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DCIÈTE LINNÉENNE
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FONDÉE LE 25 JUIN 1818
Et reconnue comme établissement d'utilité publique
par Ordonnance Royale du 15 juin 1828
Athénée
RUE DES Trois-Conirs, 53
TOME. EXXKV
BORDEAUX
IMPRIMERIE A. SAUGNAC & E. DROUILLARD
3, PLACE DE LA VICTOIRE, à
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SOCIÉTÉ LINNÉENNE
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SOCIÉTÉ. LINNÉENN
EFONDEE LE 25 JUIN 1818
Et reconnue comme établissement d'utilité publique
par Ordonnance Royale du 135 juin 1828
Athénee
RUE DES TRoIS-CONILS, 93
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BORDEAUX
IMPRIMERIE A. SAUGNAC & E. DROUILLARD
3, PLACE DE LA VICTOIRE, à
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Le Fléau des Chenilles
dans les Forèts de Chènes verts de l'Espagne
Par le Dr J, FEYTAUD,.
La Culture du Chêne vert en France
et en Espagne.
. L'Yeuse où Chêne vert (Quercus lex) occupe une grande
place parmi les essences forestières de P£urope méridionale.
Cet arbre est répandu largement dans le Sud de In France,
où on le trouve dans loute la révion de lOlivier, I est vrai
que, suivant l'expression de M. Récimseau, il possède « le
lempérament, le caractère méridional » (D).
Trapu, robuste, vivace, il se plie à tous les sols, à toutes
les expositions, résiste Cau froid, à La chaleur, au vent,
ainsi qu'à la dent du bétail et à la hache du maraudeur ».
Sa vilalité est très grande, les souches donnent facilement de
nombreuses repousses el les racines drageonnent abondam-
ment,
Ses terrains de prédilection sont les terrains calcaires,
mais On le trouve aussi dans les sols graniliques (Cévennes
par exemple) el dans les sols schisteux ; 1 ÿ vit parfaitement
en mélange avec le Châlaignier, qui est un végétal silicicole
par excellence et qui ne supporte pas plus de 5 0, de calcaire.
(1) M. Récimmrau. Le Chéne vert dans le Gard, Nimes, 1879,
T'omr LXXV. s 2
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En sol profond, le Chêne vert s'élève et peut acquérir de
erandes dimensions, tandis qu’en sol peu profond il se rabou-
orit et buissonne.
En France, on utilise son écorce pour la lannerie, à cause
de sa grande teneur en lannin, et son bois est apprécié pour
le chauffage, auquel il est employé soit en nature, soit sous
forme de charbon de bois. Ce bois, très dense et très nerveux,
se déjetant beaucoup, est en effet peu recommandable comme
bois de travail, sauf peut-être pour faire des manches d'outils.
Aussi l'emploi de l’Yeuse en futaie est-il déconseillé par les
auteurs, notamment par M. de LarmINAT, qui préconisé le
taillis en rappelant que cette essence doit ètre avant tout
aménagée au point de vue du rendement de son écorce (1).
IL n’en est pas de même en Espagne, dans le centre et
l’ouest tout au moins, où les grandes forèts ont pour objet
essentiel la production des glands pour l’engraissement du
Porc, tandis que l'exploitation de l’écorce et du bois devient
tout à fait secondaire.
Ces forêts, dont l'aménagement évoque l'idée de vergers
immenses qui s'étendent sur des milliers et des milliers
d'hectares, fournissent du charbon et offrent aux ovins, aux
caprins, aux chevaux mêmes, des pacages de valeur, mais
servent avant tout de terrains de parcours pour les troupeaux
de pores consommant la glandée sous les arbres mêmes.
Les qualités rustiques de la race porcine ibérique permel-
tent cel élevage nomade, qui comporte souvent le coucher à
la belle étoile, mais assure à bon compte un engraissement
très rapide.
L'Yeuse est désignée en Espagne sous le nom d'Encina.
Dans les régions que j'ai parcourues, il existe en outre
d'assez importants massifs de chênes à feuilles caduques :
le Roble commun ou Roble tocio qui est le Quercus tosa, le
Roble quejigo qui est le ©. lusitanica ; il SV rencontre aussi
des forêts de Chène liège, ©. suber (alcornoque).
(4) V. de Larminar. Les forëls de Chénes verts, leur trailement, leur améliora-
lion, leur avenir, Troyes, 1893.
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Lorsqu'en 1919 je me rendis en Espagne pour visiter les
vignes dépérissantes de la Rioja alavesa, M: le Baron del
Casrizco pe CHireL, Co-propriélaire de l’un des plus riches
vignobles et du cru le plus répulé de cette contrée fameuse,
me parla de dégâts fort inquiétants causés par des chenilles
dans les grandes forêts de chênes que ses frères et lui possè-
dent en Estramadure.
La question étant devenue plus pressante pour eux au
cours de l’année suivante, les hériliers du Marquis de Riscar
me prièrent, en leur nom personnel ainsi qu'au nom de
plusieurs autres grands propriétaires et du Roi, de me rendre
en Espagne pour examiner sur place le fléau des chenilles
dévastatrices et pour leur donner quelques conseils à ce sujet.
J'ai fait le voyage, avec l'autorisalion de M. le Ministre de
l'Agriculture, du 1e au 20 mai 1921. Les circonstances ne
m'ont pas permis de rédiger tout de suite le rapport détaillé
quil comporte, En le donnant aujourd'hui, je ne saurais
assez dire combien fut cordial Faccueil que me réservèrent
ceux qui avaient fait appel à moi.
Arrivé à Madrid le 2 mai, je me suis mis Lout de suite en
rapport avec Îles héritiers du Marquis de Riscaz, notamment
avec M. le Comie de Casrroxuevo et M. le Baron del Casrizco
pe Cairez. IS m'ont eux-mêmes fail connaitre tout de suite
deux autres grands propriétaires forestiers de FEstramadure
et de Salamanque : M. le Marquis de Vacveras et M. le Mar-
quis de CasreLAr, puis m'ont fail entrer en relalions avec
M -Aërro: v: Cosrirca, qui occupe à Madrid la chaire de
zoologie de l'Ecole des Ingénieurs des forêts el qui dirige le
Laboratoire de la faune forestière espagnole.
Dès ce premier Jour el pour ne pas perdre un temps pré-
cieux, nous élablimes un programme, en prenant comme
principal souci de voir, aulant que possible, les différents
aspects du fléau qui sévissait dans tout lOuest, depuis la
province de Léon jusqu'en Andalousie.
11 fut décidé que Fon me conduirait d'une part dans les
provinces de Tolède et de Cacérès, d'autre part dans celles
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d’Avila et de Salamanque, et que j'examinerais aussi diffé-
rents domaines aux abords de la capitale.
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MG. 1. — Itinéraire parcouru pour les différentes visites de forêts.
& Pour réduire la fatigue au minimum et pour activer les
déplacements, M. le Baron del Casriro ne Caire mit à ma
disposition sa très confortable limousine 60 HP, dans laquelle
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M. le Comte de CasrroxtEevo et lui m'accompagnèrent partout.
L'emploi du temps fut le suivant :
Du 3 au 5 mai: séjour à Madrid; visite du domaine de
Vinuelas, propriété de M. le Duc de PIxranTADo ;
Du 6 au 10 : voyage en Estramadure avec étapes à Malpica,
San Martin de Pusa, Alia, Logrosan, Guadalupe et Talavera
la Reina; visite des propriétés de M. le Duc d’Arow, de
M. le Marquis de Moxrazso, des héritiers du Marquis de
Riscaz, du Marquis de Varperas.
Les 11 et 12 : séjour à Madrid et aux environs : visites au
Muséum National des Sciences naturelles, à l'Ecole des Ingé-
nieurs agronomes, au Laboratoire de l'Ecole des Ingénieurs
des forèts ; visite à $S. M. le Roi Arpxoxse XIIT et excursion
dans les domaines royaux de la Casa de Campo et du Pardo.
Du 13 au 15 : voyage dans les provinces d’Avila et de
Salamanque; visite des propriétés de M. le Comte de Vrrra-
GonzALO, de M. Hurrano pe Mexpoza, de M. le Marquis de
CasreLar, de Mme [a Comtesse de CRECENTE.
Du 16 au 20 : séjour à Madrid, conférences avec les entomo-
logistes de la capitale, visite à M. le Comte d’Aysar, intendant
de la Maison Royale. <
Pour plus de commodité, au lieu de m'attacher à lordre
chronologique des remarques, je diviserai mon compte rendu
en trois chapitres, d’après les régions considérées :
fo Madrid et environs ;
20 De Madrid en Estramadure :
30 De Madrid à Salamanque.
Je consacrerai ensuite un chapitre spécial à l'étude des
fléaux essentiels et des remèdes.
Madrid.
Lorsque, venant de France, après avoir quitté les riantes
vallées du pays basque et traversé le morne plateau de la
Vieille Castille, on arrive dans la capitale espagnole, on a
l'impression d'entrer dans une des plus belles capitales de
een
l'Europe. La Puerta del Sol et la splendide Calle de Alcala,
les larges avenues de l'Est, qui sont le rendez-vous de la
société madrilène, avec le riant jardin du Retro, le Musée
d'art, la Banque d'Espagne, l'Hôtel des Postes, monuments de
érand style, et les villas somptueuses qui forment autant de
palais, tout ce Madrid moderne force l'admiration du visiteur.
On aimerait passer des journées dans les salles du Musée
de peinture où sont exposés lant de trésors et s'attarder à
loisir dans la eccntemplation des richesses de la fameuse
Armeria du Palais Royal. Fit
Mais je n'étais point venu pour une mission arlistique et
je ne pouvais Jeter sur ces merveilleuses collections qu'un
rapide coup d'œil.
Mon atlention devail s'appesanlir au contraire sur les
ressources scientifiques de la capitale espagnole.
L'entomologie est représentée surtout au Musée national
d'histoire naturelle (Museo nacional de ciencias naturales). Là,
sous la haute direetion de M. Tenacio Borivar + UrRuTIA, que
ses études sur les Orthoplères ont rendu justement célèbre,
travaille un groupe de chercheurs parüiculièrement qualiliés
avec des chefs de service d'une haute valeur scientifique.
Je m'y rendis en compagnie de M. le Baron del Casrri£o
. pe Cuirez et de’ M. Accro, professeur à l'Ecole des forèts.
M. Borvar nous recoit dans le cabinet directorial dont les
murs sont ornés nolamment par le portrait de Charles HE
fondateur du Musée, et par une vieille horloge qui date de
la fondation (1771). Avec son fils, M. Candido Borivar x Prec-
TAIN, qui s’adonne à l'étude des Coléoptères, 11 me fait les
honneurs des galeries d'entomologie, bien éclairées, et d'une
remarquable tenue.
M. Borivar à réuni là sa précieuse collection d'Orthoptères.
Parmi les richesses entomologiques du Musée, figure en bonne
place la collection Sreerorn (Lépidoptères paléarctiques —
8.000 espèces environ).
Mais je dois avouer que ce qui m'a le plus intéressé est
l’admirable collection classée par M. Mercer.
UN Lee
M. Ricardo Garcia Mercer, que ses admirables travaux sur
les Aphéliniens et les Encyrtiniens ont fait connaitre dans le
monde entier, a groupé là une merveilleuse collection d'Hy-
ménoptères parasites : les minuscules Chalcidiens y sont
classés avec un soin précis, dans un ordre impeccable et
beaucoup de lèurs espèces ont été baptisées et décrites par
M. Mercer lui-même, secondé par quelques brillants disciples
au nombre desquels M. (Gonzalo CEBArLos, qui s'occupe
surtout des Ichneumonides.
Il y a là une série de documents très précieux pour les
entomologistes de l'Europe occidentale, qui font souvent appel
à l'obligeance de M. Mercur pour les déterminations difficiles.
Au sortir du laboratoire d’entomologie, Je suis mis par
l'aimable directeur en rapport avec M. Angel Cagrera LATORRE,
l'éminent naturaliste auteur d'importantes monographies sur
les Mammifères de [a péninsule ibérique.
C'est avec lui que nous parcourons les salles consacrées
à la zoologie, notamment la grande salle d'exposition du
rez-de-chaussée.
Là, parmi beaucoup de sujets remarquables, figurent une
girafe, un okapi el des groupes d'animaux joliment disposés :
je note au hasard une famille de Lynx padella capturés en
Espagne, des groupes d’Autruches, de Pics (Pica pica), de
Merops apiaster avec leur terrier.
La préparation de tous les sujets est faite dans un atelier
de taxidermie fort bien aménagé où M. CasrerA nous montre
les travaux de montage en cours : un renard blanc, plusieurs
chèvres d'Espagne, qui affectent des caractères de variétés
régionales tendant à la formation d'espèces nouvelles.
En dehors de la grande salle ouverte au public, l'établis-
sement possède une très belle et très complète collection
d'oiseaux en peaux conservés dans les tiroirs:
Dans la galerie de minéralogie, mon attention est attirée
par les cristaux de soufre de grande taille recueillis près de
Cadix.
Dans celle de paléontologie, où j'ai le plaisir de rencontrer
fie es
le conservateur, D. Edouardo Hernandez Pacneco, on me fait
remarquer divers fragments d'Elephas primigenius provenant
de Torralba (province de Soria), où des fouilles ont été faites
chez le Marquis de Serrazso, et des exemplaires de grandes
Tortues miocènes dont l'espèce est dédiée à M. Borivar et qui
ont élé trouvées dans les environs de Madrid.
La section botanique, dirigée par M. D. Ronnaldo Goxzarez
FraGoso, renferme un bel herbier et surtout une importante
collection de champignons. Comme ses collègues entomolo-
gistes, M. Goxzazez Fracoso, qui s’adonne à la mycologie et
qui a acquis une grande notoriété en cette matière, peut
donner un appui très sérieux aux services de recherches sur
les maladies et parasites des plantes.
L’entomologie agricole proprement dile est représentée à
Madrid dans les deux grandes Ecoles des ingénieurs agronomes
et des ingénieurs des forêts. |
L'Ecole des ingénieurs agronomes, qui est l'Institut national
agronomique d'Espagne, possède une Station de Pathologie
végétale, dirigée par M. Leandro Navarro PÉREz. A cette
stalion incombe l'étude de tous les féaux agricoles et, bien
que son directeur ait fait d'importants travaux, notamment
sur les maladies el parasites de l'Olivier, on peut dire qu'elle
est débordée par l'étendue même de sa mission en même
temps qu'elle est bridée par l'insuffisance des movens. En
déhors de ce laboratoire, il n'existe en Espagne d'autre labo-
raloire spécialisé pour l'étude des épiphyties en général que
celui de Barcelone, qui n'est pas mieux doté.
- L'entomologie forestière est heureusement beaucoup mieux
traitée. Le laboratoire de la Faune forestière espagnole (Labo-
ralorio de la fauna forestal) que dirige M. Avico, professeur
à l'Ecole des Ingénieurs des forêts, est en effet, grâce à la
judicieuse aclivité de son jeune directeur et à l'intelligent
appui de l'administration forestière, une précieuse station
entomologique centrale, dont j'augure le plus grand bien
pour l'avenir de lentomologie économique espagnole.
Ro de
Ce Laboratoire est logé au quatrième étage d’un immeuble
de la grande Calle Ferraz.
L'installation est coquette ; elle comprend une série de
cabinets bien éclairés, avee un matériel d’éclosoirs, de cages,
déjà fort intéressant et une collection en cadres vitrés des
principaux ravageurs des forèts.
C'est ainsi que Je note des collections biologiques fort bien
comprises de Dendrolimus pu L., Evetria resinella L.,
Dioryctria abietella ZLell., Tortriz viridana L., Lymantria
dispar L., Euproctis chrysorrhœa L., Vesperus xatarti, etc.,
CIDRE ;
Le dirécteur, M. AuzLo, est fort estimé parmi les natura-
listes de la capitale, qui l'élirent en 1921 comme président
de la Société royale d'Histoire naturelle.
Il est entouré d’un groupe de jeunes travailleurs auxquels
il a donné, par son exemple et ses excellentes lecons, le goût
des recherches et la passion de l’'Entomologie. Ce sont :
MM. Gonzalo CeBarLos y FERNANDEZ DE CORDOBA.
Bautista Draz Y RonriGuez.
Mariano Suarez E Iscar.
Angel RiæsGco x ORDoXEz.
Les trois premiers sont, comme M: Awro, des ingénieurs
diplômés de l'Ecole nationale des forêts.
M. Aucco a eu l'excellente idée de les orienter vers une
spécialité : M. Cesarcos s'occupe des Ichneumonides, qu'il
étudie tout spécialement auprès de M. Mercer au Musée
d'histoire naturelle; M. Draz étudie les Bracomides ;: M. Riesco
les Tachinaires.
Quant à M. Suarez, il était en 1921 délaché pour des
études au dehors et devait aller fonder à Cuellas, dans a
province de Ségovie, un centre d’études pour des recherches
sur les ravageurs du Pin (Dioryctria mendacella et Pissodes
validirostris).
Le Laboratoire, unique en son genre pour toute l'Espagne,
est appelé à étudier non seulement les problèmes de l’'Ento-
mologie forestière, mais ceux de la faune forestière en général.
Le PO
Il disposait en 1921 d'un crédit de 100.000 pesetas, sur lequel
le directeur devait prélever, il est vrai, le traitement de ses
collaborateurs et les frais d'installation de quelques labora-
toires secondaires.
Un insectarium annexe se trouvait près de Torrelodones.
Il a été transféré depuis, grâce à l'autorisation de S. M. le Ror,
dans le domaine de la Casa de Campo.
J'ai eu pendant mon séjour à Madrid de nombreux entre-
tiens avec M. Aurco el j'ai acquis la conviction que cet
entomologiste peut donner un bel essor à l’entomologie fores-
tière dans la péninsule ibérique.
Son état de santé, qui lui donnait quelques soucis au
moment de mon voyage, ne lui a pas permis de m'accom-
pagner dans {ous mes déplacements, mais sur l'invitation
faile par mes aimables hôtes, il voulut bien détacher un de
ses collaborateurs, M. CEsarcos, qui fit avec moi les voyages
d'Estramadure et de Salamanque.
Ma première visite dans les chènaies de la province de
Madrid eut lieu le # mai à Vrauelas, propriété de M. le Duc
de l’Ixraxrapo. Ce domaine, dont le centre est à 18 kilomètres
au N.-E. de la capitale, de part et d'autre du canal de Lozoya,
entre les localités d’'A/cobendas, San Aqustin et Colmenar
Viejo, comprend 5.000 hectares entièrement enclos de murs
et presque uniquement plantés de chènes verts. Il est contigu
vers l'Ouest à la propriété royale du Pardo.
Les chênes, envahis depuis plus de dix ans par les chenilles
de Liparis (Lymantria) dispar, présentent au moment de ma
visite, au tronc el aux branches, de très nombreuses pontes
(puestas) appliquées sur lécorce comme des multitudes de
petites éponges. |
Les bourgeons de l'Yeuse commencent à peine de s'ouvrir et
déjà les petites chenilles sont prêtes à les anéantir. D'aucunes
mesurent 4 où 5 millimètres sur les branches les plus avan-
cées. Mais le nombre des œufs éclos est en minorité. Je
prélève un certain nombre de pontes, d’où naîtrontsplus tard à
PAT
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mon laboratoire, en outre des chenilles ravageuses, beaucoup
d’Anastatus bfasciatus Fonsc., minuscules Chalcidiens bien-
faisants. ;
Dans une de ces pontes, je trouve sur place la pelile nymphe
rose d’un Malachius, Coléoptère pygmée dont la présence est
de bon augure, puisqu'il s'agit d’un carnassier avéré. Je le
soupçonne fort de collaborer peu ou prou avec lAnastatus
pour adopter les œufs de dispar comme aliment et supprimer
ainsi partiellement les éclosions de chenilles ravageuses.
Il est remarquable que les chênes bas, en broussaille, sont
beaucoup moins envahis que les autres. Leurs trones ou
branches encore lisses ne portent même aucune ponte, tandis
que celles-ci sont abondantes sur tous Les vieux troncs rugueux
el jusque dans les hautes branches des arbres les plus grands.
Les nombreuses dépouilles de chrysalides des années précé-
dentes, suspendues entre les rameaux, témoignent des gros
ravages d'antan.
Les feuilles de l'an passé, coriaces, impropres à la nourri-
ture des L. dispar, portent d'assez nombreuses traces de
galeries de Tischeria mineuses.
Près du château, dans le bosquet de grands pins, le tronc
des Conifères porte aussi les plaques d'étoupe des pontes de
L. dispar, cependant qu'entre les aiguilles et dans les anfrac-
_Luosités d'écorces pendent les dépouilles anciennes.
Les dégâts sur les chènes verts sont analogues dans la
propriété contiguë vers l'Est, celle de Pesadilla, qui contient
3.000 hectares, dont une grande partie en vigne, el qui
appartient à la Marquise de Souosaxcuo, chez laquelle j'ai le
plaisir de rencontrer, au milieu du groupe de leurs nombreux
et charmants enfants, D. Francisco de Hurrapo DE AuezAGA,
l’un des fils du Marquis de Riscar, et le Marquis de JurareaL
dont les propriétés d'Estramadure sont aussi, m'affirme-t},
très éprouvées par le fléau des chenilles.
S. M. le Roi Arpnoxse XIII avait manifesté le désir de me
voir examiner les chènaies de ses propriétés voisines de
SR tua
Madrid. Cette visite eut lieu lors de mon second séjour dans
la capitale, entre le voyage d’Estramadure et celui de Sala-
manque.
Le 11 mai, je me rends à la Casa de Campo, avec M. le
Comte de Casrronuevo et M. le Baron del Casricco pe CHIREL ;
nous y déjeunons au pavillon de la Société de Tir aux
Pigeons, où $S. M. doit venir, suivant son habitude, au com-
mencement de l'après-midi.
C'est là que, dans le petit salon réservé, le Roi me recoit
avec son affabilité coutumière el s’entrelient avec moi du
sujet de mon voyage en Espagne.
Il me dit combien sont grandes les pertes causées à l'élevage
par le fléau dévastateur des forêts d'Yeuses et me fait part
des cuisants souvenirs qu'il conserve des chenilles velues
dont la présence gâte tout le charme des promenades et des
séjours dans le parc. Il estime que débarrasser les chênes de
cette vermine serait rendre un service inappréciable à son pays.
S. M. lève toutes les consignes qui s'opposent à la cireu-
lation des automobiles dans les pares royaux et me donne
toutes facilités pour examiner l'état de ses arbres. Il me met
en rapport avec M. Marros, son intendant, et fait quérir des
gardes pour nous accompagner.
Je parcours diverses routes au travers de la Casa de Campo,
dont la superficie atteint 2,000 hectares, sur lesquels 1.300
environ sont en chènes verts.
Les chenilles du L. dispar, en grande partie écloses dès ce
moment, y commeltent déjà des dégâts sur les jeunes
pousses, dont quelques-unes atteignent uue dizaine de centi-
mètres. Des pontes récentes ou anciennes témoignent de la
violence des attaques. L'abondance des chenilles paraît toute-
lois plus grande dans la partie haute de la forêt, dans ce
qu'on appelle l'Ercinar de San Pedro. Là, du reste, se trou-
vent surajoutés les dégâts analogues causés par une Tordeuse,
à petites chenilles trapues, d’un vert grisätre, dont les exem-
plaires recueillis sont morts dans mes élevages à l’intérieur
du cocon et ne m'ont pas fourni la détermination, spécifique.
is ttes
Je recueille aussi des chenilles de Noctuelles, rongeant par
endroits les pousses (chenilles ultérieurement identifiées avec
l'espèce Dryobota monochroma Esp.).
Comme à Vinuelas, l’Anastatus bifasciatus parasite une
assez grande partie des pontes, mais aucun prédateur n'est
découvert au cotrs de mon inspection forcément rapide.
Les pins portent d'assez nombreux nids de processionnaires
(Cnethocampa pityocampa Schifr.).
Rentrés au pavillon de tir, nous assistons à la tombée du
jour aux dernières phases du grand concours qui, pour gagner
un magnifique objet d'art offert par la Reine, met en compé-
tition devant le Roi les meilleurs tireurs du royaume. Il fait
déjà sombre lorsque se termine la partie, très chaudement
disputée, dont le triomphateur est le Marquis de la Scara
auquel tous les assistants font une splendide ovation.
L'après-midi du lendemain, 12 mai, est consacré à la
visite du Pardo, où je me rends en compagnie du Comte de
CASTRONUEVO.
Du pavillon du golf, la vue s'étend au loin sur la propriété
royale et sur la campagne voisine. Un vieux brigadier des
gardes, attaché de longue date à la surveillance du domaine,
me déclare avoir toujours vu les chênes envahis peu ou prou
par les chenilles du dispar. D'après lui, le fléau s'y trouve
en recrudescence soutenue depuis quinze ans au moins, sans
une année de répit.
Le Pardo s'étend sur 10.000 hectares. Nous le parcourons
en automobile et nous arrêtons dans les principaux quartiers.
Celui de Valpalomero offre une invasion très intense de
L. dispar; chaque arbre porte des milliers de pontes en
évolution. Dans la partie basse, embroussaillée, la plupart
des œufs ne sont pas encore éclos, ce qui tient à des condi-
tions locales de fraicheur toutes particulières, car la végétation
y est elle-même fort en retard. Dans la partie haute, les
bourgeons sont ouverts depuis plusieurs jours, les nouvelles
pousses sont déjà développées et certaines chenilles atteignent
ae ares
un centimètre. Ainsi, à très faible distance, dans un même
quartier de la forèt, on trouve des différences de végétation
: tout aussi grandes que nous les trouverons par ailleurs entre
les chênes de Salamanque et ceux de l'Estramadure. En même
temps que le L. dispar, les arbres de Valpalomero présentent
par places en bon nombre, dans la partie haute tout au
moins, les chenilles de l’autre Tordeuse déjà signalée à la
Casa de Campo.
Je retrouve cette dernière espèce encore plus abondante
dans le quartier de Torrelaparada, où, malgré Fétat peu
avancé de la végétation, les chenilles de dispar sont en grand
nombre partout.
L'aspect est beaucoup moins alarmant dans E/ Sitio, qui
est le pare avoisinant le Palais. Les arbres y sont de très
belle venue, avec des troncs de 70 à S0 centimètres de
diamètre, les basses branches élevées à # ou 5 mètres du sol,
un espacement de 25 à 30 mètres au moins d'un chène à
l'autre. La hauteur même des sujets rend impossible examen
précis de FPélat des branches, mais ce que j'en ai pu distin-
guer de loin, ainsi que lobservalion meilleure de quelques
rameaux pendants, m'ont donné l'impression que cette partie
du domaine est relativement épargnée. Cela tient vraisembla-
blement à deux causes : l'aération des arbres, par opposition
avec le fouillis embroussaillé de Valpalomero par exemple, el
les traitements que l'on à lentés déjà pour rendre le séjour du
pare plus supportable aux invités de la Cour.
Au Val de la Peñna, près du carrefour et du pont, les”
chênes ont élé taillés deux ans avant ma visite, au dire du
garde qui nous accompagne. Ils portent cependant beaucoup
de lichens et d'assez nombreuses pontes de dispar. La végé-
ë
tation est à son début. és
Aux abords du pavillon de chasse de Zarsuela, l'intensité
de l'invasion est considérable, tout au moins dans le fond,
près du ruisseau, où les chênes sont de fort belle venue.
Par places, le haut des troncs et les grosses branches portent
des accumulations de pontes, dont beaucoup appartiennent à
10
la génération actuelle et font prévoir une sortie excessive de
chenilles dévastatrices.
Je devais revoir le Roi au palais pour lui faire part de mes
impressions. Mais nous parlions pour Salamanque et, lorsque
je séjournai pour la troisième fois à Madrid, avant mon retour
en France, S. M. était absente de la capilale. Dans l'impossi-
bilité de retarder mon départ, je rendis visite, le 19 mai, à
M. le Comte d’Aysar, intendant général des domaines royaux,
avec lequel je fus mis en rapport par M. le Comte de Cas-
TRONUEVO ; je le priai de dire au Roi combien il élait néces-
saire de faire confiance aux biologistes et de les aider pour
les mettre en mesure de vaincre le fléau des chenilles dévas-
tatrices, contre lesquelles les méthodes mécaniques ou chimi-
ques seront impuissantes et d’ailleurs inapplicables.
Tolède et l'Estramadure.
Le premier des deux grands voyages auxquels mes hôtes
m'ont convié a pour but la visite des chênaies de Tolède et
de l’Estramadure.
Le 6 mai, nous quittons Madrid de. bonne heure en auto-
mobile. Je voyage en compagnie du Baron DEL CasmiLLo pe
Cairez, de M. Avrco et de M. Cesarros, tandis que le Comte
de Casrroxuevo prend place dans la:puissante 100 HP du Duc
d’Ariox, chez lequel nous devons nous rendre tout d’abord.
À Carabanchel, une troisième auto se joint à la caravane,
celle de M. le Marquis de Varperas, charmant compagnon de
route, qui va nous suivre pendant toute la randonnée. Nous
parcourons le plateau ondulé de la Nouvelle Castille, assez
riche avec ses champs d'orge, de blé, d'avoine et ses quelques
vignes basses, mais tout nu, pelé, sans arbre, ce qui, pour
nous Français, évoque une idée de grande tristesse.
Par Navalcarnero, qui est une bien jolie bourgade, Maqueda
au vieux château-fort imposant dans la nudité de ses grands
murs crénelés, flanqués de quatre grosses tours rondes, Santa
— 20 —
Olalla, où nous quittons la grande roule, nous parvenons au
domaine de Malpica dans la province de Tolède.
Nous y rejoignons le duc d’Arrox parmi ses riches oliveraies
sur la rive droite du Tage.
Les oliviers sont malheureusement fort éprouvés par trois
maux redoutables dont je constale les méfaits: les tumeurs
bactériennes du Bactertum savastanoi, par lesquelles de nom-
breuses branches sont affreusement nouées, les attaques du
Phlæotribus oleæ Fabr.; les piqüres de PAlæothrips oleæ
Costa. Ce dernier Insecte est dangereux, surtout dans les jeu-
nes plantations. On à essayé le traitement par clochage avec
l'acide eyanhydrique. Les effets furent excellents si l’on en juge
par les expériences de M. Navarro Perez aux environs de
Tolède. Mais la méthode n'a pas été suffisamment généralisée
et les dégâts se poursuivent partout.
Les oliveraies de Malpica donnent en moyenne chaque année
12.000 arrobas d'huile, c'est-à-dire 200.000 litres environ.
La propriété du Duc comprend 10.000 hectares dont 8.000 en
chênes verts. Partie en auto, partie dans une voiture trainée
par un attelage de mules, je parcours en compagnie de
MM. AuzLo et CegasLos une parlie de l'immense forèt d'yeuses,
cependant que mes autres compagnons de voyage sen vont
d'un autre côté visiter les élevages de chevaux.
Les forêts de chènes verts de l'Espagne, dont celle de
Malpica peut ètre prise comme le type moyen, ne sont pas
comparables à nos forêts françaises de chênes, de hêtres, de
mélèzes, où les füts sont serrés et les fourrés nombreux. La
forêt d'yeuses est plutôt comme un immense verger, avec ses
grands arbres clairsemés, écartés de 20 à 30 mètres les uns
des autres; sous lesquels S’étend un assez maigre pacage.
L'examen du feuillage décèle ici une attaque déjà ancienne
et les jeunes pousses sont actuellement fort maltraitées.
Je recueille, sur le tendre feuillage dévoré, des chenilles de
nombreuses espèces: pas de traces de Liparis dispar L., mais
voici par ilôts les chenilles à livrée de Malacososa neustria L.,
2
qui font grand ravage, puis beaucoup de chenilles de Noc-
tuelles: Catocala nymphagoga Esp., Catocala nymphæa Esp.
Dryobota mono hroma Esp., Dryobota firva Esp. EU voict, au
milieu de cette concurrence de ravageurs, les chenilles plus
petites, toutes vertes, à tête noire, de la fameuse Tortrix
viridana L. Dans maintes pirlies de la forêt de Malpica, les
dégâts des autres espèces dépassent lors de ma visite ceux de
la Tordeuse, qu'ils y rendent moins apparents. Mais les inves-
tigations faites en d’autres points dela propriété donnent lim-
pression que T. viridana est somme toute la plus menacçante.
L'heure du déjeuner nous rappelle au village. Magnifique
monument dressé sur la falaise au bord même du Tage, ceint
de murs imposants, le Château de Malpica est restauré, inté-
rieurement eomme extérieurement, dans son style d'origine,
le style maure, dont il est une des plus belles évocations.
Au sortir de table, le Duc nous fait visiter sa ferme et ses
écuries où des chevaux de race reliennent notre attention.
Nous parcourons aussi les bâtiments de lhuilerie dont les
réservoirs de ciment peuvent contenir plus de 500.000 litres.
Vers cinq heures, nous prenons congé du Due, dont Paccueil
a été si cordial, et nous partons pour continuer notre route
vers le cœur de FEstramadure. M. Avrro, soulfrant, ne peut
pas nous suivre, mais il délègue pour m'accompagner son très
aimable assistant M. CrsazLos.
À quelques kilomètres de Malpica, non loin du châleau du
Madrigal, que nous laissons sur la gauche, nous faisons halte
dans la propriété du Marquis de MoxraLeo, où nous retrouvons
comme précédemment la Tordeuse verte accompagnée des
mêmes Noctuelles et du MH. neustria.
Remontant le-cours de l’Arroyo de San Martin, affluent du
Rio Pusa, nous arrivons à la tombée du jour à San Martin de
Pusa où nous sommes reçus par le Marquis de Sucasni, au
seuil de sa maison familiale, dressée en plein village, sur la
place au milieu de laquelle la fontaine commune est un lieu
de rendez-vous des plus pittoresques.
Toue LXXV. 3
.
se À
La vieille demeure est accueillante : sous les fenêtres à
balconnets qui se découpent dans une façade toute blanche, le
large porche s'ouvre à nous. Au milieu du palio, entre les murs
éclalants de blancheur, est une antique el curieuse fontaine
en forme d’outre, d’où les filets d’eau fraiche tombent dans la
vasque de pierre. Au fond, sous les fenêtres de l'étage, se
découpent trois gracieuses arcades à voûte surbaissée et
deux niches garnies de statues. !
Le Marquis nous fait les honneurs de son home avec une
bonne grâce parfaile et la soirée semble courte en sa com-
pagnie.
Le matin, sous le soleil, du jardin tout fleuri et de la place,
j'admire le caractère des maisons toutes simples et blanchies
à la chaux, qui donnent à ce village un cachet maure complété
par le type de ses habitants.
Le 7, partis de bonne heure de San Martin, où nous prenons
congé du Marquis, notre hôte, nous filons droit au sud, à tra-
vers les plantations d’oliviers et les bonnes terres à céréales,
vers Los Navalmorales, bourg du même type, dont la longue
rue centrale, ou travesia, est étonnamment tortueuse.
Bientôt après, à la fourche des trois chemins, nous prenons
à droile, vers l’ouest, la route du Col de Saint-Vincent.
Sinueuse ef pittoresque, elle nous conduit, après mille
détours, à travers les plantalions d’oliviers, au joli pont du
Rio Pusa, el nous remonte, dans un curieux paysage de blocs
d'apparence granitique, sur un plateau caillouteux. Nous
Joignons la plaine du Sangrera, égayée de prés et de champs
ferules, avec de pelites oliveraies et quelques parcelles de
vigne.
Laissant à gauche £Espinoso del Rey, nous nous élevons de
nouveau à travers les friches, sur des pentes où les bois de
chênes verts allernent avec les fourrés de cystes aux grandes
fleurs, mêlés de bruvères rosées et de lavandules aux flammes
violettes.
Au terme d’une descente brusquée, nous traversons le ravin
du Rio Gevalo, lrès pittoresque, au milieu des calcaires aux
entablements imposants, avec des chènes verts accrochés sur
les pentes.
Tout en haut de l’autre versant se présente une bifurealion ;
la route de gauche parait mieux entretenue. C’est elle que nous
prenons, elle nous descend au fond d'un beau cirque, au creux
duquel niche un village pauvre, mais coquet, Robledo del Maso,
où nous avons la désagréable surprise d'aboutir à un eul-de-sac
de la route : les gens sont lout élonnés, Les enfants s'enfuient
apeurés; pensez donc ! c’est probablement la première voiture
sans chevaux qu'ils voient, et c'est, pour leur début, ume ma-
onifique limousine, toute flambante de neuf. Nous avons fait
erreur, il faut rebrousser chemin, mais non sans avoir examiné
quelques-uns des grands chènes revèlant les parois du cirque
de Robledo. Je nv trouve pas de chenilles de la Tordeuse,
Tortrix vwidana; S'il y en a, elles doivent y être rares. Je
recueille au reste peu de chenilles : quelques exemplaires de Ta
Noctuelle Dryobota furra el d'une espèce de Géométride qu'il
ne ma pas élé possible de déterminer.
Au carrefour nous reprenons le droit chemin el nous roulons
parmi des terres fertiles, entre des vignes, des champs d'orge
et de blé, desoliveraies, des plantations de figuiers et de chènes
verts. Voici Puenas-bodas au nom évocateur et, bientot
après, Nava de Ricomalillo, où nous rejoignons la grande
route directe de Madrid à Guadalupe par Talavera.
lei, la pauvreté du sol oblige les agriculteurs à défoncer
leurs lerres pour en enlever les bancs rocheux et les pier-
railles dont ils se débarrassent à la manière de nos causse-
nards, en élevant des murs de pierre. Les abords du village
sont divisés à l'infini en de lout pelits champs de formes
diverses que les murettes délimitent et qui se juxtaposent
comme les découpures d'un grand jeu de palience.
Du Campillo de la Jara, situé à une dizaine de kilomètres
de la Nava, la vue s'étend loin vers le sud, jusqu'à la grande
Sierra qui barre l'horizon, sur des terrains nus, des friches,
des terres à céréales (blé, orge, avoine), où continue le Jeu
D/,
de puzzle des pièces ovalaires, arrondies, irrégulières, dans
le réseau des mureltes de pierres sèches.
Plus loin les fourrés de cystes, aux grandes fleurs blanches,
à centre jaune et rayons noirs, jettent une note gäie dans le
paysage gris des pierrailles.
Le village de Puerto de San Vicente précède le col au niveau
duquel la route passe du bassin du Tage à celui du Guadiana
et de la province de Tolède à celle de Cacérès.
Du col nous découvrons une fort belle vue, notamment sur
un seuil rocheux barrant la perspective au sud.
Des buissons de bruyère, de cystes et quelques arbres
alternent le long du chemin. Le paysage offre un aspect des
plus sauvages : un creux profond, un vieux pont en dos d'âne
très pittoresque sur Le Rio Guadarranques, puis nous arrivons
au seuil. C’est la brèche, avec ses rochers imposants dressés
comme.une porte d'enfer sur un ravin profond qui évoque un.
décor de Styx. À partir de là, nous sommes dans la pro-
priété des hériliers du Marquis de Riscaz, qui s'étend à perte
de vue devant nous: et, tandis que nous roulons vers la vaste
plaine, tantôt parmi les friches et les fourrés, tantôt à travers
les bois de chênes verts, sur lesquels, au ralenti de la voiture,
nous reconnaissons partout les dégàts apparents des chenilles,
mes compagnons de route me montrent au loin, dans la.
direction du sud, le carré de grands arbres d'A/mansa, où se
trouvent les bâtiments de 4a €colonie », de la grande ferme
d'où dépend toute la partie méridionale de l'immense propriété.
Nous approchons du bourg d’Alia, dont la population
compte près de 4.000 habilants. Un peu avant le bourg, un
gros altroupement sur la route provoque notre arrêt. Ce sont
les notabilités locales, entourées d’une partie de la population,
qui sont venues pour nous saluer. Et voiei l'administrateur
du domaine, M. Frorës, venu au-devant de notre caravane
avec ses deux fils, accompagnés de gardes qui liennent des
chévaux en main.
Le costume bigarré des femmes jette une note vive sur
l’ensemble du groupe, grâce à la diversité du coloris de leurs
tabliers fixés à la taille et de leurs foulards de tête dont le
bout pendant se détache sur le châle appliqué en triangle aux
épaules.
Il est impossible de nous rapprocher davantage d'Almansa
avec les automobiles. Je partage avec M. le Comte de Cas-
rRONUEVO et M. CEBazcos la voiture à mules, une victoria
achelée à Paris sous le second Empire, pendant que nos
autres compagnons de voyage, conduits par M. Froris,
partent à cheval avec Les gardes.
C'est dans cet équipage que nous nous rendons d à
Almansa, en nous tenant non loin des rives de l’Arroyo
grande, puis du Rio Guadalupejo, dans lequel il se Jette.
Nous traversons l’enclave de Ia forèl communale, puis nous
nous retrouvons à nouveau dans la propriété des Riscar..
De place en place nous nous. arrètons, M. Cerarros et moi,
pour explorer le feuillage et nous constatons partout les gros
ravages de Tortrir viridana, accompagnée de quelques autres
chenilles d'importance secondaire ici : Catocala nymphagoga,
Dryobota furva, Cacæcia rylosteana L.
Le chemin que nous suivons est irrégulier, c’est une simple
piste à travers les bois et les friches.
Ici ce sont les gros chènes beaux et forts, quelques-uns
avec le tronc tout vermoulu par suite de l'atteinte des Longi-
cornes ; là, dans le sous-bois clair, fort joli par places, voie
les touffes de Cystes (C: ladaniferus) trop prolifiques et
tenaces au goût des propriétaires, les hampes d’Asphodèles
déjà défleuries, les capitules des: Centaurées ; plus loin de
grandes friches avec des buissons Cpars, des Ajonces, de la
Bruyère, du Genèt, des Daphnés et des Lavandes.
La lerre, rougeûtre, est caillouteuse, avec un sous-sol de
oros galels. Elle est formée par les alluvions du Guadalupejo.
Cette rivière, d’un assez gros débit, coule tout auprès, tantôt
bien endiguée dans ses rives, tantôt divaguant au delà,
herbeuse par places et formant des marécages jalonnés par
les roseaux.
À une douzaine de kilomètres d'Alia, nous nous rappro-
chons davantage du Rio pour le passer à gué et bientôt, après
deux bonnes heures de voiture, nous arrivons, tard dans
l'après-midi, à la «colonie » d'A/mansa, où nous attend un
déjeuner de truffes blanches, d'asperges sauvages et le fameux
potau-feu espagnol où la poule bouillie et le boudin voisinent
avec la fève et le pois chiche. Au sortir de table, le comte et
le baron, qui sont ici chez eux, nous font visiter les bâtiments
de la ferme, puis nous montrent un beau troupeau de mou-
(ons mérinos.
A quelque distance de là se trouvent deux autres fermes,
réservées l’une aux bèles à cornes et l’autre aux pores.
Le domaine de Guadalupe, dont Almansa n'est qu'une part,
est un exemple de ces grandes propriétés foncières comme il
en reste encore beaucoup en Espagne. Sa superficie est de
33.000 hectares. Il occupe constamment, pour la seule surveil-
lance, un régisseur aidé de ses deux fils, très bons cavaliers
comme fui, el dix-sept gardes montés. Deux communes y
sont enclavées, celles ŒAlia et de Guadalupe.
Sur une pareille superficie, dans une contrée où la popula-
üon est relativement peu dense, il n'est pas surprenant
qu'une grande parlie soil encore en friche ou seulement
occupée par des fourrés de cystes, de bruyères et d'ajones.
On y fait, pour les besoins même de la propriété, des
cultures assez variées. Mais l'essentiel de l'exploitation com-
prend : d'une part les Lerres à céréales, où Fon fait venir du
blé, de l'orge el.de l'avoine; d'autre part la forèt : 5.000 hec-
ares de chènes verts environ. 2.000 de haute futaie en chênes
tauzins, 1.000 de chàlaigniers.
Le Chène lauzin est exploité comme bois: le Chène vert
l'est comme porteur de glands, et en définitive comme pro-
ducteur de cochons, car la glandée est utilisée sur place pour
engraisser les porcs. Chaque porcher, à la tête d’un impor-
ant troupeau, se voit attribuer un certain périmètre, qu'il
parcourt méthodiquement. I bat les branches avec une gaule
pour faire choir les glands prèts à Lomber. Lorsque les pores
ont épuisé la récolte jonchant le sol, il passe à un autre arbre,
et ainsi de suite.
Un refuge est assuré pour la nuit ou pour les cas de mau-
vais temps dans des parcs couverts installés à pied d'œuvre,
dans le quartier même que le porcher exploite.
On estime que les glands ainsi donnés aux pores rappor-
tent deux fois plus que lorsqu'ils sont donnés aux chèvres ou
aux brebis.
Avant le «fléau des chenilles », il y a dix ans, dans la
propriété d'Almansa, avec la moitié seulement de la forêt en
rapport, après avoir engraissé pendant trois mois 400 cochons
à ce régime exclusif de façon à les faire doubler de poids
(de 60 à 120 kilogrammes), après en avoir nourri bien
d'autres accessoirement avec le même régime, on récoltait
encore une centaine de tonnes de glands.
Si l'on tient compte du prix des glands, qui atteignait
10 francs les 40 kilogrammes en 1920 et du prix élevé des
cochons, en tenant compte aussi du fait que les vaches et
les brebis se nourrissent en partie des glands tombés sur le
sol, c'est un bénéfice annuel de près de 100.000 peselas qui
est anéanti dans ce domaine par les chenilles dévastatrices.
Le mal apparait encore plus grand si Fon remarque que
les atteintes répétées pendant de nombreuses années succes-
sives peuvent faire mourir les arbres et faire perdre le béné-
fice de leur longue croissance.
Depuis quelque temps les propriétaires ont aussi malheu-
reusement à redouter un autre fléau, la peste ‘du pore, qui
leur a fait perdre 1.000 sujets en 1917 et 400 en 1920.
. Une telle organisation, qui met en exploilation réglée la
forêt de Chênes, pour produire des pores, c’est-à-dire une
marchandise qui se transporte elle-mème ensuite le long des
pistes et des chemins pour la vente au marché de la ville,
est la meilleure solution dans une propriété de ce genre, très
mal desservie par les routes et très éloignée du chemin de
fer (75 kilomètres vers le sud-ouest et 90 vers le nord).
Au moment de ma visite, l'élevage en cours dans la
HA En Eee
propriété de Guadalupe comprenait 1.200 porcs environ,
6.500 moutons, des chèvres, 150 bovins. Les bêtes à cornes
disposent d'excellents pacages entre les chènes verts, qu
sont espacés, par places, de 30 à 50 mètres. Sur l'ensemble
des pacages peuvent se nourrir en outre 30.000 tètes de bétanl
étranger.
Almansa est une des (rois parties du domaine des héritiers -
du Marquis de Biscas, dont le centre administratif est le
bourg de Guadalupe.
Dans la soirée du Tel toute la matinée du 8 mat, je par-
cours en compagnie de M. Cesarros et du fils cadet de
M. Frorës quelques quartiers de la propriété au voisinage de
la colonie d’Almansa.
Les dégâts de la Tortrir viridana Y sont considérables ;
elle s'y trouve encore à l’état de chenilles, mais les ravages
sont très avancés et la récolte déjà en grande partie perdue.
A cité, et faisant des dégâts sur les mêmes arbres, J'y
recueille des chenilles d'une dizaine d’autres espèces parmi
lesquelles figurent les Catocala el les Dryobota déjà prises
chez le Due d'Arrox, la Cacæcia rylosteana L. et deux autres
Tordeuses dont les représentants sont morts dans mes élevages
avant la mélamorphose.
La grande abondance des chenilles de vridana atüre la
gourmandise de nombreux carnassiers. Je recueille une Arai-
gnée en train de manger l’une d'elles et de grosses Fourmis
rouges avec la lèle et la moitié postérieure d l'abdomen
noires, S'atlæquant aux chenilles de la mème espèce.
Je recueille des petits lots de Torbir viridana en différents
points, en vue d'obtenir les parasites dont je parlerai plus loin.
Voulant examiner le problème sous toutes ses faces, j'ai
cherché à me documenter sur les Oiseaux qui fréquentent la
forêt.
L'un des fils de M. Pedro Fcorës m'a donné la nomencla-
ture suifante des principaux oiseaux connus du paysan de la
région,
IL y à les grands rapaces, l'A\igle et le Milan u/ano), qui
og
n'offrent pas d’intérèt en la malière. Mais il y a les petites
espèces désignées sous les noms de Gorrion (le Moineau),
Tordo (la Grive), Oropendola (le Loriot), Moro (le Merle),
Ruisenor (le Rossignol), Golondrina (Hirondelle), Fencejos
(le Martinet), Picararaia, Picatroncos (les Pics), Abubilla (la
Huppe) et quelques autres tels que Carpachos où Chotacaleras
que je n'ai pas su traduire.
C'est dans l'après-midi du 8 que nous quittons la colonie pour
aller faire des observations plus au sud, du côté de Logrosan.
Au départ d'Almansa nous parcourons dans le même équi-
page qu'à l’arrivée un long trajet, à travers bois tout d'abord,
puis suivant un étroit chemin qui traverse les Arroyos Desor-
tezado et Valdefuentes, et s'engage ensuite dans des landes
où poussent les Asphodèles (Gamonitos), les Myrtes rosées,
les Bruyères et les Cystes envahissants.
Après la ferme de la chapelle (ermita) de San Simon
(à 8 kilomètres environ de notre point de départ), le chemin,
plus usagé, monte à flanc de coteau, chemin caillouteux,
sablonneux, malaisé, que nous gravissons à pied pour ne pas
surcharger les mules. Il nous conduit sur un plateau à sol
ferrugineux, terres et sables rouges ocreux, mêlés de piso-
lithes avec quelques cailloux. Bruyère abondante (deux espèces
bien distinctes). Ce plateau s'étend à perte de vue jusqu à
l'horizon que dominent au lointain, vers le nord et vers Île
sud, les sierras bleuâtres, et forme comme un désert tout rosé
par suite de la présence d’un tapis de bruyères en fleurs.
Nous roulons lentement sur des kilomètres dans cette
uniformité. C’est la raña, Jusqu'à présent laissée ineulte et qui
se préterait, semble-t-il, admirablement à la culture du Pin.
Au reste on apercoit, à quelques kilomètres au sud-ouest, la
silhouette d'un bois de pins. Ce sont des pins maritimes qui
ont été semés dans la propriété du Marquis de la Romaxa.
Vers le nord-ouest, dans la chaine du premier plan, une
échancrure marque l'emplacement du col de Puertollano, point
de rendez-vous convenu.
AS re
C’est un peu avant le col que nous atteignons la route, où
les automobiles nous attendent. Et c’est avec un plaisir indé-
niable que nous quittons la voiture à mules pour adopter les
coussins moelleux de la Minerva. Nous rejoignons au col nos
autres compagnons de route, venus à cheval depuis Almansa,
en compagnie de M. FLorës qui doit nous suivre à Logrosan.
Nous prenons la direction du sud, espérant gagner l'étape
avant la nuit.
Mais cest bientôt l'heure du crépuscule et le paysage
s'estompe peu à peu.
La route, en mauvais état, traverse le massif de pins, suit
quelque temps le faîte du plateau puis s'abaisse peu à peu
sur le flanc jusqu'au ruisseau de Cubilar, qui coule entre des
‘champs fertiles, des céréales voisinant avec les chênes verts
dont une nouvelle forêt commence.
Peu après le passage de ce ruisseau nous abandonnons la
route et les autos, non loin de Zarzalejo, où nous montons
tous à cheval et formons une caravane pour finir le voyage
dans la nuit sur sept ou huit kilomètres encore.
En file, suivant les gardes du Marquis de Varperas, nous
serpentons entre les chènes, marchant bientôt à laveugle dans
la nuit profonde. Nous traversons à gué une rivière, le Rio
Ruecas. Les gardes passent par habitude et nous suivons en
confiance, nous guidant sur le bruit des pas des chevaux.
Nous touchons bientôt au but. Voici enfin des bâtiments que
l'on devine très vaguement dans la nuit.
M. le Marquis de Vacperas possède là une maison de fort
belle apparence, grande, symétrique, en bordure d'une
immense cour entourée par les bâtiments d'exploitation.
Au delà de la cour, au bord du rio, les'ruines d'une ancienne
laverie de laines, dont le nom est resté à la maison : Lavadero
de Malillo.
La propriété du Marquis de Varneras avec ses fermes de
Malillo, de Cerralbo et de Zarzalejo, avec ses 2.100 hectares
de chènes verts, est favorisée par un excellent terrain;
diverses parties sont en céréales et partout le pacage est
très bon. , | Ë
Le 9 mai, de bon matin, je monte à cheval; M. CeBazLos
monte une grande mule et nous sommes accompagnés d'un
garde chevauchant un âne. Nous devons faire à nous trois un
bien curieux équipage et je ne puis me défendre de penser à
Don Quichotte et Sancho. Nous parcourons diverses parties
de la propriété de Cerralbo pour examiner l'état des arbres
en plusieurs quarliers.
L'ensemble a très belle apparence. La tenue en est relati-
vement soignée. Les arbres y sont soumis à la taille et M. de
Varperas adopte en partie le système de Salamanque : la
€ taille à la Salamanquine ».
Les dégats actuels, au moment de notre passage, sont bien
plus graves qu'à Malpica et qu'à Almansa. Et c'est seulement
la 7. viridana qui est en jeu. Nous n'y trouvons pas d'autres
espèces. S'il en existe, elles doivent ètre très rares.
D'après le Marquis de VaLperAS, qui ne possède celle pro-
priété que depuis peu d'années, la récolte de glands de 1919
fut passable, mais celle de 1920 fut nulle. EE la menace est
très grosse en 1921. Il reste cependant encore des glands en
quantité relativement bien plus grande qu'à Almansa; mais
la différence est plus apparente que réelle : le terrain étant
bien meilleur et les arbres ayant peut-être subi depuis moins
longtemps Fassaut déprimant des chenilles, Ta pousse est
plus vigoureuse et Les glands sont au total beaucoup plus
abondants.
Actuellement les papillons sont extrêmement nombreux, la
plupart des viridana sont sous cette forme. Sans doute y a-t-1l
protandrie, car les mâles paraissent largement dominer.
Une grande activilé fébrile règne parmi ces papillons, qui
s’accouplent.
Le peu de temps dont je disposais pour cette visite ne ma
pas permis d'observer la ponte. La question étant mal établie,
D)
jai montré à M. Creacros l'importance de son étude; j'ai
appris avec salisfaction que, dans les jours qui suivirent,
Soon
M. Aur.Lo et lui s’en élaient occupés et qu'ils avaient été assez
heureux pour observer les œufs en place (1).
Les chrysalides, très nombreuses sur tous les arbres, la
plupart déjà vides, les autres habitées, sont cachées dans un
fourreau très variable, formé lantôt par une seule feuille
pliée suivant la longueur en un rouleau cylindrique, tantôt
par deux feuilles appliquées parallèlement face à face, tantôt
par trois ou quatre.”
Maintes pousses sont détruites complètement et forment
des paquets desséchés de fleurs et de toutes petites feuilles ;
d'autres, qui ont pu se développer librement, sont mainte-
nant dépouillées de leurs feuilles et de leurs fruits, de telle
sorte qu'elles ne forment qu'une baguette nue.
Je recueille des chrysalides pour tâcher d'obtenir des para-
sites, comme Je l'ai déjà fait à Almansa.
Je me préoccupe aussi de la question des Oiseaux, qui
peuvent intervenir dans une cerlaine mesure pour détruire
les chenilles. J'entends Le coucou et la huppe dans le lointain
de la forêt et je songe que, si grands que soient les dommages
des insectes, ils le seraient encore plus sans la présence des
auxiliaires ailés qui contribuent à la police sanitaire des bois
et des champs.
Nous quittons Malillo le 9 mai, vers quatre heures de
l'après-midi, à cheval et refaisant, en plein jour cette fois, le
chemin que nous avons déjà fait la veille à tâtons dans la
nuit noire. Notre colonne, précédée des gardes du domaine,
décrit des lacets à travers la forèt, dans les creux, surles
côtes où les Louttes de grands -genêts et les hampes dénudées
des asphodèles hérissent le pacage du sous-bois.
À Zarzalejo, centre de Fun des domaines du Marquis de
Varperas, nous mettons pied à terre.
Là, sur une esplanade, devant la maison du garde se grou-
(1) M. Aurro. La puesla de la Tortrix viridana. Bolelin R. Soc. espan. de
Historia natural, XXT, 1921, p. 272-274.
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pent, sur trois files, une vingtaine de huttes à soubassement
de terre, couvertes de paille et de branchages, vrai village
d'aspect exotique et primilif. L'une de ces cases est trans-
formée en étable, d’autres en magasins à provisions, la plu-
part servent d'habitations à des familles d'ouvriers qui: tra-
vaillent pour un fermier voisin. Cela forme un paysage des
plus curieux.
Un peu plus loin, nous voici de nouveau dans la plaine du
Cubilar, au milieu des céréales, dont les bandes alternent
avec les rangées de chènes verts et s'étalent même au-
dessous d'eux.
Nous quittons, en automobile, le terroir de Logrosan, point
extrême de notre randonnée en Estramadure, et reprenons Île
chemin parcouru la veille jusqu'au col de Puertollano. Nous
nous retrouvons au milieu des tapis roses de bruyères et des
fourrés de cystes sombres émaillés de grandes fleurs. Mais
le reste du paysage est assez fortement changé. Nous descen-
dons par une longue rampe vers le vallon profond de Fa/rra-
vesia, parmi les bois de chênes tauzins, que la Tortrir
viridana épargne à peu près, mais qui portent cependant
d'assez nombreuses chenilles de Noctuelles.
Plus loin, quelques veuses, quelques châlaigniers, des
oliviers accrochés au flanc et, dans le fond, près du ruisseau,
de rares bouquets de peupliers.
Puis c’est la vallée plus large du Guadalupejo, 1rès pitlo-
resque, où les arbres deviennent plus nombreux, plus variés,
les prés plus verts, et qui s'encadre dans des oliveraies
importantes alternant avec quelques plantations de vigne el
d'arbres fruitiers divers.
La route, pittoresque, mais affreuse pour les pneumati-
ques, nous offre, entre les files d’acacias, l’admirable vue du
célèbre monastère et du bourg de Guadalupe dans son entou-
. rage imposant de sierras.
Le soleil est très bas lorsque nous nous arrêtons sous Île
couvent, devant la maison d'Isabelle qui sert de quartier
général aux propriétaires du domaine de Guadalupe.
C'est dans cette demeure historique, aux proportions monu-
mentales, avec son large escalier de pierre, son patio et ses
amples galeries, qu'habite le régisseur, M. Pedro Frorès. ©
En même temps que le centre administralif de toute la
propriété des héritiers de Riscar, elle est le centre cultural de
la partie nord, qui comprend en particulier le quartier dit
Deheson. Nous disposons de trop peu de lemps pour aller
dans cette portion du domaine: il ne nous est possible de
consacrer à Guadalupe qu'une soirée el une nuit. Mais, sur
ma demande, les fils de M. Fcorès ont donné depuis la veille
des ordres pour que tous les gardes se mettent en quête, dès
le inatin, et nous apportent des rameaux nombreux atteints
par les chenilles.
Le vaste quartier de propriété dans lequel à lieu celte
recherche comprend relalivement peu de Quercus ler, mais
surtout du ©. Toza (robble locio), du ©. lusitanica (robble
quejigo) et du ©. sxber (alcornoque).
Nous passons la soirée, M, CerazLos el moi, à examiner les
échantillons rapportés par les gardes. Nous + avons trouvé
des chenilles de Liparis chrysorrhæa, de Lymantria dispar,
de Malacosoma neustria,: de Dryobota furra, de Catocala
nymphagoga, de Tortrix viridana et de : plusieurs autres
espèces qu'il ne fut pas possible de déterminer au premier
coup d'æil et dont les exemplaires emporlés n'ont pas survéeu
dans mes élevages.
L'impression qui découle de cet examen est que, dans là
partie nord de la propriété, où prédominent les chènes à
feuilles caduques, la Torfrix viridana ne cause pas de ravages -
très considérables, qu'elle Sy trouve répandue sans grand
excès el quen maints endroits les arbres sont éprouvés
davantage par la Livrée, par le Chrysorrhé, par le Dispar ou
par les Nocluelles.
Nous sommes les hôtes des franciscains qui offrent à leurs
visiteurs des chambres {rès vastes et confortables.
A quatre heures el demie du malin je suis éveillé par des
chants el jassiste, dû balcon, au défilé d’une classique proces-
Cia
sion rogaloire qui fait le tour du village. J'en profile pour
admirer au jour naissant le caractère de la petite place trian-
gulaire aux maisons dressées sur colonnades et garnies de
balcons du plus gracieux effet.
En ma qualité d'étranger et sur la demande de mes compa-
anons de voyage, le prieur veut bien me faire les honneurs
du monastère, dont il me fait visiter l'essentiel. Les curiosités
architecturales, la belle grille du chœur, le rétable du grand
autel et la fameuse Vierge sculptée méritent de fixer l'atten-
lion; mais ce qui, par-dessus tout, force l'admiration du
visiteur, c'est l’admirable collection d’'ornements d'église
réunis en une sorte de pelit musée, qui représente un trésor
inestimable. Nous prenons congé du prieur au pied du grand
clocher carré autour duquel évoluent Crécerelles et Martinets
et sur lequel de grandes Cigognes trônent majestueusement.
Pour être de retour à Madrid le soir mème il faut écourter
la visite qui, pour être complète, demanderait des heures.
Nous reprenons la mauvaise route de la veille, jusqu'au
creux de la vallée du Guadalupejo, puis nous partons vers
l’est et traversons de belles plantations d’oliviers.
Aux abords d'Alia, où notre passage est attendu, c'est la
même affluence qu'à notre arrivée de Madrid; les notables
sont à leur poste pour présenter leurs hommages, entourés
par un groupe de femmes aux châles et coiffes multicolores,
et d'enfants brunis par le soleil, pour lesquels nous sommes
un gros sujet de curiosité.
C’est en suivant à rebours la même route que précédem-
ment, à travers chênes et landes; que nous atteignons la
brèche du Puerto de la Peña; nous franchissons son décor
d'enfer, puis le creux de l’Oyo de Guadarranques et le Puerto
de San Vicente.
Le long ruban de route, jalonné de cinq en cinq kilomètres
par les classiques maæisons de cantonniers, nous conduit à la
Nava de Ricomalillo, le curieux village aux murs de pierre
sèche. Là nous quittons notre trajet d'antan pour continuer
LA
Op
suivant la route direele vers Madrid, parmi des plateaux
fertiles, aux bonnes terres d’alluvions rougeàtres, terres à
céréales et à arbres fruiliers; el je remarque aussi, à la Raña,
une très belle ferme où voisinent les plantalions de pruniers,
de vigne et d’oliviers.
Déjà les pierres se font plus rares, et Ia nalure du sol se
devine rien qu'en regardant les mureltes de bordure, faites
en grande parlie avec-de la lerre, et les villages tels que
Belvis de la Jara, Alcandete qui sont en partie bâtis avec des
matériaux de celte sorte.
Après un arrêt de quelques héures à Talavera, dans la
plaine du Tage, nous roulons sans arrèt jusqu'à Madrid à
travers la désolante nudilé de la Nouvelle Castille.
Avila et Salamanque.
Le voyage que nous fimes dans la province de Salamanque
dura seulement trois jours, du 13 au 15 mai. Mais, grâce à
la commodité de lautomobile, il me fut donné de visiter
encore, sur de nombreux points, les forêts de chènes verts
partout éprouvées par le fléau des chenilles.
Le 13, nous partons de bonne heure pour FExscorial, Voû,
par une roule {ortueuse mais bien entrelenue, nous gagnons
le village de Guadarrama, au pied de Ja sierra de même nom.
Là commence une montée longue et raide, dans un paysage
rocheux granitique. À mi-côle, un sanalorium en construc-
lion, près d’une station de chemin de fer de Madrid à
Ségovie, qui non loin de 1à entre dans un important souter-
rain. Tout ce flanc est presque entièrement déboisé.
La route franchit la crête de la sierra au col du Lion, que
garde un gigantesque fauve de pierre, auprès duquel des
chevriers vendent du lait aux voyageurs qui s'arrêtent un
instant pour jouir du coup d'œil.
Pour lautre versant, la descente à lieu dans les sapins,
suivant un lrajel pitloresque, jusqu'à Sax-Rafael, lieu de
=
DÙ —
villégiature où se groupent des villas, séjour aimé des
Madrilènes.
La route longue et presque droite, par Espinar et Urraca,
se poursuit sur le plateau granitique, où les blocs se font de
plus en plus nombreux en approchant d’Avila. :
Nous entrons dans la vieille ville aux remparts si curieux.
Avila me rappelle notre cité de Carcassonne avec son enceinte
de remparts crénelés, sa vieille place, sa cathédrale qui
est une des plus anciennes de l'Espagne.
Ce qui pèche, c’est l'hôtel. Le meilleur ne vaut pas grand
chose ; on y fait d'assez mauvaise cuisine où le goût d'huile
rance est dominant.
Une descente nous conduit au faubourg, pour franchir le
rio Adaja, sur la rive gauche duquel nous nous élevons par
une longue côte vers la A/amedilla.
Plus loin, nous traversons sans ralentir la forêt de chènes
verts de Mansaneros, qui est à peu près à la limite du granit
el que nous nous proposons d'examiner au retour.
Au delà un pays nu, mais plus riche, de terres à céréales.
Alors que la pierre élait si commodément trouvée du côté
d’Avila où tout est comme une grande carrière à ciel ouvert,
c'est maintenant l'absence totale de matériaux pour cons-
truire, si bien que l’on utilise, comme en certains points de
l'Estramadure, des blocs de terre pressée. Ainsi sont bälis les
murs d'Aveinte et de San Pedro, villages assis auprès de jolis
ruisseaux. Quelques cultures de vignes, qui semblent avoir
élé éprouvées par le gel, de très rares bouquets d'arbres,
brisent un peu la grise monotonie du paysage.
Nous traversons encore des chênes verts, nous passons à
Peñaranda et filons au sud-ouest vers A/ba.
Le terrain change entre ces deux villes. Nous entrons dans
des alluvions sableuses, el nous vovons des villages dont les
maisons sont bâties en calcaire ou en schistes.
Alba avec son vieux château en ruines retient un moment
notre attention. Dans la partie basse, une basilique est en
construction, consacrée à Sainte Thérèse qui serait enterrée là.
Tome LXXV. 4
PNR AE
Nous franchissons le 120 Tormes. Nous voici dans les
schistes. Les Lerres sont rougeâtres et sableuses.
Nous rentrons dans la forêt.
Arrêt au milieu du domaine de Los Perales (600 hectares)
appartenant à M. le Comte de Vircaaoxzaro. L'invasion du
Liparis dispar est intense. Les pontes sont très nombreuses
et par paquets. La sortie des chenilles est en partie consom-
mée; beaucoup atteignent de trois à cinq millimètres. De
gros dégâts ont été produits dans la même propriété par le
Kermes bacciformis, dont les méfaits sont fort répandus et
fort graves dans toute la région de Salamanque.
Des renseignements précieux nous sont fournis par M. Fer-
nando Hurrapo pe MexpozA, agriculteur d'une compétence
supérieure, auquel sont confiées plusieurs grandes propriétés
de la région.
. De ces renseignements il ressort que l'invasion du ZLiparis
dispar est générale el grave dans toute la province depuis
une douzaine d'années. C’est la seule espèce très nuisible.
Avec elle existe, par places seulement, Malacosoma neustria,
dont les petits foyers sont traités et éteints à mesure dans les
propriétés soumises à l'autorité de M. de MEexpoza.
D'après cet éminent agronome, de bons résultats sont
obtenus contre le Liparis dispar au moyen d'un système de
taille qui retarde la végétation. ;
Après un examen de quelques points de Perales, nous
nous remettons en route et, par Calvarrossa, nous allons
toucher au faubourg de Sa/amanque, dont les clochers décou-
pent leur élégante silhouette dans le eiel. Nous prenons la
route qui se dirige en plein vers le sud de la ville jusqu'à
Mosarvez, aux murs de schistes, puis nous nous retrouvons à
quelques kilomètres à l'est de Perales, dans la propriété
d’'A/cubilla, qui appartient à M. de Mexpoza.
Entre les deux propriélés, une grande différence saule aux
yeux. Il est vrai de dire que la deuxième est plus petite.
Mais il est évident que ses 500 hectares présentent encore les
LE FO
conditions de la grande culture et que le propriétaire a dû
vaincre des difficultés sérieuses pour la faire ce qu'elle est
aujourd'hui.
La taille dite « de Salamanque » y est pratiquée dans toute sa
régularité. Les grosses branches y sont réduites au minimum,
l’ensemble bien étalé, ce qui facilite la bonne tenue. Et
comme dans ces conditions la production est plus grande,
c'est tout avantage pour l'exploitation. à
La taille courte et basse (branche s'ouvrant à hauteur
d'homme) et le nettoyage des branches sont pratiqués dans
les parties où le Dispar se montre le plus menacant. Par ces
moyens, la végétation est relardée la première année et
l'invasion avorte en grande parlie. Il est vrai que les chenilles,
nées trop tôt sur ces arbres, peuvent êlre emportées par le
vent sur les autresarbres, mais beaucoup assurément se perdent.
M. Hurrano pe Mexpoza à remarqué que, lorsque les arbres
sont neltoyés, les pontes sont déposées généralement beau-
coup plus bas, sur les grosses branches et le tronc, tandis
que les. papillons femelles vont volontiers pondre dans les
hautes branches lorsqu'elles sont sales et cachées dans un
fouillis.
Il a remarqué aussi que Ia diminulion des oiseaux, en
particulier des Coucous, a coïncidé avee la période d'augmen-
tation des dégâts du L. dispar.
La taille est pratiquée de décembre à mai.
Les choses sont arrangées de telle sorte que les mêmes
arbres sont revus, retaillés et renettoyés tous les six ans.
Le Kermes bacciformis est dans cette région un fléau
redoutable pour les chênes verts qui, affaiblis par les
attaques prolongées du Dispar, cèdent plus facilement à la
Cochenille.
La taille de Salamanque, qui est entrée dans la pratique
depuis peu d'années, s'est vile généralisée dans la province
de Salamanque, mais beaucoup la pratiquent mal, taillant à
torl el à travers.
La propriété d'Alcubilla, grâce aux mesures sages, à la
— AÙ —
surveillance attentive et aux dépenses faites par le ons
taire, a produit en 1920 une glandée d’une valeur de 15.000
peselas, inférieure d’un quart seulement à la récolte moyenne
habituelle (20.000).
Je ne puis m'empêcher d'établir et de développer devant
mes compagnons de route l'analogie qui existe entre le cas
des chênes verts attaqués par le Liparis dispar et le cas des
vignes atlaquées par la Cochylis et l'Eudémis. Dans un cas
comme dans l’autre, il semble que les papillons recherchent
pour pondre les parties abritées du soleil et du vent, et qu'ils
sont gênés par l’aéralion du végétal.
La visite de la propriété de M. de Mexpoza a été l’une des
étapes les plus intéressantes de tout le voyage; l'examen des
résultats qu'il a obtenus est déjà pour les sylviculteurs
espagnols une preuve de la valeur des méthodes culturales et
biologiques contre le fléau des chenilles du Chène vert.
C'est à Porteros, à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de
Salamanque, que notre petite caravane va passer la soirée
du 13 et la Journée du lendemain. Nous y recevons l'hospi-
talité chez M. le Marquis de Casrezar que des soucis de
famille ont malheureusement empèché de venir lui-même.
Par ses ordres, une cordiale et large réceplion nous est
réservée.
La « colonie » de Porteros présente une maison de cam-
pagne très confortable, entourée de bâliments d'exploitation
avec les logements du personnel, le tout formant un hameau
pourvu de sa vieille petite chapelle.
Nous y trouvons M. Manuel José Hernanvez, président de
la Ligue des Agriculteurs et Eleveurs de la province de Sala-
manque, qui dirige l'exploitation de trois grandes propriétés
à Salamanque, à Doninos et à Porteros.
La propriété du Marquis de Casrezar à 2.000 hectares de
superficie, dont 1.500 en chènes verts.
Les pores sont de la même race que nous avons vue en
Estramadure, race rustique, pouvant coucher dehors sous des
t A 077 EE
abris de fortune, ce qui facilite l'engraissement dans une
existence nomade.
Iei les chênes verts ne sont pas entretenus comme ceux
d'Alcubilla, les arbres n’ont pas été nettoyés depuis longtemps.
Ceux qu'il m'est donné d'examiner au cours de quelques
heures de promenade dans la partie de la forêt voisine du
village, portent beaucoup de lichens et présentent des pontes
de Dispar jusqu'aux extrémités des branches, ce qui confirme
absolument les idées de M. de MExnoza.
En général, la végétation est peu avancée et les pontes ne
sont pas encore écloses. Le retard est très grand par compa-
raison avec les forêts de l’Estramadure, où nous étions il y a
quelques jours.
Il en est de même dans le sous-bois où la lavande n'est pas
encore en fleurs.
Certains chènes cependant, plus favorisés sans doute par
l'exposition, ont des bourgeons bien ouverts, des pousses de
huit centimètres environ, portant déjà des_chenilles; quel-
ques-unes de celles-ci ont cinq et six millimètres de longueur.
Beaucoup de feuilles anciennes sont attaquées par les petites
chenilles mineuses de Tischeria complanella.
J'observe des pontes de dispar sous quelques feuilles.
Les chenilles $e tiennent volontiers au voisinage des
bourgeons, sous les feuilles anciennes, mais sans attaquer
. celles-er.
Apparues sur des branches dont les bourgeons n'ont pas
débourré, elles attaquent ces bourgeons clos, les creusent et
les font avorter. Des pousses se développent quand même
par-ci par-là, mais les chenilles un peu âgées les dévorent
dans toutes leurs parties. :
Au moment de mon passage à Porteros, les bourgeons
étaient pelits, serrés dans la plupart des points.
Les glands sont vendus à raison de 7 pesetas la fanega
de 43 kilogrammes (dans la province de Salamanque). On
calcule pour le fermage 10 francs par fanega de terre de
34 ares, soit environ 30 francs par hectare, en tenant compte
des années mauvaises, mais en dehors des attaques de la
lagarta, c'est-à-dire de la chenille du Liparis dispar.
Exceptionnellement en 1920, M. Hurrano pe Mexpoza a
loué 30.000 pesetas la glandée d’une propriété de 300 hec-
tares, ce qui revenait à 100 francs par RACE Il est vrai que
la charge de la taille incombe au propriétaire, qui bénéficie
du charbon, des pacages et des terres labourées. Le seul bois
des branches nettoyées, qui sert à faire du charbon, couvre à
peu près les frais d'impôts et de garde.
D'après M. Herxanvez, sur les 1.500 hectares de Porteros,
on aurait perdu depuis quatorze ans, par les dégâts de la
lagarta, 100.000 douros (500.000 pesetas). Le même ravageur
avait produit autrefois des invasions du même genre, mais
celles-ci ne duraient jamais plus de cinq ou six ans, tandis
que l'invasion actuelle a duré depuis douze ans sans désem-
parer.
Les dégâts annuels dans la province de Salamanque se
chiffreraient par 16 millions de pesetas.
M. de Mexpoza est un observateur sagace; j'ai pu causer
avec lui très utilement des causes biologiques FhsCenonse
d’entraver la pullulation des chenilles.
I} a observé leur maladie. En 1920, des chenilles malades
ont été remarquées, me dit-il, sur le tiers de la propriété,
« collées sous les feuilles, la tête et le cou gonflés », puis on
les retrouvait pendantes et desséchées. En certains points
toutes les chenilles paraissaient avoir été anéanties par cette
sorte de flacherie, qui s'est beaucoup développée pendant
les dernières années.
Cette cause de mortalité a joué un rèle bienfaisant aux
environs de Salamanque. Sans elle les dégâts auraient été
beaucoup plus grands et généraux. S
M. de Mexpoza a noté que les poules, friandes ordinaire-
ment de chenilles de dispar, ne mangeaient pas les sujets
malades.
A ce propos nous parlons des inseclivores. Mon interlocu-
oi
teur a observé maintes fois le Pico carpentero qui détruit une
grosse larve (Cossus, Cerambyæ où Lucane) très nuisible aux
chênes à feuilles caduques. Il constate que la protection
raisonnée de l'oiseau a nettement fait diminuer les dégâts de
_ cette chenille xylophage qui est devenue peu nuisible aujour-
d'hui. Par contre, le Coucou s’est raréfié, ce qui a facilité le
développement des chenilles velues diverses et notamment
des chenilles de Liparis dispar.
À Porteros nous voyons cireuler des Martinets nombreux.
Mais l'oiseau intéressant par excellence est, paraît-il, celui
qu'on appelle Tordo de campanario. Get Oiseau au plumage
noir et luisant, au bec jaune, qui niche volontiers sous les
tuiles des toits, qui € marche au lieu de sauter », est un Etour-
neau, le Surnus unicolor, ainsi que j'ai pu m'en rendre
compte d’après un exemplaire que nous fimes abattre dans
ce but.
Cet Etourneau est, d'après M. de Mexpoza, grand amateur
de chenilles de dspar. Il m'affirme en avoir vu portant des
lagartas à leur nid plus de dix fois de suite. Sa protection
s'impose donc.
En somme le distingué agronome de Salamanque s’est
rendu compte par lui-même de l'influence heureuse que
peuvent avoir contre les invasions de chenilles dévastatrices
les méthodes culturales et biologiques raisonnées. Grâce à
son autorité, les propriétaires de la province seront tout
disposés à seconder les biologistes appelés à diriger la lutte
contre le fléau.
La lagarta, bien connue malheureusement de tous, n'est
pas la seule chenille qui nuise au feuillage et aux bourgeons
du Chène dans cette partie de l'Espagne.
On y voil par places des invasions de Malacosoma neustria,
de Liparis chrysorrhæa et peut-être aussi des attaques de
Noctuelles.
Mais on y rencontre également la Tortrix viridana. Celle-ci
fut remarquée notamment à diverses reprises causant des
dégâts appréciables sur les chênes à feuilles caduques, à une
JON 7e A LE
cinquantaine de kilomètres au nord de la Sierra de Gato,
qui sépare la province de celle de Cacérès où la dite espèce
est le fléau dominant.
La chenille de Tortrir viridana, qui porte le nom d'oruga
en Estramadure, est désignée sous celui de Yrwgo dans la
région de Salamanque.
Au point de vue de lautre redoutable parasite du Chène
vert qu'est le Aermes bacciformis, abondant en maints endroits
de Porteros et de los Perales, les labours renouvelés sous les
arbres, effectués à l'époque où Les jeunes Cochenilles tombent
sur le sol, réduisent beaucoup l'intensité des invasions.
Avant de quitter la province, j'ai eu l’occasion de passer
quelques heures dans la ville de Salamanque, dont mes
aimables compagnons de voyage m'ont fait visiter l'essentiel.
C'est dans la célèbre Casa de las Conchas, propriété de
M. le Comte de Saxra-CoLoua, dont les grands murs sont
couverts de coquilles sculptées, que M. de Mexpoza nous a
reçus. Ce palais, avec son vaste patio et le remarquable
plafond de son escalier, est une des curiosités archéologiques
de La ville, qui renferme toute une série de beaux monu-
ments : les cathédrales et les églises, le cloitre du collège des
Irlandais, la porte de l'Université, ete.
Nous allons aussi dans la plaine visiter Fimportante laiterie
de M. Ernesto BLanco, comprenant soixante-dix belles vaches
hollandaises et suisses nourries sur les excellents pâturages
de la plaine du Tormes.
Notre départ de Porteros à lieu le 15 de bonne heure.
Nous devons déjeuner à Avila ou à l'Escorial et gagner
Madrid dans la soirée. Nous nous élevons au-dessus de la
vallée du Rio Tormes, que nous recoupons à une quinzaine de
kilomètres.
À la suite de plateaux couverts de bonnes terres à céréales,
avec le bourg de Ver/osa, sur la droite duquel nous aper-
cevons les peupliers bordant le Rio Anar, nous voiei dans la
chènaie d'Yeuses, un gros massif de part et d'autre de la
MU,
— 45 —.
route qui le traverse sur plusieurs kilomètres. Les arbres
paraissent en grande partie malades, encombrés de branches
mortes et couverts de nombreuses pontes de Liparis dispar.
Nous nous arrêtons très peu de temps pour inspecter ce point.
Puis nous traversons Peñnaranda de Bracamonte, bourg
d'assez grande importance, dont les constructions sont faites
de brique et de terre; et bientôt après, un peu au delà de
Castaracillo que nous laissons sur la gauche, nous quittons
la province de Salamanque.
À la hauteur de Narros del Castillo, nous coupons un nouvel
ilot de chènes verts, qui s'étend surtout vers le sud-ouest de
ce bourg. Ce que J'en vois me permet de noter encore, en
même temps qu'une grande abondance de dégâts de Tischerria
sur les feuilles âgées, beaucoup de pontes de L. dispar,
comme dans l'ilot précédent et comme dans la grande forêt
de Salamanque.
Vers Chaherrero, les arbres se font rares; c’est la route nue
sur les plateaux rasés dont le paysage est à peine égayé par
quelques bouquets de peupliers au bord des arroyos et nous
repassons au milieu des villages tout bâtis de terre.
Un nouveau massif de chènes verts s'étend de part et
d'autre de la route, qui le traverse sur une: longue distance.
C'est le domaine de Manzaneros, propriété de Mme Ta Com-
tesse de CRECENTE.
Véritable ilot, isolé du restant. de la grande forêt, Manza-
neros n'en est pas moins envahi par le fléau du Liparis dispar.
Nous nous arrêtons en divers points le long de la route et
partout nous retrouvons des pontes et de Jeunes chenilles,
mais c'est en nombre relativement restreint; les proportions
sont très réduites par rapport à ce que nous vimes la veille
encore à Salamanque, et le matin même près de Narros.
Déjà le sol se hérisse de rochers et de blocs de granit.
C'est que nous approchons d’Avila.
Aux abords du chef-lieu de la province, la route s’orne de
marronniers, d'ormeaux, d’acacias et de rares peupliers.
Notre caravane automobile repasse sans marquer d'arrêt
AO EE
sous les vieux murs moyennageux, fait un crochet et s'engage
au nord-est sur la route de Villacastin.
Tout auprès nous traversons encore une forêt de chènes
verts, puis une seconde, deux massifs dont les arbres sont en
partie rabougris, souffreleux, mais poussent malgré tout dans
les conditions difficiles du milieu, entre les blocs de granit.
L'horaire de notre course ne ,nous permet pas de nous y
arrêter suffisamment pour une inspection sérieuse; mais
quelques aperçus rapides me donnent Fimpression que les
pontes de Liparis dispar y sont rares et l'invasion du fléau
bénigne.
Entre les deux massifs et plus loin, c'est encore le pays nu,
le sol granitique, avec des îlots de cultures au voisinage des
villages, quelques petits champs de céréales et des pâturages
maigres dans lesquels paissent des troupeaux de moutons
blancs mérinos.
Les blocs deviennent de plus en plus abondants; ce sont
des entassements imposants de masses graniliques, aux
abords de Villacastin. Le pays, à perte de vue, à l'air d'une
immense carrière aux moellons géants; les blocs ont des
formes étranges, se superposent en tours, se chevauchent et
l'on se croirait dans un monde fantastique et dans un pays
de désolation.
Villacastin, le chef-lieu de cet étrange coin de l'Espagne,
est malgré tout une assez jolie pelile ville.
Au milieu du plateau granitique se creuse le vallon
pittoresque de l’Arroyo de la Mina, que nous traversons au
milieu des blocs entassés. |
Le vaste paysage désolé nous encadre de nouveau de sa
monotonie, où se distinguent quelques broussailles de chênes
et quelques terres de culture, {très morcelées entre des murs,
qui sont les indices d'un défoncement du sol et forment de
nombreux enclos minuscules sur plusieurs lieues à l’entour
de Navas de San Antonio.
La vue est bornée vers le sud par le haut flanc de la sierra
couverte de pins.
Un long ruban de route rectiligne, bordé de murs et jalonné
‘par des bornes et par des piliers, nous ramène à la coquette
villégiature de Saint-Raphaël, au pied de la Sierra de Guadar-
rama, dont nous allons gravir en lacets la pente boisée
jusqu'au col du Lion.
De là-haut, où nous nous arrètons quelques instants, la
vue est extrèmement étendue vers le sud, sur la province de
Madrid, et l'on apercoit mème assez nettement des quartiers
de la capitale. à
En bas, devant nous, la petite ville de. Guadarrama; à
sauche, dans le fond, des lieux de villégiature aimés des
Madrilènes : Cercedilla, Molinos, puis, tout là-haut, des
parties nelgeuses.
Le paysage reste découvert à nos yeux pendant toute la
descente, par suile de la quasi-nudité du versant. Mais Gua-
darrama nous offre une avenue de grands ormeaux et, à
partir de là, nous retrouvons une végétation dense partout,
des arbres d’essences variées, des chênes tauzins, des chênes
verts. Ceux-ci offrent un contraste frappant avec leurs congé-
nères de Salamanque et plus encore avec ceux d’Avila, que
nous avons trouvés il y a quelques heures dans un état de
végétation à peine commencante.
Entre Guadarrama et l'Escorial, le chène vert a des pousses
_ bien développées. À l'Escorial il est en pleine floraison.
Des chenilles de Tortrix viridana sont recueillies par nous
sur des pousses de Chène tauzin.
Après un déjeuner à l'Escorial, où nous rencontrons M. le
Marquis de Pinar, gros propriétaire dans la province de
Murcie, et où Je visite les principales curiosités du fameux
monastère royal, nous regagnons Madrid, non sans traverser
encore plusieurs massifs de -chènes verts que nous n'avons
plus le temps d’inspecter.
HS QE
Considérations générales sur le Fléau
des Chenilles.
Le fléau des chenilles (/a plaga de las orugas) dans les
forêts de chênes verts est un des plus graves problèmes
économiques qui préoccupent actuellement nos voisins espa-
gnols. L'étendue des ravages est très grande, ainsi que leur
intensité. Les bestioles dévorent en effet le feuillage naissant,
anéantissant les jeunes pousses avec les fruits en formation.
Les arbres en souffrent toujours plus ou moins, mais ils
résistent, parce que le feuillage se refait à l’arrière-saison,
lorsque les chenilles ont achevé leur œuvre annuelle. Aussi,
dans une forèt conduite en vue de l'exploitation du bois, le
mal serait en grande partie conjuré et la perte serait relati-
vement minime. Mais ici le Chêne vert étant uniquement
cultivé en quelque sorte comme un arbre fruitier, pour la
production du gland'en vue de l’engraissement du porc, les
ravages sont souvent complets et irrémédiables.
On dit là-bas : le fléau des chenilles. Partout ce sont effec-
tivement des chenilles, des larves de Lépidoptères, qui occa-
sionnent le désastre, mais ce ne sont pas partout des chenilles
semblables. Il s'en rencontre de plusieurs espèces concourant
aux ravages, soit en commun sur les mêmes arbres ou dans
un même quartier de fofèt, soit et Le plus souvent par ilots
distincts.
Si l’on voulait faire un inventaire de la faune des chenilles
qui S'altaquent aux pousses du Chêne vert dans les forèts
espagnoles, on en trouverait à coup sür plusieurs dizaines
d'espèces. Pour ma part, dans les quelques jours que j'ai
passés à l'inspection des cultures atteintes, j'en ai recueilli
de plusieurs sortes. Malheureusement les circonstances péni
bles de mon retour, suivi à brève échéance d’un deuil très
cruel, ne m'ont pas permis de surveiller personnellement
d'assez près mes élevages; j'ai perdu une bonne partie du
Sn oO
matériel récolté et me suis ainsi trouvé dans l'impossibilité
d'identifier diverses espèces de Géométrides et de Tordeuses.
J'ai Aélecine, soit à l’état de chenilles, soit après élevage,
les espèces suivantes, que je considère comme abondantes par
places :
Parmi les Noctuelles :
Dryobota furva Esp. (occlusa Hb.) el sa variété al{bomaculata :
Dryobota monochroma Esp. (distans Hb.) et sa variété suberis
Boisduval, qui s’en distingue par le fond des ailes supérieures
plus clair, blanchâtre, surtout vers l'extrémité ;
Catocala nymphæa Esp. ;
Catocala nymphagoga Esp.
Parmi les Bombyceiens :
Malacosoma neustria L.:
Euproctis chrysorrhæa L.;
Lymantria dispar L.
Parmi les Tortricides :
Tortrix viridana L.:
Cacæcia xylosteana L.
Un papillon de jour : Zephyrus quercus L.
Je ne parle que pour mémoire de la Mineuse des feuilles
(Tischeria complanella), qui s'attaque surtout aux feuilles
anciennes et qui ne commet pas d'ailleurs de grands dégâts.
Je ne veux retenir ici que les chenilles destructrices des
jeunes pousses et des jeunes glands.
Aussi, malgré la brièveté de ces prélèvements, malgré la
mortalité très grande qui s’est produite dans mes élevages
avant la transformation en papillons, mon tableau de chasse
renferme une dizaine d'espèces de Lépidoptères commettant
des déoûts sur le Chêne vert dans les forêts visitées au cours:
de mon voyage.
_ Les observalions déjà faites par M. Avrco et celles qu'il va
faire encore permettront de dresser une liste plus complète,
0
qui allongera certainement de beaucoup la liste sommaire
que je donne ici.
Dans cette liste, deux espèces se distinguent par l'intensité
et par l'étendue de leurs ravages. Ce sont Liparis (Lymantria)
dispar et Tortrix viridana, qui occupent chacune, en tache
massive, toule une contrée de la péninsule.
Le dispar prédomine dans les provinces de Madrid, Avila,
Salamanque, Léon ; la viridana dans celles de Cacérès et
Badajoz. |
La chenille du premier est connue communément sous le
nom de /agarta, celle du second sous celui de brugo bob au
nord ou tout simplement d’orugu.
LE DISPAR.— Le Liparis on Lymantria dispar, encore
appelé Bombyr disparate à cause de la différence d'aspect des
papillons mâles et des papillons femelles, ou spongieuse en
raison de l’apparence des pontes, qui ont l'air de paquets
d’étoupe ou de pelites éponges fixés sur les écorces d'arbres,
est répandu largement et de longue date dans l'Europe et
l'Asie, ainsi que dans le nord de l'Afrique. Il se trouve aussi
depuis une cinquantaine d'années dans l'Amérique du Nord,
à la suite d'une importation accidentelle.
Les papillons apparaissent en août dans le nord de l'Europe,
en juin dans la région méditerranéenne. Sous quelque climat
qu'on l’étudie, il semble n'avoir qu'une génération par an et
partout il passe l'hiver sous la forme d'œufs.
L'éclosion se produit au printemps et les petites chenilles
se répandent sur le feuillage tendre. Prises par le vent, elles
peuvent être transportées à distance et servir à la dissémi-
nation du fléau.
La sortie el la diffusion des chenilles coïncidant avec la
sorlie des feuilles nouvelles et la suivant de très près, sur le
Chêne vert surlout, les pousses sont détruites au fur et à
mesure de leur apparition.
ie
La chrysalidation a lieu soit dans les anfractuosités
d’écorces, soit entre les branches ou les feuilles, au milieu
d’un réseau soyeux très lâche.
On observe le dispar sur les arbres les plus divers, fruitiers,
forestiers ou d’avenue, et sur maints arbustes d'ornement.
7
SRE SES
SNS ÈS s
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7 LR
Lymantria dispar L.
(A gauche la femelle avec sa ponte ;: au milieu el en haut, le mâle; en bas, la
chrysalide; à droite, chenilles de différents âges).
IL attaque même les Conitères, lorsque ceux-ci sont en
mélange avec les chènes, comme je l'ai vu notamment dans
la propriété de Vinuelas, près de Madrid.
Le feuillage du Chêne semble être son aliment de prédilec-
lion; toutes les espèces de Quercus lui conviennent et c’est
sur elles qu'il se développe avec la plus grande régularité el
le plus vite.
C'est bien souvent qu'on enregistre de gros ravages dans
les forêts de Chène-liège de l'Algérie el du Maroc,
in France mème les dégâts ont élé parfois très grands :
on cite comme exemple la forêt d'Orléans complètement
dépouillée, en 1902, sur plus de mille hectares, au pont que
l'on aurait dit qu'un incendie avail passé par-là.
Les effets sont moins visibles sur les chènes verts, dont les
feuilles dures anciennes sauvent les apparences, mais ils y
sont tout aussi grands en fait.
Au total, l’action des chenilles de cette espèce agissant en
quantité sur le Chène provoque la perte des feuilles et des
fruits.
Les arbres se débilitent, d'autant plus que l'attaque pro-
longée des phylophages favorise l’action d'autres insectes, en
particulier des xylophages, qui peuvent les faire mourir.
Fort heureusement l'invasion des chenilles a lieu seulement
au printemps et des feuilles poussent encore au cours de
l'été, remplacant celles qui ont été détruites tout d’abord,
ce qui conjure en partie le danger.
En général l'invasion progresse pendant trois ou quatre ans,
atteint alors son maximum, puis est enrayée naturellement
et subit une éclipse à peu près totale pendant plusieurs
années avant de se manifester derechef.
En Espagne, il se passe un fait anormal : l'invasion à
duré de douze à quatorze ans de suile, sans une année de
répit, ce qui indique un élat de déséquilibre fort inquiétant.
Toutes les chènaies que j'ai eu l'occasion de visiter dans
les provinces de Madrid, Avila et Salamanque en étaient
infestées. Si quelques points d’Avila en présentaient relali-
vement peu, en raison sans doule du climat rude de son
haut plateau granitique, par contre l'intensité du fléau était
énorme en 1921 aux abords de la capitale, notamment en
divers quartiers des forêts royales, ainsi qu'aux environs de
Salamanque. Les pontes se comptaient par centaines sur Îles
branches de divers chènes et, sur maints d'entre eux, aucune
pousse ne se développait, à cause de l'attaque générale des
chenilles pendant les premières semaines de la végétation.
Les foresliers connaissent tous cette redoutable chenille,
DR ee
D £ au
qu'ils appellent communément « lagarla », nom qui s'oppose
à celui de « brugo », qu'ils donnent aux chenilles de la
Tordeuse verte.
x
# _*
LA TORDEUSE VERTE. — La Viridana ou Tortrix viri-
dana, Tordeuse verte du Chêne, est, comme le Dispar, une
espèce très connue dans l'Europe occidentale.
Comme lui elle ne pré-
sente qu’une génération par
an; elle passe l'hiver sous
forme d'œuf, commet ses
dégâts au printemps à l'état
de chenille, puis se méla-
morphose à l’état de chrv-
salide entre les feuilles.
La facon de vivre est done
sensiblementla même. Tou-
tefois la taille plus réduite
des chenilles et le caractère
des pontes, qu'il est difficile
de voir sur Îles rameaux,
Mic
rendentla destruction méca-
ë ; ' KHru Tortrix viridana
nique moins simple. ; Ë
| Aou \ (Papillon, Chenille et Chrysalide
La voracité des chenilles grossis deux fois).
vertes est très grande ; elles
ont tôt fait d’anéantir les pousses, d'autant plus qu'elles les
attaquent dès l'ouverture des bourgeons. Souvent il n'en
reste rien; d’autres fois il demeure une hampe nue, complète-
ment dépouillée; d’autres fois enfin il reste un paquet sec,
constitué par une agglomération de fleurons et de feuilles
minuscules.
Tous LXXV, )
re
ox
LA DÉFENSE. — Que tenter contre des fléaux de cette
envergure, qui existent par masses compactes sur des cen-
faines de milliers d'hectares, qui an multiplient en nombre
tel que par places aucune pousse nouvelle ne peut se déve-
lopper au printemps et que les glands disparaissent avant
que d'être sortis du bourgeon floral?
Il va certainement des moyens de lutte; mais comment
les appliquer sur des arbres de haute taille et les généraliser
sur une pareille superficie de lerritorre ?
Il ne faut pas songer à la récolte des chenilles : tout au
plus pourrait-on discuter, pour un petit domaine, l'idée de la
capture des papillons au moyen de pièges lumineux ou de
pièges-appàls.
Il ne saurait être question de détruire partout les pontes.
Celles de Tortrir viridana sont difficiles à voir, celles de
Liparis dispar au contraire sont fort apparentes. Pour détruire
celles-ci, on à préconisé le raclage des trones et des grosses
branches pendant la saison d'hiver. Certes le moyen est des
plus sûrs. En enlevant le paquet d'éloupe qui sert de nid à
une multitude de petites chenilles devant éclore au printemps,
on coupe le mal dans sa racine, on éloufle la couvée redou-
table. D'aucuns se sont ingéniés à rendre l'opération plus
commode en écrasant les pontes avec des brosses métalliques,
des raclettes ou des instruments variés fixés à de longues
perches. D'autres ont conseillé l'emploi du feu par flambage
des écorces avec des appareils appropriés ou celui d'un badi-
seonnage insecticide combiné d'ordinaire avec l’écrasement
des œufs et destiné à atteindre ceux qui ont été épargnés par
le fer.
Des expériences ont été faites en Espagne même sur
l'application de ces (raitements d'hiver. En 191%, M. Aurro à
employé sur les chènes verts du Pardo un badigeonnage
par un mélange de goudron et de pétrole, qui coûtait
1S pesetas pour un hectare peuplé de 260 chènes mesurant
5 à 6 mètres de hauteur et très envahis, ce qui revenait à
0,30 peseta par arbre. Par comparaison il Signale que le
HDi
raclage des pontes mis en œuvre et préconisé par M. Garcia
Maceima coûterait 50 peselas par hectare dans les mêmes
conditions de peuplement, avec une moindre assurance de
succès (1).
Le traitement visant les pontes du Liparis dispar à Vavan-
tage de pouvoir être fait pendant une très longue période,
pendant huit moïs consécutifs, ce qui facilite beaucoup son
organisation et sa réalisation pratique. Si bien fait qu'il soit,
il n'atteint pas tous les œufs; mais lorsque les pontes ont été
disloquées par les instruments, le produit chimique complète
l’œuvre, et du reste les œufs qui ont élé épargnés sont fort
exposés à périr sous l’action des intempéries ou sous la dent
des petits prédateurs.
Maleré leurs avantages, de telles mesures ne sauraient être
étendues à toutes les forêts de chênes verts de la contrée
envahie. Elles exigent une main-d'œuvre très importante el
une surveillance très suivié. On pourrait S'en servir ultile-
ment. sans grands frais, au début des invasions. On pourrait
aussi, en pleine invasion, les appliquer dans Îles pares,
surtout au voisinage des habitations, et l'on comprend qu'elles
pourraient rendre de grands services pour débarrasser la
résidence royale du Pardo des hôtes désagréables qui hantent
les grands chènes aux abords du Palais.
l'en est de même pour les ceintures gluantes, que lon
installe autour des troncs et des grosses branches afin de
retenir chenilles et papillons, et pour les pulvérisations qui
peuvent être faites contre les chenilles pendant la saison des
dégâts : pulvérisations de bouillies à l’arséniate de plomb,
répandues sur les arbres au moyen de pompes puissantes,
comme celles employées depuis longtemps en Amérique.
L'achat d’un matériel approprié permettrait de conjurer le
fléau des chenilles sur les promenades publiques. et dans les
pares d'agrément, où l'on veut éviter laltération du paysage,
———
(4) ManueL AuLco y CosTiLLa. Reseñas de los lrabajos de la Comision de la
Fauna forestal, Madrid, 1919, p. 15.
RE EE
conserver les ombrages et supprimer l’importun et parfois
cuisant voisinage des chenilles à poils urticants.
Les mêmes pulvérisations serviraient du reste aussi bien
à protéger les chênes contre les ravages de la Tordeuse verte.
La possibilité d’usage de ces moyens artificiels étant très
limitée, la lutte contre le fléau des chenilles sur l’ensemble
du territoire serait impossible s’il n'existait pas d’autres
méthodes de défense. :
Or ces méthodes existent, plus ardues sans doute à mettre
au point, mais plus scientifiques et, somme toute, plus sûres
pour l'avenir et surtout d’une application beaucoup plus
générale. Ce sont les méthodes culturales et biologiques.
Il ne s’agit point d'ulopies, de systèmes théoriques irréali-
sables ; il suffit pour s’en convaincre d'étudier les applications
déjà faites dans les autres pays, de se tourner notamment
vers les Etats-Unis d'Amérique, où ces applications ont déjà
été entreprises sur une très vaste échelle, sous la haute et
savante direction de M. Howarp, et précisément contre l’un
des deux principaux fléaux actuellement en cause en Espagne,
contre le Liparis dispar.
Les Mérnobes CULTURALES. — Dans les grandes forèts
d'Amérique, où l’on recherche la production du bois, on a pu
songer à utiliser une méthode de substitution, consistant à
remplacer les essences atlaquées par le Liparis dispar par
d’autres essences qu'il n'aime pas. C’est ainsi qu'on sacrifie
les Chènes, Bouleaux et Saules pour mettre à leur place des
Châtaigniers et des Erables, de facon à réduire le ravageur
par la famine. Cela ne peut être tenté en Espagne, où le
Chène, sur d'immenses espaces, est cultivé non comme arbre
forestier el pour le bois, mais en quelque sorte comme frui-
tier pour les glands. ;
Mais il est une pratique culturale que l’on peut étendre,
. c'est la taille rationnelle des arbres, en tenant compte de ce
fait que les insectes s'attaquent davantage aux chènes les
f RENE APE
plus touffus, sur lesquels toute tentative de destruction des
pontes serait d’ailleurs impossible.
À ce point de vue les procédés de taille « à la Salaman-
quine » et les soins spéciaux apportés à la toilette des arbres,
au débroussaillement, par des agronomes tels que M. Hürrano
pe Mexvoza (dans la propriété d’Alcubilla, près de Salamanque)
méritent de retenir l'attention.
Je sais bien qu'on ne fait pas la toilette d’un verger de
plusieurs milliers d'hectares comme celle d’un petit jardin
fruitier au voisinage d’une maison. Mais le fait qu'un pro-
priélaire a pu pratiquement réaliser l'expérience sans grandes
dépenses en faisant un roulement de cinq années pour la
visite de ses arbres, prouve que cela n’est pas impossible.
IL est certain que le débroussaillement du sous-bois est
aussi très important et qu'il conviendrait de le généraliser
partout où sévissent les fléaux.
La vraie défense contre les invasions longues et intenses
des chenilles dévastatrices résultera d’une application Judi-
cieuse des méthodes culturales, en association avec les
méthodes biologiques dont il me reste à parler.
Les Méruones BoLocrques. — Il est remarquable qu'en
sénéral, dans nos vergers ou même dans nos forêts de
France, dans celles d'Allemagne ou de Suisse, le dispar ne
commet de graves dégâts que par intermittences assez loin-
taines et que la durée de ses périodes néfastes, de ses pous-
sées dangereuses, n'excède pas trois ou quatre ans.
Cela tient à un fait aujourd'hui bien connu des naturalistes,
au jeu d'équilibre des forces contraires. Le Dispar est tenu en
échec par une maladie, sorte de flacherie qui existe certaine-
ment aussi en Espagne puisque j'ai recueilli des sujets qui
en élaient atteints, et par des carnassiers qui vivent à ses
dépens. Et je ne veux point parler ici seulement des carnas-
siers de grande taille, tels que le Coucou, qui en fait volon-
liers une ample consommation dans nos bois, mais encore
ARS Et
de toute cette légion de carnassiers minuscules que repré-
sentent les Insectes entomophages.
L'inventaire fait il y a quelques années par Fiske permet
d'établir qu’en Europe vingt-cinq espèces au moins d'insectes
carnassiers sont notoirement connues comme faisant leur
proie ou leur hôte du Liparis dispar à un ou plusieurs stades
de l'existence de ce ravageur, et l’on en a inventorié une
dizaine d’autres au Japon. |
L'absence de ces mêmes carnassiers en Amérique suffit à
expliquer La gravité qu'y revêtent les invasions. Introduit
accidentellement dans l’est des Etats-Unis en 1868, le Liparis
dispar, communément désigné sous le nom de € Gipsy Moth»,
n'a cessé de s'y développer d'année en année, en s'y multi-
pliant dans des proportions énormes et en étendant l'aire de
ses ravages. Les entomologistes ont cependant trouvé Île
moyen d'enrayer le fléau et de limiter son extension vers
l’ouest. Aussi, bien que son introduction dans ce pays date
de cinquante-cinq ans déjà, etbien que les movens de propa-
gation de l'espèce soient redoutables, lant par le vol des
papillons que par le déplacement des jeunes chenilles trans-
portées à de grandes distances par le vent, le fléau reste
encore fort limité au voisinage de la côte est.
Or la continuité et la progressivité des dégâts en Amériq ue,
contrastant avec le caractère de périodicité qu'ils revètent en
Europe, ont posé les éléments d'un problème d'une très grande
importance économique.
Tous les autres facteurs étant équivalents, ou à peu près,
d'un côté et de l'autre de l'Océan Atlantique, la différence
de gravité tient uniquement au Jeu différent des facteurs
naturels. |
D'un côté une abondante légion d'espèces attachées hérédi-
tairement à la destruction des œufs, des chenilles et des chry-
salides du dispar; de l’autre le ravageur importé seul, sans
ses ennemis ordinaires, et dédaigné par les petits carnassiers
de là-bas, qui ont eux aussi leurs préférences instinctives et
qui répugnent au nouvel aliment.
\— 29 —
Cette simple différence à permis au ravageur de devenir un
terrible fléau en passant d’un continent à l’autre.
_ Bien que le Liparis dispar existe de longue date en Espagne,
il y a lieu de mettre le cas de superinvasion dont souffrent
les propriétaires de forêts de Madrid et de Salamanque en
parallèle avec le déséquilibre biologique auquel les agricul-
teurs des États-Unis doivent la gravité des dévastations
causées par le même Lépidoptère. lei comme là-bas il faut
intervenir scientifiquement pour rétablir un meilleur équi-
libre des forces.
L'exemple donné par les Américains est même très précieux
en l'occurence, car il épargnera aux entomologistes espagnols
toute une série de tâlonnements inutiles et les mettra du
premier coup en possession d’une méthode déjà mise à
l’épreuve. :
Voici par exemple le Calosome, ce beau Coléoptère dont la
taille peut être mise en parallèle avec celle du Dispar. Ce
Carabide est un chasseur de chenilles et plus spécialement de
chenilles velues. Le Liparis dispar est une de ses proies
favorites (1).
On le trouve en France, en Allemagne, en Suisse, en Italie.
Nous l'avons dans le sud-ouest, dans la grande forêt de Pins
où il vit aux dépens des chenilles processionnaires. S'il n'y
est pas loujours abondant c'est précisément parce qu'il rarélie
son aliment; sa multiplication est fonction de l'abondance
même des chenilles dont il fait sa proie.
Cet Insecte vit à l'état adulte deux ou trois ans. Il pond
dans le sol et les petits se développent sous la forme de
larves dun beau noir luisant, qui parcourent au besoin de
grandes distances et grimpent aux plus hautes branches des
arbres pour atteindre leurs proies.
La vie du Calosome est très bien adaptée à celle du Liparis
dispar. Les adultes sont actifs pendant la période où les
(1) A.-F. Burcsss et C.-W. CoLrixs. The Calosoma beetle in New-England. Bull.
Bur. of Entomology. n° 51, Washington, 1915.
HE robes
chenilles commettent leurs dégâts et les larves interviennent
pendant la période où ces mêmes chenilles se retirent pour se
transformer en chrysalides.
L'entomologiste américain Fiske a calculé qu'une seule
larve de Calosome peut, au cours de son existence, détruire
quarante et une chenilles de L. dispar complètement déve-
loppées, soit une cinquantaine de chenilles de bonne taille ou
de chrysalides. Le Calosome adulte en détruirait trois cents
par an. Les adultes peuvent supporter facilement un jeûne de
plus d’un mois. [ls hivernent d’ailleurs très longuement et se
dispersent par le vol au retour du printemps.
Chaque femelle est capable de pondre plusieurs centaines
d'œufs chaque saison.
En présence des services considérables que les Calosomes
rendent en Europe pour la destruction naturelle des chenilles
et chrysalides de Liparis dispar, les entomologistes améri-
cains n'ont pas hésité à entreprendre le (transport et l'élevage
de ces précieux Coléoptères, qu'ils répandent dans les régions
€
atteintes. |
IL y a lieu de se demander si le Calosome existe en assez
grand nombre dans les forèts de chènes verts de la péninsule
ibérique. S'il n'y est pas partout, ou s'il y est rare alors que
ses proies favorites sont surabondantes, l’entreprise de colo-
nisations, du genre de celles qu'ont faites les américains,
serait indiquée.
Il est une autre catégorie de prédateurs dont on na pas
parlé et qui me semble mériter attention. Le hasard a voulu
que, dans une ponte de dispar recueillie à Vinuelas, je
trouve, en train de se nourrir des œufs et des larves prêtes
à naître, deux petites larves carnassières, de {aille réduite,
de teinte rougeâtre, que j'élevai et dont j'obtins un Ma/achius.
Ce qui me donne à penser que les Malachiides et peut-être
aussi les Clérides, peuvent jouer un rôle dans la destruction
du dispar. Pour être plus petits que le Calosome et pour
passer souvent inapercus, ils n'en seront pas moins intéres-
sants à surveiller.
D
Parmi les parasites proprement dits, pour lesquels le dispar
constitue un hôte au dépens duquel ils se développent, il y a
toute une série d'espèces importantes (1).
Il y a Le parasite des œufs, le fameux Anastatus bhifasciatus
Fonsc. Celui-là existe en Espagne, Je l’ai rencontré en assez
grande abondance dans des pontes de toute provenance
Viñuelas, Pardo, Salamanque. Son action ne pourrait sans
doute pas être. renforcée; mais on pourrait tenter de faire
développer auprès de lui un autre Chalcidien, friand des
mêmes œufs : le Schedius kuvanæ How., originaire du Japon.
IL y a toute une série de parasites des chenilles :
Des Hyménoptères qui les tuent avant la chrysalidation : les
Apanteles fulvipes Hal. et solitarius Ratz.; les Météores :
Meteorus versicolor Wesm. et pulchricornis Wesm. ; les Lim-
nerium : L. disparis Vier. et ftricoloripes Vier.; et de nom-
breuses espèces de Mouches qui généralement les attaquent
à un âge plus avancé, les laissent se ‘transformer en chrysalide
puis les tuent :
Blepharipa scutellata K. V., Parasetigena segreqata Rond.,
Zygobothria quoa Hartig., Tricholygqa grandis Lett.,
Carcelia gnava Meig., Tachina larvarum L.,
pour ne citer que les espèces considérées comme ayant une
très grande influence sur les invasions du redoutable ravageur.
Il y a enfin la série des parasites des chrysalides, plusieurs
Ichneumonides :
Ichneumon disparis Poda., Pimpla inveshiqator Fah.,
Theronia atalantæ Poda., Pimpla brassicariæ Poda..
Pimpla examinator Fab.,
et surtout des Chalcidiens :
Monodontomerus aereus Walk. et Chalcis flavipes Panz.
En somme, si nous faisons l'inventaire des éléments biolo-
(4) Howanp et Fiske. The importation of the parasites of the Gipsy-Moth. Bull.
Bur. of Entomology, n° 91, Washington, 1911.
HER AR
giques qui s'opposent à la multiplication du Liparis dispar,
nous y voyons figurer parmi les Insectes : d’une part les
prédateurs tels que les Calosomes, dont on pourrait sans doute
généraliser et amplifier l'action, auxquels je crois pouvoir
personnellement ajouter les minuscules Wa/achius qui, pour
être petits, n'en sont pas moins estimables; d'autre part
quelques Hyménoptères et de nombreuses Mouches.
Or, jusqu'à présent, malgré des observations renouvelées
sur les chenilles en Espagne, je ne vois signalées là-bas que
peu d'espèces parasites obtenues du Liparis dispar : l’'Anas-
latus bifasciatus, V'Apanteles vitripennis et un autre, ainsi
qu'une Mouche indéterminée qui pourrait être Tachina
larvarum d'après M. Auzzo (1).
Si l'inventaire a été bien fait, il y manquerait donc, sem-
ble-t-1l, de nombreuses espèces précieuses, notamment la
série des Tachinaires dont on espère beaucoup en Amérique.
L'acclimatation de ces espèces et leur extension dans la
zone forestière infestée par le Liparis dispar serait un service
inappréciable à rendre à l'Espagne.
Des considérations du mème genre pourraient être faites
au sujet de la Tordeuse verte.
Les circonstances atmosphériques peuvent avoir raison des:
invasions. C'est ainsi que Barsey cite le cas d'une très grave
attaque sévissant en Suisse à partir de: 1903, aggravée en
1906 et 1907 à la suite d'une sécheresse anormale, et brus-
quement arrètée par la gelée printanière du 27 mai 190$, qui
tua presque toutes les chenilles.
Mais de telles gelées tardives sont exceptionnelles et le rôle
des Insectes parasites est prépondérant comme régulateur des
invasions de Tortrir viridana.
Les parasites connus de la Tordeuse verte sont également
assez nombreux.
(1) Indications dounées par M. Aullo, 26 janvier 1923.
ER
De GAuLce, dans son Catalogue des Hyménoplères de
France, cite comme tels :
Phœogenes stimulator Gr., Meteorus cinctellus Ness.,
Glypta cicatricosa Ratzb., Pteromalus cupreus Nees.
Oncophanes lanceolator Nees.,
Ceccoxi (1), qui a étudié cette Tordeuse en Italie, après avoir
indiqué le rôle bienfaisant des Mésanges, Fauvettes, Pinsons
et autres petits Oiseaux insectivores, signale comme parasites
une série importante d'Hyménoptères :
Glypta flavolineata Gr., Phytodietus segmentator Gr.,
Hemiteles scabriusculus Thoms., Microdus rufipes Nees.,
Pimpla calobata Gr., Eutelus tibialis Walker,
Pimpla maculator F., Cratotrechus longicornis,
Pimpla inshigator F.,
auxquels s'ajoutent trois espèces de Mouches Tachinaires :
Lydella angelhicæ Meis.,
Compsilura concinnata Meig.,
Plesina maculata Futt.
- Les parasites de Tortrir viridina veconnus jusqu'à présent
en Espagne par M. Auzco sont deux Ichneumonides :
Phœogenes stimulator Grat..
Pimpla maculator F.,.
et deux Chalcidiens :
Chalcis minuta L. (pusilla Rossi),
Platymesopus tortricis Mercet (2).
! " ÿ
J'ai moi-même obtenu, d'échantillons rapportés d'Estrama-
dure, la Chalcis minuta L. (pusilla Rossi), ainsi que la Pimpla
maculator. Mais j'ai obtenu en outre :
Nemeritis ensifer Brischke,
et Eubadizon extensor L., :
déterminés par M. le docteur Ferrière, de Berne, et qu'il
convient d'ajouter à la liste.
(1) Ceccont. La Tortrice delle querce in Italia. Bull. Lab. Portici, NI, 1912,
p. 308-319. :
(2) Indications données par M: Aullo, 23 et 30 janvier 1923.
AUS
IL est vraisemblable que les recherches qui vont èlre pour-
suivies dans le sud-ouest de l'Espagne feront découvrir l'exis-
tence de quelques autres espèces parasites de la Tordeuse
verte. Mais le Laboratoire de la Faune forestière a déjà fait
un inventaire assez serré de ces bienfaiteurs et nous pouvons
dès à présent supposer qu'il manquera à l'appel plusieurs
espèces existant en France ou en Italie.
Les Glypta, les Oncophanes qui existent en Suisse, Îles
Hemiteles el certaines Pimpla d'Italie sont à retenir, de même
que les Braconides et les Chalcidiens ; enfin Île tape de
Tachinaires de France et d'Italie en Espagne est susceptible
de rendre de très grands services.
Le travail d'acclimatation, d'élevage et de mise dans la
nature des parasites apportés d'autres contrées à climat
analogue n'est pas aussi simple qu'il pourrait le sembler
théoriquement. Il y a de grosses difficultés à vaincre pour
pratiquer l'élevage de ce minuscule bétail que représentent
les Chalcidiens et les Tachinaires. C'est un élevage autrement
difficile que celui des Bètes à bon Dieu, que l'on nourrit dans
nos inseelariums sur des pares de Cochenilles.
Les difficultés sont même insurmontables pour beaucoup
d'entre eux.
Nombreux en effet sont les parasites qui, ayant au cours
d'une année une série de générations, seraient condamnés à
disparaitre si, en dehors de la période où les chenilles du
L. dispar où de la T. viridana leur offrent subsistance, ils
ne trouvaient à se développer aux dépens d'autres hôtes
appropriés
L'absence de ces hôtes intermédiaires rendrait impossible
l'acclimatation du parasite bienfaisant. Il faut done, pour une
étude complète el pour avoir toutes les données du problème,
connaître l’ensemble des conditions d'existence de chaque
Hyménoptère ou Diptère parasite pendant tout le cours de
l'année et voir si les conditions favorables de milieu sont
réalisées dans le pays nouveau qu'on leur assigne.
En dehors de la question d'élevage, il faut aussi bien
— G9 —
étudier d’autres à-côtés du problème. C'est ainsi que le
fameux Monodontomerus, ce petit Chalcidien si précieux sous
beaucoup de rapports, est une arme à double tranchant,
parce qu’il parasite non seulement le Liparis dispar, mais
aussi des parasites directs de ce Lépidoptère, de telle sorte
qu'il peut être hyperparasite et jouer un rôle exactement
opposé à celui auquel on le destine.
Toutes ces difficultés nécessitent l'emploi de biologistes
d’une grande compétence.
Jusqu'à présent l'Espagne était assez mal dotée au point de
vue des services d'entomologie pratique et, d’une façon plus
générale, au point de vue des services de phytopathologie.
Il existe bien des stations de pathologie végétale à Madrid et
à Valence, mais les directeurs, malgré leur valeur scienti-
fique et malgré le zèle qu'ils déploient, sont trop mal outillés
et trop peu secondés pour faire face à tous les problèmes qui
peuvent se poser d’une année à l’autre.
Je sais bien que les ingénieurs-chefs des services agrono-
miques de chaque province font leur possible pour donner des
conseils aux agriculteurs. Mais ils ont trop à faire et dans trop
de domaines pour pousser une question spéciale. I faut donc
faire le plus Ldt possible en Espagne ce que nous avons fait
en France : créer une organisation pour la recherche et pour
la lutte contre les maladies et les parasites des plantes (1).
Le service des recherches doit être complété par un service
d'application. Ces deux services doivent être étroitement
solidaires ; si l’on admet, pour obtenir un meilleur rende-
ment, que le personnel des recherches ne perde pas son
temps aux opérations de la défense, il serait bon qu'une
direction unique préside aux deux catégories de travaux el
que les fonctions actives, dans l’une et l’autre branche, fussent
confiées à des personnes auxquelles l'entomologie agricole et
la phytopathologie soient familières.
(1) DrJ. Feyraup. A proposilo de una visita a los encinares españoles (Revista
de Montes, XLVI, 1922, p. 292-298),
— O6 —
C'est ce que l’on à bien compris en Espagne en ce qui con-
cerne l’entomologie forestière, pour laquelle un grand pas
vient d’être réalisé.
Le décret royal du 6 mars 1917 à approuvé le rapport de
la Commission de la Faune forestière espagnole sur la eréa-
lion d'un service d'étude qui, en 1920-21, recut une dotation
de 100.000 peselas.
Le service avait pour mission
10 la créalion de laboratoires de recherches pour Fétude
méthodique des fléaux forestiers: à
20 [a campagne d’exlinetion ;
30 La vulgarisation des moyens mis au point.
Des pétitions ont élé adressées au Ministère pour aeliver
cette organisalion, notamment en ce qui concerne les forêts
de chènes verts, qui ont subi des pertes énormes depuis les
provinces de Zamora el de Salamanque jusqu'à celles de
Cadix et de Malaga en passant par l'Estramadure et Cordoue.
Les intentions du gouvernement espagnol: ont été affirmées
dans le déeret du 17 janvier 1921.
Le Laboratoire de La Faune forestière est une station
centrale d’où dépendent les autres.
En 1921 on prévoyait déjà la création de rois stations
régionales siluées en principe à Cuellar (Ségovie) pour les
Pins, à Mérida (Badajoz) el à Villanueva (Cordoue) pour les
Chènes, mais pouvant être déplacées suivant les besoins et
les circonstances.
Un inseclarium était en outre installé à Torrelodones dans
la province de Madrid. Grâce aux démarches faites au
moment de ma visite et au bon vouloir du Roi, cet insecta-
rium à pu ètre rapproché de la capitale. S. M. à autorisé son
installation dans une partie de la propriété rovale de la Casa
de Campo, aux portes mêmes de Madrid.
Enfin un récent décret en date du 10 novembre 1922
apporte au service deldéfense contre les fléaux forestiers un
appui nouveau, en lui assurant la collaboration des entomo-
(AR
ee
logistes attachés au Muséum national des Sciences naturelles
et en prévoyant un échange scientifique international.
L'entomologie forestière avec le service de lutte contre les
fléaux des arbres entre done en Espagne dans une ère de
réalisations. L’aclive direction de M. AurLo, auquel la charge
en est confiée par le Ministère de l'Agriculture, assurera
certainement un développement rapide des recherches et des
résultats prochains.
Je souhaite que le gouvernement espagnol n'en reste pas là
el qu'après avoir songé à la lutte contre les chenilles dévas-
tatrices des forêls, il tourne ses regards vers les grands fléaux
qui menacent ou qui déjà étouffent d’autres cultures.
Une organisation générale de l’entomologie agricole et de
la phylopathologie s'impose en Espagne, comme elle s’est
imposée en France où, en étroite union avec les laboratoires
agronomiques. proprement dits, les stations de pathologie
végétale et d'entomologie poursuivent de multiples recherches
sur les fléaux agricoles les plus menacants.
En decà comme au delà des Pyrénées, il faut se convaincre
de cette grande vérité : l'argent consacré par un Etat aux
Laboratoires de science appliquée à l’agriculture rapporte à la
Nation un très gros intérêt par la valeur des récoltes dont il
évite la perte.
COXCMOEAGIR MÉDGEMIQUE DE L'AOUITAINE
MM. COSMANN et PEYROT
(Suile
TA
CASSIDIDÆ
Nous avons trouvé en Aquitaine les Genres Cassidea Brug.,
Semicassis Klein, Cypræicassis Stuchb., Sconsia Gray, et seu-
lement la Section Oniscidia Swains. du Genre Oniscia Sow.
A part les Semicassis, très communs dans tout le Bassin,
les autres groupes sont généralement rares et souvent très
usés par la fossilisation.
107, Cassidea mamillaris Grateloup. PI XI, fig. 12-15.
1833. Cassis mamillaris Grat. Tabl. coq. Dax (loc. cit.), VI, p. 198.
1340. — — Grat. Atlas, pl. XXXIV, fig. 4 et 19.
EAU — d'Orb. Prod: Ill, p.90, 26e ét., no 1666.
1898. — — Sacco. Loc. cit, VII, p. 11 (Tongr. soluwm).
190%. Cassidea mamillaris Cossm. Ess. de Pal. comp, Ve liv., p. 124,
pl. V, fig. 10
Test épais et solide. Taille parfois assez grande; forme
massive, subglobuleuse : spire courte, à galbe extra-conique ;
protoconque lisse, paucispirée, formant un petit bouton
obtus; cinq tours conjoints, plans, très étroits, séparés par
des sutures linéaires, encadrées par deux rangées de pustules
qui se correspondent et se rejoignent obtusément; quelques
filets spiraux obsolètes, plus visibles sur l'excavalion médiane,
complètent l’ornementalion, avee des traces variqueuses
marquant les arrèts de l'ouverture.
Dernier tour embrassant presque loute la coquille, portant
— au-dessus de la rampe déclive — une couronne d’une
vinglaine de tubercules assez serrés qui donnent naissance,
sur la face dorsale, par dichotomie plus ou moins régulière,
à des rides axiales, épaisses, amincies seulement à leur
convergence vers la rainure profondément excavée sur la
nuque; une seconde couronne de pustules, à quelques milli-
mètres de la couronne inférieure, marque’ la soudure ou la
subdivision de ces rides; sur la rampe il n'y a que des plis
assez minces, plus nombreux que les tubercules, une rangée
Tour LXXV. 6h
Are in
de pustules au-dessus de la suture, et quatre ou cinq filets
irréguliers ; enfin une forte varice, large et lisse, est diamé-
tralement opposée au labre.
Ouverture très étroite, bisinueuse, avec une petite gouttière
dans l'angle inférieur du labre, et un canal resserré qui se
renverse en dehors où il est profondément échancré sur la
nuque; labre peu incliné, largement bordé à l'extérieur,
intérieurement muni d'une douzaine de dents qui se serrent
davantage vers l'entrée du canal; région pariétale convexe,
ensuite la columellaire est excavée, puis convexe et coudée
en avant; elle porte une dizaine de plis transverses et inégaux,
auxquels succèdent des rides pariétales ; bord columellaire eal-
leux, très largement étalé, rétréci et détaché du cou en avant.
Din. Hauteur : 30 millim.; diamètre ventral : 23 millim. ;
épaisseur transversale : 19 millim.
R. D. — Cette rarissime espèce, dont nous ne pouvons figurer qu'un
jeune spécimen, est l’ancêtre de toutes les formes helvétiennes du
groupe pedemontana qui sont plus étroites et que M. Sacco a eu raison
d’en séparer; il faut aussi distinguer dans le Tongrien (— Aquitanien) :
C. appenninica Sacco qui porte trois rangs de tubercules, C. nummuli-
tiphila Sacco, plus étroite, plus ovale, dépourvue de rampe en arrière ;
puis, dans le Tortonien, C. postmamillaris Sacco, qui a un bord columel-
laire triangulaire, envahissant toute la face ventrale. Nous n'avons pas
indiqué dans la synonymie la figure de l'Atlas pl. XLVII, fig. 2 qui
représente une var. major de Gaas. Par sa grande taille, par son orne-
mentation différente, l'espèce oligocénique est distincte du type du
Miocène.. |
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype déjà figuré dans les Essais (PI. XI,
fig. 12-13), coll. Cossm. ; Saint-Paul-lès-Dax (Vielle), coll. Grateloup. —
Burdigalien.
108. Semicassis incrassata Grateloup. PL. XIT, fie. 2-3.
1833. Cassis incrassata Grat. Tabl. foss. Dax (loc. cit.), p. 202.
1840. — — Grat. Atlas, pl. XX XIV, fig. 14 (1).
(1) Cassis granulosa Grat. (n. Lk.), de Saubrigues, d'après l'étiquelte, et non de
Saint-Paul-lès-Dax comme il est dit dans l'Atlas, est probablement un spécimen
gérontique de C. incrassala : il en est vraisemblablement de même de C. lævigata
du même auteur.
ee
— 13 —
1852. Cassis incrassata d'Orb, Prod. IT, p. 90, 26e ét., no 1670.
EE — Raulin. Statist. Landes, p. 348.
4903. Semicassis saburon Cossm. Ess. de Pal. comp., Ve livr., p. 126,
pl. V, fig. 12.
Test épais et solide. Taille moyenne; forme, subsphérique,
cependant un peu plus haute que large; spire courte, à galbe
extra-conique par le fait du ralentissement de la croissance ;
protoconque globuleuse, composée de trois tours lisses et
convexes, sauf le nucléus qui est en goutte de suif; quatre
tours post-embryonnaires, peu convexes, dont la hauteur
décroît de la moitié au quart de leur largeur; sutures fine-
ment rainurées, bordées en-dessus par un ruban ou bourrelet
obliquement plissé, que limitent — d’autre part — deux
profonds sillons ; le reste de la surface de chaque tour ne
porte que des traces obsolèles de sillons plus étroits.
Dernier tour atteignant les six septièmes de la hauteur
totale, régulièrement arrondi au-dessus de la petite dépres-
sion supra-suturale, jusqu'à la base qui est séparée du bour-
relet nuqual par une profonde rainure; les sillons spiraux,
généralement effacés sur toute la partie médiane, reparais-
sent sur la base en s’approfondissant vers la rainure anté-
rieure, les plis d’accroissement recoupent les rubans sépa-
ratifs et y forment des crénelures obsolètes. Ouverture en
forme de pépin, avec une étroite gouttière postérieure; canal
siphonal court, très resserré, à bords parallèles, très profon-
dément entaillé sur la nuque où il se renverse à droite de
l’axe, au-dessus de la rainure précitée ; labre vertical, large-
ment bordé à l’intérieur par une varice lisse ou simplement
striée par ses propres accroissements, intérieurement muni
de vingt plis à peu près équidistants, le dernier contre le
canal forme un V: région pariétale bombée et ridée, puis la
columelle excavée se redresse jusqu’à une dent pliciforme et
saillante, à partir de laquelle elle s’infléchit à droite avec le
canal ; au-dessous de cette dent, elle porte cinq ou six plis
décroissants ; bord columellaire calleux, largement étalé,
Sy ae
détaché de la base en avant où il porte des rugosités irrégu-
lières, distinctes des plis columellaires.
Du. Hauteur : 42 millim.; diamètre ventral : 31 millim.;
épaisseur transversale : 26 millim.
R. D. — La figure très exacte de l'Atlas de Grateloup, s'applique —
trait pour trait — aux spécimens de Saubrigues, provenance qu'il indique
pour son espèce bien différente du véritable S. saburon des mers actuelles:
on l’en distingue en effet, non seuiement par son galbe plus sphérique,
moins ovale, mais surtout par les caractères de son ouverture dont la
columelle rectiligne ne porte pas l’'échancrure qui existe invariablement
au-dessous des deux plis antérieurs de S. saburon, tandis qu’il n'y en a
qu'un seul plus proéminent chez S. incrassala; d'autre part, l'espèce
vivante n'a guère que seize ou dix-sept crénelures internes au labre, la
dernière n’a pas la forme d’ur V; enfin le canal siphonal de S. saburon
est plus large et plus court; nous ne signalons que pour mémoire la
différence résultant de ce que les sillons s effacent souvent chez S. incras-
sata, Car ce critérium nest pas constant; mais il est certain que les
rubans séparatifs sont plus larges et plus plissès chez le dernier Quani
à S. miolævigata Sacco, var. transiens, le Stazzano, elle nous semble —
d’après la figure — beaucoup moins sphérique que $. incrassata ; mais
l’auteur n'ayant donné qu'une vue du côté du dos, il est impossible d'affir-
mer que c’est une race distincte.
Loc. —- Saubrigues, topotype (PI. XIT, fig. 2-3), coll. Cossmann ; toutes
les coll.; Saint-Jean-de-Marsacq, coll. Grateloup ; coll. Cossmann. —
Tortonien. .
109. Semicassis Dumasi 200. sp. vel juv.
PI. XI, fig. 42-43.
. Test peu épais, peut-être à cause de l’état népionique. Taille
au-dessous de la moyenne ; forme ovoïde, dont la hauteur
dépasse de près de 50 p. 100 le diamètre; spire un peu élevée,
à galbe conique sous un angle apical de 75°; protoconque
lisse, globuleuse; quatre tours post-embryonnaires, un peu
convexes, dont la hauteur ne varie guère relativement à la
largeur, un liers environ; sutures peu distinctes de l’orne-
méntation qui comporle trois sillons rainurés en arrière, un.
plus faible en avant et un large ruban séparant les deux
groupes; des plis d'accroissement obsolètes et obliques y
découpent des crénelures plus ou moins persistantes.
Dernier tour à peu près égal aux quatre cinquièmes de la
hauteur totale, arrondi au-dessus des sillons supra-suturaux,
jusqu'à la rainure basale qui est presque totalement masquée
par le renversement du bourrelet nuqual; il est entièrement
couvert de sillons beaucoup plus étroits et moins profonds
que ceux du bas, croisés par des stries irrégulières d’accrois-
sement qui découpent les rubans, surtout à la partie anté-
rieure de la base. Ouverture assez étroile, en forme de pépin,
avec une très étroite goutlière dans l'angle inférieur du labre,
et un canal siphonal très resserré, profondément renversé et
échancré sur la nuque; une carène tranchante limite le bour-
relet nuqual qui porte des accroissements sinueux; labre
vertical bordé par une très épaisse varice, eu égard à la taille
de l'individu dont il s'agit; dix-huit plis crénelés, réguliers,
non anastomosés, le garnissent à l’intérieur; région pariétale
bombée et ridée; éolumelle rectiligne, avec une dent anté-
rieure saillante, à partir de Jaquelle elle s'infléchit avec le
canal; au-dessous, il y a sept plis transverses, moins sail-
lants; bord columellaire largement étalé, calleux, ridé en
avant.
Div. Longueur : 28 millim.; diamètre ventral : 18 millim. ;
épaisseur transversale : 14 millim.
R. D. — Un spécimen de la collection Grateloup, bien identique au
nôtre, est étiqueté C. incrassata var. striata. Ce dernier nom ne peut être
repris, car il a été préemployé par Defrance ; d'autre part, nous ne pou-
vons considérer cette coquille comme étant le jeune âge de S. incrassata,
à cause de son galbe ovoïde et de son ornementation persistante, très
différente de celle des premiers tours de l’autre espèce; cependant la
columelle a la plus grande analogie avec celle de S. incrassata, les créne-
lures du labre sont un peu moins nombreuses, aussi plus régulières, non
anastomosées ; il y a encore d’autres différences, par exemple le bourrelet
nuqual qui est presque collé sur la base. Il est évident qu’à la même taille,
on ne peut confondre les spécimens de ces deux formes, c'est pourquoi
nous u’avons pas compris dans nos références synonymiques la figure 24
de la pl. ! dans la Monographie de M. Sacco, intitulée f. juvenilis. Pour
NE ot,
acquérir une certitude complète, il faudrait qu'on püt récolter des indi-
vidus de plus grande taille, afin de s'assurer que ces critériums ne se
modifient pas avec l’âge et la croissance du test.
Loc. — Saint-Jean-de-Marsacq,-unique (PI. XI, fig. 42-43), collection
Cossmann ; Saubrigues, coll. Grateloup ; un autre spécimen moitié moin-
dre, coll. du Muséum de Nantes. — F'ortonien.
110. Semicassis miolævigata Sacco. PI. XIT, fig. 14-15.
1853. Cassis saburon Hcærnes. Tert. Beck. Wien, p. 177, pl. XV, fig. 2-7
(non Lin.).
1867. — — Per. da Costa. Moll. foss. tert. Porf., p. 428,
pl. XVL, fig. 6-9.
1873. — —- Benoist. Cat. Saucats, p. 194, no 654.
1878. — — Benoist. Et. tort. Gir., p. 5 (Salles).
188%. Semicassis saburon Hærn. et Auinger. Gastr. Œsterr., p. 157.
1890. Semicassis miolævigata Sacco. Loc. cit., VI, p. 26, pl. 1, fig. 28.
IODS ee — Cossm. Essais Pal. comp., p. 127.
Test épais et solide. Taille moyenne; forme subsphérique,
cependant un peu plus haute que large ; spire courte, à galbe
un peu extra-conique; protoconque lisse, composée de trois
tours et demi, à nucléus petit et submammillé ; quatre ou cinq
tours post-embryonnaires peu convexes, dont la hauteur
s’abaisse — à la fin de leur croissance — au tiers de leur
largeur, séparés par des sutures linéaires que déborde parfois
le recouvrement variqueux du tour suivant, en particulier
aux emplacements d'arrêt de l'accroissement de l'ouverture ;
les premiers sont sillonnés assez régulièrement, mais à
l'avant-dernier, cette ornementation commence à s’effacer en
avant, et elle ne persiste — très obsolète — que sur la
dépression qui surmonte la suture.
Dernier tour atteignant les sept huitièmes de la hauteur
totale, très arrondi jusqu'à la base sur laquelle reparaissent
les sillons jusqu'à la rainure très profonde qui existe sous le
bourrelet nuqual. De même qu'on le verra «i-après pour
= Tree
S. Grateloupi, certains spécimens portent quelquefois une
varice au dernier tour (la fig. 17 de Grateloup l'indique).
Ouverture palmulée, avec une étroite gouttière dans l'angle
inférieur du labre, et un canal siphonal très resserré, à bords
inégaux, très profondément échancré sur la nuque; le bour-
relet nuqual, fortement recourbé, porte une petite carène
au-dessus de la rainure précitée; labre à peu près vertical,
extérieurement bordé par une épaisse varice plus ou moins
large, intérieurement muni d’une quinzaine de crénelures
pliciformes, parfois irrégulières et inéquidistantes, les der-
- nières vers le canal plus serrées et disposées en Y ; région
pariétale bombée et finement ridée, puis la columelle, un peu
excavée .vers son point d'implantalion, porte quatre ou cinq
plis disposés sur une portion un peu renflée qui est séparée
— par une échancrure large et peu profonde — d’une saillie
dentiforme à partir de laquelle la columelle s’infléchit en
droite ligne pour limiter le canal, sur une étendue moitié
plus longue que le bord opposé; bord columellaire calleux,
détaché de la rainure nuquale, portant quelques rides obli-
ques en avant.
Di. Hauteur : 40 millim.; diamètre ventral : 30 millim. ;
épaisseur transversale : 25 millim.
R. D. — C'est avec raison que M. Sacco a séparé cette coquille
helvétienne de Cassis lævigata Defr., restreinte aux gisements du Plio-
cène : non seulement, elle est plus globuleuse, comme on peut s’en
rendre compte par l'inspection des vues dorsales publiées par cet auteur ;
mais encore, quand on compare les ouvertures (Castel Arquato, Cannes,
coll. Cossm.), on remarque de sérieuses différences dans le nombre et
l’emplacement des crénelures labrales et des plis columellaires; en
particulier, l'échancrure columellaire est beaucoup mieux entaillée,
comme chez S. saburon; le bourrelet nuqual est aussi plus épais chez
S. lævigata. :
D'autre part, si S. miolævigata a presque le même galbe que S. incras-
sata, où l’eu &istingue immédiatement par sa columelle échancrée et par
son pli antérieur plus oblique ; il y a encore d’autres différences dans les
crénelures et les rides, etc. On remarquera l'aire considérable sur
laquelle a vécu cette mutation, avec peu de variations, en dépit des noms
78 —
multiples que M. Sacco a proposés à cette occasion : nos spécimens de
Vôslau, de Ciurana et de Cacella (coll. Cossmann), re s’écartent cuère
‘de ceux de Salles ; ceux de Lapugy et de Monte-Gibbio se rapportent, au
‘contraire, par leur columelle, à S. incrassata.
Loc. — Salles (Largileyre), plésiotype (PI. XIT, fig. 14-15), collection
Duvergier, coll. Peyrot; commun. — Helvétien.
109, Semicassis Grateloupi Desh. PI. XI, fig. 34-35.
1825. Casis saburon Bast. Mém. env. Bord., p. 51 (non Lin.).
1840. — — Grat. Atlas, pl. XX XIV, fig. 16.
21840. Cassis terta Grat. Ibid, pl XLVIIL Hg. 25-27.
1850. Cassis Grateloupi Desh. Traité élém. Conch., pl. CX VE, fig. 2.
4852. Cassis texta d'Orb. Prodr., INT, p.90, 26° ét., n° 1673 (non Brorn).
4852. Cassis subgranulosa d'Orb. Ibid., n° 1675.
1873. Cassis Grateloupi Benoist. Cat. Saucats, p. 94, n° 655.
Test assez épais. Taille moyenne; forme subsphérique ;
spire courte, à galbe extra-conique à cause de la saillie de la
pointe; protoconque lisse, paucispirée, formée d'un petit
bouton globuleux, avec un nucléus tout à fait déprimé; cinq
tours post-embryonnaires, les deux premiers un peu élevés,
les suivants beaucoup plus étroits, formés d'une rampe
déclive avec un bourrelet subanguleux en avant, séparés par
des sutures linéaires que désigne surtout un sillon spiral
situé au-dessus de l'angle antérieur; leur surface est ornée
de plusieurs cordonnets ou filets spiraux au-dessous du bour-
relel précité, en général trois cordonnets plus épais que les
filets intercalés avec plus où moins de régularité: l’ensemble
est recoupé par des plis d’'accroissement obliques qui y
forment de fines granulations à leur intersection, même
plutôt des crénelures sur le bourrelet, tandis que le filet qui
garnit le sillon est lisse.
Dernier tour atteignant les huit neuvièmes de la hauteur
totale, avec une faible rampe à la partie inférieure, ensuite
arrondi jusque sur la base qui est simplement séparée du
bourrelet nuqual par une profonde rainure, en partie masquée
oo
par le renversement de l’échancrure siphonale ; sur la forme
typique, il n’y a aucune trace de varice à l'opposé de l’ouver-
ture, et la surface dorsale — d'abord ornée de quatre ou
cinq cordonnets lisses sur la rampe postérieure — ne porte
plus que de larges rubans aplatis, séparés par des sillons
tantôt fins et réguliers, tantôt plus larges et subdivisés par
des filets, mais toujours dépourvus d’ornementation axiale,
sauf les lignes d'accroissement peu distinctes.
Ouverture en secteur irrégulier, avec une étroite gouttière
dans l’angle inférieur du labre, terminée en avant par un
canal court, immédiatement entaillée par l’échancrure ci-
dessus mentionnée ; labre un peu oblique, extérieurement
bordé par une varice bifide, intérieurement muni de dix-huit
plis plus allongés et plus serrés en avant qu'en arrière ;
région pariétale bombée, à peine vernissée, lirée par l’orne-
mentation subjacente ; excavée à son point d'implantation, la
columelle est bombée au milieu, puis échancrée sous le pl
antérieur ; quelques plis plus‘ou moins constants existent sur
le bombement médian, enfin des rugosités irrégulières gar-
nissent la partie antérieure — calleuse et délachée comme
une lame — du bord columellaire, nettement séparé de la
fente ombilicale et du bourrelet nuqual.
Dar. Longueur : 33 millim.; diamètre ventral : 28 millim. ;
épaisseur transversale : 22 millim.
R. D. — Il nest pas douteux que cette espèce soit le C. saburon Bast.
(non Brug.) dont Grateloup a donné dans lAtlas, sous ce même nom —
corrigé en texta. dans la table des matières — une fort médiocre figure.
Il faut aussi probablement rappor'er à C. Grateloupi les deux variétés de
C. texta (non Bronu) figurées dans le supplément du même ouvrage.
Nous n'avons rétrouvé, dans la collection Grateloup, aucun spécimen se
rapportant à ces trois figurations. Quant à C. lævigata Grat. (non Defr.)
et C. granulosa Grat. (non Lk.), les échantillons de sa collection, prove-
nant de Saubrigues, doivent être — comme on l’a vu ci dessus — rap-
portés à C. incrassata. Mais ils diffèrent des figurations de l’Atlas portant
ces noms et qui, d'après la légende des plauches, s'appliquent à des
formes burdigaliennes de Saint-Paul. Peut-être, la figure 17 surtout,
NOIRE
pourraient-elles convenir à une variété lisse de C. Grateloupi que lon
trouvera cataloguée ci-dessous. On comprendra que, en pareil doute,
nous abandonnions les dénominations de Grateloup et! les corrections que
d'Orbigny y apporta, pour celle de C. Grateloupi Desh. conformément à
la tradition inaugurée par Benoist et surtout parce qu’elle est basée sur
l'excellente figure du « Traité élémentaire de Conchyliologie ».
S. Grateloupi se distingue de S. miolævigata non seulement par son
ornementation, mais encore par ses crénelures labrales plus nombreuses ;
la columelle suit à peu près la même inflexion chez les deux espèces qui
se ressemblent complètement par l'inégalité des bords du canal siphonal,
réduit presque à une échancrure nuquale ; il est incontestable que cette
mulation ancestrale est très voisine de la forme helvétienne, et par
cons iquent on comprend aisément que M. Sacco l'y ait réunie, ne possé-
dant pas d'éléments de comparaison aussi nombreux; en tous cas, nous
ne pouvons signaler qu'une forme analogue en Italie : cest Cassis
subsulcosa var. pedemontana Sacco (loc cit.), 1, p. SN, pl. [, fig. 37, de
l'Helvétien (an Burdigalien) des collines de Turin, qui est bien voisin de
notre C. Grateloupi, s’il ne lui est pas identique. Quant à Benoist, il a un
peu trop élargi sa synonymie. car il cite C. striatella Grat. qui est bien
différente, comme on le verra ci-après, et qui provient du Tortonien.
Loc. — Léognan (Carrère, y compris le Coquillat), topotype (PI. XI,
fig, 34-35), collection Cossmann ; toutes les collections ; Mérignac
(Pontic), toutes les coll.; Saucats, tous les gisements burdigaliens et
toutes les coll. ; Dax (Saint-Paul), coll. Pevrot; Canéjan (Haut-Bouscat),
coll, Peyrot. — Burdigalien ct faluns mixtes.
112. S. Grateloupi, forme varicigera 200. var.
PI: XI he 86;
KR. D. — Différe de la forme typique non seulement par l'existence
d'une varice opposée à l'ouverture, exactement comme daus le Genre
Cassidea (l'ouverture est toutefois bien différente), mais encore par ses
tours plus convexes, par sa spire plus élevée, moins extra-conique.
Din. Longueur : 42 millim.; diamètre ventral : 29 millim. ; épaisseur
transversale : 23 millim.
Loc. — [éognan (Coquillat), type (PI. XI, fig. 36), coll. Cossmann ;
Canéjan (Haut-Bouscat), Mériguac (Pontic), coll. Peyrot ; se trouve aussi
dans d'autres gisements. — Burdigalien.
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3
713. S. Grateloupi, var. diadema Grateloup.
PL. XI, fig. 37-39.
1833. Cassis diadema Grat. Tabl. coq. Dax (loc. cit.), VI, p. 199.
1840. — — Grat. Atlas, pl. XXXIV, fig. 10-11.
1845. — — Grat. Ibid., suppl., pl. l(XEVE), fig. 4.
1852. — — d’Orb. Prodr., IE, p. 90, 26° ét., n° 1667".
R, D. — Diffère de la forme typique par la persistance des granula-
tions qui s’épaississent et se transforment en une couronne de crénelures
à la périphérie inférieure du dernier tour; les autres critériums sont à
peu près identiques; seule, la columelle est moins nettement sinueuse,
mais cela peut tenir à l’âge de notre plésiotype, cependant cette distinc-
tion est bien visible sur le dessin de Grateloup (fig. 10).
Dans la sous-variété Sacyi nov l'ornementation spirale s'efface et la
columelle est presque rectiligne.
Loc. — Dax (Saint-Paul), topotype (PI. XI, fig, 37), coll. Cossmann,
coll, Peyrot ; Saucats (Peloua), var. Sacyi à ornementation spirale atro-
phiée (fig. 38-39), coll. de Sacy. — Burdigalien inférieur.
7114. S. Grateloupi, var. cestasensis #00. var.
PI. XII, fig. L et 8-9 et PI. XVII, fig. 3-4.
=
? 1840. Cassis lævigata Grat. Atlas, pl. X XXIV, fig. 17 (non Defr..
R. D. — Sc distingue par sa spire élevée et sa-surface lisse, ou plutôt
martelée comme celle de S. subareola d'Orb. C. areola Grat. (non Lk.),
(PI. XLVI, fig. 9) que nous n'avons pas cataloguée, car l’ornementation
que traduit le vocable et qui n’est jamais aussi marquée que sur la
figuration se trouve aussi parfois sur des spécimens des variétés précé-
dentes, et ne parait pas être spécifique ; la columelle umiplissée est peu
ridée ; un sillon spiral limite la dépression supra suturale.
Loc. — Cestas, type (PI. XI, fig. 1), coll. Cossmann; toutes les coll.
Il est probable qu'il faut y rattacher l'individu de Peloua que nous faisons
figurer (PI. XIL, fig. 8-9; et PI. X VII, fig. 3-4), coll. de Sacy ; mème loc.,
coll. Peyrot. — Burdigalien.
ND
6»
715. Semicassis striatella Grateloup. PI. XI, fig. 24-25.
1827. Cassis striatella Grat. Mém. s. les foss. (B.S. L. B.), t. 2, p. 20.
1833. — — Grat. Tabl. foss. Dax (loc. cit.), t. 6, p. 201.
ISA — Grat. Atlas. pl. XX XIV, fig. 15.
1852. — _ d'Orb. Prodr., IL, p. 90, 26e ét., no 1672.
1897. — — Raulin. Statist Landes, p. 348.
1903. Semicassis striatella Cossm. Essais Pal. comp., Ve livr., p. 127.
Test assez mince même pour la taille qui est médiocre, un
peu au-dessous de la moyenne. Forme ellipsoïdale dans son
ensemble; spire courte, à galbe un peu extra-conique par le
fait de la petite saillie du sommet; protoconque lisse, en
_dème surbaissé, composé de trois tours convexes, y compris
un nucléus peu proéminent; quatre tours post-embryonnaires,
séparés par des sutures linéaires, finement rainurées; les
deux premiers succédant à la protoconque sont obtusément
subanguleux en arrière, obtusément treillissés par huit cor-
dons spiraux et par des plis d'aceroissement dont l'obliquité
et l'effacement croissent graduellement; à l’avant-dernier
tour, il ne subsiste plus que neuf cordons ou rubans inégaux,
inégalement saillants, les rubans antérieurs séparés par des
rainures bifides, l'ensemble ‘est traversé par des stries
d’accroissement peu régulières, antécurrentes à 50 vers la
suture.
Dernier tour embrassant les huit neuvièmes de la coquille,
arrondi jusque sur la base qui n’est excavée — par une pro-
fonde rainure — que sous le bourrelet nuqual; toute sa
surface est ornée de rubans spiraux, un peu plus écartés en
arrière qu'à la base, séparés par des rainures qui se subdi-
visent (celles du bas surtout) en quatre, en trois, puis en
deux, par l'intercalation de filets très serrés et peu visibles ;
les rainures de la base — au plus égales à la largeur des
rubans — sont plus profondes et simples; lignes d’accroisse-
ment peu distinctes; mais sur quelques spécimens de la
collection Grateloup elles deviennent, sur le dos de la
coquille, assez saillantes pour former des costules irrégulières
et irrégulièrement distribuées.
Ouverture semi-lunaire, très rétrécie en arrière où il existe
une goutlière peu profonde dans l’angle du labre, terminée
en avant par une échancrure plutôt qu’un véritable canal :
le bourrelet nuqual — qui correspond aux accroissements de
celte profonde entaille — est séparé, par une mince carène
aiguë, de la rainure basale et il porte au-dessus d'elle des
filets longitudinaux, guillochés par des accroissements curvi-
lignes ; labre presque vertical, extérieurement bordé par une
varice étroite et bifide (à l’âge de l'individu décrit), intérieu-
rement muni de nombreux plis obsolètes el serrés (à cet âge);
au-dessus de la région pariétale et bombée, s'implante la
columelle presque verticale, avec des plis obliques et peu
saillants, puis une dent antérieure à partir de laquelle elle
s'infléchit vers l’échancrure siphonale ; des rides irrégulières
s'étendent sur le bord columellaire assez calleux en avant où
il se détache de la perforation ombilicale et du bourrelet
nuqual.
Dim. Longueur : 28 millim. ; diamètre : 21 millim.
R. D. — La figure, assez fidèle, dessinée par Grateloup ne montre que
la face dorsale de la coquille, de sorte que l’on ne peut juger si les
caractères — peut-être népiouiques — de l'ouverture de notre plésiotype
ne se modifient pas à l’état adulte ; en tous cas, à elle seule, l’ornemen-
talion caractéristique de la surface de S$. striatella, ainsi que son galbe
moins ventru, suffisent pour la distinguer de S. incrassata. C.variabilis Hürn.
(non Bell.) du Tortonien de Baden, est bien voisine de notre espèce.
Loc. — Saubrigues, topotype (PI. XI, fig. 24-25), coll. Cossmann;
jeunes spécimens, coll. Dumas au Muséum de Nantes ; Saint-Jean-de-
Marsacq, coll. Graleloup. — Tortonien. :
e
116. Semicassis Jauberti nov. sp. PI. XVIT, fig. 29-31.
Le
72
Test épais el pesant. Taille grande; forme subsphérique ;
spire conique ; angle apical d'environ 900; six ou sept tours
très étroits, à peine convexes, sutures bordées d'un bourrelet
OT
crénelé ; ornementation formée de plis axiaux et granuleux;
dernier tour présentant une rampe déclive, ornée de deux
filets spiraux granuleux à l'intersection des plis d’accroisse-
ment, plus un large bourrelet plissé qui surmonte la suture
assez profonde; au-dessus de cette rampe existe une couronne
d'une vingtaine de tubercules aigus, ensuite sur la face
convexe de la base, quatre autres rangées de tubercules plus
obsolètes qui ne se correspondent pas; les intervalles sont
cancellés par des funicules spiraux et des plis axiaux, dont les
mailles ne sont que vaguement carrées ; nuque très excavée,
pas de trace de fente ombilicale.
Ouverture étroite, avec une gouttière anguleuse en arrière
et un canal peu rétréci, très recourbé sur la nuque; labre
vertical, bordé à l'extérieur, muni, à l’intérieur, d’une dizaine
de dents qui deviennent pliciformes en avant; columelle avec
une dizaine de rides pariétales; celle du bas est remplacée
par une double dent; bord columellaire mince, largement
étalé sur la base.
Din. Hauteur : 96 millim.; diamètre : 64 millim.
R. D. — Cette belle coquille est bien distincte, par son ornementation,
et par l’aspect de son ouverture, de toutes les formes précédentes.
Loc. — Léognan, type (PI. XVI, fig. 29-31), coll. Lecointre (ancienne
coll. Joubert). — Burdigalien.
7117. Semicassis subintermedia d'Orbigny.
PL. XL, fig. 40-44:
1833. Cassis intermedia Grat. Tabl. foss. Dax (2. c.), VI, p.200 (non Br.).
1840. — = Grat. Atlas, pl. XVI, fig. 7 (non Br.).
1852. Cassis subintermedia d'Orb. Prodr., ll, 26e ét., no 1671.
R. D. — Le très jeune individu — que nous rapportons, non sans
hésitation, à l’espèce de Grateloup — en a à peu près l’ornementation :
la spire est mutilée, mais le dernier tour intact porte des cordonnets
spiraux à peu près équidistants, avec des nodosités obsolètes à l’intersec-
Apres
tion de certains plis d’accroissement qui ne forment pas de mailles bien
régulières ; le fond de la surface est orné de trois filets spiraux dans les
larges intervalles des cordonnets ; à la base il n'y a plus que des rubans
lisses avec un seul filet intercalaire, Pour passer de cette ornementation
rudimentaire à celle qu'indique la figure originale, il faut admettre une
métamorphose ontogénique dont nous n'avons pu observer les étapes
successives. Il en est de même de l’ouverture qui n'a pas — à beaucoup
près — atleint son stade définitif : le bourrelet nuqual est incomplète-
ment formé, ainsi que | échancrure; le labre, étroitement bordé, porte à
l'intérieur de petites dents dont quelques-unes sont bifides ; la columelle
commence à peine à être plissie en avant, et elle se tord subitement
contre le bourrelet.
Il est bien évident que, dans ces conditions, notre détermination n'est
que provisoire et que la communication ultérieure de spécimens plus
adultes — dont les premiers tours seraient conformes à notre diagnose —
pourrait seule confirmer notre attribution.
On ne s'explique pas que Grateloup aït confondu l’espèce de Saubri-
gsues avec C. intermedia Br. qui est un Echinophoria. Aucun des trois
spécimens que nous avons trouvés dans sa collection ne présente la
crénelure supra-suturale qui — sur le dessin — borde le dernier tour; le
canal est bien plus court et le bourrelet nuqual plus fort que ne l'indique
la figuration.
Loc. — Saubrigues, spicimen douteux parce que népionique (PI. XI,
fig. 40-41), coll. Cossmann.
118. Semicassis /Echinophoria) Rondeleti Basterot.
PL-XIL, fig. 16-17.
1825. Cassis Rondeleti Bast. Mém. env. Bord., p. 51, pl. I, fig. 22
cpl AVe ho 13
1833. — . . — Grat. Tabl. coq. Dax (loc. cit.), p. 200.
AB ©: = Grat. Allas, pl. XXXIN fe 10.
1852. — == d'Orb. Prodr., II, p. 90, 26e ét., n° 1668.
1861. Cassis variabilis Bell. et Michti. Sagg. oritt., p. 54 (ex parte).
1873. Cassis Rondoleti Benoist. Cat. Saucats, p. 195, n0 658.
: 1890. Echinophoria Rondeleti (sic) var. Apenninica Sacco. VII, p. Ai,
pl. I, fig. 40.
1903. Semicassis Rondeleti Cossm. Essais Pal. comp., Velivr, p. 125,
DNS 43
Test médiocrement épais, quoique assez solide. Taille
moyenne ; forme ellipsoïdale; spire plus ou moins élevée, à
+ SG
galbe un peu extra-conique ; protoconque liste, subglobuleuse,
composée de deux tours convexes avee un nucléus déprimé;
cinq tours post-embryonnaires, d'abord obtusément treillissés
et assez hauts, puis plus étroits, déprimés au-dessus de la
suture, avec deux chaînetles antérieures de tubereules qui se
relient dans le sens axial à travers deux filets intercalaires ;
la dépression postérieure porte en outre quatre filets alternant
de grosseur.
Dernier tour dépassant les quatre cinquièmes de la hauteur
totale, avec une rampe postérieure plus ou moins marquée et
un bourrelet crénelé au-dessus de la suture; à partir de la
rampe, sa surface arrondie jusque sur la base est ornée d’une
douzaine de gros cordons tuberculeux, puis crénelés et plus
serrés à mesure qu'ils se rapprochent de la rainure excavée
sous la nuque; dans les interslices les plus larges, en arrière
et même au milieu, il existe deux ou trois filets intercalaires,
ondulés et traversés par les plis d'accroissement serrés et
obliques ; les tubercules et crénelures sont alignés dans le
sens axial, plutit que reliés d'un cordon à l’autre; étroite
fente ombilicale de laquelle sort un gros bourrelet nuqual,
caréné à sa partie inférieure, faiblement guilloché par les
accroissement{s.
Ouverture semi-lunaire, avee une gouttière superticielle
dans l'angle du labre, terminée en avant par un canal médio-
erement resserré, profondément échancré sur la nuque; labre
presque vertical, bordé à l'intérieur par une varice aplatie
que sillonnent ses propres accroissements, inégalement plissé
à l'intérieur; région pariétale peu bombée, simplement mar-
quée par la trace des chaïînettes sous le vernis; columelle à
peine excavée en arrière, peu bombée au milieu par la trace
de l’'enroulement du bourrelet nuqual, puis ridée et plissée
jusqu’à son inflexion antérieure; bord columellaire médiocre-
ment épais, largement étalé, détaché de la base et de
l'ombilic, mais partiellement appliqué sur le bourrelet.
Du. Longueur : 50 millim.; diamètre ventral : 32 millim. ;
épaisseur transversale : 27 millim.
HOT
R. D. — Quoique la spire ait une saillie un peu variable, cette coquille
ne se modifie guère dans tout le Burdigalien où elle n’est jamais com-
mune ; il est possible qu'il faille y rapporter la var. apenninica Sacco de
S. variabilis Bell. et Michti., localisée dans le Tongrien (— Aquitanien)
de la Ligurie, quoique les rangées de tubercules paraissent égales
d’après la figure : S. taurinensis Sacco a des tubercules plus écartés et
mieux alignés , enfin les formes du Pliocène s'en écartent encore davan-
tage. Grateloup cile Semicassis Rondeleti à Salles où nous ne l’avons
Jamais trouvé (1).
Loc. — Saucats (Moulin de l'Eglise), plésiotype déjà figuré dans les
« Essais » (PI. XI, fig. 46-17), coll. Cossmann; Peloua, Léognan, Dax,
etc. .., toutes les coll. — Burdigalien.
7119. Cypræicassis subcrumena d'Orb.
PI. XII, fig. 4-5.
1833. Cassidaria crumena Grat. Tabl. (loc. cit.), t VI p-19%{(n Bruo):
1840 — — Grat- Atlas, pl. XX XIV, fig. 28, var. plicata.
1852. Cassis subcrumena d'Orb. Prodr., HI, p. 90, 26e ét., n° 1665.
1873. Cassis crumena Benoist. Cat. Saucats, p. 195, n° 660.
1884. Cassis suberumena du Boucher. Atlas Grat. révisé, p. 298.
1897. — — Raul. Statistique Landes, p. 312.
Test très épais, massif, solide malgré l'usure. Taille grande ;
forme eypréoïde, malgré la saillie de la spire, ovoïde-coni-
que ; spire courte, à galbe un peu extra-conique ; protoconque
lisse, subglobuleuse; quatre ou cinq tours post-embryon-
naires, peu convexes, étroits à la fin de la croissance, séparés
par des sutures linéaires mais profondes, avec un bourrelet
irrégulièrement festonné par des pustules obsolètes ; Forne-
mentation se réduit — outre cette rangée antérieure de
pustules — à trois cordonnets spiraux, peu apparents, entre
lesquéls on soupconne des stries généralement effacées ; les
(1) La collection Grateloup renferme un fragment du dernier lour d'un grand
Cassis (C. major Grat. 1833, Tabl. Dax), mais tellement incomplet que l'auteur n’a
pas jugé à propos de la figurer dans son Atlas. Nous nous bornons à signaler le
fail, sans cataloguer celte espèce trop douteuse.
Tome LXXV. 1
aceroissements sont peu réguliers, ceux qui correspondent
aux pustules sont subphiciformes.
Dernier tour embrassant presque toute la coquille, avec
une rampe un peu excavée au-dessus du bourrelet sutural ;
puis il y a deux rangées obsolètes de tubercules reliées de
l’une à l’autre; sur toute la face dorsale, ovale jusqu'à la
base, des costules bifurquées ou anastomosées correspondent
— au nombre de dix environ — à ces rangées de tubercules ;
elles sont croisées par huit cordons très obsolètes ; Les trois
derniers — qui existent en avant — sont plus proéminents,
pustuleux, et le dernier forme mème un bourrelet trifide qui
limite la profonde rainure située sous le bourrelet nuqual,
presque réduit à une échancrure de 10 millimètres de profon-
deur; une perforation ombilicale profonde correspond à cette
étroite rainure.
Ouverture presque aussi haute que la coquille, à bords.
parallèles, avec une goutlière postérieure superficielle et un
canal redressé en avant, brièvement tronquée au-dessus de
l’échancrure nuquale ; labre épaissi par un énorme bourrelet
lisse, avec des traces de coloration brune par bandes horizon-
tales ; quinze à vingt plis internes, les derniers en avant
obliquement alignés ; columelle presque recliligne en arrière,
renflée au milieu, un peu infléchie à droite en avant, mumie
sur la partie renflée de sept ou huit gros plis un peu diver-
gents, auxquels succèdent de longues rides sur le bord colu-
mellaire qui recouvre presque toute la région ventrale; les
rides transverses et plus courtes se prolongent sur toute la
région pariétale.
Diu. Hauteur : 56 millim.; diamètre ventral : 37 millim. ;
épaisseur transversale : 29 millim.
R. D. — C'est avec raison que cette belle coquille burdigalienne a été
séparée — non seulement de l’espèce actuelle C. crumena, mais encore
de C. pseudo-crumena d'Orb., de l’Astien ; cette dernière, beaucoup plus
étroite, est à peu près lisse sur sa surface dorsale qui ne comporte
qu’une couronne postérieure de plis un peu anguleux. C.… cypræiformis
Borson, de l'Helvétien de Colli Torinesi, ressemble beaucoup à C. subcru-
ÉtPo0
mena, par ses costules anastomosées ; cependant, à défaut de l'ouverture
qui n’a pas été figurée dans la Monographie de M. Sacco, on peut l'en
distinguer par quelques détails et surtout par son galbe plus étroit.
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype (PI. XII, fig. 4-5), coll. de Sacy;
Pessac (Lorient), Mérignac (Baour), même coll., collection Peyrot;
Saint-Paul-lès-Dax, coll. Grateloup. — Burdigalien inférieur.
»
720. Sconsia Raulini 200. sp. PI: XII, fig. 10-11.
Test mince el fragile. Taille moyenne; forme globuleuse,
nalicoïde; spire un peu élevée, subélagée, à galbe presque
extra-conique, sous un angle apical de près de 900; proto-
conque lisse, minuscule, paucispirée, à nucléus papilleux ;
quatre ou cinq tours post-embryonnaires, convexes, d'abord
un peu haut, puis plus étroits (à peine le tiers de leur
largeur); sutures rainurées el bordées en-dessus par un
étroit bourrelet qui limite une faible dépression spirale;
l'ornementalion se compose exclusivement de sillons spiraux
obsolètes et assez réguliers, quoique plus serrés sur la rampe
postérieure. |
Dernier tour dépassant les huit neuvièmes de la hauteur
tolale, arrondi jusque sur la base qui n'est excavée que vers
le cou un peu allongé et infléchi vers la droite; fente ombi-
licale très étroile; l’ornementation spirale se :prolonge avec
plus ou moins de régularité, mais sur la base, les sillons
plus profonds et plus larges séparent des rubans parfois
bifides qui se transforment même en cordonriets aux abords
du cou, celui-ci, assez gonflé, est simplement liré par des
plis longitudinaux.
Ouverture grande, irrégulièrement ovale, avec une gout-
tière superficielle dans l'angle inférieur du labre, terminée en
avant par un Canal étroit, resserré, non échancré à son exlré-
mité; labre à peu près vertical, faiblement sinueux au-dessus
de la suture contre laquelle il est très antécurrent; le bour-
relet externe est étroit, caréné sur le profil du labre, plus
calleux et arrondi sur la sinuosité postérieure ; on ne distingue
SMS NA
aucune trace de crénelures sur l’épaississement interne;
columelle obliquement implantée sur la région pariélale
convexe, un peu excavée en avant, avec un pli oblique et peu
visible, infléchie avec le cou; le bord eolumellaire est calleux,
largement étalé, détaché de la région ombilicale et du cou,
portant en avant quelques rides obsolètes, irrégulières
Din. Longueur : 28 millim.: diamètre : 18 millim.
R. D. — Beaucoup plus globuleuse que la plupart de ses congénères
et — en particulier — que les espèces du Miocène inférieur de Ja Ligurie
(S. Beyrichi Michti.), cette espèce était méconnue jusqu'aux recherches
poursuivies par Raulin dans les environs de Peyrehorade; il ny a,
d'ailleurs, rien de semblable dans l’'Oligocène, ni dans le Bassin de Paris.
Loc. — Peyrère, type (PI. XII, fig. 10-11), coll. Cossmann; collection
Raulin à l'Ecole des Mines. — Aquitanien.
121, Oniscia aie) harpæformis Grateloup.
PI. XII, fig. 18-20:
1825 Cassidaria cithara Bast. Mém. env. Bord., p. 194, n°0653 (n. Sow.).
1827. Cassidaria harpæformis Grat. Mém. sur les foss. (B.S.L.B.), p. 18.
* 1833. — — Grat. Tabl. loc, cit.), VI, p. 196.
1840. — — Grat. Atlas. pl. XX XIV, f.8 (Saubrigues),
1840. Cassidaria cythara Grat. Atlas, pl. XXXIV, fig. 8-9, 18 (n. Desh.).
4852. Oniscia cithara d'Orb. Prodr., I, p. 89, 26e ét., n° 1663 (n. Br.).
1853. — — Hærn. Tert. Beck. Wien, 1, p.471, pl: XIV, 192:
1866. — — Pereira da Costa. Gastr. terc. Port., page 12%
pl. XVI, fig. 5
1890. Oniscidia cithara Sacco.(L. e.), VI, p.76, pl. [, fig. 35-36 (et var.).
1903. — — Cossmann. Essais Pal. comp., Ve livr., p. 435,
PL 5 ARE MIS
Test épais et solide. Taille moyenne ou un peu au-dessus;
forme ovoïde comme les Harpidæ ; spire très courte, tectiforme
ou extra-conique, à protoconque lisse, formée d’un minuscule
bouton paucispiré ; quatre tours post-embryonnaires, dépri-
més et déelives en arrière, imbriqués en avant par un angle
qui couronne une série de lubercules aigus, à l'intersection
de petites costules axiales, peu épaisses, qui s’effacent sur
la rampe sans atteindre la sulure postérieure rainurée et
ondulée ; il n’y a d'autre ornementation spirale qu'une ligne
indécise, reliant les points où cessent les costules.
Dernier tour embrassant presque toute la coquille, arrondi
au-dessus de la rampe postérieure jusque sur la base qui
n'est excavée que sous le bourrelet nuqual; dix costules
axiales, subépineuses au-dessus de la rampe, un peu plus
étroites que leurs intervalles, assez proéminentes quand le
test n’est pas usé, s'étendent jusqu'au cou, en s'y infléchis-
sant à gauche; elles sont croisées par des cordonnels écartés,
peu apparents d’abord, plus saillants en avant, l'ensemble est
finement décussé par des lignes d’accroissement très serrées
qui persistent sur les costules.
Ouverture étroite et longue, à bords presque parallèles,
avec une gouttière superficielle dans l'angle inférieur du
labre, terminée en avant par un canal très court et peu
resserré, échancré sur la nuque ; bourrelet nuqual épais,
presque couché sur la base, guilloché par les aecroissements
de l'échancrure, limité par un cordon festonné par les
costules ; labre vertical, exlérieurement bordé par une épaisse
varice lisse, intérieurement muni d'une dizaine de crénelures ;
columelle peu sinueuse, presque lisse, avec un bord large-
ment étalé, mais peu épais en arrière, bien détaché du cou
en avant.
Dim. Hauteur : 37 millim.; diamètre ventral : 24 millim. ;
épaisseur transversale : 18 millim.
R. D. — Il n'y a aucun motif pour ne pas reprendre le nom harpæ-
formis qui ne fait pas double emploi avec Cassis harpæformis Lamk.,
ainsi que Grateloup a bien insisté dans sa légende; l’échantillon typique
du Tortonien de Saubrigues, déjà précédemment figuré dans les
« Essais » ne peut réellement être séparé de ceux du Burdigalien qui
ont le mème nombre de costules, le même galbe, la même ouverture.
En ce qui concerne le Piémont, les variétés individuelles qu'a fait
dessiner M. Sacco ne diffèrent que par des critériums presque insaisis-
De
sables ;: nous en dirons autant des échantillons du Bassin de Vienne ou
du Portugal. Il en résulte que cette espèce a eu une assez grande
longévité durant toute la période miocénique qu’elle n'a pas dépassée
d'ailleurs.
Loc. — Saubrigues, jeune topotype (PI. XII, fig. 18-19), collection
Cossmann :; Saint-Jean-de-Marsacq, coll. Grateloup. — Tortonien.
Saucats (Peloua, spécimen adulte (fig. 20), collection de Sacy. —
Burdigalien.
722, Oniscia /Oniscidia) verrucosa Bonelli.
PI. XII, fig. 39-40.
1825. Oniscia verrucosa Bon. Cat. Mus. Torino, ne 2597.
1833. Voluta variolaria Grat, Tabl. coq. Dax (loc. cit.), vol. VI, p. 295.
1840. Oniscia verrucosa Michti. Rev. Gaster., n0 93,
1840, Cassidaria oniscus var. variolaria Grat. Atlas, pl. XX XIV, fig. 5-6
(non Lin.),
1847, Oniscia verrucosa Michti. Desc. foss. mioe., p. 220, pl. XIE, f. 11-12.
1852. — — d’Orb. Prodr., LI, p. 89, 26e ét., no 1662 X
1873. — cithara Benoist. Cat. Saucats, p. 193, no 653.
1890. Oniscidia verrucosa Sacco. (Loc. cit.), VIE, p. 80, pl. Il, fig. 42.
1903 : -— — Cossmann. Ess. Pal, comp., Ve livr., p. 135.
Test assez épais, généralement usé. Taille au-dessous de
la moyenne: forme ovoide, peu ventrue; spire courte, conoï-
dale; protoconque lisse, aplalie, paucispirée: quatre où einq
ours conjoints, non élagés, séparés par des sultures finéaires,
finement festonnées: chaque tour est déprimé au milieu par
une petite rampe excavée entre deux renflements ; nombreuses
costules étroites comme celles de la spire d'une De/phinula,
avec deux ou trois sillons spiraux dans la dépression médiane.
Dernier {our embrassant presque toute la coquille, avec une
rampe postérieure couronnée de petits tubercules, ovale-
arrondie-jusque sur la base faiblement excavée sous le cou;
une quinzaine de costules axiales, correspondant à ces tuber-
cules, à peu près aussi larges que leurs intervalles, s'inflé-
chissant à gauche vers la partie antérieure ; elles sont recou-
vées par une dizaine de larges rubans spiraux, à peu près
CRE
|
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LAVER SN NN PAPE Li Le
09
équidistants, dans lés intervalles desquels il y a généralement
trois filets inégaux, celui du milieu plus gros.
Ouverture longue et étroite, à bords presque parallèles,
avec une étroite et profonde -goutlière dans l'angle. inférieur
du labre; canal siphonal court, peu resserré, brièvement
échancré sur la nuque; bourrelet nuqual arrondi, probable-
ment orné quand le test n’est. pas usé; labre vertical, épaissi
par une varice lisse, intérieurement muni de nombreuses
crénelures; columelle à peine sinueuse, de la gouttière à
l'inflexion du canal, avec de nombreuses rides irrégulières ;
bord columellaire médiocrement épais, largement élalé, non
délaché du bourrelet.
Div. Longueur : 25 millim.; diamètre : 15 millim.
R. D. — Il est impossible de confondre cette espèce avec la précé-
dente, & cause de son ornementation formée de rubans saillants, entre-
mêlés de filets, au lieu de sillons séparant les espaces lisses, et surtout
de sa columelle plissée ainsi que de son bord columellaire variqueux.
Il n'y a pas de différences appréciables entre les spécimens de l’Aqui-
taine et ceux du Piémont; les variétés que M. Sacco a cru devoir
distinguer, d’après des types généralement mal conservés, dessinés du
côté du dos seulement, s'enchainent entre elles, de sorte que le plus
simple est de s’en tenir à la dénomination unique verrucosa, il n’y
aurait à faire d'exception que pour 0, apenninica Sacco, qui provient
précisément du Miocène inférieur, mais dont le « pavage dorsal» s’écarte
de l'ornementation typique de lPespèce de Bonelli. La dénomination
Voluta variolaria Grat. — appliquée d’abord à cette espèce — a été aban-
donnée par son auteur quila rapporte ensuite à C. oniscus.
Loc. — Léosnau (Le Thil), plésiotype (PI, VIT, fig. 39-40), collection
de Sacy; Pessac (Lorient), méme coll.; Saint-Avit, coll. Duvergier ;
Mérignac, coll. Cossmann, coll. Peyrot. — Aquitanien.
MURICIDÆ
Cette riche Famille est abondamment représentée en Aqui-
taine, et la détermination générique des échantillons est
souvent assez difficile, de sorte que nous croyons utile de
nous étendre un peu davantage sur la classification systéma-
- Er En
tique, du moins en ce qui concerne seulement les groupes
qui ont été recueillis dans le Sud-Ouest. Nous réunirons
d’abord ci-après tous les Genres de Muricineæe.
MUREX lanné.
S. stricto. — Nombreuses varices épineuses; épines sur
le cou (G. T. M. brandaris Lin.:; Viv.).
Une seule espèce représentant le génotype, dans l'Helvétien
supérieur de la Gironde.
Tubicauda Jouss., 1879. — Trois varices très épineuses ;
épines enroulées sur le cou très long (G. T. M. brevispina
Eine: Niive)
Une espèce ubiquiste, dans le Tortonien des Landes, et une
autre dans le Miocène inférieur.
Haustellum Klein., 1753. — Trois ou quatre varices peu
épineuses; pas d’épines sur le cou (G. T. M. haustellum Lin. ;
Viv.). :
Quatre espèces, à partir de lAquitanien.
Pteropurpura Jouss., 1879. — Trois varices lamelleuses
et continues; canal variqueux, peu allongé (G. T. M. macrop-
terus Desh.; Viv.).
Quatre espèces du Miocène inférieur.
Alipurpura Bayle, 1884. — Trois varices discontinues,
épineuses en arrière (G. T. M. acanthopterus Lamk.; Viv.).
Une espèce du Miocène inférieur des Basses-Pyrénées, une
espèce burdigalienne et enfin une troisième dans le Torlonien
des Landes.
Inermicosta Jouss., 1879 Sect. de Chicoreus Montf., 1810}.
— Trois varices non digitées ; canal incurvé et allongé
(GE M ascatus Sow. Niv)
Une espèce commune dans l’Aquitanien et le Burdigalien,
et une seconde plus rare dans le Tortonien.
Muricantha Swains, 1840. — Plus de trois varices folia-
cées, canal incurvé.et court (G. T. A. radix Gmel.; Vivw.).
"té
+ Op
Sept espèces, surtout dans l'Helvétien.
Favartia Jouss. 1879. — Quatre à six varices épineuses;
canal clos et court (G. T. M. breviculus Sow.; Viv.).
Plusieurs espèces aux divers niveaux.
Poirieria Jauss., 1879. — Six à huit varices épineuses;
canal ouvert et allongé (G. T. AZ. ze/andicus Quoy et G.; Viv.).
Deux espèces aquitaniennes dans les Basses-Pyrénées.
Hexachorda Cossm., 1903. — Six varices cordées et lisses ;
canal court et ouvert (G. T. M. tenellus Mayer; Mioc.
A vrai dire, ce Sous-Genre se rattache aux Ocenebrinæ,
mais nous l'avons encore admis à la suite des Muricinæ.
Une ou deux espèces burdigaliennes, la même que dans
l'Helvétien.
MURICOPSIS B. D. D:, 1882:
S. stricto. — Rides columellaires plus ou moins appa-
rentes; six à dix varices crépues; canal un peu long et tordu
(CG: T° M. Blainvillei Payr.; Viv. = M. cristatus Br.; Plioc.).
Plusieurs espèces de l’Aquilanien et du Burdigalien.
723. Murex torularius Lamk.
PÉXIIE o PIE SITE te 21
1814. M. brandaris Brocc. Conch. subap., p. 389 (non Linn.).
1821. — var. Bors. Oritt. Piem. I, p. 64, pl. [, fig. 8.
1822. M. torularius Lamk. An. s. vert., vol. VII, p. 177.
1827. — Defr. Dict. Sc. nat., vol. XLV, p. 540.
1831. M. brandaris Bronn. Ital. tert. Geb., p. 33.
1840). — Grat. Atlas, p. XXXI, fig. 1.
1841. En Mich. Monogr. Murex, p. 14, pl, HE, fig. 8.
1843. A1. romans Lamk. An. s. vert., 2e édit., vol. IX, p. 620.
1852. M. subbrandaris D'Orb. Prod., t. HF, p. 73, 26e ét., n° 1315.
4856. M. brandaris Hœrn. Tert. Beck. Wien, I, p. 257, pl. XX VI, f.3-4.
1867. = Per. da Costa. Gastr. Port., p.170, pl. XX, fig. 5a b.
1871. M. pseudobrandaris d’Anc. Mal. plioc. ital., p 19, pl. I, fig. 1,2,7
(n. Grat.).
1872. M. torularius Bell. I Moll. terz. Piem. I, p. 49.
1873. = Ben. Cat. Saucats, p. 166, n° 536.
SOC
1870. M. torularius Ben. Tort. Gir., p. 4.
1888. — Ben. Et. Muricinæ, p. 13, n° 45.
1903. M. brandaris Coss. Essais Pal. comp., Ve livr., p. 44, pl. I, f. 4-8.
1904. M. torularius Sacco. loc. cit., parte XXX, p. 18, pl. IV, fig. 31-32;
- et pl. V, fig. 45:
Forme de massue à spire courte, pointue, mais dont le
galbe est extra-conique; tous anguleux, munis de six épines
tubulées et de cordons spiraux alternant de grosseur; fines
lignes d’accroissement dans les intervalles des varices; sutures
profondes, ondulées par les côtes. Dernier tour embrassant
presque toute la coquille, bianguleux, avec deux rangées
inégales d’épines tubulées, à base peu convexe, excavée à la
naissance du cou qui est très allongé et qui porte deux ou
trois bourrelets épineux. Ouverture ovale, avec unesgouttière
obsolète dans l'angle inférieur; canal très long, presque recti-
ligne ou à peine infléchi, très étroit, mais non fermé; labre
vertical, antécurrent vers la suture, finement plissé à l'inté-
rieur ; columelle excavée, lisse, à bord vernissé, détaché de
la base, mais sans aucune fente ombilicale.
Dim. Longueur : 50 millimètres; diamètre : 25 millimètres.
R. D. — La séparation — faite par Lamarck entre l’espèce fossile
d'Italie et le véritable M. brandaris Linn. — a été confirmée par Bellardi
qui a minutieusement détaillé, dans un tableau comparatif, les critériums
distinctifs de M. torularius en regard de ceux de M. brandaris et aussi de
M. cornutus Linn. qu'on a longtemps confondu avec l’espèce fossile.
Quant à la dénomination pseudo-brandaris, elle a été préemployée par
Grateloup (1833, Tabl. foss. Dax), qui l’abandonna ensuite dans l'Atlas
pour M. rectispina Bon, de sorte qu'en tout état de cause on ne pourrait
appliquer le vocable pseudo-brandaris à la présente espèce. Les échantil-
lons de l'Helvétien de la Gironde correspondent assez exactement avec
la figure récemment publiée par M. Sacco pour un Jeune individu de
l'Astien, et avec nos spécimens du Plaisaacien de Biot (coll. Cossmann).
Toutefois, autant qu'on peut en juger par les figures, les spécimens du
Bassin de Vienne sont d’une identification moins certaine ; Bellardi les a
d’ailleurs signalés avec un point de doute dans sa synonymie.
Loc. — Salles (Largilevre), plésiotype (PI XIT, fig. 3), coll. Duvergier ;
un superbe spécimen adulte de la coll. Benoist (PI. XII, fig. 1), même loc. ;
Saucats (La Sime): Salles (Debat), fide Benoist. Rare. — Helvétien.
07
124. Murex (Tubicauda) spinicosta Bronn.
: PI. XII, fig. 26-27.
1831. NM. spinicosta Bronn. It. tert. Gebirge, p. 34.
1832. — Jan. Cat., p. 11 (= rectispina Bon. in sch.).
1833. M. pseudobrandaris Grat. Tabl. foss. Dax, L.c., VI, p. 93.
1848. D. rectispina Grat. Atlas, pl. XXXI, fig. 3 a b.
1841. M. spinicosta Michti. Mon. Murex, p. 13.
1847. — Michti. Foss. mioc., p. 233.
1852. — d'Orb. Prod. t. II, p. 72, 26e ét., no 1317x.
1856. — Hoœærn. Tert. Beck. Wien, I, p. 259, pl. XXV,
è fig. 6-8 a b.
1868. — Foresti. Catalogue Moll. plioc. Bol., p. 15.
1871. . — d’Anc. Mal. plioc. ital., p. 18, pl. IT, fig. 5 a b.
1872. — Bcll, I Moll. terz. Piem., I, p. 44.
1873. — Benoist. Cat. Saucats, p. 165, n° 534.
1880. — Fontannes. Inv. tert. S. E., p. f, pl. ILE SM E
1880. = Benoist. Et. Muricinæ, p. 12.
1881. = Depont. Journ. Conch., XXXII, p. 26.
1904. — Sacco. Loc. cit., XXX ,-p. 18, pl. IV, fig. 21-22.
Trois rangées axiales d'épines tubulées, entre lesquelles :1l
existe deux varices noduleuses sur l'angle médian de chaque
tour, une troisième très obsolèle apparaît immédiatement
en decà de la rangée subséquente d’épines; nombreux filets
spiraux, très serrés, sur chaque tour, deux sont plus saillants
au-dessus de l'angle. Dernier tour — avec le canal complet —
égalant les trois quarts de la hauteur totale, à base excavée
à la naissance du canal qui est presque rectiligne, un peu
infléchi seulement à son extrémité. Ouverture ovale, à péris-
fome continu, subdétaché, les bords se rejoignent et se
soudent presque le long du canal, de sorte que l’espace libre
ne représente guère que le quart de la hauteur de la coquille;
outre les trois épines inégales du dernier tour, le canal en
porte encore une ou deux bien plus courtes.
Div. Longueur : 50 millimètres: diamètre (épines com-
prises) : 30 millimètres ; (sans épines) : 20 millimètres.
JA Ge
R. D. — L'espèce a été figurée pour la première fois par Grateloup
(sous le nom manuscrit spinicosta), qui altribuait les gisements de Sau-
brigues et de Saint-Jean-de-Marsacq au niveau (olisocénique) de Gaas, à
cause de la couleur du falun; la seconde figure publiée est celle d'Hær-
nes, enfin la troisième — la plus typique puisque c’est celle d'Italie —
date seulement de 1871 (d’Ancona). Bellardi n’a pas reproduit cette
forme bien connue, mais M. Sacco en a publié, dans son supplément,
deux figures d'après d'assez médiocres spécimens. Néanmoins, pour qu'il
ne subsiste aucun doute sur l’attribution proposée par Grateloup, nous
avons comparé nos spécimens de Saubrigues avec ceux de Cas-
tell’Arquato (Toscane) et de Vôslau (Autriche), coll. Cossmann ; il
résulte de cet examen l'identité complète du fossile des Landes avec
celui d'Italie, à peu près complète avec celui du Bassin de Vienne — et
cela, contrairement à l'opinion de Fontannes (1879, Plioc. vallée Rhône,
p. 2) qui a rapporté le fossile de Millas à l'espèce subapenninica, tandis
qu'il présumait que la coquille de Grateloup appartenait à une race
distincte ; or la figure publiée par Fontannes (pl. I, fg. 1) pour l’unique
exemplaire connu — et dépouillé de ses épines — de Millas, représente
un spécimen plus trapu, à trois ou quatre varices intercalaires, exacte-
ment semblable à des individus du gisement catalan de Baseya (don de
M. Faura y Sans) : c'est une coquille manifestement distincte de celles
d'Italie et des Landes, aussi bien que des environs de Vienne — et pour
cette race dont nous croyons utile de publier une figure (PI. XIF, fig. 33-
34) — nous proposons le nom pyrenaicus, bien justifié car il y a encore
d’autres différences dans l’ornementation spirale, à la base du dernier
tour qui comporte cinq chainettes d’épines et de nodosités, au lieu de
trois.
Nous n'avons pas cité — à l’instar de Benoist — dans notre synonymie,
Murex brandaris Dub. de Montp., attendu que les échantillons de Koryt-
nica (Volhynie), envoyés à l’un de nous par Sokolow, diffèrent complè-
tement du type de Bronn. par leur ornementation spirale plus grossière,
par l’aspect plus confluent des nodosités que portent les deux varices
intercalaires, enfin par l'épaisseur écrasée du canal siphonal. Or cette
espèce a été récemment reprise par le professeur Friedberg (1912, Moll.
mioc, Pal., p. 163, pl. IX, fig, 11-12) et excellemment figurée sous le
nom M, Delbosianus Grat. qu’elle ne peut conserver, attendu que ce
dernier appartient à un tout autre groupe de Muricidæ! Donc la coquille
polonaise — dont la détermination inexacte remonte à Hærnes (PI. I,
fig. 7) doit recevoir un autre nom : M. Friedbergi »0b., notre confrère
ayant déjà fait ressortir quelques doutes sur l'emploi du nom Delbosianus.
Loc. — Saubrigues, topotype (PI. XIL, fig. 26-27), coll. Cossmann ;
commun, le mème qu'à Saint-Jean-de-Marsacq. — Tortonien.
200
125. Murex (Tubicauda) subgranifer 200. sp.
PÉSXNIL > het-34rcet PL XVIII, he 2
1873. Murex graniferus Ben. Cat. Saucats, p. 166, n° 539 (non Michti.).
1880. — — 3en. Et. Muricinæ, p. 25 (non Michti.).
Test épais. Taille assez grande; coquille piriforme, munie
d’une longue queue, portant trois varices subcontinues, sail-
lantes, foliacées, épineuses, légèrement tordues autour de
l’axe, muriquées sur leur face antérieure ; spire courte, formée
de cinq ou six tours subanguleux, séparés par des sutures
assez profondes, ornés d’une côte longiludinale assez large,
entre les varices et de filets transverses, étroits, finement
squamuleux à leur intersection avec les stries d’accroisse-
ment; l’un d'eux aigu, saillant, forme la carène médiane, il
en existe deux autres à peu près aussi saillants de chaque
_côté de la carène, avec deux ou trois filets intercalaires plus
fins ; dernier {our — y compris la queue — au moins égal
aux huit dixièmes de la longueur totale, fortement excavé à
la naissance de la queue, orné de six filets transverses, étroits
et très saillants, avec cinq filets intercalaires, serrés, squa-
meux, dont le médian est un peu plus fort; varices épineuses
à leur croisement avec les filets principaux: trois épines,
pointues, sur la queue, le long de chaque varice très atté-
nuée; épines et varices à peine développées chez le jeune.
Ouverture très régulièrement elliptique, à péristome con-
tinu, saillant, sans plis ni dents à l'intérieur; canal long,
rectiligne, à peu près clos chez l'adulte, étroitement ouvert
chez le jeune.
Dim. Longueur : 52 millimètres ; diamètre : 45 millimètres.
R. D. — Différe de l'espèce miocénique d'Italie — avec laquelle
Benoist la confondait — par sa queue plus longue, son canal plus étroit,
plus rectiligne, par ses varices, beaucoup plus saillantes, fortement épi-
neuses, par la présence d’épines sur la queue: elle se rapprocherait
davantage de la forme de Gainfahren que Hôrnes (PI. XX VI. fig. 1) a
— 100 —
représentée sous le nom M. graniferus (1) Michti et qui nous paraît aussi
différente de celle d'Italie, mais on. peut noter encore quelques diffé-
rences entre le fossile autrichien et celui de l’Aquitaine, ce dernier a
_ l'ouverture moins circulaire, les costules intercalées entre les varices
plus obtuses, les épines de la queue plus saillantes, au moins sur les
individus adultes.
Loc. — Léognan (Sangsueyre), type (PI. X VIIL, fig. 2), coll. Degrange-
Touzin : Saucats (Peloua), mème coll. (PI. XVIII, fig, 34), coll. Benoist ;
Saucats (Pont-Pourquey), coll. Benoist. — Burdigalien.
Balizac, coll. Degrange-Touzin. — Aquitanien.
796. Murex (Haustellum) Partschi Hürnes :
var. submuticus Grateloup. PL. XVIT, fig. 35.
1840. Murex rectispina var. submutica Grat. Atlas, pl XXXI{, fig. 4.
1880. Murex Partschi Ben. Et. Muricinæ, p. 49, n° 14.
Test épais. Taille moyenne; forme de massue, à canal long
et droit, spire assez courte, exlra-conique, à tours convexes,
à peine subanguleux, ornés d’une dizaine de costules axiales
arrondies, plus larges que leurs intervalles; trois où quatre
d'entre elles se transforment sur le dernier tour en varices
arrondies, obtuses, non épineuses, tandis que: les costules
intermédiaires s'elfacent plus ou moins complètement. Sur-
face couverte de nombreux filets spiraux régulièrement
alternés ; dernier tour profondément excavé à la base de la
queue qui est longue et étroite.
Ouverture ovale, à péristome continu, presque close, sauf
une fente longitudinale sur toute la longueur du canal; labre
épais presque vertical, liré intérieurement. ;
Dix. Longueur : 35 millimètres ; diamètre ventral : 21 mul.
R. D. — La figure, peu fidèle de Grateloup, s'applique aux formes
tortoniennes de Saubrigues, très voisines de M. Partschi Hürnes au même
niveau du Bassin de Vienne (coll. Peyrot); toutefois nos spécimens de
l’Aquitaine ont les tours moins carénés et. aussi moins épineux que ceux
d'Autriche, aussi peut-on leur conserver le nom de var: submutica
(1) La désinence graniferus est un solécisme en lalin : il faudrail écrire granifer.
A
sr PRES PER
— 101 —
imposé par Grateloup à cette forme qu’il rattachait à tort à M. rectispina
(= M. spinicosta).
Loc. — Saubrigues, topotype (PI. XVIF, fig. 35); collection Degrange-
Touzin ; coll. Cossmann; tous deux avec le canal mutilé. — Fortonien.
727. Murex (Haustellum?) Partschi Hôrnes;
var. verefusoides noù. var.; an sp. dist. PI. XVII, fig. 5.
R. D. — Par les caractères de son ouverture et de son canal, cette
forme est identique à la précédente, mais son dernier tour est générale-
ment un peu plus arrondi, les varices un peu plus atténuées et la spire,
longue, pointue, formée de sept tours élevés, surmontés par trois tours
embryonnaires lisses, doune à la coquille tout à fait l'aspect d’un Fusus
complètement dépourvu d’épines.
Dim. Longueur : 58 millimètres; diamètre ventral : 238 millimètres.
Loc. — Saubrigues, type (PI. X VITE, fig. 3), coll. Cossmann; collection
Degrange-Touzin ; Saint-Jean-de-Marsacq, même coll., un spécimen
népionique. -- Tortonien.
128. Murex (Haustellum) haudmuticus 0. sp.
Pl: XI fie. 28-50*et-36:.et PI. XVIIT, fie. 4°
1873. M. Partschi Benoist Cat. Saucats, p. 165, n° 535 (non Hœr.).
1880. — Benoist. Et. Muricinæ p. 19, n° 14 (ex parte).
Forme de massue, à canal long el droit; spire courte,
extra-conique ; l’ornementation est très variable : le type porte
quatre varices à épine creuse sur l’angle spiral, particulière-
ment au dernier tour ; nombreux filets spiraux, assez réguliè-
rement alternés ; entre les quatre varices, il y a deux costules
noduleuses qui s’atténuent au dernier tour; mais il y a des
individus sur lesquels ces côtes deviennent au contraire
épineuses au dernier tour et égalent les quatre principales,
de sorte qu'on y compte sept varices muriquées ; base courte
et arrondie, excavée à la naissance du canal qui est rectiligne
et long. Ouverture ovale, à péristome continu, presque clos
sauf une fente longitudinale sur toute la longueur du canal;
labre épais et vertical, intérieurement liré.
— 102 —
Diu. Longueur : 60 à 65 millimètres; diamètre ventral :
28 à 32 millimètres.
R. D. — On vient de voir ci-dessus que le véritable M. submuticus est
l'espèce tortonienne figurée dans l’Atlas de Grateloup, tandis que la forme
du Miocène iuférieur nous semble, d'après la figure d Hœrnes, bien
distincte, moins tubulée au dernier tour, avec une spire plus élevée et un
canal plus flexueux. Nous n'avons sous les yeux (coll. Cossmann) qu'un
médiocre spécimen de M. Partschi, provenant de Colli Torinesi et res-
semblant plus à notre type de Peloua qu'à la coquille du Bassin de
Vienne ; peut-être devra-t-on lui attribuer la même dénomination qu'à
notre fossile d'Aquitaine : mais — dans cette incertitude — nous n'avons
pas cru prudent de le désigner dans nos références synonymiques.
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype (PI. XII, fig. 28-29), coll. de
Sacy ; Léognan (Coquillat), coll. Cossmann. Cestas, var. à sept tubulures
épineuses (fig. 36), coll. Duvergier ; autres spécimens de la même
localité (PI. X VIT, fig. 4), coll. Degrange-Touzin. — Burdigalien.
Léognan (les Bougès), var. à côtes effacées (fig. 30), coll. de Sacy ;
Saucats (Lariey), fide Benoist. — Aquitanien.
729. Murex (/laustellum) subspinosus Sacco.
PI. XIV, fig. 40:
1872. M. Partschi Bell. I Moll. terz. Piem., parte I, p. 45, var. A.
1880. — Benoist. Et. Muricinæ, p. 12, n° 14 (ex parte).
1904. _ var. subspinosa Sacco. Loc. cit., parte X XX, p.18, pl. IV,
fig. 25-26.
R. D. — Nous n'avons qu'un fragment qui se rapporte assez exacte-
ment aux figures publiées par M. Sacco : cet auteur a séparé la variété
distinguée par Bellardi sous le nom subspinosus, et Benoist cite l'espèce
à Saubrigues, tandis que les provenances burdigaliennes et aquitaniennes
sont attribuables à l'espèce précédente. On l’en différencie par ses
varices aussi épineuses que celles d’un Pteropurpura, mais il y en a plus
de trois au dernier tour.
Loc. — Saubrigues, fragment (PI. XIV, fig. 40), collection Cossmann.
— Tortonien.
A0
130. Murex (Pteropurpura) Lamarcki Grateloup.
PI. XIII, fig. 18-20 et PI. XVIIL, fig. 5.
1840. M. Lamarcki Grat. Atlas, pl. XXX, fig. 27, 36.
1852. — D’Orb. Prodr. 26e ét., no 224.
1880. — Ben. Et Muricinæ, p. 24, n° 43.
Coquille fusoïde, à trois carènes continues, obliquement
tordues autour de l’axe ; dans les intervalles de ces carènes,
il y à une varice axiale, subcontinue, en ligne un peu
oblique, noduleuse à la parlie antérieure de chaque tour :
l’'ornementation spirale est très effacée par l'usure ; spire
courte et pyramidale. Dernier tour, à suture linéaire, attei-
gnant au moins les trois quarts de la hauteur totale, portant
la trace de huit à dix cordons spiraux qui divergent en éven-
tail sur la face postérieure des trois carènes, tandis que leur
face antérieure est obtusément muriquée. Ouverture ovale-
oblongue, à canal rectiligne, court, réduit à une rainure et
redressé en avant; labre vertical, bordé par la dernière varice
qui S
?
épanouit assez largement en dehors, intérieurement
muni de six ou sept tubercules décroissant d’arrière en
avant; columelle lisse, médiocrement excavée ou presqué
rectiligne.
Din. Longueur : 52 millimètres; diamètre : 26 millimètres.
R. D. — Le type de la collection Grateloup est de l'Oligocène de
Lesbarritz; la figure de l’Atlas le représente assez fidèlement, si ce n’est
quil ne montre aucune de ces traces d’épines fistuleuses que le dessina-
teur a figurées sur la varice ventrale. L'’unique spécimen entier, très
roulé d’ailleurs, et les quelques débris que nous avons trouvés dans
l’Aquitanien ou le Burdigalien inférieur, sont très certainement remaniés
et proviennent de dépôts stampiens ravinés, néanmoins il nous à paru
utile de les cataloguer ici.
M. perlongus Bell. — que Benoist cite en synonymie de M. Lamarchi —
a la spire plus longue, la varice labrale moins dilatée, beaucoup moins
régulièrement arquée ; l’ouverture plus grande, les dents du labre plus
écartées. Le spécimen de Mérignac, dépourvu de la saillie aliforme de sa
dernière varice, a un peu l’aspect de M. Delaunayi Tourn. (1875, Murex,
Pontlevoy, PI. V, fig. 1), quoique ses proportions soient différentes.
Tome LXXV. . S
— 104 —
Loc. — Saint-Paul-lès-Dax (Mandillot), spécimen remanié (PI. XVII,
fig. 5), collection Degrange-Touzin; Mérignac (PI. XVII, fig. 19 20),
coll. de Sacy ; Léognan (Le Thil), fragment d'ouverture à labre épanoui
(fig. 18), coll. Duvergier. Très rare et non in situ. — Burdigalien
inférieur et Aquitanien.
731. Murex (Pteropurpura) Raulini nov. sp.
PI. XIII, fig. 5-6.
Test médiocrement épais. Taille moyenne; forme tricarénée,
pyramidale ; spire élevée, à galbe conique; dix tours environ,
subanguleux en arrière, séparés par des sutures peu profondes,
portant trois varices carénées qui se succèdent assez réguliè-
rement, quoique avec une légère torsion autour de laxe;
dans chacun des intervalles, c'est-à-dire sur les faces de Ia
pyramide triangulaire, il y a en outre deux costules axiales
et noduleuses ; l’ensemble est croisé par six cordonnels
spiraux, les trois du bas plus serrés; la face antérieure de
chaque varice est finement muriquée et le contour en est
festonné ; enfin il existe de nombreux filets spiraux, granu-
leux, entre les cordons principaux.
Dernier tour supérieur aux deux tiers de la hauteur totale,
arrondi entre les carènes jnsque sur la base qui/est excavée
vers le cou ; l'ornementalion de la spire y persiste sans modi-
fications et elle se prolonge sur le revers des (rois varices où
les éléments spiraux divergent en éventail. Ouverture petite,
ovale, à péristome continu et à canal clos, légèrement incurvé,
rejeté en dehors à son extrémité; le bourrelet tubulé — qui
correspond aux varices lalérale et dorsale — y est complète-
ment soudé, sans aucune fente ombilicale ; labre vertical et
feuilleté, portant sur sa face antérieure une douzaine de
faisceaux plus ou moins réguliers; bord columellaire lisse,
excavé, peu développé, hermétiquement appliqué sur la base.
Din. Longueur : 40 millimètres; diamètre ventral : 22 mil-
limètres; épaisseur {ransversale : 18 millimètres.
2 406 22
R. D. — Cette coquille ayant deux costules entre les varices n’est pas
un {nermicosta, c'est ée qui la distingue tout de suite de M. Dufrenoyi: elle
a le galbe de M. tricarinatus Lamk., coquille éocénique bien connue qui
est un Pteropurpura et encore plus celui de M. Dujardini Tourn., tout au
moins de la figure Aa, pl. V, qui représente une variété à varices iner-
mes ; toutefois son canal est plus étroit, plus infléchi, sa varice labrale
est plus élargie sur la queue son ouverture est dépourvue d’échancrure
inférieure et du dentelon qui lavoisine sur le bord columellaire de
M. Dujardini. Nous avions d'abord attribué le nom consobrinus d'Orb.
(= M. erinaceus Grat. n.T..) à notre échantillon de Peyrère, en nous basant
sur la figure très médiocre de l'Atlas de Grateloup pour son M. erinaceus ;
cette détermination eût été d'autant plus hasardée que Grateloup indique
comme provenance le gisement de Gaas, c'est-à-dire l'Oligocène ; nous
avons déjà, il est vrai, à plusieurs reprises, constaté qu'à Peyrère on a
recueilli des fossiles aquitaniens dont le faciès se rapproche singulière-
ment de celui des coquilles de même groupe à Gaas. Mais Benoist a
dépuis tout autrement interprété M. consobrinus, sans se soucier de la
désignation de Gaas, et il a attribué cette dénomination à un fossile
helvétien de Salles ; c’est ce qui nous décide à donner un nom nouveau à
la coquille de Peyrère. :
!
Loc. — Peyrère, type (PI. XI, fig. 5-6), collection Cossmann. —
Aquitanien.
132. Murex (P/eropurpuray Gastaldii Bellardi.
| PL OXVITI fie. 6-7.
1832. Mure Gastaldit Bell. I Moll. Piem., 1, p. 57, pl. V, fig, 9.
1903. M. (Pteropurpura) Gastaldii Cossm. Ess. Pal. comp, V, fig. 20.
1904. — — Sacco. 1 Moll. Piem., XXX, p. 18.
Test'assez épais. Taille moyenne; coquille subfusiforme,
à trois carènes foliacées, saillantes, continues, obliquement
tordues autour de laxe; spire pointue, moyennement élevée,
tours peu convexes, conjoints, à peu près lisses, avec une
nodosilé axiale peu élargie et assez saillante entre les varices
qui sont à peu près lisses sur leur face postérieure el ornées
de chevrons aigus el imbriqués sur leur face antérieure ;
dernier tour à peu près égal aux sept dixièmes de la hauteur
totale, régulièrement déclive jusque sur la queue, lisse, à
— 106 —
l'exception de trois à quatre filets spiraux étroits, écartés, à
peine marqués seulement sur la face dorsale et sur la varice
labrale.
Ouverture parfaitement elliptique, fermée, à péristome
continu, légèrement saillant, dépourvue de toute trace de
dents ou de plis internes; queue large, plate, bordée à droite,
par le prolongement, échancré, de la varice buccale. Canal
complètement recouvert par l'expansion du bord gauche de
l'ouverture.
Din. Longueur : 46 millimètres; diamètre ventral : 23 mill.
R. D. — Belle coquille, bien identique à l’espèce de l’Helvétien (an
Burdigalien ?) des collines de Turin ; elle n'a pas été signalée par Benoist
dans son étude sur les Muricinæ.
Loc. — Saucats (Peloua) (PI. XVIII, fig. 6-7), unique, coll. Neuville;
même loc., coll. Degrange-Touzin : Saint-Paul-lès-Dax (Mandillot), même
coll. — Burdigalien.
133. Murex (Pteropurpura) cyclopterus Millet.
PI XVII, fig. 36:
1833. Murex trigonularis Grat. Tabl. foss. Dax (1. e.), p. 98 (n. Lk.).
1866. Murex cyclopterus Millet. Pal. Maine-et-Loire, n°8.
1873. — _ Ben. Cat. Saucats, p. 166, n° 538.
1875. M. (Pteronotus) cyclopterus Tourn. Et. Murex foss. (J. C.), p. 4,
PSN Re
1880. — — Ben. Et. Muricinæ (A. S. L. B.), p. 24.
R. D. — Peut-être ne faudrait-il voir dans cette coquille qu'une forme
népionique de la précédente; sa taille est en effet moindre, et les carac-
tères principaux sont semblables ; toutefois chez M. cyclopterus, mème à
une taille supérieure à celle du spécimen de l'Aquitaine que nous faisons
figurer (échantillon de Pont-Levoy, coll. Peyrot), les varices portent une
épine saillante à leur rencontre avee la suture. En conséquence, et
jusqu’à ce que nous ayons pu comparer un plus grand nombre de spéei-
mens, nous adoptons l'opinion de Tournouër qui considérait comme
spécifiquement distincts M. Gastaldii et M. cyclopterus, opinion que ten-
drait à justifier, d'autre part, le niveau plus élevé — du moins en France
— où l’on recueille la seconde de ces espèces. Dans la cellection Grate-
M0 —
loup nous avons trouvé un spécimen de cette espèce étiqueté : M. frigo-:
nularis Lk. Ce nom n’a pas été cité dans l'Atlas ; il est d’ailleurs inexacte-
ment appliqué ; il n’y a donc pas lieu de le reprendre.
Loc. — $aucats (Pont-Pourquey (PI. XVII, fig. 36), coll. Benoist ;
Cestas, fide Ben ; Saint-Paul-lès Dax, coll. Grateloup. — Burdigalien.
134. Murex (A/purpura) peyreirensis nov. sp.
PL. XVIIL, fig. 33-34.
Test peu épais, assez fragile. Taille petite ; forme étroite,
presque deux fois et demie plus haute que large ; spire
élevée, à galbe pyramidal ; six à huit tours faiblement con-
vexes, séparés par des sutures peu profondes, tricarénés,
chaque carène munie d'une épine décurrente au-dessus de la
suture et ayant sa face antérieure finement muriquée ; entre
les carènes, il existe une seule côte axiale, plus épaisse en
avant qu'en arrière ; l’ensemble est faiblement tordu autour
de l’axe, la succession des carènes et des côtes se faisant un
peu obliquement d’un tour à l’autre ; ornementation spirale
composée de six cordonnets obsolètes, équidistants, égaux à
leurs interstices. Dernier tour au moins égal aux quatre
septièmes de la hauteur totale, à galbe ovale jusque sur la
base qui est faiblement excavée vers le cou ; les cordonnets
y persistent régulièrement et divergent en éventail sur la
face postérieure de chaque carène.
Ouverture étroitement ovale, presque close ou simple-
. ment fissurée sur la face ventrale du canal qui est court
et presque vertical ; le bourrelet nuqual adjacent y est
soudé sans trace d’ombilic ; labre vertical, extérieurement
bordé par la dernière varice avec son épine tombante, non
redressée, intérieurement munie de sept granulations presque
égales ; columelle incurvée, lisse, avec un bord étroit, non
détaché, sauf à l’origine du canal siphonal.
Dar. Longueur : 18 millim. ; diamètre ventral : 9 millim.
R. D. — Quoiqu'il s'agisse de coquilles provenant d’un même gise-
ment, il est impossible de confondre celle-ci — qui est un Alipurpara à
— 108 —
varices uni-épineuses — avec Pteropurpura Raulini qui n'a pas d’épines
au-dessus des sutures, et qui a deux côtes intercalaires entre les carènes
muriquées ; en outre, la forme de M. peyreirensis est plus étroite et son
ornementation spirale est très différente. -
Cette espèce ressemble beaucoup à la figure de Murex tlriplerus
Grat., de Gaas, qui est un Typhis d'après d'Orbigny ainsi que d’après la
courte diagnose de la pl. XXX, qui indique « fistulosis » ; c’est pourquoi
nous n'avons pu l'identifier avec elle ; d'ailleurs, le nom friptérus, pré-
employé par Lamarck pour un Murex, n'aurait pu étre conservé, tandis
qu'en passant dans le G. Typhis, il a été maintenu par d'Orbigny.
M. peyreirensis a les tours moins étagés et l’ornementation spirale moins
grossière que M. contabalutus Lamk., qui appartient à la même Section
Alipurpura.
Loc. — Peyrère, peu rare : type (PI. XI, fig. 33-34), coll. Cossmann.
— Aquitanien.
7135. Murex (A/ipurpura) valdintortus 70r. sp.
PLEXTFOReAE
Test assez épais. Taille moyenne ; forme allongée, à peu
près deux fois plus haute que large, (ricarénée; spire rela-
tivement longue, à galbe conique ; environ huit tours peu
convexes, séparés par des sutures linéaires, sabmarginées par
le recouvrement des tours ; trois varices axiales foliacées,
tordues autour du,sommet (1/3 de circonvolution à peu près,
de sorte qu'élles se succèdent en ligne assez oblique); elles
sont armées — à chaque tour — d’une forte épine saïllante et
un peu recourbée, muriquée ainsi que le reste de la face
antérieure de chaque varice ; dans les intervalles des varices,
il y a deux costules axiales, obsolètes, noduleuses sur la con-
vexité médiane de chaque tour ; quant à l’ornementation
spirale, elle est en général très effacée par l'usure.
Dernier tour alleignant les sept dixièmes de la hauteur
totale, médiocrement convexe, excavé vers le cou on y
distingue — ainsi que sur la base — une dizaine de cordons
spiraux, très obsolètes, qui divergent en éventail sur la face
postérieure de chaque varice ; en outre, des filets spiraux plus
fins existent dans les intervalles des cordons.
— 109 —
Ouverture assez grande, intérieurement ovale à péris-
tome subcontinu et irrégulier sur le contour externe
de l’embouchure ; elle se termine par un canal assez
long, réfléchi à gauche, en’ partie cassé sur le spécimen
figuré, resserré mais non clos, contre lequel s'applique
le bourrelet nuqual et tritubulé ; labre à peu près
vertical, feuilleté, intérieurement muni de huit tubercules
régulièrement espacés ; bord columellaire excavé, lisse, large-
ment étalé sur la base, un peu détaché du bourrelet nuqual.
Dai. Longueur : 40 millim.; diamètre : 23 millim.
R. D. — Aucun spécimen de la collection Grateloup, ni aucune
figure de l'Atlas, ne peut se rapporter à cette coquille tortonienne de
Saubrigues : celle qui s’en écarte le moins est M. Delbosianus dont la
spire est beaucoup plus courte et dont les varices sont plurispinées au
dernier tour, d’ailleurs c'est une coquille du Burdigalien de Léognan qui
est plus ventrue et qu’on trouvera précisément ci-après.
Dans le Piémont, d’après la publication de Bellardi, Murez Rovasendæ
Bell. a quelque analogie avec notre coquille de Saubrigues; mais ses
varices sont loin d’être aussi épineuses, sa spire est relativement courte,
son canal n’est pas infléchi, etc... Quant à M. perfoliatus Bon., qui
appartient à la même Section Alipurpura, c'est une petite coquille dont
l'ornementation et l'ouverture sont.bien différentes.
Loc. — Saubrigues, type (PI. XII, fig. 1 et 17), coll. Cossmann ; même
loc. coll. Neuville, rare. — Fortonien.
\
136. Murex (A/ipurpura) Delbosianus Grateloup.
PI. XVIIL, fig. 8-9.
1840. Murex Delbosianus Grat. Atlas, pl. XXX, fig. 7-10.
1852. — — d’Orb. Prodr. IT, 26e ét., n° 1331.
? 1880. — — Hôrn. Tert. Bek. Wien, p. 365, pl. LI, fig. 7.
1880. — — Ben, Muricinæ, p. 26, n° 43.
1897. — — Stat. Landes, p. 310.
Test très épais. Taille moyenne ; forme allongée, triédri-
que; spire assez haute, formée de quatre ou cinq tours, les
premiers convexes, les suivants fortement carénés vers leur
milieu ; trois varices axiales foliacées, subcontinues, plus
ju
tordues autour de l'axe, muriquées sur leur face antérieure,
munies — sur la carène — d’une très forte épine recourbée
et fistuleuse ; un nodule subépineux entre chaque varice ;
ornementation spirale composée de filets serrés, finement
muriqués sur la rampe suprasuturale, plus saillants et un peu
plus écartés sur le reste du tour ; dernier tour un peu supé-
rieur aux six dixièmes de la longueur totale, peu convexe,
excavé à la naissance de la queue, qui est longue, étroite et
sur laquelle les varices se prolongent en s'atténuant beau-
coup ; deux ou trois cordons spiraux écartés, plus saillants
que les autres, formant vers la base du dernier tour des
carènes passant sur les varices où elles deviennent subépi-
neuses. ;
Ouverture assez grande, elliptique, à péristome continu et
saillant ; canal long, complètement clos chez l'adulte, infléchi
vers la gauche, à partir du bourrelet nuqual muriqué ; labre
à peu près vertical, digité par le prolongement des carènes
basales du dernier tour, lisse intérieurement ; columelle
concave, bord columellaire peu étalé et détaché.
Diu. Longueur : 51 millim.; diamètre transversal: 28 millim.
R. D. — Nous avons mentionné avec un point de doute la référence
de Hôrnes qui se rapporte à un spécimen de l’Helvétien de Grund; il
nous parait — d'après la figure — différer de la forme de l’Aquitaine, par
ses tours de spire moins nettement étagés, par son ouverture moins
régulièrement ovalaire et par son canal infléchi en sens inverse. Benoist
indique qu'il sépare complètement M. Delbosianus de M. Grateloupi
d'Orb. (— M. Dufrenoyi) ; il n’est en effet guère possible de confondre
ces deux espèces qui appartiennent à des groupes différents. M. Delbo-
sinus ne nous est connu que par un petit nombre de spécimens dont
aucun n'est intact.
Loc. — Léognan (Coquillat), plésiotype (PI. XVII, fig. 9), coll.
Benoist ; même loc., coll, Neuville ; Martillac (Pas de Barreau), autre
spécimen mutilé mais dont l’ornementation est mieux conservée (fig. 8),
coll, Desrange-Touzin. — Burdigalien,
\4
— 111 —
131. Murex (/nermicosta) granulifer Grateloup em (1).
PI. XVIII, fig. 10:
1833. Murex granuliferus Grat. Tabl. coq Dax /loc. cit.), pl. VE, p. 76.
1840. — — Grat. Atlas, pl. XXX, fig. 17.
18521: — = d’Orb. Prodr. III, 26e ét., n° 1345.
1880. — — Ben. Et. Muricinæ, p. 14.
1897. — — Raul. Stat. Landes, p. 346.
Test épais. Taille moyenne ; galbe fusiforme, avec trois
varices arrondies, peu saillantes, subcontinues, obliquement
tordues autour de l’axe, et une nodosité intercalaire, qui sur
le dernier tour se transforme en une costule allongée ; spire
élevée, formée de cinq ou six tours séparés par des sutures
linéaires, bordées, présentant vers leur milieu une carène
limitant une rampe suprasuturale légèrement excavée ;
ornementation composée de sept ou huit filets spiraux,
passant sur les varices et les nodosités, finement granuleux
à leur intersection avec les stries d'accroissement, plus serrés
sur la rampe suturale que sur le reste du tour ; dernier tour
égalant à peu près les sept dixièmes de la longueur totale,
régulièrement déclive jusque sur la queue qui est assez
longue et droite ; il est également muni d'une rampe supra-
suturale, ornée d’une dizaine de filets spiraux ; au delà, sur
le cou, les filets deviennent notablement plus saillants, ils
sont plus écartés et admettent deux ou trois filets inter-
calaires.
Ouverture régulièrement elliptique, à péristome légère-
ment saillant, prolongée par un canal étroit et rectiligne ;
labre tranchant au delà de la dernière varice, intérieurement
garni de sept dentelons arrondis ; columelle légèrement
concave ; bord columellaire lisse, épais, détaché du bord.
Div. Longueur : 53 millim. ; diamètre : 24 millim.
(1) Ainsi que nous l'avons indiqué ci-dessus, il y a lieu de corriger le solécisme
latin granuliferus.
Me =
R. D. — Jolie coquille bien identique au type de Grateloup, mais un
peu plus grande. Elle a été citée par Bellardi (1. Moll. t. 2, p. 79, pl. VI,
fig. 4) à titre de var. A. dont M. Sacco (ibid., t. 30, p. 31) a fait plus
tard la var. exgranulosa. Celle-ci est, en effet, distincte de la coquille
d'Aquitaine par sa taille moindre, par son galbe moins allongé, par ses
tours plus fortement carénés. Nous n'avons pas non plus cité en syno-
nymie M. granuliferus Hôrnes (Tert. Beck., p. 254, pl. XXV, fig. 19) dont
le galbe est bien différent et dont les varices sont saillantes et foliacées.
Loc. — Saubrigues, topotype (PI. XVIIT, fig. 10), coll. Degrange-.
Touzin ; mème loc., coll. Grateloup. Très rare. — Fortonien.
738. Murex (/nermicosta) Dufrenoyi Grateloup.
PL XII, fig. 29-30.
1840. M. Dufrenoyi Grat. Atlas, pl. X XX, fig. 19.
? 1840. M. tripteroides Grat. Ibid., fig. 9 et 24 (mala), non Lamk.
1852. M. Dufrenoyi d'Orb. Prod., IH, p. 74, 26e ét., n° 1347.
21852. M. Grateloupi d'Orb. 1bid., p. 73, n° 1332*(ex parte).
1880. — Benoist Et. Muricinæ, p. 25, n° 47.
1903. M. Dufrenoyi Cossm. Essais Pal. comp., Velivr., p. 26, pl. I, fig. 5.
Test assez épais. Païlle petite | forme étroite, tricarénee,
spire allongée, à galbe pyramidal ; tours étagés et anguleux,
munis d’une seule côte épaisse et noduleuse entre les carènes
principales qui se suceèdent à peu près en ligne droite, sans
épines, simplement avee une frondaison chagrinée sur leur
face antérieure ; l’ornementation spirale se compose de filets
spiraux, assez fins, croisés par des lignes d’accroissement qui
y déposent des granulations imperceptibles. Dernier
tour très élevé, :atténué — mais non excavé — à la
base qui porte encore cinq cordonnels écartés, au-dessus
de l'angle et jusqu'au bourrelet tubulé, adjacent au canal ;
ouverture très petite, ovale, complètement close, à péristome
faisant une pelite saillie lamelleuse sur le plan de la dernière
varice. |
Din. Longueur : 28 millim. ;: diamètre ventral : 15 millim.
— 113 —
R. D. — Cette espèce de Dax a vécu aussi dans le Bordelais où on
ne la trouve guère que dans le gisement de Peloua, ainsi que dans
l’Aquitauien ; mais Benoist l’a confondue avec M. Sorverbyi Mich. qui
est d’un niveau bien supérieur, tandis qu'il se borne à citer — sans
indication précise, de gisement — M. Grateloupi d'Orb. citée à tort par
Bellardi dans la synonymie de M. Sorverbyi. Les figures de l'Atlas de
Grateloup sont très médiocres pour les deux coquilles qu'il dénommait
M. tripteroides ; au contraire, celle de M. Dufrenoyi est très fidèle, c’est
pourquoi nous préférons cette dénomination originale à M. Grateloupi
qui ne repose que sur une correction de nomenclature, basée sur une
iconographie douteuse.
Duns le Piémont, lc groupe Inermicosta est représenté par Murex
exoletus Bell. (loc. cit., p. 63, pl. IV, fig. 12), que nous possédons de
Stazzano, étage Tortonien (coll. Cossmann) ; or cette espèce diffère de
M. Dufrenoyi par son dernier tour moins élevé, la spire étant relative-
ment plus longue, par le nombre et la disposition des cordonnets de
la base, par les nodosités plus tranchantes de ses côtes intercalaires.
Loc. — Saurats (Peloua), plésiotype (PI. XIII, fig. 29-30 g.), coll.
… Cossmann ; toutes les coll. — Burdigalien.
_ Léognan (Le Thil), coll. de Sacy. Pessac (Lorient), coll. Duvergier.
— Aquitanien.
139. Murex (Muricantha) subasperrimus d'Orb.
PI. XII, fig. 3-9-16.
1833. M. asperrimus Grat. Tabl. foss. Dax (loc. cit), VI, p. 93 (non
Lamk).
1840. — Grat. Atlas, pl. XX XI, fig. 15 (non Lamk)..
1852. M. subasperrimus d'Orb. Prod., IT, p. 73, 26e ét., no 1340.
1872. — Bellardi. L. Moll. terz. Piem., [, p. 88, pl, VI,
fo Lee
1873. — Benoist. Cat. Sauc., p. 168, n° 546.
1880. — Benoist Et. Muricinæ, p. 20.
1903. + Cossm. Essais Pal. comp., Ve livr., p. 27, pl. I,
fig. 11.
Test épais. Taille grande ; forme massive et trapue ; spire
plus ou moins élevée, étagée, à tours noduleux et subangu-
leux, séparés par des sutures peu profondes ; cinq ou six
he
varices principales, faiblement muriquées sur l'angle, parfois
même noueuses sans épines, avec des côtes intercalaires en
nombre variable et peu régulières, égalant même quelquefois
les varices principales ; ornementation spirale composée de
nombreux filets subgranuleux à l'intersection d’accroisse-
ments sinueux au-dessus des sutures.
Dernier tour atteignant ou dépassant les quatre cinquièmes
de la longueur totale, à base convexe et très excavée sur le
cou ; ouverture grande, ovale, avec une gouttière poslérieure
et un canal fortement recourbé, le long duquel elle se resserre
sans se clore complètement ; le bourrelet subulé et imbriqué
en est séparé par une fente étroite ; labre peu incurvé,
presque vertical, liré à l'intérieur au droit des dentelures de
son profil ; columelle régulièrement arquée, avec un large
bord calleux, bien limité à l'extérieur.
Dim. Longueur : 80 millim. ; diamètre ventral : 57 millim.
R. D.— Autant qu'on peut en juger par les figures originales, la
typique est celle à spire peu élevée et à canal très infléchi, comportant
le maximum de varices très peu muriquées. À côté d'elle, a vécu dans
le Bordelais, une variété plus élevée, à canal un peu plus redressé ;
dans le gisement du Peloua (vallon de Saucats), certains individus ne
portent que ciuq grosses varices noduleuses, écartées, avec une costule
intercalaire. C’est de cette variété que se rapprochent le plus les
spécimens du Piémont, figurés par Bellardi, plutôt que de M. Turonensis
Def. ; grosse coquille non moins trapue qui — d'après nos spécimens de
Manthelan — est armée de sept varices fortement tubulées à l'inter-
section d'un angle beaucoup plus saillant, sans côtes intercalaires.
IT faut éliminer de la synonymie un peu confuse de Benoist, non
seulement les provenances du Bassin de Vienne qui se rapportent à
M. Hæœrnesi d’Anc. forme beaucoup plus muriquée ; mais encore celles
du Portugal qui doivent au contraire se confondre avec M. turonensis.
Nous ne mentionnons que pour mémoire M. Sedgwicki Michti qui a les
tours plus arrondis, les côtes plus régulières, sans varices muriquées.
Loc, — Léognan (Coquillat), néotype (PI. XIII, fig. 9), coll. Cossmann ;
Saucats (Peloua), variété (fig. 3-16), coll. Cossmann. — Burdigalien.
— 115 —
7140. Murex (Muricantha) taurinensis Michti.
PI. XIIT, fig. 27-98.
1841. M. taurinensis Michti Monogr. Murex, p. 15, pl. IV, fig. 8-9.
1847. — Michti. Koss. mioc., p. 242, pl. XI[, fig. 2.
1852. — d'Orb. Prod., I, p. 75, 26e ét., no 1388.
1872. — Bell. [, Moll. terz. Piém., p. 86, pl. VI, fig. 10.
1880. — Benoist. Et. Muricinæ, p. 18, n° 27.
Coquille piruliforme, à spire très courte et tectiforme,
dont l’ornementation se réduit à un treillis grossier de huit
côtes axiales, à peu près égales entre elles, non muriquées,
et de deux gros cordons spiraux sur les tours, quatre sur
le derrière et sur la base; le treillis se prolonge — avec
une moindre saillie — sur le cou ; l'intervalle est plus
finement treillissé, dans les mailles principales, par des
rides axiales d’accroissement et par des filets spiraux.
Ouverture ovale, non close, à canal assez long et tordu ; labre
à peu près vertical, obtusément lacinié à l’intérieur; columelle
très excavée, avec un bord large et calleux, bien appliqué
sur la base, mais détaché sur la fente ombilicale qui est
comprise entre le bourrelet guilloché et le canal.
Di. Longueur : 40 millim. ; diamètre : 28 millim.
R. D. — La séparation complète de cette espèce est justifiée, non
seulement par la brièveté de,sa spire à tours très anguleux, mais
encore par son ornementation assez régulièrement « fenestrée », médio-
crement muriquée (peut-être par le fait de l’usure du test); enfin par
son canal assez long et tordu, non clos, incomplet sur le type figuré
par Bellardi : à ce dernier point de vue, le plésiotype burdigalien est
plus suggestif.
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype un peu usé (PI. XIII, fig. 27-28),
coll, de Sacy ; même loc., coll. Degrange-Touzin ; Cestas, unique
(ide Benoist). — Burdigalien.
— 116 —
I
Si
1. Murex (Muricantha) turonensis Dujardin.
PI. XI re 0218 et PLAN Sea
1837. Murex turonensis Duj. Mém. sol. Tour., p. 295, pl. XIX, fig. 27.
1852. — = d'Orb. Prod., IT, 26e ét., n° 4351
1873. 1 — Tourn. Et. Murex foss. (J. C.), p. 16 (excl. fig):
ete UNS — Ben. Cat. Saucats, p. 168, n° 548.
1880. — — Ben. Et. Muricinæ, p. 161.
Test épais. Taille grande, forme massive, trapue ; spire peu
élevée, à tours noduleux, subanguleux, séparés par des
sutures peu profondes ; à partir de l’avant-dernier tour, les
nodules deviennent fortement épineux sur la carène ; orne-
mentation spirale, composée de nombreux filets portant de
fines squamules à l'intersection des stries d’aceroissement ;
deux ou trois filets plus saillants au-dessous de Ia suture ;
dernier tour atteignant les quatre cinquièmes de la hauteur
totale, convexe, fortement excavé à l’origine de la queue qui
est large et courte ; il porte sept varices ornées chacune
d’une épine forte et courte, sur l’angle inférieur du tour, et
au-dessus cinq nodules transverses, correspondant à des
_filels transverses plus saillants : les varices se continuent,
‘en se serrant, sur la queue qui présente une ou deux rangées
de nodules transverses.
Ouverture grande ovalaire, prolongée. par un canal peu
large, légèrement infléchi vers la gauche ; labre presque
vertical bordé à l'extérieur par la dernière varice, faiblement
liré à l’intérieur ; columelle concave, bord columellaire peu
large, bien appliqué jusqu'au bourrelet séparé du bord droit
par une large et profonde excavalion, sillonnée longilu-
dinalement par la juxtaposition des varices caudales qui
s'emboiîtent sur le bourrelet nuqual.
Du. ‘Longueur : 77 millim. ; diamètre ventral : 55 millim.
R. D. — On ne peut confondre, comme l’a fait Hôrnes, cette belle
coquille avec M. subasperrimus, moins trapu, à spire plus élevée, à tours
ji
moins anguleux, dont les varices sont moins fortement épineuses, dont
la queuë est moins large et dont la cavité ombilicale est, même chez
- les spécimens gérontiques, beaucoup moins étendue. D'ailleurs notre
plésiotype est bien identique à ceux de la Touraine (coll. Peyrot), mais
il est moins roulé que la plupart des M. furonensis que l’on rencontre à
Mauthelan. D'autre part M. Hærnesi d'Anc. (non Speyer) qui remplace
M. Sedywicki Hoœrn (non Michti) — est une forme pliocénique qui
porte toujours une varice en plus et des côtes intermédiaires, avec
une ornementation plus grossière ; la spire de la var. pliorecurvu
Sacco est encore plus courte et ses varices sont plus écartées. Enfin
Tournouër à séparé (1875) la forme vindobonienne sous le nom
austriacus. Quant au faux Hœrnesi du Pliocène, de Siefani et Pantanelli
l’ont dénommé Campaniti.
Loc. — Salles (Min du Minoy), plésiotype (PI. XII, fig. 11), coll.
Benoist ;: Sallespisse, spécimen plus petit (PI. XIII, fig. 42-43), coll.
Duvergier. — Helvétien. ;
Saucats (Pont-Pourquey ?), Cestas? fide Benoist. — Burdigalien.
142. Murex (Muricantha) gavardanensis Tourn.
XIE fe ATE
1872. M. Hôrnesi ? Tourn. Fal. Sos. (A. S. L. Bo XXIV, p. 139-168.
1880. M. gavardanensis Benoist. Et. Muricinæ, p. 19, n° 30.
Test très épais, massif. Taille assez grande ; forme courte
et trapue ; spire peu élevée, fortement étagée ; huit à dix
tours très convexes, dont la hauteur égale Ia moitié de la
largeur, séparés par des sutures superficielles, ondulées par
six fortes côtes qui ne deviennent muriquées et épineuses
qu'à l'avant-dernier tour chez l'adulte ; elles sont croisées par
cinq gros cordons réguliers et proéminents, entre lesquels il
éxistelun ou deuxuilels Sranuleux et très serrés, Der-
nier {our au moins égal aux trois quarts de la hauteur
totale, arrondi jusque sur la base qui n’est guère excavée que
contre l'extrémité du bourrelet nuqual ; fente ombilicale à
peu près close; une quinzaine de gros cordons séparés par
des rainures avec quelques filets granuleux, occupent le
— 118 —
. dernier tour et sa base, ils décroissent un peu vers le cou,
divergent en éventail sur la face postérieure des varices dont
la face antérieure est fortement muriquée.
Ouverture grande, arrondie, sans gouttière postérieure,
resserrée en avant sur le canal qui n’est pas clos et qui est
un peu torlueux, redressé en avant, non rejeté en dehors
sur la nuque, séparé du bourrelet par une profonde et large
rainure sans ombilic ; labre vertical, très épais, bré à
l'intérieur par une quinzaine de plis courts et équidistants ;
r
bord columellaire lisse, excavé, subitement coudé par un
angle de 900 à la naissance du canal ; il est médiocrement
étalé sur la base et se détache seulement à Ia rainure
ombilicale pour se raccorder tout de suite au canal.
Dim. Longueur : 58 millim.; diamètre ventral : #4 millim.;
épaisseur transversale : 35 millim.
R. D. — Caractérisée par sa forme trapue, à spire anguleuse et à
côtes épineuses, cette coquille est également remarquable par la
régularité de ses cordons spiraux. Benoist a exprimé l'opinion qu'on
pourrait la rapporter à M. Tapparonei, de l’Astien du Piémont ; mais
ce dernier est une espèce beaucoup molns trapue, à spire plus tectiforme,
munies de plus de varices axiales, non seulement d’après la figuration
de Bellardi, mais d’après les spécimens d'Asli que nous avons sous
les yeux (coll. Cossmann).
Nous la comparerions plutôt à M. turonensis qu'on trouve au même
étage, mais qui a une ornementation spirale bien différente, plus de
varices, une spire plus courte, etc., ainsi qu’on peut le constater par la
comparaison des figures et des diagnoses. Le spécimen figuré comme
topotype (fig. 47) est gérontique ; la vue de face que nous donnons
d’après un des spécimens de la coll. Benoist, étiquetés par Tournouër,
n’en diffère que par quelques détails de l’ornementation spirale, les
cordons spiraux du dernier tour sont moins réguliers, avec quelques
filets intercalaires. La dénomination gavardanensis était restée manus-
crite, remplaçant Hærnesi, et Benoist — tout en la reprenant — n'avait
pas figuré l’espèce.
Loc. — Parleboseq (La Guirande), néotypes (PI. XIII, fig. 47), coll.
Duvergier ; l’un des cotypes de la coll. Benoist (PI. XVII, fig. 37),
vu par Tournouër. — Helvétien.
Cestas (fide Benoist). — Burdigalien.
— 119 —
743. Murex (Mur ie syrticus Mayer.
PR te MOT AR
1871. M. syrticus Mayer. Journ. Conch., p. 348, pl. X, fig. 4.
1873. — Benoist. Cat. Saucats, p. 168, no 549.
1374. 4 Nourns, als Sos:fet\Grab. A(4::S:1 LB); XXIX;
p.139, 168.
1880. — Benoist. Et. Muricinæ, p. 18, no 29.
Test épais. Taille moyenne ; forme médiocrement trapue,
dont le diamètre atteint presque les quatre cinquièmes de
la hauteur ; spire assez élevée, élagée, à galbe conique ;
six varices axiales, assez régulières, ne se succédant pas
d'un tour à l’autre, plus étroites que leurs intervalles,
s'étendant verlicalement d'une suture à l’autre ; elles sont
subnoduleuses, mais non épineuses à l'intersection de l'angle
qui limite la rampe inférieure, au tiers de la hauteur de
chaque tour ; ornementalion spirale composée de cordonnets
peu réguliers, dont deux plus gros et plus larges sur la
région antérieure, au-dessus de celui qui coïncide avec
l'angle ; il existe enfin de fines lamelles d’accroissement
muriquées dans ‘les intervalles. Dernier tour supérieur
aux deux tiers de la hauteur totale, arrondi jusque
sur la base qui est faiblement excavée vers le cou,
avee un gros bourrelet nuqual sur lequel viennent
s'emboîter les extrémités des varices ; les filets et cordons s’y
prolongent sans beaucoup de régularité, granuleux à l'inter-
seclion des accroissements. |
Ouverture relativement petite, ovale, avec un canal
assez long, resserré, non clos, infléchi à droite, non
rejeté en arrière sur le cou ; labre très épais, ver-
tical, avec de nombreux plis à l'intérieur ; columelle
excavée, lisse, subitement coudée à l’origine du canal qui
n'est séparé du bourrelet que par une uen strie, sans
aucune fente. "
Diu. Long. : 39 millim.; diamètre : 32 millim.
Toue LXXV. | 9
F4.)
— 1820, —
R. D. — Cette coquille, courte et trapue, a beaucoup d’analogie avec
M. rudis Borson, de l’Astien du Piémont et des Alpes-Maritimes (coll.
Cossmann) ; toutefois ce dernier a un galbe plus piroïde, le dernier
‘tour plus élevé et l’ouverture plus grande, avec des côtes plus nom-
breuses et une ornementation spirale plus régulière. Elle se rapproche
également de M. gavardanensis ci-dessus décrit, par son aspect général
et ses varices ; mais elle est moins élancée et ses varices ne sont jamais
épineuses ; son Canal est plus court, plus rejeté en dehors sur la nuque.
Dans le même gisement on trouve — à côté du type — une forme
plus petite, plus élancée, à queue plus longue et à canal plus infléchi,
que Tournouër avait distingué sous le nom minor qu'on ne peut admettre
comme préemployé dans le genre Murex ; nous la faisons figurer
sans lui attribuer de dénomination distincte, car il est probable qu'avec
l’âge, le canal se renverse davantage sous la nuque.
Loc. — Parlebosq (La Guirande), plésiotype (PI. XIV, fig. 1-2), coll.
Duvergier ; autre spécimen à queue, plus allongée (fig. 10-11), même
collection. Gabarret, Rimbès (fide Mayer). — Helvétien.
744. Murex (Muricantha) Capgrandi Tournouër.
PL XVII, fe, 12:
1880. M. Capgrandi Ben. Et. Muricinæ, p. 18, n° 18 (in sched.).
Test peu épais. Taille petite ; forme trapue, biconique ;
spire courte, tectiforme, composée de quatre ou cinq tours
déclives, peu convexes, les premiers ornés de fins sillons
transverses subégaux, et de huit ou neuf costules arrondies,
équidistantes, dont quatre ou cinq deviennent plus saillantes
sur les tours suivants et forment des varices arrondies, non
épineuses. Dernier tour à peu près égal aux deux tiers de la
hauteur totale subcaréné inférieurement, excavé à la nais-
sance de la queue qui est peu longue et assez large ; cinq
varices obtuses, non épineuses, avec un nodule intercalaire
allongé qui souvent n'occupe pas une position médiane et
disparaît d'ordinaire entre les deux dernières varices ;
cordons transverses peu saillants, alternés, finement muri-
qués par les stries d’accroïssement.
Ouverture ovalaire avec une faible échancrure antérieure
et en arrière un canal assez long, peu large, ouvert,
légèrement infléchi à gauche ; bourrelet nuqual séparé du
canal par une rainure non ombiliquée : columelle peu
excavée, bord columellaire étroit, entièrement appliqué.
Div. Longueur : 31 millim. ; diamètre : 21 millim.
R. D. — — llest possible que cette espèce, qui n’a Jamais encore
été décrite ni figurée, soit celle dont Tournouër dit (Fal. Sos, p. 100)
qu'elle pourrait être rapportée à une variété minor de M. turonensis.
Elle présente en effet le galbe d'un M. furonensis népionique (coll.
Peyrot), mais elle est moins étagée et plus biconique à cause de la spire
tectiforme ; d'autre part son bourrelet nuqual bien formé, son labre
épais et denté à l’intérieur, démontrent que l’on est là en présence
d’une forme adulte, distincte de M. turonensis par sa petite taille, par
ses varices obtusément épineuses seulement sur la carène du dernier
tour, par ses filets transverses plus réguliers ; dans tous les cas, nous
äppliquons à cette espèce le nom que Tournouër lui-même a indiqué à
Benoist et que celui-ci a adopté dans sa collection. On séparera
facilement ce petit Murex de ceux qui l’accompagnent dans le Gers,
en particulier de M. gavardanensis qui a des épines assez fortes sur
la carène ; de M. Syrticus, plus trapu, plus globuleux et à queue plus
courte, et de ces deux espèces par sa forme plus biconique qu'étagée.
Loc.— Escalans (Gers), type (PI. XVI, fig. 12), coll. Benoist ;
localisée dans ce gisement plus écarté. — Helvétien.
745. Murex (Muricantha) Frayssei (1) nov. sp.
: PI UXNAL he M8
Test épais. Taille assez grande. Forme massive ; spire peu
élevée composée de quatre à cinq tours conjoints presque
plans, fortement déclives, Jusqu'à l’avant-dernier qui est
subcaréné vers le tiers supérieur ; sutures cachées par
l’empiètement du tour suivant ; sept côtes noduleuses, larges,
sur les premiers tours, devenant épineuses sur la carène à
(1) Dédié à M. Fraysse, instituteur à Mios, qui nous a grandement aidé dans nos
fouilles à Salles et à Mios.
partir de l’avant-dernier tour ; ornementation transversale
formée de nombreux filets, finement granuleux à l'inter-
section des stries d’accroissement ; dernier tour atteignant
à peu près les sept dixièmes de la hauteur totale, déclive en
avant, excavé à l'origine de la queue qui est large et assez
courte ; les sepl varices, arrondies, avec une épine forte
et courte sur la carène, se prolongent sur le cou, où elles
se rejoignent par suite de leur élargissement et de leur
aplatissement.
Ouverture grande, ovale, avec une gouttière postérieure
et un canal ouvert, assez large, peu recourbé ; le bourrelet,
imbriqué, en est séparé par une étroite rainure linéaire,
non perforée ; labre à peu près vertical, crépu sur la face
antérieure de la dernière varice, festonné sur son contour,
faiblement liré à l'intérieur : columelle concave ; bord
columellaire lisse, peu épais, complètement appliqué.
Dim. Longueur : 59 millim. ; diamètre ventral : 41 millim.
R. D. — On peut rapprocher cette espèce de M. turonensis, mais elle
est de taille un peu moindre ; sa spire est beaucoup moins étagée,
moins noduleuse ; le dernier tour est moins excavé sur le cou ; enfin
les filets spiraux, très fins et très serrés, régulièrement groupés sur
des zones convexes, ne produisent aucune trace d'aspérités, à l’exception
de celle de la carène inférieure, sur les varices du dernier. tour, et
encore moins sur les côtes noduleuses de la spire. C’est pour ces
motifs très distincts que nous n'avons pu confondre l’unique échantillon
communiqué, avec les nombreux Muricantha de l’Helvétien d'Aquitaine.
Loc. — Salles (Largileyre), type (PI. X VIIL, fig. 13), coll. Duvergier.
746. Murex (Favartia) aquitaniensis Grateloup (emendi.).
| PI. XVIII, fig. 14
1833. M. aquitanicus Grat. Tabl. foss. Dax (loc. cit.), VI, p. 94.
1840. — Grat. Atlas, pl. XXXI, fig. 12.
1852. — d'Orb. Prodr., III, 26e ét., no 1344.
? 1853. — Hôürnes Tert. Beck. Wien, p. 212, fig. 2-3 (tantum).
1880. — Ben. Et. Muricinæ, p. 15 (pars).
— 123 —
Test assez épais. Taille moyenne ; forme allongée ; spire
composée de sept ou huit tours d’abord convexes, puis
subanguleux, séparés par des sutures peu profondes ; les
premiers ornés de costules égales, arrondies, rapprochées, et
de cordons spiraux, réguliers ; à partir du quatrième tour
apparaissent trois varices, saillantes, continues, tordues
autour de l'axe, muriquées sur leur face antérieure, mais
fort peu épineuses ; avec deux costules intercalaires, dernier
tour un peu supérieur aux neuf dixièmes de la hauteur
totale, pas très excavé à l'origine de la queue longue et
assez large, couvert de cordons transverses subégaux, à
l'exception de trois cordons plus saillants et épineux, sur
la queue.
Ouverture presque circulaire avec un rudiment d’en-
coche antérieure et un canal étroit, presque clos, infléchi
à gauche : labre presque vertical, bordé par la dernière
varice saillante, creusé inlérieurement sur toute sa longueur
par une goutlière, au delà de laquelle existent une dizaine de
dentelons arrondis ; bord columellaire peu large, appliqué,
pas d'ombilic..
Drm. Longueur : 48 millim. ; diamètre : 28 millim.
R. D. — La figuration peu fidèle que Grateloup a donnée de cette
coquille a été la cause de multiples confusions ; les deux spécimens
existant dans sa collection (dont le type figuré) ne présentent pas, en
particulier, ces longues épines que le dessinateur a indiquées. Le
topotype, que nous faisons figurer, ne diffère du type que par ses
dimensions un peu inférieures. Jusqu'ici cette rare coquille n’a été
trouvée que dans le Tortonien de Saubrigues ; les formes du Bordelais
que les divers auteurs lui ont rapportées appartiennent, comme on le
verra ci-après, à une espèce voisine, mais cependant distincte. L’exem-
plaire du Tortonien de Vôslau, figuré par Hôrnes, s'en rapproche assez,
mais les grands spécimens de l’Helvétien de Grund (fig. 1) s’en écartent
absolument. Nous ne pouvons non plus rattacher à M. aquitaniensis la
coquille des collines de Turin représentée sous ce nom par M. Sacco
(loc. cit., vol. XXX,p 21, pl. VI, fig. 2). On comprendra toutefois que
nous nous abstenions de faire — pour les gisements de l’étranger —
les rectifications de nomenclature qui devront résulter de ces confusions,
car nous n'avons pas les éléments nécessaires à cet effel ; en ce qui
day
concerne les échantillons pliocéniques de Saint-Ariès (coll, Cossmann),
il est probable qu'on devra leur attribuer la dénomination Bonellii Michti,
que Bellardi considérait à tort comme synonyme de W. aquitanicus Grat.
Loc. — Saubrigues (PI. XVII, fig. 14), coll. Desgrange-Touzin : mème
D \ dre) D [e]
loc., coll. Grateloup ; coll, Cossmann, moins intact. Rare.— Tortonien.
747. Murex (Favartia) Dujardini Tournouër, mut.
exaquitanicus 700. mul. | ;
PI. XII, fig. 46-47 et PI. XVIIL, fig. 45.
1873. M. À quitanicus Ben. Cat. Saucats, p. 167 (non Grat.).
1875. M. Dujardini Tourn. Murex Pontlevoy (J. C.), p. 7 (p. p.).
1880. — Ben. Cat. Saucats, p. 15, n° 20.
1880. M. Aquitanicus Ben. Cat. Saucats, p. 15, n° 19 (p. p.).
Test épais. Taille grande ; forme élancée. Spire élevée
composée de sept à huit tours, les premiers convexes,
régulièrement cancellés, les suivants subcarénés, déclives au-
dessous de l'angle, peu convexes au-dessus ; ils portent trois
varices foliacées, saillantes, découpées sur la partie supé-
rieure des tours par trois côtes comprimées, subtriangulaires,
entre lesquelles existent ainsi que sur la partie déclive,
des filets spiraux plus faibles que les côtes et muriqués par
les stries d’accroissement. Les côtes spirales découpent sur
- les varices des épines, fortement muriquées, dont l’inférieure
“est la plus forte ; entre les varices sont interposés deux
tubercules longitudinaux, très marqués sur les tours médians,
et qui tendent à se réduire à un seul sur le dernier tour.
Celui-ci atteint environ les quatre cinquièmes de Ia longueur
totale, 1l est comprimé à la naissance de la queue qui est
assez longue et large ; six côtes transverses sur le tour
et trois sur la queue déterminent sur les varices autant
de fortes épines froncées sur leur face antérieure.
Ouverture ovale, portant en arrière une échancrure qui
atteint la suture, et en avant, un canal long, à peu près
rectiligne, presque complètement clos chez la plupart des
spécimens ; labre vertical avec sept ou “huit dentelons
— 125 —
internes ; columelle concave ; bord columellaire étroit,
assez épais ; entièrement appliqué.
Dim. Longueur : 52 à 95 millim.; diamètre: 37 à 56 millim.
R. D. — Cette forme a été habituellement confondue avec M.
aquitanensis ; elle s’en distingue par sa taille plus grande. par sa spire
plus élevée, par ses varices non continues, beaucoup plus laciniées,
: à épines très fortes, par ses côtes spirales moins régulières, par
l’échancrure antérieure de son ouverture, etc. Lorsque Tournouër a
établi M. Dujardini il a eu en vue la forme de l’Aquitaine, car il
écrit : « Le prototype de M. Dujardini se trouve certainement, pour moi,
dans le falun inférieur ou Aquitanien de Saint-Avit (Landes), où
il est commun et où il est très beau, très grand, très accentué, avec des
côtes transverses très marquées et des varices très épineuses et
très laciniées. » Maïs le type M. Dujardini figuré par Tournouër et
pris dans l’Helvétien de Pontlevoy, nous paraît différer des spécimens
aquitaniens et burdigaliens, par sa taille notablement plus petite
par « ses varices froncées plutôt que laciniées (Tourn.)». Nous consi-
dérons en conséquence la forme de l'Aquitaine comme une mutation
ancestrale, extrèmement voisine d’ailleurs de celle de l’Helvétien.
Loc. — Saint-Avit type (PI. XVIIL, fig. 15), coll. Degrange-Touzin;
Saucats (Peloua), coll. Benoist, coll. Degr.-Touz. ; Saucats (Lagus),
énorme individu, coll. Benoiïst : Léognan (Coquillat), coll. Peyrot ;
Léognan (Le Thil) (PI. XIL, fig. 46-47), var. plus ventrue, à cordons
transverses simples et distants, coll. de Sacy ; même forme, Saint-
Morillon (Le Planta), coll. Neuville.
748. Murex (Favartia) pseudo-aratus nov. sp.
PR Ge 10:
Murex aratus. Ben. in coll. (non Bell).
Test épais. Taille moyenne, forme allongée ; spire ‘élevée,
composée de six ou sept tours peu convexes, séparés par
des sutures linéaires : les trois premiers sont régulièrement
cancellés, les autres portent trois varices subcontinues, tordues
autour de l’axe, froncées sur leur face antérieure, mais non
épineuses, entre lesquelles existent deux côtes allongées,
fortes, persistant jusque sur le dernier tour ; la surface
— 126 —
entière de la coquille est couverte de nombreux filets spiraux
fins, rapprochés, finement muriqués par les stries dacerots-
sement ; trois où quatre de ces filets, sur les tours moyens,
cinq ou six sur le dernier lour, deviennent des costules plus
saillantes que les autres, mais seulement sur la face
postérieure des varices. Dernier {our un peu supérieur
aux trois cinquièmes de la longueur totale, faiblement
excavé sur la queue qui est courte et large.
Ouverture ovalaire, dépourvue d'échancrure postérieure,
prolongée par un canal assez long, étroit, infléchi légèrement
à gauche ; labre presque vertical, avec huit ou neuf dentelons
à l'intérieur ; columelle excavée ; bord columellaire, étalé
en avant, assez épais et subdétaché sur le reste de son
étendue.
Dar. Longueur : 52 millim.; diamètre : 30 millim.
R. D. — Comme Benoist l’avait suggéré sur les étiquettes de sa
collection, cetle espèce ressemble beaucoup à M. aratus Bell. ; elle
nous a paru toutefois s’en distinguer par son galbe plus allongé, par
son dernier tour moins ventru, par sa varice labrale moins étalée,
par son canal incomplètement clos. Elle présente une analogie encore
plus marquée avec les formes de Pontlevoy (coll. Peyrot) dont Tournouër
a fait une variété inerme de M. Dujardini (pl. VI, fig. 4 a), sans toutefois
lui donner de nom : cependant sa taille est plus grande, ses varices
plus continues ; enfin son ouverture est dépourvue de l’échanerure
si marquée qu'elle présente chez M. Dujardini, même chez la forme
inerme ; aussi croyons-nous qu'il est légitime de séparer cette race
de M. Dujardini sous un nom qui rappelle ses analogies avec l’espèce
piémontaise.
Loc. — Saucats (Peloua), type (PI. XVII, fig. 16), coll. Benoist ;
même loc., coll. Degrange-lTouzin. — Burdigalien.
749. Murex (Favartia) heptagonatus Bronn, var.
Pauli Tourn. PL XIE, fig. 44-45 et PI. XIIT, fig. 40-41.
1831. M. heptagonatus Bronn. Ital. tert. geb., p. 31 (ex parte)
J=
1841. — Michti, Monogr. Murex, p. 21, pl. IV, fig. 5:6.
1841. M. Clavus Michti. Ibid., p. 20, pl. V, fig. 2-8.
1847. Melongena sulcifera Michti. Foss. mioc., p. 283.
1352. M. clavus d’Orb. Prod., INT, p. 74, 26e ét., no 1361.
1856. M. heptagonatus Hæœrn. Tert. Beck. Wien., I, p.255, pl. XX VI,
Wie 240:
. 1871. — d'Anc. Mal. Plio. ital., p. 21, pl. VIT, fig. 10 a, b.
1872. — + Bell. IL. Moll. terz. Piem.. I, p. 67 (excl. var. A).
1880. —— : Benoist (var. Pauli Tourn.) Et. Muricinæ, p. 27.
1904. — Sacco {l. c.), parte XXX, p.19, pl. V, fig. 16.
Test épais et massif. Taille un peu au-dessus de la
moyenne ; ‘forme trapue, spire assez courte, étagée ; tours
bianguleux, avec une rampe déclive au-dessus des sutures
superficielles ; sept côtes axiales, non épineuses, plus ou
moins foliacées, ne se succédant pas très régulièrement
d’un tour à l’autre, avec des aspérités foliacées et muriquées,
non épineuses à l'intersection des deux cordons spiraux :
cinq au dernier tour et sur la base ; quelques filets obsolètes
sur la rampe postérieure, quelques cordonnets obliques sur
le cou excavé où se prolongent les sept lamelles ; la face
antérieure des varices est également muriquée, tandis que —
sur la face opposée — les cordons principaux et les filets
intercalaires divergent en éventail.
Ouverture ovale, petite, à canal presque clos ; l'intérieur
du labre n'est guère plissé que dans sa région supérieure ;
columelle excavée, lisse, avec un bord vernissé assez large
et bien appliqué ; bourrelet nuqual tubulé, adjacent au
canal qui est infléchi à droite.
Dix. Longueur : 48 millim.; diamètre ventral : 30 millim.;
épaisseur : 23 millim.
R. D. — Si l’on compare les échantillons de l’Astien (coll. Cossmann).
on constate que ces derniers n'en diffèrent que par leur ornementation
spirale moins grossière entre les gros cordons principaux ; la var.
._pliovaricosa Sacco — qui correspond à la variété A. Bellardi — s’en
écarte encore davantage par son galbe moins trigone et par ses varices
plus arrondies ; quant aux échantillons du Bassin de Vienne, leur
canal long et droit les différencie davantage, et c’est à eux que convien-
DASs ot
drait surtout le nom clavus, constituant ainsi la mutation du Miocène
moyen, de sorte que le véritable heptagonatus se limiterait au Tortonien
et en partie au Pliocène. En tous cas, la suggestion de Benoist,
consistant à admettre la mutation Pauli dans le Miocène inférieur
d'Aquitaine semble tout à fait justifiée.
Loc. — Saucats (Peloua), type de la var. Pauli (PI. XIII, fig. 40-41),
coll. de Sacy ; jeune spécimen, coll. Cossmann ; spécimen à cinq
varices (PI. XII, fig. 44-45), coll. Peyrot ; Saint-Paul, Mérignac (fide
Benoist. — Burdigalien.
Léognan (Le Thil), un petit individu, coll. de Sacy. — Aquitanien.
750. Murex (Favartia) Vindobonensis Hôrnes, var.
ligeriensis Tournouër em. PI. XVII, ot
4875. M. vindobonensis var. ligeriana. Tourn. Et. Murex Pontlevoy.,
p- 5, pl. V, fig. 3.
1880. M. ligerianus Ben. Et. Muricinæ, p. 14.
1886. — Dollf., Dautz. Et. prél. Tour. /F.J. N.), p. 12.
Test peu épais. Taille moyenne ; spire élevée, composée
de quatre ou cinq tours anguleux, séparés par des sutures
linéaires, dont les supérieurs sont ornés de costules écartées,
et sur l’avant-dernier tour et le dernier, de trois varices
étroites, saillantes, froncées, plutôt qu'épineuses, entre
lesquelles se trouve un gros nodule arrondi ; dernier tour
un peu supérieur aux trois cinquièmes de la hauteur totale,
à peine excavé à la hauteur du cou, extrêmement court,
orné de six cordons principaux, arrondis, saillants, diver-
geant sur la varice labrale et lui donnant sur sa face dorsale
un aspect digité ; entre les cordons principaux on distingue
malaisément — car notre unique spécimen burdigalien
est roulé — quelques cordonnets intercalaires.
Ouverture ovalaire, terminée par un canal clos rudimen-
taire ; labre vertical bordé par une dernière varice très
dilatée, peu épaisse mais digitée ; il est intérieurement muni
de cinq ou six dentelons arrondis ; columelle peu excavée;
bord columellaire peu épais.
Dm. Longueur : 29 millim. ; diamètre : 19 millim.
V2
— 129 —
R. D. — Ce ‘Mureæ pourrait, au premier abord, ètre pris pour M.
Dufrenoyi ; mais ses varices étroites, saillantes, subépineuses ; sa
varice labrale digitée, son canal court, le placent dans un autre groupe ;
d'autre part, l’ouverture est bien plus grande, moins régulièrement
ovalaire, les dentelons sont plus saillants, la section transversale de
la coquille passant par les tours moyens est aussi moins nettement
triangulaire ; notre spécimen est identique à ceux de Pontlevoy (coll.
Peyrot).
Loc. — Cestas (PI. XVIIT, p. 17), plésiotype, coll. Benoist, unique.
— Burdigalien.
Un autre spécimen roulé, douteux, Salies-de-Béarn, coll. Degrange-
Touzin. — Helvétien.
751. Murex (Favartia) excisus Grat.
PI. XIL, fig. 41-42 et PI. XIIT, fig. 4.
1833. M. excisus Grat. Tabl. foss. Dax (L. c.), VI p. 100.
1840. — Grat. Atlas, pl. XX XI, fig. 19.
1852. — d'Orb. Prod., III, 26e ét., p. 73, n° 1343.
Taille petite ; forme très trapue ; spire courte, à galbe.
conique ; cinq ou six tours convexes, séparés par de pro-
fondes sutures ; leur hauteur ne dépasse guère le tiers
de leur plus grande largeur ; six varices axiales, ne se
succédant pas très régulièrement, croisées sur chaque tour
par deux gros cordons spiraux, avec des aspérités muriquées
à leur intersection ; sur la rampe inférieure et déclive,
il y a en outre de fines stries spirales. Dernier tour
dépassant les deux tiers de la hauteur totale, très
convexe jusque sur la base qui ;est faiblement excavée
vers le cou ; au-dessus de la rampe postérieure, il y a
environ sept cordons spiraux qui divergent en éventail
sur la face postérieure de la dernière varice, tandis que
la face antérieure est muriquée par le dédoublement de
ces cordons prolongés.
Ouverture ovale, relativement grande, à péristome
continu, terminé par un canal court, infléchi, brièvement
— 130 —
tronqué, non clos ; labre vertical, non granuleux à l'in-
térieur ; columelle très peu excavée, à bord étroit.
Dim. Longueur : 9,5 millim.; diamètre : 7 millim.
R. D. — Cette petite coquille, assez bien figurée par Grateloup,
n’avait pas été signalée dans la Gironde où elle existe cependant et
où on l’a peut-être confondu avec M. oblongus Grat. que Benoist a
réuni avec M. incisus Brod. La restauration du nom excisus met fin
à cette confusion ; quant à M. absonus Jem., d'après la figure publiée
par Bellardi, c’est une coquille presque sphérique à ‘part le canal, et
- son ornementation est très différente ; elle n’a pas vécu dans le
Miocène inférieur, mais nous la retrouverons ci-après dans l’'Helvétien
d'Aquitaine.
Loc. — Dax (Maïnot), topotype (PI. XII, fig. 4), coll. Cossmann ;
Saucats (Peloua), plésiotype (PI. XII, fig. 41-42), même coll.; coll.
de Sacy. — Burdigalien.
152. Murex (Favartia) suboblongus d'Orb.
i PI XI he 21282
1833. M. oblongus Grat. Tabl. foss. Dax (4. c.), p. 100.
1840. —- Grat., Atlas, pl. XX XI, fig. 13 (non Brocchi).
1852. M. suboblongus d'Orb. Prod., II, p. 73, 26e ét., no 1334.
1880. M. incisus Benoist. Et. Muricinæ, p. 27 (non Brod.).
Test assez épais. Taille petite ; forme oblongue, deux fois
- aussi haute que large ; spire un peu allongée, à galbe à
. peu près conique ; six ou sept tours convexes, séparés par
de profondes sutures ; varices muriquées, non épineuses,
-irrégulières, au nombre de six au moins, sept sur les
premiers tours, treillissées par trois forts cordons spiraux,
qui sont eux-mêmes finement muriqués par des lamelles
d'accroissement assez serrées. Dernier tour à peu près
-égal aux deux tiers de la hauteur totale, ovale Jusque
sur la base qui est très peu excavée vers le cou, avec un gros
bourrelet nuqual fortement cerclé par l'aboutissement des
varices.
— 131 —
Ouverture petite, ovale, à péristome continu, à canal
presque clos et presque redressé ; labre vertical, épaissi
par la dernière varice qui est muriquée sur sa face
antérieure et sur l’autre face de laquelle divergent les sept
cordons du dernier tour et de la base : columelle excavée,
médiocrement calleuse ; une fente ombilicale sépare le
bourrelet nuqual du canal siphonal.
Din. Longueur : 10,5 millim.; diamètre : 5,25 millim.
R. D. — Cette espèce est bien distincte de Murex excisus par son
galbe plus étroit et par le nombre de ses cordons spiraux ; son canal
est plus redressé et moins brièvement tronqué ; Grateloup a indiqué,
dans sa légende, sept varices, il n’y en à quelquefois que six sur
le dernier tour des spécimens adultes, en tous cas, toujours une de
plus que chez M. excisus.
Benoist — qui avait déjà confondu M. suboblongus avec M. incisus
Brod. quand il le citait à la Sime, dans son catalogue de Saucats —
a perpétué cette erreur dans son étude sur les Muricinæ quand il l’a
citée à Dax et à Mérignac ; l'espèce vivante, ni même celle de
Pontlevoy, qu'on désigne ordinairement sous ce nom, n’ont aucun
rapport avec la coquille aquitanienne, ni par le galbe, ni par l’ornemen-
tation.
Loc. — Dax (Maïnot), topotype (PI. XII, fig. 21-22), coll. Cossmann ;
Mérignac (Baour), plésiotype (PI. XII, fig. 23), coll. de Sacy. —
Aquitanien.
153. Murex (fFavartia) suboblongus d’Orb. var.
quadrangulatus 200. var. PI. XIL, fig. 31-32-43.
R. D. — A côté de la forme typique ci-dessus décrite, il y a lieu
de signaler une variété un peu plus trapue dans laquelle — au dernier
tour — le nombre de varices principales et muriquées se réduit à
quatre, les trois autres intercalaires étant atténuées, presque sans
saillie, de sorte que le galbe de la coquille finit par être absolument
quadrangulaire, une sorte de prisme carré ; l’ornementation spirale
ne semble avoir subi aucune modification appréciable ; le canal incom-
plètement clos est peu infléchi à droite de l’axe.
Dim. Longueur : 9 millim.; diamètre : 5 millim.
Loc. — Saucats (Peloua), type (PI. XIT, fig. 31-82-43), coll. Cossmann.
—. 132 —
754. Murex (Favartia) absonus Jan. ; #”_ut. inter-
funatus 7. 7». PI. XII, fig. 10-11.
1814. M. saxatilis RBrocc. Conch. sub., p. 392 (non Sis.).
1832. M. absonus Jan. Catal. Conch. foss., p. 11.
4835. M. Brocchii Cantr. Diagn. moll. nov. p. 393.
1841. M. Syphonostomus Michti. Mon. Murex, p. 17, pl. I, fig. 10-11.
4852. M. Brocchii d'Orb. Prod. II, 26e ét., p. 174, n° 490".
1856. M. absonus Hærn. Tert. Beck. Wien, I, p.222, pl. XXILL, fig. 6 a-d.
1859. M. Meneghinii Libassi. Conch. foss. Pal., p. 42, pl. I, fig. 20.
_ 1868. M. absonus Foresti. Catal. Moll. plioc. Bol., p. 16.
1871. — d’Ancona. Moll. plioc. ital., p.22, pl. IL, fig. 6 a-d.
1872. — Bell. I. Moll. terz. Piem., I, p 68, pl. V, fig. 3 (var.).
1873. — Benoist. Cat. Saucats, p. 107, n° 541.
1880. — Benoist. Et. Muricinæ, p. 26, n° 50.
1395. — Degr.-Touz. Et. prél. Orthez, p. 54.
1903. — Cossm. Essais Pal. comp., Ve liv., p. 29, pl. I, fig. 2
(Cannes).
1904. — Sacco. Ibid., p. 20, pl. V, fig. 19-20 (Zinola).
Spire courte, étagée ; sept varices épineuses, rabotées par
l'usure ; ornementation spirale composée de filets très fins
sur la rampe spirale, et de trois cordonnets sur la région
antérieure de chaque tour, avec un ou deux filets inter-
calaires ; elle persiste au dernier tour et jusque sur la base
où l'alternance des cordons est encore plus régulière.
Dim. Longueur : 25 millim.; diamètre : 16 millim.
KR. D. — Bien qu'il s'agisse d’une mutation très différente du type
Astien par son ornementation spirale moins grossière et plus alternée,
moins nettement hérissée de longues épines, nous avons reproduit
la synonymie complète de cette espèce polymorphe et ubiquiste,
parce que — dans le nombre des citations, il en est qui peuvent
s'appliquer plus ou moins fidèlement à une mutation miocénique voisine
de celle que nous proposons pour les provenances de l'Helvétien
d'Aquitaine : telles sont par exemple les figures publiées par Hærnes
d’après les individus helvétiens de Steinabrunn ; les spécimens de
Colli torinesi n'ont jamais été reproduits, il est probable que c’est
à ceux du Tortonien de Stazzano que s’appliquerait «plutôt la déno-
— 133 —
l
mination syphonostomus à laquelle Hærnes, Bellardi, puis récemment
Sacco ont préféré le nom de liste absonus, non appuyé d'une figure
et antérieur à Brocchii qui est également dans le même cas, simple
correction et nomenclature.
En résumé, il est extrêmement douteux que le véritable M. absonus
et ses variétés apennines ou viennoise aient vécu en Gascogne ni dans
le Gers ; c'est pourquoi nous avons admis notre mutation interfunatus.
Loc. — Manciet, type de la mutation (PI. XII, fig. 10-11), coll.
Cossmann.
155. Murex (Poirieria) elatospira nov. sp.
PI. XV, fig. 36-37.
Test peu épais et fragile. Taille petite ; forme muricoïde,
peu ventrue ; spire assez élevée, étagée ; protoconque lisse,
paucispirée, à nucléus papilleux ; six ou sept tours postem-
bryonnaires, bianguleux, avec une rampe postérieure et
déclive ; sutures profondes, mais non canaliculées ; huit
ou neuf côtes axiales triépineuses à l'intersection des cordons
spiraux de la région antérieure de chaque tour, prolongées et
antécurrentes sur la rampe postérieure ; il existe des
filets spiraux dans l'intervalle de ces cordons et sur cette
rampe ; enfin des accroissements finement muriqués com-
plètent l’ornementation.
Dernier tour à peu près égal aux deux tiers de la hauteur
totale, arrondi au-dessus de la couronne périphérique
d’épines, jusque sur la base excavée vers le cou sur lequel
s’enroule un petit bourrelet nuqual avec des emboîtements
écartés ; l’ornementation de la spire sy prolonge très régu-
lièrement, avec alternance entre les huit forts cordons et
les filets granuleux intercalés, qui divergent en éventail
sur la face postérieure des varices, tandis que la face
antérieure de celles-ci est lamelleuse et muriquée.
Ouverture assez grande, ovale, peu rétrécie en avant où
elle se termine par un canal infléchi, assez large, non clos ;
— 134 —
labre assez épais, tranchant cependant, vertical, très anté-
current vers la suture, intérieurement muni de quelques
pustules peu proéminentes ; columelle lisse faiblement
excavée, à bord externe détaché de la base, mais sans
ombilic.
Din. Longueur : 12 millim. ; diamètre : 6 millim.
R. D. — On distingue cette espèce de M. frondosus Lk. par sa
spire plus élancée, par son canal plus court, plus infléchi, et par
son ornementation moins grossière — M. foliaceus Desh., du Cuisien
a plus de varices. Abusis par une ressemblance apparente de nos
spécimens avec la fig. 7 (PI. XXXI) de l’Atlas de Grateloup — qui
représente M. frondosus (non Lamck. — M. subfrondosus d’Orb.), nous
les avions d’abord rapportés à cette espèce ; mais l’examen du type
de la collection Grateloup nous a révélé que c’est un Muricopsis avec
un pli et une dent à la base de la columelle, sept varices saillantes
et crépues, un galbe moins élancé, etc.
Loc. — Peyrère, peu rare ; type (PI. XV, fig. 36-37), coll. Cossmann ;
coll. Raulin, à l'Ecole des Mines. — Aquitanien.
LS
156. Murex (Poirieria) aturensis nov. sp.
PI. XV, fig. 15-16.
Test peu épais et fragile. Taille un peu au-dessous de
la moyenne ; forme étroite, élancée, fusoïde ; spire élevée,
étagée, à galbe pyramidal sous un angle apical de 35 ;
. protoconque lisse, composée de deux tours dont un nucléus
papilleux ; :sept tours post-embryonnaires anguleux, dont
la hauteur dépasse peu le tiers de la largeur (épines
comprises), et que séparent les sutures linéaires, ondulées
par neuf côtes axiales, arrondies sur la région antérieure et
cylindrique, épineuses et même tubulées sur l'angle médian,
presque effacées sur la rampe un peu excavée qui est
comprise entre l'angle et la suture inférieure ; ces côtes
s'espacent un peu et se réduisent à huit àela fin de la
— 135 —
croissance ; ornementation spirale composée de quatre
eordonnets granuleux au-dessus de l'angle, et de trois ou
quatre — inégalement distribués — sur la rampe ; des
accroissements finement muriqués, antécurrents sur la.
rampe croisent l’ensemble. Dernier tour égal aux cinq
septièmes de la hauteur totale, arrondi au-dessus de
l'angle périphérique jusque sur la base qui est excavée
vers le cou long et rectiligne ; les côtes s'amincissent
sur le cou, et le bourrelet nuqual se réduit à quel-
ques emboîlements muriqués ; Fornementation spirale
comporte — outre les quatre filets granuleux de la
rampe et les huit épines tubulées qui garnissent le cordon
formant l'angle — sept ou huit cordonnets réguliers, avec
quelques stries obsolètes dans leurs intervalles, puis sur
le cou, des filets plus serrés et plus fins, obliquement
enroulés.
Ouverture ovale, arrondie, rétrécie en avant à l'origine du
canal qui est long, à peine infléchi à droite de l'axe, non
clos, tronqué sans échancrure à son extrémité ; labre
tranchant, à profil un peu convexe au-dessus d’une échan-
crure qui coïncide avec la dernière épine lubulée en
formation : il est ensuite très antécurrent sur la rampe ;
columelle lisse, très peu excavée en arrière, avec un bord
externe un peu détaché de la base, raccordé à l'origine du
canal ; une simple rainure non ombiliquée sépare le bourrelet
nuqual du canal siphonal.
Din. Longueur : 20 millim. : diamètre (épines comprises) :
41 millim. |
R. D. — Il n'existe rien de semblable dans l'Eocène des environs
de Paris où la plupart des Poirieria sont plus venitrues et ne possèdent
pas d'épines aussi tubulées ni aussi écartées, celles-ci rappellent
Pagodula vaginata [Jan!, du Pliocène, mais cette espèce appartient
à la Famille Fusidæ, non seulement par son canal plus droit, mais
encore par sa protoconque non papilleuse et par l’absence d’accrois-
sements muriqués entre les épines, tandis que notre nouvelle espèce
est bien une Poirieria.
Tome LXXWV. 10 &
—. 136 —
Loc. — Peyrère, assez abondant; tvpe (PI XV, fig. 15-16), coll.
Cossmann. — Aquitanien.
751. Murex |Poirieria) cedillatus 200. sp.
PI XV, -fig.#9-10!
_ Test médiocrement épais. Taille au-dessous de la moyenne ;
forme fusoïde, presque bi-conique, un peu ventrue ; spire
un peu allongée, à galbe conique ; angle apical 35 à 40;
six tours subimbriqués en avant, presque plans en arrière,
séparés par des sutures peu distinetes sous les crochets
muriqués que forment en arrière douze à quinze varices
lamelleuses semblables à des cédilles ; elles sont croisées
par trois cordonnets spiraux sur lesquels elles” produisent
des crochets muriqués, mais en atteignant la suture infé-
rieure, elles se recourbent et vont recouvrir la lamelle
suivante du tour antérieur, par une disposition qui rappelle
un peu celle des varices de quelques Typhinæ ; les intervalles
de cette ornementalion sont lisses. Dernier tour presque
égal aux trois quarts de La hauteur totale, quand on le
mesure sur sa face ventrale, portant — au-dessus de
l'angle — huit cordonnels muriqués par les lames axiales,
sur la base peu convexe el jusqu'au cou un peu excavé
où s’enroulent encore un dernier cordon muriqué, puis
le bourrelet nuqual et guilloché ; il n'y à aucune trace de
fente ombilicale.
Ouverture ovale, sans gouttière postérieure, rétrécie
en avant où elle se termine par un canal tordu, assez
long, non clos, non échancrée à son extrémité ; labre
presque vertical, épaissi par la dernière varice, oblusé-
ment denté à l'intérieur, sur les spécimens bien conservés,
il y a six dents arrondies ; columelle excavée sans aucune
trace de rides en avant ; bord columellaire étroit et peu
calleux, bien appliqué sur la base et la région ombilicale.
Diu. Longueur : 20 millim.; diamètre : 10 millim.
Te
R. D. — Bien que cette coquille porte l'indice fugitif d'une ride
columellaire, il ne semble pas qu'elle doive être classée dans le genre
Muricopsis ; en tous cas, la columelle étant excavée en arrière, ce
n’est pas une Ocenebra. Elle est d’ailleurs remarquable par la cédille
que forment ses lamelles muriquées qui se recourbent le long de Ja
suture, en formant ainsi une traine continue de crochets qui se
rejoignent presque sans interruption. Nous ne connaissons aucune
espèce miocénique qui présente une telle disposition : même M. typhioides
Mayer — de l’Helvétien de Pontlevoy — qui a beaucoup moins de
lamelles, n’a que des rudiments de cédilles sur la suture. |
Loc. — Saucats (Peloua), unique (PI. -XV, fig. 9-10), coll. de Sacy ;
même loc, coll. Neuville, deux spécimens. — Burdigalien
inférieur.
. 158. Murex (/Herachorda) tenellus Mayer.
PI. XIL.,° fie: 48-49.
te)
? 1833. M. cancellarioides Grat. Tabl. foss. Dax (loc. cit.), VI, p. 99.
? 1840. == Grat. Atlas, pl. XX XI, fig. 2.
1869. M. tenellus Mayer. Journ. Conch., XIX, p. 83, pl. I, fig. 5.
1880. — Benoist. Et. Muricinæ, p.23, pl. IX, fig. 5-6.
1903. — Cossm. Essais Pal. comp., Ve Liv., p. 47, pl. I, fig. 14.
Test assez mince. Taille petite ; forme buccinoïde, un
peu ventrue ; spire un peu allongée, à galbe subconoïdal ;
tours étroits, très convexes, séparés par de profondes sutures,
ornés de six varices obliques en arrière et ressemblant
plus à des cordes qu'à des lamelles muriquées ; elles
empiètent sur les sutures pour rejoindre les varices des
tours précédents, en formant ainsi une pyramide tordue
autour de son axe ; quand la surface n’est pas usée,
trois cordons spiraux croisent ces varices dans leurs
intervalles, sans produire de crénelures à leur intersection.
Dernier tour arrondi, égal aux deux tiers de la hauteur
totale, à base convexe et excavée seulement sur le cou :
bourrelet nuqual peu proéminent, guilloché par des lamelles
qui correspondent à l'extrémité des varices ; pas de fente
ombilicale.
Ouverture ovale, courte, sans gouttière postérieure,
rétrécie à la naissance du canal qui est très recourbé,
peu allongé, ouvert, tronqué sans échancrure à son extré-
mité : labre vertical, fortement épaissi par la dernière varice,
muni à l'intérieur de plis allongés et assez écartés, ,
columelle médiocrement excavée, fortement coudée avec
le canal ; bord columellaire lisse, étroit, peu calleux.
Din. Longueur : 23 millim.; diamètre : 10,5 millim.
R. D. — Comparé au génotype de Pontlevoy, l'échantillon un peu
fruste du Peloua ne semble présenter aucune différence qui puisse
motiver la séparation d'une mutation distincte ; il S'écarte au contraire
davantage de M. Cotteaui Stan. Meun., du Slampien de Pierrefitte,
près d’Etampes, dont le dernier tour est beaucoup plus court, dont
le bourrelet est plus gros, au-dessus d'une excavation basale plus
profonde, avec des crénelures plus serrées et plus granuleuses à
l’intérieur du labre.
Le dessin publié par Benoist représente une coquille beaucoup plus
étroite que le type, avez un dernier tour à peine égal aux trois cinquièmes
de la hauteur totale; si ce dessin nest pas inexact, il faudrait en
conclure que la coquille de Dax — communiquée à Benoist par Tournouër
— est une race différente de M. tenellus du Burdigalien de la Gironde.
Cette question ne pourra être résolue que quaud on aura recueilli, à
Saint-Paul-lès-Dax, un autre spécimen d'Hexachorda.
Il est, d'autre part, probable que cette espèce est 1. cancellaroides
Grat ; mais les exemplaires de la collection Grateloup, jeunes et
roulés, sont dans un si médiocre état de conservation qu'il nous parait
préférable de ne pas reprendre cette dénomination. Benoist considérait
d’ailleurs M. cancellaroides comme distincte de M. tenellus.
Loc. — Léognan (La Lande), plésiotvpe (PI. XII, fig. 48-49),
Saucats (Peloua), coll. Peyrot, coll. Degrange-Touzin, coll. Benoist,
coll. Cossmann; Dax (Saint-Paul), fide Benoist ; Mérignac (Baour),
coll. Peyrot. — Burdigalien inférieur. |
— 139 —
159. Murex (Herachorda) subdecussatus |d'Orbigny|.
PI. XIV, fie: 1213:
1833. Murex decussatus Grat. Tabl. foss. Dax (/. c.), VI, p. 99,
1840. — — Grat. Atlas, pl. XXXI, fig. 5 (non Gmel.).
1852. Murex subdecussatus d'Orb. Prod., IT, p. 72, 26° êt., n° 1318.
Test assez épais et solide. Taille petite ; forme buccinoïde,
étroite ; spire médiocrement allongée, à galbe conoïdal,
non étagée ; six tours au moins, d'abord imbriqués en
avant, puis convexes sans être réellement anguleux, leur
hauteur atteignant environ la moitié de leur largeur, séparés
par des sutures linéaires dans une dépression largement
canaliculée et peu profonde ;: huit costules axiales, peu
épaisses, plus étroites que leurs intervalles, se succédant
obliquement d'un tour à l'autre en formant une pyramide
très tordue autour de l'axe ; elles sont croisées par trois
cordonnets spiraux, l'antérieur, un peu plus proéminent
que les autres, limite le canal sutural au fond duquelil
y a, en outre, un filet peu distinct au-dessus de la suture ;
les huit varices sont obtusément feuilletées sur la face
antérieure, et les intervalles fenestrés sont finement décussés
par les lignes d’accroissement. Dernier tour relativement
peu élevé (quatre septièmes de la hauteur totale), ovale
jusque sur la base qui n'est légèrement excavée que sur
le cou, très épaissi par un bourrelet peu distinct, non
emboité, séparé du canal siphonal par une petite fente
ombilicale ; l'ouverture s'y prolonge, semblable à celle
de la spire, 31 y a — outre le filet sutural — dix cordons
spiraux, un peu plus écartés d’abord, puis plus serrés sur
la nuque ; les accroissements submuriqués sont très fins
‘et très serrés.
Ouverture pelite et étroitement ovale, à canal siphonal
non clos, mais très resserré, un peu infléchi, tronqué
sans échancrure à son extrémité ; labre vertical, extérieu-
— 110
rement bordé par la dernière varice foliacée sur sa face
antérieure, intérieurement muni de six dents, équidistantes ;
columelle à peine excavée, non munie de rides en avant,
à bord externe appliqué sur la base, effilé en pointe entre
le canal où il se détache un peu de la fente.
Dix. Longueur : 13 millim. ; diamètre : 6 millim.
R. D. — Il nest pas facile de reconnaitre cetle espèce sur la figure
insuffisante de l'Atlas de Grateloup; mais nous avons pu comparer
nos spécimens au type de sa collection, et c’est bien le M. decussatus.
Cette coquille se distingue des autres par son galbe un peu conoïdal,
par des sutures canaliculées, par la brièvelé de son dernier tour et
de son ouverture. L'ornementation est élégamment muriquée quand
la surface n'est pas usée.
Loc.— Léognan (Le Thil), plésiotype (PL XIV, fig. 12-13), coll
de Sacy ; Saucats (Peloua), spécimen mieux conservé, bien conforme
au type de Grateloup (PI. XVII, fig. 18), coll. Degrange-Touzin ;
Mérignac, Corbieu, mème collection ; Dax (Saint-Paul), coll. Grateloup.
— Aquitanien et Burdigalien.
760. Murex (Hrricopsis ?) trifascialis Grat.
PI. XIII, fig: 25-26:
1840. M. trifascilis Grat. Atlas, pl. XXX, fig. 20.
1852. — d'Orb , Prod., Ill, 26e êt., p. 74, n° 1348.
Test épais et solide. Taille au-dessous de la moyenne ;
forme assez étroite, au moins deux fois plus longue que
large : spire longue, étagée, à galbe conique ; huit tours
d'abord convexes, puis anguleux en arrière, avec quelques
filets fins et obsolètes sur la rampe déclive qui est au-dessus
de la suture superficielle et ondulée par sept costules axiales,
épaisses, crénelées par-trois cordons spiraux sur la région
antérieure de chaque tour ; les côtes s'amincissent et
deviennent obliquement antécurrentes sur la rampe posté-
rieure. Dernier tour presque égal aux deux tiers de la hauteur
— 141 —
lolale, avec une forte rampe surculiforme en arrière, arrondi
au-dessus de lPangle postérieur jusque sur la base qui est
excavée vers le cou ; fort bourrelet nuqual imbriqué par
les trois ou quatre varices qui persistent lamelleuses et
muriquées, tandis que les autres côtes s'alténuent plutôt ;
l'ornementalion spirale comporte une dizaine de cordonnets
spiraux, avec deux filets intercalaires, qui divergent un
peu en éventail sur la face postérieure des varices prin-
cipales ; les lignes d’accroissement sont fines et peu crépues.
Ouverture étroite, à bords presque parallèles, terminée
en avant par un canal relalivement large, peu infléchi,
séparé du bourrelet nuqual par une fente ombilicale bien
ouverte ; labre presque vertical, antécurrent vers la suture,
bordé à l'extérieur par’ la dernière varice exfoliée el sub-
lamelleuse, fortement denté à l'intérieur par sept tubercules
équidistants ; columelle très peu excavée, à bord large dont
les plissements antérieurs sont à peine perceplibles.
Dim. Longueur : 20 millim.; diamètre : 9,5 millim.
R. D. — Grateloup n'a indiqué que trois varices (trifarians) dans
sa légende et son dessin représente une columelle bien excavée, sans
plis antérieurs ; d'autre part, létiquette de sa collection porte
Saubrignes. Néanmoins, nous nous fondons sur la similitude complète
des autres crilériums avec la figure de son Atlas pour appliquer à
échantillon ci-dessus décrit la dénomination trifascialis qui n’avail
pas élé reprise par Benoist, ét nous supposons que Pétiquétte était
fausse.
L'attribution de ce fossile au G. Muricopsis nous laisse quelques doutes,
attendu que la columelle semble lisse en avant ; il n’y a que dés traces
très fugitives de plis, mais lexcavation en est beaucoup moindre que
chez les véritables Murezx, et cependant eile nest pas verticale comme
chez Murez cristatus ni Ocenebra. L’ornementation a quelque analogie
avec celle de Muricopsus cristalus qui est le génotype.
Loc. — Léognan (Le Thil), plésiotype (PL XIIL, fig. 25-26), : coll.
de Sacy ; Saint-Paul (Dax), fide Grateloup. — Aquitanien.
— 142 =
161. Muricopsis crassicosta |Benoist|.
PL XV, fig. 5-6.
1873. Jania crassicosta Benoist. Catal. Saucats, p. 169, n° 532.
1901. Janiopsis crassicosta Cossm. Essais Pal. Comp., IVe liv., p. 178.
1903. Muricopsis crassicosta Cossm. Ibid, Ve liv., corr. génér., p. 34.
Test épais et solide. Taille au-dessous de Ia moyenne ;
forme assez élancée, fusoïde ; spire turriculée, subétagée ;
protoconque lisse, paucispirée, à nucléus papilleux : huit
ou neuf tours post-embryonnaires, bianguleux, avec un
{troisième angle moins proéminent sur la rampe inférieure ;
leur hauteur n'atteint pas la moitié de leur plus grande
largeur ; sutures peu distineles, quoique enfoncées et mar-
einées, fortement ondulées par huit côtes axiales, épaisses,
plus larges que leurs intervalles, ne se succédant — d'un
our à l'autre — qu'avec un recul qui communique à la spire,
quand on l'observe du côté du sommet, l'aspect d’une
pyramide forlement lordue autour de l'axe ; elles sont
finement muriquées sur leur face antérieure, croisées —
outre les trois cordons précités — par deux minces filets
intercalaires dans chaque intervalle des principaux cordons ;
l'ensemble est très élégamment recoupé par des aceroisse- .
ments qui v forment de pelites granulations squamuleuses,
avec des lamelles antécurrentes au-dessus des sutures.
Dernier tour atteignant les six seplièmes de la hauteur
totale, arrondi au-dessus de la rampe jusque sur la base
qui est peu excavée vers le cou, sous un bourrelet dont
les tubulures emboîtées correspondent à l'aboutissement
des varices et sont élégamment lirées en long par des.
filets granuleux ; l'ornementation de la spire S'y prolonge
avec une parfaite régularité, les petits filels spiraux se
multipliant squamuleux sur les faces latérales des gros
cordons triangulaires : pas de fente ombilicale.
Ouverture pelile, très rétrécie dans son espace libre,
terminée par un canal presque aussi large qu'elle et un
TEEN
peu infléchi, tronqué sans échancrure à son extrémité :
labre épais, vertical, faiblement antécurrent vers la goutlière
qui est limitée — du côté de la région pariélale — par
une côte allongée ; cinq grosses dents internes, se répétant
sur le contour du labre, contribuent à rétrécir l'ouverture :
columelle verticale, munie en’avant de deux dents écartées
el saillantes, puis infléchie avec le canal.
Du. Longueur : 21 millim. ; diamètre : 10 millim.
R. D. — Celle espèce muriquée n'est ni une Jania, ni une Janiopsis ;
elle ressemble à Muricopsis cristala, quoiqu'on la distingue facilement
par son ouverture beaucoup plus réduite et par son élégante ornemen-
lation beaucoup plus fine; en outre la région ombilicale est beaucoup
plus resserrée entre le bourrelel nuqual et le canal siphonal, Un de
nous à expliqué la copfusion générique qui s'était produile au sujet
de cette espèce, sur la foi des renseignements fournis par Benoisl
qui d'ailleurs n'avait pas figuré la coquille ; comme la diagnose spécifique
de six lignes est très exacte. il n’y pas d'hésitation à reprendre le
nom crassicosta qui n'est pas complètement homonyme de Lyropurpura
crassicostata |[Desb.' de l'Eocène
Loc. — Saucals (Peloua), néotype (PL XV, fix. 5-6), coll. Cossmann ;
toutes les coll. Mérignac, Saucats (Lariey), etc., commune, —
Burdigalien inférieur ct Aquitanien,
162. Muricopsis typhioides Mayer! |
PLXIV fe, 14-15:
/ À 2
1869. Murex typhioides Mayer. Journ. Conch., We liv., L IV, p 83,
pl. IE, fs. 6.
Test assez épais, peu fragile. Taille petite ; forme assez
élroile, Lurriculée ; spire élevée, à galbe pyramidal el
tordu autour de l'axe ; huil lours convexes el imbriqués en
avant, avec une rampe déprimée en arrière ; sulures
linéaires, peu profondes, non ondulées par sepl côtes axiales,
peu épaisses, se succédant régulièrement d'un tour à Pautre
Tome LXX V. 10 b
— 144 —
pour former Ta pyramide tordue ; leurs intervalles, plus
larges que leur épaisseur, sont assez forlement excavés :
au-dessus de l'angle antérieur de chaque lour, il existe sur
chaque côte une fubulure muriquée, presque close comme
celle des Typhis ; on ne distingue aucune autre trace
d’ornementalion spirale ni axiale. Dernier tour relativement
court (quatre seplièmes de la hauteur), avee ses huit varices
loliacées sur leur face antérieure, munies d'une petite
tubulure à la partie inférieure, sur la rampe, landis qu'à
l'intersection des quatre carènes spirales de la base, elles
ne portent qu'une erénelure transverse, interrompue sur la
face foliacée ; dans les intervalles des quatre cordons, il y a
seulement un filet spiral plus fin, puis sur la région excavée
deux filets divergeant sous le bourrelet nuqual qui est for-
tement emboîté par l'aboutissement des côtes ; rainure
ombilicale non perforée.
Ouverture petite, semilunaire, terminée par un canal non
clos, rélréer el infléchi, tronqué sans échancrure à son
extrémité : labre vertical, un peu antécurrent vers la suture,
épais el foliacé à l'extérieur, intérieurement muni de cinq
dents obsolèles : columelle très excavée, subitement coudée à
la naissance du canal, avec un large bord externe, bien
appliqué sur la base el muni de deux rides pliciformes près
du coude de la columelle.
Din. Longueur : 1% millim. ; diamètre ventral : T millim.
R. D. — Celte espece est caractérisée. non seulement par ses
lubulures typhioïdes, mais par sa spire turriculée et prramidale, par sa
petite ouverture et par sa columelle excavée, dont les rides — quoique
obsolètes — sont bien celles du G. Muricopsis . ces critériums la
distinguent, à première vue, dés autres et. nombreuses espèces de.
Nuricinæ ; d'autre part les tubulures sont alignées sur les varices
loliacées au lieu d'être intercalées comme chez la plupart des Typhinæ.
En résumé, la coquille burdisalienne, bien conforme à celle de Pontlevov,
apparut plus tôt en Aquitaine.
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype (PI. XIV, fix. 14-15), coll. de
Sacy, rare ; même loc, coll. Peyrol, — Burdigalien inférieur.
DEUXIÈME NOTE
SUR LES
BRYOZOAIRES DU NÉOGÈNE DE L'AQUITAINE
Par J. DUVERGIER
La continuation de mes recherches depuis la publication
de mon premier mémoire sur les Bryozoaires du Néogène
de l’Aquitaine (1) m'a procuré un grand nombre de maté-
riaux. En plus de nouvelles acquisilions, J'ai trouvé des
éléments permetllant de compléter les listes d'espèces de
divers gisements, d'en dresser pour de nouveaux, et d'ajouter
certaines précisions, quelquefois importantes, ainsi qu'un pelil
nombre de reclifications.
J'ai plus particulièrement examiné les dépôts de l'Helvétien
de l’Aquitaine ; si ceux de Manciet (Gers) et de Sallespisse
(Basses-Pyrénées) ne m'ont pas fourni une grande variété
d'espèces, il n’en est pas de même de ceux de Salles (Gironde).
Dans les couches très élendues du Moulin de Debat l'abon--
dance et la diversité des Bryozoaires sont considérables et
l'on peut dire que chaque ponction fournit avec son
contingent d'espèces communes à l’ensemble une ou plusieurs
espèces qui semblent spéciales à l'endroit ; il y aura encore
certainement beaucoup à trouver dans ces gisements et on
semble être éloigné du moment où on pourra présenter
pour eux la liste d'une faune de Bryozoaires dont l'im-
portance correspondrait à la réalité.
J'ai consigné les nouveaux renseignements porlant sur
71 espèces dans un supplément additif el reclificatif au
tableau général que j'ai publié en 1920 ; il résulte de
(1) Actes Soc. Linn. de Bordeaux, &. LXXIT, 1920, p. 145 et suiv., PI. I-IV.
Tome LXXV. 11
l'ensemble que le nombre des espèces déterminées s'élève
maintenant pour le Miocène de l’Aquitaine à 175 dont 80
sont jusqu'ici parliculières à la région et 95 déjà -connues
ailleurs ; je dois dire aussi que le médiocre élat de conser-
valion ou l'insuffisance de beaucoup. d'autres débris ne
permettent pas des délerminations sûres, mais il me parait
probable qu'un grand nombre d'entre eux appartient à des
espèces que je n'ai pas identifiées ; on voit par là que le
chiffre de 175 espèces ne peut être relenu même à titre
indicalif.-
Quoique le nombre des espèces trouvées dans quelques
eisements commence à ètre asséz important pour fournir des
indications déjà d'une cerlaine valeur sur les conditions de
lempérature, profondeur, ele., des mers où ils se trouvaient,
je crois qu'il est préférable d'attendre la réunion de plus
nombreux éléments avant de formuler des précisions à ce
sujet. Cependant Ia présence de plusieurs genres vivant
actuellement dans la zone équatoriale fEntomaria, Metrarab-
dotos, Hippadenella, Hippopleurifera, Hippomenella) permet
de situer d'après les Bryozoaires les faluns du Bordelais de la
période helvétienne à lextrème limite sud de la zone
tempérée Atlantique.
Je complèle enfin ce deuxième mémoire par l'étude de
quelques espèces ceriliques el par la descriplion et la
liguralion de 26 espèces nouvelles dont quelques-unes
avaient élé annoncées dans mon précédent travail.
Ces éludes qui Jusqu'à ces derniers temps étaient vraiment
difficiles par suite de la pénurie, l'ancienneté et la dispersion
des documents à consulter viennent de profiter de grandes
clartés par la publication de l'ouvrage fondamental de
MM. Canu et Bassler (1). Quoique ce travail considérable ne
porte que sur le tertiaire et le quaternaire nord-américains,
e
(1) Canu el Bassler : North American early terliary bryozoa. U. S. National
Museum, Bull. 106, W'ashinglon, 1920,
Canu et Bassler : North American later tertiary and qualernary bryozoa.
U, S, Nalional Museum, Bull. 125, Washinglon, 1993.
AT
il peut être consulté avec le plus grand profit pour la
connaissance de nos fossiles, tout au moins au point de vue
générique, car nous retrouvons ici la plupart des genres
que ces auteurs ont clairement définis, groupés el amplement
figurés. Leurs travaux nous fournissent un précieux concours
et la connaissance des Bryozoaires fossiles leur sera redevable
des progrès qu'ils l'ont mise à même de réaliser en la rendant
plus abordable aux paléontologistes.
Dans le présent travail, j'ai été aidé comme pour le
à
précédent des avis et conseils de M. F. Canu, je lui en
exprime à nouveau toute ma gratitude.
DEUXIÈME LISTÉ
*
DU MIOCÈNI
=
9)
5
2 ESPÈCES
=
=
}
A supprimer de la première liste :
D2 Schizopodrella lævimarginata nov. sp. ................ SE nn 0 |
Do Schizoporella formats DOV. Sp LE UE DE RON LE
N Hippopleurifera cf: grandis Came EEE
N Sittina: Landsborovn Johnston 4849. 204 A RE
Do Sinittina coangustata nov. SD re SR ne Sd oo oc na ce
N Metrarabdotos cf. auriculatum Canu et Bassler, 1923 ...,.... Le RC MR 4 |
N Hotoporella-palmara Michelin 845 tree pre seulement pour.)
À ajouter à la première liste :
: NormanellinaLacroiri-Anct en ee PE ES
Do Membraniporina -Rozieri GOv. Sp. 24e SOON ENRERERRES À
Do Membraniporina Dutertrei nOv-ESp. 2 ie
AcanthodestaSavarti Aud.,-4826 25. 060. DIN RON à:
N Acanthodesia Savarti Aud. form. delicatula Busk, 1859.......... :
Acanthodesiu Savarti Aud. form. spinea Canu, 1917...
Grammella crassimarginata Hincks/1Æ88) 2
Trochoporaiconica Der AS er ER ee nee ce
N Arrphiblestrum FleninquiBusk 18506 = 00 OUR S EE Pre e
Alderina imbellis EHHinCRS FBOOPRER SL 0 RS RE S>
Farcimia tenella Lamarck, 1816... A en.
Hemiseptella fragilis Duvers// 1990 7) Om Re Je Ho
(1) Les espèces mentionnées dans la liste du premier mémoire el pour lesquelles de
nouveaux gisements sont indiqués ne portent pas de référence.
N. Espèces connues, mais non encore signalées dans le Néogène de l’Aquitaine.
D?. Espèces nouvelles, décrites et figurées dans ce mémoire.
DE BRYOZOAIRES
DE L'AQUITAINE
HELVÉTIEN
BURDIGALIEN
AQUITANIEN
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AOUIN ‘1849
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(2} La première liste à élé publiée dans le 1.
de Bordeaur, 1920, p. F4S-17..
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7 =
= ESPÈCES |
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Cupularia umbellata Delft, 182320. à 0... A D ee
Cupularia Haidingert Reuss, 18410 Sn rer
Cupularidporost Buse 1899 en CR re D uen Te
Do Cupularia Peyroti nOVSSp.. 4... Un et FACE RRESRACS
D) Velumella irreqularis nov. sp...:... A - ;
D2 Ogivaline 2denticulata nov Sp CR ee UE CEE RE RERS FAR
N Rosseliana brevipora-Canu/mss SN ee D ie CONR CE OENSRE
Micropora comacea-ESper, A7 PES Eee
Lunularia conica Buse ASS eee RE MR ER ORNE |
Lunularit lamellifera-Canu, LOF EE AE EE RRE
Steganoporella-brevis-Canu, 1916 220 CO SE ee
Cellaria rhombiferda Gold 4185820000 0e Ne
Cellaria mutabihs-Canus 1909220000 Re RE
N Puellina radiata Mol 1808 EE
Puellina radiata Moll. var. rarecosta Reuss, 1874 ...........
Distansescharellacestasensis Duverg, 4920 07 RE
D2 Figularit-Carindtd) NON: Sp SN PSN RTE
Hippothoa rugulosa Reuss, MISAT "RS RAR EEE ER ss
N Trupostega papullata Bus, SSP ER CE RE Ha
Schizopodrella unicorms-Johnston 184920 Re
Do Schizopodrella unicornis Johnst. var. læbimarginata nov. var. :.........
N Lacerna-planata Manz.; 1875 ER RS SE PES PRES
._Stephanosella cf. biaperta Michelin, 1845.............. due.
Dakarid torquatad'Orb;1839 50 ER RE
N Schizomavella auriculata HasSaL SAR CR EE Re ER R
Schizobrachiella ?'isabelleana Smith, 1872 0.0, D
Do Sphenella polymorpha nov: Sp: FE RE AN EN EEE |
Hippoporina heragontlis Canne CES PRÉ ETE
Hippoporina globulosa Roœmer, 1805... 0 RUE AIN EH RLNRE
Do Hippodiplosia formosa nov. sp ...... .........… RP NU ec
N Hippopleurifera élegans Canu, MSS0e 0e 0 0 CE CPR
Iippadenella regularis Reuss, 1865 ,....... Re ie ed à M SE
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Hippadenella variabilis nov. sp. ......... RDS PE ne € ul
Do Hippadenella parvürostrata Duverg. mut. coangustata nov. mut......... | |
Do Bathosella globulosa nov. sp........... cn or restes
_N Callopomna decorata Reuss SIG TR Re ee nee
N Anmulosia chilopora ReUSS EAN CURE NRA LT Rte
Aimulosia naviculifert Can, 1917 SERRE EE PERLE |
Smitltina confluens Reuss, 1864 ..... D ee AIT EE !
N Smittina Strombecki Reuss, 1869. ....... ae à RE EU |
Tubucellaria bipartita Reuss, 1860 2 ACER LE RER Re
Tubucellana aquitanion Canu MAIL RCE PRE CORRE jl
Do Meniscopord PpalensinONs SpA REP EE PR rie à
Schizostoma aimeguiareR Can 1916 RE (tra Lau L ARE
SCRIZOS (OM (GO bDOSUMAC AN AMSS ANR TT 2 AE ARE SN
Metrarabdotos moniliferus À. Milne Edw., 1836 ............. van |
Do Metrarabdotos {ondicuSEnON Sp CPR TEE PE ER Len L
D2 Mastigophord labos ai\nOV ASP RME EEERRRRENr ee ne 10
Do Mastigophora salomacensis nov. sp. ....... ee nn, D ee
D2 Cellepora Barrerei nov. sp. ...........: RP AN nt
N Cellepora edax,: Busk/11899: 24207 Le Je. SR RER |
N Costazzia Costazzi Savigny-And., 18260 2 0
Do Holoporellarelatior noveSp PE EN A PRE EN
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BRYOZOAIRES DU NÉOGÈNE DE L'AQUITAINE
ESPÈCES NOUVELLES OU CRITIQUES
= Ordre : CHEILOSTOMATA Busk.
Sous-Ordre : ANASCA Levinsen.
Division : MALACOSTEGA Levinsen, 1909.
Groupe : MEMBRANIPORÆ Canu et Bassler, 1917.
Genre : MEMBRANIPORINA Levinsen, 1909.
Membraniporina Rozieri nov. sp. PI. [, fig. 1-3.
Le zoarium encroûte les coquilles. Les zoécies sont dis-
tinctes, allongées, hexagonales et pourvues d'un cadre
mince, saillant et finement granuleux ou strié transver-
salement, il est séparé des cadres adjacents par un sillon
mince et profond et il porte une paire d’épines distales.
Il n'y a pas de dietellæ. La frontale est un petit gymnocyste
convexe portant quelquefois un flabellum. L’opésie est très
grande et elliptique. :
Dans ( Ez — 0,50 ho — 0,242.
oécie ésie à
| 1z— 0,28 P DD
Variations. — Cette espèce souvent déformée par le substratum
est extrêmement variable non seulement dans la forme et les dimensions
des zoécies mais dans celles de lFopésie qui est quelquefois presque
orbiculaire. Le cadre lui-même varie beaucoup, il est tantôt mince et
tranchant, tantôt large et aplati (sur les zoëêcies étroites). Sur certains
— 156 —
exemplaires, de nombreuses zoécies régénérées à double cadre recou-
vertes d'une autre couche de zoécies à orientation variable forment un
ensemble très compliqué qui ne peut être attribué à cette espèce que
grace à la présence de portions zoariales moins irrégulières.
Certaines zoécies sont partiellement calcitiées et présentent en leur
milieu une fente longitudinale plus ou moins étroite ; la trace de
l’opésiule est alors visible au voisinage de la partie distale du cadre.
Cette calcification est un phénomène qui parait particulier aux espèces
à cadre mince Elle est totale en Normanellina Lacroixi Auet., en
Normanellina Watersiana, Canu 1911, Normanellina claudata Canu, 1911 ;
elle est partielle avec un orifice orbiculaire en Membranipora tenuissima
Canu, 1905, Normanellina concava Canu et Bassler, 1920, Grammella
crassimarginata Hincks, 1880 ; la fente est très étroite en Membranipora
rimulata Ulrich 1901 ; ici la fente est très large. Canu et Bassler
(N. Americ. early tertiary Bryoza, Washington 1920) pensent que ce sont
des cellules malades.
Affinités. — Les portions Zzoariales réguiières qui ont fourni les
mesures susmentionnées ont une grande ressemblance avec Membranipora
subtilimargo Reuss, 1864 (Oberoligocän) non Reuss, 1874 (Aust. Ung.),
toutefois cet auteur n'indique pas la présence d’épines. On pourrait
aussi le comparer à Electra elliptica Hagenow, 1839, et à Electra concatenata
Reuss, 1864, dont M. Canu a trouvé et décrit des spécimens de Léognan
(Coquillat) et de Noaillan (La Saubotte), mais cet auteur après une.
sérieuse comparaison na pu leur assimiler l'espèce de Pontpourquey
sup" qui se distingue, d'elles par ses épines ; elle doit done en
être séparée et même distraite du genre Electra. Il convient de remarquer
toutefois que les épines sont très fragiles et ne sont visibles que sur
les spécimens très frais, elles disparaissent sur la: plupart à la moindre
usure du cadre.
Localité. — Saucats (Pontpourquey sup'). — Rurdigalien.
Membraniporina Dutertrei nov. sp. (1).
| PL 1, fig. 41, 42.
Le zoarium encroûte les coquilles. Les zoécies sont dis-
tinctes, petites, un pêu allongées, piriformes. Le gymnocyste
est petit. Le cadre mince et saillant porte de chaque côté et
vers le milieu une forte tubérosité épineuse qui lépaissit
(1) Dédié à M. A.-P. Dutertre, préparateur à la Facullé des Sciences de Lille,
en souvenir de nos excursions à Pontpourquey.
— 157 —
et étrangle l'opésie qui est piriforme. Il existe un aviculaire
médian et inconslant ainsi qu'un autre aviculaire plus
grand, elliptique, interzoécial.
Lz = 0,30 — 0,32 ho — 0,16 — 0,19
_Loécie lz — 0,20 — 0,24 Opésie lo — 0,10 — 0,12
Affinités. — Il ressemble à Ramphonotus brevis Canu et Bassler,
1920, par son aspect ct ses dimensions, quoiqu'il soit encore plus petit,
mais il s'en distingue par ses tubérosités latérales, et surtout parce qu'il
ne possède pas l’aviculaire médian très constant qui est caractéristique
dans ce genre.
Localité. — Saucats (Pontpourquey sup). — Burdigalien.
Genre : OGIVALINA Canu et Bassler, 1917.
Ogivalina ? denticulata nov. sp. D stenns
Le zoarium encroûte les coquilles. Les zoécies sont dis-
tinctes, imbriquées, ellipliques, rétrécies à leur partie
inférieure ; le cadre est rugueux el peu saillant sauf en haut ;
l’'opésie est elliptique avec le bord inférieur rectiligne ou
déformé par les échancrures opésiulaires, tout son pourtour
est finement denticulé ; le cryptocyste plus petit ou de
même grandeur que l’opésie est plan el granuleux ; l’ovicelle
est endozoéciale, hémisphérique, très saillante et lisse.
di:
À Le U20 ee te
Aîfinités. — Il se distingue de O0. elongata Canu et Bassler. 1920 et
de sa var. minor C. et B., 1920, par des dimensions plus peutes, la
longueur relativement plus grande du cryptocyste, les denticulations
de l’opésie, le développement et la forme de lovicelle.
Variations. — La calcification complète des Zzoécies est très
fréquente et s'étend sur de larges espaces du zoarium ; l’opésie est
alors entièrement obturée par un disque un peu bombé ; on trouve
aussi de nombreuses opésies dont la calcification est partielle et plus
ou moins avancée, les denticulations typiques sont alors diversement
accentuces, d’où il résulte que les dimensions et la forme de l’opésie
n’ont plus rien de constant.
Localité. — Cestas (Moulin Neul). — Burdigalien.
— 158 —
Genre : CAULORAMPHUS Norman, 1903.
Cauloramphus salomacensis(1)nov.sp. PI. 1, fig. 13.
1920. Cauloramphus saloimacensis J. Duvergier. Bryozoaires du Néogène
de l'Aquitaine, À, Soc. Linn. de
Bordeaux, t. LXXII, 1920, p. 148..
Le zoarium encroùte les coquillages. Les zoécies sont
elliptico-ovales, le ervptocyste peu développé est granuleux ;
le cadre limitant l’opésie est saillant et assez épais, il
est ovale et porte des traces d’épines dont les deux distales
sont à peu près constantes ; ses parois latérales sont
crénelées. Sur le cryptocyste, en dehors du cadre et tout
contre lui, se trouvent de petites tubérosités creuses irrégu-
lièrement disséminées, c’est la trace des aviculaires
pédonculés très fragiles qui ont disparu par fossilisation.
L'ancestrule paraît donner issue à six zoécies.
Has ( Lz — 0,40 a ho = 0,30
oecie ; DeSsIe
| 12 — 0,30 I lo — 0,19
Aîfinités. — Cette espèce se distingue du Cauloramphus spinifer
(Membranipora spinifera) Johnsion, 1849, vivant sur les côtes d'Angleterre
et dans le golfe de Gascogne, par ses dimensions un quart plus petites
et par la forme moins allongée des zoécies.
Localité. — Salles. — Helvétien.
Famille : ARACHNOPUSIIDÆ Jullien, 1882.
Genre : EXECHONELLA Canu et Bassler, mss.
Exechonella grandis Duvergier, 1920.
1920. Cyclicopora (?) grandis Duversier. Bryozoaires du Neoucre de l’Aqui-
taine. Act. Soc. Linn. de Bordeaux,
t LXXI; 1920 p.174 REUL ARR
(1) Le nom latin de Salles étant Salomueus, il convient de rectifier en saloma-
censis le nom de sallomacensis donné à de nombreux fossiles de cette localité,
— 159 —
MM. Canu et Bassler ont placé cetle belle espèce dans le
nouveau genre Erechonella qu'ils publieront prochainement.
La famille des Arachnopusiidæ qui contient ce genre ainsi
que le genre Cyclicopora appartient malgré son apparence
aux Ma/acosteqa, pour des motifs que ées auteurs exposeront.
Localité. — Peu rare à Villandraut (Gamachot). — Aquitanien.
Division : COILOSTEGA Levinsen, 1909.
Famille : CALPENSIDÆ Canu et Bassler, 1917.
Genre : CUPULARIA Lamouroux, 1821.
Cupularia Peyroti nov. sp. PI. 1, fig. 6-10.
1921. Cupularia Peyroti J. Duvergier. Sur l'affleurement de falun de
Lalande à Mios. P.-V. Soc. Linn. de Bor-
deaus, EE XXII 1921" p.125:
Le zoarium est libre, de forme hémisphérique écrasée avec
le bord arrondi. La face supérieure plane est finement
eranuleuse et porte des vibraculaires gros, en forme de
haricot, régulièrement dispersés sur la surface qui est ornée
de pores dessinant le eryptocyste. On ne voit pas d’opésie.
Sur la face inférieure dont l’apex est formé par un fragment
de coquille, les zoécies sont distinctes, entourées d’un cadre
épais et saillant en forme de losange ou mème de carré.
L'apertura est petite, transverse, elliptique avec deux petites
indentations latérales, son bord supérieur porte de fines
denticulations. Le ceryptocyste est incomplètement calcifié
et il subsiste de gros pores latéraux (opésiules) et de très
petits au milieu, le tout est recouvert de granulations qui
sont plus accusées sur les bords et les côtés du cadre. Un
vibraculaire de forme analogue à ceux de la face supérieure,
mais plus petit et unguiculé, déborde sur le cryptocyste
dont il occupe la moitié inférieure, son grand axe est perpen-
diculaire à celui de l’apertura, il est entouré d’un cadre aussi
épais et saillant que celui de la zoécie ; il est très constant,
— 160 —
(| Lz = 0,59 | La — 0,16
Zoécie lz — 0,52 Aperlura la 000
Face sup. Face inf.
Vibraculaire pos a
Ù lv = 046. 0,10
Variations. — La section horizontale du zoarium est tantôt orbi-
culaire, tantôt elliptique plus ou moins allongée. Quelquefois une zone
centrale de la face supérieure est dépourvue de vibraculaires, elle est
alors vermiculée et granuleuse. La forme des vibraculaires est
variable, sur Ja face inférieure, ils sont quelquefois en forme de
croissant ; sur la face supérieure, quand ils n'ont pas la forme typique,
ils sont ovales ou piriformes par altération fossilifère.
Par la grandeur et par la disposition de ses vibraculaires, on pourrait
croire que cette espèce avait un grand pouvoir locomoteur. Sa rareté
et son peu d'extension excluent cette hypothèse. Sur nos spécimens
la larve s’est toujours fixée sur un fragment calcaire et jamais sur
un grain de sable; ce curieux cas de symbiose a été signalé en
Vibracellina par Canu et Bassler.
Aîfinités. — 11 diffère de C. umbellata Defr.; 1823, dont le cryptocyste
et la disposition du vibraculaire sont quelque peu analogues, par la
largeur plus grande des zoécies, la taille supérieure du vibraculaire et
la présence de vibraculaires spéciaux sur la face supérieure,
Les spécimens de Salles que les auteurs attribuent à C. porosa Busk,
1859, présentent fréquemment sur la face supérieure une ou deux
rangées circulaires de vibraculaires auriculés, mais ils ne sont jamais
disposés en quinconces comme ceux de C. Peyroti ; cette différence les
distingue à première vue de cette nouvelle espèce dont on rencontre
aussi des spécimens en petit nombre à Salles,
Localités. — Mios (Lalimde), Salles. — Helvétien.
Famille : OPESIULIDÆ Jullien, 1888.
Sous-Famille : ONYCHOCELLIDÆ Jullien, 1881.
Genre : VELUMELLA Canu et Bassler, 1917.
Velumella irregularis nov. sp. PL: TES
Le zoarium encroûle les coquillages. Les zoécies sont.
distinctes et séparées par un cadre subhexagonal peu marqué;
(2
et ©
le cryptocyste est déprimé et granuleux ; l'opésie, de taille
variable, transverse, subrectangulaire, un peu arrondie en
haut, porte deux petites opésiules symétriques, elle ‘est
denticulée ; l’onychocellaire est de la taille des zoécies,
mais son opésie est beaucoup plus grande, elle est droite.
_. Lz = 0,36 a ho —"0;16
oécIes = Jpésie max.
Do 2 0 4 D 20 P lo —0,11
Variations. — Les denticulations de l'opésie sont quelquefois assez
erandes pour la modifier beaucoup, il y en a de très petites, d’autres
semi-lunaires où la région opésiulaire affecte la forme d'un poster de
Hippoporæ.
Aïfinités.— Aucune des Velumella connues ne présente ce phénomène
de réduction opésiale
Observations. — Le spécimen ne montre que trois zoëcies nor-
males, les autres sont des zoécies ancestrulaires, de plus il est
manifestement altéré par l’oxyde de fer; il serait désirable de trouver
des sujets plus développés et mieux conservés.
Localité. — Salles (Debat) -- Helvétien.
Famille : STEGANOPORELLIDÆ Levinsen, 1909.
Genre : STEGANOPORELLA Smutt. 1873.
Steganoporella lævimarginata nov. sp.
Pete:
1920. Steganoporella lævimarginata J. Duvergier. Bryozoaires du Néogène
de l’Aquitaine. A. Soc Linn. de
Bordeaux, t. LXXII, 1920, p. 150.
_ Le zoarium encroûte les Bryozoaires (Adeona Heckeli).
Les zoécies sont distinctes, subquadrangulaires, rangées en
séries linéaires, le cadre est since et lisse, à arête taillée
en biseau ; le cryptocyste est profond et orné de petits pores,
sa parlie saillante est très développée, mince, redressée el
incurvée. L'opésie est transverse el elliplique ; les deux
Toue LXXV. 110
— 162 —
métriques, sont placées sur la parlie
ascendante du eryploeyste et
de chaque côté du tube poly-
pidien, souvent elles s'agran-
opésiules, non s$s
A
dissent. Le tube polypidien est
Fe très grand et occupe presque
si "jp toute l'opésie dans les /7oëcies
ee 2
. a (fig. 1,2). Les grandes z06>
Fc. 1. Fig. 2. cies B ont la même forme
Steganoporella lævimarginala nov. sp. que les zoécies &, leur Opé-
1. Opésie de zoécie B montrant le sie est relativement très haute
tube polypidien (brisé à son Se _
extrémilé) X50:; : avec les. côtés latéraux recti-
2. Opésie de zoécie « montrant le
tube polypidien X 50. lignes el parallèles.
Zoécies a Zoécies B
. 2052064 040
/08CI1e
| 120,38 0,34
ho = 0,10 0,24
lo 0202002 D
Affinités. — Cette espèce se distingue des autres Steganoporellu de
l'Aquitaine par le peu d'épaisseur du cadre, par la grandeur du tube
polypidien et aussi par la petitesse et la forme écrasée de lopésie des
zoécies «a ; en outre, les zoëécies B sont surmontées d’une cealotte
sphérique comme les zoécies 4 du reste et non de logive très caracté-
ristique de S. elegans M. Edwards, 1836.
Localité. — Saint-Médard {La Fontaine). — Burdigalien.
Sous-Ordre : ASCOPHORA Levinsen, 1909.
Famille : CRIBRILINIDÆ Hincks, 1880.
Genre : DISTANSESCHARELLA d'Orbigny, 1852.
Distansescharella cestasensis Duvergier, 1920.
PI. Il, fig. 10.
1920. Distansescharella cestasensis J. Duvergier. Bryozoaires du Néogène
< de l’Aquitaine. A. Soc. Linn. de
Bordeaux, t. LX XII, 1920; p:165,
PIS Ts te
— 163 —
Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont
distinctes, séparées par de larges intervalles garnis de
zoéciules elliplico-ovales, convexes ; la frontale est formée
par six paires de costules saillantes, séparées par une fente
au talon et par deux lacunæ médianes, et soudées à une
carène longitudinale médiane très saillante et crénelée.
L'apertura des zoécies ordinaires est semi-lunaire, transverse ;
celle des zoécies ovicellées est plus grande et légèrement
étranglée au tiers inférieur par deux très petits appendices
péristomiques ; le péristome est large, saillant, orné de
quatre épines dont deux persistent seulement sur les zoécies
-ovicellées. L'ovicelle est hyperstomiale, fermée par l’opercule,
globuleuse, saillante, lisse el surmontée par un petit avicu-
laire oblique à bec pointu el saillant. Les zoéciules ont un
orifice tantôt mince el allongé, tanlôt orbiculaire, tantôt
oblique et déchiqueté.
ù ni Lz = 0,34 — 0,40 ! ( Lz = 0,44 — 0,56
Zoéc. ques 12 002 Zoéc. ovicell. | LU
ha = 0,05 — 0,06 ha — 0,07
Apert.ordre Apert. z. ovicell.
la — 0,08 — 0,09 la — 0,15
Affinités. — M. Canu, en 1918, a signalé des zoéciules analogues en
Pleuroschizella anaticula du Lutécien de Fontcouverte (Aude) — Canu
et Bassler, en 1920, les ont aussi décrites en Distansescharella jachsonica
du Jacksonien de la Géorgie (U. S. A.) — Kirkpatrick, en 1888, les a
mentionnées en Cribrilina radiata var. flabellifera de la mer des Indes.
Canu et Bassler (mss) ont retrouvé cette dernière espèce aux Philippines
dans la mer de Chine. Ce sont des zoéciules dont l’opercule est trans-
formé en mandibule avicularienne,
Le spécimen de Cestas que j'ai décrit en 1920 était incomplet. Je
suis heureux de donner une meilleure figure d’un exemplaire de Salles
et une diagnose plus exacte.
Localités. — Cestas (Moulin Neuf). — Burdigalien.
Salles (Debat), — Helvétien.
— 164 —
Genre : FIGULARIA Jullien, 1886.
Figularia carinata nov. sp. PI TD etes
Le zoarium encroùte les coquillages. Les zoécies sont
distinctes, allongées, séparées par une large rainure ; la
frontale est convexe sur les bords et aplatie dans son
milieu ; les costules au nombre de sept ou huit paires,
transverses dans la région médiane et rayonnant vers la
périphérie dans la région proximale sont séparées par un
sillon portant quatre à six pores, elles aboutissent à une
carène médiane, cessant vers le tiers inférieur et ornée d'une
série de granulations correspondant chacune à une costule.
L'apertura, semi-lunaire dans son ensemble, porte deux
pelites cardelles qui la partagent en un antler finement
denticulé et un poster uni et plus petit: le péristome est
saillant surtout dans la partie proximale où il est aussi épaissi
par un bourrelet rectiligne. L'ovicelle est hyperstomiale et
convexe, une Ccarène médiane part de sa partie supérieure
jusqu'à son liers inférieur où elle se divise en deux branches
rectilignes atteignant chacune respectivement le côté de
l’apertura ; elle est couverte d’un dépôt granuleux. Il existe
un aviculaire inlerzoécial très inconstant, il est grand,
elliptique et à pivot.
A La Due
LOGE Va. Eu 0,30 APenturs la =0,10
1
Aîfinités. — Cette espèce diffère de F. (Lepralia) figularis Johnston
1847 par ses dimensions plus petites.
Dimensions de F, figularis :
Ne 7 1080 ia 0 te
Zoëcie | 0 Apertura ee 0,20
Elle diffère de F. Manzoni Reuss, 1874, par son apertura plus petite
_et son area cribriforme plus petite et de forme différente.
Elle se rapproche beaucoup par ses dimensions de F, planicosta Ganu
mss. des faluns de la Touraine, mais sur l’espèce de Salles, larea
E\
— 165 —
cribriforme .est très plate, les pores y sont disposés plus irrégulière-
ment et surtout la présence de la carène médiane est particulière et
ne se rencontre sur aucune autre.
Dimensions de F. planicosta :
Zoës ai 10;60 Ne { ha — 0,10
AT li lz + 0-30 0 de
Localité. — Salles. — Helvétien.
<
Famille : HIPPOTHOIDÆ Levinsen, 1909.
Genre : TRYPOSTEGA Levinsen, 1909,
Trypostega (?) papillata Busk, 1857. PL IL, fig. 11.
1857. Lepralia papillata Busk. A monograph of the Crag Polyzoa.
Palæontographical Society, p.52, PI. V, fig. 5.
Le zoarium encroùûte les coquillages. Les zoécies sont
distinctes, losangiques, peu convexes :el séparées par une
dépression linéaire bordée elle-même d'un rang de pores de
chaque côlé ; la frontale, poreuse,
assez plate dans sa région proximale,
porte sous l’apertura deux pelits ma-
melons très saillants ; l’apertura est
orbiculaire avec une large rimule à
bord concave, provoquée par deux
condyles placés vers le bas ; le péris-
tome est orbiculaire et peu épais,
mais 1l est bien détaché ; l’ovicelle
hyperstomiale, fermée par l’opercule, Fic. 3.
vlobuleuse, est carénée par une sorte Trypostega (?) papillata
d’onglet médian poli, descendant Jus- PUS
Ovicelle, apertura, mamelons
qu'au voisinag e l'apertur:
qu'au voisinage de l'apertura et Fontanx sé 100
entouré d'une area elliptique portant
de très petites costules transverses (fig. 3).
; ( Lz 0,4% — 0,50 Lz — 0,60
ZLoéc. ordres, 12 > 0,30 Loéc. ovicell.
— 106 —
Re | ha — 0,06 Re sa ha — 0,08
Aperl. ord'e Aperl. z. ovicell: à
Na 20,0% la — 0,06
Variations. — Quelquefois, mais rarement, les deux mamelons
latéraux se rejoignent et forment à°ce niveau un bourrelet transverse ;
la frontale a souvent lPaspect plissé horizontalement ; la rimule est
quelquefois très large et se distingue peu, alors, de la courbure
orbiculaire de l'apertura.
Observations. — Bien qu'admirablement dessinée la figure de
Busk représentant des exemplaires du Plaisancien de Sutton (Angleterre)
est un peu décevante, car elle ne reproduit que des cellules larges.
Des spécimens du Crag que nous avons pu observer montrent que
le plus souvent, les cellules sont beaucoup plus allongées et fusiformes,
leurs mesures micrométlriques sont identiques à celles des spécimens
de Salles. |
La frontale de cette espèce est pareille à celle des espèces de
Trypostega ; mais comme il n'y a pas de zoéciules distales, il est difficile
de la ranger dans le méme genre. Cependant, je ne crois pas utile
présentement de créer un genre nouveau, la fonction physiologique des
zoéciules de Trypostegu n'étant pas connue, il est préférable d'attendre des
études exactes sur les spécimens récents.
Localité. — Salles (Debat). — Helvétien.
Famille : ESCHARELLIDÆ Levinsen, 1909.
Sous-EFamille : SCIHIZOPORELLÆ Hincks, 1880.
Geure : SCHIZOPODRELLA Canu et Bassler, 1917.
Schizopodrella unicornis Johnston, 1849.
var. lævimarginata nov. var. PL IL fig. 1, 2.
1920, Schizopodrellu lævimarginata J. Duvergier. Bryosoatres du Néogène
de l’Aquitaine. A. Soc Linn. de
Bordeaux, t. LXXII, 1920, p. 152.
Le zoarium encroûte les coquilles. Les zoécies sont dis-
tincles, disposées en séries linéaires, allongées, hexagonales
ou subrectangulaires, séparées par un cadre saillant srès
mince, formé de petiles lignes brisées. La frontale est un
Lrémocyste rugueux à pores assez gros régulièrement
MT
dispersés, convexe, porlant un petit mucron sous l'apertura.
Les bords du cadre sont nettement perforés d'une ligne
d'areolæ triangulaires beaucoup plus grosses. Le péristome
est détaché de la zoécie distale. L'apertura est semi-orbiculaire
el porle une rimule; sur son côté se trouve un aviculaire
triangulaire, à pivot, incliné. L'ovicelle est hyperstomiale
et ornée comme la frontale avec des pores plus gros sur le
pourtour.
Lz = 0,5:
ha — 0,12
Loécie
la — 0,14
Aperlura }
Aîfinités.— Il ressemble beaucoup à S. unicornis var. ansata Johnston,
1849 : mais il en différe par la présence du cadre mince et polygonal et
par la ligne d’areolæ ; il est aussi plus étroit, Si ces spécimens de
lAquitanien ne peuvent être séparés de S. unicornis qu'on y rencontre
sous uu aspect tout différent, ils constituent en tout cas une bonne
variété de cette espèce.
Localités. — Cahanac (Pouquet), La Bréde (Tranchée du ch. de fer).
— Aquitanien,
Schizopodrella perincisa nov. sp. PI IT, fig. 3,
1920. Schizopodrella perincisa J. Duvergier. Bryozoaires du Néogène de
l'Aquitaine. A. Soc. Linn. Bordeaux,
t. LXXIT, 1920, p.152.
-
Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont dis-
tinctes, peu régulièrement disposées, séparées par un sillon
profond et entourées de pores aréolaires
quelquefois très marqués el séparés par
des costules longues et saillantes ; la fron-
tale, très bombée, est un trémocyste à gros
2 es Fic. 5: Fic. 4
pores espacés recouvrant un olocysle ; Fes
L’ ? RE : Schizopodrella
aperltura est semi-circulaire avec le bord
proximal profondément échancré ; cette
grande échancrure en forme de V porte
elle-même deux petites indentations au sommet des branches
du V (fig. #, 3). :
perincisa nOV. Sp.
Apertura > 100.
— 168 —
Un ou généralement deux aviculaires triangulaires à pivot
et à bec extérieur sont placés à côté de l’apertura, ils sont
sacciformes, saillants et prennent souvent un grand dévelop-
pement, ils sont alors érigés en dehors de la zoécie ; un
troisième grand aviculaire {rès inconstant se lrouve sur la
frontale, il est pareil aux autres et orienté de facon variable.
L'ovicelle est hyperstomiale el globuleuse, son ornementalion
comporte sur la périphérie des granulations radiales, la
partie centrale étant simplement granulée.
{ Le — 0,60 oo. ha — 0,11 — 0:44
PAS 20 11 OMR
. Affinités, — Il diffère de S. unicornis Johnston 1847 par le dévelop-
pement des aviculaires et pir la grandeur et la forme de la rimule.
L'ampleur et la disposition des aviculaires rappellent ce qu'on trouve
chez Peristomellu, mais la forme de l’apertura est toute différente.
Localité. — Pessac (Noës). — Aquitanien.
Genre : SCHIZOBRACHIELLA Canu et Bassler 1920:
Schizobrachiella sanguinea Norman, 1864, var.
parvula nov. var. PI TI ob QUE
1920. Schisobrachiella sanguinea Var. parvula J. Duvergier. Bryozoaires
du Néogène de l'Aquitaine. À. Soc. Linn.
de Bordeaux, t. LXXIT, 1920//p.15?:
Le zoarium encroûütle les coquillages. Les zoécies sont dis-
tinctes, subquadrangulaires, disposées en séries linéaires,
séparées par un cadre mince el uni, souvent peu distinet ;
la frontale peu convexe est un lrémocyste à gros pores
superposé à un olocysle d'aspect corné ; les pores situés
contre le cadre sont plus gros ; l’apertura est munie d’une
rimule et de deux indentations latérales, elle n'est pas située
dans le plan horizontal de la zoécie, sa lèvre inférieure est
terminale tandis que le bord distal est très enfoncé et sur-
— 169 —
monté d'une surface lisse en forme de calotte, appuyée au
fond de la zoécie supérieure et débordant quelquefois la
frontale par une crête semi-circulaire. Au dessous de l'apertura
se trouvent des granulations tubéreuses. Un aviculaire très
inconstant est placé sur le côté. L'ovicelle est saillante,
globuleuse, elle a la même constitution que la frontale et son
trémocyste est grossièrement vermiculé.
2 nn | ha = 0,12 — 0,16
D open on POS eh 04e
Structure. — L’apertura se présente sous un aspect elliptique ou
orbiculaire par suite de son inclinaison.
Il faut -ncliner la préparation pour voir
la véritable forme comportant une large
rimule placée entre deux indentations laté-
raies 96, 7)
Aîfinités. — Cette espèce a tous les Fig. 6.
caractères de Schizobrachiella (Hemeschara) - Sehizobrachiellu sanguinea
sanguinea Norman, 1864, elle: a été érigée Norman. var. parvula.
CRUE 5 û NOV. var.
en variété à cause de sa taille plus petite.
ï Fe AE Aperlura X 100.
Localité. — Salles. — Helvetien.
Genre : STEPHANOLLONA Duvergier, 1920.
Stephanollona spinifera Duv., 1920.
1920. Stephanollona spinifera
Duvergier. Bryozoaires du
Néogène de l'Aquitaine, A. Soc.
Linn. de Bordeaux, t. LX XII,
0 Ep 169 PIE he T0
Je donne (fig. 8) une
représentation des diatellæ
dans cette espèce.
Quoique les spécimens :
ne soient pas rares à Salles, Slephanollona spinifera Duv.
il est diflicile d'en trouver Dielellæ X 50.
PRE VU
portant des zoécies ovicellées bien conservées ; je ne puis done
encore présenter une figuration meilleure que celle que ji
donnée.
Localité. — Salles Debat).. — Helvetien.
Genre : SPHENELELA (1) nov. gen.
L'ovicelle hyperstomiale est profondément enfoncée dans
la zoécie distale, et ne peut ètre fermée. par l'opercule.
L'apertura porte une longue rimule proximale. La frontale
est un pleurocysle granuleux entouré de pores aréolaires.
Génotype : Sphenella polymorpha nov. sp. — Helvétien.
Il est assez difficile de trouver la famille à laquelle
apparlient ce nouveau genre. En l'absence d'ovicelle sur
les zoécies dressées, et ces dernières n'élant pas amoncelées
comme dans la famille des Ce//eporidæ, nous pensons
qu'il faut classer au voisinage des Schizoporelle, dans la
grande famillle des Æscharel/lide.
Sphenella polymorpha nov. sp. PLEIN, fie. 1455:
Le zoarium encroûle les coquillages en surface orbiculaire.
Les zoécies sont distinctes, séparées par un sillon au fond
duquel est un très petit filet saillant, allongées, rectan-
gulaires : la frontale est un pleurocyste à grands granules
peu convexes, les pores aréolaires sont serrés, courts el
linéaires.
Il y a plusieurs sortes de zoécies :
1° Les zoécies ordinaires sont couchées ; leur apertura
est terminale, très allongée, grande, avec une longue
rimule arrondie :
2° Les zoécies sans polypide sont couchées, elles sont
disposées autour de l’ancestrule et par groupes sporadiques
(1) coav — coin — allusion à la forme de l'aperlura.
“a EN PL #7
— 171 —
parmi les autres ; leur apertura est minuscule, elliptique
ou ovale ;
3° Les zoécies dressées ’(celléporides) sont réunies par
groupes de trois ou quatre assez écartés et disséminés sur
le zoarium ; leur apertura est lantôt celle des zoécies
ordinaires, tantôt celle ‘des zoécies sans polvpide ; leur
frontale est très fragile ;
4° Les zoécies ovicellées sont des zoécies ordinaires portant
l'ovicelle ; celle-ci est convexe, saillante, granuleuse, fragile,
profondément enfoncée dans la zoécie distale ; l'orifice est
très grand et ne peut être fermé par lopercule ;
5° L'ancestrule est une zoécie tubuleuse ; son apertura
est une mince et longue fente perforant presque toute sa
frontale ; elle engendre soit des zoécies amon-
celées, soit des zoécies couchées et des zoécies
amoncelées. Elle peut ètre aussi une loulte
petite zoécie sans polvpide avec un très petit
E1G-197
orifice, c'est même le cas qui paraît le plus
; RE Sphenella
fréquent sur nos spécimens. oo
L'apertura est orbiculaire en haut et se Un
termine en bas par une longue rimule qui “perturaxton.
n'est pas dans le même plan (fig. 9).
Les mesures des zoécies couchées sont les suivantes :
Zoëécies ancestrulaires
ou Z. dédoublées. Zoécies ordinaires.
PRE | Lz.... 0,32 0,36
dr 20 0-20 0,30
Aperlura are Rimule FLone tt
l la — 0,09 — 0,10 7 | Irim = 0,03
Structure. — La réunion sur un méme zoarium de zoécies couchées
et de zoëcies amoncelées est un phénomène qui ne se produit que
dans les Celléporidées, mais d’une manière toute différente ; ce sont
toujours les jeunes zoécies, zoécies marginales ou reposant sur le
substratum, qui sont couchées et elles sont recouvertes par les autres.
lei les zoécies dressées apparaissent par petits groupes isolés et
disséminés sur la surface zoariale,
— 172 —
Les zoécies à petite apertura sont d'anciennes zoécies ordinaires
modifiées par une calcification de la partie orbiculaire de l’apertura.
Cette transformation s'observe en cours dexécution sur un spécimen
photographié (PI. IT, fig. 4); la calcification commence par le haut sous
la forme d'une languette qui par sa croissance masque peu à peu la
partie orbiculaire de l'apertura et finit par l'obturer complètement ainsi
que la partie supérieure de la rimule, mais en respectant toujours son
extrémité. La transformation achevée, il est souvent possible de
distinguer l’ancienne apertura par la nature du dépôt calcaire qui est
plus uni et par la suture avec les anciens bords. Les zoécies ainsi
obturées cessent évidemment à ce moment de contenir un polvpide
à tentacules, mais la persistance invariable du petit orifice indique
bien qu'elles continuent à participer à la vie générale, probablement
avec d’autres fonctions ; lesquelles ? il est peu aisé de le dire ou même
de le soupconner. En effet, la rimule étant l'ouverture de la compen-
satrice, sa persistance est très troublante; à quoi peut servir ce sac
s'il n'existe plus de polypide à tentacules, puisque sa présence est
adéquate à celle des tentacules ? Nous nous trouvons en présence d'une
forme particulière de la calcification aperturale (zoécies calcitiées (L));
elle a peut-être plusieurs origines et dans le cas présent nous pourrions
peut-être suproser la transformation des zoécies ordinaires en zoécies
mâles par hystolise des autres organes comme dans le genre Hippothoa ;
mais nous sommes en pleine hypothèse et aucune étude récente ne
peut fournir de renseignements à ce sujet.
Variations. — Les variations dues aux altérations fossilifères sont
très nombreuses : déformation de l'apertura, occlusion des pores
aréolaires, formation d'un faux pleurocyste, disparition de la frontale
de l’ovicelle, mais les caractères généraux apparaissent toujours suffi-
samment pour permettre le classement.
Aîfinités. — Lepralia anisostoma Reuss 1874 a une apertura analogue,
mais sa frontale est un trémocyste et toutes les zoécies sont semblables.
Cellepora systoloma Meneghini dont Manzoni a fourni en 1870 et 1875
de bonnes figures a une apertura analogue et des zoécies dressées
et couchées, mais sa frontale est lisse ou poreuse bien que l'auteur
écrive qu'elle peut être granuleuse, de plus son ovicelle est beaucoup
plus petite mais de constitution identique, enfin, il n'y a pas de zoécies
sans polypide. Cette espèce appartient peut-être à notre nouveau genre.
Localité. — Salles {(Debat). — Helvétien.
(1) Canu el Bassler : N. A4mer. carly lerliary Bryozoa. Washinglon 1920, p. 68.
— 173 —
Sous-Famille : HIPPOPORÆ Canu et Bassler, 1917.
Genre : HIPPODIPLOSIA Canu, 1916.
Hippodiplosia formosa nov. sp. PLAINE tre 1e
Le zoarium unilamellaire, de forme tubulaire, encroûtait
les tiges des petites plantes. Les zoécies sont distinctes,
ramassées, hexagonales, séparées par un pelit cadre
linéaire, mince et peu saillant. La frontale qui est courte
et convexe est un trémocysle à gros pores ronds, rangés
en quinconces et alternant avec des granules saillants.
La dorsale est une surface bossuée, creusée de sillons
longiludinaux. Le péristome non saillant el mince se
développe à sa parlie inférieure el sur les côtés en forme
d’expansions Jamellaires ,
onguiculées, dont la con-
vexité masque le bord
inférieur et étrangle l'ou-
verture (fig. 12). L’apertura
RG 10:
en forme de dôme se
S
com pose d'un anter semi- Hippodiplosia formosa nov. sp.
10, 11. Apertura X° 100.
12. Peristomice X 100.
circulaire séparé par deux
cardelleset d’un poster beau-
coup plus court, mais plus large, à bord inférieur légèrement
concave (fig. 10, 11). Un aviculaire oral, très petit et incons-
tant, caché par l'expansion péristomique inférieure, débouche
dans la péristomie. L’ovicelle hyperstomiale est petite, peu
saillante et ne peut être fermée par l’opercule ; elle est
formée d’un trémocyste superposé à un olocyste mince.
Ba=—0,10 — 0,13
la—0,12—0,14 (Poster)
Lz — 0,58 — 0,60
Zoécie Apertura
1z— 0,40
Hp 0 20
Ip = 0,17 (au Poster)
Péristomice |
— 174 —
Variations. — Sur certaines zoëécies particulièrement courtes, les
pores ronds deviennent très gros, surtout près du cadre. Sur les zoécies
fortement calcifiées, la frontale devient rugueuse, des saillies s'élèvent
entre les pores suivant trois rangées verticales et se transforment
quelquefois en tubules épineux en même temps que les expansions
lamelleuses sur les côtés et en bas du péristome déviennent plus
saillantes.
Structure. — ]l ne faut pas confondre les cardelles de l'apertura
situées très bas (fig. 10, 11), avec les deux saillies superficielles qui
étranglent le péristome vers son milieu (fig. 12), de manière que l’ouver=
ture parait être divisée en deux parties égales ; il n’en est rien car
le péristomice n'a ni la forme ni les dimensions de l'apertura.
\
Affinités. — Celle espèce ne peut être confondue avec H. granulosa
Canu, 1916, de l’Aquitanien de Léognan (Le Thil) (D), ni avec les autres
Hippodiplosia de ce groupe ; chez ces derniers l’apertura est elliptique et
le poster est de même dimension que l’auter, en outre les zoécies sont
relativement plus étroites et le péristome porte de grosses épines.
Localité.— La Brède {Tranchée du chemin de fer). — Aquitanien.
Genre : HIPPADENELLA Canu et Bassler, 1920.
Hippadenella regularis Reuss, 1865.
1865. Eschara reqularis. Reuss, Septarienthones, p. 185 (sep. 69), PL VI,
fig. 13.
1895. Smittiu (Reussia) regularis. Neviani, Farnesina, p. 122 (sep. 46),
PI. IX, fig 19:
1906. Porella regularis. Canu, Bryozoaires foss. des terr. du S.-0. de la
France, B. Soc. géol. de France, 4e serie, t. VI,
p. o17, PL. KI Se Ms 18);
1909. — — Canu, Bryozouires foss. des terr. du S.-0. de la
France, B. Soc. géol. de France, 4e série,
tAX,2p. 461, PLV EMEA
1917. Smittina regularis. Canu, Bryozoaires foss. des terr. du S.-0. de la
France. B. Soc. géol. de France, 4e série,
t. XVI, p. 144, fig. d. le texte.
Cette espèce, anciennement connue, est une des plus
abondantes des faluns du Bordelais ; je la possède de treize
(1) Celle espèce a du reste élé changée de genre.
gisements différents depuis l’Aquitanien jusqu'à l'Helvétien.
Comme on le voit par la très courte synonymie que Je
donne, elle avait déjà changé de genre quoique reslant dans
la famille des Snittinidæ; aujourd’hui, par suite de nouvelles
observalions que j'ai pu faire sur des spécimens très frais de
Noaillan (La Saubotle), il devient nécessaire de modifier encore
son genre et même de Ja ranger dans une autre famille.
L'apertura dans le genre Smiltina est caractérisée par
la présence de deux cardelles et d’une Ivrule; celle Iyrule
est un mucron développé à l’intérieur de l'apertura dans sa
région inférieure, destiné à proléger lorifice de Ta compen-
satrice non recouvert par l’opercule, en outre, laviculaire
est toujours appuyé sur la lyrule et neltement visible dans
son entier. En général, l'aspect de l'extérieur de cette
espèce fossile ne s'oppose pas à cette interprélalion, et, pour
cette raison, elle a toujours élé classée en Srritlinide.
Mais l'examen de l’intérieur montre que l’organisation est
toute différente ; en effet, on voit bien
les deux cardelles, mais on constate
que ce qui de l'extérieur à élé pris
pour une Îyrule est au contraire
l'extrémité distale d’une longue paroi
intérieure formant une grande cham-
bre aviculaire ; celte chambre que sa
convexité rend bien distincte de la
face interne de la frontale est de
forme ovoide, relativement Jongue
et large (fig. 13) ; elle est destinée: à : fic. 13. Pic. 14.
contenir les glandes caractéristiques Hippadenella regularis
des Hippadenella, en conséquence, ous
Be a cooocure de là SfFum. des duo <s0.
SET ; = 14. Apertura X 100.
Hippoporæ que doit être rapporté le
fossile. C'est done l’aviculaire dans sa partie extrême qui
est visible dans l’apertura, sa base se trouvait ainsi située à
l’intérieur de la zoécie, son bec tangent à la frontale, l’axe
longitudinal de l'aviculaire étant perpendiculaire au plan
zoécial; cette disposition est en rapport avec une fonchion
que nous ne connaissons pas encore. On peut se rendre
compte de cetle conformalion d'après la fig. 14 qui montre
l'extrémité de l’aviculaire, le trou en forme de fente qu'on
y remarque élait desliné au passage des muscles releveurs
de la mandibule.
En admettant qu'il y ait encore quelques différences avec
Hippadenella surlout en ce qui concerne les rapports de
l'opereule et de lovicelle, on est certainement beaucoup
plus près de la vérité en classant en Hippadenella qu'en
Smittina. C’est l'opinion de M. Canu, je tiens à le mentionner.
Les variations dans cette espèce sont si importantes que
je leur consacrerai une élude ultérieure ; du reste elles
avaient déjà élé signalées par M. Canu, et Reuss, lui-même,
avait rencontré une telle variabilité que, primitivement, il
avail créé huit espèces différentes.
Hippadenella variabilis nov. sp. PL. IV, fig. 2-4.
1920. Hippadenella variabilis. Duvergier, Bryozoaires du Néogène de
l'Aquitaine. À. S. L. B. t. LXXII, 1920,
p.192:
Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies régulière-
ment disposées en quinconces sont distinctes, hexagonales,
séparées par un sillon el entourées de cinq à huit pores
aréolaires très marqués et quelquelois très grands ; leur
extrémité pointue est orientée vers le centre ; dans les zoécies
ovicellées, ils sont séparés par des costules saillantes et
découpent la frontale dans sa plus grande partie. La frontale
est un pleurocyste granuleux dont la convexité se développe
brusquement au ceutre vers la chambre aviculaire. L’apertura
est allongée, semi-elliptique avec le bord proximal rectiligne,
la vue de lintérieur montre qu'elle est munie de deux
cardelles très petites. Le péristome non saillant porte à sa
partie inférieure un gros aviculaire dont l'orilice elliptique
émerge d'une chambre aviculaire et débouche. quelquefois
A
dans là périslomie. L'ovicelle peu saillante ‘est de même
nature que la frontale et costulée, elle porte une area perforée
de pores radiants dans sa partie Supérieure et un croissant
lisse, brillant el très fragile dans sa parlie inférieure. La
face dorsale est une surface polie formée d'ondulalions
souvent renflées au milieu de la zoécie.
An Ez—0:,52 = 0,54 * {ha —0.13 — 0,16
Soëcie ord. 121036 2 0,38 Apertura Me 047
> AlbzS UNTU None {ha —0,18—0,19
ne 0) dé 046 bar
Variations.— Les variations sont notables. Sur les zoécies ordinaires
le sillon qui les sépare est excessivement mince et les costules et
areolæ empiètent sur la frontale qui est grossièrement granuleuse ;
sur d'autres sujets, principalement sur les zoëcies ovicellées, les sillons
s épaississent et les areolæ peuvent devenir énormes au point de ne
laisser subsister de la frontale que la chambre aviculaire. La décoration
et la saillie de l’ovicelle sont aussi très variables, celle-ci est quelquefois
aussi plate que celle de H. regularis, qui, du reste, appartient au même
groupe. [l nest pas certain que les spécimens à très gros pores aréolaires
et à aviculaire enfoncé soient identiques aux spéci-
mens à frontale eranuleuse et à aviculaire saillant ; = \
néanmoins ces variations sont très possibles. |
Structure. — Si on compare la fig. 15 montrant /
la vue intérieure de Fapertura à la fig. 13 relevée sur
Hippadenella reqularis dans les mêmes conditions, on
constate que la conformation est la même avec des
différences de détail : plus grande largeur relative de
l'apertura, fine denticulation de son pourtour, position
plus médiane des cardelles, forme plus courte et plus
arrondie de la chambre aviculaire chez H. variabilts.
ré, 19:
Affinités. — Le groupe des Hippadenellu encroû-
tants des sisements de lAquitanien de la Gironde Hippadenellu
variabilis nov. sp.
se rapporte à celui de Lepralia excentricu Reuss,
1864, de l’'Oligocène supérieur ; ce dernier est composé HbniéneurURes
de formes très variées, du reste, les figures de cette dune one s0:
espèce publiées par Reuss ne sont pas pareilles ; celle de 1864 (Obero-
liygocän) a beaucoup de rapport avec notre fossile aquitanien remarquable
par la grandeur de l'apertura : celle de 1865 (Septarienthones) qui peu.
être considérée comme type du véritable Lepralia excentrica se distingue
par son apertura plus petite ; on trouve du reste des spécimens analouues
Tome LXXV. 1304
ii A enr
à Martillac et La Brède, mais le fait que chez Hippadenella variabilis
l’ovicelle est toujours costulée et moins saillante justifie la création
d’une espèce nouvelle.
Localités. — Cabanac (Pouquet), Martillac (Rochemorin), La Brède
(Tranchée du chemin de fer). — Aquitanien.
Hippadenella parvirostrata Duvergier, 1920, mut.
coangustata nov. mul. PEN eee
Le zoarium encroûle les coquillages. Les zoécies sont
distinctes, hexagonales, très régulièrement disposées en
quinconces. La frontale est un pleurocyste bossué, superposé
à un olocyste, elle est entourée de sept à huit paires de pores
_aréolaires ; les costules interaréolaires sont courtes. L'aper-
tura est semi-elliptique, le grand axe vertical, sans péristome
saillant, elle présente vers son milieu un éfranglement dû
à l’épaississement des parois latérales, sans qu'on puisse
dire qu'il y ait formation de cardelles : l'aviculaire proximal
est tubuleux et à pivot, il s'ouvre le plus souvent dans
la péristomie, son orifice n'est alors visible qu'en inclinant
la préparation. Les parois des zoécies sont assez épaisses.
| Lz — 0,46 ha — 01%
Zoécie ‘ Aperlura
CIC À 1 0,3 \pertura | #01
Affinités. — Cette espèce se rapproche beaucoup de H. parvirostrata
que j’ai donnée dans mon mémoire précédent et je ne l’en sépare qu’à
titre de mutation helvétienne caractérisée par des mesures micromé-
triques plus grandes et par un étranglement de l’apertura plus marqué.
Localité. — Salles (Debat). — Helvétien.
Sous-Famille : PERISTOMELL.E Canu et Bassler, 1927.
Genre : BATHOSELLA Canu et Bassler, 1917.
Bathosella globulosa nov. sp. PL y IN eee
Le zoarium encroûüte les Bryozoaires. Les zoécies sont
distinctes, globuleuses, séparées par une dépression ; l'apertura
— 179 —
est très oblique, semi-lunaire avec un bord proximal pourvu
d’un petit mucron triangulaire ; la frontale est un olocyste
convexe et épais ; il y a deux aviculaires oraux (riangulaires,
le bec en haut, saillant de chaque côté de l’apertura en
forme de pince de crabe ; l’ovicelle est petite, convexe et
très enfoncée dans la zoécie distale.
Lz — 0,48
5e1 Ë dr == 2
Loécie Paire Apertura : la — 0,1
Cette espèce curieuse el très originale est rare à Salles.
Localité. — Salles (Débats Helvétien.
Famille : AIPPOPODINIDÆ Levinsen, 1909.
Genre : TREMOSCHIZODINA Duv. 1920.
Tremoschizodina pisciformis Duv., 1920.
1920. Tremoschisodina pisciformis Duvergier. Bryozoaires du Néogène de
Aguitaine CASE MBA RTAEXONIE
1920 pr PIN
Structure. — Cette espèce est rare, je n'en ai retrouvé qu'un
fragment composé de quelques zoécies, mais dépourvu
dune de ses faces, ce qui permet en retournant le
spécimen de se rendre compte de la véritable forme
de l’apertura.
Elle est orbiculaire avec une échancrure inférieure
produite par deux condyles émoussés saillant d’une
Fra. 16.
petite gorge limitée en bas au bord inférieur, Tout
le pourtour, x compris les condyles,- est très finement Tremoschizodina
denticulé (fig. 16). pisciformis Duv.
| ha — 0,16. Apert X100 env.
Dimensions rectifiées de l'apertura
À
la — 6,15.
Localité. — Salles. — Helvétien.
Famille : ADEONIDÆ Jullien. 1903.
Gènre : METRARABDOTOS, Canu 4914.
Jusqu'à présent ce genre élail placé dans la famille des
Hippopodinidæ, mais M. Canu estime maintenant, après
Tome LXXV. 13 b
ee
l'étude d’une espèce récente, qu'il est préférable de le classer
en Adeonidæ. Ces incertitudes sont inhérentes à a
Paléontologie tant que des espèces récentes n'ont pas été
découvertes.
Metrarabdotos girondicus nov. sp. PI. V, fig. 1-8.
1920. Metrarabdotos cf. auriculatum Duvergier. Bryozoaires du Néogène
de l'Aquitaine, A.S.L.B., t. LXXII,
1920, p. 154.
Le zoarium libre, bi ou multilamellaire, se développe,
en forme de palmes, sur une base étroite et aplatie; àl
peut être assez grand et résistant pour servir de support
à Ostrea digitalina Dub., de taille normale. Les zoécies sont
distinctes, allongées et étroites ; la frontale est légèrement
convexe, entourée d’areolæ rectangulaires qui la découpent
quelquefois si profondément qu'il ne subsiste que de minces
costules arrondies : elle est formée d'un pleurocyste granu-
leux ou même vermiculé ; le péristome orbiculaire, avec
une rimule plus ou moins marquée, est saillant et porte
souvent de chaque edté un aviculaire oral
à pivot, placé sur une tubérosité, il est quel-
quefois très grand ; vue de l'intérieur, l'aper-
tura est munie de deux condyles latéraux
avancés qui dessinent inférieurement une
AE grande rimule (fig. 17). Sur la dorsale qui est
Metrarabdotos Jisse, la séparation des zoécies est marquée
girondicus nov.sp.
AR ne petit cordon en relief, rectiligne sur
Apertura : 0.
les côtés, et en forme de chevron aux extré-
mités. Les génésies sont énormes, leur parlie supérieure
en forme de mitre est médiocrement bombée et fortement
ornée de petites tubérosités alignées en costuies radiantes
disposées en gerbe, entre lesquelles se trouvent de nombreux
petits pores ronds ; l’apertura des génésies est transverse
et allongée en forme de croissant. |
— 181 —
Lz — 0,80 — 0,98 ha — 0,16
+ vos. vs ne qe
Péristomice RD UéRO 0-20
la — 0,16 — 0,19
Génésie LE 0 Apert. de génés. Ha na
ie : lag — 0,60
Variations. — La longueur des zoécies est assez variable, l’orne-
mentation de la frontale l’est aussi suivant l’âge des zoécies ; les
areolæ sont quelquefois assez petites, mais plus souvent grandes,
linéaires et découpant la frontale ; cette disposition est quelquefois
poussée si loin que la frontale n’est plus constituée que par de minces
costules ‘interaréolaires entrecroisées; enfin une calcification plus
complète survenant, ce réseau de costules s’épaissit et prend un aspect
uniformément vermiculé, percé de pores, sans qu'il reste trace d’avicu-
laires, d’apertura, ni même de génésies. La surface du zoarium à ses
divers degrés de calcification est généralement d'aspect uni, cependant
on rencontre des individus où les zoëcies sont rangées suivant des
lignes courbes, en épi, avec un certain relief, ces saillies peuvent
subsister, après calcification complète, sous forme de costules courbes
parallèles. Je pense qu'il s’agit simplement d’une variété que l’on peut
nommer var. Crispus.
Structure. — Le zoarium est constitué par deux ou plusieurs couches
de zoécies, la base et les parties vieilles sont complètement calcifiées
et les zoécies typiques n'apparaissent que’ vers le bord des palmes.
L'examen de l’intérieur montre qu'il y a des dietellæ pariétales comme
chez les Adeonæ ; l'absence de rimule et de condyles aux génésies
semblerait indiquer qu'il ny a pas de système hydrostatique et par
conséquent de polvpide à tentacules, ce serait une sorte de polypide
avorté réduit à ses organes femelles ; mais ce n’est qu'une hypothèse
car il y a beaucoup d'espèces cheilostomes dont l’orifice ne révèle pas
nettement le système hvdrostatique et qui en ont un cependant. La
grandeur de lovicelle parait dépasser celle qu'on trouve dans les
autres genres de la même famille.
Affinités. — Ia forme palmée du zoarium distingue immédiatement
(1) Les mesures extérieures de l’apertura sont difficiles à évaluer. Les orifices
visibles sont en effet des péristomices ou orifices du péristome dont les dimensions
sont toujours très variables. La vérilable apertura, placée au fond de la péristomie
formée par la grande épaisseur de la paroi fronlale ne peut être bien vue el mesurée
qu'à l'intérieur, elle est toujours plus petite que le péristomice.
ie à
M. girondicus des autres Metrarabdotos décrits ; mais, en outre, les zoëécies
et génésies sont beaucoup plus grandes comme le montre le tableau
comparatif suivant :
| a a 1]
M. moniliferus () M. heteromorphus M. girondicus
A.MirxeEpw.1836 AEUSS. 1869
{:Ez — 0,60 — (,80 0,60 0,80 — 0,98
Zoëcie : VAR
ll = (3012206 0,24 0,32 — (0,34
na 0,08 0,11 0.16
Apertura : 3 ;
ae 0,10 0,12 0 15
Si on le compare aux espèces américaines, on constate que M. grandis
C. ot B., 1920, du Vicksburgien et Jacksonien, dont il se rapproche
beaucoup par ses mesures micrométriques, n'a pas d'aviculaires et a
une génésie plus petite et de forme différente, d'autre part, M. colligatus
Canu et Bassler, 1919, du Miocène des Antilles, a une génésre de forme
tout à fait analogue, mais de un cinquième plus petite.
Distribution géologique. — Cette espèce n'a été rencontrée
jusqu'à présent que dans les sables argileux noirs de Mios-Lalande (à
part quelques fragments à Salles dans le niveau correspondant). Elle
représente les neuf dixièmes des Bryozaires qu'on y trouve et elle y est
cantonnée en si grande abondance, que je crois que ce niveau pourrait,
ètre désigné mieux sous le nom de Couche à Metrarabdotos girondicus que
sous celui de Couche à Panopées que certains lui ont donné, et qui
semble moins précis, ces mèmes Panopées se rencontrant ailleurs.
On peut comparer l'abondance et la prédominance de ce Metrarabdotos
à Mios, à celles que MM. Canu et Bassler ont constatées pour le Metrarab-
dotos grancdis Cantet Bassler, 1920, à Jasper County, Mississipi(Jacksonien-
Eocène), où il parait jouer le même rôle que M. girondicus à Mios.
Localités. — Mios (Lalande), Salles {Debat). — KHKelvétien.
Genre : MENISCOPORA Gregory 1893.
Meniscopora (?) patens nov. sp. PL IV, fig. 6, 10.
Le zoarium est bilamellaire, érigé sur une base de section
aplatie et constitué par des rameaux en forme de palme.
Les zoécies
sont distinctes, régulières, rétrécies en bas et
(1) Metrarabdotos élant du masculin, il convient de rectifier le genre des noms
spécifiques donnés.
— 183 —
bordées d’une rangée d’areolæ ; la frontale est lisse, convexe
et en forme de bourrelet autour du péristome, elle porte
quelques pores. Le péristome, enfoncé, est elliptique, allongé
ou ovale ; l'apertura est elliptique et légèrement ovale,
la pointe en bas, avec deux minuscules cardelles au
tiers inférieur (fig. 19) ; la génésie a
le péristome orbiculaire, son apertura eZ
de forme arrondie porte deux cardelles _
séparant un poster large et concave
F Fic. 18. ic. 19.
(fig. 18), elle est de même hauteur que
PASS BEN À Meniscopora (?) patens
celle des zoécies ordinaires et envi- NOV. Sp.
ron deux fois plus large. Un aviculaire 18. Apert. d. génés.x100.
à à : : 19. Apertura ord.x<100.
frontal assez grand, triangulaire et
oblique est situé au-dessous du péristome et sur le côté, son
bec est orienté vers l'axe médian zoécial.
La dorsale est unie et porte à la jonction supérieure et
inférieure des zoécies des formations digitiformes qui empié-
tent sur la zoécie voisine dans le sens de la longueur.
ne | Lz—0,18 es {ha — 0,10 — 0,15
D 0206099 0 + PE la 007.2 0,09
oo (hp —=0,13 = 0,16 de. { hag — 0,135
-eristome | Ip 0,10 f pet . A. S mon) lag — 0,13
- Attribution générique. — Il est douteux que ce fossile soit un
vrai Meniscopora, d'autant plus qu'on observe des génésies à ovicelle
et des génésies sans ovicelle ; la valeur de ce caractère n’est pas
connue ; d'autre part, les Adeonidæ fossiles de ce groupe n'ayant pas
d'équivalents récents connus, leur étude est pleine d'hésitation.
Structure. — Les deux lamelles de la colonie sont séparables :
chacune d'elles présente une dorsale calcifiée ; les zoécies sont visibles
sur cette dorsale sous forme de fuseaux séparés par uu sillon. La base de
chacune d'elles présente trois longues dents parallèles; ce caractère
est spécifique, nous en ignorons la signification physiologique.
Variations. — L'apertura que J'ai pu examiner par l’intérieur sur
un grand nombre de zoécies ordinaires est variable ; j'ai représenté la
forme qu'on trouve le plus communément et qui peut être considérée
comme normale (fig. 19), les autres paraissant ètre des altérations ou
— 184 —
des effets de perspective. L'existence d'un poster concave est constante
mais sa configuration est très variable, il est généralement séparé de
l’anter par deux denticules latéraux très nets. d’autres fois ces derniers
sont effacés ; la hauteur du poster peut égaler presque la moitié de celle
de l’anter, dans d'autres cas elle est très réduite ; de même, sa largeur
peut être égale à celle de l’anter et par contre elle peut n’en être
que le tiers ; les variations de hauteur et de largeur sont conjointes, il
en résulte que tantôt le poster est très important et tantôt presque
indistinct et à peine esquissé par une petite et faible concavité
proximale.
Il n’est pas rare de rencontrer des zoécies calcifiées sur lesquelles
l’apertura est obturée par un disque convexe percé en son centre d’un
petit orifice orbiculaire, et il est très fréquent de trouver de grandes
portions du zoarium, les plus vieilles, entièrement calcifiées, au point
que la forme des zoécies ne se distingue plus et que la surface a l’aspect
d'un dépôt uniformément granuleux.
Affinités. — Cetle espèce ne peut être confondue à cause de ses
dimensions micrométriques avec aucun des nombreux Meniscopora de
l’'Eocène parisien décrits par M. Canu ; elle se distingue aussi de M.
aquitanica Canu, 1906, qui a la mème forme aperturale, non seulement
par ses dimensions, mais aussi par son aspect très différent et la
présence du grand aviculaire frontal.
Dimensions de M. aquitanica :
as Lz — 0,38 Du hp — 0,12
Pl 2210096 2/0.00 FE ep eos
Localité. — Manciet (Gers). — Helvétien.
Famille : PHY LACTELLIDÆ Canu et Bassler, 1917.
Genre : MASTIGOPHORA Hincks, 1880.
Mastigophora labiosa nov. sp. PLVEL He 04002e
ÿ f
Le zoarium encroùte les coquillages. Les zoécies sont
distinctes, aplaties et séparées par une large dépression
granuleuse ; la frontale, peu convexe, est un trémocyste
vermiculé superposé à un olocyste rugueux ; l’apertura est
semi-lunaire et porle une petite rimule en courte et étroite
fissure rectangulaire ; le péristome a une lèvre inférieure
se
saillante et anguleuse, il porte des épines distales ; il y
a généralement un petit aviculaire sétiforme, rarement deux,
il est placé sur le côté près du fond de la dépression séparant
les zoécies ; l’ovicelle est petite, globuleuse et rugueuse.
7 Lz = 0,56 — 0,64 us | ha — 0,056
M) 0 36 0.20 Re Le 006
Variations et Affinités. — La rimule n'est généralement pas
visible par suite de l’épaississement de la lèvre inférieure du péristome
qui est particulièrement saillante sur les zoécies ovicellées.
Il se distingue de M. Hyndmanni Johnston, 1847, par son aviculaire
sétiforme, beaucoup plus petit et par la grande saillie de la lèvre
inférieure du péristome. Il diffère de M. salomacensis nov. sp. décrit
plus loin par la présence d'un seul aviculaire et par ses dimensions
orales plus petites.
Localité. — Salles ‘Debat). — Helvétien.
Mastigophora salomacensis nov.sp. PI VI, fig. 3,4.
Le zoarium encroûte les coquillages. Les zoécies sont
distinctes et séparées par une dépression profonde ; la frontale
épaisse, convexe, est un trémocyste à petits pores superposé à .
un olocyste dépoli. L'apertura est semi-lunaire et porte une
rimule étroite et linéaire ; le péristome est bordé d'un épais-
sissement circulaire avec quelques épines distales ; il ÿ a deux
aviculaires sétiformes à pivot placés sur les côtés de la
frontale. L'ovicelle est petite, globuleuse et saillante.
no 0 pertura | la — 0,08
Aïfinités. — Il diffère de M. Hyndmanni Johnston, 1847, par la
présence de deux aviculaires et de M. Dutertrei Savigny-Audouin, 1826,
par ses aviculaires sétiformes placés sur la frontale. |
Localité, — Salles (Debat). — Helvétien.
— 186 —
Famille : CELLEPORIDÆ Busk, 1852.
Genre : CELLEPORA L. 1767.
Cellepora edax Busk, 1859. PI-NT 0215200
1880. Lepralia edax Hincks. British marine Polyzoa, p. 311, PL. XXIV,
EN TS
. Le zoarium est massif, tantôt uniformément arrondi, tantôt
formé d’un amas de grosses tubérosilés juxtaposées : on
en trouve de volumineux, mesurant 80 mm 60 X50 ; il
porte dans un endroit excentrique une profonde perforation
tubulaire de 10m/m à 14 de diamètre, correspondant à
l'empreinte du support où élail fixé le bryozoaire, cette
perloralion est tapissée par la dorsale. La surface extérieure
est régulièrement parsemée dans toute son étendue de peliles
boursouflures subégales, en forme de pustule, régulièrement
alignées et distantes de Æm/m environ dans la rangée, leur
diamètre est un peu plus large que les intervales qui les
séparent. ù
Les zoécies sont distinctes, irrégulièrement orientées et de
deux sortes, celles qui sont dans les intervales sont aplaties,
celles qui constituent les boursouflures sont érigées : la
frontale des zoécies aplaties plus ou moins lisse est tantôt
presque plane, lantôt un peu bombée, elle est limitée par un
cadre linéaire hexagonal : celle des zoécies érigées est
beaucoup plus granuleuse et quelquefois même costulée
longitudinalement ; sur les deux, il existe une bordure
d'areolæ assez grosses et queanes patte irrégulièrement
distribués: | |
L'apertura se compose d'un anter orbiculaire Sn vers
le bas par deux cardelles d'un poster à bord Des
concave ; Paspect du poster est variable, tantôt il est égal à
La aie de l'anter, tantôt il peut se traduire par un Ole
croissant linéaire, cela dépend du degré de bombement de
la frontale ; quand ce dernier est fort, son aeccentuation
— IST —
se manilesie surtout au voisinage 1mmédial de l’apertura,
il en résulle que le poster peut être englobé dans cette
saillie et comme alors il est situé dans un plan oblique
à celui de l’anler, sa vue en projection peut donner une
forme bien plus grêle que la réalité.
IL y a des aviculaires de deux sortes, l’un, petit, elliptique,
à pivot, est inconstant el irrégulièrement distribué sur les
zoécies, certaines pouvant en porter deux; l’autre, très grand,
interzoécial, est orbiculaire avec une longue fente, il est
traversé dans le milieu de sa partie orbiculaire par un pivot
de direction perpendiculaire à la fente, ce pivol porte un
épaississement tubéreux médian el deux latéraux ; la cellule
qui porte le grand aviculaire est plus grande qu'une zoécie el
affecte une forme de cœur par suite du rétrécissement de sa
partie proximale ; l'abondance et l'orientation des grands
aviculaires n'ont aucune constance et on peut en trouver de
Juxtaposés orientés en sens contraire. L'ovicelle, hypersto-
miale, est assez grande mais peu saillante.
La dorsale est ornée de lignes parallèles, de granulations et
de vermiculations. Il est difficile de diré si c’est son orne-
mentation propre ou l'empreinte de celle du support. Ce
dernier élail, comme cela est de règle dans ce groupe, une
serpule où un vermet.
; Lz — 0,36 — 0,40 | | ne = Ojin
SOEENEN Fo Apertura :
| 2 = 0,30 Lila 009
| | \ L — 0,44 4 \ Ho {), 12
Grandaviculaire , Opésie
: 20 09 | ho (av. la fente) = 0,24
Observations. — Ceite espèce a jusqu'ici été classée en Celleporu
groupe Janthina ; elle est abondante à Salles (Dehat), on la reconnait
facilement au volume et à l'aspect du zoarium ainsi qu’au trou laissé par
le support ; elle n’a pas encore été signalée dans ce gisement et
a pu être confondue avec un polypier à cause de sa taille peu commune
pour un Bryozoaire des faluns et de son ornementation de boursouflures
‘symétriquement rangées.
CMS
— 188 —
Localités. — Salles (Debat, Largileyre,, Mios (Lalande). — KHel-
vetien.
Cellepora Barrerei nov. sp. Ph NES
Le zoarium encroùle les coquillages. Les zoécies sont
petites, distinctes, irrégulièrement hexagonales, globuleuses,
quelquefois érigées el diversement orientées, elles sont
séparées par une forte dépression dont le fond présente
un mince filet lisse ; la frontale est un olocysle uni et terne,
bombé dans sa partie proximale el bordé de pores aréolaires
(neuf à dix) ronds ou linéaires, assez gros el situés contre
le filet séparatif. L'aperltura, de forme
1 générale elliptique, le grand axe élant
LL _ vertical, est étranglée vers son tiers infé-
FiG. 20. ic. 21. rieur par deux cardelles qui la divisent en
Cellepora Barrerei un anter orbiculaire el un poster à bord
do inférieur concave (fig. 20, 21) ; il existe un
Apertura X 100. 5 ; RER ; :
aviculaire à pivot, il est inconslant el rare,
quelquefois son pivot s'élargit beaucoup, il ne se distingue
guère alors des areolæ que par sa position.
D et SE (ha 0,08 20/00
Sen
Aïfinités. — Cette espèce est voisine de C. edax Busk, 1859, elle
s’en distingue par ses dimensions micrométriques et par la différence
de nature des supports quelle encroûte.
Localité. — Manciet (Gers). — Helvétien.
Genre : HOLOPORELLA Waters, 1909.
Holoporella elatior nov. sp. PI NI EREMSS
Le zoarium encroûte les coquilles. Les zoécies sont indis-
tinctes, très convexes, érigées. La frontale peu développée est
un pleurocyste rugueux avec quelques gros pores aréolaires
4
— 189 —
sur les bords. L’apertura est grande, orbiculaire avec la
partie inférieure presque rectiligne Dans l'intérieur de Ja
péristomie s'élève de sa partie inférieure une mince lame
calcaire jusqu'au quart ou au liers de la hauteur totale
cette lame est découpée suivant trois denticules à extrémité
épanouie, ce qui dessine deux pelites gorges latérales el
deux poches au milieu ; tout le pourtour de ce découpage est
très finement denté et les parties saillantes le
sont plus fortement (fig. 22). Celle structure
ne s’observe que sur les spécimens (rès frais ;
chez les autres, les denticulalions sont plus
courtes, en forme de pointe, et la base de la
lame calcaire à disparu. Un aviculaire oral,
Holoporella
elalior nov. sp.
elhptique, est porté sur une lubulure qui fait
saillie sous l’apertura. On voil aussi un autre
£ L re ; ; : Dh Aperlura X th).
aviculaire elliptique, à pivot, inlerzoécial
et très grand.
\ { ha — 0,19 : ne ( Grand diam. = 0,11
Aperlura rancd avicul. re
an Aie) : | Petit diamèt. = 0,08
Affinités. — Il diffère de H. palmata Michelin, 1845, par la nature
du zoarium qui est encroûtant et non libre, par son apertura plus grande
et par son aviculaire oral plus large et moins saillant. Il diffère du récent
H. tridenticulata Busk, 1885, par l'absence de deuxӎpines orales, par
son zoarium non globuleux et par son apertura non transverse.‘ha—0(.14.
la — 0.16 chez H. tridenticulata
Localité — Villandraut (Gamachot). — Aquitanien.
Holoporella serrulata nov. sp. PI. VI, fig. 11, 12.
Le zoarium encroûte les coquilles ou les Bryozoaires. Les
zoécies sont érigées, orientées sur les bords. La frontale est
convexe, lisse, bordée de petits pores aréolaires. L'apertura
est petite, elle se compose d’un très grand anter, semi-lunaire.
très finement et régulièrement denticulé et séparé par deux
Tome LXXV. 13e
— 190 —
petites cardelles d’un poster plus petil, mais aussi large et
a
Fuë. 23. ic. 24. Fue. 25. aviculaire elliptique, saillant, à
limité en bas par un bord uni
légèrement concave (fig. 23-25).
(e Nero)
Devant l’apertura, 11 ÿ a un petit
MODO ele le ne op pivot. Les grands aviculaires inter-
Apertura >< 100 zoéciaux sont rares, très saillants,
allongés, un peu élargis à leur bec
el munis d’un pivol constant. L'ovicelle est petite et convexe.
ha — 0,09
Aperlura
la — 0,10
Aîfinités. — Les especes fossiles sont rares, les comparaisons
sont inutiles.
Localité. — Villandraut (Gamachot). — Aquitanien.
ERRATA
à la Note sur les Bryozoaires du Néogène de
l’Aquitaine (Actes Sociélé Linnéenne de Bordeauwr,
t EXNII, 1920 p.145 el sui).
Page 148, ligne 18, lire : Cauloramphus et non Cantoramphus.
Page 148, ligne 5, lire : Normanellina et non Normantiellu.
Page 150, ligne IS, lire : /amellifera et non laminiferu.
Page 150, ligne 28, lire : rarecosta et non raricosta.
Pape 176, ligne 21, lire : pisciformis et non pisoiformis.
Fc.
Fi,
[TER
Fic.
16.
Eu.
6-10.
DEAN CELRE A
Membraniporina Rozieri n. sp. burdigalien de Sauncals
(Bontpourquey) MnANCOINREREES SP RERErE TERRE AE er pag'e
1. Forme ordinaire : 2. Zoécies avec épines dislales : 3. Zoécies
résénérées.
Ogivalina (?) denticulata n. sp. Burdigalien de Ceslas
(MouinENeu) Min COLLE EE MENPENENR ANNEES page
Cupularia Pevroti n. sp. Helvélien de Mios (Lalande),
DEL CON A AISNE (AN nn AA AUTRE NA Sn Rs page
6. Face inférieure ;: 7. Face supérieure : S. Zoarium vu en
dessus ; 9. Zoarium vu en dessous : 10, Zoarium vu de coté.
Membraniporina Dutertrei n. sp. Burdigalien de Saucals
(BONTPOUTTLEN) NATCONMEESPERPERENR RE PHpDane
’
Cauloramphus salomacensis n. sp. Helvélien de Salles,
DNA ICONE MEN MUR AT ts A RE LE AE AS AE page
Steganoporella Ilævimarginata n. sp. Burdigalien de
Saint-Médard (I£aKFontaine), ma colle + ne page .
Les figures 8, 9, 10 sont qgrossies cinq fois.
loutes les autres sont grassies environ mingl-cinq fois.
155
159
161
me
ACTES DE LA £O ÉTÉ L N :ÉENNE DE BORDEAUX. IRIS or, 1f
Bryozoaires du Néogène de l’Aquitaine.
Par J. DuverGiEer
[ATTER
INTER
ic.
Fic.
Fi.
Pre.
1
IL
R'ÉANGENES AT
Schizopodrella unicornis, Johnston [S19, var. Itevimar-
ginata nov. var. Aquilanien de Cabanac (Pouquel),
LE AN AP REP AE A CON NN RAR page
Schizopodrella perineisa n. sp. Aquilanien de Pessac
IN OËS)S Ma NC ONE NUS Pen ee RE TVR Ann page
Schizobrachiella sanguinea Norman, 1864, var. par-
vula nov. var. Helvélien de Salles, ma coll......... page
Velumella irregularis n. sp. Helvétien de Salles (Debat).
NE ATEN) ALARME PRE Rae PRE PRE SL ce page
Figularia carinata n. sp. Helvélien de Salles, ma coll, page
Distansescharella cestasensis Duvergier. 1920. Helvélien
de Salles {Debat) na rcol MEME CNE page
Trypostega (?) papillata Busk, 1$57. Helvélien de Salles,
PE RUE] LES ALES RE A ORNE page
Toutes les Jiqures sont grossies environ vingl-cinq fois.
166
167
160
164
162
165
Pres
JDN
ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX,
de l’Aquitaine
#
éogène
AR J. Du
Bryozoaires du N
IER.
VERG
P
ne
Het
PIANOS STI
Fi. 1-5. Sphenella polymorpha n. sp. Helvélien de Salles (Debal),
EU COLLE CLONE EN AE en A AR A ne BE page
1. Portion de zoarium avec groupes de zoécies dressées :
2. Ancestrule el région anceslrulaire : 3. Zoécies ovicellées :
4. Zoécies couchées dont l’aperlura est à divers slades de
calcification ; 5. Grosses zoécies dressées dans la région
ancestrulaire.
La figure 1 est grossie dix fois,
loules les autres sont grossies environ vingl-cinq fois.
170
ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX, PME NON IP ENTITIe
Bryozoaïires du N$ogène de l'Aquitaine
Par J. Duvercrer
ss
F3
F1G.
Fe.
FrG.
6-10.
lie
PAIN CTI TN
Hippodiplosia formosa n. sp. Aquilanien de La Brède
Mranchée du chidestetn) tn aicoleerer restes page
Hippadenella variabilis n. sp. Aquilanien de Cabanac
(Pouquet}\ ma colle encres AS sans page
Bathosella globulosa n. sp. Helvélien de Salles (Debal),
Mia COLLE SEC PAIE NEA AA RE ET ETES page
Meniscopora (?) patens n. sp. Helvélien de Manciel (Gers),
MA PC OLIS AN ESA A NE ES AR I ER page
6. Base d'un zoarium : 7, 10. Zoécies ordinaires, génésies el
zoëcies oblurées : S. Dorsale : 9 [nlérieur. :
Hippadenella parvirostrata Duvergier, 1920, mul eoan-
gustata nov. mul. Helvétien de Salles (Debat), ma
Lu figure 6 esl grasste cinq fois.
loules les autres sont grossies environ vinql-cing fois.
[S:
to
ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. IPAENSSSNP SP TRAIN E
Bryozoaires du Néogèrne de l’Aquitaine
Par J. DuvERGIER
na ge
" ia
PLANCELEUN
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Fri, 1-S. Metrarabdotos girondieus n. sp. Helvélien de Mios
(lBalande}, ina coll... SECAM HO Ne AC el ee ATARES page
1. Zoëcies ordinaires el génésies : 2. Intérieur des génésies ;
3. Zoécies enlièrement caleifiées : 4. Dorsale : 5. Zoécies
ordinaires : 6. Intérieur ; 7. Porlion de zoarium : $. var.
CTISpUS.
Ne Vo: ‘ellepora Barrerei n. sp. Helvélien de Manciel (Gers),
MA COL HAE RS AUDE AE SA AE AR TEA PONS EAN ER page
Laine Taies ENTleNNNT,
la figure 8 esl grossie lrais fois.
loutes les autres sont grossies environ vingl-cing fois.
(9 y (l
180
188
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ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX.
Bryozoaires du Néogène de l’Aquitaine
Par J. DuvEerGIER
CE A Lee
TG. Mol}
PEANGENME MI
Mastigophora labiosa n. sp. lelvélien de Salles (Debal),
AC OM En Are EE Ne ANR ARS LA A NpDase
1. Zoécies ovicellées ; 2. Aperlura.
Mastigophora salomacensis n. sp. Helvélien de Salles
(DebAl)MANCOILERPERPRErRERS M NA RE LP ER SA DE lApue à page
3. Zoëécies ordinaires : 4. Zoëécies ovicellées,.
Cellepora edax Busk, 1859. Helvélien de Salles Debal},
AC OU ANR te DEA DID GO AA Me à RAA e
», Zoarium : 8, 9. UZoécies el aviculaires AG AAMICUlAITeR
1. Zoécies : 10. Dorsale.
Holoporella serrulata n. sp. Aquilanien de Villandraul
(Gran ash ol) Mn ARCONEE AMAR NE er pige
11. Zoécies : 12. Aperlura.
IHoloporella elatior n. sp. Aquilanien de Villandraul
(Gamachol}, ma coll
La fiqure à est de moilié grandeur nalurelle,
les Jiqures 2, 6, 7, 12 sont qgrossies environ cinquante fois,
toutes les autres sont qrossies environ vingl-cinq fois.
184
1S5
186
189
188
ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX, DANS SVP ren I
Bryozoaires du Néogène de l’Aquitaine
Par J. DuvERGIER
JE
19
COXCMOLNUEE NÉUGENOUE DE L'AQUITAINE
MM COSMANN et PEYROT
Tome LXXV 14 &
LS TE
PAU E
Fe
RAD AE
— 193 —
OCENEBRINÆ.
Opercule à nucléus latéral; columelle peu arquée, lisse.
OCENEBRA Leach in Gray, 1847.
S. stricto. — Six à huit varices foliacées ; columelle
rectiligne; canal assez court, clos. G. T. Murex erinaceus
Lin.; Viv. Nombreuses espèces aux divers niveaux.
Ocenebrina Jouss., 1879. — Varices non foliacées:
surface finement muriquée; canal clos à l’état adulte. G. T.
M. corallinus Scacchi; Viv. Nombreuses espèces ou variétés
à tous les niveaux.
Heteropurpura Bavle 7» Jouss., 1879. — Côtes nodu-
leuses ; tours carénés; canal assez long, G. TV. M1. polymorphus
Br.; Plioc. Le génotvpe dans l'Helvétien.
Vitularia Swains, 1810. — Côtes arquées; surface granu-
leuse : canal court, incomplètement clos. G. T. A. muiliaris.
Gmelin; Viv. Deux espèces, l’une dans le Burdigalien,
l’autre dans le Torlonien.
HADRIANIA B. D. D., 1882.
Côtes non muriquées: surface finement crépue.
S. stricto. — Canal long, infléchi, clos; dix à douze
varices. Gi. T. A. craticulatus Br.; Plioc. Deux espèces dans
l’Aquitanien, le Burdigalien et l'Helvétien.
Pseudomurex Monteros, 1872.— Carène spirale écailleuse;
canal court et ouvert. G. T. M. bracteatus Br.: Plioc. Une
espèce aquitanienne.
Towe LXXV. ‘4 14 à
A et
EUPLEURA H. et À. Adams, 1853.
Deux varices opposées: surface cancellée; canal long,
demi-clos. G. T. Ranella caudata Say; Viv. Une seule espèce
burdigalienne.
7163. Ocenebra curvicosta |Grateloup}. PI. XIV, fig. 32.
1840. Murex curvicosta Grat. Atlas, pl. oO, fig. 34.
JS ie — d’Orb. Prod., II, p. 72, 26e ét., no 1324.
1903. Ocenebra curvicosta Cossm. Ess. Pal. comp., Ve liv., p.40.
Test épais. Taille un peu au-dessus de la moyenne ; forme
purpuroïde, ventrue; spire courte, : tectiforme, à galbe
conique sous un angle apical de 70°; cinq tours anguleux en
avant, vers le tiers de leur hauteur, séparés par des sutures
bordées en dessus, assez profondes malgré le recouvrement
de chaque tour sur le précédent; dix côtes axiales, tran-
chantes, écartées, subépineuses à l'intersection de langle,
obliquement antécurrentes el même incurvées sur la rampe
postérieure, muriquées sur le bourrelet supra-sutural dont
elles festonnent le tracé; dans leurs intervalles on n’'apercoil
aucune ornementation spirale sur la rampe, mais sur la
région antérieure et très étroite, (rois ou quatre filets spiraux
sont obtusément granuleux au éroisement de lignes d’accrois-
sement très obsolètes.
Dernier tour égal aux huit neuvièmes de la hauteur totale,
avec une très large rampe déelive, et trois gros cordons
écartés, muriqués par les dix varices; les filets spiraux
persistent entre ces cordons et sur la base excavée où cessent
subitement les gros cordons, puis ceux-ci reparaissent sur le
cou un peu plus gonflés, avec des funicules intercalaires ;
quant aux lamelles axiales, elles s'arrêtent en deçà du
bourrelet nuqual, guilloché et contourné, non liré longitudi-
nalement; ombilic non perforé. Ouverture ovale; columelle
2 Cha
presque rectiligne, à peine infléchie sur le canal qui est court,
presque clos, tronqué par une échancrure sur la nuque.
Drm. Longueur : 45 mill. ; diamètre : 30 mill.
R. D. — Cette belle espèce s'écarte complètement de Murex erinaceus
par sa rampe plus déclive, par son ornementation plus fenestrée, moins
tubulée, par le moindre nombre de ses cordons au dernier tour, et par
ses filets intercalaires; son canal moins clos est aussi un peu plus
infléchi. La figure assez bonne de l'Atlas de Grateloup n’est inexacte
qu’en ce qui concerne la rampe inférieure où il a dessiné des filets
spiraux qui n'existent pas sur notre plésiotype. L'espèce n’a pas été
reprise dans l’Etude sur les Muricinæ de Benoist.
Loc. — Léognan (Coquillat), plésiotype (PI. XIV, fig. 32), coll.
de Sacy.
164. Ocenebra Benoisti #0. mut. PI. XII, fig. 21-22.
1873. M. erinaceus Benoist. Cat. Saucats, p. 166, n° 540 (non Lin.
nec Grat.).
1880. M. consobrinus Benoist. Et. Muricinæ, p. 16, pl. IX, fig. 1-2
(non d'Orb.).
Test très épais, massif. Taille un peu au-dessous de la
moyenne; forme purpuroïde, dont le diamètre dépasse un peu
la moitié de la longueur: spire assez élevée, subétagée, à
galbe conique ; six à huit lours convexes ou bianguleux, dont
la hauteur égale la moitié de la plus grande largeur; sutures
linéaires ondulées par les forles côles axiales qui sont épaisses
en avant, obliquement amineies e& anlécurrentes sur la rampe
postérieure; on en compte huit ou neuf à lavant-dernier
tour, mais il n'y en a guère que trois qui — plus proémi-
nentes — soient légèrement muriquées : ornementation
spirale composée de deux cordonnets principaux sur la région
antérieure de chaque tour, et de filets intercalaires qui se
prolongent sur la rampe postérieure; il y a, en outre,
des lignes d’accroissement plus où moins crépues. Dernier
tour égal aux trois quarts de la hauteur totale, arrondi
jusque sur la base qui est faiblement excavée vers le cou;
— 196 —
trois ou quatre varices muriquées sur leur face antérieure,
avec au moins une côle intermédiaire et arrondie; l'orne-
mentation spirale se prolonge jusque sur la base, granuleuse
à l'intersection des accroissements, divergeant un peu en
éventail sur la face postérieure des varices principales.
Ouverture grande, elliptique, à péristome épais et continu,
sauf sur le canal qui n'est pas complètement clos et qui est
peu infléchi, assez court, largement tronqué à son extrémité ;
labre vertical, extérieurement bordé par une varice tran-
chante, intérieurement muni d'une douzaine de granulations
équidistantes ; columelle très peu arquée: bord columellaire
large, lisse, détaché de lombilie qui sépare le eanal du
bourrelet nuqual guilloché par l'aboutissement des varices.
Dim. Longueur : 48 mill.; diamètre ventral: 26 mill.;
épaisseur transversale : 18 mill. |
R. D. — Comme l’a observé Benoist — qui en a donné une assez
bonne figuration — cette espèce est évidemmert bien distincte de
M. erinaceus (génotype d'Ocenebra), par sa forme plus purpuroïde,
beaucoup moins tubulée, par le nombre de ses varices et par son
ornementation spirale; mais en la rapportant à 4, consobrinus d'Orb.,
Benoist a négligé la provenance bien désignée par Grateloup,
d'Orbigny : Gaas pour le M. erinaceus ; la figure de l’Atlas de Grateloup
ressemble d’ailleurs à tous les Muwrex que l’on voudra y reconnaitre, et
fort peu à celle de M. consobrinus (in Benoist). Il est done légitime
d'attribuer une nouvelle dénomination à la coquille de Salles qui s’écarte
de ce que l’on connait dans le Sud-Ouest. Parmi les nombreux Ocenebra
du Piémont, on ne peut rapprocher 0. Benoisti que de M. pustulatus Bell.,
qui a des proportions tout à fait différentes et un nombre de côtes très
supérieur, avec une columelle plus rectiligne.
Loc. — Salles (Min Debat), topotype (PI. XIII, fig. 21-22), coll.
Duvergier. — Helvétien.
165. Ocenebra colorata Degrange-Touzin (emend.).
PL XVI RMS
1894. Ocinebra coloratus Degr.-Touz. Et. prél. Orthez, p. 385, pl. XI,
fige 11.
RER
PESETS passe
Test épais. Taille moyenne: forme massive, subtrigone ;
spire très courte à tours indistincts, sur lesquels on ne
distingue aucune autre ornementalion que trois nodules
obtus ; dernier tour atteignant près des quatre cinquièmes
de la hauteur totale, séparé du reste de la coquille par une
suture bordée, sinueuse et peu profonde, muni de trois
varices obtuses entre lesquelles se voit un nodule allongé;
il est régulièrement déclive jusque sur le cou qui est très
court et à peine indiqué, si ce n'est par le bourrelet nuqual ;
une dizaine de cordons (ransverses étroits, écartés, assez peu
saillants, couvrent toute la surface du dernier tour et passent
sur les varices sans y produire de squames; ils ont conservé
un reste de coloration ocreuse ou même rougeûtre.
Ouverture peu large, subovale, avec une gouttière posté-
rieure et un canal rectiligne, court, complètement clos:
labre-vertical, épais, mais taillé en biseau sur son contour,
orné à l'intérieur de sept dents arrondies et contiguës ;
columelle droite, lisse; bord columellaire luisant, peu épais,
bien appliqué, avec une ligne ocreuse suivant son contour
externe; pas d’ombilic, une simple rainure oblique contre
le bourrelet nuqual.
Dix. Longueur : 25 mill.; diamètre transversal : 15 mill.
R. D. — Cette coquille a quelques rapports avec O0, quadrula ; elle
est toutefois plus petite, plus trigone, ses varices sont plus obtuses avec
un nodule intercalaire, son canal est clos. Aussi, quoique nous n’en
ayons vu qu'un seul spécimen, nous admettons cette coquille comme
une espèce distincte, ainsi que l'avait fait notre regretté confrère.
Loc. — Orthez (Le Paren), type déjà figuré dans l'Etude préliminaire
des faluns d’Orthez (PI. XVIII, fig. 19), unique; Salies-de-Béarn, fide
Degcr.-Touz. — Helvétien.
766. Ocenebra quadrula Tournouër (nomen).
PEN fe 20-217 PL XN Che" ET et
PL. XIV, fig. 45-46.
1880. M. (Chicorens) quadrulus Ben. Et. Muricinz, p. 16.
— 198 —
Test épais. Taille moyenne; forme massive, irrégulière ;
spire courte à tours indislincts, sur lesquels on distingue
confusément trois varices principales continues: au dernier
tour — qui atteint près des cinq sixièmes de la hauteur
totale — apparaît une quatrième varice, de sorte que la
section de Îla coquille, normale à l'axe, est triangulaire à
travers la spire, et quadrangulaire au-dessus de la suture du
dernier tour; sur celui-ci, les varices sont épaisses à leur
implantation, tranchantes sur leur bord libre, non muriquées,
simplement recoupées par une dizaine de cordons transverses
égaux écartés, se continuant Jusque sur Île cou qui est
lui-même seulement indiqué par le bourrelet nuqual.
Ouverture étroitement ovale avee une gouttière postérieure
et un canal ouvert, étroit, presque recliligne; labre bordé
extérieurement par la dernière varice, muni, à l'intérieur
de six grosses dents arrondies; columelle presque droite;
bord columellaire peu épais, séparé du bourrelet nuqual par
une simple rainure.
Dix. Longueur : 30 mill.; diamètre ventral: 18 mill..
R. D. — Le nom de cette coquille — suggéré à Benoist par Tour-
nouëèr — est resté manuscrit; nous avons trouvé dans la collection
Benoist le spécimen quil a étiqueté sous ce vocable. Nous ne connais-
sons rien de semblable dans aucun autre Bassin Néogène; peut-être
pourrait-on le rapprocher de 0. pentaedrica, mais ce dernier est beaucoup
plus élancé et orné de cinq varices ou encore de 0. colorata D.-T. qui
est toutefois moins quadrangulaire, dont l'ouverture est plus large.
Loc. — Parleboseq, type (PI. XVII, fig. 20-21) unique, coll. Benoist;
mème loc., un autre spécimen plus Jeune (PI. XIV, fig. 45-46 et
PI. XV, fig. 47), coll. Duvergier. — Helvétien.
167. Ocenebra pentaedrica »0v. :p. PI. XV, fig. 46.
1873. Murex irregularis Benoist. Cat. Saucats, p. 170, n° 557 (non Bell.).
1888 EE — Benoist. Et. Muricinæ, p. 11, n° 12 (exel. loc.).
Test très épais, généralement usé. Taille au-dessous de
la moyenne; forme plus ou moins régulièrement pentaé-
drique assez trapue; spire médiocrement élevée, en pyramide
100 —
tordue autour de l'axe, à cinq pans inégaux et excavée entre
des côtes épaisses, noduleuses, arrondies, qui se succèdent
obliquement d’un tour à l’autre; elles devaient être muri-
quées sur leur face antérieure, d’après les traces que l'usure
a laissé subsister; sutures linéaires, superficielles et — par
suite — presque effacées; cordons spiraux peu distincts sur
les tours qui sont conjoints ou peu convexes ; ornementation
axiale probablement composée d’accroissements qui ont
disparu du test de nos spécimens. Dernier tour supérieur aux
deux tiers de la hauteur totale, arrondi sans rampe posté-
rieure, à base déelive et peu convexe jusqu'au cou qui est
court, muni d'un gros bourrelet défoncé par l'aboutissement
des varices; ombilic imperforé séparant ce bourrelet du
canal siphonal.
Ouverture étroitement semi-lunaire, très rétrécie à la
naissance du canal qui est court, non clos, tronqué sans
échancrure à son extrémité ; labre épaissi par la dernière
côte, presque vertical, un peu antécurrent vers la suture,
muni intérieurement de huit crénelures épaisses; columelle
presque rectiligne, légèrement infléchie en avant contre le
canal, avec un bord externe assez large, peu épais, se
terminant en pointe effilée sans atteindre la troncature du
canal siphonal.
Dur. Longueur : 27 mill.; diamètre : 13 mill.
R. D. — Il est incontestable que cette espèce, quand elle n’est pas
usée, doit ressembler à Murex irreqularis Bell. (loc. cit., p. 128, pl. VI,
fig. 21 a, b) : cependant, outre que ce dernier ne semble pas pentaédrique
(Bellardi indique l’existence de huit côtes axiales), il a une ouverture
plus arrondie, moins élevée, un large et profond ombilic, une ornemen-
tation spirale plus fixe, de sorte qu'il ne nous paraît pas possible
d'identifier l'espèce helvétienne d'Aquitaine avec celle de Colli torinesi ;
d'autre part dans son Etude sur les Muricinæ, Benoist cite son M. irre-
gularis à Cestas et à Saubrigues, sans rappeler le gisement de la Sime
à Saucats cité dans le catalogue, de sorte qu'il est bien possible qu'il
ait fait confusion.
Loc. — Salles (Largileyre), type (PI. XV, fig. 46), coll. Duvergier. —
Helvétien.
ropo
7168. Ocenebra Lassaignei |Bast.
PI. XIII, fig. 23-24 et PI. XIV, fig. 1819;
1825. Purpura Lassaignei Basi. Mém. env. Bord., p. 50, pl. IE, fig. 17
(juv.).
1840. Murex Lassaignei Grat. Atlas, pl. XXX, fig. 35. ;
1852. — — d’'Orb. Prod., II, p. 73, 26e ét, no 1336.
1873. -- — Benoist. Cat. Saucats, p. 169, n°0 552.
1880. Ocenebra Lassaignei Benoist. Et. Muricinæ, p. 22, n° 37.
1905. Li — Cossm. Essais Pal, comp., Ve livr., p. 38.
Test très épais et solide. Taille moyenne ou au-dessous ;
forme courte, trapue, au moins une fois et demie plus haute
que large, mais son diamètre ventral atteint presque les
trois quarts de sa longueur, à Félat géronlique; spire très
courte, à galbe pyramidal:; tours peu convexes, séparés par
d'environ
de profondes sutures, ornés — dans le Jeune àge
huit côtes axiales, épaisses, arrondies, se succédant en
pyramide tordue autour de l'axe, quand la coquille avance
en âge, trois de ces côtes deviennent un peu lamelleuses,
submuriquées sur leur face antérieure, tandis que les
autres, une ou deux dans chaque intervalle, restent
épaisses et même s'atrophient parliellement au stade
gérontique; ornementalion spirale comportant six ou sept
cordons réguliers, croisés par des lignes d'aceroissement
faiblement crépues. Dernier tour atteignant presque les
cinq sixièmes de Ja hauteur totale, presque triédrique à
l’état adulte, ovale, mais surtout ventru par la saillie des
trois varices, de sorte que ses deux diamètres sont très
inégaux ; base presque dépourvue de cou; son ornementation
se compose de cordonnets alternant assez régulièrement,
divergeant en éventail sur la face postérieure des trois
varices, et croisés par lignes d'accroissement finement
crépues, tout à fait muriquées sur la face antérieure des
varices; un gros bourrelet nuqual, assez finement guilloché
par l’ornementation axiale, se recourbe autour de [a fente
omhilicale.
Lena ts
Co
Ouverture étroite et longue, avec une gouttière dans
l'angle postérieur, resserrée sur le canal siphonal qui est
rarement clos, brièvement tronqué par une échancrure
nuquale ; labre épais, purpuroïde, presque vertical, un peu
antécurrent vers la goutlière, garni à l'intérieur de huit dents
crénelées, régulièrement espacées: columelle rectiligne, peu
oblique, à peine infléchie à la naissance du canal, à bord
lisse et calleux, détaché de la fente ombilicale.
Div. Longueur : 22 mill.; diamètre: 18 mill.
R. D. — La figure originale de Basterot représente un jeune individu.
a cotes nombreuses et arrondies : la vue du dos, dessinée dans l'Atlas
de Grateloup, est celle d'un spécimen gérontique, mais la carène dorsale
n'est pas suffisamment ombrée pour qu'on en apprécie la saillie : en
définitive, c'est une espèce variable selon l’âge des échantillons et l’on
récolte dans le mème gisement tous les intermédiaires entre les deux
formes extrêmes que nous venons de signaler; mais on distingue
toujours ce fossile caractéristique de l’Aquitaine par l'absence d'angle
sur les tours, et par suite, de tubercules carénés en spirale à l’inter-
section des varices principales; son ornementation spirale et très
régulière est également un critérium qui la sépare des formes confondues
avec elle dans les autres Bassins néogéniques.
C’est donc à dessein que nous n'avons compris, dans notre synonymie
du véritable O0. Lassaignei, aucune des citations se rapportant aux
provenances du Bassin du Rhône, de l'Ttalie, ni du Bassin de Vienne.
En effet, la coquille du Messinien de Saint-Ariès (coll. Cossmann),
est remarquable par ses tubereules carénés du dernier tour et encadrant
la suture sur le spire, ainsi que par son ornementation spirale plus
grossière et plus irrégulière : c'est à elle que Fontannes a justement
appliqué le nom Ariesensis (PI. 1, fig. 6-8).
Le fossile helvétien de Colli Torinesi (coll. Cossmann), assez exacte-
ment reproduit par M. Sacco (1904, pl. V, fig. 5), a un galbe plus élancé,
les tubercules plus saillants et plus arrondis, surtout une ornementation
spirale bien plus grossière encore, avec des cordons moins nombreux et
plus écartés au dernier tour; nous proposons de le dénommer mut.
Saccoi nobis. Dans le Plaisancien d'Italie, notamment à Bologne
(coll. Cossmann), on retrouve à peu près identiquement la mutation
Ariesensis Font.
Enfin dans le Bassin de Vienne, autant qu'on peut en juger par les
figures de l’Atlas de Hærnes (pl. XXIV, fig. 8 a, b) la couronne spirale
de tubercules muriquées au dernier tour ne se rapproche ni de celle
— 202 —
de O0. Saccoi, ni de O. ariesensis, ces tubercules sont plus nombreux,
et la dernière varice labrale, très large et très fortement carénée, se
dilate en avant jusque contre le canal complètement clos, avec un
ombilic assez vaste, de sorte qu'il est probable que ce fossile appartient
à une race très différente.
0. Lassaignei est évidemment l'ancètre infra-miocénique d’O. quadrula,
mutation helvétienne qui en diffère par son galbe tétraédrique et par
d’autres détails de l’ornementation ; nous les conservons donc avec des
noms distincts, mais il est bien certain que ce sont deux formes très
voisines d’un même phyllum.
Loc. - Lorient (vallée du Peugue), plésiotype gérontique (PI. XIV,
fig. 18-19), coll. de Sacy. Pessac, coll. Duavergier. Mérignac (Baour),
coll. de Sacy, coll. Degrange-Touzin. Léognan (Le Thil sup), coll.
Duvergier. Saucats (Lariey), coll. Benoist. Lucbardez, coll. Degrange-
Touzin. — Aquitanien.
Saint-Médard (Gajac), jeune individu (PI. XII, fig. 23 2#), coll. Duver-
gier. Saucats (Peloua), adulte, coll. Cossmann, Degrange-Tauzin, de
Sacy. Mérignac (le Pontic), coll. Duvergier. — Burdigalien.
7169. Ocenebra torulosa|Grateloup|. PI. XIV, fig.20-21.
1840. Purpura torulosa Grat. Atlas, pl. XX XV, fig. 10-11.
Test très épais et solide. Taille moyenne ; forme purpu-
roïde, courte et trapue, une fois et demie plus haute que
large; spire pointue, assez haute, à galbe régulièrement
conique; huit ou neuf tours convexes ou subanguleux,
séparés par de profondes sutures, ornés de neuf côtes axiales
très épaisses, plus larges que leurs intervalles, subnoduleuses,
croisées par quatre cordons spiraux, avec un filet intercalaire
plus fin; l’ensemble est décussé par des plis d’accroissement
obliques en arrière et finement muriqués à leur intersection.
Dernier tour supérieur aux trois quarts de la hauteur totale,
avec une large rampe déclive postérieure qui prolonge la
pyramide de la spire, et, au milieu, une couronne périphé-
rique, anguleuse à l’intersection des huit côtes qui s’atténuent
ou disparaissent au-dessus de cette dernière nodosité, sur la
région un peu excavée de la base el sur le cou, sous le
Hop
bourrelet nuqual qui s'enroule en saillie guillochée, sans
qu'il y ait de véritable fente ombilicale; l’ornementation
spirale s'y prolonge avec une grande régularité, muriquée
par de petites écailles à l'intersection des accroissements.
Ouverture petite et étroite, dans sa partie laissée libre à
l'intérieur du large péristome continu, elle se termine par
un canal clos et court, échancré sur la nuque; labre vertical,
un peu antécurrent vers la suture, épaissi par une énorme
varice muriquée, garni à l'intérieur de neuf dents pliciformes
dont les quatre inférieures sont bifides; les autres plus
serrées ; columelle lisse, rectiligne et verticale, avec un large
bord externe, bien appliqué sur la base, se terminant en
lame à l’origine du canal.
Dim. Longueur : 32 mill.; diamètre ventral : 20 mill.;
‘épaisseur transversale : 16 mill.
R. D. — Egarée dans le genre Purpura par Grateloup, cette coquille
a été omise par la plupart des auteurs, peut-être à cause de la similitude
de son nom spécifique avec M. torularius : c’est une Ocenebra bien
caractérisée par sa columelle et par son ornementation muriquée qui
la distingue aussi d'O. Lassaignei; elle a le dernier tour moins élevé,
et sa couronne de crénelures anguleuses, située très en avant sur
le dernier tour lui donne un aspect qu'on ne peut confondre avec
celui d’O. ariesensis.
Loc. — Saucats (le Son), type (PI. XIV, fig. 20-21), coll. de Sacy.
Mérignac (Baour), même coll. et coll. Cossmann. — Aquitanien.
110. Ocenebra Duvergieri nov. sp. PI. XIV, fig. 25-26.
1880. Murex striæformis Benoist. Et. Muricinæ, p. 23, n°0 38 (non Michti..
Test assez épais. Taille moyenne; forme un peu trapue;
spire conique, élevée; sept (ours convexes en avant, un peu
déprimés vers la suture qui est profonde; nombreuses côtes
axiales, plus épaisses que leurs intervalles, s'étendant verti-
calement d’une suture à l’autre, croisées par une dizaine de
cordons spiraux, subgranuleux ou submuriqués à l’intersection
des accroissements; à l’avant-dernier tour, cette ornemen-
tation axiale commence à être antécurrente vers la suture ;
quelques filets intercalaires apparaissent aussi entre les
cordons. Dernier tour à peu près égal aux sept neuvièmes de
la hauteur totale, ovale, arrondi Jusque sur la base qui est
peu excavée vers le cou, avee un bourrelet tordu, guilloché
el peu proéminent; pas d'ombilic; lornementation spirale
s'y prolonge sous la forme de cordons alternés qui divergent
en éventail sur la face postérieure des trois varices prin-
cipales, tandis que leur face antérieure est un peu muriquée.
Ouverture étroitement ovale dans un fort péristome continu ;
labre presque vertical, antécurrent vers la suture, armé à
l'intérieur de six crénelures très proéminentes, qui contri-
buent à rétréeir l’espace libre ; columelle légèrement excavée,
coudée à l'origine du canal qui est complètement clos,
tronqué par une petite échancrure nuquale à son extrémité ;
bord columellaire lisse, assez largement étalé et appliqué
sur la base, détaché en avant en une mince lame qui aboutit
à la clôture du canal siphonal.
Di. Longueur :°28 mill.; diamètre, ventral.: 19/4millh;
épaisseur transversale : 14 mill.
R. D. — Confondue à tort avec Murex striæformis de l’Helvétien des
collines de Turin (coll. Peyrot), qui a un galbe plus triédrique et qui a
une ornementation différente, cette coquille est une Ocenebra à columelle
légèrement incurvée comme celle du génotype 0. erinacea. On peut la
rapprocher de certains Muricantha à trois où quatre varices ; mais chez
O. Duvergieri, il n'y a guère que les deux dernières varices qui soient
nettement muriquées au dernier tour, et les côtes arrondies se prolon-
sent nombreuses assez tardivement, c'est ce qui distingue aussi celte
espèce d'O. Lassaignei qui a d’ailleurs un galbe tout différent, avee une
spire beaucoup plus courte, une columelle plus rectiligne.
Loc. — Saucats (Lariey), lopotype (PI. XIV, fig. 25-26), coll. Duver-
gier, coll. Peyrot, coll. Degrange-Touzin: Léognan (Le Thil), même
coll.; Saint-Avit, coll. Degrange-Touzin. — Aquitanien.
Saucats (Peloua), coll. de Sacy ; Léognan (Thibaudeau), coll. Degrange-
Touzin. — Burdigalien inf.
3
L
ù
— 805 —
7111: Ocenebra thilensis 200. sp. PI. XIV, fiu. 27-98.
Test épais et solide. Taille moyenne ou un peu au-dessous ;
forme triptéroïde, un peu allongée ; spire élevée, à galbe
conique ou pyramidale, tordue autour de l'axe; environ huit
tours convexes en avant, déprimés en arrière, dont la hauteur
finit par dépasser la moitié de la plus grande largeur posté-
rieure; sutures linéaires, à recouvrement d’un tour sur le
précédent, ondulées par huit côtes axiales subnoduleuses et
épaisses en avant, atlénuées sur la rampe postérieure,
croisées par des cordonnets spiraux plus espacés et plus gros
sur la région antérieure que sur la rampe; l’ensemble est
finement muriqué par de nombreuses lamelles d’accroisse-
ment qui sont antécurrentes au-dessus des sutures. Dernier
tour dépassant les deux tiers de la hauteur lotale, à peu près
triédrique par la prédominance des trois dernières varices
muriquées sur leur face antérieure, avec seulement une
costule obsolète et épaisse dans chaque intervalle ; l’ornemen-
tation spirale s'y prolonge, mais les cordons sont plus espacés
el alternés sur la base, divergeant en éventail sur la face
postérieure des varices; cou brièvement excavé sous le
bourrelet nuqual qui est très contourné et emboîté à l’abou-
tissement des varices.
Ouverture étroitement semi-lunaire dans l’espace laissé
libre par l’épaisseur du péristome continu; labre vertical,
un peu antécurrent vers la gouttière pariétale, finement
muriqué sur la face antérieure de la dernière varice, inté-
rieurement muni de cinq dents tuberculeuses, équidistantes :
columelle lisse, verticale, à bord externe bien appliqué sur
la base; canal court et droit, hermétiquement clos, séparé du
bourrelet nuqual par une rainure imperforée.
Drum. Longueur : 30 mill. ; diamètre : 15 milk
R. D. — Cette coquille ressemble beaucoup, par son ornementation
aux spécimens de Murez striæformis Michti, figuré en dernier lieu (1904)
par M. Sacco (PI. VI, fig. 15-16); mais ceux-ci sont bien plus ventrus,
— 206 —
et surtout leur columelle un peu plus excavée comme chez le génotype
d’Ocenebra ; en tous cas, les proportions de l’ouverture et du dernier
tour de cette coquille piémontaise sont très différentes de celles
d'O. thilensis et se rapprochent plutôt du galbe d'O. Lassaignei. 0. Duver-
yieri a aussi une forme plus ventrue et des côtes intermédiaires
persistent davantage au dernier tour.
Loc. — Léognan (le Thil), type (PI. XIV, fig. 27-28), coll. de Sacy;
Pessac (Lorient), même coll. — Aquitanien.
112. Ocenebra Sacyi 200. sp. Pl. XIV, e.222
Test épais et solide. Taille moyenne; forme élancée,
muricoïde; spire assez élevée, étagée, à galbe pyramidal; six
ou sept tours convexes, subanguleux en arrière à la fin de
leur croissance, séparés par des suütures linéaires el assez
profondes; ils portent au début huit ou neuf côtes axiales,
fortement noduleuses, qui s'espacent el deviennent anguleuses
sur l’angle; trois gros cordonnels sur la région antérieure,
avec deux ou trois filets intercalaires: sur la rampe infé-
rieure, il existe environ cinq filets spiraux, inégaux, assez
serrés; l'ensemble est décussé par des lignes d’accroissement
qui y forment des granulalions obsolètes. Dernier tour égal
aux huit onzièmes de la longueur totale, arrondi au-dessus de
la rampe inférieure jusque sur la base qui est bien excavée
vers le cou, sous le bourrelet nuqual, guilloché par les cinq
fortes varices axiales devenant épineuses sur langle posté-
rieur, et muriquées à linlerseclion des sepl gros cordonnels
qui existent au-dessus de cel angle : mais dans l'intervalle
des varices, la saillie de ces cordonnets s’atténue beaucoup,
ils sont seulement un peu plus épais que les trois filets
spiraux et très serrés qui sont inlercalés entre eux; comme
sur la spire, l’ensemble est finement granuleux à l’intersec-
tion des accroissements.
Ouverture semi-lunaire, assez étroite, plus resserrée sur le
canal qui n'est pas clos et qui est presque vertical; labre
SN
très épais, verlical, muni à l'intérieur de six crénelures
— 207 —
dentiformes; columelle rectiligne, lisse, avec un bord externe
bien appliqué sur la base et formant une lame qui se détache
en avant de la fente ombilicale.
Dim. Longueur : 31 mill.; diamètre ventral : 19 mill.;
épaisseur transversale : 15 mil].
R. D. — Avec un galbe de Muricantha, cette coquille a une ouverture
d’Ocenebra, de sorte qu'il n°y a pas d’hésitation au sujet du classement
générique : ses cinq varices épineuses, au dernier tour, la distinguent
suffisamment des espèces déjà connues; en particulier, elle a un galbe
plus élancé qu'aucune des Ocenebra ci-dessus cataloguées. Nous l’avions
d’abord rapprochée d’une espèce de Dax que Grateloup a figurée
(pl. XXX, fig. 2-4) sous le nom de Brongniarti, et que Benoist (Et.
Muric., p. 21) déclare n'avoir pas retrouvée aux environs de Bordeaux ;
mais si les dessins de Grateloup sont exacts, M. Brongniarti — qui a
la columelle faiblement arquée et fortement coudée au canal, sans
dents indiquées à l’intérieur du labre — n'est peut-être pas une Ocenebra,
et, en outre, son galbe est irapu, avec un canal très court, de sorte
qu'il serait tout à fait hasardeux d’attribuer le nom Brongniarti à notre
fossile de Bazas, ci-dessus décrit.
Loc. — Saint-Côme, près de Bazas, type unique (PI. XIV, fig. 22-23),
coll. de Sacy. — Aquitanien.
113. Ocenebra Beaumonti |Grateloup|.
PI MN de du
1840. Murex Beaumonti Grat. Atlas, pl. XXX, fig. 3.
1840. Murex Bronni Grat. Ibid. fig. 31.
1852. Murex Bcaumonti d'Orb. Prod., INT, p. 73, 26e ét., no 1328.
1852. Murex Bronni d'Orb. 1bid., no 1321.
1880. Murex Beaumonti Benoist. Et. Muricinæ, p. 20, n° 34.
Test épais, néanmoins fragile par la fossilisation. Taille
au-dessus de la moyenne; forme ventrue, purpuroïde; spire
un peu élevée, non pyramidale, à galbe conique; tours
nombreux, convexes, non anguleux jusqu'à l’avant-dernier,
leur hauteur n’atteint pas le tiers de leur largeur; sutures
profondes, ondulées par une dizaine de côtes axiales, arron-
ons
dies, plus épaisses que la largeur de leurs intervalles,
atténuées toutelois à la partie inférieure de chaque tour;
ornementation spirale composée d’une dizaine .de cordons
plus où moins alternés, obtusément granuleux à l'intersection
des lignes d’accroissement. Dernier tour très grand, devenant
subanguleux dans sa dernière moitié où les trois varices
ultimes sont plus espacées, largement rhomboïdales, non
épineuses sur l'angle, mais finement muriquées sur leur
face supérieure par des lamelles d’'accroissement très serrées ;
six cordonnels sur la rampe inférieure, huit gros cordons
au-dessus de cette rampe jusqu'à la région peu excavée sur
le cou, avec des cordonnels inlercalaires et peu réguliers,
constituent l'ornementalion spirale; bourrelet nuqual con-
tourné, épais et guilloché par les côtes.
Ouverture grande, semi-lunaire, munie d'une faible
gouttière superficielle dans langle inférieur et d’un canal
peu infléchi, court, non clos: labre verlical, à peine anté-
current vers la suture, (rès épais, muni à lintérieur d'une
douzaine de dents allongées, peu proéminentes:; columelle
lisse, rectiligne, à peine infléchie à lPorigine du canal,
son bord externe, (rès large, assez épais, se délache de
la région ombilicale qui est creuse sans être réellement
perforée.
Din. Longueur probable :° 45 mill.; diamètre ventral :
30 mill. : épaisseur transversale : 23 mil
R. D. — Beaoist déclare que les figures dessinées par Grateloup sont
tres exactes; il y a toutefois quelques réserves à faire au sujet de
l’angle indiqué sur les tours, alors quil n'apparait, en réalité, qu à
la fin du dernier et au sujet de la courbure de la columelle, surtout sur
la figure 31 (Bronni); néanmoins nous pensons qu'il n’y a là qu'une
seule espèce et que Gest bien à elle qu'on doit rapporter le spécimen
ci-dessus décrit, qui se distingue aisément des autres Ocenebra:
Loc. — Pessac, plésiotype (PI. XIV, fig. 3-4), coll. Duvergier ; Saucats
(Lariey), Uzeste, Villandraut, Saint-Avit, Saint-Morillon, Mérignac
(ide Benoist), — Aquitanien,
a
ÿ
+
— 209 —
114. Ocenebra Cazeauxi nov. sp. PI. XII, fig. 7-8.
Test assez épais et solide. Taille petite; forme ovoïdo-
conique, buceinoïde; spire médiocrement élevée, à galbe
conique sous un angle apical de 40°; environ sept tours
convexes, subanguleux, avéc une rampe déclive peu marquée
sur la moitié inférieure de chaque tour; sutures linéaires,
légèrement ondulées par neuf côtes épaisses et noduleuses,
dont les intervalles sont plus étroits; elles ne se succèdent
pas en pyramide el ne sont pas antécurrentes sur la rampe;
ornementalion spirale composée de filets spiraux dont deux
sont plus gros sur la région antérieure, il y en a cinq plus
fins et plus serrés sur la rampe postérieure; l’ensemble est
très finement décussé par les lignes d’accroissement. Dernier
tour peu supérieur au liers de la hauteur lotale, orné comme
la spire, sauf que trois côles plus variqueuses lui donnent
un aspect vaguement (riédrique; la face antérieure de ces
trois varices esl finement foliacée par les accroissements ;
la base n'est presque point excavée sous le bourrelet nuqual
qui est très court, Hiré en long plutôt que guilloché en
travers, el adjacent au canal siphonal, sans aucune fente
ombilicale.
Ouverture petite, élroitement semi-lunaire, à péristome
continu, le canal étant clos el court, presque sans inflexion ;
labre vertical, épaissi à l'extérieur par la dernière varice,
muni de cinq dents régulières à l’intérieur ; columelle recli-
ligne, lisse, infléchie à l'origine du canal, avec un bord
externe assez étroit, bien appliqué sur la base.
Din. Longueur : 11 mill. ; diamètre : 5 mill.
R. D. — Nous n'avons pu confondre cette coquille avec aucune des
formes aquitaniennes ni helvétiennes du groupe d'O. striæformis, qui
sont en général plus ventrues ou plus anguleuses à la périphérie: elle
est à la limite des Ocenebra et des Ocenebrina, cependant par son galbe
presque triédrique au dernier tour, par son canal court et clos, par ses
exfoliations bien visibles sur ses trois varices au dernier tour, il nous
semble bien qu’elle doit ètre classée plutôt dans le G. Ocenebra s.stricto.
Tome LXXV. 15
TO
Loc. — Cestas (pré Cazeaux), rare; type (PI. XII, fig. 7-8), coll.
de Sacy. — Burdigalien sup’.
Sallespisse, variété un peu plus étroite, coll. Duvergier, coll. Coss-
mann. — Helvétien.
115. Ocenebra /Ocenebrina] sublavata |Bast|:
PI. XIII, fig. 44-45.
1825. Fusus sublavatus Bast. Mém. env. Bord., p. 59, pl. HI, fig. 23.
1833. Murex sublavatus Grat. Tabl. coq. Dax (diagn. de Bast.).
1840. Fusus variabilis Grat. Atlas, pl. XXIV, fig. 29 (non Lamk.).
1852. Triton sublavatum d’Orb. Prod. I, p. 78, 26e ét., no 1437.
1852. Fusus Grateloupi d’Orb. Prod. IE, p. 66, 26e ét. no 1179.
1873. Murex variabilis Benoist. Cat. Saucats, p. 169, n° 551. A
1880. Murex Basteroti Benoist. Et. Muricinæ, p. 21, n° 36.
1903. Ocenebrina variabilis Cossm. Ess. Pal. comp. Ve livr., p. 39,
| pl' Il fee
1903. Ocenebrina subldvata Cossm. Ibid., p. 39, nom. cit. sec. Bast.
Test assez épais et solide. Taille moyenne; forme élancée,
au moins deux fois plus haute que large; spire élevée, non
étagée ni pyramidale, à galbe conique: protoconque lisse,
paucispirée, à nucléus embryonnaire papilleux; neuf ou dix
tours convexes, dont la hauteur égale à peu près la moitié
de La plus grande largeur; sutures profondes quoique
linéaires, ondulées par neuf ou dix côtes épaisses, arrondies,
que séparent des intervalles de In même largeur: l'ensemble
est croisé par quatre cordons spiraux sur la région antérieure
de chaque tour et par trois sur la rampe postérieure, avee
des filets intercalaires; enfin des lamelles d’accroissement
très finement muriquées s'étendent aussi bien sur toutes les
côtes que dans leurs intervalles, elles sont un peu antécur-
rentes — ainsi que les prolongements amincis des côtes —
sur la rampe inférieure. Dernier lour égal aux sept dixièmes
de la hauteur totale, faiblement subanguleux au-dessus de la
rampe, à base plutôl décelive que très convexe, excavée vers
le cou qui est assez long, avec un bourrelet peu proéminent
Hole ce
et peu tordu, faiblement guilloché et liré en long; l’ornemen-
tation spirale s'y prolonge à peu près semblable à celle des
tours précédents, il y a seulement — au-dessus de la rampe
postérieure — une dizaine de cordons principaux, et assez
régulièrement deux filets intercalaires inégaux (celui du haut
plus gros).
Ouverture étroitement semi-lunaire, à canal clos, à l’état
complètement adulte, peu infléchi, médiocrement allongé,
tronqué et faiblement échancré à son extrémité; labre
vertical, un peu antécurrent vers la suture, intérieurement
muni de six dents crénelées; columelle lisse, rectiligne, à
bord externe assez large, peu calleux, se détachant du
bourrelet nuqual, sans qu'il v ait aucune’ trace de fente
ombilicale.
Dim: Bonsueur:, 31 mill.; diamètre: 15 mill;: épaisseur
transversale : 12 mill.
R. D. — Il s’est produit — à propos de cette espèce commune — de
nombreuses confnsions dues à ce que la diagnose de Basterot, assez
vague, peut s'appliquer à une multitude de Murex, et d'autre part, à
ce que le dessin est assez médiocre, la taille et l’angle des tours ont
été exagérés, surtout l'une des varices qui — opposée à l'ouverture —
ressemble à celle d'un Eutritonium (de là provient l'erreur de d'Orbigny).
Toutefois, étant donné qu'il s’agit d'une espèce commune et variable,
provenant de tous les gisements de l’Aquitaine que cite Basterot, nous
pensons que notre interprétation est plus sûre que celle de Benoist qui
.— appliquant à tort le vocable sublavatus à une espèce helvétienne qu'on
retrouvera ci-après — a dénommé d’abord M. variabilis, puis Basteroti
lé fossile bien connu que Basterot avait évidemment en vue, de sorte
que tous les collectionneurs ont suivi son exemple et que notre tardive
rectification va provoquer une véritable révolution d'étiquettes.
D'autre part, la coquille de Dax — que Grateloup confondait avec
Fusus variabilis Lamk — est très ambiguë à ‘cause de l'imperfection
du dessin; néanmoins, on peut admettre l'interprétation de Benoist
qui a été ratifiée dans toutes les collections d’Aquitaine; mais en
passant dans le genre Murex, où même Ocenebra, elle ne peut conserver
ni le nom vwariabilis déjà caduc, quand il a été proposé, ni le nom
Grateloupi corrigé par d'Orbigny puisqu'il y a déjà un Murex Grateloupi ;
précisément Benoist — qui n’admettait Ocenebra que comme un S.-Genre
de Murexz — a solutionné cette difficulté en proposant le nom Basteroti
ee —
que nous ne pouvons adopter puisque c’est M. sublavatus Bast. : il est
vrai qu'il changea ensuite d'avis, car nous possédons un exemplaire
annoté de son Etude sur les Muricinæ, dans laquelle il a raturé Basteroti
pour y substituer conspicuus Bron, coquille oligocénique bien différente
par son ornementation ; nous ne signalons ce détail que pour mémoire.
O. sublavata est un Ocenebrina caractéristique, que lun de nous a
précisément désigné (sous le nom variabilis), comme plésiotype de cette
Section, ce qui-nous dispense de le comparer avec les Ocenebra précé-
demment énumérés, qui s'en distinguent par leurs varices muriquées
avec des côtes intercalaires non muriquées. Cependant, par son galbe
anguleux, à côtes peu nombreuses, O. sublavatus s’écarte moins des
vraies Ocenebra que les espèces que nous décrivons ci- après, à côtes
plus serrées et à tours plus conjoints.
0. citrina [Bell.}, du Piémont, a quelque analogie avec 0. sublavata,
mais on l’en distingue par ses côtes plus tranchantes, moins nombreuses ;
O. scalaris Brocchi a au contraire des côtes moins anguleuses, une
ornementation spirale plus fine et un canal plus recourbé, non clos.
Loc. — Léognan (le Thil), plésiotype (PI. XII, fig. 44-45), coll. de
Sacy; Dax, Saucats (Lariey), Saint-Côme, Saint-Morillon, Saint-Avit,
toutes les coll. Villandraut, coll. Duvergier. — Aquitanien,
116. ©, sublavata, var. umbilicina où. var.
PI. XIIT, “fs #6:
R. D. — Celte variété, un peu plus étroite que le type, s’en écarte
en outre par son ornementation spirale composee de filets plus épais,
égalant presque les cordons principaux, sauf au dernier tour où les gros
cordons restent beaucoup plus saillants, avec trois filets intercalaires
inégaux (celui du milieu un peu plus fort); enfin l’ombilie est très
largement ouvert, limité par un bourrelet nuqual trés contourné, et le
canal n'est pas complètement clos. Les autres critériums paraissent
à peu près les mêmes que chez 0. Basteroti typique, de sorte que comme
il s’agit d'une espèce très abondante et très variable, et que cette
variété provient du même gisement que notre plésiotype, il serait
téméraire d'en faire une espèce complètement distincte.
Div. Longueur : 30 mill.; diamètre : 14 mill.
Loc. — Léognan (le Thil), type de la variété (PI. XIII, fig. 46), coll.
de Sacy. — Aquitanien.
MAD a
7111. O. sublavata, race martillacensis 00. var.
PI. XIE, fig. 35-36.
R. D. — Un seul échantillon, un peu fruste, incomplètement adulte,
diflère de la forme typique par sa spire bien plus courte, par ses cordons
plus grossièrement crépus, avec un seul filet intercalaire, par son canal
largement ouvert, presque droit, avec un bourrelet nuqual rudimentaire.
Il est probable qne c’est une espèce bien distincte qu'il faudra séparer
quand on possèdera de meilleurs matériaux.
Dim. Longueur : 26 mill.; diamètre : 15 mill.
Loc. — Martillac (Rochemorin), type (PI. XI, fig. 35 36), coll.
Duvergier. — Aquitanien.
118. Ocenebra (Ocenebrina) occitanica nov. sp.
k PI. XIIL, fig. 37-39.
1873. Murex sublavatus Benoist. Cat. Saucats, p. 169, n° 553.
1880. = — Benoist. Et. Muricinæ, p. 10, n° 8.
1895. Ocenebra sublavatus (sic) Degr.-Touz. Et. prél. Orthez, p. 55.
Test médiocrement épais. Taille: moyenne (Europe centrale)
ou au-dessous (Gironde), petite même et plus étroite (Béarn);
forme un peu trapue et biconique; spire relativement courte,
à galbe conique; six à huit tours d’abord convexes, puis
subanguleux, séparés par des sutures profondément rainurées ;
celles-ci sont ondulées par une douzaine de côtes axiales qui
forment des nodosités subcarénées à l'intersection de l'angle
antérieur, la rampe postérieure et déclive étant presque deux
fois plus large que la région située au-dessus de langle;
ornementation spirale composée d'environ six cordons spi-
raux, en général assez réguliers, cependant plus serrés sur
la rampe, et croisés — quand la surface est fraîchement
conservée (ce qui est rare) — par des lignes d’accroissement
muriquées qui forment mème des plis lamelleux et anté-
currents au-dessus de la suture. Dernier tour dépassant les
trois quarts de la hauteur lotale, largement déclive au-dessous
eo en
de l’angle, faiblement arrondi au-dessus, bien excavé vers le
cou, contre le bourrelet nuqual assez proéminent, plutôt liré,.
longitudinalement que guilloché en travers: fente ombilicale
généralement close; six cordons finement muriqués sur la
rampe, la rangée de crénelures subcarénées est plus ou
moins marquée sur langle, enfin la base et le cou portent
une douzaine de gros cordons avec des filets intercalaires,
l'ensemble est muriqué par des lamelles d'accroissement.
Ouverture assez étroite, très resserrée aux abords du canal
qui est clos ou à peu près, très court, un peu tordu, sub-
échancré sur la nuque; labre vertical, épaissi par la dernière
côte, intérieurement muni d'une dizaine de fines crénelures
dentiformes, assez rapprochées; columelle lisse, verticale, à
peine infléchie avec le canal, avec un bord externe médiocre-
ment calleux, bien appliqué sur la base, se délachant en
avant de la région ombilicale pour se terminer très subite-.
ment à l’origine du canal siphonal.
Dix. Longueur : 18 mill.; diamètre ventral: 10,5 null
[Salles]; 30 mill. sur 16 mill. [Europe centrale}; 1% mill. sur
7 mill. Béarn |.
R. D. — Nous avons indiqué à propos d’O. sublavata qu'on se trouve
en présence d’une extrème confusion dans la liste des noms successi-
vement portés par l'espèce qu'avait en vue Basterot : il nous restait donc
à donner un nom nouveau à la coquille helvétienne que Benoist dénom-
nait à tort sublavatus, de même que Degrange-Touzin. C'est ce que nous
avons fait en lui attribuant le nom occifaniea qui, croyvons-nous, ne doit
probablement pas s'étendre aux provenances de lEurope Centrale,
contrairement à ce que pensait Benoist : en effet, quoique nos échantillons
d Enzedfeld (coll. Cossmann) et'de Ripauj (Serbie) aient beaucoup plus
d'analogie avec ceux de Salles qu'avec le véritable O0. sublavata, il semble
plus probable qu'il s’agit d'une race tortonienne déjà plus récente que
O. occitanica. En tous cas, s'il y avait réellement identité, ce serait ce
dernier nom qu'il faudrait leur appliquer à la place de sublavata | Mème
dans ce cas, il faudrait éliminer de Hoërnes tout ce qui se rapporte aux
gisements sarmatiens de Volhynie, c'est-à-dire Tritonium striatum Eichw.
et Ranella granifera Dubois, attendu que — d’après la récente Monogra-
phie de M. Friedberg (Moll. Mioc. Pol., 1912, p. 128, pl. XL, %8. 11) =
c’est une espèce bien distincte par sa spire plus coùrte, par son canal.
— 215 —
non clos, par son ombilic plus ouvert, enfin par son ornementation plus
srossière, à côtes moins nombreuses et plus tranchantes.
D’autre part un spécimen de M. Gibbio a été jadis envoyé à l’un de
nous sous le nom sublavatus par Foresti, et il est carctérisé par sa carène
plus continue, plus émoussée, par le moindre nombre de ses cordons,
tant au-dessous de sa carène, sur la rampe, qu'’au-dessus d’elle sur la
base et le cou, ainsi que par l'effacement et l’écartement de ses côtes
axiales, au dernier tour ; à cette mutation tortonienne, on paraîl attribuer
la dénomination O. Forestri nobis.
Enfin, dans leur étude paléontologique sur les faluns de la Touraine,
MM. Yvolas et Peyrot ont démontré que la coquille de Touraine, confon-
due par Hoërnes avec son Murex sublavatus, doit porter le nom Crassila-
biata Hilber, car elle s’en distingue par l’absence de carène, par l’épaisse
nodosité de son ouverture et par son canal long et étroit.
. Loc. — Salles (Largileyre), plésiotype (PI. XII, fig. 37-38), coll.
Duvergier ; Sallespisse, variété étroite (fig. 39), coll. Cossmann; Orthez,
coll. Peyrot; Manciet, un spécimen incomplet, plus élancé, coll. Coss-
mann. — Helvétien.
119. Ocenebra (Ocenebrina) gibbovaricosa 200. sp.
PIEXIN fe 16-17:
Test épais. Taille moyenne; forme buccinoïde, ventrue ;
spire médiocrement élevée, à galbe conique, sous un angle
apical de 50°; six ou sept tours convexes, séparés par des
sutures ondulées, peu profondes: au début, douze côtes
droites, aussi épaisses que la largeur de leurs intervalles,
puis elles s’épaississent et s’espacent à la fin de l’avant-
dernier tour ; l’ornementation spirale — qui comprend d’abord
huit cordonnets plus serrés en arrière que sur la région
antérieure de chaque tour — se modifie aussi à la fin de la
croissance, un ou deux filets grossissent davantage, d’autres
s'intercalent plus ou moins régulièrement, enfin l’ensemble
est finement granuleux à l'intersection des accroissements.
Dernier tour égal aux trois quarts de la hauteur totale,
gibbeux par la présence de trois grosses varices écartées et
muriquées, tandis que la côte intercalaire se réduit à un
large épaississement peu proéminent : deux cordons spiraux,
— 216 —
plus proéminents que les autres, marquent la périphérie de -
la base, sans former d'angle; le cou est brièvement ‘excavé
avec un bourrelet coudé et longitudinalement liré; rainure
ombilicale imperforée.
Ouverture semi-lunaire, avec un court canal clos, non
déversé sur la nuque; labre vertical, très épais, intérieure-
ment muni de huit plis, plus écartés en arrière qu'en avant;
columelle verticale, lisse, à bord externe large, délaché en
avant de la rainure ombilicale.
Di. Longueur : 32 mill.; diamètre : 20 mull.
R. D. — Exactement intermédiaire entre 0. sublavala et O. cœlata,
cette race se distingue de la première par l’absence d'angle et de créne-
lures au dernier tour, et de la seconde par son ornementalion moins
régulière, avec un filet plus saillant sur les tours de spire, deux ou trois
gros cordons périphériques au dernier tour ; enfin, elle est très différente
de ces deux espèces par ses gibhosités variqueuses sur la dernière
partie du dernier (our.
On peut aussi la comparer avec O0. Becki Michti qui a la spire plus
courte, l'ornementation plus régulière, ete., où avec Ô. concepta Bell. qui
n'est pas variqueux et qui a moins de côtes, sans cordons plus saillants à
la périphérique.
Loc. — [éognan (Carrère), unique (PI. XIV, fig. 16-17), coll.
de Sacy. — Burdigalien.
180. Ocenebra (Ocenebrina) avitensis nov. mut.
PI VKIV; fie 57cet PI XV 10022285
1880. Murex scalaris Ben. Et. Muricinæ, p. 11, n° 11 (n. Br.).
Test médiocrement épais. Taille au-dessous de la moyenne ;
forme buccinoïde, un peu ventrue:; spire peu élevée, à galbe
conique ou subconoïdal, à croissance rapide, sous un angle
apical de 45° en moyenne; environ sépt tours convexes en
avant, un peu déprimés en arrière, d'abord étroits, mais
dont la hauteur finit par atteindre la moitié de la plus grande
largeur mesurée en avant; sutures linéraires, ondulées par
+06
ra ie
huit côtes axiales, noduleuses sur la région antérieure, atté-
nuées sur la rampe inférieure, formant cependant une
pyramide assez régulière et un peu tordue autour de l'axe;
elles sont croisées par huit filets spiraux, alternant avec
d’autres plus fins avec une très grande régularité; l’ensemble
est très finement granuleux à l'intersection de lignes d’accrois-
sement qui sont faiblement muriquées au-dessus de la suture.
Dernier tour égalant à peu près les quatre cinquièmes de la
hauteur totale, déprimé en arrière, arrondi à la périphérie
de la base qui est excavée vers le cou, sous un bourrelet
nuqual, peu proéminent mais contourné, qui est surtout liré
longitudinalement et faiblement guilloché en travers: l’orne-
mentation spirale s'y prolonge avec une extrême régularité,
jusqu'à un cordon basal un peu plus épais que les autres,
à partir duquel l'alternance cesse pour ne reprendre que
tout à fait sur le cou: ombilie imperforé se réduisant à une
rainure séparative entre le bourrelet et le canal siphonal.
Ouverture ovale, rétrécie à ses deux extrémités, terminée
en avant par un canal court et clos; labre vertical un peu
antécurrent vers la suture, taillé en biseau, intérieurement
muni de six à sept crénelures courtes; columelle lisse,
légèrement excavée, coudée en avant avec le canal; bord
columellaire ‘assez large, bien appliqué sur la base, se
terminant à l’orifice du canal siphonal.
Di. Longueur : 22 mill. ; diamètre : 12 mill.
R. D. — Nous ne pouvons admettre cette coquille aquitanienne ou
infra-burdigalienne comme une variété d’O. cælata qui caractérise plutôt
le Burdigalien, mais qui a beaucoup plus de côtes axiales et une ornemen-
tation spirale bien plus fine : le iabre est aussi moins crénelé à l'intérieur
par six dents au lieu de neuf plis lirés ; la columelle est un peu excavée
comme celle d O0. erinæ; le galbe des tours ne ressemble aucunement à
celui des coquilles du groupe d’O Basteroti; nous sommes donc en pré-
sence d'une mutation bien définie pour laquelle nous avons hésité à
ressusciter le nôm quinquedentatus Grat., appliqué (pl. XXIV, fig. 24) à
un Fusus qui à tous les caractères d'Ocenebra, mais muni de cinq grosses
dents internes et d’un nombre de côtes supérieur, de sorte que la spire
n'a pas le galbe polygonal. Fusus fenstralis Grat, (ibid. fig. 28) est dans
sos 4
le même cas, avec une ornementation un peu différente. La plupart de
ces espèces, insuffisamment grossies, se ressemblent entre elles, et nous
sommes fréquemment embarrassés pour rétablir les types authentiques.
D'autre part, il n’est pas toujours sûr de s’en référer à l'interprétation de.
Benoist; par exemple cette espèce avait été assimilée à M. scalaris Br.
dans la plupart des coll. locales, sous linspiration de Benoist, qui avait
ainsi étiqueté l’unique exemplaire de Mimbaste (Landes) signalé dans son
Etude sur les Muricinæ.
Loc. — Saint-Avit, type unique (PI. XV, fig. 22-23), coll. Duvergier ;
mème loe., coll. Peyrot, coll. Degrange-Touzin ; Mimbaste coll. Benoist,
— Aquitanien.
Saucats (Peloua), variété plus courte (PI. XIV, fig. 57), coll. de Sacy,
toutes les coll. — Burdigalien inf.
181. Ocenebra (Ocenebrina) excælata nov. nom. (
1).
PI. XIV, fig. 29 et PI. XVI, fig. 5-6.
1825. Fusus lavatus Bast. Mém. env. Bord., p. 62, pl. HI. fig. 21 (non
Brand.)
21840 de = VGrat Atlas pl XXI ie: P6Amale)
1840. Fusus cœlatus Grat. Ibid., fig. 27 (bona), non Dujardin.
1840. Murex sublavatus Grat. 1bid., pl. XXX, 11 (non Bast.).
1852. Fusus cœælatus d'Orb. Prod., HI, p. 66, 26e ét., no 1176 (non 1286).
1872. Murex cœlatus Bell. I. Moll. terz. Piem., I, p. 114, pl. VII fig. 16
. et 17 (var A).
1873. = — Ben. Cat. Sauc., p.169, n° 556:
1880 0 0 — — Ben. Et. Muricinæ, p. 20, n° 9.
1903. Ocenebrina cælata Cossm. Ess. Pal. comp., Ve livr., p. 39.
1904. = — var. tauroelongata Sacco. Ibid., XXX, p. 23
(= var. À Bell.).
Test assez épais et solide. Taille moyenne ou plutôt au-
dessous; forme buccinoïde ou subfusoïde, un peu variable
dans ses proportions; spire plus ou moins élevée, à galbe
(1) Le nom Fusus cœlatus Grat. (1840 date nominale de l'Atlas, en réalité 1848)
est synonyme postérieur de Fusus cœlatus Duj. — 1837 — appliqué à une espèce
de Touraine bien différente. Le double emploi a échappé à d'Orbigny, qui cite au
no 1236 Fusus cœlatus Duj. Touraine, et au n° 1176 Fusus cœlatus Grat. Bordeaux.
On ne peut done conserver à l'espèce du Bordelais le nom cœlafus, même en la
faisant passer dans le G. Ocenebra.
— 219 —
conique ou presque subconoïdal quand la spire est écourtée ;
environ sept tours convexes, jamais subanguleux, atteignant
en hauteur la moitié de leur plus. grande largeur; sutures
peu profondes, ondulées par une douzaine de côtes axiales,
aussi épaisses que la largeur de leurs intervalles, s'étendant
verlicalement d'une suture à l’autre, croisées par six cordon-
nets réguliers, l’ensemble est finement muriqué par de
lines lamelles d’accroissement. Dernier four variant des sept
neuvièmes aux quatre cinquièmes de la hauteur totale,
arrondi jusque sur la base, très excavée vers le cou qui porte
un assez gros bourrelet nuqual, fortement liré en long et
faiblement guilloché en travers; l’ornementation de la spire
sy prolonge sous la forme de rubans alternant avec des filets
granuleux,
Ouverture semi-lunaire, terminée en avant par un canal
clos et contourné; labre vertical, un peu antécurrent vers la
gouttière obsolète qui le sépare de la région pariétale,
tranchant sur son contour, mais épaissi en decàä par la
dernière côte, muni à l'intérieur — en face de celte côte —
d'une rangée axiale de neuf crénelures qui se dédoublent en
phs lirés vers le bord externe; columelle à peu près recti-
ligne, à bord extérieur assez large, appliqué sur la base, se
détachant en avant de la région ombilicale qui est close.
« Dim. Longueur : 26 mill.;: diamètre : 14 mill. ‘(forme
typique): variété fauroelongata : 29 mill. sur 14 malt.
R. D. — Très commune dans la plupart des gisements d'Aquitaine,
cetle espèce a été bien figurée par Basterot, puis par Grateloup, sous sa
forme typique et trapue ; la fig. 26 de l'Atlas est défectueuse et représente
la variété élancée (A d’après Bellardi), à laquelle M. Sacco a attribué le
nom tauroelongata, peu nécessaire attendu qu'on trouve les deux extrêmes
dans les mèmes gisements, avec tous les intermédiaires : seule, l’orne-
mentation reste constante. Comme l’a indiqué Bellardi, les spécimens du
Bassin de Vienne appartiennent à une race distinète à cause de la
dépression inférieure des tours de spire qui lui donnent complètement
le galbe de O0. sublavata.
Loc. — Léognan {Coquillat). plésiotype (PIEXND /he"5-6):coll.
Cossmann; méme localité, var. fauroelongata (PI. XIV, fig. 29), coll.
Duvergier ; Dax, Saucats, Cestas, Saint-Médard, etc..., toutes les collec-
tions ; Canéjan (Ht-Bouscat), coll. Peyrot. — Burdigalien.
182. O. excælata, var. merignacensis nov. var.
Pl: XIV, Hig-38-39;
R. D. — Très voisine de la var. tauroelongata, cette variété ancestrale
se distingue par son dernier tour plus court, par ses tours presque suh-
anguleux parce qu'un filet médian est un peu plus saillant que les autres
et qu'il existe — par suite — une rampe déclive au-dessus de la suture :
l’ornementation spéciale est plus fine et plus serrée, et au dernier tour —
qui est plus court — les filets intercalaires égalent presque les cordonnets
principaux ; il en résulte un aspect plus régulier et plus finement muri-
qué. Benoist avait pressenti la nécessité de distinguer cette variété, aussr
n’hésitons-nous pas à la caractériser, en insistant sur ce qu'il s’agit
d'individus adultes, car il est difficile de séparer les jeunes individus
d'O. cœlata.
Dim. Longueur : 26 millim. ; diamètre : 18 millim.
Loc. — Mérignac (Pontic), type (PI. XIV, fig. 38-39), coll. Cossmann ;
commune, toutes les coll.; Peloua, toutes les coll., mais plus rare. —
Burdigalien inf.
’
183. ©. excælata, var. cestasensis 700. var.
| PL.XIN he 5220
R. D. — A l'inverse de la précédente, celte variété filiale se distingue
de la forme typique par sa forme de massue, à spire encore plus courte,
par son‘ouverture plus étroitement allongée, par son canal à peu près
vertical; en outre, les plis internes du labre ne sont pas anastomosés
avec les crénelures d’ailleurs plus nombreuses et moins proéminentes;
l’ornementation rappelle complètement celle de M. cœlatus et n’a pas la
finesse de celle de la var. merignacensis. Quant à 0. Becki [Michelotti},
avec lequel on a souvent confondu cette variété à cause de sa spire
également courte, il a les tours très convexes et le canal tordu.
Dim. Longueur : 22 millim.; diamètre : 10 millim.
Loc. — Cestas, commune, type (PI. NIV, fig. 25), coll. Duvergier;
Pontpourquey, coll. Peyrot. — Burdigalien sup’.
Vs
184. Ocenebra (Ocenebrina) bicaudata | Borson|.
PI. XV, fig. 34-35.
1821. Murex bicaudatus Borson. Oritt. Piem., IL, p. 61, pL I, fig. 5 (mala).
1840. Murex filosus Géné. in Bell. et Michti, Sagg, oriti, p. 36, pl. I,
fig. 1-2.
1841, — — Michti. Monogr. Murex, p. 25, pl. I, fig. 12-13.
1847. — —. Michti, Foss. mioc., p, 247.
1847, Murex bicaudatus Sism. Syn., 2e éd., p. 40.
1852. — — d’Orb. Prod., IL, p. 74, 26e ét., no 1356”.
1869. Murex filosus Coppi. Cat. mioc. plioe. Moden., n° 27.
1872. Murex bicaudatus Bell. 1 Moll. terz. Piem., 1 p. 212, pl. VIH,
fig. 14/4 b.
- Test assez épais. Taille au-dessous de la moyenne ; forme
ovoïdo-ventrue ou purpuroïde; spire courte, à galbe conique :
tours très peu convexes, séparés par des sutures linéaires,
ornés de nombreuses costules axiales que croisent quatre ou
cinq cordons spiraux, un peu irréguliers. Dernier tour
atteignant les quatre cinquièmes de la hauteur totale, convexe
et gonflé jusque sur la base qui n’est excavée que vers le cou ;
les cordonnets spiraux y persistent en alternant assez régu-
lièrement, et sont muriqués par ces accroissements; mais à
la limite de la base et du cou un cordonnet plus fort limite la
région excavée où il n'existe plus que des filets égaux et plus
serrés, jusqu'au bourrelel très épais et très contourné qui se
sépare du canal siphonal sans qu'il v ait réellement un
ombilic perforé, de sorte que la coquille semble munie de
« deux queues (hicaudata) ». |
Ouverture assez réduite, étroite, resserrée à l'origine du
canal qui est elos et court; labre à peu près vertical garni
à l'intérieur de huit ou neuf denticules pliciformes ; columelle
verticale, lisse, avec un large bord externe, ‘séparé du labre
par une large gouttière superficielle, se repliant en avant
vers le canal.
Din. Longueur : 18 mill.; diamètre ventral : 10 mill.
R. D. — Caractérisé par son galbe ventru, par ses tours presque
ne
plans, par ses sutures linéaires, par le dimorphisme de son ornementation
basale, enfin par son large cou divisé en deux, canal et bourrelet, cette
coquille s’écarte complètement de tous les autres Ocenebrina ci-dessus
décrits ; son ornementalion cancellée est tout à fait particulière et elle ne
ressemble nullement à celle d’O. imbricata |[Br.] qui a d’ailleurs un galbe
tout différent et des tours convexes. Les échantillons de Salles sont bien
conformes à la diagnose et aux figures un peu inexactes de la Monographie
de Bellardi. L'espèce n’a pas été reprise par M. Sacco dans sa révision
finale, et nous ne voyons rien dans Benoist qui y corresponde. 0. frans-
versalis M. de Serres est encore plus globuleux et a une ornementation
spéciale très différente :
Loc. — Salles (Largileyre), plésiotype (PL XV, fig. 34-35), coll.
Cossmann, toutes les coll.; Salles (Minoy), coll. Degrange-Touzin, —
Helvétien.
185. Ocenebra (Ocenehrina) c/. Renierii |Micht},
PL XV: ha sese
1842. Fusus Renierii Mich. in Sism. Svn. p. 30.
1847. — —:. Mich. Foss. mioc.. p: 203, pl. IX, fig.197
REPAS — d'Orb. Prod. Ill,/p208, 260 ét./n0M29 0:
1812. Murexz Renierii Bell. I! Moll: terz. Piem., I, p.126; n01M03
pl. VI, fig. 17.
Test médiocrement épais. Taille pelite (dans le Gers) ; forme
relativement étroite, nassoïde: spire assez élevée, à galbe
conique; six ou sept tours légèrement convexes, dont la
hauteur atteint la moilié de la largeur, séparés par des
sutures linéaires, avec un peu de recouvrement’ d'un lour sur
le précédent; huit edles axiales, subnoduleuses, s'étendant un:
peu obliquement d’une suture à Flautre, plus épaisses que
leurs intervalles, quelques-unes mème varicilormes ;
?
orne-
mentation spirale composée de nombreux filets réguliers,
squamuleux à l'intersection des accroissements, un peu plus
serrés en arrière qu'en avant. Dernier tour un peu supérieur
aux cinq sephüièmes de la hauteur totale, faiblement déprimé
en arrière, ovalement arrondi jusque sur la base qui est
médiocrement excavée sur toute la hauteur duscou, avec un
bourrelet nuqual bien guilloché, fortement contourné ; l’orne-
mentation de la spire s’y prolonge avec une grande régularité
sans filets intercalaires.
Ouverture étroitement semi-lunaire, terminée par un
canal très court et clos à l’âge adulte, séparé du bourrelet par
une rainure à peine perforée ; labre presque vertical, épaissi
par la dernière côte, intérieurement muni de sept crénelures
dentiformes, assez courtes ; columelle rectiligne, lisse, à bord
externe assez large, détaché en avant de la région ombilicale.
Div. Longueur :. 14 mill.; diamètre : 9 mill.
KR. D. — Bien que cette coquille soit un peu plus étroite que le type
unique de l’Helvétien du Piémont et que ses filets soient moins fins et
moins serrés, nous n’osons l’en séparer pour ces faibles différences, car
les autres critériums sont bien conformes à la figure publiée par Bellardi.
Elle s’écarte d'ailleurs complètement de Murex scalaris Broch, parce
que cette dernière espèce pliocénique a des tours très convexes et une
ornementation spirale beaucoup plus saillante, à filets alternés. D’autre
part, les individus que Hœrnes a figurés sous le nom sealaris (pl. XXV,
fig. 5) ressemblent plus à notre coquille de Manciet et à la figure de
M. Renierii qu'au véritable scalaris, comme l’a d’ailleurs observé Bellardi ;
mais il se peut que ce soit encore une autre espèce tortonienne, de
sorte qne nous n'avons pas compris cette citation dans nos références
synonymiques.
Loc. — Manciet (Gers), plésiotype (PL. XV. fig. 7-8), coll. Duvergier.
— Helvétien.
186. Ocenebra (Ocenebrina) scabriuscula [Grateloup|.
DIFPNN or 28220
1840. Purpura scabriuscula Grat. Atlas, pl. XXX V, fig. 19 (malu).
1840. Purpura textiliosa Grat. Ibid., fig. 20 (non Lamk.).
1852. Purpura subtextiliosa d'Orb. Prod., IT, p. 59, 26e ét., n° 1448 *.
1852. Purpura scabriuscula d'Orb. Ibid., n° 1450,
1888. Murex [Ocenebra) scabriusculus Benoist. Et. Muricinæ, p, 11, n° 10.
Test épais et solide. Taille au-desous de la moyenne; forme
purpuroïde, ventrue, à diamètres inégaux; spire médiocre-
RO EUUE
—
ment élevée, en pyramide tordue autour de l'axe ; environ
sept tours convexes, faiblement bianguleux en avant, avee
une rampe déclive au-dessus des sutures qui sont ondulées
par huit côtes axiales, se succédant d’un tour à lautre avec
un recul qui donne l'aspect tordu à la spire; les côtes sont
épaisses el noduleuses sur la région antérieure de chaque
tour, plus atténuées sur la rampe postérieure qui est ornée
de quatre filets spiraux, landis que la région antérieure porte
deux gros cordons avee un seul filet dans les intervalles ;
l’ensemble est finement croisé par des lignes d’accroissement
qui deviennent lamelleuses el antécurrentes vers la suture.
Dernier tour égal aux quatre cinquièmes de la hauteur totale,
orné de deux cordons plus proéminents que les autres, à la
périphérie au-dessus de la rampe, il ven a six plus larges
sur la base déclive el peu excavée, avec un seul filet remplis-
sant l'intervalle, le tout est granuleux à l’intersection des
accroissements ; il n°y a guère de lamelles muriquées que sur
la rampe, vers la sulure et sur la face antérieure des plus
grosses varices.
Ouverture étroite, semi-lunaire, rétrécie dans l'espace
laissé libre par le péristome très épais; labre vertical, un peu
antécurrent vers la gouttière pariélale, muni à l'intérieur de
six crénelures, les trois inférieures dentilormes et épaisses,
les trois supérieures pliciformes et plus obsolètes; columelle
très peu excavée, à bord externe lisse, longuement appliqué
sur la base; canal ouvert un peu contourné, brièvement
lronqué, séparé — par un ombilhe à peu près Clos teen
bourrelet nuqual qui est guilloché en travers 'et fortement
coudé.
Diu. Longueur : 25 mill.; diamètre ventral : 15 mill.;
épaisseur transversale : 12 mill.
R. D. — Les figures originales sont très défectueuses, celle de Pupr.
scabriuscula indique mème une columelle passablement excavée ; cepen-
dant nous nous conformons à l'interprétation de Benoist qui a attribué
l'espèce au G. Ocenebra; c'est d'ailleurs plutôt une Ocenebrina par tous
ses caractères, et elle s'écarte nettement de toutes Ses congénères de
ND DST ME
l’Aquitaine par la régularité de sa pyramide, par ses granulations peu
muriquées, par son canal non clos, par le dimorphisme de ses crénelures
internes. Elle a le canal beaucoup plus court que-Murex imbricatus Bon.
et que M. obtusus Bell. qui ne sont d’ailleurs bianguleux, ni l’un, ni l’autre.
_ Loc. — Saint-Côme (près de Bazas), plésiotype (PI. XV, fig. 28-29),
coll. de Sacy; Saucats (Lariey), Mérignac, toutes les coll.; Léognan
(les Sables), coll. de Sacy. — Aquitanien.
Et |
(o_2)
EN |
Ocenebra (/Heteropurpura) polymorpha |Brocchi},
var. pliosubobtusa Sacco.
PI: XIV ,-fis.24 et PI.'XV, fe.
181%. Murex polymorphus Br. Conch. subap., p. #15, pl. VII, fig. #4;
pl. XIV, fig. 24; pl. XV, fig. 4.
1827. — — Defr. Dict. se. nat., vol. 45, p. 544.
1831. — - Bronn. Ital. tert. Geb., p. 35.
1841. — — Michti. Monogr. Murex, p. 32, pl. IL, fig. 6-7.
1847. _ — Michti. Foss. mioc. p. 241.
1852 _ _ d'Orb. Prod., HI, p. 74, 26e ét., no 1377"
1872. — — 3ell. Moll. -terz: Piem., p. 106, n° 74
(ex-parte).
1880. en = 3euoist. Et. Muricinæ, p. 9, n° 6.
1903. Ocenebra polymorpha Cossm. Ess. Pal. comp., Ve livr., p. 37.
190%. Heteropurpura var. pliosubobtusa Sacco. Ibid., XXX, p. 19, pl. X
fig. 13.
Test plus ou moins épais selon les gisements. Taille
moyenne; forme piruloïde, assez ventrue; spire médiocre-
ment élevée, à galbe faiblement extra-conique; huit tours un
peu élagés, imbriqués en avant par un angle subcaréné,
séparés par des sutures profondes et ondulées; dix côtes
axiales, noduleuses sur l'étroite région antérieure de chaque
tour, atténuées et obliquement antécurrentes sur la large
rampe déclive qui porte cinq ou six filets spiraux, finement
muriqués par des plis l'accroissement sé transformant en
plis lamelleux au-dessus de la suture, tandis que la région
antérieure ne porte que: deux gros cordons dont l’un forme
la carène. Dernier tour atteignant les quatre cinquièmes de la
hauteur totale, orné comme la spire sur sa rampe, convexe
Tome LXXV, : À | 16
ADD fees
au-dessus de l'angle périphérique et jusqu'à la base excavée ;
on y compte six ou sept gros cordons fortement muriqués
sur les côtes, plus finement dans leurs intervalles, avee un
filet intercalaire également écailleux à lintersection des plis
d'aceroissement; bourrelet nuqual presque vertical, guilloché,
séparé du canal par une rainure guillochée.
Ouverture ovale rétrécie en avant et close sur le canal qui
est assez long, un peu infléchi, tronqué sans échanerure à son
extrémité; labre tranchant, vertical, antécurrent vers la
suture, liré à l'intérieur jusqu'à une rangée de denticules
assez profondément en retrait; columelle faiblement excavée,
lisse, à bord externe étroit, non délaché.
Dix. Longueur : 25 mill. ; diamètre : 12,5 mill.
R. D. — La mutation miocénique se rapproche de la variété pliocé-
nique signalée par Bellardi, figurée par M. Sacco sous le nom pliosubob-
tusa, qui s’écarte du type de Broechi et surtout de nos spécimens de
CastellArquato (coll. Cossmann), par ses côtes plus nombreuses, moins
saillantes, moins écartées surtout et moins fortement hérissées de tubu-
lures ; les cordons spiraux du dernier tour sont, en outre, plus nombreux
et moins écartés : il en résulte un aspect très différent quand on compare
nos spécimens helvéliens avec ceux du Pliocène d'Italie. Quant au elas-
sement sous-générique,-nous admettons — non sans hésitation — Hetero
purpura, créé par Jousseaume pour ce fossile, en raison de ce que ses
caraclères sont intermédiaires entre Ocenebra et Hadriania.
Loc. — Salles (Largileyre), peu commune, plésiotype (PI. XIV, fig. 24
et PI. XV, fig. 4), coll. Cossmann; Manciet (Gers), un jeune spécimen,
coll. Peyrot. — Helvétien.
188. Vitularia lingua-bovis |Basterot|.
PI. XIV, fig 33-34
1825. Murex lingua-bovis Bast. Méin. env. Bord., p. 59, pl. I, fig. 10.
1833. — — Grat. Tabl. foss. Dax (4. c.), VI, p. 94.
1840. Murezx vitulinus (1) Grat. Atlas, pl. XXXI, fig. 17-18 (non Lamk.).
1852. Murex lingua-bovis d'Orb. Prod. HI, p. 75, 26e ét., n9 1378 *.
(1) GRATELOUP à créé une var. edenlüla pour les spécimens dépourvus de dents
labiales : c'est simplement un caractère népionique.
— 227 —
1852. Murex suboitulinus d'Orb. 1bid., p. 73, n° 1373°.
1873. Murex lingua-bovis Benoist. Cat. Saucats, p. 168, n° 550.
190#. Æ — Cossm. Ess. Pal. comp., p. 40, pl. Il, fig. 25.
Test épais, mais souvent fragile au labre. Taille parlois
assez grande; forme ventrue, biconique, purpuroïde; spire
médiocrement allongée, tecliforme, à galbe régulièrement
conique sous un angle apical de 500; six tours subanguleux
en avant, dont la hauteur atteint la moitié de la plus grande
largeur; sutures linéaires, ondulées par une dizaine de côtes
axiales, épaisses sur la région antérieure, angulo-noduleuses
au-dessus de la rampe sur laquelle elles s'elfacent en
devenant antécurrentes; ornementation spirale remplacée
par des rides granuleuses, irrégulièrement disséminés sur
toute la surface. Dernier lour égal aux quatre cinquièmes de
la hauteur tolale, muni de six à huit varices lamelleuses qui
représentent les arrèts de l’accroissement de l'ouverture, el
qui se prolongent sur la base faiblement excavée jusqu'au
bourrelet nuqual où elles forment des emboîtements tubulés :
la surface est également chagrinée sans régularité jusqu'en
decà du bourrelet qui est séparé du canal par une fente
ombilicale.
Ouverture très ample, ovale-fusoïde, avec une étroite
goultière postérieure; canal très court, incomplètement clos
et plus ou moins resserré, échancré sur la nuque; labre épais,
quoique tranchant sur son contour feuilleté par la dernière
varice, presque vertical, mais antécurrent sur la rampe,
intérieurement muni de quatre ou cinq tubercules inégaux,
souvent très obsolètes en avant: columelle lisse, presque
verticale, coudée à l'origine du canal, avec un bord externe
largement calleux, bien appliqué sur la base; dent pariétale
peu distincte.
Dim. Longueur : 68 mill.; diamètre ventral : 40 mill.;
épaisseur transversale : 35 mill.
R. D. — Cette espèce est trop connue pour qu'il y ait lieu de la carac-
tériser davantage ; toutefois nous l’interprétons en la limitant au Burdi-
— 228 —
galien, attendu qu'on a confondu avac la forme typique du Miocène
inférieur des mutations helvétienne ou tortonienne qui en sont bien
distinctes comme on le verra ci-après.
Tout d’abord, il faut éliminer de la synonymie les provenances du
bassin de Vienne, dont les figures (Hærnes, pl. XXIV, fig. 1-3) repré-
sentent des spécimens moins élancés, à spire plus courte, dont le canal
est, par contre, plus étroitement allongé, de sorte que le labre semble
plus dilaté en avant; l’ornementation ne varie guère, quoique les tours
soient moins anguleux, peut-être par l’effet de l’usure du test. A cette
mutation, on pourrait attribuer le nom vindobonula nobis.
D’après le spécimen que nous possédons de Colli Torinesi (coll. Coss-
mann), la mutation helvétienne figurée par M. Sacco (1904, pl. X VIT,
fig. 17-19) est au contraire caractérisée par son galbe rhomboïdal, par sa
spire encore plus courte, par son angle plus net, par ses douze côtes
axiales, par ses grosses dents labrales, par son canal épais soudé au
bourret nuqual : nous attribuons à cette mutation le nom Saccoi. On trou-
vera ci-après une autre mutation tortonienne, des Landes.
Loc. — Léognan (Coquillat), plésiotype (PI XIV, fig. 33-34), coll.
Duvergier,toutes les coll.; commune dans la plupart des gisements burdi-
galiens de la Gironde et des Landes. Non signalé dans l’Aquitanien
(Dollfus). Saint-Paul-lès-Dax jide Grateloup. — Burdigalien.
789. Vitularia salbriacensis 00. sp.
PL. XIV, fie. 30-31.
1840. Murex vitulinus Grat. Atlas, pars. exclus. fig.
Test épais. Taille moyenne; forme purpuroïde, assez
ventrue, presque rhomboïdale; spire courte, lectiforme, à
galbe faiblement extra-conique ; sept lours excavés en arrière,
imbriqués en avant par une carène lrès voisine de Ia suture
qui est profonde el ondulée par huit côtes axiales, dentelées
et muriquées sur la carène antérieure, sublamelleuses et
antécurrentes sur la rampe postérieure: les intervalles très
larges portent seulement de rares pustules irrégulièrement
disséminées jusque sur les plis d’accroissement qui sont
fasciculés sur la face antérieure des varices. Dernier tour à
peu près égal aux cinq sixièmes de la hauteur totale, polygo-
nal, bien -excavé sous la couronne périphérique de tubercules
D ADDO EE
subépineux, rapidement — mais faiblement — excavé à la
base et sur le eou qui est formé d'un bourrelet non infléchi,
avec une fente ombilicale contre le canal siphonal.
Ouverture étroitement semi-lunaire, avec une gouttière
postérieure très superficielle, et un canal court vertical, non
clos, très resserré; labre épais, vertical, antécurrent vis-à-vis
de la rampe, intérieurement muni de cinq dents obsolètes,
groupées sur la région antérieure, tandis qu'il n’en existe pas
vis-à-vis de la rampe; columelle lisse, verticale, non coudée
à l'origine du canal le long duquel elle se termine en pointe
effilée; son bord externe est large et bien appliqué sur la
base, il ne se détache qu'à la hauteur de l’ombilie.
Di. Longueur : 31 mill.: diamètre ventral : 18 mill.;
épaisseur transversale : 15 mill.
R. D. — Il nest pas possible de confondre cette mutation avec
V. hngua-bovis qui a la spire plus élancée, moins nettement et moins
antérieurement carénée ; ses tube’cules subépineux n’ont aucune analogie
avec les nodosités anguleuses de l'espèce burdigalienne: ses pustules
chagrinées sont plus disséminées sur la surface; au dernier tour, ses
varices sont plus régulières jusqu'au bourrelet nuqual, celui-ci est plus
redressé ; l'ouverture est beaucoup moins ample, à péristome plus épais,
non réfléchi à l'extérieur; enfin son canal et sa columelle forment une
ligne verticale continue, sans aucun coude. :
Nous n'avons pas repris pour cette mutation le nom subvitulinus qui ne
peut s'appliquer qu'aux figures de Grateloup, citées par d'Orbigny; ces
figures, d'ailleurs mauvaises, ne peuvent représenter que l’espèce de
Basterot et non la provenance de Saubrigues.
Si lon compare V. salbriacensis avec V. Saccoi, on remarque que cette
dernière, avec une spire plus courte, est moins muriquée au dernier
tour, ses varices, plus nombreuses, sont moins feuilletées ; enfin, le canal
de V. Saccoi est plus épais, plus infléchi, avec une ouverture moins
étroite. Il est bien évident que la forme helvétienne établit une sorte de
transition entre la forme burdigalienne et celle du Tortonien : l’évolution
est très nette et justifie complètement la séparation de trois mutations
distinctes, tandis que la coquille vindobienne se rapproche plus du
véritable lingua-bovis.
Loc. — Saubrigues, rare (PI. XIV, fig. 30-31), coll. Cossmann. —
-Tortonien.
790. Hadriania mioincrassata Sacco.
PL. XIV, fig. 9 et 41-44:
1856. Murex craticulatus Hwrn. Tert. Beck. Wien., I, p. 234, pl. XXIV,
À fig. 10 (sola).
1872. — — var. A-C Bell, 1, Moll., terz , Piem., |, p. 109.
1880. —- — Benoist. Et. Muricinæ, p. 10, n° 7.
1885. Ocenebra craticulata Hærn. et Auing. Gaztrop., p. 220, pl. XXX,
£ fig. 4.
1894. Ocenebra {(Hadriania) craticulata Deg.-Touz. Et. prél. Orthez, p.56.
1903. Hadriania craticulata Cossm. Ess. Pal. comp., Ve livr., p. 4,
pl. U, 59
1904. Hadriania mioincrassata Sacco. Ibid., XXX, p. 22, pl. XXII,
fo, 21%
1912. Ocenebra craticulata Friedb. Moll. mioc. Pol., p. 130, texte fig. 43,
pl. XIE, fig. 13.
Test peu épais. Taille un peu au-dessous de la moyenne
(Béarn et Gironde); forme fusoïde, relativement étroite;
spire médiocrement élevée, élagée; six ou sept tours angu-
leux, avec une rampe déclive ou subexcavée au-dessous de
cet angle submédian; dix à douze côtes axiales, noduleuses
sur la région antérieure de chaque tour, carénées sur l'angle,
alténuées sur la rampe poslérieure; ornementation spirale
composée de nombreux cordons plus où moins régulièrement
alternés, finement muriqués par des lignes d’accroissement
Lrès serrées, peu ou point sinueuses, même sur la rampe
postérieure ; l'aspect de l’ensemble est un peu variable selon
la saillie plus ou moins proéminente des côles.et des cordons
qui tendent à ségaliser chez certains imdividus, en même
temps que les côtes s'atténuent et que l'angle périphérique
devient plus continu, moins caréné. Dernier tour atteignant
les quatre cinquièmes de la longueur totale, arrondi au-
dessus de la rampe, déelive puis excavé sur la base et vers
le cou, avec un très faible bourrelet nuqual, tordu contre la
dépression ombilicale qui est close; l'ornementation de la
spire S'Y prolonge avec Les mêmes variations que nous avons
signalées.
SN
@
É ‘3
55 1 SRE
— 231 —
Ouverture ovale, très rétrécie en avant où elle se termine
par un assez long canal, légèrement tordu, clos à lélat
adulte — ce qui est rare; labre assez mince et tranchant,
verlical, intérieurement muni de huit plis peu saillants,
inéquidistants; columelle un peu excavée, infléchi, avec le
canal, à bord externe bien appliqué sur la base.
Din. Longueur: 20 mill. ; diamètre : 10 mill.
R. D. — Eu admettant qu'on réserve le nom craticulatus pour la
forme typique (Bologne coll. Cossmann) du Pliocène qui a les tours peu
carénés, les côtes nombreuses, le canal très fortement rejeté en dehors,
il faut nécessairement en séparer, ainsi que l’ont fait Bellardi et Sacco,
la mutation répandue dans tout le Miocène moyen et supérieur, où elle
est encore très variable. Quant aux individus du Bassin de la Vienne
(Gnutersdorf, coll. Cossmann) à spire tectiforme et à canal court, repré-
seutés sur les figures 9 et 11 de la planche XXI dans l'Atlas de Hæœrnes,
ils appartiennent à un autre groupe presque océnébiforme, et il y a lieu
de leur attribuer le nom 1 vindobonica nobis.
Loc. — Sallespisse, plésiotype (PI. XIV, fig. 41-42), avec var. evanes-
cens (fig. 43-44), coll. Cossmann, coll, Duvergier ; Salles (Largileyre),
forme plus élancée (fig. 9), coll. Duvergier; Orthez (Paren), coll. Coss-
mann, don de M. Degrange-Touzin. — KHelvétien. À
191. Hadrinia minutisquama nov. sp. PI. XV, fig. 55.
Test peu épais, assez fragile vers le labre. Taille au-dessous
de la moyenne; forme piruloïde ou siphonalioïde ; spire assez
courte, à galbe conique sous un angle apical de 55°; six tours
environ, peu convexes en avant, déclives en arrière, dont la
hauteur n’alteint pas tout à fait la moitié de la plus grande
largeur, mesurée contre la suture antérieure; sulures pro-
fondes, finement ondulées par une quinzaine de côtes axiales,
non noduleuses, un peu plus épaisses que la largeur de leurs
intervalles, s'étendant d’une suture à l'autre, mais ne se
succédant pas d'un tour à l’autre; elles sont croisées par
huit cordonnels principaux entre lesquels il existe un filet
plus fin, l’ensemble finement garni de squames muriquées
HN DRoN LT
ae.
r
qui affectent une réelle régularité. Dernier tour un peu
inférieur aux six seplièmes de la hauteur totale, déelive en
arrière, mais non subanguleux à la périphérie où il s’arrondit
Jusque sur la base excavée vers Le cou; les côtes s'y prolon-
gent très en avant, en s'amincissant, el le bourrelet nuqual
se réduit à un gonflement non limilé, adjacent au canal,
sans aucune trace dombilic; lornementation spirale et
squamuleuse persiste également jusqu'à ce bourrelet qui est
simplement liré longitudinalement.
Ouverture grande, piriforme, à canal largement ouvert,
un peu tordu, médiocrement long, tronqué sans échancrure
à son extrémilé, labre à peu près vertical, tranchant sur son
contour, intérieurement lacinié; columelle médiocrement
excavée, lisse, infléchie en avant avec le canal, à bord
externe peu calleux, limité par la cessation du vernis.
Dai. Longueur : 21 mill.; diamètre : 15 mil.
R. D. — Plus courte, plus piruloïde que H. mioincrassata, cette
espèce n'a Jamais les tours subanguleux comme ceux de sa congénère
helvétienne; elle est surtout caractérisée par l'élégance et la régularité
de ses squamules qui rappellent ceux de H. texliliosa (Lamk.), dans
l'Eocène parisien; toutefois, la coquille d'Aquitaine s’en distingue par
son canal moins allongé, par ses côtes axiales plus épaisses el plus per-
sistantes sur le cou. La coquilie de Dax, que Grateloup a désignée avec
un point de doute sous le nom Purpura textiliosa (sublextiliosa d'Orb.),
n'a aucun rapport avec celle-ci : comme on l’a vu plus haut, Benoist l’a
réunie avec O0. scabriuseula ; d'ailleurs, la vue du côté du dos, dessinée
au trait par Graleloup, montre un bourrelet contourné et échaneré qui
ne ressemble guère à celui d’'H. minutisquama; en outre, il y a sur les
tours un angle limitant une rampe postérieure qui n'existe pas dans ce
dernier. Par conséquent, l'assimilation faite par Grateloup — et la cor-
rection qui en est résultée dans le Prodfome de d'Orbigny — sont à
négliger complètement.
Loc: — Léognan (le Thil), unique (PL XV, fig. 55), coll. de Sacy:
oo:
Saucats (Lariey), call, Divergier ; Pessac (Lorient), coll. de Sacy ; Pey-
rère, variété, coll. Cossmann. — Aquitanien.
Cestas, un individu usé et douteux, coll. de Sacy. — Burdigalien.
de.
— 233 —
192. Hadriania (Pseudomurer) cantharoides n0v. sp.
PI. XIV, fig. 36-37 et PI. XVII, fig. 17-18.
Test assez épais. Taille un peu au-dessous de Ia moyenne;
forme de Cantharus, médiocrement ventrue; spire peu élevée,
à galbe conique ; tours anguleux, avec une rampe déclive au-
dessus de la suture qui est ondulée par huit côtes axiales,
noduleuses sur la région antérieure de chaque tour, atténuées
et obliquement antécurrentes sur la rampe inférieure; elles
sont croisées par des cordons spiraux, dont un (ou même
deux sur les premiers tours) sont plus saillants que les
autres ; l'ensemble très serré, avec de fins sillons séparalifs,
est décussé par des accroissements muriqués qui y découpent
de fines écailles. Dernier tour atteignant presque les deux
üiers de la hauteur tolale, anguleux au-dessus de la rampe
postérieure, avec un ou deux autres cordons au moins aussi
proéminents au-dessus du premier; Îles autres cordons
alternés et muriqués se succèdent sur la base arrondie, tandis
que les côtes noduleuses s'amincissent sur la région faible-
ment excavée, Jusqu'au cou qui porte un bourrelet faiblement
sonflé et guilloché; une étroite fente ombilicale Le sépare du
bord columellaire. |
Ouverture haute, semi-lunaire, munie en arrière d’une
étroite gouttière non limitée du côté de la région pariétale,
terminée en avant par un canal largement ouvert, brièvement
tronqué à son extrémité, à peine échancré sur la nuque:
labre épais, vertical, un peu antécurrent vers la suture,
crénelé à l'intérieur par douze à treize plis courts, bifides ou
trifides, persistant jusqu'à la (roncature du canal; columelle
lisse, à peu près verticale, non excavée, à peine ihfléchie
avec le canal; son bord externe peu calleux s'applique sur la
base et se détache de la fente ombilicale, pour se terminer
en pointe effilée à la troncature antérieure du canal.
Di. Longueur probable : 20 à 24 mill. ; diamètre ventral:
14 mill.; épaisseur transversale : 12 mill.
R. D. — Beaucoup moins anguleuse — et non carénée — que le
sénotype Pseudomurex bracteatus |Br., cette coquille aquitanienne a
plutôt l’aspect de M. alternatus Michti, quoiqu’elle soit plus étroite et
moins nettement anguleuse au dernier tour, avec une fente ombilicale
plus étroite; d'autre part, P. Becki [Michti! tel que M. Sacco l’a récem-
ment figuré d'après un spécimen tortonien de Slazzano, paraît avoir les
tours plus arrondis et le canal plus long, plus recourbé, avec une ouver-
ture moins ample. P. cantharoides a vaguement laspect d’un Cantharus
son ornementation muriquée l’écarte complètement des Buccinidæ qui
ont d’ailleurs le cou plus échancré; enfin, Hadriania s. str. a le canal plus
long, plus tordu, de sorte que l’ouverture est moins ample.
Loc. — Pessac (Lorient), type de la diagnose, pas tout à fait complet
(PI. XVIII, 63. 17-18), coll. de Sacy; Mérignac (Baour), spécimen plus
complet, peu différent (PI. XIV, fig. 36 37), coll. Duvergier ; La Brède
Moras), coll. de Sacy. — Aquitanien.
x
193. Eupleura subanceps [d'Orb.}. PI. XI, fig. 24-25.
1833. Murex pulchellus Grat. Tabl. foss. Dax (1. c.), VI, p. 99 (non Lx.).
1840. Ranella anceps Grat. Atlas, pl. XXX, fig. 28, 30 (non Lamk).
1852. Ranella subanceps d Orb. Prod., I, p. 77, 26e ét., 1411. ré
1873. Ranella anceps Benoist. Cat. Saucats, p. 174, no 573.
Test médiocrement épais, presque toujours usé ou même
décortiqué par la fossilisation. Taille petite; forme étroite,
beaucoup plus longue que large; spire turriculée, non étagée ;
six ou sept tours convexes, dont la hauteur atteint à peu près:
la moilié de la largeur, séparés par des sulures festonnées
par le débordement des varices continues, diamétrales et
tranchantes, ainsi que les deux côtes axiales qui sont inter-
calées sur la face dorsale et sur la face ventrale; les unes et
les autres sont traversées par trois cordons spiraux et
granuleux à l'intersection des costules intermédiaires seu-
lement. Dernier tour égal à la moitié de la hauteur totale,
arrondi jusque sur la base qui n’est excavée que sur le
bourrelet nuqual, recourbé et guilloché par l'aboutissement
des côtes; quatre cordons granuleux divergent en éventail sur
la face postérieure des deux varices diamétralement opposées,
Ë
hi:
V
p
% +
$
3
— 235 —
tandis que leur face antérieure porte des exfoliations muri-
quées; l'état d'usure de Ta surface ne permet pas de
distinguer d'autre ornementation, et encore les spécimens
usés pour la plupart semblent totalement lisses dans le sens
spiral; rainure ombilicale imperforée.
Ouverture petite, subrhomboïdale, terminée en avant par
un canal resserré, incurvé,, brièvement tronqué à son
extrémité; labre vertical, épaissi par la dernière varice qui
n'est pas tranchante comme sur la spire, intérieurement
muni de six dents obsolètes ;: columelle lisse, excavée, coudée
à l’origine du canal; bord columellaire bien appliqué sur la
base, détaché en avant et effilé en pointe le long du canal.
Dim. Longueur : 12 mill.; diamètre ventral : 6 mill.;
épaisseur transversale : # mill.
R. D. — L'échantillon dessiné au trait dans l'Atlas de Grateloup
ressemble exactement aux spécimens du Burdigalien ; dans la légende,
il n’est fait aucune mention des cordons grauuleux qu'on observe sur ces
derniers ; d'autre part, ce R. anceps Grat. (non Lamk.) est indiqué dans
PAtlas comme provenant de l'Oligocène de Gaas, alors que l'étiquette de
la collection Grateloup porte : Dax (Cabannes), de sorte qu'il n’y pas de
raison de ne pas appliquer le vocable subanceps à la forme burdigalienne.
Quant à la coquille du Bassin de la Vienne, d’après la figure de l’ou-
vrage de Hærnes, elle nous parait manifestement distincte par son
galbe plus étroit, par son ornementation, par ses tours plus convexes et
étagés: nous ne le mentionnons donc pas dans notre synonymie, et
encore moins Aspella anceps de Volhynie, figurée par M. Friedberg (Moll.
mioc. Pol., p. 183, pl. XI, fig. 16), qui n'est peut-être pas une Eupleura.
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype (PI. XII, fig. 24-25), coll. de Sacy,
toutes les coll. — Burdigalien.
TYPHINEÆ.
Tubulures de communication avec l'extérieur.
TYPHIS Montfort, 1910.
S. stricto. — (Juatre varices épineuses, distinctes des
tubes; canal court infléchi. G. T. A1. tubifer Brng.; Eoc.
Trois espèces à tous Les niveaux.
— 236 —
Pterotyphis Jouss., 1879. — Trois varices foliacées, sou-
dées aux tubes: canal ailé, clos. G.-T. T. pinnatus Brod.
Viv. Une espèce aquilanienne.
Cyphonochilus Jouss., 1879. — Quatre varices lisses,
soudées aux tubes; canal court, infléchi. G.-T. T. arcuatus
Hinds; Viv. Deux espèces aux divers niveaux.
Ces deux derniers sont, en réalité, des Genres bien distincts de Typhis
et de ses autres Sections, par le fait de la soudure anticurrente des
varices avec les tubes : il en résulte une différence d'aspect qui frappe
- tout de suite les yeux de l’observateur.
194. Typhis horridus [Brocchil. PL XV, fig. 17-18.
1314. Murex horridus Brocchi. Conch. subap., p. 405, pl. VIT, fig. 17.
1831. Murex tubifer Bronn. Nat. tert. Gerb., p. 34 (non Lamk.).
1833. Typhis horridus Grat. Tabl. foss. Dax (/. c.), VI, p. 160.
1840. Murex horridus Grat. Atlas, pl. XXX, fig. 21.
1841. Typhis horridus Michti, Monogr. Murex, p. 5, pl. [, fig. 1-2.
1847. — — Michti. Foss. mioc., p. 230. ’
185240 — Bronn. Leth. grogn., IL, p. 525, pl. XII, fig. 14,
1852. — —. dOrb. Prod., I, p. 76, 26e ét, no 1397*.
1856. Murex (Typhis) horridus Hoæœr. Tert. Bock. Wien., I, p. 260,
pl. XX VI, fig. 9
1871. Typhis horridus Œ'Auc. Mal. plioc. ital., p. 51, pl. VE, fig. 9.
1872. — — Bell. 1, Mall. terz. Piem., I, p. 39.
1873. — — Cocconi. Enumer. Moll. Parm., p. 22.
1880. — — Benoist. Et. Muricinæ, p. 6, no 1 (ex-parte).
1903. — — Coss n. Ess. Pal."Comp., Ve livr., p. 57.
190%. T. (Hirtotyphis) horridus Sacco. Ibid., XXX, p. 17 (pars), pl. IV,
fig. 15-16,
Test médiocrement épais, néanmoins assez solide. Taille
moyenne, parfois même assez grande pour ce Genre; forme
hérissée, relativement trapue, dont la hauteur ne dépasse
pas beaucoup le diamètre, épines comprises; spire médiocre-
ment élevée, à galbe conique sous un angle apical de 50;
protoconque lisse, minuscule, rarement intacte, composée
de deux tours brillants, dont un nueléus papilleux: huit
pr
tours post-embryonnaires, étagés, d'abord convexes, mais
bientôt anguleux et armés d’aspérités lrès saillantes sur la
périphérie de cet angle; les quatre varices principales
portent de longues épines droites et aiguës, dans les inter-
valles desquelles il y à une tubulures médiane, un peu moins
saillante ; tout le reste de la surface est lisse. Dernier tour
dépassant les deux tiers de la hauteur totale, orné comme les
précédents jusque sur la base qui est largement excavée sous
le bourrelet nuqual formé d’emboîtements tubulés et séparé
du canal siphonal par une fente imperforée; les varices
portent chacune trois épines, la plus longue est celle du bas,
la plus courte est celle du haut; on apercoit quelquefois sur
le dos, à la fin de la croissance du dernier tour, trois filets
spiraux et très obsolètes qui divergent vers la face postérieure
de la varice ultime.
. Ouverture petile, arrondie, à péristome continu et fermé,
détaché sur tout son contour; canal antérieur assez long,
clos, recourbé, dépassant l'extrémité du bourrelet dans une
autre direction et tronqué à son extrémité; labre vertical et
tranchant, la dernière varice très épineuse étant située bien
en decà de son contour; columelle lisse, excavée, à bord
externe non appliqué ni réfléchi.
Dim. Longueur : 20 mill.; diamètre ventral : 14 mill.
R. D. — La comparaison des échantillons tortoniens de Saubrigues
et hélvétiens du Béarn avec ceux du Pliocène d'Italie (coll. Cossmann)
ne laisse subsister aucune hésitation sur la présence de l’espèce de
Brocchi dans ces gisements : ce sont bien les mèmes épines, très longues,
non recourbées comme celles de T. tubifer, ainsi que la spire relativement
courte, avec l'angle situé presque au milieu de chaque tour. Mais toutes
les provenances du Miocène inférieur d'Aquitaine appartiennent à une
mutation distincte, comme on le verra ci-après. En ce qui concerne les
fossiles du Bassin de Vienne, les figures de l’Atlas de Hæœrnes sort
identiques aux individus de la Toscane et de Saubrigues ; nous avons, il
est vrai, sous les yeux des spécimens de Vôslau (coll. Cossmann) qui
paraissent moins trapus que les figures précitées, mais cette apparence
peut être attribuée à ce que leurs épines ont pu être écourtées par l’usure,
les autres critériums étant les mêmes.
tes
Loc. — Saubrigues, plésiotype (PI. XV, fig. 17-18), coll. Cossmann;
Saint-Jean de-Marsacq, jide Grateloup. — Kortonien,
Sallespisse, coll. Cossmann. — Helvétien.
195. Typhis intermedius Bellardi. PI. XV, fig. 11-12.
1825. Typhis tubifer Bast. Mém. env. Bord., p. 60 (non Lk., nec Grat.).
1840. T. horridus Grat. Atlas, pars. exclus. fig. (non Br.).
1872. T. intermedius Bell. (4. e.), p. 40, pl. IV, fig. 1.
1873. T. horridus Ben. Cat. Saucats, p. 170, n0 558 (non Br.).°
1880. — Ben. Et. Muricinæ, p. 6, n° 1 (ex-max. parte).
1880. T. intermedius Ben. Ibid., n° 2,
R. D. — Sans reprendre en détail la diagnose de cette mutation
ancestrale de T. horridus, il suffit — à l’inslar de Bellardi et de Benoist —
de faire ressortir les caractères distinctifs qui en justifient la séparation :
spire plus allongée, le dernier tour étant moins élevé; épines plus cour-
tes, même quand elles ne sont pas usées Comme celles du type figuré
par Bellardi; rampe inférieure de chaque tour plus déclive; rainure
ombilicale moins profonde, plus superficielle ; canal siphonal et bourrelet
nuqual un peu moins recourbé sur le cou; ouverture un peu plus ovale.
Comparé au génotype T. tubifer, T. intermedius s’en distingue immé-
diatement par ses épines non recourbées ; on sait que cette courbure a
motivé la création, par M. Jousseaume, d’une section Hirtotyphis que
M. Sacco a reprise dans sa Monographie, mais qui ne paraît guère
nécessaire : c’est seulement un caractère ancien que n’ont pas conservé
les Typhis néogéniques. ë
Div. Longueur : 26 millim.; diamètre ventral (épines comprises) :
IS millim.
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype (PI. XV, fig. 11-12), coll. de Sacy.
Tous les gisements burdigaliens, toutes les collections : il faut exclure la
citation aquitanienne de Saucats (Lariey), d’après une annotatio manus-
crite de Benoist sur l'exemplaire de son Etude sur les Muricinæ, offert
à l’un de nous. — Bardigalien.
196. Typhis peyreirensis nv. sp. PI. XVI, fig. 34-535.
Test médiocrement épais. Taille petite; forme trapue,
hérissée; spire courte, pointue, à galbe conique sous un
angle apical de 40; protoconque lisse, composée de trois
en:
RG) ue
>=
tours, dont un nucléus papilleux; einq lours postembryon-
naires, étroils, élagés en arrière par un angle qui sépare une
rampe aplatie au-dessus de la suture linéaire ; quatre varices
épineuses, entre lesquelles il y a une longue tubulure, située
plus près de la varice suivante que de la précédente; les
tubes tronqués sont plus longs que les épines très aiguës, les
uns et les autres sont infléchis dans la direction du sommet:
au lieu de diverger orthagonalement ; le reste de la surface
est complètement lisse. Dernier tour égal aux trois quarts de
la hauteur lotale, ses varices portent trois épines, l’inférieure
seule assez longüe, moins cependant que les tubes interca-
laires ; base fortement excavée sous le cou dont le bourrelet
nuqual, faiblement emboîté, se renverse beaucoup sur la
nuque; à l’état adulte, il est soudé contre le canal siphonal.
Ouverture pelite, ovale, à péristome continu et détaché sur
tout son contour qui est dans un plan vertical: canal clos,
largement aplali sur sa face ventrale quand la coquille. est
intacte et adulte ; labre tranchant, la dernière varice située
bien en decà du contour; columelle médiocrement excavée.
Din. Longueur : 10,5 mill.:; diamètre : 7 mill.
R. D. — Cette coquille aquitanienne se rapproche plus de T. horridus
que de T. intermedius par les proportions de sa spire; mais elle a une
rampe spirale encore plus aplatie, de sorte que l'angle épineux est
situé plus en arrière; en outre, ses épines divergent plutôt vers le bas,
elles sont toujours plus courtes que les tubes et ceux-ci ne sont pas au
nilieu de l'intervalle des varices : au dernier tour, l’épine inférieure est
la seule allongée, les deux autres sont très courtes, au lieu de décroitre
graduellement.
Loc, Peyrère, peu rare, type (PI. XVI, fig. 34-35), coll. Cossmann. —
Aquitanien. x
PTÉROTYPHIS Jousseaume, 1879.
Forme d'Alipurpura, mais chacune des trois carènes peu
foliäcées se termine, à la partie inférieure, par une tubulure
creuse et assez longue, au lieu d’une saillie plus ou moins
00
épineuse; ornementalion composée de cordons ou rubans
spiraux el finement striés, dont les sillons séparaufs sont
ponclués ; ces cordons forment des nodosités à l'intersection
des carènes, et les sillons se creusent d’un trou circulaire,
non perforé, sur chacune des faces des trois varices ; ouver-
ture étroitement ovale, à péristome continu el à canal clos,
assez eourt. G.-T. : Typhis pinnatus Broderip; Viv. (1).
197. Pterotyphis tripterus |Graleloup.
PI: XV, fo 1924
1836. Typhis tripterus Grat. Tabl. foss. Dax (4. c.), VE, p. 160.
1840. Murex tripterus Grat. Atlas, pl. X XX, fig. 22 (non Lamk.).
1852. Typhis tripterus d'Orh., Prod., IN, p. 15, 26e ét: À, n°0225
Test un peu épais et solide. Taille assez petite ; forme
tricarénée, étroite; spire élevée, à galbe pyramidal, un
peu tordue autour de Paxe: six tours peu convexes, dont la
hauteur dépasse la moitié de la largeur, ornés comme il est
indiqué dans le diagnose générique: sutures linéaires, peu
profondes, à recouvrement de chaque tour sur le précédent:
les tubulures assez larges sont presque soudées à celles du
tour précédent, au-dessus d'elles 11 Y à — sur chaque tour —
trois nodosités correspondant aux cordons spiraux. Dernier
tour inférieur aux deux tiers de la hauteur totale, ovoïde
jusqu'à la base faiblement excavée sous le bourrelet nuqual à
emboîlements qui est soudé au canal siphonal, sans aucune
fente ombilieale; chaque varice porte cinq nodosilés au-dessus
de sa tubulure el il ÿ a encore quelques cordons sur la
nuque ; l’ensemble est orné comme la spire.
Ouverture conforme à la diagnose: le canal n'est pas
toujours complètement clos; bord columellaire non détaché
de la base; la face antérieure de la dernière varice, un peu
feuilletée sur la carène, porte cinq ou six pelites excavations
circulaires, non muriquées.
Din. Longueur : 18 mill.; diamètre : 8 milk
(1). Essais Pal. comp., Ve livr., pe 18,
CG
ETES EN
KR. D. — Nous ne connaissons rien de semblable dans aucun Bassin,
et c’est pourquoi nous avons admis le genre de Jousseaume qui est inter-
médiaire entre Murex et Typhis, dont le galbe ressemble à celui d’Alipur-
pura, landis que la surface, peu muriquée, présente une ornementation
qu'on ne rencontre pas dans les autres groupes de Typhinæ : seules les
tubulures rattachent cette coquille aux Typhis, car ce ne sont pas des
épines muriquées, superficielles, elles font communiquer l’intérieur de
la coquille avec l'extérieur, ce qui n'a jamais lieu chez les Muricinæ.
M. tripterus a été décrit comme provenant de Gaas, mais les échantillons
de l’Aquitanien paraissent bien conformes à la figure dessinée par Gra-
teloup; en tout cas, c’est, jusqu’à présent, le premier et le seul repré
sentant de ce genre, à l’état fossile.
Loc. Léognan (le Thil), très rare, plésiotype (PI. XV, fig. 13-14),
coll, de Sacy. — Aquitanien.
Dax (Saint-Paul-lès-Dax), fide Grat. — Burdigalien inférr.
198. Cyphonochilus fistulosus |Brocchi|.
PI. XV, fig. 32-35.
1814. Murex fistulosus Brocchi. Conch. subap., p. 394, pl. VIT, fig. 12
D
1841. Typhis fistulosus Michti, Monogr. Murex, p, 6, pl. |, fig. 3-5.
1847. — — Michti. Foss. mioc., p. 230,
1852, |) — td Oub Brod MR p270 260) ét no 1396!
(ex min. parte).
1856. — — Horn. Tert: Beck) Wien:., l, p.261) pl. XX VI,
a fig. 11.
1868. — — Foresti. Cat. Moll: plioc. Bol., p: 23:
1869. — — Coppi. Cat. foss. mioc. Mod., p. 27.
1871. — = diAne Mal tplioctital4p-152/pl° ML fie 10:
ISmir —.Bellardi. Loc.’cit., 1,.p. 40
1873. — — Benoist. Cat. Sac., p. 170, no 559.
41890... — — Benoist. Et. Muricinæ, p. 6, n° 3 (ex-min. parte).
1903. Cyphonochilus fistulosus Cossm. Ess. Pal. comp., Ve livr., p. 61,
pl. IL, fig. 2,
1904. D ur Sac Di NON pl IVe Rate TS
Test épais et solide. Taille au-dessus de la moyenne ; forme
ovoïdo-conique, peu ventrue : spire assez élevée, à galbe
conique sous un angle de 40°: protoconque lisse, conoïdale,
composée de trois tours convexes, à nuecléus minuscule; cinq
ou six tours post-embryonnaires, séparés par des sutures
Tome LXXV. a
linéaires et ondulées, peu convexes, quoique étagés par une
couronne de tubulures courtes et comprimées, qui se
succèdent d’un tour à l'autre en formant une pyramide
régulière à quatre pans; ces tubulures se soudent à des
costules obsolètes et rélrocurrentes qui tiennent lieu de
varices sans épines; le reste de la surface est lisse, sauf
quelques accroissements coudés au niveau des tubulures.
Dernier tour atteignant au moins les {rois cinquièmes de la
hauteur totale, très arrondi, puis excavé à Ia base sous le
bourrelet nuqual qui est faiblement emboîilé, peu renversé
en dehors et soudé au canal siphonal.
Ouverture pelite, ovale, à péristome continu et détaché,
dans un plan légèrement oblique; canal siphonal peu allongé,
clos, non infléchi; labre tranchant, la dernière varice située
bien en decà du contour ; columelle excavée, lisse.
Dar. Longueur : 12 mill.; diamètre : 5,5 mil.
R. D. — Il ny a aucune différence appréciable entre les spécimens de
Saubrigues et ceux du Pliocène d'Italie (coll. Cossmann), d'Espagne, des
Alpes-Maritimes ou du Bassin de Vienne (même coll). Cette espèce
apparait dans l'Helvétien et s'étend dans le Plaisancien ; d Orbigny ne Pa
pas citée dans son 27e étage, et au Miocène, il indique — d’après les
figures de Grateloup qui représentent T. Gaasensis — Gaas, Lesbarritz et
Bordeaux, ce gui est complètement inexact : il ne faut en retenir que la.
citation du Piémont (Turin). D'autre part, Benoist qui sisralait d’abord
cette coquille à Le Sime, ce qui est invraisemblable, y a ajouté — dans
sa seconde Etude — Bourz-sur-Gironde, Saint-Paul-lès- Dax et peut-être
Orthez : il ne faut en retenir que Saubrigues ; d’ailleurs, un point d inter-
rogation manuscrit, sur notre exemplaire de son Etude, souligne les
doutes qu'il éprouvait pour les autres provenances.
Loc. — Saubrigues, rare (PI. XV, fig. 32-33), coll. Cossmann. —
Wortonien.
Manciet, un spécimen très usé, coll. Peyrot. — Helvétien.
799. Cyphonochilus subtubifer [d'Orb.].
PL XV, fig. 26-27.
1833. Typlhis tubifer Grat. Tabl. foss. Dax (4. e.), VI, p. 160.
1840. Murex tubifer Grat. Atlas, pl. XXX, fig. 23 (non Lamk).
1852. Typhis subtubifer d'Orb. Prod., Ill, p. 76, 260 ét sno 1398,
— 243 —
Test peu épais et fragile. Taille très petite; forme ovoïdo-
conique, un peu élancée; spire assez élevée, pointue, à galbe
conique sous un angle apical de 40° au moins; protoconque
lisse, paucispirée, à nucléus globuleux; six tours post-
embryonnaires hérissés et fortement élagés aux sutures qui
sont profondément entoncées sous la saillie de la couronne
de tubulures longues et infléchies, existant sur ces quatre
varices axiales; celles-ci se succèdent peu régulièrement, en
ligne oblique, de sorte que la pyramide tordue n’est pas
nettement formée ; Les tubulures se relient — plutôt qu'elles
ne se soudent — à un épaississement comprimé, situé en
avant vers le tiers de l’espace compris entre deux tubulures
successives: ces épaississements qui remplacent — en ligne
axiale — les varices épineuses de Typhis, forment des festons
au-dessus de la suture; tout le reste de la surface est lisse,
sauf quelques accroissements curvilignes et obsolètes. Dernier
tour un peu supérieur aux deux tiers de la hauteur totale,
arrondi et même subanguleux à la périphérie de la base qui
est très exeavée sous le bourrelet nuqual, étroit et bi-emboîté,
divergeant d'avec le canal siphonal dont il est séparé par
une rainure imperforée; il n’y a qu'une tubulure inférieure,
mais dans l'intervalle, deux vagues cordons spiraux — dont
l’un coïncide avec la limite subanguleuse de la base — sont
obtusément muriqués au droit de la ligne des lèvres épaissies
tenant lieu de varices.
Ouverture ovale, à péristome probablement continu à
l'état adulte, de même que le canal long et tordu doit se
clore; labre tranchant; columelle peu excavée, à bord
externe appliqué sur la base.
Du. Longueur : 7,5 mill.; diamètre : # mill.
R. D. — Nos spécimens de Peyrère correspondent assez exactement
à la figure de l'Atlas de Grateloup qui a indiqué comme provenance,
Dax (falun jaune et bleu), c'est-à-dire probablement le niveau âde Peyrère;
Benoist a réuni à tort T. subtubifer avec M. fistulosus qui ne se trouve
qu’à Saubrigues, de même que d’Orbigny a compris sous cette dénomi-
nation la provenance de Baden, |
LA opte
C. subtubifer n'ayant pas de varices épineuses, nous l’avons classé dans
le genre Cyphonochilus, quoiqu'en réalité, ses tubulures ne se soudent pas
par juxtaposition avec les varices non épineuses; elles s’y relient et
celles-ci sont, un peu plus en avant, remplacées par des lèvres compri-
mées ce qui pourrait peut-être justifier la création d’une nouvelle Section,
si l’on possédait des spécimens plus adultes.
Loc. — Peyrère, très rare, type non adulte (PI. XV, fig. 26-27), coll.
Cossmann. — Aquitanien.
RAPANA Schum, 1817.
Ecphora Conrid, 1843. — Forme piruloïde à canal très
contourné; carènes spirales ; vaste entonnoir ombilical (G. T.
Fusus quadri-costatus Say; Viv.). j
Deux espèces dans le Burdigalien, l'Helvétien et même le Tortgnien,
d'après les auteurs.
S00. Rapana {Ecphora) Jauberti Grat.
1840. Pyrula Jauberti Grat. Atlas, pl. XX VIT, Mg. 11-12,
1852. Fusus Jauberti d'Orb. Prod., IE, p. 67, 26e ét., no 1197.
1897. Pyrula Jauberti Raulin. Stat. géol. Landes, p. 605.
Cette espèce tortonienne de Saubrigues n’a pas été retrouvée, ni dans
le gisement, ni dans la coll. Grateloup.
801. Rapana (Ecphora) Moulinsii (Brochon).
BLUXIV) fie. 41 et-PL NN
1849. Pyrula Moulinsii Broch. Note sur Pyrulu (A.S. L. B.), t. XVI,
p: 11 fier Mer
1881. Rapana Moulinsii Ben. Exeurs. Léognan (P.-V.S. L. B.),t. XXX V,
DEN RIVE
1884. — — Ben. Cat. Saucats (4.8. L. B.), t. XXXVIMI,
PA LVL.
1892. Pyrula Moulinsii Brochon. Excurs. Léognan. Ibid, t. XELV,
P. CXXXVI:
1903. Ecphora Moulinsii Cossm. Ess. Pal, comp., Vedivr., p. 65.
OS
Test assez épais, néanmoins fragile vers l'ouverture qui
est généralement mulilée. Taille grande; forme buccinoïde,
très ventrue ; spire relativement peu élevée, à galbe un -peu
extra-conique; cinq ou six tours au plus, étagés par une
rampe presque aplalie, séparée par de profondes sutures
qui tendent à disjoindre les tours vers la fin de la croissance
des spécimens gérontiques ; ornementalion spirale comportant
deux gros cordons spiraux arrondis par l'usure en général,
entremèêlées d’autres cordonnets plus fins, inégaux, assez
serrés ; l'ensemble est treillissé par de fines costules verticales,
sublamelleuses, non antécurrentes sur la rampe inférieure,
près de la suture. Dernier tour à peu près égal aux six
septièmes de la hauteur totale, arrondi au-dessus de la
rampe et du galbe déclive de l'intervalle des deux cordons
périphériques; base largement excavée sous le bourrelet
nuqual qui est guilloché par l’emboîïtement des principales
lamelles d'accroissement; celles-ci sont irrégulièrement distri-
buées sur la surface du dernier tour, parmi les lignes plus
fines qui treillissent l’ornementalion spirale semblable à celle
de la spire; un vaste entonnoir ombilical, perforant l'axe
jusqu'au sommet, sépare le bourrelet du canal siphonal.
Ouverture grande ovale, sans goultière postérieure, gra-
duellement rétrécie en avant où elle se termine par un
canal assez court, mais renversé et échancré sur la nuque;
les accroissements de cette échancrure correspondent aux
crochets guillochés et muriqués du bourrelet nuqual; colu-
melle lisse, presque verticale, infléchie en avant avec le
canal; son bord externe, assez épais, se détache de la région
pariétale chez les individus adultes, adhère seulement à la
partie moyenne du cou, et forme en avant une lame mince
autour de la cavité ombilicale.
Dm. Longueur : 72 mill.; diamètre ventral : 47 milk.
R. D. — Cette belle espèce burdigalienne, dont Brochon a donné une,
longue description et un excellent dessin, ne peut être confondue avec
R. Jauberti Grat. du Tortonien de Saubrigues. Cette dernière ne se
trouve plus dans la collection Grateloup : nous ne le connaissons que par
— 246 —
la figure de l’Atlas qui représente une coquille à rampe suturale, très
large, très excavée et dont le dernier tour est orné seulement de trois
carènes spirales arrondies, étroites et distantes. D'ailleurs Brochon qui a
eu en main le type de Grateloup, indique les rapports suivants : « P. Mou-
linsii est plus ventrue que P. Jauberti, plus épaisse, fort rugueuse,
subnoduleuse au lieu d’être presque lisse, les tours de spire sont un peu
convexes et non pas concaves, canaliculés à leur partie supérieure ; les
côtes sont très nombreuses et pas seulement au nombre de trois ; sa
bouche est moins anguleuse, son labre crénelé et non droit, présente
une marge. formée par le conche extérieur du test; sa queue est moins
large, mais l’ombilic est semblable dans les deux espèces. » Grateloup
cite R. Jauberti à Salles, où nous n’avons trouvé que R. Moulinsii en mau-
vais état et probablement remaniée.
Loc. — Saucats (Peloua) (PI. XIV, fig. 47), coll. Duvergier, Peyrot,
de Sacy ; Léognan (Coquillat), fide Brochon, Benoist. — Burdigalien.
Salles (PI. XV, fig. 19), coll. Cossmann. — Helvétien.
PURPURIDÆ.
Surface non muriquée ; canal nul, simplement échancré;
columelle aplatie.
PURPURA Brug., 1789.
Stramonita Schum. 1817. — Faible échancrure; colu-
melle lisse, faiblement tordue. G.-T. P. hemastoma Lin. :
Viv. Une seule espèce burdigalienne.
CYMIA Môrch, 1861.
Pli columellaire médian; canal échancré, bourrelet nuqual.
G.-T. Cuma tectum Wood; Viv. Trois espèces aquitanienne
et burdigaliennes.
IOPAS H. et A. Adams, 1853.
Taurasia Bellardi, 1882. — Plis columellaires décurrents ;
canal un peu long. G.-T. P. subfusiformis d'Orb.; Mioc.
Quatre espèces aquitaniennes ou burdigaliennes.
Su
ACANTHINA Fisch V. Waldh., 1807.
Epine antérieure sur le labre. G.-T. Buccinum monodon
Sol.; Viv. Une espèce helvétienne.
CONCHOLEPAS Lamk., 1801.
Coquille déroulée, à columelle excavée. G.-T. C. peruvianum
Lamk.; Viv. Une espèce helvélienne.
802. Purpura (Stramonila) Sacyi nov. sp.
DISXIN he 51259)
Test médiocrement épais. Taille petite; forme bi-conique,
ventrue; spire courte, conique, à sommet oblus; angle apical
150; cinq ou six tours rapidement subanguleux vers le tiers
antérieur de leur hauteur, séparés par des sutures peu
distinctes entre les six filets spiraux qui ornent la rampe
postérieure et les {rois cordons plus épais qui existent sur la
région antérieure, y compris celui de l'angle précité; l'en-
semble est finement croisé par des plis d’accroissement
réguliers, obliquement antécurrents sur la rampe, qui y
forment de pelites crénelures très élégantes. Dernier tour
très élevé quand on le mesure sur sa face ventrale, muni ”
comme les précédents — d'une rampe inférieure, filetée et
obliquement costulée; l'angle périphérique est marqué par
un fort cordonnet crénelé, au-dessus duquel on en compte
deux autres plus écartés sur la base, el enfin deux rapprochés,
obliquement enroulés sur le cou, puis le bourrelet nuqual
fortement guilloché; dans les intervalles de ces cordons, il
existe un, puis trois filets, mais il n’y en a pas entre les
cordonnets du, cou; une petite fente ombilicale sépare le
bourrelet du bord columeilaire.
Ouverture ovoiïdo-trigone, sans goutlière postérieure, rétré-
cie en avant où elle se termine par un rudiment de canal
siphonal, peu échancré sur la nuque; labre épais, obtusément
— 248 —
denté à l’intérieur, obliquement antécurrent sur la rampe,
extérieurement bordé par la dernière côte; columelle lisse,
presque verticale en arrière, un peu coudée en avant vers la
naissance ‘ du canal; bord columellaire peu calleux, peu
étendu, bien limité à l'extérieur, et se détachant en avant de
la fente ombilicale.
Div. Longueur : 10,5 mill.: diamètre : 7 mil
R. D. — Nous avons rapproché cette rare coquille de P. angulata Duy.
de l'Helvétien de la Touraine, à laquelle elle ressemble indubitablement ;
mais c'est une mutation ancestrale et bien distincte, non seulement par
son angle plus net, mais par le nombre de ses cordons et de ses filets,
ainsi que par ses côtes axiales moins écartées ; la finesse de l’ornemen-
lation axiale est aussi plus grande, moins nettement muriquée; P. anqu-
lata n’est pas ombiliquée, mais il faut tenir compte de ce que l'échantillon
du Bordelais est népionique, de sorte qu'il est possible que sa fente
ombilicale s’obture chez les spécimens adultes. Aucune des espèces de
Purpura s. lato, ligurées par Bellardi sur la pl. XI (t. I) de sa Monogra-
plie, ne ressemble à P. Sacyi.
Loc. — Saucats (Peloua), type (PI. XIV, fig. 51-52), coll. de Sacy.
— Burdigalien inf.
803. Cymia pluriplicata n0v. sp.
PL. XIV, fie,08 et PL XV GES
Test assez épais et solide. Taille un peu au-dessous de la
moyenne; forme globuleuse, une fois et demie aussi- haute
que large; spire courte, à galbe conique sous un angle apical
de 609 au moins; quatre-ou einq tours étroits, conjoints,
séparés par des sutures linéaires ou faiblement bordées en
dessus, par le fait du recouvrement de chaque tour sur le
précédent; leur surface est irrégulièrement sillonnée en
spirale, de sorte que les rubans ou cordonnets sont inégaux;
aucune trace de nodosités axiales. Dernier tour presque égal
aux quatre cinquièmes de la hauteur totale, arrondi Jusque
sur la base qui est plutôt déclive que faiblement excavée sous
le bourrelet nuqual, trapézoïdal, guilloché parsles nombreux
20/0)
accroissements de l’échancrure siphonale, séparé du canal par
une large dépression imperforée ; l’ornementation spirale se
prolonge en s’accentuant jusque sur la Dm. mais les sillons
sont plus profonds sur le cou.
Ouverture semi-lunaire, à peine resserrée vers le canal qui
est très court, profondément échancré sur la nuque; labre
tranchant, presque vertical, faiblement rétrocurrent au-dessus.
de la suture, intérieurement muni de dents obsolètes; gout-
tière pariétale superficielle, non limitée à droite : columelle
à peu près verticale, légèrement infléchie avec le canal, avec
une saillie pliciforme qui marque cette inflexion; un autre
ph plus épais et transverse existe un peu au-dessous du
milieu de sa hauteur ; enfin une ride obtuse existe entre les
deux; bord columellaire large, aplati, peu calleux, sans
limite distincte autre que la cessation du vernis, sauf contre
la région ombhilicale où il se rétrécit et s'épaissit pour se
recourber contre l’échancrure siphonale.
Dim. Hauteur : 25 mill.; diamètre ventral: 15 mill.; épais-
seur transversale : 12 mill. |
R. D.— Il ya — dans l'Atlas de Grateloup — un spécimen de Saint-
Paul-lès-Dax, que cet auteur a rapporté à Purpura lapillus et qui pourrait
ressembler, à la rigueur, à notre individu de Léognan; mais outre que
ses tries spirales sont dessinées avec une grande régularité, sa spire
sembl plus longue, aucune ride n’est indiquée sur sa columelle, et son
canal est indiqué comme très largement échancré : c’est tout ce que l'on
peut tirer de cette figure sommairement dessinée au trait et il est
possible que ce soit une Desmoulea. D'Orbigny n'ayant pas corrigé cette
détermination manifestement inexacte, nous n'avons pas à nous inquié-
ter de cette synonymie douteuse.
C. pluriplicata ressemble, par Son ornementation, à Purpura arata Bell
qui est un Séramonita (?) d'après M. Sacco ; en tous cas Bellardi n'ayant
indiqué — ni dans sa diagnose, ni sur la figure — l'existence d’aucune
dent sur la columelle qui est au contraire excavée, nous n'avons pas
à comparer notre Cymia avec cette espèce piémontaise.
Loc. — Léognan (Coquillat), unique (PI. XIV, fig. 58 et PI. XV, fig. 3),
coll. Cossmann; Saucats (Peloua), un autre spécimen, coll. Neuville.
— Burdigalien.
— 250 —
804. Cymia calcarata | Grateloup}. PL XIV, fig. 48-50
1833. Ricinula calcarata Grat. Cat. foss. Dax (7. c.), VI, p. 204.
1840. = — Grat. Atlas, pl. XXX V, fig. 15 et 18.
1852. Sistium calcaratum d'Orb. Prad., IN, p. 79, 26e ét., no 1463”.
1903. Cyrnia calcarata Cossm. Ess. Pal. Comp., Ve livr., p. 75.
Test très épais et pesant. Taille moyenne; forme globu-
leuse, dont la hauteur égale à peine une fois et demie le
diamètre ; spire très courte à galbe conique, sous un angle
apical de 75° à 800; cinq ou six tours, un peu excavés, sous la
couronne antérieure de nodosités luberculeuses qui borde
et festonne la suture linéaire el qui ne se prolongent sur la
rampe qué dans les premiers lours; l’ornementation spirale,
composée de sillons très serrés, est très effacée. Dernier tour
occupant les sept huitièmes de la hauteur totale, pourvu —
au-dessus de la rampe déclive ou subexcavée — de deux
rangées de neuf tubereules plus ou moins aigus qui se
relient obtusément vers la base, tandis que, sur la rampe il
ne subsiste que des plis antécurrents, plus ou moins fasei-
culés ; sur la base — qui est plutôt déclive que convexe, peu
ou point excavée en avant — il y a encore deux rangées,
parfois atrophiées de tubercules beaucoup moins saillants,
enfin l’ensemble est couvert de très fines stries spirales,
ponctuées par les lignes d’accroissement; bourrelet nuqual
peu proéminent, étroitement guilloché par les accroissements
de la profonde échancrure siphonale.
Ouverture libre très réduite, à l’âge adulte, par Pépaissis-
sement et les denticulations du péristome continu; labre
épais, un peu oblique en avant, Jusqu'à la rampe postérieure
où il est antécurrent, puis un peu sinueux contre la suture;
il est intérieurement muni de cinq dents décroissantes; un
petit renflement pariétal diverge de l'étroite goutlière conti-
guë au labre; columelle verticale, avec un pli transversal en
gradin, plus deux rides antérieures au point où elle s'infléchit
légèrement contre le canal large, court, fortement échanceré
Héosquis
sur la nuque; bord columellaire très large aplati, caréné el
rétréci contre la dépression imperforée qui le sépare du
bourrelet nuqual.
Dim. Longueur : 33 mill.; diamètre : 23 mill.; épaisseur
transversale : 18 mill.
R. D. — Les saillies épineuses — que représentent les figures des-
sinées par Grateloup — sont évidemment exagérées ; 1l y a cependant
suivant les gisements, des différences notables dans cette ornementation.
mais nous ne pensons pas qu'elles justifient la création de variétés
distinctes. En ce qui concerne la coquille helvétienne que Bellardi a
rapportée à notre fossile d'Aquitaine, elle s’en écarte suffisamment
(comparaison faite avec notre échantillon de Colli Torinesi, coll. Cossmann)
pour admettre la mutation proposée par M. Sacco : C. uniseriata (l. e.,
XXX, pl. XVII, Gg. 12-13).
Loc. — Mérignac (Baour), plésiotype à tubercules peu proéminents
(PI. XIV, fig. 48-49), coll. de Sacy : Saucats (Peloua), forme plus épineuse
(fig. 50), coll. de Sacy, Peyrot. — Burdigalien inf.
Villandraut (Gamachot), coll. Neuville. — Aquitanien.
805. Cymia Grateloupi |d'Orbigny]. PI. XV, fig. 1-2.
1833. Ricinula morus Grat. Tabl. foss. (4. c.), VI, p. 204 (n. Lamk.).
1840. — — Grat. Atlas, pl. XXXV, fig. 16-17 (n. Lamk.).
1852. Sistrum Grateloupi d'Orb. Prod., II, p. 10, 26e ét., no 1464*.
Test épais. Taille au-dessous de la moyenne; forme massive,
biconique ; spire courte, non étagée ; angle apical 800 environ;
cinq ou six tours étroits, convexes en avant, excavés en
arrière, séparés par des sutures linéaires que festonne une
couronne antérieure de neuf tubereules bianguleux, se succé-
dant assez régulièrement en pyramide non tordue par un
prolongement plus mince qui les relie d’un tour à l’autre, à
travers la rampe excavée; l’ornementation spirale consiste
en deux cordonnets qui donnent l'aspect bifide aux tubereules
de la couronne antérieure. Dernier tour au moins égal aux
quatre cinquièmes de la hauteur totale, avec une rampe
postérieure assez large sur laquelle apparaissent des cordon-
202 —
nels spiraux obsolètes; mais au-dessus de cette rampe, il y à
Lrois cordons, y compris celui qui traverse les neuf tubercules
anguleux; ceux-ci se prolongent sous la forme de côtes
épaisses qui s'alténuent vers le cou faiblement excavé;
bourrelet nuqual peu proéminent, contourné en spirale et
séparé du bord columellaire par une étroite fente ombilicale ;
au-dessus de l'angle périphérique, les cordons se succèdent
assez irréguliers, groupés sur des rubans que les côtes
découpent en saillies pustuleuses et oblongues.
Ouverture longue et assez étroite, peu resserrée sur Île
canal siphonal qui est court, un peu infléchi, faiblement
échancré sur la nuque ; labre épais, un peu oblique en avant,
plus antécurrent au-dessous de la couronne périphérique,
redressée au contraire sur la rampe jusqu'à la suture; il
porte à l’intérieur une dizaine de plis lirés el peu écartés;
élroile gouttière dans l'angle du labre, une côte pariétale
diverge à côté de cette goutlière ; columelle verticale munie
d'un gros pli en gradin, faiblement oblique, et d’une torsion
peu saillante à la naissance du canal; bord columellaire
assez large, rétréci et bien limité par la fente ombilicale.
Din. Longueur : 25 mill.; diamètre ventral : 17 mill.; épais-
seur transversale : 13 mill.
R. D. — Il est difficile de reconnaitre l'espèce que nous venons de
décrire sur les figures très exagérées de l'Atlas de Grateloup ; cependant
l’ornementation est à peu-près fidèlement dessinée dans son aspect
général; les plis internes du labre ne ressemblent guère aux grosses
dents de Ricinula qu'a dessinées cet auteur, peut-être eu s'inspirant de
l'espèce actuelle avec laquelle il confondait à tort le fossile de Dax.
D'Orbigny a corrigé cette erreur de détermination, en laissant la coquille
en question dans le C. Sistrum, tandis que c’est une Cymia bien carac-
térisée, à spire plus courte qu'aucune des espèces piémontaises figurées
par Bellardi. On ne peut la confondre avec C. calcarata qui a une orne-
mentation bien différente et dont le galbe n’est pas biconique.
Loc. — Léognan (le Thil inf), néotype (PL XV, fig. 1-2), cofl. de
Sacv. — Aquitanien.
806. Taurasia pleurotoma |Grateloup|.
PI. XIV, fig. 5-7.
1832. Turbinella pleurotoma Grat. Tab!.foss. Dax (L c.), V, p. 359.
1840, — — Grat. Atlas, pl. XXII, fig. 5 et 11 (v. juv !).
1840. Turbinella multistriata Grat, 1bid., fig. 16 (adulte).
1852. _ — . d'Orb. Prod., II, p. 71, 26e ét., no 1303.
1852. Turbinella pleurotoma d'Orb., Ibid., no 1301.
1873. — _ Benoist, Cat. Saucats, p, 163, n° 527,
Test épais, néanmoins fragile au labre qui est rarement
intact. Taille assez grande ; forme biconique de Cryploconus,
un peu ventrue; spire assez élevée, à galbe régulièrement
conique sous un angle apical d'au moins 459; dix à douze
tours conjoints, non convexes où même plans au début, puis
se déprimant en arrière au-dessus des sulures qui sont
linéaires et peu distinctes; la hauteur de chaque tour n’atteint
guère que les deux cinquièmes de leur plus grande largeur
mesurée contre la sulure supérieure ; les premiers tours sont
ornés de costules droites, d'abord assez proéminentes el
égales à leurs intervalles, qui s'épaississent bientôt, s'atro-
phient sur la région antérieure, el s'effacent loujours vers le
troisième tour avant le dernier; elles sont treillissées par six
cordonnels spiraux jumelés, un septième plus écarté accom-
pagne la suture antérieure ; l’ensemble est finément décussé
par des lignes d'accroissement qui deviennent antécurrentes
sur la rampe déprimée, quand celle-ci se forme. Dernier tour
un peu supérieur aux deux liers de la hauteur lotale, un peu
excavé, sous la convexité périphérique, puis aplali au-dessus
de Ja suture, avec un recouvrement de plusieurs millimètres
sur lavant-dernier tour; au-dessus de celte rampe posté-
rieure, le galbe est arrondi jusque sur la base qui n'est
excavée que sous le bourrelelt nuqual {très proéminent, très
contourné, guilloché par de nombreux accroissements corres-
pondant à l’échancrure siphonale; sur la rampe il y a sepl
ou huit cordonnets très serrés, presque égaux; mais, à partir
— 254 —
de la limite subanguleuse de la rampe, on en compte une
douzaine plus larges et plus proéminents, surtout vers Île
cou, et dans leurs intervalles, un cordonnet moitié plus fin,
encadré de filets assez ténus; les lignes d’accroissement sont
submuriquées, convexes en avant, antécurrentes sur la
rampe, pour aboutir à la suture avec une incidence de 70e
environ.
Ouverture médiocrement grande, ovale en arrière, graduel-
lement resserrée jusqu'au canal qui est court, assez large-
ment ouvert, très profondément échancré sur la nuque et
infléchi à droite de l'axe; labre tranchant, coudé à la
périphérie, antécurrent comme les stries d’accroissement,
liré à l'intérieur par des plis allongés qui correspondent aux
eros cordons de la surface externe; gouttière très étroite et
profonde dans l'angle inférieur du labre, par le fait du
recouvrement, limitée — du edté pariétal — par une haute
carène décurrente, à la suite de laquelle la région pariétale
porte une demi-douzaine de rides peu saillantes et parallèles:
columelle bombée au-dessus de la région pariétale, infléchie
et recourbée en avant avec le canal; elle porte en travers
trois grands plis décurrents qui oceupent la largeur du bord
externe et faiblement calleux, et auxquels succèdent encore
— sur le bord du canal — deux autres rides plus obliques et
plus rapprochées; au delà, le bord columellaire se termine
en pointe effilée, séparé du gros bourrelet nuqual par une
dépression ombilicale imperforée.
Dim. Longueur : 45 mill.; diamètre ventral : 24 mill.
R. D. — Le plésiotype — que nous faisons reproduire ici — s'applique
à peu près exactement sur la figure 16 de l'Atlas de Grateloup, repré-
sentant T. multistriata ; mais, à l'instar de Benoist, nous adoptons le nom
pleurotoma qui est antérieur dans ladite publication et qui correspond à
des individus moins adultes, ayant la même ornementation, avec des
costules axiales plus visibles sur les premiers tours.
T, pleurotoma ressemble intimement à son descendant helvétien
Purpura fusiformis Michti(— subfusiformis d'Orb.), génotype de Taurasia
Bell. ; toutefois, comparaison faite avec un spécimen de Colli Torinesi
(coll. Cossmann), ce dernier est plus étroit, avec un canal plus long, un
LES
bourrelet moins développé, une échancrure moindre, quoique l’ornemen-
tation spirale soit à peu près identique.
Loc. — Dax (Saint-Paul), fide Grateloup ; Canéjan, plésiotype (PI. XIV,
fig. 5 6), coll. de Sacy, Duvergier ; Pessac (Lorient), jeune (fig. 7), coll.
de Sacy; Mérignac (Le Pontic), toutes les coll. ; Mérignac (Baour),
coll. Pevrot; Saucats (Giraudeau), fide Benoist. — Aquitanien sup' et
Burdigalien jiaf.
Pont-Pourquey, fide Benoist. — Burdigalien supr.
807. T. pleurotoma var. infundibulata nov. var.
BIEN -orn25)
R. D. — Cette mutation se distingue, à première vue, de la forme
typique et ventrue par son galbe plus élancé, surtout par son dernier tour
qui atteint à peine les deux tiers de la hauteur totale et qui comporte un
véritable entonnoir ombilical, circonscrit par un bourrelet en spirale,
correspondant à une échancrure encore plus profondément entaillée sur
la nuque que celle de T. pleurotoma, de sorte qu'on ne peut supposer que
ce soit simplement un effet sérontique ; il semble bien, d'autre part, que
l’'ornementation est identique chez cette mutation, mais le spécimen est
trop usé pour qu'on puisse rien affirmer à cet égard; eufin, les cinq rides
columellaires principales sont plus horizontales et plus rapprochées, et,
à l’intérieur du labre, il y a au moins douze plis lirés, plus régulièrement
espacés au lieu de dix chez T. pleurotoma. I est donc légitime de séparer
sous un nom bien distinet cet individu unique et très roulé, qui s’écarte
encore bien davantage de T. subfusiformis |d'Orb.}, par ses proportions
et par son ombilic largement bordé.
Div. Longueur : 50 millim. ; diamètre : 22 millim.
Loc. — Léognan (le Thil intr), type (PI. XVI, fig. 25), coll. de Sacy. —
Aquitanien.
808. Taurasia c/. coronata Bellardi,
var. pernodulosa Sacco. PI. XIV, fig. 53-54.
1882. T. coronata var. À. Bell. I, Moll. terz. Piem., LE, p. 195, pl. XI,
1904. — var. pernodulosa Sacco. Ibid., XXX, p. 75.
Test assez épais. Taille moyenne; forme biconique ou
plutôt rhomboïdale, l'angle dorsal du dernier tour formant à
— 256 —
peu près la diagonale du parallélogramme que représente le
galbe externe de la coquille; spire peu élevée, conique, à
tours conjoints se recouvrant longuement aux sutures qui
sont obtusément bordées ; l’ornementation des premiers tours
semble comporter des costules effacées par l'usure et croisées
par des cordonnets spiraux, beaucoup plus fins que le large
ruban qui borde en dessus chaque suture. Dernier tour
dépassant les trois quarts de la hauteur totale, marqué à la
périphérie d'une rangée de nodules anguleux, au-dessus
d'une rampe déclive, excavée entre cet angle et le hbourrelet
sutural; sept cordonnets inégaux garnissent celte rampe,
croisés par des lignes d'accroissement obliquement antécur-
rentes ; il y à — sur la couronne périphérique — une dizaine
de nodules comprimés qui se prolongent sur la base sous la
forme de côtes épaisses, rapidement attenuées et s’effacant
totalement sur la région excavée sous le bourrelet nuqual,
assez proéminent, peu profondément guilloché, séparé du
canal par ‘une rainure imperforée; des cordons spiraux,
alternant avee des filets plus petits, garnissent la base et
le cou.
Ouverlure assez grande, rétrécie en avant où elle se
lermine par un canal court, large, infléchi à droite de laxe;
plis internes du labre minces et nombreux; trois rides
columellaires, obliques et écartées; bord columellaire peu
distinet, bien appliqué sur la base et sur la région ombilicale.
Din. Longueur : 31 mill.; diamètre : 18 mil.
R. D. — Dans l’état de conservation où se trouve l'individu ci-dessus
décrit, il serait téméraire de le séparer de l'espèce helvétienne du Pié-
mont à laquelle il se rapporte assez exactement; d'ailleurs le type de
Termofoura n’est guère mieux conservé, et il est possible que Fon y
apercoive intérieurement, avec de meilleurs matériaux, des critériums
qui justifient l’adoption d'un nom distinct pour la forme du Miocène infé-
rieur de l'Aquitaine. En tous cas, celle-ci ne peut se confondre avec
l'espèce oligocénique de Gaas, que Grateloup a désignée et figurée sous
le nom T. elegans (pl. XXI, fig. 19), caractérisée par l'absence de nodules
et par la continuité de la carène périphérique : c’est une Tawrasia ances-
trale bien distincte, à notre avis.
_ AS. 257 Fe
Loc. — Saint-Médard (Gajac), plésiotype (PI. XIV, fig. 53-54), coll.
Duvergier. — Burdigalien inf.
809. Taurasia Sacyi 00. sp. PI XIIT, fie 31-32:
Test épais. Taille petile, forme biconique, ventrue; spire
assez courte, à proloconque obtuse; angle apical 45° au
moins; Cinq ou six tours conjoints, séparés par des sutures
ondulées, subimbriqués en avant, avec une rampe déclive et
lisse sur toute la région postérieure; six ou sept côtes axiales,
noduleuses en avant, effacées sur la rampe, sont traversées
par trois filets spiraux, régulièrement espacés, qui s'atténuent
beaucoup dans les intervalles excavés des côtes; lignes
d’aceroissement à peine visibles. Dernier tour supérieur aux
deux tiers de la hauteur totale, excavé à la base au-dessus de
la couronne de tubercules, avec une rangée spirale de
crénelures transverses, vesliges du passage d'un quatrième
cordonnet sur le prolongement très obsolète des costules;
une rangée antérieure, plus écartée, existe encore sur le cou
excavé, puis le bourrelet nuqual, assez étroit et peu proémi-
nent, qui est séparé
par une assez large fente ombilicale
— du bord columellaire.
Ouverture petite, ovale, avec une gouttière postérieure assez
étroite, terminée en avant par un canal court et obliquement
infléchi, à peine échancré sur le bourrelet nuqual; labre peu
oblique, liré à l’intérieur par une dizaine de plis réguliers;
columelle arquée, lisse en arrière, munie de deux rides
transverses vers son point d'inflexion, à la naissance du
canal siphonal; bord columellaire étroit et peu calleux,
recouvrant incomplètement la fente ombilicale.
Du. Longueur : 15 mill.; diamètre : 10 mill.
R. D. — Cette coquille est bien plus petite que T. heteroclita Grat. et
son ornementation ne ressemble guère à celle que représente la figure
12bi de l’Atlas de Grateloup (pl. X XII) ; les détails de son ornementation.
persistent au dernier tour, et s’écartent complètement de l'aspect uni- :
caréné que présente celui de la coquille de Dax. Sur la planche XI de Ja
Tome LXXV, 18
12
— 258 —
Monographie de Bellardi, c’est de la var. A de T. coronata (fig. 33) qu’elle
se rapprocherait le plus, quoique ses côtes crénelées en travers soient
bien différentes. à
Loc.— Léognan (Th baudeau), type (PI. XIIL, fig.31-32), coll. de Sacy;
Canéjan (Haut-Bouscat), même coll. — Burdigalien.
S10. Acanthina Benoisti Degrange-Touzin.
PI. VII, fig. 12.
21876. Monoceros novus Tourn. Pal. Biarritz, p. 13.
1894. A. Benoisti Deg.-Touz. Et. prél. Orthez, p. 57, pl. VII, fig. 12.
Test assez épais. Taille au-dessous de la moyenne ; forme
ovoide et ventrue; spire très courte, à galbe subeonoïdal,
obtuse au sommet: quatre ou cinq tours à peine convexes et
conjoints, de sorte qu'ils ne modifient pas le galbe ovilorme
de la coquille ; sutures linéaires et peu distinctes, festonnées
par une douzaine de nodosités obsolètes el un peu confluentes,
qui encadrent la suture de part et d'autre; en se reliant
obliquement d'une rangée à l'autre par une étroite jonelion ;
ornementation spirale composée de trois ou quatre cordons
peu proéminents dans l'intervalle des deux rangs de pustules.
Dernier tour embrassant presque toute la coquille, arrondi
jusque sur la base qui est peu ou point exeavée sous le
bourrelet nuqual, proéminent et contourné en demi-cercle,
guilloché par les accroissements de l’échancrure siphonale,
séparé du bord columellaire par une large dépression imper-
forée; au-dessus de la rangée supra-suturale de pustules, il
existe une rampe un peu excavée el garnie de deux cordon-
nets spiraux avec d’autres filets plus fins, puis quatre rubans
de grosseur décroissante également munis de pustules plus
écartées et entre lesquelles il y a un cordonnet plus étroit,
aplati, mais il en existe deux entre la quatrième rangée et le
bourrelet nuqual.
Ouverture semi-lunaire avec une étroite gouttière dans
l'angle inférieur du labre, par le fait du recouvrement du
020
dernier tour sur l’avant-dernier; canal siphonal étroit se
réduisant presque à l’échancrure nuquale; labre un peu
oblique, plus antécurrent encore sur la rampe inférieure,
légèrement sinueux sous la rangée de pustules supra-suturales ;
son bord est tranchant, muni à l’intérieur de plis écartés et
peu proéminents; le dernier en avant se prolonge par une
dent qui n’est pas toujours visible et qui correspond à un
des sillons séparatifs de la surface dorsale; columelle lisse,
presque rectiligne, pas tout à fait verticale, à peine infléchi à
la naissance du canal, à bord externe large et peu aplati,
se terminant en avant par une côte incurvée qui borde la
dépression ombilicale.
Hauteur : 22 mill. : diamètre ventral : 13 mill. ; épaisseur
transversale : 11 mill.
R. D. — Par son galbe et son ornementalion, cette intéressante
espèce se distingue facilement de M. monacanthos | Brocchi! qui est à peu
près lisse, de sorte que son sillon dorsal est plus distinct que chez la
coquille pyrénéenne ; les plis internes du labre sont aussi plus minces,
plus allongés et plus ézartés. Comme l'a fait observer M. Degrange-
Touzin, cette espèce avait été signalée avec une laconique description
par Tournouër, dans son « Paleont. de Biarritz », soûs le nom Monoceros
novus (sic) ; mais l'espèce n'avant pas été figurée, l'identification n’était
pas possible ; il est probable d'ailleurs que Tournouër ne lui aurait pas
conservé ce nom banal qui signifiait seulement nov sp.
Loc. — Sallespisse, plésiotype (PI.'XIV, fig. 55-56), coll. Duvergier;
Paren, Salies-de-Béarn, coll. Degrange-Touzin; partout très rare. —
Helvétien.
811. Acanthina Lesvignesi 70%. sp. (1).
PI-XVIIT, fig. 22.
Test épais. Taille grande; forme ovoïde, ventrue; spire
courte, formée d'environ quatre tours faiblement convexes,
dont la hauteur égale environ le tiers de leur plus grande
—
(1) Dédiée à M. Lesvignes, insliluleur à Salles, nolre aimable compagnon de
recherches dans les gisements de celle localité.
— 260 —
longueur, séparés par des sutures peu distinctes, simplement
ornés de fins cordons transverses. Dernier tour embrassant
presque toute la coquille, arrondi sans excavation jusque sur
la base qui est limitée par un bourrelet nuqual en are de
cercle, saillant, arrondi, guilloché par les accroissements de
l’échancrure ; la partie inférieure de ce dernier tour est
munie d’une rampe suturale large, peu éxcavée, limitée par
un angle obtus bordé de larges nodules obsolètes; toute la
surface, rampe comprise, est ornée de cordons spiraux
réguliers, étroits, aplatis, tous rapprochés, squamuleux sui-
vant les lignes marquant les accroissements de l'ouverture;
à la base du tour contre le bourrelet nuqual, existe un sillon,
dont le fond est oceupé par un cordon plat, plus large et plus
squamuleux que les autres.
Ouverture semi-lunaire, peu large relativement, avec une
étroite goutlière postérieure el un canal siphonal réduit à
l’échancrure nuquale:; labre oblique, antécurrent vers la
suture, brisé sur nos deux seuls spécimens, de sorte que l’on
ne peut vérifier S'il portait une dent épineuse correspondant
au sillon rainuré de la base. Columelle lisse, à peine
incurvée en arrière, rectiligne en avant; bord columellaire
large, aplati, se rétrécissant en avant, où :ïl est séparé du
bourrelet nuqual par une forte dépression ombilicale arquée.
Div Longueur : 50 mill.; largeur maximum : 34 mill.
R. D. — Espèce fort voisine de Purpura striolata Bell., du Pliocène
ilalien, dont elle se distingue toutefois par son galbe plus ventru, par sa
spire plus Courte, par son bourrelet nuqual moins saillant. Voisine aussi
de P. transitoria Bell, du Tortonien du Piémon!, qui a une spire plus
élancée, un bourrelet plus saillant, un ombilic plus large, et n'est pas
orné de nodules sur l’angle du dernier tour. La taille et l’ornementation
bien différente séparent nettement notre forme tortonienne d'A. Benoisti,
de l’Hélvétien du Béarn (1).
Loc. —- Saubrigues, type (PI. XVIIT, fix. 22), coll. Degrange-Touzin,
un spécimen; Saint-Jean-de-Marsacq, même coll., un autre spécimen.
— Tortonien.
(1) La coll. Benoist renferme À. s{riolala (délerminée par Bellardi) el provenant
de Salles (Debat). Elle sera figurée dans le Supplément.
— 261 —
812. Concholepas Deshayesi Rambur.
PEN ne 56e PIEX Pre 52
1862 C. Deshayesi Ramb. Journ. Conch., t. X, p. 36 et 180, pl, VIH,
fig. 1-2.
1903. — CGossm Es Pal#comp, Vetlivr, p.81) pl il,
fig. 28 (ex typo).
Test peu épais. Taille grande; forme capuloïde, à spire
déroulée; les premiers tours forment un petit bouton saillant,
sillonné en spirale ; le dernier tour arrondi embrasse toute la
coquille et se termine par une ouverture elliptique — quand
elle est complète — qui a une hauteur trois ou quatre fois
plus grande que celle de l'avant-dernier, avec un entonnoir
ombilical largement ouvert à son entrée, mais rétréci au fond
de manière qu'on n’aperçoit pas le sommet; la périphérie de
cet entonnoir est limitée par une côte spirale qui aboutit à
l'extrémité du sillon siphonal; ses parois fortement déclives
sont ornées de sillons, très serrés d’abord, un peu plus écartés
ensuite à mesure qu'ils s'enfoncent dans la cavité.
Surface externe marquée par cinq ou six cordonnets un peu
plus gros que les autres et presque équidistants, avec des
filets plus fins dans leurs intervalles; des plis d’accrois-
sement, peu obliques et plus réguliers, croisent cette orne-
mentalion spirale. Péristome [non conservé sur le spécimen
du Gers] ovale, épaissi et lacinié sur son contour; de
l'intérieur de l'ouverture rayonne une gouttière antérieure,
d'abord obsolète, qui s'élargit pour aboutir à la sinuosité qui
tient lieu de canal siphonal; au début, cette goutlière se
réduit à une rainure correspondant à la carène périphérique
de lombilic; columelle excavée, dépourvue de plis ou de
dents; son bord externe, large et réfléchi, adhère seulement
par le milieu de la lame contre la spire.
Dix. Hauteur de l'ouverture : 45 mill.: diamètre ventral :
90 mil.
R. D. — Le type de l’espêce provient de l’Helvétien de Louans (coll.
— 262 —
de l'Ecole des Mines); par conséquent, la présence — dans le gisement
de Manciet — d'un fragment montrant seulement la spire avec une faible
partie du pavillon de l'ouverture, confirme une fois de plus la similitude
des couches du Gers avec le Pontilévien, déjà constalée par nous à main-
tes reprises, tandis que le niveau de Salles est différent. Ainsi que l'un de
nous l’a indiqué, le G. Concholepas à une antiquité encore plus grande
qu'on ne le croyait, puisqu'on a eu à constater la présence dans le Bal-
combien (Eocène supérieur) de Victoria: C. antiquatum Tate. Raulin (Stat.
Landes), p. 350, a cité à Saint Jean-de-Marsacq : « Un Concholepas
voisin, si ce n’est identique, au C. Deshayesi découvert en Touraine et .
décrit par M. Rambur. »
Loc. — Manciet (Gers), plésiotype (PI. VII, Hg. 36 et pl. XF, fig. 52)s
coll, Duvergier. Reproduction du tvpe de la Touraine (PI. XVII, fig. 30).
— Helvétien.
CORALLIOPHILIDÆ
Seul, le Genre Coralliophila H. et A. Adams, 1853.
(G.-T. Purpura neritoidea Lamk.; Viv.) est représenté en
Aquitaine par une espèce du Burdigalien inférieur. On la
distingue des véritables Purpuridæ par son’ canal rudimen-
taire, réduit à un bec court.
813. Coralliophila burdigalensis Tournouër.
PL. XV, fig. 20-21 et PI. XVII, fig. 27-28.
1874. Coralliophila burdiçalensis Tourn. Journ. conch., vol. 22, p. 296
pl. IX, fig. 6.
1882. Coralliophila costata Bell. 1 Moll. terz. Piem., vol. 3, p. 197,
pk XIE fe dl.
1903. — — Cossm. Ess, pal. comp., livr.5, p. 83, pl. IV.
; fig. 14.
Test médiocrement épais. Taille moyenne. Coquille :piru-
liforme ou muricoïde; spiré peu élevée, régulière, formée de
sept à huit tours peu convexes, parfois subanguleux, dont la
hauteur égale à peu près la moitié de la longueur, sutures
linéaires, ondulées par une dizaine de côtes arrondies, nodu-
— 263 —
leuses, se succédant obliquement d'un tour à l'autre et
s'atténuant vers la suture inférieure, croisées par sept à huit
cordons transverses, arrondis, saillants, légèrement flexueux,
les deux ou trois supérieurs un peu plus larges, plus écartés,
plus saillants, comporlant parfois un imperceptible filet
intercalaire, rendant les tours plus ou moins subanguleux:;
l’ensemble est finement granuleux à l'intersection des lignes
d'accroissement très ténues. Dernier tour plus où moins
ventru, dépassant, chez le plésiotype, les trois cinquièmes de
la hauteur totale, régulièrement déclives, sans excavation,
jusque sur le cou qui est court et muni d’un faible bourrelet
nuqual; les côtes sont plus ou moins obsolètes; les cordons
transverses granuleux, subégaux et serrés près de la suture
deviennent, sur le milieu du tour, plus larges, plus saillants,
plus écartés, avec un filet inlercalaire qui disparait sur le
eou, sur lequel le bourrelet présente quelques squames
imbriquées.
Ouverlure ample, dilatée inférieurement, rétrécie au niveau
du cou où elle se continue par un canal ouvert, court, assez
large et presque rectiligne; labre mince, oblique, antécurrent
vers la suture, obtusément sillonné à l'intérieur; columelle
lisse et rectiligne avec un large bord externe, détaché de
l'ombilic, effilé en pointe à l'extrémité du canal.
Diu. Longueur : 20 mill.; diamètre ventral : 11 mill.
R. D. — Cette coquille était éliquetée C. costata Bell. dans toutes les
collections bordelaises ; c’est aussi sous ce nom que lun de nous Pa
figurée (Cossm. Ess. Pal.). Il y a en effet identité entre la forme du Bor-
delais et celle d'Italie, mais il convient de lui restituer le vocable sous
lequel Tournouër lavait décrite et figurée avant Bellardi. Bien quon ne
la rencontre que dans quelques rares gisements et en petit nombre
d'exemplaires, -C. burdigalensis présente dans son galbe de fréquentes
variations, où plutôt déformations, dues sans doute à son habitat parmi
les coraux. Le plésiotype a une spire courte, son dernier tour, de forme
très ventrue ne présente que des côtes obsolètes ; chez d’autres spécimens
du même gisement, le dernier tour est moins développé, les côtes plus
marquées, la spire plus haute; la saillie des cordons infra-suturaux rend
les tours subangulaires ; nous donnons le nom de var. subangulifera aux
spécimens chez lesquels cet aspect est le plus net.
ORAN
24
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype (PI. XVII, fiz 27-28), coll.
Peyrot, toutes les coll.; même localité, var. subangulifera (PL. XV,
fig. 20-21), coll. de Sacy. — Burdigalien.
Léognan (Le Thil), coll. de Sacv, jeunes spécimens; Le Haillan, coll.
Tourn., un spécimen. — Aquitanien.
TRITONIDÆ.
Labre bordé, laissant des varices sur les tours, à chaque
arrêt de l'accroissement; canal plus ou moins long, non ons
columelle généralement ridée où même plissée.
EUTRITONIUM Cossm., 1901.
Varice non diamétrale sur la face ventrale ; labre denté ou
plissé.
S. stricto. — Columelle ridée; canal tronqué. G.-T. Murex
tritonis Lin.; Viv. Trois espèces aux divers niveaux.
Lampusia Schum., 1817. — Canal un peu long et
recourbé. G.-T. Murex pilearis Lin.; Viv. Quatre espèces
aquitaniennes et burdigaliennes.
Sassia Bellardi, 1871. — Ornementation noduleuse : colu-
melle coudée. G.-T. Tr. apenninicin Sassi : Plioc. Nombreuses
espèces à tous les niveaux.
Ranularia Schum., 1817. — Canal long, droit; columelle
plissée et ridée. G.-T. Tr. clavator Chemn.; Viv. Trois espèces
aquitaniennes ou burdigalienne. 3
Colubraria Schum. 1817. — Canal très court, brièvement
recourbé en dehors; galbe étroit. G.-T. Murer maculosus
Gmel.: Viv. Une seule espèce burdigalienne.
PERSONA Montf., 1810.
Ouverture grimacçante; varice presque orthogonale: canal
très recourbé. G.-T. Murex anus Lin.; Viv. Une seule espèce
de l’Aquitanien au Tortonien.
265 —
HILDA Iærnes et Auinger, 1881.
Varice indistincte; canal un peu long, oblique: columelle
plissée: G.-T. Hilda transylvanica M. et À.; Mioc. Une espèce
du Burdigalien inférieur.
ACAMPTOCHETUS Cossm.
Classé par erreur dans les Buccinidæ par son auteur, le
Genre est un Tritodinæ à varices obtuses, à protoconque et
à ornementation de Colubraria, sur les premiers tours. G.-F.
Euthria mitræformis |Brocchi}; Plioc. Une seule espèce
burdigalienne et une tortonienne.
RANELLA Lamk. 1812.
Varice diamétralement opposée à celle du labre; columelle
ridée : pas de gouttière postérieure.
S. stricto. — Canal long, infléchi; pas de fente ombilicale.
G.-T. À. gigantea Lamk.; Viv. Une espèce burdigalienne.
Argobuccinum Klein, 1753. — Canal court, échancré ;
fente ombilicale. G.-T. Murex arqus Gmelin; Viv. Une espèce.
burdigalienne.
Apollon Montfort, 1810. — Gouttière brièvement échan-
crée à la suture; canal court, recourbé. G.-T. RÀ. granifera
Lamk.; Viv. Plusieurs espèces burdigaliennes et tortoniennes.
_ Aspa I. et À. Adams, 1853. — Echancrure de la gouttière
se prolongeant sur la spire; canal large, allongé et courbé.
G.-T. R. marginata Gmelin; Viv. Deux espèces du Burdigalien
au Tortonien.
814. Eutritonium {s. sr.) ventricosum |Grateloup.
PL XV, fig. 24-95.
-1840. Triton ventricosum Grat. Atlas, p. XXIX, fig. 17.
1852. -— — d'Orb. Prod., IL, p. 77, 26e ét., no 1493.
— 266
? 1872. Triton crassum Bell. I Moll, terz. Piem., [, p. 209, pl. XIV, fig. 2 :
(non Grat.).
1873. Triton nodiferum Benoist. Cat. Sauc., p. 171, n° 56 (non Lamk.).
? 1900. Lotorium crassum Rovereto. llust. Moll. tong., p. 166, pl IX,
1903. Tritorum ventricosum Cossm. Es. Pal. comp., Ve‘livr., p. 91,
pl Aion
21904. Triton crassum Sacco. lbid., XXX, p. 37 (non Grat.).
Test asssez épais. Taille grande; forme fusoïde, allongée,
un peu ventrue au dernier tour, surtout par la saillie des
dernières varices; spire allongée, un peu styliforme au
sommet, et par suite presque toujours brisée; son galbe est
conique ou même un peu extra-conique quand elle est
complète et qu'on la mesure avec la saillie anguleuse du
dernier tour, mais l'angle apical est, en moyenne, de 40°; les
premiers tours sont convexes et seulement ornés de cordons
spiraux et granuleux, avec une varice axiale qui déborde sur
les sutures ; vers le quatrième tour avant le dernier, apparaît
un angle d’abord obus, puis plus proéminent, qui sépare les
deux cordons granuleux de la rampe postérieure et subex-
cavée; à l’avant-dernier tour la varice marque une transition
subite entre les cordons perlés de la face dorsale et les
nodules écartés de la face ventrale, la rampe est plus excavée
et elle est ornée par quatre rangées de fines perles à la place
des stries spirales et serrées qui couvraient la surface des
tours précédents; contre la suture inférieure et linéaire, il y
a encore un bourrelet finement perlé. Dernier tour atteignant
environ les deux tiers de la hauteur totale, quand on le
mesure sur sa face ventrale; il est fortement anguleux au-
dessus de la rampe très excavée, et il porte deux épaisses
varices, l’une au labre, l’autre à 1100 côté ventral; une
couronne de seize nodules un peu aigus est disposée sur
l'angle- périphérique qui limite la rampe ornée comme celle
de l’avant-dernier tour ; puis, une seconde couronne, à # mill.
de la précédente, dans laquelle les nodules, un peu plus
petits, correspondent d'abord . à ceux de l'autre couronne,
mais — vers la fin de la croissance, ils s'amoindrissent, se
— 207 —
transforment en petites crénelures axiales et plus serrées,
jusqu'à la varice de l'ouverture ; au-dessus, sur la convexité
de la base et l’excavation du cou, il y a huit cordons granu-
leux, et enfin sur le bourrelet nuqual — qui est contourné —
des filets longitudinaux et assez obsolètes; pas de fente
ombilicale. |
Ouverture ovoïde, avec une étroite goutlière anguleuse qui
correspond au recouvrement du dernier tour sur l'avant-
dernier, et qui est limitée par une côte pariétale; canal
siphonal resserré, droit, court, tronqué et échancré à son
extrémité; labre à peine incliné, bordé en arrière de son
contour par la dernière et forte varice (6 mill. d'épaisseur),
intérieurement muni de douze plis plus rapprochés ou groupés
en arrière, équidistants en avant; columelle excavée, com-
plètement et régulièrement ridée depuis le haut jusqu'à la
côte pariétale, mais les rides antérieures sont plus serrées et
plus épaisses; le bord columellaire, bien appliqué sur la
base, est effilé en pointe le long du canal siphonal.
Dix. Longueur probable : 60 mill.; diamètre ventral :
30 mill.; épaisseur transversale : 25 milk. (1).
R. D. — Bien que la figure originale soit médiocre, il n’y a pas d’hé-
sitation au sujet de l’assimilation des échantillons du Bordelais avec ceux
des Landes ; espèce d'Aquitaine a été confondue à tort avec E. nodiferum
{Lamk.], qui a des nodules beaucoup plus gros et plus écartés, ainsi que
Va indiqué Bellardi et que nous l’avons constaté par la comparaison avec
un spécimen de Colli Torinesi (coll. Cossm.); c’est bien aussi E. nodi-
ferum qu'a figuré Hærnes, de sorte que la mutation du Miocène inférieur
est bien délimitée. Est-ce elle qu'on trouve en Ligurie dans les couches
dites tongriennes et qui sont très probablement au plus aquitaniennes ?
Bellardi, Rovereto, Sacco la dénomment E. crassum Grat. qui est un fos-
sile du Stampien de Gaas; aussi mettons-nous un point de doute à ce
sujet dans nos références synonymiques.
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotyvpe (PL. XV, fig. 24-25), coll. Cossm. ;
Léognan, coll. Duvergier. — Burdigalien.
Saucats (Lariey), fide Benoist. — Aquitanien.
(1) Un spécimen de la coll. Benoist atteint 130 mill. de longnenr et 60 mill. de
largeur.
26
815. Eutritonium salbriacense nov. mut.
| PI. XVI, fig. 3-4.
1878. Triton nodiferum Benoist. Et. tort. Gir., p. # (non Lamk.).
R. D. — Cette mutation d’E. ventricosum en est très voisine, quoique
plus élancée, avec des varices moins proéminentes au dernier tour ; ele
s’en distingue, en outre, par quelques: critériums qui ne peuvent ètre
attribués à une différence d'âge : d’abord, le canal siphonal est un peu
moins brièvement tronqué au-dessus de l'aboutissement de la varice
labrale ; à l'intérieur du labre, il y à treize plis plus régulièrement espa-
cés, les rides columellaires antérieures et plus obliques sont seules
visibles ; le bourrelet nuqual, moins proéminent, est beaucoup plus fine-
ment liré en longueur; la courbure de la columelle n’est pas au même
emplacement, etc...
Si l’on compare T. salbriacense avec E. nodiferum, on trouve les mêmes
différences d’ornementation qu'entre ce dernier et E. ventricosum ; l’angle
que font entre elles les deux dernières varices est plus ouvert chez
E. nodiferum.
Loc. — Saubrigues, tvpe (PI. XVI, fig. 3-4), coll. Cossmann. —
Tortonien.
816. Eutritonium «. sfr. Sacyi nov. sp.
PI. XV, fig. 30-31 et PL. XVI, fig. 18-19.
_ Test épais et solide, sauf au sommet. Taille assez grande;
forme étroite, turriculée; spire relativement longue, non
étagée, à croissance très irrégulière par le fait des varices
axiales, de sorte qu'un même tour a subitement sa hauteur
accrue de 50 p. 100 ; le galbe est à peu près conique sous un
angle apical de 35° environ: sutures linéaires, ondulées par le
débordement des varices; probablement neuf tours d’abord
convexes, puis un peu déprimés au-dessus des sutures, mais
non réellement anguleux; les premiers sont assez régulière-
ment cancellés par de nombreuses costules axiales et par
cinq ou six filets spiraux; puis, vers le quatrième tour avant
le dernier, après une varice, les côtes subitement moins.
nombreuses s'épaississent sur la région antéricure de chaque
— 269 —
-lour, s’atténuent ou s’effacent au-dessus de la suture, tandis
que l’ornementation spirale reste formée de filets plus nom-
breux, assez serrés, incurvés dans les intervalles des côtes :
ensuite il se forme trois rangées spirales de pustules à
l'intersection des côtes, sur les deux tiers antérieurs des
derniers tours. Les deux dernières varices sont à 120° du
cgté ventral, sur la face dorsale, il ÿ a dix costules arquées,
faiblement noduleuses à l'intersection de cordons écartés sur
la convexité du dernier tour; cinq ou six rubans séparés par
des stries sur la rampe postérieure, des filets obsolètes el
irréguliers sur la base, enfin sur le cou excavé, des filets plus
proéminents, allernés et obliquement enroulés; bourrelet
nuqual contourné, longitudinalement Hré par des filets très
obsolètes.
Ouverture arrondie, à canal presque droit, long el très
resserré; péristome continu avee une étroite gouttière
postérieure; labre presque vertical, bordé par la dernière
varice, avec sepl dents internes écartées; columelle très
excavée, avec un pli tordu à la naissance du canal: deux
rides obsolètes existant en avant sur le bord columellaire qui
est ensuite lisse jusqu'à la côte pariétale limitant la goutlière:
il se termine en pointe effilée contre le canal, où il se détache
de la fente ombilicale.
Di. Longueur probable : 68 mill.: diamètre ventral :
30 mill.; épaisseur transversale : 24 milk.
R. D. — Quoique cette coquille — à l’état d’échantillon unique —
provienne du même gisement que E. ventricosum, il n’est pas admissible
quon ly rattache à titre de simple variété : d'abord, loin d'être ventrue,
elle est l’une des plus étroites de ce groupe, davantage même qu'E. salbria-
cense ; en second lieu, son ornementation costulée, à peine noduleuse, a
un aspect radicalement différent; enfin, son ouverture arrondie, à colu-
melle très excavée, ses sept dents à l'intérieur du labre, son canal plus
long que celui d’E. salbriacense, les proportions de son dernier tour qui
ne dépasse guère les quatre septièmes de la hauteur totale, sont autant
de critériums qui justifient la création d’une nouvelle espèce.
Loc. — Saucats (Peloua), type (PI. XV, fig. 30-31), coll. de Sacy;
jeune spécimen (PI. XVI, fig, 18-19) mème coll. — Burdigalien.
817. Eutritonium (Lampusia) subcorrugatum |d'Orb.|.
PI. XVI, fig. 23-24.
1840. Triton corrugatum Grat. Atlas, pl. XXIX, fig. 18-19 (non Lamk.).
1852. Triton subcorrugatum d'Orb. Prod., HE, p. 77, 26e ét., n° 1424.
21856. Triton corrugatum HϾrn. Tert Beck. Wien, p. 205, pl. XX,
fig. 1 (sola).
1867. Triton affine Per. da Costa. Gast. terc. Port., p. 148, pl XVII,
fig. 1 (non Desh.).
1878. — — Benoist. Cat. Sauc., p. 171. n° 562 (ex-parte).
1903. — —. ? Cossm. Ess. Pal. comp., Ve livr,, p. 93:
Test épais et solide, sauf à l'extrémité du canal siphonal.
Taille un peu au-dessus de la moyenne ; forme fusoïde, assez
élancée quoique gibbeuse; spire peu élevée, souvent irré-
gulière, à galbe néanmoins conique sous un angle apical de
50° environ; protoconque généralement absente; six à huit
tours post-embryonnaires, d'abord convexes et treillissés ;
mais vers le troisième {our avant le dernier, une rampe
spirale se forme au-dessus de la suture linéaire, elle est
limitée par un angle obtus, et deux cordonnets noduleux,
entremèêlés de quelques filets plus fins, occupent la région
antérieure de chaque tour; l'ensemble est croisé par de
nombreux plis axiaux qui forment — sur les deux cordons
précilés — des nodules transverses et peu proéminents; une
seule varice très proéminente, débordant la suture, apparaît
sur chaque tour sans se correspondre d’un tour à l'autre.
Dernier tour atteignant les trois quarts de la hauteur totale,
quand on le mesure sur sa face ventrale : il porte deux grosses
varices, l’une au labre, l’autre à l'opposé, mais non diamé-
trale, il s'en faut de 10° environ; au-dessus de Ia rampe
inférieure et médiocrement excavée, le galbe est arrondi
jusque sur la base rapidement — mais faiblement excavée —
à la naissance du cou droit et long, avec un bourrelet nuqual
à peine ineurvé; ornementation comporlant des filels assez
fins et des côtes pincées, écarlées, peu antécurrentes sur la
rampe postérieure ; au-dessus d'elle, il y a six gros cordons,
ANR
hi
— 271 —
les premiers noduleux, avec un filet intercalaire, puis sur le
cou, six à huit rubans obliques, un peu plus larges que leurs
intervalles, sans filets intermédiaires ; outre les deux varices
précitées, environ huit côtes axiales proéminentes sur les
premiers cordons dont elles forment les nodosités, s'atténuent
et s’effacent sur la base, pour se confondre avec les autres
plis d’accroissement qui persistent, très obsolètes sur le cou.
Ouverture ovalé, relalivement restreinte dans son espace
libre par les saillies internes de son péristome épais, avec une
gouttière postérieure bien encadrée, et un canal siphonal
long, presque droit, très rétréci, tronqué sans échancrure à
son extrémité antérieure ; labre vertical, très variqueux, muni
à l'intérieur d’une rangée de sept dents pliciformes qui
correspond à la varice externe ; à l'opposé de la dernière dent
du bas, est une ride pariétale, saillante, décurrente en
spirale; columelle excavée au milieu, se prolongeant recti-
ligne avec le canal, munie de quatre rides transverses, situées
immédiatement au-dessous de l'origine du canal; son bord
externe, peu calleux, bien appliqué sur la base, porte aussi
quelques rides non constantes el produites par l'enroulement
des cordons basaux sous le vernis calleux: en avant, le bord
columellaire se détache un peu de la rainure non perforée qui
le sépare du bourrelet nuqual.
Du. Longueur : 42 mill.: diamètre ventral : 20 mill.;
épaisseur transversale : 15 mill.
R. D. — Le type de la coll. Grateloup provient de Léognan et est
identique à l'échantillon signalé ci-après. Déjà lun de nous pressentait
en 1903, la nécessité de séparer de £. affine Desh. la mutation infra-miocé-
nique de | Aquitaine ; nous nous décidons donc à reprendre le nom
subcorrugatum qui s'applique bien au fossile d'Aquitaine (Burdigalien
inférieur); en effet, il diffère invariablement du véritable E. affine du
Pliocène : par sa spire plus courte, le dernier tour occupant les trois
quarts de la hauteur totale, tandis qu'il n’atteint jamais plus des deux tiers
chez l'espèce plaisancienne ; par le nombre bien supérieur (8 au lieu de 6)
des côtes du dernier tour, et il y en aurait même davantage si elles se
prolongeaient jusqu'au labre au lieu de Se fondre avec les autres plis
d’accroissement ; il en résulte que les côtes d’E. affine sont toujours plus
— 272 — AR
crosses et plus écartées, reliant plus axialement les nodules des cordons
principaux ; enfin les rides columellaires sont plus transverses chez E.
subcorrugatum, et la columelle elle-même est plus excavée, ce qui élargit
davantage l’espace libre de l’ouverture, même la gouttière pariétale qui
est moins resserrée.
Comparé au véritable E. corrugatum Lamk., E. subcorrugatum — séparé
d’instinet par d'Orbigny — mérite en effet d'en être distingué, parce
qu'il ne possède pas de bourrelet sutural, parce .que son ornementation
est différente, par son galbe moins étroit, par la rampe inférieure de
ses tours subanguleux, par son ouverture plus étroitement ovale, par son
avant-dernière varice moins écartée de la ligne diamétrale.
Nous ne citons en synonymie qu'avec un point de doute les prove-
nances du Bassin de Vienne et du Portugal; pour ce dernier, la figure
de Pereira da Costa indique les mêmes proportions que chez E. subcer-
rugatum, mais l'épaisseur et l'écartement des côtes rappellent plutôt
E. affine; en ce qui concerne le Bassin de Vienne, il ne s'agirait en
tous cas que de la figure 1 de lAtlas de Hoernes; mais le spécimen
de Gunterdorf que nous avons sous les veux (coll. Cossman), quoique
incomple: et usé, s'écarte autant d'E. afline que d’E. subcorrugatum : une
figure assez exacte en a été récemment publiée par M. Friedberg (Moll.
Mioc. Pal., 1912, p. 130, pl. VII, fig. 6) et nous pensons qu'on pourrait
donner à cette race tortonienne de l'Europe centrale le nom de E.
Friedbergi, à cause de sa forme plus trapue, de son canal plus court,
de ses épaisses nodosités axiales (sept au dernier tour, et de ses plis
plus allongés à l'intérieur du labre.
Loc. — Saucats (Peloua), néotvpe (PI. XVI, fig. 23-24), coll. Cossm.;
toutes les coll. Dax (Saint-Paul), ide Grateloup, Saucats (Lagus, Girau-
deau, la Cassagne), fide Benoist. Léognan (Carrère), coll. Peyrot. —
Burdigalien.
818. Eutritonium (Lampusia aquitanicum) 200. mut.
PI. XVI, fig. 7-9.
21840. Triton vespaceum Grat. Atlas, pl. XXIX, fig. 15 (non Lamk.).
21852. Triton subvespaceum d Orb. Prod., IT, p. 78, 26e ét., no 1435.
1880. Triton affine Ben. Excurs. Villandr., p. XI.
1909. Buccinum (Lampusia) affine Doll. Essais Aquit., p. 34, no 183,
(non Desh.).
\
Test très épais et massif. Taille au-dessus de la moyenne;
forme muricoïde, assez ventrue, à deux diamètres très
DIS
CD ET me
inégaux,; spire assez courte, élagée, à galbe conique sous un
angle apical de 55°; tours peu nombreux, d’abord treillissés
et convexes, puis subanguleux avec une rampe déclive qui
les parlage par moitié; ils sont alors ornés d'une dizaine de
côtes un peu obliquement arquées sur la rampe, l’une d'elles
plus forte et variqueuse marque déjà les arrèts d’accroisse-
ment de l'ouverture ; l’ornementation spirale comporte, sur
a rampe, quatre cordonnels écartés avec un seul filet inter-
calaire au milieu de l'intervalle, puis, sur la région antérieure,
deux gros rubans noduleux, avec filet inlercalaire ; l’ensemble
est finement décussé par des plis d’accroissement serrés el
suboranifères. Dernier tour égal aux huit onzièmes de la
hauteur totale, portant deux très grosses varices, l’une très
large borde le labre, l'autre est située à 1300 (côté ventral);
au-dessus de la rampe postérieure, il y à — outre les filets
intercalaires — six ou sepl gros cordons, le premier suban-
culeux, tous noduleux à l'intersection de dix costules axiales,
très effacées sur la base el sur le cou excavé qui ne porte que
des rubans lisses sans filets inlercalés.
Ouverture étroilement ovale, à canal très resserré, peu
infléchi, lronqué à son extrémilé; labre épaissi par une
énorme varice externe qui aboutit en haut très près de
l'extrémité du canal, el qui est presque muriquée sur sa face
antérieure par de fines lamelles ondulées; à l'intérieur une
couronne de sept dents pliciformes, assez régulières, rétrécit
encore l'espace libre de l'ouverture ; columelle médiocrement
excavée, avec cinq grosses rides antérieures ; plusieurs autres
rides correspondent à l’enroulement des cordons basaux sous
le vernis columellaire; enfin une ride pariétale limite la
gouttière arrondie, vis-à-vis de la dernière dent labrale; le
bord columellaire s'effile en avant jusqu'à la troncalure du
canal, et il est séparé du bourrelel nuqual par une rainure
imperforée.
Din. Hauteur : 55 mill.; diamètre ventral : 30 mill.; épais-
seur transversale : 23 mill.
R. D. — Cette coquille est évidemment très voisine d’E. subcorrugatum,
Toue LXXV. 19
2, DEAR TES
ses proportions sont très semblables, sauf qu'elle est manifestement plus
trapue; mais deux critériums Constants justifient la séparation dune
mutation distincte : d’abord son labre est plus largement épaissi par une
énorme varice submuriquée qui se raccorde beaucoup plus haut avec
le canal siphonal; en second lieu, lPavant-dernière varice est plus
écartée du diamètre vers la face ventrale; il ÿ a encore d’autres
différences secondaires, les deux diamètres sont plus inégaux chez
E. aquitanicum, les cordons du dernier four sont plus épais chez E.
subcorrugatum, etc. La figure de Triton vespaceum Grat. est trop insufli-
sante pour qu'on puisse reprendre avec certitude ce nom amendé par
d'Orbigny; nous n’en avons d’ailleurs pas retrouvé le type dans la coll.
Grateloup.
Loc. — Villandraut (Gamachot), type (PI. XVI, fig. 7), coll. de Sacy;
Léognan {le Thil), plésiotype plus petit (fig. 8-9), même collection. —
Aquitanien.
819. Eutritonium (Lampusia) doliaroides n00. sp.
PL. KV, fig: 49-40.
1825. Triton doliare Bast. Mémn. Env. Bordeaux (non Broschi nec Grat.).
Test assez épais et solide à l'âge adulte. Taille assez
grande ; forme fusoïde, ventrue au dernier tour; spire élevée,
élagée, à galbe conique sous un angle apical de 600; six
ou sept tours d'abord convexes el régulièrement cancellés,
puis subanguleux vers le (roisième lour avant le dernier;
leur hauteur atteint la moitié de leur largeur mesurée sur
l'angle limilant une rampe postérieure et déclive qui n'occupe
que le liers de la hauteur de chaque lour; sulures linéaires
peu profondes, non bordées; l’ornementalion cancellée des
premiers tours est formée de mailles carrées, avec de
peliles aspérités à l'intersection des trois filets principaux et
des costules axiales qui sont minces, droites, à peine anté-
currentes en arrière; une ou deux lignes spirales inlercalaires
existent dans ces mailles fenestrées; dès que lPangle apparaît,
la rampe inférieure ne comporte plus que quelques filets
spiraux non fenestrés, et la région antérieure, à peine
convexe, esl orne de trois cordons subnoduleux, bifides, avec
un filet intercalaire; l’ensemble est encore décussé par des
plis d’accroissement peu serrés, perlés à l'intersection des
filets. Dernier tour au moins égal aux 0,7 de la hauteur
totale, très arrondi au-dessus de Ia rampe déclive, muni de
deux fortes varices — au labre et à l'opposé — qui sont
écarlées de près de 1500 sur la face ventrale, certains spécei-
mens ressemblent presque à une Ranella; base convexe, un
peu excavée vers le cou qui est long, peu infléchi, même
recliligne à l'état adulte; lornementalion de Ja spire sy
prolonge sans modifications appréciables, seulement les côtes
cessent sur la base, il n'y à guère que trois cordonnets
noduleux et bifides, y compris celui de l'angle, avec un filet
intermédiaire, les (rois autres cordonnets plus étroits sont
simples et plus finement granuleux; quant au cou, 1l porte
de nombreux filets obliques et serrés; pas de fente ombilicale.
Ouverture grande, ovale-arrondie, avec une gouttière pos-
térieure bien encadrée, el un canal siphonal resserré, presque
vertical, tronqué sans échancrure à son extrémité; labre
vertical, très épaissi par la dernière varice funiculée, inté-
rieuremént muni de sept dents inégales, dont les intervalles
sont lirés par des rainures profondes, correspondant aux
cordons externes; columelle à peine excavée, à peine infléchie
avee le canal, porlant en avant deux rides obsolètes, une
antre sur la région pariétale, contre la gouttière.
Div. Longueur probable : 48 mill.; diamètre ventral :
25: mill.; épaisseur transversale : 20 mill. (Un spécimen
[TE T
F-
topotype, de la coll, Lecointre, mesure 55 mill. sur 28 mil.
R. D. — Quoique cette coquille ait toujours été confondue avec E.
doliare {Brocchi}, elle s’en distingue tout de suite par son canal ‘plus
resserré et plus long, par l’absence d'ombilic, par ses varices non
diamétrales au dernier tour, par ses dents internes au lieu des plis bifides
qui existent à l’intérieur du labre de lespèce pliocénique Nous n'avons
pas à examiner ici si Bellardi a eu raison de confondre la coquille
de Brocchi avec E. olearium [Lin.] actuellement vivant, mais il nous
paraît évident que notre coquille est une Lampusia, tandis que l’autre
est probablement un Aquillus ranelliforme !|
Loc. — Léognan (Coquillat), tvpe (PI. XV, fig. 48-49), coll. Cossmann:;
toutes les coll. Saucats (Peloua), coll. Joubert appartenant à M. Lecointre.
— Burdigalien.
820. Eutritonium (Lampusia?) subtuberosum |d’Orb. |.
PL XVE Rein
1840. Ranella tuberosa Grat. Atlas, pl. XXIX, fig. 7 (mala, non Bon.).
1852. — subtuberosa d'Orb. l'rod., INT, p. 76, 26e ét , no 1405.
1873. — tuberosa Benoist. Cat. Saucats, p. 173, n° 572 (excel. syn ).
21909. — {Lampusia) tuberosa d'Orb. Essai Aquit., p. 35, no 388.
Test très épais et très solide. Taille moyenne; forme très
trapue, buccinoïde, presque turbinée; spire médiocrement
élevée, étagée, à galbe extra-conique si l’on tient compte des
saillies noduleuses du dernier tour; l'angle apical est alors
d'environ 700: six tours excavés en arrière, noduleux en
avant, dont la hauteur n'alteint que Îles trois seplièmes de
leur plus grande largeur; sutures linéaires, à recouvrement
d'un tour sur le suivant, ondulées par neuf côtes axiales,
arrèlées à l'angle médian de chaque tour, seules les varices
s'élendent sur la rampe jusqu'à la sulure:; ces côtes sont
traversées par deux cordons spiraux, de sorle que les nodo-
sités semblent bifides:; la rampe excavée occupe Îles trois
cinquièmes de la hauteur de chaque tour, elle est couverte
— ainsi que la région antérieure — de nombreux filets
spiraux, serrés el réguliers, tandis que les lignes d’acerois-
sement, antécurrentes sur la rampe, sont plissées au-dessus
de la sulure. Dernier tour presque gibbeux, dépassant un peu
les deux tiers de Ia hauteur tolale, muni de deux varices
moins épaisses que les nodosités axiales, et écartées de 1000
à 110 degrés seulement, du côté ventral; au-dessus de la
rampe très creuse el striée, les sept nodosités (rès proémi-
nentes, presque aiguës, sont crénelées par trois cordons,
puis les côtes s'alténuent sur la base déclive, et les trois
derniers cordonnets sont plus faiblement ondulés; le cou
— 217 —
gonflé et ineurvé est seulement funiculé longitudinalement ;
fente ombilicale imperforée.
Ouverture petite, arrondie, avec une goutlière postérieure
bien encadrée, et un canal siphonal resserré, un peu tordu,
tronqué sans échancrure à son extrémilé; labre un peu
proéminent vers sa Jonction avec le canal, vertical ensuite,
puis antécurrent vers la suture ; sept dents intérnes, les
deux inférieures grosses et écarlées, les autres pliciformes,
plus rapprochées ; columelle excavée, coudée à l'origine du
canal, munie de six rides antérieures et de deux pariétales;
son bord externe, assez large, se détache un peu de la rainure
qui le sépare du bourrelet nuqual.
Di. Longueur : 32 mill.; diamètre ventral : 24 mill.;
épaisseur {transversale : 18 mil.
R. D. — Abstraction faite du doute qui peut résulter de ce que la vue
de dos, dessinée par Grateloup, est mal exécutée et ne ressemble guère à
Péchantillon roulé qui existe encore dans sa collection, nos plésiotypes
peuvent être rapportés à cet individu et à l’une des trois étiquettes
que renferme la boite; on peut donc reprendre le nom subtuberosum
d’Orb., quoiqu'il s agisse d’Eutritonium à dernières varices peu écartées,
non pas de Ranella à varices diaméctrales ; il est donc inutile de les
comparer à la véritable R. fuberosa Bon. (pseudotuberosa d’Orb.), nous les
rapprocherions plutôt de E. Borsoni Michti qui est cependant beaucoup
moins trapu et écourté et dont l’ornementation diffère sensiblement.
L'inflexion du canal nous fait hésiter entre Lampusia et Sassia.
Loc. — l’eyrère, néotype (PI. XVI, fig. 10-11), coll. Cossmann.
Gamachot (fide Dollifus). — Aquitanien.
$21. Eutritonium {Sassia) Tarbellianum |Grateloup|.
| PL. XV, fig. 40-41 et PI! XVI, fig. 26-27.
1840. Triton Tarbellianum Grat. Atlas, pl. XXIX, fig. 11, 14.
O2 — d'Or. Prod., Ill, p. 77, 26e ét., ne 1419.
1856. — — Horn Æert: "Beck 1Wien p203 pliXX,
fig. 8-9 (excl. alüis).
1903. Tritonium (Sassia) Tarbellianum Cossm. Essai Pal. comp., Velivr.,
p. 95.
one
Test assez épais. Taille moyenne; forme plus ou moins
élancée, fusoïde ; spire lantôt assez élevée, lantôt plus courte ;
protoconque lisse, composée de trois lours convexes, à
nucléus obtus; six ou sept tours post-embryonnaires, d’abord
convexes el cancellés, bientôt subanguleux, les costules
prédominent et les cordons se mélamorphosent en filets très
serrés; vers le second tour avant le dernier, les côtes s’épais-
sissent, pustuliformes sur la région antérieure, effacées ou
pliciformes sur la rampe postérieure où elles sont antécur-
rentes ; il y a des spécimens sur lesquels les filets de la
région antérieure sont fasciculés en deux ou trois cordonnets
spiraux. Dernier tour variant de la moitié aux sept onzièmes
de la hauteur lotale, gibbeux sur le dos, très convexes
au-dessus de la rampe poslérieure, fortement excavé à la
base et sous le cou, avec deux varices peu proéminentes, à
peine écarlées de 1000 sur la face ventrale; l’ornementation
de la spire sly prolonge, mais les costules axiales sont plus
neltement arquées el noduleuses tandis que l’ornementation
spirale a une tendance à s'effacer sur la base excavée des
spécimens trapus où il subsiste cependant loujours une
rangée spirale de petites pustules obsolètes, plus où moins
écartées.
Ouverture ovale-arrondie, lerminée par un canal peu
recourbé, plus où moins long, médiocrement resserré; labre
à peu près verlical, épaissi par la dernière varice, munt à
l'intérieur de huit dents équidistantes; celle du bas limite —
avec la ride pariélale à Fopposé — une étroite gouttière;
columelle très excavée, coudée à la naissance du canal, avee
trois ou quatre rides irrégulières ; d’autres s'alignent parfois
sur le bord columellaire jusquà la ride pariétale; ce bord
externe, bien appliqué sur la base, se détache en avant du
bourrelel nuqual et se renverse sur la fente ombilicale.
Dir. Longueur : 35 mill:; diamètre ventral: 19#mull
épaisseur transversale : 15 mill.
R. D. — Les deux formes extrêmes — que nous faisons reproduire —
correspondent à peu près aux figures médiocres de l'Atlas de Grateloup ;
néanmoins, en raison du gisement parfaitement précis, il ne peut y
avoir d’hésitation sur la détermination des coquilles de Saubrigues. Mais
il n’en est pas de même en ce qui concerne les citations dE. Tarbellianum
dans les autres gisements d'Aquitaine et surtout dans ceux du Miocène
de l'étranger. En particulier, les seules figures de l'Atlas de Hæœrnes —
qui puissent être assimilées à notre espèce tortonienne — sont les
fie. 8 et 9; Bellardi assimile la fig. 7 à son E. lævigatum M. de Serres, ce
qui parait peu probable; les jeunes individus se rapporteraient à E.
tubereuliferum Bronn. du Piémont; quant à Benoist, il à fait une
confusion complète entre les trois formes; celle de Lariey est différente,
comme on le verra ci-après; nous ne connaissons pas celle de la Sime.
Loc. — Saubrigues, néotvpe et variété ventrue (PI. XV, fig. 40-41
et PI. XVI, fig. 26-27). — ‘F'ortonien.
$822. Eutritonium {Sassia) apenninicum |Sassi| mut.
taurocostatum Sacco. PÉNNTEe225:
1814. Murex reticuluris var. Brocchi, Conch. subap., p. 403 (non Lin.).
ISA nodulosus Borson. Oritt: piem., Il, p.57, pl. I, fie. L(pess.).
1827. Triton apenninicum Sassi. Sagz. geol. oi p. 480.
1S8104 —— Bronn. Ital.tert: geb., p.32
1832. Tritonium nodosum Jan. Cat. Conch. ee p'r12;
1837. — bracteatunm Push. Pol. Palæont., p. 140, pl. XI, fig. 26.
1842. Triton nodulosum Sism. Syn., p. 38.
1847. — apenninicum Michti. Foss. mioc., p. 253, pl. X, fig. 10-12.
ls —— d’Orb. Prod., IT, p. 78, 26e ét., no 1428.
LODIRRUNEE — O. Costa. Osser. Conch. S. Miniato, pl. IT,
fis. 11.
182 — — Seeuenza. Form. mioc. Sicile, p. 13.
15640 — Doderlein. Ceun. geo. Ilal. centr., p. 104.
1S0SMENE — Foresti. Cat. moll. plioc. Bol., p. 27.
IOLIMPRSE -- Coppi. Cat. mioc. e plioc. Mod., p. 26.
ISSUE — d’Anc. Mal. plioc. ital., p. 65, pl. IX, fig. 7
etiplX, 9 10:
1873. — — BelPmolterz Pie 16p#219/1var Ar
1877. — — Issel. Foss. Genova., p. 16.
18178. — — Benoist. Et. tort. gir., p. 4.
1890. — = Cossmann. Ess. Pal. comp., V, p. 94, pkIV,
fig. 1-2.
Tee à Sacco. L. &,XXX, p. 37, pl. X, fig. 20 (var.
taurocostata).
— 280 —
R. D. — L'échantillon de la coll, Benoist ressemble intimement à la
variété À (Bellardi) de l'espète italienne, et plus particulièrement encore
à la mutation que M. Sacco a désignée sous le nom {aurocostata, plus
élancée que la var. B (Bèllardi), avec une carène inférieure bien
marquée ; les cordons subgranuleux de la rampe postérieure,, surtout au
deruier tour, Sont moins proéminents que ceux de la forme typique du
Pliocène. À l'instar de Bellardi, nous n'avons pas inscrit dans notre
synonymie les provenances du Bassin de Vienne, qui se rapportent plutôt
à la variété B plus trapue (Voslau, coll. Cossinann). En définitive, il
parait bien établi que la mutation faurocostata Se distingue, non seule-
ment par son galbe el son ornementation sur Fa rampe, mais aussi
par lPaspect plus épineux des aspérités qui garuissent la carène et Îles
cordons situés au-dessus de celle-ci, tandis que, dans le Pliocène, ces
aspérités sont généralement plus noduleuses (Biot, Castelarquato,
Bologne, Sienne, coll. Cosmann. ;
Le spécimen de Salles — que nous faisons fizurer — mesure 25 mill.
de longueur sur 45 mill. de diametre: la varice opposée à louverture est
très mince, à 1100 environ du labre qui porte intérieurement huit nodules
pliciformes ; sur le bord columellaire on apercoit six rides irrégulière-
ment distribuées.
Loc. — Salles (Largileyre), plésiotype unique (PI. X VIT, fig. 29), coll.
Benoist. — Helvétiem.
823. Eutritonium (Sassia) Benoisti nov. sp.
PI. XV, fig. 52:53.
1873. Triton Tarbellianum Benoist. Cat. Saucats, p. 172, n° 567 (non
Grat).
1909. Bucc. (Sassiu) Tarbellionensis Dollf. Essai Aquit., p. 58, n° 385 (L.).
Test médiocrement épais. Taille un peu au-dessous de la
moyenne ; forme fusoïde, assez élancée ; spire élevée, étagée,
à galbe conique sous un angle apical de 350 à 40°: protocon-
que lisse, composée de trois tours, à nucléus obtus; six ou
sept tours subanguleux, dont la hauteur atleint à peine les
deux cinquièmes de la hauteur lotale, séparés par des sutures
linéaires, ondulées par une douzaine de costules axiales,
plus ou moins épaisses, s'étendant d'une suture à l'autre,
croisées par huil filets spiraux, inégaux, ceux de la rampe
plus fins que ceux de la région antérieure, sans intercalaires;
— 281 —
une côte un peu plus saïllante que les autres représente, sur
chaque tour, la varice d'arrêt de l'ouverture. Dernier tour à
peine supérieur à la moitié de la hauteur totale, arrondi au-
dessus de la rampe inférieure, excavé sous le cou, presque
sans bourrelet nuqual; les deux varices ont un écart
angulaire de 1000 sur la face ventrale ; lornementation de la
spire s'y prolonge sans modificalion sur la rampe postérieure;
mais, à partir de l'angle du dernier tour, sept rubans spiraux,
noduleux à l'intersection des côtes, sont séparés par une
paire de rubans plus étroits, l'ensemble est décussé par des
plis d’aceroissement qui forment des granulations obsolètes à
leur interseclion.
Ouverture ovale-arrondie, assez courte, terminée en avant
par un canal siphonal assez court et faiblement renversé sur
la nuque; il est resserré, tronqué sans échancrure à son
extrémité; labre vertical, épaissi par la dernière varice, avec
huit dents internes, peu proéminentes ; columelle très excavée
.au milieu, coudée en avant avec le canal, munie de deux
rides obtuses vers la naissance de celui-ci; son bord externe,
bien appliqué sur la base, se détache à peine du bourrelet.
Dim. Longuéur : 30 mill.; diamètre ventral: 15 mill.;
épaisseur transversale : 12,5 mill.
R. D. — Il’est impossible de confondre cette coquille avec E. Tarbel-
lianum qui est toujours plus veutru et qui a une ornementation spirale
plus fine, mélangée de stries au lieu des rubans aplatis et noduleux qui
caractérisent E. Benoïsti. C'est plutôt avec E. tuberculiferum Bronn qu'il x
a lieu de comparer notre nouvelle espèce, non pas avec la figure de
JPouvrage de Bellardi qui représente un spécimen caréné, mais avec les
spécimens de Bologne, envoyés à l’un de nous par Foresti ; ces derniers
ont beaucoup plus de costules axiales au dernier tour, des cordons spiraux
au lieu de rubans, par conséquent des tubercules plus isolés et plus
arrondis à leur intersection ; les dents internes du labre sont beaucoup
plus grosses, moins nombreuses, les rides columellaires n’ont pas la
même disposition, et il y a en avant une petite fente ombilicale.
Loc. — Saucats (Peloua), type (PI XV, fig. 52-53), coll. Cossmann.
— Burdigalien inf.
Saucats (Lariey), fide Benoist. — Aquitanien sup.
Do
S24. Eutritonium (Sassia) Iævigatum [M. de Serres].
PLAN het 92280
1829. Triton lævigatum M. de Serres. Geogn. terr,. tert., p. Ne DAME
fig. 7-10.
1840. Triton obliquatum Bell. et Michti, Sage. oritt., p. 3%, pl. M, fig, 14.
1847. — —— Micbti, Foss. mioc., p. 254
1864. — Tarbellianwum Doderl. Cenni. geol. M. sup. [tal,, p. 104.
1869. — obliquatum Coppi. Cat. foss. mioc. plioc. Mod.. p. 26.
4872. — 1Vævigatum Bell. 1 Moll: terz. Piem., |, p. 223, pl: ANS
1107. AR
1873. — — Benoist. Cat. Sauc., p. 172, n° 566.
Test assez épais. Taille au-dessous de Ia moyenne (en
Aquitaine); forme buccinoïde, ventrue; spire assez courte, à
œalbe conique ou subconoïdal à la fin de la croissance de la
s
coquille ; angle apical moyen 50; protoconque lisse, subelo-
n
abord
anguleux en avant, puis seulement subimbriqués très près
buleuse, paucispirée; six tours post-embryonnaires, €
de la suture antérieure; leur hauteur eroissante finit par
atteindre les deux cinquièmes de leur plus grande largeur,
mesurée entre la suture supérieure qui est profondément
rainurée, un peu déviée par des varices plates el larges; les-
premiers Lours sont costulés et ornés de fins cordons spiraux;
quelques nodosilés tranchantes apparaissent à l’inlersection
des costules et de l'angle antérieur; elles s'effacent graduel-
lement à l’avant-dernier tour qui ne comporte plus que des
stries spirales, plus serrées et plus profondes vers la suture
inférieure. Dernier tour égal aux trois quarts de la hauteur
totale, arrondi jusque sur sa base qui n'est excavée que vers
le cou court et un peu renversé sur la nuque; deux varices
larges et peu proéminentes, l'une au labre, l'autre à 1200 du
côté ventral: l'ornementalion se réduit à de nombreuses
stries spirales, assez régulièrement espacées; deux rangées de
puits effacées limitent en avant l’excavation du cou sur
lequel s'enroulent des filets obliques et lisses
Ouverture pelile, arrondie, avec une Lee postérieure
Es 1
— 283 —
bien encadrée, et un canal court d’abord resserré, puis élargi
à la troncature qui n’est pas échancrée sur la nuque; labre
presque vertical, très épaissi par la varice, intérieurement
munie de six dents régulières; columelle excavée en arrière,
infléchie en avant avec le canal, munie de quatre rides
antérieures, transverses, équidistantes, et d'une faible côte
pariétale; bord columellaire large, peu épais, bien limité
mais non détaché.
Dim. Longueur : 18 mill., diamètre ventral : 12 mill ;
épaisseur transversale : 10 millim.
R. D. — Cette espèce est bien distincte de T. Tarbellianum qu’elle
précède en Aquitaine : non seulement. par la surface non costulée,
ne conservant — vers le cou — que deux rangées de pustules,
mais encore par son galbe plus ventru ; l’ornementation d’E. Benoisti
est encore plus différente. D’autre part, notre unique spécimen du
Bordelais parait identique à la figure publiée par Bellardi, pour les
spécimens de l'Helvétien. Enfin, la fig. 14 de la pl. XXIX, dans
l'Atlas Grateloup, présente quelque analogie avec T. lævigatum ; cet
auteur l’a indiquée dans la légende sous le nom sublævigatum, et il la
rapproche de T,. Hisingeri plus étroit, qui est de l'Oligocène, tandis
que sa var. sublævigata est du Tortonien, c’est une forme de T. Tarbel-
lianum. CURE
Loc. — Léognan (Thibaudeau), plésiotype (PI XVI, fig. 32-33), coll.
de Sacy, Saint-Paul-lès-Dax (Min de Cabannes), coll. Pexrot, Saucats
(Eglise), fide Benoist. — Burdigalien.
825. Eutritonium (Sassia) multifilosum or. sp.
PI UXVI, Me. 38-39;
Test épais et solide. Taille au-dessous de la moyenne;
forme trapue, buccinoïde: spire peu élevée, non étagée, à
galbe conique sous un angle apical de 500 à 550; six à huit
tours convexes en avant, plus déprimés en arrière, dont la
hauteur atteint la moitié de la largeur; sutures linéaires
profondes, ondulées par une dizaine de côtes axiales, épaisses
et subnoduleuses sur la région antérieure, atténuées ou
presque effacées sur la rampe postérieure ; elles sont croisées
par de nombreux filets spiraux, plus où moins réguliers, un
peu plus épais çà et là sur la rampe que sur la région anté-
rieure, l'un d'eux forme même un bourrelet obsolète au-
dessus de la suture; l’ensemble est décussé par des stries
l'accroissement excessivement fines. Dernier tour égal au
tiers de la hauteur totale, quand on le mesure sur sa face
ventrale ; il est très renflé au-dessus de la rampe et il porte
deux fortes varices, l’une au labre, l’autre à 1000 à peine du
côté ventral; base convexe, un peu excavée à la naissance du
cou qui est épais, court, non rejeté en dehors; l’ornementa-
tion se prolonge semblable à celle de la spire, mais les côtes
s’'amineissent sur la base, garnies de tubercules noduleux à
l'intersection des six cordons principaux; les filets spiraux,
très serrés, recouvrent intervalles et cordons, sur le cou il y
a seulement des filets obliques, alternant de grosseur.
Ouverture ovale-arrondie, à peine plus haute que large,
avec une goultière postérieure, se lerminant en avant par un
canal très court, resserré, tronqué sans échancrure à son
extrémité; labre vertical, épaissi par la dernière varice,
portant à l'intérieur sept dents très inégales et équidistantes,
les deux du bas sont les plus écartées el Les plus saillantes;
columelle excavée en arrière, gonflée à Ja naissance du canal,
puis elle s’infléchit à droite; trois ou quatre fortes rides
antérieures, puis des rugosités pariétales peu régulières;
bord columellaire large, peu épais, effilé en pointe à son
extrémité. :
Din. Longueur : 30 mill.; diamètre ventral : 18 mill.;
épaisseur transversale : 14 mill.
R. D. — Quoique cette espèce ait de lanalogie avec E. subspinosum,
on ne peut admettre qu'elle en soit une variété usée, parce qu'elle n’est
pas polygonale, et que son ornementation spirale est radicalement
différente ; celle du dernier tour s’en écarte également dans plusieurs :
de ses détails. Il n’y a d’ailleurs rien de semblable dans l'Atlas de
Grateloup, ni dans la Monographie de Bellardi.
Loc. — Saucats (Peloua), unique (PI. X VE, fig. 38-39), coll. de Sac.
— Burdigalien.
— 285 —
826. Eutritonium (Sassia) tritoneum |Grateloup.
PI XV, ie: 50-5166 PL, XVI, fie. 21-927
4840. Murex tritoneum Grat. Atlas, pl. XXIX, ig. 23 (mala).
1852. Triton Tritonium d’'Orb. Prod., HF, p. 73, n° 4427.
1875. Triton parvulum Benoist. Cat. Saucats, p. 172, n° 569 (non Michti).
Test médiocrement épais, néanmoins solide. Taille petite ;
forme buccinoïde, assez ventrue; spire relativement élevée,
non étagée, à galbe conique sous un angle apical de 40:
protoconque lisse, subglobuleuse, composée de trois tours,
dont le nucléus embryonnaire est.en goutte de suif, presque
rétus; cinq tours post-embryonnaires, déclives, peu ou point
anguleux, dont la hauteur n'atteint guère ou ne dépasse pas
les deux cinquièmes de Ia plus grande largeur mesurée en
avant; sutures linéaires, ondulées par douze côtes plus épais-
ses que leurs intervalles, ne se succédant pas d’un tour à
l’autre, les varices sont à peine plus grosses que ces côtes et
par suite peu distinctes; ornementation spirale composée de
cinq ou six cordonnets avec des filets intercalaires, l'un d’eux,
au milieu, est un peu plus proéminent que les autres et forme
un angle très obtus à lavant-dernier tour; l’ensemble est
finement décussé par les stries d’accroissement. Dans le jeune
âge, [es premiers tours sont régulièrement cancellés, et l’on
pourrait prendre des individus népioniques pour une variété
distincte (/enestratum ?). Dernier tour un peu supérieur aux
cinq huilièmes de la hauteur lolale, avec une rampe déclive
à La parlie inférieure, vaguement subanguleux à la péri-
_phérie, très renflé au-dessus, tandis que sa base est rapide-.
ment alténuée et un peu excavée sous le cou très court; deux
varices médiocrement saillantes, l'une borde le labre, l’autre
est à 1200 du côté ventral; l'ornementation de la spire s'y
prolonge sans modifications, mais les côtes s'amincissent tout
de suile sur la base et se réduisent à des plis élroits vers le
cou ; 11 y a — au-dessus de l'angle — huit ou neuf cordonnets
principaux, granuleux à l'intersection des costules, et un ou
parfois deux filets dans leurs intervalles.
— 280 —
Ouverture petite, ovale-arrondie, avec une goutlière posté-
rieure bien encadrée, et un canal siphonal resserré, ‘très
court, un peu infléchi à droite, tronqué sans échancrure à
son extrémilé; labre vertical, bordé par la dernière varice,
intérieurement muni de sept dents régulières; columelle à
peine excavée, subitement coudée à la naissance du canal,
avec quatre rides transverses, sans compter celles de la région
pariélale; son bord externe bien appliqué sur la base, se
termine en pointe courte el effilée, séparé par, une rainure
ombilicale.
Du. Longueur : 16 mill.; diamètre ventral : 9 mill.
R. D. — Quoique la figure de l'Atlas de Grateloup soit peu exacte, 1!
nous parait plus correct de reprendre Île nom créé par cet auteur, que
d'adopter, comme l'a fait Benoist, le nom parvulum que Michelotti a
donné à un fossile helvôtien, très voisin, mais distinct comme nous
avons pu le constater par la comparaison avec des spécimens de
Colli Torinesi : ceux-ci sont, en effel, moins renflés au dernier tour,
munis de plus de côtes axiales et de moins de cordonnets spiraux sur la
spire ainsi que sur la base ; les deux dernières varices sont plus saillantes
et moins écartées que celles d'E. tritoneum.
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype (PI. XVI, fig. 21-22); coll. Coss-
mann:-toutes les coll. Dax (Maïnot\, coll. Cossmann. Lariey (jide
Benoist) ; Villandraut, coll. Peyrot ; Mérignac (Pontic), coll. Duvergier,
coll. Cossmann. Léognan (Le Thil infér.), coll. de Sacy; Pessac (Lorient),
jeune spécimen ou var. fenestrata (PI. XV, fig. 50-51), coll. de :Sacy.
Burdigalien ct Aquitanien.
827. Eutritonium (Sassia) aperturale 00. sp.
PI. XVIL fie. 10-M0 #10
Test médiocrement épais, assez fragile. Taille moyenne ou
un peu au-dessous; forme fusoïde, assez élroile; spire turri-
culée, probablement longue, à galbe conique sous un angle
apical de 400 à 459: lours convexes, irrégulièrement déformés
par d’étroiles varices qui débordent les sutures linéaires et
en dérangent la continuité, de sorte que la hauteur d’un tour
peut dépasser — ou ne pas atteindre — la, moitié de sa
otre
largeur, selon qu'on prend la mesure au delà ou en decà
d’une varice; l’ornementalion comporte trois rangées spirales
de perles, les deux antérieures plus écarlées avec des granu-
lations plus saillantes que le filet du bas; en outre, un même
bourrelet plissé borde la suture; en dessus, dans les inter-
valles, il y a encore un ou deux filets lisses; lignes d’accrois-
sement peu visibles. Dernier (our ne dépassant guère les
deux liers de la hauteur lolale, avec une rampe déelive à la
parlie inférieure, el deux étroites varices saillantes, à peine
écartées de 100° sur la face ventrale; il est bien arrondi
jusque sur la base qui n'est excavée que vers le cou faible-
ment renversé en dehors; six ou sept rangées de tubercules
équidistants, décroissent graduellement sur la base, ensuite
des cordons lisses el plus serrés jusque sur le cou; sur la
rampe postérieure, il y a quatre cordons crénelés et des filets
intercalaires ; fente ombilicale close.
Ouverture relativement grande, ovale, avec une gouttière
peu limitée dans l'angle inférieur, el un canal siphonal,
d'abord resserré, puis évasé à la troncature; labre vertical,
médiocrement épais, intérieurement muni de nombreuses
crénelures peu saillantes et équidistantes:; columelle un peu
excavée, infléchie en avant avec le canal, munie — sur son
bord étroit et calleux — d'une série de rides décroissantes
jusque sur la région pariélale où il en existe une dernière
plus proéminente.
Dim. Longueur : 37 mill.; diamètre : 19 mill.
:
R. D. — Ce n'est pas à E.-colubrinum | Desh.!, espèce éocénique qui
na pas de granulations, qu'il faut comparer cette coquille mais bien à
E. multigraniferum |Desh.}, du calcaire grossier parisien, qui s’en
distingue cependant par son galbe moins élancé, avec une spire plus
courte, par ses granulations plus régulières, plus nombreuses, par son
ouverture plus petite et armée de crénelures plus grossières. E. formosum
[Desh.] — qui a le même galbe — à une ornementation radicalement
différente.
Loc. — l’eyrère, cotypes (PI. XVII, fig. 10-11, 16), coll. Raulin à
l’École des Mines, coll. Cossmann. — Aquitanien,
S828. Eutritonium (Sassia) subcolubrinum |d'Orb. |.
PI. XVIII, fig. 24-25!
1833. Triton gyrinoides Grat Tabl. Dax, p. 162 (non Brocchi).
1840. — colubrinum Grat. Atlas, pl. XXIX, fig. 21 (non Desh.).
1852. — subcolubrinum d'Orb. Prod., HE, p. 78, 26e ét., no 1495.
Test épais. Taille relativement pelite ; forme assez étroite,
un peu lurriculée ; spire non élagée, à galbe conique, sous
un angle apical de 40°; protoconque lisse, turbinée, quatre
tours dont le nucléus est presque aplali: six tours post-em-
bryonnaires, convexes, non anguleux, dont la hauteur
n'atteint pas la moitié de la largeur moyenne, séparés par
des sutures peu profondes: ornementation cancellée par une
dizaine de cordons spiraux, inégaux, simplement séparés par
une strie, que croisent des côtes arrondies, avec des nodosilés
transve:ses à leur interseclion avec les cordons; quelques
varices Lrès proéminentes, beaucoup plus épaisses que les
costules axiales. Dernier tour alleignant les trois cinquièmes
de la hauteur lotale, arrondi jusque sur Ja base qui n'est
excavée que sous le cou; lornementalion s'y prolonge avec
les mêmes allernances et les mêmes nodosilés: sur le cou
il n'y a plus que des filets obliques, serrés el presque
réguliers.
Ouverture pelite, ovale, rétrécie en arrière par une profonde
vouttière, lerminée en avant par un canal assez long et tordu,
tronqué à son extrémité: labre presque vertical, épaissi en
decà de son contour par la dernière varice à laquelle corres-
pond intérieurement une rangée de huit ou neuf plis peu
épais; en face, sur le bord columellaire qui est assez large-
ment aplati, on compte une douzaine de rides régulièrement
alignées et horizontales.
Dix. Longueur : 19 mill.; diamètre : 9 mil.
R. D. — Bien que cette espèce ait quelques points de ressemblance
avec l'espèce éocénique dont l’a séparée d’Orbignv, elle s'en distingue
tait ea
cependant par les détails de son ornementation. Elle a l'ouverture
beaucoup plus réduite qu'E. aperturale qui a d'ailleurs des rangées de
granulations plus régulières.
Loc. — Dax (Maïnot), plésiotype (PL XVII, fig. 24-25), coll. Pevrot;
peu rare. — Burdigalien inf.
829. Eutritonium (Sassia) Raulini nov. sp.
PI XVI, fig. 42-45.
Test peu épais, assez fragile. Taille au-dessous de la moyenne;
forme fusoïde, peu ventrue au dernier tour; spire lurriculée,
un peu étagée, à galbe conique sous un angle apical de 40
environ; protoconque lisse, globuleuse, composée de trois
tours dont un nueléus très obtus: six tours post-embryon-
naires subanguleux dès le début, séparés par des sutures
linéaires que dévient subitement d'étroites varices débor-
dantes; la hauleur de chaque tour varie entre le liers et les
quatre seplièmes de la largeur maximum, selon qu'on en
prend la mesure en decà ou au delà de la varice : ornementa-
tion dimorphe selon l'âge de la coquille; jusqu'au quatrième
tour, elle consiste en cûles axiales minces et arquées sur
l'angle médian, croisées par quatre cordons spiraux, inéqui-
distants, qui portent des granulations à leur intersection, une
rangée plus proéminente coïneide avec cet angle, celle du
bas borde en dessus la suture: de fines stries spirales
remplissent les intervalles; peu à peu la rangée de granules
médiane persiste presque seule, à partir d’une varice, le
changement est subit, il ne resle qu'une couronne de tuber-
cules tranchants et de fines stries, avec un filet un peu plus
gros sur la région antérieure; les lignes d’accroissement sont
à peine visibles. Dernier tour au moins égal aux deux tiers
de la hauteur tolale, avec une rampe un peu déclive au-
dessous de la couronne de tubercules, et deux varices minces
et saillantes, situées à 1109 du côté ventral: au-dessus de
l’angle le galbe est arrondi jusque sur la base qui n'est
excavée que sous le cou très renversé en dehors et assez long:
Tome LXXV. 20
se et
— 290 —
outre la couronne de dix tubercules aigus, les six du dos
plus écartés que ceux du côté ventral, il y a deux autres
cordonnets lisses et {très écartés sur la base, puis dans les
intervalles, de très fines stries excessivement serrées, enfin
quelques vagues plis d’accroissement et sur le cou; des
filets obliques et alternés ; fente ombilicale à peine perforée
tout à fait en haut.
Ouverture arrondie, avec une goultière postérieure bien
encadrée, el un canal siphonal resserré, un peu allongé et
fortement tordu; labre vertical, bordé par la dernière varice
funiculée, intérieurement muni de sept dents écartées, inéqui-
distantes, peu saillantes ; columelle exeavée en secteur, munie
en avant de quatre fortes rides transverses, el sur la région
pariétale d’une côte assez saillante qui limite la gouttière ;
le bord columellaire — effilé en pointe — ne se détache du
cou qu'à l'extrémité du canal.
Dim. Longueur : 30 mill.; diamètre : 15 mil.
R. D. — On serait tenté de faire deux espèces distinctes des échan-
tillons jeunes ou adultes d'E. Raulini, si lon n'observait sur ces derniers
que la spire commence par être axialement ornée comme chez les jeunes
individus ; le changement d’allures se faisant subitement à une varice, il
n est pas surprenant que les Jeunes paraissent avoir atteint leur aspect
définitif. ÆE. formosum :Desh |, du Lutécien, a le même galbe et les
mêmes stries, mais sans la couronne de tubercules, et surtout sans le
dimorphisme de l’ornementation avec des plis arqués au début.
Loc. — Peyrère, cotypes à deux époques de croissance (PI. XVE,
fig. 42-45), coll. Cossmann. — Aquitanien.
830. Ranularia multicostata 700. sp.
PI. XVII, fig. 1445, 20:
\
Test peu épais. Taille au-dessous de la moyenne; forme
piroïde, allongée, médiocrement ventrue; spire peu élevée,
à galbe à peu près conique sous un angle apical de 60;
environ huit tours convexes dont la hauteur atteint à peine les
deux cinquièmes de la plus grande largeur, à la fin de la
— 291 —
croissance ; sutures largement canaliculées par une dépression
peu profonde qui existe à la partie antérieure de chaque tour,
tandis que la partie inférieure forme une rampe concavo-
convexe; nombreuses côtes axiales, peu épaisses, s'étendant
d'une suture à l’autre, subnoduleuses à l'intersection des
principaux cordons spiraux de la région antérieure, plus
pincées el un peu antécurrentes sur la rampe postérieure ;
l’ornementalion spirale se compose de filets irrégulièrement
distribués, groupés sur la région antérieure en deux ou trois
funicules subnoduleux; l’ensemble est décussé par des lignes
d’accroissement très serrées, granuleuses. Dernier tour dépas-
sant les deux liers de la hauteur totale, arrondi au-dessus de
la rampe jusqu'à la naissance du cou qui est très allongé et
un peu excavé à sa Jonclion avec la base; l’ornementation
s'y prolonge comme sur la spire, mais il y a six cordonnets
bifides, y compris celui qui borde la rampe, et dans chacun
des larges intervalles, un seul filet intercalaire ; outre les
nodosilés produites par les côtes qui s’effacent rapidement,
ces cordonnels ou rubans sont crénelés par les plis d’accrois-
sement; sur le cou, les filets lisses s’enroulent obliquement ;
faible varice ventrale, à 1200 de celle du labre.
Ouverture semi-lunaire, avec une goutlière postérieure et
encadrée, se terminant en avant par un canal long et infléchi,
tronqué sans échanerure à .son extrémité ; labre vertical,
bordé par une épaisse varice dont la face antérieure est
presque feuilletée, munie à l'intérieur de sept dents peu
proéminentes, inéquidistantes ; columelle très peu excavée,
infléchie en avant avec le canal, avec deux rides transverses
en avant et une autre plus oblique située au-dessous; côle
pariétale peu proéminente, limitant la gouttière; bord colu-
mellaire peu épais, peu distinct sauf en avant où il se
termine en pointe effilée le long du canal.
Dim. Longueur probable : 30 mill.; diamètre ventral
15 mill.; épaisseur transversale : 12 mill.
R. D. — Cette espèce est ornée de beaucoup plus de côtes que
so ne
R. heptagona !Br., du Piémont, qui caractérise un niveau bien plus
g L | [
élevé, dont les tours sont très anguleux au-dessus d’une rampe presque
aplatie, avec de gros cordons peu nombreux (Asti, coll. Cossmann). Dans
le Bassin de Vienne {Voslau, coll. Cossmann), la coquille confondue avec
,
R. heptagona en est évidemment distincte el se rapproche plus de notre
fossile bordelais ; mais ses côtes, au nombre de neui seulement, sont
armées de nodosités plus aiguës, et en outre, l'ornementation spirale est
plus grossière; nous désignons cette mutation sous le nom KR. vin-
dobonica.
Loc. — Mérignac (Pontic); tvpe (PI. X VIT, fig. 14-15), coll. Duvergier.
Pexyrère, jeunes spécimens (fig. 20), coll. Cossmann. — Aquitanien.
Saucats (Peloua), un spécimen, coll. Jaubert chez M. EFecointre. —
Burdigalien il.
S31. Ranularia Duvergieri 20. sp. PE XVE, fig. 30-31.
Test épais, sauf au canal el au sommel. Taille «moyenne:
forme piroïde, assez venlrue; spire médiocrement élevée,
élagée, à galbe conique, sous un angle apical de 509 à 550:
six à huit tours d'abord convexes, puis subanguleux, dont la
hauteur n'atteint pas tout à fait la moilié de la plus grande
largeur; sutures profondes, très faiblement canaliculées par
une goullière spirale e{ peu profonde qui existe en avant de
chaque tour; huit eôles axiales, très grossièrement nodu-
leuses sur la région antérieure el convexe qui fait suite à la
goutlière, sont croisées par deux cordons épais; sur la.
rampe — où les côtes plus minces sont un peu antécurrentes,
il y a trois filets écartés; quoique la surface soit usée, on
distingue des plis d’accroissement (quatre ou cinq dans les
intervalles des côles) qui produisent des granulations assez
régulières à l'intersection des pelits filets spiraux. Dernier
tour à peu près égal aux trois quarts de la hauteur totale,
très renflé au-dessus de l'angle qui borde la rampe posté-
rieure; sa base — plus déclive. que convexe — est excavée à
la naissance du cou qui est long el légèrement fluxueux :
l'ornementation axiale el spirale se prolonge analogue à celle
de la spire, mais les grosses côtes noueuses s'atténuent sur [a
base, el il y a sept cordons spiraux, avec un filet interçcalaire
de ne x
— 293 —
sous chacun des intervalles: sur le cou, des filets lisses
s'enroulent obliquement; deux varices, celle du labre très
proéminente, l’autre — siluée à 1100 du côté ventral — est
à peine plus épaisse que les autres côtes el elle n’est guère
plus persistante en avant, toutefois elle déborde sur la suture
inférieure et c'est ce qui l’en distingue tout de suite.
Ouverture petile, semi-lunaire, avec une large gouttière
postérieure, terminée en avant par un canal très resserré,
infléchi, assez long; labre vertical, épaissi par la dernière
varice qui est très saillante, muni à l'intérieur de sept dents
régulières; columelle peu excavée au milieu, infléchie en
avant avec le canal, munie en avant de plusieurs rides assez
épaisses, el en arrière, de quelques rides pariétales dont la
plus saillante limite la gouttière; bord columellaire peu
épais, bien appliqué, effilé en pointe contre le canal.
Dix. Longueur probable : 38 mill.;: diamètre ventral :
20 mill.; épaisseur transversale : 15 mil.
R. D. — Nous avons été surpris de rencontrer ici, dans l’Aquitanien,
une forme du groupe de R heplagona, beaucoup plus voisine de la
mutation vindobonica que du véritable Leplagona, et encore plus distincte
de R. multicostata. Elle s'écarte cependant de R. vtindobonica par le
nombre et les grosses nodosilés de ses côtes axiales qui ne se prolongent
guère sur la base, tandis que celles de l'espèce de Voslau s’amineissent et
s'étendent vers le cou: en outre, R. Duvergieri a une rampe postérieure
beaucoup plus largement excavée, deux cordons au lieu de trois, sur la
région antérieure, sept au lieu de huit au dernier tour; enfin les dents
internes et les rides columellaires sont autrement disposées, et surtout le
canal siphonal est plus infléchi chez R. Duvergieri.
Loc. — Saint-Avit (Basta), tvpe (PI. XVI, fig. 30-31), coll. Duvergier.
— Aquitanien.
832. Ranularia c/. abbreviata |Bellardi.
PI. XVII, fig. 12-13 et. PL. XVI, fig. 14-15:
1872. Triton abbreviatum Bell., 1, Moll. terz Piem., I, p. 216, pl. XIV,
| fig. 6.
1903. Tritonium (Lampusia) abbreviatum Cossm., Essais Pal. comp.,
Vé livr., p. 93.
— 294 —
Test épais, sauf au canal qui est souvent tronqué acciden-
tellement. Taille au-dessous de la moyenne; forme très
ventrue, relativement peu piroïde; spire médiocrement
élevée, à galbe conique sous un angle apical de 65; tours
convexes, à peine subanguleux en arrière, dont la hauteur
n'alteint pas tout à fait la moitié de la plus grande largeur;
sutures linéaires profondes non caniculées; côtes axiales
d’abord assez nombreuses et minces, s'étendant d’une suture
à l’autre, croisées par deux cordons principaux qui sont eux-
mêmes subdivisés en filets par des sillons spiraux, il existe
d’autres filets intercalaires, ainsi que sur la rampe inférieure
et déclive; l’ensemble est décussé par des accroissements
granuleux. Dernier tour atteignant vraisemblablement les
quatre cinquièmes de la hauteur totale si le canal est intact;
il est très renflé au-dessus de la rampe et muni de deux
varices très saillantes, l’une au labre, l’autre à 1300 côté
ventral ; la base peu convexe est faiblement excavée vers
le cou; l’ornementalion de la spire s'y prolonge, mais il n'y
a plus que six côtes axiales, épaisses el noduleuses à l'inter-
section des six ou sept cordons bifides, jusqu'au cou qui ne
porte que des filets obliques; il n'y a pas de filets intercalai-
res, mais les plis d’accroissement granuleux sont très serrés
et assez réguliers.
Ouverture petite, ovale, étroitement resserrée à la goutlière
postérieure et sur le canal siphonal qui devait être médiocre-
ment allongé; labre verlical, épaissi à l’intérieur par une
énorme varice, intérieurement muni de sept dents régulières ;
columeile peu où point excavée en arrière, se prolongeant
rectiligne en avant avec le canal, muni de huit rides trans-
verses, régulièrement espacées Jusque sur la région pariétale
où elles sont moins saillantes; bord externe étroit, un peu
calleux, bien appliqué sur la base, se terminant en pointe
effilée au canal. |
Dix. Longueur probable : 27 mill.;: diamètre ventral :
16 mill. ; épaisseur transversale : 13 malt.
R. D. — Les figures originales sont, de l’aveu même de Bellardi, un
.
— 295 —
peu inexactes; comme notre unique spécimen d'Aquitaine a bien six côtes
au dernier tour, conformément à la diagnose originale, et que le canal
brisé au-dessus du raccordement de la varice labrale, devait s'étendre au
moins autant que celui de la figure À (in Bell.), nous croyons prudent de
rapporter le spécimen à l’espèce tortonienne du Piémont, malgré l’écart
stratigraphique. Nous avons sous les yeux (coll. Cossmann) un jeune
spécimen provenant de l’Astien de Cannes, et appartenant à la var. A
(Bell.), avec onze côtes : il ressemble beaucoup aux premiers tours de
notre plésiotype, ce qui contribue à confirmer notre détermination provi-
soire.
Loc.— Mérignac (Pontic), unique (PI. X VII, fig. 12-13), coll. Duvergier,
Peloua, jeune spécimen, coll. Peyrot. — Burdigalien inf.
833. Colubraria miocænica |Michelotli]|.
PI. XVIL, fie. 21-22.
1840. Triton maculosum Bell. et Michti. Sage. oritt. p. 34 (non Lamk).
1847. Triton miocenicum Michti, Foss. mioc., p. 251.
1852. — — d’Orb£ Prod., III, p. 78, 26c ét, no 1431:
4872 Triton obscurum. Bell." Moll. terz. Piem., 1, p.228, pl. XIV,
fig. 14 (non Reeve).
1903. Tritonium (Colubraria) miocænicum Cossm. Ess. Pal. comp.
Ve livr., p. 100, pl. IV, fig. 14-15.
490%. Colubraria var. miocenica Sacco. Ibid, XXX, p. 38 (an sp. dist.).
Test assez épais, quoique fragile au sommet. Taille
moyenne; forme étroite, lurriculée; spire allongée, non
étagée, à galbe à peu près conique, abstraction faite des
varices, sous un angle apical de 30° au maximum; huit à
dix tours modérément convexes, dont la hauteur atteint au
moins les trois cinquièmes de la largeur, séparés par des
sutures linéaires, parfois déviées par de grosses varices
débordantes: ornementalion composée de nombreux plis
axiaux, un peu arqués, perlés ou erénelés à l’interseclion
d’une dizaine de filets spiraux, plus saillants et moins serrés
à la partie inférieure de chaque tour, les varices sont simple-
ment funiculées, ou à peine crénelées sur les premiers tours
par les filets du bas. Dernier tour ovale, dépassant peu les
deux cinquièmes de la hauteur totale, muni d’une seule large
— 296 —
varice ‘assez proéminente et funiculée en lravers avec des
perles très obsolètes; base convexe, excavée seulement vers
le cou qui est très court et faiblement renversé sur la nuque;
l’ornementation de la spire sv prolonge sans modification
Jusqu'au cou qui ne porte que quelques filets serrés et lisses.
Ouverture étroite, en forme de pépin, avec une gouttière
postérieure bien encadrée; canal resserré, infléchi à droite,
labre un peu incliné, épaissi par la dernière varice, intérieu-
rement muni d'une quinzaine de plis inégaux et inéquidistants;
columelle excavée, coudée à la naissance du canal, ridée en
avant, outre une faible côte ou ride pariétale ; bord columel-
laire large el calleux, le vernis s'étale aminei sur une portion
de Ta base et de la région ventrale, puis il se détache un peu
du cou et se termine (riangulairement près de lt troncature
siphonale.
Dim. Longueur : 26 mill.; diamètre : 10 mill. (pouvant
atteindre 13 mill.).
R. D. — Nous reprenons pour cette espèce, conformément à l'opinion
de M. Sacco, le nom miocænicum que Michelotti a proposé — à la place
de maculosum — pour l'espèce helvétienne du Piémont qu'il ne faut
pas confondre avec le véritable obscurum Reeve, des mers actuelles, qui
n'a que quatre où cinq cordons Spiraux et dont les plis axiaux sont
beaucoup moins serrés. D'autre part, les spécimens du Burdigalien
paraissent bien semblables à ceux du Piémont, de sorte quil faut admettre
que cette espece à apparu plus anciennement en Aquitaine.
Quant à C. Deshayesi [Michi, c'est une coquille plus courte, plus
conoïdale, à dernier tour beaucoup plus élevé, avec un canal moins
resserré el une varice obtuse à l'opposé de celle du labre.
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype déjà figuré dans les « Essais »
(PI. XVII, fig. 21-22), col. Cossmann; toutes les coll. — Burdigalien.
$834. Persona tortuosa |Borson|. PI. XVII, fig. 12-13.
1814. Murex cancellinus Brocchi. Conch. subap, p. 403 (non Lamk.).
1821. Murex tortuosus Borson. Oritt. Piem. If, p. 60, pl. 1, fig. 4.
1829. Triton personatum M. de Serres, Geogn. lerr. tert., p. 416, pl. ETF,
fig. 11-12.
, > [æ
brièvement tronqué avec une pelile échancrure nuquale;
— 297 —
1831. Tritonium cancellimum Bronn. ltal. tert. geb. p. 31 (non Lamk.).
1833. Triton personatum Grat. Tabl. Dax (L. e.), VI, p. 264.
1840. Triton anus Bell. et Michti Sage. Oritt., p. 34 (non Lamk.).
1840. Triton clathratum Grat. Atlas, pl. XXIX, fig. 12 (non Lamk).
1847. Triton personatum Michti Foss. mioc., p. 248.
1852. Triton tortuosum d'Orb. Prod., IT, p. 78, 27e ét., no 1434.
1852. Triton subclathratum d'Orb. Ibid., p. 77, n° 4427.
1552. Tritonium tortuosum Bronn, Leth. géogn., I,p. 523, pl. XL, fig. 27.
1872 Personttortuosa Bel Moll.Iterz (Piem- AL p. 291. pl. XIV,
fig. 17 et pl. XV, fig. 4.
1873. — — Benoist. Cat. Saucats, p. 172, n° 569.
ICS — Font. Moll. plioc. Rhône, [, p. 35, pl. IV, fig. 1.
1903. : — — Cossm. Ess. pal. comp., p. 104, pl. IX, V, fig. 1.
1904. — ee SACC DIT RE NINEE D 38;
490920 — — Dollfus. Essai Aquit., p. 58, n° 389.
R. D. — Comparaison faite des individus du Bordelais — non pas avec
les figures de la Monographie de Bellardi qui représentent un spécimen
_ gérontique à côtes trés épaisses — mais avec ceux de Colli Torinesi (coll,
Cossmann), à peu près de la même taille, il n°v a absolument aucune
différence, de sorte que l’on peut en conclure avec certitude que cette
espèce a évolué, sans modifications appréciables, du Miocène inférieur
jusqu'à la base du Pliocène ; nous n'avons pas les éléments nécessaires
pour vérifier si c'est bien elle qu'on trouve Jusque dans le Pleistocène.
Les déformations que subit sa spire, son ouverture archigrimacante etc.,
sont trop connues pour qu'il nous ait paru nécessaire d’en reprendre la
diagnose détaillée : nos plus 2rands spécimens mesurent 40 % de lar-
geur sur 23", de diamètre. Quant à P. Grasi Bell., cest une coquille
moins irrégulière à treillis plus régulier que l’ornementation des premiers
tours de P. fortuosa.
Loc. — Dax (Saint-Paul), coll. Grateloup. Saucats (Peloua). plésiotype
déjà figuré dans les Essais (PI. XVI, fig. 12-13), coll. Cossmann, toutes les
coll. ; Saucats (Lagus), fide Benoist. — Burdigalien.
Saucats (Lariey), fide Benoist. — Aquitanien.
Saubrigues, coll. Cossmann, coll Grateloup. — Fortonien.
835. Hilda Sacyi nov. sp. 5
D XNP her 16e PI XVI fe 56, 197
Test médiocrement épais, fragile au sommet. Taille au-
dessous de la moyenne; forme fusoïde, assez étroite; spire un
— 298 —
peu turriculée, à galbe subconoïdal sous un angle apical de
35° en moyenne; probablement six ou sept tours quand la
coquille est complète, très peu convexes, non anguleux en
arrière ; leur hauteur dépasse la moitié de leur plus grande
largeur; sutures linéaires assez profondes, ondulées par des
costules axiales, épaisses, droites, peu proéminentes; elles
sont croisées par trois cordonnels spiraux, régulièrement
espacés, un quatrième onduleux un peu au-dessus de la
suture inférieure ; les intervalles sont finement treillissés par
trois ou quatre fils spiraux très ténus et par des plis d’acerois-
sement non moins serrés, à peu près reclilignes et verticaux.
Dernier tour à peu près égal aux deux tiers de la hauteur
probable, ovale jusqu'à la base qui n'est un peu excavée qu'à
la naissance du cou médiocrement allongé, non renversé en
dehors; une seule varice labrale, forte et épaisse; l’ornemen-
tation de la spire se prolonge très régulièrement jusque sur
le eou, mais les cordons principaux deviennent graduellement
plus proéminents, et ils s'enroulent beaucoup plus serrés sur
le cou.
Ouverture ovale, munie d’une petite gouttière bien encadrée
dans l'angle inférieur, puis resserrée en avant où elle se
termine par un Canal relativement large, infléchi à droite,
peu allongé el tronqué à son extrémité par une faible échan-
crure nuquale ; labre vertical, extérieurement bordé par une
large varice débordant sur la suture, épaissi à l’intérieur par
une rangée correspondante de plis groupés deux à deux;
columelle un peu excavée en arrière, coudée et tordue à
l'origine du canal dont elle suit l’inflexion sinueuse; bord
columellaire un peu calleux et détaché de la base, très farble-
ment ridé en avant, avec une arête pariétale qui limite la
gouttière.
Drm. Longueur probable : 22,5 mill.; diamètre ventral :
10 mill.
R. D. — Il est intéressant de retrouver, dans le vallon de Saucats, une
espèce appartenant à un Genre localisé dans l’Europe centrale, à un
niveau plus élevé; le génotype (H. transylvanica Hærneswet Auinger), de
Eee
2 500
Lapugy (coll. Cossmann), s’en écarte toutefois: par ses tours un peu
anguleux en arrière, par son ornementation beaucoup plus grossière ;
le dernier est certainement moins élevé que chez H. Sacyi; l'ouverture
est plus large le cou est plus gonflé, les crénelures internes du labre sont
moins pliciformes; comme ces critériums différentiels sont bien cons-
tants, il est légitime de distinguer la mutation ancestrale du Burdigalien
inférieur.
Loc. — Saucats (Peloua), cotypes (PL XVI, fig. 46 et PI XVI,
fig. 5-6, 19), coll. de Sacy. — Burdigalien int.
836. Acamptochetus mitreolus |Grateloup|.
Pl. XVI, fe. 36-37
1833. Buccinum mitreola Grat. Tabl. foss. Dax (4. c.) VI. p. 215.
1840. — mitreolum Grat. Atlas, pl. XXX VI, f, 18.
1852. — — d'Orb. Prodr., III, 26e ét., no 1589.
Test épais, sauf au sommet qui est souvent brisé. Taille
grande ; forme mitroïde, étroitement turriculée; spire longue,
aiguë, à galbe à peu près conique, sous un angle apical
d'environ 25°; tours peu convexes, dont la hauteur croissante
finit par atteindre les trois cinquièmes de la largeur; sutures
d’abord profondes, rainurées et même subétagées par un petit
rebord supérieur, puis linéaires et ascendantes ; leur surface
est — au début — finement treillissée par des plis serrés et
des filets spiraux qui forment des granulations obsolètes à
leur intersection ; 1l y a en outre des traces d’épaississements
variqueux très largement aplatis ; à partir du quatrième tour
avant le dernier, la surface devient lisse, il ne reste que les
varices obtuses et seulement deux stries au-dessus du rebord
sutural. Dernier tour à peu près égal à la moitié de la hauteur
totale, à peine ovalisé jusqu'à la base très faiblement excavée
vers le cou qui est gros, assez court et un peu renversé en
dehors ; des filets fins et serrés reparaissent sur loute cette
région antérieure.
Ouverture très étroite, en forme de pépin, avec une
gouttière anguleuse en arrière et un canal plus resserré,
SU Le
brièvement tronqué par une profonde échancrure nuquale;
labre vertical, largement épaissi à l'extérieur, intérieurement
muni de nombreux plis minces, un peu plus rapprochés en
avant qu'en arrière; columelle lisse, un peu excavée, sans
ride pariélale, infléchie à droite avec Le canal, à bord externe
mal limité, partout complèlement appliqué.
Din. Longueur probable : 65 mill.; diamètre : 19 mill: (un
ex. de Ta coll. Benoist atteint TS mill. sur 27 mill.).
R. D. — Il n'existe plus dans la collection Grateloup qu'un fragment
de Buccinum mitreolum ; le dessin qu'en a donné cet auteur, ne représente
pas très fidèlement le galbe de la coquille et n'indique pas lornementation
de ses premiers tours, peut-être peu visible, sur le type roulé comme le
sont la plupart des spécimens de Saint-Paul-lès-Dax. Fusus: elongatus
Michti (n. Nvst.) de l'Helvétien des collines de Turin qui par suite de
correction pour eause de synonymie et de rectification de classification
générique est devenu Colubraria exelongata Sacco (L. ce. XXX, p. 38), nous
parait identique à Acamplochetus mitreolus. K faudra done lui donner ce
nom antérieur à celui imposé par Michelotti. Les spécimens de l'Aquitaine
atteignent une taille plus élevée, et comme conséquence, les plis et les
filets spiraux qui sont des caractères népioniques de cette coquille,
n'atteignent pas l'avant-dernier tour comme cela est figuré dans l'ouvrage
de Bellardi pour les exemplaires d'Italie. Un de nous a classe Acamptochetus
dans les Buccinidæ, à cause de son échancrure. Mais l’'ornementation de
ses premiers tours, l'aspect de l'ouverture, la protoconque elle-même ont
beaucoup d'affinités avec Colubraria de sorte que nous cataloguons
Acamptochetus à la suite de ce dernier Genre.
Loc.
Saucats (Peloua), plésiotype (PE XVI, fig. 36-37), coll. de Sacy ;
même loc., coll. Benoist, coll, Neuville. Saint-Paul-lès-Dax, coll. Grate-
loup (en fragment). Rare partout. — Burdigalien.
/
837. Acamptochetus submitræformis (d'Orbigny).
Fig. 41.
1833. Fusus mitræformis Grat. Tabl. foss. Dax (4 ce.) VE, p. 40 (x. Br.).
1838. — — Grat. Cat. zool. Gironde no 368 (n. Br.).
4840. : — — Grat. Atlas, pl. XXIV, F. 36, 37,38; pl. XEXT,
F.. 25 (n. Br.):
1852. — submitræformis d'Orb. Prodr II, 26e ét., no 4183.
1156. — mitræformis Hürn. Foss. Moll. !, p. 283, pl. XXXL,f. 7 (n. Br.).
‘1
91873. Metula mitræfornis Ben. Cat. Saucats, p. 160, no 517.
1897. Fusus ee Raul. Stal. Landes, p. 346 (n. Br.).
Test peu épais. Taille moyenne. Coquille mitræforme ; spire
longue composée de sept lours peu convexes, séparés par des
sutures linéaires ; protoconque lisse, paucispirée, formant un
gros bouton à nucléus subdévié; premiers tours post-
embryonnaires régulièrement cancellés par l'intersection de
costules axiales et de trois cordons spiraux, formant des
mailles carrées noduleuses à
leurs sommets; le cordon
médian est parfois un peu
plus saillant que les autres:
sur les tours suivants, Îles
cordons spiraux deviennent
plus nombreux, plus rappro-
chés, moins réguliers, les Bus A
costules axiales se serrent
aussi, puis tous ces éléments de l'ornementalion s'atténuent
el sur les derniers tours on n'apercoil plus que des stries
d'accroissement assez irrégulières croisant des cordons qui,
à l’exception des deux les plus voisins de la sulure, sont
devenus des rubans ne faisant plus saillie sur le test, limités
par d’étroits sillons irrégulièrement distants; dernier tour
très grand, atteignant les deux liers de la longueur totale,
ovoïde, peu ventru, atténué à la base qui n’est excavée que
contre le cou, peu allongé, à bourrelet nuqual à peine distinét.
Ouverture longue, étroite, anguleuse en arrière, avec une
faible goullière; à peine atlénuée en ‘avant, où elle se
termine par un canal large, court, légèrement recourbé en
arrière, transversalement tronqué et. subéchancré; labre
légèrement sinueux, épaissi — un peu en’‘arrière de son
contour qui est tranchant — par un bourrelet variqueux; il
est finement plissé à l'intérieur; columelle faiblement excavée
en son milieu, presque sans inflexion le long du canal; bord
columellaire lisse, assez épais, peu large, bien délimité,
terminé en pointe à l'extrémité du canal, étroitement appliqué
sur toute son étendue.
Din. Hauteur : 25,5 milk. ; diamètre : 9 mill.
R. D. — La forme tortonienne des Landes se distingue nettement de
A. mitræformis du Pliocène italien (Orciano. coll. Peyrot) par son galbe
un peu plus trapu, mais surtout par Pornementation cancellée des premiers
tours embryonnaires et costulée de quelques-uns des suivants, alors que
chez À. mitræformis Br. aucun des tours ne présente de costules axiales,
ni de véritables cordons spiraux saillants. C’est d’ailleurs en raison de ce
dimorphisme d’ornementation existant chez les formes miocéniques du
phylum que Bellardi a séparé À. reticulatus Bell. (L c. 1, p. 1663) que l’on
réunissait à À. mitræformis. Il est probable que l'espèce du Tortonien de
Bade,confondue par Hôrnes avec A. mitræformis appartient à notre espèce
ou à celle de Bellardi. Peut-être enfin devra-t-on réunir À. reticulatus Bell.
à À. submitræformis dont le nom est le plus ancien. Nous n'avons pas
trouvé dans là collection Benoist d’exemplaire provenant de Saucats (Ea
Sime).
Loc. — Saint-Jean-de-Marsacy, coll. Degrange-Touzin : Saubrigues,
coll. Grateloup. Peu rare. — TFortonien.
? Saucats (La Sime) fide Benoist. — Helvétien.
838. Ranella (1) s. sr. minuteornata nov. sp.
PI. XVIII, fig. 26 et PI. XII, fig. 37-38.
1904. Ranella cancellata Cossm. Ess. Pal. comp., V, p.113 (non Grat.).
Test mince et fragile, peut-être à cause de l’état népionique
des spécimens connus. Taille pelite; forme étroitement élan-
cée, fusoïde ; spire assez élevée, subétagée, à galbe conique
sous un angle apical de 40° environ; tours nombreux,
convexes, devenant subanguleux en arrière vers le troisième
avant le dernier; leur hauteur atteint la moitié environ de
(1) Nous signalons pour mémoire un spécimen de Ranellæ gigantea, existant
dans la coll. Grateloup et éliqueté de Saubrigues : il est identique à la fig. 8
(PI. XXIX) dans l'Atlas de cet auteur, sauf que les filets intercalaires ne sont pas
représentés sur le dessin. Comme on n’a jamais retrouvé dans ce gisement
d'exemplaire, ni même de fragment qui puissent S'y rapporter, il est possible que
l'échantillon de Grateloup soil originaire d’une tout autre provenance.
leur largeur maximum, varices comprises; celles-ci sont
étroites, proéminentes, crénelées sur leurs deux faces par les
cordons transverses; elles ne se succèdent pas en ligne
directe, d’un tour à l’autre, chez l'adulte, et elles débordent
sur les sutures qui sont linéaires, quoique profondément
enfoncées ; ornementalion composée d’un treillis très fin et
très régulier de plis axiaux et de cordonnets spiraux, formant
— sur la région au-dessous de l'angle inférieur — un élégant
réseau à mailles carrées, tandis que les trois filets de la
rampe sont plus serrés ; à l'intersection il existe des nodosités
minuscules et à peine saillantes. Dernier tour égal aux trois
cinquièmes de la hauteur totale, faiblement arrondi, excavé à
la base sous le cou qui est assez long et infléchi; l’ornemen-
tation s’y prolonge sans modifications jusqu'à l’excavation du
cou, où il ny a plus que des filets serrés et simplement
séparés par de pelits sillons obliquement enroulés sur le cou.
Ouverture elliptique avec une faible échancrure postérieure
et un canal siphonal, étroit, assez long, flexueux, tronqué par
une faible échancrure ; labre vertical, tranchant et régulière-
ment festonné sur son bord libre, qui est séparé par une
étroite, mais profonde rainure de la varice labrale ; columelle
infléchie à sa base, presque verticale au-dessus ; bord colu-
mellaire lisse, d’abord large et appliqué sur le dernier tour,
puis délaché el terminé en pointe vers le canal où une étroite
rainure le sépare du bourrelet nuqual arqué et muriqué par
les accroissements de l’échancrure.
Dim. Longueur probable : 14 mill.; diamètre ventral :
7 mill.
R. D. — Cette coquille a été confondue à tort avec le véritable R. can-
cellata Grat. qui n’appartient pas au groupe et qui a un tout autre galbe,
avec une ornementation toute différente. Sion le compare avec R. elongata
Bell. et Michti, on remarque que son ornementation est beaucoup plus fine
et son canal est plus allongé; mais elle a une analogie beaucoup plus
srande avec R. Harrisi Cossm., de lOligocène d'Australie, figuré (pl. IV,
fig. 11) dans la cinquième livraison des « Essais de Pal. comp. » comme
plésiogénotype de Ranella s. str., quoique son ornementation soit beaucoup
plus fine et plus régulière, Argobuccinum Bartillieri Cossm. (1bid, pLIF, fig. 7)
—, 304 —
s'en rapproche davantage et ce ne doit pas être une Eupleura comme
l'indique la légende et le renvoi de la p. 51.
Loc. — Saucats (Peloua), tvpe (pl. X VIIL, fig. 26), coll. Neuville ; autre
spécimen incomplet (pl. XII, fig. 37-38) coll. de Sacy ; coll. Cossmann. —
Burdigalien.
839. Ranella (4rgobuccinum) cancellata Grateloup.
PI. XVII, fig. 23-24.
1840. R. cancellata Grat. Atlas, pl. XXIX, fig. 9
1852. — d'OrbProd., IE, p. 77, 26e ét., no 4407.
Test médioerement épais. Taille bien au-dessous de la
moyenne; forme buccinoïde, assez trapue à cause de la saillie
des varices au dernier tour, de sorte que les deux diamètres
sont très inégaux; spire un peu élevée, subélagée, à galbe
conique sous un angle apical de 55° y compris les varices
diamétrales ; proloconque lisse, globuleuse, composée de deux
tours très arrondis, avec un petit nucléus non saillant ; sept
tours post-embryonnaires, d'abord convexes et régulièrement
cancellés, puis anguleux au tiers inférieur de leur hauteur à
partir du quatrième tour avant le dernier; leur hauteur
n'atteint pas la moilié de leur largeur maximum, varices
comprises: celles-ci forment deux rangées diamétrales, pro-
éminentes, qui se succèdent en ligne verticale en débordant
les sutures linéaires et ondulées: entre les varices, 11 v à —
sur chaque face — six costules axiales, droites, crénelées à
l'intersection de trois cordons spiraux sur la région antérieure
de chaque tour, et de quatre filets alternés sur la rampe
inférieure ; dans les intervalles des cordons, il y à aussi un
ou deux filets intercalaires. Dernier tour dépassant un peu
les deux tiers de la hauteur lotale, arrondi jusque sur la base
qui n’est excavée qu’à la naissance du cou, long et infléchi;
une fente ombilicale presque close sépare le bourrelet nuqual
et peu proéminent du canal siphonal; l’ornementation de la
spire s'y prolonge assez régulière, les côles s’amincissent et
TENUE
deviennent sinueuses- sur lexcavation du cou; sept cordons
spiraux équidistants — y compris celui qui forme l'angle —
se succèdent sur la base, avec deux filets intercalaires ; sur le
cou, il ny a plus que des filets plus serrés, obliquement
enroulés, décussés par l’ornementation axiale.
Ouverture peu grande, arrondie, presque sans goutlière
postérieure, très resserrée à l’origine du canal siphonal qui
est un peu allongé, faiblement infléchi, tronqué sans échan-
crure appréciable à son extrémité antérieure ; labre vertical,
bordé en deçà de son contour, muni de six dents internes et
obsolètes, séparées du bord tranchant par une rainure pro-
fonde ; columelle excavée, tordue et coudée à la naissance du
canal, munie de deux ou trois rides transverses en avant et
de trois autres allongées sur la région pariétale; son bord
externe se délache de la fente ombilicale et se termine en
pointe effilée.
Di: Longueur : 22 mill.;: diamètre ventral : 13 mill.;
épaisseur transversale : 9 mill.
R. D. — Celle coquille appartient bien au sous-genre Ayrgobuccinum
qui à un faciès d' Apollon sans échancrure suturale ni gouttière, avec un
canal moins brièvement tronqué el un ombilic plus ou moins ouvert; elle
ressemble même étrangement à la figure publiée (PI IV, fig. 17) dans la
Ve livr. des « Essais de Pal. comp. » pour un plésiogénotvpe de ce
sous-cenre, Ranellu harikalensis Cossm : c'est à l'espèce ci-dessus décrite,
assez bien fgurée par Grateloup, qu'il faut appliquer la dénomination
cancellula, el non pas au fossile de Peloua qui est cilé à la page 443 de la
mème fivraison comme représentant Ranellas. str. dans le Miocène de la
Gironde, comme on l’a vu ci-dessus.
Loc. — Dax (Saint-Paul), coll. Grateloup. Canéjan, néotype (PL XVI,
fig, 23-24), coll, de Sacy; toutes les coll. Saint-Médard-erni-Jalles, toutes
les coll,, peu abondante partout. — Burdigalien.
Mérignac (Baour), Pessac (Lorient), coll. Pevrot. Aquitanien.
840. Apollon Grateloupi d'Or... PI. XV, fig. 42-43.
1833. Ranella leucostoma Grat. Tabl. Hoss Dax (Nc NE p.911: Bast.),.
1840. Ranella semigranosa Grat. Atlas, pl. XXIX, fig. 6 (non Lamk.).
1852. Ranella Grateloupi d'Orb. Prod., IT, p. 76, 26e ét., no 1404.
Tome LXXV, . 21
— 306 —
Test très épais et solide, sauf au sommet de la spire. Taille
assez grande; forme ventrue au dernier tour; spire -élancée,
étagée, à galbe conique ,sous un angle apical de 550, sauf la
saillie des deux dernières varices; tours nombreux, anguleux
au milieu, dont la hauteur égale à peu près la moitié de [a
plus grande largeur mesurée sur l'angle; sutures linéaires,
parfois déviées par le débordement des varices: dix à douze
nodosilés très proéminentes sur lFangle de chaque tour, les
varices elles-mêmes sont arquées et subnoduleuses à linter-
seclion de cet angle; environ huit filets spiraux granuleux,
allernant avec des filets lisses, stries d'accroissement très
obsolètes. Dernier tour un peu supérieur aux deux tiers de la
hauteur tolale, avec une rampe un peu excavée au-dessous de
la couronne de tubereules qui sont au nombre de six sur la
face ventrale et de huit sur la face dorsale, entre les deux
varices diamétrales, plus saillantes que larges: au-dessus de
celle couronne périphérique, il y à deux cordons chargés de
nodosilés perlées, plus rapprochées et même souvent con-
fluentes ; dans les intervalles, il existe des filets plus finement
eranuleux allernant avee d'autres simples; base déclive,
fortement excavée sous le bourrelet nuqual qui est très gonflé,
très contourné, liré en long par des filets écartés, non granu-
leux; rainure ombilicale imperforée.
Ouverture grande, ovale, avec une large gouttière posté-
rieure bien encadrée et fortement échancrée sur la suture;
canal resserré, redressé, très court, renversé en dehors et
échancré sur la nuque; labre vertical, extérieurement bordé
en deçà de son contour, intérieurement muni d'une rangée
de neuf crénelures allongées, inéquidistantes; columelle
excavée, se redressant avec le canal, revètue d’un très large
bord calleux, étalé sur la base, un peu détaché de la rainure
ombilicale, effilé en pointe à son extrémité; quatre fortes
rides obliques en avant, d'autres irrégulières et plus obsolètes
sur tout le reste de sa surface, jusqu'à la dernière côtè pariétale.
Dim. Longueur probable : 60 mill.; diamètre ventral :
33 mill.; épaisseur transversale : 26 mill.
— 307 —
R. D. — C'est bien à la figure de R. semigranosa qu'il faut attribuer les
individus de Saubrigues, bien qu'ils Soient plutôt plus élancés et non aux
spécimens de la collection Grateloup qui ne ressemblent en rien au dessin
et qui sont indiqués sur l'étiquette comme provenant de Saint-Paul-lès-Dax ;
R. granifera, du même gisement de Saubrigues n’est pas identique, comme
on le verra ci-après. Quant à 1. tuberosa Bon. (non Grat.), il est incontes-
table que la figure 7 de la pl. XV (in Bellardi), ressemble de près aux
spécimens de Saubrigues : toutefois il-y a des différences suffisantes —
dans le galbe plus trapu, les grosses dents internes du labre, la forme plus
courte de l'ouveriure — pour que nous hésitions à la comprendre dans
notre Synonymie, d'autant plus que la comparaison d’un spécimen helvé-.
tien de Val Ceppi ‘coll. Cossmann, correspondant bien aux nombreuses
variétés figurées par M. Sacco (190%, pl. XE, fig. 3-12) nous fait douter de
l'exactitude de la figure publiée par Bellardi.
Loc. — Saubrigues, néotvpe (PI XV, fig. 42-43), coll. Cossmann,
toutes les coll, — ‘Fortonien.,
S41. Apollon nodosus borson.
var Subgranifer !d'Orb.. PI. XVE fig. 28 29.
A821. Murex nodosus Borson, Orilt. Piem., I. P. 66, pl. MSN
? 1842. Ranellu nodosa Sism. Synopsis, p.37.
1847. — granifera Grat. Atlas Suppl., pl, XLVI, fig. 2 (non Lamk.).
1852. — süubgranifera d'Orb. Prod., IE, p. 77, 266 ét, n° 4412,
TCrEAe — nodosavar. B, Bell., IMoll., terz. Piem., [, p.234 (non fig).
1818. . — — Benoist, Et. tort. Gir., p. 5.
1904. — — Var, mioquinqueseriala Sacco Ibid., XXX, p. 39,
pl. XI, fig, 2.
Test épais. Taille moyenne; forme trapue:; cantharoïde :
médiocrement allongée; non élagée, à galbe conique sous un
angle apical de 600: fours peu convexes, oblusément subim-
briqués en avant, la région postérieure étant plutôt déclive:
leur hauteur alleint environ la moitié de leur plus grande
largeur: sutures linéaires, profondes, un peu déviées par la
saillie débordante des varices qui se succèdent presque
régulièrement d’un tour à l’autre; une rangée obsolète de.
pustules presque confluentes occupe la région antérieure de
chaque tour, toute la surface est en outre couverte de filets
loue
spiraux granuleux, irréguliers; ceux qui traversent les pus-
tules sont simplement ondulés. Dernier tour un peu supérieur
aux deux tiers de la hauteur lotale, portant des nodosités
beaucoup plus saillantes, arrondies, surtout les quatre
dernières de la face dorsale qui sont couvertes de quatre
chaïnettes finement granuleuses, de même que la rampe
située au-dessous ; au-dessus, il y a encore deux gros cordons
perlés et deux autres plus finement granuleux, l’ensemble
complètement chagriné par un réseau de granulations généra-
lement alignées dans le sens spiral; la base est excavée sous
le cou qui est peu contourné et orné en long de six filets
eranuleux ; fente ombilicale imperforée. Le je
Ouverture ovale-arrondie, avec une gouttière postérieure
bien encadrée el échancrée sur la suture; canal siphonal à
peine infléchi, resserré, (tronqué sans échancrure, à son extré-
milé; labre vertical, fortement épaissi ‘par la dernière varice,
intérieurement muni de neuf plis; columelle peu excavée,
entièrement ridée, à bord externe large, un peu détaché et
effilé en avant contre le canal.
= Dim. Longueur probable: 35 mill.; diamètre ventral :
23 mill.; épaisseur transversale : 16 mill.
BR. D. — Il faut distinguer comme l’a fait M. Sacco, la variété torto-
nienne du type pliocénique qui est plus élancé, plus étagé, avéc une ouver-
ture plus haute, plus étroite, et les dents internes du labre divisées en
quatre séries de quatre plis serrés; Ie tvpe — comme la variété — est
caractérisé par sa surface entièrement et finement granuleuse, ce. qui
les distingue d’A.Grateloupi qu'on trouve dans le même gisement et qui a
une spire plus longue, plus étagée, avec des nodosités plus anguleuses,
non arrondies au dernier tour, plus nombreuses.Entin A. tuberosus Borson
— qui est aussi trapu — à beaucoup moins de nodosités, et ne porte pas
de granulations. En tous cas, même en admettant que cette coquille torto-
nienne ne soit qu'une mutation très voisine d'A. nodosus, il y a lieu de
reprendre — de préférence au nom mioquinqueseriata — la dénomination
subgranifer qui est antérieure de 52 ans.
Loc. — Saubrigues, plésiotype, cité à Salles par Benoist (PI XVI,
fig. 20-29), coll. Cossmann. — Wortonien.
— 309 —
812. Apollon pelouatensis nov. sp.
PEN te 38-590 PI XVI fo 122;
1825: Ranella leucostoma Bast. Mém. env. Bord., p. 61 (exclus. fig.),
ne
ASAS. —— scrobiculata Grat. Atlas, pL XXIX, fig. 10 (n. Kiener).
1852. — — d’'Orb. Prodr., IE, 26e ét., no 4409.
1873. — tuberosa Benoist. Cat. Saucats, p. 173, n° 572 (non Bon.
nec Grat.).
1904. Apollon subgranifer Cossm. Essais Pal. comp., V, p. 116, pl. IV,
fig. 10 (non d'Orb.).
Test épais et massif. Taille assez grande, les jeunes spé-
cimens sont rares; forme buccinoïde, très ventrue au dernier
tour par la saillie des varices diamétrales ayant l'aspect
hérissé; spire, assez élevée, élagée, à galbe conique sous un
angle-apical de 60; huit à dix tours anguleux, les premiers
subimbriqués en avant, puis l'angle se rapproche un peu du
milieu de la hauteur qui n’atteint que le quart de la largeur
mesurée sur cet angle; sutures linéaires, ondulées, un peu
déviées latéralement par la saillie débordante des varices qui
ne se correspondent pas exactement d’un tour à l'autre; dix
à douze nodosités subépineuses sur l'angle, une rangée
principale de granulations écartées sur. Ia rampe excavée,
avec quelques autres filets granuleux, surtout à l'intersection
des varices: il y a encore trois rangs de fines granulations
au-dessus des tubercules aigus, près de la suture antérieure ;
stries d’accroissement obsolètes, peu antécurrentes et quelque-
fois plissées vers la suture. Dernier tour égal aux deux tiers
de la hauteur, à deux diamètres {rès inégaux à cause de la
forte saillie des varices ; base convexe, fortement excavée sous
le bourrelet nuqual qui est très saillant, contourné, longitu-
dinalement liré ; outre la rangée de gros lubereules tranchants
et bilides (six sur la face ventrale et six sur la face dorsale,.
il ya — à 7 mill. au-dessus — une deuxième couronne de
tubercules plus petits, encore un peu aigus (cinq plus huit),
et trois autres rangées de granulations écarlées sur la base;
les intervalles sont ornés de filets très finement granuleux,
— 910 —
et la rampe très fortement excavée est ornée comme celles
des tours précédents; sur les cordonnets du cou, les granula-
tions sont plus grosses, mais il n'y a que des rides transverses
sur ceux du bourrelet nuqual; dépression ombilicale abso-
lument close.
Ouverture ovale arrondie, assez haule, avec une profonde
goutlière postérieure bien encadrée, très étroitement échan-
crée sur la suture: canal siphonal resserré, court, redressé
verlicalement, puis renversé sur la nuque, mais sa tronca-
ture n'est pas vérilablement échancrée; labre vertical,
tranchant sur son contour, épaissi en decà par une large
varice proéminente; sur le biseau intérieur sont alignés neuf
crénelures inéquidistantes et inégales, puis deux plis contre
l’origine du canal: columelle peu excavée en arrière, coudée
et redressée au milieu. suivant en avant la contorsion du
canal; son bord large, calleux,; bien appliqué sur la base et
la région ombilicale, porte cinq rides antérieures transverses,
les deux supérieures se réduisent presque à des points; au-
dessous, 11 y a encore (d’autres rugosilés irrégulières, qui ne
correspondent pas à l'enroulement des chaineltes granuleuses,
enfin une côte pariélale qui limite la goultière.
Dim. Longueur probable : 60 mill.;: diamètre ventral :
38 mill.; épaisseur transversale : 26 mill.
R. D. — La dénomination R. tuberosa Bon. a été attribuée à profusion
à un grand nombre de mutations qui se ressemblent en effet quand on ne
consulte que les figures plus où moins fidèlement dessinées, mais qu'on
peut à la rigueur sérier quand on dispose de bonnes phototypies ou des
échantillons eux-mêmes sûrement déterminés. On a vu ci-dessus déjà
que : 40 R. tuberosa (non Bon.), de PAquitanien, est un Eutritonium subtu-
berosum ; 29 les formes de Saubrigues doivent être désignées sous les
noms : Apollon Graleloupi et A. nodosus ; % celle dernière, peut-être iden-
tique à la coquille piémontaise, comprend : Ranella granifera Grat. Il reste
— après les éliminations — des échantillons très abondants dans le gise-
ment de Saucats (Peloua), que Benoist (1) rapportait à R. tuberosa Bon. et
(1) Benoist à aussi indiqué en synonymie A. papillosa Pusch: or d'après les
figures phololypiées qu'a récemment publiées M. Friedberg (Mioe. pol., pl. VIT, fig. 2)
ce fossile lorltonien de la Podolie ést extrêmement voisin des échantillons helvéliens
du veritable {uberos«,.
— OI —
qui différent, non seulement des fossiles helvétiens de Colli Torinesi
d'après notre comparaison avec ces derniers, mais même de la figure
publiée par Bellardi (PI. XV, fig. 7) probablement d’après un type astien
(nulle part cet auteur n’a indiqué la provenance des types figurés ; les
légendes ne renseignent que la collection où ils sont conservés); ily a en
effet des différences dans le nombre des gros tubercules qui sont plus
trauchants chez A. pelouatensis; les dents internes du labre — non plus que
les rides collumellaires — n’ont pas la mème disposition; le canal est
moins renversé en dehors chez A. {uberosus ; enfin il y a quelques petites
différences d’ornementation sur lesquelles il est superflu d’insister. Pour
tous ces motils et aussi parce qu'il s’agit d’une forme manifestement
ancestrale, nous avons pris le parti de lui attribuer un nom nouveau.
Loc. — Saucats (Peloua), cotypes adulte et jeune (PI. XV, fg. 38 39 et
pl. XVII, fig. 1-2), coll. Cossmann. Toutes les coll. Dax (Maïnot), coll.
Cossm. Saint-Médard (la Fontaiue), coll. Duvergier.— Burdigalien inf.
813. À. inæquicrenatus 00. sp.
PI. XV, fig. 44-45 et PL. XVI, fig. 40-41.
1873. Ranella consobrina Benoist. Cat. Saucats (non Mayer).
R. D. — Entriant attentivement de nombreux A. pelouatensis, on ne
tarde pas à constaler qu'il faut éliminer de la forme typique — ci-dessus
décrite — une minorilé d'individus encore plus trapus au même âge
(35 % sur 25 ’n et 17 ’n d'épaisseur), à varices plus continues et surtout
caractérisés par l'inégalité des deux diamètres; en outre il faut tenir
compte de la différence des tubereules du premier tour, tant sur la face
ventrale où 11 n y en a que deux (!) que sur la dorsale où il n’y en a que
deux à l'état adulte, et lrois sur des spécimens moins avancés; d'autre
part, ceux-ci ne portent que deux cordons basaux au-dessus de la
couronne périphérique, tandis que l'adulte en possède trois plus rappro-
chés ; enfin le bourrelet du cou est couché tout a fait {ransversalement
avec une contracture légèrement échanerée. Si l’on ajoute à ces diffé-
rences capitales quelques autres détails secondaires dans le nombre et la
disposition des dents ou des rides, ainsi que dans l’ornementation granu-
leuse, ou se rendra compte qu'il est impossible de confondre cette forme
avec le type précédent, surtout quaud on dispose de spécimens adultes,
quoique d'une taille moitié moindre que celle des grands pelouatensis.
Aucune des figures publiées par M. Sacco ne présente de caractères com-
parables à ceux de notre nouvelle espèce ; Ranella consobrina Mayer n'est,
à notre avis, qu'une jeune fuberosa, et Benoist a fait erreur en rapportant à
cette dernière les jeunes échantillons de peloualensis où d'inæquicren-
abus.
Loc. — Saucats {Peloua), type adulte (PI. KV, fig. 4#-45), coll. Cossm.
Toutes les coll. Les spécimens plus petits (PI. XVI, fig. 40 41), sont
moius typiques, mais ne sont pas pelouatensis. — Burdigalien inf.
Sti. Apollon Lessonæ |Bellardi |;
race occidentalis #00. var. PI XVE, fie. 16-17.
1872. Ranella Lessonæ Bell. 1 Moll. terz. Piem., 1, p.240, pl. XX, fig: 40:
190%. Apollon Lessonæ Cossm. Essais Pal. comp., Ve livr., p. LI6.
Test épais et solide. Taille un peu au-dessus de la moyenne;
forme médiocrement (rapue, éminemment granilère; spire
un peu élevée, à enlbe conique sous un angle apical de 559,
oblusément imbriquée en avant de chaque tour, landis que
la région inférieure est déclive; les deux rangées diamétrales
de varices se succèdent assez exactement en débordant sur Les
sutures, chacune se recourbant à son extrémilé inférieure
pour aboutir langenliellement à celle du lour précédent; une
rangée principale de nodosités trilides forme la saillie anté-
rieure et imbriquée, une autre rangée de pustules — en
nombre égal — borde en dessus la suture inférieure et
linéaire, finement onduleuse; un pelil cordonnel granifère
existe encore au-dessus de chacune de ces deux rañgées, enfin
il y a des perles excessivement fines, alignées en spirale, à
l’intersechion des lignes obsolèles d'accroissement. Dernier
tour un peu inférieur aux deux tiers de la hauteur probable,
convexe Jusqu'à la base qui est un peu excavée sous le cou;
bourrelet nuqual gonflé el contourné, liré longitudinalement,
avec des rides mamelonnées ; lornementalion de la spire s'y
prolonge sur la rampe et sur la couronne périphérique au-
dessus de laquelle 1l existe deux cordons principaux et des
rangées de perles intercalaires, avec deux cordonnets finement
granuleux sur le cou excavé; les varices étroites el saillantes
sont traversées par des rangées de granulalions de diverses
grosseurs.
se
Ouverture ovale-arrondie, avec gouttière entaillée sur Ja
suture et un canal droit, resserré, peu renversé sur la nuque,
tronqué et faiblement échancré à son extrémité; labre épais,
avec huit dents internes: columelle verticale et presque
recliligne, avec cinq rides antérieures, d’autres rides irrégu-
Bières et une costule pariétale bifurquée; bord columellaire
large et bien appliqué, remplissant la rainure ombilicale.
Dim. Longueur probable : 50 mill.; diamètre ventral :
30 mill.; épaisseur (transversale : 20 mil.
R. D. — Au premier abord, nous pensions que R. Lessonæ ne repré-
sente, au Piémont, que l’état usé de R. tuberosa; mais la découverte d'un
échantillon burdigalien — qui semble identique à la figure de louvrace
de Bellardi, quoique beaucoup plus fraichement conservé — nous déter-
mine à rapporter à litre de variélé cet échantillon, au lieu de le consi-
dérer comme une variélé d’A, pelouatensis dont il s'écarte par maints
critériums importants : ses tubercules non tranchants sont plus nombreux
et surtout la rangée supra-suturale de pustules donne à la coquille un
aspect tout différent; les autres rangées sont plus régulièrement inter-
calées ; le canal est, d'autre part, plus droit et plus resserré quand on
l’examine du côté ventral; enfin le débordement contourné des varices et
leur mode de soudure — pareil à celui qu'on aperçoit sur la figure de
R. Lessonæ — le distingue aisément d’A, pelouatensis. D'autre part, mème
en tenant compte de l'usure du type italien, notre spécimen présente —
sur chaque tour —— deux rangées continues de gros granules, égaux et
arrondis, et au-dessus, une rangée de granulations arrondies, qu’on
n’observe pas sur la figure de Bellardi. j
Loc. — Saucats (Peloua), plésiotype (PI. XXI, fig. 16-17), coll de
Sacy, Jeune spécimen, ma coll. — Burdigalien.
845. Apollon (4spa) subgranulatus |d'Orbigny|.
PI OXN fe 02 et PL EXNIT fie: 17°
1825. Ranella marginata Bast. Env. Bord., p. 61 (non Martini).
1833. = — Grat. Tabl. foss. Dax (4. c.) VI, p. 90.
1840, — granulata Grat. Atlas, pl. X XIX, fig. # (non Lamk).
1852. —. subgranulata d'Orb. Prod., II, p. 76, 26e ét., no 1403.
1873. — marginata Benoist. Cat. Saucats, p. 173, n° 570.
21904. Apollus (Aspa) marginatus Sacco, 1 Moll. terz. Piem., XXX, p.40,
pl. XL fig. 13 44.
— 314 —
Test un peu épais dès le Jeune âge, relativement moins à
l'état adulte. Forme ovoiïdo-conique dont la largeur ne
dépasse pas beaucoup la moitié de la hauteur; spire courte,
tectiforme, à galbe conique sous un angle apical de 70°;
protoconque lisse, globuleuse, paucispirée, à nucléus obtus;
six ou sept tours post-embryonnaires, déclives, même un peu
excavés au milieu, sous un angle antérieur et obtus qui leur
donne l'aspect subimbriqué; sur cet angle sont disposées des
crénelures subgranuleuses qui s'épaississent et s'espacent à
l’avant-dernier tour ; l'ornementalion spirale se compose de
sillons peu profonds qui séparent des sillons inégalement
larges, sur lesquels de fines stries d’aceroissement découpent
souvent des crénelures très obtuses; les deux rangées diamé-
trales de varices ne font aucune saillie, elles se réduisent à
une lame aplatie contre le tour, débordant la suture inférieure
avec une pelite lèvre vernissée. Dernier tour dépassant peu
les quatre cinquièmes de la hauteur totale, ventru et arrondi
au-dessus de la dépression postérieure et excavée qui est
ornéé comme celle des tours précédents et limitée par une
rangée de pustules (ransversalement anguleuses, quatre
seulement sur chaque face ventrale et dorsale, les autres
tendent à s’effacer sur les deux épaississements variqueux :
au-dessus de cette couronne périphérique, il n'y a plus que
trois ou quatre larges rubans, avec des filets intercalaires
finement crénelés, quatre dans les premiers intervalles et un
seulement dans les derniers, ils se serrent davanlage sur
l’'excavation du cou, puis le gros bourrelet nuqual ne porte
que des stries longitudinales; pas de fente ombilicale.
Ouverture grande, ovale, avec une très profonde goutlière
rétrocurrenie et échancrée sur la suture dans l'épaisseur de
la varice; canal siphonal très court, médiocrement resserré
à sa naissance, plus largement tronqué encore à son extrémité,
faiblement échancré sur la nuque; labre un peu incliné,
rétrocurrent avec l’échancrure dé la gouttière, médiocrement
épaissi par la varice externe, muni à l’intérieur d’une dizaine
de dents auxquelles correspondent — sur le contour — des
— 315 —
plis bifides et laciniés; columelle excavée, un peu infléchie
avec le canal; son bord externe, large et calleux, porte cinq
ou six rides antérieures et courtes, d'autres rugosités très
obsolètes, enfin une faible côte pariétale, limitant la gouttière.
Din. Longueur : 42 mill.; diamètre ventral : 26 null. :
épaisseur transversale : 20 mill.
R. D. — Aiusi quil advient généralement pour tous les phylums très
répandus, la détermination des espèces du groupe d’Aspa marginala
a donné lieu à de multiples confusions : d'une part, en ce qui concerne
lPAquitaine, Grateloup a publié de médiocres figures sous. des noms
empruntés à des espèces vivantes, les corrections ont été faites par
d'Orbigny, fort heureusement avec le souci des gisements originaux,
enfin les auteurs qui ont suivi ont encore embrouillé la question en
confondant toutes les provenances, quel que soit leur étage stratigraphi-
que, exception faite en faveur de M. Sacco qui s’est — il est vrai — borné
à deux mutations.
Pour jeter un peu de lumière dans le chaos, il faut reprendre le point
de départ, c’est-à-dire l’ouvrage de Brocchi qui a rapporté les formes
pliocéniques à Buccinum marginatum Martini, espèce actuelle, détermina-
tion que d'Orbigny a remplacée par Ranella submarginata.
Nous n'avons pas les éléments nécessaires pour trancher ce différend
qui, d'ailleurs, ne nous intéresse quindirectement puisque toutes les
formes inférieures au Pliocène s’'écartent complètemer.t de R. cf. margi-
nata qui a — dans tout le Pliocène — un galbe ovoïde, une spire obtuse
et conoïdale, une surface à peine ornée de stries spirales, sans aucune
trace de pustules, même la plupart des individus sont lisses à la base du
dernier tour ; la gouttière descend presque jusqu'à la suture inférieure de
l’avant-dernier tour, à peu de distance du sommet aplati de la spire
(Castell'Arquato, Millas, Cannes, Asti, Bologne, Sidi-Moussa, coll.
Cossmann).
Le phylum étant représenté aux trois niveaux du Miocène en Aquitaine,
nous nous occupons d'abord de caractériser la mutation burdigalienne, qui
est la plus ancienne et à cet effet, nous reprenous la dénomination
appliquée par Grateloup au fossile de Saint-Paul-lès-Dax, R. granulata
(= subgranulata) d'Orb., caractérisé par ses tubercules persistant au
dernier tour, par sa spire tectiforme, par la hauteur moindre de son
dernier tour, par sa gouttière moins allongée, par les dents internes du
labre habituellement partagées en deux séries que sépare une rainure
obsolète et longitudinale ; cette interprétation est encore corroborée par
la citation de l'ouvrage de Basterot que n’ont négligée ni Grateloup, ni
161
d'Orbigay, ni Benoist. Nous détaillerons ci-après les caractères diffé-
rentiels des mutations helvétienne el tortonienne du Sud-Ouest.
Loc. — Saucats (Peloua), néotype (PI. XV, fig. 64 et pl. XVIT, fig, 7),
coll, Cossmann, toutes les coll. Léognan, toutes les coll. Saint-Médard-en-
Jailes. Canéjan, Cestas, coll. Duvergier. Saucats (Lagus, Giraudeau, La
Cassagne), fide Benoist. Dax (Saint Paul), fide Grateloup. — Burdi-
galien.
816. Apollon (45pa) depressus |Grateloup|.
PI. XVI, fig. 1-2 et PL. XVII, fig. 8-9.
21823. Ranella marginata Brogn. Mém. Vic., p 65, pl. VI, fig. 7 (non
Martini).
21826. : — — Defr. Dict. sc. nat., vol. XLIV, p. 447.
1840. — lævigata Grat. Atlas, pl. XXIX, fig. 1, 3 et 5 (non Lamk).
1847. — depressa Grat. Tbid., pl.:XKX,, fig. 29 (var.):
1847. — lævigata Michti. Foss. mioc., p. 254.
1852 =" marginata d'Orb: Prod, H1°p-0#76, no 1404.
IGHANE + Hœrn. Tert? Beck. .Mien' 1, p. 214 por
| | a fon HS
1867. — — Per. da Costa. Gastr. Port:, p. 152, pl. XVII, x
fie. 2-3.
1872.11 — var: A\ Bellardi. I Moll.terz. Piem., |, p2##
1878. — lævigata Benoist. Et. tort. Gir., p. 5 (Salles).
188%. LE marginata Hœrn. et Auing. Gastr. Medit. dest., p. 190,
pl. XXIV, fig. 1-2.
ISOS ER — Degr.-Touz., Orthez, p. 58 (Salies).
1903. Apollon (Aspa) marginatus Cossim., Essais Pal. comp., p. 119,
pe Mono el
190%. — — _ var. fossilis Sacco. Ibid., XXX,p, 40,
DRM SSMIOE
1912. Ranella marginata Friedb. Moll, mioc. Pol., p. 123, pl. VIE, fig. 1.
R. D. — Inlermédiaire entre A. subgranulatus et A. marginatus, cette
mutation s'en distingue à première vue (quand on dispose d'échantillons
fraichement conservés) : par sa forme plus trapue, par ses varices plus
proéminentes, de sorte que le galbe ventral est beaucoup plus trapu et les
diamètres plus inégaux (dépressus !), par sa soutlière plus prolongée à
vernis plus étalé que chez A. subgranulatus, par son ornementation qui
comporte dans le jeune âze des tubercules plus crénelés que tranchants,
effacés ou pustuleux au dernier tour, et des rubans spiraux assez régu-
Mn ANUS
liers, tandis que la forme pliocénique est à peu près lisse. Le dernier
tour représente les sept huitièmes de la hauteur totale, cependant la spire
— quoique bien plus courte que celle d’A. subgranulatus — est encore
tectiforme et n’a pas l'aspect oblus des échantillons pliocéniques. Neuf
grosses dents à l’intérieur du labre, six ou sept rides columellaires prin-
cipales ; le bourrelet nuqual est relativement peu gonflé et peu contourné,.
orné seulement de quelques sillons écartés et longitudinaux.
Grateloup a fait figurer cinq vues de celle espèce sous des noms diffé-
rents, dont un seul peut être conservé : depressus, qui s'applique bien
d’ailleurs à tous les spécimens à diamètres très inégaux ; la vue de face
(fig. 29) de cette variété représente bien les jeunes individus de Saubri-
gues, d’où proviennent également les spécimens gérontiques (var.
major, fig. 5) dont les pustules sont fort mal dessinées, avec un aspect
tranchant qu’elles n'ont jamais en réalité. Parmi nos références synony-
miques, nous admettons les provenances du Bassin de Vienne, non
seulement d’après les figures de l’Atlas de Hærnes, mais encore d’après
nos échantillons de Lapugy (coll. Cossmann) qui paraissent identiques à
ceux de Saubrigues ; on les retrouve (ide Friedberg) à Krorytnica en
Volhynie. Les spécimens helvétiens du Piémont, ceux de la var. A
(Bellardi), quoique roulés et usés (Baldisero, coll. Cossmann), sont
aussi bien conformes à ceux du Tortonien de Saubrigues, c’est à eux
que M. Sacco a attribué le nom de variété fossilis que nous aurions admis
si depressus n'était antérieur.
Nous avons aussi sous les yeux un jeune spécimen de Salles (coll.
Cossmann) très roulé, de sorte qu'il ne faut pas attacher une importance
exagérée à sa forme subglobuleuse et à sa spire obtuse, d'autant plus
que l’ornementation — bien cffacée — semble néanmoins conforme à
celle des spécimens typiques de Saubrigues (Grat., fig. 1); la même
observation s'applique à un individu de M. Gibbio (TFortonien des env.
de Modène) que nous avons sous les yeux (coll. Cossmann), et il est
probable quil faut ranger dans la même catégorie la citation de M.
Degrange-Touzin, pour Salies-de Béarn.
En résumé, A. depressus a vécu dans l’Helvétien et le Tortonien sur
une aire géographique très élendue, ct cette mutation ne peut se confon-
dre ni avec son ancêtre du Burdigalien, ni avec les formes du Pliocène.
Dim. Longueur : 52 mill.; diamètre ventral : 35 mill.; épaisseur irans-
versale : 25 mill.
Loc. — Saubrigues, commune ; néotype déjà figuré et cotype conforme
à la figure de 4. var. depressa (PI. XVI, fig. 1-2), coll. Cossmann;
jeune spécimen (PI. XVII, fig. 8-9), même collection. — Tortonien.
Salles (Largileyre), coll, Cossmann. Salies-de-Béarn (fide Degr.-
Touz.). — Helvétien.
— 318 —
S47. Ranella Neuvillei »00. sp. PL XV TEE ea
Taille assez pelilte; forme (rapue comme les Sassia éocéni-
ques, ovoïdo-conique; protoconque lisse el globuleuse, à
nucléus aplali; cinq ou six tours post-embryonnaires, un peu
convexes, séparés par des sulures linéaires, ornés d’un treillis
assez régulier de cordons spiraux et de plis axiaux, avec de
petites granulations à leur intersection. Dernier tour supé-
rieur aux deux liers de la hauteur totale, arrondi jusque sur
la base qui est très excavée sous le cou, avee une mince
varice diamétralement opposée au labre; l’ornementalion des
Q
tours précédents S'y prolonge avee une parfaite régularité;
on distingue d’ailleurs — dans l'intervalle et sur la surface
des cordons spiraux — un fin et élégant réseau de lignes
entre-croisées qui persistent Jusque sur le cou très recourbé.
Ouverture petite, presque cireulaire, avec une gouttière
superficielle dans l'angle inférieur, el un canal (rès court,
resserré, rejelé sur la nuque et subéchancré à son extrémité ;
labre vertical, épaissi par la dernière varice, crénelé à lPinté-
rieur, avec une dent inférieure plus saillante, qui rétrécit la
gouttière pariétale; nombreuses rides obliques sur le bord
columellaire qui est peu calleux, à peine détaché de la fente
ombilicale.
Du. Longueur : 20 mill.; diamètre’ ventral : 12/5 milles
diamètre transversal : 10 mil.
R. D. — Ainsi que nous l’indiquons ci-dessus, cette jolie coquille a
incontestablement le faciès de Sassia reticulosa du Bassin de Paris: mais
sa varice diamétrale la place dans le (7. Ranella où nous l'aurions
intercalée à sa véritable place systémalique, si elle nous avait élé
communiquée en temps utile. On peut aussi la rapprocher de Triton
Pliniæ Mayer (in Bell.); mais, là encore, son classement générique
interdit de pousser plus loin la comparaison,
Loc. — Saucats (Peloua), type unique (PI. XVIII, fig. 29), coll.
Neuville, — Burdigalien.
TABLE DES MATIÈRES
(ACMES, 1923)
Pages
Feyraub (Dr J.). — Le fléau des Chenilles dans les forêts de chênes verts de
RAS DAS Re RAR AE A QUE ER ra CA RD LT Re nan
Cossmanx el Peyror. — Conchologie néogénique de l'Aquitaine (suite)... 69, 191
DUVERGIER (J.). — Deuxième nole sur les Bryozoaires du Néogène de l’Aqui-
NO re à 06 ER RD EEE Ce AE RE NT CE NE RE 145
JM
—?
8-9.
10.
11 et 13.
12}
14.
15-17.
18-19.
20-27.
28-31.
32-39.
36.
PLANCHE VIN
SrromBus { Canarüwm: Boxezttt Brongn.
id. jeune spéc.
id. variété.
SrromBus {Canarium) GRATELOUPI d'Orb.
SrromBus {Canarium) SUBCANCELLATUS Gr,
id. var. GIBBOSULUS Gr.
SrromBus / Dilatilabrum) rriGoNUSs Gral.
SrroMBus (Canarium) BoxeLLn Brongn.
CHENOPUS BURDIGALENSIS d'Orb.
id.
SrRoMBUS {Canarium) GRATELOUPI d'Orb.
RosrezLarta NeuviLLer Cossm. el Peyrol.
CHENOPUS MERIDIONALIS {Bast.].
Caenopus {Triacantium) miraxpus Cossm.
el Peyrot.
CHENoOPUS PESPELICANI [Lin.], mul. DERTO-
MINOR Sacco.
DieNromocniLus DEGUSSATUS [Gral.|.
CoxcuoLepas Desnavest Rambur.
1/1
1/1
1/1
1/1
1/1
3/2
1/1
1/4
1/4
171
1/4
1/1
11
1/1
1/1
1/1
1/1
Saint-Avil.
Saucals (Pelouai.
Dax (Saint-Paul).
Saucats (Peloua).
Saucats (Peloua).
Dax (Maïnot).
Léognan (le Thil).
. Dax (Maïnol).
Sainl-Jean-de-Marsacq.
Souslons.
Saucals (Peloua).
Saint-Élienne-d’Orthe.
Saucats (Peloua).
Saint- Élienne-d'Orthe.
Saubrigues.
Dax (Maïnol).
Manciel.
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34. ne . do. ) PELOUATENSIS Cossm.
6. CHENoPUS UDTINGERIANUS [Risso].
Hé ; APICEPRODUCTA Cossm. el Peyrol.
9. 10. Cvpræa (Bernayia) FABAGINA lypique.
41-12. CyrRæa (Cavicypræa) Leporina Lamk.
13-14. CyPRæA (Cavicypræa) SUBLYNCHOIDES d'Or-
bigny, var. GRATELOUPI d'Orb.
15- 16. _CYPRÆA (Mandolina) ) poLysARGA Cossm.
TelS CyrRæa (Cavicypræa) SUBLYNCHOIDES dl! Orb.
9- 20. Cypræa (Bernayia) ORBIGNYANA Gral.
| 21. OyYPRÆA (Cavicypræa) SUBOVUM d'Orb.
2 23. UvpRæa (Adusla) SUBAMYGDALUM d° Orb.,
forme ventrue. ;
ay?
et Peyrot. = EU DAC
? 8. CYPRæA (Bernayia) FABAGINA Lamk., var.
Sainl- Paul Le
© Dax (Saint-Paul).
Mériouats (Baour).
Saucals (Peloua).
Saucats (Peloua).
Saint-Paul (Cabanne
Saucats | Peloua).. di
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. Cvpræa /Cavicypræa) SüBOVüM d'Orb.
id.
. CypræaA ( Adus{a) SUBAMYGDALUM d'Orb.
. CypræA (Eocypræa) oVüLINA Grat.
. Cvpræa (Adusta) coLuMBarra Lamk.
). Trivia ArrINIS [Dujardin]. :
2. Cypræa (Bernayit) GRANDICAMERA Cossm.
el Peyrot.
. CypræA (Eocypræa) PEYREIRENSIS Cossm.
et Peyrot.
. Cypræa (Bernayia) Broccnu Gral.
id.
. Cypræa /Bernayia) SüBGLOBOSA Gral.
id.
-22. Cypræa. {Bernayia) Broccnit Grat., var.
EXPANSA Bon.
. GvpræaA /Bernayia) LESsONiANA Gral.
. Cvrræa {Bernayia) BRoccit Gral., var.
ANNULARIA Brong.
. Cvrræa (Bernayia) Broccnit Gral., var.
ANNULARIA Brong.
3-29. CvprÆA (Bernayia) PSEUDOHIRUNDO d'Orb.
id.
TRiviA BURDIGALENSIS [d'Orb.|, var. ExcOc-
CINELLA Sacco.
. Gvpræa (Eocypræa) Nauvizzer Cossm. el
Pevyrol.
o. Cypræa {Cavicypræa) SUBOVUM d’Orb.
31. CypræaA {/Bernayia) SuBAMBIGUA d'Orb.
. Cvpræa (Naria) SuBUuRSELLUS d'Orb.
. Cyrræa {Bernayia) piNGuis Bonelli.
. PIRULA LONGICAUDA Grat.
. TRivia AFrFINIS | Dujard.].
. PiRuüLAa coNbiTA Brongn.
id.
. TRIVIA BURDIGALENSIS | d’'Orb.].
Saucals (Peloua).
Saint-Paul (Cabannes).
Saucats (Peloua).
Saucats (Peloua).
Salies-de-Béarn.
Orthez (le Paren).
Saint-Etienne-d'Orlhe.
Peyrère:
Mérignac (Baour).
Saucats (Peloua).
Saucats (Peloua).
Villandraul (Gamachot)
Saucals (Peloua).
Belus (Rollon).
Léognan (le Thil).
Saint-Paul (Cabannes).
Mérignac (Baour).
Léognan (le Thil}.
Saucats (Peloua).
Dax (Saint-Paul).
Saucats (Peloua).
Léognan (le Thil).
Léognan (le Thil).
Léognan (le Thil).
Saubrigues.
Orthez (le Paren).
Saucats (Lagus).
Manciet.
Saucals (Peloua).
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PLANCHE XI
FRIVIA BURDIGALENSIS [d'Orb.]|.
TRivia cf. pisoLiNA Lamk.
PusruLARiA DucLosIANA |Bast.].
id. var. SUL-
cIcAupA Bon.
PusruLariA DucLosranA [Basl.], var. ASUrL-
COLÆVIS SacCo.
PiRULA SUBCLATHRATA d’Orb.
PIRULA SALLOMACENSIS [Mayer}.
PiruLa coNpirA Brongn., Var. VENTRICOSA
Gral.
TRIVIA PEYREIRENSIS Cossm. et Pevyr.
PiRuLA coNpirA Brongn.
Trivia Micaezorru Dollf. Dautz.
PiRULA BURDIGALENSIS Sow., forme BASTE-
roTi Cossm. et Peyr.
PIRULA BURDIGALENSIS Sow., forme SPINU-
LOsA Gral.
PIRULA BURDIGALENSIS Sow., forme {vpique.
SEMICASSIS STRIATELLA [Gral.].
PiRULA coNbiTA Brongn., var. INFLEXICAUDA
Cossm. et Pevr.
AmpxiPpeRAsS {Neosimnia) SPeLTUM [Lin.|.
AMPHIPERAS {Simnia) SUBGARNEUM [d’Orb.].
SEMICAsSIS (GRATELOUPI [Desh.].
id, forme vani-
GIGERA Cossm. el Pevyr.
Semicassis GrareLoupt|Desh.], var. D'ADEMA
[Gral.].
SEMicassis GRarEeLoupr |Desh.], forme
effacée.
SEMICASSIS SUBINTERMEDIA |[d'Orb.|.
Semicassis Dumast Cossin. el Peyr.
ERaro suscyprÆæOLA |d'Orb.].
id.
id.
id.
Covcuiozepas Desaavyest Rambur.
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1/L
Salies-de-Béarn.
_Peyrère.
Mérignac (Baour).
Dax (Saint-Paul).
Manciel.
Ponl-Pourquevy.
Salles (Largileyre).
Léognan (Coquillal).
Peyrère.
Saucals (Lagus).
Manciet.
Léognan (Carrère).
Saucals, (Peloua).
Ceslas.
Saubrigues:
Saucals (Peloua).
Léognan (Coquillat).
Manciel.
Léognan (Carrère).
Léognan (Carrère).
Dax.
Saucats (Peloua).
Saubrigues.
Saint-Jean-de-Marsacq.
Salies-de-Béarn.
Cestas.
Saucals (Peloua).
Dax (Saint-Paul).
Mauciet.
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LAPAINKXKENEL XAVAGNOY AA ANNAANNIT ALHI9OS VI A4 SALOY
10-11.
12-13.
14-15.
16-17.
18-19;
20.
33-34.
39.
36.
31-38.
39-40.
41-42.
PLANCHE XII
Seuicassis GRATELOUPI [Desh.], var. cesra-
sexsis Cossm. el Peyr.
SEMICASSIS INCRASSATA |Graleloup|.
CYPRÆICASSIS SUBCRUMENA [d’Orbigny|.
Cvpræa {Bernayit) STEPHANENSIS Cossm.
el Pevrot.
Seuicassis GRaTELOUPI | Desh.|
Ja
var. CESAA-
sexsis Cossm. el Peyr.
SconsiA RauLinI Cossm. el Peyr.
CASSIDEA MAMMILLARIS [Grat.].
SEMICASSIS MIOLÆVIGATA SaCco.
Seuicassis RONDELETI | Basterot].
Oniscra {Oniscidia) HARPæro0oRMIS [Gral.|.
id.
Murex (Favartia) süsoBLoxGus d'Orb.
id.
EUPLEURA SUBANCGEPS |[d'Orb.].
Murex {Tubicantha) spiNicosra Bronn.
Murex {Hauslellum) HAaubuuriaus Gral.
id. var.
Murex {lavartia) süuBoëLonGus d'Orb., var.
QUADRANGULATUS Cossm. et Pevr.
Murex {Tubicanlha) PYRENAIcUS Cossm. el
Pevrol.
MuREx ToRULARIUS Lamk.
Murex {Haustellum) HauDMuTrIeUS Gr., var.
RANELLA MINUTEORNATA Cossm. el Pevyr.
Oniscra (Oniscidia) VEeRRucosA Bonelli.
Murex {Favarlia) xxcisus Grat.
Murex {Favarlia) süsosLonaus d’Orb., var.
QUADRANGULATUS Cossm. et Peyr.
Murex (lavartia) ueprAcoxatüs Bronn,
var. à 5 lamelles.
Murex (Favarlia) AQuiIranIcUs Grat.
Murex {Hexachorda) rexerrus Mayer.
a}A
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Ceslas.
Saubrigues.
Saucals (Peloua).
Saint-Étienne-d'Orthe.
Saucals (Peloua).
Peyrère.
Saucals (Peloua).
Salles (Largileyre).
Saucals (Mi de l'Égl.).
Saubrigues.
Saucals (Peloua).
Dax (Maïnol).
Mérignac (Baour,.
Saucals (Peloua).
Saubrigues.
Saucals (Peloua).
Léognan (les Bougès).
Saucals (Peloua).
Baseya.
Salles (Largilevre).
Ceslas.
Saucals (Peloua).
Léognan (le Thil}.
Saucals (Peloua).
Saucals (Peloua).
Saucals (Peloua).
Léognan (le Thil).
Léognan (le Thil}.
ID, XI
PE RXUIVE
ENNE DE BORDEAUX
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PLANCHE XII
Murex {Alipurpura) VarpiNrorres Cossm.
el Peyrol:
Murex /Pleropurpura) Raurini Cossm. el
( Pur}
Pevyrot.
Murex/Muricantha)suBasperrimus d'Orb.,
var.
Murex ({Favarlia) excisus Grateloup.
Monex (Pleropurpura) RaUrINr Cossm. el
Peyrol.
OcENEBRA CAzEAUxI Cossm. et Peyr.
Murex {Muricantha) süuBaspeRRIMUS d'Orb.
Murex {Favarlia) ABsSONUS Jan., var. INTER-
FUNATUS Cossm. el Peyr.
Dorium ? DuverGieri Cossm. et Peyr.
Murex {Muricantha) suBasPerRIMUS d'Orb.
Murex {Alipurpura) varninrorrus Cossm.
el Peyrol.
Murex {Pleropurpura) Lamarceki Grat.
id.
OcexeBra BExotsis Cossm. el Peyr.
OcenssRa LassaiGnEt | Basterol].
Munrex {Muricopsis ?) rRiFASGIALIS Gral.
Murex {Muricantha) TauRINENSIS Michel.
Murex {Inermicosta) DüurREeNoyI Gral.
TaurasraA Sacvi Cossm. el Peyr.
Murex {Alipurpura) PEYREIRENSIS Cossm.
el Peyrol.
Ocexesra (Ocenebrina) suBLAvATA [Basl.],
l'aCe MARTILLACENSIS Cossm. et Pevyr.
OcexeBrA {Ocenebrina) SUBLAVATA [Basl.].
OcEexeBrA /Ocenebrina! SuBLAvATA [Bast.},
var. élroile.
Murex {Favarlia) ueprocoxarus Bronn,
var. PauLI Tourn.
Munex {Muricantha) ruRoNExSIS Dujardin.
OcENEBRA (Ocenebrina) Basrerorr [Ben.|.
OcexesrA (Ocenebrina) Basreront |Ben.|.
Var. UMBILIGINA Cossm. el Peyr.
Murex ({Muricantha) GAVARDANNENSIS
Tournouër.
Saubrigues.
Léognan (le Thil).
Saucats (Peloua).
Dax (Maïnol).
Peyrère.
Ceslas (pré Cazeaux).
Léognan (Coquillal).
Manciel.
Mérignac (Piganeau).
Léognan (Coquillal).
Saubrigues.
Léognan (le Thil}.
Mérignac.
Salles (Min Debal).
Saint-Médard (Gajac).
Léognan (le Thil).
Suucals (Peloua).
Saucals (Peloua).
Léognan (Thibaudeau).
Peyrère.
Martillac.
Salles (Largileyre).
Sallespisse.
Saucals (Peloua).
Sallespisse.
Léognan (le Thil).
Léognan (le Thil).
Parleboseq.
T, LXXIV.
PL. XIII
ENNE DE BORDEAUX
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ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX
Imp. Tortellier et Cis
Concho!ogie néogénique de l’Aquitaine
Par M. Cossmaxx et A. PEYROT
ec
PLANCHE XIV
1-2, Murex (Muricantha) Ssxrricus Mayer.
3-4. OceNeBRA BEAuUMONTI [Graleloup].
9-6. TAURASIA PLEUROTOMA [| Grateloup].
Te id. jeune spéc.
8. OceneBrA {Ocenebrina) SUBLAVATA [Bast.],
var. UMBILICINA Gossm. el Peyr.
9. HADRIANIA MIOINGRASSATA Saë., var. élancée.
10-11. Murex (Muricantha) SYrricüs Mayer.
12-13. Murex {Hexachorda) suspseussarus [d'Or-
bigny]. 3
14-15. Muricopsis TYPHto1DEs [Mayer|.
16-17. OcexcenA/Ocenebrina) GIBBovARICOSA Coss-
mann el Pevrol.
18-19. OcenenkA LassaiGnet [Basterot].
20-21. OCENEBRA TORULOSA [Graleloup|.
22-23. OcENEBRA Sacxi Cossmann el Peyrol.
24. OceneBrA (Heleropurpura) PoLYMoRPHA
{Brocchi}, var. PLIOSUBOBTUSA Sacco.
25-26. OceneBrA DuverGierRt Cossm. et Peyr.
21-28. OCENEBRA TuILENSIS Cossm. et Pevr.
29. OcsneBrA (Ocenebrind) EXCŒLATA, Var. TAU-
ROELONGATA Sacco.
30-31. ViTULARIA SALBRIAGENCIS Cossm. et Peyr.
32. OcEeNEBRA cuRvIcosTA | Graleloup].
33-34. VITULARIA LINGUA-BOVIS [Baslerot].
35. OceneBrA (Ocenebrina) EXCŒLATA, var.
cEsTASENsISs Cossm. el Peyrot.
‘36-37. HaprianiA {Pseudomurex) CANTHAROIDES
Cossmann et Peyrol.
38-39. OcexEesRA (Ocenebrind) exCŒLATA, var.
MERIGNACENSIS Cossm. el Peyr.
40. Munrex (Haustellum) süuBspinosus Sacco.
41-42. JTADRIANIA MIOINCRASSATA Sacco.
43-41 id. É Var. EVA-
NESCENS Cossmann el Pevrol.
45-46. OCENEBRA QUADRULA Tournouër.
47. Rapaxa Mouriwsit Brochon.
48-49. Cvmia caLGARATA [Grateloup}.
90. id. var. épineuse.
l Purpura/{Stramonita)Sacvi Cossm.et Peyr.
53-54. TAURASIA CORONATA Bell, var. PERNODU-
LOSA Sacco.
55-96. AcanTriNA BexoisTi Degrange-Touzin.
»7. Ocrxesra (Ocenebrina) AvIrENSISs Cossm.
el Peyrol.
DS Cyvmia PLURIPLIGATA Cossm. el Per.
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Pessac.
Canéjan.
Pessac (Lorient).
Léognan (le Thil).
Salles (Largileyre).
Parleboscq.
Léognan (le Thil).
Saucals (Peloua).
Léognan (Carrère).
Lorient (le Peugue).
Saucals (le Son).
Bazas (Saint-Côme).
Salles (Largileyre).
Saucals (Lariey).
Léognan (le Thil).
Léognan (Coquillal).
Saubrigues.
Léognan (Coquillat}.
Léognan (Coquillal).
Ceslas.
Mérignac (Baour).
Mérignac (Pontic).
Saubrigues.
Sallespisse.
Sallespisse.
Parleboseq.
Saucals (Peloua).
Mérignac (Baour).
Saucals (Peloua).
Saucals Peloua).
Saint-Médard (Gajac).
Sallespisse.
Saucals (Peloua).
Léognan (Coquillal).
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22-23.
24-25.
26-27
28-29
30-31
32-33
94-39
36-31.
38-39.
40-41.
PLANCHE, XV
CyMIA GrareLoupt [d'Orbigny|.
CYMIA PLURIPLICATA Cossm. el Peyr.
OCENEBRA ( Heleropurpura) poLvmorpra
[Brocchi], var. PLIOSUBOBTUSATA Sacco
>. Muricopsis cRAssIcOosTA Benoist.
f
OCENEBRA {[Ocenebrina) Renigru [Mich.|].
Murux {Poirieria) cepiiczarus Cossm. et
Peyrot.
Typais iNrerMmenius Bellardi.
PTEROTYPHIS TRIPrERUS [Graleloup|.
Murex /{ Poirieria) AnuRENSsIS Cossm.et Peyr.
TypHis HorrIpus |Brocchil].
Raprixa Mourixsir Brochon.
CORALLIOPHILA BURDIGALENSIS Tourn., var,
SUBANGULIRERA (Cossm. el Peyr.
OGENEBRA (Ocenebrina) aAvrrensrs Cossm.
el Peyrolt.
EUPRITONTUM VENTRICOSUM |Graleloup|.
CYPHONOGHILUS SUBTUBIFER [d'Orbigny].
OcexEeBra (Ocenebrina) scABriuseuLA [Gr.].
Eurrrronium Sacvt Cossm. el Peyr.
CyPHonocuiLus risruLosus [Brocchi].
OcenreBra/{Ocenebrina) BicauparTA [Borson].
Murex {Poirieria) eLATospiRAa G. et P.
APOLLON PELOUATENSIS Cossm. el Pevr.
Eurrironium (Sassia) TARBELLIANUM [Gr].
APOLLON GRATELOUPI [d'Orbigny|.
APOELON INÆQUICRENATA (iossm. el Pevr.
ÜCENEBRA PENTAEDRICA Cossm. el Peyr.
OCENEBRA QUADRULA |Tournouër|].
EvrriTonium { Lampusia) boLrARoIDdES Coss-
mann el PeyroL.
EUTRITONIUM {Sussit) TRITONEUM, an, var.,
Cossmann el Peyrol.
Evrrirontum {Sassia) Benoisri Cossm. el
Peyrol.
APOLLON (ASp@) SUBGRANULATUS {d'Orb.].
HADRIANIA MINUTISQUAMA Cossm. el Pevr.
Léognan (le Thil).
Léognan (Coquillat).
Salles (Largileyre).
Saucals (Peloua).
Manciet.
Saucals (Peloua).
Saucals (Peloua).
Léognan (le Thil).
Peyrère.
Saubrigues.
Salles.
Saueals (Pelouä).
Sainl-Avil.
Saucals (Peloua).
Peyrère.
Saint-Côme.
Saucals (Peloua).
Saubrigues.
Salles (Largileyre).
Peyrère.
Saucals (Peloua).
Saubrigues.
Saubrigues.
Saucals (Peloua).
Salles.
Parlebosq.
Léognan (Coquillal).
Pessac (Lorient).
. Saucals (Peloua). :
Saucals (Peloua).
Léognan (le Thil).
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Conchologie néogénique de l’Aquitaine
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PLANCHE XVI
1-2. APoLzLon { Aspa) bepRessus [Grateloup|. 1/1 : Saubrigues,.
3-4. EUTRITONIUM SALBRIACENSE Uossm. el Peyr. 1/1 Saubrigues.
D-0. OCENEBRA (Ocenebrina) EXCŒLATA Cossm.
el Peyrot. 1/1 Léognan (Coquillat).
7. EurriTonNium {Lampusid) AQUITANICUM \
Cossmann el Peyrol. 1/1 Villandraul (Gamachol)
8-9. Eurriroxium {Lampusitæ) AQUITANIGUM
Cossmann et Peyrol. 1/1 Léognan (le Thil).
10-11. Eurrironium (Lampusia) SUBTUBEROSUM
[d'Orbigny]. | J'AMMRevrene
12-13. PErsoNA rorTuosA [Borson|]. 1/1 Saucals (Peloua).
14-15. RanuLaria ef. ABBREvIArA [Bell.}. 1/1 Canéjan.
16-17. Aporcon Lessonzx [Bellardi], race OGCIDEN-
raAzts Cossm. el Peyr. 1/1 Saucals (Peloua).
18-19. Eurrironium Sacyi Cossm. el Peyr. 1/1 Saucals (Peloua).
.,20. HabRtANIA MINUTISQUAMA Cossm. et Peyÿr. 1/1 Léognan (le Thil).
21-22. EurrironiIuM ({Sassid) TRITONEUM [Gral|. 3/2 Saucals (Peloua).
23-24. Eurrironium {Lampusia) SUBCORRUGATUM
[d'Orbigny]. 1/1 Saucals (Peloua).
25. TAURASIA PLEUROTOMA [Grat.], mul. INFUN-
DIBULATA Cossm. et Peyr. 1/1 Léognan (le Thil).
26-27. EurrironiuM {Sassia) TARBELLIANUM [Gr.]. 1/1 Saubrigues.
98-29, APoLLON NoDpusus [Borson|, var. SUBGRA-
NIFER d'Orbignv. 1/1 Saubrigues.
30-31, RanuLarta DuverGiERt Cossm. et Peyr. 1400 Saint-Avit.
32-33. Eurarronium (Sassia) Lævicarum [M. de
Serres). 1/1. Léognan (Thibaudeau).
34-39. Typnis PEYREIRENSIS Cossm. et Peyr. 2/10MPeyrere,
36-37. ACAMPTOCHETUS MITREOLUM [Grat.]. 1/1 Saucals (Peloua).
28-39. EurriTontuM /Sassit) MULTIFILOSUM Cossm.
el Peyrot. 1/1 Saucals (Peloua).
40-41. APOLLON INÆQUICRENATUS Cossm. el Peyr. 1/1 Saucals (Peloua|.
42-45. Eurrironium (Sassia) Raurixi Cossm. el
Peyrol. 1/4 0\Pevrèere.
46, Hizpa Sacxi Cossm. el Pevr. 1/1 Saucals (Peloua).
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23-24.
29.
26-27.
28-29.
30-31,
32.
3#.
C9
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36.
De
PLANCHE XVII
APOLLON PELOUATENSIS Cossm. el Peyr.
SEeMicAssis GRATELOUPI [Desh.], var. à strie
sulurale.
Hizpa Sacyi Cossm. el Peyr.
APOLLON ({Aspa) SUBGRANULATUS [d'Orb.]|.
EUTRITONIUM (Sassia) APERTURALE Cossm.
el Peyrol.
RANULARIA cf. ABBREVIATA |Bellardi].
RANULARIA MULTICOSTATA Cossm. et Peyr.
EurriITonNiIuM (Sassia) APeRTURALE Cossm.
el Peyrol.
HapriaAntA {Pseudomurex) CANTHAROIDES
Cossmann et Pevyrol.
HiLzpa Sacvi Cossm. el Peyr.
RANULARIA MULTICOSTATA Cossm. et Peyr.
COLUBRARIA MI0GÆNICA [Michelolti|.
RANELLA { Argobuccinum) cANcELLATA Gral.
EurRironium (Sassia) APENNINICUM [Sasso|],
Var. TAUROCOSTATUM Sacco.
Cypraïa (Bernayia) ORBIGNYANA Grat.
CyPRæA (Bernayia) Pseubomus d’Orbigny.
99. SEMICASIS JAUBERTI Cossm. et Peyr.
Dorrum (Malea) orBicuratTum [Br.}, mul.
MIOGÆNICUM Cossm. el Peyr.
Murex /Tubicauda) suBGRANIFER Cossm.
el PeyrolL.
Murex (Hauslellam) Parrscar Hærnes,
Var. SUBMUTIQUS Gral. ;
Murex { Pleropurpura) cYeLoprerus Millet.
Murex/Muricantha)GAvVARDANENSIS Tourn.
Saucals (Peloua).
Saucals (Peloua).
Saucals (Peloua).
Saubrigues.
Peyrère.
Mérignac (Pontic).
Mérignac (Pontic).
Peyrère.
Pessac (Lorient).
Saucals (Peloua).
Peyrère.
Saucals (Peloua).
Canéjan.
Salles (Largileyre).
Dax (Saint-Paul).
Dax (Saint-Paul).
Léognan.
Salles (Largileyre).
Saucats (Peloua).
Saubrigues.
Pont-Pourquey.
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PLANCHE XVIII
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ConcaoLepAs Desnavesr Rambur.
MuREx ToRuLARIUS Lamk. 1/1 Salles (Largilevre).
Murex (Tubicauda) suparanirer Cossm.
el Peyrol. 1/1 Léognan.
Murex (Haustellum ?) Parrscnr Hôrnes,
var. VEREFUSOIDES Cossm. el Pevyr. 1/1 Saubrigues.
Murex {Hauslellum) nAupmurieus Cossm.
et Peyrol. 1/1 Cestas.
Murex {Pleropurpura) LAmaArckt Gral. 1/1 Dax (Mandillol).
Murex (Pleropurpura) Gasrazpn Bellardi. 1/1 Saucals (Peloua).
Murex {Alipurpura) DecBsosiAnus Gral. 1/12 Martillac.
id. 1/1 Léognan (Coquillal).
Murex ({nermicosla) GRANULrER Gral. 1/1 Saubrigues.
Murex {Muricantha) ruroNensis Duij. 1/1 Salles (le Minoy).
Murex {Muricantha) GapGäranor Tourn. 1/1 Escalans.
Murex (Muricanltha) FrAysser Cossm. el
Peyrot, 1/1 Salles (Largileyre).
Murex {Favarlia) AQUITANIENSIS Gral. 1/1 : Saubrigues.
Murex ({Favarlia) Düusarpini Tourn., mul.
EXAQUITANICUS Cossm. el Peyr. 1/1, Saint-Avit.
Müurex {favarlia) pseupo-ARATUS Cossm.
el Peyrol, 1/1 Saucats (Pelouna).
Murex {lavartia) ViNboBonENsts Hürnes,
var. LIGERIENSIS Tournouër. 1/1 Ceslas.
Murex {Hexachorda) susbecussarus [d'Or-
bigny|. 1/1 Saucals (Peloua).
OCENEBRA COLORATA Degrange-Touzin. 1/1 Orthez (le Paren).
ÜJGCENEBRA QUADRULA Tournouër. 1/1 Parleboseq.
ACANTHINA LesviGnesi Cossm. et Pevr. 1/1 Saubrigues.
CORALLIOPHILA BURDIGALENSIS Cossm.etPeyr. 1/1 Saucals (Peloua).
EUTRITONIUM SUBCOLUBRINUM d'Orb. 3/2 Dax (Maïnot).
RANELLA MINUTEORNATA Cossm. el Peyr. 3/2 Saucals (Peloua).
CORALLIOPHILA BURDIGALENSIS Tourn. 1/1 Saucats (Peloua).
RaneLLaA NeuvizLel Cossm. el Peyr. 1/1 Saucats (Peloua).
2
Touraine.
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ACTES DE LA SOCI
Imp. Tortellier et Cie
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Séances de la Société Linnéenne de Bordeaux
bete
5
PERSONNEL DE LA SOCIÉTÉ
A'u 1er janvier 1923.
FoNpATEUR DIRECTEUR : J.-K. LATERRADE (vorr Le 31 ocrogre 1858), pIREC-
TEUR PENDANT QUARANTE ANS ET CINQ MOIS, MAINTENU A PERPÉTUITÉ EN TÊTE
DE LA LISTE DES MEMBRES, PAR DÉCISION du 30 NOVEMBRE 1859.
Des MOULINS (Crarres), (Mort LE 24 DÉCEMBRE 185), PRÉSIDENT PENDANT TRENTE
ANS, MAINTENU A PERPÉTUITÉ EN TÈTE DE LA LISTE DES MEMBRES, PAR DÉCI-
SION DU 6 FÉVRIER 1818.
Composition du Bureau de la Société.
CONSEIL D'ADMINISTRATION
MM. Bardié, £ÿ1.
Gabantous, £ÿ ÀA., &.
| Daydie, £{} A.
Feytaud, £}ÿ A.
Lamarque, %, £ÿ I.
Llaguet, %, £ÿ1.
MM. Duvergier, #, Président. |
Peyrot, £ÿl., Vice-Président. |
Malvesin-Fabre, Secret. génér.
Chaine, £} !., &, Secrél. adjoint.
Castex (L.), %, Trésorier.
Lambertie, Archivisle.
2
COMMISSION DES COLLECTIONS
MM. Daydie, £} A.
COMMISSION DES PUBLICATIONS
MM. Essner.
Feytaud, £ÿ A. Lambertie.
Frémont, £} I. Pionneau.
Plomb, &.
COMMISSION DES FINANCES
MM. Cabantous, £} À., &.
Daydie, {} A.
Gouin.
COMMISSION DES ARCHIVES
MM. Feytaud, £ÿ A.
Peyrot, £3 I.
Plomb, x.
(1) Fondée le 25 juin 1818, la Société Linnéenne de Bordeaux à élé reconnue
comme Établissement d'utilité publique, par ordonnance rovale du 15 juin 1828.
Elle a élé aulorisée à modifier ses staluls par décret du Président de la Républi-
que du #5 janvier 1884.
4 PROCÉS-VERBAUX
MEMBRES BIENFAITEURS
NM.
Bardié (A.), & I., 11 janvier 1922.
Breignet (Fréd.), & [., 5 mai 1920.
Motelay (L.), & [., &, 5 mai 1920.
Rozier (X}), 5 mai 1920.
Ca ons LE
MEMBRES D'HONNEUR
MM.
Le Préfet de la Gironde.
Le Président du Conseil général de la Gironde.
Le Maire de Bordeaux.
1920 Bonaparte (Prince Roland), avenue d'Iéna, 10, Paris (XVI+).......... Histoire naturl.
1908 Cossmann (M.), % : hiver, 21, rue Montpensier, à Pau (de novembre à
juin); été, 2, boulevard Sadi-Carnot, Enghien-les-Bains (S.-et-0.)
(déjuinsa octobre) See M PEN NE ere CRE PTE nue Paléontologie.
1908 Dollfus (G.-F.), %, 45, rue de Chabrol, Paris (Xe)...........,......... Géologie.’
1922 Joubin, membre de l'Inslilut, professeur au Muséum, 21, rue de l'Odéon,
PAPISEA ML) a CSA Qi ere A te RE fe MARNE RES Zoologie.
1921 Lacroix (Alfred, Professeur de Minéralogie au Muséum, 23, rue Hum- é
bold ÆPAriIST(NINVE)F ASE CERrT CH RSOS-0:00 do RE br a rm Nr Minéralogie.
MEMBRES HONORAIRES
NM:
1918 Goutures, rue de Mexico, 56, Caudéran. PE RR RETISA RSS date ... Entom. (Col)
1879 Dupuy de la Grand’Rive (E.), £} A., 36, Grande Rue, Libourne... Géologie.
1886 Eyquem (Gaston), chemin d'Evsines. 262, Caudéran...........:....... Bolanique,
1882 Lustrac (de), juge de paix du canton d'Aïn-Bessem, arrond. d'Alger.... Bolanique.
19124 Neuville (Marcel) 419/frue Taslets 2 MR NC EN GEUIORIES
189 Neyraut, £ÿ A., 236, rue Sainte-Catherine .......,..,...... ADR 0 O0 0 . Botanique.
MEMBRES TITULAIRES
et Membres à vie (x)
MM.
4909 Arné (Paul), x, 121, rue Judaïque............,....... A pe Cut Zoologie.
4871 Artigue (Félix), 104, rue Mondenard.......... CDS A PONT EIRE À Va .. à (Géologie.
1921 Ballan de Ballansée (Jules), à Rions (Gironde)...........,.....,.. Bolanique.
1914 Baraton (Commandant Louis), O.%, N.[I:., 2, rue Pérey.............… Bolanique.
1922 Bardeau, #, C. &, maire de Gauriaguel (Gironde).............,,..... Bolanique.
1890 Bardié (Armand), £ÿ L., 49, cours Georges-Clémenceau................ Botanique.
1887 Baronnet, 213, rue de Saint-Genès............ NE nt à Botanique.
1900 Barrèere (Dal "rue Parrol Paris (XIE) PERRET PER EE Bolanique.
1906 Baudrimont (D' Albert}, 3, £ÿ I., 40, rue des Remparts .,.......,.... .… Biologie,
F7
1921 Bernier (Abbé Henri, curé de Marsas par Cavignac (Gironde})......... Lépidopt.
1920 Bertrand-Pouey (Henri), 6, rue du Guignier, Paris (XXe)... Sciences natles
1911 Bouchon, préparaleur à l'herbier municipal, 19, rue Verdier.......... Botanique.
1910 Boutan, %, ÉÿI., Professeur de Zoologie, Faculté des Sciences, 149, cours
| de la Marne... D DAD NT NE Zoologie.
{921 Brascassat (Marcel), D0 Le Nlarceau, I5e Bouscals- ete rc poste Entom. Ornit.
e0Brion, (Jean) rue Aupuste-Mérillon: .:,.,.:...4..:.:%...,......: Histoire natle.
1913 Gabantous (Louis), £ÿ A., &, villa Monrepos, chemin Duvergier, 1, Cau-
D ane en nn man nue ae OT RTE END Entomologie.
1905 Gadoret (Yves), 4, rue de l'Église-Saint-Seurin Rrbetaes SOS OL Zoologie.
1910 + Castex (Dr Louis), Sels nue de lPessac rise ne en Paléontologie.
1913 Chaine (Joseph) Ste 2/4 ecourstde PNresonne 2 ee Zoologie.
1919 + Glaverie (Aurélien), château La Peyruche, à Langoiran .:....,..... Histoire naturle.
1920 Gharrier, Directeur de la Stalion scientifique du Collège Régnault, à
THIN GS on a on en Re EEE NE AO AE REED ee Sciences nas,
MPDICordier lente) M6 CourstPasleur 2e ne Un AT . Entomologie.
1902 Dautzenberg (Philippe), 209, rue de l'Université, Paris........,...... Géologie.
MP Daydie (Ch). rA 28 rnesLaseppe..: 2.510) eu nu Coléopt., Conch.
1922 x Delafield (Mathurin-L.), 29, avenue Davel, Lausanne (Suisse)....... Bolanique. |
. 1899 Devaux, 3 I., 44, rue Millière............... eee ee eme e Te Bolanique.
120 Dieuzeide (René), 86, rue Mondenard.....:.,....:...............,... Botanique.
#00 Directeur de l'Ecole de Saint-Genès..,...:................:04....: Zoologie.
12? Drouillard'Bug:), 3: place: dela Vicloire. 2. 1,0 hu Histoire natur.
1921 Dubordieu (Abbé), curé de Mazères (Gironde)...,................,.. Bot. Lépidopt.
PS Dubreuilh,-pharmacien, 1 rue Judaïque..2...........,......... Botanique.
BP Dutihofus);r84cue Bundle ne ue ee Pisc. Entom.
1877 Durand-Degrange, £} A. &. 24, rue Trocard, Libourne (Gironde).. Botanique.
1922 Dutertre (D: E.), 12, rue Coquelin, à Boulogne-sur-Mer. ............ . Géologie.
1899 Duvergier, #, domaine de Caillavet, Mérignac (Gironde).......... .. Paléontologie.
1920 Essner (Jules), 1, cours du Pavé-des-Chartrons......... cesccere...... Chimie, Expert.
1910 Feytaud (D'), £ÿ A., maîlre de conférences de zoologie agricole à la
Faculté des Sciences, 149, cours de la Marne. ..................... .. Zoologie.
1920 Féry d’Esclands (come), chàleau de Paillet (Gironde) Eee Agriculture.
1914 Fiton, Eÿ I. &, directeur de l'Ecole primaire supérieure de Talence.... Botanique.
1921 Frémont (F.-A.), & [., 45, rue Lechapellier. ........... SE DEEE Lépidopt.
1922 Gamber (J.), libraire, 7, rue Danton, à Paris NLE) 2e EMEA
1922 Girard (D: René), 21, rue Adren-Bayssellanee rer Re ne ne Zoologie.
1892 Gouin (Henri), 99, cours d'Alsace-et-Lorraine ..,.... AR CET OP RE Entom. (Lép.).
1879 Grangeneuve (Maurice), 32, allées de ROUEN ce cer nue Minéralogie.
1903 Gruvel, O.%, EP I. &, 66, rue Claude-Bernard, Paris (V°) ........... Zoologie.
1901 Guestier (Daniel), O. $, 41, cours du Pavé-des-Chartrons…. MR ne Dee Géologie.
1921 Hameau (Dr), 4, villa René, Arcachon. ............:................ Zoologie.
1918 Henriot (Philippe), châleau de Picon, Eynesse (Gironde}).............. Botan., Entom. (Lépid.).
P0tHaillairet (D°Jean),'à Cadillac-sur-Garonne..:. 2... Botan., Biol.
1922 Jonghe d’Ardoye (Vtde), clos Duc-d'Épernon, Carbonieux, Villenave-
OOo EE Rae CHR EE Eee a se ne - Histoire natur.
PROCÈS-VERBAUX 5
1
1898 Beïlle (D:), #, ES I, &, 28, rue Théodore-Ducos..................... Botanique.
Re
6 PROCÈS-VERBAUX
1881 Journu (Auguste), 4, rue Chaumel...................................
1892 Kuntsiler, x, & L., Lis, rue de Navarre... nn CR eee
1896 + Labrie (Abbé), £3 A., curé de Frontenac (Gironde)..........1......
1917 Lafabrie-Raymond (J.-A.), 51, ayenue de Mirande, Caudéran.......
1881 Lalanne (D: Gaston), £ÿ A., Castel d'Andorte, Le Bouscal (Gironde)...
1902 Lalesque (D'), villa Claude-Bernard, Arcachon ...:.................:
1902 Lamarque (D'° Henri), #, £ L., 8, rue de Saint-Genès..............
1896 + Lambertie (Maurice), 37, rue des Faures............ ... .....
1921 Lapeyrère (Elienne), à Castels (Landes).:....:...................,..
1921 Laporte (Xavier), place des Palmiers, Arcachon........,.......,.....
1921 Larousse (Hubert), 93, cours Balguerie-Sultenberg.. :...............
1873 % Lataste (Fernand), Cadillac (Gironde) ...........,...........:..
1878 Lawton (Edouard), 94, quai des Charlrons .........................
1922 Lemoine (Paul), membre de l'{nstilut, professeur de géologie au Mu-
Seumaolirue Bulons ParisaiNe) EE RER Re cite :
1901 Llaguet (D° B.), #%, £YI., villa Linné, 11, avenue de la Chapelle,
ALCACRONE RE Eee ne ee SR Re nn ira a en
1912 Malvesin-Fabre (Georges), 6, rue Adrien-Bayssellance..............
1910 Manon (D'}), #, méd.-major de fr° classe en retraite, 35, cours Pasteur .
1920 Marly (Pierre), 11, rue Adrien-Bayssellance ...... Re de de nee
1922 Marquassuzaâ (Roberl), 85, cours d'Alsace. ............... . LAN
1897 + Maxwell (J.), O.3%, £Y A., Procureur général près la Cour d'appel de
Botlenbends OM lIMEse A Sade orubr op ddeuabaondadérobo db oo
1922 Menier (D: K.), %, à Saint-Méard-de-Gurçon (Dordogne)...:..........
1921 Mercier (Oclave), Ecole Condorcel, Arcachon....... ..::............
1921 Monteil (Emile), 235, chemin d'Eysines, Le Bouseal. ..................
1900 Muratet (D: Léon), %, 3 [., 1, place de la Vicloire.........,........
1921 Muséum d'Histoire Naturelle, Jardin Public....................
1913 Pain (D: Denis), 164, rue Sainte-Calherine........ RE VC A AS EU
1898 Peyrot, s& L., 31, rue Wuslemberg.................... Me
1920 Pionneau (Paul), 5, rue Anloine-Dupuch, Bordeaux-Saint-Auguslin....
1919 Plomb (Georges), Æ, 22, rue Edison, Talence...:....................
1883 Preller (L.}, », cours de Gourgue......,... A RS nn nn ee à
1921 Puymaly (André de), préparal. de bolanique à la Facullé des Sciences.
1921 Puységur (Karl de), 34, rue Caussan.....:... 400 PAR
1903 Queyron, £Y À. &, médecin-vélérinaire, rue des Écoles, La Réole.
1922 Rathsamhausen (Jean de), 7, chemin Lafille, Talence...,...........
188 MReytiPienre)2Bouliac (Gironde) te re er PR TR Tee
192/Roman (Frédéric), 2 quai Sanaa eyon eee CPE
1S96Sabrazes (Di) ES 50 rue Henrene er TERRA CREER ESS
1911 Sarrazin (Mi:L.), £ÿI., profes" au Lycée de Jeunes Filles, 90, rue Mon-
METEO ER RON OUT a A ns co 0e Be 20100060 00 00080 8 0 So
1902 Sauvageau (Camille), €3 L., prof. à la Facullé des Sciences, Bordeaux.
1922%Schirber/{(Pmile)} quaitde Brienne Em AR NOR RARE
1912 Sigalas (Dr Raymond), #, 99, rue de Saint-(renès.....................
1922 Société des Sciences, Lettres, Arts et d'Études régionales,
AB ENVOIE LC AR AR er cent EE EP
à
Botanique.
Zoologie.
Botan., Préhist,
Conchyliologie.
Bolan., Préhist..
Biologie.
Bolanique.
Entom. (Hém.).-
Diatomologie.
Mycologie.
: Mycologie.
Zoologie.
Ornithologie.
- Géologie.
Biologie.
Bolanique.
_Entomologie.
Agricullure.
Paléontologie.
Botanique.
Biologie.
Biologie.
Biologie.
Biologie.
Histoire
Biologie.
naltur.
Paléontologie.
Entomologie.
Botanique.
Botanique.
Botanique.
Lép. Erpét.
Bolanique.
Apicullure.
Géologie.
Géologie.
Biologie.
Botanique.
Bolanique,
Lépidoplère.
Zoologie.
fe PROCES-VERBAUX Ra
4 - 1921 Sorin (abbé), curé de Saint-Côme............... bhdoocooobencon soda Lépidoptere.
1919 Tempère (Gaston), villa Racine, cours Lamarque, Arcachon........... Botan. Entom,
1921 Teycheney (Louis), à Sadirac (Gironde})...................,......... Botanique.
191 Université de Montmpellier.............. DODbD 0 nb Ua 000 08 000 Hist. naturelle,
1922 Vaillant (Albert), 37, rue Desse.............. A ARE AA EE ER Conchyliologie.
MEMBRES CORRESPONDANTS
(Les membres dont les noms sont marqués d'un # sont cotisants
et reçoivent les publications).
VAR
1920 x Belloc (Gérard), 18, rue Dauphine, La Rochelle.................., Biologie
1900 + Bouygues, £à !., O. &, Inslitul bolanique de l'Universilé, à Caen. Botanique.
1911 + Claverie, K, &, inspect. des Eaux el Forêts, à Oléron (B.-Pyrén.).. Botanique.
1871 + Daleau (François), £ÿ L., Bourg-sur-Gironde....,................... Préhisloire.
1871 + Dubalen, direcleur du Muséum, Mont-de-Marsan (Landes)......,... Géologie.
1855 %+ Durègne, %#, £ÿ [., 24, quai de Béthune, à Paris (IVe)...,...,...,.. Géologie.
1920 + Dutertre (A.-P.), Préparateur au Laboratoire de Géologie de la Faculté
HeSASCIeNC CDI RSR RS nr ee Géol., Paléont.
1900 + Gendre (D' Ernest), Inspection de l’Assistance publique, avenue Vau-
ban, {13bis, Angers (M.-et-L.)........ RÉ DRE Pl DR DEA GC OH Zoologie.
1899 + Hermann, 8, rue de la Sorbonne, Paris (Ve)......,............... Zoologie.
1906 Janet (Charles), 71, rue de Paris, à Voisinlieu, par Allonne (Oise)...... Entomologie.
1911 + Lambert (Jules), %, Président honoraire du Tribunal civil, 30, rue
des Boulangers, à Paris (Ve)............,.... LAHOG Dec NPnC ee ... Géologie.
1889 Lamic, 2, rue Sainle-Germaine, Toulouse.
1912 + Lastours (D: Louis de), 5, place Dumoustier, Nantes............... Entomologie.
1921 + Lumeau, Muséerde Mont de-Marsane en Un Hist. naturelle.
189: Péchoutre, %, Lycée Louis-le-Grand, rue Toullier, 6, Paris (ve) er Botanique.
1892 + Ramond-Gontaud, £ÿ I., assislant honoraire de géologie au Muséum
national d'histoire naturelle, 18, rue Louis-Philippe, Neuilly-sur-Seine. Géologie.
1881 Regelsperger (G.), 8, rue de la Boélie, Paris....................... Géologie.
1922 + Ségovia (Louis de), ingénieur à Saint-Ausone-de-Nabinaud, par
De teRRe (BNAReNnte) ERNST Re NT
1913 Southoff (Georges de), 13, vià Santo-Spirito, Florence ([talie).......... Erpétologie.
1900 Verguin (Louis), lieutenant-colonel d'artillerie, Le de Saulcy, Melz.... Botanique.
MEMBRES AUDITEURS
MM.
1918 Ballais (Camille), à Castel-d Andorte, Le Bouscal..................... Botan. (Orch.),
HO BertrandiiHenr) #2 rune Julie nee RER nn eTe n.ur Hist. naturelle.
1914 Biget, 20, rue Domrémy, Bordeaux-Saint- AnBustire Éd a ne ns DEEE Botanique.
MS Boyer (Ji) 106 Luerde Pessac eee arc imetes-cdenes Histoire natur.
1921 Brèthe (J.), 32, BLUE dé VOD Ne ne Lu peine cine die Agriculture.
1920 Brion (Charles), 26, rue Auguste-Mérillon.....:....................... Coléoptères.
1919 Gapdeville (Gérard), instituteur à l’école Paul-Bert, Arcachon ........ Biologie.
8 PROCÉS-VERBAUX
1922 Chaïne (Mie Jane), 247, cours de l'Argonne.............. SOON ROM RE
1913 Gourtel (Emile), 102, chemin de Pessac, Talence......................
1911 Godillon (E.), 56, avenue des Camps, Le Bousecat .............,......
1913 Grédy (Henry), £3 A., 19, cours du Pavé-des-Chartrons................
1919 Haïllecourt (Marcel), au Dispensaire d'hygiène, r. du Casino, Arcachon.
1909 Lacouture, 25, cours Balguerie-Sluttenberg ..,.......... NE EE
1922 Malvesin-Fabre (Mme), 6, rue Adrien-Bayssellance............... 7
1922 Meilhan (Jean), 23, rue Raymond-Larligue SA AR SERA SR er Rene
1921 Merlet (Mie A.-M.), 13, rue Carnot, Talence ........ SE Ne MR ne
1922 Nicolaï (Alex.), %, avocat, 8, place Saint-Christoly.............. Rae
1913 Pépion (Aristide), rue Viclor-Hugo, Bègles...........................
1914 Pique (Abbé), curé de Saint-Brice, par Sauveterre-de-Guienne ........
1921 Santus (Ernest}i, 49, chemin Jouïs, Talence.............,........ RES
1921 Santus (Mie Germaine), 49, chemin Jouïs, Talence..,...,.............
MORTS POUR LA PATRIFE
MM. Moustier (Michel). — Roch [Louis).
EN 1922
MM.
1919 Jolyet (Dri.
MEMBRES DÉCÉDÉS
MM.
1891 Breignet (Frédéric).
1877 Degrange-Touzin (Arm.).
D
Zool. Géol.
Botanique.
Histoire nalur,
Lépid. Coléopt.
Bolanique.
Zoologie.
Bolanique-
Bolanique.
Histoire natur.
Biologie.
Histoire nalur.
Lépidoptère.
Hist. naturelle.
Histoire natur.
Botanique.
Botanique.
Hist. naturelle. :
Apiculture.
1907 Rozier {Xavier).
Liste des publications périodiques reçues par la Société
I. — Ouvrages donnés par le Gouvernement français.
Ministère de l’Instruction publique :
* Académie des Sciences (Inslilut de France). Comples rendus hebdomadaires des
séances.
* Bibliographie annuelle des Travaux historiques et archéologiques publiée par les
Sociélés savantes de France.
(1) Les Sociétés marquées d'un astérisque sont celles dont les publications ne sont pas par-
venues à la Société Linnésnne dans le courant de l'année 1922. Messieurs les Bibliothéeaires de
ces So:iétés sont priés d'en faire l'envoi dans le plus bref délai.
0
La
PROCES-VERBAUX 9
* Bibliographie générale des Travaux historiques el archéologiques publiée par les
Sociétés savantes de France.
Comité des Travaux historiques et scientifiques.
* Nouvelles archives du Muséum d'histoire naturelle de Paris.
* Annuaire des Bibliothèques et des Archives.
. II — Sociétés françaises.
ACER RES AU Bullelin de la Soc. d'histoire naturelle de l'Afrique du Nord.
ANGERS nee . Bullelin de la Société d'Etudes scientifiques.
PAR CA GHON Se dcr Sociélé scientifique. Slation biologique.
AN rl * Bulletin de la Sociélé d'histoire naturelle.
AIURERRE net Bullelin de la Société des sciences hisloriques el natu-
relles de l'Yonne.
BaGnères-pe-Bicorre. * Bullelin de la Société Ramond. Folklore pyrénéen.
Bar-Le-Duüc.... ..... * Mémoires de la Société des Lellres, Sciences et Arts de
Bar-le-Duc. :
BESANCON....... .... Sociélé d'Emulation du Doubs. >
BONE. +... ee Académie d'Hippone.
BORDEAUX ......... .. * Bulletin de la Société de Géographie commerciale de
Bordeaux.
— Annales de la Société d'Agriculture du département de la
Gironde.
— * Nouvelles annales de la Société d'Horliculture du dépar-
tement de la Gironde.
— * Académie nalionale des Sciences, Belles-Lettres et Arls
de Bordeaux.
— * Procès-verbaux et Mémoires de la Société des Sciences
physiques et naturelles de Bordeaux.
— © * Observations pluviométriques et thermomélriques faites
dans la France méridionale et plus spécialement dans le
département de la Gironde.
-—- Bullelin de la Sociélé d'études et de vulgarisalion de la
Zoologie agricole.
BOURG ANR dt Bulletin de la Sociélé des Naturalistes de l'Ain.
BEN Ra N Société Linnéenne de Normandie.
CARCASSONNE... * Bulletin de la Sociélé d'Études scientifiques de l'Aude.
DERROURG AE RES * Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles
el mathématiques de Cherbourg.
CHOMÉRAC ...... .... L'Intermédiaire des Bombyculleurs et Entomologistes (don
Dante de M. Lamberlie). :
DAS RE ne Bullelin trimestriel de la Sociélé de Borda.
DONNE ne ... Académie des Sciences, Arts el Belles Letires.
DRAGuüIGNAN ........ Sociélé d'Etudes scienlifiques et archéologiques.
GRENOBLE 4... Annales de l’Université.
— * Société dauphinoise d'Études biologiques (Bio-Club).
ÉRMROCHEERDE ee * Académie de La Rochelle (Section des Scjences naturelles).
10
À EE D A SR A Ut A
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NARSEIDD ESS en
MONTPELLIER. #00
Morer-sur-LoinG....
MOULINS RES
RENNES NE IRAN 5
STRASBOURG NAN
PROCÈS-VERBAUX
* Sociélé géologique du Nord.
* Revue scientifique du Limousin,
Annales de la Sociélé Linnéenne de Lyon.
Sociélé bolanique de Lyon.
Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Letlres et Arls.
Bullelin de la Société d’Agricullure, Sciences et Arts de la
Sarthe.
Sociélé d'Histoire nalurelle.
* Annales du Musée d'Histoire naturelle de Marseille.
“Annales de la Facullé des Sciences de Marseille.
* Réperloire des travaux de la Sociélé de statistique.
Sociélé Linnéenne de Provence. Bullelin et Mémoires.
Bullelin de la Sociélé d'histoire naturelle de Metz.
Académie de Metz.
Académie des Sciences el Leltres de Montpellier, (Mémoires
de la section des Sciences).
Associalion des Naturalisies de la Vallée du Loing.
Revue Scientifique du Bourbonnais et du centre de la
France.
Mémoires de l’Académie Slanislas.
Bullelin de la Sociélé des Sciences naturelles et Réunion
biologique.
Bullelin de la Sociélé des Sciences naturelles de l'Ouest de
la France.
Riviera Scientifique. :
Bullelin de la Sociélé d'Éludedes Sciences naturelles.
Sociélé de Vulgarisalion des Sciences nalurelles des Deux-
Sèvres.
Sociélé géologique de France.
* Journal de Conchyliologie.
Association française pour l'Avancement des Sciences.
Bullelins et Mémoires de la Sociélé botanique de France.
Revue générale de Bolanique (G. Bonnier).
Bulletin de la Sociélé mycologique de France.
* Herbier du Muséum de Paris. Phanérogamie. Nolulæ
systemalicæ.
* Sociélé zoologique de France.
Sociélé entomologique de France.
* Bulletin de la Ligue française pour la proteclion ,des
oiseaux. j
Société Dendrologique de France. Bullelin.
Sociélé des Sciences naturelles du Maroc. Bulletins et
Mémoires.
Insecla.
* Bulletin de la Sociélé Géologique et Minéralogique de
Brelagne.
Bulletin de l'Association Philomathique d'Alsace et Lorraine.
ROULON EE AL he
FNOULOUSE EEE AE
MROMES Se ir Let
VANNES... A
NERSANILDES Eee MA
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ÉD AE SP ENE APe
NTONICHE RE NES
PROCÉS-VERBAUX Al
Annales de la Société d'histoire naturelle.
Mémoires de l'Académie des Sciences,
Belles-Lettres.
Sociélé d'Histoire naturelle.
* Mémoires de la Sociélé académique d'Agriculture, ües
Sciences, Arts et Belles-Leltres du département de l'Aube.
Bullelin de la Société polymathique du Morbihan.
* Bulletin de
de la Beauce.
Inseriplions. et
la Sociélé des Sciences de Seine-el-Oise et
III. — Sociétés étrangères.
ALLEMAGNE (1).
* Zeilschrift der deutschen geologischen Gesellschaft. Mona-
tsberichte. Abhandlungen.
* Verhandlungen des botanischen Vereins der provinz
Brandenburg. à
* Mitteilungen und Bericht aus dem zoologischen Museum.
Entomologische mitleilungen.
Deutsche Entomologische Zeitschrift (don de M. Lamberlie).
* Verhandlungen et Silzungsberichle des naturhistorischen
Vereins.
*
Abhandlungen herausgegeben vom naturwissenschaftli-
chen Verein.
* Bericht und Abhandluagen der Senckenbergischen Natur-
forschenden Gesellschaft.
*
Berichle der naturforschenden Gesellschaft.
Bericht der Oberhessischen Gesellschaft für Nalur und
Heilkunde.
Nova acta Academiæ Cæsaræ Leopoldino Carolinæ
+
Ger-
maniæ Naluræ Curiosorum.
*
Leopoldina amtliches.
Jabhrbuch der Hamburgischen wissenschaftlichen Anstallen.
Mitteilungen aus dem nalurhistorischen Museum.
*
Schriflen des naturwissenschaftlichen vereins für Schle-
wig-Holslein.
Wissenschaftliche Meeresuntersuchungen herausgegeben
von der Kommission zur wissenschaftlichen Untersuchund
der deutschen Meere in Kiel und der biologischen Ans-
talt auf Helgoland.
*
Schriften der physikalisch-okonomischen Geselischaft zu
Kænigsberg. :
*
Zoologischer Anzeiger.
+
Leipziger Zeitschrift für deutsches Recht.
+
Mathemalisch-physikalischen Classe der K.B. Akademie
der Wissenschaften zu Munchen.
(1) Depuis 1914 les échanges avec l'Allemagne, l'Autriche ét la Russie sont interrompus.
12 PROCÈS-VERBAUX
Muxsrer............ * Jahresbericht des Westfälischen provinzial Vereins.
NVIESBADEN. .... ..... * Jahrbücher des Nassauischen vereins für Naturkunde.
ARGENTINE (RÉPUBLIQUE).
BUENOS-AYRES....... Anales del Museo nacional de Historia Nalural.
CorpoB4a............. Academia Nalional de Ciencias en Cordoba.
IBM SAGE es Obras complelas y corréspondencia cientifica de Florentino
Amegbhino.
AUSTRALIE.
ADÉDAÏDES CRE Transactions and Proceedings and Report of the Roval
Sociely of South Australia.
SYDNEY.............. Records and Memoirs of {he Australian Museum.
— * The Australian Zoologist.
— = Nombreuses autres publications.
AUTRICHE
NNATE NE Es nee 108 Verhandlungen der zoologisch-bolanischen Gesellschaft in
Wien.
_ Nalurhistorischen Museums in Wien. Annales.
BELGIQUE.
BRUXELLES 0 Académie royale des’ Sciences, Lettres et Beaux-Arts de
Belgique.
— Mémoires de l’Académie.
_ Bulletin de l'Académie (Classe des sciences).
— Annuaire de l'Académie.
= Mémoires du Musée royal d'histoire naturelle.
— Bulletin de la Sociélé royale de Botanique de Belgique.
— Bulletins et Mémoires de la Sociélé belge de Géologie, de
Paléontologie el d'Hydrologie.
— Annales de la Société royale zoologique et malacologique
de Belgique.
ML GR Re ne Cet Annales de la Société géologique de Belgique.
— Mémoires de la Sociélé royale des Sciences.
—_ Publications relatives au Congo belge.
BRésIL.
R10-DE-JANEIRO ...... ‘ Archivos da Escola superior de Agricultura e Medicina
velerinaria.
— Archivos do Museu nacional.
— Sociedade Brasileira de Sciencias. Revista de Sciencias.
SO PAULON REP * Revista du Museu Paulista.
— à Inslilulo de Butantan.
PROCÈS-VERBAUX de
CANADA.
PMR RS DAS ho Proceedings and Transaclions of the Nova Scotian Institute
of Science.
ODÉBEC MERE Le Naturalisie Canadien.
DITS * Geological and natural history Survey of Canada.
— À Canada Department of mines. Geological Survey branch.
— Nombreuses publications.
DANEMARK.
COPENHAGUE ......... Académie royale des Sciences et Lettres du Danemark.
Mémoires et Bulletins.
— Videnskabelige Meddelelser fra den naturhistoriske forening.
— * Det Kgl. danske Videnskabernes selskab. Biologiske med-
delelser.
EGYPTE.
PHARE Ne Bullelin de la Sociélé entomologique d'Egypte.
ESPAGNE.
BARCELONE .......:.. * Bullleli del Club monlanyenc.
— Publicacions de la Junta de Ciences nalurals.
— . Butlleli de la Instituciô calalana d’historia natural. |
— Mémoire de Real Academia de Ciencias y Arles.
N'ADRIDER ARE Sociedad española de Historia natural.
— * Ministerio de Marina. Bolelin de Pescas.
— : * Memorias de la Real Academia de Ciencias.
— _*Trabajos del Laboratorio de Investigaciones biologicas de
la Universitad de Madrid. (Suite de la Revista trimestrial
Micrografica »).
— * Bolelin del Instituto geologico.
— * [nstiluto nacional de Ciencias fisico-naturales.
— * Trabajos del Museo de Ciencias naturales.
SARAGOSSE 0... ee Boletin de la Sociedad ibérica de Ciencias naturales.
NADENCE Sen ene Instituto general y tecnico de Valencia.
ErarTs-Unis.
Élanas e AS AO ". University of California Publicalions.
BOSDONARREE ET 2 Boston Society .of Natural History.
ROMA MER AO EE The Museum of the Brooklyn Institute of Arts and Sciences.
CAMBRIDGE........... . Bulletin of the Museum of comparative Zoology at Harvard
College.
CHAPEr-Hirr. ........ Journal of the Elisha Mitchell scientifie Society.
CHICAGO EN ES one * Field Museum of Nalural History.
TBE ANDIN S ME ee Ne CEE Cornell University Agricultural experiment Station,
14
LANSING. NS Sa
NIADIS ONE METRE
NEW-HAVEN......,.0
NENV=NORR ES se
PHILADELPHIE..,.....
XOGHESTER «= ends
SAINT-LOUIS...
FROP ERA ASE E
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NVASHINGTONE. EU
HELSINGFORS ::....
ÉARDIR ES AIS SEE
CULLERCOATS. ......
DUBLIN EME n
EDIMBOURG ..........
CGHASCOMNA A RARE
PIVERPOOL ER 0
BONDRESE IPS RSS
IPONDRES RC AE
on
PROCÈS-VERBAUX
* Academy of sciences.
Wisconsin Geological and Nalural History survey.
* Wisconsin Academy of sciences, arls and letters.
Conneclicut Academy of Arts and Sciences.
Annals and Memoirs of the New-York Academy of Sciences.
Academy of Nalural Sciences : Proceedings. Journal.
Proceedings of he American philosophical Sociely.
Proceedings of the Rochester Academy of Sciences.
Missouri botanièal Garden.
* Transaclions of the Academy.
‘Transactions of the Kansas Academy of Sciences.
* Bulletin of the Illinois-Slale laboratory of Natural Hislory.
Cireular Universily of Illinois Agricullural Collége and
Experiment station.
Journal of Agricultural research.
Proceedings of the nalional Academy of sciences.
Smithsonian Institution :
* Annual report of the Board of Regents of the Smithsonian
Institution.
Smithsonian contributions lo knowledge.
U.-S. National Museum : Proceedings, Bullelin and annual
Report,
Contribution from the U:S. National Herbarium.
Smilhsonian Miscellaneous colleclion. Quarterly issue.
Conagie Institution
Publications diverses.
FINLANDE
Socielas pro fauna et flora fennica.
GRANDE-BRETAGNE.
Transactions of (he Cardiff Naluralists Sociely.
Dove Marine Laboratory. Report.
Royal Dublin Society : Economic proceedings, Scientifie
proceedings, Scientific transacttons.
” Proceedings of the Roval physical Sociely.
“The Glasgow naturalist.
Proceedings and transactions of the Liverpool biological
Sociely.
Hooker’s Icones plantarum.
The quarlerly Journal of the geological Society. Geological
literature.
Proceedings of the geologisl’s Association.
The journal of the Linnean Society : Botany, Zoology.
Annals of the Natal Museum.
BODAPEST AT ere
CADCUTDA MATE cr 3
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LUXEMBOURG ..,..:..
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PROCÈS-VERBAUX |
4
HoxGRie.
Annales historico-naturales Musei nationalis Hungarici.
INDE.
* Asialie Sociely of Bengal : Journal, Proceedings.
Geological Survey of India : Memoirs, Records, Palæon-
tologia indica.
* Report of Lhe progress of Agriculture in India.
Review of Agricullural operalions in India.
* Memoirs of the department of Agricullure in India.
Agricultural research [nslitute.
ITALIE.
Boll. della BR. Stazione sperimentale de Gelsicoltura €
\Bachicoltura di Ascoli-Picéno.
Academia delle Scienze dell’ Instituto di Bologna : Memorie
y Rendiconlo.
Alli della Societa ilaliana di Scienze naturali e del Museo
civico-di Sloria nalurale.
Sociela toscana di Scienze nalurali.
* Bolletino del Laboratorio di Zoologia generale e agraria.
* Annali della Regia Scuola Superiore di Agricullura.
Alti della Reale Academia dei Lincei : Rendiconti.
‘Bolletino della Sociela geologica italiana.
* Bolletino del Real Comilalo geologico d'Italia.
Annali di Botanica.
JAPON.
Annolaliones zoologicæ japonenses.
Imperial University Calendar.
LUXEMBOURG,
* Sociélé des Naluralistes luxembourgeois.
MEXIQUE, -
* Anales del Instituto medico nacional.
Inslitulo geologico. Bolelin. Parergones.
Sociedad cientifica ç Antonio Alzale ».
Secretaria de Fomento, Bolelin de la direccion de esludios
biologicos,
16
HBERGENTS LT ren males
PROCÉS-VERBAUX
22
NoRvVÈGE.
Bergens Museum Aarbok et Arsaberelning.
CHRISTIANIA ......... * Nyt magazin for naturvidenskaberne.
TRONDHJEM........
BESDE 002. ARE OR
NIJMEGEN.:..........
CINE RO A
NABSONVIE en ro de
BIRAGAMEN ES MRER CE EE
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B'ORTOSEN ENTREE
ARR Ve Re
NOS CO UE CR
PÉTROGRAD ....:... Re
UND ET nn mare
SROCHHOENM. retenue
Det Kongelige norske videnskabers selskaps skrisfter.
Pays-Bas.
Mededeelingen van's Riyks herbarium (Herbier de l'Etat).
* Nederlandsch kruidkundig archief. c
Recueil des Travaux botaniques néerlandais.
Pérou.
Bolelin del Cuerpo de Ingeniores de Minas del Peru.
Archivos de la Asociacion Peruana para el Progreso de la
Ciancia.
PüLOGNE.
Ann. Zoologici Musei Polonici Hisloriae Naturalis.
PORTUGAL.
Broleria. Serie Botanique. Zoologie.
* Communicacoes da Seccao dos Trabalhos geologicos de
Porlugal.
Communicacoes da commissao do servico geologico.
Annaes scientificos da Academia polytechnica do Porto.
Russie.
Mémoires de la Sociélé des Naturalistes de Kiew.
Sociélé impériale des Naturalistes de Moscou.
* Académie impériale des Sciences de Pétrograd : Publica-
tions diverses. es à
* Travaux du Musée botanique de l'Académie impériale
des sciences.
Acli Horti Petropolilani.
Shedæ ad herbarium floræ rossicæ.
Flora Siberiæ et Orientis extremi Museo bolanico.
Comité géologique de Pélrograd.
+
Horæ Societatis entomologicæ rossicæ.
* Revue russe d’entomologie.
SUÈRDE.
* Acta universilatis Lundensis,
Kungliga svenska Vetenskaps-Akademiens : Handlingar,
Bihang, Ofversigt,
a PROCÈS-VERBAUX 47
SrockHoLu.......... Avkiv für Bolanik, Kemi-mineralogi, Zoologi, Malematik,
Aslronomi och Fisick, Geologi.
— Arsbok. — Lefnadsleckningar.
— : Sveriges geologiska unders5kning.
el Geologiska foreningens forhandlingar.
— Sweden Historical and stalistical Handbook.
DS 'DOCRHO EM creer 0e Entomologisk tidskrift.
— * Meddelan:len fran K. Velenskansakademiens Nobelinstilut.
— ° Les prix Nobel.
UpPsaLAa :....:.....,. Publications diverses de l'Université.
— Bullelin of the Geological Institution of the University of
Upsala. t
— Zoologiska Bidrag.
SUISSE.
BALe............ ... Bericht über die Verhandlungen der nalurforschenden
Gesellschaft.
GENÈVE... D eur * Annuaire du Conservaloiré et du Jardin botaniques de
Genève.
EN EMP Lu. Société de Physique et d'Histoire naturelle de Genève.
— - Bulletin de l’Institut national genevois.
= Bulletin de la Sociélé bolanique.
LAUSANNE... ... ... DBallelin de la Sociélé vaudoise des Sciences nalurelles.
NeucnaTeLz ...... ... * Balletin de la Soc. neuchäteloise des Sciences naturelles.
PACE ro Vierteljahrschrift der naturforschenden Gesellschaft.
Texéco-SLOVAQUIE
PRAGUE CR ne Acla Socielalis entomological Cechosloveniae.
UruGuay
MONTEVIDEO, .. . ..... * Anales dei Museo nacional.
; IV. — Ouvrages divers.
ALESSANDRI (Gr. de)... Cirrhipèdes fossiles des faluns de Touraine. Paris, 1908
(don de Mme Miault).
AMYOT............,.. Æntomologie francaise. Rhyncholes. Paris, 1845 (don de
M. Lamberlie).
ANCIBURE el PrestTar. Calalogue des plantes de la région bayonnaise, Bavonne,
1918 (don des auteurs).
Benoist (E.) .... …. Les Nummuliles de l’élage Tongrien aux environs de Bor-
deaux. — Sur l’existence de Nummuliles planulata dans
les couches éocènes du Sud-Ouest. — Sur les espèces de
Nummuliles recueillies dans le forage du puils arlésien
au château Mauvezin, commune de Moulis. Bordeaux, 1887.
P.-V. 1923. 8
T8 PROCÈS-VERBAUX
BENOIST (E.).:.°.. .. Noles pour servir à l'élude de la géologie du département
de l'Indre. Paris, 1900.
— Description des Céphalopodes, Pléropodes, et Gastropodes
opisthobranches / Acteonidæ), Bordeaux, 1889.
Benoisr (E.) et Bizcior (J.-T.). Coupes géologiques de la Gironde el du Sud-Ouest
de la France. Bordeaux, 1889.
Boury (M.-E. de).... Scalaires des faluns de la Touraine. Bordeaux, 1900.
— Observalion sur les Scalidæ des expéditions scientifiques
du Travailleur et du Talisman. Paris, 1909.
— Observalion sur les Mathildia de la collection de Folin.
Paris, 1911.
_ Diagnoses de Scalariidæ nouveaux appartenant aux sous-
genres Cycloscala et Nodiscala. Paris, 1911.
== Quelques observalions sur la collection de scalaires du
; Muséum d'Histoire Nalurelle. Paris 1911.
— Elude sur les Scalaires de la collection Locard et nou-
velles observations sur les espèces du Travailleur et du
Talisman décrites et citées par lui. Paris, 1917. TS
E Catalogne raisonné de la colleclion de Scalaria vivants et
fossiles du Muséum de Paris. Paris, 1909-12 (don de
Mure Miaull).
Casraxo Conzarrr.... Monographia del Arbot de Santa-Maria del Tule. Mexico,
1921
CHasreiGner (Gt de). Note sur un fragment de poterie à luslre métallique trouvé en
avril 4877 dans les anciens fossés de la ville de Dax. Dax ?
(Con (REA) ERA RATE Nole syr deux poincons matrices de polier gallo-romain. :
Bordeaux, 1911 (don de M. Ch. Daydie).
CossMaxx ........... Sur quelques formes nouvelles ou peu connues des faluns
du Bordelais. Paris, 1894-1895.
— Revue de Paléoconchologie. Paris, 1896.
Courrox (0.)........ Sur quelques Crustacés des faluns de Touraine el d'Anjou,
-suivi d'un essai de prodrome des Crustacés podophlal-
maires miocènes. Paris, 1908.
DauBrfe (A.) ....... (Classification adoplée pour la collection des Roches du
Muséum d'Hisloire Nalurelle de Paris. Paris, 1867.
Doczrus (G.-F.)...... Essai sur l’élage aquilanien. Paris, 1909.
— Elude crilique sur quelques coquilles fossiles du Bordelais.
Bordeaux, 1909.
— Théorie sommaire de la circulalion des eaux souterraines.
Paris, 1913.
— Bassin de Paris. Révision de Ja feuille de Fontainebleau
au 80.000: et de la feuille de Bourges au 320.000e (terrains
terliaires). Paris, 1909. . ;
— Bassin de Paris. Feuille de Chàleaudun au 80.000. Feuille
de Bourges au 32.000. Paris, 1913.
— Résumé sur les lérrains lerliaires de l'Allemagne occiden-
tale, — Le bassin de Mayence. Paris, 1910.
PROCÈS-VERBAUX , 19
Dorreus (G.-E:)..... Nomenclature critique du Trophon antiquus. Nepturea
antiqua L. sp. Bruxelles, 1883.
— On the classification of the Beds of the Paris Bassin. Lon-
don, 1909 (Don de Me Miault).
— Malacologie du gisement fossilifère du Ponl-du-Gail, près
de Saint-Clément (Cantal). Paris, 1920.
_ Elude paléontologique des Marnes oligocènes de Trévalles,
près Laval (Mayenne). Rennes, 1921.
— Le Miocène moyen de la Chausserie, près Rennes. Rennes,
1920.
— La géologie des Cimelières. Elude d'hygiène et de légis-
lalion. Paris, 1921.
— , Calalogue raisonné des Characées fossiles du bassin de
Paris. Paris, 1920.
2 Feuille de Paris au 80.000. Paris, 1920.
— Essai d'une nouvelle explicalion de la carte géologique de
Paris au 1/S0,000°. Paris, 1920-21.
— Probabilités géologiques de découvertes du pélrole en
France. Paris, 1920 (Don de l’auteur).
Dorcrus (G.-F,) et D\urzex8erG (Ph.). Elude préliminaire des coquilles fossiles
des faluns de la Touraine. Paris, 1886.
— Conchyliologie du Miocène moyen du bassin de la Loire.
1re parlie, Pélécypodes (suite). Paris, 1909-1913 (don de
Mme Miaull).
Durertre (Dr Em.)... Hisloire nalurelle de la Plage de Berck. Boulogne-sur-Mer,
É 1922 (don de l'auteur).
Durertre (A.-P.).... Résumé de la succession des assises du Nummulilique
supérieur et du Néogène dans le Bordelais. Paris, 1922
(don de l'auteur).
BUSÉBIO (A). 0. Lacs à Asterionella formosa Hass. — Mollusques nouveaux
pour la faune d'Auvergne (don de l'auteur).
Facnrez (Ch.)........ Bathysciinæ nouveaux. Lyon, 1921 (don de M. Lamberlie).
FERTON (Ch:)....:11; .. Nouveaux Hyménoplères fouisseurs et observalions sur
l'instinct de quelques espèces. Bordeaux, 189%.
— Nouvelles observations sur l'instinct des Hyménopières
gaslrilégides de France et de Corse. Bordeaux, 1897.
— Les Hyménoptères de la Corse. — Sur les mœurs du Stizus
fasciatus Kabr. Paris, 1901 (don de M. Lamberlie).
Feyraup (Dr J.)...... Le Doryphore. Chrysomèle nuisible à la pomme de (erre.
Bordeaux, 1922 (don de l’auteur). 1
Gavoy............... Happorl sur les excursions failes par la Sociélé d'Éludes
Scientifiques de l'Aude en 1914 (don de M. Lamberlie).
GRIPODOIG) EEE Missione zoologica del Doit. E. Fesla in Cinenaica. Turin,
1921 (don de l’auleur).
Herrera (Prof. Alfonso.L.). La biologia en Mexico durante un Siglo. Mexico, 1921.
_HERRERA (Moïses). .... Breve monographia del Megasoma elephas Gemm. Mexico,
1992.
%
20
JANNETTAZ (I1d.).,...,
PAMDENRNIUN)sneRRne
Lrconrre (Gtesse P.),
Lernenny (L.)...
Lopez (Carlos)...
NNRDAD UE) EEE
NonGaN (J: de)...
Mourn (Franki)..
PEN ID PAT)
Pirae pr l18LE...
DIRE ME Mons
SAINTOURENS .....
HIRRAO AN)
Torres (Luis G.).
\Verson (Jules)...
PROCÉS-VERBAUX
Eléments de géologie, Paris (don de Mme Miaull).
Echinides des faluns de la Touraine recueillis par Me Ja
Comtesse P, Lecointre, Paris, 190$ (don de Me Miaull).
Essai de comparaison entre la faune des faluns du Miocène
de Touraine el la faune du Miocène des Elats-Unis.
Blois, 1909,
Quelques remarques sur les faluns de Touraine, Tours, 1907,
Progrès de lélude des faluns de Touraine pendant l'année
1907-1908. Tours, 1908.
Les formes diverses de la vie dans les faluns de la Tou-
ruine, — La Faune paléomammologique, des faluns de
Touraine. Paris, 1909 (don de Me Miaull).
Homoplères nouveaux d'Europe el des contrées voisines.
Bruxelles, 1876 (don de M. Lamberlie).
lmporlancia de Algunos Cérvidos en la alimentation, Inlro-
duceiôn y aclimalaciôn de cierlas especies exolicas.
Domeslicacion de las aborigenes. Mexico, 1922.
Elude sur le eyele cylaire des Bactériacées. Paris, 1921
(don de l’auteur).
Lellre adressée à M. le Professeur L, Joubin. Paris, 1919
(don de Me Miaull).
Contribulion à l'élude des exploilalions préhistoriques de
silex avec maillels de pierre en Provence. Paris, 190$
{don de Ch, Daydie).
Recherches sur lt découverte à Royal des subslruelions
d'un élablissement (Thermal gallo-romain. Clermont-Fer-
and, 1884 (don de M. Ch. Daydie).
Les haches à Lêle de la Brelagne el du Bocage, CXANIEN .
d'un nouveau (pe de hache en pierre polie dites haches
à bouton. Nantes, ISS0 (don de M. Ch. Daydie).
Sur les Poissons fossiles des lerrains (erliaires supérieurs
du Sud-Ouest de la France. Paris, 191%.
Sur les Ololilhes de Poissons fossiles des lerrains lerliaires
supérieurs du Sud-Ouest de la France. Paris, 1914 (don
de Mine Miaultl).
Analyse de qualre-vingl mémoires sur l'encouragement
royal à l'agricullure, aux manufaclures elau commerce,
Mont-de-Marsan, 1841 (don de M. Nicolai).
On the Development of Panulirus japonieus (v. Sicbold).
Tokio, 1919,
La reloreslacion de los medanos en la zona liloral del
eslado de Vera-Cruz. Mexico, 1922,
Sur un aflleurement de l'Eocène inférieur au nord de Blaye
dans le pays de Cornac (Gharente-[nférieure). Paris, 4911
(don de Me Miaull).
Deuxième Exposilion nalionale d’Apicullure. Bordeaux,
1922; à
PROCÈS-VERBAUX ; 21
Assemblée générale du 10 janvier 1923
‘ Présidence de M. le Dr I. Lamanous.el de M. Duvenüi£r, présidents.
M. le Dr H. Lamarque, Président sortant, ouvre la séance et, dans
une courte allocution, indique la situation actuelle de la Société. Puis,
il rend compte de la visite qu'il a faite à M. Fournex qui veut faire don
à la Société de ses collections fort importantes el comprenant huit cents
oiseaux, des œufs, des mammifères, des papillons, etc. M. Lamarque
a accepté en principe et l'Assemblée ratifie cette acceptation. Une visite
sera faite à M. Fournex qui, chose digne d'être notée, donne sa collec-
tion sans condition.
M. le Dr Lawarque cède la présidence au nouveau Président M. Duver-
gier. Celui-ci remercie M. le Dr Lamarque et de son dévouement à la
SociéLlé el du nouveau don qu'il vient d'obtenir pour notre Musée.
L'Assemblée générale élit les commissions suivantes :
ABRGUES Ne MM. Feytaud, Peyrot, Plomb.
FINANCES NN Daydie, Gouin, Cabantous.
Publications ... Feytaud, Essner, Frémont.
Collections... Daydie, Lambertie, Pionneau, Plomb.
CUSTOM CNE Monteil, Pevycot, Bouchon, Dieuzeide,
Magimel, Teycheney, Lacouture,
Daydie, Bardié.
Il est donné lecture des Rapports des Commissions des Archives, des
Publications et des Finances, 1ls sont adoptés.
Rapport de la Commission des Archives.
Par J.-G. Plomb.
La Commission des Archives s’est réunie le mercredi 10 janvier, sous
la présidence de M. Lambertie.
M. Lambertie a communiqué à la Commission divers documents con-
cernant le mouvement de la Bibliothèque pendant l’année 1922.
22 PROCÈS-VERBAUX
Elle propose envoi des Publications aux'Sociétés suivantes, qui ont
fourni la partie de leurs périodiques manquant aux collections :
MarseiLce.... Société Linnéenne de Provence,
Le CaiRe.... Société Entomologique d'Egypte.
TouLouse ... Société d'Histoire Naturelle.
NACON TS 2 Soctété d'Histoire Naturelle.
Mexico re Société Scientifique Antonio Alzate,
CENEVE Are Insüitut National Grenèvois.
BERLIN 0 Entomologisthe Mitteilungen.
METZ pere Société d'Histoire Naturelle.
Merz........ Académie de Metz.
INO RER Société de Vulgarisation des Sciences Naturelles
des Deux-Sèvres.
WiesBaDex.. Jahrbücher des Nassanischen vereins für Natu-
- kunde.
Mouccns.... Revue Scientifique du Bourbonnais.
De nouveaux échanges soul acceptés :
Pour les Actes :
1° Dove Marine Laboratory, à Cullercoats.
2° Société Broteriana, à Coïmbra, Portugal.
3° Société d'Études Scientifiques et Archéologiques de Draguignan.
4° The University of Ilinois Librarv.
o° Société des Sciences Naturelles du Maroc, à Rabat.
Pour les Procès- Verbaux :
1° Société Dendrologique de France, à Paris.
2° Zoologici Musée Polonici Historiæ Naturalis, à Varsovie.
Quelques dons d'ouvrages ont été faits à notre Bibliothèque ; je n’en
doane pas ici la liste, puisque celle-ci est insérée dans le Bulletin
bibliographique annuel.
__ Comme nous avons eu à le constater les années passées, et cette
année-c1 encore, malgré les lettres de rappel, quelques ouvrages
empruntés ne sont pas encore rentrés. S
En terminant ce Rapport, la Commission adresse ses remerciements
a Monsieur l'Archiviste, pour le dévouement avec lequel il a rempli sa
mission.
PROCÈS-VERBAUX 23
Pour la première fois depuis vingt-huit ans, ces remerciements ne
s'adressent pas à notre cher et dévoué collègue M. Frédéric Breignet.
Nous prions l’Assemblée tout entière d'adresser un dernier hommage
de reconnaissance à la mémoire de celui qui contribua par son labeur
incessant à la prospérité de notre Société.
Rapport de la Commission des Publications.
\
Par G, Malvesin-Fabre.
Messieurs,
La Commission des Publications vous rend compte aujourd’hui de
ses travaux pendant l’année qui vient de s'achever!
Les Publications portant le millésime 1921 (tome LXXIIT) ont été com-
plètement distribuées en septembre. Elles comprennent, d’une part :
deux fascicules d'Actes contenant la suite de la Conchologie néogénique
de l'Aquitaine, de MM. Cossmann et Pevyrot, ainsi que l'étude de
M. Chaine sur l'Apophyse paramastoide des mammifères, en tout
947 pages, et d'autre part, 160 pages de Procès-Verbaux én deux fasci-
cules renfermant, outre le compte rendu des séances, un bon nombre de
notes très intéressantes, soit au lotal plus de 700 pages.
Silôt le volume paru, il a été envoyé à la Caisse des Recherches
Scientifiques, pour appuyer la demande d’une nouvelle subvention
nécessaire pour continuer nos travaux.
En effet, si les Publications dont il vient d'être question constituent
un gros effort, qui fait honneur à notre Société, mais qui pèse lour-
dement sur notre Caisse, il en sera de même du tome LXXIV
(année 1922) dont les éléments sont prèts et qui achèvera de paraître
dans le plus bref délai. |
Il comprend : |
1° Le « Catalogue des Lépidoplères de la Gironde », par M. Gouin,
travail de plus de 200 pages, dont l'importante table, très minutieuse à
établir, est la cause du long retard apporté à la Publication des Actes.
2° Un mémoire sur « les Cirrhipèdes fossiles des faluns, par notre
regrellé collègue de Alessandri, et un de M. Roman sur les « vertébrés
fossiles de l’Aquitanien de Gans, en Bazadais, au total 100 pages.
3° Un demi-fascicule de la « Conchologie Néogénique de l'Aquitaine »,
de 150 pages environ.
24 PROCÈS-VERBAUX
Enfin, deux fasecicules de «€ Procès-Verbaux » avant ensemble près
de 250 pages, à cause de quelques notes importantes et de plusieurs
notices nécrologiques.
L'ensemble comprenant 700 pages sera fini de distribuer le 31 mars.
Encore une fois, ce volume constituera également un très gros effort
qu'il convient de souligner.
La Commission s'est préoccupée également du lome LXXV (millé-
sime 4923), elle prévoit le travail de M. Bouygues sur les Mitochondries,
la fin de l'étude de MM. Labrie et Lambert sur les «€ Echinides du Mito-
cène, et la fin du fascicule de la © Conchologie Néogénique de l'Aqui-
laine », commencé celle année-e1. .
En terminant, J'ai le devoir de vous dire combien la Commission
serait heureuse si des ressources extraordinaires veuaient améliorer
l'état de notre Trésorerie ; il deviendrait possible d'activer nos Publica-
tions et de les développer.
Nous n’en sommes malheureusement pas encore là, et Je sais des
travaux d'une importance capitale que leurs auteurs, par délicatesse,
hésitent à déposer de peur de trop aggraver notre budget. Ce serait un
véritable malheur s'ils se voyaient dans l'obligation de porter ailleurs
des études toutes nouvelles qui feraient le plus grand honneur à notre
Société.
Rapport de la Commission des Finances.
Par Ch. Daydie.
MESSIEURS,
Votre Commission des Finances s'est réunie conformément à l'artiele 13
du règlement, el a procédé à l'examen des comptes du dernier exercice.
Ces comptes, que notre Trésorier M. L. Castex nous a présentés avec
toutes les justifications nécessaires, fournissent les résultats suivants :
Résultats de l’'Exercice 1922
RECETTES
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Vemtede Publications Se TRE ESS RS REC 1.209 60
.6GGL 60
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ANTeDOFIER ENS LS
PROCÈS-VERBAUX
REDON NE
Subventions :
Ministère de l’Agricullure....... 1021820" 1.000
Ministère Instruction Publique... 1921...... 2.000
Cons Général AA RE mer, 12 ETES 0 DO
intérélscomple courant et#homisidivers 0
Solde crédiieunanslidécemhretohe nus ur
DÉPENSES :
RTÉDIIG AIONS EAU Ne RE CP er à pe
PHLD IDÉES 2 Me nQe Le OR UN NES Nr Res
Conférences, Sonseripions, -eXCUrSLOnS. 2,21. 20e
RATE DE ANIRCE ERA AT MA TRS en AN
Compte courant chèques postaux. ......... FF 363152
AtSociele Bordeldisemus isa. aq 969 55
En-Caisse au 31 décembre 1922... ......... 296 10
Situation au 31 Décembre 1922
RECETTES :
Pspèces en Daisse et en Banque. 1: nu:
Subvention non encaissée (Conseil Municipal)
Déficit...
DÉPENSES :
Compte dû à l’'imprimeur
Res tnle lee ete aallelle tiers eee eo ral eer ete
.C6L 60
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9.290 45
1.630 20
10.920 65
1.630 20
1.000 »
2.630 20
11.229 55
13.859 75
26 PROCÈS-VERBAUX
Projet de Budget pour 1923
RECETTES
ColiSa ons ee Ft SED0DeS
Vente de Publications tt 0e dd ne 1000
Fievenusiitres inalénabiess PUR Re 200 »
Subvention Ministère de l'Instruction Publique... ..... 5.900 »
— Ministèrede PAcriculiure 0/7 002 1.000 »
—— CONSCIPSÉnÉrAlE Re Ce en 000 »
— Consclimunicpal en en eres one 1000
1020025
Solde du déficit à raporter à l’année 1924........ Here 8.979 55
1911959
DÉPENSES :
PUDICAHONS SE ARR Rte F0 "0
Bibliothèque encre en Re ce nn 2500
Contérences, Excursions, Souscriptions. 00. 500 »
PRIS D ÉHÉTAUX LEE REA RTE ES 1.000 »
7 Jo0BE
Rétebere 1122959
19.179 55
Vous remarquerez une augmentation des chapitres « Frais généraux »,
« Conférences et Excursions», en réalité, les dépenses faites à ces
comptes n'ont pas été plus grandes, mais dans les derniers bilans, les
frais d'imprimerie nécessités par eux étaient fondus dans le compte
général de l'imprimeur, tandis que nous les en avons distrails.
La comparaison de cette situation avec celle du 31 décembre 1921,
montre que les dépenses ont légèrement progressé par suite de l’aug-
mentation des Publications, et que d'autre part, les recettes subissent
une diminution de 4.000 franés. Cette grosse différence provient de ce
que l’année dernière, l'octroi des subventions ministérielles annuelles
nous avait élé notifié avant le 31 décembre, tandis que cette année, nous
n'avons pas encore recu avis de la décision: il nous à donc été impos-
sible de faire figurer aux recettes les subventions de 4.000 francs que
«
PROCÈS-VERBAUX NT
nous avions escomplés l'année dernière, puisqu'elles nous avaient élé
officiellement promises avant le 31 décembre.
Nous devons ajouter que ce retard à nous répondre n'implique nulle-
ment dans notre pensée la possibilité de la suppression de ces subven-
tions. En effet, si des raisons budgétaires ou autres l'avaient motivée,
on nous en aurait prévenus en fournissant une réponse négalive à nos
demandes, tandis qu'au contraire on nous a demandé des renseigne-
ments complémentaires.
Ces différentes causes nous mettent dans l'obligation de vous pré-
senter une situation fortement déficitaire, qui provoque une gêne
sensible à notre Trésorerie, et qui motivera malheureusement la dimi-
nution de nos Publications cette année.
En conséquence, nous vous proposons d'établir le Projet de Budget:
pour 1923, suivant état ci-joint (Voir tableau annexé).
Dans ce Projet de Budget ne figure pas l'article relatif aux arrérages
du legs Breignet ; en effet, ce legs ne devant nous être délivré que dans
le courant de l’année, nous ne savons pas quelle sera l'importance des
arrérages, et de plus, quels qu'ils soient, ils ont une affectation précisée
par lé donateur : l'enrichissement de la Bibliothèque ; nous ne pouvons
donc en faire état pour combler partiellement le déficit.
En terminant, nous tenons à remercier notre Trésorier du soin avec
lequel les comptes ont été tenus, et nous vous proposons de les
approuver et de lui en donner décharge.
L'Assemblée générale, après lecture du rapport de la Commission des
Finances, approuve à l'unanimité les comptes résultant de l'exercice 1922,
tels qu'ils sont présentés, ainsi que le Projet du Budget pour 1923.
Elle donne décharge et quitus au Trésorier pour l'exercice 1922.
Le présent procès-verbal est immédiatement lu et adopté,
Séance ordinaire.
Les procès-verbaux des deux précédentes séances sont lus et adoptés.
PERSONNEL
L'Assemblée, sur avis favorable du Conseil, vote l'admission de
M. l'abbé Jean Ducouvtes, s’occupant de Géologie et de Paléontologie,
présenté comme, membre Uitulaire par MM. Daydie et Duvergier.
28 PROCÈS-VERBAUX
COMMUNICATIONS ET DONS
M. Lausertie offre encadré un portrait de M. Breignet qui sera placé
daus la salle de la Bibliothèque.
M. PEYROT a envoyé une note sur les terrains tertiaires du Gers.
M. DuverGier fait ressortir tout l'intérêt de ce travail qui rétablit
pièces en mains la classification de nos terrains du Sud-Ouest, alors
que des géologues émeltaient d’autres idées.
M. Caaixe présente quelques échantillons des (rois sous-espèces
d'Orites, rencontrées dans le Sud-Ouest français.
M. Pcows doune la liste des lichens recueillis au cours de l'excursion
mycologique de novembre dernier et présente quelques échantillons
qu'il offre au Musée. Il décide la Société à faire une excursion cryptoga-
mique d'hiver dès le 28 janvier.
An nom de l’auteur, M. G.-A. Boulenger, M. F. Larasre offre à la
Société, pour sa bibliothèque, le Cataloque of the Reptiles and Batra-
chians of Barbary (Morocco, Algeria, Tunisia), based chiefly upon
the Notes and Collections made in 1880-1884 by M. Fernand Latasle.
Extrait du 7rans. of the Zool. Soc. of London, 1891. Et il dit à ce
propos :
& Quand les circonstances m'amenèrent à chercher au Chili une
situation scientifique que je ne pouvais plus attendre et que je désespé-
rais de trouver de si tôt en France, je dus renonc?r à mettre moi-même
en œuvre les matériaux que Je recueillais, depuis une dizaine d'années,
sur la faune herpétologique d'Algérie et de Tunisie. Heureusement mon
ami Boulenger, avec lequel j'étais en relations suivies, se trouvait au
courant de mes recherches et connaissait ma collection presque aussi
bien que moi-même ; 1l disposait, en outre, des ressources considérables
du British Museum, où il dirigeait la section d'herpétologie. Je lui
transmis mes notes "en le priant de reprendre pour son compte mon
projet abandonné. Il voulut bien accepter; et voilà l'origine de ce
mémoire, désormais indispensable à quiconque voudra étudier les
Reptiles ou Batraciens d> notre colonie Nord-Africaine. »
La séance est levée à 19 heures.
: PROCÈS-VERBAUX 29
Contribution à l'étude du Miocène du département du Gers :
Le Falun de Manciet.
Par A. Peyrot.
Les formations néogéniques du département du Gers ont élé surtout
décrites par Jacquot (9,16) qui a publié en 1870 la Descriplion géolo-
gique, minéralogique el agronomique du département du Gers, annexée
à la carte géologique du même département, et plus tard, en 1884,
la feuille du Gers, de la carte géologique de France au 1/80.000€.
IL existe encore sur le même sujet des études de Noulet (1, 4, 6, 8),
Ed. Lartet (2), L. Lartet (10), Raulin (5), Tournouër (11, 13), de Tren-
queléon (3), Depéret (24), Bourguignat (15).
La plupart de ces travaux sont anciens et presque Lous consacrés à
l'étude de la faune terrestre et fluviatile du célèbre gisement de Sansan.
Celui de Tournouër (13), paru dans les Actes de notre Société Lin-
néenne, s'occupe spécialement d'une région des Landes et du Lot-et-
Garonne limitrophe du Gers; de sorle que nous n'avons sur la forme
marine des diverses assises néogéniques du Gers que des données bien
incomplètes.
IL y à done là une importante lacune à combler, si l’on veut préciser
l'âge de ces assises, en les comparant, par exemple, à celles de la
Gironde et des Landes, pour lesquelles l'accord des géologues est à peu
près unanime,
Je me propose de faire connaître, dans une série de notes, les divers
oîles fossilifères du Miocène du Gers. La présente est consacrée au
falun de Manciet..
Je dois les premières indications sur ce gisement à notre collègue
linnéen M. le D' Barrère. Une première excursion faite en 1913, en
compagnie de MM. le Dr Barrère, Duvergier, Neuville, m'a fourni
d'abondantes récoltes, et je dois adresser ici mes plus vifs remercie-
ments à M. le D' Barrère, à M. le Procureur de la République Ducom,
propriétaire à Manciet, à M. Lozes. alors maire de celte localité, qui
ont bien voulu me faire profiter de leur connaissance approfondie de la
région et mettre à ma disposition la main-d'œuvre nécessaire aux
importantes fouilles que j'ai entreprises. Une deuxième excursion, au
printemps de 1922 m'a permis de mettre au point diverses observations.
k
+ +
30 PROCÈS-VERBAUX
Manciet, traversé par la roule d'Eauze à Nogaro, s'élage sur le flanc
d'un coteau sensiblement orienté du N.-E. au S.-0., limitant, à droite,
la vallée de la Douze, sous-affluent de l’Adour; l’altitude du coteau
atteint 158 mètres au voisinage de Manciet. La molasse marine de
l'Armagnac et les faluns qui lui sont subordonnés affleurent en divers
points de la commune. J'ai surtout exploré un gisement situé à un kilo-
mètre environ au Sud de la ville, au bord du chemin rural desservant
le hameau de Laguire et au-dessous du lieu dit Pouyouet. En ce point
le falun repose sur une marne grisätre, sans fossiles ; 1l est constitué
par un sable blanc formé en majeure partie de pelits grains de quartz;
à la base du falun on trouve d’'abondants galets plats, volumineux,
de grès calcaire, grisâtre, très dur, perforé par de nombreux litho-
phages, surtout Lithodomus subcordatus et auxquels adhèrent souvent
des Ostrea digitalina de petite taille et des Plicatula ruperella.
De grosses coquilles roulées : Conus, Pectunculus, ele., sont mélangées
à ces galets; plus haut, les galels, lout aussi abondants, sont plus
pelits; de place en place, des lits sableux, plus où moins dépourvus de
galets, sont riches en petites coquilles bien conservées. L'épaisseur de
ce falun atteint deux mètres par endroi!s. À son sommet il est raviné
par les sables fauves, que l’on voit eux-mêmes surmontés vers le 5.-0.,
entre Manciet et Espas, par les glaises bigarrées.
On se lrouve manifestement en présence d'une formation néritique
déposée dans une mer agitée, battant des falaises gréseuses dont les
débris ont fourni les innombrables galets et lé sable quartzeux du falun.
Ce grès se voit en place, en divers points au N.-E. de Manciet :
en face de Laubuchon, où il est surmonté d’une couche de poudingue
à petits cailloux ; au Laurou, chez Broquet, sur le flanc d’un ravin
profond, au pied du coteau qui ne s'élève ici qu'à 140 mètres, il est en
plaquettes, mêlées à des concrélions en forme de poupées et surmonté
par les sables fauves ; on l'exploite dans plusieurs carrières. A Titu,
dans la commune de Campagne, au-dessus de ce même grès existe un
banc épais d'Ostrea gingensis ; à flanc de coteau, le contact de la marne
el du falun forme un niveau aquifère, une source importante en prove-
nant alimente le lavoir communal de Manciet ; dans la vallée la marne
a déterminé la formation d'élangs, dont quelques-uns ont été arüficiel-
lement asséchés. è
J'indique ci-dessous les fossiles du falun de Manciet ; leur degré
d'abondance et les niveaux du Miocène de l’Aquitaine et de la Touraine
où on le retrouve:
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Rhinoclavis pupæformis Bast. var. vasconiensis C. P. € ?
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Tympanotonus margaritaceus Br. var bearnensis C.P.| RR
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Pustularia Duclosiana Bast. var. asulcolævis Sacco. .| RR
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BRYOZOAIRES (1).
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(1) La liste des Brvozoaires et celle des Poissons m'ont élé obligeamment commu-
niquées par M. Duvergier. c
PROCÈS-VERBAUX no 3
FAUNE DU FALUN DE MANCIET
Manciet
Sos, Gabarret
Baudignan
Cestas
Pontpourquey
Salles
Helvétien
de Touraine
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POISSONS
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MAMMIFÈRES
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98 PROCÈS-VERBAUX
Ce lableau comporte :
196 espèces de Mollusques
IST Bryozoaires
2 — Cirrhipèdes
2 — Polypiers
10 — Poissons
1 — Mammilères
Total: -:-2229
Il n'est d'ailleurs pas complet, je n'ai pas encore délerminé spéerli-
quement les Terebra, les Pleuroloma, un certain nombre de Conus,
de Mitra, ete. L'étude des Poissons et des Bryozoaires, n'est pas non
plus terminée.
Malgré cela, ce tableau apporte une importante contribution à la
connaissance des faluns de Manciet dont Jacquot (9) avait seulement
‘cité huit espèces, et L. Lartet (10), à une séance du Congrès de PA. F.
A. S. à Bordeaux, communiqué une liste d’une centaine d'espèces, qui
malheureusement n’a pas été publiée.
Je dois ajouter que les Pélécypodes comptent en général un nombre
d'individus plus grands que les Gastéropodes dont les seuls genres
abondamment représentés sont les Orystele, les Nassa etles Cerithium.
La faune s'accorde avec l'aspect Hthologique pour indiquer une
formation littorale.
Quelle place convient-il d'assigner aux faluns de Manciet dans la
série des assises miocéniques ?
L'examen des colonnes (1) et (5) du lableau fait immédiatement
ressortir la très grande analogie de la faune de Manciet avec celle des
faluns de la Touraine.
Pour les mollusques la proportion d'espèces communes atteint 60 °/,,
et ce qui est plus important encore, elles s'y rencontrent avec le même
degré d'abondance. Quant aux espèces de Manciel non signalées en
Touraine, les unes, notamment des £rycinacea sont de rares et petites
coquilles, les autres comme Merelrix erycinoides, M. Paulinæ, Grale-
loupia triangularis, M. difficilis, Dentalium burdigalinum, Rhino-
clavis pupæformis, Tugonia ornata, ete., rares et roulées, proviennent
vrasemblablement du remaniement de dépôts burdigaliens.
Inversement, parmi les Pélécypodes abondants en Touraine, je ne
vois guère que Venus clathrala, Astarte scalaris, Cardita crassa el sa
var. sororcula, Arca Noe, A. polymorpha qui ne se retrouvent pas à
PROCÉS-VERBAUX 39
Manciet, où sont aussi pauvrement représentés les Genres de Gasléro-
podes : Murex, Trivia, Eralo, Columbella, Fissurella, Trochus,
Rissoa, si riches en espèces et en individus dans les faluns de la Loire.
L'écart géographique des deux régions peut êlre invoqué pour expli-
quer ces particularités ; elles tiennent surtout à ce que l'on compare la
faune très localisée de Manciet à celle de l'ensemble du grand golfe de
la Touraine, où existaient, suivant les points, des différences dans la
profondeur, la nature du fond, ete., et par suite dans les conditions
biologiques. J'aurai à revenir sur ce fait.
L'étude des fossiles de Manciet, autres que les Mollusques, ne nous
fournit guère de renseignements utiles. La vingtaine de Bryozoares
cités est peu de chose à côlé des deux cent cinquante espèces qui,
d’après M. Canu, existent en Touraine. Je n’ai trouvé qu’un très petit
nombre de Polypiers. Les Poissons sont représentés par des dents de
Sélaciens. el des Otolithes de T'éléostéens ; la majeure partie de ces
derniers appartiennent à des Sciénidés abondants à l'époque actuelle
dans la partie tropicale des côtes occidentales de l'Afrique. On sait aussi
que la faune malacologique des faluns ligériens et celle des côtes
actuelles du Sénégal ont de grandes affinités.
Le synchronisme des faluns de Manciet et de la Touraine me parait
donc incontestablement établi.
_ Dans sa remarquable étude « Sur les terrains miocènes des environs
de Sos (Lot-et-Garonne) et de Gabarret (Landes) », localités situées à
quelque vingt kilomètres de Manciet, Tournouër (13) a démontré le
synchronisme des diverses formations que l'on y rencontre (molasse
marine, marnes, faluns) avec celles du bassin de la Loire. On devrait
donc trouver entre ces dépôts contemporains et peu éloignés du Lot-et-
Garonne, des Landes et ceux du Gers, une proportion au moins aussi
grande d'espèces communes qu'entre ceux de Manciet et de la Touraine.
Or la comparaison des colonnes { et 2 du tableau ne fournit pas tout à
fait 30 c/, d'espèces communes, alors que celle des colonnes 1 et 5 en
donne 60 °/,. L'explication de cette différence se trouve encore dans la
considération des faciès. Les marnes à Murex syrticus et Pleuroloma
Capgrandi des environs de Gabarret se sont déposées dans une baie
tranquille, à proximité d’un rivage assez plat, dans des conditions bien
différentes de celles qui régnaient à Manciet et dans la plupart des
gisements tourangeaux. Ces marnes, très fossilifères, ont été, surtout
lorsqu'on les exploitait pour l'amendement des terres, bien plus explo-
rées par les collectionneurs que les molasses calcaires de la même
40 PROCÉS-VERBAUX
région où les fossiles sont plus rares, le plus souvent à l’état de moules,
ou que les faluns sableux, plus localisés, qui leur sont subordonnés, de
sorte que les espèces signalées dans la deuxième colonne, réprésentent
surtout la faune un peu spéciale du faciès marneux. Sans nul doute les
formations des environs de Sos et de Gabarret appartiennent bien au
même horizon que le falun de Manciet.
Reste maintenant à délermiuer la place, dans le Miocène, des faluns
et des molasses marines de l'Armagnac. Je cite seulement pour
mémoire, celle que Raulin (5), Jacquot(9), notamment, leur assignaient
dans le Pliocène, conjointement avec les molasses de Mont-de-Marsan,
de Tartas et les faluns de Salles (Gironde). Ils se basaient surtout pour
synchroniser ces formations, sur la présence de Cardita Jouanneli
Bast., et pour les placer dans le Pliocène, sur l'existence, à Salles, d’un
certain nombre d'espèces des collines subapennines. Depuis longtemps
cette dernière opinion a été abandonnée par les géologues ;:les faluns
de Salles sont considérés comme miocènes. Je crois donc seulement
ulile de discuter la première : les dépôts marins de l'Armagnac sont-ils
contemporains des faluns de Salles? Cette idée a déjà été combattue
par Tournouër (41) et par L. Lartet (12): j'ajouterai quelques argu-
ments à ceux qu'ils ont fait valoir.
Cardita Jouanneti est très rare dans l’Armagnac, je n'en ai trouvé, à
Manciet, qu'un mauvais échanüllon; L. Lartet (12) dit ne lavoir
jamais rencontrée dans le Gers, mais Tournouër (13) la cile dans la
molasse de la Peyrie de Rimbès (à l'ouest de Sos) et à Baudignan ; elle
est assez fréquente dans la molasse de Mont-de-Marsan et de Tarlas
qui me paraît bien de mème âge que celle de l'Armagnac, par contre
C. Jouanneli est d'une extrême abondance à certains niveaux de
Salles (*). Mais par sa grande extension géographique (Aquilaine, vallée
du Rhône, Italie, Autriche, ete.) et à un degré moindre par sa longévité,
Cardila Jouanneti estun € mauvais fossile », tout au moins pour carac-
tériser des subdivisions d'étage. Il faut pour établir de telles subdivi-
sions comparer l’ensemble des faunes el tenir compte des différences de
faciès. lei nous nous trouvons de part ‘et d'autre en présence de
formations lithologiques semblables : molasses, dépôts sableux (*).
Examinons les colonnes 1 et 4, nous trouvons bien un pourcentage
assez élevé d'espèces communes, 20 °j, environ, mais 1l est dû surtout
(‘) Elle n'existe pas en Touraine où elle est remplacée par C. crassa Lk.
(**) Je ferai loutefois remarquer que les fossiles indiqués ci-dessus sont surtout
ceux des formations sableuses des deux régions.
PROCES-VERBAUX A1
à des fossiles que l’on rencontre dans tout le Miocène moyen et supé-
rieur, parfois même en decà et au delà, en un mot à de mauvais
fossiles : Corbula carinata, Solen burdigalensis, Ervilia pusilla,
Tellina planata, Gastrana fragilis, Donax transversa, Chione Baste-
roli, Chama gryphoides, Meretrix italica, Dosinia exolela, Cardium
papillosum, Chama gryphoides, Barbahra barbata, Ostrea digitalina,
Hipponyæ sulcatus, Solarium simplex, Oliva Dufresnei, etc., ou à des
espèces rares d'un côlé, abondantes de l'autre, cojncidant ici avec des
apparitions de formes, là avec leur plein épanouissement . Telles sont :
Corbula gibba, Glycimeris Menardi, Arca Fichteli, Soldania submyti-
loides, Natica sallomacensis, N. proredempta, ete. Mais les formes les
plus communes du Gers et de la Touraine manquent à Salles et récipro-
quement. Salles se distingue enfin particulièrement par tout ce groupe
d'espèces, fréquentes surtout près du bourg même de Salles, à Largi-
leyre, qui annoncent la faune lortonienne (1%) et même pliocénique,
par exemple Solenocurlus candidus, Tellina nitida, Arcopagia corbis,
Macoma elliptica, Chione dertoparva, Cardium aculealum, C. hians,
Phacoides borealis, Pecten flabelliformis var. P. latissimus, Turbo rugo-
sus, Xenophora infundibulum var. Cerithium vulgatum, Chenopus uttin-
gerianus, Ocenebra polymorpha var. Dolium (Malea) orbiculata, ete.
Il faut donc séparer les molasses et les faluns du Gers des molasses
et des faluns de Salles. Il convient d'adopter pour ce dernier niveau le
terme de SALLOMACIEN proposé dès 1893 par M. Fallot (20), el le
considérer comme niveau supérieur de l'étage Hecvénex () Mayer (7):
cela est d’ailleurs conforme aux idées du créateur de l'élage qui le
divisait en Helvétien 1, IT, IT, placait les faluns de la Touraine dans
le premier et ceux de Salles daas le dernier. Je connais les objections
que l’on peut formuler contre le vocable € Helvélien », je les ai faites
moi-même il y a vingt ans (22), mais je ne crois pas qu'il soit bien
avantageux d'en créer un nouveau.
Je suis d'accord avec M. G. Dollfus (25) pour la reprise du terme
Sallomacien, mais je me sépare de mon savant confrère en n'acceplant
pas, comme 1l le suggère, de placer à ce niveau les faluns du Gers et
ceux de Cestas et de Pontpourquey (Saucats). J'ai exposé mes raisons
pour ce qui concerne les premiers. Quant aux couches de Cestas et de
(*) Dans ce même travail M. Fallot avail proposé de remplacer le vocable Aqui-
tanien par celui de Vasalien (de Vasates : Bazas), celui de Langhien par Landien
(de Landa : Landes) ou de Vasconien (de Vasconia : Gascogne). Cette proposition
n'a pas trouvé d'écho. |
42 PROCÉS-VERBAUX
Pontpourquey, elles ne peuvent, à mon avis, êlre séparées des autres
couches burdigaliennes qu'elles surmontent. Divers auteurs ont fait état
de la grande ressemblance, que l'on se plaisait assez généralement
autrefois à admettre entre ces gisements du Bordelais et ceux de la
Touraine (11, 17), pour les placer au même niveau. Je me suis élevé,
il y a déjà longtemps, contre cette opinion (21, 22) et depuis que J'ai
étudié avec soin les faunes malacologiques de ces deux régions, J'ai pu
me convaincre que cette ressemblance avait été singulièrement exa-
gérée. On a décrit environ deux cents espèces de Pélécypodes des faluns
ligériens, j'en compte une trentaine se retrouvant à Cestas ou à Pont-
pourquey, certaines ont dans le temps une extension qui leur ôte toute
valeur caractéristique : Corbula carinata, Saxicava artica, Chama
gryphoides, Lucina dentata, L. cotumbella, Chama gryphoides, Car-
dita trapezia, Leda emarginata, Arca barbata, Ostrea digitalina, ete. ;
d'autres : Solen burdigalensis, Solenocurtus Basteroti, Capsa lacunosa,
Tapes velula, Psammobia Labordei sont rares en Touraine, très
communes dans le Bordelais ou inversement pour : Cardila crassa,
Arcopagia crassa, ele.
Pour les Gastéropodes la proposition d'espèces communes est encore
moindre et donnerait lieu aux mêmes considérations. En revanche
l'affinité des faunes de Léognan (Burdigalien type) et de Cestas-Pont-
pourquey est très grande ainsi que l'on pourra s'en convainnre en
consultant la Conchologie néogénique de l'Aquitaine. I n°v a que de
faibles nuances entre les faunes des niveaux que les géologues borde-
lais (26) considèrent comme PBurdigalien inférieur |Peloua-Saucats ;
* Pontic-Mérignac ; Haut-Bouscat-Canéjan, ete.] ; Burdigalien moyen
ou typique [Coquillat, Carrère-Léognan ; Lagus-Saucats, ele.]; Bur-
digalien supérieur [Cestas, Pontpourquey-Saucats|. Elles tiennent
surtout à des fluctuations bathymétriques qui se sont produites au cours :
du Burdigalien et qui déterminent des formations lithologi ques iden-.
tiques, molasses où sables, à divers horizons Stratigraphiques, ou
ramènent les mêmes formes en abondance à des niveaux différents :
bancs à Mylilus aquitanicus de Lariey (Aquitanien supérieur), de Méri-
gaac-Baour (Burdigalien inférieur), de Pontpourquey (Burdigalien supé-
rieur); couches de rivages à Wactra striatella et Divaricella ornata de
Mérignac-Baour, de Saint-Médard-la-Fontaine (Burdigalien moyen), de
-Cestas et de Pontpourquey (Burdigalien supérieur), mais dans tous ces
horizons les caraclères fondamentaux de la faune burdigalienne se
retrouvent bien nettement.
PROCÈS-VERBAUX A3
L'étude stratigraphique confirme d'ailleurs les données paléontologi-
ques. Si par exemple on suit le ruisseau de l’£au-Bourde de Canéjan,
au lieu dit Haut-Bouscat (23), où sur le calcaire lacustre aquitanien
formant le lit du ruisseau, apparait le Burdigalien inférieur, jusqu'au
bourg de Cestas, on verra combien il est difficile, pour ne pas dire
impossible, de tracer, à travers le complexe de couches sableuses, de
molasses dures ou Lendres que l'on rencontre, la moindre délimitation
stratigraphique. Au bourg même de Cestas, dans le cimetière l'on trouve
les grandes Melongena, Turritella terebralis, Tudicla rusticula,
Pirula burdigalensis, Meretrix islandicoides, elec, du Burdigalien
moyen, mais les Ptéropodes : Vaginella depressa sont incomparable-
ment moins communs, les Pleurotomes moins abondants, le dépôt s’est
effectué dans une mer moins profonde qu'à Léognan; en face du cime-
tière, de l’autre côté du ruisseau, dans le pré de M. Cazeaux, la forma-
tion se termine par ces couches dont j'ai déjà parlé à Mactra stria-
tella (très souvent valvées), Solen burdigalensis, Capsa lacunosa.
Donax transversa en nombre considérable; c'est un dépôt de plage
tranqnille, mais où l'on trouve toujours T'udicla rusticula, Cancellaria
Westyana, Pirula burdigalensis, Pectuneulus cor, ete., mélées à des
coquilles d'eau douce : Helix, Cyclostoma et à de rares débris, dents et
ossements de Micromeryx Flourensianus Lartet (coll. Duvergier) prove-
nant non d'un ravinement, comme le pense M. Dollfus (25), mais d'un
apport de cours d'eaux. Aucune discordance de faune où de stralifi-
cation entre tous ces horizons. Cestas reste pour les géologues borde-
lais, du Burdigalien bien net : c'est le Burdigalien supérieur corres-
pondant à un mouvement d'émersion.
Mêmes constatations le long du ruisseau de Saint-Jean-d'Etampes,
où à parür du Moulin de l'Eglise, on rencontre les couches à Pecten du
Burdigalien moyen, surmontant le Burdigalien inférieur du Peloua,
puis, tout près du bourg de Saucals, à Gieux et au-delà du bourg, au
gisement si connu de Pontpourquey, le Burdigalien supérieur qui
se termine comme à Cestas par les couches à Mactra striatella; un peu
plus en amont on voit des couches saumätres où domine Potamides
pictus; on y rencontre quelques coquilles d'eau douce, et feu Rozier
y a recueilli une dent d’un carnassier bien voisin de Amphycyon sansa-
niensis Lartet.
C'est seulement plus en amont, avec les couches de la métairie
Cazenave, et du bourg de la Sime renfermant une faune, bien contras-
tante cette fois: AÂrca luronensis, Cardita Jouanneti, Arcopagia
4% PRÔCÈS-VERBAUX
crassa, Gibbula pseudomaga, Phasianella millepunctata, Tornus
planorbillus, elc., que commence véritablement l'Helvétien. Les
couches burdigaliennes sous-jacentes, par suite de leur plongement,
ne sont plus accessibles ; on ne peut voir s'il y a entre les deux niveaux
discordance de stratification.
Faut-il rattacher les couches de Cazenave et de la Sime à lHelvétien
supérieur (Sallomacien) ou à l'Helvétien inférieur (Pontilévien. G. Doll-
fus) avec les faluns de la Touraine? Je n'ose prendre encore défiuiti-
vement part. Je n'ai pu retrouver le gisement de Cazenave; celui de
la Sime, placé dans le lit du ruisseau, est difficilement abordable ; les
matériaux provenant de ces deux localités ne sont pas très abondants
dans les collections que j'ai pu étudier. J'inclinerais cependant à les
considérer, malgré la présence de Cardita Jouanneli comme un faciès
sableux de l'Helvétien inférieur dont les molasses de Marlignas près de
Bordeaux représenteraient le faciès molassique (Savignéen. G. Dollfus).
Pour résumer cette discussion, peut-être un peu longue, voici com-
ment je propose de grouper les terrains dont il est question dans
celle note. à
Faluns et molasses de Salles
(Minoy, Debat, Largileyre,
supérieur SALLOMACIEN de Mios, Lalande).
? Molasse du château de
Salles.
| Faluns de la Touraine, de
Manciet, de Sos, de Bau-
! DE : . 5
| faciès sableux dignan, de Captieux.
HELVÉTIEN.
PoxriLËvieN | ? Faluus de la mélairie Caze-
pave et de la Sime à Sau-
cats (*).
inférieur
| Molasse de Savigné sur La-
than (Touraine), molasse
fac. molassique coquilière marine du Gers,
SAVIGNÉEN de Sos, de Mont-de-Mar-
san, de Tartas.
? Molasse de Martignas, etc.
(‘) M. Kallot classe Cazenave et la Sime dans le Sallomacien : Mayer dans
l'Helvétien I avec les faluns de la Touraine.
PROCÈS-VERBAUX A5 :
an ( Cestas (bourg, pré Cazeaux), Saucats
U
a il (Pontpourquey).
\L éognan (Coquillat, Carrère, ete.).
1e Lo lise. .:).
BURDIGALIEN.. moyen ni) Saucats (Lagus, Eglise...)
: Cestas -)sette
Saucats (Peloua).
inférieur . . 4 Mérignac (Pontic, Baour supérieur).
Gradignan (Haut-Bouscat...), elc.
. Le Burdicalien de la Gironde renfermant, en somme, une faune très
homogène, il n’y a pas lieu, à mon avis. de créer des désignations
spéciales pour chacune des subdivisions dont la délimitation est un peu
arbitraire. :
Nora. — La présente note était à l'impression lorsque j ai eu connais-
sance d'un travail récent de M. G. Astre, Sur le gisement coquillier de
Manciet, inséré dans le Bulletin dela Société d'Histoire naturelle de
Toulouse (1922, t. L), Indépendamment des espèces déjà signalées par
MM. Cossmann et Peyrot dans la Conchologie néogénique l’auteur indique
encore :
Spondylus cf. crassicosta Turritella turris.
Anomia burdigalensis var. mancie- | Pirula clathrata.
tensis nov. var. Nassa Basteroti.
Arca cf. biangulina. Nassa sallomacensis.
Arca aquitanica. Fasciolaria polygonata.
Cardita dorsulis. Tudicla rusticula.
Venericardia pinnula. Terebra cf.striata.
Divaricella ornata, forme tvpique. ? Terebra senegalensis.
Chione subplicata. Clavalula semimarginata.
Hipponyx bistriatus.
Je ne connais pas Cardita dorsalis Desh. indiquée par M. Astre sur
l'autorité de Jacquot. Je ne crois pas, d'autre part, que ni Venericardia
pinnula ni Arca aquitanicu puissent se trouver à Manciet.
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PROCÈS-VERBAUX 4
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L'Orite longicaude « Ægithalus caudatus » L.
dans le Sud-Ouest français.
Par J. Chaine.
L'Orite longicaude est une charmante petite Mésange communément
dénommée Mésange à longue queue, Æqithale à lonque queue, et plus
vulgairement encore Queue de poellon. Elle est sédentaire dans le Sud-
Ouest de la France.
Cette espèce a élé créée en 1766 par Linné sous le nom de Parus
caudatus ; aujourd'hui elle est plus souvent appelée Ægithalus cau-
datus. Sa synonymie est assez longue, car si le nom même de l'espèce
n'a guère changé, il n’en a pas été de même de celui du genre; cette
synonymie est la suivante :
Parus caudatus L. | Æqihalus caudatus Boie.
Parus longicaudatus Briss. Paroides caudatus Brehm.
Mecistura vagans Lench. Mecistura caudata Bp.
Acredula caudata Koch. Orites caudatus Gray.
L'Orite longicaude de Linné avait une ère de répartition très étendue
puisqu'on la trouvait depuis l'Océan Atlantique jusque dans l'Ouest
asiatique. Mais, depuis, on a constaté que tous les représentants de
celte espèce étaient loin d'être semblables et qu'il y avait même d'assez
grandes variations entre certains sujets capturés. Ces différences paru-
reut suffisamment importantes à quelques auteurs pour amener la
création de sous-espèces. Le type primitif de Linné se démembra ainsi
peu à peu ; le premier démembrement commenca même assez tôt puis-
qu'il date de 1836, c'est-à-dire, 70 ans après le baptème de l'espèce.
48 PROCÈS-VERBAUX
Aujourd'hut on compte huit sous-espèces, auxquelles s'ajoute le tvpe
qui a été conservé. De ces neufs Orites quatre seulement ont été signa-
lées en France et encore l’une d'elle, l'Orite d'Italie (Ægithalus caudatus
_ilaliæ Jourd , aussi appelée Æq. caudatus trybii Sch. et Dress.) est
spéciale au pourtour méditerranéen. Les trois autres sont l'Orite longi-
caude proprement dite(Æg.caudatus L.), l'Orite d'Europe(Æg.caudatus
europæus Herm.) et l'Orite rosée (Æq. caudatus roseus Blyth.) (1).
Ces trois types occidentaux ont des caractères assez tranchés qui per-
mettent de les reconnaitre facilement. Je n'indiquerai ici que les prinei-
paux, ceux qui frappant le plus et suffisent, par suite, pour une
détermination rapide, détermination d'autant plus commode qu'il n'y a,
dans le plumage, ni différence sexuelle, ni différence d'âge, ni différence
saisonnière.
L'Orite longicaude type (Æg. caudatus L.) x la têle et le cou d'un
gris blanc sans bandes brunes.
L'Orite d'Europe (Æ 9. caudatus europ:eus Herm.) à sur la tète deux
bandes brunes assez larges qui partent des veux et se dirigent vers la
nuque.
L'Orite rosée (Æq. caudatus roseus BIVLh.) a les mêmes bandes
céphaliques que l'Orite d'Europe, mais en plus elle a le pourtour des
yeux rose (chez les sujets très adultes l’œil est plutôt orange) (2).
Il était intéressant de rechercher si ces Lrois Lypes d’Orites, signalés
comme habitant la France occidentale! se trouvent aussi dans notre
Sud-Ouest, d'autant mieux, qu'à ma connaissance, une telle constata-
tion n'a jamais encore élé faite. Des recherches auxquelles je me suis
livré, il résulte que les trois Orites existent bien dans notre Sud-Ouest
et que même aucune d'elles n'y est très rare.
En particulier, le Muséum d'Histoire Naturelle de Bordeaux, à ce
jour, possède quatre Oriles régionales qui se réparlissent ainsi :
Une Orite longicaude type mâle, capturée à Blanquefort (Gironde).
Quatre Orites d'Europe dont deux femelles, capturées en Charente-
(1) Il est aussi à signaler une synonÿmie pour chacune de ces deux sous-espèces :
1e pour Ægithalus caudatus europæus :
Parus longicaudatus Brehm.
Parus pinetorum Brehm.
20 pour Ægithalus caudatus roseus :
M. longicaudata Macg.
(2) La coloralion du pourtour de l'œil est toujours plus marquée chez le sujet
vivant: la couleur, en effet, s'atténue avec la mort.
PROCÉS-VERBAUX 49:
Inférieure sans indication de localités provenant de la collection
Lamoureux acquise par l'établissement.
Une Orite rosée mâle, capturée à Blanquefort (Gironde), en sép-
tembre 1903. :
Liste des lichens récoltés pendant l’excursion mycologique
du 22 Octobre 1922.
Par J.-G. Plomb.
Peltigera canina Ach. ou Lichen caninus de Linné. Sur les troncs
d'arbres ou sur la terre au milieu des mousses.
Parmelia caperata DC.,-sur le charme, le chêne, le pin, etc., fruc-
tifie en mai.
Parmelia physodes Ach., sur les arbres. Assez commun,
Parmelis liliacea Ach. (nbricaria quercina de DC.). Commun sur
les troncs d'arbres ; vient aussi sur les pierres.
Parmelia acetabulum Dub. Sur Pécoree des arbres.
Parmeliax olivaceax L. Sur les trones d'arbres et sur les branches
tombées à Lerre.
Anaptychia ciliaris Ach., très commun sur les peupliers.
Physcia stellaris Ach. Les arbres.
Physcia aipolia Ach. ou aipifolia Ach. Commum sur les vieux trones
d'arbres.
Physcia parietina Ach. Ce lichen est très commun sur les murs et
aussi sur les arbres. Ressemble assez vaguement au Placodium
murOorum .
Pannaria plumbea D. GC. Sur les troncs de Populus.
_ Pannaria rubiginosa Delisse. Ressemble au précédent. Il en diffère
par ses apolhécies rougeûtres et crénelées. Même habitat.
Collema nigrescens Ach. Très commun sur le Populus et l'Æsculus
hippocastanum. Vient aussi sur le chène. Je l'ai trouvé bien fructilié
en août, à Arlac.
Evernia prunastri Ach. Se trouve partout.
Ramalina polinariu. Les troncs.
Ramalina fastigiala Pers. Les troncs d'arbres.
Usnea florida L. Cette usnée, qui fructifie assez rarement aux envi-
P.-V. 1923. | k
50 PROCÈS-VERBAUX
rons de Bordeaux, est souvent confondue avec Usnea barbata E.
Les apothécies sont ciliées dans Usnea florida, et dépourvues de cils
dans Usnea barbata. Très commune sur les pins et sur le Salix auritu.
Vient aussi sur les piquets servant de clôture.
Cladonia rangiferina Ach. Très commun, Sur la terre.
Cladonia pyxidata Ach. Sur la terre, les arbres, les murs.
Cladonia fimbriata Ach. Sur les arbres. Commun.
Opegrapha radiata (Pers.). Sur le chène. Assez commun. Souvent
mêlé à Patellaria parasema. 4
Lecanora cerina Krb. Assez commun sur les troncs des peupliers.
Placodiun murorum D. C. Très commun sur les murs.
Placodium albescens. Même habitat.
Placodium canescens Ach. Sur les murs, les arbres. On rencontre
aussi ce lichen sur les planches qui servent de elôture,
La saison n'étant pas encore assez avancée, quelques espèces
récoltées n'étaient pas encore en fructificalion.
Ea terminant, qu'il me soit permis d’altirer l'attention de mes collè-
gues, sur le grand intérêt qui s'attache à l'étude des lichens.
Réunion du 24 janvier 1923.
Présidence de M.J. DuverGter, Président.
La séance est ouverte à 20 heures 3/4.
Les procès-verbaux des deux dernières séances sont lus et adoptés.
M. Le PRésipeNT souhaite la bienvenue à M. l'abbé Ducouytes, nouveau
membre qui, pour la première fois, assiste à notre réunion.
M. Le PrésipeNtr annonce le décès de M. Gaston Bonnier, l'illustre
professeur de botanique, membre d'honneur de notre Société.
PERSONNEL
Sur sa demande formulée par lettre M. F. Lataste est nommé membre
à vie.
La candidature de M. Giraud, s'occupant d'entomologie, présenté
comme membre auditeur par MM. Daydie et Tempère, est adoptée,
FES
PROCÈS-VERBAUX. D
ADMINISTRATION
L'Assemblée décide que désormais les réunions du soir auront lieu
à 20 h. 30 très précises. |
- Le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, au nom de la Commission des Excursions,
propose un programme des excursions pour l’année 1923.
Excursions eryptogamiques d'hiver :
28 janvier, Arlac.
25 février, Tresses-Mélac.
Excursions générales :
25 mars, Bourg.
8 avril, Saucals.
22 avril, Arcachon:
43 mai, Sadirac.
27 mai, La Réole.
10 juin, Marais de Bruges.
2% juin, Cadillac (105e Fète Linnéenne).
Excursions mycologiques d'automne :
7 octobre, Gajac (Saint-Médard).
21 octobre, L’Alouette (Pessac).
Après quelques explications relatives à ce programme, il est adopté à
l’unanimilé.
Le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL rend comple d’une conversalion qu'il a eue
avec M. Brèthe, au sujet du concours du plus bel épi. Notre collègue
demande :
1° Que le programme de l'excursion à La Réole comporte une visite
des champs de blé avec expériences d’hybridation ;
20 Qu'au mois de juillet une commission de trois membres soit
nommée pour faire parlie du Jury du Concours et prenne une part
effective à ses travaux.
/
L'Assemblée entre pleinement dans ces vues.
Ë COMMUNICATIONS
MM. Kuxsrzer et BRascAssaT :
1° Le Cachalot dans le Sud-Ouest.
20 Le Balanoptera musculus L. dans le Golfe de Gascogne.
M. LarTasre conseille à ceux de nos collègues qui s'intéressent aux
52 PROCÈS-VERBAUX
batraciens de profiter de l'époque où nous sommes pour observer les
Tritons et étudier notamment les faits encore insuffisamment connus de
leur fécondation.
M. NeyrauT annonce avoir trouvé à Bassens une Graminée améri-
caine Panicum proliferum.
La séance est levée à 22 heures.
Le Cachalot dans le Sud-Ouest.
(MAMMIFÈRE-CÉTACÉ)
pl »
Par MM. J. Kunstler et Brascassat (1).
Le 3 janvier 1902, nous fümes informés par M. le Professeur Jolyet
qu'un gros animal s'était échoué à la grande côte non loin du Cap-
Ferret. |
Nous parlimes aussitôt pour Arcachon. Notre collègue, M. Duvergier,
à qui nous avions envoyé un lélégramme, nous fit la gracieuseté de
nous offrir le passage sur le & Lamantin », chalutier des pêcheurs du
Golfe de Gascogne. Grâce à ce précieux concours, nous débarquions
bientôt au village de Canon. Les gens du pays, des parqueurs pour la
plupart, nous mirent sur la voie qui conduisait à l'épave. |
Arrivés à la grande dune, nous nous trouvâmes devant un beau
Cétacé, rejelé par la mer démontée, à la suite d’une elffroyable tempête.
C’élait un Cachalot, le Physeter macrocephalus L., seule espèce du
genre.
L'individu se trouvait être d'assez belle taille et de bonne conserva-
tion. Malheureusement, les visiteurs l’avaient endommagé au point de
le rendre inutilisable. Non seulement, la rangée de dents coniques,
implantées sur le maxillaire inférieur, avait été arrachée et emportée,
mais encore l'os lui-même était brisé, par l'effet de violences sans
pareilles.
Sa longue tête, tronquée verticalement, était abîmée; le sperma ceti
(1) Nore pe M. KunsrLer. — Celle note date de loin ; oubliée dans un amas de
vieux papiers, depuis que M. Brascassal quitta le Muséum, c'est grace à la bonne
mémoire de ce dernier qui l'a réclamée, qu'elle voil le jour.
‘A côlé d’elle, j'ai trouvé un autre comple rendu relatif à l'échouage d'une baleine
entre Mimizan et.Conlis, que j'ai remise à M. Brascassal pour êlre l'objel d'une
aulre communicalion,
PROCÈS-VERBAUX D3
était enlevé et le gros inlestin, arraché de la cavité abdominale, mon-
lrail de grosses concrélions d'ambre gris, répandant une odeur de
muse.
L'origine de ces concrélions éxcrémentilielles git dans le régime du
Cachalot. Cet être vorace se nourrit principalement de Céphalopodes
qui possèdent des becs cornés et des carlilages spéciaux. Ce sont ces
parties dures qui se concrètent dans l'intestin et forment l'ambre gris.
L'état dans lequel nous trouvions notre célacé, nous a mis dans
l'impossibilité d'en uliliser une partie quelconque.
Nous avons regretté vivement que les douaniers n'aient pas fait
bonne garde autour de lui et qu'ils n'aient pas jugé à propos de sauve-
garder une précieuse trouvaille scientilique, en la protégeant contre un
vandalisme aussi peu justifié que nuisible à la Science.
Les Cétacés sont des Mammifères marins, rattachés longtemps aux
poissons. Mais l'anatomie comparée et l'embryogénie démontrent qu'ils
dérivent de formes terrestres, et plus spécialement de Mammifères à
sabots. #
Le Cachalot hante les eaux profondes et fréquente toutes les mers du
globe, mais plus spécialement les régions chaüdes. Son seul ennemi est
l'homme qui le recherche pour son sperma ceti (bougies fines, huile
supérieure, cold cream, elc.).
<
Le « Balænoptera musculus » L. dans le Golîe de Gascogne.
(MAMMIFÈRE-CÉTACÉ)
Par MM. J. Kunstler et M. Brascassat.
La presse ayant annoncé qu'une baleine s'était échouée sur la plage
de Mimizan, nous primes le {rain pour éludier cette épave. C'était le
12 janvier 1900. Nous fûmes bien accueillis par M. Alphonse Bacon,
maire de Labouheyre, qui nous offrit gracieusement de nous servir de
cicerone.
Il fallut nous rendre à 9 kilomètres de Mimizan-Plage et à 4 kilomè-
tres environ de Contis, au poteau indicateur 37 kil.- 200.
Là, nous trouvâmes un grand animal de plus de 21 mètres de long,
et nous constalâmes que c'était un Balænoptera musculus (Rorqual de
la Méditerranée), espèce la plus commune du genre.
Le
54 PROCÈS-VERBAUX
Notre animal ‘était en très mauvais état. Il répandait une odeur
‘insupportable et sa décomposition se manifestait par les caractères les
plus évidents. D'autre part, .les visiteurs l'avaient réduit à sa plus
simple expression. Non seulement, il n'y avait plus trace de fanons,
mais encore le maxillaire inférieur et les bulles auditives avaient
disparus ; un morceau de la queue, de 6 mètres de longueur, avait été
enlevé.
Il nous fut impossible de Putliser.
En tenant compte de sa décomposilion avancés et de l'épaisseur de
la peau, nous avons pensé que sa mort remontait à plus de {4 mois.
Il est probable que c'était le mème individu qui, près d'un an avant,
avail été signalé à Santander et nous fut proposé par l'administraleur
de cette ville, Sur notre refus, il fut rejeté à la mer, d'où 1l vint à Contis.
Ne pouvant l'utiliser d'aucune manière, nous avons conseillé à
M. le Maire, dans un but d'hygiène publique, de l'enfouir d'urgence ou
de le brüler au plus vite.
Réunion du 5 février 1923.
Présidence de M. J. DuverGier, Président,
Les procès-verbaux des deux dernières séances sont lus et aloptés.
CORRESPONDANCE
Lettre de M. de RarasauHaAUsEx offrant des carles pour la cérémonie
du Cinquantenaire de la première Société d’Apiculture de la Gironde.
ADMINISTRATION
M. Le PRésIDENT annonce que, pour le Congrès de l'A. F. A. S. les
présidents des sections Géologique, Botanique et Zoologique, seront
respectivement MM. Blayac, Sauvageau et Boutan ; la Société Linnéenne
doit s’en féliciter.
Le SECRÉTAIRE GENÉRAL rend compte des conversations qu'il a eues
avec M. Brèthe, au sujet du Concours du plus bel épi. Notre collègue a
PROCES-VERBAUX 59
de nouveau insisté pour que la Société Linnéenne l’aide à donner à son
œuvre un caraetère plus nettement scientifique, qu'elle nomme une
Commission et prête une de ses salles pour les opérations de classe-
ment. La Société y acquiesce volontiers.
Le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL fait ensuite un bref compte rendu de l'excur-
sion cryplogamique du 21 janvier qui, avec un plein succès, a eu lieu à
Arlac sous la direction de M. Plomb, secondé par M. Tevcheney.
PERSONNEL
Vote favorable aux candidatures, au titre de membre auditeur, de
M A. Brancourt s'ocupant d’entomologie et M. M. Istin, s’occupant de
cryplogamie, présentés par MM. Lambertie et Merlhan.
COMMUNICATIONS
M. Caane : sur la présentation des Cheiroptères en collection.
M. Le Vice-Présipenr lit un état nominal des communications en
retard. Cette démarche, constituant une innovation, donne naissance à
un échange de vues divergentes après lequel la séance est levée à 6 h. 20.
Sur la présentation des Chauves-souris
dans les collections publiques (1).
‘Par J. Chaine.
Tout Muséum d'Histoire naturelle devrait posséder deux sortes de
collections ; l’une dite d'exposition, destinée au public et par suite
placée en-vitrines dans les salles communes ; l'autre, dite d'étude»
réservée aux travailleurs et conservée en tiroirs dans des salles spé-
ciales où le public n’accède pas.
Les sujets qui constituent ces collections sont présentés de facon
différente suivant qu'ils appartiennent à l'un ou à l’autre de ces groupe-
ments puisque le rôle qu'ils sont appelés à jouer n’est pas du tout le
même. Dans cette note je ne m’occuperai que des Chauves-souris de
collections d'exposition.
(1) Les figures qui illustrent cette note ont élé photographiées par Mes Madeleine
Lansalot et Jane Chaine que je remercie de leur collaboration.
56 PROCÈS-VERBAUX
Ces Chauves-souris élant destinées à l'instruction générale des visi-
teurs ou devant servir à la détermination des pièces qu'ils apportent
les jours d'ouverture de l'établissement, doivent présenter {rès appa-
remment, tous les caractères de leur espèce. Cela dépend uniquement
de la facon dont elles sont naluralisées. Les principaux caractères
servant à la reconnaissance de ces êtres sont ceux des iles, de la
membrane interfémorale, de la coloration du dos et du veulre, de la
denture et de l'oreille ; ce sont donc ces parties qu'il faut surtout mettre
en relief.
Ceci dil passons rapidement en revue les dillérents modes de présen-
talion des Chauves-souris et voyons si chacun d'eux répond bien au
but proposé.
On peut conserver les Chau-
Re = ves-souris dans l'alcool ou tout
| autre liquide. L'être Tombe alors
au fond du vase, les ailes repliées
contre le corps; on ne voit qu'une
masse noiratre, informe, où au-
cun caractère n'est dis ‘ernable.
Cetle manière de conserver les
Chéiroptères ne vaut done absolu-
no ment rien pour les sujets d'expo-
| silion ; elle n'est bonne que pour
les autmaux destinés à l'étude.
Dans lLous les autres procédés le sujet est naturalisé, empaillé
comme on dit vulgairemeut; mais il y a diverses manières de le pré-
senter.
Dans l'une d'elles (fig. L), l'être est placé sur un petit socle de
bois, la face ventrale contre le socle mème et les ailes repliées contre
le corps, c'est-à-dire dans là position que prennent les Chauves-souris
lorsqu'elles sont posées sur le sol. C:tte attitude est défectueuse et
par suile non à conseiller par la raison qu'elle ne donne nt les carac-
tères des ailes, ni ceux de la membrane interfémorale el que la face
ventrale n'est pas visible. /
Pour obvier à ces défauts, on à imaginé de naluraliser les Chauves-
souris les ailes ouvertes et là membrane interfémoràale tendue: c'est
ainsi qu'elles sont disposées dans les Lrois élals qu'il me reste à décrire.
Dans l’un d'eux Pantmal est appliqué le dos contre une planchette
fig. 2); celle atlitude rappelle assez bien la façon dont certains paysans
Is
PROCÈS-VERBAUX 5
fixent le corps des Chouettes et des Engoulevents contre la porte de
leur grange. Il n'est pas à insister longtemps pour montrer le principal
défaut de cette présentation. Le su'et n’est visible que par sa face
ventrale, tous les caractères dorsaux sont cachés. Ce mode est donc à
rejeter.
Pour éviter cet inconvénient
les préparateurs-naturalistes ont
pensé soutenir le Chétroptère par
une mince tige verlicale; cette
tige, de nature mélallique, est
lixée par une de ses extrémités
sur un petit socle de bois, tandis
que Pautre, effilée, pénètre dans
le corps mème de l'être. Les ailes
sont étendues; mais elles peu-
vent l'être complètement clig. 4)
ou en parlie seulement, en para-
pluie suivant mon expre:sion
(fig. 3). Je ne recommande pas
cette dernière manière de faire qui
n'indique pas 1rès nellement la
forme de l'aile; par contre j'ai
adopté la première pour le Mu-
_séaum d'Histoire naturelle de Bor- | el
98 PROCÈS-VERBAUX
deaux, je la dois au taxidermiste de cet étab
Coulet, artiste fort habile.
Pic. 4:
lissement, M. Ferdinand
Toutes les Chauves-
souris qui entrent au
Muséum de Bordeaux et
qui sont destinées à la
collection d'exposilion
sont donc naturalisées
d’après ce dernier prin-
cipe qui permet de voir
les deux faces, dorsale
et ventrale, la forme
exacte des ailes et celle
de la membrane inter-
fémorale. De plus, la tête
est légèrement déjetée de
coté pour bien montrer
l'oreille qui est soigneu-
sement étendue, ainsi d'ailleurs que l'oreillon. La bouche est un peu
ouverte pour laisser voir la denture. Les appendices dif nez, sil y en
a, sont dressés el étalés pour laisser voir tous,
Réunion du 21 février
leurs caractères.
1923.°
Présidence de À. Banpié, ancien Président.
Les procès-verbaux des dernières séances s0
CORRESPONDANCE
Lettre de l’OEuvre internationale de Louvain
don de publications (10 années).
PERSONNEL
nt lus et adoptés.
remerciant la Société du
M. Dulau (de Londres), présenté par le Bureau, et M. Dieuzeide,
membre auditeur, sont élus membres titulaires
PROCÈS-VERBAUX 99
ADMINISTRATION
Le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL rend compte des échanges de vues qui ont
eu lieu avec le Syudicat d'initialive au sujet du tourisme scientifique.
Un projet d'organisation en aulo-cars pour l'excursion de Saucats à
été élaboré et a recu l'approbation de la Commission des excursions.
Après une légère modilication (déjeuner à Saucals au lieu de La
Brède) ce projet est adopté.
COMMUNICATIONS ET DONS
M. Lamserrie offre une magnifique loupe montée.
M. ARTIGUE a offert-un lot de brochures.
M. De Rarnsauausex le premier fascicule de la Revue générale
d'Apiculture. :
M. Barnié présente la suite de la collection d'Histoire Naturelle de
feu M. Castagnède.
M. le Dr Manon émet le vœu que les auteurs de mémoires ou notes
aient toujours soin de bien indiquer la synonymie qui, seule, rend
possible le travail du lecteur qui les consulte. Ses
M. F. Larasre offre à la Société, pour ses collections, la coquille d'un
œuf de poule qui présente celte particularité de porter à sa surface une
sorte de verrue lenticulaire d'environ trois millimètres de diamètre.
*L'anomalie est bien légère et d'ailleurs assez fréquente ; on pouvait n'y
attacher aucune importance quand on croyait la coquille calcaire dis-
tincle et indépendante de la membrane coquillière ; mais, dans la
théorie que M. Lataste à exposée récemment ici (séance du 5 novembre
1922), ce phénomène demande aussi son explication.
Pour M. Lataste, il ne saurait plus être question d’une simple
concrélion calcaire (1) : une tumeur a dû d’abord se développer sur la
membrane coquillière et se calcifier ensuite comme celle-ci. IL se pour-
ES
(1) Dans mes éludes antérieures sur l’oviducte de Cistude d'Europe et. de la
Poule, j'avais remarqué que la poche incubatrice de cet organe, laquelle fournit à
la membrane coquillière les matériaux de sa calcification, ne produisait aucune
effervescence en présence des acides ; et j'en avais éprouvé d’abord quelque élon-
nement; mais j'ai réfléchi depuis que les tissus voisins des os el que le sang
lui-même chargé d'apporter au squelelle des Verlébrés l’énorne quantité de calcaire
nécessaire à son édification, se comportent de même. Dans ces deux cas, il y a
calcificalion progressive d'un tissu organique préalablement édifié, et nullement
simple dépôt ou concrélion calcaire. — F. L. À
60 PROCÈS-VERBAUX
rait aussi qu'un débris de tissu organisé, d'abord indépendant de cette
membrane, s’y fut tardivement (1) accolé el calcifié avec elle.
Une étude microscopique nous fixerait à cet égard.
Et, à ce propos, si quelque personne compétente avail à uliliser,
pour des recherches scientifiques, les objets qu'il a offert ou pourra
offrir à la Société, M. Lalaste serait reconnaissant à celle-er de ne pas
hésiter à les confier à cette personne, alors même qu'il en devrait
résulter une détérioration des dits objets : ceux-ci élant destinés à
servir à de telles études, plutôt que d'être conservés intacts mais sans
utilité pour la Science.
En contribuant à ce que les collections de la Linnéeane soient des
collections, non d'exposition, mais d'études et restent à la disposition
des chercheurs, M. Lataste entre parfaitement dans les intentions des
créateurs de notre Musée d’études régionales.
La séance est levée à 10 heures.
Réunion du 7 mars 1 923.
Présidence de M. J. DuverGiEr, Président.
. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
PERSONNEL
Sont admis membres auditeurs :
M. Roger Guilhiny, étudiant à l'Ecole de Santé Navale, s’occupant de
biologie ;
Mlle Lombail, au Lycée de Jeunes! Filles, rue de la Croix-Blanche,
s’occupant d'histoire naturelle.
ADMINISTRATION
M. LE PRÉSIDENT annonce que la Société s’est vu allouer une subven-
tion de 1.500 francs au litre de société forestière. Il remercie M. Bardié
qui a fait de nombreuses démarches pour obtenir ce résultat.
(1) Si l'accollement s'élail produit plus lol, avant la transformation fibreuse de la
membrane coquillière, le débris organique eût été inelus dans l'albumine. — K. L.
PROCÈS-VERBAUX 61
L'Assemblée décide : :
1° Que l’excursion de Bourg sera réservée aux membres et à leur
famille à cause de la visite des collections de notre collègue M. Daleau ;
20 Que désormais pour éviter de faire des excursions pendant les
vacances universitaires, il n’en sera pas fait de publiques le dimanche
des Rameaux et celui de Quasimodo. Néanmoins l'excursion géolo-
gique à Saucats, prévue pour le 8 avril, est maintenue el organisée de
concert avec le Syndicat d'initiative. £
L'Assemblée nomme la Commission chargée de faire partie du jury
du concours du plus bel épi et désigne à cet effet MM. Bardié, Tevche-
ney et Malvesin-Fabre.
COMMUNICATIONS ET DONS
MM. Caunes et Duovercier : Terminologie employée pour les Otoli-
thes.
M. le D' Sicaras : 1° Présence chez les Vives d'Arcachon de la larve
de Tetrarhynchus Benedeni Crely ;
. 20 Contribution à l’élude de quelques Némalodes des Vives.
M. Pcous : Note sur Sarcosphæra eximia, Galactinia sarrazini et
Climacium dendroïdes. R
M. Laueertix fait don de plusieurs années de la Société Scientifique
et Médicale de l'Ouest, à Rennes.
M. ArriGue fait don de deux volumes dont l'un particulièrement
important : l'Atlas de Conchyliologie fossile des terrains tertiaires du
bassin de l'Adour, par Grateloup.
La séance est levée à 6 h. 3/4.
Terminologie employée dans l'étude des Otolithes.
Par MM. J. Chaine et J. Duvergier.
Deux éléments et régions de l'Otolithe principal des poissons, la
Sagitta, ont depuis longtemps recu des noms; Koken en a donné
lénuméralion et la définition (1); après lui, Priem a repris la question
(1) E. Koken. — Ueber Fisch-Otolithen insbesondere über diejenigen der nord-
deutschen Oligocän-Ablarungen. Zeïlschr. d. deutsch. geol. Gesellschaft. Berlin,
1884, p. 525, ds
G2 PROCÈS-VERBAUX
mais il n’a fait que reproduire ce qu'avait dit Koken (1). Nos études en
cours nous ont montré que cette nomenclature ne suffisait pas à tous
les besoins, aussi avons-nous estimé qu'il y aurait avantage à créer un
petit nombre de termes affectés à des éléments essentiels dont on est
obligé de parler à chaque instant et qui, en l’état actuel, ne pouvaient
être désignés que par une phrase.
Nos descriptions seront donc élablies d'après la terminologie de
Koken et Priem, précisée sur deux points et augmentée de quelques
expressions.
Nous réservons le mot excisura uniquement à l’entaille située sous
l'antirostre, nous ne l'étendons pas à d’autres entailles du bord comme
cela à été fait par certains.
Pour plus de clarté nous abaadonnons l'emploi du terme area, appli-
qué par les uns seulement à la région déprimée qui surmonte généra-
lement la crête supérieure et par d’autres à toute la portion de la face
située au-dessus du suleus ; nous emplovons les expressions «ire supé-
rieure et atre inférieure pour désigner la totalité des régions situées
au-dessus et au-dessous du suleus, celle d'aire postérieure pour la
surface qui peut se développer à l'arrière de la cauda.
Nous appelons nœud, l'endroit où se fait la jonction de l’ostium et de
la cauda ;
Sillon antirostral, le sillon qui joint la région inférieure dé l’anti-
rosire à la partie la plus profonde de l’ostium, celte formation joue un
rôle important pour la détermination de lantirostre quand il est
indistinct ;
Lame où lamelle excisurale (suivant l'épaisseur), une formation plate
siluée dans le plan de la face externe, susceptible d'obturer plus ou
moins, même entièrement, l'excisura
Formations excisurales, des tubérosités ou boursouflures situées
dans la partie supérieure de l’ostium au voisinage de l’excisura
Sillon ventral où dépression ventrale (suivant la forme), une impres-
sion parallèle au bord ventral.
Dans les otolithes ou la cauda est fermée avant d'atteindre le bord,
il peut quelquefois exister un indice de communication avec l'extérieur,
nous lui donnons le nom de dépression, gouttière, canal, sillon post-
caudal, suivant la forme et l’accentuation.
(1) F. Priem. — Sur les Ololites des Poissons Eocènes du Bassin pin ere
Bull. Soc. Géol. de France. Paris, 1906, p. 266.
PROCÈS-VERBAUX 63
Les autres termes nouveaux que nous employons se définissent
d'eux-mêmes, ex. : angle antéro-dorsal, lubérosité postéro-ventrale,
troncature postéro-dorsale, etc.
2
Présence chez les Vives d'Arcachon
de la larve de « Tetrarhynchus Benedeni » Crety.
Par M. le docteur Raymond Sigalas.
Au cours de recherches sur les Vives, j'ai observé assez souvent
chez les Trachinus draco L. du Bassin d'Arcachon des parasites assez
curieux logés dans la cavité générale au niveau du mésentère.
On aperçoit à la surface de ce mésentère de véritables petits kystes
qui présentent une forme toute spéciale. C’est un tube cylindrique assez
long, terminé par une partie renflée de la grosseur d’un grain de
millet. Ce tube est constitué par une enveloppe résistante et c'est dans
son intérieur que l’on trouve le parasite proprement dit.
Ce parasite affecte l'aspect général de l'enveloppe du kyste. Il est
quelquefois cependant un peu moins long en arrière, Il est constitué
par une vésicule dont le sommet est percé d’une ouverture communi-
quant avec une cavité dans laquelle se trouve un scolex, dont la base
est en continuité avec le tissu de la vésicule.
Cette vésicule elle-même est remplie abondamment de corpuscules
calcaires. :
Le scolex est formé de deux parties : une tête et un cou très court.
La tête porte deux larges bothridies. Elle porte également quatre
trompes très longues et très grêles, qui s'enroulent en spirale. Vers la
base des trompes se trouvent les bulbes contractiles.
Cette forme larvaire a été bien étudiée par Vaullegeard (Recherches
sur les Télrarhynques, Thèse de Sciences, Paris, 1899). Il signale
l'avoir rencontrée chez la Vive, mais beaucoup plus généralement chez
la Morue ((adus morrhua Cuv.). À Arcachon, elle est assez fréquente
chez les Vives du Bassin et thez les Vives du Golfe de Gascogne
rapportées par les chalutiers.
La forme adulte, d'après Vaullegeard, est le Z'etrarhynchus Benedeni
Crety qui est très fréquent dans l'intestin de Guleus canis Rond.
Je n’ai pas à revenir sur la description de ce Ver et de sa larve qui a
G4 PROCÉS-VERBAUX
2x}
élé faile d’une facon très complèle par Vaullegeard, mais j'ai pensé
qu'il était utile de signaler la fréquence assez grande de la larve chez les
Vives d'Arcachon, qui conslituent un matériel d'étude abondant et
facile à se procurer et où, à ma connaissance, elle n’avait pas encore élé
indiquée.
Contribution à l'étude de quelques Nématodes des Vives.
Par le docteur Raymond Sigalas.
Dans la cavilé générale des Vives, J'rachinus draco L. et Trachinus
vipera Cuvier et Valenciennes, pèchées dans le Bassin d'Arcachon ou
caplurées par-les chalutiers du Golfe de Gascogne, on observe très
communément (chez 98 0% environ des animaux examinés) de pelils
Nématodes.
Ces Vers ne se trouvent jamais à l'élal adulle, mais représentent
seulement des larves, dont l'adulle est pour le moment ignoré, 6u tout
au moins hypothétique.
La détermination de ces larves est très difficile à faire, car il n’exisle
à leur sujet que des travaux fragmentaires et les auteurs ne sont pas
d'accord sur leur diagnose. C'est ainsi, par exemple, que vox Lisrow et
Srossicx font une seule espèce d'Ascaris constricta et d'Ascaris capsu-
laria. M. le docteur GExpre, dont la compélence en ce qui concerne les
Némathelminthes est bien connue et à qui j'ai adressé différents échan-
tillons des Nématodes trouvés habituellement chez les Vives, a bien
voulu me fournir à leur sujet des renseignements extrèmement pré-
cieux, dont je suis heureux de le remercier ici. Pour lui, les larves
examinées. appartiennent à deux espèces bien distinctes : Ascaris
capsularia Rud. et Ascaris constricta sensa Dujardin 1845 et non
von Listow et Slossich.
Ascaris capsularia Rud. à fail tout récemment l’objet. d’une élude
très approfondie de Bavyzis (1). Pour cet auteur il est tout d'abord
caractérisé par sa taille de 9 à 38 millimètres de long et de 0,22 à
1 millimètre de large, Ces dimensions sont celles de l'animal propre-
ment dit, sans tenir compte de son enveloppe. Ascaris capsularia, en
(1) Bavuis (H.-A.). — Some Ascarids in the British Museum Parasitology
Cambridge. T, VII, 1916, p. 360-378,
PROCÈS-VERBAUX 65
effet, est régulièrement entouré d’une gaine qui épouse ses formes et
que j'ai toujours observée. Pour Bayuis il s’agit là d’une formation pro-
venant d'une hypertrophie réactionnelle des tissus péritonéaux de l'hôte.
Bayuis signale, en outre, comme élément de diagnose une dent
perforante conique, située dans la position généralement occupée par la
lèvre ventro-latérale gauche et habituellement courbée fortement vers:
la face ventrale. Dans les stades jeunes, la bouche semble être fermée
par la cutieule. Les trois lèvres sont d’abord à peine visibles et sont
distinguées très vaguement en dessous de la cuticule. La pointe anté-
rieure semble régresser peu à peu au cours du développement au fur et
à mesure que les lèvres se différencient. On trouve également une
pointe à la partie terminale, J'ai toujours retrouvé ces deux épines
signalées par Bavyzis.
Le tube digestif fournit l'élément essentiel de diagnose. L'æsophage
est divisé en deux parties : une partie antérieure musculaire et une
partie postérieure à parois lrès épaisses, considérée par VON LISTOW
comme un organe glandulaire.. À cet œsophage fait suite un intestin.
L'intestin est dépourvu de tout cæcum chez les larves jeunes. Chez les
larves plus évoluées, on observe un seul cœcum, situé à la partie
dorsale, s'ouvrant dans le tube intestinal au niveau de sa jonction avec
l'æsophage. Bayuis ne signale aucun cœcum dirigé en arrière,
Un organe excréleur lrès caractéristique de l'espèce est représenté
par une grande cellule unique, très allongée, siluée sur la face ventrale
au-dessous de l'œsophage. Après avoir suivi le trajet de l'æsophage
antérieur, elle vient s'ouvrir entre les deux lèvres ventrales rudimen-
taires. Bavzis se base en partie sur cette cellule pour rapporter cette
forme larvaire à une forme adulle déjà connue.
J'ai donné ce long résumé du travail de Bayzis sur la morphologie
d'Ascaris capsularia, parce qu'il est le plus récent à ce sujet et parce
que c’est de cette espèce seulement qu'il va être question dans ma note.
J'ai borné pour le moment mon étude à la biologie de-cette larve et à la
recherche de son eyele évolutif. Mais j'ai l'intention de revenir, dans
une note ultérieure, sur ses caractéristiques el sur ses éléments de
différenciation avec Ascaris constrictu.
Les Ascaris capsularia ne s'observent jamais dans le tube digestif.
r
lls se trouvent en abondance dans la cavilé générale des Vives (1), soit
NE AT RE EEE
(1) BayLurs signale leur présence chez un cerlain nombre de poissons, mais ilne
les signale pas chez Trachinus draco, Trachinus vipera et Trigla gurnardus L.
P.-V. 1923. 9 4
66 PROCÈS-VERBAUX
libres, soit plus ou moins adhérents aux différents organes els que le
foie, l'estomac, l'intestin. Ils sont particulièrement abondants au niveau
des cœcums. Du {er septembre 1922 au 1e" février 1925, J'ai très rare-
ment trouvé Ascaris capsularia enkysté en forme de nummulite à la
surface du foie, qu'il déprime pour former une logette. A partir du
4er février, au contraire, cette disposition en nummulite est devenue
beaucoup plus fréquente. Je me borne à signaler simplement ce fait,
mais je me propose de vérifier au cours des années suivantes, sil s'agit
là d'une coïncidence ou d’une influence saisonnière.
Les larves d'Ascaris capsularia sont extrêmement résistantes. On
peut les conserver très longlemps dans l’eau de mer et j'ai puen
garder vivantes pendant vingt-deux jours. Cette résistance se manifeste
également vis-à-vis des antisepliques. Elle à déjà été signalée par
plusieurs auteurs et le Docteur Gendre n'a rapporté qu'il en avait placé
dans une solution d'acide chromique et qu'il les avait trouvées vivantes
au bout de trois ou quatre Jours.
J'ai observé pour ma part celle résistance vis-à-vis du formol.
J'avais reçu un jour des Vives conservées dans la glace et provenanl
des chalutiers du Golfe de Gascogne. Ne pouvant pas les examiner
immédiatement, je les avais placées dans un bain de formol à 7 °),:
Quatre jours après, j'ai retrouvé des Ascaris capsularia vivantes dans
la cavité générale. : :
Il m'est arrivé de mettre dans le formol à 5 ‘4 des Vives dont la
cavité générale avait été ouverte, de telle sorle que sans nul doute
l’antiseptique pouvait largement v pénétrer. Au bout de trois jours,
j'ai trouvé des larves vivantes. |
La question qui se pose maintenant est de savoir comment ces larves
peuvent pénétrer dans la cavilé générale qui est complètement close et
comment elles peuvent en sortir. Nous sommes réduits pour le moment
à des hypothèses. Cependant les travaux de SrewarT, Raxsom et
Forsrer, confirmés par ceux de BrumPpr, de Gapao Yosnipa el de
FüLcesorx sur l'Ascaris de l'homme, permettent en partie d'imaginer
le cycle évolutif d’Ascaris capsularia.
L'adulle, que nous ne connaissons pas, pond des œufs qui sont
rejetés dans l'eau avec les excréments de l'hôte définitif. Ces œufs sont
ingérés parles Vives. Les embryons qui en résullent perforent la paroi
où je les ai rencontrés à Arcachon, Lrès fréquemment chez les Vives, beaucoup plus
rarement chez les Trigles.
PROCÉS-VERBAUX | 67
intestinale grâce à leur pointe antérieure et arrivent ainsi dans la
cavité générale. Ils s'y développent, y grandissent et il faut que la Vive
soit mangée par l'hôte définitif pour que les larves arrivent dans son
intestin et s'y transforment en adulte. Je dois dire cependant que je n'ai
jamais trouvé d'œufs ou de formes jeunes de larves dans le contenu
intestinal de la Vive.
Quel est cet hôte définitif? 11 ne peul s'agir que d'animaux marins
“usant des Vives leur nourriture habituelle et encore faut-il, étant
donnée l'extrême abondance de ces larves, que cet hôte définitif soit
extrémement répandu.
- J'élimine tout de suite, et jusqu'à plus ample informé, les poissons
carnassiers Lels que les Merlus (Werlucius vulgaris L.) el les Baudroies
(Lophius piscatorius L.) par exemple. Chez eux, en effet, on trouve
bien les Ascaris capsularia, mais comme chez les Vives, ils perforent
le Lube digestif el forment dans la cavité générale des paquets, souvent
gros comme une noix, à la surface de Pestomac ou du foie. 11 s’agit là
vraisemblablement de larves perdues, deslinées à périr sans avoir
achevé leur développement.
BayLis pense que l'adulte de lAsearis capsularia n'est autre que l’As-
cams decipiens Krabbe du Phoque(Phoca barbata Fabr.), du Morse (Odo-
benus rosmarus L.) et de l'Otarie (Otaria jubatu Forst.). I se base, en
particulier, pour établir cette opioion, sur la similitude de l'organe excré-
Leuvchez Ascaris capsularia el chez Ascaris decipiens. Ilen est peut-être
ainsi effectivement, mais ces animaux ne constituent certainement pas les
hôtes définitifs uniques. On caplure bien de temps à autre, près d'Ar-
cachon, des Phoques (Phoca vitulina L.), mais c'est là une exception
rare el les Vives n'étant pas des poissons migraleurs, l'hôte définitif
doit se chercher parmi les animaux abondants sur nos côtes. Peut-être
est-il représenté dans la région d'Arcachon par les Marsouins (Phocæna
phocæna L.) qui y sont très répandus. Je crois même cette hypothèse très
probable et c'est dans ce sens que je me propose de diriger mes recher-
ches dès que je pourrai me procurer ce matériel assez difficile à
obtenir. ;
Mais l'hôte définitif pourrait bien être aussi un des oiseaux de mersi
nombreux sur les bancs de sable où justement on pêche les Vives.
J'ai donc systématiquement étudié à ce point de vue trois des oiseaux
les plus répandus à Arcachon et sur les bancs du large : Sula bassana
L., Uria troile L. et Rissa tridactyla L. Dans ces trois espèces, j'ai
retrouvé Ascuris capsuluria dans l'estomac. Je n'ai jamais rencontré
68 PROCES-VERBAUX
soit dans l’estomac, soit dans l'intestin d’Ascaris adulte, pourvu de ses
organes génitaux. Je n'ai jamais non plus trouvé d'œufs dans le contenu
intestinal. |
C'est surtout chez le Fou de Bassan (Sulu bassana L ), que j'ai rencontré
les Ascaris capsularia. Chez lui, je n'ai jamais trouvé ces larves dans
la cavité générale. Elles étaient toujours soit hbres dans l'estomac,
soit fixées à la partie antérieure de la paroi stomacale.
J'ai fait des coupes pour vérifier cette fixation. L'animal était toujours
implanté dans la sous muqueuse. Sur une coupe particulièrement inté-
ressante, j'ai observé le trajet suivant : l'Ascaris après avoir perforé la
muqueuse el la sous-muqueuse avait rencontré la lumière d’une
glande, l'avait suivie un moment, puis se coudant de nouveau à angle
droit, venait s'implanter dans la sous-muqueuse.
Quelques larves observées dans l'estomac du Fou de Bassan présen-
laient un degré d'évolution assez avancé et chez elles les trois lèvres
élaient bien nettement différenciées.
Par contre, j'ai rencontré également des larves mortes ayant subi un
commencement de digestion. Il semble done qu'il n'y ait chez le Fou
qu'un début de développement définitif qu s'arrête avant la transfor-
mation complèle en adulle.
Bayus a d’ailleurs signalé que chez le Phoque, les larves se fixent
d'abord au niveau de l'estomac où le suc gastrique dissout leur enve-
loppe. C'est ce stade que l’on peut observer chez le Fou. Et ce n'est
qu'ultérieurement que chez le Phoque la larve gagne l'instestin où elle
devient adulte.
Le Fou parait done un hôte propre à assurer les premiers stades de
l’évolution, mais incapable d'assurer la terminaison de son évolution.
Je me suis alors demandé si chez d'autres oiseaux, éloignés du Fou
de Bassan dans la classification, ce début d'évolution pourrait se pro-
duire. Dans ce but, j'ai gavé des Pigeons domestiques avec des Ascaris
capsularia vivants, provenant de Vives fraiches. En sacrifiant les
Pigeons douze et vingt-quatre heures après, je n'ai trouvé aucune trace
des larves, qui toutes avaient élé digérées.
Tous les oiseaux ne sont donc pas également aptes à assurer ce
début de développement d'Ascaris capsularia.
Je me borne aujourd'hui à signaler ces faits. Je poursuis mes recher-
ches dont je donnerai ultérieurement le résultat.
*}
PROCES-VERBAUX 69
Note sur « Sarcosphæra eximia », « Galactinia Sarrazini »
(MYcoLoGiE)
et « Climacium dendroides »
(MusCoLOGIE).
Par J.-G. Plomb.
Sarcosphæra eximia Lev. Syn. S. coronaria Jaq. Belle pezize
trouvée à Mérignac, sous les sapins, par M. Duvergier.
Espèce printanière, croissant aussi sous les pins dans les terrains
sableux. La coupe est d’un blanc sale et terreuse à l'extérieur, sessile
ou subsessile parfois, subglobuleuse et ressemblant assez vaguement à
une pomme de terre (1), enterrée d’abord, puis découverte, élalée et
s’étoilant en 4-5 ou 5-6 lobes, affectant souvent la forme d'un triangle.
La chair est blanche et d’une extrême fragililé.
Au sujet de cette pezize signalée assez rarement en Gironde,
M. Maublanc, secrétaire de la Société Mycologique de France, nous a
fourni les précieux renseignements suivants : |
« Ce champignon est plus fréquent dans le Midi, mais on le trouve
sur nos côtes de l'ouest jusqu’en Bretagne, et il atteint le Sud du bassin
parisien (Malesherbes). J'ajoute que, bien que celte pezize soit donnée
comme comestible et fréquemment consommée en certaines régions,
elle a causé des accidents, ingérée crue où préparée en salade. »
{
L'anaée passée, j'ai récollé à Bordeaux dans un jardin ombragé,
sur un emplacement charbonneux et aussi sur une pierre salpétreuse,
Galactinia Sarrazini Boud.
Le botaniste trouvera sur la rive droite de la Garonne, quinze à vingt
mètres après le lieu dit: Les Douze-Portes, Climacium dendroides
Web. et Mohr. Cette intéressante mousse n'avait élé signalée que dans
deux localités girondines : Préchac et Bernos.
En ————— ——— —_—]—]—]——"—"—"—"—"—"”—”—”—”…”"”"”"’"…"—"—…"’ —…" "…"…"…"’"—"’——
(1) D'après Bigeard et Guillemin.
70 PROCÈE-VERBAUX
Réunion du 21 mars 1923
Présidence du M. J. DuverGter, Président.
Le procés-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
CORRESPONDANCE
Lettre de M. Artigue qui, obligé de quitter bientôt notre ville, ji
de vendre ses meubles à collections.
ADMINISTRATION
Le SEGRÉRAIRE GÉNÉRAL donue le programme de l’excursion du 8 avril,
à Saucats, organisée en auto-car, de concert avec le Syndicat d'initia-
üve de Bordeaux. Le départ aura lieu à 13 h. 30.
COMMUNICATIONS ET DONS
M. Pevror lit la notice pe Dane sur M. A. Degrange-Touzin.
M. Larasre offre un second œuf de poule présentant une verrue et
provenant de la même pondeuse.
La séance est levée à 10 heures.
Notice nécrologique sur M. A. Degrange-Touzin.
Par A. Peyrot.
Le 29 mai 1922, s'éteignait doucement, après une tres courte maladie,
notre estimé collègue, M. Degrange-Touzin; sa mort surprit vivement
tous ceux qui connaissaient sa robuste vieillesse.
Né à Blanquefort, le 8 octobre 1842, notre collègue était fils de
M. Degrange-Touzin, président de la Cour d’appel de Bordeaux et
petit-neveu de M. de Martignac, qui sous Charles X, présida aux
courtes destinées du Ministère libéral,
Ses origines lut (racaient sa carrière. Après de solides études au
PROCÉS-VERBAUX pl
Lycée de Bordeaux, M. Degrange-Touzin étudia le droit et, recu licencié
s'insérivit au barreau.
- Je n'ai pas, Messieurs, à vous parler ici de l'avocat; je crois d’ailleurs
que ses goûts scientifiques, servis par une siluation de fortune qui le
rendait indépendant, lui firent beaucoup négliger le prétoire.
Comment naquit chez Degrange-Touzin le goût des sciences natu-
relles ? Probablement comme il apparaît et se développe chez tous ceux
que l’on appelait au sièele dernier € des curieux de la nature ».
Alpiniste intrépide, il admira les merveilleuses splendeurs des glaciers
qui, en dépit de leur apparente immobilité, charrient les névés accumulés
sur les cimes et alimentent les lorrents ; il fut séduit par le charme des
hautes vallées parsemées de lacs, par l'imposante sévérilé des pics
graniliques, par l'éclat, la richesse de formes des minéraux incrustés
dans leurs flancs : il remarqua le contraste entre l'allure ourmentée des”
schistes, des calcaires marmoréens de la montagne et celle, si uniforme,
des argiles, des sables où des calcaires de nos plaines de ue
qui lui étaient familières. Pauvres en minéraux éclatants, leurs strales,
eù revanche, abritent, et ont sauvé de la destruction lotale, les restes
de ce peuple innombrable qui animait il v a des milliers de siècles les
lacs et les mers aujourd'hui disparus.
Degrange-Touzin ne pouvait échapper à l'emprise qu'exerce sur toul
esprit observateur, le désir de connaître les causes de ces aspects variés
du sol; de découvrir l'origine de ces forces titaniques qui soulèvent les
montagnes ou déplacent les océans ; de suivre celte mystérieuse évolu-
tion de la vie qui mène du Protozoaire à l'Homme.
Il devint géologue !
J'ai connu Degrange-Touzin, vers 1904, alors qu'il entrait dans ce
qu'un euphémisme heureux appelle « l'enfance de la vieillesse ».
Grand, très droit encore, le teint mat, le visage régulier, encadré de
longs favoris blancs, taillés en pointe à la mode des magistrats du
Second Empire, notre collègue avait ua air de grande distinction que
confirmait la courtoisie de son accueil, l’affabilité de ses manières,
l'agrément de son esprit. Tel il restera, sans nul doute, dans le souvenir
de ceux qui l’ont vu, presque jusqu à la fin de sa vie, assister à nos
séances et prendre une active part à nos Lravaux.
Entré à la Société Linnéenne, en qualité de membre titulaire,
le 3 avril 1878, Dacrange-Touzin en devint le Secrétaire général
pour 1879-1880. À trois reprises, 1882- 1883 ; 1887 ; 1905-1906, il fut
Vice-Président, et trois fois aussi : 1884-1885 ; 1888-1889 ; 1997-1908,
72 : PROCÈS-VERBAUX
il assuma avec autant de zèle que de distinction et d'autorité, la lourde
tâche de présider aux destinées de notre Association. Entre temps,
il avait été, de 1896 à 1897, Secrétaire du Conseil. Enfin en 1920, vous
lui décerniez le titre de Président honoraire
A l’époque où Degrange-Touzin entrait à la Société Linnéenne, la
Géologie y était fort en honneur; il se rencontrait aux séances avec
Billiot, Benoist, Delfortrie, Linder, Arnaud, Raulin, tous disparus
depuis longtemps et aussi avec MM. Ariigue et Dubalen qui sont encore
des nôtres et dont vous avez fêté lout récemment le cinquantenaire de
sociélariat ; un peu plus tard se joignaient à ce groupe que la mort avait
amoindri : Balguerie, Cabanne, Croiziez, Durègne, le Professeur
Fallot, etc.
Certes, alors, les grandes lignes de la structure du sol de l'Aquitaine
élaient tracées. Les relalions entre les assises les plus inférieures de
notre Tertiaire et celles du Bassin de Paris avaient élé établies dès le
milieu du siècle dernier, grâce aux recherches de Drouot, de Delbos, du
professeur H. de Collegno, de Desmoulins, du professeur Raulin, pour
ne citer que ceux qui furent nos compatriotes, ou appartinrent à notre
Compagnie.
La stratigraphie des couches supérieures, moins accesssibles à l'obser-
ration, fut plus longue à débrouiller. Ce fut surtout œuvre de deux
Linnéens dont les travaux sont restés classiques : Tournouer avec sa
Note slratigraphique et paléontologique sur les faluns du département
de la Gironde, 1862, et Linder avec son étude des dépôts lacustres du
vallon de Saucats, 1872.
Je regretterais, à ce propos, de ne pas citer aussi le professeur du
Polytechnicum de Zurich, feu Ch. Mayer-Eymar. Il connaissait merveil-
leusement tout le Tertiaire de l'Europe, le nôtre en particulier, il en
a amélioré la classificalion stratigraphique, décrit une partie de la
faune et c'est chez nous qu'il choisit le type de son Elage Aquitanien.
Après 1870, à son nom de Mayer, il avait ajouté l'anagramme Eymar
pour ne pas, disait-il, être pris pour un allemand. Il ne les aimait pas.
Mais si le canevas était tracé, que de recherches s’imposaient pour en
remplir les mailles. Ce fut la tâche de ce groupe de linnéens dont je
vous ài parlé, en particulier de Benoist et de Degrange-Touzin. L'œuvre
de notre regretté collègue comprend plus de cinquante Notes ou
Mémoires insérés, pour la plupart dans nos Procès-Verbaux ou dans
nos Actes; quelques-uns dans l'Annuaire du Club alpin ; tous révèlent
l'observateur sagace et scrupuleux. Il ne peut être ici question de les
SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX ToME LXXV
A. DEGRANGE-TOUZIN
1842 — 1922
PHororTyriE CH. CHAMBON, BORDEAUX.
PROCES-VERBAUX 73
examiner en détail. Je me borne à vous signaler de précieux comptes
rendus des excursions géologiques de notre Sociélé à Langoiran. Saint-
André-de-Cubzac, Bazas et ses environs, Vertheuil, Saint-Estèphe,
Monségur, Port-Sainte-Marie, Noaillan, Léogeats, Galgon, Castets,
Ceslas, etc. ; des notes sur des gisements découverts par notre collègue
au cours de ses incessanteS explorations, notes accompagnées de lon-
gues listes de fossiles el aussi une importante discussion entre Degrange-
Touzin, appuyé par M. le professeur Fallot, d’une part, et Benoist
d'autre part. sur la limite supérieure de l'Oligocène. Les groupements
d'élages ont, en effet, une toul autre portée que celle d’une extension
plus où moins grande d’accolades ; ils doivent s'appuyer sur des phéno-.
mènes importants : mouvements orogéniques, vastes déplacements
d'océans, profondes modifications dans les faunes. Ces questions sont
parliculièrement délicates à trancher dans notre région, où, durant les
dernières périodes de l'ère tertiaire de tels phénomènes ne sé sont. pas
produits. La discussion dure encore. Mais au premier rang des recher-
ches de géologie stratigraphique de Degrange-Touzin, il convient, à mon
avis, de plarer celles effectuées dans le Bazadais et la vallée de la Douze,
régions alors peu connues ; ces études méritent de rester classiques, à
l’égal de celles de Tournouer et de Linder relatives au Bordelais.
. Nous devons encore à Degrange-Touzin quelques notes sur la struc-
ture géologique de diverses régions des Pyrénées, sur le retrait des
glaciers pyrénéens, sur les causes et les effets de la catastrophe de
Saint-Gervais.
Dans le domaine de la Paléontologie, notre collègue nous a donné de
remarquables études sur la faune terrestre, lacustre et fluviatile de:
l’Oligocène supérieur et du Miocène dans le Sud-Ouest de la France; il
nous a fait connaître ia faune des faluns helvétiens des environs
d'Orthez et de Salies-de-Béarn ; il a publié une monographie des
Scalidæ et'une des Dreissensidæ de l'Aquitaine. à
Au cours de ses longues recherches, Dégrange-Touzin avait réuni une
collection de fossiles du tertiaire de l’Aquitaine unique au monde, tant
par le nombre etlé choix des spécimens qui la composent que par le
soin qui a présidé à leur classification. En réalité, c’est une double collec-
tion : l’une suivaut l’ordre zoologique, l'autre, stratigraphique où les
espèces sont groupées par gisements. Comme de raison les échantillons
uniques sont rangés dans la première de ces collections. On conçoit,
sans quil soit besoin d'insister, les immenses avantages que présente
pour l’étude, une telle disposition; ou comprend aussi qu’elle n’était
P.-V. 1923. à 9 b
74 PROCÈS-VERBAUX
possible qu’à la condition de disposer d’une quantité considérable de
matériaux. Vous aurez une idée de cette richesse en apprenant que par
exemple, deux espèces communes il est vrai : Lucina dentata et Pire-
nella plicata sont représentées par des spécimens provenant de plus de
soixante gisements. |
C’est avec la plus grande libéralité que Degrange-Touzin communi-
quait tous ces matériaux d’études et qu’il confiait à des spécialistes.le
soin d'en réviser les déterminations. C'est ainsi que les Nummulites
de nos terrains ont pu être étudiées par de La Harpe et par Tellini ; les
Mollusques terrestres et d’eau douce par le professeur Boettger, de
Francfort ; les Dreissensidæ par Andrusow, de Riga ; les Scalidæ par
de Boury; les Echinodermes par Cotteau et par M. Lambert. Je ne sau-
rais manquer de payer ici, à la mémoire de notre collègue, le tribut de
profonde reconnaissanse que nous lui devons M. Cossmann et moi pour
la complaisance inlassable avec laquelle il a mis à notre entière dispo=
sition, de magnifiques séries de coquilles du Néogène.
Aussi, à la valeur intrinsèque de la collection Degrange-Touzin, s'ajoute
le grand intérêt documentaire de renfermer un nombre considérable de
«types » établis tant par Degrang--Touzin que par les auteurs précités.
Celte précieuse collection avait été promise à la Société Linnéenne ;
vous savez, Messieurs, à la suite de quelles circonstances notre eSpoir,
et je puis vous l’assurer, le sincère désir de notre collègue, n'ont pu être
réalisés. ï :
Fort heureusement, grâce à la haute influence de M. le doyen
Sigalas, adjoint délégué à l’Instruction publique, la collection Degrange-
Touzin n'a pas quitté Bordeaux. Acquise par la Municipalité, elle est
déposée au Muséum d'Histoire Naturelle, où les chercheurs sont assurés
de toujours trouver auprès du Conservateur, M. le Professeur Chaine,
l’accueil le plus sympathique. ; |
Toutefois une compensation nous était réservée : la générosité de.
Madame Miault, légataire universelle de Degrange-Touzin a enrichi
notre Musée d'une importante série de roches, d’une belle vitrine rem-
plie de magnifiques minéraux récoltés par notre collègue au cours de
ses excursions dans les Alpes et dans les Pyrénées, et aussi d’ossements
de mammifères recueillis dans les argiles quaternaires de Soulac. Notre
Bibliothèque a également reçu un lot important de brochures.
Ces dons perpétueront parmi nous le souvenir d’un collègue dont les
sâvants travaux ont contribué, pour une bonne part, à étendre le renom
de notre vieille, mais toujours active Société Linnéenne.
PROCÈS-VERBAUX ot
Réunion du 4 avril 1923
Présidence de M. J. DuverGrer, Président. |
Les procès-verbaux des dernières séances sont lus et adoptés.
CORRESPONDANCE
Lettre de démission de M. Daniel Guestier.
M. Le PRésiDENT analyse le compte rendu de l’Assemblée générale
de la Fédération Française des Sociétés des Sciences naturelles.
Le SecrÉTAIRE GÉNÉRAL lit une lettre du Syndicat d'Initiative relative
à l’excursion de Saucats.
PERSONNEL
Vote favorable à la candidature de M. Pierre Dupuy, préparateur à
l’'Aquarium d'Arcachon, présenté par MM. Dr B. Llaguet et G. Tempère.
COMMUNICATIONS ET DONS
M: G. Tewpère. — Note sur Cyrlaspis scutala et Gampsocleus
glabra.
M. Boucow, au nom de M. BarLais, présente des pieds de Symphy-
tum tauricum, naluralisé à Caudéran. À ce propos la question de la
visite de lherbier Motelay est posée et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL rend
hommage au zèle avec lequel nos collègues MM. Beille, conservateur et
Bouchon, conservaleur adjoint, prennent soin des herbiers des collec-
tions municipales.
M. Davnie est allé, lundi 2 avril, à Lacanau-Océan où il a eu le
plaisir de capturer sur la plage, blotti sous une planche, un bel exem-
plaire © de Callicnenis Latreillei Cast. (Coléoptères Lamellicornes),
pièce toujours rare dans notre région, ainsi qne des Coléoptères rejetés
par les flots.
M. LaMBerTiIE, archiviste, annonce que la bibliothèque a recu
plusieurs années du € Bulletin du Muséum de Paris » accompagnées
d'une aimable lettre du Bibliothécaire. M. le Présipenr ajoute que c'est
l’'heureux résultat des démarches de notre dévoué archiviste et lui
adresse les félicitations de la Société. :
P.-V. 1923. 6
76 PROCÈS-VERBAUX
M. Larasre, au nom de M. le D' Hiccairer, offre une préparalion des
organes génitaux de blaireau et la thèse du Dr Hillairet à ce sujet.
M. Boucnox lit la liste des plantes récoltées à Bourg.
MM. Larasre et Tevcneney font diverses communications relatives à
des œufs anormaux. |
M. Mazvesin-Fagre signale avoir rencontré à Naujan, près Branne,
les plantes suivantes : FA
Tulipa oculus solis Saint-Aman., Z'ulipa sylvestris L., Orchis
ustulata L., Plerotheca nemausensis Coss. (très abondant el très
localisé), Lithospermum purpureo-cæruleum L.
La séance est levée à 6 h. 1/2.
Note sur « Cyrtaspis scutata » Charpentier
(ORTHOPTÈRE-LOCUSTAIRE)
Par G. Tempère.
Le dernier volume qu'a publié l'Office central de Faunistique est la
Faune des Orthoptères et Dermaptères de France, par M. L. Chopard.
C'est donc la dernière publication importante qui ait paru sur ce
groupe ; or, il suffit de parcourir les indications de localités qui y
figurent, pour constater que notre département est relativement mal
_-connu en ce qui concerne les Orthoptères.
En effet, le catalogue des Orthoptères de la Gironde n'a pas été
publié, à ma connaissance, el, à part les notes rares et disséminées
qu'on peut trouver à ce sujet dans les € Procès-Verbaux » de notre
Société, je ne connais guère que les indicalions données dans sa faune
par Finot, qui a chassé aux environs d'Arcachon et de La Teste.
L'insecte qui fait le sujet de cette note, je me hâte de le dire, n'est
pas nouveau pour la Gironde, puisqu'il à élé signalé d'Arcachon en
1914 (4) par M. Cuénor, qui en a reparlé en 1918 (2).
Malgré cela, M. Chopard indique Cyrtaspis, en France : du Var, des
Pyrénées-Orientales, de la Vendée, des Deux-Sèvres, de la Charente-
(1) L. Cuénor. — Le Cyrlaspis scutala (Orth. Loc.), sa. présence à Arcachon,
elc. (Archives de Zool. expérimenlate, 1914, tome 54; notes et revue, pp. 79-83).
(2) L. Cuénor. — Note rectificalive à propos de la géonémie de Cystaspis sculala
(Loc. cit., 1918, tome 57, pp. 12-13).
PROCÈS-VERBAUX AT
Inférieure, mais non de la Gironde. Il a eu cependant connaissance des
notes précitées, puisqu'il les indique à la bibliographie.
C'est en somme cette lacune qui m'a décidé à reparler de cette
espèce, d’ailleurs fort intéressante et très particulière à divers points de
vue, comme on va le voir, et que j'ai pu observer personnellement
à Arcachon.
Je ne dirai rien de la diagnose de l'espèce, qui a été établie avec
toute la précision désirable par M. Cuénot, dans sa première note; il en
est de même de sa synonymie; alors que M. Chopard lui attribue le
nom de C. variopicta Costa, je lappellerai C. scutata Charpentier, à
l'exemple de M. Cuénot qui a donné les raisons de cette préférence.
Voyons maintenant en quoi notre Cyrlaspis est remarquable.
Il présente cinq particularités principales : 1° c’est un locustaire
aptère ; 2° il est arboricole ; 3° il est essentiellement nocturne; 4° c’est
un insecte hivernal; enfin 5° son aire de dispersion semble notablement
disjointe.
C’est un insecte aptère, au même titre que divers autres locustaires :
c’est-à-dire qu'il ne possède pas d'ailes, mais seulement des élytres,
particulièrement réduits ici, puisqu'ils sont complètement dissimulés
sous le pronotum, de telle sorte qu'à première vue, on peut prendre un
Cyrtaspis adulte pour une forme larvaire de quelqu’autre sauterelle,
Ilest arboricole, ne vivant que sur les arbustes et les arbres, alors
que certains autres locustaires, comme par exemple la vulgaire saute-
relle verte, fréquentent indifféremment les herbes et les arbres.
Comme l'a dit M. Cuénot, il est doué d’un géotropisme négatif, qui le
fait chercher à s'élever jJusju'aux branches situées à une certaine
hauteur. En cela, Cyrtaspis ressemble aux autres Méconemides (tribu
à laquelle il appartient) et en particulier à Meconemia varia Fabricius,
qu’on trouve également à Arcachon.
Une autre intéressante particularité de Cyrlaspis est d'être hivernal.
Tandis que presque tous les Orthoptères vrais atteignent leur apogée en
septembre-octobre et disparaissent avant la fin de l’automne, Cyrtaspis
scutata, qui devient adulte aussi en septembre, reste actif pendant tout
l'hiver, et, d'après mes observations, sa période de plus grande fré-
quence se place en décembre, janvier et février, c’est-à-dire auf cœur
même de l'hiver; ce qui n'empêche pas qu'il vive plus avant dans la
saison ; Gélin a noté la capture d’un exemplaire le 4er avril, dans les
Deux-Sèvres ; à Arcachon, il n'est pas rare en ce moment, et j'en ai
observé jusqu'au 18 mai.
78 PROCÈS-VERRAUX
Il ne peut évidemment s'agir là que d'individus à longévité plus
grande, car à cette époque de l’année, la dernière génération est certai-
nement loin encore de son complet développement.
En somme, comme on le voit, Cyrtaspis et les locustaires courants
s'opposent diamétralement, en ce qui concerne les époques où on
observe les adultes.
Enfin, nous avons affaire à un insecte essentiellement nocturne ; tout
le jour, il reste blotti entre les feuilles, avec lesquelles il est remarqua-
blement homochrome, et ce n’est que la nuit venue, lorsque le temps
est beau, qu'il entre en activité, se promenant lentement sur les
rameaux, sautant peu ou mollement, et remuant en tous sens ses
antennes extrêmement allongées, qui sont d’ailleurs presque toujours
brisées ; ce n’est, enfin, qu'à ce moment que les mâles se mettent à
chanter. |
J'accorderai une mention particulière à ce chant, car M. Chopard,
qui a eu l'excellente idée de décrire le chant de nombreuses espèces,
n'en parle pas au sujet de Cyrtaspis. M. Cuénot en a dit seulement
qu'il rappelle & un faible tic-tac de montre »; cette comparaison est
excellente, à cela près que si le son émis par Cyrtaspis est faible par
rapport à celui que peuvent produire certains locustaires de même
taille (Xyphidion par exemple), il est nettement plus perceptible, à
beaucoup près, que le tic-tac du chronomètre du plus fort calibre; par
temps calme, ét tout bruit gênant élant absent, une oreille exercée
peut entendre un Cyrlaspis à plus de dix mètres de distance.
Le chant consiste donc en une série de petits bruissements brefs :
tie, tic, tic, tic, tic....: répétés en moyenne de 250 à 300 fois par
minute ; suivant que la sauterelle est inquiétée par l'approche de
l'observateur, ou qu’au contraire elle est, semble-t-il, excitée, la fré-
quence peut s’abaisser à 150 et moins, ou atteindre près de 400 stridu-
lations par minute.
Il est peu aisé d'observer des individus chantant, puisque cela ne se
passe que la puit, et que d’autre part, l'approche d’une lumière cause le
plus souvent un silence complet; en captivité, l’insecte chante peu, et
anormalement ; j'ai pu cependant, à diverses reprises, observer l’atti-
tude générale de Cyrtaspis pendant le chant; comme chez les autres
locustaires, le son est produit par le frottement des élytres l’un contre
l’autre. Etant donnée la situation de ceux-ci, le bord postérieur du
pronotum doit se soulever énormément, laissant entre lui et le corps un
espace béant, où l’on peut apercevoir le léger mouvement élytral.
PROCÈS-VERBAUX 79
Pendant toute la durée du chant, les antennes sont très actives, sem-
blant pivoter autour de leur point d'insertion.
Le chant, ai-je dit, commence à la nuit; en décembre, je l’ai noté
vers 17 h. 30; 1l peut continuer toute la nuit, si le temps est beau;
J'ai souvent entendü des Cyrlaspis à minuit passé, et, il y a quelques
jours, à 4 heures du matin.
Gélin a signalé, à Niort, une mutation jaune paille de l’insecte, qui
_ est habituellement d’un beau vert tendre tout semé de jaune citrin et
piqueté de noir par places ; cette mutation se trouve également à Arca-
chon, où, en 1915-16, elle m'a paru être relativement fréquente :
-4 mâles jaunes sur 22, et 2 femelles sur 6. J'ajoute que si les individus
verts se confondent remarquablement, par leur coloration, avec les
jeunes pousses des arbustes, en particulier des fusains du Japon, les
mutants jaunes rappellent singulièrement la teinte des feuilles jaunes
de la même plante, et surtout celle des feuilles jaunies des troënes; ceci
soit dit sans vouloir en tirer la moindre conclusion.....
Si, à Niort, Cyrtaspis vit parliculièrement sur l'érable champêtre,
ailleurs sur l’aulne, le chêne vert, etc., son habitat de prédilection, à
Arcachon, semble bien être les fusains du Japon qui abondent dans
tous les jardins de la ville; ce qui n'empêche pas qu'on le trouve
fréquemment aussi sur les arbustes associés à ce dernier : troënes,
lauriers-tins, etc...
M. Cuénot, dans sa première note, se demandait s’il ne vivait pas
sur l’arbousier (il n'avait alors observé que quatre exemplaires trouvés
fortuitement); puis en 1918, il signala l'habitat indiqué plus haut,
d’après les observations faites par M. Liénhart et par moi; cependant,
sa première supposition était fondée : ainsi que je m'en suis assuré tout
récemment encore, Cyrtaspis scutata existe dans les bois des Abatilles,
vers Moulleau, sur les arbousiers ; il est vrai qu’il y semble bien moins
répandu que dans les jardins qui entourent les villas d'Arcachon même,
tant dans la ville basse que dans la ville d'hiver.
J'ai parlé tout à l'heure de la disjonction de l'aire de répartition de
notre insecte : en effet, si la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-
Inférieure et Arcachon sont des stations relativement voisines, il faut
aller ensuite, pour la retrouver, dans les Pyrénées-Orientales, puis
dans le Var; hors de France à la Corogne, en Ligurie, à Naples, à
Bône 77 M. Cuénot qui a examiné ce problème n’a pu émettre que
des suppositions quant à sa solution.
Je me demande, pour ma part, si vraiment il n'existe pas des loca-
80 PROCÈS-VERBAUX US
lités intermédiaires, et si Cyrtaspis n’est pas passé inapereu en bien
des endroits ? Car, en somme, ses moments de plus grande abondance
et de plus grande activité, chez nous du moins, se trouvent à une
saison et à des heures où on ne chasse guère les insectes ; la preuve en
est qu'à Arcachon, ville pourtant fréquentée par dés naturalistes, et où
l'insecte peut être considéré comme commun, ce n'est qu'en 1912, et
seulement par hasard, que M. Cuénot l’a découvert, et en 1915, Que jai
trouvé son vérilable habitat.
Son chant, peu bruvant, peut n'être pas remarqué, même par des
observateurs. De plus, on peut penser que certains naturalistes, insuf-
fisamment avertis, l’ayant rencontré, n’y ont pas attaché d'importance,
pensant avoir affaire à une forme non adulte, à cause de son aspect si
différent de celui des sauterelles courantes.
Il serait donc à désirer (et c'est ce que j'ai eu surtout en vue dans
cette note) que nos collègues entomologistes d'un peu partout prêtent
l'oreille, par les belles soirées d'hiver, aux abords de divers arbres et
arbustes, dans des lieux divers; et peut-être la liste des localités à
Cyrtaspis s'allongera-t-elle, joignant entre elles les diverses stations:
connues actuellement, et qui sont si étrangement éloignées les unes
des autres. . sr
Et, en premier lieu, il serait intéressant de savoir si Arcachon est la
seule localité girondine où on puisse le trouver, et si l’insecte ne vit
pas, qui sait ? aux portes de Bordeaux, sinon en pleine ville ?
Pour le capturer, il faut se munir d’une lampe électrique de poche :
lorsqu'on a entendu un chanteur, on s'approche doucement, et le plus
près possible, et ce n’est qu'alors qu’on projette la lumière sur l'endroit
repéré; on voit le plus souvent l’insecte s'enfuir, thorax soulevé, le
long des rameaux. Il faut le saisir rapidement et par le corps, car 1l se
laisse volontiers tomber, ou bien, pris par une des pattes saltatoires,
autotomise celle-ci, ou même les deux à la fois. L'autotomie se produit
souvent aussi pendant l’agonie, dans le flacon de chasse. Ceci d’ailleurs
est commun à la plupart des locustaires. ;
Une remarque, pour terminer : je n’ai rien dit de la reproduction de
Cyrtaspis ; c'est que jusqu'ici je n'ai pu faire la moindre observation à
ce sujet; les femelles ne chantent pas, on ne les trouve guère que par
hasard, à terre ou dans les maisons, après des bourrasques, ou bien en
battant les arbustes. Je n'ai jamais observé d’accouplement et ne sais
rien de la ponte.
M. Cuénot à vu, en septembre, une femelle portant un sperma-
\
PROCÈS-VERBAUX 81
tophore qu'elle dévorait, mais cette femelle est morte quelques jours
plus tard.
. Le rapprochement des sexes aurait-il donc lieu en septembre-octobre ?
Comment alors, expliquer l'activité si grande des mâles jusqu'en mars ?
Comme on le voit, Cyrtaspis scutata présente dans ses mœurs comme
‘dans sa géonémie, plusieurs petits problèmes intéressants.
Présence de Gampsocleis glabra Herbst., dans la Gironde. —
Ce joli locustaire n’est pas signalé de la Gironde par M. Chopard.
Il était assez abondant en juillet 1917, dans les herbes d'un bois de
pins incendié peu de temps auparavant, près de la route de Sanguinet,
sur le territoire de la commune de Gujan, non loin de la limite départe-
mentale. |
Sur un Œui de Poule anomal
Par F. Lataste.
Joffre à la Société une coquille anomale d'œuf de poule exactement
intermédiaire, par son anomalie, aux deux coquilles qui ont provoqué
ma communication du 8 novembre dernier. Elle présente, en effet, au
petit bout, un prolongement rubaniforme très net; mais celui-ci n’est
pas libre ; il fait corps avec la coquille, sur laquelle il se dessine en
bas-relief. Dans ce cas, comme dans le troisième cas envisagé dans la
communication précitée, la membrane coquillière s'est allongée, au pelit
bout, en un appendice rebelle à la distension ; mais celui ci, bien avant
d'arriver dans la chambre incubatrice et d'y subir le processus de calci-
fication, avait été rabattu et appliqué contre la membrane coquillière.
À propos d'un Œuf de Poule anormal
Par M. Louis Teycheney.
Au commencement du mois d'avril, il m'a été apporté un œuf de
poule provenant de ma basse-cour et présentant une anomalie tout à
fait extraordinaire. Cet œuf, de la grosseur d’un œuf d’oie de belle
taille, comportait une enveloppe extérieure non calcaire, ainsi que le
82 PROCÈS-VERBAUX
cas se présente assez souvent dans les basses-cours insuffisamment
pourvues de carbonate de chaux. À l'intérieur de cetle membrane,
flottant dans l’albumen et à côté du vitellus, se trouvait un œuf normal
comme grosseur, constitution, elc., dont la coquille possédait la dureté
d'une enveloppe parfailement calcifiée. |
La présence de cet œuf inclus dans un autre œuf, également complet,
mais à enveloppe souple ef à volume considérable, m'a décidé, vu la
rareté du fait, à le signaler à mes collègues.
À propos de la communication de M. L. Teycheney
sur un Œuf de Poule anormal
Par F. Lataste.
L'observation, que, vient de présenter M. Teycheney, d'un œuf
normal, à coquille calcifiée, inclus dans un autre œuf complet mais à
coquille simplement fibreuse, me paraît d'autant plus intéressante que
le cas est plus rare et semble, au premier abord, inconciliable avec la
théorie que j'ai exposée, dans la séance du 8 novembre dernier, de
l'origine et des anomalies de la membrane coquillière.
D'après cette théorie, en effet, l'inclusion ne pourrait se produire
qu'au début du développement des deux membranes coquillières et
avant toute calcification de celles-ci. Une fois l'œuf arrivé dans la
chambre incubatrice, ces membranes, jusque-là flexibles, recevraient de
l’oviducte, c’est-à-dire de l'extérieur, le calcaire qui les consoliderait et
les fixerait dans leurs formes définitives. Si, donc, cette substance
arrivait en quantité insuffisante pour les deux membranes, 1l semble
que c'est l’extérieure qui devrait en profiter, à l'exclusion de l'inté-
rieure, Effectivement, il en est le plus souvent ainsi. Mais, dans un cas
au moins, celui de M. Teycheney, c'est l'inverse qui aurait eu lieu. .
À la réflexion, cette contradiction se montre plus apparente que
réelle.
Le phénomène de la calcification d'un tissu organique, en effet, n'est
pas purement mécanique. Îlest plus compliqué, Dans un organisme
non dépourvu de calcaire, certains tissus seulement, et seulement à un
certain stade de leur évolution, sont apies à la calcification.
En d’autres termes et pour préciter, la calGification d’une membrane
PROCÉES-VERBAUX : 83
coquillière dépend de deux conditions : une extérieure, l'apport du
calcaire, et une interne, l'aptitude à la calcification. :
D'après ma théorie, la membrane coquillière de l’œuf Fe a dû
commencer son évolution avant celle de l'œuf englobant (deux évolu-
tions simultanées produisant un œuf à deux vitellus). il peut donc se
faire que, à l’arrivée de l'œuf double dans la poche incubatrice, la
première seule soit parvenue à son stade de calcification, stade que la
seconde n'aurait pas encore atteint au moment de la ponte.
Telle est à mon sens, et jusqu'à plus ample informé, la solution de la
difficulté présentée par l'observation de M, Teycheney.
Je dis jusqu’à plus ample informé; car je n’ai jamais considéré ma
théorie que comme un essai provisoire. Et, même si celle-ci devait être
généralement confirmée par des observations ultérieures et plus
directes, il est vraisemblable à priori qu'elle comporterait des correc-
tions et des additions plus ou moins importantes.
Réunion du 18 avril 1923
Présidence de M. J. Duver&ter, Président.
———————
Les procès-verbaux des dernières séances sont lus et aduptés.
CORRESPONDANCE
Lettre du Ministère de l'Agriculture annonçant le versement de la
subvention de 1.500 francs qui seront déposés à la Société Bordelaise.
M. LE PRÉSIDENT annonce que M. le Docteur Henri Lamarque, ancien
Président, vient d'être élu membre de l'Académie de Bordeaux, au fau-
teuil de M. Ed. Harlé, et lui présente les félicitations de la Société.
COMMUNICATIONS
M. BrèrHE : Les plantes adventives ennemies du blé et leur
destruction. |
Cette question très intéressante est mise à l'étude par les botanistes
de la Société.
84 PROCÈS-VERBAUX
M. BrÈèTHE communique également une lettre de M. Queyron relative
à l’excursion du 27 mai, à La Réole. |
M. Marquassuzaa : Rapport de l’excursion du 25 mars, à Bourg-sur-
Gironde.
Le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL est chargé d'adresser à M. Daleau les remer-
ciements de la Société pour l'accueil cordial et généreux qu'il a réservé
aux Linnéens au cours de celte excursion qu'il avait lui-même remar-
quablement organisée.
M. Barnië communique une Jettre de M. l'abbé Labrie, relative au
Leucoium æstivum en Gironde et annonce une prochaine nole accom-
pagnant des objets trouvés jadis dans un tumulus, à Bassens.
M. LamBEerTIE : Distribution géographique de quelques espèces
d'Hémiptères de la faune girondine.
M. F. Larasre offre à la Société sept crânes d'oiseaux marins dont les
cadavres gisaient sur la plage de Guéthary, après la ne des der-
niers Jours de mars.
Ces crânes avaient été déjà plus ou moins complètement nettoyés,
vraisemblablement. parles puces de mer (Thalictrus saltator).
Quand, en 1876, M. Lataste fit, à notre Société, sa communicalion
« sur un procédé facile pour préparer les squelettes délicats » (1) à
l’aide des tétards de batraciens anoures, M. le Docteur Souverbie indiqua
que, au bord de la mer, il utilisait ces petits crustacés dans le même but
et avec un succès égal.
Les crânes présentés paraissent appartenir aux quatre espèces sui-
vantes, dont trois de Palmipèdes plongeurs, qui descendent en hiver
dans nos parages et se réunissent volontiers en troupes pis ou moins
nombreuses :
Fratercula arctica L.....: NME RS NSUTELS.
Uria troie 200raste ur enetASeujets
Mergulus alle LOG ethiO?
Lars trdactylus eee Re rern 1 sujet.
À propos du procès-verbal de la dernière séance, M. Larasre donne
lecture à la Société de l’entrefilet suivant, découpé dans un journal
quotidien, que lui a transmis notre collègue M. Essner :
(1) Actes de la Soc. Linn. (Lt. XXX, p. czxvi).
PROCÈS-VERBAUX 89
€ SINGULIER OEUF DE PAQUES.
« Dijon, 6 avril. — L'autré matin, un vigneron de Sérigny, voulant
manger un œuf frais, entrait dans son poulailler et y prenait un œuf de
belle taille. Quand il l’ouvrit, chez lui, il constata que cet œuf ne conte-
nait pas de jaune, mais qu’à sa place flottait, dans l’albumine, un autre
œuf, demi-grosseur, dont la coque ne renfermait aussi que du blanc.
Ni ses voisins, ni lui, ne se souviennent d’avoir jamais vu semblable
phénomène. » de |
L'œuf dont il est question, conclut M. LarTaste, peut représenter soit.
un œuf dit de coq inclus dans un autre œuf de coq, soit un œuf de coq
à double membrane coquillière. Aucun de ces deux cas ne présenterait
de difficulté théorique; mais, dans l’état actuel de la question, il est
difficile de choisir entre eux. Une seule considération pourrait faire
pencher la balance en faveur du premier : c'est que l'inclusion parait
beaucoup moins rare que la double membrane.
M. Bazzais : Note sur un Viola hybride.
M. Dreuzene : Les Branchipes en Gironde.
M. MAGImEzL signale avoir rencontré celte intéressante espèce à Gra-
dignan, dans les mares aux Apus.
M. LaTasTE l’a recueillie autrefois à Cadillac, dans les mares qui sont
sur la côte.
M. MacvesiN-FaABre signale avoir rencontré, au cours de
l’excursion à Saucâts, deux champignons : ZLentinus tigrinus et
Morchella rotunda, et rapporte que M. Cabantous a récolté, au Verdon,
une morille qui, d’après la description, doit être Morchella spongrola L.
La séance est levée à 10 heures 1/2.
, Les plantes adventives ennemies du blé
et leur destruction.
Par J. Brèthe.
M. Schribaux a présenté à l'Académie d'Agriculture, à la séance du
28 mars, un rapport sur la nécessité de détruire les plantes adventives.
« Les mauvaises herbes causent à nos cultures plus de-dommages que
86 PROCÈS-VERBAUX
toutes les autres calamités auxquelles elles sont exposées, dommages
qui se chiffraient, avant la guerre, à un milliard environ ; depuis, le mal
n'a fait qu'empirer. La France pourrait exporter du blé, si la propreté
des terres le permettait, or, nous savons que les améliorations les plus
diverses : engrais, semences sélectionnées, etc., sont en pure perte et
ne donnent leur plein effet que si les terres sont débarrassées des
mauvaises herbes. Nous ignorons tout de la biologie des plantes adven-
tives. Il faut combler cette lacune et créer un service spécial, analogue
aux services phytopathologiques, ayant pour mission d'entreprendre
méthodiquement la lutte contre les mauvaises herbes, en prenant pour
base d'action l'étude des conditions de développement de chacune
d'elles. En conséquence, je propose à la Société Linnéenne, vu l'impor-
tance de la question, d'apporter sa contribution à l’étude des plantes
adventives, en en faisant l'objet de leurs recherches au cours des
séances d'herborisations, pendant les excursions scientifiques, et de
consacrer une excursion chaque année, à une date et dans un milieu à
déterminer, pour faire une démonstration publique des caractères des-
tructifs des plantes nuisibles à nos cultures et dés procédés de destruc-
tion spécialement recommandables pour chacune de ces plantes.
Enfin, je demanderais à la Société Linnéenne, pour compléter sa
documentation et ses collections, de constituer, grâce à ses excursions
orientées dans ce sens, un herbier des plantes adventives recueillies au
cours de ses excursions qui pourrait être exposé publiquement, pour
l'instruction des agriculteurs, au cours des manifestations d’un caractère
agricole, comme les concours agricoles, le concours du Plus Bel Épi, ete.
“
Compte rendu de lexcursion de la Société Linnéenne
à Bourg-sur-Gironde, le 25 mars 1928.
Par M. À. Marquassuzaa.
La Société Linnéenne donnait à Bourg, le dimanche 25 mars, sa
première excursion botanique pour l’année 1923. Cette excursion compre-
nait : un trajet par fer jusqu'à Tauriac; puis de là une herborisation
jusqu'à Bourg, et, dans cette ville, visite des collections de notre collè-
gue M. Daleau.
Prenaient part à l’excursion :
Mres Malvesin-Fabre, Courtel ;
PROCÉS-VERBAUX 87
MM. Artigues, Lambertie, Queyron, Essner père et fils, Teycheney,
Courtel, Godillon, Bouchon, Longueteau, Malvesin-Fabre, Marquassuzaa,
ainsi que MM. A.-L. Bontemps, Maziaud et Trial, membres de la Société
Archéologique qui avait élé invités.
A notre arrivée à Tauriac, après la visite par les géologues d’affieure-
ments de calcaire tongrien où ils recueillirent quelques osselets d'astéries
(Crenaster lævis et Scutella Tournoueri), les botanistes herborisèrent à
travers champs, vignes et prés et récoltèrent, parmi tant d’autres, les
espèces suivantes dont je dois la liste à l’obligeance de mes collègues
botanistes, en particulier M. A. Bouchon.
Tauriac-le-Moron :
Talus d’un fossé :
Viola Riviniana Reichb.
: Décombres :
Anchusa sempervirens L.
Le Maceron :
Smyrnium olusatrum L., très abondant sur le calcaire au-
dessus d’une carrière. |
Cheiranthus cheiri L.
Thlaspi perfoliatum L. forma T. erraticum Jord.
Borrago officinalis L. |
… Helichrysum Stæchas D. C. non fleuri.
Chemin vicinal de La Lustre à Bourg :
Nous remarquons dans une haie de remarquables formes de Prunus
spinosa L.
Dans les vignes et cultures nous récoltons :
Cerastium glomeratum Thuill v. a corollinum Fenzl.
Mibora verna P. B.
Veronica Buxbaumii Ten.
— hederæfolia L. v. d. triloba Beck.
E‘uphorbia helioscopia L.
Pterotheca Nemausensis Coss.
Fumaria Boræi Yord. b/. verna Clvd.
— officinalis L. b/. floribunda Clvd.
Dans un fossé :
Ranunculus trichophyllus Chaix.
Une vigne dans la palus nous donne : ;
Calepina Corvini Desv. (station signalée par Brochon, Motelay,
in Herb.).
88 PROCÈS-VERBAUX
- Sur le calcaire, en approchant de Bourg :
Lithospermum purpureo-cæruleum L.
L'après-midi nous réservait la récolte de la Tulipa clusania Vent,
dont une très jolie station se trouve dans une vigne à flanc de coteau,
à 1 kilomètre de Bourg, sur la route de Blaye.
Enfin, sur les bords de la Dordogne : Leucoium æœstivum L.
Remarqué dans le jardin de M. Daleau diverses tulipes du départe-
ment (Clusiana, præcox, sylvestris).
. Les murs et rocailles tapissés de joubarbe (Sempervioum tectorum L.),.
tandis que Umbilicus pendulinus D. C. garnit jusqu'au sommet le tronc
et les branches d'un Robinia.
Mais la principale curiosité est un pied d'Agave Americana L. qui,
jusqu'ici, a fort bien résisté aux gelées.
Il n'est pas besoin de vous dire quel cordial et charmant accueil nous
recûmes de MM. Daleau frères à notre arrivée à Bourg. |
Pendant les agréables heures que nous passämes ensemble, notre
savant collègue nous fit, avec sa bienveillance habituelle, et les hon-
neurs de sa cave et ceux de son musée.
Le Musée Daleau (que la plupart d’entre-vous connaissent) retint,
pendant une grande partie de l'après-midi, l'attention des visiteurs qui
purent tout à leur aise admirer les riches et remarquables collections
préhistoriques, ethnographiques et archéologiques qu'il renferme.
Après avoir remercié leur aimable collègue de sa généreuse hospita-
lité, et l'heure du départ approchant, les Linnéens reprirent le chemin
du retour.
Somme toute, cette excursion eut un plein succès, el il convient d'en
féliciter MM. Daleau et Malvesin qui en furent les organisateurs.
Distribution géographique de quelques espèces
d'Hémiptères de la faune girondine.
Par Maurice Lambertie.
Dans mes diverses recheiches bibliographiques pour un prochain
catalogue des Hémiptères de la faune française, j'ai rencontré diverses
espèces qui n’ont pas été mentionnées dans mon dernier catalogue des
Hémiplères du Sud-Ouest de la France. (Maiscellanea Entomologica,
Narbonne 1910.)
PROCÈS-VERBAUX 89
Je crois faire œuvre utile en les mentionnant aujourd’hui avec l'indi-
cation des départements où ils ont été rencontrés.
Phimodera galqulina H.S. Cette intéressante espèce, prise à Arcachon
par Perris (1). Elle a été citée de Capbreton par Duverger (2) et du
département des Landes par le docteur Gobert et Perris (3).
Odontotarsus purpureolineatus Rossi var. obsoletus Horv. Pris à Saint-
André-de-Cubzac par G. Tempère (4). Elle est citée des départements
suivants : Alpes-Maritimes, Var (Azam), Vaucluse, Gard, Hérault
(L. Puel), Aube (Lavardet) (5).
oran picipes Fall. Cité d'Arcachon par Perris. Elle est citée des
‘départements suivants : Provence (Mulsant) (6), Somme (Michel
Dubois) (7), Lorraine (Bellevoye), Vosges (Puton) (8), Aude (L. Ga-
voy (9), Aube (abbé d'Antessanty) (10), Pas-de-Calais (Lethierry) (11),
Nord (Lethierry) (12), Calvados ‘(abbé d’Antessanty) (13), Yonne
(Populus) (14), Pyrénées-Orientales (Xambeu) (15), Puy-de-Dôme
(Fauvel (16).
Menaccarus arenicola Scholtz. Pris à Arcachon par Perris. Elle a été.
signalée : Seine-et-Marne (Maurice Royer), Var (Nouailhier), Bouches-
du-Rhône (docteur Horväth), Gard (Perris, Puton), Hérault (Mar-
quet), Pérols (docteur Horväth); Aude, Pyrénées-Orientales (Nouai-
lhier), Landes (Perris), Charente-Inférieure (coll. Puton), Loire-
(1) Perris. — ROME excursions qe les Grandes Landes are Soc. Linn.
Lyon., 1857).
(2) Puron. — none des Hémiptères-Héléroptères de France. Pass 1878.
(3) E. Muzsan et Rey. — Histoire naturelle des Punaises de France, 1865, p. 325.
(4) G. TembèRe.—Addilions à la faune hémiplérologique du Sud- Crte ie V. Soc.
Linn. de Bordeaux, 1922, p. 176).
(5) Maurice Royer. — Hémiplères nouveaux ou peu connus de la faune francaise
(Bull. Soc. Entomologique de France, 1907, p. 55.)
(6) Muzsanr.—Soc. Linnéenne de Lyon, 1866, p. 361.
(7) Michel DuBois. — Catalogue des Hémiptères de la Somme, Amiens.
(8) EF. ReIBER et docteur Puron. — Catalogue des Hémiplères d’Alsace- Lorraine.
Colmar, 1876.
(9) L. Gavoy. — Contribulions à la faune du M de l’Aude. Carcas-
sonne, 1892.
(10) Abbé D'ANTESSANTY. — Catalogue des Hémiptères- -Hétéroptères de lPAube.
Troyes, 1891.
(11) Leraierry. — Note sur les Hémiptères intéressants du Pas-de-Calais.
(12) LerigrRY. — Catalogue des Hémiplères du département du Nord. Lille, 1869.
(13) Abbé D'ANTESSANTY. — Quelques Hemiplères du Calvados. Caen, 1886.
(14) Dr Popuzus. — Catalogue des Hémiplères du département de l'Yonne, 16e
(15) XamBeu. — Faune entomologique des environs de Ria.
(16) Fauvez. — Essai sur l’'Emtomologie de la Haute-Auvergne. Caen, 1887.
90 PROCÈS-VERBAUX
Inférieure (coll. Marmottan, Péneau) (1), Ile de Ré (Péneau) (2).
Sciocoris umbrinus Well. Cette espèce a été prise à Arcachon par
Perris. Elle est cilée des Basses-Alpes (Azam), Vosges (Puton),
Moselle (Bellevoye) (3), Bouches-du-Rhône, Seine (Amiot et Ser-
ville) (4), Somme (Michel Dubois) (5), Seine-et-Marne (Maurice
Royer) (6), Yonne (Populus).
. Elasmothetus minor Horv. Pris à Lamothe par G. Den ee Cité par
l'abbé d’Antessanty dans l’Aube (Maurice Royer). A propos d'EÆlas-
mosthetus minor. Horv. (Bull. Soc. Ent. Fr., 1906.)
Spathocera lobata H. S. Cité d'Arcachon par Perris. Celte espèce a été
capturée dans les départements suivants : Corse, Landes (docteur
Puton), Yonne (Populus), Var (Bétis) (7), Loire-Inférieure (abbé
Dominique) (8), Oise (Carpentier) (9), Rhône, Bouches-du-Rhône
(Puton), Seine, Seine-et-Oise (Royer) (10), Hérault (Horvâth) (11).
Gonocerus Juniperi var. triqueticornis Ramb. Pris à Arcachon par
Perris.
Apoplymus pectoralis Fieb. Cité de Bordeaux par le docteur Puton
. dans son « Synopsis des Hémiptères-Hétéroptères de France ».
Cette espèce a été capturée dans les départements suivants : Corse,
Rhône, Var, Lamalou (Puton), Landes (docteur Gobèrt).
Lygaeus familiaris Fab. Cité d'Arcachon par Perris. Elle a élé citée aussi
des départements suivants : Seine (Puton), Basses-Alpes (Azam) (12),
(4) Maurice Royer. — Note sur Menaccarus arenicola, Scholtz, Moret-sur-
Loing, 1914.
(2) Péneau. — Contribution à la faune de l'Ile de Ré. Nantes, 1921.
(3) Bezcevoye. — (Catalogue des Hémiptères du département de la Moselle.
Metz, 1866.
(4) Auvor et SeRviLe. — Histoire nalurelle des Insectes. Hémiptères. Paris, 1843.
(5) Michel Dupois. — Supplément au Catalogue des Hémiptères de la Somme.
Amiens, 1898.
(6) Maurice Royer. — Captures de Pentatomides aux environs de Moret-sur-
Loing (Seine-et-Marne) et descriplion d’une variété nouvelle. Moret-sur-Loing,
t. 5, 1822.
(7) J. Guérin. — Matériaux pour servir à l'Histoire des Hémiplères de la faune
alpine. (Comptes rendus de la A. F. A. S., Congrès de Grenoble, 1904.)
(8) Abbé Dominique. — Catalogue des Hémiptères de la Loire-Inférieure. Nan-
tes, 1901.
(9) CARPENTIER et rer, — Matériaux pour la Faune des Hémiptères de l'Oise.
(10) M. Royer. — Captures d'Hémiptères de la région parisienne. (Bull. Soc. Ent.
, Fr., 1901.)
(11) Horvar. — Chasses ete dans le Midi de la France. Caen, 1892.
(12) Azam. — Première liste des Hémiptères des Basses-Alpes. Digne, 1893.
PROCÈS-VERBAUX 91
Hautes-Pyrénées (Pandellé), Landes (docteur Gobert) (1), Haute-
Garonne (Marquet), Lorraine (Bellevoye), Allier (E. Olivier) (2),
Alsace (Reïiber), Aube (abbé d’Antessanty), Isère (Léger), Loire-
Inférieure (Péneau), Seine-Inférieure (Bucaille) (3), Yonne (Populus),
Maine-et-Loire (Millet de la Turtandière), Vendée (Courteaux) (4).
Serenthia atricapilla Spin. Il a été cité de La Teste par Perris. Il a été
observé dans les départements de l'Aude {L. Gavoy), Corse, Haute-
Garonne, Hérault, Alpes-Maritimes, Var (docteur Puton), Landes
(docteur Gobert), Bouches-du-Rhône (Horväth), Ile de Ré (Péneau).
Oxycarenus modestus Fall. Cette espèce a été prise par Perris à La
Teste. Elle est cilée des départements de la Seine, Rhône, Alpes-
Maritimes, Hautes-Pyrénées, Hérault (Puton), Loire-Inférieure (abbé
Dominique), Somme (M. Dubois), Yonne (Populus).
Lamprodema maura Fieb. À été capturé par G. Tempère à Arcachon.
Elle est cilée des départements du Nord, Seine, Haute-Garonne,
Vaucluse (docteur Puton), Loire-Inférieure (abbé Dominique), Pvyré-
nées-Orientales (Xambeu).
Aphanus brevirostris Rib. Cette espèce fut prise par G. Tempère à
Gujan et à Biganos, Basses-Alpes, Gard (M. Royer), Aude (L. Gavoy),
Haute-Garonne (Ribaut)(5), Corrèze, Charente-Inférieure, Ile d’Olé-
ron, Seine-et-Marne (Maurice Royer).
Eremocoris fenestratus H. S. Il a été capturé à Biganos par G. Tem-
père. Il est cilé des départements de la Somme (M. Dubois), Aude
(L. Gavoy), Vosges, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Ile d'Oléron,
Corse (docteur Paton) (6).
Piesma quadrata Fieb. Cette espèce fut prise à La Teste par Perris et
retrouvée par G. Tempère à Arcachon. On la rencontre dans les
départements suivants : Nord, Manche, Var, Haute-Garonne, Corse,
Hérault, Gard (docteur Puton), Somme (de Norguet}), Landes (Perris),
Loire-Inférieure (abbé Dominique), Moselle (Bellevoye), Aude
(1) M. LamBerrTie. — Contribution à la faune des Hémiplères, Hétéroptères, Cica-
dines et Psyllides du Sud-Ouest de la France. Narbonne, 1910.
(2) E. Ozivier. — Faune de l'Allier. Hémiptères. Moulins, 1899.
(3) Bucaizce. — Catalogue des Hémiptères du département de la Seine-Inférieure.
Rouen, 1886.
(4) PÉNEAU et GüÉRIN. — Faune entomologique armoricaine. Hémiplères-Hété-
roptères. Rennes, 1905.
(5) H. RiBaur. — Notes sur les Hémiplères-Héléroplères. (Soc. Hist. nat. de Tou-
louse, 1920.)
(6) Docteur Horvarn. — Trois Hémiptères nouveaux. (Rev. d'Ent., 1883, t. 2.)
P,=V. 1925. 7
92 PROCÈS-VERBAUX
(L. Gavoy), Pas-de-Calais (Lethierry), Bouches-du-Rhône (Horväth).
Piesma quadrata Vieb. var. dilalala Jak. Capturé à Arcachon par
G. Tempère. Cette espèce a été citée de Cormeillan par moi-mème (1),
de l'Ile de Ré par M. Péneau et de Palavas, de l'Aude et de l'Hérault
par le docteur Horväth (2).
Acalypta brunnea Germ. Cité de La Teste par Perris et du Nord par le
docteur Puton.
Phyllontocheila capucina Germ. Cette espèce fut prise à La Teste par
Perris, Jura, Seine, Pyrénées, Vosges (Puton), Landes (Perris),
Hautes-Pyrénées (Pandellé), Alsace (Reiber), Lorraine (Bellevoye),
Aube (abbé d’Antessanty), Nord (Lethierry), Yonne (Populus),
Saône-et-Loire (Marchal), Aisne (Bellevoye).
Phyllontocheila angusticollis H.-S. Pris à La Teste par Perris. Cette
espèce est citée: Isère, Rhône, Vosges (docteur Putlon), Yonne
(docteur Populus), Landes (docteur Gobert), Moselle (Bellevoye),
Alsace (Reiber).
Monanthia humili Fab. Capturé à La Teste par Perris: On connaît cette
espèce des départements suivants : Landes (docteur Gobert), Nord,
Pyrénées, Rhône, Vosges (docteur Puton), Yonne (Populus), Moselle
(Bellevoye), Aude (L. Gavoy), Alsace (Reiber), Aube (abbé d'Antes-
santy), Loire-Inférieure (abbé Dominique), Pas-de-Calais (Lethierry),
Somme (M. Dubois), Oise (Carpentier).
Aneurus laevis Fab. Notre collègue G. Tempère l’a capturé à La Teste.
Cette espèce est citée : Landes (docteur Gobert), Yonne (Populus),
Nord (Lethierry), Rhône, Seine, Vosges, Gard, Néris (docteur Puton),
Alsace (Reiber), Allier, Saône-et-Loire (E. Ollivier), Aube (abbé d'An-
tessanty), Loire-Inférieure (abbé Dominique), Puy-de-Dôme (Fauvel),
Hautes-Pyrénées (Pandellé), Seine-Inférieure (Bucaille), Pyrénées
Orientales (Kambeu).
Microvelia pygmaea Duf. Pris à La Teste par Perris. Cité de la Vendée
(Péneau), Landes (Dufour), Hautes-Pyrénées (Pandellé), Corse
(Schneider) (3), Loire-Inférieure (Péneau), Vaucluse (docteur Chobaut),
Basses-Alpes (docteur Puton).
Salda riparia Fal. Cité de La Teste par Léon Dufour et des Landes par
le docteur Gobert.
(1) Maurice Lamsermie. — P.-V. Société Linnéenne, 1911, & LXV, p, 108.
(2) Docteur Horvara. — Synopsis lingilidarum regionis paluearcticae, Buda-
pest, 1906.
(3) Docteur G. Horvarx. — Ann. Mus. Nal. Hungr., 1916, p. 69.
PROCÈS-VERBAUX 93
Salda lateralis var. lateralis Fall. Capturé à Arcachon par Perris.
Salda lateralis var. pulchella Curt. Pris par Perris à La Teste. Elle est
citée de la Somme par Michel Dubois et des Landes par le Acte
Gobert.
Salda cincta H.S. Pris à Lamothe par notre collègue G. Tempère. Cette
espèce est citée de l'Aube (abbé d’Antessanty), Yonne (Populus),
Alsace (Reiber), Saône-et-Loire (C. Marchal), Loire-Inférieure (abbé
Dominique), Somme (M. Dubois), Oise (Carpentier), Landes (docteur
Gobert), Rhône, Nord, Vendée, Vosges (docteur Puton), Moselle
(Bellevoye).
Piezostethus obliquus Costa. Feu Perris avait capturé cette espèce à
La Teste. Le docteur G. Horvath l’a trouvée à Pérols.
Piezotethus cursitans Fall. Pris à La Teste par Perris. À été capturé
dans les départements suivants : Saône-el-Loire (Mulsant) (1),
Moselle (Bellevoye), Landes (Léon Dufour) (2), Allier (E. Olivier),
Alsace (Reiber), Vosges (docteur Puton), Aude (L. Gavoy), Aube
(abbé d’Antessanly), Loire-Inférieure (abbé Dominique), Nord (Le-
“thierry), Somme (M. Dubois), Oise (Carpentier), Yonne (docteur
Populus), Pyréné2s-Orientales (Kambeu), Hautes-Pyrénées (Pandellé).
Microphysa bipunclata Perris. Cité de La Tesie par Signoret et des
Landes par Perris.
Adelphocoris detritus Fieb. Cité de la Gironde par 0. Reuter ne
son travail Æemiptera Gymnocerala Europae, t. 5, p. 218. Cette
espèce a élé cilée des Hautes-Pyrénées par EL et des Landes
par le Docteur Gobert.
Capsus ruber L. var. danicus Fab. Feu Samie avait capturé celte
variété à Vertheuil et à Budos (3) et notre collègue G. Tempère l'a
pris à Saint-Médard-d’'Eyrans. Il est cilé de l'Aube par l'abbé d’Antes-
santy et de l'Yonne par le docteur Populus.
Capsus ruber L. var. sequsinus Müll. Capturé à La Teste Fine.
Gard (Pionneau) (4), Moselle (Bellevoye\, Aube (abbé d'Antessanty),
Loire-Inférieure (abbé Dominique), Isère (Léger), Yonne (docteur
Populus).—
Diciphus globulifer Fall. Pris à La Teste par Signoret, Cité de la Loire-
Inférieure (abbé Dominique), Lorraine (Bellevoye), Vosges (docteur
(1) Ann. Soc Linn. Lyon, 1852, p. 106. s
(2). Ann. Soc. Ent. France, 1833, p. 105.
(3) P.-V. Sociélé Linnéenne de Bordeaux, 1878, t. 32, p. xxxix, cix.
(4) Miscellanea Entomologica, t. XXI, p. 4.
94 PROCÈS-VERBAUX
Puton), Nord (Lethierry), Hautes-Pyrénées (Pandellé), Landes (doc-
teur Gobert).
Diciphus annulatus Wolff. Pris à Arcachon par Perris. Cette espèce à
élé capturée dans les départements suivants : Moselle (Bellevoye),
Allier (E. Olivier), Alsace (Reiber), Vosges (docteur Puton), Aube
{abbé d’Antessanty), Loire-Inférieure (abbé Dominique), Nord
(Lethierry)}, Somme (M. Dubois), Oise (Carpentier), Pas-de-Calais
(Lethierry), Yonne (docteur Populus), Pyrénées-Orientales (Xambeu),
Hautes-Pyrénées (Pandellé), Landes (docteur-Gobert).
Heterocordylus leptocerus Kb. Cette espèce a été prise à Arcachon par
Perris. (Ann. Soc. Linn. de Lyon, 1857.)
Conostethus roseus Fall. Cité de La Teste par Signoret. Dans leur
catalogue des Hémiptères-Hétéroptères de l'Alsace et de la Lorraine
F. Reiber et A. Puton citent cette espèce de Metz, Hettange et moi-
même des Landes (docteur Gobert) dans mon dernier catalogue.
Megalocoleus pilosus Schr. Capturé à La Teste par Signoret. Cette
espèce est citée : Basses-Alpes (Azam), Loire-Inférieure (Abbé Domi-
nique), Moselle (Bellevoye), Nord {Lethierry), Somme (M. Dubois),
Oise (Carpentier).
Corixa atomaria Ilig. Celle espèce fut prise par notre collègue G. Tem-
père à Bruges. Elle est citée : Vaucluse, Corse, Landes, Rhône,
Var, Vendée (docteur Paton), Somme (Signoret), Loire-Inférieure
(Péneau), Moselle (Bellevoye), Aude (L. Gavoy), Calvados (abbé
d'Antessanty) (1), Provence, Languedoc (Rey) (2), Oise (Carpentier),
Seine-[nférieure (Bucaille).
Corixa transversa Fieb. Capturé par Signoret à La Teste. Cilé de la
Charente et du Rhône par Puton, des Landes par le docteur Gobert.
Micronecla minulissima L. Cité de La Teste par Perris. Cetle espèce
est citée des Vosges (docteur Puaton), Hautes-Pyrénées (Pandellé),
Landes {Perris), Moselle (Bellevoye), Loire-Inférieure (E. de l'Isle) (3),
Allier (E. Olivier), Saône-et-Loire (CG. Marchal), Somme (M. Dubois).
(1) Rev. d'Entomologie, 1886, L. 5, p. 104.
(2) — — 1SODP EAU 20)
(3) Bull. Soc. Sc. Nat. de l'Ouest, 1914, p. 81.
PROCÈS-VERBAUX 95
Les Branchipes en Gironde.
Par R. Dieuzeide.
- En explorant quelques mares, pendant ces vacances de Pâques, j'ai
eu la bonne fortune de trouver des gîtes à Branchipes. Mon attention
avait été atlirée sur ces Crustacés par a le professeur Boulan qui ne
connaissait pas de station en Gironde. M. le docteur Feytaud n'avait
- vu que celle de Gradignan où on ne rencontrait plus de Branchipes
depuis 1906. Il s'agissait de Branchipus stagnalis L., d’après des
échantillons conservés au musée de l'Institut de Zoologie et déterminés
par M. le professeur Pérez. Toutes les publicalions régionales sont
muettes à ce sujet, el c'est à peine si Beltremieux mentionne Pranchi-
pus stagnalis dans sa Faune de la Charente-Inférieure. C’est dans la
commune de Civrac-Médoc (à Meillan) que j'ai recueilli le C'hirocephalus
(Branchipus) diaphanus Prévost.
Que sont les Branchipes? Ce sont des Crustacés phyllopodes
(uAñoy — feuille, æovs — pied) c'est-à-dire dont les pattes sont élargies
en lamelles minces et lobées servant à la fois à la natalion et à la respi-
ration. Ces Phyllopodes sont d'autant plus intéressants que, par leur
morphologie, leur organisation interne et leur développement, ce sont
des animaux ayant conservé des caractères ancestiaux. Au point de vue
analomique, Je ne dirai que peu de choses.
Les antennes sont au nombre de deux paires : les antérieures sont
filformes et portent des soies olfactives très ténues.
Les postérieures sont particulièrement compliquées chez Chirocepha-
lus diaphanus G'. Elles portent un appendice, servant lui-même de
point d'appui à quatre expausions cylindriques, et à une, lamelleuse.
Elles constituent un organe préhenseur dont l'animal se sert lors de
l’accouplement.
Ajoutons la présence de l'organe dorsal, bien étudié par Claus et qui,
pour cet auteur, serait un organe sensoriel, innervé par un filet venant
du lobe antérieur du cerveau de chaque côté. Les cellules y sont arran-
gées en groupes rappelant lommatidie d’un œil composé.
Les sexes sont séparés : le mâle se distingue facilement de la femelle
par l'examen de la deuxième paire d'antennes. Les organes reproduc-
teurs sont constitués chez la femelle par deux ovaires, tubes épithéliaux
96 PROCÈS-VERBAUX
symétriques, un de chaque côté de l'intestin; deux oviductes se réunis-
sent au niveau du bourrelet génital, formé par les deux premiers
anneaux de l'abdomen, et s’y dilatant en un utérus. Dans l'utérus vient
se déverser le contenu de glandes qui, l'œuf étant pondu, l'entoure
d’une couche devenant brune en se durcissant.
Chez le mâle il y a deux testicules et deux canaux déférents aboutis-
sant dans le bourrelet génital à des saillies protractiles qui sont des
organes d'accouplement.
Le développement débute aans l'utérus. Il y a plusieurs pontes de
100 à 400 œufs chacune. L’éclosion n’a pas lieu immédiatement après la
ponte. Ou sait aujourd'hui que ces œufs ne se développent qu'après
avoir été soumis à une dessication prolongée qui dure de mai-juin
jusqu'à la période d’été. D'après Smith, les œufs étant alors placés dans
l’eau, flottent et la sorlie a lieu au stade VNauplius. Enfin des métamor-
phoses compliquées nous conduisent à l'adulte.
Où trouvons-nous ces Branchipes ? D’après leur biologie, il nous
faudra les chercher dans des mares susceplibles de s’assécher, au moins
en partie. À Fontainebleau, dit Gervais, on en trouve parfois en très
grande quantité dans les petis amas d’eau que retiennent les creux des
rochers. Moi-même je les trouvai dans une exploitation de gravier et
aussi dans des trous de sondages creusés en vue de trouver le calcaire
à bâtir.
La dissémination se fait facilement. Le vent, les pattes des oiseaux
emportent de la terre contenant des œufs, ce qui explique la brusque
appariuon des Branchipes dans des endroits où on n’en avait Jamais vu
auparavant. Mais leur disparilion est aussi très fréquente. Pendant des
années, écrit Claus, il devient impossible d'en trouver dans certaines
localités où ils étaient particulièrement abondants: puis on les voit
reparaître après des inondations ou des pluies torrentielles. Enfin, dans
certaines mares où ces êtres bizarres se sont montrés pendant plusieurs
années, on les voit s'évanouir à jamais. C'est ce qui s'est produit pour
la station de Gradignan (1).
Ces animaux sont des êlres qui se modifient avec le milieu. Parmi les
exemplaires recueillis, il y avait une variation de taille considérable
entre ceux que j'avais rencontré dans la € gravière » et ceux qui pro-
(1) M. Magimel m'a affirmé avoir trouvé des Branchipes à Gradignan en 1922.
Celte observation n'a pu être vérifiée celle année, car la mare indiquée a été fouillée
par M. le docteur Fevlaud qui n'y a rien rencontré.
RAR :
PROCÈS-VERBAUX 97
venaient de l’aütre station. Il faut attribuer cette différence à la compo-
sition de l'eau.
En terminant, citons les curieuses expériences de Schmankiewitz qui
a pu faire passer des Artemia, voisins des Branchipes au point de vue
systématique, mais vivant dans les marais salants, au type Branchpus,
en diminuant le degré de salure; il leur a vu reprendre la forme
Arlemia en augmentant la quantité de sel.
Comme on peut en juger par ces quelques notions, ces auimaux pré-
sentent un grand intérèt. [l y à à préciser chez eux un grand nombre de
pôints de biologie et il serait utile que les naturalistes les recherchent
dans notre Sud-Ouest où leurs stalions sont très peu connues.
«
Note sur un « Viola » hybride.
Par M. Ballais.
Au mois de mars 1921, me trouvant à Cherval (Dordogne), j'avais
remarqué sur un talus de route et dans le fossé, de grosses touffes en
mélange de Violettes, d’un côté en haut des violelles bleues (Viola
odorata L.) et en bas des violettes blanches ( Viola alba Besser, var :
scotophylla Jord.); en m'approchant bien près, j'y remarquais aussi
une troisième violelle, celle-ci ni bleue ni blanche, mais tenant exacte-
ment des deux, l'intérieur blanc rosé. J'en pris un pied, qu'à mon
retour au Castel d’Andorte je plantai dans une petite plate-bande réser-
vée aux violettes sauvages, mais par la suite, à cause de la sécheresse
de 1921, le pied est mort.
Au mois d'octobre dernier, ayant eu l'occasion de revoir les touffes
en question, l'idée me vint d'en prendre un peu à chaque touffe pour
avoir l'hybride et les parents, et de les planter dans de meilleures
conditions, afin de pouvoir l’étudier à mon aise, et l’effet attendu s’est
produit : mes petits pieds ont fleuri ; il y a beaucoup de violettes bleues,
quelques pieds de blanches et trois pieds de Violette hybride ; les pieds
sont petits par suite de la transplantation, mais il sera curieux, par la
suite. de voir comment ils se comporteront.
Analyse de la plante. — Pétales supérieures lavés de rose clair,
avec de peliles veinures plus foncées intérieurement, extérieur lavé de
violet plus foncé en bordure. Pélales latéraux presque blancs intérieu-
rement avec un peu de violet en dehors.
98 PROCÈS-VERBAUX
Pétale inférieur lavé de rose clair, éperon violet plus foncé que celui
du Viola alba, et moins que celui du Viola odorata, odeur nulle.
Feuilles de la base arrondies, luisantes, glabres, les supérieures plus
allongées en cœur, lisses en dessus, velues en dessous, tiges des feuilles
tantôt velues, tantôt glabres, sépales verts arrondis; des cinq fleurs il
n'y en a eu qu’une de fertile et encore la capsule est frêle ; 1l sera inté-
ressant de voir si les graines seront bien formées.
Je considère ce Viola comme étant le Viola multcohis Jord. (voir
Flore de France, de G. Rouy, Ile volume, page 38), issu de Viola
alba, var : scotophylla XX Viola odorata.
Réunion du 2 mai 19253.
Présidence de M. J. DUuvEerRG1ER, Président.
Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés.
CORRESPONDANCE
Lettre de M. Claverie annonçant son travail sur les Pins.
PERSONNEL
L'Assemblée émet un vote favorable à la candidature, à titre de
membre titulaire, de M. Jean Saint-Fort-Ichon, s'occupant d’'entomo-
logie, présenté par MM. Lambertie et: Daydie, et, au titre de membre
correspondant, de M. Loustalot-Forest, s'occupant de botanique, pré-
senté par MM. Claverie et Bardié.
M. le PrésineNr communique à l’Assemblée les lettres de démission
de MM. René Girard et Jean Brion; ce dernier donne pour motif son
prochain départ au service mililaire, :
COMMUNICATIONS ET DONS
M. LamBerrie. — Deuxième supplément aux Coléoptères récoltés par
M. L. Gavoy aux environs du château de Bourgueil.
F. Larasre, — Présentation de nouveaux œufs anormaux.
PROCÈS-VERBAUX 99
M. le docteur Feyraup signale la réapparition du Doryphora dès le
5 avril.
M. Barnté lit une lettre de M. Dubalen sur Saintourens, membre cor-
respondant (1833).
M. Teupère lit le compte rendu de l’excursion du 22 avril à Arcachon.
À ce propos, M. le docteur LLAGuET remarque combien les Huîtres
mères deviennent rares, le dragage fait ce jour-là en fait foi, et il signale
l'envahissement du bassin par les Huiîtres portugaises, au détriment
des Huitres plates.
Le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL remercie les organisateurs de cette excursion,
en particulier M. le professeur BourTan. :
M. TevYcaeney offre un œuf anormal que M. Lataste étudiera.
M. le docteur LLAGuET fait don au musée de la Société d’une superbe
Ammonite du Poitou.
M. le PRÉSIDENT le remercie.
La séance est lévée à 6 heures 3/4.
Compte rendu de l’excursion du 22 avril à Arcachon.
Par G. Tempère.
Vers néuf heures trente, les excursionuistes, au nombre d’une ving-
taine, arrivaient en gare d'Arcachon, où les attendaient M. le professeur
Boutan et quelques Linnéens du groupement local.
Au grand regret de tous, le docteur Llaguet, appelé à Paris, avait dû
quitter Arcachon quelques jours avant.
On se rendit aussitôt à la station biologique, qui est dirigée depuis
bientôt deux ans par M. Boutan. Là, il exposa rapidement le pro-
gramme de la journée, entièrement consacré à l'étude de la faune
marine, puis on prit place à bord du « Navicula », l'embarcation à
pétrole des laboratoires. |
L'heure et la faiblesse de la marée ne permettant pas de songer à
faire des recherches sur les plages, il s'agissait d'effectuer un draguage
dans un des chenaux du bassin ; à cet effet, on se rendit jusqu'en face
du port de Gujan, et en revenant, par deux fois la drague fut traînée.
Mais les résultats d'un draguage sont toujours un peu aléatoires, du
fait de la localisation de certaines espèces et du peu de facilité qu'il
100 PROCÈS-VERBAUX
y à à repérer un point précis, surtout dans des conditions de marée
défavorables.
Aussi, la drague remonta-t-elle lourdemeut chargée, mais de coquilles :
vides pour la plupart ; les excursionnistes purent au moins constater à
quel point le fond des chenaux est encombré, et combien y sont rares
ces huîtres mères si fécondes, qu'on devrait respecter, dans l'intérêt
immédiat de l’ostréiculture et des ostréiculteurs du bassin. Malheureu-
sement, malgré les interdictions sévères, des draguages clandestins
réduisent rapidement le nombre de ces grandes productrices de naissain
vigoureux.
Par ailleurs, le résultat du draguage ne fut cependant pas nul, au point
de vue zoologique, et outre les coquilles vides qui purent intéresser les
conchyliologistes présents, la faune vivante était représentée par divers -
types non dénués d'intérêt.
Notons quelques Hippocampes ; en fait de mollusques, des Chlamys,
appréciés sur les tables sous le nom de pétoncles ; quelques Fissurelles,
à la coquille conique et perforée au sommet. C’est cette même Fissurelle
qui permit à M. Boutan, lorsqu'il fit sa thèse, d'étudier des phases de
développement d’un extrême intérêt zoologique.
Citons encore des Calyptra, et de charmants Eolidiens, petits mollus-
ques nus, mais à corps brillamment coloré, qui broutent les Sertuluires
et les Obélies (Hydraires) fixées aux coquilles vides.
Parmi les crustacés, outre de vulgaires crevettes, quelques Pilum-
nus, petits crabes hérissés de poils, et quelques spécimens d’une petite
espèce des si curieux Paqures ou Bernard-l'Ermite, que la fragilité de
leur abdomen sans carapace oblige à se loger dans des coquilles vides
de Gastéropodes.
Il y aurait à énumérer ainsi nombre de cœlentérés, de vers, des échi-
nodermes, sans compter ce qu'aurait décélé le microscope !
Le retour s’effectua sans encombres, à part quelques embruns impré-
vus, en passant dans une zone plus agitée et qui ajoutèrent une note
piquante à la croisière, el avant de débarquer, une rapide pointe poussée
jusqu’après la jetée de la Chapelle permit d'admirer la si pittoresque
série de villas-et de jardins qui bordent la plage, et auxquels la verdure
printanière ajoutait un nouvel attrait.
L’après-midi fut consacrée à la visite des ln de la station biolo-
gique : laboratoire, musée, etc.; lPaquarium attira particulièrement
l'attention des linnéens, M. Boutan leur donnant, sur chaque animal,
de curieuses explications.
PROCÈS-VERBAUX 401
D'abord les diverses espèces de crustacés et de poissons communes
dans le bassin, depuis les hippocampes et les gobies jusqu'à un magni-
fique congre, et qui chacune ont leurs facons d’être, si curieuses à
observer; l'heure du repas des animaux vint, d’ailleurs, ajouter de
l'intérèt à cette visite.
Mais, assurément les bacs qui charmèérent le plus furent ceux des
Actinies ou anémones de mer, épanouissant leurs couronnes de tenta-
cules si variées de formes et de couleurs, sur un fond remarquable
d'algues vertes, et celui des Cérianthes.
Les cérianthes, rappelons-le, constituent un groupe de cœlentérés
voisins des actinies, mais qui, au lieu de vivre fixés par leur base sur
les pierres ou sur les rochers. enfoncent profondément dans le sable
leurs longues colonnes couronnées de magnifiques tentacules ; l'intérêt
zoologique de ces animaux ne le cède en rien à la beauté de leur forme,
d'ailleurs.
Au cours de celte visite, les excursionnistes purent donc se convaincre
qu'à l'heure actuelle, comme avant la guerre, l'aquarium d'Arcachon
offre un véritable intérêt à tous ceux qui, à quelque degré et à quelque
titre que ce soit, s'intéressent aux êtres vivants.
Ajoutons qu'il est en pleine évolution, et qu'avant peu, grâce à quel-
ques innovations que se propose de faire M. Boutan, les visiteurs auront
de nouveaux sujets d'admiration.
N'oublions pas non plus que maintenant les laboraloires sont en état
de donner aux travailleurs toutes sortes d'avantages en ce qui concerne
les études biologiques, grâce à une parfaite installation de réserves
d’eau de mer, permettant de garder des êtres en aquarium dans des
conditions exceptionnellement réalisées dans des laboratoires.
Deuxième supplément aux GColéoptères
récoltés par M. L. Gavoy aux environs du Château
de Bourgueil (1), près La Réole.
Par Maurice Lambertie
Dans mes précédentes listes, je vous ai énuméré plusieurs espèces
qui n'ont pas été rencontrées dans notre département et que notre
(1) P.-V. Société Linnéenne de Bordeaux, t. LXXIIL, p. 63; t. LXXIV, p. 37.
102 PROCÈS-VERBAUX
collègue M. L. Gavoy avait bien voulu m'adresser pour les faire connaître
à la Société.
Par les listes que celui-ci m'adresse, je remarque que ce point du
département est fort riche en bonnes espèces d'insectes de toutes sortes.
Dans ce rapport que mon collègue vient de m'adresser, 1l y en a un
certain nombre qui sont nouveaux pour la Gironde et parmi sont :
Apoderus erypthroterus, Z. Schach et Chrysomela brunsvicensis, très
intéressants pour notre région.
J'indique par une astérisque (*) les espèces nouvelles.
Carabus purpurascens, F., sous des débris.
* _ cancellatus, N., var. celticus, Lap., cité de la France occiden-
tale. (Journal l'£change 1902, p. 38.)
Pterostichus (Pœcilus) cupreus, L.
Ophonus maculicornis, Duft.
Amblystomus niger, Heer.
* Blechrus minutulus, Gæze (glabratus Duft.).
Drypta dentata, Rossi.
Tachyusa coarctata, Er.
* Gyrophæna bihamata, Thoms.
Stenus pallitarsis, Steph.
Oxytelus inustus, Grav.
* Phyllodrepa iopterum, Steph.
* Arthrolips œqualis, Thoms.
* Cryptophagqus scanicus, L., cité des Pyrénées [L. Dufour) (1).
* Lathridius nodifer, Westaw. Le R. P. Belon, dans son ouvrage « Les
‘ Lathridiens de France », cile cette espèce d'Arcachon (2), sur des
bèches de pin couvertes de moisissures.
* Melanophthalma fuscipennis, Mannh.
* Sinoxylon chalcographum, Panz. (6 dentatum, Oliv.), Libourne (coll.
Javet), Pyrénées (L. Dufour), Landes (Perris). (Journal l'A beille t. 30.)
* Anthicus hispidus, Rossi, Pyrénées (L. Dufour).
— antherinus, L., a. lœviceps, Baudi.
* Sphaeriestes castaneus, Panz.
Sitona regensteinensis, Hbst.
* Anchonidium unguiculare, Aubé.
Phytonomus (Phytonomidius) nigrirostres, F.
(1) Actes Société Linnéenne de Bordeaux, t.XVIT, p. 173.
(2) Histoire naturelle des Coléoptères de France, Lathridiens, Lyon, 1876, p. 290.
PROCÈS-VERBAUX 103
* Ceutorrhynchus picirostris.
* Tychius picirostris, F.
* Orchestes erythropus, Germ
— populi, F.
Gymnetrum pascuorum, Gyil.
Apion carduorum, Kirb.
— onopordi, Kirb.
— flavofemoratum, Hbst.
— varipes, Germ..
* — simile, Kirb., sur le bouleau, Pyrénées (L. Dufour).
* Rhynchites pubescens, KF., Pyrénées (Léon Dufour.
* Apoderus erythropterus, Zschach. Cité de Biarritz par L. Bédel (1).
* Phlæosinus bicolor, Brullé.
* Eccoplogaster (scolylus auct.) intricatus, Ralz.
* Pityphthorus ramulorum, Perr. Cité de Biscarosse (2), Landes, sur
les pins (Perris).
* Chrysomela brunsvicensis, Grav., Pyrénées (Léon Dufour).
== polita, L.
* Chœtocnema arenacea, All. Cité de Bordeaux par Condat (3).
* Haltica tamaricis, Schrk., Bordeaux, Mont-de-Marsan (Allard).
* Phyllotreta nigripes, F., Pyrénées (Léon Dufour).
Longitarsus luridus, Scop.
FT — tantulus, Foudr.
; — ballotæ, Marsh.
*
— œæruginosus, Foudr.
* — succineus. Foudr.
Thea 22 punctala, L.
Rhizobius litura, F.
Tous ces coléoptères ont été capturés en septembre dernier, au
châleau de Bourgueil, commune de Roquebrune.
(1) Journal l’Abeille, t. 5, p. 302.
(2) Léon Durour. — Excursion entomologique aux dunes de Biscarosse et d’Ar-
cachon. (Soc. Linn. Bordeaux, t. XIX, p. 283).
(3) J. AzLaRD. — Essai monographique sur les Galerucites anisopodes ou des-
criplion des Allises d'Europe et des bords de la mer Méditerranée, Paris, 1859.
104 PROCÈS-VERBAUX
Encore les anomalies (1) de la membrane coquillière.
Par Fernand Lataste.
J. — OvuM cAUDATUM
Pour la facilité du langage, j'appellerai désormais œuf à queue celui
dont l’anomalie consiste en un appendice plus ou moins développé, plus
ou moins apparent ou effacé, le prolongeant au petit bout. Jai déjà eu
l'occasion, depuis le 18 novemhre dernier, d’en mettre sous vos yeux
trois exemplaires, qui font aujourd'hui partie de vos collections, et en
voici un quatrième, destiné à rejoindre les premiers. Celui-ci vous est
offert par notre collègue, M. Teycheney, qui a bien voulu le soumettre
à moa examen Îl a été pondu dans son poulailler, à Sadirac, le 19 avril
dernier. - .
Cet œuf n’était pas calcifié. Du reste, dans cette étude, je ferai abs-
traction de celle particularité, tout à fait accessoire ici. Il est intéressant
à d’autres points de vue : par la pénétration de l’albumine dans son
appendice, qu'elle a partiellement dilaté, et par l'énorme développement
de cet appendice.
L'œuf une fois vidé, son enveloppe flexible s'est affaissée, ridée et
ralatinée. C’est dans cet état qu'il m'est parvenu et que je vous le pré-
sente. Aussi n'est-il plus possible de le mesurer avec précision. On
peut voir cependant que, abstraction.faite de son appendice, il devait
êlre à peu près normal de volume et de forme, Son grand diamètre
pouvait être, environ, de 60 à 70 millimètres.
Comme je lai dit plus haut, son appendice caudal est relativement
considérable. Il est, comme d'ordinaire, plissé et contourné. J’estime
que, développé en ligne droite, sa longueur serait égale ou supérieure à
celle de l'œuf. Sous la pression de l’albumine qu'il contenait, il avait
(1) D'accord avec Isipore GEorrRoy SainT-HicatRe (Traité de Tératologie),
j'emploie l'expression d’anomalie, qui s'applique à tous les cas envisagés, de
préférence à celle de monstruosilé, laquelle ne saurait désigner correctement que
quelques cas particuliers, et à la condition d'envisager l’œuf dans son ensemble et
non exclusivement, comme je le fais ici, ses enveloppes accessoires. Ainsi, l'œuf
dépourvu de vilellus est certainement un œuf monstrueux ; mais ses enveloppes ne
mérileraient pas cette épithète.
PROCÈÉS-VERBAUX 105
pris un aspect boudiné, des plissements et des étranglements rendant
celte forme trop irrégulière pour la qualifier de‘cylindrique.
Dans ma note du 18 novembre, j'ai expliqué la formation de l’appen-
dice caudal par le rapprochement, aux pôles, des cellules originelles de
la membrane coquillière et la tendance à l'emmélage des fibres produites
par ces cellules : un tel emmélage trouvant son obstacle dans l'effort de
dilatation de l’albumine, dont l'arrivée est toujours précoce au pôle
antérieur, mais plus ou moins tardive au pôle postérieur. Normalement,
l'albumine survient avant tout emmélage. Dans le cas contraire, elle
-peut arriver assez tôt pour briser quelques fibres encore fragiles, et
gonfler l'appendice au point de le raccorder avec le restant de l'enve-
loppe : l'œuf redevient normal, et il faut l’examiner de près pour
constater les traces de la difformité évitée; ou bien la venue de l’albu-
mine est tout à fait ta dive el l’appendice, désormais incapable d’être
dilaté, conserve son autonomie et se développe librement. Ces deux cas
sont ceux des deux œufs présentés le 18 novembre.
L'œuf qui vous est présenté aujourd’hui est intermédiaire : l’'appendice
a pu recevoir une certaine quantité d’albumine et subir sa pression;
mais celle-ci n’a plus été suffisante pour briser toutes les fibres qui
liaient déjà les parois opposées et pour dilater l'appendice au point de
le raccorder au restant de la coquille.
Ainsi nous n'avons pas seulement une explication de l'origine de la
_ difformité ; nous voyons, en outre, clairement, comment cette difformité
tend à disparaître.
_ Et, quand cette difformité est déjà trop prononcée pour pouvoir suivre
un tel processus, l'œuf lrouve encore une autre voie pour revenir à sa
forme normale : son appendice s’aplatit, s'applique étroitement sur la
membrane coquillière et fait corps avec elle, laissant à peine une lrace
capable de révéler son existence à un œil attentif. Tel est le cas de l'œuf
que je vous ai présenté le # avril.
II. — OEcr À DOUBLE COQUILLE ET OËur INCLUS
a) Œuf à double coquille (1).
_ Dans ma note du 18 novembre, j'ai expliqué le cas de l'œuf à double
coquille par le dédoublement de la membrane coquillière, l’'albumine,
(1) La membrane coquillière étant disposée par couches concentriqués (plus
exactement spirales), élant par suite toujours susceplible d’être artificiellement
106 PROCÈS-VERBAUX
qui doit traverser celle-ci, s’arrêtant et s’accumulant entre deux de ses
feuillets. |
A la réflexion, un tel processus me paraît peu vraisemblable ; car on
devrait, en pareil cas, observer parfois un dédoublement partiel, incom-
plet, c'est-à-dire trouver des œufs à Coque unique sur une parle et
double sur le restant de leur surface. Or je ne sache pas que semblable
anomalie ait jamais été signalée.
Il me paraît préférable de ramener l'œuf à double coquille au cas plus
fréquent d'inclusion d'un œuf dans un autre : l'œuf incluant étant alors
dépourvu de vitellus, tandis que l’œuf inclus pourrait être soit un œuf
normal, comme il arrive le plus ordinairement, soit un autre œuf sans
vitellus, comme dans le cas cité dans la dernière séance (18 avril).
On conçoit ainsi que l'inclusion proprement dite soit moins rare que
la double coquille, celle-ci exigeant le concours d’une anomalie de plus.
b) Œ'uf inclus.
Pour l'inclusion elle-même, je suis conduit à modifier aussi mon
explicalion antérieure.
Précédemment, je n'admettais l'inclusion directe et passive que pour
de très petits objets, tels qu'on a pu en signaler accidentellement dans
le blane d'œuf. Quant au cas de l'œuf inclus dans un autre œuf, j'avais
recours, pour l'expliquer, à un processus assez compliqué : soudure des
deux membranes coquillières avec disparition de la cloison intermédiaire ©
et, consécutivement, dédoublement de la membrane coquillière incluse.
Mais, ici, se présente la même objection que tout à l'heure : on devrait
trouver des cas intermédiaires de dédoublement incomplet, l'œuf inclus
en partie libre dans lalbumine, en parlie soudé à la coquille de l'œuf
englobant Or de tels cas n’ont jamais élé signalés, à ma connaissance.
D'ailleurs, en présence d’un cas comme celui que nous constatons
aujourd’hui, une telle complication paraît inutile. Une membrane coquil-
lière, susceptible de s’allonger en un appendice aussi énorme, est bien
capable de s’accroître assez pour englober un second œuf.
dédoublée, on ne peut, du moins dans l’état actuel de la question, affirmer sa dupli-
cilé qu'autant que les deux enveloppes se trouvent séparées par une substance
hélérogène, dans l’espèce une couche d’albumine. On pourrait également, il est vrai,
démontrer l'existence de deux coquilles en contact direct, si les deux élaient nor-
malement calcifiées : la parlie interne, toujours non calcifiée, de l’externe isolant les
deux calcifications ; mais ce cas est purement théorique et n'a jamais été observé,
que je sache.
PROCÈS-VERBAUX 107
Et l’on s'explique ainsi que l’œuf inclus soit le plus souvent non
calcifié, l'œuf calcifié ayant dû séjourner dans la poche incubatrice, à
l'extrémité inférieure de l’oviducte, et ayant eu à parcourir le plus long
trajet pout remonter au sommet de cet organe, seul endroit où puisse
avoir lieu l’inelusion.
III. — Essar D'UNE CLASSIFICATION DES ANOMALIES DE L’OEur
Voici, comme conclusion, un essai de groupement systématique des
anomalies de l'œuf. Il n'est pas tenu compte de celles que peut présen-
ter exclusivement le vitellus. Il est fait également abstraction des
dimensions naines ou géantes de l'œuf, de sa forme plus ou moins
allongée ou ronde, et de son état de.calcification, celle-ci pouvant exister
ou faire défaut dans tous les cas envisagés.
L'œuf anormal peut être originellement simple, double ou triple :
d'où trois principaux groupes, À, B et C.
a) ήuf originellement simple. !
OEuf complet ; une ou plusieurs
excroissances sur la coquille .... 1. Ovum verrucosum.
OEuf complet; la coquille se pro-
longe postérieurement en un
appendice plus ou moins apparent
QUSBMACÉ ee Rec ner ie 2. Ovum caudatum.
OEuf sans vitellus, régulièrement
CAO ER MR AE PAC RE 3. Ooum avitellinum.
OEuf sans vitellus, à brides inté-
rieures, de forme très irrégulière
et plus ou moins noueuse ...... 4. Ovum avitellinum nodosum.
b) ήuf originellement double.
Deux vitellus dans l’albumine sous
une seule coquille normale... ... 5. Ooum bivitellinnm.
Deux vitellus dans l’albumine sous
une coquille en forme de besace . 6. Ovumbivitellinum peratum (1).
(1) De pera (besace). Ce cas est cilé par H. Mine Epwarps dans Leçons sur
l'anatomie et la physiologie, t. 8, p. 527, note 1. Il vient corroborer mon interpré-
talion de l'origine de l’œuf à deux vitellus (Séance du 8 novembre 1922),
surprenant l’anomalie dans uue phase de son processus.
P.-V. 1923. 8
108 | PROCÈS-VERBAUX
Un œuf complet inclus dans un œuf
COMpIEL AA ERA ee 7. Ovum ovoinclusum.
Un œuf complet inclus dans un œuf
Sans MIEL ARR ECS ss 8. Ooum bicalycatum (1).
Un œuf sans vitellus inclus dans un
ŒULCOMPIeL. ARS Eee era 9. Ovum avitellinum ovoinclusum.
Un œuf sans vitellus inclus dans un
ŒUSANS VILElIUSR EP A NERECUtE 10. Ooum avitellinum bicalycatum.
c) Œuf originellement triple.
Tiois vitellus dans l'albumine sous
une même coquille (2) ...... ….. 41. Ooum trivitellinum.
Un œuf normal inclus dans un œuf
sans vitellus, le tout inclus dans
un autre œuf sans vilellus...... 12. Ovum tricalycatum.
REMARQUE. — On peut d'ailleurs concevoir, et l’on pourra signaler
- par la suite, d’autres combinaisons d'anomalies. Il en est même que lon:
peut concevoir et qu'il ne serait guère possible de distinguer d’autres,
celles-ci et celles-là arrivant à un même résultat. Par exemple un ovum
avilellinum peut être originellement simple où résulter de la fusion
égalitaire de deux œufs sans vitellus. De même, un œuf d'apparence
normale peut résulter de la fusion égalitaire d'un œuf normal et d'un
œuf sans vitellus.
Ea terminant cette petile étude, je crois devoir répéter, ce que J'ai
déjà dit à plusieurs reprises, que ces explications restent toujours plus
ou moins hypothétiques et que, seules, des expériences et observations
directes pourront résoudre définitivement la question des origines et
des anomalies de la membrane coquillière. Il y aurait là, pour un étu-
diant, un bien joh sujet de thèse.
(1) De calyx, enveloppe, coque de l'œuf.
(2) H. Miine-Enwarps, loc. cit.
PROCÈS-VERBAUX. 109
Réunion du 16 mai 1923.
Présidence de M. J. DuverGier, Président.
Les procès-verbaux des deux dernières séances sont lus et approuvés.
CORRESPONDANCE
Lettre de M. Jougin invitant au Congrès des Sociétés savantes qui se
tiendra à Dijon en 1924.
PERSONNEL
L'Assemblée émet un vote favorable aux candidatures, au titre de
membres lilulaires, de : A
M. Teulié, bibliothécaire en chef de l’Université de Bordeaux, pré-
senté par MM. Duvergier et Lambertie ;
M. Fraysse, instituteur à Mios, présenté par MM. Duvergier et Pevrot;
M. Maynard, directeur de l'Ecole d'Agriculture de La Réole, présenté
par MM. Queyron et Malvesin-Fabre ;
et-au titre de mémbre auditeur, de :
M. Patot, s'occupant d'Histoire naturelle, présenté par MM. Lambertie
et Malvesin-Fabre.
ADMINISTRATION
M. LE PRésibENT annonce que le Congrès de l'A. F. A. S., qui aura
lieu fin juillet, aura sa section botanique présidée par M. le docteur
Beille, notre collègue. Ce Congrès comprendra au moins deux excur-
sions, l’une botanique, Fautre géologique, préparées par la Société
Linnéenne. L'excursion géologique aura lieu à Saucats, Peloua et Pont-
Pourquey (Etage Burdigalien).
Deux commissions spéciales sont nommées.
Commission botanique : MM. Neyraut, Bardié, abbé Labrie, Teyche-
ney et Malvesin-Fabre.
Commission géologique : MM. Peyrot, Castex, Neuville et Mar-
quassuzaa.
Le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL lit le programme de l’excursion à La Réole
élaboré par M. Queyron.
Ce programme est adopté, à l'exception des causeries sur Pasteur qui
110 ‘PROCÈS-VERBAUX
risquent d’allonger trop lexcursion, étant donné le temps très limité
par l'horaire des trains.
M. Quevron sera chargé du rapport de cette excursion.
COMMUNICATIONS ET DONS
M. Neyraur fait don de la flore de Candolle.
M. Bauprimowr offre une brochure où sont rassemblées ses observa-
tions relatives à l'influence de la mer sur les insectes et lit une note
sur Nebria complanalw.
M. CLaverie : Histoire du Pin des Landes.
M. Larasre : Ovum ovoinclusum.
La séance est levée à 10 heures 1/2
Sur la « Nebria complanata » Lin.
et ses variations pigmentaires sur la côte de la Gironde
et des Landes.
Par le D: Albert Baudrimont.
Souverbie (1) fait remarquer qu'un grand nombre d'insectes recueillis
à La Teste présentent une dégénérescence de couleurs pouvant aller
jusqu'à l'albinisme. Il cite en particulier la € Nébrie des sables »,
Nebria complanata Lin. (2). « Dans le type, les deux derniers inter-
valles de stries sont seuls complètement dépourvus de noir, celui-ci
envahissant plus ou moins régulièrement tous les autres en aflectant la
forme de deux bandes transversales ondées, plus ou moins liées entre
elles ; il serait à peu près impossible de décrire les différentes dégrada-
tions du type à l’albinisme complet ; nous ne nous arréterons donc qu'à
c2lles qui, par la délimitation exacte des laches permettront d'en faire
une courte description et de leur donner, au besoin, un nom représen-
tatif de leur aspect. Rappelons en passant que nous allons décrire
ces différentes variélés dans l'ordre décroissant de leur fréquence.
Var. À. 8-punctala. — Un trait antérieur et postérieur, allongés sur le
quatrième intervalle, avec un point antérieur el postérieur,
(1) Dr SouverBie. Coup d'œil sur les Coléoplères des environs de La Teste
(Gironde). Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, L. XX, 1855, pp. 108, 109, 110,
(2) Synonymie : N. arenaria Fab.
PROCÈS-VERBAUX 411
noirs sur le second; le postérieur affectant la forme d’un
N renversé.
Var. B. 6-punctata. — Comme la variélé A, moins tantôt le point
: antérieur, tantôt le postérieur, rien de fixe.
Var. C. Æ-lineata. — Comme la variété A, mais avec absence complète
des points du deuxième intervalle.
Var. D. #-punclata. — Comme le précédent, mais avec les lignes du
quatrième intervalle transformées en points.
Var. E. 2-punctata. — Comme le précédent, mais avec disparition du
point antérieur du quatrième intervalle.
Var. F. emmaculata. — Sans tache aucune. »
La Nebria complanala est commune sur les côtes de la Méditerranée
et de l'Océan, Elle se tient sous les épaves, tas de varech, débris de toutes
sortes où pullulent les animalcules dont elle fait sa nourriture. On la
trouve en abondance sur nos plages du Sud-Ouest [Mimizan (1),
Biscarosse (2), Arcachon (3), La Teste (4), Soulac (5), Fouras (6)].
On la rencontre encore sur les côtes de la Loire-Inférieure, du Morbihan,
du Finistère (7), mais elle va diminuant à partir de la Loire et au delà
de la Bretagne on ne la trouve plus (8). On peut lire dans le Catalogue
des Coléoptères de la Gironde de Bial de Bellerade et Blondel de Joigny
que cel insecte aurait encore été € observé par M. Rodrigue, fondateur
du Muséam de Bordeaux, aux environs de Bordeaux » (9). Mais que
1) P.-V. de la Soc. Lin. de Bordeaux, t \ LXXIL \p: 1751et t. LXXIIT, p. 36.
(2) Acies de la Soc. Lin. de Bordeaux, t. 19, p. 303.
(3) Actes de la Soc. Lin. de Bordeaux, t. 52, p. 55 et t. 14, p. 368.
) Actes de la Soc. Lin. de Bordeaux, t. 20, pp. 108, 109 et 110.
) P.-V. de la Soc. Lin. de Bordeaux, t. 45, p. excv.
(6) Tables générales des Annales de la Société enlomologique de France, 1832-
1860, p. 169.
(7) C. Hoursert et E. Monnôr. Faune Entlomologique Armoricaine, t. I,
2e partie, pp. 318 el 319 |
(8) L. MoxriLor. L'Amaleur d'Insectes, p. 6».
L. FatRMAIRE el L.-M. Praner. Côléopléres, 1919, pp. 26-27.
E. Barrue. Tableaux analytiques pour la délerminalion des Carabidæ de la
région franco-rhénane, elc., Miscellanea enlomologica, n° 8, vol. XVIII, août 1910,
p. 130.
(9) Braz pe BELLERADE, BLONDEL DE JoiGny. Contribution à la Faune des Coléop-
téres de la Gironde. Actes de la Soc. Lin. de Bordeaux, t. 52, p. 55.
10122 PROCÈS-VERBAUX
veut dire ici € environs de Bordeaux » sans autre désignation de lieu ?
Faut-il comprendre assez loin de la mer, aux abords même de la ville,
ou s'agit-il tout simplement, comme c'est probable, du point dela côte
le plus proche, Lacanau par exemple? |
Les N. complanata sont extrêmement communes sur la plage de
Mimizan (Landes), où j'ai eu l’occasion de les étudier ces trois dernières
années. Elles se tiennent habituellement sur la partie haute de la plage,
sur le sable sec que la mer n'atteint que rarement. Je n’en ai jamais
pris plus haut sur la dune, n1 plus bas sur le sable très humide. On ne
les voit jamais courir au soleil, mais on les trouve blotties en grand
nombre sous les débris de toute nature, de préférence sous ceux ayant
une certaine surface comme les planches et les épaves rejetées par la
mer. Sous une planche que je retourne brusquement par une chaude
matinée de juin, c’est un grouillement inexprimable. Les Nebria, au
nombre d'au moins cinq cents, immobiles et pressées les unes contre
les autres dans la fraîche obscurité de leur abri, tout à coup surprises
par la lumière intense, sont littéralement affolées. Extrêmement agiles,
elles se bousculent, grimpent les unes sur les autres, fuient en tous sens
de toute la vitesse de leurs fines et longues pattes. Au bout d’une à
deux minutes, elles sont presque toutes revenues sous la planche.
Quelques-unes cependant courent encore de droite et de gauche à la
recherche d’un nouvel abri. Leur manège attire bien vite mon attention.
Parmi ces isolées, celles qui se trouvent dans mon voisinage, sans
hésiter se précipitent vers moi; Je m'éloigne à reculons, elles me
suivent; intrigué, Je tourne à angle droit, elles tournent de même
de 900. Je réussis même à faire décrire à l’une d'elles un cercle complet
d'un mètre de diamètre environ. En général, chaque fois que je les
déloge d’un de leurs refuges, une ou deux excitées me chargent de la
sorte, à condition toutefois que j'aille lentement. Mais leur poursuite
ne dure jamais longtemps et, au bout d’une vingtaine de pas au plus,
elles abandonnent la partie. *
Si, cherchant à me rendre compte, je vais très lentement, en décom-
posant en quelque sorte le mouvement, la ou les poursuivantes courent
vers mon pied le plus proche, puis vers l’autre et ainsi de suite vont en
zigzaguant de l’un à l’autre à mesure que je les déplace. Elles cherchent
évidemment à se cacher sous mes chaussures où elles pensent trouver
retraite sûre et ombre fraîche, mais bien vite décues par la disparition
rapide des refuges successifs qu'elles escomptaient, elles n'insistent pas
et vont chercher ailleurs.
PROCÈS-VERBAUX 113
S'il y a du vent, leur conduite est sensiblement la même, mais elles
semblent gènées et cessent vite loute poursuite si on les fait marcher
contre le vent.
La larve des {. complanata vit sous les
pierres, sous les planches, au fond de trous
-qu’elle creuse dans le sable. Ses mouve-
ments sont vifs, saccadés. Allongée, molle,
elle est formée de douze anneaux (tête non
comprise), diminuant progressivement de
largeur. Palpes maxillaires de la longueur
de la tête; yeux petits, noirs; mandibules
longues, noires à leur extrémité, formées
de deux crochets fortement recourbés, dont
l'interne très court; aux paties, un seul
crochet. Dernier segment terminé par deux
appendices filiformes hérissés de poils.
Pour la description de la larve, voir
C. Houlbert et E. Monnot (1). J'ai dessiné
la figure 1 d’après un exemplaire de 30 mil-
_limètres trouvé en mars, sous une planche,
Larve de N. complanata
au Cap-Ferret, par M. G. Tempère. de 30 millimètres.
*
LAURE
Les N. complanata sont larges, peu convexes, avec une grosse tête
et un corselet court cordiforme ; leur couleur est blanc Jaunâtre, mais
elles deviennent, après leur mort, brunâtres, plus ou moins translu-
cides et comme imbibées de graisse (2). Leurs élytres, à stries peu
profondes, parfois immaculées, présentent le plus souvent des linéoles
noires de longueur et de largeur variables qui peuvent, par leur élar-
gissement et leur réunion, former deux fascies trausversales en Z1gZag :
1
(4) C. Houreerr et E. Monnor. Faune Entomologique Armoricaine, {. I
2e parlie,-p. 318.
(2) Ce brunissement peut êlre alténué el même évilé si, au lieu de tuer les
insectes en vase clos, on les soumet aux vapeurs de chloroforme ou d'éther dans un
récipient assez vaste, largement ouvert et si on les laisse ensuite sécher à l’air libre.
Il s'aceuse au contraire si on plonge les insecles après leur mort dans un dissol-
vant des corps gras : toluène, benzine, etc.
114 PROCÈS-VERBAUX
Chez les mâles, les trois premiers articles des tarses antérieurs sont
légèrement dilatés. Les plus grands exemplaires que j'ai capturés à
Mimizan mesuraient 19 à 20 millimètres.
Suivant leur habitat, les V. complanala montrent de grandes diffé-
rences dans leur pigmentation. C’est ainsi que les exemplaires du
litioral de l'Océan, ceux de la Gironde et des Landes par conséquent,
sont plus clairs et plus grands que ceux de la Méditerranée ; que la
variété sans tache n'est pas rare à La Teste; enfin que, çà et là sur
notre côte méditerranéenne el surtout en Corse, ils sont beaucoup plus
foncés, les dessins noirs des élytres prenant une grande extension (1).
Les variations des laches pigmentaires sont encore très grandes dans
une même localité. C'est ce qui a permis à Souverbie de décrire les
six variétés À, B, C, D, E, F (allant du type à deux bandes transver-
sales à la variété èmmaculata) qu'il a observées dans les environs de
La Teste et que l'on doit trouver communément tout le long de la côte,
car je les ai rencontrées en grand nombre et, à peu de chose près, dans
le même ordre de fréquence sur la plage de Mimizan.
La classification de Souverbie est commode car elle permet, dans une
certaine mesure, de grouper les individus par catégories. Comme toute
division plus où moins arlificielle, elle n’est cependant pas sans pouvoir
être criliquée.
Il n’est pas toujours facile, en effet, de situer chaque exemplaire dans
telle où telle variété. En réalité, les différences ne sont pas aussi nette-
ment tranchées que les dénominations 8-punciata, 6-punclata, etc.
pourraient de prime abord, le laisser croire. La nature ne fait pas de
saut; tout s’y passe graduellement et sans à-coups, du plus embrouillé
au plus simple. La Nebria, qui nous occupe, en est un -frappant exem-
ple et ia transition se fait chez elle d’une façon continue et presque
insensible, du plus foncé au plus elair, en passant par tous les intermé-
diaires possibles. C’est ainsi que si l’on examine avec un peu de soin
certains individus qui, à première vue, semblaient devoir êlre rangés
parmi 6-punciata, 4-lineata.…., on s’apercevra que très fréquemment,
les taches du deuxième intervalle qui paraissaient absentes, sont
simplement atiénuées mais non complètement effacées. En voie de
disparition, elles existent encore bien qu'à l’état de vestiges: cela suffit
néanmoins pour prêter à confusion. Il faut donc une règle fixe permettant
(4) E. Barre. Tableaux analvliques pour la-délerminalion des Carabidæ de la
région franco-rhénane, comprenant loules les espèces, variélés, races el aberrations.
Miscellanea entomologica, loc. cil., pp. 129 et 150.
\
PROCÈS-VERBAUX 115
le moins possible l'hésitalion; aussi, nous proposons de tenir compte,
pour la détermination, de tous les traits, points ou taches, même
atténués et en voie d’effacement, à condition qu'ils soient suffisamment
marqués pour être facilement vus sans le secours de la loupe et former
vérilablement tache (1). Cela est implicitement contenu dans le texte
de Souverbie, mais il faut préciser car, autrement, c'est l'embarras qui
règne et je préfère alors, à la complication des noms. le vague voulu de
la plupart des auteurs.
Les dénominations 8 et 6-punctata pour désigner les variétés À et B
me semblent mal choisies. Ce sont des traits, des V renversés (2)
(sur le deuxième intervalle) et non des points. De plus, entre #-lineala
qui a des traits et /-punctata où ce sont des points, tous les intermé-
diaires sont possibles. De même, mais plus rarement me semble-t-il,
dans la variété 2-punctata les points peuvent êlre allongés et dès lors
le nom de 2-lineata serait mieux justifié. Pour ces raisons, 1l me
semble préférable de remplacer les terminaisons punctata et lineata
par maculata qui a l'avantage de ne présumer en rien de lx forme des
taches, tout en séparant tout autant les différentes variétés les unes
des autres.
Entre le type (à deux fascies transversales) et la variété 8-punctata,
se place très fréquemment un intermédiaire possédant très près de la
suture et à la partie tout à fait antérieure de l’élytre, un pelit trait noir
qui, pour petit qu'il soit, n’en est pas moins très net et autorise à en
_ faire une variété à dix taches.
Enün, la ligne suturale de chaque élytre est bordée de noir sur toute
sa longueur. Cette bordure s’élargit dans sa moitié postérieure où elle
forme, avec celle du côté opposé, une longue linéole noire médiane,
d'autant plus accusée qu'on se rapproche du iype le plus foncé. Cette
ligne noire existant avec plus ou moins de netteté, chez toutes les
variétés, sauf chez l’immaculata où l’on peut cependant encore en
retrouver des vestiges, il n’y a nullement lieu de s'en préoccuper dans
la classificalion.
C'est en m'inspirant de ces quelques considérations que j'ai cherché
à modifer la classification donnée par Souverbie et je crois que lon
peut prop ser la division suivante, en allant au plus foncé au plus clair :
(1) EL bien souvent encore l’hésilation sera permise tellement la transition se fait
d'une manière insensible.
(2) Parfois même les deux branches du V ne se raccordent plus, la tache est
alors formée par deux minces traits séparés, plus ou moins convergents.
116.
PROCÉS-VERBAUX
Type (le plus foncé) tel qu'on le rencontre à Mimizan. — La bande
lransversale postérieure, très marquée, dessine une sorte d’aigle
russe sans Lête dont la linéole suturale médiane forme le
corps. La bande transversale antérieure est, en général,
discontinue ; les linéoles qui la composent sont très allongées,
surtout celles du quatrième intervalle qui peut se prolonger
en arrière Jusqu'à toucher celle de la bande postérieure.
Sur les exemplaires pris à Mimizan, les fascies transversales
ne dépassent pas en largeur le quatrième intervalle ; la posté-
rieure cependant déborde parfois un peu sur le cinquième.
Sur le sixième, un trait antérieur et postérieur, à peine
marqués (fig. 2, 1).
Var. I. /0-maculata. — Une linéole antérieure et postérieure, l’anté-
Var.
Var.
Var.
Var.
Var
It
III.
IV.
NL
rieure plus allongée, sur le quatrième intervalle; un trait
noir antérieur et postérieur, le postérieur en forme de V ren-
versé, sur le deuxième intervalle; un petil trait ou point
noir, tout près du bord sutural, à la partie tout à fait anté-
rieure de l’élytre (fig. 2, 2). ire
8-maculata. — Comme la variété |, moins la tache juxta-
suturale de la partie antérieure de l’élytre. C'est la variété
8-punclata de Souverbie (fig. 2, 3).
6-maculala. — Comme la variété IT avec en moins tantôt la
tache antérieure, tantôt la tache postérieure du deuxième
intervalle ; c'est la tache postérieure qui disparaît le plus
souvent. Correspond à la variété 6-punctala de Souverbie
(fig. 2, Æet.5).
4-maculala. — Plus rien sur le deuxième intervalle ; un trail
antérieur et postérieur, pouvant diminuer jusqu'au simple
point, sur le quatrième ‘intervalle ; englobe les variétés
4-lineata et 4-punctata de Souverbie (fig. 2,6et7). .
2-maculata. — Comme la précédente, mais avec disparition
du point antérieur; var. 2-punctata de Souverbie (fig. 2, 8).
P 1 9 <#
. VI. immaculata. — Sans tache aucune; parfois, léger vestige de
la linéole suturale médiane; c'est la variété immaculata de
Souverbie (29.2: 9):
J'ai figuré ces différentes variélés sur la planche ei contre (fig. 2)
d'après des exemplaires capturés à Mimizan.
| PROCÉS-VERBAUX 117
Rice:
Nebria complanala Lin. et ses différentes variétés dans la Gironde et les Landes.
1. Type ; 2. var. [, f0-maculala ; 3. var. IL. 8-maculata:; 4 ets. var. IT,
6-maculata ; 6 et7. var. IV, #-maculata; 8. var. V, 2-maculata;
9. var. VI, immaculata.
118 PROCÈS-VERBAUX
La fig. 2 ne reproduit qu'un exemplaire choisi pour chaque variété.
Il est évident que, dans chacune d'elles, toutes les variations sont
possibles du plus au moins pigmenté, ainsi qu'on peut le voir sur la
fig. 3 qui représente trois spécimens de la même variété 8-maculata.
Hic. 3:
8-maculata (Diminution progressive du pigment).
À vrai dire, cette division ne d'ffère guère, dans son essence, de celle
de Souverbie. Elle s'en écarte cependant par le détail et permet, Je crois,
de situer avec plus de facilité et moins d'hésitation tel exemplaire dans
telle ou telle variété. Elle me semble pluscommode parce que plus uniforme
(done plus facile à retenir) et plus volontairement vague dans sa termi-
nologie (la terminaison macuiata n'étant représentative d'aucune forme
déterminée), tout en étant beaucoup plus nette et précise dans les
frontières jetées entre chaque variélé (ces dernières relevant du nombre
seul des taches sans qu'il soit tenu comple de leur forme changeant à
l'infini). &
Jointe aux figures 2 et 3, elle met en évidence l’incessante et insen-
sible dégradation de la matière pigmentaire, du type le plus foncé à
l’albinisme complet. En partant du type le plus noir, à deux fascies
transverses (fig. 2, 1), on voit que disparaissent tout d'abord les
faibles taches du sixième intervalle, en même temps que la bande
transversale antérieure, déjà incomplète d'ailleurs (1), se fragmente
tout à fait en linéoles, lignes ou traits longitudinaux. Puis, c'est au
tour de la fascie postérieure de se disloquer ( /0-maculala), dislocation
bientôt suivie de l'effacement du point juxla-sutural antérieur (8-macu-
(1) Du moins à Mimizan.
PROCÈS-VERBAUX : 119
lata. Une des taches du deuxième intervalle, la postérieure le plus
souvent, s’atténue peu à peu et disparaît en même*temps que celles du
quatrième diminuent de longueur et de largeur (6-maculata). L'anté-
rieure du deuxième intervalle ne tarde pas à la suivre, né laissant plus
persister que les deux traits du quatrième qui raccourcissent peu à peu
jusqu'à devenir de simples points ({-maculata) (4). Ensuite, le point
antérieur s'efface (2-maculata), puis enfin le postérieur, le dernier qui
restait; 1l n'y a plus aucune tache (immaculata : Parallèlement à la
disparition des macules des élytres, la linéole suturale postérieure
diminuait elle aussi progressivement jusqu'à complet effacement.
Voyons maintenant dans quel ordre de fréquence l’on peut rencontrer
ces diflérentes variétés. é
À Mimizan, c'est sans contredit la var. 8-maculata qui domine et de
beaucoup. Les autres vont en décroissant progressivement à mesure
que l’on se rapproche des deux extrêmes. Il faut noter cependant une
légère élévation du nombre des 2-maculata. De plus, la var. tmma-
culata est encore relativement fréquente, les moins nombreux étant les
exemplaires à fascies transversales.
Sur: 200 exemplaires capturés à Mimizan en mai-juin 1920-21-22 et
octobre 1922, nous avons trouvé les nombres suivants :
Type RQ Dee ENS d'OsSoiLe 19,000
DO MACUTAIQN ES ARS EENRE 43, soit 21,504
DNLC TORRES RATE Re 81 soit 40,50
CE OUTRE EN ENTNS AS 10DES 0110 9/9)0)0
OUT ue LEON Er LA Soit 2 7 evo
MAG LO NE 4e AVS er de 26 soit 13-01
RUE ES EN URI RSEIRERX JOMÉSON D Aa
La différence qui semble exister entre ces proportions et celles indi-
quées par Souverbie n’est qu'apparente, car, si l’on groupe ensemble
10 et 8-maculata et si l'on ne tient pas compte de la légère augmen-
tation des 2-maculata, on voit que l’on peut dire avec lui que, d'une
manière générale, ordre de fréquence et pigmnentation décroissent
parallèlement.
(1) Réunissant en une seule les deux variétés 4-lineata et 4-punctata de Souverbie.
120 je PROCÈS-VERBAUX
*
Pie
Nous connaissons les différences d'aspect que peut revêtir la robe des
N. complanata suivant leur habitat, foncée et presque noire au bord de
la Méditerranée et en Corse, plus claire, assez souvent même tout à fait
blanche sur nos plages des Landes. Reste à savoir les raisons de pareils
changements. C’est ici que la difficulté commence ; pourtant, n'est-ce
pas ce qui importe le plus ? Bien autrement grave, en effet, bien autre-
ment difficile aussi, est de savoir et de dire le pourquoi de cette
décoloralion. Comment se fait-il qu'elle soit aussi nette chez quelques
insectes, d’ailleurs excessivement peu nombreux, alors qu'elle ne se
montre au contraire jamais chez les autres, même très voisins et
semblant évoluer dans des conditions de vie en tous points identiques ?
Souverbie y voyait la résultante d’un ensemble de conditions tenant
à la localité : « Une remarque qu'on ne peut guère s'empêcher de faire,
pour peu qu'on ait recueilli d'insectes à La Teste, c'est qu'un grand
nombre d’entre eux présentent une dégénérescence de couleurs que l’on
croirait d’abord être le résultat d’éclosions prématurées, mais qui n’est
autre chose qu’un état spécial, une disposition particulière à l’albinisme,
inconnue dans sa Cause, mais devant selon toute apparence se ratta-
cher aux influences locales ». Et, à côté de la W. complanata, il cite
encore la Cicindela 3-signata Ilig. et l'Omophron limbatum Fab.,
appartenant comme elle au sous-ordre des Carnivores et présentant la
même tendance à la dépigmentation (1). ù
Ces faits sont mieux connus de nos jours, ils sont encore loin d’être
complètement élucidés. € Oh ! le beau problème que celui de l’élytre
d'un Bupreste! nous dit Fabre. La chimie des couleurs aurait là ravis-
sante moisson; mais la difficulté paraît grande, à tel point que la
Science ne peutencore dire le pourquoi du plus humble costume. La
réponse viendra dans un avenir lointain, si toutefois elle arrive jamais
complète, car le laboratoire de la vie pourrait bien se réserver des
secrets interdits à nos cornues (2). »
Packard (3) nous enseigne que, pour Hagen (4), couleurs et dessins
(1) Dr Souvermie. Loc. cil., p. 108.
(2) J.-H. Fagre. Souvenirs enlomologiques (sixième série), p. 99.
(3) A. S. Packarp. A Text-Book of entomology, New-York, 1909, pp. 201, 204
et 205.
(4) HAGEN, HERMANN A. On the color and pattern of insects (Proc. Amer. Acad.
Arts and Sc., 1882, pp. 234-267).
Tufér
PROCÈS-VERBAUX 121
sont produits chez les insectes (1), par des transformations physiolo-
giques, combinaisons de graisses et acides gras avec d'autres acides ou
alcalis,. sous l'influence de l'air, de la lumière, de la chaleur. Il cite
encore Krukenberg (2), lequel conclut que la différence de couleur
(chez les insectes à l'élat parfail) résulte de la différence de nourriture
el peut être expliquée par l’altération du pigment par la chaleur et la
lumière. Packard, lui aussi, se rattache à cette manière de voir : «€ Les
couleurs des insectes, comme celles de tous les animaux, sont dues
primilivement à l’action de la lumière et de l'air; les autres facteurs
sont, ainsi que Hagen l’observe, la chaleur et le froid, l'humidité et la
sécheresse: Cela a été aussi récemment montré par les expériences sur
les papillons de Dorfmeister, Weissmann, W. H. Edwards et des plus
récents observateurs. » Et plus loin : @la plupart des théories de ces
derniers temps sont mal fondées, parce que les couleurs des insectes y
sont attribuées à la sélection naturelle, tandis qu’elles semblent réelle-
ment le résultat de l’action des facteurs primilifs de évolution orga-
nique, tels que les différences de lumière, de chaleur, de froid et les
transformations chimiques provenant du premier de ces facteurs. »
Ces quelques données, que volontairement je ne mulüplerai pas,
montrent bien à quel point la question est complexe. Une notion se
dégage, précise, cependant : c'est que, quelles que soient les diverses
combinaisons chimiques par lesquelles passent, pour devenir pigment,
les matières premières introduites dans l'organisme avec la nourriture,
elles doivent subir plus ou moins l'influence des différents agents
physiques : lumière, chaleur, humidité, etc., qui président à l’évolution.
de tout être vivant. Lumière, température, état hygrométrique de
l'atmosphère, etc., sont condilions éminemment changeantes, variant
d'une région à l’autre au double point de vue qualitatif et quanti-
(1) Les couleurs ont-leur siège dans lé légument. Elles sont produiles de deux
manières. Les unes dépendent de la struclure même du tégument lequel modifie la
marche des rayons lumineux qui le traversent (réflexion, inlerférence par lames
minces, diffraclion) : ce sont les couleurs opliques (Hagen) ou couleurs de structure
(Mandoul). Ce sont elles qui donnent naissance à l’éclal mélallique des carapaces
des Coléoptères, à l'aspect veloulé el saliné des écailles des papillons. Les autres
sont dues à la présence dans les légumentls de substances colorantes absorbant plus
parliculièrement certaines radialions el appelées pigments: ce sont les couleurs
naturelles (Hagen) mieux nommées couleurs pigmentaires (Mandoul). Ce sont ces
dernières seules qui nous intéressent dans le cas des Nébries (D' H. Mandoul.
Recherches sur les colorations tégumentaires). :
(2) KrukENBERG C. Fr. W. Gründzüge einer vergleichenden Physiologie der
Farbstoffe und der Farben (Heïdelberg, 1884, p. 102).
/
122 PROCÈS-VERBAUX
tatif (1). Nous voici revenus à ces «influences locales » non encore
définies, mais déjà pressenties par le judicieux Linnéen.
La surpigmentation des /V. en Corse, leur décoloration chez nous
proviennent donc de la différence qui existe entre ces divers facteurs,
intensité lumineuse, abondance des radiations chimiques, température,
humidité, nourriture, en Corse et sur nos côtes. Mais ils n’agissent pas
isolément, ils se combinent au contraire et de façon intime, si bien
qu'il n’est pas loujours facile de séparer, dans les effets de la lumière
solaire par exemple, ce qui revient à la lumière, ce qui est dû à la
chaleur. Etude ardue et qui demanderait expérimentalion longue et de
réalisation parfois fort difficile. Il serait intéressant pourtant de savoir
dans quelle mesure chacun d'eux intervient; aussi, sans chercher à
entreprendre pareille et lourde besogne, jetons un coup d'œil sur ce
que l’on sait déjà de l'action isolée de ces divers agents et, partant
d'expériences déjà faites, tâchons de nous faire une idée de la façon
dont les choses doivent se passer chez notre Vebria.
Et d'abord, dans le cas qui nous occupe, une différence dans l’alimen-
tation peut-elle expliquer et jusqu'à quel point ce changement dans la
tenue, plus foncée là, plus claire ici? Il ne peut s’agir, bien entendu,
que de la nourriture de la larve. Chez les Coléoptères, en effet, la
coloration se montre complète très peu de jours après que l'insecte
parfait, l’imago comme disait Linné, s'est libéré de son enveloppe de
nymphe. Fabre l'a bien montré chez les Bousiers : € En moins d’une
semaine, dit-il, parlant du Scarabée sacré, l'incolore passe au rouge
ferrugineux, puis au brun de suie, puis au noir d’ébène. C’est fini,
l'insecte possède sa coloralion normale. Ainsi se comportent les Copris,
les Gymnopleures, les Onitis, les Onthophages et tant d’autres » (2).
Les Carabes, d’abord mous et jaunes, acquièrent leur dureté et leur
éclat métallique au bout de deux ou trois jours (3). Je n’ai pas vérifié le
fait, mais il en est certainement de même pour la pigmentation des
Nebria, proches parents des Carabes. La nourriture de l’insecte parfait
ne peut donc intervenir et comme la nymphe ne mange pas, il ne peut
êtré question que des matériaux emmagasinés auparavant par la larve.
Mais, savoir cela ne nous avance guère ; de plus d'intérêt est de faire
1) La lumière peut varier en quanlilé lintensité lumineuse) et aussi en qualité
P q \ q
(plus ou moins grandé richesse en radiations chimiques).
(2) J.-H. Fasre. Souvenirs entomologiques, sixième série, pp. 109-110.
(3) Maurice Grrarb. Les Métamorphoses des Insectes, 1884, p. 49.
PROCÈS-VERBAUX 12
remarquer que les espèces citées par Souverbie comme susceptibles de
subir le plus haut degré de décoloration. N. complanata, Cicindela
3-signata, Omophron limbatum, sont toutes trois carnassières. Cela a peut-
être une certaine importance si l’on envisage l’ensemble desinsectes; pour
ce qui est des Vebria mêmes cela ne nous apprend pas grand chose.
Il est probable cependant que leur régime, à l'état larvaire comme à
l’état adulte, ne doit guère différer beaucoup en Corse, sur les bords de
la Méditerranée ou sur les côtes de Gascogne. Dans de telles conditions,
peut-on invoquer une différence dans le menu pour expliquer celle du
costume? 11 m'est bien difficile de le dire; en tous cas cette différence
ne peut être bien grande et, pour ma part, je ne pense pas qu'elle
puisse jouer un rôle très important dans la coloration. il
L'état hygrométrique de l'atmosphère peut-il ètre mis en cause à son
tour ? € On a remarqué que, d’une manière générale, la livrée des
faunes insulaires étail plus sombre que celle des faunes continentales
(teinte rousse des espèces des déserts, mélanisme des Oiseaux, des
Reptiles et des Insectes de Bretagne, etc.). Il y aurait même un rapport
entre la fréquence du mélanisme dans les espèces insulaires et les
dimensions des îles qu'elles habitent (Océanie, Archipel Malais) » (1).
Dans le même pays certaines espèces peuvent présenter des variations
de coloration suivant l’état d'humidité ou de sécheresse (teinté foncée
des Papillons de la Nouvelle-Zélande pendant la saison humide, teinte
claire pendant la saison sèche) (2). Cela explique-t-il les aberrations à
dessins noirs très étendus que l’on a signalées en Corse et, cà et là, sur
notre littoral méditerranéen ? Peut-être, probablement même, mais dans
une mesure relativement restreinte et concuremment avec d’autres
facteurs. Ne possédant aucune documentation précise sur les différences
pouvant exister entre l'humidité atmosphérique de la Corse et des
Landes, je n'en dirai pas plus. |
Plus nettement, par contre, semble se dégager l'action de la tempé-
rature. Le climat méditerranéen est sans contredit plus chaud et plus
doux que celui de l'Océan. À Mimizan, lorsqu'il fait beau, une petite
bise, aigre parfois, venant du Nord, balaie la plage. En 1921, il fit
même froid en plein mois d'août. Par gros temps, c’est de l'Ouest que
souffle la tempête, terrible certains jours. Les Nébries aiment la +
(1) Dr H. Maxpouz. Recherches sur les coloralions tégumentaires. An. des Sc.
nat., Zool.et Paléontol., t. XNIIT, huitième série, 1903, p. 382.
(2) Dr H. Manpou. Loc. cil., pp. 382-383.
P.-V. 1923.
(le)
1220 PROCÈS-VERBAUX
chaleur, au delà de la Bretagne on n'en rencontre plus. Notre région,
pour elle, doit être déjà le Nord. Or, on sait que les faunes se décolorent
à mesure que l'on avance vers les régions polaires. En Laponie, les
lièvres prennent l'hiver fourrure complètement blanche. Pour rester
dans le monde des Insectes, certains papillons (Vanessa prorsa levana)
foncent en été. D'autres (Vanessa, Papilio, Ajax, Antocharis,
Lycæna, quelques Pieris) peuvent présenter un dimorphisme saisonnier
très accusé. Merrified a montré par lFexpérimentation que les couleurs
sont d'autant plus vives que la chaleur est plus forte, ce qui confirme
l'opinion de Einer, sur l'influence du climat dans la formation des
variétés de papillons. La chaleur peut donc provoquer la production du
pigment, le froid déterminer, au contraire, sa diminution et même sa
disparition complète (1). Cela ne nous amène-t-il pas à penser que la
température, plus basse sur notre côte du Sud-Ouest que dans la zone
méditerranéenne, doit avoir une action plus ou moins grande dans la
décoloration des Vebria de Mimizan, La Teste et autres lieux. Il est
moins aisé de dire jusqu'où vont ses effets et quelle part lui revient
dans cet ensemble complexe : lumière, chaleur, humidité, pression, ete.,
qui constitue le climat.
La lumière, en effet, joue un rôle considérable sur toutes les mani-
festations de la vie, depuis la cellule la plus inférieure jusqu’à l'orga-
_nisme le plus élevé. Son action sur le développement des animaux (2),
leurs réactions excito-motrices (3), leur pigmentation, leurs principales
fonctions physiologiques, sont des plus manifestes. On ne peut donc être
surpris de l’importance que lui accordent les auteurs dans la formation
du pigment. Packard en Amérique, Viré en France, faisant des recher-
ches sur la faune des cavernes, ont démontré la production des cellules
pigmentées sous l'influence de la lumière. Dès 1869, Paul Bert, expéri-
mentant sur des larves d'Axolotl prouvait que l’éliolement des animaux
était dû à l'absence des rayons bleus, violets et ultra-violets. Poulton a
observé que la pigmentalion si riche des chenilles n'avait pas seulement.
une origine alimentaire, mais était, dans certaines circonstances, sous
la dépendance des radiations lumineuses, ainsi qu'il l'a vu sur des
(1) Dr H. Manoour. Loc. cit., p. 385.
(2) Dr A. Bauprimonr. Influence de la lumière colorée sur le développement des
vers à soie. Acles de la Soc. Lin. de Bordeaux, L&. LXIII, 1909.
*(3) Pour l'historique et la bibliographie voir : Dr A. Bauprimonr. Influence de la
lumière el de ses radialions sur les êlres vivants. Son applicalion au lraitement des
plaies au moyen de pansements colorés, Bordeaux, 1910.
PROCÈS-VERBAUX 125
chenilles élevées dans des boîtes garnies de papiers colorés et dont les
chrysalides présentèrent la même coloration que la boîte où elles
s'étaient développées. Nous avons cité plus haut l'opinion de Packard,
Hagen, Krukenberg, sur la coloration des insectes. On pourrait en citer
bien d’autres ; nous n’insisterons pas. On trouvera d'ailleurs une docu-
mentation très complète dans le mémoire du P' Mandoul sur Îles
colorations tégumentaires (1).
Est-ce à dire qu’en l'absence de lumière, toute coloration est impos-
sible? Voyons auparavant ce qu'en dit le célèbre entomologiste de
Sérigaan. Après avoir ramené toute la chromatique de l’insecte à un
dépôt d'acide urique, il ajoute : «La lumière semble étrangère au
développement de ces splendeurs ; elle ne les accélère, ni ne les retarde.
L'insolation direcle étant fatale par son excès de chaleur aux délica-
tesses de la nymphose, j'ai tamisé les rayons solaires avec un écran
d’eau maintenu entre des lames de verre, et à la vive lumière ainsi
modérée de température j'ai exposé journellement, pendant toute la
durée de l’évolution chromatique, des Scarabées, des Géotrupes, des
Cétoines. J'avais pour termes de comparaison des lémoins tenus les
uns dans la lumière diffuse, les autres dans l'obscurité. Mes essais
n’ont rien amené d’appréciable. L'évolution des couleurs s'est faite au
soleil comme dans l'obscurité, ni plus vite ni plus’ lentement, et sans
modification dans les teintes (2). » Cette expérience infirme-t-elle ce
que l’on admet généralement sur le rôle de la lumière dans l'élaboration
du pigment? Je ne le pense pas. Cela prouve simplement que les
radiations lumineuses ne sont pas les seules à influer sur la coloration.
D'ailleurs, même lorsque son rôle est indéniable, elle n’agit que comme
iransformatrice et non comme créatrice du matériel qui va devenir
pigment, lequel, ainsi que Bohn l'a fait remarquer, peut encore se
former sous l'action d'agents chimiques divers : oxygène, réducteurs,
acides, bases, intoxications, en dehors de toute influence lumineuse.
Favorisante le plus souvent, la lumière n’est donc pas absolument
indispensable. |
Soit. La lumière semble sans effet sur la robe noire du Scarabée dont
la période larvaire et la nymphose se passent, au fond d’un trou, dans
les ténèbres de sa pilule stercorale (3). Cela implique-t-il qu'il en soit
{1) Dr H. Manpour. Recherches sur les colorations tégumentaires, loc. cit.
(2) J.-H. Fagre. Souvenirs enlomologiques, sixième série, p. 111.
(3) J-H. FABRE. Souvenirs entomologiques, cinquième série.
126 PROCÈS-VERBAUX
toujours ainsi chez tous les autres insectes, chez ceux notamment dont
les larves, carnassières et chasseresses, doivent mener vie libre, active
et non recluse? Revenons à nos Nébries.
Ne disposant chaque année que de quelques jours, autant dire
quelques heures, je n'ai pu étudier sur place l'évolution des Vebria ;
je n'ai par ailleurs rien trouvé la concernant. Leurs larves se tiennent
sous les pierres, sous les épaves, dans des lrous creusés dans le sable,
dans une lumière très atténuée par conséquent. La nymphose doit
avoir lieu dans une lumière plus faible encore. Cela suflit-il pour que
des différences dans l'intensité de la lumière ou sa richesse en rayons
chimiques puissent se faire sentir d’une région à l’autre ? en Corse ou
chez nous? On ne peut l’affirmer, mais c’est bien probable, Serait-1l
inadmissible de penser d’ailleurs que, si minimes soient-ils au cours
de l'évolution d'un même individu, les ellets des rayons lumineux
s'additionnant, s'accumulant, se transmettant pendant des siècles chez
des centaines de générations successives soient absolumeut nuls et
égalent zéro ! On peut donc admettre, sans audace bien grande, que la
robe agrémentée de noir des Vebria subit, elle aussi, l'influence des
radiations solaires, en plus sur les plages méridionales, en moins sur
nos côtes moins chaudes et moins ensoleillées.
Lumière, température, état hygrométrique, pression... forment, par
leur union intime, un ensemble de condilions biologiques variant sans
cesse, mais dans des limites toujours les mêmes pour un même point,
et dont la moyenne constitue le climat. Le climat, résullante de ces
facteurs multiples dont il combine les ellets, a done une influence
indéniable sur les êtres vivauts, qu'il agisse sur la Lotalité de l’orga-
nisme ou partiellement, sur telle ou telle de ses fonctions, parmi
lesquelles la production du pigment. Souverbie avait donc raison en
altribuant aux influences climatiques un rôle prépondérant dans la
dépigmentation des Vebria sur la côte du Sud-Ouest.
Ce n'est pas Lout. En dehors dû climat, une autre cause, secondaire
et agissant d'une manière très indirecte, pourrait peut-être concourir à :
cette décoloration. Sur nos plages, les individus les plus clairs (imma-
culala, 2-maculala, 4-maculala) sont souvent bien difficiles à voir
tant leur teinte générale se confond avec celle du sable. Immobiles, ils
passeraient souvent inaperçus. La pauvreté en teinture devient pour
PROCÈS-VERBAUX 1127
eux un précieux avantage, Car les oiseaux ne manquent pas et les
chasseurs peuvent devenir gibier à leur tour. Ont le plus de chance
d'échapper les moins visibles, les incolores. Ainsi s’ajouterait encore,
. mais d'une facon très accessoire et seulement comme transmettrice de
caractères plus favorables acquis sous l'influence des actions clima-
tiques, la sélection naturelle qui tend à perfectionner sans cesse les
moyens de défense et, partant, à assurer la conservation de l'individu.
On le voit la question est complexeet, pour en savoir davantage, nous
ne sommes guère plus avancés qne Souverbie? En attribuant la décolo-
ration des Vebria à l’action « des influences locales », l'ancien Linnéen
avait vu juste. Nous ne pouvons pas en dire beaucoup plus aujourd'hui.
Ovum ovoinclusum.
Par F. Lataste.
L'œuf que vous a présenté M. Teycheney est un œuf double. C’est
un exemplaire typique de l'anomalie, depuis longtemps signalée, qui
consiste en l'inclusion d'un œuf complet dans un autre œuf complet,
chacun des deux présentant ses trois parties composantes : coque, albu-
mine et vitellus.
Voici sa description sommaire.
L'œuf euglobant est d'un volume considérable: 77 millimètres pour
son grand, 61 pour son petit diamètre. Il est régulièrement ovale, sans
gros bout ni petit bout bien net. Sa surface esl lisse, sauf quelques
petites verrues assez nombreuses sur la moitié qui semble appartenir au
petit bout. Sa coque, normalement calcifiée, est mince et fragile relati-
vement à son énorme extension. Elle est d'un blanc uniforme, peut-
être un peu lavé d’un jaune très clair.
La teinte de l'œuf inclus, également uniforme, contraste avec celle de
l'œuf englobant : elle est sensiblement plus foncée, d’un jaune léger et
un peu rosàlre. Son volume est normal, sa forme peut-être un peu plus
courte et arrondie que d'ordinaire. Ses deux diamètres sont respective-
ment de 52 et 45 millimètres. (1)
(1) Le jeudi, lendemain de notre séance, ayant eu l’occasion d'amener mes pelits-
enfants en vacances au Musée d'hisloire nalurelle de notre ville, j'ai aperçu, parmi
sa belle coliection d'œufs, la jolie petite série des anomalies de l’œuf de’ poule, et
128 PROCÈS-VERBAUX
\
Réunion du 6 juin 1923
Présidence de M. J. DUuvERGIER, Président.
Les procès-verbaux des deux dernières séances sont lus et adoptés.
CORRESPONDANCE
Lettre de démission de M. Pépion qui quitte notre région.
M. Llaguet est chargé de faire une démarche pour le faire revenir
sur sa décision.
Lettre de M. Bouygues, envoyant son travail sur les mitochondries.
PERSONNEL
Sont admis membres auditeurs :
Mie Gestas, s'occupant de biologie, présentée par Mile Merlet et
M. Tempere.
M. Jean Bruneteau, s'occupant de biologie, présenté par MM. Dieu-
zeide et Tempère. :
ADMINISTRATION
La Société élit la Commission de la Fête Linnéenne, composée de
MM. Bardié, Teycheney, Marquassuzaa, Malvesin-Fabre.
COMMUNICATIONS ET DONS
M. Daceau : Quelques faits curieux.
M. Lamsernie présente une Cécidie sur la Cardamine, due à un
Diptère : Perrisia Cardaminis Wint. et pris à Sadirac.
M. Neuvizue offre un certain nombre de serpents.
j'en ai dislingué qualre exemplaires qui, vus à distance et à travers la vitre, m'ont
paru ressembler beaucoup à celui qui fait l’objet de celle nole.
J'ai remarqué aussi un ovum caudatum lypique, et, surlout, plusieurs très pelils
œufs, de formes très variables et très irrégulières, qui m'ont paru réunir le nanisme
habituel de l'œuf sans vitellus à l'aspect plus ou moins noueux de l’appendice de
l’ovum caudatum. Ces œufs, vraisemblablement, devront prendre rang dans le
groupe des œufs originellement simples, sous lé nom de ovum avitellinum nodo-
sum. Leurs rodosilés s'expliquent, comme celles dudit appendice, par des brides
fibreuses qui ont résisté à l'effort de l'albumine.
PROCÈS-VERBAUX 129
M. DiëuzEIDE présente un Clathrus Cancellatus recueilli à Talence.
M. Caganrous soumet des Morilles desséchées provenant du Verdon.
M. Malvesin-Fabre y reconnait Morchella Spongiola Boudier et donne
quelques détails sur ces deux in téressantes espèces.
M. Larasre présente des œufs anormaux.
M. Boucuon indique les résultats d’une herborisation faite à Sauve-
terre en compagnie de M. Teycheney et sous la conduite de M. l'Abbé
Labrie.
La séance est levée à 6 heures.
Observations curieuses.
Par François Daleau.
Lay [
Méprises de fouines. — En avril 1921, j'ai pris une fouine mâle,
à l’aide d’un piège en fer, dans mon enclos de l'Abbaye à Bourg. Deux
ou 3 jours après cette capture, ce carnassier, ou un de ces congénères
s'était emparé, durant la nuit, de seize œufs, sous une poule couveuse
qui, éffrayée, à juste titre, ne revint pas à son nid vide. Les œufs
furent découverts éparpillés dans l’enclos ; la fouine fit donc trente-
deux voyages pour emporter son butin. Le premier de ces œufs fut
trouvé au sommet d'un sarcophage en pierre mis debout, soit à plus
d'un mètre de hauteur.
Il y a, près de mon chalet, deux rangs de barriques pleines de silex
et de débris osseux. On trouva sur un de ces füts superposé à plus de
deux mètres au-dessus du sol, un œuf en verre déposé très probable-
ment par la fouine. Cette découverte me rendit sceptique. Quelques
Jours plus tard, mon frère étant au Domaine de Barbe, sis à quatre
kilomètres de Bourg, découvrit dans un chai un certain nombre d'œufs
disséminés parmi lesquels un œuf en plâtre: le poulailler le plus
proche est à trois cents mètres du dit cellier. Cette découverte confirme
ma trouvaille de l’œuf de verre.
Il est d'usage, dans le Bourgeais, de recueillir chaque jour les œufs
frais dans les nids des poules. On y dépose un Videau, pour les enga-
ger à pondre. Le Nideau est un œuf couvé non fécondé ; les pseudo-
œufs de plâtre et de verre, de fabrication peu ancienne, sont aussi
appelés Videaux. |
130 PROGÈS-VERBAUX
Il faut que le sens olfactif de la fouine soit peu développé pour qu’elle
confonde un œuf vrai avec un œuf de plätre, d’odeur probablement
différente, d’un poids plus lourd.
Comment cet animal, dont la bouche est relativement petite, peut-il
saisir et emporter un si grand nombre d'œufs à pareille distance, sans
les trouer avec ses canines aiguës ?" à
Les fouines sont très communes dans le Bourgeais, à en juger par les
traces nombreuses qu’elles laissent sur la terre détrempée et la neige,
et leurs déjections que l’on rencontre un peu partout.
Ces carnassiers deviennent frugivores au printemps; on voit dans
leurs excréments des noyaux de cerises, des graines de figues, de
müres, etc. Ce fait a-t-il été signalé ?
Chats. — Certains chats sont aussi frugivores. J'ai vu un de ces
félins, manger un reste de tranche de melon. Mon voisin a remarqué
dans son jardin un chat qui, après avoir entamé la peau du melon, sur
pied, mangeait la chair intérieure. J'ajoute qu'ils sont très friands des
asperges cuites.
Chiens. — Mon chien, un vieux braque, mange des graines de maïs
qu'on distribue aux volailles. A la saison des noisettes, ce fidèle animal
va sous les noïsetiers croquer les ‘noisettes, laissant, sur place, les
fruits creux, sans amandes, est-ce la couleur, la densité de ces fruits,
qui lui permettent d'en faire ce tri ?
Sangliers. — Mon ami, M. le D L..., m'a parlé de sangliers qui vont la
nuit, à marée basse, déterrer et dévorer des cardiums sur la plage de
Bonne-Ange (Charente-Inférieure). Ce fait a été constaté par deux
pêcheurs qui, passant la nuit dans leur barque, échouée sur cette
plage, furent réveillés par les grognements et le bruit que faisaient ces
pachydermes fouisseurs, mangeurs de mollusques.
Ces observations m'ont paru nouvelles... peut-être sont-elles connues
depuis longtemps ?
PROCÈS-VERBAUX 131
Nouveaux œufs de poule à coquille anomale
Par Fernand Lataste.
I. Ovum utrinquecaudatum ? — Encore deux œufs de rnon poulail-
ler à appendice caudal. Décidément cette anomalie n'est pas rare.
Tous deux avaient un contenu normal.
L'un (du 23 mai), régulièrement oviforme, mesure 63 et 43 mm.
pour ses deux diamètres. Son appendice, minuscule, de 3 à 4 mm. de
développement, est sculpté en très bas relief exactement à l'extrémité
de son petit bout. Nous n’en parlerons plus.
L'autre (du i®r juin) est plus intéressant. Ses deux diamètres ont
respectivement 50 et 39 mm. Son appendice est encore petit: déve-
loppé, il ne mesurerait pas beaucoup plus d'un centimètre de long. Il
est appliqué contre la coquille, en haut-relief, et fait corps avec elle.
Il n'émerge pas exactement à lextremité du grand axe, -mais latérale-
ment, à un demi-centimètre environ du pôle.
Détail remarquable : à l'autre pôle et dissymétriquement aussi,
cette coquille présente comme une pièce rapportée, très irrégulièrement
circulaire, d'un diamètre d'environ 25 mm , délimitée par un sillon très
net et visible à l’intérieur comme à l'extérieur. Il semble qu'il s'agisse
là, comme nous l'avons observé déjà dans un autre cas, d’un appendice
que la pression interne de l’albumine aurait réussi à dilater et raccor-
der. On pourrait alors prévoir l'existence d'œufs à deux appendices
opposés (Ovum utrinquecaudatum) (1).
Dans l'œuf présenté l’appendice non douteux semble, comme nous
l'avons toujours observé jusquà présent, prolonger le petit bout, si
tant est qu’on y puisse distinguer un petit et un gros bout.
(1) D'après H. Mine -Enwarps {Leçons sur l’anatl. et la physiol. comp., t. 8,
p. 92), l’albumine formerait Çaux deux pôles du globe vilellin un appendice cylin-
drique en continuité avec les premières couches du blanc appliquées directement sur
ce corps ». Je suppose que, dans ce passage, l’auteur vise exclusivement l’origine
des chalazes et ne fait acune allusion à la formation anomaäle dont ïil est ici
question. se
Il croit, d’ailleurs, que l'œuf s’annexe l’albumine avant la membrane coquillière,
ce que démontre inexact une observation déjà citée d'Agassiz, et que « le petit bout
de j'œuf est toujours l'extrémité qui, dans l’oviducte, est dirigée vers. le cloaque »
132 PROCÈS-VERBAUX
Il. Ovum perforalum.— Voici deux autres œufs, pondus les 3 et 4
mai dernier et mesurant respectivement 959 et 45, 55 et 40 mm. pour
leurs deux diamètres, qui présentent une particularilé non encore
signalée, à ma connaissance : leur coquille est spontanément perforée,
la perforation, d’ailleurs, n'intéressant exclusivement que la partie cal-
cifiée de la membrane coquillière. Il y a déjà plusieurs mois, j'avais
remarqué de sembables perforations ; mais je les avais crues acciden-
telles. J'ai pu, depuis, me convaincre de leur spontanéité et en
connaître le mécanisme. Elles résultent de la chute de certaines des
verrues que l'on remarque souvent sur la coquille et dont je vous a
entretenu dans une précédente séance (21 février).
J'avais alors laissé indécise la question de savoir si ces verrues
devaient leur origine à des tumeurs propres de la membrane coquil-
lière ou à des débris de tissu organique tardivement, quoique avant la
calcification, accolés à celle-ci. Nous voyons que, si l’une des deux .
interprétations doit être abandonnée, c'est la première, difficilement
conciliable avec le détachement spontané. :
En somme, Ovum verrucosum et Ovum perforatum sont deux
stades successifs d'une même anomalie.
IT. Œuf bosselé. — Un cinquième œuf, du 18 mai, n’a été conservé
qu'à cause de sa calcification imparfaite de ses bosses irrégulières,
d’ailleurs fondues en une forme générale normale. J'ai pensé qu'il
ferait bien à côté des autres dans vos collections; mais il ne nous
arrêtera pas davantage.
(loc. cit., p. 530). On a pu voir que, sur ce dernier point, je suis également en
contradiction formelle avec lui.
D'une façon générale, comme l’a fait remarquer le Dr Amans (voir ses deux
mémoires : Comparaison des organes du vol dans la série animale et Comparaison
des organes de locomotion aquatique, dans Ann. Sc. Nat. Zool., 1885 el 1888), la
forme des animaux susceptibles de locomotion peut se schématiser dans celle d'un
ovoide se déplaçant le gros bout en avant; et, comme celte observation se vérifie
et se répèle dans les groupes les plus divergeants, mammifères, oiseaux, poissons,
insectes, etc., elle n'est pas sans importance.
PROCES-VERBAUX 133
- Réunion du 20 juin 1923.
Présidence de M. J. DuverGier, Président.
Les procès-verbaux des précédentes séances sont lus et adoptés.
M. le Présinenr félicite au nom de la Société :
M. le Dr Sigalas, nommé professeur agrégé à la Faculté de Médecine.
M. Tempère, reçu au certificat de Géologie avec la mention : Bien. :
Mes Gestas, Lombrail et Merlet, qui ont subi avec succès leurs exa-
mens universitaires.
CORRESPONDANCE
Lettre de la Société Linnéenne de la Seine Maritime proposant aux
Botanistes des échanges de plantes.
PERSONNEL
M. E. Ducoux, présenté par MM. Dr Beille et Bouchon, est nommé
membre titulaire.
M. Louis Guette et Mile M. Pascal, présentés par MM. Dr Beille et
Peyrot, sont nommés membres auditeurs.
ADMINISTRATION
M. le PRÉSIDENT annonce que la Société touchera le legs Breignet
entre le 25 et le 30 juillet prochain.
COMMUNICATIONS
M. F. Laraste présente des nids de guêpes et fait une communication
sur des œufs anormaux appartenant à la collection Daleau.
M. BRÈèTHE présente des graines importées à Bordeaux avec des blés
de l'Argentine et en demande la détermination. Plusieurs botanistes en
prélèvent des échantillons pour les semer et étudier les plantes qui en
sortiront.
M. le Dr Manon indique le moyen de combattre la Piéride du chou
en éloignant les champs de luzerne et en recherchant les œufs et les
chenilles sous les feuilles. Cette deuxième méthode est applicable contre
la fileuse des pommiers.
134 PROCÈS-VERBAUX
M. Devaux communique une observalion sur la Naphtaline communé-
ment utilisée contre les insectes et prouve que cette substance n'est
point antiseplique quant aux germes végélaux. De l'eau naphtalisée
s'est couverte de moisissures dues probablement au Penicillum glaucum.
D'après le Dr Mano l'odeur de la naphtaline éloigne seulement les
insectes mais ne les Lue pas. L’essence de pétrole au contraire tue les
larves.
M. le Dr Srcaras préconise le Tétrachlorure de carbone.
M. Barpié, au cours d'un récent voyage en Provence, a vu des
mosaïques romaines représentant des tulipes, ce qui est une preuve de
plus que ces fleurs étaient connues des Romains.
M. le PRÉSIDENT recommande aux membres présents d'assister nom-
breux à la Fête Linnéenne qui aura lieu dimanche prochain.
La séance est levée à 10 heures.
Présentation d’une collection, réunie par M. F. Daleau,
d'œufs anomaux de poule.
Par Fernand Lataste.
Notre collègue M. François Daleau a bien voulu soumettre à mon
examen douze œufs anomaux de poule qu'il distrait de ses collections
pour les offrir à celles de la Société. D’après l'étiquette qui les accom-
pagne, ces œufs proviennent de l'Abbaye, Bourg-sur-Gironde.
I. Ovum caudaium. Le plus gros est un Ooum caudatum acciden-
tellement privé de son appendice. Celui ci, m'écrit M. Daleau, élait une
sorle de tube courbé, long de 30 à 40 mm. Il a été retrouvé brisé, ses
débris inutilisables. Pour le reste l'œuf paraît normal de forme et de
dimensions. Ses deux diamètres mesurent 53 et 41 mm. Il porte sur sa
surface, à l'encre et de la main de M. Daleau, la date du [0 septembre
1869. Sa coquille paraît avoir servi de domicile à une araignée qui à
laissé à l'intérieur des fils avec des débris de ses repas et même de sa
dépouille.
IT. Ovum avitellinum. — Les douze œufs restants sont des œufs
nains, tous dépourvus vraisemblablement de vitellus.
PROCÈS-VERBAUX 135
Neuf d’entre eux, quoique plus ou moins allongés ou arrondis, ont
des formes régulières. Leurs dimensions varient beaucoup, leurs deux
diamètres étant, respectivement, de 42 et 35 mm. pour le plus gros
œuf, de 26 et 22 mm. pour le plus petit. Plusieurs d’entre eux, quand
on les agite, font entendre le bruit d’un corps dur frappant la coquille à
l'intérieur. On pouvait croire à un œuf inclus. J'ai pratiqué, sur une de
ces coquilles, une ouverture suffisante pour en montrer le contenu. Un
premier coup d'œil sembla confirmer l'interprétation, le corps prisonnier
présentant une surface convexe, blanche, dure et très semblable à
celle d’une coquille d'œuf de poule ; mais, en faisant déplacer cet objet,
je constatai qu'il avait la forme d’une cupule, à bord mince et absolu-
ment net, progressivement épaissie de celui-ci vers le centre. J’acquis
ainsi la conviction que cet objet : 1° est constitué par l'albumine
desséchée et moulée sur la partie déclive de l'œuf; 2° ne contient pas
trace de vitellus. Un second œuf, ouvert de même, m'a fourni les
mêmes conclusions. |
Les deux derniers œufs du lot sont plus compliqués et plus intéres-
sants. |
HT. Ooum avitellinum caudatum. — L'un, à surface très granuleuse
surtout vers l’appendice, est un Ovum avitellinum caudatum. L'appen-
dice, recourbé et rabattu sur l'œuf, a été gonflé par l’albumine et, dans
son effort pour se fondre avec lui et le ramener à la forme normale, il
s’est ouvert une large communication avec lui. L'œuf mesure 22 mm.
pour son petit diamètre, son grand diamètre ayant environ 26 mm.
jusqu'à la naissance de l'appendice et°35 mm. jusqu'au sommet de la
courbure de ce dernier. Celui-ci, grossièrement cylindrique, a 11 mm.
de diamètre transversal et une longueur qui est effectivement de
21 mm. mais qui serait du double s'il était redressé.
IV. Ovum avitellinum peratum. — Le douzième et dernier œuf
figure la réunion de deux très petits œufs dissymétriquement soudés
ensemble et largement communicants, réguliers quoique inégaux, l’un
très allongé (diamètres 30 et 17 mm.), l’autre arrondi (diamètres 21 et
19 mm.) Je croirais volontiers, dans ce cas, à un œuf double, l'union
dissymétrique s’expliquant par la petitesse des deux composants, que
la pression de l’oviducte poussait à chevaucher l’un sur l’autre, au lieu
de les maintenir bout à bout.
136 PROCÈS-VERBAUX
APPENDICE.
Dans le tome Il du Bulletin de notre Société, l'excellent observateur
H. Gachet (1) a décrit et figuré quatorze œufs très anomaux, tous
dépourvus de vitellus et pondus par une même poule. Ils appartiennent,
ouze à la forme Ooum avitellinum nodosum, un (fig. 10) à la forme
Ovum avitellinum caudatum, un (fig. 11) à la forme Ovum avitellinum
peratum ; le dernier et le plus compliqué est un Ovum avilellinum
nodosum bicalycatum.
Pendant tout le temps qu'elle fut soumise à l'observation, c'est-à-
dire jusqu’à sa mort, la poule ne pondit d'autres œufs que ceux men-
tionnés ci-dessus. À l’autopsie, sa cavilé abdominale offrit les traces
d'une violente inflammation chronique. L’oviducte, notamment, avait
ses parois profondément altérées et épaissies et sa lumière rétrécie,
surtout à ses deux extrémités. « La trompe ne donna passage à aucune
InjecHONn rer Les restes de deux ovules, qui n'avaient point encore
été entièrement absorbés, adhéraient aux parois abdominales. »
A ces altérations de l’oviducte Gachet attribue l'anomalie des œufs,
et, d’une façon générale mais nullement dans le détail, je suis d'accord
avec lui. | |
L'absence constante de vitellus, par exemple, s'explique bien par la
rétention des ovules dans la cavité abdominale où ils se résorbaient à la
longue ; mais, si le rétrécissement de la trompe est une condition suf-
fisante du phénomène, elle n'en n’est pas une condition nécessaire :
témoins les œufs sans vitellus précédés et suivis par des œufs parfaite-
. ment normaux et pondus par des poules présentant toutes les apparen-
| ces de la santé. |
. De même, la forme tubulaire, noueuse et contournée de l'œuf n’est
pas une conséquence directe de la flegmasie de l’oviducte, puisque on
observe exactement la même forme dans l’appendice caudal d'œufs
pour le reste normaux et précédés et suivis, dans la ponte, par des
œufs entièrement normaux. L’anomalie s'explique bien, au contraire,
par des brides reliant irrégulièrement des parois opposées de la meni-
brane coquillière : ces brides résullant du rapprochement des cellules
primitives de cette membrane, au début de sa transformation fibreuse
(1) Observations sur quelques anomalies qu'a présentées la ponte d'une poule,
p. 213-225, avec une planche. Je remercie M. Daleau d'avoir appelé mèn allention
sur cet intéressant mémoire. Û
PROCÈS-VERBAUX Tu 137
et avant l'intervention mécanique de l’albumine, soit, normalement, au
pôle postérieur de lœuf, soit, pathologiquement, sur divers autres
points, quand une lumière, trop étroite ou une insuffisante sécrétion
d'albumine maintient en contact ses surfaces opposées.
D'ailleurs, contrairement à Gachet, qui, suivant l'opinion courante,
croyait la membrane coquillière sécrélée par l’oviducte comme l’albu-
mine et le calcaire, je persiste à penser, jusqu'à preuve contraire (1),
que cette membrane provient de l'ovaire. S'il était établi que l'occlusion
de la trompe, constatée à l’autopsie, avait précédé la formation d'un seul
œuf, mon opinion ne serait évidemment pas soutenable ; mais rien ne
prouve qu'il en fût ainsi; il me paraît au contraire vraisemblable
qu'une longue période de rétrécissement, pendant laquelle eut lieu la
ponte des quatorze œufs énumérés, précéda locclusion finale.
Assemblée générale de la 105° Fête Linnéenne
Tenue en l'Hôtel de Ville de Cadillac le dimanche 24 juin 1923
Cinquantenaire Linnéen de M. F. Lataste..
Présidence de M. J. DuverGter, Président. -
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
Présents : MM. Duvergier, Baraton, Bouchon, Brèthe, Castex, M. et
Mme Cordier, MM. Couturier, Fiton, Godillon, Lacouture, Lambertie,
. Lataste, M. et Mme Manon, Marquassuzaa, Neyraut, Patot, Peyrot,
Queyron, M. et Mme Schirber, Tempère, Teycheney, Malvesin-Fabre.
Excusés : MM. Bardié, ‘Dr Baudrimont, Bertrand, Dieuzeide, Ducoux,
Dr Hillairet, D' Lamarque, Magimel, Maynard.
M. le PRésIDENT prononce un beau discours où, après avoir passé en
revue l’année Linnéenne, il fait l'éloge de M. Fernand Lataste et lui
offre la plaquette commémorative de son cinquantenaire linnéen.
(1) Pour chercher cette preuve, on pourrait lier ou seclionner la trompe d’une poule ;
et, si un œuf élait pondu dans ces conditions, s'assurer, par l’autopsie de la poule,
que la communication ne s’est pas spontanément rétablie entre la trompe et l'ovi-
ducte.
138 PROCÈS-VERBAUX
M. F. Larasre répond avec émotion. Il dit comment sa curiosité scien-
tifique a été aiguillée, grâce à la Société Linnéenne, vers la spécialisa-
tion dans les recherches zoologiques. Maintenant, après ses malheurs
passés et dans le calme des années présentes, de beaucoup les plus
agréables de son existence, il est parliculièrement heureux. d'avoir
retrouvé à la Linnéenne un milieu de chaude sympathie. Il adresse à
ses collègues tous ses remerciements pour cette nouvelle manifeslalion
d’affectueuse cordialité.
La séance est levée à 6 h. 40.
Discours prononcé à la 105me Fête Linnéenne
Par M. J. Duvergier, président.
Mes cuers COLLÈGUES,
L'honneur me-revient de présider cette 105me Fête Linnéenne. Il y a .
déjà longtemps, à pareille date, la même ville de Cadillac nous accueil-
lait pour notre 79% fête; notre président de l’époque, Léonce Motelay,
dont le souvenir ne peut plus être absent d'une fête linnéenne, retraçait
la laborieuse existence de la Société et se félicitait de son activité.
Depuis, vingt-six ans ont passé; c’est beaucoup pour chacun de nous,
mais qu'est-ce, dans l'existence de la Linnéenne? juste le temps de:
publier vingt-trois nouveaux volumes dont la valeur et l'intérêt sou-
tenu, je pourrais dire croissant, ont maintenu et élevé encore le rang
qu'elle tient dans le monde scientifique.
Je ne veux pas m'atlarder à ce brillant passé que chaque linnéen
connaît pour en être héritier, je veux parler du présent dont nous avons
la charge et qui prépare l'avenir, un avenir que nous désirons tous
magnifique pour notre chère Société Linnéenre.
Mais voici que cette année, depuis notre dérnière fête, une cohorte
de trente nouveaux membres viennent grossir nos rangs; parmi eux,
les noms de jeunes étudiants de notre université, sous quelques-uns
desquels perce déjà le naturaliste de demain, ceux de simples curieux
des sciences nalurelles, comme votre président, voisinent avec les
noms de savants éminents qui, spontanément attirés par la probité
scientifique de nos travaux, désirent être des nôtres. N’est-ce-pas,
Messieurs, un pareil recrutement aussi riche de promesses, de bonne
PROCÈS-VERBAUX 139
\
volonté et de science}:qui maintiendra la haute renommée de notre
Société ? 6
Aussi voyons-nous une floraison de travaux promis à nos « Actes »,
et je ne crois pas que dans l'histoire de la Linnéenne on puisse trouver
une époque où ils aient été plus nombreux, plus variés et d’un intérêt
plus captivant, c'est l'indice d'une grande prospérité scientifique ;
malheureusement, les dures nécessités du moment ne permettent pas
de la seconder comme il le faudrait par l'augmentation de nos publica-
tions et nous avons souvent le regret, je puis dire la tristesse, de priver
nos « Actes » de mémoires qui eu seraient l’ornement.
Vous savez, mes cher Collègues, que nous ne ménageons pas nos
efforts pour intéresser à la marche et au développement de nos travaux
ceux qui peuvent nous aider, mais nous ne réussissons pas loujours
comme nous le voudrions et l’un de nos plus grands soucis est de voir
combien les temps actuels sont indifférents à tout ce qui ne peut être
homologué dans un record. L'invention, le goût, la mesure et toute
cette belle ordonnance, cet attrait que le clair esprit français sait mettre
dans les sujets les plus toullus et les plus ingrats sont des choses qui
malheureusement ne peuvent être chronométrées au 5° de seconde. Et
pourtant, n’ai-je pas vu ces dernières années un amateur de musique
de je ne sais quel pays Lirer sa montre au début d’une pièce classique et
connue, d’allure vive et légère, pour constater si le record de la rapidité
d'exécution totale serait battu. Notre genre de travaux n'a même pas la
ressource d’exciter un inlérèt aussi déconcerlant et nous ne pouvons
chercher des appréciateurs que dans ceux qui savert simplement se
satisfaire d'une belle harmonie ; nous leur en présentons une splendide,
celle de la
ure dont noire curieuse palience s’exerce à entrevoir le
myslérieux/ mécanisme.
Cependant nous devons avoir confiance, une: réaction de bon
augure s'annonce, la Journée Pasteur en est une première manifes-
talion, elle ne restera pas isolée ; du moins ce renouveau laisse
entrevoir le temps où sans nous distribuer des bourses débordant d’or,
on pensera à la publication d'ouvrages toujours consciencieux, souvent
de haute valeur et ayant coûté à leur auleur une somme énorme de
recherches, de travail désinléressé et quelquefois de dépenses. Il ne
faut pas désespérer ; en France, les choses de l’esprit ne peuvent per-
dre leurs droits ; continuons à apporter notre contribution à la richesse
scientifique de notre pays, pensons surtout à notre petite patrie, à cette
Gascogne que les excursions et les fouilles plus que séculaires de nos
P,-V. 1923. 10
140 PROCÈS-VERBAUX
aînés et les nôtres ont sillonnée dans tous les sens. Personne ne peut la
connaître mieux que nous et c'est dans nos « Actes » et non ailleurs
que doivent être publiées les secrètes richesses qu’elle a encore
à nous livrer.
C’est cette tradition, Messieurs, que nous maintenons.
Aujourd'hui même, j'espère que vos récoltes botaniques et entomolo-
giques ont été fructueuses et que le compte rendu que vous nous en
donnerez à une de nos prochaines séances fournira quelques additions
imprévues à la magistrale étude rédigée par notre collègue M. Nevyraut,
à l’occasion de notre T9me fêle linnéenne, à Cadillac. 11 pourra en effet
être fort intéressant, puisque nous avons la bonne fortune de posséder
un document aussi complet, de comparer les modifications qu'un quart
de siècle a pu apporter.
Il nous élait aussi très agréable de revenir ici, car, Léonce Motelay
nous le dit dans son allocution, il est de tradition de recevoir un accueil
cordial à Cadillac et, cette année encore, Monsieur le Maire, qui s’est
excusé de ne pouvoir répondre à notre invitation, a offert à notre séance
solennelle l’hospitalité de l'Hôtel de Ville. UE
N’avons nous pas eu d'autres motifs de penser à Cadillac pour notre
fête linnéenne ? Pour vous dire la vérité, nous n'avons pas choisi,
Cadillac s’est pour ainsi dire choisi tout seul, c’est-à-dire qu’une pensée,
un désir secret de chacun de nous s’est fait jour spontanément, celui
d'aller vers le vénéré collègue dont nons voulons fêter le cinquantenaire
linnéen ici, dans sa ville natale, au cours de notre fête linnéenne. Nous
avons volontiers institué un précédent qui, j'espère, pourra être invoqué
plus tard par nos successeurs, quand ïls auront à célébrer un
Fernand Latasle. GR
Vous n’attendez pas de moi que je retrace en détail le labeur immense
accompli par ce savant pendant plus d'un demi-siècle, la journée n'y
suffirait pas. Il fut des nôtres le 5 mars 1873 et, Dieu soit loué, il est
l'assistant fidèle et charmeur de nos séances, où par la vivacité de son
esprit et la nettelé de sa prodigieuse mémoire 1l se range parmi les plus
jeunes. Prenez sur notre table de travail le premier livre qui s'offrira à
votre main, le Catalogue de notre Bibliothèque, ouvrez-le au nom de
Fernand Lataste, parcourez les trois pages de texte énumérant le titre
de ses œuvres publiées à Bordeaux, Paris, Genève, Gênes, Leipzig,
Sanliago et j'en oublie, admirez la diversité des sujets traités et deman-
dez-vous quel est le plus grand des anciens Linnéens qui soit porleur
d'un pareil bagage. Insistez, prenez € l'Essai d'une faune herpétolo-
+
PROCÈS-VERBAUX AAt
gique de la Gironde », vous y verrez à côté de diagnoses précises, dont
j'ai eu personnellement à constater l'excellence, toute une histoire
attrayante sur les mœurs de nos reptiles, el vous vous arrêterez
volontiers à certains passages, fruits de patientes observations, qui font
penser aux € Souvenirs eutomologiques », de H. Fabre. Fermez ce
livre dont vous ne vous détachez qu’à regret, ouvrez les mémoires qui
vous parlent des Rongeurs, Campagnols, Gerboises, Souris, des Mammi-
fères de l'Afrique du Nord et vous aurez une idée de l'étendue et de la
profondeur des connaissances de cet auteur auquel la Science doit
plusieurs genres nouveaux dans des séries qui pourtant élaient depuis
longtemps étudiées et bien connues ; compulsez les travaux de biologie
où s'affirme une haute science el convenez lous avec moi que ce jour
était bien choisi pour porter à notre cher et vénéré Collègue Fernand
Lataste, en même temps que le souvenir durable de son Cinquante-
paire Linnéen, l'expression de notre hommage à sa personne et à
son œuvre.
Je terminerai par une histoire qu'on m'a contée récemment et qui
m'a fait réfléchir. C'était autrefois lorsque nos devanciers se servaient
d'un paisible omnibus pour revenir de leurs excursions. On rentrait de
Cestas ; à l’intérieur se touvaient les personnages graves, les officiers
comme ils se nommaieat, sur l'impériale les jeunes d’äge où de carac-
ière, Tout à coup, un serpent endormi, sur le bord de la route fait
tressaillir, non de peur mais de joie, les voyageurs de l’impériale ; ils
arrêtent la voiture, sautent à terre et le plus alerte saisit d’une main
habile et porte triomphalemeut le serpent. On s’empresse autour de lui,
les autorités de l'intérieur descendent pour prononcer, on considère, on
discute, mais personne ne peut donner le nom ; déceplion amère, sur-
tout pour notre jeune chasseur 11 achève le voyage pensif et, dévoré
du démon de la détermination, que je connais bien, il:part le lendemain
dès la première heure visiter toutes les bibliothèques où il avait
chance de trouver des descriptions ou des notes herpétologiques. IL les
copie toutes, et ce n’est que muni d’un important dossier manuscrit
qu’il aborda la détermination du reptile, celui-ci ne résista pas et
livra son nom.
Je n’ai pu m'empêcher de supposer que ce serpent était peut-être un
envoyé, un séducteur que la Muse de l'Herpétologie sacrifiail à sa
passion pour enchaîner quelque nouvel esclave à son char, mais elle
s’est trompée car dans cet esclave elle a trouvé son maître. Voyez en
effet la suite de cette histoire. |
142 PROCÈS-VERBAUX
Notre jeune chasseur ayant trouvé un repos relatif après avoir déter-
miné son reptile, n'avait cependant pas satisfaction complète, il avait
copié beaucoup d'autres descriptions, et il était réellement fâcheux de
ne pas posséder ces reptiles en chair et en os, car, en notre jeune
homme, habitait un autre démon connu, celui de la collection ; aussi
quelques excursions spéciales pourraient les procurer. Ainsi fut fait.
Mais alors il y avait trop de repliles et pas assez de descriptions; rien
n’était plus simple que de se procurer les renseignements supplé-
mentaires permettant de poursuivre cette course indéfinie et cela
d'autant mieux que, lorsque les descriptions furent épuisées, il
devint très naturel de les rédiger soi-même et par la même occasion
de redresser des données erronées ; naturellement tout cela aboutit
à un Essai d'une faune herpétologique de la Gironde. Mais était-ce
suffisant, non; rien n'empêchait d'étendre ce travail aux environs de
Paris, puisque ce jeune homme y était conduit par ses études. C'était
encore un résultat, mais incomplet ; pourquoi se borner à la France,
l'Afrique du Nord est si près et si française, on ne pouvait la négliger,
il y avait bien un peu plus de travail parce que tout était à peu près
nouveau, qu'importe, il est si facile de continuer quand le mouvement
est donné et de parvenir quand on s’en donne la peine, à réunir la plus
admirable collection de reptiles du Nord de l'Afrique.
Vous le voyez, Messieurs, du Serpent de Cestas à la maitrise de.
l'Herpétologie il n’y a qu'un pas, mais pour le franchir il fallait un
Fernand Lataste.
Réunion du 4 juillet 1923
es
Présidence de M. J. DUuvERG1ER, Président.
Les procès-verbaux des deux dernières séances sont lus et adoptés.
M. le Présipenr annonce que M. le Docteur Baudrimont a perdu sa
mère. Il lui adresse les condoléances de la Société.
M. le PRésipenT annonce que M. Bardié a reçu une médaille d'argent
de la Société Archéologique à l’occasion du cinquantenaire de cette
Compagnie.
PROCÈS-VERBAUX 143
COMMUNICATIONS.
M. Pronneau : Supplément et observations sur les Rhopalocères des
environs de Bordeaux.
Puis il présente deux Coléoptères nouveaux pour la Gironde :
Tétrops praeusta var. inapicalis Pic.— Un exemplaire sur des poi-
riers, à Saint-Augustin ;
Podagrica fuscipes var. metallescens Ws. — Plusieurs échantillons
pris par M. Giraud, à Saint-Seurin-de-Cadourne.
M. le Docteur Manox fait quelques remarques au sujet des Lépidop-
tères girondins et annonce une note à ce sujet.
M. le Docteur LAMARQUE a envoyé une branche de pommier parasitée
par le Puceron lanigère. Contre ce parasite, M. le Docteur Manon pré-
conise l'emploi de la nicotine.
M. LarTaste remercie de nouveau la Société de ce qu'elle a pensé à
célébrer à Cadillac son Cinquantenaire Linnéen, puis il présente un
Poulet pygomèle.
M. Lamserrie offre à la Société un Ovum caudatum dont l’appendice,
situé comme d'habitude au petit bout, a la forme d'une tumeur surbais-
sée et plissée, d'environ 15 mm" de diamètre sur 7 à 8 mn d'épaisseur,
Cet œuf s’est trouvé parmi d’autres normaux, dans un lot acheté
aux halles. à
M. LarastTe fait part de ses observations sur le rhythme floral de
l'Hémérocalle du Japon.
- M. Maxon ajoute ses remarques sur les Belles de jour qui, dans un
même jardin sont ouvertes du côté ensoleillé et fermées du côté
ombragé.
M. Baèrae fait part de l'enquête ouverte par le « Moniteur Agricole »
au Sujet du Moineau.
MM. LATASTE, TEYCHENEY, Manon donnent un avis nettement défavo-
rable à cet oiseau.
M. BRÈTHE a recu deux lettres, l’une favorable et l’autre défavorable.
M. LATASTE ajoute que pour lutter contre les insectes nuisibles il faut
que l’homme compte sur soi-même beaucoup plus que sur les pré-
tendus auxiliaires.
M. le Docteur SicaLas raconte à ce sujet qu'en Amérique, on construit
des nichoirs pour élever les Chauves-souris, afin de lutter contre
le paludisme.
La séance est levée à 6 h. 30.
144 PROCÈS-VERBAUX
Supplément et Observations
sur les Rhopalocères des environs de Bordeaux.
Par Paul Pionneau.
Comme suite au travail de notre excellent collègue M. Henri Gouin (1),
nous pensons faire œuvre utile en présentant à la Société Linnéenne
une petite liste d’aberrations et variétés de Rhopalocères nouvelles pour
notre région. Nous engageons vivement les Lépidopléristes Girondins à
poursuivre ces recherches, beaucoup de formes restant à découvrir, tant
en Rhopalocères que dans les autres groupes.
RHOPALOCÈRES
. Papilio Podalirius L. var. zanclaeides Vrty. — Assez commun pen-
dant l'été : Lamothe, Villenave-d'Ornon, Léognan, etc. -
D'une manière générale. tous les exemplaires de notre région
appartenant à la 2e génération de cette espèce peuvent porter ce nom.
Ils se rapprochent par certains caractères du véritable zanclaeus Zeller
de l'Europe Centrale (Îtalie, Sicile, etc.), mais ils en diffèrent par exemple
par l'abdomen qui est beaucoup plus noir, la coloration des ailes, etc.
Aporia Crataegi L. ab. © flava Tutt. — Cette forme paraît beaucoup
plus abondante que le type dans notre région. Plusieurs exemplaires
pris à Bordeaux-Saint-Augustin dans mon jardin, par ma femme et moi.
Quelques échantillons dans la collection Breignet.
Pieris Brassicae var. chariclea Steph. — Cette forme décrite des
Acores est assez commune au printemps. Partout, dans toute la
région.
Pieris Rapæ L. ab. metra Step. — Commune partout, en mars et
avril. Bordeaux et environs.
Pieris Rapæ L. var. flavescens Vriy. — Forme remarquable par le
dessous des ailes postérieures qui sont d'un beau Jaune. Ca et là,
en avril. Bordeaux-Saint-Augustin : deux exemplaires dans mon jardin;
Villenave-d'Ornon (collection Schirber).
Anthocaris Cardamines L. var. © ochrea Tutt. — Cette forme existe
(1) Gouin H. : Calalogue provisoire des Lépidoplères observés en Gironde / 4cles
de la Sociélé Linnéenne, t. LXXIV, { fase. 1922).
PROCES-VERBAUX 4145
dans la collection Schirber comme ayant été prise au Bouscaut. Se
rencontre avec le type, mais assez rarement.
Anthocaris Cardamines ab. hesperidis Newnh. — La génération de
cette année 1923 s'est présentée en partie sous cet aspect (forme naine).
Ça et là dans les bois du Bouscaut, en mars et avril.
Anthocaris Cardamines ab. Œ lutea Gillmer-crocea Rôber. — Un
exemplaire de cette intéressante aberration, au Bouscaut, en avril (ma
collection). La tache orangée des ailes supérieures est chez le c' dun
Jaune pur.
Leptidea Sinapis L. var. Lathyri Abn. — Commune partout, au
premier printemps (collections Breignet, Schirber et la nôtre).
Leptidea Sinapis L. ab. subgrisea Staudinger. - Un exemplaire pris
le 19 avril 1923, dans les bois du Bouscaut.
Colias Croceus Fourer. — edusaK. var. Chrysothemiformis Vrty. -
Cette forme qui a été décrite par le Docteur Roger Vérity a été prise
par nous à Villenave-d'Ornon, en septembre 1921. Elle est caractérisée
par sa petite aille et son aspect d’un jaune pâle, ainsi que par la bande
marginale des ailes supérieures et inférieures plus étroite. Ressemble
beaucoup à C. Chrysothème Esp., de là son nom de Chrysothemi-
formis Vrty. F4) |
Limenitis rivularis Scop..— Camilla Schiff: var. Herculeana Stch. -
Se prend partout avec le type dans toute la région. Quelques exemplai-
res de celte race se trouvent dans la collection Breignet.
Polygonia C. album L. ab. variegata. — Commun dans toute la
région en été. Les exemplaires de la 1" génération constituent la
forme typique.
Vanessa lo. ab. Joides O. — Cette aberration est signalée dans le
catalogue Gouin. Un exemplaire pris à Saint-Émilion, en août 1897
(Brascassat). Nous pouvons ajouter que M. Schirber possède un certain
nombre d'échantillons obtenus d'élevage.
Argynnis Lathonia ab. emiflorens Nrty. —; J'ai capturé un exem-
plaire de cette forme en Compagnie de notre collègue le Commandant
de Sandt, à Villenave-d'Ornon,'en septembre 1921. Plusieurs exemplai-
res de cette 4me génération existent dans la collection Breignet.
Pararge Aegeria L. — Meone Esp. var. intermedia Weism. — Cette
forme très intéressante qui habite les bords de la Méditerranée, prinei-
palement les environs de Gênes (Italie), existe en Gironde. Difière du
type par une partie des taches qui sont d'un jaune blanchâtre, les
autres teintées de jaune brunâtre, au moins sur les bords. Un exem-
146 PROCÈS-VERBAUX
plaire pris dans un endroit marécageux à Villenave-d'Ornon, en août
1922. Probablement ça et là avec le type. |
Cœnonympha arcania L. var. insubrica Prey. — Cette forme n’a
pas encore élé prise à notre connaissance dans le département, mais
elle doit certainement exister. Se distingue du type par la bande du
dessous des ailes postérieures rétrécie et légèrement dentée.
Callophrys rubi L. var. incomplela Fall. — Assez commun partout -
en avril el mai.
Callophrys rubi L. var. bipunctata Tutt. — Très commun parlont
en avril et mal.
Ces deux dernières formes sé trouvent avec le type, qui à notre avis
est beaucoup plus rare, tout au moins dans notre région. Le type
linnéen possède une seule tache blanche en dessous des ailes inférieures
près de la côte.
Chrysophanus dispar Haw. var. Burdigalensis Lucas. — Contrai-
rement au Catalogue Gouin, la forme bordelaise doit porter le nom de
Burdigalensis Lucas et non pas de Æutilus Hormuz. Le véritable
Rutilus Hormus ne se rencontre que dans les régions suivantes : Aube,
Haute-Marne, Ardennes, Côte-d'Or, Nièvre, Dauphiné, Alsace et Berlin
(Lucas, l’Amateur de Papillons, volume 1, n° 11, page 170).
Lycaena bellarqus Rott. ab. Ceronus Esp. — Contrairement à la
croyance de M, Charles Oberthür, l'ab. Ceronus Esp. existe en Gironde.
D'après notre collègue M. Schirber qui en possède plusieurs exemplaires
dans sa collection provenant de Carignan, cette forme, certaines années,
est même plus commune que l’ab. Cælestis Obth. Plusieurs exemplaires
dans la collection du Docteur Manon.
Arrètons là ces premières notes, en apportant ici l'espoir que de nou-
velles découvertes viennent nous permettre de les compléter.
Présentation d’un Poulet Pygomèle.
Par Fernand Lataste.
En rentrant de Bordeaux, le 22 juin dernier, j'ai trouvé chez moi une
boîte accompagnée de ces mots : € Je vous envoie par le commission-
naire un poulet né avec quatre pattes et que j'ai mis naissant dans
l'alcool pour le conserver, n'avaat pas le temps de m'en occuper ». La
PROCÈS-VERBAUX 147
signature est illisible et j'ignore encore le nom de cet aimable corres-
pondant ; je sais seulement que l'envoi vient de Rions (1).
Le poulet que je mets sous vos yeux. et que j'offre à la Société pour
ses collections, est un monstre double du genre Pygomèle.
La Pygomélie est fréquente chez le poulet. C’est une monstruosité
que J'ai eu l'occasion d'étudier au Chili sur deux sujets : un jeune
poulet assez semblable à celui-ci, et une poule adulle ayant vécu et
même pondu chez mot. J'en ai donné une interprétation tout autre que
celle qu'avaient adoptée mes prédécesseurs (2). Je la résume.
Le monstre pygomèle était regardé comme composé d'un sujet
autosile et d’un sujet parasite, ce dernier représenté par les deux pattes
supplémentaires, lesquelles, d’ailleurs, peuvent êlre soit entièrement
distinctes, soit plus ou moins fusionnées l’une avec l’autre et accompa-
gnées ou non d’os supplémentaires du bassin. Or j'ai montré que les
deux sujets composants sont égaux, comprenant chacun une moitié du
prétendu antosite et une moitié du préteudu parasite. J'ai établi en outre
que les trois genres Pygomèle (Is. Geoffroy Saint-Hilaire), Pleuradel-
phe (F. Lataste) et Iléadelphe (Dareste et Joly), étant caractérisés par
la bifucation postérieure horizontale d'un axe commun aux deux sujets
composants, les deux premiers peuvent être conçus comme dérivant du
dernier : par l'atrophie d’un des sujets composants dans le genre
Pleuradelphe et par celle de la moitié interne de chaque sujet dans le
genre Pygomèle.
Du poulet que je vous présente les membres supplémentaires, très
légèrement réduits, ont tous leurs doigts, tous leurs segments, toutes
leurs articulations. Les deux fémurs, articulés l’un sur l’autre et figu-
rant ensemble un V renversé, sont suspendus à l'extrémité postérieure
du bassin. 11 y a deux orifices cloacaux, symétriquement situés à droite
et à gauche du sommet de ce V, cest-à-dire entre les membres posté-
rieurs des deux sujets composants.
Étendu, le monstre mesure 12 centimètres du bout du bec à l'extré-
mité de l'un des membres postérieurs normaux. Les trois segments,
cuisse, jambe, pied (tarse compris), des membres normaux mesurent
respectivement 22, 27 et 38 millimètres, les segments correspondants
(1) J'ai su, depuis, que ce correspondant élail notre collègue, M. Ballan de
Ballansée, et je le prie d’agréer mes vifs remerciements.
(2) FerNanp LaATaAsTE : Considéralions sur quelques monstruosilés doubles,
dans Zoologischer Anzeiger, n° 517 (1896), et Éludes de Tératologie dans Actes de
la Société Scientifique du Chili (1897), p. 77, pl. VII.
148 PROCÈS-VERBAUX
des deux membres supplémentaires mesurant respectivement 18 et 16,
24 et 22, 35 et 34 millimètres.
Ce monstre, selon toute vraisemblance et comme la plupart des
poulets pygomèles, était né viable.
APPENDICE
Dans la Petite Gironde de ce jour on lit l’entrefilet suivant :
« Le Tourne. — Un canard phénomène. _— Mme Tastet, au Tourne,
possède dans sa basse-cour un canard phénomène des plus rares. Cet
animal, aujourd'hui âgé d'un mois, possède quatre pattes ; pour mar-
cher, il ne se sert que de deux, placées comme celles de ses congénères
normaux ; les deux autres se trouvent à l'arrière, sur le dos, une de
chaque côté, presque horizontales, et sont aussi longues que les deux
autres. Cet animal évacue simultanément par les deux anus. Avis aux
amateurs de phénomènes, ce palmipède est à vendre.»
Si les autres termes de cette description pouvaient nous laisser
quelques doutes sur la nature du monstre dont 1l est question dans cet
article, la duplicité de l'orifice cloaqual nous indique avec cerlitude
qu'il s’agit encore là d'un monstre pygomèle.
Réunion du 18 juillet 1923.
Présidence de M. A. Barpié, ancien Président.
CORRESPONDANCE.
Lettre de démission de M. Mercier.
Lettre de la Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles,
donnant la liste des ouvrages mis à la disposilion des Sociétés affiliées.
Lettre du Ministère de l’Instruction Publique annonçant qu'une
subvention de 2.500 francs est accordée.
Lettre de M. Brèthe relative au concours du plus bel Épi.
COMMUNICATIONS.
M. le Docteur Manon : Supplément et observations sur les Lépidop-
tères des environs de Bordeaux. ie
PROCÈS-VERBAUX 149
M. Neyraur : Compte rendu botanique de la 105me Fête Linnéenne,
à Cadillac et à Cérons.
M. F. Larasre : Rhythme floral de l'Hémérocalle jaune.
M. Boucaon communique des chenilles envoyées d'Agen où elles
ravagent les pépinières des vignes. Malheureusement pour la détermi-
nation elles sont mortes en route.
M. Dusreuicx annonce qu'en herborisant à Saint-Mariens il a retrouvé
Gratiola officinalis L. et Thalictrum flavum L. ;
M. Barnié engage les membres présents à participer au Congrès de
l'A.F.A.S. et de donner leur adhésion à cette Associalion.
La séance est levée à 10 h. 30.
Supplément au Catalogue et Observations
sur les Lépidoptères des environs de Bordeaux,
avec présentation des exemplaires.
Par le Docteur Manon.
Je vous montre trois Podalirius provenant d'une éclosion de chenilles
capturées l’an dernier au Pont-de-la-Maye et qui présentent la particu-
larité de l'absence de bleu à l’ocellation des ailes postérieures. Chez l’un
des sujets, le bleu est remplacé par la couleur du fond, chez les deux
autres par du noir, de sorte que chez ces deux derniers sujets, l'ocella-
. sion est constituée par un gros point noir encerclé de Jaune ocre à sa
partie supérieure.
. Podalirius est commun au Pont-de-la-Maye; M. Schirber et moi en
avons capturé l’an dernier une trentaine de chenilles qui ont donné
comme vous le voyez des sujets remarquables. On pourra donc faire
figurer cette localité sur le catalogue, d'autant plus que si nous n'avons
pas trouvé jusqu’à présent l’'Undecimlineatus à petite bande supplé-
mentaire considéré comme rare en Gironde, nous y avons capturé deux
exemplaires d'une variété non signalée : la variété à point noir rem-
plaçant la bande supplémentaire d'Undecimlineatus ; c'est en somme
la bande amorcée exactement au même emplacement. Cette variété ne
doit pas être très rare, l'Abbé Bernier m'en a présenté un spécimen
semblable capturé à Marsas. À propos d'Undecimlineatus, M. Gouin
avec M. Charles Oberthür écrit dans le nouveau catalogue : « La forme
150 PROCÈS-VERBAUX
Undecimlineatus, forme pourvue d'une petite bande supplémentaire
dans la cellule des premières ailes. » M. Lhomme, dans son Catalogue
en publication des Lépidoptères Français par plusieurs Coléoptéristes,
écrit avec Seitz : « Undecimlineatus, forme avec éclaircie dédoublant
une des bandes. »
À notre avis, c'est M. Gouin qui a raison, mais un spécimen que
je vous présente peut mettre tout le monde d’accord. Dans ce spécimen
la grosse bande noire située près de l’apex des ailes antérieures est
complètement dédoublée et:forme bien deux lignes au lieu d’une large
bande. On pourrait alors écrire : Undecimlineatus pourvu d’une bande
supplémentaire ou d’une bande dédoublée, mais les deux exemplaires, :
bien qu'ayant deux bandes chacun, ne se ressemblent pas.
Toujours à propos de Poladirius, M. Gouin dans le catalogue ne
parle pas de Zanclaeus, variété à abdomen saupoudré de blanc, poil
court sur le front et à queue généralement plus longue. Cette variété
existe bien dans la Gironde et je vous en présente deux spécimens de
grande taille capturés l’un au Pont-de-la-Maye et l’autre à Boutaut.
Enfin nous devons à M. Schirber un spécimen de printemps portant
une ligne jaune ocre de même teinte que celle de l'ocellation, dans la
bande dédoublée de la cellule des ailes inférieures.
Je vous présente maintenant quelques exemplaires de Machaon et
tout d'abord trois beaux Awrantiaca capturés l’an dernier, en août et
septembre à Boutaut ; i! y aura lieu en conséquence d’ajouter cette
localité sur le catalogue. Au-dessous vous voyez une remarquable ab.,
un Machaon tout entier, ailes et corps, dessus et dessous à fond couleur
chamois; ce sujet provient d'une chenille capturée à Gujan-Mestras en
1920. C'est une ab. inconnue de tous les entomologistes à qui je l'ai
montrée. À gauche vous voyez la variété Sphyrus; aux ailes infé-
rieures le trait noir terminant la cellule médiane est très épais, il est
relié à la bande marginale par une ligne noire de 2 millimètres environ
de largeur sans aucun intervalle et ressemble à un clou. Lhomme, dans
son Catalogue, appelle cette variété Clavatus et met Belgique comme
provenance unique. Cette description d’ailleurs est donnée par la
Société Entomologique Namuroise. Or le type que je vous présente
répond d’une facon absolue à la description ci-dessus; il est capturé
couramment aux environs de Royan, région subsidiaire du Bordelais;
c'est bien le Sphyrus de Staudinger, M. Schirber s'en est assuré en
demandant Sphyrus à la Maison Staudinger qui lui a adressé un spé-
cimen exactement semblable à celui que‘je vous présente. Quelques
PROCÈS-VERBAUX 151
entomologistes m'ont fait remarquer que la dénomination Sphyrus était
abandonnée, par Seitz notamment ; mais la dénomination Sphyrus a élé
appliquée par Hubner, cité par Seitz, à un sujet tout différent dont la
figure est d’ailleurs reproduite dans l'ouvrage de Seitz, pl. 6 d, 2e fig.
Pour Seitz d’ailleurs, chez les sujets nommés autrefois Sphyrus et qu'il
propose de nommer ab. Asiaticus, la bande noire des ailes postérieures
ne touche pas la cellule, elle ne fait que l’approcher. Je vous montre ici
deux exemplaires dont l’un surtoul est la reproduction exacte de celui
figuré dans l'ouvrage de Seitz, pl. 6 b; la cellule chez ces deux exem-
plaires est distante d'un millimètre à peine de la bande marginale ; l'ab.
Asiaticus est en somme un intermédiaire entre les exemplaires normaux
et le Shpyrus (type de Staudinger). Ici le rapprochement de la cellule :
et de la bande s'esl produit d’une part chez un sujet à fond pâle
(ab. Pallida) et à bande marginale très claire, provenant d’une chenille
capturée près de Bouliac, d'autre part chez un des Aurantiaca sur
lesquels J'ai déjà attiré votre attention; mais ce même sujet présente
une autre particularité, par ses desseins noirs, larges et bien marqués,
par sa bande submarginale particulièrement large, d’un noir velouté, il
rentre dans la catégorie des types anglais nommés Britannicus, pl. 6 d
de Seitz, 1'e fig. ; ce sujet, qui réunit à lui seul trois abérrations aété
capturé à Boutaut en 1922. J'ignore si le spécimen de Sphyrus capturé
à.Saint-Mariens par M. Gouin et celui capturé par M. Brascassat à
Saint-Hilaire sont semblables au Sphyrus de Staudinger que je viens
de vous montrer.
Je passe maintenant à Aporia crataegi et vous présente à côté du
type à fond blanc un type à fond jaune, ab. Flava, provenant de la.
Collection Labat et qui doit avoir été capturé dans le Bordelais.
M. Schirber m'en a montré un autre exemplaire, c’est donc une ab. à
ajouter au catalogue de la Gironde.
Il y a lieu également d'ajouter au catalogue, pour Cleopatra, les
localités suivantes : Montferrand, un sujet capturé le 28 juillet 1912
et Lormont, plusieurs sujets capturés le 21 mars 1920 au cours d’une
excursion avec la Société Linnéenne; exemplaires en nombre. Pour
Apatura dia, 11 y a lieu d'ajouter aux localités énumérées : Léognan,
un sujet capturé en 1921.
Atalanta : la variété A lbo-punctata ici présente, variété bien consti-
tuée par ce fait que le point blanc de la bande rouge de l'aile antérieure
est toujours placé à même hauteur à l'union du tiers externe de cette
bande rouge, est commune à Royan, moins commune à Bordeaux.
152 PROCEÈS-VERBAUX
M. Schirber (Pont-de-la-Maye) en a obtenu un beau spécimen ex Larva ;
j'en ai également capluré un exemplaire à Boutaut, en mai 1921.
Je termine aujourd’hui ma communication en vous mettant sous les
yeux une boîte constituant une étude de Colis edusa et de ses nom-
breuses variétés, en tout 32 exemplaires : un mâle portant des nervures
à la bande aussi accentuées aux ailes postérieures qu'aux antérieures ;
deux mâles sans nervures aux deux ailes ; un mâle albinisé dont la
bande marginale noire des ailes postérieures a presque disparu ; une
femelle de grande taille dont la bande marginale des ailes supérieures
et des ailes inférieures est d'un noir particulièrement foncé avec
absence presque complète des taches jaunes (un spécimen semblable a
été capturé par M. Schirber); un couple d'exemplaires de très petite
taille (variété Pyrenaica) ; puis toute une série d'ab. d’Aelicina avec
fond plus ou moins jaune blanchâtre et d'Aelice dont le dernier exem-
plaire en ligne a le fond complètement blanc. Tous ces exemplaires ont
été capturés à Villenave-d'Ornon.
(à suivre.)
Compte rendu botanique de l'Excursion faite à Cadillac,
le 24 juin 1923, à l’occasion de la 105e Fête Linnéenne.
Par E.-J. Neyraut.
À ma connaissance, c’est la seconde fois que notre Société a choisi
Cadilläe pour centre de ses recherches : le 27 juin 1897 elle explorait les
bords de la Garonne et le trajet de Cadillac au Château de Benauge;
aujourd'hui, 24 juin, elle a exploré un parcours diamétralement opposé,
celui de la station de chemin de fer de Cérons à Cadillac et, aux abords
de cette d2rnière ville, les bois montueux de la rive gauche de l'OEuille,
affluent de la Garonne.
En 1897, votre rapporteur avait le feu sacré ; il récoltait tout sur son
passage ; aussi l’avait-on chargé du compte rendu botanique. Aujour-
d’hui, si on l’a chargé du même compte rendu, c'est parce qu’il avait
accompagné ses Collègues en vulgaire amateur, sans cartable, sans
piochon, les mains absolument vides : on l’a mis à l'amende.
Dans ces conditions que peut-il ajouter à son compte rendu après
l'énumération de celui de 1897? peu de chose et rien de précis. lei et
là, il a bien observé telle ou telle espèce, mais c’est tout. Mais peut-être
PROCÈS-VERBAUX 153
pourra-t-il apporter quelques éclaireissements à ses récoltes antérieures,
faire connaître quelques stations ignorées ? IL va essayer.
Les premières plantes que nos Collègues ont mises dans leur boîte
ou cartable ont été cueillies autour d’une carrière en exploitalion : c’est
d’abord un Trifolium qui pousse là, mais ailleurs aussi, et qui, pour
l'instant intéresse un de nos Collègues. Nous lui laissons le soin de le
faire connaître. Puis c’est une composée qui n’est pas des plus communes
chez nous : le Carduus acanthoïdes de la Flore de Lloyd et Foucaud.
Plus loin, sur les talus de la roule, nous avons pu remarquer de
magnifiques pieds, en fleurs, de Loroglossum hircinum Rich. et quel-
ques autres plantes vulgaires bien connues, quand tout à coup, à droite
et à gauche de la route, nous voyons se dresser des vieux murs qui
entourent des jardins du village de Cérons. Naturellement, le Ceterach
officinarum Willd. pousse sur ces murs, des Vulpia, l'Arenaria
serpillifolia L , l’Alsine tenuifolia Crantz., mais toutes ces plantes sont
déjà défleuries. Au contraire, le Sedum album L. ou son voisin le
Sedum micranthum Bast., tout lavé de rouge, y est en pleine floraison,
et cette coloration générale a pu intéresser quelques-uns de nous.
J'ignore s'il a été cueilli.
Mais la plante que nos Collègues ont mis bien religieusement dans
leur cartable a été Campanula Erinus L. qui pousse là. Elle est bien
chez elle cette campanulacée, mais elle ne paraît pas très répandue dans
la Gironde, puisque la Ælore de Lloyd et Foucaud ne lindique chez
nous qu'à Sainte-Foy, à Barsac et à Sainte-Croix-du-Mont. Cependant
j'ai eu le plaisir de la récolter moi-même autrefois à Saint-Macaire et à
Cadillac; je l’ai vue dans d’autres localités que j'ai malheureusement
omis de noter, toujours sur les vieux murs; je l'ai trouvée également,
adventice, dans les dépendances de la gare du Midi, à Bordeaux, enfin
Brochon me l'avait donnée, récoltée par lui à La Réole. Ce sont autant
de localités à ajouter à la flore de la Gironde.
Dans le tome X de sa Flore de France, M. G. Rouy semble l’exclure
_de notre Sud-Ouest, puisque en dehors de son habitat naturel, celui de
la région des Oliviers, il dit que la plante ne s'étend que jusque dans
le Rhône, la Loire, les Hautes-Pyrénées, la Corrèze et le Maine-et-Loire.
Cependant, la 4e édition de la /lore de l'Ouest l'accuse AC. dans les
arrondissements de La Rochelle et:de Rochefort et dans tout le dépar-
tement des Deux-Sèvres, et PC en Vendée, ete. Nous aimons à croire
que c’est un oubli de sa part.
Sur ces vieux murs de Cérons, on a pu voir aussi le Polypodium
154 PROCÈS-VERBAUX
vulgare L.: c'est une fougère des plus polymorphes, puisqu'il est
possible, dans notre département, de trouver toutes les formes ou
variétés décriles dans la #lore de France de G. Rouy, et même de
trouver des variétés des plus bizarres qu'il est toujours facile de classer.
C'est surtout dans la région de Langon, de Saint-Macaire, de Villan-
draut, de Nizan, de Castets-en-Dorthe que l’on trouve les formes les
plus intéressantes et les déformations les plus curieuses.
Avec ces plantes murales, on à pu remarquer, enfin, une légumineuse
que l’on trouve d'ailleurs un peu partout dans les lieux secs : le
Medicago minima. Je l'ai même montrée à quelques excursionnistes et,
si j'en dis quelques mots aujourd'hui, c’est que moi-même j'ai tâché de
retrouver cet état si curieux que le regretté De Loynes m'avait fait
cueillir sur les vieux murs du Château de Benauge, que dans mon
compte rendu de 1897 je nommais Medicago minima var: compacta,
et que deux ans plus lard nous voyons décrit dans le tome V de la
Flore de France sous le nom de Hedicago ononidea De Coincy, subspec.
du Medicago minima Grufberg. Cet état est tellement anormal, en
effet, qu'il a pu méprendre les Botanistes qui ne l’ont pas cueill
eux-mêmes.
En 1897, je ne voyais évidemment pas, dans ce Medicago, une variété
d'ordre systémalique, mais un élat nettement tératologique que Je
n’approfondissais peut-être pas assez à l'époque, puisque je disais que
cette variété élait « due à un état prolifère de toutes les divisions de la
fleur qui se sont changées en rameaux, ceux-ci chargés d’une infinité
de feuilles très petites, dont la plupart font songer à la variété
stenophylla Clavaud », et que, & dans son ensemble, cette plante
rappelle certaines formes d'Ononis »; et, à l'instar de divers auteurs,
et non dés plus vulgaires, qui, en présence de pareils cas tératologiques
ou pathologiques ont fait, les uns une forme, les autres une variété ou
sous-variélé, je faisais moi-même du Medicago minima, simplement
déformé par la maladie, une variété compacta.
Il résulte des recherches qu'a faites M. A. Reynier sur ce Medicago
et dont le résultat a fait l'objet de deux communications à la Société
Botanique de France (voir le tome 53 [1906], p. 65 du Bulletin de
cette Société, € SUR DEUX ANOMALIES VÉGÉTALES » et le tome 55 [1908/,
€ SUR LA PRÉTENDUE ESPÈCE MEDICAGO ONONIDEA de Coincy »), que cel
état tératologique ou pathologique est dû à la piqüre d'un Aphis qui
envahit la plante dès la germination.
En ouvrant mon herbier, je constate que j'ai retrouvé ce même
PROCÈS-VERBAUX 155
Medicago dans le vallon calcaire de Barry-Longue, à Boutenac, dans
l’Aude, le'8 juin 1902 et, qu'à cette date j'adoptais naturellement la
classification présentée dans le tome V de la Ælore de France, mais
avec la réserve que je vois incrile sur mon éliquette : € en réalité, nous
sommes en présence d’une monstruosilé ». C’est le terme que j'aurais
dû employer dès 1897.
Autour de l'église de Cérons, il y pousse un Verbascum qui, à
première Vue, nous à paru se rapporter au V, phlomoides L. ou au
V. thapsiforme Schrad.; à notre passage, aucune fleur ne se montrait
sur la plante, aussi l'a-t-on négligée ; cependant bien à tort, parce que,
un peu plus loin, le Verbascum sinuatum L., ésalement non fleuri, se
montrait en compagnie d'un autre Verbascum à fascies de sinuatum,
offrant quelques fleurs celui-là, mais dont les feuilles étaient très
longuement décurrentes (d’nne feuille à l’autre). Il est possible que chez
ce dernier nous élions en présence d'un hybride V. sinuatum - thapsis
forme, à moins que le Verbascum l'hapsus L. qui peut parfaitement
venir dans l’entourage, ait concouru à sa formation. Nos Collègues qui
ont cueilli la plante, pourront peut-être nous éclairer à ce sujet? Mais
sans doute, il serait préférable de revenir sur les lieux !
À partir de ce moment nous ne trouvons rien de particulier ; nous
traversons la Garonne et entrons en pleine ville de Cadillac.
Notre Collègue, M. Lataste, nous ouvre une porte hospitalière, puis
une deuxième porle qui donne accès dans ses propriétés où nos
Collèzues peuvent herboriser tout à leur aise. Il me semble reconnaître
un champ de vigne dans lequel nous avions vu abondamment en 1897,
le Bidens heterophylla Orteg., mais je n'ai'qu'un vague souvenir. Plus
loin, dans les bois et sur les bords de la rive gauche de l'OEuille, on a
p récolter quelques plantes intéressantes que nous n'avions pas vues
en 1897, telle que Anihriscus elalior Bess., Smyrnium Olusatrum L.
et Heracleum Sphondylium L. Un Collègue y a récolté pour le cultiver,
le Carex silvatica Huds.
L'Equiselum maximum Lamk (E. Zelmateia Ehrh.) vient là aussi ;
et d'ailleurs, on le rencontre un peu partout. Aux quelques formes ou
variélés plus ou moins systématiques que j'ai énumérées en 1897 comme
ayant été trouvées par mot dans le Sud-Ouest, on peut en ajouter bien
d’autres ; je dirai même que toutes celles qui ont été observées vers
cette époque et classées par M. F. Wirtgen, peuvent se rencontrer dans
nos limites. Il suffit de les chercher. Ceux de nos Collègues que ces
formes pourraient intéresser, trouveront dans le fascicule de 1898 de
P.-V. 1923. 11
156 PROCÈS-VERBAUX.
l'Herbarium Normale, édité par J. Dôrfler, de Vienne, tous les élé-
ments permettant de reconnaître les formes ou les monstruosités
observées à cette époque, de même qu'il leur sera tout aussi facile
de classer les formes parallèles ou les monstruosités non décrites qu'ils
pourraient rencontrer. Pour fixer leur idée, que je leur dise que mon
_herbier renferme de 80 à 100 formes diverses de l'Equiselum maximum
Lamk. C’est trop pour les énumérer ici.
Vers midi nos recherches sont terminées; c'est le déjeuner. Les
heures passent rapides, puis c’est la visite de l’église collégiale indiquée
au programme et celle du château des Ducs d'Epernon qui, aujourd’hui,
sert d'asile à des jeunes filles en correctionnelle jusqu’à un âge plus
raisonnable : belles salles ornées d’admirables cheminées richement
sculptées par des statues, des amours et par des femmes demi-nues qui
font saillies sur des détails d'un fini aussi parfait. Malheureusement, les
couchettes des incluses dont ces salles sont remplies, ou plutôt les
grillages qui les entourent (les mêmes grillages que nous avions vus en
1897, dans ces salles ce sont de vrais petits villages), font une bien
triste figure à côté des cheminées et empêchent de les voir dans leur
beauté d'ensemble. Elles seraient mieux placées dans un musée.
Ailleurs, ce sont des plafonds couverts de peintures, parmi lesquelles
quelques-uns de nos Collègues ont cru reconnaître les Rosa gallica et
Tulipa oculus-solis de notre flore girondine. C'est possible. Mais dans
ce palais des Ducs, le peintre a-t-1l bien voulu représenter la flore de
notre pays ? On a écrit bien des choses sur la rose et la tulipe, et
autour d'elles on remarque tant de peintures qu'on distingue mal ou
pas du tout. Peu importe, flore, emblèmes, légendes amoureuses ou
autres, ces fleurs nous invitent à aller prendre contact et nous divertir
un peu plus bas dans une salle à écho. Nous nous y rendons ; elle semble
n'avoir rien de particulier cette salle ; les murs sont vides. C'est plutôt
une cave. Alors que l’on discute à haute voix au milieu de la pièce (les
voix, en effet, semblent amplifiées par l'écho), un Collègue, tournant le
dos à la société, tout à fait dans un angle de la salle, cause sans que les
autres l’entendent avec un autre Collègue qui semble bouder dans
l'angle opposé (c'est un second écho celui-là, secret et parfaitement
étudié, il ne se mêle pas à l’autre) ; ils parlent de ceci et de cela, de la
rose el de la tulipe qu'ils viennent de quitter, du basilic sans doute et
d’autres fleurs que nous n’avons pas vues; ils parlent des escaliers qui
conduisent aux étages supérieurs et de l'escalier secret que l’on ne
nous à pas montré celte fois.
PROCÈS-VERBAUX 157
Nous quittons les salles et entrons dans une cour du château : les
voix d’un chant parviennent à nos oreilles. Elles nous prouvent que la
maison n’est pas vide. ;
Alors que les uns jettent un coup d'œil sur l'architecture extérieure
du palais, les autres cherchent l'inconnu. Un Collègue s’extasie devant
une herbe qui pousse là par hasard ; il ne la connaît pas; il ne Pavait
jamais vue. Un plus âgé s'approche, un autre le suit : on reconnait le
Chenopodium Vulvaria L.
Si les roses et les tulipes que le peintre a mises sur les solives du
château n’ont pu être cueillies, cette chenopodiée du moins a pu grossir
le bouquet que notre Collègue avait amassé dans la matinée ; elle lui
rappellera en mème temps, et son odeur particulière, et sa première
visite au château de Cadillac. Elle lui dira aussi qu'elle n'avait pour
compagnes que des roses et des tulipes autrefois parfumées. Nous ne
l’avions pas vue en 1897.
Mais nous avons hâte de rentrer, car l'heure de la séance et du ban-
quet approche; puis c'est le retour. Une voiture nous transporte vers
la gare de Cérons. En passant je ne puis que montrer du doigt le vieux
mur sur lequel De Loynes avait découvert en 1897, le Sedum corsicum
Duby. J'ignore si ce mur lui donne toujours asile.
Rhythme floral de l’'Hémérocalle jaune.
Par Fernand Lataste.
La petite expérience dont j'ai entretenu la Société dans sa dernière
séance (expérience consistant à mettre dans l'obscurité, en plein jour,
des fleurs épanouies ainsi que des boutons prêts à éclore le lendemain
de l'Hémérocalle jaune) a démontré que, si bien organisé qu'il soit avec
les alternances du jour et de la nuit, le rhythme floral de celte liliacée
n'en est pas moins indépendant de l'excitation lumineuse directe.
Je viens d'aboutir à la même conclusion par une toute autre voie.
Me rappelant les expériences de Claude Bernard sur l’anesthésie des
plantes (1), j'ai, vers le milieu du jour, coupé deux fleurs épanouies et
(4) Voir CLaupe Bernarp, La Science Expérimentale, p. 218 : La sensibilile
dans le règne animal et dans le règne végétal.
158 PROCÈS-VERBAUX
deux boutons prêts à éclore d'hémérocalle, et je les ai plongés dans:
des flacons à goulot étroit remplis d'eau saturée de chloroforme.
Or ces fleurs et ces boutons, placés sous mes yeux dans mon bureau,
ont suivi le mème rhythme floral que les fleurs et les boutons restés sur
leurs tiges dans mon jardin : les fleurs se sont fanées définitivement
dès la première nuit, et les boutons se sont ouverts dès le lendemain
matin, pour se fermer à leur tour la nuit suivante. Malgré l’anesthésie
qui les rendait insensibles à l'excitation de la lumière, ils n’en ont pas
moins suivi leur mouvement rhythmique. C’est donc que ce mouvement
n'est pas, ou n’est plus, sous la dépendance de l'excitation lamineuse (1).
Quel est son déterminisme? Le problème est intéressant; mais sa
solution nécessiterait des recherches qui dépassent mes moyens actuels.
Peut-être même a-t-il été déjà étudié et résolu ? En ce cas, je m'excuse-
rais, auprès de la Société, d’avoir inutilement retenu son attention.
Réunion du 3 octobre 1923
Présidence de M. J. Duvercier, Président.
M. Le PrésipenT adresse les félicitations de la Société à M. le Docteur
Feytaud, promu officier de l’Instruction Publique.
M.eLe PrésipenT rend compte du rôle des Linnéens au Congrès de
(1) Voici le détail de l'expérience :
6 juillet, 44 h. 15’. — Je place sur ma cheminée, dans quatre flacons remplis d'eau
chloroformée, deux fleurs en plein épanouissement et deux boutons normalement
destinés à s'épanouir demain.
18 h. — Les deux lys épanouis ont commencé à se refermer. Dans le jardin, il
ne reste pas aujourd'hui de fleurs pour la comparaison.
24 h. — Les deux fleurs sont complètement fermées. L'une s’est inclinée, son
pédoncule bruni et légèrement ramolli à la base. Le pédoncule de l’autre fleur est
resté vert et rigide. Les deux boulons aussi se sont inclinés, leurs pédoncules en
parlie brunis.
7 juillet, 10 h. — Les deux boutons se sont ouverts el épanouis, comme ceux du
jardin ; mais ils se sont inclinés et ont leurs liges et leurs pédoncules brunis, landis
que les fleurs du jardin sont érigées sur des liges et des pédicules verts.
19 h. — Les deux fleurs, après s'être un peu moins largement épanouies que
celles du jardin, ont commencé à se fermer, alors que celles du jardin Sont encore
largement ouvertes.
21 h. — Les deux fleurs sont à peu près au même point que celles du jardin,
peut-être un peu moins élroilement fermées. — Fin de l'expérience.
PROCÈS-VERBAUX 159
VA. F. A.S. qui ont apporté une contribution importante aux travaux
des sections de Botanique, Géologie, Zoologie et Anthropologie.
Un vœu émis par l’Assemblée générale de VA. F. A. S. a obtenu du
Conseil Général une subvention de 1.000 francs destinés à l'achèvement
de la Conchologie néogénique de l’Aquitaine.
PERSONNEL
Sont admis Membres titulaires :
M. Silvestre de Sacy (Léon), 18, rue de la République, à Saint-
Germain-en-Laye ;
M. Denizot (Georges), à Marseille, s'occupant tous deux de Géologie
et présentés par MM. Duvergier et Docteur Castex.
M. Jeanjean, s’occupant de Botanique, 33, rue de Patay, présenté par
MM. Bouchon, Fiton et Neyraut.
COMMUNICATIONS ET DONS s
M. LamBerTiE : Quelques Névroptères de la Gironde, récoltés par le
R. P. Longin Naväs.
M. LATASTE : 1° Présentation d'œufs anormaux.
20 Le piège floral du Laurier rose.
30 Présentation et don d’une collection d'oiseaux du Chili (71 espè-
ces). |
M. LE PRÉSIDENT remercie notre généreux Collègue de ce superbe don.
M. LAMBERTIE présente loute la collection des travaux de la Société
des Sciences Naturelles d’Elbeuf.
M. LraGuer présente une note sur un Agave de Gujan-Mestras ayant
une hampe florale remarquable, et fait circuler une photographie. Cette
note fait partie d’un travail en collaboration avec M. Tempère sur l’accli-
matation d’une flore australienne à Arcachon.
M. Llaguet ajoute que des noms Seront placés sur les: arbres et
plantes intéressantes du jardin du Casino, conformément au vœu émis
par la Société Linnéenne en 1920. |
La séance est levée à 6 h. 30.
160 PROCES-VERBAUX
Quelques Névroptères de la Gironde récoltés
par le R. P. Longin Navas (|).
Par Maurice Lambertie.
A l'occasion du Congrès de l'Association Française pour l'Avancement
des Sciences, le R. P. Longin Naväs a fait quelques excursions dans le
but de chercher des insectes de l’ancien ordre des Névroptères, assez
étudiés par M. E. R. Dubois. Ce furent : le 1er août, l'après-midi, aux
sites marécageux des allées de Boutaut, en compaguie de M. Lacroix,
de Niort; le 2, à Lamothe, tout le jour, seul; le 3, l'après-midi, à
Lormont, avee M. Lacroix et le 4, tout le jour, à Blanquefort, en
compagnie de M. Lacroix et de votre serviteur. J'ai le plaisir de vous
présenter aujourd’hui le résultat de ces chasses.
Je signalerai avec * les formes nouvelles pour la Gironde, non
contenues dans le catalogue de E. R. Dubois, et avec **, celles que je
crois nouvelles pour la France.
PARANEVROPTERA (Odonata)
Fam. LIBELLULIDOE
1. Sympetrum sanguineum Müll. Bordeaux, Lamothe, Blanquefort.
Commun.
2. Sympetrum meridionale Sel. Bordeaux, Lamothe.
Fam. AGRIONIDOE
Agrion splendens Hass. Lamothe.
©
Lestes viridis Lind. Bordeaux.
(SL
Lestes sponsus Ilass. Lamothe.
*G. Lestes virens Charp. Bordeaux, Lamothe, Blanquefort. Un peu
partout. il est probable que M. Dubois l'ait cité sous un autre nom,
par exemple, sponsus.
7. Platycnemis latipes Ramb. Lamothe.
8. Ischnura elegans Lind. Bordeaux. Lamothe, Blanquefort.
9. Enallagma cyathigerum Charp. Lamothe.
(1) Cette lisle m'a élé communiquée par le R. P. Longin Naväs.
PROCÈS-VERBAUX 161
10. Pyrrhosoma tenellum Vill. Bordeaux, Lamothe, Blanquefort.
“A1. Pyrrhosoma tenellum Vill. var. relanogastra Set. Lamothe,
Blanquefort. |
EPHEMEROPTERA
Fam. BATIDOE
12. Cloeon dipterum L. Bordeaux, Blanquefort.
NEUROPTERA
Fam. CHRYSOPIDOE
13. Chrysopa vulgaris Schr. Partout. |
*14. Chrysopa vulgaris Schr. var. microcephola Brau. Bordeaux.
nt Chrysopa vulgaris Schr. var. radialis Nav. Lamothe.
* 16. Chrysopa vulgaris Schr. var. æquata Nav. Bordeaux.
* 17. Chrysopa flavifrons Brass. var. monticola Ed. Pict. Lamothe.
“18. Chrysopa flavifrons Brass. var. riparia Ed. Pict. Lormont.
* 19. Chrysopa flavifrons Brass. var. nigropunctata Ed. Pict. Lormont.
"20. Chrysopa flavifrons Brass. var. vestita Nav. Lamothe.
*21. Chrysopa prasina Barm. var. abdominalis Brau. Bordeaux.
* 22. Chrysopa prasina Burm. var. striata Nav. Bordeaux, Lamothe.
23. Chrysopa prasina Burm. var. Selysi Nav. Bordeaux.
24. Cintameva septempunctata Wesm. var. longicollis Nav.
Lamothe.
25. Cintameva septempunctata Wesm. var. punctulata Nav.
| Bordeaux. ;
26 Cintameva mariana Nav. Lamothe.
© Fam. HEMEROBIDOE
27. Hemerobius lutescens F. Blanquefort. C’est probablement celui qui
a été cité par Dubois sous le nom de Æumuli L., autrement il
serait nouveau pour la Gironde.
28. Sympherobius elegans Steph. © Blanquefort.
Fam. CONIOPTERYGIDOE
29. Coniopteryx tineiformis Curt. Bordeaux.
* 30. Coniopteryx pygmæa Enderl. Lormont.
31. Semidalis aleurodiformis Steph. Bordeaux.
162 PROCÈS-VERBAUX
Fam. MANTISPIDOE
32. Mantispa shyriaca Poda. Lamothe, sur les Quercus, citée comme
M. pagan«.
PSOCOPTERA
Fam. Psocipor
33. Psocus sexpunctatus L. Lormont.
94. Amplhigerontia bifasciata Latr. Bordeaux.
30. Cœcilius flavidus Steph. Blanquefort.
* 36. Cœcilius obsoletus Curt. Lormont.
97. Graphopsocus cruciatus L. Partout, pcesque à tous les arbres.
“38. Trichopsocus hirtellus Mac Lacht. Lormont.
39. Peripsocus phæopterus Steph. Bordeaux, Lamothe, Lormont.
“40. Ectopsocus Briggsi Mac Lacht. Un peu partout.
Fam. MEsoPsocibor
* 41. Mesopsocus unipunclatus Müll. Lamothe.
* 42. Elipsocus hyalinus Steph. Bordeaux. à
Il résulte donc 17 formes nouvelles pour la Gironde et 3 autres qui le
sont pour la France.
Ovum avitellinum, Ovum retroversum ?
et Ovum caudatum.
Par F. Lataste.
L. Ovum avitellinum. — Au nom de notre jeune collègue M. Brune-
teau, Joffre à la Société, pour ses collections, un Ovum avitel-.
linum de forme et d'aspect régulier (diamètres : 33 et 27 m/m\, Cet œuf,
m'a dit le donateur, a été pondu chez lui par une poule saine, précédé
el suivi, au cours d'une même poule, par des œufs normaux.
Les œufs semblables de la collection Daleau m'ayant appris que, chez
eux, l'albumine se desséchail sans se corrompre, je ne l'ai pas vidé.
Il restera ainsi complet pour une étude ultérieure, s'il v à lieu.
Il. Ovum relroversum ? — Cet œuf, provenant de mon poulailler
(12 août 1923), mesure 57 et 44 M/m pour ses deux diamètres. Sa forme
PROCES-VERBAUX 163
générale et ses dimensions n'ont rien de. particulier. Sa coquille est
plutôt mince et fragile. Ce qu'il présente de remarquable, c’est, vers le
gros bout, un lacis de fibres plus ou moins granuleuses formant un relief
qui s’atténue graduellement vers la périphérie ; là, 1l se rencontre avec
une grosse verrue oblongue (6,5 X 3 m/m), qui pourrait bien être le reste
. d'un appendice caudal. En outre, sur toute sa surface, il est sillonné
de plis concentriques obliques.
Je ne suis pas éloigné de croire que cet œuf, alors que, sa membrane
coquillière conservant encore quelque flexibilité, il commencait à se
calcifier, a été retourné dans l'oviducte, faisant ainsi du gros bout son.
petit bout, et réciproquement.
II. Ovum caudalum. — Enfin, de la part de notre collègue M. Plomb,
Je vous présente deux Ovum caudatum : l'un complet, dont l'appen-
dice, en bas relief, s'amincissant graduellement vers la pointe, s'enrou-
lant en deux tours complets, mesurerait, déroulé, 5 à 6 centimètres ;
l’autre, représenté par un simple fragment de coquille, celui-ci portant
un appendice également en bas relief, grêle, enroulé une seule fois .
sur lui-même, et mesurant, déroulé, 2 à 3 centimètres.
APPENDICE : Ouum corrugatum. — Je dois à notre dévoué archiviste,
que je remercie, la communication des deux articles suivants, qui se
trouvent dans la bibliothèque de notre Société et dont les figures,
comme celles antérieurement citées du mémoire de Gachet, peuvent
servir d'illustration à plusieurs des types d'œufs anomaux récemment
introduits dans nos collections et décrits ou mentionnés dans nos procès-
verbaux :
1° CI. Roux, un pseudo-œuf de poule de forme anormale, dans
Ann. Soc. Linn. de Lyon, 1822, p. 245.
La figure qui accompagne cet article représente un Ooum avitellinum
nodosum, de forme très allongée et contournée.
29 H. Gapeau De KERvILLE, les œufs anormaux du musée d'histoire
naturelle d'Elbeuf, dans Bull. Soc. d'Et. d’Hist. Nat. d’Elbeuf,
23e année, 1905, p. 103.
Dans deux belles planches accompagnant ce mémoire sont représentés
23 œufs que nous désignerons individuellement en les supposant numé-
rotés de gauche à droite et de haut en bas, ceux de la deuxième planche
faisant suite à ceux de la première.
1 parait être un Ovum bivitellinum résultant de la fusion paritaire de
164 PROCÈS-VERBAUX
deux œufs normaux : un sillon circulaire un peu oblique, vers l’équa-
teur, semblant indiquer la ligne d'union des deux composants.
2,3, 4, 5, 13, 14 et 15 sont des Ooum caudatum, à appendice plus
ou moins court ou allongé, plus ou moins droit ou recourbé, plus ou
moins renflé ou grêle. Ils n'étaient vraisemblablement pas privés de
vitellus.
6 et 7 sont des Ovum avitellinum nodosum presque cylindriques, à
peine noueux.
8, 9, 10, 11 et 12 sont des Ovum avitellinum caudalum, variés de
taille et d'aspect.
19, 20, 21, 22 et 23 sont de simples Ovum avitellinum à formes régu-
lières, quoique plus ou moins sphériques ou allongés et de tailles diverses.
Enfin 16, 17 et 18 n’ont pas d’équivalent parmi les échantillons qui
nous sont jusqu'à présent passés sous les yeux. Je les désignerai sous
le nom d'Ovum corrugatum. Leur surface ridée indique une membrane
coquillière trop grande pour son contenu. Dans la poche incubatrice,
alors qu'il n'avait plus d’albumine à absorber, mais avant ou pendant
la calcification, l'œuf a dû subir des pressions qui, le raccourcissant et
rapprochant sa forme de la sphérique, tendaient à diminuer sa surface ;
l'enveloppe, non rétractile, n’a pu qu'en se ridant suivre le retrait du
contenu.
x
Le piège floral du Laurier rose méditerranéen.
Par F. Lataste.
La fleur du Laurier rose méditerranéen (Werium oleander), à fleurs
simples, blanches et non odorantes, constitue un véritable piège à
insectes. Je mets sous les yeux et offre aux collections de la Société
deux de ces fleurs auxquelles restent encore attachées les victimes, un
Lépidoptère (Macroglossa stellatarum) et un Diptère (1), l’un et l’autre
pris par la trompe et morts sur place. Elles ont été cueillies dans un
jardin d’Arcachon, le mois d'août dernier.
(1) Je ne puis me remémorer son nom; mais un spécialiste le reconnaîlra quand
j'aurai dit que, comme l’Abeille, on le voit en abondance sur le lierre fleuri à l’ar-
rière-saison ; que, par la laille, la couleur et la forme, il ressemble à l'Hyménoptère,
mais qu'on l’en distingue de loin à l'allure : tandis que celui-ci butine activement,
le Diptère passe son temps à volliger, à danser en l'air, pourrais-je dire.
PROCÈS-VERBAUX 165
Les cinq étamines, adossées au pistil, velues comme celui-ci et insé-
rées sur le tube basal de la corolle, ne laissent entre elles, à la trompe
de l’insecte qui veut atteindre le nectar au fond de ce tube, qu'un étroit
passage, limité en haut par les anthères sagittées, dont les deux loges,
droites, rigides et aplaties, se rejoignent supérieurement à angle très
aigu. Quand la trompe se retire, elle glisse vers le sommet de cet angle
et s’y pince. Tous les efforts de l’insecte pour l’en dégager ne font que
l'y fixer davantage.
J'ai dans mon jardin, à Cadillac, des Lauriers roses d'une autre
espèce (Verium odorum), à fleurs doubles, roses et parfumées, sur
lesquels je vois parfois butiner ce même Macroglosse et ce même Dip-
tère, et aussi de gros Hyménoptères du genre Bombus, sans qu'il en
résulte jamais aucun mal pour ces insectes. C’est que, chez cette espèce :
d'une part, le tube est moins profond et les étamines sont plus hautes,
de sorte que les issues vers le nectar sont beaucoup plus grandes;
d'autre part, les loges de l’anthère ont leurs extrémités libres fortement
recourbées en dedans, de facon à diriger vers l'extérieur de l'angle,
et par suite hors du danger, la trompe de l’insecte quand il la retire.
Il est à remarquer que je n'ai jamais vu l’abeiïlle butiner ni sur l’une
ni sur l’autre de ces deux espèces de Laurier rose. Elle a vraisembla-
blement la trompe trop courte par rapport à la profondeur du tube de
la corolle. :
On serait, au premier abord, tenté de regarder comme une chose
monstrueuse ce piège tendu par la nature à ses enfants; mais 1l suffit
d'un peu de réflexion pour constater que de telles anharmonies (1) ne
sont pas plus rares que les fameuses harmonies, jadis célébrées par
Bernardin de Saint-Pierre et bases de la désuète théorie des causes
finales. En somme, une certaine harmonie est nécessaire : c'est la
condition d'existence des êtres que nous observons; mais cette har-
monie est toujours bien imparfaite : témoin, par exemple, les maladies,
microbiennes ou autres, qui assaillent tous les êtres vivants.
(1) Un cas, d’ailleurs bien connu, parmi des milliers d’autres :
Quand une ruche d'abeilles vient de remplacer, sa mère, elle a élevé un plus ou
moins grand nombre de reines nouvelles, mais elle ne possède plus de couvain pour
en faire, au besoin, un second élevage. Pour assurer l’avenir de la ruche, une de
ces reines doit être fécondée ; or, avant qu'elle ne sorle pour le vol nuptial, c'est-àa-
dire au moment des plus grands dangers qu'elle puisse courir dans toute son exis-
tence, toutes ses sœurs, qui pourraient la remplacer en cas d'accident, sont
massacrées ; de sorte que, si elle périt dans celte sortie (et le cas n’est pas rare), la
colonie, sauf intervention de l’apiculteur, est irrémédiablement vouée à la mort.
166 PROCES-VERBAUX
REMARQUE. — Le piège floral du Laurier rose est signalé ici sans
aucune prétention de priorité. Je his, en effet, dans les Œuvres diverses
d'Alfred Giard (1) : « Les cas sur lesquels je me suis efforcé d'attirer
l'attention sont ceux où la visite est nuisible à la fois à l’insecte et à
la plante, celle-ci agissant comme plante-piège, sans profit apparent et
même au détriment de la fructification. Des cas de ce genre sont connus
actuellement dans trois familles végétales : 1° Les OEnothérées (ŒÆno-
thera speciosa); 2° les Apocynées (Apocynum androsæmifolium L.,
divers Verium) ; 3° les Asclepiadées ( Vincetoxicum officinale Mœnch.,
Araujia spec., Asclepias cornuti Dec.). »
Présentation d’une collection d'Oiseaux du Chili.
Par F. Lataste.
Sauf quelques rares sujets, ces oiseaux ont été abattus dans les
excursions que je faisais, seul ou avec des amis, autour et à une assez
grande distance de Santiago, pour étudier la faune du pays. Ce sont des
doubles d’une collection beaucoup plus importante que j'ai laissée au
musée annexé à la chaire de Zoologie de l'École de Médecine du Chili.
J'en garantis les sexes, directement observés, ainsi que les prove-
nances et les dates de capture. D'ailleurs, les résultats ornithologiques
de chacune de mes chasses ont été consignés, en leur temps, dans les
tomes II, IV, V et VI (de 1893 à 1896) des Actes de la Société Scien-
hifique du Chili.
Quant aux déterminations, elles ont élé faites à peu près exclusive-
ment d'après l’AHistoria fisica y politica de Chile, de Claude Gay, dont la
partie ornithotaxique, parue dans le tome |, est due à O. des Murs et
date de 1847. Elles n'ont donc pas la prétention d’être au courant de la
nomenclature actuelle. Je n'avais, à l'époque, aucun ouvrage plus.
moderne à ma disposilion, et, depuis mon retour en France, j'ai été
absorbé par d’autres occupations.
Je suis heureux d'offrir celte collection à la Société Linnéenne en
toute propriété et sans aucune restriction. A elle de voir si elle doit la
conserver ou la donner, au mieux des intérêts de la Science, soit même
la vendre au profit du budget de ses publications.
(1) ie 1913, p. 236 : Sur les plantes qui capturent les insectes.
PROCÈS-VERBAUX 407
Voici l’'énuméralion des sujets ou objets qui la composent, avec leurs
numéros d'entrée dans mes collections privées, ces numéros figurant
sur l'étiquelte qui accompagne chacun d’eux.
Les notes au bas des pages se réfèrent généralement à des obser-
valions enregistrées au moment des captures ou de leur mise en
peau.
1°
22
C2
O0 1 © ©t
RAPACES
Caracara chimango Q. San Alfonso (département de Quillota), 22
juin 1894, n° 10382.
Pontoætus melanoleucus Œ. Colline de San Cristobal, 6 août 1896,
n° 4145. Blessé et donné vivant par M. Pablo Martens.
. lalco sparverius Gf. Peñaflor, 19 mars 1894, n° 10206.
= — Q. San Alfonso (département de Quillota), 21 juin
1894, n° 10383.
Elanus dispar Gf jeune. Malloco, 14 juin 1896, pris au nid par
M. Pablo Martens, n° 10979.
Circus macropterus? cf. Peñafñlor, 24 septembre 1896, n° 10986.
Noctua pumila Q : Santa Teresa (Requinoa), 25 juin 1895, n° 10839.
Noctua cunicularia @. Lhohué, 12 avril 1895, n° 10760.
Strix perlata (1) jeune. Santiago, n° 1456.
— — ©. Calhhué(Vichuquen), 23 décembre 1894, ne 10839.
— — 4 œufs. Callihué, 24 décembre 1994, n° 4159.
PASSEREAUX
ds Caprimulgus bifasciatus ©. Peumo, novembre 1894, don de M.
le Docteur Fed. Puga Borne, n° 4157.
. Hirundo cyanoleuca Gf. San Alfonso (Quillota), n° 10392.
— — @. —— — n° 10356.
Trochilus sephanoides ®. Valparaiso, 17 juillet 1894, don de M.
Carlos Porter, n° 10503.
Upucerthia vulgaris G. San Alfonso (Quillota), 20 juin 1894,
n° 10462.
. Upucerthia nigrofumosa SG. Callihué (Vichuquen), 22 décembre
1894, n° 10620.
(1) Cette espèce à été souvent confondue avec notre Sérix flammea. Strix perlata
est
la seule Effraye du Chili. Dans les lomes précilés des Acles de la Soc. Sc.
du Chili. on trouvera des observations à ce sujet dues à divers ornithologistes.
168 PROCÈS-VERBAUX
Upucerthia nigrofumosa ©. San Carlos de Chillan, 13 avril 1895,
n° 10774.
14. Certhilauda cunicularia Q@. San Alfonso, 21 juin 1894, no 10437.
— — @. — — — n° 10425.
— — et — — — n° 10423.
15! Sunallasis aegythaloïides Q. Peñaflor, 21 mars 1894, n° 10226.
— — cg‘. San Alfonso (Quillota), 26 juin 1894,
n° 10455.
16. Synallaxis spinicauda G. San Alfonso (Quillota), 24 juin 1894,
n° 140444.
17. Pleroptochus megapodius (1) G'.Penñaflor, 27 mars 1895, n° 10724.
— — @. — — n° 10722:
48. Pleroptochus albicollis G'. Peñañlor, 27 mars 1895, n° 10719.
19. Pteroplochus rubecula G. San Alfonso (Quillota), 26 juin 1894,
no 10443.
20. Scylalopus obscurus c. San Alfonso (Quillota), 20 juin 1894,
n° 18478. |
21. Troglodytes platensis Œ. Peñaflor, 21 mars 1894, no 10231.
ee — Où — = no 10230,
lroglodytes hornensis ©. Peñaflor, 21 mars 1894, n° 10236.
. Regulus omnicolor G. Junquillos (San Carlos de Chillan), 23 ma
1895, n° 10819.
24. Muscisaxicola nigra . San Alfonso, 20 juin 1894, n° 10433 (2).
— — @®. Santa Teresa, 25 juin 1895, n° 10868.
— _— Q® — — n° 10869.
25. Muscisaxicola macloviana Œ. Santa Teresa, 28 juin 1895, n° 10846.
— — QN — — n° 10852.
— — Ci: — — n° 10842.
— — Gi -— — n° 10851.
— — dt. San Alfonso, 21 juin 1894, n° 10465.
26. Anthus correndera Q. Peñaftor, 16 mars 1894, n° 10365.
— — et — 18 février 1895, n° 10695.
— dr Le Q. — 20 février 1895, n° 10696.
— — . San Alfonso, 23 juin 1894, n° 10474.
27. Dasycephala livida Q. Lhohué, 10 avril 1895, n° 10754.
(1) Les males sont sensiblement plus gros que les femelles.
(2) Male de l'année. Le ventre el la Lète sont grisalres laché de noir (largement
sur la têle, pelilement sur le ventre). Le manteau chalain esl déjà très net.
PROCÈS-VERBAUX 169
Dasycephala livida SG. San Alfonso, 25 juin 1894, n° 10418.
28. T'urdus fuscater G'. Lhohué, 11 avril 1895, n° 10767.
— — ©. Santa Teresa, 25 juin 1895, n° 10857.
_ — ©. Peñaflor, 15 janvier 1894, n° 10254
De — @ jeune (1). Peñafñlor, din it Le n° 10255.
29. Mimus thenca (2) GS‘. Lhohué, 29 mai 1895, n° 10882.
_ — Q!. Peñaflor, 22 mars 1894, n° 10267.
— — _æ. Peñaflor, 27 mars 1895, n° 10716.
— — ©. San Alfonso, 21 juin 1894, n° 10459.
— — œ. Santa Teresa, 25 juin 1895, n° 10859.
— — jeune. Callihué, 24 décembre 1894, n° 10597.
30. T'œnioptera pyrope ©. Lhohué, 11 avril 1895, n° 10769.
— — cd. santa Teresa, 25 juin 1895, no 10866.
— — @. San Alfonso, 21 juin 1894, n° 10407.
91. T'œmioptera flavida Gf. San Alfonso, 26 juin 1894, n° 10412.
— 7 @. — — n° 10416.
32. Lichenops perspicillatus c'. Peñaflor, 18 février 1895, n° 10686.
— — ©. — — n° 10694.
39. Myobius albiceps Œ. Peñaflor, 17 février 1895, n° 10700.
— — — -— no 10702,
| — — ©. Peñaftor, 2 juillet 1894, n° 10549.
34. Culicivora parulus Q. Santa Teresa, 25 juin 1895, n° 10861.
— — Q. Santa Teresa, 27 juin 1895, n° 10860.
30. Nanthornus cayennensis (3). Peüafñor, 6 mars 1895, n° 1063
Te U — Q Lee — n° 10639.
— — @ (4). Callihué, 22 déc. 1894, no 10623.
— — d‘ (2). San Alfonso, 23 juin 1894, n° 10453.
— -- ct. Don de M. Pablo Martens, 13 mai
1895, n° 10806. :
306. Agelaius curaeus Gf. Llohué, 13 avril 1895, n° 10742,
(1) La jeune femelle diffère sensiblement de l'adulte. Bec el patles jaunes chez
l'adulte, brun un peu jaunâtre chez la jeune. Faces inférieures d’un gris enfumé un
peu roux, uniforme, chez l'adulte, tachées de brun chez la jeune (comme chez nos
grives d'Europe). Plumes de la nuque el du dos d’un brun uniforme chez l'adulte,
larmées (à taches blanchâtres chez la jeune, ligne gris blanc au milieu, brun aulour).
(2) Male et femelle très semblables.
(3) Le mâle montre encore quelques traces de jeunesse dans son plumage. La
femelle a déjà le plumage des femelles sAnNes
(4) Plumage des femelles adultes.
(5) Adulte de l’année : légère bordure grise des plumes surtout inférieures.
170 PROCÈS-VERBAUX
37. Chrysomitris campestris GS (1). San Alfonso, 26 juin 1894, n° 10397.
— — (@) _ — n° 10396.
— — ® jeune. Santa Teresa, 25 jun 41893,
n° 10880.
38. Chlorospiza fruticeti Gt. San Alfonso, 20 juin 189%, n° 10468.
— — Q. Santa Teresa, 25 juin 1895, n° 10874.
39. Chlorospiza alaudina G°. San Alfonso, 25 juin 1894, n° 10447.
— — Q® (2) San Alfonso, 23 juin 1894, n° 10451.
40. Fringilla diuca Q. San Alfonso, 22 juin 1894, n° 10499.
Al. Fringilla matutina d. San Alfonso, 25 juin 1894, n° 10395.
42. Grithagra brevirostris GS. Junquillos, 27 septembre 1895, n° 10889.
-- oo — @. Peñaflor, 16 mars 1894, n° 10315.
43. Phytotoma rara cf. San Alfonso, 20 juin 1894, n° 10473.
_ AO — —- n° 10472.
— — _f. Callihué, 24 décembre 1894, n° 10618 (3).
GRIMPEURS
T
44. Colaptes pitiquus Q. Llohué, 11 avril 1895, n° 1075
'
COLOMBIENS
45. Columbina picui G. Peñañlor, 10 mars 1895, n° 10674.
— — Ç. Peñaflor, 6 mars 1895, n° 10676.
G. Zenaida aurita Œ. Penñañlor, 18 février 1895, n° 10637.
— — d: —— — n° 10660.
_ — ©. Peñafñlor, 16 Janvier 1894, n° 10323.
(1) Je lis dans mes notes de l’époque :
€ J'ai sous les yeux sept sujels de celle espèce. D'après ces échantillons, il n'y
aurail pas de différence entre les deux sexes; mais les jeunes diffèreraient des
adulles par la calolle, d'abord semblable au restant des faces supérieures, el deve-
nant ensuile progressivement d'un noir profond el homogène par l'extension
graduelle des taches centrales brunes de chaque plume. De même pour la lache
brune de la gorge el du cou, qui s'élend else fonce de plus en plus en vieillissant,»
(2) La femelle me parail différer du male : en dessus par l'absence de cendré
bleu entre les flammes noires des plumes : en dessous. par la gorge el la poilrine
flammés de brun sur gris, tandis que le male à ces parlies gris bleu un peu
roussalre uniforme. Le bec aussi est plus brun, moins jaune.
(3) En beau plumage. Les plumes de la tête longues et formant huppe, d'nn beau
roux rouge à peu près uniforme. Le roux des faces inférieures également dépourvu
de taches.
48.
60.
PROCÈS-VERBAUX 171
GALLINACEÉS
Nothura perdicaria, trois œufs, n° 40710,
ÉCHASSIERS
Vanellus cayennensis ®. Santa Teresa, 28 juin 1895, n° 10841.
— ne Q. Pirque, 1% mai 1894, don de M. Ev.
Marin, n° 10552
Ardea egretta (sans aigrette), Llohué, 10 avril 1895, n° 10784.
Ardea exilis ®. Junquillos, 23 mai 1895, n° 10830.
Totanus flavipes Gwml. Q (stagnalis Gay, partim). Peñallor,
22 mars 1894, n° 10537
Totanus flavipes Q. Peñaflor, 2% mars 1894, n° 10336.
T'otanus melanoleuchus Gml? (stagnalis Gay, partim). Penaflor,
23 janvier 1894, n° 10332.
Himantopus nigricollis '. Aculéo, 28 janvier 1896, n° 10920.
_ — ®, — — n° 10919.
Tringa sp. ? cd. Peñaflor, 11 février 1894, n° 10342.
Gallinaco Paraquiae G!, Junquillos, 2% mai 1895, n° 10821,
— —- cd. Peñafñlor, 13 février 1895, n° 10706.
Rhynchœn semicollaris G. Peñafñor, 24 septembre 1896, n° 10994.
Rallus bicolor Q (1). Junquillos, 23 mai 1895, n° 10826.
Gallinula crassirostris Q@. San Carlos de Chillan, 13 avril 1895,
no 10713
Fulica chloropoides San Carlos de Chillan,13 avril 1895,n° 10788.
— — " Peñaflor, 22 mars 1894, n° 10938.
_ — . Junquillos, 22 mai 1895, no 10801.
— — 0. Junquillos, 23 mai 1895, n° 10814.
PALMIPÉDES
Mareca chiloensis GG. San Carlos de Chillan, 13 avril 1895,
n° 10798,
PR
(1) À propos d'un autre sujet (mäle, Callihué, 23 décembre 1894, no 10608) que
je ne retrouve pas dans ma collection, je trouve l'observation suivante :
« Age ou saison ? Les faces inférieures sont roux enfumé el non gris d'ardoise
foncé ; le dessous de la mandibule est même complétement blanc. Les joues sont
gris roux, non gris bleu foncé ; le dessus de la lête esl aussi gris roux, moins clair
que les joues, tandis que les autres sujels ont la partie antérieure gris bleu foncé.
Le bec, mandibule inférieure, est brun, non verdätre.»
P.-V. 1923. . 12
172 PROCÉS-VERBAUX
61. es oxyura d'. San Carlos de Chillan, 13 avril 1895, no 10800.
—, — très jeune caneton. Peñaflor, 1 mars 1895, n° 10672.
— — _ — Junquillos, 27 sept. 1895,n° 10894.
62. Querquedula cæruleata Q. Junquillos, 27 sept. 1895, n° 10890.
— — g' adulte. — - n° 10891.
63. Querquedula creccoides Q. Junquillos, 23 wai 1895, n° 10832.
GA. Erismatura ferruginea Q. Aculéo, 28 janvier 1896, n° 10922
— — cg‘ adulte. Junquillos, 26 septembre 1895,
no 10895.
65. Heteronetta melanocephala Q. Aculéo, 28 janvier 1896, n° 10923.
PLONGEURS
66. Podiceps RollandiQ. Llohué, 12 avril 1895, n° 10780.
— — gg. Junquillos, 23 mai 1895, no 10827.
— —. ©. San Alfonso, 23 juin 1894, n° 10484 (1).
67. Podiceps leucopterus G°. Atuléo, 28 janvier 1896, no 10915.
_ — Gi — — n° 10914.
68. Podiceps antarticus Q (2). Rio Tinguiririca (Santa Cruz), 25 décem-
© bre 1894, ne 10607. ï
LARIDÉS
69. Larus dominicanus G. San Alfonso, 21 juin 1894, n° 10492.
PÉLICANIENS
70. Graculus brasiliensis G. Peñaflor, 27 février 1895, no 10709.
71. Graculus albiventer ? Détroit de Magellan, décembre 1895, don
de M. Delfin, no 10905.
(1) Ce sujet a le collier brun enfumé au lieu de brun roux, et la gorge brun noir
tacheté de bianc au lieu de blanche. C’est peut-être une différence d'âge, mais non
de sexe, car les autres, mâles ou femelles, sont tous semblables.
(2) Diffère assez de deux sujels de Peñaflor. Les faces inférieures sont gris blanc
x taches brun sombre (taches relativement pelites el rares chez les sujets de Peña-
flor). Taches noir profond sous la gorge au lieu de gris tacheté. Cou et devant de
la poitrine gris roux piquelé de brun, au lieu de roux vif laché de brun. Dessus et
côtés de la têle gris noir, non roux. :
PROCÈS-VERBAUX 112
Réunion du 17 octobre 1923
Présidence de M. J. Duyer&ier, Président.
Les procès-verbaux des deux dernières séances sont lus et adoptés.
M. Le Présipenr adresse les félicitations de la Société à MM. Pevyrot
et Sauvageau, récemment promus Chevalier de la Légion d'honneur.
CORRESPONDANCE
Lettre de Mlle Sarrazin qui, nommée à Paris, donne sa démission.
PERSONNEL
Vote favorable, au titre de membre titulaire, de Mile Charlotte Marre,
professeur au Lycée de Jeunes Filles, 90, rue Mondenard, présentée
par MM. Artigues et Malvesin=Fabre.
COMMUNICATIONS ET DONS
M. le Docteur Bauprimonr présente une perle pyriforme trouvée dans
une huître portugaise et offre un ouvrage d'histologie récemment paru,
et dont il est l’un des auteurs.
Il lit ensuite trois notes : 1° Sur la musique du Hanneton du pin;
20 sur le bruissement de l’'Anoxia villosa Fab.; 3° sur le Prione tan-
neur : sa facon de protester.
M. le Docteur Maxox. — Supplément et observations sur les Lépi-
doptères des environs de Bordeaux avec présentation des exemplaires
(suite). oi
M. Gouin émet le vœu que les lépidoptéristeS puissent tenir des
réunions particulières pour causer des questions intéressant leur
spécialité.
Il dépose au nom de M. l'abbé Bernier une note sur les Lépidoptères
girondins.
M. F. LaTastE. — 10 Présentation et don d'oiseaux du Sénégal, de
l'Algérie et de la France.
: 20 Excursion dans la Hacienda Aculéo (Chili).
M. le Docteur Lamarque signale de curieuses observations sur des
vols de libellules.
174 PROCÈS-VERBAUX
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL rend compte de l’excursion mycologique à
l’Alouette, à laquelle ont pris part 15 excursionnistes. D'intéressantes
espèces ont été recueillies ou observées. À l'issue de l’excursion, une
commission s’est rendue, sur son désir, au domicile de la survivante du
récent empoisonnement.
D'après ses déclarations, 1l faut incriminer des Amanites phalloïdes
cueillies par ses enfants qui en ont été les premières victimes. Elle a
confondu ces champignons verts avec les Verdelettes qu'elle était habi-
tuée à consommer dans son pays : le Gers. ;
Il semble donc que les personnes habitant les régions argileuses ou
calcaires, où les Russules vertes sont communes et les Amanites Phal-
loides rares, sont exposées à de fatales méprises quand elles viennent
dans un pays siliceux riche en Phalloïides et pauvre en Verdoyantes.
M. Dayoie signale, recueillis à La Brède, des Lactarius piperatus de
30 cn de diamètre. ;
M, L'ArcHivisre fait circuler et distribuer des exemplaires de Phelipæa
ramosa Meyr. et Jussiwa grandiflora Michaux, envoyés par M. Quevyron.
La séance est levée à 11 heures.
{
Sur la « musique » du Hanneton du Pin.
(Cor: LAMELL.)
Par le Dr Albert Baudrimont.
Tous les entomologistes du Sud-Ouest connaissent le Hanneton du
Pin, Polyphylla fullo Lin., tous aussi connaissent le bruit qu'il fait
entendre lorsqu'on le saisit. Les auteurs, ceux que j'ai pu consulter du
moins, sont pourtant peu prolixes sur ce bruissement particulier que la
femelle possède à l'égal du mâle et que l'on retrouve d'ailleurs, à des
degrés divers, chez plusieurs autres Lamellicornes.
On peut lire dans Packard (1), qui cite Landois, que le #elolontha
fullo produit un son par le frottement des ailes contre les segments
abdominaux. On trouve encore dans E. Blanchard (2) qu'il exécute au
repos une stridulation intense par la friction de son abdomen contre ses
élytres. De même, Mulsant (3) signale le fait sans en dire davantage.
(1) A. S. Packarp. À Text-Book of Entomology, New-York, 1909, p. 294.
(2) Emile BLaNcHarp. Mélamorphoses, mœurs el instincts des Insectes, p. 480.
(3) E. Mucsanr. Histoire naturelle des Coléoplères de France, Lamelticornes,
1842, p. 409. \
PROCÈS-VERBAUX 175
Fabre, par contre, dans ses souvenirs entomologiques (1), s'étend
plus longuement sur sa € musique » et sur son mécanisme : « Le son
est produit par l'extrémité du ventre, qui, d'un mouvement doux,
remonte, s'abaisse lour à tour, en frôlant de ‘ses derniers segments le
bord postérieur des élytres maintenues immobiles. Il n’y a pas d'ou-
tillage spécial ni sur la surface frottante ni sur la surface frottée. La
loupe y cherche en vain de fines stries propres à bruire. De part et
d'autre, c'est lisse. Comment alors s’engendre le son ?
« Promenons le bout du doigt mouillé sur une lame de verre, sur un
carreau de vitre ; nous obtiendrons un son assez nourri, non dépourvu
d’analogie avec celui du Hanneton. Mieux encore : pour frictionner le
verre, servons-nous d'un morceau de gomme élastique; nous reprodui-
rons assez fidèlement les sonorités de l’insecte. Si la mesure musicale
est bien gardée, on s’y méprendrait, tant limitation réussit.
€ Eh bien, dans l'appareil du Hanneton, la pulpe du bout du doigt, le
-morceau de gomme élastique, sont représentés par les mollesses du
ventre que linsecte meut; le carreau de vitre est la lame des élytres,
lame mince, rigide, éminemment apte à vibrer. Le mécanisme sonore
du Hanneton est donc des plus simples. »
Ayant recu, l’année dernière, un bel exemplaire capturé au Cap
Kerret, je m'amusai à le faire Qcrier », d'où le désir d'étudier à mon
tour la machine sonore, ce qui me donna un premier faisceau
d'observations.
En premier lieu, l'insecte ne fait entendre sa protestation que sur une
provocation de ma part, si je le prends, lui souffle dessus, le retourne
les quatre... pardon les six fers en l'air.
Pour cela, il remonte, d’une seule pièce, son abdomen primitivement
‘abaissé et c'est dans ce mouvement que le son est émis.
Que l’on tienne l'insecte par le corselet ou au niveau des élytres, le
bruit ne change guère et je me demande si ces dernières, serrées entre
mes doigts, font bien office de lames vibrantes et s'il ne s’agit pas plu-
tôt d'un grincement un peu analogue à celui que produit le corselet du
Grand Capricorne, frottant sur le mésothorax.
Une expérience va nous répondre. Sur un bloc de mastic faconné en
monticule, Je place l'insecte, pattes en l'air, de telle facon que les ély-
tres se moulent exactement dans la pâte molle et lui adhèrent dans
toute leur étendue. Dans de telles conditions, si ces dernières étaient
(1) J,-H. Fabre. Souvenirs entomologiques, dixième série, p. 155.
176 PROCÈS-VERBAUX
réellement douées d’un mouvement vibratoire, le son ne se produirait
plus ou, tout au moins, serait modifié.
Or, 1l n'en est rien. Lorqu'il est sur le dos, dans les contorsions qu'il
exécule pour reprendre son aplomb, et surtout si on l’excite par de
petites friclions de l'abdomen, le Hanneton fait entendre sa plainte,
englué dans la masse de mastic tout comme en liberté. Je n'ai même pas
noté de différence appréciable ni dans l'intensité, n1 dans la tonalité;
avec ou sans mastic, le bruit est identique. ;
Il ne peut donc être question de vibration des élytres, lesquelles font
corps avec la pâte. La contre-épreuve est, de plus, facile à faire : sur
une des branches d’un diapason, placons, non plus un énorme bloc de
mastic comme pour le Hanneton, mais une toute petite boule tout au
plus grosse comme un pois; le diapason ne chante plus, quelle que soit
la branche frappée.
D'ailleurs, l'intervention d'une lame vibrante est-elle bien nécessaire ?
Nullement. Reproduisons l'expérience du doigt mouillé, non plus sur
un carreau de vitre, mais sur une plaque de cheminée en marbre, de
4 centimètres d'épaisseur : nous obtiendrons encore un son. Bien mieux,
eu frottant l’un contre l’autre, d'un mouvement circulaire, l'extrémité
bien polie de deux vieux bouchons, on pourra imiter à s'y mépren-
dre le bruissement si particulier de l’insecte. Le phénomène est set
patent et ne peut ètre comparé à ce qui se produit lorsqu'une véritable
lame vibrante, au sens que lui donnent les physiciens, entre en vibra-
tion dans sa totalité.
Enfin, même l'insecte mort depuis huit jours et plus, on peut
encore soi-même, à volonté, le faire bruire. Il suffit, par un petit
coup légèrement appuyé de la pulpe du doigt, de repoussér le pygi-
dium d'arrière en avant et de bas en haut, de facon à faire frotter
l'abdomen contre la face inférieure des élytres... et l'on entend la voix
du mort.
Là se bornent mes constatations de l’année passée. Mais, bien résolu
à ne pas m'en tenirlà, car J'ai encore comme un vague soupcon, dès la
fin de juin je me mets en quête de nouvelles bestioles. Non par moi-
même, hélas ! car qui dira les difficultés de l'entomologiste des villes,
tenaillé sans répit par sa tâche quotidienne et dont les trop courts
loisirs n'ont aucune concordance avec les exigences du calendrier
entomologique ! |
Eulin, grace à une àme charitable, je reçois, en deux lots, neuf Han-
nelons, venant des dunes du Cap Ferret (huit lemelles el un mâle).
PROCÈS-VERBAUX A7
Malheureusement, la saison étant déjà assez avancée (1), six sont déjà
morts quand ils arrivent chez moi. Qu'importe après tout et cela peut-il
m'empêcher de les interroger? N'est-ce pas chez la gent polyphyllienne
que... les morts parlent encore ?
Mais, commençons par les vivants et, d'abord, vérifions les résultats
déjà acquis. Reprenant en la modifiant l'expérience de l’année dernière,
Pun d’eux est fixé, le ventre en l’air, sur un bloc de plâtre gâché, de
manière que les élytres soient partout adhérentes. De la sorte, ces der-
mères ne font plus qu'un avec le plätre, dont on ne peut les détacher
lorsqu'il est pris. Le résultat est identique et, dans les efforts infruc-
tueux de l’insecte, le bruit se fait encore entendre sans modification
notable d'intensité, de tonalité ou de timbre. On peut, de même, le pro-
voquer plus de douze jours après sa mort (2). Donc, pas d'erreur
possible, les élytres ne vibrent pas (3). Dois-je ajouter chaque fois
que c’est de la vibration totale de l’élytre qu'il s’agit ?
L'un des deux autres insectes vivants est tué par le chloroforme et
porté dans l'alcool pour un examen histologique ultérieur.
Sur le troisième, à la partie tout à fait postérieure des élytres, je
coupe une mince bordure tranversale, en croissant, de 2 millimètres de
largeur ; le bruissement reste le même. Parallèlement à la première,
j'enlève une deuxième bande transversale de 2 millimètres encore ; le
bruit s'atténue, mais persiste, Je répète enfin la même opération sur le
bord latéral de chaque élytre dans son tiers postérieur, plus aucun son
n’est émis. L'insecte est muet.
(1) 25 juillet, lorsque je recois le deuxième lot.
(2) Frappé de ce que l’on peut reproduire le bruissement de l’insecte plus de dix
jours après sa mort, j'essaye de le provoquer, après ramollissement, sur des insec-
tes conservés en collection depuis 1907. C’est à peine si j'obliens un très minime
bruit de frottement qui n’a rien de commun avec le « cri » du Hanneton. Les sur-
faces frottantes s’élant plus ou moins recroquevillées pendant la dessicalion et ne
pouvant plus retrouver, même par le ramollissement, avec leurs positions respectives
antérieures leur Contact nalurel, cela s'explique facilement et le contraire m'eüt
fort élonné. ue
(3) Lors de ma communication, on m'a lrès aimablement objecté : « Vous dites
que l’élytre ne vibre pas. Mais, Monsieur, il ne peut y avoir de son sans vibration! »
+ Eh oui, mon bien cher Collègue, et je suis très heureux de vous l'entendre dire,
mais l’élytre n’en vibre pas davantage, ne vous en déplaise. Cela prouve tout sim-
plement que c’est autre chose qui le fait à sa place, aulre chose que je ne connais
pas encore, mais que je vous dirai quand je le saurai. Vous le voyez, c’est des
plus simple et je n'ai jamais nourri le perfide projet de ruiner définitivement les lois
fondamentales de l’acouslique. Si l'on venail vous dire que, lorsqu'on joue du vio-
lon, ce n’est pas l’archel qui entre en vibralion, croiriez-vous pouvoir soutenir le
contraire ? KHh bien ! mais c'est la même chose !
178 PROCÈS-VERBAUX =
Mais, sur l’insecte vivant qui se débat et ne grince qu'à sa guise, et
pas toujours quand j'en aurais besoin pour bien me rendre compte,
l'examen est peu facile ; aussi, je me rejette sur les morts beaucoup plus
dociles et pour cause.
Après m'être assuré que je puis reproduire le grincement caractéris-
tique aussi bien ou presque que le ferait l'animal vivant, j'enlève, de
deux coups de ciseaux perpendiculaires, sur le bord latéral et postérieur
de chaque élytre, mais en respectant son extrémité, une bande triangu-
laire à sommet postérieur. L'incision transversale passe à la hauteur du
4e anneau de l'abdomen ou entre le 3e et le 4°; l'incision longitudinale,
la plus longue, est pratiquée parallèlement à la suture, à 7"m5 de
celle-ci. Les deux triangles ainsi enlevés mesurent environ 4 millimètres
de base (antérieure) sur 1 centimètre de hauteur (longitudinale). Le
bord latéral de l'élytre n'est ainsi intéressé que dans sa partie posté-
rieure, mettant à découvert les lames membraneuses (1) des 4°, 5° et 6°
anneaux de l'abdomen (2). L'extrémité de la bordure élytrale (5mm) est
intacte et la partie médiane restante, qui a 14m dans sa plus grande
largeur, recouvre normalement l’avant-dernier anneau (propygidium),
“quand on remonte l'abdomen. Malgré cela, le bruit que l'on pouvait
\
faire naître à volonté avant cette mutilation, ne se produit plus (fig. 1).
Sur un autre cadavre, toujours après m'être assuré de la parfaite
production du son, je sectionne par une incision transversale passant à
Homm de leur extrémité la parie tout à fait postérieure des élytres.
Cette fois-ci, c'est la face dorsale des derniers segments abdominaux
ainsi que l'extrémité repliée des ailes qui sont mises à nu, tandis
que les bords latéraux des élytres sont respectés. Malgré cette ablation,
le bruissement se fait toujours entendre aussi fort. Cependant, à la
longue, si je répète un certain nombre de fois de suite mes manœuvres
de va-et-vient de l'abdomen, les arceaux supérieurs se recroquevillent,
rentrent plus ou moins en dedans en entrainant [es lames membra-
neuses latérales et l’on n'entend plus rien (fig. 2).
Reproduites, ces deux expériences m'ont donné le même résultat.
Voyons maintenant si l'on peut les combiner sur le même individu.
(1) Chaque segment abdominal comprend un arceau dorsal de consistance molle
et un arceau ventral plus rigide réunis latéralement par une lame membraneuse où
se trouve le sligmate. C'est celte lame membraneuse que recouvre le bord
de l'élytre.
(2) Le dessous de l'abdomen ne montre que six segments, mais, si l'on examine
sa face dorsale après avoir enlevé les élylres et relevé les ailes, on en compte huit.
PROCÈES-VERBAUX 179
Prenant un insecte, non mulilé cette fois, entre le pouce et l'index, je
le serre légèrement de chaque côté pour bien appliquer le bord latéral
Fi. 1
Une bordure latérale est enlevée à la partie postérieure de chaque élytre
en respectant son extrémité.
de l’élytre sur la partie correspondante des segments abdominaux, en
même temps que son extrémité postérieure, bombant et se soulevant,
frotte moins sur l'arceau dorsal de l’avant-dernier anneau. Le bruisse-
L'extrémité postérieure des élylrés esi seule enlevée.
ment se fait entendre très net et très fort, même si je place sur la partie
postérieure des élytres une petite boule de maslic suffisante cependant
pour empêcher un diapason de vibrer.
180 PROCES-VERBAUX
Si, au contraire, j'appuie avec l'index sur l'extrémité postérieure des
élytres pour les bien appliquer contre la face dorsale du propygidium,
j'aplatis ainsi leur partie médiane tandis que leurs bords, se relevant
par un mouvement de bascule, ne touchent plus ou touchent à peine le
bord dorso-latéral des segments; le grincement est alors très atténué
ou même disparaît tout à fait.
Le son est donc émis par le frottement de l'abdomen sur le bord
des élytres dans leur moitié postérieure, non pas tout à fait à leur
extrémité (à la hauteur du propygidium), mais plus en avant au niveau
de leur bord latéral.
Il m'est plus difficile de dire sur quelle longueur il se produit. Proba-
blement à la hauteur des 4, 5° et 6° anneau ; peut-être aussi au
niveau du 3e.
De même, quelle est la partie du segment abdominal qui frictionne
l’élytre ? J'ai cependant de fortes raisons de croire que c’est au niveau
de la lame membraneuse unissant les arceaux supérieur et inférieur
que se fait le frottement producteur de musique. Plus en dehors, :
l'élytre ne peut atteindre que le début de l’arceau ventral garni de
poils (par suite peu apte à bruire); plus en dedans, elle est séparée
de l'arceau dorsal, d’ailleurs très mou, par le matelas des ailes repliées.
En ce point cependant, l'exploration à la loupe, si minutieuse soit-elle,
ne révèle aucun outillage spécial, rien qu'une surface unie et mate où
s'ouvre le stigmate. Je ne pense pas que l'examen histologique en dise
beaucoup plus; j'aurai peut-être l’occasion d'y revenir.
Sur le bruissement de l’« Anoxia villosa » Fabr.
(Coc. LAMELL.)
Par le Dr Albert Baudrimont.
Dans une note précédente, j'ai cherché, après plusieurs autres, par
quel mécanisme proteste le Hanneton du Pin quand on vient à le tra-
casser. J'ai pu me rendre compte dernièrement que l’Anoxia villosa
Fabr. peut, lui aussi, faire entendre une plainte analogue, mais plus
faible et dont le mode de production, bien que moins facile à saisir, doit
être sensiblement le même.
Les genres Anoxia et Polyphylla voisinant dans la même tribu, il
n'y a là rien de bien étonnant. D'ailleurs, un certain nombre d’autres
PROCES-VERBAUX 4181
Lamellicornes peuvent bruire pareillement par une sorte de friction
de l’abdomen, avec ou sans dispositif stridulatoire spécial, sur la
face inférieure de leur bord élytral : Copris hispana L., Bolboceras
gallicum Muls., les diverses espèces de 7rox, la plupart des Géotrupi-
nes, plusieurs Orycthnes, enfin une foule de Lamellicornes étrangers à
l’Europe (1).
Sur le Prione tanneur; sa façon de protester.
(CQL. LONGICORNE)
Par le Dr Albert Baudrimont.
Lorsqu'on capture un Prione tanneur (Prionus coriarius L.), mâle
ou femelle, l'attention est bien vite retenue par une sorte de bruisse-
ment assez intense que l'insecte, extrêmement robuste et agile, fait
entendre en se débattant entre les doigts.
La pensée qui vient tout d'abord est que, comme chez leurs proches
parents les Cerambyx, le son est produit par des mouvements alter-
. natifs d’élévation et d’abaissement du corselet sur le mésothorax, dont
les surfaces articulaires, étroitement emboîtées, frottent en grinçant
l’une sur l’autre. Mais, si l’on maintient solidement le corselet pour
empêcher tout mouvement, le bruit continue avec la même intensité.
Peut-être alors s'agit-il, comme chez certains Lamellicornes, d’une
friction de la face inférieure des élytres par les segments abdominaux,
d'autant que l'insecte remue furieusement son abdomen? Pas davan-
tage. Le ventre, immobilisé à son tour avec le bout du doigt ou l'extré-
_ mité d'un crayon, le bruit ne cesse point, n1 même ne diminue.
C'est donc autre chose et bien facile à voir. Il suffit d'arrêter un
instant les pattes postérieures dans leur gymnastique effrénée; plus
aucun son n'est produit. L’insecte est devenu muet. Ce sont en effet
les fémurs de la dernière paire incurvés sur leur face interne qui,
rejetés le plus possible vers le haut et en dedans, viennent frotter sur
(1) J.-H. FaBre. Souvenirs entomologiques, dixième série, p. 155.
L. FarrmarrEe et L. M. PLanerT. Coléoplères, 1919, p. 202, 219 et 223.
Lanpois, in Pacxarp. À Text-Book of Entomology, 1909, p. 294.
E. Mursanr. Histoire naturelle des Coléoptères de France ; Lamellicornes, 1842,
p. 29.
Th. LacorpaiRe. Introduction à l'entomologie, 1838, t. Il, p. 269.
182 PROCES-VERBAUX
le bord externe des élytres, plus exactement sur leur repli latéral
ou épipleure (fig. 1).
Tenant l’insecte de la main gauche, je l’observe tout en écrivant ces
lignes. Le fémur pi-
vote autour de l’arti-
culation de la hanche,
son extrémité décri-
vant d'avant en ar-
rière, à partir d’une
ligne transversale
passant à la hauteur
ou un peu en avant
Erc:t4
de l'articulation, un
arc de cercle de 65°
environ. C'est l’extré-
_ mité inférieure du fémur qui frictionne l'élytre, le frottement semblant,
Course du fémur dans son mouvement de friction
sur l’élytre.
à première vue, se faire sur sa face interne (1).
Ce dernier point n’est cependant pas absolument exact. Si, sur un
insecte mort, on fait pareillement tourner la cuisse de façon à faire
frotter sa face interne sur toute sa largeur a b (Gg. 2, nd même en
appuyant fort, c'est à peine si l’on
perçoit un très léger bruit ; le plus ac
Ë 2
souvent même, on n'entend rien. 2
BK ot Z
Par contre, si l’on fait râcler, A,
non plus sa face interne, mais ë
seulement l’arête tranchante b À
(fig. 2, A), qui la limite en arrière Free
et borde en dedans la gouttière A) Section transversale (schématique) du
que présente le bord postérieur fémur, à la hauteur de son point de
friction : ac, bord ant. ; bd, gouttière
‘ < post.; ab, face int. ; cd, face ext. :
exercer la moindre pression (en b, lèvre int. de la gouttière qui frotle
tenant à peine le membre par l’ex- contre l'élytre.
trémité du tarse), un bruit en tout B) Section transversale (schématique) du
corps de l'insecle à la hauteur du
premier segment abdominal.
du fémur, on obtient, même sans
identique à celui de l’insecte vi-
vant. En aucun point, le fémur,
arqué en dedans et de plus arrèté par le rebord élytral qui déborde de
(1) Celle qui, dans la station normale de l’insecle sur un plan horizontal, regarde:
en dedans, en arrière el un peu en haul.
PROCÈS-VERBAUX 183
chaque côté, ne peut toucher les segments abdominaux (fig. 2, B). Le
bruit n’est donc pas renforcé par une friction quelconque sur l'abdomen.
Sur l’élytre, le contact se fait sur la lèvre externe de la gouttière qui
borde inférieurement l’épipleure, au niveau de sa région moyenne et
sur une longueur variable (6 à 8 millimètres environ) avec la taille de
l'insecte (1).
Mais dans quel sens, la cuisse exécutant son double mouvement.de
va-et-vient, donne-t-elle son coup d’archet? Est-ce à l'aller ou au
retour ? Ou bien au deux ? La réponse est facile. Le son est seulement
produit lorsque la patte est lancée en arrière et jamais en sens
contraire. Le
Nous savons où se fait la musique, mais comment se fait-elle? Un
examen minutieux à la loupe peut-il nous renseigner ? Sur le fémur, on
ne remarque aucun outillage spécial: un peu de dépoli aux points de
friction, marquant l’usure de la surface de chitine, et c’est tout. Sur
l’élytre, c'est à peine si l’on peut voir difficilement, avec beaucoup de
bonne volonté (et seulement sous une incidence favorable), une très
minime et presque imperceptible crénelure. Cela suffit, néanmoins, pour
provoquer le grincement, qui résulte simplement de la friction des deux
arêtes l’une sur l’autre, sans qu'il y ait à proprement parler de vibra-
tion de la totalité de la lame rigide formé par l’élytre. Comme le
Criquet} chez lequel le son est produit par le frottement des fémurs
postérieurs contre le bord antérieur des élytres, c'est un joueur de
violon. La cuisse tient lieu d’archet, l’élytre est le violon.
On est bien embarrassé, du reste, pour classer dans une catégorie
quelconque le bruit ainsi émis. Ce n'est pas une stridulation véritable
comme le chant de la Cigale ou du Grillon. On ne peut non plus parler
de bruissement. C’est plutôt un frottement, une sorte de crissement
assez sec et qui n'a rien de musical. D'ailleurs, même pour la Cigale,
peut-on vraiment parler de chant ! Les insectes ne sont que des « ins-
trumentistes » violoneux ou cymbaliers ; les oiseaux seuls sont les vrais
chantres des prairies et des bois (2).
Cette facon de râcler de la viole est, à ma connaissance, peu fré-
quente chez les Coléoptères, dans nos régions du moins. Dans son
tableau des bruits divers qu'ils peuvent émettre, tableau reproduit dans
(1) La femelle (32 à 41 millimètres et plus) est constamment plus grande que le
mâle (entre 23 et 35 millimètres).
(2) E. Causrier. Les Insectes, 1921, p. 44 et 45.
184 PROCÈS-VERBAUX
Packard (1), Landois indique cependant la friction sonore du bord de
l’élytre contre le fémur chez le Chiasognathus granti. Pour le Prione,
par contre, il ne dit rien, sinon qu'avec le Spondylis, à l'inverse des
Cerambyx, il ne produit aucun son par le frottement du corselet sur la
poitrine.
Th. Lacordaire (2) nous renseigne davantage. En se plaçant au point
de vue de leur mode de production, il divise en trois classes les diverses
sortes de bruit que font entendre les Insectes :
4° ceux qui résultent du frottement de quelques parties de leur corps
les unes contre les autres ou contre un corps étranger quelconque ;
20 le bourdonnement produit pendant le vol ou, au repos, pendant
l'agitation des ailes ;
3° enfin, ceux qui sont émis par des organes spéciaux.
« Les sons de la première espèce s’observent presque uniquement
dans l’ordre des Coléoptères et y sont très répandus. Il y en a qui sont
produits par le frottement des cuisses ou des jambes postérieures contre
les bords latéraux des élytres, ce sont les moins communs de tous ».
Il les a observés chez quelques espèces américaines : Megacephala cha-
lybea, Euprosopus quadrinotatus, Oxycheila tristis de la famille des
Cicindelètes, Cacicus americanus de celle des Mélasomes; mais il ne
saurait dire @s'ils sont propres aux deux sexes ou. seulement à l’un
Deux
Notre Prione n’est donc pas le seul à se fâcher bruyamment quand
on le saisit. Chez lui, le mouvement producteur de musique est exécuté :
soit alternalivement, les pattes râclant l’une après l'autre, soit simul-
tanément, l'insecte ruant alors des deux pattes à la fois. Extrêmement
robuste, il s’agite terriblement, les pattes ramenées le plus possible en
haut et en dedans, dans un mouvement de rame, pour mieux frotter
l’élytre. Dans cette agitation, les larses s'accrochent parfois. Alors le
bruit s'arrête, mais’pour reprendre bientôt.
. Lâché sur ma table, il court sans plus faire aucun bruit, la cuisse
n'ayant, pendant la marche ou la station naturelle, aucun contact avec
l’élytre. Que ma malice vienne à le retourner pattes en l'air, dans ses
efforts désordonnés, sa lamentation recommence.
Mais, à quoi sert cette crécelle que mâle et femelle possèdent éga-
lement ? Est-ce un moyen de communication et, en liberté dans les bois,
(1) A. S. Packarp. Text-Book of Enlomology, p. 294.
(2) Th. LacorpaiRe. Introduction à l’entomologie, Paris 1838, t. IT, p. 268 et 269,
PROCÈS-VERBAUX 185
par les chaudes nuits d'été, s’en servent-ils pour bavarder ou se char-
mer entre eux ? Est-ce un cri d'appel à l’époque des amours ? Dans ce
cas, ce sont généralement les mâles qui, seuls, ont de la voix et « la
trémulation sonore des Cigales, les coups de cymbales précipités des
Sauterelles, la plaintive modulation des Grillons ne sont que des
appels de fiancés à l'adresse de silencieuses compagnes ». Heureux
grillons dont les femmes sont muettes! comme disait Xénarque, dans
une de ses pièces.
Ne serait-ce pas tout simplement un bruit involontaire, partant sans
signification, ce qui, pour Lacordaire, serait assez fréquent ? Certaine-
ment pas, car, pour le produire, le Prione est obligé de reporter sa patte
en haut et en dedans, dans une position forcée qui ne lui est pas habi-
tuelle et ce mouvement est évidemment sous la dépendance de la
volonté.
N'est-ce pas plutôt une manifestation de colère, un moyen d’intimi-
dation ? Dans mes expériences, c’est sûrement une protestation contre
mes tracasseries. En somme, bien des choses sont encore à dire sur les
bruits divers que peuvent produire les possesseurs d’élytres. D'ailleurs,
pourquoi les uns parlent-ils, alors que la plupart semblent se taire ? Ne
serait-ce pas plutôt que nous ne savons ou ne pouvons les entendre ?
Supplément au catalogue et observations sur les Lépidop-
tères des environs de Bordeaux, avec présentation des
exemplaires /suite).
Par le D: Manon.
Je continue, Messieurs, ma communication sur les Lépidoptères des
environs de Bordeaux, non pas dans le but de passer en revue tous les
papillons du catalogue, mais d'attirer l'attention sur quelques localités
non mentionnées où on trouve non seulement telle ou telle espèce, mais
aussi des variétés et des aberrations intéressantes.
Parmi ces variétés et aberrations, un certain nombre, comme je l’ai
déjà montré dans ma précédente communication, sont ignorées ou n’ont
pas encore été nommées, quelques-unes ont été décrites d’une facon
incomplète ou inexacte par quelques auteurs, pour d’autres, le désac-
cord est tel en ce qui concerne la description et les noms qu'il devient
186 PROCÈS-VERBAUX
bien difficile de s’y reconnaître ; aussi notre but est non pas tant
d'ajouter au catologue de la Gironde des noms et des espèces, que
d'apporter, en suivant ce catalogue, notre modeste contribution à
l'étude de certaines espèces dont la description et les mœurs ne nous
paraissent pas avoir été suffisamment mises en lumière. Malgré le désir
que nous avons de suivre la mode actuelle de voir des variétés partout,
il nous faut bien reconnaître qu’on a exagéré en donnant un nom spé-
cial à des variétés qui n'en sont pas, qui ne sont que des aberrations
accidentelles représentées par un spécimen unique, où des anomalies,
des monstruosités, des cas pathologiques, comme par exemple l’exem-
plaire de Vanessa urticæ que je vous présente : c'est un nain prove-
nant d'une chenille qni a souffert de la faim. _
Par contre, comme je l'ai déjà dit, vous avez quelques espèces
présentant des variétés bien nettes, à exemplaires multiples, à carac-
tères toujours les mêmes, qui n’ont pas été nommés. Voici une quin-
zaine de Melitaea aurinia ; à côté de Provincialis, variété bien connue,
vous en avez une qui l'est moins, c'est la variété AVigrolimbata,
représentée par deux sujets provenant, l'un du Pont-de-la-Maye et
l’autre de Sadirac (la bande marginale des ailes supérieures est entiè-
rement noire), puis vous avez trois exemplaires d’une variété qui, à ma
connaissance, n’est pas nommée. Ces trois exemplaires, dont deux ont
été capturés en Gironde (Sadirac et Léognan), sont d'un rouge brique
plus vif que le type et présentent uue absence complète aux ailes
antérieures comme aux postérieures des taches blanc jaunâtre, c’est du
noir sur fond brique et rien de plus (un des spécimens susnommé de
Nigro limbata se trouve dans le même cas). Cette variété non nommée,
ainsi que je viens de le dire, n’est d’ailleurs pas spéciale à la Gironde,
un des exemplaires présentés est de Montargis (1).
Ea continuant l'examen des papillons épinglés dans la boîte, nous
tombons sur trois sujets mélanisés de Cinæia (var. Obscurior), prove-
nant du Pont-de-la-Maye et de Villenave-d'Ornon, puis sur un remar-
quable sujet albinisé de Phoebe, capturé à La Souys le 8 août 1920. Le
fond des ailes antérieures est complètement blanc et celui des posté-
rieures blanc jaunâtre.
Nous voyons ensuite toute une série de Didyma, comprenant
22 sujets de toutes teintes, de toutes tailles et de tous dessins; à côté
(1) Au moment où nous envoyons cette note à l'impression, nous recevons le
dernier numéro paru du catalogue Lhomme, dans lequel cette variété est nommée
ab. Fulvacea, par Cabeau. de la Société Entomologique Namuroise.
PROCÈS-VERBAUX 187
de la var. Alpina vous voyez Moulinsii, qu’il est bien difficile de diffé-
rencier de certains Alpina; les deux spécimens ici présents sont de la
Charente-Inférieure, mais cette variété n’est pas rarissime en Gironde,
en dehors du sujet capturé par Trimoulet à Pessac et décrit dans son
catalogue de 1858, Schirber, lors d’une excursion de la Société de
Zoologie Agricole, aux environs de Léognan, en a capturé un bel
exemplaire.
Dans cette espèce les aberralions du dessous ne sont pas non plus
: très rares : en voici un exemplaire élégant, où les dessins classiques
sont remplacés par une sorte de gerbe de fleurs partant de la base pour
rayonner vers l'aire médiane. Comme dans presque toutes les espèces
également, on trouve des nains; en voilà un qui mesure un tiers
à peine de la forme normale,
Je passe à Athalia pour signaler que la variété dite Vividior par
Oberthür, n'est pas spéciale aux deux localités (Saint-Côme et Sainte-
Foy) signalées dans le catalogue Gouin. Comme M. Gouin én convient
lui-même et comme il a pu s’en convaincre depuis la publication de son
catatooue. Vividior se trouve un peu partout en Gironde et si elle n’a
pas été sisnalée plus tôt, c'est que la majorité des lépidoptéristes qui
l'ont capturée ont attribué son éclat plus vif à la fraîcheur d’un papillon
venaut d'éclore ; il a fallu toute l'autorité d'Oberthür pour faire admettre
que ces sujets conslituent une variélé ; en voici, en lous cas, deux
exemplaires capturés à Léognan, plus haut un sujet mélanisé, d'un
éclat aussi vif, capturé au Cap Ferret. Je signale en passant, qu'il
existe dans la collection Bréignet de notre musée Linnéen, un sujet très
frais complétement blanc, capturé à Pessac ; il fait pendant au Phoebe
albinisé que j'ai signalé tout à l'heure.
Je termine ce que j'ai à dire sur les Mélitées en vous montrant une
vingtaine d'exemplaires de Dictynna, choisis au milieu d’une soixan-
taine, capturés en deux séances d’excursion dans une prairie de Ville-
nave-d'Ornon, où M. Schirber en a capturé plus d’un cent et où d’autres
lépidoptéristes en ont récolté également un nombre élevé. On peut donc
dire que si Dictynna est localisé, il est très commun dans le lieu où on
le trouve. Je dirai de Dictynna ce que j'ai dit d'autres Mélitées ; tous
les sujets que vous voyez sont différents de teinte et de dessins et
que'ques-uns, capturés en pleine éclosion, sont d'un ton vif et chaud
qui ne laisse rien à envier aux Athalia vividior. À côté d’un sujet albi-
nisé à fond blanc légèrement jaune, vous voyez deux autres sujels très
frais, albinisés de bizarre facon; on croirait qu'ils ont été enfarinés aux
P.-V. 1993. 13
188 PROCÈS-VERBAUX
ailes inférieures, tels ces artistes qui poudrent leurs cheveux pour se
vieillir au gré des circonstances.
Enfin pour terminer la série, un sujet nain d'une taille moitié moin-
dre que le type.
En passant aux Argynnes, je signale une capture de S'elene à Pessac
(près du pont du chemin de fer), localité non signalée sur le catalogue.
A propos d’Adippe, qu’on trouve en nombre à Saint-Selves et à
Lacanau-Lac (localités à ajouter au catalogue), je signale ce fait qu’en
dehors de la variété Cleodoxa où il y a, en dessous, absence de taches
argentées aux ailes antérieures et postérieures, sauf dans la prunelle
des yeux ferrugineux, il existe une autre variété non nommée jusqu’à
présent, je crois ; cette variélé présente l'absence des taches argentées
aux ailes antérieures seulement, c’est en somme un semi Cleodoxa : en
voici deux exemplaires, l’un de la Gironde (Saint-Selves), l’autre de
Gavarnie, j'en ai chez moi deux autres exemplaires, vous voyez que les
taches argentées qui existent au-dessous de l'angle apical chez le type,
sont ici absentes et remplacées par des taches jaunes.
En passant aux Satyrus, je mentionne à propos d’//ermione qu'on
trouve à Carignan (localité à ajouter au catalogue), un procédé de cap-
ture qui m'a très bien réussi dans la forêt de Fontainebleau, 1 y a de
cela une vingtaine d'années ; j'étais alors Médecin-major au 82e d'infan-
terie et avais accompagné mon régiment aux tirs à longue distance
effectués dans cette localité. Un filet pliant à la main, j'ärpentais les
abords du champ de tir, sous des pins de haute futaie, lorsque mon
attention fut attirée par des Hermiones qui volaient d’un pin à un
autre et ne se posaient jamais qu'à cinq ou six mètres du sol. Je recher-
chais justement Æermione dont je ne possédais que quelques exem-
plaires dans ma collection. Agacé par le fait qu'aucun des sujets ne
descendait à portée du filet, je pris une pomme de pin et la jetai dans
la direction d'une Hermione qui venait de se poser, elle se leva,
descendit et vint se poser près de la pomme de pin retombée. Je
répétai l’expérience et chaque fois elle réussit; le papillon suivait Ja
pomme de pin dans sa descente et venait se poser à terre à côté d'elle
ou à faible hauteur sur le pin le plus voisin; ce qui me permit de cap-
turer, en moins d’une heure, une vingtaine d'exemplaires.
A propos d'Arethusa, sur la variété bordelaise de laquelle j'ai déjà
fait une communication il y a huit mois environ, je vous montre dix-
huit exemplaires : douze, capturés à Saint-Laurent-d’Arce et à Royan,
représentent le type ; cinq, capturés à Léognan et à Villenave, repré-
PROCÈS-VERBAUX 189
sentent la variété nommée, à tort ou à raison, var. Ætrithia par la
plupart des entomologistes bordelais et Dentata par les autres; c'est à
cette dénomination que je me rallie désormais avec Gouin, le Comman-
dant de Sand et Oberthür, qui cependant, si l'on s'en rapporte à la
description qu’en aurait donné ce dernier, d’après Lhomme (L’Amateur
de Papillons, vol. I, n° 2, p. 172), ne caractériserait pas la variété que
nous trouvons à Bordeaux. Le dernier exemplaire en boîte, d’un brun
plus foncé, à taches fauves plus petites, provenant de la collection
Sorin où il existe trois exemplaires semblables, serait l’£rythia de
Berce ou la var. Boabdil de Seilz.
Pour en revenir à la Dentata que nous trouvons dans les environs
de Bordeaux, trois caractères la distinguent nettement des.exemplaires
types :
1° En dessus, à la partie interne, la bande est nettement délimitée,
comme tracée à la plume, sans la pénombre qui se trouve dans le type.
Je crois avoir été le premier à signaler ce caractère, qui frappe cepen-
dant les yeux, de telle facon qu'il permet de distinguer à première vue
la variété en question; il est noté dans le dernier numéro paru du
catalogue Lhomme en cours de publication.
2° En dessous les nervures blanches sont beaucoup plus marquées
que dans le type. à
30 L’extrémilé externe des taches de la bande est généralement plus
pointue que dans le tvpe, en dessus et en dessous; la réunion de ces
taches forme, même en dessous, une ligne brune antemarginale nette-
ment dentelée, qu'on trouve parfois dans le type, surtout chez les
mâles, si bien que j'attribue plus d'importance aux deux premiers
signes différentiels qu’au troisième. Quant à dire et surtout à donner
comme caractère principal que les taches de la bande sont plus grandes
que dans le type, ceci est inexact ; vous avez dans les Arethusa type
que je vous montre, plusieurs sujets à taches aussi grandes et même
plus grandes que dans les exemplaires de Dentata.
Statilinus, en dehors des bois de pins et des dunes, se trouve eu
nombre à Saint-Laurent d’Arce, près des carrières.
En ce qui concerne Circe, je signale qu'on le trouve en abondance
aus BOUSCAUL ;
De Janira, je montre un sujet albinisé aux quatre ailes et un joli
petit nain bien frais et bien conformé, un tiers de la normale.
. De TJ'ithonus, un exemplaire très frais, albinisé aux quatre ailes, cap-
turé à Léognan le 22 août 1920, le bord des ailes, de même que la base
190 PROCÈS-VERBAUX
participant à l’albinisation du fond, il fait partie de la variété Pallide
marginata.
Ædipus : la variété Miris est au moins aussi commune à Saint-
Mariens, où j'en ai capturé de très beaux exemplaires en juillet 1920 et
1921, qu'à Saint-Selves où je l’ai également chassée avec Schirber.
Arcania : je vous montre un sujet rarissime, un Dupuyi très frais,
pris à Saint-Georges, près de Royan, en 1916. Cette aberration m’ayant
été signalée comme capturée à Dompierre-sur-Mer, je la croyais spé-
ciale au littoral, et c'est même ce qui m'a donné l’idée de la chercher
dans les bois de chènes des environs de Royan, mais Lhomme dans son
catalogue signale une capture à Angoulême. (A suivre.)
Présentation d'Oiseaux en peaux du Sénégal,
de l’Algérie et de la France.
Par Fernand Lataste.
Les vingt et une espèces d'Oiseaux que je vous présente aujourd’hui
et que j'offre, également sans conditions, à notre Société, sont de trois
provenances. ;
[. — O1SEAUX DU SÉNÉGAL.
n
Ces oiseaux ont été abattus par moi, en août et septembre 1885, dans
deux stations du Haut-Sénégal : à Kayes, où je m'arrètai du 29 au
31 août, et à Médine et environs (chutes du Felou, mont Kaffa), dans
la première quinzaine de septembre. Ce sont des doubles d'une collec-
tion que j'ai remise, au retour de ma mission, au Muséum d'Histoire
Naturelle de Paris. Leur détermination a été faite par l’ornithologiste
feu Oustalet, aide-naturaliste au dit Muséum. En voici la liste :
Melicrax niger Bouvier et Vieillot Kayes, 29-31 aoûl, ne 3182.
2. Eurystomus afer. Kayes, 29-31 août, n° 3188.
3. T'hamnolæa albiscapulata Rüppel. 3 septembre, no 3211.
4. Myrmecocichla formicivora Vieillot (2 sujets). Kayes, 29-31 août,
nos 3195 et 3224.
5. Pycnotus barbatus Desfontaine (2 sujets). Mont Kaffa, 8 septembre,
nos 3192 et 3193.
6. Corvinella corvina Schaw (2 sujets). Kayes, 29-31 août, nos 3187
EL Sie Fes
PROCÈS-VERBAUX 191
T. Cypselus parvulus Lichtenstein. 2 sujets, Kayes, 29-31 août,
ns 3194 et 3201 ; 2 sujets, Félou, 3 septembre, n°° 3205 et 3206.
8. Cotyle fuligula var. rufigula H. et M. Félou, 3 septembre,
n° 3202.
9. Cotyle riparia var. Schelleyi Sn (2 sujets). Kayes, 29-31 août,
nos 2203 et 2204.
40. Hirundo melanoleuca var. domicella Sharp (3 sujets). Félou,
3-4 septembre, n°s 3189, 3207 ct 3208.
11. Hyphantornis melanocephala Gml. Médine, 17 septembre, n° 3216.
12. Gymnornis petria Bonaparte ? Mont Kaffa, 8 septembre, n° 3196.
143. Hypochera nitens Gml. Médine, 6 septembre, no 3217.
14. Fringillaria septenstriata Rüppel. Félou, 17 septembre, no 3199.
15. Pluvianus ægyplius Linné. Félou, 4 septembre, no 5183.
16. Scopus umbrelta Linné. Médine, 14 septembre, n° 3174.
17. Himantopus aulumnalis Hasselquist. Félou, 4 septembre, n° 3180.
II. — OisEAUx D'ALGÉRIE.
Trois sujets, de trois espèces, tués par moi à M'sila, dans le Hodna
(Hauts-Plateaux), du 27 au 30 mai 1881. Ces Oiseaux ont été d'abord
conservés en alcool, avec les Batraciens, Reptiles et Micromammifères
de mes récoltes (procédé peu recommandable pour la gent emplumée),
et ce n'est qu'après mon retour en France qu'ils ont été mis en peaux.
Comme ces trois espèces se trouvent aussi de ce côté-ci de la Méditer-
ranée, j'ai pu les déterminer avec l'Ornithologie Européenne, de
Degland et Gerbe.
18. Erythrospiza githaginea Bp. et Temm. M'sila, n° 1680.
19. Saxicola stapazina Temm, ex Gml. M'sila, n° 1678.
20. Saxicola teucura Keys. et Blas. ex Gml. M'sila, n° 1679.
III. — Orsraux DE FRANCE.
Un seul sujet, abattu à Talais, dans notre département de la Gironde,
donné en chair par le père ou le grand-père de notre collègue, M. Gaston
Lalanne, l’un et l’autre grands chasseurs devant l'Éternel. Sa capture,
dont je n’ai pas conservé la date précise, remonte à une quarantaine
d'années, plus ou moins.
21. Circus æruginosus Savigny ex Linné. Talais (Gironde), no 3297.
192 PROCÈS-VERBAUX
Excursion dans la Hacienda d’Aculéo (Chili).
(Vol du Condor. - Nids de: Gygnes. - Ruses de Canard. -
Nidification de Grèbes).
Par Fernand Lataste.
J'ai fait deux excursions dans la hacienda d’Aculéo.
La première, en 1893, fut dirigée vers la montagne. Je campai, du
18 au 23 janvier, dans la Cordillère, à la limitessupérieure de la végé-
tation forestière. J'y notai une grande abondance et variété d'oiseaux ;
mais je n'avais apporté aucun ouvrage pour les déterminer sur place,
et, n'ayant pas alors de préparateur, je n'en rapportai aucun spécimen.
J'y vis notamment des Condors par vingtaines, et je pus constater que
ces énormes Oiseaux voiliers se dirigeaient dans l’air exclusivement par
des changements d’orientalion des ailes et de la queue, sans jamais
battre des ailes. J'en pus tirer quelques-uns au vol, et parfois j'enten-
dis le bruit des plombs sur leur corps ; au coup de feu, l'oiseau rabattait
brusquement ses ailes sur le ventre, dans un but évident de protection ;
il faisait ainsi un léger bond vertical ; puis il étendait de nouveau
les ailes et reprenait la courbe gracieusa de ses glissades. Je ne fus pas
plus heureux cynégéliquement avec la Viscache (ZLagotis criniger
Lesson), Cet intéressant Mammifère, jadis abondant, paraît-il, dans ces
parages, était devenu rare à cette époque.
Ma seconde excursion eut pour but le lac d’Aculéo. Elle ne dura
qu'une Journée, le 28 janvier 1896, mais fut plus fructueuse.
Le propriétaire de la hacienda avait gracieusement mis un bateau et
deux rameurs à ma disposition, m'autorisant à chasser tous les Oiseaux
du lac, à l'exception d'un troupeau de Cygnes (Cygnus nigricolis
Gmelin), qui avait élu domicile sur ce lac et nichait sur un de ses îlots.
Ces Palmipèdes quittèrent l’ilot dès qu'ils nous virent ramer vers lui, et
s'éloignèrent à la nage. J’eus tout le loisir d'examiner leurs nids. Chacun
d'eux consistait en une légère excavation du sol, assez chichement
garnie d'herbes sèches, et ils étaient régulièrement disposés côte à côte
sur le rivage, en une sorte de petit damier. Chacun ne contenait qu'un
petit nombre d'œufs, de un à quatre, d'après mes souvenirs (1). Ce
(1) Je parle de mémoire, n'ayant pu relrouver mes notes relalives à celle excursion.
PROCÉS-VERBAUX 193
devait être le début de la ponte : sur trois de ces œufs, que j'emportai
avec l'autorisation du propriétaire, deux étaient absolument frais, le
troisième montrait un commencement d’incubation.
Les Canards étaient abondants sur ce lac, et j'en abattis plusieurs.
Il y en a deux de cette provenance dans le lot que j'ai eu l’honneur de
vous présenter à la dernière séance. Quelques-uns, blessés, m'intriguè-
rent fort, avant que je n’éventasse leur ruse. À peine tombés à l’eau, ils
disparaissaient ; l'œil fouillait en vain la surface du lac autour du point
de chute ; de guerre lasse, on s’éloignait, les mains vides. Je m'avisai
finalement de fixer ce point avec précision, et, le bateau l’atteignant, de
plonger le bras dans l’élang exactement au même point : je ramenai le
canard ! Je l'avais saisi, immobile, à une certaine profondeur sous l’eau ;
il s’y maintenait, accroché par les pattes à des conferves, lesquelles
étaient fort abondantes dans le lac à cette époque.
-Et ces conferves m'amènent à l'objet essentiel et final de ma commu-
nication.
Sur le lac, on apercevait, ca et là, de petits objets blancs faisant
saillie à la surface de l'eau. Les bateliers s’en approchaient, les saisis-
saient et me les faisaient passer. Les prenant d’abord pour des œufs de
Poule avariés et dispersés par le vent, je les cassais et les rejetais. Les
bateliers m'apprirent alors que c’étaient des œufs de Guala ( Podiceps
leucurus), un Grèbe abondant sur le lac et dont je réussis d’ailleurs à
abattre plusieurs exemplaires (deux Oiseaux de cette espèce font actuel-
lement partie de vos collections). J'examinai alors ces œufs de plus près.
Je ne puis mieux les caractériser, de mémoire, qu'en disant qu'ils ont,
en effet, la taille, la forme, la couleur et l'aspect d’œufs de Poule, mais
d'œufs depuis plus ou moins longtemps abandonnés aux intempéries,
salis et tachés par des végétations cryptogamiques. Et cependant ils
étaient frais. J’en recueillis une vinglaine, que je vidai soigneusement,
à la maison, à l’aide de deux petits trous opposés, et dont je fis d’excel-
lentes omelettes. J'avais mis quelques-unes de leurs coquilles dans mes
caisses, à mon retour en France; mais elles sont toutes restées au
British Museum, ce qui me prive du plaisir d'en mettre aucune sous
vos yeux.
Le nid, si l’on peut lui donner ce nom, était formé par un gros amas
irrégulier de conferves, lâches vers la périphérie mais de plus en plus
serrées vers le centre et le sommet du tas, qui ne débordait pas ou
débordait à peine la surface de l’eau. C’est sur ce sommet, très légère-
ment déprimé par son poids, que reposait l'œuf, sa base baignant dans
194 PROCÈS-VERBAUX
le liquide, le reste de sa surface chauffé Lout le our par un soleil ardent
qui ne se voile jamais en pareille saison. Un seul œuf sur chaque tas,
soit que la ponte dudit Grèbe reste ainsi limitée, soit que, plus vraisem-
blablement, sans beaucoup d'efforts, 11 rassemble les matériaux d’un
nouveau nid pour chaque œuf de sa ponte.
Je suppose que les parents veillent sur leurs œufs, ne les perdant pas
de vué et mème prenant soin de les retourner de temps à autre. On
raconte qu'ils soignent allectueusement leurs petits une fois éelos, les
transportant sur leur dos, et plongeant même avec eux sans qu'ils se
détachent.
Sur un vol de Libellules.
Par le D' H. Lamarque.
À la première page du Journal, dans le numéro du 29 septembre
dernier, je lisais l’article suivant :
« Des «& demoiselles » survolent Toulon. — Toulon, 28 septembre. —
Les ouvriers toulonnais n'ont pas élé peu surpris, vers la fin de la
journée, hier après-midi, d'apercevoir, volant à une faible hauteur, des
milliers de hbellules se dirigeant de l'Est vers l'Ouest. Ces insectes
ailés, qui étaient divisés en plusieurs groupes, ont survolé, les uns le
centre de la ville, tandis que les autres, longeant la côte, ont traversé
l'arsenal où leur passage excita vivement la curiosité des travailleurs.
Un pareil phénomène n'avait jamais été observé. Aussi se demande-t-on
vers quelle région peuvent émigrer ces « demoiselles » en aussi
grande quantité ».
J'ai eu l'occasion d'observer un phénomène analogue en septembre
1916. Je faisais faire à des membres de ma famille la splendide prome-
nade qui suit, au bord de la falaise, la côte bornant au nord la baïe du
Mont Saint-Michel, entre Saint-Jean-le-Thomas et la pointe de Carolles.
Nous avions à peine gravi le sentier qui, de la plage de Saint-Jean-
le-Thomas, monte au sommet de la falaise et nous nous apprètions à
comtempler l'admirable vue que, de cet endroit, on a sur le rocher de
Tombelaine, le Mont Saint-Michel et la côte de Bretagne, lorsque notre
attention fat retenue par la quantité considérable de libellules qui pas-
saient au milieu de nous en vol serrés, les plus basses étant à 2 mètres
du sol, les plus hautes à 10 mètres, sur une largeur de 25 à 30 mètres.
…
PROCÉS-VERBAUX 195
Elles suivaient toutes une direction parallèle, du Nord-Ouest au Sud-Est.
Pendant le Lemps que nous mimes à parcourir les 3 kilomètres qui
séparent Saint-Jean-le-Thomas de la pointe de Carolles, c’est-à-dire
pendant près d’une heure, car nous allions lentement, nous arrétant
souvent, nous traversämes constamment le vol; c'est par centaines de
mille que se déplaçaient ces insectes. Je n'ai pu en caplurer aucun, mal-
gré quelques tentatives faites avec mon mouchoir ou mon chapeau, tant
est grande la souplesse du vol de ces insectes.
J'ai cru intéressant de rapprocher mon observation de celle faite à
Toulon et de demander à mes Collègues, si les migrations des lbellules
sont connues, si elles ont été décrites, si on sait quel est le motif de
ces déplacements en masse dans un $ens bien déterminé.
Assemblée générale du 7 novembre 1923
Présidence de M. J. DuverçGier, Président.
M. DuverGier rappelle que cetle première séance est consacrée à
l'élection des membres du Conseil d'administration.
Il est procédé au dépouillement du scrutin qui donne le résultat
suivant :
Sont élus : MM. Bardié, Cabantous, Dr Castex, Chaine, Daydie,
Duvergier, Dr Feytaud, D' Lamarque, Lambertie, Dr Llaguet, Malvesin-
Fabre, Peyrot.
- Les procès-verbaux des séances précédentes sont lus et adoptés.
ADMINISTRATION
M. LE PRésinenT annonce que la demande des entomologistes est
accueillie par le Conseil. [ls auront la possibilité de se réunir, même le
soir, sous la responsabilité de l’Archiviste.
PERSONNEL
Vote sur la candidature, au titre de membre auditeur, de M. Georges
Couturier, 50, cours Pasteur, s’occupant d'Histoire naturelle, présenté
par MM. le Docteur Castex et Malvesin-Fabre.
Démission de M. Ballais qui quitte Bordeaux.
196 PROCÈS-VERBAUX
COMMUNICATIONS
M. ScuirBer : Compte rendu entomologique de l’excursion de Sadirac.
M. Ph. Queyrox : Phelypæa ramosa Meyer et Jussiæa grandiflora
Michaux, en Gironde.
M. Tempëre : Note sur Cryptocephalus cineræ Suffr.
M. Pionneau : 1° Première note sur les Chrysides du département de
la Gironde ; 2° Localité nouvelle de (Geocoris siculus Fret (Hém).
M. J. Cane : 10 Le rat noir à Bordeaux; 2° Nouvelle contribution à
la présence de l’Oxylophe geai dans le Sud-Ouest.
M. Manon présente des Sauterelles d'Algérie à leurs divers stades de
développement.
M, Sacaspe se rappelle avoir vu à Bordeaux, 1l y a trente ans, des
vols de Sauterelles.
M. Caganrous a observé un vol de Libellules à Soulac, en septembre.
M. PLows présente des Champignons en herbier, dont il a obtenu la
conservation par ün nouveau procédé. es
M. Le PRÉSIDENT constate le succès obtenu par notre campagne
mycologique.
M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL demande à la Société de prendre l'initia-
tive d’une proposition aux Pouvoirs publics, en vue de diffuser les
connaissances essentielles sur les Champignons mortels. Cette idée,
adoptée en principe, sera étudiée ultérieurement quant aux modalités.
La séance est levée à 6 h. 30.
Liste des Lépidoptères recueillis
dans l’excursion de Sadirac, le 143 mai 1925.
Par E. Schirber.
Journée sombre et maussade, peu propice à la récolte des Papillons :
Euchlæ cardamines L. Pararge ægeria L.
Melitæa aurinia Rott. — megera L.
— cinvia L. Cœnonympha pamphilus L.
— phoebe Knoch. _ Chrysophanus dorilis Hufn.
— parthenie Bkh. Lycæna semiargus Rott.
Argynnis selene Schiff. Ortholita plumbaria F.
PROCÈS-VERBAUX 197
. Larentia obliterata Hufn. Aspilates ochrearia Rossi.
Venilia macularia L. Zygæna trifolii Esp.
Ematurga atomaria L. Crambus pascuellus L.
- Chenilles :
Zephyrus quercus L. sur Quercus.
Tæniocampa miniosa F. sur Quercus.
— gothica L. sur Quercus.
— slabilis View. sur Quercus.
Xylina furcifera Hufn. sur Alnus glutinosa Gœrtn.
Sarrothripus revayana Scopp. sur Salix cinerea L.
Cacæcia xylostæna L. sur Quercus.
Les chenilles de Sarrothripus revayana Scopp. sont écloses le
18 juin 1923 et jours suivants, une Xylina furcifera Hufn. est éclose
le 25 août 1923.
« Phelipæa ramosa » (Meyer)
et « Jussiæœa grandiflora » (Michaux), en Gironde.
Par Ph. Queyron.
J'ai à noter dans le Réolais, la présence de deux plantes, l’une très
commune, parasite du Tabac, présentant dans les cultures un caractère
envahissant, l'autre rare, non encore signalée dans les Flores de la
Gironde.
La première, Phelipæa ramosa, est une orobanche que l'on rencon-
trait autrefois dans les chènevières des vallées de la Garonne et du Drot.
La culture du Chanvre ayant été abandonnée depuis une quarantaine
d'années environ dans l'arrondissement de La Réole, et remplacée par la
culture plus rémunératricée du Tabac, l’Orobanche rameuse s’est déve-
loppée avec une telle rapidité dans les cantons de La Réole et Mon-
ségur, qu'on considère à juste titre cette plante comme nuisible, et
qu'on essaie aujourd hui d’enrayer sa rapide extension.
La propagation de l'Orobanche rameuse s'effectue surtout par les
graines émises en très grand nombre et dont la faculté germinatrice
n'est pas détruite au moins pendant quinze ans.
On lutte contre l’Orobanche par l’arrachage des racines et des pousses
souterraines, la destruction par le feu des hampes florifères, l’arrosage
198 PROCÈS-VERBAUX
de ces hampes au mois de septembre après la récolte du Tabac, avec
une solution de dix à quatorze pour cent d'acide sulfurique.
On ne doit plus considérer l’Orobanche rameuse comme une rareté
au point de vue botanique, dans le département de la Gironde.
Depuis quelques années, j'observe à Gironde (Gironde), dans l’ancien
ht du Drot, dénommé dans la localité : l'Escourret, entre la ligne de
Bordeaux à Cette et la Garonne, sur une longueur de 1.500 mètres
environ, Jussiæa grandiflora Mich.
Cette plante originaire de la Caroline du Sud, signalée en France dans
les départements du Midi (Hérault, Bouches-du-Rhône), dans les
Basses-Pyrénées (Lamic), se trouve dans l'Escourret de Gironde, avec
Angelca heterocarpa, Œnothera biennis L., Cyperus vegetus, Xanthium
macrocarpum, X. strumarium, Chenopodium anthelminticum, Aster
Noveæ-Belqiæ, elc.., plantes étrangères arrivées dans le Réolais par
Bordeaux ou Bayonne.
J. grandiflora fleurit de juillet en novembre, ses tiges sont herba-
cées, de 20 à 25 centimètres de long, rampantes avec de nombreuses
racines adventives.
Les tiges flottantes sont très longues, { m. 50 à 2 mètres de long,
avec feuilles arrondies munies de poils vésiculeux.
Elles traversent l'Escourret et donnent naissance après avoir touché le
bord opposé vaseux, à un faisceau de tiges aériennes herbacées.
Depuis deux ans, cette plante s’est très rapidement propagée dans
l’'Escourret du Drot, elle est bien acclimatée à Gironde où, sans doute,
elle a été apportée du Midi de la France par les inondations de la
Garonne. |
. Note sur « Cryptocephalus cynaræ » Suffrian.
Sa présence en Gironde. (Cor. CHRYSOMELID#).
Par G. Tempère.
La bruyère à balai (Erica scoparia) nourrit dans notre région plu-
sieurs espèces de Coléoptères, spéciales aux bruyères.
C'est ainsi qu’à La Teste, j'ai observé sur Ærica scoparia, cinq Cur-
culionides :
PROCÈS-VERBAUX 199
Strophosomus lateralis Paykull, très répandu ;
Strophosomus retusus Marsh., au contraire rare ;
Micrelus ferrugatus Perris, fort abondant ;
Micrelus ericæ Gyllh., beaucoup moins commun ;
Nanophyes niger Walt., assez fréquent, surtout dans la lande de Gujan ;
et un Halticide :
Arrhenocæla lineata Rossi, commun à’La Teste.
Ce sont là d’ailleurs, des espèces dont les rapports avec la bruyère
sont bien connus depuis longtemps (1).
Au contraire, il ne semble pas qu'il en soit de même pour un autre
Coléoptère, qu'on doit maintenant ajouter à la liste ci-dessus et qui,
d'autre part, est une nouveauté pour notre département ; il s’agit de
Cryptocephalus cynaræ Suffrian, variété duodecimplagiatus Fairmaire. :
Lorsque, en 1917 et 1922, je capturai cet insecte dans la lande de
Gujan, à Facture et à Salles, je crus être en présence de Crypt. quin-
quepunctatus Harrer, seule espèce pouvant s’v rapporter d’après les
ouvrages de détermination usuels, et c’est sous ce nom inexact que je
le signalai à M. Lambertie, qui l’a indiqué dans une note insérée à nos
procès-verbaux (1920, p. 104).
L'an dernier j'en envoyai des exemplaires à M. Clermont, qui me
signala aussitôt mon erreur en même temps que l'intérêt de ma trou-
vaille, et fit à la Société entomologique de France une communication
à ce sujet (J. Clermont, Mœurs et distribution géographique de Cryptoc.
cynaræ Suff., in Bull. Soc. Ent. Fr., 1923, p. 23 sqq.).
Voici le résumé de celle note : C. cynaræ est une espèce de la
péninsule ibérique, dont la capture en France, en ce qui concerne le
type, est assez douteuse (Saint-Gaudens ?) ; mais, à plusieurs reprises,
on a trouvé, dans les départements du Gers et des Landes, la variété
12-plagiatus Fairm., et M. Clermont lui-même, ayant observé un
exemplaire sur £rica, à Morcenx, en 1909, avail déjà soupçonné le
véritable habitat de l’insecte. Enfin, il signale mes captures de 1917 et
1922 et l'observation faile par moi, que chez nous, ce Cryptocéphale
se trouve toujours sur Erica scoparia L.
Aujourd'hui, après quelques observations faites l'été dernier, je puis
ajouter à ces données quelques faits qui viennent préciser la question.
- (4) II faut ciler aussi Lochmaea capreæ Thomson, galéruque qui sans être spé-
ciale à la bruyère, est parfois abondante sur cette plante, dans notre région en
particulier (Cf. G. Tempère, Note sur les galéruques du genre Lochmuea, in
Revue de Zoologie agricole et appliquée, juin 1923).
200 PROCÈS-VERBAUX
Dans sa patrie, C. cynaræ type vit-il, comme son nom le fait sup-
poser et comme le dit De Marseul (Monogr. des Cryptocephalides du
nord de l’ancien monde, L’Abheille, 1874), sur des Composées du genre
Cynara? Cela est possible, mais mériterait d’être vérifié, car je puis
affirmer que, dans notre région au moins, sa variété se nourrit d'Ærica
scoparia L.
En effet, non seulement j'ai récolté des douzaines de linsecte toujours
sur la même plante, en juillet et août, mais j'ai trouvé aussi sa larve
et l’ai nourrie en captivité avec la bruyère à balai.
Cette larve vit sur les rameaux de la bruyère, abritée dans une coqué
rugueuse d’un brun rougeâtre, courbe dorsalement, presque rectiligne
ventralement et légèrement étranglée vers l'ouverture ; la partie posté-
. rieure en est arrondie et un peu renflée; cet étui, qui semble bien de
nature excrémentitielle, atteint 12 millimètres de longueur et 6 de
diamètre. .
La larve elle-même, fort agile malgré le fardeau qu'elle traîne, est
.repliée dans sa coque, l'extrémité de l’abdomen remontant jusqu'au
niveau des pattes, qui sont assez longues.
Elle présente d’ailleurs les caractères généraux des larves de Crypto-
céphales et je ne veux pas en donner ici une description détaillée;
__ j'ajouterai seulement que l'abdomen et les parties molles du thorax sont
d’une jolie teinte orangée claire ; la tête (discoïde vue de face et for-
mant opercule à l’entrée de la coque), le pronotum, les côtés des deu-
xième et troisième segments Choraciques et les pattes sont d'un brun
plus ou moins foncé, selon les organes.
Lorsque en juillet, je récoltai ces larves en même temps que des
adultes je pensai qu’elles allaient prochainement se nymphoser, puis
me donner des insectes parfaits. Malheureusement, il ne me fut pas
possible de les pourvoir régulièrement de nourriture fraîche, de telle
sorte qu'elles ne furent pas dans des conditions biologiques normales.
Quoi qu'il en soit, elles mangèrent de la bruyère tant qu’elles en
eurent à leur disposition ; mais aucune ne se transforma. Cependant peu
moururent, et à l'heure actuelle (début de novembre), elles sont, pour
la plupart, encore vivantes, quoique n'ayant pas mangé depuis plusieurs
semaines.
Ne disposant pas de renseignements précis sur la biologie des larves
de ce genre, je ne sais s’il s’agit là d’un cas accidentel dû au manque de
nourriture, ou si, au contraire, la larve passe un hiver avant de se
nymphoser.
PROCÈS-VERBAUX 201
À deux ou trois reprises, j'ai trouvé des coques vides fixées à la
tige d'une bruyère par l'extrémité antérieure et largement percées à
l'autre bout. Il s'agissait là, certainement, de coques quittées par l'in-
secte parfait ; la nymphose se fait donc, semble-t-il, sur les branches ;
mais alors il faut que la larve se retourne dans sa coque, afin que
l'adulte puisse sortir la tête en avant et, vu l’exiguïlé du logement, cet
exercice ne doit pas être aisé.
_ Il reste donc divers points douteux, que j'essaierai d’élucider, à l’oc-
casion ; jai voulu surtout, dans cette note, signaler la présence de cette
rare et intéressante espèce dans notre département, présence non pas
accidentelle, mais parfaitement établie, puisque je l'ai observée à
Facture, à Salles, à La Teste et surtout dans la lande de Gujan, et,
d’autre part, préciser que la plante qui la nourrit, du moins dans ces
localités, est bien Ærica scoparia L., malgré son nom spécifique
de cynaræ.
Premières notes sur les Chrysides du département
de la Gironde (HYMÉNOPTÈRES).
Par Paul Pionneau.
Depuis la publication du Catalogue des Mellifères du Sud-Ouest de la
France, par Pérez, et de quelques documents concernant d’autres grou-
pes d'Hyménoptères, aucun mémoire, aucune note n'existe sur les Chry-
sides se rapportant à notre région. Quoique n'étant pas spécialisé dans
cet ordre nous pensons faire œuvre utile en comblant en partie cette
lacune et en offrant, aujourd'hui, à la Société Linnéenne de Bordeaux une
première énumération des espèces recueillies dans le département par
M. Giraud. Pour compléter ce travail, nous-ajouterons un certain nom-
bre de formes comme ayant été prises par Pérez aux environs de
Bordeaux et signalées par Abeille de Perrin (1).
Cette notice, malheureusement trop courte, servira de base à la publi-
cation d’un catalogue aussi complet que possible, que nous nous
proposons de publier plus tard avec le concours de tous nos collègues, à
qui nous demanderons de vouloir bien nous soumettre toutes les
(1) ABeice De Perrin. Synopsis crilique et synonymique des Chrysides ds
France, Ann. de la Soc. Linn. de Lyon, octobre 1878.
202 PROCÈS-VERBAUX
captures qu'ils pourront faire çà el Ià au cours de leurs promenades
entomologiques à travers la campagne, et en accompagnant celles-ci de
tous les renseignements déstrables à ce sujet (plante sur laquelle lin-
secte a été pris, date de capture, localité, ete.).
Pour terminer, avant de passer à la liste des différentes formes,
disons quelques mots sur les mœurs des Chrysides.
Nous empruntons les lignes suivantes à l'Abbé J. Dominique, dans
un travail paru en 1897, dans le Bull. de la Soc. des Sc. nat. de
l'Ouest de la France, sur les Chrysides de la Loire-Inférieure :
& Aucun des auteurs qui ont écrit sur la brillante famille des Chry-
sides n'a pu se soustraire au charme de son sujet. Il leur a inspiré à
tous un tribut d'admiration confinant parfois à la poésie, Cette famille,
écrit Brullé, continuateur de Lepelletier de Saint-Fargeau (Hist. nat.
des Insectes hyménoptères), se compose de jolis insectes, moins remar-
quables par leur grosseur que par l'éclat de leurs couleurs qui sont
métalliques, où du moins d'un vert où d'un bleu brillant.
« Les Chrysides, dit encore Frey-Gessner, sont les plus brillants des
Hyménoplères (Z'able analytique pour la détermination des Hymé-
noptères du Valais, &. VIT, Chrysides).
« Ces insectes sont des parasites déposant leurs œufs, soit dans une
larve de Tentrédinide (Cleptidæ), soit dans les nids de certains autres
Hyménoptères : Euménides, Sphégides, Pompilides, Apides.
& Comme l'indique leur nom, elles portent presque toutes pour livrée
de vives et riches couleurs métalliques affectant une cuirasse chilineuse
de consistance crustacée. L'œuf des Chrysides est pondu, soit sur la
paroi de la cellule renfermant la progéniture de leur victime, soit sur la
larve elle-mème dont les jeunes Chrysides doivent se nourrir. L'éelosion
a lieu trois ou cinq jours après la ponte. Au bout de douze à dix-huit
jours la larve a achevé de dévorer celle au dépens de laquelle elle fait
son entrée dans la vie, tout en respectant les provisions amassées par
une prévoyance maternelle devenue inutile. Le moment est alors venu
de se filer un cocon, ce qu'elle fait d'ordinaire, sauf le cas où elle se
trouve suffisamment abritée dans les tissus fabriqués par les Hymé-
noptères parasites. Elle passe la saison froide dans un engourdissement
dont les tièdes rayons de soleil ont peine à la faire sortir pour quelques
rapides instants. Enfin, lorsque le printemps revient faire bouillonner la
sève dans les vaisseaux des plantes et le sang dans les veines des
animaux, la captive devient inquiète, agitée et le dangereux travail de
la nymphose s'accomplit en elle. Huit ou quinze jours de souffrance et
PROCÉS-VERBAUX 203
le fréle insecte abandonne son maillot, se fraye une issue vers le dehors
où l'appelle le radieux soleil, déploie ses ailes diaphanes et va se bai-
gner dans l'azur. »
À ces mœurs si intéressantes, ajoutons que les Chrysides, si nom-
breuses dans les contrées méridionalés et tropicales, sont de moins en
moins nombreuses à mesure que l’on remonte vers le nord, Dans la
région bordelaise, on les rencontre depuis le printemps jusqu'à la fin de
l'été el même parfois le début d'octobre. On les trouve sur les murs, les
vieux arbres, les talus, les carrières de sable, les tas de pierres, les
berges des rivières et enfia sur les fleurs, surtout sur les Ombellifères
dans les endroits bien exposés au soleil. Pour plus de détails, nous
prions nos collègues que ce sujet intéresse de consuller le remarquable
ouvrage de M, KR. du Buvysson, sur les Chrysides d'Europe el d'Algé-
rie (t. VI),
CRRYSIDES DE LA GIRONDE
GENRE HEDYCHRIDIOM ABEILLE
4. A, minutum Lep. Cussac,
2. H. nunulum Lep. var.”? Cussac.
3. H, flavipes Evers. Environs de Bordeaux (Pérez), où a été pris le
premier exemplaire français de cette espèce.
Gesee EcLanpcs Six,
4. LE, auralus L. Cussac el quelques exemplaires pris em Charente,
Augouléme, ”
=
Gesee Norozus Forr
4, N., Panz'ri Fabr, Cussac.
…
N. productus Dahlb. Cussac en été?
GExee HoLopycs Dauceos
1. A. gloriosa Fabr. var. ovata Dahlb. G. des loges, en juin.
2. H, gloriosa Fabr. var. iqnicollis Dahib. Cugsac, en août,
Gexee Hepycarum LATREILLE
4. A. lucidulum Fabr. Plusieurs et une ©, Bruges, Cussac, en
septembre,
P.-V. 1922. , 14
204 PROCÈS-VERBAUX
2. H. rutilans Dahlb. Pas rare, tout le département, get © en nom-
bre à Cussac. |
3. AH. longicolle Ab. Environs de Bordeaux.
GENRE CHRysis LINNÉ
Ce genre est le plus nombreux en espèces. La faune d'Europe à elle
seule en offre plus de 230. Dans la région de Bordeaux nous comptons
jusqu’à ce jour 21 espèces et variétés. Après de nombreuses recherches,
ce nombre pourra s'élever considérablement.
1. C. Saussurei Chevr. Cussac? Très rare et facile à confondre avec
l'Ignita L. A
2. C. succincta Lin. Cussac.
. C: cyanea Lin. Pas rare en été, Cussac (ma collection).
. C. fulgida Lin. Deux Q® prises à Cussac. Pérez a observé cette
forme comme parasite de t'Odynérus nidulator Sss.
C. bidendata L. Assez rare, une © à Cussac.
6. C. splendidula Rossi. Prise probablement à Bordeaux par Pérez
qui l'a observée vivant au dépens de l'Odynerus lœvipes Shuck.
7. C. ignita Lin. La plus commune de toutes les Chrysides, se prend
H Co
SA
partout pendant tout l'été, Cussac et autres localités, en Juin (1).
8. C. ignita var. rutiliventris Ab. Environs de Bordeaux (Pérez).
9. C. ignita var. obtusidens Duff. et Perr. Prise par Pérez aux envi-
rons de Bordeaux ?
10. C. dichroa Dahlb. Bareze en juillet, rare.
11. C. aestiva Dahlb.? Un exemplaire sans indication de localité. Je
| signale cette forme mais elle esl douteuse pour la région.
12. C. scutellaris Fab. Get © en nombre à Cussac, très commun.
13. C. assimilis Spin. Probablement environs de Bordeaux, où Pérez
l’a obtenu d'un nid de Chalicodoma.
14. C. violacea Panz. Environs de Bordeaux, où Pérez a pris commu-
nément cette espèce sur des troncs de saules décortiqués où
nichent divers Crabonites et le Discælius ronalis Pnz.
15. C. nitidula Fabr. Environs de Bordeaux, pris par Pérez, qui l'a
obtenu fin avril de l'Odynerus nidulator Sss.
16. C. gemma Ab. Prise probablement à Bordeaux par Pérez sur des
talus habités par FOdynerus Reaumuri Sss.
(1) Celte superbe espèce vit aux dépens de plusieurs Vespides, entre autres de
l'Ewnenes infundibuliformis, ainsi que l’a constaté M. Pérez.
LUS Q
PROCÉS-VERBAUX 205
17. C. mediocris Dahbl. Espèce rare, sept exemplaires pris par le
R. P. Belon, à Arcachon.
18. C. neglecta Schnck. Pris à Bordeaux par Pérez qui l’a obtenu de la
ronce et l’a capturé sur des talus habités par lOdynerus Reau-
muri SSS.
19. C. chevrieri Ab. Environs de Bordeaux (Pérez).
20. C. comparata Lep. Environs de Bordeaux (Pérez).
21. C. auripes Wesm.? Environs de Bordeaux, espèce douteuse pour
le département.
SUPPLÉMENT
1. Omalus pusillus Fabr. Capturé par Pérez aux environs de Bordeaux.
2. Parnopes carnea Fabr. C'est la seule espèce de la tribu des
Parnopin:æ, habitant la France. Nombreux et © à Cussac et
probablement dans les dunes maritimes. Assez commun (ma
collection).
La variété fasciatu Mocs. est à rechercher.
Localité nouvelle de « Geocoris siculus » Fieb,.
(Hémiptère, Hétéroptère).
Par Paul Pionneau.
Cet Hémiplère intéressant a élé capturé en plusieurs exemplaires à
La Teste (Gironde), le 14 septembre 1916, par M. G. Tempère. Dans
son catalogue des Hémiptères du Sud-Ouest de la France, notre
collègue M. Lamberlie le signale comme ayant été pris par M. Rob.
Brown, en un seul échantillon, à Capevyron, en battant les haies, en
septembre. Se trouve également à Citon-Cénac, Saint-Georges-de-
Didonne, Hautes-Pyrénées, Landes et Haute-Garonne.
D'après Puton, ce Lygaeide qui est rare à peu près partout, se ren-
contre aussi dans le Nord à Dunkerque, à Avignon et aussi en Corse.
Se trouve dans plusieurs autres régions, nolamment Ja Loire-Inférieure
et le Maine-et-Loire (1).
. (1) PÉNEAU ET GuéRix. Faune enlomologique armoricaine, Hémiplères, Hélérop-
tères, Lygaeides, p. 32. |
206 PROCÈS-VERBAUX
Le Rat noir « Mus rattus » L., à Bordeaux.
Par J. Chaine.
Dans un intéressant article paru dans la Revue de Zoologie agricole (4),
M. A. Chapelier cite un travail de M. Mailles (2), où celui-ci expose
que le Rat noir est encore très répandu en France dans de nombreuses
villes de province et dans les campagnes : € M. Lataste en a capturé de
nombreux individus à Cadillac même et aux environs de cette ville.
Moi-même, j'ai pris cette espèce à Séméac, près de Tarbes; ... nous
savons aussi qu'aux environs de Melun, le Rat noir et le Surmulot ne
sont que trop communs. »
Le Rat noir est bien plus répandu dans le Sud-Ouest français que
pourrait le faire supposer ce passage de M. Mailles. Sa présence, en
effet, m'a été signalée dans diverses localités de la Gironde, au point
que je suis fondé à croire qu'il existe à peu près partout; du reste, si
je fais appel aux monographies consacrées à ce Rongeur, je constate.
qu'on le porte comme commun dans tout le Sud-Ouest (Granger, etc.).
À Bordeaux, en particulier, j'ai relevé sa présence dans tous les
vieux quartiers de la ville, principalement dans les anciennes demeures.
Je l’ai vu dans le centre, à Bacalan, aux Chartrons, à la Rousselle, à
Saint-Genès, à l'Institut de Zoologie (cours de la Marne), etc. Au
Muséum d'Histoire naturelle, plusieurs captures en ont été faites; elles
portent sur des sujets d’âges divers, ce qui prouve que l'animal vit et
reproduit facilement dans l'établissement même. La plupart de ces
sujets figurent aujourd’hui dans les collections du musée.
Il est à ajouter que le Rat noir cohabite au Muséum avec le Surmulot
(Mus decumanus Pall.), ce qui vient confirmer les constatations de
M. C. Mailles et celles de M. À. Chapelier; mais, comme le font aussi
remarquer ces auteurs, les deux espèces ne vivent pas côte à côle,
chacune a son domaine spécial. € Il n’est pas rare, dit par exemple
M. Mailles, que les deux espèces habitent le même immeuble, l’une en
haut, l’autre en bas ». Au Muséum, il en est à peu près de même. Le
Surmulot semble y être cantonné dans une cour en communication avec
(1) À. CnapgzuiEer. Rat noir et Surmulot, Revue de Zoologie agricole, février 1923.
(2) C. Marces. Le Rat et le Surmulol, Revue d'Histoire naturelle appliquée,
avril-mai 1920. à
PROCÈS-VERBAUX 207
les égouts, tandis que le Rat noir paraît plutôt se tenir dans des salles de
débarras ouvrant diréctement sur cette cour, mais fort anciennes et où
les ouvriers n’ont pas mis la main depuis un très grand nombre d’an-
nées (ce qui, comme je l'ai dit ci-dessus, est bien en rapport avec ses
mœurs). Ici done, bien que séparés, les habitants des deux espèces ne
sont pas très éloignés les uns des autres, bien moins même que dans
les cas cités par les deux auteurs dont j'ai rapporté les observations.
Nouvelle contribution à la présence de l’'Oxylophe geai
« Goccistes glandarius » L., dans le Sud-Ouest de la France.
Par J. Chaine.
Dans une note précédente (1), j'ai signalé quelques prises d’Oxylophe
geai (Coccistes glandarius L.) dans le Sud-Ouest français. Aujourd'hui
je suis à même de compléter ces renseignements à la suite d'une conver-
sation que j'ai eu avec notre collègue M. Paul Arné.
M. Arné, en effet, possède dans sa collection personnelle un exem-
plaire de cet Oiseau, justement capturé près de la côte océanique du
département des Landes. Pour plus d’exactitude, voici ce que notre
_ collègue m'écrivait quelques jours après notre entretien : « L'Oxylophe
geai qui appartient à ma collection a été tué dans la deuxième quinzaine
d'août 1902, à Messanges (Landes), dans le Sud de ce département par
conséquent et dans des champs situés à un kilomètre de la côte. L’oi-
seau est adulte et en parfait état. J'ignore le sexe. »
Quant aux deux Oxylophes geais capturés à Hendaye et signalés dans
ma dernière note comme conservés au Musée de Bayonne, j'ai lu dans
Le Naturaliste (2), que par hasard je feuilletais ces jours-ci, que ces
exemplaires ont été détruits au cours d’un incendie.
Le même article m'apprit que le Muséum d'Arcachon aurait possédé
un sujet de cette espèce tué dans la région; ces derniers Jours, en com-
pagnie du Docteur Llaguet, j'ai vainement cherché cet Oiseau dans les
galeries du Musée d'Arcachon, il n’est plus.
(1) J. Caine. L’Oxylophe geai (Coccystes glandarius L.) dans le Sud-Ouest
de la France, Procès-verbaux de la Soc. Linn., 1. LXXIV, 1922, p. 156.
(2) A. GranGer. L'Oxylophe geai (Coccyles glandarius), Le Naluraliste,
16e année, 1894.
208$ PROCÈS-VERBAUX
En résumé donc, jusqu'ici, à ma connaissance, il aurait été screnli-
liquement conslalé sx prises d'Oxylophe geai dans le Sud-Ouest
français :
une dans les environs d'Arcachon, date indéterminée ;
deux à Hendaye, 1849 et 1853 :
une à Pessines (Charente-Inférieure), 1900 ;
une à Messanges (Landes), 1902 :
une à Sant-Gemme-la-Plaine (Vendée), 1921. .
De ces six Oiseaux, il n'en existerait plus que trois :
un au Muséum d'Histoire naturelle de Bordeaux ;
un dans la collection Texier ;
un dans la collection Arné.
[l'est à souhaiter que, pour compléter celle documentation, les amis
des Oiseaux qui connaîtraient d'autres prises régionales de celle intéres-
sante espèce, ou Fexistence de quelques spécimens dans une collection,
voulussent bien nous les faire connaître.
Réunion du 21 novembre 1923
Présidente de M. J. DuverGter, Président.
Les procès-verbaux des précédentes réunions sont lus et adoptés.
M. Le Présent lil part de l'élection du Bureau; le Bureau de l’an
prochain sera le même que celui de cette année, soi :
Président : M. Duvergier: Vice-Président : M. Pevrot; Secrétaire
général : M. Malvesin-Fabre ; Secrétaire adjoint : M. J. Chaine; Tréso-
rier : M. le Docteur L. Castex; Archviste : M. M. Lambertie.
PERSONNEL
L'Assemblée vole la candidature, au tre de membre titulaire, de
M. Coutin (Camille), pharmacien à Floirac, s'occupant de botanique,
présenté par MM. le Docteur Lamarque et Malvesin-Fabre, et de
M. le Docteur W. Dubreuilh, présenté par MM. Duvergier et le Doc-
teur Castex.
L'Ecole Normale de Saint-André-de-Cubzac, présentée par le Bureau.
PROCÉS-VERBAUX 209
COMMUNICATIONS
M; Scninger à adressé 100 tableaux représentant les Champignons
dangereux, Ces tableaux sont distribués dans un but de diffusion de
la Mycologie pratique.
M. Le Paésinent lui adresse les remerciements de la Société,
M. Gouin : Sur quelques espèces ou variétés de Lépidoptères capturés
par M. l'Abbé Bernier.
M, Maxon émet le vœu que les lépidoptéristes assistent plus nom-
breux aux réunions générales.
M. l'Abbé Bernier : Nouvelle note sur des Lépidoptéres récemment
capturés.
M. Bnascassar présente des Lépidoptéres nouveaux pour la faune
régionale.
M. Dueaces : Le Pré-Chelléen de la Chalosse,
M. le Docteur Bauprimonr : A propos de ma note sur « La musique
du Hanneton du pin » et la discussion qui s’ensuivit.
M. Boucnon : Le Symphylum touricum naluralisé dans la Gironde.
M. Larasre : A propos d'une mission zoologique et les mammifères de
l'Afriq ue du Nord,
M. le Docteur Lauaroue : Sur les vols de Libellules,
La séance est levée à 22 heures,
Sur quelques espéces ou variétés de Lépidoptéres
capturés par M. l'Abhé Bernier.
Par M, Henri Gouin.
Il y a quelques mois, lorsque le catalogue des Lépidoptéres de notre
région eut paru, plusieurs de mes aimables collégues me demandérent
la raison pour laquelle j'avais donné 4 mon travail le titre de Cotoloque
provisoire des Lépidoptères observés en Gironde.
M. Charles Oberthür, dans la préface qu'il a bien voulu écrire pour la
présentation de ce lravail, en avait parfaitement compris le motif,
puisqu'il s'exprime ainsi : « M. Gouin 4 été très heureusement inspiré
en entreprenant la rédaction d’un nouveau catalogue des Macrolépidop-
tères de la Gironde auquel il a donné le modeste titre de Cotoloque
210 PROCÈS-VERBAUX
provisoire, en prévision des suppléments que nécessitera vraisembla-
blement l'avenir. »
C'était bien, en effet, le vrai motif, car je savais parfaitement combien
était incomplète mon énumération.
Quelques mois après l'apparition de ce catalogue, une première
communication fut faite à la Société Linnéenne par notre collègue
M. Pionneau, sur quelques variétés capturées en Gironde et non signa-
lées dans le calalogue de 1922. À son tour, M. le Docteur Manon faisait
à la Société Linnéenne de nombreuses observalions, toutes très intéres-
saules ; M. l'Abbé Sorin me faisait part de nouvelles captures qu'il avait
faites à Saint-Côme.
M. l'Abbé Bernier m'a communiqué également une liste très intéres-
sante des captures faites par lut à Marsas et ses environs, ainsi que
celle des variétés qu'il avait dans sa collection et auxquelles 1l n'avait
pas prêté attention. C'est la première partie de cette liste que je donne
aujourd'hui ci-dessous : |
Papilio machaon Linné ab. bimaculatus Eimer. Marsas, en juillet 1913.
A été reprise depuis plusieurs fois, notamment cette année 1923, à
Saint-Laurent-d'Arce. Cette variété diffère du type par un point noir
supplémentaire vers l'apex des ailes supérieures.
Pieris napi Linné ab. ampunctalta Rôler. Marsas, avril 1923. Diffère
du type par l'absence de la tache noire sur le disque.
Euchloë crameri Butler. Un exemplaire analogue à la var. Quadri-
punctata d'Euchloë euphenoïdes à Marsas, 4 mars 1923. Cette
variété consiste en ce qu'elle a un point discoïdal noir sur les ailes
infèrieures, et le bord des mêmes ailes inférieures, en dessus, bordé
de rouge.
Euchloë cardimines Linné ab. quadripunctata Fusch. © et f, le
7 avril 1923, à Marsas. Même remarque que la variété ci-dessus.
Euchloë cardamines ab. T'urritis O. Marsas, 4 avril 1923. Forme chez
laquelle la tache aurore du cf s'arrête à la cellule discoïdale et ne la
dépasse pas.
E‘uchloë cardamines Linné ab. Britannica Veritv. Marsas, 10 octobre
1921. Cette forme cf a le limbe apical noirâtre qui descend jusqu'à
l'angle interne.
Chrysophanus dorilis ab. Monterfilensis GS 0bth. Marsas, 29 avril 1921.
Existe également dans d’autres loralités. Diffère du type par une
éclaircie Jaunàtre sur le dessus des ailes supérieures.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. TA TEXEUIVE
LP
LP
Réduction aux 3/4 LUMMAU, del!
DHOTOTYPIE CH, CHAMBON, BORDEAUX.
Lu
RONDE
Un
1
Sa.
PROCÈS-VERBAUX 211
Lycœna cyllarus var. œruginosa Sigr. Marsas, mai 1921. Dessous des
ailes postérieures entièrement saupoudré de vert-bleu.
Lycæna arion ab. subtusimpunctata Obth. Fronsac, 10 juillet 1918.
Cette forme est figurée dans la XXe livraison des Études entomolo-
giques. Elle a le dessous des aïles dépourvu de parties noires.
La liste des nouveautés s’augmente donc peu à peu, et un premier
supplément sera indispensable dans quelques temps.
Plusieurs entomologistes de la Société, ne pouvant assister à nos
séances, m avaient prié de faire une demande auprès de la Société, afin
de leur permettre de former un sous-groupe et de se communiquer
ainsi leurs impressions, les captures faites par eux pendant l’année et
enfin des projets d’excursions entomologiques. J'ai appris par notre
dévoué Archiviste, M. Lambertie, que le vœu que j'avais formulé à une
séance précédente avait été pris en considération. Que le Conseil de la
Société veuille bien, tant en mon nom qu’à celui de mes chers collègues,
recevoir nos meilleurs remerciements. Le groupe lépidoptériste saura
se montrer digne de cette faveur.
Supplément à la communication de M. Henri Gouin.
Par M. l’Abbé Bernier.
M. Gouin ayant eu l’amabilité de faire un rapport Sur mes prises de
l’année, je me proposais de lui communiquer en dernier lieu, la liste des
captures de ces jours derniers qui me paraissent intéressantes.
N'ayant pu le rencontrer, je prie le lecteur du rapport de le compléter
comme suit.
Du 25 octobre au 7 novembre, j'ai capturé, à la lumière, 6 Ortholita
cervinata Schiff., dont on ne signale, jusqu'ici, qu'un exemplaire pris
par M. Schirber à Villenave-d'Ornon.
À la mème époque j'ai capturé également une dizaine de Crocallis
tusciaria Bkh., dont deux seulement sont signalées, de Villenave-
d'Ornon également. Je dois ajouter que depuis dix ans que je chasse à
Marsas, j'ai pris tous les ans en assez grand nombre cette espèce.
Je signale également une vioglaine d'exemplaires d'Orthoria maci-
lenta Hb. qui, dans le catalogue de M. Gouin, sont indiquées comme
22 PROCÈS-VERBAUX
ayant élé prises autrefois par Trimoulet, sans indication de localités,
mais pas depuis.
Eafin, le soir du 1°" novembre, j'ai eu le plaisir de couvrir avec mon
flacon une superbe aberration toute blanche, sans aucune trace de
taches vertes, de Wiselia oxyacanthæ L. Cette absence de taches vertes
la distingue de aberration Pallida Tutt., décrite dans Seitz (p. 129),
dont elle se rapproche par ailleurs.
Toutes ces espèces ont élé prises à la lumière, à Marsas.
Lépidoptères nouveaux pour la Faune régionale.
Par Marcel Brascassat.
Je crois devoir signaler à la Société quelques espèces de Noctuelles
nouvelles pour la Gironde, ou du moins n'ayant pas été indiquées dans
le dernier catalogue publié par notre collègue M. Gouin.
Episema trimacula W. V. = Glaucina Esp. var. unicolor D. 1 exem-
plaire en septembre, à Bruges, à la lumière électrique.
Charæas graminis L. 1 exemplaire éclos le 26 août d’une Chayeates
récollée au Tondu, en compagnie de M. Ch. Daydie.
Tæniocampa gracilis ab. pallida Steph. À Caudéran, le 10 avril, à la
lumière électrique.
Mamestra peregrina Tr. 1 ex. à Bruges, le3 juin, à la lumière électrique.
Triphæna fimbria ab. B de Solanr F, 2 exemplaires le 6 > juil à Cau-
déran, à la miellée.
: Orthosia pistacina S. V. ab. rubreta Esp. 1 exemplaire à Bordeaux, le
10 novembre, sur une clôture. Je mentionne cette espèce qui n’a été
encore citée que de Soulac, par M. Gouin.
Le Pré-Chelléen de la Chalosse.
(CHALOSSIEN)
Par M. Dubalen.
La partie sud du département des Landes, séparée de la région des
sables par l’Adour, porte le nom de Chalosse ; elle est constituée par
des terrains crétacés, tertiaires et quaternaires.
\
PROCÉS-VERBAUX 213
Les protubérances crétacées qui nous intéressent plus particulièrement
sont au nombre de trois :
Saint-Sever-Audignon,
Bastennes-Gaujacq,
Saint-Pandelon-Rivière.
Elles mettent à jour des tapis de silex du Sénonien, malière première
indispensable à l’homme primitif ; c'est pourquoi les zones où appa-
raissent les silex, sont très riches en instruments taillés du paléolithique
inférieur. Leur nombre au musée de Mont-de-Marsan peut être évalué
à plus d'un millier.
Dans nos séries, exclusivement locales, les échantillons portent
l'étiquette passim ou in situ ; les premiers déplacés et plus ou moins
roulés ne servant que pour montrer les différentes formes, les seconds
seuls permettant de préciser la spécialisation du travail et le niveau
géologique du paléolithique inférieur jusques et y compris le Moustérien
dont nous n'avons jamais trouvé la présence dans les quatre grottes
de la région que nous avons fouillée : Brassempouv, Sordes, Rivière,
Montaut.
Le paléolithique inférieur de la Chalosse se place dans les limons
éoliens qui recouvrent nos plateaux (argile bariolée de Jacquot et Raulin)
et s'étage dans leur épaisseur qui peut atteindre trois et quatre mètres
sur certains points. Ces argiles, que je désigne par la définition de
limons paléolithiques, sont postérieures aux graviers de la seconde
terrasse à l’altitude de 100 mètres, 60 mètres au-dessus du niveau de la
vallée actuelle de l’Adour sur lesquels elles reposent, dans la zone de
celte terrasse : ces limons doivent donc se, placer dans l’interglaciaire
Russ-Wurm.
Notre collection locale nous avait fourni depuis longtemps de grands
coups de poings à pointes effilées trièdres et à talons frustes plus ou
moins accommodés pour la préhension facile; nous estimions que ces
singuliers outils étaient simplement dus à un caprice de l’ouvrier, nous
avions cependant assez vaguement remarqué que ces formes reposaient
à la base des limons, le plus souvent sur les sables fauves, quelquefois
sur les argiles versicolores qui les surmontent, soit encore sur les
graviers de la terrasse de 160 mètres, soit sur les graviers de la terrasse
de 100 mètres. Ces instruments reposant directement sur les sables
fauves, sont souvent encrassés de sables agglutinés, les petits graviers
de la terrasse de 160 mètres y adhérant quelquefois, ont subi une
_ profonde altération du silex.
214 PROCES-VERBAUX
Il a deux ans en exlirpant un terrain vague situé un peu à flanc de
coteau, à un point où finissent en biseau les limons des plateaux où
apparaissent les sables fauves, les argiles versicolores ayant disparu
sur ce point et en recul de la terrasse de 100 mètres nous rencontrâämes
sur une superficie de 20 à 25 m? une cinquantaine de coups de
poings de dimensions variant de 5 à 15 centimètres, (ous à pointes
trièdres, à l'exclusion de toute forme amygdaloïde ou biface. Ces coups
de poings trièdres en silex et en quarlzite étaient accompagnés d’éclats
F
LÉGENDE : 2,3, 4, 5, limon paléolithique. — 1 el 2, terre végélale et néoli-
thique. — 3, Acheuléen passant supérieurement au Moustérien, — 4, Chel-
léen. — 5, Chalossien. — 6, cailloulis ou graviers des terrasses. — 7, argiles
versicolores. — 8, sables fauves. — 9, imperméable (Burdigalien) qui donne
lieu à 11, fontaines, niveau des sources. — 10, éboulis dans lequel on peut
trouver des objets provenant des parlies plus élevées de la vallée et notam-
ment des silex roulés enlevés par érosion aux couches 1, 2, 3, 4, 5.
plus ou moins lamellaires dont les bords avaient servi à racler. Depuis
ce moment, mieux renseignés, nous avons pu rattacher à ce niveau et à
ces formes, avec nos collaborateurs MM. Lummau et Cabanes, des sta-
tions semblables comme niveau et comme facture, sur tout le pourtour
de la protubérance de Saint-Sever (Guillon, Lassale, Bahus, Vielle, etc.)
M. Baudon a donné une série de planches (Bullet. Soc. préh. fran-
caise) de ces coups de poings à formes trièdres, mais les échantillons
figurés sont complètement roulés, il les place dans ce qu'il appelle le
diluvium des vallées, ce terme est désormais trop vague pour être
retenu, en conséquence sans aucune valeur straligraphique, il les
considère cependant comme pré-Chelléens ! Jusqu'à ce jour, les auteurs
PROCÈS-VERBAUX 215
ont placé dans le pré-Chelléen des silex à cassures plus ou moins
singuhères y compris les éolithes. Nous ne pouvons adopter le mot pré-
Chelléen pour nos instruments de la Chalosse, parce que le Chelléen est
bien caractérisé par le coup de poing grossier mais nettement amygda-
loïide ou biface, tandis que le coup de poing à pointe trièdre ne lui
ressemble en rien ni par sa forme, ni par son niveau, qu'il est d'une
technique plus primitive, plus simple et qu'il a donné au primilif une
arme plus facile à faire et bien plus efficace.
D'un autre côté, ces formes trièdres bien défiries®et constantes ne
sauraient être ratlachées au strepyen, parce qu'elles n’ont aucune res-
semblance aux instruments figurés par M. Rutot.
Pour toutes les raisons qui précèdent, je propose de les désigner sous
le nom de Chalossien.
Les argiles versicolores, les terrasses diverses et les limons paléoli-
thiques n'ayant jamais fourni d’ossements fossiles, nous ne pouvons
dater le niveau du Chalossien que par la stratigraphie particulièrement
nette des limons :
1° Partie inférieure des limons, Chalossiens, de 15 à 20 centimètres
d'épaisseur ; à s
2% Chelléen, au-dessus de 30 à 50 centimètres d'épaisseur ;
3° Acheuléen, 60 centimètres à { mètre, passant insensiblement au
Moustérien.
La station décrite du Chalossien est située à 150 mètres environ au
S-W du château de Lafauquille, commune de Montsoué.
A 500 mètres environ de la station précédente, le sous-solage d'un
champ dit de Couillet et sur le même plateau, la charrue a rencontré en
place sur 20 à 25 m? une cinquantaine de silex taillés et de grands
coups de poings en silex et en quartzite à formes nettement amvgda-.
loïdes à altération moins profonde et n'étant pas immédiatement en
contact avec les sables fauves.
Il est bon d'ajouter que les stations de Chelléen sont très nombreuses
en Chalosse.
NB Les photographies des coups de poings trifaces d’'Ipswich
(Angleterre) me donnent l'impression que ces silex sont roulés.
216 PROCÈS-VERBAUX
A propos de ma note sur la musique du Hanneton du Pin
et de la discussion qui s’ensuivit.
Par le D: Albert Baudrimont.
Sur des i très petits, il faut parfois des points énormes. Cette notion
me manquait. Jene l’ignore plus depuis ma note du 17 octobre dernier
sur la stridulation dù Hanneton du Pin. Lorsque, me basant sur des
faits observés, sur des expériences répétées et contrôlées devant témoins,
je hasardai timidement que l’élytre ne pouvait être comparée à une
lame ou plaque vibrante, au sens que les physiciens attachent à ces
termes, c'est-à-dire qu'elle ne vibrait pas dans sa totalité, je fus bien
surpris de déclancher une série précipitée de réflexes sur lesquels Je
n'ai pu encore apposer d'étiquette étiologique bien précise. Il s'agissait
bien de réflexes, car les débordements oratoires partirent en fusées, en
feux croisés intermittents et saccadés, sans que le souci de l’objet mème
de ma note n'intervint en quoi que ce soit. J'ai appris, par la suite,
qu'il ne fallait pas davantage y voir une intention quelconque à mon
égard. Ce sont donc bien là actes éminemment réflexes, dont la cause
doit être recherchée ailleurs qu’en moi ou qu'en mon travail. Il est des
armes à déclic très doux : un léger attouchement, un frôlement à peine
et le coup part. J'ai dû appuyer sur la gûchette, sans le vouloir
certes !... et le coup est parti.
Mais, avant d'aller plus loin, deux mots de physique sont nécessaires.
Quand on écarte de la verticale une lame métallique fixée dans un étau
par une de ses extrémités, elle entre en vibration en produisant un
son. Si l'on applique la main ou tout autre corps sur l'une de ses faces,
vibrations et son s'arrêtent en même temps. De même, un verre,
ébranlé par un choc, produit des vibrations sonores. Si l’on y porte la
main ou simplement le doigt, les vibrations cessent et le son s'éteint.
Le verre s’est comporté comme la lame vibrante.
Prenons une plaque de métal fixée par son centre sur un pied et
attaquons l'un de ses bords avec un archet, elle rendra un son métallique
assez prolongé. Enduisons sa surface d'une épaisse couche de mastie,
nous n’entendrons plus qu’un bruit de friction, assez fort peut-être, mais
sec et non plus musical. On peut répéter l'expérience avec un verre de
cristal, sur le bord duquel on déplace un archet. On produit ainsi un
| PROCÈS-VERBAUX LAN
son cristallin, plein et soutenu. Que l’on prenne le verre à pleine main,
que l’on place même seulement une toute petite boule de mastic ou de mie
de pain sur un point quelconque de son bord, on n'obtient plus qu'un
simple frottement. L'oreille entend encore un son, mais c’est un bruit
qui n’a plus rien de musical.
Vous le voyez, ce sont là notions bien élémentaires et point n'était
nécessaire d’être grand physicien pour en parler.
Revenons maintenant à l’élytre du Hanneton du Pin. C'est une lame
mince, rigide, fixée en avant au mésothorax, libre en arrière. Si cette
élytre est obligée, comme la lame ou plaque métallique de tout à l'heure
d’entrer en vibration pour produire uu son, c'est-à-dire vibrer dans sa
totalité, le contact du doigt, d'un objet quelconque doit arrêter le bruit
ou tout au moins le modifier. Or, l'expérience, et non de vagues
réflexions à priori comme n'importe qui peut toujours en faire n’im-
porte quand et sur n'importe quoi, l'expérience dis-je, m'a montré que,
les deux élytres fortement incluses dans la pâte molle du mastie ou
dans un bloc de plâtre, le son émis ne change en rien. Je veux dire
par là, car je sais maintenant qu'il faut exagérer les précisions, que je
n'ai pu ou su noter, avec le seul instrument qu'est mon oreille, une
différence quelconque dans l'intensité, la tonalité ou le timbre. L'élytre
ne se comporte donc pas comme la lame de métal, ce n'est pas une
lame ou plaque vibrante au sens que l'on donne à ces mots dans les
expériences classiques citées plus haut.
Toute la première partie de ma petite note est là, et je n'aurais
jamais pu supposer qu'une chose aussi simple et aussi évidente eût pu
entraîner la discussion aussi loin du sujet même de ma communication,
laquelle aurait pu tout aussi bien étre intitulée « L'élvtre est-elle une
lame vibrante ? »
I fut tout d'abord question des vibrations des membranes flexibles,
puisqu'il fut parlé de la formation des lignes nodales compliquées que
du sable fin, répandu, dessine à leur surface ; puis, ce fut au tour des
cordes vibrantes. Pourquoi? Peut-on comparer une lame vibrante
ou l’élytre d’un insecte à une peau de tambour ou une corde de
violon ?
_ Vinrent ensuite les vibrations des fluides avec les tuyaux sonores, les
vibrations en long, que sais-je encore? Je résume, car il serait trop
long de tout dire. Bref, il fut question de tout ou presque, et je rends
grâces aux dieux de n'en avoir pas subi davantage sur les sirènes, le
phonographe, les instruments à vent ou les résonnateurs. Mais de
218 PROCÈS-VERBAUX
lames vibrantes à proprement parler, c'est à peine-s'il en fut question,
et encore moins d'insectes et de Hannetons.
Pourquoi ? Je l’ignorerai probablement toujours. L'importance en est
d’ailleurs fort mince. Il n’en reste pas moins qu'ayant apporté, sans
prétention aucune, des faits, peu importants sans doute, mais véridiques
et consciencieusement observés, je maintiens ma communication intégra-
lement dans son fond comme dans sa forme. Je tenais à le dire.
Mais, cela ne me suffit point et je désire préciser encore. Si j'avais:
voulu donner une conclusion à mon travail, J'aurais pu dire, je crois,
sans trop m'éloigner du vrai, que, chez le Hanneton du Pin, le son est
produit par le frottement des lames membraneuses des 4°, 5e et Ge
anneaux abdominaux sur la moitié postérieure du bord latéral des
élytres et que, dans l'émission de ces vibrations sonores, la lame ély-
trale elle-même n'y est pour rien. Jusqu'à preuve du contraire, mes
expériences sur ces points me semblent suffisamment concluantes.
Maintenant, comment le son lui-même se produit-il? quel est son
mécanisme intime? N'aimant pas beaucoup-les théories en l'air, à
l'inverse de certains, j'avais eu soin de n'en rien dire, ne me trouvant
pas assez renseigné et désirant continuer mes recherches.
Est-ce le bord seul de lélytre qui peut vibrer ainsi? Je ne suis
pas à même de répondre. Cependant cela me semble assez douteux.
Ne serait-ce pas plutôt les lames membraneuses, lames chitineuses,
minces, el flexibles, tendues entre les deux arceaux supérieur et
inférieur des segments abdominaux qui, sous l'influence de la friction
de l'élytre, entreraient en vibration, le son ainsi émis étant renforcé
par la présence des nombreuses trachées remplies d'air qui se
trouvent au-dessous et dont l'orifice stigmatique vient s'ouvrir à
travers cette membrane elle-même? Nous aurions alors là de véritables
membranes flexibles tendues sur un cadre rigide, analogues à celles
auxquelles il fut fait allusion plus haut, mais à tout autre propos.
On pourrait peut-être encore se demander si, dans ces mouvements,
la pression de l’élytre sur les lames membraneuses ne pourrait
pas, chassant une certaine quantité d'air des trachées immédiate-
ment sous-jacentes, provoquer des vibrations par le passage rapide
de l'air au niveau des stigmates, un peu comme cela a lieu pour
le bourdonnement des abeilles et des mouches? Ce ne sont que des
hypothèses, j'insiste sur ce point, qui demandent à être soigneuse-
ment vérifiées; j'ai actuellement des pièces à inclure dans la celloïdine
pour l'examen histologique. Aussi est-ce volontairement, par scrupule
PROCÈS-VERBAUX 219
«
scientifique, que je n'en avais encore rien dit et je regrette presque
d'avoir été forcé d'en parler aujourd'hui, anticipant ainsi sur mes
recherches à venir.
Encore une fois, je le répète, dans ma note du 17 octobre dernier, je
n'ai envisagé que les deux points suivants :
1° L'élytre vibre-t-elle, dans sa totalité du moins? A cela j'a
répondu : non.
20 À quel niveau se fait la friction sonore, tant sur le bord élytral que
sur les segments abdominaux ? Je crois avoir encore répondu.
Sije ne me suis pas avancé davantage, c'est que l'expérience, sur
laquelle seule je veux m'appuyer, ne me permettait pas alors el ne me
permet pas encore de le faire. Malheureusement pour moi, dans la dis-
cussion qui suivit el où il fut surtout question de théorie et de physique
el point ou fort peu de biologie et d’expériences, je ne reçus nullement
le choc lumineux et définitif qui devait tout éclairer.
Et pourlant, soyons juste, j'ai tout de même appris quelque chose.
Il serait plus exact de dire que je l'ai réappris, car je le savais déjà. Je
terminerai par là :
Je n'ai jamais fait une communication, si modeste soit-elle, sans
m'entourer de toutes les garanties que donnent, suivant le cas, l'expéri-
mentation, l'observation répétée, une bibliographie minulieuse. Tous
n'en peuvent dire autant, j'aurai à le prouver sous peu. Mais ca, c'est
une autre histoire, comme dit Rudyard Kipling. Plus que jamais, je
continuerai dans cette vole.
Pour certains, quand il s’agit de la délectable joie de critiquer ou
contredire, le sujet w’a qu'une importance très minime. Qu'importe
le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse... des paroles en fusillade, des
idées jetées en l'air pèle-mêle, en feu d'artifice. À vrai dire, je m'en
doutais bien un peu. Mais il faut se brûler pour connaître le feu.
Je croyais savoir, enfin, mais les proverbes mentent parfois, que de
la discussion pouvait jaillir la lumière. J'en connais une au moins qui
n'a fait que du bruit. Il est vrai que ce sont toujours des vibralions.
C'est pour vous, mes plus jeunes collègues et amis, que j'ai écrit ces
dernières lignes. Æt nunc erudimini. Comme moi, dorénavant, faites-
en votre profit.
P,.-V, 1923. 15
220 PROCÈS-VERBAUX
Le « Symphytum tauricum » Willd. naturalisé
dans la Gironde.
C Par Ballais et Bouchon.
Dans la réunion de la Société Linnéenne du 18 avril 1923, notre
collègue, M. Ballais, présentait un Symphylum, que nous avions pris
alors pour le S. orientale L.
Une étude plus approfondie de cette plante avec notre collègue,
M. Neyraut, nous permit de voir que nous avions affaire au S. tauri-
cum Willd.
Je cite ici une partie de la note de M. Ballais :
& Au mois de novembre 1919, me promenant du côté du Vélodrome
du Pare, à Caudéran, j’aperçus dans une haie une plante qu’au premier
abord, je pris pour un jeune plant de bourrache. J’en pris un petit pied
que je mis dans ma poche, et à mon retour à Castel d’Andorte, je le mis
en terre sans prendre plus de précaution et, lorsque au mois d’avril
1920, je voulus voir la bourrache, quelle ne fut pas ma surprise de voir
une plante à fleurs blanches différente de la bourrache, qui elle a des
fleurs bleues. » ÿ
En 1921, M. Ballais me commuuiquait un échantillon incomplet qui
ne me permit pas d'étudier la plante, mais à l'automne des jeunes pieds
furent arrachés et transplantés au jardin botanique de Bordeaux où ils
réussirent parfaitement et donnèrent des fleurs dès les premiers jours
d'avril 1923 (la floraison commence même dans la deuxième quinzaine
de mars).
En confrontant ce Symphilum dans les herbiers, je trouvais dans
l’herbier Motelay, la même plante récoltée par Durieu de Maysonneuve,
avec l'étiquette suivante :
€ Symphitum orientale L., Bordeaux, naturalisée dans les terrains
incultes de la pépinière départementale. Échappée du Jardin des Plantes.
27 avril 1857. »
Et c’est sous ce premier nom que cette espèce fut signalée; mais
Durieu s’élait trompé, et sa plante, conforme à la nôtre, était le
S. tauricum Willd.
D'où provient-elle, comment et depuis quand est-elle naturalisée à
Caudéran, questions bien difficiles à résoudre, l’ancienne pépinière
PROCÈS-VERBAUX 221
départementale où la plante fut signalée, était située dans le quartier de
Saint-Bruno, sur l'emplacement actuel des rues de la Pépinière, Belle-
ville, etc. ; elle était bien éloignée de notre station, mais peut-être, lors
de la fondation du Parc Bordelais (1885-86), a-t-elle été transportée
avec des jeunes arbres et des terreaux, ou bien lors du lotissement de
la pépinière par l'apport de remblais ?
Toujours est-il qu'on le trouve aujourd'hui en assez grande abon-
dance, puisque je pus facilement en faire une centurie pour la Société
française d'échange de plantes, de M. Ch. Duflour.
Voici son habitat d'après M. Ballais :
« Aux abords du petit chemin d'Eysines, près du chemin du Vélo-
drome du Parc; dans les broussailles d’un enclos, une cinquantaine de
pieds ; en remontant le chemin du Vélodrome et dans la haie opposée à
la porte d'entrée on en trouve quelques-uns ; mais où on en rencontre
en quandté, c’est dans une ruelle en cul-de-sac, derrière le Parc Borde-
lais et non loin du Centre de réforme, elle forme, de chaque côté des
palissades, une haie de fleurs blanches. » |
J’ajouterai que le S. fauricum Willd., originaire de la Russie méri-
dionale, est aujourd'hui naturalisé dans différentes régions de l’Europe,
Allemagne, Danemark, Suède et en France dans la Mænche, au port de
Cherbourg (Coste, Flore de France, vol. I, p. 582).
A propos d’une Mission zoologique
et des Mammifères de l’Afrique du Nord.
Par Fernand Latäste.
Dans un des derniers numéros parus de Za Géographie, organe de la
Société de Géographie de Paris, je lis (1) :
« Depuis les explorations scientifiques de Loche, il y a plus d'un
demi-siècle, aucun naturaliste français n'avait visité [a région du Nord
du Sahara pour en étudier la faune ornithologique et mammalogique.
Seuls des voyageurs étrangers ont récemment parcouru ces régions (2).
Les spécimens rares qu'ils ont récoltés manquent pour la plupart ou
sont très insuffisamment représentés dans nos collections nationales. Ce
MISREXIE no) 2 p.226:
(2) C'est moi qui souligne ce passage.
CDS PROCÈS-VERBAUX
sont ces lacunes que M. Helm de Balzac, secrétaire de la Société Orni-
thologique, a essayé de combler. Le voyage de M. Helm de Balzac a
comporté un séjour dans le Sud tunisien et une visite à la contrée du
Mzab, dans l'extrême Sud algérien. »
Or je ne puis me résigner : ni à passer pour un étranger, ni à voir
effacer d’un trait de plume l’un des épisodes de ma vie dont je crois
avoir le droit de conserver quelque fierté.
Au cours de plusieurs voyages en Algérie et Tunisie, entrepris en
1880, 1881, 1884 et 1885, dans un but d’études zoologiques, j'ai par-
couru ces régions jusques et y compris l'extrême sud tunisien, Jusques
et y compris Ouargla et le Mzab, dans le Sahara algérien.
En 1880, à ma première étape après Tougourt, j'ai eu le plaisir de
rencontrer la mission Choisy, qui revenait quand je partais. Dans
Le Sahara, Souvenir d'une mission à El Goleah (4), livre paru en
1881, voici comment l’auteur, Auguste Choisy, raconte notre entrevue :
« Quant au désert, entre Ouargla et Biskra, surtout à partir de Tou-
gourt, c’est un affreux abus de l'appeler le désert : ou bien il faut s'en-
tendre sur les mots, et je m'en suis assez bizarrement aperçu.
« C'était le 28 mars, j'allais atteindre Tougourt et j'installais le camp
près de Blédet-Amar, quand je distingue dans la plaine un Européen
d’excellent air. Un Européen! Sa rencontre est une fête, mais comme
son équipement m'intrigue! Il se promène avec une désinvolture par-
faite, la canne à la main, sans équipage d’eau, suivi d’un indigène et
d’une mule. — Et vous vovagez au désert sans autre appareil? Où done
est votre tente ? Où sont vos provisions ? — Une tente? Des provisions ?
Accessoires superflus. Le désert n'est pas si terrible qu'on le fait : je
sacrifie un peu de mon bien-être el je voyage en touriste, c'est char-
mant. — Hé quoi! Vous avez donc le secret de vivre sans manger, sans
boire, sans abri? — Encore une fois, je sais me contenter de peu. Faute
de mieux, je déjeune de dattes. L'eau saumâtre ? J'en ai pris mon par.
Un abri? Quand je n'aurais pas tous les soirs un bon lit, meurt-on pour
se rouler dans son burnous et coucher une nuit, par hasard, à la belle
étoile ? Grande fut ma surprise à la révélation d'un désert si peu
maussade. » |
Or c'était moi l’Européen qui se promenait ainsi, la canne à la main.
D'ailleurs, ma canne, c'était le manche d’un filet de naturaliste ; l’eau
saumâtre et, chose pire, plus ou moins corrompue, je prenais soin de la
PROCÉS-VERBAUX 223
faire bouillir ; ét mon mulet portait quelques provisions : sucre, café,
chocolat et même, au début, du pain, remplacé plus tard par de la
farine, sans compter l'alcool nécessaire à la conservation de mes
récoltes zoologiques.
Le plus amusant, dans la relation précitée, c'est la conclusion de
l’auteur, que le désert finissait à peu près exactement au point où 1l
m'avait rencontré ! Mais j'ai continué mon voyage, et, sans plus d'impe-
dimenta, passant par Ouargla et le Mzab, j'ai parcouru des régions que
l'auteur avait traversées au départ et qui, alors, lui avaient bien paru
le vrai Sahara ! :
A cette époque, si l'influence francaise, dont j'ai certainement profité,
s’élendait vers le Sud jusqu'aux limites que j'ai atteintes, le Mzab était
encore indépendant, et nos postes militaires, à Biskra, à Bou-Saäda, à
Laghouat, ne dépassaient pas le seuil du Sahara. Aussi ma petite explo-
ration, sans compagnon, sans escorte et sans convoi, n’était-elle pas
absolument banale, comme en témoignent l’étonnement de l'explorateur
Choisy, et, aussi, l'accueil que me fit, à mon retour, le Chef du bureau
arabe de Laghouat ; j'eus en effet la surprise de recevoir de lui, non pas
les félicitations que j'attendais, mais d’assez vifs reproches, sous pré-
texte que ma vie avait été en danger et qu'il s'était vu sur le point de
mettre une colonne en marche pour me venger !
D'ailleurs mes explorations nord-africaines ont laissé des traces dans.
la littérature zoologique. Sans parler de leurs résultats herpétologiques,
on trouvera dans Le Naluralisle, dans La Nature, dans le Bulletin de
la Société Zoologique de France, dans les Actes de la Société Linnéenne
de Bordeaux, dans les Annali dit Museo Civico di Genova, dans les
Proceedings of the Zoological Society of London, etc., la description
d’une vingtaine d'espèces nouvelles de Mammifères nord-africains, et
des études sur différents groupes de cette classe de Vertébrés. Je me
borne à citer directement ici deux mémoires :
1 Étude de la Faune des Vertébrés de Barbarie (Algérie, Tunisie
et Maroc). /. Cataloque provisoire des Mammifères apélagiques
sauvages (1).
20 Cataloque critique des Mammifères apélagiques sauvages de la
T'unisie (2).
J'ajouterai que, après chacune de mes excursions, j'avais soin de
(1) Dans Actes Soc. Linn. Bord., t. XXXIX, 1885.
(2) Faisant partie de l'Exploration scientifique de la Tunisie, publiée sous les
auspices du Ministère de l'Instruction Publique {//mp. Nat., 1887).
224 PROCÉS-VERBAUX
donner au Muséum de Paris la série de tous mes doubles. Après ma
mission tunisienne, ce sont même les uniques que je lui ai remis, ne
gardant, cette fois, que les doubles pour mes propres collections.
Note sur les convois de Libellules.
Par le D: H. Lamarque.
En terminant ma communication sur le vol de Libellules observé en
Normandie, en septembre 1916, je demandais à la Société si ces vols
avaient déjà été signalés et quel en était la cause.
Grâce à l’obligeance de M. Lataste qui m'a donné le renseignement,
je viens de lire une relation de convoi migrateur de Libellula quadri-
maculata dans le Nord de la France, faite par M. Alfred Giard à la
Société de Biologie, dans la séance du 15 juin 1889.
Ce convoi observé le G juin par J. Bonnter à Wimereux, avait
commencé vers Î heure de l'après-midi et s'était prolongé jusqu'a
7 heures du soir; il avait été signalé le 7 à Watten où il avait duré
presque toute la journée; il venait d'Eperlacques et se dirigeait vers
Dunkerque où il était signalé le 11. Les Libellules volaient contre le vent
et se tenaient à une hauteur de 8 à 15 mètres au-dessus du sol; le vol
était si abondant, que l'employé du téléphone de Lynck, à 7 kilomètres
au N.-0. de Watten, signala que le ciel était obscurci par les insectes.
Le point de départ de ce convoi qui fut observé sur une étendue de
60 kilomètres à vol d'oiseau, a paru être les marais des environs
d'Eperlacques et de Watten.
Les migrations de Libellules ont été observées depuis longtemps; les
espèces observées ont été notamment : le Crocothemis erythræ,
V'Hemianax ephippigerus, les Libellula depessa et quadrimaculata.
L'observation la plus complète a été celle que Hagen fit à Kænigsberg
en 1852; le convoi partait des marais de Dewan ; il formait une colonne
de 60 pieds de large sur 16 pieds de haut et qui fut suivie sur une dis-
tance de 3 milles environ ; les Libellules se reposaient pendant la nuit et
reprenaient leur vol au lever du soleil ; leur vitesse était celle d'un che-
val au trot.
Les raisons qui déterminent ces migrations sont encore mystérieuses ;
d'après les observations de Hagen et de Giard, elles ont lieu aussitôt
PROCÈS-VERBAUX 225
après l’éclosion de l'insecte parfait, et l’on se demande comment ces
insectes peuvent se rendre compte qu'il pourrait y avoir disette pour
eux-mêmes et insufisance de mares pour leur progéniture trop abon-
dante ; dans les cas observés, les mares ne présentaient aucun danger
d’assèchement.
Dans mon observauon, d’après la direction du vol, il est pro-
bable que les Libellules venaient d’un grand étang, voisin de Carolles,
qu'on appelle la mare de Bouillon, étang très poissonneux, entouré
d'herbes très abondantes et qui ne se dessèche jamais.
Pour compléter ces notes, je dirai que notre Collègue M. Cabantous
a observé à Soulac, en septembre dernier, un vol abondant de Libellules
qui devait, sans aucun doute, venir d’un des étangs du littoral.
Dans un article du Bulletin de la Société de Zoologie agricole de
mai 1918, notre Collègue le Docteur Feytaud a, dans un article fort inté-
ressant consacré à la Piéride du chou, rapporté le récit d’un vol de
ces papillons, observé pendant plusieurs heures par M. Henri Kehrig à
Pontaillac, le 22 septembre 1918, le long de la côte, dans la direction
du N.-0. au S.-E.
Parmi les Pieris se trouvaient d'assez nombreuses Libellules ; le
lendemain, sur la plage de Royan, il y avait une colonne de Papillons
moins importante avec un nombre plus grand de Libellules.
Dans ce cas, l'instinct migrateur des Libellules semble avoir été éveillé
par le passage du convoi de Pierides qui comptent parmi les proies
habituelles de ces insectes carnassiers. À
Ce n'était pas le cas dans mon observation où je n'ai pas vu un seul
Papillon et où le convoi était uniquement composé de Libellules.
Réunion du 5 décembre 1923
Présidence de M. J. DuverGter, Président.
Les procès-verbaux des deux dernières séances sont lus et adoptés.
ADMINISTRATION
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL rappelle à tous les membres présents que la
Commission des excursions, afin d'intéresser le plus grand nombre,
d
226 PROCÈS-VERBAUX
sollicite l'avis de tous les sociétaires au moment de l'élaboration du
programme annuel, les priant de lui adresser par écrit tous desiderata,
propositions et suggestions relativement à ce sujet.
LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL rend compte de la participation de la Société
au Concours «du plus bel épi »; une commission de trois membres a
procédé à l'examen scientifique minutieux de plus de cent cinquante
envois comprenant chacun cinq variétés en moyenne.
La Société, au moment de la proclamation des prix, a offert une pla-
quette destinée à l’un des lauréats et, représentant la Société, le Secré-
taire général a été chargé de présenter l'étude botanique du blé en une
causerie au cours de la journée du blé, mardi 4 décembre.
Cette dernière réunion a eu lieu sous la présidence de M. Ricard,
ancien Ministre de l'Agriculture. M. le Ministre de l'Agriculture s’était
fait représenter. .
PERSONNEL
Sont admis membres titulaires :
M. le Docteur David-Chaussé, 19, rue d'Alzon, s'occupant de sciences
naturelles, présenté par MM. le Docteur Llaguet et Castex ;
M. le Docteur R. Mougneau, 142, rue David-Johnston, s'occupant
d'histologie, présenté par MM. Duvergier et Docteur Castex.
COMMUNICATIONS
M. Proxneau : Nouvelle note sur Satyrus arethusa var. dentata Stgr.
M. Dovercier invite les botanistes à entreprendre l'étude des graines
fossiles que l’on trouve dans les faluns.
La séance est levée à 6 h. 5.
Nouvelles notes sur « Satyrus arethusa » Esp.
var. « dentata » Stgr. (LÉP. RHOP.).
Par Paul Pionneau
Tous les lépidoptéristes désignent sous le nom d’Arethusa var.
dentata Sigr. (qu'il ne faut pas confondre avec l’£rythia Hbn. qui est
une variélé toute différente) la forme spéciale au Sud-Ouest de la
France et au littoral espagnol. Très localisé, on le rencontre en France
PROCES-VERBAUX 227
dans les régions suivantes : Gironde (environs de Bordeaux, Léognan,
Saucats, La Réole, Pessac, Gazinet, etc.), Landes (environs de Dax) et
Basses-Pyrénées (Biarritz).
Ayant capturé un certain nombre de sujets dans le courant de la
période allant du 8 au 25 août 1923, nons avons pu y faire les remar-
ques ci-dessous :
4° Considérant d’une part que Frushtorfer a décrit sous le nom de
(randa, une forme d'Aréthusa dans laquelle les taches fauves des ailes
supérieures en dessus portent des points supplémentaires, certains
- dentata du Sud-Ouest ayant également ces points, nous estimons
indispensable pour le classement, de les désigner sous un autre nom et
nous proposons celui d’Arethusa var. dentata-Ganda n. var.
2° D'autre part, on prend aussi dans notre département, mais plus
rarement, des exemplaires dont les dernières taches fauves des ailes
inférieures en dessus sont presque entièrement absentes ou invisibles,
alors que dans les dentata typiques ces mêmes taches sont bien dis-
tinctes. Ayant pris deux échantillons absolument identiques, nous les
séparons dans notre collection en les désignant sous le nom d'Arethusa
ab. dentala-obsoleta n. ab. $
Abondant dans la localité de Pessac, nous avons été à même de cap-
turer en août dernier, en moins de deux heures, plus de cinquante
spécimens.
Réunion du 19 décembre 1923.
Présidence de M. A. PeyrorT, Vice-Président.
Les procès-verbaux des dernières séances sont lus et adoptés.
M. Le PRÉSIDENT souhaite la bienvenue à M. le Docteur W. Dubreuilh
qui remercie.
CORRESPONDANCE
Lettre de The Geologist's Association, acceptant de participer l’été
prochain à une Semaine géologique.
ADMINISTRATION
M. Le PRÉSIDENT donne communication du projet de tableau des réu-
mions pour l'année 192%. Il est adopté comme suit : janvier, 9-23:
228 PROCÈS-VERBAUX
février, 6-20 ; mars, 12-26; avril, 2-16; mai, 7-21; juin, 4-48 ; juillet,
2-16 ; octobre, 1-15 ; novembre, 5-19; décembre, 3-17.
COMMUNICATIONS
M. le Docteur Manox : Supplément et observations sur les Lépidop-
tères des environs de Bordeaux, avec présentation (suite).
M. le Docteur Bauprimonr : À propos de la forme des œufs de
Poules et de l’ « Essai d’une théorie générale des anomalies de la mem-
brane coquillière », par F. Lataste.
M. LarTasTe exprime sa satisfaction de connaître l'opinion de M. le
Docteur Baudrimont et se réserve de répondre au mémoire lorsqu'il
sera Imprimé.
M. Barnié, après avoir exprimé le souhait qu'il soit fait une excursion
dans la vallée du Ciron, à Uzeste par exemple, signale la disparition de
Leonurus cardiaca L., plante cultivée au Moyen Age comme médica-
menteux et naturalisée depuis. Il indique comme curiosité un pied de
Plantago major L. présentant vingt tiges et envoyé de Bourg par
M. Daleau. Il promet pour une prochaine réunion une collection d’osse-
ments provenant des fouilles de la Devèze, restes alimentaires de la
période gallo-romaine et déterminés par M. Daleau.
M. Boucnon : Compte rendu de l’excursion de Sadirac et présence en
Gironde du Zrifolium fistulosum Gilib.
M. Mazvesin-Fagre : {1° Sur une station nouvelle de Bidens hetero-
phylla Ortéga en Gironde.
2° A la recherche de Elatine Brochoni Clav. et Dianthus superbus L.
à Saucats et à La Brède.
La séance est levée à 10 heures.
Supplément et observations sur les Lépidoptères
des environs de Bordeaux avec présentation des exemplaires.
(suite)
Par le Docteur Manon.
Continuant mes remarques sur quelques-uns des papillons énumérés
dans le catalogue, je passe aux Lycœnides : W. album se trouve dans
les environs immédiats de Bordeaux, à Boutaut, par exemple, où j'en
PROCÈS-VERBAUX 229
ai capturé un exemplaire en 1919, et à Caudéran où j'ai, en 1920, trouvé
sur le tronc d’un ormeau une chenille qui m'a donné un bel exemplaire.
J'arrive maintenant aux Chrysophanus pour regretter, et je ne suis
pas le seul, que M. Gouin ait continué avec Trimoulet, dont le catalogue
date de 1858, à donner au joli papillon, qui est le joyau de la Gironde,
le nom d’Aippothoe au lieu de Chrysophanus dispar où Chrysophanus
rulilus, noms sous lesquels il est universellement connu et sous lesquels
le désignent presque tous les lépidoptéristes qui viennent de Paris, de
Marseille ou d’ailleurs pour le chasser; il ne leur vient même pas à
l'idée de demander Hippothoe, espèce presque exclusivement monta-
gnarde, appelée autrefois Æurydice et Cbryseis, et qu'on veut de
nouveau débaptiser pour l'appeler Chryseis en couvrant de son nom
d'Hippothoe notre Chrysophanus dispar ou rutilus. Une discussion a
eu lieu l'an dernier à ce sujet dans un journal de lépidoptéristes,
L'Amateur de Papillons, vol. I, n° 8. Le Commandant de Sand, beau-
père de notre Collègue M. Schirber, protestant contre cette appellation
d'Hippothoe donnée à Chrysophanus rutilus écrit ce qui suit :
« A la page 227, Addenda et Corrigenda du catalogue des Lépidoptères
observés dans l'Ouest de la France, de Gélin et Lucas, on lit :
« 510 Chrysophanus hippothoë L. — De bons exemplaires de la
1re génération, capturés par MM. Lacroix et d'Olbreuse à Blanquefort, à
la fin de mai et les 4 et 5 juin 1942, présentent les caractères suivants :
ils se différencient des dispar d'Angleterre et des rutilus de Berlin,
d'abord par leur taille qui est intermédiaire entre celles de ces deux
formes. Les premiers ont une envergure de 40mm pour les mâles et de
48 à 49mm pour les femelles, les seconds de 35m" pour les mâles et
de 38mm pour les femelles : alors que les exemplaires mâles du Borde-
lais ont 38mm et les femelles 40. Ensuite, ce qui est surtout remar-
quable dans cette dernière forme, c’est la teinte noirâtre du dessus des
ailes postérieures qui empêchent de voir les points submarginaux que
l’on distingue facilement dans les femelles de dispar et de rutilus (c'est
intentionnellement que je souligne les mots dispar et rutilus qui ne sont
pas soulignés dans le texte); en sorte que, sauf la bande rouge margi-
nale, l'aile postérieure a le disque noir avec les nervures se détachant
en teinte rougeâtre. De plus, le dessous des ailes présente la nuance
bleuâtre des exemplaires anglais. La teinte cuivrée des femelles est plus
chaude que celle des exemplaires de Berlin. Il y a donc évidemment,
daus les marais des environs de Bordeaux, une race particulière à
laquelle nous donnons le nom de variété Burdigalensis (Lucas).
230 PROCÉS-VERBAUX
» Le Commandant Lucas, conclut le Commandant de Sand, après
cette citalion, n'a-t-1l pas tort de modifier le catalogue Staudinger en
classant rutilus sous le n° 510 hippothoë L., au leu de le laisser sous
le n° 508 dispar H. W. var. rulilus? »
Dans sa réponse au Commandant de Sand (vol. I, n° 2), le Comman-
dant Lucas paraît oublier que dans les Addenda et Corrigenda de son
catalogue cités par le Commandant de Sand, 1l nomme les exemplaires
d'Angleterre, dispar et ceux de Berlin, rulilus, et termine en disant
que nos exemplaires bordelais forment une « race à part », mais race
ne veut pas dire espèce, la race c'est une variété d'espèce localisée.
Pourquoi alors changer le nom et nommer les exemplaires d'Angleterre
Chrysophanus dispar, ceux de Berlin Chrysophanus rutilus et ceux de
Bordeaux Æippothoë? Mais la race Burdigalensis elle-même peut être
contestée comme le dit le Commandant de Sand, les exemplaires de
Bordeaux sont-ils bien distincts de ceux de Berlin, de l’Aube, de la
Somme, de Strasbourg et de Hollande et j'ajouterai d'Angleterre ?
En réalité, des différences ne peuvent être perçues que par une vue
d'ensemble de groupes nombreux de chaque localité et chaque localité
présente des spécimens à caractères identiques à quelques-uns des
sujets d'une autre; ce qui prouve l'unité d'espèce. M. Schirber a fait
venir quelques exemplaires de Berlin, mâles et femelles, je mets au défi
le meilleur lépidoptériste de les retrouver si je les place au milieu des
166 spécimens bordelais que je vous présente, M. Schirber n’a trouvé
aucune différence et moi non plus; allez donc les distinguer par une
différence de taille, alors que la taille varie dans le Bordelais entre 41
et 22mm et que nous avons une femelle de Berlin (collection Schirber)
qui mesure, non plus 38m, mais près de 42mm, Voici en outre dans
la boîte n° 1, une femelle de génération estivale (retenez le mot estivale),
qui mesure 39m, alors que le 4° spécimen au-dessus n’en mesure que
22 à peine, c’est-à-dire même pas la taille moyenne d'un phleas. Dans
les 166 spécimens présents nous trouvons toutes les tailles intermé-
diaires et même des tailles plus grandes, 40 à 41 mm par exemple, dans
la génération de printemps. J'ai attiré intentionnellement votre attention
sur la femelle de génération estivale de la boîte n° 1, mesurant 3gmm,
car cette taille est exceptionnelle pour une génération d'été, les spéci-
mens d'été étant en général plus petits que ceux de printemps. Je crois
même devoir ajouter que dans la même région la taille, prise dans
l'ensemble, peut varier suivant la localité, les spécimens que j'ai cap-
turés à Villenave-d'Ornon sont en général beaucoup plus beaux que
PROCÈS-VERBAUX 234
ceux que j'ai capturés dans un petit coin de La Souys. D'autre part,
tous les lépidoptéristes savent que les exemplaires anglais sont généra-
lement plus grands, mais est-il possible de faire la différence entre les
grands sujets bordelais et les sujels moyens anglais? Par la couleur ;
le dessous est pareil ; par l'éclat plus vif du dessus, peut-être, dit de
Joannis, d’autres entomologistes disent le contraire et si je vous montre
les figures de Seitz (pl. 76 f), vous voyez qu’elles représentent exacte-
ment la teinte de la très grande majorité des sujets contenus dans les
boîtes. Quant à la leinte cuivrée des femelles qui serait plus chaude
chez nous que chez les exemplaires de Berlin, cette assertion comporte
trois points d'interrogation??? Nous n'avons Schirber et moi trouvé
aucune différence avec la teinte de la majorité des femelles capturées
dans le Bordelais, quelques-unes d'un rouge fauve doré sont exception-
nellement brillantes, d’autres quoique fraiches sont ternes à côté des
premières et on peut voir la gamme descendre jusqu'au jaune paille,
comme chez Ja femelle de printemps, 1c1 présente, qui correspond assez
à la variété albus décrite par Seitz; mais, dit M. Lucas, dans le Borde-
lais le dessus des ailes postérieures présente chez les femelles une
teinte noirâtre qui,empêche de voir les points submarginaux, en sorte
que, sauf la bande rouge marginale, l'aile postérieure à le disque noir
avec les nervures se détachant en teinte rougeâtre; ce caractère est loin
d’être constant et je vous montre dans la boîte n° 1 trois femelles sur
sept où la teinte noirâtre est si peu accentuée que les points submargi-
naux sont très visibles sur fond rouge et où les nervures se confondent
avec la teinte du fond.
En somme il n'existe entre les exemplaires de Bordeaux, ceux d’An-
gleterre, ceux de Berlin, etc , d’autres différences que ceNes que l’on
retrouve dans toutes les espèces et qui tiennent à des conditions météo-
rologiques et de terroir, que l’on trouve même aussi accentuées entre les
différents exemplaires d’une même région et rien n'autorise à appeler
les nôtres Æippothoë alors queles autres sont appelés dispar où rutilus.
D'ailleurs, comme je l'ai dit plus haut, nous ne sommes pas les seuls
le Commandant de Sand et moi à penser ainsi, nous avons derrière nous
des autorités : je citerai tout d’abord l’Abbé de Joannis, ancien Président
de la Société entomologique de France et qui tient la tête des lépidop-
téristes comme déterminateur, il n'a pas crû devoir appeler dispar
l'espèce d'Angleterre et hippothoë la même espèce de Bordeaux ; nous
lisons dans son Atlas (pl. 6) : :
« Polyommatus — (Chrysophanus) dispar : mai-juin ou juin-juillet
232 PROCÈS-VERBAUX
1re éclosion, France septentrionale, Gironde, Isère, etc. Variété rutilus :
août à octobre 2e éclosion. »
En note : « Cette espèce découverte d’abord en Angleterre semble
éteinte dans ce pays. On trouve dans divers points de la France (Somme,
Aisne, Gironde, Isère) une forme presque identique, un peu plus pelite
cependant et un peu moins brillante semble-t-il (?) elle parait deux fois
dans le Midi et la deuxième génération est un peu différente de la
première. » j
Il résulte de cette note que la différence existant entre les deux éclo-
sions de Papillons de la Gironde (taille et teinte) serait la même que
celle existant entre ceux de France (éclosion de printemps) et ceux
d'Angleterre.
Seitz réserve le nom de dispar à la forme anglaise et le nom de rutilus
à la forme continentale. En parlant de dispar il dit : « Taille très varia-
ble, beaucoup plus d'exemplaires petits que de grands (ce qui s'applique
d’ailleurs tout aussi bien aux exemplaires du continent); la forme prin-
tanière de rutilus se rapproche assez du dispar éteint d'Angleterre dans
plusieurs localités, par exemple près de Bordeaux, tandis que la forme
d'été est bien plus petite ».
. Tout en convenant que la forme printanière de notre rutilus se rap-
proche assez de celle d'Angleterre, il cherche à donner quelques légers
caractères différentiels qui sont loin d’être exacts. Il dit notamment que
les taches de la femelle sont plus petites sur le dessus; or, je vous
montre dans la boîte n° 1 une femelle à grosses taches, à ce point sem-
blable à celle figurée dans Seitz sous le nom de dispar qu'on pourrait
croire qu’elle a servi de modèle à l’auteur. Cet exemplaire est d’ailleurs
doublement rutilus, il est continental et il est estival; 1l à été capturé à
La Souys le 6 août 1922. Je dis doublement rutilus, car alors que Seitz
nomme rutilus tous les sujets continentaux, d'autres, Berce et de
Joannis par exemple, réservent le nom de rutilus à l’éclosion estivale ;
pour ces auteurs, ce serait le dispar var. rutilus. En réalité, comme
vous pouvez vous en convaincre en jetant un coup d'œil sur les
166 exemplaires ici présents, tous les sujets, qu'ils soient d'été ou de
printemps, sont semblables et, lorsqu'ils sont mélés, il est matérielle-
. ment impossible d'assurer que tel sujet est un vernalis et que tel autre
est un estival, parce qu'il arrive fréquemment qu'en mai-juin on cap-
ture de petits exemplaires et qu'en août les grands sont loin d'être une
rareté ; de même que si je mêlais à ces 166 exemplaires quelques sujets
anglais qui (certains grands mis à part) comportent comme le dit Seitz
PROCÈS-VERBAUX 233
plus de petits que de grands, et un certain nombre de sujets allemands,
les plus fins entomologistes s’y tromperaient. Pour établir une différence
entre ces Chrysophanus anglais, hollandais, allemands, français, il faut
les voir groupés et groupés en nombre, on pourra alors dire race
anglaise, race hollandaise, race allemande, race française, mais race,
comme je l'ai déjà noté plus haut, ne veut pas dire espèce et il n’est pas
d'insecte qui ne comporte des races différentes. Les insectes ne sont pas
d’ailleurs les seuls, tous les êtres du globe sont dans le même cas et
pour ne prendre comme exemple que certains mammifères, combien
comptons-nous de races chez les Bovidés et dans l'espèce chevaline et
enfin dans l'espèce humaine? Il y a moins de différence entre un dispar
anglais, un dispar allemand et un dispar français qu'il n’y en a entre
la race latine et la race anglo-saxonne, vu en groupe bien entendu, car
si vous prenez les types à part vous pourrez, comme pour les Chryso-
phanus, les confondre; de tout ceci il résulte que vouloir appeler
Chrysophanus dispar certains Papillons éclos en Angleterre et Chryso-
phanus hippothoë le même Papillon né en France, c’est tout au moins
manquer de logique à défaut d’autres raisons.
Mais je sais bien ce que notre Collègue et ami Gouin va nous répon-
dre : il marche avec Oberthür ; or si je suis bien informé, Oberthür lui-
même, parlant en 1920 de la forme de Hollande, appelle cette forme
Chrysophanus dispar.
Dans le Bulletin de la Société Linnéenne de 1920 (p. 254) et de 1921
(p. 15). il n’est pas question d’hippothoë mais de Chrysophanus dispar
et rutilus.
Dans le journal L’Amateur de Papillon, dans le numéro même où
on cherche à motiver l'appellation d’hippothoë par des lois de priorité,
lois très discutables suivant la facon dont on les interprète, dans ce
numéro dis-je, nous trouvons un article de M. Chrétien intitulé : Com-
ment élever la chenille, de Chrysophanus rutilus? M. Chrétien comme
tous les entomologistes de France et de Navarre et de l'étranger qui nous
écrivent pour nous demander le « Joyau du Bordelais » savent très bien
qu'ils ne seraient pas compris s'ils demandaient hippothoë !
Et maintenant, pourquoi les entomologistes anglais et quelques autres
veulent-ils que leur dispar soit non pas seulement une race mais une.
espèce à part ? Quelques lignes de l'ouvrage de Seitz (p. 283 du vol. I)
sont de nature à nous éclairer sur ce point : & Dispar vivait autrefois
en Angleterre, mais depuis la fin de l’année 1847 l'espèce a complète-
ment disparu et le prix du commerce a monté de telle sorte qu’en 1902
234 PROCÈS-VERBAUX
le prix moyen de dispar était de 125 francs et qu’une belle femelle était
arrivée au prix de 180 francs. » Nous ignorons quel est le prix actuel,
mais il est bien certain que depuis 1902 le prix a encore augmenté et
qu'un commercant pourra toujours vous dire qu'un beau sujet qu'il vous
présentera est un dispar d'Angleterre et vous n'aurez même pas pour
prouver le contraire à arguer de la fraîcheur du sujet, cette espèce ayant
l'avantage de ne pas se faner ou de se faner très peu avec le temps.
J'ai ici deux sujets, provenant de la collection Labat, capturés en 1888,
âgés par conséquent de 35 ans, et qui paraissent aussi brillants que
leurs voisins capturés il y a deux ans.
Et maintenant Messieurs, passons aux particularités que peut affecter
celte espèce, parlicularités signalées sur l’ensemble, quel que soit le
lieu de provenance des sujels :
Vous avez ici un mâle albinisé aux deux ailes gauches en aires symé-
triques, ces taches donnent l'illusion, par leur blancheur, de deux
gouttes de lait tombées et fixées sur les ailes. A côté, une femelle égale-
ment albinisée sur l'aile supérieure gauche, mais de facon beaucoup
plus diffuse, on croirait que l'aile a été légèrement blanchie au pinceau.
A la suite, un mâle où l’exlension des taches formées au-dessous des
ailes antérieures aboutit à la formation de rayons, c’est l'aberration
sagiltiferra (à ajouter au catalogue); chez radiata ab. capturée par
M. Schirber et signalée dans le catalogue, les rayons existent aussi aux
ailes postérieures. Enfin j'attire votre attention sur la belle femelle
jaune paille signalée plus haut, var. albus de Seilz (à ajouter au cata-
logue); deux mâles de même teinte existent dans la collection Schirber.
Je termine en signalant deux autres localités à ajouter à celles men-
lionnées dans le catalogue, localités où j'ai fait mes plus importantes
captures : La Souys et Floirac.
On trouve en somme l'espèce dans presque tous les terrains maréca-
geux avoisinant Bordeaux et chaque fois que seront réunis dans ces
terrains le Carex riparia Curt., le Æumex hydrolapathum Huds.,
l’'Inula dysenterica L. et la menthe aquatique vous avez neuf chances
sur dix d’en faire la capture.
PROCÉS-VERBAUX 235
À propos de la forme des œufs de Poule et de 1’ « Essai
d’une théorie générale des anomalies de la membrane
coquillière » par F. Lataste.
rt Par le Dr Albert Baudrimont.
Dans une note lue à la Société Linnéenne, le 8 novembre 1922 (1),
M. F. Lataste esquisse à grands traits l'ébauche d’une théorie nouvelle
et fort ingénieuse sur les anomalies que, selon lui, la membrane coquil-
lière et, par suite, la coquille peuvent présenter. A l'appui de ses
conceptions qui, si elles étaient démontrées, infirmeraient bon nombre
de notions actuellement admises, il rappelle les conclusions de recher-
ches qu'il fit il y a déjà longtemps, en 1878, sur l'origine de la mem-
brane coquillière (2) et présente deux œufs de poule portant à leur
petile extrémité, l’un une sorte de plicature en forme de croissant,
l’autre un véritable cordon rubané, calcifié et rabattu vers la coquille.
Il ne s’en tient pas là. La membrane coquillière qui, d'après sa théo-
rie, proviendrait de l'ovaire et existerait « déjà quand l'œuf s'engage
dans l’oviducte », jouerail encore un rôle de premier plan dans la déter-
minalion de la forme même des œufs et il expose tout au long les
raisons pour lesquelles, selon lui, chez la Poule, les œufs présentent
cette forme particulière que l’on nomme € ovée », avec un gros et un
pelit bout. /
Il reconnait d’ailleurs lui-même que la conception de l’origine ova-
rienne de la membrane coquillière, base de toute sa théorie, est toujours
à démontrer el reste encore hypothétique.
Laissant volontairement de côté l'étude de la formation de la mem-
brane coquilhière et de ses anomalies, je ne m'occuperai aujourd'hui que
de ce qui a trait aux déterminantes de la forme de l'œuf. Pour plus de
clarté, je citerai le texte même de M. F. Lataste :
« La pression progressive de l’albumine sur une enveloppe ajustée
mais dilatable (il s'agit de la membrane coquillière préformée) tend à
(1) F. Larasre. Essai d’une théorie générale des anomalies de la membrane
coquillière, PV. de la Soc. Linn. de Bord., t. LXXIN, p. 146.
(2) Sur l’origine des membranes extérieures à la membrane vilelline dans l'œuf
des Vertébrés ovipares, Revue inlern. des Sciences, t. I (1878), première partie
P » ; » D Il ;
p. 482.
»
P.-V. 1923, 16
236 PROCÈS-VERBAUX
donner à l'œuf la forme qui présente le plus gros volume avec la plus
petite surface, c'est-à-dire la forme sphérique, tandis que la pression
cylindrique de l'oviducte tend à transformer la sphère en ellipsoïde de
révolution. D'autre part, l'extrémité antérieure de Pœuf (celle qui, par
suite, devient le gros bout), arrivant la première au contact de l’albu-
mine, en à déjà fait une provision quand la partie postérieure commence
à en absorber. Ainsi s'explique la forme de l'œuf.
« Cette forme acquise, il est clair que, sauf contractions antipéristal-
tiques de l'oviduete, l'œuf ne peut plus progresser dans cet organe que
le gros bout en avant, la résultante, suivant le grand axe, des pressions
exercées sur l'œuf par le tube musculaire qui le contient étant dirigée
du petit vers le gros bout. »
Et il ajoute en note : « La pression exercée sur l’œuf encore élastique
par des contractions péristaltiques de l’oviducte, pression circulaire
progressant d’arrière en avant, tendrait également à déterminer la
forme ovalaire, gros bout antérieur. »
Tout cela est parfaitement clair et le doute n’est pas possible,
M. Lataste ayant eu soin d’enfermer ces dernières propositions en des
formules précises et quasi-mathématiques. Pour lui donc, deux causes
concourent à la fois pour donner à l’œuf sa forme ovalaire à extrémités
inégales : 1° apport d'albumine plus considérable au pôle antérieur du
jaune cheminant dans l’oviduete qu'à son pôle postérieur (1); 2 action
des contractions péristaltiques de l'oviducte, lesquelles, se faisant sentir
d'arrière en avant sur l'œuf encore mou, mais déjà muni de sa mem-
brane coquillière, augmentent la pression au bout antérieur qui ainsi
devient le plus gros.
Est-ce bien ainsi que les choses doivent se passer, car il faut bien
remarquer qu'il ne s’agit en somme que d'hypothèses ?
Chez tous les oiseaux, les ovules prennent naissance et se dévelop-
pent de la même manière dans les follicules de de Graaf de l'ovaire.
Lorsqu'il est entièrement formé, le jaune, après ruplure de la vésicule
qui l'enfermait, tombe dans la cavité générale, s'engage dans le pavillon
de la trompe, puis dans l’oviducte où il s’enloure peu à peu d’albumine.
Plus bas, se forment là membrane coquillière suivant l'opinion classi-
quement admise et, en dernier lieu, la coquille elle-même dans la por-
(1) 11 faut noler que, d'après la théorie, de M. Lalasle, l’albumine, sécrélée par
l'oviduele, serait obligée de s'infillrer à Lravers la membrane coquillière (qu'il sup-
pôse préformée dans l'ovaire) pour venir s'enrouler entre celle-ci el la membrane
vilelline.
PROCÉS-VERBAUX 237.
tion terminale du conduit femelle, appelée chambre incubatrice ou
encore ulérus.
Chez tous les oiseaux, l'œuf doit donc parcourir l’étroit couloir que
représente l'oviducte el dont les parois lui fourniront peu à peu lalbu-
mine nécessaire à son futur développement. Chez eux, comme chez la
poule, la progression de l'œuf, de l'ovaire vers l'extérieur, à lieu sous
l'influence des contractions péristaltiques de la trompe.
Comment se fait-il alors que, recevant dans loviducte et de la même
manière le même apport d'albumine, soumis aux mémes pressions exté-
rieures, les œufs n'aient pas, chez loutes les espèces, cette méme forme
ovée et que l’on trouve des œufs sphériques ou globulaires (Chevéche),
ovalaires (Épervier), ovoïconiques (Bécasseau), elliptiques (Grèbe),
cylindriques (Ganga) (1) ? Et M. 0. Des Murs ne nous dit-il pas, dans
son magistral Traité d'Oologie ornithologique, que « rien n'est moins
arrêté, ni plus sujet à varier que la forme chez les œufs; puisque, d’une
part, sur sept ordres, la forme ovée ne s'applique généralement bien
qu’à deux (2), et que, d’une autre part, les œufs, sous le rapport de la
forme proprement dile, présentent, ainsi qu'on l’a vu, six types parfai=
tement distincts el différenciés » (3).
De plus, on peut retrouver chez la poule, anormalement il est vrai,
ces mêmes formes d'œufs, sphérique, ovalaire, cylindrique, qui sont
normales chez d’autres oiseaux. Plusieurs cas de ce genre sont figurés
dans le Bulletin de la Sociélé d'étude des Sciences naturelles d'Elbeuf,
de 1904 (4).
Les déterminantes de la forme des œufs, loujours la méme dans la
méme espèce, mais pouvant varier d’une espèce à l’autre, doivent donc
être recherchées ailleurs.
Reprenons les proposilions de M. Lataste. Et d’abord, la quantité
d’albamfne est-elle beaucoup plus considérable au gros bout, ce qui
logiquement devrait étre si, comme il lé dit, celte extrémité, cheminant
en avant, recevait {toujours l'albumine la premiére? Nous voyons tout
. au contraire que, sur la plupart des figures classiques représentant l'œuf
(1) À. E. Breum., La vie dés animaux illustrée, les Oiseaux, édilion française par
Z. Gerde, Paris, Baillière, t, T, p. X VIT.
(2) Gallinacés, Passereaux ; il esl vrai que ces deux ordres renferment le plus
grand nombre de famikes et de genres différents.
(3) M. O. Des Murs. Trailé général d'Oologie ornithologique, 1859, p. 66 el 67.
(4) Gapeau De Kervizce (Henri), Bull. de lu Soc. d'él. des Se, nal. d'Elbeuf,
23: année, 1904, p. 104, pl. IL.
238 PROCÈS-VERBAUX
de la poule en section longitudinale, le jaune est toujours plus près du
gros bout, l'épaisseur de la couche d’albumine y étant bien moindre
qu'à l'extrémité opposée (1). Ce fait est encore plus frappant si l'on
examine des œufs durcis par la coction et coupés dans leur longueur.
L'albumine est presque toujours, pour ne pas dire toujours, bien moins
épaisse au gros bout qu'au petit, le rapport pouvant être de 1 à 5 et
plus. Souvent même, la couche est tellement mince que l’on peut voir
le jaune par transparence. D'ailleurs, n'est-il pas naturel que le jaune et
plus tard l'embryon soient logés là où il y a le plus de place, vers la
grosse extrémité. On sait enfin, et depuis longtemps, que c’est au petit
bout que l’albumine est digérée et absorbée en dernier au cours du
développement de l'embryon. C’est ainsi que sur une des très belles
planches du Mémoire d'Alexandre Baudrimont et G. J. Martin Saint-
Ange sur le développement du fœtus, représentant la coupe d’un œuf
dont l’embryon a ônze jours, on peut voir « l’albumen condensé qui
était resté refoulé vers le petit bout de l'œuf » (2). On n’a donc aucune
raison de dire que lapport d'albumine est plus considérable au gros bout,
je dis au gros bout et non au bout antérieur; ce n’est pas sans raison.
En effet, dans sa note, M. Lataste paraît attacher une très grande
importance à ce fait que, cette forme particulière une fois acquise, l'œuf
ne peut plus progresser sous l'influence des contractions de l’oviducte
que le gros bout en avant. Cela lui semble tellement évident que, ainsi
qu'il l'ajoute au bas de la page, même si l'œuf, encore mou et élastique,
n'avait pas cette forme, il tendrait à la prendre sous la pression des
contractions péristalliques, pression circulaire, s’exercant d'arrière
en avant, L
Cela nous amène tout naturellement à nous demander comment mar-
chent les œufs dans l’oviducte. Est-ce le gros bout ou le petit qui arrive
le premier? J'avoue que cette grave question ne m'avait pas encore
troublé.
(1) Voir figures dans :
Remy Perrier. Cours élémentaire de Zoologie, Paris, 1902, p. 142:
A. E. Brexm. Loc. cit., p. XNIIT;
À. DecHaMBRe. Dict. encycl. des Sc: méd., Paris, 1880, 2 série, t. 14, 2e parlie,
Pise
P. Gus. Précis d'Embryologie, Paris, 1891, p. 8;
P. Pommé, E. Perrier, R. Perrier, A. Joannis. Nouv. Dict. des Se., t. Il, p. 2111.
(2) Alex. Bauprimonr et G. J. MarriN SaiNT-ANGE. Recherches anatomiques et
physiologiques sur le développement du fœtus et en particulier sur l'évolution
embryonnaire des Oiseaux el des Balraciens, Paris, 1850, p. 222, pl. XIV.
PROCÈS-VERBAUX 239
Dans les livres, je n'ai pas trouvé grand'chose à ce sujet. Sur une
planche de l’appareil femelle de la poule, que donne P. Gervais (1) et
qui montre des œufs à différents degrés de développemeni, on ne peut
reconnaître avec certitude, sur un œuf cheminant dans la trompe, de
quel côté est son gros bout. Par contre, dans le Cours élémentaire de
Zoologie de M. R. Perrier (2), un œuf, muni de sa coque, paraît repré-
senté dans l’oviducte le gros bout en avant comme le veut M. Lataste.
Dans le texte même il n’y a rien.
Mais, qu'importe apres lout el ne vaut-il pas mieux voir par SOI-
même? Il est clair que l'œuf arrive dans la chambre incubatrice, puis
traverse le cloaque pour être expulsé par le bout qui a toujours été en
avant. Or, ayaut fait observer pendant plusieurs semaines consécutives
et ayant observé moi-même un certain nombre de pontes, J'ai pu cons-
tater que les œufs sont loujours pondus, non par le gros bout, mais par
le petit. Cela infirme évidemment la théorie cilée plus haut, à moins de
supposer, gratuitement d’ailleurs, que, par une malice inconcevable, les
poules s’amuseraient à retourner leurs œufs avant de nous les pondre.
Par quel mécanisme d’ailleurs, et quelle combinaison compliquée de
contractions contraires, péristaltiques et antipéristaltiques, réussiraient-
elles un pareil tour de force? Et pour quelles raisons? La question me
paraît jugée.
Voici comment j'ai procédé. Quand les poules vont pondre, elles pré-
sentent des signes particuliers auxquels les éleveurs ne peuvent se
tromper. Des poules furent donc surveillées et, au moment de la ponte,
placées sur leur nid, dans une demi-obscurité. Dans de telles conditions,
un grand nombre d'œufs purent être pondus directement dans là main
et le bout antérieur immédiatement marqué. Ce fut toujours le petit.
Ces observations furent répétées sur plusieurs poules et plusieurs fois
en suivant pour chacune d'elles; elles furent faites par une personne
très habituée à l'élevage et à la basse-cour et je pus contrôler moi-même
plusieurs d’entr'elles.
Plusieurs fois, l'œuf fut marqué avant sa sortie, dans le corps même
de la mère, alors que la pointe seule se montrait au cloaque. Le bout
marqué fut encore le petit.
Enfin si, pour vérification, je cassai des œufs ainsi pondus (3), je
(1) P. Gervais. Éléments de Zoologie, Paris, Hachette, 1871, p. 437.
(2) Rémy Perrier. Cours élémentaire de Zoologie, Paris, 1902, p. 712.
_(8) Un jour ou deux après la ponte.
240 PROCÈS-VERBAUX
trouvai toujours la chambre à air au bout non crayonné, donc arrivé le
dernier, c'est-à-dire au gros bout.
. ne fait aucun doute, l'œuf est expulsé le petit bout le premier.
C'est une constatation que tout le monde peut faire et je m'excuse d’en
avoir dit aulant pour en arriver là. A l'exemple de M. Lataste, j'ai
volontairement laissé Loute bibliographie de côté, mais cette notion,
certainement banale, doit être vieille comme le monde; c'est ainsi que
l'on peut lire dans l'introduction du premier livre de À. E. Brehm sur
les Oiseaux : « Lorsque celle-ci (la coquille) est complètement formée,
les contractions musculaires de l’oviducte finissent par chasser l'œuf,
le petit bout en avant, el par l’expulser, à travers le cloaque, hors du
corps de.la mère » (1).
L'œuf chemine donc le gros bout en arrière. C'est un fait. D'ailleurs,
si l'on y tient absolument, on peut tout aussi bien lui donner expli-
cation savante. L'œuf progresse dans un conduit, de calibre inférieur
à son volume, qui se dilate progressivement à mesure qu'il avance. On
conçoit que, dans ces conditions, l’oviducte, s’ouvrant pour ainsi dire
peu à peu devant lui, prendra en aval une forme conique beaucoup plus
allongée qu'en arrière où le cône formé est de suite étranglé par les
contractions musculaires qui chassent l'œuf en avant.
Cette manière de présenter la chose peut tout autant se soulenir que
celle citée plus haut. M. Lataste ne nous dit-il pas lui-même, semblant
se contredire en cela, que «sauf contractions antipéristaltiques de
l’oviducte, l'œuf ne peut plus progresser dans cet organe que le gros
bout en avant » (2). N'est-ce par reconnaître que, les contractions chan-
geant de direction, il pourrait aussi bien marcher ea sens inverse, donc
le petit bout le premier? Je n'attache qu’une importance très relative à
cette explication car, je le répète, à côté de la forme ovée des œufs de
poule, on trouve chez d'autres oiseaux et anormalement chez la poule
des œufs cylindriques, ovalaires, sphériques, etc. Je ne tiens done
nullement à cette hypothèse et si je me suis laissé entraîner à l’exposer
ici, c'est uniquement pour montrer que, dans le domaine de la théorie
pure, le pour comme le contre, tout peut se soutenir.
Partant des observations qui précèdent, il est plus que probable (je
dirai même, 1l est à peu près certain) que l'œuf présenté par M. Lataste
et qui possède un cordon calcifié à sa petite extrémité, a dû être pondu
(1) À. E. Breum. Les Oiseaux, {. I, p. XIX.
(2) F. Larasre. P. V. Soc. Linn. de Bordeaux, t. LXXIN, p. 148.
PROCÈS-VERBAUX 22
par cette même extrémité. On pourrait peut-être en trouver une pre-
mière preuve dans ce fait que ce cordon à été vraisemblablement
rabattu vers la coquille pendant la progression de l'œuf, petit bout en
avant, et que, de plus, cette réclinaison de l’appendice n’est pas rare
dans des cas analogues ; mais je préfère m'adresser à plus savant que
moi. Dans son magnifique ouvrage, M. 0. Des Murs cite plusieurs cas
de « monstruosités pédiculaires » (1) chez des œufs de Paon, de Cane,
de Pinson, d'Oie, de Poule. Chez tous ceux dont il donne une descrip-
ton un peu détaillée, l’appendice, souvent recourbé, se trouve situé au
petit bout. Or, à propos d’un œuf de Cane domestique provenant de sa
collection, il ajoute : « Sa forme est ovalaire, et celui de ses bouts que
l'on doit considérer comme celui qui est sorti le premier de l'anus est
entouré par une bande ou sorte de ruban de la même matière que
celle qui compose sa coquille, et de la même couleur, ayant son point
de départ au centre même de ce bout de l'œuf » (2).
M. O. Des Murs indique donc, comme sortant le premier, le bout pédi-
culé et comme, chaque fois que les deux extrémités sont imégales, le
prolongement s'attache toujours à la moins grosse, cela n'implique-t-il
pas que, pour le Père de l'Oologie francaise, suivant l'expression de
d'Hamonville (3), c'est le petit bout qui marche et arrive le premier?
Voilà une référence, je pense, et je crois superflu d'insister.
Ce n'est pas tout cependant, il y a encore un corollaire et non des
moindres. S'il en est réellement ainsi (quant à moi ma conviction est
faite), l'explication de cette anomalie telle que la donne M. Lataste
(membrane coquillière tôt formée se déplissant mal au petit bout, lequel
serait situé en arrière), se trouve elle aussi erronée. Mais, parler
aujourd'hui de la genèse de ces anomalies et de la théorie qu’en donne
M. Lataste sortirait du cadre très limité que Je me suis imposé; je n’en
dirai donc rien, pas plus, d’ailleurs, que de la préformation supposée
de là membrane coquillière à l’intérieur même du follicule ovarien.
En résumé :
1° Les œufs arrivent et sont expulsés par leur petite extrémité (faits
observés ; Brehm; Des Murs). |
20 C’est au pelit bout que se trouve la plus grande quantité d’albumine
(figures des livres classiques; coupes longitudinales d'œufs durcis ;
(1) M. O. Des Murs. Loc. cit., p. 80.
(2) M. O. Des Murs. Loc. cit., p. 82.
(3) L. d'Hamonvirre. Aflas de poche des Oiseaux de France, Suisse et Belgique,
SÉDIeN AD ue
tÙ
FRS
PROCÉS-VERBAUX
situation du jaune et plus tard du fœtus vers la grosse extrémité ;
albumine du petit bout digérée et absorbée en dernier par l'embryon).
On ne peut donc attribuer un rôle quelconque à un apport inégal
d’albumine aux deux pôles du jaune pour expliquer la forme ovée des
œufs de poule, puisque c'est justement à la plus grosse extrémité qu'il
y en à le moins. On ne peut non plus admettre, avec M. Lataste, que la
pression circulaire de l’oviducte, s'exerçant sur l'œuf encore élastique
d’arrière en avant, puisse fatalement lui donner sa forme ovalaire, gros
bout antérieur, puisque c’est justement par le bout opposé, c’est-à-dire
le petit, que les œufs marchent et sont pondus. |
Faut-il faire entrer en ligne de compte la configuration de la chambre
incubatrice, à l'intérieur de laquelle l'œuf cristallise, pour ainsi dire,
dans la forme géométrique spéciale à chaque espèce? Pas davantage,
puisque les œufs € hardés », c'est-à-dire pondus sans coquille, jrésen
tent cette même forme ovalaire à extrémités inégales.
Ne faudrait-il pas alors incriminer l'influence combinée des contrac-
tions péristalliques de l’oviducte, de son calibre, de l'élasticité de ses
parois, de la facilité plus ou moins grande avec laquelle il se dilate au
devant de l'œuf, etc. ? :
À vrai dire, je n’en sais rien et, ne sachant rien, J'aurai la prudence
de me taire. J'en retiendrai simplement que l’hypothèse à priori, c'est-
àa-dire non étayée sur les bases de l'observation et de l’expérimen-
tation, pour si attirante qu’elle puisse être, n'en reste pas moins toujours
très dangereuse. J'espère que M. Lataste, qui le sait comme moi et fit
d’ailleurs toutes les réserves nécessaires, ne m'en voudra pas trop de
n'être pas de son avis et, si vous le permettez, je terminerai sur cette
observation, souvent si vraie, d’Anatole France : « Les théories ne sont
créées et mises au monde que pour souffrir des faits qu'on y met,
être disloquées dans tous leurs membres, enfler et finalement crever
comme des ballons. » (1)
(1) Anatole France. Le livre de mon ami : Dialogue sur les contes de fées,
De 210
PROCÉS-VERBAUX 243
Excursion à Lignan et Sadirac le 2 mai 1923.
Par M. À. Bouchon.
C’est dans la région de Lignan et Sadirac que la Société Linnéenne
faisait son excursion, de tradition depuis quelques années, dans cette
riche contrée de la Benauge. Notre collègue M. Teycheney en était
comme toujours l’animateur, aussi aimable qu'excellent chef d'excursion.
Descendaient en gare de Lignan :
MM. Dubreuilh, Essner père et fils, M. et Mme Fiton, Godillon, Jallu,
Lambertie, D' Manon, Malvesin-Fabre, Schirber, de Sandt, Teycheney
et Bouchon.
La promenade commençait par une visite des coteaux du Château de
la Ligne et voilà les botanistes à l'ouvrage. Nous récoltons :
Cultures :
Gladiolus segetum Ker.
Tragopogon pratensis L.
Senecio erucifolius L. var. « linnæanus Rouy.
Talus ombragés :
Ophrys scolopax Cav.
Polygala calcarea F. Schultz var. 8 genuinum Rouy.
(les deux formes bleues et blanches). |
Globularia Wilcommii Nym. var. « typica Rouy.
Chemins :
Barbaræa rivularis Martr. Don. — B. stricta Bor.
Heracleum sphondilium L. var. e pratense Rouy.
En revenant sur nos pas, les déblais d’une carrière, dans le domaine
de Seguin situé près de la gare de Lignan, attirait notre attention ; nous
devions y faire une des bonnes récoltes de la journée : le 7'rèfolium
-_ fistulosum Gilib., trouvé, je crois bien, pour la première fois en Gironde
(un seul exemplaire, mais fort beau), probablement apporté avec des
semences par la gare toute voisine, mais rien ne nous dit que cette
espèce du Centre de la France, qui se naturalise facilement, ne se ren-
contrera pas, dans quelques années, en grande abondance.
Dans cette même station nous avons noté :
Trifoliam incarnatum L. var. roseum Rouy. — T. Molineri Balb.
244 PROCÈS-VERBAUX
Trifolium campestre Schreb. var. 8 Schreberi Rouy.
— marilèmum Huds.
— ochroleucum Huds.
Crepis pulchra L.
Bellis perennis L. (forme très pubescente, dans une partie très humide).
Linum catharticum L. (forme très voisine de la var. vegetale Adam.)
De là, par les prairies riches en Orchidées :
Anacamptis pyramidalis Rich.
Orchis laxiflora Lamk. :
— morio. [.
Serapias lingua L.
Nous gagnons la voix ferrée, que nous suivons en nous dirigeant sur
Sadirac, la récolte continue.
Sous bois d'un petit boqueteau de pins :
Orchis maculata L.
Listera ovata R. Br. var. à stenoglossa Peterm.
Ballast, remblais :
Alyssum calycinum L.
Lepidium campestre R. Br.
Papaver argemone L. var. « typica Rouy.
Pterotheca nemausensis Cass.
Calamintha acinos Clairv. var. + elliptica Briq.
Talus argilo-calcaires :
Viburnum opulus L.
Ophrys apifera Huds.
— scolopax Cav.
Dans les prairies bordant la voie :
(rymnadenia conopea R. Br. — Orchis conopea L.
Orchis ustulata L.
Caæloglossum viride Hartm. — Orchis viridis Crantz.
Un excellent déjeuner nous attend à l'Hôtel Mélines; nous y faisons
honneur et prenons sufisamment de forces ponr la deuxième partie de
l'excursion.
M. l'Abbé Labrie vient nous rejoindre ainsi que M. Patot, qui doit
prochainement être des nôtres.
Nous partons explorer un coin très curieux, découvert par M. l'Abbé
Labrie, situé dans la vallée du Ruzat, à Guillaumet,
PROCÈS-VERBAUX 245
Une véritable surprise nous attend; nous retrouvons, en effet, dans
cette région de l'Entre-deux-Mers, à sol argilo-calcaire, une petite vision
de la flore landaise,
Là poussent mêlés à des Sphaignes :
Ranunculus flammula L. var. x typica Rouy.
Drosera rotundifolia L.
Pinquicula lusitanica L.
Anagallis tenella L.
Scorzonera humilis L. var. « plantaginea Schur.
Circium anghicum De. var. y dissectum Desp.
À quelques mètres dans un bas-fonds boisé :
Polystichum filix-mas Roth.
.U — dilatatum Hoffn.
Athyrium filix-fæmina Roth.
Veronica montana L.
Lysimacha nemorum L.
Oxalhs acetosella L. (non fleuri).
Potentilla fragariastrum Ehrh.
Les boîtes et cartons se remplissent, chacun est lourdement chargé,
l'heure du retour approche, cependant nous récoltons encore dans une
prairie : Ophris fusca Link.
Ce sera notre dernière récolte de cette journée en tous points réussie
et dont nous remercions encore chaleureusement l'organisateur, déjà
nommé au commencement de ce compte rendu, notre dévoué collègue
et ami, M. Teycheney.
TABLE DES MATIÈRES "
(PROCÉS-VERBAUX 1923)
BOTANIQUE
Pages
BAUIMB EUR, Po ST NT) IN ER LE ne PR)
CAO MODE IE Nofersurain Oo Nb PE Ron error PH OT
BaLLais et Boucron .. Le Symphytum tauricum Wild. naturalisé dans la
BTOC one er Ne RER 4 00e 220
BARDIF (Arm,)7. 2,2. Communicalion d’une leétire de l'Abbé Labrie sur le
L'EUCOUMAES IDUL 00e à D M RER) JUNE
EE CPP TT . Leonurus cardiaca L. et Plantago mujor.... ...,. 228
BOLCHON= 077700 Résullat d’une herborisalion à Sauvelerre.. ,,,,,,.. 129
UM A OUR De Le Symphylum lauricum Willd. naturalisé dans la
CONTE NE PE ee Done CAN TOUS LAPS 710209
— RE Sn EN Excursion à Lignan et Sadirac fe 2 mai 1923 ..,.... 243
Barrae (Jr nee, Les plantes advenlives ennemies du blé et leur des-
DUCUOD RETRO nn PRE Pen 85
SNA RS EE MORE Présentation de graines importées de l'Argentine avec
JO DIG RP E OURS AR A AR Se re 1211408
CABANTHOUS ....7...,. Morchellu spongiola au Verdon ., ., . .,..,..,.. 129
SUIS TT IE EE DOPOO Histoire du Pin des Landes ...,... Ne SU OAE Lt 110
LANDE 2e .. Lactafius piperalus à La Brède .. ,,., ... ..,... 174
DIPDZEIDE Re 72 Clathrus cancellalus à Talence...,.,,.,.... ÉD er)
DOUBRELILH 7 0:10 Graliola officinalis L. et Thalictrum flavum L. à
SADIEMAMIENSA Se ner ae eine Ut 149
Lsrasre (PA 677: Phythme floral de l’'Hémérocalle jaune... ...t 443, 197
NEO FPE Le piège floral du Laurier rose méditerranéen. ..... 164
Lrscuer (DB): Note sur un Agave de Gujan-Mestras ..,....,.,..,, 159
MaLvesiN-FABBE ...... Plantes a Natjan; prés Branne.,,,7:. 1,10... 76
AT DE PRED Lentinus ligrinus et Morchellu rolunda à Saucats
CM spongiolt an Nerdon 1.50. 85
M A Compte rendu de l’excursion mycologique à l'Alouette 174
EP AE TE Sur une station nouvelle de Bidens heterophylla
Üriegaen Gone, ED Tri orne net 228
(1) La table des matières conteaues dans les Ales 2e trouve après ceux-ci,
248
MaALVESIN-FABRE ......
Maxon (Dr)
Marouassuzaa (R.)...
NEYRAUT ..
QUEYRON...
sous.
PROC ICE
BauprimonrT (D: A)...
Bernier (Abbé)..... 54
BoucHoN...
BRASCASSAT
see
(INR
RexTAUD (DIE EE
Gouix (H.).
LamarQuE (Dr H.).....
PROCES-VERBAUX
Pages
A la recherche de Elatine Brochoni Clav. et Dian-
thus superbus L. à Saucals el à La Brède........ 228
Remarques sur les Belles de jour... .s....... 143
Compte rendu de l’excursion à Bourg-sur-Gironde... 86
PANCUM Pro er NS PE PEER 52
Compte rendu botanique de l’excursion faile le 24 juin
1923 à Cadillac...... NE A Na et EE bdoo at uler.
Liste des Lichens récoltés pendant l’excursion myco-
losiquetdu22%octobre 1022 PR RER PR 49
Note sur Sarcosphæra eximia, Galactinia Sarrazini
eLLOlimacumdendroite ERP PE RE 20269
Présentalion de Champignons en herbier ........... 196
Phelipæa ramosa Meyer et Jussiæa grandiflora
MAG RE en SR Re nr eee 174, 197
ENTOMOLOGIE
Sur la Nebria complanata L. et ses varialions pig-
mentaires sur la côle de la Gironde et des Landes. 110
Sur la musique du Hannelon du Pin............... 174
Sur le bruissement de l'Anozxia villosa. ............ 180
Sur le Prione tanneur ; sa façon de protester........ 181
A propos de ma note sur la musique du Hanneton du
Pin et de la discussion qui s’ensuivit............. 216
Supplément à la note de M. H: Gouin.............. 211
Communication de Chenilles envoyées d'Agen ...... 149
Lépidoplères nouveaux pour la faune girondine..... 212
Réapparition du Doryphora dès le 5 avril....... een 200
Sur quelques espèces ou variétés de Lépidoplères
capturés par Abbé BETETE 209
Sur un vol de Libellules........:......:...... 194, 224
Envoi d'une branche de Pommier parasitée par le
Puceron lanigere RSS ES Ses 143
Distribution géographique de quelques espèces d'Hé-
miptères de la faune girondine .................. 111188
Deuxième supplément aux Coléopières récollés par
M. L. Gavoy aux environs du Château de Bourgueil,
près La. Réole fers een SR ee 101
Quelques Névroptères de la Gironde récoltés par le
Re PAEoOnSinaNaVAS RE RS Oo on c 160
Le moyen de combatire la Piéride du Chou ........ 133
Supplément au Catalogue el observalions sur les
Lépidoptères des environs de Bordeaux.. 149, 185, 228
Présentation d’uue collection de Sauterelles d'Algérie. 196
PROCÈS-VERBAUX
PionNEeAU (Paul) ...... Supplément et observations sur les Rhopalocères des :
: environs der Bordeaux ee NT TEE ae
Re Ce Deux Coléoplères nouveaux pour la Gironde........
NA eee ts Première note sur les Chrysides du département de
AR ANR AE Nouvelles notes sur Satyrus arethusa Esp. var. den-
OL ARS ARE ER PA A Re Rte en
SAGASPBE ELU Sur des vols de Sauterelles vus à Bordeaux.........
SCHIRBER (E.)......... Liste des Lépidoptères recueillis dans l’excursion
deSatiractle tome oeS PPECEEEER E E ER
HDeEMPÈRE Cr) ere Nolesuri Cyr ASpISSCUILaE TR ee eee ne
— ..... .. . Présence de Gampsocleis glabra Hbst. dans la
S Gironde Pin ee PS RER PE RE
ST RO ET SEE Nole sur Cryptocephalus cynaræ; sa présence en
Cire sos done radeon nacendiaco dia onu
GÉOLOGIE
DUVARGIER CRETE Invile les botanisies à entreprendre l'étude des grai-
NESMOSSIES ARE SAP RER Ne RARE er
DEVROMIAS) LE PECURES Contribution à l'étude du Miocène du département
dGerst lettaunide Mancietn "ere n RP E Et
PRÉHISTOIRE
DuBALEN... .. RE Aer PePrétrelléende ChalossS ere ere RE Eee
ZOOLOGIE
‘Baubrimonr (Dr A.)... Présentalion d'une Perle pyriforme, trouvée dans
HNEMNITEMDORUSAISe Er rie ne ei Re
— ….. À propos de la forme des œufs de Poule et de l’ « Essai
d'une théorie générale des anomalies de la mem-
brane coquillière, par F. Latasle ». ... .........
Brenas.. +... Enquéle ouverte surle Moineau." "#0" ce
CHAN rc. L'Orite longicaude (Ægithalus caudatus L.) dans le
Sud-Ouest irancase + ere. Le A neUe
MR RATER Sur la présentalion des Chauves-Souris dansles col-
lecHonsspubiques PC REP CRC CAE
A ARS nee Le Rat noir (Mus rattus L.) à Bordeaux..........:.
Eee CL AE Nouvelle contribution à la présence de l’'Oxylophe
geai (Coccystes glandarius L.) dans le Sud-Ouest
nude JatErance re TOR Re Ce TE tit
249
Pages
144
143
198
226
212
173
2) PROCÈS-VERBAUX
Pages
CHaiNe et DuverGier.. Terminologie employée dans l'étude des Otolithes .. 129
DaLgau (F.)........... Observations CUMEUSeS TE EE CEE RER E CTET PE 129
DœŒuzeipe (R.)........ Les Branchipes en Gironde............. Ne 95
KunsTLER et BRascassaT. Le Cachalot dans le Sud-Ouest ................. 52
— : Le Balænoplera musculus L. dans le Golfe de Gas-
COBNE NN RSR saura ete SE SRE 53
LATASTE (HE) 2 ETES Anomalies de la membrane coquillière ...... 69, 85, 104
Me ne die Surtuniœutédetpoule anoLMale re re PR 81
LR TBE do À propos de la communication de M. L. Teycheneyÿ
sur un œuf de‘poule anormal ................... 82
te LU es en en Communicalion sur sept crânes d'Oiseaux .. ....... 84
A AE Sur Brachipus stagnalis à Cadillac. ee 85
EU Re EE NAN Onumiovoinelusum ER NRRPÉRrCRR eRe 127
ES En cut .. Nouveaux œufs de poule à coquille anomale .... ... 131
A ME Présentation d’une collection, réunie par M. F. Daleau,
d'œufs) anomaux de poule..." 134
NRA Pl Présentalion d’un poulet pygomèle ................. 146
SAS DA LS Ovum avilellinum, ovum retroversum et Ovum cau-
(AI DATE DÉS ES TRE RE ES US EP no viaro à 162
ER RS ET ET Présentation d’une collection d'Oiseaux du Chili... 166
On MN Présentalion d'Oiseaux en RER du Sénégal, de l’AI-
géneretide larNrance re MERE Tee 190
ST Excursions dans la hacienda d’Aculéo (Chili) AE à 192
tn ANR A propos d’une mission zoologique et les Mammifères
dénJ'Afrique duINord PR Re ee Re 221
a TC RE Au sujet de la communicalion de M. le Dr Baudrimont. 228
Laraste, TEYCHENEY et Manon. Avis sur le Moineau..................... 143
MAGIMEL..... Re Brachipus stagnalis à Gradignan .................. 89
SIGALAS (Dr).......... Présence chez les Vives d'Arcachon de la larve de
Telrarhynchus BenedenaUrelys eee ee 63
A AL EM ee Contribulion à l'étude de quelques Nématodes des
MINES et ARR ER nt OA NE RE 64
ee tt Sur la construction en Amérique des nichoirs pour
élever 1lésSIDhAUVES= SOURIS PER EEE 143
TemMPÈRE (G.)......... Compte rendu de l’excursion du 22 avril à Arcachon. 99
TeycHeney (Louis).... A propos d'un œuf de poule anormal:............... 81
SUJETS DIVERS
BaARDIÉ (Arm.}......... Au sujet de mosaïques romaines représentant des
MulipestenéProvence MERE 134
DEVAU RSA ETES Communicalion d’une observation sur la Naphlaline. 134
ADUVERGIER A en ee Discours prononcé à la 105e Fête Linnéenne ........ 138
BÉVROME NS ANR Notice nécrologique sur M. A. Degrange-Touzin.... T
PROCÉS-VERBAUX 251
Pages
Bülle ins iblIO A QUE SEC ANR EEE NN er Re en PARA TE A NE S
Cinquantenaire linnéen de M. F. Lalaste..... ERA ÉRRREE HA AAGA 137, 133
BoncouLsiduioplus bep ML RENTE SE RENNES ol SR 20
DONNER AREA EPA NURE RENE RES dore ar A A A A ACARE 54 1109 149 A5S
Correspondance : Lellre de the Geologisl Associalion ............ ..... He 7
Dislinelions honorifiques ................ AR AU A It 83, 133, ao, 158, 173
DOTE RS AR RAA EE Pt Cure CR tn Le en 20 0) Mo M MOMeSA20 83200
Dons faits au Musée de nl SoCIélé: Hein DIMO; M6: 84098 ne ae 159168
ARGUS D) S AS IA RER AIRE RENE Pr a QU LA 51,55, 61. 70, 84, 109, 225
Fédéralion Francaise des Sociélés de Sciences Nalurelles...:............. 79, 148
HE TOME TN EE D ER Mn A RL a 0 TARN USER RE EN A At eu 128, ART
Los: RE Sa RER UE RL EE An ANA EE AE PE CA EE AAC 153
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