Aduis à vn des grands
de ce Royaume, (ur
. la harangue faidte au
tiers Eftat le 2. lan-
uieri6i5.j
s. 4 - '
Aiünfeigm.^rleCitrdimldu Perron^
touchant la puijjance du Sainéî Pere^
pif les T^rinces Souueraim. '
y- -, ' •" >
Auec le Decret dn Côncüe de Con-
ilan ce, contre les attentats, fur les
facrees perfonnes des Rois.
ï
i 61$.
Aduis à vn Acs grandi
de ce Royaumefur
la harangue fai6le au
tiers £ftac le 2.1anu.
i6i] parMoléignçur
le Cardinal du Per-
ron, couchât la puif-
fànce du S. P.fur les
' • Princes Souuerains.
eftant le
moindre de vos lerui-
teurs, le’plus redeuable & le plus af »
i
4
fedionneà voftrcferuicc, ie ferois
accuse de trop d’ingratitude, fi n’ayat
^itre rcuanche , pour vne intînité
de faucurs , que ie reçois iournellc-
ment de vous,ié ne vous faitois part,
au moins , des nouueilcs de la Cour
&desEftats, que le bon génie me
fit rencontrer Vendredy dernier r.
de ce mois & an, aux Augufiins.où
Mbnféigncur le Cardinal du Per-
ron affilté de vingt cinq ou ttente
tàntd‘Arclieuefqucs,Eue(ques,quc
d’AbbeZjfuft trouuer ie tiers Eliat,
pour rédreraifon, accorder 5c figner,
cet article. .Que comme le Royeflreco-
^eu Souuerain en fon Eftat, ne tenant fi
Couronne que de 'DieHpul, Il nya ’T’uif-
Jance en terre quelle quelle fait ,
tuelle ou temporelle qui ait aucun dr'oiéî
Jur fon Re^aume pour en priuer les per-
fonnes Sacrées de nos Rois y ny dtjf inf^-
ou ahfoudre leurs JitjeSls de lafidelité, Cî'-
/
oheïjjance qu’ils doiuent , po«r quel-
que caufe ou prétexté que ce ^ok. Que
tous les fy bleds de quelque qualité' con-
dition qu'ils [oient ^tiendront cejîe Loy pour
Sainde& Iteritable, comme conforme a-
la parole de TDieu^ [ans dtfinùîion , equi-
uoque y ou limitation quelconque -, laquelle
[era iurée f‘ÿtée de tous les IDepute'Q
des Eflats ; Cr d'orefnauant par tous les
Bénéficier s , Offii. iers du Royaume auat
que d'entrer en pofefion de leurs 'Bénéfi-
ces y d'efh-e reeewt^^ en leurs Offices.
Tous ‘Trecepteurs , R ey^entSy IDodeurs^O*
*7redicateurs tenus de l enfeiÿoer , & pu-
blier. Que topinion conti'aire , mefmes
quil foit loîfîhle de tuer depofer nos
Rois , sejleuer ^ rebeller contre eux ^ /?-
coïter le joug de leur obdfJance ^ pour quel-
que occa/ionquecefoit , eftimpie^ detefla-
hle , contre '^eiîtc contre tcftablil^e^
ment de tEBatde la France^ qui ne dé-
pend immédiatement que de Dieu. Q^e
iij
6
tous hures qui erijcignent telle faujje ^
J}eruerfe opinion feront tenu^ pour Jcditieux
(y* damnahles. Tous Etrangers' qui tef-
criront ^ Ür publieront^ pour ennemis
YtX^ de U Couronne. Tous fujeéîs de fa
çJn fajeHé qui y adhéreront , de quelque
qualité & condition qu'ils Joient pour
Rebelles , Infracleurs des Loix fondai
mentales du Rsyaume , tSP (^rimmels de
lelfe Maje^lé au premier chef\ Stjilfè
trouue aucun liure ou difcours efcnpt par
Eftranger^ Eccle/tajîique y ou T autre quali-
• îé qui contienne propo/ition contraire à la-
diéle Loy , direÛement ou indireBemcnty
feront les Ecclefafltques de mefme ordre
cBabhs en France , oblige:^ dy re[j>ondre:
Lesimpuyner (yr contredire inceflamment
JansreJfecl y ambiguité ny equiuocation fur
peine d'ejlre punis des mefmes peines que
defjus y comme fauteurs des ennemis de
cét Eftat. Et fut (ouîtenu par l’Elo-
quence parfaicte, &: inimitable du-
dit Seigneur du Perron , qui com-
mença par ces mots,.D^/«/^V in corde
meoQr inlahns mets y ècc. Et continua
i’efpace de trois grofles heures(aprcs
auoir donne par raiions naturelles &
probables , la ruperiorité à rEglifè
par deflus tome lurifdidion Sécu-
lière &. autre ) que toutes les obje-
(îlions qu’ayent peu faire S. Tho-
mas,Scotus, OcKam,Sain61:Bona-
uenture, Saind Bernard, & vn nom-
bre infiny de bons Auteurs &Saindls
perfonnages, alléguez, cotrez,&: ejfi-
bez fur le champ par ledit Seigneur,
dont ma labile mémoire ne vous
peut faire part , non plus que du
refte du difeours , n’eftoient que
queftions ou objedions probléma-
tiques , & fur ce fubiedl exp'ofa les
Thefes,qui furent prefentees & fou-
ftenues,iln’yaquehuiâ:ans, parla
Sorbone de Paris , & recita les me-
8"
nues opinions & allégations, auec
.les répliqués, toutes Fondées fur la
SâinéFe Eferiture , tant de la partie
neg;atiue,qucderaffirmatrue, lâns
toutesfois tenir pour Ibn' particulier
âùcMnes defdites opinions, Lefquel* -
les- paroles il réitéra par plufieurs
fois à l’affiftancc A'qu’il n’edfcndoit
ny fa compagnie , tenir ny croire,
pour n’eftre article de foy, ny refo-
luc par aucun' Concile , ains qùeftiÔs
problématiques , comme il a dit cy
. dèflus; pouràuoir eftéiulquesà pre-
fcnt toiifiours lèruiteur du Roy,ain{î
qu’il y eft obligé naturellement,
meftnes par tant de beneff<;es re-
ce\)t de (à main liberale , & pour
auéirefté employé aux plus impor-
tantes affaires de TEftat , qu’il a coc-
tees & récitées furie champ Fotr arr
ticulément : Et pource qü’â éferit
Mariana , & les autres depuis , mon-
9
ftra que les mefm es paroles âuoienc
eftéjprelchees deuant le Roy , par
lean Gerfon , pour lors Chancelier,
lefquelles il leur dans les Sermons
dudit lean Gerfon, deuant toute l’at
fiftance , & autres anciens Auteurs
citez par le Concile de Conftance
(ùrcefubied ; En fin pcur conclu-
fîona did quils ne pouuoient, ne
deuoient figner céc article de la for-
te, pour eftre très importante à la
Religion Chreftienne, & pour n’e-
ftre ( cefte aflemblee appellee Eglife
Gallicane ) quVne partie du corps
de l’Eglife, dont le Saind Pere ell
, le cher, quicauferoit autrement vn
fchifme, pire mille fois que l’herefie,
& qui tacheroit à iamais le Saind
Pere, trop bien qu ils n empefehoiée
lalufiice Seculiere, & qu’au contrai-
re, ilsyapporteroient toutes fortes
d’ailiftances , iufqucs à y employer
B
lO
leurs moyensi leur honneur, Scieur
propre vie , & que pour cétefFed, ils
fèroient publier par tout le Concile
de Conftance , qui tient pour Ana-
thèmes , & fulmine contre tous beux
qui fe voudroient forger ces diabo-
liques opinions, pour quelque pré-
texté que ce loit, ainfi qu'ils ont faibt
de ces maudites créatures , lacques
Clement&Rauaillac , dont la mé-
moire ne fçauroiteftre aflez abomi-
nable : 'lefquelles conclufions ledit
Seigneur du Perron a dit , qu’ils e-
floient prefts de fîgner de leur pro-
pre fang , autrement qu’ils mour-
roient tous l’vn apres l’autre en ce-
lle relolution.
Sur quoy fut répliqué', autant lue*
cinblement que bas, par Monfieur
le Prelident Miron , Prefident du
tiers Eftat ; qu’encore qu’ils fuflent
nommez pour prefenter les plaintes
ÏI
& miferes du peuple, ils n’eftoîent
pour cela hérétiques comme les ac-
Gufoic ledit Seigneur Cardinal en
fôndifcours, qu’ils eftoient tous gés
choids pour la probité de leur vie , la
plufpart Ecclefiaftiqucs & tous en
general bons feruiteu rs du Roy: qu e
ce n’eftoic qu’vn vray zele qui les
portoitàexiber &louftenircet artb
cle,poure'uiterà l’aduenir aux mal-
heurs, qui ont pensé debruirc entiè-
rement la France, fans la main tou-
te-puifTantedu Dieu viuant . Où re-
pliqua ledit Seigneur Cardinal du
Perron, qu’ils ne pouuoient donner
autre refponcê, pour les raifons qu’il
auoitallcgueesau parauant ,5c qu’il
n’auoic iamais efté que bon Fran-
çois comme chacun fçait.
C’efl: feulement icy l’extraiél & le
fubiedt de ce noble difeours , qui
ne peut eftre dcfcric, que par celuy
B ij;
MONSEIGNEVR
**■
dequiilaefté proféré* pour la gra-
uiré des paroles curieulès , recher-
ches , & dodes citations * dont il a
efté cnrichy,: auec autant d’admira-
tion de toute l’aflemblee, qu’il eAoii
plus neceflàire de l’efcouter que fe
préparer à luyrefpondre. Q^evous
receurez pourtant d'aulïi bon œil,
comme vous le prefente d’affedion,
Voftre très humble, -ic très.
fidelleferuiteur.P. L,
IJ
Décret dit Conélt de ConSlttnCe , contre
les cyittentats , fur les /(tcrse^^erfonnes
desKfiK:
E Saindl Concile conuoonci
l e J pour l’extirpation des herenes-,
aduerty qu’au préjudice de noftre
fain6lefoy,des bonnes mœurs, de
la tranquillité des Eftats , & au fean»
dale public , aucuns dogmatifent,
qu’il cft non feulement loirible,mais
aufli méritoire , à tputvaffaloufub-
jet, d’ofter lavieàvnTyranpartra-
hifonSjCmbufches, flateries, ou en
quelque forme & manière que ce
foit, nonobftant quelconque obli-
gation , ou ferment de fidelité par
luy faid , & fans preallable iugemét:
defirant abolir de fond en comble
telles maximes , l’affaire mife en de-
iliberacion , déclaré telle dodrine
pleine d’erreur en la foy,&e's moeursj
la condamne' comme heretique ,
fcandaléulc , ’& introduilànc trahi-
Ibns , {éditions & perfidies, & tous
ceux qui opiniâtrement la foutien-
*entV'heretiques,'& comrùe tdjk
puniliâBles , luiuant les faindh Dè-
i- ( n i ’i i
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