Dans tous les cas, leur surface d'insertion 
étant trés-oblique, elles sont couchées sur la plaque, et se redressent 
seulement aux points où celle-ci fait un coude, par exemple, prés de 
l'extrémité supérieure de la langue. Elles ont alors l'apparence de petites 
soies raides, brillantes, cristallines , criant sous le scalpel. En les étu- 
diant à un fort grossissement, on voit qu'elles sont cylindriques, ou 
plutót coniques, légérement courbées, à convexité dirigée en dedans. 
Prés de leur insertion et sur leur bord externe, on trouve un renflement 
développé, arrondi (1), puis une concavité ; plus haut, prés de leur extré- 


(1) Ce renflement ou apophyse est ordinairement uni à la plaque linguale par de 
petits ligaments qui ne résistent pas à une forte traction. 


( 206 ) 


mité libre, une pointe dirigée en bas et un léger renflement. L'espace 
compris entre ces deux renflements augmente avec l’âge. Par consé- 
quent, une vieille spinule parait proportionnellement plus longue qu'une 
jeune; en méme temps, les renflements semblent moins considérables. 

Les espéces offrent de légéres différences entre elles, quant à la forme 
et la disposition des spinules. Chez les Daudebardies, où le méme système 
se rencontre , l'extrémité antérieure de la spinule manque de tubérosité. 

La plaque linguale est recouverte par une enveloppe transparente, et 
enfin par la poche linguale, rétrécie au-dessous de l'esophage et ne 
laissant passer à l'état de repos qu'une trés-légére portion de la langue ; 
celle-ci forme alors le plancher postérieur de la bouche. 

OEsophage. — Estomac. Existe-t-il véritablement un œsophage ? C'est 
ce qu'on ne saurait affirmer ; car cet organe , dans tous les cas, ne pour- 
rait étre considéré que comme une premiére portion de l'estomac, en 
différant par un calibre moins considérable. 

L'estomac est caractérisé par son épaisseur, sa direction, sa forme et 
la structure de sa muqueuse, qui le distinguent de l'estomac des Lima- 
ciens et Hélicéens. 

Son épaisseur augmente, d'avant en arriére et sur ses bords. Il est 
jaunátre, musculaire, en forme de cornue, à grosse tubérosité anté- 
rieure et dirigée à droite, à col allant de droite à gauche et d'avant en 
arrière. Il se rapproche beaucoup, par cette forme et cette direction, des 
estomacs d'animaux très-supérieurs ; et si une disposition aussi curieuse 
n'a pas été signalée, cela tient à la maniére dont les dissections ont été 
faites. 

En effet, admettons qu'un naturaliste ouvre une Testacelle, suivant la 
méthode ordinaire ; en enlevant les téguments du dos, il arrachera des 
languettes extrêmement minces, au nombre de huit à dix de chaque côté, 
adhérentes aux bords de l'estomac et à la peau. Ces languettes muscu- 
laires ont pour but de rendre fixe la position de l'organe et de l'empécher 
d'étre entrainé dans la protraction de la langue. On les distingue par- 
faitement en détachant du corps le plan locomoteur, en enlevant la 
poche linguale , et en faisant de légéres tractions, de bas en haut, sur 
l'estomac. 

La muqueuse stomacale est chargée de fortes granulations, au sortir 
de la bouche. Celles-ci s'allongent de plus en plus, et se changent en 
rides dans la partie postérieure de l'estomac. On en compte une dou- 
zaine qui se prolongent dans l'intestin. 


( 207) 


Intestin. On ne peut faire commencer cette partie qu'aux points où 
s'ouvrent les canaux biliaires. L’intestin est résistant, bosselé, très- 
contourné au milieu des lobes du foie auxquels il adhére par une mem- 
brane d'une minceur infinie et d'une parfaite transparence. Peut-on 
comparer cette membrane à une tunique séreuse , traversée cà et là par 
des vaisseaux sanguins, et se réunissant au diaphragme en arrière ? 

L'intestin n'est pas comparativement aussi long que chez les Limaciens 
et Hélicéens herbivores. 


Rectum. Le rectum, généralement mince et rétréci, apparait lorsque 
l'intestin quitte le foie. Sa direction est verticale. Il est trés-dilatable , 
mais presque toujours vide. 


Anus. L'anus, situé entre deux replis dela peau, est dirigé un peu 
à droite. Son ouverture est arrondie. 


Glandes salivaires. Les glandes salivaires sont blanchátres, bosselées, 
allongées, mais irréguliéres, toujours situées sur les cótés de l'estomac, 
la droite recouvrant la tubérosité de cet organe. Quand on les saisit et 
qu'on cherche à les écarter de l'estomac , on s'apercoit qu'elles y adhérent 
par cinq ou six petits filaments (1). Deux canaux antérieurs beaucoup 
plus longs vont déboucher dans la poche buccale , un peu au-dessous de 
l'esophage. De plus, les tendons qui fixent l'estomac aux téguments du 
dos , les traversent et leur donnent ainsi une position plus fixe. 


Foie. Trés-considérable, et occupant la moitié, ou méme plus, de la 
cavité viscérale. Sa couleur est brune , et sa surface offre à un grossisse- 
ment convenable, une multitude de petits polygones assez réguliers. Les 
conduits biliaires, au nombre de deux principaux, le font séparer en 
deux grands lobes; un droit et un gauche. Le foie gauche plus considé- 
rable se subdivise en quatre ou cinq lobules, dont deux sont intéressants 
à étudier à cause de leurs rapports. L'ovaire, en effet, se trouve comme 
enchâssé dans le premier; et le second se prolonge jusqu'au-dessus de 
la queue du mollusque, passe sous le manteau et se termine par un 
rudiment de tortillon logé dans la petite spire de la coquille. 

Les canaux biliaires , extrémement déliés, viennent de chaque lobule 
pour constituer, à droite et à gauche, un gros tronc , blanchâtre , épais, 
et probablement musculaire. 


(1) Sont-ce des canaux salivaires accessoires, du tissu cellulaire ou fibreux ? Nous 
ne saurions trancher la question ; mais ces petits corps sont assez résistants. 


( 208 ) 
SYSTEME SÉCRÉTEUR. 


Glandes mucipares. Trés-abondantes , surtout en arrière. 

Glande precordiale. Située transversalement sous le manteau. Elle est 
ovoide, de couleur variable, en rapport d'une part, avec le diaphragme; 
de l'autre, avec le rectum qu'elle longe en fournissant un canal trés- 


court. 


SYSTEME RESPIRATOIRE. 


La poche pulmonaire occupe le quart postérieur de l'animal. Elle 
commence en avant au diaphragme ; paroi celluleuse extrémement mince. 
Le plancher ou paroi inférieure est un peu plus épais, mais n'atteint pas 
le volume de la poche pulmonaire des Limaciens. Le plafond est recou- 
vert par le manteau. On ne distingue qu'avec peine des vestiges d'arbo- 
risations vaseulaires. Orifice respiratoire en arriére et un peu à droite. 
Cette position si postérieure est trés-rare. Elle est encore plus marquée 
chez les Daudebardies. L'ampleur de la poche varie avec les espéces. 


SYSTÈME CIRCULATOIRE. 


Péricarde. Blanchâtre, opaque, dirigé transversalement, oreillette 
mince, ovoide , nettement séparée d'un ventricule prismatique, charnu , 
un peu aplati. L'aorte se divise en deux troncs principaux. L'un, plus 
court, fournit des branches à l'ovaire, au foie gauche; l'autre , d'un 
calibre remarquable , se dirige vers la glande albuminipare , au point où 
celle-ci recoit l'oviducte , donne un trés-grand nombre d'artérioles aux 
organes de la génération, à l'estomac, aux glandes salivaires , à la lan- 
gue. Elle continue sa direction vers la tête, devient inférieure , et, au 
niveau des ganglions pédieux, se divise en une multitude de branches 
pour les organes des sens et les téguments. 


Nous n'avons pu constater la présence que d'une seule veine cave ; 
elle descend de la téte au diaphragme , couchée sur le plan locomoteur ; 
ses parois très-affaissées, sa couleur et son calibre la font distinguer 
facilement. Vers le diaphragme, elle semble coupée brusquement; mais 


( 209 ) 
en la soulevant, on voit qu'elle s'enfonce par plusieurs issues dans le 


plancher de la cavité respiratoire. Les veinules qu'elle fournit sont si 
faibles, qu'il est presque impossible de les distinguer. 


SYSTÈME NERVEUX. 


Le système nerveux de la Testacelle est trés-développé. Le névriléme 
grisâtre apparaît principalement sur les ganglions sensitifs ou sus- 
eesophagiens. Quant à la disposition générale de ce système, remarquons 
d'abord que les ganglions sus-æsophagiens et pédieux sont très-éloignés 
à cause de leur séparation par la poche buccale ; leur obliquité , de haut 
en bas et d'avant en arriére, est en raison de leur éloignement; enfin, ils 
sont dirigés de droite à gauche : la cause en est encore dans la position 
de la langue. 

Les ganglions sus-æsophagiens forment deux masses ovoïdes, soudées 
sans commissures : ce qui les distingue surtout des Limaciens et des 
Daudebardies. De leur partie antérieure naissent deux renflements et 
plusieurs filets nerveux disposés dans l'ordre suivant, de dedans en 
dehors : deux paires pour les lèvres et la bouche ; trois paires pour le 
grand tentacule (nerf moteur externe, nerf tentaculaire, nerf optique) ; 
deux paires pour le petit tentacule (nerf moteur externe, nerf tentacu- 
laire); enfin, quelques petits filets dorit l'action ne peut étre précisée, mais 
destinés probablement aux muscles de la téte, des lévres et de la bouche. 

Latéralement et un peu en arrière, partent deux commissures minces 
allant se réunir sous l'origine de l'eesophage, aux ganglions stomato- 
gastriques. Ceux-ci sont encore accolés par leur face interne et, forment, 
lorsqu'ils n'ont pas été pressés ou écrasés, deux boules parfaitement 
arrondies. On les a comparées au systéme du grand sympathique. De 
leur face antérieure naissent sept ou huit filets trés-déliés , s'enfoncant 
dans l'eesophage; et, de leur face postérieure, deux nerfs d'un volume 
considérable , longeant la poche linguale jusqu'à la naissance des muscles 
rétracteurs. 

Ces ganglions qu'on met facilement à découvert en renversant l'esto- 
mac sur la bouche , n'ont pas encore été signalés dans le genre qui nous 
occupe. 

Les ganglions pédieux, unis par une double commissure aux ganglions 


sus-æsophagiens , forment une masse compacte, percée au centre d'une 
Tome XXI. 16 


( 210 ) 


fissure, pour le passage d'un des troncs de l'aorte céphalique. Le névri- 
lème empêche de diviser la masse ganglionaire en plusieurs portions; 
mais si on l'enléve, on trouve cinq à six lobes faiblement délimités par 
des sillons. Ce sont deux lobes antérieurs portant les poches auditives ; 
deux moyens innervant la plupart des viscéres, un postérieur donnant 
deux gros troncs nerveux disposés en queue de cheval pour le plan loco- 
moteur, et plusieurs filets pour les rétracteurs de la poche linguale 
de l'estomac, etc. , etc. 


La fusion de presque tous les ganglions de la Testacelle semble an- 
noncer chez ce mollusque un perfectionnement dans le systéme nerveux, 
et une concentration dans la source des sensations instinctives. Un animal 
qui vit de proie vivante, montre plus d'instinct que celui qui se repait de 
végétaux ou d'étres déjà morts. 


SYSTÈME SENSITIF, 


Tentacules. Ces organes sont courts, cylindriques , terminés par des 
boutons de faible diamétre. Un méme tendon réunit le supérieur et 
l'inférieur, à leur base, et va s'insérer en s'élargissant aux téguments du 
dos , en avant du diaphragme. Ils sont par conséquent dépendants l'un 
de l'autre ; le contraire existe chez les Daudebardies. Dans l'état de con- 
traction , ils se placent le long de la poche linguale, et les nerfs qui s'y 
distribuent sont ramenés en arrière; c'est là un changement complet 
dans la direction de ceux-ci. 


Nerf tentaculaire. Ce nerf est regardé par plusieurs anatomistes 
comme un véritable nerf olfactif; par d'autres, comme destiné au tact. 
Son volume, considérable chez les Testacelles, ne prouve rien en faveur 
de l'une de ces opinions, et peut étre interprété également au profit des 
deux. L'odorat existe indubitablement chez les Testacelles, et la plus 
forte preuve est l'odeur qu'elles répandent, mais la localisation de ce 
sens ne nous parait pas encore déterminée. Les tentacules, dans tous les 
cas, seraient mal disposés pour saisir les émanations odorantes recues 
par les autres animaux, dans des cavités et au voisinage de l'appareil 
respiratoire. 

MM. Moquin-Tandon et Lespés ont étudié les nerfs tentaculaires et 
l'œil des Testacelles; nous profiterons de leurs travaux. 


( 211 ) 

Les nerfs tentaculaires supérieurs sont énormes, commençant par un 
renflement sur le ganglion et terminés par un bouton qui offre deux fois 
leur épaisseur. De ce bouton partent plusieurs branches courtes, diver- 
gentes , subdivisées en un grand nombre de rameaux qui forment comme 
une touffe. 


Les nerfs tentaculaires inférieurs produisent un renflement piriforme 
trois fois plus large, d'oü partent deux tubercules bifides, peut-étre 
méme dichotomes. 


Nerf optique. OEil. Le nerf optique est creux, il se sépare du nerf ten- 
taculaire à son entrée dans le tentacule, et se dilate alors légèrement. 

L'œil placé en dehors du tentacule est remarquable par sa petitesse. 
Il est presque sphérique, à partie antérieure trés-bombée. Sa forme 
rappelle le globe oculaire des oiseaux. 

Cornée trés-convexe, bien distincte de la sclérotique qui l'enchásse 
comme un verre de montre. Sclérotique d'une épaisseur forte et uni- 
forme. Choroïde noirâtre , d'une forme singulière. L'iris au lieu d’être 
plane est bombé en avant; le cristallin se porte presque immédiatement 
au dessous de la cornée , de sorte qu'il n'existe qu'une trace d'humeur 
aqueuse , et que l'humeur vitrée est au contraire fort abondante. Cris- 
allin à face antérieure convexe , postérieure presque plate. 


DIMENSIONS DE L'OEIL ET DU CRISTALLIN ( Test. haliotidea ). 


Axe dekok v. vss '/ mill. de diamètre. 

Diamètre bilatéral. . . . . A 

Largeur du cristallin.. .. — '/,. 

Bphisseür. «elo shine AN 

Rapport du volume de l'œil à celui du cristallin. . . . 5: 4 : 4. 


D'aprés la forme de l'oeil , il est aisé de s'apercevoir que la Testacelle 
est un animal nocturne ( Lespés ). 


Poches auditives. Elles sont placées à la partie postérieure des lobes 
antérieurs des ganglions pédieux, en avant de l'ouverture destinée au 
tronc aortique. Elles sont arrondies et renferment de 70 à 100 otolithes; 
pour les bien apercevoir, il faut les porter sous un microscope, immé- 
diatement aprés la mort de l'animal ; on peut alors s'assurer des mouve- 
ments des otolithes déterminés par des cils vibratiles. 


( 212 ) 
DIMENSIONS ( Test. haliotidea ) , Laurent. 


Diamètre de la capsule.. (wm 15 
— du noyau...... 0, 13 


SYSTÈME REPRODUCTEUR. 


Les organes génitaux sont très-peu développés, si ce n’est à l’époque 
de l’accouplement et avant la ponte. 

L'organe en grappe arrondi placé dans les lobules du foie gauche 
donne naissance à un canal excréteur tortueux et long. La glande albu- 
minipare conique, allongée, blanchâtre, peut acquérir un énorme volume 
et remplir au moins un tiers de la cavité viscérale. 

Matrice festonnée, trés-dilatable, à parois internes ridées transversa- 
lement. Nous l'avons vue contenir une dizaine d'œufs. Aprés la ponte, 
elle reste quelque temps dilatée puis reprend ses dimensions normales. 
Canal déférent noirâtre à sa partie adhérente. Il se dirige flexueusement 
et s'insére au tiers antérieur de la verge; au-dessous d'une dilatation ou 
plutôt d'un petit cœcum dont l'existence n'est pas constante. Poche co- 
pulatrice exactement arrondie, à long canal. Poche commune et ouver- 
ture trés-étroites. 

La verge longue, filiforme, est munie d'un flagellum remarquable 
( ce qui n'existe pas chez les Limaciens ). Un muscle rétracteur s'insére 
aux téguments du dos, à gauche; un protracteur trés-faible, dans le 
voisinage de l'orifice sexuel. Celui-ci est arrondi, blanchâtre et gonflé, 
à l'époque de l'accouplement. 

Nous n'avons pas constaté de glandes destinées à secréter un liquide 
odorant ; de prostates utérines , de spermatophores , etc. La poche copu- 
latrice contient aprés l'accouplement un liquide clair, dans lequel na- 
gent des matières blanchâtres plus épaissies. 


RAPPORTS GÉNÉRAUX DES ORGANES. 


Le système musculaire se partage en deux portions : 1.° plan locomo- 
teur; 2.» muscles viscéraux , prenant tous leur point d'appui sur le dos, 
qui , par son épaisseur et son usage représente un rudiment de squelette. 
Sa contraction détermine la rétraction subite de tous les organes qui y 


sont unis. 


( 243 ) 
Le corps se divise en deux cavités ; l'une viscérale, l'autre analogue 


à la cavité thoracique des animaux supérieurs, puisqu'elle renferme le 
cœur, l'aorte, la poche pulmonaire. 


La cavité viscérale présente elle-méme deux groupes d'organes; le 
premier formé par les parties antérieures du systéme digestif, et des 
organes génitaux ; le second où domine le foie. 


La verge se trouve immédiatement au-dessous de la peau du dos, la 
matrice au contraire passe sous la poche linguale. Le foie affecte des 
rapports avec presque tous les organes et sert probablement par les pro- 
longements celluleux qui partent de ses lobes, à les assujettir mais fai- 
blement. En effet, dans un corps, où des muscles puissants sont sans 
cesse en action , les organes doivent jouir d'une mobilité convenable. 


Les artéres ne sont pas superficielles , elles rampent dans les organes; 
les veines tout-à-fait profondes forment un tronc qui longe le plan loco- 
moteur. 


Les ganglions sus-æsophagiens sont immédiatement au-dessous de la 
peau; les pédieux , au-dessus du disque ventral. 


Enfin , la coquille ne recouvre qu'une partie du foie, le manteau, la 
poche pulmonaire, le cœur, la glande præcordiale, le rectum, etc.; 
son peu de développement semble être compensé par l'épaisseur 
considérable de la peau. j 


(214) 


OBSERVATIONS 


SUR LES MŒURS DES TESTACELLES. 


8 Aer, — Préliminaires. 


Depuis longtemps les Limaciens étaient le but de nos études , et nous 
avions recueilli des faits intéressants sur leurs mœurs et leur anatomie. 
Nous avions méme vaincu la difficulté de réduire ces animaux en demi- 
domesticité , en les élevant en grand nombre et selon leur mode d'exis- 
tence à l'état libre. Pour cela, nous établimes des caisses remplies de 
terre aux trois-quarts, avec un mélange de pierres et de briques, sur 
lesquelles étaient pressés des bouquets de mousses maintenus dans un 
état constant d'humidité. 

Au bout de quelque temps, nos soins furent couronnés d'un succés 
complet; nos mollusques purent s'accoupler, pondre, et leurs petits se 
développérent. 

Comme l'un de nous l'avait précédemment fait pour ses études sur le 
Bulime tronqué , nous choisimes les aliments destinés à donner aux ani- 
maux une nourriture plus substantielle, et qui leur permit de se déve- 
lopper sans entraves. C'est ainsi que huit ou dix mois ont suffi à l'ac- 
croissement complet de plusieurs espéces qui, à l'état libre, en em- 
ploient quinze à dix-huit. 

Des Arions , des Limaces , des Vitrines vivaient, en parfaite harmonie, 
mélées à des Hélices du sous-genre Zonite , se nourrissant tous de ma- 
tières animales ou végétales plus souvent putréfiées que fraîches. 

Au milieu de cette population si diverse, nous introduisimes des 
Testacelles haliotides recueillies en 1853 à Mérignac et Caudéran, prés 
de Bordeaux. La première année, nous n'observàmes rien de particulier 
sur ces espéces, si ce n'est un accouplement furtivement surpris , et 
l'éclosion de quelques œufs , dont les petits ne vécurent pas. 

Quelques individus de la Testacelle à deux sillons , envoyés de Grasse 
par M. Astier, se conduisirent de méme. 

M. Roussel nous avait montré une coquille de Testacelle assez grande, 
trouvée dans son domaine de Blanquefort , prés de Bordeaux , et se rap- 


( 215 ) 

portant, par sa taille, au T. Companyonii Dupuy. Plus tard , M. Durieu 
de Maisonneuve présenta à la séance de la Société Linnéenne, du 16 août 
1854, une énorme coquille de Testacelle, qu'il avait recueillie sans 
l'animal, dans le jardin de sa maison, allées des Noyers. D'aprés la 
comparaison qu'il fit de ce tét avec celui du T. haliotidea , il ne put se 
méprendre sur leurs différences spécifiques; et, jugeant par analogie, 
il donna à l'animal inconnu des proportions gigantesques. 

Malheureusement on ne pouvait prévoir à quelle époque ce curieux 
mollusque pourrait étre étudié. Le jardin oü la coquille avait été trouvée 
venait d'étre récemment planté en fraisiers. 

Nous restàmes dans le doute jusqu'au 2 novembre 1854. A cette épo- 
que , un de nos amis, M. Jaudouin, de Bordeaux, se trouvant à Gradi- 
gnan le 1** novembre, remarqua au nord d'une maison, entourée de 
vignes, un endroit trés-humide où étaient entassés des débris de poterie , 
de briques et de pierres. En les soulevant, il trouva des Limax agrestis 
et gagates ; de plus , six individus d'une Testacelle , ressemblant par leur 
coloration à la premiére de ces Limaces. Ces mollusques nous furent 
communiqués avec empressement, et nous reconnümes en eux les 
animaux dont les coquilles avaient été trouvées par MM. Roussel e! 
Durieu. 

Le lendemain, nous rapportàmes de Gradignan, aprés deux heures 
d'exploration, cinquante-six individus de cette remarquable espèce. 

Incertains pendant quelque temps sur sa détermination , nous lui im- 
posàmes dans nos collections le nom de T. Burdigalensis, sous lequel 
M. de Grateloup l'a mentionnée dans sa Distribution géographique des 
Limaciens, p. 15 (1855), en la rapportant avec un point de doute au 
T. Maugei. Férussac. 

Depuis cette époque, les communications bienveillantes de MM. Des- 
hayes, Morelet, Des Moulins, Petit de la Saussaye, et nos visites au 
Muséum , nous ont donné la certitude que notre mollusque n'était autre 
que le T. Maugei, indiqué déjà sur plusieurs points du littoral de l'Océan. 

Nos observations ont été surtout faites sur les animaux de cette espéce, 
que nous pouvions nous procurer avec facilité et en grand nombre. 


§ II. — Observations. 


Ainsi qu'il a été dit plus haut, les Testacelles furent placées dans une 
caisse contenant une terre argilo-siliceuse préalablement tamisée et ren- 


( 916 ) 
due le plus meuble possible, afin d'y faciliter l'introduction des mollus- 
ques. Ceux-ci ne tardérent pas en effet à s'enfoncer et à creuser des 
galeries. 

Les premiers jours de Novembre 1854 furent doux , et les Testacelles, 
tant l'Aaliotidea que le Maugei, sortirent de terre à l'entrée de la nuit 
pour se livrer à leur chasse et à leur reproduction. 

Elles préludent à ce dernier acte, par quelques légers frottements vers 
l'orifice respiratoire , et glissent sur les cótés du corps. Les tentacules se 
rétractent, l'orifice génital se renverse en dehors , la verge sort, mince, 
petite , allongée, semblable à un crin blanc. Les deux mollusques se pres- 
sent; leurs bouches semblent se coller ensemble; enfin, par la torsion 
du corps, ils se joignent étroitement. Ils restent ainsi accouplés durant 
quatre ou cinq heures. Cet accouplement semble absorber ou diminuer 
la plupart des autres fonctions; car la peau ne secrète presque plus de 
mucus. 

Nous placàmes les animaux fécondés dans un compartiment préparé à 
cet effet, aprés leur avoir donné une certaine quantité de lombries. La 
ponte se fit dans la terre à quarante centimétres de profondeur, dans 
les cinq ou six premiers jours qui suivirent l'accouplement. 

Chaque animal dépose dix à quinze ceufs calcaires, globuleux, plus 
ou moins acuminés suivant les espèces. Les œufs sont presque isolés les 
uns des autres, et leur adhérence aux fragments de pierre ou à la terre, 
ne provient que de leur faible humidité extérieure aprés l'éclosion. 
Aucun mucus ne les agelutine entr'eux, comme on le constate chez la 
plupart des Limaces et des Hélices. Ils ressemblent aux ceufs de certains 
reptiles sauriens. 

Leur expulsion a lieu trés-lentement par l'orifice sexuel situé au cóté 
droit du cou. 

Les œufs ayant été déposés assez profondément , les Testacelles revien- 
nent à la surface du sol vers l'entrée de la nuit, et montrent une grande 
ardeur à poursuivre leur proie. 

Les principaux organes de l'embryon sont formés au bout des quinze 
premiers jours. La petite coquille apparait à peine sous la loupe et laisse 
par sa transparence , distinguer le manteau et le foie comme un point 
rouge orangé. La longueur de l'embryon vers le vingt-cinquiéme jour, est 
de trois millimétres et demi ; il ne devient pas plus grand avant de briser 
la coque qui l'enveloppe : ce qui arrive du trentième au trente-cinquième 
jour aprés la ponte. 


( 217 ) 

Sorties de l’œuf, les jeunes Testacelles pourvues déjà d'une plaque 
linguale épineuse et résistante, vont chercher leur nourriture hors de 
terre, sous les mousses, les fragments de pierres, les vases à fleurs, 
les vieilles planches , etc. 

Leur nombre est alors considérable. A cause de la coincidence de 
plusieurs pontes , nos caisses en étaient remplies le 5 mai 1855. Nous 
en comptâmes jusqu'à cent quatre dans une grande caisse. Sur le nom- 
bre, vingt-deux appartenaient au T. haliotidea , et quatre-vingt-deux au 
Maugei beaucoup plus fécond. 

La nourriture des jeunes Testacelles se compose de petits lombrics 
et.de vers blancs filiformes, qui naissent sous les végétaux putréfiés. 
Nous em avons vu plusieurs, acharnées aprés un Helix pisana dont la 
coquille avait été brisée , mais dont l'animal vivait encore. 

La rapidité de leur accroissement n'est pas comparable à celle des 
Limaces. Après un mois, les jeunes individus n'avaient atteint que neuf 
à dix millimétres; mais la coquille, quoique transparente, était plus 
épaisse et avait augmenté d'un dixiéme. 

Quoique essentiellement nocturnes, les Testacelles sortent parfois de 
leurs retraites, pendant les jours sombres, humides et orageux. Elles 
font leur chasse et s’accouplent comme pendant la nuit. 

Le 2 Avril 1855, presque toutes procédérent à l’œuvre de la repro- 
duction. 

Pendant l'hiver de 1855-56, excepté vers les premiers jours de No- 
vembre , qui furent trés-froids , elles s'accouplérent , pondirent et chas- 
sérent comme au Printemps. 

Ces animaux, de méme que les Limaciens de France, les Vitrines et 
quelques Zonites , craignent peu le froid quand la terre n'est pas durcie. 
Dans le cas contraire, on doit attribuer leur réclusion plutót à cette 
cause qu'à la crainte d'une température trop basse (1). Les temps trés- 
secs, froids ou chauds, les maintiennent dans un état de torpeur. 

Les Testacelles sont essentiellement des Mollusques de proie , c'est-à- 
dire chassant les corps vivants, et ne s'attaquant pas aux cadavres. Nous 
avons été plusieurs fois témoins de leurs chasses , ainsi que M. Jaudouin ; 
et nous avons compris comment elles pouvaient attaquer des Lombries 
de forte taille et méme plus volumineux qu'elles. 


(4) Les Vitrines courent sur la neige et les feuilles glacées, quand le vent ne 
souflle pas. 


( 248 ) 

On connait la curieuse disposition de leur masse linguale , hérissée de 
papilles, formant crochet, et rappelant la maniére dont le palais de 
certains poissons, du genre squale, est armée. Le crochet de la spinule, 
dirigé d'avant en arriére, une fois engagé dans la proie, ne peut plus 
l'abandonner qu'en se brisant. 

Les lombrics, que les Testacelles recherchent plus spécialement, ont 
le corps composé d'anneaux entourés à leur suture de rugosités épineu- 
ses. Cette organisation leur permet de résister aux doigts qui les pressent. 
Aussi les Testacelles qui doivent serrer une partie du corps des lombries, 
entre leurs lèvres, táchent-elles de les saisir par leur extrémité anté - 


rieure. Si elles ne réussissent pas du premier coup, elles font glisser 
peu à peu le corps de l'animal, jusqu'à ce qu'elles soient arrivées à 


leur but; mais si le ver résiste trop , elles plongent la tête dans la terre, 
et le ployant ainsi en deux parties, suivant chaque côté de leur corps, 
elles le dévorent en süreté. 

Lorsqu'une Testacelle a découvert la proie dont elle veut se repaitre , 
elle marche lentement (1), ses tentacules en avant, à peine si son plan 
locomoteur semble remuer. Elle passe à cóté du lombric avec une in- 
différence si compléte qu'on pourrait supposer qu'elle ne l'a pas remar- 
qué ou qu'elle le dédaigne ; mais, tout-à-coup , elle se présente de face, 
et, tandis que le lombric se tord à droite et à gauche, elle recule sa tête, 
rentre ses tentacules, dilate énormément sa bouche et se précipite sur 
sa proie , qu'elle engloutit en partie, par une sorte d'aspiration vibrante. 

Les contorsions du lombric doivent nécessairement résulter des bles- 
sures que les spinules font subir à son corps en s'y enfoncant ; il s'agite, 
mais en vain, retenu par cette multidude de griffes acérées ; tous ses 
mouvements ne servent au contraire qu'à l'engager davantage, et hà- 
tent sa disparition dans l'estomac de son vorace ennemi (2). 


(1) C'est le mollusque terrestre dont la reptation est la plus lente. Viennent en- 
suite chez les fluviatiles , l'Ancyle et la Néritine. 


(2) Dans l'état normal, les lèvres et la bouche sont fermées à l'aide de puissants 
muscles circulaires et de deux muscles constricteurs que nous avons signalés en trai- 
tant de l'anatomie. Mais quand l'animal veut saisir sa proie, ces muscles se relàchent , 
le rétracteur des lèvres renverse ees dernières ; les protracteurs externes de la poche 
linguale, prenant leur point fixe sur les téguments du cou, amènent la langue au 
niveau de la bouche. La proie, saisie dans l'ouverture buccale, est bientôt accro- 
chéc" par l'extrémité des spinules, disposée en pointe de hameçon. C'est alors 


( 219 ) 

Nous avons vu notamment, la variété albina du T. Maugei, engloutir 
un lombric de soixante-quinze millimètres de longueur et dix millimè- 
tres de diamétre en moins de deux minutes ; tandis qu'elle ne mesurait 
que quatre-vingt millimétres de longueur. 

Souvent la chasse se fait à moitié sous terre; un lombric se trouve 
engagé dans une galerie, alors la Testacelle creuse une galerie sous- 
jacente destinée à couper sa retraite et le dévore aisément. 

La proie ainsi engloutie , en tout ou en partie , l'animal repu fait len- 
tement sa digestion ; sa forme, d'allongée qu'elle était, devient courte, 
obèse; la tête ne parait plus. Lorsque le lombric a complètement disparu, 
il sort de la bouche de la Testacelle une ou deux gouttelettes’ d'aspect 
sanguinolent , et qui résultent des blessures faites par les spinules. 

La défécation a lieu environ sept ou neuf heures aprés l'ingestion 
des aliments. 

Les excréments sont presque liquides ou gélatineux , cylindriques, et 
variant, quand ils sont moulés, de douze à vingt millimétres de lon- 
gueur. Ils n'exhalent aucune odeur. Leur couleur est gris-sombre, jau- 
nâtre ou rougeâtre. Ils sont composés aux trois-quarts de matières ani- 
males et d'un quart de terre ; résidus des lombries digérés (1). 

Nous avions souvent remarqué que des Limaces , surtout la L. Jayet , 
avaient la peau du manteau enlevée au-dessus de leur osselet ou lima- 


qu'intervient l’action des muscles rétracteurs de la poche linguale. Par plusieurs 
contractions brusques , ils résistent aux mouvements du lombric qu'ils amènent par 
portions à l'aesophage. Le muscle interne de la langue pouvant s'élargir ou se re- 
plier sur lui-même, ajoute à la perfection de cet acte physiologique. L'estomac 
lendrait à se déplacer s'il n'était pas assujetti au dos. Pendant la digestion, il aug- 
mente énormément de volume. 

Ce qui frappe dans l'étude de l'organisation de la Testacelle, c'est le nombre et la 
puissance des muscles destinés aux organes digestifs. L'animal a done des résis- 
tances considérables à vaincre , et la nature l'a armé en conséquence. Les proies 
vivantes dont se nourrissent les Testacelles, pouvant vivre encore en partie et faire 
des efforts énergiques lorsqu'une de leurs extrémités est déjà en pleine digestion, il 
fallait prévenir l'issue forcée des aliments , suivie peut-être de celle des organes qui 
les contenaient. Chez les mollusques herbivores et méme chez ceux qui s'attaquent 
aux substances animales mortes, les muscles protracteurs et rétracteurs de la langue 
ou de la bouche sont très-peu marqués. 

(4) Il arrive souvent qu'un gros lombric en se débattant, se brise à l'insertion d'un 
anneau et fuit en laissant une de ses parties dans la bouche de la Testacelle ; mais 
affaibli par cette mutilation , il ne tarde pas à être dévoré par une autre, 


( 220 ) 
celle ; nous les surveillàmes et nous nous apercümes que les Testacelles 
les attaquaient ainsi pour leur prendre probablement le calcaire que les 
osselets contiennent. Ces Limaciens, ainsi rongés, ne tardaient pas à 
dépérir et mouraient dans moins de quinze jours. 

Nous avons plusieurs fois dégagé des lombrics accrochés par les 
spinules des Testacelles , soit en pressant les flancs de celles-ci, soit en 
tirant fortement les premiers. L'état dans lequel se trouvaient ces anné- 
lides était pitoyable ; il semblait qu'ils avaient été pressés entre des te- 
nailles dentelées , et déchirés fortement, 


La partie que les spinules avaient atteint, n'avait plus de forme et 
ressemblait à de la viande mal hàchée. 


D'autres fois, nous avons essayé de faire rendre gorge à un de nos 
mollusques , en pressant fortement sur le milieu du corps; mais comme 


le lombric était profondément engagé , l'appareil buccal faisait issue avec 
les spinules. 


Lorsque des Testacelles, recueillies pendant une excursion , restent 
quelques instants dans la main, la chaleur les excite à en sortir ; mais 
rencontrant un obstacle, elles mordent l'épiderme violemment et 
bruyamment. Cet acte est précédé par une succion analogue à celle 
d'une ventouse ; ce qui oblige souvent la main qui retient les mollusques 
à les lâcher , sous l'impression d’une répulsion instinctive. 


Les Testacelles attaquent également les autres mollusques et se mor- 
dent entre elles. Des Test. Maugei , mises dans une caisse avec des 
Haliotidea dévorèrent ces dernières, dont nous ne retrouvàmes que les 
coquilles. La variété albina du T. Maugei dévore souvent des Helix 
pisana et variabilis qui habitent la méme caisse qu'elle. Elle les atta- 
que par le pied, les épuise en leg aspirant et finit par en avaler une 
partie. 


Voilà, sans doute, une des causes ignorées encore de la présence d'une 
petite portion d'animal, à moitié vivant, dans une coquille gisant à 
terre , et que quelque Testacelle devait avoir dévoré pendant son exten- 
sion; on ne trouve pas de larves dans l'intérieur du tét, comme nous 
avons pu nous en convaincre; tandis que les animaux atteints par les 
Lampyres et les Staphylins logent leur ennemi presqu'en entier dans 
les parties molles du corps. 


Comme tous les autres mollusques, ceux dont nous nous occupons, 
aprés un repas abondant, jeünent au fond de leur retraite , et ce n'est 


( 221 ) 
que lorsque la faim se fait de nouveau sentir qu'ils les abandonnent pour 
chercher de nouvelles pâtures. 

Parmi ceux que nous avions séparés, après leur chasse, nous en re- 
marquàmes cinq qui restérent quatorze jours et treize nuits cachés dans 
leur trou, malgré une température orageuse. Trois autres ne restèrent 
que quatre jours , et le plus grand nombre , deux jours et deux nuits. 

Il est bon de signaler que ce sont toujours les plus âgés qui jeünent 
ainsi; ceux qui n'ont pas atteint l'état adulte ne jeünent guère que le jour 
si la température est humide. 

Les vents ayant soufflé du Nord et de l'Est pendant les mois de Juin, 
Juillet et Août 1856, nos mollusques se sont couverts d'une sorte de 
cocon semblable à celui des Lépidoptéres, du genre Smérinthe , rugueux 
en dehors, chargé de particules terreuses ; lisse et brillant en dedans, 
et de couleur brune. Dans cet état, le manteau s'amincit et dépasse 
de sept à huit millimétres les bords de la coquille. 


C'est sans doute cette enveloppe que signale Férussac , comme étant le 
prolongement du manteau ; car, malgré toutes nos expériences et celles 
de MM. Durieu et Jaudouin, nous n'avons pu constater l'extension du 
manteau recouvrant entiérement le corps du mollusque (1). Nous avons 
pu nous assurer seulement que, pendant un temps sec, le mantcau dé- 
passe un peu la coquille, et qu'une pellicule de mucus se durcit sur la 
peau et l'enveloppe. Nous ne saurions, du reste , comprendre la possibi- 
lité d'une extension aussi grande du manteau chez les Testacelles. 


L'enlévement de la pellicule muqueuse détermine, chez les animaux 


(1) Voici en quels termes Férussac, à deux reprises différentes , décrit cette ex- 
tension du manteau : 

« En ayant mis un individu dans une boite avec de la terre, et ayant négligé de 
» l'humecter, je le trouvai à mon grand étonnement, quelque temps aprés, enve- 
» loppé par le manteau, qui se retira peu à peu, sous la coquille, et qui, étant 
» trés-gélatineux , entretenait cet animal au frais. » 

Essai d'une Méthode, etc , p. 41 (1807). 


« Le petit manteau susceptible d'entourer tout le corps est cependent entièrement 
» caché sous le tét, qui est dix fois moins long que lui; il est divisé en plusieurs 
» lobes, dont le postérieur et latéral du côté gauche est caché dans la rainure où 
s'implante la clavicule, et recouvre par son développement la partie postérieure du 
corps, comme un dé qui entoure le bout du doigt; l'antérieur et le latéral du 
» côté opposé achèvent d'entourer le corps » 

Hist. nal. gén. , p. 88 (4819). 


» 


( 922 ) 
privés subitement de leur abri, une maladie qui, presque toujours, en- 
traine la mort. 

Nous avons essayé de couper des lombries et de les donner ainsi 
mutilés en pâture aux Testacelles, mais jamais elles n'y ont touché. La 
méthode préconisée par M. Bouillet, pour se procurer des Testacelles , 
n'a donc point réussi chez nous. Elles n'aiment point les cadavres, et si 
elles arrivent à la surface du sol, ce n'est pas uniquement pour chasser ; 
nous pensons plutót que le but principal de leur sortie, est l'accouple- 
ment. 

D'aprés des observations suivies, nous pensons pouvoir préciser la 
durée de la vie des Testacelles. 

Nous avons eu à notre disposition des individus de tous les âges, 
depuis la sortie de l’œuf jusqu'au développement extrême, constaté sur 
des exemplaires de M. Durieu ; il faut quinze mois pour que le mollusque 
arrive à la longueur moyenne , qui est de quatre-vingt millimétres (1). 

La plupart des individus qui sont morts chez nous, pendant nos expé- 
riences, ou que nous avons trouvés dans cet état dans les jardins et les 
champs, avaient un peu plus de cette taille, et leur coquille avait acquis 
peu d'aceroissement. Nous pensons, d'aprés cela, que la moyenne de la 
vie des Testacelles ne doit pas dépasser cinq.à à six ans.. 

L'approche de la mort se manifeste par la rareté et l'épaisseur du 
mucus qui devient poisseux , filant comme un byssus crystallin; la peau 
se ride et se distend sur le dos et les flancs, sa coloration n'est plus 
uniforme. Chez le T. haliotidea, elle fonce en certains endroits et pàlit dans 
d'autres. Chez le T. Maugei type, elle se marbre de plaques d'un jaune 
sale sur le fond grisätre; elle devient d'un jaune-vert, livide, chez la 
variété albina. Chez le T. bisulcata , elle passe du jaune citron au rous- 
sátre. | 
Le mufle fait saillie , les tentacules présentent à peine leur extrémité ; 
l'appareil générateur se gonfle et fait hernie; enfin, dernier indice de 
décomposition, la masse buccale sort complétement en dehors, entrai- 
nant avec elle la langue retournée et contractée ; le manteau se rétrécit 


et la coquille parait se détacher, 


(1) Nous avons obtenu cette taille chez quelques individus nés dans nos caisses ; 
mais ces faits sont rares et ne se rencontrent guère que chez la var. albina, beau- 
coup plus vorace que les autres. Le jardin de M. Durieu est très-favorable à leur 


développement. 


993 ) 


L'odeur des Testacelles est àcre, nauséabonde, participant de celle 
des lombries et des herbes humides. 


Les fortes pluies de Janvier 1856 ont été funestes à nos mollusques ; 
une mortalité assez considérable a eu lieu à la suite de la trop grande 
humidité; ce qui s'explique par le peu de profondeur de la caisse où 
elles vivaient , et l'absence de trous pour l'écoulement des eaux. 


Du moment où nous nous sommes aperçus de leur dépérissement , 
nous nous sommes empressés de vider la caisse, de leur donner de la 
terre plus séche et d'une épaisseur convenable, afin de leur laisser plus 
de liberté dans les mouvements. 


Instruits par l'expérience, nous avons ménagé des vides pour l'éva- 
cuation des eaux, au moyen de trous forés au fond, et recouverts de 
fragments de briques; sans cette derniére précaution nous aurions été 


exposés à perdre nos mollusques qui passent parfaitement par les moin- 
dres fissures. 


En nous mettant ainsi à l'abri des éventualités , nous les avons rendus 
àleur existence presque normale, et peu ont succombé ; ce qui nous 
porte à penser qu'il n'y a eu alors et depuis ce temps , de cas de mort , 
que par suite des causes inhérentes à la succession des individus. 


A l'époque où nous publions notre Monographie, nous possédons 
des Testacelles de tous les âges et de toutes les tailles, présentant des 
variations de couleur que nous signalons plus loin. Elles se sont parfai- 
tement accouplées, ont pondu, et déjà quelques embryons ont brisé 
leurs œufs. Ces pontes récentes et trés-nombreuses nous permettront de 
pouvoir répandre la Testacelle de Maugé , peu connue jusqu'à ce jour, 
et considérée comme espéce rare lorsqu'elle habitait si prés de nous. 


( 994 ) 


CLASSIFICATION DU GENRE. 


& ler. 


Lé genre Testacelle étant parfaitement naturel , il s'agit de déterminer 
sa place dans la méthode , ses affinités et ses différences avec les genres 
voisins. 

Rappelons d'abord les opinions des anciens naturalistes. 

Aux yeux de Réaumur, Dugué, de La Faille, Valmont de Domare , 
Favanne ; la Testacelle est une sorte de Limace à coquille extérieure. Ce 
jugement est porté d'aprés l'étude de l'animal. Favanne fait méme re- 
marquer qu'il comble la lacune existant entre les Limaces nues et les 
Testacées terrestres. 

Cuvier, en 1800, Lamarck, en 1801 , Bosc, en 1802 , de Roissy, en 
1805, adoptant les idées souvent erronées des conchyliologistes, et ou- 
bliant les observations faites sur les animaux, ne considérérent dans les 
Testacelles que la forme de la coquille, et la classérent dans le voisinage 
de genres à tét haliotidiforme. C'est ainsi que la Testacelle fut placée 
entre les Limaces et les Sigarets, les Stomates et les Haliotides, les 
Patelles et les Haliotides, les Concholépas et les Haliotides. 

Cuvier, dans son anatomie (1804) , trouva quelques rapports entre les 
Limaces et les Testacelles; mais rapprocha ces derniéres des Onchidies 
( Peronia). Draparnaud les considéra comme intermédiaires entre les 
Limaces et les Vitrines. Cette opinion, développée plus tard par 
Lamarck et Férussac, fut adoptée par tous les naturalistes , et le zenre 
Testacelle devint partie intégrante des Limaciens. Placé à l'extrémité de 
cette famille , il faisait avec les Vitrines le passage aux Hélices. 

Cependant, lanatomie comparée des mollusques terrestres devait 
porter plus tard atteinte à cet arrangement. 

M. Raymond, étudiant en 1853 (1) l'anatomie de la Glandine algé- 


=- Te 


(1) Journal de Conchyliologie , p. 14. 


( 225 ) 
rienne , et frappé des rapports de ce mollusque avec la Testacelle ; 
avanca que la Testacelle était pour lui une Glandine à coquille rudi- 
mentaire. 

M. Gray, en 1854 (1), d'aprés l'examen de la langue de notre mollus- 
que , l'éloigne des Limaciens , et fonde la famille des Testacellide , dans 
laquelle il le fait entrer, avec le genre Peronia ( Onchidie de Cuvier ) ; 
ne trouvant entre l’organisation de la langue de ces deux genres aucune 
différence. Il remarque de plus, que la transition des Testacelles aux 
Hélices se fait par les Zonites, dont la plaque linguale, en effet, parti- 
cipe de celle de ces deux coupes. 

L'un de nous, enfin, en 1856 (2), conclut de l'étude anatomique des 
Daudebardies, à leur rapprochement des Testacelles et des Glandines, 
dans une méme famille , celle de M. Gray. 

MM. Adams (3) ont adopté la coupe des Testacellidæ , mais n'y ont 
compris que les Testacelles et les Plectrophores. Ce dernier genre, tout- 
à-fait problématique, avait déjà été placé dans ce voisinage depuis 
Favanne. 


STE 


Après avoir donné une idée générale de l'opinion des auteurs à ce 
sujet, il convient de signaler les différences des Testacelles avec les 
genres et les familles voisines. i 

Le manteau de la Testacelle, véritable collier, comme celui des Hélices, 
garni d'un bourrelet externe, ne peut étre comparé au bouclier des 
Limaciens, et encore moins à celui des Vitrines, pourvu d'un lobe 
polisseur. 

L'absence de mâchoire sépare les Testacelles de tous les genres ter- 
restres , excepté les Daudebardies et les Glandines. Il en est de méme de 
la forme de la langue, de ses spinules, de la longueur de la poche lin- 
guale, du développement de ses muscles intrinsèques et extrinsèques. 

La forme de l'estomac, la briéveté du tube digestif viennent s'ajouter 
à ces caractéres. La position postérieure des orifices respiratoire et anal 
n'est commune qu'avec les Daudebardies. 


(1) Ouvrage cité. 
(2) Journal de Conchyliologie , p. 15. 
(3) Genera of recent moll. , ctc. (1855). 


Tome XXI. | 


( 226 ) 

La présence d'une coquille externe sépare encore les Testacelles des 
Limaciens; car certains genres à t6t presque externe, regardés comme 
Limaciens ( Peltella , Gæotis), sont des Vitrinide. 

Le système générateur présente une verge munie d'un flagellum : par- 
ticularité qu'on ne trouve pas chez les Limaciens. De plus, la poche 
copulatrice possède un trés-long col, ainsi que les Hélices. 

Nous pourrions encore parler des différences tirées du système ner- 
veux et des organes des sens; mais nous eroyons ces preuves convain- 
cantes pour faire rayer les Testacelles , des Limaciens. 

Quant aux Plectrophores, on ne sait trop ce qu'ils peuvent étre. On 
les a présentés avec un manteau ou bouclier, un orifice respiratoire sur 
le cóté droit, une coquille de forme bizarre. Aucun voyageur n'en a 
rapporté eu nature. Nous pensons donc qu'on ne doit pas s'occuper d'un 
genre connu seulement par des figures inexactes. 


$ III. 


L'anatomie des Glandines montre, chez l'espéce américaine , étudiée 
par M. Leidy (1) , la disposition suivante des organes digestifs : 

« L'orifice buccal est triangulaire et borné par trois lèvres papilleuses, 
« une supérieure, deux latérales. La poche buccale est un trés-long 
« cylindre musculeux, un peu recourbé en bas à la partie postérieure. 
« Il n'existe pas de cul-de-sac pour la poche linguale, se prolongeant en 
« arriére. Le muscle rétracteur se divise en trois faisceaux.... La poche 
« buccale est recouverle d'une enveloppe trés-mince composée de fibres 
« musculaires longitudinales, se continuant avec celles du muscle rétrac- 
« teur... Cette couche présente au tiers antérieur de la masse buccale, 
« latéralement et inférieurement, plusieurs faisceaux se rendant aux tégu- 
« ments des lèvres... I n'y a pas de mâchoire... Les deux tiers postérieurs 
« de la masse buccale sont occupés par un long organe ovale, composé 
« de nombreux faisceaux de fibres musculaires..... Les faisceaux latéraux 
« laissent entre eux supérieurement un interstice au fond duquel on 
« trouve la plaque linguale, en forme de tube, fermé postérieurement , 
« ouvert et réfléchi sur la partie antérieure de l'extrémité libre de l'or- 
« gane (le muscle lingual )..... Les dents de la lame linguale sont ar- 


(1) Special Anatomy, etc , in Binney, , t. I, p. 214 (1851). 


—€—— 


(2217) 
« rangées diagonalement en partant de la ligne médiane , d’où elles se 
« dirigent en rangs parallèles de dedans en dehors..... L’estomac est 
<irrégulièrement cylindroïde, et a un cul de sac à son origine, se pro- 
« jetant en avant de l'ouverture eesophagienne. » 

M. Raymond (1) constate , chez la Glandine algérienne , une disposi- 
tion semblable de la poche buccale, un muscle rétracteur, un estomac 
remarquable par son analogie avec celui des mammifères carnassiers. 
« C'est une sorte de cornemuse renflée, placée à droite. » Des conduits 
filiformes font communiquer les glandes salivaires entre elles. Le foie 
est séparé en deux lobes; le nerf tentaculaire est plus développé que dans 
tous les autres genres de Gastéropodes terrestres. 

Le méme auteur, parlant des mœurs des Glandines, signale leur ex- 
tréme voracité. Elles paraissent plutôt nocturnes que diurnes, et se ren- 
contrent avant le lever du soleil. Dés que le jour parait, elles s'enfon- 
cent profondément sous la terre. 

Quant aux Daudebardies (2), on trouve chez elles une même disposi- 
tion des lèvres, un muscle lingual allongé, une plaque linguale pourvue 
de spinules semblables, des muscles protracteurs insérés prés du cou , 
deux très-forts muscles rétracteurs, estomac pyriforme, papilleux à sa 
surface interne , intestin court. 

Les mœurs offrent les plus grands rapports. Les Daudebardies restent 
enfoncées dans la terre, et n'en sortent guére qu'au Printemps pour y 
rentrer en Été. Elles meurent au soleil en se desséchant , et vivent de 
leur chasse. Elles se nourrissent surtout de mollusques vivants. 

Les Péronies , rapprochées de ce groupe de genres , par M. Gray, doi- 
vent en étre écartées. Elles sont , il est vrai, pulmonées ; leurs orifices 
anal et respiratoire sont situés en arriére, leur foie se divise en deux 
lobes principaux, enfin, leur plaque linguale est analogue; mais des 
différences importantes font bien vite passer sous silence ces rapports. 
Elles n'ont que deux tentacules non rétractiles, les orifices générateurs 
sont distincts , etc. 

D’après les analogies nombreuses remarquées entre les trois genres, 
Testacelle, Daudebardie et Glandine, nous croyons donc qu'il est naturel 
de les réunir dans la méme famille, comme nous l'avons déjà proposé. 


(1) Loc. cit. 
(2) Journal de Conchyl. (1856); loc. cit. 


( 398 ) 


ÉTUDE DES ESPÈCES ET VARIÉTÉS. 


A. Coquille convexe. 


1.» TESTACELLA MAUGEI. 
(PI. 9. fig. 1. à £F). 


Testacella haliotoides....... Lamarck , Syst. an. s. vert. p. 96. (1801). , 
— halioyideq Ibi Ledru , Voy. à Ténériffe/ (1810). T, 
/ Testacellus Maügei SSP SPH Férussac, Hist. nat. gen. p. 94. pl. vm. 


fig. 10-12 ( 1819). 

Testacella Maugei........... Desh. Dict. class. nat. t. 16. p. 179 (1830). 
— . Burdigalensis.... Gassies in Grateloup. Limac. p. 15 (1855). 
— Oceanica (n.p.).. Gratel. (1) loc. cit. p. 15 (1855). 

—  Canariensis (n. p.) Gratel. loc. cit. p. 15 (1855). 


ANIMAL variable, fortement chagriné, surtout dans la contraction, 
de couleur gris-enfumé. Tête petite , sensiblement acuminée ; tentacules 
supérieurs grèles , non renflés au sommet, point oculaire à peine visi- 
ble ; tentacules inférieurs plus courts des deux tiers. Dos granuleux avec 
une bande marginale noire , allant en s'élargissant des grands tentacules 
au bord antérieur de la coquille. Une autre zóne parcourt dans toute sa 
longueur la partie médiane dorsale, et est traversée par les linéoles for- 
mant des diagonales en chevron qui aboutissent aux bandes latérales. 
La peau du dos borde comme un bourrelet la partie antérieure de la 
coquille , qui parait rentrante. Les flancs sont d'un blanc sale, parsemés 
de petits points noiràtres. Dessous et bord du plan locomoteur d'un 
jaune trés-pale. Orifice respiratoire élevé. Extrémité postérieure du pied 
épaisse, arrondie, obtuse , dépassée légèrement par le sommet de la co- 
quille. 

Mucus abondant, incolore ou légérement irisé. Prés de l'orifice res- 
piratoire , il peut s'échapper en abondance et former un groupe nombreux 


(1) La notation n. p. indique que ces noms spécifiques sont proposés par M. de 
Grateloup , d'après des considérations de géographie malacologique 


" 


( (28295) 
et élevé de bulles trés-blanches, qui sortent en crépitant et s'amoncéelent 
au-dessus de la coquille. 

L'anatomie offre des particularités intéressantes dans quelques orga- 
nes. Ainsi, en raison de l'amplitude et de la concavité de la coquille, le 
manteau est trés-développé , orné de taches noiràtres foncées. Le foie 
envoie un prolongement plus considérable dans le rudiment de tortillon. 
Cavité respiratoire trés-grande. 

Mais ce qu'il y a de plus remarquable chez le T. Maugei, c'est la lon- 
gueur proportionnellement moins considérable de la poche linguale, 
maintenue seulement par deux tendons trés-forts, larges, s'insérant : 
l'un à l'anus, l'autre un peu au-dessus et à gauche, sur la peau du dos. 
Ces deux tendons peuvent être divisés en deux ou trois parties qui se fon- - 
dent dans la masse commune aux insertions. 

Spinules allongées, étroites. Apophyse postérieure peu détachée du 
corps de la spinule. Apophyse antérieure aiguë formant le crochet de ha- 
mecon. Les spinules atteignent ordinairement trois-quarts de millimètre, 
mais dépassent souvent cette dimension. 

Les œufs sont pondus à diverses époques de l'année, plus particulière- 
ment vers la fin de l'été; ils sont calcaires, un peu ovalaires, atténués 
aux deux extrémités. Le mollusque pond huit à quinze œufs -épars qui 
éclosent selon les circonstances atmosphériques du vingtième au trente- 
cinquiéme jour (1). 

« CoQuiILLE épidermée , assez grande, ovale allongée , à bords presque 
« paralléles, un peu dilatée antérieurement , convexe en dessus , concave 
« en dessous ; stries d'accroissement fines dans le jeune âge, rugueuses 
« et élevées à l'état adulte. La couleur est vert bronze ou brunâtre; la co- 
quille est luisante, mais souvent érodée-surtout au sommet. Ouverture 
« ovale, oblongue, arrondie antérieurement, obtusément anguleuse pos- 
« lérieurement ; bord columellaire réfléchi en bourrelet épais, forman, 
« gouttière à la face supérieure du tét. Columelle large , calleuse , acu- 
« minée antérieurement , sans troncature sensible, légérement infléchie 
« aux trois-quarts antérieurs, bord droit mince, courbe, membraneux , 
« un peu flexueux vers le centre, formant une gouttière trés-prononcée 
« à sa réunion avec la columelle. Spire de deux tours, le premier pointu, 
« à peine enroulé sur une suture carénée. 


(1) Lorsque la sécheresse surprend les animaux trop promptement, ils s'entourent 
de leur mucus et ne pondent que lorsque le temps redevient humide. 


( 230 ) 
» Impression musculaire (1) en fer à cheval , oblique, arrondie du cóté 
« du bord droit, et se prolongeant sous la columelle. » 


DIMENSIONS. 
Longueur de l'animal. 80 — 125 millim. 
Hauteur — 15 — 20 

Plus grand axe de l'ceuf. 9E 

Plus petit — — 4 

Longueur de la coquille. 13 — 47 

Largeur c 7 —41 

Hauteur — 3 ‘Ja — 5 th 


On voit par ces mesures, que l'animal est loin d'atteindre, relative- 
ment à sa coquille, la proportion de celui de l’haliotidea. Le tét forme 
ici ordinairement la sixième partie de la longueur totale ; chez l'haliotidea , 
c'est la quinziéme environ. 


VARIÉTÉS. 


1* Griseo-nigrescens. C'est la. plus commune ; elle rappelle, par son fa- 
cies général et sa coloration, le Limax agrestis ; 

2» Roseo-fulvescens. Assez rare ; 

3» Griseo-fulvescens ; 

4° Griseo-rubescens. C'est le type de Férussac; les bords du plan loco- 
moteur sont rouge orangé. ( Animal rufescens , maculis bruneis 
sparsis ornatum , tentaculis filiformibus , ora corporis aurantia ; 
Tabl. syst., p. 26. ) 

5° Viridans. Type de M. Morelet. (Animal de couleur brun verdátre 
analogue à celle du bronze. Disque ventral couleur rouge orangé, 
trés-vif; tentacules effilés, sans renflement au sommet ; les supé- 
rieurs bruns, les inférieurs presque incolores. Moll. Port., p. 48, 
1845.) 

6° Albina. Cette variété n'est pas commune; elle vit constamment avec les 
autres. Sa couleur rappelle celle de l'ivoire vieilli. Le dos offre une 
bande d'un fauve clair. Les plis de la peau sont peu apparents. La 


(1) Cette impression signalée par M. Michaud sur le T. Maugei fossile, s'aperçoit 
difficilement sur les coquilles fraîches, à cause du brillant de l'émail. Elle est très- 
visible dans les vieux individus roulés. 


( 231 ) 
coquille cornée luisante se détache nettement sur la teinte blan- 
châtre du corps. L'animal se distingue par sa voracité. 


1* Fossilis. 


Testacella Deshayesüi.......... Michaud, Deseript. coq. foss. 
p. 3. pl. 11. fig. 10-114 
(1855). 


— Alte Ripe (n. p.). Gratel. Limac. p. 16 (1855). 
Fossile de Haute-Rive (Drôme), marnes bleues. 


MM. Deshayes et Noulet nous ont communiqué des exemplaires typi- 
ques de ce fossile, que nous considérons , sans aucune hésitation, comme - 
l’analogue du T. Maugei. La coquille parait plus lisse. 


HABITAT. 


Gette espéce a été mentionnée, jusqu'à présent, dans le voisinage du 
littoral océanien , plus particulièrement dans le sud-ouest. En France, 
on l'a trouvée à : Dieppe (Dugué ); La Rochelle ( d'Orbigny père, Auca- 
pitaine) ; la Gironde, à Blanquefort (Roussel); Bordeaux (Durieu ); 
Gradignan ( Jaudouin , Henri Drouét); en Angleterre, à Bristol, acclima- 
tée (Leach, Férussac); en Portugal (Morelet); iles Canaries ( Maugé , 
Ledru , Férussac , Rang, Webb et Berthelot ); Madère ( Lowe). 


OBSERVATIONS. 


Cette espèce est plus féconde que ses congénères. Elle pond jusqu'à 
cinq fois dans la méme année ; aussi est-elle commune dans les terrains 
où elle se plait. Elle vit en société par groupes nombreux. Les individus 
de la Gironde paraissent rechercher les terres légéres argilo-siliceuses , 
peu compactes, exposées au Nord ou Nord-Ouest, et maintenues par 
conséquent dans un état d'humidité suffisant pour que les lombrics soient 
à leur portée. 

Nous l'avons déterminée aprés l'avoir comparée minutieusement aux 
types de Férussae, Morelet, Michaud, Rang, Webb , existant , soit au 
Muséum , soit entre les mains de MM. Lartet, Deshayes, d'Orbigny, 
Des Moulins, etc. L'habitat de cette espéce en France , dans plusieurs 
départements occidentaux, l'abondance avec laquelle on la trouve, ne 
nous laissent aucun doute sur sa qualité d’indigène (1). 


(1) A l'apparition du premier fascicule de l'ouvrage de M. Moquin-Taudon, sur 


( 232 ) 


2» TESTACELLA LARTETII. 
(PI. 2, fig. 2-2 D.) 


Testacella Lartetii................ Dupuy, Journ. Conch., p. 302, pl. xv, 
fig. 2 (1850). 
= — Notice sur la coll. de Sausan, p. 43 
(1851). 
= = Noulet, Mém. sur coq. foss., 3° Mém., 
p. 70 (1855). 
-— Aquitanica (n. p.) .. Gratel. Limaciens, p. 16 (1855). 
« COQUILLE fossile, ovale-auriforme , assez épaisse, un peu allongée, 
« plus élargie antérieurement que dans sa parlie postérieure; trés- 
« convexe en dessus, avec des stries irrégulières et assez profondes: 
« rudiment de spire , saillant en dehors quoique plus bas que le reste de 


les Mollusques terrestres et [Tuviatiles de la France, nous vimes que l'auteur réu- 
nissait toutes les Testacelles décrites précédemment par M. l'abbé Dupuy , au type 
de Draparnaud. Nous avions pu constater qu'il en était autrement par des dissections 
et par l'observation des mœurs des animaux. Nous signalàmes ces faits à M. Moquin- 
Tandon, en lui offrant méme de mettre nos remarques à sa disposition, afin d'éviter 
une laeune dans son ouvrage. Notre lettre resta sans réponse , et nous ne pümes pas 
voir M. Moquin-Tandon chez lui, en Septembre 1855. Notre collègue, M. Durieu de 
Maisonneuve, fut plus heureux ; mais son attestation ne décida pas l'honorable auteur 
à se rendre à l'évidence des faits, et nous avons eu le regret de lire à la fin du 
genre Testacelle , l'arrét suivant d'exclusion d'un des mollusques les plus intéressants 


de la France : 
ESPÈCES 4 EXCLURE. 


(Oro PEE Re EN SR . . . Testacella Maugei Fer., indiquée à 
Dieppe; probablement apportée avec quelque plante exotique. » 

De notre lettre et de la communication verbale de M Durieu, pas un mot ! .... 

Enfin, en 1856, M. Durieu a fait parvenir à M. Moquin-Tandon le Test, Maugei et 
ses congénères de Bordeaux. Celui-ci a répondu en reconnaissant tardivement les 
différences spécifiques des animaux et des coquilles. Quant au T. Maugei , M. Moquin- 

` Tandon ne connait ni l'espece de Férussac, qui existe pourtant au Muséum , ni ce 

que les auteurs en ont écrit. Il le considère comme un mollusque exotique qui se 
sera peut-être naturalisé, 1 

Notre ami , M. H. Drouét, a pu se convainere pendant son séjour à Bordeaux , que 
le T. Maugei est bien indigene. En compagnie de M. Jaudouin et nous, il a pu en 
voir recueillir dans les vignes de Gradignan, le 29 Avril 1856, soixante-sept indi- 
vidus en moins de deux heures. 


( 233 ) 

« la coquille , sensiblement séparé du bord columellaire ; sommet pres- 
« que aigu ; ouverture trés-ample , profonde et creusée en dessous jus- 
« qu'au sommet du rudiment de spire; arrondie en avant, un peu angu- 
« leuse à son extrémité postérieure; bord droit, un peu tranchant ; bord 
« columellaire, arrondi , sans étre déprimé. 

« Impression musculaire en croissant obtus, luisante, visible seule- 
« ment à la loupe. 

« (Eufs légérement acuminés aux extrémités de leur grand axe (1) ». 


DIMENSIONS. 


Longueur de la coquille. 6 — 7 millim. 
Largeur — 3 — À 
Hauteur — 2 
Han. fossile de Sansan ( Gers); terrain miocéne, où M. Lartet l'a 
trouvé dans l'argile friable à petits ossements. Trés-rare. 


OBSERVATIONS. 


Nous avons eu en communication l'exemplaire qui a servi à la descrip- 
tion et à la figure de M. l'abbé Dupuy; il diffère légèrement de l'individu 
que M. Noulet nous a confié. 

Comme le fait observer le professeur de Toulouse ; dans son exemplaire, 
le premier tour n'est ni aussi dégagé de la spire, ni aussi proéminent; 
le tét est lisse et luisant en dessus avec quelques stries d’accroissement 
très-visibles. L'intérieur est fauve, brillant, conservant tout son émail. 

Cette espèce diffère de la précédente : 1^ par sa taille moindre ; 2° sa 
face externe plus plane ; 3° sa columelle plus arrondie; 4° son impres- 
sion musculaire plus étroite et moins profonde. 


30° TESTACELLA ASININA. 
(PI. 2, fig. 3.) 


Testacella asinium................- Marc. Serr. ann. Sc. nat. p. 409 (1827). 
— . asininium .............. Bronn., Ind. p. 1259 (1849). 
NO asinina.... iius eines. Bronn. loc. cit. p. 502. 


— . HMonspessulana (n. p.). Gratel. loc. cit. p. 16. 


(1) Un cuf existe dans la collection de M. Deshayes, et provient des fouilles de 
Sansan, C'est d'après son examen que nous en décrivons le principal caractère. 


( 234 ) 

« COQUILLE fossile, petite, allongée, ayant la forme d'une haliotide, 
« seulement plus allongée et beaucoup moins arrondie. Spire trés-courte 
« et trés-petite, ayant à peine un tour et demi ; elle forme à son sommet 
« comme un petit mamelon roulé en spirale. Ouverture trés-grande ayant 
« la forme d'un ovale fort allongé et trés-rétréci. Par suite du pli de la 
« columelle, la coquille parait comme perforée à la manière des tire- 
« bouchons. La coquille offre quelques stries dans le sens de sa longueur 
« et de sa largeur (M. de S.) » 

Has. Fossile des terrains de formation d'eau douce. Environs de 


Cette ( Hérault.) 
OBSERVATIONS. 


M. Marcel de Serres avance que la forme de cette espéce la sépare de 
toutes les Testacelles connues. D'aprés l'examen de l'exemplaire existant 
au Muséum, nous partageons cette opinion; le rétrécissement de la par- 
tie antérieure, l'étroitesse du tét, servent, en effet, à distinguer nette- 
ment l'espéce. Elle appartient indubitablement au groupe des Testa- 
celles concaves. Férussac l'a figurée dans son grand ouvrage, mais le 
texte n'en fait pas mention. 

Les exemplaires connus sont tous incomplets et non dégagés de la 
roche. 


4o TESTACELLA BRUNTONIANA. 


Testacella Bruntoniana........ Marcel de Serr. Mem. terr. transp. p. 51 
(1851). 
— id............... Rev. et Mag. Zool. p. 581 (1853). 
— . Browniana.......... Gratel. Limac. p. 16 (1855). 
—  Occitaniæ (n. p.)... Gratel. loc. cit. 

« CoqviLLE fossile, ovale-oblongue, subconvexe, sommet obtus , sub- 
« ombiliqué (M). 
Longueur de la coquille.... 11 millim. 

Has. Fossile des marnes argileuses blanchâtres de Montpellier. 

OBSERVATIONS. 

D'aprés la courte description, et la dimension de cette espéce, on 
peut la rapprocher du T. Maugei , fossile déjà dans la Dróme. M. Marcel 
de Serres, lui donne pour caractères distinctifs sa grande taille, sa spire 
obtuse et entourée d'une excavation ombilicale, sa columelle renflée 
dans toute l'étendue du bord gauche. 


( 235 ) 
B. Coquille applatie. 


50 TESTACELLA COMPANYONII. 
(PI. 2. fig. 4-4-B ). 


Testacellus haliotideus var...... Aleron. Guid. en Roussill., p. 327(1842). 

Testacella Companyonii........ Dupuy, Hist. nat. fr. p. 47, pl. 1 fig. 3 
(1841). 

= haliotidea var........ Moq.-Tand. Hist. nat. Moll. fr. p. 39 
(1855). 


— Canigonensis (n. p.), Gratel. Limac. p. 15 (1855). 


ANIMAL différent des espèces connues, par sa grosseur et les couleurs 


habituelles de son corps (Companyo). 


« 


€ COQUILLE ovale auriforme, un peu allongée, rétrécie antérieure- 
ment et élargie postérieurement, convexe en dessus, irrégulièrement 
et assez fortement striée; le rudiment de spire est assez petit, mame- 
lonné et obtus; il n'est point comme dans le T. bisulcata, séparé du 
reste de la coquille par un sinus apparent; mais à deux millimétres 
au-dessous, on voit une sinuosité assez bien marquée, qui est le ré- 
sultat de l'enroulement de la columelle et de la jonction du bord exté- 
rieur au bord columellaire. L'ouverture est trés-ample , sensiblement 
rétrécie antérieurement, et arrondie postérieuremeut ; le bord colu- 
mellaire déprimé et sinué vers sa jonction avec le bord droit, y forme 
une gouttiére bien marquée; il présente, à son extrémité antérieure, 
une trés-légére trace de troncature. La coquille semble usée à l'exté- 
rieur par le frottement. Épiderme gris noirâtre. Intérieur d'un blanc 
pur un peu nacré. (Dupuy). » 
DIMENSIONS DE LA COQUILLE. 

Longueur........ 17 millim. 

Largeur.......... 8 

Hnüteure usu c2. 


Ian. Saint-Martin-du-Canigou et dans les lieux humides de la métai- 


rie de M. de Paillarés , prés de Rigarda-en-Conflent (Pyrénées-Orientales). 
Trés-rare. 


OBSERVATIONS. 


Nous avons vu cette espèce, mais il y a très-longtemps, et il nous se- 


rait difficile de nous rappeler aujourd'hui ses caractères distinetifs. Voici 
ce qu'en dit M. Dupuy, qui l'a étudiée avec soin : 


( 236 ) 

« À ne considérer d'abord que sa taille, elle est à peu prés double de 
celle de la Testacella haliotidea, et les plus grands échantillons de la 
Testacella bisulcata n'atteignent que les deux cinquièmes environ de sa 
longueur, d’où nous devons conclure une différence énorme dans l'ani- 
mal. Cette différence est plus sensible encore lorsqu'on la compare avec 
cette dernière ; elle est d'ailleurs séparée de la première par tous les ca- 
ractéres qui distinguent la Testacella bisulcata de la Testacella haliotidea, 
puisqu'elle a les plus grands rapports avec la Testacelle à deux sillons. 
D'un autre côté, elle diffère de celle-ci : 4° par sa taille; 2» par la con- 
vexité de sa coquille, la premiére étant toujours à peu prés plane; 
9? par son sommet mamelonné et non séparé inférieurement du reste de 
la coquille par un sinus nettement tranché; 4° par la troncature anté- 
rieure de la columelle beaucoup moins prononcée dans celle-ci, ete. » 

Nous pensons que cette espéce doit étre conservée jusqu'à plus ample 
informé. Il serait désirable que l'anatomie de l'animal fût faite; peut-être 
démontrerait-elle une organisation identique à celle du bisulcata. Dans 
tous les cas, la variété major de cette dernière espèce et qui a été trou- 
vée en Algérie, fait le passage , quant à la coquille, entre le T. bisulcata 
et le T. Companyonii. On sait, de plus, que plusieurs mollusques algé- 
riens et espagnols, remontent jusqu'aux Pyrénées-Orientales et à la Pro- 
vence; entre autres : Helix lactea , melanostoma , aperta, candidissima, 
explanata, algira, etc. 


6» TESTACELLA BISULCATA. 
(PI. 2. fig. 5-5 C. ) 


Testacellus bisulcatus ................. . Risso, Hist. nat. Eur. mér. IV. 
p. 98, n° 126 (1826). 
Testacella bisulcata ............... .……. Dupuy loc. cit. p. 44, pl. 1, fig. 2 
(1841). 
— haliotidea var............ .…. Moq.-Tand. loc. cit. p. 39, pl. V, 


fig. 23 (1855). 
— .Galloprovincialis (n. p.)... Gratel. Limac. p. 15 (1855). 
ANIMAL plus petit mais de méme forme que celui du T. haliotidea ; 
effilé, chagriné et ridé assez irréguliérement. Les rides deviennent pres- 
que invisibles sur les flancs, et les sillons qui vont des grands tenta- 
cules à la coquille, sont également peu marqués. Tentacules gréles et 
cylindriques ; point oculaire d'un vert noirätre. Couleur d'un roux jau- 
nàtre pointillé de brun rouge, devenant moins foncée prés du pied. Plan 


locomoteur d'un jaune vif; bords du disque orangés. Manteau débordant 
presque constamment la coquille et pouvant recouvrir en arrière l'extré- 
mité du pied. 

Mucus peu abondant, mince, vitracé , brillant, formant peu de glo- 
bules lorsqu'il s'échappe dans le voisinage de l'orifice respiratoire. 

Poche buccale, proportionnellement plus étroite et plus allongée que 
dans les autres espèces; muscles de la bouche trés-forts ; une vingtaine 
de muscles rétracteurs, à insertions obliques. Spinules minces, renfle- 
ment antérieur non creusé en crochet; apophyse postérieure arrondie , 
séparée du corps de la spinule par un enfoncement marqué ; s'éloignant 
assez facilement de la plaque à laquelle elle est attachée par des liga- 
ments trés-minces. Organes de la génération développés. 

(Eufs trés-petits, exactement sphériques, pareils à des grains de 
plomb n° 2; enveloppe calcaire trés dure. La ponte donne peu de pro- 
duit : cinq ou six œufs au plus, déposés dans une galerie. L'éclosion a 
lieu du vingtiéme au trente-sixiéme jour. Mis à l'air libre, la pellicule 
calcaire ne tarde pas à éclater. j 

« CoQUILLE épidermée, très-aplatie , auriforme , finement et réguliè- 
« rement striée ; atténuée antérieurement, dilatée dans sa partie moyenne. 
« Sommet lisse, élevé, trés-aigu, infléchi à droite , nettement séparé de 
« la columelle. Un tour et demi de spire , suture assez étroite. Ouverture 
« trés-ample à concavité presque nulle; rétrécie antérieurement et ar- 
« rondie postérieurement. Columelle mince, transparente, plus relevée 
« et portée en dehors que dans les autres espéces; tronquée antérieure- 
« ment, presque droite en avant de la troncature, et devenant ensuite 
« courbe. Le bord droit, mince et tranchant, est séparé de la columelle 
« par un espace appréciable, et forme une sorte de gouttiére. A la face 
« supérieure de la coquille, le bord interne de la columelle fait une 
« légére saillie qui rend plus considérable l'aplatissement du tét. 
« Épiderme corné ou ferrugineux. Intérieur blanchàtre ou d'un jaune- 
« nacré. 

« Impression musculaire en croissant, allongée, étroite, arrondie aux 
« extrémités , et se terminant un peu en arriére de la troncature, sous la 
« columelle. » 

DIMENSIONS. 
Longueur de l'animal....... 65 — 80 millim. 
Hauteur — 8 — 


Plus grand axe de l'euf.... 4 — 


( 238 ) 
Plus petit axe de l'œuf... 3'/, — 
Longueur de la coquille... 5— 7  — 
Largeur — 3—4 — 
Hauteur — HA — 


VARIÉTÉS. 


4° Major. Animal plus grand que le type, de couleur très-foncée , tran- 
chant sur la teinte jaune du plan locomoteur. Coquille assez grande, 
très-large à son tiers postérieur, extrémité antérieure plus arrondie , 
troncature moins sensible. L'examen anatomique de l'animal prouve 
son identité avec celui du bisulcata. ( Pl. 2. fig. 5-D ). 

2» Albina. Couleur jaunàtre ou blanchâtre , uniforme ; granulations de 
la téte et du cou extrémement saillantes. Coquille semblable à celle 
de la variété major. 


HABITAT. 


Le type se rencontre dans les jardins de Grasse, en Provence (Mouton, 
Astier ), sous les pierres des collines de Nice, en Février et Mars (Risso, 
Cantraine ). Les deux variétés à Constantine (Raymond). Elle est assez 
commune, mais sort moins souvent de terre que l'haliotidea ; de là, la 
rareté de sa capture. 


OBSERVATIONS. 


Il est difficile d'admettre que cette espéce puisse faire du dégàt dans 
les potagers, en dévorant les racines de laitues (1). L'organisation du 
système digestif est identique chez toutes les espèces; partout l'on re- 
trouve des spinules acérées. Aussi, comment s'expliquer que des animaux 
essentiellement carnassiers, délaissant méme des lombrices morts, puis- 
sent étre en méme temps phytophages. La méme erreur a été avancée 
par les auteurs de l'Encyclopédie méthodique, oü les Testacelles sont 
considérées comme des fléaux pour les récoltes. 

Le T. bisulcata doit étre maintenu comme espéce distincte, non-seu- 
lement d'aprés l'examen de la coquille, mais encore d'aprés celui de 
l'animal, de la forme des œufs, etc. 

La coquille est plus allongée que celle de l'haliotidea, plus rétrécie 
antérieurement, plus aplatie. La spire est détachée, la columelle 


(1) Mouton in Dupuy, loc. cit. , p. 46. 


( 239 ) 
sinueuse , est tronquée et plus relevée; enfin le renflement de la partie 
postérieure de la coqullle lui donne une forme toute contraire de celle 
du T. haliotidea var. scutulum. 


7», TESTACELLA HALIOTIDEA. 
(PI. 2. fig. 6-6 D ). 


Teslacella haliotidea. ... ... Drap. tabl. moll. p. 99. (1801 ). 

= Europea. ...... Royssy. t. 5. p. 252. (1805 ). 
Helix subterranea. ........ Lafon-du-Cujula, loc. cit. p. 143(1800 ). 
Testacella Gallie. ... ..... Oken- Lehrb. nat. 111 p. 212. ( 1815 ). 
Testacellus haliotideus. .. ... Fer. Mist. gen. p. 94. (1819 ). 


Anmar allongé, à tête acuminée. Tentacules supérieurs bruns ou noi- 
rátres , courts ; les inférieurs trés-petits et plus pàles; point oculaire à 
peine visible. Cou d'un brun assez prononcé; mais cette teinte se fond 
peu à peu vers le dos qui devient alors roux-uniforme ou blond, plus 
pàle vers le pied. La peau enchâsse la coquille et en recouvre légèrement 
les bords. La partie postérieure du corps est assez large et élevée, sil- 
lonnée de plis trés-nombreux , ne s'effacant point pendant le repos et 
destinés à faciliter les mouvements de l'animal. Dans la reptation la 
queue s'aplatit et la coquille devient presque horizontale ; chez le T. 
Maugei, au contraire, cette partie s'éléve et la coquille s'incline de haut 
en bas, et d'avant en arriére, de 'sorte que la spire touche presque 
le sol. Bords du plan locomoteur plus pàles que le dos. Disque ventral 
blanchâtre ou légèrement roussátre; foncant et devenant jaune-paille, 
par la dessication. Peau très-épaisse et coriace. 

Le mucus est abondant , incolore, à peine irisé , il suinte par tout le 
corps, mais s'échappe surtout du voisinage de l'orifice respiratoire , 
pendant la contraction. 

Poche linguale assez large; une trentaine, au moins de tendons ré- 
tracteurs , dont la longueur ( dix à douze mill.) augmente, à mesure que 
leurs insertions se rapprochent de l'anus. Spinules plus courtes et plus 
massives que dans les autres espéces; assez fortement arquées ( de cinq 
à sept mill. de longueur ) (1). Apophyse postérieure saillante , arron- 


(1) C'est d’après cette espèce que M. Moquin-Tandon avait figuré et décrit la mà- 
choire des Testacelles (Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. XV, p. 261, pl. 1 fig. 6). 
Depuis cette époque, il a relevé cette erreur dans le Journal de Conchyliologie, t. 
Il, p. 199. 


( 240 ) 


die, et séparée du corps de la spinule par un angle rentrant assez 
profond. Apophyse antérieure sans crochet. 

Les œufs sont de forme ovale-oblongue, renflés au centre, et acumi- 
nés aux extrémités; leur enveloppe est trés-dure ; exposés à l'air ils 
crépitent et se brisent rapidement. 

Le mollusque pond en Avril, Mai, Juin et Juillet, six ou sept œufs, 
épars dans une galerie; l'éclosion n'a pas lieu avant vingt-cinq ou trente 
jours. 

« CoquILLE ovale-auriforme , déprimée, rugueuse ; stries d'accroisse- 
« ment souvent superposées. Epiderme fauve, mince, s'exfoliant facile- 
« ment; spire trés-courte, de un tour et demi ; suture peu profonde ; 
« sommet luisant, presque médian ; non détaché de la columelle. Ouver- 
« ture trés ample , arrondie et dilatée antérieurement; columelle arquée 
« non sinueuse ; amincie postérieurement, bord droit presque vertical, 
« faisant un angle marqué à sa réunion avec la columelle. Intérieur 
« nacré , blanchâtre, quelquefois irisé de bleu , peu brillant. 

« Impression musculaire superficielle, en croissant, arrondie à ses 
« extrémités ; se terminant vers le bas de la columelle. 

« Chez les vieux individus, la columelle s'épaissit beaucoup prés de la 
« spire , et devient anguleuse (1) ». 


A 


DIMENSIONS. 
Longueur de l'animal...... . 70— 75 millim. 
Développement extréme.... 140 — 120 — 
Hauteur. ions. 11. m 
Plus grand axe del'euf.... 5— 9 — 
Plus petit — 3— 4 — 
Longueur de la coquille... 6— 10 — 
Parcero MS Reese At Cle + 


Hanteuricu e SERRE CR — 
VARIÉTÉS. 


4° Major. Coquille trés-grande et trés épaisse, columelle élargie, 
saillante et carénée. 


(1) Nous possédons un individu trouvé mort, dans le jardin de M. Normand , à 
Bordeaux. Le manteau avait secrété une si grande quantité de calcaire , qu'on voyait 
une granulation arrondie et brillante comme les perles de certains acéphalés. 


( 241 ) 
2» Elongata. Coquille mince, allongée, étroite. (PL 2. fig. 6 E). 
3» Seutulum. (Pl. 2. fig. 6 F). 


Testacella scululum. .......... Sow. gen. of. sh., fig. 3-6 (1823). 
Testacellus scutatum.......... Lesson. Mon. Test. p. 249 (1838). 
Testacellus haliotideus........ Var. Gray. in Turt. p. 124 (1840). 

— hAaliotidea ......... . Var. Moq. Tand. Hist. Fr. t. 2 p. 39 


(1855). pl. 2. fig. 6. F. 
—  Anglica (n. p.)... Gratel. Lim. p. 15 (1855), 


ANIMAL semblable à celui de l'Aaliotidea. Coquille ovale, arrondie 
antérieurement, {rès-acumänée postérieurement; bord droit non 
anguleux, mince. Stries d'accroissement fines. 


4° Albina. On trouve des individus uniformément blancs ou d'un jaune 
pâle , avec des coquilles du type ou des variétés. 

5° Trigona.. Coquille un peu plus épaissie ; bord droit très-dilaté vis- 
à-vis la spire, qui semble alors portée à gauche et non médiane. 
Columelle élargie. ( Pl. 2. fig. 6. G. ) 

Do Fossilis. 


Testacella haliotidea.... Marc. de Serr. Géogr. terr. tert. (1829). 
Testacellus haliotideus. Bouillet, Coq. foss. Auverg. n° 87 (1836). 


FossiLE des marnes argileuses bleues du midi de la France; dans 


les couches de sable du fond de l'ancien lac de Sarliéve, prés Cler- 
mont. 


HABITAT. 


Les champs labourés , les friches, les jardins cultivés, la lisière des 
? ? J , 
bois, sur les hauteurs, les plaines, à toutes les expositions. Se rencontre 
? , 
plus fréquemment dans le midi et le sud-ouest de la France. Elle y est 
commune, mais vit plus isolée que le Maugei. On la trouve facile- 
ment en Mars et Avril , avant le jour, dans les plates-bandes des jardins, 
ou sous les plantes et les feuilles sèches destinées à faire du terreau. 


Indiquée en France, dans les Basses-Pyrénées ( Mermet) , les Hautes- 
Pyrénées (Dupuy), les Landes (Grateloup), la Gironde (Ch. des Moulins), 
le Gers (Dupuy), le Lot-et-Garonne ( Gassies ), le Lot ( Férussac ) , la 
Haute-Garonne (Sarrat), la Dordogne (Ch. Des Moulins), la Charente- 
Inférieure (de La Faille), les Deux-Sèvres (Baugier), le Maine-et-Loire 

Tome XXI. 18 


( 242 ) 

(Millet), le Finistère ( Collard des Cherres ) , Paris (jardin du Luxem- 
bourg et du Val-de-Gràce), acclimatée ? ( Raymond ) ; la Moselle, aceli- 
matée (Fournel et Joba); l'Auvergne (Bouillet ) , la Provence (Drapar- 
naud, Astier, Panescorse, Jacquemin); la Drôme ( Faure-Biguet ) , 
l'Isère (A. Gras), les Pyrénées-Orientales (Aleron , Massot), ete. 

La Corse (Blauner ). 

L'Angleterre , Guernesey ( Turton , Gray, Sowerby ). 

L'Irlande (Grateloup ). 

L'Espagne (Graélls ). 

Le Portugal ( Morelet ). 

L'Algérie ( Terver, Morelet). 

Madère ( Albers ). 

Les Canaries ( Webb et Derthelot ). 


La var. 2 à Bordeaux (Comme et Jaudouin ) ; la var. 3 à Lambeth , 
dans le comté de Surrey ; la var. 4 à Toulouse (Sarrat) , Bordeaux 
(Comme et Jaudouin), en Angleterre (Sowerby ) ; la var. 5 à Bordeaux, 
à la Havane ! (Petit). Introduite sans doute. 


OBSERVATIONS. 


Cette espéce varie extrémement dans sa forme ; on en trouve dont la 
coquille est presque ronde, d'autres où elle est quadrangulaire , lozan- 
gique, ovale, ete.; mais les caractères spécifiques n'en persistent pas 
moins, et consistent surtout dans la courbure de la columelle et dans 
son amincissement antérieur sans troncature, dans l'accolement de la 
spire et de la columelle, etc. La variété scutulum s'écarte beaucoup du 
type, d’après l'examen que nous avons fait d'échantillons authentiques. 
Nous avons mentionné ses principaux caractères ; on peut y ajouter en- 
core le moindre renversement de la columelle, l'insertion plus interne 
du muscle de la coquille, le brillant de l'émail. Mais de l'aveu méme 
des auteurs anglais, elle ne constitue qu'une simple variété. Les figures 
de l'animal, données par Sowerby et Reeve, semblent confirmer cette 
manière de voir. 


Nous avons adopté pour cette espéce le nom qu'elle porte , quoiqu'il 
ne soit pas réellement légitime. Lamarck avait en 1801, quelques temps 
avant Draparnaud (Juillet 1801 ), nommé haliotoides, l'espèce de Téné- 
riffe. Le nom imposé par Draparnaud à la Testacelle de France, ne 
devait pas rester comme presque identique. C'est pour cette raison que 


( 243 ) 
de Roissy nomme Europæa, l'espèce de Draparnaud. Mais Lamarck adopta 
plus tard le vocable de Draparnaud pour l'espéce francaise, et ne men- 
tionna pas le Maugei. Il faut donc suivre la nomenclature ordinaire. 


8° TESTACELLA AURICULATA. 


« CoquILLE fossile , élargie postérieurement, rétrécie antérieurement, 
« plane et presque convexe inférieurement , à peine bombée supérieure- 
« ment. Stries fines et concentriques ; pli columellaire saillant en dessus, 
« applati ; bord droit fortement strié extérieurement ; spire de un tour et 
« demi, obtuse, presque droite, luisante, placée à gauche. Ouverture 
« large, auriculée, creusée seulement au centre; bords latéral et colu- 
« mellaire larges, calleux , redressés fortement sur le dos. Columelle lé- 
« gèrement arquée, s'amincissant graduellement aux deux extrémités. 

« Impression musculaire en croissant, tronquée sous la columelle. » 


DIMENSIONS. 


Longueur de la coquille. 7 millim. 
P E Y 
Largeur ` — 4j, 
p 5 
Hauteur — ji 27 
Has. Fossile de Vendôme. (Un exemplaire communiqué par M. Bour- 
guignat.) ; 
Cette espèce est distincte de toutes ses congénères, par sa forme auri- 
culée , son tét calleux, solide, plane en dessus et dont les bords sont 
garnis de bourrelets , etc. 


ESPÈCES A EXCLURE. 


1° Testacellus ambiguus Fér. p. 15. pl. vm fig. 4 (1819), pl. vu D, 
fig. 9. 
C'est une coquille de Parmacelle, figurée deux fois par Férussac , 
et rapportée aux Parm. Olivieri et calyculata. 
2» Testacella Antillarum Gratel. Limac. p. 16 (1855). 
Espéce trouvée à La Guadeloupe et à La Martinique. C'est le 
Succinea (omalonyx) unguis D'Orb. 
3 Testacella Berytensis Gratel. loc. cit. 
Nom proposé pour le Daudebardia Saulcyi Dourg. 


= 


4 Testacella cornina Bose. Hist. nat. Coq. t. 3. p. 238 (an X) 


5o 


S> 
o 


—1 


10» 


EN 


13» 


( 244 ) 
Ce nom est donné à une limace à coquille de Favanne. « Nous 
« avons depuis, dit ce dernier, découvert une autre limace qui 
« porte aussi au bout de sa queue, une petite écaille conique imi- 
« tant un cornet de papier. » — Ce mollusque aussi énigmatique 
que le suivant, appartient au genre Plectrophore de Férussac. 
Testacella costata Bosc. loc. cit. 


« Un curieux anglais , M. Solandrac de Pilmont , nous a commu- 
« niqué, dit Favanne, une autre espèce singuliére de limace, et 
« qu'on dit étre originaire des iles Maldives. Ses couleurs sont trés- 
« belles, mais ce qui la distingue le plus, c'est une coquille ayant 
« à peu prés la forme d'un dé à coudre, qu'elle porte vers le bout 
« de sa queue. » — Plectrophore. 


Testacellus Gayanus Lesson. Mon. Test. Rev. zool. p. 249 (1838). 
Succinea (omalonyx) Gayana D'Orb. 


Testacella Germanie Oken. Lehr. Zool. t. 1. p. 312 (1816). 


Vitrina elongata Drap. 
Testacellus Guadeloupensis Less. loc. cit. 
S. unquis. 


Testacella Guadelupensis Gratel. loc. cit. 


Nom proposé pour le T. Matheronii , qui doit se rapporter au 
S. unguis. 

Testacella Matheronii Pot. et Mich. Gal. moll. Douai. p. 63 (1838). 

S. unguis. 

Testacella Saulcyi Bourg. Test. nov. Or. p. 10. n° 1 (1852). 

Daudebardia Saulcyi. 

Testacellus Teneriffæ D'Orbigny père , inéd. in Férussac. 

M. de Férussac, d’après une mauvaise figure, a fait de cette es- 
pèce le Plectrophorus Orbignyi. Les explorateurs de Ténériffe n'ont 
jamais retrouvé ce mollusque; mais nous pensons qu'il n'est autre 
chose qu'un T. Maugei ; nous sommes confirmés dans cette opinion 
par la coloration de l'individu figuré par Férussac , et, par cette 
remarque de M. D'Orbigny père : que l'on en trouve un autre plus 
petit. II veut parler, sans doute, du T. haliotidea qui vit avec le 
Maugei , à Ténériffe. 

Testacellus unguis Lesson. loc. cit. 

S. unguis Fér. D'Orb. — Espèce dont Parea est très-considé- 

rable. 


(245) 
DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. 


Elle est déjà connue par les habitat nombreux que nous avons donnés; 
mais on peut la formuler d’une manière plus générale. 

Les Testacelles vivent surtout dans les endroits où l'influence maritime 
se fait sentir : cette proposition est incontestable pour le T. Maugei ; 
V'haliotidea s'enfonce plus en avant dans les terres ; de plus, elles se ren- 
contrent toutes les deux dans une zóne assez large formée par les États 
occidentaux de l'Europe, l'Algérie , et les iles du N.-O. de l'Afrique. 

En France, leur area est borné à l'E. par les Alpes. Le N.-E. en est 
dépourvu; elles sont abondantes, au contraire, dans le S. et l'O. jus- 
qu'au 46° de latitude; et prés de chacun des rivages de l'Océan et de la 
Méditerranée, on trouve deux espéces réunies. 

L'haliotidea fait une trouée dans le bassin de la Loire , jusqu'au 48° de 
latitude. 

En Italie, le bisulcata s'étend jusqu'aux Apennins. 

Voici le trajet qu'on peut faire exécuter à chaque espéce : 

4° Le T. Maugei va des Canaries à Madère, ne pénètre pas en Algérie, 
entre en Portugal, longe sa côte occidentale, celle dela France; remonte 
à Dieppe, et va sur la cóte occidentale de l'Angleterre se terminer à 
Bristol où on l'a introduite ; 

2» Le T. bisulcata part de Constantine, reparait dans les Pyrénées- 
Orientales avec une modification assez grande pour constituer une espéce 
( T. Companyonii ), puis longe la côte de la Provence pour se terminer 
aux Apennins ; 

3» Le T. haliotidea parti des Canaries avec le Maugei , suit les deux 
routes à l'orient et à l'occident, s'éléve jusqu'en Irlande, et se porte à 
l'orient jusqu'en Corse. 

Enfin, rappelons ce fait, que le genre Daudebardia, si voisin des 
Testacelles , le remplace dans les localités où il manque, sans jamais le 
rencontrer. Ils sont toujours séparés par des limites naturelles; ainsi le 
T. haliotidea , de l'Isère, est vis-à-vis les Daudebardies de la Suisse, 
mais entre eux s'élévent les Alpes ; de méme à Nice, les Apennins sépa- 
rent le bisulcata des Daudebardies de la Haute-ltalie. Les Daudebardies 
s'avancent jusque dans la Prusse-Rhénane , à nos frontières, etc. 

Quant aux espèces fossiles, elles couvrent un large espace de terrain ; 
elles ont été rencontrées dans la Drôme, l'Hérault, le Gers , l'Auvergne, 
le Loir-et-Cher, ete. 


INDEX. 
Helix subterranea Lafon. Testacella costata Bosc. 
Limace à coquille Dugué. — . Deshayesii Mich. 
—  testacée Favanne. —  Europæa Roissy. 
Testacella Alte- Ripe Grateloup. —  Galloprovincialis Gratel, 
— ambiguus Férussac. — Gayanus Lesson. 
— anglica Gratel. — . Germanic Oken. 
— Antillarum id. — Guadeloupensis Lesson. 
— auriculata G. et F. — Guadelupensis Gratel. 
—  asinina Bronn. —  haliotidea Drap. 
— asininium id. —  haliotoïdes Lamk. 
—  asinium Marc. Serr. — . Larletii Dupuy. 
—  Aquilanica Gratel. —  Matherontü Pot. et Mich. 
—  Berytensis id. —  Maugei Férussac. 
— bisulcatus Risso. — Monspessulana Gratel. 
— . Browniana Gratel. — . Occitanice id. 
— . Bruntoniana Marc. Serr. — oceanica id. 
—  Burdigalensis Gassies. —  Saulcyi Bourg. 
— Canariensis Gratel. —  sculalum Lesson. 
—  Canigonensis id. —  scululum Sow. 
— . Companyonii Dupuy. Testacellus Teneriffe D'Orb. 
—  cornina Bosc., ——— _— .——. unguis Lesson. 
ADDENDA. 
las. Testacella haliolidea, la Sicile ( Philippi ). 
Id. id. var. seutulum , la Creuze (De Cessac ). 


Testacella bisulcata, var. major, Bóne ( Brondel). 
DIMENSIONS DE L'OEUF DU Test. Lartetii. 


Plus erandidianieurem 325. En ee 3 mill. 
Petit diamétre EA ON AT AURIE 217, mill. 
L’œuf est presque sphérique, mais un peu acuminé aux deux poles. 


Nora. Nous avons reçu, après tirage, de MM. De Cessac et Joba, des Testacelles 
se rapportant au T. haliotidea. Nous ne les remercions pas moins de leur obligeance 
à mettre à notre disposition les Mollusques dont ils disposaient. 

La Testacelle de la Creuse se rapporte au T. scutulum des Anglais; celle de Metz 
est presque albine et beaucoup plus grande que celle du Sud-Ouest : c’est l'Aaliotidea 
acclimatée. 


Fig 


Fig. 


Fig. 


Fig. 


Fig. 
Fig. 
Fig. 


il 


2. 


e 


ec 


-6 


EXPLICATION DE LA PLANCHE I. 


Bouche, — poche buccale, — poche linguale du Test. haliotidea. a lèvres; 
b ouverture buccale ; c rétracteur des lèvres; d protracteurs externes ; 
€ constricteurs de la bouche; f poche buccale; g poche linguale; h ré- 
tracteurs de la poche linguale ; ? rétracteurs postérieurs. 

Système digestif du Test. Maugei. Disposition des ganglions. æ lèvres ; 
b poche buccale; c poche linguale; d insertion des rétracteurs; e ré- 
teurs; f œsophage ; g muscles extrinsèques de l'estomac ; h estomac; 
i insertion des conduits biliaires ; j intestins ; k rectum ; l anus; m gan- 
glions sus-æsophagiens ; n commissures; o ganglions pédieux ; p com- 
missure ; q ganglions stomato-gastriques. 

Estomac et glandes salivaires du Test. haliotidea. a œsophage; b tubé- 
rosité de l'estogac; c estomac; d canaux excréteurs des glandes sali- 
vaires; e glande salivaire droite écartée de l'estomac pour montrer les 
filaments. 

Glande salivaire du Test. haliotidea. a conduit excréteur; b glande 
c filaments. 


. Muscle {interne de la poche linguale étalé. a extrémité libre; b nervure 


médiane ; c bords; d extrémité inférieure adhérente ( T. Maugei ). 

Plaque linguale vue en dessous ( T. haliotidea ). a séries de spinules ; 
b raphé médian; c, c bandelettes qui assujétissent la plaque sur le 
muscle interne. 


. La méme vue en dessus. a séries de spinules; b endroit oü elles s'enfon- 


cent entre les deux bord du muscle interne ; c-d nervure médiane de ce 
muscle ; e appendice. 

Disposition des spinules sur la plaque linguale, près du raphé postérieur 

( T. Maugei ). 

Spinule de T. haliotidea. a pointe antérieure ; b corps de la spinule ; 
c crochet antérieur; d appendice mousse ; e surface d'insertion. 


. Spinule de T. Maugei. Quelques jours apres l'éclosion. 

. Spinule de T. Maugei. adulte. 

. Spinule de T. bisulcata adulte 

. Système nerveux de T. haliotidea. a ganglions sus-æsophagiens ; b sto- 


mato-gastriques ; c pédieux ; d commissure des sus-œsophagiens et 
Stomato-gastriques; e commissures des sus-esophagiens et pédieux; 
f nerfs de la bouche; g des lèvres; À, à des téguments des tentacules ; 
Jj nerfs tentaculaires ; Æ de l'aesophage ; { de la poche linguale ; m gan- 
glions antérieurs pédieux ; n nerfs qu'ils fournissent; o ouverture aorti- 


( 248 ) 


que; p ganglions moyens pédieux; q ganglion postérieur pédieux ; 
r nerfs des rétracteurs de la poche linguale; s nerfs du plan locomoteur. 

Fig. 14. Tentacules du Test. haliotidea. a ganglions sus-æsophagiens ; b nerfs 
tentaculaires réunis ; c tentacule supérieur; d bouton; e tentacule infé- 
rieur ; f bouton; g tendon rétracteur commun. 

Fig. 15. Système reproducteur du Test. Maugei. a organe en grappe; b canal; 
c glande albuminipare; d matrice; e canal déférent; f le méme libre; 
g verge; h rétracteur antérieur; à flagellum ; j rétracteur postérieur ; 
k col de la poche copulatrice; [-m poche commune ; n ouverture sexuelle. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE II. 


Testacella Maugei , fig. 1a — 1 F. ADDENDA A LA PLANCHE II. 
—  Larleli, fig. 2a — 2D. 
— asinina, fig 5 


— Companyonii, fig. 4a — 4 B. 


E 


1 D. anim. et lombric ; 1 E. œuf; 1 F. 


i 

| v 

| Test. Maugei , 1 B. var. alb.; 1 C. cocon ; 
| 

| coquille. 


—  bisulcala, fig. 5a — 5 C. Test. Lartetii, 2 A. typ. ( Noulet). 2 B. 
Id. var. major. fig. 5 D. typ. ( Lartet et Dupuy ); 2 €. œuf. 
Test. haliotidea , fig. 6a — 6D. | 5 4. anim. de bisulcata; 5 B. coquille; 


5 D. var. d'Afrique; 5 C. œuf. 
6 A. haliotidea (animal); 6 B. var. elon- 
gata morte; 6 C. coquille. 
6 D. œufs; 6 E. coq. var. elongata. 


Id. var. elongata, fig. 6 E. 

Id. var. scutulum , fig. 6 F. 

Id. var. fig. trigona , fig. 6 G. 
Test. auriculata , fig. 7. 


SOMMAIRE. 

Pag. Pag. 
INZRODUGTION: 9192308 2-4 N 195 | Étude des espèces et variétés. .. 228 
Historique du Genre. . . . . -.« 497 | -Espécessà"exelüre 2 n 2 95. ss 243 
Anatomie: dU AMR EU 03 2: . . 202 | Distribution géographique. . . . 245 
Rapports généraux des organes. 219^ Index. . "Mme "0... 246 
Observations sur les mœurs. . . 244 | Explication des Planches . . . . 247 
Classification du genre. . . . . . 224 


J.-B. GASSIES ET P. FISCHER. 


Septembre 1856. 


P Fischer del 


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t. CNT 
, 5 
C 
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5 B 
Jaudouin et Gassies del. Lith Bocquet frères F. Willy lith 


PRODROMUS 


LICHENOGRAPHLE GALLLE ET ALGERIE, 


QUEM CONSCRIPSIT 


WILLIAM NYLANDER, D' M. 


N À / 
LIX 


é 


Studium lichenum his temporibus attentius auxilioque microscopii 
institutum , sententias auctorum varias ante admissas revisioni criticae 
submittens , recensiones florarum omnium , quoad ea vegetabilia , novas 
postulat. Facile enim patuit, determinationes anteriores sæpe nec spe- 
cles veras, nec formas definitas respicere, sed notiones earum solum 
indicare vagas incertasque. Reformationem lichenographiæ rite factam 
exsequi modo sperandum fuit, quando in hac etiam disciplina cognitio- 
nes anatomicæ pleniores parti systematicæ auxilium attulerint solidum. 

Cel. Fée olim (1831) sporarum disquisitionem diligentissimam utilis- 
simamque , in opere de lichenographia exotica omnium post Acharium 
longe meritissimo , edidit, cui dein investigationi speciali, ad licheno- 
graphiam europæam converse, nimis arcte incumbentes auctores qui- 
dam hodierni (Norman, Trevisan , Massalongo , Koerber ) characteres 
primarios generum specierumque sporis exprimi voluere ; inde methodus 
propria, sporologica, exstitit. Organa demum peculiaria fere omnino 
prætervisa , spermogonia , aliasque anatomes lichenum partes examine 
acutissimo illustravit cel. Tulasne, fundamenta ita varia elaborans 
studii solidioris horum vegetabilium, qui diu methodo superficiali 
mancave solum tractata fuerunt , quamvis plant: cryptogamæ ceteræ jam 
omnes disciplinas obtulere basi microscopico-analytica penites super- 
structas. 

Vestigia ea prementes, studiis analysi ( quantum potuimus ) attenta 
innixis, systematis novi lichenum exponere periculum conati sumus. 
Nunc commentariolo hocce nostram videndi rationem ad enumerationem 


Tome XXI. ( 3 SÉRIE : T. 1). — 4° LIVRAISON. 19 


( 250 ) 

systematicam synopticamque accommodare nobis proponimus specierum 
omnium , quæ in terris Galli: Algeriæque innotuere, sperantes nos sic 
prodromum haud spernendum operis magis absoluti botanicis offerre 
posse animosque forsan eorum , hac patria insigni gaudentium , versus 
classem aliquantulum advertere cryptogamicam , olim amore ardoreque 
juvenilibus a viris ingenio eminentissimis Galliæ cultam, inter quos 
nominibus illustrissimis enitent Ramond, Léon Dufour et Aug. Le Prévost. 
Explorationibus eorum plurimorumque aliorum , ut DD. Mougeot, Prost, 
Dunal, Delise , de Brébisson , Lenormand, Montagne, Durieu , Roussel, 
Des Moulins , Pelvet etc., lichenes gallici satius jam cogniti sunt quam 
iidem ditionis ullius floræ europææ. Algerienses observati fuerunt a DD. 
Durieu , Roussel et Balansa , at regiones haud paucas hujus terræ afri- 
cans iis visitare non contigit, cur sine dubio ibi species plures adhuc , 
presertim in montanis , latent. 


Quod ad systema nostrum adtinet, memoretur, id studio et partium 
externarum et texture anatomic elementaris simul suffultum digna- 
tione æquali apothecia , spermogonia et thallum respicere , cuique horum 
organorum pretium idem taxonomicum adtribuens. Notis autem distin- 
ctivis eorum modo alterum, modo alterum prominet, itaque principia 
divisionum vel subdivisionum nunc hinc, nunc inde sumenda, chara- 
cteribus organorum singulorum promiscue distinctiones determinantibus. 
Ordinem in divisionibus, generibus et stirpibus specierum disponendis 
naturalem sequi tentavimus, series analogas parallelas , ubi manifeste 
apparuere, semper indicantes (1). Meta idealis systematis cujusvis veri 
esse debeat, ut id necessitatem suam in se habeat , ut aliter esse nequeat. 
Res est maxime ardua scientiæ synthesisque ejusdem ; immo sine systemate 
nulla scientia. Non igitur animo levi variationes systematum proponendas 
arbitramur, sed præstet forte tacere usquedum absolutius quoddam eo 
respectu offerre datum sit. Ope observationum propriarum et experientiæ 
aliorum adhibitisque studiis anatomicis diu continuatis , et difficultatibus 
denique materiei plurimis iterum iterumque perpensis, periculum syste- 
maticum novum conscribere ausi sumus. Atque parum modo a systema- 
tibus quibusdam anterioribus nostrum recedit, differentiaque præcipue ea 
ut notæ spermogoniorum , magni hic habitæ ponderis, in subdivisionibus 


(4) De analogia penitiore, conspicua loquimur, nec de ea fictitia vel superficiali , 
qua Rhizomorphæ comparantur cum Fucoideis etc. ( Fr. Introd. Syst. Myc. ). 


( 251 ) 
generibusque definiendis addantur. Hiec organa criterium summi pretii 
afferre nobis visa sunt ubi dubium, ad quod genus pertineat species 


quædam. Ordo, quo divisiones varias disponimus , itidem ab illo aliarum 
methodorum differt. 


Natura in quavis sua parte formas diversas induit legesque dissimiles 
observat. Sic fungi lichenesque affinitate mutua arcte juncti a. ceteris in 
orbe vegetabili plantis distant , analogias fugientes nihilque fere cum iis- 
dem commune habentes, nec formis externis , nec structura interna , nee 
rationibus physiologicis. Frustra igitur methodo quadam a priori, ut 
dicunt, concepta fungos lichenesque æque ac simul alia vegetabilia uno 
principio complecti tentabitur. Methodus vera nonnisi in cognitione solida 
specierum aflinitatumque , quæ inter easdem intersunt, quæratur, et inde 
basis dispositionis serierum naturalium sumenda sit, ut formetur systema 
practicum vegetabilibusque , de quibus agitur, rite accommodatum. Ve- 
rendum autem , ne theoria systematica qualiscunque alia , organo singulo 
precipue innitens, in phanerogamis cryptogamisve ceteris plus minus 
bona, hic omnino fallax reperiatur. 

Classem lichenum in duas dividimus familias Collemaceos et Lichena- 
ceos , vel in tres, si vere Myriangiacei lichenibus sint adscribendi , nec 
potius fungis. Lichenes proprie sic dictos et Collemata unica subsumi 
familia ob similitudinem apotheciorum in utrisque, vix dispositioni 
convenit naturali horum vegetabilium , nec prætervideatur ob eamdem ra- 
tionem etiam cum iis (ut vult cel. Schleiden) jungendos esse fungos 
omnes thecasporos , qui minime respectu fructus a lichenibus differunt. 
Peziza wel Patellaria quoad apothecia est Lecidea : Sphæria similiter 
Verrucaria vel Trypethelium (1). Ita vero ad theoriam fructui soli pondus 
majus agnoscentem adtendentes, in confusionem necessario cadunt res- 
que dissimiles congerendo et commiscendo methodum nullam systemati- 
cam claram in his rebus concipere possunt. Jamdudum igitur Collemacei 
a Lichenaceis ab auctoribus optimis separati fuerunt. Differentiz thalli 
inter eas stirpes tant» , ut separationem jubeant, haud secus ac inter 
Lichenes et Discomycetes aut Pyrenomycetes in classe fungorum. Colle- 
macei deinde , genera plura in tribusque varias secedentia distinctas exhi- 
bentes, sicut familia propria rite constituta censendi videntur. Tribum 


(1) Similitudinem eam fructus, classem utramque arcte connectentem , jam per- 
pexit sagacissimus Persoon ( v. Uster, N. Ann. Bot 1 St., p. 7). 


( 252 ) 

Collemaceos modo non sistere patet Lichenum (collective tum sumptoruni, 
ut classis unicam continens familiam), nam formationibus nimis diversis 
illi consistunt, genera ad tribus, æquo jure ac in lichenibus ceteris 
( Lichenaceis) discretas analogasque ac in iisdem , conjunctas offerentes. 
Dignitatem igitur familiæ Collemaceis recte adtributum fuisse putamus. 

De ordine tribuum, quem observamus et maxime naturalem invenimus 
( in zoologicoque etiam quodam tentamine adhibuimus ) , animadver- 
tatur, lichenes inferiores utrinque disponi, altero latere ( vel initio ) 
Collemaceos , altero (fine) Pyrenodeos , ut sic exprimatur affinitas illinc 
lichenum cum classe algarum , hinc cum classe fungorum ; lichenes 
maxime evoluti, Parmeliacei ( Sticitæ), medium locum tenent et ceteri 
de iis utrinque versus gradus inferiores collocati sunt. Inter Lichenaceos 
formas præprimis erectas fruticulosasve serie adscendente versus Parme- 
liaceos , contra formas expansas, thallo potissime crustaceo sensimque 
in minus evolutis depauperato , evanescente, serie e Parmeliaceis de- 
scendente disposuimus, qui versus typum Spheriaceorum inter fungos 
vergit cum eodemque demum prolibus infimis commiscetur. 


In tribubus generibusque definiendis sensum maxime auctorum opti- 
morum epochæ anterioris secuti sumus, nec ullo modo admittendum 
judicavimus nisum concitatum lichenographorum hodiernorum , quos 
supra nominavimus, nomenclaturam hujus discipline infinite augendo 
occupatorum. Contra eo respectu , similiter ut in studio specierum , sim- 
plicitati practicæ naturali attentionique in formis recedentibus ad typos 
earum singulos communes reducendis operam dare , ex nostra sententia, 
scientiæ potissime veritatique interest. At fabricationem nominum cum 
scientia confundere videntur auctores allati (1), ardore strenua laudandi, 
at aberrantes, ut alibi jam diximus (Classif. Lich. , 2 mém., p. 196), in 
divisiones atomisticas, prolixas, fastidiosas, nominibus ut plurimum 
parum euphonicis designatas. Sie vero in chaos itur informe. Modum 
magis temperatum auctorum classicorum , utpote experientia probatum , 
securiorem verioremque præferendum habere liceat. Itaque genera, 


(1) Singulari modestia et D. Massalongo et D. Kerber uterque simul, opera sua 
lichenographica admirans , sese Herculem declarat ( Mass. Symm. p. 7, Kœrb. 
Syst. Lich. Germ. p. 382). Ut audiatur etiam aliunde judicium de nisu ejusmodi 
dissoluto, videas de nomenclatura algologica D^! Trevisan ( qui dialecto latino saltem 
faciliore scribit quam D, Massalongo ) Le Jolis, Remarques sur la nomencl. génér. 


des Algues, p. 2, 


( 253 ) 
quantum fieri potuit, ante accepta et a patribus scienti: creata, integra 
conservare studuimus , definitionibus eorum modo e rationibus analyticis 
interdum nonnihil mutatis, et in speciebus concipiendis observationem 
in natura cum observatione microscopica sedulo jungere semper ut 
maxime essentiale curæ habuimus. 

Cause non paucæ cognitioni perceptionique specierum obstant. Si 
exempli gratia prwtervideatur, certos lichenes quam maxime esse 
variabiles ( ut hoc idem speciebus certis in omnibus facile partibus na- 
turæ quadrat ), alios e contrario constantiam offerre characterum fere 
immutabilem , illos primo obtutu in species plurimas divellere suade- 
mur. Experientia maturior vero cito polymorphiam hanc specierum qua- 
rumdam agnoscere, in formisque earum , inter limites laxos vacillanti- 
bus, typos collectivos discernere docebit. Haud aliter nocet opinio ante- 
cepta , ut lichenes saxicolæ et corticolæ vel lignicolæ species constanter 
diversas sistant, licet differentia vix ulla distinguatur; nihil magis erro- 
neum, nam vegetabilia hæc modo elementis atmosphæræ se alentia , 
substratum cui adnascuntur parum seligunt , easdemque species ad saxa, 
cortices, ligna, immo ad museos, gramina vetusta, metalla, ossa, 
coria etc., formis similibus vel subsimilibus invenire licet. Conditio iis 
primaria est stabilitas substrati et situs aëris lucisque accessum favens (1). 
Memoretur adhue prejudicium statuens lichenes statu humido esse 
examinandos , quod me judice examini admodum incommodum est vel 
nocivum, colores enim privi form: cujusvis tune inconspicui evadunt 
omnesque similiter e gonidiis translucentibus virescunt ; lichenes sicci 
autem colorationes longe manifestius discrepantes characteristicasque 
probent. Quamobrem regula æstimanda est mala inutilisve, quando de 
lichenibus agatur crustaceis vel cum lamina substrati pro herbariis su- 
mendis, eos tempestate pluviosa observandos esse monens; at sine 
dubio species foliosæ aut. fruticulosæ statu humido tantum bene colli- 
gend: sunt, ob fragilitatem earumdem in sicco. Evitatis caussis talibus 
errorum nonnullis, species in classe lichenum æquali saltem facilitate 
agnoscuntur ac in partibus ceteris orbis vegetabilis. Difficultates sæpis- 
sime hic, ut, alibi, minus nature ipsi, quam auctoribus inhærent, qui 
eam fide interpretari non valuere. 


(1) Superficies plus minus inæqualis substrati in formas crustaceas nonnihil mutan- 
das vim aliquam habet; quædam deinde ab oxido ferroso saxorum , cui insident , tin- 
guntur; alize ab aqua ( sepe inundatæ ) vel calce decolorantur. 


( 254 ) 

Confusionem speciebus nimis divisis ortam optime edocet historia 
descriptiva Cladoniarum , quarum si, uti tentatum fuit, formis singulis 
uomina specialia adtribuerentur, nil certi, nil stabilis certe definiretur, 
nam determinationem omnem fugiunt lusus ejusmodi varietatum sub- 
varietatumque, quales abunde offerunt species omnes eximie polymorphæ 
lichenum. Est modus in rebus; atque essentialibus concipiendis solum 
scienti: consulitur. Tamen videmus, auctores haud paucos, aut timore, 
aut sepius nisu erroneo vel proclivitate ductos gloriolæ facilis, potius 
nimis minuta tantum consectari , quam veritatem , quasi in solo sibi pro- 
prio, observationibus inquirere extensis, mature perpensis studentes 
riteque nexibus suis logicis explicatis. Ceteroquin accidit, ubi ad formas 
regionis singulæ modo attenditur, ut eædem sæpe distinctissimæ constan- 
tesque apparent, quæ latiori dein subject: experientiæ et formis aliarum 
regionum comparat: , vacillantes inveniuntur aliterque intelligendæ. Ob 
eamdem causam scriptores loca inhabitantes a centris litterarum et col- 
lectionum magnis remota facile in subtilitates distinctivas cadunt fallaces 
vanasque, etiamsi naturam diligenter in provincia sua observarint. Et 
nimia reductione et nimia divisione res miscentur ; utrumque cavendum. 

Allicit studium lichenum in primis copia , qua eos ubique fere vigentes 
conspicimus, ad terram , ad cortices, ad saxa, ad muros, ad ligna, ubi 
loca evolutioni su: reperiunt convenientia ; atque ob momentum jam va- 
stissimum, quod ii in serie vegetabilium sic occupant, parum decet, ut a 
botanicis negligantur. Stationes desertas sterilesve, sylvas profundas, ve- 
tustissimas, montes denudatos præsertimque editiores vel alpinos aman- 
tes lichenes scrutatori proles suas maxime insignes offerunt locis, ubi 
stirpes ceteræ rarescentes animum ejus minus attentum tenent. Sed 
alio etiam respectu ad harmoniam nature complementum afferentia 

egregium , vita sua et formis rigentibus singularibus, coloribus sepe 
 letis, quibus loca nuda et tristia ornant et exhilarant, sese hæc vege- 
tabilia commendant. Non igitur studium eorum unquam peribit, sed 
semper multos jucunde detinebit. 

Nonnisi speciebus bene cognitis determinatisque floram (1) licheno- 
logicam rite conscriptam et geographiæ botanicæ illustrandæ vere in- 
servientem elaborare licet. Maxima pars lichenum Galliæ communes 
sunt toti Europæ ; solum hinc in alpibus illincque in regionibus medi- 


(1) Lichenes tantum differunt ab elementis flore, sensu vocabuli ejus vulgo re- 
cepto , ut libenter proponeremus, ut loco flore lichenographicæ dicatur Lichenæa , 
æque ae, quum de fungis tractatur terre vel ditionis cujusdam , Mycelæa. 


f ( 255 ) 
lerraneis species peculiares plures et distributione arctius limitata in- 
signes occurrunt. Tantus vero est cosmopolitismus ( si ita dicere venia 
detur) plurimarum in regionibus temperatis obviarum , ut eædem in 
terris etiam longissime distantibus vel Asiæ vel adhuc Americæ (præser- 
tim borealis ) inveniantur. 

In alpibus montibusque editissimis Galliæ tamquam species chara- 
cteristicæ adsunt : Alectoria bicolor, ochroleuca , Parmelia encausta , 
tristis , fahlunensis , Squamaria chrysoleuca et var. ejus opaca , Pla- 
tysma nivale, cucullatum, Solorina crocea, Stereocaulon alpinum , 
Lecanora chlorophana , turfacea , verrucosa, Umbilicaria atropruinosa , 
Lecidea morio, armeniaca , galbula etc. Jam Parmelia stygia , Sphero- 
phoron fragile, Placodium alphoplacum, Pannaria brunnea, Lecidea 
atrorufa, squalida, Umbilicaria cylindrica etc., zonam subalpinam 
montium indicant. In montanis elevatioribus sic in genere lichenes fere 
omnes sunt vel terrestres vel saxicolæ. 

Species Galliæ meridionali propriæ sunt : Spilonema, Synalissa micro- 
cocca, Collema nummularium , Omphalaria Girardi et nummularia, 
Squamaria Lagasce , Lecanora Schleicheri , carphinea , olivacea , Dirina 
repanda , Urceolaria ocellata , Lecidea opaca , mammallaris , albilabra , 
Chiodecton myrticola , Arthonia phlyctiformis, cϾsiella etc. In regione 
Algeriensi , quæ in plurimis cum Gallia mediterranea convenit, nonnullæ 
tamen degunt species peculiares , ut Physcia intricata , villosa, Glypho- 
lecia candidissima , Peltula radicata , Lecanora esculenta , endocarpea , 
Opegrapha stictica, Duriei, Platygrapha albocincta, Arthonia ramosula, 
albopulverea , variiformis , Mycoporum attenuatum , Verrucaria amphi- 
bola, gibba , Thelocarpon albidum , Endocarpon tenellum etc. — In re- 
gione Tunetana Algeriensi vicina observata fuit satis singularis Évernid 
ramalinoides. 

Regiones adhuc maritimæ in Gallia species quasdam sibi proprias pro- 
ferunt saxicolas , ut Roccellas, Physciam aquilam , Ramalinam scopulo- 
rum, Chiodecton petreum , Verrucariam mauram, Lichinas. 

Physiognomia lichenosa in regionibus sylvaticis temperatis numero 
et frequentia Graphideorum formis infinite variantium, in temperatis et 
frigidioribus numero et frequentia Cladoniarum , Caliciorum et Parme- 
liarum eminet. Sed in his rebus characteres vegetationis siepe adhuc 
quærendi sunt in defectu specierum nonnullarum, quæ in confiniis 
reperiuntur, statibusque diverse evolutis, aut fructiferis, aut solum ste- 
vilibus. 


( 256 ) 

Zona alpina vel subalpina copia individuorum præcellit (1), at numerus 
ibi specierum longe inferior quam in zona temperata. Zona meridionalis 
arida , omnium pauperrima, pauciores continet species quam alpina et 
individuorum cujusvis numerum multo minorem quam zona temperata. 

Quod ad soli indolem adtinet, lichenes plurimi ad saxa granitica ob- 
venientes regiones mere calcareas fugiunt; tales sunt Spherophora , 
Stereocaula , Umbilicarie , Parmelia conspersa , Lecidea geographica , 


(1) Observetur, in Lapponia, vegetationem ceteram tantum depauperatam profe- 
rente, lichenes non modo primum locum tenere tamquam familiam vegetabilem 
speciebus ditissimam ( 2» loco a Muscis, 5" a Cyperaceis, 4? a Gramineis etc., eo 
respectu occupatis), sed adhuc numero maximo individuorum, ita ut ii molem sum- 
mam vegetationis omnis (quoad spatium quod obtegunt) efficiunt. ( Cf. Whlnb. Fl. 
Lapp p. Lvir). 


In Lapponia species phanerogamæ sunt 656, Lichenes circa 250 — 55 pro C; in 
Suecia Phanerogamæ 1250 , Lichenes 566 — 29 pro €; in Gallia Phanerogamæ ( spe- 
ciebus prope æque perceptis ) circa 5400 , Lichenes 514 — 15 pro C. l 


Intensitas variarum partium vegetationis lichenosæ in Gallia Scandinaviaque compa- 
ratæ tabula adnexa declaratur , numerum excipiens specierum solum frequentissima- 
rum cujusvis tribus. Inde elucet, hanc vegetationem in Scandinavia,.licet ea in 
plurimis tribubus numerum in‘eriorem specierum offerat quam in Gallia, tamen 
speciebus [requenlissimis , copiose distributis, jam solis respectis superiorem se 
præstare. In Gallia summatim 121 species frequentissima e totis 514 inveniuntur — 25 
pro € ; in Scandinavia 128 e. 566 — 55 pro C, et in Lapponia proportio eadem multum 
augetur. Sed observetur, ex his speciebus frequentissimis fruticulosas vel foliosas 
( Tribuum VII-XVI ) in Gallia computatas esse modo 56, in Scandinavia vero 60, ut 
intelligatur differentiam hic præcipuam prodire formis maxime evolutis et magnitudine 
eminentibus numero individuorum in terris septentrionalibus valde auctis. 


In Gallia, Scandinavia. Gallia. Scandinavia. 
I-- LICHINEIL..-; 9:22.52 » 1 SE AVETE c € 23 27 
IM COLLEMEI. 4.5... 5.5. 5 2 XII. RAMALINEI........... 3 6 
I. MYRIANGIEI.......... » » XIII. CETRARIEI. .........- 2 6 
IV. CALICIOIDEI.......... 7 5 XIV. PELTIGEREI.......... 4 8 
V. SPHÆROPHOREI ..... » 1 XV. PARMELIEI........... 14 16 
NI: BJEOMYGELS. «22.222 1 1 XVI. GYROPHOREI........- 2 7 
VII. CLADONIEI............ 9 1) EXVUE AT ECANOREI--.---.e 51 27 
VIII. STEREOCAULEI. ..... » 4 XVIII. LECIDEINEI......... 18 24 
IX ROGCELLEDS 222r » » XIX. XYLOGRAPHIDEI..... » 1 
XOTSIPHÜLDEN.. eresie? » » XX. GRAPHIDEI.........-- 11 1 
X1; JUSNEEJ2 ee { 1 XXI. ENDOCARDPEI........- 12 ə 


25 27 = 120 


(-251 ) 

fuscoalra ete. Solum calcareum e contrario vegetationem præbet liche- 
nosam, licet pauperiorem , at speciebus plurimis privam, quales sunt 
Placodium fulgens , candicans , Squamaria crassa. lentigera , Smithii , 
Dirina repanda , Gyalecta exanthematica , Lecidea vesicularis , decipiens, 
lurida , Limboria sphinctrina , Synalissa symphorea , Omphalarie etc. 
Ad saxa vero calcarea simul lichenes erustacei, saxorum graniticorum 
primitus incole, facie coloreque nonnihil mutantur, facileque thallus 
eorum dealbatur, interdum tumidulus evadit et superficie fere pulvera- 
ceus, vi caleis mechanice absorptæ accidentali, decolorante dissolvente- 
que; quare ad calcem form: abnormes vel ecrustaceæ specierum thallo 
normaliter tenui præditarum frequenter proveniunt. Ad calcem similiter 
frequenter obvia sunt apothecia, quorum thallus obsoletus vel gonidiis 
solum indicatus inter particulas externas saxi inspersis, immersa , lapi- 
dem cavantia ob vim vitalem, aquam acidumque carbonicum attrahentem 
qui dein elementa calcarea subjacentia sensim dissolvunt diluuntque. 

Uniformitas vegetationis lichenosæ in plagis vastissimis inutiles reddit 
distinctiones provinciarum plurium in flora terr: singulæ, ut Gallize, qua 
hic solum occupamur. Diversitates tamen, speciebus paucis manifestæ, non 
desunt, ex. gr. inter Galliam occidentalem, his stirpibus cryptogamis 
ditissimam et in qua insignes adsunt Sticta aurala , limbata , Gomphillus 
calicioides , Lecidea lutea , Graphis Smithii , anguina , Opegrapha len- 
liginosa , Stigmalidium crassum , Chiodecton petræum , et inter Galliam 
orientalem? a; cel. Mougeot eximie exploratam , ubi vigent Phylliscum 
Demangeonii, Coniocybe hyalinella, Evernia prunastri et Chlorea 
vulpina , hæ binæ fructiferæ , Agyrium rufum , Xylographa flexella etc. 

Statisticas rationes distributionis lichenum per Europam totam diver- 
sasque terras, vel ejusdem vel exoticas, tabula sequens exponit, qua 
numeri specierum cujusvis tribus comparatur, prout eædem in Gallia 
(Algeriaque ) , Scandinavia , Europa tota , Guyana gallica (ut exemplum 
planitiei tropicæ), ditione chilensi demumque in tota tellure disper- 
liantur. 


(258) 


Species Galliæ.  Seandin. Europe. Guyane. Chilenses. Totius terrse. 


I. LACHINE iiit «eter. 6 5 zi — o— 10 
XL: COELEMEI......:.-«-- 46 22 56 5 12 76 
HI. MYRIANGIEI ......... 1 -— 1 — 1 9 
IV. CALICIOIDEI......... 21 21 31 — 1 34 
v. SPH;EROPHOREL.... 3 2 3 — 4 5 
Vi BXOMYGEIO: IR 3 4 Á — 2 13 
VII. CLADONIEI......;.... 23 25 25 2 16 40 

VIII. STEREOCAULEI ...... 9 7j 9 -— 3 11 
IX. JBOGGEEEEL. 2... 3 — 3 — Á 8 

X- SIPHUELEL3....-..- A 2 2 — 2 8 

XE VUSNERT...- 05. aas 4 2 5 — Á 8 
XII. RAMALINEI........... 14 13 17 9 MA 37 
XIII. CETRARIEI........... 7 8 10 — 3 17 
XIV. PELTIGEREI.......... 1 13 12 — 6 16 
XV PARMELIEL 5: :-- 47 34 51 8 38 100 
XVI. GYROPHOREI......... LET 10 AA — 2 20 
XVII. LECANOREI........... 89 73 109 27 47 212 
XVIII. LECIDEINET.......... 108 83 140 25 33 182 
XIX. XYLOGRAPHIDEI.... 4 2 4 — — 5 
XX. GRAPHIDEIL........... 50 13 64 60 23 224 


514 366 624 187 222 (1) 4464 


Animadversiones nulle addantur tabulæ huicce, unde varia elucent 
momenta quomodo hæc vegetabilia per diversas terre partes distri- 
buantur. Notetur solum, in Guyana gallica e speciebus cognitis 187, 
modo 15 esse europæas, in Chili vero europæas dimidiam prope consti- 
tuere partem hujus vegetationis. E terris Europæ Gallia numero specie- 
rum est ditissima. 


(t) Ditio Chilensis certe minime cognita e terris comparatis, quare numerus eidem 
allatus specierum in tribubus variis absque dubio multum est augendus. Quæ pro 
Guyana gallica afferuntur, vix nisi lichenes corticolas respicit. Facile ceteroquin patet, 
numeros hos fere omnes, præsertim eos, qui vegetationem totius terræ exprimunt , 
studiis ulterioribus haud parum augeri. Tribus Xylographideorum parum adhuc 
est cognita. 


In America boreali (septentrionali et temperata) e speciebus cognitis 305 sunt 
europe: 236 , extra-europææ 67. 


( 259 ) 

In sequentibus synonymia precipua cujusvis speciei observationesque 
haud paucæ exponuntur, at descriptiones vel diagnoses non dantur nisi 
specierum minus cognitarum (generum presertim difficiliorum ) et 
novitiarum. Censemus ceteroquin, ipsum jam locum in dispositione rite 
faeta speciebus singulis adtributum, iisdem determinandis multum 
conferre debere, characteresque vere distinctivos verbis paucissimis 
optime exprimi. Collectiones deinde jam plurimæ editæ exstant liche- 
num, quibus citandis typos specierum sat facile consulendos fere omnium 
indicare licuit. 


Quod ad terminologiam adtinet, sensum vocabulorum quorumdam hic 
adhibitorum breviter explicare veniam quæsimus. 


Granula gonima exprimunt granula chlorophyllina plus minus rotun- 
data, viridi-pallescentia vel glaucescentia nuda. Gonidia ab iis differunt 
colore lætius viridi et membrana cellulari distincta, qua involuta sunt, 
formamque solito habent sphæricam. Gonidia hymenea gonidia peculiaria 
sunt minora, quæ in thalamio obveniunt Endocarpeorum quorumdam, 
suntque vel sphærica vel oblonga. 


Epithallus superficiem externam sistit strati corticalis coloratam indu- 
ratamque, æque ac epithecium superficiem superam hymenti (sive 
thecii ) (1). Epithallus haud raro deficit, aut in particulis thalli sparsis 
(soredia), aut undique in thallis leprosis vel extus subfarinosis , opacis. 


Hypothecium et perithecium termini sunt synonymi , solum illud vulgo 
ad apothecia accommodatur discoidea, hoc ad apothecia clausa ( pyreno- 
dea); excipulum eorum (proprium, ut dicunt) vel stratum excipulare 
designat. Paraphyses et thecæ e parte subhymeniali ejusdem oriuntur. 


Thecium seu Hymenium contentum hypothecii indicat; thalamium 


(1) Epithecium in Pyrenodeis et sæpissime in Pertusariis contrahitur punctiforme- 
que evadit, atque margine tunc, in apotheciis immersis, thallino (ostiolo) vel, in 
emersis , modo peritheciali cingitur, at « poro » nullo, ut male dicunt auctores , con- 
stituitur vero, sed orificium exhibet semper elementis ( plerumque filamentosis ) ostio- 
laribus et gelatina hymenea (siccitate inilurata ) clausum ; obturaculum autem hocce 
neutiquam expellendis sporis obstat, at contra ( accedente humore athmosphærico ) 
lubricando maxime favet. In Graphideis epithecium sæpe est angustatum rimiforme, 
in.Gyrophoreis contortum. Epithecium pertusum, poriforme, apertum, fructus 
emortui vel enucleati est signum. 


( 260 ) 
thecasque complectitur et materia gummosa , lichenina (1) perfunditur, 
quam gelatinam hymeneam nominavimus. 

Thalamium e paraphysibus consistit vel in quibusdam lichenibus , tex- 
tura varia componitur, sæpius tum confuse cellulosa; raro modo vestigia 
paraphysium exhibet. Thecas fovet expulsionique sporarum inservit. 

Sterigmata sunt cellulæ plus minus elongatæ apice (singula singulum ) 
spermatia emittentes; denominationem vero basidas ( promiscue apud 
auctores cum illa sterigmatum adhibita ) specialiter adscribere fas sit par- 
tibus analogis pycnidum , sporas (stylosporas, acrosporas) horum orga- 
norum proferentibus. Res ita diverse diversis etiam distinguendæ viden- 
tur nominibus. Arthrosterigmata dicimus sterigmata elongata articulis 
plurimis brevibus composita, singulis (saltem superioribus) sperma- 
tiferis (2). Fieri potest, ut cellula sterigmatea vel articulus quivis 
sterigmatis compositi spermatia vicissim plura producat, ad saltem uni- 
cum tantum modo iis normaliter uno tempore infixum conspicitur. 

Addatur , ut ubi de formis quibusdam inferioribus vel infimis ambiguis 
ad fungosque accedentibus non liqueat, an ex classi lichenum adnu- 
merentur , characteres microscopici sequentes lichenosi sint consulendi. 

1) Thallus saltem gonidiis sepissime manifestus, vel adhuc cristallis 
octoédricis oxalatis calcici et denique rarius granulis amylaceis lenticu- 
laribus sparsis. 


(1) Licheninum chemistæ hanc substantiam amyloideam dicunt, quæ aquam imbi- 
bens valde lubrica evadit adminiculumque ita sporis maturis ejiciendis efficit. Iodo 
hæc gelatina sepissime cœrulee tingitur; aliis vinose rubet , raro solum lutescit. 

(2) Terminos obscuros vel sensus vagi erroncive fugere utile sit, quales apud au- 
ctores lichenographicos adhuc abundanter occurrunt. De sporis ex. gr. loquentes, eas 
dicunt « onisciformes, hirudiniformes , subnymphæformes, oblongo-dacryoideas , dy- 
blastas, subminutas , annulatas ( vel adhuc annulis moniliatis), cymbiformes, bisco- 
liiformes , soleæformes, limbatas, virguliformes » etc.; vocabula vero ejusmodi , quibus 
precipue DD. Montagne et Koerber delectari videntur, perceptionem ullam claram 
statuique anatomes hujus ævi convenientem vix exprimant, eur ea rejicienda esse 
haud temerarie judicetur. Alia eorum nimis sunt horrida, alia notione solum superficiali 
imbuta vel haud rite definita facillimeque verbis explicatioribus substituenda. — Ani- 
madvertatur adhuc, me denominatione apotheciorum modo systema vel apparatum 
intelligere ex organis fructus propriis compositum , nec simul partes receptaculares 
thalli, quas iis perperam adscribunt auctores. Itaque, quando dicitur « apothecia a 
thallo formata » (Mont. Guyan. p. 45, Syll. p. 555), hoe mex videndi rationi in- 
signit^r est absonum. — Observationes ille criticæ non omnino superflnæ existi- 
mentur; « veniam petimus damusque vicissim. » 


(2641) 

2) Apothecia gelatinam hymeneam licheninam plerumque copiosam 
continentia (1). 

Cognitio horum vegetabilium accuratior hodie apud botanicos valdé 
est rara, qnod a defectu librorum bonorum et ab opinione præjudicata 
multum pendet difficultatum lichenographiæ. Revera autem , ut jàm dixi- 
mus, ea disciplina non magis difficultatibus est obnoxia quam plurimæ 
alie , immo satis facilem illam erederemus , si rite percipiatur; quam 
sententiam libellus hicce probare studebit. 


(1) In fungis paucissimis particulas quasdam vel vestigia ejusdem substantiæ fructus 
eorum ostendunt, ex gr. in Septoria ulmi ( indicante cel. H. Mohl. ) et, inter the- 
casporos, Peziza vesiculari ( quoad thecas, indic. D. Herm. Hoffmann), Sphæria 
Desmazierii Berk. et Sph. confluente ( quoad obturaculum gelatinosum peculiare 
thecarum ). 


( 262 ) 


ENUMERATIO SYNOPTICA 


LIGHENUM GALLIÆ ET ALGERLE 


ADDITIS OBSERVATIONIBUS SYNONYMIAQUE PRÆCIPUA. 


CLASSIS | LICHENUM. 


Familia I. — COLLEMACEI. 


Thallus coloris nigri, fusci, olivaceo-obscuri, raro cinerascen- 
tis, forma varius, sectione nitida tota obscura, paucis ad partem 
albicante. Granula gonima vel moniliformiter ordinata vel varie di- 
spersa in substantia thalli gelatinosa. Thallus rarius æqueliter cellu- 
losus. Apothecia endocarpea , aut sepius lecanorina vel biatorina. 


Trib. 1. — LICHINEI, 


Thallus nigrescens vel obscure fuscus, satis fragilis, filiformis 
vel cæspitose fruticulosus aut depresso-radiatus. Granula gonima 
moniliformi-connata vel varie concreta, glaucescentia vel cæru- 
leo-virentia. 


I. GONIONEMA Nr. Classif. 2, p. 163. 


1. G. velutinum ( Collema Ach. Syn. p. 329, Smrf. Crypt. Norv. 
exs. 11 ). Thallus filiformis , flexuoso implexus ; granula-gonima . 
majuscula serie unica concatenato - concreta , axem consti- 
tuentia fili thallini ; apothecia patellaria parva fusca. — E Galliæ 
montanis , forsan Vogesis, hoc vidi. 


( 263 ) 


II. SPILONEMA Bory. 


Thallus cylindricus tenellus , fruticulose ramosus, intus granulis goni- 
mis magnis, stratis transversis, extus tenuiter et inæqualiter cellulo- 
sus ; apothecia lecideina , paraphyses crassulæ articulatæ ; spermogonia 
arthrosterigmatibus munita. 


1. Sp. paradoxum Dorn. Thallus fusco-nigricans opacus, altit. vix 
2 millim., ramulis subsecundis apothecia lentiformia immargi- 
nata ; sporæ 8'* incolores simplices , paraphyses 6-articulatæ. 
Gelatina hymenea iodo intense cœrulescens, dein violaceo- 
obscurata. — Ad saxa micaceo-schistosa prope Cannes Galliz 
meridionalis lectum a Dre Bornet. ( Stigonema mamillosum 
[ Lyngb. ] Ag. speciem vicinam sistere videtur ). 


IIl. EPHEBE Fr., BorN. 


1. K. pubescens Fr. 5. Orb. Veg. p. 356, DR. Alger. p. 214, Born. 
Eph. p. 14 et fig., Desmaz. Cr. Fr. 2° sér., 226, Nyl. L. P.1; 
Cornicularia Ach. Syn. p. 302, Moug. St. Vog. 358 ; Stigonema 
atrovirens Ag. etc. — In rupibus humidis Galli: haud rara; in 
Algeria. Affinis precedenti , sed apotheciis endocarpeis. 


IV. LICHINA Ac. 


i. E. pygmæn Ag. Spec. p. 105, f. 1-6, DR. Pl. Hisp. n° 25, Tul. 
Mem. Lich. p. 187, t. 9; Chondrus pygmeus Lam.*, Desm. Cr. 
Fr. 2* éd., 901. — In scopulis maritimis passim. Thallus com- 
pressus. 


2. L. confinis Ag. ibid. DR. ibid. n° 26, Tul. ibid. p. 183, t. 10. 
f. 12-18. — Hab. ut præcedens, sed rarior. Thallus teretiusculus. 


V. PTERYGIUM Nvyr. Classif. 2, p. 163, in Bull. Soc. Bot. 1854, 
p. 328. 


1. Pt. centrifugum Nyl. l. c.; Parmelia filiformis Garov., Nyl. 
Coll. Gall. mer. Pyr.p. 15. — Ad saxa calcarea prope Bagnères- 
de-Bigorre in Pyrenæis. Thallus radiato-laciniatus. 


( 264 ) 


Trib II. — COLLEMET. 


Thallus membranaceus, lobatus, laciniatus, raro fruticulose ramo- 
sus, siccus rigens, crassior salis firmus, humidus turgidas ; gra- 
nula gonima glauco-virentia, vel moniliformiter disposita vel varie 
agglomerata vel demum singulatim dispersa. Apothecia lecanorina 
aut biatorina, aut minus frequenter endocarpea. 


I. SYNALISSA DR. Alger. p. 211 (1). 


A. — Thallus fruliculose divisus , apicibus obtusis. Gelatina hymenea in altera 
specie iodo non tincta , in altera carulescens. Sp. 1-2. 


1. S. symphorea. Collema symphoreum DC. Fl. Fr. 2, p. 382; 
Collema synalissum Ach. L. U. p. 640, Syn. p. 317; Synalissa 
lichenophila DR. Alger. p. 211; Syn. Acharü Trevis., Hepp. 
Fl. Eur. 89. — Ad saxa calcarea passim. Tota nigra. 


2. 8$. conferta Dorn. Thallus minutus fruticulosus, sepe dicho- 
tomus, ramisque obtusiusculis nonnihil flexuosis, aqua immersus 
rubricosus, apothecia et spermogonia terminalia vel subtermi- 
nalia; sporæ 8"* elipsoideæ , longit. 0,011-16 millim., crassit. 
0,006-0,010 millim. Gelatina hym. iodo cærulescens. — Ad saxa 
granitica prope Cannes lecta a Dre Bornet. Precedente multoties 
minor. Paraphyses distinct: , tenuiter articulatæ. 


B. — Thallus granulosus , intus e globulis gelatinosis (compositus singuli granula 
gonima 1-4 continentes) et ex elementis filamentosis parcis. Apothecia en- 
docarpea ; gelatina hymenea iodo vinose rubens. Sp. 5. 


3. S. mierococea Born. et Nyl. Thallus niger e granulis consistens 
minutissimis nodulosis vel rotundato-pyriformibus (0,25 millim. 


(1) Jam antea animadvertimus, res quidem inter se valde discrepantes continere 
genera Synalissam, Collema et Leptogium , sed ea in plura separare genera vix ullius 
esse utilitatis, quum subdivisionibus-variis stirpes varias specierum continentes pro- 
positum idem, ni fallimur, assequatur. Non negandum tamen, in familia Lichenac o- 
rum genera quidam distinctionibus levioribus inniti. Ita certe Roccella, Dirina et 
Chiodecton analogias manifestas offerunt , licet in systemate longe invicem sunt dis- 
jicienda. Simul non prætervidendum species formis recedentibus etiam in generibus 
lichenum superiorum obvenire, ut PAyscia flammula (Ach. sub Dufourea), Placo- 
dium scorigenum (Mont. sub Evernia ). Olim indicavimus statum anomalum Lecideæ 
vesicularis « squamis dactylino-deformatis » cavis, elongatis , cylindricis. 


( 265 ) 
latitudine vix excedentibus), in aqua submervis lucemque versus 
visis rubricosis; sporæ 8"®ellipsoideæ, paraphyses graciles; sper- 
matia vix 0,001 millim. longiora. — Ad saxa micaceo-schistosa 
prope Cannes Gallix meridionalis lecta a Dre Bornet. 


C. — Thallus tenuis effusus. Apothecia immersa endocarpea; gelatina hymenea 
iodo fulvescens. Sp. 4. 


4. S. picina Nyl. in herbar. variis. Coll. pulposum var. diffracto-areo- 
latum Scheer. Enum. p. 259 (sed impurum). Thallus ater in- 
equalis, obducens vel dissociatus ; thecæ polysporæ, sporæ elli- 
psoideæ, paraphyses valde graciles. — Tortulas et alios muscos 
obducens, prope Parisios et a Dre Lenormand ad Vire observata. 


Il. OMPHALARIA DR. et Mont., Nyrt. Classif. 2, p. 164. 


1. ©. Girardii DR. et Mont. Alger. p. 199, t. 18, f. 4, Nyl. Alger. 
p. 320. (Verisimiliter Coll. elveloideum Ach. L. U. p. 641, Syn. 
p. 948). — Ad saxa calcarea in Gallia merid. rarius et in Algeria. 

2 ©. pulvinata (Collema stygium var. pulvinatum Schær. Enum. 
p. 260, L. U. 435), Nyl. L. P. 103. — Ad saxa calcarea Gallice 
meridionalis et mediæ usque ad Parisios ( Moret). Præcedente 
minor, magis divisus. 


3. ©. nummularia DR. Alger. p- 200, pr. p., Nyl. Alger. p. 320. 


— Algeria, variis locis. Thecæ polysporæ, sporis saltem usque 
ad 24. 


4. ©. nummularioides Nyl. Alger. p. 321. — Ad rupes calcareas 
prope Constantine (Balansa). Vix differens a sequente. Sporæ 8^* 
ellipsoideo-fusiformes. 


5. ©. phylliscoides Nyl., l. c. — Ad saxula dolomitica prope Mons- 
pelium. Sporæ 812 ellipsoideæ, longit. 0,010-11 millim., crassit. 
fere 0,001 millim. in thecis cylindricis. 


IIl. COLLEMA Acua., emend. defin. 


À. — Thallus vix ullus (granulis gonimis inter particulas substrati sparsis) , an 

vero semper ? Apothecia bialorina, paraphyses graciles anastomosantes ; 
gelatina hymenea non iodo colorata. Sp. 4. 

1. €. anomalum Nyl. in herb. Thuret. Apothecia fusca vel fusco- 

rufescentia depressa immarginata plana, latit. 0,5 millim. vel 


Tome XXI. 20 


( 206 ) 


parum ultra; sporæ 87* ellipsoideæ multiloculares (fere murali- 
divise), longit. 0,021-29 millim., crassit. 0,009-11 millim. — 
Supra terram arenosam prope Cannes Galli: meridionalis lecta 
a D. Bornet. 


B. — Thallus crustaceo-d?ffractus, intus alveolis rotundatis excavatus , elementis 
filamentosis nullis. Apothecia innata, paraphyses articulate , sporæ sim- 
plices; gelatina, hymenea iodo cœrulescens. Sterigmata simplicia tenuia. 
Sp. 2-5. 

2. €. diffraetumns Nyl. Nouv. Classif. Lich. 2 mém., p. 198. Thal- 
lus olivaceo-ater, passim cæsio-pruinosus, areolato-diffractus , 
apothecia obscure fusco-nigra concaviuscula, singulum in pro- 
tuberantia parva areolæ thallinæ insidens, vix 0,4 millim. latiora, 
margine thallino valde obtuso iis fere concolore; sporæ 8"* elli- 
psoideæ simplices longit. 0,011-15 millim., crassit. 0,005-8 
millim.— Ad rupes calcareas prope Beaucaire Galliæ meridionalis, 
immixtum cum Pannaria triptophylla var. cæsia (Duf.). 


3. €. pyrenopsoides. Lecanora pyrenopsoides Nyl. Coll. Gall. mer. 
pyren. p. 15 (1). — Ad saxa calcareo-schistosa prope Luchon 
(Cazaril), loco humidiusculo. Thallus fusco-niger opacus tenuis 
granuloso-areolatus, vel fere continuus, scabriusculus, apothecia 
concolora urceolata. 


C. — Thallus umbilicalo - adfizus , intus alveolis aliis majoribus aliisque minori- 
bus excavalus, cavitatibus cylindricis tubulosis nullis. £poræ simplices; 
gelatina hymenea iodo cœrulescens. Sterigmata et spermatia ut in Omp ha- 
lariis. Sp. 4-5. 


4. €. nummularium Duf. Nyl. Alger. p. 319; Omphalaria num- 
mularia DR. et Mont. Alger. p. 200, pr. p. — Ad saxa calcarea 
prope Beaucaire Galli: merid. et in Algeria. Apothecia pla- 
niuscula. 


5. €. nodulosum Nyl. in hb. Lenormand. Thallus niger, obsolete 
cæsio-niger, nodulosus , conglebatus , glomerulos efficiens maju- 
sculos, apothecia fere concolora vel obscure rufescentia, parum 
impressa, extus sæpius vix conspicua, licet copiosa; sporæ 8n 


(1) Olim hane speciem Lecanoris junxi, neglecto examine granorum gonimorum, 
quæ locum eidem hic potius quam inter Pannarieos indicent. 


( 267 ) 
oblongæ simplices, longit. 0,011 millim , crassit. 0,006-7 millim., 
paraphyses tenuiter articulate. — Ad saxa calcarea prope Mimatem 
( Mende), lectum a Prost (hb. Lenorm.) 


D. — Thallus corrugatus , interdum nonnihil lobatus , intus granulis gonimis mo- 
niliformi-dispositis. Sporæ simplices; gelatina hymenea iodo vinose rubens. 
Sterigmata simplicia. Sp. 6. 

6. €. ehalazamum. Ach. L. U. p. 630, Syn. p. 309, Zw. Exs. 164.— 
In Gallia rarius. Sporæ ejus sunt ellipsoideæ; atque specie vix dif- 
ferat a C. myriococco Ach., in quo eædem sphæricæ. 


E. — Thallus imbricatus , granula gonima in alveolis rotundatis inclusa , cavita- 
tibus tubulosis (cylindricis) distinctis, implexis. Apothecium (unicum 
visum) endocarpeum, paraphyses vix ulle , sporg septato-divise; gela- 
tina hymenea iodo vinose rubens. Spermogonia arthrosterigmatibus. Sp. 7. 


7. €. panmariums Nyl.in hb. Roberge. Thallus fuscescens squa- 
moso - imbricatus, squamis sepius oblique erectis, aggregatis , 
margine crenatis; sporæ ovoideæ 5-7-septatæ (et septulis parcius 
longitudinaliter divisæ), longit. 0,020-23 millim., crassit. 0,008- 
9 millim. — Ad latera lacus cujusdam , prope Calleville Galliæ 
occidentalis, lectum a D. Roberge. 


F. — Thallus membranaceus, lobatus , laciniatus, intus granulis gonimis omnium 
fere specierum moniliformi-seriatis. Apothecia lecanorina , rarissime bia- 
torina, spore septato-divisa , gelatina hymenea iodo cœrulescens. Spermo- 
gonia arthrosterigmatibus. Species maxime evolulæ generis. Sp. 8-22. 

a. Spore ovoideæ. Sp. 8-19. 

8. €. auriculatum Hoffm. Fl. Germ. 2, p. 98, Zw. Exs. 169 A et B, 
(170 est var. ceranoides Schær.) ; Coll. granosum Schær. Enum. 
p. 253, t. 10, f. 3, L. H. 432. Lamina tenuis thalli iodo mox 
sanguineo-rubens. — Ad rupes. A cel. L. Dufour specimen hujus 
( verisimiliter pyrenæum) obtinui , sed absque indicatione loci. 


9. €. flaccidum Ach. Syn. p. 322, Moug. St. Vog. 1059, Fr. L. S. 
exs. 135 , Zw. Exs. 166 ; Coll. rupestre Schær. Enum. p. 252, 
L. H. 412. Lamina tenuis thalli iodo nec mox, nec desiccata san- 
guineo-rubens. — Ad rupes sylvaticas et arborum truncos in 
Gallia passim. 


10. €. furvum]Ach. L. U. p. 550, Syn. p. 323. Lamina tenuis thalli 
iodo tantum desiccata ( lichenino ) sanguineo-rubens. — Ad rupes 
et lapides in Gallia rarius. 


( 268 ) 
M. €. melænum Ach. L. U. p. 696, Syn. p. 315, Moug. St. Vog. 
455, Fr. L. S. exs. 134, Zw. Exs. 154 et 155, Desmaz. Cr. 
Fr. éd. 2, 586 ; Coll. jacobeæfolium DC. Fl. Fr. 2, p. 384, DR. 
Fl. Alger. p. 205; Coll. multifidum Scheer. Enum. p. 254, L. H., 
418-422. — Ad saxa calcarea Galli: frequens, et in Algeria. 


12, €. plieatile Ach. L. U. p. 635, Syn. p. 344, Fr. L. S. exs. 96, 
Zw. Exs. 156, A, B (et C minus), DR. Alger. p. 202. — Ad 
saxa in Gallia meridionali passim, et in Algeria. Coll. turgidum 
Ach. Syn. p. 313, vix specie differre videtur, nec Coll. fluviale 
Ach. L. U. p. 636, Syn. p. 314. 

13. €. pulposum Ach. Syn. p. 311, Fr. L. S. exs. 303, Moug. St. 
Vog. 1051, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 585, DR. Alger. p. 205, 
Schær. Enum. p. 259, A et B, t. 10, f. 5, L. H. 428-430, Zw. 
Exs., 160, 161, 163, 165; C. crispum DR. Alger. p. 205, pr. p. 
— Ad terram et lapides calcareos in tota Gallia frequens; etiam 
in Algeria. Coll. tenax Ach. L. U. p. 635, Syn. p. 314, nonnisi 
varietas ejusdem minor apotheciis sparsis fere immersis; simi- 
liter varietates sistunt Coll. hydrocharum Ach. L. U. p. 643, 
Syn. p. 314, et Coll. compactum Ach. Syn. p. 313, Zw. Exs. 
160, et Coll. prasinum Ach. Syn. p. 312, et Coll. formosum 
Ach. Syn. p. 911. 


14. €. limosum Ach. L. U. p. 629, Syn. p. 309, Fr. L. S. exs. 302. 
Verisimiliter varietatem efficit depauperatam præcedentis, thallo 
tenui prasino adglutinato circa apothecia majuscula plana, vel 
fere obliterato. — In Gallia ad terram rarius. 


45. €. erispuma Ach. Syn. p. 312; Coll. concinnum Flot. ex Zw. 
Exs. 159. Differt precipue a C. pulposo marginibus thallinis 
apotheciorum granuloso-crenatis. — In Gallia ad terram passim. 


16. €. biatorinum Nyl. in hb Lenormand. Thallus fuscus vel fu- 
scovirescens, granuloso-lobulatus, imbricatus, a pothecia biato- 
rinarufescentia; sporæ ovoideæ longit. 0,025-28 millim., crassit. 
0,011-12 millim. Accedit structura anatomica thalli ad Leptogium 
pusillum. — Ad terram caleaream prope Parisios; in Gallia 
occidentali, Vire, lectum a Dre Lenormand. 


17. €. eheileum Ach. L. U. p. 620, Syn. p. 310, Moug. St. Vog. 
1056, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 228, 229, Nyl. L. P. 4; Coll. 


( 209 ) 
granosum DC. Fl. Fr. 2, p. 382; Coll. crispum B et y DR. 
Alger. p. 205; Coll. crispum Schær. Enum. p. 25, L. H. 425; 
Coll. plicatile Moug. St. Vog. 456; Coll. cristatum Flot. ex Zw. 
Exs. 457 et 158 ; Coll. monocarpum Duf. mscr. (est var.). — Ad 
terram et lapides calcareos frequentissimum (1). Margo thallinus 
apotheciorum granulatus. 


18. €. verruciforme. Coll. furvum var. verruciforme Ach. L. U. 
p. 690, Syn. p. 323, Scheer. Enum. p. 253, L. H. 446 (at non 
in omnib. ex.). Thallus fusco-virens firmulus dense lobatus vel 
complicato acervulatus, apothecia fere concolora parva, im- 
mersa, plerumque punctiformia vel endocarpea, a margine cras- 
siusculo thallino cincta; sporæ 8 irregulariter ellipsoideæ, 
utroque apice obtusat:e , intus obsolete cellulose divise, longit. 
0,011-16 millim., crassit. 0,007-9 millim. — Ad truncos arbo- 
rum in Gallia rarius. 


19. €. mierophylluzn Ach. L. U. p. 630, Syn. p. 310, Moug. St. 
Vog. 948, DR. Alger. p. 208, Zw. Exs. 168, Desmaz. Cr. Fr. 
sér. 2, 227, Nyl. L. P. 5; Collema nigrescens 8 microphyllum 
Schær. Enum. p. 252. — Ad truncos arborum, ulmorum po- 
pulorumque presertim, in Gallia frequens; etiam in Algeria 
adest. 


b. — Spore angustatæ vel fusiformes. Spec. 20-22. 


20. €. nigrescens Ach. L. U. p. 646, Syn. p. 321, DC. Fl. Fr. 2, 
p. 384, Moug. St. Vog. 164, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 587, Fr. 
L. S. exs. 69, DR. Alger. p. 207; Coll. vespertilio Hoffm. PI. Lich. 
t. 37, f. 2 et 3; Coll. nigrescens « vespertilio Schær. Enum. p. 
252. L. H. 410. — Ad truncos arborum, precipue populorum, 
salicum et ulmorum, in tota Gallia satis frequens. Etiam in 
Algeria. 


21. €. aggregatum Nyl. Alger. p. 318, Desmaz. Cr. Fr.2 sér. 230; 
Coll. fasciculare var. aggregatum Ach. L. U. p. 648, Syn. p. 


(1) Collema rivulare Ach. Syn. p. 526, Fr. L. S. exs. 298, est species affinis, 
thallo firmiore, in Gallia forsan nondum observata. Thallus ejusdem totus pariter est 
texturz cellulose. Quod sub nomine « C. cheilei » in Fr. 1; c. 504 distribuitur, est 
Leplogium spongiosum 'Sm.) macrum. 


( 270 ) 
317; Coll. fasciculare Fr. L. S. exs. 50, Mont. Chil. vi, p. 219, 
Coll. thysaneum Moug. St. Vog. 453, DR. Alger. p. 208. Thallo 
firmiore, minus dilatato, nec radiatim rugato, differt a præce- 
dente. — Ad truncos arborum et muscos in Gallia passim 


22. €. conglomeratum Hoffm. Fl. Germ. p.102, Nyl. Alger. p. 319, 
Zw. Exs. 167, Nyl. L. P. 102 ; Coll. fasciculare var. conglome- 
ratum Ach. L. U. p. 640, Syn. p. 317. Lamina tenuis thalli iodo 
soluto immersa, desiccata sanguineo-rubens; qui color ruber 
aqua addita mox evanescit. — Ad truncos arborum, præsertim 
populorum ulmorumque prope urbes, in Gallia haud rarum (1). 


IV. LEPTOGIUM Fn., emend. defin. 


A. — Thallus crustoformis , lobulato-aggregatus vel granulosus. Sp. 1. 


|. L. byssinum Zw. Exs. 174; Collema byssinum Hoffm. Fl. G. 
p. 105. Thallus cinerascens tenuiter corallinoideo-granulosus , 
effusus, valde friabilis, apothecia biatorina pallida vel obscure 
rufa; sporæ 8"* ovoideæ, longit. 0,020-27 millim., crassit. 0,008- 
0,012 millim. — Ad terram in Gallia occidentali, ad Vire , opti- 
mum legit D. Pelvet. 


B. — Thallus membranaceus, lobatus, varie dissectus , vel crenato-divisus. Sp. 2-11. 


2. E. eretaeeum. lichen cretaceus Sm. E. Bot. t. 738; Collema 
Ach. L. U. p. 642, Syn. p. 318. Thallus fuscus microphyllinus 
rosulato-lobatus, lobis inæqualiter crenatis, erassiusculus ratione 
minutiei, granulatus, apothecia biatorina sparsa; sporæ 
ovoideæ, varie divise, longit. 0,0022-40 millim., crassit. 0,011- 
17 millim. — Ad lapillos calcareos prope Parisios, S'-Cloud. 


3. L. subtile Nyl. in Obs. ad Hepp Fl. Eur. 211, L. P. 2, Lichen sub- 
tilis Sm. E. Bot. t. 1008 ; Collema subtile Ach. L. U. p. 659, 


(1) In Gallia meridionali verisimiliter adest COLLEMA PHYLLISCINUM Nyl. in hb. Le- 
norm., cujus thallus olivaceo-nigricans diminutus peltatus vel varie lobatus, ambitu 
obsolete crenatus, satis firmus, apothecia obscure fusco-rufa plana, margine thallino 
depresso cincta; sporæ 8e ellipsoideæ vel fusiformi-oblong:e , uniseptatæ , longit. 
0,015-21 millim., crassit. 0,007 millim., paraphyses articulatæ. Gelatina hymenea 
iodo cœrulescens. — Ad 'saxa calcarea prope lacum Larium lectum a D»? Garovaglio, 
ex hb. Lenormand. 


ct 


( 271 ) 
Syn. p. 328; Collema minutissimum Fik. D. L. 99, Zw. Ess. 
175; Collema atrocæruleum var. tenuissimum Schær. Enum. 
p. 249, Hepp. Fl. Eur. 211. — Ad terram et radices arborum 
locis subhumidis in Gallia passim. 


. L. lacerum Fr. Scan. p. 203, DR. Alger. p. 209, Zw. Exs. 171, 


112; Collema Ach. L. U. p. 651, Syn. p. 327 Moug., St. Vog. 
1061 ; Coll. atroceruleum Schær. Enum. p. 248, t. 10, f. 2, 
L. H. 404, 407, Moug. St. Vog., 1239 (minus, æque ac Zw. 
Exs. 173 et Hepp Fl. Eur. 212). — Ad muscos et radices arbo- 
rum in tota Gallia satis frequens. Etiam in Algeria. 


. E. scotimum Fr. Scan. p. 203, Moug. St. Vog. 1332, Nyl. L. P. 


101; Collema Ach. L. U. p. 651, Syn. p. 323. — Locis similibus 
ac præcedens in Gallia passim. Etiam in Algeria (Durieu). Va- 
rietas coloris pulchre prasini (ad muros vetustos prope Vire ) est 
Coll. Polinieri Del. ex hb. Lenormand. 


. E. ruginosuxm. Collema ruginosum Duf., Scheer. Enum. p. 251; 


Leptogium Brebissonii Mont. Canar. p. 130, Syll. p. 318 (at 
non Coll. saturninum var. Brebissonii Del., igitur hoc nomen re- 
jiciendum), Desmaz. Cr. Fr. 2 sér., 232. — In Gallia presertim 
meridionali in muscosis. Est forsitan nonnisi varietas rugulosa 
præcedentis. 


. L. tremelloides Fr. Scan. p. 293; Collema Ach. L. U. p. 655, 


Syn. p. 325, Schær. Enum. p. 251, Moug. St. Vog. 1060; 
Coll. cyanescens Schær. Enum. p. 250, L. H. 409. Est quasi 
L. scotinum magis dilatatum. — In Galli: sylvis ad muscos, ter- 
ram et saxa rarius. Huc pertinere videtur Coll. dermatinum Ach. 
Syn. p. 322. 


. L. palmatum Mont. Canar. p. 128, DR. Alger. p. 209, Nyl. 


Alger. p. 317; Coll. palmatum Ach. L. U. p. 643, Syn. p. 319, 
Moug. St. Vog. 1058; Coll. corniculatum DC. Fl. Fr. 2, p. 384, 
Schær. Enum. p. 249. — In Gallia ad muscos rarius. In Algeria. 


. L. albociliatum Desmaz. in Ann. Sc. Nat. 4, IV, p. 132, Cr. Fr. 


sér. 2, 233. Sat simile L. scolino , at thallo margine pilis parvis 
albis hispidulo. — Ad saxa granitica prope S'-Benoit en Beaujo- 
lais (ex cel. Desmaziéres, |. c.). 


( 2712 ) 

10. L. Hildenbrandii. Collema Garov. Delect. 2, p. 335 Coll. myo- 
chroum a saturninum Schær. Enum. p. 256, L. H. 423; Coll. 
saturninum Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 231; Coll. saturninum var. 
Brebissonii Del. Thallo firmiore et infra rhizinis longiusculis. 
albidis obsito differt a sequente , acceditque nimis forte ad L. 
Menziesii Mont. — In Gallia passim , meridionali et occidentali 
præcipue, ad truncos arborum. 


41. E. saturninum Collema Ach. L. U. p. 644, Syn. p. 320, Fr. 
L. S. exs., 299 ( Moug. St. Vog. 454, commixtum cum præced.); 
Coll. myochroum var. tomentosum Schær. Enum. p. 256, L. H. 
494 et 500. — Ad truncos arborum in montanis edilioribus 
Galliæ. Thallus infra e rhizinis minutis puberulus. 


C. — Thallus fruticulosus , plus minus teretiusculus. Sp. 12-14. 


12. L. Sehraderi Nyl. Alger. p. 318; Lichen Bernh. ap. Schrad. 
Journ. f. d. Bot. 1799, 1, p. 22, t. 2, f. 5; Collema Ach. L. U. 
p. 658, Syn. p. 328, E. Bot. t. 2284; Myxopuntia algeriensis 
DR. et Mont. Alger. p. 212, t. 19, f. 1 (1).—In Gallia rarum, nec 
nisi in ericetosis sylvæ Fontainebleau mihi obvium fuit. In Algeria. 


13. L. museicola Fr. Scan. p. 293, L. S. exs. 297, 306, DR. Alger. 
p. 210, Zw. Exs. 116; Collema muscicola Ach. L. U. p. 660, 
Syn. p. 328, Moug. St. Vog. 949, Schær. Enum. p. 248, t. 10, 
f. 1, L. H. 403; Stigonema pannosum Kütz. Tab. phyc. 1, 38, 
f. 2. — Ad saxa granitica vel arenaria duriora in sylvaticis Gallic 
passim. : j 


14. E. mieroseopieum Nyl. in hb. Le Jolis. Thallus minutissimus 
nigricans , effuse fruticulosus , inæqualiter teres, ramulis elon- 
gato-papillaribus, apothecia non visa.— Ad saxa schistosa prope 
Cherbourg (Le Jolis) et ad granitica prope Cannes ( Bornet ), sed 
modo sterile observatum, altitudinis 0,4-0,8 millim. Quasi imago 
diminutiva Leptogii Schraderi. 


(1) Specimen typicum Myxopuntiæ algeriensis Mont., a cel. Durieu benigne com- 
munieatum ne minimo quidem modo a Leptogio Schraderi differt, at offert saltem 
nostra varietas cæspilellum (Alger., 1. c.) diversitatem quandam levem , thallo distin- 
clius cæspituloso. Collema Sendtneri Schær. Enum. p. 249 (microphyllinum ) non 
magis ab hac specie distingui potest. 


(273) 


V. OBRYZUM Warrn., Tur. 
1. ©. cornieulatum Wallr. Fl. Cr. Germ. 2, p. 296, Tul. Mém, 
Lichen. p. 47, 204, t. 6, f. 15-20, Nyl. Alger. p. 318. — Adest 
saltem in Gallia occidentali, et facile cum Leptogio palmato con- 
funditur, si apothecia endocarpea et differentiæ, quas l. c. attuli- 

mus, prætervideantur. 


VI. PHYLLISCUM Nxr. Classif. 2, p. 166. 


1. Ph. Demangeomii. Collema Demangeonii Moug. et Mont. Ann. 
Scienc. nat. 3, xu, p. 291, Moug. St. Vog. 1240. — Ad rupes 
cataractarum in amne Vologne Vogesorum. 


Fam. H. — MYRIANGIACEI. 
Trib. I. — MYRIANGIEI. 
I. MYRIANGIUM Mosr. et BERK. 

4. PR. Duriæi Mont. et Berk. Lond. Journ. of Bot. 1845, p. 72, DR. 
Alger. p. 214, t. 19, f. 2, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1598, Nyl. 
Chil. p. 146. Plantula omnino paradoxa, nec inter lichenes lo- 
cum suum haud parum dubium servans nisi ob virescentiam ob- 
scuram sectionis thalli. — Ad corticem arborum, presertim 
ulmorum, ad ramos potissime , sæpeque ibi supra thallum liche- 
num crustaceorum, in Gallia et in Algeria, verisimiliter non 
rarum, sed facile prætervisum. 


Fam. III. — LICHENACEI. 
Series I. — CONIOPHOREI. 
Trib. I. — CALICIOIDEI. 
I. TRACHYLIA Fn. Scan. (1). 
A. — Species thallo flavo vel virescenti-citrino. Sp. 1-2. 


1. Tr. tigillaris Fr. Scan. p. 282 ; Calicium ligillare Pers. in Ann. 
Wetter. Gesellsch. 2 , p. 14, Ach. Syn. p. 55, Fr. L. E. p. 400, 


(1) Nomen Trachylia Fr. Scan. et S. V. Sc. forte hic præferendum sit, ut defini 
tius quam Acolium (Ach.) Fée. Ess. Introd. p. xxvii, nomen licet hoc longe ante- 
rius, at Schizoxylo , Limboria etc. adductis minus purum, 


( 214 ) 
L. S. exs. 151, Moug. St. Vog. 1067. Schær. Enum. p. 165, t. 6, 
f. 14, L. H. 451, Hepp Fl. Eur. 159. Sporæ uniseptatæ. — Ad 
pinorum ligna et corticem in Vogesis et verisimiliter in montanis 
fere omnibus editioribus Galliæ. 


2. Er. Notarisii. Acolium Nolarisii Tul. Mém. Lich. p. 81, not. 1. 
Sporæ majores, varie septatæ. — Ad corticem pini e Velay Galliæ 
centralis (ex cel. Tulasne, l. c.) ; eamdem etiam e Suecia vidi. 


B. — Species thallo cinerascente , vel alieno insidentes. Sp. 3-6. 


3. Tr. tympaneila Fr. Scan. p. 282; Calicium tympanellum Ach. 
L. U. p. 333, Syn. p. 56, Moug. St. Vog. 859, Fr. L. E. p. 401, 
L. S. exs. 18; Cal. leucomelas Pers. in Ann. Wetter. 2, p. 14; 
Cal. inquinans Schær. Enum. p. 164, L. H. 4385 Lecidea dubia 
Borr. E. Bot. t. 2547, Leight. L. Br. exs. 88. Major, thallus 
proprius. — Ad ligna et cortices pinorum iisdem locis ac Tr. ti- 
gillaris. In Algeria, Aurés, ad lignum cedri lecta a cel. Cosson. 


4. Tr. stigonella Fr. Scan. p. 288, Zw. Exs. 209, Nyl. L. P. 47; 
Calicium stigonellum Ach. L. U. p. 232, Syn. p. 56, Moug. St. 
Vog. 858, Fr. L. E. p. 401, L. S. exs. 187, Cal. inquinans 
var. sessile Scheer. Enum. p. 164. Minor, parasitica. — Ad thal- 
lum Pertusarie communis, præsertim varietatis coccodis in quer- 
celis Galli: haud rara. 


5. Tr. subsimilis Nyl. Nouv. Classif. 2, p. 199. Saxicola, apotheciis 
intus totis atris, hypothecio immerso crasso. — Ad saxa locis 
subumbrosis sylvæ Fontainebleau , Franchard. 


6. Tr. lecideina Nyl. L. P. 18, Nouv. Classif. 2, p. 199. Saxicola 
sporis minoribus , longit. 0,009-0,013 millim. , crassit. 0,005-7 
millim. — Ad saxa locis subumbrosis sylvæ Fontainebleau cum 
Lecanora hæmatomma et Lecidea premnea. 


II. CALICIUM Acu., emend. defin. 
À. — Apothecia sessilia vel subsessilia , spore nigrescentes , simplices. Sp 1-2. 


1. €. disseminatum Fr. L. E. p. 397, L. S. exs. 16, Schær. 
Enum. p. 165, L. H. 503, 504, Moug. St. Vog. 1333, Nyl. 
L. P. 8, 104 (thallo alieno) ; Cal. microcephalum var. b. Fr. 
L. E. p. 399, L. S. exs. 17, Schær. Enum. p. 164. — Ad cor- 


( 215 ) 
tices et ligna pinorum, abietum et juniperorum , rarius ad betulas 
vel quercus, in Galli: sylvaticis passim. Ad Fontainebleau satis 
frequens. 


2. €. paroieuma Ach. Meth. p. 89, t. 2, f. 35 Cal. corynellum var. 
paroicum Ach. L. U. p. 204, Syn. p. 51; C. chlorinum Stenh. 
Sched. crit. 271, Scheer. Enum. p. 166. — Ad saxa sylvæ Fon- 
tainebleau supra crustam Lecanore hæmatomme et status ejus 

- sterilis Leprarie chlorine Ach. L. U. p. 662, Syn. p. 329, 
Whlnb. Fl. Lapp. p. 401, Fr. et Stenh. L. S. exs: 271, Schær. 
Enum. p. 240 (Lepra), L. H. 2. Corynello minus, sporis aliis. 


B. — Apothecia stipitata, spore parva sphæricæ. Sp. 5-4. 


3. €. phæocephalum Borr. L. Br. p. 145, Fr. L. E. p. 394, 
L. S. exs., a et b. , Scheer. Enum. p. 171; C. sepiculare Ach. 
L. U. p. 240, Syn. p. 61, Act. Holm. 1816 , p. 271, t. 8, f. 13. 
— Hujus status thallo minus evoluto est Cal. trabinellum Ach. 
Meth. suppl., p. 15, Act. Holm. 1816, p. 270, t. 8, f. 2; C. chlo- 
rellum var. trabinellum Ach. Syn. p. 60. — Verisimiliter non 

| deest iù sylvis montanis Galliæ, saltem orientalis, sed in media 
sat frequenter occurrit, ad quercus et varias arbores, var. ACI- 
CULARE Nyl. L. P. 9 (Lichen acicularis E. Bot. t. 2385; Calicium 
aciculare Fr. S. V. Sc., Zw. Exs. 19 ; C. chlorellum Ach. Meth. 
p. 95, t. 2, f. 5, et hoc nomen forsan potissime speciei conser- 
vandum). 


4. €. ehrysocephaluzn Ach. Meth. suppl., p. 15, Syn. p. 60, Fr. 
L. E. p. 393, L. S. exs. 6, Scher. Enum. p. 171, L. H. 12, 
Nyl. L. P. 10. — Ad cortices pinorum in Gallia passim. 


5. €. triehiale Ach. L. U. p. 243, Syn. p. 62, Act. Holm. 1816, 
p.p CIS 4L Br L. E. p. 389... S. ems. 15, Schær. 
Enum. p. 172, L. H. 10, 11. — Variat thallo granuloso , stipi- 
tibus brunnescentibus, capitulis infra vel etiam stipitibus pro parte 
cinereo-pruinosis : 1) var. GRANULATO-VERRUCOSUM Schær. Enum. 
p. 113 (Cyphelium Schereri DN. Framm. p. 195 C. physarellum 
Mass. Ric. p. 156; C. albidum Koerb. S. L. G. p. 315).— Thallo 
leproso : 2) var. STEMONEUM Fr., l. c., Nyl. L. P. 12 (Cal. stemo- 
neum Ach., ll. cc., Act. Holm. 1816, p. 278, t. 8, f. 15, Moug. 
St. Vog. 956, Schær. Enum. p. 174, L. H. 213, 249, Zw. 


( 216 ) 

Exs. 12 , 17, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 237). — Variat thallo ci- 
nereo-virescente, stipite nigro brevi, crassiusculo : Cal. physa- 
rellum Ach Act. Holm. 1816, p. 20, t. 8, f. 11, Fr. L. E. 
p. 392, L. S. exs. 11; Cal. Prevostii Dub. B. Gall. 2, p. 636 
( hoc ad muros argillaceos Bernaici) (1). —Variat demum in trun- 
cis putridis pinetorum slipitibus gracilentis, sæpius elongatis, 
capitulis parvis, infra nudis : Cal. brunneolum Fr. Sched. crit. 
4, p. 4, L. S. exs. 4, Moug. St. Vog. 1068, Schær. Enum. 
p. 172. — Varietas stemoneum est Calicium fere maxime vulgare 
Galli: ; ceteræ varietates parcius obveniunt. Ad truncos variarum 
arborum degit. 


6. €. melanophæum Ach. Act. Holm. 1816, p. 276, t. 8, f. 8, Fr. 
Sched. crit. 4, p. 5, L. S. exs. 9, L. E. p. 391, Schær. Enum. 
p. 411, Zw. Exs. 16, Nyl. L. P. 11. — Ad cortices pinorum in 
Gallia passim , et forsitan nonnisi forma firmior sit præcedentis. 


C. — Apothecia stipitata , spore uniseptate , raro simplices. Sp. 7-13. 


7. €. lentieulare Ach. Act. Holm. 1816, p. 262, t. 8, f. 4 (Fr. 
L. E. p. 186, pr. p.; Cal. nigrum Schær. Enum. p. 169, pr. p.). 
— Verisimiliter in Gallia non desideratur (2); sporæ ejus sunt 
ellipsoideo-fusiformes, simplices, longit. 0,007-0,011 millim., 
crassit 0,004-5 millim. Huc ut varietas minor pertineat sequens. 


8. €. subtile Pers. Tent. disp. Fung. suppl., p. 60, Ach. Act. Holm. 
1816, p. 1171, t. 5, f. 1, Smrf. Cr. Norv. 55, Fr. L. E. p. 388, 
L. S. exs. 14, Moug. St. Vog. 1161 (C. nigrum Schær.), Zw. 
Exs. 13, Nyl. L. P. 10; Cal. debile Borr. L. Br. p. 151, E. Bot. 
t. 2462; Cal. lenticulare var. subtile Scheer. Enum. p. 168; 
Cal. lenticulare var. debile. Nyl. Alger. p. 321, Desmaz. Cr. Fr. 
sér. 2, 235; Cal. nigrum var. pusillum Scheer. Enum. p. 169. 
— Omnium Caliciorum vulgatissimum in Gallis sylvaticis; præ- 
cedente multo minus, sporisque sæpius leviter uniseptalis, vix 
autem specie diversa (3). Hic vero non vidimus formam ejus Cal. 


(1) Varietati physarello accedit forma insignis, quæ Calicium ferrugineum Borr. 
L. Br. p. 156, E. Bot. t. 2475, (Cal. melanopheum var. Scheer. Enum. p. 172, 
Fr. L. E. p. 592). 

(2) Ut lectum a Prost in Gallia citatur a Scherer, 1, c. 

(3) Calicium alboatrum Flk. D. L. 96, Fr. L. E. p. 598, Scheer. Enum. p. 110, Zw. 


(271) 
pusiolum Ach. Act. Holm., 1817, p. 231 ( Conioc. nigricans Fr. 
L. E. p. 384). 


9. €. quercinum Pers. Tent. disp. Fung. p. 59, Nyl. L. P. 14; 
Cal. lenticulare Fr. L. E. p. 386, pr. p., Moug. St. Vog. 473 a, 
Schær. Enum. p. 168, a-y (sed commixt. c. var. curto), L. H. 
241, 505 (id.), Zw. Exs. 98. Sporæ ellipsoidez , medio paullo 
constrictæ , distincte uniseptatæ. — Ad cortices quercuum Galliæ 
sat frequens. Cal. tubiforme Nyl. in hb. Lév. vix est nisi ejusdem 
forma major, capitulis nudis, e Corsica. Varietatem frequentem 
minorem sistit, ad pinos præsertim et juniperos obviam, CURTUM 
(Calicium curtum Borr. L. Br. p. 148, E. Bot. t. 2503, Fr. L. E. 
p. 387, L. S. exs. 13, Zw. Exs. 18 B , Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 
234, Nyl. L. Mt. D. 4; Cal nigrum var. curtum Schær. Enum. 
p. 169, L. H. 248, Moug. St. Vog. 1231; Cal. abietinum Pers. 
Tent. disp. Fung. suppl., p. 59, Moug. St. Vog. 951; Cal. 
cerviculatum Ach. Act. Holm., 1816, p. 119, t. 5, f. 3, FI. D. 
t. 1851, f. 3). 


10. €. roscidum Flk. D. L. 3, p. 3, Exs. 42, Fr. L. E. p. 396, 
L. S. exs. 10, Zw. Exs. 99, Nyl. L. P. 15; Cal. claviculare 
var. roscidum Ach. Meth. p. 90; Cal. adspersum « roscidum 
Schær. Enum. p. 161, L. H..244. — Ad cortices lignaque quer- 
cuum in Gallia passim. Varietas, analoga ut curtum quercini , 
ad pinosque in montanis obveniens est roscidulum Nyl. in Zw. 
Exs. 18 (Cal. adspersum var. trabinellum Schwer. Enum. 
p. 167, L. H. 246, et var. minimum Schær. Enum. p. 168; 
Cal. trabinellum Koerb. S. L. G. p. 313, et verisimiliter C. in- 

 £rustans Krb., l. c., p. 312; Cal. roscidum var. aureum Schær. 
Enum. p. 167, L. H. 245). 


11. €. corynellum Ach. L. U. p. 234, Syn. p. 56, Act. Holm. 
1816, p. 195, t. 5, f. 7, Fr. L. S. exs. 448, L. E. p. 398, 


Exs. 100, Hepp Fl. Eur. 156, 157, Nyl. L. P. 105 (C. minutellum Ach. Act Holm. 
1816, p. 118, t. 8, f. 5), in Gallia haud rarum , at non aliud est, ex mea sententia, 
quam C. subtile in thallo proveniens alieno albo, chrysogonimico (æque ac Cal. 
disseminatum in Nyl. L. P. 104). — Cal. triste Krb. S. L. G. p. 908 (ex specim. 
Hercynico a Hampe lecto, in Mus. Paris., misso a cel. Schimper), similiter a C. subtili 
oriri videtur, cujus thallus a rebus alienis denigratur et obtegitur. 


( 218 ) 
Schær. Enum. p. 166, Zw. Exs. 141.—Locis subumbrosis ad saxa 
sylvatica passim , ad saxa arenaria silacea prope Fontainebleau 
et alibi in vieiniis Parisiensibus , simul cum Calicio paroico. 


12. €. hyperellum Ach. Meth. p. 93, Act. Holm. 1816, p. 273, t. 8, 
f. 5, Fr. L. S. exs. 8, L. E. p. 389, Moug. St. Vog. 1069, 
Schær. Enum. p. 166, t. 6, f. 2, hi H. 241, 242, Leight. 
L. Br. exs. 23, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 236; Cal. viride Pers. 
in Uster. N. Ann. Bot. 1 St., p. 20. — ZNA ligna et corticem in 
primis pinorum in montanis Galliæ passim. 


13. €. trachelinum Ach. Act. Holm. p. 272, t. 8, f. 7, Fr. L. S. 
exs. 1, L. E. p. 290, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 583, Zw. Exs. 
15, Nyl. L. P. 16; Cal. salicinum Pers. in Uster. N. Ann. 1 St., 
p. 20, t. 3, f. 3, Moug. St. Vog. 415 d; Cal. hyperellum var. sa- 
licinum Schær. Enum. p. 167, L. H. 243; C. clavellum DC. Fl. 
Fr. 2, p. 344.— Ad arbores varias in Galliæ sylvis vulgare; semel 
saxicolum ad rupes prope Fontaineblean mihi obvium. Variat 
minus. 

D — Apothecia sparsa excipulis ( capitulis) turbinato-clavatis, spore nigrescentes 
normaliter 3-seplalæ, e thecis egresse vix vel rarius supra hymenium 
aggregata. Stenocybe Nyl. olim. Sp. 44. 

44. €. eusporum Nyl. in Zw. Exs. 11, L. Mt. D. 2. (Stenocybe major 
mihi olim in Bot. Not. 1854, p. 84, sed nomen eusporum jam 
antea proposueram). Thallus proprius vix ullus, apothecia 
valde sparsa stipitibus gracilentis capitulisque clavatis; sporæ (in 
hoc genere) magn: oblongo-fusiformes 3-septatæ longit. 0,018-36 
millim., crassit. 0,007-0,011 millim., paraphyses copiosæ tenues. 
Gelatina hymenea iodo (saltem leviter) ceerulescens.—Ad corticem 
Abietis pectinatæ in Mont-Dore frequenter, verisimiliterque alibi 
in Gallia inveniendum, sed facile prætervisum. Huic affine et ad 
alnos Scandinaviæ abundans Calicium byssaceum Fr. Sched. crit. 
1, p- 6, L. S. exs. 12 ,.L. E. p. 399, Schær. .Enum. p. 110 
(Cal. pullatulum Ach. Act. Holm. 1816, t. 5, f. 5, Smrf. Lapp. 
p. 118), in Gallia nondum observatum fuit (1). 


(1) Calicium populneum de Brondeau, Dub. B. Gall. 2, p. 658, Schær. Enum. 
p. 170, sub Cal. subtili in Fr. L. E. p. 3588 , nonnisi apotheciis imperfectis spo- 
risque destituum a me visum, cur de eo nihil statuere valeo. Ad Rothomagum 
(Rouen) inventum fuit ad populos; thallus ejus hypophlæodes. 


( 219 ) 
III. CONIOCYBE Acn. 


1. €. furfuracea Ach. Act. Holm. p. 288, Fr. L. S. exs. 3, L. E. 
p. 382, Schær. Enum. p. 115, t. 6, f. 3, L. H. 14, Moug. St. 
Vog. 1238; Cal. furfuraceum Pers. Tent. disp. Fung. suppl. 
p. 60, Borr. L. Br. p. 159; Cal. sulphureum DC. Fl. Fr. 9, 
p. 600. Stipitibus brevioribus est Calicium aciculare Ach. L. U. 
p. 202, Syn. p. 62. — Locis subumbrosis , ad terram , ad radices 
arborum saxorumque in sylvis totius Galliæ haud rara. Varietas 
SULPHURELLA Fr., l. c., Hepp Fl. Eur. 154, Nyl. L. P. T (Con. 
brachypoda Ach. Act. Holm. 1816, p. 287, t. 8, f. 16 et Con. 
griseola Ach., 1. c., 1817, p. 238, t. 8, f. 14), differt modo thallo 
depauperato cinerascente apotheciisque minoribus, occurritque 
passim ad cortices quercuum , robiniarum etc. 

2. €. pallida Fr. Sched. crit. 4, p. 3, L. S. exs. 2, L. E. p. 383, 
Schær. L. H. 1, Enum. p. 174, Zw. Exs. 101, 102, Hepp Fl. 
Eur. 44, 155; Cal. pallidum Pers. in Ust. N. Aun. 4, p. 20, t. 3, 
f. 1, 2; Cal. cantherellum Ach. Syn. p. 61, DC. Fl. Fr. 6, 
p. 180; Cal. stilbeum Schær. Spic. 4, p. 241. Sporæ diam. 
0,005-8 millim. — Ad truncos arborum variarum in Gallia pas- 
sim, in Pyrenæis eam adhuc altitudine 4,000 pedum ad ulmos 
observavimus. 


3. €. farinaeea (Sclerophora farinacea Chev. Paris. p. 315, t. 9, 
f. 19), Nyl. L. P. 6. Stipitibus firmioribus nigricantibus, capi- 
tulis majoribus albis differt a precedente, forte tamen nonnisi 
tamquam varietas, fere sicut C. gracilenta a C. furfuracea. — 
Ad cortices ulmorum et æsculorum prope Parisios, et verisimiliter 
alibi in Gallia. 


i. C. hyalinella Nyl. Calicium stilbeum Moug. St. Vog. 1162. 
Thallus obsoletus, apothecia stipitibus satis gracilentis , 
hyalinis, superne fuscescentibus, capitulis globosis massa sporali 
alba vel pallide rufescente; sporæ minutæ diam. 0,0025-0,004 
millim. (igitur duplo triplove minores quam in C. pallida).— Ad 
lignum induratum abietis in Vogesis lecta a cel. Dre Mougeot. 


IV. SPHINCTRINA Fn., pr. p., DN. 


1. Sph. turbinata Fr. S V. Sc. p. 366, DN. Framm. Lich. p. 16; 
Calicium turbinatum Pers. Tent. disp. Fung. suppl., p. 59, Ach. 


( 280 ) 

L. U. p. 232, t. 3, f. 3, Syn. p. 56, Moug. St. Vog. 366 (in 
quibusd. specim. adest sequens) , Fr. L. E. p. 402, DR. Alger. 
p. 284, Schwer. L. H. 6, Enum. p. 163, Leight. L. Br. 132, 
Tul. Mém. Lich. p.185, t. 15, f. 14-17; Cal. sessile DC. Fl. Fr. 
2, p. 365, Borr. L. Br. p. 128, E. Bot. t. 2520.— Supra thallum 
Pertusarie communis in Gallia passim ; etiam supra eamdem saxi- 
colam in sylva Fontainebleau (1). 


2. Sph. microcephala ( Calicium microcephalum Tul. Mém. Lich. 
p. 78, t. 15, f. 20) Nyl. L. P. 5; Sph. tubeformis Mass, 
Korb. S. L. G. p. 305. Sporis ellipsoideo-fusiformibus, multo 
majoribus facile distinguitur a præcedente. — Ad Pertusariam 
communem et melaleucam (Dub.) passim in Gallia frequens. 


Trib. II. — SPHZEROPHOREI, 


I. SPHÆROPHORON Pers. 


1. Sph. compressum Ach. L. U. p. 586, t. 12,f. 6, Syn. p. 287, 
DC. Fl. Fr. 6, p. 118, Fr. L. E. p. 404, Borr. L. Br. p. 115, 
Leight. Ang. Lich. p. 9, t. 1, f. 3, Tul. Mém. Lich. p. 186, 
t. 15, f. 5-9, Mont. Chil. 8, p. 496; Sph. melanocarpon DC. 
Fl. Fr., l. c., Scher. Enum. p. 111; Lichen fragilis Sm. 
E. Bot. t. 144; Sph. australe Laur. in Linnæa IT, p. 44, Hook. 
Antarct. p. 83; Sph. insigne Laur., l. c.— Supra terram musco- 
sam in Gallia occidentali rarius. 


2. Sph. coralloides Pers. in Ust. N. Ann. 1, p. 23, Ach. L. U. 
p. 986, t. 12, f. 5, Syn. p. 281, Moug. St. Vog. 262, Fr. 
L. S. exs. 60, L. E. p. 405, Schær. L. H. 453, Enum. 
p. 171, t. 6, f. 4, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 49, Tul. Mém. 
Lich. t. 45, f. 1-4, Mont. Chil. p. 193; Coralloides globiferum 
Hffm. PI. Lichen. t. 31, f. 2; Lichen globiferus Linn. Mant. 
p. 133, Sm. E. Bot. t. 145; Sph. globif. DC. Fl. Fr. 2, p. 327. 
— Ad saxa in regionibus montanis elevatis Galliæ passim. Forsan 
etiam locis analogis Algeriæ non deest. 


(1) Calicium microcephalum Sm. E. Bot. 1. 1865, Borr. Lich. Br. p. 150 (ex 
spec. typ. a rev. Leighton communic.), est modo forma Sph. turbinata. 


( 281 | 
3. Sph. fragile Pers. in Ust. N. Aun. 1, p. 23, Ach. L. U. p. 585, 
Meth. p. 135, t. 3, f. 5, Syn. p. 287, Moug. St. Vog. 263, 
Fr. L. S. exs. 133, L-E. p. 405, Schær. L.*H. 45, Emm. 
p. 176, Mont. Chil. p. 195; Lich. fragilis Linn. Fl. Suec. n^ 
1121 , $m. E. Bot. 2414 ; Sph. cespitosus DC. Fl. Fr. 2, p. 327. 
— Ad saxa editissima in Gallia rarius. 


Ser. II. — CLADONIOIDET. 


Trib. III. — BÆOMYCEI. 
I. BÆOMVCES Pers., DC., Dur. 


4. B. rufus Whlnb. DC. Fl. Fr. 2, p. 342, Fl. Lapp. p. 449, Ach. 
Syn. p. 280, Duf. Révis. Clad. p. 4, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 
845, Nyl. L. P. 27; B. rupestris Pers. in Ust. N. Ann. 1, p. 19, 
DC., 1. c., Moug. St. Vog. 105; Lichen byssoides Linn. Mant. 
p. 133, Sm. E. Bot. t. 313; Biatora byssoides Fr. L. E. p. 257, 
L. S. exs. 146, Mont. Chil. p. 113. — Ad terram arenosam, 
libenter argillaceam, locis subumbrosis, in Gallia (ut in tota 
Europa) frequentissima , rarius ad radices rupium vel ad ligna 
putrescentia. Verisimiliter quoque in Algeria adest. Variat 
« crusta squamulosa, squamulis contiguis inciso - crenatis » 
(Boom. carneus Fk. D, L. 8, p. 16). 


2. B. roseus Pers. in Ust. N. Ann. 1, p. 19; Whlnb. Fl. Lapp. 
p. 449, Ach. L. U. p. 512, Syn. p. 280, Duf. Révis. p. 3, 
Fr. L. S. 445, L. E. p. 246, Scher. LH 34, Enum p. 182, 
t. 6, f. 6, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 846, Nyl. L. P. 26; Lichen 
ericetorum Linn. Fl. Suec. n° 1068; Lichen bæomyces Sm. 
E. Bot. t. 314, Fl. D. 1003, f. 2; Beom. ericetorum DC. FI. 


Fr. 2, p. 342, Moug. St. Vog. T1. — Ad terram arenosam , po- 
tissime argillaceam in Gallia (ut alibi), minus frequens quam 
præcedens. 


3. B. iemadophilus. Lichen icmadophilus Ehrh. Phytogr. n° 40, 
Whlnb. Lapp. p. 404, Hoffm. Enum. Lich. p. 34, t. 8, f. 1; 
Lecidea icmadophila Ach. L. U. p. 191, Syn. p. 45, Flk. D. L. 
d dh, 9 Moug. St. Vog. 113, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 538; 
Biatora Fr. L. E. p. 258, L. S. exs. 01, Zw. Exs. 815 Lichen 
ericetorum Sm. E. Bot. t. 912; Bæwomyces eruginosus DC. FI. 


TowE XXI. 21 


( 282.) 
Fr.2, p. 343, Duf. Révis. p. 2; Lecidea æruginosa Schær. 
Enum. p. 142; L. H. 216; Bæomyc. elveloides DC., 1. c. — Ad 
terram sutbhümidam , muscos , ligna putrescentia in sylvis Galli; 
passim. 
Trib. IV. — CLADONIEI. 


I. CLADONIA HFF. 
A. — Apothecia pallescentia vel fusca. Sp. 1-146. 


a. — Species macrophyllæ. Spec. 1-2. 


1. CI. endiviæfolia Fr. L. E. p. 212, DR. Alger. p. 258, Schær. 
Enum. p. 194, L. H. 456; Cenomyce Ach. Syn. 250, Del. in 
Dub. B. Gall. 2, p. 631; Cen. Vaillantii Duf. Révis. p. 11, 
pr. p. Sicut species a sequente distinguenda excipi polest, licet 
haud raro formi: earum ambigui obveniunt; sed in hoc genere 
species se tangunt nexibusque hybridis ( quod facile crederem ) 
commiscentur. — Locis aridis in campestribus Galliæ et Algeriæ 
satis frequens. 

2. CI. alcicormis Flk. Clad. p. 23, Fr. L. E. p. 213, L. S. exs. 
210, DR. Alger. p. 258, Scheer. Enum. p. 194, L. H. 455; 
Cenom. Ach. Syn. 150, Del. in Dub. Bot. Gall. p. 631, Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 1133, Moug. St. Vog. 1062. — Locis sterilibus 
et in ericetis Galliæ Algeriæque frequentissima. 

b. — Species pyxidatæ (Scyphophora Ach.). Spec. 5-8. 

3. CL. pyxidata Fr. L. E. p. 216, L. S. 235, DR Alger. p. 259, 
Scheer. Enum. p. 191, L. H. 268 (et sub aliis numeris com- 
mixt., æque ac in Moug. St. Vog. 1155, et sub eodem nomine in 
Duf. Révis. p. 8, et in Dub. B. G. 2, p. 629, cum sequente ). 
Cen. carneopallida Del., |. c., p. 650, Nyl. L. P. 20 est eadem 
extensior. Cen. pocillum Ach. ( Meth. t. 8, f. 6); Syn. p. 253, 
Duf. Révis. p. 9, Del., l. c., Moug. St. Vog.. 1236, (Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 801, Nyl. L. P. 19), est varietas foliolis thallinis 
firmis ad terram erustaceo-adpressis , ad muros præsertim obvia. 
— In Gallia vulgaris. Cen. cariosa Ach. Syn. p. 213, Moug. 
St. Vog. 850 , alia hujus est varietas (1). 


(1) Cen. pityrea Ach. Syn., p. 254, Del. in Dub. B. G. p. 627 (et decorticata 
ibid., pr. max. p.), formas refert extensiores asperas Cl. pyxidatæ ct fimbriata. 
Cen. leptophylla Ach. Syn. p. 274, Duf. Révis. p. 15, Del., L c., p. 652 mihi ca- 


4. Ch 


5. CL. 


6. CI. 


( 283 ) 

gracilis Fr. L. E. p. 218, formis praecipuis , 1) VERTICILLATA 
(Cen. Ach. Syn. p. 251, Duf. Révis. p. 10, Moug. St. Vog. 644, 
Del. in Dub. B. G. p. 631, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 889, DR. 
Alger. p. 259); 2) cervicornis (Ach. Syn., l. c., Duf. Révis. 
p. 12, Moug. St. Vog. 149, Dub., l. c.; Cen. cladomorpha Del., 
1. c., p. 631; 3) GRACILIS Hffm. Fl. G. p. 119 (Duf. Révis. 
p. 15, Moug., l. c., 849, Del. in Dub., B. G. p. 624, Desmaz. 
l. c., 1135; Cen. ecmocyna Ach. Syn. p. 261), Schær. Enum. 
p. 195, t. 7, f. 2, L. H. 64-69. Hiec forma haud raro podetiis 
totis foliolose exasperatur ( aspera Flk. in Web. Beytr. 2 , p. 333, 
Ach., l. c., p. 264, Duf., 1. c., p. 16; Cen. divulsa Del., 1. c., p. 
625, est eadem robustior ). — Ad terram in montanis sylvaticis 
Galliæ frequens. Etiam in Algeria. Ad hanc verisimiliter etiam 
speciem referenda est (nec ad furcatam) Cen. crispata Ach. Syn. 
p. 272, Del., 1. c., 627, a qua non differt Cen. gonorega var. 
trachyna Ach., l. c., p. 259 , Del., 1l. c., p. 625 (sub gracili). 


degenerams Flk. Clad. p. 41, Vr. L. E. p. 221 , L. S. exs. 
51, Scheer. Enum. p. 193, pr. p., L. H. 214 (sub 275 et 458 
formæ Cl. gracilis ymmixt.); Cen. degenerans Duf. Révis. p. 11, 
pr. p., Del., 1. c., p. 630 (form: firma et polypea ). Optime po- 
detiis basi nigricantibus albopunctatis dignota. In Galliæ ericetis 
montosisque passim. Non corifundatur eum Clad. decorticata Fk. 
Clad. p. 10, Fr. L. E. p. 226 (non Del., l. c., p. 627), quæ 
presertim foliolis basi podetiorum magnis glaucescentibus distin- 
guitur, sed hæc nondum , quantum novi , in Gallia lecta fuit. 


fimbriata Fr. L. E. p. 222, L. S. 86, DR. Alger. p. 260, 
Moug. St. Vog. 1235, Schær. Enum. p. 190. Var. RADIATA Fr., 
l. c., p. 223 (Cen. cornuta Duf. Révis. p. 16, Del. in Dub. 
B. G. p. 628; Cen. fimbriata var. cornuta. Ach. Syn. p. 257 
[et radiata p. 255], Moug. St. Vog. 1156 ). Dein form: vari in- 
termediæ , nominibus diversis vix designandæ , quales sunt , Cen. 
coniocræa Del., l. c., p. 629 (non FIk. D. L. 139, quæ cornuta 


riosa videtur diminuta. Vix Clad cornuta Fr. L. E. p. 225, L. S. 116, e Gallia 
mihi visa, et huc relatæ Cen. clavarioides Duf., 1. c., et clavulus ibid., p. 14, ad 
Cl. fimbriatam pertineant, sed Clad. cornutam Fr. ipsam e Clad. gracili ortam 


crederem, 


( 284 ) 
Fr.), Cen. insidiosa Del., l. c., p. 628 (Nyl. L. P. 21) et Cen. 
antilopæa Del., 1. c. — In ericetis et iisdem locis ac Cl. pyridata 
vulgaris in Gallia. Etiam in Algeria. 


7. CL carneola Fr. L. E. p. 233, L. S. exs. 115, Funck. Cr. 862; 
Cl. pallida Schier. Enum. p. 190, Hepp. Fl. Eur. (1) — In 
collectione quadam Gallica eam vidi, nec verisimiliter in hac 
terra desideratur in montanis sylvaticis. 


8. CL. botrytes Hoffm. Fl. Germ. 2, p. 128, Fr. L. S. exs. 80, 
L. E. p. 235, Schær. Enum. p. 192; ons botryles Ach. Syn. 
p. 274, Duf. Révis. p. 22, Del., 1. c., p. 632. — In Gallia ad 
truncos putrescentes rara. Ad S'-Sever observata a cel. Dufour. 


c. — Species ramosæ, ramis sursum attenuatis, apotheciis parvis ( Cladonia Ach.). 


9. CL. eemotea Schær. Spic. p. 35, Enum. p. 198, L. H. T1, FIk. 
Clad. p. 123; Cenom. cen. Ach. Syn. p. 271, Duf. Révis. p. 19, 
Del., l. c., p. 629; Cl. brachiata Fr. L: E. p. 228 ; Le S. exs. 95; 
Cen. axillaris Duf., l. c., p. 15. Est hic species ad Clad. squa- E 
mosam, ut Cl. fimbriata ad pyxidatam. — In sylvis Galliæ pas- 
sim ; ad terram et truncos putridos. 


10. Ci. squamosa Hffm. Fl. Germ. 2, p. 125, FIk. Clad. p. 129, 
Fr. D Ep 291 D. S- es SDR, Ages r. p. 284, Schær. 
Enuma p.498, D T7 PUS LOT 19-14 ENNEMI p. 141; 
Cen. squamosa Del., 1. c., p. 625; Cen. sparassa Ach. Syn. 
p. 2173, Moug. St. Vog. 645, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 893; 
Cen. cœæspitosa Duf. Révis. p. 21; Cen. decorticata var. flagel- 
laris Del., 1. c., p. 627; Cen. speciosa ibid., p. 626. Variat 
dein 1) cæsprririA ( Cen. cæspit. Ach. Syn. p. 249, Del., 
1.465 ^ 632, Moug. St. Vog. 1154; Biotora cladonia Fr. S. 
OA; p. 285, L. E. p. 256; CI. squamosa var. fungifor- 
mis Scheer. Enum. p. 199, L. H. 280) et 2) percara Fr. L. E. 
p. 231, L. S. exs. 51, Nyl. L. P. 24 (Cen. delic. Ach. Syn. 
p. 274, Duf., l. c., p. 22, Moug. St. Vog: 153 ; Del., 1. c., p. 626 
| Cen. cucullata ibid. non differt]; Cl. squamosa var. parasitica 


(4) CI. cyanipes (Smrf. Lapp. p. 129), huic ut var. relata facile est species di- 
stineta, colore magis flavido thalli diversa. 


( 985.) 

Schær. Enum. p. 199, L. H. 15; Cen. strepsilis Ach. Syn. 
p. 249, eadem foliolis magis evolutis). — Ad terram et truncos 
putridos in sylvis Galli: vulgaris. 

11. €. turgida Hoffm. Fl. Germ. 2, p. 124, FIk. Clad. p. 115, Fr. 
L. E. p. 215, L. S. exs. 141, Schær. Enum. p. 201 ; Cenom. 
Duf. Révis. p. 28, Del. in Dub. B. G. 2, p. 622; Cen. parecha 
Ach. Syn. p. 212.— In Gallia occid. obvenire videtur ex Duf., 1. c. 

12. CL. fureata Scheer. Enum. p. 201, t. 7, f. 4, L. H. 80, 81, Fr. 
L. E. p. 229 (exclus. forma a. crispata), DR. Alger. p. 260, 
Nyl. L. P. 22; Cen. muricata Del, 1. c., p. 622; Cen. furcata 
(Ach.), Duf., l. c.,.p. 31, Moug. St. Vog: 852, Del., 1. c., p. 622 
Huic varr. præcipuæ : 1) nacEMOosA Schær. et Fr., ll. cc., Nyl. 
L. P. 23 (Wífm. D. Fl. 2, p. 144 ,-etrecurva Hffm. ibid., p. 115), 
thallo passim folioloso ( Cen. racemosa Ach. Syn. p. 215, Duf., 
l- c., p. 29, Del., l. c., p. 623; Cen. scabriuscula Del., 1. c., 
p. 623) et 2) ruxcENs Fr., 1. c., p. 230 (Cenom. pungens [Ach.] 
Del., l. c., p. 621; Cen. rangiformis [Hffm.] Fik. D. L. 8, p. 15, 
Moug. St. Vog. 154; Cl. furcata var. rangiformis Schær. Enum. 
p. 202, L. H. 459), podetiis minoribus, gracilioribus magisque 
attenuatis et sæpe dealbatis, densioribus. — In ericetis sylvaticis 
totius Gallix vulgatissima. Huc pertinent adhuc Cen. fascicularis 
Del., |. c., p. 627 (excl. var. € albicante , » qui vix diversa a 
Cl. cenotea et Cen. acuminata Del. ibid., p. 626). 

13. CE. rangiferima llífm. Fl. Germ.2, p. 114; DR. Alger. p. 261, 
Fr. L. E. p. 243, L.S. exs. 238, Schær. Enum. p. 202, L. H. 
16, TI; Cen. rangiferina Ach. Syn. p. 211, Duf. Révis. p. 28, 
Moug. St. Vog. 12, Del., l. c., 721, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 896. 
Variat 1) dealbata syLvarica auctt., ll. cc., (Cen. sylvatica [FIK.] 
Del., 1. c., Desmaz., l. c., 897 [ etiam formam includens, quæ 
apud Duf., 1. c., p. 29, dicitur Cen. portentosá], et 2) ALPESTRIS 
auctt., ll. cc., major, ramulis densissimis, in thyrsum intricatis. 
— [n Gallia fere tota vulgatissima. 

15. CL. amauroerœa Flk., Schær. Enum. p. 191, L. H. 10, 272, 
213; Cl. gracilis f. amaurocrea Fr. L. E. p. 219, L. S. exse 
341; Cen. oxyceras Ach. Syn. p. 264 (excl. quibusd. varr.), 
Duf. Révis. p. 27. — Ad saxa muscosa et terram in montibus 


Galliæ passim. Arctissime accedit ad sequentem. 


( 286 ) 
15. CL uncialis Hffm. Fl. Germ. 2, p. 147, Fr. L. E. p. 244, 
L. S. exs.-81, 251; Cenom. Ach. Syn. p. 276, Duf. Révis. 
p. 26, Del., ji c., p. 620, Moug., l. c., 165, Desmaz., l. c. 
1139 ; Clad. ceranoides DC. Fl. Fr. 2, p. 337; Gen. oxyceras var. 
obtusata Ach., 1. c., p. 265; Clad. stellata Scheer. Enum. p. 200, 


L. H. 82, 83,.84. — Ad terram montium et in ericetis Galliæ, 
frequens. 
d. — Thallus basi effusus granulosus , granula in podetia abeuntia ( foliolis omnibus 


destituta) papillaria, dein clavata vel cylindrica, sæpeque ramosa, fragilia 
( Pycnothelia Ach., pr. p.) Facile genus proprium. 


16. CL. papillaria Hffm. Fl. Germ.2, p. 147, DC. Fl. Fr. 6, p. 180, 
Fr. L. E. p. 295, L. S. exs. 233, Schær. Enum. p. 203, t. 1, 
f. 5, L. H. 541, 512, Cenom. Ach. Syn. p. 298, Moug. St. Vog. 
259, Dub. B. G. p. 620, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1133; Pycno- 
thelia papillaria Duf. Révis. p. 5. — Ad terram macram in eri- 
cetosis Galli: passim, in Alsatia et Vogesis frequentissima ex 
Scherer, l. c. 


B. — Apothecia, coccinea (Scyphophoræ Ach.) (1). Sp. 11-22. 


17. CL. cornucopioides Fr. Sched. crit, 3, p. 19, L. E., p. 236, 
L. S. exs. 83; Cenom. coccifera. Ach. Sym. p. 269, Duf: 
Révis. p. 19, Moug. St. Vog. 152, Fik. Clad. p. 89, Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 1137, Dub. B. G. 632; Clad. extensa Schær. 
Enum. p. 187, L. H. 51. — Locis sterilibus campestribus et 
sylvaticis totius fere Galliæ (exceptis regionibus calcareis) satis 
frequens. — Variat thallo superficie pulverulento - furfuracea : 
Cen. pleurota (EIk) Ach. Syn. p. 270, Del., l. c., p. 633; 
Clad. Schwer. Enum. p. 186, L. H. 50, Fr. L. S. exs. 84, 
hæc vero forma forsitan ut species sit consideranda distincta 
a cornucopioide, similiter ac Cl. fimbriata a Cl. pyxidata ; diffe- 
rentiæ tamen minus constantes adparent. 

18. CI. bellidiflora Schwer. Spic. p. 21, Fik. Clad. p. 95, Fr. 
L. E. p. 231, L. S. exs. 281; Schær. Enum. p. 189, t. 7, f. 4, 
L. H. 39-42; Cen. bellidifl. Ach. Syn. p. 270, Duf. Révis. 
p. 25, Del., I. c., p. 633. — In montanis Gallic rarius. 


(1) Inter species exoticas adest series macrophylla etiam hujus subdivisionis (Clad. 
sanguinea Eschw.). 


( 281 ) 

19. CL. deformis Hffm. Fl. Germ. 2, p. 120, Schier. Spic. p. 25, 
Enum. p. A8T3E. Hi 41-49, Wr. L. E. p. 239, L.S. exs. 
1485 Gen. deformis Ach. Syn. p. 268, Duf. Révis. p. 20, Del., 
l. c., p. 633. — Ad terram montium (Galli: rarius. 

20. CL. digitata Hifm. Fl. Germ. 2, p. 124, Schær. Spic. p. 22, 
Enum. p. 188; L. H. 43-46, Fr. L. E. p. 240, L. S. eus. 
85, Nyl. L. P. 25; Cen. digitata Ach. Syn. p. 267 , Del., l. c., 
p. 633, Moug. St. Vog. 151 (excl. « var. », qui ad Cl. cornuc. 
f. pleurotam extensam pertinet). — In muscosis montium Galliæ - 
passim. Huc pertinere videtur Cen. apophysis Duf., 1. c., p. 20. 


21. CL. macilenta llífm. Fl. Germ. 2, p. 126, Fr. L. E. p. 240, 
L. S. exs. 52, Schær. Enum. p. 186, L. H. 33-31; Cen. ba- 
cillaris Ach. Syn. p. 266, Duf. Révis. p. 24, Moug. St. Vog. 
150 , Dub. B. G. 9 , p. 634, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1194, 1136. 
— Ad terram , rupes muscosas et truncos putridos in sylvis Galli: 
satis frequens. Verisimiliter quoque in Algeria occurrit æque ac 
affines. Variat scyphis varie digitato -divisis (polydactyla VIk. 
Clad. p. 129, Elk. D. L. 195, Schær. L .H. 454, L. Mt. D. 8). 
Podetiis apice clavatis est Cen. pseudocornuta Del. in Dub., l. c. 
Omnino diminuta est Cen. Brebissonii Del.. l. c. i 


32. CL Floerkeana Fr. L. E. p. 238, L. S. exs. 82, Schier. Enum. 
p. 189 (et sub macilenta in L. H. 36 B et 38). — Rara in Gallia 
(in collectionibus gallieis saltem mihi obvia), at non liquet sin 
vere species sit bona, nec tantummodo forma Cl. cornucopioidis 
baccillaris. Sepe forma furfuraceo-squamulifera præcedentis pro 
Cl. Floerkeana sumitur. 


Trib V. — STEREOCAULEI. 
I. STEREOCAULON Scurez. 
A. — Granula thalli rotundata vel discoidea. Sp. 1-5. 

1. St. inerustatum  Flk. D. L. 171, Anm. 4, p. 12, Funck Cr. 
624, Fr. L. E. p. 203, Schær. Enum. p. 179. — In pinetis 
campestribus Galliæ rarum (ex auctt. citat.). Species forte non 
bona. St. botryosum Bourgeau Canar. distinctum videteur, non 


vero Acharianum , sed St. azoreum ( Scheer. Enum. p. 182, sub 
lomentoso ). 


( 288 ) 
2. St. alpimumm Laur. Fr. L. E. p. 204, Scheer. Enum. p. 182, 
L. H. 263. — In zona alpina montium passim. 


3. St. demudatum Fik. D. L. 19, Anm. 4, p. 13, Moug. St. Vog. 
466, Smrf. Lapp. p. 126, Fr. L. E. p. 204, Schær. Enum. 
p. 179. — Ad rupes graniticas muscosas rarius in Gallia. 

4. St. condensatum Him. Fl. Germ. 2, p. 130, Fr. L. E. p. 203, 
L. S. exs. 88, Scheer. Enum. p 178; St. condyloideum et pi- 
leatum Ach. Syn. p. 285, FIk. D. L. 38, Anm. 4, p. 12. — 
In Gallia rarius ad rupes graniticas terramque glareosam. 


B. — Granula thalli crenata, incisa vel digitato-divisa. Sp. 5-7. 


5. St. tomentosum Laur. Fr. L. E. p. 201, L. S. exs. 90 , Schær. 
Enum. p. 481, Nyl. Chil. p. 148. — In Cebennis ( Prost). 


6. St. corallinwm Schreb. Spic. p. 113, Fr. L. E. p. 201, L. S. 
exs. 118, Schwer. Enum. p. 180, t. 6, f. 5, L. H., 261, 
Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 46; St. dactylophyllum Flk. D. L. 18, 


Anm. 4, p. 13; St. paschale Ach. et auctt. plur., pr. p., Moug. 


St. Vog. 13. — In montanis Galli: passim. 


=i 


St. paschale (Ach. Syn. p. 284, pr. p.) Laur. Fr. L. E. p. 202, 
L. S. 89, Scheer. Enum. p. 181, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 47, 
Nyl. Chil. p. 149. Differt a præcedente colore albidiore, pode- 
tiis laxius stipatis granulisque minus distincte dactylinis ( solum 
crenatis). — In Gallia occidentali rarius, nec bonum. In Scan- 
dinavia abundantissimum. 


€. — Granula thalli flocoso-pulverulenta. Sp. 8-9. 


8. St. nanum Ach. Syn. p. 285, Moug. St. Vog. 641, Fr. L. E. 
p. 205, L. S. exs. 59, DR. Alger. p. 251, Desmaz. Cr. Fr. 
sér. 2, 48; St. quisquiliare Schær. Enum. p. 1178, L. H. 588. 
— In fissuris saxorum graniticorum in Gallia rarius. In Algeria 


( Durieu ). 


9. St. Delisei Bory in Dub. B. G. 2, p. 619, Schær. Enum. p. 118. 
— Vix species autonoma , sed status degener cujusdam præce- 
dentium, in Gallia occidentali obveniens, granulis podetiorum 


apice præsertim furfuraceo-dissolutis. 


m/s 


( 289 ) 


Series Ill. — RAMALODEI. 


Trib VI, — ROCCEL'I, 
I. ROCCELLA Baux. 


1. R. phyeopsis Ach. L. H. p. 440, Syn. p. 243, Desmaz. Cr. Fr. 
éd. 2, 649, DR. Alger. 225, Schær. Enum. p. Tett. 1, f. 3. 
— Ad scopulos marinos Galliæ occidentalis; etiam ad quercus 
prope mare juxta Cherbourg observata a Dre Le Jolis. R. pygmæa 
DR. et Mont. Alger. p. 266, t. 17, f. 2, Mont. Syll. p. 324, 
nonnisi forma hujus sit minuta. Nec sequens, saltem quoad 
specimina algeriensia, specie differre videtur. 


27ER. tim etoria Ach. l. c., DR. 1. c.— In insulis maris Mediterranei, 
at non bona. 


3. I. fucifowmmis Ach. L. U. p. 440 , Syn. p. 244, Fr. L. E. p. 33, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 650, Schær. Enum. l. c., L. H. 553. 
— Ad scopulos marinos cum R. phycopsi. 


Trib VII — SIPHULEI. 


Thallus podetiiformis simplex vel sæpius fruticulose divisus, epi- 
thallo albo vel albido opaco, fistulosus vel medulla laxiuscula reple- 
tus ; zona gonimas at distincta. Apothecia haudrite cognita spermo- 
goniaque modo generis alterius. (Genera : Siphula Fr. et Thamno- 
lia Ach., Schær.) 


I. THAMNOLIA. Acu. ex Scuær. Enum. p. 243. Thallus e stipitibus 
cylindricis subulatis formatus, simplicibus vel nonnihil ramosis, sat 
tenacibus. 


|. Th. vermicularis Schr. Enum. p. 243, t. 9, f. 7, L. H. 86, 
Mass. in Flora 1856 , p. 234; Cenomyce? ( Cerania ) vermic. Ach. 
Syn. p. 2178, Duf. Révis. p. 6 (sub Pycnothelia ), Del. in Dub. B. 
G. 2, p. 620; Cladonia vermicularis DG. Fl. Fr. 2, p. 335, 
Nyl. Karel. p. 411; Cladonia subuliformis Hffm. PI. Lich. t. 29, 
f. 1-3; Clad. taurica Hffm. Fl. Germ. 2, p. 118; Pycnoth. tau- 
rica Duf., l. c., p. T. — Ad terram in regionibus alpestribus. Ut 


( 290 ) 

proles degenerata vel morbosa Cladoniæ cujusdam habita fuit 
(v. Fr. L. E. p. 220), sed differt mox ab hoc genere thallo te- 
naciore opaco , strato corticali cellulis parvis confusis laxe jun- 
ctis ( gonidiis dein et elementis filamentosis medullæ cavæ longi- 
tudinaliter conglutinatis fere ut in Cladonia), sed spermogonia 
perithecia Endocarpi simulantia, lateralia , ostiolis concoloribus 
thallo, pallida, arthrosterigmatibus ut in Bæomyce , longis, sper- 
matiis long. 0,00405 millim., crass. vix 0,001, cylindrica utroque 
apice obsolete incrassatula. D. Massalongo, l. c. p. 232, apothe- 
cia huic describit terminalia, pustularia, hymenio, thecis sporis- 
que prope ut in Cladoniis , si auctorem recte intellexerim. 


Trib. VIII. — USNEEI. 
I. USNEA Hrrw. 


1. U. barbata Fr. Sched. crit. 9, p. 34, L. E. p. 48, Schær. Enum. 
p. 9. Nomen hoc collectivum est formarum sequentium. 1) FLO- 
RIDA Fr., Scheer. ( Usnea florida Hffm. Pl. Lich. t. 30, f. 2, DC. 
Fl. Fr. 2, 332 , Ach. L. U. p. 620, Syn. p. 304, Moug. St. Vog. 
260 , Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 186, DR. Alger. p. 217), Fr. L. S. 
exs. 120, Schær. L. H. 398; 2 ) urA Fr., Schær. (U. hirta 
Hffm. Fl. Germ. p. 1335 U plicata v. hirta Ach. Syn. p. 305), 
L. S. exs. 150, L. H. 399; — 3) CERATINA Schær. l. c. t. 1, 
f. 1 (U. ceratina Ach. L. U. p. 619, Syn. p 304) , L. H.-400; 
— À) PLICATA Fr. Scher. ( U. plicata Hffm. Fl. Germ. p. 132, 
DG. JL. Ky. 9,7 p. 933, (Ach. LU p::6225 Synt D-59057 
Moug. St. Vog. 166), L. S. exs. 210, L. H. 401; — 5) DASYPOGA 
Fr. Schær. (U. barbata var. Ach. Syn. p. 306; U. barbata 
DG. PL. Rr. 275.399 ), A eS A AOAO A 
— 6) ARTICULATA Ach. l. c., Schær. (U. articulata Hffm. Fl. Germ. 
p. 133, DC. l. c. p. 334, L: H. A19, Desmaz.. Cr. Fr. éd. 2, 
185, DR. Alger. p. 218 | var. intestiniformis Ach. ibid. formae 
huic facile jungenda |.— In sylvis Galli: vulgatissima, ad arbores 
et parcius ad saxa. Formae allatæ frustra ut species considerandæ 
nam nimis instabiles sunt confluentesque. In Algeria. 


2, V. longissima Ach. L. U. p. 626, Syn. p. 307; U. barbata x. 
longissima Schær. Enum. p. 9. — In sylvis Pyrenæorum rarius. 


( 294 ) 


II. CHLOREA Nvyr. Classif. 2, p. 170. 


1. Chl. vulpina Nyl. ibid. p. 171; Usnea Hffm. Fl. Germ. p. 138; 
Cornicularia DC. Fl. Fr. 2, p. 329, Schær. Enum. p. 6, L. H. 
390; Evernia Ach. L. U. p. 443, Syn. p. 245, Fr. L. E. p. 23, 
L. S. exs. 142, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 546, DN. N. Car. 
p. 14, f. 1, Tul. Mém. Lich. p. 27 (anat. halli), Zw. Exs. 411.— 
In regionibus alpestribus Vogesorum ( Mougeot) et in Pyrenæis. 


2. Chl. Soleirolii. Usnea Soleirolii Nyl. in Classif. Lich. p. 16; Ste- 
reocaulon Soleirolii Schær. Enum. p. 1805 Stereocaulon intri- 
catum Mont. Canar. p. 148 (Moris El. stirp. Sard. 3, p. 22, pr. 
p. vel quoad specim. Cors.). — Ad saxa in montibus editioribus 
Corsicæ (in hb. Cosson et Lév.). Apothecia quidem ejus ignota , 
sed e studio comparativo cum aflini (ne dicam nimium affini) 
Chlorea canariensi (Alectoria canariensis Ach. L. U. p. 597, 
Syn. p. 293; Parmelia Spreng. Syst. veg. 4, p. 218; Evernia 
Mont. Canar. p. 95, t. 6, f. 1, Syll. p. 319), locum huic licheni 
in genere Chlorea vix dubium adtribuendum esse elucet. Inter 
notas specierum eo pertinentium observetur, thallus plus minus 
scrobieulosus (in Chl. canariensi saltem basi) vel angulato- 
scrobiculosus, axillis facile compressis; color varius, in hac 
specie pallide cinerascens. 


Trib IX. — RAMALINEI. 
I. ALECTORIA Acu., pr. p., Nvr. Classif. 2 , p. 171. 


1. A. jubata Ach. L. U. p. 592, Syn. p. 291, Desmaz. Cr. Fr. 
éd. 2, 1599 ; Usnea Hffm. Fl. Germ. p. 134; Cornicularia DC. 
Fl. Fr. 2, p. 332, Scheer. Enum. p. 5, L. H. 396, 397, 496; 
Evernia Fr. L. E. p. 20 (excl. a.), L. S. exs. 265, 266. — Ad 
saxa et arbores in sylvis Galli: cum Usnea barbata frequens. In 
montibus Algeriæ (Balansa). Varr. chalybeiformis, prolira et 
cana Ach. l. c. parum inter se differunt. 


2. A. bicolor. Cornicularia bicolor Meth. p. 304, Ach. L. U. p. 615, 
Syn. p. 301, DC. Fl. Fr. 2, p. 330, Moug. St. Vog. 167, 


( 292 ) 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 899; Corn. jubata « bicolor Schær. 
Enum. p. 5, L. H. 495; Evernia jubata « bicolor Fr. L. E. 
p- 20, L. S. exs. 264. — Ad saxa montium editissimorum in 
Gallia. 

3. A. sarmentosa Ach. L. U. 595, Syn. p. 293, Moug. St. Vog. 
464; Cornicularia ochroleuca v. sarmentosa Schær. Enum. p. 6; 
Evernia ochrol. var. Fr. L. E. p. 22, L. S. exs.. 269 (var. 
crinalis L. S. exs. 268, Moug. St. Vog. 155, Schær. L. H. 554, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 4600 ) ; Usnea dichotoma Hffm. PI. Lich. 
t. 72. — In sylvis Galli: montanis passim. Sub nomine Al. crinalis 
Ach. L. U. p. 594, Syn. p. 292, forma gracilis implexa hujus 
et praecedens dealbata in collectionibus obveniunt facileque cete- 
roquin commiscentur. 


4. A. ochrolewen. Lichen ochroleucus Ehrh. Beytr. 3, p. 82, Whlnb. 
Lapp. p. 438 ; Cornicularia ochroleuca DC. Fl. Fr. 2, p. 330, 
Ach. Syn. p. 301, Moug. St. Vog. 8535; Usnea Hffm. Pl. Lich. 
2, t. 26, f. 2, ett. 68, f. 5-15; Corn. ochrol. « rigida Schær. 
Enum. p. 5, L. H. 395; Evernia ochrol. « rigida Fr. L. E. 
p. 22, L. S. exs. 268. — In zona alpina montium Galliæ passim. 


II. EVERNIA Acu., emend. defin., Nvr. Classif. 2, p. 171. 


|. E. divaricata Ach. L. U. p. 441, Syn. p. 244, Moug. St. Vog. 
945, Fr. L. E. p. 25, L. S. exs. 332, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 
545; Physcia divaricata Schær. Enum. p. 12, L. H. exs. 392; 
Usnea flaccida Hffm. Pl. Lich. 3, t. 61, f. 4, 2, DC. Fl. Fr. 2, 
p. 333. — Ad abietes pinosque in sylvis Galliæ montanis passim. 


2. E. prumastri Ach. L. U. p. 442, Syn. p. 245, Moug. St. Vog. 355 
(fertilis), Fr. L. E. p. 25, L. S. exs. 444 , Desmaz. Cr.Fr. éd. 2, 
427, DR. Alger. p. 218; Physcia prunastri DC. Fl. Fr. 2, p. 
397, Schær. Enum. p. 11, L. H. exs. 391. — Ad arbores in 
Gallia vulgatissima , at rarissime fructifera (1). 


(1) Animadvertatur obiter, celeberrimum Tulasne lapsu incauto hane speciem 
statum quendam sterilem sistere Ramalinæ calicaris indicavit in Mém. Lich. p. 168 


(192). 


( 293 ) 


3. E. furfuracea Mann. Lich. Boh. p. 105, Fr. L. E. p. 26, L. S. 


exs. 140, DR. Alger. p. 219, Physcia furfuracea DC. Fl. Fr. 
2, p. 396, Moug. St. Vog. 63, Schær. Enum. p. 10, L. H. 
387; Borrera furfur. Ach. L. U. p. 500, Syn. p. 222, Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, p. 425. — Ad arbores et saxa in sylvis montanis 
passim frequens. 


III. RAMALINA Acun., Fn. 


|. R. caliearis Fr. L. E. p. 30, DR. Alger. p. 221; Ram. fraxinea 


2. 


Schær. Enum. p. 9, Tul. Mém. Lich. t. 2, f. 13-15. Forme 
hujus præcipuæ sunt 1) rnaxiNEA Fr. l. c., L. S. exs. 14 (Ram. 
fraxinea Ach. L. U. p. 602 ; Syn. p. 296, Moug. St. Vog. 158; 
Platysma Hffm. PI. Lich. t. 18, f. 1, 2; Physcia Michaux Fl. 
Bor. Am. 2, p. 326, DC. Fl. Fr. 2, p. 398; Ram. frax. « am- 
pliata Schær. l. c., L. H. 492); — 2) rasricrara Fr. l. c., L. S. 
exs. 263 (R. fastigiata Ach., l. c., Moug. SI. Vog. 452; Physcia 
DC. Fl. Fr. 2, p. 398; R. frax. v. fastig. Schær.lse., L. H. 
491); 3) caNALICULATA Fr. 1. c., L. S. exs. 195 ( R. fastig. v. 
calicaris Ach. L. U. p. 604, Syn. p. 297; R. frax. var. Schier., 
l. c., L. H. 493); 4) ranivACEA (R. farin. Ach., l. c., Moug. 
St. Vog. 356 , Scheer. Enum.p. 8, L. H. 494; Physcia DC. FI. 
Fr. 2, p. 397, status sorediiferus formæ præcedentis ; 5) THRAUSTA 
Fr. ceo L. S. exs. 2671 ( Alectoria Ach. L. U. p. 596, Syn. 
p. 293). — Ad arbores in Gallia vulgatissima. 


pollinaria Ach. L. U. p. 608, Ach. Syn. p. 398, Moug. 
St. Vog. 546, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 548, Fr. L. E. p. 31, 
L. S. exs. 443, Schær. Enum. p. 8, L. H. 393, DR. Alger. 
p. 222; Physcia squarrosa DC. Fl. Fr. 2, p. 398. — Ad rupes, 
muros in Gallia passim. 


3. R. evernioides Nyl. in hb. Cosson. Similis est R. pollinariæ, 


presertim. qualis hæc in Lusitania obvenit, sed firmior, ad 


R. Webbii Mont. Can. p. 100, t. 6, f. 4, Syll. p. 319, accedens, 


thallo albo vel albido, sorediis vix ullis, crebre minuteque reti- 
culatim rugoso, apotheciis pallidis demum majusculis. Intermedia 
inter R. pollinariam et R. Webbii, forte ab illa specie non sepa- 
randa. — Lecta est in deserto tunetano prope Gabés, ad terram, 


A 


© 


2 


( 294 ) 
a Dre Kralik ; ad Cyrenaicam a Pacho (ex hb. Delessert). Forsan 
quoque in regione propinqua Sahariensi Algeriæ adest , quare eam 
hic omittere nolui. 

. R. polymorpha Ach. L. U. p. 600, Syn. p. 295, Moug. St. Vog. 
636, Fr. L. E p. 32, L. S. exs. 144, DR. Alger. p. 223, 
Desmaz. Cr. Fr, sér. 2, 50; R. tinctoria Schr. Enum. p. 8, 
L. H. 394. — Ad saxa granitica montium et ad oras marinas 
passim. 


. R. scopulorum Ach. L. U. p. 604, Syn. p. 297, Fr. L. E. 
p. 32, L. S. exs. 900, Schwer. Enum. p. 9, L. H. 554, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 549; Lichen Retz. Obs. bot. 4, p. 30, 
Physcia DC. Fl. Fr. 6, p. 190. — Ad scopulos marinos graniti- 
cos Galliæ occidentalis frequens. 

. R. pusilla Le Prév. in Fr. L. E. p. 29, DR. Alger. p. 221, t. 17, 
f. 4, Schær. Enum. p. 8. — Ad ramos juniperi in ins. Stæcha- 
dibus (Le Prévost ); in Algeria (Durieu). 

. R. linearis Ach. L. U. p. 598, Syn. p. 294; Lichen linearis 
Linn. et Swartz Diss. method. Musc. p. 36, Swartz Fl. Ind. occid. 
3, p. 1910; Ram. pumila Mont. Bon. p. 153, Syll. p. 320; 
Ram. usneoides Mont. in DR. Fl. Alger. p. 223, t. 11, f. 4 (non 
americana). — Ad saxa in Corsica (Léveillé); in Algeria (Durieu). 


Trib- X. — CETRARIEI. 


I. CETRARIA Acu., emend. defin., Nyr. Classif. 2, p. 172. 


€. islandica Ach. L. U. p. 293, Syn. p. 229, Moug. St. Vog. 157, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 648, Fr. L. E. p. 36, L. S. exs. 114, 
Scheer. Enum. p. 15, t. 2, f. 2, L. H. 22, Physcia islandica DC. 
Fl. Fr. 2, p. 399; Cetr. platyna Ach. Syn. p. 229, var. CRISPA 
Ach. Fr. Schær. ll. cc., L..H. 23. — In montibus editioribus 
Galliæ passim. 

. €. aculeata Fr. Sched. crit. 9, p. 32, L. S. exs. 201, L. E. 

p. 396, Scheer. Spic. p. 254, L. H. 254, 245, Enum. p. 16; 

Corricularia aculeata Ach. Meth. p. .302, t. 6, f. 2, L. U. 

p. 6042, Syn. p. 299, DC. Fl. Fr. 2, p. 326, Moug. St. Vog. 

168, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 428. 


( 295 ) 


II. PLATYSMA Hrrw., emend. defin., Nyr. Classif. 2, p. 172. 


A.— Spermalia versus apicem modo alterum fusiformi-incrassalula. 


4. P. 


2. PI. 


3. PI. 


4. PI. 


5. PI, 


cucullatum Hffm. Pl. Lich. t. 66, f. 2; Cetraria cucullata 
Ach. L. U. p. 511, Syn. p. 228, Moug. St. Vog. 544, Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 647, Fr. L. E. p. 51, L.S. exs. 113, Schær. 
Enum. p. 14, L. H. 18; Physcia DC. 2, p. 399. — Ad terram 
in zona Md. montium Gallis sat frequens. 


nivale. Cetraria nivalis Ach. Meth. p. 204, L. U. p. 510, 
Syn. p. 228, Fr. L. E. p. 38, L. S. exs. 112, Schær. Enum. 
p. 13, L. H. 19, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 646; Physcia nivalis 
DC. Fl. Fr. 2, p. 400. — In Alpibus Galli: passim. 


B. — Spermatia apice utroque leviter fusiformi-clavata. 


juniperinum. Cetraria juniperina Ach. Meth. p. 298, L. U. 
p. 906, Syn. p. 226, Fr. L. E.p. 40, L. S. exs. 171, Scheer. 
Enum. p. 13; Physcia DC. Fl. Fr. 2, p. 400. Variat dein 1) 
TERRESTRIS Schær. 1. c., L. H. 20 ( Cetr. Tilesii Ach. Syn. p. 228), 
cui jungenda formæ tubulosa Schær. et alvarensis Whlnb. , Fr. 
l. c.; et 2) PINASTRI Ach. l. c., Moug. St. Vog. 451, Schær. 1. c., 
L. H. 21 ( Cetraria pinastri Fr. L. E. p. 40, L. S. exs. 333; 
Physcia DC. Fl. Fr. 2, p. 400). — In montibus editioribus 
Galli», præcipue ad juniperos, varietates ad pinos et terram; 
fructifera modo in summis alpibus. 


glaucum. Cetraria glauca Ach. Meth. p. 256, L. U. p. 509, 
Syn. p. 227, Moug. St. Vog. 156, Fr. L. E. p. 38, L. S. exs. 
112, Schær. Enum. p. 12, er Cr. Fr. éd. 2, 584, Nyl. 
L. P. 28; Physcia DG. Fl. Fr. 2, p. 401; Platisma falla Hífm. 
PI. Lich. t. 46 , f. 1-3; Ph. Md DC. 1. c., p. 402. — Ad saxa 
et truncos arborum ( præsertim abietum et pue in sylvis 
montanis Gallic. 


sæpineolum llífm. Pl. Lich. t. 44, f. 1; Cetraria sepincola 
Ach. Meth. p. 297, L. U. p. 507, Syn. p. 226, Fr. L. E. p.138, 
L. S. exs. A10, Scheer. Enum. p. 14, L. H. 297, Besmaz. Cr. Fr. 


( 296 ) 
éd. 2, 645; Physcia D. C. Fl. Fr. 2, p. 401. Var. ULOPHYLLA 
Ach. et auctt. differt a statu typico, fructifero , fere æque ac var. 
pinastri juniperini a suo typo. — Ad juniperos et ligna in regio- 
nibus editioribus montium Galliæ. 


Series IV. — PHYLLODEI. 
Trib, XI. — PELTIGEREI. 


I. NEPHROM Acu. 


1. N. tomentosum. Pelligera tomentosa Hffm. Fl. Germ. p. 108; 
fephroma resupinat. Ach. L. U. et Syn. «, Moug. St. Vog. 252 
(mixt. cum sequente), Fr. L. E. p. 42 ( Peltigera) et L. S. 179 
(mixt. c. seq.), Schr. Enum. p. 18, «., L. H. 259, et 6., L. H. 
260 ( var.); Nephr. DN. Peltig. p. 15, DR. Alger. p. 228; Pelti- 
gera DC. Fl. Fr. 2, p. 467 (mixt. c. seq. ). — Ad saxa et trun- 
cos arborum in sylvis montanis Gallix editioribus. 


2. N. kevigatum Ach. Syn. p. 242; N. resupin. var. levigal. Schær. 
et Fr. ll. cc., Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 888 ; N. papyrac. DN. Peltig. 
p. 155 N. Schereri DN. 1. c., p. 16; N. parilis Ach. Syn. p. 242, 
Moug. St. Vog. 838, Desmaz. l. c., 887 (hic forma [ Nyl. L. P. 
109 | sæpius sorediifera ). — Ad saxa et truncos arborum in 
sylvis Galli. Huc adhuc pertinet N. resupin. var. papyracea 
Ach. Syn. p. 241. 


II. PELTIGERA Hrrx. 


|. P. aphthosa Hffm. Fi. Gern. 2, p. 107, Pl. Lich. 4,1. 6, f. 1, 
DC. Fl. Fr. 2, p. 406, Fr. L. E. p. 44, L. S. exs. 118, Schær. 
Enum. p. 19, L. H. 29; Peltidea Ach. L. U. p. 516, Syn. p. 238, 
Moug. St. Vog. 251, Desmaz. Cr. Fr. ed. 2, 644. — Ad terram 
in sylvis Galliæ montanis passim. 

2. P. canina. Hffm. Fl. Germ. 2, p. 106, DC. Fl. Fr. 2, p. 406 , Fr. 
L. E. p. 45, L. S. exs: 111, Scher. Enum. p. 20, L. U. 28, 
DR. Alger. p. 228; Peltidea Ach. Meth. p. 284, L. H. p. 517, 
Syn. p. 239, Moug. St. Vog. 154, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 842, 


843. — Ad terram muscosam in Gallia vulgaris. 


( 297) 
3. P. rufescens Hffm. Germ. p. 107, Fr. L. E. p. 46, L. S. ers. 110, 
Schær. Enum. p. 21, DR. Alger. p. 229, Zw. Exs. 110; Peltidea 
Ach. Meth. p. 285 ; Peltidea canina var. crispa Ach. L. U. p. 519, 
Syn. p. 239; Peltig. malacea DR. Alger. p. 228 (excl. synon.), 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 643. — Cum precedente in Gallia vul- 
garis, at adhue copiosior. 


4. P. polydaetyla ll(fm. Germ. p. 106, Pl. Lich. 4, f. 4, DC. Fl. Fr. 
2, p. 407, Fr. L.E. p. 46, L. S. exs. 109, Schær. Enum. p. 21, 
L. H. 30; Peltidea Ach. Meth. p. 236 , L. U. p. 519, Syn. p. 246, 
Moug. St. Vog. 633 (1). — Ad terram muscosam in Gallia vulga- 
ris. ( Verisimiliter quoque in Algeria non deest). Var. SCUTATA 
Fr., Schær., ll. ce. (Peltidea scutata Ach. Meth. p. 285, L. U. 
p. 915, Syn. p. 231; Peltigera canina var. membranacea Mont. 
Chil. p. 95 ) , minus frequens. 


5. P. horizontalis llífm. Germ. p, 101, DC. Fl. Fr. 2, p. 406, Fr. 
L. E. p. 41, L. S. exs. 209, Schær. Enum. p. 21, L. H. 91, 
Tul. Mém. t. 8, f. 4-14; Peltidea Ach. Meth. p. 288, L. U. p. 
915, Syn. p. 238, Moug. St. Vog. 345, Nyl. L. P. 110. — Ad 
terram muscosam in sylvis Galliæ vulgaris. 

6. P. malacena lr. L. E. p. 44, L. S. exs. 171, Scheer. Enum. 
p. 20; Peltidea Ach. Syn. p. 240, Moug. St. Vog. 1048. — In 
sylvis Galli: rarius. 

7. P. venosa llífm. PI. Lich. t. 6, f. 2, DC. Fl. Fr. 2, p. 405, L. E. 
p- 48, L. S. exs. 116 , Schær. Enum. p. 19, L. H. 26, Nyl. L. 
Mt. D. 20; Peltidea Ach. Meth. p. 282, L. U. p. 514, Syn. p. 
291, Moug. St. Vog. 153, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 844. — Ad 
terram fissurasque rupium in montanis Galli: rarius. 


III. SOLORINA Acn. (2). 


1. S. saecata Ach. L. U. p. 159, Syn. p. 8, Moug. St. Vog. 61, 
Schær. Enum. p. 22, t. 2, f. 5, L. H. 25, Desmaz. Cr. Fr. 
éd. 2, 183, Tul. Mém. t. 16, f. 20-21 (sporæ), Nyl. L. P. 29; 


(f) Etiam in St. Vog. 341 inscripta Peltidea horizontalis var. hymenina Ach., at 
non bona. 


(2) Melius hic quam inter Pannarieos disponendum videtur hoc genus, quod 


TowE XXI. 92 


de 


( 298 ) 
Peltigera DC. Fl. Fr. 2, p. 408, Fr. L. E. p. 49, L. S. exs. 175. 
— Ad terram in sylvis et montibus Galliæ passim. Status, qui 
var. limbata Schær., l. c., p. 23 (Lecanora Smrf. Lapp. p. 
105, t. 3) dicitur, etiam in Pyrenæis obvenit. 


2. S, erocea Ach. L. U. p. 149, Syn. p. 8, Schwer. Enum. p. 22, 


L. H. 24, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 534, Nyl. L. Mt. D. 241; Pel- 
tigera Hffm. Pl. Lich. 2, p. 60, t. 44. f. 2-4, t. 42, f. 4, 5, DC. 
Fl. Fr. 2, p. 401, Fr. L. E. p. 48, L. S. exs. 298. — Ad terram 
et fissuras rupium in alpibus Galli: passim. 


Trib. XII. — PARMELIEI. 


I. STICTA Acu., DEL. 


. — Frons pagina infera ingqualis, gibberosus, subnudus. — Sp. 1-3. 


. pulmonaecea Ach. L. U. p. 449, Syn. p. 233, Del. Stict. p. 


123, t. 17, f. 60, Moug. St. Vog. 62, Fr. L. E. p. 53, L. S. exs. 
71, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 641, DR. Alger. p. 230, Nyl. L. 
Mt. D. 22; Lobaria pulmonaria Hffm. Germ. p. 146, PI. Lich. 
t. 1, f. 2 (Pulmonaria reticulata), DC. Fl. Fr. 2, p. 402; Sticta 
pulmonaria Schær. Enum. p. 30, t. 3, f. 1, L. H. 384. — Ad 
arbores et saxa muscosa in sylvis Galli: passim frequens , rarius 
fructifera. Celidium stictarum Tul. Mém. Lich. p. 424, t. 1, f. 17 
et t. 14, f. 5-8, Nyl. L. Mt. D. 23, in apotheciis hujus Stictæ 
haud raro parasitice degens, eademque deformans et nigra red- 
dens ( unde exstitit St. pulmonacea var. pleurocarpa Ach. , l. c., 
gen. Delisea Fée), fungis relegandum videtur, licet haud exiguam 
referat affinitatem cum Arthoniis analogis ( A. parasemoide et 
abrothallina ). 


fructu tamen valde recedit a Peltigera et Nephromate , nec ad illos satius vergit. 
Tribus Parmelieorum sequens locum centralem tenet in dispositione nostra syste- 
matica, et Sliclæ, quoad evolutionem organorum formarumque, culmen efficiunt 


Lichenum. Ut plenius concipiatur nisus systematis nostri, observetur, systema ima- 


gini sumendum maxime perfectum sisti a successione temporum ann singuli, que 
at systema physicum absolutissimum exhiberi a serie colorum. orbem continuum 
componentium. Exempla hæc ardua natura intellectui statuit ordinem verum inqui- 


renti, 


( 299 ) 

2. St. linita Ach. Syn. p. 234, Del. Stict. p. 145, t. 18, f. 65, Schr. 
Enum. p. 30, L. IT. 385. — Specimen nullum e Gallia vidi, sed 
ex Delise, l. c., prope Lugdunum (Mont-Pilat) obveniat, quod 
tamen confirmatione egeat. 

3. St. scrobieulata Ach. L. U. p. 453, Syn. p. 234, Del. Stict. p. 
152, t. 18, f. 69, Moug. St. Vog. 444, Fr. L. E. p. 53, L. S. 
exs. 18, Schær. Enum. p. 31, L. H. 490, Desmaz. Cr. Fr. 
éd. 2, 642, Nyl. L. Mt. D. 24; Lobaria DC. Fl. Fr. 2, p. 402. 
— Ad truncos arborum et ad saxa muscosa Galli: haud rara. 


B. — Frons pagina infera cyphellis praedita albis vel albicantibus. Sp. 4-5. 


p 


. St sylvatica Ach. Meth. p. 281, L. U. p. 454, Syn. p. 236, DC. 
El. Fr. 2, p. 405, Moug. St. Vog: 155, Fr. L. E. p. 51, L. S. 
exs: 19, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 638, Nyl. L. P. 111, L. Mt. D. 
24; Peltigera Schær. Enum. p. 22, L. H. 258; var. ejusdem 
est St. Dufourii Del. Stict. p. 18, t. 6, f. 22, Desmaz. 1. c., 636, 
Schær. Enum. p. 32, et St. elegans Deak. in Leight. L. Br. exs. 


^ . . ^ . 
173. — Ad saxa muscosa et ad truncos arborum in sylvis Galli; 
passim. 


5. St. fuliginosa Ach. Meth. p. 281, L. U. p. 454, Syn. p. 236, 
DC. Fl. Fr. 2, p. 404, Moug. St. Vog. 542, Del. Stict. p. 14, 
t. 6, f. 20, Fr. L. E. p. 52, Schær. Enum. p. 32, L. H. 386, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 635, Leight. L. Br. exs. 142 (fertilis), 
Nyl. L. P. 30. — Ad saxa muscosa in sylvis Galliæ passim , 
iisdem locis ac præcedens , sed frequentior. 


6. St. limbata Ach. Meth. p. 280, L. U. p. 453, Syn. p. 236, Del. 
Stict. p. 81, t. 1, f. 24, Fr. L. E. p. 52, Schær. Enum, p. 32, 
L. H. 551, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 657. — Ad truncos arborum 
rupesque muscosas Gallic occidentalis , sed modo rarissime fru- 
ctifera. St. umbilicarieformis Hochst. in Schimp. Abyss. 2, n° 
439, statum sistit vegetiorem, fertilem , cui accedit St. amba- 
villaria Del. Stict. p. 16, t. 6, f. 21. 


C. — Frons cyphellis citrinis. — Sp. 7. 
7. St. aurata Ach. Meth. p. 211, L. U. p. 448, Syn. p. 232, Del. 
Stict. p. 49, t. 2, f. 5, 6, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 634, Fr. L. E. 


p. 90, Schær. Enum. p. 33, L. H. 558. — Ad saxa muscosa 
truncosque arborum in sylva Briquebeec. 


( 900 ) 


II. RICASOLIA DN. Framm. Lich. p. 6, Nyt. Classif. 2, p. 113. 


1. R. glomulifera DN. Framm. p. 7, Nyl. L. Mt. D. 26; Lobaria 
Hffm. Germ. p. 148, DC. Fl. Fr. 2, p. 404; Sticta Del. Stict. 
p. 129, t. 15, f. 54, 55, Fr. L. E. p. 54, L. S. exs. 327 (glo- 
merulifera), Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 639, DR. Alger. p. 228; 
Parmelia Ach. L. U. p. 456 , Syn. p. 195, Moug. St. Vog. 346; 
Parmelia amplissima Scheer. Enum. p. 33, L. H. 559. — Ad 
truncos arborum et saxa in sylvis montanis Galli; rarius. Etiam ` 
in Algeria. 

2. R. herbacea DN. Framm. p. 15 Lobaria Hffm. Germ. p. 147, 
DC. Fl. Fr. 2, p. 403; Pulmonaria Hffm. PI. Lich. t. 10, f. 2; 
Sticta Del. Stict. p. 132, t. 16, f. 56, Fr. L. E. p. 55, L. S. exs. 
334, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 640, Tul. Mém. Lich. p. 147, t. 2, 
f. 1-5; Parmelia Ach. L. U. p. 459, Syn. p. 198; Parmelia lete- 
virens Scheer. Enum. p. 35, L. H. 560. — Ad saxa arborumque 
truncos sylvarum in Gallia præsertim occidentali. 


III. PARMELIA Acr. Syn., pr. max. p., Nvr. Classif. 2, p. 114. 


A. — Species (hallo ochroleuco , albo vel cinerascente. — Sp. 1-14. 


1. P. caperata Ach. Meth. p. 216, L. U. 457, Syn. p. 196, Moug. 
St. Vog. 255, Fr. L. E. p. 69, L. S. exs. 293, Schær. Enum. 
p. 34, t. 3, f. 2, L. H. 311, DR. Alger. p. 236 , Nyl. L. P. 31; 
Imbricaria DC. Fl. Fr. 2, p. 392. — Ad saxa ettruncos arborum 
in Gallia vulgaris. Etiam in Algeria. 

2. P. perlata Ach. Meth. p. 216, L. U. p. 458, Syn. p. 197, Moug. 
St. Vog. 253, Fr. L. E. p. 59, L. S. exs. 335, Schær. Enum. 
p. 34, L. H. 360 ; Lobaria DC. Fl. Fr. 2, p. 403; Parm. per- 
forata DR. Alger. p. 231. — Ad truncos arborum et saxa in 
Gallia vulgatissima , et rarissime hic fructifera. Etiam in Algeria. 
Variat ambitu thalli nigro-ciliato ( ciliata DC., 1. c., Schær.), et 
tunc siepe pro P. perforata Ach. Syn. p. 198, Tuck. L. Am. 
Sept. exs. 69, sumta fuit, qua vero vix vel parcissime in Europa 
occurrat. 

3. P, tiliacea Ach. Meth. p. 215, L. U. p. 460, Syn. p. 199, Moug. 
St. Vog. 445 , Fr..L. E. p. 59, L. S. exs. 169 ; Imbricaria quer- 


( 301 ) 
cina DC. Fl. Fr. 2, p. 390; Parm. quercifolia Scheer. Enum. 
p. 43, L. H. 358, 359. Vix ut var. distinguenda est Parm. scortea 
Ach. Meth. p. 215, L. U. p. 461 , Syn. p. 197, DR. Alger. p. 232, 
— Ad cortices arborum passim. - 


4. P. sinuosa Ach. Syn. p. 207, Fr. L. E. p. 63, Schær. Enum. 
p. 43, L. H. 561, Nyl. L. P. 112; Parm. levigata Ach. Syn. 
p. 212; P. tiliacea Tuck. L. Am. Sept. exs. 105 Imbricaria revo- 
luta Flk., Zw. Exs. 181; minor, magis dissecta est P. relicina 
Fr. S. 0. V. p. 283, L. E. p. 10, P. sinuosa var. Scher., l.c. — 
Ad saxa et truncos arborum in sylvis Galli: occidentalis frequens 
et mediæ rarius ; parce fructifera. Var. nyeoruRIx Nyl. Coll. Gall. 
mer. Pyren. p. 1 (P. tiliacea DR. Alger. p. 233, DN. Parmel. 
p. 16, f. 8) receptaculis apotheciorum thallinis infra nigro- 
fibrillosis, ad fagos prope diversorium « Hospice de Luchon » 

` Pyrenæorum et alibi in Gallia, in Algeria (Durieu); revergit 


nimis forte versus P. tiliaceam. 


5. P. Borreri Turn. in Act. Soc. Linn. Lond. 5, p. 148, t. 13, f. 2, 
Ach. L. U. p. 461, Syn. p. 197, Moug. St. Vog. 634, Fr. L. E. 
p. 60, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1586, DR. Alger. p. 223; 
P. dubia Schior. Enum. p. 45, L. H. 361. — Ad cortices arbo- 
rum et ligna in Gallia passim; haud rara, at parce fructifera. 
Etiam in Algeria. 


6. P. saxatilis Ach. Meth. p. 204, L. U. p. 469, Syn. p. 203, Moug. 
St. Vog. 349, Fr. L. E. p. 61, L. S. exs. 168, Schær. Enum. 
p. 44, L. H. 362, 363, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1590, DR. Alger. 
p. 223; Imbricaria retiruga DC. Fl. Fr. 2, p. 389. Variat ob- 
scurata : OMPHALODES Fr., Scheer. (P. omphalodes Ach., 1. c., 
Moug. St. Vog. 348, Desmaz., l. c. 1589), et tenuiter laciniata 
PANNIFORMIS Schwr., l. c. et L. H. 364, Moug. St. Vog. 138. 
— Ad saxa, truncos arborum et ligna in sylvis Galliæ vulga- 
tissima (1). 


(1) Ad Parm. saxatilem et caperatam , varius ad (iliaeeam et olivaceam occurrit 
parasita thallicola ABROTHALLUS PARASITICUS (melius Habrothallus dicendus), quem 
jam 1855, in Lich. Alger. p. 915, constitui indicavi ab Abrothallis Smithii, Wel- 
wilscchii et microspermo Tul. Mem. Lich. p. 115, 115, eundemque fungillum esse 
nec lichenem ; nullam enim mihi obtulit notam lichenosam. Nuper D. Lindsay de hac 


( 302 ) 
7. PP. comtorta Dor. et Chaub. Fl. Pelop. p. 11, t. 40, f. 2, DR. 
Alger. p. 234. A me non visa. — In Algeria ex cel. Durieu. 


8. P. physodes Ach. Meth. p. 250, L. U. p. 492, Syn. p. 218 , Moug. 
St. Vog. 159, Fr. L. E. p. 64, L. S. exs. 291 , Desmaz. Cr. Fr. 
éd. 2, 1288, DR. Alger. p. 235, Nyl. L. P. 113; Imbricaria 
DC. Fl. Fr. 9, p. 393; Parm. ceratophylla Schr. Enum. p. 
41, L. H. 366, 367. — Ad saxa et truncos arborum in sylvis 
Galli: vulgaris. Etiam in Algeria. 


9. P. pertusa Schr. Enum. p. 43, L. H. 365, Nyl. L. P. 32; 
Lichen pertusus Schrank Bav. 2 , 1513 , Schrad. Spic. Fl. Germ. 
p. 96; Parm. diatrypa Ach. Meth. p. 251, L. U. p. 493, Syn. 
p. 219; Moug. St. Vog. 65, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1596 , Bab. 
New-Zeal. p. 22; Imbricaria diatrypa DC. Fl. Fr. 2, p. 393; 
Parm. physodes var. Fr. L. E. p. 64, Eschw. Fl. Bras. 4, p. 203. 
Forsitan nonnisi status præcedentis, at mire constans. Forami- 
num thalli dispositio regularis centrum apotheciorum in Parm. 
perforata pertusum in memoriam revocat.— lisdem locis ac præ- 
cedens, sed in Gallia rarius obvia. 


parasita dissertationem conscripsit, ubi tamen vix aliquid ponderis insignioris cogni- 
tioni ejusdem adjicit. In dissertatione illa (Monograph of the genus Abrothallus) ani- 
madverti sententiam : « I consider it hazardous and improper to doubt or depreciate 
the observations of any botanist » etc., quæ ad celeberrimum Tulasne proxime ibi 
(p. 50) spectat admonitio; de doctrina tali observetur, nemini datum esse , ne viris 
quidem laudatissimis, quos citat D. Lindsay, errores semper evitare, nam hoc non 
humanum esset ; dein , cum celeberrimo Fries credimus, « nullam auctoritatem veri- 
tatem supprimere. » Animadversionibus aliorum ad observationes iteratas, attentio- 
res, accuraliores instigantur auctores, quod non impedit ut in omni habeantur honore 
utiliusque videtur, quam laudes eorum recantare perennes. Atque quo eminentior 
sit fons, unde oritur error, eo magis interest, ut hic (decenter) animadvertatur. Sed 
ad res humiliores nostras revertimus, Supra thallum Parmeliæ saxatilis insignior 
frequentiorque parasita, quam Abrothallus , est. 


SPHÆRIA ( Dothidea) uowosrEGIA Ny}. in hb. variis, maculas rotundatas sparsas, 
demum convexas, rugosas, latit. 1 millim. formans in epithallo frondis Parm. 
saxatilis; in quovis conceptaculo tali collectivo hymenia plura minuta sphzroidea 
immersa alba; sporz 82 fuscæ oblongæ 3-septatæ, paraphyses graciles non confertæ; 
spermogonia hymeniis minora, spermatiis oblongo-cylindricis. Forma fructus Mela- 
nothecam Fée refert. 


p 


10. 


44. 


12. 


13. 


44. 


( 303 ) 


. emeausta Ach. Meth. p. 202, L. U. p. 489, Syn. p. 206, 


Moug. St. Vog. 353, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1593; Imbricaria 
DC. Fl. Fr. 2, p. 394; Parm. physodes var. Fr. L. E. p. 64, 
L. S. exs. 338; P. ceratophylla var. multipuncta Schær. Enum. 
p. 42, L. H. 368. — Ad saxa in zona alpina montium (allis 
frequens. 


. conspersa Ach. Meth. p. 205, L. U. p. 486, Syn. p. 209, 


Moug. St. Vog. 160, Fr. L. E. p. 69, L. S. exs. 167, Schær. 
Enum. p. 46, L. H. 319, DR. Alger. p. 236; Imbricaria DC. 
Fl. Fr. 2, p. 393. Var. srENoPuvrrA Ach., Schær., ll. cc., Moug., 
l. c. 940. — Ad saxa granitica et arenaria dura sylvarum Galliae 
vulgaris. 


. Mougeotii Schær. Enum. p. 46, L. H. exs. 548, Desmaz. 


Cr. Fr. éd. 2, 1597, Moug. St. Vog. 1234; Parm. conspersa var. 
quartzicola Moug. Végét. des Vosges p. 262. Forsan solummodo 
filia praecedentis. — Ad saxa quartzosa et arenaria dura Gallice 
rarius. In Brasilia similiter una cum P. conspersa occurrit. 


.,eemtrifuga Ach. Meth. p. 206, L. U. p. 486, Syn. p. 209, 


Fr. L. E. p. 1, L. S. exs. A8. Schær. Enum. p. 46. — In 
Cebennis a Prost observata videtur (ex Schær., l. c.). 


. imeurva Fr. Sched. crit. 9, p. 31, L. E. p. 10, L. S. exs. 259, 


L. S. exs. 259; Lichen incurvus Pers. in Uster. Ann. Bot. 4 St., 
p. 24; Imbricaria incurva DC. Fl. Fr. 2, p. 394; Parm. recurva 
Ach. Meth. p. 201, L. U. p. 490, Syn. p. 206. — Ad saxa gra- 
nitica sylvarum Galliæ rarius; ad saxa arenaria prope Fontaine- 
bleau. 


B. — Species thallo olivaceo (in unica nonnihil cinerascente) vel nigricante, sepius 


nitido. — Sp. 15-24. 


15. P. acetabulum Fr. L. E. p. 65, Dub. B. G. 2, p. 601, Fr. L. E. 


p. 65, L. S. egs. 292, Schær. Spic. p. 463, Enum. p. 35, L. H. 
541, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1587, DR. Alger. p. 235; Lichen 
acetabulum Neck. Delic. p. 506; Imbricaria DC. Fl. Fr. 2, 
p. 3992; Parm. corrugata Ach. L. U. p. 462, Syn. p. 199. — 
Ad arbores locis campestribus Galliæ vulgaris, culta non fugiens. 
Etiam in Algeria. 


20. 


21. 


( 304 ). 


. olivacea Ach. Meth. p. 213, L. U. p. 462 , Syn. p. 200, Moug. 


St. Vog. 161, Fr. L. E. p. 66, L. S. exs. 260, Schær. Enum. 
p. 47, L. H. 310, 371, DR. Alger. p. 236, Nyl. L. Mt. D. 27; Im- 
bricaria DC. Fl. Fr. 2, p. 392. — Ad saxa et cortices in Gallia 
vulgatissima , etiam in cultis obvia. Etiam in Algeria. 


. dendritiecn Pers. in Act. Wetterau. 2, 1, p. 16, Scheer. Enum. 


p. 48 (saltem pro p.), Fr. L. E. p. 68 pr. p.; P. pulla Ach. Syn. 
p. 206. Forte modo præcedentis forma, cujus status varii pro hac 
sepe sumuntur. — Optimam a Dr Pelvet e Gallia occidentali 
obtinui, ubi ad rupes graniticas rara videtur. 


. stygia Ach. Meth. p. 203, L. U. p. 471, Syn. p. 205, Moug. 
St. Vog. 351, Fr. L. E. p. 67, L. S. exs. 166 , 337, Desmaz. 


Cr. Fr. éd. 2, 1972, Nyl. L. Mt. D. 29; P. fahlunensis var. 
stygia Scheer. Enum. p. 48, L. H. 255. — Ad saxa in zona alpina 
montium Gallic satis frequens. 


. fahlunensis Ach. Meth. p. 203, L. U. p. 410, Syn. p. 204, 


Moug. St. Vog, 350, Fr. L. E. p. 66, L. S. exs. 336, Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 1594, Schær. Enum. p. 48, «., L. H. 813, 314, 
Nyl. L. Mt. D. 28; Imbricaria DC. Fl. Fr. 2, p. 395. — Ad 
saxa alpina cum praecedente. 


. lamata. lichen lanatus Linn. Fl. Suec. n. 1125, Sm. Engl. 


Bot.t. 846; Cornicularia lanata Ach. Meth. p. 304, L. U. p. 615, 
Syn. p. 302, Moug. St. Vog. 351, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 900; 
Parmelia stygia var. Fr. L. E. p. 68, L. S. exs. 307; Parm. 
fahlun. var. Scheer. Enum. p. 49, L. H. 251. — Ad saxa alpina 
vel subalpina Galli: simul cum duabus proxime precedentibus 
haud rara. 


- tristis Nyl. L. Mte D. 30. Lichen tristis Web. Spicil. Fl. Gæt- 


ting. p. 209, t. 5, f. 1-3, Sm. E. Bot. t. 120; Cornicularia Hffm. 
PI. Lich. 2, p. 36, t. 34, f. 1, Ach. L. U. p. 610, Syn. p. 299, 
Moug. St. Vog. 646; Cetraria Fr. L. E. p. 34, L. S. exs. 329, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 898; Parm. fahlunensis var. Schr. 
Enum. p. 48, L. H. 256. — Ad rupes montium editiorum non 
infrequens. 


( 305 ) 


IV. PHYSCIA (Fr. L. E. p. 16, pr. p.), Nvz. Classif. 2, p. 114 (1). 


A. — Species evernii[ormes , rhizinis vix ullis. 


a. — Apothecia fulva vel crocea. — Spec. 1-2. 


4. Ph. flavieans DC. FI. Fr. 6, p. 189, Dub. B. G. p. 612 ; Lichen 


2. 


3: 


Ph. 


Ph. 


flavicans Sw. Fl. Ind. Occid. 3, p. 1908; Parmelia Ach. Meth. 
p. 268; Borrera Ach. L. U. p. 504, Syn. p. 225, Desmaz. Cr. 
Fr. éd. 2, 426; Evernia Fr. L. E. p. 28, Mont.Chil. vim, p. 72; 
Cornicularia Schær. Enum. p. 6, L. H. 552. — In Gallia occi- 
dentali et in Pyrenæis. Accedit ad formam angustatam Ph. Chryso- 
phlhalme. Æque ac Ph. villosa et Ph. intricata a ceteris hujus 
generis speciebus nonnihil ( absentia præsertim rhizinarum ) rece- 
dit, sed ut genus proprium ( Eriothallus DR.) vix separari possint ; 
fructu ab Everniis distant. 

villosa Schær. Enum. p. 10; Parmelia Ach. Meth. p. 254; 
Borrera Ach. L. U. p. 501 , Syn. p. 223; Evernia Fr. L. E. p. 21, 
DR. Alger. p. 220. — Ad arbores fruticesque in Corsica et 
Algeria. 


b. — Apothecia nigra vel nigricantia. — Spec. 3. 


intricata Schær. Enum. p. 11, Nyl. Alger. p. 322; Lichen 
intricatus Desf. Fl. Atl. 2, p. 420, t. 253, f. 3; Parmelia atlan- 
tica Ach. Meth. Suppl. p. 50; Borrera Ach. L. U. p. 502, Syn. 
p. 223, Evernia Fr. L. E. p. 21, DR. Alger. p. 249. — In Alge- 
ria cum praecedente. (Mirum, quod similiter socia ejusdem in 
Hispania et Peruvia occurrat). Accedit ad formas angustatas Ph. 
ciliaris. 


(1) Hoe genus Lecanorg analogum, si ad series parallelas systematis adtenditur, 


formas sporologice longe diversas continet, quarum autem eo etiam respectu nexus 
arctior est quam primo obtutu credere suademur. Differentia hic præcipua in epi- 
sporio aliis incolore, aliis infuscato consistit, similiter ut in stirpibus Lecanoræ 
cerinæ et Lecanoræ sophodis comparandis. Animadvertatur adhuc iis, qui genera et 


species facile multiplicant , evernioideam Dufouream flammeam Ach. a Laurer jun- 


ctam fuisse cum PAyscia parielina et, me quoque judice, ut docuerunt specimina in 
Mus. Par., vix ab eadem distat nisi tamquam varietas insignis. Res sejunctæ haud 
raro distinguendæ videntur, quæ compositæ congruentiaque mutua perceptæ prorsus 
confluunt. Bene Sch:erer affinitatem inter Parmeliam tristem et stygiam perspexit , 
at perperam cas sub una specie subsumsit; excessus evitandi. 


4. Ph. 


5. Ph. 


6. Ph. 


( 306 ) 


B. — Species parmeliiformes, rhizinis predita.— Sp. 4-17. 


a. — Species thallo flavo vel flavescente, sporis non coloralis. — Sp. 4-6. 


ehrysophthalma DC. Fl. Fr. 2, p. 401, Schwer. Enum. 
p. 12, L. H. 389, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 238; Parmelia Ach. 
Meth. p. 267, Fr. L. E. p. 15, DR. Alger. p. 238; Borrera Ach. 
L. U. p. 502, Syn. p. 224, Moug. St. Vog. 254. — Ad arbores 
in Gallia passim. Etiam in Algeria. 

parietina. Lichen parietinus Linn. Fl. Suec. n. 1080, Hoffm. 
En. Lich. t. 48, f. 1, Sm. E. Bot. t. 194; Parm. parietina Ach. 
Meth. p. 213, L. U. p. 463, Syn. p. 200, Moug. St. Vog. 66, 
Fr. L. E. p. 12, L. S. Exs. 258, DR. Alger. p. 231, Scheer. Enum. 
p. 49, L. H. 380, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1289; Imbricaria DC. 
Fl. Fr. 2, p. 391; Parm. aureola Ach. L. U. p. 487, Syn. p. 
210. Variat polycarpa (Ehrh., Sm. Engl. Bot. t. 1795; Lecanora 
candelaria var. Ach. Syn. p. 192, Fr., l. c., L. S. exs. 106, cui 
accedit L. S. exs. 325 [lobulata FIk. ] , et laciniosa Duf., Schr. 
L. H. 381 [var. fulva Schær. Enum. p. 50, L. H. 383 vix 
differt ]. — Ad cortices, saxa et ligna in Gallia vulgatissima, loca 
culta amans, penitiora sylvarum fugiens. Neque in Algeria deest. 
Var. ectanea Ach. L. U. p. 464 (Parm. rutilans ibid. p. 415, 
Syn. p. 210), angustius laciniata, firmior, apotheciis margine 
thallino crenulato , optima ad saxa calcarea Galliæ meridionalis, 
vix specie distinguenda ; etiam in Algeria. 

eandelaria. Parmelia Ach. Meth. p. 192, Westr. Sv. Lafv. 
Fergh. 4 , t. 5, f. A., Del. in Dub. B. G. p. 606 ; Lecanora Ach. 
L. U. p. 46, Syn. p. 192 «., Moug. St. Vog. 143 a. (non d. qui 
est var. polycarpa precedentis); Placodium candelarium DC. 
Fl. Fr. 2, p. 3178 pr. p.; Parm. parietina var. Fr. L. E. p. 13 
pr. p., L. S. exs. 251, Scher. L. H. 382; Parm. fibrosa var. 
stellata Tuck. L. Am. Sept. exs. 88. — Ad arbores et saxa præ- 
sertim in montanis Galli: frequens. Thecis polysporis differt a 
formis dissectis praecedentis. 


b. — Species thallo cinerascente , raro rufo-fuscescente; spore fusco wmi-septalo. Physcia Fr. 


7. Ph. 


(ut genus Parmeliæ ). — Sp. 7-17. 


eiliaris DC. Fl. Fr. 2, p. 396, Schr. Enum. p. 10, L. H. 
988, Fr. L. E. p. T1, L. S. exs. 139, DR. Alger. p. 238 ; Par- 


8. Ph. 


9. Ph. 


( 307 ) 

melia Ach. Meth. p.255 ; Borrera Ach. L. U. p. 496, Syn. p. 224, 
Moug. St. Vog. 64, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 423. — Ad truncos 
arborum, presertim populorum, vulgaris, culta non fugiens ; 
quoque ad saxa montium et ad scopulos, et tune sæpe coloris 
fuscescentis magisque adpressa. Variat angustior glabra : var. 
solenaria Schwer. ( Physcia Dub. B. G. 2, p. 612), lecta in Lozère 
a Prost. 


leucomela Mich. Fl. Bor. Amer. p. 256, Dub. B. G. p. 612, 
Schær. Enum. p. A1, Fr. L. E. p. 16 (s. Parm.); Borrera Ach. 
L. U. p. 499, Syn. p. 222; Parm. speciosa b. Fr. L. E. p. 80, 
Moug. St. Vog. 941. — In Gallia occidentali ad arbores rarius, 
et minus bona, accedens ad sequentem, in valle Rhenana ( Mou- 
geot et alii). Intermedia inter præcedentem et sequentem , utram- 
que formis certis tangens. 


speciosa (Fr. L. E. p. 80); Parm. Ach. Meth. p. 198, L. U. 
p. 480, Syn. p. 211, Moug. St. Vog. 635 , Schær. Enum. p. 39, 
L. H. 357. — Ad truncos arborum et saxa in sylvis montanis 
Galli: passim. 


10. Ph. stellaris (Fr. L. E. p. 82, L. S. exs. 206 A. et 207), Nyl. 


L. Mt. D. 31; Parm. Ach. Meth. p. 209, L. U. p. 416, Syn. 
p. 216, Moug. St. Vog. 163, Schær. Enum. p. 39. L. H. 350, 
301, DR. Alger. p. 240 ; Imbricaria stellaris DC. Fl. Fr.2, 
p. 386; Parm. aipolia Ach. Meth., ibid., L. U. p. 411, Syn. 
p. 215; Imbricaria DC., 1. c. — Ad cortices in Gallia vulgatis- 
sima; quoque ad saxa frequens. Etiam in Algeria obveniens. 
Variat anguste laciniata, laciniis discretis, adpressis : HISPIDA 
Schær. Enum. p. 40, L. H. 562, (Physcia leptalea DC. F1. 
Fr. 2, p. 395); et minor laciniis adscendentibus, apice sepe 
fornicatis : TENELLA Schær. ( Borrera tenella Ach. L. U. p. 498, 
Syn. p. 221, Moug. St. Vog. 450; Physcia DC. Fl. Fr. 2, 
p. 396 ). Huc pertinet adhue , ut formi parum recedentes , Parm. 
propinqua Scheer. Enum. p. 41 et Parm. incisa Fr. L. S. exs. 
340 ( non L. E. p. 103). Parm. albinea Ach. L. U. p. 491, 
Syn. p. 207, Dub. B. G. p. 6051; (P. pulchella var. alboatra 
Schwer. Enum. p. 41) varietas adhuc est platyphylla, laciniis 
tenuibus, colore albo-cæsio vel glaucescente ( potius hujus quam 
varietatis cesie ). 


( 908 ) 

11. Ph. astroiden (Fr. L. E. p. 81); Parm. Clem. Ens. Add. p. 302, 
Schær. Enum. p. 405 Parm. sideralis Ach. Syn. p. 201; Parm. 
Clementiana Ach. L. U. p. 483, Syn. p. 201, Moug. St. Vog. 
131, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 246; Lecanora Caricæ Ach. Syn. 
p. 188. — Ad cortices lævigatos in Gallia passim, nec species sit 
autonoma, sed modo forma minor pro maxima parte leprose 
dissoluta præcedentis (1). Parm. obsessa Ach. Syn. p. 213 itidem 
cum hacce omnino confluit. 


12. Ph. eæsia (Fr. L. E. p. 85, L. S. exs. 323), Parm. Ach. Meth. 
p. 197, L. U. p. A19, Syn. p. 216, Moug. St. Vog. 441, DR. 
Alger. p. 241; Imbricaria DC. Fl. Fr. 2, p. 386; Parm. tribacia 
Schær. Enum. p. 39. — Præsertim ad saxa granitica et arenaria 
dura Galliæ frequens. Forsan vero etiam non hæc autonoma sit 
species, sed varietas solum Physciæ stellaris sorediis cæsiis 
dignota. 


13. Ph. museigena Parm. Ach. L. U. p. 472, Syn. p. 212; Lichen 
muscigenus Wahlenb. Fl. Lapp. p. 422 ; Parm. pulverulenta var. 
muscigena Scheer. Enum. p. 38, L. H. 486. —In alpibus Galliæ 
ex Ach., l. c.; in Pyrenæis mihi obviam fuit. Magis distincta est 
a sequente quam du: praecedentes a Ph. stellari. 


14. Ph. pulverulenta (Fr. L. E. p. 79, L. S. exs. 76); Parm. 
Ach. Meth. p. 210, L. U. p. 413, Syn. p. 214, Moug. St. Vog. 
162, Schær. Enum. p. 38, L. H. 356, DR. Alger. p. 311; 
Imbricaria DC. Fl. Fr. 9, p. 381. — Variat laciniis angustatis : 
ANGUSTATA Ach., Schær., ll. cc. (qualis etiam omnino analoga 
Ph. stellaris in Pyrenæis occurrit); variat dein thallo griseo- 
pulverulento , fere semper sterili (in ambulacris obvia) : PITYREA 
(Parm. pityrea Ach. L. U. p. 483, Syn. p. 201, Moug. St. Vog. 
392; P. pulverulenta var. grisea Schær., l. c., L. H. 381); at 
maxime insignis est var. VENUSTA Schær., l. c., (Parm. venusta 
Ach. Meth. p. 211 , 1..8, f. 5, L. H. p. 415, Syn. p. 214; Im- 
bricaria DC., l. c., 5, p. 186, thallo denudato, receptaculis apo- 
theciorum thallinis folioloso-fimbriatis , et forsan a pulverulenta 


(4) Confer varietatem conopleam Pannariæ rubiginosæ , qux eandem fere exhibe 
transmutationem . 


(309) 
sit distinguenda potiusque sequenti jungenda. — Ad cortices in 
Gallia vulgatissima , culta amans , socia Physciæ ciliaris , stella- 
ris, obscuræ et parietine. 


15. Ph. detonsa (Fr., Tuckerm. L. Amer. Sept. exs. 18). Vix efficit 
nisi formam stenophyllam Parm. venuste Ach. — In Corsica lecta 
est a cel. Léveillé. 


16. Ph. obseura (Fr. L. E. p. 84, L. S. exs. 205), Nyl. L. P. 33, 
L. Mt. D. 32; Parm. Schær. Enum. p. 36 , L. H. 353-355, DR. 
Alger. p. 242; Parm. cycloselis Ach. Meth. p. 199, L. U. p. 482, 
Syn. p. 216; Imbricaria cycloselis DC. Fl. Fr. 2, p. 3385; Parm. 
chloantha Ach. Syn. p. 217. Variat receptaculis inferne nigro- 
fibrillosis : ULOTHRIX Fr., l. c., p. 85, L. S. exs. 139 , Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 1595, (Parm. ulothrix Ach. Meth. p. 200, L. H. 
p. 481, Syn. p. 217, Moug. St. Vog. 448 mixt. cum typo; 
P. obscura var. ciliata Schær., 1. c.). Variat dein laciniis te- 
nuioribus adpressis, planis : AbGLUTINATA Schær., l. c., Nyl. L. 
P. 34 (4) (Parm. adglutinata Flk. in Moug. St. Vog. 543); 
hæc se habet ad Ph. obscuram typicam, ut astroidea ad stellarem. 
— [n Gallia ad cortices et saxa vulgatissima , consociata cum Ph. 
stellari. Var. ulothriz ad populos passim adest, et var. adglu- 
tinata ad æsculos præsertim.et juglandes haud rara. 


47. Ph. aquila (Fr. L. E. p. 78, L. S. exs. 208); Parm. Ach. Meth. 
p. 201, L. U. p. 488, Syn. p. 205, Moug. St. Vog. 1049, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 250, Schær. Enum. p. 49, L. H. 565; 
Imbricaria DG. Fl. Fr. 2, p. 388. — Ad saxa Galli: occidentalis 
juxta littora maris. Accedit ad formam saxicolam Physciæ ciliaris. 


Trib. XIII. — GYROPHOREI. 
I. UMBILICARIA Hrru. 
A. — Thecæ monospora , spore magna. Lasallia Mér., Mass — Sp. 4. 


4. U. pustulata llffm. Fl. Germ. 2 , p. 141, PI. Lich. t. 28, f. 1,2, 
t. 99, f. 4, DC. Fl. Fr. 2, p. 411, Fr. L. E. p. 350, L. S. exs. 


(1) Huc pertinere videtur Lichen eleinus Sm. E. Bot. t. 2158. 


( 310 ) 
125, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 884, Schær. Enum. p. 25, L. H. 
156 ; Gyrophora Ach. L. U. p. 226 , Syn. p. 66, Moug. St. Vog. 
60 ; Lasallia Mér. Fl. Par. éd. 3, p. 315 , Mass. Mém. p. 118. — 
Ad saxa in montanis Galli: vulgaris. 


B. — Thecæ 8-sporæ, spore mediocres simplices. — Sp. 2-11. 


2. U. atropruinosa Schær. in Ser. Mus. Helv. 1, p. 109, t. 12-14, 
Fr. L. E. p. 351; U. anthracina Schær. Enum. p. 21, L. H. 154, 
1555 U. leiocarpa et flocculosa DC. Fl. Fr. 2, p. 410 et 412; 
Gyropohra tessellata Ach. Syn. p. 64. — Ad saxa in alpibus 
Galliæ , Pyrenæis et Cebennis , passim frequens. 


3. U. polyphylla Hífm. Fl. Germ. p. 109 , PI. Lich. t. 59, f. 2, Fr. 
L. E. p. 352, L. S. exs. 218, 279 (deusta ), Desmaz. Cr. Fr. 
éd. 2, 881 ; Umbilicaria glabra DC. Fl. Fr. 2, p. M2; U. poly- 
phylla «. glabra Scheer. Enum. p. 28, L. P. 149, var. b. floccu- 
losa ibid., L. H. 152 (deusta Ach.) ; Gyrophora glabra Ach 
Meth. p. 101, Syn. p. 68; Gyr. heteroidea Ach. L. U. p. 218, 
Moug. St. Vog. 342. Variat fuliginose adspersa : DEUSTA Fr., l. c., 
L. S. exs. 279 (Gyrophora deusta Ach. Meth. p. 102, L. U. 
p. 225, Syn. p. 66; Umb. flocculosa Hffm. Germ. p. 140, PI. Lich. 
t. 68, f. 1-4). — Ad saxa montium Galli: vulgaris. 


&. U. hyperborea Hfm. Fl. Germ. p. 110, PI. Lich. t. 11 , f. 1-5, 
Fr. L. E. p. 353; U. polyphylla var. Schær. Enum. p. 29, L. H. 
150, 151 ; Umb. ænea var. Schær. Spic. p. 91; Gyroph. hyper- 
borea Ach. Meth. p. 104, L. U. p. 225, Syn. p. 66, Moug. St. 
Vog. 1047; U. papillosa DC. Fl. Fr. 2, p. 441. — Ad saxa in 
alpinis montium Galliæ passim. 


5. U. erosa Hffm. Fl. Germ. p. 141. Pl. Lich. t. 10, DC. Fl. Fr. 2, 
p. #11, Fr. L. E. 354, L. S. exs. 127, Schær. Enum. p. 29, 
L. H. 153; Gyrophora Ach. Me!h. p. 103, L. U. p. 224, Syn. 
p. 05, Moug. St. Vog. 250. — Ad saxa in montibus editioribus 
in Galli: passim. 


6. U. procoseiden DC. Fl. Fr. 2, p. 410, Fr. L. E. p. 354, L. S. 
exs. 198, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 881; U. polymorpha var. 
deusta Scheer. Enum. p. 26, L. H. 448; U. corrugata Htfm. PI. 


(344 ) 
Lich. t. 63, f. 4-15 Gyr. proboscidea Ach. Meth. p. 105, L. U. 
p. 220, Syn. p. 64, Moug. St. Vog. 249. — Ad saxa in alpinis et 
subalpinis Galli: frequens. 


7. U. eylindrica Dub. B. G. p. 595, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2,883, 
Nyl. L. Mt. D. 33; U. proboscidea var. Fr. L. E. p. 356, L. S. 
exs. 4155 U. polymorpha a. Schær. Enum. p. 26, t. 2, f. 6, 
L. H. 143-137; U. crinita Hffm. PI. Lich. 2, p. 61, t. 44,f. 1-9; 
Gyroph. cylindrica Ach. Meth. p. 107, L. U. p. 223, Syn. p. 
65, Moug. St. Vog. 59. — Ad saxa in alpinis et subalpinis vul- 
garis. 


8. U. vellea Fr. L. E. p. 351 (excl. var. hirsuta), L. S. exs. 130 et 
277; U. vellea varr. Schær. Enum. p. 25, L. H. 141, 142; 
Gyrophora Ach. Meth. p. 109, L. U. p. 228, Syn. p. 68; Umb. 
cirrhosa Hffm. PI. Lich. t. 9, f. 3, 4, DC. Fl. Fr. 2, 409; Umb. 
spadochroa Hffm. Fl. Germ. p. 113 , DC. ibid.; U. saccata DC., 
l. c. p. 408 ; Gyrophora spadochroa Ach. L. U. p. 299, Moug. St. 
Vog. 5405 Gyroph. crustulosa Ach. L. U. add. p. 673, Syn. 
p. 68; Lichen polyrhizos var. a. Lam. Dict. 3, p. 497, — Ad 
saxa in regionibus subalpinis Galli: passim. 


9. U. hirsuta DC. Fl. Fr. 2, p. 409, Stenh. Sched. crit. 5, p. 4, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 885; U. vellea var. Fr. L. E. p. 358, 
L. S. exs. 431 , Scheer. L. H. 131-140; Gyrophora hirsuta Ach. 
Meth. p. 109, L. U. p. 230, Syn. p. 69, Moug. St. Vog. 344 et 
1144 (f. papyria Ach., l. c.). — Ad saxa in montibus editioribus 
Galliæ. 


10. U. murina DC. Fl. Fr. 2, p. 412, Fr. L. S. exs. 132, Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 886, Nyl. L. P. 130; Gyrophora murina Ach. 
Meth. p. 110, L. U. p. 231, Syn. p. 69, Moug. St. Vog. 736; 
Umb. vellea var. grisea Scheer. Enum. p. 24. — Ad saxa in 
montanis Gallix: frequens , etiam haud raro fructifera. 


11. U. polyrhiza Stenh. Sched. crit. 5, p. 2, Fr. L. E. p.358, L. S. 
exs. 129, Schær. Enum. p. 29; Lich. polyrhizus Linn. Fl. Suec. 
n. 1108; Umb. pellita DC. Fl. Fr. 2, p. 409 ; Gyroph. pellita Ach. 
Meth. p. 108 , L. U. p. 228, Syn. p. 61, Moug. St: Vog. 343. — 
Ad saxa montium Galli: frequens, socia U. polyphyllæ , eadem 
tamen parcius obvia. 


( 812) 


Ser. V. — PLACODEI. 
Trib. XIV. — LECANOREI. 


Subtrib. I. — PSOROMEI. 
I. PSOROMA (Fr. , pr. p.) Nvr. Classif. 2 , p. 1715. 


1. Ps. hypnorum (Fr. L. E. p. 98, L. S. exs. 162 et 339) Nyl. 
L. Mt. D. 345; Lecanora hypnor. Ach. Syn. p. 193; Psora Hffm. 
Fl. Lich. t. 63, f. 4-7; Parmelia Schwer. Enum. p. 53, L. H. 
546; Pannaria Del. in Dict. class. XHI, p. 205 Parm. lepidora 
Ach. Meth. p. 185; Patellaria DC. Fl. Fr. 2, p. 362. — Ad ter- 
ram, muscos et saxa in montibus editioribus Galli», rarius in 
campestribus, ut ad Trappes regionis Parisiensis. Parm. (Pso- 
roma ) Femsjonensis Fr. L. E. p. 98 est tantummodo forma hujus 
thallo magis evoluto (1). 


Subtrib. 2. — PANNARIEI. 


II. PANNARIA DeL., emend. defin., Nyt. Classif. 2, 176. 


4. P. rubiginosa Del. in Dict. class. XII, p. 20; Lichen rubiginosus 
Thunb. Prodr. Cap. p. 176 ; Parmelia Ach. L. U. p. 467, Syn. 
p. 202 , Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 249, Fr. L. E. p. 88, L. S. exs. 
107, Schær. Enum. p. 36; Imbricaria cerulescens DC. Fl. Fr. 
2 , p. 390. — Ad truncos arbores et saxa muscosa in Gallia pas- 
sim , optima et abundans ad populos prope Saint-Sever et Mont- 
Marsan. Variat thalli medio cæsio-pulverulento : coNOPLEA Fr., 
l. c., L. S. exs. 15, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 249, ( Parm. cono- 
plea Ach. L. U. p. 467 Syn. p. 43 , Moug. St. Vog. 341; Imbric. 
DC. Fl. Fr. 6, p. 187; Parm. rubiginosa var. ceruleo-badia 
Schær. Enum. p. 36 , L. H. 369). Cum typo passim. 


2. P. plumbea Del. in Dict. class. xui. p. 205 Lichen plumbeus Lightf. 
Scot. p. 826, t. 26; Parmelia Ach. L. U. p. 466, Syn. 202, Moug. 


(1) In Chili saltem 4 species generis Psoromalis adsunt : Ps. hypnorum Fr. , Ps. 
sphinctrinum (Mont.), Ps. hispidulum Nyl. in Flora 1855, p. 674, et Ps. pallidum 
Nyl. in Mus. Paris. | 


( 913 ) 

St. Vog. 939, Fr. L. E. p. 81, L. S. exs. 68, Scheer. Enum: p. 35, 
L. H. 564; Biatora DR. Alger. p. 262; Imbric. DC. Fl. Fr. 2, 
p. 391. Vix ut var. differt. P. myriocarpa (Parm. plumbea 
var. Dub. B. G. p. 606, Fr., l. c., Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1588, 
Schwer. Enum. p. 36). — Ad truncos arborum et saxa in Gallia 
passim, presertim in occidentali. Etiam in Algeria. In viciniis 
Parisiorum deesse videtur. 


3. P. brunmen Mass. Ric. p. 113, pr. p., Nyl. L. Mt. D. 35; Lichen 
brunneus Swartz in N. Act. Upsal. V, p. 241; Lecanora Ach. 
Syn. p. 193, Moug. SI. Vog. 639; Parmelia Ach. Meth. p. 186, 
Fr. L. E. p. 93, L. S. exs. 256; Lecid. triptrophylla var. coro- 
nata Scheer. Enum. p. 98 pr. p., L. H. 1605 Amphiloma hypno- 
rum Hepp Fl. Eur. 174. — Supra terram in montibus editiori- 
bus. Gelatina hymenea ejus iodo insigniter cœrulescens. 


i. P. nebulosa Nyl. L. P. 114; Psora nebulosa Hffm. Fl. Germ. 
p. 166, PI. Lich. t. 40, f. 1 ( Patellaria); Lecanora brunnea DC, 
Fl. Fr. 2, p. 350, Dub. B. G. 2, p. 666 , Desmaz. Cr. Fr. éd. 2. 
943. — In campestribus Galliæ satis frequens. Gelatina hymenea 
e leviter ccerulescente vinose rubens. 


5. P. triptophylla. Lecidea triplophyllaa. Ach. L. U. p. 215, Schær. 

Enum. p. 98, L. H. 159; Lecidea microphylla var. Ach. Syn. 

p. 93, Moug. St. Vog. 552 a.; Parm. triptoph. Fr. L. E. p. 91 

pr. p., L. S. exs. 43. — Ad truncos arborum et saxa in sylvis 

montanis Gallice passim. Omnino confluit cum var. NIGRA ( Lecidea 

nigra Ach. Meth. p. 76; Lichen niger Sm. E. Bot. t. 1161 ; 
Collema nigrum DC. Fl. Fr. 2, p. 381, Ach. L. U. p. 626, Syn. 
p. 308 , Fr. L. S. exs. 419; Lecidea corallinoides Flk. in Berl. 
Magaz. 1809, p. 3; Lecid. triptophylla var. corallinoides Schær. 
Enum. p. 99, L. H. 226, Moug. St. Vog. 552 b. [s. microphylla]; 
Biatora triptoph. DR. Alger. p. 265) Nyl. Alger. p. 323, quie 
in Gallia vulgaris, presertim ad lapides calcareos. Hiec var. in 
aliam abit thallo cæsio-suffuso : var. cæsia Schær. Enum. p. 99, 
Nyl. L. P. 115, ( Lecidea cϾsia Duf.; Lecidea contigua. var. Fr. 
L. E. p. 302, pr. p.; Lecid. nigrocæsia Nyl. Coll. p. 11), ad 
saxa calcarea locis subumbrosis rarius obvia; sporæ ei simplices 
vel 1-septatæ, longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,006-7 millim., 
paraphyses sat evidenter articulatæ , hypothecium infra atrum 

Tome XXI. 23 


6. P. microphylla Mass. Ric. p. T Korb. S. L. G. p. 106, Nyl. 


Chil. p. 1505 Lecidea Ach. Syn. p. 53 (excl. varr.), Schær. 
Enum. p. 98, L. H. 161; Parmelia Fr. L. E. p. 90, L. S. exs. 
158; Biatora Stenh. Sched. crit. 5, p. 10, DR. Alger. p. 264. — 
Ad saxa in sylvis montanis Galliæ passim. Gelatina hymenea iodo 
vinose rubens ( precedente interdum cœrulescentia levi ); in præ- 
cedente hypothecium est infuscatum et gelatina hym. iodo intense 
cœrulescens. 


1. P. Saubinetii. Parmelia (Psoroma) Saubinetii Mont. Ann. Sc. 


Nat. 4836, 2, vi, p. 331, t. 18, f. 1, Syll. p. 332 ; Lecidea Schær. 
Enum. p. 99. — Ad fagos carpinosque Gallie orientalis. Vix 
specie distinguenda a præcedente , thallo solum dilutiore pallide 
cinerascente apotheciisque carneis. 


8. P. Iutosa. Collema lutosum Ach. Syn. p. 309. — Ad terram are- 


nosam prope Mimatum (Mende) lecta a Prost, ex hb. Lenormand 
et Mus. Paris. Valde est affinis Pannarie adglutinate ( Krphb., 
Heppie urceolate Næg. in Hepp Fl. Eur. 49), differt thallo 
minus conspicue squamifornii, apotheciis planioribus et gelatina 
hymenea iodo primum cœrulea, dein vinose rubente. Granula 
gonima grossa, magnitudine fere eadem ac m Ephebe pube- 
scente. 


9. P. miusecoruzn Del. in Dict. Class. xui, p. 20; Lecanora Ach. 


10. 


Syn. p. 193; Parmelia Fr. L. E. p. 95, L. S. exs. 44; Biatora 
Fr. S. V. Sc. p. 111 ; Parmelia carnosa Schær. Enum. p. 53, 
L. H. 482..— Ad saxa et terram in montibus editioribus Gallice 
passim. 


. subradiata. Lecid. adglutinata depravata Nyl. Coll. Gall. 


mer. Pyren. p. 8. — Thallus obscurus olivaceus adpressus, 
opacus , radiose irregulariter diffractus, ambitu distinctius ra- 
diosus, sed radiis contiguis (nec discretis), apice nonnihil dicho- 
tome incisis, centrifugus, latit. fere 1 centim., apothecia 
parva nigra sæpius marginata, intus cinerascentia; sporæ 8ne 
oblongo - ovoideæ simplices vel tenuiter uniseptatze , longit. 
0,014-15 millim., crassit. 0,006-7 millim., hypothecium incolor. 
Gelatina hym. iodo intense ccrulescens , dein sordide obscurata. 
— Ad saxa calcarea prope Bigorre Pyrenæorum, simul cum 


( 315 ) 
Pterygio centrifugo , quocum facie haud parum et colore conve- 


nit. Sed affinis est varietati cæsiæ Pann. triptophylle, a qua mox 
colore alio et thalli forma differt. 


Subtrib. IlI. — AMPHILOMEI. 
IIT. AMPHILOMA Fr., pr. p., Nxr. Classif. 2, p. 176. 


!.. A. lanuginosum (Fr. L. E. p. 88, L. S. exs. 14), Nyl. L. P. 31; 
Parmelia lanuginosa Ach. Meth. p. 201, L. U. p. 465, Syn. p. 
201, Moug. St. Vog. 446, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 241; Imbri- 
caria DC. Fl. Fr. 5, p. 188; Parm. caperata & membranacea 
Scheer. Enum. p. 35, L. H. 318. — Ad saxa locis subumbrosis 
sylvarum Galliæ frequens, rarius ad betulas vel terram. Sterile 
modo visum. 


Subtrib. 1V. — SQUAMARIEI. 
IV. SQUAMARIA DC., Nvr. Classif. 2, p. 171. 
A. — Thallus cartilagineus. Species terrestres vel saxicolæ. — Sp. 1-9. 


1. Squ. erassa DC. Fl. Fr. 2, p. 415, Nyl. L. P. 146; Lecanora Ach. 
L. U. p. 413, Syn. p. 190, Moug. St. Vog. 1051, Schær. Enum. 
p. 98, pr. p., L. H. 343, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1200; Par- 
melia Ach. Meth. p. 183, Fr. L. E. p. 101, L. S. exs. 289, DR. 
Alger. p. 242.— Ad terram et saxa in regionibus calcareis Gallix 
Algeriæque frequens. Parm. Dufourei Fr. L. E. p. 99, non est, 
ut jam recte indicavit Scherer, l. c., nisi forma hujus specie 
squamis radiatim concrescentibus, qualis haud raro in Gallia 
meridionali et in Algeria obvenit. 


2. Squ. Ientigera DC. Fl. Fr. 2, p. 316; Lecanora Ach. L. U. p. 
423, Syn. p. 119, Moug. St. Vog. 68, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 
1132; Parmelia Ach. Meth. p. 192, Fr. L. E. p. 103, L. S. 
exs. 288 (accedens ad præced.), DR. Alger. p. 243; Lecan. crassa 
var. Scheer. Enum. p. 58, L. H. 484. — Supra terram in regio- 
nibus campestribus in Gallia et Algeria passim. 


3. Squ. gypsacea. Lichen gypsaceus Sm. in Trans. Linn. Soc. 1 , 
p- 81, t. 4, f. 2; Parmelia Fr. L. E. p. 101, DR. Alger. p. 242; 
Lecan. crassa var. Scheer. Enum. p. 59, L. H. 344; Lichen Smi- 


( 316 ) 
tii Ach. Prodr. p. 98; Lecidea Smithii Ach. Meth. p. 83; Squa- 
maria DC. Fl. Fr. 2, p. 5155; Lecanora Ach. L. U. p. M0, Syn. 
p. 189. — Ad terram et saxa regionum ealcarearum Galliæ meri- 
dionalis et Algeriæ passim. 


4. Squ. Lagaseæ. Lecanora Ach. L. U. p. 423, Syn. p. 180, Schær. 
Enum. p. 51, L. H. 342; Parmelia Fr. L. E. p. 102; Urceolaria 
Lamarckii DG. Fl. Fr. 2, p. 312. — Ad saxa calcarea montium 
Galliæ , in Cebennis et Pyrenzis , rarius. 


5. Squ. chrysoleuca. Lichen chrysoleucus Sm. in Act. Soc. Linn. 
Lond. 1, t. 4, f. 2; Parmelia chrysoleuca Ach. Meth. p. 183, Fr. 
L. E. p. 113, L.-S. exs. 322; Lecanora Ach. L. U. p. 41, Syn. 
p. 189 ; Squamaria rubina Hffm. Pl. Lich. t. 32, f. 4, DC. FI. 
Fr. 2, p. 311; Parmelia Scheer. Enum. p. 59, L. H. 345. — Ad 
saxa in zona alpina frequens. Variat 1) monophylla PELTATA 
(Squ. peltata DC. Fl. Fr. 2, p. 311); 2) apotheciis thallo conco- 
loribus aut sordide vel obscure coloratis, opaca Ach. L. U. p. 
413 (iisdem nigricantibus Squ. melanophthalma DC., |. c. p. 376; 
Parm. rubina var. Schær., l. c., E. H. 346) , Nyt. Chil. p. 152 ; 
3) squamis erassis infra vel etiam margine nigris, adpressis ,. 
MELALOMA (Parm. crassa var. Ach. L. U. p. 444, Syn. p. 
191) (1), qui varietas interdum depauperata evadit accedensque 
ad Squ. saxicolam var. disperso-areolatam Sehær. Formæ earum 
innumeræ in alpibus ægreque definiendæ. 


6. Squ. cartilaginea DC. Fl. Fr. 2, p. 316, Lecanora Ach. L. U- 
p. 415, Syn. p. 191; Parmelia Ach. Meth. p. 184, Fr. L. E. 
p. 112, L. S. exs. 164, Smrf. Cr. Nore. 161, Zw. Exs. 188, 
Schær. Enum. p. 52; Lecan. saxicola var. vogesiaca Moug- 
St. Vog. 1050. — Ad saxa in montibus editissimis Galliæ, Voge- 
sis, Cebennis et Pyrenæis. 


7. Squ. saxieola Nyl. Chil. p. 152; Lichen saxicola Pollieh. Pl. Pal. 
p. 225, Whlnb. Fl. Lapp. p. 415, Sm. E. Bot. t. 1695; Par- 


(1) Offert hæc species , præsertim varietate pettata , exemplum a Lecanoreis rece- 
dens thalli (strato corticali infra pertingente) seriem præcedentem Phyllodeorum refe- 
rentis; at omnis affinitas inter Squamarias. Similiter Endocarpa peltata dispescenda 
faernnt inter Pyrenodeos , nec ab iis separanda. 


( 93171 ) 

melia Ach. Meth. p. 191, Fr. L. E. p. 110, L. S. exs. 163; DR. 
Alger. p. 244, Leight. L. Br. exs. 81; Lecanora Ach. L. U. 
p. 431, Syn. p. 180, Moug. St. Vog. 655 Placodium ochroleucum 
DC. Fl. Fr. 2, p. 319; Psora muralis Hffm. PI. Lich. t. 16, 0.4, 
ett. 41, f. 1; Lecanora muralis Scheer. Enum. p. 66, L. H. 332. 
— Ad saxa et lapides in Gallia tota vulgatissima; rarius ad ligna 
vel supra muscos. Etiam in Algeria. Quam maxime est variabilis. 
1) Var. ALBO-PULVERULERTA Schir., l. c. p. 67, L. H. 334, con- 
cinna, flavescens, plus minus albo-suffusa, ad saxa calcarea 
passim ; 2) var. PRUINOSA (var. albescens Scheer. , l. c.5 Lecanora 
pruinosa Chaub. in Saint-Amans Fl. Ag. p. 495; Parmelia Fr. 
L. E. p. 103, Mont. in Arch. Bot. 2, p. 9; Squamaria Dub. B. G. 
p. 660) omnino dealbata vi calcis, ad quam obvenit; 3) var. DIF- 
FRACTA (Fr., Schær. ; Lecanora Ach: L. U. p. 432, Syn. p. 180) 
parum diversa a typo speciei, thallo rimoso-areolato, areolis 
nigro-marginatis, apotheciis obscure rufis, ad saxa duriora præ- 
sertim in alpibus obvia; 4) var. DISPERSO-AREOLATA ( Schzr. 
L. H. 333), dispersa, thallo diluto vel albicante, apotheciis 
pallidis. 


8. Squ. coneolor. Lecanora concolor Ram. Mém. Soc. Linn. Paris. 
4, p. 436, Schær. Enum. p. 65; Parm. chlorophana var. ochro- 
leuca Fr. L. E. p. 148. — Ad saxa Pyrenæorum editissima ; para- 
sitam aliquando habet Endococcum rugulosum ( Leight. s. Verr. ). 


9. Squ. gelida. Lichen gelidus Linn. Mant. p. 133, Sm. E. Bol. 
t. 699; Lecanora Ach. L. U. p. 428 ; Syn. p. 186, Schær. Enum. 
p. 60; Parmelia Ach. Meth. p. 188, Fr. L. E. p. 104, L. S. exs. 
361. 


Ad saxa granitica Galliæ occidentalis. 


B. — Thallus tenuior, parmelioides , laciniato-radiosus , adpressus. Species corti- 
cole , lignicole. — Sp. 10-11. 


10. Squ. ambigua. Parmelia Ach. Meíh. p. 207, L. U. p. 485, Syn. 
p. 208, Moug. St. Vog. 449, Fr. L. E. p. 11, L. S. exs. 295, 
Schær. Enum. p. 47, L. H. 315; Lobaria Hffm. Fl. Germ. p. 
155; Psora ejusd. Pl. Lich. t. 40, f. 2-4, t. 42, f. 2, 3; Imbri- 
caria DC. Fl. Fr. 2, p. 394; Imbr. hyperopta Kcerb. — Ad cor- 
tices et ligna vetusta, pinorum betularumque, in regionibus 
montanis Galliæ. Color thalli stramineus. 


( 318 ) 


41. Squ. aleurites. Parmelia Ach. Meth. p. 208, L. H. p. 484, Syn. 


4. PL. 


2. PI. 


p. 208, Moug. St. Vog. 139, Fr. L. E. p. 62, L. S. exs. 290, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1594, Schwr. Spic. p. 469, Enum. 
p. 44, L. H. 489; Imbricaria DC. Fl. Fr. 5, p. 188 ; Placodium 
diffusum Hffm. Pl. Lich. t. 65, f. 2. — Iisdem locis ac præce- 
dens ; cui arcte affinis, sed color thalli albido-cinerascens. Diffe- 
runt sane ab his binis haud parum Squamariæ subdivisionis 
prioris thallo (quod a natura substrati haud parum pendet) cras- 
siore, at hoc etiam alibi occurrit, in genereque Physcia offert 
ex. gr. Ph. papulosa ( Mont.) thallum incrassatum fere crusta- 
ceum et similiter a congeneribus recedentem. 


Subtrib. 5. — PLACODIEI. 


. PLACODIUM DC., emend. defin. , Nyr. Classif. 2, p. 171. 


A. — Species thallo cinerascente vel albicante. — Sp. 1-5 


candieams Dub. B. G. p. 661, Nyl. L. P. 117; Lichen Dicks. 
Crypt. 3, p. 145,1. 9, f. b, Sm. E. Bot. t. A118; Parmelia Fr. 
L. E. p. 123, Zw. Exs. 111 ; Lecanora Schær. Spic. p. 119, 
Enum. p. 59 ; Parm. Cesatii Garov.; Amphiloma candicans Koerb. 
S. L. G. p. 143 — Ad saxa calcarea in Gallia passim , satis parce. 
Est quoad thallum ad Placod. circinatum quasi ut PI. callopis- 
mum ad Pl. murorum, h. e. lobis thalli albioris deplanatis latio- 
ribusque. 

circinatum Nyl. L. P. 118; Lichen circinatus Pers. in Ust. 
Ann. Bot. 4 St., p. 25, Sm. E. Bot. t. 1941 ; Lecanora Ach. L. U. 
p. 425, Syn. p. 184, Moug. St. Vog. 457; Parmelia Ach. Meth. 
p. 189, Fr. L. E. p. 123, L. S. exs. 394, DR. Alger. p. 241, 
Zw. exs. 189; Lichen radiosus Hffm. Enum. Lich. t. 4, f. 5; 
Psora radiosa ejusd. Pl. Lich. t. 59 , f. 14, t. 60, f. 35 Lecanora 
Schær. Enum. p. 60, L. H. 328, 567; Placodium radiosum DC. 
Fl. Fr. 2, p. 380. — Ad lapides calcareos in Gallia vulgaris; 
etiam in Algeria obvenit. At granitum rarius reperitur. Culta 
minime fugit. Variat : 1) MYRRHINA Fr., l. c. p. 124, Schær., l. c. 
p. 61, L. H. 329 (Lecanora Ach. L. U. p. 426, Syn. p. 185) 
thallo rufescente , apotheciis fuscorufis , eademque varietas lætius 
colorata est Parm. miltina DR. et Mont. Fl. Alger. p. 246, t. 18, 


3. PL. 


( 319 ) 

f. ©; 2) var. VARIABILIS Fr., l. c., L. S. exs. 395 (Lichen Pers. in 
Uster. Ann. Bot. 1 St., p. 26, Lecanora Ach. L. U. p. 369, Syn. 
p. 165; Collema variabile DC. Fl. Fr. 2, p. 581, thallo obscu- 
rato, umbrino vel nigrescente, sepe subleproso, ambitu solum 
albicante , locis subumbrosis obvia ad muros et lapides; 3) rso- 
RALIS ( Lecanora Ach. L. U. p. 316, Syn. p. 160) thallo toto 
obscuro apotheciis confertis, sæpe cæsio-pruimosis, ad muros 
passim. 


alphopiacum. Lichen alphoplacus Whlnb. Fl. Lapp. p. 421; 
Parmelia Ach. Meth. Suppl. p. 41; Lecanora Ach L. U. p. 428, 
Syn. p. 187; Parm. melanaspis var. Fr. L. E. p. 122 ; L. infla- 
tus Schleich. Pl. Cr. Helv. cent. 2, 105 Lecan. inflata Scheer. 
Enum. p. 61, L. H. 330. — Ad saxa in zona alpina montium 
Galliz , in Pyrenæis et Cebennis. 


D. — Species thallo flavescente, fulvo, raro albicante, apotheciis omnium flavis 


4. PL. 


5. PL. 


vel fuloescentibus. — Sp. 4-9. 


teicholytum DC. Fl. Fr. 5, p. 185; Lecanora teicholyta Ach. 
L. U. p. 425, Syn. p. 188, Zw. Exs. 97; Plac. versicolor DC. 
Fl. Fr. 2, p. 380 (ex L. Duf.); Parm. erythrocarpia Wallr. 
Flechtenk. 2 , p. 120, Fr. L. E. p. 119 (excl. var.), L: S. exs. 
348; Lecidea Scheer. Enum. p. 145, «.5 Lichen arenarius Pers. 
in Uster. Ann. Bot. 1 St., p. 27; Patellaria arenaria Hffm. PI. 
Lich. t. 58, f. 15 Lichen cæsiorufus Sm. E. Bot. t. 10405 Lecan. 
rubricosa Ach. L. U. p. 386, Syn. p. 162; Lecan. craspedia Ach. 
L. U. p. 391. — In Gallia ad lapides murosque passim , optime 
ambitu saltem radiosum , lobis thalli canescentis longitudinaliter 
fere imbricatis, sed sæpius ( huc plurima synonyma : arenaria, 
rubricosa) solis prope apotheciis croceo-rubentibus distinguenda. 
In statu tamen ejusmodi ecrustaceo interdum ægre dignoscitur a 
statu analogo Lecanore ferrugineæ saxicolæ. 


murorum DC. F/. Fr. 2, p. 378, Nyl. L. P. 149; Lichen Wffm. 
Enum. t. 9, f. 2; Parmelia Ach. Meth. p. 195, Fr. L. E. p. 115, 
L. S. exs. 391, DR. Alger. p. 244; Lecanora Ach. L. U. p. 433, 
Syn. p. 181, Scheer. Enum. p. 63, L. H. 419. — Ad muros 
lapidesque calcareos Galliæ vulgatissimum. Etiam in Algeria. 


( 320 ) 

Variat thallo tenuiter granuloso vel leprose dissoluto flavo , non 
determinato, crrmmNUM. Nyl. L. P. 35, Chil. p. 154 (Lecanora 
citrina Ach. L U. p. 402, Syn. p. 176, Moug. St. Vog. 142; 
Patellaria candelaris DC. Fl. Fr. 2, p. 359, pr. p.). Var. ciNNa- 
BARINUM Nyl. Chil. p. 154 ( Lecan. cinnabarina Ach. L. U. p. 402, 
Syn. p. 1765; Parmelia Fr. L. E. p. 165) thallo miniato-fulvo 
areolato, ad saxa Galliæ meridionalis (1). 


6. PI. eallopismawm Mér. Fi. Par. éd. 2, 1, p. 184, éd. 3, p. 262, 
Nyl. L. P. 96 ; Lecanora Ach. L. U. p. 431, Syn. p. 184 , Schær. 
Enum. p. 635; Parm. murorum var. Fr. L. E. p. 116. — Ad 
muros et saxa calcarea mixtim cum precedente. 


7. PI elegans DC. Fl. Fr. 2, p. 379; Lecanora Ach. L. U. p. 435, Syn. 
p. 182; Parmelia Ach. Meth. p. 193, Fr. L. E. p. 114, Schær. 
Enum. p. 51, L. H. 338, 481. — Ad saxa in alpibus Galliæ 
passim. Accedit ad formam rutilantem ( Perm. Ach. L. U. p. 415, 
Syn. p. 210), stenophyllam Physciæ parietine. 


8. EPI. fuigens DC. Fl. Fr. 2, p. 318, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 388; 
Lecanora Ach. L. U. p. 437, Syn. p. 183, Moug. St. Vog. 1052 ; 
Parmelia Ach. Meth. p. 192, Fr. L. E. p. 119, L. S. exs. 231, 
DR. Alger. p. 245; Psora citrina Hffm. Pl. Lich. t. 48, f. 2; 
Lecan. friabilis Scheer. Exum. p. 604, L. H. 339. — Ad terram 
in regionibus calcareis Galliæ Algeriæque passim. Variat thallo 
toto granulato-areolato, ambitu consimili, BRACTEATUM ( Psora 
bracteata Hífm. Fl. Germ. p. 1695 Lecan. friabilis var. Schir., 
l. c., L. H. 340). | 


9. PI. aureumn. Lecanora aurea Schær. Enum. p. 64, L. H. 165. — 
In Pic de Gave Pyrenæorum ex coll. Dufour, sed vix sit nisi forma 
præcedentis. 


(1) Adest adhue varietas miniatum (Lecan. miniata Ach. L. U. p. 454, Syn. 
p. 182) hujus speciei, differens a typo tantum colore lætiore miniato-fulvo. Lecan. 
vitellina var. steropea, Ach. L. U. p. 404, Syn. p. 175, formam sistit Placodii mu- 
rorum accedentem ad var. ejus cinnabarinum. Var. miniatum transit in PL. elegans , 
æque ac var. citrinum aliquando ægre dignositur a Lecanora vitellina , quoad faciem 
externam. — Anne Parm. Chaubardi Vr. L. E. p. 161 ad var. citrinum pertineat ? 


( 321 ) 


Subtrib. 6. — LECANOREI sensu strictiori. 
VI. LECANORA Acu., pr. p. Nvr. Classif. 2, p. 178. 


À. — Stirps Lecanoræ cerinæ, accedens ad Placodium. Spermogonia arthro- 
slerigmatibus praedita. — Sp. 1-5. 


1. E. cerina Ach. L. U. p. 390, Syn. p. 173, Moug. St. Vog. 460, 
Parmelia Ach. Meth. p. 175, Fr. L. E. p. 168, L. S. exs. 102, 
DR. Alger. p. 252 ; Patellaria Him PI. Lich. t. 33, f. 1, DC. 
Fl. Fr. 2, p. 360 (c. var. cyanolepra); Lecidea Schær. Enum. 
p. 148, L. H. 219. — Ad cortices arborum, presertim populo- 
rum, et ligna frequens. Etiam in Algeria adest. — Variat. 1) sTiL- 
LICIDIORUM (Fr. et Schær., ll. cc., Lichen Fl. D. t. 1063, f. 2) 
muscicola vel terrestris, apotheciis fere incoloribus vel sordide 
dilutis; 2) n.gwaTITES (Fr., Schær., ll. cc., Lecanora Chaub. in 
S'-Am. Fl. Ag. p. 492), ad ulmos et populos, thallo obscuriore 
apotheciis ferrugineo-rubris ; 3) BrATORINA, thallo obsoleto vel 
evanescente apotheciisque biatorinis, cujus varie obveniunt 
forme, ut a) GILVA (1) (Ach. L. U.. p. 175, Syn. p. 113), ad 
cortices lævigatos, apotheciis planis, b) PynaAcEA Ach. Meth. 
p. 176, Nyl. L. P. 120, ( Lecid. luteoalba var. Ach. L. U. p. 201, 
Syn. p. 49, Moug. St. Vog. 1150, Schær. Enum. p. 147, Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 539, L. H. 475; Patellaria ulmicola DC. Fl. Fr. 
2, p. 358), ad cortices inæquales potissime ulmi salicisque, c) 
HOLOCARPA Ach., ll. cc., ad ligna apotheciis minutis valde confer- 
tis, sepe ochraceis, thallo obsoleto, dein saxicola d) RUPESTRIS 
(Lichen rupestris Scop. Carn. 2, p. 364; Lecidea Ach. Meth. 
p. 70, £L. U. p. 206, Syn. p. 39, Moug. St. Vog. 944, Schær. 
Enum- p. 146, L. H. 221, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 242; Patel- 
laria DC. Fl. Fr. 2, p. 360; P. cerina var. calva Fr. L. E. 
p. 167, L. S. exs. 400; Patellaria incrustans DC. Fl. Fr. 2, 
p. 361) ad saxa calcarea haud rara. 


(I) BraronA FUSCOLUTEA Fr. S. V. Sc. p. 112; Parm. ferruginea var. Fr L. E. 
p 171; Lecidea fuscolutea Schær. Enum. p. 147; Lichen [uscoluteus Dicks. Cr. Brit. 
2, p. 18, t 6, f. 2, E. Bot.t. 1007; Patellaria HMm. PI. Lich. t. 65, f. 1; Lecidea 
Ach. Syn. p 12, Fl. D. V. 1541. — Vix sit nisi forma muscicola Lecanoræ cerinæ 
gilve. 


(32 ) 


2. L. aurantiaca. Lichen aurantiacus Lightf. Scot. 2, p. 810; Lecidea 
Ach. Meth. p. 69, L. U. p. 204, Syn. p. 50, Moug. St. Vog. 
1151, Schær. Enum. p.148, L. H. 531; Biatora Fr. Act. Holm. 
1822, p. 215, DR. Alger. p. 210; Parmelia Fr. L. E. p. 165, 
L. S. exs. M ; Patellaria salicina Hffm. Pl. Lich. t. 61, f. 3-9; 
Parm. Ach. Meth. p.173; Lecan. Ach. L. U. p. 400, Syn. p. 115; 
Patellaria flavovirescens DC. Fl. Fr. 2, p. 359. — Ad cortices, 
præcipue populorum in montanis Galli: rarius. Etiam in Algeria. 
Variat 1) ERYTHRELLA Nyl. Alger. p. 325 ( Parmelia Ach. Meth. 
p. 174; Lecanora Ach. Syn. p. 115; Verrucaria flavovirescens 
Hifm. Pl. Lich. t. 20, f. 1; Lecidea aurantiaca var. flavov. 
Scheer. Enum. p. 149, L. H. 223; Lecid. erythroc. var. convexa 
Schær. Enum. p. 145 [thallo dealbato]; Biatora aurantiaca var. 
flavovirescens Fr. S. V. Sc. p. 113, L.S. exs. 156), thallo areo- 
lato-diffraeto , apotheciis biatorinis croceis vel fulvo-aurantiacis, 
obveniens ad saxa calcarea duriora passim ( etiam in Algeria), ad 
saxa alia thallo plerumque macriore vel evanescente (1); 2) OCHRA- 
CEA Nyl. Alger. p. 325 ( Lecidea Schær. in Naturw. Anzeig. 1818, 
p. 11; Lecid. aurant. var. Scheer. Enum. p. 149, L. H. 292; 
Parm. ochracea Fr. L. E. p. 164), thallo ochraceo-flavus tenuis 
continuus vel obsolete rimosus , apotheciis croceo-fulvis vel auran- 
tiacis, ad saxa calcarea formationis jurassicæ in Gallia meridio- 
nali etiamque in Algeria. — Parmelia microthelia Ach. Meth. 
p. 174 ( Lecanora salicina var. Ach. L. U. p. 401, Syn. p. 175) 
statum Lecanora aurantiacæ exprimit spermogoniis abundantem. 


3. Lecanora ferruginea. Lichen ferrugineus Huds. Fl. Angl. 2, 
p. 926, Sm. E. Bot. t. 1650; Patellaria ferruginea Hffm. PI. 
Lich. t. 35, f. 4, DC. FI. Fr. 2, p. 358; Lecidea Smrf. Lapp. 
p. 168, Schær. Spic. p. 174, Enum. p. 144, L. H. 448, 449 et 
(muscicola) 215; Biatora Fr. Act. Holm. 1822, p. 274, DR. 
Alger. p. 269, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2,249; Parmelia Fr. L. E. 
p. 170, L. S. exs. 227, 313 (festiva), Zw. Exs. 95; Lecidea 
cesiorufa Ach. Meth. p. 68, L. U. p. 203, Syn. p. 44; Lecidea 
cinereofusca Ach. Meth. p. 11 , L. U. p. 202, Syn. p. 43, Moug. 


(1) Accedit ad formam steropeum Placodii murorum. Bene DD. Nægeli et Hepp 
nexum perspexerunt hujus stirpis Lecanorarum cum Placodiis. 


( 323 ) 

St. Vog. 1055. — Ad arbores varias in Gallia tota frequens (1). 
Etiam in Algeria. Thallus cinerascens vel albus. Saxicola rarius 
obvenit thalloque tunc obscure cinerascente, var. festiva apud Ach. 
et auctores dicta ( Patellaria lamprocheila DC. Fl. Fr. 2, p. 351). 
Adhuc rarior muscicola, Schær. L. H. 215 (Patellaria sinapi- 
sperma DC. Fl. Fr. 2, p. 349). Variat dein apotheciis obscu- 
rioribus , fuscoatra ( Bayrh. Uebers. p. 82, Zw. Exs. 96), Nyl. 
Chil. p. 161, saxicola corlicolaque, raro in Gallia meridionali 
obvia. — Ut in Pannariis et Placodiis apothecia sepe in hac 
stirpe sunt biatorina. Atque certe inter Lecideineos locus adtri- 
buendus sit huic speciei, quæ vix nisi apotheciis biatorinis occur- 
rat, sed affinitas summa cum precedente (aliquando lecanorina) 
el Lecan. cerinæ eam huc referre jubet. 


4. L. Lallavei. Lecidea Lallavei Clem. Ens. p. 297, Ach. Syn. p. 45; 
Lecid. erythrocarpia var. Schr. Enum. p. 145, L. H. 584, 
Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 48; Parmelia Fr. L. E. p. 121; Patel- 
laria erythrocarpia DC. Fl. Fr. 6, p. 182. — Ad saxa calca- 
rea aprica Galli, presertim meridionalis, passim. Etiam in 
Algeria. Eam nonnisi statum sistere caleareum præcedentis credo, 
thallo omnino vi calcis cretaceo-dealbato turgiduloque , rimuloso , 
apotheciis læte ferrugineo-rubris biatorinis. Ad interim eam seor- 
sim his disposui. In integris thallus linea nigricante hypothallina 
cingitur. ; 

5. L. rubelliana Ach. L. U. p. 376, Syn. p. 118; Parmelia Schær. 
L. H. 542; Lecidea Schr. Enum. p. 144; Parm. crocina Zenck. 
in Linnæa 1832, p. 461, t. 11, f. 15 P. cinerea forma Fr. L. E. 
p. 146. — Ad saxa schistosa in Pyrenæis rarius. 


6. L. vitellina Ach. Z. U. p. 403, Syn. p. 174, Moug. St. Vog. 144, 
Schær. Enum. p. 80, L. H. 450; Parmelia Ach. Meth. p. 116, 
Fr. L. E. p. 162, L. S. exs. 160; Candelaria Mass. Blasten. 
p. 66, f. 10. — Ad saxa lignaque in montanis Galli: passim fre- 
quens, alibi rarius. Thecæ sporis 12-28 vel rarius pluribus, hæ 
septo tenui vel loculo in utroque (2) apice. 


(1) Ad castaneas prope Parisios (Meudon) thallo lutescente tenui interdum obser- 
vatur, qua forma ægre distinguitur a Lecanora aurantiaca. 


(2) Lecidea epivantha Ach. Syn. p. 58 , huic speciei juncta, mihi forma videtur 


( 324 ) 


7. L. phlogina Nyl. L. P. 121; Parm. citrina var. phlogina Ach. 
Meth. p. 180; Lecanora citrinu var. xanthostigma Ach. L. U. 
p. 403, Syn. p. 116; Patellaria citrella Pers. in Ann. Wetter. Ges. 
2, (1810), p. 12; Verrucaria flava Hoffm. Fl. Germ. p. 189; 
Lecan. vitellina var. b. Schwer. Enum. p. 80, pr. p.; Parm. 
parietina var. citrinella Fr. L. E. p. 19, L. S. exs. 324 ; Callo- 
pisma citrinum Korb. S. L. G. p. 128. — Ad cortices arborum 
variarum in Gallia passim. Etiam in Algeria. Paraphyses evidenter 
articulatæ. Sporæ 8€ apice utroque loculum offerentes, tubulum- 
que in axi eos singulos jungentem. Thallus tenuissimus vel tenui- 
ter granulosus flavo-virescens. 


8. L. epanora Ach. L. U. p. 377, Syn. p. 161, Schær. Enum. p. 81; 
Parmelia Ach. Meth. p. 179, Fr. L. E. p. 161; Lecan. flava var. 
soluta Schr. Enum. p. 65. — Ad saxa schistosa in Pyrenæis. 
Sporæ 8"? ellipsoideæ vel fere rotundatæ. Lecidea xanthella Nyl. 
Classif. 2, p. 199, vix est nisi status biatorinus hujus speciei. 


B. — Stirps Lecanoræ cervinæ. Thallus squamulosus vel areolatus , interdum 
depauperalus evanescensve , rarissime ambitu effiguratus vel radians. Apo- 
thecia interdum nonnihil urceolata , thecæ plerumque polysporæ. Spermo- 
gonia immersa, spermalia minula oblongo -ellipsoidea sterigmatibus 
simplicibus infixa. 


a. — Species cervinæ vel fuscescentes vel nigricanles. — Sp. 9-12. 


9. L. endocarpeza Nyl. Alger. p. 326 ; Parmelia Fr. L. E. p. 128; 
Endocarpon Dufourei DR. et Mont. Fl. Alger. p. 285, t. 18, 
f. 3; Parm. amniocola var. endocarpea Schær. Enum. p. 54, pr. 
p. Paraphyses articulatæ. Gelatina hymenea iodo cœrulescens, 
dein mox vinose fulvescens. Gonidia viridi-cœrulescentia diluta 
sepe uniseptata vel quaternarie conjuncta. — Ad terram sabulo- 


sam et saxa recentioris formationis Algeriæ ; prope Biskrà frequens 
( Balansa). 


10. L. cervina Ach. Syn. p. 188, Scheer. Enum. p. 55, L. H. 344, 
DR. Alger. p. 247, Nyl. Chil. p. 155; Parmelia Fr. L. E. p. 127, 
L. S. exs. 392. — Ad saxa granitica , arenaria duriora et schi- 


terrestris , thallo flavido - cinerascente , apotheeiis pallescentibus Placodi? murorum 
var, cifrint 


( 325 ) 
stosa in montanis Galliæ frequens. Variat 1) SMARAGDULA Schær., 
l. c., £. H. 117 (Endocarpon smaragdulum Whlnb. Fl. Lapp. 
p. 460, Ach. Meth. Suppl. p. 29, L. U. p. 298, Syn. p. 98, 
Leight. Ang. Lich. t. 4, f. 3, 4, Tul. Mém. Lich. p. 505 Myrio- 
spora smaragdula Hepp Fl. Eur. 115), squamulis thalli palle- 
scentibus invicemque discretis, ( iis magis distantibus evadit var. 
discreta Schær., 1. c.); 2) CASTANEA Schær., l. c., ( Urceolaria 
castanea DC. Fl. Fr. 2, p. 311; Lichen squamulosus Sm. E. Bot. 
t. 1011; Lecidea rufescens Borr. E. Bot. Suppl. t. 2657), calcicola 
thallo magis evoluto, sæpe rubricose rufescente (1), apotheciis 
majoribus, cui jungi potest var. glaucocarpa Schær. ( Lecanora 
Ach. L. U. p. 410, Syn. p. 189), apotheciis cæsio-pruinosis; 3) 
SINOPICA Schær., l. c., L. H. 116 (Lichen sinopicus Sm. E. Bot. 
t: 1116; Endocarpon sinopicum Whlnb. in Ach. Meth. Suppl. 
p. 30, £. U. p. 297, Syn. p. 98, Tul. Mém. Lich. p. 49, t. 10, 
f. 19-20, 22-23; Acarospora sinopica Keerb. S. L. G. p. 156). 
Similis typo vel var. smaragdule , sed thallo e ferro saxi, cui 
adnascitur, ferruginose tincto, vix ne varietatis quidem nomen 
merens. Varietas me judice adhuc est hujus speciei , thallo defi- 
ciente, necessario lecideina , 4) PpRuINOSA Nyl. Alger. p. 332 
(Lichen pruinosus Sm. E. Bot. t. 2244, excl. synon. Ach.; Lecid. 
immersa var. pruinosa Schær. Enum. p. 127, L. H. 202; Sar- 
cogyne pruinosa Kærb. S. L. G. p. 267; Lecid. albocærulescens 
var. immersa Fr. L. E. p. 296, pr. p.; + Biatora Fr. L. E. p. 269 
[apotheciis majoribus]; Lecid. albocer. var. subacrustacea Desm. 
Ann. Sc. nat. 3, xiv, p. 117), ad lapides calcareos et muros 
frequenter obvia, etiam in Algeria, ad saxa granitica vero et are- 
naria apothecia offerens nuda ( Lecidea privigna Ach. Meth. p. 49, 
Sm. E. Bot. t. 2 52, f. « on sandstone » ; Collema athallum Duf. ; 
apotheciis majoribus : Lecidea eucarpa Nyl. Coll. Gall. mer. Pyren. 
p. 14). Huicque accedit alia varietas lecideina , apotheciis corru- 
gatis fere lirelliformibus nigris , 5 ) siwprEx ( Lichen simplex Dav. 
Trans. Linn. Soc. 2, p. 283, t. 28, f. 2, Sm. E. Bot. t. 2152 


(1) Squamis thallinis margine albo-pulvereis hec varietas interdum obvenit tuneque 
a cel. Dufour dicta fuit mosaica. — Cel. Fries Lecan cervinam pessime intellexit 
Sagediam rufescentem Ach., Endocarpon smaragdulam Whlnb. et E. sinopicum 
Whlnb. sub Lecan. badiam disjiciens diversissimum (v. Fr E. E. p. 148). 


AM. L. 


12. L. 


13. L. 


( 326 ) 
[ fig. « on slate »]; Opegr. Persoonii var. strepsodina Ach. L. U. 
p. 241, Syn. p. 11; Sarcogyne corrugata Flot. in Bof. Zeit. 
1845 ; Psora privigna Flot., ibid. 1848 ; Psora privigna var. stre- 
psodina Flot. ex Zw. Exs. 143 ; Lecidea spilota [acrustacea] DR. 
Alger. p. 213; Sarcogyne simplex Nyl. Alger. p. 331), ad saxa 
arenaria et schistosa Galli: Algeriæque obveniens. Quamvis dissi- 
miles et satis constantes sint varietates allatæ hujus speciei , trans- 
itus eas connectentes non desunt, easque species autonomas non 
exprimere indicantes. Formæ dein sub iisdem subsumendæ occur- 
runt minus notabiles, ut ex. gr. Myriospora macrospora Hepp 
Fl. Eur. 598, Acarospora veronensis Mass. Harpidium rutilans 
Korb. S. L. G. p. 157 species Lecanoræ est affinis, sporis 8"is 
curvulis (breviter fusiformi-arcuatis), spermogoniis conveniens, 
ergo ex hac stirpe non separanda. Thallus brunneo-rufescens , 
apothecia urceolato-innata; facies fere Lecanoræ cervinæ f. si- 
nopicæ obscurioris, apotheciis latioribus. Fortasse ad rupes gra- 
nitosas quoque Galli: reperiatur. 


oligospora Nyl. Coll. Gall. mer. Pyren. p. 14. Forte etiam 
hæc nonnisi varietas oligospora præcedentis , thecis sporis 32-8 
ellipsoideis, longit. 0,012-18 millim., crassit. 0,005-9 millim.— 
Ad lavam prope Agde in Gallia meridionali. 


purpurascens Nyl., ibid. p. 13. — Thallus nigro-casta- 
neus diffracto-rimosus, ambitu lobulatus, apothecia purpura- 
scentia (vel saltem humectata purpurea ) satis parva ; thecæ 
polyspore, sporæ sphæricæ, diam. 0,007-8 millim., gelatina 
hymenea ( saltem superne ) purpureo-tincta (iodo ccrulescens), 
paraphyses articulate , spermatia oblonga vel ellipsoidea. 
Passim quoque thallus infra purpurascit. — Prope Mirval regionis 
Monspeliensis speciem hanc insignem inveni, obiter visam sub- . 
similem Collemati diffracto , mox vero apotheciis purpureo colo- 
ratis dignoscendam. 


b. — Species citring — Sp. 15-14. 


chlorophana Ach. L. U. p. 436, Syn. p. 183, Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2,1198; Lichen chlorophanus Whlnb. Fl. Lapp. 
p. 416, t. 28, f. 2; Parmelia Ach. Meth. Suppl. p. 44, Fr. 
L. E. p. 171; Squamaria electrina DC. Fl. Fr. 2, p. 314; Leca- 


( 327) 
nora flava Schær. Enum. p. 65, L. H. 335. — Ad saxa granitica 
vel schistosa in alpibus Galliæ ( Pyren. — Cebennis ) frequens. 
(In Vogesis non observata fuit , ex cel. Mougeot). Variat apotheciis 
vitellinis vel fulvorubescentibus (Lecan. oxytona Ach., ll. cc.; 
rarius iisdem obscure virescentibus. 


15. E. Schleieheri. Urceolaria Ach. L. U. p. 332, Syn. p. 138, 
Schær. Enum. p. 85, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1190; Parmelia 
Fr. L. F. p. 130, DR. Alger. p. 288, t. 19, f. 5. — Ad terram 
aridam in regionibus calcareis ad oras maris Mediterranei , 
Galliæ maxime meridionalis (Roussillon) et in Algeria frequens. 
Variat MICROCARPA (facie fere Lecideæ geographicæ contiguæ, 
apotheciis abortivis ) thallo angulato-areolato, apotheciis spo- 
risque minoribus, ad lavam prope Agde obvia; variat dein in 
Algeria DEALBATA DR., l. c., thallo albido, sin hzc forma pro- 
priam sistat speciem. Sub nomine Urceolaria Lagastana Duf. 
(ex ipso ) in hb. Lenormand ex Hispania vidi apothecia Leca- 
nore Schleicheri in thallo innata Urceolariæ scruposæ var. dia- 
capseos. 


€. — Stirps Lecanoræ cinereæ. Thecæ 4-8 spore, sporæ sepius majores vel 
magna. Spermalia acicularia recta sterigmatibus simpliciusculis infixa. 
— Sp. 15-21. 3 


a. — Apothecia innata margineque thallino sepius parum distincto cincta. — Sp. 15-19. 


15. E. chalybæa Schær. Enum. p. 60, L. H. 566; Urceolaria Duf. 
mser.; Parmelia Fr. L. E. p. 125; Placodium chalybæum Næg., 
Hepp Fl. Eur. 204. — Ad saxa calcarea jurassicz formationis 
in Gallia meridionali et in Pyren:is , ubi ad regiones procedit 
subalpinas ( in calce transitionis ). In regione Parisiensi est raris- 
sima, et ad Moret solum mihi obvia. Occurrit etiam saltem prope 
Monspelium statu albo farinoso æque ac forma analoga Lecanoræ 
cinereæ var. calcareæ, cui tunc est admodum similis, ita ut chaly- 
beam in calcaream transire facile crederem. 


16. L. einerea. Lichen cinereus Linn. Mant. p. 132, Whlnb. Lapp. 
p. 412, Westr. Lafv. Fergh. t. 48 a; Urceolaria Ach. Meth. 
p. 143, L. U. p. 336, Syn. p. 140 , Scheer. Spic. p. 70, Enum. 
p. 86, L. H. 125, 130, Tul. Mém. Lich. t. 3; Parmelia Vr. 
L. E. p. 142, L. S. exs. 366, (et 343 obscurata : Aspicilia 


( 338 ) 


tenebrosa Korb. ) DR. Alger. p.252; Lecanora multipuncta Ach. 
L. U. p. 348; Lecanora graphica Ach., ibid.; Urceolaria micro- 
celis Ach. Syn. p. 145 ; Urc. tessellata DC. Fl. Fr. 2, p. 311; 
Asp. complunata Korb. L. sel. 6. Saxicola, frequentissima ; 
typus graniticola. Variat : 4 ) CINEREORUFESCENS ( Urceol. Ach. 
L. U. p. 6011, Syn. p. 141, Scher Enum. p. 88, L. H. 130; 
Parm. cinerea var. cinereo-rufa , lucustris et levata Fr. L. E., 
l. c., L. S. exs. 367; Urc. suaveolens Schær. Enum. p. 85, 
L. H. 124; Aspicilia chrysophana Kærb. S. L. G. p. 159) thallo 
pallide cinerascente vel albido, cui varietati accedit status ferro 
plus minus insigniter tinctus , qui varia obtinuit nomina ( apo- 
theciis rufeScentibus Urceol. Acharii Westr. (1) et iisdem nigris 
Urceol. diamarta Ach. (2); 2 ) Gmnosa ( Urceolaria Ach. Meth. 
p. 144, L. U. p. 334, Syn. p. 139; Lichen protuberans Whlnb. 
Lapp. p. 412; Urceol. Ach. Syn. p. 138; Parm. cinerea var. 
protuberans Fr., l. c. p. 144; eadem thallo dealbato : Porina 
chionea Ach. L. U. p. 311 [ Thelotrema chioneum Ach. Meth. 
p. 131, t. 8, f. 2] ), Nyl. in Desmaz. Cr. Fr. sér..2, 389, thallo 
griseo-virescente areolis medio elevatis, prominulis , apotheciis 
urceolato-immersis , ad saxa granitica et silacea ; 3 ) CALCAREA 
(Lichen calcareus Linn. Fl. Suec. n. 1061; Urceol calcarea. Ach. 
Meth. p. 1429 , L. U. p. 340, Syn. p. 143, Schær. Enum. p. 91, 
L. H. 416 , Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1192; Parmelia Fr. L. E. p. 
181 , L. S. exs. 396, 397, DR. Alger. p. 254 ), ad saxa calcarea, 
formationis inprimis recentioris , frequentissima et secundum sta- 
tiones varias admodum mutabilis(apotheciis angustato-difformibus: 
Urceol. opegraphoides DC. Fl. Fr. 2, p. 371; Lecan. calcarea 
var. phlyctiformis Nyl. Coll. G. m. Pyr. p. 4, in Gallia mitiore , 
apotheciis phlyctideis) (3); 4) cæsioaL8a (Parm. cesioalba Fr. L. 


(1) Lichen Acharii Whlnb. Lapp. p. 403, E. Bot. t. 1057, Ach. Prodr. p. 55, 
f. in titulo operis ; Urceolaria Ach. Meth. p. 150, L. U. p. 551, Syn. p. 157, 
Schær. Enum. p. 95. 

(2) Lichen diamartus Whlub. Lapp. p. 414; Urceolaria Ach. Meth. p. 151, 
L. H. p. 551, Syn. p. 157; Urceol. Oederi Schær. L. H. 125 (non Lecid Ocderi Ach.); 
Aspicilia melanophaa Korb. S. L. G. p. 125. 

(3) Ad rupes ealeareas passim h:ee varietas obvenit ( Nyl. L. P. 28 ) thallo albo 
confluente , superficie farinoso , apotheciis sepe. deformibus : Urceolaria contorta 


( 329 ) 


E. p. 185; Lecan. rimosa var. rugosa Scheer. Enum. p. 11), thallo 
glaucescente rugoso-inæquali, apotheciis pruinosis fere sorediifor- 
mibus, ad muros argillaceos terramve in Gallia passim , tangens 
varietates binas præcedentes et sequentem; 5) Horrmanni (Lichen 
rupteota-Wftm. Enn. Lich. t. 6, €£..3, PI. Lich. 1. 22, f 1, 3; 
Urceol. contorta Fik., l. c. p. 121; Urceol. calcarea var. Hoff- 
manni Ach. Syn. p. 143; Urceol. calcarea var. contorta Schær. 
Enum. p. 91, L. H. 131), thallo areolato , areolis glaucescen- 
tibus vel albis, contiguis vel discretis, medio turgescentibus 
apotheciaque recipientibus pruinosa , impressa, passim ad saxa 
calcarea occurrens. Hæc var. Hoffmanni omnino confluit cum 
var. gibbosa; ejus status thallo albo-farinoso est var. glau- 
copis Flk., l. c., p. 122 (Urceolaria glaucopis Scheer. Enum. 
p. 89 ). Quantumvis dissimiles appareant formæ variæ hujus 
speciei polymorphæ , invicem nihilominus nexibus undique 
conjunguntur plurimis, qui fugere non possint observatorem 
attentum , presertim. locis ubi formationes geologicæ diverse 
se tangunt hunc lichenem examinantem. Ad saxa schistosa 
potissime transitus conspicui adsunt inter formam typicam 
varietatemque calcaream. Affinis L. cinerec et vix specie diversa 
est Gyalecta odora Ach., Schær. L. H. 136, Enum. p. 94 
(Aspicilia odora Kærb. S. L. G. p. 160, L. sel. 39), thallo‘violæ- 
odoro (virtute forsan non propria) cinereo, lævigato, rimoso 
(gonidiis magnis), apotheciis urceolato-innatis , gelat. hym. iodo 
vinose rubente. 


17. Ej. eseulenta Eversm. N. Act. Ac. Nat. Cur. XV, 2, p. 356, 
t. 78, f. C, Lév. in Demid. Voy. Russ. mér. Bot. p. 139; Lichen 
escul. Pall. Voy. Russ. vi, p. 420, t. 108, f. 2; Urceol. Ach. 
L. U. p. 345, Syn. p. 145; Parmelia Spr. Syst. Veg. IV, p. 295, 
DR. Alger. p. 250 — In Algeria rarius ; fructiferam ibi ad saxa 
dolomitica prope Oran legit cl. Balansa. Plerumque vero sterilis 
obvenit glebuloso-concretus, ad terram libera, nec ullo modo 


var. farinosa Fik. in Berl. Magaz. 1811, Urc. calc. var. Ach.’ Syn. p. 144. — 
Formam varietatis calcareæ ecrustaceam apotheciis sat parvis, saxo immersis sin- 
gularem , e Mimato, a Prost lectum , in hb. Lenormand vidi. Lecidea delibuta Ach. 
Syn. p. 51, Schr. Enum. p. 117, vix differt. 


Tour XXI. 


Lo 
re 


18. E. 


19. EL. 


20 X. 


21. E. 


( 330 ) 

adfixa (1). Lecan affinis Eversm., l. c. p. 354, t. 78, f. B, 
evidenter hujus est varielas , et forte quoque Lecan. fruticulosa 
Eversm., l. c. p. 352, t. 78, f. A, statum modo ejusdem sistat 
isidiosum. 

mutabilis Nyl. Alger. p. 324; Urceolaria Ach. L. U. p. 345, 
Syn. p. 140, Schier. Enum. p. 93, L. H 134; Parm. ( Urceol.) 
verrucosa Fr. L. E. p. 186 (exclus. syn. pr. p.). — Ad corticem 
arborum ( sæpius populorum ) in Gallia mitiore rarius ; eliam in 
monte Djebel-Tougour prope Batna ( Balansa ). Valde aflinis est 
Lecan. cinerec var. gibbose. 


verrucosa Laur. in Sturm. D. Fl. 2, p. 28, t. 21, a; 
Urceol. Ach. L. U. p. 339, Syn. p. 140, Schær. Enum. p. 92, 
L. H. 133; Parm. Fr., l. c. ( commixta cum præced. ). — Ad 
terram in alpinis Galli: , in Pyrenæis et Cebennis. Similis fere 
Lecanore cinerec f. chionee. 


b.— Apothecia pallida, margine thallino crasso cincta. — Sp. 20-21. 


parella Ach. L. U. p. 310, Syn. p. 169, Moug. St. Vog. 
1145, 11,46; Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 496, Nyl, L. P. 38; 
Lichen parellus Linn. Mant. p. 132, Sm. E. Bot. t. 121, Par- 
melia pallescens Fr. L. E. p. 132, L. S. exs. 103, 1371 ; Lecan. 
pall. Scheer. Enum. p. 18, L. H. 510, 511, 316-318. — Ad 
saxa in Gallia satis frequens , parcius ad truncos arborum. Raro 
supra terram vel gramina emortua vetusta reperitur ( Lichen 
Upsaliensis Linn., Sm. E. Bot. t. 1634 ), Moug. St. Vog. 1147. 
tartarea Ach. L. U. p. 371, Syn. p. 172, Moug. Sf. Vog. 69, 
Schær. Enum p. 19, L. H. 541, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1197; 
Parmelia Ach. Meth. p. 165, Fr. L. E. p. 133, L. S. exs. 285, 
DR. Alger. p. 289. — Ad rupes, potissime præruptas in monta- 


(1) Endocarpa bina in Museo Parisiensi vidi, alternm abyssinicum, alterum ex 
America meridionali , quæ similiter caussis ignotis divulsa disjectaque copiose reperta 


fuerunt in foveis saxorum thallo contorto et convoluto , rhizinis destituto sterilique. — 
Lecanora esculenta adfixa et fructifera ad Lecanoram cineream arcte accedit Ex 
analysi chemica Dni Goebel 100 partes Lecan. esculentæ continent fere 66 p. oxalatis 
calcici gelatinæque 25 ( Journ. Chim. Phys. 1850 , II, p. 599 ). 


(3940) 
nis editioribus Galliæ passim. Admodum affinis est præcedenti, 
nec in statu typico differens nisi thallo crassiore apotheciisque 
majoribus, pallidis vel subcarneis (1). 


D. — Stirps Lecanoræ subfuscæ. Apothecia lecanorina (vel rarissime, in formis 


[29] 
id 
m 
. 


23. L. 


atypicis , thallo deficiente, biatorinis ), thecæ 8-sporæ (raro sporis 12-48), 
sporæ mediocres vel parva , incolores , simplices , raro 4-5-septata. Sper- 
malia arcuata aut recta. Sp. 22-57. 


a, — Apolhecia pallida , flavescenlia , rufa , fusca vel nigra. — Sp. 22-51. 


olivaeea. Biatora olivacea ( Lecidea Duf.) Fr. L. E. p. 255. — 
Ad saxa calcarea Galli: meridionalis ad Monspelium alibique. 
Thallus virescenti-olivaceus vel virescens ambitu radiosus, apo- 
thecia parva, spore interdum obsolete uniseptatæ, spermatia 
tenella recta, sterigmata simplicia. Vestigia ejus incerta mihi in 
regione Parisiensi ad Moret obvenerunt. 


subfusea Ach. L. U. p. 393, Syn. p. 151, Moug. St. Vog. 140, 
Schær. Enum. p. 13; L. H. 308-310, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 
1130, sér. 2, 390; Parmelia Ach. Meth. p. 167, Fr. L. E. 
p. 196, L. S. exs. 250 , 195, DR. Alger. p. 251; Patellaria popu- 
licola DC. Fl. Fr. 2, p. 363; Patellaria rufa Pers. in Ann. 
Wetter. Ges. 2, p. 12; Lecanora intumescens Korb. S. L. G. 
p. 143; Parm. diploloma Mont. Syll. p. 334. — Ad cortices , saxa 
et ligna in tota Gallia vulgatissima et copiosissima ; nec in Algeria 
desideratur, nec in ulla parte telluris. Rarius in montibus elevatis 
ad terram vel gramina emortua. Maxime est polymorpha. Varie- 
tates præcipuæ sunt : 1) ALBELLA Nyl., Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 
391 ( Lich. albellus Pers. in Ust. Ann. Bot., 11 St., p. 18; Lecan. 
albella Ach. L. U. p. 369, Syn. p. 168, Moug. St. Vog. 1054; 
Parm. subf. var. Fr. L. E. p. 139, L. S. exs. 249; Lecan. pal- 
lida Schær. Enum. p. 18 , L. H. 315) apotheciis pallidis , æque 
frequens ac typus ad cortices (2); 2) ANcULosa ( Lecanora Ach. 


(1) Lecanora Turneri Ach. L. U. p. 515, Syn. p 170, vix vero (Lichen Sm. E. Bot. 


t. 837), 


forma ejus est accedens ad L. parellam. 


(2) Apothecia L. subfuscæ , præsertim varietatis albellæ , saltem in viciniis Parisio- 
rum , ad castaneas quercusque , haud raro infestatur a parasita minuta Sphæria epi- 
cymatia Wallr. Comp. Fl. G. 4, p. 719 ( Sph. lichenicola DR. Alger. p. 529 [an vero 


( 332 ) 
L. U. p. 364, Syn. p. 166; Patellaria DC. Fl. Fr. 2, p. 363 
| excl. var.]; Parm. subf. var. Fr., l. c., L. S. exs. 284; Lecan. 
pallida var. Schær., l. c., £. H. 540) vix distinguenda ab albella, 
apothecis conferlis , sepe nonnihil difformibus et glauco-pruino- 
sis, ad cortices obvia; 3) murazis Nyl. L. P. 122 ( Lecan. gala- 
ctina Hepp Fl. Eur. 180; Lecan. galactina var. dispersa Ach. L. 
U. p. 424, Syn. p. 187, ut etiam typus pr. p.; Lecan. Flotowiana 
Spr. S. V. 1v, p. 204, Korb. S. L. G. p. 146) thailo dealbato et 
fere farinaceo, ad muros calcareos frequens ; 4) HacENI( Lecan. 
Ach. L. U. p. 361, Syn. p 167, Moug. St. Vog. 1053, Hepp FI. 
Eur. 64, 66; Palellaria dispersa DG. Fl. Fr. 2, p. 263; Lecan. 
effusa Ach. L. E. p. 386 , Syn. p.159 ; Patell. effusa DC. Fl. Fr. 
2, p. 356 (1)), thallo effuso , depauperato , apotheciis parvis , ad 
ligna et cortices , eademque ad.saxa , inprimis arenaria vel cal- 
cem, Nyl. L. P. 123, nominata fuit Lichen crenulatus in Dicks, 


etiam Smrf. Lapp. p. 218, non Flot.]), qu: conceptacula offert punctiformia innata 
nigra , interdum (conc. thecaspora) macula nigricante cincta , in epitheciis Lecanoræ 
plus minus expansa Conceptacula ejus pyrenodea tres exhibent formas , scilicet apo- 
thecia, pycnides et spermogonia. A pothecia peritheciis nigris, intus alba, sporas 
á-8nas jn thecis fovent incolores oblongo-fusiformes vel cylindraceas 'uniseptatas , 
longit. 0,012-14 millim., crassit. 0,05-4 millim.; paraphyses nulle. Pycnides ejus- 
dem fere magnitudinis ac apothecia vel pauxillum majores (latit. cirea 0,08 millim. ), 
peritheciis etiam intus nigris , magis inter se distantes quam apothecia , stylosporis 4- 
articulatis (vel potius acrosp oris Casp.) conidioideis repletæ ; hæ nigrescentes ( fila- 
menta vel flagella vulgo S-articulata referentes longit. fere 0,040 millim. vel breviora) 
sporis componuntur sepius 4 simplicibus oblongis, longit. 0,006-8 millim., crassit. 
0,003-0,0035 millim.), apicibus (septo) connatis, basidio tenuiori infixis, quod 
(basidium ) iisdem maturitate disjunctis accrescens novas profert sporas ita primo com- 
positas , dein separandas. ( Torula monilioides Bon. Allg. Myk. 1. 2, f. 58, esem- 
plum satis simile exhibet). Spermogonia paullo minora, tota pallida vel fere 
incolora ; spermatia cylindrica recta tenella, longit. prope 0,005 millim. crassitie haud 
0,001 millim. metientia. — Parasita hæcce evidentissime theoriam , a cel. Tulasne 
eximie expositam , de forma duplici vel triplici fructus in speciebus plurimis fungo- 
rum inferiorum confirmat, simulque pycnidibus suis conidiiferis quam maxime est 
notabilis, utpote indigitars ( momento quasi intermedio inter pyenides vulgares orga- 
naque conidiifera vulgaria denudata, nexum modos varios organorum sporigenorum 
in his vegetabilibus jungentem. 


. * e H * . 
(1) Lecanora effusa Ach., ad lignum salicum cavarum obveniens, mihi absque 
dubio videtur cum varietate Hageni jungenda , nec sub Lecanora varia subsumenda. 
Lecanora cesio-rubella Ach. L. U. p. 566, Syn. p 167, videtur esse typus Lecan. 


wa 


( 333 ) 
Crypt. 3, p. 14, t. 9, f. 1 (Lecan. Hageni var. Ach. Syn. p. 168, 
Hepp FI. Eur. 65; Lecan. subf. var. Scheer. Enum. p. 15; Le- 
can. Sommerfeltiana Hepp Fl. Eur. 61 ). Huc quoque referenda 
videtur Lecan. retorrida Chaub. in S'-Am. Agen. p. 493. 


21. L. cenisea Ach. L. U. p. 361, Syn. p. 163, Schær. Enum. p. 13, 
L. H. 306; Parmelia Fr. L. E. p. 180; L. S. exs. 344,345; 
Lecan. subfusca var. Smrf. Cr. Norv. 63; Lecan. Vogesiaca Dub. 
B. Gall. p. 664. Habitu potius quam characteribus exprimendis 
dignota a præcedente, quacum tamen confluit nec veram sistere 
videtur speciem propriam. — Ad saxa granitica in montibus edi- 
tioribus passim. Transit similiter in sequentem. Zecan. Agar- 
dhiana Ach. Syn. p. 152, Schær. Enum. p. 16, forma mihi es! 
L. cenisec , calcarea thallo evanescente , apotheciis cæsio-prui- 
nosis, margine cinclis thallino albo, ad saxa jurassica vigens 
Pyrenæorum Cebennorumque rarius. L. subfusca var. cateilea 
Ach. L. U. p. 314, Syn. p. 158, Schær. Enum. p. 14, optima 
ad fagos in Pyrenæis, potius sub Lecan. cenisea quam sub L. 
subfusca typica sit subsumenda. L. Krempelhuberi Schwer. ex 
Krphb. in Flora 1851, p. 611 non differt. 


25. L. glaucoma Ach. Z. U. p. 362, Syn. p. 165, Moug. St. Vog. 
941; Parm. sordida Fr. L..E. p. 1178, L. S. exs. 263, 399; 
Lecan. rimosa Schwer. Enum. p. 14, L. H. 304, 305; Lecan. 
Swartzii Ach. L. U. p. 363, Syn. p. 166. — Vulgaris ad saxa 
totius Galli: varia (vix vero calcarea) (1). Etiam in Algeria adest. 
Specie eam a Lecan. subfusca minime differre crederem. Forme 
primariæ sunt : 1) SUBCARNFA Nyl. L. P. 41 ( Lecan. Ach. L. U. 
p. 365, Lecid. Ach. Syn. p. 45, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 49; 


, 
subfuscæ apotheciis pruinosis, qualis haud rara. — Lecanora carneopallida Nyl. 
in Bot. Not. 1855, p. 185 (Parm. carneolutea Fr. L. E. p. 155, pr. p., L. S. exs. 
342) pro Gallia allata, inde nec a Dno Guépin, a cel Fries citato, nec a me visa, omit- 
tatur, nam determinatio hujus auctoris non certa (an hane speciem vel an Gyalectam 
carneoluteam [Turn.] respiciat vel aliud quoddam ). 


(4) In hymenio hujus eque ac L. subfuscæ insidens invenitur parasita Arthonia 
parasemoides , infra suo loco indicanda , similiterque in apotheciis Lecideæ parasemæ 
obveniens. Mire ita in lichenibus analogis , spermatiis arcuatis elongatis gaudentibus, 
hac parasita nidulatur. Lecan. subfusca est ad Lecan. sophodem omnino ut Lecidea 
parasema ad Lecid. disciformem. 


26. L. 


21. L. 


( 334 ) 
Parm. sordida var. Fr. 1. c., L. S. exs. 159; Lecan. rimosa var. 
Schær. Enum. p. 12, Zw. exs. 15), accedens ad Lecan. subfu- 
scam , quacum sæpe omnino confluit ; 2) connucATA Nyl. Alger. 
p. 324, insignis, ad cortices et ligna prope Batna Algerie 
( Balansa ), jam thallo rugoso-verrucoso diversa a var. cerulata 
Ach. Syn. p. 166, ad salices Neustriæ lecta a cel. Le Prévost, 
cum typo facile jungeuda; 3) LECIDEINA Schær. Enum. p. T1, 
(Lecidea cesiopruinosa Schær. Enum. p. 124), primo obtutu 
valde recedens, apotheciis lecideinis , nigris ,'szpius cœsioprui- 
nosis, ad schistosa alpium occurrens pyrenæarum , nec huc refe- 
renda nisi fide observationum in natura diligenter institutarum. 


nthroocarpa Dub. B. G. 2, p. 669, Nyl. L. P. 39, 40; 
Arthrosporum populorum Mass. Mém. p. 128; Patellaria fuscella 
Neg. in Hepp Fl. Eur. 16; Arthrosporum accline Krb. S. L. G. 
p. 270. — Ad cortices arborum variarum in Gallia satis frequens, 
nec sit nisi status Lecanoræ subfusce tangens varietatem ejus 
Hageni. Sporæ 82-16 in thecis 1-3-septatæ, sed etiam sim- 
plices; est ad Lecan. subfuscam , ut Lecidea aromatica ad Leci- 
deam parasemam. Sæpe occurrit ecrustacea , apotheciis biato- 
rinis (1). Ad terram nascens vel ad muros argillaceos, apothe- 
ciis confertis, sporis simplicibus oblongis vel oblongo-cylindra- 
ceis, conferta dicta fuit ( Patellaria conferta Dub. B. G. p. 654; 
Parm. Fr. L. E. p. 155; Lecan. subfusca var. Scheer. Enum. 
p. 75). 


erysibe. Lecidea erysibe Ach. Meth. p. 62; L. luteola var. Ach. 
L. U. p. 196, Syn. p. 41 (saltem pr. p.); Biatora erysibe Fr. 
L. E. p. 214 ; Patellaria Rabenhorstii Hepp Fl. Eur. 15. — Ad 
muros lapidesque calcareos locis cultis Galli: passim ; ad Parisios 
haud rara. Extus salis similis Pannariæ nebulose adpresse, at 


(^) Diceres fere Lecanoram athroocarpam prolem esse hybridam Lecanor? sub- 


fusce et Lecideæ vernalis , ita se earum formæ interdum tangunt ægreque dignoscun- 
tur. Lecanora scrupulosa Ach. ex Fr. L. S. exs. 520 , quæ verisimiliter quoque in 
Gallia adest, forma polyspora forte sit Lecanoræ subfuscæ , omnino referens varieta— 
tem ejus microcarpam , thallo effuso, var. Hageni, sed thecis 16-52-sporis , sporis 
ellipsoideis; longit. 0,007-9 millim., crassit. 0,003 millim., gelatina hymenea ex 


intense cœruleo obseurala. 


i. Me 


28. L. 


29. L. 


( 335 ) 
revera affinis Lecanoræ sufuscæ, thallo olivaceo - cinerascente 


fere leproso-granuloso, apotheciis constanter fusco-rufis, sporis 
sæpius tenuiter uniseptatis. 


constans Nyl. Classif. 2, p. 199, L. P. 124. — Ad betulas 
juniperosque sylvæ Fontainebleau rarius, ad juglandes prope 
Saint-Germain raro , facie Lecanoræ varie obscurioris vel forma 
cujusdam Z. subfuscæ , sed mox thecis polysporis (sporis 20-40 
in singulis ) distincta et eminenter constans. Thallus determinatus 
cinereo-virescens granulatus, determinatus, apothecia obscure 
fusca , margine thallino distincto cincta. — An sit Maronea Berica 
Mass. in Flora 1856 p. 291, ad truncos pini lecta regionis 
Venetæ ? Sed paraphyses dicuntur deficientes, « asci immiscentur 
substantie; amylaceo-farinos , » dein » hypothecium spongio- 
sum, » quod nonnihil est tenebrosum et forte attentius conside- 
randum. D. Massolongo ibidem methodum suam » nova licheno- 
logiæ precepta » superbe inscribit, tamquam reformationis jam 
fact:e loquens auctor. 


varia Ach. L. U. p.371, Syn. p. 161, Moug. St. Vog. 840, Schr. 
Enum. p. 82, L. H. 325, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1131, Nyl. 
L. P. 125; Parmelia Fr. L. E» p. 156, L. S. exs. 46, 104 
(leprosa), DR. Alger. p. 253. — Ad cortices ( precipue pinorum 
betularumque) et ligna emortua in Galli: sylvaticis sat frequens. 
Admodum est variabilis ; varietates maxime notandæ sunt : 1) 
SARCOPIS Schær., l. c., L. H. 544 (Parm. sarcopis Whlnb. in Ach. 
Meth. suppl. p. 40; Lecan. Ach. L. U. p. 318, Syn. p. 171), 
apotheciis fuscescentibus, lignicola , quæ dein ecrustacea apo- 
theciisque sepius diminutis evadit aitema Schær., l. c. ( Hepp 
Fl. Eur. 69; Lecid. Ach. L. U. p. 178, Syn. p. 24; Lecid. sepin- 
cola Ach. Syn. p. 35; Parm. varia var. sepincola Fr., l. c. ; 
Lecan. atrocinerea Hepp , 1. c. 192 ) ; 2) Lutescens ( Patellaria 
DC. Fl. Fr. 2, p. 354; Lecan. expallens Ach. L. U. p. 314, 
Syn. p. 171; Lecan. strobilina Ach. Syn. p. 171 [transitus ad 
typum et ad var. sequentem | ; Parm. Bouteillei Desmaz. Ann. 
Sc. nat. 1847, Cr. Fr. éd. 2, 4195 [forma diminuta, ad folia 
buxi degens]; Lecan. varia var. maculiformis et Bouteillei Schwer. 
Enum. p. 83), thallo leproso, sæpe effuso apotheciisque biato- 
rinis (Fr, Z. S. exs. 104), ad cortices haud rara; 3) SYMMICTA 


( 336 ) 

Ach. L. U. p. 379, Lecidea Ach. Syn. p. 36; Lecan. p. 340; 
Parm. varia var. Fr., l. c., L. S. exs. 455; Lecan. maculiformis 
Næg. in Hepp Fl. Eur. 68), intermedia inter typum et var. lutes- 
centem , a qua vix distinguenda thallo tenui determinato, apotheciis 
pallidis plerumque confertis et convexiusculis biatorinis , ad ligna 
( asseres et sæpimenta) in montanis; 4) oROSTHEA ( Lecan. Ach. L. 
U. p, 400, Tul. Mém. Lich. p. 102, t. 4, f.15-21; Lecidea Ach. 
Meth. p. 12, Syn. p. 31, Schær. Enum. p. 149; Parm. Fr. £L. 
E. p. 180, L. S. exs. 165), qui nihil est aliud quam var. 
præcedens saxicola , ad saxa granitica et arenaria dura adnascens , 
vulgo locis subumbrosis, thallo rimoso vel sæpius leproso ; 5) 
POLYTROPA ( Lichen polytropus Ehrh. Pl. Crypt. 294; Lecid. 
Ach. Meth. p. 12; Lecan. Schær. Enum. p. 81, L. H. 321-323 
et 572 [non vero 324, nec Syn. Biat. viridiatra Stenh.]; Lecid. 
Erhartiana var. Ach. L. U. p. 192, Syn. p. 41, Moug. St. Vog. 
148; Parm. varia var. Fr. L. E. p. 158, L. S exs. 312, et 
apotheciis olivaceis 101 ; Lecan.intricala Ach. L. U. p. 380, Syn. 
p. 154), ad saxa granitica montium editiorum frequens , apothe- 
cia diversicolora, sæpe biatorina. 


30. L. sulphurea Ach. L. U. p. 399, Hepp FI. Eur. 1871; Patella- 
ria DC. Fl. Fr. 2, p. 354; Lecid. Whlnb. Lapp. p. 411, Ach. 
Syn. p. 31; Parm. sordida var. Fr. L. E. p. 119, DR. Alger. 
p. 253; Lecan. polytropa var. sulphurea Schær. Spic. p. 408, 
Enum. p. 82, L. H. 324, 512. — Ad saxa varia (granitica, 
silacea, arenaria) et muros in Gallia passim frequens; etiam in 
Algeria obveniens. Constans est , sed revera vix nisi varietas præ- 
cedentis ; seorsim eam tamen ob constantiam insignem hic expono. 


31. L. frustulosa Ach. L. U. p. 405, Syn. p. 159, Scheer. Enum. 
p. 96, L. H. 478; Parm. Ach. Meth. p. 159, Fr. L. E. p. 144; 
Lecan. argopholis Ach. L. U. p. 346, Syn. p. 141; Lecan. Lud- 
wigii Ach. L. U. p. 406, Syn. p. 188; Squamaria insulata DC. 
Fl. Fr. 2, p. 375. — Ad saxa alpina Pyrenæorum et verisimi- 
liter jugorum omnium Galliæ. Parum distat a Lecan. subfusca 
thallo erassiore , glebuloso-granulato. 

32. L. atra Ach. L. U. p. 344, Syn. p. 146 (excl. var. confra- 
gosa), Moug. St. Vog. 458, Schwer. Enum. p. 12 (excel. varr. 
B,9,e); Parm. atra Ach. Meth. p. 154, Fr. L. E. p. 144 (exclus. 


33. L. 


( 331 ) 

var. confrag.), L. S. exs. 203, 310, DR. Alger. p. 251; Patel- 
laria tephromelas DC. FI. Fr. 2, p. 362; Dirina ceratonie DN. 
Framm. p. 15 (188). — Ad saxa et cortices Galliæ sat fre- 
quens (1); quoque in Algeria adest. Apolheciis etiam intus nigris 
mox distinguitur a forma apotheciis denigratis Lecanore subfusce. 
Occurrit quoque in Gallia var. grumosa Ach., Schær., ll. cc., ad 
saxa arenaria Vogesorum ( Mougeot), sylvæ Fontainebleau et 
Galli: occidentalis ( Drébisson ), thallo cinereo-ccerulescente vel 
albicante et leprose fatiscente. Ad muros calcareos et schistosa 
argillacea thallo albo apotheciisque opacioribus haud raro occur- 
rit, tum efficiens var. discolorem Schær., l. c., Nyl. Alger. p. 325, 
( Lecan. discolor Dub. B. G. p. 610). 


badia Ach. L. U. p. 407, Syn. p. 154, Schwer. Enum. p. 68 
(excl. var. enea), L. H. 301, Heppi Fl. Eur. 481, Nyl- L. P. 
43; Patellaria badia Hffm. Pl. Lich. t. 51, f. 2, DC. Fl. Fr. 2, 
p. 361; Parm. Fr. L. E. p. 147 (excel. yarr. Bet y), L. S. exs. 
369 A ; Patellaria nitens Pers. in Ann. Wetter. Ges. 2, p. 12 (2); 
Parm. fuscata Ach. Meth. p. 189; Lecid. picina ibid. p. 51. — 
Ad saxa granilica, micaceo-schistosa et arenaria duriora Galliæ 
frequentissima. Variat thallo cinerascente (Aspicilia bohemica 
Korb. S. L. G. p. 162). Comparetur Lecidea Ͼnea Duf. pyrenaica. 


Mentagnei Schær. Enum. p. 62; Parm. Fr. L. E. p. 107, 
Mont. in Arch. Bot. 2, p.14, t. 11, f. 1. — Ad saxa granitica in 
insulis Stcechadibus lecta a cel. Montagne. Similis L. badiæ , sed 
ambitu thalli effigurato, quo respectu comparanda est cum Leca- 
nora olivacea. 


(1) Gassicurtia silacea Fée in Mér. Fl. Par. éd. 5, 1 , p. 252, Nyl. L. P. 150, 
fungillus est parasiticus in thallo nascens vel loco apotheciorum Lecanore atre, glo- 


merulis consistens innatis, denudatis, e sporis nigris sphæricis , diametri 0,008-0,011 


millim. — Est igitur formatio spilomatica et eum Sclerococco sphærali Fr., Spilomio 
Graphideorum Nyl. L. P. 72 etc. ad genus commune jungenda (Spilomium), Ure- 
dines quodammodo lichenum effingens. 


(2) Scilicet statu, qui ad rupes sylvæ Fontisbellaquei (Fontainebleau) haud rarus, 
margine thallino apotheciorum dealbato. — Lecan. atriseda ( Parm. badia var. Fr. 
L. E. p. 149, L. S. exs. 369 B) vix adhuc e Gallia visa , tamen eam hic inveniendam 


esse valde est verisimile. 


( 338 ) 

35. L. eupreobadia Nyl. Coll. G. mer. Pyren. p. 16. — Ad saxa 
schistosa in alpinis Pyrenæorum centralium. Affinis L. badic , at 
thallo cupreo-badio diffracto-areolato, lævigato , apotheciis mar- 
gine thallino epithecium concolor haud superante. Constanter 
similis. 

36. E. torquata. Parmelia Fr. L. E. p. 147; Lecan. Schæreri (Ach.) 
Schær. Spic. p. 86; 384, L. H. 303, Mass. Ric. p. 2, f. 3. — 
Ad rupes juxta lacum alpinum « Lac Bleu » Pyrenæorum centra- 
lium (Dufour). Similis est Lecideæ rivulose var. Kochianæ , modo 
apotheciis lecanorinis, cui tamen differentiæ non nimis fido. 


b. — Apothecia lete rubra, spore distincte 3-seplatæ oblongæ (1). — Sp. 57. 


37. E. rubra Ach. L. U. p. 389, Syn. p. 111, Moug. St. Vog. 459, 
Schær. Enum. p. 84, L. H. 319, Zw. Exs. 61 (et 191 saxicola), 
Nyl. L. P. 44; Patellaria Hffm. PI. Lich. 4, p. 8, t. 17, f. 2, 
DC. Fl. Fr. 2, p. 361, Hepp FI. Eur. 205; Parmelia Ach. Meth. 
p TI05 FD? t.4951., f. 1, Er. LUE p. 435, L.S. ems. 41, 
DR. Alger. p. 250 ; Phialopsis rubra Kerb. S. L. G. p. 110. — 
Ad quercus annosas in Galli sylvis passim. Etiam in Algeria. 
Habitu haud parum convenit cum Gyalecta cupulari , sed apothe- 
cia margine thallino albo recipiuntur. 


E. — Stirps Lecaneræ sophodis. Thecæ 8-sporæ , spore [usce uniseptalæ. Sper- 
malia recla, mediocria vel satis brevia, sterigmatibus simpliciusculis 
infixa. Sp. 58-41. 


38. L, carphinea Schær. Enum. p. 67, L. H. 568; Parmelia Vr. 
L. E. p. 110, Mont. in Arch. Bot. 2, p. 16, t. 11, f. 2. — Ad 
saxa in insulis Steechadibus (Montagne), in Roussillon, in m. 
Forsa-Real (Mont. et Schær.). Affinis sequenti, sed apotheciis 
rufis mox distincta. 


39. E. oreima Ach. Syn. p. 181, Schær. Enum. p. 67, L. H. 331; 
Parm. Yr. L. E. p. 1413, Mont. in Arch. Bot. 2, t. 14, f. 35 
Rinodina Mass. Ric. p. 16, f. 24; Lecan. straminea var. Ach. 


(2) Cel. Fries in Lecanora rubra se sporas aciculares vidisse affirmans / S. V. Sc. 
2, p. 402), in errore sane nimis manifesto versatur. 


( 339 ) 
L. U. p. 433; Lecidea fimbriata Schær. Spic. p. 126. — Ad saxa 
granitica Pyrenæorum orientalium; ad saxa arenaria sylvæ Fon- 
tainebleau rara. Verisimiliter in scopulis Galliæ occidentalis non 
desideratur, maritima enim saltem maris Baltici amat. 


10. E. sophodes Ach. L. U. p. 356, Syn. p. 153, Schær. Enum. 
p. 70. L. H. 344 ; Nyl. Alger. p. 325; Parm. Fr. L. E. p. 149, 
L. S. exs. 252; minor Lecan. periclea var. exigua Ach. Syn. 
p. 151; Lecan. atra var. exigua Schær. Enum. p. 72, L. H. 
989, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1194; Psora exigua Næg. in Hepp 
Fl. Eur. 201. — Ad cortices et asseres vetustos Galliæ passim. 
Etiam in Algeria. Variat thallo evanescente , margine apothecio- 
rum attenuato albido , metabolica Nyl. L. P. 128 (Lecan. meta- 
bolica Ach. L. U. p. 351, Syn. p. 153; Parm. Fr. L. S. exs. 344; 
eadem apotheciis majoribus : Lecan. roboris Duf. hb.). Saxicola, 
thallo cinereo, est forma atrocinerea Nyl. L. P. 143 ( Parm. 
atrocinerea Vr. L. E. p. 151; Lecan. cooperta Ach. Syn. p. 339; 
Parm. confragosa Ach. Meth. Suppl. p. 33; Lecan. atra var. 
confrag. Ach. Syn. p. 146 ; Parm. Fr. L. E. p. 142, L. S. exs. 
283; Psora cæsiella Hepp FI. Eur. 208; Parm. obscura var. 
cesiella Scheer. Enum. p. 38; Lecidea pelidna Schwer. Enum. 
p. 112; eadem terrestris est Lecan. Friesiana Dub. B. G. p. 669. 
Obvenit ejus adhuc forma ecrustacea, levigata Ach., 1. c., Moug. 
SI. Vog. 1931 , ad ligna abietina vetusta indurata Vogesorum edi- 
liorum (Mougeot), apotheciis fere lecideinis. Lecanora Zwack- 
hiana Kmplh in Flora 1854, p. 145, est L. sophodes saxicola 
thallo paullum vegetiore , microlepideo. 


"Hi. L. turfacea Ach. Syn. p. 156; Lichen turf. Whlnb. Lapp. p. 408 ; 
Parm. sophodes f. Fr. L. E. p. 149; Lecan. soph. var. Schwr. 
Enum. p. 10. — Ad terram in alpinis Pyrenæorum (et verisimi- 
liter aliorum montium Gallie). Vix specie differt a sophode. 
Colore thalli convenit cum Lecidea atrorufa, cujus est sepe 
socia. Vix differt. Lichen Hookeri Sm. E. Bot. t. 9283 ( Par- 
melia Fr. L. E. p. 94, Scheer. Enum. p. 54). 


F. — Stirps Lecanor: ventos. Spore elongato — fusiformes majusculæ. 
Spermatia recta , sterigmata simpliciuscula. Sp. 42-45. 


42, L. ventosa Ach. L. U. p. 399, Syn. p. 159, Moug. St. Vog. 256, 
Scheer. Enum. p. 84, L. H. 320, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 392 ; 


( 340 ) 
Parmelia Ach. Meth. p. 166, Fr. L. E. p. 153, L. S. exs. 161, 
Zw. Exs. 69; Patellaria DC. Fl. Fr. 2, p. 354; Hematomma 
ventosum Mass. Ric. p. 33, f. 54, Kerb. S. L. G. p. 152. — 
Ad saxa varia ( vix vero calcarea ) in montibus editioribus Galliæ 
passim. 


43. E. hematomma Ach. L. U. p. 388, Syn. p. 178, Moug. St. Vog. 
638, Schær. Enum. p. 84, L. H. 543, Nyl. L. P. 45; Patella- 
ria Hffm. Pl. Lich. t. 44, f. 1, DC. Fl. Fr. 2, p. 355; Parme- 
lia Ach. Meth. Suppl. p. 35, Fr. L. E. p. 154, L. S. exs. 2(M , 
200; Lichen coccineus Pers. in Ust. N. Ann. Bot. 1 St., p. 11; 
Hematomma coccineum Kærb. S. L. G. p. 153; Lichen Turneri 
Sm. E. Bot. t. 857 (ni fallor); Lecan Turneri Fl. D. t. 1718, 
f. 1; Lecidea saxetana Ach. L. U. p. 205, Syn. p. 44; Lecidea 
callosyne Ach. L. U. p. 205, Syn. p. 40. — Ad saxa sylvatica 
varia (vix aulem calcarea), latera rupium subumbrosa amans , 
in Gallia haud rara, in sylva Fontainebleau, ad Bouray etc. 
regionis Parisiensis frequens. Raro corticola. Statu sterili locis 
magis apricis proveniens est Lepraria chlorina Ach. L. U. p. 662, 
Syn. p. 329. — Lecan. elatina Ach. L. U. p. 387, Laur. in Sturm. 
D. Fl., 2, p. 28, t. 20, (Parmelia Fr. L. E. p. 154; Lecid. 
incana f. elatina Schær. Enum. p. 1435 Lecid. Lightfootii var. 
commutata Schær. Enum. p. 138 pr. p.), affinis Lecanoræ hema- 


tommæ, in Gallia nondum, quantum equidem scio, innotuit. . 


Lecan. ochrophea ( Biat. Tuck. Syn. p. 61) fere eadem est Ame- 
ricana, facie prope Lecan. subfusce. 


VII. GLYPHOLECIA Nvr. Alger. p. 326. 


Thallus squamosus. Apothecia in squamis thallinis sparsa mox punc- 
tiformia, serius plura in unicum collectivum confluentia glyphidiforme ; 
thecæ polysporæ. Spermatia oblongo-ellipsoidea, sterigmatibus simpli- 
ciusculis infixa. 


1. GI. eandidissima Nyl. Alger. p. 327. — Ad saxa calcarea 
montis Djebel-Tougour Algeriz hæc species admodum insignis 
lecta est a cl. Balansa. Thallus crassus (saltem 7 millim. adtin- 
gens) inferne concretus, superne in squamas divisus areolato- 
congestas turgidas ; apothecia fusca composita (saltem 3 millim. 


T. 


( 341 ) 


latit. adtingentia), marginibus thallinis gyrose remanentibus 
variegata. — Accedit ad stirpem Lecanore cervinæ, a qua eam 
ob apothecia composita ut genus proprium distinguendam habui, 
cui adjungenda est alia species in alpibus Helvetiæ inventa , GI. 
placodiiformis ( Endoc. placodiiforme Del. in hb. Lenorm.), fa- 
ciem fere præbens Endocarpi miniati incrassati , thallo rigidiore. 
Forsan ea etiam in alpinis Galliæ sint detegenda (1). Quoque 
Lecidea lepadina Smrf. Lapp. p. 145 ad hoc genus pertinere 
videtur. 


VIII. PELTULA Nyt. Alger. p. 322. 


Thallus peltatus firmus, infra rhizinis nonnullis centralibus longis 
terr: , cui adnascitur, adfixus. Apothecia singula in quavis squama thal- 
tina, primo endocarpea , dein discoidea, dilatata, innata. 


1. P. radicata Nyl. Alger. p. 322. — Ad terram arenæ subtilis prope 
Biskra una cum Lecanora endocarpea inventa a D. Balansa. 
Obiter visa facie est fere Endocarpi hepatici , rhizinis suis paucis 
elongatis facile dignota, etiamque hzc accedere videtur ad stir- 
pem Lecanore cervinæ. Lecanora solorinoides Nyl. Alger. p. 323, 
e Syria, cum Peltula comparata, est Pannariæ species insignis , 
quod hic obiter animadvertere liceat. 


IX. URCEOLARIA Acu., pr. p., Nyk. Classif. 2, p. 180. 


4. U. ocellata DC. Fl. Fr. 2, p. 312, Schær. Enum. p. 90, L. H. 
477; Lichen ocellatus vir. Delph. 3, p. 988, t. 55; Lecan. 
Villarsii Ach. L. U. p. 338, Syn. p. 163, Moug. St. Vog. 942, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 542; Tul. Mém. Lich. t. 5, f. 1-4; Par- 
melia Fr. L. E. p. 190, DR. Alger. p. 313. — Ad rupes calca- 
reas et terram in Gallia mitiore frequentissima ; adhuc in Arver- 


(1) GLYPHOLECIA PLACODHFORMIS Nyl. in hb. Lenorm. — Thallus albidus firmus 
squamosus-crustaceus , squamæ ambitus majores dilatato-rotundatæ , expansæ , rimose 
diffract:e , subtus fere concolores , obsolete concentrice rugulose , apothecia ( com- 
posita generis ) fusca opaca granulosa , a margine thallino leviter elevato cincta, medio- 
eria (latit. prope 1 millim.), intus pallida ; spo ræ sphæricæ , diametri 0,004 millim., 
paraphyses articulatæ. Gelatina hymenea iodo cœrulescens. 


( 342 ) 
niam procedens (hb. Lecoq). In Algeria similiter adest. Thallo 
candido areolato-corrugato crassiori differt a formis calcareis 
sequentis. 


2. U. seruposa Ach. Meth. p. 147, L. U. p. 338, Syn. p. 142, DC. 


Fl. Fr. 2, p. 312, Moug. St. Vog. 169; Smrf. Cr. Norv. 64, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1193, 184, Schær. Enum. p. 89, L. H. 
289, Tul. Mém. Lich. p. 155, t. 4, f. 5-14, Nyl. Chil. p. 158, 
L. P. 46; Parmelia Fr. L. E. p. 195, L. S. cxs. 398, 1292, DR. 
Alger. p. 2555 Urceol. bryophila Ach. L. U. p. 341, Moug. St. 
Vog. 170; Urc. scruposa var. bryophila Ach. Meth. p. 148, 
Desmaz., l. e. 582; Gyalecta bryophila Ach. Syn. p. 10. — Ad 
saxa varia (exceptis calcareis ) in Gallia satis frequens , rarius ad 
terram vel arenam (arenaria Schær., l. c., L. H. 132, Desmaz., 
l. c. 184, Nyl. L. P. 46). Muscos induens (BRYOPHILA auctt.) 
thallus depauperatur, donec in squamis Cladoniarum , potissime 
pocilli, proveniens omnino vel fere omnino ECRUSTACEA (Nyl. L. 
P. 129, Moug. St. Vog. 170 pr. p.) evadit, quo statu apothecia 
ejus pro fungillo parasitico sumta fuerunt (Stictis lichenicola 
Mont. Ann. Sc. nal. 2, V, p. 281, t. 13, f. 5, Syll. p. 196). Ad 
calcem et terram caleaream thallus dealbatur duæque oriuntur 
adhuc varietates : pracapsis Schær. Enum. p. 90, (Urc. diac. 
Ach. L. U. p. 339, Syn. p. 142; Urc. gypsacea Ach. L. U. 
p. 338, Syn. p. 142), margine apotheciorum thallino crasso, in 
Gallia mitiori rarior, in Algeria optima ; atque CRETACEA Schær., 
l. c., L. H. 291 (Gyalecta cret. Ach. Syn. p. 10), apotheciis 
immersis concavis, margine thallino tenui, ad muros terramque 
ruderum in Gallia passim obveniens. 


3. V. aetinostoma Pers. in Ach. L. U. p. 288, Scheer. Enum. 


p. 87 (1), Tul. Mém. Lich. p. 179, t. 4, f. 1-4, Nyl. L. P. 46; 
Verrucaria Ach. L. U. p. 288, Syn. p. 95, Fr. L. E. p. 435, 
Mont. Arch. Bot. 2, p. 308, Chil. vix, p. 209; Urceol. striata 
Dub. B. G. p. 611; Parmelia striata Fr. L. E. p. 192; Thelo- 
trema radiatum Pers. in Act. Welter. 2, p. 13. — Ad lapides 
silaceos et muros in Gallia sat frequens ; ad schistos prope Angers 
( Guépin ). 


(1) Observandum est, Schærerum sub nomine Urc. actinostoma, var. aperta Enum. 
p. 88 (e Forsa Real) Museo parisiensi mississe Lecanoram cineream. 


( 343 ) 
X. DIRINA Fr., emend. defin., NyL. Classif. 2, p. 180. 


Genus a Lecanora vix distinctum, apotheciis similibus modo hypothe- 
cium inferne crasse nigrum, sporæ fusiformes 3-seplatæ. Spermatia 
arcuata gracilia. 


i. D. repanda Nyl. Alger. p. 313; Parmelia Fr. L. E. p. A11, Mont. in 
Arch. Bot. 2, p. 295, t. 11, f. 4; Urceolaria Schær. Enum. p. 92, 
L. H. 574; Lecanora ceratoniæ Ach. L. U. p. 361 , Syn. p. 163, 
Scheer. Enum. p. 93; Dirina ceratonie Fr. L. E. p. 194, Flot. 
in Bol. Zeit. 1850, p. 541, DR. Alger. p. 256, t. 17, f. 5; Dir. 
Massiliensis DR. ibid. p. 257; Chiodecton africanum Fée Ess. 
Suppl. p. 53, t. 36, f. 8. — In Gallia meridionali ad saxa calca- 
rea sat frequens, æque ac in Algeria, ubi simul ad Cactos et 
varias arbores nascitur. Etiam in Corsica. Quæ ceratomiæ dicta 
fuit, non est nisi eadem corticola, nec quidem varietatis digna- 
tionem meretur. 


XI. PERTUSARIA DC., Nyl. Classif. 2, p. 180 (1). 


|. P. communis DC. Fl. Fr. 2, p. 320, Moug. St. Vog. ATA a, Fr. 
L. E. p. 420, L. S. exs. 93, Schær. Enum. p. 229 pr. p., t. 9, 
f. 1, L. H. 118, DR. Alger. p. 288, Tul. Mém. Lich. p. 213, 
t. 114, f. 1-10, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 393 (sorediata 394); 
Porina pertusa Ach. L. U. p. 308, Syn. p. 109. Status varios 


(1) Thecæ in hoc genere iodo insigniter cœrulescunt , qui color præsertim adjecto 
acido sulphurico (in aliis absque eodem) etiam ad gelatinam hymeneam inter para- 
physes extenditur, et tune distinctius parietem spore e stratis binis formatum esse 
conspicitur, episporio et endosporio, quæ eandem fere habent crassitiem. Stratum 
internum, vel endosporium, aliquando rugas transversas offert ( Tul. Mém. Lich 
t. 16, f. 11) satis crebias, interdum bifurcato-anostomosantes, et simul quoque, at 
ra: ius, thecæ strigulas tenuissimas confertas e rugulis subtilibus transversis obsoletis 
exhibent. Auctores quidam has rugas endosporii viderunt, sed vix rite explicavere. 
Endosporium ceteroquin strata plura conglutinata (incrassationis, ut dicunt phytoto- 
mist) sæpiusque parum manifesta ostendit ( Tul., l. c., t. £1, f. 8). Neque paries 
thecarum plane est simplex , sed strato tenui adnato extus, quasi cuticula, obtegitur ; 
coerulescentia iodo affecta eæ quidem omnino perfunduntur, sed modo cuticula hæcce 
superficialis intense tingitur, immo fere nigrescit aut fuscescit, ut sectione transversa 
conspicitur. 


( 344 ) 

offert, quorum primarii sunt bini sequentes : 1) SOREDIATA Fr. 
L. E. p. 422, L. S. exs. 248 , (fertilis est Lichen globuliferus 
Sm. E. Bot. t. 2008, Variolaria Turn. in Trans. Linn. Soc. V, 
p. 130, t. 10, f. 2, Ach. L. U. p. 322, Syn. p. 130; Variolaria 
faginea Pers. in Uster. N. Ann. Bot. 158), qui optima invenitur 
saxicola, dein statibus absque thalamiis sporisque obvia variis 
nominibus designata fuit, ut Variolaria communis, amara , 
Lichen carpineus etc.; 2) coccopes (Isidium coccodes Ach. 
Meth. p. 139, L. H. p. 518, Syn. p. 283, Schær. L. H. 231), 
thallo toto in crustam leprosam vel isidioideam mutato. — Ad 
cortices totius Galli: frequens , etiamque in Algeria vigens. Forma 
saxicola (areolata Ach. Syn. p. 109, Fr., 1. c., (Pertus. communis 
var. rupestris DC., 1. c., Pertus. rupestris Scheer. Enum. p. 227 
pr. p-), Nyl. L. P. 50, L. Mt. D. 41, vix ne quidem ut varietas 
distinguenda sit. Var. sorediala, forma variolosa, sæpe saporis ad- 
modum amari (Variol. amara Ach. L. U. p. 324, Syn. p. 131), 
hoc autem deficiente est Variolaria communis Ach. L. U. p. 322, 
Syn. p. 130, (huc Schær. L. H. 596 , 597). 


2. P. ceuthocarpa Fr. L. E. p. 423, L. S. exs. 241, (vix Lichen 
ceuthocarpus Sm. E. Bot. t. 2312 ; Pertus. Turn. et Borr. Lich. 
Brit. p. 200) Leight. Ang. Lich. p. 28, t. 9, f. 4). — Ad corti- 
cem fagorum in Gallia passim. Anne quoque huc pertineat Vario- 
laria multipuncta Turn. in Trans. Linn. Soc. V, p. 137, t. 10, 
f. 1, Ach. Z. U. p. 521, Syn. p. 129? At species non bona vide- 
tur, nec forsan sistat nisi statum fertilem forme coccodis præce- 
dentis. Thalli frustula aqua immersa huic colorem dare dilute 
ochraceum vidi ; vi ejusdem principii colorantis orta est Pertus. 
Delisei Dub. B. G. p. 672, Fr. L. E. p. 421, cujus specimen 
typicum examinare mihi contigit, ad Pert. communem referen- 
dum (1). 


3. P. glomerata Schær. Enum. p. 230, L. H. 120; Porina Ach. 
L. U. p. 310, Syn. p. 111; Thelotr. mammosum Pers. in Act. 
Wetter. Ges. 2, p. 13, t. 10, f. 8; Parmelia verrucosa var. per- 
tusaria Fr. L. E. p. 186. — Hec species ad terram in alpibus 


(1) In Pertus. glomerata Schær. quoque accidit ut sectiones thalli humectati desic- 
catione ochracee tinguntur. 


( 345 ) 
vicinis Helvetiæ Italiæque borealis obvia verisimiliter in Gallia 
locis analogis non desideratur, quare licet hinc specimina non- 
dum viderim eam omnino omittere nolui. 


4. P. leioplaca Schr. Spic. p. 66, Enum. p. 230, pr. p., L. H. 
119, Moug. St. Vog. 841 (et 171 pr. p.), DR. Alger. p. 288; 
Porina Ach. L. U. p. 309 (exclus. varr.), Syn. p. 110; Pertus. 
communis var. Fr. L. E. p. 421, L. S. exs. 94. — Ad cortices, 
inprimis lævigatos, totius Galliæ satis frequens. Etiam in Algeria 
adest. 


5. P. melaleuca Dub. B. G. p. 673; Pertus. Wulfenii var. deci- 
piens Vr. L. E. p. 424 (exclus. syn. Por. coronata Ach.). — Ad 
fagos præsertim , in Gallia passim. Thecæ bisporæ. 


6. P. Wulfenii DC. Fl. Fr. 2, p. 320, Fr. L. E. p. 424, L. S. exs. 
95, DR. Alger. p. 289, Nyl. L. P. 49; Porina fallax Ach. Syn. 
p. 110; Pertusaria fallax Hook. Br. Fl. 2, p. 160, Leight. Ang. 
Lich. p. 29, t. 10, f. 2; Pertus. communis var. fallax Schær. 
Enum. p. 229; Pertus. sulphurea Schær. Enum. p. 228, L. H. 
238, 594, 595. — Ad cortices in Gallia satis frequens, rarius ad 
saxa. Etiam in Algeria. In Gallia frequentius occurrit thallo flavo 
pulverulento, leproso, fere semper sterili (var. variolosa Fr. 
L.-E. p. 425, L. S. exs. 185 ; Schær. La H. 442). 


XII. PHLYCTIS Warrn., Nyt. Classif. 2, p. 181. 


i. Phl. agelæa Wallr. Comp. p. 553, Flot. in Bot. Zeit. 1850, p. 
914, Nyl. L. P. p. 51, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 395; Urceolaria 
agelæa Ach. Meth. p. 1505 Thelotrema variolarioides Ach. Syn. 
p. 117, Dub. B. G. p. 674; Variolaria agelea Turn. et Borr., 
Hook. Br. Fl. 2, p. 171, Lecanactis urceolata Tul. Mém. Lich. 
p. 66. — Ad cortices arborum variarum in sylvis Galli: vulgaris, 
exceptis montanis editioribus , ubi eam non vidi. In Algeria 
nondum reperta fuit. Cel. Fries hanc speciem inter « status 
abnormes » su: « Parmelie impolitæ » disponit (L. E. p. 184), 
ediditque in L. S. exs. 192 (s. nom. Thelotr. variolar. Ach.) 
et 311 (s. nom. Lichen ageleus Ach.). Sporæ in thecis binæ 
utroque apice obtuse apiculatæ , raro absque apiculo ullo. Apo- 
thecia vel rotundata urceolata, vel sepius. nonnihil  difformia 


Tong XXI, 29 


( 346 ) 
facileque pro sorediis sumpta (1). Forte potius ad tribum Gra- 
phideorum sit relegandum hoc genus, at certe cum Thelotremate 
affinitate conneclitur. 


2, Phi. argena Wallr. Naturgesch. d. Fl. 1, p. 521, Flot., l. c., 
p. 572, Nyl. L. Mt. D. 42; Lecidea Ach. Meth. p. 74, Fik. in 
Berl. Magaz. 1807, p. 13; Parmelia Wallr. Comp. p. 466; 
(Variolaria Turn. et Borr., Hook. Br. Fl. 2, p. 1717). — Ad 
corticem arborum in sylvis montanis Gallix forte haud rara ; in 
Cebennis (Prost, ex hb. Lenorm.) ; ad Abietem pectinatam prope 
Mont-Dore Arverniæ. Apotheciis sæpe agglomeratis, thecis mo- 
nosporis, sporis maximis (non apiculatis), longit. 0,140 millim., 
crassit. 0,034 millim. adtingentibus, facillime dignota a præce- 
dente. 


XIII. THELOTREMA Acu., Nyt. Classif. 2, p. 181. 


1. Th. lepadinum Ach. L. U. p. 312, t. 6, f. 1, Syn. p. 115, Moug. 
St. Vog. 25, Fr. L. E. p. 428, L. S. exs. 38, Schær. Enum. 
p. 225,1. 8, f. 5, L. H. 121, Leight. Ang. Lich. p. 31, t. 12, 
f. 1, 2, Nyl. L. P. 48. — Ad cortices arborum , præcipue quer- 
cuum annosarum, in sylvis Gallix passim. 


BELONIA RUSSULA Korb. L. sel. 19 genus sistit hic disponendum 
optimum et distinctum ab omnibus ceteris Lecanoreis defectu 
paraphysium, quarum loco sporæ e thecis discrete diu in tha- 
lamio remanent erect: ( paraphyses forma elongata gracili men- 
tientes). Ob epithecium (apicibus superis sporarum conglu- 
linatum ) dilatatum non est « affinis Segestrellæ » , ut erronee 
autumat cl. Kerber. Versus Gyalectas autem nonnihil vergit haec 
species singularis saxicola. parva, qu: forsitan olim etiam in 
Gallia sit detegenda. 


(1) Hue pertinet. Urceolaria leproides Pers. in Ann: Welter. Ges. 2, p. 12, et 
verisimiliter quoque Urceol. variolarioides et Lepraria exasperata ibid. — Haud 
parum divergunt a plerisque ceteris Lecanoreis genera Pertusaria, Phlyctis et The- 
lotrema , propriamque subtribum constituere possint. Generis Thelotrematis fere 
40 species e terris tropicis cognilæ, quarum Th. atratum Fée mihi ad genus novum 
Gymnotrema pertinet. 


Trib XV. — LECIDEINEI 
I. LECIDEA Acn., emend. defin., Nyl. Classif. 2, p. 181. 


A. — Thallus parcus, granulosus, pulvereus, equabilis vel obsoletus. Apothecia 
lœle tincta, sepius flavo-carnea , plerumque urceolato-patellaria; thecæ 
cylindricæ. Spermatia mediocria vel satis parva recta, sterigmata simpli- 
ciuscula. — GYALECTA Ach. — Sp. 1-8. 


1. L. exanthematiea. Lichen exanthematicus Sm. E. Bot. t. 1184; 
Volvaria exanthematica DC. Fl. Fr. 2, p. 313; Thelotrema 
exanthematicum Ach. L. U. p, 313, Syn. p. 116, Leight. Ang. 
Lich. p. 32, t. 12, f. 3; Gyalecta exanthematica Fr. L. E. p. 
191; Petrachs Wr. S. V. Sc. p. 120, Korb. S. L. G. p. 329; 
Thelotrema clausum Schær. Enum. p. 225, L. H. 122, Moug. 
St. Vog. 846. — Ad lapides calcareos totius Galliw passim , 
exceptis regionibus editioribus montium. Apothecia juniora hypo- 
thecio superne obtecta, vetustiora, hoc radiatim (3-6) fisso, 
epithecium plus minus denudantia. Hypothecium ejus nil habet 
in textura partium lateralium articulato-filamentosi, quod offert 
Thelotrema lepadinum (v. Nyl., l. c., in not. ). 


2. E. eupularis Ach. Meth. p. 170, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 396; 
Gyalecta Schzer. Spic. p. 19, Enum. p. 94, L. H. 135, Fr. L. E. 
p. 195, L. S. exs. 401, Moug. St. Vog. 1155, Leight. Ang. Lich. 
t. 19, f. 1; Lecidea marmorea Ach. L. U. p. 193, Syn. p. 46. 
Ad basin rupium, presertim calcarearum , passim in Gallia tota, 
locis subumbrosis, sed montes editiores fugere videtur. Margo 
apotheciorum vel integer, vel plus minus radiato-rugosus (1). 


(1) Lecanora carneolutea; Ach. pro Gallia citata fuit (in Fr. L. E. p. 155, Mér. 
Fl. Par. éd. 5, p. 258), sed sub hoc nomine confusio adest , quare non liquet sin 
species Turneri, quæ ad Gyalectas pertinet, ab auctoribus intelligitur. Diagnosin 
ejus hic dare liceat. 

LECIDEA (GYALECTA) CARNEOLUTEA (Parmelia Turn. in Trans. Linn. Soc. 1x, t. 12, 
f. 2; Lichen carneoluteus Sm. E. Bot. t. 2010). Thallus albidus glaucescens 
tenuis , lævigatus , effusus, apothecia innato-emergentia , primum ab hypothecio 
(perithecio) velata , dein hoc disrumpente biatorina, dilute carnea, margine pallidiore 
(albieante) lacero vel crenato; sporæ 8"e oblongæ 3-septatæ, longit. 0,011—15 
millim., crassit. 0,005-6 millim. Gelatina hymenea iodo obsoletissime cœrulescens, 
— Ad corticem ( ulmi ? ) in Anglia, unde specimen typicum obtinui a rev. Leighton, 


( 348 ) 
Gyal. foveolaris Schær. Enum. p. 94 et G. geoica Ach. Syn. 
p. 9 species sunt eidem affines, at in Gallia nondum, ut scio, 
observatæ. 


3. E. trumeigema. Gyalecta Wahlenbergiana var. truncigena Ach. 
L. U. p.152, Syn. p. 9, Zw. Exs. 90 A, B, Leight. L. Br. exs. 
147. — Ad cortices arborum, præsertim quercuum , ad radices , 
in Gallia rarius. Etiam in sylva Fontainebleau, at parce. Sporæ 
sæpius late fusiformes pluri-septatæ, septis irregularibus 3-7. 
Affinis est G. geoicæ Ach. Magis distincta est 


L. THELOTREMOIDES ( Thelotrema gyalectoides Mass. Ric. f. 279), cui 
thallus albidus tenuis effusus, rimulosus, apothecia parva 
urceolato-innata carnea margine proprio cum thallino confuso 
et vix vel parum prominulo; sporæ 8"* incolores fusiformes , 
plerumque 7-septatæ, longit. 0,025-27 millim., crassit. 0,005-7 
millim., paraphyses graciles. Gelatina hymenea iodo intense 
cœrulescens. Ad saxa calcarea verisimiliter etiam in Gallia. 


i. L. chrysophæa. Peziza Pers. Syn. p. 614, Icon. pict. p. 17, t. 8, 
f. 1, 2; Stictis Pers. Myc. Eur. p. 335. — Thallus vix ullus, 
apothecia pallide lutea vel pallide carnea urceolato-excavata , 
margine connivente nonnihil lacero ; sporæ 8"* cylindricæ plu- 
riseptatæ, longit. 0,045-58 millim., crassit. 0,004 millim., 
paraphyses graciles confertæ. Gelatina hymenea iodo dilute cceru- 
lescens. — Ad lignum salicum cavarum vetustum prope Melodu- 
num lecta a cl. Roussel. Affinis est L. carneole , apotheciis vero 
pallidioribus, profundius urceolatis margine attenuato. 


5. E. pallida Nyl. L. Mt. D. 48 ; Stictis Pers. Observ. 2, p. 14, t. 6, 
f. 1, Myc. Eur. p. 338, Fr. S. M. 2, p. 196.— Thallus tenuis- 
simus hypoxyleus, macula oblonga alba indicatus, apothecia 
pallida elliptica parallele (secus fibras ligni) disposita, sparsa, 
urceolata, margine attenuato, (longit. 1 millim., latit. 0,5 
millim.); sporæ 8"* oblongæ vel oblongo-fusiformes, 3-septatæ, 
longit. 0,015-17 millim., crassit. 0,005-6 millim., paraphyses 
graciles. Gelatina hymnea iodo vinose rubens (præcedente inter- 
dum cœrulescentia levi). — Ad lignum induratum Aceris pseu- 
dopalani in Vogesis (D.* Mougeot ), et Abietis pectinatee in Mont- 
Dore Arverniæ. Forma apotheciorum quidem et habitus hunc 


lichenem inter Xylographideos relegare videntur, sed sporæ, 
thecæ , paraphyses Gyalectæ; atque apothecia erumpentia , inter 
fibras superficiales ligni pro parte immersa et sensi earum com- 
pressa, invito tenore hujus generis tribusque totius, elliptica 
evadunt. Gonidia parca in glomerulos congesta ad apothecia 
observantur. 


6. E. Prevostii Schær. Enum. p. 146; Biatora Fr. in Moug. St. 
Vog. 848; Gyalecta Fr. L. E. p. 497; Hymenelia Kærb. S. L. G. 
p. 929. — Ad saxa calcarea prope Rothomagum (Le Prévost) , in 
Vogesis (Mougeot), in Cebennis (Prost). Thallus vel macula thal- 
lina alba vel albo-rosea indicatus. Sporæ ovoideæ vel sphæricæ 
simplices , paraphyses guttulas oleosas continentes; gelatina hy- 
menea iodo vinose rubens, præcedente cœrulescentia plus minus 
intensa. Variat CŒRULESCENS ( Hymenelia cœrulescens Kphb. in 
Flora 1852, p. 25 ), macula thallina cœrulescente, apotheci;s 
uigricantibus minoribus ( latit. 0,3-0,6 millim. ) verrucarioideis , 
immersis , paraphysibus sæpius rarioribus, hypothecio tenui ob- 
scure cœruleo ; ad saxa calcarea jurassicæ formationis in Pyrenæis 
et verisimiliter alibi in Gallia. 


7. E. lutea Schær. Enum. p. 147; Lichen luteus Dicks. Crypt. 1, 
p. 14, t. 2, f. 6, Sm. E. Bot. t. 1263, Leight. Ang. Lich. t. 14, 
f. 3; Gyal. cupularis var. lutea Fr. L. E. p. 196; Lecidea me- 
lizea Ach. L. U. p. 194, Syn. p. 41; Gyalecta Friesii Korb. 
S. L. G. p. 113. — Supra Hypna et ad corticem arborum in 
Gallia occidentali rarius. Est quasi Lecidea pineti major, colore 
apotheciorum planiorum lætiore , insigniter amceno , carneo-íul- 
vescente. In America meridionali apothecia nonnihil majora 
profert vixque tum sicut varietas distingui mereatur ( Biatora 
pyrophthalma Mont. Syll. p. 339). 


8. L. pimeti Ach. L. U. p. 195, Syn. p. 41, Schær. Enum. p. 141, 
L. H. 218, Nyl. L. P. 56; Biatora Fr. Act. Holm. 1822, p. 2711, 
L. S. exs. 226; Biatora vernalis var. pineti Fr. L. E. p. 261; 
Gyalecta? pineti Leight. L. Br. exs. 89. — In Gallia passim , ad 
cortices inæquales (pini, juniperi, quercus et castaneæ) ad ligna- 
que putrescentia. Apothecia dilute carneo-rosella vel subhyalina 


(præsertim humida) et minora quam in præcedente. 


( 350 ) 


B. — Apothecia varie colorata (nonnisi aliquando atypice vel in varielale una 
alterave (*) omnino nigra sepius convexa, colore predominante, primario 
pallente , saltem. marginis hypothecialis (excipularis). — Biarors Fr. — 
Sp. 9-57. 


a.— Thallus squamulosus. — Spore ellipsoidew, simplices. — Sp. 9-11. 


9. L. turida Ach. Meth. p. 11, L. U. p. 213, Syn. p. 51, Moug. St. 
Vog. 643, Schær. Enum. p. 96, L. H. 157, Nyl. L. P. 131, 
Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 243; Biatora Stenh. Sched. crit. 5, p. 9, 
Fr. L. E. p. 253, L. S. exs. 131, DR. Alger. p. 263; Psora DC. 
Fl. Fr. 2, p. 310, Mass. Ric. p. 90, t. 184, Korb. S. L. G. 176. 
— Ad saxa calcarea recentioris formationis in Gallia tota sat fre- 
quenter, etiamque in Algeria. 


10, L. globifera Ach. L. U. p. 213, Syn. p. 51, Schær. Enum. 
p. 97, L. H. 158, Nyl. L. Mt. D. 43; Biatora Fr. L. E. p. 254; 
Psora Mass. Ric. p. 91, f. 186; Lecidea rubiformis Whlnb. Fl. 
Lapp. p. 419, Ach. Syn. p. 52. — In Gallia hane speciem modo 
vidi ad basin saxorum vulcanicorum inter Puy-de-Dóme et Mont- 
Dore Arvernis. 


11. L. testacea Ach. Meth. p. 80, Syn. p. 51, Scheer. Enum. p. 95, 
L. H. 468; Biatora Fr. L. E. p. 254, DR. Alger. 263; Lecanora 
Ach. L. U. p. 409. — Ad saxa calcarea recentioris formationis 
et terram in Gallia meridionali passim; etiam in Algeria. Sper- 
mogonia ejus pallida, conceptaculis incoloribus immersis; ste- 
rigmata simplicia vel rarius 2-3 articulata , spermatia cylindrica 
recta, longit. 0,007 millim., crass. 0,001 millim. Habitus Squa- 
mariam crassam haud parum in memoriam revocat. 


b. — Thallus vel granulosus , vel æquabilis, vel obsoletus. Spore oblonge vel ellipsoidee , plurimi 
simplices , rarius uni-aut pauci-seplatæ. — Sp. 12-31. 


* Thallus granulosus , pulvereus , tenuiter verniceus , vel obsoletus. Sporæ ellipsoideæ vel oblongo-fusiformes, 
ille simplices , hæ sæpe uni-aut pauci-septatæ — Sp, 12-30, 

12. L. Iueida Ach. Meth. p. 14, L. U. p. 209, Syn. p. 48, Schær. 

Enum. p. 150, L. H 225; Biatora Fr. L. E. p. 219, L. S. exs. 

42, Zw. Exs. 92; Lichen lucidus Ach. Prodr. p. 39, Sm. E. Bot. 


(1) Ex gr. Lecideæ vernalis, luleolæ et resina. 


"TE 


( 351 ) 
t. 1550. — Ad saxa granitosa, locis subumbrosis, in Galliæ mon- 
tosis rarius. Spore 6! vel 8%® in thecis oblongo-cylindricis 


tenellæ angustato -oblongæ, longit. 0,003-4 millim., crassit. 
0,001 millim. 


13. EL. xanthelia Nyl. Classif. 2, p. 199. — In Pyrenæis centralibus 
prope Luchon ad rupes micaceo-schistosas (juxta viam versus 
« Hospice de Luchon » ). Satis similis præcedenti, apotheciis 
autem planis marginatis carneis, sporis multoties majoribus ovoi- 
deis. Forsan vero sit modo status biatorinus Lecanoræ epanoræ 
Ach., quacum habitu convenit. 


14 E. Ehrhartiama Ach. Meth. p. 13, L. U. p. 191, Syn. p. 41 
(excl. var.), Leight. Ang. Lich. t. 30, f. 2; Lecanora varia var. 
Scheer. Enum. p. 82, L. H. 326; Parm. varia var. parasitica 
Fr. L. E. p. 159, L. S. exs. 253. — Spermogonia : Cliostomum 
corrugatum Fr. L. E. p. 455, L. S. exs. 254, Leight. Ang. Lich. 
t. 30, f. 1; Lecidea corrugata Ach. Syn. p. 18, Schær. L. H. 
192; Limboria Ach. Act. Holm. 1815, t. 6, f. 55 Rhylisma Fr. 
S. M. 2, p. 553; Lecanora varia var. graniformis Schær. Enum. 
p. 82. — In Gallia occidentali lecta a cel. Schimper. Spermogonia 
sola (hujus ut videre valeo) a cel. Mougeot in Vogesis ad ligna 
abietina emortua observata. 


15. E. Lightfootii Ach. L. U. p. 411, Syn. p. 34, Scheer. Enum. 
p. 138 pr. p.; Lichen Sm. E. Bot. t. 1451; Lecanora sophodes 
var. pyrina Moug. St. Vog. 839. — Ad arbores (presertim betu- 
las) in Gallia passim. Apothecia hic plerumque nigra. Facie est 
fere Lecideæ paraseme, at thallo vegetiere virescente, sporis 
minoribus etc. 


16. E. imtermixta Nyl. Chil. p. 161; Biatorina arceutica Kcerb. 
S. L. G. p. 192. Apothecia rufa vel fusco-rufa ; sporæ ellipsoideæ 
vel oblongæ uni-septatæ , longit. 0,012-17 millim. , crassit. 
0,005-8 millim. — Ad corticem prope Cherbourg Galli: occi- 
dentalis (Le Jolis), ad vire (Pelvet). L. sphæroides var. atropur- 
purea Schr. L. H. 206, Enum. p. 140 , eadem , sed non bona. 
Forma obscurior hujus speciei (tune extus: sat similis Lecideæ 
parasema, thallo tenui cinerascente vel obsoleto) rarius in regione 
Parisiensi occurrit, ad fagos, rarissime ad lapides murorum 


18. L. 


19. L. 


( 352 ) 

prope Fontainebleau. Gelatina hymenea, iodo intense cæru- 
lescit, dein mox vinose rubet. In forma hae obscuriore lamina 
tenuis apothecii tota rufescens, hypothecio fuscescente. — Affinis 
est Biatora diaphana Korb. L. sel. 11, apotheciis planiusculis 
pallidis parvis macula hypothallina nigricante insidentibus, saxi- 
cola, sporis uniseptatis, longit. 0,008-0,012 millim., crassit. 
0,005-6 millim., paraphysibus gracilibus, gelatina hym. iodo 
non tincta (lutescente). 


russula Ach. Meth. p. 01, L. U. p. 197, Syn. p. 40. — Ad 
Myrtum in insulis Steechadibus (Porquerolles) ex hb. Lenorm. 
Sporæ oblongæ, longit. 0,007-9 millim., crassit. 0,002-3 millim.; 
gelatina hymenea iodo cœrulescens. Ægre distinguitur a boreali 
Lecidea cinnabarina Smrf. Act. Holm. 1823, p. 145, Suppl. Fl. 
Lapp. p. 410, Fl. D. t. 2009, f. 1, Schær. Enum. p. 143, (Bia- 
lora Fr. L. E. p. 266). Paraphyses non distincti. 


atrorufa Ach. Meth. p. 74, L. U. p. 200, Syn. p. 51, Whlnb. 
Lapp. p. 419, Schær. Enum. p. 96, L. H. 171; Biatora Fr. 
L. E. p. 255, L. S. exs: 228; L. demissa Ach. Meth. p. 81, 
L. U. p. 216, Syn. p. 50. — Ad terram in alpibus vel subalpinis 
Galli» passim. Thallus cinereo -rufescens (vel fere coccolato- 
tinctus) adnato-squamulosus, squamulis concrescentibus, apo- 
thecia intus (thecio) late albida, sporæ simplices ellipsoideæ. 


sanguineo-atra Ach. Meth. p. 50, L. U. p. 211, Nyl. L. P. 
52; Biatora vernalis var. sanguineo-atra Fr. L. E. p. 263, 
L. S. exs. 223 (1); Lecidea fuscolutea var. Ach. Syn. p. 43. 
Thallus effusus cinerascens vel paullo virescens granulato- 
concrescens, apothecia convexa nigro- rubentia vel fere omnino 
denigrata, intus obscura; spor:e ellipsoideæ vel oblongæ sim- 
plices. — Ad muscos, ligna putrida et corticem quercuum vetu- 
starum in Gallia passim. Ad Philippeville Algerize lecta est a cel. 
Durieu. Var. FUsconvBENs (Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 183, 
primitiva ad calcem in Suecia), thallo tenuissimo lævigato vel 


(1) Bialora atrosanguinea Fr. S. V. Sc. p (12 (exclusis eo relatis L. muscicola 
Smrf. et L. pezizoidea Ach.). Biatora fuscorubens Nyl. in Bot. Notis. 1855, p. 185, 


vix est 


nisi eadem saxicola fere omnino ecrustacea, ad calcem primitivam prope 


Salam Sueciie obvia. 


20. L. 


obsoleto, sporis ellipsoideis vel globoso -ellipsoideis, longit. 
0,010-14 millim., crassit. 0,005-9 millim., hypothecio fusco, 
ad corticem fagi in Vogesis (Mougeot) et in montibus Arverniæ. 
Vix propria species, ut olim credidi. Gelatina hymenea iodo 
cœrulescit, dein mox vinose rubet. 


vernalis Ach. Meth. p. 68, L. U. p. 198, Syn. p. 36, Moug. 
St. Vog. 845; Biatora Fr. L. E. p. 260 (excl. luteola et pineti), 
L. S. exs. 224, 226, DR. Alger. p. 265; Lichen spheeroides 
Dicks. Crypt. 1, t. 2, f. 2; Lecidea spheroides Schær. Enum. 
p. 139 (pr. max. p.), L. H. 207, 474, 209 (var. muscorum). — 
Typus apotheciis pallide rufis , vix nisi in montanis Galliæ , præ- 
sertim ad museos, obveniens. Sporæ variant oblongæ simplices 
vel septis 1-5, rarius pluribus. At est formis aliis hic alibi (et in 
Algeria) satis frequens et ut species plurimæ communes variis 
provenientes stationibus, quam maxime polymorpha. Varietates 
igitur ejus haud paucæ haud raroque inter se valde dissimiles, 
sed nexibus mutuis undique abunde junctæ. Tales sunt prima- 
ri? : 1) muscorum (Scheer. Enum. p. 140, L. H. 209; Biat. 
musc. Leight. L. Brit. exs. 90; Bilimbia hexamera DN. Framm. 
p. 185 L. dolosa Fr. L. S. 217, Hepp Fl. Eur. 139), corticola 
supra muros ad muscos obvia, in cultis, apotheciis dilutioribus 
vel interdum albido-nigrescentibus (sporis simplicibus aut 1-7- 
septatis) , his omnino denigratis abiens in 2) mizLiariAM (L. mill. 
Fr. L. E. p. 342 pr. p., L. S. exs. 29, 212 A et 213 [sporis 
non septatis]; L. sabuletorum Moug. St. Vog. 548, Schær. L. H. 
196; L. ligniaria Schr. Enum. p. 135, excl. var.; Biatora 
ligniaria Hepp Fl. Eur. 20; 3) wELENA (Nyl. in Bot. Notis. 
1853, p. 182, Moug. St. Vog. 1329; sub L. milliaria in Fr. 
L. E., L. S. exs. 242 B; Lecidea sylvicola Kerb. L. sel. 75) 
hypothecio aterrimo, thalamio violacee nigricante , sporis 1-3- 
septatis, ad muscos lignaque in Vogesis (Mougeot) et in Gallia 
occidentali (hb. Lenorm.), vix ut species autonoma conside- 
randa ; 4) ANOMALA (Lec. anom. Ach. L. U. p. 381, Syn. p. 38, 
Scheer. Enum. p. 138, L. H. 413; Biatora Fr. L. E. 268, L. S. 
exs. 350; B. mixta Fr. L. E. p. 208, L. S. ers. 40; Biatorina 
Griffithii Mass. Ric. p. 134, f. 262) apotheciis plerumque mino- 
ribus siepe nigricantibus vel nigris, sporis sepius 1-septalis , 


( 354 ) 
effusa. Ad hanc varietatem unomalam pertinent adhuc ex gr. 
Biatora synothea Næg. in Hepp Fl. Eur. 14, B. globulosa Rab. 
ibid. 16, B. minuta Næg. ibid. 17 etc. Raro est saxicola. Eandem 
mihi sistit lichenicolam Scutula Wallrothii Tul. Mém. Lich. 
p. 119, t. 14, f. 14-24 (Peziza miliaris Wallr. Fl. Cr. Germ. 
p. 499 ; Biatora Heerii Hepp Fl. Eur. 135), ad frondes Peltige- 
rarum (raro Solorine saccatæ) vigens sæpeque pycnidibus conso- 
ciata, raro his solis obviis (Nyl. L. P. 100). Lecidea turgidula 
Fr. L. S. exs. 25, Scheer. Enum. p. 130, Nyl. Bot. Notis. 1853, 
p. 183, L. P. 142 (L. punclata var. denudata Schær. Enum. 
p. 190, L. H. 529), adhuc nonnisi forma est varietatis anomalie, 
potissime pinicola, apotheciis satis frequenter cæsiopruinosis 
nigricantibus, rarius pallescentibus, similis interdum evadens 
Lecideæ parasemæ macriori, minori, sed saltem spermatiis di- 
stinguenda rectis, breviusculis. Biatora denigrata Fr. L. E. p. 
270, L. S. exs. 98, forma est thallo granuloso, ad ligna adna- 
scens fibrosa (1). Lecidea prasina Schær. Enum. p.137 (Micarea 
pras. Fr. S. O. V. p. 257) thallo leproso viridi, est forma, qualis 
ad truncos putridos sylvarum degit. 5) var. MONTANA (L. sabuleto- 
rum var. muscorum Schær. Enum. p.133 pr. p., L. H. 194 pr. p.) 
ad terram , muscos graminaque desiccata vetusta montium edi- 
tiorum Galli: (adhuc ad Bigorre Pyrenæorum), apotheciis medio- 
cribus (fere 1 millim. latis) nigris, intus prope concoloribus, 
linea hymenea paullo cinerascente, sporis ellipsoideo-fusifor- 
mibus simplicibus vel 1-3-septatis, longit. 0,017-27 millim., 
crassit. 0,006 - 8 millim., hypothecio fusconigricante. (In L. 
miscella Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 182, comparanda , sporæ 
simplices minores ).— In Algeria adsunt saltem varietates musco- 
rum (Biat. decolorans DR. Alger. p. 266) et anomala (DR. Alger. 
p. 269). Pro hujus varietate adhuc olim sumsi Biatoram lepta- 
leam Mont. in DR. Alger. p. 268, Mont. Syll.- p. 339, sed ex 


(1) Notandum , lege, qua formatio varietatum lichenum erustaceorum vi stationum 
pendet, substratum fibroso-lignosum (undulatum ) libenter thallum proferre granu- 
latum apotheciaque globulosa, contra Substratum omnino Leve thallum lævigatum. 
Illud in cortices inæquales similiter et in muscos erectos etc. cadit, quum hoc dein 
corticibus saxisque levibus, muscis prostratis ete convenit. Ad lignum putridum hæ 
crustæ facile leprose evaaunt. 


( 999 ) 
specimine typico a cel. Durieu communicato videre contigit, id 
rem a Biatoris diversissimam exhibere : Verrucariam lectissi- 
mam (Fr.) (1). 

21, L. protuberans Ach. L. U. p. 398, t. 6, f. 4, Scheer. Enum. 
p. 117, L. H. 203; Bilimbia protub. Mass. Ric. p. 122 , f. 238. 
Thallus tenuis cinerascens lævigatus aut parum granulato-inæ- 
qualis, vel evanescens, apothecia prominula nigra vel fusco- 
nigra, intus alba, margine crasso haud raro flexuoso, epithecio 
impresso gyalectiformia; sporæ 8"* oblongo-ellipsoideæ 3- 
septatæ , longit. 0,020-28 millim., crassit. 0,008-0,010 millim., 
paraphyses mediocres apice infuscatæ ibique 2-3-articulatæ. 
Gelatina hymenea iodo vinose rubens , precedente ccrulescentia 
levi. — Ad saxa calcarea schistosa ad Barèges Pyrenæorum, et 
verisimiliter alibi in alpinis Gallix. Externam fere faciem habet 
Lecideæ coarctatæ macrioris, sed accedit propius examinata ad 
L. vernalem, ut L. carneola ad luteolam, et forsan utraque 
(protuberans et carneola) potius Gyalecta. Etiam L. carneo- 
luteam Turn. in memoriam revocat, sed conceptaculo laterali 
epithecioque fusco-nigris mox distat. 


22. E. hyalineseens, n. sp. Thallus tenuissimus effusus vel vix 
ullus distinctus, apothecia pallida hyalino-cornea adpressa , 
mediocria (majora latit. fere 1 millim.), epithecio concaviusculo, 
margine (hypothecio) crassissimo planiusculo, intus determinato, 
conferta, haud raro 2-3 connata et nonnihil angulosa, intus con- 
colora; sporæ 8e oblongo-fusiformes, 3-septatæ, longit. 0,016 
millim., crassit. 0,005 millim., paraphyses gracillimæ (fere 0,001 
millim. crassæ) regulares. Gelatina hymenea iodo non tincta (vel 
pauxillum lutescens), protoplasma thecarum vinose fulvescens. 


(1) Errores hujusmodi nonnisi methodo analyseos omnino manca ortum debere 
queant. — Plures forte quam allatæ detegendæ sint in Gallia formæ veræ Lecidec 
vernalis, haud autem nimis subtiliter distinguantur. Sat conspicua est germanica var- 
trachona Nyl. Chil. p. 161 (Biat. trach. Flot. in Zw. Exs. 117, Korb. S. L. G. 197), 
apotheciis nigris, hypothecio nigricante , sporis 5-septatis , saxicola (chilensis corti- 
cola). Plura hæc species in Koerb. S. £. G. obtinuit nomina, ut Biatorina sylvana , 
B. hyalinella, B. vernalis, B. conglomerata, B. Siebenhaariana, Bilimbia erysibe , 
B. spharoides , B. milliaria, B. sabulosa, B. Arnoldi etc. —  Lecidea cuprea 
Smrf. Lapp. p. 165 (Biat. Fr. L. E. p. 265, non vero L. S. exs. 549; B. Berenge- 
riana Mass. Ric. p. 128) adhuc arcte accedit. 


23. L. 


( 356 ) 

— Ad argillam schistosam prope Bagnères de Bigorre, loco Labas- 
sére dicto, lecta a D. Philippe. Facie externa est prope Lecanoræ 
subfusce f. effusæ cujusdam, apotheciis paullo majoribus , mar- 
gine eorum proprio (sepe paullulum pallidiore vel suffuso) pro 
thallino sumto. Formam quandam Lecanoræ cervinæ quoque 
haud parum obiter visa in memoriam revocat. Epithecium leviter 
impressum a margine (extus convexo) intus fere acutiuscule limi- 
tatur. Spermatia tenella recta gracilia, longit. fere 0,004 millim., 
sterigmatibus infixa brevibus simplicibus. 


viridescens Ach. Meth. p. 62, L. U. p. 200, Syn. p. 36, 
DC. Fl. Fr. 2, p. 350, Nyl. L. Mt. D. 45; Biat. vernalis forma 
Fr. L. E. p. 262; Lecid. spheroides var. Schr. Enum. p. 140 
(excl. syn. pr. p.), L. H. 208. Thallus cano-virescens leproideus, 
apothecia livida aut plerumque denigrata, haud raro con- 
lluentia, intus obscura vel nigricantia; sporæ 8"* in thecis 
angustis ellipsoidez , longit. 0,012-17 millim., crassit. 0,0045- 
0,006 millim., hypothecium thalamio concolor dilute sectione 
tenui lutescens. — Ad truncos putridos in sylvis Galliæ montanis 
rarius. Ad Parisios eam non vidi. Eadem terrestris, thallo obsoleto 
vel evanescente, apotheciis applanatis, est var. GELATINOSA (Lecid. 
gelat. Fik. in Berl. Magaz. 1809, p. 201, Ach. Syn. p. 26, Moug. 
St. Vog. 843, Schær. Enum. p. 137, L. H. 205), qu: recte huc 
relata fuit a cel. Fries in S. V. Sc. p. 112, et in Gallia adhuc 
rarior est quam typus. 


flexuosa Nyl. L. P. 53; Biat. flexuosa Fr. S. V..Sc. p. 112 
(quoad citat. L. S.), Nyl. Alger. p. 344; Biat. decolorans var. 
Fr. L. E. p. 268, L. S. exs. 221; Lecid. mixta Smrf. Lapp. 
p. 158, Cr. Norv. 130. Thallus firmulus cinereus granulosus 
vel obsoletus, apothecia (margine sepe paullum flexuoso) vel 
pallescentia aut tota nigra; sporæ ellipsoideæ longit. 0,007- 
0,010 millim., crassit. 0,004-5 millim., hypothecium non obscu- 
ratum. Gelatina hymenea iodo parum vel vix ecrulescens. — Ad 
juniperum in sylva Fontainebleau (loco dicto Franchard) et veri- 
similiter alibi in Gallia. Affinis est precedenti et £L. decoloranti. 
Lecid. melancheima Tuck. in hb. Lenorm. e Nova Anglia forma 
esse videtur L. flexuose. Eandem sub nomine L. multiflora Tayl. 
e Nova Hollandia vidi in hb. Lenormand. 


m ^ 


25. L. 


26. L. 


27. E. 


( 391) 

decolorans Flk. in Berl. Magaz. 1809, p. 192, Ach. Syn. 
p- 37, Moug. St. Vog. 551, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 241, Nyl. 
L. Mt. D. 46 (apoth. nigr.); Biatora Fr. Act. Holm. 1822, 
p. 268, L. E. p. 296, L. S. exs. 220; Lecidea granulosa Ach. 
Meth. p. 65 (excl. syn.), Scheer. Enum. p. 131 , L. H. 214; 
Patellaria Mougeotiana DC. Fl. Fr. 6, p. 181. Thallus albicans 
vel glauco-virescens granulosus leprosusve, apothecia adpressa 
lateritia, pallide fusca plana marginata, spore ellipsoideæ , 
longit. 0,009-0,012 millim., crassit. 0,004-5 millim. Gelatina 
hymenea iodo vix colorata. — Ad terram et truncos putridos in 
regionibus sylvalico-montanis Galli: passim. Forte non specie 
diversa a præcedente , nec forte a sequente (1). 


glebulosa Fr. L. E. p. 252 s. Biatora (exel. syn. E. Bot. 
t. 1955), Zw. Exs. 18; Biatorina Wallrothii Korb. S. L. G. p. 
193. Thallus albidus vel glaucescens granuloso-squamulosus, 
granulis plus minus congestis confluentibusque in crustam cras- 
sam inæqualem , apothecia adpressa pallida vel obscure fusca, 
spore non vise. — Ad rupes granitosas et terram in montanis 
Galliæ occidentalis Pyrenæorumque rarius. Vix specie rite differt 
a L. decolorante, cujus forsitan modo sit forma major, luxurians, 
apotheciis 1-5 millim. et ultra latitudine adtingentibus. 
uliginesa Ach. Meth. p. 45, L. U. p. 180, Syn. p. 25, Moug. 
St. Vog. 141, Scheer. Enum. p. 136, L. H. 162, 163; Biatora 
Fr. D. E. p. 215, L. S. exs. 91, 218, 219, Hepp F1. Eur. 132; 
Lecidea fuliginea Ach. Syn. p. 35. Sporæ ellipsoideæ simplices, 
longit. 0,010-17 millim., crassit. 0,004-9 millim. Hypothecium 
infra fuscescens. Gelatina hymenea iodo dilute cœrulescens 
(intensius in quibusdam formis, ut in v. botryosa Fr. L. S. ers. 
219, lignicola, granulis thallinis majoribus).— Ad terram humo- 
sam in sylvaticis totius Galli: frequens (optima in pinetis), rarius 
ad ligna vel saxa. Thallo depauperato evanescenteve evadit var. 
cænosa Fr. L. E. p. 275, Desmaz. C. Fr. sér. 2, 248, quæ typo 
fere in Gallia frequentior et in quercetis fagetisque vigens. 


(1) Cel. Tulasne Lecideæ decoloranti perperam adtribuit spermatia longa arcuata 
(Mém. Lich. p. 168 not.); sunt certe recta longit. 0,005-6 millim., crassit vix 0,001 
millim , sterigmatibus simplicibus satis brevibus infixa. Cel. auctor statum quendam 


Lecideæ 


parasema verisimiliter ante oculos habuit. 


2 


( 998 ) 


8. L. coarctata Nyl. L. P. 54; Parmelia Ach. Meth. p. 158 , Fr. 


L. E. p. 104, L. S. exs. 362, DR. Alger. p. 311; Lecanora Ach. 
E U. p. 352, Syn. p. 149, Schær. Enum. p. 16, E. H. 312, 
5039; Lichen glebulosus Sm. E. Bot. t. 1955; Parm. elacista 
Ach. Meth. p. 159, t. 4, f. 4; Lecidea cotaria Ach. Meth. suppl. 
p. 11; Lecidea tenagea Ach. Syn. p. 27 (ex hb. Duf.) ; Lecidea 
Salweii Borr. in E. Bot. suppl. t. 2861; Lecidea prominula Borr. 
ibid. t. 2687, f. 1. Thecæ copiosæ angustatæ , sporæ ellipsoideæ 
majuscule, longit. 0,018-24 millim., crassit. 0,010-14 millim. 
guttulam oleosam magnam plerumque includentes), paraphyses 
distincte , graciles (crassit. 0,001 millim.). Gelatina hymenea 
iodo cœrulescens, dein sordide vel vinose obscurata, protoplasma 
thecarum fulvo-rubens.—Ad saxa et lapides (graniticos, silaceos, 
arenarios , trachyticos , vix autem calcareos junioris formationis) 
in tota Gallia satis frequenter. Etiam in Algeria non deest. Thallus 
magis evolutus areolato-granulatus (ornata Smrf.) vel confluens 
rimoso-diffractus , vel dispersus, denique evanescens (elacista et 
cotaria Ach.). Vix iis differentiis varietates bonæ aliquantumque 
stabiles dignoscantur. Insignior est. 


"L. DISPERSA (Lecan. badia var. dispersa Schær. Spic. p. 383, 


Enum. p. 69, L. H. 302; Sagedia gibbosa Fr. L. E. p. 414, ex 
D. Zwackh in litt. [Pyrenula Ach. L. U. p. 517, Syn. p. 120] ; 
Verrucaria Grimselana Hepp Fl. Eur. 225) thalli areolis di- 
spersis vel subdispersis griseis, hypothallo nigro , apotheciis in 
iisdem impressis, « ad rupes Vogesorum madidas » lecta a cel. 
Mougeot, ex Schær. Enum. l. c. In Mass. Ric. f. 2 paraphyses 
multoties nimis crasse huic delineatæ sunt, quæ forte nonnisi 
statum sistat graniticolum L. coarctate. Lecidea corarctata haud 
raro faciem sumit fere lecanorinam , quod a margine spurio epi- 
thallino pendet conceptacula apotheciorum extus tenuiter obte- 
gente; in L. dispersa (vel gibbosa, si sit vera species Achariana 
citata) apothecia fusco-nigra parva lecanoroidea. 


29. E. quernea Ach. Meth. p. 62, L. U. p. 202, Syn. p. 36, Schzr. 


Enum. p. 141, L. H. 582, Nyl. L. P. 134; Patellaria Dub. 
B. Gall. p. 653; Biatora Fr. L. E. p. 279, L. S. exs. 199. 
Thallus-flavidus leproso-granulosus, in integris fusco-limitatus , 
apothecia fusca vel fusco-rufescentia immarginata, spore inco- 


( 359 ) 
lores ellipsoidez simplices. Gelatina hymenea iodo dilute cϾru- 
lescens. — Ad quercus vetustiores in Gallia passim. Spermagonia 
ejus nondum vidi (1). 


30. E. metamorphea , n. sp. Thallus tenuis virens effusus, apo- 
thecia albida aut carneo-pallida aut sordida , parva aut medio- 
cria, innata, planiuscula, interdum difformia vel bina confluentia 
intus eoncolora; sporæ 8*" incolores oblongæ vel oblongo- 
fusiformes simplices aut 3-septatæ , longit. 0,019-32 millim., 
erassit. 0,006-7 millim., paraphyses nulle, thecæ oblongæ 
confertæ iodo vinose ( præcedente sæpe cœrulescentia ) rubentes. 
— Supra terram in Gallia occidentali (Vire Les Monts) lecta a cl. 
Pelvet. Gonidia sphærica sat parva congesta. Paries thecarum 
crassiusculus, tota sua crassitie iodo vinose rubens. Sporæ poly- 
morphæ; sed preterea alie multo majores observantur supra 
epithecium , vel in hymenio immersæ, crassiores intus murali- 
divise, longit. 0,036-46 millim., crassit. 0,016-19 millim. Facile 
crederem , has sporas majores, semper liberas, gradum sistere 
magis evolutum sporarum endothecarum jam e thecis (et para- 
physibus deficientibus haud longe) egressarum germinationisque 
peculiaris initium exhibentium. 


** Thallus granulosus, pulvereus aut chsoletus. Spore aciculues — Sp. 3:-33. 


31. L. rosella Ach. Meth. p. 57, Schær. Enum. p. 141, L. H. 211; 
Biatora Fr. L. E. p. 259, L. S. exs. 198; Lichen rosellus Pers. 
in Ust. Ann. Bot. 4 St., p. 25, Fl. D. t. 1943, f. 2; Patellaria 
rosella DC. Fl. Fr. 2, p. 355; Lecid. alabastrina var. rosella 
Ach. Syn. p. 46; Bacidia rosella DNot. Framm. Lich. p. 47 
(190) , Mass. Ric. p. 117, f. 229, Korb. S. L. G. p. 185. Apo- 
lheciis roseis sporisque dignota. — Ad fagos in Gallia rarius. 
Color apotheciorum satis constans, ceteroquin non differens a 
sequente. 


(1) Hic memoretur Lecidea castaneola Duf. mscr. (Parmelia Fr. L. E. p. 152 , ad 
saxa Gallix: meridionalis lecta, thallo albido areolato, apotheciis rubricosis con- 
vexis, in areolis thalli discretis innatis , mediocribus (latit. 0,5 millim.); sporis 
ellipsoideis , longit. 0,010-14 millim., crassit. 0,006-7 millim. , hypothecio incolore, 
paraphysibus apice clavatis. Gelatina hym. iodo cœrulescens, dein sordide tincta. 
Anne status Lecanoræ ferruginec ? 


( 360 ) 

32. L. Iateola Ach. Meth. p. 60, Syn. p. 44 (excl. varr.), Moug. St. 
Vog. 641 , Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1128, Nyl. L. P. 55; Biat. 
vernalis var. a. Fr. L. E. p. 260, L. S. exs. 197; Biat. luteola 
Fr. S. V. Sc. p. 112; Patellaria rubella DC. Fl. Fr. 2, p. 356; 
Lecidea rubella Schær. Enum. p. 142, L H. 210 (1). — Ad cor- 
tices arborum in Gallia valde frequens (presertim ad quercus , 
fraxinos et castaneas); nec in ditione Algeriensi frustra quæra- 
tur. Eximie polymorpha hæc species plurimas offert formas 
invicem valde diversas, at nihilominus omnino statibus interme- 
diis confluentes. Primariæ sunt varietates : 1) FUSCELLA (Fr. S. V. 
Sc. p. 112, nomen) Nyl. L. P. 135 (Patellaria Laurocerasi Dub. 
B. Gall. p. 6535; Lecidea anomala Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 41; 
Biatora atrogrisea Hepp Fl. Eur. 26), apotheciis fuscis, sæpius 
pro parte rufis, frequens; 2) AncEUTINA Ach. L. U. p. 197 (Lecidea 
carneola var. arceutina Ach. Syn. p. 425 Biatora carneola Mont. 
Chil. vui, p. 174), apotheciis obscure rubricoso-rufis , in Gallia 
meridionali obvia ; 3) ENDOLEUCA Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 98, 
Chil. p. 162 ( Biatora premnea Leight. Lich. Br. exs. 90), apo- 
theciis nigris, intus albis albidisve, passim in Gallia ad cortices 
occurrens; 4) INCOMPTA (Lecidea incompta Borr. E. Bot. suppl. 
t. 2699, Leight. Lich. Br. exs. 162, corticola; muscicola vel 
terrestris : Lecidea muscorum Sw. N. A. Ups. 4, p. 245, FI. 
Dan. t. 1003, f. 1, Whlnb. Fl. Ups. p. 425, Nyl. in Bot. Notis. 
1852, p. 115, f. 4, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 246, Leight. Lich. 
Br. exs. 190; Biatora pezizoidea Næg. in Hepp Fl. Eur. 25), 


apotheciis nigris, intus obscuris, hypothecio infuscato , passim * 


in Gallia obveniens, sæpius ad terram quam ad arbores ( ulmos 
precipue). Gelatina hymenea iodo cerulescens, dein violacee 
obscurata. Hæc varietas 4" (sese ad typum habens, ut var. mon- 
tana Lecideæ vernalis ad typum suum) magis constans est quam 
3 præcedentes formaque ejusdem fere dignationis ac formæ 3 in- 


(1) Spermogonia hujus speciei sistit Pyrenotheam fuscellam Fr. L. E. p. 432, 
L. S. exs. 194 (Verrucaria leucocephala b. amphibola Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 
398), spermatiis cylindricis rectis, longit. 0,005-6 millim., crassit. 0,001 milim. — 
Pyenides ejusdem rarius obviæ, conceptaculis nigris dimidiatis, parvis, stylosporis 
oblongis uniseptatis, longit. 0,009-0,011 millim., crassit. 0,0055 millim. ( Verrucaria 
rhyponta var. Desmaz. Cr Fr. éd. 2, 1577, pycnidem sistit affinem ). Mire etiam hoc 
respectu analogiam cum £L. vernali manifestat, 


( 361 ) 
sequentes, quas tamen haud secius ut species veras admittere fas 
sit, licet pro talibus, si nexus intercedentes prætervideantur, 
facile sumuntur. 


* b. rzavicANs. Thallus sulphureus leprosus crassiusculus , inter- 
dum diffractus inæqualis, apothecia nigra (aliquando glau- 
cescentia) adpressa planiuscula , margine tenui evanescente , 
intus concolora; sporæ elongato-fusiformes vel vermiculares , 
tenuiter plerumque pluri-septatæ (septis 5-7), longit. 0,025-35 
millim., crassit. 0,035-0,004 millim., hypothecium crasse fusco- 
nigrum. Gelatina hymenea iodo dilute cœrulescens. — Ad fagos 
rarius, ut in sylva Fontainebleau (ipse), ad Vire (Lenormand). 


** L. HOLOMELÆNA Flk. in Spreng. S. Veg. iv, p. 206, Schær. 
Enum. p. 134, L. H. 536; Scoliciosporum holomelænum Kærb. 
S. L. G. p. 269 et compactum ibid. p. 268 (L. vermifera Nyl. 
olim). Thallus tenuis obscurus , apothecia nigra intus albicantia, 
sepius minora. In Gallia passim ad lapides. Eadem ad cortices 
et ligna viget thallo cinerascente vel virescente aut depauperato 
( L. vermifera Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 98, l. P. 136; Bia- 
tora atrosanguinea var. Hegelschweileri Hepp Fl. Eur. 23). 
Hanc thallo nigro vel nigricante ad fraxinos juniores in Suecia 
media observavi. Etiam statum calcareum offert, thallo tenui albo 
subfarinoso, evanescente. ` 


+ 


L. cæsiriA Nyl. in hb. Mougeot. ; L. cæsia Duf., hb. pr. p.; 
L. triptophylla var. cesia Scheer. Enum. p. 99, pr. p. ; Biatora 
cesia Næg. in Hepp Fl. Eur. 22. Thallus cæsius granulato- 
leprosus effusus, apothecia nigra parva, obtuse marginata, 
intus medio late alba; sporæ 6-8"* elongato-fusiformes , sæpius 
septatæ, longit. 0,025-48 millim., crassit. 0,004-5 millim., 
paraphyses articulatæ crassiusculæ, hypothecium atrum. Gelatina 
hymenea (presertim thecarum) iodo dilute cœrulescens. — Ad 
saxa calcarea locis subumbrosis in Gallia meridionali prope 
Monspelium et in Lozére (Prost ex hb. Mougeot.). Forma spora- 
rum mox differt a subsimili statu calcareo Pannarie triptophylle, 

- verisimiliterque est status analogus L. holomelænæ Flk. 


"777 L. pATELLARIOIDES Nyl. Alger. p. 333. Thallus effusus albi- 
cans tenuissimus vel obsoletus, apothecia nigra obtuse mar- 
Tome XXI. 26 


33. L. 


( 362 ) 

ginala, margine prominulo sepeque nonnihil flexuoso, intus 
medio late alba; sporæ 8 aciculari-cylindricæ, longit. 0,030- 
46 millim., crassit. 0,002-3 millim. , pluriseptatæ, paraphyses 
graciles (crassit. vix 0,001 millim.), discrete, hypothecium infra 
in centro plerumque non denigratum. Gelatina hymenea iodo 
dilute vinose rubens. — Ad corticem lentisci, fici etc. in Algeria 
lecta est a cel. Durieu. Fortasse species sit propria, at ob poly- 
morphiam Lecideæ luteolæ, cui arctissime accedit , hujus formis 
recedentibus eam subjungere prudentius censeo, donec experien- 
liam pleniorem in hac re assequi dabitur (1). 


earmeola Ach. L. U. p. 194, Syn. p. 42 (excl. var.) , Nyl. 
L. P. 132; Biatora Fr. L. E. p. 264, L. S. exs. 99, Zw. Exs. 
192; Lichen corneus Sm. E. Bot. t. 965, Leight. Ang. Lich. 
t. 14, f. 4; Lecidea cornea Ach. Meth. p. 56, Schær. Enum. 
p. 442; Bacidia carneola DN. Framm. p. 17 (190). Thallus 
tenuissimus vel obsoletus. Apothecia rubricoso-rufa, vel palli- 
diora vel nonnihil obscuriora parva concava, gyalectiformia. — 
Ad quercus, fagos et castaneas in sylvis Galliæ campestribus 
passim, parce. Melius fere inter Gyalectas sit disponenda prope 
L. chrysophæam, ob formam persistentem apotheciorum urceola- 
tam (longe tamen minus quam in hac specie). 


* * * Thallus parcus pulvereus, æquabilis aut obsoletus. Sporæ sphæricæ sive oblongæ, thecæ 8-vel poly-sporæ. 


34. L. 


— Sp. 32-34. 


fossarum Duf. mscr., Nyl. in Ann. Sc. nat. 3, xx, p. 320; 
Biatora Mont. Syll. p. 339; Biatora Rousselii DR. et Mont. 
Alger. p. 269, t. 19, f. 4; Biatorella Rousselii DN. Framm. 
p. 19. Thallus tenuissimus obsctirus vel evanescens, apothe- 
cia læte eroceo-rufa , planiuscula, adpressa , immarginata , me- 
diocria (fere 4 millim. lata), lamina tenui visa tota incolora ; 
thecæ polysporæ, sporæ oblonge vel oblongo-cylindricæ, 
longit. 0,007-0,011 millim., crassit. 0,003 millim., paraphyses 


(1) Nomenclatura in Kærb. S. L. G. varia adhuc offert denominationes Lecideam 
luteolam respicientes, quales sunt Bacidia rubella, B. anomala, B. clavata, Bilim- 
bia delicatula, B. faginea etc. — Addatur, me formam ejus minutam apotheciis fere 
hyalinis, ad terram prope Meudon invenisse. 


36. L. 


( 363 ) 

graciles, discretæ. Gelatina hymenea iodo intense cœrulescens, 
dein obscurata. — Ad terram subhumidam in Gallia rara (ad St- 
Sever lecta a cel. Léon Dufour, ad Falaise a cel. Brébisson); in 
Algeria quoque inventa a cel. Durieu et clar. Balansa. In Fr. 
L. E. p. 264 hæc species obiter memoratur sub Biatora vernali. 
Forma Lecideæ fossarum minor apotheciis superficialibus pallide 
rufis, substrato tenui nigricante suspecto (nimis algologico, ut 
videtur) insidentibus, a cl. Pelvet, ad Vire-Vaudry, lecta fuit 
estque Sarcosagium biatorellum Mass. in Flora 1856, p. 290. 


resinæ Fr. Obs. myc. 1, p. 180; Peziza Fr. Syst. Myc. 2, 
p. 149. Thallus tenuis leprosus flavescens cinerascensve vel 
obsoletus, apothecia parca pallide vel rubricose rufa aut nigri- 
cantia, mediocria (0,6 millim. et ultra lata), planiuscula, mar- 
gine evanescente, intus albida; thecæ polysporæ, sporæ sphæricæ, 
diametri 0,025-35 millim., paraphyses graciles , discretæ. Gela- 
tina hymenea iodo cœrulescens (dein obscurata, præsertim circa 
thecas). — Ad resinam induratam vetustam et cortices resinosos 
pini in sylva Fontainebleau, prope « Mail de Henri IV » , rara. 
Variat apotheciis minoribus (latit. 0,3 millim., tantilla Nyl. in 
hb. Zw.), nigris rugosulis, ad Pinum sylvestrem in Bavaria , in 
cortice non-resinoso vigens, et apotheciis intus, quoque obscuris, 
hypothecio etiam infra fuscescente. In sylva Fontainebleau loco 
jam citato hane adhuc speciem thallo flavo-virente inveni apo- 
theciisque nigris, tunc extus subsimilem Lecidem citrinelle , 
thallo tantum tenuiore. 


fuscescens Smrf. Lapp. p. 161, Cr. Norv. 44, Nyl. L. P. 
133; Biatora Fr. L. E. p. 213. Thallus obscure cinerascens 
satis tenuis pulvereo-granulosus, effusus, apothecia mediocria 
fusco-rufa plana, tenuiter marginata, intus albida ; sporæ 8ræ 
sphæricæ , diam. 0,006-7 millim., paraphyses validiusculæ dis- 
cretæ , hypothecium incolor. — Ad pinos in sylva Fontainebleau 
(eodem loco ac præcedens) rarius. (In Norvegia, Salten, ad betu- 
las). Est inter maxime insignes generis, minimeque « atypicus 
status », ut autumat cel. Fries l. c., eam ad Lecideam rivulosam 
referre propensus, quacum nullo respectu aflinitatem quandam 
offert. 


**** Thallus granulosus vel pulvereus (in speciebus quibusdam exoticis æquabilis). Excipulum (hypothecium) 


crassum ; thecæ monosporæ (iu exoticis aliquando 2-8-sporæ). — Sp 37 (1). 


37. L. pachycarpa Duf. mscr.; Biatora Fr. L. E. p. 259, Zw. Exs. 
80; Heterothecium pachycarpum Flot. in Bot. Zeit. 1850, p. 
554; Bombyliospora pachycarpa DN. N. Car. Parm. p. 6; Lichen 
incanus Sm. E. Bot. t. 1683; Lecidea incana Turn. et Borr. in 
Hook. E. Fl. 4, p. 181; L. incana var. pachycarpa Schær. Enum. 
p. 143; Lecanora Mougeotii Flk. ex Moug. Vég. Vosg. p. 269. 
Thallus leprosus flavescens. Apothecia magna (latit. 2,5 millim. 
et ultra adlingentia); sporæ oblongæ 7-9-septatæ, longit. 0,070- 
0,140 millim., crassit. 0,025-35 millim. Spermatia recta, longit. 
0,003-0,0035 millim., crassit. haud 0,001 millim., sterigma- 
tibus breviusculis simplicibus infixa. — Ad castaneas fagosque in 
Gallia rara (saltem fructifera); ad St-Sever, in Vogesis, in Gallia 
occidentali observata. L. tuberculosa Fée Ess. p. 107, t. 17, f. 1, 
Suppl. p. 103, vix nisi formam sistit exoticam hujus speciei in 


terris calidis degens. — Ad hanc pertinens sectionem  Lecidea 
pezizoidea Ach. mihi e Gallia nondum innotuit, licet hic forte 
haud desit (2). 


(t) Hane sectionem respiciunt nomina Heterothecium Flot., Mont., et Sporopodium 
Mont., quæ omnino ejusdem sunt sensus, nec hoc celeberrimo Montagne fugisset , si 
morphologiam thecarum in lichenibus attentioni suæ dignam habuisset ; nil enim hic 
recedens observatur. 


(2) LECIDEA PEZIZOIDA Ach. L. U. p. 182, Syn. p. 26, Scheer. Enum. p. 152 (pr. p.); 
Hetherothecium pezizoideum Flot. in Bot. Zeit. 1850, p. 555; Megalospora Mey. ex 
Flot. in Nov. Act. Nat. Cur. xix, Suppl. 1, p. 228; Lopadium Korb. S. L. G. 
p. 210; sub. Biat. vernali in Fr. L. E. p. 264; Lecidea muscicola Smrf. Lapp.. 
p. 159, Cr. Norv. 45; Calicium phaeomelanum Tuckerm. Syn. p. 79; Trachylia 
phæomelana ejusd. Exs. 98. Thallus fuscescens tenuis granuloso-concretus, apo- 
thecia fusco-nigra elevata, basi plus minus constricta, epithecio concaviuseulo, 
intus obscura, hymenio albido; sporæ murali-divise , longit. 0,056-80 millim., 
crassit. 0,020-27 millim., paraphyses crassiusculæ apice infuscatæ. Gelatina hymenea 
iodo dilute vel obsolete ccerulescens. — Ad terram muscosque in alpinis vel subal- 
pinis Helvetie Germanic et Norvegiæ, ad cortices in pinetis Americæ borealis. 


( 365 ) 


C. — Apothecia (ypice atra (rarissime in varietatibus speciei unius alteriusve 


obscure pallescentia) (1). — LECIDEA Fr. — Sp. 58-108. 


a. — Thallus (coloris albi vel albidi aut fusci ) radiosus vel lacininto-radiosus. Spermatia recta, 
minuta, slerigmata simpliciuscula. — CirciNarra Fée Meth. p. 48, t. 2, f. 12, 14; PyxINE 
Fr. pr. p. — Sp. 58-40. 


33. L. 


39. L. 


40, L. 


epigæa Schær. Spic. p. 118, L. H. 299, 300, Fr. L. E. 
p. 290, Nyl. Alger. p. 327, Hepp Fl. Eur. 144; Lichen epigæus 
Pers. in Ust. N. Ann. Bot. 1 St., p. 155 (melanocarpus p. 25); 
Diploicia epigæu Mass. Ric. p. 8, f. 119 (cur non Diplœcia ? ). 
Thallus albus albidusve stellato-laciniatus, apothecia plerumque 
albido-pruinosa, sporz fusci: uniseptatæ. — In Gallia orientali 
et verisimiliter meridionali, sed specimina hinc non vidi. Ex 
Algeria, Oran, D. Balansa eam eximie evolutam reportavit, rosu- 
lis fere diametri pollicaris. Est species terrestris, ad terram 
sabulosum apricam obveniens, et forsitan modo status terrestris 
sequentis. Cf. Lecideam Hookeri (89). 


canescens Ach. Meth. p. 84, L. U. p. 216, Syn. p. 54, Fr. 
L. E. p. 284, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 50, DR. Alger. p. 210, 
Scheer. Enum. p. 105, L. H. 516, Nyl. L. P. 137; Placodium 
DC. Fl. Fr. 2, p. 319; Diplotomma Flot. in Linnæa 1850, 
p. 366; Buellia DN. Framm.'p. 24; Diploicia Mass. — Thallus 
albus vel albo-glaucescens radiato-plicatus, ambitu lobatus, apo- 
thecia haud raro spurie (ab epithallo marginata) lecanoroidea, 
sporæ dilute fusco-nigrescentès ovoideæ , interdum tenuiter uni- 
septatæ. — Ad corticem arborum, presertim quercuum , salicum 
et æsculorum in Gallia frequens; fructifera potissime ad salices 
juxta rivos paludesque crescentes. [In Algeria frequentius fertilis. 
Etiam ad muros occurrit et prope Agde ad saxa formationis vul- 
canicæ. 


opaca Duf. in Fr. L. E. p. 289, Zw. Exs. 118 (Schær. Enum. 
p. 104 solum pr. p.). Thallus fuscobrunneus frustuloso-diffra- 
ctus, ambitu radiato-lobatus, apothecia plana fere immar- 
ginata , intus obscura ; sporæ incolores ellipsoideæ. — Ad Beau- 


scunt in L. albocærulescente Fr. (statu humido). 


( 366 ) 


caire Galliæ meridionalis ad rupes calcareas lecta a cel. L. Dufour. 
Forma ejusdem mihi est 


* L. ADGLUTINATA Duf. hb. et mser.; Parmelia balanina Fr. L. E. 
p. 107; Lecidea opaca Schær., l. c., pr. p. Thallus castaneo- 
fuscus, lævis, crustoso-adnatus, planus, radiato-lobatus , medio 
diffractus, apothecia tenuiter marginata vel immarginata; 
sporæ longit. 0,008-0,012 millim., crassit. 0,004-6 millim. — 
Optima ad Monspelium inter Cambouse et Viols saxis dolomiticis 
satis frequenter adnascens. (In Hispania, L. Duf.). Thallus intus 
lutescens (1). 


b. — Thallus (coloris roseo-rufescentis aut albi) cartilagineo-squamulosus vel turgide areolatus. 
Spermogonia ut in sectione d. — Sp. 41-42. 


44. E. decipiens Ach. Meth. p. 30, Syn. p. 52, Moug. St. Vog. 58, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 541, Schær. Enum. p. 95, t. 5, f. 2, 
L. H. 164; Psora decipiens Hffm. Pl. Lich. t. 43, f. 1-3, DC. 
Fl. Fr. 2, p. 369; Biatora Fr. L. E. p. 252, L. S. exs. 402, 
DR. Alger. p. 264, Tul. Mém., Lich. p. 115, t. 10, f. 28-31; 
Lecid. incarnata Ach. L. U. p. 199. Thallus incarnato-palle- 
scens, roseus vel roseo-lateritius, squamosus. Sporæ ovoideæ vel 
ellipsoideæ. — Supra terram, potissime sabulosam, in regionibus 
calcareis campestribus alpinisque Gallix passim. Etiam in Algeria, 
varians squamis albo-marginatis. 


12. E. mammillaris Duf. in Fr. L. E. p. 285, Schwer. Enum. 
p. 104, L. H. 515, DR. Alger. p. 212; Lichen mammillaris 
Gouan Herboris. Montp. p. 88; Lichen tumidulus Sm. in Linn. 
Trans. 1, p. 82, t. 4, f. 3. Thallus albus turgide areolatus, 
nonnihil lobato-plicatus , superficie sæpius cancellato-insculptus 
vel rimosus, apothecia ad margines areolarum sita; sporæ 
oblongæ.—Ad saxa calcarea aprica Gallic meridionalis frequens. 
Etiam in Algeria. 


c. — Thallus squamulosus , granuloso-conglomeratus , levigatus, diffractus , depauperatus tenuisque 
vel obsoletus vel tandem nullus proprius. Spore incolores. Spermatia acicularia arcuata. 

— Sp. 45-58. 
13. L. e: sio-candida Nyl. Collectan. G. m. Pyr. p. 14. Thallus 
albus (roseo fere nonnihil tinctus colore) lobato-areolatus, areolis 


IE QE DEP cmsmq E i 


(1) Forsan huic adscribenda sit Imbricaria demissa Flot. ex Zw. Exs. 187, cujus 
modo speciminulum sterile videre mihi contigit. 


( 361 ) 

superficie verrucoso-scabris vel (sub lente) concinne cancellato- 
rimulosis, apothecia dense cæsio-pruinosa marginata plana, 
intus nigricantia; sporæ oblongo-cylindricæ , longit. 0,013-20 
millim., crassit. 0,004-5 millim., hypothecium fuscum strato 
medio dilutiore. — Ad terram saxaque schistosa in Pyrenæis cen- 
tralibus subalpinis parcius, plerumque sterilis. Est quodammodo 
inter L. mamillarem et candidam intermedia. 

44. E. eandida Ach. Meth. p. 19, L. U. p. 212, Syn. p. 50, Moug. 
St. Vog. 642, Fr. L. E. p. 285, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 540, 
DR. Alger. p. 211, Schwer. Enum. p. 103, L. H. 167; Psora 
candida Hffm. Fl. Germ. p. 164, DC. Fl. Fr. 2, p. 309. Thallus 
crasse albo-suffusus ; squamis tumidulis lobato-plicatis, congestis, 
imbricatis. — In Gallia, præsertim meridionali , rarius, usque in 
regionem subalpinam Pyrenæorum procedens, ad rupes calcareas. 
Etiam in Algeria. 


45. E. vesicularis Ach. Meth. p. 18, L. U. p. 212, Syn. p. 51, 
Moug. St. Vog. 12 , Fr. L. E. p. 286, L. S. exs. 313, Desmaz. 
Cr. Fr: éd. 2, 1129, DR. Alger. p. 2125 Psora Hffm. Fl. Germ. 
p. 163, DC. Fl. Fr. 2, p. 368; Lecidea cœruleo-nigricans Schær. 
Enum. p. 101, Z. H. 168. Thallus glaucus, sepissime cæsio- 
pruinosus squamosus, squamis bullato - plicatis. Valde affinis 
precedenti. — Ad terram rupesque, libentissime regionum cal- 
carearum , in Gallia satis frequens; haud raro supra muros 
vetustos. Situm substrati horizontalem amare videtur. Nec in 
Algeria deest. 


46. E. albilabra Duf. hb. mscr.; Biatora Fr. L. E. p. 251; Lecidea 
paradoxa Schær. Enum. p. 95 (saltem pr. p.). Thallus oliva- 
ceus vel livido-cinerascens squamosus , squamulis adpressis ro- 
tundato-difformibus, oris albis elevatiusculis sæpeque sinuatis, 
apothecia plana vel convexiuscula cæsio-pruinosa (interdum 
fere nuda), intus pallida ; spor æ fusiformes simplices vel obsolete 
uniseptatæ, longit. 0,016-23 millim., crassit. 0,003-4 millim. 
Gelatina hymenea iodo cœrulescens. — Ad terram in Gallia meri- 
dionali (Monspelii). In Hispania, L. Duf.. Satis affinis L. vesi- 
culari , at squamulis planis, colore etc. diversa. 


i7. L. tabaeina Schær. Enum. p. 100, Nyl. Alger. p. 328; Biatora 
Fr, L. E. p. 253; Psora tabacina (Ram.) DC. Fl. Fr. 2, p. 367; 


48. E. 


49. L. 


50. L. 


( 368 ) 

L. vesicularis var. paradoxa Fr. L. E. p. 287. Thallus ferru- 
gineo-brunneus bullato-squamosus, squamis plicatis confertis , 
apothecia adpressa intus albida; sporæ oblongo-cylindricæ 
vel fusiformi-ellipsoideæ , longit. 0,012-18 millim. , crassit. 
0,0045 millim. — Ad terram sabulosam et rupes calcareas in 
Gallia meridionali et usque ad gradus inferiores Pyrenæorum. In 
Djebel-Tougour Algerie (simul cum Zecid. candida) et prope 
Oran lecta a cl. Dalansa. 


squalida Ach. L. U. p. 169, Syn. p. 19, Schær. Spit. p. 122, 
Enum. p. 100, L. H. 170, Fr. L. E. p. 288, Nyl. L. Mt. D. 50; 
Toninia Mass. Ric. p. 108. Thallus cervinus concrescens ru- 
gosus , siepe glebuloso-diffractus et crassus (ad 7 millim.), apo- 
thecia intus alba; sporæ fusiformi-cylindraceæ, haud raro 
3-septatæ , longit. 0,018-0,040 millim., crassit. 0,003-4 millim. 
— [n fissuris rupium et supra muscos in alpinis subalpinisque 
Galli: passim. 


cinereovirens Schær. Spic. p. 109, Enum. p. 95, L. H. 
298, Fr. L. E. p. 286, Nyl. Alger. p. 328; Patellaria Prostii 
Dub. Bot. Gall. p. 651; Lecidea imbricata Mont, Ann. Sc. nat. 
2, xvi, p. 125. Thallus fuscus vel obscure fusco-virens, squa- 
maceo-conglomeratus, diffractus, squamulis sinuato - lobatis 
(marginibus sæpe albicantibus), apothecia parum cæsio-prui- 
nosa vel nuda. Cetera fere ut in precedente. — Ad saxa in Gallia 
meridionali et usque in Vogesos Pyrenæosque (adhuc altit. 1000 
metr. et ultra). Vix rite specie distincta a L squalida, a qua 
differt squamulis distinctis, planiusculis. In thallo ejus sæpe 
Sphæria occurrit minuta parasitica, cum spermogoniis suis, æque 
ac in Omphalaria Girardi algeriensi (Cf. Nyl. Collect. G. m. Pyr. 
p. 7, Alger. p. 321). 


conglomerata Ach. L. U. p. 201, Syn. p. 33, Schær. Spic. 
p. 121, Enum. p. 102, L. H. 169, Fr. L. E. p. 281, Zw. Exs. 
190, Tul. Mém. Lich. p. 166; Thalloidima Mass. Ric. p. 97, 
f. 199 (cur non Thalloedema ?). Thallus cinerascens granulato- 
conglomeratus, granulis verrucoso-plicatis vel caulescentibus, 
sursum incrassatis , pulvinato-congestis, apothecia intus alba, 
sæpe confluentia; sporæ oblongæ, longit. 0,009-0,014 millim., 


51. 


52. 


53. 


L. 


L. 


( 369 ) 
crassit. 0,004-0,0045 millim. — Ad saxa formationis potissime 
primitivæ in alpibus Pyrenæorum et Galli: centralis. 


. aromatica Ach. Syn. p. 19, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 44, Nyl. 


Alger. p. 328; Lichen aromaticus Sm. E. Bot. t. 1112 ; Lecidea 
sabuletorum var. campestris Fr. L. E. p. 340 (saltem pr. p.), 
DR. Alger. p. 216. Thallus albo-cinerascens granulato-conge- 
stus, apothecia planiuscula sepe aggregata, intus hymenio 
(saltem leviter) cinerascentia; sporæ oblongæ vel oblongo-cylin- 
dricæ simplices aut 1-3-septatæ, longit. 0,013-0,025 millim., 
crassit. 0,0025-0,0045 millim. hypothecium nigricans. — Ad 
cimentum murorum terramque in Gallia passim. Etiam in Algeria. 
(L. acervulata Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 183, supra muscos ad 
calcem primitivam Salz in Suecia obvia, est proxime affinis) (1). 


verrucarioides (Nyl. Coll. G. m. Pyr. p. 8). Thallus fusco- 
brunneus diffractus, frustulis plus minus disjunctis, inæqualibus 
(latit. 4 millim. et ultra), intus sordide vel lutescenti-albidus, 
apothecia crasse marginata, satis parva (latit. 0,5 millim.), 
intus concolora nigra; sporæ 8"* oblongæ 3-septatæ, longit. 
0,011-14 millim., erassit. 0,003-0,045 millim., paraphyses gra- 
ciles, hypothecium infuscatum. Gelatina hymenea iodo cœrule- 
scens, dein (præsertim ea thecarum) vinose rubens. — Ad saxa 
calcarea (jurassicæ formationis) prope Bigorre Pyrenæorum. Est 
quasi L. aromalica infuscata , et forte non propria species. 


parasema Ach. Syn. p. 17 pr. p., DR. Alger. p. 275 pr. p., 
Nyl. Obs. Lich. Holm. in Bot. Notis. 1852, p. 115, Alger. p. 
329, Chil. p. 164, L. Mt. D. 51; L. parasema var. convexa Fr. 
L. E. p. 330, L. S. exs. 216 D; Patellaria glomerulosa DC. Fl. 
Fr. 2, p. 348; P. leucoplaca DC. Fl. Fr. 2, p. 347. — Species 
in Gallia et in Algeria vulgatissima , sporis simplicibus. Ad cor- 
tices et ligna præcipue obvenit, raro ad terram. Saxicola (Nyl. 
Chil. p. 164) est L. coniops Ach. Meth. suppl. p. 8, L. U. p. 
111, Syn. p. 20, Whlnb. Lapp. p. 471; L. sabuletorum var. 
coniops Fr. L. E. p. 340, Schær. Enum. p. 133, L. H. 193, 


(1) Est Lecidea aromatica ad L. parasemam , ut Lecanora athroocarpa ad L. 


subfuscam. 


( 310 ) 


Hepp Fl. Eur. 1335 Lecidella sabuletorum Korb. S. L. G. 234; 
et eadem thallo evanescente vel vix ullo : L. nitidula Fr. L. E. 
p. 908 pr. p., DR. Alger. p. 274; L. crustulata Flk., Flot, in 
Bot. Zeit. 1845, p. 253; L. parasema var. crustulata Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 242 (1).-Sicut pleræque species vulgares varie- 
tates multas offert, qu: vero sub sequentibus primariis subsumi 
queant : 1) var. ENTEROLEUCA Nyl. Alger. p. 330, L. P. 51, 
(L. enteroleuca Ach. L. U. p. A11, Syn. p. 19, Fr. L. E. p. 381, 
L. S. exs. 21, Scheer. Enum. p. 128 pr. p. L. H. 530; Biatora 
enteroleuca var. rugulosa Hepp Fl. Eur. 128; L. leptoderma 
Dub. B. G. p. 651, Schær. Enum. p. 136 (terrestris); L. sabu- 
lelorum var. pilularis Fr. L. E. p. 341 pr. p.), apotheciis intus 
albidis vel albis, ad ligna, lapides et terram obvia, thallo sæpius 
deliquescente; 2) ELÆ0cHROMA Ach. L. U. p. 275, Nyl. Alger. 
p. 390, L. P. 140 (L. eleochroma Ach. Syn. p. 18, Moug. St. 
Vog. 146, Smrf. Cr. Norv. 46, 47, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1127; 
L. enteroleuca var. olivacea Fr. L. E. p. 3315 Biatora olivacea 
‘Hepp Fl. Eur. 35; Biatora ambigua Mass. Ric. p. 124, Biatorina 
tabescens Korb. S. L. G. p. 203), ad cortices copiosissima , 
apotheciis partim obscure rufescentibus vel pallescentibus, intus 
obscuris vel albicantibus ; 3) ExIGuA ( L. exigua Chaub. Fl. Ag. 
p. 478, Schær. Enum. p. 141; Biatora Fr. L. E. 218; L. va- 
rians Ach. Syn. p. 38 [americana magis concinna]), ad cortices 
levigatos in Gallia rara, apotheciis parvis fere omnino pallidis 
rufidulisve, thallo tenui flavicante ; 4) Lurosa Nyl. Alger. p. 330 
(L. lutosa Scheer. Enum. p. 116, L. H. 5195 L. philippea Mont. 
Syll. p. 342), ad saxa calcarea (ferruginosa) prope Bigorre Pyre- 
næorum et prope Batna Algerie (Balansa), thallo ochraceo- 
rufo rimoso-areolato (a ferro substrati tincto) (2). — Adhuc 


(1) Varias Lecideæ parasemæ formas exprimunt adhuc nomina : Lecidea papillata 
Fr. L. S. exs. 552 (an Smrf. Lapp. p. 556, Fr. L. E. p. 5567), L. sabuletorum var. 
euphorea Schær. L. H. 472 (in speciminib. a me examinatis), L. protrusa Schær. 


Enum. p 113, L. H. 518, Biatora Laureri Hepp Fl. Eur. 4, B. Wulfenii ibid. 5, | 


B. goniophila ibid. 125, B. crustulata ibid. 150, Lecidella viridans Koerb. etc. Leci- 
della borealis Kaerb. L. sel. 15 formam intermediam sistit inter typum L. parasemæ 
et var. enteroleucam. 


(2) Si cel. Montagne « Lecideam Philippeam » suam attentius examinasset, sine 


( 371 ) 
supra herbas emortuas occurrit in alpinis L. parasema, haud 
raro cum Lecanora ferruginea. 


54. E. jurama Schær. Enum. p. 123. Thallus obsoletus (ex Schær. 
albus), apothecia superficialia crasse marginata (sspe non- 
nihil flexuoso-plicata aut 2-3 connata vel contigua , irregularia) , 
intus concolora atra; sporæ 8"* ellipsoideæ simplices , longit. 
0,016-18 millim., crassit. 0,010-11 millim., episporio cras- 
siusculo, hypothecium epitheciumque nigra, paraphyses satis di- 
stinctæ. Gelatina hymenea iodo eximie corulescens. — Ad saxa 
calcarea montis jurassici € Chasseron » (ex specim. misso a D. 
Guthnick), et verisimiliter quoque in Gallia; eam ut in limite 
saltem orientali hujus terr: inventam omittere nolui, sed nescio 
an species hæcce rite sit hic disponenda , nam spermogonia non- 
dum vidi. Tangit sequentem , nec liquet, an sit L. plocina Ach. 
L. U. p. 155, Syn. p. 16 , diversa. Ad calcem in Pyrenæis ecru- 
stacea invenitur, ex gr. prope Bigorre. 


55. L. microspora (Nyl. Collect. G. in. Pyr. p. 15 indic.). Thallus 
albus turgidulus (crassit. 0,5 millim. et ultra adtingens) , apo- 
thecia intus fere concolora nigra, siepe margine flexuoso et 2-3 
contigua; sporæ ellipsoideæ, longit. 0,005 millim., crassit. 
0,0035 millim., hypothecium fuscum vel fuscescens. — Ad calcem 
transitionis prope Barèges in montibus subalpinis versus « Pic du 
Midi ». In hymenio hujus speciei viget, absque ullo conceptaculo 
proprio , fungillus thecifer Hymenobia insidiosa Nyl. (cf. Alger. 
p. 338) , quam sub nomine Psora aporea olim (Coll. G. m. Pyr. 
p. 15) designavi. 


56. E. episema Nyl. Coll. G. m. Pyr. p. 42. Thallus proprius nullus, 
apothecia parasitica; sporæ ellipsoideæ oblongæve simplices 
vel oblongo-cylindraceæ 1-3-septatæ , longit. 0,010-18 millim., 
crassit. 0,004-5 millim., hypothecium fuscum. — Supra thallum 


dubio invenisset eam non esse « toto colo diversam a L. parasema » , nec eas ne 
specie quidem differre, nec respectu ullo notabili alio nisi colore thalli caussa fortuita 
mechanica orto, eur illa vix quidem ut varietas rite sit consideranda ( quod idem de 
omnibus statibus valet ferrugine substrati dissoluta perfusis). Animadvertam solum, 
in « L. Philippea » spermatia esse gracillima longa arcuata (ut in L. parasema), 
quod hie testimonium fidum criteriumque sistit summi pretii. 3 


57. L. 


98. L. 


(372 ) 

Lecanoræ calcarec in Gallia rarius (quoque ad Moret in regione 
Parisiensi), adhuc rarior supra Squamariam saxicolam dealba- 
tam. Difficile est dictu, anne apothecia parasitica, de quibus 
agitur, revera speciei sint autonomæ vel anne potius ad Lecideam 
parasemam pertineant ecrustaceam, ita supra thallos alienos 
divagantem. Nec magis liquet, anne Lecidea vitellinaria Nyl., 
Leight. L. Br. exs. 182, supra thallum obvia (in Suecia saltem 
et Anglia) Lecanoræ vitellinæ , aliud sistat quam apothecia Leci- 
dec paraseme similiter parasitantia. 


eollematoides Nyl. Classif. 2, p. 200. — Thallus ater 
effusus, e squamulis consistens fere contiguis form: irregularis, 
margine obsolete elevatis, apothecia concolora, intus albida; 
spore rotundato-ellipsoideæ. — In sylva Fontainebleau versus 
Melodunum supra lapides arenarios ad vias, rara. Forte nihil 


typicum. Affinis adhuc est Lecideæ paraseme, licet thallus maxime 
differt. 


confusa Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 182; L. badia Fr. L. E. 
p. 289 pr. p., Nyl. l. c. 1852, p. 177, f. 8 a. Thallus badius 
vel fusco-rufescens granulato-squamulosus, in pulvinulos eon- 
glomeratus, apothecia convexiuscula intus concolora nigra; 
spor: simplices ellipsoideæ, longit. 0,007-0,012 millim., crassit. 
0,004-6 millim., paraphyses non distincte. Gelatina hymenea 
iodo cœrulescens.— Inter muscos minores (presertim Grimmias) 
ad saxa in montanis Galli: rarius. L. cinereorufa var. pyrenaica 
Schær. Enum. p. 96 (ad saxa micaceo-schistosa montis « Pas de 
Bouc ») est forma ejus thallo badio-cinerascente glomeruloso , 
squamulis (granulis) concretis. 


d.— Thallus areolatus granulosus vel pulvereus. Spore varie (simplices, seplata aut murali-divisæ), 
aut non coloratæ aut infuscatæ vel nigrescentes. Spermatia recta cylindrica breviuscula vel 
brevissima oblongo-ellipsoidea. — Sp. 59-101. 


* Thallus cinerascens, fulvescens, flavicans, rufescens aut albus. — Sp. 59-98 (+). 


coracina Moug. St. Vog. 462 (Ach. pr. p.). Thallus nigro- 
cinerascens rimoso-areolatus, apothecia inter areolas ejus 
immersa plana vel convexiuscula, hymenio leviter cinerascentia ; 


(4) In hac sectione plurimas continente species generis, spore vulgo 8&Ⱦ sunt in 
thecis, sola £. morio (79) thecas offert polysporas, et L. geminata (65) easdem bi- 


( 313 ) 

sporæ 8"? fusco-nigricantes simplices ellipsoideæ, longit. 
0,009-0,015 millim., crassit. 0,007-0,010 millim., hypothecium 
late crasseque infuscatum et cum hypothallo confluens. — In 
Vogesis ad saxa granitica lecta a cel. Dre Mougeot. Vix sit species 
autonoma, Extus sat similis Lecideæ tenebrosæ , sed hypothecio 
sporisque fuscis. In Pyrenæis prope Daréges varietatem ejus legi 
sporis incoloribus , ad saxa calcareo-schistosa. 


60. L. tenebrosa Flot. ex Zw. Exs. 134; L. coracina Ach. L. U. 
p. 161, Syn. p. 11, saltem pr. p. (ex specim. hb. Ach.) ; L. atro- 
alba Fr. pr. p., Stenh. L. S. exs. 406, C; L. fusco-cinerea Nyl. 
in Bot. Notis. 1852, p. 177. Thallus cinereo-nigricans rimoso- 
areolatus vel areolato-verrucosus, apothecia in areolis oriun- 
dis, intus obscura vel albida; sporæ 8"* incolores oblongo- 
ellipsoideæ , longit. 0,011-20 millim., crassit. 0,005-7 millim., 
hypothecium incolor vel tenuiter rufescens. — Ad rupes grani- 
ticas et arenarias duras in Gallia passim. Anne huc etiam sit 
referenda Lecidea griseoatra Zw., Schær. Enum. p. 101? 


61. L. intumescens (Flot. ex D. v. Zwackh in litt.), Nyl. Z. P. 58; 
L. confervoides var. Scheer. Enum. p. 113; L. insularis Nyl. in 
Bot. Notis. 1852, p. 111; Lecidella insularis Kærb. S. L. G. p. 
239. Thallus fusco-cinerascens vel cervino-fuscescens verru- 
coso-granulatus, diffracto-areólatus, hypothallo atro, apothecia 
innata intus concolora nigra vel hymenio cinerascente, sæpe ex 
hypothallo oriunda ; sporæ 8"* incolores ellipsoideæ simplices , 
longit. 0,010-16 millim., crassit. 0,005-9 millim., hypothecium 
fusconigrum. — Ad rupes easdem in Gallia ac præcedens, sed 


rarior. Quoad faciem externam comparanda cum £L. badioatra 
(64) et L. caudata Nyl. (1). 


vel monosporas. Sporæ plurimis simplices ellipsoideæ incolores (in sp. 59 infuscatæ) 
— in sp. 62-65 incolores vel infuscatæ varieque divise — in sp. 80 parva incolores 
uniseptatæ — in sp. 86-88 incolores oblongo-cylindraceæ vel oblongo-fusiformes 5- 
(vel pluries) septatæ — in sp. 91-98 infuscatæ uniseptatæ (æque ac in 62, 64) — in 
sp. 98 infuscatæ 3-septatæ (cf. 104, 105) vel rarius pluriloculares. Saxicolæ sunt sp. 
99-81 (81 rarissime simul corticola) et 91-93 — corticolæ sp. 82, 84-90 — 95-98 
(quadam simul saxicolæ, raro terrestres) — unica, sp. 82, tantum terrestris — para- 
sit: , thallo proprio carentes, sp. 56, 92 (cf. infra 104-107). 


(1) L. CAUDATA Nyl, in Bot. Notis. 1852, p. 176, f. 6, sporis clavatis vel oblongo- 


( 914 ) 
62. L. petræa Flot. Zw. Exs. 132, 133, Nyl. Chil. p. 164, L. Mt. D. 
52; Rhizocarpon confervoides DC. Fl. Fr. 2, p. 366; L. confer- 
. voides Scheer. Enum. p. 113 pr. p., Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 
244 ; L. atroalba Ach. pr. p., Fr. pr. p., L. S. exs. 406 B, DR. 
Alger. p. 275, Hepp Fl. Eur. 36-38 , 149. Thallus typice areo- 
latus, dein varie depauperatus, hypothallo nigro, sporæ gne 
(rarius 4"*) incolores vel nigricantes, varie septatæ divisæque. 
— In Gallia tota vulgatissima ad lapides et saxa; quoque in 
Algeria obvenit. Thallo ab oxido ferrico tincto sistit formam 
OEderi ( Lichen Swartz N. Act. Ups. 4, p. 245, Sm, E. Bot. 
t. 1117; Lecidea Ach. Meth. p. 49, Syn. p. 22; Lecid. atroalba f. 
Fr. L. E. p. 341, L. S. exs. 384), ad rupes adnascens ferrugi- 
nosas, apotheciis sepe nonnihil plicatis et minoribus. Variat dein 
precipue 1) CONCENTRICA (Lichen concentricus Dav. in Trans. 
Linn. Soc. 2, p. 284, Sm. E. Bot. t. 246; Lecid atroalba var. 
subconcentrica Fr. L. E. p. 313; Lecid. petræa Schær. Enum. 
p. 122, L. H. 183, Moug. St. Vog. 144), ad muros frequens, sed 
etiam ad saxa calcarea , thallo dealbato rimuloso lævigato, hypo- 
thallo vix obscurato limitato , apotheciis innatis plerumque sub- 
concentricis (iis sparsis sit Z. monticola Scheer. Enum. p. 117); 
2) UMBILICATA ( Lecidea Ram. Act. Soc. Linn. Paris. 1827, p. 
434, Des Moul. Act. Bord. 1844, p. 105 c. icon.; Z. turgida 
Schær. pr. p.; L. calcaria Hepp Fl. Eur. 147) ad saxa calcarea 
Pyrenæorum, thallo albo concreto, apotheciis margine crasso 
albo -suffuso (simulans Lecanoram cineream var. calcaream 
[farinosam Ach.] Nyl. L. P. 121), epithecio satis frequenter 
umbilicato-tubereulato. Form: longe minus notabiles longeque 
minus a typo differentiis levibus thalli diverse sunt concreta 
(Whlnb. Lapp. p. 411, Schær. Enum. p. 113 et L. H. A11 pr. p., 
Zw. Exs. 133 [«irrigua y Flot. |; var. lavata Fr. L. E. p. 
313, L. S. exs. 383) et L. obscurata Schær. Enum. p. 110, 
L. H.180. 


cylindricis inferne caudato-augustatis, longit. 0,050-54 millim , crassit. 0,004-7 
millim , ad rupes graniticas Scandinaviæ obveniens, æque ac L. LUGUBRIS Smrf. Lapp. 
p. 143, Fr. L. E. p. 514, L. S. exs. 551, Nyl., l. c. et f. 6 b., (Schereria lugubris 
Korb. S. L. G. p. 252), sporis sphæricis, diam. 0,008-9 millim., in ambabus incolo- 
ribus. In Gallia investigandæ sunt , forsanque in montanis sylyaticis reperiendæ, 


63. L. 


65. L. 


( 915 ) 

atroalba Flot. ex Zw. Exs. 202, Lecid. atroalba Ach. pr. p., 
Fr. pr. p., et L. S. exs. 382; L. confervoides Schær. pr. p., 
Hepp FI. Eur. 34, 35; L. spuria Scheer. Enum. p. 114, Hepp 
Fl. Eur. 335. L. coracina Hepp ibid. 31 ; Catolechia moriopsis 
Mass. Ric. Similis typo speciei præcedentis, sed sporis 8% fusco- 
nigricantibus uni-septatis, longit. 0,019- 32 millim., crassit 
0,010-16 millim. (Variat raro sporis persistenter incoloribus, cf. 
Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 97; Catillaria concreta Korb. 
S. L. G. p. 232). — Ad saxa varia (vix vero calcarea) in montibus 
Galliæ haud rara , parcius vero obvia quam præcedens minusque 
variabilis. Satis notanda tamen est var. ATROALBELLA Nyl. in Bot. 
Notis. 1853, p. 97, Chil. p. 165, omnibus partibus minor (Cato- 
lechia lactea Mass. Ric. est forma major), thallo sæpius albicante 
tenui æquabili rimoso-areolato, apotheciis latit. 0,3 millim. vel 
adhue minoribus, sporis longit. 0,010-18 millim., crassit. 0,007-9 
millim., in Gallia ad rupes rarius. Ejusdem varietatis formam 
calcaream (L. speirea var. cretacea Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 46; 
Lecidea talcophila Flot. in Bot. Zeit. 1850, p. 555?), thallo albo 
contiguo, solum rimoso, ad saxa calcarea montis Cazaril prope 
Luchon Pyrenæorum legi; ad Perpinianum cel. Montagne. 


badioatra Flk. mscr., Schær. Enum. p. 141, L. H. 179, Nyl. 
L. Mt. D. 53. Thallus fuscus rimoso-areolatus, apothecia 
innata planiuscula tenuiter marginata; sp or æ ut in typo præce- 
dentis , a qua forte hæc non revera specie differat. — Ad lapides 
et saxa trachytica prope « Pic de Sancy » Arverniæ et verisimi- 
liter in montibus aliis editioribus Galliæ. Habitu haud parum 
convenit externo cum L. intumescente. 


geminata Flot. ex Zw. Exs. 199, 200; L. atroalba Ach. pr. 
p. Fr. pr. p., L. S. exs. 406 A; L. dispora Næg. in Hepp FI. 
Eur. 28. Similis est Lecideæ petreæ typicæ , at sporæ binæ in 
thecis et murali-divisæ (plerumque nigrescentes), longit. 0,030-50 
millim., crassit. 0,016-23 millim. — Habitat cum L. petræa ad 
saxa in regionibus precipue graniticis. Lecidea amphibia Fr. 
L. E. p. 307, L. S. exs. 262, vix differt ut varietas, at L. Mon- 
tagnei Flot. (L. confervoides var. atroalba Scheer. L. H. 443, 
Enum. p.113) forma est hujus speciei, etiam in Gallia rarius obvia, 
thecis satis constanter monosporis, ceteroquin typo identica. 


( 316 ) 


66. L. panæoln Ach. L. U. p. 201, Syn. p. 33, Schær. Spic. p. 130, 


. L. 


L. H. 469, Enum. p. 141, Fr. L. E. p. 344, L. S. exs. 380, 
Smrf. Cr. Norv. 51. Thallus albidus vel griseus areolatus , 
areolis tuberculisve aliis immixtis roseo-rufescentibus, ap othe- 
cia adpressa vel innata plana; sporæ 8"? incolores ellipsoideæ 
vel ovoideæ simplices, longit. 0,018-34 millim., crassit. 0,010-16 
millim., paraphyses satis graciles. — Eam e Gallia non vidi, sed 
ex Schær., l. c., in Vogesis inventa erit a cel. Mougeot. 


contigua Fr. Sched. crit. 13, p. 14, L. E. p. 298, L. E. exs. 
316, 311, 410, 411, Schær. Enum. p. 149, L. H. 446 (non in 
omn. exx.), DR. Alger. p. 213; L. pantosticta Ach. L. U. p. 154, 
Syn. p. 13 (saltem pr. p.). Thallus cinerascens diffracto-rimosus, 
in optime integris nigro-limitatus, apothecia (interdum glauco- 
pruinosa) intus concolora atra, at linea (sub epithecio) hymenii 
alba vel albicante; sporæ ellipsoideæ vel oblongo-ovoideæ, longit. 
0,009-21 millim., crassit. 0,005-9 millim. — Ad saxa (exceptis 
caleareis) in Gallia frequentissima. Etiam in Algeria adest. 
Maxime est polymorpha, et facile crederem ut plures sequentium 
revera ejusdem modo sint formæ varie. Atque vix ab eadem 
separanda sit Lecidea confluens Scheer. Spic. p. 144, L. H. 187, 
188, Moug. St. Vog. 463, Fr. L. E. p. 318 (Lecidea sudetica 
Kærb. S. L. G. p. 254) nisi ut var. 1) CONFLUENS, apotheciorum 
strato albo obscuriore , thallo fere confluente, in regionibus edi- 
tioribus montium obvia; et tum 2) ALBO-CŒRULESCENS (Lecidea 
albo-cerulescens Ach. Syn. p. 29, Schær. Spic. p. 142, L. H. 
A11, Enum. p. 118, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 45; Patellaria DC. 
Fl. Fr. 2, p. 151), thallo magis contiguo , apotheciis pruinosis ; 
ambæ locis quibusdam satis constantes se præbent. Non vero ut 
varietates proprie dictas admittere fas sit formas ferro substrati 
tinctas, quales sunt flavicunda (Lecidea Ach. L. U. p. 166, Syn. 
p. 22), apotheciis nudis, et flavo-cerulescens (Lecidea Ach. Syn. 
p. 23; L. albo-cerulescens var. Scheer. Enum. p. 119, L. H. 
186), apotheciis pruinosis. Sed potius ut varietates concipiendæ 
videntur : 3) PLATYCARPA Fr. L. E. p. 300, Nyl. L. P. 144 
(Lecidea Ach. L. U.p. 173, t. 2, f. 6, Syn. p. 17, Scheer. Enum. 
p. 123, L. H. 228), ad saxa calcarea, muros et presertim ad 
lapides silaceos, thallo depauperato, evanescente, vel ecrustacea, 


| 
J 
; 
1 


hinten AS: Gr 


68. L. 


69. L. 


( 371.) 

apotheciis sepe majusculis vel magnis (Patellaria macrocarpa 
DC. Fl. Fr. 2, p. 341, a qua P. clavus DC. ibid., p. 348, (1) non 
differt nisi thallo tenui albo, fere farinoso); 4) cALCAREA Fr. L. E. 
p. 302 pr. p. (L. calcarea a. Weisii Scheer. Enum. p. 121, L. H. 
184; L. speirea Ach. Syn. p. 31 pr. p. [non Sm. E. Bot. t. 1542], 
Fr. L. S. exs. 410), ad saxa calcarea in montanis rarius occur- 
rens, thallo continuo albo (transitum efficiens ad L. turgidam 
Schær.); 5) SUBDISPERSA Nyl. Alger. p. 329, thallo e granulis 
plus minus dispersis, depressis formato, ad terram sabulosam 
adnascens prope Oran Algeriæ (cl. Balansa). Adsunt adhue formæ 
varie minus conspicus hujus speciei, ut Lecidea ochrochlora 
Ach. Syn. p. 23 (Patellaria albozonaria DC. Fl. Fr. 2, p. 348), 
thallo sat tenui flavido, apotheciis planis aut convexis, facile cum 
var. platycarpa jungenda. Alioquin apothecia raro variant (ad 
saxa calearea presertim) obscure rufa. — Autonomia dubia 
gaudent proxime sequentes, cum hac invicemque nimis affines , 
L. turgida , L. lapicida , L. tessellata , L. albo-cerulescens Fr. 
— Lecidella superba Korb. S. L. G. p. 248, L. sel. 48, est 
forma bene evoluta Lecideæ contigue , thallo albo granuloso- 
areolato. 


turgida Schær. Enum. p. 121 pr. p., L. H. 527; Biatora 
Ach. L. U. p. 213; Stenhammera Flot., Korb. S. L. G. p. 222 
(cur non Stenhammaria? ); L. contiguæ status Fr. L. E. p. 299. 
Thallus albus obscure limitatus continuus, apothecia mar- 
gine crasso oblique depresso pauxillum albo-suffuso, epithecio 
concaviusculo interdum obscure rufescente; sporæ 8^* incolores 
ovoideæ , longit. 0,023-34 millim., crassit. 0,011-15 millim. 
Gelatina hymenea iodo cœrulescens, thecis dein vinose rubescen- 
tibus. — Verisimiliter ad saxa provenit calcarea in alpinis Galliæ, 
(licet hine nullum ejus, ni fallor, vidi specimen); nam in terris 
adest vicinis, in alpibus Helvetiæ et Italie. Spermatia recta , 
longit. 0,0045 millim., crassit. 0,001 millim. Credo eam varie- 
tatem esse præcedentis. 


lapieida Fr. L. E. p. 306, Nyl. L. Mt. D. 55 (accedens ad 
L. agleam). Similis Lecideæ contiquæ , tantum thallo sæpe areo- 


(1) Parum vel vix distat Diplotomma trullisatum Krempelh. in Flora 1855, p. 442 
(Porpidia trullisata Kovb. S. L. G. p. 21.. I 


Tome XXI. z^ 


70. L. 


( 318 ) 
lato-verrucoso , apotheciis totis intus nigris vel nigrescentibus. 
— In montibus Galli: passim , sed facile commixta cum L. con- 
tigua, a qua forte non specie sit distinguenda. Magis cognita est 
forma ejus insignis, oxido ferrico tincta, siLACEA Fr. L. E. p. 307, 
L. S. exs. 408 , DR. Alger. p. 272 ( Lecidea silacea Ach. Meth. 


. p. 48, L. U. p. 164, Syn. p. 22, Whlnb. Lapp. p. 414, Schær. 
l p yn. p pp. p 


Enum. p. 146, L. H. 191; L. dubia Schær. Enum ibid. pr. p., 
L. H. 490), thallo læte ferruginoso-rufo vel-fulvescente granu- 
lato-areolato, ad rupes graniticas et schistosas in montibus, 
præsertim editioribus, Pyrenæorum Vogesorumque; etiam in 
Algeria. 


tessellata Flk. D. L. 64, Anm. 4, p. 91, Schær. Enum. p. 
112; L. spilota Fr. L. E. p. 291, L. S. exs. 406. Similis est 
adhuc hæcce Lecideæ contigue , at thallus sepius albior, et apo- 
thecia intus alba ( « excipulo annulari » Fr. h. e. hypothecium 
totum infra incolor). — Ad saxa in montibus editioribus Galliæ 
rarius, nec magis videtur diversa a £L. contigua quam enteroleuca 
a L. parasema. Occurrit quoque L. tessellata thallo ferro colorato 
(L. daphæna Smrf. Lapp. p. 145 pr. p., L. pallido-cinerea Flot. 
ex Zw. in litt.). Varietas minor, thallo magis lævigato tenuiore , 
apotheciis atris eximie opacis, satis confertis, est L. polycarpa 
Smrf. Lapp. p. 149, Fr. L. E. p. 305; sporæ ejus sunt ellipsoi- 
de: , longit. 0,011-14 millim., crassit. 0,005-7 millim. (ut in 
typo). L. goniophila Schær. Enum. p. 127, L. H. 531, est itidem 
hujus forma thallo evanescente, apotheciis minoribus, ad saxa 
eneissacea erratica a cel. Montagne circa Perpinianum lecta , ex 
Schr. l. c. 


. albo-ccerulescens Fr. L. E. p. 295 (modo typica), L. S. 


exs. 314, Nyl. L. Mt. D. 54; Lecidea cyanea Flk. in hb. Moug.; 
L. contigua var. cyanea Scheer. Enum. p. 120; Lecidella prui- 
nosa Kerb. S. L. G. p. 235. Similis etiam hæc L. contigue, 
modo apotheciis innatis planis humidis epithecio rufescente , 
siccis intus albis ( « excipulo annulari » Fr. ); thallus plerumque 
continuus cinerascens , interdum rimoso-diffractus. — Ad rupes 
in Gallia cum Lecidea contigua passim. Ferro tincta (Fr. L. S. 
exs. 319) est L. daphena Ach. L. U. p. 165, Syn. p. 22. Thallo 
evanescente evadit L. lithophila Ach. Syn. p. 14. Forma huc 


( 319 ) 

pertinens calcicola, ecrustacea vel fere ecrustacea, apotheciis 
nigro-rufescentibus planis vel convexiusculis est var. ATROSAN- 
GUINEA (Lecidea Nyl. Alger. p. 330; Verrucaria punctata var. 
atro-sanguinea Hffm. D. Fl. 2, p. 192; Lecidea immersa var. 
Flk. in Berl. Magaz. 3, p. 9'0, Ach. Syn. p. 28, Schær. Enum. 
p. 127, pr. p., [ L. H. 628 saltem pr. p. ad L. contiguam var. 
platycarpam pertinet]; Biatora cyclisca Mass. Symm. p. 40 
[anne etiam B. pungens Kerb. L. sel. 13?]); sporæ hujus 
formi sunt ovoideæ , longit. 0,011-18 millim., crassit. 0,008- 
0,010 millim. (similes ac in L. calcivora) , paraphyses interdum 
articulatæ , sed vix sistat propriam speciem ; gelatina hymenea ei 
vinose rubet, præcedente cœrulescentia. 


72. L. ambigua Ach. L. U. p. 161, Syn. p. 14, Fr. L. S. exs. 401, 
S. V. Sc. p. 146; L. lactea Flk. mser., Schær. Enum. p. 114, 
L. H. A16; L. variegata Fr. L. E. p. 303. Thallus albicans 
areolato-rimosus, a pothecia plana, intus cinerascentia; sporæ 
ellipsoideæ , longit. 0,011-14 millim. , erassit. 0,006 millim. — 
Ad saxa granitica in montibus Galliæ passim. Statu oxido ferrico 
tincto est L. melanophæa Fr. in Act. Holm. 1822, p. 259, L. S. 
exs. 981. 


73. L, fuscoatra Ach. Meth. p. 44, L. U. p. 359, Syn. p. 12, 
Whlnb. Lapp. p. 413, Fr. L. E. p. 316, L. S. exs. 385, Nyl. 
Alger. p. 332; Patellaria fumosa DC. Fl. Fr. 2, p. 349; Lecidea 
fumosa Ach. L. U. p. 157, Syn. p. 12, Moug. St. Vog. 461, 
Schær. Enum. p. 109, L. H. 410. Thallus fuscobrunneus vel 
cinereo-fuscescens, areolatus, nitidiusculus. — Ad saxa varia 
(exceptis calcareis) in Gallia frequenlissima ; in Algeria a cl. Ba- 
lansa etiam lecta fuit. Affinis est precedenti (qua major est, 
insignior) et presertim L. contigue (cui accedit, intercedente 
var. grisella Flk., Schær. Enum. p. 110, passim in Gallia obvia, 
thallo cinerascente). Forma intermedia hæcce (grisella) frequens 
ad lavam prope Agde Galli: meridionalis. 


74. L. atrobrunnea Schær. Spic. p. 194, Enum. p. 109, L. H. 
144, Fr. L. E. p. 319; Rhizocarpon atrobrunneum Ram., DC. 
Fl. Fr. 2, p. 367. Thallus rufo-brunneus vel cupreo-fuscescens 
areolatus , areolis tumidulis nitidiusculis, hypothallo atro limi- 
tatus. — Ad saxa granitica et schistosa in alpibus Pyrenæorum 


- 


~} 


5. bL. 


E. 


D E. 


( 380 ) 
ultra 2500 metr. altitud. frequens. Verisimiliter specie non differt 
a L. fuscoatra , sed constituat ejus formam alpinam , magis spe- 
ciosam (1). 


armeniaea Schær. Spic. p. 196, Enum. D:- 1075 LH. 114, 


Fr. L. E. p. 320, Tul. Mém. Lich. p. 165, t. 13, f. 14-17; Rhi- 


zocarpon armeniacum DC. Fl. Fr. 2, p. 366; Lecidea viridiatra 
Ach? Meth. p. 50, L. U. p. 166, Syn. p. 21; L. spectabilis Flk., 
Rab. L. D. p. 81. Thallus armeniacus vel pallide ochraceo- 
lutescens areolatus, inter areolas tenuiter rugoso-insculptas et 
ambitu niger. — Ad saxa eadem ac præcedens in alpinis Pyre- 
næorum et Vogesorum. Thallo inter areolas latius distinctiusque 
nigro est L. melaleuca Smrf. Lapp. p. 148; areolis dilutioribus , 
flavescentibus : L. alpestris Fr. L. E. p. 327, Schær. Enum. 
p. 107. 


aglæa Smrf. Lapp. p. 144, Fr. L. E. p. 322, Scheer. Enum. 
p. 124; L. Brunneri Schær. Spic. p. 136. Thallus ochroleucus 
areolatus, areolis turgidulis nitidiusculis, hypothallus niger, apo- 
thecia intus nigra vel nigrescentia. — Ad saxa granitica in Pyre- 
næis editissimis rara. 

elata Schær. Spic. p. 137, Enum. p. 123, L. H. 229, Zw. 
Exs. 4385 L. marginata Schær. Spic. p. 146, Enum. p. 115, 
L. H. 489 , Fr. L. E. p. 322; L. glacialis Schær. Spic. p. 147, 
Fr. L. E. p. 323; L. jugorum Duf. mscr. Thallus albus vel 
paullo flavescens, superficie plerumque fere farinosus, inæqualis, 
continuus aut rarius rimosus, apothecia superficialia, intus 
alba; spo ræ ellipsoideæ longit. circiter 0,011-12 millim., crassit. 
0,006 millim. — Ad saxa calcareo-schistosa Pyrenæorum sum- 
morum rarius. Vix bona species. L. areolata Schær. Spic. p. 1271, 
Enum. p. 114, vix differt. Accedit ad L. tessellatam. 

ænea Duf. mscr.; Parmelia Fr. L. E. p. 108; Lecanora badia 
var. &nea Scheer. Enum. p. 68. Thallus cervino-fuscescens 


(1) In montibus editissimis Pyrenæorum inter Barèges et « Pie du Midi » , in rimis 


rupium præruptarum schistosarum raro varietas ZL. atrobrunneæ mihi obvia fuit 
rimicola (quæ forte propria species), areolis thalli pallidis planis, hypothallo vix visi- 
bili, apotheciis planis opacis confertis, sæpe flexuose marginatis, intus cinerascen- 
tibus, sporis ellipsoideis oblongisve , longit. 0,010-12 millim., crassit. 0,005 millim. 
Thallus facie fere. Lecanoræ cervinæ f. smaragdule, sed areolis nitidulis. 


49,5 Ns: 


80. L. 


81 . L. 


( 381 ) 
nitidiusculus rimoso-areolatus vel verrucoso-areolatus, apo- 
thecia fusco-atra intus albida, sæpe rimulosa ; sporæ oblongo- 
ellipsoideæ, longit. 0,015-18 millim. , crassit. 0,005-7 millim. 
— Ad saxa granitica et micaceo-schistosa in Pyrenæis editissimis. 
Facie prope est Lecanoræ badiæ, sed apothecia hujus generis, 
vel juniora fere lecanorina, quare forte potius sit Lecanora. 


morio Schær. Spic. p. 133, Enum. p. 108, L. H. 221, 182, 
Fr. L. E. p. 349; Rhizocarpon morio DC. Fl. Fr. 2, p. 366; 
Biatorella testudinea Mass. Ric. p. 131, f. 258; Sporastata 
morio Kærb. S. L. G. p. 265. Thallus flavo-cupreus vel obscure 
fusco-cinerascens nitidiusculus areolatus, areolis, arcte conti- 
guis, ambitu radiantibus, hypothallo nigro limitatus, apothecia 
plana sæpe flexuose marginata et umbonata; thecæ polysporz, 
sporæ sphæricæ vel breviter ellipsoideæ , diam. 0,0035-0,005 
millim. — Ad saxa granitiea atque schistosa in Pyrenæis alpinis 
ultra altit. 2500 metr. frequens. Variat thallo nigrescente ( cora- 
cina, Scheer. 1. c., Fr. l. c., Smrf. Lapp. p. 142). 


caleivora Nyl. L. P. 138; Lichen calcivorus Ehrh. Cr. Exs. 
244; Lecidea immersa a calciv. Schær. Enum. p. 126, L. H. 
201. Thallus obsoletus (gonidiis hypolitheis), apothecia cal- 
civora (in foveolis saxi immersa) mediocria pruinosa vel nuda, 
intus medio cinerascentia; sporæ ovoide: simplices, longit. 
0,013-18 millim., crassit. 0,008-9 millim., hypothecium infra 
fuscescens, paraphyses non distinctz. Gelatina hymenea iodo 
cœrulescens, deinde mox vinose rubens. — Ad saxa calcarea 
in Gallia passim. Variat minor, sporis minoribus (long. 0,011 
milim., crass. 0,007 millim.). Fossula saxi sub apotheciis 
cellulis minutis confusis incoloribus thallinis occupatur. 


rivulosa Ach. Meth. p. 38, Syn. p. 28, Moug. St. Vog. 549, 
Schær. Enum. p. 111, Nyl. L. P. 59; Biatora Fr. L. E. p. 271, 
S. S. exs. 404, Mass. Ric. p. 125; Biatorina Korb. S. L. G. 
p. 196. Thallus murinus vel fusco-cinerascens fusco-nigro- 
limitatus, apothecia mediocria fusco-nigra vel nigra intus 
albida; sporæ incolores oblongo-ellipsoideæ, sepius curvatulæ. 
— Ad saxa granitica et arenaria dura in montanis sylvaticis. In 
alpinis variat thallo einerascente crassiusculo, apotheciis innatis, 
Kocniava Schær. Enum. p. 14301, L. H. 181, Nyl. L. Mt. D. 56 


83. L. 


( 382 ) 
(Lecid. Koch. Hepp Würtzburg. p. 61; L. morosa Duf. mscr.). 
Comparetur supra Lecanora torquata. L. lygæa Ach. Syn. p. 34 
(excl. varr.), Scheer. Enum. p. 117, status est L. rivulosæ thallo 
lenuiore, magis continuo. 


. ehalybeia Dorr. in E. Bot. suppl. 1, t. 2687, f. 2, Schær. 


Enum. p. 147, Nyl. Alger. p. 333, L. P. 139; Biatora holome- 
lena var. chalybeia Hepp Fl. Eur. 13. Thallus tenuis cinereo- 
fuscescens vel nigricans, apothecia parva (circa 0,3 millim. 
lata) planiuscula, intus nigrescentia; sporæ oblongæ tenuiter 
uniseptatæ , longit. 0,007-0,010 millim., crassit. 0,0025-0,003 
millim., paraphyses crassiusculæ (0,002 millim.) eximie nigro- 
clavatæ.. Variat sporis simplicibus (L. nigro-clavata Nyl. Coll. 
G. m. Pyr. p. 11). — Ad lapides silaceos murorum, ad saxa 
varia et cortices (ulmi, tili? , cerasi) in Gallia passim, at parce; 
in Algeria ad oleas prope Oran (Balansa) (1). 


trachylina Nyl. Classif. 2, p. 200. Thallus obsoletus , 
apothecia convexa scabroso-opaca , intus concolora atra; 
sporz incolores ellipsoideæ simplices, longit. 0,010-12 millim., 
erassit. 0,006-7 millim., hypothecium fusco-nigrum , thecium 
infuscatum. Gelatina hymenea modo thecarum iodo leviter cœru- 
lescens. — Ad terram humosam prope Falaise lecta a cel. Bré- 
bisson. 


. myrmeeina Fr. Act. Holm. 1822 p. 257, L. S. exs. 28, 


L. E. p. 296, Scheer. Enum. p. 97; L. Friesii Ach. in Liljebl. 
Sv. Fl. Thallus cervino-lutescens, e squamulis formatus gib- 
bosis sæpeque plicato-inflexis, confertis , apothecia margine 
plicato-flexuoso, vix 0,5 vel 0,6 millim. latiora; sporæ ellipsoi- 
dec, longit. 0,007-8 millim., crassit. 0,003-4 millim. — Ad 
ligna abietina Vogesorum inventa est a cel. Mougeot. (In Suecia 
presertim ad corticem adest pini). Affines eidem sunt Gallix 


(1) Comparetur lignicola Lecidea exilis ( L. synothea var. exilis Flik. D. L. 187; 
Abrothallus exilis Mass. Ric. p. 188, f. 182), in Gallia nondum observata, ni fallor, 
thallo parco cinerascente granuloso-pulve. ulento , apotheciis minutis convexis intus 
obscuris, sporis ovoideis tenuiter uniseptatis, longit. 0,010-11 millim., crassit. 0,004 


millim.; 


paraphyses non distinctæ , hypothecium fere incolor (ut thecium). Gelatina 


hymenea iodo vinose rubet. (Communic. e Germania a D. v. Zwackh), 


CÓ men et 


(383 ) 

ignotæ : L. zanthococca Smrf. Lapp. p. 154, Fr. L. E. p. 345, 
Scheer. Enum. p. 125, L. caradocensis Leight. L. Br. exs. 160 
et L. euphorea (VIk., Fr. L. S. exs. 154, Schr. Enum. p. 133 
pr. p.), quarum L. xanthococca et euphorea mox differunt thallo 
granuloso hypothecioque non denigrato; L. caradocensis magis 
affinis, colore thalli cinerascente , squamulis crenatis, apotheciis 
magis regularibus sporisque longioribus. 


85. L. ostreata Schær. Spic. p. 110, 190, Enum. p. 97, L. H. 467, 
Moug. St. Vog. 1326; Parmelia ostreata Fr. L. E. p. 94, L. S. 
exs. 155, 229; Biatora Fr. S. V. Sc. p. 111; Lecidea scalaris 
Ach. Meth. p. 78, L. U. p. 214, Syn. p. 52. Thallus e squa- 
mulis pallide cervinis formatus imbricatis, apothecia plana 
majuscula (latit. 1,5 millim. et ultra), innata; sporas non vidi. 
— Ad lignum abietis in Vogesis (Mougeot). In pineto ad Upsaliam 
ea transire mihi visa est in precedentem, quare de autonomia 
ejus dubito. 


86. L. amylacea (1). Lichen amylaceus Ehrh. Crypt. 303; Lecidea 
alboatra var. amylacea Schær. Enum. p. 122; Schismatomma 
amylaceum Mass. Ric.; Lecidea corticola var. farinosa Ach. L. U. 
p. 187, Syn. p. 32, Flk. D. L. 41; Lecidea epipolia (corticola) 
Moug. St. Vog. 844; Pyrenothea farrea Fr. L. S. exs. 193. Saxi- 
cola est : Lichen candidus Sm. E. Bot. t. 1138 (ex specim. typ. 
miss. a Rev. Leighton); Lecidea alboatra var. epipolia Schr. 
L. H. 580; Coniangium Dillenianum Flot. ex Zw. Exs. 142; 
Lecanactis Dilleniana Korb. S. L. G. p. 216. Thallus albus 
pulveraceus æquabilis determinatus, apothecia plana vel con- 
vexiuscula albopruinosa, margine tenui sæpe denudato, fere 
mediocria (circa lat. 0,7 millim.), intus nigra; sp or æ fusiformes 
1-3 septatæ, longit. 0,011-18 millim., crassit. 0,003 millim., 
hypothecium nigricans. Gelatina hymenea iodo vinose rubens. — 
Ad quercus in regione Vogeso-Rhenana (Mougeot). Opegrapha 
illecebrosa Duf. forte huc pertineat, sed eam semper modo in 
speciminibus typicis e St-Sever sporis destitutam videre conti- 


(1) L. amylacea Ach. Syn. p. 16 mibi Lecideam elatam respicere videtur , non 
igitur confundatur cum specie Ehrhartiana . 


87. L. 


88. L. 


( 384) 
eit (1). L. depauperata Nyl. in Mus. Par. et in hb. Lév. est species 
taurica forsan nimis affinis, sed thallo vix ullo, sporis uniseptatis, 
ad lapides argillaceos degens. 


abietima Ach. L. U. p. 188, Syn. p. 30, Flk. D. L. 182; 
Lichen abietinus Ach. Act. Holm. 1195, t. 5, f. 7; Pyrenothea 
leucocephala f. lecidina Fr. L. E. p. 450, L. S. exs. 21, Tuckerm. 
Syn. p. 88; Lecidea leucocephala varr. lecidina et denudata 
Scheer. Enum. p. 131, L H. 534, 535. Thallus albicans lepro- 
sus effusus, apothecia superficialia plana marginata aut convexa 
margine evanescente, pruina albida vel paullo flavescente cras- 
siuscule suffusa (raro denudata nigra) majuscula (usque ad latit. 
2 millim. adtingentia), intus atra; spore fusiformes 8-septatæ , 
longit. 0,030 - 45 millim. , crassit. 0,004-5 millim. Gelatina 
hymenea iodo non tincta vel dilute ccerulescens. — Ad abietes in 
Gallia rara ; in occidentali ad muscos rupesque var. incrustans 
(Cyphelium incrustans Ach. Act. Holm. 1817, t. 8, f. 65 Pyre- 
nothea Fr. |. c. p. 451, L. S. exs. 20). Spermogonia papillaria 
( Pyrenothea Fr.) frequentiora quam apothecia ; spermatia 
( maxima cognita in lichenibus) oblongo - cylindrica, longit. 
0,011-18 millim. , crassit. 0,0025-0,003 millim. 


premnea Ach. L. U. p. 113, Syn. p. 17 pr. p., Fr. L. E. 
p. 329 pr. p. (non L. S. exs. 26), S. V. Sc. p. 115, Schær. 
Enum. p. 120 pr. p., Nyl. L. P. 67; L. abietina Leight. Ang. 
Lich. t. 28, f. 3, L. Brit. exs. 424; Opegrapha plocina Kærb. 
S. L. G. p. 280; Lecidea coniochlora Mont. Syll. p. 342. Thallus 
tenuis cinerascens vel obsoletus, apothecia opaca plana (inter- 
dum epithecio pruina virescente suffuso), crasse marginata, 
intus atra linea modo hymenea alba; sporæ oblongo-fusiformes 
1-5-septatæ , longit. 0,018-27 millim. , crassit. 0,005-8 millim. 
Gelatina hymenea iodo vinose fulvescens (precedente cœrule- 
scentia levi vel nulla). — Ad saxa arenaria prope Parisios satis 
frequens. Spermatia cylindrica recta, longit, 0,005 millim. , 
crassit. vix 0,001 millim. 


(1) Similem ad quercus silvæ Fontainebleau ex Opegrapha lyncea certissime 
descendentem observavi. Hec Opegrapha vix misi apotheciis oblongis differt a 
L. amylacea. j 


| 


( 385 ) 

89. L. grossa Pers. in hb. Moug., Nyl. L. P. 66; Patellaria premnea 
Dub. B. Gall. p. 649; Lecidea premnea Fr. L. E. p. 329 pr. p., 
L. S. exs. 26, Schær. Enum. p. 130 pr. p., Mont. Chil. p. 179 
pr. p.; Catillaria premnea Kerb. S. L. G. p. 231 ; L. leucoplaca 
Fr. S. V. exs. p. 115. Sat similis Lecideæ paraseme , sed thallo 
tenui cinerascente vel dilute virescente vel albicante continuo, 
apotheciis majoribus (sepe 4,5 millim. latis), sporis ellipsoideis 
distincte uni-septatis etc. abunde diversa. Gelatina hymenea iodo 
cærulescens , dein vinose rubens. Spermatia oblongo-ellipsoidea, 
longit. 0,002-3 millim., crassit. 0.001 millim. — Ad corticem 
arborum, inprimis quercuum et fagorum, in sylvis Galliæ passim. 

90. E. ineama Del. mscr. (non Ach.), Nyl. Classif. 2, p. 200. Thallus 
glauco-albicans crassus (2 millim. adtingens), leprosus, intus 
albus, apothecia plana immarginata majuscula, intus inferne 
strato albo; spore incolores ellipsoideæ uniseptatæ, longit. 
0,015-19 millim., crassit. 0,006-7 millim. Gelatina hymenea 
iodo intense cœrulescens , dein violacee tincta. — Ad corticem 
sylvæ Bricquebec Galli: occidentalis (Delise , de Brébisson). 


91. L. Hookeri Schær. Enum. p. 102; Verrucaria Borr. in E. Bot. 
Suppl. 1, t. 2622, f. 2; Lecidea sphærica Schær. Spic. p. 119, 
192; L. Draparnaldi Flot. in N. A. Nat. Cur. xxi, p. 81. 
Thallus albus vel dilute flavescens, e squamulis consistens ad- 
pressis vel plicato-rugosis superficie fere farinosis, ambitu ali- 
quando effiguratus, apothecia satis parva plana; sporæ fuscæ 
uniseptatæ. Thallus sæpe Sphæria parasita infestatur (cf. Nyl. 
Coll. G. m. Pyren. p. 13, pro Verrucaria ab auctoribus sumta , 
Lecidea Draparnaldi var. sphærica Flot. 1. c. p. 182; Dacampia 
Mass.), sporis late fusiformibus 3-septatis. — H:ec species ad 
terram in alpibus Helvetiæ ltalieque vigens, mihi quoque in 
Pyrenæis summis, ni fallor, sterilis obvia fuit. Forte melius 
locum habeat prope L. epigeam. Cf. L. scabrosam infra (180). 


92. L. badia Flot. Lich. Sil. exs., Vr. L. E. p. 289 pr. p., Zw. Exs. 
198, Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 181; Buellia badia Kærb. 
S. L. G. p. 226; L. Bayrhofferi Schr. Enum. p. 324; L. me- 
lanospora Nyl. in Bot. Not. 1852, p. 116. Thallus cervinus vel 
fusco-cinereus crassiusculus crenato-granulato-squamulosus con- 
crescens, apothecia sat parva intus concolora nigra; sporæ 


( 386 ) 
fuscæ uniseptatæ. — Ad saxa granitica et arenaria dura in Gallia 
rarius ; locis similibus ac L. confusa, ad quam se habet plane ut 
L. disciformis ad L. parasemam. 


93. L. eerebrina Schwer. Spic. p. 136; 196; Opegrapha Ram. DC. 
Fl. Fr. 2, p. 312, Borr. E. Bot. Suppl. t. 2632, f. 1, Fr. L. E. 
p. 963 pr. p., Scheer. Enum. p. 159, Leight. Br. Graph. p. 8, 
t. 5, f. 2. Thallus cretaceo-albus continuus , apothecia 
demum deformia varie plicata, interdum 2 vel 3 contigua; sporæ 
nigricantes oblongo» uniseptatæ, longit. 0,015-21 millim., crassit. 
0,008-0,011 millim., paraphyses discret? , hypothecium deni- 
gratum. Gelatina hymenea iodo cœrulescens. — In Pyrenæis 
editioribus ad saxa calcarea. Eliamsi ei apothecia sint lirellifor- 
mia, nulla ejus vera affinitas versus Opegraphas vergit. Exempla 
alia analoga afferunt L. myrmecina, jurana, microspora, « Sar- 
cogyne » ete. 


94. E. mieraspis Smrf. Lapp. p. 102; Calicium saxatile Schær. 
Spic. p. 225, Enum. p. 166, L. H. 240; Acolium Mass. Mém. 
p. 150, f. 181; Buellia saxatilis Korb. S. L. G. p. 228. Apo- 
thecia parasitica superficialia planiuseula parva (lat. 0,4 
millim.); sporæ fuscæ uniseptatæ, longit. 0,009-0,013 millim., 
crassit. 0,0045-0,006 millim. — Ad rupes caleareas et argillaceo- 
schistosas supra thallum Lecanoræ cinereæ var. calcareæ vel 
Squamarice saxicole dealbatæ. Est ad Lecideam episemam ut L. 
disciformis ad L. parasemum. Vix species autonoma (1). 


95. L. diseiformis Fr. in Moug. St. Vog. 145, Nyl. in Bot. Notis. 
1892, p. 175, f. 1, Alger. p. 331, L. P. 60, Chil. p. 166; L. 
parasema Fr. L. E. p. 330 (excl. b), L. S. exs. 215 et 216 c; 
Buellia parasema DN. Framm. 25 ; B. major ibid. p. 24; Lecidea 
rivulosa Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 244; L. leptocline Flot. in Bot. 
Zeit. 1850, p. 555; L. ochroleuca Pers. in Gaudich. Uran. 
p. 193; Buellia punctata et B. saxorum Mass. ; Lecidea insignis 
Næg. in Hepp Fl. Eur. 39 et 40. Similis Lecideæ parasemeæ , sed 


(1) Cum micraspi comparanda est L. sagedioides (Homalea Nyl. in Bot. Notis. 
1855, p. 87; Mischoblastia lecanorina Mass. Ric. p. 41 , f. 70; Berengeria Trevis. 
in Flora 1855, p. 186), qux formatio parasitica analoga et vix diversa, ad Verruca- 
rias terrestres et saxieolas, snpra thallum earum , adnascens vel potius innata. i 


( 387 ) 

sporis fuscis uniseptatis. — In Gallia ad cortices frequens, ad saxa 
passim. Etiam in Algeria (1). Variat ad saxa calcarea , stigmatea 
Nyl. Alger. p. 331 (Lecidea Ach. Syn. p. 15; Buellia Kærb. 
S. L. G. p. 226; Lécidea sabuletorum var. enteroleuca Fr. L. E. 
p. 344 pr. p.), thallo vix ullo vel obsoleto, apotheciis minoribus 
intus albidis, in Gallia meridionali, Pyrenæis et in Algeria. 
Ecrustacea, lignicola, data est in Moug. St. Vog. 1328, Nyl. 
L. Mt. D. 51. : 


96. L. myriocarpa Nyl. L. P. 61; Patellaria DC. Fl. Fr. 2, p. 346 
(ex spec. typ. Duf.); P. parasema var. myriocarpa Dub. B. G. 
p. 648; Lecidea parasema var. punctata FIk. D. L. 81; Lecidea 
punctata Moug. St. Vog. 841; Buellia punctata Korb. S. L. G. 
p. 229 pr. p., Lecidea punctata var. punctiformis Schær. Enum. 
p. 129, L. H. 200; L. punctiformis Hepp Fl. Eur. 44 , 42; L. 
chloropolia Fr. L. S. exs. 353; L. lycopodina Mont. Syll. p. 342. 
Similis præcedenti, sed thallo effuso (sæpeque obscuriore), apo- 
theciis minoribus crebrioribus. — Ad cortices (precipue pini, 
rarius aliarum arborum) in Gallia satis frequens. Forte sit modo 
status diminutus effususque præcedentis. 


97. E. migritula Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 99, Zw. Exs. 126 A, 
Nyl. L. P. 62; L. microspora Næg. in Hepp Fl. Eur. 43. Sat 
similis precedenti minori, at constanter distincta sporis (ut in 
Calicio subtili) nigrescentibus minoribus episporio et septo 
tenuioribus , longit. 0,008-0,011 millim., crassit. 0,0035-0,004 
millim. ; thallus alioquin tenuissimus cinereus. — Ad corticem 
pini, quercus etc. in Gallia passim. 


98. L. alboatra Schwer. Spic. p. 140, Enum. p. 122 (excl. syn. pr. 
pj), L. H. 230, 445, 580, 627, Fr. L. E. p. 336, L. S. exs. 
153, 413, 414, Nyl. L. P. 63 et 64 (f. epipolia) ; L. corticola 
Ach. Syn. p. 34, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 245; Lichen speireus 
Sm. E. Bot. t. 1138; Lecidea epipolia Ach. Meth. p. 53, L. U. 
p. 186, Syn. p. 32, Moug. St. Vog. 844 (modo specim. lignicol.); 


(1) In Gallia inquirenda corticola affinis L. triphragmia Nyl. in hb. variis, similis 
L. disciformi, sed sporis 3-septatis, differens a L. alboatra comparanda , apotheciis 
majoribus et thallo habituque Lecideæ disciformis. Eam e terris extra-europæis vidi 
et ex insulis Alandicis, ubi eam legit frater Edwin Nylander. 


99. L. 


( 388) 


L. calcarea Scheer. L. H. 230, Moug. St. Vog. 943, Fr. L. S. 
exs. 442; Patellaria cretacea DC. Fl. Fr. 2, p. 553 pr. p.; 
Diplotomma alboatrum Flot. in Linnæa 1849; Opegrapha spuria 
Chev. Fl. Paris. p. 534. Thallus albicans vel albus, sæpe cre- 
taceus, apothecia cæsio-pruinosa vel nuda; sporæ fuscæ 
3-septatæ vel (additis septulis sensu longitudinali) pluriloculares. 
— Ad cortices et lapides calcareos (epipolia Ach.) in Gallia fre- 
quentissima, rarius ad ligna fabrefacta. Nec verisimiliter in 
Algeria deest. Ad oleas in Gallia meridionali interdum crustam 
offert griseam. Thallo tenui firmiori , apotheciis constanter nudis 
est f. populorum Nyl. L. P. 65 (Diplotomma populorum Mass. 
Tcp. 09): 


* * Thallus citrinus, — Sp. 99-102. 


* Spore fusce 1-3 septatæ. — Sp. 99-:02. 


yalbula. Psora galbula (Ram.) DC. Fl. Fr. 2, p. 368; Lecidea 
Wahlenbergii Ach. Meth. p. 81,1. 2, f. 2, L. U. p. 211, Syn. 
p. 90, Whlnb. Lapp. p. 480, Fr. L. E. p. 291, Tuckerm. L. N. 
Amer. p. 64; Calolechia Wahlenbergi Flot., Korb. S. L. G. 
p. 181; Lecidea pulchella Schær. Enum. p. 100, L. H. 166. 
Thallus sulphureo-flavus vel læte flavo-virescens, gyroso-pli- 
catus, sporæ uniseptatæ. — Ad rupes (inter Andreas et Junger- 
mannias) in Pyrenæis centralibus summis rarius. 


100. L. seabrosa Ach. Meth. p. 48, Hook. E. Fl. 1, p. 178, Flot. 


101. L 


in N. A. Soc. Leop: N. Cur. xx1, p. 63, 15, Zw. Exs. 204; 
Buellia scabrosa Kærb. S. L. G. p. 227; L. citrinella var. Ach. 
L. U. p. 180, Syn. p. 25; L. flavovirescens Fr. L. E. p. 291 
pr. p., Tuckerm. L. N. Amer. p. 64; L. flavovir. var. scabrosa 
Schwer. Enum. p. 125. Thallus flavovirescens areolato-crusta- 
ceus adpressus, ambitu interdum nonnihil efliguratus, sporæ 
uniseptatze. — Ad terram in alpibus summis gallicis raro, optima 
in Cebennis detecta a Prost. Sæpius socia vel thallo adnata inve- 
nitur Bæomycis rufi. Comparetur L. Hookeri (91), quæ fortasse 
specie non differat. 


. alpicola Nyl. in Coll. G. m. Pyr., Hepp Fl. Eur. 151; L. 


atrovirens var. alpicola Ach. Meth. p. 45, L. U. p. 163, Syn. 
p. 22, Whlnb. Lapp. p. 414; L. geographica var. alpicola Schær. 


( 389 ) 

Spic. p. 123, Enum. p. 106 (excl. syn. E. Bot.), L. H. 173, Fr. 
L. E. p. 327. Similis sequenti, at insignior, sporæ uniseptatz , 
apothecia sæpius paullo majora. — Ad saxa in alpinis Galliz satis 
frequens, socia sequentis. In Pyrenæis ad rupes montium editis- 
simorum inter Baréges et « Pic du Midi » formam ejus observavi 
microsporam , thallo granuloso-areolato, sporis longit. 0,009- 
0,015 millim., crassit. 0,005-7 millim. 


102. L. geographiea Schr. Spic. p. 124, Enum. p. 105, t. 5, f. 3, 
L. H. 172, Fr. L. E. p. 326, DR. Alger. p. 215, Nyl. L.-Mt. D. 
99 (luteo-fulvescens); Rhizocarpon geographicum DC. Fl. Fr. 
2, p. 966; L. atrovirens var. geographica Ach. Meth. p. 46, 
L. U. p. 163, Syn. p. 21; L. geogr. var. alpicola Leight. L. Br. 
exs. 129 (1). Variat dein areolis thallinis minus contiguis, hypo- 
thallo atro magis visibili atrovirens Schær., Fr., ll. cc., L. S. 
exs. 386, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 243 (Lecidea Ach. Meth. p. 45, 
L. U. p. 163, Syn. p. 21, Moug. St. Vog. 640 [c. f. contigua] ). 
— Saxicola vulgatissima , notissima , sporis suis obscure fuscis 
triseptatis vel fere denigratis a præcedente dignota (ut L. petræa 
a L. atroalba). Ad saxa varia, vix vero calcarea , obvenit; tamen 
ad calcem « transitionis » in alpinis Pyrenæorum rarius transit, 
tum thallum offerens paullulum albo-pruinosum (var. pulveru- 
lenta Schær. Spic. l. c., Enum. p. 106). Variat tandem thallo 
virescente vel flavo-viridi granulato-areolato , sporis minoribus 
(longit. 0,018-29 millim., crassit. 0,009-0,011 millim.), VIRI- 
DIATRA (Lecidea viridiatra Flot. ex Zw. Exs. 139 ; Rhizocarpon 
viridiatrum Korb. S. L. G. p. 262; Lecid. geogr. var. sphærica 
Leight. L. Br. exs. 93); hsec varietas rarior et magis insignis 
quam form: ceteræ hujus speciei. Minime liquet, an L. geogra- 
phica specie absolute diversa sit a^ L. alpicola ; arcte ambæ se 
tangunt, licet ex methodo Massalongo- Kerberiana generibus 
distinctis referendæ essent. 


* * Spore incolores , aciculares , longissime. — Sp. 103. 


103. L. citrinella Ach. Meth. p. 41, Syn. p. 25 (excl. var. sca- 
brosa), Fr. Act. Holm. 1822, p. 257, L. S. exs. 214, L. E. 


(1) Huc pertinet adhuc Lecidea superficialis Schær. Enwm. p. 107, ex specim. 
auctoris in Mus Paris. 


( 390 ) 

p. 346, Laur. in Sturm. Fl. Germ. II, 28, 29, p. 111, t. 31 ; L. 
flavovirescens Borr. in Hook. E. Fl. I, p. 178, Flot. in N. A. 
Nat. Cur. XXE, p. 80; L. flavov. var. citrinella Schær. Enum. 
p. 124, L. H. 204 et 532 (alpina). Thallus leproso-granulosus 
parum effusus, spore longit. 0,036-0,400 millim., crassit. 
0,003-4 millim. — Ad latera rupium , præsertim graniticarum , 
muscos minores obducens, in montanis Galliæ rarius; mihi non- 
nisi in Pyrenæis centralibus obvia fuit. Formam macram areni- 
colam prope Bruyerum legit cel. Mougeot, qui etiam ejusdem 
varietatem ALPINAM (Schær. Enum. p. 125), terrestrem thallo 
fere areolato-glebuloso, in summo Hohneck Vogesorum obser- 
vavit. 

e. — Species parasilicæ, apolheciis solis conslilutæ supra thallos alienos obviis. (Inter precedentes 


similiter L. episema (56) et micraspis (94) parasite athallinæ , sed ob affinitates, illius cum 
L. parasema, hujus cum L. disciformi, supra sunt dispositæ). Thecæ 8-spore. — Sp. 101-107. 


TS 


* Species sporis septatis. — Sp. 104-105. 


104. L. parasitiea Flk. D. L. 101, Schær. Enum. p. 136, Nyl. 
L. P. 68; L. inspersa Tul. Mém. Lich. p. 148; Celidium insi- 
tivum Korb. S. L. G. 217; Dactylospora Floerkei Korb. ibid. 
p. 271. Spore fusce oblongo-cylindricæ, longit. 0,009-0,015 
millim., crassit. 0,0035-,0,0045 millim. Gelatina hymenea iodo 
intense cœrulescens. — Supra Pertusarias, corticolas et saxi- 
colas, in statibus earum variis, et ad Lecanoram parellam in 
Gallia passim, parce. Apothecia vulgo satis parva (vix latit. 0,4 
millim.), regularia , marginata. 


105. L. glaucomaria Nyl. in Bot. Notis. 1852, p. 177, f. 10, et in 
Obs. Lich. Holm. 2, 17, ibid. 1853, p. 99, et 181. Apothecia 
opaca fere scabriuscula, obtuse marginata, sæpe agglomerata , 
intus obscura; sporæ incolores vel demum infuscatæ oblongæ 
1-3 septatæ, longit. 0,012-26 millim. , crassit. 0,006-8 millim., . 
paraphyses non discretæ, hypothecium -fusconigrum æque ac 
epithecium crassum. Gelatina hymenea iodo leviter ccerulescens , 
dein mox fulvescens. — (Supra Lecanoram glaucomam prope 
Holmiam haud rara ). In Gallia nondum occurrit nisi raro supra | 
thallum Physciæ parietinæ corticola prope Fontainebleau (sporis | 
minoribus quam in forma Holmiensi). Comparetur Arthonia 
parasemoides infra. 


( 391 ) 


* * Species sporis incoloribus simplicibus (Epithallia Nyl olim). — Sp 106- 107. 


406. L. oxyspora. Abrothallus oxysporus Tul. Mém. Lich. p. 116, 
t. 16, f. 27. Apothecia fusconigra innata plana vel convexiu- 
scula intus obscura; sporæ ellipsoideo-fusiformes. — Supra 
thallum Platysmatis glauci (inde Lichen ampullaceus Wulf. in 
Jacqu. Coll. 1, t. 4, f. 3; Platysma Hffm. Pl. Lich. t. 13, f. 2) 
in Galliæ sylvis passim ; raro in Parmelia saxatili et in Evernia 
furfuracea. Gelatina hymenea iodo cœrulescens. (Ad thallum 
Cladonie digitate e monte Rhætorum Splügen speciem satis 
affinem [L. oxysporellam Nyl.] vidi, apotheciis vix 0,3 millim. 
latis, sporis etiam minoribus, longit. 0,009 millim., crassit. 
0,004 millim. , gelatina hym. nonnisi thecarum obsolete cœru- 
lescente). 


107. L. inquinans. Abrothallus inquinans Tul. Mém. Lich. p. 117. 
Apothecia nigra convexa parva (latit. fere 0,4 millim.), macu- 
latim plura congesta, intus obscura; sporæ ellipsoideæ vel 
oblongæ, longit. 0,010- 13 millim., crassit. 0,0045 - 0,006 
millim., paraphyses non bene discretæ, hypothecium et epithe- 
cium fuscescentia. — Supra thallum sterilem depauperatum Bæo- 
mycis rufi prope Versalias detecta a cel. Tulasne. 


[. — Thallus distinctus ; apothecia thecis monosporis , paraphysibus non discretis. — Spermatia 
mediocria recta. — Sp. 108. 


108. L. sanguinaria Ach. Meth. p. 39, L. U. p. 110, t. 2, f. 4, 
Syn. p. 19, Moug. St. Vog. 842, Fr. L. E. p. 335, L. S. exs. 99, 
Scheer. Enum. p. 132, L. H. 231; Patellaria Dub. B. Gall. p. 
651, Megalospora Flot., Mass. Ric. p. 106, f. 211. Thallus 
cinerascens glaucescensve granuloso-concrescens, sæpius cras- 
siusculus, apothecia convexa (1,5 millim. lata), medulla thalli 
sub iisdem plus minus coccineo-perfusa; sporæ ellipsoideæ, 
longit. 0,042-92 millim., crassit. 0,024-39 millim., episporio 
crasso. — Ad saxa granitica in Vogesis (Mougeot). Lecidea affinis 
Schær., 1. c., L. H. 629 (Megalospora affinis Kerb. S. L. G. 


( 39219 
p. 251), varietas est ejusdem medulla thalli nec sub apotheciis, 
nec alibi coccineo-tincta (1). 
Appendix ad tribum LECIDEINEORUM. 


Subtrib. GOMPHILLEI. 


Apothecia clavato-capitata, hypothecio stipilifor mi, eadem Bæomycis diminuli 
[ere referentia. Spermatia tenella recta. 


II. GOMPHILLUS Nwr. Classif. 2, p. 186 (2). 


1. G. calicioides. Boomyces calicioides Del. in Dub. B. Gall. 2, 
p. 636, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 547, Schær. Enum. p. 183; 
Mycetodium Mass. in Flora 1856, p. 285. Thallus tenuissimus 
effusus vel obsoletus, apothecia altit. circa 1-1,5 millim., 


(1) Hie memorandæ adhuc sint, tamquam subdivisio propria, form: lecideineæ 
sequentes, quas status tantum constituere credo Lecanoræ cervinæ ecrustaceos : 


g. — Apothecia nigra, fusco-nigra vel epithecio obscure rufescente; lhece polyspore, spore 
oblongæ vel oblongo-cylindrice. 


I. L. EUCARnPA Nyl. Coll. G. m. Pyr. p. 14; Sarcogyne privigna var. clavus Kcerb. 
S. L. G. p. 266. Apothecia nigra, humectata rubentia, latit. 5 millim. adtingentia, 
hypothecii stratum inferum tenue nigrum. — Ad rupes graniticas prope Luchon et in 
monte Portillon Pyren&orum. 

II. L. PRUINOSA Nyl. Alger. p. 532; Lichen pruinosus Sm. E. Bol. t. 2244 (excl. 
syn. Ach.); Lecidea immersa var. pruinosa Schær. Enum. p. 127; Sarcogyne prui- 
nosa Kerb. S. L. G. p. 267; L. albocærulescens var. subacrustacea Desmaz. Ann. 
Sc. Nat. 5, IV, p. 117. Apothecia mediocria cæsiopruinosa, epithecio humido 
rubente, intus tota albida. — Ad lapides murorum et saxa calcarea recentioris forma- 
tionis frequens in Gallia Algeriaque. A cel. Fries sub sua L. albocerulescente com- 
mixta fuit. Apotheciis denudatis est Collema athallum Duf. in hb. variis, ad saxa 
arenaria nascens. (Apotheciis nigris prominulis tenuiter rugulosis, ad lapides calcareos 
in Taurida [Léveillé], transitum præbet in sequentem). 

III. L stuPLEX. Lichen simplex Dav. Trans. Linn. Soc. 2, p. 285, t. 28, f. 2, Sm. 
E. Bot. t. 2152 (fig « on slate »); Sarcogyne simplex Nyl. Alger. p. 557; Opegra- 
pha Persoonii var. strepsodina Ach. L. U. p. 247, Syn. p 71; Sarcogyne privigna 
Korb. S. L. G. p. 267. Apothecia minora nigra varie corrugata vel plicata. — Ad 
saxa granitica, schistosa et arenaria in Gallia rarius Etiam in Algeria. — (Sub nomine 
Sarcogyne scabra olim in hb. Zw. designavi formam affinem, ex alpibus Tyroliæ, apo- 
theciis superne corrugato-nodulosis). 


(2) Genus est inter lichenes valde paradoxum et singulare. Huc ad interim disponi 
queat, modo eodem ac in Calicieis species apotheciis stipitatis sessilibusque. 


(5950) 

pallida capitulo obscurato , texturæ tenacissimæ cornes; sporæ 
8»* in thecis cylindricis longissimis, filiformes multi-septat:e 
(septis 60-100), longit. 0,160-0,200 millim., crassit. 0,003 
millim., paraphysibus nullis. — Hypna Jungermanniasque obdu- 
cens in sylva Briquebec Galliæ occidentalis (Delise , Brébisson et 
alii). Spermatia vix 0,002 millim. longa, crassitie haud 0,0005 
millim. adtingente. 


Trib XVI. — XYLOGRAPHIDEI. 


Lignicolæ, unica saxicola , thallo occultato aut parum conspicuo, 
apotheciis lirellinis aut fere patellarioideis, sporis incoloribus sim- 


plicibus. 
I. LITHOGRAPHA Nxyr. in hb. Mus. Paris. et DR. 


Thallus evanescens vel vix ullus visibilis , apothecia tumida , epithecio 
rimiformi, marginibus crassis convexis, thecis myriosporis, paraphysibus 
eracillimis nonnihil ramosis. 


1. E. petræa. Opegrapha petræa DR. Alger. p. 218; Sarcogyne Nyl. 
Alger. p. 337. Thallus modo rudimentis hypothallinis indi- 
catus, apothecia atra crasse linearia, fere nitidiuscula ; sporæ 
oblongo -eylindricæ , longit. :0,003-4 millim., crassit. 0,001 
millim., hypothecium etiam infra continuatum nigrum. Gelatina 
hymenea iodo cœrulescens , dein vinose rubescens. — Ad lapides 
arenarios prope la Calle Algerie (Durieu). Formam Hysterii 
pulicaris quandam extus satis refert. 


IT. XYLOGRAPHA Fn. emend. def., Nyr. Classif. 2, p. 187. 


1. X. parallela Fr. S. M. 2, p. 197, Nyl. L. Mt. D. 60; Opegrapha 
Ach. L. U. p. 253; Hysterium parallelum Whlnb. Lapp. p. 523, 
Fr. Scler. S. 95; Hysterium abietinum Pers. Syn. p. 101, Obs. 
1, p. 31, Moug. St. Vog. 656, DC. FI. Fr. 5, p. 169. Apothe- 
cia innata planiuscula; sporæ ellipsoidez , longit. 0,011-18 
millim., crassit. 0,005-7 millim. — Ad ligum abietinum indu- 
ratum montium Vogesorum (Mougeot) et Arverni: satis frequens. 
Ejus verisimiliter modo est varietas X. pallens Nyl. in hb. Moug., 
ibidem occurrens, apotheciis pallide testaceis vel rufescentibus. 
Tome XXI. 28 


( 894 )) 

2 X. flexella Nyl. L. Mt. D. 61. Peziza flerella Moug. St. Vog. 
1094 (1); Xyl. hysterella Nyl. Classif. 2, p. 200. Apothecia 
nigra minuta oblonga (longit. 0,25 millim. plerumque haud exce- 
dentia), emersa, epithecio profunde rimali plicata vel eodem 
rarius dilatato concava; sporæ oblongæ vel ovoideæ, longit. 
0,004-5 millim., crassit. 0,002-0,0025 millim., hypothecium 
inferne continue nigrum. Gelatina hymenea iodo cœrulescens, 
dein vinose sordide rubens. — Ad ligna abietina cum præcedente, 
sed rarior. lisdem locis, adhuc parcius, adest ejus varietas vires- 
cens, thallo tenui effuso virescente, apotheciis haud raro nonnihil 
majoribus, interdum corrugato - plicata, sporis aliquantulum 
longioribus (0,006-7 millim. , crass. 0,002-0.0035 millim.), 
gelatina hym. iodo vinose rubente , ad truncos putridos abietum. 


III. AGYRIUM ER. pr. p., Nxr. Classif. 2, p. 187. 


1. A. rufum Fr. S. M. 2, p. 232, Moug. St. Vog. 1096, Nyl. L. Mt. 
D. 62; Stictis? rufa Pers. Obs. Myc. 2, p. 14, t. 6, f. 6. Apo- 
thecia rufa, rufo-rubentia vel rufo-fuscentia , rotundata vel 
oblonga planiuscula immarginata demum superficialia (latit. vix 
0,6 millim., sæpius minora), intus fere concolora vel pallida ; 
sporæ ellipsoideæ (interdum vetustiores rufescentes), longit. 
0,010-17 milim., crassit. 0,005-9 millim., paraphyses nullo». 
Gelatina hymenea iodo vinose rubet (præcedente cœrulescentia , 
quam tamen in quadam forma vidi persistentem). — Ad ligna 
abietina indurata, socia Xylographe parallele et Lecideæ pallide, 
in montibus Vogesiacis et Arverniæ passim. 


Trib XVII, — GRAPHIDEI. 


I. GRAPHIS Acn., Nyt. Classif. 2, p. 187. 


Spore in speciebus europæis omnibus iodo e cœruleo obscuratæ , 
gelatina vero hymenea non tincta. Paraphyses graciles, discret: , non 
confertæ. Spermatia recta vel fere recta , mediocria. 


(1) Peziza flexella Fr. S. M. 2, p. 152, nihil clari exprimit; P. salicaria Pers. 
eidem a cel. Fries relata quam maxime differt estque vera Peziza (Desmaz. Cr. Fr. 
éd. 2, 921), sporis oblongo-cylindricis, longit. 0,009-0,015 millim., crassit. 0,002- 
0,0025 millim. 


( 390 ) 

l. Gr. anguina. Üslalia anguina Mont. Ann. Sc. nat. 2, xvin, 
p. 278, Syll. p. 352; Gr. scripta Leight. L. Br. exs. 18 et 19, 
Br. Graph. p. 27, t. 6, f. 17, Opegrapha pulverulenta Sm. 
E. Bot. t. 1754 (ex Leight.); Gr. pulverul. Leight. Exs. 20; 
Graph. p. 31, t. 6, f. 18. Sporæ 4-8"* ellipsoideæ vel oblongæ 
murali- divisæ , longit. 0,056 -60 millim., crassit. 0,017-20 
millim. In Anglia satis frequens videtur ad quercus, fagos etc. 
In Gallia occidentali, ad Cherbourg, lecta est a cl. Le Jolis. 
Affinis est sequenti, a qua non differt nisi sporis. 


2. Gr. seripta Ach. L. U. p. 265, Syn. p. 81, Moug. St. Vog. 650. 
Kerb. S. L. G. p. 281; Opegrapha scripta Ach. Meth. p. 30, 
Duf. in Journ. Phys. 1818, XXIV, p. 225, Fr. L. E. p. 370, 
L. S. exs. 33, 124, Schær. Enum. p. 150, t. 5, f. 5 (excl. var. 
arthonioidea) , L. H. 81, 90, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1281; 
Graphis serpentina Leight. L. Br. exs. 21, 22, Br. Graph. p. 32, 
t.6, f. 19; Opegr. limitata Pers. in Ust. N. Ann. Bot. 1 St., 
p. 90; Op. macrocarpa et O. pulverulenta Pers. ibid. p. 29. 
Spore incolores vel nigrescentes fusiformi-cylindraceæ, longit. 
0,032-50. millim., crassit. 0,008-0,010 millim., loculis trans- 
versis circ. 10. — Ad arbores varias in Gallia frequens, præser- 
tim fagos, carpinos, alnos, fraxinos, quercus etc. Apotheciis 
pulverulentis est var. pulverulenta Ach. Syn. p. 82, Moug. SI. 
Vog. 361 (pr. p. ad serpentinam pertinens), Nyl. L. P. 70 
(fraxinea Ach. l. c.). lisdem rectis parallelis est var. insignior 
RECTA (Hepp Fl. Eur. 46; Opegr. recta Humb. Fl. Frib. p. 51, 
Fr. L. E. p. 314, L. S. exs. 344; Gr. scripta var. cerasi Ach. 
Syn. p. 83; Opegr. cerasi Pers. in Uster. N. Ann. Bot. 5 S4., 
p. 20, DC. Fl. Fr. 2, p. 310, Duf. l.c. p. 224; O. betuligna 
Pers. 1. c. 4 St. p. 31, t. 3, f. 5, Gr. betuligna Ach. L. U. p. 
268, Syn. p. 83; Op. pulverulenta var. cerasi Chev. Fl. Paris. 
p. 938), ad epidermidem corticis cerasi betulæque in Gallia 
rarius; adhue rarior ad ligna (1). Thallo albiori, magis conspi- 
cuo, interdum crassiusculo, evadit var. SERPENTINA (Graphis 


(1) Non confundatur cum Op. cerasi Chev. Journ. phys. 1822, p. 58, Fl. Paris. 
p. 521, quæ est Op. alra var. parallela. Graphis elegans etiam ad betulas raro 
obvenit forma apotheciis vix sulcatis. 


( 396 ) 

serp. Ach. L. U. p. 269, Syn. p. 83; Opegr. Duf. l. c.; Op. 
serpentina et glaucoma Chev. Fl. Paris. p. 538 et 539 [et O. 
pulverulenta pr. p. | ; Op. scripta var. serp. Schær. L. H. 91, 
Enum. p. 151, Fr. l. c., L. S. exs. 313; Op. venosa Pers. in 
Act. Wetter. Ges. 2, p. 15, t. 10, f. 2; Gr. diffracta Leight. Br. 
Graph. p. 39), præcipue ad fagos et castaneas. — In terris exo- 
ticis adest Graphis huie affinis differensque tantum hypothecio 
eliam inferne continue denigratum (ut Gr. dendrilica a Gr. 
Smithii), Gr. assimilis Nyl. in Mus. Par. (a cel. Montagne sub 
nominibus Op. scripta et Op. atra confusa in Hist. Chil. vim , 
p. 183 et 186). 


3. Gr. dendritiea Ach. L. U. p. 271, Syn. p. 83; Opegr. dendri- 
lica Ach. Meth. p. 31, t. 1, f. 10; Sm. E. Bot. t. 1756, Fr. L. E. 
p. 912, Schær. Enum. p. 152, L. H. exs. 585; Arthonia den- 
dritica Duf. Journ. Phys. 1818, p. 206; Platygramme dendri- 
ticum Mey. in Spr. Syst. Veg. 1v, p. 2545; Hymenodecton dendri- 
licum Leight. Br. Gr. p. 4, t. 7, f. 23. Apothecia immersa 
plana plerumque cæsio-pruinosa, divergenter sæpeque radiatim 
ramosa; sporæ oblongo-cylindraceæ, nigrescentes, longit. 
0,022-37 millim., crassit. 0,007-8 millim., loculis transversis 
4-8, hypothecium lateribus infraque continue tenuiter infuscatum. 
— In Gallia ad St-Sever eximie copiosa, in cetera occidentali et 
meridionali minus frequens, jam ad Parisios desinens, mihi ibi 
saltem non obvia. Apotheciis radiatim ad maculas orbiculares 
varie dissectas abeuntibus est var. medusula (Op. medusula Pers. 
in Act. Wetter. Ges. 2, p. 45, t. 10, f. 1, ?, DC: Fl. Fr. 6, p. 
471, Ach. Syn. p. 334, Fr. L. E. p. 312; Arth. obtusangula 
Duf. Journ. Phys. 1818, p. 207), ad St-Sever cum formis typicis 
variis. 


4. Gr. Smithii Leight. Br. Graph. p. 41; Opegrapha scripta Sm. E. 
Bot. t. 1813; Op. dendritica Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 42; Gr. 
inconspicua Fée Ess. p. 39 (saltem pr. p., ex hb. auct.). Hypo- 
thecio infra non infuscato , sed incolore (in sicco albo vel albido, 
ut hymenium) differt a formis similibus (apotheciis minus ramo- 
sis) præcedentis. — Ad castaneas , fraxinos , tilias etc. in Gallia 
occidentali haud rara videtur. 


6. Gr. 


( 397 ) 


5. Gr. Lyellii Ach. Syn. p. 85; Opegr. Lyellii Sm. E. Bot. t. 1876, 


Fr. L. E. p. 313 (excl. syn. E. Bot. 1813), Schær. Enum. p. 
152; Platygramme Mey. in Spreng. Syst. Veg. 1v, p. 255; Chio- 
grapha Lyellii Leight. Br. Graph. p. 44, t. 1, f. 24; Arthonia 
marginata Duf. 1. c. p. 205. Apothecia plana cæsio-pruinosa, 
margine thallino crassiusculo albo cincta; simplieiora quam in 
Gr. dendritica; spor: loculis 6, hypothecium fusco-brunneum. 
— Prope St-Sever ad quercus aud rara. 


elegams Ach. Syn. p. 85, Nyl. L. P. 69; Opegr. elegans Sm. 
E. Bot. t. 1812, Fr. L. E. p. 310, Schær. Enum. p. 132, L. H. 
215, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 42; Aulacographa elegans Leight. 
Br. Graph. p. 45, t. 7, f. 26, L. Br. exs. 685; Opegrapha sulcata 
Pers. in Moug. St. Vog. 360, DC. F1. Fr. 6, p. 171, Duf. l. c., 
p. 223. Apothecia prominula atra nuda, rectiuscula vel parum 
flexuosa elongata , vetustiora utrinque 3-sulcata , epithecio rimi- 
formi; spor:e incolores (raro fuscescentes) cylindraceo-fusifor- 
mes, longit. 0,040-54 millim., crassit. 0,007-0,010 millim., 
loculis fere 10 transversis ellipsoideis, hypothecium infra medio 
fusco-brunneum. — Præcipue ad Ilicem, in Gallia passim ; etiam 
in Vogesis (Mougeot). 


II. OPEGRAPHA Acn., Nyt. Classif. 2, p. 188. 


Apothecia atra, quibusdam interdum albo-vel viridi-suffusa ; sporæ 
81 in thecis. 


1. ©. Iyneea Borr. in Hook. Br. Fl. 2, p. 144, Schær. Enum. p. 


1 


158, Nyl. L. P. 71; Lichen lynceus Sm. E. Bot. t. 809; Lecidea 
lyncea Ach. Meth. p. 52; Arthonia lyncea Ach. L. U. p. 141, 
Syn. p. 1, Moug. St. Vog. 1158, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 880; 
Lecanactis Eschw. Syst. Lich. p. 14, Fr. L. E. p. 315, L. S. 
exs. 313, Leight. Br. Graph. p. 41, t. 1, f. 25; Op. cæsia DC. 
Fl. Fr..2, p. 309 (1), Duf. Journ. Phys. 1818 , xxxvii , p. 212. 
Chev. Fl. Par. p. 531. Thallus effusus albus chrysogonimicus , 


(1) Vix Ach. L. U. p. 255, qu: identica videtur cum Op. varia forma notha apo- 


DD. OY 


( 398 ) 

apothecia oblonga planiuscula cæsiopruinosa , intus nigra ; 
sporæ incolores fusiformes 3-7-septatæ, longit. 0,023-31 
millim., crassit. 0,003-0,0045 millim., hypothecium infra cras- 
sum denigratum. — Ad quercus annosas in sylvis Galli: haud 
rara. Cf. Lecideam amylaceam. Lecanactis Ricasolii Mass. Ric. 
p. 93 vix differt. — Spilomium Graphideorum dixi (Nyl. L. P. 
12) fungillum uredineum, e sporis minutis nigris constitutum , 
apothecia hujus (et aliorum Graphideorum) occupans destruens- 
que ( Lecanactis lyncea var. spilomatica Fr. L. E. p. 316; 
Spiloma melaleucum Ach. Syn. p. 2, Schær. Enum. p. 244 ; 
Coniocarpon nigrum DC. Fl. Fr. 2, p. 324; Spiloma nigrum 
Jorr., Hook. Br. Fl. 2, p. 166, E. Bot. 2016, 2077). 

2. €. grumulesa Duf. Journ. Phys 1818, xxxvi, p. 214; Leca- 
nactis grumulosa Fr. L. E. p. 315, DR. Alger. p. 281, Zw. 
Exs. 14%; Op. varia var. calcarea Schær. Enum. p. 214 (pr. 
max. p.). Thallus albus, superficie fere farinaceus, sæpius cras- 
siusculus, apothecia cæsiopruinosa lanceolata vel difformia, 
normaliter marginata , intus nigra; sporæ oblongo-fusiformes 
o-septat:e , longit. 0,011-17 millim., crassit. 0,003-4 millim. — 
In Gallia, præsertim meridionali (et ibi haud raro solis apothe- 
ciis, ut videtur, supra thallum Dirinæ repandeæ) et in occidentali 
usque ad Rothomagum (Le Prevost). In Algeria, præter typum, 
tres offert varietates : 1) DIRINARIA Nyl. Alger. p. 334, apotheciis 
supra Dirinam repandam (Ceratoniæ Fr.), ad radices denudatas 
Ghameropis humilis prope Oran (Balansa), difformibus, ex orbi- 
culari oblongis , margine tenui repando-flexuoso, epithecio plano 
aut convexo, sepe pruinoso; 2) PLATYCARPA Nyl. ibid., thallo 
crasso (usque ad 2-5 millim.) corrugato (an proprio ?), apotheciis 
adpressis pruinosis difformibus ambitu flexuoso-crispatis, immar- 
ginatis vel margine tenui obsoleto, ad saxa calcarea etiam prope 
Oran occurens (Balansà). — Species hæcce differt ab Op. varia 
var. elevata (DC. Fl. Fr. 5, p. 169) Nyl. Alger. p. 334 apothe- 
ciis intus nigris sporisque minoribus. Cl. Balansa adhuc varie- 
latem 3) ARTHONIOIDEAM (1) insignem legit prope Oran Algerie, 


(1) A D. Balansa distributa fuit sub nomine Op. Duriæi, a qua mox differt thallo 
fere farinoso, continuo , et hypothecio infra nigro, preter epithecii differentiam mox 


evidentem. 


( 399 ) 
apotheciis pruinosis innatis planis, difformiter lobatis, sat parvis, 
supra lapides calcareos nascens, thallo cretaceo tenuisculo; vix 
propria species , quamvis a typo haud parum recedens facieque 
siepe quodammodo Arthoniæ pruinose. 


3. ©. lutulenta Nyl. Classif. 2, p. 201. Thallus opacus sordide 
rufescens effusus, satis tenuis, fere leprosus, integrior rimose 
diffractus, apothecia atra nuda superficialia ellipsoidea vel 
oblongo-difformia, crasse marginata, epithecio in vetustioribus 
dilatato-concaviusculo vel plano, in junioribus rimiformi, intus 
nigricantia; sporæ oblongæ 3-septatæ, longit. 0,015-18 millim., 
crassit. 0,006-7 millim., hypothecium erasse nigrum, paraphyses 
discrete. Gelatina hymenea partim cœrulescens, partim vinose 
fulvescens. — Ad lavam prope Agde Galli: meridionalis, loco 
vicino ubi O. endoleuca. Affinis O. grumulose. 


4. ©. endoleuca. Op. enleroleuca Nyl. Coll. G. m. Pyr. p. 14 
(errore, nam nom. hoc jam ab Ach. alii datum). Thallus tenuis 
albus, apothecia superficialia lineari-lanceolata persistenter 
marginata, epithecio concaviusculo albo-suffuso , intus albida; 
sporæ oblongo-ovoideæ 3-septatæ, longit. 0,015-16 millim., 
crassit. 0,005-6 millim., hypothecium dilute rufescens, lateribus 
(margine) modo denigratum. Gelatina hymenea iodo cœrulee 
tincta. — Ad cimentum muri prope Agde, versus pharum. Op. 
Durici est affinis, sed apotheciis aliis. 


5. ©. monspeliensis Nyl. in hb. Dun. et Planch. 1852, Classif. 2, 
p. 201. Apothecia oblongo-difformia, epithecio rimiformi , 
sæpe 2-3 aggregata, raro furcato-divisa; sporæ fuscæ oblongæ 
vel oblongo-ovoideæ, longit. 0,014-16 millim., crassit. 0,007 
millim., paraphyses discret? , hypothecium atrum. Gelatina 
hymenea iodo vinose rubens. — Prope Monspelium frequens, 
parasitice supra Lecanoram cineream var. calcaream vigens. 


6. ©. anomen n. sp. Apothecia superficialia nigra opaca , linearia 
vel varie corrugato-difformia , siepe conglomerata , valde irregu- 
laria, epithecio plerumque concavo, marginibus satis crassis ; 
sporæ incolores oblongæ 3-septatæ , longit. 0,023-26 millim., 
crassit. 0,007-9 millim. , paraphyses crassiusculæ , hypothecium 
infra fusco-nigrum. Gelatina hymenea iodo vinose rubens, præ- 


( 400 ) 
cedente cœrulescentia levi. — Ad corticem Abietis pectinata , 
parasita thalli « Variolarie amare », in sylva montis Capucini 
prope Mont-Dore. Externe facie fere Pseudographidis elatine , 
sed magis inquinans superficialisque, potius in memoriam revo- 
cans « Lichenem simplicem » Dav. Thallus nullus visus (1). 


7. €. opaca Nyl. Coll. G. m. Pyr. p. 12. Thallus opacus fuscus 
rimoso-areolatus, apothecia parva innata ellipsoidea vel non- 
nihil difformia, epithecio primum rimiformi, dein dilatato con- 
caviusculo, intus nigricantia; spor:e oblongo-ovoideæ 3-septatæ. | 
longit. 0,012-17 millim., crassit. 0,005-6 millim., hypothecium | 
crasse nigrum (infra, ut lateribus). Gelatina hymenea iodo (e le- 
vissime cerulescente) dilute vinose rubens.— Prope Monspelium, 
juxta predium Cambouse, ad lapides caleareos simul cum Verru- | 
caria areolata, cui obiter visa simillima. Affinis videtur Op. | 


t] . * ~ . LI L 
herpetice. Spermatia recta longit. 0,004-5 millim., crassit. | 
[ 
0,001, conceptaculis haud raro in marginibus apotheciorum i 
L 

inclusis. 


8. ©. Prostii. Hysterium Prostii Dub. B. Gall. p. 119, Moug. St. 
Vog. 1185. Subsimilis externe Op. varie var. signale. Sporæ | 
fusce in thecis copiosis, oblongæ vel fusiformi -ellipsoideæ , 
longit. 0,015-20 millim,; crassit. 0,005-7 millim., paraphyses 
satis graciles parciusculæ, hypothecium nigrum. Gelatina hymenea 
iodo vinose fulvescens. — In Gallia ad corticem Mali rara, ut 


videtur (Prost, Roussel etc.). Potius natur: lichenosæ sit quam 
fungosæ. ^ 


9. ©. varia Pers. in Ust. N. Aun. Bot. 4 St., p. 30, Fr. L. E. p. 364, 
Scheer. Enum. p. 156 (excl. var. calcarea), DR. Alger. p. 218, 
Leight. Br. Graph. p. 14. Epithecio plus minus dilatato (præ- 
sertim medio) , sæpe planiusculo differt a sequentibus affinibus. 
Sporæ oblongo-fusiformes 3-5-septatæ, longit. 0,015-30 millim., 
crassit. 0,005-7 millim., interdum infuscatæ. Spermatia recta. 
— Vulgaris in Gallia tota, sylvatica et campestri; nec in Algeria 


(1) Zwackhia involuta Kcrb. S. L. G. p. 286 species est Opegrapha generis satis 
affinis quoad faciem apotheciorum , sed sporis ut in Op. rubella Moug. Apothecia 
magis regularia , licet quoque diversiformia. 


( 401 ) 
desideratur. Ad cortices in primis obvenit, sed etiam, licet rarius, 
ad ligna et lapides. Plurimas offert varietates, inter quas hic 
sequentes notemus primarias, ceteras minoris momenti subsu- 
mentes : 1) typica, si placet, woTHA Fr. l. c., L. S. exs. 190 
(Op. notha Ach. Meth. p. 17, DC. Fl. Fr. 2, p. 310, Sm. E. Bot. 
t. 1890, Duf. Journ. Phys. 1818, p. 212, Moug. St. Vog. 851, 
Leight. L. Br. exs. 66, Br. Graph. p. 45, t. 5, f. 95 Op. liche- 
noides Pers. l. c. p. 305 Op. varia var. lichenoides Schær. Enum. 
p. 156, £L. H. 282; Op. gibberulosa Ach. L. U. p. 142), apothe- 
ciis oblongis planiusculis; hæc iis albopruinosis, qualis ad ulmos 
vetustiores frequenter adest, data est in Nyl. L. P. 15 (nigrocæsia 
Chev. Par. p. 535. lisdem magis elongatis, epithecio itidem pla- 
niusculo, exstat 2) var. siGNATA Fr. L. E. p. 305, L. S. exs. 82, 
Scheer. Enum. p. 157, Nyl. L. P. 76, 11 (chroolepo inquinata) 
(Op. signata DC. Fl. Fr. 2, p. 310, Ach. L. U. p. 261; Op. 
notha var. signata Ach. Syn. p. 76, Moug. St. Vog. 556; Op. 
hebraica Duf. in Journ. Phys. 1818, p. 218); at nimis facile 
obit vel in præcedentem vel in diaphoram. Analoga forms nothe, 
sed apotheciis oblongis vel lanceolato-ellipticis marginibus pro- 
minulis , sæpe conniventibus, est 3) var. PuLICARIS Fr. L. E. 
p. 364, L. S. exs. 188 , Schær. Enum. p. 156, L. H. 97, 518, 
220 , Leight. Br. Graph. p. 44, t. 5, f. 9, Zw. Exs. 5 A (Op 
vulvella Ach.. Meth. p. 19, t. 1, f. 9, L. U. p. 251, Syn. p. 11, 
DC. F1. Fr. 6, p. 169, Duf. L c. p. 214, Nyl. L. P. 73 [s. varia] 
et 14 [lutescens Ach.]; Op. pellicula Duf. 1. c.; Op. versiformis 
Chev. [lignicola] in Journ. Phys. 1822, p. 38); Op. phea Ach. 
L. U. p. 255, Syn. p. 18, Fr. L. S. 188 transitum ad sequentem 
sistit, æque ac Nyl. L. P. 16 ad pulicarem transit. Analoga 
pulicari, sed apotheciis plerumque majoribus, longioribus et 
sepe trifurcis, marginibus persistentibus, epithecio plano vel 
concaviusculo, est 4) var. niAPHORA Fr. L. E. p. 365, L. S. exs. 
189, Schær. Enum. p. 151, L. H. 98, 519, Leight. Br. Graph. 
p. 15 (Op. diaphora Ach. Meth. p. 19, L. U. p. 254, DC. FI. Fr. 
6, p. 1705 Op. tridens Ach. L. U. p. 263, Syn. p. 19; Op. varia 
var. tridens Scheer. Enum. p. 158, L. H. 98, 519, Leight. Br. 
Graph. p. 16; Op. gregaria Ach. L. U. p. 252, Syn. p. 338; 
Op. signata var. tigrina Ach. L. U. p. 202, Syn. p. 11; Op. 
varia var. tigrina Schær. Enum. p. 151, Leight. Br. Graph. 


10. ©. 


( 402 ) 

p. 16, t. 5, f. 95 Op. argillicola Dub. B. Gall. p. 641); eadem 
apotheciis albo-pruinosis : elevata (DC. Fl. Fr. 6, p. 169) Nyl. 
Alger. p. 334. Form: saxicole , przsertim calcicolæ, dein 
omnium harum varietatum (Op. zonata Korb. L. sel. 18 varietati 
nothæ proxime accedit) obveniunt, sed rarius. 5) var. SAPROPHILA 
(Op. saprophila Nyl. Classif. 2, p. 201), ad ligna vetusta abietina 
sicca Vogesorum observata a cel. Mougeot , apotheciis erumpen- 
tibus, interdum pruina flavida suffusis, epithecio primum rimi- 
formi, deinde deplanato, sporis fuscis fusiformibus 3-septatis, 
longit. 0,016-21 millim., crassit. 0,006-8 millim. ; hæc varietas 
lignicola accedit ad diaphoram (vel Op. variam v. chlorinam 
Scheer. Enum. p. 151, L. H. 519). 6) var. niuaLIs Fr. L. E. p. 
365, L. S. exs. 31, Schær. Enum. p. 151 (Op. rimalis Ach. 
L. U. p. 260, Syn. p. 11; Op. rimicolu Chev. Fl. Paris. p. 5271 
[et var. nigrata apotheciis paullo brevioribus]; Op. diffusa ejusd. 
ibid. p. 534; Op. herbarum Mont. in Arch. Bot. 2, p. 302, 
t. 15, f. 1, Syll. p. 350, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 85; Op. betulina 
Sm. E. Bot. t. 2284 (excl. syn.); Op. Tnrneri Leight. Br. Graph. 
p. 17, t. 5, f. 10), apotheciis linearibus elongatis , saepius non- 
nihil flexis, epithecio plurimis angustato , aliis medio dilatato , 
ad cortices obveniens in Gallia satis frequenter, raro ad ligna; 
hæc facie externa sæpe ad Op. atram vergit (1). 


rupestris Pers. in Uster. N. Ann. Bot. 5 St., p. 20, Leight. 
Br. Graph. p. 41, t. 5, f. 5; Op. Persoonii Ach. L. U. p. 246, 
Syn. p. 115 Op. saxatilis Scheer. Enum. p. 159, L. H. 94; Op. 
varia f. saxicola Nyl. L. P. 145. Thallus parcus cinerascens 
effusus, sæpius vix ullus, apothecia plerumque sat parva gre- 
garia oblonga vel breviter oblonga, haud raro innata, opaca, 
marginibus tumidis, epithecio angusto intruso ; sporæ oblongo- 
ovoideæ 3-seplat:e utroque apice obtusæ (altero paullo crassiore), 
longit. 0,018-25 millim., crassit. circa 0,007 millim., para- 


(1) Ad hane speciem pertinent plures adhue Opegraphæ Chevalerianæ , quarum 
tantum citem eas quarum typos vidi in Museo Parisiensi (missos a cel. W. P. Schim- 
per) et in hb Lenormand. Op. minuta Chev. Fl. Par. p. 552 est var. pulicaris 
parva, facie Opegraphæ lentiginosæ; ad eandem varietatem communem referendæ 
sunt Op. geographica, squalida et versiformis; ad var. notham Op. concentrica 


Chev. 


. ( 403 ) 


physes non distinctæ, hypothecium crasse nigrum. Gelatina 
hymenea iodo vinoso rubens (aliquando juxta hypothecium paullo 
ccerulescens). — Ad lapides calcareos murorum in Gallia rarius. 
Extus facie est fere Lichenis simplicis Dav., vix autem propria 
species, sed potius forma muralis depauperata Opegraphe varie, 
cui adhue arctius (forma etiam sporarum) convenit subsimilis. 


" 0- saxamILIS DC. Fl. Fr. 2, p. 312, Leight. Br. Graph. p. 9, t. 5, 
t. 9; Op. calcarea Ach. L. U. p. 270, Syn. p. 125 Op. saxicola 
Ach. Syn. p. 12; Op. lithyrga Moug. St. Vog. 856 (Tul. Mém. 
Lich. t. 2, f. 9-12) Thallus tenuis albus, cinerascens vel fu- 
scescens, aut nullus visibilis, apothecia prominula oblonga vel 
oblongo-linearia , plerumque 2-5 agglomerato-congesta et non- 
nihil contorta, rarius discreta recta, sparsa; sporæ fusiformi- 
oblongæ (demum fuscescentes) 3-5-septatæ, longit. circ. 0,027 
millim. , crassit. 0,007 millim. Gelatina hymenea iodo vinose 
rubens. — Ad saxa calcarea prope Bigorre Pyrenæorum, in 
Cebennis (Prost) et ad muros Argentorati (D" Mougeot). Rima 
epithecii utroque apice lirellæ pertensa, nec ibi marginata. Sporis 
utroque apice nonnihil attenuatis præcipue distinguitur ab Op. 
rupestri. 


41. ©. atra Pers. in Uster. N. Ann. Bot. 1 St., p. 30, t. 1, f. 2C, 
DC. Fl. Fr. 2, p. 310, Duf. in Journ. Phys. 1818 , p. 224 , Fr. 
L. E. p. 366 pr. p., DR. Alger. p. 280, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 
as abeisht. Dr. Graph. p. 48, 1. 5. f 14, Nyl. L. P..443; Op. 
denigrata Ach. L. U. p. 259, Moug. St. Vog. 469; Op. steno- 
carpa var. Ach. Syn. p. 75; Fr. L. S. exs. 65; Op. atra var. 
denigrata Schær. Enum. p. 153, L. H. 461 (1). Thallus hypo- 
phlæodes, raro epiphlæodes, maculas albas vel albidas eflingens, 
apothecia superficialia gracilia elongata flexuosa vel ramosa, 
interdum intricato-contexta, epithecio rimiformi; s por: oblongo- 
ovoideæ 3-septatæ, longit. 0,014-17 millim., crassit. 0,004-6 
millim., vel paullo majores, paraphyses sæpius non distinctæ. — 


(1) Hue plurima nomina Chevalieri referenda, ut : Op. atra Chev. Par. p. 522 
(c. var. splendida) , stenocarpa p. 526, coryli p. 521, tiliacea p. 522, gigantea 
p. 525, approximata p. 526. Op. cerasi ibid. p 521 forma est apotheciis interdum 


rectiusculis. 
* 


( 404 ) y 
Frequentissima est in Gallia ad cortices læves vel leviores (ubi 
thallo fere effuso albo, subfarinoso, ad platanos' formam plata- 
noidem Del. in occidentali offert), rarius ad ligna aut saxa cal- 
carea vel muros (Op. Chevalieri Leight. Br. Graph. p. 10, L. 
Br. exs. 615 Op. lithyrga Ach. L. U. p. 241, Syn. p. 12 pr. p.). 
Apotheciis epithecium facile deplanatum exhibentibus abit in 
varietatem HAPALEAM (Op. hapalea Ach. Syn. p. 19; Op. steno- 
carpa var. hapalea Ach. L. U. p. 267; Op. depressa Ach, L. U. 
p. 262; Op. rimosa DC. Fl. Fr. 2, p. 312, Duf. Journ. Phys. 
1818, p. 215; Op. atra Moug. St. Vog. 649 ; Op. atra var. abbre- 
viata Fr. E. E. p. 367 pr. p.; Op. atra var. bullata Schr. L. H. 
586 (1) ), ad juglandes præsertim obvia. 


12. ©. lentiginosa Lyell, Leight. Br. Graph. p. 26, t. 6, f. 16. 
Thallus vix ullus, modo macula indicatus alba epidermidis ad 
corticem , cui adnascitur, linea obscura limitata, apothecia 
parva nigra oblonga vel oblongo-linearia recta simplicia, epithecio 
rimiformi; sporæ fusce ovoideæ uniseptatæ (loco septi sepe 
pauxillum constrictæ), longit. 0,011-16 millim., crassit. 0,006-7 
millim., paraphyses non distincte, hypothecium infra satis crasse 
nigrum. Gelatina hymenea iodo dilute vel vix ecrulescens, pro- 
toplasma thecarum vinose rubens. — Ad corticem prope Fougères 
Galliæ occidentalis (hb. Lenorm.). (Ad fagos et ilices Anglie , ex 
Leight. 1. c.). Affinis est Op. atre , sed spore fere Arthoniæ vel 
Melanothece. Apothecia majora longit. 0,5 millim., crassit. 0,18 
millim. , subsimilia sæpe iis Op. minutæ Chev. (Etiam in Guyana 
gallica adest). 


13. ©. vulgata Ach. Meth. p. 20, L. U. p. 255, Syn. p. 12, Sm. 
E. Bot. t. A814 , Fr. L. S. exs. 280, Leight. Br. Graph. p. 2, 
t. 5, f. 135 Op. atra var. vulgata Schær. Enum. p. 154, L. H. 
516 ; Op. alra var. stenocarpa Fr. L. E. p. 367 pr. p., Tuck. 
Exs. 155 Op. filicina Mont. Cub. p. 184, t. 9, f. 1, Syll. p. 350 


(1) Huc pertinent Chevalieri Op. atra var. dubia in Fl. Par. p. 522, Op. gibba et 
crustacea ibid. p. 595. — Addatur hic obiter, thecas in Op. atra esse, ut in Artho- 
niis, pyriformes, pariete superne incrassato, unde observatori superficiali vel in rebus 
microscopicis parum versato sporis cavitatem earum non repleri apparere possit ; nam 
cavitas hæcce fundum (verticem) thecæ non astingit. 


14. ©. 


( 405 ) 
(foliicola). Affinis atre, sed thallus effusus, sepe rufescens vel 
obsoletus, apothecia plerumque minora nonnihil divaricatim 
divisa, sporis fusiformibus plerumque 5-septatis (rarius septis 
3 aut 7), longit. 0,015-20 millim., crassit. 0,003-4 millim.; 
spermatiis curvulis. — Ad cortices in Gallia et Algeria (ibi ad 
Rhuem) rarius. Facile transit in varietatem apotheciis sæpe paullo 
majoribus et distinctius radiatim ramosis, qux 1) SIDERELLA 
dicenda, Nyl.. L. P. 78 (Op. siderella Ach. Meth. p. 25, L. U. 
p. 256, Syn. p. 19; Op. atra var. stenocarpa Schær. Enum. 
p. 153, L. H. 93; Op. rufescens Pers. in Ust. N. Ann. Bot. 1 
St., p. 29, DC. Fl. Fr. 2, p. 311, Duf. Journ. Phys. 1818 , p. 
220; Op. acervulata ejusd. ibid. (1)), frequentissima in Gallia 
ad cortices plurimos, in primis æsculi, aceris, ulmi et fagi, raro 
saxicola. Op. reticulata Chev. Paris. p. 525 formam ejus sistit 
ad æsculos vigentem thallo albo subfarinoso , interdum determi- 
nato (analoga fere ut platanoides Del. est. O. atræ). Dein notanda 
est. var. STERIZA Nyl. L. P. 144 (Op. lithyrga var. steriza Ach. 
Syn. p. 12) thallo nullo vel vix ullo, apotheciis teretibus 
elongatis, flexuosis et plerumque 3-4 agglomerato - congestis , 
opacis, epithecio rimiformi, intus (hymenio) obscuris, sporis 
8" incoloribus 3-septatis, longit. 0,018-25 millim., crassit. 
0,004-5 millim., paraphysibus discretis , hypothecio denigrato ; 
gelatina hymenea iodo vinose rubet (præcedente sepissime cœru- 
lescentia distincta). Ad saxa arenario-silacea sylvæ Fontainebleau, 


locis subumbrosis , una cum Lecidea premnea , satis frequens est 
hiec varietas. 


rubella Moug. St. Vog. 648 (non Pers.); Op. siderella Ach. ? 
Leight. Br. Graph. p. 24, t. 6, f. 14; Op. rufescens var. side- 
rella Schær. L. H. 96 pr. p.; Op. taxicola Leight. l. c. p. 25, 
t. 6, f. 15. Thallus tenuis dilute rufescens, plus minus deter- 
minatus, vel obsoletus, apothecia parva basi innata oblonga vel 
linearia, recta vel curvula , rarius furcato-divisa , epithecio rimi- 
formi; sporæ incolores vel aliquando fuscescentes elongato- 
fusiformes, plerumque 13-septate , longit. 0,050-55 millim., 


(1) Hujus varietatis sunt Chevalieranæ Op. rufescens, centrifuga, asteroma , me- 


dusula , 


phrygia , ex speciminibus ipsius. 


( 406 ) 
crassit. 0,007 millim., paraphyses graciles sat parcæ et non 
regulares. Gelatina hymenea iodo vinose rubens. — Ad Abietem 
pectinatam ain Vogesis lecta a cel. Mougeot. (Ad fagum in Anglia 
et taxum ex Leight. ll. ec.). Facile cum sequente confunditur. 


. herpetiea Ach. Meth. p. 23, L. U. p. 248, Syn. p. 12 , DC. 


Fl. Fr. 2, p. 309, Duf. Journ. Phys. 1818, ,xxxvn , p. 216, 
Moug. St. Vog. 555, Fr. L. E. p. 368, L. S. exs. 34 et 91, 
Schær. Enum. p. 155 (excl. var. siderella), L. H. 95 et 281, 
Leight. Br. Graph. p. 19, t. 5, f. 12, Hepp Fl. Eur. 47; Op. 
rubella Pers. in Uster. N. Ann. Bot. 1 St. p. 31, DC. Fl. Fr. 2, 
p. 309, Duf. 1. c. (et punctulata ejusd. p. 217) ; O. herpetica var. 
rubella Scheer. Enum. l. c., L. H. 955 Op. bullata DC. Fl. Fr. 
p- 307; Op. atra var. dispersa Schær. L. H. 633. Thallus 
sepius hypophlæodes, epidermidem rimose disrumpens, plus 
minus distincte determinatus vel effusus, apothecia innata bre- 
viuscula oblongo-elliptiea vel linearia, raro furcatim divisa, 
epithecio anguste rimiformi, sepe depressa; sporæ (interdum 
fuscescentes) fusiformes 3-septatæ vel simplices , longit. 0,07-27 
millim., crassit. 0,004-5 millim. Gelatina hymenea iodo vinose 
rubens. In Nyl. L. P. 80 forma adest maculata thallo evanescente 
maculatim apothecium singulum modo cingente; ibid. 81 (ad 
acera) forma diminuta typi. — Speciem sistit in Gallia frequen- 
tissimam , in plurimis arboribus vigentem (fraxinos vero fere 
omnium præferentem) ; coniferas autem fugere videtur. Raro ad 
lapides calcareos occurrit (ex. gr. ad St-Cloud prope Parisios), 
thallo obliterato ; (thallo. tenui cinerascente distincto continuo, 
obscure limitato, apotheciis diminutis, sporis longit. 0,023-28 
millim. , crassit. 0,004-5 millim., hypothecio infra tenuiter 
fuscescente, formam exhibet hujus saxicolam peculiarem ad saxa 
calcareo-silaceo Angli: obviam, quæ est Platygramma Hutchin- 
sie Leight: L. Br. exs. 130, Br. Graph. p. 49, t. 7, f. 28). 
Varietates præcipuæ sunt: 1) ruscaTA Schær. Euum. p. 156,  ' 1 
Nyl. L. P. 19 (Op. fuliginosa Pers. in Ann. Wetter. Ges. 2, p. i 
15, Ach. L. U. p. 250; Op. herpetica var. fulig. Ach. Syn. 

p.13; Op. picea Pers. l. c. p. 44), ad fraxinos et fagos, thallo 

fuscescente vel fusco-fuliginoso ; 2) ALBICANS, ad truncum Populi 

italie saltem prope Parisios obveniens, rarius ad acera, thallo 


( 407 ) 

albicante vel albido - cinerascente ; 3) SUBOCELLATA Ach. Syn. 
l. c., Scheer. Enum. l. c., L. H. 281, Nyl. L. P. 82, ad fraxinos, 
castaneas et alias quasdam arbores, apotheciis albo-vel albido- 
marginatis ; 4) pivisA Leight. Br. Graph. p. 21 et 22, ad corylos 
et castaneas in Gallia passim , (in Anglia ad fraxinos et betulas) , 
apotheciis substellatim furcato-divisis, thallo sepe fere evane- 
scente , (huc etiam Op. rubida Chev. et crucianella Chev. et Op. 
rufescens var. siderella Schær. L. H. 96 pr. p.). — Spermatia 
hujus speciei recta , longit. fere 0,005 millim. 


16. ©. Duriæi Mont. in DR. Alger. p. 279, t. 18, f. 1. Thallus 
albus cretaceus vel albidus satis tenuis determinatus , rimulosus , 
apothecia innata nigra albo-suffusa, singulum in areola thallina 
undique rimose discissa insidens , linearia flexuoso-plicata , epi- 
thecio rimiformi denudato, intus albida; sporæ fusiformes 3- 
septatæ, longit. 0,024-25 millim., crassit. 0,007-8 millim., 
paraphyses bene regulares. Gelatina hymenea iodo vinose rubens. 
— Ad Alger supra lapides calcareos. Apotheciis contortis mox 
distat ab Op. endoleuca, et habitu potius Lecanoram calcaream 
f. phlyctiformem monspeliensem quodammodo refert. 


17. 0. stictien Nyl. in Lich. Alger. p. 315; Lecanactis stictica DR. 
et Mont. Fl. Alger. p. 282, t. 18, f. 2. Thallus albus tenuis 
satis determinatus, fere farinosus, continuus, apothecia super- 
ficialia conferta , opaca, parva , rotundata vel oblonga, epithecio 
plano vel concaviusculo, margine demum obsoleto, intus hymenio 
albido ; sporæ incolores fusiformes 7-septatze , longit. 0,019-26 
millim., crassit. 0,003-5 millim., paraphyses non bene distincti», 
hypothecium infra crasse nigrum. Gelatina hymenea iodo vinose 
rubens (interdum præcedente versus hypothecium ccerulescentia 
evanida). — Ad truncum vetustum suberis in Algeria, La Calle, 
lecta a cel. Durieu. Vergit versus Platygraphas, sed forma apo- 
theciorum est opegraphina. 


IIT. PLATYGRAPHA Nr. Classif. 2, p. 188. 


Apothecia nigra vel nigricantia a thallo (plurimis parum) marginata , 
planiuscula, simplicia vel paucis divisa; sporæ 8"* fusiformes. Sper- 
matia curvatula aut recta. 


( 408 ) 

Il. PI. albocineta. Opegrapha albocincla Nyl. Alger. p. 335. Thal- 
lus albus vel albidus tenuis satis determinatus, apothecia 
elevatiuseula (ab eodem lateribus cincta) fusco-nigra opaca, 
oblonga vel lobato-difformia, intus hymenio cinerascente ; sporæ 
fusiformes, longit. 0,025-28 millim. , crassit. 0,005-6 millim. , 
paraphyses discrete gracilescentes, hypothecium tenuiter fu- 
scescens. Gelatina hymenea iodo vinose rubens (præcedente cœru- 
lescentia levi). — Ad truncum Cham«eropis prope Oran Algeriæ 
detecta a Dre Balansa. In thallo ejus adsunt spermogonia concep- 
taculis punctiformibus nigris, spermatiis arcuatis, longit. 0,006 
millim., crassit. haud 0,001 millim. Huic accedit « Chiodecton 
paradoxum » Fée, ad corticem Crotonis cascarille obvium, sed 
differt apotheciis magis rotundatis et dirinoideis, distinctius mar- 
ginatis, epithecio omnino plano, thallo effuso. 


2. PI. perielea. Parmelia periclea Ach. Meth. p. 156, Lecanora 

periclea et var. pinicola Ach. L. U. p. 555, Syn. p. 150 (non 
p exigua) ; Lecidea dolosa Fr. L. E. p. 337 (Whlnb. ex descr., 
non ex specim. in Mus. Par.), L. S. exs. 66; Schismatomma 
dolosum Flot., Mass. Ric. p. 56, f. 105; Lecidea abietina Schær. 
Enum. p. 126 (non Ach.), L. H. exs. 313; Biatora abietina 
Næg. in Hepp FI. Eur. 140. Apothecia depressa nigra opaca 
rotundata vel oblonga , interdum nonnihil flexa ; sporæ anguste 
fusiformes, sæpe curvatæ , 3-septatæ, longit. 0,033-45 millim., 
crassit. 0,003-4 millim. — Ad corticem abietis in Gallia rara , in 
Vogesis (Mougeot), in Arvernia. Thallus valde tenuis chrysogo- 
nidia (saltem interdum) continet (1). 


3. PI. rimata. Schismatomma dolosum var. rimatum Flot. L. exs. 
438 B (ex Zw. in litt.) ; Chiodecton graphidioides Leight. ‘Br. 
Graph. p. 51, t. 7, f. 29. Thallus tenuis albidus verruculosus , 
apothecia in verruculis impressa nigra difformia vel angustiora 
linearia paullum ramose divisa plana inæqualia; spore ut in 


(1) Spermogonia hujus sistunt Pyrenotheam sliclicam Fr. L, S. exs. 22. PL. ri- 
malam in hb. Lenorm. vidi sub nomine « Opegr. Ricasolii » Garov., addito « Op. 
vulgatae var. arthonioideæ » Næg. Est genus Platygrapha precipue exoticum , nam 
e speciebus ejus cognitis 11 solum 5 sunt europeæ, quarum tertia (PI. dirinella Ny.) 
in Hispania ad Ceratoniam lecta fuit a cel. L. Dufour ( ex hb. Lenorm.). 


( 409 ) 
procedente , longit. 0,024-54 millim. , crassit. 0,003-4 millim. 
vel parum angustiora. Gelatina hymenea iodo cœrulescit, dein 
vinose rubescens. — Ad tiliam prope Falaise lecta fuit a cel. de 
Brébisson, et à me ad quercum prope St-Sever (in Lusitania a 
D. Welwitsch). Spermatia curvatula ,-longit. 0,004-5 millim. 


IV. STIGMATIDIUM Mey. emend. defin. , Nvr. Classif. 2 , p. 188 (1). 


1. St. erassum Dub. B. Gall. p. 643, Moug. St. Vog. 955; Opegr. 
crassa DC. Fl. Fr. 2, p. 312, Scheer. Enum. p. 159 (excl. synon. 
E. Bot. t. 2454 (2), L. H. 587; Arthonia crassa Duf. Journ. 
Phys. 1818, rxxxvir, p. 208 ; Sagedia crassa Mass. Ric. p. 159, 
f. 308; Lichen obscurus Sm. E. Bot. t. 1152; Stigmatidium 
obscurnm Spr. S. Veg. 1v, p. 243, Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 391; 
Porina aggregata et taxicola Ach. Syn. p. 112 et 1135 Sagedia 
aggregata Vr. L. E. p. 416, DR. Alger. p. 281, Leight. Ang. 
Lich. p. 24, t. 8, f. 1. Apothecia punctiformia vel linearia. — 
Ad quercus, fagos, carpinos, ilices Galli: occidentalis passim 
frequens ; etiam in Algeria inventa a cel. Durieu. 


V. ARTHONIA Acn. emend. defin., Nyr. Classif. 2, p. 189 et Syn. 
Arth. (3). 


A. — Apothecia varie colorata, non nigra. — Sp. 1-4. 


i. A. einnabarina Wallr. Fl. Germ. p. 320, Nyl. Arth. p. 88, 
L. P. 146; Coniocarpon cinnabarinum DC. Fl. Fr. 2, p. 323, 
Fr. L. E. p. 319, L. S. exs. 312, DR. Alger. p. 283, Leight. 


(1) Nomen genericum quidem Enterographa Fée (1824) anterius est, sed non satis 
definitum, Sagediamque Achario jam Stigmatidii speciem (compunclum) dicente , 
nomen Meyeri utpote optime cognitum et conveniens conservare liceat. Etiam genus 
Stigmatidium præcipue exoticum , novem saltem species continens mihi cognitas. 

(2) Opegrapha venosa Sm. E. Bot. t. 2454 (non Pers.) est hujus generis et $t. 
venosum mihi , ad fagos in Anglia repertum, apotheciis flexuosis, ramosis. Nescio 
cur rev. Leighton huic speciei nomen dedit Platygrammaq elaborate in Br. Graph. 
p- 30 (t. 7, f. 27). 

(5) In Synopsi mea Arthoniarum 42 species exponuntur, at jam saltem 52 species 
eo pertinentes cognitas habeo, quod additamentum pro maxima parte debeo occasioni 
videndi Graphideos herbarii celeberrimi Fée. Cel. Fries 4r(honic genus supprimens, 

Tome XXI. 29 


( 440.) 

Br. Graph. p. 98, t. 8, f. 405 Spiloma tumidulum Ach. Meth. 
p. 11, L. U. p. 136 , Syn. p. 1, Moug. St. Vog. 651, Desmaz. 
Cr. Er. éd. 2, 844 ; Spiloma elegans Ach., l. c.; Coniocarpon 
gregarium Schær. Enum. p. 242, t. 9, f. 5, L. H. 239; Con. 
extensum Meissn. in Fée Ess. Suppl. p. 95. — Ad cortices arbo- 
rum variarum, præsertim ad fraxinos, carpinos, castaneas, fagos, 
in Gallia passim obvenit , in occidentali frequens; etiam in Alge- 
ria. Apothecia vel fusca vel (rubricose) rufescentia tenuiter 
albo-pruinosa, lateribus sæpe cinnabarine fatiscentibus. Variat 
1) RUBRA thallo toto coccineo-fatiscente (cujus status leprosus est 
Lepra Kermesina Scheer. Enum. p. 240), aut 2) PnurmNATA Del., 
similis typo, sed apotheciis totis albopuverulentis. Fatiscencia 
coccinea ex secretione vel exsudatione peculiari erythrinica 
pendet (idem plus minus observatur in Hypochno rubrocincto , 
Lecidea coccifera [Fée sub Parm.] , sanguinaria, piperis, Try- 
pethelio cruento Mont. , stigmatidio granulato Mont. et in Thelo- 
matrematibus quibusdam exoticis ). 


* A. OCHRACEA Duf. Journ. Phys. 1818, Lxxxvir, p. 205, Schr. 
Enum. p. 949 ; Coniocarpon ochraceum Fr. L. E. p. 380, Spi- 
loma elegans Moug. St. Vog. 410 (non Ach.) Thallus tenuissi- 
mus, modo macula pallescente sepius indicatus, apothecia 
obscure ochracea depressa, lobato- difformia vel substellata ; 
sporæ ovoideæ 3-septatæ, longit. 0,012 millim., crassit. 0,006 
millim. Gelatina hymenea iodo cœrulescens , dein obscurata. — 
Ad alnos prope St-Sever lecta a L. Dufour, ad Abietem pectinatam 


species ejusdem generibus aliis longissime inter se distantibus adjunxit (species 
septem totidem generibus!) et post eum cel. Montagne aliique eodem tramite vago 
adhuc margis aberrarunt. Genus hocce Acharianum admodum naturale, ab auctoribus 
mire divulsum et disjectum, species nominibus genericis saltem sequentibus et adhue 
pluribus designatas continet : Myriangium , Parmelia, Opegrapha , Coniocarpon , 
Coniangium, Trachylia, Verrucaria, Pyrenothea, Spiloma, Graphis, Lecanactis. 
Leprantha , Patellaria, Cilicia, Chrysothrix, Arthothelium , Lecidea, Lecanora , 
Pachnolepia. Habent sua fata! de generibus ita dilaceratis dici potest. — De cha- 
racteribus Arthoniæ videas ll. cc.; addam modo, thecas in speciebus eo referendis 
facile vulgo separari a thalamio et sporas plerumque offerre loculum superum (apicis 
crassioris , sursum versæ in Lhecis ) ceteris majorem , spermatia jam esse recta , jam 


curvata, sterigmata simplicia. 


( 444 ) 
in Vogesis Mougeot. Vix sit nisi varietas pricedentis , ut indigi- 
tavit jam Le Prevost (v. Fries l. c.). 


2. A. Iurida Ach. L. U. p. 143 Syn. p. 7, Schr. Enum. p. 242, 
t.9,f.06, L H. 41, Fr: L. S. 4, Moug. St. Vog. 1325, Leight. 
Br. Graph. p. 51, t. 8, f. 38, Nyl. Arth. 91; Coniangium vulgare 
Fr. L. E. Myriangium inconspicuum Babingt. Fl. New. Zeal. 
p. 46, t. cxxvim ; Arthonia vinosa Leight. in litt. p. 378, pr. 
p.; — Ad quercus, abietes, pinos etc. in Gallia rarius, adhuc 
parcius ad ligna. Apothecia fusca vel fusco-nigricantia rotundata 
vel oblonga, sporæ sæpius uniseptatæ. Variat 1) HELVOLA, ad ligna 
abietina indurata Vogesorum lecta a cel. Mougeot, apotheciis 
pallidioribus crebrioribus vel fere confluentibus; 2) SPADICEA 
(Arthonia spadicea Leight. L. Br. exs. 97, Br. Graph. p. 51, 
Nyl. L. P. 86), ad quercus, castaneas, juniperos saltem ad Pari- 
sios rarius vigens, similis fere var. helvolæ, sed apotheciis fuscis, 
sporis minoribus. 


3. A. pruinosa Ach. L. U. p. 147, Syn. p. 1, Duf. l. c., p. 208, 
Moug. St. Vog. 1159, Nyl. Arth. p. 90, L. P. 83; Parmelia 
impolita Ach. Meth. p. 160, Fr. L. E. p. 183, L. S. exs. 202; 
Arthonia impolita Borr., Schær. Enum. p. 242, L. H. 506, 
Leight. Br. Graph. p. 55, t. 8, f. 35. — Ad quercus annosas et 
ad æsculos ulmosque in Gallia frequentissima. Apothecia oblonga 
vel oblongo-difformia sæpe lobato-divisa. Variat iisdem 1) fuscis 
nudis SUBFUSCA , vel 2) gracilescentibus, eleganter radiato-par- 
litis MEDUSULA Nyl. L. P. 84, quarum transitus haud raro occur- 
runt. Ad hanc pertinet speciem quoque Arth. fuliginosa Flot. in 
Bot. Zeit. 1850, p. 569. 


4. A. velata Nyl. Arth. p. 91. Coniangium velatum Flot. ex Zw. 
Exs. 48. — Ad quercus in sylvis Gallic rarius, cum praecedente, 
a qua verisimiliter non specie differt. Apothecia minora rotundata 
fusco-nigricantia albo-velata (1). 


(1) Hic locum optime habeat Arth. cinereo-pruinosa Schwer. Enum.p. 245, L. H. 
251 (A. biformis), Nyl. Arth. p. 94, post. A. velatam disponenda. Arthonia Schereri 
Mass. Symm. est var. lobata ejusdem apotheciis nudis fuscis, sporis sepe minoribus, 
longit. 0,010 -16 millim., crassit. 0.053-0,006 millim. 


= 


(412) 


B. — Apothecia nigra, quibusdam interdum cæsio-pruinosa. — Sp. 5. 


a. — spore oblongo-ellipsoidee majores, pluriloculares vel murali-divisæ. — Sp. 5-6. 


. A. dispersa Duf., l. c., p. 203, Nyl. Chil. p. A11, Arth. p. 93; 


Opegr. dispersa DC. Fl. Fr. 2, p. 308 (excl. syn.); Arthothelium 
spectabile Mass. Ric. p. 54, f. 101. — Ad cortices læves in Gallia 
meridionali rarius. Sporæ murali-divisæ. 


. A. phiyetiformis Nyl. Collect. G. m. Pyr. p. 14, Arth. p. 93. 


— Ad Oleas prope Agde Galliæ meridionalis. Sporæ per strata 
circa 1 multiloculose divisæ. 


b. — Spore ovoideæ vel oblongæ, normaliter 5-5-seplalæ. — Sp. 5-19 (Sp. 1-15 corlicolæ 
[10 lignicola] , 14-15 parasite). 


. A. melanophtíhalma Duf. mscr., Nyl. Alger. p. 336, Arth. 


p. 94; A. Swartziana DR. Fl. Alger. p. 283. — In Algeria ad 
arbores varias, ut videtur, frequens. Sporæ 5-septatæ. Gelatina 
hymenea iodo cœrulee tincta. Arih. complanata Fée Ess. p. 54 
specie non differt. 


A. astroiden Ach. Syn. p. 6, Leight. Br. Graph. p. 53, t. 8, 
f. 32, Nyl. L. Mt. D. 63; Opegrapha radiata Pers., in Ust. N. 
Ann. 1 St., p. 7, DC. Fl. Fr. 2, p. 308; Arth. radiata Ach. 
L. U. p. 144, Moug. St. Vog. 362, Duf., l. c., p. 204; Arth. 
obscura Ach. L. U. p. 146, Syn. p. 6, Duf., l. c. ; Opegr. atra 
var. macularis Fr. L. E. p. 367, L. S. exs. 24; Op. atra varr. 
astroidea , radiata et obscura Schær. Enum. p. 155, L. H. 16, 
917, 586; Arth. vulgaris Scheer. Spic. p. 246, Kerb. S. L. G. 
p. 219. — Vulgatissima in Gallia ad corticem arborum plurima- 
rum. Sporæ 3-seplatæ. Gelatina hymenea iodo ccrulescens, dein 
obscure vinose tincta. Variat : 1) SwanTziANA (A. Swartziana 
Ach. , Leight. L. Br. exs. 70, Br. Graph. p. 54; Op. atra var. 
Scheer. Enum. p. 155, L. H. 462; A. aspersa Leight. in litt.) , 
apotheciis magis rotundatis, sæpe convexiusculis, opacis, sporis 
nonnihil majoribus, et 2) gpiPAsTA (Op. epipasta Ach. L. U. p. 
258, Syn. p. 155; Arth. epipasta Leight. Br. Graph. p. 51; A. 
astroidea var. tynnocarpu Ach. Syn. p. 6), apotheciis minoribus, 
gracilioribus, irregulariter linearibus , nonnihil flexuoso-diffor- 


( 443 ) 
mibus, minus evolutis punctiformibus. Coniangium sorbinum 
Kærb. L. sel. 20 formam sistere videtur varietatis Swartziane , 
apotheciis magis dilatatis fere confluentibus passim rimosis. 


9. A. ramosula Nyl. Alger. p. 335, Chil. p. 170; Opegr. scripta 
DR. FI. Alger. p. 281. — Prope Philippeville Algerie ad corticem 
Phyllireæ medie lecta a cel. Durieu. Apothecia plana dendritice 
radiato-ramosula, fere tessellato -diffracta , sporis 3-septatis. 
Facie fere Graphidis dendritice. 


10. A. albopulverea Nyl. Alger. p. 336. Thallus tenuissimus 
albo-farinosus, apothecia oblongo-linearia flexuosa vel non- 
nihil lobato-divisa planiuscula, superficialia, pauxillum pruinosa; 
sporæ ovoideæ 3-septatæ, longit. 0,011-13 millim., crassit. 
0,004-6 millim. Gelatina hymenea iodo vinose rubens. — Ad 
ligna Chameropis prope Oran Algeriæ. 


A1. A. variiformis Nyl. Alger. p. 336. Thallus macula albida 
indicatus, apothecia linearia, sspe paullo flexuosa, emer- 
gentia vel superficialia, epithecio plano vel concaviusculo; sp or: 
oblongz (vel fere ellipsoideæ) plerumque 5-septate, longit. 
0,016-18 millim., crass. 0,005-7 millim. Gelatina hymenea iodo 
vinose rubens (præcedente passim cæœrulescentia levi). — Ad 
oleas prope Oran mixtim cum Lecidea chalybeia lecta a Dre Ba- 
lansa. In præcedente apothecia magis sunt  prominula, etiam 
thallus sporæque diversi. 


12. A. stietoides Nyl. Arih. p. 371; Opegr. stictoides Desmaz. in 
Ann. Sc. nat. 3, x, p. 360, Cr. Fr. sér. 2, 41. Thallus macula 
solum alba , interdum vaga, indicatus, apothecia erumpentia 
longitudinaliter disposita, linearia-lanceolata, siepe angusta; 
sporæ oblongæ vel oblongo-ovoideæ 3-seplatæ , long. 0.016-21 
millim., crassit. 0,006-8 millim. Gelatina hymenea iodo vinose 
rubens (præcedente cœrulescentia saltem levi). — Ad ramos 
Loniceræ caprifolii in Gallia occidentali (Lébisey) decta a cl. 
Roberge, et Loniceræ balearicæ prope Massiliam a D. Castagne. 
Facie est fere Xylographe parallele. 

13. A. punetiformis Ach. Syn. p. 4, «, Korb. S. L. G. p. 293, 
Nyl. Arth. p. 99, L. Mt. D. 64; A. punctiformis « olivacea Ach. 
L. U. p. 141, Leight. Br. Graph. p. 53; A. ecrustacea Duf. 


14. A. 


( 414 ) 

l. c., p. 203. Thallus nullus vel vix ullus, a pothecia puncti- 
formia plana vel plano - convexiuscula rotundata vel oblonga; 
spor: oblongo 3-4-septatæ (in L. Mt. D. 64 sæpius 4-septatæ), 
longit. 0,016-24 millim., crassit. 0,006-8 millim. Gelatina 
hymenea iodo intense cœrulescens (dein vinose obscurata in L. 
Mt. D. 64). — Ad tilias et fraxinos in Gallia passim , raro spori- 
fera. A. patellulata Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 95, Arth. p. 
102, (Catillaria? apatetica Mass. Symm. p. 50; Coniangium 
Krempelhuberi Kærb. L. sel. 21), maxime differt apotheciis magis 
lecideiformibus , sporis minoribus uniseptatis etc. ; etiam hzc ad 
populos in Gallia verisimiliter est invenienda. 


parasemoides Nyl. Alger. p. 330, Arth. p. 98, L. Mt. D. 
65; Lecanora rimata var. orbata Schær. Enum. p. 11 (quoad 
apothecia nigra). — Supra apothecia Lecideæ parasema ad ramos 
in Djebel-Tougour Algeriæ (unde reportata fuit a D. Balansa), 
locum hymenii ejusdem occupantia, ita ut parasitam solum ope 
microscopii discernere liceat. Dein in Gallia hanc Arthoniam 
haud raro vidi in Pyrenzis et prope Agatham (Agde) in Gallia 
meridionali, frequentemque ad lavam Arverniz circa Puy-de- 
Dôme. In herbario adhuc Dr Guépin eam supra apothecia Leca- 
nore subfusce animadverti. Observetur, eam apotheciis suis 
nigris rotundatis ad Lecanoras has obvenientem facile distingui ; 
forte æque frequens adsit in Lecidea parasema, sed hucusque 
prætervisa, modoque ex Algeria et Norvegia mihi cognita. Gela- 
tina hymenea iodo vinose rubet. 


. glaucomaria Nyl. Arih. p. 98. — Supra thallum Physciæ 


parielinæ prope Fontainebleau. (Juxta Holmiam in apotheciis 
Lecanoræ glaucomæ consociataque cum Lecidea glaucomaria ; 
inde nomen). Sporæ majores quam in precedente, 3-septatæ , 
longit. 0,014-18 millim., crassit. 0,006-7 millim. Spermatia 
recta. Gelatina hym. iodo tantum lutescens. Anne specie bene 
diversa a præcedente ? 


€. — Spore ovoideæ, normaliter 1-septatæ. — Sp. 16-91 (Sp. 16-17 sazicole, 18-21 corticolæ )- 


16. A. calcicola Nyl. Coll. Gall. m. Pyr. p. 13, Arth. p. 100. 


Thallus obsoletus, apothecia satis parva superficialia cæsio- 
pruinosa rotundata , epithecio convexiusculo nigro opaco. — Ad 


( 415 ) 
saxa calcarea prope Mirval in regione Monspeliensi. Apothecia 
lecideiformia. Forte Arthonia in Lecidea. 


17. A. ruderalis Nyl. Classif. 2, p. 201, Arth. p. 100; Catillaria 
fusca Mass. Ric. p. 80; Coniangium rupestre Koerb. L. sel. 110. 
Thallus fusco-olivaceus tenuis dispersus, apothecia nigra 
rotundato-difformia, depressa, parva. — Ad lapides calcareos 
prope Meulan regionis Parisiensis. Spermatia recta. 


18. A. eonvexella Nyl. L. Mt. D. 65. Thallus tenuissimus cinereo- 
virescens vel evanescens , apothecia nigra vel fusconigra minuta 
(latit. 0,2 millim.) rotundata, superficialia, convexa vel fere 
globularia, opaca, obsolete rugosula, intus concolora; sporæ 
8»* incolores aut tandem fuscescentes oblongo-ovoideæ , uni- 
septatæ, longit. 0,012-15 millim., crassit. 0,004 millim. Gelatina 
hymenea iodo vinose rubens. — Ad lignum putrescens abietis in 
sylva Capucini, simul cum Calicio brunneolo Fr. diminuto. 
Maxime accedit ad A. ruderalem , sed hzc saxicola, apotheciis 
planis et sporis majoribus etc. 


19. A. eæsiella Nyl. Coll. G. m. Pyr. p. 12, Arth. p. 101. Thallus 
modo maculam albam effingens, apothecia parva cæsio-prui- 
nosa lanceolato-oblonga, vel nonnihil irregularia, erumpentia. 
— Ad cupressos prope Monspelium parce. 


20. A. galactites Duf. in Journ. Phys. 1818, LxxxvI, p. 203, 
Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1125, Tul. Mém. Lich. p. 168 (192), Nyl. 
L. P. 85, Arth. p. 101; Verrucaria galactites DC. Fl. Fr. 2, 
p. 315, Schær. Enum. p. 221; Arth. punctiformis b. galactina 
Ach. L. U. p. 141, Syn. p. 4. Thallus modo maculam albam 
effingens, apothecia nigra minuta plana, oblonga.— Ad populos 
in Gallia passim frequens. 


21, A. minutula Nyl. Arth. p. 102; Opegr. epipasta Moug. St. Vog. 
359 ; Op. dispersa var. exilis Chev. Fl. Paris. p. 526. Thallus 
macula cinerascente indicatus, apothecia nigra gracilenta , 
flexuose irregularia. — Ad fraxinos prope Luchon Pyrenæorum, 
ad tilias in Vogesis (cel. Mougeot), ad cerasos et acera in arbo- 
reto St-Cloud prope Parisios (lecta a Chevalier, ex Mus. Par.). 
Valde est affinis A. astroideæ var. epipasta præcipueque sporis 
uniseptatis dignota. 


( 446 ) 
VI. MELASPILEA , n. g. 


Thallus tenuis vel obsoletus. Apothecia arthonioidea nigra, sed super- 
ficialia simplicia sæpiusque convexa, paraphysibus discretis, sporis Suis 
ovoideis plerumque incoloribus, uniseptatis. Nec gelatina hymenea , nec 
spore iodo cœrulescenti- (aut rubescenti-) tinctæ. Spermatia recta, 
sterigmata simplicia (1). 


1. M. arthonioides. Lecidea arthonioides Fée Ess. p. 107, t. 26, 
f. 6, Suppl. p. 103; Lecidea sparsa Duf. mser., Nyl. L. P. 99; 
Biatora mixta DR. Fl. Alger. p. 268, pr. p.; Patellaria mixta 
Nyl. Alger. p. 344; Abrothallus Ricasolii Mass. Ric. p. 88, 
f. 483.— Thallus tenuis albidus vel albus effusus, vel vix ullus, 
apothecia rotundata vel oblonga, plana aut convexiuscula , 
margine sæpius parum distincto aut nullo, intus cinerascentia vel 
alba; sporæ longit. 0,013-17 millim., crassit. 0,006-8 millim., 
paraphyses graciles (interdum paullo ramose divise), hypothe- 
cium incolor. Spermatia longit. 0,005 millim. — Ad arbores 
(præsertim ulmos) in Gallia rarius, ad fraxinos prope Philippe- 
ville Algeriæ (Durieu). Nec verisimiliter in Gallia desideratur. 


M. deformis. Opegr. varia var. deformis Schær Spic. p. 331, 
Enum. p. 158, L. H. 283. Thallus tenuis albidus obsoletus, 
apothecia parva vel mediocria rotundata vel deformia, sæpe 
maculatim connata, sat crebra, opaca, ruguloso-inæqualia, 
obtuse vel vix marginata, intus hymenio cinerascentia; sporæ 
longit. 0,011-17 millim., crass. 0,005-7 millim. , hypothecium 
eliam infra nigrum. — Ad juglandes et fraxinos in Helvetia. 
Opegr. verrucarioides var. marmorata Ach. L. U. p. 245. Syn. 
p. 70 (ex hb. Ach.), formam ejusdem minorem respicit, non 
confundendam cum Opegr. lentiginosa. 


(1) Olim species hujus generis (quarum binæ exoticæ cognitæ) sub Melanotheca 
Fée subsumi posse credidi, sed deinde edoctus sum Melanothecam vere Pyrenodeis 
referendam esse nimisque fere tangeri genus Pyrenastrum Eschw. In Europa meri- 
dionali adest Melan. aríhonioides (Mass. sub Tomasellia in Flora 1856 p. 285) 
affinis Melan. arthonielle Nyl. in Mus. Paris. e Brasilia. 


(417) 
VII. MYCOPORUM Fror. ex Zw. Exs. 51, Nvr. Classif. 2, p. 186. 


Thallus tenuis vel obsoletus. Apothecia fusconigra vel nigra, rotun- 
dalo-difformia aut linearia; sporæ 8"* oblongæ varie septatæ , septis 
irregularibus. 


è 

1. ME. nttemuatum. Xylographa attenuata DR. et Lév. Explor. 
Alger. Bot. t. 29, f. 7. Thallus macula tantum albida fere 
effusa indicatus, apothecia nigricantia innata, prominula, 
linearia, apice utroque attenuata, parallele disposita, epithecio 
sulciformi hiascente, marginibus nonnihil velatis declivibus ; 
sporæ 8"* (vel aliquando pauciores) incolores oblongæ, varie 
seplatæ vel fere murali-divisæ (septis transversis 6-7 longitu- 
dinalibus in serie 1 vel 2), paraphyses graciles (at non bene 
discretæ), hypothecium infuscatum. Gelatina hymenea iodo vinose 
rubens, præcedente cœrulescentia levi.— Prope La Calle Algeriæ 
ad lignum Erice arboreæ , lectum a cel. Durieu (ex specim. hb. 
Lév.). Thalli vix ulla elementa conspicua; cellule ligni circa 
apothecium quodvis obscurantur. Apothecia longit. 2,5 millim. 
interdum adtingunt; grana amyli discoidea in iisdem rarissime 
vidi. Forte hæc species melius sit generis proprii (1). 


VIII. PSEUDOGRAPHIS Nxr. Classif. 2, p. 190. 


1. Ps. elatina. Lichen elatinus Ach. Prodr. p. 22; Hysterium ela- 
tinum Pers. Syn. p. xxvi, Moug. St. Vog. 474, Fr. in Act. 
Holm. 1819, p. 99, Sclerom. Suec. 93, Nyl. L. Mt. D. 67. 
Thallus vix ullus, apothecia (sepe per illum Lecanorc 


(1) Forsan non in Gallia deest, licet nondum inventum sit, MYCOPORUM ELABENS 
Flot. ex Zw. Exs. 51 (Lecidea elabens Schær. Enum. p. 151 , L. H. 252) : thallo 
effuso tenvi e granulis minutis albidis subcohærentibus constans, apotheciis fusco- 
nigris nigrisve opacis , rotundatis vel nonnihil difformibus , superne interdum parum 
papillato-corrugatis, intus medio late albicantibus vel cinerascentibus; sporis 
oblongis (medio paullum constrietis) pluriseptatis (interdum fere murali-divisis) , 
rarius fuscescentibus , longit. 0,022-52 millim. , crassit. 0,007-11 milim , paraphy- 
sibus nullis. Gelatina hym. iodo non tincta (vel lutescens). Ad pinos in Helvetia et 
Germania rarum. 


( 448 ) 


parelle vel Variolarie amaræ protrusa) mediocria nigra oblonga, 
opaca, rugosa, epithecio concavo, marginibus tumidis, intus 
ceraceo-albida; sporæ S8"* incolores (vel demum infuscatæ) 
tenuiter et irregulariter 3-5-septatæ (accedentibus interdum 
septulis nonnulis longitudinalibus vel obliquis), longit. 0,026-40 
millim., erassit. 0,014-16 millim., iodo insigniter ccrulescentes 
gel. hym. ceteroquin non tincta), paraphyses graciles. — Ad 
corticem abietum in Vogesia saltem et Arvernia haud rara. Apo- 
thecia humida interdum latit. fere 1 millim., longit. fere 2 millim. 
Coloratio sporarum iodo intensissime cœrulea in memoriam re- 
vocat, earum quoque in exotica Pyrenula uberina Fée episporium 
iodo eximie vinose rubescere endosporium autem incolor manere, 
ut partes ceteræ hymenii ; episporium hocce e membrana tenuis- 
sima consistit, endosporium contra valde crassum stratis binis 
vel pluribus componitur. 


IX. CHIODECTON Acn., Nvr. Classif. 2, p. 190. 


1. €h. myrticola Fée Ess. p. 63, t. 18, f. 1, Monogr. p. 11, t. 1, 
f. 3, Fr. L. E. p. 448, Schær. Enum. p. 226, t. 8, f. 6, Leight. 
Ang. Lich. t. f: 3, Tul. Mém. Lich. p. 184 (208), t. 10, f. 24-27 
(eximie), Desmaz. Cr. Fr. sér. 2, 250. — Ad myrtum et Ericam 
arboream in insulis mediterraneis Stechadibus et in Corsica 
(ex hb. Lév.). 


2. €h. petrzeum Del. mscr. (in hb. Lenorm.). Thallus satis crassus 
albus cretaceus , inæqualis, molliusculus, diffracto-glebulosus , 
apothecia difformia confluentia, intus profunde atra; sporæ 
J-septatze , longit. 0,030-40 millim., crassit. 0,005 millim. , 
paraphyses gracilescentes. Gelatina hymenea iodo vinose fulves- 
cens, præcedente cœrulescentia levi. — Ad Cherbourg (Greville , 
rocher du Càtel) lecta a D. Disigny. Habitu fere est Opegraphe 
grumulosæ ; itaque a Ch. myrticola mox differt thallo et dein 
apotheciis minus determinatis (1). 


(t) Hujus loci esset genus precipue tropicum GrYPHIS, sed nulla ejus species in 
Gallia occurrit. Observetur obiter, « Glyphidem cicatricosam » in Nyl. Classif. 2, 
p. 190, pro Lusitania ex auctoritate celeberrimi Montagne allatam, certissime esse 
Glyphidem favulosam Ach., ut vidi ex speciminibus ipsius Welwitsch. 


( 419 ) 


Series VI. — PYRENODEI. 
Trib XVIII. — EN DOCARPEI. 
I. THELOCARPON Nr. Alger. p. 338, Classif. 2, p. 190. 


Thallus crustaceus varius. (Huc pertinet etiam Parmelia coccophora 
Mont. Chil. p. 138, Syll. p. 330, emendata descriptione fructus). Apo- 
thecia endocarpea incolora (pallida), thecis polysporis. 


I. "Eh. albidum Nyl. Alger. p. 238. Thallus verrucosus albidus, 
verrucis graniformibus vel mammillaribus aggregatis, singula 
apothecium majusculum includente, totum pallidum, epithecio 
subtili; thecæ angustatæ polysporæ, sporæ 24-100 in quavis, 
ellipsoideze, plerumque uniseptatæ, longit. 0,014-21 millim., 
crassit. 0,006-8 millim., paraphyses satis graciles conferti. 
Gelatina hymenea iodo non tingitur, thecæ violacee rubent. — Ad 
caleem recentis formationis vel terram calcaream prope Oran 
Algeriz lecta a cl. Balansa. Admodum affinis videtur Sphæropsi 
Laureri Flot. in Bot. Zeit. 1847, p. 65. Verrucæ thalli majores 
laut. 4 millim. 


II. NORMANDINA Nyr. Classif. 2, p. 191 (1). 


1. N. jumgermanniæ. Lenormandia jungermannie Del. , Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 544, Nyl. L. P. 89; Verrucaria pulchella Borr. 
E. Bot. Suppl. t. 2602, f. 4 (1825), Mont. Syll. p. 366; Endo- 
carpon pulchellum Hook. Br. Fl. 2, p. 158, Leight. Ang. Lich. 
p. 13, t. 3, f. 45 Coccocarpia? pulchella Babingt. Lich. New. 
Zeal. p. 9. Thallus glaucus, squamulis rotundatis vel rotundato- 
lobatis, margine summo reflexo, apothecia tuberculis thalli 
immersa, peritheciis totis nigris, epithecio concolore prominulo 


(1) Normandina foliolis thallinis squamiformibus tenuibus texturæ satis laxze, peri- 
theciis nigris, thalamio paraphysibus destituto, non minus ab Endocarpo quam a 
Verrucaria differre videtur, ut genus proprium. Nomen Lenormandia Del. jam antea 
in Algologia receptum , hie supprimendum erat. 


( 420 ) 

(lateribus a thallo adjacente tecto); sporæ 6-8"* incolores 
oblongo-cylindricæ, optime evolutæ sepius 7-septatæ, longit. 
0,026-40 millim., crassit. 0,006-7 millim., paraphyses nullæ. 
Gelatina hymenea iodo vinose rubescens. — In Gallia occidentali 
et in sylvis ad Parisios satis frequens ad truncos arborum (quer- 
cus, castaneæ, fagi, juniperi) et ad saxa, sæpissime supra Frul- 
laniam dilatatam, sed etiam supra Hypnum cupressiforme et 
Scylonemata saxicola. 


2. N. viridis. Endocarpon viride Ach. L. U. p. 300, Syn. p. 100, 
Fr. L. S. exs. 315 Verrucaria letevirens Borr. in E. Bot. suppl. 
t. 2658; Endoc. lætevirens Leight. Ang. Lich. p. 12; Solarina 
saccala var. Scheer. Enum. p. 23. — Supra terram humosam 
saltem in Gallia occidentali, sed rara. Differt a præcedente squa- 
mis thallinis viridi-pallescentibus paullo majoribus (æque tenui- 
bus), levioribus , nec margine reflexo , rotundatis ve! rotundato- 
lobatis vel repando-difformibus. 


HI. ENDOCARPON Hzpw., emend. defin., Nyr. Classif. 2, p. 191. 


A. — Species thallo peltato-adfixo majori. — Sp. 1-4. 


4. E. miniatum Ach. Meth. p. 127, L. U. p. 302, Syn. p. 101, DC. 
Fl. Fr. 2, p. M4, Moug. St. Vog. 51, Fr. L. E. p. 408, L. S. 
exs. 216, DR. Alger. p. 285, Schær. Enum. p. 231 , t. 9, f. 2, 
L. H. 112, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 429, Tul. Mém. Lich. 1. 19, 
f. 1-5, Nyl. L. Mt. D. 68. — Ad saxa varia, presertim granitosa 
in montanis Gallia haud rarum; etiam in Algeria. In regione 
Parisiensi vix adest. Facies fere Umbilicariæ murine , sed thallus 
firmior infra pallescens et organa fructus alia. Variat folio thallino 
simplici diminuto, subtus obscuro, var. LEPTOPHYLLUM Fr., Schær. 
(E. leptophyllum Ach. Meth. p. 127, t. 3, f. 3, L. U. p. 302, 
Syn. p. 102), ad lapides sæpe irrigatos, presertim rivulorum , 
rarius. Variat dein mediocre, at thallo polyphyllo complicato 
(transiens in sequentem), var. COMPLICATUM Fr., Schwer. L. H. 
113 (E. complicatum Ach. Meth. p. 128, L. U. p. 303, Syn. 
p. 102; Lichen miniatus Sm. E. Bot. t. 593, f. inf.), locis hu- 
midis rupium cum typo. 


D ——É —É UTEM 


( 421 ) 

2. E. fluviatile DC. Fl. Fr. 2, p. 413, Whlnb. Fl. Lapp. p. 462, 
Moug. St. Vog. 152, Fr. L. E. p. 409, L. S. exs. 31, Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 14187; Platisma aquaticum Hffm. PI. Lich. 2, 
p- 64, t. 45, f. 1-5; End. Weberi Ach. Meth. p. 128, L. U. p. 
304, Syn. p. 102. Simile præcedenti, thallo polyphyllo majore, 
infra infuscato. — Ad lapides et saxa sspe aqua submersa in 
montanis Gallis rarius. 


3. E. Moulinsii Mont. in Ann. Sc. Nat. 1846, t. 16, f. 1, Syll. p. 
359, Schær. Enum. p. 232. Simile E. miniato , at thallus subtus 
nigricans et e rhizinis conferlis nigris villosus vel papillose exas- 
peratus. — In Pyrenæis, ad saxa schistosa prope Baréges rarum , 
mixtim cum E. miniato. Optimum in montibus Indiæ orientalis 
legit Jaquemont. 


Á E. Guepimi Moug. in Fr. L. E. p. 410, St. Vog. 938, Desmaz. 
Cr. Fr. éd. 2, 1188, Schær. Enum. p. 233. Minus quam E. 
miniatum, thallo olivaceo-virente , subtus pallescente. — Ad 
rupes calcareas prope Andegavum (D' Guépin), Olbiam et in 
Pyrenæis calidioribus. (In Hispania et Italia.) Verisimiliter 
quoque in Algeria. 


B. — Species minores thallo plerumque toto adnato (saltem non umbilicatim 
adfixo). — Sp. 5-9. 


5. E. rufescens Ach. L. U. p. 304, Syn. p. 100, DR. Alger. p. 286, 
Zw. Exs. 22, Hepp Fl. Eur. 219; E. pusillum var. rufescens 
Fr. L. E. p. 411, Schær. Enum. p. 234, L. H. 465; Endopy- 
renium rufescens Korb. S. L. G. p. 323. Squamæ thallinæ 
majores rufescentes, repando-lobatæ , interdum fere imbricatæ. 
— Locis apricis ad muscos et saxa in Gallia parce, in meridionali 
frequentius. Etiam in Algeria. Forte non specie a sequente sepa- 
randum (1). 


(1) Endocarpon urceolatum Schær. Enum. p 255, ex specimine typico, est 
Sphæria Hookeri Nyl. Coll. G. m. Pyren. p. 15, parasita in thallo Endocarpi ru- 
fescentis. In Lozère lecta fuit a Prost. — Addatur hic obiter, species hujus sectionis 
generis Endocarpi præsertim arthrosterigmatibus distingui ab analogis generis Verru- 
carica , quibus sterigmata sunt. simplicia. 


(42) 

6. E. hepaticum Ach. L. U. p. 298, DC. Fl. Fr. 6, p. 191 , Moug. 
St. Vog. 44 (pr. p. Verr. pallida), Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 
1185, Nyl. L. P. 88; E. pusillum Hedw. St. Cr. 2, p. 56, t. 20, 
f. A, Fr. L. E. p. 411, L. S. exs. 355, DR. Alger. p. 287, 
Schær. Enum. p. 234 «, L. H. 345, Hepp FI. Eur. 220; Endo- 
pyrenium pusillum et var. pallidum Kerb. S. L. G. p. 323; 
Endoc. Hedwigii Ach. Meth. p. 125, L. U. p. 298, Syn. p. 99, 
Whlnb. FI. Lapp. p. 461; Endoc. lachneum Ach. Meth. p. 127, 
LEUR p: 299 (pr. p.), Moug. St. Vog. 442; Lichen trapeziformis 
Zæg. Fl. Isl. p. 15, Sm. E. Bot. t. 595. Squamæ thallinæ rufo- 
fuscescentes, magis adnatæ, simpliciores, sporz minores (longit. 
0,011-12 millim. , crassit. 0,007 millim.). — Ad terram sabu- 
losam, in regionibus potissime calcareis, Galliæ non rarum. 
Quoque in Algeria. Cel. Tulasne jam animadvertit (Mém. Lich. 
p. 215), in hae specie spermogonia et apothecia in individuis 
separatis (et vix simul) occurrere. 


7. E. imbricatum Nyl. Coll. G. mer. Pyr. p. 12. Squamæ thallinæ 
pallide rufescentes, imbricatæ (thallum Lecideæ luridæ simu- 
lantes), apothecia ut in E. rufescenté, sporis ellipsoideis, longit. 
0,011-15 millim., crassit. 0,006 millim. — Ad saxa calcarea 
Galliæ meridionalis (præsertim in regione Monspeliensi) passim. 


8. E. exiguum Nyl. L. P. 88. Squamulæ thallinæ pallidæ vel pallide 
flavidæ adnatæ tenues; apothecia tota pallida (epithecio solum 
nigricante), sporis ellipsoideis, longit. 0,010-15 millim., crassit. 
0,0055 millim. Differt ab E. hepatico minutie , tenuitate thalli et 
colore pallidiore. — In Gallia supra terram humosam passim , ut 
videtur ; sed facile prætervisum. In regione Parisiensi variis locis; 
in Aquitania (Durieu), ad Cherbourg (Le Jolis), in Alsatia (Schim- 
per) etc. 


9. E. tenellum Nyl. Alger. p. 339. Thallus squamulis formatis pal- 
lide rufescescentibus adnatis, minutis (1,5 millim. vix latioribus), 
apothecia tota pallida (epithecio solum nigro); sporæ ellipsoi- 
dez , longit. 0,016-18 millim., crassit. 0,005-6 millim., haud 
raro tenuiter uniseptatæ. — Ad terram arenosam prope Oran in 
Algeria (Balansa). . 


( 433 ) 


IV. VERRUCARIA Pers., emend. defin., Nvr. Classif. 2, p. 491 (1). 
t Species potissime saxicolæ vel terrestres. 


A. — Paraphyses mulla distincte , gelatina hymenea fere omnibus iodo vinose 
rubens. — Sp. 1-21. 


a. — Thallus squamulosus vel crustaceo-conftuens. SAGEDIA Fr. pr. p. — Sp. 1-6. 


* Sporæ incolores simplices, ne in thecis, — Sp. 1-4. 


4. V. cinerea Schær. Spic. p. 332; Endocarpon cinereum Pers. in 
Ust. N. Ann. Bot. 1 St., p. 28, Schær. Enum. p. 235, L. H. 
647, Zw. Exs. 103, Hepp Fl. Eur. 221; Sagedia cinerea Fr. 
L. E. p. 413, L. S. exs. 275; Catopyrenium cinereum Krb. 
8. L. G. p. 3255; Livhen tephroides Ach. Prodr. p. 18, Sm. E. 
Bot. t. 2013; Endoc. tephroides Ach. Meth. p. 129, L. U. p. 
291, Syn. p. 98, Whlnb. Fl. Lapp p. 461. — Supra terram in 
montanis Galli: passim. Squamulæ thallinæ albo-cinerascentes 
adnatæ , tenues, sepe crustaceo-concrescentes. Ad Bagnères-de- 
Bigorre in Pyrenæis varietatem ejus animadvertimus CARTILAGI- 
NEAM (Nyl. Coll. G. mer. Pyr. p. 8; Endoc. dædaleum Kphb. in 
Flora 4855 , p. 66), squamulis firmioribus majoribus et colore 
foliola thallina depressa Cladoniæ pyxidatæ var. pocilli simu- 
lantem. Catopyrenium Waltheri Kcerb. S. L. G. 325 vix differt. 


(1) Cel. Montagne, definitioni Lickenographiæ reformalæ (ut etiam ceteroquin 
solet) fidens, genus Verrucariam ab Endocarpo distingui putat perithecio illius 
« atro » hujus « pellucido ». In errore autem versentur auctores de pondere hujus 
notæ, prætervidentes in eadem specie aliquando perithecia jam denigrata, jam inco- 
lora obvenire (ut testantur Endocarpon fluviatile et Verrucaria cinerea). DD. Fries 
et Montagne tamen ad Verrucarias ducunt Urceolariam actinostomam ! Quod simi- 
liter D. Montagne (Syll. p. 567) de perithecio « membranaceo leptodermo » affert, 
nihil veri exprimit, nam tegumentum hocce apothecii (excipulum , conceptaculum , 
hypothecinm , plus minus sphæroideum) in Verrucariis et Endocarpis omnino iden- 
ticam præbet structuram, nec unquam a thallo abrupte discernitur, sed contra confluit 
cum eodem neque igitur membranacei aliquid sistit. /Eque vituperandus existimetur 
usus termini ejus ad designandos thallos crustaceos, expansos, immo hypophlæodes, 
quos « membranaceos » sepe vocant auctores nonnulli, licet modo frondes dilatatæ 
liberæ rite membranæ comparandæ videtur. 


( 424 ) 

2, W. cinerascens Nyl. Coll. G. mer. Pyr. p. 12. Squamulæ thalli 
obscure cinerascentes, lerræ adglutinatie , parve, apothecia 
toto pallida, epithecio solum obscuro; sporæ ellipsoideæ, longit. 
0,014-16 millim., crassit. 0,005-6 millim. — Ad Beaucaire in 
Gallia meridionali supra terram mixtim cum ÆEndoc. rufescente 
et hepatico (1). Ad Cannes Galliæ meridionalis a D. Bornet lecta 
fuit ejus varietas crenulata, squamulis thallinis crenatis, peri- 
theciis undique denigratis, sporis longit. 0,016-20 millim., 
crassit. 0,007-8 millim. 

3. V. suberustosum,. £ndocarpon cinerascens var. subcrustosum 
Nyl. Alger. p. 340. Thallus albidus vel cinerascens firmus 
squamuloso-fissus, ambitu effigurato-diffractus, apothecia pal- 
lida perithecio concolore; sporæ 8^* ellipsoideæ longit. 0,015-18 
millim., crassit. 0,007-8 millim. — Ad saxa prope Constantine 
in Algeria (Balansa). Thallo firmiore diffracto a præcedente hoc, 
ut videtur, distinguendum eidemque jungenda sit « Sagedia ele- ` 
gans » Mont. mser. in Bourg. Pl. Canar. 1122, sin potius se- 
quenti. 


i V. Sehæreri. Parmelia Schereri Fr. L. E. p. 106; Endocarpon 
miniatum var. monstrosum Schær. Enum. p. 232, L. H. p. 288; 
End. monstrosum Mass. Ric. p. 184. — Ad saxa calcarea præ- 
sertim formationis jurassicæ (sed etiam transitionis) in Cebennis 
et Pyrenæis passim in regionesque usque subalpinas procedens. 
Thallus cinereo-glaucescens erassiusculus, grosse diffractus, apo- 
thecia pallida modo epitheciis nigricantibus. 


* * Spore fuscescentes , murali divisz , sat maguæ , 2nc in thecis, — Sp. 5-6. 


5. V. pallida. Endocarpon pallidum Ach. L. U. p. 301, Syn. p. 100, 
Leieht. Ang. Lich. p. 19, t. 5, f. 3, Nyl. Alger. p. 339; Endoc. 


(1) Comparationis caussa hic addere liceat diagnosem Verrucarie psoromic , n 
Gallia quoque verisimiliter detegendæ : 

VERRUCARIA PSOROMIA. Endoc. psoromoides Schær. Enum. p. 254, L. H. 595. 
Thallus fuscescenti-cinereus adnatus squamuloso-confluens , granuloso-corrugatus, 
ambitu lobatus pallidior, apothecia peritheciis incoloribus; spor: simplices 
ellipsoidez oblong:eve , longit. 0,015-14 millim., crassit. 0,005-6 millim. — Supra 
muscos in Helvetia ad truncos tiliæ, ex Schærer. l. c. Thallus faciem quodammodo 
formarum certarum Physciæ pulverulente mentiens, 


( 425 ) 
pusillum var, pallidum Fr. L. E. p. MA, Scheer. Enum. p. 234. 
— Ad terram regionum presertim ealcarearum in Gallia passim. 
Etiam in Algeria (1). (Endoc. hepaticum Moug. St. Vog. 441 huc 
pro parte pertinet). 


6. V. Garovaglii Mont. in Garov. Saggio in Notic. Lombard. 4 , p. 
334, Ann. Sc. Nat. 3, x1, p. 59, Syll. p. 367, Nyl. L. P. 90; 
Endoc. Garovaglii Scheer. Enum. p. 234; Thelotrema Schereri 
Hepp Flecht. Eur. 4005 Dermatocarpon Schereri Korb. S. L. G. 
p. 926. — Ad terram in Gallia passim, præsertim supra muros. 
Thalli squamulis minoribus adnatis sæpeque obscurioribus differt, 
vix vero nisi tamquam varielas, a precedente. Supra muros ve- 
tustos (terra et muscis tectos) Parisiis occurrit varietas ejus 
INCRUSTANS, thallo fuscescente crustaceo-concrescente. Transit 
fere in V. umbrinam. 


DdD. — Thallus areolatus vel areolato-diffractus , aut pulvereus vel evanescens. — Sp. 1-21. 


* Sporæ fuscescentes , murali-multiloculares, sat magne , 2næ in thecis. — Sp. 7. 


7. V. umbrina Whlnb. Fl. Suec. p. 871, Fr. L. E. p. 441, L. S. 
exs. p. 417 (cf. Nyl. in Bot. Notis. 1852, p. 118) ; Thelotrema 
fissum Hepp Fl. Eur. 103; Spheromphale fissa et elegans Krb. 
S. L. G. p. 335. — Ad saxa granitosa saltem in Pyrenæis et veri- 
similiter in montanis omnibus Galliæ. — Thallo crassiore, di- 
stinctius areolato, sistit varietatem cLOPIMAM (Verrucaria clopima 
Whlnb. in Ach. Meth. suppl. p. 20, L. U. p. 287; Pyrenula 
clopima Ach. Syn. p. 120, Schwer. Enum. p. 211; Sagedia 
clopima Fr. L. E. p. 415, L. S. exs. 415; Thelotrema clopimum 
Hepp Fl. Eur. 101; Stigmatomma cataleplum, spadiceum et 


(1) Diagnosi, quam I. c. dedi, hie addantur sequentia. Perithecia juniora sepe 
sunt incolora. Filamenta ostiolaria interdum valde evoluta et elongata, copiosissima 
presertim ubi thecæ deficiunt. Gonidia hymenea in apotheciis juvenilibus jam ante 
thecas adsunt, solum tunc numero longe parciore. Verrucaria sorediata Borr. E. 
Bot. suppl. t. 2612, f. 2 (Endoc. sorediatum Hook. Br. Fl. 2, p. 152, Leight. Ang. 
Lich. p. 18, t. 5, f. 2) non me judice differt. E. eburneum DC. Fl. Fr. 6, p. 192, 
V. pallidam sistere videtur peritheciis Sphæriæ parasiticæ, sporis oblongo-ovoideis , 
hyalinis, uniseptatis, infestatam. 


Tome XXI. 30 


( 426 ) 
clopimum Korb. S. L. G. p. 338, 339; Pyr. areolata Ach. Syn. 
p. 122, ex typo). Variat porro rarissime hæc species CALCAREA , 
thallo evanescente, apotheciis immersis , accedens ad V. hyme- 


nogoniam. — Hujus sectionis est singularis V. gelatinosa Ach. 
L. U. p. 283, Syn. p. 93. 


++ Sürps Verrucariæ rupestris. Sporæ incolores , Snir in thecis simplices , raro 1-3 (- 5) -septatie, 


— Sp 8-10 


8. Y. fuscula Nyl. Collect. G. m. Pyr. p. 125 V. areolata Nyl. Alger. 
p. 940 (non Ach.); Lecanora cervina var. protuberans Schær. 
Enum. p. 56 (saltem pro p.); Thallus tenuis fusco-brunneus 
areolato-rimosus, apothecia pallida immersa; sporæ globoso- 
ellipsoidez vel sphæricæ, — Ad saxa calcarea in Gallia meridio- 
nali et prope Constantine in Algeria. 


9. V. amphibola Nyl. Alger. p. 340. Thallus albidus areolatus 
tenuis, apothecia mediocria plus minus emersa, vel inter 
areolas thallinas sita, peritheciis integre nigris vel medio inferne 
pauxillum incoloribus; sporæ simplices, longit. 0,018- 24 
millim., crassit. 0,006-9 millim. — Ad saxula dolomitica versus 
Viols in regione Monspeliensi. Ad rupes calcareas prope Constan- 
tine in Algeria (Balansa). Apothecia interdum aggregata. 


10. V. glebulosa Nyl. L. P. 147. Thallus cervino-cinereus super- 
ficie lineolis nigris varie areolatus, diffracto-glebulosus, hypo- 
thallo crasso nigro, apothecia rosella inclusa, epitheciis modo 
minutis fuscis; sporæ oblongæ, longit. 0,011-16 millim., 
crassit. 0,004-6 millim. Gelatina hymenea iodo dilute vel vix 
ccerulescens.— Ad muros prope St-Germain in regione Parisiensi 
et quoque alibi in Gallia (ex hb. Mougeot). Spore interdum 
uniseptatæ. 


11. V. nigrescens Pers. in Ust. Ann. Bot. 14, p. 36, Fr. L. E. 
p. 438, DR. Alger. p. 291 (1), Leight. Ang. Lich. p. 62, t. 27, 


(1) Verrucaria conspurcans Mont. in DR. Alger. p. 291, t. 17, f. 6, nihil auto- 
nomum respicit. Cel. Montagne in Syll. p. 565 de sententia a me in Lich. Alger. 
p. 542 expressa dicit : « opinio falsi et erronea hanc speciem nihil aliud esse quam 
varietatem acrustaceam V. nigrescentis » ; tunc istam V. conspurcantem amore suo 
dignam habere videtur auctor, atque hoe satis sane mirum, nam in speciminibus typicis 


( 42% ) 
f. 1; Pyrenula nigrescens Ach. Syn. p. 126, Scheer. Enum. p. 
210, L. H. 439 ; Verrucaria fuscoatra Wallr. , Korb. S. L. G. 
p. 341. — Ad lapides calcareos et muros in Gallia frequentissima. 
Etiam in Algeria. Thallo opaco nigricante dignota. In varietates 
abit tres sequentes , quas utpote satis constantes seorsim dispo- 
namus : 


* V. FUSCELLA Ach. L. U. p. 289, Schær. Enum. p. 215, Nyl. 
Alger. p. 341, Kerb. S. L. G. p. 342; Sagedia fuscella Fr. 
L. E. p. 413, Leight. Ang. Lich. t. T, f. 2. — lisdem locis ac 
typus, sed minus frequens; etiam ad tegulas lateritias. Distin- 
guitur thallo haud parum cinerascente. 


++ T 


V. viripuLA Ach. L. U. p. 675, Schær. Enum. p. 215, Hepp 
Fl. Eur. 91, Nyl. Alger. p. 341, L. P. 95, Kærb. S. L. G. p. 
343; Sagedia viridula Fr. L. E. p. 414, Leight. Ang. Lich. t. 1, 
f. 35 Verrucaria fuscella var. viridula Ach. L. U. p. 289. — 
Adhuc iisdem locis ac typus et fere sque frequens, differens 
tantum epithallo olivaceo-virente. Nimis accedit ad macrostomam. 
* * * V. MACROSTOMA DUL in DC. FI. Fr. 2, p. 319, Fr. L. E. p. 
439, Schær. Enum. p. 214, Leight. Ang. Lich. t. 21, f. 4, Nyl. 
L. P. 94. — Ad muros in Gallia passim. Est modo viridula 
vegetior. 


. V. margaeea Whlnb. Lapp. p. 465, Fr. L. E. p. 440 pr. p.; 


Pyrenula margacea Ach. L. U. p. 215, Syn. p. 121, Schær. 
* Enum. p. 2115 Thelotrema Ach. Meth. suppl. p. 305 V. papillosa 
Ach. L. U. p. 286; V. Leightoni Hepp Fl. Eur. 95; V. hymenea 
Krb. S. L. G. p. 344. — Ad saxa granitosa in montibus eleva- 
tioribus Galliæ rarius. Vix sit nisi forma graniticola V. nigre- 
scentis, thallo sepius nitidiusculo fusco-olivaceo. Varietates ejus 
sunt : 1) ÆrHiopozA Whlnb. 1. c. (V. ethiobola Ach. Meth. suppl. 


modo statum deformem, thallo destitutum , conspurcatum, miserrimum conspicere 


licet, qualem vix credidissem lichenographum quendam (sin forte Dominum Massa- 
longo vel nimis inexpertum) pro lichene rite evoluto sumere potuisse. Auctores stati- 
bus talibus deperditis definiendis occupati tempus operamque perdant, confusioni 


tantum nomenclature elementa nova adjicientes. Neque forsan male dictum Plinii 
« et nos fecimus, quæ posteri fabulosa arbitrarentur » nisui accomodetur gloriolam 


in nominibus ejusmodi creandis avide expetenti. 


( 498 ) 

"p. 11, L. U. p. 292, Zw. Exs. 29 À.; Pyrenula Ach. Syn. p. 
125; V. papillosa Krb. S. L. G. p. 350; V. mauroides Scheer. 
Enum. p. 2155 V. chlorotica Hepp Fl. Eur. 94; V. eleina Krb. 
S. L. G. p. 345), minor, sporis minoribus oblongo-ellipsoideis , 
longit. 0,01 7-23 millim., crassit. 0,007-0,010 millim., in mon- 
tanis passim, rarius ad calcem (tum V. olivacea Fr. L. E. p. 
438; Pyrenula Schær. 1. c. p. 209); 2) uvonkra (V. hydrela 
Ach. Syn. p. 94, Fr. L. S. exs. 389, Moug. St. Vog. 952 , Krb. 
S. L. G. p. 344), ad saxa sepe inundata, thallo flavide cinera- 
scente (eodem albido est V. levata Ach. L. U. p. 284, Syn. p. 
94, ex typo); 3) CATALEPTOIDES (Pyrenula catalepta Schær. 
Enum. p. 211, non Ach.), thailo crassiore, rimoso-areolato sese 
ad typum habet, ut macrostoma ad typum V. nigrescentis , ra- 
riusque in montibus granitosis invenitur. 


13. V. Sprucei Leight. Ang. Lich. t. 23, f. 65 Sagedia pyrenophora 
Hepp Fl. Eur. 91; S. Zwackhii Hepp ibid. 96; Thelotrema quin- 
queseptatum Hepp ibid. 99. — Ad saxa, presertim schistosa , in 
Pyrenæis, et forte in montibus totius fere Galliæ. Sporis 3- 
septatis magnis differt a præcedente (longit. 0,040-60 millim., 
crassit. 0,015-20 millim., raro 5-septatæ; hypothecium inferne 
tenuius). — V. pyrenophora Ach. L. U. p. 285, Syn. p. 94 
(ex typo hb. Ach. ; Acrocordia galbana Krphb. in Flora 1855, 
p. 105; Thelidium galbanum Krb. S. L. G. p. 354) forma est 
sporis 1-septatis, longit. 0,020-40 millim., crassit. 1,010-15 
millim., peritheciis dimidiatis. Huc pertinet « V. Schraderi » 
cotacea Stenh. in Fr. L. S. exs. 416. Pyr. verrucosa Ach. L. U. 
p. 314, Syn. p. 219, ad calcem alpinam Helvetiæ, ex typo non 
differt nisi sporis paullo minoribus, long. 0,018-21, crass. 0,009 
millim. (1). 

14. V. plumbea Ach. L. U. p. 285, Syn. p. 94, DC. Fl. Fr. 6, p. 
118, Fr. L. E. p. 438, Leight. Ang. Lich. t. 19, f. 5, Korb. 
S. L. G. p. 348; Lichen plumbosus Sm. E. Bot. t. 2540; V. 


(1) Ad saxa calcarea Helvetiz obvia est V. Sprucei var. rugulosa (V. epipolæa v. 
verrucosa Schær. Enum. p. 218), thallo albido ruguloso, fere granulato - inæquali, 
sporis 5-7-septatis, septulis aliis sæpe uno alterove longitudinaliter vel oblique 
divise, longit. 0,050-60 millim., crassit. 0,017-21 millim. 


(429) 
cerulea Schær. Enum. p. 216 (non Ram. in DC. FI. Fr. 2, p. 
318, quæ est Lecidea Prerosti var. cerul., ex typo hb. Ram.). 
— In Gallia meridionali et ad basin Pyrenæorum supra saxa 
calcarea passim frequens. Thallo tenui plumbeo - cinerascente 
differt ab affinibus, at minime certum est, an bonam sistat spe- 
ciem. Perithecia integre nigra. 


. rupestris Schrad. Spic. Fl. G. p. 109, t. 2, f. 7, DC. FI. 
Fr. 2, p. 347, Moug. St. Vog. 951, Fr. L. E. p. 436, Leight. 
Ang. Lich. p. 31, t. 25, f. 4; V. Schraderi Ach. L. U. p. 284, 
Syn. p. 93; V. muralis DR. Alger. p. 290. — Frequentissima in 
lota Gallia ad caleem, etiam in Algeria. Thallus parcus albidus 
vel obsoletus. Apothecia immersa (inde V. immersa Pers. in 
Uster. N. Ann. Bot. 1 St., p. 23), parte perithecii ita intruso 
tenuiore sæpeque pallidiore. Maxime est polymorpha speciebus- 
que plurimis divisa fuit. Ad cimentum murorum vel terram 
efficit : V. ruderum DC. Fl. Fr. 2, p. 318; ad calcem duriorem 
lævigatam : V. calcisedam DC. 1. c. , macula thallina alba , apo- 
theciis minoribus. V. Hochstetteri Fr. L. E. p. 435 (ex speci- 
minib. typicis Hochstetteri in hbar. variis; Urceolaria scruposa 
var. verrucosa Schær. Enum. p. 90, L. H. 292) hanc sistit lapide 
gibberuloso innatam , apotheciis majoribus (auctoribus hie, ut 
siepe alibi, substratum cum thallo confundentibus), et Pyrenula 
hiascens Ach. L. U. p. 314, Syn. p. 219 ab eadem forma parum 
differt. Eadem sit V. cincta Ram. in Mém. Mus. xum, 1825, p. 
246 et Ann. Soc. Linn. Par. 1827, p. 435. Varias formas expri- 
munt nomina : V. subalbicans Leight. Ang. Lich. t. 25, f. 1, V. 
immersa t. 25, f. 2, V. Harrimanni t. 19 , f. 5 (Schær. Enum. 
p. 216), V. patula t. 26 , f. 1, V. papillosa t. 24, f. 4 , V. cine- | 
reo-rufa Schær. Spic. p. 338. Abit deinde hæc species in varie- 
tatem INTEGRAM (V. levata Leight. Ang. Lich. t. 19, f. 1, 2 [non 
Ach.], cujus forma sit V. murina ibid. f. 3), peritheciis etiam 
parte immersa æqualiter crassis et nigris, in Gallia passim 
(ejus statum ochraceo-tinctum , e Cebennis inferioribus , in hb. 
Mougeot vidi). Variat demum PURPURASCENS (V. purpurascens 
Hffm. PI. Lich. t. 19, f.,3, DC. Fl. Fr. 2, p. 317), macula thallina 
ex orcineate calcico roseo-lincta (nec « ex oxido mangani », 
ut allatum fuit), in Gallia meridionali satis frequenter immixta 


( 430 ) 
cum formis typicis incoloribus vel rarius a ferro substrati ochra- 
ceo-coloratis ; quie colorationes accidentales vix varietates rite 
ita dicendas indicant. Nec vere specie differat 


* V. MURALIS Ach. Meth. p. 115, L. U. p. 288, Syn. p. 95, Fr. L. E. 
p. 436, L. S. exs. 351, Nyl. in Bot. Not. 1853, p. 94; V. con- 
centrica DC. Fl. Fr. 2, p. 318; V. epipolea Ach. L. U. p. 285, 
Syn. p. 95 (ex typis). — Ad lapides et muros in cultis Gallice 
frequens. Perithecia ei magis superficialia quam in rupestri et in- 
ferne tenuiora incoloraque vel fuscescentia (1). 


16. V. hymenogonia Nyl in hb. variis; V. muralis Leight. Ang. 
Lich. t. 20 , f. 1. Thallus parcus albidus vel evanescens, apo- 
thecia mediocria, peritheciis inferne vix vel parum infuscatis ; 
sporæ oblongæ murali-divise (demum dilute fuscescentes) , 
‘longit. 0,018-34 millim. , crassit. 0,011-17 millim. , paraphyses 
nulle ver, gonidia hymenea oblonga viridia, longit. 0,004- 
0,011 millim., erassit. 0,0025-0,003 millim. Gelatina hymenea 
iodo vinose rubens. — Ad saxa calcarea et lapides in Gallia 
rarius (etiam in Belgia). Sporz fere ut in Lecidea petræa (inco- 
lores). Nimis forte est affinis precedenti. 


17. V. migrata. V. gelatinosa Nyl. Coll. G. m. Pyr. p. 16 (non Ach.). 
Thallus tenuis fusconiger inæqualis, obducens, apothecia 
mediocria nonnihil prominula nigra, epithecio impressulo , 
peritheciis integris parte immersa paullum tenuiore (et lamina 
tenui visa fusca), hymenio albo; sporæ ellipsoideæ, longit. 
0,029-0,049 millim., crassit. 0,020-27 millim., intus grosse gra- 
nulosæ. Gelatina hymenea iodo vinose rubens. — Supra Weissiam 
crispulam in regione subalpina ad Barèges Pyrenæorum. Gonidia 
hymenea nulla. Accedit ad V. margaceam. 


18. W. Dufourei DC. Fl. Fr. 2, p. 318, Dub. B. G. p. 646, Moug. 
SI. Vog. 953, Schær. Spic. p. 54, Enum. p. 218, L. H. 101, Fr. 


(t) V. Unger? Flot. ex Zw. Exs. 28 (Thelidium Ungeri Korb. S. L. G. p. 554) 
est affinis et forte non bona species; apothecia ejus majuscula semiimmersa, peri- 
theciis dimidiatim nigris, inferne obsolete fusceScentibus, sporis ellipsoideo-ovoideis, 
longit. 0,025-50 millim., erassit. 0,011-15 millim., sepe uniseptatis; thallus leprose 
albus. 


19. W. 


20. V. 


L. E. p. 433, Kerb. S. L. G. p. 346; V. exserta Ram. in Ann. 
Soc. Lin. Par. 48271, p. 435 (ex typo); V. concinna Borr. E. Bot. 
suppl. t. 2623, f. 1, Leight. Ang. Lich. p. 50, t. 22, f 3 (add. 
p. 76). — Ad saxa calcarea Galli: præsertim meridionalis et 
Pyren:eorum inferiorum passim frequens; in regione Parisiensi 
vix obvia. Affinis est V. murali (peritheciis « dimidiatis » ) , sed 
apotheciis majoribus et satis constans. Sporæ longit. 0,016-19 
millim., crassit. 0,008-0,010 millim. 


microspora Nyl Chil. p. 115, et in hb. Brebiss. (f. halo- 
phila). Thallus cinereo-virens tenuis continuus maculiformis , 
apothecia gregaria peritheciis crassis fere integre nigris; sporæ 
8"* ellipsoideæ incolores parvæ, longit. 0,007-9 millim., crassit. 
0,0045-0,005 millim. Gelatina hymenea iodo cœrulescens. — 
Ad rupes caleareasa mare sæpe inundatas prope Cancale Galliæ 
occidentalis lecta a cel. de Brébisson, mixta cum Hildenbrandtia. 
Sporis multo minoribus differt a subsimili V. margacea var. 
æthiobola, an vero ut bona species. Spermogonia punctiformia 
apotheciis multoties exiguiora, spermatia tenella recta, longit. 
0,0025-0,003 milim. 

maura Whlnb. in Ach. Meth. suppl. p. 19, Fl. Lapp. p. 466, 
Ach. LU. p.291, , Syn... p. 95, Fr. £. E. p. 442, L. S. exs. 
388, Leight. Ang. Lich. p. 59, t. 25, f. 3; Pyrenula maura 
Schær. Enum. p. 209. — Ad oras maritimas Galli: occidentalis. 
Thallus nigricans nitidiusculus et statio peculiaris notæ sunt 
hujus Verrucarie. 


* * * Sporæ Snæ cylindraceæ incolores, conceptaenla apothecioruam crassa (SaucorynkNia Nyl. mser. olim)» 


Sp: 21. 


21. W. gibba Nyl. Alger. p. 342. Thallus vix ullus, apothecia 


superficialia nigra (quasi strato corticali perithecii supero et 
laterali nigro) globuloso-gibba, infra incolora , latit. 0,5 millim., 
nucleo hymeneo relative parvo (latit. 0,25 millim.); sporæ ver- 
miformes plus minus flexuose curvatæ, longit. 0,030-40 millim., 
crassit. 0,003-0,0035 millim., paraphyses nullæ. Gelatina hy- 
menea iodo non tincta. — In Algeria ad Constantine consociata 
cum Verrucaria amphibola, ad saxa calcarea (Balansa). Conce- 
ptacula sub strato corticali denigrato cinerascentia. Est species 


maxime singularis. 


(432) 


B. — Paraphyses distincte , spore simplices oblongæ. Gelalina hymenea iodo 
cerulescens. — Sp. 22. 


22. W. epigæa Ach. Mcth. p. 123, L. U. p. 295, Syn. p. 96, Schær. 
Spic. p. 56, 333, L. H. 106, Fr. L. E. p. 431, L. S. exs. 246, 
Leight. Ang. Lich. p. 64, t. 27, f. 4, Nyl. in Bot. Notis. 1853, 
p. 94, Korb. S. L. G. p. 350 ; Spheria epigæa Pers. Syn. Meth. 
Fung. app. p. 215 Thrombium epigæum Schær. Enum. p. 222, 
t. 8, f. 45 Lichen terrestris Sm. E. Bot. t. 1681. — Ad terram, 
præsertim argillaceam, in Gallia passim. Perithecia integre nigra ; 
sporæ oblongæ , longit. 0,018-32 millim. , crassit. 0,006-0,011 
millim. Thallus tenuis virescens , indeterminatus. 


+ + Species potissime corticolkæ, paucissimæ simul saxicolse. 


€. — Spore incolores 8ræ fusiformes seplalæ, paraphyses graciles distincta , 
Gelatina hymenea iodo non colorata. — Sp. 25-24. 


23. V. chlorotica Ach. L. U. p. 283, Syn. p. 94, Schr. Enum. 
p. 213, L. H. 523, Nyl. L. P. 96 (corticola); V. macularis 
Schwer. Enum. p. 213, L. H. 524; V. Güntheri Flot. in Bot. 
Zeit. 1850, p. 515; V. trachona Leight. Ang. Lich. p. 50, t. 22, 
f. 1; V. carpinea Ach. L. U. p. 281, Syn. p. 88, Fr. L. E. p. 
448 , Moug. St. Vog. 855, Scheer. Enum. p. 221, L. H. 525; 
V. olivacea Pers. in Ust. N. Ann. Bot. 4 St., p. 28? , Borr. E. 
Bot. suppl. t. 2597, f. 4, Leight. Ang. Lich. p. 42, t. 18, f. 1; 
V. biformis Schær. Enum. p. 222, L. H. 109; V. fusiformis 
Leight. l. c. et t. 18, f. 2; Opegrapha Thuretii Hepp Fl. Eur. 
48 (f. thallo evanescente albido) (1). — Ad saxa et cortices 
(præcipue fagorum) in Gallia passim satis frequens ; sæpiùs cor- 
ticola quam saxicola. Apothecia nigra vel fusca. Plerumque 
thallus est olivaceo-fuscescens tenuis, sed interdum cinerascit 
vel obsoletus fit; alio respectu (ex numero septorum in sporis) 


(1) V. cinerea Pers. in Ust. N. Ann. Bot. 1 St., p. 98, t. 5, f. 6 A., ex specimine 
typico in hb. cel. Mougeot, est varietas ad corticem lævem obvia V. chloroticæ, apo- 
theciis sæpe depressis, confluentibus vel macularibus, Ar(honiam fere extus refe- 
rentibus. Spore fusiformes plerumque 7-septatae ; paraphyses parcissimæ graciles. 


94. W. 


( 433 ) 
similiter hiec species eximie est polymorpha, quare nominibus 
plurimis apud auctores diversæ ejus occurrunt form. Ni fallor, 
huc pertinent omnes Sagedia Harrimanni , Kerberi (Korb. 
L. sel. 51), enea, abietina, sudetica, lactea Korb. S. L. G. 362- 
366. Quam sub nomine i/linita olim designavi , nil est nisi forma 
Hypna obducens in sylvis montium editiorum ad Baréges; eam 
ibi ad fagos e cortice ad muscos transeuntem videre licuit. Sage- 
dia persicina Kerb. S. L. G. p. 363 vix est nisi forma calcarea 
macula thallina nonnihil roseo-tincta, æque ac in V. rupestri 
var. purpurascenti. Ali: forms sint : V. codonoidea Leight., 
linearis Leight. , Sagedia erumpens Mass. , glabra Mass. etc. — 
V. muscicola Ach. hb. est species hujus sectionis thecis bisporis. 


lectissima Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 181; Segestrella 
lectissima Fr. L. E. p. 430; Segestria umbonata Schær. Enum. 
p. 207, t. 8, f. 4, L. H. 287; Segestrella umbonata Kærb. S. L. 
C. p. 331; Verruc. irrigua Tayl. Fl. Hib. 2, p. 95, Leight. 
Ang. Lich. p. 56, t. 24, f. 4 et 65 V. erysiboda Tayl. 1. c. p. 98; 
Segestrella thelostoma Mass. Ric. p. 158, f. 307. — Ad saxa 
varia locis subumbrosis in Gallia rarius ; in regione Parisiensi 
nondum mihi obvia. Ut jam supra animadverti, Biatora leptalea 
DR. et Mont. Alger. p. 268, Mont. Syll. p. 339, non est nisi 
liujus forma ad caules vetustos nascens Rusci hypoglossi, apo- 
theciis rufis, admixtis aliis infuscatis, in Algeria a cel. Durieu 
detecta. — Pyren. umbonata Ach. sporas habet simplices elli- 
psoideas. 


D. — Spore $"« oblonga vel oblongo-ellipsoideæ, plerumque 4-loculares (1), para- 


25. V. 


physes graciles. Gelatina hymenea iodo non tincta. — Sp. 25-27. 


nitida Schrad. Journ. Bot. 1801, 1, p. 79, Ach. Meth. p. 121, 
L. U. p. 219, Borr. E. Bot. suppl. t. 2607, f. 4, Fr. L. E. p. 
443, L. S. exs. 35, DR. Alger. p. 292, Leight. Ang. Lich. p. 35, 
t. 15, f. 3, Zw. Exs. 30; Pyrenula nitida Ach. Monogr. in Berl. 


(1) Hæ spore constitut:e sunt episporio tenui infuscato, sat fragili, sub quo en- 
dosporium incolor adest crassum (et rite observatum strata incrassationis plura 
ostendens), in aqua liberum tumescens. Endosporium loculis sepius lenticularibus 


transver 


sis 4 vel 6 sensim exeavatur. (In una alterave specie hujus stirpis gelatina 


hymenea plus minus tingitur). 


( 494 ) 

Magaz. 1812 , p. 21, Syn. p. 125, Moug. St. Vog. 365, Schær. 
Enum. p. 212,1. 8, f. 25-D.^H. Mv Tub IMn 3h. t. 2, 
f. 6-8, Kerb. S. L. G. p. 359; Verruc. maxima DC. Fl. Fr. 
2, p. 316; Pyrenula pinguis Chev. Fl. Paris. p. 518, Schær. 
Enum. p. 213; Verruc. pinguis Fr. L. E. p. 443. — Ad cortices 
lævigatos, presertim fagi, in Gallia frequens. Etiam in Algeria 
obvia. Minor sistit var. NITIDELLAM Flk. D. L. 10. Species est in 
terris exoticis calidis frequentissima et haud parum variabilis 
secundum cortices diversos, quibus adnascitur. Hue referendæ 
sunt : Pyrenula copalchiana Fée, oleagina Fée, cinchonæ Fée, 
nitens Fée, et ad varietatem nitidellam : P. Bonplandie Fée et 
Verruc. Guayaci Fée. Interdum stratum gonimon hypophlæodes 
satis distinctum conspicitur, gonidiis oblongis vel globosis. 


26. V. glabrata Ach. Syn. p. 91, Scheer. Enum. p. 222, L. H. 140; 
Moug. St. Vog. 950, Zw. Exs. 34, 35, Kærb. S. BL! G. p. 360; 
V. alba var. b. Fr. L. E. p. 444. — Ad cortices fagorum et alia- 
rum arborum in Gallia orientali rarius. Thallus albidus tenuis 
effusus vel evanescens et vix ullus. Pyrenula coryli Mass. Ric. 
p. 164, f. 325, Zw. Exs. 216, vix est nisi varietas hujus minor, 
presertim ad Corylos in Gallia passim obveniens, thallo obsoleto. 


27. V. farrea Ach. Meth. p. 115, L. U. p. 293, Syn. p. 96 pr. p., 
Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 183; V. alba Schr. L. H. 105; 
V. Schæreri Flot. ex Zw. Exs. 215; V. leucoplaca Wallr. Cr. 
Germ. 1, p. 299; Pyrenula leucoplaca Korb. S. L. G. p. 361; 
Pyr. quercus Mass. Mem. p. 138, f. 170. — Ad quercus vetu- 
stiores in Gallia passim. Thallus tenuis albus, leproso-pulvereus, 
effusus, apothecia minuta; spore 4-loculares (vel 3-septatæ), 
longit. 0,016-30 millim., crassit. 0,007-0,010 millim. Gelatina 
hymenea iodo obsoletissime violacee tincta. Thallus in binis præ- 
cedentibus est hypophlæodes. À 


E. — Spore $"« incolores vel raro infuscalæ oblonga, uniseptate (paucis interdum 
5-, rarissimis pluri-seplatæ) , unice speciei elongato-[usi[ormes. Gelatina 
hymenea iodo non lichinine tincta. Thallus plurimis hypophlæodes et eva- 
nescens. — Sp. 28-35. 


28. V. gemmata Ach. L. U. p. 278, Syn. p. 90, Fr. L. E. p. 444, 
L. S. exs. 214, Moug. St. Vog. 1064, DR. Alger. p. 292, Leight. 
Ang. Lich. p. 43, t. 48, f. 4 et 5, Nyl. D. P. 93; Arthopyrenia 


( 435 ) 
gemmala Mass. Ric. p. 166, f. 328; Acrocordia gemmata et 
lersa Korb. S. L. G. p. 356; V. alba Schrad. Spic. Fl. G. p. 
109, t. 2, f. 3, Schær. Enum. p. 219, t. 8, f. 3, Desmaz. Cr. 
Fr. éd. 2, 4580; V. imponens DN. in hb. variis. — Ad cortices 
fraxini, quercus, fagi, carpini in Gallia satis frequens , vix vero 
in montanis saltem editioribus. Similiter in Algeria adest. Peri- 
thecia majuscula dimidiata, thecæ cylindricæ, sporæ incolores 
ellipsoideæ uniseptatæ, longit. 0,019-27 millim., crassit. 0,006- 
0,012 millim. ; paraphyses graciles confertæ, interdum paullo 
anastomosantes. Spermatia recta oblongo - cylindrica , longit. 
0,003 millim., crassit. 0,001 millim. — Hujus status saxicola 
est : 


* V. cowoIDEA Fr. L. E. p. 432, L. S. Exs. 356, Acrocordia co- 
noidea et dimorpha Korb. S. L. G. p. 351; Verr. epipolea 
Scheer. Enum. p. 218, pr. p., (non Ach.). — Ad saxa calcarea 
passim in Gallia et quoque in Algeria. ( « Acrocordia galbana » 
Kphb., [Thelidium galbamum Korb. S. L. G. p. 354] huic pro- 
pinqua habita, omnino alius est stirpis, ut supra animadverti , et 
eadem ac V. pyrenophora Ach. ). — Ut varietas vero propria sit 
distinguenda , quam ad saxa calcarea lectam prope Toulon a cel. 
Montagne vidi in hb. Lenorm., TRISEPTATA, sporis 3-septatis, cete- 
roquin a typo non aliter diversa. Memoretur hic adhuc obiter 


LS 


V. Sarwe Leight. in litt., quæ non differt a conoidea nisi 
peritheciis integre nigris ægreque sit bona species. — Ad muros 
prope Cherbourg detecta fuit a cl. Le Jolis. 


29. WV. biformis Borr. in E. Bot. suppl. t. 2017, f. 1, Leight. Ang. 
Lich. p. 31, t. 16, f. 2, Nyl. L. P. 91, 92; Lembidium polycar- 
pum Korb. L. L. G. p. 359, L. sel. 147. Thallus tenuis albidus 
(vel obscuratus) rimosus, determinatus aut indeterminatus, a p 0- 
thecia sepius conferta, salis parva, peritheciis integre nigris 
(vel infra tenuius nigris); sporæ (in thecis cylindraceis) ovoideæ 
uniseptatæ , longit. 0,010-16 millim., crassit. 0,005-7 millim., 
paraphyses graciles confertæ. — Ad quercus et castaneas præser- 
tim, in Gallia passim sat frequens. 


30. W. cæsia Nyl. Coll. G. m. Pyr. p. 43. Thallus sat tenuis cæsius 


leprosus, apothecia prominula, minora in hoc genere, perithe- 


( 436 ) 

, ciis integre nigris, epithecio impresso ; sporæ incolores oblongo- 
ovoideæ uniseptatæ , longit. 0,025-30 millim., crassit. 0,009- 
0,011 millim., paraphyses (ut in V. gemmata) graciles, interdum 
paullo anastomosantes , thecæ juniores crassissimæ. — Ad saxa 
prope Mirval in regione Monspeliensi. 


31. V. pluriseptata Nyl. in hb. Lenorm. 1853; Blastodesmia nitida 
Mass. Ric. p. 180, f. 368. Thallus vix ullus, apothecia 
minuta depressiuscula, epithecio parum distincto; sporæ oblongo- 
ovoideæ incolores quinque-septatæ, longit. 0,016-20 millim., 
crassit. 0,006-7 millim. , thee: confert: , paraphyses vix ulla. 
— Ad corticem lævigatum in Sabaudia lecta a Bonjean, ex hb. 
Lenorm. (Ad fraxinos in Italia ex D. Mass.). 


32. V. epidermidis Ach. L. U. p. 216, Syn. p. 89, Moug. St. Vog. 
363, Fr. L. E. p. A41, L. S. exs. 184, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 
1519, DR. Alger. p. 292, Schær. Enum. p. 219, L. H. 107, 
108, Leight. Ang. Lich. p. 40, t. 17, f. 2, 3, Nyl. Lich. Alger. 
p. 342, L. P. 148, L. Mt. D. 69. — Vulgatissima ad corticem 
betularum , dein ad alias transiens arbores vario aspectu sese 
exhibens , unde exstiterunt nomina plura inutilia, formas modo 
tales e loco (epidermide substrati diverso) pendentes respicientia. . 
Sporæ sæpe halone gelatinosa involutæ. In statu typico paraphy- 
ses vix ulla adsunt; in varietate vero, quæ FALLAX dicta fuit (Nyl. 
Obs. Lich. Holm. in Bot. Notis. 1852, p. 178), paraphyses distincte 
observantur eique identicæ sunt V. punctiformis DR. Alger. l. c., 
Schær. Enum. p. 220 (excl. varr.) et V. analepta Scheer. Enum. 
p. 221, L. H. 287. Pyrenula punctiformis Hepp Fl. Eur. 105- 
107 non differt. V. cinerea Leight. et V. cinereo-pruinosa Schær. 
Enum. p. 221 similiter ad hanc speciem pertinent. V. stigma- 
tella var. lactea Ach. L. U. p. 211, Syn. p. 90, (Blastodesmia 
lactea Mass. Ric. p. 180, f. 369) varietas est macula thalli alba 
vel albicante. Perithecia basi plus minus patula vel inflexa. 


33. V. cinerella Flot. in Zw. Egs. 217 et 31 B. , Nyl. Chil. p. 174; 
Verrucaria micula Flot. ex Zw. Exs. 110; Microthelia micula 
Kerb. S. L. G. 313; Pyrenula biformis Hepp Fl. Eur. 108. 
Thallus tenuissimus éffusus, macula albicante indicatus, vel vix 
ullus , apothecia peritheciis dimidiatim nigris, sat parva (latit. 
circa 0,3 millim.), sepe depressiuscula; sporæ fusco-nigri- 


( 481 ) 

cantes ellipsoideæ vel oblongæ uniseptatæ (interdum medio 
nonnihil constrictæ), longit. 0,012-17 millim. , crassit. 0,006-9 
millim., paraphyses mediocres non confertæ. — Ad quercus, 
betulas etc. in Gallia rarius, facile commixta cum V. epidermidis, 
a qua colore sporarum solum parum est distincta. Vix bona 
species. Spermatia cylindrica recta, utroque apice acutiuscula , 
longit. 0,007 millim., crassit. vix 0,001 millim. 


34 V. rhyponta Ach. L. U p. 282, Syn. p. 89, Moug. St. Vog. 
951, Desmaz. Cr. Fr. éd. 2, 1511, Borr. E. Bot. suppl. t. 2597, 
f. 2, Fr. L. E. p. 448, L. S. exs. 243, Schr. Enum. p. 220, 
L. H. 591, DR. Alger. p. 293; V. fumago Wallr. Cr. Germ. 1, 
p. 298, Schær. Enum. l. c.; V. carpinea f fraxinea Schær. ibid., 
p. 221. — Ad cortices lævigatos varios in Gallia rarius. Thallus 
epiphlæodes fusco-nigrescens tenuissimus. Apothecia peritheciis 
minutis dimidiatis ; sporæ oblongæ vel oblongo-ovoideæ incolores 
3-septatæ , longit. 0,018-23 millim., crassit. 0,005-7 millim. 
Spermatia recta , longit. 0,004-5 millim., crassit. 0,001 millim. 
Forsan hæc et V. pluriseptata modo sint varietates Verrucariæ 
epidermidis. 


35. W. xylina. Thallus macula determinata indicatus, apothecia 
mediocria (latit. fere 0,4 millim.), peritheciis dimidiatis nigris, 
intus et infra alba; sporæ incolores oblongæ, altero apice saltem 
paullum angustiores, tenuiter vel obsolete 3-septatæ, longit. 
0,026-30 millim., crassit. 0,009-0,011 millim., paraphyses (non 
confert») gracillimæ. Gelatina hymenea iodo lutescens. — Ad 
lignum emortuum Abietis pectinatæ in Mont-Dore Arverniæ. Potius, 
ob affinitatem quandam cum speciebus hujus stirpis, Verrucaria 
quam Sphæria. Subsimilis « V. farreæ » Ach. lignicol (hb. 
Ach.), sed hzc thallo (tenuiter) leproso et analysi vix diversa a 
V. murali, cujus mihi sistit statum lignatilem. 


36. V. oxyspora Nyl. in Bot. Notis. 1852, p. 179, L. P. 149; 
Leptorhaphis oxyspora Korb. S. L. G. p. 311. — Ad corticem 
betularum in Gallia haud rara. Similis extus Verrucariæ epider- 
midis, sed minor et sporis fusiformi-cylindraceis mox dignota , 
sque ac paraphysibus non vel parum distinctis a V. chlorotica. 
Sporæ longit. 0,020-34 millim., erassit. 0,003-4 millim., rarius 


( 438 ) 
5-septatæ. Variat apotheciis paullo majoribus ad oleas in regione 
Monspeliensi. Spermatia recta, longit. 0,004-5 millim. , crassit. 
vix 0,001 millim. 


Forte adhuc in Gallia detegenda sit insignis V. VERRUCOSO-AREOLATA 
(Lecanora atra var. verrucoso-areolata Schær. Enum. p. 13, 
L. H. 5385 Sporodictyon Schererianum Mass. Ric. p. 181) , ad 
propriam pertinens sectionem generis Verrucariæ. Thallus 
albus indistincte rimoso-areolatus et verrucosus, apothecia 
inclusa peritheciis nigris infra fere incoloribus; sporæ 8"* magnx, 
vetustiores fusce , intus murali-divisæ, ellipsoideæ, longit. 
0,064-82 millim., crassit. 0,038-45 millim. , paraphyses nullæ 


propriæ. Gelatina hymenea iodo fulvo-rubescens. — Ad saxa 
arenaria in Helvetia. Quodammodo in memoriam revocat faciem 
Thelocarji. 


V. LIMBORIA Fr., Nvr. Classif. 2, p. 193. Genus dubium. 


1. E. sphinetrina Duf. mscr. , Fr. L. E. p. 456, Schær. Enum. 
p. 225; Bagliettoa sphinctrina Korb. S. L. G. p. 319; Bagliettoa 
limborioides Mass. — Ad saxa calcarea in Gallia satis frequens. 
Thallus vix ullus, apothecia immersa , peritheciis parte supera 
solum nigris, convexis et sphinctrine 4-vel rarius 5-fissis. Vix 
rite specie separanda sit a Verrucaria rupestri. 


VI. THELENELLA Nr. Classif. 2, p. 193. Spermatia elongata arcuata. 


i. Th. modesta Nyl. L. P. 96; Verrucaria modesta Nyl. Coll. G. 
m. Pyr. p. 16. Thallus epiphlæodes albidus tenuis, continuus 
vel rimosus , protuberantiis parvis inæqualis, in quibus inclu- 
duntur ap othe cia incolora, peritheciis superne pallescentibus , 
ostiolis puncto fusco sepe conspicuis; sporæ 8"* (in thecis 
cylindraceis) ellipsoideæ incolores, murali-divisæ, longit. 0,019- 
38 millim., crassit. 0,011-18 millim. , paraphyses gracillimæ. 
Gelatina hymenea iodo non colorata. Spermatia longit. circa 
0,020 millim., crassit. 0,001 millim. — Ad populos in regioni- 
bus campestribus Galliæ passim. 


( 439 ) 


VH. ENDOCOCCUS Nvr., Classif. 2, p. 193. Thee: 8-sporæ vel poly- 
sporz. Vix genus a Verrucaria distinguendum. 


1. E. rugulosus. Verrucaria rugulosa Leight. Ang. Lich. t. 20, 
f. 4; Tichothecium erraticum Mass. Symm. p. 94. Perithecia 
integre nigra, latit. fere 0,3 millim., semiimmersa vel subim- 
mersa ; thecæ polysporæ vel 8-sporæ, sporæ fusce ellipsoideæ 
uniseptatæ, longit. 0,007-0,011 millim., crassit. 0,004-6 millim., 
paraphyses nullæ. Gelatina hymenea iodo vinose rubens. — Supra 
thallum Lecanore cinereo var. calcareæ ad Luchon Pyrenæorum. 
(A D. v. Zwackh inventus fuit supra Squamariam concolorem , 
in alpibus Bavariæ). 


2. E. perpusillus Nyl. Similis precedenti, sed multo minor et peri- 
theciis (parte inferiore fusca) magis immersis , sporis 8"* longit. 
0,014-19 millim., crassit. 0,006-7 millim. Spermogonia immersa 
conceptaculis fusculis; sterigmata brevia oblonga, spermatia 
oblongo-cylindrica, longit. 0,004 millim., crassit. 0,001 millim. 
— Supra thallum cinereum Lecanore cinereæ (ut videtur), ad 
saxa arenaria prope Lardy regionis Parisiensis, Ob minutiem ægre 
inveniendus. 


Licet inter vegetabilia cuncta orbis vegetabilis nunc viva lichenes, 
quodammodo mori nescii, certe ætale præminent, nulla tamen 
observata fuerunt eorum in gremio terrae Galliæ vestigia, rema- 
nentia e periodo aliquo anteriore geologico. 


ADDENDA: 


P. 270 (24) : LEPTOGIUM sPONGIOSUM Ach. L. U. p. 661, Syn. p. 329; 
Lichen spongiosus Sm. E. Bot. t. 1374; Collema cheileum Fr. L. S. 
exs. 304. Thallus fusco-brunnescens microphyllinus, in crustam 
granulosam congestus, apothecia ssepe majuscula fusco-rufa ur- 
ceolata; sporæ solite generis. — In Gallia occidentali ad Vire 
lectum a cl. Pelvet. Prope L. byssinum. — « C. phylliscinum » est 
Collema elveloideum Ach. L. U. p. 641, Syn. p. 318 (ex typo). 


( 440 ) 
P. 276 (30) : Calicium trichiale var. ferrugineum in Gallia adest, ex 


Schærer l. c. 
` 


P. 277 (34) : CALICIUM TRISTE Krb. S. L. G. p. 308. Thallus tenuis 
nigricans granulato-inæqualis, apothecia minuta satis conferta , 
capitulis turbinalis; sporæ ellipsoideæ vel oblongæ 1-septatæ, 
long. 0,011-16 millim., crass. 0,0045-0,006 millim. — Ad ramulos 
emortuos populi ad Meudon prope Parisios lectum a cl. Léveillé. 
Nimis forte affine est C. subtili. 


P. 294 (48) : Ad Cetrariam ac uleatam addatur : In Gallia fere tota (ex- 
ceptis regionibus mere calcareis) supra terram satis frequens. In 
pineto « La Teste », supra terram sabulosam (raro ad truncos), cel. 
Durieu ejus detexit formam horrescentem , thallo prope undique , 
presertim superius, setuloso , abundanter fructiferam. Accedit ad 
formam campestrem Schær. l. c., sed setulæ thallinæ crebriores. 


P. 324 (18) : Lecanora cervina f. cineracea, terrestris (absque loco in 
hb. Lenorm., sed verisimiliter e Gallia), facie fere L. cinereæ, apo- 
theciis pruinosis (ut thallus); sporæ parv: oblongæ, vix longit. 
0,004 millim. adtingentes, paraphyses mediocres (crassit. 0,002 
millim.), tenuiter articulatæ.— Addatur hic simul Lecan. bicinctam 
Ram. in Mém. Mus. xi (1825), p. 248 et in Ann. Soc. Linn. Par. 
1827, p. 436, non differre a Lecan, glaucoma var. cœrulata Ach. 
— Squamaria insulata Ram. in DC. Fl. Fr. 2, p. 315, sit forma 
Squ. saxicole. — Biatora straminea Stenh. est Lecan. sulphurea. 
— Urceol. microcelis Ach. Syn. p. 145 est L. cinerea var. cinereo- 
rufeseens. — Lecan. cooperta Ach. Syn. p. 339 non ad sophodem 
pertinet, ut supra p. 339 (93) perperam indicatur, sed (ex typo 
primitivo) ad L. subfuscam f. effusam saxicolam , extus huic subsi- 
milem. — L. incrustans Ach. Syn. p. 174 est Plac. muror. var. 
citrinum. 


P. 344 (93) : GLYPHOLECIA RHAGADIOSA. Lecanora rhagadiosa Ach. Syn. 
p. 164. Thallus albus crassus, bullato-flexuosus, rhagadiose rimo- 
sus, intus albisssime tartareus , apothecia fusca difformia (ultra 
1 millim. lata), demum convexiuscula, e rimis decussantibus 
areolato-verruculose composita, pruinosa (vel ambitu denudato 
pallescente) , margine thallino nullo; sporæ sphæroideæ vel 
oblongo-globulosæ , longit. 0,0035-0,005 millim., crassit. 0,003- 


( 4M ) 


0,0035 millim., paraphyses insigniter articulatæ. — [n monte 
Cenisio, ex Ach. l. c. 


P. 344 (98) : PERTUSARIA PUSTULATA. Porina pustulata Ach. L. U. p. 
309, Syn. p. 110. Thallus lævigatus, rimosus , verrucis apothecii- 
feris convexis sat. parvis (vix vulgo 0,7 millim. latit. excedentibus), 
plura apothecia includentibus, epitheciis punctiformibus nigris 
passim confluentibus; sporæ 22* (4næ), Ad cortices varios in Gallia 
meridionali rarius, optima prope St-Sever. — Porina coronata 
Ach. Syn. p. 111 forma est Pertusarie communis. 


P. 358 (112) : Lecidea ocrinæta Ach. L. U. p. 380, Syn. p. 162, iden- 
tica est cum L. coarctata. — L. fungicola Ach. est L. denigrata 
Fr. — L. lignaria Ach. est L. parasema lignatilis. — Verrucaria 
hyloica DG. Fl. Fr. 2, p. 316 (ex typo, in hb. Ram.) est L. myrio- 
carpa. — L. obscura Ram. in Ann. Soc. Linn. Par. 18271, p. 435, 
est L. enea (ex typo hb. Ram., a filio benigne communic.). — 
L. lenticularis Ach. Syn. p. 28 est L. chalybeia Borr. — L. limosa 
Ach. L. U. p. 182, Syn. p. 28, (L. milliaria Fr. pr. p., L. S. exs. 
213), est (ex typo) L. miscellæ forma thallo evanescente , sporis di- 
minutis. — L. lithyrga Ach. Syn. p. 25 videtur L. micraspis thallo 
albo leproso. — Pyrenula gibbosa Ach. vere, ut e typo vidi, ad L. 
dispersam ( supra p. 358 [112]) pertinet. — Cyphelium picastrum 
Ach. est Lecidea abietina. — L. triphragmia Nyl. est L. Lauri 
cassie Fée Ess. suppl. p. 101. Varia ita synonyma addere possem, 
analysi speciminum typicorum innixus. 


.« L. pruinosa » et L. parasema f. nitidula supra testas vetustas 
diffractasve molluscorum ad oram aquitanicam in Cap Ferret 
(Durieu). — Gyal. epulotica Ach. sit typus Lecideæ Prevostii. 


P. 392 (147) : Sin sit Opegrapha tesserata DC. Fl. Fr. 2, p. 313, eadem 
ac Op. petræa Ach. Syn. p. 12, Leight. Br. Graph. p. 8, t. 5, f. 1, 
cujus modo specimen hb. Achar. vidi, generi Lithographee supra 
adscribenda est species L. tesserata, et simul definitio ejus generis 
nonnihil mutanda. In hac seilicet specie thallus adest pallidus 
rimoso-areolatus, sporæ 8"* incolores ellipsoideæ, long. 0,008- 
0,014, crass. 0,0045-0,005 millim., paraphyses irregulares; gelatina 
hym. iodo dilute (vel vix nisi apice thecarum) cœrulescens. — Anne 
etiam Lecidea cerebrina ejusdem sit generis ? 


Tome XXI. 31 


P. 412 (166) : Arthonia palmicola Ach. Syn. p. o est A. melanophthalma 
minor. — A. spherula ibid. nil rite formatum respicit. — Naevia 
orbicularis Fr. L. S. exs. 94 est A. punctiformis. — Arthonia 
galactites varo ad fraxinos occurrit. — Verruc. lateritia Pers. in 
Ann. Wetter. Gesellsch. 2, p. 11, Ach. Syn. p. 96, est fungillus 
Protococco commixtus. Similiter nomina Sagedia verrucarioides 
Ach. L. U. p. 330, Syn. p. 135 et Pyrenula composita Ach. Syn. p. 
124 delenda sunt. — Addatur hic denique Parmeliam pusillam Ach. 
L. U. p. 472, Syn. p. 204, ex typo, vix esse aliud quam Physciam 
stellarem var. hispidam minorem fortuito (a rebus alienis) deni- 
gratam, conspurcatam. 


P. 412 (466) : Thelenella modesta raro juxta Parisios occurrit ad corti- 
cem Robiniæ pseudo-acaciæ, forma obscure cinerea, griseella , 
peritheciis superne nigricantibus vel fere dimidiatim denigratis. 


P. 438 (192) : post ENpococcux addatur genus THELOPSIS Nyl. Classif. 
2 , p. 194, cujus unica innotuit species 


Tn. RUBELLA Nyl. L. P. 98, 1. c. p. 202; Segestrella n. sp. Zw. Exs. 
50; Sychnogonia Bayrhofferi Krb. S. L. G. p. 333. — Thallus 
nullus distinctus, apothecia pallide rubella vel rufescentia tuber- 
culoso-sphærica prominula, peritheciis inferne incoloribus (dimi- 
diatis ex terminol. Fries.) ; sporæ 100 vel ultra (interdum pau- 
ciores) in thecis fusiformibus, ellipsoideæ 3-septatæ, long. 0,010-17 
mm., crass. 0,005-8 mm., paraphyses simplices graciles, elongatæ, 
filamenta ostiolaria distincta. Gelatina hymenea iodo vinose rube- 
scens. — Ad fagos silvæ Fontainebleau. Ad Heidelberg quoque lecta 
est a D. von Zwackh. Apothecia facile enucleata , majora latit. fere 
0,4 mm. 


Animadvertatur adhuc Lecanoram chalybæam (supra p. 927 (81) 
rectius esse PrAcopruu , locum habens juxta Pl. circinatum, quod 
etiam ecrustaceum occurrere indicare omisimus. 


INDEX ALPHABETICUS NOMINUM. 


Nomina in hoc libro accepta litteris cursivis impressa sunt. Numeri parenthesi 


inclusi paginas respiciunt exemplarium seorsim impressoruni. 


A 


abbreviata Fr. var. 
abietina Ach. (Lecid.) 
abietina Leight. 
abietina Schær. (Plat.) 
abietina Krb. (Verr.) 
abietinum Pers. (Cal.) 
abietinum Pers. (Xyl.) 
Abrothallus Tul. 
acervulata Duf. (Op.) 
acervulata Nyl. (Lecid.) 
Acolium Ach. 
Acrocordia Krb. 
aculeata Ach. 
adglutinata Duf. (Lecid.) 


adglutinalaFIk. (var. Physe.) 309 


cnea Duf. (Lecid.) 
ænea Krb. (Verr.) 
cthiobola Nhlnb. (var.) 
agelæa Wallr. 
aggregata Ach. 

aglæa Smrf. 

Agyrium 

aipolia Ach. 
alabastrina Ach. (var.) 
alba Schr. 

alba var. Fr. 

albella Pers. (var.) 
albescens Schr. 
albicans Nyl. 

albidum Krb. (Cal.; 


301 (55), : 


273 (27), 


404 (158) 
384 (138) 
384 (138) 
408 (162) 
432 (186) 
277 (31) 


366 ( 


345 (99) 
109 (163) 
380 (136) 
394 (148) 
307 (61) 
359 (113) 
434 (188) 
434 (188) 
331 (85) 
347 (74) 
406 (160) 


215. (29) 


albidum Nyl. (Theloc.) 
albi-labra Duf. 

albinea Ach. 

albo-atra Schær. (Physc.) 
albo-atra Hffm. (Lecid.) 
albo-atrum FIk. 
a«lbo—-ciliatum Desmaz. 
albo-cincla Nyl. 
aibo-cærulescens Fr. 


albo-cœrulescens Ach. (var.) 376 (130 


albo-pulverea Nyl. 


albo-pulverulenta Schzer. 


albo-zonaria DC. 
alcicornis FIK. 
Alectoria 

aleuriles Ach. 
algeriensis DR. et Mont. 
alpestris Fr. (Lecid.) 
alpestris (L., var.) 
alphoplacum Whlnb. 
alpicola Ach. 

alpina Scheer. (var.) 
alpinum Laur. 
alvarensis Whlnb. 
amara Ach. 
amaurocraoa FIK. 
ambavillaria Del. 
ambigua Mass. (Lecid.) 
ambigua Ach. (Squ.) 
ambigua Ach. (Lecid.) 
amphibia Fr. 


amphibola Nyl. 


419 (173) 

367 (121) 

307 ( 

307 

387 (4: 

276 (30 
( 


347 (74) 
377 (131) 
282 (36) 


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315 (129) 


426 (180 


amphibola Desm. 


Amphiloma et Amphilomei 


ampliata Schær. 
amplissima Scheer. (Ric.) 
ampullaceus Wulf. 
amylacea Ehrh. 
analepta Ach., 
anguina Mont. 
angulosa Ach. (var.) 
angustata Ach. 
anomala Ach. (var.) 
anomala Desm. 
anomea Nyl. 
anomalum Nyl. 
anthracina Schær. 
antılopæa Del. 
apatetica Mass. 
aphthosa Hffm. 
apophysis Duf. 
approximata Chev. 
aquaticum Hffm. 
aquila Ach. 
arceutica Krb. 
arceutina Ach. 


Schær. 


arenaria Schær. var. (Urc.) 


arenaria Hffm. (Plac. ) 
areolata Ach. (Pert.) 
areolata Schær. (Lecid.) 
areolata Ach. (Verr.) 
argena Wallr. 
argillicola Dub. 
argopholis Ach. 
armeniaca (DC. ) 
Arnoldi Krb. 
aromatica Ach. 
Arthonia Ach. 
arthoniella Nyl. 
arthonioidea Nyl. 


arthonioides Fée (Melasp.) 


arthonioides Mass. 


( 
Arthopyrenia Mass. (Melan.) 434 ( 


articulata Ach. (var.) 
aspera FIKk. 


( A44 ) 


360 (144) 
315 (69) 
293 (41) 
300 (54) 
391 (145) 
383 (137) 
436 (190) 
395 (149) 
331 (85) 
308 (62) 
353 (107) 
360 (114) 
399 (153) 
265 (19) 
310 (64) 


309 (63) 
351 (105) 
360 (114) 
342 (96) 
319 (73) 
344 (99) 
380 (134) 
426 (180) 
346 (100) 
402 (156) 
336 (90) 
380 (134) 
355 (109) 
369 (123) 
409 (163) 
446 (170) 
398 (152) 
446 (4770) 
446 (170 


oo 
oo 
< TZ 


290 
283 


~ se 
Ld 
Ga 

a ac 


aspersa Leight. 
Aspicilia 

assimilis Nyl. 
asteroma Chev. 
astroidea Clem. (Physc.) 
astroidea Ach. (Arth.) 
athallum Duf. 
athroocarpa Dub. 
atlantica Ach. 

atra Ach. (Lecan.) 
atra Pers. (Op.) 
alriseda (Fr.) 
atro-alba Flot. 
atro-albella Nyl. (var.) 
atro-brunnea (Ram.) 
atro-cinerea Hepp 
atro-cinerea Fr. 
atro-cceruleum Schær. 
atro-grisea Hepp 


atro-purpurea Schær. (var. 


alro-rufa Ach. 
atro-sauguinea Fr. 


atro-sanguinea Hffm. (var.) 


atro-virens Ag. 
atro-virens Ach. (Lecid.) 
attenuatum (DR. et Lév.) 
Aulacographa Leight. 
aurantiaca (Lightf.) 
aurata Ach. 

aureola Ach. 

aureum Schær. (Plac.) 
aureum Schær. (Cal.) 
auriculatum Hffm. 
australe Laur. 

axillaris Duf. 

azoreum Nyl. 


Bacidia 
bacillaris Ach. 
badia Flot. 
badia Ach. 


412 (166) 
327 (81) 
396 (150) 
405 (159) 
308 (62) 
412 (166) 
392 (146) 
334 (88) 
305 (59) 
336 (90) 
403 (157) 
337 (91) 
375 (129) 
375 (129) 
379 (133) 
335 (89) 
339 (93) 
271 (25) 
360 (144) 
) 351 (105) 
352 (106) 
352 (106) 
379 (133) 
263 (17) 
389 (143) 
AMT (174) 
397 (151) 
322 (76 
299 ( 
306 ( 
320 ( 
277 (31 
267 (21 
280 
284 ( 
287 


359 (143) 
287 (41) 
385 (139) 
337 (91) 


(445) 


badio-atra FIK. 375 (129) bullata Schær. var. 404 (158) 

balanina Fr. 366 (120) byssaceum Fr. 278 (32) 
Bæomyces Pers. 284 (35)  byssinum Hffm. 270 (24) 
bæomyces Sm. 2814 (35) 

Bagliettoa Mass. 438 (192) € 

barbata Fr. 290 (44) 

Bayrhofferi Schær. (Lecid.) 385 (139) cœæsia Ach. (Physc.) 308 (62) 
Bayrhofferi Krb. (Thelops.) 442 (196) cæsia DC. (Op.) 397 (151) 
bellidiftora, Schær. 286 (40) cæsia Duf. (Lecid.) 313 (67), 361 (115) 
Belonia Krb. 346 (100) cϾsia Nyl. (Verr.) 435 (489) 
Berengeria Trev. 386 (140) ecsia Scheer. (var.) 313 (67) 
Berengeriana Mass. 355 (109) cæsiella Hepp (Lecan.) 339 (93) 
Berica Mass. 335 (89) cϾsiella Nyl. (Arth.) 445 (169) 
betuligna Pers. 395 (149) cæsio-alba Fr. 328 (82) 
betulina Sm. ; 402 (156) cæsio-candida Nyl. 366 (180) 
Biatorella 362 (116) cæsio-pruinosa Schær. 334 (88) 
biatorellum Mass. 363 (117) cæsio-rubella Ach. 332 (84) 
Biatorina 353 (107) cæsio-rufus Sm. 319 (73) 
biatorinum Nyl. 268 (22) cϾsitia Nyl. 364 (115) 
bicincta Ram. 439 (193) cæspitellum Nyl. (var.) 272 (26) 
bicolor Ach. 291 (45) cæspililia Ach. (var.) 284 (38) 
biformis Borr. 435 (189) cæspitosa Duf. 284 (38) 
biformis Scheer. (Arth.) 444 (165) cæspitosus DC. 284 (135) 
biformis Schær. (Verr.) 432 (186) calcarea Schær. (Op.) 398 (152) 
biformis Hepp (Verr.) 436 (190) calcarea Scheer. (Lecid.) 388 (142) 
Bilimbia 355 (109) calcarea (L.) (Lecan.) 328 (82) 
Blastodesmia Mass. 435 (189) calcarea Nyl. (Lecid.) 375 (129) 
bohemica Krb. 337 (91) calcarea Fr. (Lecid.) 377 (131) 
borealis Krb. 370 (124) calcarea Nyl. (var., Verr.) 426 (180) 
Borreri Turn. 301 (55) calcaria Hepp 374 (128) 
botryosa Fr. var. 357 (M) calcicola Nyl. 444 (163) 
botrytes Hffm. 284 (38)  calciseda DC. 429 (183) 
Bouteillei Desmaz. 335 (89) calcivora (Ehrh.) 384 (135) 
brachiata Fr. 284 (38) calicaris (Ach.) 293 (75) 
brachypoda Ach. 279 (33)  Calicioidei (lege Caliciei) 273 (27) 
bracteatum (Hffm.) 320 (74)  calicioides (Del.) 392 (146) 
Brebissonii Mont. (Lept.) 271 (25)  Calicium 274 (28) 
Brebissonii Del. (Clad.) 287 (M)  callopismum (Ach.) 320 (74) 
brunnea Mass. 313 (67) callosyne Ach. 340 (94) 
brunneolum Fr. 276 (30) calva (Dicks.) Fr. 324 (75) 
Brunneri Schr. 380 (134) cana Ach. 294 (45) 
bryophila Ach. 342 (96) canaliculata Fr. (var.) 293 (47) 
bullata DC. 406 (160) canariensis (Ach.) 294 (45) 


candelaria Ach. 
candicans Dicks. 
candida Ach. 
candidissima Nyl. 
canescens Ach. 

canina Hffm. 
cantherellum Ach. 
caperala Ach. 
caradocensis Leight. 
caricæ Ach. 

cariosa Ach. 

carneola Ach. 

carneola Mont. 
carneo-lutea Turn. 
carneo-lutea Fr. 
carneo-pallida Del. 
carneo-pallida Nyl. 
carnosa Schær. 
carphinea Scheer. 
carpinea Ach. 
carpineus L. 
cartilaginea DC. (Squ.) 
carlilaginea Nyl. (var.) 
castanea DC. 
castaneola Duf, 
catalepta Schær. 
cataleptoides Nyl. 
cateilea Ach. 

catillaria 
Catopyrenium 

caudata Nyl. 

Celidium Tul. 

cenisea Ach. 
Cenomyce, vide Cladon. 
cenotea Ach. 
centrifuga Ach. (Parm. ) 
centrifuga Chev. (Op.) 
centrifugum Nyl. 
Cerania Ach. 
ceranoides DC. 
ceranoides Schær. (var. ) 
cerasi Pers. 

cerasi Chev. 


( 446 ) 


262 (146) 
360 (114) 


316. (70) 
423 (177) 
325 (79) 
359 (143) 
428 (182) 
428 (182) 
333 (87) 


ceratina Ach. 
ceratoniæ DN. 
ceratoniæ Ach. 
ceratophylla Schær. 
cerebrina Ram. 
cerina Ach. 
cervicornis Ach. 
cervina Ach. 
cerviculatum Ach. 
Cesatii Gar. 
Cetraria et Cetrariei 
ceuthocarpa Fr. 
chalazanum Ach. 
chalybæa Duf. 
chalybeia Borr. 


chalybeiformis Ach. (var.) 


Chaubardi Fr. 
cheileum Ach. 
cheileum Fr. L. S. 
Chevalieri Leight. 
Chiographa Leight. 
chionea Ach. 

Chlorea Nyl. 
chlorellum Ach. 
chlorina Ach. (Lecan.) 


chlorina Schær. var. (Op.) 


chlorinum Stenh. 
chlorophana Ach. 
chloropolia Fr. 
chlorotica Ach. 
chlorotica Hepp 
chrysocephalum Ach. 
chrysoleuca (Sm.) Ach. 
chrysophæa (Pers.) 
chrysophana Krb. 
chrysophthatma DC. 
cicatricosa Mont. 
ciliaris DC. 

ciliata DC. 

ciliata Scheer. (Physc.) 
cincta Ram. 
cineracea Nyl. (var.) 
cinerascens Nyl. 


386 (140); 


290 ( 

337 (9 
343 ( 

302 (5 
444 (49 
321 
283 
325 
eua 
318 (72) 
294 (48) 
344 (98) 
267 (21) 
327 (84) 
382 (136) 
291 ( 

320 (T. 
268 ( 

439 (491) 


Eq c» JE 


eu m 
CE 


w - o2 I 
>= o y 
b d 7 d 


cinerea (L.) 


cinerea Pers. (Verr.) 
cinerea Schær. (Verr.) 
cinerea Leight. (Verr.) 


cinerella Flot. 


cinereo — pruinosa Schær. 


(Arth.) 


cinereo - pruinosa Schær. 


(Verr.) 


cinereo-rufa Scheer. (Lecid.) : 
cinereo-rufa Fr. var. 
cinereo-rufa Schær. (Verr.) 129 (1 
cinereo-rufescens Ach. (var.) 328 ( 
cinereo-virens Schær. À 
cinnabarina Wallr. (Arth.) | 
cinnabarina Smrf. (Lecid.) 
cinnabarinum Nyl. (var.) 


circinatum (Pers. ) 
cirrhosa Hffm. 
citrella Pers. 
citrina Hffm. 


citrinella Ach. (Lecid.) 


citrinella Fr. var. 
citrinum (Ach.) 
cladomorpha Del. 


Cladonia et Cladoniei 


Gladoniodei 
cladonia Fr. 
clausum Schær. 
clavarioides Duf. 
clavata Krb. 
clavellum DC. 
clavuius Duf. 
clavus DC. 
clementiana Ach. 
Cliostomum Fr. 
clopima Whlnb. 
coarctata Ach. 
coccifera Ach. 
coccineus Pers. 
coccodes Ach. 
coccophora Mont. 


codonoidea Leight. 


( 447 ) 


327 (84) 
432 (186) 
423 (177) 
436 (190) 
436 (190) 


320 (74 
389 (143) 


377 (134) 
308 (62) 
351 (105) 
125 ui 


419 (173) 
133 (187) 


ceerulata Ach. 


334 (88) 


cœrulea DC. (et cer. Scheer.) 428 (182) 


cœruleo-badia Scheer. 
cœruleo-nigricans Schær. 
ceerulescens DC. (Pann.) 
ceerulescens Krphb. 


Collema 
Collemacei 
collematoides Nyl. 
communis DC. 


compactum Ach. (Coll.) 
compactum Koerb. (Lecid.) 
complanata Keerb. (Lecan.) 
complanata Fée (Arth.) 
complicatum Ach. (var.) 


composita Ach. 
compressum. Ach. 


concentrica (Dav.) (var.) 


concentrica DC. 
concinna Borr. 
concolor Ram. 
concreta Whlnb. 
concreta Krb. 


condensatum Hffm. 


condyloideum Ach. 


conferta Dub. (Lecan.) 
conferta Born. (Syn.) 


confervoides DC. 
confinis Ag. 


confluens Schr. (var. 


confusa Nyl. 
conglomerata Ach. 
conglomerata Krb. 


conglomeratum Hffm. 


Coniangium 
Coniocarpon 
coniochlora Mont. 
coniocrœa Del. 


- Coniophorei (lege Epiconio- 


dei) 
coniops Ach. 
conoidea Fr. 
conoplea Ach. 


312 (66) 
367 (121) 
312 (66) 
349 (103) 
265 (19) 
262 (16) 
372 (426) 
343 (97) 
268 (22) 
361 (115) 
328 (82) 
442 (166) 
420 (174) 
442 (196) 
280 (34) 
429 (183) 
Pr 
430 ( 
347 m 
374 (128) 
375 (129) 
288 (42) 
288 (42) 
334 (88) 
264 (48) 
374 (428) 
263 (47) 
376 (130) 
372 (126) 
368 (122) 
355 (109) 
970 (84) 
AM. (165) 
410 (464) 
384 (138) 
383 (37) 


273 (27) 
369 (123) 
435 (189) 
312 (66) 


conspersa Ach. 
conspurcans DR. et Mont. 
constans Nyl. 
contigua Fr. 

contorta Bor. (Parm.) 
contorta FIk. (Lecan.) 
convexa Fr. 
convexella Nyl. 
cooperta Ach. 
coracina Schær. var. 
coracina Moug. 
coracina Hepp 
corallinum Fr. 
corallinoides Flk. (Pann.) 
coralloides Pers. 
corneus Sm. 
Cornicularia 
corniculatum Wallr. 
corniculatum DC. 
cornucopioides (L.) 
cornuta (L.) Fr. 

coryli Chev. 

coryli Mass. 

coronata Ach. 
coronata Schær. var. 
corrugata Ach. (Parm. ) 
corrugata Hffm. (Umb. ) 
corrugata Ach. (Lecid.) 
corrugata Nyl. (var.) 
corrugatum Fr. 
corticola Ach. 
corynellum Ach. 
cotacea Stenh. var. 
cotaria Ach. 

craspedia Ach. 

crassa DC. 

crassum (DC.) 
crenulatus Dicks. 
crelacea Ach. (var. ) 
cretacea DC. 
eretaceum (Sm.) Nyl. 
crinalis Ach. 

crinita Hffm. 


( 448 ) 


303 (57) 
426 (180) 
335 (89) 
376 (130) 
302 (56) 
329 (83) 
369 (123) 
445 (169) 


A E 


403 (157) 
434 (188) 
440 (192) 
313 (67) 
303 (57) 
310 (64) 
351 (105) 
334 (86) 
351 (105) 
387 (141) 
277 (31) 
428 (182) 
358 (112) 
319 (73) 
315 (69) 
409 (163) 
332 (86) 
342 (96) 
388 (142) 
(24) 


crispata (Ach., var. Clad. 


gracil.) 
crispum Ach. 
crispum DR., Schær. 
cristatum Flot. 
crocea Ach. 
crocina Zenck. 
crucianella Chev. 
crustacea Chev. var. 
crustulata Flk. 
crustulosa Ach. 
cucullata Del. (Clad. ) 
cucullatum Hffm. (Ach. ) 
cuprea Smrf. 
cupreo-badia Nyl. 
cupularis Ach. 
curtum Borr. 
cyanea Flk. 
cyanescens Schær. 
cyanolepra DC. 
cyclisca Mass. 
cycloselis Ach. 
cylindrica Ach. 


Dacampia Mass. 
dactylophyllum FIk. 
Dactylospora Krb. 
dædaleum Kphb. 
daphæna Smrf. 
dasypoga Ach. (var.) 
dealbata DR. 

debile Borr. 

decipiens Ach. 
decipiens (Fr.) (Pert.) 
decolorans FIK. 
decolorans DR. 
decorticala FIk. 
deformis Hffm. (Clad.) 
deformis Schær. (Mel.) 
degenerans FIk. 
delibuta Schær. 


355 (109) 
338 (92) 
347 (101) 


277 
378 ( 
271 
321 
379 ( 
309 


31) 
132) 
25) 
75) 
133) 
63) 


311 


65) 


385 (139) 
288 (42) 
390 (144) 
423 (471) 
378 (132) 


290 | 


44) 


327 (81) 
276 (30) 


366 (120) 


345 (99) 
357 (144) 
354 (408) 
283 (37) 
287 (44) 


416 (! 


170) 


283 (37) 
329 (83) 


- 


delicata Ach. 

delicatula Korb. 
Delisei Bor. 
Demangeonii Moug. 
demissa Ach. 

demissa Flot. 
dendritica Pers. (Parm.) 
dendritiea Ach. (Graph.) 
denigrata Fr. 

denigrata Ach. (Op.) 
denudata Scheer. var. 
denudatum Fk. 
depauperata Nyl. 
depressa Ach. 
dermatinum Ach. 
Dermatocarpon Krb. 
detonsa Fr. 

deusta Ach. 

diacapsis Ach. (var.) 
diamarta Ach. 
diaphana Keerb. 
diaphora Ach. (var.) 
diatrypa Ach. 

diffracta Ach. (Squam. ) 
diffracta Leigh. (Graph. ) 
diffractum Nyl. 

diffusa Chev. 

diffusum Hffm. 

digitata Hffm. 
Dillenianum Flot. 
dimorpha Krb. 
diploloma Mont. 
Diplotomma 

Dirina Fr. 

dirinaria Nyl. (var.) 
dirinella Nyl. 
disciformis Fr. 

discolor Dub. 

discreta Fr., Scheer. 
dispersa DC. (Lecan. ) 
dispersa Schær. (Lecid.) 
dispersa Schær. var. 


Tome XXI. 


( 449 ) 


284 (38) 
362 (116) 
288 (42) 
273 (27) 
352 (106) 
366 (120) 
304 (58) 
396 (150) 
354 (108) 
403 (157) 
354 (108) 
288 (42) 
384 (138) 
404 (158) 
271 (25) 
425 (179) 
309 (63) 
310 (64) 
342 (96) 
328 (82) 
352 (106) 
404 (455) 
302 (56) 
317 (71) 
396 (150) 
337 (91) 
402 (156) 
318 (72) 
287 (41) 
383 (137) 
435 (189) 
331 (85) 
365 (149) 
343 (97) 
398 (152) 
408 (162) 
386 (140) 
337 (91) 
325 (79) 
332 (84) 
358 (142) 
406 (160. 


dispersa (Duf.) 


disperso-areolata Schier., 


dispora Næg. 
disseminatwum Fr. 
divaricata Ach. 
divisa Leight. (var.) 
divulsa Del. 

dolosa Fr. (Lecid.) 
dolosa Fr. (Plat.) 
Dothidea 
Draparnaldi Flot. 
dubia Schær. (Parm.) 
dubia Borr. (Trach.) 
dubia Schær. (Lecid.) 
dubia Chev. var. 


Dufourei DR. et M. (Lecan.) 


Dufourei Fr. (Squam.) 
Dufourei Del. (stict.) 
Dufourei DC. (Verr.) 
Duriæi Mont. et Berk. 
Durici Mont. (0p.) 


E 


eburneum DC. 
ecmocyna Ach. 
ecrustacea Nyl. (Urc.) 
ecrustacea Duf. (Arth.) 
éctanea Ach. 

effusa Ach. 
Erhartiana Ach. 
elabens Schær. 
elaborata Leight. 
elæina Krb. 

elæinus Sm. 
elæochroma Ach. (var.) 
elata Schær. 

elatina Ach. (Lecan.) 
elatina Ach. (Pseud.) 
electrina DC. 

elegans Deak. (stiet.) 
elegans Ach. (Plac. ) 


283. (31) 
353 (107) 
408 (162) 
302 (56) 
385 (139) 


378 (132) 
404 (158) 
324 (18) 
315 (69) 
299 (53) 


273 (27) 


306 (60) 
332 (84) 
351 (105) 
417 (474) 
409 (163) 
428 (182) 
309 (63) 
370 (124) 
380 (134) 
340 (94) 
370 (124) 
326 (80) 
299 (53 
320 (74 


92 


elegans Ach. (Graph.) 
elegans Ach. (Arth.) 
elegans Mont. (Verr.) 
elegans Krb. (Verr.) 
elveloides DC. 
elveloideum Ach. 
encausta Ach. 
endiviæfolia Ach. 
endocarpea Fr. 
Endocarpon 
Endococeus Nyl. 
endoleuca Nyl. (var.) 
endoleuca Nyl. (Opegr.) 
Endopyrenium Krb. 
enteroleuca Ach. (var.) 
epanora Ach. 
epicymatia Wallr. 
epidermidis Ach. 
epigæa Schær. (Lecid.) 
epigææ Ach. (Verr.) 
epipasta Ach. (var.) 
epipasta Moug. 
epipolæa Ach. 
epipolæa Schær. 
epipolia Ach. 

epipolia Schær. var. 
episema Nyl. 
epixantha Ach. 
epulotica Ach. 


ericetorum L., DC. (et Sm.) 


erosa Hffm. 
erumpens Mass. 
erysibe Ach. 
erysiboda Tayl. 
erythrella Ach. (var.) 
erythrocarpia Wallr. 
erythrocarpia DC. 
esculenta (Pall.) 


eucarpa Nyl. 3250/9) 


euphorea Fk. 
euphorea Scheer. var. 
eusporum Nyl. 


( 450 ) 


397 (451 
410 (164 
424 (178 

425 (179 

282 (36) 
439 (493) 

303 (57) 

282 (36) 

324 (78) 

420 (174) 

438 (192) 


) 
) 
) 
) 


Qo 
c 
© 
a a 
— 
— 
ES 
TZ 


m 169) 
429 (183) 
435 (189) 
387 (141) 
383 (137) 
371 (125) 
323 (77) 
319 (103) 
281 (35) 
310 (64) 
433 (187) 
334 (88) 
433 (187) 
322 (76) 
319 (73) 
323 (71) 
329 (83) 
392 (146) 
383 (137) 
370 (124) 
278 (32) 


Evernia 


evernioides Nyl. 
eæanthematica (Sm.) 
exasperata Pers. 


exigua Ach. (Lecan.) 


exigua Chaub. 
exiguum Nyl. 


(Lecid.) 


exilis FIk. (Lecid.) 
exilis Chev. var. (Arth.) 


expallens Ach. 
exserta Ram. 


extensa Sch:er. 


extensum Meissn. 


F 


faginea Krb. (Lecid.) 
faginea Pers. (Pert. ) 
[ahlunensis Ach. 
fallax DC. (Plat.) 
fallax Ach. (Pert.) 


‘fallax Nyl. var., (Verr.) 


farinacea Chev. 
farinosa Flk. var. (Lecan. ) 
farinosa Ach. var. (Lecid.) 


farrea Fr. 
fastigiata Ach. 
favulosa Ach. 


(var.) 


Femsjonensis Fr. 
ferruginea (Huds. ) 


ferrugineum Borr. 276 (30), 


festiva Ach. 

fibrosa Tuck. 
filicina Mont. 
filiformis Gar. 


fimbriata Fr. (Clad.) 
fimbriata Schær. (Lecan. ) 


fissum Hepp 
flaccida Hffm. 


flaccidum Ach. 


flava Schr. 
flavicans SW., 


DC. (Physe.) 


292 (46) 
293 (47) 
347 (101) 
346 (100) 


339 (93) 


370 


335 (89) 
430 (184) 
286 (40) 
410 (464) 


362 (1 
344 (98 
I 


16) 
) 
304 (58) 
295 (4 
245 
436 (190) 
279 (33 


6 
) 
) 
(99) 
) 
329 (83) 

1 

[ 


8 
9 
383 (137) 
383 (137) 
393 (47) 
448 (172) 
312 (66) 
322 (76) 
439 (491) 
323 (77) 
306 (60) 
404 (158? 
236 (17) 
283 (37 
(93 


425 (179) 
292 (46 
267 (21 
327 (84) 
305 (59) 


) 
) 
) 
) 


flavicans Nyl. (Lecid.) 
flavicunda Ach. 
flavo-ccrulescens Ach. 
flavo-virescens DC. (Lecan.) 
flavo-virescens Fr. (Lecid.) 


flexella Moug. 
flexuosa Fr. 
flocculosa DC. 
Floerkeana Fr. 
Floerkei Krb. 
florida Hffm. 


Flotowiana Spr. 


fluviale Ach. 
fluviatile DC. 
formosum Ach. 
fossarum Duf. 
foveolaris Ach. 
fragile Pers. 
fragilis Sm. 


fraxinea Ach. (Ram. ) 
fraxinea Ach. var. (Graph.) 3 
fraxinea Schær. var. (Verr.) 4 


friabilis Scheer. 
Friesiana Dub. 
Friesii Krb. 
Friesii Ach. 
frustulosa Ach. 


fruticulosa Eversm. 
fuciformis Ach. 


[ulgens DC. 
fuliginea Ach. 


fuliginosa Pers. (Op.) 
fuliginosa Flot. (Arth.) 
fuliginosa Ach. (Stict.) 


fumago Wallr. 
fumosa Ach. 
fungicola Ach. 


fungiformis Schær. (var.) 


furcata Schær. 


furfuracea Ach. (Con.) 
furfuracea Mann (Ev.) 


furvum Ach. 


( 494 ) 


364 (145) 
376 (130) 
376 (130) 
322 (76) 
388 (142) 
394 (148) 
356 (440) 
30 (64) 
287 (41) 
390 (144) 
290 (44) 


444. (165) 
299 (53) 
437 (194) 
379 (133) 
440 (194) 
284 (38) 
285 (39) 
279 (33) 
293 (47) 


287 (21) 


fuscata Ach. (Lecan.) 


fuscata Schær. 


(Op.) 


fuscella Ach. (Verr.) 


fuscella Fr. 
fuscescens Smrf. 


fusco-atra Bayrh. 


(Lecid.) 


(Lecan.) 


fusco-atra Ach. (Lecid.) 


fusco-atra Wallr. 


(Verr.) 


fusco-cinerea Nyl. 


fusco-lutea Hffm. 
fusco-rubens Nyl. 


fuscula Nyl. 


fusiformis Leight. 


G 


galactina Ach. var. (Arth.) 
galactina Ach. (Lecan.) 


galactites Duf. 
galbana Kphb. 
galbanum Krb. 
galbula Ram. 
Garovaglii Mont. 
Gassicurtia Fée 


445 (169), 


gelatinosa Flk. (var.) 


gelatinosa Ach. 
gelatinosa Nyl. 
gelida (L.) 
geminata Flot. 
gemmala Ach. 
geographica, (L.) 
geoica Ach. 


gibba Nyl. (Verr.) 


gibba Chev. var. (Op.) 


gibberulosa Ach. 


gibbosa Ach. (Lecan.) 
gibbosa Ach. (Lecid.) 


gigantea Chev. 
gilva Ach. (var.) 
Girardi 


glabra DC. (Umb. 


glabra Mass. (Verr. | 


337 (94) 
106 (460) 
427 (181) 
360 (444) 
363 (447) 
323 (71) 
379 (133) 
427 (484) 
373 (427) 
394 (75) 
353 (106) 
426 (180) 
432 (186) 


445 (169) 
332 (86) 
442 (196) 
428 (182) 
435 (189) 
388 (142) 
495 (179) 
337 (91) 
356 (440) 
426 (180) 
430 (184) 
347 (74) 
375 (129) 


glabrata Ach. 

glacialis Schær. 

glauca Ach. 

glaucoma Ach. (Lecan.) 
glaucoma Chev. var. (Op.) 
glaucomaria Nyl. (Lecid.) 
glaucomaria Nyl. (Arth.) 
glaucopis Schær. 
glaucum Ach. 

glebulosa Fr. (Lecid.) 
glebulosa Nyl. (Verr.) 
glebulosus Sm. 

globifera Ach. 

globiferus L. 
globuliferus Sm. 
globulosa Rab. 
glomerata Schr. 
glomerulifera Del. 
glomulifera Hffm. 
Glyphis Ach. 
Glypholecia Nyl. 
Gomphillei et Gomphillus 
Gonionema Nyl. 
soniophila Schær. 
gonorega Ach. 
gracilenta Scheer. 
gracilis Fr. 

graniformis Schr. 
granosum Schr. 
granosum DC. 

granulosa Ach. 


(452) 


434 (188) 
380 (134) 
295 (49) 
333 (87) 
396 (150) 
390 (144) 
444 (168) 
329 (83) 
295 (49) 


( 
[ 
[ 
[ 
[ 
(3 
(98 
1 


ied 
344 (98) 
300 (54) 
300 (54) 
448 (172) 
340 (94) 
392 (146) 
262 (46) 
378 (139) 
383 (31) 
279 (33) 
383 (37) 
351 (405) 
267 (21) 
269 (23) 
357 (M4) 


granulato-verrucosum (var.) 275 (29) 


graphica Ach. 
Graphidei 
Graphideorum Nyl. 
eraphidioides Leight. 
Graphis Ach. 

gregaria Ach. 
Griffithii Mass. 
irimselana Hepp 
grisea Scheer. (Physc.) 


grisea Schwer. (Umb. ) 


328 (82) 
394 (148 
398 (152 
408 


grisella Fik. (var.) 
griseo-atra Zw. 
griseola Ach. 
grossa Pers. 
grumosa Ach. 
grumulosa Duf. 
Güntheri Flot. 
Guepini Moug. 
Gyalecta Ach. 
gyalectoides Mass. 
gypsacea (Sm. 
Gyrophorei 


hæmatites Chaub. (var.) 
hæmatomma Hffm. 
Hageni Ach. (var.) 
hapalea Ach. (var.) 
Harpidium Krb. 
Harrimanni Leight. 
Harrimanni Krb. 
Hedwigii Ach. 

Heeri Hepp 


Hegetschweileri Hepp var. 


hepaticum Ach. 
herbacea Hffm. 
herbarum Mont. 
herpelica Ach. 
heteroidea Ach. 
Heterothecium Flot. 
hexamera DN. 
hiascens Ach. 
Hildenbrandii Gar. 
hirsuta DC. 

hirta Hffm. (var.) 
hispida Schr. (var.) 
hispidulum Nyl. 
Hochstetteri Fr. 
Hoffmanni Ach. (var.) 
holocarpa Ach. (var.) 
holomelæena FIK. 


379 (133) 
373 (127) 
279 (33) 
385 (439) 
337 (94) 
398 (152) 
432 (186) 
424 (175) 
347 (104) 
348 (102) 
315 (69) 
309 (63) 


324 (75) 

340 (94) 

332 (86) 

404 (458). 
326 (80) 
429 (183 
432 (186) 
422 (176 
354 (108 
364 (145 
122 (176 
300 (54) 
402 (156) 
406 (460) 
310 (64 
364 (448) 
353 (107) 
429 (183) 
372 (26) 


324 (75) 
361 (115) 


( 453 ) 


homostegia Nyl. 302 (56) 
Hookeri Sm. (Lecan.) 339 (93) 
Hookeri Scheer. (Lecid.) 385 (139) 
horizontalis Hffm. 297 (51) 
horrescens. acanthella Ach. 439 (193) 
Hutchinsiæ Leight. 406 (160) 
hyalinella Krb. 355 (109) 
hyalinella Nyl. (Con.) 279 (33) 
hyalinescens Nyl. 355 (109) 
hydrela Ach. (var.) 428 (182) 
hydrocharum Ach. 268 (22) 
hymenea Krb. 427 (181 
Hymenelia 349 (103 
hymenina Moug. 297 (54) 
Hymenobia Nyl. 374 (125) 
Hymenodecton Leight. 396 (150 
hymenogonia Nyl. 430 (184 
hyperborea Hffm. 310 (64) 
hyperellum Ach. 218 (32) 
hyperopta Ach. 347 (74) 
hypnorum Ach. (Psor.) 312 (66) 
hypnorum Hepp (Pann.) 313 (67) 
hypothrix Nyl. (var.) 301 (55) 
hysterella Nyl. 394 (148) 
LI 
g 

icmadophilus Ehrh. 281 (35) 
illecebrosa Duf. 383 (137) 
illinita Nyl. 432 (186) 
Imbricaria DC. vide Parm. etc. 

imbricata Mont. 368 (122) 
imbricatum Nyl. 492 (176) 


immersa Schær. (Lecid.) 392 (146) 
immersa Leight. (Verr.) 429 (183) 
immersa Fr. var. (Lecan,) 325 (79) 
impolita Ach. 414 (465) 
incana Del. 385 (13 
incanus Sm. 364 (44 
incarnata Ach. 366 (12 


incisa Fr. L. S. 
incompta Borr. 
inconspicuum Bab. 
incrustans DC. (Lecan.) 
incrustans Ach. (Lecid.) 
incrustans Ach. (Plac.) 
incrustans Nyl. (Verr.) 
incrustatum. FIK. 
incurva (Pers.) 

inflata Scheer. 

inquinans Schær. (Trach.) 
inquinans Tul. (Lecid.) 
insidiosa Del. 

insidiosa Nyl. 

insigne Laur. 

insignis Næg. 

insitivum Krb. 

inspersa Tul. 

insularis Nyl. 

insulata Ram. 

integra Nyl. var. 
intermixta Nyl. 
intestiniformis Ach. 
intricata Ach. (Lecan.) 
intricata Scheer. (Physc.) 
intricatum Mont. 
intumescens Krb. (Lecan.) 
intumescens Flot. (Lecid.) 
involuta Krb. 

irrigua Tayl. 

islandica Ach. 


jacobeæfolium DC. 
jubata Ach, 
jugorum Duf. 
jungermannic Del. 
juniperinum (Ach.) 
jurana Schr. 


307 (64) 
360 (144) 
444 (165) 
324 (75) 
384 (138) 
440 (194) 


374 (105) 
280 (34) 


194 (48) 


286 (22) 
294 (45) 
380 (436) 
449 (173) 
295 (49) 
374 (425 


kermesina Schar. 

Kochiana Hepp 

KϾrberi (Krb.) 

Krempelhuberi Sehar. (Le- 
can.) l 

Krempelhuberi Krb. (Arth. ) 


L 


lacerum Ach. 
lachneum Ach, 
laciniosa Duf. 

lactea FIk. (Lecid.) 
lactea Mass. 

laetea Krb. (Verr.) 
lactea Ach. var. (Verr.) 
læte-virens Scheer. 
læte-virens Borr. 


( 454 ) 


410 (164) 
384 (135) 
432 (186) 


333 (87) 
4A4 (468) 


300 - (54) 
420 (174) 


lævata Ach., Fr. var. (Lecan.) 328 (82) 


levata Ach. (Verr.) 
lævigata Ach. 
lævigata Ach. var. 
lagascana Duf. 
Lagascæ Ach. 
Lallavei Clem. 
lamprocheila DC. 
lanata (Ach.) 
lanuginosum (Ach.) 
lapicida Fr. 
Lasallia Mér. 
lateritia Pers. 
Laureri Hepp 
Laureri Flot. 

Lauri cassiæ Fée 
Laurocerasi Dub. 
lavata Fr. var. 
Lecanactis 
Lecanora 
Lecanorei 


428 (182) 
304 (55) 


310 (64) 
442 (196) 
370 (124) 
419 (173) 
442 (196) 
360 (444) 
374 (198) 
397 y. 
324 (75) 
312 s 


lecanorina Mass. 386 (440) 
Lecidea et Lecidenei 347 (401) 
lecideina Schwer. (Lecan.) 334 (88) 
lecideina Nyl. (Trach.) 274 (28) 
Lecidella Krb. 370 (124) 
lecidina Fr. (var.) 384 (138) 
lectissima Fr. 433 (187) 
leiocarpa DC. 310 (64) 
Leightoni Hepp 427 (481) 
Lembidium Krb. 435 (489) 
lenticulare Ach. 276 (30) 
lenticularis Ach. 440 (194) 
tentigera DC. 315 (69) 
lentiginosa Leight. 404 (158) 
lepadina Smrf. 344 (93) 
lepadinum 346 (100) 
lepidora Ach. 312 (66) 
leproides Pers. 346 (100) 
leptalea DC. (Physc.) 307 (64) 
leptalea DR. et Mont. (Verr.) 433 (187) 
leptocline Flot. 386 (140) 
Leptogium Fr. 270 (24) 
leptophylla Ach. 270 (36) 
leptophyllum Ach. (var.) 420 (174) 
Leptorhaphis Krb. 437 (194) 
leucocephala Ach., Schær. 384 (138) 
leucomela Ach. 307 (64) 
leucomelas Pers. 274 (28) 
leucoplaca DC. 369 (423) 
leucoplaca Fr. 385 (139) 
leucoplaca Krb. (Verr.) 434 (188) 
Lichenacei 273 (27) 
lichenicola DR. 331 (85) 
lichenicola Mont. 342 (96) 
lichenoides Chev. 397 (151) 
lichenoides Pers. 401 (455) 
lichenophila DR. 264 (18) 
Lichina 263 (17) 
Lichinei 262 (46) 
Lightfootii Sm. 351 (105) 
lienaria Ach. A44 (195) 


ligniaria Scher. 353 (107) 


limbata Smrf. (Sol.) 
limbata Ach. (Stict.) 
Limboria 
limborioides Mass. 
limitata Pers. 
limosa Ach. 
limosum Ach. 
linearis Ach. (Ram.) 
linearis Leight. (Verr.) 
linila Ach. 

lithophila Ach. 
lithyrga Ach. 
lithyrga Moug. 
lithyrga Ach. (Lecid.) 
longissima Ach. 
Lopadium 

lucida Ach. 
Ludwigii Ach. 
lugubris Smrf. 
lurida Ach. 

lutea (Dicks.) 
luteo-alba Ach. 
luteola Ach. 
lutescens DC. (var.) 
lutosa (Ach.) Nyl. (Pann.) 
lutosa, Scheer. (var.) 
lutulenta Nyl. 

lygæa Schær. 
lycopodina Mont. 
lyncea (Sm.) 

Lyellii Ach. 


m 


macilenta Hffm . 
macrocarpa DC. (Lecid.) 
macrocarpa Pers. (Graph.) 
macrospora Hepp 
macrostoma Duf. 
macularis Fr. var. 
maculiformis Schær. 
major Nyl. 


E 


403 
4a 
290 (44) 
364 (148) 
350 (104) 
336 (90) 
374 (124) 
350 (104) 
349 (103) 
321 (75) 
360 (144) 
335 (89) 
314 (68) 
370 (184) 


154 


451 


) 

141) 

) 

397 (451) 


c 

© 

+ (z 
D — — — 


287 (41) 
377 (134) 
395 (149) 
326 (80) 
427 (181) 
412 (166) 
335 (89) 
278 (32) 


major DN. 386 (140) 
malaceæ Ach. 297 (54) 
mamillosum Lyngb. 263 (47) 
mammillaris Gouan 366 (120) 
mammosum Pers. 344 (98) 
margacea NhlInb. 427 (184) 
marginata Schær. (Lecid.) 380 (134) 
marginata Duf. (Graph.) 397 (454) 
marmorata Ach. var. 446 (170) 
marmorea Ach. 347 (104) 
Massiliensis DR. 343 (97) 
maura WNhlnb. 434 (185) 
mauroides Schær. 428 (182) 
maxima DC. 433 (187) 
medusula Pers. (Graph.) 396 (150) 
medusula Chev. (Op.) 405 (159) 
medusula Nyl. (var., Arth.) 444 (165) 
Megalospora Flot. 364 (118) 
melæna Nyl. (var.) 353 (107) 
melænum Ach. 268 (22) 
melaleuca Dub. (Pert.) 345 (99) 
melaleuca Smrf. (Lecid.) 380 (134) 
melaleucum Ach. 398 (152) 
melaloma Ach. (var.) 316 (70) 
melanaspis Whlnb. 319 (73) 
melancheima Tuck. 356 (140) 
melanocarpon DC. 280 (34) 
melanophæa Krb. 338 (82) 
melanophæa Fr. (Lecid.) ^ 379 (133) 
melanophæum Ach. 276 (30) 


melanophthatma Duf. (Arth.) 412 (166) 
melanophthalma DC. (Squ.) 316 (70) 


melanospora Nyl. 385 (139) 
Melanotheca Fée 446 (170) 
Melaspilea Nyl. 416 (170) 
melizea Ach. 349 (103) 
membranacea Schær. var. 375 (69) 
Menziesii Ach., Mont. 272 (26) 
metabolica Ach. 339 (93) 
melamorphea Nyl. 359 (143) 
micraspis Smrf. 386 (140) 


microcelis Ach. — 440 (492), 328 (82) 


microcephala (Tul.) Nyl. 
microcephalum Sm. 
microcephalum Fr. 
micrococca Born. 
microphylla Ach. 
microphyllum Ach. 
microscopicum Nyl. 
microspermus Tul. 
microspora Nyl. (Lecid.) 
microspora Næg. (Lecid.) 
snicrospora Nyl. (Verr.) 
Microthelia Krb. 
microthelia Ach. 

micula Flot. 

miliaris Wallr. 

milliaria Fr. (var.) 
miltina DR. 

miniatum (Ach.) (Plac.) 
miniatum Ach. (Endoc.) 
minimum Schær. var. 
minuta Næg. (Lecid.) 
minuta Chev. (Op.) 
minutellum Ach. 
minutissimum Flk. 
minutula Nyl. 
Mischoblastia Mass. 
mixta Fr. 

mixta DR. 

modesta Nyl. 
monspeliensis Nyl. 
monstrosum Schær. 
Montagnei Flot. 
Montagnei Fr. 

montana Nyl. (var.) 
monticola Schær. 

morio Scheer. 
moriopsis Mass. 

morosa Duf. 
Mougeotiana DC. 
Mougeotii Schær. (Parm.) 
Mougeotii FIK. (Lecid.) 
Moulinsii Mont. 


( 456 ) 


320 (74) 
420 (174) 
277 (31) 
354 (108) 
402 (156) 
277 (31) 
274 (25) 
415 
386 


364 (148) 
421 (1'75) 


multifidum Schær. 


. multiflora Tayl. 


multipuncta Turn. 
multipuncta Ach. 
muralis Hffm. (Plac.) 
muralis Ach. (Verr.) 
muricata Del. 

murina DC. 

murorum Hffm., DC. 
muscicola Ach. (Lept.) 
muscicola Ach. (Verr.) 
muscicola Smrf. (Lecid.) 
muscigena Ach. 
muscorum Scheer. (var.) 
muscorum Sw. 
muscorum Ach. (Pann.) 
mutabilis Ach. 
Mycetodium Mass. 
Mycoporum Flot. 
myochroum Schær. 
Myriangiacei 
Myriangiei 


Myriangium Mont. et Berk. 2 


myriocarpa Del. (Pann.) 
myriocarpa DC. (Lecid.) 
Myriospora 

myrmecina Fr. 
myrrhina Ach. (var.) 
myrlicola Fée 
Myxopuntia Mont. 


N 


nanum Ach. 

nebulosa Hffm. 

nigra Ach. (var., Pann.) 
nigrata Nyl. 

nigrescens Ach. (Coll.) 
nigrescens Pers. (Verr.) 
nigricans Fr. 

nigritula Nyl. 
nigro-cæsia Nyl. 


268 (22) 
356 (110) 
344 (98) 
328 (82) 
347 (71) 
429 (183) 
285 (39) 
314 (65) 
319 (73) 
272 (26) 
433 (187) 
364 (118) 
308 (62) 
353 (107) 
360 (144) 
314 (68) 
330 (84) 
392 (146) 
AVT (174) 
272 (26) 
273 (27) 


325 (79) 
382 (136) 
318 (72) 
418 (472) 
272 (26) 


288 (42) 
313 (67) 
313 (67) 
430 (184) 
269 (23) 
426 (180) 
277 (31) 
287 (141) 
313 (67) 


( 491 ) 
nigro-cæsia Chev. 401 (155), 397 (151) olivacea Hffm., Fr. (Lecid.) 370 (124 


nigro-clavata Nyl. (var.) 382 (136) olivacea Ach. var. 413 (167) 
nigrum Scheer. (Cal.) 276 (30) olivacea Fr. (Verr.) 428 (182) 
nigrum DC. (Spil.) 398 (152) olivacea Borr. (Verr.) 432 n 
nitens Pers. 337 (94) Omphalaria DR. et Mont. 265 (19 
nitidula Fr. 370 (124) omphalodes Ach. (var.) 301 (55 
nitida Schrad. 433 (187) opaca Ach. (Squ.) 316 (0) 
nitidella FIK. 433 (187) opaca Duf. (Lecid.) Es (149) 
nivale Nyl. (nivalis Ach.) — 295 (49) opaca Nyl. 00 (154) 
nodulosum Nyl. 266 (20) Opegrapha Ach. p (451) 
Notarisii Tul. 274 (28) opegraphoides DC. 328 (82) 
notha Ach. 404 (4155) orbata Schær. var. A14 (468) 
nummularia DR., Nyl. 265 (49) _ orbicularis Fr. 442 (196) 
nummularioides Nyl. 265 (19) oreina Ach. 338 (92) 
nummularium Duf. 266 (20) orosihea Ach. (var.) 336 (90) 
ostreata Schær. 383 (137) 
o oxyceras Ach. 285 (39) 
oæyspora (Tul.) (Lecid.) 394 (445) 
Obryzum Wallr. 273 (27)  oæyspora Nyl. (Verr.) 437 (194) 
obscura Fr. (Physc.) 309 (63)  oxysporella Nyl. 394 (148) 
obscura Ram. (Lecid.) 440 (194) oxytona Ach. 327 (84) 
obscura Ach. (Arth.) 412 (166) 
obscurata Schr. 374 (128) p 
obscurum Spr. 409 (163) 
obsessa Mont. (non Ach.) 308 (62) pachycarpa Duf. 364 (418) 
obtusangula Duf. 396 (150) pæpalea Ach. v. subfusc. 332 (86) 
obtusata Ach. (var.) 286 (40) pallescens (Ach.) Fr. 330 (84) 
ocellata DC. 344 (95) pallida (Pers.) (Lecid.). 348 (102) 
ochracea Schær. (Lecan.) 322 (76) pallida Schr. (Clad.) 284 (38) 
ochracea Duf. (Arth.) 410 (164) pallida (Pers.) (Con.) 279 (33) 
ochrochlora Ach. 377 (131) pallida Scheer. (Lecan.) 334 (85) 
ochroleuca (Ehrh., DC.) 292 (46) pallida Ach. (Verr.) 424 (178) 
ochroleuca Pers. (Lecid.) 386 (140) pallido-cinerea Flot. 378 (132) 
ochroleucum DC. (Plac.) 317 (74) palmatum Ach. 274 (25) 
ochrophæa Tuck. 340 (94)  palmicola Ach. 442 (196) 
ocrinæla Ach. 440 (194) pancola Ach. 376 (130) 
odora Ach. 329 (83) Pannaria Del. et Pannariei 312 (66) 
cederi Schær. (Lecan.) 328 (82) pannarium Nyl. 207 (24) 
œderi Sw. (Lecid.) 374 (428) panniformis Schær. (var. | 301 (55) 
oligospora Nyl. 326 (80) pannosum Kütz. 272 (26) 
olivacea Ach. (Parm.) 304 (58)  pantosticta Ach. 376 (130) 
olivacea Duf. (Lecan.) 334 (85) papillaria Hffm. 286 (40) 


Tome XXI. 33 


papillosa DC. (Umb.) 
papillosa Krb. (Verr.) 
papillosa Ach. (Verr.) 
papulosa Mont. 
papyracea Ach. 
papyria Ach. 
paradoxa Schær. (Fr.) 
paradoxum Borr. 


paradoxum Fée (Platygr.) 


parallela Fr. 
parasema Ach., Nyl. 
parasema DN. 
parasemoides Nyl. 


parasitica Scheer. (Clad.) 
parasitica Fr. var. (Lecid.) 


parasitica Flk. (Lecid.) 
parasilicus (Abroth.) 
parecha Ach. 
parella Ach. 
parietina Ach. 
parilis Ach. 
Parmelia 

Parmeliei 

paroicum Ach. 
paschale Ach. 
patellarioides Nyl. 
patellulata Nyl. 
patula Leight. 
pelidna Schær. 
pellicula Duf. 

pellita DC. 

peltata DC. 

Peltidea v. Pellig. 
Peltigera Hffm. 
Peltula Nyl. 
perforata Ach. 
periclea Ach. 
perlata Ach. 
perpusillus Nyl. 
persicina Krb. 
Persoonii Ach. (Lec.) 
Persoonii Ach. (Op.) 


( 458 ) 


310 (64) 
428 (183) 
427 (484) 
318 


263 (17) 
408 (162) 
393 (147) 
369 (123) 
386 (140) 
444 (168) 
284 (38) 
351 (103) 
390 (144) 
304 (55) 
285 (39) 
330 (84) 
306 (60) 
396 (50) 
300 (54) 
298 (52) 
275 (29) 
288 (42) 
364 (115) 
444 (168) 
429 (183) 
339 (93) 
401 (135) 
314 (65) 


pertusa Schier. 
pertusa Ach. 
Petractis Fr. 
petræa Flot. (Lecid.) 
petræa DR. (Lithogr.) 
petræum Del. 
pezizoidea Ach. 
pezizoidea Næg. 

phæa Ach. 
phϾocephalum Borr. 
phæomelanum Tuck. 
Phialopsis 

philippea Mont. 
phlogina Ach. 
phlyctiformis Nyl. var. 


(Parm.) 


phlyctiformis Nyl. (Arth.) 


Phlyctis Wallr. 
phrygia Chev. 
phycopsis Ach. 


phylliscinum Nyl. 270 (24), 


phylliscoides Nyl. 
Phylliscum Nyl. 
Phyllodei 
physarellum Ach. 
Physcia 

physodes Ach. 
picastrum Ach. 
picea Pers. 

picina Nyl. (Syn.) 
picina Ach. (Lecan.) 
pileatum Ach. 
pinastri Ach. 

pineti Ach. 

pinguis Chev. 
pinicola Ach. var. 
pilyrea, Ach. 
Placodei 
placodiiformis (Del.) 
Placodium 
platanoides (Del.) 
Platisma v. Platysma 
platycarpa Nyl. (var.) 


302 (56 
343 (97) 


(101) 
374 (128) 

(147) 
18 (172) 

(148) 

(144) 
401 (155) 
275 (29) 
364 (448) 
338 (92) 
370 (124) 
324 (18) 
328 (82) 
442 (166) 
345 (99) 
405 (159) 
289 (43) 
439 (193) 


( 
295 (49) 
349 (103) 
433 (187) 
408 (162) 
308 (62) 
342 (66) 
344 (93) 
318 (72) 
404 (158) 
295 (49) 
398 (152) 


platycarpa Ach. (var.) 
Platygrapha Nyl. 
platyna Ach. 
Platysma 
pleurocarpa Ach. 
pleurota FIk. 

plicata Hffm. (var.) 


( 459 ) 


316 (430) 
407 (161) 


protuberans Ach. (Lecid.) 


protuberans Fr. var. 
pruinata Del. 
pruinosa (Sm.) 


pruinosa Krb. (Lecid.) 
pruinosa Ach. (Arth.) 


325 (19), 
pruinosa Chaub. (Squam.) 


355 (109) 
328 (82) 
440 (164) 
392 (146) 
317 (71) 
378 (132) 
4A. (165) 


plicatile Ach. 268 (22) prunastri Ach. 292 (46) 
plieatile Moug. 269 (23)  pseudo-cornuta Del. 287 (4) 
plocina Krb. 384 (138) Pseudographis Nyl. 417 (174) 
plumbea, Del. (Pann.) 312 (66) Psora DC. 350 (104) 
plumbea Ach. (Verr.) 428 (182) psoralis Ach. (var.) 319 (73) 
plumbosus Sm. 428 (182) Psoroma et Psoromei 312 (66) 
pluri-septata Nyl. 435 (189) psoromia Nyl. 424 (178) 
pocillum Ach. (var.) 282 (36)  psoromoides Schær. 424 (178) 
Polinieri Del. 271 (25) Plerygium Nyl. 263 (17) 
pollinaria Ach. 293 (47) pubescens Fr. 263 (17) 
polycarpa (Ehrh.) (var.) 306 (60) pulchella Schær. (Lecid.) 388 (142) 
polycarpa Smrf. 378 (132) pulchella Schær. (Physc.) 307 (61) 
polycarpum Krb. 435 (189) pulchella Borr. (Norm.) 419 (173) 
polydactyla Hffm. 279 (51) pulicaris Ach. (var.) 404 (155) 
polymorpha Schær. 311 (65) pulla Ach. 304 (58) 
polyphylla Hffm. 310 (64)  pullatulum Ach. 278 (32) 
polyrhiza (L.) 314 (65) pulmonacea Ach. 298 (52) 
polytropa (Ehrh.) 336 (90) pulmonaria Hffm. 298 (52) 
populicola DC. 331 (85) pulposum Ach. 268 (22) 
populneum Brond. 278 (32) pulverulenta Ach. (Physc.) 308 (62) 
populorum Mass. 388 (142) pulverulenta Ach. (Sm.) 395 (149) 
Porpidia 377 (131) pulvinata Nyl. 265 (19) 
portentosa Duf. 285 (39) pumila Mont. 294 (48) 
prasina Schær. 354 (108) punctata Flk. 387 (141) 
premnea Ach. 384 (138) punctata Mass. 386 (140) 
premnea Leight. 360 (144) punctiformis Hepp (Lecid.) 387 (441) 
Prevostii Dub. (Cal.) 276 (30) punctiformis Ach. (Arth.) — 413 (167) 
Prevostii Schær. (Lecid.) 349 (103) punctiformis DR. (Verr.) — 436 (190) 
privigna Ach. 325 (79), 392 (146) punctulata Duf. 406 (160) 
proboscidea DC. 310 (64) purpurascens Nyl. (Lecan.) 326 (80) 
prolixa Ach. (var.) 294 (45) purpurascens Htfm. (Verr.) 429 (483) 
propinqua Scheer. 307 (61) pusilla Le Prév. 294 (48) 
prosecha Ach. v. swbfusc. 334 (85) pusilla Ach. 442 (196) 
Prostii Dub. (Opegr.) 400 (454) pusillum Hedw. (End.) 122 (176) 


Prostii Dub. (Lecid. 368 (122) pusillum Seh:er. (Cal.) 276 (30) 


pusiolum Ach. 
pustulata Hffm. (Umb.) 
pustulata Ach. (Pert.) 
Pycnothelia Ach. 


( 460 ). 


277 (31) 
309 (63) 
440 (194) 
286 (40) 


pygmæa DR. et Mont. (Rocc.) 289 (43) 


pygmæa Ag. (Lich.) 
pygmæus Lam. 

pyracea Ach. (var.) 
pyrenaica Schær. var. 
pyrenophora Ach. 
pyrenopsoides Nyl. 
pyrina Moug. (non Ach.) 
pyrophthalma Mont. 
pyxidata Fr. 


9 


quartzicola Moug. 
quercifolia Scheer. 
quercina DC. 
quercinum Pers. 
quernea Ach. 
quinque-septatum Hepp 
quisquiliare Schær. 


R 


Rabenhorstii Hepp 
racemosa Hffm. (var.) 
radiata Fr. (var., Clad.) 
radiata Pers. (Arth.) 
radiatum Pers. 
radicata Nyl. 
radiosum DC. 
Ramalina Ach. 
Ramalinei 

Ramalodei 

ramosula Nyl. 
rangiferina Hffm. 
rangiformis Hffm. 
recta Humb. (var.) 
recurva Hffm. (Clad.) 


363 (17) 
263 (47) 
324 (75) 
372 (126) 
428 (182) 
266 (20) 
354 (405) 
349 (103) 
286 (36) 


334 (88) 
285 (39) 
283 (37) 
442 (166) 
342 (96) 
341 (93) 
318 (72) 
293 (47) 
391 (45) 
289 (43) 
443 (167) 
285 (39) 
285 (39 

395 (149) 
285 (39) 


recurva Ach. (Parm.) 
relicina Fr. 

repanda Fr. 

resinæ Fr. 
resupinata Ach. 


reticulata Hffm. (Stict.) 


reticulata Chev. (Op.) 
retiruga DC. 
retorrida Chaub. 
revoluta Flk. 
rhagadiosa Ach. 
rhyponta Ach. 
Rhytisma Fr. 
Ricasolia DN. 
Ricasolii Mass. (Mel.) 
Ricasolii Mass. (Op.) 
rimalis &ch. (var.) 
rimata (Flot.) 
rimicola Nyl. 
rimosa DC. 

rivulare Ach. 
rivulosa Ach. 
rivulosa Desm. 
roboris Duf. 
Roccella Bauh. 
roscidum Fik. 
rosella Ach. 

roseus Pers. 


Rousselii DR. et Mont. 


rubella Moug. (Op. 
rubella Pers. (Op.) 
rubella DC (Lecid.) 
rubella Nyl. (Thel. ) 
rubelliana Ach. 
rubida Chev. 
rubiformis WhlInb. 
rubiginosa Del. 
rubina Hffm. 
rubra Ach. 

rubra Nyl. (var.) 
rubricosa Ach. 
ruderalis Nyl. 


303 (57) 
304 (55) 
343 (97) 
367 (117) 
296 (50) 
298 (52) 
405 (159) 
304 (55) 
333 (87) 
304 (55) 
440 (194) 
434 (194) 
351 (405) 
300 (54) 
446 (170) 
398 (152) 
402 (156) 
408 (162) 

(134) 

(158) 


( 
289 (43 
277 (31) 
359 (143) 
284 (35) 
362 (116) 
405 (159) 
406 (160) 
360 (444) 
442 (196) 
323 (71) 
407 (164) 
350 (104) 
312 (66) 
316 (70) 
338 (92) 
#10 (164 
349 (73) 
515 (169) 


ruderum DC. 

rufa Pers. 

rufescens Hffm. (Pelt.) 
rufescens Borr. (Lecan.) 
rufescens Ach. (End.) 
rufum Fr. 

rufus DC. 

ruginosum Duf. 

rugosa Schær. var. 
rugulosa Nyl. (var.) 
rugulosus (Leight.) 
rupestre Schær. (Coll.) 
rupestris Pers. (Bæom.) 
rupestris Scop. (Lecan.) 
rupestris Pers. (Op.) 
rupestris Schrad. (Verr.) 
rupicola Hffm. 
russula Krb. (Bel.) 
russula Ach. (Lecid.) 
rutilans Ach. (Physc.) 
rutilans Krb. (Lecan.) 


sabuletorum Moug. 
sabuletorum Krb. 
sabulosa Krb. 
saccata Ach. 
sæpiculare Ach. 
sæpincola Ach. 
scpincolum Hffm. 
sagedioides Nyl. 
salicaria Pers. 
salicina Hffm. 
salicinum Pers. 
Salweii Leight. 
sanguinaria Ach. 
sanguineo-atra Ach. 
saprophila Nyl. 
sarcogyne Flot. 
sarcopis Whinb. (var.) 
Sarcosagium Mass. 


( 461 ) 


429 (183) 
334 (85) 
397 (51) 
325 (79) 
421 mis 
394 (148) 
284 (35) 
274 ( 

329 (83) 
428 (182) 
438 (192) 
267 (21) 
281 (35) 
324 (75) 
402 (156) 
429 (183) 
329 (83) 
346 (100) 
352 (106) 
306 (60) 
326 (80) 


353 (107) 
370 (124) 
355 (109) 
297 (51) 
275 (29) 
335 (89) 
295 (89) 
386 (140) 
394 (148) 
322 (76) 
278 (32) 
435 (189) 
391 (145) 
352 (106) 
402 (156) 
392 (146) 
335 (89) 
363 (117) 


sarmentosa Ach. 
Saubinetii Mont. 

saxatile Schær. 

saxatilis Ach. (Parm.) 
saxatilis Scheer. (Op.) 
saxatilis DC. (Op.) 
Saxetana Ach. 

saxicola Ach. 

saxicola Poll. 

saxorum Mass. 

scabra Nyl. 

scabriuscula Del. 
scabrosa Ach. 

scalaris Ach. 

Schæreri DN. (Cal.) 
Schæreri DN. (Nephr.) 
Schæreri Fr. (Verr.) 
Schæreri Krb. (Verr.) 
Schæreri Mass. (Arth.) 
Schæreria Krb. 
Schærerianum Mass. 
Schismatomma 
Schleicheri Ach. 
Schraderi Bernh. (Lept.) 
Schraderi Ach. (Verr.) 
Sclerococeus Fr. 
Scoliciosporum 
scorigenum (Mont.) 
scortea Ach. 
scolinum Ach. 
scripta Ach. 
scripta DR. 
scrobiculata Ach. 
scruposa Ach. 
scrupulosa Ach. 
scutata Ach. 
Scutula Tul. 
Sentdneri Scheer. 
serpentina Ach. 
sessile Scheer. var. 


(var. 


sessile Pers., DC. 
stig. 


est Trach. 


292 (46) 
344 (68) 
386 (140) 
304 (55) 
402 (156) 
403 (157) 
340 (94) 
403 (157) 
316 (70) 
386 (140) 
392 (146) 
285 (39) 
388 (142) 
383 (137) 
275 (29) 
296 (50) 
424 (418) 
425 (179) 
444 (163) 
374 (128) 
431 (194) 
408 (162) 
327 (84) 
392 (26) 
429 (183) 
337 (94) 
364 (445) 
264 (18) 
304 (55) 
271 (25) 
395 (149) 
443 (167) 
299 (53) 
342 (96) 
334 (88) 
397 (5) 
354 (108) 
972 (26) 
395 (149) 
274 (28) 


sideralis Ach. 
siderella Ach. 
Siebenhaariana Krb. 
signata DC. 
silacea Ach. 
Silacea Fée (Gass.) 
simplex Dav. 
sinopica Sm. 
sinuosa Ach. 
Siphula et Siphulei 
smaragdula (Whlnb.) 
Smithii Tul. (Abr.) 
Smithii Leight. (Graph.) 
Smithii Ach. (Squam.) 
Soleirolii Schwr. 
Solenaria Ach. 
Solorina Ach. 
solorinoides Nyl. 
Sommerfeltiana Hepp 
sophodes Ach. 
sorbinum Krb. 
sordida Fr. 
sorediata Fr. (Pert.) 
sorediata Borr. (Verr.) 
spadicea Leight. 
spadiceum Krb. 
spadochroa Hffm. 
sparassa Ach. 
sparsa Duf. 
speciosa Del. (Clad.) 
speciosa Ach. (Physc.) 
spectabile Mass. 
spectabilis FIk. 
speirea Ach. 
speireus Sm. 
spheerica Scheer. 
sphærica Leight. var. 
spheeroides Dicks. 
Sphæromphale Krb. 
Sphærophorei et Sphæro- 
phoron 


325 (79), 


Sph:eropsis Flot. 


( 462 ) 


308 (62) 
405 (159) 
355 (109) 
401 (455) 
378 (132) 
337 (91) 
392 (146) 
325 (19) 


284 (38) 
307 (61) 
412 (166) 
380 (134) 
377 (134) 
387 (144) 
385 (139) 
389 (143) 
353 (107) 
425 (179) 


280 (34) 
4419 (473 


sphærula Ach. 444 (195) 
Sphinctrina Fr. 279 (33) 
sphinctrina Duf. 438 (192) 
spilomatica Fr. var. 398 (152) 
Spilomium Nyl. — 337 (91), 398 (152) 
Spilonema Born. 263 (47) 
spilota Fr. 378 (132) 
splendida Chev. 403 (457) 
spongiosum (Sm.) 439 (493) 
Sporastata Krb. 381 (135) 
Sporodictyon Mass. 437 (191) 
Sprucei Leight. 428 (182) 
spuria Schær. 375 (129) 
spuria Chev. 388 (142) 
squalida Ach. 368 (122) 
Squamaria et Squamariei 315 (69) 
squamosa Hffm. 284 (38) 
squamulosus Sm. 325 (79) 
squarrosa DC. 293 (47) 
steltaris Ach. 307 (64) 
stellata Scheer. 286 (40 
stemoneum Ach. (var.) 275 (29) 
Stenhammera Flot. 377 (131) 
stenocarpa Ach. 403 (157) 
Stenocybe Nyl. 278 (32) 
stenophylla Ach. (var.) 303 (57) 


Stereocaulei et Stereocaulon 287 (44) 


steriza Ach. 405 (159) 
steropea Ach. var. 320 (74) 
Sticta 298 (52) 
stictarum Tul. 298 (52) 
sticlica DR. et Mont. 407 (161) 
stictica Fr. 408 (162) 
Sticlis 342 (96) 
sticloides Desmaz. 413 (167) 
stigmatea Ach. 387 (441) 
stigmatella Ach. 436 (190) 
Stigmatidium 409 (163) 
Stigmatomma Krb. 495 (179) 
sligonella 214 (28) 
Stigonema 263 (17) 
stillicidiorum Yl. D. (var.) 321 (75) 


straminea Stenh. 
strepsilis Ach. 
strepsodina Ach. — 326 (80), 
striata Dub. 

strobilina Ach. 

stygia Ach. 

suaveolens Schær. 
subacrustacea Desm. 
subalbicans Leight. 
subcarnea Ach. (var.) 
subconcentrica Fr. var. 
subcrustosa Nyl. 
subdispersa Nyl. (var.) 
subfusca Ach. 

subfusca Nyl. (var., Arth.) 
subocellata Ach. (var.) 
subradiata Nyl. 
subsimilis Nyl. 

subtile (Sm.) (Lept.) 
subtile Pers. (Cal.) 
subuliformis Hffm. 
sudetica Krb. 

sulcata Pers. 
sulphurea Ach. (Lecan.) 
sulphurea Schær. (Pert.) 
sulphurella Fr. (var.) 
sulphureum DC. 
superba Krb. 
superficialis Schær. 
Sychnogonia Krb. 
sylvana Krb. 

sylvatica FIk. (Clad.) 
sylvatica Ach. (Stict.) 
sylvicola Krb. 
Symmicla Ach. (var.) 
symphorea (DC.) Nyl. 
Synalissa DR. 
synalissum Ach. 
synothea Næg. 
synothea FIk. 
Swartziana Ach. 


( 463 ) 


440 (194) 
285 (39) 
392 (146) 
342 (96) 
335 (89) 
304 (58) 
328 (82) 
325 (79) 
429 (183) 
333 (87) 
374 (128) 
424 (178) 
377 (131) 
334 (85) 
444 (165) 
407 (161) 


289 (43 
376 (130) 
397 (151) 
336 (90 


399 (53 

353 (407) 
335 (89) 
264 (18) 
264 (18) 
264 (18) 
354 (108) 
382 (136) 
412 (466) 


tabacina Ram. 
tabescens Krb. 
talcophila Flot. 

tantilla Nyl. 

tartarea Ach. 

taurica Hffm. 

taxicola Leight. (Op.) 
taxicola Ach. (Stigm.) 
teicholytum DC. 
tenebrosa Flot. (Lecid.) 
tenebrosa Krb. (Lecan.) 
tenella Ach. 

tenellum Nyl. 


tenuissimum Schær. var. 


tephroides Ach. 
tephromelas DC. 
terrestris Schær. (var.) 
tessellata Ach. (Umb.) 
tessellata DC. (Lecan. ) 
tessellata Flk. (Lecid.) 
tesserata DC. 

testacea Ach. 
testudinea Ach. var. 
Thalloidima Mass. 
Thamnolia Ach. 
Thelenella Nyl. 
Thelopsis Nyl. 
thelostoma (Sm.) Mass. 
Thelotrema Ach. 
thelotremoides Nyl. 
thrausta Ach. 
Thrombium 

Thuretii Hepp 
tigillaris Pers. 

tigrina Ach. var. 
Tilesii Ach. 

tiliacea Ach. 

tiliacea Chev. 
tinctoria Ach. (Rocc.) 


\ 


289 
405 (159) 
409 (163) 
319 (73) 
373 (127) 
328 (82) 
307 (61) 
422 (177) 
274 (25) 
423 (477) 
337 (94) 
295 (49) 
310 (64) 
328 (82) 
378 (122) 
441 (195) 
350 (104) 
384 (135) 
368 (122) 
289 (43) 
438 (192) 
442 (196) 
433 (187) 
346 (100) 
348 (102) 
293 (47) 
432 (186) 
432 (186) 
273 (27) 
401 (155) 
395 (49) 
300 (54) 
403 (157) 
289 (43) 


tinctoria Scheer. (Ram.) 


tomentosum Hffm. (Nephr.) 


tomentosum Laur. 
Tomasellia Mass. 
Toninia Mass. 
trabinellum Ach. 
trabinellum Krb. 
trachelinum Ach. 
trachona Leight. 


Trachylia Fr. 
trachylina Nyl. 
trachyna Ach. 
trapeziformis Zæg. 
tremelloides Ach. 
tribacia Schær. 
trichiale Ach. 
triphragmia Nyl. 
tridens Ach. 
triptophylla Ach. 
triste Krb. 

tristis Web. 
trullisatum Krphb. 
truncigena Ach. 
tubæformis Mass. 
tuberculosa Fée 
tubiforme Nyl. (var.) 
tubulosa Scheer. 
tumidulum Ach. 
tumidulus Sm. 
turbinala (Pers.) 
turfacea Ach. 2 
turgida Hffm. (Clad.) 
turgida Schær. (Lecid.) 
turgidula Fr. 
turgidum Ach. 
Turneri Ach. (Lecan.) 
Turneri Sm. 

Turneri Leight. (Op.) 
tympanella Fr. 
tynnocarpa Ach. var. 


313 (67) 
439 (193) 
304 (58) 
377 (131) 
348 (102) 
280 (34) 
364 (148) 
277 (31) 
295 (49) 
440 (164) 
366 (120) 
279 (33) 
339 (93) 
285 (39) 
377 (131) 
354 (108) 
268 (22) 
331 (85) 
340 (94) 
402 (156) 
274 (28) 
412 (166) 


uberina Fée 
uliginosa Ach. 
ulmicola DC. 
ulothrix Ach. 
Umbilicaria Hffm. 


umbilicariæformis Hochst. 


umbilicata Ram. (var.) 
umbonata Ach. 
wmbrina Whlnb. 
uncialis Hffm. 
Ungeri Flot. 
Urceolaria 
urceolata Tul. 
urceolatum Schær. 
Usnea 

Usneei 

usneoides Mont. 
Ustalia 


Vaillantii Duf. 

varia Ach. (Lecan.) 
varia Pers. (Op.) 
variabilis Pers. (var.) 
varians Ach. 
variegata Fr. 
variiformis Nyl. 
variolarioides Ach. 
variolosa Fr. 

velata Flot. 

vellea Ach. 
velutinum Ach. 
venosa Hffm. (Peltig.) 
venosa Pers, 
venosum (Sm.) 
ventosa Ach. 

venusta Ach. (var.) 
vermicularis Ach. 


433 (187) 
425 (479) 
286 (40) 
430 (184) 
344 (95) 
345 (99) 
424 (M75) 
390 (44) 
290 (44) 
294 (48) 
395 (149) 


4A (168) 
314 (65) 
262 (16) 
297 (51) 
396 (150) 
409 (163) 
339 (93) 
308 (62) 
289 (43) 


vermifera Nyl. 
vernalis Ach. 
veronensis Mass. 
Verrucaria 


( 465 ) 


364 (145) 
353 (107) 
326 (80) 
493 (477) 


verrucarioides Nyl. (Lecid.) 369 (123) 


verrucarioides Ach. 
verruciforme Schær. 
verrucosa Laur. 
verrucosa Ach. (Verr.) 


verrucoso-areolata Schær. 


versicolor DC. 
versiformis Chev. 
verticillata Ach. 
vesicularis Ach. 
vespertilio Hffm. 
villosa Schær. 
vinosa Leight. - 
viridans Krb. 
viride Pers. (Cal.) 
viridescens Ach. 
viridi-atra Ach. 
viridi-atra Flot. (var.) 
viridis Ach. 
viridula Ach. 
vitellina Ach. 
vitellinaria Nyl. 
vogesiaca Moug. 
vogesiaca Dub. (Lecan.) 
vulgaris Schær. 
vulgata Ach. 
vulpina Htfm. 
vulvella Ach. 


Joue NM. 


444 (195) 
269 (23) 
330 (84) 
428 (182) 
437 (194) 
319 (73) 
401 (455) 
383 (37) 
367 (124) 


278 (32) 
356 (110) 
380 (134) 
389 (143) 
420 (174) 
427 (184) 
323 (77) 
372 (126) 
316 (70) 
333 (87) 
412 (166) 
404 (158) 


(04 (158) 


ww 


Wahlenbergii Ach. 
Wallrothii Tul. 
Wallrothii Krb. 
Waltheri Krb. 

Webbii Mont. 

Weberi Ach. 

Weisii Schær. 
Welwitschii Mont. 
Wulfenii DC. (Pert.) 
Wulfenii Hepp (Lecid.) 


x 


æanthella Nyl. 
æanthococca Smrf. 
xanthostigma Ach. 
xylina Nyl. 


Xylographa et Xylogra- 


phidei 


zonata Krb. 
Zwackia Krb. 
Zwackiana Krphb. 
Zwackii Hepp 


=> 
pas 


388 
354 
357 
423 
293 
421 
311 
304 


345 


400 
339 


428 


(142) 
(108) 
(41) 
(871) 
(47) 
(875) 


Pag. 252 (6,) 1. 34, 
257 (41), 1. 28, 
260 (44), 1. 44, 
264 (48), 1. 21, 

— l 30, 
273 (9/2), 1190 

— 65:93, 
280 (34), 1. 4, 
293 (47), 1. 33, 
298 (52), 1. 32, 
304 (55), 1. 35, 
302 (56), 1. 34, 
305 (59), 1. 35, 
308 (62), 1. 7, 
318 (72), 1. 32, 
319 (73), 1. 4, 

— L4, 
393 (71), 1€ 22, 
334 (88),l. , 
336 (90), 1. 34, 
344 (95), 1. 7, 
362 (116), 1. 33, 
363 (447), 1. 24, 
365 (119), 1. 46, 
370 (124), 1. 23, 
378 (132), 1. 24, 
382 (136), 1. 2, 
385 (139), l. 34, 
392 (146), 1. 29, 
404 (455), 1. 4, 
404 (155), 1. 18, 
404 (158), 1. ult., 
405 (159), I. 16, 
406 (160), I. 30, 


( 466 ) 


Exstal 

ut, alibi 
comparatur 
ad saltem 

( compositus 
assequatur 
CONIOPHOREI 
CALICIOIDEI 
C. sessile DC. 
indicavit 

at 
Welhwitscchii 
est. 
composita 
P. obsessa Ach. 
MYRRHINA 
VARIABILIS 
PSORALIS 

his 

p. 270 


Squ. insulata DC. 


sint 

varia 

intus, 

(89) 

concinna 
hujus 

L. lygæa Ach. 


(480) 
Taurida 
D S: egs: 190 


obit 
astingit 
est. 


silaceo 


CORRIGENDA. 


Lege 
ut alibi 
comparantur 
at saltem 
compositus ( 
assequimur 
EPICONIODEI 
CALICIEI 
C. sessile Borr. (non DC.) 
indicavisse 
ac 
Welwilschii 
est 
comparatæ 
P. obsessa Mont. (non Ach.) 
MYRRHINUM 
VARIABILE 
PSORALE 
hic 
p. 270 (f. lecideina) ? 
deleatur 
sit 
varias 
intus 
(91) 
concinna, forma L. vernalis 
hujus vel potius sequentis 
L. lygæa Scheer. (non Ach. 
quæ petræa) 
(400) 
Tauride 
non L. S. exs. 190, quæ Me- 
lasp. deformis , 
abit 
attingit 
est 


silaeea 


Pag. 408 (162), l. penult. europeæ 
410 (164), 1. 17,  Thelomatrematibus 
— l. 28, margis 
— 121367 versae 
441 (165), L 6, LES 
— ea post. 
416 (170), 1. 48, desideratur. 
492 (176), 1. 30, formatis 
41294 11) AE hujus 
— l. ult. videtur 
424 (178), 1. 10, SUBCRUSTOSUM 
440 (495), l. , horrescentem 


(1) Quz verba ibi in lin. 


( 461 ) 


europaxe 
Thelotrematibus 
magis 

versi 

L. E. p. 318 pr. p. (1); 
post 

desideratur 

formatus 

,hujus 

videntur 

SUBCRUSTOSA 

(var. acanthellam Ach.) 


7, 8 transposita hic referenda sunt. 


( 468 ) 


MÉMOIRE SUR L'IIEMIEDRIE, 


Par M. Ar. LEYMERIE, correspondant. 


PREMIÈRE PARTIE. 


ESSAI D'UNE EXPLICATION GÉNÉRALE DE L'HÉMIÉDRIE. 


La plupart des dissymétries, désignées maintenant par le nom 
d’ Hémiédrie, sont connues depuis assez longtemps. Haüy en avait signalé 
plusieurs et avait remarqué que, dans la Tourmaline et la Doracite , les 
parties dissymétriques prennent des états électriques opposés, lorsqu'on 
soumet à l'action de la chaleur les cristaux qui les présentent; mais 
M. Weiss, professeur de Minéralogie à Berlin, fut le premier qui fit une 
étude sérieuse de ces formes anormales et qui les considéra à part dans 
la classification des cristaux. C'est lui aussi qui créa le mot Hémiédrie , 
destiné à représenter le phénoméne. Toutefois, M. Weiss se borna à 
constater et à formuler le fait sans chercher à en donner une explication 
quelconque, laissant, pour ainsi dire , planer sur la nature un soupçon 
d'inconséquence que la philosophie naturelle devait repousser. Il était 
destiné à M. Delafosse, professeur de Minéralogie à la Faculté des 
Sciences de Paris, de démontrer que cette inconséquence est loin d'exis- 
ter, et que l'ordre des faits qui constitue l'hémiédrie des Allemands 
rentre dans les conditions de la symétrie, pourvu qu'on y introduise la 
considération des caractères physiques. 

En effet, les cristaux naturels ne doivent pas étre confondus avec de 
simples formes ; on doit y voir des étres naturels doués d'une structure 
intérieure régulière et de propriétés physiques variées. À ce point de 
vue, des cristaux ne paraissent pas toujours identiques quand ils ont 
seulement la méme forme extérieure; car leurs autres propriétés, et 
notamment leur structure interne , peuvent être très-différentes. 


( 469 ) 

M. Delafosse ne s'est pas borné à indiquer cette belle idée; il a fait 
voir qu'elle pouvait conduire à expliquer tous les cas d'hémiédrie 
connus. L'explication qu'il a donnée pour la Boracite est tellement 
claire et satisfaisante, qu'on la croirait révélée par la nature elle-même; 
aussi produisit-elle une certaine sensation dans le monde minéralo- 
gique lorsqu'elle parut, il y a une quinzaine d'années. 

Il semble que cette juste interprétation des vues et moyens de la 
nature, dans l'hémiédrie de la Boracite, aurait dû être immédiatement 
généralisée par son auteur et appliquée à tous les autres cas de ce genre. 
Cependant les choses ne se sont pas passées ainsi, et M. Delafosse, en 
cherchant à se rendre compte des dissymétries de la Pyrite, de la Tour- 
maline, etc., par des hypothèses sur la forme et sur certaines vertus des 
molécules, est arrivé à des résultats qui sont loin d'avoir le caractère 
d'évidence, pour ainsi dire palpable, de la premiére explication. 

Cette circonstance que M. Dufrénoy a fait remarquer, dans son savant 
traité de Minéralogie, a nui, nous n'en doutons pas, au succès et à la 
vulgarisation d'une pensée qui doit entrer, tót ou tard , comme idée fon- 
damentale dans la Minéralogie. 

Aussitót que nous avons pu avoir connaissance des vues de M. Dela- 
fosse, non-seulement nous les avons accueillies comme un moyen de 
satisfaire à un besoin pressant, mais nous avons eu le pressentiment 
que la pensée si bien réalisée, dans l'explication de l'hémiédrie pour la 
Doracite, renfermait toute une réforme dans la cristallographie naturelle, 
et nous nous sommes appliqué à la rendre immédiatement réalisable et à 
en tirer un parli acceptable pour la classification des systèmes cris- 
tallins. 

Nous indiquerons trés-succinctement, dans cette première partie, de 
quelle maniére nous avons généralisé l'explication appliquée seulement 
àla Boracite, dans le Mémoire de M. Delafosse. Dans une deuxiéme 
partie, nous ferons connaitre entre quelles limites nous avons cru devoir 
renfermer l'influence de cette théorie sur l'établissement des systèmes. 

M. Delafosse avait admis que le cube de la Boracite était composé de 
molécules tétraédriques, forme qui résulte immédiatement de l'hémié- 
drie qui caractérise cette espéce. 

J'ai cru pouvoir poser en principe général que loul polyèdre hémié- 
drique est constitué par des molécules dont la forme est justement celle 
du solide particulier qu'on obtient directement par l'effet. le plus simple 
de lhémiédrie. 


( 410 ) 

J'ai lieu de croire que M. Delafosse s'est rapproché de cette idee 
depuis l'impression de ses deux Mémoires fondamentaux; mais je ne 
sache pas que le principe lui-méme ait été formulé par personne, encore 
moins qu'il ait été publié jusqu'à ce jour, et c'est ce qui m'a déterminé 
à le soumettre, dans ce travail, au jugement des Minéralogistes. 

En essayant d'appliquer ce principe à tous les minéraux hémiédres 
bien caractérisés, je n'ai rencontré aucun obstacle dans leurs propriétés 
physiques ou cristallographiques; au contraire, j'ai vu toutes les parti- 
cularilés de ces espéces exceptionnelles marcher parfaitement d'accord 
avec la structure que je devais leur supposer, d'aprés l'énoncé de la loi. 

Le lecteur jugera lui-méme de cet accord entre la théorie et l'appli- 
cation , par les exemples que je vais citer. Les seuls qui me paraissent 
avoir réellement une certaine portée minéralogique, sont offerts par le 
cube , le prisme hexagonal et le prisme droit à base carrée. 

Cube. — On peut dire qu'il y a, en Minéralogie, trois sortes de cubes : 
un cube homoédre et deux hémièdres. 

Le premier, dont toutes les faces sont identiques, ainsi que les arétes 
et les angles, ne donne jamais lieu qu'à des modifications conformes à 
la loi de symétrie. — La supposition que les molécules cristallines qui le 
constituent ont la forme CUBIQUE ou OCTAÉDRIQUE satisfait parfaitement à 
cette condition. 

Exemples : Sel marin, Galéne , Fluorine. 

Des deux cubes hémiédres, l'un offre la dissymétrie sur les angles : 
c'est celui de la Boracite; du reste, les arétes et les faces sont identiques 
et donnent toujours lieu à des modifications 
complètes. La forme du TÉTRAEDRE RÉGULIER, 
qui est le résultat le plus simple et le plus im- 
médiat de cette hémiédrie admise pour les mo- 
lécules du cube, rend parfaitement compte de 
toutes les circonstances de cette dissymétrie, 
ainsi que l'a prouvé M. Delafosse. Il est inutile 


d'insister sur ce cas trés-connu. Nous nous 
bornons à reproduire ici (fig. 1) la figure destinée à le rendre sensible. 

L'hémiédrie du 2* cube ne porte plus sur les angles, comme dans le 
cas précédent. Elle consiste dans une sorte de dissymétrie des faces, 
en vertu de laquelle la troncature d'une aréte, au lieu d’être également 
inclinée sur les plans adjacents , offre, au contraire, de part et d'autre. 
des incidences de valeurs différentes, 


( 4 ) 


Le solide qui résulte immédiatement de cette modification dissymé- 
trique est le dodécaèdre pentagonal ou l'ugxapi&pRE. En vertu de notre 
principe, ce serait cette forme qu'il faudrait adopter pour celle de la 
molécule cristalline du cube dont il s'agit; et, en effet, si l'on se décide 
à la choisir, l'hémiédrie et toutes ses conséquences s'expliquent d'une 
maniére simple et naturelle. La figure 2 représente un cube de cette 
sorte, construit avec 27 molécules hexadié- 
driques , et l'on y voit trés-clairement que , 
de part et d'autre d'une méme aréte, les 
choses ne se passent pas de la méme ma- 
nière; les files d'arétes culminantes molé- 
culaires affectant des directions différentes, 
lorsqu'on passe d'un cóté à l'autre, de 
telle sorte que trois faces contigués du cube 
offrent ces lignes de faite dirigées en trois sens perpendiculaires entre 
eux (1). 

Cette structure est en concordance parfaite avec toutes les circons- 
tances de l'hémiédrie de la Pyrite et de la Cobaltine, les seuls minéraux 
qui offrent cette anomalie apparente, et rend compte, tout naturellement, 
d'un fait particulier dont on n'a donné, jusqu'à pré- 


sent, que des explications assez forcées. Je veux parler 
des stries, dans trois sens perpendiculaires, de la 
Pyrite triglyphe. Dans notre hypothèse, ces stries ne 
seraient autre chose que les traces plus prononcées et 

Fig. 3. accidentellement saillantes des arétes moléculaires 
culminantes , ainsi qu'on le voit très-bien en jetant un coup-d’œil com- 
paratif sur nos figures 2 et 3. 


(4) Dans son Mémoire fondamental , M. Delafosse avait admis , pour la molécule de 
la Pyrite, un cube auquel il avait été obligé de supposer une vertu particulière : 
aussi son explication de l'hémiédrie de ce minéral a généralement paru compliquée 
et abstraite. Ayant soumis à mon honorable collègue, je devrais dire mon maitre, le 
moyen d'explication si simple que je viens d'exposer, j'en ai recu la réponse suivante : 
« Nous sommes parfaitement d'accord, et depuis longtemps, sans que vous vous en 
« doutiez, sur la manière de figurer la structure du cube de la Pyrite. Je montre, 
« depuis plusieurs années, à mon Cours, un modèle composé de petits dodécaèdres, 
« comme celui qu'on vous a fait à Toulouse, ete. » Depuis longtemps, d'ailleurs, 
ainsi que M. Delafosse me l'apprend dans la méme lettre, il a substitué, dans son 
enseignement, la molécule dodécaédrique au cube particulier qu'il avait d'abord 
adopté. 


( 412 ) 

Prisme hexagonal. — Il existe aussi trois genres de prismes hexago- 
naux parmi les cristaux naturels. 

Le premier, qui ne peut donner lieu qu'à des dérivations conformes 
en tous points à la loi de symétrie, est composé, dans notre théorie, 
par des PRISMES HEXAGONAUX moléculaires, structure qui s'accorde trés- 
bien avec la symétrie compléte de ce type normal. 

Exemples : Béryl, Pyromorphite , Néphéline. 

Les deux autres prismes sont hémiédres. 

Le premier offre lui-méme, sous le rapport de la structure, deux 
espéces construites, ainsi que nous le verrons bientót, avec la méme 
molécule. 

L'une de ces espéces, qui est une des formes habituelles du calcaire, 
ne montre jamais de troncatures identiqnes que sur six de ses arétes 
basiques : trois supérieures et trois inférieures, alternant avec les pre- 
miéres. C'est le prisme que nous appelons direct. 

L'autre espéce, le prisme alterne, présente une hémiédrie analogue, 
mais qui porte sur les angles au lieu d'affecter les arétes. 

Du reste, dans ces deux espéces de prisme, les faces et les arétes 
latérales se conforment à toutes les conséquences de l'identité, sauf 
une certaine alternance dont il sera question ci-aprés. 

Dans l'un et l'autre cas, c'est le rhomboédre qui naît immédiatement 
de la modification hémiédrique fondamentale que nous venons d'in- 
diquer. Il faut donc admettre, en vertu de notre principe général, que les 
prismes hexagonaux du calcaire sont constitués par des molécules RHOM- 
BOÉDRIQUES. Le clivage conduit d'ailleurs tout naturellement à cette 
forme de molécule et contribue aussi pour beaucoup à 
la caractérisation des prismes hémièdres dont il s'agit. 
Ainsi, tandis que, dans l Emeraude et dans l’Apalite , 
les clivages, quand ils existent, se font parallèlement 
aux bases ou aux faces latérales, on ne réussit à cliver 
les prismes du calcaire que par des plans obliques, et 
seulement sur trois des arêtes basiques du prisme di- 
rect, de chaque côté, ou sur trois des angles du prisme 
alterne, La figure 4 montre bien, par la direction des stries qu'on y a 
tracées sur les faces, cette structure , pour ainsi dire rhomboédrique du 
prisme alterne. 

La figure 5 est destinée à donner une idée de celle du prisme direct. 


Ici la direction des stries, parallèle aux côtés des bases, semblerait 
indiquer au moins une analogie de structure avec le prisme normal; 


( 418 ) 

mais on remarquera que les lignes paralléles qui représentent ces stries 
ne sont pas identiques sur toutes les faces, les unes 
étant pleines et les autres ponctuées. Cette différence 
graphique correspond à une différence réelle dans la 
position des plans de clivage qui interceptent les arétes 
basiques, plans qui se trouvent alternativement dirigés 
vers le haut et vers le bas. Nous avons figuré, par une 

E] fleche tracée au milieu des faces, cette disposition 
Fig. 5. alterne dans les deux sens du clivage, disposition qui 


i] 


A ONANAN 
GR CROSS 


n'est qu'un reflet ou une conséquence du caractère qui distingue spécia- 
lement le type rhomboédrique. On pourrait aussi employer ces fléches 
dans le cas du prisme alterne; mais alors il ne faudrait plus les placer 
sur les faces, mais bien sur les arétes, ainsi que le montre la figure 4. 

La figure 6 représente grossièrement notre hypothèse réalisée pour le 
prisme alterne du calcaire que nous prenons à l'état où il se trouve par 
l'effet de la troncature pure et simple des arétes laté- 
rales du rhomboédre. Ici, on voit bien nettement, 
malgré que la base du prisme n'existe pas, que les 
angles de cette base, considérée, par exemple, dans 


M, 
D) 
p^ 


7 


J/ 


la partie supérieure, seront dans les mêmes condi- 


4 
gj 
4 


tions que les angles latéraux du rhomboèdre primitif, 
et qu'aux uns se présenteront des faces de molécules, 
les autres ayant devant eux des arétes culminantes. 
Dans ce prisme, d'ailleurs, les arétes basiques seront 
identiques entre elles, comme celles du rhomboédre 
lui-même, et les faces rempliront les mêmes conditions essentielles. 
Dans le prisme direct, représenté figure 7, avec le rhomboédre pri- 


W 
y. 
M 


4 


Fig. 6. 


mitif, qui est censé lui avoir donné naissance par la 
troncature des angles latéraux , on voit que la diffé- 
rence , ou plutôt l'alternance, porterait sur les arêtes 
basiques; car les unes, 1, 3, 5, considérées relative- 
ment au demi-rhomboédre supérieur, par exemple, 
correspondraient à des faces, et les autres à des 
arêtes (1). 

Il résulte de tout ce que nous venons de dire, que 


Fig. 7. l'hémiédrie des prismes hexagonaux appartenant au 


(1) Dans la figure 7, on ne voit pas, il est vrai, les molécules élémentaires qui 
coustitueraient le prisme; mais il est évident qu'elles occuperaient, dans la structure 
de ce solide, la méme position que le rhomboedre primitif par lequel le prisme se 
trouve etre ici terminé. 


( 474 ) 


type rhomboédrique , loin de constituer une anomalie ou une exception, 
est une conséquence toute simple de la symétrie réelle du rhomboédre 
de la nature. 


Dans les prismes hexagonaux homoédriques, composés de molécules 
hexagonales, toutes les parties appartenant à une méme catégorie 
géométrique, comme les angles et les arêtes basiques, seraient identi- 
ques physiquement, et ne pourraient, par conséquent, servir de base à 
une hémiédrie quelconque. 


Le deuxième genre du prisme hémièdre ne se rencontre que dans une 
seule espéce minérale, la Tourmaline, qui offre des anomalies cons- 
tantes, remarquées depuis longtemps, et qui tiennent certainement à une 
structure particuliére des cristaux de ce minéral. Dans ces cristaux, qui 
ont presque toujours une forme dominante prismatique, les parlies 
marchent, le plus souvent , par trois, caractère tout exceptionnel qui se 
manifeste à l'oeil par la forme trigonale de la section transverse. De sorte 
qu'il semblerait ici que toutes les parties longitudinales du prisme hexa- 
gonal ne sont pas identiques, et que ce prisme serait susceptible de 
produire, par certaines modifications, le prisme trigonal. 


Le prisme triangulaire serait donc la forme qu'il faudrait adopter pour 
la molécule intégrante, si l'hémiédrie de la Tourmaline se bornait à 
celle que nous venons de signaler; mais ce minéral en offre une seconde 
qui affecte constamment les extrémités des prismes : l'une pouvant offrir 
un pointement à trois faces, tandis que l'autre consisterait en une base. 


Il arrive ordinairement que les deux bases du prisme portent plusieurs 
faces ou facettes; mais ces modifications ne sont pas les mémes en haut 
et en bas. 


La forme la plus simple et la plus directe, qui est indiquée par cette 
double hémiédrie, est, évidemment, LA PYRAMIDE TRIANGULAIRE A BASE 
ÉQUILATÉRALE; et il n'est pas difficile de voir, en effet, qu'un prisme 
hexagonal, construit avec des molécules de ce. genre. 
aurait justement la symétrie qui ressort des faits 
énoncés ci-dessus. Pour accuser à l'œil l’hémiédrie 
latérale, nous avons joint ici la figure 8, qui repré- 
présente la base d'un prisme de cette nature. Cette 
figure montre immédiatement que le solide dont il 
s'agit aurait trois faces 5 construites avec des côtés, et 


Fig. 8. 


trois faces S avee des angles de bases moléculaires. Quant à la dissymé- 


trie des extrémités, elle est trop sensible pour avoir besoin d'étre figurée, 
et il n'est pas besoin d'un grand effort de l'esprit, pour voir que dans un 
prisme construit comme nous venons de le supposer, une des bases 
serait formée par des bases moléculaires et l'autre par des sommets. 


Prisme carré. — On peut distinguer, sous le rapport de la structure, 
deux prismes carrés : l'un homoédre (Zircon, Idocrase), que l'on doit 
supposer constitué par des molécules ayant la forme du PRISME CARRÉ, et 
l'autre hémièdre. 


Ce dernier, qui n'a été offert, jusqu'à présent, que par la Chalkopyrite, 
ne se trouve modifié de la méme maniére que sur quatre de ses angles 
alternes; de sorte qu'il semble avoir deux espéces d'angles solides situés, 
comme dans le cube de la Boracite, deux à deux, aux extrémités d'une 
méme diagonale. 


Nous avons vu que, dans le cube, le résultat immédiat de cette sorte 
d'hémiédrie était le tétraédre régulier. Ici, nous aurons un polyédre 
analogue; mais qui parlicipera de l'allongement du solide primitif dans 
le sens vertical? c'est le sPHÉNOËDRE dont les faces, au lieu d’être équi- 
latérales, ne seront plus que des triangles isocèles. 


L'adoption de cette forme, pour la molécule intégrante , nous permet 
de rendre compte parfaitement de l'hémiédrie de la Chalkopyrite, et il 
suffirait, pour le prouver, de supposer que, dans la figure 1 , le solide 
général , au lieu d'étre un cube, est un prisme carré, et que les molé- 
cules constituantes ont la forme d'un sphénoëdre qui n'est, en définitive, 
qu'un tétraèdre allongé. On voit, en effet, trés-clairement, lorsqu'on a 
devant les yeux cette figure, ainsi interprétée, que dans un prisme 
construit comme nous le supposons, les angles se trouvent dans deux 
conditions différentes aux extrémités d'une méme diagonale; l'une de 
ces extrémités correspondant à un angle, et l'autre à une face d'un 
sphénoédre moléculaire. 


Nous pourrions étendre ces applications de notre principe aux autres 
exemples d'hémiédrie cités par les auteurs ; ainsi la forme du sculénoèdre 
trigonal, attribuée à la molécule du Quartz, rendrait raison de la dissy- 
métrie qui donne lieu aux faces plagiédres de ce minéral. De méme , un 
prisme ortho-rhombique , constitué par des molécules sphénoidales , 
prendrait tout naturellement les caractéres hémiédriques que nous 
offrent certains cristaux d’ Epsomite et d Acerdése. 


( 416 ) 

Nous nous contentons d'indiquer l'efficacité de la théorie à l'égard de 
ces hémiédries secondaires et plus ou moins accidentelles qui sont loin, 
suivant nous, de mériter l'intérét que nous accordons aux cas fonda- 
mentaux qui viennent d'étre rapidement examinés. 


DEUXIÈME PARTIE. 


SUR LA PART QU'IL PARAÎTRAIT RAISONNABLE DE FAIRE A L'HÉMIÉDRIE 
DANS LE TABLEAU DES SYSTÈMES CRISTALLINS. 


Les systémes cristallins, tels que les Allemands les ont établis, 
laissent à désirer, sous le rapport minéralogique, à cause du point de 
vue purement géométrique où se sont placés leurs auteurs. En effet, en 
ne voyant que des formes dans les cristaux de la nature , et faisant com- 
plétement abstraction de leur structure, ainsi que de leurs autres pro- 
priétés physiques, ils ont dà, par cela méme, n'accorder, dans la 
classification , qu'une importance secondaire aux cristaux hémiédres qui 
doivent leur existence à ces propriétés; aussi, se contentent-ils de les 
regarder comme des cas particuliers ou exceptionnels, et de les placer, 
dans chaque système, à la suite des formes homoédres correspondantes. 

M. Delafosse, dans sa remarquable thése sur la structure des cris- 
taux (1), a, le premier, appelé l'attention des Minéralogistes sur cette 
imperfection des systèmes allemands ; il en a fait ressortir tous les in- 
convénients et a proposé un remaniement radical qui consiste à prendre 
chaque hémiédrie pour point de départ d'un nouveau système. Il établit 
ainsi dix nouvelles catégories qui, jointes aux six systémes homoédres 
généralement admis, constituent un ensemble de seize systémes ou 
espèces cristallographiques, nombre déjà considérable et qui serait 
destiné à étre encore augmenté par suite de la découverte de nouveaux 
cas d'hémiédrie. Ces seize espèces se trouvent réparties dans six genres, 
d'aprés la considération des axes. 

Bien que nous admettions au fond le principe de M. Delafosse, nous ne 


(1) De la structure des cristaux, considérée comme la base de la distinction et de 
la classification des systèmes cristallins (1840). 


(AT ) 
pouvons nous dissimuler qu'il en a poussé les conséquences un peu loin, 
et que si, dans le domaine de la pure théorie, ses systèmes pourraient 
peut-étre se soutenir, il n'en est pas de méme au point de vue de l'ap- 
plication à la Minéralogie; et, dans le désir où nous sommes de voir le 
principe pénétrer dans la science et exercer sur la classification des 
cristaux une influence raisonnable, nous nous sommes permis d'apporter 
des restrictions à la classification dont nous venons d'indiquer les bases. 

D'abord, nous avons pensé qu'il y avait lieu de distinguer deux groupes 
d'une importance bien différente dans les cas d'hémiédrie. 

Dans le premier, nous placons les hémiédries évidemment constantes, 
qui donnent lieu à des formes spéciales que la nature offre habituelle- 
ment dans certains minéraux que l'on a distingués de tous temps pour 
l'ensemble de leurs formes. Ces hémiédries sont au nombre de cinq 
seulement, savoir : deux relatives au cube (Boracite, Pyrite), deux 
au prisme hexagonal (Calcaire, Tourmaline), et une au prisme carré 
(Chalkopyrite) ; chacune de celles-ci indique réellement un plan spécial 
adopté par la nature. 

Les cas hémiédriques du second groupe, bien qu'ils soient suscepti- 
bles, ainsi que nous l'avons fait voir, d'étre expliqués comme les précé- 
dents , sont loin d'avoir la signification et la constance des premiers; on 
peut dire qu'ils ont un caractére adventif, et nous ne voyons pas qu'ils 
modifient sensiblement l'harmonie des formes qui se rapportent à l'état 
normal ou homoédre. 

Ainsi, dans le Quartz, qui offre la plus importante de ces secondes 
hémiédries , les faces plagièdres qui constituent le caractère saillant de 
cet état cristallin particulier, ne se montrent que sur certains cristaux : 
il n'y a rien de fixe dans leur nombre ni dans le sens de leur inclinaison, 
et ce trait exceptionnel n'est peut-étre pas assez marqué pour que nous 
soyons autorisés à retrancher cette espéce minérale de la catégorie qui a 
pour type le rhomboédre. Ce que je dis du Quartz s'applique, à plus 
forte raison, aux cas hémiédriques de l' Apatite , de la Craitonite, de la 
Schéelite, de Y Acerdése , etc., qui ne sont indiqués, sur de rares cristaux 
appartenant à des localités particuliéres, que par la position dissymé- 
trique ou par l'absence d'une facette accessoire, et dont quelques-unes 
méme pourraient étre regardées comme des monstruosités minérales 
analogues à celles qui font disparaitre une ou plusieurs facettes dans la 
pyramide normale du cristal de roche et dans certains scalénoédres du 
calcaire. 


( 418 ) 


Pour ces cas presque accidentels, nous ne pensons pas qu'il y ait lieu 
de faire autre chose que de suivre l'exemple des Allemands, c'est-à-dire 
de les mentionner comme des parlicularités ou variélés cristallographi- 
ques à la suite des systémes homoédriques auxquels ils se rapportent. 
Ce n'est donc que pour les cinq cas d'hémiédrie, qu'on pourrait appeler 
fondamentaux, qu'il y a lieu, suivant nous, d'amender les systémes 
cristallins admis ; et, pour faire cette modification sans trop choquer les 
habitudes prises, et en donnant toutefois à l'hémiédrie la part qu'elle 
peut justement réclamer, nous pensons qu'il faudrait et qu'il suffirait de 
considérer chaque genre de forme hémiédrique et son cortége de formes 
dérivées, comme constituant un sous-système annexe du système homoé- 
drique correspondant, et d'introduire, par conséquent, cinq nouvelles 
catégories subordonnées dans le tableau des systèmes. Ce tableau reste- 
rait d’ailleurs ce qu’il est dans la plupart des ouvrages, sauf le système 
rhomboédrique qui devrait y être remplacé par le système homoédre 
correspondant qui a évidemment pour type le prisme hexagonal. 

Les trois derniers systèmes n'offrant aucun cas d'hémiédrie fonda- 
mentale, les sous-systémes se trouveraient annexés seulement aux trois 
premiers, savoir : deux au système régulier, deux au système hexagonal, 
un au systéme tétragonal. 

Ces sous-systémes se rattacheraient aux systémes par l'identité des 
axes (1) et par des formes communes, mais ils s'en distingueraient par 
des polyédres spéciaux et par la forme des molécules intégrantes. En 
prenant, dans chacune de ces catégories nouvelles, un solide qui lui soit 
propre et en qui se trouvent résumées et comme satisfaites les conditions 
hémiédriques, et ce solide n'est autre que celui que nous avons déjà 
choisi pour la forme de la molécule intégrante , on caractériserait d'abord 
le sous-systéme d'une manière claire et palpable, et l'on donnerait, en 
méme temps, à la dérivation un point de départ qui lui permettrait de 
se développer par des modifications absolument symétriques, sans 
préoccupation de la structure ni des propriétés physiques particulières 
qui sont, en définitive, la cause de l'hémiédrie. 

Les sous-systémes hémiédriques sont généralement subordonnés aux 
systémes homoédriques , dans la Minéralogie, comme ils le seraient dans 


(1) Il faut excepter, toutefois, le sous-systeme trigonal dont la symétrie toute 
particulière n'exige que la présence d'un seul axe. 


AO — 


( 419 ) 

la classification amendée. Il n'y a, à cet égard , d'exception que pour le 
sous-systéme rhomboédrique, qui offre réellement une importance supé- 
rieure à celle du systéme hexagonal homoédre, circonstance qui a 
déterminé la plupart des auteurs à prendre le rhomboédre pour type du 
systéme ; mais, en présence du caractére hémiédrique trés-prononcé de 
cette forme et des solides qui en dépendent, il nous était impossible 
d'éviter cet inconvénient sans tomber dans un autre plus grand , suivant 
nous, celui de confondre ou d'entreméler les séries honioédriques avec 
celles que caractérisent l'hémiédrie, ou de donner à une catégorie 
hémiédrique le pas sur une catégorie composée de formes homoédres. 


La classification que je propose se trouve résumée et formulée dans 
le tableau suivant, où j'ai introduit une colonne destinée à l'indication 
des formes simples dérivées spéciales. 


( 480 ) 


TABLEAU DES SYSTÈMES CRISTALLINS 


ET DES SOUS-SYSTEMES ANNEXES. 


SYSTEMES : AXES. 


]. SYSTEME RÉGULIER, 


Trois axes rectangulaires égaux 
entre eux. 


SOUS-SYSTÈME Télraedrique. 


Sous-sysrEME Hexa-diédrique. 


I, SYSTÈME HEXAGONAL, 


Un axe principal perpendiculaire 
à trois axes secondaires égaux 
se coupant sous l'angle de 60°. 
SOUS-SYSTÈME RAomboédrique. 

SOUS-SYSTÈME Trigonal. 


( Un axe unique ). 


FORMES TYPES. 


Tétraèdre régulier. 


Hexa-dièdre. 


Prisme hexagonal 
régulier. 


Rhomboèdre. 


Pyramide triangulaire 
droite, à base équilatérale. 


Il, SYSTÈME TÉTRAGONAL, 
Trois axes rectangulaires : un 


principal et deux secondaires 
égaux entre eux. 


SOUS-SYSTÈME Sphénoedrique. 


IV, SYSTÈME ORTHO-RHOMBIQUE, 


Trois axes rectangulaires inégaux. 


V, SYSTÈME UNOBLIQUE, 


Trois axes inégaux dont deux obli- 
ques; le troisième étant perpen- 
diculaire aux deux premiers. 


VI, SYSTÈME BI-OBLIQUE, 


Trois axes inégaux et obliques. 


Prisme carré. 


Sphénoèdre. 


Prisme ortho-rhom- 
bique. 


nn mn 


Prisme rhombique 
unoblique. 


Prisme bi-oblique, 
à base 
parallélogramme. 


FORMES SIMPLES DÉRIVÉES, 


SPÉCIALES. | 


Octaèdre régulier; dodécaèdre 
rhomboïdal ; trapézoèdre. — 
Hexatétraèdre ;  octotrièdre ; 
solide à quarante-huit faces. 


Tétratrièdre ; trapézoèdre à douze 
faces; tétrahexaèdre. 


» 


Di-hexaèdre régulier. — Prisme 
dodécagonal symétrique ; Dido- 
décaèdre symétrique. 


Scalénoèdre. 


Prisme triangulaire droit; prisme 
hexagonal symétrique. 


Octaèdre carré; prisme octogonal 
symétrique; dioctaèdre symé- 
trique. 


Scalénoèdre à huit faces. | 


Octaedre ortho-rhombique ; pris- 
me rectangulaire droit; octaé- 
dre rectangulaire droit. 


ctaèdre rhombique unoblique ; 
prisme rectangulaire unoblique ; 
octaèdre idem. 


Octaèdre bi-oblique , à base 
parallélogramme. 


1" Septembre 1857. 


COMPTE-RENDU 


DES 


TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 
DE BORDEAUX, 
PENDANT L'ANNÉE ACADÉMIQUE 1855-1856, 


Par M. le Dr CUIGNEAU, Secrétaire-zénéral. 


M OO — 


SOMMAIRE. — I. Utilité des Séances publiques pour les Sociétés scientifiques — 
II. Avena Ludoviciana DR.; son rôle dans l'agriculture. — III. Helæocharis 
amphibia, DR.; sa découverte, son utilité. — IV. Characées : Chara connivens 
Salzm.; sa reproduction par bulbilles. — Monographie des Characées, de feu 
Wallman, traduite par le Dr W. Nylander.— V, Prodromus Lichenographiæ Gallic 
et Algerie , auct. W. Nylander. — VI. Sclerotium , leur développement. — Pezize 
nouvelle obtenue du Scl. du Carex arenaria. — VII. Oursins, leur habitat à 


Biarritz, sur les cótes de Bretagne. — Travaux de M. Caillaud. — VIII. Pellicula 
Fisch.; nouveau genre de Mollusques. — Monographie des Testacelles, par 
MM. Gassies et Fischer. — Nouvelles coquilles d'Afrique. — IX. Classification 


minéralogique de M. V. Raulin. — Catalogue ornithologique de la Gironde, de 
M. A. Docteur. — XI. Le Dr Léon Dufour, son Voyage en Espagne. — XII. Nou- 
veaux membres admis. — XIII. Nécrologie : M. Chantelat. 


ExiNENCE/U, MESSIEURS , 


I. Un de ces grands génies que la mort enléve trop tót à leurs contem- 
porains, — un homme doué d'une de ces imaginations puissantes qui ne 
pouvant se borner à un seul sujet d'études, les embrassent tous dans 
leur activité , — un homme qui appartient, d'ailleurs, par quelques-unes 
de ses publications à la Gironde , et que l'Académie des Sciences, Belles- 


(1) S. Ém. le Cardinal Donner, Archevêque de Bordeaux. 


Tome XXI. (3° SÉRIE : T. T. — 6* LIVRAISON ). 35 


( 482 ) 

Lettres et Arts de Bordeaux , a le droit de revendiquer comme un de ses 
plus illustres correspondants , — DRAPARNAUD disait un jour , dans une 
des conférences intimes qui avaient pour but l'organisation et le déve- 
loppement de la Société de Médecine pratique de Montpellier : « Voulez- 
vous que la Société rivalise un jour avec les corps littéraires les plus 
célébres? N'enfouissez pas vos richesses : imprimez (1) ». Il comprenait 
combien les idées vraies , les idées bonnes surtout, ont besoin d'un réflec- 
leur puissant qui les projette et les répande au dehors. Il comprenait 
qu'une société quelle qu'elle soit, a besoin , pour vivre d'une vie de pro- 
grès réel, de se faire connaitre et apprécier, de rechercher la critique 
et les discussions sérieuses; — qu'elle ne doit pas enfouir, suivant la 
pittoresque et judicieuse expression du jeune savant de Montpellier, le 
fruit attendu de ses études dans ses cartons ou ses archives. Lui-même , 
d'ailleurs, était le premier à faire une large application de ses maxi- 
mes : et le Journal d'Histoire Naturelle de Bordeaux fut un de ceux 
dans lesquels il se plut à insérer les prémices de ses glorieuses recher- 
ches. 

Mais, alors que Draparnaud ne songeait, pour propager les idées, 
qu'à un seul moyen, — la presse, — ce levier puissant, dont méme à 
celle époque, l'influence était loin d'égaler ce qu'elle est devenue 
depuis , il en oubliait ou plutót il en laissait de cóté un autre également 
important et pour le moins tout aussi ulile que le premier. Je veux par- 
ler de ces démonstrations solennelles dans lesquelles une Société tout 
entiére prend le public pour juge de la loyauté et de l'activité de ses 
efforts , de l'étendue apportée dans ses investigations , de la tendance de 
ses idées. Croyez-le bien, Messieurs, ces jours-là, ces jours de fête 
et d'apparàt, sont, pour une Compagnie honorable, toujours attendus 
avec impatience. N'arrive-t-il pas, en effet, qu'avec les meilleures 
intentions du monde, on s'expose souvent à des critiques, je ne dirai 
pas malveillantes, ce serait peut-étre aller un peu trop loin, mais 
tout au moins peu généreuses ? Quel est l'homme qui n'a pas trouvé 
d'envieux sur son chemin? quelle est la Compagnie savante qui n'a 
pas eu quelque détracteur? Mais le jour où le voile se lève, la lumière se 
faisant sans entraves devant un tribunal d'hommes éclairés et instruits, 
la eritique écoute et se tait, et vraiment ce jour-là est un beau jour : 
c'est celui du triomphe du travail et de l'application. 


(1) Actes de la Soc. de Médecine pratique de Montpellier, ( 1804) , p. 96. 


( 483 ) 

Sans doute, la Société Linnéenne ne se croit pas assez importante 
pour inspirer aucune jalousie ; elle se borne à travailler avec assiduité , 
avec abnégation dans l'intérét de tous , avant toutes choses , pour notre 
beau pays; aussi a-t-elle pensé que celui qu'elle a chargé aujourd'hui 
de la défendre en lui donnant à raconter ses travaux de l'année ne trou- 
vera , pour l'écouter, que des oreilles bienveillantes et amies. 


Je me présente donc, devant vous, Messieurs, pour vous offrir une 
histoire raccourcie, et comme une réduction au trait de nos études, 
avec vérité et confiance : avec vérité, car, je ne vous dirai que ce que 
nous avons fait; avec confiance , car nous croyons avoir bien fait. 

Mais, dés mon entrée en matiére, je me trouve dans un grand 
embarras; si, en effet, je veux consciencieusement passer en revue tous 
les sujets dont les discussions ont animé nos séances, ou sur lesquels des 
mémoires spéciaux sont insérés dans vos Actes, — si surtout je veux 
y joindre les développements nécessaires pour étre convenablement 
compris , je cours le risque de donner à mon discours des proportions 
exagérées, et de fatiguer (trop heureux méme si tout se bornait là! ) 
l'attention bienveillante d'un auditoire dont je dois ménager la juste sus- 
ceplibilité acoustique , autant que respecter et remercier la sympathie 
désintéressée. 


J'en demande done bien pardon à quelques-uns de mes excellents col- 
légues , et je les supplie de ne pas trop m'en vouloir, si je ne m'étends 
longuement que sur quelques points que je crois plus propres que des 
sujets de pure science , à inspirer un intérêt dont je m'efforcerai d'ail- 
leurs, autant que je le pourrai , de diminuer l'aridité. 


II. Permettez-moi, Messieurs, de revenir sur un sujet dont mon 
honorable prédécesseur vous avait dit déjà quelques mots dans son 
compte-rendu de l'année derniére (1) ; je veux parler de cette nouvelle 
espèce d'Avoine que notre bon collègue et ami, M. Durieu de Maison- 
neuve , a trouvée en si grande abondance autour de nous, et à laquelle, 
dans un jour cruel, mais que la volonté divine rend à jamais respecta- 
ble (2), il a donné pieusement le nom de son fils Louis. 


(1) Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 2 série, t. X, p. 455. 
(2) 9 NUMEN II MON Lm Maa diem.... semper acerbum 
Semper honoratum (sic, di, voluistis!) habebo! 
(Vinc. Æneid., lib. v). 


( 484 ) 


Dans les Notes critiques de la Flore de la Gironde que ce savant 
observateur a publiées dans vos ACTES, et où se trouve racontée l'histoire 
de la découverte de cette intéressante Graminée (1), M. Durieu ne man- 
quait pas de faire observer avec les plus justes motifs, toute l'importance 
qu'elle présentait sous le rapport agricole, en raison de son apparente 
ressemblance avec la folle avoine ( Avena fatua L.) , ce fléau des mois- 
sons. Apparente ressemblance est bien le mot; car, pour distinguer ces 
deux espéces primitivement confondues ensemble, il faut l'examen 
attentif d’un botaniste exercé. Pour le dire en passant, dans la folle 
avoine, toutes les fleurs fertiles sont articulées avec le rachis de l'épil- 
let; dans Avena Ludoviciana la fleur inférieure seule est articulée , 
les supérieures ne le sont pas. Les conséquences d'une pareille disposi- 
lion organique sont faciles à prévoir. A l'époque de la maturité de la 
plante , toutes les fleurs de la folle avoine se détachent , tombent sur le 
sol, la paille seule est moissonnée. Seulement, comme ces semences 
demandent la méme culture que les autres céréales qu'elles accompa- 
gnent ordinairement , elles ne germent que quand le terrain, soit aprés 
une année de jachére, soit aprés plusieurs années de repos absolu, 
a recu la préparation convenable. C'est là, aussi, le cas des fleurs 
inférieures de l'Avena Ludoviciana, comme de l'Avena sterilis et en 
général de toutes celles qui ont les épillets caducs (2). 

Depuis l'époque où ces observations furent signalées , un trés-intelli- 
vent botaniste du Midi, M. Lagréze-Fossat, l'un de vos honorables corres- 
pondants, s'est livré à une longue et assidue expérimentation sur la 
reproduction de ces deux espéces. D'une part , il nous a fourni l'explica- 
lion de ce fait en apparence encore inexplicable, l'absence ou la trés- 
grande rareté de PA. Ludoviciana dans les moissons de la Gironde; et 
de l’autre, il a montré comment les résultats pratiques des cultivateurs 
sur l'influence de ces envahissantes graminées venaieut confirmer les 
affirmations anticipées de la science. 

Les agriculteurs de Tarn-et-Garonne, avaient, en effet, depuis long- 


(1) Notes détachées sur quelques plantes de la Flore de la Gironde, et Description 
d'une nouvelle espèce d'Avena, par M. Durieu de Maisonneuve, dans les Actes de 
la Société Linnéenne de Bordeaux, 2e série T. X, p. 1. 

(2) Voir pour l'importance de l'articulation des fleurs avec le rachis comme carac- 
tère spécifique, la note lue à la Société Botanique de France, le 24 Mai 1854 ( Bull, 
de la Soc. Bot. 1, p. 11 ). 


( 485 ) 

temps, dit M. Lagrèze-Fossat, observé que parmi les pieds de folle avoine 
qui encombraient leurs champs , certains portaient habituellement à la 
racine une graine qui n'avait pas germé et qui ne devait germer que 
l'année suivante. Il était facile de vérifier alors que c'était le grain supé- 
rieur qui s'était ainsi conservé sans germer. Guidé par la découverte de 
M. Durieu , M. Lagréze-Fossat se livra à des expériences trés-minutieuses 
sur la germination, non-seulement des deux avoines , mais encore des 
deux séries de grains de chacune d'elles, supérieurs et inférieurs. 


Les résultats auxquels il est arrivé et qui sont consignés dans le 
Moniteur des Comices (1) sont trop importants pour que nous ne nous 
y arrétions pas un instant. Dans les deux espéces, les grains supérieurs 
jouissent de la faculté de se conserver dans le sol sans germer ; mais 
tandis qu'à 10 centimétres de profondeur, les ?/, des grains d'Avena 
fatua qui ont germé ( ils germent tous facilement à cette profondeur, 
soit supérieurs, soit inférieurs), périssent pendant l'acte de la germina- 
lion , — tandis qu'à une plus grande distance de la surface , la presque 
totalité des grains inférieurs de la méme espéce et la moitié au moins des 
grains supérieurs sont détruits; par contre, dans l'Avena Ludoviciana, 
le '/, seulement des grains semés périt pendant la germination, à 10 
centimètres de profondeur seulement. Il résulte de là, qu'avec un asso- 
lement biennal, on peut se débarrasser de l'Avena fatua,par des labours 
ne dépassant pas 10 centimètres; mais avec le méme assolement, il 
est impossible de détruire l'Avena Ludoviciona , la moitié de ses grains 
se conservant sans germer au-delà de.10 centimétres , et ne périssant pas 
dans l'acte de la germination accompli à de plus grandes profondeurs. 


Si je me suis étendu sur les détails qui précédent, ce n'est pas seu- 
lement pour satisfaire un sentiment de curiosité scientifique ; mais il 
m'a paru nécessaire de rappeler aux agriculteurs de la Gironde comme 
à ceux du Lot-et-Garonne, du Tarn-et-Garonne et peut-étre méme de 
tout le Sud-Ouest de la France , que l'Avena Ludoviciana dans certaines 
localités et par certaines coutumes routiniéres , est peut-étre plus nuisi- 
ble aux moissons que la véritable folle avoine, à tel point méme que 
cette année la production en est tellement abondante dans les environs 
de Moissac en particulier, qu'on peut sans exagéralion estimer le déficit 
qu'elle occasionne au dixième du produit d'une année moyenne. Il y a 


(1) No du {er Juin 1856 , p. 516. 


( 486 ) 
donc plus qu'un intérét botanique qui s'attache aux recherches de 
MM. Lagrèze-Fossat et Durieu ; il y a sous le point de vue économique, 
un résultat à produire dans l'augmentation de la récolte des céréales, 
résultat que l'on ne peut et que l'on ne doit pas négliger; mais, pour 
terminer d'une maniére consolante pour la Gironde ces détails peut-étre 
trop minutieux, j'ajouterai que si dans nos cultures, dans nos moissons, 
nous ne rencontrons qu'en quantité trés-minime l’Avena Ludoviciana , 
nous le devons, — c'est une conséquence inévitable des phénoménes 
physiologiques que j'ai déjà relatés, — à la profondeur de nos labours. 


III. Dans la méme Note (1), M. Durieu décrivait la découverte d'une 
autre Graminée , importée en France, on ne sait trop de quelle manière, 
et dont la culture ou la propagation pourrait rendre les plus grands ser- 
vices. Je veux parler du Glyceria nervata Trin., qui s'est presque appro- 
prié les marais boisés de Meudon, et qui peut-étre ne demanderait pas 
mieux que de se trouver dans les landes de la Gironde pour y produire 
d'excellents fourrages à la place des joncs et des carex qui les remplis- 
sent. Telle était l'application utile que M. Durieu avait entrevue et 
conseillait de toutes ses forces; et cette année , j'ai le bonheur de vous 
entretenir, grâce toujours au méme investigateur , d'une autre plante, 
appartenant à une famille voisine et qui a le double et précieux privi- 
lége d'étre essentiellement nouvelle pour la science, et appelée à un 
avenir des plus remarquables et des plus dignes de réflexions (2). 


En promenant sur les bords de la Garonne, en aval du pont de Bor- 
deaux surtout, on est frappé de l'aspect verdoyant qu'offrent les berges 
limoneuses que recouvrent les marées et de ces sortes de prairies de 
nouvelle espéce oü le pied des promeneurs ne court pas risque de 
s'égarer. On aura peine à croire que cette végétation si luxuriante , 
si abondante, si rapprochée surtout de la ville, soit exclusivement 
constituée par une plante complétement négligée jusqu'ici, ou tout au 
moins oubliée par les explorateurs ; et pourtant le fait n’est rien moins 
que certain. Dès 1854, notre habile explorateur fut frappé de la station 


(1) Notes délachées, ete., p. 5. 

(2) Les détails qui suivent ont été ou communiqués verbalement par M. Durieu 
dans quelques-unes des séances générales de la Société Linnéenne , ou m'ont été 
fournis directement par lui. C'est surtout d’après ses notes manuscrites que j'ai pu 
rédiger cette partie de mon Compte-rendu. 


( 48T ) 

singulière de cette Cypéracée sur les rives de la Garonne ; les vases, les 
berges limoneuses, tel est son habitat, mais à la condition fort impor- 
tante que cet habitat soit compris entre les hautes et les basses eaux. 
Qu'arrive-t-il alors ? C'est que ces végétaux singuliers sont alternative- 
ment couverts et découverts par la rivière deux fois par jour; — c'est 
que leur développement ou pour mieux dire leur propagation sera d'autant 
plus facile dans une localité, que le mouvement des eaux produit par les 
marées se fera sentir sur une plus grande étendue et d'une maniére plus 
sensible ; — c'est enfin, et comme conséquence directe de ce principe, 
que la plante est d'autant plus abondante que l'on s'éloigne de la ville en 
se rapprochant de l'embouchure de la riviére , d'autant plus rare qu'on 
s'en éloigne vers le haut, pour disparaitre complètement au delà de 
Langon. Ces deux conditions, terrains vaseux , marées sensibles, sont 
essentielles à la vie et au développement de la Cypéracée et, c'est déjà 
là, un caractére physiologique de haute valeur qui distingue cette 
espèce de ses congénères. Mais les études de M. Durieu ne se bornent 
pas à ce point déjà si remarquable ; profitant d'un voyage à Paris, il 
compulsa les grandes bibliothéques , visita les immenses collections de 
la capitale, et ce ne fut qu'aprés ces longues et patientes recherches 
quil put définitivement proclamer la découverle qu'il avait faite à 
Bordeaux, d'une Phanérogame entiérement nouvelle à laquelle il donna 
le nom d'Heleocharis amphibia. Les marais de nos landes contiennent 
en abondance une autre espèce du méme genre ( Helæocharis multi- 
caulis ) , mais il n'y a entr'elles deux qu'une certaine ressemblance exté- 
rieure, et c'est probablement cette fausse ressemblance qui a fait que 
deux plantes si différentes par leurs caractéres organiques et surtout 
leur mode d'existence, sont restées jusqu'ici confondues. Sous le point 
de vue organographique , l'espéce de M. Durieu n'a de proches rapports 
qu'avec une trés-pelite espéce européenne peu fréquente dans le Midi 
( Heleocharis acicularis ) et surtout avec une espèce du Chili ( Helæo- 
charis striatula ) récemment décrite par feu Émile Desvaux. 


Encore un mot sur le mode de végétation de la plante. 


Partout, où un premier germe de l’Helæocharis amphibia parvient 
à s'implanter sur des vases nouvelles, il s'y étend avec une rapidité 
excessive, en couvre bientót toute la surface au moyen de ses nom- 
breux rhizómes , qui s'y implantent et s'entrecroisent avec une puis- 
sance de végétation des plus remarquables, servant ainsi de moyen 


( 488 ) 


de protection et de consolidation au terrain mobile dans lequel ils se 
développent. C'est ce qu'une courte promenade d'ailleurs , Messieurs , 
vous met à méme de contróler et de vérifier tous les jours. De la Bastide 
à Lormont , on n'a, à la fin d'un descendant, qu'à jeter les yeux sur les 
vases nouvellement découvertes le long de la Garonne, et on pourra 
voir et admirer un bon nombre des envahissements récents de la Cypé- 
racée. 


Je dis admirer, et je conserve cette expression à dessein; car, grâce 
à cette multiplication rapide , abondante, ces rhizómes puissants , nom- 
breux , entrelacés de mille manières, ne pourront-ils pas un jour rendre 
un immense service en fixant les vases dans les lieux où le besoin pourra 
s'en faire sentir? Ne pourra-t-on pas un jour, trouver dans ces végé- 
laux un précieux moyen de venir en aide à la rectification du cours de 
certains fleuves dans quelques points spéciaux? L’Helæocharis enfin, 
n'est-elle pas appelée à devenir aussi utile sur les bords de notre belle 
Gironde, que le Gourbet ( Ammochlea arenaria ) l'est aux sables des 
hords de la mer ? 


Étrange bizarrerie dans la destinée de deux plantes découvertes par 
le méme homme, à la méme époque, à quelques pas, à peine, l'une 
de l'autre; toutes deux se reproduisant, se propageant avec facilité, 
avec abondance; résistant méme aux efforts de l'homme qui veut les 
détruire; l'une, l'Avena Ludoviciana , ayant pris dans un département 
voisin, dans quelques autres peut-étre, les caractéres d'un véritable 
fléau , l'autre au contraire, devenant en vertu de conditions analogues 
pour une multiplication facile, une source féconde d'améliorations 
profitables à toute une population. Quoiqu'il en soit, et quelque puisse 
ètre le parti que l'on tirera plus tard de la nouvelle Helæocharis , il 
n'en restera pas moins toujours à notre honorable collégue la gloire 
de l'avoir trouvée et décrite spécifiquement , et surtout d'avoir su le 
premier apprécier dans son emploi une de ces magnifiques applications 
qui élévent un savant au rang des bienfaiteurs de l'humanité. 


IV. Je descends un peu la série des productions végétales pour 
m'arréter sur l'une d'elles, où de nouveaux faits fort intéressants vont 
encore se produire, et où nécessairement le nom du méme observateur, 
M. Durieu, va se retrouver. 


Vous n'avez pas oublié, Messieurs, qu'il n'y a que quelques années , 


( 489 ) 

dans une solennité semblable à celle-ci (1), vous déposiez avec plaisir 
une couronne méritée sur le front d'une femme que son double nom de 
fille et d'épouse rattache essentiellement à la science. M"* Dufrénoy, 
née Jay, avait découvert dans les eaux du Larry, à Chabreville, près 
Guitres, une des plantes les plus négligées pour le vulgaire, et des plus 
intéressantes pour les hommes qui s'occupent de géographie botanique , 
appartenant à la famille des Charagnes et à laquelle Baŭer avait donné 
le nom de Chara ( Nitella Al. Br.) stelligera. Deux particularités essen- 
tielles justifiaient la récompense que vous aviez décernée; d'une part, 
la rareté de la plante elle-même qui n'était connue en 1850, que dans 
trois localités fort éloignées l'une de l'autre ( Paris, Berlin, Bologne ) ; 
d'autre part, la présence , — au niveau des nœuds de ramifications des 
filaments qui la constituent en partie, — d'étoiles calcaires, cassantes, 
assez fragiles, et parfois d'une régularité et d'une élégance extrêmes ; 
jolies petites étoiles de pierre, comme les appelait dans son style si 
élégant et si clair, notre Président (2), jolies petites étoiles de pierre 
toutes faites qui ne se préteraient qu'à grand peine à de nouveaux enjo- 
livements. Je dois ajouter que depuis cette époque, la méme espèce a été 
retrouvée en abondance dans une localité encore plus rapprochée de 
la ville, et c'est dans les marais de Bruges, qu'un jeune botaniste , — 
un jeune Bordelais cette fois-ci, — ancien éléve de l'École de Botani- 
que, ancien lauréat de la Société Linnéenne , M. Eug. Ramey , l'a ren- 
contrée en grand nombre. 

C'était déjà, sans doute, un fait trés-remarquable que cette décou- 
verte, et pourtant il n'était pas dans les destinées des Nitella stelli- 
gera de Bordeaux de s'arréter là; ce sont les échantillons méme de 
. Mve Dufrénoy qui ont servi à la constatation d'un principe de Botanique 
fort important que je dois vous signaler. 

Les CHARAGNES , comme tout le monde les appelle, les CHARACÉES 
comme les distinguent plus euphoniquement les botanistes , constituent 
une famille de plantes fort curieuses. Quoique ne renfermant que deux 
genres ( Chara et Nitella), le nombre des espèces mentionnées dans 
les catalogues les plus récents ne s'éléve pas à moins de 116, sans 
compter pour quelques-unes de nombreuses variétés. Elles pullulent , — 


(1) Le 11 Novembre 1850. 


(2) Act. Soc. Lin. de Bord., 2% série, T. VI, p. 82 des Mélanges. 


( 490 ) 
quelques-unes du moins, — au fond d'étangs , de fossés , de ruisseaux, 
d’où la drague seule peut les arracher; d'autres plus flexibles , ou plus 
solides se plaisent dans des rivières à forts courants et méme dans 
la mer. Quelques-unes se rencontrent à peu prés partout, à toutes les 
latitudes, dans tous les climats; d'autres au contraire, et vous en avez 
vu un exemple dans le Nitella stelligera, ne se trouvent qu'à des stations 
fort éloignées l'une de l'autre, et ne présentant entr'elles aucune analogie 
topographique ou climatologique. D'autres particularités les signalent 
encore : les unes sont monoiques, les autres dioiques; les unes présen- 
tent des fruits parfaits, complets, aptes à une reproduction normale et 
facile; d'autres n'en offrent aucun vestige. Mais cette absence de fruc- 
lifieation n'empéche pas la plante de se multiplier avec abondance; 
abondance telle qu'à priori, les botanistes que ces caractères avaient de 
tout temps frappé avaient dû admettre que certaines Characées , sinon 
toutes, — ainsi que l'avait remarqué fort judicieusement M. le professeur 
Amici (1), — se propagent par d'autres moyens que la semence; et pour 
le dire en passant et me faire comprendre d'un seul mot , comme une 
plante si commune aux environs de Bordeaux , la Ficaire, se reproduit 


en grande quantité dans le Nord de la France , au-delà d'une certaine 


zóne où les graines n'atteignent pas et ne peuvent atteindre leur maturité. 


Quelques observateurs avaient bien trouvé dans quelques espéces 
des nœuds remplis de fécules; M. Durieu, lui-même, les avait remar- 
qués sur des échantillons de Chara aspera d'Algérie : mais ces faits 
isolés n'avaient pas recu une consécralion scientifique convenable, et 
c'est à un de nos plus illustres correspondants , M. le D. C. Montagne, 
membre de l'Institut, et dont tout le monde connait le profond savoir 
et quelques-uns d'entre nous apprécions la bienveillante sympathie, — 
c'est à M. le D." Montagne , qu'il appartenait d'étudier d'une manière 
sérieuse et à peu prés complète , la nature de ces nœuds amylophores , 
de ces bulbilles, — en particulier de celles du Nitella stelligera , — et 
leur rôle dans la multiplication de ces végétaux si éminemment curieux 
à observer dans toutes les phases de leur vie. 


Je ne puis et ne dois entrer ici dans l'analyse du savant mémoire que 


(1) V. Amici, Descrizione di alcune muove specie di Chara , etc., nelle memorie 
della Accademia delle scienze, lettere e belle arti de Modena, 1827, cité par le 
D." C. Montagne, loc. cit. infrà, p. 68, 81. 


( 491 ) 

l'illustre Cryptogamiste lisait à l'Académie des Sciences, dans la séance 
du 14 Juin 1852 (1). Je me contenterai d'en extraire ces deux conclu- 
sions : Les étoiles du Nitella stelligera ne sont autre chose que des 
bulbilles remplis de matière amylacée ; ces bulbilles servent à la repro- 
duction de la plante; et la fécule, c'est l'aliment que la nature amasse 
dans des réservoirs particuliers pour la nourriture du nouveau rejeton. 
Ges faits ont. été expérimentalement contrólés par l'auteur du mémoire , 
et je dois le dire aussi, observés depuis, par le méme M. Eug. Ramey, 
que je citais plus haut. 


La reproduction des Characées par division ou par bulbilles est donc 
depuis longtemps légitimement acquise à la science ; je ne m'en 
serais pas occupé dans le Compte-rendu de nos travaux si de nouvelles 
acquisitions de Characées pour la Flore de la Gironde, n'avaient néces- 
sité ces considérations par lesquelles j'ai dù commencer. Aux cinq 
espèces que notré vénérable Directeur avait mentionnées dans sa Flore 
Bordelaise sont venues se joindre, sans compter le Nitella stelligera (2), 
les Nitella tenuissima Rabenh., et N. mucronata Kutz.; et enfin l'espéce 
la plus remarquable, le Chara connivens Salzm.. Cette derniére est 
d'autant plus digne d'attention, comme addition à la Flore Girondine, 
que cette espèce, — dioique, — n'avait jusqu'ici été trouvée qu'en 
Afrique , et qu'elle vient ainsi, grâce aux investigations de l'habile Pro- 
fesseur de Dotanique Rurale dans les étangs de nos landes , augmenter 
le nombre des espéces du méme genre dont les stations diverses sont les 
moindres des caractères curieux. Ainsi que le Nitella stelligera , ainsi 
que deux ou trois autres espèces, le Chara connivens parait, au moins 
dans la Gironde, jouir aussi du privilége de se reproduire au moyen de 
bulbilles amylophores (3). Seulement, ces bulbilles , ces nœuds sont ici 


(1) Voyez €. Montagne, Mémoire sur la multiplication des Charagnes par division 
dans Ann. des sc. naturelles , 9? série, Bot. T. XVIII, p. 65. 

(2) Voyez Actes de la Société Linn. de Bord , 2e série, T. VI. — Mélanges, p. 75, 
81, 155; et Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bor- 
deaux , T. Ier p. 252. — Les cinq espèces connues avant 1850 , étaient les Nitella 
translucens Ag., et N. capitata Ag. ( Chara syncarpa Thuill.) et les Chara fœtida 
Al. Br.; Ch. hispida L., ( Ch. aspera Walm.) et Ch. fragilis Desv., avec sa variété 
pulchella Wallr. 

(3) Tous ces détails sont inédits et nous ont été communiqués par M. Durieu qui 
prépare un travail fort étendu sur les fonctions de ces bulbilles. 


( 492 y 

sphériques, mamelonnés , ne paraissent pas incrustés de calcaire, et ont 
la forme d'une toute petite müre blanche. Je me contente de signaler 
en passant ce fait, car les recherches qu'a entreprises M. Durieu sont 
loin d’être terminées; l'analogie indique déjà d'ailleurs que des espèces 
autres que celles déjà connues se reproduisent également par division ; 
il s'agit seulement de trouver l'époque où se fait l'apparition et le déve- 
loppement des organes nouveaux; et peut-être qu'alors on pourra arri- 
ver, comme le faisait remarquer M. Montagne dans le mémoire cité plus 
haut, à prouver que « chaque espèce, indépendamment des caractères 
« de végétation et de fructification qui Ja distinguent, différe encore 
€ par la structure de ses bulbilles et peut-être aussi par la forme de sa 
« fécule (1) ». 


J'ai cherché, par tout ce qui précède, à vous donner, Messieurs, une 
idée bien faible de l'intérét que présente l'étude de la famille des Cha- 
racées. La connaissance des phénomènes qu'elle offre, importe au plus 
haut degré pour la physiologie végétale toute entiére; car, en y réflé- 
chissant un peu, on verra que l'évolution des forces vitales dans les 
étres créés , ne peut étre bien définie et bien caractérisée surtout, si l'on 
ne connait pas tous les modes de reproduction , c'est-à-dire, de trans- 
mission de la vie dans les étres organisés , si l'on ne connait pas surtout 
les lois (et il doit y en avoir) qui régissent l'époque , le lieu, et surtout 
le choix de ces divers modes. Or, il faut bien l'avouer, toutes ces ques- 
tions de haute philosophie botanique sont loin d'étre aujourd'hui réso- 
lues; les faits que nous possédons, — rares en phanérogamie, mais 
d'autant plus nombreux que l'on descend l'échelle végétale, — ne sont 
encore que des jalons à de grandes distances, et dont plus tard un esprit 
supérieur saura tirer parti. En attendant, nous ne pouvons que répéter 
que, dans ce cas particulier plus que dans tous autres, il faut se tenir 
en garde contre les illusions brillantes d'une imagination trop hardie , 
et suivre, plus que jamais, le grand précepte de Bacon : Non fingendum, 
sed excogitandum el inveniendum quid natura faciat et ferat (2). 


Je croyais en avoir fini avec les Characées , et j'allais passer sous si- 
lence la grande et belle MoNocnaprig de feu L. Dr WALLMAN, qui a été 
imprimée d'abord en 1854 dans les Actes de l'Académie Royale des 


(1) Dr C. Montagne, 1. cit.. p. 76. 
( 


2, R. Bacon, De dignit. et augm. sc. 


( 493 ) 

Sciences de Stockolm, et dont la traduction fidèle et complète est venue 
dignement inaugurer la premiére livraison de la nouvelle série de nos 
Acles (1). Je remarque que feu Wallman, botaniste d'un grand mérite, 
et professeur au Gymnase de Linkæping, nous a toujours été totalement 
étranger. Il semble donc que ce motif avait dû, de notre part, faire 
refuser à l'œuvre posthume du savant Suédois, une hospitalité que tous 
les Recueils scientifiques de France eussent été heureux de lui offrir. 
Mais la Société Linnéenne, suivant en ceci quelques régles exception- 
nelles qu'elle n'a appliquées que dans un trés-petit nombre de cas fort 
rares, a cru devoir adopter, dans sa séance du 17 Octobre 1855, la 
proposition d'insertion qui lui fut faite par M. Durieu de Maisonneuve. 

Avant toutes choses , il fallait une traduction, et celle-ci, nous la 
devons à l'inappréciable concours de M. W. NYLANDER , actuellement 
à Paris, l'un des botanistes les plus renommés, et les plus instruits de 
l'Europe scandinave , et dont tout le monde connait les beaux travaux 
Lichénographiques récemment publiés chez nous dans divers recueils (2). 
Sans doute , on aurait pu trouver quelques personnes en état de traduire 
du suédois; mais pour une traduction spéciale, il fallait un traducteur 
spécial. Or, personne , — si ce rest M. Nylander, — ne pouvait, en ce 
moment , se charger d'une pareille traduction, — et elle nous échappait 
sans lui (3). Voulez-vous savoir ce qu'il faut penser de la valeur de 
l'ouvrage lui-méme? En voici l'appréciation faite par un homme dont la 
compétence est certaine et le jugement assuré.... « A défaut d'une nou- 
« velle monographie que le monde savant tout entier réclame de M. Al. 
« Braun, celle-ci a son mérite, son prix et son incontestable utilité. 
« C'est un travail bien concu, bien exécuté, nettement méthodique, 


(1) Essai d'une exposition systématique de la famille des Characées, par feu 
J. Wallman; traduit du Suédois par M. le Dr. W. Nylander; publié par les soins de 
M. Durieu de Maisonneuve, Actes de la Soc. Linn. de Bordeaux, le série, 
[er ND 1 

Cette livraison ( fre dut ome fer de la 3e série des Actes, XXIe de la collection com- 
plète), a paru le 15 Février 1856, dans le format grand in-89, que la Société a adopté 
pour la publication de ses travaux, et qui remplace le format petit in-8° des vingt 
volumes composant les deux premieres séries. 


(2) V. entrautres : Essai d'une nouvelle classification des Lichens, et Études sur 
les Lichens d'Algérie , dans Mém. de la Soc. Imp. des Sc. nat. de Cherbourg, t. 2, 
p. 9 et 505. 


(3) V. Actes de la Soc. Lin. de Bor., 5e série , t. 1, p. 3. 


( 494 ) 

« d'une concision remarquable, rempli de critique judicieuse et sévère, 
« consciencieux surtout , fruit de toute une vie de recherches et d'études. 
« Il vient remplir une des lacunes les plus regrettables de la Botanique 
« systématique , et à ce titre, il me semble appelé à rendre de grands 
« services à la science. 5i donc, la reproduction de cette monographie 
« ignorée est une véritable bonne fortune pour nos Actes , elle ne le de- 
« viendra pas moins, je l'espére, pour les botanistes entre les mains 
« desquels tombera ce Recueil (1). » 

Et maintenant , Messieurs, que vous connaissez tous les travaux im- 
portants dont l'étude spéciale des Characées est le point de départ, com- 
bien ne pouvez-vous pas vous étonner avec MM. Duvau et C. Montagne , 
« de la singuliére destinée de cette modeste famille (les Chara) qui a eu 
« l'avantage d'occuper la sagacilé d'une quinzaine » — ( on pourrait dire 
« aujourd'hui d'une vingtaine ) — « des plus habiles botanistes de l'Eu- 
« rope, et sur laquelle pourtant tout est loin d'avoir été dit encore (2). » 


V. Je reviens à notre savant collaborateur , le Dr W. NYLANDER. Sa 
traduction de la monographie des Characées n'est pas le seul titre qui 
lui mérite de la part de la Société Linnéenne, un accueil exceptionnel 
et une preuve de distinction hors ligne. Vous avez entre les mains, Mes- 
sieurs, et vous allez publier incessamment un ouvrage que le savant 
héritier de la science des Acharius et des Scherer vous a adressé. Il 
ne s'agit rien moins que de la Distribution et de la Description systéma- 
tique des Lichens de France et d'Algérie , classés suivant les nouveaux 
principes du botaniste Suédois (3). Mais aujourd'hui ce n'est plus l'hos- 
pitalité que vous donnez à l'euvre d'un étranger, la place que prend 
M. Nylander lui est acquise de droit; il est votre correspondant, votre 
collégue , et certes, vous ne pouvez que vous énorgueillir du reflet que 
jette sur votre Compagnie sa position scientifique élevée, et le remercier 
de la large part qu'il vous donne dans la publication si importante de ses 
beaux et sérieux travaux. 


VI. Encore un mot sur la partie Botanique : mais, aprés les sujets 
que nous venons de passer en revue, l'intérét ne peut aller qu'en dé- 


(1) V. Actes de la Soc. Lin de Bor. , p. 5. 

(2 V. Dr C. Montagne, loc. cit. , p. 85. 

(3) La 1re partie de ce Prodromus Lichenographiæ Galliœ et Algerie, est sous 
presse et va paraitre incessamment dans les ACTES de la Soc. Linn. de Bord. , 5° série, 
t. I, 2 livraison. 


( 495 ) 

croissant. Ainsi ne ferai-je que mentionner les recherches incessantes 
auxquelles M. G. Lespinasse se livre sur les Algues inférieures, et le 
nombre immense de ces productions dont il enrichit notre Flore. Je ne 
ferai que vous rappeler en passant ce bel échantillon du fruit de l'Abies 
cilicica , qui vous a été présenté dans une de vos séances, et qu'un hardi 
voyageur, M. Balansa, était allé retrouver dans la région montagneuse 
supérieure du Taurus, au nord du défilé des portes Ciliciennes. Qu'on 
juge de l'importance qu'aura peut-étre un jour en France, ce sapin re- 
marquable, en sachant qu'un petit cornet de ses graines a élé acheté par 
M. Vilmorin, le grand horliculteur, pour le prix énorme de deux mille 
quatre cents francs. 


Mon honorable prédécesseur, qui a si dignement rempli pendant plu- 
sieurs années les fonctions dont je suis chargé, M. le D''Lafargue, vous 
a montré au commencement de cette année académique, des échantil- 
lons d'Oidium aurantiacum provenant des communes de la: Bastide, 
Bouillac, Lormont et Bordeaux. Le mot oïdium est triste à prononcer, 
surtout dans la Gironde, aussi ne le fais-je qu'en tremblant et surtout 
pour rappeler combien est fausse, scientifiquement parlant, son appli- 
cation au champignon qui cause la maladie des raisins. Je le répète 
aujourd'hui, ce que l'on a appelé primitivement Oidium Tuckert n'a 
de commun que le nom avec la moisissure qui se développe sur le pain 
mal cuit. Ce n'est ni une espéce analogue , ni un genre voisin. L'Oidium 
Tuckeri est un Érysiphe (1) , c'est-à-dire , un de ces champignons ( et 
probablement ils sont nombreux ) qui non-seulement comme les Chara , 
comme la Ficaire se reproduisent de plusieurs facons, mais se représen- 
tent sous plusieurs états différents. Eh bien ! le mycelium , les tigelles, 
les petits points brillants , la poussiére blanche , ce sont des états divers, 
des formes spéciales d'un méme étre, d'un méme Érysiphe dont on 
n'a pu encore retrouver le degré le plus élevé de l'organisation, son 
parfait état de fructification accomplie. 

Je viens de parler de Mycelium , et presque tout le monde sait, par 
sa propre et malheureuse expérience, ce que l'on doit entendre par là. 
Ce sont des filaments, des racines , si l'on veut, de végétaux souvent 


(1) Voyez dans Actes Soc. Lin. Bord., 2* série, T. X, Compte-rendu des travaux 
de la Commission chargée d'étudier la Maladie de la vigne en 1855 , par M. le Dr Th. 
Cuigneau , p. 135, 148 , et 510. 


( 496 ) 

d'une organisation souvent très-compliquée. Il arrive parfois que ces 
petits filaments avortés se réunissent, s'amassent, se condensent, se 
durcissent, et le mycelium forme ainsi des corps d'apparence variable 
que longtemps on a cru étre des plantes spéciales, et dont on a fait 
un genre assez fertile en espèces auquel on avait donné le nom de Scle- 
rotium. L'Ergot de seigle , Sclerotium clavus, que tout le monde connait, 
en est un. Il a fallu arriver jusqu'à ces derniers temps pour que les belles 
recherches et les savantes expérimentations de M. L. R. Tulasne vins- 
sent renverser ce qui avait été admis dans la science et démontrer qu'un 
Sclerotium soumis à des conditions particuliéres , donnait lieu à une 
sphérie trés-curieuse. M. Durieu a reproduit parmi nous les expériences 
du.savant membre de l'Institut. ll a, permettez-moi cette expression, 
cultivé en grand. des quantités considérables de Sclerotium clavus et vous 
vous rappelez, Messieurs, le joli aspect que présentaient les pots où 
végétaient luxurieusement de véritables forêts de Claviceps purpurea. Mais 
M. Durieu est allé encore plus loin, il a soumis à la culture un autre 
Sclerotium , celui du Carex arenaria , et aprés cinq mois de soins atten- 
tionnés et assidus, il a eu le plaisir de montrer à la Société dans sa 
séance du 15 Avril dernier, des échantillons d'une Pezize nouvelle, lon- 
guement stipitée, et dont les semis remontaient au 20 Novembre 1855, 
nouveau fait à ajouter à ceux que l'on connait déjà et qui tendent tous à 
dissiper le dédale dans lequel la science cryptogamique se trouvait de 
plus en plus engagée. 

Vous ne vous étes pas bornés aux descriptions de Plantes, et la phy- 
siologie a eu quelque part aussi dans vos études. M. Ch. Laterrade vous 
alu, Messieurs, la suite de ses Considérations sur l'accroissement des 
arbres dicotylédonés. Faire l'exposé de ce travail, celui des expériences 
qu'a entreprises à cet égard M. le C'e de Kercado , ce serait retracer 
l'histoire des discussions auxquelles donna lieu, il y a quelques années, 
la théorie des Phytons de feu Gaudichaud. Je ne m'y arréterai pas da- 
vantage; les expériences de nos collégues ne sont pas d'ailleurs ter- 
minées; et par suite , les conclusions de M. Ch. Laterrade n'ont pu 
étre posées encore d'une maniére compléte et définitive. 

VII. Les faits divers que je viens de passer en revue rapidement, sont 
tous du domaine de l'observation directe, dont par conséquent le 
contróle est facile , la reproduction possible ; et pourvu qu'on y apporte 
les soins nécessaires, il n'y a pas l'ombre*du plus léger doute à leur 
égard ; mais il s'en faut de beaucoup qu'on puisse acquérir la méme cer- 


( A91 ) 
titude quand, abandonnant l'observation simple, on s'éléve dans le 
vaste champ des expériences et des théories. 

Il arrive souvent, en effet, dans les sciences naturelles surtout, que 
la prudence et la sévérité qui doivent présider à toutes les études empé- 
chent de conclure d'aprés un seul fait observé : vous en avez été plu- 
sieurs fois témoins, Messieurs; et certes, en pareil cas, vous auriez eu 
plus d'une occasion de vous décourager, si vous n'aviez pas su que ce 
n'est pas pour eux personnellement que les vrais observateurs constatent 
le fruit de leurs recherches; les amis de la Science étudient toujours, 
signalent ce qu'ils ont eu la sagacité de voir ou de rencontrer, et laissent 
à d'autres, ou plus habiles ou plus heureux, le soin de lirer de ces 
anciennes observations tout le parti que le temps ou le perfectionnement 
des moyens d'investigation peut seul faire obtenir. 

L'opinion de scavoir, c'est la peste de l'homme, comme l'appelle 
Montaigne (1); aussi, ne nous étonnons pas si la véritable philosophie 
sait fréquemment , au lieu de science positive ou certaine, se contenter 
de ces probabilités au-delà desquelles Platon ne demandait rien de 
plus (2). Ces réflexions me sont venues, surtout à propos d'un des sujets 
que j'avais à développer dans mon Compte-rendu, et sur lequel , malgré 
des discussions sérieuses et prolongées, la Société Linnéenne n'a pas cru 
devoir prendre aucune espéce de conclusion. 

Tout le monde sait ce que l'on appelle en général un OURSIN. Ces 
coquilles sont tellement répandues chez tous les marchands, qu'il n'est 
pas probablement une seule des personnes qui me font l'honneur de 
m'écouter qui n'en ait vu souvent et en grand nombre. Je pourrais 
méme aller plus loin et ajouter que depuis la facilité des communica- 
tions , qui nous mène si rapidement sur les bords de Biarritz et d'Arca- 
chon, pour la plus grande satisfaction de notre besoin de villégiature et 
de déplacement, il est peu de personnes qui n'aient vu ces singuliers 
animaux à l'état vivant. Il est vrai que celles qui ne connaissent que la 
coquille des marchands de bric-à-brac ou des foires sont loin de se 
figurer l'animal vrai et tel que la nature l'a fait, c'est-à-dire muni de 
cette infinité de petites baguettes, dont chacune s'arlicule avec une des 
plaques granuleuses et variables de forme, de nombre et de caractère, 


(1) Montaigne, Essais, liv. 2, ch. XII. 
(2) Cicéron, trad. du Timée de Platon, c. 5. Ut, si probabilia dicentur, nihil ultra 
requiratis. 


Tome XXI. 36 


( 498 ) 


que l'on se plait à rencontrer sur l'enveloppe solide. Au sein de son 
élément naturel, l'Oursin est, en miniature, un petit hérisson, rarement 
doué d'un extérieur agréable, si peu méme que je n'ai guére jamais 
compris comment un certain Curlillus , dont parle Horace (1) , avait eu 
l'idée de perfectionner une sauce dans laquelle ces étranges comestibles 
étaient cuits sans être lavés, c'est-à-dire, dans la propre saumure qui 
est contenue dans leur coque. De l'avis de ce gourmet émérite, c'était 
un mets fort délicat. Je ne veux pas entrer en discussion gastronomique 
avec ce commensal d'Apicius, de Mécènes et de tant d'autres Épicuriens 
à la peau bien soignée (bene curatà cule) , au témoignage desquels je me 
rapporte sans essai préalable; mais laissant de cóté la partie culinaire 
des Échinides, je rappellerai qu'à Biarritz, en Bretagne, sur les bords 
de l'Océan, comme sur ceux de la Méditerranée, on rencontre des quan- 
tités considérables d'une espèce particulière d'Oursin à laquelle Linné a 
donné le nom Echinus lividus. 

A coup sûr, ils habitent ces divers parages depuis un nombre d'années 
qu'il n'est pas permis de calculer; il est méme probable que depuis qu'il 
y a eu des Oursins, — à Biarritz en particulier, — ils ont toujours 
vécu, ils ont toujours habité, comme ils le font aujourd'hui, et pourtant 
les faits d'observation qui ont été déjà un sujet de discussion dans quel- 
ques-unes de vos séances et de celles aussi, je dois le dire, de la Société 
Géologique de France, sont des plus récents : j'entends, les faits observés 
ou publiés par des savants de profession ; car, hors de cette catégorie, les 
habitants de la localité, habitués qu'ils sont à voir sans cesse les mémes 
choses sous les yeux, n'y font nulle attention , n'y trouvent rien d'ex- 
traordinaire , et sans chercher à en fournir une explication quelconque, 
les acceptent telles qu'elles existent aujourd'hui , parce qu'elles existaient 
ainsi hier, parce qu'elles existeront ainsi demain. 

À Biarritz donc, c'est-à-dire, presque à nos portes, puisque quelques 
heures seulement nous en séparent, se rencontrent des roches habituel- 
lement placées sous une faible épaisseur d'eau de mer, mais qui, par le 
flux, se trouvent cachées à une profondeur considérable. Ces roches sont 
percées d'une multitude innombrable de petites cavités semi-sphériques , 
espèces de godets assez profonds, dans chacun desquels un oursin est 


(1) ( Monstravit incoquere ) , illutos Curtillus echinos , 
Ut meliüs, murià quam testa marina remittit. 
(HonaT., Sat. lib. rr, VIM, vers. 52). 


( 499 ) 


niché. Leur grandeur est variable; mais toujours l'ouverture est circu- 
laire et en rapport avec le volume et par conséquent l'àge de l'animal qui 
y habite; toujours aussi, — du moins c'est ce que nous avons observé 
dans les échantillons que nous avons eus sous les yeux, — la profondeur 
de la cavité est plus grande que la hauteur de l'Echinus, de telle sorte, 
qu'on a dela peine à enlever celui-ci sans casser la roche, ou sans 
briser les piquants. 

Une autre particularité à signaler, c'est que la direction de l'axe de ces 
cavités n'est nullement uniforme. La roche est littéralement creusée dans 
tous les sens, sans qu'il y ait entre les nids ( permettez-moi cette expres- 
sion), aucune règle, ni pour la distance qui les sépare, ni pour l'épais- 
seur des cloisons mitoyennes entre les uns et les autres. A pateil jour 
qu'aujourd'hui, il y a un an, des faits analogues étaient transmis à 
la Société Géologique de France (1) par notre savant correspondant , 
M. Caillaud (de Nantes), dont une des spécialités conchyliologiques est , 
vous le savez, l'étude de la perforation des roches par les mollusques. 
Seulement, M. Caillaud avait observé les Echinus lividus sur les côtes 
de la Bretagne; et là, la roche où se trouvent les colonies d'Oursins dans 
leurs loges, est de granit dans un état particulier de fendillement , je 
dirai presque de décomposition lente, comme aussi d'aprés les observa- 
tions de M. Eugène Robert, dans la baie de Douarnenez, également 
en Bretagne, ces animaux habitent un grés quartzeux cimenté par de 
l'hydroxyde de fer. Du reste, à part la nature diverse des habitats, les 
descriptions sont, à peu de chose prés, les mémes, quels que soient les 
observateurs auxquels elles sont dues. En présence de ces faits, dont je 
ne puis donner qu'une idée fort restreinte, on s'est naturellement 
demandé quel rapport unissait l'habitant et le domicile. Ce dernier était- 
il une œuvre propre à chaque Oursin, creusée par lui dés son entrée 
dans la vie, grandissant de capacité à mesure que l'animal augmentait de 
volume , ou bien, au contraire, ces cavités étaient-elles dues à toute 
autre cause que nous ignorons encore, et n'y avait-il qu'une simple 
coincidence, un simple hasard dans cette prédilection, tout au moins 
assez curieuse, de la part de l'Échinide. Il semble, au premier abord, 
que les mémes faits s'étant ainsi reproduits identiquement, à des dis- 
lances fort éloignées et dans des conditions toutes différentes, la ques- 
tion s’éclaircissait facilement; et lors méme qu'on n'aurait pu expliquer, 


(1) Bull. de la Soc. Géol. de France, 2^ série , T. XII, p. 45 et suivantes. 


( 500 ) 
démontrer le mécanisme vrai de l'opération, on aurait toujours pu 
admettre que l'Oursin se creusait lui-même ces petites demeures, dans 
lesquelles il se trouvait à l'abri des mouvements trop violents des vagues 
auxquelles il n'aurait pu, par ses propres moyens, résister convenable- 
ment. 

Malheureusement , une toute petite objection s'est présentée , laquelle, 
je dois l'avouer, rend la question fort difficile à juger , avec les seuls 
éléments de discussion que nous possédions jusqu'à ce jour, et cette 
objection, en voici à peu prés le sens tel que l'a présentée M. Deshayes 
dans cette méme séance de la Société Géologique dont je vous parlais 
tout-à-l’heure. Les Oursins, et en particulier les Echinus lividus, ne 
se rencontrent pas seulement sur les côtes de l'Océan. Ils habitent aussi 
à profusion dans la Méditerranée; et là, jamais aucun observateur n'a 
mentionné de faits analogues à ceux qu'a vus M. Caillaud, à ceux que 
nous avons vérifiés sur les échantillons de Biarritz. Il y a méme plus, 
c'est que les propres observations faites par le savant conchyliologiste , 
dans cette mer et ailleurs, prouvent que là, l'espéce en question s'enfonce 
dans les fentes, dans les cavités naturelles, dans les anfractuosités des 
roches, ou bien va se cacher au milieu des plantes marines ; or, ajoute- 
t-il, il est sans exemple que des individus d'une méme espéce aient 
des mœurs différentes d'une mer à l'autre, d'un point à un autre de la 
méme mer. De leur côté, MM. Caillaud , Lory, Nérée Boubée , Darracq 
notre correspondant à Bayonne, — plusieurs d'entre vous, Messieurs, 
— l'opinion publique des localités enfin , qu'il est toujours bon de rap- 
peler, lors méme que l'on ne doit pas ou que l'on ne veut pas en tenir 
compte, se déclarent franchement pour la théorie opposée à celle de 
M. Deshayes. 

M. Caillaud est allé encore plus loin; par des recherches anatomi- 
ques trés-soigneusement faites, il a cru reconnaitre dans des organes 
particuliers, c'est-à-dire dans la charpente buccale de ces animaux, 
les moyens dont la nature les a doués pour arriver à ses fins (1). 

Quoiqu'il en soit, et malgré tous les efforts de quelques naturalistes, 
il nous a été jusqu'ici impossible de prendre la nature sur le fait, c'est- 
à-dire de voir les Oursins en train de confectionner leur habitacle. Cette 
solution si simple et si désirable d'un probléme aussi ardu, nous ne l'avons 


(1) Obs. sur les Oursins perforants de Bretagne , par M. Fr. Caillaud, dans Revue 
et Magasin de Zoologie — Mars 1856. 


( 501 ) 

pas encore, en raison surtout de la difliculté que présente le champ 
d'observations. Aussi, ne soyez pas étonnés, Messieurs, si aprés de 
longues discussions, la Société Linnéenne n'a pu prendre de conclu- 
sion certaine et positive. Les éléments que nous avions entre les mains 
n'étaient pas assez complets; et se renfermant dans une sage et prudente 
réserve, la Société attend que des faits nouveaux et plus attentivement 
notés viennent jeter un jour nécessaire sur ce nouveau mystère de la 
création. Le vrai savant aime mieux rester dans un doute sévére, quand 
une certitude irréfragable n'est pas suffisamment acquise à ses convic- 
tions, et, plus que jamais c'est ici le cas d'appliquer le précepte Daconien 
que je vous citais plus haut, et qui devrait être inscrit au frontispice de 
tout ouvrage qui traite une partie quelconque de l'histoire naturelle. 

J'ajoute un mot, mais il est essentiel dans le débat. Dans quelques 
jours, tout le monde, à Bordeaux , pourra voir et étudier ces curieuses 
observations pierreuses. Dans quelques jours , le Musée de la ville pourra 
placer dans ses galeries (et ce ne sera pas un des moins remarquables 
ornements), un échantillon complet et magnifique d'Oursins dans leurs 
loges, que M. Caillaud lui a adressé par l'entremise de notre excellent 
Président. Cet échantillon vraiment admirable provient du gisement de 
Douarnenez, et il est impossible de voir quelque chose de plus curieux 
que ces cavités uniformes accolées l'une à l'autre de telle sorte que la 
cloison de séparation a tout au plus l'épaisseur d'une mince feuille de 
papier; cavités de grandeurs diverses, de telle sorte qu'il y en a pour 
tous les âges et pour toutes les dimensions. Rien de plus joli que l'espéce 
d'émail blanc verdàtre répandu sur les parois par le nullipora, cette 
production anomale à laquelle les recherches de M. Decaisne ont défi- 
nitivement donné son droit d'inscription parmi les Algues. Mais une 
particularité bien étonnante, c'est que la portion où l'Oursin se trouve 
appliqué, en est complétement dépourvue. 

Je vous l'avoue, Messieurs, en présence de spécimens pareils, il est 
bien difficile de ne pas partager les opinions de M. Caillaud, et pour 
ma part, je suis fort tenté de lui adresser la méme alloculion que 
dans une occasion analogue et dans ceite méme enceinte, le grand 
MONTESQUIEU, alors Président de l’Académie, adressait à M. Sarrau 
de Boynet : « On n'est pas en droit, Monsieur, de vous demander ici des 
« démonstrations; c'est assez, dans une manière si obscure, d'avoir de 
€ si heureuses vraisemblances. La doctrine des opinions probables n’est; 


« pas moins recue parmi les philosophes que parmi les théologiens. 5 


( 902 ) * 
« elle porte une douce paix dans le cœur au gré des uns, elle met en 
« repos l'esprit des autres. — Quand on ne peut pas bien s'assurer de 
« la vérité, il est bon d'avoir quelque chose qui lui ressemble (1). » 


IX. Je reviens de nouveau à l'observation directe des phénoménes de 
la nature; à part qu'elle est toujours nécessaire, elle n'est pas sans 
charmes d’ailleurs, et pour justifier ma proposition, je n’aurai qu'à vous 
citer le beau Mémoire que MM. GASSIES et P. FISCHER viennent de 
publier sur les TESTACELLES (2). Je n'ai que des félicitations et des féli- 
citations chaleureuses à adresser à nos deux collégues. M. P. Fischer 
n’en est pas d'ailleurs à ses premiers essais : cette méme année, il vous 
a adressé une Nore sur les animaux de deux espèces d’AMBRETTES ; 
et a proposé l'érection de l'une d'elles en genre distinct. (Pellicula, 
P. Fisch. (3). Ne vient-il pas, il y a quelques jours à peine, de se placer 
en premiére ligne dans les rangs des malacologistes, en acceptant la 
direction du Journal de Conchyliologie qu'avait fondé M. Petit de la 
Saussaye ? Entreprise considérable que nous sommes heureux de voir 
entre les mains de notre jeune confrére, et à laquelle, nous en sommes 
sürs d'avance, ni la bonne volonté, ni le talent ne feront défaut. — 
Quant à M. Gassies, je n'en parlerai pas : son nom est plus qu'européen , 
et ses travaux , accueillis partout , sont cités comme ceux d'un maitre. 


Je reviens aux TESTACELLES, et, pour que l'on me comprenne mieux, 
je dirai que nous donnons ce nom à quelques-uns de ces petits animaux 
fort laids , de couleur variable, qui pullulent dans nos jardins , que l'on 
écrase sans pitié et sans distinction de robe ou de race, et que l'on 
confond vulgairement sous l'appellation commune de Lmaces , ou celle 
plus triviale de Loches. Seulement, les Testacelles ne sont pas tout-à-fait 
des Limaces : leur corps n'est pas complétement nu, c'est-à-dire dé- 
pourvu d'enveloppe solide, et quand on veut un peu surmonter la répu- 
enance instinctive que donne leur consistance molle, leur peau gluante 
et séreuse, on trouve, prés de l'extrémité postérieure, une toute petite 
coquille en forme de capuchon, allongée, mince , peu considérable , à 


(1) Séance du 25 Août 1718 , dans JoUANNET , Statist. de la Gironde, t. ler, p. 426. 


(2) Monographie du genre Testacelle, par MM. Gassies et Fisch-r, dans les Actes 
de la Soc. Lin. de Bordeaux, 3e série , t. Ie, p. 195. 


(5) Note sur les animaux de deux espèces d'Ambrettes , par M. P. Fischer, dans 
les Actes de la Soc. Lin. de Bordeaux, 2 série, t. X, p. 444. 


(( 808: ) 
l'égard surtout du volume entier de l'animal, et recouvrant une partie 
des organes les plus importants de la circulation. 

Comme la plupart des genres, celui-ci renferme plusieurs espéces, et 
comme toujours aussi, non-seulement celles-ci ne sont pas toutes ad- 
mises avec les mémes caractéres par tous les auteurs, mais encore, il 
en est une qui, malgré des faits trés-circonstanciés, était regardée, il 
n'y a pas bien longtemps encore, par quelques personnes, comme une 
véritable étrangère dont quelques représentants avaient pu s'égarer sur 
le sol de la France. MM. Durieu de Maisonneuve, le premier, puis 
Jaudouin et Gassies l'ont retrouvée en grand nombre dans les environs de 
Bordeaux, dans Bordeaux même; et, vérification faite de tous les carac- 
téres , il doit être enfin reconnu et admis que nous avons bien réellement 
dans la Gironde la Testacelle de Maugé (Testacella Maugei , Desh.) 

C'est sur des échantillons nombreux de cette espéce, sur d'autres 
congénères venus d'Aix (Test. bisulcata , Dupuy), sur des individus d'une 
espèce voisine , également commune à Bordeaux (Test. haliotidea, Drap.), 
que, réalisant un probléme en apparence insoluble, MM. Gassies et 
Fischer ont réussi à cultiver, si je puis m'exprimer ainsi, à élever tout 
un genre de mollusque, et ayant continuellement sous les yeux un vaste 
champ d'observations incessantes , pénétrer jusque dans les détails les 
plus intimes de la conservation , du développement et méme de la repro- 
duction de ces curieux animaux. Avec une patience au-dessus de tout 
éloge, ils ont suivi, en quelque sorte, minute par minute, leurs pro- 
grès et leur accroissement depuis le moment où l'œuf est déposé dans la 
terre jusqu'au dernier terme de leur existence. 

En particulier , les détails qui ont trait à la manière dont les Testa- 
celles font une chasse des plus actives aux lombrics (1), sont du plus 
vif intérét. 

Mollusques de proie, elles vont jusqu'à s'attaquer entr'elles : une 
espèce dévore l'autre complètement et ne laisse que des coquilles; elles 
vont plus loin encore : malheur à l'Hélice qui se trouve renfermée dans 
le méme habitat qu'une Testacelle à jeùn; son pied sera bien vite 
attaqué, et épuisée par une sorte d'aspiration , la malheureuse victime 
sera bientôt engloutie. L'homme enfin, lui-même, n'est pas à l'abri, non 
de ses attaques, mais de ses énergiques moyens de défense. « Lorsque 
« des Testacelles recueillies dans une excursion (1), restent quelques 


(1) Gassies et P. Fischer, loc. cit., p. 217. 


( 504 ) 
« instants dans la main, la chaleur les excite à en sortir; mais rencon- 
« trant un obstacle, elles mordent l'épiderme violemment et brusque- 
« ment. Cet acte est précédé par une succion analogue à celle d'une 
« ventouse, ce qui oblige souvent la main qui retient les mollusques à 
« les lâcher, sous l'impression d'une répulsion instinctive. » 

Si la déglutition a quelque chose d'étonnant par sa rapidité, car on a 
vu des Testacelles engloutir en moins de deux minutes, des Lombrics 
presqu'aussi grands qu'elles, il n'en est pas de méme du temps qu'elles 
emploient pour la digestion compléte.de ces repas homériques. Comme 
tous les autres mollusques, ceux-ci, après une chasse abondante jeünent 
au fond de leur retraite, et ce n'est que lorsque la faim se fait de nou- 
veau sentir, qu'ils l'abandonnent pour chercher de nouvelles pâtures. 
Ainsi parmi ceux qui furent observés et séparés les uns des autres , cinq 
restérent cachés quatorze jours et treize nuits dans leur trou; trois 
autres ne restérent que quatre jours, le plus grand nombre deux jours 
et deux nuits. Le besoin de se refaire diminue du reste avec l'àge; les 
individus qui n'ont pas atteint l’âge adulte ne jeünent guère que le jour 
si la température est humide. 

En raison de ces habitudes , les Testacelles peuvent donc, vous le 
voyez, Messieurs, rendre de grands services, en détruisant une multi- 
tude d'autres mollusques , de Lombrics qui font le désespoir des horti- 
culteurs. Respectez donc, ajouterai-je , ces petites bêtes et n'appliquez 
pas, je vous prie, à chaque individu que vous trouverez sous votre pied , 
des peines aussi cruelles que celles que les juridictions de Macon, de 
Lyon, etc., avaient infligées judiciairement, dans le XVe siècle, aux 
Limaces en général, qu'elles fussent ou non pourvues d'une coquille. 

D'aprés les détails que je vous ai fournis, vous avez pu apprécier, 
Messieurs, tout le soin intelligent et toute la minutieuse attention qui 
ont présidé aux recherches de nos collègues. Toutes les parties, d'ail- 
leurs, histoire, classification, discussion, sur la place que doit occuper 
le genre dans la série malacologique, description des espèces, anatomie 
microscopique des organes, géographie, tout a été étudié, tout a 
été décrit avec les mémes soins ; et, chemin faisant, tout en élaborant 
des descriptions entiérement nouvelles, les auteurs ont trouvé le moyen 
d'insérer des rectifications importantes d'erreurs accréditées jusqu'à 
ce jour dans la science. Je n’hésite donc pas à le dire, MM. Gassies 
et P. Fischer vous ont dotés d’une Monographie réellement complète et 
qui marquera légitimement sa place dans l’histoire de la conchyliologie 


( 505 ) 

Ai-je besoin d'ajouter maintenant qu'en outre de ce travail de longue 
haleine, M. Gassies a passé en revue les belles coquilles que votre 
correspondant, M. le capitaine Mayran, vous avait adressées d'Algérie (1). 
Là, encore, de nouvelles conquétes scientifiques ont été faites, et sur les 
dix-neuf espéces que vous avez recues, il s'en est rencontré trois, entiére- 
ment nouvelles, deux Mélanopsides et une Hélice; et cette dernière a 
été, à juste litre, dédiée au brave soldat qui, comme les Bory de Saint- 
Vincent, les Déjean, les Levaillant, trouve moyen de rendre les fatigues 
de la guerre profitables à la science. (2). 


X. Les développements presque nécessaires que j'ai été obligé de 
donner à quelques parties de ce Rapport, m'empéchent de m'arréter, au- 
tant qu'ils le mériteraient, sur les travaux de quelques autres des Membres 
de la Société. Ainsi, je ne puis que trés-rapidement signaler le Projet 
de classification minéralogique que M. le professeur V. RAULIN a publié 
dans vos Actes. Par sa nature méme, ce Mémoire échappe à l'analyse , et 
je me contenterai de mentionner le principe qui a servi de point de départ 
à cette nouvelle distribution des corps inorganiques, et qu'en outre, les 
auditeurs assidus du cours de géologie de la Faculté des Sciences de 
Bordeaux connaissent depuis plusieurs années. Ce principe, c'est la 
composition intime, élémentaire, des minéraux, et non l'arrangement des 
molécules ou la forme de leurs combinaisons. Dans les corps composés, 
l'application peut offrir des difficultés; mais, dans ce cas, pour éviter 
toute obscurité, on doit réunir dans un méme groupe toutes les espèces 
minérales qui ont le méme élément essentiel, celui auquel l'espéce doit 
véritablement l'existence. « Dans les corps salins, n'est-ce pas la base 
« qui est l'élément capital, l'élément qui imprime à l'espéce ses carac- 
« téres les plus saillants (3)? » C'est là-dessus que sont basées les six 


(1) Description des coq. univ. terrest. et d'eau douce, etc. , par M. J.-B. Gassies , 
dans Tes Actes de la Soc. Lin. de Bordeaux, 5° série, t. Ier, p. 104. 

(2) Notre derniere et glorieuse expédition de Crimée nous a valu de la part de 
M. le docteur Jannel, professeur de l'École de Médecine de Bordeaux, et pharmacien 
en chef à l'armée d'Orient, un herbier de quinze cents plantes recueillies sur le pla- 
teau de Chersonése. — M. G. Lespinasse, membre de la Société, s'est chargé du 
dépouillement de cette collection , qui a été acceptée avec une vive reconnaissance. 


(3) Projet d'une Classification minéralogique, par M. le professeur Raulin, dans les 
Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 3° série, t. Ier, p. 91. 


( 506 ) 
grandes classes qu'a établies M. Raulin, et dans le détail desquelles je 
ne pourrais entrer sans reproduire textuellement le Mémoire dans son 
entier. 


XI. Des minéraux, je passe un peu rapidement aux oiseaux, car je ne 
puis omeltre le Catalogue ornithologique de la Gironde (1), présenté et 
publié par M. A. DOCTEUR, secrétaire du Conseil d'administration de 
la Société. Les catalogues de cette classe d'étres vivants ne ressemblent 
pas et ne peuvent ressembler aux autres. En raison méme des mœurs des 
individus, on est obligé d'enregistrer non-seulement ceux qui vivent 
habituellement dans une localité déterminée ; — mais aussi, ceux qui y 
passent la meilleure partie de leur existence , ne la quittent que momen- 
tanément, pendant une saison trop rigoureuse, pour y revenir pério- 
diquement séjourner; — mais aussi, enfin, ceux qui, ou bien ne font 
qu'annuellement de courtes apparitions, ou bien méme ne s'y montrent 
que par hasard et tout-à-fait d'une maniére anormale. 

L'énumération des oiseaux d'un département est donc , vous le voyez, 
une chose assez compliquée, si, du moins on veut tenir compte de tous 
les éléments qui peuvent ou doivent y entrer. C'est ce qu'a fait M. Doc- 
teur dans le catalogue dont je vous parle; long et consciencieux travail, 
comprenant deux cent cinquante-neuf espèces différentes , il vient com- 
bler une lacune importante dans l'exposition de l'histoire naturelle giron- 
dine, et ne serait-ce qu'à ce titre, l'ouvrage de notre collégue n'en 
mériterait pas moins d'étre bien accueilli et consulté soigneusement par 
tous les hommes qui s'intéressent à leur pays natal. 


XII. Mais, en méme temps, Messieurs, que dans vos séances, vous 
vous livriez à des discussions essentiellement scientifiques, que vos Actes 
se remplissaient de publications sérieuses, vous faisiez aussi une certaine 
part à cette forme de l'enseignement de la science que j'appellerai un 
peu à l'usage des gens du monde, forme où le sérieux de la robe pro- 
fessorale a disparu pour être remplacé par les dehors brillants et agréa- 
bles d'une conversation presque intime. Je trouve, en effet, dans la 
2e livraison de nos Actes de cette année, un long mémoire, qui n'a pas 
moins de cinquante pages, grand in-8, et qui est intitulé : Madrid en 


(i) Catalogue des Oiseaux du département de la Gironde, par A. Docteur, dans 
les Actes de la Société Linnéenne de Bordeauz , 2 série, t. X, p. 152. 


( 507 ) 
1808 , et Madrid en 1854 : Excursion dans les Castilles et les montagnes 
de Guadarrama (1). Le titre excessivement modeste est loin de dire tout 
ce que renferme le récit d'un voyageur, auquel il a été accordé de revoir, 
à quarante-six ans d'intervalle, le méme pays, et de le revoir avec le 
méme esprit d'observation et de recherches, la méme vivacité dans les 
sensalions, la méme süreté de jugement, seulement, n'ayant acquis avec 
l'àge qu'un peu plus de science et un peu plus de renommée. Vous com- 
prenez par ce peu de mots , Messieurs , que l'auteur est déjà un vieillard ; 
lui-méme nous l'apprend, d'ailleurs , et accuse formellement aujourd'hui, 
à l'heure où je vous parle, soixante-seize ans accomplis. Mais, quelle 
vieillesse que celle de cet homme que pour la plupart vous connaissez, 
dont vous avez, quelques-uns du moins, l'heureux privilége d'étre les 
amis personnels; de cet homme, qui porte haut et fiérement encore une 
belle et noble tête, patriarcalement couronnée de longs cheveux blancs , 
et que ni les fatigues incessantes d'une profession active, ni les luttes 
difficiles d'une science laborieusement acquise, ni le nombre des années 
n'a pu fléchir. A ce portrait si imparfait, vous reconnaitrez, je l'espére > 
notre bon et si aimable correspondant , l'ami des Latreille et des Déjean, 
le grand entomologiste du XIXe siècle, l'une des gloires de la France 


provinciale, l'illustre correspondant de l'Institut, M. le docteur LÉON 
DUFOUR, de Saint-Sever. 


Cette narration d'un second voyage entrepris par le savant naturaliste , 
sous les auspices de l'Académie des Sciences, est variée comme les lieux 
que le voyageur a parcourus et visités : et quand je me sers du mot natu- 
raliste, ce n'est pas sans motif que j'emploie cette désignation presque 
universelle. M. Léon Dufour est plus qu'un entomologiste : à l’occasion, 
il sera lichénographe comme Scherer, conchyliologiste comme Lamarck , 
agriculteur comme de Dombasle, géologue comme d'Ümalius d’ Halloy, 
botaniste comme de Candolle, archéologue comme M. de Caumont; il 
devient parfois arliste, mais avec tout cela, il est toujours et partout 
historien sérieux , narrateur du meilleur goüt, écrivain du tour le plus 
spirituel et le plus élégant, et philosophe du plus charmant esprit : pour 
Léon DUFOUR. 


En lisant son mémoire , vous prenez plaisir à le suivre dans ces lon- 


tout dire, en un mot, il est 


gues excursions de la plaine et de la montagne, avec notre correspondant 


—17 


(t) Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 5° série , T. 1, p. 105. 


( 508 ) 

el son ami, M. Perris; vous êtes encore sous l'impression d'une leçon 
savante, que déjà votre esprit est invité à se reposer devant une galerie 
de tableaux, sous les voütes d'une cathédrale; vos yeux viennent de se 
fatiguer dans la studieuse contemplation de ces insectes microscopiques 
que le voyageur vous a forcé de ramasser avec lui, et tout d'un coup, 
votre attention trouve de nouvelles sources de recréalions tranquilles 
dans la nouveauté des costumes et des allures des populations exception- 
nelles que vous parcourez. 


Cà et là, vous rencontrez d'ailleurs des anecdotes du temps passé, 
anecdotes qui deviennent , sous la plume de l'écrivain trop modeste, de 
véritables matériaux pour l'histoire de ce siécle. Tel est l'épisode de la 
gamelle partagée fraternellement en 1808 avec M. Poyféré de Cére, 
dans les défilés de Pancorro (1). Tel est le court récit du sanglant épi- 
sode du 2 Mai 1808 (2); tel est, dans un autre genre, la rencontre des 
Gitanos sur la route de Ségovie (3). Mais au lieu d'indiquer j'aime 
mieux vous renvoyer au mémoire lui-même, et vous dire : Lisez et 
relisez; car vous y trouverez des détails si pittoresques , des aventures 
si variées, des sentiments si bien exprimés, en un mot, tant d'intelli- 
gence avec tant de cœur, que vous vous surprendrez, en lisant, à aimer 
l'homme qui raconte, et que vous voudrez maintes fois relire ses pages , 
comme on se plait à relire les lettres d'un ami absent. 


XIII. Un mot sur les changements qui se sont opérés dans le courant 
de cette année, dans le personnel de votre Compagnie. 

En méme temps que vous acceptiez avec regret la démission que vous 
donnait M. CoupER, et que vous rendiez justice aux motifs honorables 
qui guidaient notre ancien collégue dans sa détermination, vous avez 
accueilli avec joie au milieu de vous, comme membre auditeur , un jeune 
homme plein de zèle et d'activité, M. Ern. BARBET , auquel vous n'aviez 
qu'un conseil à adresser, celui de suivre les traces et les exemples de 
son honorable pére. 


Vous avez accru la liste déjà considérable de vos Correspondants, et, 
je dois le dire hautement, de correspondants sérieux, dont la position 


(1) L. Dufour, loc. cit., p. 141. 
(2) L. Dufour, loc. cit., p. 125. 
(9) L. Dufour, loc. cit., p. 159. 


( 909 ) 

scientifique vous promet une collaboration d'une haute valeur. C'est, 
parmi les conchyliologistes, M. Caillaud, le savant Conservateur du 
Musée de Nantes, dont j'ai déjà eu occasion de citer les travaux ; M. le 
D" Baudon (de Mouy-sur-Oise); M. Recluz (de Vaugirard, près Paris), 
dont j'aurais pu mentionner les recherches sur les coquilles aggluti- 
nantes; MM. Alf. Deseglises, le Dr Lebel (de Valogne), et surtout le sa- 
vant suédois , le Dr W. Nylander, augmentent la série de vos Botanistes. 
Enfin, parmi les Géologues, je ne dois pas oublier M. le professeur 
Leymerie (de Toulouse), dont les travaux sont déjà si répandus. Notre 
joie serait compléte si, comme chaque année, je n'avais à consigner 
également ici, à cóté de ces nouvelles relations, les vides qui se sont 
produits dans nos anciennes. 


Ainsi, M. Aug. Le Jolis (de Cherbourg), dont vous étiez habitué à si 
bien accueillir les communications variées, vous a offert sa démission, 
que vous avez dû accepter ; et la mort vous a ravi M. Macquart (de Lille), 
le grand investigateur des insectes d'Europe et surtout des insectes nui- 
sibles ; et M. Collard des Cherres, dont vous avez inséré, dans le 4° 
volume de vos Actes , deux intéressants Catalogues des Testacées marins 
et fluviatiles du Finistére. Il y a quelques jours à peine, une tombe s'est 
de nouveau fermée, presque à nos portes, sur un autre de vos corres- 
pondants, et, pour quelques-uns d'entre vous, sur un ami. Je veux 
parler de M. CHANTELAT , pharmacien , à Gujan, et auteur du Catalogue 
des plantes des environs de La Teste et de son Supplément. Il fut, depuis 
bien longtemps déjà, le bon, l'obligeant cicerone de tous les naturalistes 
du monde entier dans lés forêts de nos landes et sur les plages du bassin 
d'Arcachon, à une époque où la difficulté des communications faisait 
de ces parages une vaste solitude et un pays presque totalement inconnu. 
— Aussi que de solides , que d'illustres amitiés n'avait-il pas obtenues! 
Ses herbiers regorgeaient, à une certaine époque, de richesses scientifi- 
ques signées par les premiers monographes; mais, je dois le dire à la 
louange de notre si estimable et si regretté collégue, si ces richesses 
sont maintenant dispersées et éparpillées entre mille mains, c'est que 
loin d'en être avare, il donnait, au contraire , souvent avec largesse, à 
de jeunes botanistes, ces échantillons authentiques dont la signature 
vaut mieux que toutes les descriptions possibles. Soigneux observateur 
des habitudes Linnéennes , il célébrait chaque année notre féte d'Été : 
nous avons entre les mains le Compte-rendu de la derniére, et à peine 


( 840 ) 
quelques mois se sont écoulés que je suis obligé de donner à sa mé- 
moire, au nom de la Société , les plus légitimes regrets. 


XIV. Je wai plus que quelques instants à vous retenir, Messieurs, 
mais j'ai une dette à payer. Avant toute chose, la Société Linnéenne 
possède la mémoire du cœur : elle sait reconnaitre tout ce que l'on fait 
pour elle, et elle se plait chaque année, à proclamer publiquement tout 
ce qu'elle trouve de bon, de flatteur, de bienveillant, surtout dans les 
encouragements que la Municipalité de Bordeaux d'une part, le dépar- 
tement de la Gironde de l'autre, et parfois aussi le Ministère lui-même 
veulent bien lui accorder. Elle le proclame et les remercie. 


Quant à vous, Monsieur le Préfet (1), la Société se souvient que c'est 
grâce à votre intermédiaire que M. Ivoy a recu de l'Administration des 
Eaux et Foréts cette belle collection de glands de chéne qui sont venus 
augmenter les richesses déjà si importantes de ces cultures tout excep- 
tionnelles, dont la réputation a mérité à son intelligent et vénérable 
auteur, l'honneur d’être demandé, accueilli et consulté à Biarritz par 
S. M. l'Empereur. Nous aimons à vous le répéter personnellement, ces 
vérités ne blessent jamais. Pour votre sympathique accueil, Monsieur le 
Préfet, pour l'intérét toujours croissant et toujours soutenu que vous 
nous portez, pour la chaleur avec laquelle vous vous empressez à pren- 
dre souci de nos besoins, soyez remercié. La nature de mes fonctions 
m'a donné aujourd'hui un devoir à remplir ; je m'en acquitte avec bon- 
heur, puisqu'aux manifestations chaleureuses de là Société, je puis 
joindre aussi l'expression de la gratitude personnelle de son Secrétaire 
général. 

Et maintenant, Messieurs et chers Coilégues, j'ai terminé ma tâche; 
je vous remercie de me l'avoir rendue facile et agréable : facile, puisque 
je n'ai eu qu'à raconter vos travaux pour faire votre éloge; agréable, 
car, j'étais sür de plaire à des amis en ne leur disant que la vérité. 


Dr Tu. CUIGNEAU, Secrétaire-gén. 


5 Novembre 1856. 


(1) M. E. DE MENTQUE , Préfet de la Gironde. 


UNE VISITE 
AUX PARCS A MOULES D'ESNANDES; 


Par M. A. PAQUERÉE (pE CasriLLoN ), 


correspondant. 


Lu en Séance publique, le 5 Novembre 1956. 


———— 


L'Océan, qui menace chaque jour d'envahir une partie de notre 
département, malgré tous les travaux d'art. qu'on lui oppose , forme au 
contraire sur les cótes qui s'étendent de l'embouchure de la Gironde à 
celle de la Loire , d'immenses dépóts de vase qui comblent des golfes , 
réunissent des iles au continent, et' augmentent ainsi, d'une manière 
rapide, l'étendue du territoire et la fortune des départements de la 
Charente-Inférieure et de la Vendée; car ces vases, aprés le retrait des 
eaux de la mer, se couvrent d'herbes et deviennent ainsi des prairies 
fertiles , ou des terres d'une grande richesse, qui se prêtent aux cultures 
les plus variées. 

L'étude de ces dépôts est trop intéressante pour avoir échappé aux 
investigations des hommes de la science. Divers naturalistes ont cher- 
ché à découvrir l'origine des matériaux qui les composent. Les uns ont 
cru la trouver dans les matières terreuses que la Loire , la Charente et 
la Gironde entrainent dans leur cours ; d'autres, dans celles que des 
courants sous-marins arrachent au fond de la mer; d'autres encore, 
dans les particules que l'une des branches du Gulfstream , formant un 
courant littoral , enlève aux roches de divers rivages; d'autres enfin, ont 
pensé qu'un soulèvement lent, comparable à celui que l'on observe dans 
la presqu'ile Scandinave , agit concurremment avec l'une , ou plusieurs 
des causes que nous venons d'énumérer. 


( 942 ) 

Quoi qu'il en soit de ces causes , elles n'agissent pas partout égale- 
ment, et Océan ne se montre pas toujours, dans ces parages, aussi 
bienveillant qu'on pourrait le supposer, aprés ce que nous venons de 
dire; s'il crée d'un côté, il détruit souvent d'un autre : il ronge les 
caps, sape les falaises; peu d'années se passent sans qu'il en fasse 
écrouler quelque notable portion, et l'histoire conserve le souvenir des 
villes de Chàtelaillon et de Montmeillan qu'il engloutit ainsi vers la fin 
du moyen-àge. 

Ces deux phénomènes contraires (les érosions des falaises et les lais 
de mer ), qui tendent chaque jour à changer la configuration des côtes, 
sont loin de se contrebalancer dans leurs effets. La somme du bien 
l'emporte de beaucoup sur celle du mal, et les habitants de la Saintonge 
et de l'Aunis, qui s'occupent à peine de l'écroulement des roches, 
comptent tellement sur les accroissements de territoire, qu'un seigneur 
du pays , à qui Louis XIV avait concédé des alluvions, fit consigner sur 
l'acte de concession que les bornes des atterrissements qu’il acquérait 
étaient, à l'ouest, l'ile d'Oleron; au sud, les cótes d'Espagne. La 
prévoyance de ce seigneur, qui s'appropriait ainsi des lais de mer bien 
loin de se former, ne peut étre comparée qu'à l'industrie de ceux qui 
les exploitent aussitót qu'ils ont commencé à se déposer. Ainsi , depuis 
huit cents ans, les habitants d'Esnandes, de Marsilly et de Charron se 
livrent, sur les immenses plages de vase molle que la mer découvre 
à marée basse, à l’élève de moules succulentes, objet d'un grand 
commerce, que tout Bordeaux connait sous le nom qu'elles ont em- 
prunté à la derniére de ces localités. 

C'est afin d'étudier sur les lieux ce qui se rattache à cette industrie 
intéressante , au double point de vue de l'histoire naturelle et de Pali- 
mentation, que trois de vos collégues se rendirent à Esnandes , le 11 
Septembre dernier. Ce sont, notre bon et savant président, M. Des 
Moulins , M. l'abbé Blatairou et moi. 

Nous partimes à 7 heures du matin de la Rochelle, en compagnie de 
M. de Caumont , Directeur général de l'Institut des provinces. Ce célébre 
archéologue allait lui aussi à Esnandes, avec MM. Marionneau et Camille 
Mesnardière , afin de visiter une curieuse église que le moyen-âge nous 
a léguée. 

La voiture qui nous portait roula pendant une heure environ sur une 
route bien entretenue , traversant un plateau légérement ondulé. Les 
terres bien cultivées qui la bordent sont entremélées de fragments du 


( 513 ) 
calcaire jurassique qu'elles recouvrent. La vigne forme la principale 
culture de cette contrée. Nous admirämes tous la vigueur des ceps 
chargés de raisins , et la beauté appétissante de ces derniers. L'oidium , 
ce ruineux parasite qui vit depuis si longtemps à nos dépens , ne fait 
là que de légères apparitions , et cela, dirait-on , dans le seul but de 
faire reconnaitre ses droits de suzeraineté. Nous nous demandions ce 
qui pouvait ainsi soustraire ces vignobles à la loi commune, et nous 
crümes trouver plus tard , en buvant à déjeüner du vin du pays, la 
solution de cette grave question. 

L'oidium, pensàmes-nous, est gourmet; il a le goüt délicat et la 
preuve, c'est qu'il a toujours respecté les raisins de Suresne et d'Argen- 
teuil; quoi d'étonnant alors qu'il. respecte aussi les raisins d'Esnandes ? 
Du vin que l'on en fait, je ne vous dirai rien , si ce n'est qu'il contracte 
le goüt des moules et des fucus que l'on répand dans les vignes comme 
engrais. J'ajouterai cependant que parmi les vœux que je fais chaque 
jour pour le bonheur de mes amis, je n'oublie jamais celui-ci, « Dieu 
« les préserve de boire du vin d'Esnandes ! » 

Le bourg d'Esnandes est situé au nord de la pointe d'une falaise qui 
formait autrefois un cap à l'entrée d'un golfe d'une assez grande étendue, 
aujourd'hui comblé par les lais de mer. 

Ce cap portait, et porte encore, le nom de Pointe-de-Saint-Clément. 
La falaise, de dix à quinze métres de hauteur, appartient à l'étage 
Oxfordien. Le cordon littoral qui s'étend au Nord-Ouest, à ses pieds, 
est formé de galets et de débris de coquilles , ainsi que l'ancienne plage, 
qui disparait à quelques métres en avant sous une couche de vase, dont 
chaque marée vient augmenter l'épaisseur. 

A notre arrivée , on nous prévint que la mer commençait à monter et 
que nous aurions à peine le temps d'aller voir les moules. Nous nous 
hàtàmes donc de nous rendre sur le rivage, et nous apercümes d'abord 
à plus d'un kilomètre en avant, et tranchant sur la couleur moins foncée 
de la vase , une longue ligne noire qui se prolonge à droite et à gauche, 
à une distance où l'œil ne peut la suivre ; et derrière celle-là, d'autres 
encore que leur éloignement nous empêchait de bien distinguer entre 
elles. Nous sûmes plus tard que ces lignes étaient formées de pieux 
couverts de moules, dont l'ensemble prend le nom de Bouchots , d'où 
dérivent les mots de boucholeurs et de boucholage. 

La vaste plaine de vase qui nous séparait des bouchots était sillonnée 
par de nombreux véhicules qui méritent. une description particulière. 

Tome XXI. 


= 
1 


(944 ) 

Qu on se figure un petit bateau de deux métres de long et de cinquante 
centimétres de large, formé de quatre planches minces. Celle du fond 
est en bois de noyer, se reléve à l'avant et porte le nom de sole ou 
semelle; les trois autres sont en sapin et forment les flancs et l'arriére , 
qui est coupé carrément. Ce bateau, d'une construction tout-à-fait 
primitive, coûte de vingt à trente francs , pèse de quinze à vingt kilo- 
erammes et se nomme acon ou pousse-pied. 

La maniére de se servir du pousse-pied est assez curieuse. Le bou- 
choleur à cheval sur l'un des bords, la jambe qui est dedans ployée 
sous lui, se penche en avant en s'appuyant sur ses deux mains, qui 
étreignent les deux côtés de lacon ; il pousse de son autre jambe en- 
foncée dans la vase , et glisse ainsi à sa surface avec assez de rapidité. 

Quelques jours avant notre voyage, des régates en acon avaient eu 
lieu sur la vasiére d'Esnandes, et les boucholeurs de Charron et de Mar- 
silly étaient venus disputer, à ceux du pays, le prix de vitesse dans des 
courses qui s'inscrivaient sans doute, pour la premiére fois, dans les 
annales du Sport. 

Une seule personne peut entrer dans un pousse-pied avec celui qui 
le conduit; comme ce moyen de locomotion était le seul qui s'offrit à 
nous, chacun dut faire choix d'un véhicule et d'un pousseur; et assis 
sur la planche qui forme le fond du bateau , les genoux à la hauteur de 
la téte, nous nous dirigeàmes à la file vers les bouchots , en laissant 
derriére nous une large orniére. 

Des empreintes de pas de quadrupédes et d'oiseaux trouvées sur quel- 
ques roches du trias ont été pour les naturalistes l'objet de longues et 
savantes discussions. Si les vases d'Esnandes gardaient en se solidifiant, 
les traces que les acons y laissent chaque jour, que de suppositions 
pourraient faire les géologues d'un autre âge ! Sans doute, ils les attri- 
bueraient à quelque énorme gastéropode; mais que penseraient-ils des 
empreintes de bottes ferrées, qui partout les accompagnent?... 

Nous glissàmes pendant environ vingt minutes avant d'arriver aux 
bouchots. Des troupes de barges à queue noire ( Scolapax ægocephala ) 
fuyaient à notre approche , et la vase qui nous entourait tait partout 
couverte de Paludines ( Paludina muriatica ) dont la présence en si 
grand nombre sur une plage que la mer couvre deux fois par jour, 
prouve évidemment que cette coquille est bien marine, et que ce n'est 
que par extension des limites de son habitat qu'on la trouve dans les 
eaux saumátres. Cette Paludine estla seule coquille vivante que nous 


(515) 
ayons vue sur la vase, et les nombreuses valves roses , blanches , jaunes 
de Tellina solidula Lam. et celles de Lutraria compressa Lam., que 
nous trouvions , étaient vides, séparées et méme brisées pour la plupart. 

Enfin, nous arrivàmes au but de notre course. Les bouchots, que nous 
pouvions alors examiner à notre aise, sont composés de deux rangs 
parallèles de pieux solidement enfoncés dans la vase; des branches 
flexibles, tressées de l'un à l'autre, les relient entr'eux, donnent plus 
de résistance à l'ensemble et offrent aux moules un plus grand nombre 
de points d'attache. 

Entre les deux rangs de pieux sont comme des planchers en clayon- 
nage ou filets, qui forment divers étages. C'est là-dessus que l'on place 
les moules que l'on va chercher au loin, afin de les transplanter. De là, 
elles se répandent sur les pieux où elles s'attachent solidement à l'aide 
du byssus qu'elles filent. 

La mer, qui avait couvert les autres lignes de bouchots lorsque nous 
arrivàmes , avait déjà atteint la moitié de la hauteur de celui que nous 
visitions; nos acons flottaient à sa surface et étaient bien alors de véri- 
tables bateaux. Nous ne pümes done pas tout voir par nous-mêmes, et 
force nous fut de nous en tenir aux renseignements que nous donnérent 
nos pousseurs. 

Les bouchots s'étendent sur huit lignes; les derniers sont à quatre 
kilométres plus avant que celui que nous visitions. C'est sur les plus 
avancés en mer que les boucholeurs vont chercher les petites moules 
qu'ils nomment semence ; ils vont aussi sur les plages de l'ile de Ré, sur 
les rochers de Laleu, etc., chercher des moules sauvages qu'ils vien- 
nent repiquer sur leurs bouchots. Ils éclaircissent celles qui sont trop 
épaisses ; ils les répandent sur les endroits qui en manquent ; ils les pla- 
cent à mesure qu'elles grossissent sur des clayonnages de plus en plus 
élevés, et c'est dans la partie supérieure des pieux qu'ils choisissent 
celles qu'ils livrent au commerce. 

L'industrie du boucholage donne ainsi à ceux qui la pratiquent une 
occupation journaliére; mais le revenu est en rapport avec le travail 
accompli , et l'aisance de boucholeurs est relativement plus grande que 
celle des hommes adonnés aux travaux agricoles. 

La supériorité incontestable des moules élevées dans les bouchots 
tient, sans doute, à ce qu'elles ne se trouvent jamais en contact avec la 
vase; on prétend aussi que l'une des causes de la préférence qu'on 
leur aecorde , c'est que jamais elles ne renferment de Pinnothères : mais 


( 546 ) 
comment expliquer alors la grande quantité de ces crustacés qui se pro- 
menaient dans le fond de nos acons , dont on s'était servi le matin pour 
le transport des moules ? 

A propos de crustacés, nous ne pouvons nous empêcher de parler ici 
des services que rend aux boucholeurs , un animal de cette classe, plus 
petit encore que celui qui se loge dans les moules. 

Aprés les tempétes de l'hiver, les vasiéres ont perdu leur surface 
plane , qui seule peut permettre aux acons de les parcourir ; elles sont 
hérissées de sillons et de gibbosités, dûs à l'azitation dela mer qui a 
empéché les dépóts de se former réguliérement. C'est alors qu'arrivent 
par millions les Carophia longicornis , qui fouillent si bien la vase pour 
y chercher les animalcules dont ils se nourrissent, qu'au bout de quel- 
ques semaines, ils ont nivelé 30 ou 40 kilomètres carrés de plage , beau- 
coup mieux qu'une armée de terrassiers n'aurait pu le faire dans le même 
lemps. 

Nous n'abandonnàmes les bouchots que lorsque la mer eut achevé de 
les couvrir. Nos boucholeurs réunirent, à l'aide de cordes, nos trois 
acons, cóte à cóte, afin de les empécher de chavirer, et nous voguàmes 
ainsi vers le rivage où nous abordàmes , couverts des pieds à la tête, des 
preuves irrécusables du voyage que nous venions de faire. 

La faune des vasiéres est tellement pauvre, qu'aussitót à lerre, 
M. Des Moulins essaya de se dédommager en explorant , avec une ardeur 
digne d'un meilleur résultat, les richesses botaniques du littoral : il 
retrouva une Spergularia qu'il avait déjà observée à la Teste et qu'il 
croit étre nouvelle. Ce serait alors la Spergularia pachyriza Ch. Des 
Moul. Elle croît en arrière du cordon littoral avec les Frankenia levis , 
Salicornia herbacea , Salsola soda, Chenopodina maritima , Obione 
portulacoides, Atriplex hastata, var.. Ajoutons à ces plantes, comme 
produit des recherches de notre honorable président, le Glyceria pro- 
cumbens , qu'il recueillit ensuite sur la plate-forme de l'église où nous 
allàmes rejoindre nos archéologues. 

Cette curieuse église fortifiée, avec ses machicoulis, ses créneaux, 
son clocher, qui a tout l'air d’un donjon, nous rappela ces vaillants 
chevaliers du Temple et de Saint-Jean de Rhodes, demi-moines , demi- 
soldats, qui priaient sur la croix de leur épée aprés s'étre escrimés de 
la pointe contre les ennemis de la Foi. 

Arrivés sur la plate-forme, nos regards planérent sur des prairies 
immenses qui, aujourd'hui, occupent la place d'un golfe indiqué par 


( 517 ) 

les géographes anciens sous le nom de Lac des deux Corbeaux. De pré- 
cieux documents historiques invoqués par M. l'abbé Laeurie, dans son 
intéressante notice sur le pays des Santones , prouvent que ce golfe a été 
comblé par les lais de mer à une époque relativement peu éloignée de 
nous; ainsi, nous citons d'aprés lui, une charte de 1216 par laquelle 
Parrochies , seigneur de Marans , confirme un don fait à l'abbé de lan- 
cien port de Maillezais. Notons bien que ce bourg est maintenant à 28 
kilométres de la mer. Ajoutons à ce témoignage de l'histoire, qu'à 
Véliure, prés de Maillezais, on a trouvé un mur de quai encore garni 
de ses anneaux, et que sur divers points on rencontre, en creusant le 
sol, des ancres et des débris de navires. Enfin la tradition locale prétend 
que les premiers bouchots étaient placés dans les prairies qui s'étendent 
au Nord-Est de l'église d'Esnandes. 

Ces premiers bouchots furent établis en 1035 par un patron de barque 
Irlandais, nommé Patrice Walton. Jeté sur cette cóte, à la suite d'un 
naufrage , son imagination lui suggéra les moyens de tirer parti de ces 
plages abandonnées ; il inventa l'alouret, sorte de filet pour prendre 
les oiseaux de rivage, l'acon et les bouchots. Les descendants de cet 
homme utile habitent encore Esnandes , entourés de l'estime publique, 
et jamais ils n'ont abandonné l'industrie que leur aieul a créée et qui 
procure aujourd'hui l'aisance à plus de trois cents familles. 

Nos trois archéologues voulurent bien nous servir de Ciceroni pendant 
la visite que nous fimes au curieux monument du XIV* siécle qu'ils 
avaient étudié pendant notre absence : et quelques heures plus tard , 
nous rentrions tous ensemble à la Rochelle. 

Je pensais n'avoir plus qu'à mettre en ordre pour moi seul, les notes 
que nous avions recueillies pendant notre promenade à Esnandes ; mais 
M. Ch. Des Moulins a bien voulu me charger de rédiger, pour la séance 
générale de la Société Linnéenne, le procés-verbal de notre excursion. 
J'aurais bien désiré décliner ce périlleux honneur, mais je me suis sou- 
venu que le public d'élite, qui chaque année veut bien assister à 
nos séances, est aussi bienveillant qu'éclairé , et j'ai répondu au vœu 
exprimé par notre savant président. 


COMPTE-RENDU 


DES 


TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE 


DE BORDEAUX, 


PENDANT L'ANNÉE ACADÉMIQUE 1856-1857 ; 


Par M. le Dr CUIGNEAU, Secrétaire, 


== ——— —— mmm 


Sommaire. — I. PUBLICATIONS de la Société Linnéenne : 4. Prodromus Licheno- 
graphiæ Gallie et Algerie , auctore W. NYLANDER. — B. Distribution géographique 
des Lichens; cause de leur diffusion. — €. Nouveau mode de reproduction observé 
dans quelques Champignons. — D. Mémoire sur l Hémiédrie , par M. Al. LEYMERIE. 
= lI. COMMUNICATIONS faites dans les Séances générales. — A. Fleurs hypogées de 
la Scrofularia arguta. — B. Ensemencement du Gui. — C. Mousses nouvelles 
pour la Gironde et la France. — D. De la conservation des germes végétaux dans 
les couches géologiques anciennes. — E. Floraisou du Cereus triangularis. — F. 
Fête Linnéenne d'Été. — III. CHANGEMENTS survenus dans le personnel de la Com- 
pagnie. — A. Nécrologie : M. le Baron D'HOMBRES-FIRMAS ; M. GRAVES. — B. Nou- 
veaux membres admis. — IV. APPENDICE. — Rapport sur les récompenses accordées 
en 1857. — A. Botanique : M. J. Gay (de Paris). — B. Hirudicullure : M. le 
Dr Sauvé (de la Rochelle). — C. Collection ornithologique : M. CuraPELLA (de 
Bordeaux ). 


EMINENCE !D, 


En portant pour la seconde fois la parole devant le public éclairé que 
la Société Linnéenne convie à ses fêtes solennelles, que mes premiers 
mots soient, pour Votre Éminence, l'expression du profond et respectueux 
hommage que la Société rend à votre paternelle et bienveillante pré- 
sence parmi nous. L'honneur que Votre Éminence veut bien nous faire, 


1) S. Em. le Cardinal F. Donner, Archevèque de Bordeaux 


( 919 ) 
stimule notre ardeur, encourage nos efforts, et cet honneur n'a d'égal à 
nos yeux que l'inépuisable bonté avec laquelle, mettant sous la haute 
protection de votre caractère sacré la Science aussi bien que l'Agricul- 
Lure, vous vous rendez, Monseigneur, savant avec ceux que l'on appelle 
savants, humble avec les petits, mais toujours, partout et avec tous, 
et doux à la fois (1). 


Moxsreur LE PRÉFET 9, MESSIEURS , 


La Société Linnéenne m'a encore donné la mission de faire l'exposition 
publique de ses travaux pendant l'année académique 1856-57 ; dans ce 
Compte-Rendu , je suivrai l'usage traditionnel et passerai successivement 
en revue les Publications de la Compagnie, les Communications faites 
pendant les séances, les changements survenus dans son Personnel. — 
Pour ne pas abuser de la longanimité de mon auditoire, j'entre de suite 
en matière. 


8$ 4er, — PUBLICATIONS. 


A. La presque totalité de vos publications de cette année, Messieurs 
et chers Collégues, est constituée par un seul ouvrage, le Prodrome de la 
Lichénographie de la France et de l'Algérie, dà à notre savant et labo- 
rieux correspondant, M. W. NvrANDpER. Mais je me hâte d'ajouter que ce 
long Mémoire est un véritable monument élevé à la science lichénologi- 
que, un chef-d'œuvre de patiente et soigneuse observation, de sagacité 
éclairée, de critique savante, toujours juste et surtout modeste. 

Depuis longtemps, vous le savez, Messieurs, M. Nylander s'est atta- 
chée d'une facon toute singuliére à l'étude de cette grande classe de 
végétaux : travail de cabinet, analyses microscopiques , examen des her- 
biers.et des collections spéciales , herborisations parfois périlleuses , tout 
a servi à l'illustre Suédois pour donner à sa science le caractère le plus 
élevé, et le placer au rang des premiéres illustrations contemporaines. 

Je ne puis ni ne dois entrer, Messieurs, dans l'analyse détaillée de cet 
immense travail que l'on ne peut bien apprécier qu'en le consultant cha- 
que jour; mais, ce que je puis dire, ce que l'on a déjà dit avant moi, 
c'est qu'on ne peut taire son étonnement, sa satisfaction , en voyant avec 


( 
( 


1) Ad finem fortiter, omnia suaviter. Devise de S. Ém. le Cardinal DoNNET. 
2) M. E. de Mentque. 


quel soin, quelle ardeur, quel zèle, l'auteur arrive à rétablir les ancien- 
nes espéces que ses prédécesseurs avaient plus ou moins bien décrites , à 
signaler les erreurs commises par qui que ce soit , avec cetle franchise 
que des études approfondies peuvent seules permettre. Mérite bien rare, 
hérissé des plus grandes difficultés, mais que M. Nylander parvient sou- 
vent à surmonter en rendant justice à tout le monde (1). 


Personne n'a étudié aussi scrupuleusement les Lichens; aussi nous 
n'avons pas lieu de nous étonner, si tout en s'appliquant à débrouiller et 
rectifier la synonymie, — véritable dédale, dans lequel la plupart des 
auteurs contemporains avaient préféré ne pas s'engager, — il a trouvé 
moyen d'améliorer la méthode et d'en créer une nouvelle plus simple et 
reposant à la fois sur l'étude des formes extérieures et sur celle de tous 
les appareils organiques de ces plantes. ( Thalle, fruits , spermogonies.) 
— Quand déjà on se fait la part aussi belle, il est bien permis d'accor- 
der aux naturalistes d'autrefois celle qu'ils ont eue dans la marche et les 
progrés de la science qu'ils ont cultivée. 


B. Le Catalogue des espèces est précédé de considérations générales, 
concises et des plus importantes sur les organes reproducteurs des 
Lichens et sur la diffusion spontanée de ces étres à la surface du globe. 
« Ces végétaux à vie si tendre et qui souvent semblent se confondre avec 
la roche qui les porte, offrent un grand nombre d'espéces répandues 
simultanément sur tous les points de la terre, et sur chaque ilot qui 
s'éléve au-dessus de la mer, quelqu'isolé qu'il soit (2). » 

On remarque que ces espèces éminemment cosmopolites, sont en 
général celles qui montrent le plus d'indifférence pour la nature de leur 
substratum : les rochers, la terre, les écorces, le bois, tout leur con- 


vient à peu prés également; bien que la plupart d'entre elles soient sur- 
tout saxicoles. 


A quelle cause peut-on attribuer cette immense diffusion d'espéces 
identiques en mille lieux divers? Serait-ce, par hasard, au transport 
continuei des spores? Mais ne sait-on pas, d'ailleurs, que ces graines, 
cellules délicates au supréme degré, sont promptement altérées par les 


(1) Dr Mougeot. 


(2) Cfr. NYLANDER , sur la diffusion de quelques espèces de Lichens, dans Bull. de 
la Soc. Bot. de France, t. 1V, p. 571. 


Q 924 ) 
courants marins, par l'eau salée seule? Peut-on, d'autre part, attribuer 
la méme action aux agents atmosphériques, aux vents, aux brouillards, 
par exemple? Explication trop facile pour qu'elle ne paraisse pas au 
moins imprudente. : 


Si, d'un autre cóté, on compare avec la Flore d'Europe, celles de 
l'Amérique boréale, du Chili, de la Nouvelle-Zélande, que trouve-t-on? 
C'est que le nombre des espéces européennes varie de 50 à 78 pour 100 
dans la somme totale des espéces du pays. En regard d'une telle propor- 
lion, est-il nécessaire, avec M. Martins , d'admettre des centres multiples 
de créations spéciales? Ne parait-il pas plus simple, plus rationnel, de 
se contenter de l'unité de la force créatrice, manifestée par la présence 
de certaines formes identiquement les mémes sur tous les points de la 
terre? Avec ces formes, viennent se combiner, dans les diverses régions, 
d'autres formes appartenant en propre aux grandes zónes géographiques, 
et venant constituer ensemble les Flores spéciales dont la composition 
générale se modifie suivant les lieux. Chaque région se crée ainsi sa 
Flore. Considérée isolément, celle-ci n'est qu'un fragment d'une créa- 
tion végétale unique et générale, qui s'est faite sur toutes les parties du 
globe, produisant pour chaque localité les organismes qui y trouvaient 
un milieu convenable à leur existence. Mais, chose remarquable, les 
Flores, qui, relativement aux grands organismes végétaux (Phanéro- 
games), sont le plus sensible aux influences locales et qui sous ce rap- 
port peuvent offrir les dissemblances les plus grandes, ne présentent 
souvent en ce qui concerne les Lichens, que des différences peu consi- 
dérables. 


Telles sont les idées exposées par M. Nylander, idées qui touchent à 
un des points les plus intéressants , à un des sujets les pius élevés de la 
philosophie botanique. J'étais bien aise de vous les faire connaitre pour 
mieux vous faire apprécier sous toutes ses faces le talent de votre corres- 
pondant, que vous ne connaissiez encore que comme bon observateur, 
excellent micrographe, et dont vous pouvez mieux aujourd'hui com- 
prendre les tendances généralisatrices et philosophiques. 


€. Dois-je vous parler maintenant de la découverte d'un nouveau 
mode (toruliforme) de reproduction , observé par le méme auteur dans 
les Champignons inférieurs parasites de quelques Lichens? Décou- 
verte , dans laquelle je trouve une confirmation nouvelle des faits dont je 
faisais apprécier l'importance dans mon Compte-Rendu de l'année der- 


( 922 ) 
niére (1) : à savoir, qu'à mesure que l'on descend dans la série des orga- 
nismes végétaux, d'une part, les mémes espéces se montrent à la fois 
en mille localités différentes et éloignées, mais d'autre part, les modes de 
reproduction de la méme espéce deviennent de plus en plus nombreux et 
de plus en plus simples. 

Ce que MM. L.-R. TuraswE et NyrAwpER ont vu dans les Lichens et 
les Champignons, M. BERKELEY l'a observé en particulier dans les Ery- 
siphe. En outre des trois grandes formes d'organes reproducteurs que 
connaissait M. L.-R. Tulasne, et dont l'Erysiphe (Oidium) de la 
Vigne n'avait offert que deux, le savant professeur de Bristol en ajoute 
deux nouvelles évidemment plus rares que les premières, et sur lesquelles 
l'attention des observateurs doit étre singuliérement éveillée aujourd'hui. 
C'est dans cette classe que rentrele Champignon qui dévaste nos vignes ; 
y a-t-il lieu, dés-lors, de s'étonner de son effrayante propagation, de la 
difficulté que l'on éprouve à s'en préserver, quand on songe que , Pro- 
tée insaisissable , il peut employer jusqu'à six modes différents de repro- 
duction incessante ? 


D. Je ne fais que mentionner le court et bon Mémoire d’un de nos 
nouveaux correspondants, M. LeymeriE de Toulouse , sur l Hémièdrie , 
et je passe de suite aux communications qui ont varié et animé les séan- 
ces générales de la Compagnie. Je suis obligé d’en passer sous silence 
un grand nombre qui sont loin d’être dépourvues d'intérét; mais je dois 
me borner à celles qui nous ont paru le plus susceptibles d’une exposition 
publique, facile. 


3 T 
COMMUNICATIONS FAITES DANS LES SÉANCES GÉNÉRALES. 


A. Une des plus importantes communications que vous ayez reçues , 
Messieurs , est celle du fait singulier qu'a offert à M. Durwu de Mai- 
SONNEUVE , une plante primitivement Africaine, et depuis, retrouvée en 
Espagne et en Abyssinie, la Scrofularia arguta (Soland.) C'est en culti- 
vant des graines recueillies en 1854, par l'infatigable M. Kralik , dans 


(1) Dr Th. CurcxEAU , Compte-Rendu des travaux de la Société Linnéenne pour 
l'année 1855-56 , p. 14, 17. 


( 523 ) 

la Régence de Tunis, que notre collègue a reconnu un caractère essen- 
tiellement nouveau ou nouvellement apercu, car aucun des textes qui se 
rapportent à la plante n'en fait mention. Voici le fait : À une époque 
assez avancée de sa vie, vers la fin de la floraison, la plante fournit cà et 
là, dans le bas de sa tige, des rameaux axillaires qui produisent , eux 
aussi, des fleurs. Les plus inférieurs se renversent complètement sur 
la tige, atteignent le sol, et le pénétrent plus ou moins; ceux qui sont 
placés au-dessus se réfléchissent également, n'atteignent pas toujours 
le sol, et le pénètrent fort peu quand ils y arrivent. Enfin. les rameaux 
qui poussent au-dessus de ces derniers, et quelquefois méme les sui- 
vants montrent une tendance évidente à s'incliner en dehors vers le sol. 
Tous ces rameaux, inférieurs et supérieurs, produisent des fleurs ferti- 
les; seulement, la forme de celles-ci présente de notables différences sui- 
vant leur situation aérienne ou souterraine. Dans ce dernier cas, elles 
sont apétales ; quand elles ne font qu’effleurer le sol, la corolle est cons- 
tituée par quatre lobes égaux, et enfin à mesure que la fleur est éloi- 
gnée de la terre , elle s'irrégularise de plus en plus , jusqu'à prendre la 
tournure originale qui caractérise le genre Scrofularia. 

Cette double présence de fruits aériens et souterrains n'est pas, 
croyez-le bien, Messieurs, un accident fortuit, produit par la culture ou 
une nouvelle exposition. C'est une condition normale de la spécificité de 
la plante; et si la plupart des échantillons spontanés que l'on trouve 
dans les Herbiers ne le présente pas, c'est que, pour les rendre plus 
volumineux, plus faciles à préparer et à transporter, un grand nombre de 
collecteurs , peu physiologistes, commencaient par se débarrasser de tous 
les rameaux inférieurs, ceux précisément qui caractérisaient l'espéce. 


B. Düt la modestie de M. Durieu s'en fâcher, je suis obligé d'ajouter 
que , non-seulement il est excellent observateur, mais encore de tous les 
semeurs connus, c'est le plus ingénieux et le plus habile. L'éloge ne 
m'appartient pas , et celui de qui il émane n'en est pas prodigue (1). 

M. Durieu, dis-je, a voulu s'essayer sur le Gui, qu'il avait trouvé 
dans les Pyrénées centrales, parasite abondant des sapins de nos monta- 
gnes (Pinus picea, L. ou Abies pectinata , DC. ) , et il ne pouvait man- 
quer d'y réussir. Il ne s'agissait que d'imiter d'autres grands semeurs, pro- 
ducteurs infatigables de plantes nuisibles ou inutiles, et les plus grands 


(4) M. J. Gay , dans Bull. de la Soc. Bo'. de France, t. 441, p. 567 [1856]. 


( 524 ) 

dévastateurs du monde pour les graines que l'homme enfouit dans la 
terre ou dont il attend impatiemment la récolte précieuse. Ces semeurs 
naturels sont les petits oiseaux, qui, aprés avoir saisi les baies du Gui 
et avalé leur pulpe, cherchent, en frottant leur bec contre les jeunes 
branches d'arbres , à se débarrasser des graines ainsi que de la glu qui 
y reste attachée, et de cette facon, fixent un grand nombre de graines 
à la surface des rameaux. Qu'a fait M. Durieu ? Il a écrasé les baies du 
Viscum sur les jeunes branches de toutes les plantes ligneuses qui se 
trouvaient dans son jardin, à Bordeaux, abandonnant la suite de l'ex- 
périence au temps et à la nature. Un commencement de germination ne 
larda pas à se montrer: L'extrémité radiculaire des embryons perça 
leur enveloppe, et s'allongea dans l'espace sous forme d'un cordon vert, 
dont la pointe s'élargissant en disque , vint se fixer à l'écorce de l'arbre 
destiné à la nourrir, avant méme que la tige eut commencé à se déve- 
lopper. — Telles sont les premières observations de M. Durieu, obser- 
vations récentes, et dont la continuation ne peut manquer de donner 
naissance à des faits aussi curieux que les premiers. 


€. Notre collégue ne cesse d'enrichir la Flore Girondine de nouvelles 
conquêtes eryptogamiques , et en particulier de Mousses. Sa longue ex- 
périence, sa savante érudition en cette matière lui ont fait retrouver à 
nos portes quelques espèces très-rares , et pour la plupart , connues jus- 
qu'ici, seulement en Angleterre et en Irlande. Telles sont les Bryum 
Tozzeri, Grev. sur les coteaux de Lormont; Hypnum Teesdalii, Sm. 
dans le jardin de M. Durieu à Bordeaux ; Pottia Wilsoni , B. et S. , à la 
Teste; Phascum rectum , B. et S., la Teste; Campylopus brevipilus , 
D. et S à Villenave-@’Ornon ; B. Bryum inclinatum , Swartz; annuum, 
B. et S.; B. Donyanum , Grev., qui croissent dans les laites du cap Ferret, 
pêle-mêle avec le Trichostomum mutabile ; etc. , etc. La découverte 
d'une autre espèce, le Phascum patens , s'est montrée dans des circons- 
tances tellement exceptionnelles , et a donné lieu à des considérations si 
élevées que je ne puis m'empécher de consigner ici , sinon en entier, du 
moins par longs extraits , la lettre adressée par M. Durieu à M. J. Gay, 
et dont lecture vous fut donnée dans la séance générale de la Société, le 
17 Décembre 1856. 


D. « Voulant étudier la germination de l'Eleocharis amphibia (1), et 


(1) Voir sur la découverte de l’Elæcharis amphibia mon Compte-Rendu des Tra- 
vaux de la Société Linnéenne pendant l'année 1855-56 , p, 8 et enivantos 


( 525 ) 
« pour cela la semer dans un sol convenable, je me rendis, » dit 
M. Durieu, « à la Bastide, de l'autre côté de la Garonne. Justement, 
« l'Administration du chemin de fer faisait ouvrir une tranchée profonde 
« dans cette localité qui est assise sur l'alluvion ancienne dela Garonne, 
« constituée par un limon argileux semblable à celui des vases actuelles 
« où abonde I Eleocharis. C'est dans cette tranchée, qu'à un mètre et 
demi de profondeur environ, je pris la terre dont j'avais besoin pour 
son semis, que j'exécutai immédiatement dans une terrine baignant 
« dans une terrine non percée. C'était le 10 Septembre 1855. « 
Le 5 Décembre dernier (1856), j'eus l'idée de me baisser afin de cher- 
« cher à reconnaitre , la loupe à la main, les Mousses qui se montraient 
« sur le sol de ma terrine. Quel ne fut pas mon étonnement d'y voir, en 
« trés-grand nombre, mais déjà presque détruit, un Phascum que j'ai 
« vainement cherché jusqu'ici dans les environs de Bordeaux , aux lieux 
« exclusifs où seulement il peut croître, c'est-à-dire, sur les limons 
« argileux , récemment mis à découvert, des rives des grandes rivières et 
« des étangs! » ....« Les spores qui ont donné naissance à la petite colo- 
« nie de ma terrine ne peuvent provenir des cultures environnantes, où 
« cette Mousse ne saurait croître. Elles existaient donc, sans aucun doute 
« possible, dans l'alluvion ancienne dont fut rempli le vase. Or, si l'àge 
« géologique de cette alluvion est facile à assigner, puisqu'elle appartient 
« évidemment à l'époque actuelle, il n'en est pas de son âge réel compté 
« par siècles. C'est vraisemblablement , par milliers qu'il y aurait à comp- 
« ter les années qui se sont écoulées dépuis l'époque où s'est déposé, à 
« un mètre el demi au-dessous de la surface du sol actuel, le limon 
« dont j'enlevai une parcelle. » ...... « Pajoute, que le Phascum patens 
« est une espéce qui bien que passant pour étre trés-rare, l'est, en réa- 
«lité, beaucoup moins que ne le disent les livres, si on veut bien la 
« chercher dans les conditions exclusives qu'elle exige et que je viens de 
« rappeler. Mousse des plus éphéméres , elle apparait en Juin ou Juillet, 
sur les limons argileux mis à découvert par le retrait des eaux, et en 


Lj 


à 


« Septembre elle a accompli toutes les phases de sa végétation, pour dis- 
« paraître complètement aux premières crues. 

« Et maintenant quittons le domaine restreint des faits positifs pour le 
« champ de l'hypothèse. 

« Que les terrains d'alluvion ou tourbeux de l'époque actuelle renfer- 
« ment dans leur masse, en nombre infini, des spores de Cryptogames , 
» qui vivaient à l'époque de leur formation , le fait, sans avoir été posi- 


( 526 ) 

tivement constaté , ne saurait raisonnablement être révoqué en doute. 
On sait, et on l'a, dit-on, suffisamment prouvé, que des graines de 
Phanérogames tirées des hypogées d'Égypte, comme d'autres trouvées 
dans des tombeaux de dix à quinze siécles, semées immédiatement 
après leur extraction et avec les précautions nécessaires, ont germé et 
ont parcouru le cercle entier de leur existence. Ces graines, qui ont 
germé aprés un enfouissement de mille à trois mille ans , auraient cer- 
tainemeut germé de méme à la suite d'autres milliers d'années, si les 
conditions qui les avaient mises jusque-là à l'abri de toute altération 
eussent subsisté. Or, ces conditions , nées du fait de Phomme , sont bien 
moins favorables à la conservation indéfinie des graines et des spores, 
que leur profond enfouissement dans un sol vierge, que l'homme n'a 
jamais bouleversé. Si, dans un tel sol, on constate que des germes se 
sont conservés mille ans, il n'y a pas de raison, je crois, pour qu'ils ne 
s'y conservent pas des milliers de siècles. Et si, par une circonstance 
fortuite ou provoquée à dessein, ces germes sont tout-à-coup placés 
sous l'influence des agents qui donnent la vie, ils se développeront, 
cela n'est pas douteux. Ce fait doit se présenter fréquemment dans la 
nature. S'il passe inapercu pour de chétives Cryptogames , il a été assez 
souvent remarqué pour des Phanérogames, et c'est toujours avec l'ex- 
pression d'un étonnement profond que les botanistes nous signalent ces 
apparitions singulières de plantes étrangères à une localité; qui, tout- 
à-coup se montrent en nombre considérable, pour bientót disparaître À 
sur des déblais récents , rejetés quelquefois d'une grande profondeur. 
Il est probable que, dans la plupart des cas, les graines qui donnent 
naissance à ces plantes sont plus anciennes que celles des hypogées et 
des tombeaux. 

« En somme, on peut admettre comme un fait, sinon positivement 
démontré, au moins comme non contestable , que les graines de Phané- 
rogames et à plus forte raison les spores des Cryptogames peuvent se 
conserver indéfiniment dans certains dépóts de la période géologique 
actuelle , lorsqu'elles se trouvent placées dans des conditions perma- 
nentes qui les mettent à l'abri de toute altération. 

« Si maintenant nous allons plus loin encore , si nous remontons jus- 
qu'à une période géologique antérieure, pour y chercher des germes 
encore existants de la Flore d'un autre âge terrestre, pouvons-nous 
espérer d'en découvrir? La supposition d'un tel fait n'est-elle pas 
frappée d'absurdité ? Je me hâte de répondre owi, s'il s'agit de graines 


( 921 ) 

« de Phanérogames, et peut-être, si nous descendons aux spores des 
« eryptogames inférieures......... Ainsi, celles-ci sont douées d'une 
« puissance de vitalité et de conservation , bien autre que les graines des 
« Phanérogames : elles passent pour inaltérables par l'effet du temps ; 
« on a constaté qu'elles supportent, sans périr, des températures bien 
« plus élevées que les graines des Phanérogames , et qu'elles résistent 
« bien mieux que ces dernières à l'action de tous les agents destructeurs. 
« Pourquoi donc ne hasarderait-on point la supposition de l'existence 
« possible de spores encore vivantes dans certains dépóts d'eau douce 
« des époques antérieures à la période actuelle , et n'essaierait-on pas 
« de s'en assurer par des expériences directes et bien combinées ? » 


M. Durieu énumére quelques-unes des conditions dans lesquelles on 
devrait se placer, pour tenter ces essais , il a écarté soigneusement tou- 
tes les causes d'erreur, et a posé en termes clairs et concis les conditions de 
ce beau probléme , aussi hardi quant à son but que séduisant dans son 
exposition primitive (1). En présence d'un sujet d'une portée si élevée, les- 
prit est ému , et ne ressent plus qu'un désir, — désir ardent et absolu, 
que des résultats heureux , si minimes qu'ils soient, viennent confirmer 
les prévisions du grand chercheur que nous nous honorons de compter 
parmi nous. 


E. Aprés ces communications si intéressantes, il est juste de men- 
tionner la note que vous avez reçue de M. le Dr LEpEL, sur les Monos- 
troma ; et le Mémoire important de M. Mayran (de La Rochelle), sur 
les alterrissements océaniques de la Saintonge et du golfe de Gascogne. 
Ce long et sérieux travail destiné à être publié dans les Actes, est accom- 
pagné de planches coloriées faites avec le plus grand soin. 


Je dois aussi constater la présentation faite dans une de nos derniéres 
séances d'une splendide fleur de Cereus triangularis. Cette plante rare 
a fleuri pour la première fois au Jardin-des-Plantes de Bordeaux , le 
19 Août 1847, et c'est le 2 Septembre dernier, c'est-à-dire aprés un 


(1) Lue d'abord à la Soc. Lin. de Bord. (Séance du 17 Décembre 1856), la lettre 
de M. DuniEU à M. J. Gay , fut communiquée par ce dernier à la Société Botanique 
de France, dans sa séance du 26 Décembre 1856, eta été insérée in extenso dans 
le Bulletin dela dite Société, t. 111, p. 684 et suiv. , sous le titre suivant: De /a 
conservation possible des germes végétaux dans les couches anciennes de l'époque 
géologique actuelle , et dans celles de la. période tertiaire. 


( 528 ) 
intervalle de dix ans passés que, pour la seconde fois, cette magnifi- 
que fleur nocturne s'est épanouie, à 7 heures du soir. 


F. L'absence regrettable de notre vénérable Directeur de cette séance 
solennelle, nous prive du tableau qu'il avait l'habitude de tracer de 
la Féte Linnéenne d Été. Jy suppléerai en quelques mots seulement. 
Cette année, la Société avait choisi la commune de FarGuEs, qui, pla- 
cée sur la crête de l'Entre-deux-Mers , offre le plus précieux avantage 
pour constater l'influence différentielle exercée sur la végétation des 
deux bassins hydrographiques de la Garonne et de la Dordogne. Aussi, 
M. Ch. des Moulins a-t-il bientót retrouvé sur le versant de la Garonne 
l Euphorbia platyphyllos et le Rapistrum rugosum , inconnus sur le ver- 
sant de la Dordogne où abondent le Buplevrum protractum et le Teu- 
rium montanum. Deux divisions se formèrent : l'une, conduite par 
M. Ch. des Moulins, visita Fargues et Donnetan ; l'autre, guidée par 
M. G. Lespinasse , explora Pompignac. La récolte fut bonne , mais nof- 
frit aucune nouveauté à enregistrer. 


De son côté , un de nos zélés correspondants , M. LAGARDE, institu- 
teur à Martignas, célébrait la Féte, et faisait de bonnes observations 


agricoles (1). 
$ III. 


CHANGEMENTS SURVENUS DANS LE PERSONNEL DE LA COMPAGNIE. 


A. Des pertes sensibles ont diminué, cette année, le nombre des 
membres inscrits sur le tableau de nos correspondants. 


M. le Baron »'HowsnEs-Frnuas, membre correspondant de l'Institut 
de France, s'est éteint doucement à Alais, le 5 Mars 1857, entre les bras 
de son fils, auquel , un mois auparavant, vous aviez décerné le titre de 
correspondant. Rien de plus touchant que la lettre dans laquelle notre 
nouveau collégue racontait les derniers moments de son pére ; — mo- 
ments empreints du calme le plus parfait, de la sérénité la plus douce ; — 
digne mort qui couronne noblement une vie patriarcale , et toute consa- 
crée à l'amour de la famille et de la science. M. D'Hombres-Firmas em- 


X s ese s ^na JA ol Rd RE i 2 he n 


(1) Les renseignements ne nous sont pas encore parvenus des autres localités où 
nos correspondants ont dû suivre traditionnellement les usages de la Société. 


( 999 ) 
porte avec lui nos sincères regrets; puisse la Société conserver avec son 
digne fils des rapports aussi longs, aussi affectueux , aussi agréables que 
ceux que la mort vient de briser. 

Trois mois plus tard , jour par jour, le 5 Juin 1857 , à la suite d'une 
longue et douloureuse maladie, un homme, qui s'était fait de nombreux 
amis dans l'administration et la science , et que quelques liens de famille 
rattachaient spécialement à Bordeaux, — M. GRAVES, — mourait à Pa- 
ris, à l’âge de66 ans. Parvenu jusqu'au poste élevé de Directeur général 
des Foréts , aprés avoir parcouru les divers degrés de la carriére admi- 
nistrative , M. Graves avait toujours su consacrer une partie de son temps 
à des travaux de divers ordres : L'Archéologie, la Botanique , la Géologie 
l’occupaient tour à tour; mais sa prédilection la plus grande était de faire 
progresser l'Histoire Naturelle et Monumentale du département de l'Oise. 

Il n'y a pas bien longtemps encore qu'il venait de publier le Catalogue 
des plantes observées dans ce département, et maintenant il travaillait 
spécialement, sinon à une monographie, du moins à un synopsis général 
de la famille des Fougéres, dans l'étude de laquelle ses connaissances 
étaient süres et profondes. Vous avez d'ailleurs , Messieurs, été à méme 
de les apprécier à plusieurs reprises , surtout quand vous avez voulu dé- 
nommer, d’une manière certaine, les échantillons de la Nouvelle-Calé- 
donie , envoyés à la Société par le R. P. Montrouzier. 

Mais si M. Graves était doué d'une grande activité et d'une sérieuse 
énergie pour les études scientifiques , il n'en était pas moins bon, obli- 
geant, serviable pour tous ceux qui avaient recours à ses conseils, pour 
les Linnéens Bordelais surtout. C'est par son intermédiaire, et grâce à 
la bienveillante protection du premier Magistrat de notre département, 
qu'un trés-grand nombre de glands de chêne, recueillis dans diverses 
foréts de l'État, ont permis à notre collégue, M. Ivoy, d'en essayer la 
culture et la propagation dans son beau domaine de Geneste. Aussi, pou- 
vons-nous dire avec confiance que le nom de M. Graves sera toujours 
cher à la Société Linnéenne de Bordeaux, comme il le sera à tous les 
botanistes de France. Tous aimeront à se rappeler qu'il est le premier 
qui ait songé à rattacher entre eux par un lien commun les botanistes 
francais jusqu'alors trop isolés; ils honoreront en lui l'un des trois véné- 
nérables fondateurs de la Société Botanique de France. 

B. Mais ces vides sont déjà comblés ; et je suis heureux de proclamer 
les noms des nouveaux collégues, qui , sur leur demande, vont désormais 
participer à vos travaux ordinaires. 

Tome XXI. 38 


( 530 ) 

Ce sont : M. J.-B. DuworiN, auteur d'une Flore poétique ancienne , 
qui a repris son ancien titre de correspondant ; 

M. le chevalier BERNARDI , directeur du Journal de Gonchyliologie : 

Le D" Émile Mancnawp, auteur d'un savant Mémoire sur l'Influence 
comparative du régime végétal et du régime animal sur le physique el le 
moral de l'homme ; 

M. Cazaus-ALLur, l'un des premiers viticulteurs de France, et pré- 
sident de la Société Centrale d'Agriculture de l'Hérault; 

M. le Dr Frédéric Cazauis, de Montpellier; 

M. Noavës, professeur de Sciences naturelles à l'école de Sorrèze ; 

M. le baron Charles n'Hownnzs, à Alais (Gard); 

M. pe CEssac , géologue ; 

M. le Dr Sauvé, de la Rochelle; 

M. Jouvin, directeur du Jardin-Botanique de Rochefort; 

M. Mayranp, membre de l'Académie des Sciences de la Rochelle; 

M. PLéE , auteur du grand ouvrage qui a pour titre : Types de chaque 
famille et des plantes spontanées de la France : 

Et enfin, l'un de ces éminents voyageurs dont notre Président vous 
racontait il y a quelques instants si agréablement la visite, M. le profes- 
seur Fée, de Strasbourg. 


Tous ces noms portent avec eux, Messieurs, leur titre de noblesse 
scientifique; tous vous honorent, en méme temps qu'ils vous encouragent 
dans la voie des patientes et sérieuses études que vous poursuivez; de 
tous vous devez étre fiers; — car, tous prouvent la haute estime dans 
laquelle le monde savant tient vos travaux. 


Il en est un, toutefois, que j'ai omis à dessein, car ce n'est pas une 
admission nouvelle parmi nous. Il y avait déjà plusieurs années que les 
relations scientifiques avaient cessé entre la Société Linnéenne et un de 
ses anciens membres qui, même.avait rempli dans son sein de hautes 
fonctions. Cet état de choses, regrettable sous tous les rapports, ne 
devait pas se prolonger. Aussi, la Société a été heureuse de voir M. le 
professeur Bazın siéger de nouveau parmi ses anciens collégues, et le 
titre de PRÉSIDENT HONORAIRE qu'elle lui a conféré, n'a été qu'une juste 
marque de sympathique accueil et de déférenee pour son mérite scien- 
tifique. 


€. En terminant ma tâche, je ne puis me taire sur une haute marque 
d'intérêt que Son Excellence le Ministre de l'Instruction publique et des 


LL s i 


( 531 ) 
Cultes a bien voulu donner à la Société Linnéenne , en lui accordant, sur 
les fonds de son ministére, une somme importante (1) destinée à couvrir 
les frais que vont nécessiter la gravure et l'impression de la Carte géo- 
logique de l'ile de Crète, œuvre presque nationale de notre collègue, 
M. le professeur RAULIN. 

La Société en est profondément reconnaissante : ses travaux ultérieurs 
le prouveront; comme c'est par eux aussi qu'elle cherchera toujours 
à mériter la protection de la Municipalité bordelaise, et l'intérét tout 
particulier sur lequel le premier Magistrat du département a bien voulu 
qu'elle pût compter, en même temps que chacun de ses membres était 
assuré de trouver auprés de lui le plus bienveillant accueil . 


D" Tu. CUIGNEAU, 


Secrétaire général. 
5 Novembre 1857. 


$ IV. — APPENDICE. 


RAPPORT SUR LES RÉCOMPENSES 


DÉCERNÉES PAR LA SOCIÉTÉ DANS LA SÉANCE DE CE JOUR. 


A. BOTANIQUE. 


Le Programme de l'an dernier promettait une médaille d'or à l'auteur 
d'un travail complet sur les Chénes de la région du Sud-Ouest de la 
France, complet dans toutes ses parties, et comprenant à la fois l'anato- 
mie de la fleur et du fruit, la diagnose spécifique, la synonymie, les 
applications à l'industrie, ete. 


En présence d'une question aussi importante et aussi vaste , beaucoup 
de travailleurs ont justement le droit de reculer; et pour tenter d'accom- 
plir un pareil labeur en quelques mois, méme en quelques années, il 
faut une science considérable et une persévérance des plus tenaces. 


La Société avait compris d'avance toutes ces difficultés , aussi s'était 
elle réservé le droit de ne pas laisser passer inapercus les travaux plus 
modestes destinés à n'éclairer qu'une seule des faces de la question pro- 
posée. En vertu de ce privilége , nous sommes heureux d'avoir à procla- 


(1) Mille francs, en trois annuités. 


(15395 
mer aujourd'hui un nom cher à tous les botanistes, et à décerner une 
juste récompense à un homme aussi bienveillant qu'il est patient, savant 
el rigoureux observateur. 

M. J. Gay, s'est attentivement occupé de cette étude et a parcouru avec 
le plus grand soin toutes les classifications proposées depuis qu'André 
Michaux , en 18014 , révéla le premier la présence dans ces arbres, d'un 
des caractéres les plus importants qui puissent étre employés pour en 
distinguer les espéces, je veux parler du temps (un an ou deux), que les 
ovaires emploient pour parvenir à leur maturité compléte. Cherchant à 
vérifier si la dernière classification de MM. Spach et Endlicher était basée 
sur de bonnes observations, il reconnut que sous le nom de Quercus 
suber (Chéne-Liége), on avait jusqu'ici confondu une autre espéce, four- 
nissant pareillement du vrai liége à l'industrie , mais d'ailleurs trés-dis- 
tincte par deux caractères au nombre desquels figure la maturation bien- 
nale. Cette espéce parait étre particuliére à l'extréme frontiére occidentale 
de l'Europe (France, Portugal), et mélée au Pin de Bordeaux ( Pinus 
Pinaster, Soland.), elle forme de véritables foréts sur la cóte du dépar- 
lement des Landes. 

Ainsi, dans ce que tout le monde appelle, dans notre pays, Chéne- 
Liége, il y a deux espéces qui, quoique trés-semblables à beaucoup 
d'égards, notamment par la nature de leur écorce ou de leurs fruits, 
different surtout par le temps nécessaire pour la maturation de ces 
derniers (quatre à cing mois pour le véritable Chéne-Liége (Q. suber Lin.), 
quatorze ou quinze pour l'autre, le Chêne Occidental (Q. Occidentalis 
J. Gay ). 

Rendant pleine justice aux études de son savant Correspondant sur la 
classification générale des Chénes, en particulier sur la détermination 
des deux espéces jusqu'ici confondues sous l'appellation commune de 
Chêne-Liége (1), la Société décerne à M. J. Gay, 


Une Médaille d'argent GRAND MODULE. 


B. HiRUDICULTURE. 


M. le Dr Errar , de Bourg (Ain), avait adressé à la Société Linnéeane 
un long travail relatif à l’Hirudiculture. Notre collègue, M. le Dr Eugène 


(1) Voyez Ann. des Sc. nat., 4e série, Bot., t. VI, p. 225 et suiv. — Bull. de la 
Soc. Bot. de France, t. IV, p. 445 et 501. 


X M 


( 533 ) 

Lafargue , chargé de faire un rapport à ce sujet, a fort bien fait ressor- 
tir la justice et la rectitude de jugement de l'auteur, dans l'appréciation 
qu'il a faite des travaux qu'il a condensés. Son ouvrage constitue un 
résumé fort bien fait, avec sagacité, précision et clarté; mais, le Rap- 
porteur a regretté que l'auteur ait gardé pour lui-même dans son œuvre 
une part trop restreinte : ce défaut de travail personnel a empêché la 
Société, tout en donnant à M. le D* Ebrard des éloges mérités, de lui 
décerner une récompense spéciale. 

Il n'en est pas de méme des travaux à la fois théoriques et pratiques 
de votre correspondant, M. le D' Sauvé, de la Rochelle, sur le méme 
sujet. A la suite d'études approfondies et très-sérieuses sur la physiolo- 
gie de ces annélides , il a essayé dans des appareils ingénieux de rempla- 
cer par de nouveaux moyens d'alimentation les méthodes barbares et 
cruelles , — et faut-il le dire aussi, anti-hygiéniques , — que l'on suit 
dans la plupart des grands établissements de production hirudienne. 

Frappée des avantages que présentent les résultats obtenus par 
M. le Dr Sauvé, sous le double rapport de la physiologie comparée et de 
l'hygiéne publique , la Société croit devoir les récompenser en décer- 
nant à l'habile expérimentateur , 


Une Médaille d'argent. 


C. COLLECTION D'OISEAUX VIVANTS. 


Parmi les collections d'oiseaux vivants, qui existent à Bordeaux, une 
des plus remarquables , à coup sür, est celle qu'une Commission , nom- 
mée par vous, et ayant pour rapporteur M. de KEncapo est allée visiter, 
il y a quelques jours, chez M. CHIAPELLA. 

Dans une voliére de vingt-cinq à trente métres de long, parfaitement 
et gracieusement installée , vivent et gazouillent deux cents oiseaux en- 
viron , appartenant à une soixantaine d'espéces différentes, et provenant 
un peu de toutes les parties du monde, depuis l'alouette de nos climats, 
jusqu'à la perruche ondulée de l'Océanie. 

Sans étre ornithologiste, M. Chiapella observe depuis longues an- 
nées les mœurs, les habitudes, les pa:sions méme, de tout ce petit 
peuple légèrement turbulent et bavard, et le suit attentivement de 
génération en génération. Ce qu'il y a de plus remarquable, dit le Rap- 
porteur , c'est l'air de familiarité , d'intimité presque qui existe entre le 
propriétaire et les charmants sujets de ce petit empire. Plusieurs, au 


( 534 ) 

moindre signe, viennent à lui et le suivent avec complaisance, Un des 
plus intelligents est un Gros-bec, que son plumage particulier fait dési- 
gner par les marchands sous le nom de Pape; chaque année, il se 
charge de nourrir les petits de ses congénères, et même ceux aussi d'au- 
tres Gros-bec voisins, appelés en raison de leur parure éclatante des 
Cardinaux. Il les surveille, les alimente avec un soin tout particulier, 
et lors méme que toute la nichée est exposée en plein air , il ne cherche 
pas à profiter de la liberté qu'on lui offre, et ne quitte pas un seul ins- 
ant la petite famille qu'il a adoptée. 

La Société , considérant surtout le service que, par sa riche collec- 
tion, M. Chiapella peut rendre à la science ornithologique, en facilitant 
les observations des naturalistes , — voulant, en méme temps , mettre 
en relief et faire connaitre les résultats obtenus par M. Chiapella, afin 
que son exemple trouve de nombreux imitateurs , lui décerne, à titre 
d'encouragement , 


Une Médaille d'argent, GRAND MODULE. 


t 


Lu en séance publique , le 4 Novembre 1857. 


D: Tn. CuIGNEAU, 


Secrélaire général 


LETTRE DE -Mie Q REÉCLUZ, 


( Correspondant ) , 


A M. CH. DES MOULINS, 


SUR SA 


Révision de quelques espèces de PEEURGTOYLES . 


Publiée en 1842, dans le T. XII des Actes de la Société Linnéenne 
de Bordeaux. 


( EXTRAIT ). 


Ce n'est que l'an dernier que J'ai eu l'honneur d'entrer en relations person- 
nelles avec M. C. Récluz, si connu des conchyliologistes par ses importants 
travaux monographiques sur plusieurs genres de Mollusques testacés. Alors 
seulement, je pus lui faire hommage de mon mémoire sur les PLEUROTOMES , 
publiés treize ans auparavant. 

Le savant conchyliologiste de Vaugirard a eu la bonté de m'écrire une longue 
lettre, dans laquelle il me faisait connaitre les rectifications de synonymie 
que mon travail devait subir, par suite de l'antériorité de certaines dénomi- 
nations dont je n'avais pas eu connaissance. 

Cette lettre me parut si intéressante et si instructive, que je m'empressai 
de demander à son savant auteur la faveur de pouvoir la publier dans nos 
Actes, en y joignant les documents importants qu'il avait eu la bonté de me 
faire connaitre touchant l'organisation des Auricules. 

M. Récluz voulut bien consentir à ce que nos lecteurs eussent leur part de 
profit dans le savant travail auquel il s'était livré pour moi, et je publie au- 
jourd’hui ( bien tard sans doute, mais par suite du temps qu'a exigé l'impres- 
sion du Prodromus Lichenum de M. Nylander ), un extrait de cet intéressant 
document. Je dis un extrait seulement, parce que les témoignages personnels 
du bienveillant intérét dont M. Récluz a honoré mes anciens essais malacolo- 
giques, ne doivent pas occuper de place dans un recueil exclusivement consa— 
cré à la science elle-même. Mais ces témoignages m'ont été infiniment pré- 
cieux et je saisis avec empressement l’occasion d'en exprimer ma vive recon- 
naissance à notre savant correspondant. 

Mon mémoire de 1842 ayant eu un tirage à part autrement paginé que le 
texte des Actes, je ne fais point figurer de pagination dans cet extrait, mais 
seulement /e numéro que j'avais donné aux espèces. 

M. Récluz regarde le nom Pleurotoma comme neutre et non comme feéminin. 
J'avais suivi l'exemple de Lamarck en l'employant de cette dernière facon. 


CHARLES DES MOULINS. 


( 536 ) 


Vaugirard, près Paris, 26 Juillet 1856. 


mE "42564. eue le vw "E. NW eiTe te Tu TUS DU Ne, fn S4 co ap era pe d diga. 


. . . On manque en province de livres à consulter, et c'est ce qui fait 
que les noms qu'on y donne aux genres et espéces ne restent pas toujours. 
— La règle pour la durée des travaux sur les espèces , c'est l'antériorité ; 
vous le savez comme moi , et comment l'établir, si l'on manque des 
ouvrages qui la font connaitre? Ceci a rapport à quelques noms donnés 
à des Pleurotoma de votre Mémoire. 


Ne 34. — PLEUROTOMA COMARMONDI Michaud. 


Ce nom doit passer dans la synonymie, parce que l'espéce a été 
décrite longtemps avant, ainsi qu'il suit : 


Murex emarginatus Donovan, Brit. Shells (1802), pl. 169, f. 2, 
optima. 


Murex gracilis Montagu, Test. Brit. (1804), p. 267, pl. 15, f. 5, 
non bené, et supplem., p. 286, descriptio optima; Maton et 
Rackett, in Act. Soc. Lin. Londres, vol. 8, p. 143, n° 2; Pul- 
teney in Hutchins, Dorset Catalogue, p. 43, pl. 14, f. 18; 
de Gerville, Coq. Manche, in Mém. Soc. Linn. Calvados, année 
1825, p. 208, n» 2. 


Pleurotoma suturalis (pour suturale, le nom Pleurotoma étant 
neutre). Philippi, Enum., Moll. Siciliæ, vol. 1, p. 197. 


Pleurotoma gracilis, ibid., Fauna Moll. Sicilie; vol. 2, p. 166, 
n° 7 (exelude Defranciam suturalem Millet, Mém. Soc. Linn. 
Paris, 1826). 

Pleurotoma Comarmondi Michaud, etc.; Kiéner, Pleurotomes, 
pl. 24, f. 2. 

Ne 37. — PLEUROTOMA VILLIERSII Michaud. 


Ce nom doit étre remplacé par : 


* . 
Pleurotoma attenuatum Blainville, Histoire générale et parti- 
culiére des Mollusques de France, dans la Faune Française 


( 531 ) 
(Paris, in-8», 1817, avec 12 pl. coloriées), p. 102, n* 44. 
— Bouch. Chantereaux , etc. 

Murex attenuatus Montagu, Test. Brit. (1804), p. 266, pl. 9, f. 6; 
Maton et Rackett , etc. 

Murex acicularis Lk., vol. 7, (1822), p. 176, n° 66. 

Fusus attenuatus Fleming, Brit. an., p. 350, n° 337. 

Pleurotoma acicularis. Coll. des Cherres , etc. 


Pt. Villiersi Michaud, Bulletin , etc. (1829) ; Kiener, Pleurotomes, 
etc.; Ch. des Moulins, Révis. Pleur., etc. 

Pleurotoma gracilis Scacchi, Cat., p. 13, n° 91, f. 21; Philippi, 
Enum., vol. 1, p. 198, n° 6, et PI. attenuatum , vol. 2, p. 166, 
n° 9. Telle est la synonymie de cette espèce que l'absence de la 
date de la publication de la Faune francaise vous a empéché de 
rétablir. 


Ne 39. — PLEUROTOMA HARPULA (Murer), Brocchi, p. 421, 
n° 44, var. exclusa. 
Ajoutez : 
Fusus harpula Risso , Hist. nat., 4, p. 208. — Bronn, tal. Tert., 
p. 44, n° 189, — Philippi, Faun. Moll. Sicil., vol. 2, p. 173, 
nt 9. 


N» 40. — PLEUROTOMA EBURNEA Bonelli. 


Ce nom doit étre remplacé par : 
PI. sigmoideum Bronn, Italiens Tertia ergeb., p. 47, n° 232; Phi- 
lippi, Faun. Moll. Sicil., vol. 2, p. 173, n° 8. 
N» 42. — PLEUROTOMA RUFA Montagu. 
Ajoutez : 
Fusus rufus Fleming, British animals, p. 350, n° 339. 
Pleurotoma castanea Philbert in litt. 


N° 50. — PLEUROTOMA PURPUREA Montagu. 


Ajoutez : Philippi, Faun., p. 165, n° 2. 
Pleurotoma rude Scacchi , Cat., p. 12, n° 17, f. 17. 


( 538 ) 


No 51. — PLEUROTOMA RETICULATA Renieri. 


Ajoutez : 


Pl. reticulata Bronn, 1. c., p. 555; Philippi (PI. reticulatum). En. 
Moll. Sie., vol. 1, p. 196, n° 1 , et vol. 2, p. 165, n° 1. 


No 53. — PLEUROTOMA MICHAUDII Ch. Des M. 


Ce nom doit être reporté à la synonymie , — Voici ce que je trouve 
dans mon Prodrome manuscrit sur les Mollusques des cótes océaniques 
de la France, où je l'ai décrit d’après sa dénomination spécifique primi- 
live , sous le nom de : 


Pleurotoma lineolatum Nob. Mangelia lineolata Risso, Hist., a 

nat., t. 4 (1826), p. 220, n» 516. 

PI. teniatum Deshayes , Morée, p. 118, pl. 19, f. 31-39; Philippi, 
Faun. Sicil., p. 167, n° 13, pl. 26, f. 3, optima. 

Pleurotoma eburnea Bivona, Generi et Specie (posthum.), p. 9, 
n? 6, ex fide Philippi. 

Pleurotoma exigua Philbert in litt. 

PI. lineata Potiez. 

Mangelia lineata Beck. 

PI. Villiersii , var. 2* Michaud, etc. 

PI. Michaudii Ch. Des M., etc. 


P. Testa oblongo-fusiformi , alba, fusco-lineata et fasciata, lævis- 
sima ; anfractibus convexis , subangulatis , plieato-costatis : plicis cir- 
citer undenis ; apertura. oblongo -lanceolata, spiram «quante ; labro 
incrassato ; apice nigricante. 


Hab. Trés-commun sur la cóte d'Agde ( Hérault), moins commun en 
Provence, rare en Corse, commun en Sicile. ( Extrait du Catalogue des 
Mollusques marins de la France méridionale, qui me sert de Prodrome 
pour le grand ouvrage que je prépare sur les Mollusques marins de nos 
cótes.) 


N» 58. PLEUROTOMA OBLONGA Renieri. 


M. Philippi rapporte au Pl. emarginatum la variété du Murex oblon- 
gus de Renieri et Brocchi. Je ne la connais pas. 


Je lis l’article du Pleurotoma mitræformis Val. (n° 1 de votre Mémoire), 
nom mis au lieu et place de PI. genot Adanson (Purpura Genot), une 
observation qui, franchement, me parait inexacte. Vous dites : 


» Je regrette qu'il (M. Deshayes) n'ait pas adopté, etc., » et dans la 
note (a) : « Idée ingénieuse pourtant, etc. » — Cette observation fait 
connaitre que vous regardez Adanson comme l'auteur ou le premier ins- 
tigateur de la nomenclature binaire, au moins quant à son application à 
la Conchyliologie. Comme vous, j'accordais jadis, pour ce cas seulement, 
la priorité à Adanson; mais, ayant fait des recherches, voici ce qui en 
est ressorli : 


J'ai trouvé dans les Amenitates academicæ de Linné, vol. 4er (1749), 
p. 325, n° 64, la description-d'un Céphalopode nommé Sepia officinalis, 
“puis dans le Museum Friderici (Museum Serenissimæ R® Mis Adolphi 
Friderici Regis Suecorum, Stockolmiæ, 1754), les espèces suivantes, 
avec description : Tethys mentula, p. 93; Sepia Loligo, p. 94; Sepia 
officinalis, 1d.; Sepia octopodia, id.; Lepas anatifera, p. 96, et enfin, 
Chiton oscabrion et Dentalium Teredo , p. 96, sans description. 

Cette nomenclature commencante passe dans la 10* édition du Systema 
Nature (1758), la 2° édition du Fauna Suecica (1161), le Museum Se Re 
Ludovice Ulrice Regine (Holmiæ, 1764), la 12* édition du Systema 
Nature (1767), et enfin dans le Mantissa plantarum, ed. altera , Holmize 
(1771). 


Entin, j'ouvre le Museum Tessinianum (in-folio , Holmiæ, 1758), et 
] y vois une nomenclature minérale complète : 


Cos quadrum , Cos calcarea , Cos farinacea , etc. 

Quarzum luteum, Q. opacum , Q. tinctum, etc. 

Silex cinereus , S. communis, S. achates , etc. 

Schistus tabularis , Sc. corvinus , Sc. fœlidus, etc. 

Amianthus diaphanus, A. alumen-plumosum, A. Linum incom- 
bustibile. 

Asbestus aluta-montana , A. suber-montanum , etc. 

Natrum lamellosum , etc.; Nitrum irregulare , etc. 

Bitumen asphaltum , B. ampelites. 

Arsenicum cupraceum, Ars. micans , etc., etc. 

Hydrargyrum vivum, H. cinnabaris , etc. 

Stibium capillare , St. rubrum , etc., etc., etc. 


( 540 ) 

Puis, viennent les fossiles (Petrificationes). Ici, la difficulté des déter- 
minations lui fait accepter les noms triviaux des auteurs de l'époque, 
tels que Ostracites (pour Ostrea) cristagalli, p. 92, pl. 6, f. 4, etc.; 
mais la véritable nomenclature binominale se montre quand il crée des 
genres. Ainsi : 

Anomia globosa, p. 88, pl. 5, f. 6; Anomia subrotunda, p. 88, 
pl. 6, f. 5; Anomia dilatata, p. 90, nt, pl. 5, f. 6; Anomia oblonga , 
p. 90, pl. 5, f. 9; Anomia Caput serpentis, p. 90, pl. 5, fig. 1. Rem- 
placez Anomia par Terebratula , et vous aurez la nomenclature à l'unisson 
de l'époque actuelle. On y trouve aussi : 

Asterias columnaris , p. 96; Asterias gigas , p. 1114, n° 1, pl. 9, f. 1; 
Ast. dorsata. p. 114, n° 2, pl. 9, f. 2; Ast. articulata, p. 114, n° 3, 
pl. 9, f. 3. — Echinus ovalis (Spatangue), p. 114, n° 1, pl. 6, f. 2. — 
Arca lacerata ( lacérée par son épiderme ), p. 116, n° 2, pl. 6, f. 1. — 
Pinna lingulata , p. 116, n°1, pl. 6, f. 3. — Spongia hispida , p. 118, 
n° 4, pl. 41, f. 1. — Corallium reticulatum, p. 118, n° 3, pl. 11, f. 2. 
(Ce genre Corallium fut remplacé par le nom d'/sis emprunté à Pallas; 
Lamarck a rétabli la premiére dénomination générique. 

Linné puisa évidemment l'idée de la nomenclature binaire chez ses 
prédécesseurs, Osbeck, Rumphius , Gualtieri, d'Argenville, etc., dans 
les ouvrages desquels on trouve les noms suivants : Sepia Loligo Osbeck ; 
Loligo parva , Polypus octopus, Stella reticulata , etc., Rondelet; Cre- 
pidula Micheli Gualtieri (c'est notre Crepidula unguiformis Lk.); Remies 
gargadia , Tellina virgata , gari, levis, etc., Rumphius; Cor Veneris, 
Cor bovis, Concha exotica, Mitella Chinensis (Calyptræa [Patella] Chi- 
nensis Linné), d'Argenville; Planorbis Indica Petiver. 

Ce qui a pu faire croire qu'Adanson était l'inventeur de la nomencla- 
ture, c'est que son Histoire des Coquillages du Sénégal fut publiée en 
1151, et la 40° édition du Systema Nature en 1161 ; et comme ce der- 
nier ouvrage est le premier dans lequel les végétaux etles animaux aient 
recu le bienfait d'un nom commun ou générique et d'un nom parliculier 
à chacun ou spécifique , on a été entrainé à admettre qu'Adanson était le 
premier inventeur de ce systéme. Adanson peut en avoir eu l'idée en 
méme temps que Linné et, sans connaitre ses écrits, en avoir fait l'ap- 
plication à ses coquillages du Sénégal; c'est méme probable. Mais de 
méme que nul ne doit ignorer la loi de son pays, de méme aucun savant 
n'est censé ignorer les dates imprimées qui font loi et donnent la prio- 
rité à un fait. 


( 941 ) 


À propos des scrupules que vous avez manifestés dans un de vos 


Mémoires sur les AuRICULA de nos pays, vivant dans les flaques , lagunes 
et étangs d'eau salée en compagnie des Paludines (Hydrobia acuta , ther- 
malis, ventricosa, Ferussina , subumbilicata , etc.) , et qui sont de vrais 
pectinibranches , je crois pouvoir les lever par les observations suivantes , 
que j'extrais du Voyage de la Bonite, partie zoologique, t. 2, par feu 
Souleyet , chirurgien de cette corvette : 


« 


« 


« 


« 


« L'appareil respiratoire des Auriculéens est le méme que celui des 
Mollusques pulmonés , quoique M. Lowe ait voulu le contester; c'est- 
à-dire, qu'il est constitué par un réseau vasculaire, tapissant une 
cavité intérieure qui offre seulement ici une disposition assez singu- 
liére. Effectivement, ce réseau n'occupe plus le fond de la cavité res- 
piratrice, comme cela a lieu pour les autres mollusques pulmonés et 
méme dans l'Auricula Midas d'après les observations de MM. Quoy et 
Grymaud ; on ne voit sur ce point que quelques ramifications vascu- 
laires très-fines, aboutissant à une grosse veine qui longe l'organe 
dépurateur ; mais la cavité respiratoire présente , en avant, une poche 
conique qui occupe la partie antérieure du dernier tour de la coquille; 
et dont les parois recouvertes d'un réseau vasculaire trés-serré , sem- 
blent étre le siége principal de la respiration de ces mollusques. — La 
position du cœur vient à l'appui de cette conclusion : il n'est plus 
situé au fond de la cavité respiratrice, comme dans les mollusques 
pulmonés à coquille turbinée ; mais il se trouve à la base de la poche 
dont nous venons de parler, deux troncs veineux qui viennent se jeter 
dans l'oreillette : l'un, qui longe l'organe dépurateur, et auquel 
viennent aboutir quelques ramifications vasculaires trés-fines qui se 
voient au plafond de la cavité respiratoire décrite plus haut; l'au- 
tre, qui rapporte tout le sang dans la poche pulmonaire. Le ventri- 
cule donne naissance à une aorte qui se divise bientót en deux troncs 
dont la distribution est tout-à-fait analogue à celle qui existe dans la 
plupart des Gastéropodes. Les vaisseaux artériels qui se rendent dans 
le foie , forment un réseau très-riche à la surface de cet organe. 


« Les organes de la reproduction sont analogues à ceux des Limaces 
et des Hélices, car on ne trouve aucun d'eux qui puisse étre regardé 
comme le testicule, quoique en ait dit M. Quoy, qui a pris une partie 
de la matrice pour celui-ci, en traitant de l'anatomie de l'Auricule de 
Midas. 


( 942 ) 

« Ces détails de l'organisation de l'animal des petites Auricules prou- 
« vent combien était erronée l'opinion de Lowe, consignée dans le tome 
« Ve du Zoological Journal, p. 281, et qui consistait à regarder ces 
« animaux comme des mollusques marins, à respiration branchiale. Ces 
« mollusques sont bien des Pulmonés , mais qui vivent constamment sur 
« les bords de la mer ou auprés des marais salants , et pour lesquels la 
« proximité de l'eau salée parait étre aussi nécessaire que le séjour 
« dans l'eau douce pour les pulmonés fluviatiles. Enfin, les Auricu- 
« léens, comme les Limacines , les Elysies , vivent méme une partie du 
« temps dans l'eau , ce qui a sans doute porté les naturalistes à les regar- 


a 


« der comme des animaux marins respirant par des branchies , etc. » 
(SovLEvET , Voyage de la Bonite , vol. 2, Zoologie, art. AURICULE.) 


C. RÉcLvz. 


NOTICE 
SUR LES ROCHES PALÉOZOIQUES 


DE SÉGURE ET DE DURDAN (Aude) ; 


Par M. A.-F. NOGUÈS, Correspondant. 


OROGRAPHIE. 


Ségure, au sud-est de Carcassonne, à quatre kilomètres de Tuchan , 
se trouve enclavé entre le mont Tauch , qui court du sud au nord, et les 
dernières ramifications des montagnes de Périllous et de Vingrau qui 
s'étendent du nord-est au sud-ouest. Le petit hameau de Ségure est posé 
au pled du Tanch qui forme aux environs de Tuchan une barrière mon- 
tagneuse qui s'étend du midi au nord , du Grau-de-Padern au xenvirons 
de Quintillan; elle sépare Tuchan, Notre-Dame-de-Faste, Ségure, de 
Montgaillard, Maisons, Dernacueillette, Palairac, bâtis sur le versant 
occidental du Tauch; c'est à son pied, qui seul appartient aux terrains 
paléozoiques, que se trouve le petit bassin houiller de Ségure que nous 
nous proposons d'étudier dans cette notice. 

Les montagnes de Périllous forment en face de Tuchan uue crête 


( 943 ) 
rocheuse qui passe par Vingrau et va finir aux environs de Tautavel, en 
suivant une ligne sinueuse qui se dirige vers le sud-ouest. Ces monta- 
gnes calcaires sont taillées à pic, ordinairement du cóté opposé à leur 
inclinaison ; elles forment des murailles surplombantes ou verticales qui 
de loin donnent à la chaine l'aspect d'une série de remparts, et rappellent 
l'idée d'une ville fortifiée. 

Si d'un côté, la chaine de Périllous est comme taillée ou brisée, du 
côté du Roussillon elle forme un vaste plan incliné qui s'abaisse gra- 
duellement et va se perdre sous les plaines qui sorit à son pied. 

Ségure et Durban se trouvent dans la partie centrale du massif monta- 
gneux que l'on désigne sous le nom de Hautes-Corbiéres , formée princi- 
palement par des roches paléozoiques. 

Les montagnes de transition des Hautes-Corbiéres ont des formes 
arrondies et en ballons; leurs pentes sont régulières et rapides; une 


2 A 


végétalion verdoyante les recouvre depuis la base jusqu'au sommet. On 
n'y voit point généralement , comme dans les montagnes calcaires de la 
formation erétacée des autres parties des Corbiéres, des escarpements 
abruptes, des crêtes rocheuses taillées à pic ou en murailles surplomban- 
tes. Cependant, dans les gorges profondes que suivent les cours d'eau, 
on observe des escarpements des plus pittoresques et des brisures pro- 
fondes; en certains points, on dirait que la montagne s'est séparée brus- 
quement en deux parties pour donner passage au torrent qui mugit entre 
ses flanes ouverts. 

De petites ramifications se détachent des chaines principales acciden- 
tant bizarrement le passage; elles donnent au pays entier son aspect 
triste et sauvage. C'est au milieu de ces ramifications montagneuses que 
se trouvent Ségure et Durban. 

Durban , sur la petite rivière la Berre, se trouve à la limite extrême des 
ramifications de la petite chaîne de Montpezat et de Font-Froide, au pied 
des sommités paléozoïques de Villeneuve. 

Nous ne faisons qu'indiquer succinctement l'orographie des localités 
que nous voulons étudier ; M. le vicomte d'Archiac, dans son Essai sur 
la géologie des Corbières, en a donné une description orographique 
complète. 

Dans cette notice, nous décrirons les terrains paléozoïques que nous 
avons reconnus aux environs de Durban et de Ségure, et qui forment en 
grande partie la charpente extérieure du pays compris entre Durban, 
Villeneuve , Cascastel , Ségure et Tuchan. 


ROCHES PALÉOZOIQUES. 


Les roches paléozoiques que l'on observe à Ségure et à Durban appar- 
tiennent à deux groupes différents; les unes, plus anciennes, constituent 
le groupe ou étage silurien ; les autres superposées à celles-ci, forment 
l'étage houiller ou carboniférien. 


TABLEAU DES ROCHES PALÉOZOIQUES. 


ROCHES 
ACCIDENTELLES. 


GROUPES. | COUCHES. 


[ Al * 
4° Grès rouges. 


2° GROUPE CARBONIFÉRIEN, | >° Moville. | 
i ; Ophites. 
Grés et poudingue. 


Schistes houillers. 
| 
2o Calcaires. | : - 
l° GROUPE SILURIEN. | | Quartz et minerais 
Schistes. | métalliféres. 


ROCHES PALÉOZOÏQUES. 


1» Groupe silurien. 


Si on examine une carte géologique des Corbiéres, on voit une masse 
de terrain de transition qui se dirige des environs de Durban et de Ségure , 
en sortant de dessous l'étage carboniférien, vers les bains de Rennes et 
Alet; cette bande paléozoique forme le relief extérieur du pays compris 
entre Villardebelle, Arques, Mouthoumet, Tuchan , Cascastel et Ville- 
neuve. 

Ce terrain est formé principalement par des couches de schistes argi- 
leux affectant localement des directions différentes, dues à des dérange- 
ments postérieurs au soulévement du systéme. Mais en examinant atten- 
tivement les roches schisteuses , on voit que leur direction moyenne court 
du nord-est un peu est au sud-ouest, un peu ouest, ce qui correspond 
aux soulévements des plus anciens terrains de sédiment. C'est d’après la 
considération du systéme de soulévement que nous rapportons les schistes 
des Corbières et les roches qui en dépendent, à l'étage silurien (Mur- 


chison). 


— y 


—— — 


( 945 ) 


Le terrain silurien des Hautes-Corbiéres est composé de deux espéces 
principales de roches : l'une inférieure, consistant en schistes argileux, 
l'autre supérieure essentiellement calcaire. 

4° Scaistes. — Les roches les plus anciennes des terrains de transi- 
tion des environs de Ségure et de Durban, sur lesquelles repose le ter- 
rain houiller, sont des schistes argileux satinés, verts ou gris à teinte 
ferrugineuse, parfois colorés en rougeâtre par la présence de l'oxyde de 
fer. Ils passent quelquefois à l'état de schistes argilo -quartzeux ou à 
un grés-grauwacke, et dans leurs assises inférieures ils se transforment 
en micaschistes : rarement ils passent à l'état de talschiste. 

Les schistes argileux sont fissiles , feuilletés , divisibles en minces pla- 
quettes , quelquefois traversés par des veinules de quartz blanc. 

Ils semblent jetés confusément par la nature pour constituer la char- 
pente des montagnes d'une partie des Hautes-Corbiéres; leur désordre 
apparent est méme bien sensible entre Tuchan et Ségure, où le schiste 
affecte des directions variant sans cesse. Cependant, lorsque de Ségure 
on embrasse du regard les relations des schistes avec les autres roches, 
la confusion disparait, et l'on s'apercoit que les schistes phyllades de 
transition , prennent une orientation définie et précise dans le sens de la 
ligne nord-sud. 

On apercoit aux environs d'Albas et de Cascastel les schistes sortir de 
dessous le terrain nummulitique , et s'avancer vers Villeneuve et Durban 
où ils prennent un grand développement, et de là, s'étendre par Ségure, 
vers Palairac et Maisons. 

Les schistes des Corbiéres ne renferment pas de fossiles; sans doute la 
chaleur qu'ils ont éprouvé a fait disparaître toute trace d’être organisé. 

Cependant, en certains points, on trouve des restes de végétaux que 
l'action métamorphique a complétement altérés. Ces restes organiques 
consistent en quartz pseudomorphique ( bois pétrifié), qui a conservé la 
structure ligneuse du bois , on y apercoit encore parfaitement les fibres. 
La matière organique du végétal a été probablement dissoute ou altérée 
et remplacée par de la silice. 

On ne peut donc se baser, pour déterminer l’âge des schistes argileux 
des Corbières, sur des caractères paléontologiques. Comme nous l'avons 
déjà dit, leur direction et leurs caractères stratigraphiques nous indi- 
quent qu'ils appartiennent aux couches inférieures des terrains paléozoi- 
ques, à l'étage silurien. 

Par l'influence continue des agents extérieurs, les schistes se brisent, 

Tour XXI. 39 


( 546 ) 
se divisent, se désagrégent jusqu'à composer le sol végétal ; parfois leurs 
dépóts sont dérangés en certains points par l'action des roches pyrogénes 
dont l'éruption leur est postérieure. Ainsi , pour ne citer qu'un exemple, 
lorsqu'on gravit les pentes escarpées et rapides du Tauch , par Ségure , à 
peu de distance de ce petit hameau, les schistes affectent localement des 
directions et des caractéres particuliers; leur plongement dénote un 
dérangement postérieur au soulévement général de tout le systéme. Les 
schistes sont en stratification discordante avec les grès houillers; cette 
discordance s'observe bien. aux environs de Ségure; ainsi, prés des 
Moulins du Col-de-la-Porte , on aperçoit les schistes argileux verdâtres 
s'incliner à l'ouest et au sud-ouest, et plonger sous les grés rouges en 
faisant un angle-assez considérable. 

2° CALCAIRES. — Les couches de calcaire de transition sont peu déve- 
loppées dans les deux localités que nous étudions ; mais en compensation, 
dans les autres parties paléozoiques des Hautes-Corbiéres, les calcaires 
ont pris un grand développement et forment de puissantes assises qui 
alternent quelquefois avec les schistes, mais généralement pourtant, elles 
sont supérieures à cette derniére roche. Ainsi, à Auriac, à Montjoy, aux 
environs d'Albas, à Misségre, à Maisons, à Alet, etc., le calcaire a pris 
une grande extension. Nous l'avons trouvé cependant aux environs de 
Durban, près de Villeneuve, à la carrière dite des Cortals. Ce calcaire 
est noir et trés- compacte, il a quelque analogie avec celui que l'on 
observe aux environs d'Alet, à la limite du terrain de transition. 

Le calcaire ancien des Hautes-Corbiéres a l'aspect et la structure du 
marbre ; il est dur et compacte , cependant il n’est pas toujours suscep- 
tible d'un beau poli. Sa teinte générale est d'un gris sombre, presque 
noir (comme à Alet); il prend, en certains points, des nuances vives ; 
ainsi, celui de Missègre est rouge. 

Dans les localités où le calcaire marmoréen est noir ou d'une teinte 
sombre, il est traversé par des veines de carbonate de chaux semi-cris- 
tallisées par grandes lames rhomboïdales , d'un beau blanc, tranchant 
sur le fond sombre de la roche. 

Ces calcaires renferment des traces d'animaux mollusques qui ont fait 
pâte avec le marbre, et y produisent des veinules d'un bel effet. Aussi, 
est-il impossible de déterminer, au moins spécifiquement, les espéces 
animales que l'on y observe. En certains points, on n'apercoit aucun 
vestige d'aucune organisation. 

Dans les calcaires noirs des environs de Villeneuve (carriè re des Cor- 


tals), nous avons remarqué des empreintes d'Orthoceres, des Orthis, des 
Spirifers, des Lituites, ete., indéterminables spécifiquement. 

ROCHES ACCIDENTELLES. — Quartz. — Les schistes et les calcaires 
sont traversés par de minces filons de quartz blanc ou jaunâtre. Cette 
roche est surtout abondante dans le voisinage des gisements métallifà- 
res. En ces points, le quartz prend un assez grand développement et 
forme des murailles et de véritables couches quartzeuses , à aspect stra- 
lifié. 

Ce quartz est compacte, coloré souvent par l'oxyde de fer ; ses débris 
ont formé en grande partie les galets que charrient les cours d'eau ; quand 
on casse la roche, on y trouve parfois des cristaux prismatiques. Géné- 
ralement, le quartz en minces veinules, qui traverse les schistes, est 
cristallisé, parfois il est légérement micacé. Ce quartz doit probablement 
son origine à des sources trés-chargées de silice. 

MINERAIS MÉTALLIFERES. — C'est dans le terrain silurien des Corbières 
que se trouvent la plus grande partie des filons métalliques que le dépar- 
tement de l'Aude possède. Nous allons indiquer les plus importants, 
quoique un peu éloignés des deux localités dont nous nous occupons dans 
cette notice. 

FER. — Sur les deux rives de l’Orbieu-Supérieur, près de Montjoy, se 
trouvent les deux concessions de La Ferrière et de Pechairoux. Les mon- 
tagnes des environs sont des alternances de schistes et de calcaires. En 
aval de Montjoy, il n'y a que du schiste , au milieu duquel se trouvent des 
sortes de filons de fer carbonaté , mélangé avec de la pyrite de fer, dirigés, 
sur la rive gauche de l'Orbieu (La Ferrière), est-ouest, plongeant de 75° 
au sud , avec une puissance de 4" 50; sur la rive droite (Pechairoux), ils 
sont dirigés, nord 80» est, et plongent de 45° vers l'ouest avec une puis- 
sance de 0» 10 à 4» 

A l’est,-se trouve une véritable bande métallifère, dirigée nord-est, de 
Maisons à Albas; c'est une bande ferrugineuse qui traverse ces mon- 
tagnes calcaires. Prés de Maisons et de Davejean se trouve la concession 
de La Caune de Causse et Monthaut; le minerai y forme des filons ou 
comme des couches régulières de fer hydroxydé ou d'hématite. A Mon- 
thaut, point le plus méridional , le minerai est toujours accompagné de 
filons de baryte sulfatée. Un peu plus au nord, à la mine du Theil, on 
trouve des couches de pyrite de cuivre dans les hématites , et de la mala- 
chite dans les géodes de chaux carbonatée. 

La concession de Seremijeanne et las Coupes , voisine de Davejean et 


( 548 ) 
Villerouge est aussi dans le calcaire de transition ; on y trouve un filon 
de 1» 50 de puissance, de fer oxydé , dirigé nord-nord-est , et plongeant 
de 70° est; la baryte sulfatée a disparu, mais au toit et au mur de ce 
filon sont de superbes concrétions de chaux carbonatée spathique. La 
concession de Fourques présente les mêmes caractères; elle est à la 
limite du terrain de transition qui disparait sous le terrain nummulitique. 

Prés d'Albas on trouve la concession de Faillera, et prés de Villeneuve 
et de Cascastel, celle de Ballança où les filons semblent courir nord-sud. 

On a fait, à Auriac, des recherches importantes sur la rive gauche de 
l'Orbieu. La montagne calcaire sur laquelle est perché Auriac est tra- 
versée par de nombreuses veines de baryte sulfatée, colorées en bleu et 
en vert par du cuivre carbonaté et par des veinules de cuivre gris 
argenlifére; ces veines métalliféres sont dirigées, nord 13° ouest, en 
s'inclinant de 70° au nord-est. 

A Montgaillard , la crête de la montagne qui domine le village au sud 
est formée, sur 400" de longueur, d'un immense filon de baryte sulfatée 
complétement imprégnée de cuivre carbonaté, ayant probablement du 
cuivre gris à l'intérieur. 

A Missègre et à Villardebelle, on trouve des mines de cuivre et de man- 
ganèse. Au milieu des calcaires rouges et marmoréens de Misségre , qui 
s'enfoncent à Belcastel sous le terrain nummulitique, on trouve deux 
systèmes de filons, dirigés ouest 30° nord et nord 25° ouest, de quartz 
cristallisé avec cuivre carbonaté, et à mesure qu'on s'enfonce, cuivre : 
pyriteux avec fer, mais surtout cuivre panaché. Le manganése se trouve 
là en filons ou amas irréguliers, en poches dans les mêmes calcaires 
marbres. 

Le cuivre et l'antimoine se trouvent aux environs de Maisons, au sud- 
est de Davejean. À une lieue, au nord de cette dernière localité, sont 
des gisements d'antimoine cuprifére et argentifére; on y voit ume série 
d'anciennes galeries qui ont servi à l'exploitation de la mine Sainte- 
Marie. Aux environs de Cascastel , on trouve aussi des filons peu impor- 
tants de blende et de galéne. 

On voit par l'exposé que nous venons de faire des roches accidentelles 
du terrain silurien, que le terrain paléozoique des Corbières est traversé 
en entier par des éruptions métallifères. 

C'est à l'ingénieur des mines, M. Noblemaire, que nous devons la 
connaissance des concessions obtenues dans les Corbiéres. 


( 549 ) 
Z Groupe houiller. 


Le petit bassin houiller de Ségure, dirigé du sud au nord, est appuyé 
sur les schistes et sur les ophites. D'aprés nos prévisions et nos recher- 
ches , il occupe une étendue plus considérable que celle qu'on lui accorde 
d'habitude. La houille s'appuie à l'ouest contre les schistes siluriens , et 
à l'est contre les ophites qui sont eux-mêmes appuyés contre les schistes. 

Les grés rouges, à Tuchan , Ségure, Durban, reposent en stratifica- 
tion concordante sur les grés houillers; ils les suivent dans leur incli- 
naison et leur direction. Ce fait, à lui seul, a une grande importance. 
Les géologues qui ont visité le pays ne se sont pas prononcés d'une 
maniére rigoureuse et absolue sur l'àge de cette roche. M. Max-Braun (1) 
considère le grès rouge qui recouvre le terrain houiller de Ségure comme 
du grés bigarré ou grés rouge des Anglais (systéme permien de M. Mur- 
chison). M. Paillette, dans un Mémoire publié dans les Annales des mines, 
le rapporte au groupe crétacé. Voilà deux opinions trés-contradictoires. 

Si les grés rouges de Durban et de Tuchan sont réellement les parties 
supérieures du terrain carboniférien, il en résulte une conséquence 
pratique trés-importante : c'est que le bassin houiller de Ségure se pro- 
longerait assez loin en passant sous les strates jurassiques et crétacés du 
Tauch. 

Le petit bassin houiller enclavé aux environs de Ségure , est limité au 
nord et au nord-ouest par des schistes siluriens; au sud-ouest, il est 
recouvert par les grés rouges , bien apparents à l'extrémité de la tuilerie 
Delbourg. A l'ouest, ce terrain est relevé par une zone de porphyre ou 
d'ophite à base de feldspath, qui s'étend du ravin de la tuilerie jusqu'au- 
delà du chàteau de Ségure. Cette bande d'ophite, ainsi que celle qui se 
trouve à l'est, sépare le terrain houiller d'avec les schistes de transition. 

Le bassin houiller, que l'on a circonscrit aux environs de Ségure, forme 
dans cette localité, un bassin à peu prés elliptique, dont le grand axe 
ayant environ 1,500 à 2,000 mètres de longueur, est dirigé nord 25° est 
magnétique , sud 25° ouest magnétique, dans la direction de Quintillan, 
et qui est sensiblement parallèle au système de redressement des por- 
phyres. Le petit axe n'a guére plus de 1,000" de longueur. Du cóté de 
Quintillan , la limite du petit bassin houiller se trouve à la métairie Gélard. 


— 


(1) O. Rolland du Roquan : Notice géologique sur le département de l'Aude 181i 


( 950 ) 
À une petite distance de ce point, dans le territoire de Cascasiel , à 
l'ouest de ce dernier village, tout prés de la tuilerie Dupré, on trouve 
une petite plaque houillére, avec grès et ophite, entièrement boulever- 
sée, ayant environ 100" dans sa plus grande longueur, et 50» dans sa 
plus grande largeur. 

A l'est de Tuchan, prés la bergerie de Donneuve, au lieu appelé la 
Barrière (dans le pays), on observe aussi une très-petite plaque de terrain 
houiller, bornée d'un cóté par les schistes de transition qui passent par- 
dessous , et de Pautre , par une butte d'ophites. Ces ophites, décompo- 
sés à la surface, vont méme ressortir plus loin dans la plaine; leur 
contact avec les grés houillers a altéré et modifié profondément ceux-ci. 

Toutes les roches, en ce point, sont complètement bouleversées , et 


grès et ophites, tout est brouillé et confondu. 
Tous ces affleurements de grès houillers et d'ophite, en divers points, 


sont un sûr indice que le bassin houiller de Ségure n'est pas circonscrit 
dans les bornes qu'on lui assigne ordinairement aux environs de cette 
localité. Toutes ces plaques isolées sont reliées entre elles. 

On s'est, je crois, mépris sur l'étendue du bassin houiller, dont on n'a 
admis l'existence qu'aux points où les éruptions ophitiques ont amené au 
jour les grès houillers grisâtres qui avoisinent les couches de houille ; 
l'on n'a pas fait assez attention aux grés rouges qui sont la partie supé- 
rieure des grés houillers. 

Les grés rouges s'observent toujours au voisinage des affleurements des 
grès grisâtres ; ils s'apercoivent au sommet du monticule au pied duquei 
se trouve la petite plaque houillére de la Barrière. Ces grès rouges for- 
ment, aux environs de Tuchan, une zone courbe, en forme de fer à 
cheval; ils franchissent le ruisseau de Ségure el vont se terminer sur sa 
rive gauche, au environs de Donneuve. La courbure du fer à cheval se 
trouve au nord, aux environs de Ségure, et les deux branches, l'une, le 
long du Tauch, en passant par Notre-Dame-de-Faste , l'autre, le long du 
ravin qui vient de la direction de Ségure. Des ramifications partent de ces 
divers points et vont s'étendre plus loin en passant sous des roches juras- 
siques ou crétacées. 

M. Dufrénoy a figuré et décrit la disposition qu'affecte le terrain 
houiller au milieu des buttes ophitiques; sa coupe du ravin de la tui- 
lerie Viala, et sa coupe transversale prise à l'extrémité ouest du bassin 
de Ségure, donnent une idée bien nette des relations des ophites 
avec la houille et les schistes. Mais ce grand observateur n'a pas apercu 


( 551 ) 
la véritable relation des grès rouges avec la houille qui se trouve à la 
base du Tauch; par conséquent il a circonscrit dans des limites trop 
étroites le bassin houiller, dont les effleurements apparaissent aux envi- 
rons de Tuchan et de Durban. 

Les grés rouges limitent véritablement le bassin houiller; ils sont, sur 
toute son étendue , superposés aux couches de grès et de schistes houillers 
qui contiennent la houille , ils sont en stratification concordante avec les 
grés de la houille, et les suivent toujours dans leur inclinaison. Le grés 
rouge , comme le grès grisàtre houiller est fortement tourmenté et sou- 
vent traversé par des éruptions de porphyre. L'ingénieur des mines, 
Noblemaire, l'a vu à San-Juan-de-las-Abadesas (Espagne), recouvrir 
directement les schistes houillers et la houille, et reposer en stratifica- 
tion trés-concordante sur les schistes houillers, et s'enfoncer sous le 
caleaire nummulitique des Pyrénées. 

Ge grés, rouge lie de vin que nous considérons comme grés houiller, 
s'observe à Ségure comme à Durban. Dans le ravin oü se trouve la 
recherche dite le Trou-du-Renard , on voit bien la succession des cou- 
ches, depuis un affleurement de houille recouvert d'une petite couche 
d'argile remplie de plantes fossiles; au-dessus est le grés gris alternant 
avec des couches grises et brunes de schiste; au-dessus et séparés par 
un lit de marne blanche, se trouvent les grés rouges dirigés comme eux 
est 30° nord et plongeant de 50° au nord-ouest, sous les calcaires for- 
mant les coteaux qui dominent Durban. 

A Ségure , Notre-Dame-de-Faste, Tuchan , les grès rouges présentent 
les mêmes caractères; en outre, sur eux reposent les calcaires magné- 
siens et les gypses du Tauch, analogues, par tous leurs caractères, à 
ceux de Durban, Nouvelle, Donneuve, le château d'Aguilard , qui sont 
la partie inférieure du lias, comme nous le prouvons dans nos études 
stratigraphiques. 

Les preuves stratigraphiques que nous venons de rapporter sont suffi- 
santes, il nous semble, pour ranger les grés rouges des Corbiéres dans 
les parties supérieures de l'étage carboniférien. 

Les grés et les schistes houillers de Ségure et de Durban renferment de 
nombreuses plantes fossiles; nous y avons recueilli des espéces des 
familles et des genres suivants ; 

FAMILLE DES FoucEREs. — Nevropteris, Odontopteris, Pecopteris , 
principalement les Pecopteris oreopteridius et plumosa. Callipteris , 
Coniopteris, Selenopteris , Calopteris, Protopteris. 


( 552 ) 

FAMILLE DES LYcopoDIACÉES. — Lepidodendron. 

FAMILLE DES ÉQUISÉTACÉS. — Calamites , principalement les Calamites 
dubius et approximatus , dans les grés. 

FAMILLE DES AsTEROPHYLLITÉES. — Asterophyllites, Annularia. 

FAMILLE DES SIGILLARIÉES. — Sigillaria (principalement le Sigillaria 
pachyderma, dans les schistes houillers), Stigmaria. 

Des fruits de Cycadées , de Coniféres? des feuilles de monocotylédones. 

L'ensemble du terrain houiller de Ségure et de Durban repose sur les 
schistes de transition; ce terrain a été bouleversé et disloqué par de 
nombreuses éruptions de porphyres amphiboliques à noyaux calcaires ou 
à noyaux d'agate. Ces roches pyrogénes forment au milieu du terrain 
houiller comme des îlots isolés. 

L'étage houiller se compose de couches successives de grés houiller 
diversement coloré, à grains fins, de schiste argileux avec empreintes 
végétales, de houille mélangée de beaucoup de matiére terreuse , enfin 
d'un poudingue trés-grossier, formé de galets de quartz blanc et gris, de 
micaschiste et de porphyre ou ophite, à divers états de cimentation. 

Si on se place sur les hauteurs de Quintillan ou de Ségure, on voit que 
la configuration des monticules qui accidentent le terrain houiller, s'ac- 
corde avec les redressements des couches de grés opérés par l'éruption 
des ophites (porphyres amphiboliques), si abondants en ce lieu. 

Les bouleversements qu'ont éprouvé les roches du ravin des Tuileries, 
le pendage rapide de la recherche dite du Nord, la rencontre de l'ophite 
intercalé dans le grès houiller,-tout porte à croire que.les roches d'éjec- 
tion des environs de Tuchan ont été soulevées aprés le dépót de la 
houille. Cependant, nous sommes porté à admettre des soulévements 
successifs; les galets de porphyre que l'on trouve dans le poudingue qui 
recouvre la houille l'indique. L'une des époques de soulévement du por- 
phyre a été antérieure au dépót du terrain houiller ou contemporain de 
ce dépót, et a fourni des galets de porphyre ou d'ophite qu'on trouve 
dans le poudingue. L'autre époque de soulévement a été postérieure au 
dépót du terrain houiller et a produit dans celui-ci les dérangements 
que l'on y observe. 

La dureté du poudingue est trés-variable; parfois les galets ne sont 
reliés par aucun ciment et reproduisent l'apparence de ceux des alluvions 
anciennes. On voit que ce poudingue a été formé aux dépens de la roche 
qui sert de base au terrain houiller, car il est constitué par des cailloux 
de quartz blanc et gris, de micaschiste et de porphyre. 


D, 


093 ) 

Le petit bassin houiller de Ségure , dirigé du sud au nord , est traversé, 
dans sa plus grande largeur, par la riviére de Ségure dont le lit est creusé 
en partie dans une petite plaine où les couches carbonifériennes parais- 
sent avoir de la régularité ; ces couches se relévent en pente douce ( en 
faisant des angles de 25° à 30°) de part et d'autre du lit de la rivière, 
contre les collines qui l'encaissent. 

On a reconnu jusqu'ici quatre couches de houille qui ont : la première, 
une épaisseur de 1"; la deuxième, 0" 60; la troisième, 0" 30, et la 
quatrième, la plus profonde, 1» 50. Il n'y a que la couche supérieure 
qui soit exploitée. A Durban, la couche supérieure a une puissance de 
30 à 40 centimètres ; elle est formée d'une houille grasse trés-sulfureuse. 

Voici une coupe des couches que l'on traverse dans la mine du ruisseau 
de Faste ( Ségure) : 

1» Poudingue à cailloux de quartz et d'ophite, de plusieurs métres 
d'épaisseur ; 

2» Grès houiller grisàtre , dur dans la mine , délité à l'air, non micacé, 
de 2" à 15" d'épaisseur et quelquefois plus; 

3» Schistes argileux avec empreintes végétales, de 20 à 50 centiinétres ; 

4° Couche de houille, 17; 

2? Argile schisteuse ; 

6° Grès grisátre ou brunátre; 

1° Houille, trois couches successives séparées par du grès et des 
argiles ; 

Généralement les couches de houille plongent vers le nord, en faisant 
un angle de 45° ; des failles de 1" à 5", et quelquefois jusqu'à 10^, les 
coupent et les brisent. 

La qualité du charbon suit une ligne qui se dirige du sud au nord, 
c'est-à-dire que le meilleur se trouve du côté de Quintillan, et le plus 
mauvais au sud , à la Tuilerie. Au tiers de la distance, on a déjà une 
bonne houille pour la grille. 

C'est à l'action des ophites, probablement, qu'est due la sécheresse 
de la houille de Ségure, ce qui fait supposer que jamais on ne rencon- 
trera de houille grasse dans cette localité, tourmentée par le passage des 
roches éruptives, dont la présence a métamorphisé el rendu le charbon 
anthraciteux. 

La houille, à Ségure, est encaissée entre deux bandes d'ophite qui 
vont en se rapprochant de plus en plus, et qui, par leur éjection ont 
bouleversé le terrain houiller, qui prend à chaque pas , au voisinage des 
ophites , des directions et des inclinaisons différentes, en sorte que d'un 
point à un autre, trés-voisin , tout est brouillé. 

A.-F. NocvEs. 


Sorèze, ce 1er Mars 1857. 


NOTE 


SUR UNE ESPÈCE NOUVELLE 


DE MONOSTROMA: 


Par M. le Dr E. LEBEL , correspondant, à Valogmes ( MANCHE ). 


Dans une revue générique des Ulvacées, en 1854 (Mém. Soc. imp. 
Sc. nat. Cherb., t. II, p. 28), M. Thuret créait le genre Monostroma 
pour des Algues à fronde plane ou sacciforme, formée d'une couche 
unique de cellules réguliérement espacées dans une membrane homo- 
gène ; à la différence des Entéromorphes et des Ulves, dont la membrane 
est constituée par une couche simple ou double de cellules étroitement 
unies en trame parenchymatique. 

Trois espéces constituaient, dans le principe, le genre nouveau, 
M. bullosum (Uwa bull. Ag.); M. oxycoccum (Uw. oxyc. Kg.), et 
M. laceratum (Thur.), découvert par l'auteur dans les eaux saumâtres 
des bords de la Saire, à Saint-Waast. 

Quelques mois plus tard (lib. cit., p. 388), l'habile observateur signa- 
lait un quatrième Monostroma (M. orbiculatum Thur.), remarquable par 
ses grandes dimensions et habitant aussi les eaux saumâtres, à Quer- 
queville, prés de Cherbourg. 

Je viens appeler un instant l'attention de la Société sur une espèce 
nouvelle du méme genre , qui contraste singuliérement avec la précédente 
par l'exiguité de ses dimensions. 

Elle a, d'ordinaire, un ou deux centimètres de long, très-rarement 
cinq ou six. 

Elle est isolée ou sociétaire sur les rameaux submergés et vivants 
d'Obione portulacoides, dans les cours d'eau saumâtre de nos rivages, 
soit à l'embouchure de nos riviéres, soit dans les petits ruisseaux qui 
suintent des sables pour s'y jeter. 

Je l'ai vue déjà aux mois de Septembre, d'Octobre, de Février et de 


( 995 ) 
Mars : et puisqu'elle croit sur une plante vivace et qu'elle s'est déjà mon- 
trée aux deux extrémes, pour ainsi dire, de notre température péninsu- 
laire , il n'est guére douteux que sa végétation dure toute l'année. 

C'est, jusqu'à ce jour, le seul Monostroma dont le parasitisme soit 
constant et bien avéré. Aussi, ai-je cru devoir utiliser cette particularité 
pour sa dénomination spécifique. 

Sa fronde est plane, à peine ondulée, trés-mince , irrégulière quoique 
tirant vers la forme orbiculaire, d'un vert émeraude gai et luisant. 

A aucune époque, elle ne forme de sac clos ou de cornet. D'un côté elle 
adhére au support par une ligne sinueuse , qui tantót embrasse en partie 
ou méme en totalité sa circonférence, lui constituant dans ce dernier 
cas une sorte de manchette, et. tantót serpente dans le sens de son axe 
longitudinal. 

De l’autre côté, elle est libre, flottante, rarement presque entière, 
découpée d'ordinaire en lobes ou segments irréguliers, parfois trés-pro- 
fondément divisés, ce qui la fait ressembler assez bien , pour la forme, 
au Nitophyllum Hillic. 

Ses bords sont presque entiers ou un peu rongés. 

Il n'est pas rare de voir huit ou dix de ces petites Algues se presser 
sur un bout de rameau d'Obione. Leurs insertions s'y rapprochent parfois 
au point de se confondre, et leurs frondes, rayonnant en tous sens, 
forment à la branche envahie, une sorte de feuillage accidentel dont le 
vert éclatant tranche vivement sur la couleur terne de son écorce et de 
ses feuilles. à; 

Je l'ai vue deux ou trois fois adhérente à des pierres sur lesquelles 
retombaient des rameaux d'Obione couverts eux-mêmes de cette ulvacée 
parasite. 

Sa fronde se colle fortement au papier. 

Les cellules vues sur les deux faces de la fronde, sont presque conti- 
zués , orbiculaires polygonales à six ou sept pans ; ce qui distingue net- 
tement l'espéce de toutes ses congénéres aujourd'hui connues, mais 
aussi ce qui la rapproche singuliérement des Ulves et des Enteromorphes. 

Vues sur une coupe transversale, les cellules sont orbiculaires et for- 
ment une série linéaire unique au centre de la membrane frondale inco- 
lore et homogéne. 

Cette membrane et l'enveloppe des cellules, qu'on peut apercevoir sous 
un grossissement de 500 diamètres, bleuissent légèrement au contact du 
chlorure de zinc ioduré. 


( 556 ) 


Voici en résumé les caractéres de l'espéce nouvelle : 
MONOSTROMA PARASITICUM. 


M. submarinum , solitarium gregariumve , fronde lætè viridi , nitida , 
tenuissima , plana, vix undulata , minima (1-6 centimetrali), irregula- 
riter expansa, suborbiculari, corticicola, hinc cortici lineis sinuosis 
adnata, illinc libera, lobata, partiteve aut secta, margine subintegro 
vel suberoso, cellulis in sectione frondis transversali orbiculatis, in 
utraque frondis pagina orbiculari-polygonis , hexa-vel heptagonis , sub- 
contiguis. In aquis subsalsis fluentibus , Obioni portulacoidi adnatum ; 
raro rarius lapidibus adherens : in rivulis ad Sarum affluentibus 
( Hàvre de Saint-Wast, 14 Septembre et 26 Octobre 1856), nec non 
ad ripas Sinopæ. (Hàvre de Quineville, 25 Février et 1° Mars 1857.) 

Il est assez remarquable qu'un genre d'Algues proposé depuis trois 
ans environ, compte déjà trois espéces nouvelles dans la presqu'ile de la 
Manche : je serais étonné qu'il n'eüt pas de représentants dans cette belle 
localité de La Teste et autour du bassin d'Arcachon, si fructueusement 
exploré déjà par les botanistes de la Gironde. 

Je serais heureux d'indiquer un but profitable de recherches à quel- 
ques-uns des membres de la Société Linnéenne de Bordeaux. 


E LEBEL. 


* 


Valognes , 30 Mars 1857. 


15 Janvier 155%, 


TABLE DES ARTICLES 


CONTENUS DANS CE VOLUME. 


BOTANIQUE. 


Essai d'une exposition systématique de la Famille des Characées, par 
feu J. WALMAN; traduit du Suédois par le Dr W. Nylander, correspon- 
Prodromus Lichenographiæ  Gallie et Algerie; quem conscripsit 
IWEUNYEANDER,; «Dr = Mae 2520. RE PT Es ss VARIES 
Note sur une espèce nouvelle de Monostroma, par M. le Dr E. LEBEL, 


correspondant 


ZOOLOGIE 


Description des coquilles univalves, terrestres et d'eau douce, envoyées 

par M. le capitaine Meyran à la Société; par M. J.-B. GASSIES. . . . . 
Catalogue des Oiseaux du département de la Gironde, par M. A. DOCTEUR. 
Monographie du genre Testacelle, par MM. J.-B. GassrEs et P. FISCHER. . 
Lettre de M. C. RÉcLuz, correspondant, à M. Ch. Des Moulins, sur sa 


Révision des Pleurotomes. (Extrait)... 


GÉOLOGIE. 


Notice-sur les roches paléozoiques de Ségure et de Durban; par M. A.-F. 


NoGUvEs, correspondant 


Rue «PES s/ 9, ANA Me ere ls 6" «4. 92e later oo Eie Pe CR 


Page. 


( 558 ) 


MINÉRALOGIE. 


Projet d'une classification minéralogique; par M. le professeur Vor RAvuLIN. — 91 


Mémoire sur l'Hémiédrie; par M. Al. LEYMERIE, correspondant. . . . . 468 


SUJETS DIVERS. 


Ccmpte-Rendu des travaux de la Société, pendant l'année 1855-1856; 
par M. le Dr Th. CUIGNEAU, secrétaire-général. . . . 484 
Id. , ide, id 1856-1857, parle mèmes -mam A 518 
Madrid en 4808, et Madrid en 1854 : Excursion dans -les Castilles et le 
Guadarrama; par M. le Dr Léon DUFOUR, correspondant. . . . . . . . 115 
Une visite aux pares à moules d'Esnandes; par M. A. PAQUERÉE, COr- 


respondantes NA PNR «08902909000 3-81 Tis genos V IER HR ER CEE 511 


FIN DE LA TABLE. 


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Bordeaux. — Imprimerie de Th, Lafargue, libraire, 


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