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University of Michigan - BUHR
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AF Tl mh et
LILLE. — IMPRIMERIE LAROCHE DELATTRE
TABLE ALPHABETIQUE DES AUTEURS
‘Les noms des auteurs des mémoires originaux sontimprimés en caracteres gras:
Abbe (Robert)
Aubertin. . 0. 2 2 2 . . ..
Balthazard
Barthélemy. . . . . . . ..
Battelli (F.). . . . . . . . .
Bavet (A.)
Beaujard. . . . . . . . . .
Béclère
Bergonié (J.). . . 257,
Birkett (Th. S.). . 2
Bokenham (T...). . . . .
Bouchard. .........
Bozzolo (C.)
BEE, 6.2 2 2 SES Lu
Challamel
Claude. A 3 % + 5 ae ths
Cluzet (J.). . .289, 441
Colombo (Ch.)......
Contremoulins (G.) 234,
. 639,
Courtade (Denis)
Curchod
Danlos. . . 2. 2 2 220.0.
Darier (A.). . . . 2 2 . . .
Debedat (X). ©. . . . . . ..
Deeljen . . 2. 2 2 . . . ..
Desfossés. . 0 . 2 2 2 . . .
126
595
129
806
664
654
Desplats (Rene), © 00
Doumer (F.) 484, 502,
546. 550,
Einhorn (Mas)... . RS
AG | PET x; vic ate al bg ih PTE
Finck e, AR,
Gaucher . 2 2 2 220... 112
Gidon (F.). .......
Granger (Am.). . . . . ..
Gregor (A.). - . . . . . . .
Guilloz (Th) . . . . . . 283
Hall-Edwards (J.). . . . ..
Henrard (Etienne)
Henri (Victor)
loteyko (MileJ.)259,372,
505,
Lacapère. . . . . . . . . .
Lapicque (Mme) 166. 325
417,
LASSOP 2.4... Gogh aix
Leredde
Levack (John R.). . . . . .
Lévy-Bing
e «© è òo â òo ç è s e æ%
620
u ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Luzenberger (di). . . . 762
Mackenzie Davidson (Jas). . 128
Maes(D-)...... 502 620
Marque (Raoul). . . . 45 210
Marquées........ .. 804
Martin (Gi, - . . ANS
Massier .......... 410
Mayer (André) . . . . . .. 123
Meijers. . . . . . . . . . . 411
Miadoveano(C.). . . . . 368
Morton (W.J.). . 2.2... 829
Moutier (G.) . . 558,714, 82
NORIEF 8 os ae. à we 831
Noire (Henri). ...... 79
Oudin(P)......... 641
Pfahler . , . . . . . . .. 824
Planet.......... 771
Rehns........... 376
Ronneaux........ 641
Rudis-Jieinsky. . . . . .. 568
Rusch. E Lt, EE 2 124
Sabouraud (R.). .79, 111
Salmon (Paul)
Schatzky (S).......
Schenck (D.)........
Sgobbo (F.P.). . . .. 19,
Sharp (Gordon). . . . . . .
Sichel (Gerald)
Springer. .........
Stegmann
Suchler
Sudnik (R.)..... 358,
. © ee © + oò qo
Tracy (Samuel). . . . . . .
Tribondeau (L.) 237, 404,. .
Tripler (A). .......
Tuffier.
Weiss (L. D.). .....2.~.
Wertheim Salomonson
().M.A).....
Zanletowski
490
705
125
ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
TABLE DES MATIERES
MEMOIRES ORIGINAUX
Action du courant continu sur la vitalité des microbes; par M. S.
SCHATZKY BSS. A A
Contribution à l'étude des reactions anne Sacrée par la
méthode des décharges; par M. ZANIETOWSKI.
Manifestations électriques dues au travail musculaire, par M. F. P.
SGOBBO . a ee te o ee ee A
Du traitement de la fissure sohineleralgiate par les courants de
haute fréquence; par M. Raoul MARQUE.
Longueur des étincelles et intensité des rayons X ; par M. ‘J M. A.
WERTHEIM SALOMONSON . . . ,
Traitement des teignes tondantes par ée rayous x à r école Lailler :
par MM. R. Sasouraup et Henri NOIRE.
Tubes à rayons X pour la radiothérapie. |
Sur l'action biologique des champs magnétiques SO gericht
erperimentales); par M. Ch. CoLomBo ະ :
Recherches sur l’excitabilité électrique de différents e de
vertébrés et d'invertébrés ; par M"* LAPICQUE. Se Ye E
Résultats manométriques et symptomatiques de la d'Arsonvalisation
chez les hypertendus non soumis au régime ` par M. F. Gipon.
Traitement des hémorrhoides, par les courants de haute frequence;
par M. T. J. BoKENHAM. ; i E Gb. fh. E
Du traitement de la tissure TEE par les courants de
haute fréquence: par M. Raoul MARQUE (Suite et fin) .
Méthode générale de metroradiographie; par M. G. CONTREMOULINS.
Les lois de l’ergographie. Etude physiologique et mathématique ; par
Miir J. IOTEYKO . , ;
Loi d’excitation des nerfs par Ee de EE par M. J.
CLUzET (Suile) : ;
Recherches sur l'excitabilité électrique de différents sales de
vertébrés et d’invertebres; par Mrs LAPICQUE (Suite) .
Courant de de Watteville et électrotonus chez l'homme ; par M. R.
SUDNIK s o Ge D we wat at RER a
Mictions électriques; par MLADOVEANO. . . . .
mI
IV TABLE DES MATIERES — MEMOIRES ORIGINAUX
Les lois de I'ergographie. Etude physiologique et mathématique ` par
M'' J. loreyko (Suite). ee" Ki ale A cay od
Recherches sur Jexcitabilité électrique de différents muscles de
vertébrés et d'invertébrés ; par Mer LAPICQUE ( Suite) .
Loi d’excitation des nerfs par décharges de condensateur ; par M. J.
CLUZET (Suite) SE (oe gs Qn i He Oe
Trois nouveaux cas de fissure anale traités par les courants de
haute fréquence ; par M. E. DoUMER . ;
Du traitement électrostatique du lupus vulgaire du is érythé-
mateux de la peau et d’autres affections parasitaires de la peau;
par M. SUCHIER . bee Be Es aia Ge. Ae Gt ie ee eS
Sur un cas de forme fruste de goitre exophtalmique ; par MM. E.
Donven et D. Maes. l
Les lois de l'ergographie. Etude E et mathematiques
par M' J. Ioreykos (Suite). i
Transformateur à courants sinusoidaux ; par M E. DouMER.
Interrupteur à mercure auto-moteur ; par M. E. DouMER
Recherches sur l'excitabilité électrique de différents muscles de
vertébrés et d’invertebres; par Mer Lapicque (Fin).
Loi d’excitation des nerfs par décharges de condensateur (Fin);
par M. J. CLUZET. . ;
Un cas de paralysie agitante trae amélioré par ES EN élee-
trique; par MM. E. Doumenr et D. Mags.
Contributions à l'histoire thérapeutique des stases et congestions apy-
rétiques. Provocation d’hyperémies passagères ; par M. A. TRIPIER.
Pathogénie et traitement électrique du spasme a l'urètre; par
M. Denis CounTADE. . . . . . . en
Action locale des courants de haute fréquence sur les états phleg-
masiques des tissus; par MM. OUDIN et RONNEAUX .
Des mesures exactes en radiologie; par M. CURCHOD, . , ,
Sur un nouveau radiométre; par M. Denis COURTADE, . . . à
Les lois de l’ergographie. Etude physiologique et mathématique ` par
M" J. loreyko (Fin) . . 2 2 2 . , .
Considérations générales sur la réaction de dégénérescence : par
Me Re SUDNIKG: à à d e 0: eo i, a we e
Le traitement de l'hypertension artérielle par les agents pe :
par M. A. MOUTIER . . . eae di
Manifestations électriques gaes au Ces musculaire ` par M. KE
SGOBBO . Se %
Action phy eege franklinisatiane: par M. x. DE EEN,
738
762
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Traitement électrique de l’hydarthrose ou La de synovie ;
par M. PLANET . .
Traitement des bourdounemenis d'oreille par l'effuve de haute
fréquence ; par M. H. MARQUÈS .
Mesure des rayons X, méthode générale de métroradiographie ; par
M. G. CONTREMOULINS . . . . . . . .
TARLE DES MÉMOIRES ANALYSES
ÉLECTROLOGIE MÉDICALE
Les nouveaux traitements du lupns tuberculeux, par M. Gaucher.
De l'influence de. quelques ions sur la substance Bee par
M. Deetjen .
Action du courant alternatif sur es anlmänx Snileptiques: par M. F. Battelli.
Sur la durée des séances dans le traitement de ty portension SE
par la d’Arsonvalisation; par M. A. Moutter.
Dilatation électrolytique des rétrécissements de Purétre ; par M. F inck
Cas de cancer traités par la cataphorèse mercurielle ; par M. Am. Granger.
Lesions vasculaires en rapport avec la réaction de EE par
M. René Desplats .
Abaissement de la pression artérielle au- dt de la Ge par la
d’arsonvalisation; par MM. A. Moutier et A. Challamel ;
SEN cutanée a dans le traitement des E par
rıtlo :
Anesthésie locale ar SO et par presioan par M. w. H Horton:
RAYONS X
Traitement de la leucémie par les rayons X; par MM. Aubertin et Beaujard.
Radiothérapie des teignes ; par M. Sabouraud
Sur le diagnostic et le traitement des corps mean intra. States par
par MM. Martin et Debedat.
De la radiographie stéréoscopique sans e par M. Th. Guilloz.
Présentation d'épreuves stéréoscopiques a paigus obtenues par la
méthode des réseaux ; par M. Th. Guilloz . e CA
Action des rayons X sur les eme tones de!’ homme par MM. J, a
et L. Tribondeau. . . :
Note sur le traitement radiothérapique de la tuberculose ganglionnaire
par M. Frank Vale
Action des rayons X sur le testicule du ral blanc ; par MM. J. Bergonié e et
L. Tribondeau .
Action des rayons X sur le testicule da fat blanc (deuxième note); ; par
MM. J. Bergonié et L. Tribondeau i
Les teignes cryptogamiques et les rayons X; par r M. Sabouraud p diy
Traitement du cancer du larynx par les rayons Rontgen, par M. Massier.
771
113
T
410
vi TABLE DES MATIERES — MEMOIRES ANALYSES
Traitement du carcinome cutané au moyen des rayons X; par M. Meijers
Un cas d’épithelioma de la face gueri per la EE par MM.
Haret et Desfosses .
Les rayons X et la iheeapeuliqué di cancer ; par M. Tufier.
ent des maladies cutanées SEH la lumiére et les rayons X; per
. Allan Jamison.
de l'endofaradisation et t de l'endogalv aninion dë éco sur sa
sécrétion, sa motilité et sa sensibilité ; par M. Borri. ;
Action des rayons X sur les organes leucopoietiques ; par M. C. seh,
La radiothérapie appliquée aux dermatoses prurigineuses ; par M. Belot
Les rayons X dans le traitement de la tuberculose des ns par
M. Rudis-Jicinsky. ;
Les accidents dus à l'emploi des rayons x Radio- nóvriles deene par
MM. Gaucher et Lacapere .
Accidents cutanés dus aux rayons X ; par MM. Barthelemy et ey Bing.
Traitement radiotherapique de l'épithélioma ; par M. Beclere
Traitement des épithéliomas de la peau; par M. Leredde.
E gl een SES par la cauterisaiion igneo pene
pringer.
Traitement des navi par les rayons X; par M. Solin R. ak.
Le dosage des rayons X en radiothérapie ; par M. Etienne Henrard e
Les rayons X dans le traitement de l’epitheliomatose cutanée ; par M. A. Bayet
Synovite tuberculeuse traitée par les rayons X ; par M. 4. Gregor
Adénite tuberculeuse traitée par les rayons X ; par M. F. Pfuhler
Sur le traitement de la leucémie par les rayons de Reentgen ; par M. D Schenck,
Relation d'un cas de lupus vulgaire primitif de listhme du pharynx el de
l'arrière cavité des fosses nasales, traité Ban les ayons Xe par M.
H. S. Birkett T !
Dermatite chronique par les rayons X et cancer ; par M. J Hall- Edi ie
Epithelioma du pines à marche extensive traité Au les nn X; par M.
Robert Abbe. . .
Radiographie du poumon et de la niare: par M. D. foi son
Un cas de lymphadénome traité par les rayons X; par M. Edward B. Finch
Traitement radiothérapique du goltre; par M. Stegmann . . . . .
Traitement des lipomes ct icon de la maladie de Dercum par la
radiothérapie ; par M. Nogier. .. . . He, a oe
Un cas intéressant de diagnostic par les rayons X; par rM. L. D. Weiss
RADIUM
Radioactivité des eaux minérales; par M. Albert Laborde
Sur l'action physiologique et thérapeutique du radium ; par M. Danlos
Action des radiations sur les colloïdes, I'némoglobine, les CRE et les
hématies; par MM. Victor Henri et André Mu yer e
Rapport sur les expériences faites jusqu’iei dans le traitement deg So
et des sarcomes avec le radium; per M. Exner . ZC
Action physiologique du radium ; par M. Rusch
108
121
123
124
124
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
aop de radium pour l'estomac, deeg et le rectum ; par M. M.
Einhorn .
Le thorium, substance Seele possibilité des son emploi en thérapeu-
tique ; par M. Samuel Tracy . . e
Action physiologique de l'émanation du Fadi par MM. Bouchard, Claude
et Balthazard . .
Action analgésiante et ndveomthenique de din a oles infinitésimales et
inoffensives ; par M. A. Darier. š
Note sur quelques cas où le bromure de tadim: a été employé: Det M. SC
Mackenzie-Duvidson . > Ze u ;
Cas de cancrolde traité par le radium ; par M. Gerard Sichel
Contribution à l'étude de l’action curative du radium; par M. Lassar.
Deux cas d’affections pulmonaires traitées per les &manations de nitrate de
thorium ; par M. Gordon Scharp. . u E
Radiumthérapie du cancer de Pesophage ; par M. Max Einhorn n
Sarcome i cellules géantes de la machoire inférieure traité par le radium ;
par M. Robert Abbe
Action du radium sur les éphitiliomes Henin: par ` MM. Rhens et Paul Sho:
Vi
125
125
126
127
128
412
415
41
373
37%
576
HUITIEME ANNEE
1905
ANNALES
VELECTROBIOLOGIE
ET DE RADIOLOGIE
Publlées par le Dr E. DOUMER
PROFESSEUR A L'UNIVERSITE DE LILLE
DOCTEUR ES SCIENCES
AVEC LA COLLABORATION DE MESSIEURS
D. COURTADE, E. MILLAT et F. WINKLER
Secrétaires de la Rédaction
et de Messieurs
DARSONVAL (A), membre de | Institut,
professeur au Collège de France.
. BENEDIKT (M. , professeur d'électrothéra-
pie à l'Universite de Vienne.
HEGER (P.), directeur de l'Institut physio-
logique Soivay, Bruxelles.
GUILLOZ (Th.), professeur agrégé à lU-
niversité de Naucy
LA TORRE (F., professeur agrégé à l'U-
niversité de Rome.
LEDUC (S.), professeur de physique medi-
cale a l'Ecole de médecine de Nantes.
IOTEYKO (Mie Dr J.), chef de laboratoire
à l'Université de Bruxelles.
LEMOINE (G.. professeur de clinique mé-
dicale à l'Université de Lille.
MOUTIER (A ), de Paris.
OUDIN (P.), ancien interne des hôpitaux.
PREVOST (J.-L.), professeur de physio-
logie à l'Université de Genève.
SCHATZKY (S.), professeur agrégé à l'U-
université de Moscou.
SCHIFF (E }, professeur agrégé à l'Univer-
sité de Vienne
SUDNIK (R.), de Buenos-Ayres
TRIPIER (A), de Paris.
WEISS (G,), professeur agrégé à l'École de
médecine de Paris.
WERTHEIM-SALOMONSON (J-K-A.),
professeur a l'Université d'Amsterdam.
ZANIETOWSKI, de Cracovie.
Paraissant
tous les deux mois
LACTION DU COURANT CONTINU
SUR LA VITALITE DES MICROBES (+)
par.M. S. SCHATZKY
Professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Moscou
Dans mon travail sur «Les données biologiques relatives au
traitement des inflammations par le courant continu (2)» j'ai
trouvé, en me basant sur des documents scientifiques, le moyen
d'expliquer l'action favorable de ce courant sur les inflammations,
par l'augmentation de la nutrition des cellules, ce qui les rend plus
résistantes à l'influence des agents morbides, quelle que soit la
| nature de ces derniers. En ce qui concerne l'action curative du
| même courant, dans le processus tuberculeux (3), j'ai trouvé la
possibilité d'expliquer cette action, d'une part par l'augmentation
de la résistance des cellules des tissus affectés par l'agent tuber-
culeux, d'autre part, par la suppression des manifestations inflam-
Maloires qui accompagnent ce processus et qui sont provoquées
par d'autres microbes.
Pour préciser cette question plus complètement, il me semblait
utile d'étudier l’action propre du courant continu, sur les microbes
mêmes, et cela d'une façon directe. C'est à cette question que j'ai
destiné ce travail.
Malgré toute son importance, cette question est encore peu élu-
cidée dans la science moderne. Sa littérature est très restreinte.
Parmi les auteurs, peu nombreux du reste, qui ont publié des
observations à ce sujet, aucun n a combiné ses expériences de sorte
qu'elles puissent se rapporter à la galvanisation appliquée en
thérapeutique.
E a munication présentée au Congres d’Electrobiologie, tenue à St-Louis
(2) Compte-rendu du Congrès International d’Electrotherapie de Berne, en 1902.
(3) Ibidem.
ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JANVIER 1905. 1
te
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Kruger (1), parexemple, fit passer des courants de 20-20000 mA (?!)
surdes cultures microbiennes, pendant 24-72 heures. Apostoli et
Laquerriére (2) appliquèrent un courant de 50 a 300 mA pendant
cing minutes seulement, et sintéressaient principalement à l'action
polaire.
Kohn et Mendelsohn (3) employaient dans leurs expériences des
courants d'intensité basse de 24 12 volts etc.
Quelle que soit l'importance des résultats de ces expériences au
point de vue théorique, elles présentent peu d'intérêt au point
de vue pratique. Pour faire ressortir les avantages ou les désavan-
tages de l'action du courant sur les microbes dans son application
thérapeutique, je suppose qu'il serait rationnel de rapprocher,
autant que possible, la disposition des expériences des techniques
usitées en thérapeutique.
Voilà pourquoi, en ce qui concerne la force et la durée de la
galvanisation, j ai gardé autant que possible les doses déjà intro-
duites en matière thérapeutique ou celles qui peuvent y être
introduites.
J'ai fixé mes observations, non pas sur l'action polaire du courant,
mais uniquement sur les phénomènes qu'il produit sur la vitalité
des microbes dans l'espace interpolaire. Les considérations sui-
vantes m y ont incité.
1) On trouve, en bactériologie, suffisamment de données pour pou-
voir juger quelles modifications doivent produire dans la vitalité
du microbe les alcalins et les acides. D'où il résulte que l'action
spécifique polaire du courant, dépendant principalement de leur
nature chimique, peut être déterminée à priori indépendamment
de l'expérience.
2) Etant donné que, dans toutes les inflammations locales, le
foyer affecté occupe une étendue plus ou moins profonde de l'épais-
seur du tissu, on a toujours à faire dans l'application thérapeutique
du courant avec son action interpolaire et non polaire. Même dans
le cas où nous appliquons l'électrode directement sur une surface
(3) Krucer : Ueber den Einfluss des constanten Stromes auf Wachsthum und
Virulenz der Bacterien. Zeitschrift fur Klinische Med. XXII, 1893.
(4) APostout et LAQUERRIERE.— De l'action polaire du courant galvanique sur les
microbes. ; Comptes-rendus A. Sc. 440, 1890).
(5) Coun et MENDELSOHN. — Ucber den Einfluss des electrischen Stromes auf die
Veruschrung der Bacterien. Beitrag zur Biologie der Pflanzen, IH, 1883.
M.S. SCHATZKY. — L'ACTION DU COURANT CONTINU 3
affectée, nous ne produisons pas une action polaire spécifique dans
le sens où on l'entend en physique et en physiologie. 1] doit toujours
se trouver, entre le métal, servant de pdle, et entre la surface
affectée, un milieu intermédiaire de liquides, peau de chamois .
mouillée, coton, toile, etc. sans lesquels la galvanisation ne doit
pas se faire. Bien entendu, l'électrolyse chirurgicale est exclue de
ce qui précéde.
3) ll va sans dire qu'il ne peut pas être question d'une action
thérapeutique polaire du courant la ot le foyer affecté se trouve
dans un organe intérieur quelconque, comme par exemple les
poumons, le foie, etc.
Technique. — Etant donné ces considérations, il me sem-
blait plus utile d'observer l'action du courant dans l'espace inter-
polaire et j'ai appliqué, dans mes expériences, la technique suivante:
Pour obtenir un milieu homogène a répartition égale des micro-
bes, j'ai fait toutes les cultures, sauf pour le micrococcus prodi-
giosus, sur bouillon. J'ai placé le liquide contenant les cultures
dans un tube en verre, d'un centimètre de diamètre et d'une lon-
gueur de 20 centimètres. |
Les bouts du tube sont verticalement courbés en «a » el «a’», et
sont prolongés de huit centimètres de longueur (fig. 1).
Un tube analogue « b » est soudé enn c» au milieu, dans la même
direction et de la même longueur. J'ai placé les électrodes en fil de
platine en «a» et « a’ », et lesai reliés à une batterie de 40 éléments.
4 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Un milliampéremétre élait introduit dans le circuit. Je faisais un
ensemencement d une culture, avant chaque galvanisation, et, dans
les expériences sur les animaux, une inoculation et culture, toujours
avec les liquides pris dans le tube du milieu. Ces cultures et ani-
maux inoculés servalent de témoins. Ensuite je faisais passer le
courant et, a des intervalles déterminés. sans interrompre le
courant, je faisais des cultures et des inoculations expérimentales
des liquides pris dans le méme tube.
Déjà, dès les premières expériences, je me suis persuadé que les
courants de 20 à 30 mA. d'une durée de 10, 15, 30 et même 45 mi-
nutes ne produisaient pas sur la vitalité des microbes des modifi-
cations assez prononcées pour pouvoir être appréciables à notre
examen.
Il faudrait alors appliquer des courants plus forts ou augmenter
la durée de la galvanisation. :
Seulement les courants plus forts échauffent le liquide et le tube
en introduisant ainsi un agent étranger, la chaleur, qui porte
atteinte à l'exactitude de l'expérience.
C'est pourquoi jai préféré me tenir à l'augmentation de la
durée des séances.
Résultats des expériences
Micrococcus prodigiosus
Des cultures de ce microbe seul, en raison de ses propriétés, ont
été faites sur la gélatine. En ce qui concerne les modifications dans
la vitalité de ce microbe, produites par l'action du courant, je les
ai jugées d'après la quantité de gélatine liquéfiée par lui et d'après
la quantité et l'intensité de sa matière colorante.
Les expériences répétées ont démontré que les cultures obtenues
des microbes qui ont été galvanisés pendant une heure et demie,
donnent, après 24 heures, des générations moins vigoureuses que
les témoins aussi bien par rapport à la quantité degélatine liquéfiée
que de l'intensité de sa coloration. Cette difference s’accentue
encore davantage dans les cultures obtenues de microbes qui ont
été galvanisés pendant une heure trois quarts. 24 heures après une
galvanisation de deux heures, on constate à peine un développe
ment de la culture. Je n'ai jamais observé dans mes expériences
une suspension complète de la croissance de ce microbe.
M. S. SCHATZKY. — L'ACTION DU COURANT CONTINU 5
Cholera des poules
J'ai apprécié l'influence du courant sur la vitalité de ce microbe,
prenant en considération le changement produit par lui dans sa
virulence et sa croissance. Chaque expérience était faite sur trois
lapins.
Le premier témoin était inoculé dans le muscle lombaire de
1/10 cc. de la culture avant la galvanisation. Les deux autres —
expérimentaux — étaient inoculés par la méme dose de la culture
galvanisée d'un courant de 25 à 30 mA à durées différentes. Simul-
lanément ont été faits des ensemencements sur bouillon.
L'expérience a démontré qu'une atténuation marquée de la
virulence de ce microbe commence a se manifester seulement
après sa galvanisation pendant une heure et demie.
Les animaux inoculés d'une telle culture succombent plus tard
que les témoins de 5, 10 et même 20 heures. Quant à la galvani-
sation dune heure trois quarts et plus, elle annéantit compléte-
ment la virulence du microbe et les animaux survécurent toujours.
Les ensemencements ont toujours donné des cultures. La galvani-
sation même pendant 2 heures 10 n'a jamais produit une influence
visible sur le développement des cultures.
Jaieu la curiosité de me rendre comptedudegré de l'immunité par
rapport a ce microbe, des lapins qui ont survécu à inoculation de
sa culture atténuée. A cet effet, j ai inoculé 1/10 cc. d'une culture
galvanisée pendant 30 minutes seulement à deux lapins; l'un qui
a subi une inoculation atténuée dix jours avant et l'autre témoin.
Tous les deux ont succombé après 14, 15 heures.
Un résultat négatif pareil a été obtenu par l'expérience sur un
lapin, inoculé treize jours avant, par une culture atténuée par le
courant. Celui-ci, aussi bien que le témoin était inoculé simulta-
nement de 1/10 cc., galvanisé pendant 45 minutes. Tous les deux
ont succombé après 15, 17 heures. Limmunisation absolue est-elle
possible ? c'est ce qu'il faudrait rechercher par un travail spécial.
En ce qui concerne la question de savoir si les microbes galva-
nisés donnent des générations d'une virulence modifiée, mes obser-
vations ont donné des résultats positifs. J'ai ensemencé des
microbes galvanisés pendant 1 h. 40 et qui ont tué le lapin après
39 heures seulement. La culture ainsi obtenue, je l’ai soumise à la
6 | ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
galvanisation et j'en ai inoculé un 1/10 cc. à trois lapins. A l'un,
après 1 h. 30, à l’autre après 1 h. 40 et le troisième après 2 h. 10.
En même temps j'ai fait des ensemencements de cultures.
Résultat :
Tous les lapins sont restés vivants et pas une seule culture n'a
donné de croissance.
Le fait que les deux premiers lapins ont survécu et que les
cultures ne se sont pas développées, démontre que les générations
données par des microbes soumis a la galvanisation dans les limites
ci-dessus indiquées, possèdent une vitalité affaiblie. Elles sont
privées de la virulence et ne sont plus capables d'un développe-
ment postérieur. J'ai répété cette expérience avec différentes modi-
fications et j'ai toujours obtenu des résultats identiques.
Streptococcus
Grâce à l'amabilité du Dr Bezriedko j'avais à ma disposition, pour
mes expériences, un streptococcus d'une virulence excessive. Le Dr
Bezriedko l'a rendu virulent à tel point qu'un vingt millionnième
de cc. est déjà mortel pour la souris blanche.
Les expériences sur ce microbe, comme sur les précédents,
avaient pour but de préciser l’action du courant sur sa vitalité par
rapport à sa virulence et à son développement. Les inoculations
‘des souris blanches étaient sous-cutanées, faites à la racine de la
queue. Dans la première expérience qui sert aux autres de proto-
type, ont été inoculées cinq souris.
La première, témoin, a succombé après 16 heures.
La seconde, après une galvanisation de la culture inoculée par
un courant de 30 mA pendant #5 minutes, a succombé après 40
heures.
La troisième, après une galvanisation de la culture par le mème
courant pendant 1 h. 10 a succombé après 40 heures.
La quatrième, après une galvanisation de la culture pendant
1 h. 45 ; la cinquième, après 2 h. 10, ont survécu.
Les cultures ensemencées simultanément ont donné une crois
sance normale.
Toutes les expériences répétées avec ce microbe ont donné des
résultats analogues ou très approximatifs.
On peut constater qu'en général, une diminution marquée de la
M.S. SCHATZKY. — L ACTION DU COURANT CONTINU 7
virulence du streptococcus commence à se manifester après une
galvanisation de 45 a 60 minutes. Quant 4 la galvanisation de
Ih. 3/4 et plus, elle supprime complètement sa virulence à la dose
d'un 1/10 c.c.
Je n'ai pas pu constaler dans mes expériences une influence
marquée du courant sur la croissance des cultures.
La virulence des générations obtenues des cultures galvanisées
diminue-t-elle aussi chez le streptococcus ?
Les expériences faites a ce sujet ont donné des résultats affir-
matifs : les inoculations faites avec les cultures obtenues du strep-
tococcus galvanisé pendant 2 h. 10 ont tué la souris, non pas aprés
16-18 heures, mais après 45-48 heures.
Je ne pourrais pour le moment communiquer rien de précis
sur mes expériences avec le Staphylococcus auroeus. Avec ce
microbe, je nai pas réussi, dans les conditions de mon travail, a
provoquer chez les animaux des altérations bien nettes ni locales,
ni générales.
Le fait que je cite dans mon exposé des chiffres approxi-
matifs et non précis, s'explique par les raisons suivantes :
dans Ja disposition des expériences, ci-dessus indiquées, inter-
viennent une telle quantité de facteurs et d'influences étrangères,
qu il est absolument impossible de répéter la même experience
avec une précision suffisante.
On peut répéter tout à-fait exactement tout ce qui concerne le
courant lui même. Mais dès quil s'agit des microbes, du milieu de
leur culture, et surtout des animaux soumis à l'expérience, appa-
raissent des conditions extrêmement variables, ce qui constitue un
élément réfractaire à la répétition absolue d'une même expérience.
Néanmoins on peut tirer d’une série d'observations des conclusions
suffisantes.
Conciusions. — Mes expériences m'ont démontré que :
le Les microbes sus-nommés soumis à l'action du courant continu
dans l'espace interpolaire subissent une modification sensible dans leur
citalite.
2 Les courants à 25-30 mA dune durée d'une heure et demie à 2
heures atténuent la virulence de ces microbes jusqu'à la suppression
complète de cette dernière.
SE, no ຫຼັ ນ ຫະ ee ສ
8 | 7 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
30 Les générations produites par les microbes ainsi galvanisés possè-
dent une vitalité affaiblie par rapport aux microbes producteurs, aussi
bien dans leur virulence que dans leur croissance.
Je désire en terminant exprimer au docteur J. Borelle ma pro-
fonde reconnaissance pour ses bienveillants conseils qui ont
beaucoup facilité mes recherches.
Comment et par quoi se produit l'action du courant sur les
microbes interpolaires ?
Certains auteurs supposent que quand on étudie l'action de I'élec-
tricité sur un organisme vivant, on doit chercher à élucider l'in-
fluence d'un pouvoir mystérieux quelconque. Ils semblent croire à
un agent quasi purement électrique indépendant de ses propriétés
physiques, comme la chaleur, l’electrolyse.
Le Docteur Krüger, par exemple, dans son travail intitulé :
Ueber den Einfluss des constanten Stromes auf Wachsthum und
Virulenz der Bacterien, (6) communique qu'il a combiné une série
d'expériences spéciales pour étudier l'action de l'électricité elle-
même. Il dit : « Etant donné qu'à l'entrée et à la sortie du courant
dans des liquides, la polarisation et la dissolution chimique de ces
derniers couvrent presque entièrement l'action propre de l'élec
tricité elle-même, il était absolument nécessaire, pour éviter ces
génantes influences étrangères...» -
D'après ces paroles, on peut conclure qu'il considère l'action des
propriétés physiques de l'électricité comme un élément étranger
qu'on peut éviter. Et ce qu'il entend comme l'action propre de
l'électricité elle-même «eigentliche Wirkung der Electricität » il ne
l'explique point. Il résume les résultats de ses expériences dans les
termes suivants :
«Il s'ensuit de ces expériences que le courant continu, en excluant
autant que possible l’action chimique des ions est capable, sinon
de tuer définitivement les bacteries,au moins d'arrêter compléte-
ment leur croissance. » |
Comment et par quoi le courant produit cette action en dehors de
son influence chimique, l’auteur n'essaie même pas de l'expliquer.
Apostoli et Laquerrière dans leur travail « De Faction polaire du
courant galvanique constant sur les microbes » résument leurs
(6) Krüger : Zeitschrift für klinische Medecin., XXII, 1893.
hs ge eg EE i
en
M.S. SCHATZKY. — L'ACTION DU COURANT CONTINU 9
observations de la facon suivante : « La conclusion générale qui se
dégage de nos recherches, cest que le courant continu a dose
médicale (50-300) n'a pas d'action sui generis sur les cultures micro-
biennes ». Ces auteurs expliquent les résultats obtenus par l'action
du pôle positif. C'est tout à fait rationnel, seulement on ne com
prend pas quelle autre action sui generis ils attendaient encore.
J'ai eu plusieurs fois l'occasion d'entendre, en conversation, de
pareilles opinions sur l’action de I énergie électrique qui m'ont été
exprimées par des personnes occupant des situations honorables
` dans la science. D'après moi, les considérations de ce genre sont
complétement erronées.
L'électricité comme agent physique agit sur la matière indépen-
damment de sa nature, par l'ensemble de ses propriétés. Ce n'est
que de ce point de vue que l'on peut comprendre et expliquer les
phénomènes produits par l'électricité, dans le corps animal. Il est
vrai que dans différentes formes de cette énergie, quelques-unes de
ses diverses propriétés physiques prédominent. Mais il n'existe pas
une telle forme d'électricité qui serait privée d'une de ses propriétés
quelconques. Une telle énergie ne serait plus électrique, alors, mais
une autre qui nous est encore inconnue. Donc, raisonner d'une
action sui generis quelconque ne serait que s'égarer dans le domaine
des fantaisies arbitraires. Bien entendu, ainsi on peut seulement
obscurcir la question.
La propriété électrolytique du courant continu dans la limite de
mes expériences ont toujours été prédominantes. C’esten elles qu'il
faut ehercher l'explication des résultats obtenus. Si le courant
continu produit dans le corps animal en méme temps que les
changements chimiques aussi des modifications moléculaires, ces
dernières sont .étroitement liées aux premiers et ne peuvent se
produire indépendamment d'eux.
Une étude des modifications moléculaires.isolées est non seule
ment irréalisable pratiquement, mais elle est tout à fait superflue.
Dans l'état actuel de la science il faut considérer ces deux phéno
menes comme identiques d'après leur nature. ils ressortent
toujours l'un de l'autre. |
Dans mon travail. « Bases thérapeutiques du courant continu» je
suis arrivé, par l'expérience physique, à la conviction que le cou-
rant produit des phénomènes électrolytiques dans l'espace interpo-
10 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
laire aussi bien que sur les poles; qu’il se produit, sur tout le parcours
du courant, la dissociation des molécules en ions, aussi bien qu'aux
pôles. 1] est hors de doute que le courant produit ces actions
aussi dans le liquide contenant les microbes. La dissociation
de l'électrolyte en ions se produit non seulement dans le liquide,
mais aussi dans les microbes mémes, dans leur protoplasme, qui
contient des électrolytes comme l'eau et des sels. Ce fait seul suffit
pour que le courant modifie la vitalité des microbes. Il est connu
en bactériologie qu'une simple plasmolyse ou plasmaptose à un
certain degre, peut méme étre morbide pour les microbes. Il est
dautant plus admissible que la disssociation électrolytique du pro-
toplasme du microbe doit influencer largement sur ses fonctions
physiologiques.
ll est aussi connu, que les microbes, quoique très résistants a la
mort, sont néanmoins bien sensibles aux différentes influences
extérieures. Il est donc clair que les modifications produites par le
courant dans le milieu où les microbes se développent, comme
l'augmentation de son acidité ou de son alcalinité, doivent forcé
ment influencer leur activité. Dans ce cas on peut comparer l'action
du courant a celle de la lumiére solaire qui, comme on le sait, agit
vigoureusement sur la nature des cultures microbiennes.
L'apparition dans le inilieu nutritif, des ions libres, comme 0 et
Cl, à l'état naissant, doit aussi contribuer considérablement à une
modification profonde sur la vitalité des microbes. ll est connu que
ces deux éléments représentent de très forts agents bactéricides.
De ce qui précède, il ressort que les propriétés physico chimiques
du courant contiennent suffisamment de bases pour expliquer les
modifications dans la vitalité des microbes observés par moi dans
mes expériences.
Dans l'action de toutes ces propriétés, comprises dans leur
ensemble, consiste notamment le caractère sui yeneris de l'énergie
électrique. Jusqu'à présent nous ne connaissons pas un autre
agent aussi varié et vigoureux,
Maintenant la question suivante se pose: — Tout ce qui se passe in
vitro aura-t-il lieu également in vivo?
Bien sûr, mais pas avec une précision absolue, quoique, d'après
les lois physiques, il soit indiscutable que le courant produira dans
M. S. SCHATZKY. — L'ACTION DU COURANT CONTINU 11
le corps animal les mémes phénoménes que dans le tube contenant
une culture. |’
La différence dépendra principalement des conditions du milieu.
Le courant agit dans le tube expérimental sur un milieu homo-
gene immobile et sur une masse déterminée. Toutes ces conditions
sont absentes dans le corps animal. Ici le courant se diffuse en
large éventail sur tout le trajet de son passage. Les produits élec-
trolytiques se réduisent et sassimilent partiellement par les tissus
électrisés, d'autres sont entraînés en partie par la circulation du
sang et de la lymphe.
Des produits électrolytiques une certaine quantité se réduit et
sassimile par les tissus électrisés et une autre est emportée par la
circulation du sang et de la lymphe. Dans ces conditions, la réac-
tion chimique (l'acidité et l'alcalinité) du milieu n'atteindra pas
sous l’action du courant, l'intensité et la constance de celles du
tube. Bref l'action du courant dans le corps animal n'agira pas
entièrement sur le milieu et la population microbienne du foyer
affecté soumis à l'électrisation.
Cependant il ne sen suit pas que le résultat définitif de
l'action du courant doive absolument dans ce cas être moins éner-
gique. Si nous prenions en considération les conditions défavo-
rables auxquelles est soumise la vie des microbes dans le corps
animal, nous pourrions admettre avec grande probabilité qu'ici
l’action du courant, cwler. parib., produira encore plus d'effet. Dans
la culture expérimentale, les microbes se trouvent dans les condi-
tionsles plus favorables pour la nutrition et la végétation, tandis qu'il
nen est pas ainsi dans le corps animal. Ici ils doivent lutter avec
les éléments morphologiques des tissus qui font leur milieu. Pour
leur nutrition et végétation, les microbes doivent vaincre la résis-
tance des cellules des tissus qui présentent un antagonisme trés
sérieux à leur vitalité. ll est évident qu'ici il leur est plus difficile
de résister à l'action atténuante du courant que dans la culture
expérimentale.
Il faut aussi prendre en considération que le courant en augmen-
tant la nutrition locale, augmente en méme temps la résistance des
cellules. Ceci aggrave encore plus les conditions défavorables a la
vitalité des microbes.
Enfin rien ne nous oblige à limiter la galvanisation thérapeu-
- = u
PANNE RE th: ARES, e
12 i ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
tique par 25-30 mA. Nous pouvons augmenter largement la force
du courant d'après les circonstances données. Ici on n'a pas a
redouter l'augmentation de la température locale, que j'ai cherché
a éviter dans mes expériences. Dans un but thérapeutique laug
.mentation temporaire de la température dans le foyer affecté peut
même être considérée comme utile. En voilà la raison :
Dans son excellent ouvrage « Eléments de microbiologie générale (1)
le Docteur Nicolle dit ceci :
« On sait, depuis longtemps, que les leucocytes ont besoin d'une
certaine température pour manifester leur activité amiboïde. On
sait également que les cellules blanches se montrent fort avides
d'oxygène et qu'elles se dirigent invariablement vers les endroits
les plus aéres. Chaleur’et oxygène constituent deux excitants puis-
sants. » Dans cet état des choses, le courant en développant
chaleur et oxygène, apparaît pour ainsi dire comme un excitant de
la phagocytose. Dans certains cas, ceci peut rendre de sérieux
services à la thérapeutique.
De tout ce qui précède, il faut conclure que les conséquences de
l'action du courant sur les microbes végétants dans le corps animal,
doivent être identiques avec celles que j'ai observées dans mes
expériences. De cette façon l'action thérapeutique du courant dans
les inflammations devient beaucoup plus importante. Non seule.
ment elle augmente la résistance des cellules contre l'agent nuisible,
mais dans les inflammations d'origine microbienne, elle agit encore
directement sur les microbes eux mémes, en atténuant leur
vitalité.
Dans l'intérêt de l'exactitude de mes expériences, jat limité
chaque observation à une séance de galvanisalion. Mais chez le
malade, nous pouvons les répéter tous les jours et en cas de néces-
sité, deux et même trois fois par jour. Bien entendu, l'effet théra-
peutique d'une telle galvanisation répétée doit être plus accentué
dans les inflammations d'origine microbienne.
Mes expériences ont démontré que les générations produites
par des microbes galvanisés possédent une virulence plus faible que
leurs producteurs. Il faut admettre que les cultures microbiennes
végélant dans le corps humain au fur et à mesure de leur
1) M. Nicolle ` Elements de microbiologie générale p. 198.
M.S. SCHATZKY. — LACT ON DU COURANT CONTINU 13
galvanisation produiront également des générations de moins en
moins actives. Leur rôle d'agent nuisible sera ainsi peu à peu
affaibli jusqu à la suppression complète.
En ce qui concerne la résistance des cellules, il va sans dire qu'elle
va augmenter progressivement et plus facilement arriver jusqu'à
la restauration définitive.
Les données et considérations exposées représentent ainsi de
nouveaux éléments pour justifier l'application du courant continu
dans les inflammations. Les observations cliniques publiées par
moi et d'autres auteurs peuvent nous servir d'appui encourageant
dans cette thèse. Néanmoins pour la rendre incontestable, je
considère comme indispensables des nouvelles expériences de
laboratoire et des nombreuses observations cliniques.
CONTRIBUTION
A LETUDE DES
REACTIONS ANORMALES
observées par la méthode des décharges
(Coup d'œil sur mes travaux antérieurs)
1894-1905
par M. ZANIETOWSKI, de Cracovie
Le bienveillant accueil qui a été fait a mes recherches sur l'emploi
des décharges de condensateurs par les savants qui s'occupent d’Elec-
trologie médicale, m'engage à traiter, devant les lecteurs des
Annales d’Electrobiologie, une question qui m'est chère et qui fait
l'objet constant de mes études depuis plus de 11 ans. En le faisant
je m'acquitte d'ailleurs d'un pieux devoir, car c'est en France qu est
née cette méthode dont les travaux de savants français tels que
Chauveau, Boudet et d'Arsoncal ont montré toute l'importance ; d un
autre côté, c'est dans les Annales d’Electrobiologie qu'ont paru les
mémoires les plus importants sur l'Electro-diagnostic qui ont vu
le jour depuis ces 8 dernières années.
Aussi bien, je n'ai pas l'intention d'apporter dans cette note des
faits nouveaux, mais de donner une sorte de résumé de mes travaux
antérieurs (1) ou plutôt un tableau des applications cliniques dont
(1) ZANIETOWSKY.— 1° Comptes-rendus du Congrès de Lemberg, 1834.
2 Comptes rendus de l’Académie des Sciences de Cracovie, 1895 ct 1896.
3° Comptes rendus de l'Académie des Sciences de Vienne, 1807,
4° Centralblatt für Physiologie XI, 1897 (Sur l'addition des décharges).
De Etudes electrodiaynostiques de la Clinique de Vienne, Wiener kl.Rundschau
6° Sur l'emploi du condensateur en clinique, Zeitsch, f. Electroth. Breslau
18%.
7° Un nouvel appareil à décharges ; Zeitsch, f. Electroth. Breslau, 1900.
8° Sur l'emploi du condensateur et de l'Electroneuramoebimètre ; Congrès de
Cracovie, 1
M. ZANIETOWSKI. — REACTIONS MUSCULAIRES 45
la méthode du condensateur peut être l'objet. Je ne suis pas
d'ailleurs tout à fait un inconnu pour les lecteurs de ce journal, car
jai eu l'honneur, en 1901, d'y insérer une petite étude sur l'élec-
trisation stomacale que l'aimable directeur a bien voulu faire suivre
d'une notice trop bienveillante et trop élogieuse sur mes travaux,
où il voulut bien signaler « la finesse et la sûreté de mes réactions »
ainsi que l'importance de ma méthode qui devrait occuper en
électrodiagnostic «une des premières places » (1901. p. 736). Depuis
cette époque beaucoup de savants confrères, Mann, Cohn, Gutmann,
Kurella, Wulff, di Luzenberger, soit dans leurs ouvrages didactiques,
soit dans leurs revues critiques, ont bien voulu décrire non seule-
ment ma méthode et ma technique, mais encore les réactions
anormales que j'ai eu l'honneur de signaler. Au Congrès de Berne,
Cluzet, dans son remarquable rapport, reconnaît que « puisque la
méthode d'exploration par décharges de condensateurs peut donner
le mieux et le plus complètement possible les syndromes élec-
triques elle constitue la méthode de choir dans l'état actuel de
l'Electrodiagnostic ».
D'ailleurs, j'ai eu la joie de voir mes résultats confirmés par des
observateurs de talent, tels que Mann et mon dispositif expérimen-
tal être couronné dans plusieurs expositions médicales et être
adopté dans des cliniques médicales qui sont à l'affut de tous les
progrès de la technique.
Si je cite ces flatteuses appréciations dont mes travaux ont été
l'objet et si j abuse peut-être de la bienveillance du lecteur, ce nest
pas pour le vain plaisir de reproduire des paroles élogieuses, mais
pour faire comprendre que la méthode d'exploration par décharges
de condensateurs mérite une place à part dans l'arsenal du dia-
P Sur la voltuisation et la methode des décharges: Breslau, 1901.
10° Etude sur la myotonie, la myasthente et la tétanie; Varsovie, 1902.
11° Sur la roltatsation. Au jour du jubilé de Volta; Clinique de Berlin:
Neurologisches Centralblatt, 1902.
12° Sur la voltasation stnusotidale ; Posen, 1902.
Us Rerne des noucelles méthodes électrobiologtques; Posen 1902.
14° Lurentr de l'électropathologie: Posen, 1902.
‚15° Contribution à l'élude de l'électrisation stomaale; Annales d’klectro-
biologie, 1901.
46° Ltude sur les changements de l’ercitabilité; Wiener med. Presse; 1902.
17° Etude sur l'addition des décharges dans la syrınygomyelie; Comptes
rendus du Congrès de Berne, 1903.
15. Sur La séméiologie de la courbe musculaire; Comptes-rendus du Congres
de Berne. 1903.
49. Nouveaux points de rue : Zeitschr, F. Electroth.; Breslau, 1904.
20. Contribution à l'étude de la myographie clinique; Ibidem, 1905.
- = ue r = =, =
16 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
gnostic médical, plus grande que celle qu'elle y occupe. On a vrai-
ment lieu d'être surpris qu'elle ne l'ait pas encore obtenue lors-
qu’on lit les remarquables travaux de d’Arsonval, de Chanoz, de
Sudnik et surtout de Dubois, de Berne. Sans doute comme toute
autre méthode elle a ses inconvénients et ses défauts et je n'ai pas
la prétention de la croire irréprochable et au-dessus de toute
critique, mais elle présente une telle précision, elle apporte un tel
secours à la détermination des réactions que Doumer a appelées
élémentaires et dont il a montré toute l'importance dans l'étude
des syndromes électriques, qu'elle mérite de prendre rang parmi les
méthodes d exploration électrique. Pour le prouver il me suffira
de passer en revue les diverses applications que j'en ai faites.
Je laisse de côté les travaux que j'ai publiés de 1894 à 1897, à
Vienne, à Breslau, qui ont trait à la méthode elle même, à l'addition
des décharges, aux courbes de variations électrotoniques, à l'imperméa-
bilité de la cathode, à Vinexcitabilité nerveuse dans le voisinage des poles;
ils sont en quelque sorte purement théoriques et leur importance
pratique pourrait peut-être tout d'abord échapper à ceux de nos
confrères qui se laissent plus fortement impressionner par les
applications pratiques. Mais je leur signalerai les résultats que
cette méthode m'a permis d'obtenir dans la tétanie. Les recherches
que j ai poursuivies à Vienne sur cette maladie en 1898-99 m'ont per-
mis de préciser l'excitation minimale, de diagnostiquer le début de cette
maladie avant même l'apparition des signes de Trousscau, d’Erb et de
Chrostek, enfin d'en suivre avec exactitude les exacerbations et les
rémissions.
A Berlin, avec le matériel de l'Hôpital de la Charité, j'ai étudié
la myasthénie et la myotonie de Thomsen; j'y ai constaté la réaction
de fatigue en dehors de toute tétanisation, dans la myotonie j'ai pu
caractériser très exactement et sans douleur l'augmentation de la
durée de la contraction.
Plus tard, toujours avec la même méthode, j'ai étudié l'éclair
rétinien et mes résultats ont été confirmés à un tout autre point de
vue que celui où je m'étais placé tout-à-fait indépendamment de
moi par Mann; j'ai suivi les variations progressives et régressives
de Texcitabilité motrice et sensitive dans la syringomyelie, enfin j'ai
suivi les variations de l'excitabilité nerveuse parallèlement
M. ZANIETOWSKI. — REACTIONS ANORMALES 17
à celles de la conductibilité neuramæbimétrique et de la
tension artérielle. J'ai pu, grâce à elle, déterminer les réactions de
la myoclonie, suivre le cours de la dégénérescence musculaire et les
réactions de la paralysie par compression; enfin, avec Kwiatkowski
j'ai fait l'étude de la polynevrite. |
Capriati a constaté que chez un malade atteint de polynévrite
apoplectiforme il y avait augmentation progressive de l’excitabi-
lité au pôle négatif et une diminution au pôle positif; par la
méthode du condensateur, j'ai pu faire les mêmes constatations
dans un cas analogue et ici les résultats sont plus intéressants car,
par suite de leur soudaineté, les décharges n’interviennent pas
pour augmenter ou pour diminuer l'excitabilité des organes
examinés.
On comprend d'après ce rapide exposé, la valeur et l'importance
de cette méthode et pourquoi je me suis adressé à elle pour faire
l'analyse de la courbe musculaire et des réactions anormales. Je
publie dans Zeitschrift für Electrotherapie de Breslau, où Mendelssohn (1)
a ouvert une polémique, un article sur le premier point, mais
j'ai pensé qu'il serait bon d'en consacrer un sur le second point
dans les Annales d’Electrobiologie.
A côté des progrès immenses que l'Electrothérapie a faits depuis
ces dix dernières années et qui sont dus pour la plupart à Tripier,
à d’Arsontal, à Doumer et à Oudin; à côté des lojs nouvelles dont
s'est enrichie l'Electrophysiologie avec d’Arsonval, Weiss, Dubois,
Hoorweg, Waller etc., il est étonnant que I Electrodiagnostic soit
encore dans l'enfance. Doumer, en 1897, nous en a donné les raisons
en nous montrant qu'en se bornant à rechercher la D. R., c'est-à-
dire, siun nerf se comporte comme un nerf sectionné ou non,
l'électrodiagnostic était dans une impasse et méritait le dédain
dans lequel le tiennent les cliniciens purs. Mais en méme temps,
il nous indiquait le reméde. Ne perdons plus désormais notre temps
à rechercher s'il y a réaction de dégénérescence totale ou partielle,
car cette recherche ne peut nous mener à rien, il n'y a pas une
réaction de dégérescence, il y en a un très grand nombre et c'est à
(4) Par erreur dans un de mes articles j'avais attribué à Doumer des courbes
ui appartiennent en réalité à Mendelssohn. Comme ces courbes se rattachaient
ans mon esprit au principe de la division en réactions éléméntaires des syn-
dromes électriques bien mis en lumière par Doumer, l'erreur est excusable et
s'explique ; je me fais d’ailleurs un devoir de la reconnaître et de la réparer.
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JANVIER 1905 2
ds
18 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
les différencier que nous devons nous attacher. Cherchons, pour
chaque état pathologique le syndrome électrique qui lui correspond
et le caractérise, pour cela évertuons‘nous à déterminer avec pré-
cision les réactions électriques élémentaires. Tel est le conseil que
nous donne Doumer et il nous ouvre des horizons nouveaux et très
étendus.
Or aucune méthode ne permettra de déterminer ces réactions
élémentaires avec plus de sûreté, plus de précision et plus de
facilité que la méthode du condensateur. Or, cette méthode qui a fait .
l'objet de recherches purement scientifiques des plus intéressantes
est encore peu employée par les cliniciens . C'est pour engager mes
confrères à en faire un plus fréquent usage que j'écris ces lignes;
je souhaite que mon conseil soit entendu d'eux.
MANIFESTATIONS ELECTRIQUES
DUES AU TRAVAIL MUSCULAIRE
par M. F. P. SGOBBO
Professeur à l'Université de Naples (Suite 1)
Première série de recherches
Les deux électrodes sont fixées aux deux avant-bras.
Le travail est accompli seulement par le bras droit qui sou-
lève du sol et l'abaisse, en quelque sorte rythmiquement, un
poids de 5 kilos, à la hauteur de 50 cm.
Exp. 1. — Alberto Purcaro, âgé de 12 ans, écolier appartenant à une
famille aisée ; de bonne constitution physique.
Le travail commence à 2 h. 40 de l'après-midi, le 12 juin 1903, il dure
jusqu'à 2 h. 56, soit en tout 16 minutes; le repos consécutif au travail dure
jusqu'à 3 h. 27, soit en tout 31 minutes. La température ambiante est
24 degrés. |
Avant de commencer le travail la déviation de la mouche se fait vers la
droite du 0 (c'est-à-dire que le pôle (+) correspond à l'avant-bras gauche
et le pole (—) à l'avant-bras droit). L’élongation est de 12 mm qui corres-
pond à une diflérence de potentiel de 6,75 mV.
(i) Voir le commencement: fasc. IV, 1904, Annales d’electrobiologie et de
radiologie.
20 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Sens de Polarité Déviations | Forces élec
en motrices
la déviation [des Membres} millimètres | correspondantes
ee eee ET ະ, O.
Droit | Gauche | Droit | Gauche | Flexion Flexion a
Ss a ms EE
— + 16 9.00
» » 16 9.00
» » 13 7.37
» » 14 7.87
) » 13 7.37
» » 12 6.75
) » 7 3.91
» » 13 7.37
» » 15 8.41
N) » 15 8.41
» » 17 9.50
105,26 | 97,59] =202,85(4)
90 Kilogrammétres donnent
5 mY,
(1) Dans chaque expérience la durée totale du travail est divisée en périodes,
dont on somme les F. E. M. d'abord pour la flexion, puis pour l'extension, puis
des deux réunies, on donne aussi le travail en kilogrammètre.
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ÉLEUTRIQUES 21
Sens de Polarité Déviation | Forces élec-,
Re ER motrices |
la déviation |des Membres) millimetres | correspondantes |
ED H ະ, * S or, * mm 2a |
| Droit | gauche | Droit | gauche | Flexion | Extens. | Flexion EE
mue
d = + 13 EN
| » » » 14 1.87 |
» » » 13 7.37
» ) » 14 7.87
| » » » - 19 7.37
D » » 13 1.37
) » ) 13.5 1.69
» D) n 16 9.0 |
» » ) 15 8.41
H | `
) Th 1102.89 | 204.56
» 9.00 ` 67.50 kilogrammetres
S ‘ 2 16 | donnent une F.E.M
à » 2 14 7.87 de 417.41 mV.
» ) )) 17 9.50
oe » » 45 8.41
| » n » 17 9.50 |
» » » 15 8.41
I» » » 17 9.50
; » » 14 7.87
| ) » ” 15 8.41
» » » 15 8.41
| ) » » 16 9.00
» » » 15 8.41
In » ) 17 9.50
ae » D) 10 5.66
np » ” 13 7.31
» » » 11 | 6.25
|» » | » | 43 7.3
, H » » 10 5.66
» » » 14 7.87
D » » 13 7.37
1 D » » 14 7.87
» » » 13 7.37
|» » n 1% 7.87
» n » 12 6.81
» » » 13 7.37
) » » 12 6.81 |
» » » | 13.5 7.63 |
| » ) ) 12 6.81
” » » 16 9.00
» » » 14 i 7.87
» » ) 15 8.41 PES
D » |» 1 6.25 0116.61 | 93.11 | =210.38
» | » » 13 7.37 102.50 kilogrammetr.
» n » 11 6.25 À donnent 627.79 mF.
» | » » | 45 8.41 |
| » | » » 14 7.87
» | » » 15 8.41
| D » » 13 1.37
22 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Sens de Polarité Déviation | F orces élec-
la déviation [des Membres} millimètres a
ED "TT mn,
Droit | Gauche! Droit | Gauche | Flexion | Extens. | Flexion | Extens.
» » D 14 7.87 |
D » D 13 7.37
» D » 14 7.87
» » » 40 5.66
» » » 12 6.81
» » » 11 6.25
» » D 13 7.37
» » » 12 6.81
» v » 13 7.37
» » » 41 6.25
» » » 13 7.37
» » » 13 6.81
» » » 14 7.87
» » » 12 1.37
» » » 14 7.87
» » » 13 7.37
» D » 14 7.87
» —
> EESE , e | 7:37 Moss | 09.00 | 000.35
135 kilogrammétres
donnent 817.12 mV.
L'enfant étant fatigué on arrête le travail à 2 heures 56, après les 16
premières minutes.
Polarité des
de la déviation membres
Re. eg
Droit Gauche
Déviations Millivolts
au repos correspondants
8.41
9.00
9.50
9.50
9.78
9.50
9.00
9.50
9.00
9.50
9.00
9.00
8.41
9.50
9.00
8.41
7.87
7.37
6.81
1.87
7.63
6.81
6.25
7.87
7.87
1.36
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 23
Après la 31° minute, l'enfant fatigué tient mal en place
On peut conclure de cette premiére expérience :
1 — Pendant toute la durée du travail musculaire, la direction
du courant reste constante, le membre qui travaille étant négatif par
rapport au membre qui ne travaille pas. (Avant de commencer le
travail, le courant avait la méme direction).
2 — La direction du courant reste la même dans la flexion que
dans l'extension du membre qui travaille.
3 — La force électromotrice augmente proportionnellement au
travail produit par les muscles, car si l’on divise l'expérience
totale en périodes conformément à la note de la page 20, le rapport
du travail mécanique a la F. E. M. reste constant. Ainsi :
Travail méc. F.E.M Rapport
—
Première période seule 35,00 2285 0,1725
Les deux premières périodes 67,50 417,41 0,1617
Les trois premières périodes 102,50 627,79 0,162
Les quatre périodes 135,00 817,12 0.1652
Si on considère les différentes périodes isolément on observe
que pour la dernière, qui correspond en quelque sorte à la période
de fatigue, la F. E. M. diminue :
L période: F. E. M. Site
H
3° — — 210,38
Ar — — 189,33
— La force électromotrice développée dans le bras qui rayanlie
dee deg grande pour la flexion que pour l'extension :
Flexion: F. E. M. totale 433,93
Extension : » » 283,19
J — La direction du courant au repos qui suit immédiatement
le travail est la même que celle que l'on observe pendant le travails
6 — A cette période de repos il y a au début une certaine
augmentation de la F. E. M. comme on le voit par les chiffres obtenus
pendant la troisième et particulièrement la quatrième période de
travail avec la première moitié des chiffres obtenus pendant la
période de repos; au bout d'un moment cette F. E. M. diminue
Exp. 11. — Alberto Purcaro. — On commence le travail à 3 heures 35
de l'après-midi, le 14 juin 1903 (élévation et abaissement d'un poids de
J kilos à une hauteur de 50 centimètres); il dure jusqu’à 3 heures 56 c'est-à-
dire 21 minutes. Le repos qui suit le travail dure jusqu’à 4 heures 30 c'est-
à-dire 16 minutes 1/2. La température ambiante est de 245.
Avant de commencer le travail la déviation de l’image lumineuse se fait
vers la gauche du zéro, c’est-à-dire que le pôle positif correspond à l'avant-
bras gauche ; cette déviation est en moyenne de 2 mm. soit 1,12 mV.
24 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Sens de Polarité EE Millivolts
la déviation | des membres] millimètres correspondants
Droit | Gauche} Droit | Gauche | Flexion | Extens. | Flexion | Extens.
» — + 8 5.56 * (1)
» » » 7 3.87
» o» » 6.5 3.64
» D » 8 4.53
» » » 6.5 3.64
» » » 7 3.87
» » » 7.5 4.23
» » » 8 . 4.53
» » » 8 4.53
» » » 8 4.53
D » )) 8 4.53
» » » 8 4.53
» » » 8.5 4.82
» » » 8 4.53
» » » 9 5.12
» » » 8 4.53
» » » 8 4.53
» » » 8 4.53
» » » 8.5 4.82
» » » 8.5 4.82
» » » 8.5 4.82
» » » 8 4.53
» » » 9.5 5.5
» » » 9 5.12
» » » 9.5 5.53
» » » 9 5.12
d » » [40 5.66
» » » 9 LR, ICA! ong
` » » | 9 5.12 66.60 | 59.04 | 125,64
» » » 9 5.12 | 35 gota
» » » 9.5 5.35 EE.
» » » 8.5 4.82 donc 125,64 m}
» » » 9.5 5.35
» » » 9 42
» ) » 9 5.1
» » » 8.5 4.82
» ) » 9 5.42
» » » 9 5.12
» » » 9.5 3.35
» » » 9 5.12
D ») » 40 5 66
» » » 9 5.12
» » » 10
» » » 9 5.12
» » » 110 J.
» » » 9 5.12
(1) On indique par une astérique les expériences où la polarité des membres
change de sens. La F.E.M. est alors égale à la somme algébrique des deux.
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 25
Sens de Polarité | DÉI iatio ST ilot
la déviation ¡des membres| millimètres | correspondants |
ene WN PP. ET mg, nn
Gauche ! Droit | Gauche | Flexion | Extens. | Flexion
Extens.
= + | 10 5.66
» » 11.03 | 72.08 | =143.11
» » 10 3.66 167.50 kilogrammétres
» » 10.5 5.97 donnent
donc 268.75 mV
e se se SS w SS Sa
>
©
a
ar
©
CN
n » » 12 6.81
n » » 11 6.25
» » » 12.5 1.05
9 » » 12 6.81
D H D 13 7 37
» » » 11.5 6.50
» ) » 13 7.37
: » » 2 11.5 5 6.50
» » 1.37 92.94 | 18.83 | =1%.11
p » » 11.9 6.50 hon An ER
» » » 12.5 1.05 donnent
À » » 10.5 5.970 donc 440.52 mV
» » » 12.5 7.05
» » » 12 6.81
» » » 12.5 7.05 |
» » 12 6.81
D ) D 13 7.37
» ) » 11 6.25
» » | 12.5 7.05 |
» » 11 6.25 !
e » » 12 6.81
š » |» 11 re
26.
Sens de
Droit
Droit
Polarité
la déviation [des membres
ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
Déviations
millimètres
12
Gauche | Flexion | Extens. | Flexion | Extens.
7.05
7.37
7.37
7.37
Millivolts
correspondants
6.81
6.25
6.81
6.81
7.05
6.81
6.81
6.81
6.81
6.81
6.81
6.81
6.81
7.05
93.65 | 92.19 | — 185.84
135 kilogram metres
donnent
donc 626.36 mV
105.98 | 94.77 | =200.75
170 kilogrammètres
donnent
donc 827.11 mV
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 27
Sens de Polarité BEE Millivolts
| a déviation {des membres| millimètres | Correspondants
Droit | Gauche | Droit | Gauche | Flexion | Extens. | Flexion Batens. |
+ 143 7.37
» 13.5
15 8.41
7.63
7.63
Si SS rr NS SS SS e BI DSDS DB U LS US
104.18 | 97.87 | =202.0
202.85 kilogram-
ee donnent donc
1029.16 mV
L'enfant étant fatigué en arrête le travail à la vingt et unième
minute, soit à 3 h. 56
Sens de Polarité
la déviation Ides membres| Déviations | Forceélecto
|
| en millimètres | en millivolts au
PP. i
| au repos repos
Droit {Gauche | Droit | Gauche
Es u ee ur
| > _ + 10 5.66
1 D » » 8 4.53
» » » 7 3.87
» » » 6.5 3.64
» » » 6 3.97
» » » 3 2.80
| » » » 5.5 3.09
| » » ) 5 2.80
Së » » 4.3 2.50 |
| D » » 7 3.87 L'enfant a ri.
| D » » 5 2.80
|» » » 4.5 2.50
» » » 4.5 2.50
» » » A 2.80
| D » » 4.5 2.50
| » » » 4.5 2.50
Qs
=>
On |
ww
28 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
L'enfant ne tenant plus en place on arrète l'expérience.
De cette seconde expérience on peut tirer les conclusions sui-
vantes :
1° Dès que commence le travail, le sens du courant change;
avant le travail il était positif par rapport au membre supérieur
droit, qui derait travailler et négatif par rapport au membre supé-
rieur gauche. Des le début du travail c'est le contraire que l'on
observe.
20 Tant que dure le travail musculaire la direction du courant
reste constante c'est a-dire négative par rapport au bras qui travaille.
3° La direction du courant reste la même soit pendant la flexion.
soit pendant l'extension.
49 La force électromotrice du courant augmente proportionnelle-
ment au travail des muscles, car si l'on divise la durée de l'expé-
rience en périodes on voit que le rapport du travail mécanique a la
somme des forces électromotrices reste constant :
Travail mécanique FEN en mil. V. Rapport
Premiére période 39 -— 12.64 — 0.2785
Deux premiéres périodes 67.5 — 268.75 — 0.2511
Trois premières périodes 102.5 — 440.32 — 0.2326
Quatre premiéres periodes 135.0 — 626.36 — 0.2154
Cinq premiéres périodes 170.0 — 827.11 — 0.2055
Les six périodes 202.5 — 1029.16 — 0.1967
Si l'on considère les différentes périodes isolément. on constate
que pour la dernière, qui pourrait être considérée comme la
période de la fatigue, la F. E. M. augmente.
1" période F E. M. . 125.64
2° période » 143.11
3° période » 171.77
4° période » 185.84 |
5 période » 200 . 75
6° période » 202.85
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 29
5° La F.E.M. produite par la flexion est plus élevée quela F.E.M.
qui correspond à l'extension :
Flexion: F. E. M. totale mV 534.38
Extension F. E. M. totale mV 494.78
6° La direction du courant pendant le repos qui suit immédiate-
ment le travail musculaire est la même que celle du courant de la
période de travail.
7° Pendant cette période de repos la F.E. M. diminue graduelle-
ment et rapidement depuis le moment où le travail a cessé.
Exp. III — Alberto Purcaro. — Le travail produit dans les mêmes
conditions que dans les expériences précédentes commence à 2 heures de
l'après-midi du 17 juin 1903; il dure jusqu'à 2 h. 28, c'est-à-dire 26 minutes.
Le repos consécutif au travail dure jusqu'à 2 h. 54, soit 26 minutes. La
température ambiante était de 23.5.
Avant de commencer le travail, la déviation de la mouche se faisait vers
la droite, c'est-à-dire que le pôle (+) correspondait à l’avant-bras gauche et
le pôle (—) à l’avant-bras droit ; elle avait une valeur moyenne de 0.88mV.
30 | ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
: Déviations | Forces élec-
Sens de Polarité ces elec
es motrices
la déviation {des Membres) millimètres | correspondantes
ER gees PR. CR mme,
Droit | Gauche | Droit I Gauche | Flexion I Extens. | Flexion | Extens
» — + 1.12
» » » 2 4.12
» » D. ; 1.36
» » » 2.5 1.36
» » » 1.63
» » » 4 2.16
» » » 1.63
» » & 2.16
» D 1.63
» » A 2.16
» » 1.63
» D 2.5 4.36
» » 1.63
» D 3.5 1.94
» » 1.63
» » & 2.16
» » : A
» » 3.5 4.91
» » 1.63
» » 3.5 1.9 |
» 1.63
» A 2.16
» . :
» 3.5 4.91
» 1.63
» 3.5 1.91
» 1.63
» 3.5 4.91 || 22.60 | 2449 | 46.9
» 1.63 35 kilogrammètres
» 3 1.63 donnent
» 4.53 donc 46.79 mV
D 7.5 4.23
| S 3.37 ...a éternué
» 6 3.37
|
Or
CR
yin
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x
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©
>
x
D
S
De RF eU Rr FF HK M o OD Gä DD DD DD DD Gë DD Gë Go Gë WN
x
>
eo
>
pe Sp BS SS SS SS SS US E Ss a SS SS SS See sess se SS sa SS SS SES Sa
=
Sg SS e Sa SS SS SS S SS E SS SS SS e SS SS SS SS SS e SS Se
SS se ES Sc SS Sa SS SS SS ES Sse
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 31
Sens de Polarité Déviations | Forces élec- |
‘oti us motrices
la déviation [des Membres| millimètres | correspondantes
WE ee mai nun
Droite | gauche | Droite | gauche | Flexion | Extens. | Flexion | Extens.
|» — + 3 1.63
|» » » 3 1.63 |
» » » } 1.63 |
» » » 3 1.63 |
» » » 3 KEE Ee
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» » y 4 2.16 | 67.5 kilogrammétres
» » ) 4 2.16 donnent donc
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| » » » 3.5 1.91
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| » » » 3.5 1.91
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» » » 3.5 1.91
| » » ) A 2.16
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| » » D 3:3 1.9
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» » 3 1.63 165.22 mV
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D » » 3 1.63
| » » » 3 1.63
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| » » » 2.5 1.36
» » » (Bee 1.36
» D » 3 1.63
| » » » 2 1.38
WW » » 2 1:32
» » » 2.5 1.36
| D » 9 1.12
32 | ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Forces élec-
motrices
correspondantes
ະ, MN mm
Flexion | Extens.
Droite | Gauche] Droite | Gauche | Flexion | Extens.
3
3
3
2.3
3
3
3
3 18.04 | 24.54 | = 39.55
3.5 135 kilogrammètres
3 donnent donc
3 204.77 mF.
3
3.5
3
3.5
2.5
3
3
3
2
3.5
2.5] .
3
2
3.5
3
2.5
3
2.5
2
3
2
3
20.24 | 21.18 | = 42.08
170 kilogrammètres
donnent donc
246.79 mV
L'enfant fatigué cesse le travail à 2 h. 28, soit au bout de 28 minutes.
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 33
Polarité
| Elongations du `
| la déviation |des Membres F. E. M.
galvanomètre
correspondantes
Í Droite | gauche | Droite | gauche BUNTER
4 2.16
3 1.63
2 4.12
» 9 1.12
» 1.5 0.88
» 2 1.12
» 2.5 1.36
D 3 1.63
» 5 2.80
» 6 3.37
» 7 3.87
» A 2.16
» 5 2.80
» 6 3.37
p 5 2.80
» 3 1.63
» 3.5 1.91
33.73 |
L'enfant ne tenant plus en place on arréte l'expérience.
On peut conclure de cette troisième experience:
1. Que pendant toute la durée du travail musculaire la direction
du courant reste constante, le bras droit qui travaille, est négatif,
(autre bras, au repos, est positif. (Avant de commencer le travail le
courant avait la méme direction).
2. Que la direction du courant est la méme, soit a la flexion, soit a
l'extension.
3. Que la F. E. M. du courant augmente proportionnellement au
travail des muscles, car en divisant la durée totale de l'expérience
en périodes on constate que le rapport entre le travail exécuté
pendant les deux premières périodes à la somme des F. E. M.
de ces deux mêmes périodes est le même que le rapport du travail
des trois premières périodes à la somme des F. E. M. de ces trois
premières périodes, et ainsi de suite.
Travail mécanique F. E. M. | Rapport
Première période 35,00 — 46,79 — 0,7480
Deux premières périodes 67,50 — 112,27 — 0,6012
Trois premières périodes 102,50 — 165,22 — 0,6203
Quatre premières périodes 135,00 — 204,77 — 0,65%
Les cinq périodes 170,00 — 246.79 — 0.6888
ANNALES DELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JANVIER 1905 3
LL. LS Ta a
34 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Si nous considérons les différentes périodes isolément on constate
qu'en approchant de la dernière période, c'est-à-dire de la fatigue.
— bien que cette dernière période soit un peu supérieure par la
valeur des chiffres à celle qui la précède — que la F. E. M. diminue :
1 période : F. E. M. 46,79
2 — : — 65,48
3 — : — 52,95
4 — : — 39,55
5 = # — 42,02
4. Que la F. E. M. qui se manifeste dans la flexion, dans le mem-
bre en travail, est moindre que celle qui correspond à l'extension.
Flexion F. E. M. totale 118,72
Extension F. E. M. totale 128,07
5. Que la direction du courant au repos qui suit immédiatement
‚le travail est la même que celle du courant qui se produit pendant
le travail.
6. Pendant le repos la F. E. M. en quelque sorte nulle, se modifie
et manifeste une augmentation transitoire.
On remarquera que dans cette série de recherches faites avec
Purcaro, il y a quelques résultats constants que l'on retrouve dans
toutes les expériences, tandis que d'autres résultats sont inconstants.
Les résultats constants sont :
1. Toujours pendant le travail; la direction du courant reste la même,
l’electrode négatite correspond toujours au membre qui traraille tandis
que celui qui est au repos est positif. Dans la deuxième expérience, la
seule où la direction du courant fut primitivement contraire à celle
que je viens de dire, elle s'est immédiatement changée dès que le
travail a commencé.
2. Le sens du courant ne subit aucune modification soit pendant
la flexion, soit pendant l'extension,'il reste toujours ce que je viens
de dire plus haut.
3. Le sens du courant au repos reste toujours le méme que
pendant le travail.
4. Un rapport constant entre la F. E. M. et le travail, résultat
dont on peut conclure que la F.E.M. augmente proportionnellement
au travail musculaire..
Les résultats inconstants sont les suivants:
1. Laugmentation de la F.E.M. dans les diverses périodes 4
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 3
mesure que l'on se rapproche de la dernière. Dans les expériences 1
et 2 la F.E.M. augmente d'abord, puis diminue; dans l'expérience 2
au contraire l'augmentation se continue jusqu'à la dernière période.
2. La valeur relative de la F.E.M. de la flexion et de celle de l'ex-
tension, puisque dans les expériences 1 et 2 la F. E. M. deflexion
l'emporte sur la F.E.M. de l'extension, tandis que dans l'expé-
rience 3 c'est l'inverse que l'on observe. En outre dans les deux
expériences où l'on constate la prépondérance de la F.E.M. de la
flexion sur celle de l'extension on observe que dans la première la
différence entre elles est de 150,74 mV. tandis qu'elle n'est à peine
que de 39,36 dans la seconde.
Mais comme cette force électromotrice n'est pas recueillie chaque
fois sur le groupe musculaire qui produit l'un ou l'autre de ces deux
mouvements, mais sur la totalité des muscles du membre, on
comprend cette variation. D'un autre côté, je dois faire remarquer
que ce fait ne doit cependant pas avoir une bien grande importance
sur les faits obtenus, car pendant le travail l'activité des fléchis-
seurs doit être plus grande que celle des extenseurs, si la F.E.M.
constatée était d'origine musculaire, elle devrait être en rapport
avec l'activité musculaire et toujours prévaloir dans la flexion.
3. L'allure de la F. E. M. pendant le repos qui suit immédiatement
le travail. Dans la première expérience même au début elle est
quelque peu augmentée, puis elle diminue; dans la deuxième elle
diminue depuis le commencement du repos; dans la troisième au
contraire elle reste sensiblement constante à part une légère aug-
mentation passagère.
Il n'est peut-être pas inutile de faire remarquer que la F.E.M.
développée pendant le travail, varie beaucoup, chez un même indi-
vidu, d'un jour à un autre, bien que la température extérieure fut
sensiblement la même. En effet, dans la première expérience, cette
F. E. M. varie de 9,50 mV. maximum à 5,12 mV. minimum; dans
la deuxième de 8,20 à 3,64; dans la troisième. de 4.53 à 1,12.
ll semble que la F. E. M. du travail soit dans un certain rapport
avec la F.E.M,. observée avant tout travail : Car elle était cette
dernière respectivement de 6.75, 1,12, 0,88
Exp. I. — Enrico Acciarino, Age de 12 ans, fils d'un employé à la Douane
royale et employé à transporter parfois sur ses épaules des fardeaux.
Robuste et bien portant.
36 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Le travail commence à 3 h. 45, le 13 juin 1903 et dure jusqu'à 3 h, 57
soit 12 minutes; le repos dure jusqu'à Ah 25, soit 28 minutes. La tempé-
rature ambiante était de 24.
Avant de commencer le travail, la déviation de la Se se faisait vers
la gauche (le pôle + correspond donc à l'avant-bras droit et le pôle — à l'avant-
bras gauche) ; l'élongation est de 2 mm., c'est-à-dire de 1,12mV.
À
Sens de Polarité Déviation F. E. M.
la déviation |des Membres} millimètres en mV
Droit
Gauche | Droit | Gauche | Flexion} Extens.{ Flexion} Extens.
— + 1 1.63
» » 4 0.50
» » 0.5 0.25
» » 1 0.50
» » 0.5 0.25
» » 0.5 0.25
» » 1 0.50
» » 2 1.12
» » 1 0.50
» ) 2 1.12
D » 2 1.12
» » 2 1.12
» » 1 0.50
» » 2 1.12
» » 4.5 0.88
» ) 2 1.12
» » 1.5 0.88
» » 1.5 0.88 [6.51 | 6.85 | =13.36
» ) 1 0.50 45 kilogrammètres
» » 2 1.12 donnent donc 30.46
D » 1 0.50 mV.
» » 2 1.12
» » 1 0.50
» » 2 1.12
» + — 1 1.63
» » » 9.5 1.63
») » » 1 0.50
D » )) 2 1.12
= + 1 1.63
» » 3 1.63
» » 1 0.50
» ) 2 1.12
» O 1 0.50
» ) 2 1.12
» ) 0.5 0.25 j
» » 1 0.50 16.51 | 10.59 | =17.10
) » 0.5 0.25 45 kilogrammètres
» » 1 0.50 {donnent 30.46 mV.
» » 0.5 0.25
» » 1.5 0.88
» » 0.5 0.25
» ) 1 0.50
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 37
Sens de | Polarité | Péviation | F.E.M.
la déviation {des Membres} millimètres en mV
i ະ, Ma Ee a aa ——— 100m P Na zs
| Droit | Gauche | Droit
Gauche | Flexion | Extens.| Flexion | Extens.
» _ + 2 1.12
» » » 1 0.50
» » » 2 1.12
enge it 1.12
n » » S
» » » 1 0.50
» » » 2 1.12
» » » 1 0.50
D » » 2 1.12
» » » 0.5 0.25 Dë
» » » 1
Lu » e 0.1 0.05 | ` 3.50 | 7.98 | = 11.48
) + = 0.5 0.501 67.50 kilogram-
» = 4 9 1.36 V mètres donnent
» » » 0.5 0.25 |” 41.94 mV
» » | » 3 1.63 |
» » » 0.5 0.25
H » » 3 1.63 |
» » » 1 0.50
» » » 6 3.37
` » » 1 0.50
» » » A 2.16 |
» » » 2 1.12
` » » 4 2.16 |
» » » 3 1.63 |
D » » A 2.16
d » » 3 1.63
n » » 5 2.80
» » |» 3 1.63
47.32 | 8.51 | = 25.83
90 kilogra-
métres donnent
67.77 mV
L'enfant cesse de travailler à cause de la fatigue.
38 | ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
Sens de Polarité | Élongations
la déviation |des Membres] du galva-
in iad nomètre
Droit | Gauche | Droit | Gauche au repos. pondantes
» — + 2 1.12
» » » 1 0.50
» » » 0.5 0.25
» + wm d 0.88 `
» » » 2 1.12
» » » 3 1.63
OI » » 3 1.63
» » » 3 1.63
» » » 3 1.63
» » » 2.5 1.36
» » ) 2.5 1.36
)) » » 2.5 1.36
» » » 3.5 1.91
» » » 4.5 2.50
» » » + 1.91
» » » 3 4.63
» ) » 35 1.91
24.33
L'enfant ne tenant plus en place on arréte l'expérience.
On peut conclure de cette experience que:
1. Le sens du courant change dès que commence l'expérience.
2. Pendant presque toute la durée du travail, à part quelques
exceptions peu ‘nombreuses, le sens du courant reste constant.
3. Excepté au moment des inversions le sens du courant est le
même soit pour la flerion soit pour l'extension.
4. La F. E. M. augmente proportionnellement au travail musculaire :
Travail musculaire F.E.M. mV Rapport
Premiére période 22,50 — 13,36 — 1,6841
Deux premières périodes 45,00 — 30,46 — 1,4773
Trois premiéres périodes 67,50 — 41,94 — 1,6094
Quatre premiéres périodes 90,00 — 67,77 — 1,3288
Si l'on compare les diverses périodes l'une à l'autre. on remarque
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ÉLECTRIQUES 39
que la force électromotrice de la derniére période, période de
fatigue, est plus élevée que celle des autres périodes.
1 période F. E. M. 13,36
3 — — 17.10
3 — 14,48
= — %83
5. La F. E. M. de flexion est un peu plus faible que la F.E.M.
dextension :
Flexion F. EM totale mV 43,84
Extension F. E. M. totale mV 33,93
6. Dans la période de repos qui suit le travail musculaire la
direction du courant ne reste pas constante, tout au début et
pendant un temps trés court, elle est la méme que pendant la
période de travail, elle est de sens contraire pour tout le reste de
cette période.
1. Dans cette période de repos on observe tout d'abord une dimi-
nution de la force électromotrice qui ne tarde d'ailleurs pas à se
relever.
Exp. II. — Acciarino Enrico; le 15 juin 1903; début du travail 2 h. 32,
fin 2 b. #1, durée du travail 9 minutes. Le repos dure jusqu'à 2 h. 48 soit
i minutes. La température ambiante est de 24,5.
Avant de commencer le travail, la déviation se fait vers la droite, on a
donc, bras gauche positif et bras droit négatif. La déviation est de < mm.
ce qui correspond à 2,16 mV.
40 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
a Ca m ` eege
Droit |Gauchc | Droit | G uche] Flex. | Extens.| Flex. | Extens.
Sens de Polarité Déviations F.E.M.en mV
la déviation [des membres| millimètres | correspond.
» — + 9 5.12
D » » 7.5 4.23
» » » 10 5.66
» » » 7 3.37
» » » 10 5.66
» » » 7.5 4.23
» » » 9 5.12
» » » 8 4.53
» » » 10 5.66
» » » 8 4.53
» » » 10 5.66
» » » 8 wer
» » » 13 7.37
» » » 7 3.87
)) » » 43 7.37
» » » 8 A Di
» » » 12 6.7
» » » 8 4.53
» » » 43 7.37
» » » 8 4.53
5 » | » |43 1.91 |
» » » 8 4.53
» » » 43 7.37 |
» » » 8 | 4.53
» » » 12 6.75 |
» » » 6 3.37 |
» » » 10 5.6 |
» » » 6 3.37
)) » » 11 6.
» » » 6 3.37
+ » » » 10 5.66
» » » 5 2.80
» » » 9 5.12
» » » 4 2.16
» » » 9 5.12
» » » 5 2.80
» » » 9 5.12
» » » 5.5 3.09
» » » 9 5.12
» » » 5 2.80
» » » 9 5.12
» » ) 6 3.37 |
» » » 9.5 5.37
» » » 6 3.37
» » ) 9 5.12
» » » 7 3.37
9 5.12
47.62 | 29.19 | =1.M
20 kilogram métres
donnent 77.44 mV.
53.48 | 32.78 | OT
40 kilogrammètres
donnent 163.35 mV.
44.24 | 24.26 | 65.41
60 kilogrammètres
donnent 228.82 mV
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 41
Periode de repos
N m EG,
| Sens de | Polarite
la deviation |des membres
an. a
Deviations F.E.M.
en millimètres correspondantes
Droite | Gauche | Droite | Gauche | pendant le repos en my.
| AS | ED
» » » 9 5.12
D » » 10 5.66
|» » » 9 5.12
I» ) » 8 4.53
| » » » 7 3.87
» » » 5 2.80
» » » 8 4.58
» » » 8 4.53
D » » a
» » » 36.16
L'enfant ne tenant plus en place on arrète l'expérience.
On peut donc conclure de cette seconde expérience que :
1° Pendant toute la durée du travail musculaire le sens du cou-
rant reste constant, le bras droit, qui travaille, étant négatif.
2 Le sens du courant est le méme soit pendant la flexion soit
pendant l'extension.
9° La F.E.M. augmente proportionnellement au travail musculaire :
Travail mécanique F.E.M. en mV. Rapport
Premiére période 20.00 — 77.41 — 0.283
Deux premières périodes 40.00 — 163.35 — 0.2448
Trois premières périodes 60.00 — 228.82 — 0.2622
Si l'on considère isolément les différentes périodes et dans leur
ordre on observe qu'à mesure qu'on s'approche de la dernière
période, période de la fatigue, la F. E. M. diminue.
1 période F. E. M. 77,41
2 période F. E. M. 85,94
3 période F. E. M, 65,47
4. La F. E. M. produite lors de la flexion du bras qui travaille est
Plus élevée que celle de l'extension.
Flexion F. E. M. totale 142,01
Extension F. E. M. totale 86,81
ó. La direction du courant, au repos qui suit immédiatement la
période de travail, est la méme que celle du courant pendant la
Période de travail.
6. Pendant cette période de repos la F. E. M. ne subit aucune
modification appréciable, elle est sensiblement la méme en moyenne
Que celle de la dernière période de travail.
42 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Exp. Ill. — Acciarino Enrico. — Le travail (élévation et abaissement
d'un poids de 5 kilos à la hauteur de 50 centimètres) commence à 3 h.
le 22 juillet et dure jusqu'à 3 h. 6 minutes. Il ne dure donc que 6 minutes.
Le repos consécutif au travail dure jusqu'à 3 h. 22 minutes c'est-à-dire
16 minutes. La température ambiante était de 28 degrés.
Avant de commencer le travail la déviation de la mouche se faisait vers
la gauche du zero; le pôle + correspond donc à l'avant-bras droit, le pôle
— correspond donc à l'avant-bras gauche. Cette déviation est d'environ
10 mm. c'est-à-dire de 5,66 mV. |
Sens de Polarité
la déviation |des membres
F.E.M.
correspondantes
Déviations
en ™/™,
Droit | Gauche | Droit | Gauche | Flexion | Extens | Flexion | Extens
» + — 5.66
» ) » 9.66
) » » 5 2.80
» ») » 4 2.16
» » » 3 1.63 P
» » )) 5 2.80
» — + 5 5.66
» » » A 2.16
d » » 3.5 1.91
d » » 3 1.63
» » » 3.5 1.91 —
» yo S 3 1.631 49.57 | 44041 | 33,98
» » » A 2.16 15 kilogrammètres
» » » 9 41.121 donnent 33,98 mV
» » » 5 2.80
» » ) 3 1.63
» » » 2 1.12
» » » 3 1.63
» » » 1.12
» ) ) 2 1:12
» » » 2.80 |
» » » 4 2.16
H D H 3 2.80 ee)
» » » 3 1.63 || 12,80 i 9,29 | —22,09
ji D » 2.16 30 kilogrammétres
» » ) 2 1.12 | donnent 56.07 mV
» ” ) 1.12
» » ) 0.88
» » » 2.16
» » » 1.12
» » ) 2.80 |
» D » 1.12 |
» + — 3.87 Ke
» » » 1.12
» ) » 4.12
» ) » 0.50
» » D 2.80
16,03 | 7,49 | = 23,52
47.50 kilogrammétres
donncnt 79,59 mV
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIOXS ELECTRIQUES 43
Sens de Polarité |
la dèviation {des membres
Déviations F. E. M.
correspon-
PR. MO.
Droit | Gauche | Droit f Gauche au repos dantes
» + — 15 8.41
)) » H 13 7.37
» » » 11 6.25
» » ) 7 3.87
| » » OI 6 3.37
» » D 3 1.63
| » » » 1 0.50
|» + 1 1.12 =
» » » 2 4.12
» » » 4 3.16
) » » 7 3.87
» » )) 8 4.53
| ) » » 7 3.87
» » » 8 4.53 Légers mouvements
) » » 7 3.87 du bras droit
5
On interrompt l'expérience par suite de la fatigue du sujet.
De cette troisième expérience on peut conclure :
1. Le courant change de sens, non pas tout de suite comme dans
l'expérience précédente, mais après la troisième extension : Avant
tout travail et au commencement du travail le membre supérieur
droit était positif (membre qui derait travailler et avait commencé à le
faire, puis il devient négatif.)
.2. Pendant les deux tiers de la période de travail le sens du courant
reste le même ; pendant l'autre tiers, plus exactement au commen-
cement et à la fin de cette période la direction change.
3. A part le commencement et la fin du travail, le sens du courant
est le même tant à la flexion qu'à l'extension.
' 4. La F. E. M. augmente en quelque sorte proportionnellement au
travail musculaire. Car en divisant la durée totale de la période de
travail en trois périodes et en faisant le rapport du travail mécani-
que à la somme des F. E. M. trouvées d'abord pour la première
période seule, puis pour la première et la seconde réunies, puis
pour l'ensemble des trois on trouve un chiffre constant :
AA | ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Travail mécanique F. E. M. Rapport
Premiére période seule 15,00 — 33,98 — 0,4144
Deux premiéres périodes 30,00 — 56,07 — 0,5350
Trois premiéres périodes 47,50 — 79,59 — 0,5968
Si l'on considère les différentes périodes isolément et dans leur
ordre on observe qne dans la premiére période, période de la
fatigue, la F. E. M. diminue par rapport a la première.
1 période F,E. M. totale mV 33,98
2 période F.E.M. totale mV 22,09
3 période F.E.M. totale mV 23,52
5. La F. E. M. de flexion est plus élevée que la F. E. M. d'extension.
Flexion F. E. M. totale mV 48,49
Extension F. E. M. totate mV 31,19
6. La direction du courant au repos qui suit immédiatement la
période de travail ne se maintient pas constante ; dans la premiére
moitié elle conserve la méme direction que pendant le travail; dans
la seconde moitié elle change de sens.
7. Au repos la F. E. M. au début présente une valeur plus consi-
dérable qu'au travail, puis elle diminue petit à petit pour augmen-
ter de nouveau.
Fraduit de Vitalien par M. Doumer. (A suivre.)
DU TRAITEMENT
FISSURE SPHINCTERALGIQUE
PAR LES COURANTS DE HAUTE FREQUENCE
par M. Raoul MARQUE (de Pau) ( Suite)
CHAPITRE V
Paralléle synthétique
entre le traitement chirurgical et le traitement électrique
Avant d'arriver aux conclusions générales, il convient mainte-
nant d'opposer l'un à l’autre les deux traitements avec toutes les
Conséquences qu'ils comportent. « bloc contre bloc ».
1° Le traitement par la H. F. donne le maximum de sécurité.
La preuve de cette assertion émane sans doute avec assez de
clarté de la comparaison que nous avons faite entre lui et les autres
méthodes par anesthésie générale ou locale. Nous ne saurions trop
répéter pour la plus dangereuse, et la plus employée d'entre elles,
la chloroformisation, que s'il faut proclamer bien haut l'admiration
profonde qu'on doit éprouver pour les services rendus par elle aux
deux causes qui se confondent — celle de la Science et celle du bien
de l'Humanité — si on doit se résigner à la considérer comme un
moindre mal dans les cas où l'abstention opératoire équivaudrait à
Un arrêt de mort certaine ou de déchéance physique pour le malade,
y faut aussi que le chirurgien ait le courage et la conscience de
Sabstenir de son emploi le plus souvent qu il le pourra, surtout
AN ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIF
lorsqu'il s'agit d'une opération, telle que la dilatation forcée, inof-
fensive par elle-mème, et ne tirant précisément tout son danger
que de l'administration de cet anesthésique lui-même. Cette absten-
tion du reste sera d'autant moins méritoire qu'il existera un autre
moyen capable d'arriver au même but, sans les mêmes risques.
La H. F. remplit ces conditions. On ne considérera pas, nous
aimons à le supposer, comme un danger pressant la possibilité de
brisure du manchon de verre dans l'anus ; cet accident tout hypo-
thétique, jamais arrivé, est facile à éviter, comme nous l'avons vu,
par l'encapuchonnement du verre par un doigtier de caoutchouc
assez épais, et mieux encore par l'inspection attentive de l'élec-
trode avant de sen servir. Et si, malgré tout, on s’acharnait a
vouloir en faire un risque très grave, la H. F. ne serait nullement
condamnée, puisqu'il n'y aurait alors, pour avoir la sécurité abso-
lue, qu'à remplacer le verre par un autre diélectrique, on à user
de l’electrode conique en métal. — Le seul autre inconvénient est
l'étincelle qui peut jaillir, par maladresse, entre l'excitateur et la
peau, et, si elle se produit sur la muqueuse, faire une brülure
punctiforme sans la moindre gravité.
Ces inconvénients, dus à la négligence ou à la maladresse de
l'électrothérapeute et non à la méthode elle-même, trouvent d'ail-
leurs leur équivalent dans la dilatation forcée, où un opérateur
inhabile peut ou faire une dilatation illusoire et sans résultat, ou
une dilatation brutale avec rupture totale du sphincter et inconti-
nence consécutive : ceci serait autrement grave que cela.
2° Le traitement par la H. F. n'a pas de contre-indications.
Nous avons successivement passé en revue les contre-indications
du chloroforme, de l'éther, de la cocaine: la H. F. nena pas, et
elle bénéficiera par conséquent de tous les cas refusés par les autres
méthodes (1). Si elle est inutile, elle ne sera jamais nuisible. — De
plus, si nous envisageons, non plus le mode danesthésie, mais
l'opération elle-même, nous avons vu que les chirurgiens,
M. Picqué entre autres. considèrent comme une contre indication à
(1) Parmi les observations que nous rapportons, on remarque des malades
auxquels leur médecin n'osait pas conseiller expressément la dilatation forcer
à cause d'affections cardiaques (obs. Ill, XXV), ou à cause de l'état précaire de
leur santé générale (obs. Xx). D'autres malades, nerveux ou pusillanimes,
refusèrent nettement l'intervention chirurgicale, qu'ils redoutaient: ils bénéfi-
cierent du traitement électrique (obs VIII, XI, XXI, XXVII, XL),
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R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 47
la dilatation les cas de syndromes sphincteralgiques dans lesquels
on ne constate pas la fissure. La H. F. s'adresse sans inconvénients
à toutes les sphincteralgies, quelles qu'elles soient ; elle est simple-
ment moins efficace dans les formes torpides. Elle ignore donc les
hésitations de diagnostic du chirurgien, et ne laisse pas le malade
qui souffre dans l'expectative « désarmée ».
La dilatation forcée est contre-indiquée dans les fissures hémor-
rhoïdaires compliquées de prolapsus de la muqueuse rectale et
dans les hémorrhoïdes enflammées (Petit. Rosembaum). La H. F.
est applicable dans les deux cas: seulement dans Je deuxiéme, si
les hémorrhoides, par exemple, sont étranglées et irréductibles (1),
et que le cas soit pressant, il y a avantage a ne pas perdre de temps,
et à envoyer au plus tôt le malade au chirurgien, pour qu'il pro-
cède à la cure radicale par l'ablation.
3° La H. F. substitue un traitement à une opération.
A ce titre elle sera le traitement de choix des pusillanimes, des
nerveux, des déprimés de tout acabit, et méme des gens normaux
et courageux, qui ont bien le droit certes de ne pas ressentir un
excès d'enthousiasme pour une opération chirurgicale.
Il est une objection que nous avons trouvée dans le livre de
Reclus sur «l’Anesthesie localisée par la cocaine », et qui tendrait à
laisser croire, que si la substitution d'un traitement à une opération
est chose agréable aux malades, elle ne trouve pas le méme accueil
chez... d'autres intéressés — très exceptionnels bien entendu. Ce fut
un « vieux maitre de la chirurgie» qui chuchota «l'objection » a
l'oreille de M. Reclus : celui-ci, avec une indulgence finement mali-
cieuse, veut bien croire que ce n'est sans doute qu'un «ironique
paradoxe ».
Le morceau vaut la peine d'être cité en entier :
« Toute opération qui ne nécessite pas l'anesthésie générale n'est
» pour le client, qu'une opération de petite chirurgie, l'équivalent
» d'une dent arrachée ; donc toutes vos interventions à la cocaïne »
» (et nous ajoutons : ou par d'autres moyens, par la H. F., par
» exemple) « auront toujours, quelle que soit leur valeur et l'habi-
» leté qu'elles exigent, moins d'importance apparente que celles
» où vous emploierez la narcose au chloroforme ou à l'éther. Le
(1) Dans ce cas d'ailleurs, le malade n’est guère en état de se rendre dans le
cabinet du spécialiste.
48 ANNALES D ELECTROBIOLOGIF
» malade et la famille vous en seront moins reconnaissants, et la
» reconnaissance des clients n'est pas chose à dédaigner !!! Nous
» n'aurions pas transcrit cette boutade, si nous ne l'avions retrouvée
» récemment sur les lévres d'un jeune praticien... »
Sans commentaires... . . Ah! si Daudet n'avait pas écrit les
Morticoles ».....
4° Le traitement par la H. F. est facile.
ll neige de la part du malade ni de la part du médecin de pré-
paratifs spéciaux. Il est applicable à toute heure, à jedn ou après le
repas. Sa technique est précise, mais simple : nous l'avons compa-
rée déjà à celle de la cocainisation de l'anus. — Il est commode pour
le malade qui trouve que cing à dix séances de 5 minutes causent
bien moins de dérangement qu'une dilatation : c'est dans ce sens
qu'on a pu dire que la dilatation était surtout applicable à la
« clientèle d'hôpital ».
5° Le traitement par la H. F. n'immobilise pas le malade.
Tandis que Ja dilatation nécessite un alitement qui peut varier de
trois jours à une semaine, la H. F. permet au patient, ouvrier,
négociant ou homme du monde (1), de vaquer à toutes ses occupa-
tions, dès que l'acuité de ses douleurs commence à se calmer. — Il
n'y a pas, comme il arrive parfois après la dilatation, d incontinence,
même passagère, des matières fécales.
6° Le traitement par la H. F. donne des résultats rapides.
C'est la seule supériorité du traitement chirurgical de donner des
résultats plus rapides encore. Toutefois il est bon de faire remar-
quer, que sauf dans des cas rares, il y a dès la première séance de
H. F., une sédation marquée, qui va en saccentuant de jour en
jour ; au bout de trois ou quatre séances en moyenne, la diminution
des douleurs permet au malade d'attendre patiemment que la gué
rison s'achève.
7° Le traitement par H, F. est très efficace.
Il ne craint pas la comparaison avec le traitement chirurgical.
Jusqu'à présent, son eflicacité s'est montrée égale, sinon supérieure,
à celle de la dilatation forcée. Nous avons enregistré 47 guérisons
et 3 insuccès discutables sur 50 malades soignés. Dans beaucoup de
(1) Parmi nos observations, on ne trouve pas moins de trois médecins (Obs. I,
VIII, XH).
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 49
cas, les diagnostics avaient été portés par des médecins distingués
des hôpitaux.
En dehors des auteurs dont nous avons rapporté les observations
détaillées, d'autres médecins étrangers ont confirmé les bons résul-
tats de la H. F. dans le traitement de la fissure : en Angleterre,
Codd, Somervilze. Clarence A. Wright; en Autriche, L. Freund;
en Italäe, Pisani, Sgobbo; en Scandinavie, Th. Stenbeck ; en Russie,
Schdanoff. |
On ne dira pas que la guérison est due à une coïncidence (à quel
traitement ne pourrait-on opposer cette objection?) car l'affection,
chez beaucoup. était de vieille date. Un grand nombre d'ailleurs
avait déjà longuement essayé toutes les médications habituelles;
cerlains mème avaient déjà subi, une ou plusieurs fois, la dilata-
tion forcée ! D'autres se disposaient à la subir, et j'imagine que si
la dilatation les eut débarrassés de leurs maux, on n'eut pas man-
qué d'ajouter ces nouveaux fleurons à la couronne de succès du
traitement chirurgical : la H. F. a droit aux mêmes égards.
La dilatation a très peu d'insuccès ; jusqu'à présent la H. F. n'en
compte aucun, ou du moins on s'accorde à dire qu'ils sont de la
plus grande rareté. N'en aura-t-elle jamais? Il serait absurde de le
croire. « Toujours » et « jamais » sont des termes qui n'existent pas
dans le langage clinique. C'est le cas de rappeler le mot de je ne
Sais plus quel poëte de l'antiquité :
Non est in medico semper relevetur ut «ger;
Interdum doctd plus valet arte malum.
8° Le traitement par la H. F. a des effets durables.
Néanmoins il est encore trop récent, trop jeune, pour qu'on
puisse juger définitivement la durabilité des résultats en compa-
raison de ceux qui sont fournis par la dilatation. Sur ce point nous
réservons notre opinion, pour les motifs que nous avons indiqués
en parlant des résultats éloignés. Les observations ont besoin d'être
complétées. Néanmoins on a vu plusieurs résultats de 18 mois et
2 ans, observés déja il y a plusieurs années, et qui peut étre durent
encore. D'ailleurs la récidive après dilatation est loin d'être rare.
I ne saurait en être autrement, pour toutes les méthodes quelles
qu'elles soient, dans les fissures hémorrhoidaires par exemple, où
la persistance de la cause (et l'on sait que la dilatation n'est souvent
ANNALES D'ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JANVIER 1905. A
30 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
qu'un palliatif pour les hémorrhoides) (Petit, Rosembaum) entraine
la reprise de la lésion fissuraire. Il n'y a donc que la cure radicale
par ablation qui peut mettre à l'abri des rechutes.
9° Le traitement par H. F. guérit ou améliore les affections conco-
milantes. |
Nous avons déjà parlé de la guérison des hémorrhoïdes aiguës en
bien des cas, comme l'a montré le premier le professeur Doumer;
très souvent il y a amélioration, ou, si l'on veut, persistance d'une
partie de la tumeur, mais guérison symptomatique par disparition
des douleurs, de la gêne et des pertes de sang abondantes, par
diminution de la procidence. La dilatation anale aboutit quelquefois
aux mêmes résultats, mais nous rappellons qu'elle est contre-indi-
quée dans les hémorrhoides enflammées.
Mais quel effet la dilatation peut elle avoir sur l'eczéma et sur le
prurit anal ? Ils sont par contre souvent guéris, toujours améliorés
(le prurit surtout), par les effluves locaux de H. F. (Doumer, Brocq,
Leredde), couramment employés à l'hôpital Saint Louis et à l'hôpital
Broca dans diverses dermatoses.
10° Le traitement par H. F. a une action favorable sur l'état général.
Oudin a parlé le premier de l'action générale des applications
même locales ; car le courant diffuse dans tout l'organisme. Or on
connaît les propriétés physiologiques et thérapeutiques générales
des H. F. Il peut même paraitre piquant de faire un parallèle à ce
point de vue entre la dilatation sous le chloroforme, qui affaiblit la
puissance de la vie végétative en portant atteinte à la régularité du
fonctionnement des trois organes que Bichat a désignés si juste-
ment sous le nom de «trépied vital»: le bulbe, le cœur et le
cerveau... De l'autre, la H. F., qui se montre, d'après la définition
d’Apostoli, «avant tout, un médicament de la cellule, et un modifi-
« cateur puissant de la nutrilion générale qu'il peut activer et
« régulariser en même temps...»
41° En cas d'insuccès. mais alors seulement, la dilatation
devra ètre l'ultima ratio.
Beaucoup de chirurgiens d'ailleurs sont partisans de l'essai du
traitement médical avant le traitement chirurgical. M. Quénu, pour
n'en citer qu'un seul, dit: « Dans bon nombre de cas, la situation
« présente moins d'urgence, et il est toujours bon d'essayer au
« préalable un traitement dit médical. Celui-ci consiste d'une part
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 51
« à se rendre maitre de la constipation, d'autre part à modifier la
« plaie anale de façon à lui enlever son caractère d'ulcère et a en
« obtenir la cicatrisation». Nul doute que si M. Quénu n'eut connu
à l'époque où il écrivait ces lignes le traitement électrique, il ne
l'eut placé en tête de la liste des médications non chirurgicales.
Si donc nous avions à formuler les indications d'un traitement
pour la fissure sphincteralgique, voici l'ordre dans lequel nous
conseillerions d'essayer les divers traitements:
1° Traitement médicamenteux ordinaire, avec soins hygiéniques
= insuccès fréquents.
2° Applications intrarectales de H. F. = insuccès très rares.
3° Dilatation forcée après anesthésie cocaique (méthode Reclus).
4° Si pour une raison quelconque, celle-ci ne pouvait-étre appli-
quée, dilatation forcée après éthérisation.
Mais le plus souvent, le traitement électrique, appliqué selon
toutes les règles d'une bonne technique, n'aura pas besoin de l'aide
du traitement chirurgical. Les succès passés de la méthode permet-
lent daugurer sans présomption de ses succès futurs: voilà
pourquoi les électrothérapeutes se croient en droit de conclure avec
une confiance au moins égale à celle des chirurgiens, et en s’appro-
priant leurs conclusions :
« Heureusement, nous possédons contre la fissure anale un trai-
« tement souverain et qui réussit, pour ainsi dire, toujours, si bien
« qu'il est permis de dire que toute fissure reconnue est une fissure
« guérie». (Faure et Rieffel).
Par les énergies électriques de la H. F., la guérison s’obtiendra
en outre selon la devise de Celse :
« Tuto, citô et jucunde.»
52 ANNALES D ÉLECTROBIOLOG IE
CHAPITRE VI
OBSERVATIONS
Fissures sphincteralgiques intolérantes
OBSERVATION I. (Personnelle)
» Laboratoire d’Electrotherapie de la Clinique Cnancor, Salpêtrière.
Mer D..., ménagère, 27 ans, est adressée au docteur Zimmern par
M. Dartigues, chirurgien des hôpitaux, avec le diagnostic de fissure
sphincteralgiquc.
A. H. Pére hémorrhoidaire, mort depuis 20 ans.
A. P. Pas de maladies antérieures. Pas de signe apparent de syphilis.
Sujetle aux maux de gorge. L'an dernier, poussée d’urlicaire.
Au commencement de mars 1904, la malade fut obligée de se surmener,
de jour el de nuit, pour donner des soins à une malade, et gn éprouva
une grande lassitude. Vers le 13 mars, constipation de 4 jours.
Le 17, la 1" selle, trés dure, est trés douloureuse : la souffrance arrache
des pleurs à la malade durant toute la nuit. Pendant 2 jours, accalmic.
parce qu’elle se retient pour ne pas aller à la selle.
Depuis le 19, c'est-à-dire depuis 10 jours, douleurs continuelles jour et
nuit, exaspérées par I expulsions des feces. La malade dit qu'elle ne trouve
pas de mot capable d’exprimer ce supplice: il lui semble que « quelque
chose se déchire à l'intérieur. »
Douleurs excruciantes la nuit, empêchant tout sommeil. Elle prend de
petits lavements pour faciliter le passage des matières, mais l'introduction
de la canule est horriblement douloureuse.
La malade localise la douleur à gauche: cette douleur s’irradie le long
de la colonne vertébrale.
EXAMEN. — Pelite marisque comme un tout petit pois. Le seul fait
d'écarter la fesse et d’exercer une pression sur elle pour mettre l'anus
à découvert, provoque une douleur très vive et fait crier la malade.
Impossible de faire le toucher rectal, à cause du spasme, sans provo-
quer des cris... Mais en écartant les plis radié et en priant la malade de
pousser, on aperçoit en arrière et en haut une petite solution de continuité
dans la muqueuse, longue de 3 à 4 millim.
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 93
TRAITEMENT. — 29 mars 1904: H. F. Bobine de 25 cin. d'étincelle.
Résonateur Oudin, manchon de verre; unipolaire. Elincelle de l’eclateur:
I cm. 1/2 environ.
Introduction de l’électrode difficile et douloureuse ` manchon pénètre de
1 cm. à peine. Faible intensité: cuisson vive. Durée, 5 minutes.
Après la stance, la malade ne sent plus de douleur.
30 mars: Cetle analgésie n'a duré qu'une 1/2 heure environ. Puis les
douleurs ont recommencé, atroces. ct ont duré toute la nuit, exaspérées
par la chalenr du lit : insomnie, cris, promenade nocturne dans la chambre.
Selle très douloureuse ce matin.
x séance : Spasme intense du sphincter, rendant difficile l'intromission
du manchon. Le moindre mouvement imprimé à l'électrode provoque de
vives douleurs. 5 min. Interruptions de temps en temps (en prenant à
pleine main la partie métallique, conductrice, de l'électrode), quand la
chaleur est ressentie trop vivement:
Après la séance, la malade se dit instantanément soulagée, ct voudrait
que « ca durat ainsi toute sa vie. »
Nous conseillons des bains de siége froids pour la nuit, si des douleurs
surviennent.
31 mars: Très grosse amélioration. La malade nous dit. toute joyeuse,
qu'elle na souffert hier que deux heures seulement. Le reste du temps.
elle était taquinée par une petite douleur sourde, confuse, qui ne ressen-
blait en rien aux douleurs excruciantes des dix derniers jours. Le soir,
selle suivie d'une 1,2 h. de douleurs très vives. Puis la malade s'est
endormie, el a, enfin, passé une excellente nuit.
3 séance : 6 min. Electrode pénètre encore diflicilement de 2 cm., mais
courant est mieux toléré. Analgésie remarquable après la séance.
I" avril: Amélioration persiste et s'accentue. Hier dans la matinée et
jusqu'à 3h. heure à laquelle elle a été à la selle pas une douleur, pas
Même la petite douleur sourde et continue de la veille. Mais après la selle,
a souffert pendant 3 h., mais les douleurs, dit-elle, étaient très tolérables.
Nuit excellente.
¥ séance : Unipolaire, 6 min.
Séance toujours suivie d'un bien-être particulier.
“avril : Journée et nuit bonnes. Souffre depuis la selle de ce matin.
5° séance : Unipolaire, 6 min.
4 avril : Journée de samedi et la nuit excellentes « comme si elle n'avait
jamais rien eu ». Le dimanche matin, douleurs sourdes. A 3 h., sclle, dou-
| leurs atroces se poursuivant durant la nuit (les bains de sièges ne la cal-
ment que pendant leur durée méme). — A noter que les séances de H.F.,
qui avaient eu lieu tous les jours, ont été interrompues le dimanche, et
D4 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
que c'est précisément ce jour-là qu’elle a eu cette recrudescence de dou-
leurs. Ce matin, douleurs encore vives, mais plus tolérables.
6° séance : 10 min. Courant faible. Après séance, analgésie absolue.
5 avril : Excellente journée hier; à peine quelques douleurs vagues.
Mais ici survient un conlre-temps qui vient contrarier singulièrement
l'effet du traitement. A minuit, la malade est prise de coliques et a une
selle diarrhéique suivie de douleurs. Jusqu'à 7 h.1/2 du matin, 6 selles qui
provoquent des douleurs déchirantes : nuit atroce ; la malade n'a pas de
position et pleure à chaudes larmes, bien qu'elle soit peu douillette. Ce
matin, souffre encore beaucoup.
7° séance: 10 min. Calmée instantanément. Nous prescrivons des
cachets d'extrait thébaïque et bismuth. |
6 avril : Diarrhée tarie ; aussi journée excellente ; la malade a dormi
l'après-midi de 2 h. à8 h., et a parfaitement dormi encore toute la nuit. Ce
matin, douleur minime ; application facile.
6° séance ` 10 min.
7 avril : Journée et nuit excellentes. Quelques douleurs ce matin après
la selle.
9° séance : 10 min. Courant faible.
8 avril : Idem, 10° séance.
9 avril : Va très bien, n’a eu que très peu de douleurs ce matin à l'occa-
sion de la selle.
10 avril : Pas la moindre douleur depuis hier. Toutefois l'introduction
de l’électrode est encore sensible, mais il n'y a plus de spasme.
12° séance : 10 min. Courant faible.
(La malade allant très bien depuis la 9° séance, à partir d'aujourd'hui
l'application du traitement est confiée, pendant 15 jours, à une infirmière
spéciale. Les séances auront lieu à jour passé seulement).
12 et 14 avril : Très bien. La malade n'a plus rien senti en allant à la
selle, ni quand on a introduit l'électrode ; elle se dit guérie.
16 avril: Apres 10 jours de bien-être, qu'on pouvait supposer étre la
guérison. Voici qu'il y a reprise inattendue et inerpliquée des douleurs.
Pas de constipation cependant. Y a-t-il eu faute de technique, comme
par exemple introduction insuflisante de l’electrode, rendant le traitement
illusoire, ou, au contraire, intromission maladroite et brusque ravivant la
plaie ? Ou ne faut il attribuer celte rechute qu'à l'évolution de la maladie”
Nous n'oserions nous prononcer.
16 et 21 avril : 16° et 17° séance. Douleurs vont en croissant, intoléra-
bles : pas un instant de répit. L'électrode sort enrobée de sang.
26 avril : De retour de vacances. nous vovons la malade et reprenons
l'application du traitement. La malade est fatiguée par la souffrance et les
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE ` A)
insomnies. Elle nous dit que « ceci ne peutdurer », la vie est intolérable ;
elle n'a plus un instant de repos ; c'est le désespoir. Douleurs très vio-
lentes dès que Iélectrode pénètre un peu. Courant très faible: 7 min. La
malade manifeste de la souffrance pendant l'application. Après la séance,
sédation manifeste. Petite douleur sourde seulement.
27 avril: A souffert hier dans la journée. De minuit à 7 h., à pu enfin
dormir, Ce matin, souffrance légère. Appareils de H. F. endommagés ne
fonctionnent pas.
28 avril: La malade, n'ayant pas été à la selle depuis 3 jours, souffre
modérément.
19° séance dans un autre laboratoire avec un appareillage plus neuf et
plus puissant. Mais l'électrode en verre, dont nous disposons, étant d'un
volume double de l'électrode quotidienne, est introduite avec la plus
grande difficulté et provoque des douleurs extrèmement pénibles. 5 min.
30 avril : N'a pas été à la selle depuis 6 jours. A beaucoup souffert hier.
Électrode plus mince introduite sans peine. Courant bien toléré. 20° séance.
3 mai : Apres 8 jours de constipation a été à la selle hier, sans de trop
grandes douleurs : il y a donc un‘mieux très sensible.
21° séance, laboratoire de la Salpétrière : Machine encore en réparation,
donne eflluves maigres et douteux. 10 min. Rougeur ecchymotique à la
commissure supérieure de la marge de l'anus.
4 mai : A souffert hier de douleurs moins vives. Très bonne nuit. Selle
peu douloureuse. Néanmoins sensibilité douloureuse quand on place
l'électrode. 22° séance.
J mai: La malade se plaint d'avoir depuis quelques jours un écoulement
anal de sérosité louche qui lui tache la chemise. (Scrait ce là la cause de la
rechute, cause qui nous avait échappé jusqu'ici?) En effet, la rougeur
ecchymotique que nous avions constaté le 3 mai a fait placeä une ulcéra-
lion cutanée externe, située sur le prolongement exact de la fissure, et se
continuant avec elle. Par suite du plissement de la peau dans cette région,
il faut tendre les téguments pour juger de ses dimensions: elle a1 cq. de
surface environ. Elle est extrêmement sensible au toucher: le fond est
rouge vif, recouvert dun magma grjsatre.
ZF séance, 8’ + 2’ sur plaie externe.
6 mai: Bonne journée. Amélioration très notable, car elle a été à la
selle ce matin. et malgré cela a soullert très modérément pendant le passage
des léces et nullement après.’ ;
W séance, 8’ + 2’. Etin = 1 cm.
8 mai ` Avant-hier, vendredi, assez bonne journée.
Hier, après-midi, reprise des douleurs qui se sont calmces le soir et qui
ont permis à la malade de bien dormir. Ce matin, à 5 h.. de nouveau, dou-
56 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
leurs violentes. L'ulcération externe s'est encore agrandie. Placéc exacte-
ment à la commissure supérieure, elle est en angle dièdre, et la disposi-
tion de ses deux surfaces, appliquées l'une contre l'autre et frotlant sans
cesse, est éminemment favorable d’une part au retard apporté à la cicatri-
sation, d'autre part au réveil de douleurs cruelles.
25° séance : 8 min.
9 mai : Tandis qu'elle souffrait beaucoup hier en venant à la Salpétrière,
elle fut, à la suile de la H. F., soulagée pour toute la journée et pour toute
la nuit. Ce matin, introduction de l'électrode tout à fait indolore ` électrode
d’ailleurs plus petite, qui nous paraît plus avantageuse pour la répartition
des effluves. 10 min. Plaie toujours vive à l'extérieur.
10 mai ` Bonne nuit. Selle ce matin : souffre un peu. 27° séance. H + 2’.
Légère cautérisation au nitrate d’Ag, sur plaie extérieure.
11 mai: Hier après midi, a souffert de lh plaie ertérieure seule. Bonne
nuit. Ce matin, selle sans douleur, ni pendant ni après. Il semble donc que
la fissure vraie, intra-anale, est en voie de guérison et est mème virtuellement
guérie, mais que les douleurs que ressent la malade proviennent exclusive-
ment de la grande plaie cutanée cxtra-anale. Le traitement subi, depuis la
rechute, a été de 10 ou 11 séances de H. F.
13 mai : Bonne nuit ct bonne journée. Se sent beaucoup mieux. Selle
toujours sans douleur. La malade se plaint de plaie extérieure. H. F.
8 min. A partir d'aujourd'hui, séances à jour passé, ou même plus espacées.
1% mai : La malade est très affirmative sur ce point : à savoir qu'elle
localise ses sensations douloureuses en dehors de l'anus. A l'intérieur, elle
ne souffre plus, même qnand elle va à la selle. D'ailleurs, dans cette séance
et dans la précédente, l'introduction de l’électrode est totalement indolore,
et la malade supporte le courant maximum : 8’ + 2’ sur plaie externe. A
noter que bien que la malade ne souffre plus depuis plusieurs jours déjà,
la cicatrisation de sa fissure anale n'est pas encore lout à fait complete.
18 mai : Ulcération externe elle-même est beaucoup moins douloureuse
et commence à se cicatriser ` 9 +9.
22 mai : Ulcération externe n'est plus douloureuse au toucher ; cependant
elle n’est pas encore cicatrisée en entier.
Plus de douleur d'aucune espèce.
Nous faisons encore 4 séances, plutôt par excès de précaution que par
nécessité réelle. |
EN RÉSUMÉ. — Fissure sphincteralgique des mieux caractérisées et des
plus intolérantes ` dès la Ir séance, amélioration qui va crosissant jusqu a
la 9°; etentre la 9° et la 12°, analgésie presque absolue permettant de croire
à la guérison. Rechute soudaine, attribuable soit à une faute de technique.
soit plutôt à une infection locale favorisant l'extension, en dehors de l'anus,
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 7
du processus ulcéreux. Guérison de la fissure proprement dite en 10 séan-
ces. Lulcération externe guérit à son tour par quelques séances supplé-
mentaires.
OBSERVATION Il (Inedite)
Due à l’obligeance du Dr Bonneroy, de Cannes
D' V..., trois fissures anales nettes, suintantes. Pas d’hemorrhoides.
Spasme très intense. Les douleurs ont commencé en novembre 1903, se
sont accrues peu à peu, el atteignent depuis quelque temps un degré de
violence tel, que hier encore le malade s'est évanoui de douleur en allant
la selle. Amaigrissement, état général très mauvais.
Mai 1904: 1" séance, H. F. électrode conique en métal. Soulagement
instantané. Le soir, le malade téléphonait : « Qu'il est donc bon de défé-
quer comme tout le monde ! »
Une 2° séance le lendemain et une 3* trois jours plus tard, donnent une
guérison absolue, complète, qui ne s'est pas démentie depuis deux mois et
demi.
OBSERVATION III (Imedite.)
Clinique APosTOLI- LAQUERRIERE
M. L..., 33 ans (n° 6134). Sciatique double depuis 10 ans, avec poussée |
aiguë il y a 3 ans, rebelle à tous les traitements classiques (pointes de feu,
chlorure de méthyle, etc), et guérie par 18 séances de galvanisation
(10-100 mA.).
Depuis longtemps, hémorrhoides qui le faisaient un peu souffrir et qui
saignaient. Il ya 6 semaines, début d'une fissure sphincteralgique extré-
ment douloureuse; le sommeil est entravé. La douleur est presque conti-
nuelle, et saccentue au moment des selles. Le malade n'ose plus se pré-
senter à la garde-robe que tous les 5 ou 4 jours, après avoir pris un lave-
ment. Son système nerveux est hyperexcité : il a l'obsession de son mal, et,
ce qu'on a décrit récemment, sous le nom de o douleur d'habitude » :
souvent, la nuit, il se lève ct va se promener, tant les douleurs sont vives.
Toutes sortes de traitements ont été vainement tentés : les cautérisations
au nitrate d'Ag. l'ont soulagé pendant une quinzaine, mais la reprise a été
aussi violente. Les compresses d'eau chaude lui apportent un soulagement
de quelques minutes. En désespoir de cause, deux médecins de St-Germain,
Successivement consultés, ont conseillé la dilatation forcée, mais ont fait
des réserves, à cause du nervosisme du malade et à cause de crises de
palpitations de cœur antéricures.
38 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
EXAMEN.— Bourrelet hémorrhoidaire de la grosseur d'un haricot. A droite
el a gauche, ulcération croùteuse occupant tout un pli radié. Quand on essaie
de franchir l'orifice, le spasme est moyen, mais c'est après, que la douleur
survient, terrible.
TRAITEMENT.— 28 décembre 1903: H. F. manchon de verre intrarectale 3
min. ct péri anale 2 min. Soulagement presque absolu après la séance jusqu'au
lendemain soir à 6 h., heure à laquelle le malade va à la selle: depuis lors:
douleurs excruciantes continuelles jusqu'au lendemain matin à 10 h., heure
a laquelle on lui fait une 2’ application : 5 min. + 2 min. Aucune douleur
jusqu'au coucher : sommeil entrecoupé 2 ou 3 fois par quelques douleurs
peu tenaces. A 4 h. du matin, crise violente de plusieurs heures, qui se
calme. puis reprend après une selle.
30 déc. : 3° séance, Am. + 2m. Petites douleurs passagères, pas de crises.
31 déc.: 4° séance. A cause des vacances, 4 jours d'interruption. Un
premier résultat parait acquis: tandis qu'il avait autrefois des douleurs
presque continuelles, il passe maintenant des journées entières (2 el 3 janvier)
sans douleur, à condition de ne pas aller a la selle. Le 1° et le 4 janvier.
selles suivies de douleurs habituelles.
4 janvier 1904 : 5° séance, 5 min. intrarectale.
A partir de ce jour, séances chaque jour, pendant 4 jours.
Le8 janv., à la 9° séance, amélioration très manifeste. Très légère douleur
hier; malade nest plus réveillé la nuit. Ce matin, selle spontanée : depuis,
légère sensibilité. 9° séance : 7 min. |
12 janv.: Depuis le 8, plusieurs selles spontanées. peu douloureses. Les
douleurs de la journée ont été remplacées par un prurit péri anal très désa-
gréable : maisil n'a plus de crises.
10° séance: 5 min. + 3 min. péri-anal. (Le malade avait déjà eu du prurit
avant sa fissure).
Du 12 au 29 janv., 5 autres applications. Les douleurs ont disparu pro-
gressivement ; toutefois parfois, sans cause vraie, il ÿ a eu quelques crises,
irrégulières dans leur apparition, sans relation même avec les selles, mais
qui, sur ce terrain d'un nervosisme très accentué, chez un malade obsédé,
paraissent être réveillées par un prurit tenace e! agaçant. Ces crises,
d'ailleurs, sont rares ct courtes.
Le 29 janvier, après la 15° application, le malade, absorbé par ses affaires,
est obligé d'interrompre. H écrit: « Je suis beaucoup mieux; mes crises
sont calmées. Je commence enfin à ne plus « me désespérer, constatant
chaque jour un mieux très sensible ».
Le 5 marsil revient à cause de son prurit seul : on Jui fait quelques séances.
RÉSULTAT ÉLOIGNÉ : Le 15 juin 1904, c’est-à-dire 5 mois après, son neveu
nous donne de ses nouvelles: il n'a jamais plus souffert de sa fisure.
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 99
OBSERVATION IV. (Inedite)
Clinique APOSTOLI-LAQUERRIÈRE.
D
D.., 41 ans (n° 6490) adressé par MM. Alglave, interne des hôpitaux et
Delherm, ancien interne. Ce malade a eu des hémorrhoides qui par l'abon-
dance etla répétition des hémorragies, mettaient presque sa vie en danger:
il en arriva en tous cas à un degré de faiblesse et danémie extraordinaire.
ll y a3 semaines, il se décida à se faire opérer par M. Alglave: mais en
raison de son état d’anemie extrême, on jugea a propos de le tenir très peu
de temps sous le chloroforme : aussi lui fit-on une opération sommairc, avec
quelques ligatures. A la suite de l'opération, il a encore beaucoup saigné,
et de plus il présente un syndrome sphincteralgique des plus nets. Les
douleurs, aprés les selles, ne durent pas moins de 3 ou 4 heures.
A l'examen on aperçoit les bourgeons charnus, formés par la muqueuse
ligaturée, tout à fait vif.
Fissures multiples, sur tous les côtés droit et gauche.
Rectite avec pus.
L'état général est aussi mauvais que possible: le teint pâle blafard, d'une
teinte cadavérique même, du malade, prouvent assez son état ersangue. Non
seulement il n’a pas eu la force de venir à pied jusqu'à la Clinique, mais il
est vacillant, et ne tient pas 5 minutes sur ses jambes. La crise d'hier, après
la selle, a duré 9 heures : souffrances déchirantes.
TRAITEMENT. — 3 avril 1902: H. F., manchon de verre, 5. Introduction
minime. Les 3 premiéres séances ont pour effet de rendre les crises plus
supportables et moins longues. Dans l'intervalle des 3 suivantes, il
y a des reprises de crises violentes suivies .de rémissions à peu près
complètes.
10 av.: selle le matin sans douleur ; nouvelle selle à midi avec quelques
douleurs pendant 3 h. Le D' Branly qui n'a pas vu le malade depuis
8 jours trouve que les bourrelets hémorrhoïdaires sont flétris et que les
plaies sont en moins grand nombre et ont meilleur aspect. D'une façon
generale, aujourd'hui, il n'y a plus de douleur de tout le sphincter, mais
ily a une sensibilité très vive en un point très haut placé (à 3 ou 4 cent.
au dessus de l'orifice anal), et une fissure horriblement douloureuse
complètement extérieure, entre deux ampoules hémorrhoidaires.
1™ séance. Electrode s'enfonce profondément dans le rectum D min. +
3 min. sur fissure externe.
Le lendemain aprés des alternatives de douleurs et de sommeil répara-
teur, la fissure extérieure est bien moins douloureuse. A partir de ce jour
(9e séance) — à l'exception d'un seul jour, le 14 avril, où après une selle,
ly a une crise horriblement douloureuse pendant 9 heures — il n'y a
60 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
plus que 2h., 1 h., 1/2 h. méme de souffrances chaque jour. et encore
sont-elles des plus tolérables. La fissure a perdu de son caractère d'acuité.
et les douleurs déchirantes et excruciantes font place à des sensalions
désagréables de cuisson et à des douleurs sourdes qui ne reproduisent
pas le syndrome sphincteralgique. Le malade d’ailleurs s'avoue considéra-
blement amélioré, transformé. En mème temps sont état général se relere;
il se plaint de quelques névralgies frontales.
Ces douleurs sourdes, non sphincteralgiques. ont leur point de départ
dans un bourrelet hémorrhoïdaire qui sort au moment des selles, le
malade a constaté qu'il souffre tant que le paquet n'est pas réduit. On
continue toujours les H. F. quotidiennes,
Le 30 avril, après la 24° séance, le malade a été vu par M. Alglave, qui
a trouvé qu'en dehors de la disparition du syndrôme de fissure intolérante,
les paquets hémorrhoidaires avaient diminué de volume, et qu'il y avait
moins de rectite. Le P" Terrier et le P' Agrégé Gosset qui ont vu aussi
le malade, ont constaté aussi que les hémorrhoïdes avaient changé d’as
pect, et ont recommandé au malade de continuer le traitement.
Les hémorrhoides sont encore très sensibles à la pression : on continue
les séances, presque quotidiennes, de H. F. intrarectales et péri-anales.
Le 13 mai, après un nombre total d'une trentaine de séances, le malade
cesse, se trouvant très bien: ses hémorrhoides sont grandement améliorées.
Il va revoir, sur notre conseil, le P' Terrier et le D' Gosset.
OBSERVATIONS V.
DOUMER.
P. J.... 27ans, jeune homme de constitution vigoureuse, mais arthritique,
et sujet a des poussées hémorrhoidaires, souffre depuis trois semaines de
sphincteralgie extrémement vive. Les douleurs sont & peu près constantes.
mais elles s'exaspèrent 1/4 d'heure après chaque défécation, à tel point que
le malade évite de se présenter à la garde-robe. Les moindres efforts
(accès de toux, éternuement) les rendent atroces. Le malade reste couché
sur le dos la majeure partie de la journée et concentre toute son attention
à relächer son sphincter et à éviter tout efivit ou tout mouvement
brusque. Malgré ces précautions. il existe des douleurs sourdes à peu près
continuellement qui prennent, par moment, un caractère aigu des plus
pénibles. Constipation opiniatre: pas de selle depuis 8 jours. Pas
d hémorrhoides apparentes, ni de flux hémorrhoïdaire.
Contracture permanente du sphincter, s'éxagérant quand on cherche à
introduire le doigt, contracture telle qu'une électrode de 8 mm ne peut
pénétrer, En déplissant les replis de la marge de l'anus, on voit trés
nettement l'extrémité externe d'une fissure profonde, sanguinolente. Par
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE Ól
les efforts de poussée, qui cependant ne peuvent étre bien énergiques,
on constate l'existence de deux autres fissures plus fines et plus super-
ficielles. l
3 juin: jr applicat. 3 min., électrode de 5 mm. Application non doulou-
reuse, suivie d'une légère chaleur à l'anus.
Légère amélioration. Le soir, après lavement huileux, selle pas trop
douloureuse.
ÿ juin : Intolerance sphincterienne moins accusée, électrode de 10 mm.
> séance, bien supportée, 5 min. Changement notable dans l'état du
malade : douleurs encore diminuées. Le soir, évacuation naturelle peu
douloureuse, mais 1/2 heure après, douleurs très fortes pendant deux
heures.
3" et Ar applicat. A partir de la 4, les douleurs disparurent complèlement.
Deux fissures, sur trois, étaient cicatrisées, la 3° moins longue et moins
profonde. |
8 jours après cette Ar séance, toutes les fissures cicatrisées: malade
guéri. Exploration du sphincter aisée et indolore.
OBSERVATION VI.
DOUMER
M” veuve S..., 33 ans, qui est sujette à des flux hémorrhoidaires
fréquents, a déjà eu dans le cours de ces 15 dernières années deur fissures
avec sphincteralgie très pénibles. La 1" dura trois semaines, la seconde
15 jours et fut tellement intense qu'elle nécessita une dilatation forcée sous
le chloroforme. Ces deux fissures s'accompagnèrent chaque fois de poussées
hémorrhoidaires intenses.
Laffection actuelle a débuté, il y a 15 jours, par un flux hemorrhoidaire
très intense, qui 5 à 6 jours après s’accompagna de douleurs sphincte-
Hennes très vives. A l'examen on constate l'existence d'un paquet d'hé-
morrhoides très turgescentes, s’accompagnant d'un suintement sanguin à
peu près continuel : la malade est obligée de se garnir comme si elle avait
ses règles. On constate en outre en écartant les bourrelets hémorrhoi-
daires, une fissure très profonde intéressant la marge de l'anus. Le sphinc-
ler est très contracté, et l'exploration est très pénible : impossibilité d'in-
troduire un doigt. Douleurs à peu pres constantes donnant l'impression de
battements douloureux, espacés, se renouvelant toutes les 10 à 12 min.,
lorsque la malade est au repos ; mais les efforts, les mouvements brusques
les exaspérent à un très haut degré. Autour de la marge de l'anus, prurit
par moment intolérable, qui serait survenu postérieurement à la poussée
hémorrhoidaire, mais antérieurement aux douleurs sphincteriennes.
La constipation est opiniatre, les selles sont très douloureuses.
62 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
15 juin : 1" séance fut difficile. Les tentatives, mêmes douces, pour intro-
duire le manchon le plus fin, furent tellement douloureuses qu'il fallut
renoncer à l'introduction complète. Alors application tout simplement de
l'extrémité arrondie d'un manchon de 12 mm, à travers les paquets hemor-
rhoidoires contre le fond de l'infundibulum. Durée 5 min. Pas de douleur,
pas de chaleur. — A la suite, diminution appréciable du flux, et atténuation
marquée des douleurs. `
16 juin : hémorrhoides moins turgescentes. 2° séance. Introduction facile
d'un manchon de 5 mm jusqu'à une profondeur de 5 cent. Peu de modifica-
tion dans les douleurs à la suite de cette application.
3 autres applications de H.F., à raison de une par jour. Dès la 3"* applic.,
cessation complète de la contracture et de la sphincteralgie, et diminution
des hémorrhoides.
9 jours plus tard, sans qu'il ait été besoin de faire un plus grand nombre
de séances, les hémorrhoides, avaient disparu, et la fissure était com-
pletement cicatrisee.
OBSERVATION VII
DOUMER
L..., 45 ans, malade envoyé par le D’ Butruille, souffre depuis 8 jours de
sphincteralgie trés intense. Les douleurs sont permanentes et considérable-
ment eraspérées par les efforts, surtout par les efforts de défécation. Nuits
sans sommeil. Constipation. Trois petites fissures visibles seulement au :
moment des poussées.
25 septembre 1897 : 1" séance avec fine électrode, 2 min. Aucune amélio-
ration. |
28 sept. : 2° séance. Introduction de l'électrode plus facile. 4 min. Amé-
lioration très appréciable durant la journée du 29. Selle sans trop de
souffrance.
30 sept. : 3* séance. Introduction encore plus aisée. Sédation très mar-
quée des douleurs ; plus de constipation. Fissures moins visibles ct moius
longues.
2octobre : 4 et dernière séance. Les douleurs ont complètement cessé.
selles faciles. Le D Butruille, qui a revu le malade quelques jours après,
m'annonce que la guérison est complète.
OBSERVATION VIII
FOUINEAU et LAQUERRIÈRE
D' X..., 29 ans, prévient, le 45 juin 1902, le D* Fouineau qu'il ra proba-
blement se faire opérer pour fissure anale.
mm vus
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 63
Antécéd. héréd. : arthritisme. — Antécéd. personnels : divers accidents
arthritiques et rhumatismaux, hémorrhoides depuis l'âge de 14 ans.
La sphincteralgie a débuté il y a un mois, a été en augmentant, elle est
trés intense depuis dix jours.
Douleurs très intenses en allant à la selle, qui augmentaient et duraient
sept heures environ ; pas de douleurs en dehors de ces crises, à moins qu'il
ny ait des gaz. dont l'émission est extrémement douloureuse et reproduit
une crise plus ou moins atténuée. Le D' Fouincau conseille l'essai des
courants de H. F.. et nous voyons le confrère ensemble.
EXAMEN. — Quelques très petits bourrelets hémorrhoidaires au pourtour
de l'anus ; à la partie postérieure, une masse pédiculée du volume d'un
haricot ; entre le pédicule et l'une des petites masses, fissure très nette.
Seusibilité extrème empéchant un examen complet. Spasme considérable
à toute tentative d'introduction.
TRAITEMENT. — Iest procédé immédiatement à une 1" séance de H. F.
intrareclale de 5 min. de durée avec l'électrode à manchon de verre, qui
ne pénètre dans l'anus que vers la fin de la séance, et encore d'une façon
incomplète.
16 juin : Le malade, à sa grande stupéfaction (car il n'avait qu'une con
fiance très modérée), a éprouvé un soulagement considérable qui s'est
prolongé durant toute la journée. Aujourd'hui, il souffre de nouveau depuis
la garde-robe, mais moins.
2 séance ` un peu de difliculté au début pour faire pénétrer l'électrode.
17. 18 et 19 juin : 3°, 4° et 5° séances, après lesquelles le sujet se trouve
absolument bien (selles non douloureuses) : la fissure est fermée,
mais les paquets hémorrhoidaires, moins rouges, moins turgescents, ont
sensiblement le mème volume, et nous insistons pour continuer le traite-
ment, ce qui est remis à plus tard.
Le 30 juin, après un long voyage en chemin de fer, rechute à peu près
complète.
i” juillet : malade revient nous trouver; hémorrhoides rouges, grosses,
turgescentes, plusieurs petites éraillures entre les paquets hémorrhoidaires,
D séance : l'introduction de l'électrode est complète.
2 juil. : 7° séance ; encore un peu de douleur et de sphinctéralgie, mais
soulagement considérable.
5 juil. : 8° séance. Un peu de douleur en allant à la selle.
Set 5 juil. : 9° el 10° séances. Va bien. Les éraillures sont cicatrisées,
les masses hémorrhoïdaires plus pales prennent un aspect flétri.
Le malade, n’éprouvant plus aucune douleur, cesse le traitement.
RÉSULTATS ELOIGNES. — Nous l'avons revu depuis, à plusieurs reprises;
64 ANNALES D'ELECTROBIOLOGIE
il avait toujours des hémorrhofdes, mais plus le moindre symptôme de
sphincteralgie.
En mai 1903, il nous dit qu’il recommence à souffrir un peu : ces dou-
leurs disparaissent spontanément au bout de quelques jours.
10 juin 1904. — 2 ans se sont écoulés depuis le traitement. Malade revu
en parlaite santé.
Syndromes sphinct. intolérants sans fissure visible
OBSERVATION IX (Inédite.)
Clinique APosToL1- LQUERRIÈRE
M'" Victoire M..., 49 ans, surveillante à l'hôpital X...
Antécéd. héréd. ` Mère toujours constipée, à laquelle le D' Gosselin fit
un curage du rectum et enleva un bol de matières fécales très épais, cal-
cifié; à la suite de cette intervention, incontinence des matières.
A. P. : Constipée dés sa jeunesse. Quelquefois petites hémorrhoides
comme un pois.
Fissure s'est établie il y aun an et demi, d'abord tolérable, et qui céda
pendant trois mois à un traitement par sulfate de soude, laudanum et
et repos. Puis, a la suite dun changement dans le régime, nécessité par
l'état gastrique, les matières sont redevenues dures, et les douleurs ont
reparu, d'abord légères, puis de plus en plus fortes et de plus en plus
longues.
Depuis 10 jours, intolérance absolue, de nuit el de jour. Nuits passées à
tourner autour d'une table. Douleurs atroces, durant 8 et 10 heures après
jes selles, semblables à des brülures, sur un espace de 3 à 4 cent., et s’irra-
diant en tous sens. La malade ne mange plus pour ne pas aller à la selle.
Le Dr Roux, assistant du D" Mathieu à l'hôpital Andral, l'a traitée par tous
les moyens. Il l'adresse à la Clinique avec le diagnostic de ` « Sphincteralgie
très douloureuse, probablement par fissure anale ». Spusme très intense.
4° décembre 1903 : H. F. manchon de verre introduit très difficilement.
10 min. Déclare ne plus souffrir après la séance. Elle dort bien pendant
la nuit, ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps.
2 déc. : Elle se trouve si bien qu'elle en est très étonnée. 2° séanee,
7 min.
- 3 déc. : Déclare qu'elle est incomparablement mieux. 3° séance, 7 min.
4 déc. : Après une purgation et 4 lavements, selle avec douleurs atroces,
se perpétuant toute la nuit; rien n’a pu calmer. 4° séance, 7 min.
5 déc. : A été calmée, et le matin sans douleur.
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE: SPHINCTERALGIQUE 6)
A partir de ce jour jusqu'au 10 déc. l'amélioration va en croissant pro-
gressivement; le 10 déc., elle ne souffre plus que 20 min. seulement (tandis
qu'il y a 10 jours, elle souffrait nuit et jour). Le 11 déc. mauvaise journée.
Mais cette crise reste isolée, et jusqu’au 16, va très bien. A ce moment
14 séance, elle interrompt 8 jours à cause des règles. Chaque jour, lave-
ments d'huile et d'eau. Selles à peine douloureuses.
A partir de ce jour, la malade qui vient, par précaution faire de la H. F.
jusqu'au 9 février, n'a eu de douleurs qu'un seul jour, le 27 janvier, sans
cause explicable,
En somme, on peut dire que la guérison était obtenue le 10 déeembre,
après 10 séances de H. F., les autres étant plutôt superflues, et pour con-
ürmer le bon résultat.
Renvoyée au Dr Roux, le 9 février.
Le 3 fév., le D' Roux l'envoie de nouveau pour faire soigner sa consti-
pation. La fissure va bien.
Revu la malade les premiers jours de juin : la guérison absolue, se
maintient.
ORSERVATION X (Inédile)
Clinique APOSTOLI- LAQUERRIERE
H... (n° 6807), 39 ans, a déjà souffert d’hémorrhoides externes, Depuis
quelques années, douleurs anales violentes et intermittenles. Mais depuis
3 semaines les douleurs atteignent un degré de riolenee qu'il ignorait jus-
qua ce jour ; très fortes après les selles, durant plusieurs heures ; il met
alors un suppositoire cocainé qui le calme pendant près d'une heure, puis
le mal réapparaît aussi intense. De petites injections de cocaine au pour-
tour de l'anus (jusqu’à 2: a la fois) ne parviennent pas à le calmer. Seules
les injections de morphine lui apportent du soulagement.
il a dù interrompre tout travail.
EXAMEN : Quelques hémorrhoides flétries. Plis radiés profonds ne lais-
sant pas voir d ulcération. La douleur siège surtout à 2 cent. de profondeur
dans le rectum : aussi, s’il y a fissure, n'est-il pas étonnant qu'elle n’appa-
raisse pas à l'examen. La sphincteralgie est peu importante au bord: (il est
vrai que le malade est encore, au moment de l'examen, sous l'influence de
la cocaine.)
TRAITEMENT. — 12 mars 1903: H.F. rectale, manchon verre, 5 min.
Après la 1" séance, selle moins douloureuse. On a pu retarder la piqûre
de morphine de # ou 5 heures.
Après la 2°, il peut passer 3 jours sans piqüre et sans suppositoire
cocainé. Douleur fugace après la selle. 3° séance.
i
ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JANVIER 1905.
66 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Le malade se sent si bien, qu'il ne revient plus de 3 semaines.
Le 8 avril, reprise d'une crise intense de sphincteralgie; morphine.
3 nouvelles séances lui permettent d'avoir des selles très peu douloureuses
sans crises consécutives.
Obligé de reprendre son travail, il ne peut revenir pour compléter sa
guérison. Sa femme nous écrit : « Ses hémorrhoides ne lui ont plus causé
de douleurs violentes : malgré tout, il souffre toujours un peu au moment
des selles, surtout quand il cst constipé ».
N.-B. — En somme, amélioration très notable, mais guérison incomplète par
insuflisance de traitement (6 séances).
RÉSULTAT ÉLOIGNÉ. — 20 juin 1904, c'est-à-dire 14 mois après, malade
n'a pas de crises, À peine quelquefois uue petite douleur qui cède à un
Simple lavage.
Fissures sphincteralgiques intolérantes par intermittences
OBSERVATION XI (Inédite)
Due à l'obligeance amicale du D' René DESPLATs, de Lille
M"S. P.., 28 ans, très nerveuse, arthritique. Constipée depuis son
enfance. elle est sujette aux hémorrhoides au moment de ses grossesses,
avec quelques douleurs en allant à la selle, mais toujours très suppor:
tables. Le D” Deheghem qui m'envoie la malade, me prévient qu'elle est
très craintive, et que la moindre intervention provoque chez elle des crises
nerveuses. |
Depuis 15 jours, elle souffre de douleurs très vives dans l'anus avec
tenesme rectal, que rien ne peut calmer, ni les suppositoires, ni les pom-
mades à la cocaine, etc. Elle est couchée depuis 10 jours, et de temps à
autre elle a de véritables crises ; les selles sont extrémement pénibles.
C'est parce qu'elle ne veut pas entendre parler d'intervention chirurgicale,
que son médecin a pensé à l'électricité. Il a vu une petite fissure dans les
plis radiés de l'anus.
La malade m'arrive le 10 novembre 1903, très surexcitée, et commence
par me déclarer qu'elle essaye sans confiance le traitement qui lui est
proposé. C'est à grand peine qu'on peut introduire l'extrémité du manchon
de verre dans l'anus, les moindres étincelles qui jaillissent sur les fesses
provoquant des cris; peu à peu cependant il est possible d’enfoncer plus
profondément et jusqu’à son extrémité le manchon de verre. Séance de
8 min., après laquelle je fais reposer la malade pendant 1/4 d'heure sur
une chaise longue.
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 67
Le 11 novembre, je revois la malade qui se déclare stupéfaite de son
amélioration depuis la précédente séance ; elle marche et s’assied sans
douleur ; malheureusement l'acte de la défécation la fait encore souffrir.
Je fais une nouvelle séance de 10 min., sans aucun cri ni protestation.
Le 12 nov. la malade est très énervée ; elle a été très fatiguée pendant
toute la journée d'hier ; à la moindre étincelle sur les fesses elle pousse des
cris, et elle finit par avoir une crise de larmes qui dure 1/2 heure. Il m'est
impossible d'insister dans ces conditions, et je remets au 16 nov. la
3° séance. ,
Le 16 nov., il n'y a plus eu trace de douleurs, me dit-on; les selles
mème n'ont pas été pénibles, et la malade est prête à reprendre le plus vite
possible sa vie normale: elle aime beaucoup l'équitation, et me demande
déjà si elle pourra bientôt se livrer à son sport favori. 3° séance de 8 min.
Le 18 nov., bien qu'il n'y ait plus eu de souffrances, je fais une 4° appli-
cation. 1] est convenu qne la malade ne viendra plus me trouver que sil y
a une menace de douleur quelconque.
8 jours se passent: le 26 nov., la malade revient; elle a eu la veille une
violente crise de douleurs. Elle raconte que s'étant trouvée très bien
depuis la dernière application, elle avait abandonné le régime des fruits
et des légumes qu'elle simposait depuis longtemps, et qu'à la suite de
cet écart de régime ses selles sont devenues douloureuses. D'après ce
quelle dit, il semble qu'il s'agisse de douleurs hémorrhoidaires, n'ayant
pas le caractère de la crise sphincteralgique qui l'avait amenée dans mon
cabinet.
J séance de 10 min.
La malade ne revient que le 8 déc. ; elle a eu des douleurs assez vives
par courtes poussées, deux ou trois jours après ma dernière application,
puis ces temps derniers des crises plus violentes coincidant avec l'époque
des règles.
6" séance de 6 min.
La malade a été très soulagée, et déclare qu'elle n'a éprouvé qu'une
légère douleur fugace dans le courant de la journée.
Les 9, 11, 14 et 16 décembre, je fais 4 autres séances de 5 min. Après la
10° séance, la malade va très bien.
RÉSULTAT ELOIGNE. — 6 mois se sont écoulés depuis la fin du traitement;
elle n’a pas eu de rechute. J'ai eu plusieurs fois de ses nouvelles par son
médecin, qui m'a appris qu'elle avait recommencé à monter à cheval,
qu'elle menait une vie très active, sans avoir jamais plus été incommodée.
68 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
OBSERVATION XII. (Inédite).
Due à l'obligeance des D" DELHERM et LAQUERRIÈRE.
Docteur X..., 25 ans, a rédigé lui méme sa propre observation. Bonne
santé antérieure ; présente depuis quelques années de petites hémorrhoides
cutanéo-muqueuses et une hémorrhoide procidente facilement réductible.
Ces hémorrhoides, jusqu’en 1903, n’ont jamais amené de troubles
importants.
A la fin de juillet, aprés une crise de diarrhée, apparaissent des
douleurs aprés les défécations; ces douleurs vont en augmentant de plus
en plus, quand a la diarrhée a succédé la constipation. Bientôt même
elles revétent le type de douleurs fissuraires; crises trés pénibles appa-
raissant 20 à 25 minutes après les selles, durant 5 a 10 minutes et revenant
au nombre de 3 ou 4, chacune à 1/4 d'heure d'intervalle environ ; ces
crises, après leur disparition, laissent un endolorissement de la région
et une douleur très vive à chaque contraction du sphincter.
Ces phénomènes persistent durant tout le mois d'août, malgré le traite-
‘ment institué : supposiloires a l’opium, à la cocaine. lavements avant et
après les selles, etc.
Au début de septembre, le malade vient consulter M. Delherm, qui
constate une fissure, et entreprend le traitement électrique par la H. F.
TRAITEMENT. — La 1" séance est assez mal supportée: l'introduction
de I'électrode détermine une douleur assez vive, surtout quand elle vient
à appuyer sur la face latérale droite de l'anus, c'est-à-dire là où siège
l'hémorrhoïde procidente. Néanmoins, dès cette séance, la contraction
du sphincter est moins douloureuse, les crises après la défécation un peu
moins pénibles.
Sans interrompre le traitement médical indiqué plus haut, du 10 au 17
septembre, on pratique, chaque jour, une électrisation de la région
pendant 10 minutes, soit 5 min. péri-anale et 5 min. intrarectale. Les
douleurs diminuent très sensiblement.
Le malade peut: s'absenter de Paris, et voyager jusqu'au commencement
d'octobre. Mais pendant ce temps, sous l'influence de la constipation
volontaire, à laquelle il s’astreint, malgré les conseils qu'on lui a prodi-
gués, les douleurs reprennent, moins vives cependant que pendant le
mois d'août. l
Le 3 octobre, le D' Laquerricre reprend le traitement : une séance
par jour jusqu'au 12 octobre. Au bout de de 5 séances, le syndrome
fissuraire est atténué : les crises ne durent plus que 2 ou 3 min.; l'endo-
lorissement, en dehors des selles, n'existe plus que très peu; mais la
rentrée dans le canal anal de Ihémorrhoide procidente est toujours
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE ` D
pénible. Malgré les 5 séances suivantes, on n'obtient pas d'amélioration
nouvelle.
On cesse alors le traitement électrique le 13 octobre.
Etat stationnaire jusqu'au 19.
Du 19 au 23, on reprend le traitement: disparition alors rapide du
syndrome fissuraire, qui cesse même complètement. Les douleurs, très
diminuées d'ailleurs d'intensité, ne se montrent plus que pendant les
défécations et la réduction de l'hémorrhoïde procidente. Elles cèdent du
reste bientôt, et au commencement de novembre les selles sont absolument
normales ` néanmoins, le traitement médical est encore continué jusqu'au
15 novembre.
En somme 22 séances de H. F. Les hémorrhoides ne paraissent pas avoir
été influencées par le traitement, quand à leur volume.
N. B.— Ce chiffre de séances peut paraître enorme au premier abord. Mais il
convient de remarquer qu'il y a eu une amélioration excessive, équivalente
presque a une guérison après la 7° séance, et qu'à ce moment où le traitement
aurait dd être poursuivi sans interruption jusqu'à la cessation, sans doute très
panne de toute douleur, il a été cessé à cause d'un voyage, durant lequel
a constipation volontaire a provoqué une reprise de l'affection. Dès cette
reprise, au bout de 5 séances seulement, les douleurs sont des plus modérées
et n'ont plus le caractère sphincteralgique primitif: ce qui permet au malade
d'attendre patiemment la guérison complète.
RÉSULTAT ÉLOIGNÉ.— Juin 1904. Depuis les mois écoulés, le syndrôme
douloureux n'a plus reparu.
OBSERVATION XII. (Résumée et complétée.)
Obs. XLVIII. in thèse DELRERM.
M™ F... n° 6676), 29 ans, vient le 4 novembre 1902 à la clinique Apostoli
Laquerriére. A été constipée toute sa vie : elle ne croit pas avoir eu en tout
dix selles spontanées.
A essayé tous les laxatifs et purgatifs, lavements, elc.... Il y a 6 mois,
les lavements ont cessé de produire de l'effet ; il s'est établi une coprostase
considérable sans obstruction vraie.
Au boutd e quelques jours s'est établie une fissure sphincteralgique extrème-
ment douloureuse, et il n'y a plus eu d'évacuation. Au bout de 8 jours, son
médecin a dù faire un curage artiliciel du rectum, qui a été horriblement
pénible. A la suite, a souffert de l'anus durant 3 semaines, puis la sphinc-
teralgie s'est calmée pendant quelques semaines. — En août, au bord de
la mer, crise de diarrhée (ou dysenterie) durant 10 jours. A la suite,
reprise de la constipation et des douleurs rectales.
Acluellement symptômes d’entéro-colite. La malade a maigri: elle est
exirémement nerveuse, très impressionnable, et a parfois de grandes crises.
Peu de sommeil.
70 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Du # au 24 nov.. 9 séances de galvano-faradisation à hautes intensités,
100 mA. Une selle spontanée après la 3° séance (ce qui produit un tel
étonnement dans sa famille que sa mère, très nerveuse elle même, s’eva-
nouit !). Les autres jours, selles avec lavages, réduits à 3/4 de litre, mais
au prix de douleurs anales, en prévision desquelles la malade s’abstient
de faire des eflorts.
Le 24 nov., réveil très marqué de la sphincterulyie, provoquant une crise
nerveuse. On prescrit un peu de pommade cocainée avant les selles, ce qui
calme la douleur anale en quelques jours.
Le 15 décembre, pour éviter d'user de lavages, on prescrit une capsule
d'huile de ricin, suivie de suppositoire. Selle très copieuse, qui reproduit
une sphincteralgie intolérable.
Le 18 déc., même tentative, méme résultat.
Dans ces conditions, le 19 déc., pensant que l'absence de résultat
complet pour ce qui concerne la constipation, tient à l'état de l'anus, nous
proposons un traitement spécial pour l'anus.
A l'examen : petit bourrelet hémorrhoidaire de la grosseur d'un haricot,
présentant sur son bord gauche une fissurelte. Sphincteralgie intense quand
on cherche à introduire le doigt.
TRAITEMENT. — Du 18 déc. au 9 janvier, 8 séances de H. F. manchon de
verre de 5 min. de durée, la plupart à un jour d'intervalle.
Après la 4° applicat. amélioration considérable.
Entre la 6° et la 7°, la malade reste 8 jours sans traitement à cause de
ses règles. Dans l'intervalle les selles ont été peu douloureuses.
Après la 8, plus de douleurs. On interrompt, prèt à intervenir de
nouveau si cela est nécessaire. (Pendant tout le traitement par la H. F.,
et pendant sa cessation, on continue la galvano-faradisation abdominale
à 80-100 m. A. : plus de glaires, selles avec 150 gr. de lavage seulement).
Après 8 jours d'absence totale de douleurs, une selle très dure a
provoqué une petite ulcération d'un bourrelet hémorrhoidaire, et il ya
reprise de douleurs, mais plus tolérables. Maïs déjà, spontanément, ces
douleurs se sont atténuées malgré des garde robes quotidiennes.
Néanmoins on lui fait, le 19 janvier, une 9° séance.
2 février: presque pas de douleurs dans l'intervalle. La malade fait
elle-même le parallèle des douleurs actuelles et des douleurs qu'elle
ressenlait il y a 2 mois en disant que jadis les selles, même filiformes, la
torturaient, tandis qu'aujourd'hui les selles moulées de calibre normal
sont infiniment moins pénibles.
10° séance, A fév., 11° séance; 7 fév., 12° séance.
Quelques selles dures ayant provoqué une certaine souffrance. on fait le
16 fév. une 13° séance, ct le 18 fév. une 14° ct dernière.
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 71
Le traitement galvano-faradiqne est interrompu à son tour le 13 mars, la
malade allant très bien.
Le 25 avril, la malade rapporte qu'elle a eu tous les jours une selle
spontanée non douloureuse. En aoùt 1903, le résultat s'était maintenu
excellent.
RÉSULTAT ELOIGNE.— Revu la malade le 19 déc. 1903: elle revient à la
clinique pour des métrorrhagies abondantes. Plus de constipation ni de
sphinctéralgie. Au 14 juin 1904, c'est-à-dire 18 mois aprés la fin du
traitement par H. F., la guérison s'est maintenue absolue.
OBSERVATION XIV (Inédite).
Clinique APosToLI- LAQUERRIERE
T... (n° 7092), 30 ans, en traitement à l'hôpital Cochin annexe, nous est
adressé le 8 Janvier 190% par le D' Lafosse, interne des hopitaux.
Sphincteralgie ayant débuté le 1° janvier. Douleurs très violentes. Les
crises durent 10 min, à 1.4 d'heure après chaque selle, et se reproduisent
à l'occasion d'efforts, de toux, etc. — Dans l'intervalle sensibilité doulou-
reuse continuelle.
Masses hémorrhoidaires peu saillantes, non pédiculées, et péri-anales.
Fissure trés nelte à la partie antérieure.
Traité par diverses pommades pendant 8 jours, sans résultat.
TRAITEMENT. — 3 séances de H. F., manchon de verre, le soulagent très
notablement.
Mais voici qu'aux. douleurs aiguës, lancinantes de la fissure, font place
des douleurs sourdes, une lourdeur, une géne perpétuelle que le malade
différencie bien : c'est une fluxion hémorrhoidaire qui s'est déclarée :
grosse masse turgescente, pour laquelle le malade juge à propos de s'aliter.
Le 22 janvier. le malade revient à la clinique : il ne soulfre toujours pas
au moment des selles : sa fissure est guérie depuis longtemps, mais il
ressent au fondement ce poids, cette douleur presque caractéristique des
hémorrhoïdaires.
N. B. — Comme le Dr Lafosse lui a conseillé Vablation des hémor., le Dr Laquer-
rire renvoie le malade au Dr Lafosse, pour qu'il juge la question.
(A suivre)
LONGUEUR DES ETINCELLES
ET INTENSITE DES RAYONS X
Professeur à l’Université d'Amsterdam
Lorsqu'on augmente dans une même bobine l'intensité du courant
primaire, il en résulte pour l'étincelle induite un accroissement
régulier et suivant une proportionnalité à peu près parfaite comme
l'a montré Walter (1). Comment varie l'intensité des radiations
rontgéniques lorsque varie la tension du courant de décharge que
l'on envoie dans le tube de Crookes? On ne peut répondre à priori
à cette question. Si l'intensité du courant primaire augmente, la
quantité d'électricité induite dans le secondaire augmente propor-
tionnellement à cette intensité au moment de l'interruption, en
même temps l'énergie disponible aux bornes du secondaire croit
proportionnellement au carré de cette intensité; c'est-à-dire si l'in-
tensité du courant inducteur devient deux fois plus forte, la quan-
tité d'électricité induite devient deur fois plus grande et l'énergie
disponible quatre fois plus forte.
Le tube de Crookes est-il un transformateur d'énergie ou bien est-il
un transformateur de quantité? Se comporte-t-il comme un électro
dynamomètre ou bien comme un galranomètre balistique, comme une
résistance métallique ou bien comme un voltamètre ?
Lorsque la quantité d'électricité augmente, le nombre des élec-
trons projetés contre l'anticathode est augmenté et par conséquent
le nombre des ondes simples éthérées est augmenté lui aussi. D'un
autre côté l'intensité de ces ondes simples doit probablement être
plus grande lorsque le nombre des électrons est plus petit et qu'il
faut. par conséquent, une tension plus grande pour transporter la
(1) Waren, Wiedemann's Annalen, Bd 62, S. 300-322.
WERTHEIM-SALOMONSON. — LONGUEUR DES ETINCELLES 73
masse d'électricité qui doit aller à la cathode, surtout à la fin de la
décharge. Vraisemblablement nous ne pouvons affirmer qu'un
simple fait : Lintensité des radiations röntgeniques augmente
lorsque augmente l'intensité du courant inducteur, mais nous
ignorons suivant quelle loi. Il est probable cependant que la péné-
trabilité des rayons émis croit avec la longueur des étincelles
induites. On se rend facilement compte de ce dernier point i l'aide
d'un radiochromométre de Benoist, de Wehnelt ou de Walter. Il
vaudra mieux pour faire cette vérification se servir d'un interrup-
leur mécanique plutot que d'un interrupteur électrolytique.
J'ai entrepris avec l'aimable assistance de M. Wolff, étudiant en
médecine, une série de recherches pour me rendre compte de la
relation qui existe entre les variations de puissance des rayons X et
les variations d'intensité du courant primaire.
Je me suis servi, comme interrupteur, d'un interrupteur méca-
nique dont j'ai enlevé le moteur et que j'ai manceuvré a la main.
Une résistance intercalée sur le courant primaire me permettait de
faire varier à volonté l'intensité du courant inducteur et par consé-
quent de la longueur de l’etincelle induite. Cette longueur varia,
dans ces expériences, de 15 à 50 cm. Avec chacune des intensités et
des longueurs d'étincelle employées, je faisais passer un nombre
déterminé de décharges dans un tube à vide qui, à une distance
Constante de 30 cm., agissait sur une plaque sensible. Cette
plaque était recouverte d'une lame de plomb de 4 mm. d'épaisseur
percée d'une ouverture carrée.
Voici maintenant quelle était la marche de l'expérience: j'expo:
sais une partie de la plaque photographique au rayonnement du
lube actionné par un courant déterminé, par exemple par 100
décharges d'un courant de 15 cm. d'étincelle, puis je déplaçais la
Plaque de façon a en découvrir une surface non impressionnée et je
faisais agir sur cette nouvelle surface une radiation produile par
60 interruptions d'un courant de 20 cm. d'étincelle et je continuais
ainsi en diminuant le nombre des interruptions et en augmentant
la tension du courant jusqu'à 45 ou 50 cm. d’etincelle. Bien entendu
la plaque sensible était protégée contre la lumiére par deux feuilles
d'épais papier noir. |
Après développement la plaque présentait une série d'images
noires de l'ouverture de la lame de plomb correspondantes aux
Th ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
diverses impressions avec des interruptions variant en nombre et
avec des courants de tension variable.
Pour reconnaître les diverses impressions les unes des autres
chacune d'elles était marquée par quelques grains de plomb. Le
nombre des interruptions diminuait à mesure quaugmentait la
tension de la décharge de facon à avoir des noirs à peu près de
mème intensité.
Dans ces recherches j'ai toujours employé l'une seule des deux
moitiés de plaques 13 x 18; l'autre moitié était impressionnée.au
sensitometre de Vogel au moyen d'une lampe exactement calibrée de
16 bougies. Celle ci étaitcomparée, au point de vue de l'action pho-
tochimique à la lampe de Hefner. Ces deux moitiés étaient plongées
en même temps, dans un même développateur, y restaient le même
temps, et élaient fixées ensemble.
On obtenait ainsi deux négatifs comparables. L'étude de ces
négatifs a été faite à l'aide du photomètre Martens.
Mais je dois tout d'abord signaler une difficulté qui se présente
dans ces sortes de mesures photométriques. Lorsqu'on détermine
l'intensité d'un cliché photographique on constate, pour les chif-
fres que l'on obtient. des différences notables suivant la position de
la plaque par rapport à l'œilleton du photomètre: l'intensité parait
d'autant moins grande que la plaque est placée plus près de cet willeton.
Je trouve dans un mémoire de W. de Abney (1) l'explication de
ce phénomène. Cet auteur a montré que la lumière qui traverse
l'émulsion réduite à une double origine; une partie provient de la
lumière qui traverse sans modification physique et en ligne droite
cette surface, une autre partie provient de la lumière réfléchie par
les particules d'argent réduit. Plus la plaque est rapprochée de
l'œilleton et plus est grande la quantité de lumière réfléchie qui
tombe sur cet willeton et par conséquent moins grande parail
l'intensité du cliché. Si l'on veut obtenir des résultats constants, il
est indispensable d'appliquer tout contre le cliché une glace de
verre dépoli et de procéder aux mesures photométriques en plaçant
la surface matte du côté de la lumière. Dans le photomètre de Weber
on peut appliquer le négatif directement contre la plaque micro
métrique.
(1) W. pe ABNEY ` Wensity of negative. Journal of the Camera-Club ; Nov. 4890;
vol. IV, p. 191-193.
Fy ve -
WERTHEIM-SALOMONSON. — LONGUEUR DES ETINCELLES 79
La comparaison des deux moitiés de la plaque peut dans ces con-
ditions nous donner, en seconde mètre-bougie, la quantité de
lumière qui correspond à chaque expérience.
Par une expérience préliminaire jai déterminé la valeur sensi-
tométrique du tube. A cet effet l'une des moitiés d’une plaque
9 x 12 fut exposée pendant une durée rigoureusement déterminée a
l'action d'une lampe Hefner nue, placée à 2 mètres de distance;
cette durée d'exposition était de 3. 6, 9, et 12 secondes de telle façon
que les quantités de lumière (en seconde-mètre-bougie) qui agis-
saient étaient respectivement de 3/4, 1 1/2, 2 1/4 et3 unités. L'autre
moitié de la plaque était exposée au sensitomètre pendant 60 secon-
des à une distance de 2 mètres d'une lampe à incandescence de
16 bougies (sous un voltage de 109, 5 v.). Les ouvertures du sensi-
tomètre crurent en nombre et en grandeur, pour chaque cas, en
progression géométrique 1, 2, 4. 8, 16, 32, etc.
Ala mesure du négatif ainsi impressionné au sensitomètre on
trouva que l'intensité de la case 1 éclairée par la lampe de 16 bou-
gies placée à deux mètres pendant 60 secondes équivalait à
0.596 unités (mètre seconde-bougie), tandis que la valeur des
cases suivantes variait en progression géométrique dont la
raison était 2.
Dans les expériences définitives, on compara toujours le négatif
rontgenique au négatif sensitométrique dont l'intensité était la
plus voisine. L'intensité réelle de l'illumination fut ainsi calculée
par interpolation à l’aide des chiffres trouvés comme il vient d'être
dit. 1] fut admis que l'absorption de la lumière est proportionnelle
a l'intensité de l'éclairage. Il s'agit de savoir si cette hypothèse est
fondée ; nous croyons pouvoir l'affirmer. Toutes les expositions
furent faites dans les limites «des expositions correctes »,
Cest à-dire avec un éclairage tel que le noircissement soit pro-
portionnel au logarithme de l'éclairage. (On appelle noircissement,
le logarithme de l'opacité, soit le chiffre qui indique combien de
fois la lumière incidente est plus forte que la lumière transmise).
L'opacité et l'éclairage sont donc proportionnels.
Je ne me suis servi de l'interpolation que dans une mesure
restreinte.
le donne maintenant deux séries d'expériences, dont les résul
76 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
tats sont consignés dans les deux tableaux suivants qui contien
nent :
Dans la {te colonne, les longueurs d'étincelle.
» Ze ) le nombre d’interruptions.
» oe ) l'indication de l'éclairage dans le sensito-
mètre, avec lequel le champ en question
fut comparé.
» An » les indications du Photomètre de polarisa-
tion.
n ວັາ nu l'intensité équivalente de l'éclairage.
» 6 nu l'intensité d'éclairage équivalente à une
décharge isolée de la longueur d’étincelle
considérée.
TABLEAU I
Longueur d'étincelle n Sensitomètre D. S.M.B. yin
17 80 1=0.5% 49°13’ 0.8008 0.0100
20 70 2=1.192 44°29’ 1.149. 0,0164
23.2 61 2—1.1% 48°24’ 1.510 0.0248
27.6 45 3=2.384 36°8’ 1.270 0.0282
34.5 30 3—2.384 37°28’ 1.400 0.0467
42.5 21 3—2.384 38°54 1.550 0.0738
46 15 3—2.384 38°” 1.465 0.0977
TABLEAU II
Longeur d'étincelle n Sensitométre ge S.M.B. on
15 150 2—1.192 45°16’ 1.169 0.0078
17 100 21.192 46°12’ 1.092 0.0109 i
20 mm 21.192 43°33’ 1,286 0.0172 |
23.2 60 2=1,192 41°53’ 1.482 0.0247
27.6 AN 3=2.384 50°47’ 1.588 0.0353
34.5 30 3=2.384 49°17’ 1.766 0.0589
42.5 25 3=2.384 4425’ 2.483 0.0993
46 18 3—2.384 45°22’ 2.281 0.1267
Le calcul montre que les nombres relatifs à l'action chimique
observée en seconde-mètre-bougie au moyen de la longueur d’étin-
= a =
D
WERTHEIM-SALOMONSON. — LONGUEUR DES ETINCELLES
celle peuvent étre exprimés avec une exactitude suffisante, comme
le montrent les deux tableaux III et IV, par les formules :
J = 0.00004523 ; 1? — 8.14? í pour le tableau I.
et J = 0.00006116 ‘ 1° —11.65? ; pour le tableau If.
20
23.2
27.6
34.5
42.5
46
Les formules, du type Y= A(X? — B? ), montrent que réellement
TABLEAU III.
J. tal.
0.01007
0.01510
0.02089
0.03147
0.05083
0.07869
0.09271
TABLEAU IV.
J. Cal.
0.00544
0.00936
0.01615
0.02459
0.03829
0.06446
0.10214
0.12110
J. Obser.
0.0100
0.0164
0.0248
0.0282
0.0467
0.0738
0.0977
J. Obser.
0.0078
0.0109
0.0172
0.0247
0.0353
0.0589
0.0993
0.1267
71
l'intensité des Rayons de Röntgen produits par une machine
dinduction déterminée croit a peu prés proportionnellement au
carré de la longueur d'étincelle, diminué d'une constante. J'ai
inscrit cette constante sous forme de carré, parce que cette cons
lante est constituée par le carré de la longueur d'étincelle nécessaire
a éclairer le tube. Je trouvai en particulier que dans le premier
tube de Foltohm à qui appartiennent les nombres du tableau I et
III, une étincelle de 8 centimètres représentait la résistance équi-
valente du tube. Dans le deuxième tube plus dur de Ehrhard la
résistance équivalente correspond a 11 centimétres.
Dans toutes les expériences le tube de Röntgen était placé à une
78 ANNALES D ELECTROBIOLOGIF
distance telle de la plaque photographique que l’anticathode se
trouvait à 30 centimètres de la surface gélatinée. La loi photomé-
trique bien connue : l'intensité de la lumière est en raison inverse
du carré de la distance, vraie aussi pour les rayons de Röntgen,
permet de calculer au moyen des chiffres trouvés plus haut linten-
sité des rayons de Röntgen à l'unité de distance que l'on obtient
en multipliant la constante A par 302. Nous obtenons alors pour le
premier tube :
[ym = 0.04071 (12 — 8.44’ |
et pour le second tube de Ehrhordt.
lym = 0,05504 (12 — 11.65° )
I] nous est permis de conclure a la suite de cette discussion que
le tube de Röntgen est un transformateur d'énergie. Une partie
proportionnelle de l'énergie qui lui arrive est transformée en
rayons de Röntgen. L'énergie, qui correspond à la longueur d’etin-
celle équivalente, se manifeste à la fin du courant inducteur et
nest plus transformée en lumière de Röntgen.
En raison des considérations ci-dessus nous devons faire remar-
quer que notre formule est seulement approximative. Si nous
faisons un graphique au moyen des chiffres contenus dans les
tableaux Ill et IV, on s'aperçoit alors immédiatement que la
courbe limitant les résultats observés est plus grande que celle
obtenue par le calcul: Cela est particulièrement clair dans le
tableau IV. On voit enfin qu'un nombre de correction proportion
nelle à la quantité d'électricité doit encore être ajouté, afin d'obtenir
une meilleure harmonie. Mais l'influence d'une telle addition est
minime et vient à peine en considération vis à vis de l'influence
directe de l'énergie de la décharge.
(Traduit de l'allemand par M. MILLAT.)
TRAITEMENT
DES
TEIGNES TONDANTES
PAR LES RAYONS X
à l'École LAILLER (Hopital St-Louis)
(avec trois planches hors-texte)
par M. R. SABOURAUD
Chef du laboratoire de la ville de Paris à l'hôpital Saint-Louis
et M. Henri NOIRE, adjoint au laboratoire
l
Comment se pose le problème du traltement
des telgnes cryptogamiques
Il y a quelques années, le problème de la guérison des teignes
tryplogamiques se posait ainsi : Tous les antiseptiques in vitro tuent
tous les cryptogames parasites des cheveux, mais aucun antisepti-
que ne pénétre dans le follicule pilaire a plus de 1 millimétre de
profondeur. Or, le cheveu de l'enfant a A millimètres d'implantation
dans la peau, et les parasites des leignes habitent sa racine jusqu'à
son renflement terminal ou bulbe. | |
À côté des teignes tondantes, il y a bien la teigne faveuse, dans
laquelle le parasite placé de même est pareillement inaccessible à
l'antisepsie, et pourtant, dans cette maladie, l'épilation répétée du
Cheveu parvient à réaliser une stérilisation discontinue de sa partie
radiculaire. On guérit cette maladie par cinq ou six épilations
répétées à un mois d'intervalle.
Mais ce procédé, utilisable dans la teigne faveuse parce que le
cheveu favique reste solide, est impraticable dans la teigne tondante,
parce que le cheveu malade est derenu cassant. On ne l'épile pas entier.
80 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIF
Il casse en son point le plus malade. Sa racine garde des spores à
foison. Le cheveu continue à pousser, mais le parasite continue à
s'y développer au fur et à mesure de sa formation.
Ce n'est pas le lieu de s'étendre sur toutes les preuves qu'on peut
donner de l'impénétrabilité du follicule pilaire de l'homme aux
antiseptiques ; déjà, il y a sept ans, je pouvais écrire :
« Non seulement aucun traitement connu n'est curateur des
teignes tondantes, mais je me crois même autorisé à prévoir Ou au.
cun traitement antiseptique quelconque ne parviendra dans l'ave-
nir au but cherché. Car si l’on peut varier la nature chimique des
antiseptiques, cela change à peine leur pouvoir physique de péné-
tration. Ils seront solides, liquides ou gazeux, et se heurteront
toujours au même obstacle mécanique, qu'aucun des agents
employés, quelle que soit sa nature, n'a pu franchir à bien loin
près ` La racine du cheveu est inaccessible aux antiseptiques erter-
nes (1) ».
Dès lors, la solution du problème ne pouvait être fournie que par
un agent capable de suspendre quelque temps la fonction de la
papille qui crée le cheveu.
C'est dans ce but que j'étudiai pendant deux ans une toxine
microbienne capable de déterminer autour de son point d’inocula-
tion une aire alopécique passagère et de faire tomber, entier, spon-
tanément, le poil des teignes qu'on ne peut épiler, parce qu'il est
fragile.
Cette toxine ne peut être utilisée sur l'homme, parce que lesaires
de dépilation qu'elle provoque se produisent n'importe où dans la
fourrure de l'animal, et non pas au point d'inoculation.
Toujours dans la même direction d'idées, j'essayai le pouvoir
dépilant bien connu de l'acétate de thallium. Dix-neuf jours après
l'application pendant 6 jours, sur les plaques de teigne, d'une
pommade contenant de l'acétate de thallium au 1/3, les cheveux
sains et malades de toute la tête tombaient spontanément; j'eus
ainsi cing enfants guéris de teigne tondante en deux mois; les
cheveux repoussant tous sains, six à sept semaines après leur chute.
Mais l intoxication possible se traduisant par de l'albumine, de
1. SABOURAUD, Etude clinique et expérimentale sur les origines de la pelade,
Annales de Dermatologie, 1896,p. 1 et 2 du tirage à part.
WR SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 81
la gingivite avec sialorrhée, et méme des hémorragies sous-cuta-
nées, rendait le reméde pire que le mal.
Ces essais furent abandonnés comme les premiers; c'est la radio-
thérapie qui devait fournir la solution du probléme.
Il
Premiers essals de radlothéraple des telgnes
Il est, je crois, impossible de dire quelle part d'invention revient
à chacun des auteurs qui ont documenté la question.
En 1896, un an après la découverte de Röntgen, Freund esseyait
déjà le traitement radiothérapique des teignes comme celui de
toutes les dermatoses, indistinctement. En 1900, Schiff affirmait
déjà au Congrès de Paris que la radiothérapie était le traitement
d'avenir de la teigne tondante et du favus. Depuis lors, en Angle-
terre, en Amérique, en Allemagne, nombre d'essais partiels furent
tentés.
A Paris, je citerai en premiere ligne les essais de MM. Oudin et
Barthélémy, puis ceux de Gastou, Vieira et Nicoulau, ceux de Brocq,
Bisserié et Belot.
Pour les résumer briévement, on peut dire que tous les auteurs
qui ont appliqué le rayons X au traitement des teignes ont eu des
cas de guérison partielle ou totale par dépilation.
Mais l'absence d'instruments de mesure des radiations employées,
et les accidents qui en ont été la conséquence, ont rendu les pre-
miers expérimentateurs fort timorés, et de méme beaucoup de ceux
qui les ont suivis. De la, pour la plupart, un nombre interminable
de séances d'application (on a dit 40 pour un seul cas), et cela
seul rendait la radiothérapie des teignes sans valeur pratique.
Schiff le premier avait osé des séances d'une 1/2 heure. Bisserié
et Belot, lorsqu'ils voulurent bien mettre à notre disposition, avec
une entiére obligeance, leur expérience acquise et leur documenta-
tion, croyaient des séances de 23 minutes nécessaires et suffisantes
pour produire la dépilation et, par suite, la guérison d'une plaque
de teigne. En résumé, il restait et reste encore nécessaire qu'on fixe
de plus en plus précisément les règles expérimentales du traitement
radiothérapique des teignes. Et nous l'avons pu mieux que d'autres,
à cause du grand nombre d'enfants teigneux confiés A nos soins.
ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JANVIER 1905. 6
KE ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
En dehors du concours des hommes de pratique, les hommes
d'étude, savants et techniciens, ont apporté au sujet une contribu-
tion bien plus importante encore et bien plus générale. Nous allons
voir les améliorations que Kienbok, Holzknecht, Béclère, Destot,
Williams, Villard, Drault, Müller, etc., apportèrent à l'appareil
premier de Röntgen, et les perfectionnements dont ils doterent
l'œuvre commune. Une telle œuvre à sa naissance est amélioree par
toutes mains, même anonymes.
ITI
Dispositif des appareils radiothéraplques
à Ecole Lallier
Voici (fig. 1) un géométral qui schématise fort exactement l'appa-
reil construit par M. Drault, et que M. Noiré et moi avons utilisé
pour le traitement des teignes. (1)
4.— La force électrique nécessaire pour actionner tout le système
est minime, elle correspond à une lampe ordinaire de 10 bougies.
La prise de courant sur un secteur électrique est donc banale.
2.— Ce courant actionne une dynamo de 3/4 de cheval-vapeur.
3.— Entre la prise du courant et la dynamo est un rhéostat pour
limiter le débit électrique ou éviter les à-coups, s'il venait à s'en
produire. On y ajouterait un commutateur, si le courant sur lequel
on se branche était alternatif.
4.— La dynamo actionne, par une courroie, un arbre de couche
qui transmet son mouvement aux 12 plateaux de la machine stati-
que.
— De ses collecteurs partent deux fils se rendant aux deux
pôles de l'ampoule de Crookes modifiée par Villard.
6.— Sur le trajet de ce grand circuit un excitateur 4 boule dont
la tige mobile est graduée. C’est le spintermètre de Béclère, dont voici
la raison d'être. Si, la machine en marche, les 2 boules du spin-
termètre Giant éloignées de 7 centimètres, l'ampoule de Crookes-
Villard reste allumée, c'est que sa résistance intérieure n'équivaut
pas à celle des 7 centimètres d'air qui séparent les 2 boules
du spintermétre, car si la résistance de l'ampoule augmentait,
(1) I acid décrit dans le n° de janvier 1904, des Annales de l’Institut Pasteur.
D o t teu
\ Dé Be uns LA Wr
08 Spintenmétne DODestot & Willams
AFL Der OA 3 RHEOSTAT
Géométral de l'appareil
de radiothérapie des teignes
Fig. 1
84 | ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
une étincelle établirait un court circuit entre les deux boules du
spintermétre et l'ampoule s'éteindrait.
L'interposition du spintermétre annonce donc à chaque instant
que le dégré de résistance de l'ampoule ne dépasse pas celui qu'on .
veut, et que l'expérience a montré utile pour le résultat que l'on
cherche.
- 7.— Lampoule de Crookes-Villar, (fig. 2) est plus résistante à
proportion du travail qu'elle a déjà fourni. Dans la langue spéciale
au sujet, on dit qu'elle devient dure. Elle devient dure parce que
son travail raréfie de plus en plus les gaz qu'elle contient encore,
3
|
Mey ow und
6
Fic. 2.— Ampoule de Crookes- Villard,
1.— electrode positive,
2.— lectrode négative.
3.— Cathode.
4.— Anti-cathode.
5.— Osmo-régulateur de Villard (tube de platine qui, porté au rouge, laisse
asser dans l’ampoule l'hydrogène d'un bec Bunsen et diminue la résistance de
‘ampoule).
6.— Faisceau utilisé des rayons cathodiques.
bien qu'on les ait fortement raréfiés en la construisant.
` Or une ampoule dure donne des rayons de plus en plus péné-
trants. ll faut donc, quand la crépitation de l’etincelle du spinter-
mètre avertit qu'elle devient trop dure, la rendre molle à volonté.
8. — L'Osmo-régulateur de Villard. Pour cela Villard a modifié
l'ampoule de Crookes par un dispositif des plus ingénieux. Sur une
effilure laterale de l'ampoule il a soudé le bout ouvert d'un tube de
platine fermé par son autre extrémité, à la façon d'une bougie
filtrante.
ne mu mem
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 85
Quand la résistance de l'ampoule augmente, on chaufle avec un
brileur Bunsen ce cecum de platine. Il rougit, devient poreux et
laisse rentrer dans l’ampoule un peu de l'hydrogène libre de la
flamme.
9. — Mais on pourrait rendre ainsi l'ampoule de Crookes
beaucoup trop molle et le spintermètre n'en laisserait rien savoir.
Cest ici qu'intervient un autre appareil de mesure ` le radio-chro-
momètre de Benoist. Cet appareil a la forme d'un escalier tournant
dont les marches sont taillées dans un bloc d'aluminium et dont le
giron est occupé par une mince lame d'argent transversale. On
concoit que des rayons X qui traversent quatre marches d’alumi-
nium sont plus pénétrants que ceux qui traversent deux marches
ou une seule.
On place cet appareil sur le trajet des rayons X, émis par l'am-
poule. Ces rayons produisent un éclairement constant de la lame
d'argent, et éclairent d'une façon équivalente, l'une des marches,
l'un des secteurs d'aluminium. Supposons que c'est maintenant la
marche n° 8 de l'escalier, si l'ampoule mollit, l'éclairement du
secteur 8 baisse et c'est le secteur 7 dont l'éclairement devient sem-
blable à celui du centre d'argent de l'appareil. Ainsi donc le radio-
chromométre de Benoist avertit que l'ampoule mollit comme le
spintermètre avertit qu'elle devient dure.
10. — Nous savons comment on rend l'ampoule plus molle en
chauffant son cæcum de platine, mais comment la durcir?
Détonateurs de Destot et Williams. On fait agir pour cela un tout
Petit excitateur à boule annexé le long du courant positif, sur le
spintermétre lui-même (fig. 1). En écartant légèrement sa manette
de sa position de repos, on crée une étincelle continue, une dériva-
lion latérale du courant, une résistance. Et l'ampoule durcit, ce
dont le radio-chromomètre rend compte aussitôt.
Ainsi donc, parmi ces dispositifs secondaires, deux sont des
appareils de mesure; le spintermètre avertit quand la résistance de
l'ampoule augmente, le radio-chromométre avertit aussi quand elle
baisse,
Et on remédie instantanément à ces deux inconvénients, en chauf-
fant le cæcum de l'ampoule pour diminuer sa résistance, ou en
écartant Texcitateur latéral au fil positif pour l'augmenter.
Ainsi nous savons à tout instant quel est le degré de pénétration
86 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
des rayons X que produit notre ampoule, et si ce degré change,
nous en sommes averlis et nous pouvons ramener ces rayons à ce
que nous considérons comme utile au but cherché.
11. — Une seule mesure nous manque maintenant. C'est celle de
la quantité des rayons X que produit notre machine dans un temps
donné. Nous savons a chaque instant leur valeur, leur pénétration,
non pas leur nombre.
Pour mesurer cette inconnue, on s'est d'abord servi des pastilles
de Holzknecht. Elles sont faites d'un mélange de sels alcalins dont
les rayons X font lentement virer la coloration. On en place une sur
le trajet des rayons émis par l'ampoule, et à la même distance que
la peau du malade. Et de temps en temps on examine le degré de
virage qu'a subi sa couleur par rapport à une échelle fixe de 12,
chacun de ces degrés appelé conventionnellement par Holzknecht
une unilé H.
I] faut savoir que le virage correspondant sur l'échelle à 5 unités H
est un maximum à ne dépasser qu'à bon escient, au moins en une
seule séance.
Ces pastilles avaient beaucoup d'avantages. D'abord elles four
nissaient une mesure qu'aucun autre moyen ne pouvait donner.
Leur emploi en outre était élégant, simple et commode. Elles avaient
pourtant un certain nombre d'inconvénients. Le premier est grave;
ces pastilles sont une « spécialité ». Pour en obtenir on était tribu-
taire d'un unique marchand. Il a été facile de mesurer cet inconve:
nient en France où depuis six mois et plus il est devenu quasi
impossible de s'en procurer. Cette spécialité de composition secrète
avait un autre inconvénient sérieux, celui d'être vendue à un prix
extrêmement élevé. Chaque pastille était vendue 2 fr. 50 pièce. Elle
pouvait. il est vrai, servir un certain nombre de fois, mais chaque
fois le réactif perdait de sa valeur et de son exactitude. Enfin, un
gros inconvénient peu connu des pastilles de Holzknecht est celui
ci : après les avoir exposées aux rayons X, lorsqu'on les soustrait à
l'action de ces rayons on peut voir que leur teinte continue de virer
et de saccentuer davantage. Ainsi leur couleur à la fin d'une opé
ration est inexacte. I] faut dans chaque opération tenir compte, par
à peu près, de ce virage après Coup.
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 87
[V
Radiométre X de Sabouraud et Noiré
Ces inconvénients sont supprimés par la méthode que nous avons
apportée. Cette méthode emploie comme réactif mesurant la somme
de rayons X reçus par la peau en un temps donné, du papier enduit
d'une émulsion de platino-cyanure de baryum dans un collodion à
l'acétate d’amyle. C'est le papier dont sont faits, pour la plupart,
les écrans spectroscopiques.
Ce papier vire sous l'action des rayons X. Plus il en reçoit, plusil
vire. La teinte qu'il prend peu à peu est comparée à une teinte fixe
obtenue à l'aquarelle et qui correspond à 5 unités H de Holzknecht,
c'est-à-dire à la quantité qu'on ne peut dépasser sans déterminer
sur la peau le premier érythème radiodermique.
Tel est l'appareil que nous appelons : Radiomètre X. (Fig. 3 Pl. 1).
Le papier au plantino-cyanure de baryum utilisé ainsi présente
sur les pastilles de Holzknecht un grand nombre d'avantages :
1e Ce nest pas un moyen secret; non seulement tout le monde
peut sen servir, mais chacun est libre de chercher à l'améliorer en
le modifiant.
2 Son prix de revient est minime : un écran vendu 25 francs
peut faire 400 fragments dont chacun suffisant pour une séance.
J À la rigueur on pourrait se servir plusieurs fois du même
fragment après l'avoir exposé à la lumière jusqu'à ce que ses
leintes de virage s’eflacent.
4° Son virage s'arrête immédiatement quand cesse son exposition
aux rayons X.
3° Sa teinte est plus facile à apprécier par rapport à notre radio-
mètre X que celle des pastilles de Holzknecht par rapport à leur
échelle correspondante.
Toutefois ce papier réactif a deux inconvénients qu'il faut con-
naltre et sur lesquels nous insistons beaucoup.
1° D'abord il dévire promptement lorsqu'on l'expose à la lumière.
Pendant toute l'opération, si on la fait au grand jour, il doit
donc être placé sous un papier noir. En outre, quand on veut
apprécier sa teinte, il faut la comparer sans retard à la teinte
maxima de l'échelle, car en quelques minutes le papier pâlit et sa
MN | ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
teinte s'efface. Mais il suffit d'être averti de cet inconvénient pour
savoir comment l'éviter.
20 Un autre fait des plus importants est le suivant: Le papier au
platino-cyanure de baryum est moins sensible aux rayons X que les
pastilles de Holzknecht. Tandis que celles-ci doivent être placées à une
distance de anticathode égale à celle où la peau se trouve placée, il n’en
est pas de même pour le papier au platino-cyanure de baryum. Celui-ci
doit être exposé à 8 centimètres de l’anticathode, tandis que la peau du
patient est placée à 15 centimètres. Ce fait est capital et ne doit pas
être oublié ; mais il suffit de le connaître.
3° Enfin la pastille de papier sensible doit être. pendant toute
l'expérience, placée sur une surface métallique imperméable aux
rayons X (comme le fer) et non pas absorbante (comme l'aluminium)
sans quoi le virage de la pastille serait moins accentué qu'il ne
devrait l'être pour la quantité de rayons qu'elle aurait reçue.
Dans ces conditions, le papier au platino-cyanure de baryum est
d'un emploi extrêmement facile et donne à l'opérateur et à l'opéré
une sécurité absolue que rien jusqu'ici n'avait pu permettre. Tant
que ce papier exposé à 8 centimètres de l’anticathode n'a pas atteint
la teinte-repère du radiométre X, il n'y a aucun danger. Même si la
séance d'exposition aux rayons X a été longue, cela prouve seule-
ment que la source de rayons est faible. Mais à partir du moment
où cette teinte est dépassée on aura des accidents de radiodermite
qui varieront, suivant l'excès commis et suivant les régions cuta-
nées, de l'érythème simple à l'escarre.
V
Sur les rayons X pénétrants et peu pénétrants
Il semble que nous soyions en mesure d'exposer maintenant
en une phrase, comment nous opérons avec les rayons X pour
obtenir la dépilation curative des teignes. I] nous manque pourtant
encore un certain nombre de données qu'il nous faut fournir avant
de conclure. ,
De ce nombre est la différence à faire entre les rayons pénétrants
et peu pénétrants. '
On a déjà beaucoup écrit sur la pénétration différente des
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 89
différentes catégories de rayons X, sans dire, à ma connaissance,
ce qu'il importe précisément d'en savoir dans la pratique.
Ce qu'il faut savoir avant tout, c'est que plus on produit des rayons
pénétrants, plus on produit de rayons, au moins avec la machine
statique. Pratiquement, tout se passe comme si la pénétration des
rayons était proportionnelle à leur nombre.
Avec la machine statique, quand on produit des rayons mar-
quant 8 — 11° au radiochromomètre de Benoist, on produit en
même temps des rayons qui, isolés, marqueraient 1°, 2°, 3°, 4°, 50,
6°, 7°. Donc ce qu'il faut savoir, c'est que le danger des rayons X
est, en définitive, proportionnel à leur pénétration, parce que plus
ils sont pénétrants, plus ils sont nombreuz.
Que l'on sache donc (si l'on se sert de rayons X bruts sans dispo-
sitif destiné à écarter du champ opératoire tous les rayons peu
pénétrants) qu'il est plus dangereux de manier des rayons de 8° à
(ls que des rayons marquant 3° à 5° au radiochromomètre ; ceci est
capital et ne doit jamais être oublié.
Corollairement on peut dire aussi, d'ailleurs, que plus on se sert
de rayons pénétrants plus on aura des effets thérapeutiques rapides.
Et maintenant que nous avons avec le radiomètre X un moyen
absolu de vérifier ce que nous faisons, il y a un gros avantage à
employer des rayons pénétrants parce que les séances thérapeu-
liques à faire deviennent avec eux beaucoup moins longues.
En ce qui concerne le résultat à obtenir (c'est-à-dire dans ce cas
la dépilation) l'expérience montre qu'on l'obtient de même avec
des rayons marquant 3 et avec des rayons marquant 11 au radio.
chromométre; ou en d'autres termes que tous les rayons X la
déterminent.
VI
Sur les Ampoules molles et dures, jeunes et vieilles
L'emploi continu des rayons X nousa prom ptement amené à user
une succession d'ampoules de Chabaud-Villard jusqu'à refus de ser
vice et nous a conduit à constater une série de faits des plus impor-
tants concernant l'usure progressive des ampoules, leur rendement
a tout âge, et les moyens de prolonger la durée de leurs services.
Les ampoules de Crookes, quel que soit d'ailleurs le modèle dont
90 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
on use, lorsqu'elles ont quelques dix heures de service, se colorent,
sur la moitié de leur sphère qui est exposée aux rayons X, d'une
couleur violette, améthyste, très connue de tous ceux qui ont fait
de la radiothérapie. Cette coloration n'altère en rien le fonctionne.
ment de l'ampoule.
Il n'en est pas de même lorsque l'ampoule en service prend peu
a peu une ®einte bistre progressive lorsqu'elle devient « fumée ».
Une ampoule de Villard se fume d'autant plus qu'on y a fait
rentrer plus d'hydrogène par le chauffage. Or, ce chauffage est
d'autant plus souvent nécessaire que l'on se sert d'ampoule plus
molle (ou si l'on veut, de rayons moins pénétrants). On fume donc
d'autant plus vite une ampoule qu'on lui fait produire des rayons
moins pénétrants. Or, de graves modifications fonctionnelles sur-
viennent dans une ampoule « fumée » et à mesure qu'elle « se
fume ». Ces modifications sont les suivantes :
Il devient progressivement plus impossible d'obtenir de cette ampoule
des rayons peu pénétrants. Quand on veut faire produire à une
ampoule fumée des rayons qui marquent 3-4 au radio-chromo
mètre, on observe que la luminescence reste pâle, marquée de
halos bruns concentriques, l'anticathode rougit à peine, le travail
fourni par l'ampoule devient de plus en plus mauvais. II faut un
temps de plus en plus lung pour obtenir un résultat thérapeutique
égal.
Chose étrange, si l'on durcit l'ampoule, la luminescence se réta-
blit aussitôt avec sa couleur verle caractéristique. Cette ampoule,
qui ne peut plus donner de rayons n°5 3 et 4, donne avec des rayons
8, 9, 10, 11, un travail parfait.
Ainsi donc quand on se sert d'une ampoule molle et de rayons
peu-pénétrants, on l'use plus vite en lui faisant faire moins de
travail ! |
On a donc dès lors avantage double à provoquer la dépilation
avec des rayons pénétrants, car d'abord on fume moins vite l'am-
poule qui pourra ainsi servir plus longtemps, et d'autre part:
comme une ampoule dure qui produit des rayons plus pénétrants,
produit par le fait même plus de rayons (1) la dépilation sera pro-
duite plus vite avec elle qu'avec une ampoule molle.
Cette façon de faire a un troisième avantage encore. Quand on se
(1) Au moins quand elle est actionnée par la machine statique.
LR = on en _ =
a 0
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TKIGNES TONDANTES 91
sert d'une ampoule molle, pourla conserver molle, il faut la chauffer
à chaque instant, on fait donc rentrer ainsi beaucoup d'hydrogène
dans l'ampoule, ce qui oblige à la vider, au contraire lorsqu'on se
sert d'une ampoule dure à rayons pénétrants, ou a moins souvent
besoin de la chauffer, on a donc moins souvent besoin de la
vider.
Ainsi, pour nous résumer: en se servant d'une ampoule dure,
émettant des rayons très pénétrants, c'est-à-dire beaucoup de
rayons, ou produit la depilation très vite, on use moins l'ampoule
dont on se sert, et on a moins souvent à la vider.
Les ampoules de Villard demandent à être vidées 2 fois la
semaine lorsqu'elles sont en usage depuis plus de 8 jours.
Cette opération se fait automatiquement.
Quand une ampoule a besoin d'être vidée, on remarque que sa
luminescence est irrégulière, sa couleur d'un vert sale bien diffé-
rent du vert émeraude que montre son fonctionnement normal, des
décharges se produisent entre l'ampoule et la chape métallique ou
lanterne qui isole l'opérateur des effluves de rayons X diffus.
Enfin, on observe dans l'ampoule, derrière la cathode et lanti-
cathode, des effluves lumineuses bleuâtres qui se produisent beau-
coup moins quand l'ampoule est jeune et fonctionne bien. Ce sont là
des symptômes qui indiquent que l'ampoule doit être vidée avant
de continuer son travail.
Pour cela, on passe, comme une bague, autour du cæcum de pla-
tine de l'ampoule, un manchon de platine beaucoup plus large que
l'on chauffe au rouge blanc. Sans doute, par un mécanisme ana-
logue à celui de la trompe, les gaz contenus dansl'ampoule, s'échap-
pent par le cæcum de platine et sont rejetés au dehors. Une opéra-
tion de ce genre se fait toute seule et doit être continuée pendant
une heure chaque fois.
Après cette opération, une ampoule est redevenue excessivement
dure. Mais en la chauffant totalement, on la ramollit assez pour
qu elle puisse recommencer à fonctionner. On peut y faire rentrer
un peu d'hydrogène neuf parle chauffage du cecum de platine, et
son travail devient notablement meilleur pour 24 heures.
Une ampoule de Villard, lorsqu'elle fournit 78 heures de
travail par jour dure de 25 50 jours. A la longue elle durcit sans
qu on puisse plus la ramollir ou bien une étincelle se produit qui
92 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
la perce. Dans ces deux cas son enveloppe de verre demande a étre
refaite, son armature de métal pouvant partiellement servir.
Vil
Dispositifs annexes
Je veux insister sur un dernier dispositif nécessaire pour parer
aux inconvénients de la diffusion des rayons X. On sait que
toute une hémisphère de l'ampoule émet des rayons actifs. Pour
obvier aux inconvénients qui en résultent pour l'opérateur, il faut
entourer l'ampoule d'un manchon de tôle, c'est la chape ou lan
terne (fig. 1, 3 et 4). Cette chape intérieurement revétue d'une
plaque d'ébonite est percée de trois orifices. De l'un part un tube
gradué de longue-vue disposé pour recevoir la pastille de Holzk-
necht; et qui sert en outre au centrage de l'ampoule dont je par.
lerai plus loin; l'autre est fermé par le radio-chromométre de
Benoist ou par une feuille de plomb quand on ne se sert pas du
radiochromomètre. Sur le troisième, beaucoup plus grand, peut
s'adapter toute une série de manchons métalliques d'une lon-
gueur égale pour tous et calculée pour que leur extrémité péri-
phérique où le patient vient coller sa tête se trouve à 02,15 du
centre de l'ampoule. Ces manchons varient de diamètre, cela va
sans dire, avec la surface qu'on veut traiter.
Ainsi toute émission latérale, toute diffusion des rayons X est
prévenue. Aucun ne peut atteindre l'opérateur, nile patient, sauf
sur la région malade. J'ajoute que chaque manchon de grand
diamètre présente un diaphragme métallique (fig. 1), qui élimine
tous les rayons parasites, tous ceux qui ne sont pas des rayons
directs, tous ceux enfin qui ne sont pas compris dans un angle
d'ouverture de 50°. Car ce cone de rayons partant de l'ampoule
comprend les seuls qui ne nuisent pas à l'épiderme et les seuls qui
soient utiles.
VIII
Centrage de l’ampouie
Etant donné ces diaphragınes, il faut que l'ampoule puisse être
centrée exactement au-devant d'eux sans quoi l'ombre du dia-
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 93
phragme serait obliquement projetée sur la peau du patient qui ne
dépilerait pas.
Dans ce but l'ampoule est montée surun chariot à 3 directions
correspondant chacune à une vis de réglage.
Le centrage est vérifié au moyen d'une alidade comprise dans le
tube destiné à la pastille de Holtznecht et aussi en projetant la
lumière de l'ampoule au travers du plus petit de nos diaphragmes
sur un papier faisant office de transparent.
Telle est dans son détail l'installation de notre système de radio-
thérapie des teignes. Il va sans dire que tous ces appareils acces-
soires de l'ampoule que nous avons décrits, et sa chape métallique
portant son manchon, son radio-chromomètre, etc., sont disposés
horizontalement sur une tige transverse mobile en tous sens autour
d'une tige verticale fixe. Des articulations et des crémaillères per-
mettent de disposer l'ampoule à toute hauteur et le faisceau utile
des rayons X dans toute direction (fig. 4 PI. II).
IX
Methode de I’école Lailier
Nous connaissons maintenant tous les détails du problème, assez
pour résumer en une phrase simple et compréhensible la formule
de radiothérapie des teignes a laquelle nous avons été conduits.
Pour provoquer en une séance la guérison des plaques de teigne,
il faut faire absorber à chacune une somme de rayons X correspon-
dant à la teinte B de notre radiométre X. Nous nous servons pour
cela de machines statiques a 10 et a 12 plateaux de 56 cm. de
diamétre marchant a 950 tours a la minute, alimentant chacune
une ampoule de Villard dont la dureté est maintenue correspondante
à 8 centimètres d'étincelle au spintermètre, c'est-à-dire au degré
8 ou 9 du radio-chromomètre de Benoist.
Il s'ensuit 15 jours plus tard une depilation totale de la region.
La dépilation entratne avec les cheveux sains, les cheveux malades.
Les cheveux repoussent sains. La repousse commence dix semaines
apres la date de l'intervention et se trouve complète dix semaines
plus tard. La contagiosité de la maladie disparait avec le dernier
cheveu contaminé 23 jours au plus après l'intervention.
Cette formule est aujourd'hui vérifiée par plus de quatre mille
94 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
applications. On peut donc dire avec une entière certitude qu elle
contient et résume la formule thérapeutique nouvelle des teignes.
et qu'en face de ce traitement tous les traitements antérieurement
préconisés contre les teignes sont comme s'ils n'étaient pas. La
radiothérapie des teignes les a périmés.
A
Suites opératoires normaies.— Dépilation.—
Elimination des cheveux malades. Repousse
Un cuir chevelu dont une région a été traitée suivant la formule
donnée plus haut ne montre rien dimmediat. Vers le 7° jour se
produit sur la région insolée un érythème à peine perceptible, qui
disparait quatre jours plus tard, et est remplacé par une pigmenta-
tion si faible qu'il faut la rechercher pour la voir. A partir du
quinzième jour, sur toute l'aire du cercle insolé, les cheveux tom
bent sans aucun effort de traction. En quelques jours, la dépilation
est complète. Nous avons l'habitude de l'activer par des savonnages
quotidiens suivis d'une friction douce avec une liqueur faiblement
iodée pour assurer l'antisepsie de surface.
Le mécanisme de la chute du cheveu est établi. La papille pilaire est
d'une extrême sensibilité ; nombre de causes connues ou inconnues
suspendent sa fonction créatrice du cheveu. Et toute suspension
totale de sa fonction implique la mortet la chute du cheveu. Ainsi
est-il fréquent de voir tomber autour d'un furoncle, par exemple,
une couronne de cheveux, qui d'ailleurs repousseront. On dit que
les papilles ont subi une sidération momentanée. Il est certain que
les rayons X produisent une semblable sidération des papilles qu'ils
ont touchées. Elles cessent progressivement leur fonction. Les |
cheveux qu'elles créaient enregistrent cette mort lente, par un ;
eflilement progressif de leur partie radiculaire.
Quand la papille cesse lout travail, le cheveu cesse d'être (fig. 9
PI. II). Ce n'est plus qu'un corps étranger; le doigt de gant épider-
mique qui le contient l'élimine alors peu à peu. en s effacant au-des-
sous de lui. Après un temps, un bourgeon épithélial massué se re
forme obliquement à la place du follicule atrophié. Son renflement
devient une nouvelle papille sécrétant un nouveau cheveu (fig. 7).
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 9
Mais lors méme que la repousse du cheveu nouveau suit de trés
près l'expulsion du cheveu mort, l'un reste, séparé de l'autre,
ordinairement, par une épaisseur d'épiderme complet, interposé.
Fic. 7.— Renaissance du cheveu nouveau au-dessous du chere: ‘ot
derpulsion (d'après Ranvier). ee
P, papille du nouveau poil.
1, $a gaine épithéliale interne.
€, sa gaine épithéliale externe!
pr, bourgeon épithélial au niveau du muscle redresseur du poil m.
Ainsi peut-il se faire qu'un parasite spécialisé à l'épiderme corné,
habitant un cheveu mort en expulsion, soit rejeté hors de la peau
Par un processus physiologique d'élimination, sans que le cheveu
houveau qui pousse au-dessous du cheveu mort soit contaminé. Les
cheveux teigneux sont éliminés comme les cheveux sains, par
momentanée totale de leur papille et sont expulsés (fig. 5
Il).
96 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Il ne faudrait pas croire du reste que les rayons X agissent comme
parasiticides. Ils ne tuent pas le trichophyton, du moins dans des con-
ditions expérimentales précisées plus haut. Les dernières parcelles
de cheveux malades qu'on recueille à la surface de la peau au
moment de leur expulsion sont encore infiltrées de parasite vivant.
Les cultures pratiquées avec ces débris sont invariablement
positives.
On comprend dès lors, au cours de ce traitement, la facilité des
réinoculations sur des aires non traitées de la même tête. Quand
les cheveux teigneux tombent, ils sont d’admirables porte-graines
(fig. 8 Pl. III). Ce fait explique la nécessité d'une antisepsie constante
du cuir chevelu depuis l'opération jusqu'à la période de déglabration
constituée. Nous la réalisons par une friction quotidienne de tout
le cuir chevelu avec une teinture d’iode étendue de 5 fois son
volume d'alcool.
La repousse des cheveux est lente. C'est un inconvénient apparent
de la méthode, mais c'est aussi l'une des raisons de son succès. Le
dernier débris de cheveu malade est expulsé depuis longtemps
quand les cheveux nouveaux apparaissent. Cette repousse est
visible deux mois après l'opération et complète trois mois plus tard.
IX
Radiodermites
Les radiodermites, c'est-à-dire les brülures occasionnées par les
rayons X, sont, parmi les résultats possibles, les plus importants
a connaitre de la radiothérapie, en toutes ses applications.
Car dans certaines maladies comme le lupus érythémateux, par
exemple, il est possible que les rayons X agissent seulement en
raison de la radiodermite qu'ils provoquent et au prorata de cette
dermite.
En tout cas ce qui est certain, c'est que dans le traitement des
teignes, la radiodermite est à éviter absolument.
A mon avis on peut distinguer dans les radiodermites 4 degrés
très diflérents.
1. — Dans le premier, le plus simple, c'est un érythème un peu
douloureux de la région insolée; il est caractérisé par une rougeur
a rn mg ww pp mpm re"
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 97
bistrée se prononçant vers le 12° jour après Iinsolation, durant 6
ou 8 jours et disparaissant sans laisser de trace.
II. — Un deuxième degré est caractérisé par une rougeur com-
mencant au 10° jour, d'abord bistrée, ensuite de teinte vineuse. Au
46-48¢ jour, en appuyant le doigt sur la plaque on détache l'épi-
derme superficiel du corps muqueux sans la moindre résistance.
Les choses se bornent la, la réfection épidermique s'opère vers le
trentième jour.
Ill. — Un troisième degré est plus sérieux. Au Be jour les phéno.
mènes inflammatoires plus haut décrits s’accusent, l'épiderme se
soulève et se détache, souvent par phlyctènes larges, secondairement
microbiennes. C’est une brûlure qui restera rouge, exulcérée, suin-
tante et fournissant des leucocytes en abondance pendant 3 semai-
nes. Elle guérira 8 ou 10 semaines après l'intervention.
IV. — Enfin dans un 4° degré, la brûlure dermique reste atone,
plate et peu bourgeonnante, sans tendance à la réparation pendant
3 mois 1/2 et davantage. Elle guérit avec une lenteur extrême en
4 à 5 mois, la cicatrice étant toujours plate, lisse et très belle.
Toutes ces radiodermites depuis le simple érythème jusqu'à la
brûlure au Ae degré sont douloureuses jusqu'au début de la période
de réfection et de réparation.
En ce qui concerne l'alopécie radiothérapique il faut savoir, et
l'importance du fait n'échappera à personne, que toutes ces radio-
dermites entrainent au cuir chevelu l'alopécie definitive, totale, sauf le
premier degré, l'érythème, après lequel l'alopécie totale dure
4 mois, mais qui laisse à la longue se refaire sur les parties traitées
un duvet mélangé de cheveux sains; au total, une demi-chevelure.
J'insiste donc pour bien prévenir ceux qui appliqueront doréna-
vant les méthodes radiothérapiques dans les teignes : il ne faut pas
de radiodermite. Car si bénigne qu'elle soit, toute radiodermite, au
cuir chevelu sera suivie d'une alopécie definitive plus ou moins
complète.
Grâce aux précautions sans nombre que nous avons prises et à
l'extrême prudence de nos manœuvres nous avons réduit au mini-
mum le nombre de ces accidents. Néanmoins, jusqu à l'invention
de notre radiométre X, nous n'avions pas toujours pu les éviter, nous
avons eu une douzaine d'érythèmes radiodermiques après lesquels
ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JANVIER 1905 7
98 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE |
la réintégration des cheveux a été incompléte et méme 6 cas de
radiodermite vraie à terminaison cicatricielle.
Ce sont précisément ces accidents inévitables jusqu'ici qui nous
ont conduit à chercher et à trouver avec notre radiomètre un moyen
sur de les éviter et de permettre à tous les opérateurs de les éviter
comme nous.
XII
Danger des retouches
ll n'y a pas que les radiodermites ou les érythèmes pour déter-
miner l'alopécie définitive dans le traitement radiothérapique des
teignes. Supposez que dans un cas on ait pratiqué une première
séance de radiothérapie insuffisante qui n'ait fait absorber à la
peau que 3 unités H 1/2, la dépilation qui s'ensuivra sera incom-
plète. 11 restera sur la plaque des cheveux
teigneux qui obligeront à une nouvelle in-
tervention. Cette fois, la peau absorbera,
je suppose, 4 unités H; alors les cheveux
que la première séance avait respectée tom-
beront, mais si les deux séances de radio-
thérapie ont été faites à trop bref inter-
valle l'une de l’autre, beaucoup de cheveux
que la premiére séance avait fait tomber ne
repousseront pas. On conçoit l'importance
de ce dernier fait.
Il est parfaitement vrai de dire que l'alo-
pécie définitive peut être obtenue au cuir che-
velu sans radiodermite, par la simple répéti-
tion, à 8 ou 15 jours d'intervalle, de deux
séances de radiothérapie, chacune normale,
n'ayant fait absorber à la peau que 45
unités H de Holzknecht. Cette proposition,
quelque paradoxale qu'elle puisse sembler,
est tout à fait véridique. Plusieurs consé-
Fig. 9. — Fuseau défendu quences pratiques s'ensuivent qu'il ne faut
Fig. 10. — Fuscau pérmls jamais perdre de vue.
D'abord, il ne faut pas faire de séance radiothérapique insuffisante
ëmt pgp rr pu werte ve
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 99
dans le traitement des teignes, car il s'ensuivra une dépilation incom-
plete. Et, d'autre part, on ne peut recommencer sans imprudence
- deux séances radiothérapiques de 5 H sur le même point du cuir
chevelu à moins d'un assez long intervalle, au moins trois semaines,
car on risque une alopécie définitive, ordinairement incomplète,
mais qui peut être très marquée.
De même, lorsqu'on pratique côte à côte deux cercles d'épilation,
si l'appareil est mal posé et que les cercles empiètent l’un sur l'autre
il sensuivra qu'une surface plus ou moins grande en forme de
navette ou de fuseau subira deux séances de radiothérapie super
posées (fig. 9 et 10). Si ces deux séances sont maxima, on pourra
voir une radio dermite, un érythème, ou même une alopécie défi-
nitive sans érythème s'ensuivre, sur la surface traitée en double.
Nous avons eu de ce fait un petit nombre de mécomptes.
XIII
Fonctionnement du service radiothérapique
à Ecole Laliler
Voici comment fonctionne désormais et depuis un an le traitement
radiothérapique des teignes à l'Ecole Lailler (fig. 11).
Dans une chambre close et consacrée à ce seul objet sont placées
côte à côte 2 machines statiques, l'une de 10, l’autre de 12 plateaux
de 0.55 de diamètre tournant à 950 tours à la minute environ ; cha-
cune des machines est contenue dans une cage vitrée. Les conduc-
teurs de chaque machine traversent le mur de la pièce et vont
rejoindre dans la pièce voisine, dite salle d'opération, le spinter-
mètre et l'ampoule. Ainsi les opérateurs évitent le bruit de la trépi-
dation des machines et les dégagements continus de l'ozone qu'elles
fabriquent. D'un autre côté les machines dans une salle close et bien
ventilée évitent les changements brusques d'hygrométrie, l'afflux
des poussières dans une salle ouverte etc...
Ces deux machines fonctionnent six jours par semaine, 8 heures
par jour.
La machine à 12 plateaux actionnée par les générateurs électri-
ques de l'hôpital et tournant à 950 tours fournit la quantité de
rayons X, correspondant à la teinte B de notre radiomètre X en
815 minutes suivant les jours, l'état hygrométrique, etc., etc...
100 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Fig. 11. — Plande la chambre des machines et de la chambre d’opération
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 101
La machine à 10 plateaux demande de 15-25 minutes pour fournir
le même résultat.
Chaque jour en comptant les intervalles nécessitées par l'examen
du cuir chevelu des enfants, le modifications à faire chaque fois à
la disposition de la lanterne les nettoyages quotidiens, etc., la
grande machine fait 25-30 séances., la petite machine en fait 15.
Lorsqu'un enfant ne présente que peu de plaques de teigne 1-6,
bien limitées, bien évidentes, le médecin délimite avec unliseré de
teinture d'iode les plaques
à faire dépiler. L'enfant
passe aussitôt à la machine.
Et l'on fait de suite sans in-
tervalle les 2-4-6 applica-
* tions nécessaires. Autant
de plaques autant d'appli-
.* cations, à moins que deux
plaques contiguës ne tien-
nent sous le même cylin-
dre (Fig. 12 Pl. 111).
De toutes façons, on des-
sine sur la tête du patient
mee ae avec des liserés de teinture
d'iode (et en se servant des cylindres mobiles de la lanterne pour
les tracer), les surfaces qu'il faut dépiler. Lorsqu'on veut pratiquer
la dépilation totale on fait avec un seul grand cylindre la région
occipitale puis chaque région temporo pariétale droite et gauche,
el enfin le vertex.
Les cercles empiètent un peu les uns sur les autres, il faut les faire
empiéterle moins possible. Mais l'expérience montre, lorsque la
teinte B du radiométre n'a pas été dépassée par la pastille, que ces
duplieatures n'ont pas d'inconvénient pour la repousse qui sur ces
points des fuseaux se trouve à peine retardée. Mais une fois les
cheveux tombés, s'il reste des ilôts de cheveux malades et épargnés
ils devront être repris à travers des trous dans une feuille de
plomb. |
Chaque enfant est placé pour l'opération, dans une position
Commode, assis ou à califourchon sur une chaise et la tête appuyée
sur son dossier. Si l'enfant est trop jeune, il est maintenu dans sa
102 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
position par un enfant plus âgé, faisant fonction d'aide, sous les yeux
de l'opérateur, et qui maintient immobile contre le cylindre la tête
du patient tenue à deux mains.
Lorsque toutes les opérations nécessaires dessinées à l'avance sur
la tête de l'enfant sont accomplies (et pour chacune on se sert dune
pastille de papier au platino cyanure) les opérations faites et leur
région sont notées sur un grand livre avec leur temps et leur date.
l'enfant retourne jouer, il n'éprouve jamais même un simple mal
de tête.
Le 14° jour on peut dépiler aux doigts les plaques irradiées, le 18°
jour elles s'épilent seules automatiquement. On ne laisse pas cette
chute se faire seule, pour éviter le plus possible la contamination des
cheveux qui resteront, par ces cheveux malades caducs. On enlève
donc aux doigts la totalité des cheveux morts, sains ou malades. La
plaque demeure totalement déglabrée. Il ne reste sur elle que
quelques follets qui nesont jamais teigneux, etles racines des cheveux
teigneux visibles dans la peau par transparence et dont l’elimina-
tion demandera 8 ou 10 jours de plus. A partir de ce moment,
l'enfant cesse d'être contagieux et pourrait être rendu à ses parents,
mais l'usage du service le fait garder jusqu'à la demie repousse
c'est-à-dire 2 mois 1/2 après le jour de l'intervention.
A ce moment l'enfant quitte notre école avec un certificat de
guérison qui permet sa réintégration dans les écoles communales.
Et il revient à notre clinique externe tous les 15 jours pendant
2 mois jusqu'à ce que sa repousse soit totale pour qu'on soit
assuré de sa guérison.
Lorqu'un enfant a été traité depuis longtemps pour une teigneavant
d'être soumis aux rayons X, on voit, lors de la repousse, les cheveux
nouveaux apparaître sur les anciennes plaques traitées bien long-
temps avant le moment où ils reparaîtront partout ailleurs. C'est un
phénomène qu'il faut connaître pour ne pas croire ou bien à une
dépilation incomplète des cheveux qui repoussent d'abord,ou bien
à une action trop vive de rayons X ayant détruit les follicules des
cheveux qui ne repoussent pas aussi vite.
Récidives.— Nous n'avons vu des poils teigneux rester sur les
points soumis aux rayons X que quand la séance faite .a été insuff-
sante et la dépilation produite, incomplète.
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M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 103
Cela ne nous est arrivé que deux fois depuis l'invention du radio-
métre X.
Ce qui arrive encore c'est qu'on découvre après coup en dehors
des plaques traitées, d'autres plaques de teigne qu'on n'avait pas
vues. C'est ce fait qui nous a décidé à adopter pour ligne de conduite
la dépilation totale du cuir chevelu toutes les fois qu'il y avait plus
de 5 ou 6 plaques de teigne, comme je l'ai déjà dit plus haut.
Lorsque le nombre de plaques est considérable et dépasse 6 il est
de règle dans le service de faire dépiler la tête de l'enfant en tota-
lité. Et cela est légitime car: 1° l'expérience nous a prouvé que si
l'on opère chaque plaque séparément le médecin ou l'opérateur
oublie des points que l'on ne reconnaîtra qu'un ou deux mois plus
tard d'où un grand retard pour l'enfant ;
2 Le temps passé à reconnaître et délimiter chaque plaque est
considérable et tout à fait perdu si on en oublie seulement une seule ;
3° L'inconvénient de cette façon de faire pour l'enfant est nul,
puisque depuis l'invention du radiométre X, nous n'avons pas eu
un cas de radiodermite ;
4° Le résultat premier de l'opération quand la dépilation se
produit sur la tête entière est aussi beaucoup moins laid que lors-
qu'on a dessiné sur la tête 3-10 cercles réguliers qui donneront à la
tete pour cinq mois un aspect peladique très accentué.
Lorsque la repousse se produit également sur la tête entière,
même lorsqu'elle est encore très incomplète l'aspect de la tête
est beaucoup moins laid que dans le cas précédent.
Ainsi fonctionne perpétuellement l'école Lailler comme une
usine à dépilation, sans aucun arrêt que ceux que nécessite le
nettoyage des machines. Ce nettoyage des machines statiques est
quotidien et bi- mensuel. Quotidiennement à la fin de la journée on
essuie toutes les surfaces de la machine et chaque plateau sur ses
2 faces avec un tampon de coton hydrophile imbibé d'alcool pur et
ensuite avec un linge parfaitement sec et propre. Deux fois par
mois on démonte les plateaux et les machines, pour un nettoyage
plus parfait. Les plateaux sont alors fourbis au chiffon mouillé
d'éther de pétrole et de o brillant belge». Et tous les organes de la
machine essuyés. Les cordes sans fin en boyau sont graissées 2
fois par semaine à l'huile de vaseline et retendues avec une vis de
tension toutes les fois que le besoin s'en fait sentir.
10% ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
CONCLUSIONS
Tel est dans son ensemble le fonctionnement de l'Ecole Lailler
depuis que la radiothéraphie a changé de fond en comble les
méthodes de traitement de la teigne.
Il ne nous reste plus qu'à établir le bilan des résultats obtenus
avec les nouvelles méthodes. Ces résultats sont multiples et d'ordre
différent.
1° C'est d'abord l'augmentation du nombre des teigneux guéris
sans hospitalisation ;
2° La diminution corrélative du nombre des teigneux hospitalisés;
3° La diminution du temps de leur hospitalisation ;
An La suppression d'une partie des locaux hospitaliiers concédés
aux teigneux et leur attribution à un autre usage ;
3° La suppression des colonies provinciales d'enfants teigneux `
parisiens.
La teigne se guérissait en deux ans, elle se guérit en trois mois,
Des parents qui ne voulaient pas assumer pendant deux ans le
souci du traitement de leur enfant et demandaient a le voir hospi
laliser, acceptent ce méme souci pour trois mois. Ils aménent
l'enfant à heure fixe aux séances radiothérapiques et aux quelques
visites médicales de controle qui précèdent pour chaque teigneux
l'obtention de son certificat de guérison.
Or, un teigneux hospitalisé a Paris coûte 2 fr. 80 par jour a
IAssistancc publique. Ainsi traité, il ne lui coùte rien que les
séances radiothérapiques de une à douze, dont le cout est environ
de 0.50 centimes l'une.
Deux cent douze enfants teigneux ont été guéris en 1904 sans
hospitalisation et pour une somme de 800 francs euviron.
Le nombre des teigneux étant supposé le même, si le nombre
des enfants guéris sans hospitalisation augmente, celui des tei-
gneux hospitalisés diminue. Ce résultat s'est produit immédiate
ment. Dès le fer Janvier 1904, j'ai pu rendre a Assistance publique
les bâtiments de l'école B. Lailler, c'est-à-dire des salles capables
de contenir 150 lits. Ces 150 lits font aujourd'hui deux services
hospitaliers nouveaux, l'un de médecine et l'autre de chirurgie.
Orun lit d'hôpital représente un capital minimum de 10.000
francs. Cent cinquante lits représentent donc quinze cent mille francs
M. R. SAABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES 105
que la radiothérapie des teignes a fourni d'un seul coup à l’Assis-
tance publique, dès la première année de son fonctionnement.
Telle qu'elle reste, l'école Lailler, dans un prochain avenir
deviendra encore trop grande, certainement.
Jusqu'en 1903, les enfants teigneux habitaient l'école Lailler en
moyenne un peu plus de deux ans, car l'école avait 300 élèves et il
s'y faisait environ 110 guérisons annuelles, 110 sorties. Aujour-
d'huile traitement demande trois mois. Le traitement nouveau
raccourcit done la maladie de plus des 5/6° de sa durée. Du je
Janvier au 31 Décembre 1903, dans l'école Lailler entière nous
avions 104 guérisons; du fer Janvier au 31 Décembre 1904 avec
l'école réduite nous avons eu 374 guérisons. Je viens de le dire, la
journée d'un enfont à l'école Lailler coute 2 fr. 80; une guérison
coûtait donc en moyenne 2.000 francs pour un enfant hospitalisé :
elle cote 260 francs.
A ce chiffre de 374 enfants hospitalisés guéris doit sajouter le
chiffre des 212 enfants guéris sans hospitalisations ce qui porte au
chiffre de 586 le nombre des guérisons obtenues en un an à l'Ecole
Lailler.
Enfin, lorsqu'un teigneux demandait deux ans de traitement,
l'administration del Assistance publique avait créé, dans des hôpi-
taux de province, des colonies scolaires d'enfants teigneux, à
Romorantin, à Frévent, à Vendôme, où 350 teigneux étaient placés.
Cette année, Frévent n'a pas reçu un enfant teigneux ; on procède
a l'extinction progressive de la colonie de Vendôme ; celle de Romo-
rantin sera supprimée quand on voudra.
Tel esl le bilan de la radiothérapie des teignes en 1904.
TUBES A RAYONS X
POUR LA RADIOTHERAPIE
Malgré une assez longue période de tatonneiment, la technique
des applications des rayons X dans un but thérapeutique, est assez
bien établie pour que l'on n'hésite pas à recrourir à ce traitement
lorsque son emploi est indiqué, ou qu'une tentative de cette nature
s impose.
Dans certains cas pourtant, l'emploi des rayons X fut différé en
raison des diflicultés ressortissant de la forme des ampoules, et par
crainte de méfaits accessoires, occasionnés par les rayons obliques,
que l'on accuse, à tort ou à raison, de tout les arcidents.
L'ampoule à rayons X que représente la figure ci-contre fait dispa-
raitre ces divers inconvénients. Un simple examen suffit pour
reconnaitre les avantages qu'elle présente sur les anciens modèles
R gulateur
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€ e ees AN Se a eee < ຫຼື;
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AMPOULE-SPECIALE |,
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RADIOTHÉRAPIE 1
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8.Rue Bertholfer |:
Paris ) l
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La portion de Fampoule qui se trouve en face de l'anode se
prolonge sous la forme d'un tube, terminé par une paroi convexe,
TUBES A RAYONS X POUR LA RADIOTHERAPIE 107
en verre spécial, mince et tres perméable aux rayons X. Seule cette
portion de l'ampoule donne issue aux rayons X, toutes les autres
parties sont en verre au plomb absolument opaque aux rayons X.
On évite de cette facon, en placant le malade en contact avec la
surface d'émission, toute action des rayons obliques.
On a affaire à un faisceau de rayons X parfaitement rectiligne qui
ne devient divergent qu'à la sortie de l'ampoule, ce que l'on peut
constater en examinant la fluorescence produite sur l'écran au
platinocyanure.
Ces tubes ont un double avantage.
Au point de vue thérapeutique, il n'y a pas à insister sur la
commodité offerte par la forme ni sur la facilité de délimiter, sans
le masque en plomb, souvent incommode, la surface d'action.
Lecontact immediatavec la région à traiter assure une plus grande
eflicacité sans échauffement appréciable.
Ces tubes peuvent même, en usant de quelques précautions élé-
mentaires, étre introduits dans les cavités humaines qu'il était
difficile d'atteindre par les moyens habituels.
Aù point de vue de la radioscopie simple, ces ampoules seront
précieuses lorsque l'on aura a rechercher un détail qui passerait
inappercu lorsque toute la surface de l'écran est éclairée.
La région éclairée est d'autant plus étendue que l'on est plus
éloigné de l'ampoule; l'éclairement est en raison inverse. Ce sont
deux éléments d'une importance très appréciable. |
Ces tubes sont munis d'un régulateur très simple, il suffit de faire
passer le courant de la bobine entre les deux électrodes à cet effet,
qui, sous cette influence, dégagent des gaz en quantité suffisante
Pour amollir convenablement l'ampoule.
Ces ampoules fonctionnent sur toutes longueurs d'étincelle et se
Construisent en trois grandeurs ayant respectivement 25m/m, 50m/m
el fain de diamètre de surface d'émission.
REVUE DE LA PRESSE
ALBERT LABORDE.— Radloactivité des Eaux minérales. —
Le Radium, 15 Juillet 1904.
L'auteur a constaté que les gaz, émis par les sources minérales produisent
des émanations. La méthode utilisée consiste dans l'emploi d'un conden-
sateur à air dont l'armature externe est portée à un potentiel de 300 volts
et l'armature interne est relié a un électrométre. L'air qui sert de
diélectrique n'est autre chose que lair examiné.
En comparant l'intensité du courant que l'on obtient dans ces conditions
à celle du courant que l'on obtient en introduisant dans l'appareil de l'air
contenant des quantités connues d’émanations, on peut arriver à doser les
quantités d’&manation contenues dans lez gaz étudiés.
C'est ainsi qu'il est arrivé, pour ne citer que quelques exemples, à cons-
tater que les gaz émis par la source Grabenbacker à une action équivalente
à celle d'un litre d'air où l'on aurait laissé 1 milligrame de bromure de
radium agir pendant 19 minutes; les gaz de la Source Vauquelin (Plombières)
comme un litre d'air où l'on aurait laissé un milligrame de bromure de
radium pendant 2 minutes 1/2.
Ce travail ouvre aux études d’Hydrologie un champ qui promet d'ètre
fécond. |
E. D.
AUBERTIN et BEAvJARD. — Traitement de la leucémie par les
rayons X. — Archives générales de médecine, 26 juillet 1904.
Plusieurs cas d’adenie, de pseudo leucémie, de maladie de Hodgkin
traités et guéris par la radiographie ont déjà é!é publiés. On voit, en
pareil cas, les tumeurs ganglionnaires diminuer de volume, la fièvre
tomber, l'état général s'améliorer. Mais ces observations ont soulevé des
objections diverses à cause du peu de précision du syndrome adénie qui,
d'après certains auteurs, guérirait parfois spontanément.
Appliquée à la leucémie, la radiothérapie donne des résultats beaucoup
plus nets et il existe alors un témoin irrécusable et objectif de l’eflet du
traitement, l'examen du sang. qui montre une diminution progressive de
la leucocytose.
REVUE DE LA PRESSE ` 109
C'est à la leucémie myélogène que l’on s'est jusqu'ici attaqué avec
succès. Un premier cas a été publié par Senn, de Chicago. Ce cas, dans lequel
le nombre des globules blancs était assez peu élevé (64.800), a guéri très
rapidement. Plus récemment, MM. Bryant et Crane rapportérenl l’obser-
vation d'une femme de 83 ans atteinte de leucémie myélogéne avec rate
énorme et 176.000 globules blancs, qui fut guérie en deux mois par des
séances quotidiennes de radiothérapie. Les auteurs qui ont en même temps
institué un traitement arsenical intensif, pensent que ce dernier traitc-
ment a été pour quelque chose dans la guérison, et à l'appui de leur dire,
ils citent un autre cas qui aurait guéri par l'arsenic seul, et font remarquer
que, chez le malade de Senn, le traitement arsenical avait été poursuivi en
même temps que la radiothérapie. Toutes ces observations manquent de
détails sur l'examen du sang. Plus complet à ce point de vue est le cas
rapporté par Brown (Journ. of. the Amer. med. Assoc., 26 mars 1904), et
qui concerne un malade dont la rate descend au-dessous de l’ombilic et qui
présente une forte leucémie (800.000 bl.) avec 40 p. 100 polyn., 40 p. 100
myélocytes, 8 p. 100 d’éosin et 8 p. 100 de matzellen. Radiothérapie deux
fois par semaine, puis tous les jours. De juillet à février, amélioration con-
tinue; en février, guérison complète (7.800 globules avec pourcentage
normal). La diminution des myélocytes a été progressive. Ici le traitement
radiothérapique a été seul institué pendant la plus grande partie de la
maladie, et les examens du sang, fréquemment répétés, sont très concluants.
Nous sommes d'autant plus portés à attribuer ici l'action curative aux
rayons X seuls que nous avons pu, chez plusieurs malades, constater
l'impuissance presque absolue du traitement arsenical dans cette maladie.
D'ailleurs un malade que nous suivons actuellement, en traitement dans
les services de MM. Vaquez et Béclère, avait déjà été traité sans succès et
et par l'arsenic et par l'opothérapie.
Nous avons constaté la véracité des résultats rapportés par les auteurs
américains (diminution du volume de la rate et diminution des globules
blancs); mais, de plus, nous avons attiré l'attention sur ce fait que l’irra-
diation produit sur le sang leucémique des résullats presque immédiats ;
qu'il se produit après chaque séance une augmentation considérable des
leucocytes qui baissent bientôt au-dessous de leur chiffre normal, et que
celle leucocytose est constituée par des polynucléaires et non par des
myélocytes. (Cf. Archives génér. de méd., n° du 28 juin, p. 1657.) °
Sans insister ici sur ces particularités qui sont intéressantes surtout au
point de vue de l'interprétation pathogénique du mécanisme curateur des
rayons X, el en nous tenant au point de vue purement pratique, nous
devons coustater que la radiothérapie a, sur la leucémie myélogène, une
110 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
influence indéniable, ce qui contraste avec li ImpUISSANCE bien connue des
autres médications essayées jusqu’ici.
Comment faut-il employer la radiothérapie en pareil cas? Il est regret-
table que les auteurs américains n'aient donné aucune mesure radiologique
et se soient contentés d'indiquer la durée de leurs séances, ce qui ne
saurait nous éclairer sur la quantité de rayons absorbés. En pareille
matière, il importe de mesurer cette quantité, et pour cela il faut employer
toujours des rayons de la mème force, et se rendre compte de la quantité
des rayons absorbés, en dehors de l'ampoule, (car l'ampoule varie plus ou
moins de perméabilité) par le chromo-radiomètre de Holzknecht. (Voir à ce
sujet la commnnication de M. Béclére à la Soc. médicale des hôpitaux,
3 juin 1904.) Chez notre malade, la quantité absorbée à chaque séance a été
de 5 unités H. Nous croyons qu'il serait imprudent de trop la dépasser.
Il faut toujours s'attendre à un accident possible ` la radiodermite qui
peut aller jusqu’à la brûlure du troisième degré et qui vient forcer à inter-
rompre le traitement. Cette complication s'est produite dans les cas de
Bryant et Crane et de Brown, mais nous ne pouvons savoir avec quelle
quantité de rayons absorbés. Chez notre malade, c'est après la sixième
séance, c’est-a-dire 30 H qu'est apparue la radiodermite; et pourtant l’action
des rayons avait été répartie sur le plus grand espace possible de la région
splénique.
Au point de vue de la répétition des séances, l'avenir nous apprendra
s'il est préférable de faire des petites séances répétées (par exemple un H
par jour) ou des fortes doses séparées comme le pratique M. Béclère.
Il reste enfin un dernier point à préciser : les auteurs américains cités
font porter la radiothérapie à la fois sur la région splénique et sur les
extrémités des os longs. Cette méthode, qui part du fait que la moelle
osseuse esl toujours prise dans la leucémie myélogène, semble rationnelle,
mais elle soulève quelques objections. Tout d’abord, en n'irradiant que l'ex-
trémité de certains os longs, on se base sur la physiologie qui nous enseigne
que la moelle reste active surtout dans les épiphyses; mais on ne tient pas
compte des profondes modifications imprimées par la maladie; en effet,
dans la leucémie myélogène, toute la moelle de tous les os longs est
atteinte et convertie en moelle rouge. Il faudrait donc irradier tous les
os, et cela dans toute leur étendue, ce qui n'est guère pratique. En second
lieu, il ne faut pas oublier que les os, opaques aux rayons X, arrètent
forcément une grande partie de ces rayons, et nous ne savons pas jusqu à
quel point ils pénètrent jusqu'à la moclle. Pour toutes ces raisons, nous
croyons plus efficace irradiation de la rate qui, énormément hypertrophiee,
n'est recouverte que par les téguments et la couche musculaire. L'expé-
rience nous a d'ailleurs montré que lirradiation de la rate seule produit
des modifications considérables de l'état du sang.
~ — mp vs
REVUE DE LA PRESSE 111
SABOURAUD.— Radiothérapie des telgnes.— Société de Dermato-
logie et de syphiligraphie ; 7 juillet 1904.
Les résultats de la radiothérapie des teignes sont admirables et tels que
nous avons pu distraire de l’école Lailler 100 lits qui vont constituer un
nouveau service. L’école Lailler ainsi réduite, comprend encore 200 lits,
dont le mouvement est plus que double de celui des années précédentes.
La radiothérapie a donc transformé complétement la thérapeutique des
teignes. C'est l’expression méme de la vérité de dire que, devant elle, tout
autre mode de traitement des teignes est comme s’il n'était pas.
Plus de 2.000 séances radiothérapiques ont été faites depuis le début de
l'année. Sur ce nombre, nous avons eu 6 cas de radiodermites cicatricielles
et une douzaine de cas d’érythémes survenus dans les mêmes conditions
et en même temps que les radiodermites. Ces incidents sont dusa ce qu jl
nexistait alors aucun instrument qui permit de mesurer les rayons X
lournis par un dispositif donné. Hormis le réactif de Holzknecht, devenu
introuvable en France, et qui est de composition secrète, tous les instru-
ments de mesure connus sont disposés sur le trajet de la canalisation élec-
trique avant qu’elle n’aboutisse à l'ampoule de Crookes ; or, toute ampoule
a un rendement personnel suivant son age, sa marque, son degré de vide
intérieur, etc.
Il faut donc que l'appareil radiométrique des rayons X mesure le débit
que fournit une ampoule et non pas seulement la source électrique qui
l'alimente.
C'est ce que M. Noiré et moi nous avons pu réussir à obtenir, en nous
basant sur les phénomènes de virage du platino-cyanure de baryum
exposé aux rayons X une méthode de mesure.
On place à 8 centimètres de l’anode un morceau de papier au platino-
cyanure de baryum, pendant que la tête de l'enfant est placée à 15 centi-
mètres de l'anode ; quand le papier a pris la teinte que voici, quelque temps
que l'expérience ait demandé, que ce temps ait été long ou court, suivant
la puissance de l'appareil dont on dispose, on sait, d’une façon sire et
absolue, que la peau a reçu la quantité de rayons X nécessaire et suffisante
pour produire, sans radiodermite, sans érythème, sans accidents, la dépi-
lation provisoire et complète de toute la région exposée aux rayons X.
Cet instrument et ces moyens de mesure donnent donc désormais à
l'opérateur une sécurité complète qu’il n'avait jusqu'ici jamais pu obtenir.
Dorénavant, en radiothérapie, on n'aura plus que les radiodermites que
l'on aura voulu provoquer dans un but thérapeutique.
Ainsi se trouve écartée, d’une façon définitive, la série des accidents dus
aux rayons X, qui ont pu surprendre les opérateurs les plus attentifs.
112 ANNALES D KLECTROBIOLOGIE
Aussi nous sommes heureux d'offrir aux praticiens un instrument
extrémement simple et commode qui leur permettra, comme à nous,
d'éviter à jamais le retour de semblables accidents.
GAUCHER. — Les nouveaux traitements du lupus tuber-
culeux. — Archives générales de Médecine, 2 aoùt 1904.
Les agents physiques employés dans le traitement du lupus tuber
culeux sont au nombre de trois: La photothérapie, la radiothérapie et la
radiumthérapie.
La Photothérapie ou méthode de Finsen, de Copenhague, utilise les
propriétés actiniques des rayons violets et ultra-violets, à l'exclusion des
rayons lumineux et calorifiques. Cette méthode repose sur les trois propo-
sitions suivantes :
1° Les rayons chimiques du spectre possèdent un pouvoir bactéricide très
net et exercent une action inflammatoire sur les tissus.
2° Ces rayons n’agissent pas seulement à la surface de la peau, mais
pénètrent dans la peau. |
3° Ils pénètrent d'autant plus facilement que les tissus sont exsangues.
La source de lumière utilisée peut être la lumière solaire mais générale-
ment l’on se sert de l'arc voltaique. C’est à l'arc voltaique que Finsen
s'est adressé dans la construction de son appareil. La lampe de Finsen, en
outre de l'arc voltaique se compose essentiellement de tubes concentra-
teurs et condenseurs dans lesquels toutes les dispositions ont été prise
pour écarter l’action nuisible des rayons calorifiques. Par sa cherté, par
son volume, sa complication, la nécessité d'une source électrique de grande
intensité, cet appareil ne peut être employé que dans un hôpital. Aussi
tout en conservant son principe, a-t-on apporté à la lampe de Finsen
plusieurs modifications importantes au point de vue pratique et que nous
trouvons réunies dans les appareils de Lortet Genoud et de Broca-Chatin.
L'application de ces appareils n'est pas douloureuse; ils guérissent le
lupus mais le grand inconvénient de la méthode photothérapique est la
longue durée du traitement qui nécessite dans certains cas jusqu'à 300
séances et plus c’est-à-dire à raison de 2 à 3 séances par semaines deux
ans et davantage de traitement.
La radiothérapie est le traitement par les rayons X ou rayons de
Rôntgen.
Le point de départ de leur emploi thérapeutique date des accidents surve-
nus à la suite de leur utilisation au point de vue radioscopique et
radiographique. On ne se doutait pas au début, de leur action sur les
. ieee =,
REVUE DE LA PRESSE 113
téguments mais l'on songea bien vite à utiliser cette action irritante et
caustique pour le traitement des affections cutanées. La premiére tentative
dans ce sens est due a Freund, de Vienne, en 1896.
Le radiothérapie s'appuie sur certaines propriétés des rayons X que les
recherches physiologiques ont mises en évidence. Il est démontré :
1° Que les rayons provoquent à petites doses l’excitation des cellules et à
grande dose leur destruction.
Z Qu'ils ont une action élective sur les éléments cellulaires, principale-
ment sur les cellules de l'épiderme.
3° Que les tissus enflammés et malades réagissent. sous l'influence de ces
rayons, plus vite que les tissus sains.
4° Enfin, que les rayons X étaient capables de diminuer la virulence de
certaines cultures microbiennes, notamment du bacille de Koch, voire
mème d'arrêter le développement de ces cultures et de les détruire.
L'appareil producteur des rayons X se compsse de :
1* Une source d'électricité qui doit être à haute teusion et qui sera: soit
une machine statique à grand débit ; soit une batterie de piles, de six à huit
couples au bichromate de potasse à grande surface ; soit des accumulateurs
au nombre de huit (donnant 16 volts et 6 à 7 ampéres); soit le courant
d'une usine. Sauf avec la machine statique, il faut en outre une bobine
d'induction d'au mois 0°25 d’etincelle.
2 Une ampoule de Crookes. Les rayons émis par cette ampoule sont
plus ou moins pénétrants suivant que le vide y est plus ou moins poussé, ce
qui la rend plus ou moins résistante, au passage du courant.
On appelle ampoule molle, celle qui donne des rayons X en petite quantité
et très peu pénétrants.
Ampoule demi-molle celle qui est riche en rayons X. de penetation
moyenne.
See dure, celle qui donne des rayons peu nombreux et très péné-
Ce sont les rayons de pénétration moyenne qu'il faut employer en
radiothéropie cutanée.
Aujourd'hui grâce à l'ampoule de Villard ou ampoule osmo régulateur on
peut rendre à volonté une ampoule molle ou dure et obtenir par consé
quent des rayons peu pénétrants ou très pénétrants.
Il importe dans la pratique de connaître la qualité des rayons et il est
non moins nécessaire de mesurer la quantité des rayons passant en un
temps donné, suivant l’ampoule utilisée. Ces notions nous sont fournies par
trois instruments : le spintermétre de Béclére et le Radio-chromomètre de
Benoist qui mesurent la qualité et le chromoradiométre d’Holzkrecht qui
mesure la quantité des rayons.
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JANVIER 1905 8
11% | ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
C'est avec une ampoule mesurant de 0" 04 à 0 * 05 d'étincelle équiva-
lente ou bien donnant des rayons correspondant aux numéros 4 et 5 du
radiochromomètre qu'on traite jusqu'à présent le lupus.
La région à traiter doit être placée à 15 ou 20 centimètres de l'ampoule
qui sera enfermée dans une boîte isolante en plomb percée d'un orifice vis-
à-vis de la cathode. La durée de l'exposition varie de 20 à 25 minutes dans
les premières séances; ultérieurement on ne dépasssera pas 10 minutes.
un quart d'heure.
Le nombre de séances est variable : après 4 à 5 jours de séances durant
20 minutes, on suspend pendant 8 à 15 jours, puis reprise des séances d'un
quart d'heure tous les 2 jours pendant 10 jours. Le traitement est de nou-
veau suspendu. S'il y a réaction la reprise des séances ne se fait pas avant
15 jours à raison d'une séance de 15 minutes tous les 2 jours pendant
10 jours. S'il n'y a pas réaction, le traitement est au contraire repris de
même façon 3 jours après la dernière séance. Pendant les séances il faut
avoir grand soin d'entretenir la régularité de l’ampoule, c'est-à-dire de lui
faire produire des rayons de méme qualité.
La Radiumthérapie est une méthode thérapeutique basée sur l’analogie
des propriétés du radium avec celle des rayons X. Les émanations du
radium ne paraissent pas cependant avoir sur la peau une action aussi
rapide que les rayons Rôntgen. La peau d'autre part, en présence d'un sel
de radium n’absorbe pas dans le même temps la même quantité de rayons
qu'en présence de l'ampoule de Crookes.
Danlos se sert de sachets de caoutchouc ou de celluloïde renfermant un
mélange en proportions diverses de chlorure de radium et de chlorure de
baryum. Ces échantillons possèdent un pouvoir radio-actif proportionnel à
la quantité de radium qu'ils contiennent. En prenant pour unité le pouvoir
radiant de l'uranium, les plaques employées jusqu'ici correspondent aux
chiffres : 1.000, 1.800, 5.200. 19.000, 200 . 000.
Après une application de plaques de 19.000 ou 5.200, mises directement
sur la peau, Danlos a observé d'abord un peu de rougeur; puis, au bout de
6, 15 ou 20 jours, l'épiderme se macère et tombe, quelque fois après une
phlycténe. Il en résulte une ulcération superficielle qui donne après six
semaines environ une cicatrice blanche et d'un bel aspect.
A côté de cette méthode ulcéreuse ou méthode d'application prolongée il y
aurait peut-être lieu d'essayer, suivant le conseil de Danlos, une méthode
de séances courtes et répétées, sans ulcération, qui modifierait la vitalité de
la peau sans la détruire. Peut être aussi à cause de la cherté du radium y
aurait-il lieu de mettre à profit la radio-activité induite, c'est-à-dire la
propriété radiante acquise pour un certain temps par un corps solide
quelconque par le seul fait du voisinage d'un sel de radium.
REVUE DE LA PRESSE > AR
G. MARTIN et DEBEDAT. — Sur le diagnostic et le traitement
des corps métalliques Intra-oculalres. — Gazette hebdomadaire
des Sciences médicales de Bordeaux, 10 juillet 1904. (1).
Il y a une vingtaine d’années, lorsque le diagnostic de corps étranger
intra-oculaire était établi, le devoir du médecin était bien simple : si le
corps était visible et facilement accessible, on procédait à son extraction ;
si l'on ignorait dans quelle partie de l'œil il se trouvait, on faisait l’enu-
cléation du globe. On énucléait mème dans les cas où la présence du corps
étranger n'était que probable. On enlevait bien parfois quelques yeux
perdus pour la vision, yeux qu'on aurait pu conserver pour leur forme : la
crainte de l'ophtalmie sympathique justifiait cette conduite, si dans diverses
circonstances la chirurgie d'alors était par trop radicale, elle avait pour
elle d'ètre expéditive et de procurer pour l'avenir une complète sécurité.
L'introduction dans la pratique de ‘nouveaux moyens de diagnostic a
permis au chirurgien de devenir, dans les cas en question, beaucoup plus
conservateur ; mais, il faut le reconnaître, l'ampoule de Röntgen, pas
plus que l'aiguille aimantée, n'a pu procurer les résultats cliniques que
les études théoriques faisaient prévoir.
La radiographie, telle qu'elle se pratique couramment, permet de savoir
si l'agent vulnérant, après avoir pénétré dans les tissus, y est ou non
demeuré ` mais elle ne révèle pas toujours si un corps logé dans la cavité
de l'orbite est ou non intra-oculaire. Pour arriver à des diagnostics précis,
il faut recourir à des procédés compliqués, rarement utilisables. Comme
exemple d'erreur de diagnostic, conséquence des renseignements incom-
plets fournis par les procédés ordinaires, nous rappellerons le fait rapporté
il y a deux ans par un membre de la Société.
Un ouvrier avait été blessé à l'œil par un morceau d'acier, la radiogra-
phie conduisit l'opérateur à rechercher le corps étranger dans l'intérieur
du globe. Les manœuvres d'extraction, à l'aide d'un fort aimant et d'un
stylet introduit profondément dans l'œil, restèrent sans résultat. L’énu-
cléation s'imposa.
L'opération faite, on trouva le morceau d'acier appliqué contre la paroi
osseuse de l'orbite.
La méthode d'extraction de ces corps métalliques, à l’aide des électro-
aimants, conduit parfois à de grands mécomptes, bien que, au premier
abord, elle ait paru, elle aussi, devoir donner de brillants résultats.
On n'est pas, en effet, toujours aussi heureux que l'a été tout dernière-
ment M. Fromaget. Vous vous rappelez le cas : notre collègue a eu la bonne
(1) Communiqué à la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux,
21 mai 1904.
116 ANNALES D KLECTROBIOLOGIE
chance de pouvoir retirer, à l’aide d'un aimant promené à la surface de
ail, un morceau de fer qui y était logé. L'organe opéré, à vrai dire. est
resté sans vision, mais il était débarassé de toute épine irritative pour
l'autre œil ; de plus, il avait les apparences d'un œil normal tant au point
de vue de sa forme, de sa couleur que de ses mouvements. Cet wil, tel
qu'il est, satisfait beaucoup plus le blessé que ne pourrait le faire un œil
artificiel. Vraisemblablement, dans ce cas, le corps étranger était logé
dans les masses corticales antérieures du cristallin.
D'autres faits heureux ont été signalés ` mais ils sont sûrement moins
nombreux que les insuccès qui se répètent trop souvent. Nous venons
d'observer un cas malheureux que nous croyons devoir communiquer ;
pensant pouvoir tirer de quelques particularités qu'il a présentées un
enseignement utile pour l'avenir.
Le 12 mars dernier, un ouvrier, âgé de vingt ans, fut atteint à l'œil droit
par un morceau d'acier qui, après avoir ouvert le centre de la cornée dans
une étendue linéaire d'environ 3 millimètres, blessa l'iris et traversa le
cristallin. Bien que l'examen du blessé ait eu lieu peu d'heures après
l'accident, il fut impossible de voir, à l'aide de l’ophtalmoscope, si le corps
étranger y était resté. Ce qui s’opposa à cette recherche, ce fut d'abord un
épanchement de sang dans le champ pupillaire, puis un trouble survenu
rapidement dans le cristallin, trouble qui, dès le lendemain, ne permettail
plus l'exploration du corps vitré.
Le 16 mars, une radiographie latérale fut pratiquée ; elle nous révéla la
présence d'un corps métallique dans l'intérieur de l'orbite, probablement
dans l'œil, en arrière du cristallin.
Le 17 mars, après avoir insensibilisé l'œil au moyen de la cocaine et
avoir agrandi la plaie cornéenne et l'ouverture pupillaire, nous nous
livrames à une série de tentatives d'extractions à l'aide d'un puissant
électro-aimant, d'abord en portant simplement sa pointe au contact de la
plaie cornéenne, puis en la mettant en communication avec un stylet
d'acier préalablement introduit dans l'œil à des profondeurs de plus en
plus grandes et dans les directions les plus variées. Malgré la multiplicité
des tentatives (de 12 à 15), la grosseur croissante des stylets et la très
grande force de l'aimant employé, aucun corps métallique ne fut entrainé
à l’extéricur. En présence de ce résultat négatif, nous pensâmes avoir été
trompés par la radiographie; dans notre esprit, le corps que nous avions
supposé ètre dans l'œil, l'avait traversé pour aller se loger en arrière
de lui. On verra bientôt que notre supposition n'était pas vraie.
Vers la fin d'avril. constatant que l'organe blessé commençait à s'atro-
phier, et que des phénomènes irritatifs, sous la forme de phosphènes
lumineux, s'étaient emparés depuis quelques jours de l'autre ceil; nous
el a CL
- REVUE DE LA PRESSE 147
primes la résolution d'énucléer l'organe blessé. Mais, avant d'y procéder,
nous estimâmes faire œuvre utile pour la science en radiographiant la
région dans des conditions nouvelles: l'une, latérale (le sujet ayant la
tempe droite appliquée sur la plaque; l'autre, antérieure (la face étant au
contact de la plaque). Et, pour nous procurer des éléments plus précis de
localisation, il fut convenu que pendant la durée des deux radiographies
on placerait dans le sac conjonctival, préalablement insensibilisé, l’écar-
teux métallique qui devait nous servir lors de l’énucléation pour maintenir
éloignées l'une de l'autre les deux paupières. |
Le 1" mai, les deux radiographies en question furent faites dans les
conditions précitées, et les épreuves obtenues établirent d'une façon
précise que le corps métallique était réellement dans le globe oculaire et
derrière le cristallin. Le 2 mai, l'un de nous écrivait cette phrase: « Il
semble, d'après l'eramen de nos deux nouveaux clichés, que le corps étranger
est juxta-cristallinien ; je hasarde ce diagnostic qui sera tantôt jugé.
Le š mai, l'autopsie de l'organe qui venait d'être énucléé nous montra
que ce diagnostic était parfaitement exact: un corps métallique de
forme conique, de 2 millimètres d'épaisseur sur 3 millimètres dans sa
plus grande largeur, était logé dans la partie corticale postérieure du
cristallin absolument sclérosé; il y était comme enkysté. Loin de nous
l'idée de décrire l’état du reste de l'œil; nous dirons simplement que
humeur vitrée était ramollie et teintée par le pigment de la choroïde qui,
de même que la rétine, était à sa place. Depuis l'opération, les phosphènes
nont plus réapparu dans l'œil gauche qui est absolument normal.
Cette observation, bien que relatant un insuccès, nous a paru intéres-
sante à divers points de vue. |
Elle montre un corps métallique, intra-oculaire, susceptible d'être
aimanté, d'une dimension relativement assez grande, qui n'a pu ètre
entraîné au dehors par un stylet en communication avec un fort électro-
aimant, bien que ce stylet eùt été introduit profondément dans l'organe.
Ce corps, nous venons de le voir, était au niveau de la face postérieure du
cristallin. Comment se fait-il que le stylet qui a traversé ce cristallin
selon tous ses méridiens n'ait pas pu se charger du morceau d'acier avec
lequel il s'est trouvé sûrement plusieurs fois en contact ? Il faut éloigner
l'idée d'une interposition de la choroide ou de la rétine entre le corps et le
stylet. Nous avons dit que ces deux membranes avaient conservé leur
situation normale, qu'elles n'étaient nullement décollées. L’obstacle
provenait sûrement du cristallin. Mais il ne faut pas croire qu'il était du à
des fausses membranes ayant déjà enkysté le morceau de fer et le retenant
prisonnier dans l’intérieur de l'œil. Notre intervention a eu lieu le
Cinquième jour de l'accident. Or, à cette époque. les phénomènes qui
118 . ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
avaient pour siège le cristallin étaient d'une nature bien différente. Cet
organe était en pleine transformatiou cataracteuse et ses tissus ramollis
présentaient une densité plutôt moindre. Théoriquement, la résistance
que ces tissus pouvaient opposer à la force attractive de l'aimant devait
être bien minime. Il est possible que l'obstacle provient de la capsule,
mais c'est peu probable. La clinique et l’experimentation, en effet, nous
ont appris que lorsqu'une ouverture, même minime, est faile à la cristal-
loïde antérieure, cette ouverture s'agrandit d’elle-meme sous l'influence
combinée de l'élasticité et de la rétractilité des tissus: des fissures se
produisent dans divers sens dans cette membrane. Sous l'influence des
mêmes causes les mêmes phénomènes doivent se produire du côté de la
cristalloide postérieure. Vraisemblablement, la plus petite plaie engendrée
par un agent vulnérant ne tarde pas à devenir une grande ouverture, au
niveau de laquelle les masses cristallines sont directement au contact du
corps vitré. Si, contrairement à ce que nous venons de dire, une large
plaie ne se produit pas spontanément dans le cristalloide postérieure, cette
baie, dans le cas cité, a certainement été créée par l'introduction répétée
du stylet dans l'intérieur de l'œil. Dès lors, il est difficile de comprendre
comment cette membrane, si largement ouverte, a pu s'opposer à la sortie
du corps métallique.
Quoi qu'il en soit, il est hors de doute que, chez notre malade, la
résistance qu'a rencontrée l'aimant résidait dans le cristallin considéré
dans son ensemble (lentille et membrane enveloppante). Ce fait indéniable,
il convient de le mettre en relief pour en tirer une nouvelle ligne de
conduite.
Puisque le cristallin, par sa présence, rend infructueuses les manœuvres
de l’electro-aimant, il est tout indiqué, nous semble-t-il, de se débarrasser
de cet organe dès que les premières manœuvres auront démontré qu'il
constitue réellement l'obstacle à la sortie du corps étranger. Ce faisant,
on n'aggrave pas l'état de l'œil : par le fait de la blessure, le cristallin est
fatalement appelé à disparaitre, et il est préférable de l'enlever alors qu'il
est encore libre de toutes adhérences avec les parties voisines. Du reste,
il pourra arriver — ce que l'un de nous a observé — que les manœuvres
dirigées contre la cataracte seraient suffisantes pour amener au dehors le
corps du délit, sans l'intervention de l'aimant.
En présence d'un cas semblable à celui que nous avons observé, voici
quelle sera désormais notre ligne de conduite.
Tout d’abord, nous nous livrerons, comme par le passé, à des manœu-
vres externes, en promenant la pointe de l’electro-aimant au niveau de la
plaie cornéenne dont l'étendue sera agrandie.
Si aucun résultat n'est obtenu, il conviendra alors d'ouvrir plus large-
a ee
REVUE DE LA PRESSE 119
ment la pupille et de recommencer de nouvelles manœuvres exlernes, en
éloignant et rapprochant plusieurs fois l'aimant.
Si celles-ci n'arrivent pas à attirer le corps métallique, on procédera sans
plus tarder à l'extraction du cristallain à l’aide de curettes susceptibles
d'ètre aimantées.
Dans le cas où, le cristallain une fois extrait, le corps étranger resterait
encore emprisonné, il conviendra d'être très sobre de manœuvres internes,
qui devront toujours étre limitées aux parties occupées entièrement par le
cristallin. Il faut proscrire les pénétrations profondes du stylet : le labo-
rage du corps vitré, le traumatisme de la rétine conduisent presque fatale-
ment à une atrophie du globe de l'œil et à unc irritation sympathique du
congénère. Pendant le cours de l'opération, il ne faut pas oublier que le
but que l'on s'est proposé en avant recours à l’electro-aimant a été précisé-
ment de conserver tout au moins la forme de l'œil et d'écarter toutes nou-
velles manifestations morbides. Si les manœuvres de l’electro-aimant
doivent conduire à des résultats tout opposés à ceux visés, mieux vaut,
dès que l'on se voit en présence d'un cas par trop diflicile, ne pas s'acharner
à la recherche du corps étranger et faire immédiatement l’énucléation du
globe de l'œil, opération qui, du reste, s'imposera très probablement, avant
peu, et qu’alors le blessé pourrait peut-être refuser, au grand détriment
de sa vision et de la bonne réputation du chirurgien. Il ne faut pas oublier,
en eflet, que toutes les fois que nous intervenons par une opération, nous
prenons aux yeux du public une plus grande part de responsabilité dans
tout ce qui peut ultérieurement arriver.
En résumé, selon nous, toutes les fois qu'on tentera l'extraction d'un
corps métallique intra-oculaire à l'aide d'un électro-aimant, il faudra se
tenir prét à faire, séance tenante, l'extraction du cristallin et même l'énu-
cléation du globe.
Nous n'insisterons pas ici sur le manuel de ces diverses opérations, sur
le moment le plus propice pour les effectuer. moment qui peut varier
suivant l'âge des sujets, la nature des lésions et l'apparition de complica-
tions. Tout cela nous entrainerait au delà des limites que nous voulons
donner à cette communication. Du reste, nous n'aurions rien de nouveau
a dire.
Le procédé de diagnostic mis en œuvre dans le cas parait un bon procédé
clinique, ne présentant pas, il est vrai, la précision mathématique, mais
Susceptible d'être mise en œuvre immédiatement avec des malades éprou-
vant des douleurs violentes, et suffisant à établir d'emblée qu'un corps
étranger est en tel ou tel point de l'orbite.
ll consiste à obtenir deux radiogrammes, l'un avec la plaque de face
contre l'orbite, l'autre avec la plaque placée contre la joue, l'ampoule et le :
120 = ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
chassis conservant une méme position respective, la direction des radia-
tions étant perpendiculaire au centre de la plaque et à l'aplomb de l'orbite
à examiner. Un écarteur palpébral a été placé à demeure dans l'œil cocaïné,
dés le début de la manipulation; les rapports des silhouettes de ses
branches avec celle du corps étranger ont fourni par un calcul des plus
simples la localisation de ce corps. |
Les radiogrammes présentés à la Société ont été obtenus sams difficultés
et ont permis d'affirmer, en dépit de leurs imperfections, la présence d'un
corps étranger de l'orbite, en arrière du cristallin, et ce, après l'échec de
tentatives d'extraction les plus sérieuses.
L'œil du blessé n’est tenu, dans de semblables conditions, qu'à une
immobilité relative ; un bougé donne du flou mais conserve les rapports
qu'on recherche, et on sait par ailleurs quelle immobilité peut donner un
malade dont l'œil est perforé, parfois même enflammé.
Dans l'emploi des méthodes stéréoscopiques, le moindre bougé de l'un
des deux clichés rend l'expérience sans valeur ou dangereusement inexact.
La méthode du compas de Contremoulins est complexe au point de nous
-~ sembler inapplicable aux cas de traumatismes de l'œil.
Le procédé de Guilloz (de Nancy), avec ses repères circumorbitaires, ne
x nécessitant qu'une pose avec deux tubes, est particuliérement rapide et
précis, mais il nécessite un matériel énorme et des calculs des plus diffi-
ciles. En outre, il ne donnera plus rien pour le moindre bougé; ensuite,
avec les huit ou neuf silhouettes qu'il comporte, il est fort à craindre qu'un
corps étranger de moyen volume soit masqué par l’une d'elles.
Le point original de la méthode que M. le Dr Martini a imaginée consista
dans l'utilisation de la silhouette de l’écarteur pulpébral dont la position est
anatomiquement bien connue et dont l’oculiste se sert au moment de
l'exploration ou de l'intervention.
Mais, on le voit, nos radiogrammes ont porté des silhouettes trop volu-
mineuses et bougées. Il sera facile à l'avenir de remédier à ces deux
inconvénients en employant un instrument très léger et se maintenant de
lui-même en position. Cet instrument sera un simple anneau d'un til
métallique rigide, de faible section, dont le diamètre intérieur sera celui
d'un œil ordinaire, soit 0.024 millimètres.
L'expérience nous a montré déjà son introduction facile conjonctival, la
parfaite tolérance de l'œil à son égard et son maintien invariable dans une
même position.
Pour obtenir pendant la durée des deux radiographies une direction
stable de l'œil, il nous paraît avantageux de bander les deux yeux, quand
les paupières sont fermées et légèrement comprimées, les yeux sont suffi-
samment immobilisés.
a Rs PR on SRE ASS e
REVUE DE LA PRESSE 121
Datos. — Sur Faction physiologique et thérapeutique du
radium.— Bulletin des sciences pharmacologiques ; février 1904.
Nous nous bornerons à signaler, de -l'important mémoire de l'auteur,
quelques expériences personnelles: nous renvoyons, pour les détails
dinstrumentation, à son travail lui-même.
Sur les naevi de petite dimension ce traitement est excellent: avec
beaucoup de patience il pourrait s'appliquer à ceux plus étendus. L'auteur
a en outre traité de cette manière quatre lupus érythématheux. Le résultat
immédiat a été d'abord très favorable, mais le mieux ne s’est pas maintenu,
et dans deux cas au moins qu'il a été possible de revoir, une récidive
s'est produite après quelques mois au milieu du tissu de cicatrice. Les
cas du lupus tuberculeux traités, ont été au nombre de sept. L'effet moins
immédiatement favorable a été beaucoup plus durable. Trois de ces
malades sont encore à l'hôpital Saint-Louis. Deux n'ont présenté depuis
deux ans sur les points traités par le radium aucune trace de récidive, une
autre a vu se produire en un point une récidive partielle, mais une autre
plaque plus étendue est restée indemme, bien qu'il s’agit d'un lupus en
aclivité et repullulation incessantes. Deux autres malades revus au bout
d'un an, n'avaient pas apparence de récidive sur les points traités.
Tentant une expérience, l’auteur a traité simultanément un petit territoire
lupique par le radium et les autres procédés ordinaires. Les points guéris
par le radium ont paru peut-être plus solidement, et en tous cas guéris
avec de plus belles cicatrices que les autres, Chez les sujets suivis, la
guérison se maintient depuis deux ans.
Dans un cas d’épithélioma végétant, développé sur une cicatrice de
lupus, le radium s'est montré radicalement impuissant. Pas de résultat
durable chez un malade atteint de psoriasis rebelle avec lichénisation de
la peau des membres inférieurs.
En résumé on voit que la conclusion a tirer de ces essais thérapeutiques
est l'utilité du radium pour le traitement du lupus tuberculeux. Pour
arriver à des conclusions définitives, il faudrait multiplier les essais,
déterminer les conditions d'application relativement aux régions et aux
malades à traiter, à la durée des séances, à la quantité et à la nature des
radiations employées.
Aujourd'hui que l'on possède des échantillons de radium plus actifs, il
serait préférable d'essayer le traitement sans ulcération par des séances
courtes et multipliées. Ce procédé, que l'auteur a dénommé méthode sèche,
est peut-être celui de l'avenir. Il en est un toutefois, que l'auteur lui
„> théoriquement très supérieur: c’est le traitement basé sur l'emploi de
radio-activité induite. On sait que l’on désigne sous ce nom, l'activité
122 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
temporaire que communique le radium à tous les corps placés en espace
clos dans son voisinage. Ainsi activés, ces corps peuvent étre plus utiles
que le radium lui-même. |
Avec les corps chargés de radio-activité réduite, on peut se passer
d’enveloppe et utiliser la totalité de la radiation. Or ces rayons semblent
avoir des propriétés bactéricides. Si cette propriété se confirmait on
prévoit quelles pourraient en être les conséquences. L'action générale, sur
les organismes, de l'eau radio-active, pourrait être constatée, en l’admi-
nistrant par la voie digestive ou par injection sous-cutanée; le produit
devant être rapidement disséminé par l'absorption digestive et interstitielle
et la circulation.
En application localisée la radio-activité de l'eau ou de lair serait sans
doute plus maniable et en tout cas moins dangereuse, mais l'expérience
est fort difficile; car à l'air ou dans un espace incomplétement clos, Ja
radio-activité se perd trés vite, de moitié en 28 minutes (Curie); tandis
qu'en vase hermétiquement clos, la perte n'est de moitié qu'en quatre jours.
ll faut pour ce dernier résultat que l'étanchéité soit absolue, car M. Curie
a observé ou une boite en platine percée d'un trou assez fin pour tenir le
vide ne retient pas la radio-activité. Il est très difficile de tenir hermeli
quement collée sur la peau, mème parfaitemeut rasée et dégraissée d'un
animal, une cloche chargée d’émanations radio-actives. Toutcfois au bout
de peu de temps, la colle cède sur quelque point, l'appareil ne tient pas el
l'expérience est illusoire.
Malgré la supériorité théorique du radium, les rayons de Rontgen,
mieux connus dans leur action, plus faciles à produire en grande quantité,
et sur de larges surfaces, présentent provisoirement plus d'avantages au
point de vue thérapeutique.
Si le prix du radium devient un jour plus accessible, et si les essais sur
la radio-activité induite répondent aux espérances, l'avantage reviendra
au radium en raison de l'application plus facile, de la gamme plus étendue
et de la pénétration plus puissante de ses radiations. Alors on pourra se
prononcer en connaissance de cause sur la valeur thérapeutique de cel
agent.
DEETJIEN. — De l'influence de quelques ions sur la substance
protoplasmique. — Berliner klinischer Wochenschrift, 18 avril 1904.
L'auteur rappelle que, quand on traite des préparations de cellules ani-
males, par exemple des globules du sang, par des colorants très dilués.
aprés dessication préalable et sans fixation, on voit la structure de ces
cellules s’alterer dans une très notable proportion. La chromatine nucléaire
Mee ie ce
REVUE DE LA PRESSE 123.
se condense en une masse irréguliére. Si le colorant ou simplement de
l'eau distillee agit un certain temps, le protoplasme paraît se dissoudre en
majeure partie, et après quelques heures, c'est a peine s’il reste des parties
protoplasmiques reconnaissables. Il en est tout autrement si l’on ajoute à
l'eau distillée de petites quantités de CaCl? . On voit alors, au contraire,
le noyau devenir très réfringent, se détacher nettement du corps cellulaire.
Les cellules elles-mêmes pourront être conservées longtemps sans la
moindre altération. Cette propriété n'appartient pas uniquement au chlo-
rure de calcium. L'auteur a pu montrer que les autres chlorures alcalino-
terreux ` BaCl? , SrCl? , MgCl? , ainsi que les composés neutres de ces
cathions avec d’autres radicaux acides, tels que MgSO+ se comportaient
de même. Les sels alcalins n'ont qu'un pouvoir fixateur bien inférieur
à celui des alcalino-terreux. Quant aux sels métalliques, ils n'auraient
à aucun degré le pouvoir d’empécher le caryolyse par l'eau distillée.
L'auteur compare l'action particulière des sels alcalino-terreux à une
véritable coagulation et en fait l’analogue de la fixation banale du proto-
plasma par l'alcool par exemple, tout en faisant remarquer que la coagu-
lation du protoplasma est plus intense quand elle est effectuée par les sels
alcalino-terreux. Les cathions alcalino-terreux devraient donc étre consi-
dérées comme de véritables poisons de la cellule, poisons dont la nocivité
est atténuée par l’imperméabilité de la cellule vivante aux cathions, ainsi
que l'a montré Hamburger.
Quant aux anions, ils n’agissent pas sur le Corps cellulaire, sauf Na PO,
qui determine la caryolyse.
Victron HENRI et ANDRE MAYER. — Action des radiations sur les
colloïdes, hemoglobine, les ferments et les hématies. —
Academie des Sciences, 22 fevrier 190%.
D Les radiations B (chargées négativement) peuvent précipiter les col-
loides positifs et sont sans action sur les colloides négatifs ;
2 Loxyhémoglobine est transformée en méthémoglobine et lentement
précipitée. Lhémoglobine oxycarbonée demeure intacte;
4 Linvertine, I'émulsine, la trypsine, soumise à l’action des radiations
perdent progressivement leur activité, et, après plusieurs jours d’exposi-
lion, deviennent complètement inactives ;
F Les hématies, soumises à l’action du radium, diminuent de résistance.
Elles abandonnent de l'hémoglobine et des sels à des solutions de sels ou
de sucre qui laissent intact les globules normaux. Elles abandonnent plus
d'hémoglobine et de sels que les globules normaux aux solutions hypoto
niques. i
124 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Rusc#. — Action physiologique du radium. — Société de méde-
cine scientifique d'Innsbruck; 30 janvier, 1904.
Rusch, dans un court entretfen, montre à l'assemblée l'effet physiolo-
gique du radium sur la peau saine de l'avant-bras d'un collègue. Comme
dispositif, il y avait 0,025 gr. de radium dans une capsule avec des lames
de mica. Par opposition à la longue durée d’incubation avec les rayons
Rontgen, les premiéres manifestations réactionnelles nettement circons-
crites apparurent après 3-6 heures, sous l'aspect de taches érythémateuses
d'un rouge clair. Les endroits irradiés il y a 14 jours pendant 10 minutes
présentent encore maintenant une coloration jaune brunâtre semblable
à celle qu'on observe après les brülures avec la graisse chaude. Un soulé-
vement vésiculeux de l’épidcrme et des escarres superficielles suivirent
des irradiations de 15 ou 20 minutes de durée. Une place irradiée pendant
une heure, fut le siège d'une violente inflammation qui le jour suivant
fut remplacée par un ulcère profond.
Cet ulcére qui pénétrait jusqu'à l’aponevrose, était arrondi et creusé
en forme d’entonnoir. Une escarre d'un gris blanchätre, sèche, couvrait sa
base pendant que ses bords surélevés, de coloration rouge sombre, étaient
le siège d'une vive douleur et d'une violente infiltration. Aujourd'hui,
après trois semaines, elle n'offre aucune tendance à la guérison.
E. M.
Exner. — Rapport sur les expériences faites jusqu'ici dans
le traitement des carcinomes et des sarcomes avec le
Radium. — Aus den Sitsungsberichten der Kaiserl. Akademie der Wissens-
chaften in Wien. Bd CXII, Abt Ill. Okt 1903.
Le radium a été employé chez neuf malades. La préparation (160 mg,
de bromure de radium) provenait de la fabrique de quinine Brauns-
schweiger. Ce radium fut employé partie dans les capsules originales.
partie mélangé de laque sous une petite plaque cc caoutchouc de 15 °”
de largeur de côté, alin de pouvoir irradier une plus large surface. Pour
permettre aux rayons d'agir sur des places d'ordinaire inaccessibles. un
corps olivaire en caoutchouc fut couvert de laque de radium et fixé à un
manche. Dans tous ces instruments, la partie couverte de radium était pro-
tégée contre les agents extérieurs par une petite plaque très mince de
caoutchouc. Par suite de cette extrême division du radium, le temps néces-
saire à l'obtention des résultats était allongé du triple. En dehors de ce
traitement. aucun autre ne fut employé chez tous ces malades. Les résultats
eo ະ, ຈ.
REVUE DE LA PRESSE 125
furent les suivants: 1° Dans tous les cas, les tumeurs irradiées furent
influencées. Dans un cas de mélanosarcome, toutes les métastases irradiées
pendant 20 minutes disparurent d'une manière durable; dans un carcinome,
les métastases disparurent a la suite d’une seule irradiation de 20 minutes.
2 lly a analogie très grande entre l'action du radium et celui des rayons X.
lls agissent d'une manière élective sur les tissus des tumeurs de mauvaise
nature. 3° Le radium agit seulement à 1°” environ de profondeur. Ils
sont à écarter dans les tumeurs profondes; en général jusqu'ici le radium
est à écarter quand les tumeurs sont opérables. 4° Dans les tumeurs ino-
pérables par contre, le radium donne des résultats certains, procure du
soulagement aux malades et retarde la croissance de la tumeur. Le radium
fut employé dans les endroits inaccessibles aux rayons X. Dans nombre
de tumeurs on pourrait pratiquer une petite cavité dans la masse et irra-
dier les parois. Pour les tumeurs de l’æœsophage l’auteur se sert d’un bout
de sonde armé de radium.
E. M.
M. EINHORN. — Ampoules de Radium pour l'estomac, }’ceso-
phage et le rectum.’— Berliner klinische Wochenschrift, 16 novembre
1903.
Les ampoules de Radium destinées aux usages thérapeutiques, se com-
posent de capsules vissées en verre, en aluminium ou en caoutchouc, dont le
couvercle est muni d'un trou ne communiquant pas avec l'intérieur et -
destiné à recevoir un fil de soie. Le petit flacon est placé dans la capsule
qui est elle-même vissée et ensuite le cordon de soie est enfilé et noué for-
lement. La capsule est ensuite avalée. Les nœuds placés sur le cordon à
des distances voulues indiquent l'endroit où se trouve cette capsule. Pour
Tesophage et le rectum, le ampoules de Radium présentent la forme de
bougies ou de tubes munis de mandrins. Les essais thérapeutiques ne
sont pas encore suffisamment observés, mais paraissent devoir être
favorables. E. M.
SAMUEL TRACY. — Le Thorium, substance radio-active,
Possibliité de son emplol en thérapeutique.— Medical Record,
2 janvier 1904.
Le thorium est un métal rare qui a été découvert par Berzélius en 1828.
Dans ces dernières années il a surtout servi à faire des manchons incan-
descents. Schmidt a découvert ses propriétés radio-actives qui peuvent
126 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIF
être démontrées soit par l'induction électrique soit par la plaque photo-
graphique. Loxyde de thorium donne les rayons de Becquerel les plus
pénétrants. Ces rayons sont semblables à ceux que produisent le radium,
le potassium, l’actinium et l'uranium. Ils sont doués de propriétés antisep-
tiques ou antifermentatives; le moüt de raisin exposé à une substance
radio-active ne fermente pas pendant un mois, méme dans une chambre
chaude et exposé à l'air.
Ce sont des propriétés antifermentatives que l’auteur a proposé d'utiliser
en médecine; sous forme d’inhalation, soit en faisant une solution de
nitrate de thorium, soit en chauffant l’oxyde dans un récipient placé sur
un bain de sable. Pour l'application externe, on prépare une pâte contenant
25 */. de thorium qu'on emploie dans les maladies chroniques de la peau,
surtout dans celles qui sont d’origine parasitaires.
Loddy, de Londres et Rutherford, de Montréal ont proposé l'emploi
d'inhalations de thorium dans la tuberculose.
Les propriétés radio-actives du thorium sont de plusieurs mille fois moins
marquées que celles du radium pur, mais le thorium est de plusieurs
milliers de fois moins cher que le radium et on peut l'appliquer pendant
une période beaucoup plus longue, maniére de gagner en durée ce qui lui
manque en force. è
Lorsqu'on emploie le thorium en inhalation, on peut démontrer que
celles-ci sont bien réellement radio-actives. En effet, en faisant respirer
le patient qui a pratiqué les inhalations sur une plaque photographique
dans l'obscurité, l'exhalation décompose en partie les sels d'argent de la
plaque. Il s'agit d’ailleurs moins peut-être de véritables inhalations que
d'une radio-activité induite qui persiste de vingt-quatre à quarante-huit
heures et sert à indiquer quelle doit être la fréquence des applications.
Une inhalation faite tous les deux jours maintient constamment le poumon
dans un état radio-actif et antiseptique.
L'auteur se contente d'indiquer comment on peut se servir du thorium
dans la tuberculose, mais il ne donne pas d'observation.
BouCHARD, CLAUDE et BALTHAZARD. — Action physlologique de
émanation du radium. — Académie des Sciences, 6 juin 1904.
En éliminant les causes d'erreurs dues au confinement de l'atmosphère
et à la production d'ozone, les auteurs ont établi la réalité d'une action
toxique des émanations du radium introduites par la voie respiratoire et
agissant sur le revètement cutané. Il ne leur a pas été possible d'obtenir
d effets nocifs en injectant les émanations avec des gaz dans le péritoine
des cobayes ou des lapins.
REVUE DE LA PRESSE 127
Après la mort, tous les tissus sont radio-actifs, mais a des degrés
variables. La radio-activité atteint son maximum avec les poils.
Lintensité est à peu près égale pour le rein, le cœur, le foie, la rate et
le cerveau; elle est beaucoup plus grande pour les surrénales et surtout le
poumon. | i
A. DARIER. — Action analgésiante et névrosthénique du
radium à doses Infinitösimales et inoffensives. — Académie
de médecine; 16 février 1904.
Le 6 octobre, j'ai relaté un cas de cancer de l'orbite rendu insensible
par le radium; d'autres auteurs sont venus confirmer cette assertion.
J'avais aussi noté l'action analgésiante, rapide et profonde du radium
dans certaines iritis et iridocyclites, etc.
Ces constatations absolument personnelles, j'ai pu les reproduire dans
d'autres conditions avec le méme succès depuis quatre mois.
ll parait donc avéré que le radium à faible intensité en application
loco dolenti est capable d'amener souvent une cessation rapide de l'élément
douleur.
Mais l'action du radium sur les centres psychomoteurs est encore plus
curieuse,
Dans deux cas de névroses les attaques, qui se répétaient tous les
jours chez l'un, et 3 ou 4 fois par semaine chez l'autre ont cessé après 2
ou 3 jours d'applications de radium sur les tempes.
Dans un cas de pseudo-ataxie neurasthénique, le radium amena une
guérison compléte en trois jours (par suggestion probablement).
Dans un cas de paralysie faciale aigué et toute récente le radium
provoque une guérison du jour au lendemain.
Sans vouloir donner une explication à ces faits trop curieux, trop
récents et trop peu nombreux, j'ai tenu à les signaler pour que d'autres
chercheurs puissent contribuer à l'étude de cette intéressante question.
L'activité du radium que j'ai employé, mesurée au laboratoire de
M. Curie, variait de 10 à 7.000 Pour les faibles activités, je laissais
agir les tubes contenant le radium pendant 2 et 4 jours et mème jusqu'à
15 jours, la douleur reparaissant parfois peu de temps après la cessation
des applications.
Avec des intensités de 1000 à 7000, la pose est de 2 à 3 heures par jour ;
cest à ces intensités plus fortes que j'ai eu recours dans la paralysie
faciale citée plus haut.
128 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Ces faibles activités sont d'un prix très abordable et de nouveaux esseis
me permettent d'espérer que même avec des substances simplement radio-
activées par induction, les mêmes résultats thérapeutiques pourront étre
obtenus, ce qui en rendrait le prix abordable pour tows les malades.
Jas. MACKENZIE-DAVIDSON. -- Note sur quelques ces où fe bro-
mure de radium a été employé, — British med. journal, 23 janvier
1904.
ll parait tout à fait probable que les radiations du radium se montrent
surtout utiles là où agissent, soit les rayons X, soit les rayons ultra violets.
L'auteur a employé 5 milligr. de bromure de radium renfermé dans un
tube de verre scellé. Il a obtenu d'excellents résultats dans trois cas de
cancroïde, une tuberculose cutanée et une dégénération maligne d'un
nevus. Ä
L'auteur fait remarquer que le radium produit de profonds changements
dans le cancrolde. Il lui parait probable que les produits de décomposition
absorbés peuvent agir comme antitoxine et dans le cas de tumeurs éten-
dues, il faut faire attention à ce que des empoisonnements ne surviennent
pas. Lauteur a essayé le radium dans plusieurs cas de carcinome: il a
abouti à l’ulcération de la peau, mais il n’y a pas eu d'amélioration.
L'auteur conseille d'employer dans certains cas l'oxyde de thorium qui
est un million de fois moins actif, mais codte beaucoup moins cher : on
pourrait en renfermer une grande quantité dansun sac de caoutchouc et
s'en servir, soit dans le cas d’ulcères septiques, soit dans l'intervalle des
applications du radium.
D. C.
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES
PLANCHE I.
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M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES
PLANCHE II.
Fic. 4.— Dispositif de la chasse porte-ampoule
Fic. 5.— Chereur sains tombés 20 jours ke 6.— Restes de chereur teigneux (tei-
apres une séance de radiothérapie ducuir gne tondante à petites spores) erpulses
chevelu. Remarquer l'eflilure progressive vingt jours après une séance de radiothé-
de leur segment inférieur (45 diamètres). Tapie du cuir cherelu. Remarquer leur
gaine parasitaire encore existante (60 dia-
mètres)
M. R. SABOURAUD. — TRAITEMENT DES TEIGNES TONDANTES
PLANCHE HI.
Fic. 8.— Traitement radiothérapique des teignes. Période de déglabration complète 25
jours apres l'application de rayons À.
Fig. 12. — Disposition de l'appareil radiothérapique en action pour
le traitement des teignes
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TRAVAUX DE L'INSTITUT CENTRAL DE THÉRAPBUTIQUE PHYSIQUE DE ROME
dirigée par M. le Professeur Charles COLOMBO
SUR LACTION BIOLOGIQUE
DES CHAMPS - MAGNETIOUES VARIABLES
(RECHERCHES EXPERIMENTALES) ©
par M. Ch. COLOMBO
Professeur à la Faculté de Médecine de Rome
l
L'étude de l'action de l'aimant sur les animaux et sur l'homme
nest pas d'aujourd'hui. Des naturalistes, des physiologistes et des
medecins se sont occupés, en tout temps, d'un sujet si intéressant.
Dans les ages les plus reculés (IV° siècle), Théodore Priscianus
employait l'aimant contre le mal de tête, et Marullus, empirique.
en suivait l'exemple. L'Aeginaeta rappelle que, des le VII siècle,
l'aimant est considéré comme un remède, peut ètre en vertu de
l'hématite qu'il contient.
En 120), Albert Magne, grand admirateur de la méthode expéri-
mentale, n'oublie pas de mentionner l'aimant ; en plusieurs de ses
ouvrages, il indique, parmi les propriétés de l'aimant, celle de
modifier l'organisme, qu'il soit sain ou malade.
Mais, parmi les défenseurs de l'influence magnétique, le plus
acharné fut Paracelse, à l'aube de la Renaissance (14931541). De
De a nous avons. NI vaillamment aidé par M. le Docteur
recherche d'une Get del Siig ans ae ea
autres sujets d'expériences; il s'est occupé à soumettre les animaux à l’action
du champ magnétique, et a pris note des résultats, en suivant soigneusement
hos indications. Nous lui devons notre gratitude. CU
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — MARS 1903 d
130 | ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
tous les moyens thérapeutiques dans lesquels il eut le plus de con-
fiance, non seulement employés fréquemment, mais aussi mis par
lui en vogue, dans la mesure de son pouvoir, le premier fut
Vaimant. ll ne l'employa pas empiriquement; bien au contraire, ij
ne sen servit que conformément à certaines lois scientifiques, et
l'utilisa seulement pour traiter certaines entités morbides déter-
minées; aujourd hui encore, pour de semblables maladies, l'on a
recours à cet agent thérapeutique, ainsi pour traiter l'hystérie
(appelé par lui le mal de mère), l'épilepsie, les affections doulou-
reuses et les hémorragies. (rilbert (1600), est considéré, à juste titre,
comme le fondateur de la science magnétique. Dans l'un de ses
livres. intitulé Du magnétique, Villustre physicien anglais con-
sacre un chapitre à ses vertus thérapeutiques, et montre l'in-
fluence de l'aimant sur le corps humain.
Le travail de Kircher sur le magnétisme qui de 1660 à 1680 eut
plusieurs éditions prouve que ce genre d'étude était alors en grand
honneur. En 1750, on découvrit des moyens de communiquer faci-
lement la force magnétique au fer et à l'acier; l'application en
devint donc plus aisée. et se vulgarisa promptement : alors seule-
ment l'usage thérapeutique de l'aimant commença à se développer.
Un contemporain de ces découvertes, Rohn, rappelle dans un de ses
livres sur l'aimant, que des chimistes et des physiciens, aussi
réputés pour leur grande habileté que pour la vérité de leurs théo
ries. favoriserent la thérapeutique magnétique. Mesmer, nuisit peut-
être au progres de cette science particuliére,en professant une doc-
trine nouvelle : il recherche une « source oculte de force » dans la
constitution animale, et la fit naitre de la volonté méme.
Lage le plus mémorable du magnétisme médical, c'est la fin du
XVI siècle. L'influence du magnétisme sur le corps humain fut
alors soigneusement étudiée par Andry et Thouret, commisa ce soin
par l'Académie de médecine de Paris.
Les hommes qui étudièrent sérieusement la question en vinrent à
conclure qu'il ya une réelle influence de l'aimant sur le systeme
nerveux. Ils constaterent que dans certains cas l'action de l'aimant
était bienfaisante; que, dans d'autres, elle était malfaisante. Ils
notèrent aussi les symptômes dont l'intensité augmente avec l'action
magnétique, comme la fièvre, la migraine, les évanouissements, les
vertiges, les flammes, les fourmillements, les piqûres, etc...
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 131
En Italie, par contre, on traitait peu ces questions. Il suffit de
rappeler les observations de Morgagni, qui se servit le premier d'un
aimant pour extraire une particule de fer située dans la couche
cornée de l'œil; le patient sentit un déplacement de son bulbe
oculaire, qui était comme attiré par l'aimant même.
Puis les expériences sur le magnétisme cesserent en France et en
Italie. A Naples, seulement en 1815, un physicien, du nom de Poli,
publia un livre où il rapporte plusieurs cas de guérison, dus à
l'action bienfaisante de l'aimant, surtout de migraines et de rhuma-
lismes. Mais son seul titre de physicien ne Jui permettait pas de
parler avec beaucoup de compétence ni d'autorité des choses qui
sont du domaine de la médecine.
En 1825, Reil de Gottingen, sadonna à l'étude et à la pratique de
la médecine magnétique, tandis que Becker opérait dans le champ
physiologique et commencait à classer les désordres produit sur
la digestion par le nouvel agent et montrait ainsi le chemin à suivre
pour en découvrir le mécanisme. ; |
Aussi, Burdach, tout en confessant ses incertitudes, admettait que
l'aimant jouit d'une certaine influence sur l'organisme humain.
Reinchenbach, à une époque plus récente (1845) tit de vastes expe-
riences sur des individus de tout sexe et de tout age, ne possédant
ni le même tempérament, ni la mème santé, menant différents
genres de vie; il constate que sur vingt personnes exposées à l'action
d'un aimant de grande puissance magnétique, il y en a toujours
trois ou quatre qui en ressentent vivement l'influence.
L'esprit génial et si spéculatif de Charcot ne pouvait laisser passer
sans l'étudier l'action magnétique sur l'organisme humain. Les
observations, les recherches, les études faites par Léminentnévropa
thologiste français. furent si nombreuses qu'en 1870, il put, en
collaboration avec Reynard, démontrer par une expérience, aussi
brillante qu'instructive, l'influence de l'aimant sur les individus
hystériques.
Aux expériences de la Salpetriere firent échos celles de la clini-
ue psychiatrique de Reggio Emilia, ou Seppilli et Maragliano
confirmèrent les résultats obtenus par Charcot, Regnard et Viyourou:r.
Les heureuses découvertes furent ensuite confirmées par Schiff et
Surtout par Benedikt, qui rendit célèbres à Vienne les expériences
de Charcot.
132 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
L'apôtre le plus ferme et le plus convaincu des vertus therapeuti-
ques du magnétisme fut, en Italie, Charles Maggiorani; en 1869 il pu-
bliaitun ouvrage sur l'action de l'aimentation sur les individus ner.
veux, et faisait paraitre en 1898 un court mémoire ; c'était une {re
notice sur la théorie de l'influence magnétique sur l'embryogénèse ;
il y expose les résultats obtenus avec des œufs de poule fécondés
pendant leur incubation et prétend démontrer, par ce petit traité
plein d'érudition. que, dans les œufs exposés à l'influence magné-
tique, le développement organique est toujours retardé, si on le
compare à celui des œufs qui n'ont pas subi cette influence. Plus
tard, en 1882, il Tut un article à l'Académie des Lincei dans lequel
il expliquait que les poules nées d'œufs soumis à l'influence de
l'aimant étaient stérilés et avaient l'ovaire atrophié, tandis que les
coqs, provenant d'un œuf de mème nature, conservaient très deve-
loppés les caractères de leur sexe. Ces études furent reprises et
poursuivies par Antoine Maggiorani, fils du précédent; celui ci
découvrit que le fœtus déjà mur est influence par l'aimant, et émit
l'hypothèse que le sexe en pouvait être modifié, sil n'était pas
encore déterminé dans l'œuf. Charles Maggiorani fit aussi ces
recherches sur l'influence du magnétisme sur le cervelet et mit en
relief l'action de l'aimant sur les centres nerveux. Il distinguait une
forme rertigineuse, — caractérisée par des vertiges, l'obscurcisse-
nent de la vue, Je chancellement, et mêmes dans quelques cas, par
des nausées et des vomissements ; — et une forme asthénique, où fai-
sait défaut tout phénomène de vertige, et où paraissait seulement un
affaiblissement général de la personne, qui demeurait quelques
instants incapable de tout mouvement. Frappé par la grande ana-
logie qui existait entre ces faits et la syndrome phénoménique des
lésions cerebelleuses, Maggiorani les expliquait en admettant que
les lignes de forces magnétiques se dirigaient à un centre special
dans le cervelet.
Magini et Antoine Maggiorani obtinrent des résultats positifs en
. 4886, lorsqu'ils opererent sur du sang dont les propriétés magné-
tiques variaient avec les substances diamagnétiques et paramagne-
tiques qu'ils y inélangeaient. Lombroso étudia aussi l'action de
l'aimant, seul et en collaboration avec Ottolenghi. Les expériences
furent toutes exécutées sur des individus facilement hypnotisables.
aussi bien dans la phase de somnambulisme que dans l'état de
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 133
veille. Aussi, Bianchi aurait-il constaté que l'influence de l'aimant
surles suggestionables appelée par Lombroso « polarisation psy-
chique», n'était pas produite exclusivement par l'aimant, mais
provenait aussi d'autres corps œæsthesiognèes (Burrq et les me
taux).
Les études faites par Féré sur les réactions à l'aimant pour-
raientavoir une valeur plus positive, si les sujets, sur lesquels il
opera, n'étaient pas des individus hystériques. |
On avait déjà observé que l'aimant ne modifiait pas seulement les
fonctions de nutrition, mais aussi celles de relation et en particulier
l'énergie musculaire. Féré recommença ses expériences sur des
hystériques, les uns à l'état de fatigue, d'autres à l'état de repos, au
moyen de l'ergographe de Mosso. Elles l'amenèrent aux conclusions
suivantes : lorsque l'aimant est appliqué à des personnes reposées
sur le bras qui travaille, il se produit une diminution très sensible
du travail même, comparativement aux ergogrammes obtenus
chez les mêmes personnes sans l'application de l'aimant. Si cepen
dant l'aimant est appliqué sur le bras opposé à celui qui travaille,
le travail est alors immédiatement augmenté, par comparaison
avec les ergogrammes obtenus dans des conditions normales. Ces
effets sont expliqués par l'auteur par le «transfert », parce que la
Capacité passe d'un côté à l'autre. Aussi lord Lindsay et C. F. Warley
ont fait construire un électro-aimant très puissant, assez grand
Pour recevoir la tête entre les deux branches; lorsqu'on l'a mise
entre les deux pôles. ils ne purent constater aucun effet. Toutefois
lord Kelrin qui rapporte cette expérience est convaincu qu'un
Corps vivant situé dans un champ magnétique doit en ressentir un
efiet perceptible.
Du Bois, lui, fait observer, quen expérimentant sur des proto
zoäires, il n'a pu noter aucun effet perceptible. relativement à leurs
Mouvements ; Ferworn a fait la mème constatation et il est arrivé
à la certitude complète que le magnétisme est une forme d'énergie qui ne
Manifeste aucune action sur la matière vivante.
Le sujet est certainement intéressant puisque Chenereau et Bohn
an étudié récemment l'action du champ magnétique sur les infu
“orres, avec un champ magnétique stationnaire ou continu. Par
Contre ils ont obtenu des modifications importantes dans les condi-
134 d ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
tions de vie de ces animaux en employant un champ trés intense,
et grace a une operation de longue durée.
Récemment Braham et Graf ont essayé d'influencer des plaques
photographiques avec un champ magnétique, mais leurs résultats
furent contradictoires.
‚Plus récemment encore. Gatton. collaborateur de Blondlot, en
étudiant l'action dun champ magnétique sur les substances fluores-
centes, constatd que les ondes magnétiques se comportent a leur
égard exactement comme les rayons X, cest-a-dire qu elles en
augmentent le pouvoir lumineux.
Les plus anciennes parmi les recherches et les observations déja
mentionnées, se rapportent à l'influence de l'aimant naturel. c'est:
à-dire de l'aimant classique, en fer à-cheval., de dimensions et par
conséquent d'intensité variable.
Les auteurs les plus récents au contraire, après la découverte de
Volta, se servent d'un solénoïde, en fabriquant des aimants de
puissance, parfois très limitée, parfois très considérable, mais
toujours à polarité constante. |
L'intérêt qu'offraient aux médecins les phénomènes magnétiques
devint encore plus vif, lorsque Konrad Miller fit connaître ses études
sur les puissants électro-aimants, à champ variable, construits par
lui-mème, et capables de développer des lignes de flux et de reflux
très intenses, par le moyen de courants alternatifs.
Aussitôt la thérapeutique sen empara et de merveilleux résul
tats furent divulgues partout. Mais l'enthousiasme pour les dérou-
vertes de Hiller elles-mêmes et de ses imitateurs ne larda pas a
diminuer, pour ainsi dire à être étouffé par les railleries des scepti
ques; ceux-cirappelaient lesexpériencescontradictoires de plusieurs
physiologistes anciens et modernes, et surtout les recherches
conduites soigneusement par Hermann. qui l'amenèrent à conclure
que les champs magnétiques n'ont aucune influence sur les orga
nismes vivants, qu'il s'agisse d'animaux inférieurs ou de l'homme.
Pour expliquer ces résullats opposés et nettement contradic-
toires, Miller et ses disciples, objectent que toutes les recherches
expérimentales et les observations empiriques faites jusque là sur
ce point sont basées sur l'action des champs magnétiques constants
ou stationnaires, essentiellement différente de celles produites par
l'appareil de Müller, qui sera décrit plus bas.
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 135
Le phénomène le plus important sur lequel Miller se base pour
expliquer que son champ magnétique doit avoir une profonde
action sur les organismes vivants est un phénomène d'optique, un
éclaircissement dans le champ visuel ; éclaircissement d'autant
mieux remarqué que Tillumination du lieu où l'on opère est plus
intense, alors que les yeux fermés, ou dans l'obscurité, on ne sau-
rait l'apercevoir.
Si la personne qui expérimente fixe un objet coloré, rouge. jaune
ou bleu, la couleur prend beaucoup d'intensité. Lui objecte ton que
ce phénomène peut être produit par des courants électriques
induits dans les nerfs et les muscles de l'œil, Müller répond par une
série de considérations et d'expériences, qui, nous devons l'avouer,
prouvent effectivement sa thèse : c'est-à-dire que ce phénomène est
du exclusivement à l'action magnétique. Pour expliquer ces phéno
menes. Muller propose plusieurs hypothèses ; il croit que la cause
du phénomène lumineux peut être un changement de composition
chimique du sang dans les régions influencées ; ou bien il invoque
l'influence exercée par le champ sur des phénomènes chimiques
qui se produisent dans l'œil d'une facon continue. Pour démontrer
cette hypothèse, on fit plusieurs expériences, dont une est spéciale
ment intéressante. On soumit à l'action du champ magnétique des
éprouvettes contenant du sang. et on constata que la couche de
serum était beaucoup plus considérable que dans les éprouvettes
témoins, placées à côté et maintenues dans les mêmes conditions...
Relativement à l'action du champ magnétique sur le sang, Kunitzky
communique aussi au dernier congrès international de Berne, des
expériences démontrant que la proportion d'oxyhémoglobine
contenue dans un corps vivant augmenta sensiblement après une
irradiation magnétique de vingt minutes seulement. Beerexplique
le phénomène de I éclaircissement d'une autre facon ; il admet que
les ondes du champ magnétique vont heurter d'autres corps magné-
liques qui sont en repos, les premières, en vibrant, mettent en
mouvement les corps diamagnétiques et paramagnétiques, et en
meme temps pour la même raison, les diverses parties de l'œil et
Son contenu sanguin.
Frauenhauser, donne aussi à ce phénomène une très grande
importance, en lui assignant une cause incontestablement magné
tique : le changement continuel de polarité. |
e apai fd i M ëm wf wT rn mn
136 | ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Rodari, au contraire. professe sur l'action de cet instrument une
tout autre théorie : les propriétés des champs magnétiques bipo-
laires permettent de tirer avec une grande vraisemblance la con-
clusion que la modalité et l'espèce de la valeur thérapeutique, —
dans Ja réaction diamagnétique des plus petites parties de l'orga-
nisme, comme aussi des cellules nerveuses, vis à vis de l'influence
des forces mentionnées, — consiste en ce que le champ magnétique
ondulatoire, bipolaire, induit dans les molécules des cellules nerreuses
et des autres tissus réagissant diamagnétiquement un mourement vibra
toire très duu, el exerce ainsi sur eux une sorte de massage, abstraction
faite des conséquenres éventuelles magnéto-chimiques. Jusqu'ici, nous
sommes dans un milieu de phénomènes objertifs et sujets à un
contrôle scientifique. Dans la partie thérapeutique les observations
sont bien plus nombreuses, mais elles ne sont pas aussi favorables
à l'expérimentation, |
L'appareil électro-magnétique de Müller, comme nous l'avons déjà
dit, a donné naissance depuis 1900 à une quantité assez considera-
ble d'Instituts spéciaux où ilest appliqué. en Allemagne, en Autriche
et en Suisse, pour le traitement de maladies nombreuses et variées.
Ainsi on publia diverses statistiques de guérisons opérées par
Frankenhiiuser, Eulemburg. Kraft, Lindermann, par Lilienfeld de
Berlin, par Beer de Vienne, par Rodari de Zurich, et par d'autres.
Tous ces auteurs insistent sur l'effet calmant et anesthésique du
champ électro-magnétique. Douleurs de toute nature, aiguës el
chroniques, névralgies, rhumatismes, etc... diminuent apres une
courte application; il en est de même pour les douleurs: lancinantes
et fulgurantes ; ce qui montrerait, selon Lilienfeld, qu'il ne s'agit pas
de suggestion. On traita ensuite avec un aussi grand suceès beaucoup
de maladies nerveuses : hystérisme, neurasthénie. Les phénomènes
les plus variés, les plus opposés ` la mélancolie, l'excitation, labou:
lie el linsomnie trouvent dans le flux électro-magnetique leur
correctif propre, la stimulation ou la modération (Lindermann).
Bien que quelques-uns des auteurs cités aient publié des résultats
de recherches méthodiques, les fréquentes contradictions entre eux
laissent l'esprit ouvert au doute. Dun autre côté Fimposant amas
d'observations empiriques, signalant avec une rare concordance les
merveilleux effets de la nouvelle thérapeutique électro-magnétique.
semble permettre cette supposition : que les résultats contradic
—
um
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 137
toires obtenus par diverses expérimentateurs qui ont travaillé à la
recherche d'une action biologique de l'aimant, doivent être attri-
bugs au fait qu'ils ne disposaient pas de champs magnétiques
d'assez grande puissance, tels qu'on en obtient par les radiateurs à
champs variables imaginés par Müller.
Ceci dit, on peut affirmer que, même s'il était indiscutable,
qu'avec les champs magnétiques employés jusqu'ici, aucune action
objective n'ait pu être constatée sur les organismes vivants, cela
n'exclut pas, d priori, qu'avec l'instrument de Müller, bien inférieur
en puissance aux précédents, en ce qu'il constitue une énergie
presque différente, quelque effet ne puisse être observé.
Stimulés par cette idée, nous avons commencé nos recherches par
une première série d'expériences. que nous publions à présent,
expériences limitées à l'étude de l'action physico-chimique de
laimant, et à l'action biologique sur les organismes inférieurs,
renvoyant à une-prochaine publication les résultats de nos obser
vations sur les animaux supérieurs et sur l'homme, au double
point de vue de l’action physiologique et du role thérapeutique.
II
Pour nos recherches nous avons employé un champ magnétique
tres puissant, a polarité variable, produit par un « Radiateur » de
E. Konrad Miiller, construit par la Maison Hirschmann, de Berlin.
lise compose d'une prise de courant dûment disposée sur un
cadre qui porte un rhéostat, un ampéremètre et des robinets pour
régler la circulation de l'eau, destinée à refroidir l'électro-aimant.
Ce dernier est situé dans une boîte en forme de tambour. fermée
aux deux extrémités par des plaques en marbre; un trou rond,
Couvert par une lame de mica, laisse à découvert une extrémité
du noyau en fer doux servant de pôle. L'électro aimant consiste
en une bobine sur laquelle est enroulé un fil sous deux cents
ours environ; dans l'intérieur de ce solénoïde, qui a pour axe un
noyau paramagnétique en fer doux, constitué de lames parallèles,
en partie percées de trous. Dans la cavité de la boîte se trouve un
“erpentin, un plomb, où passe sans cesse, un courant d'eau froide,
qw sert de refrigerant pour l'appareil, car avec l'usage de
courants alternatifs d'une intensité élevée, on ne peut éviter un
échauflement considérable. Un courant d'une grande intensité qui
138 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
peut aller jusqu'à 35 ou 40 ampéres, passe dans le solénoide où il
développe des courants de self-induction très intenses, dont leslignes
de force sont concentrées dans l'axe du solénoide ou noyau déjà
décrit.
Le courant que nous décrivons est monophasique; il a une ten’
sion de 102 volts et une fréquence de 43 périodes à la minute
par conséquent les alternances du champ magnétique sont
de 86 à la minute; c'est-à dire que les pôles de l'aimant changent
86 fois de nom en ce temps, et le même pôle est 43 fois à la minute
négatif et 43 fois positif.
Les lignes de force qui rayonnent de cet appareil constituent un
champ magnétique dont l'influence se fait sentir à 35 ou 40 centi-
mètres des extrémités polaires. Elles ont donc la puissance de
traverser de part en part un corps humain quelconque, de
moyenne dimension. Cet appareil, appelé radiateur, suspendu à
une corde métallique avec un système spécial de poulies et de
contrepoids, peut être placé à des hauteurs variées, et par le moyen
dun suspenseur à la cardan. orienter un de ses pôles dans toutes
les directions.
Un électro-aimant si puissant possède à un haut degré toutes les
propriétés physiques de l'aimant. Il attire de grosses barres en fer
doux et de nickel pur; il repousse violemment l'aluminium. La
limaille de fer approchée de l'un de ses pôles se place en forme de
rayons autour de son axe et indiquant par là la direction diver-
gente des lignes de force qui en rayonnent.
Nosinvestigations sur l'influence des champs magnétiques furent
réparties en deux groupes.
1° Propriétés physiques spéciales de l'électro aimant.
2° Action biologique sur les animaux inférieurs.
A. Propriétés physiques des champs magnétiques
variables
Le but de notre étude n'est pas de passer en revue toutes Îles
propriétés physiques de l'électro aimant, que tout le monde
connaît. Nous avons voulu contrôler les observations de Braham et
de Gutton qui aflirment avoir pu influencer avec un champ
magnétique. l'un les plaques photographiques, l'autre les plaques
phophorescentes au sulfure de calcium.
>
= hen Epa af er
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 139
Plaques photographiques
Braham avait recouru aux plaques photographiques pour recher-
cher en elles une impression de lignes de force qui émanent d'un
électro-aimant, comme il arrive pour d'autres radiations ; il crut
en développant la plaque avoir trouvé que l'influence d'un électro-
aimant puissant, à courant interrompu, se révélait par un plus
grand noircissement dans la partie qui correspond a la ligne
directe du flux magnétique. D'autres auteurs, et parmi eux, hiraf,
nientque les lignes de flux émanant d'un électro-aimant impres-
sionnent en quelque maniére les plaques photographiques.
Supposant que ces derniers observateurs n'avaient pu obtenir
des effets positifs, parce qu'ils ne possédaient pas un électro aimant
de puissance suffisante, nous avons voulu répéter l'expérience de
Braham avec le radiateur Müller. Dans une chambre parfaitement
obscure, la nuit, pour être plus sûr que les plaques ne prissent pas
de lumière , nous avons mis sur une table une plaque photogra-
phique 9x12, la gélatine sur la face supérieure. Sur la gélatine de
la plaque nous avons mis plusieurs objets comme un gros anneau
d'aluminium, une pièce argent et de la limaille de fer doux, dans
le but de mieux connaître l'impression que les lignes de force du
champ magnétique laisseraient sur la plaque. En effet, l'aluminium
est repoussé par l'électro-aimant, la limaille de fer est attirée, et
l'argent reste indifférent.
Nous avons pensé que si les lignes de flux avaient réellement le
pouvoir dinfluencer la plaque photographique, il serait resté sur
la gélatine l'empreinte des objets ci dessus indiqués, au moins de
celui qui le pluscomplètement arrête le passage des ondes magné-
tiques comme un corps opaque à l'égard de la lumière.
Au-dessus de la plaque avec les objets ainsi disposés, nous avons
adapté le radiateur de façon que l'axe du solénoide fut perpendi
culaire à la plaque, et qu'un des pôles fût au dessus de son centre
à la distance de huit centimètres. Nous étions ainsi stirs que la
plaque entrait tout entière dans le champ magnétique et que les
lignes de force réagissaient dans leur plus grande intensité.
Nous lancons alors dans l'appareil un courant de 23 ou 30
amperes et nous le laissons agir pendant 30 minutes. Ensuite nous
entourons la plaque avec une triple feuille de papier noir et nous
140 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
allons la développer. Le développement est long, minutieux ;
malgré cela nous ne pouvons observer sur les plaques aucune
impression ; nous répétons l'expérience plusieurs fois en variant la
distance du radiateur à la plaque, le temps de pose, l'intensité du
courant ; malgré l'application de toutes les inventions de Fart
photographique dans le développement des plaques, le résultat fut
toujours le méme.
Plaques au suifure de calcium
(rulton, aide et collaborateur de Blondlot, aurait constaté ‚que les
champs magnétiques agissent sur Foil et sur les substances phos-
phorescentes comme les rayons N.
Voici comment s'exprime l'auteur en ce qui regarde l'action de
l'œil.
Blondlot à démontré que, pour observer les rayons N, on peut
approcher de l'œil la source de ces rayons, plutôt que de les faire
tomber sur un corps faiblement lumineux. On perçoit alors plus
distinctement les objets peu illuminés. Si, de la même manière.
on fait agir un champ magnétique sur l'œil, et que l'on regarde
ainsi, dans une chambre presque obscure de petits morceaux de
papier blanc ou des signes tracés avec de la craie, on voit ceux-ci
plus nettement, lorsqu'on approche de l'œil un pôle d'un aimant
couvert par une feuille de plomb (celle-ci sert à arrêter les rayons N
émis par l'acier). — Si on place près des yeux une longue aiguille
magnétique recouverte d'une feuille de plomb, on voit mieux les
objets illuminés, si l'on approche des yeux l'extrémité de l'aiguille,
que si l'on en approchela partie moyenne.
Sur l'action des substances phosphorescentes, l'auteur conclut
ainsi :
« 1° Les champs magnétiques augmentent la lumière des subs
tances phosphorescentes, que ces champs soient déterminés par
une barre aimantée,ou par une bobine, que traverse un courant,
ou par un simple fil droit. »
Avant placé le long d'une barre aimantée un carton parsemé de
laches de sulfure phophorescent, Gutton, a vu:
« La propriété lumineuse du sulfure de calcium augmenter dans
le voisinage des poles et diminuer près de la partie moyenne de la
isu ihe Po Or ne _
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 141
barre d'acier. Cette action a lieu aussi dans le vide, car on peut
réaliser l'expérience mème en plaçant au-dessous de l'aimant des
substances phophorescentes renfermées dans un tube de Crookes. »
Quant à la bobine (électro aimant), si l'on porte le sulfure a
l'extérieur parallèlement à son axe, la propriété lumineuse est
encore très faible dans sa partie moyenne et augmente au fur et à
mesure qu on s'approche des extrémités. A l'intérieur de la bobine,
dans la région où le champ magnétique est uniforme, on ne cons
late aucune action. Enfin, en plaçant le sulfure à un centimètre de
distance d'un fil droit, il suffit d'y faire passer un courant, même
très faible pour obtenir un effet considérable.
2 Les champs magnétiques non uniformes agissent seulement de
cette manière.
3° Les substances phosphorescentes sont d'une extraordinaire
sensibilité vis-a-vis des variations.du champ magnétique.
4° Dans toutes les expériences précédentes l'influence des radia-
tions calorifiques et des rayons N, a été éliminée au moyen de
papier noir et de plomb. L'auteur en conclut que les effets obtenus
doivent être attribués à une action spécifique de l'aimant, et non à
des radiations calorifiques, ni aux rayons N.
Nous avons refait ces expériences de Gutton seulement pour ce
qui concerne l'action de l’electro-aimant en nous désintéressant
de l'aimant droit.
Dans une chambre presque obscure, nous fixons au mur qui est
en face de nous des ınorceaux de papier blanc, et nous tracons des
grandes lettres avec de la craie; nous approchons ensuite le
radiateur à sept ou huit centimètres de notre téte, pour que le
champ magnétique, émanant d'un des pôles entoure complètement
non seulement les yeux, mais tout le visage. Avec un courant de
25 amperes, nous ne voyons aucune variation dans la luminosité
des morceaux de papier et des signes tracés à la craie. Nous
essayons alors d'approcher davantage de nos yeux le pôle du
radiateur jusqu'à la distance de deux centimètres, mais nous
n avons pas plus de succès. Nous n'avons pas obtenu un meilleur
résultat en éloignant et en rapprochant lentement ou rapidement
l'œil de l'appareil.
Nous n'avons jamais vu autre chose que l'éclair (scotome), carac-
leristique des champs magnétiques variables de grande puissance,
142 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Dans la même chambre noire, nous avons répété l'expérience de
(rutton avec le sulfure de calcium. Après avoir mis en action la
radiation, avec un courant de 35 ampères, nous avons présenté
devant un de ses pôles à différentes distances en commençant par
le contact jusqu'à sept ou huit centimètres une plaque au sulfure
de calcium de 12 x 18 cm, de dimensions. Après avoir fixé pendant
30 ou 35 secondes, la plaque phosphorescente influencée par le
champ magnétique, nous la retirons rapidement du champ même
sans la quitter de l'œil.
Dans d'autres expériences nous avons employé une méthode
différente : nous fixions la plaque pendant 30 ou 35 secondes, pen-
dant qu'elle était hors du champ magnétique, et nous la portions
ensuite rapidement dans le champ magnétique sans cesser de la
regarder. ll ne fut pas possible de percevoir aucune variation dans
l'intensité lumineuse de la plaque.
Nous avons obtenu le mème résultat en placant la plaque phos
phorescente à l'extérieur du radiateur parallèlement à son axe, à
la partie moyenne, vers un des pôles, ou en la portant d'un pôle à
l'autre en passant par la ligne moyenne.
B. — Action bioiogique des champs magnétiques
varlables
C'est dans notre dessein de faire une étude complète sur l'action
biologique des champs magnétiques, en commençant par les
animaux inférieurs pour arriver jusqu à homme. L'achèvement de
cette. élude demandera certainement un temps assez long, aussi
nous croyons convenable de répartir nos recherches en deux :
c'est-à-dire d'achever et de publier sans retard nos études sur les
animaux inférieurs, en réservant pour une publication postérieure
aussi bien les recherches sur les animaux supérieurs, que celles
relatives à l'action physiologique et thérapeutique de l'aimant sur
l'homme.
C'est ainsi que nous avons procédé.
Nos investigations sur les animaux inférieurs ont eu pour but
de rechercher l'influence du chanp magnétique :
a) Sur la germination et sur l'accroissement des organismes
élémentaires (infusoires).
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 143
b) Surl'incubation et l'éclosion des œufs (grenouilles, vers-à soie),
e) Sur les conditions de développement et d'accroissement col-
lectif des animaux (vers à-soie). |
d Sur les conditions de vie el de mouvement de chaque indi-
vidu pris à part. observé au moment de l'action du champ magne-
tique (vers a-soie).
Action du champ magnétique sur la germination
et sur l'accroissement des Infusolres
On avait déjà fait des essais avec l'aimant sur les infusoires.
En 1903, Chenereau et Bohn sen sont occupés au laboratoire de
M. Curie, dont ils sont les élèves. En soumettant des infusoires
pendant des journées entières (de 2 à 5 jours) à l'action d'un puis-
sant électro-aimant, à champ stationnaire ou continue, d'une inten-
sité de 5000-8000 unités C. G. S., ils ont observé une diminntion
dans l'intensité des mouvements ciliaires, un arrêt dans leur
développement individuel et dans leur multiplication. |
Voici comment les auteurs décrivent leurs observations micros-
copiques. | ;
Les animaux en expérience, méme en se multipliant dans la pro
portion de 1 à 4, gardent cependant toujours leur allure normale,
recherchant toujours leur proie en croisant en tous sens le champ
magnétique, avec une vitesse moyenne de 400 „ par seconde.
Au contraire ils changent de conduite après la deuxième journée;
leurs mouvements deviennent moins vifs, et atteignent à peine une
Vitesse de 134 u Le 4° jour, la vitesse n'est que de 40 u et le
nombre des individus est considérablement diminué, en restant
Seulement dans la proportion de 1/3, 1/4, 1/13, par rapport à ceux
qui servent pour contrôle. Non seulement la multiplication est
plus lente ; mais les individus d'une nouvelle génération, au lieu
d'augmenter rapidement de volume, restent petits (35 au lieu de
1 x Ce qui est leur taille normale.
En certains cas (Stylonichia) les animaux meurent aussi sans se
reproduire. Dans les rorticelles la coloration in vivo indique déjà
"ne altération progressive du protoplasme.
L'action des champs magnétiques est donc très nette, telle est
la conclusion des auteurs.
À l'époque où ces deux auteurs opéraient, sans connaitre leurs
144 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
travaux, (rrenet expérimentait sur les paramecies produits par la
macération du foin a la température du laboratoire.
Les paramoecies contenus dans un tube capillaire de verre fermé
aux extrémités étaient introduils dans un solenoide ; le courant
était fourni par des piles Bunsen, à tension de 1 à 5 volts chacune.
Le courant était régulièrement interrompu par un interrupteur
semblable à celui des sonnettes électriques. L’intensité du champ
magnétique était à peu près de 100 unités C. G. S.
Environ une demi-heure après quelques paramecies étaient
immobilisés ; la plupart avaient souffert un changement de forme:
ils étaient devenus bosselés et le protoplasme de quelques-uns
apparaissait comme lacunaire.
Les paramæcies contenus dans un tube semblable de contrôle
ne subissaient, pendant le même temps, aucune modification. De
même l'expérimentateur n'obtenait aucune altération dans les
paramoecies, lorsqu'il les soumettait à un champ magnétique
constant en supprimant les interruptions.
Grenet en conclut que l'action spécifique, observée dans les para:
mæcies, peut être uniquement due aux variations du champ
magnétique ; et cela serait bien en contradiction avec les expe.
riences citées plus haut de Cheveneau et Bohn, qui auraient observé
des phénomènes semblables avec le champ magnétique constant.
Toutefois il ne nie pas que cette action puisse s'attribuer à la
production de courants induits de Foucault dans les organismes
conducteurs, courants qui agiraient sur les infusoires en les tuant,
comme les courants électriques en général.
Cette seconde hypothèse est pour nous, la plus acceptable, si
l'on considère que les infusoires n'étaient pas exposés aux lignes de
flux qui rayonnent d'un champ magnétique, en dehors de lui;
mais ils étaient placés dans un solenoïde, dans le champ même,
comme l'est le noyau d'une bobine et par cela pleinement sujets à
l'influence des courants induits. C'est pour cela que nous ne pou-
vois attribuer une valeur probante et absolue aux expériences des
uns et des autres.
Nous avons voulu nous mettre dans les mêmes conditions, c'est-
a-dire nous avons expérimenté avec un vrai champ magnétique,
bien défini, produit par le radiateur de Müller et nous avons sou-
a
mis les infusoires à l'action des lignes de flux qui en rayonnent,
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 145
maisen dehors de [influence possible de courants induits. Nous
avons voulu aussi réaliser des applications de méme intensité et de
même durée que celles qu'on fait dans la thérapeutique: parce
qu'il serait absurde de songer à maintenir des patients sous l'ac-
tion d'un champ magnétique pendant quatre ou cinq jours sans
interruption, ou mème simplement pendant quatre ou cinq heures.
En mars 1904, et plusieurs fois depuis nous avons mis en méme
lemps infuser du foin en deux petits bassins contenant de l'eau a
Dr. et nous avons ensuite gardé les petits bassins dans une
chambre a la température à peu près constante de 24°. On tenait
l'un de ces petits bassins à part pour contrôle et dans les mêmes
conditions de temperature et de milieu que l'autre qui était soumis
chaque jour à l'action du champ magnétique. L'expérience etait
disposée de facon que les lignes de flux du champ magnétique
arrivaient perpendiculairement à la surface de linfusion, qui était
placée à une distance de 10 cm. du pôle actif et l'application était
prolongée pendant 30 minutes.
La pate germinative qui contenait les colonies d'infusoires à la
surface du foin, et d'où provenait l'odeur caractéristique de putre.
faction, se développa dans les deux petits bassins avec la mème
intensité, le cinquième jour d'infusion. La multiplication avançait
parallèlement dans les deux cas, comme cela fut confirmé au
microscope. |
Dans nos premières observations nous avons pu aussi remar-
quer, dans les préparalions faites avec l’infusion contenue dans le
pelit bassin influencé par le champ magnétique, des formes parti-
Culières : une espèce de paramoecinus globuleux et gigantesque
que nous ne réussissions pas à trouver dans les préparations faites
avec l'infusion de controle; mais après des observations répétées.
hous dimes nous détromper, car les mêmes formes apparurent
aussi dans les préparations de contrôle.
Nous avons eu occasion de faire une autre observation remar-
quable dans les préparations microscopiques d'infusion de foin. En
faisant agir le champ magnétique directement sur la préparation
microscopique, de façon que les lignes de flux se dirigent sur
elle parallèlement au verre porte objets à une distance d’envi-
ron da em du pôle actif, avec une intensité de 25 à 30 ampères,
hous avons observé dans les infusoires qui croisaient le champ en
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — MARS 1905 10
146 | ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
tous sens, de préférence chez les paramæcinus, spyrostomes, rorticelles.
des mouvements ondulatoires très vifs, avec des modifications
temporaires aussi dans la forme des grosses cellules de paramoe-
cinus, avec des mouvements très précipités dans les cils des vorti-
celles, avec une rotation rapide autour de leur axe dans les
spyrostomes. Tout cela, au contraire, n'avait pas lieu dans les
préparations sur lesquels n'agissait pas le champ magnétique ; ici les
infusoires croisaient le champ avec des mouvements plus lents
sans rotation, sans ondulation et sans changement de forme des
grosses cellules ; d'ailleurs dans les préparations où l'on observait les
phénomènes indiqués plus haut, sous l'action du champ magné-
tique, ces phénomènes cessaient immédiatement au moment où
l'on cessait de faire passer le courant dans l'électro-aimant.
Nous n'avons jamais pu constater une action matérielle sur le
protoplasme des infusoires, ni dans le sens d'une multiplication
plus rapide ou plus lente, ni sur les actes de nutrition et de
développement qui ne sont ni facilités, ni ralentis, ni sur un chan-
gement de date de la mort.
Aussi nous sommes portés à expliquer les faits exposés en
admettant que les mouvements ondulatoires très vifs présentés par
les paramoecinus et les changements temporaires et inconstants
dans leur forme extérieure, ainsi que les mouvements brusques
des cils des vorticelles, les rotations autour de la moitié de leur
axe, dont sont animés les spyrostomes, soient imprimés mécani-
quement par les vibrations produites dans l'air par les ondes
magnétiques rayonnantes des lignes de force et auxquelles ces
organismes, très délicats, sont sensibles.
Notre hypothèse est aussi partagée par Rodari un des disciples
les plus convaincus de Aonrad Müller et qui explique aussi l'action
du champ magnétique variable sur l'homme en admettant que les
cellules nerveuses sont sujettes à un très-faible mouvement vibra-
toire, à une sorte de massage qui en modifie la fonction.
Action du champ magnétique sur incubation
et sur l’éciosion des œufs
On connait sans doute en Italie les études de Charles Maggiorani,
continuées par son fils Antoine, sur l'influence que l'aimant pourrait
af
Ban, le mes ue =
= D
` `
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 147
avoir sur l'œuf fécondé dans le cours de l'incubation et sur l'em-
bryogenèse. |
Maggiorani, père, opera ses recherches sur des œufs de poule :
il aurait trouvé que le développement organique des œufs soumis
à l'action de l'aimant pendant leur incubation, était presque
toujours retardé, si on le compare à celui des œufs placés dans des
conditions ordinaires. Cependant les œufs influencés par l'aimant,
en compensation de leur développement très lent, produisaient des
femelles stériles avec un ovaire atrophié ou des males très forts,
avec des caractères sexuels bien prononcés et une remarquable
aptitude à la fécondation. Tout en suivant cette voie, Maggiorani
fils est allé plus loin dans ses conclusions : il émit l'hypothèse que
l'aimant est capable de modifier le sexe des animaux lorsqu'on le fait
agir à une époque bien éloignée du développement, sur l'embryon
pas encore sexuellement déterminé.
Ce sujet était de nature à éveiller notre curiosité et nous l'avons
affronté, en dirigeant d'abord nos recherches sur le développement
des œufs de grenouille et de ver-à-soie.
Œufs de grenouille
Le M avril, des grenouilles à l'état de grossesse donnèrent une
grande quantité d'œufs enveloppés d'une abondante substance
mucilagineuse. De ces œufs nous avons fait deux parts séparées,
que nous avons placées en deux récipients différents. Dans le réci-
pient A (de porcelaine isolante) nous avons mis 600 œufs; dans le
récipient B seulement 300.
Les œufs du recipient A étaient destinés à subir l'action du
champ électro-magnétique, tandis que ceux du récipient B devaient
servir pour le contrôle. Afin de bien garder les œufs et de les main-
lenir en des conditions telles qu'ils pussent se développer normale-
ment, nous avons rempli d'eau les deux récipients et, pour en assu-
rerle renouvellement nous y avons fait circuler un jet d'eau continu
au moyen d'une disposition convenable. L'eau est à une température
constante de 17°; la chambre où sont gardés les œufs de gre-
nouille est spacieuse, bien aérée et maintenue à une températnre
constante de 25° à peu près.
A partir du 30 avril, nous faisons agir chaque jour deux fois,
148 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
20 minutes chaque fois, un champ magnétique de 25 ampères sur
les œufs de grenouille contenus dans le récipient A. Le réeipient
est presque entiérement vidé, de facon a découvrir la surface
de la couche constituée par les œufs de grenouille sur le fond du
récipient. On dispose l'électro aimant de manière que son axe
polaire soit perpendiculaire à la surface de la couche des œufs. La
distance du pole actif a cette surface est de 7 cm.
Comme nous l'avons déjà dit plus haut, nous excluons toute action
dérivante des champs d'induction électrique, qui peuvent se former
accidentellement, et dans ce but nous nous servons d'un récipient de
matière isolante (porcelaine). Une observation attentive pendant
tout le temps de l'application ne nous permet pas de rien remarquer
dans lamas des œufs, qu on puisse attribuer à une action directe
du champ magnétique sur les œufs mèmes.
Nous avons poursuivi ainsi chaque jour nos applications sans
rien observer de remarquable dans l'état des œufs soumis à Vexpe
rience et de ceux qui étaient réservés pour contrôle.
Vers le 19 mai seulement nous avons crü bon de compter les
œufs gardés dans les deux récipients et nous en trouvames 586 dans
le récipient A (au lieu de 600) et 280 dans le récipient B (au lieu de
300). Comme nous étions absolument sûrs qu'aucun œuf ne pouvail
être perdu, nous devons par conséquent attribuer la diminution à
une destruction naturelle des œufs moins résistants.
Le 23 mai on commença à remarquer une diminution dans Famas
de mucilage qui entourait les œufs des deux récipients; mais
aucun indice d'éclosion. |
Le 29 mai, la température extérieure s'élève beaucoup et dans la
chambre des expériences nous atteignons une température
de 28°. On remarque que dans le récipient B, le mucilage vient
de se transformer en des morceaux de couleur de cendre qui tom-
bent au fond du récipient. tandis que les œufs demeurent à décou-
vert.
Le 1° juin, on remanque aussi un commencement de destruction
du mucilage dansle récipient A. Dans le récipient B, les œufs sont
découverts et plus volumineux ; leur nombre tend à diminuer ; le
vaisseau dégage une odeur de sulfure d'hydrogène.
Le 2 juin, toute trace de mucilage a également disparu dans le
récipient A. Sur les parois des deux récipients, se dépose une pale
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 149
noirätre. L'odeur d'œufs pourris et de sulfure d'hydrogène continue
loujours à se dégager, mais cette odeur est plus forte dans le vase
B, que dans le vase A, soumis à l'action électro magnétique. Dans
ce dernier, les œufs apparaissent, en outre, plus frais, et la pâte
déposée sur les parois du vase est moins épaisse.
Le 8 juin, les œufs contenus dans le récipient B, sont réduits en
une boule noire, informe el sont jetés.
Les œufs du récipient A sont déja moins nombreux, mais ceux
qui restent (environ une centaine) sont bien conservés. Le 22 juin,
même chez les œufs contenus dans le récipient A, commence une
rapide destruction, quicontinue sans interruption jusqu'au 25 juin,
jour auquel les œufs ont subi les mêmes transformations que ceux
du recipient B et sont jetés. La température extérieure, en ces
jours, était montée jusqu'à 31°et même l'eau de renouvellement
avait atteint dans les conduits la température de 20.
De ces expériences, pendant lesquelles aucun tétard n'a pris nais-
sance, ni dans la masse de grenouilles sur lesquelles fut expéri-
mentée l'action du champ magnétique variable, ni dans celle qui a
été maintenue en observation de controle, il résulte donc seule-
ment : Que les œufs soumis à l'action du champ magnétique (réci-
pient A) sont tombés en corruption 17 jours plus tard que ceux de
controle (récipient B.).
Cependant, nous pensons que cette plus longue conservation des
œufs contenus dans le récipient A est due en grande partie à ce
que l'eau de ce récipient était vidée jusqu'au fond deux fois par
jour, au moment de l'action électro magnétique; tandis que dans
lereripient B, tout en se renouvelant par un jet continu, l'eau
fraiche n'arrivait pas jusqu'au fond, où restait une eau presque
croupissante.
Œufs de vers-d-soie
Une certaine quantité de très bons œufs de ver-a-soie choisis par
la maison Luciani de Ascoli-Piceno (et qui nous furent gracieuse-
ment offerts par le Prof. Lomonaco, du laboratoire de physiologie
expérimentale}, sont subdivisés en plusieurs lots.
Un grand lot d'environ 2500 œufs est maintenu séparé comme
controle indirect. Ce carton, est considéré comme un type de déve:
150 | ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
loppement normal. 3000 autres œufs environ sont subdivisés en
six lots d'environ 500 œufs chacun, disposés sur des cartons spé
ciaux et marqués avec les lettres A, B, C, D, E, F. Tous ces cartons
sont maintenus dans une chambre sèche, bien aérée, à la tempéra
ture uniforme etconstante de 22°.
Pour savoir d'une manière définitive, si le champ magnétique a
une réelle action sur le développement du ver-à- soie, nous avons
cru bien faire de contrôler les effets qui peuvent se produire sur
les différents lots, exposés plusieurs fois et plus ou moins long-
temps à l'action du champ magnétique.
Ainsi, nous avons pu mieux constater l'influence éventuelle du
champ magnétique, constatable à un degré plus ou moins élevé sur
les différents lots, proportionnellement à la durée de l'exposition.
Voici comment nous avons disposé nos expériences: le lot A fut
conservé pour le controle direct el maintenu dans les mêmes condi
tions que les i autres lots, excepté relativement à l'action du champ
magnétique, à laquelle il ne fut jamais soumis.
Les 5 autres lots, B, C, D, E, F, furent soumis chaque jour. à
partir du 1% avril 1904, à l'action d'un champ magnétique de
26 ampères, mais chaque lot, pendant une durée speciale : le lot B.
pendant 15 minutes, le lot C, pendant 30 minutes. le lot D, pendant
43 minutes, le lot E, pendant 60 minutes, et le lot F, pendant
73 minutes. Des applications plus longues furentexécutées plusieurs
fois, de 15 minutes chacune, et à des heures différentes, avec des
intervalles réguliers, comme cela se trouve indiqué dans le tableau
suivant.
Are application | 2e application | 3e application | 4° application | 5e application
à 14 heures —
à 14.15 » à 18 heures |
à 9 heures à 14.30 » | a18.15 »
à 9.15 » à 11h. 30 | 414.45 » |àt8.30 »
à 7h. 30 à 9.30 » à 11.49 » | à15.n» » |à18.45 »
Les cartons sur lesquels étaient disposés les œufs. étaient places
sous le radiateur, de façon que son axe polaire soit perpendicu
a E
EE '
: 5 : , Le 8
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 131
laire 4 la surface du carton et que le pole actif soit 4 une distance
constante de 10 cm. de ce carton.
Pendant l'action du champ magnétique, nous n'avons jamais
observé aucune particularité dans les caractéres généraux des
œufs, particularité qui put être envisagée comme un effet de l'action
directe du champ magnétique.
La période d incubation commença régulièrement pour tous les
œufs placés sur les cartons et maintenus à la température favorable
de 22°. Rien de remarquable ne fut observé jusqu'à la nuit du
26 au 27 avril: alors de petits vers-à soie commencèrent à éclore
dans tous les cartons sans exception, y compris ceux du contrôle
général et ceux du contrôle direct. Les œufs continuèrent dans les
journées suivantes à éclore sans cesse jusqu'au 2 Mai, jour auquel
s'ouvrirent les derniers œufs. Au fur et à mesure que les petits
vers à-soie apparaissaient à la lumière, ils étaient enlevés du
carton d incubation et placés sur un autre carton, pour leur servir
Ja nourriture avec des feuilles de murier fraiches et tendres. Les
larves provenant de chaque lot étaient maintenues séparées comme
les œufs correspondants, sur autant de cartons désignés par les
lettres A, B, C, D, E, F. Les cartons avec les œufs pas encore éclos,
étaient régulièrement soumis à l'application électro magnétique,
suivant les mêmes dispositions exposées plus haut, et cela jusqu à
l'éclosion des derniers œufs. Au fur et à mesure que les larves
naissaient, elles étaient soigneusement comptées et classées.
Dans le carton de contôle, sur 2.500 œufs mis en incubation,
nous avons eu 1.660 naissances, c'est-à-dire la proportion de 66.4 °/o.
Dans les autres cartons l'éclosion des œufs se produisit comme
nous l'indiquons dans le tableau suivant:
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
as
9
ee | NLRI (6 Sle LEY uy Loi RRI dof andeyo amod |
SAJUESSTEU Sap TV LOL |
| | |
be 199 | 8E | ORT] E6 | HVE] 9€ | OYF | LOC | TE | LOT OSE | ETT | ot | OOS abea mod
SOONESSIEU Sap TVLOL
| |
0008 SIND 590 |
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EA Ier 78 "et Tor [cc ler log 19 {se a y i9 |99 Icy izl 00% d
° 6t | 9L Ice | yg 00% d
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ROE We JE 16 IIS 19 |F Le | 9G [9 OF :€9 | FF 7 00
"Eil 4 g | YZ | cy g Jot-ytr} -y 6 l'y 61 | ‘y Sr (of y Lf -y gr | yrs oF cy Lf yor | ug |
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+
I
omme on le remarque dans le tableau, le nombre des na
4
4
(
dans la première journée, fut restreint (188) ; il augmenta fortement
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 193
dans les trois journées suivantes, et atleignit le 28 avril, 497 et le
30 avril, 437; le {er mai il tomba de nouveau à 218, jusqu'au 2 mal,
où souvrirent les derniers œufs (95). Cette proportion fut uniforme
dans tous les cartons et par suite on ne peut se permettre de
déduire que sur les cartons influencés par le champ électro magné-
tique, cette influencea accéléré ou retardé le développement des
œufs. Si maintenant nous examinons le nombre total des naissan-
ces pour chaque lot, nous voyons, au contraire, que la proportion
des œufs éclos dans les 6 cartons diffère pour chacun d eux.
Nous trouvons en effet :
(carton de contrôle) dans le lot A 254 œufs éclos, c'est-à-dire 50.8 °/,
(15° d’électro-mag. ) » B 313 ) 626°,
(30 ) ) C 331 » 70.2 °
Ka ) ) D 321 » 64.2 °;,
(60 » nm E 346 » 69.2 °°
(ມ » » F 293 » 38.6 °’,
Nous en devrions conclure :
{Que en règle générale, l'application du champ magnétique
variable a favorisé l'incubation des œufs et en a déterminé l'éclo-
sion d'un plus grand nombre; car, dans le carton de contrôle la
proportion des naissances est seulement de 50.8 °/o, tandis que
dans tous les autres cartons qui ont subi l'influence du champ
magnétique elle dépasse 60 °/o.
Mais notre dessein d'élargir nos opérations, en opérant sur un
grand nombre de cartons, nous permet d'ajouter plus de détails;
comme ils sont contradictoires, la première conclusion est bien
compromise.
2 Comme l'on eut la plus grande proportion de naissances dans
le lot C, qui reçut une application constante du champ magnétique
de 30 minutes par jour, on en devrait déduire que la durée optima
d'application du champ magnétique, celle qui a le plus favorisé le
développement des œufs de ver-à-soie, est d'une demi-heure, tandis
qu'une durée plus ou moins tongue serait moins favorable. Mais le
lot E vient troubler cette déduction logique, car il détonne comme
une note fausse dans la gamme diatonique des lots C, D, F.
Mais une autre contradiction ôte toute valeur aux deux conclusions
apportées. Nous avons dit qu'il résulterait, avant tout. du tableau
154 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
donné plus haut, que l'action des champs magnétiques a favorisé
l'incubation et déterminé l'éclosion d'un plus grand nombre d'œufs.
Eh bien! dans le lot tenu séparé, comme contrôle indirect, et
contenant 2500 œufs tout à fait soustrait à l'influence du champ
électro-magnétique. nous avons trouvé une proportion de naissances
de 66.4 °/o, supérieure a la valeur moyenne des proportions de nais-
sances qui ont eu lieu dans les lots soumis à l’action électro-magné-
tique. L'action du champ magnétique aurait donc nui, en ce cas,
plutôt que favorisé l'éclosion des œufs.
Aussi nous nous croyons autorisé à conclure que l'incubation et
l'éclosion des vers-à soie, ont suivi, dans ces expériences, leur
allure habituelle, sans ressentir aucunement l'influence du champ
électro magnétique.
Action du champ magnétique sur les conditions
de développement et daccroissement collectif des animaux
Nos observations ont été dirigées ensuite sur ce point : quelle
influence peut avoir l'action exercée par l'électro-aimant sur les
œufs en incubation et sur le développement successif des vers-à-
soie.
Pour atteindre ce but il ne restait qu'à suivre, jour par jour, les
différents cartons où élaient élevées les larves et à marquer les
différences qu'on aurait pu rencontrer dans la rapidité de leur
développement et dans la vigueur de leur nutrition. C'est ce que
nous avons fait pendant les premiers jours de mai 1904 (2, 3, 4 et
5 mai), en portant notre attention sur lamas des larves nées, sur les
cartons A, B, C. D, E, F et sur celui de controle et nous avons
remarqué que :
Sur le carton A qui en contenait 254, 4 étaient mortes
» B » 313, 6 »
) C » 381, 8 »
) D » 321, 4 »
» E » 346, 19 »
» F » 293, & )
mais nous nous sommes aperçus que si c'était une entreprise diffi
cile et pénible de surveiller un si grand nombre de larves, pendant
eT nc PSA or
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 155
qu elles étaient encore petites, cela deviendrait assurément impos:
sible lorsqu'ellesauraient atteint un plus haut degré de développe-
ment. Par suite de cette considération, nous nous sommes décidés à
jeter tout l'amas des larves, après en avoir choisi dans chaque lot, 13
de grandeur égale et dans des conditions de santé et de vivacité qui
nous parurent semblables et nous les avons disposées pour l'élevage
sur 6 cartons spéciaux, avec une abondante nourriture constituée
par de fraiches et tendres feuilles de mürier.
Des 1660 larves, nées des œufs de contrôle, nous avons jeté aussi
la plupart et nous en avons gardé seulement 48 que nous avons
disposées pour l'élevage sur deux cartons: 24 sur l'un, appelé G et
24 sur l'autre, A bis. |
Les observations des jours suivants (6. 7, 8, 9, 10 mai) ne nous
donnent aucune indication particulière sur les variations possibles
des larves dans les différents lots.
Le 11 mai nous commençons à remarquer quelques différences
parmi les larves qui se trouvent sur un même carton. La plupart
sont bien développées, d'une grandeur uniforme, vives et fort
vivaces. Quelques-unes paraissent sensiblement plus petites, plus
lentes dans leurs mouvements, moins avides de nourriture. Il est
impossible de se tromper lorsqu'on observe des faits de ce genre.
Les larves d'un développement plus tardif, se répartissent ainsi :
0 dans le lot A (controle)
0 « A bis »
1 » B (exposé pendant 15” au champ magnétique)
4 » C ( ) 30’ » )
1 » D ( » his’ » )
1 » E ( » 60’ » )
0 » F ( » 79° » )
0 » G (contröle)
L'observation comparative des différents lots, montre que
ceux qui présentent le plus de larves très-développées sont les lots
Bet D. Le lot C est celui qui présente le plus grand nombre de
larves peu développées. Les lots A et A bis, dont les ceufs ne furent
pas Soumis à l'action du champ électro-magnétique, présentent
loutes leurs larves uniformément développées.
Doit on déduire de cela que le champ magnétique retarde le
développement des larves, sur lesquelles il a exercé son action
156 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
quand elles étaient encore à l'état d'œufs”? C'est de cet avis que
nous devrions être à cause d'une autre expérience, que nous avions
aussi commencée le 6 mal, sur les deux lots A bis et G, contenant des
larves dont les œufs furent maintenues séparées pour le contrôle.
Le lot A bis fut gardé comme contrôle ; le lot G, fut soumis à une
action journalière du champ électro-magnétique, d'une intensité de
26 amperes; l'axe polaire était perpendiculaire au carton, contenant
les larves et à une distance de 10 cm. du pôle actif au carton mème.
L'action durait 30 minutes. Elles présentaient clairement cette diff-
ence: dans le lot A bis, elles étaient toutes bien développées, de
dimensions uniformes et remarquablement plus grandes que celles
contenues dans le carton G. Ces dernières n'étaient pas aussi vives
dans leurs mouvements, elles consommaient moins de feuilles de
mürier. |
Pas encore convaincus, nous avons continue a observer les larves
en élevage et nous nous sommes décidés a vérifier encore une fois
les résultats obtenus.
Nous avons réfléchi que, si le champ magnétique retardait le
développement des larves et affaiblissait leurs fonctions de nutri-
tion, nous aurions du voir toujours augmenter le nombre des larves
peu développées dans les lots dont les œufs subirent l'action du
champ magnétique; et nous aurions mème dù vérifier un retard
encore plus long dans les cartons qu'on avait ultérieurement
soumis à l'action du champ magnétique.
Le 12 mai, en effet, nous prenons le lot C qui contenait 4 larves
encore peu développées et dont l'état n était sans doute pas meilleur
que celui des larves contenues dans les autres lots et nous Îles
soumettons à une action journalière du champ magnétique, d'une
intensité de 26 ampères, pendant une durée de 30 minutes. en
disposant l'appareil comme pour le lot G.
Voici le résultat de nos observations dans la journée du 13 mai et
le nombre de larves arriérées dans chaque lot.
0 dans le lot A (controle)
2 A bis (contrôle)
| » B (en repos)
A » C (champ magnetique)
ວ » D (en repos)
1 » E (en repos)
1 » F (en repos)
l » G (champ magnétique)
- m mr = Weg ep mi EI a pp mr wf: — mrp
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DESCHAMPS MAGNETIQUES 157
En poursuivant nos observations nous avons pu remarquer
distinctement que des larves arriérées le 18 Mai on en trouvait :
2 dans le lot A (controle)
2 ) A bis (contrôle)
1 ) B (en repos)
2 » C (champ magnétique)
3 » D (en repos)
2 ) E (eu re] os)
2 » F (en repos)
1 » G (champ magnétique)
Le 27 mai nous trouvons encore des larves arriérées :
3 dans le lot A (controle)
2 » A bis (controle)
3 » B (en repos)
2 D C (champ magnétique)
3 » D (en repos)
2 » E (en repos)
2 D F (en repos)
1 » G (champ magnétique)
Au lieu de confirmer l'hypothèse émise plus haut que l'action du
champ magnétique se manifestait dans le développement des larves
influencées d'une manière directe, ou précédemment à l'état d'œufs,
ces résultats nous conduisent donc à des conclusions tout-à-fait
opposées.
En effet, les lots A. C, D,F G, et surtout les lots C, D, F, sont
ceux qui présentent incontestablement les larves les mieux déve
loppées. de dimensions plus uniformes, vives et très vivaces. Or,
ce sont précisément les vers à soie qui ont subi davantage l'action
du champ magnétique: D et F à l'état d'œufs; C et Ga l'état de
larves. Mais il y a plus encore. Le 12 mai les larves élevées sur le
carton C, n'étaient pas dans un état florissant, on en comptait
au moins 4 peu développées. Le 18 mai ces quatre larves, dans la
suite de leur développement se sont réduites à 2 seulement, parce
que deux d'entre elles ont repris leur développement normal.
Devons nous attribuer ce fait à l'action du champ magnétique ?
Non, certainement ; parce qu'un fait semblable s'observe encore
dans le lot D, qui fut maintenu en repos, sans aucune action du
458 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
radiateur. Dans ce lot aussi il y avait le 12 mai, 5 larves peu déve:
loppées et le 18 mai nous n'en trouvons que 3. Au contraire, nous
constatons un accroissement dans le nombre des larves retarda
taires du lot A qui ne fut jamais soumis à l'action du champ magné
tique, ni à l'état d'œufs, ni après leur naissance, et dans le lot B.
qui fut toujours maintenu en repos.
Il n'est pas possible de tirer de ces observations une conclusion
catégorique; mais l'impression que nous en conservons, c'est que
le champ magnétique n'a pas une influence appréciable sur le
développement des vers à-soie.
Action du C. M. sur les conditions de vie et de mouve-
ment des individus pris à part, et observés au moment
où le champ magnétique est en action
Nos recherches eurent ensuite pour but de savoir si le champ
magnétique variable a au moins une action plus évidente et remar-
quable sur les individus pris à part, s'il en modifie en quelque
maniére, méme pour un temps limité, les conditions de vie ; sil
provoque des réactions spéciales, augmentation ou diminution des
fonctions du mouvement soit directes, soit réflexes par suite de
stimulations sensitives.
Larves du rer å soie
Dans ce but, nous avons avant tout observé les larves des vers-a
soie, car celles-ci par suite de leur constitution dépourvue de
squelette épais et de la nature particulière de leur système nerveux
ganglionnaire disposé superficiellement le long du corps, sont plus
que tous les autres animaux aptes à être influencées par les lignes
de force rayonnantes d'un aimant.
Nous avons choisi, pour cela, vers le 18 mai 190%, plusieurs
couples de larves, parmi les plus belles et les plus vives des diflé
rents lots, qui servaient pour les expériences précédentes. et
couple par couple nous les avons soumises successivement à l'in
fluence du champ magnétique. Nous faisions l'expérience sur deux
larves à la fois pour nous rendre compte — en nous assurant que
les mêmes réactions avaient lieu de la même manière dans lous
les deux — que ces réactions étaient bien produites par l'action du
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 159
champ magnétique, et qu'elles n'étaient pas des mouvements
spontanés tout-à-fait indépendants de l'action de l'aimant.
Placées sur des larges feuilles de mürier, reposant elles mêmes
sur un carton convenable, les deux larves étaient soumises à l'action
du radiateur, à une distance de 10 cm. du pôle actif, l'axe polaire
étant perpendiculaire au carton. Intensité du courant : 26 ampères ;
durée de l'application : ad libitum, puisqu'il s'agissait d'observer
les animaux pendant l'action même du champ magnétique.
Dans une première observation nous avons remarqué que, sous
l'action du champ magnétique, la paires de larves commença après
2 ou 3 minutes à cesser ses mouvements: à ronger le bord de la
feuille et à la mächer ; peu à peu les deux larves s'arrêtèrent tout-a-
fait, d'abord l'une, puis l'autre, après 45 ou 50 secondes et demeu-
rèrent immobiles pendant environ 3 minutes. Nous suspendons
alors le fonctionnement de l'appareil et nous continuons à observer
la paire de larves qui n'était plus influencée par le champ magné-
tique. L'immobilité persista pendant environ 5 minutes, après
lesquels les deux larves reprirent de nouveau leurs mouvements
habituels. Après 4 minutes encore, nous fermons le circuit en fai-
sant fonctionner I électro-aimant: et après A minutes et 37 secondes
une des deux larves resta immobile, tandis que l'autre continua ses
mouvements de mastication, sans déceler aucun changement dans
ses habitudes ordinaires. Après environ 3 minutes la larve immo-
bilisée, reprit ses mouvements en restant sous l'action du champ
magnétique.
Ces premières observations nous ont amené à penser que le
champ électro-magnétique pouvait avoir quelque influence sur le
relâchement et l'arrêt des mouvements des larves. Aussi nous
avons répété et multiplié les observations sur la même paire de
larves et aussi sur plusieurs autres choisies dans ce but, en éloi-
gnant ou en approchant davantage les larves du pôle actif; en
diminuant et en augmentant l'intensité du champ; en changeant
en tous sens la direction de l'axe polaire et la direction des lignes
de force, mais nous n'avons pu saisir encore une fois le phénomène
observé le premier jour, c'est-à-dire le relâchement et l'immobili-
sation des larves sous l’action du champ, et le retour des mouve-
ments lorsque nous cessions de faire agir l'aimant.
160 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Protozoaires
Par suite de leur forme bien définie, des notions sûres que nous
possédons sur leur biologie, il nous a paru opportun d'étudier
l'action directe du champ magnétique sur quelques espèces de
protozoaires. Comme il s'agissait d'organismes élémentaires,
l'action eventuelle exercée sur leur protoplasme pourrait, par ana-
logie, être transportée aussi dans des éléments constitutifs des
organismes plus complexes. së)
Parmi tous les protozoaires nous avons choisi ceux qui demeu-
rent dans l'intestin des thermites si bien étudiées par (rrassi. Dans le
Thermes luctifugus vivent 6 espèces de protozaires : deux d'entre elles
appartiennent aux lophomonadines c'est-à dire trichonympha agilis
et microjoenia leramitoides ; deux aux cercomonadines c'est-à dire
monocercomonas termitis et dinenympha gracilis; deux aux Pysonym-
phides c'est-à-dire pyrsonympha flagellata et olomastigotes elongatus.
Dans nos observations nous avons toujours dirigé notre attention
sur trychonympha agilis, de forme à peu près ronde, semblable à une
carafe, avec beaucoup de cils vibratiles longs vers la partie plus
étroite et avec d'autres moins serrés sur le corps globuleux. Cest
l'espèce de dimensions les plus grandes: elle mesure 1304 de
longueur et 40 „ de largeur ; elle change rapidement de place en
remuant les fléaux par des mouvements hélicoïdaux. Pour nos expé-
riences nous nous procurions les trichonymphes à examiner en
écrasant l'intestin d'un thermite contre un verre porte-objets ; nous
répandions rapidement sur le verre la pate qui en sortait et nous
l'adaptions au microscope. Devant le verre était placé le radiateur.
ayant l'axe polaire parallèle à la surface du verre. On poussait
dans le champ microscopique une des trichonymphes plus grosses
et plus vives et on étudiail tous ses mouvements, toutes ses évolu-
tions, toutes les attitudes qu elle prenait pendant quelque temps:
70 à 90 secondes. Nous faisons remarquer que ce temps suffisait à
nous instruire sur l'état normal du protozoaire, car nous l'avions
déjà étudié auparavant avec attention.
Ensuite on faisait passer le courant dans l'électro aimant, en
produisant soudainement un champ magnétique de l'intensité de
35 ampères : et nous observions quelles étaient les modifications
éventuelles dans l'état déjà observé de la triconymphe qui servail
= pts ws Wmggtn mmm = mu —
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 161
pour l'expérimentation. En toutes les observations que nous avons
souvent faites dans les mêmes conditions d'expérience, nous avons
très souvent remarqué que, sous l'action du champ magnétique, la
trichonymphe s agitait plus vivement, remuait plus rapidement les
cils vibratiles et donnait à son protoplasme des formes différentes.
Elle prenait une forme tantôt plus globuleuse, tantôt plus allongée,
pendant que toutes les autres espéces de protozoaires remplissant
le champ microscopique étaient saisis par un mouvement ondu-
latoire vertigineux et inaccoutumé. Lorsqu'on arrétait le fonction-
nement de l'appareil tout ce petit monde, s’agitant sous le micros-
cope, reprenait aussitôt le mouvement tranquille qu'il avait
d'abord.
Ce phénomène était bien dù à l'action du champ magnétique ;
mais ici encore (nous l'avons déjà dit à propos des infusoires) nous
pensons que ces mouvements anormaux dépendent plutôt de l'effet
mécanique des vibrations des ondes magnétiques, transmises par
l'air au champ microscopique, que d'une réaction d'ordre biologique
produite par une excitation passagère exercée sur les protoplasmes
de ces protozoaires.
CONCLUSIONS
Nous ne nous croyons pas autorisé par les recherches exposées
en détail dans ce mémoire, à tirer des conclusions catégoriques et
définitives. |
Cependant il nous semble pouvoir déduire de nos expériences
que l'action biologique des champs magnétiques variables sur les
organismes inférieurs n'est pas de nature à pouvoir se manifester
évidemment par des phénomènes susceptibles d'un contrôle
sérieux.
Nous poursuivrons nos recherches sur des organismes animaux
plus compliqués, et sur celui de l'homme; alors peut être, nous
serons en état d'émettre une opinion plus précise à ce sujet ; main-
tenant nous pouvons seulement affirmer les faits suivants.
1° Les champs magnétiques variables, même s'ils sont bien
puissants, n'influencent pas les plaques phosphorescentes au
sulfure de calcium.
2 La germination et l'accroissement des organismes élémentaires
ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VII. — MARS: 1905 11
462 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
(infusoires) ne sont pas modifiés dune maniére remarquable par
l'action du champ magnétique.
3° L'incubation et l'éclosion des œufs de grenouille et de vera-
sole se développent avec une allure normale, sans ressentir aucu-
nement l'influence du champ magnétique variable.
4° Nous avons remarqué un manque d'action semblable des
champs magnétiques, sur les conditions ultérieures du développe-
ment des larves de vers-a-soie, parce qu'on observe les mémes
particularités et dans celles qui ont subi l'action du champ magné-
tique et dans celles qui sont restées isolées pour le contrôle.
5° Enfin nous croyons pouvoir nier que les champs magnétiques
variables aient une action biologique sur les organismes inférieurs
(larves de vers-à-soie, protozoaires), car les mouvements ondula
toires dont ces derniers sont animés, sous l'influence de l'aimant,
on ne devrait pas les attribuer, à notre avis, à une réaction d'ordre
biologique, produite par une excitation de leur protoplasme, mais
ils seraient imprimés mécaniquement à ces organismes si délicats
par les vibrations produites dans l'air par les andes magnétiques
rayonnantes des lignes de force.
Ch. COLOMBO. — ACTION BIOLOGIQUE DES CHAMPS MAGNETIQUES 163
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RECHERCHES
Sur | Excitabilité électrique de différents muscles
DE VERTEBRES ET D’INVERTEBRES
par Mn: LAPICQUE
CHAPITRE PREMIER
HISTORIQUE
C'est du Bois Reymond (1), qui le premier a cherché à établir une
relation entre l'excitant électrique et l'excitation du nerf. Sa loi.
demeurée classique, fait dépendre l'action du courant uniquement
de sa période variable; voici comment il la formule: « Ce mest
pas a la valeur absolue de la densité du courant à chaque instant
que le nerf moteur répond par une secousse du muscle qui lui
correspond, mais aux variations de cette valeur d'un instant à
l'autre, et en réalité, le mouvement provoqué par suite de ces
variations est d'autant plus important qu'elles sont plus rapides
pour une mème valeur absolue et plus grandes dans l'unité de
temps ». |
L'eflet du courant est supposé proportionnel à la dérivée de l'in
2 di a 3
tensite parrapport au temps. PTE ou tout au moins fonction de
= di
cette dérivée. Quand le courant est devenu constant So est nul.
l'excitation : devient nulle. Par conséquent, si l'on suppose un
4 Du Bors-Reymonn. — Von dem allgemeinen Gesetze der Nerrenerregung
durch den elektrischen Strom, Société de physique de Berlin, 8 août 1845
Untersuchungen über Thierische Elektricitat, 1848.
ms met El
f i
Ms: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 167
courant sétablissant avec une vitesse trés grande pratiquement
instantanée, il n'y aurait pas lieu de faire entrer le temps en ligne
de compte.
Linstrumentation dont se servaitdu Bois-Reymond était extré-
mement simple : il placait le nerf dans une dérivation prise sur un
rheocorde (1). Un des fils de cette dérivation aboutissait à un point
fixe, l'autre à un curseur formé d'un tube plein de mercure fermé
à ses deux extrémités par un bouchon de liège, un fil de fer, du
circuit principal, passait dans l'axe du tube; en déplaçant le
curseur, on faisait varier le courant dérivé. Bernstein perfectionna
cette disposition. Sa dérivation dépendait de la plongée plus ou
moins grande d'un fil de platine dans le mercure. Cette plongée
était commandée par un pendule qui reglait le déplacement ; c'est
aux extrémités du fil de platine pris dans le circuit principal que
se prenait la dérivation (2). Cet appareil était plus précis que celui
de du Bois-Reymond ; grâce à la grande résistance du circuit dans
lequel se trouvait le nerf, le courant dérivé avait une forme sensi-
blement rectiligne. |
Les deux hypothèses contenues dans la loi de du Bois-Reymond
sont donc :
1° Que l'excitation dépend de la variation de la densité électrique
el cesse quand le courant est arrivé à son intensité finale ;
2 Que l'excitation totale s'obtient par l'intégration des excita-
tions élémentaires.
Dans toutes les publications relatives à ce sujet, Du Bois Reymond
dit ne pas connaître un seul fait pouvant faire admettre qu'il soit
nécessaire que l'excitation électrique dure un certain temps pour
être efficace.
Le premier physiologiste qui ait fait des expériences montrant que
la loi de du Bois Reymond se trouvait en défaut pour interpréter
certaines expériences, est Fick (3). Il prit comme sujets d'expé-
riences des tissus beaucoup plus lents que les muscles de gre-
E 1 Dr Bois-Reymosp. — Vom Schwankungsrheocord, einer Vorrichtung zum
reise des allgemeinen Gesetzes der Nervenerregung durch den Strom. Gesantem.
Abhandlugen I. p. 198).
2 BERNSTEIN Vorlaufi HO ji ) iz T
= ge Mitteilung über einen neuen Reizapparat für
Nerv und Muskel. (Arch. für Anatomie und Physiologie 1862).
3 Fick, — Beitrage zur vergleichende Physiologie der irritabelen Substanzen
Braunschweig.
Fick. — Untersuchungen über elektrische Nerrenreizung 1864. Braunschweig.
168 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
nouilles, et il sadressa aux tissus des Anodontes. (Anodonta inter-
media, A. Cygnea). |
La fermeture du courant était étabiie par le contact d'une legere
tige en cuivre sur une petite plaquette du même metal. Fick pou-
vait faire varier la durée de la fermeture du courant de deux
façons, soit en modifiant la tension du ressort destiné à imprimer
le mouvement à la pointe en cuivre, soit en avançant ou en reculant
la plaquette de forme triangulaire, de façon à modifier l'étendue de
la surface de frottement.
ll constata qu il fallait que la variation de densité de courant soit
assez rapide pour produire une exeitation; en plus, il trouva
qu'une certaine durée de passage de courant était indispensable. Par
analogie, Fick pensait que ces considérations sur Ie muscle adduc-
teur d Anodonta devaient s'étendre aux muscles de Rana. « Dans
ce cas, dit-il, les temps deviendraient si courts que l'on tombe
dans la période au dela de laquelle une prolongation de durée du
courant ne change plus rien à l'excitation. En expérimentant sur
le gastro cnémien de la Rana, il trouve « que le travail du muscle
est fonction de la force du courant électrique appliqué sur le nerf
pendant un temps très court.» Cette fonction a une valeur nulle
pour une certaine valeur faible du courant; puis cette fonction
saccrolt continuellement et proportionnellement jusqu à une inten-
sité du courant où elle devient maximale et stationnaire.
Quelques années plus tard, Neumann démontra que l'ineflicacité
des chocs d'induction sur les muscles paralysés a sa raison d'ètre
dans la courte durée de ces chocs, et qu'il ne fallait pas s'étonner
que ces muscles soient restés excitables par le courant constant. en
effet il observa que les muscles et les nerfs qui meurent perdent
beaucoup plus vite leur excitabilité pour les courants instantanés
que pour les courants d'une durée plus considérable.
Brücke (1) reproduisit le mème phénomène en se servant des
muscles de la grenouille dont les nerfs moteurs avaient été para-
lysés par le curare. Il trouva que ces muscles étaient moins
excitables que les muscles normaux pour des courants de courte
1 Brücke. — Ueber den Einfluss der Stromesdauer auf die elektrische Erregung
der Muskeln (Sitzungsberichte der Wiener Akademie 1867).
Idem. — Ueber die Reizung der Bewegqungsnercen durch elektrische Strom
Sitzungsberichte der Wiener Akademie 1808 .
nn
M": LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 169
durée, tandis quils réagissent tout aussi bien aux courants durant
plus longtemps. |
En 1870 Engelmann apporta sur cette question une contribution
des plus importantes (1). Dans son beau travail sur l'uretère dulapin
il avait recherché pour des courants d'intensité diverse quel était
le temps minimum de fermeture nécessaire pour obtenir une
réponse visible. Son instrumentation était très sommaire: il
fermait et ouvrait le circuit à la main en se guidant sur un métro-
nome qui battait le quart de seconde. Néanmoins il a mis trés
nettement en évidence la variation systématique de ce temps
minimum : dans une eXpérience par exemple, la résistance du
rhéocorde avant varié de 300 à 10, le temps a varié de 0,5 à 6 quarts
de seconde.
Engelmann admet que dans tous les tissus le processus est
essentiellement le mème ; qu'il ya toujours une relation du même
genre entre l'intensité de l'excitation et la durée minima néces-
saire. Mais les valeurs absolues de la durée sont plus grandes dans
les tissus où l'ensemble des phénomènes d'activité est en
général plus lent. L'uretère, (comme entre les mains de Fick le
muscle adducteur des valves de l'anodonte), a révélé le fait parce
que, corrélativement à la lenteur de sa contraction, à la longue
durée de son temps perdu, les limites entre lesquelles peut varier
la durée d’excitation sont assez éloignées, et ces variations appa-
raissent pour ainsi dire d'elles-mêmes. Une fois prévenu, on peut
chercher le phénoméne dans d'autres tissus comme le nerf
moteur de la grenouille en faisant des fermetures très brèves.
Pour cela Engelmann (commedéjà Fick), faisait glisser une pointe
métallique sur une plaque isolante munie en son milieu d'une
bande métallique; suivant la vitesse de la pointe et la largeur de la
bande, les fermetures étaient plus ou moins brèves. Si l'on cherche,
en excitant un nerf se rendant à un muscle de grenouille, avec des
courants d'intensité diverse, quel est le temps le plus court
pour lequel on a encore une réponse, on peut constater que ce
temps diminue quand la force du courant augmente.
On remarque aussi que si l'on excite le nerf, le mouvement de la
pointe métallique doit être notablement plus rapide pour obtenir
A Th. W. ENGELMANN. — Beitraege zur allgemeinen Muskel und Nerrenphy-
Moloyre ‘Archiv. für die gesammte Physiologic, 1870, T. III.
170 | ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
le même résultat (disparition de tout effet visible), que si l'on
excite directement le muscle curarisé. La valeur absolue du temps
est donc, toutes choses égales d'ailleurs, plus petite pour les nerfs
que pour les muscles stries, mais pour ceux-ci elle est beaucoup
plus petite que pour l'uretère. Pour le cœur de la grenouille, les
valeurs absolues du temps sont notablement plus grandes que pour
les muscles volontaires. Enfin pour un élément donné, quand son
temps physiologique sera changé, les durées nécessaires varieront.
Pour l'uretère, dans le refroidissement, après l'arrêt de la circu-
lation, le temps est sensiblement plus long que dans les conditions
normales. De méme pour un muscle de grenouille curarisé, mis en
contact à minutes avec un morceau de glace.
Voici une expérience qu Engelmann a faite et qu'il trouve sai-
sissante. On place entre les électrodes du porte objet d'un micros-
cope une goutte d'eau de marais avec ses animalcules. Pendant
qu'on observe ces animalcules dans le champ du microscope, on
ferme le courant au moyen de la pointe de cuivre pendant des
temps plus ou moins longs. Tandis que les muscles striés des petits
articulés donnent encore une secousse méme pour des mouve-
ments trés rapides de la pointe, il faut fermer le courant longtemps,
au dela dun quart ou dune demi-seconde, méme avec des inten-
sités beaucoup plus fortes, pour produire une contraction dans le
tube intestinal de ces mémes animaux. Chez les infusoires, on
obtient des valeurs différentes des temps suivant que l'on excite
les animaux qui peuvent donner des mouvements en forme de
secousse rapide ou ceux qui sont plus lents; ces derniers exigent
pour une même intensité de courant des plus longues durées de
fermeture ; enfin pour que les amibes répondent à l'excitation, la
durée de passage du courant doit dépasser parfois une seconde.
L'instrumentation sommaire d Engelmann subit des perfection
nements sans amener cependant beaucoup de clarté sur le sujet
qui nous occupe. Von Fleischl (1) se servait d'un appareil quil
appela orthorhéonom. Le dispositif de cet appareil consistait en
une rainure circulaire pratiquée dans une table non conductrice
contenant du sulfate de zinc. Au centre de la rainure se trouve un
axe de rotation vertical portant un bras horizontal ; deux bâtons de
4 Von Kreischn Untersuchung über die Gesetze des Nervenerregung, das
Rheonom iSitzungsberichte der Wiener Akademie. 1877.
M": LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 171
zinc prennentle contact dans la rainure pour conduire le courantau
circuit des électrodes. On relie les deux extrémités d'un diamètre
de la rainure au pôle positif et au pôle négatif d'une pile; pendant
la rotation du bras, la dérivation sera parcourue par un courant
alternatif A variations rectilignes.
L'orthorhéonome fut modifié par Von Kries (1); le bras horizontal
ne portait qu une seule tige de zinc; les points d'entrée et de sortie
du courant pouvaient étre placés en des endroits variables de la
rainure et le zinc mobile lancé par un ressort (Federrhéonom)
passait devant eux. Von Kries disposait dans ce cas d'ondes consis:
tant en une variation linéaire du courant qu'il pouvait rendre plus
ou moins rapide avant d'atteindre le régime permanent. Il appelle
Zeitreise les excitations produites par un courant s'établissant
lentement et Momentanreise celles au contraire produites par un
établissement de courant très rapide. Malheureusement Von Kries
faisait suivre ces Momentanreize ou ces Zeitreize d'un passage plus
ou moins long de courant constant. Encore complètement imbu de
là théorie de du Bois-Reymond, il considérait ce passage de courant
comme absolument inefficace et ne troublant en rien le résultat des
expériences.
Or les travaux de Fick et d'Engelmann nous ont déjà démontré
clairement cette influence du passage d'un courant constant; par
conséquent, les Momentanreize de Von Kries sont absolument
illusoires; on n'a affaire en somme qu'à deux excitations longues,
l'une sétablissant plus rapidement que l'autre. On comprend alors
que Von Kries n'arrive pas à des conclusions bien nettes. I} trouve
cependant que le nerf refroidi réagit mieux aux Zeitreize ; quant
à la durée de la secousse il ne trouve aucune différence caractéris-
tique en employant les deux modes d’excitation cités plus haut.
Cependant, à cette époque, des théories complètement différentes
de la loi classique de l'excitation commencent à se faire jour.
Boudet de Paris (2) cherche à établir une corrélation entre l'énergie
électrique d'une décharge et l'excitation produite; l'expérience lui
apprit qu'une même quantité d'énergie dépensée ne produisait pas
toujours le même effet.
A Vox Kries. — Ueber die Abhängigkeit der Erregungs-Vorgange von dem
seitlichen Verlaufe der zur Reizung dienenden Elektricitats-Bewegungen.
2 Borner de Paris. De Uéraluation mecaniane des courants électriques
employes en médecine. Société internationale des Electriciens, 3 Décembre 1884.
172 ' ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Quelques années plus tard Griitzner (1) montra que la loi de
du Bois-Reymond ne s'appliquait pas à tous les animaux et que
par conséquent elle ne pouvait être considérée comme générale.
Au lieu d'employer la pile il se servait des actions électromagné-
, tiques et prit pour ses expériences d'abord une machine de Stohrer,
puis construisit un appareil qu'il appela la Reizsiren consistant en
un aimant en fer à cheval portant deux bobines aux extrémités
polaires, entre lesquelles il plaçait un disque dont le profil avait
une forme variable.
Avec cet appareil les élèves de Grützner, Schott (2) et Bürker (3)
arrivèrent à ce résultat fort intéressant que le nerf de crapaud
semble obéir à une loi différente de celle du nerf de la grenouille.
Schott en se servant du choc d'induction vit que la hauteur de la
secousse produite par un gastro-cnémien de crapaud était plus
considérable pour l'onde de fermeture que pour celle d'ouverture
quand la distance des bobines était assez rapprochée et le poids
tenseur de 40 à 50 grammes. Il n'obtint jamais ce fait sur la
grenouille. En se servant de la Reizsiren dont le disque placé entre
les bobines de l'électro-aimant était fait de telle sorte qua chaque
tour de roue ily avait deux ondes électriques différentes, l'une
s établissant plus lentement que l'autre, Schott trouva que le gas-
tro-cnémien de la grenouille réagissait mieux au courant le plus
rapide, tandis que le contraire se produisait pour le gastro cnémien
de crapaud. ll reprit enfin les expériences de Von Kries avec son
instrumentation, et vit que le muscle de la grenouille comme celui
du crapaud donnait une secousse dont la phase d'ascension était
plus lente pour les longues excitations que pour les excitations
instantanées. Schott conclut en disant « un brusque choc d induc:
tion nuit plutôt aux muscles lisses quand illes fait se contracter,
tandis que la même quantité d'électricité contenue dans l'onde
d'induction répartie sur un plus long temps le fera peut-être con-
tracter plus fortemeut sans lui nuire ». Donc, l'excitation adequate
pour un muscle lent est une excitation lente, tandis que pour un
muscle rapide l'excitation doit être brève au contraire.
1. GRUTZNER. Ueber die Reizwirkung der Stohrerschen Maschine auf Nerv
und Muskel. Pflüger’s Archiv. 1891.
2. Scuorr. — Eintrag zur elektrischen Reizung des quergestreiften Mus-
kels von seinem Nerven aus (Pflügers Archiv.) 1891.
3 Bürker.— Ueber die Erzeugung und physiologische Wirkung schnell und
langsam verlaufender magnetelektrischer Ströme (Dissert. Tubingen, 1897 .
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 173
La première tentative faite pour utiliser le condensateur dans la
détermination des facteurs électriques de l'excitation est due à
d'Arsonval (1). Chauveau avait eu le premier l'idée de se servir de
capacités chargées à différents potentiels pour graduer l'excitation.
Il employait des sphères de divers diamètres qu'il mettait en com-
munication avec un point d'un fil parcouru par un courant continu.
Mais cet appareil était fort encombrant : aussi Marey en France et
Tiegel en Allemagne, lui substituèrent des condensateurs à feuilles
d'étain et de mica. C'est ce dernier modèle que d'Arsonval employa.
commence par démontrer qu'il n'existe aucun rapport entre
l'énergie d'une excitation électrique et la contraction musculaire
qui en résulte ; la décharge d'un condensateur de capacité 1/10 mF
au potentiel 10 faisait contracter violemment une patte galvanos-
copique de grenouille ; tandis qu'un condensateur de capacité 10
chargé au potentiel 1 donne une contraction faible ou nulle à la
décharge ; l'énergie de l'excitation est cependant la même dans les
deux cas. Ce qu'il faut donc, pour définir complètement au point de
vue physiologique l'excitation électrique, c'est la connaissance d'un
facteur qui est le plus important, le facteur temps. Une excitation
électrique (décharge d'un condensateur, choc d’inductiou) peut se
représenter par une courbe que d'Arsonval appelle la caractéristique
d'ercitation dans laquelle il y a plusieurs facteurs à considérer ; la
variation maxima de potentiel, les phases, la durée de cette varia-
tion et enfin la quantité d'électricité mise en mouvement.
DArsonval a pensé, par le dispositif suivant, arriver à la solu-
tion de la question qu'il s'était posée, c'est-à-dire dissocier les lois
qui relient la réaction musculaire et nerveuse aux différentes qua-
lités de l'excitation électrique. Le circuit d'une pile de plusieurs
éléments est fermé au travers d'un tube de verre vertical plein
d'une solution de S0+Cu. Le pôle négatif de la pile et le fond du
tube sont mis encommunication avec la terre et par conséquent au
potentiel O. La partie supérieure du tube est, au contraire, au
potentiel Je plus élevé. Un fil métallique faisant plongeur se déplace
dans l'intérieur du tube ; il est relié à un levier mobile dont l'autre
extrémité se meut le long d'un cylindre enfumé. Pour avoir une
A v'ARSONVAL. — Relations entre lu forme de Vexrcilation électrique et la réuc-
ae near (Archives de Physiologic normale el pathologique, 1889,
p. zw.
174 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE .
courbe déterminée d'avance, on fait osciller le levier par la rotation
d'un excentrique dont on peut tailler le profil à volonté. La quantité
d'électricité excitant le muscle par l'intermédiaire du nerf est gra-
duée au moyen d'un condensateur dont l'une des armatures est à
terre, tandis que l'autre est reliée par les électrodes au plongeur.
Sur le cylindre enfumé on recueille donc la courbe de la secousse
musculaire au-dessous de la caractéristique d excitation.
D'Arsonval pense donc avoir tous ses éléments connus :
1° La quantité d'électricité traversant le nerf (qu'on peut modifier
en changeant la surface du condensateur) ;
2° Le potentiel ;
3° Les phases de la variation de potentiel dépendant du profil
de Texcentrique ;
4° La durée de la variation qui dépend de la rapidité d'oscilla-
tion du levier.
Voici les résultats auxquels d'Arsonval arrive par cette methode,
critiquable en ce sens que le condensateur ne prend qu'une partie
de la charge qu on lui suppose.
L’excitabilit& du nerf selon lui est mise en jeu « surtout par la
rapidité de la grandeur de la variation du potentiel ; la quantité
d'électricité mise en jeu joue un role secondaire ».
Pour le muscle il arrive à une conclusion différente.
« Lexcitabilité du muscle est au contraire mise en jeu surtout
par la quantité et la hauteur de chute du potentiel, c'est-à-dire par
l'énergie physique de l'excitation. En un mot, pour le nerf, l'élec-
tricité semble jouer simplement le role d'une force de dégagement.
tandis que le muscle transformerait en partie au moins, cette
énergie en travail mécanique à la facon d'un moteur thermique ».
Dans une publication postérieure (1), d'Arsonval en allongeant
suffisamment la durée de la décharge d'un courant induit d'ouver-
ture (par l'intercalation d'un condensateur en dérivation sur le fil
induit). est arrivé à ce que le tissu nerveux restät presque inexci-
table à cette nouvelle forme d'onde, tandis que le tissu musculaire
répondait fort bien à ces excitations. La quantité d'électricité res:
tait la même, seul le temps de la décharge avait augmenté.
{ D'Ansoxvas. Procédé pratique pour doser les courants d'induclion el changer
la forme de l'excitation électrique. Archives de Physiologie 1891, page 389.
— a
-m vi df
M" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L.EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 17
Mares (1) quelques années plus tard reprend la théorie de Du Bois
Reymond et arrive à cette conclusion que « le facteur essentiel
déterminant l'excitation physiologique, c'est la vitesse de variation
du potentiel, l'intensité du courant jouant un role secondaire ». Il
se servait dun barreau aimanté suspendu verticalement au fil
dune machine d'Atwood et passant dans sa chute à travers une
bobine ; il pouvait ainsi très aisément modifier la hauteur et la
longueur des ondes induites ainsi obtenues. Mais il termine son
second mémoire en disant : «entre l'excitant et l'excitation neuro-
musculaire i] n'y a pas de proportionnalité ; il n'y a même aucun
rapport fixe. aucun nombre, aucune équation qui exprimerait cette
relation. Le rapport est très irrégulier et variable ».
Cybulski et Zanietowski (2) se servirent du condensateur chargé
à un potentiel déterminé et se déchargeant à travers une résistance
connue ; ils cherchèrent à établir une corrélation entre l'énergie
électrique d'une décharge et l'excitation produite; ils trouvèrent
quentre certaines limites cette énergie est constante.
Waller (3) lui aussi admet que l'excitation du nerf est directement
liée à la quantité d'énergie; il a cherché si l'optimum d'énergie
mobilisée peut donner la mesure de la période d’excitation propre
a un tissu particulier et caractériser ce tissu; le rapport od
V représente le voltage, F, la capacité en microfarads, R, la resis-
lance en ohms est ce qu'il appelle la caractéristique d'excitation.
Les expériences peu nombreuses (au nombre de 9), ont été faites
en se servant de la décharge du condensateur, soit en combinant
le voltage et la capacité de manière à avoir toujours une énergie
Constante, soit en cherchant pour chaque voltage la plus petite
Capacité pour laquelle on obtenait le seuil de la contraction. Dans
deux expériences, il n'a pas été possible de trouver de minimum
d'énergie et par conséquent pas de caractérisque. Waller a vu que
la caractéristique du nerf est très sensible aux variations de
température et que les courtes stimulations sont plus efficaces à
1 Marés. — Sur les relations entre Vexcitant électrique et la réaction neuro-
musculaire. (Publications de l’Académie Bohème des sciences à Prague, 1893).
2 Crau
jae LSEIet ZaniétoswKi. — Ueber Anwendung des Condensators zur Reizung
erren (Pflugers Archiv. 1894).
3 Acc. Warten — The Characteristic of Nerve (Proceedings of the Royal
Society Vol. Gi, 1900), f | j
176 | ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
haute température; le contraire a lieu pour les basses températures.
Tandis que la caractéristique du nerf de grenouille à la température
de la chambre, 15 à 18°, est représentée par un nombre de cinq
chiffres, la caractéristique approximative du nerf de grenouille à
haute température est aussi exprimée par un nombre de cinq
chiffres ».
Dubois de Berne partage aujourd'hui la manière de voir des
auteurs précédents. En 1891 (1), à la suite d'une étude sur les con
densateurs, il était arrivé à cette conclusion que l'excitation dépend
de la quantité d'électricité mise en jeu; mais ses vérifications
rencontraient de nombreuses exceptions; en 1897 (2), il publie un
mémoire dans lequel il prétend obtenir la même contraction mini-
male avec des intensités variant de 0,188 à 1,52; plus tard (3), il se
rallie sans réserve à l'opinion émise par Cybulski et Zanietowski ;
toute action électrique dépend, selon lui, uniquement de l'énergie.
Le contraire s'est produit pour Wertheim Salomonson. Dans un
mémoire paru en 1891 (4) il trouve que l'excitation par décharge de
condensateur se produit par une dépense d'énergie constante;
mais en 1900 à la suite d'une correspondance échangée avec Weiss,
il revient sur cette conclusion et attribue cette constance apparente
de l'énergie aux limites trop étroites dans lesquelles variait la
capacité de son condensateur. Il pense que la quantité reste plus
constante que l'énergie.
Hoorweg (5), dans une série de mémoires dont le premier date de
1892, rejette complètement l'hypothèse de du Bois Reymond el
admet que l'excitation élémentaire est directement liée à l'intensité
du courant. Après une série de recherches consistant à déterminer
le voltage nécessaire à la production de l'excitation minima avec
un condensateur se déchargeant à travers une résistance indeter-
4 Dusois pe BERNE. Recherches sur l'action physiologique des courants el
décharges électriques. (Annales des Sciences physiques et naturelles de Genève,
tome XXV, 1891, p. 1).
2 Dunois ve Berne. Recherches sur l’action physiologique du courant qalrant-
que dans la période d'état variable de fermeture. Archives de Physiologie,
1897, p, 740.
3 Dusois pe BERNE. La loi de du Bois-Reymond el les mesures en électrobiologie.
(Annales dElectrobiologie, vol. HI, p. 676..
4 WERTHEIM SALOMONSON. Over het gebruik der condensatoren in de electrodiag-
nostick (Med. Tejdschrift voor Geneeskunde 1891, p. 339.
5 Hoorwes. Archives de Physiologie 1898, p. 269; courte nole qui donne lindi-
cation et le résumé des travaux plus considérables de Hoorweg publiés en
allemand.
e a IE Aen Eh a Atte E ER KEE a EE Gegen Eegenen e me +
M” LAPICQUE. — RECHEREAES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 177
minée, il trouva que le potentiel P de charge nécessaire pour
atteindre le seuil de l'excitation est donné en fonction de la capa
cite C et de la résistance R par l'expression P = aR + -, aet b
étant des constantes. i
Cette expression est purement empirique, elle traduit le résultat
desexpériences de Hoorweg sur l'homme, expériences faites dans
les conditions de l'électrothérapie. Hoorweg constatant que ce
resultat ne peut s'accorder avec la loi élémentaire de du Bois-
Reymond, a cherché une autre loi de l'excitation qui rende compte
de cesexpériences ; ilarrive à l'expression : =z le | ou à désigne
comme dans la formule de du Bois Reymond, l'excitation instan-
lanée au temps ¢; I, l'intensité ; e, la base des logarithmes naturels,
« et $ des constantes.
Si l'on substitue à I la valeur donnée par la formule connue des
P ec .
decharges de condensateur Les RC on obtient, pour l'intégrale
aPC
de l'excitati =0ett = >æ: n= —— Si Io ose
e l'excitation entre t=0 et t= >: n i+ 5RC n p
: =CONSt., on obtient une relation entre P, C, R qui est identique a
l'expression empirique donnée ci-dessus. Cette théorie a été criti-
quée par L. Hermann (1), il y a eu en outre une polémique entre
Hoorweg et Weiss (2) à la suite d'une réclamation de priorité de
Hoorweg. mais cette discussion, loin d'éclaircir les choses, nous a
rendu tout à fait inintelligible la pensée d’Hoorweg. Hoorweg n'ad-
mettait pas que l'on puisse prendre en considération la durée du
régime permanent du courant; dès lors nous ne saisissions plus le
rapport qui peut exister entre la formule donnée par Horweg comme
loi générale de l'excitation et la question qui fait l'objet de notre
travail; tout derniérement Hoorweg est revenu sur cette idée et
considère comme excitant le passage du courant constant.
Weiss (3) après s'être servi dun condensateur dont la capacité
variait de 0,0001 microfarads a 10 microfarads pour déterminer
1 Henuaxs. Archives de Pflüger 1899, t. 75, p. 578 et suivantes.
de Physiologie et de Pathologie générale 1902, p 821 (1903) p. 238
3 Weiss. Sur la possibilité de rendre comparables entre eux les appareils
serranl u l'excitation électrique, Archives italiennes de Biologie 1901. Ce mémoire
contient en réalité l'exposé systématique des recherches de Weiss sur la loi
d'excilation électrique et dispense de recourir aux notes fragmentaires publiées
ar l'auteur sur la même question. Nous avons emprunté quelques détails
ographiques à cet intéressant mémoire.
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII — MARS 1905. 12
"478 ANNALES D'ELECTROBIOLOGIP.
sur le nerf moteur de Rana le minimum d'énergie signalé par
Cybulski et Zanietowski, résolut de se servir pour l'excitation d'un
courant continu de courte durée. C'était revenir au genre d excita-
tion déjà employé par Fick et par Engelmann qui avaient montré
que la durée et l'intensité du courant doivent entrer toutes deux
en ligne de compte pour l'excitation, mais les dispositifs employés
par ces auteurs manquaient totalement de précision et ne compor
taient que des appréciations de plus ou de moins, pas une seule
mesure réelle. C'est seulement Weiss, trente ans plus tard, quifit
les déterminations quantitatives nécessaires, précisément, chose
curieuse, sur le tissu sur lequel ces mesuresétaient les plus difficiles,
dont les temps considérés sont de tous les plus petits, tellement
petits qu'ils avaient paru entièrement négligeables aux investiga-
tions les plus minutieuses de du Bois Reymond.
Voici le principe de l'ingénieux disposif qui permet à Georges
Weiss de compter les durées de passage de courant par dix-mil-
lième de seconde.
Le courant est préalablement à l'expérience fermé sur deux cir
cuits en dérivation ; l'un comprend le nerf et ses électrodes qui
font une résistance énorme, l'autre est formé d'un fil métallique
fin mais court, d'une résistance négligeable; dans ces conditions,
rien ne passe par le nerf; si l'on rompt le court-circuit, le courant
passe quantitativement par le nerf. Weiss fait couper par une balle
de carabine successivement le court-circuit et le circuit d excitation.
Le courant passe donc dans le nerf seulement pendant le temps qui
sépare les deux ruptures. En variant la distance des fils, on fail
varier ce temps ; la vitesse de la balle étant comprise entre 100 et
200 mètres par seconde, le centimètre représente une fraction de
dix-millième de seconde. Le raisonnement suppose que le courant
s'établit d'une façon rigoureusement instantanée, c'est-à-dire que
le circuit total n'a ni self-induction, ni capacité.
Weiss a fait, avec ce dispositif, de nombreuses séries d'expériences
sur le schéma suivant: pour des temps divers représentés par
l'écartement des fils dans chaque cas, la résistance étant constante.
on cherche le voltage correspondant au seuil de l'excitation. II a
trouvé que la relation qui unit le voltage V au temps t peut s’expri-
— .
ën Wie
a
Mr: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 179
mer: Vt= a+ bt, aet b étant des constantes qui dépendent des
conditions de l'expérience.
Avant obtenu cette loi pour le gastrocnémien de la grenouille
excité par l'intermédiaire du sciatique, Weiss a montré qu'elle
s'applique au muscle curarisé et avec une variation systématique
des constantes, au crapaud (gastro-cnémien excité par le sciatique)
et à la tortue (muscle indéterminé; excitation portée sur le nerf).
La résistamce étant constante, le voltage est la mesure de linten-
sité : par suite, le produit Vi est la mesure de la quantité d'électri-
cite employée dans l'excitation ; la formule de Weiss indique done
que cest la quantité d'électricité qui est l'élément à considérer
dans l'excitation et que pour produire un effet déterminé (contrac-
tion minima) avec des passages de courant de durée variable, il
faut fournir dans chaque cas une quantité d'électricité constante,
plus une quantité proportionnelle à la durée du passage.
Weiss admet que cette loi est générale et s ADDLINE a des ondes
‘de forme quelconque.
Cluzet (1) dans un récent travail a cherché mathématiquement le
temps au bout duquel la décharge du condensateur à a terminé son
effet excitant. | |
On doit en effet avoir l'égalité
t
V.C (le RC) _ a + bt.
Le premier membre représente, en effet, la quantité d'électricité
mise en jeu au bout du temps t par la décharge d'un condensateur
de capacité C dont le potentiel de charge est Vo; R-étant la résistance
du circuit de décharge. Cluzet en résolvant cette équation trouve
que contrairement a l'hypothèse de Weiss, il n'y a pas proportion
nalité entre la durée de la partie utile d'un condensateur et sa
Capacité, méme en supposant R constant. Il arrive à cette formule,
C (Vo — bR)=a + ORCL =
qui selon lui est I équation de la loi d’excitation par décharges de
condensateurs.
Cluzet fit quelques verifications numeriques ; il determina
d'abord les coefficients a et b pour un nerf donné en se servant d'un
1 Curzey,
nal de Phy, SUT Percitution des nerfs par décharge de condensateur. Jour.
Yslologie et Pathologie générale, 1904, p. 204.
180 | ANNALES D ELECTRUBIOLOGIE
dispositif analogue a celui dont s'est servi Weiss pour l'établisse-
ment de sa loi générale. 1] excitait ensuite le nerf par des décharges
de rondensateurs en mesurant C, VoetR. Les deux membres de
l'équation devaient alors être trouvés égaux.
L'équation a été sensiblement vérifiée pour les capacités
moyennes; pour les capacités faibles (voisines de 0”F 004), Cluzet
dit que «les écarts ont toujours été assez considérables pour qu'on
puisse se demander si la loi de Weiss s'applique rigoureusement à
ce cas». Il y a lieu cependant de faire remarquer qu'on peut émettre
quelques doutes sur la généralité de cette formule ; même pour les
capacités moyennes, les vérifications faites par Cluzet sur les
chiffres provenant des expériences de Cybulski et Zanietowski et
des expériences de Weiss indiquent un écart assez notable.
Enfin, tout dernièrement, Gildemeister (1) examine le cas de
l'excitation du nerf par un coutant croissant suivant une fonction
exponentielle. ll arrive à cette conclusion que pourl'effet de l'exci-
tation il est indifférent que le courant atteigne son plein instanta-
nément ou dans un délai de 1/3000 de seconde. Le principe de
du Bois-Reymond que la soudaineté du courant ou de ses variations
est l'élément le plus important pour l'excitation, doit subir, selon
lui, des restrictions.
L'historique des recherches sur l'excitation électrique étant fait,
il nous reste à résumer brièvement les récents travaux ayant pour
but de déterminer si le muscle n'est pas composé d'éléments
fonctionnellement différents doués d'une excitabilité inégale.
Bottazzi (1) après avoir fait un grand nombre d'études compara
tives sur des muscles divers, arrive à cette conviction que la con-
traction musculaire simple avec un unique sommet, comme le
présentent habituellement les auteurs, n'est pas la forme exclusive
à laquelle répond le muscle strié peur une excitation.
Sous l'action de différentes substances chimiques, (vératrine,
strychnine, caféine, muscarine, etc.}, le dédoublement de la secousse
1 MARTIN GILDEMEISTER. — Untersuchungen über indirekte Muskelerregung
und Bemerkungen zur Theorie derselben. (Archiv fur die gesammte Physiologie,
p. 203-225, 1904.
2. Borrazzi. — Uber die Wirkung des Veratrins und anderer Stoffe auf die
quergestreifte utriale, und glatte Muskulatur. Beitrage zur Physiologie des
Sarkoplasmas. ‘Arch. fur Physiologie II p. 377 - 427).
lf _.
We: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 181
apparait trés souvent. Bottazzi conclut que les deux contractions,
babituellement fusionnées, donnant l'apparence d'une seule
secousse, proviennent de deux éléments appartenant à Ja fibrille
musculaire, la substance anisotrope, et le sarcoplasma ; le premier
élément est plus irritable et produit le mouvement vif, tandis que
le second peu excitable provoque les mouvements lents et parait
être chargé de la fonction de tonicité. La facilité à obtenir la
contracture augmente si l'on passe d'un muscle de grenouille à un
muscle de crapaud (muscle rouge de Ranvier), puis à un muscle
lisse; c'est-à-dire à mesure qu'un muscle contient une quantité
plus considérable de sarcoplasme.
Me Joteyko (1) reprit les expériences de Bottazzi, et se servit en
outre de l'excitation galvanique, sur le muscle normal et le muscle
curarisé. Elle admet que le courant galvanique est un excitant, non
seulement pour la substance fibrillaire anisotrope ; mais aussi pour
la substance sarcoplamastique; l'état variable du courant galvanique
(fermeture et ouverture) agit comme un excitant principalement
sur la substance fibrillaire, anisotrope; tandis que le régime
permanent du courant agit comme excitant principalement sur la
substance sarcoplasmatique de la fibre musculaire.
Nous aurons à examiner plus tard si l'hypothèse de Bottazzi peut
se vérifier d'après les faits que nous avons recueillis.
Nous nous entiendrons à la question qui est celle-ci: pour obtenir
un effet physiologique donné (seuil de l'excitation) pour un passage
de courant de forme donnée (courant de pile ou décharge de
condensateur), suivant quelle loi doit varier l'intensité quand la
durée varie ? Pour abréger nous appellerons cette relation loi de
l'ercitation électrique, sans prétendre y ramener les effets d'un
courant de forme quelconque; nous ne sommes pas en état de
discuter maintenant le cas d'un courant graduellement croissant.
Nous n'examinerons pas non plus la question de la secousse
d'ouverture ou de la secousse de fermeture: sur ce point nous
dirons seulement que le phénomène considéré paraît se confondre
avec la secousse de fermeture des auteurs.
1. J. lorerko. — Etudes sur la contruction tonique du muscle strié et ses exci-
tants, — Bruxelles, Hayez, imprimeur 1903.
182 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
CHAPITRE Il
TECHNIQUE
Nous avons voulu, après l'étude de l'excitation par la bohine
d'induction, vérifier la loi de Weiss sur des muscles gastro-cné-
miens de Rana en nous servant de l'appareil que M. Weiss avail
obligeaminent mis à notre disposition. Nous avons opéré ensuite
sur des objets très différents et pour avoir des muscles très lents,
nous avons pris comme sujet d'étude les invertébrés.
La forme de contractilité d'un assez grand nombre de muscles
d'invertébrés a été décrite par divers auteurs ; récemment Jolvet el
Sellier (1) ont publié une série nombreuse de graphiques de secous:
ses musculaires obtenus sur des animaux marins de divers embran
chements. On peut constituer avec de tels matériaux une gamme
très étendue de rapidité décroissante, le long de laquelle il nous à
paru intéressant d'éjudier les variations de l'excitabilité électrique.
Nos recherches antérieures nous avaient montré, conformément
aux observations de Fick et d'Engelmann rapportées plus haut, que
d'une facon générale, plus la réaction d'un tissu est lente, plus les
temps qu'il faut considérer pour la loi d'excitation sont longs.
Prévoyant donc que les durées de passage fournies par l'interrup-
teur balistique de Weiss seraient beaucoup plus courtes qu'il ne
vonvenait, nous avons employé un appareil qui devait donner des
ondes du même genre. le passage du courant ayant lieu de même
entre la rupture d'un court-circuit et la rupture du circuit d’exei-
tation, ce qui évite à coup sur les irrégularités dans l'établissement
du courant que donnent souvent les dispositifs à contact. Mais cette
rupture est effectuée par un corps qui tombe.
1. Société scientifique et station SEO d'Arcachon. {Travaux des labora-
toires, 1899. p. 29-32).
M" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 183
L'appareil dont nous nous sommes servi a été construit aussi
simplement que possible dans l'atelier du laboratoire de la Sorbonne.
Le mobile qui tombe est constitué par un morceau rectangulaire de
bois de chéne lesté en son centre d'environ 1 kilog de plomb;
l'extrémité supérieure et l'extrémité inférieure portent de chaque
côté un anneau saillant. Ces anneaux glissent à frottement très
lâche sur deux tringles d'acier bien tendues, parallèles et verti-
rales. Le mobile porte en outre à sa partie supérieure une lame de:
couteau horizontale dont la pointe fait latéralement une saillie de.
quelques. centimètres. Une règle verticale est fixée à peu de
distance de cette pointe de couteau; elle porte une graduation
centimétrique dont le zéro correspond au tranchant du couteau
quand le mobile est arrété à son point de départ, au haut de sa
course. Le long de cette règle peut se fixer à une hauteur quelcon-
que un coulisseau qui porte, sur une plaque isolante, une double
échelle verticale en cuivre (fig. 1).
Fig. 1
Ss échelle est constituée, d'un côté, par déux jpièces A et B
"res Tune de l'autre ; de l'autre còté, par une seule pièce C isolée
185 | ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
des deux précédentes. De chaque côté, le bord libre de l'échelle
porte des crans d'arrêt distants l'un de l'autre d’exactement un
centimètre. À n'a qu'un seul cran d'arrêt, R en a 9, C en a 10. Le
couteau dans sa chute passe au milieu de l'échelle, Best réuni à un
pôle d'une source du potentiel P. Ca l'autre pôle; sur ce dernier
trajet sont placées les électrodes E, et une résistance R sans self
induction. On voit que si on réunit par un fil métallique B et C. le
circuit d'excitation est fermé. Mais d'autre part A est réuni aver le
circuit d excitation entre la résistance el les électrodes. Si un fil
métallique réunit A aC, on voit que ce fil fait court circuit. Le
couteau en tombant tranchera d'abord le fil de A, puis Je fil de B.
Le courant passera par la préparation physiologique pendant le
temps qui sépare les deux ruptures.
Les fils mobiles sont en cuivre rouge, à peine plus gros qu un
cheveu, et tendus par des balles de plomb (c'est le dispositif dont
s'est servi Weiss). On peut admettre que la rupture de res fils esl
instantanée au moment du contact avec le couteau et que leur
résistance mécanique ne ‘provoque aucun ralentissement appre
ciable du mobile. ©
Si l'on appelle h la distance entre le fil de A et le point de départ
du couteau, distance qui se lit dirertement sur la règle graduée au
moyen d'un index ; d, la distance qui sépare les deux fils, distance
qui se lit sur la double échelle du coulisseau. le temps qui s'écoule
entre la rupture des deux fils est égal a Vihtd Yah
H F
Pratiquement, les limites entre lesquelles nous avons fait fone
tionner ce dispositif ont été (en centimètres) h = 120, d= 2; le
temps est 0004 et h = 20, d= 10, le temps est 0454.
L'appareil a été vérifié à diverses reprises au galvanometre
balistique, par comparaison avec la décharge d'un condensateur.
Voici deux séries faites dans des conditions différentes. (11 faut
remarquer que diverses erreurs peuvent s’aceumuler ou se com
penser aver celle de l'appareil, erreurs sur la capacité, le voltage.
la résistance surtout; nos résistances étant des lampes et des
crayons sujets à varier avec Ja température).
Nous comparons le temps théorique (calculé d'après la loi de la
chute des corps) avec le temps déduit de l'observation galvanome
trique.
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SNR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 185
A. — Condensateur. — 1 microfarad chargé sous 4 volts ; élonga
tion, 116; calculée pour un microcoulomb, 29.
Appareil à chute. — Résistance, 39.000 ohms.
k= 100; d= 3; temps théorique. 00067 — 9 volts ; élongation,
46 ; temps déduit de cette élongation. 0500703.
h= 100; d — 6; temps théorique. 080133 — 4 volts; élongation,
42; temps déduit. 00141. — 6 volts, élongation, 62; temps déduit,
00139.
h= 100; d = 10; temps théorique, 00216 — 5 volts ; élongation,
85; temps déduit, 00229.
B. — Condensateur. — 2 dixiémes de microfarad chargés sous 4
volts ont donné une élongation de 188; calculée pour 1 microcou-
\omb, 235.
1 dixième de microfarad chargé sous % volts a donné une élonga-
tion de 168 ; calculée pour un microcoulomh, 249.
Moyenne des deux déterminations, 237.
Appareil à chute — Résistance 19100 ohms.
h= 100 ; d= 6; temps théorique 0°0067. Voltage 2: 60 ; élongation
observée, 222 ; temps déduit 050069.
h = 100 ; d=3 ; temps calculé, 090133; voltage 2: 05 ; élonga-
tion observée, 341 ; temps déduit. 050134.
Nous pensons que le retard dù aux frottements de notre appareil
peut être estimé à environ 3 0/0. Nous ne tiendrons nul compte de
cette erreur, qui rentre presque, comme on voit, dans l'approxi-
mation générale de notre instrumentation et ne peut troubler en
rien nos résultats.
Le potentiel nous est fourni par 5 accumulateurs légers (petit
modèle pour motocyclette) ayant chacun une capacité de 6 ampères
heures. Un nombre quelconque de ces accumulateurs est fermé sur
une résistance d'environ 200 ohms formée par un fil de Terro nickel
disposé en zig-zag. Par un systeme de commutateurs, on peut
prendre tre dérivation sur des points divers de cette résistance,
l'intervalle entre. deux points successifs étant 1/40 de la résistance
lotale. Un voltmètre donnant e de volt permet de lire la diffé
rence de potentiel.
Tout notre appareil d excitation est fixé sur une table ; nous
Pouvons intercaler dans le circuit une série de capacités constituées
Var deux condensateurs de Carpentier. Le condensateur donnant
186 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
les plus grandes capacités est du type dit industriel avec papier
paraffiné comme diélectrique. Ce condensateur comprend 4 sections
dont les capacités respectives sont 1, 2, 2 et 5 dixièmes de micro-
rafad. Quand nous avions commandé cet appareil, nons ne songions
pas à faire des expériences précises sur la quantité d'électricité,
mais notre travail s'étant peu à peu acheminé de ce côté, nous
avons vérifié ce condensateur qui s'est montré bon : au galvanometre
balistique les rapports de capacité de différentes sections sont ceux
indiqués avec un écart maximum de 3°/, et la valeur absolue
du microfarad comparée à un condensateur étalon du laboratoire
de physique de la Sorbonne s'est montrée exacte à moins de
1°/ près.
Dans la suite, nous avons voulu avoir de plus petites capacités.
Nous avons fait construire par Gaiffe un condensateur donnant des
capacités respeclives de 1, 2, 3 centièmes de microfarad. Cet appa-
reil sest trouvé fort médiocre ; les capacités indiquées par le
condensateur étaient fortement erronées ; nous n'avons donc pas
voulu faire des expériences suivies avec cet appareil, et nous
sommes servie d'un deuxième condensateur Carpentier fort précis
donnant les capacités de 1 à 10 centièmes de microfarad. Nous avions
done ‘en faisant usage de nos deux condensateurs des capacités
. variant de 100 centièmes de microfarad à 1 centième de microfarad.
Lorsque nous opérions, avec ces condensateurs, la charge et la
décharge étaient faites au moyen d'une clef de Morse à contact
d'argent : le circuit de charge étant fermé quand on appuyait sur le
ressort, le circuit de décharge étant fermé quand on abandonnait
le ressort à lui-mème; il n'y avait qu'une résistance très faible dans
le circuit de charge. Quelquefois la charge et la décharge étaient
effectuées automatiquement par la roue dentée à goupille de Marey.
à contact de platine, engrenée sur un cylindre enregistreur.
Nous aurions bien voulu nous servir d'élec‘ro:les im polarisables.
mais si la chose est facile pour le nerf, elle nous a paru présenter
pour le muscle. dans les conditions où nous voulions opérer, des
difficultés à peu près insurmontables.
En effet, tandis que le nerf garde, puisqu'il est immobile, un
contact immuable avec ses électrodes, le muscle, par la contraction
même qui est l'effet cherché de l'excitation, se déforme, se déplace,
ce qui n'a pas d'inconvénient pour la contraction effectuée. le
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M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR LEXCITABILITE ÉLECTRIQUE 187
passage du courant étant terminé pendant la période latente : mais
lorsqu'on veut comparer quantitativement un certain nombre
d'excitations successives, le contact peut s'être rétabli d'une facon
différente : il peut s'être introduit des bulles d'air qui modifient
la résistance dans une proportion quelconque. Ce danger n'est pas
seulement théorique, nous avons constaté à Voscillographe que
pour des muscles, fixés avec beaucoup de soin, il se produit des
irrégularités manifestes, comme l'indique à la fin de ce chapitre
page 37, un oscillogramme. Tous les dispositifs auxquels nous.
avions songé, d'une application difficile pour certains muscles,
présentaient en outre l'inconvénient d'augmenter beaucoup la
résistance, or, il nous faut déja des potentiels relativement élevés.
Les électrodes impolarisables de Hering ne sont applicables qu'à
des muscles insérés de part et d'autre sur des os cylindriques. |
Nous nous sommes résigné à nous servir de simples électrodes
de platine. Les temps des passages de courant constant ou de
décharges de condensateur sont très courts, les différences de
potentiel sont relativement élevées, en outre, par suite du dispo-
sitif même employé pour régler les durées de passage, les électrodes
sont réunies en court-circuit entre deux excitations successives ,
pour toutes ces raisons, les inconvénients de la polarisation sont
réduits au minimum.
Nous aimons mieux une erreur sy stématique connue et au besoin
calculable que des erreurs accidentelles. Nous avons en effet
déterminé dans divers cas la capacité de polarisation de nos
électrodes constiluees par des fils de platine de 5 dixiemes de
millimètre, recourbés en crochet et enfoncés dans l'épaisseur du
muscle. Cette capacité s'est montrée de l'ordre de 3 à 5 microfarads.
Dans les chiffres que nous allons donner, nous ne tiendrons pas
compte de la polarisation, mais nous examinerons si nos conclu-
sions peuvent se trouver modifiées par cette erreur.
Le degré (approximation fourni par l'étude des instruments
serail complètement illusoire si l'on ne prenait pas des précautions
contre certaines causes d'erreur concernant l'objet physiologique
Soumis aux expériences. En effet Texcitabilité d'un muscle est
sujette à varier considérablement.
Nous avons considéré trois sortes de conditions qui peuvent
modifier cette excitabilité :
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188 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
1° Par le fait même que le muscle est séparé de l'organisme et
qu'il meurt, son excitabilité change suivant une loi complexe sur
laquelle nous reviendrons plus tard.
Cette modification se produit en peu de temps sur les muscles
rapides, tels que le gastrocnémien de la grenouille, pour lesquels
il est nécessaire de ne faire que des séries très courtes de détermi-
nations. Sur les muscles d'invertébrés tels que ceux que nous avons
étudiés, cette modification se produit très lentement, de sorte qu'elle
n'intervient pas en général au cours d'une experience;
2 Toute modification dans l'état physique ou chimique du muscle
(dessiccation, changement de température) fait varier considérable
ment l'excitabilité.
Nous avons eu soin de nous mettre à l'abri de cette variation
quand cela a été nécessaire en plaçant le muscle dans une double
enceinte (deux manchons de verre concentriques) entre les deux
parois de laquelle circulait de l'eau à température constante.
3° Par le fait même qu’un muscle a reçu une excitation efficace.
son excitabilile est augmentée.
Ce phénomène bien connu par sa réaction sur la grandeur de la
réponse (phénomène sur l'escalier), est directement très apparent
dans des expériences comme les nôtres. Relativement peu impor-
tant pour les muscles rapides, il devient considérable pour certains
muscles lents. Si on fait tomber sur un tel muscle des excitations
sous-minimales d'intensités croissantes jusqu'au moment où l'on
obtient une réponse, puis qu'immédiatement après on fasse des
excitations graduellement décroissantes à partir de ce point, oD
obtient une réponse pour des excitations qui étaient précédemment
inefficaces.
Exemple : Pince de Carcinus menas. Durée du passage du cou
rant (h = 120; d = 6) ; 00121.
Voltage, 5.5 rien,
» 6 rien,
» 6,4 rien,
» 6,65 secousse (très petite, ayant bien l'apparence d'une
secousse minimale),
» 6,4 secousse (pareille),
» 6,2 secousse (pareille).
» 6 réponse douteuse.
— D ht a
`
M* LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 189
Autre exemple : Pince de Carcinus monas. Durée de passage du
courant (h = 40; d = 6) 080205
Voltage 3.05 rien.
» 3,25 rien.
» 3, Srien.
» 3, 7 rien.
» A secousse.
» 3,8 secousse.
» 3,6 secousse.
3,6 secousse (répétition de l'essai précédent par
crainte d'une irrégularité accidentelle).
Un temps de repos :
3,6 rien,
3,7 rien,
- 3,8 secousse.
Nous avons eu soin de toujours noter pour le seuil de l'excitation
Yintensité de la première excitation qui se montre efficace lorsqu'on
fait croître graduellement des intensités inefficaces. Si, au premier
essai, nous obtenons une réponse, nous suspendons un instant l'ex-
perienee; puis nous recommencons avec une intensité notablement
plus faible qui doit rester inefficace. :
Nous vérifions que Fexcitabilité n'a pas varié au cours de I’ an
rience, reprenant, quand la série est terminée, la détermination
du seuil pour l'un des temps employés au début. Cette vérification
doit porter sur une excitation assez courte ; le seuil pour un courant
constant prolongé peut n'avoir pas varié, même quand Vexcitabilité
s'est beaucoup modifiée.
Lorsqu'au lieu des excitations par passage de courant constant,
nous employions les excitations par décharges de condensateur, le
muscle soumis aux expériences, ordinairement de grenouille
ou de crapaud, détaché du corps de l'animal, était placé dans
le circuit de décharge avec les mêmes précautions que celle
signalées ci-dessus : électrodes métalliques, double enceinte à
courant d'eau pour préserver de la dessiccation et des variations de
température. Nous avons cherché la même garantie de la régularité
de nos ondes et de la constance de l'objet étudié en faisant à plu-
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190 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
sieurs reprises au cours d'une expérience la détermination du seuil
pour une même capacité.
.-Aprésdivers tatonnements, nous avons fixé la resistance du circuit
de décharge, muscle compris, a environ 25000 ohms. Comme on ne
peut pas déterminer la résistance d'un muscle sans l'altérer par les
courants intenses nécessaires à celte opération, nous ne pouvions
avoir exactement cette valeur de 25000 ohms dans chaque cas ; mais
par un assez grand nombre d'expériences préalables, nous savions
qu'un gastro-cnémien monté sur nos électrodes présentait toujours
une résistance de 2 à 3000 ohms, un droit antérieur, une resistance
de 6 à 7000 ohms, nous ajoutons pour le gastro cnémien une résis-
tance de 22000 ohms, pour le droit antérieur une résistance de
18000 ohms; ces résistances sans self induction ni capacité étaient
constituées par des crayons Conté. On trouve parmi ces crayons les
résistances les plus diverses depuis 200 ou 300 ohms jusqua
2-3 mégohms et méme davantage. Nous nous sommes servi du
procédé de Weiss pour les utiliser. Il suffit de déposer par électro-
lyse à chaque bout du crayon un anneau de cuivre, pour pouvoir
y prendre un bon contact. Sur chaque anneau on soude un fil de
cuivre perpendiculaire au rayon. et l'on obtient ainsi un cavalier
qui placé à cheval sur deux godets de mercure établit entre ces
deux godets la resistance que l'on désire intercaler dans le circuit.
La résistance des muscles était déterminée après l'expérience, au
moyen d'un ohmmètre de Chauvin et Arnoux vérifié à diverses
reprises sur des boites de résistances étalonnées ; nous employions
le courant continu, mais avee une force électro motrice d'au moins
45 à 18 volts, de sorte que l'erreur due à la polarisation était sans
importance pour notre point de vue. La différence dans la résis-
lance du circuit de décharge d'une expérience à Fautre n'intervient
en effet que dans la comparaison d'un muscle à un autre, non dans
la détermination de la loi elle même, et les différences physiolo-
giques sont d'un autre ordre.
Pour se faïre une idée de la durée des ondes fournies par notre
dispositif, on peut calculer que pour la série de nos capacités
(1 à 10.107) sur la résistance employée (2, 5 10 +), il faut pour que
l'intensité de la décharge tombe à 1/10 de sa valeur initiale un
temps qui va de ‘ à 50 millièmes de seconde.
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M”: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITÉ ELECTRIQUE 191
Nous avons voulu contrôler au moyen de l'oscillographe de
Blondel les formes des diverses ondes électriques que nous avions
employées dans nos expériences. | |
Nous avons été heureux de profiter de cet appareil tout installé
_et tout réglé au Laboratoire d'enseignement physique par
M. Rothé (1). |
Pour la description détaillée de Voscillographe des dispositifs
accessoires et pour le réglage de l'appareil, nous renverrons à la
thèse de M. Rothé (2). |
Nous rappellerons seulement les points suivants:
1° Loscillographe est, en somme, un galvanométre a miroir de
période extrêmement brève (de l'ordre du cing millième de
seconde), avec un amortissement sensiblement exact ; de sorte
qu'à bien peu de chose près, la déviation pendant la période
variable d'un courant traversant l'appareil est à chaque instant
égale à celle que produirait un courant constant d'intensité égale
à l'intensité momentanée.
2 L'observation directe étant impossible pour les phénomènes
rapides que précisément l'oscillographe doit permettre d'étudier,
on reçoit sur une plaque photographique le rayon lumineux
réfléchi par le miroir de l'équipage galvanométrique, avec inter-
position d'un miroir plan animé d'un mouvement de rotation, de
telle sorte que ce rayon trace sur la plaque sensible une droite si
l'équipage est immobile, la courbe des déviations si l'équipage est
dévié; la rotation du miroir et sa distance à la plaque sensible
sont telles que le centième de seconde occupe 1 à 2 centimètres de
l'échelle des abscisses ; la sensibilité de l'appareil est telle qu'une
hauteur d'ordonnée de 1 centimètre correspond à un milliampere.
3° Un contact solidaire du miroir tournant ferme un circuit
électrique à une période donnée de la rotalion, et, par un système
de relai, permet de faire tomber le phénomène électrique que
l'on veut étudier juste au moment ou le rayon lumineux passe sur
la plaque photographique.
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1. Nous devons remercier M. Rothe, dont l’obligeance nous a permis d’acquérir
ces documents avec un minimum de peine de notre part; nous devons remercier
aussi M. Bouty qui nous a libéralement ouvert son laboratoire, et M. G. Weiss à
qui appartenait l'appareil.
2. E. Rotné.— Contribution à l'étude de la polarisation des électrodes. —
1904. p. 93 à 104.
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192 ANNALES D'ELECTROBIOLOGIE
Pour la photographie, malgré l'intensité du foyer lumineux, la
vitesse de déplacement est si grande que l'illumination est très
faible. M. Rothé se servait de plaques dites instantanées avec des
révélateurs extrêmement énergiques, nous avons trouvé plus
avantageux d'employer les nouvelles plaques dites grands instan-
tanés ou ultra-rapides avec des révélateurs ordinaires.
Nous avons ainsi photographié l'onde de décharge du condensateur
que nous avons employé. | |
Un gastro-cnémien de grenouille était monté exactement comme
dans nos expériences sur l'excitation et attelé à un myographe à
l'intérieur d'un tube de verre ; deux électrodes en fil de platine de
Omn5 de diamètre sont enfoncées dans le muscle. Le relai actionné
par le miroir tournant fait basculer un levier dont une extrémité,
en se relevant, ouvre le circuit de charge, l'autre extrémité en
s’abaissant ferme le circuit de décharge ; le contact se fait de part
et d'autre par une pointe de platine dans un petit godet de
mercure ; la course du levier étant faible, les pointes ne plongent
guère que d'un millimètre.
La capacité employée est d'un microfarad, le potentiel de 8 volts;
la résistance (le muscle + 2 lampes) 4800 ohms.
La courbe obtenue (fig. 2)fest la courbe théorique de la décharge
Fig. 2
Décharge de condensateur
des condensateurs. Elle n'est nullement oscillante, ce qui aurait
pu se produire s'il y avait eu dans le circuit une self-induction
appréciable. Vers la fin de la décharge, la courbe présente bien
quelques petites ondulations, mais aucune de: ces ondulations ne
passe au-dessous du 0 ; il s'agit la d'un accident dd à la vibration
M’: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L’EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 193
du mercure. Il est facile par l'imagination, de rétablir la courbe
régulière à travers ces accidents qui reviennent à des inter-
ruptions.
Nous avons obtenu l'oscillogramme de la rupture du contact
entre le muscle et les électrodes impolarisables de la facon suivante.
Les électrodes étaient constituées simplement par deux petits
tubes de verre recourbés en V et enduits de paraffine à l'extérieur;
l'une des branches contenait de l'eau physiologique ; l'autre une
solution de sulfate de cuivre ; à cette branche était relié un des
pôles de la bobine par un fil de cuivre rouge trempant dans la
solution. La résistance de ces électrodes était environ 8000 ohms.
Il est difficile, comme nous l'avons dit plus haut, de maintenir
le contact avec des électrodes de forme invariable, lors de la contra
tion. Nous avons cherché tout au moins à ce que ce contact se réta-
blit d'une facon très régulière lors du relâchement du muscle.
Nous avions pensé trouver une condition exceptionnellement favo-
rable dans le dispositif suivant : a une grenouille curarisée, on
incise un lambeau rectangulaire de la peau de l'abdomen de façon
a découvrir sur certaine longueur un des muscles droits; puis
mettant la grenouille à plat ventre, on fait reposer ce muscle sur
les deux électrodes. et on fixe solidement les quatre membres et la
ete, en écartelant autant que possible. La figure 3 montre quelles
séries d'accidents produit dans le contact la fermeture d'un courant
eficace.
Fig. 3. — Rupture du contact entre le muscle et les électrodes impola-
risables.
Nous avons voulu obtenir l'image directe de la polarisation des
électrodes métalliques que nous avons employées. Pour cela, nous
montions un’ triceps de grenouille comme dans nos expériences
sur l'excitation. Nous l'attelions au myographe à l'intérieur d'un
tube de verre, les deux électrodes étant enfoncées dans le muscle.
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — MARS 1905. 13
194 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
Dans la fig. 4, on a excité le muscle avec un voltage 4, sans
résistance accessoire (le muscle ayant une résistance d'environ
3000 ohms.
Fig. 4. — Polarisation des électrodes métalliques
Au début, par suite d'une fausse manœuvre, on laisse passer un
courant de quatre volts pendant environ une demi-minute ; Jexci-
tabilité du muscle est par suite beaucoup diminuée. Entre deux
expériences, le muscle est automatiquement mis en court-circuit.
On laisse passer le courant, en gardant ouvert le châssis
photographique, pendant le temps d'une rotation complète du
miroir (environ deux secondes), de façon à obtenir lenregistre-
ment d'un second passage du rayon lumineux. La figure montre
l'établissement rapide d'un courant (déviation de la ligne O de À
en B) qui tout de suite décroit suivant une courbe (polarisation) ;
au second passage, on a une droite C parallèle à la ligne O, on a
atfeint la limite de la polarisation, l'intensité est tombée a la
moitié environ de la valeur primitive.
La figure 5 est obtenue par le même dispositif, mais on prend
Fig. 3.— Polarisation des électrodes métalliques
Mr: LAPIGOUE. — RECHERCHES SUR L’EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 195
une différence de potentiel de six volts et on ajoute une résistance
de 2000 ohms environ. La polarisation a la méme allure ; sa valeur
est proportionnellement beaucoup moindre.
Ces deux photographies donnent, on peut le dire, les figures
théoriques de la polarisation dans les conditions des expériences.
Avec le méme dispositif que ci-dessus, nous avons pris des oscil-
logrammes de la rupture d'un contact métallique par la contraction
musculaire; nous noug sommes servi d'un gastroenémien de gre-
nouille ; seulement le circuit d excitation est en un point fermé par
le contact de deux petites lames d'aluminium, l’une fixée au levier
du myographe, l'autre fixée à la planchette du support et formant
butoir pour le levier dans le sens de l'extension du muscle, de sorte
que le déplacement du levier par la contraction rompt le circuit.
D'autre part, le levier glisse sur une plaque de verre dont il atteint
le bord après une faible course; il forme là encliquetage et: le
contact ne peut se rétablir par le relâchement du muscle : le poten-
tiel était de 4," 4; la résistance du muscle mesurée après l'ex-
périence d'environ 4000 ohms.
La fig. 6 obtenue dans ces conditions montre la polarisation
Fig. 6
Rupture d’un contact métallique par la contraction musculaire.
comme précédemment. La rupture qu'on aurait pu attendre brus
que, se fait par une série d'accidents. La photographie reproduite
ici est, à ce point de vue, dans la moyenne de nos épreuves ; nous
avons obtenu des accidents plus considérables encore. Avant la
fermeture du circuit, on a fait passer une fois le rayon lumineux,
qui a tracé Ja ligne de zéro.
Nous avons aussi étudié la forme des ondes d’induction dont
hous avons eu à nous servir dans le cours de nos expériences.
Nous avons pris un chariot d’induction de Gaiffe à bascule, la
196 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
résistance de la bobine inductive était de 2 ohms environ ; la resis
tance de la bobine induite 200 ohms ; un dispositif spécial permet-
tait de fermer le circuit primaire sans passer par l'interrupteur.
Le courant est fourni au circuit primaire par un accumulateur
(2 volts). Dans ce circuit est placé le dispositif dont nous nous étions
servi pour nos premières expériences sur l'excilabilité des mus-
cles. 1] s'agissait pour nous, dans ces expériences, d'obtenir à un
moment donné, une série bien régulière de chocs d’induction, en
évitant la phase de mise en mains du trembleur. Pour cela, ce
trembleur T (fig. 7) constitué par une lame vibrante qui fail
Fig. 7
plonger une pointe dans du mercure, est placé préalablement dans
un circuit électrique avec une résistance sensiblement égale à la
résistance de la bobine inductrice. A un moment donné (ici au
moyen du levier L, actionné par un relai), la bobine induetrice est
substituée dans le cireuil à la résistance, Nous pensions ainsi
obtenir d'emblée des interruptions du courant inducteur suivant
le rythme préalablement fixé (ici 50 interruptions par seconde).
Les oscillogrammes nous ont montré, en effet, qu'on obtient
d'assez bons résultats au point de vue du rythme ; mais le plus
souvent la première onde de fermeture présente nn petit accident
fort singulier causé sans doute par un extra courant.
Laissant de côté cet accident, qui d'ailleurs ne se présente pas
dans l'oscillogramme que nous reproduisons dans la figure 8, nous
pouvons examiner sur cette figure la forme des ondes d'induction
fournies par un appareil de type courant qui nous a servi pour nos
expériences sur l'excitation. Ici le circuit induit est fermé sur une
résistance métallique de 4000 ohms (boite du commerce sans sell-
th = mms nn
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iments vg CES Eegen = ` An Best ve P = ` ve:
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 197
induction) distance des bobines 8,5 ; ce qui donne comme intensité
un ordre de grandeur très fréquemment usité dans les excitations
physiologiques, L'onde de fermeture atteint au maximum le tiers
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d'un milliampère, l'onde d'ouverture environ 4 milliamperes (ceci
traduisant simplement la courbe photographique, sans que nous
prétendions obtenir dans ces conditions une mesure réelle, de
l'onde d'ouverture, notamment). Une telleimage est très suggestive.
Elle nous montre une plus grande différence entre les deux ondes
que la courbe théorique donnée par du Bois-Reymond. Cet écart
d'ailleurs varie évidemment avec les constantes de l'appareil
employé. | |
M. G. Weiss a déjà donné (1) des dessins d'après oscillogrammes
de ces ondes. |
La figure 9 de cet auteur (page 210) ressemble beaucoup à notre
figure 8. Mais l'amortissement de l'oscillographe était plus fort lors
de sa photographie que le nôtre ; il est probable que pour lui ‘cet
amortissement était un peu au-delà du point critique, d'où l'allure
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arrondie de ses courbes ; pour nous. il restait un peu en-decä ce pte Biot
qui donne une figure probablement plus exacte à l'onde de ferme- RR DA |
lure, mais un léger rebondissement lors du retour au O après l'onde DK Kt AE |
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198 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Dans les figures de Weiss comme dans les nôtres, nous trouvons
l'occasion dune remarque qui devra être prise en considération
dans certaines expériences de physiologie ; la courbe de l'onde de
fermeture n'est pas, en général, revenue au O quand se produit
l'ouverture. Ce fait, déjà visible sur notre figure 8 devient très
apparent sur les oscillogrammes où l'onde est plus élevée (fig. 9).
Fig. 9
Cela veut dire que le courant n'a pas encore atteint son intensité
définitive dans la bobine primaire au moment où i] est interrompu.
Or, notre interrupteur était réglé a 50 vibrations doubles par
seconde, ce qui n'est pas une rapidité excessive: on fait souvent
faire les interruptions d'un courant inducteur par un diapason
à 100 V. D. M. Rothé a publié dans sa thèse la courbe oscillogra-
phique d'un courant qui traverse un diapason à 100 V. D. apparte-
nant au laboratoire de physiologie de la Sorbonne (1). La courbe
est encore très ascendante quand elle est rompue. La grandeur de
l'onde de rupture dépendant de l'intensité acquise par le courant
au moment de la rupture, il en résulte que si l'on fait varier le
rythme des interruptions dans des conditions analogues, on ne change
pas seulement le nombre des ondes dans l'unité de temps, mais encore
leur grandeur.
(à suivre).
1 Thèse citée, Paris, 1903, fig. V, p. 100.
RESULTATS MANOMETRIQUES ET SYMPTOMATIQUES
DE LA DARSONVALISATION
chez les Hypertendus non soumis au régime
par M. F. Gidon (de Caen)
Dans le numéro de septembre de la Revue des maladies de la nutri-
tion, M. A. Moutier a résumé sa statistique sur la cure de I hyper-
tension artérielle par la d’Arsonvalisation. Il résulte des tableaux
analytiques reproduits par M. A. Moutier, que tous les hypertendus
qui se soumettent en même temps au régime, voient leur tension revenir
à la normale après un nombre de séances variable suivant les
sujets, mais qui n'excède pas vingt. Il est à peine besoin d'insister
sur l'importance d'une méthode capable d'agir aussi rapidement
sur l'hypertension artérielle. L'hypertension est bien, en effet, de
l'avis de tous aujourd'hui, le facteur initial et le facteur de progres-
sion de Tartériosclérose. C'est elle qui constitue la première réac-
tion de l'organisme à l'intoxication alimentaire ou aux causes
héréditaires qui font qu'on devient artérioscléreux. Avant les
lésions organiques de l'artériosclérose, c'est elle qui transforme en
essoufflés du cœur ou du poumon, en congestifs ou en douloureux
de toute sorte les victimes futures des localisations graves de l'arté-
riosclérose, Et quand l'artériosclérose cardiaque, rénale ou céré-
brale, existe, c'est l'hypertension encore qui crée la majeure partie
des troubles subjectifs dont se plaignent les malades, puisque la
Suppression de l'hypertension suffit à supprimer ces accidents
divers. ép |
Dans son article de la Revue des maladies de la nutrition, M. A.
Moutier constate que, pour obtenir la disparition totale de l'hyper.
tension, il faut souvent ajouter aux effets de la d’Arsonvalisation
l'action adjuvante d'un régime convenable. A supposer que cette
opinion demeure définitive. il n'y aurait là. en tout cas, rien que de
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200 Fa | ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
très naturel puisque l'intoxication alimentaire est une des causes
habituelles de l'hypertension.
Mais, pour faire disparaître les troubles divers de l'arthritisme
en évolution, la d’Arsonvalisation doit-elle nécessairement réaliser
la restitution parfaite de la tension artérielle normale”? La question
offre un intérêt capital puisqu'il s'agit de traiter des malades dont
beaucoup sont venus à lartériosclérose par la voie des erreurs ali-
mentaires et qui envisagent le «régime » comme Je plus désa-
gréable des traitements. Mon intention est précisément de montrer,
par quelques exemples, que l'on peut parfaitement, sans aucune
prescription de régime, et par la seule d’Arsonvalisation, obtenir
de bons abaissements de la tension sanguine et débarasser les
hypertendus des troubles subjectifs divers dont ils se plaignent.
J'ai, avec intention, choisi comme exemples des malades très diffé-
rents les uns des autres par l'âge et la localisation de leurs arté-
rioscléroses. Je dois toutefois préciser d'abord la technique du
traitement.
Le procédé appliqué a été dans lous les cas celui dit du grand
solenoide ou de l'autoconduction. Le matériel employé a été celui
de Ia maison Gaiffe, modéles de 1904. Le solenoide est a fil continu,
c'est-à-dire sans porte, il a 1 m. 60 de haut sur 0.80 de diamètre;
les spires sont au nombre de vingt. L'éclaleur est a condensateurs
plans noyés dans le pétrole. La bobine prend en marche normale
5 amperes sous 16 volts, elle est munie du rupteur atonique de
Carpentier-Gaiffe et donne 27 centimètres d’elincelle entre ses
bornes. Je n'ai trouvé aucun avantage spécial à la faire fonctionner
à son régime maximum. Le courant d'alimentation est le courant
d'un redresseur électrolytique avec accumulateurs en tampon.
Le matériel employé est donc exactement celui que décrit M. A.
Moulier dans son travail comme lui servant au traitement de ses
malades soigrés en ville. Quant à la durée des séances elle a été
invariablement d'une vingtaine de minutes.
Voici maintenant, a titre de document, le tableau des abaisse-
ments successifs de la tension sanguine chez les cinq malades que
j'ai choisis comme exemple. Des deux chiffres qui figurent côle à
cole dans chaque colonne, le premier indique la tension au debut
de chaque séance, le second la tension à la fin.
M. F. GIDON. — DE LA D ARSONVALISATION 201
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Le malade numéro 1 est un homme dans la quarantaine, séden-
taire, pesant et légèrement obèse, un peu eczémateux et qui souffrait
surtout d'un état très accusé d'asthénie motrice et d’essoufllement
pseudo-asthmatique habituel. J'avais eu précédemment l'occasion
de le soigner pour des accès douloureux articulaires qui cédèrent
très rapidement à quelques séances d’eflluves de haute tension. Dans
les antécédents de ce malade, on relève, en outre, des atteintes de
congestion hépatique qui furent traitées par le régime lacté. Le
cœur est sain et l'ombre de l'aorte à peu près normale. Le régime
de ce malade paraît avoir été autrefois excessif dans tous les sens.
ll est actuellement plus modéré, tout en restant soumis au hasard
des circonstances. Il ne fut pas modifié pendant le traitement. Ce
malade digère d'ailleurs très bien. Néanmoins, c'est probablement
à ce régime véritablement trop mauvais qu'il faut attribuer la len-
teur de l'abaissement de la tension artérielle. Mais, ce qu'il faut en
même temps reconnaître, c'est que, dès la huitième ou la neuvième
séance, le malade se déclarait débarrassé de tous les troubles depuis
longtemps habituels dont il se plaignait. Seul, l'eczéma persistait.
Cesten vue de le modifier que le malade prit ses dernières séances,
après chacune desquelles je fis des applications locales avec l'élec-
trode à manchon de verre. Mais le malade, peu incommodé de l'ec-
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202 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
zéma, cessa finalement de venir. Les séances avaient été de trois la
semaine.
Le malade numéro 2, offrit au contraire un abaissement rapide
de sa tension sanguine, bien qu'il ait pris seulement une séance de
solénoide par semaine. Ce malade quand il me fut envoyé, deman
dait à ètre soulagé de trois ordres d'accidents : 1° des diarrhées
paroxystiques; 2° d'un état très accusé d'irritation spinale rendant
très douloureuse au contact la région vertébrale; 3° d'un état d'asthé-
nie matinale intense. Il s'agit ici, en somme, d'un faux neurasthé-
nique hypertendu, d'ailleurs un peu obèse. Dans son passé morbide,
on relève surtout des accidents pulmonaires qui paraissent avoir
ete des bronchites bemoptoiques. Les résultats du traitement furent
les suivants : Des les premières séances, les diarrhées et l'asthénie
disparurent. La conséquence de cette amélioration fut que le régime
alimentaire augmenta. Cela n’empécha pas la tension arterielle de
diminuer. L'irritation spinale résista davantage, mais disparut
entièrement après la sixième séance.
Le malade n° 3a pris trois séances de solénoide par semaine.
C'est un hypertendu maigre à régime alimentaire pauvre dont l'état
était celui d'un vérilable asystolique, avec cyanose habituelle d
crises aiguës nocturnes rendant les nuits depuis longtemps très
mauvaises. La marche était récemment devenue très difficile du
fait de cette dyspnée, qui paraît avoir débuté autrefois par une
attaque asystolique grave d'emblée survenue à l'occasion d'un effort.
lly a eu en outre à diverses époques des accidents de congestion
pulmonaire à répétition et une néphrite aiguë qui parait avoir été
grave. Le cœur offre seulement un galop brightique, il était au
début très arythmique. Le résultat des séances d’autoconduction
fut une amélioration très nette de l'arythmie, la disparition habi-
tuelle de la cyanose et une alténuation de la dyspnée assez appre
ciable pour que le malade puisse, sans trop de difficulté, faire des
courses en ville et fournir quelques minutes de marche rapide.
Enfin les nuits sont devenues vers la fin du traitement assez bonnes.
La nature du régimealimentaire, en partie lacté, n'a pas été modifiée
pendant le traitement.
Le quatrième malade est un homme de soixante ans, hémiple¢!
que, ayant eu à un an de distance deux attaques congestives graves.
dont la dernière date de onze mois et que son état d’hypertension
M. F. GIDON. — DE LA D ARSONVALISATION 203
exposait évidemment à en faire de nouvelles. La seconde attaque
congestive mit en état de contraction spasmodique intense le bras
paralysé et, dans une mesure moindre, la jambe. Le malade souf-
frait en outre d'un état d'excitation cérébrale intense, surtout noc-
turne, dont la disparition très rapide fut le premier effet du traite-
ment. Depuis, l'état de spasme du bras et de la jambe s est amélioré,
la marche est devenue infiniment plus facile et la constipation qui
était extrême (d'où peut-être la baisse assez lente de la tension) à
commencé elle-même à diminuer. Le malade n'a pris qu une séance
d'autoconductiou par semaine. Régime modéré, mais quelconque.
Le cinquième malade est un homme encore jeune, mais extréme-
ment obèse, ayant commis autrefois, plus qu'à présent, toutes les
erreurs de régime, et que le succès de son traitement électrique,
en dépit de son mauvais régime alimentaire, semble avoir confirmé
dans l'opinion qu'il n'a plus besoin de se gêner sur ce point. Ce
malade est un goutteux, essoufflé, albuminurique, ayant fait, ily a
quelques années, des crises de congestion hépatique grave, traitées
a Vichy, et qui vint me consulter surtout me demander de porter
remède à l'envahissement de sa goutte qui faisait alors de lui un
véritable impotent, marchant à peine. Il y eut trois séances de
solénoïde par semaine. La colonne n° 5 du tableau indique comment
fut abaissée l'hypertension. Le régime, comme je l'ai dit, resta
mauvais, d'où peut-être la lenteur relative de la chute de tension
jusqu à la troisième séance. Mais, à partir de ce moment, la tension
baissa rapidement jusqu'à des valeurs presque normales, ce qui
tient ¿ans doute à ce que je pus alors faire faire de la mécanothé-
rapie à ce malade, dont les articulations étaient redevenues assez
souples et assez indolores. Je ne fis comme traitement local que de
l'efluve de haute fréquence sur les articulations les plus malades et
quelques séances de sinusoidalisation. Actuellement le malade n'est
plus essoufflé, marche assez bien et a un peu maigri, tout en passant
encore, d ailleurs, les cent kilos.
ll ressort évidemment de l'observation de ces cinq malades que
lad’Arsonvalisation, même sans l'intervention du régime, peut très
bien améliorer les symptômes les plus divers de l'artériosclérose,
même depuis longtemps arrivée à ses manifestations ultimes
graves. Et le tableau reproduit ci-dessus montre qu'on peut obtenir
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204 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
en méme temps, dans ces conditions, un abaissement au moins
appreciable de l'hypertension.
Sur le mécanisme de cette cure, la discussion reste à l'heure
actuelle ouverte, car lautoconduction agit sur les échanges en
méme temps que sur la tension artérielle et les relations de causes
a effeis sont encore à pré‘iser. Mon impression personnelle est
toutefois que la vaso- dilatation periphérique qui accompagne (ou
provoque} l'abaissement immediat de la tension au cours des
séances est bien le facteur initial de la cure symptomatique. Les
symptomes qui sont le plus rapidement amendés, ceux surtout qui
sont presque d'emblée ainendés, sont ceux qui paraissent à priori
pouvoir l'être par la simple décongestion. viscerale ou ‘cérébra-
spinale qui doit accompagner la vasodilatation périphérique.
L'action presque immédiate de la d’Arsonvalisation sur les symp-
tomes de cet ordre semble bien attribuable à la modification des
conditions hydrostatiques de la circulation. D'après mon experience,
et pourvu que les symptômes à modifier soient bien de cet ordre là, les
malades qui transpirent ou rougissent le plus pendant la séance
sont aussi ceux qui sont le plus rapidement améliorés. C'est ainsi
que le malade n° 2, qui fut presque immédiatement débarrassé de
ses diarrhées paroxystiques, offrait au début, dans le solénoide.
une réaction de sudation très forte. J'ai en traitement pour un
cancer du sein une dame rhumatisante, un peu cyanotique, ayant
du refroidissement habituel des extrémités, légèrement albuminu-
rique et à myocarde en mauvais état, depuis longtemps dyspnéique
a la moindre marche. Au cours de la première séance de d'Arson-
valisation que je lui fis, apparut un réchauffement intense des
membres inférieurs d'abord, puis des membres supérieurs, la
moitié gauche du corps réagissant un peu plus vite que la droite. À
la suite de cette réaction très vive se manifesta une amélioration
considérable d'emblée de l'état du cœur. Au contraire, mon malade
n°3, qui ne réagissait que faiblement dans le solénoide ne fut
amélioré que beaucoup plus lentement. J'ai enfin en traitement
deux malades äges, hypertendus, inégalement rhumatisants. mais
tous les deux atteints de troubles de l'équilibre et de la marche, et
quitous les deux offraient un degré analogue, d'ailleurs léger.
d'incontinence d'urine habituelle. Le moins rhumatisé de ces deux
malades réagit assez énergiquement dans le solenoide, il fut, des
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la première séance, débarrassé, sans retour jusqu'à présent, de
[incontinence d'urine, qui le preoceupait beauconp. C'est là un fait
dont jai d'ailleurs observé déjà un autre exemple. L'autre malade,
au contraire, n'offre comme réaction, pendant la séance qu'un peu
de rougeur de la face, sans moiteur notable aux mains : c'est seule-
ment après la sixième séance qu'il m'a dit aller décidément beau-
coup mieux au point de vue urinaire.
` Au contraire, même chez les malades réagissant fortement pen-
dant les séances, je n'ai pas observé l'amélioration d'emblée des
symptomes qui ne paraissent pas tels, à priori, qu'une simple
correction de la circulation viscérale ou cérébro spinale puisse à
elle seule les amender. Je citerai comme exemple l'asthénie chez
mon malade n° 2, les états douloureux ou névralgiques anciens. Il
y a probablement derrière les symptômes lents à s'améliorer des
modifications de l'état chimique des tissus intéressés. Un délai
s'impose pour la correction des troubles locaux de la nutrition et
cest alors qu'intervient, sans doute, l'action de la d’Arsonvali-
sation sur les échanges, conséquence possible d'ailleurs de l'abaisse.
ment de la tension sanguine. Sur les divers symptômes de cette
Catégorie l'action du solénoide m'a paru inégalement rapide,
mais ma documentation actuelle ne me permet pas d'essayer de la
préciser.
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M.-F. GIDON. — DE LA D ARSONVALISATION 205 | |
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TRAITEMENT DES HEMORRHOIDES
LEURS COMPLICATIONS par les COURANTS ae HAUTE FRÉQUENCE
par T. J. BOKENHAM (1)
Il existe bien peu de personnes ayant atteint le milieu de la vie
sans avoir souffert pendant quelque temps d'une forme quelconque
de congestion du rectum. La maladie est heureusement dans
la plupart des cas de courte durée et céde habituellement aux
moyens les plus simples. Il reste cependant une bonne proportion
de malades qui, aprés un nombre plus ou moins grand de récidives,
se voient obligés de recourir a notre art. C'est surtout la crainte de
se voir conseiller une opération qui empêche la plupart d'entre eux
de venir plus tôt. Comme la difficulté d'intervenir est bien moindre
dans les cas récents que dans les cas déjà devenus chroniques, on
doit prendre en sérieuse considération tout traitement qui réduit
les cas où l'opération devient indispensable. C'est un de ces traite-
ments que le Professeur Doumer, de Lille, proposa en 1897. Sa
méthode a été depuisessayée par beaucoup de médecins, soit Anglais.
soit Français.
Doumer traite par les courants de haute fréquence les hémor
rhoides et les fissures du sphincter anal.
Les avantages de son traitement sont, d'après lui, de ne provoquer
aucune douleur, de ne pas arréter les occupations ordinaires, et
d'amener la guérison dans le plus grand nombre de cas. S'il en est
ainsi, ces résultats sont assez importants pour mériter d'être très
largement connus.
L'analyse des observations publiées par des médecins montre, à
n'en pas douter, que cette méthode de traitement présente de
remarquables avantages, et il est maintenant généralement admis
par tous les praticiens qui ont pu en faire l'expérience.
1° Que la méthode de Doumer est tout à fait couronnée de succes
T. J. BOKENHAM. — TRAITEMENT DES HEMORHOIDES 207
dans le traitement de fissures du sphincter anal et dans celui des
petites fissures associées si souvent aux hémorrhoides.
2. Le prurit anal, qui accompagne si souvent ces affections est
aussi notablement amelioré. |
3. La valeur du traitement dans les hémorrhoides internes et
externes est très grande dans les cas récents, lorsqu'il n'y a pas une
excessive hyperplasie des tissus. Le traitement réussit même bien
lorsqu'il y a des phénomènes inflammatoires aigus.
4. Lorsque les cas sont très anciens et sont accompagnés d'une
grande hypertrophie des tissus et que ces derniers sont infiltrés, le
le traitement ne donne des résultats que s'il est longtemps pour-
suivi.
Pendant les deux dernières années, j'ai eu l'occasion d'appliquer
le traitement recommandé par Doumer dans plus de 100 cas d'af-
fections diverses du rectum, de gravité différente, et je donnerai,
un court résumé de la méthode elle-même et des résultats qu'elle
a donnés entre mes mains.
Erposé de la méthode de Doumer. — Il est nécessaire d'avoir une
installation ordinaire de haute fréquence et quelques électrodes de
métal ou de verre de grandeur différente. Doumer préfère les élec-
trodes de forme conique. Pour ma part, je crois que l'électrode a
peu d'importance, pourvu que l'instrument puisse traverser les
deux sphincterset que sa surface puisse être mise en rapport intime
avec la surface de la région à traiter.
Les électrodes de verre peuvent être remplies avec une matière
conductrice quelconque, comme du charbon granulé ou de l'eau
acidulée. On peut encore faire le vide dans leur intérieur, et per
sonnellement je préfère ces dernières. Le vide doit ètre poussé assez
loin de manière à déterminer une abondante production de
rayons X, lorsqu'on se sert de l'électrode. Je trouve qu'une élec-
trode où le vide n'est pas poussé assez loin est plus désagréable pour
le malade et produit moins d'effet thérapeutique.
Lorsqu'on se sert d'électrodes en métal, on peut employer des
Courants de grande quantité et de haut potentiel sans que le malade
ressente autre chose qu'une sensation légère de chaleur. J'ai aussi
dans quelques cas em ployé un courant de 450 a 500 mA.
mesures avec un galvanomètre thermique. Le potentiel était assez
élevé pour permettre la production de fortes étincelles de deux
208 | ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIF
pouces de largeur lorsqu'on approchait du malade un corps à
l'état neutre.
Lorsqu'on emploie des électrodes en verre, il faut user de grands
ménagements et se servir seulement de quantités relativement
faibles, encore 300 à 150 mA, on ne court pas alors le risque
de provoquer soit des douleurs, soit des réactions locales non vou-
lues. Il faut bien veiller à ce que la pression, l'intensité et la fré
quence des oscillations soient bien en rapport avec l'électrode que
l'on emploie. C'est là une affaire de pratique.
La durée moyenne de chaque application ne doit pas dépasser
1 minutes. Avec une très puissante installation cette durée est
même trop grande et une séance de 5 minutes suffit le plus souvent.
Le nombre des séances nécessaires varie considérablement. Cinq ou
six séances peuvent suffire pour la guérison d'un grand nombre de
fissures et aussi soulager les hémorrhoides récentes. Mais les
cas chroniques sont plus rebelles et il est souvent nécessaire de
faire un traitement de 3 ou 4 semaines et méme plus.
Dans ces derniers cas il est probable que ce traitement exerce une
influence non seulement sur l'état local mais aussi sur la nutrition.
Dans les observations qui vont suivre, j'ai essayé de présenter
dans une forine aussi concise que possible la nature des cas que
j'ai traités moi même, le nombre de chaque variété, la durée du
traitement et le résultat obtenu.
Je puis ajouter que je n'ai rapporté que des observations dans
lesquelles un intervalle d'au moins deux mois s'est écoulé depuis
la dernière application, et j'ai tAché, dans la mesure du possible,
de me rendre compte de l'état actuel des malades considérés comme
gueris.
1. Simples fissures. — Sur 13 cas traites avec un nombre de
séances variant de 5 à 8, j'ai vu la guérison parfaite survenir dans
chaque cas. Le spasme, qui accompagnait le plus souvent la fissure.
était toujours trés rapidement amélioré.
2. Hémorrhoïdes récentes ou à l'état aigü. — 25 cas traités avec un
nombre de séances variant de 4 à 11. Sur ces 25 cas, 14 ont été
guéris, et 9 très améliorés. Le traitement a été abandonné dans
2 cas.
3. Hemorrhoides erternes et internes sans grande hypertrophie des
tissus. — Sur 31 cas traités avec un nombre de séances variant de
T. J. BOKENHAM. — TRAITEMENT DES HEMORRHOIDES 209
9 à 18, 6 ont été guéris, 20 considérablement améliorés et 5 soulages. E
Un trait caractéristique commun à ces trois dernières formes,
est de demander rarement un long traitement. On voit l'améliora-
tion commencer très rapidement et la constipation qui est commune
dans tous ces cas diminue ou guérit avec l'affection locale.
4. Cas chronique avec des replis épaissis de la peau mais sans
congestion veineuse marquée. — Sur 12 cas, ayant nécessité de 7 à 15 E.
séances, il y a seulement 6 grands soulagements et 6 améliorations. E
3. Grandes tumeurs hémorrhoidales internes et erternes. — Sur |
16 cas, avec un nombre de séances de 12 à 20, il y a eu 7 améliora-
tions et 9 insuccès. Sur ces cas je dois en mentionner deux qui
avaient déjà récidivé après opération. Presque tous dataient déjà E
depuis longtemps et étaient compliqués de trouble gastro-intesti- % 5
naux chroniques. Pour de tels cas l'électricité n'a pas, du moins
dans mes mains, produit des résultats bien supérieurs aux autres 73
methodes de traitement. Leur emploi semble cependant tout a fait . 4
justifié quand l'opération est refusée catégoriquement. |
6. Hémorrhoides consécutives à un accouchement arec prolapsus
rectal partiel et faiblesse du sphincter. — Sur 6 cas, avec un nombre
d'application variant de 8 à 19, il y a eu 4 guérisons et 2 grandes "8
améliorations. Dans tous ces cas, l'effet sur l'état général fut aussi a
remarquable que l'effet sur l'état local. |
7. Prurit anal accompagné d’eczema humide. — Sur 15 cas, avec un
nombre de séances de 4 à 7, il y a eu 15 cas de guérison. 4
Ce court résumé de mes résultats est suffisant pour prouver les gr
avantages et les indications de cette variété de traitement électrique
appliqué aux hémorrhoides et autres affections du rectum et de
l'anus.
Quoique les résultats, comme complète guérison, laisse sans
doute à désirer dans certains cas, ces résultats sont encore supe-
rieurs à ceux que l'on obtient avec les autres traitements. Avec plus
d'expérience, il sera plus facile de choisir soigneusement les cas à
. traiter et il y a parmi les observations que j'ai rapporté, des cas que
je ne voudrais pas entreprendre maintenant. Il faut aussi se
rappeler que dans beaucoup de cas les hémorrhoïdes sont simple-
ment un symptôme d'une affection hépatique ou gastro intestinale,
el que l'on ne peut espérer la guérison radicale tant que la cause
première persiste. (Traduit de l'Anglais, par M. D. Courtade).
ANNALES D ELECTROBIOLCGIE. TOME VIII. — MARS 1905. 14
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DU TRAITEMENT
de la
FISSURE SPHINCTERALGIQUE
PAR LES COURANTS DE HAUTE FREQUENCE
par M. Raoul MARQUE (de Pau) (Suite et fin)
Syndrömes sphincteralgiques Intol&erants par
| intermittences
OBSERVATION XV. (résumée et complétée).
Observ. Ill, in-these DELHERM
Mlle F..., 29 ans (n° 6288), vient à la Clinique Apostoli le 14 août 1901.
Père et frère hémorrhoidaires.
A toujours été un peu constipée. Depuis 8 mois, recrudescence de la
constipation, qui nécessite l'usage continuel de laxatifs. Deux mois après
le début de cette forte constipation, c'est-à-dire il y a6 mois, des hémor-
rhoides ont fait leur apparition, el avec elles des douleurs anales conti-
nuelles, mais avec des eracerbalions plus ou moins fortes. Depuis deux
jours, les douleurs ont atteint pendant et après les selles une violence
toute spéciale.
L'examen montre l'existence d'un petit bourrelet hemorrhoidaire flasque
et ancien, à droite d'une masse rouge et tendue de la grosseur d'une cerise
horriblement douloureuse au toucher. Il est impossible d'introduire le
doigt dans le rectum à cause des douleurs que provoque l'examen. D'ail-
leurs la malade très nerveuse et très pusillanime se prête mal à un examen
complet. En somme, bien qu'on n’apercoive pas de fissure, le syndrome
sphincteralgique est très net. La malade souffre continuellement ; la marche
augmente les douleurs au bout de peu de temps, la station assise aussi:
toutes les positions lui sont insupportables.
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 211
un "CM
TRAITEMENT.— 14 aout 1901 : H. F. Comme le manchon de verre ne peut
pénétrer dans lanus à cause de la contracture, on fait l'application sur le
bourrelet turgescent, à l'extérieur seulement, pendant D min. Un certain OA
degré danesthésie étant obtenu, on introduit de 1 cent. 1/2 dans l'anus E
une électrode métallique olivaire : 3 min. Mais cette application est moins oy
analgésique, et plus mal supportée que la précédente.
16 aout : Avant-hier a beaucoup souflert au sortir de la Clinique.
Hier, a pris une purgation, et a souffert un peu moins.
Bourrelet droit est moins tendu, moins rouge.
2° séance: 5 min. Impossible de pénétrer dans le rectum. ©
19 août : Toujours constipée, mais souffre bien moins. |
Bourrelet droit récent trés diminué, bourrelet ancien gauche sans chan-
gement.— 3° séance: 5 min. Petit manchon de verre pénétre de 1 cm.
21 août : Bourrelet très diminué et flétri. 4° applicat,
23 août : Très soulagée pendant deux jours, presque plus de douleur.
Selles normales spontanées chaque jour. Ce matin, selle un peu plus
douloureuse avec beaucoup de sang.
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26 août : Sensation de cuisson à l'anus. 6° application. Douleur dès qu'on
veut faire pénétrer Pélectrode: celle-ci pénétrant très peu, le traitement
par H. F. ne peut avoir son plein eflet.
30 août : Selles tous les jours, sans douleur. Ce matin seulement nouvelles
douleurs. 7° s., 5 m.
| Après celte 7° séance, la malade a été si soulagée qu'elle ne revient que
| 8 jours plus tard, le 6 sept. Douleurs très légères. Les 8°, 9°, 10° et 11°
séances se font ainsi à une semaine d'intervalle, et plutôt par précaution
que par nécessité réelle.
Le 16 octobre, n'ayant plus la moindre souffrance, elle abandonne totale-
ment le traitement. Les hémorrhoides sont encore un peu visibles, mais
considérablement diminuées, et ne causant plus la moindre gêne.
(A noter, que durant toute la durée du traitement anal, on a pratiqué en
e temps, contre sa constipation rebelle, la galvano-faradisation abdo-
minale à hautes intensités : la malade, grace à ce moyen, est parvenue dès
les premières séances à avoir une selle spontanée quotidienne].)
Wörieere ÉLOIGNÉS. — Du 16 octobre 1901 (fin du traitement) au
26 septembre 1903, dernière époque à laquelle le malade a été vue, c'est-à-
dire pendant 2 ans, selle quotidienne aucune douleur de ventre. Plus de
douleur à l'anus. Seul parfois apparait un bourrelet hémorrhoïdaire, mais
indolore,
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ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
OBSERVATION XVI (Inédite)
Clinique APosToLI-LAQUERRIERE
M™ J..., 34 ans (n° 7082). — A toujours été une constipée. Il ya un an,
à l'occasion d'une vive contrariété, elle a présenté des troubles gastriques
et une crise d'entero colite douloureuse.
Depuis lors plus de selles spontanées, et douleurs anales tenaces. la
malade a négligé de se soigner. En juillet, crise de douleurs abdominales
violentes pendant 4 jours, laquelle vient de récidiver ces jours-ci (tin
décembre). Les douleurs de l'anus sont particulièrement violentes depuis
3 jours. La malade a été consulter le D' J.-Ch. Roux, qui lui a ordonné le
régime lacté absolu, et l'adresse à la Clinique Apostoli.
L'examen montre de petits bourrelets hémorrhoïdaires flétris, du volume
total d'un très gros pois, mais un peu ercoriés, sans fissure nette visible
néanmoins. Spasme moyen.
Boudin cœcal un peu douloureux, gros comme deux pouces.
Corde colique descendante douloureuse, de la grosseur du petit doigt.
TRAITEMENT. — 30 déc. 1903 : Double traitement: contre la constipation
par la galvano-faradisation à 50-60 mA., et contre la sphincteralgie par la
H. F. intrarectale, manchon de verre.
Apres la 1" séance (4 min.), soulagement notable. Selles avec lavement
moins pénibles, Douleurs ont repris le soir, moins longues.
31 décembre ` 2° applicat. Interruption du traitement pendant 4 jours.
Les deux premiers jours pas ‘de douleurs. Le 4° jour, six lavements sans
résultats : douleurs atroces, qui sont devenues supportables depuis.
4 janvier 1904 : 3° applicat., 5 min.
6 et 8 janv. : 4° et 5° séances : selles avec lavement peu douloureuses.
Pas de souffrances dans l'intervalle.
11 janv.: Selle avec lavement, sans douleur aucune. Mais l'état psy-
chique est très mauvais. La malade dit ressentir des élancements dans les
mains, dans l'estomac, etc. — Comme elle les attribue à la galvano-faradi-
sation, on est obligé, pour la satisfaire, de cesser celle-ci. — 6° séance de
H. F., 5 min.
15 janv.: Pas de douleur. 7° séance, 5 min.
Du 15 au 18 janv. : Excellente période ; du 18 au 22, souffrances à l'oc-
casion des garde-robes.
Du 22 au 25 janv. : lavements huileux qui donnent des selles indolores.
On a fait depuis le 15 janvier 4 nouvelles applicat. de H. F.
4° février : La malade, dont l’état moral est des plus aflaissés, a beau-
coup souffert tantôt au moment des selles, tantôt 2 h. après. (Le D" Laquer
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R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 213
« rière s'expliquant mal ces alternatives bizarres de douleur et de bien-être,
“ presse la malade de questions. Elle raconte, que quand elle prend des
lavements, la canule rigide dont elle use, pénètre difficilement, et seule-
ment gråce à des efforts très pénibles : cette canule, cause de vives dou-
leurs, est souvent retirée couverte de sany. Il est donc probable que le trau-
matisme, causé par la canule, doit ètre pour une large part dans le retour
irrégulier et dans la persistance des phénomènes douloureux. On prescrit
“ l'usage d'une canule souple en caoutchouc rouge.)
8 fév. : La malade, durant ces 8 jours a eu bien moins de douleurs.
Hier seulement légère recrudescence. 13° et dernière séance de H. F. —
Quelques légères douleurs pendant 2 ou 3 jours, puis cessation complète.
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RÉSULTAT ÉLOIGNÉ. — Le 30 mai 1904 : Revu la malade. La sphincter-
algie n'est plus revenue. Mais la malade reste aussi constipée. (La guéri-
son de la sphincteralgie n'est donc pas due à la cessation de la constipa-
tion.)
Fissures tolérantes
OBSERVATION XVII (Inédite)
| Clinique ArostoLı-LAQUERRIERE
M™ L..., 30 ans (n° 6516), adressée par le D' J.-Ch. Roux, qui soigne
déjà cette malade pour un ulcus de l'estomac. Depuis deux mois environ,
elle a une douleur, des élancements qui persistent toute la journée, et qui
revétent beaucoup d'intensité après les selles. De temps en temps, période
de 3 ou 4 jours sans souffrance. Cette douleur est comparée à une « cou- *
| pure à vif» et dure plusieurs heures dans la soirée, après la selle.
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Fissure hémor, dans la région postérieure de l'anus.
Traitement. — 1" mai 1902: H. F., rectale, manchon de verre, 5 min.
Les trois premières séances, dont la première assez douloureuse, sou-
lagent, sans toutefois empêcher de souffrir après les garde robes.
La malade d’ailleurs se constipe volontairement, se refusant à faire des
efforts, qu'elle redoute. A la cinquième application, la malade est nette-
ment mieux, et ne revient plus (7 mai).
Elle va voir le D* J.-Ch. Roux, le 15 mai, complètement guérie ; elle est
| Présentée au cours à l'hôpital Andral.
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21% ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
OBSERVATION XVIII (Inédite)
Clinique ArostoLi-LAQUFRRIERE
Ne: D..., 32 ans (n° 6824), envoyée par le D' Jouet, le 25 mars 1903.
Souffre de l'anus depuis 6 mois. Début sans constipation. Douleur inter-
mitlente, apparaissant après les selles quelle que soit leur consistanre.
mais pas d’une façon constante, durant une heure et quelquefois davan-
tage. — A eu des oxyures, que le D' Jouet a fait passer, et qui ont provoqué
des crises de prurit.
L'examen actuel dénote peu de sphincteralgie. Petit bourrelet hémor-
rhoidaire. Le D' Jouet a constaté il y a trois jours une /issurelte antérieure
que nous ne retrouvons pas aujourd'hui. De plus, les hémorrhoides sai-
gnaient un peu.
Six séances de H. F., manchon de verre, suffisent pour la guérison.
RÉSULTAT ELOIGNE. — Le 23 juin 1904 (15 mois après) la malade écrit :
« Malgré mon travail bien pénible, car je suis debout toute la journée. Je
ne ressens plus rien. »
OBSERVATION XIX. (Inédite)
ZIMMERN, Labora. d’Electroth., Salpetriere
Jeanne D..... 24 ans, mecanicienne. Pas de syphilis. Douleurs anales
survenues il ya 7 mois à la suite d'un accouchement. Il y a sensation de
cuisson et de constriction. Le spasme intense s’oppose a la pénétration du
doigt dans l'anus, ou à la sortie des matières fécales, du moins pendant
un certain temps. Il y a fissure visible à la commissure antérieure : la seule
particularité, c'est que les douleurs surtout fortes dans l'intervalle des
selles, ont tendance à diminuer immédiatement après.
2 juin : H. F... Guérie en 9 séances, le 23 juin 1902.
OBSERVATION XX, (Inédile)
ZIMMERN, Labo. d’Electroth., Salpetriere
S... 35 ans, jardinier, fissure tolérante depuis 2 mois, adressée par le
D' Estrabaut.
2 Juillet 1902. — Guéri en 12 séances.
Revu 4 mois aprés : guérison persistait totale.
RÉSULTAT ÉLOIGNÉ. — Le 26 juin 1904, S..., écrit: « Depuis deur ans
« que vous m'avez soigné, je puis vous dire que je suis guéri, à part
« quelques petites périodes ott cette partie est simplement sensible. Cela
« se passe avec un peu de soins, et ce nest rien à colé des douleurs que
« J'éprouvais il y deux ans quand j'ai été vous trouver. »
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 215
OBSERVATION XXI (Inédite)
Due a l'obligeance du Dr BoxNEFoy, de Cannes
X..., 35 ans, souffrait depuis 15 ans environ d'hémorrhoides avec pertes
de sang assez abondantes. En juillet 1901, début de douleurs vives. Un
médecin constate une fissure et conseille la dilatation forcée, que le malade
refuse. Sensations donloureuses s’accentuent, et deviennent si fortes que
le D* Boris, m'adresse le malade, vers la fin décembre 1902. Grosses
hémorrhoides enflammées. Marche et station assise très pénibles. Douleurs
intenses pendant et après les selles.
H. F..., électrodes métallique, 3 premières séances en trois jours.
Amélioration dès la 1"; douleurs à peu près nulles après la 3°. Fissure
considérée comme guérie. Le traitement est poursuivi à cause des hémor-
rhoides, qui disparaissent après cinq autres séances, faites à jour passé.
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RÉSULTAT ÉLOIGNÉ. — Revu malade en mars 1904 (soit 15 mois après).
Plus de douleurs. Hémorrhoides elles-mêmes n'ont plus reparu.
OBSERXATION XXII. (Complétée)
DOUMER
J. L..., oflicier, 38 ans, affligé d'une fissure sphincteralgique depuis plus
d'un an. Fissure, intolérante dès le début; sur mes conseils, il se mit
entre les mains d'un très distingué chirurgien militaire qui lui fit, avec
les doigts et sans chloroforme, une première dilation forcée de l'anus. Le
résultat de cette premiére opération fut une atténuation des douleurs et
de la contracture, si bien que l'introduction de l'index pouvait se faire,
quelques semaines plus tard sans provoquer de trop vives douleurs, ni de
spasme très accusé. Mais les symptômes, quoique diminués, n'en persis-
taient pas moins, et deux ou trois mois après la première intervention, en
nécessitaient une seconde qui se fit dans les mémes conditions que la
première. Le bénéfice de cette seconde dilatation, fut beaucoup moins net
que celui de la première, et le malade découragé, redoutant les douleurs
atroces qui accompagnent ces sortes d'opérations et dont il conservait un
terrible souvenir, refusa une troisiéme intervention que lui proposait son
chirurgien.
C'est alors que cédant à ses sollicitations, je consentis à essayer chez lui
le traitement par la H. F. A ce moment la fissure était devenue tolérante ;
il ne souffre en effet qu'au moment des selles, qui sont d'ailleurs difficiles
par suite d'une constipation opiniätre, mais surtout quelques minutes
après. Lavements huileux et suppositoires cocaïnés, malgré lesquels il évite
rarement la douleur. L’exploration de l'anus n'est pas très pénible ; l'index
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216 i ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
peut être introduit, ct permet de se rendre compte d'une appréciable con-
tracture du sphincter. Fissure assez profonde et longue de 2 cm. Malade
est sujet à de fréquentes poussées hémorrhoidaires.
Le 28 mars 1897, 1" application : résonateur et manchon de verre de
10 mm. — 5 min. Les doulcurs furent tellement diminuées, et la consti-
pation tellement améliorée que le malade, très occupé à ce moment, jugea
utile de ne revenir, pour compléter sa cure, qu'un mois plus tard.
2° application : idem. Doulcurs disparurent complétement et ne sont plus
revenues jusqu'à ce jour. Constipation a cessé aussi. Fissure cicatrisée
8 jours après. Les poussées hémorrhoidaires, qui étaicnt intenses et fré-
quentes avant le traitement, n'ont pas reparu depuis.
RÉSULTAT ÉLOIGNÉ. — 15 juin 1904 : Dans l'intervalle des 7 ans, écoulés
depuis la guérison, ce malade est venu me trouver deux fois pour de petites
poussées de fissure. C'est un arthritique et un cavalier qui se laisse très
facilement constiper. Je l'ai chaque fois guéri comme à la première atteinte.
OBSERVATION XIII. (Résumée)
DOUMER
Jeune homme, 28 ans, atteint depuis deux ans de sphincteralgie avec
fissures profondes apparentes à la marge de l'anus.
Plusieurs médecins consultés ont tous proposé la dilatation forcée.. Le
malade, très pusillanime, a hésité: d'ailleurs, son état de santé assez pre-
caire s'opposerait sans doute à cette opération.
ETAT ACTUEL. — Douleurs pas habituellement très vives, mais le moindre
eflort les exaspère ; elles surviennent d'une façon très irrégulière, parfois
après des périodes de rémtssion de 18 jours, sauf au moment des selles.
Lorsqu'il est dans ses jours de crises, le malade est obligé de passer ses
journées sur le dos, les deux jambes à moitié fléchies, les cuisses écartées :
le moindre effort (mouvement du bras, éternuement, toux), suffisent alors
pour provoquer des crises très vives, qui arrachent des cris au malade-
Après ces crises, calme et repos relatif de quelques jours. En même temps
que ces phénomènes douloureux, il est apparue une poussée hémorrhoïdaire
intense qui ne s'est jamais guérie complètement; le malade est depuis cette
époque, obligé de se garnir comme une femme qui a ses règles. Constipa-
tion habituelle, selles très douloureuses sont redoutées au plus haut point :
ce n'est que tout-à-fait dans les bonnes périodes que le malade peut avoir
de loin en loin des selles peu ou pas douloureuses.
EXAMEN LOCAL. — Après réduction des hémorrhoïdes, on voit deur fissures
profondes recouvertes de sang. Par les efforts de poussée, on aperçoit une
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 217
autre fissure plus petite. Le malade ne permet pas que j'explore avec le
doigt, tant il redoute la douleur.
TRAITEMENT. — 3 nov. 1897, 1" application : manchon de 8 mm. —
5 min. Effets très remarquables : dès le 1" jour, malade a pu aller à la
selle sans lavement et sans douleur. Toute la journée du lendemain égale-
ment fort bonne, sauf vers le soir, ou une selle un peu difficile à ramené les
phénomènes douloureux.
6 nov. : 2™ application avec manchon de 8 m/m.
8 nov. : 3" application avec manchon de 12 m/m. A partir de ce moment,
douleurs disparaissent complètement et ne sont plus revenues depuis.
Bourrelets hémorrhoïdaires moins proéminents.
Huit jours aprés cette 3"* séance, je constate que les hémorrhoides ont
disparu, que des trois fissures deux ne sont plus visibles à la marge de
l'anus. Plus de sang.
Ar" et dernière séance. Guérison.
J'ai revu plusieurs fois le malade : la guérison s’est maintenue.
Plus de douleurs, plus traces d'hémorroides. Etat général amélioré.
OBSERVATION XXIV. (Résumée)
DouMER
Recueillie par le Dr Burrviue, chirurgien de l’Hötel-Dieu de Roubaix
V.,,, 75 ans, peintre, est entré à l'Hôtel-Dieu de Roubaix, le 12 juin 1897,
avec le diagnostic d’hemorrhoides enflammées.
Homme robuste. Pas de syphilis.
Onze semaines avant d'entrer à l'hôpital, soit vers le 20 mars, il aurait
eu de la fièvre et un « fort échauffement », à la suite duquel les hémor-
rhoïdes se seraient montrées, accompagnées de diarrhée et de boutons au
niveau des fesses.
ETAT ACTUEL.— A son entrée à l'hôpital, le malade,'un viellard un peu
cassé, se plaint de ses hémorrhoïdes un peu rouges, mais pas assez turges-
les que je lui fasse la dilatation forcée, étant donné surtout
l'eczéma du pourtour de l'anus et des fesses. Traitement émollient, vaseline
boriquée. |
Vers le 20 juin, je constate une fissure anale assez douloureuse.
Vers le 10 juillet, légère amélioration. Les hémorrhoides se flétrissent,
mais persistance de l'eczéma et de la fissure douloureuse. Cette fissure, à
cheval sur la muqueuse et la peau. mesure de 12 à 16mm.— Malade est
adressé à M. Doumer, pour H. F. 3 séances par semaine, de 3 à 5 min.
chacune. Le malade n'accuse aucune douleur provenant de l'intervention,
soit pendant les applications, soit consécutivement aux séances.
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218 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Des la 3° séance, les douleurs sont moins vives; lecséma est complète-
ment guéri et la fissure commence à se cicatriser.
Le 3 août, je constate que les hémorrhoïdes persistent encore, mais elles
sont fletries et nullement douloureuses. La fissure et Vecséma ont complète-
ment disparu. lla été fait en tout 8 séances.
OBSERVATION XXV (Résumée)
DOUMER
M"B..., 55 ans. A part une affection cardiaque, pour laquelle mon
distingué collègue le P' Lemoine la soigne depuis quelque temps, cette
malade se porte en général assez bien. Cependant il ya 12 ans, elle a eu
une fissure douloureuse de l'anus qui me paraît avoir cédé en une
dilation forcée de l'anus. Quoi qu'il en soit, cette malade a guéri complète-
ment de cette fissure.
Au momeut où je la vis pour la première fois (octobre 1897), elle ne
souffrait pas extrémement, mais les douleurs étaient à peu près constantes
et consistaient en une sensation pénible de constriction à l'anus. Depuis
3 mois, ces douleurs deviennent plus vives, lorsque la malade, qui est
d'ailleurs une constipée, se présente à la garde-rohe, ou bien toutes les fois
qu'elle fait un effort un peu violent. Les douleurs deviennent surtout très
vives 1,2 heure environ après chaque défécation et durent plusieurs heures
Sans être extrémement vives, elles sont cependant assez pénibles pour que
l'on ait songé à une intervention chirurgicale, que seul l'état du cœur a
empechee jusqu'ici. La contracture est moyenne, assez prononcée cepen
dant pour que l'introduction de l'index, ou mème celle de la canule dun
irrigateur soit douloureuse. A l'examen, on aperçoit l'extrémité d'une
fissure peu profonde à cheval sur la muqueuse et sur la peau. Pas d'hémor-
rhoides.
Le 9 octobre, 1" séance de H. F. Introduction facile d'un manchon de
8 SS provoque cependant une légère augmentation des douleurs.— Durée :
ə min.
11 et 15 octobre : 2° et 3° applications. Aucune moditication. Je conseille
à la malade de ne revenir que dans 15 jours.
Quinze jours après, la malade m’cerit qu'elle ne juge pas utile de revenir
me voir, car toutes ses douleurs ont disparu, et qu'elle se considère comme
guérie. Voici ce qui s'était passé: trois jours aprés la 3° séance, les dou-
leurs avaient commencé à diminuer en intensité, de telle sorte que 8 jours
après la dernière intervention la malade ne souffrait plus. La constipation
s'était parallèlement amendée, el au moment où la malade m'écrivait, elle
avait tous les jours, depuis 8 jours environ, des selles naturelles. J'ai eu
depuis des nouvelles de cette malade: Ja guérison s'est maintenue jusqu à
ce Jour; j'ai donc tout lieu de la croire definitive.
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R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 219
OBSERVATION XXVI (Résumée)
DouMER
J. K..., 50 ans, coiffeur, est atteint depuis la fin de novembre de sphinc-
teralgie d'intensité moyenne; les douleurs ne sont pas, en effet, très
vives, mais elles sont génantes par leur continuité- elles consistent
surtout en une sensation de constriction el de géne au fondement; les
selles les augmentent dans une certaine mesure. C'est dans ces conditions
qu'il se présente à l'examen de mon excellent confrère le D’ Butruille, qui,
après avoir constaté l'existence d'une fissure et d'un certain degré de
constriction, me l'envoie avec le diagnoctic de fissure sphincterienne. Mon
examen confirme de visu entiéremeut ce diagnostic.
Le 5 janvier 1898, 1" application de 3 min., électrode 5 "/". Douleurs
moins vives, se transforment en une sorte de géne.
> et 3° séances, pas de changement. Elles eurent lieu d’ailleurs à une
semaine d'intervalle.
Pensant alors que l'électrode que j'employais était peut être trop fine, et
qu'elle se mettait mal en contact avec la surface ulcérée, j'employai pour
la A séance une électrode beaucoup plus forte, de 12 "/". Durée: 6 min.
Je ne revis le malade que 3 semaines plus tard; il vint me dire qu'il
était guéri, et que ma dernière intervention lui avait enlevé tout ce qui lui
restait de son aflection.
OBSERVATION XX VII
(DouMER)
J. C..., 38ans, vétérinaire, fortement constitué, est atteint depuis un an
au moins d'une fissure sphincteralgique, pour laquelle il a déjà vu plu-
sieurs médecins, qui, sur son refus de subir la dilatation forcée de l'anus,
lui ont ordonné les médicaments et les topiques que l’on donne en pareil
cas. En novembre dernier, il vint consulter M. le Prof. Lemoine, qui,
après avoir constaté une fissure à l'anus, a bien voulu me l'envoyer.
A l'examen, on découvre dans le sillon coceygien, une fissure peu pro-
fonde, très sensible à la pression ; il en existe peut être une seconde sur
le rebord droit de la marge de l'anus, car à ce niveau la pression est fort
douloureuse, Pas d'hémorrhoïdes. Constipation très insense, combattue
dès longtemps.
Contracture du sphincter très prononcée ; il m'est impossible d'intro-
duire l'index, c'est avec la plus grande difficulté que je parviens à intro-
duire la plus fine de mes électrodes, celle de 5 me det
1 nov, : 1" séance de 5 min. Pas d'amélioration appréciable.
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220 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
2° et Ar séances dans les mèmes conditions. A la 3°, légère aggravation.
Je fis néanmoins une 4 application, et je previns le malade que s'il n'en
éprouvait aucune amélioration, il serait inutile de continuer, et qu'il fau-
drait alors qu'il edt recours à la dilatation forcée. Si, au contraire. il
éprouvait du soulagement, il devait venir me revoir 8 jours après. Je ne le
vis pas à la date fixée ; je regardais donc son cas comme un insuccés de
ina méthode, lorsqu'un mois après il vint me voir et me dit qu'il était
guéri.
Voici ce qui s'était passé ` pendant les 4 jours qui suivirent la dernière
application de H. F., il n'avait éprouvé aucun changement dans son état.
mais à partir du 4° jour les douleurs avaient commencé à diminuer, si bien
que 8 jours après ma dernière intervention tous les phénomènes doulou-
reux avaient complètement disparu. Guérison complète qui s'est maintenue
jusqu'à ce jour.
OBSERVATION XX VIII
JocuLra, de Tours
Sous-officier de cuirassiers, 23 ans, homme très soigné, de belle corpu-
lence ; il souffrait depuis trois semaines de douleurs intenses, s'exagérant
à la marche et l’empechant totalement de monter à cheval. La constipation
était opiniätre et les douleurs qui suivaient la défécation intolérables.
Condylome à la marge de l'anus ; en déplissant les plis radiés, on voyait
nettement une large fissure de 2™ de longueur environ.
TRAITEMENT. — Appareil de H. F. absorbant 160 watts environ. Reso-
nateur Oudin, électrode en laiton 4 manchon de verre ; unipolaire.
30 mars 1901 : 1" séance. Introduction un peu douloureuse ; mais dou-
leur cessa dès que l'appareil fut en marche, et une sensation de chaleur
lui succéda, apportant le calme et le soulagement au malade. Durée:
4 min.
Le malade, venu deux jours après, dil avoir beaucoup moins souffert `
cependant les douleurs reprirent, mais moins intenses après la selle.
I" avril : 2° séance de 6 min. Le malade est tout à fait soulagé ; il n'a pas
souffert en allant à la garde-robe ; il peut courir et sauter.
3 avril : 3° séance de 6 min. Le malade fait une promenade à cheval sans
aucune doulcur.
Det Tavril : 4° et 5° séances de 6 min., malade complètement guéri.
Nous avons revu trois mois après le malade qui est enchanté de sa
guérison.
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 221
OBSERVATION XXIX
JOULIA
R..., ouvrier tisseur, a déjà subi l'an dernier la dilatation de l'anus avec
un résultat incomplet pour des douleurs sphincteralgiques, I] vint nous voir
le 17 mai, porteur de deux petites fissures qui se voyaient très nettement
lorsque le malade poussait.
Nous lui fimes séance tenante une application de H. F. pendant 6 jours
il vint consécutivement, et se déclara guéri au bout de ce laps de temps.
OBSERVATION XXX
JOULIA
Mr T..., 52 ans, adressée par le D’ Lieffring, est une névropathe ache-
vée. A souffert depuis deux ans de sphincteralgie. Comme elle est trés
pusillanime, elle n'a pas voulu se soumettre à la dilatation forcée de l'anus
que lui a proposée le confrére. Tous les suppositoires opiacés et lave-
ments n'ont pas d'autres résultats que de pallier un peu les douleurs.
Constipation opiniatre. ,
4 juin : 1" séance de 5 min. La malade dit avoir dormi et moins souffert
aprés la garde-robe.
6 juin : 2° séance de 6 min. La malade se trouve beaucoup mieux; pas de
douleurs après la selle.
Nous faisons # autres séances à deux jours d'intervalle et la guérison
est complète au bout de ce temps.
"OBSERVATIONS XXXI et XXXII
JOULIA
Deux femmes, l'une ägee de 43 ans, l'autre de 44, toutes deux atteintes
de fissures que nous avons vues: elles ont parfaitement guéri au bout de
6 séances, et la constipation a cessé par ce fait.
Fissures sphinct. tolérantes chez des syphilitiques
OBSERVATIONS XXXIII à XXXVI
ZIMMERN et LAQUERRIERE
« Tous ces cas de fissures sphincteralgiques, furent recueillis et diagnos-
» liqués tels dans le service de notre maitre, M. de Beurman, à l'hôpital
» Broca. — Chacun.de ces malades présentait, cela s'entend, le syndrome
» lissuraire au complet, c'est-à-dire : fissure, douleur et contraction
» spasmo-douloureuse du sphincter. Toutes furent soumises aux applica-
» lions de H. F., à la clinique du regretté Apostoli.
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222 ANNALES D 'ÉLECTROBIOLOGIE
OBSERVATION XXXIII
F... Blanche, 21 ans.
A eu deux accouchements.
Syphilitique depuis trois mois.
Ii y a 3 semaines, à la suite de constipation, a commencé à souffrir au
moment des garde-robes (sensation de piqûre si violente qu'elle poussait
des cris). Contractures et douleurs anales fréquentes entre les selles. Elle
n'osait plus aller à la selle, tant elle souffrait, et avait un léger écoulement
sanguin après chaque selle.
Depuis quelques temps, souffre un peu moins, grâce à des laveinenls
quotidiens.
EXAMEN. — Fissure siégeant à la partie antérieure.
_ TRAITEMENT. — 1 séance de H. F. rectale, 4 min., et en même temps trai-
tement anti-syphilitique.
RÉSULTAT. — Disparition de toute douleur, soit au moment, soit en dehors
des selles. La fissure, 4 jours après, est cicatrisée en partie ; 11 jours après.
on trouve seulement une petite ulcération, en dehors du spincter, dans un
des plis radiés.
OBSERVATION XX XIV
A..., Maria, 23 ans, entrée le 25 octobre 1899.
A été curetée à Lariboisiére, puis soignée à Saint-Louis pour une syphilis
douteuse.
(Les auteurs expliquent plus loin que, pour cette observation comme
pour l'Obs. XXXVI, la syphilis étant déjà ancienne et ne donnant lieu à
aucun accident actuel, elles ne sont pas soumises au traitement spécitique.
Depuis 3 mois, souffre de l'anus; douleur violente au moment du passaze
des matières, au point que la malade se retient pour ne pas aller à la selle.
En dehors des selles, tenesme rectal et épreintes. Constipation opiniätre.
EXAMEN. — Une saillie hémorrhoïdaire du côté gauche avec hemorrhuude
internes, 2 fissuretles sur la ligne médiane, une antérieure, une postérieure.
TRAITEMENT. — Du 25 au 30 octobre, 8 séances de H. F. rectale. de
A min. de durée.
RÉSULTAT. — Sensation de soulagement marquée après la 1" séance: le
lendemain, a une selle bien moins douloureuse; le 2° jour, selle aussi
douloureuse que par le passé.
Après la 2° séance, disparition de toute douleur, pendant et entre les
garde-robes. ;
Après la 3° séance, disparition des fissurettes.
N.-B. — Continue à avoir des douleurs des reins et du ventre, dues vraisembla-
blement à un kyste de l'ovaire,
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R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 223
OBSERVATION XXXV
P... Adele, 23 ans, 26 mai 1899.
Syphilitique.
Souffre de l'anus depuis le mois de février. Douleur en allant à la selle,
au point qu'elle se retient; a d'ailleurs seulement une garde-robe tous les
deux jours. Sensation de contracture au moment des selles. Pas d'épreintes
en dehors des selles, mais douleurs de l'anus, dès qu'elle est assise, surtout
si elle tient les cuisses écartées.
EXAMEN. — Fissure existant dans les plis radiés et qui remonte en forme
de V dans le canal anal.
TRAITEMENT. — Ensemble, traitement antisyphilitique et traitement
électrique: séances des H.F. rectale de 2 à 3 min. 1/2 de durée, du 21 au
30 mai.
RÉSULTAT. — Après la 1" séance, disparition des douleurs entre les
selles, mais mêmes douleurs à la défécation.
Après la 3° séance, diminution légère des douleurs au moment des
garde-robes.
Après la 4°, disparition de toute douleur.
L'aspect de la fissure a été en se modifiant à partir de la 2° séance ; le
9 juin, elle est entièrement cicatrisée.
OBSERVATION XXXVI
L... Marie, 31 ans, entrée à l'hôpital le 21 février 1900.
lly a 4 mois, apparition de papules ano-vulvaires (chancre et roséole
inapercus), pour lesquelles elle a été soignée a Broca.
Depuis 3 mois, souffre de l'anus; mais ce n'est que depuis quelques
semaines que, devant la disparition des accidents spécifiques, on a porté
le diagnostic de fissure.
ETAT A UENTREE.— Douleurs supportables en dehors des selles, mais
douleurs très vives au moment de la défécation, se prolongeant de 5 à 10
minutes, et d'autant plus vives que les matières sont plus dures.
EXAMEN, — Petite fissure occupant le fond d'un pli radié.
ing. — Du 21 février au 21 mars, 7 H. F. rectales, de 4 a
min.
RÉSULTAT, — La Ir séance donne un soulagement marqué le soir et le
lendemain.
Après la 2: Séance, la malade aflirme : 1° n'avoir plus de sang sur ses
Sardes-robes: 2° souffrir beaucoup moins et bien moins longtemps pour
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224 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
aller à la selle ; 3° ressentir beaucoup moins de douleurs entre les selles,
Après la 5° séance, il y a une légère rechute; le sang reparatt sur les
selles, et la crise douloureuse après les selles ne paratt pas très accentuće,
mais assez longue.
Après 1a 7° séance, le traitement est interrompu, la malade se trouvant.
bien ; le 26 mars, elle continuc à se déclarer complètement guérie.
Pour ce qui est des résultats éloignés, pour ces 4 observations, nous n'en
avons pas connaissance. Toutefois, notre ami Delherm, qui se trouvait
alors l'interne du service de M. de Beurmann, nous a affirmé que pour
toutes ces malades la guérison s'est parfaitement maintenue jusqu'à leur
sortie de l'hôpital.
OBSERVATION XXXVII.
THIELLE, de Rouen (complétée)
Paul B., 36 ans. Il y a 12 ans, en 1890, au régiment, syphilis (mercure
et iodure de potassium pendant deux ans).
Souffre depuis un an après chaque garde-robe, de brülures et de cuissons
vives. Constipation opiniätre ; d'ailleurs, comme la défécation provoque
des douleurs violentes et prolongées, le malade la redoute et la retarde le
plus possible.
Ténesme, contracture, douleurs après chaque garde-robe, et très fré-
quemment dans la journée.
ETAT ACTUEL. — 1* juillet 1902: Au niveau du raphé médian, fissure
d'un rouge vif, qui mesure environ 1 cent. 1/2 à 2 cent. L'introduction du
doigt produit une douleur vive et un spasme involontaire.
TRAITEMENT.— H. F. bipolaire : électrode sur les reins ct électrode anale
métallique. Electrode pénétre dans le rectum avec difficulté. Durée:
7 min. Séance bien supportée.
2 juillet : Selle assez facile, cuissons moins vives, pas de ténesme.
2° séance, 8 min. Electrode pénétre sans difficulté.
4 juill. : Aujourd'hui, selle non doulourcuse. L’exploration du sphincter
ne provoque plus de douleur, ni de spasme. 3° séance.
5, 7, 11 juill. : 4° et 5° séances. Selles non douloureuses. Pas de douleur
au toucher.
La constipation a cessé et le malade va très bien.
RÉSULTAT ELOIGNE. — Revu M. B..., le 29 avril 1903, c'est-à-dire 9 mois
plus tard. Il est complètement guéri et n'a pas souffert, bien que la consti-
pation soit revenue depuis quelques mois.
En juin 1904, c'est-à-dire 2 ans après le traitement, la guérison se
maintient absolue.
R. eer — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 225
OBSERVATION XXXVIII.
BoLLAAN, de La Haye
Jeune homme, 20 ans, ouvrier, se plaint de douleurs très vives au
moment où il va à la selle; il perd du sang en assez grande quantité; il a
de la constipation. Deux bourrelets hémorrhoidaires très turgescents ; entre
eux, on aperçoit une fissure, qui est fort douloureuse quand on veut
distendre l'anus. A
H. F. Electrode assez petite. Après 4 min., introduction d'une électrode
plus grosse pendant 4 autres min.
2° application, deux jours plus tard, avec tige en cuivre plus grosse que
les électrodes en verre précédentes.
Dans la première application, l'écoulement du sang avait été arrêté ; les
douleurs avaient a peu prés disparu, la constipation avait cédé. Le malade
va à la selle deux fois par jour d'une façon tout à fait naturelle. Hémor-
rhoïdes ont diminué de volume, mais fissure ne paraît pas avoir changé de
caraclère. 1
3 application, trois jours plus tard. Hémorrhoides ont disparu, la
fissure est presque guérie. A partir de ce moment, la gg a été com-
plète, et s'est maintenue telle depuis.
OBSERVATION XXXIX
BoLLAAN
Dame, 45 ans, perd du sang à chaque selle. Très constipée d'ailleurs.
Hémorrhoides anciennes, et entre elles petite fissure.
Je conseille à la malade de prendre tous les matins, à jeun, une forte
dose de Franz-Joseph et d'appliquer deux fois par jour un suppositoire à
Tichtyol; je voulais me rendre compte d'une thérapeutique très vantée en
Hollande .
Après une semaine de ce traitement, aucune amélioration. Ayant bien
constaté Iinsuccés de cette médication, je fis trois applications de H. F.
intrarectale, à deux jours d'intervalle chacune. Au bout de ce temps la
malade était complètement guérie. Ceci se passait en novembre 1899; je
revis la malade dans le courant de février : il n'y avait eu aucune récidive.
OBSERVATION XL
BOLLAAN
Homme, 36 ans, porteur depuis presque 8 ans d'une ou de plusieurs
fissures. Selles étaient douloureuses, sanguinolentes. Le malade ne voulant
Passe faire opérer, conserva cette infirmité, avec des hauts et des bas
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE, TOME VIII. — MARS 1905 15
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226 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
jusqu'à ce jour. En juin 1899, il eut une crise beaucoup plus forte avec un
flux sanguin extrêmement intense; c’est alors qu'il vint me trouver.
Je constatai l'existence de plusieurs fissures; en outre deux ou trois
petits bourrelets hémorrhoïdaires.
H. F... 1" application assez douloureuse, car l'introduction d'une élec
trode, même fort minee, provoquait des douleurs assez vives. — Durée :
trois minutes. Quelques minutes après, je puis introduire une électrode
de plus fort calibre. Résultat : deux selles par jour de consistance normale.
sans aucun moyen adjuvant, sans douleurs, sans écoulement de sang.
2° application deux jours plus tard. Introduction facile du manchon du
plus gros calibre.
3° application. Malade se déclare guéri : de fait on ne trouve plus trace
de fissure.
OBSERVATION XLI
H. Ph. Bauer, de La Haye
J'ai traité et guéri un cas de fissure spincteralgique. C'était un musicien
d'un régiment de ligne, qui avait été traité pendant plusieurs mois dans
un hôpital militaire, et renvoyé de l'armée comme incurable.
OBSERVATION XLII
JOULIA
M. G..., facteur, 36 ans, flux hémorrhoidaire fréquent; a eu dejà dewr
fissures. A l'examen, un gros paquet d'hémorrhoïdes procidentes empêche
de reconnaître la place de la fissure ; un écoulement sanguinolent conti-
nuel, oblige le malade à se servir dun bandage en T. Successivement
nous lui avons fait six séances de H. F.; dès la troisième, la contracture
et les douleurs ont cessé, les hémorrhoïdes se sont flétries, pour dispa-
raître complètement quelques jours après la fin du traitement.
Nous voyons ce malade de temps en temps; il est toujours satisfait du
résultat.
OBSERVATION XLII. (Complétée)
ZIMMERN et NIGAY
Mer L..., 43 ans, institutrice, pas de tuberculose, pas de syphilis, cons
tipation habituelle.
Le 10 octobre, elle vient consulter pour des douleurs siégeant au niveau
de l’anus, et dont le début remontait à six semaines environ. Ces douleurs
avaient augmenté d'une façon progressive, et le jour où la malade el
venue consulter, elle supposait être atteinte « d'un abcès prêt à s'ouvrir.”
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 227
Elle déclare souffrir sourtout au moment de la défécation d'une douleur
sphincterienne persistant après chaque selle. A l'examen de la région, on
constate la présence, dans l’un des plis radiés, d'une fissurette répondant
à la face externe d'un bourrelet hémorrhoidaire, et dont l’attouchement est
extrémement douloureux.
TRAITEMENT. — 11 octobre, H. F. : Electrode conique de Oudin, unipo-
laire, pendant 5 minutes. Introduction de l'instrument facile, léger soula-
gement. Cependant les douleurs firent leur réapparition dès la selle sui-
vante.
De nouvelles séances furent faites, tous les deux jours, jusqu'au
30 octobre. La technique était-elle mauvaise, ou les applications insuffi-
santes? Toujours est-il que ces premières séances n'amenaient aucune
modification dans l’état de notre malade, bientôt découragée. Nous déci-
dimes alors d'établir la constipation temporaire à l'aide de dix centigrammes
d'extrait thébaïque par jour.
M™ S..., fut soumise en même temps.à une nouvelle serie de 6 séances,
et le 7° jour, on administra un purgatif ; la selle obtenue n'ayant pas été
totalement indolore, nous resolümes de reprendre notre « modus operandi » -
pendant une semaine encore. Nouvelle constipation de 6 jours avec séances
quotidiennes. Le samedi 16 novembre, la malade fut de nouveau purgée, et
de ce jour, plus aucune selle ne fut douloureuse.
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RÉSULTAT ELOIGNE.— Le 20 février 1903 (c'est-à-dire un an et demi après
le traitement) la malade écrit: « Je n'ai jamais plus rien ressenti depuis,
et je ne cesserai de vous remercier ». Donc malgré les incidents du traite-
ment, le résultat final a été excellent.
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OBSERVATION XLIV (Inédite)
Due à l’obligeance de M. le Dt G. S. Vinas, libero docente
d'Idroterapia, Faculté de Turin
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Fissure anale traitée par H. F., électrode métallique.
Douleurs trés vives, spasme trés intense, malgré les effluves trés petits.
2 séances seulement. J'ai du abandonner le traitement à cause de l'intolé-
rance du malade.
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OBSERVATION XLV (Inédite)
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A. M..., actrice, vient se plaindre le 2 mars 1904 de ce que depuis quel-
ques jours de grandes douleurs lui étaient survenues dans la région anale.
Marche et station assise pénibles. A l'idée d'aller à la garde robe «elle se
cognerail la tête contre les murs». Contracture intense du sphincter.
Examen démontre une fissure.
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228 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Badigeonnages à la cocaïne soulagèrent un peu, pendant une 1/2 heure.
Le 6 mars, H. F., résonateur Oudin, unipolaire, manchon de verre. Cou-
rant 8 à 10 ampères. Effet de la 1" application fut surprenant; les grandes
douleurs disparurent après une séance de 3 minutes, et ne parurent plus
aussi intenses jusqu'au jour suivant. Le 7 en effet, douleurs bien moindres:
2° séance : mais il faut interrompre après 4 à 5 secondes à cause d'une
douleur cuisante, comme jamais encore la malade n'en avait ressenti.
(Serait-ce dù à la vaseline, omise le premier jour ?) La malade refusa de
continuer le traitement. On poursuivit alors le traitement par nitrate
d'argent et cocaine, et finit par guérir vers la mi-avril.
OBSERVATION XLV]
THIELLE
Me: B..., 32 ans, nerveuse, souffre depuis trois mois de fissure anale et
d’hemorrhoides. Guérisson des hémorrhoides, insuccès pour la fissure. (Cet
insucces est dü à un défaut de réglage et au mauvais fontionnement de
l'appareil : accident survenu à l'interrupteur d’Arsonval-Gaiffe).
Syndrômes sphincteraigiques tolérants sans
fissure visible
OBSERVATION XLVII (Résumée)
G. Boch
Mer B.., de famille arthritique, hemorrhoidaire elle-même.
Accouchement (primipare). A la suite, douleurs trés violentes a chaque
selle. Se soigne pendant 5 mois par moycns médicaux.
& octobre 1900. — H. F., résonateur Oudin, tige nue de 5 millim. à
peine de diamètre.
Guérie en 3 séances, jusqu'au second accouchement, juillet 1901.
Mémes phénomènes. 15 octobre 1901. H. F. Amélioration après 3 séances.
guérison après la 7°. e
RÉSULTAT ELOIGNE.— En juin 1904. c'est-à-dire depuis plus de deur ans.
la guérison est complete.
OBSERVATION XLVIII
G. BLOCH
M= L... Premier accouchement en juillet 1902, normal. 14 jours aprés.
début des douleurs anales. qui vont croissant: pertes de sang. Douleur
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 229
S apaise enfin, pour reparaitre à l'occasion d'une fausse couche, avec
intensité. Pas de fissure visible, mais petite varicosité très sensible.
22 novembre 1902.— H.F. tige métallique nue 5 millim. Bobine d’Arson-
val. 3 séances sans résultat. Alors usage du manchon de verre et de la
tige métallique successivement pendant 5 minutes chacun. Amélioration
immédiate, et guérison après la 10° séance.
OBSERVATION XLIX
G. BLocu
M=" B.... 40 ans, douleurs vives consécutives aux gardes-robes, et persis-
tant assez longtemps. Ni hémorrhoïdes, ni fissure ; introduction du doigt
douloureuse.
Du 24 février au 19 mars 1903, 7 séances avec électrode nue de 4 millim.
Soulagement ne s'est fait sentir qu'après la 3° séance, et est allé en
s'accentuant. Entre la 6° et 7°, 10 jours d'intervalle.
En mai, rechute : douleurs moins aiguës. 3 séances en une semaine
donnent une guérison qui s'est maintenue depuis, c'est-à-dire depuis
14 mois.
OBSERVATION L.
G. BLocu `
M. B..., 52 ans, vient me voir en janvier 1900 pour des douleurs très
vives qui se produisent après avoir été à la garde-robe. Il souflre de son
affection depuis plusieurs mois C'est un rhumatisant, ancien hémor-
rhoidaire, mais chez lequel je ne trouve plus trace d’hemorrhoides, ni
de fissure. Introduction du doigt dans le rectum très pénible, mais pas
intolérable. ©
Electrode manchon de verre : guérison en 6 séances.
Fissures non sphincteralgiques. — Insuccés
OBSERVATION LI. (Personnelle)
Labor. -d’Electroth. Salpêtrière
M= D..., 31 ans. Père diabétique ; mère, sujette aux migraines, vient
d'être opérée pour néoplasme utérin.
Mariée à 20 ans : 3 grossesses, la dernière suivie de prolapsus utérin.
Ala suite d'une infection ascendante, orariectomie double par le profes-
Digitized by
230 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
seur Pozzi. Depuis lors la malade déjà très nerveuse a vu cet éréthisme
nerveux augmenter sensiblement.
Constipation toujours très opiniätre, qui n'est vaincue que par des
moyens artificiels, lavements, laxatifs, etc...
EXAMEN LOCAL. — En commandant à la malade de pousser, on voit sortir
peu à peu une sorte de boudin uniformément réparti sur tout le pourtour
de la circonférence anale, tendu, gonflé comme un pneumatique, à surface
lisse, de teinte cyanique, indolore. Quand la malade pousse au maximum,
on aperçoit sur un des points boursoufflés de la muqueuse une solution de
continuité de forme ovalaire, de 5 à 6 millimètres de long, aux bords rouges
et un peu tuméfiés. Cette ulcération est peu sensible au simple toucher, et
méme en exerçant une pression et un certain frottement on ne parvient
pas à réveiller une douleur vraie. Le toucher rectal réveille, aussi haut
que le doigt peut atteindre, c'est-à-dire à 8 centimètres environ, une
petite douleur en un point limité, correspondant à la cloison recto-vaginale.
Le vagin, examiné par le D' Gelle, ne présente rien d anormal.
Au point de vue des symptômes fonctionnels, la malade raconte qu'au
moment des selles, ou quand elle introduit une canule pour lavement, elle
ressent uue petite douleur, de courte durée, plutôt agaçante que pénible.
Une douleur semblable se produit en un point plus élevé chaque fois
qu’elle prend une injection vaginale, ou durant le coit, chaque fois en un
mot qu'un corps étranger quelconque vient appuyer sur la cloison recto-
vaginale. Pas de contracture. Pas de signes de syphilis, ni par l'examen,
ni par l'interrogatoire. En somme, en raison de l’état de nervosisine de la
malade, nous aurions cru à de simples topoalgies hystériques, sans
lésions, si nous n'avions constaté une ulcération très nette: mais il
manque les deux autres éléments du syndrome sphincteralgique: contrac-
ture et douleur vive.
TRAITEMENT.— Tous les modes de traitement ont été essayés: unipolaire
et bipolaire, électrode à manchon et électrode nue, utilisation directe et
résonateur Oudin ou bobine d’Arsonval, etc...
25 séances de H. F. n'arrivent pas à modifier en quoi que ce soit l'ulcéra-
tion, ni la sensation de douleur sourde que provoquent les fèces. Par
contre, dès la 6° séance, la malade a une selle spontanée ` ce qui ne lui
était pas arrivé depuis plus de 2 ans.
Croyant que la persistance de cette ulcération atone tenait peut-ètre a
la constipation, nous instituons dès la 12° séance de H.F. un traitement
actif contre celle-ci (galvanisation abdominale à 60 mA. à renversements
sans secousses, selon la modification apportée par Zimmern à la méthode
Doumer). Dès la 3° application, selle spontanée, et après 8 ou 9 applications.
selles quotidiennes, avec un simple petit lavement de 100 gr. pour
R. MARQUE. — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 231
« amorcer » le réflexe. Etat général excellent : la malade a engraissé
de 2 kilos. Mais la fissure ne change pas. Comme c'était la constipation
seule qui préoccupait la malade, elle cesse le traitement par la H. F., se
souciant peu de la fissure, qui n'apporte pas une gêne notable à sa vie
quotidienne.
OBSERVATION Lll.
FOUINEAU et LAQUERRIÈRE
Z..., tonnelier, 37 ans (ancien matelot).
Soigné depuis plusieurs mois par le D' Fouineau, par diverses médica-
lions classiques, sans résultat, est envoyé au D' Laquerriére.
Toujours bien portant. A commencé à souffrir de l'anus par intermit-
tences il y a 10 ans; petites sensations de pincement après les selles;
parfois petits suintements sanguins.
Ces phénoménes ont été en augmentant; depuis un an, les périodes
douloureuses sont de plus en plus rapprochées ; il a maintenant une crise
presque chaque jour aprés la selle, crise qui dure une heure ou plusieurs
heures, parfois, si la selle a été dure, jusqu'au lendemain. Mais ces dou-
leurs sont parfaitement supportables. Le sujet prend habituellement des
laxatifs pour que les selles soient molles. — En dehors de la douleur
anale, fréquentes crises de prurit interfessier.
Examen. — Pas d’hémorrhoides.
Systéme pileux interfessier trés développé.
Anus infundibuliforme, au fond d'un entonnoir très profond.
Lanus se présente sous l'aspect d'une courte fente verticale ; les plis
radiés ont disparu ; on trouve de chaque côté de l'anus une surface plane,
à épiderme épaissi présentant l'aspect de lichénification. Sur cette surface
quelques fentes rectilignes se dirigent vers l'anus, les unes rouges et
sanguinolentes, les autres ressemblant à des cicatrices de coupures.
Une fissure profonde en arrière et à droite, à bords indurés et épaissis,
paraissant une lésion très ancienne.
Aucune trace de spasme : l'anus semble considérablement dilaté.
TRAITEMENT. — Du 3 juin au 12 août 1902, 27 séances de H. F. intrarec-
tales, tantôt avec un manchon de verre, tantôt avec électrode métallique.
Très rapidement la grande fissure se cicatrise, et les douleurs dimi-
nuent et même disparaissent. De même le prurit interfessier s’atténue
considérablement.
Mais les améliorations symptômatiques ne durent pas; dès que le
traitement est interrompu depuis quelques jours, les troubles reparais-
Sent, atténués, il est vrai, mais le malade finit par perdre tout espoir dans
le résultat de la H. F.
— ne ne me + @ IlMl
...— nu.
232 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Malade revu à plusieurs reprises depuis la cessation du traitement,
trouve qu'il en a retiré un léger bénéfice, consistant en ce que: 1° les dou-
leurs sont moins vives, quoiqu'aussi fréquentes ; 2° Les pertes de sang
sont plus rares. Mais ces améliorations insignifiantes disparaissent pro-
gressivement, et actuellement il est dans le même état qu'à l'entrée. En
somme, on peut considérer cette observation comme un insuccès franc. et
ce serait, à notre connaissance le seul cas d’insuccés publié, s'il s'agissait
bien du syndrôme réel qui porte le nom de fissuse sphincteralgique.
Quoique le patient ne se soit jamais laissé aller à des confidences et
qu'il ait toujours eu l'air de ne pas comprendre quand nous cherchions à
l’entrainer dans cette voie, l'aspect très particulier de son anus, l'aspect de
la région périanale nous donnent à penser qu'il y avait eu autrefois une
cause d'un ordre special (?), comme point de départ de l'affection ; l'anus
était dilaté, et tellement dilaté, qu'à un moment donné nous nous sommes
servi comme électrode d'un manchon de verre de 2 cent. 1/2 de diamètre.
qui, sans vaseline, et avant le passage du courant, glissait dans l'anus
et sans douleur.
D'autre part nous n'avons jamais constaté de phénomène spasmodique.
En sorte que nous croyons qu'il ne s'agissait point ici d'une fissure aret
syndrome sphincteralgique au complet, mais bien d'une dermatose périanale
d'origine inconnue, entretenue vraisemblablement par l'abondance du
système pileux de la région interfessière, et causant des fissures plus ou
moins sensibles, mais sans sphincteralgie et sans spasme. (Peut-être eut-il
été possible, étant donné les améliorations passagères constatées, de guérir
l'affection ; mais un traitement prolongé, durant de longs mois, eut éte
sans doute nécessaire).
CONCLUSIONS
1°) La fissure spincteralgique, tolérante ou intolerante, caracte
risée par la triade symptômatique : ulcération, douleur intense.
contracture, et les syndromes sphincleralgiques aigus sans fissure
visible, sont curables par les applications intrarectables de Haute
Fréquence, selon la méthode du Pr Doumer (de Lille).
2°) La connaissance et l'observation des régles d'une bonne tech-
nique sont des conditions indispensables du succes.
3°) Les résultats sont d'autant plus brillants que l'affection esl
plus aiguë et plus intense.
R. MARQUE — TRAITEMENT DE LA FISSURE SPHINCTERALGIQUE 233
L'amélioration s'observe dans la plupart des cas dès la 1" séance.
La guérison s'obtient en moyenne en 5 ou 10 séances.
4°) L'électrode à manchon de verre est la plus communément
employée.
L'intervalle entre les séances varie avec l'intensité de la maladie,
Si la fissure est intolérante, il y a intérêt à faire d'abord des
séances quotidiennes jusqu'à la fin de la période très aiguë, puis
des séances à jour passé.
J) Le traitement par la H. F. doit être préféré à la dilatation
forcée, et essayée avant elle, pour les motifs suivants :
A) ll est indolore. — La dilatation forcée sans anesthésie est un
procédé « horriblement douloureux ».
B) Il est d'une sécurité absolue. — La dilatation forcée sous le chlo-
roforme, par ses dangers :
a) Dangers inhérents à toute chloroformisation et avoués par les Maîtres
de la Chirurgie Moderne (syncope mortelle primitive, secondaire, acci-
dents tardifs, accidents ct incidents divers).
b) Dangers spéciaux à la nature de l'opération elle-même dans la zone
des nerfs splanchniques (syncope par choc traumatique).
A tué et tue très rarement, mais est susceptible de provoquer les
mémes accidents mortels, et surtout des alertes graves.
Lanesthésie locale par la cocaine est d'une pratique délicate, et se
Montre particulièrement difficile pour l'analgésie de la région anale,
C) ll n'a pas de contre-indications. La dilatation a au moins les
Contre-indications relatives à chacun des anesthésiques.
DIN substitue un traitement à une opération.
E) Il est facile à appliquer pour le médecin, commode à suivre
pour le malade.
F) Il n'immobilise pas le malade.
G) lla des résultats rapides (5-10 séances, souvent moins), quoique
en général il soit moins rapide que la dilatation.
H) I est d'une efficacité, au moins égale a celle de la dilatation.
I Ha des effets durables.
e ek ou améliore les affections concomitantes (constipation,
oides, prurit, dermatoses, etc).
K) Ila une influence favorable sur l’état général.
| 6°) En cas d'insuccès — mais alors seulement — on doit recourir
ala dilatation forcée. Dans ces cas, on doit accorder la préférence
d'abord a l'anesthésie locale par la cocaine (methode Reclus), puis à
l'éthérisation.
|
i
i
=
"a
í
7
ioe EC E an PE = a ag
METHODE GENERALE
DE
METRORADIOGRAPHIE .
par M. G. CONTREMOULINS
Chef du Laboratoire principal de Radiographie des Hôpitaux
_ L'image radiographique est la résultante d'un groupe fort com-
plexe de facteurs dont la connaissance s'impose, tant pour l'obten-
tion d'images rationnelles que pour l'intelligence de leur lecture et
de leur interprétation. i
Pour bien faire apprécier toute l'importance de cette question,
nous présenterons cette étude en deux parties; dans la première
npus exposerons, puis nous étudierons succintement chacun des
facteurs particuliers qui concourent à la formation de l'image ; dans
la seconde nous indiquerons les organes et dispositifs que nous
avons créés pour l'obtention d'images rationnelles ; nous réservant
de décrire avec les développements nécessaires, chacun de ces orga-
nes dans la partie de cette revue consacrée à la description des appa
reils nouveaux. Enfin, pour plus de clarté, nous classerons les fac-
teurs multiples qui participent à la formation de l'image radiogra-
phique en divisant celte classification en facteurs utiles et en
facteurs nuisibles.
PREMIÈRE PARTIE
il’ Facteurs Physiques’
Utiles. — a Pénétration des rayons X.
b Quantité de rayons X émis par décharge.
c Qualité de la décharge.
d Nombre de décharges (temps de pose).
G. CONTREMOULINS. — METRORADIOGRAPHIE 235
e Sensibilité particulière de la couche sensible aux
rayons À.
f Température du bain réducteur.
Nuisibles.— a’ Halos (direct et secondaire).
b irrégularités dans l'épaisseur de la couche sensible
des plaques photographiques.
2 Facteurs Chimiques
Utiles. — a Choix du réducteur.
b Durée de la réduction.
Nuisible. — a’ Influence de la chaleur humide sur la plaque sensible
pendant l'impression radiographique.
3° Facteurs Géométriques
a Projection conique.
6 Distance du foyer radiogéne à la plaque et au sujet.
c Incidence normale à la plaque et au sujet.
d Epaisseur de l'organisme à l'incidence normale.
e Détermination du plan occupé par l'organisme pen-
dant l'examen.
4° Facteurs Mécaniques
Utile. — a Mouvement respiratoire du sujet.
\uisible. — a’ Mouvements spontanés involontaires et déplacements
inconscients du sujet au cours de l'exposition.
A Facteurs Anatomiques
a Détermination de l'attitude de la région soumise à
à l'examen.
b Concordance de l'incidence normale avec un point
anatomique choisi.
c Perméabilité moyenne de la région examinée en
fonction de son épaisseur et de sa densité.
6° Facteurs Pathologiques
a Déformation pathologique de la région examinée.
b Modification de la densité organique de la région
soumise à l'examen.
236 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
CONSIDERATIONS SUR LES FACTEURS PRECITES
Facteurs physiques utiles
a. Pénétration des rayons X.
Si la mesure exarte de la pénétration des rayons A est actuelle-
ment impossible, l'émission étant hétérogène, il est en revanche aisé
d'apprécier la pénétration dominante et cette mesure moyenne est
pratiquement suffisante dans les applications des rayons X à la
médecine; car, ce qui importe en l'espèce, c'est de pouvoir se
replacer dans des conditions d'expériences identiques pour des cas
similaires ; or, cette mesure moyenne de la pénétration des radia-
tions employées remplit ce désidératum.
b, Quantité de rayons X émis par décharge.
Le facteur quantité de radiations émises par décharge peut être
apprécié avec une précision beaucoup plus grande que le facteur
pénétration.
Son importance est essentielle dans l'analyse radiographique quanti:
tative et dans le traitement radiothérapique.
Pour que ces mesures aient une valeur réelle, il faut qu'elles
puissent être faites pendant toute la durée d’excitation du tube. Le
fonctionnement de celuici étant continuellement variable, des
réglages incessants doivent être exécutés pendant toute la durée de
l'excitation.
c. Qualité de la décharge.
Lexcitation des tubes de Crookes s'obtient par des décharges
d'un courant de méme sens a trés haut potentiel dans ces appareils.
Ce courant est produit de trois manières :
1er Cas, par la transformation d'énergie m*canique en énergie
électrique a haut potentiel, — machine statique.
2 Cas, par la transformation d'énergie électrique de même sens
a bas potentiel, en énergie électrique 4 haut potentiel, — bobine
d'induction. type Ruhmkorff.
3° Cas, enfin, par la transformation d'énergie électrique alterna
tive à bas potentiel, en énergie électrique alternative à haut poten-
tiel, mais, utilisée après redressement ou suppression d'une des
G. CONTREMOULINS. — METRORADIOG RAPHIE 237
phases. — Transformateur à circuit magnétique fermé et soupapes,
(dispositif de M. P. Villard).
fer Cas. La machine statique ne peut être pratiquement utilisée
au point de vue de la mesure, car la fréquence des décharges qui
traversent le tube n'est pas actuellement contrôlable. Cette fré-
quence est fonction de la quantité d'énergie produite, de la dis-
tance du ou des éclateurs et de la résistance particulière du tube;
elle varie donc constamment.
Dans le 2e Cas, il faut avoir recours à un interrupteur de courant.
Cet instrument a pour objet de produire successivement l'établis-
sement et la rupture d'un courant de même sens dans le primaire
d'une bobine d'induction. Sa fonction est excessivement délicate,
la valeur de l'émission du flux cathodique dépend de la régularité
des interruptions qu'il produit. |
Pour être utilisable à la mesure des rayons X, un interrupteur
doit satisfaire aux désidérata suivants :
1° Réglage facultatif de la fréquence des interruptions de courant.
2 Régularité parfaite de la valeur quantitative des durées de
contact.
3° Réglage quantitatif de la durée de contact indépendamment de
la fréquence. |
Dans le 3° Cas, l'interrupteur est inutile; quand on emploie un
transformateur à circuit magnétique fermé, — comme l'a indiqué
M. P. Villard — le changement de phase produit l'interruption.
Il suffit, dans ce cas, de redresser ou de supprimer l'une des
phases du courant induit par l'emploi des soupapes de cet auteur.
Avec ce dispositif, la mesure des rayons X est réalisable, la fré-
quence des secteurs urbains étant pratiquement constante et la
valeur des décharges induites régulière.
d. Nombre de décharges (temps de pose).
Le temps de pose est fonction :
1° de la qualité des radiations choisies.
2 de la fréquence des décharges à la seconde.
3° de la quantité d'énergie utilisée par décharge.
4° de la distance de la source radiante à la plaque sensible.
J° de la sensibilité propre de cette plaque aux rayons X.
6° de la densité moyenne de l'organisme examiné.
1° de l'épaisseur de l'organisme.
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SW ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Il résulte de ce qui précède qu'il faut connaître les facteurs pré.
cités pour apprécier la pose, et que celle-ci ne doit pas être expn-
mée en temps, mais en nombre de décharges de valeur connue.
e Sensibilité particulière de la couche sensible aux rayons À.
La sensibilité aux rayons X des couches émulsionnées du com
merce est différente pour des émulsions comparables au sensito
mètre, à épaisseur égale de la couche sensible.
Les émulsions à l'iodo-bromure d'argent sont plus sensibles et
donnent plus de contrastes que les &mulsions au bromure d'argent.
Cette particularité, due à la difference des poids moléculaires de
ces corps, (iode 126,5, brome 79,8) est à retenir, car deux images
radiographiques recueillies dans des conditions d'expériences iden
tiques sur deux surfaces sensibles de même sensibilité actini
tique, mais de composition chimique différentes, ne seront pas
comparables.
Il est donc indispensable de faire choix d'un type de plaque bien
déterminé pour permettre la comparaison.
f Température du bain réducteur.
La température du bain réducteur n'est pas négligeable, pour
certaines formules elle se manifeste très nettement, il y a dont
lieu d'y obvier par un outillage ad hoc des chambres noires.
Facteurs physiques nuisibies
a’. Halos (direct et secondaire).
Quant on expose une plaque sensible aux radiations de Röntgen.
il se produit, si cette exposition est prolongée au delà d'une certaine
limite, — ce qui est le cas toutes les fois que l'on radiographie les
régions épaisses de l'organisme — un halo comparable à celui que
donne l'image d'une fenêtre dans une photographie d'intérieur.
A ce premier phénomène vient sen ajouter un second, dd aux
radiations secondaires émises par l'air, les objets avoisinants el
l'organisme lui-même; son effet sur la plaque sensible peut être plus
préjudiciable encore à la compréhension de l'image que le phéno-
mène direct précité.
I] se produit sur toutes les parties de la plaque qui ne sont pas en
contact avec la région de l'organisme correspondante.
On doit donc protéger la plaque sensible de ces radiations pendant
G. CONTREMOULINS. — METRORADIOGRAPIIE 230)
toute la durée de la pose ; puisque, sans cette précaution, l'image
formée devient inintelligible dans nombre de cas (voir planche IV).
b'. Irréqularités dans l'épaisseur de la couche sensible des pla-
ques photographiques.
Un des plus gros obstacles que rencontre la radiographie métrique
quantitative réside dans les irrégularités de l'épaisseur de la couche
émulsionnée des plaques photographiques.
Contrairement à l'impression lumineuse, qui n'intéresse que la
surface de la couche argentique, l'impression radiographique
utilise au contraire toute l'épaisseur de cette couche avec la même
énergie. Il en résulte que le moindre défaut d'épaisseur se traduit
au développement par une opacité plus ou moins grande suivant
que la couche est plus ou moins épaisse au point considéré.
Ces irrégularités d'épaisseur sont, en genéral, loin d'être négli-
geables ; elles atteignent, au contraire, dans les grands formats des
différences allant souvent du simple au triple et même au-delà.
Les erreurs qui résultent de l'interprétation d'images obtenues
sur de telles surfaces sont fort graves, car elles peuvent faire attri
buer à l'organisme ce qui ne tient qu'à la nature de la couche sen-
sible; l'on ne saurait trop insister sur ce point.
Les défauts d'épaisseur de la couche dont il s'agit tiennent à ce
que les émulsions photographiques sont coulées sur du verre à
vitres, l'emploi des glaces étant pratiquement impossible et comme
poids etcomme prix. II y a donc lieu de tenter une fabrication
spéciale obviant à ce genre d'inconvénient, nous reviendrons
bientôt sur cette question.
Facteurs chimiques utiles
a. Choix du réducteur
Suivant la formule employée, la réduction de l'image latente
donne des résultats absolument différents pour une même impres-
sion, On concoit combien cette variation s oppose a la comparaison
hecessaire d'images similaires et combien il est indispensable de
l'éviter.
La souplesse d'action des solutions réductrices est extrémement
précieuse en photographie, elle permet, suivant les besoins, de
Modifier profondément l'effet normal de l'impression lumineuse
240 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
recue par la plaque sensible, soit par le choix judicieux de la
formule utilisée, soit par sa modification, au cours de la réduction.
Cette qualité si précieuse que possèdent les solutions réduc-
trices au point de vue photographique, devient un obstacle absolu
quand il s'agit de faire des examens radiographiques qualitatifs et
quantitatifs, puisque la constance de l'effet de la réduction en est
la base.
Dans ces cas, le choix d une formule unique s'impose.
b. Durée contrôlée du développement.
Pour la raison que nous avons précédemment exposée d une
part, concernant l'impression en profondeur de la couche sensible
soumise aux radiations de Rontgen,— (facteurs physiques nuisibles b`)
— et d'autre part en raison de ce qui a trait à l'action plus ou moins
prolongée de la réduction, (durée qui modifie profondément la
densité etles rapports de l'image réduite) il importe de ne pas
produire cette réduction au-delà d'un point déterminé par avance.
Enfin, ce degré de réduction doit être facilement contrôlable au
cours du développement.
Facteur chimique nuisible
a’. Influeuce de la chaleur et de l'humidité sur la plaque sensible
pendant l'impression radiographique.
Quand on expose aux radiations de Röntgen une plaque sensible
— enveloppée dans du papier noir — et préalablement placée sous
un sujet quelconque ; on constate, après le développement de celle
plaque, l'existence de zones plus claires, moins réduites, au niveau
des points de contact du sujet avec la plaque.
Si l'on répète la même expérience en isolant complètement la
couche sensible du sujet, les zones précitées ne se produisent plus.
L'absence de ces zônes, par suite de l'isolement de la plaque.
tient à ce que ces conditions d'expériences suppriment l'influence
de la chaleur humide sur la couche sensible.
Ces deux expériences étant faites à l'abri des halos direct et secon
daire précédemment décrits : Facteurs physiques nuisibles a’.
L'analogie des phénomènes dts aux halos est à noter, car lors
qu'ils sont simultanés ils s'ajoutent toujours; et donnent naissance
G. CONTREMOULINS. — METRORADIOGRAPHIE 241
ades images dangereuses par l'interprétation inexacte qu’ils tendent
à provoquer.
Ily a donc lieu d'écarter ces deux facteurs nuisibles de tout
examen.
Facteurs géométriques
a. Projection conique.
L'image radiographique est la projection conique d'un corps
interposé entre une source radiante et un plan récepteur ; elle
résulte des rapports réciproques du plan, du corps et du foyer
radiant, |
La lecture d'une telle résultante n'est possible que si l'on con-
nait exactement toutes les données du problème, ce qui nécessite
en pratique l'adoption d'une technique uniforme dans tous les cas
similaires.
b. Distance du foyer radiogène à la plaque et au sujet.
La technique opératoire est tout d'abord simplifiée par l'adoption
d'une distance unique du foyer radiant à la plaque sensible, et
cette simplification rend pratique l'étude comparée de cas simi-
laires, tout en simplifiant considérablement la mesure des radiations
de Rontgen.
c. Incidence normale à la plaque et au sujet.
La lecture raisonnée de l'image radiographique ne peut étre
faite qu'à la condition de connaître l'incidence du rayon normal
ala plaque et au sujet; sans celte connaissance, il est impossible de
tenir compte de la déformation düe à la projection conique.
Cette incidence doit étre inscrite automatiquement au cours de
Timpression radiographique.
Seule l'inscription de l'incidence normale peut renseigner sur le
sens et l'importance de la déformation croissante qui résulte de
l'éloignement du rayon normal, puisque la projection devient
d'autant plus oblique que le point considéré est plus éloigné de cette
incidence.
d. Epaisseur du sujet à l'incidence normale.
De la nature du cas et de la région soumise à l'examen dépend
le choix de la pénétration des radiations à utiliser. De l'épaisseur
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — MARS 1905. 16
242 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
de cette région à l'incidence du rayon normal, dépend la quantite,
de radiations à émettre.
Le rayon normal doit toujours coincider avec un même repère
anatomique pour un même cas. — (Facteurs anatomiques. — b).
e. Détermination du plan occupé par l'organisme pendant
l'examen.
Tout examen radiographique d'une région de l'organisme doit
être fait dans des conditions géométriques définies. La région
examinée doit toujours être disposée soit dans un plan perpendi-
culaire au plan médian du corps, — (thorax, bassin) — soit dans ces
deux plans. — (téte, membres).
C'est par l'observation scrupuleuse de cette règle, trop souvent
méconnue, que la lecture radiographique deviendra aisée pour
tous. .
La radiographie en plan oblique n'est à utiliser qu'exception-
nellement, dans des cas spéciaux fort rares ; la lecture de telles
images n'est possible que par leur auteur.
Facteurs mécaniques
UTILE
a. Mouvements respiratoires du sujet.
Les mouvements rythmés que produit la respiration sont fort
appréciables dans les images radiographiques pulmonaires. Si le
sujet respire régulièrement, leur action peut être d'une grande
utilité pour la lecture et l'interprétation de l'image du poumon
étudié; celle-ci étant un véritable graphique des mouvements
de cet organe.
Ce mode d'examen permet donc — en dehors des valeurs quali-
tatives et quantitatives de l'image obtenue —, de connaître avec
précision l'état particulier de mobilité de chacun des points consi:
dérés.
NUISIBLE
a’. Mouvements spontanés involontaires et déplacements incons-
cients des sujets au cours de l'exposition.
Les mouvements spontanés involontaires des sujets examinés, ou
leurs déplacements inconscients sont très fréquents.
LA
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G. CONTREMOULINS. — METRORADIOG RAPHIE 243
Pour y obvier, il suffit de les maintenir dans l'attitude choisie a
l'aide d'appareils de contention {écrans conformateurs) qui réalisent
limmobilisation et le désideratum exprimé aux « facteurs physiques
nuisibles a’. (Voir planche Il et HI).
Facteurs anatomiques
a. Détermination de l'attitude de la région soumise à l'examen.
Lattitude donnée aux sujets pour un même examen doit toujours
être identique ; de la position occupée par les diverses pièces du.
squelette dépend la valeur comparative de cas semblables. Cette
atlitude doit répondre aux considérations suivantes :
1° Minimum de superposition dans les divers plans de l'organis-
me examiné.
2 Maximum de stabilité du sujet pendant l'exposition radiogra-
phique.
3° Minimum de fatigue possible.
b. Coincidence de Vincidence normale avec un point anatomique
choisi.
Sauf pour les cas de fractures, — dans lesquels le rayon normal
doit correspondre avec le centre de la région fragmentée — l'inci-
dence choisie doit toujours coïncider avec un même point anato-
mique pour les cas semblables.
L'observation de cette règle est primordiale ; d elle dépend l'inter-
pretation rationnelle de l'image.
c. Perméabilité moyenne de la région eraminée en fonction de sa
densité et de son épaisseur au rayon normal.
L'évaluation de la pénétration des radiations choisies dépend de
la densité particulière de la région de l'organisme soumise à
l'examen.
L'évaluation de la quantité totale des radiations à émettre, pour
produire l'image radiographique, est fonction de la pénétration
choisie, de l'épaisseur de l'organisme et de la densité moyenne.
Facteurs pathologiques
a. Déformation pathologique de la région examinée.
Dans certains cas pathologiques, le squelette présente une
dyssymétrie considérable: il importe cependant de réaliser l'examen
244 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
désiré dans une attitude et dans un plan se rapprochant le plus
possible des conditions normales.
On arrive à ce résultat en calant le sujet dans la position déer
tion à l'aide de coussins spéciaux. Pour ces cas, aucune règle précise
ne saurait être formulée; l'habileté opératoire du spécialiste peut
seule suppléer à la technique normale.
b. Modification de la densité organique de la région examinée.
L'analyse de l'épreuve radiographique quand elle est obtenue dans
. des conditions physiques et chimiques définies. — comme celles
que nous avons exposées ci-dessus — exprime par les différentes
densités de l'image positive, la valeur quantitative d'absorption de
chaque point de l'organisme soumis à l'examen.
Cette valeur quantitative, étudiée simultanémentavecla silhouette
de chaque région considérée, réalise un examen qualitatif et quan
titatif dont la grande importance ne saurait échapper.
ee
Il appert des considérations générales exposées ci-dessus que la
valeur diagnostique de l’image radiographique est intimement liée
à tous les facteurs qui ont concouru à la formation de cette image.
La modification d'un ou de plusieurs de ces facteurs entraine
naturellement une modification de l'image recueillie, — celle là
étant l'expression graphique de ceux-ci.
Réaliser tous les examens semblables, dans des conditions
rigoureusement identiques définies par avance et aisément repro
duisibles à distance, est donc le but qu'il faut atteindre.
Nous nous sommes efforcés d'y arriver en créant une instrumen-
tation métroradiographique que nous allons sommairement décrire
dans son ensemble.
Cette instrumentation comprend un groupement général d app:
reils distincts dont la réunion totale ou partielle permet de réaliser
tous les examens radiographiques et métroradiographiques médi
caux ou chirurgicaux.
Aucun de ces appareils ne fait double emploi avec l'autre, mais
au contraire peut servir à des utilisations multiples comme nous
l'exposerons bientôt.
Pour rendre clair l'exposé d'utilisation de ces appareils, nous les
G. CONTREMOULINS. — METRORADIOG RAPHIE 245
présentons dans le tableau ci-contre précédés des facteurs auxquels
ils répondent et suivis des fonctions qu ils remplissent.
Dans le tableau ci-contre, nous avons plaré en regard des facteurs
précédemment énoncés et commentés, les appareils particuliers qui
correspondent à la mesure ou à la réalisation de chacun d'eux. Ne
pouvant décrire complètement ces appareils en un seul article, nous
ajournons ces descriptions de détails aux numéros suivants, nous
bornant simplement dans celui-ci a les montrer en place dans une
vue générale d'ensemble afin de rendre plus tard les descriptions
de détails plus claires pour le lecteur.
Lagencement de ces appareils forme quatre groupes distincts :
Premier Groupe
Dans le cas d'une source d'énergie électrique à courant continu,
ce premier groupe comprend :
A Un tableau de distribution supportant :
1° Les arrivés et les prises de courant avec les instruments de
mesures électriques, voltmétre, ampéremètre.
2° Le tachy-décompteur-disjoncteur automatique. comportant
deux manettes, l'une commandant le décompteur et déclanchant
automatiquement quand ce dernier est ramené au zéro; l'autre.
au contraire, permettant de fermer le circuit indépendamment du
décompteur.
3° Un bouton de mise en marche: a du moteur de |’ interrupteur,
b de cet interrupteur, avec ruplure brusque du courant en ‘sens
inverse de son établissement dans ces appareils.
4° Un bouton commandant les durées de passage de courant a
l'interrupteur mécanique.
5 Un rhéostat agissant sur le moteur de l'interrupteur pour le
réglage de la fréquence.
B Un interrupteur mécanique à iba réglée par le rhéostat
du tableau et contrôlée par le tachymétre; cet instrument étant relié
par un arbre rigide au moteur et à l'interrupteur.
C Une bobine de Ruhmkorff.
Le premier groupement est installé dans un placard comprenant
un soubassement fermant par des portes à glissiéres, un étage
moyen formant niche, un coffre supérieur fermé par un panneau.
mobile.
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248 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
A. Dans la niche ménagée à l'étage moyen, se trouve fixé le tableau
de distribution. Cette disposition permet de relier par un arbre
rigide le tachy-décompteur-disjoncteur fixé sur le tableau a l'axe du
moteur de l'interrupteur contenu en dessous dans le soubassement.
Cet agencement assure en outre une protection compléte des
organes fixés sur le tableau.
B. L'interrupteur est assujetti solidement au sol ; il est relié par
une commande a chaine au bouton de réglage des durées de contact
monté sur le tableau.
C. Dans la partie supérieure, couchée sur le côté, la bobine de
Ruhmkorff présente ses rhéophores au contact de deux supports
isolés munis extérieurement de barillets à ressorts antagonistes.
Ces supports sont montés sur un panneau fermant le coffre. Ils
communiquent le courant induit aux appareils d'utilisation par
l'intermédiaire de fils enroulés sur les bobines des barillets.
Ce dispositif assure un minimum de perte de l'énergie induite
quelle que soit la position occupée par les organes d'utilisation.
Dans le cas d'une source d'énergie électrique à courant alternatif.
ce premier groupement comprend :
A. Un tableau de distribution supportant :
1° Les arrivées et les prises de courant avec les instruments de
mesures électriques, voltmètre et ampèremètre ;
2° Le décompteur-disjoncteur automatique avec moteur syn
chrone remplaçant le tachymètre ;
3° Un rhéostat réglant le courant dans le primaire du trans-
formateur.
B. Un transformateur à circuit magnétique fermé.
C. Un groupement de condensateurs et de soupapes.— Dispositif
de M. P. Villard.
L'ensemble est aménagé dans un placard analogue au preceden!
Deuxième groupe
Le deuxième groupe comprend les appareils suspendus au pla
fond, il se compose de :
A. Un cadre fixé au plafond par l'intermédiaire de qualre
colonnes creuses.
G. CONTREMOULINS. — METRORADIOGRAPHIE 249
B. Une première glissière se déplaçant longitudinalement sur le
cadre.
C. Une deuxième glissière supportée par la première, se dépla-
cant perpendiculairement à celle-ci.
D. Une troisième glissière supportée par la seconde, mobile dans
le même sens qu elle.
E. Une traverse porte aiguilles, servant au relèvement des foyers
d émission dans les cas de mensuration ou de localisation.
A. Le cadre du plafond est constitué par l'assemblage à angle
droit de quatre barres d'acier comprimé, dont les deux plus grandes
sont divisées en demi-centimètres ; elles sont réunies par des blocs
de bronze (Pl. 1. — CP).
Quatre colonnes creuses en tube d'acier fixent le cadre au pla-
fond ou à tout autre appui, suivant le cas particulier.
Deux des colonnes, munies de robinets, amènent l'une du gaz
d'éclairage, l'autre du gaz acétylène. Le premier sert au réglage
du tube; le second est utilisé par l'appareil de mesure des rayons
X, pour l'évaluation du facteur quantité.
B. Sur les deux barres divisées du cadre se déplace, à frottement
doux, une grande glissière composée de deux barres d'acier
comprimé assemblées par des douilles à deux tubes d'inégales
longueurs ; l'un servant de support et de guide, l'autre ne servant
que de support. Le tube guide est muni d'un bouton de serrage
qui fixe la glissière en un point déterminé du cadre. (PL. I. — 1 G).
C. Sur les deux barres de la première glissière, se déplaçant
perpendiculairement au mouvement de celle-ci sur le cadre, entre
des bagues de butées réglables, (Pl. I.— b b’.) est une seconde
glissière (Pl. L. — 2 G). Elle est constituée par deux pièces trans-
versales réunies entre elles par deux barres d'acier parallèles à
celles de la première glissière. L'une de ces pièces transversales
porte un prolongement en L servant au montage du métroradios-
cope. (Pl. I. — M R). Elle est munie, en outre, d'une vis de butée
limitant le mouvement de la troisième glissière.
D. Enfin, sur les barres de la deuxième glissière, se déplaçant
dans le même sens qu'elle, est montée une troisième glissière
constituée par une pièce de bronze en forme d'H. (Pl. I. — 3 G).
m.
— u mr
250 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Elle supporte :
1° A sa partie supérieure, un dispositif isolant en cristal auquel
est adaptée une soupape de Villard. C'est aux extrémités de ce
dispositif qu aboutissent les fils conducteurs précédemment décrits
dans le premier groupe.
20 A la partie inférieure, au dessous du dispositif isolant, une
pince porte tube munie de deux réglages; l’un vertical, l'autre
transversal par rapport au déplacement de la pièce en H sur la
deuxième glissière.
3° Une noix révolver munie des mêmes réglages. Elle comporte
trois positions permettant d'amener en un même point de l'espace:
a la pointe d'une aiguille.
b un fil à plomb.
c un mètre.
Le fil à plomb et le mètre sont contenus dans des barillets soli-
daires de la noix, munis de ressorts antagonistes rappelant auto-
matiquement ces deux organes.
Par le déplacement de la pièce en H, constituant la troisième
glissière, sur les barres de la seconde, on amène en un point de
l'espace, soit le foyer du tube de Crookes monté dans son support,
soit au contraire un des organes de la noix révolver.
En déplaçant la deuxième glissière sur la première, on fait
occuper au foyer radiogène, ou à l'organe le schématisant, un
point quelconque d'un plan transversal au cadre.
En combinant ce mouvement avec celui de la première glissière
sur le cadre, on réalise le déplacement du foyer radiogène dans un
plan horizontal; ce qui revient à dire qu'on peut amener en un ou
plusieurs points définis de ce plan, le foyer radiogène d'un tube.
ou l'un des trois organes qui le schématisent.
Le métroradioscope et le radiophotométre, (PI. 1.-- MRetRPM)
étant montés sur la pièce à prolongement en L de la deuxième
glissière, accompagnent celle-ci dans tous ses déplacements. Or,
puisque le point d’excitation du foyer radiogene est invariable par
rapport à cette glissière, il s'ensuit que quelle que soit la position
occupée par l'ensemble, ces instruments de mesure sont toujeurs
dans leur position d'utilisation.
E La traverse servant au relèvement des positions successivement
occupées par le foyer radiogène lors de mensuration de squelette
d
y
d
b
8
.
g
I
G. CONTREMOULINS. — METRORADIOGRAPHIE 251
ou d'organe, ou de localisation de corps étranger, est constituée
par une barre d'acier assujettie à ses deux extrémités à des pinces
ouvrantes qui servent à la fixer en un point quelconque du cadre.
Sur cette barre, mobiles autour de son axe et glissant sur elle,
sont adaptées deux potences portant chacune une pince univer-
selle, munie d'une aiguille à chas fendu.
Grâce aux mouvements combinés décrits ci-dessus le chas de
ces dernières peut être amené au contact de la pointe de l'aiguille
de la noix révolver, schématisant successivement les positions
occupées par le foyer radiogène lors des opérations radiogra-
phiques.
Deux boutons de serrage assurent, après réglage, leur fixation.
Troisième Groupe
Le troisième groupe comprend les appareils reposant sur le sol.
Il se compose de :
. Une table à dessus de marbre muni de montages à douilles.
. Un tiroir radiographique muni d'une réglette d incidence.
. Un système de rails et de panneaux de bois affleurant le tiroir.
. Trois écrans conformateurs.
. Un cale tête.
Un cale jambes.
. Une plaque en acier percée de trous, substituable au tiroir.
. Un cadre de table.
Une traverse avec mouvement universel.
. Un compas d'opérations chirurgicales.
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A. La table d'opérations radiographiques qui supporte tous les
organes du troisiéme groupe est constituée par un solide bati de
bois recouvert d'un dessus de marbre. Dans les pieds de cette table
sont disposés des verrous qui permettent de l'assujgttir au sol pour
les applications métroradiographiques; tandis qu'au contraire, elle
reste mobile dans toutes les autres utilisations. Par ce moyen, dans
la pratique courante, la région du sujet soumise à l'examen est
immédiatement amenée à l'incidence normale du tube par simple
glissement de la table sur le sol, ce qui permet de radiographier
aisément les extrémités du patient occupant les bouts extrémes de
celle ci,
Zeg Je —
en
202 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
Dans le panneau de marbre, se trouvent fixés 35 douilles servant
au montage des organes divers qu'il supporte. Ce sont tout d'abord
trois douilles destinées à recevoir les tétons du tiroir radiogra-
phique. Puis huit autres douilles, dont quatre cylindriques et quatre
coniques réservées aux cas de localisation des corps étrangers. Dans
les premières se placent des colonnettes destinées à maintenir la
plaque d'acier en un plan défini; tandis que les autres servent a
monter le cadre de table mentionné en H et décrit dans cette revue.
(N° 5 année 1904) Enfin, 24 petites douilles reçoivent et fixent au
marbre dix rails en laiton dont nous indiquerons l'usage plus loin.
B. Le tiroir radiographique est formé par l'assemblage de quatre
parties de bois d'inégales dimensions. Le fond est épais, il reçoit les
tétons qui le maintiennent en place sur la table. Fixés sur deux de
ces bords, deux morceaux de bois servent à monter le dessus et
constituent de la sorte une coulisse dans laquelle on introduit et
substitue au besoin, l'un à l'autre, les châssis qui contiennent les
plaques sensibles.
Le couvercle de ce tiroir est fail de bois de sycomore contre
plaqué en huit épaisseurs de 5/10 de millimètre chacune; il porte,
en outre, incrustées dans sa première feuille, en bois de même
nature, mais de colorations différentes, toutes les représentations
des formats de plaques radiographiques susceptibles d'être utilisées.
Ces incrustations sont faites dans les deux sens, de telle sorte quil
est possible d'employer les plaques soit en hauteur, soit en largeur.
Les châssis sont réalisés dans des conditions identiques. Grâce à
cette disposition, l'isolement de la plaque du sujet, couché sur le
tiroir est pratiquement absolu. La chaleur ne peut se communiquer
à celle-ci, en raison de la mauvaise conductibilité du bois, pendant
le court séjour que fait le sujet sur le tiroir. Quant à l'humidité, elle
ne peut parvenir à la plaque dans aucun cas. Sur l; tiroir se monte
la réglette d'ifcidence précédemment décrite dans cette revue;
pour abréger, nous y renvoyons le lecteur (1).
C. Au même niveau que le tiroir, et lui faisant suite des deux
côtés, sont montés à l'aide des 24 douilles indiquées plus haut, dix
rails en laiton dont l'usage est réservé au montage des écrans
conformateurs, à un cale tête, et à un cale jambes, chacun de ces
(UI Annales d'électrobiologie et de radiologie, N° 5, page 615.
G. CONTREMOULINS. — METRORADIOGRAPHIE 253
rails porte à sa base des saillies sur lesquelles reposent des pan-
neaux de bois comblant les intervalles qu'ils forment.
D. Deux ou trois écrans conformaleurs, — suivant le cas — ser-
vent à immobiliser le sujet disposé sur le tiroir et à absorber toutes
les radiations parasites à l'image.
Constitués par des lames d'acier de 20 mm de largeur se recouvrant
par moitié, montées à queue d’aronde dans deux boîtiers ajustés,
ces écrans peuvent être rapidement adaptés à l'organisme. Ils com-
portent des mouvements de réglages dans trois plans, ce qui permet
de les fixer à des hauteurs et en des points quelconques de la table
Quand ces grands réglages sont effectués, les lames d'acier sont
amenées séparément au contact du sujet, puis fixés dans cette posi-
tion par l'intermédiaire d'une seule vis de serrage.
E. Le cale-tête est à hauteur variable, il prend ses points d'appui
sur les deux rails intérieurs.
F. Le cale-jambes comporte également un réglage dans ce sens,
mais il prend ses points d'appui sur les deux rails extérieurs pour
permettre l'adaptation du troisième écran dans les cas de recherches
délicates abdominales.
Quant aux organes GH I J nous renvoyons le lecteur à l'article
précédent paru dans cette revue où ces organes ont déjà été
décrits (1)
Quatrième groupe
Le quatrième groupe comprend l'instrumentation photogra-
phique, le choix des produits, le code des manipulations; il se
compose de :
A. Cuvettes à développement automatique et à température cons
tante.
B. Choix de la plaque photographique.
C. Choix du réducteur de l'image latente.
D. Durée contrôlée de la réduction.
E. Tirage contrôlé de l'épreuve positive sur papier.
F. Echelle densimétrique de teintes permettant la comparaison
entre les points similaires d'épreuves d'un même sujet prises à
des stades différents de son affection.
(1) Annales d’électrobiologie et de radiologie, N° 5, année 1904.
—_ Cogle
-_
254 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Exemple de fiche métroradiographique pour les examens
qualitatifs et quantitatifs
Laboratoire Principal de Radiograpbie des Hôpitaux
HOPITAL NECKER
154, Rue de Sèvres
FICHE METRORADIOGRAPHIQUE
Ne d’ordre 40.750. Série T. N° de classement 769.
Hopital Charité Service de M. À... Salle Lit
Consultation Nom Louise D... Sexe F
Age 16 ans Profession couturière Adresse
Entré le Radiographié le 3 jantier 4904.
CONDITIONS D’OBTENTION DU CLICHE NEGATIF
METRORADIOSCOPE.
Pénétration 3. Quantité 75. Nombre de décharges 48.000.
RADIOPROTOMÈTRE.
Echelle 1 (1) #4. Echelle Z (2) 5. Paramètre (3) 2.
Courant continu. Fréquence 75.
Nature de l’emulsion: Jougla RX.
Réducteur. Formule f. Température 18° C.
Degré de réduction (4). Echelle 1 44. Echelle 2 3.
Distance du foyer radiogene à la plaque 75 c/m.
Incidence normale à la plaque et au sujet x
Épaisseur du sujet à l'incidence normale 47 c/m.
Position du sujet décubitus dorsal. ` ...... Se e e Sous
CONDITIONS D’OBTENTION DE L’EPREUVE POSITIVE
Nature de la source lumineuse lampe électrique 10 bougies. Distance 1°30.
Degré d’impression (1) Echelle 1 44. Echelle 2 5.
Nature du papier employé Bromure d'argent brillant X.
Réducteur Formule 5.
Echelle densimétrique N° 40.750.
Lecture de l'épreuve Postéro antérieure... .
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(1) Progression arithmétique de premier terme 1 de raison 1.
(2) Progression géométrique de premier terme 1 de raison 2.
(3) Masse interposée.
(4) Mesuré à l'échelle controle radiophotométrique.
“ Ee, ee ee rg ` ep ER en m re gc
G. CONTREMOULINS. — METRORADIOGRAPHIE 259
À. Pour réduire la couche argentique d'une façon rationnelle,
il faut que cette réduction s'effectue dans des conditions physico-
chimiques aussi identiques que possible.
Pour la partie physique de cette opération, la température et
l'homogénéité de la solution réductrice sont deux facteurs de
première importance. On les obtient en utilisant des cuvettes
spéciales, que nous décrirons postérieurement.
B. En ce qui concerne le choix de la plaque sensible, nos efforts
portent depuis plus de deux ans sur la réalisation d’une fabri-
cation spéciale ; obviantaux inconvénients précédemment indiqués.
Les derniers résultats obtenus paraissent donner entière satisfac-
tion; mais, nous ne serons définitivement fixés à leur égard que
dans quelque temps, quand la fabrication industrielle donnera
les mêmes résultats que les préparations de laboratoire.
C. Pour les raisons exposées ci dessus, nous n'indiquerons pas
actuellement le réducteur que nous préconiserons. Nous traiterons
ce point de la méthode générale dans un prochain article, dès que
les travaux en cours seront achevés.
D. La durée de la réduction peut être contrôlée par le dévelop-
pement simultané de la plaque servant à l'examen, et de la plaque
contrôle du radiophotomètre, — ces deux plaques provenant d'une
même émulsion. — Ce développement effectué dans la même
cuvette et pendant un même temps, est reconnu suffisant quand
une case, déterminée à l'avance, de l'échelle radiophotométrique
commence à laisser soupçonner son image.
Cette plaque contrôle et la plaque contrôlée sont alors simulta-
nément soustraites à l'action réductrice pour être fixées, lavées et
séchées dans des conditions identiques.
E. Pourobtenir des positifs sur papier dont la valeur diagnos-
tique quantitative soit exacte , il faut recourir aux artifices
Suivants :
1° Emploi d'un papier au bromure d'argent à image latente et
à développement :
2 Emploi d'une source lumineuse artificielle fixe à distance
Constante ; :
9° Choix d'un réducteur ne servant qu'une fois.
Pour déterminer le temps de pose, on aura recours a l'échelle
Controle du radiophotométre. Exposant successivement sous elle
2356 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
des bandes de papier de l'émulsion choisie, on déterminera exacte-
ment le temps d'impression nécessaire pour atteindre un degré
déterminé de l'échelle, le développement étant poussé à fond. Le
temps de pose ainsi connu permettra de tirer une ou plusieur
épreuves, dont les diverses valeurs dans l'échelle des teintes seront
comparables.
F. Pour comparer avec exactitude la valeur des teintes de points
similaires dans des épreuves positives différentes, il faut avoir
recours à des échelles densimétriques spéciales.
Ces échelles — constituées par des bandes de papier sensible de
même émulsion que celle employée pour l'obtention de l'image
positive étudiée — sont impressionnées sous une échelle élalon
donnant une gamme chiffrée de teintes allant du blanc pur au noir
franc.
Il s'ensuit donc qu'une épreuve métroradiographique doit être
accompagnée de l'épreuve positive, de l'échelle contrôle ayant
servi à déterminer son temps de pose d'une part, et d'une échelle
densimétrique d'autre part.
Ainsi oulille, veut-on connaître maintenant la valeur densimé
trique des points quelconques d'une épreuve positive? Il suffit de
prendre l'échelle correspondante à celle-ci, puis de chercher par
déplacement de cette échelle sur le point considéré, quelle est la
case qui donne l'égalité de teinte.
La valeur densimétrique se trouve exprimée par le chiffre inserit
en regard de cette case.
Répétant sur l'épreuve à comparer les mêmes opérations que
ci dessus, en ayant soin toutefois de n'utiliser que l'échelle corres
pondante, on aura par les chiffres que celle ci donne, toutes les
indications nécessaires. L'égalité des chiffres pour un même point
indiquera un état stationnaire. La différence en plus ou en moins
indiquera une aggravation ou une amélioration proportionnelle
au rapport des chiffres trouvés. |
CONCLUSIONS
Dans trois articles d'ensemble, nous avons essayé d'exposer notre
méthode générale de métroradiographie; mais, pour comprendre
l'ordre adopté dans ce travail il nous paraît nécessaire d'en rappeler
les origines.
G. CONTREMOULINS. — METRORADIOGRAPHIE 257
Commencée en 1897 par les applications a la chirurgie des corps
étrangers logés dans la téte, cette méthode fut continuée plus tard en
raison des circonstances et suivant les moyens dont nous disposions.
Dès le début, les constructeurs sollicités refusaient de construire
nos appareils, effrayés par l'importance du projet, par les frais
d études nécessaires et l'incertitude des débouchés immédiats.
Il nous fallut pour atteindre notre but, nous résoudre à tout faire
par nous-méme et nous n'y parvinmes que lentement, avec patience
et opiniâtreté.
En 1900, ayant réussi à organiser à nos frais, dans un coin de
notre laboratoire de Necker, un petit embryon d'atelier de méca-
nique , nous tentions d'étendre les applications de notre méthode
métroradiographique à la pelvimétrie, puis quelques mois plus
tard à la recherche des corps étrangers dans tout l'organisme. Mais,
si les appareils de fortune, que nous improvisions alors, furent
suffisants pour démontrer la valeur théorique et pratique de la
méthode, ils entrainaient trop de soins opératoires, par leur
fragilité, pour que les malades ne fussent pas exposés à des erreurs
préjudiciables et c'est grâce à la multiplicité des moyens de contrôle,
particuliers à cette méthode, quelle n'a jamais été prise en défaut
pendant quatre années.
En outre, une telle construction ne permettait aucune adapta-
tion nouvelle, et le métroradioscope que nous avions créé en 1901
dût attendre 1904 pour être utilisé. Vers novembre 1901, la cin-
quième commission du conseil municipal honora notre laboratoire
d'une seconde visite ; et la conséquence de cette démarche fût, à la
fin de cette même année, une décision qui nous permit de réaliser
notre projet. Le conseil municipal vota un crédit spécial grâce
auquel nous acquimes un complément d'outillage mécanique indis-
pensable à notre modeste atelier.
Dès lors, tous nos efforts tendirent à complèter notre organisa-
lion générale en réalisant pour la médecine l'équivalent des appli-
cations de la métroradiographie à la chirurgie et à l'obstétrique.
Nous ne doutons pas que MM. les médecins des hôpitaux ne
réservent à notre nouvelle tentative d'analyse métroradiographique
qualitative et quantitative d’aflections au début — comme celle de
la tuberculose pulmonaire, par exemple, — l'accueil si bienveillant
que nous ont fait MM. les chirurgiens des hôpitaux, lorsque nous
ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. -— MARS 1905 11
ee
258 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
leur avons soumis notre méthode de recherche et de localisation
des corps étrangers.
Qu'il nous soit permis, en tout cas, de remercier ici la cinquième
commission du Conseil Municipal dont les travaux éclairés ont
abouti à doter l'un de ses laboratoires centraux de radiographie,
d'une instrumentation et d'une méthode actuellement uniques au
monde, et dont les pauvres de Paris bénéficient chaque jour.
Enfin, nous tenons à adresser également nos remerciements les
plus sincères à notre assistant M. Puthomme et à notre mécanicien
M. Roblin, qui nous donnent chaque jour des preuves nouvelles de
leur dévouement par l'excessif labeur qu'ils accomplissent ; ce qui
nous a permis de mener à bien nos travaux.
+ We, ms df
LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE
ETUDE PHYSIOLOGIQUE ET MATHEMATIQUE
par Mi: J. loteyko
Chef de Laboratoire à l'Université de Bruxelles
Si nous avions une connaissance plus approfondie de l'acte
musculaire, des actions nerveuses qui déterminent le mouvement,
ainsi que des variations dynamiques et chimiques que subit le
système neuro musculaire en fonction du temps lors de son
activité, nous pourrions avoir tous les éléments nécessaires pour
l'établissement d'une loi mathématique de l'effort et de la fatigue.
Cest ainsi qu'ont procédé les sciences physiques chaque fois
qu'elles ont été à la veille d'arriver à l'apogée de leur dévelop-
pement.
Mais nos connaissances actuelles ne nous permettent pas encore
de poser une équation théorique de l'effort. Devons nous en con-
clure que l'intervention des mathématiques est pour le moins
inutile dans l’état actuel des sciences biologiques? Nous tacherons
de montrer que cette intervention a une portée extraordinairement
grande, car, à défaut d'une équation théorique, on peut toujours
poser une équation empirique, qui est l'expression la plus rigou-
reuse des faits trouvés expérimentalement.
Les lois physiologiques sont susceptibles d'être exprimées par des
courbes. Or, toute courbe peut être attaquée par les méthodes
mathématiques et étudiée par les procédés multiples dont disposent
ces sciences. Trouver l'équation d'une courbe, c'est trouver la loi
suivant laquelle évoluent les phénomènes portés en abscisses et en
ordonnées.
Les rapports entre ces phénomènes peuvent être complexes, et
Cest ici qu'intervient la nécessité d'études mathématiques pour
fixer ces rapports. En physiologie, on se contente le plus souvent
260 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
d'indiquer le sens suivant lequel se déroulent les phénomènes;
ainsi on dit que b grandit quand a grandit, ou bien que b grandi
quand a diminue. Mais une affirmation pareille est non seulement
insuffisante, elle est même souvent défectueuse. Elle fait supposer
qu'une loi de proportionnalité est même tellement ancrée chez
certains esprits, quelle fait commettre des erreurs involontaires
très graves. Ainsi, on parle souvent de la mesure d'un phénomène
par un autre, alors qu'en réalité on ne connaît pas les rapports qui
les relient entre eux. La proportionnalité s'exprime par une ligne
droite, et la fonction cherchée dans ces cas peut s'exprimer par
une parabole, une hyperbole ou toute autre courbe.
Prenons un exemple parmi les faits connus. Que dirait-on d'un
observateur qui désirant connaître les lois de la croissance, se
contenterait de prendre le poids dun individu au moment de s
naissance, à un moment quelconque, et ensuite au moment où il
aurait acquis le maximum d'accroissement? En réunissant ces
trois points d'observation par une ligne, il pourrait obtenir une
droite, et il en conclurait que le poids du corps augmente propor
tionnellement au temps. Or, s'il avait les points intermédiaires, il
verrait que l'accroissement du poids n'est pas proportionnel à l'âge.
et que la fonction cherchée est infiniment plus complexe.
Prenons un autre exemple. Weber et Fechner seraient-ils parve
nus à établir une loi psycho-physique s'ils s'étaient contentés de
dénombrer une série de sensations produites par une série d exci
tations prises au bas de l'échelle ? lls auraient conclu que la sensa
tion croît avec I excitation, ce qui serait exact dans ces limites
étroites, mais nullement vrai dans de plus larges limites. C'est en
poursuivant les rapports qui existent entre la sensation et Texvita-
tion sur une grande échelle des excitations que la loi logarithmique
qui relie ces deux phénomènes a pu être trouvée, et encore celle
loi ne se vérifiet-elle plus rigoureusement quand on étudie les
excitations extrêmement grandes.
Le plus souvent, on ne soumet pas à l'analyse mathématique les
courbes obtenues ; bien plus, on n'étudie pas assez à fond les phé
nomènes pour recueillir les matériaux indispensables pour obtenir
des courbes. Et par courbes, j'entends ici l'expression graphique
de la fonction qui relie deux quantités entre elles, la fonction
Mi" J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 261
» devant être recherchée depuis son origine jusqu'à sa fin, en passant
par tous les points intermédiaires.
En physiologie, nous possédons quelques fonctions étudiées de
cette façon : ainsi l'élasticité musculaire, c'est-à-dire la courbe des
allongements successifs du muscle en rapport avec les différents
poids. La courbe de l'élasticité musculaire serait une hyperbole
(Wertheim). Ces études devraient être généralisées.
L'étude des différentes fonctions physiologiques montre, en effet,
que la proportionnalité directe entre les phénomènes est extrême-
ment rare ; il en est de même dans le domaine psychologique ; on a
le plus souvent affaire à des hyperboles, à des paraboles et à des
exponentielles. |
Mais comme, à l'heure actuelle, l'éducation mathématique des `
biologistesest, en général, insuffisante, il y a tout intérêt pour la
science à réunir les efforts combinés des biologistes et des mathé-
maticiens en vue d'une étude plus approfondie des lois qui règlent
les phénomènes de la vie. Les phénomènes physiologiques, comme
tous les phénomènes, sont soumis à des lois qui s'expriment par
des courbes qui sont toujours les mêmes quand les coaditions sont
identiques. Avec un changement dans les conditions, les courbes
se modifient ; mais ces modifications sont aussi définissables par
les procédés mathématiques ` en outre, la modification mathéma.
tique pourra servir de mesure à la modification biologique. Il en
résulte que les méthodes mathématiques pourront non seulement
exprimer par des lois des phénomènes déjà bien étudiés, mais que,
dans un grand nombre de circonstances, elles pourront être
employées comme une méthode de recherches en physiologie.
(est ce qu'a bien compris M. Ernest Solvay, en fondant, il y a
deux ans, dans le but de résoudre un certain nombre de problèmes
déterminés, le laboratoire d'énergétique près l'Institut de physio-
logie de Bruxelles (4). Ce laboratoire a produit entre autres tra-
vaux : les recherches de Mile Stefanowska (2) sur les lois de la
croissance, qui établissent un lien nouveau et rigoureusement
mathématique entre le monde animal et le monde végétal, en
Be
H Ensest Sorvar, Notes sur les formules d'introduction à l’energetique
ar, Notes: Bruxelles, 1902.
ico Micnzuxe Steranowska, Sur la croissance en poids de la souris blanche.
= RENDUS DE L'ACADEMIE DES SCIENCES DE Panis, 4 mai 1903.) — Isip., Sur
croissance en poids des végétaux. (Inın., 1" février 1904).
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262 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
continuant la vole tracée par Claude Bernard dans ses recherches
sur les phénomènes de la vie commune aux animaux et aux vége
taux ; les travaux du Dr Léopold Mayer sur la courbe de CO: excrete
en fonction de l'âge chez les diverses espèces animales (1) ; les
travaux de Ch. Henry et de L. Bastien, sur un critérium d'irréducti
bilité dans les ensembles statistiques, critérium immédiatement
applicable à des problèmes de biométrie (2) ; de Ch. Henry, sur le
travail statique (3) ; mes recherches faites avec Ch. Henry sur le
travail statique et dynamique et sur leur équivalence énerge
tique (4). ainsi que sur l'expression mathématique des courbes de
fatigue (5); mes expériences sur les modifications des constantes
ergographiques (6), développées dansle présent mémoire. Je dois
mentionner encore un travail fait par un des élèves du laboraioire.
M. Schouteden (7), sur l'ergographie de la main droite et de la main
gauche, et dont l'interprétation mathématique sera consignée ici.
Le présent mémoire est consacré à la solution de diverses ques
tions ergographiques qui me préoccupent depuis plusieurs années.
Jai mis à profit toutes mes anciennes expériences, déjà très
nombreuses ; mais je ne me suis pas arrêté là. En possession de la
formule ci-dessus mentionnée, qui exprime la décroissance de
l'effort en fonction du temps, j'ai emprunté à l'expérience autant de
matériaux que possible, afin d'appliquer la formule sur une large
échelle et pour en tirer toutes les conséquences physiologiques. Les
expériences ergographiques ont été faites sur mes élèves, étudiants
(1) Léopoun MAYER, Sur les modifications du chimisme respiratoire arec Vag
en particulier chez le cobaye. (em. 13 juillet 1903,) — Ive, Sur les modifica-
tions du chimisme respiratoire arec l'âge, en particulier chez le poulet et Ir
canard. (BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES MÉDICALES ET NATURELLES DE
BRUXELLES, n° 4, 1904.)
(2) Cu. Henry et Louis BASTIEN, Sur un critérium d'irréductibilité dans les
ensembles statiques. (COMPTES RENDUS, 15 juin 1903.)
(3) Cu. Henny, Sur le travail statique du muscle. (lbw, 5 janvier 1903.) —
Ipem, Nouvelles recherches sur le travail statique du muscle. (Ipip., 5 avril 1904:
(4) Cu. Henry et J. loreyko, Sur une relation entre le travail et le trarail dt
statique, energeliquement équivalents à lergographe, (luin., 28 décembre 190..
(5) Cu. HENRY et J. loreyko, Sur une loi de décroissance de l'effort a Vergo
graphe. (Comptes RENDUS. 30 mars 1903.) — Ipem, Sur l'équation générale des
courbes de fatigue. (Ipip., 24 août 1903.)
(6) J. lorryko, Sur lex modifications des constantes ergographiques dans
diverses conditions expérimentales. (lsın., 24 mai 1904.)
(7) H. SCHOUTEDEN, Ergographie de la main droite et de la main gauche.
(ANNALES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DES SCIENCES MÉDICALES ET NATURELLES DE
BRUXELLES, t. XIII, 1904, 27 p. et planche) ; voir aussi sur le même sujet, note de
J. loreyKo, dans le Bulletin de la même Société, séance du 1* février 1094.)
TEE weer e — e
M": J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 263
à l'Université de Bruxelles, dont le complet dévouement mérite les
plus grands éloges. Quant aux- calculs, ils ont été faits par un
collaborateur du laboratoire d’energetique, M. H. Chrétien, de Paris.
Parmi les différents phénomènes physiologiques, les ergo-
grammes paraissent particulièrement susceptibles d'une définition
mathématique ; ils sont constitués, comme l'on sait, par les
contractions successives et équivalentes du doigt médius, venant
sinscrire sur un cylindre tournant.
La décroissance de la contraction sous l'influence de la fatigue
senregistre par une courbe, qui présente certains caractères
communs à tous les individus, et d'autres caractères, qui sont
strictement personnels et qui sont définis par les constantes ou
paramètres de ces courbes.
L'équation de la courbe de la fatigue chez la grenouille a été
donnée il y a longtemps par H. Kronecker (1). La courbe est une
droite, c'est-à-dire que l'effort décroit proportionnellement au
temps. Kronecker a appelé « différence de fatigue » la différence
de hauteur qui existe entre deux contractions successives ; cette
diflérence est une constante, puisque la courbe de fatigue est une
droite. Pour tirer l'équation, il faut connaître la différence de
fatigue (D). la hauteur de soulèvement de la première contraction
(y: ). la hauteur de soulèvement d'une contraction quelconque de la
série (yn), et le nombre n de contractions qui ont précédé la
contraction yn: ona
Yn = Yı — ND,
Cette équation est très simple, car il ya un rapport de propor-
tionnalité entre la hauteur de la contraction et le temps. J'attire
l'attention des personnes non familiarisées avec la méthode mathé-
matique, sur la signification physiologique de la constante de la
courbe. La constante D sert, en effet, à caractériser le degré de
fatigue. Si, étant données deux courbes, ayant la même hauteur
au début, dans la première la descente de la courbe est plus
accentuée que dans la deuxième, la différence de fatigue sera plus
Brande, et cette différence de fatigue mesure la fatigabilité. On
peut done dire que la constante D de Kronecker mesure la fatiga-
bilité, prise dans un sens très global, car nous manquons de
i) H. K
(Annan x DECKER, Ueber Ermüdung und Erholung der quergestreiften Muskeln.
AUS DER PHYSIOL. ANSTALT ZU Leipzig, 1871, V1).
204 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
moyens de reconnaître si cette fatigabilité est due à l'usure des
réserves, à l'intoxication par les déchets, ou à d'autres causes.
Les courbes de Mosso ne sont presque jamais des droites. Une
constante ne peut donc suffire. Mais grace à l'introduction de
plusieurs constantes dans l'équation, nous avons le moyen de
décomposer la « fatigabilité » en ses éléments constituants.
En examinant les nombreuses formes d’ergogrammes, on voit
que quelques-uns descendent plus vite qu'une droite, et les autres
descendent moins vite qu une droite. Ce dernier cas est de beaucoup
le plus fréquent. La grande majorité des sujets présentent, d'après
mes observations, des courbes dans lesquelles la hauteur de la
contraction descend d'abord très vite, ensuite beaucoup plus
lentement, et méme quelquefois la courbe peut rester indéfiniment
parallèle à l'axe des abscisses. Ce phénomène est quelquefois dù à
un poids insuffisant; mais il peut se rencontrer chez certaines
personnes qui emploient des poids lourds.
D'après Hough (1), dans les muscles non entrainés, la hauteur
décroit continument. Mais dans les muscles entrainés, la hauteur
.des soulévements décroit plus rapidement au commencement de la
courbe que vers la fin et demeure finalement 4 une hauteur fixe
pendant longtemps.
Cette observation de Hough est trés intéressante, car elle donne
un nouvel appui à la supposition formulée déjà auparavant par
quelques physiologistes, que les muscles fatigués travaillent plus
économiquement. L’entrainement, qui réalise les meilleures con:
ditions du travail, vient, en eflet, augmenter le rendement au
moment de la fatigue. C'est la un des mécanismes auto-régulateurs
de la fatigue.
La forme décrite par Mosso sous le nom de « forme en S italique »,
et qui présente donc deux convexités, est très rare.
Il est reconnu aujourd'hui que la forme de la courbe est liée aux
particularités individuelles et aux conditions dans lesquelles
saccomplit le travail. Les variations accidentelles n'entrent pas en
ligne de compte pour un muscle entraîné (Hough). Il est en outre
très probable qu'il y a des caractéristiques tenant à la race, au sexe.
au côté droit ou gauche du corps, etc.
(1) T. Hovay, Ergographic studies in muscular fatigue and soreness, (JouRN.
or BOSTON Soc. OF MED. SCIENCE, V, 1900.)— Ergographic sludtes in neuro- muscular
fatigue. (AMER. JOURN. OF PHYSIOLOGY, V, p. 240.)
M" J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 265
Il existe une grande lacune dans les études ergographiques : car,
bien que Mosso ait justement insisté sur ce fait qu’a coté de la
somme de travail mécanique, il faut considérer dans chaque courbe
sa forme, ni Mosso lui même, ni ses continuateurs n'ont même
essayé d'analyser d'une façon précise la forme de la courbe. On
s est contenté d'affirmer quelle a des caractères individuels, en se
basant simplement sur l'inspection de l'ergogramme. Il est même
curieux de constater que la notion de la forme de la courbe
n'intervient pas dans les innombrables études ergographiques
entreprises en Italie, en Allemagne et en France. Ainsi, on étudie
l'influence du poids, du rythme, de la chaleur, du froid, de
l'anémie, d'une foule de substances chimiques et pharmaceutiques
sur l'ergogramme, mais on se place exclusivement au point de vue
de la somme du travail mécanique fournie par les sujets; ce que
devient la forme de la courbe dans ces conditions, les auteurs
ne le disent pas (1).
Il est vrai que l'analyse de la courbe présente des difficultés très
grandes, alors que la mesure du travail mécanique est très simple.
Comment, en effet, définir la forme de la courbe ? Binet et Vaschide
proposent de remplacer la forme de la courbe par une donnée plus
simple, qui est la hauteur du soulèvement pris au milieu du travail
ergographique (soulévement médian). Cette donnée permet de
savoir si un sujet a maintenu longtemps la force qu'il avait au
début de l'expérience, ou si, au contraire, ses forces ont diminué
rapidement
C'est à Kraepelin que nous devons la première notion sur une
distinction à établir entre les deux éléments constituants de la
courbe: le nombre de soulèvements et leur hauteur. Ces travaux
ont été suivis par mes recherches sur le quotient de la fatigue,
dont il sera question dans la suite. Ni les travaux de Kraepelin, ni
les miens, sur le quotient de la fatigue n'ont pu définir la courbe,
mais nous avons pu reconnaître que les variations des deux facteurs
(1) Il peut arriver que, la somme de travail restant la même, la forme de la
courbe se modifie. C’est le cas, par exemple, pour le courant galvanique (SCHNYDER
Annales d'Électrobiologie, 1902), dont le passage par l'organisme détermine un
hombre plus considérable d’ordonnées, une chute moins brusque de celles-ci;
Mais la hauteur des contractions est légèrement diminuée; le travail total est
quelquefois augmenté, mais il peut rester le mème.
—
a
— ER ee
266 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
de la courbe (hauteur et nombre des soulévements) ne sont pas
toujours paralléles (1).
I. — Premiers essais de détermination mathématique
Ces premiers essais présentent de l'intérêt, surtout au point de
vue de l'évolution des méthodes que nous avons suivies avant d'ar-
river à poser l'équation.
I. — Sur une loi de décroissance de l'effort à l'ergographe.
Nous avons considéré les ergogrammes de cing sujets (étudiants
âgés de 20 ans environ) différents, bien exercés au préalable el
faisant partie de mes séries ergographiques (2). Les contractions
avaient lieu toutes les deux secondes dans les conditions suivantes:
Nombre Poids soulevé Intervalle du temp
SUJETS d'ergogrammes en entre
successifs kilogrammes chaque ergogramre
Decraene. . . ooo. 5 3 3
Knops. . . . . ... . à) 4 ວ
Schouteden . . . . . . . 3 à) 2
Hubert . .-. 2 . . . . 2 3 10’
Van Hoegaerden . . . . . 2 A 2
L'intervalle du temps entre chaque ergogramme est très differen!
pour les différents sujets, mais reste le méme pour chaque
personne.
Pour tous ces ergogrammes, en appelant y le quotient de la
somme des efforts maxima ou hauteurs des contractions maxima
par le temps au temps t, Y ce quotient au temps 1, on trouve la
relation
Pr +at+ d
log y = log Y — log t ( sd
le facteur
(1) Parmi les essais de détermination mathématique, notons les travaux de
Alfred Lehmann (Die korperlichen Ausserungen psychischer Zustande, vol. |.
1899, et vol. 11. 1901, Leipzig). L'auteur utilise l’ergographe à ressort pour la
main. Sa formule exprime la relation entre le travail total et le nombre des
travaux partiels (nombre des contractions). J’y reviendrai dans une étude
d'ensemble.
(2) CHARLES Henry et J. lorevko, Sur une loi de décroissance de AS
Vergographe. (COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE PARIS, 30 mars IW:
M'* J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L ERGOGRAPHIE 267
passe parun minimum; les constantes a et b, la première dépen-
dante du temps, la seconde indépendante, mesurent la fatigabilité ;
la constante € mesure la résistance du sujet au cours de l'ergo-
gramme considéré.
On pourra juger, par le choix de ces valeurs prises au hasard, du
degré satisfaisant de concordance entre la formule et l'expérience :
la première colonne de ces tableaux renferme les temps considérés ;
la deuxième colonne, les « calculés pour ces temps; la troisième
colonne, les « observés ; la quatrième colonne, les écarts entre le
calcul et l'observation.
Le
ep
DECRAENE, à ergogrammes.
1. Log Y = 2,176
2. 0,449 0,449 0,000
17. 0,299 0,318 0,019
37. 0,319 0,323 0,004
52. 0,339 0,341 0,002 a
"2. Log Y=2012 A
2. 0,352 0,352 0,000 Si
12. 0,288 0,295 0,007 Ki:
22. 0,301 0,309 0,008 AU Ni
32. 0,335 0,335 ` DO fe
3. Log Y = 1,924 E
2. 0,346 0,346 0,000 ue
1h 0,269 0,262 0,007 St:
22, 0,301 0,276 0,025 Ve
28. 0,336 0,330 0,006 +
4. Log Y = 1.898 °° 2% ACER
2. 0,336 0.339 0,003 Ra Ae,
13. 0,254 0,259 0,005 Rss Wot
23. 0,289 0,283 0,006 PER e,
28. 0,307 0,312 0,003 V Bary |
h F Y d
5. Log Y = 1,868 (1 SR
2. 0,332 0,332 0,000 Ba,
1. 0,230 0,259 0,029 RE
18. 0,324 0,274 0,050 ZOE
23. 0,300 0,368 0,008 EA
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268 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
SCHOUTEDEN, 3 ergogrammes,
1. Log Y = 2.083
One. ot 2. Hh i > 0,378 0.373 0,005
DIE rE we 0.316 0.344 0,902
HW & wh e A & 0,366 0,366 0,000
DAs on a> T ok. Se y 0,386 0,386 0,000
2. Log Y = 2,041
6... . . . 0,392 0,392 0,000
180 0. 0 0 . . 0,410 0,377 0,067
30. 0 0 . 0. . 0,303 0,392 0,090
Pine ea Ye 0,409 0,407 0,002
3. Log Y = 1,903
Oo. ne S 0,459 0,459 0.000
deg, 3 6 sh A od: vs 0.392 0,394 0,002
2 gee Ier ët (E+ 0.392 0.387 0,005
HME ac ce ug he à 0,397 + 0,392 0,005
HUBERT, 1 ergogramme.
1. Log Y = 2,193
SEENEN 0,330 0.330 0,000
> aa 0,282 0,285 0.003
5) Bi, Sk de i 0,362 0,364 0,002
Bok 4 oo. eo weed 0,373 0,372 0,003
VAN HOEGAERDEN, 1 ergogramme
1. Log Y = 2.021
2t Soke & Be 0.427 0.428 0.001
7 wk in E is. Sé 0.352 0.351 0.001
Fa i o fh ek 0.390 0,368 0.022
d, a A a 0,421 0,411 0,010
Nous voyons, d’après ce tableau, que, pour un même sujet, avec
la fatigue, Y diminue quand le numéro d'ordre des ergogrammes
grandit ; mais ni x, ni aucune des constantes de fatigabilité et de
résistance ne subissent de modifications réguliéres.
Les paramètres ne présentent pas, par conséquent, un réel inté
rêt physiologique. A ce titre, cet essai est fort instructif, car il
montre que la courbe d'un phénomène physiologique ne peut ètre
Wii: J. IOTEYKO. — LTS LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 269
attaquée indistinclement par toutes les méthodes dont disposent
les sciences mathématiques : pour résoudre des problémes physio-
logiques, les mathématiques doivent subir une orientation donnée
par les nécessités biologiques.
2. — Méthode statistique
Une méthode statistique compterait le nombre d'efforts (nombre
de contractions) en fonction des écarts par rapport a la moyenne.
\\ faudrait porter en ordonnées (axe des y) le nombre d'efforts, en
abscisses (axe des z) les écarts par rapport à la moyenne des valeurs
de ces efforts. Sur un méme graphique, on réunirait les ordonnées
de toutes les courbes de méme écart maximum par rapport a la
moyenne eton ferait passer par les points de ce graphique une
courbe de sentiment. )
L'équation est de la forme.
= Se,
y étant le nombre d'efforts correspondant à un écart x, Y étant le
nombre maximum des efforts considérés moyens, a étant le rapport
du nombre d'eflorts de l'écart 1 au nombre d'efforts moyen
(= a pour x = 1)
Plus c est grand, moins il y a de grands et de petits efforts ; c
serait différent sans doute suivant qu'il s'agit des efforts plus
grands ou plus petits que la moyenne. Quand on examine une
courbe ergographique, on s'aperçoit qu'en règle générale, il y a
beaucoup plus de petites contractions que de grandes. Cela montre
que la répartition de l'effort n'a rien à faire avec le hasard et qu'il y
a des influences prépondérantes et des éléments divers à séparer en
groupes irréductibles par des méthodes nouvelles. Mais ce sont là
des problèmes extrêmement laborieux qui paraissent devoir céder
. Je pas pour l'instant à des méthodes d'étude plus directes.
ww
ll. — Equation générale des courbes de fatigue
me
nll
H
Le point de départ de cette étude est le fait physiologique cons-
taté par A. Mosso, dans ses mémorables recherches, que chaque
personne possède une courbe qui lui est particulière ; cette identité
du phénomène graphique montre indubitablement que des lois
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270 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
fixes, mathématiques, doivent présider à la façon dont on se fatigue.
On a objecté bien des fois que la courbe était souvent modifiée et
que la somme du travail mécanique n'est pas toujours la même. Jai
fait voir que pour démontrer l'identité des courbes de fatigue chez
la même personne et pour éliminer les influences journalières. le
mieux est de donner deux ergogrammes à la même séance, en pre
pant un intervalle suffisant entre les deux épreuves pour se réparer
complètement. On est alors frappé de l'identité complète qui existe
entre le travail mécanique des deux courbes, leurs quotients de
fatigue respectifs (hauteurs moyennes) et leur forme, au point que
la seconde semble être la photographie de la première. Cette iden
tité des courbes ne s'observe que pour le rythme de 30 contractions
par minute. Avec des rythmes plus rapides, les variations dans la
quantité du travail sont beaucoup plus grandes. D'ailleurs, sous
l'influence de l'exercice répété, on voit les irrégularités des courbes
disparaître, le travail mécanique augmenter considérablement pour
atteindre une valeur plus ou moins fixe. Tous ces faits montrent
donc avec toute évidence que les différences énormes qu'on constate
quelquefois dans le travail chez le même sujet sont dues soit au
manque d'entrainement, soit à des modifications dans l'état du
sujet ou dans les conditions extérieures du travail. Ces phénomènes
m'avaient paru si remarquables que, déjà en 1899, je suggérais
qu'il y avait là, à nen pas douter, matière à l'établissement d'une
formule mathématique de la loi de l'épuisement.
Il faut donc admettre qu'il existe une loi, c'est-à-dire un rapport
fixe entre l'effort à chaque instant (c'est-à dire la hauteur de chaque
contraction) et le temps où se produit l'effort, autrement dit que y
est fonction de r(x étant l'abscisse ou la ligne du temps, y étant la
ligne des ordonnées ou des hauteurs successives de contraction).
Le problème est donc le suivant : Dans un ergogramme de Mosso,
trouver une relation mathématique qui permette, étant donné le
temps (à un instant quelconque du travail), de trouver l'ordonnée
correspondante à cet instant-là. Ou réciproquement, étant donné
l'effort (hauteur de la contraction) à un moment donné, trouver le
temps auquel il correspond. Dune façon générale, trouver une
relation entre la hauteur de la contraction à chaque instant et le
temps. Cette relation est l'équation de la courbe.
Pour trouver cette relation, il faut commencer par tracer la
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271
courbe de sentiment qui est une sorte de moyenne passant aussi
près que possible des sommets tracés par les soulèvements succes-
fférant en réalité que
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régulière est la courbe calculée dans l'ergogramme.
Wi: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE
ne peut donc leur étre appliquée.
3
le butde me faire comprendre de tous les physiologistes, je
dois entrer dans quelques explications qui paraitront oiseuses aux
mathématiciens.
Fic. 1.— La courbe irrégulière est la courbe observée. La courbe
t la courbe observée atteint souvent à peine une fraction de
une courbe plus régulière, mais ne d
millimètre (voir fig. 1).
,
Les courbes de fatigue ne sont presque jamais des droites. L'équa-
Quand on dit qu'une quantité varie proportionnellement à une
autre, cela veut dire qu'on pourra trouver toutes les valeurs de la
seconde quantité en multipliant les valeurs de la première par un
tion de Kronecker pour les muscles de grenouille, à une seule
Quelle est la relation entre les x et les y ?
constante
Dans
sits. On substitue ainsi à la courbe de Mosso, basée sur l'expérimen-
très peu de la courbe observée. L'écart moyen entre la courbe cal-
tation
culée e
272 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
nombre constant. Cette loi peut s'exprimer par y=ar (a étant un
nombre constant). La loi de la proportionnalité n'est que le cas le
plus simple des lois de variation.
Le calcul montre que la courbe ergographique est une parabole.
On a une parabole chaque fois que pour retrouver une ordonnée
quelconque (l'y), on doit élever au carré l'abscisse correspondante
(l'x), laquelle abscisse étant multipliée ensuite par une constante.
Autrement dit, la variable (y) est égale à l'autre variable (x) élevée
au carré et multipliée par une constante.
On a dans le cas d'une parabole
y = br? (b = constante).
Ilya des paraboles de différents degrés, de la forme
y = ax" + bx" + cxt + dat + etc.
Ceci étant donné, je passe à l'exposé de l'équation trouvée par
nous pour les courbes ergographiques.
La courbe ergographique rentre dans la catégorie des paraboles
du troisième degré, parce que son plus grand exposant est 3.
Pour tirer l'équation, il suffit de connaître quatre données expé-
rimentales : l'effort maximum (hauteur de la contraction maximale)
et encore trois hauteurs prises à des temps assez différents. Il suffit
donc de quatre données empiriques. Avec les trois efforts pris à
des temps assez différents, nous calculons les trois constantes a, b
etc, et nous appliquons l'équation
„n = H — at + bt? — ct,
» étant l'effort à chaque instant, H l'effort maximum initial (en
millimètres), t le temps (unité de temps = 2 secondes, les contrac-
tions se faisant d'habitude à ce rythme), a, b, c des constantes ou
paramètres.
Cette loi mathématique peut être exprimée de la façon suivante
dans le langage physiologie : la courbe ergographique se trouve à
chaque instant sous l'influence de trois facteurs (les constantes!
agissant pour leur propre compte. Parmi les constantes, b est
positive, c'est-à dire qu'elle tendrait à élever la courbe ergogra
phique suivant le carré du temps (+ bt? ), si elle agissait seule.
Les deux autres constantes sont négatives ; la constante c, dans le
cas où elle agirait seule, tendrait à faire abaisser la courbe propor-
— e. — nn
` mme
—
ee u
WI: 3J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 273
tionnellement au temps ; et la constante a, agissant seule, tendrait
a faire abalSser la courbe suivant le cube du temps. Comme elles
agissent toutes à la fois et d'une façon constante d'un bout à l'autre
de la courbe, celle-ci est la résultante de l'action combinée de ces
trois facteurs ou paramètres. C'est ce que représente schémati-
quement la figure ci-dessous (fig. 2).
A |H (ét?) [H)
(&) Va
Fic 2.— Figure schématique montrant l'action des paramètres a, b, c dans un ergo-
gramme. Visiblement, on a dans cette figure:
n = bn
= 6H + 08 — fe — Bu
= H + bt — ats — ct.
Pour avoir donc la valeur d'un effort quelconque dans la courbe
ergographique, il faut retrancher de H (hauteur de l'effort maximum)
le terme at , ajouter le terme bt? et retrancher le terme ct.
Prenons un exemple. Supposons a= 0,004 dans une courbe
donnée
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — MARS 1905. 18
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24
274 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Au temps 1 nous aurons at = a X 13 = 0,004.
Au temps 2 nous aurons ax 23= 0,004 x 8.
Au temps 3 nous aurons ax B = 0,004 x 21.
Et ainsi de suite. Il en est de même avec chaque paramètre. Les
valeurs plus ou moins grandes des paramétres expriment donc la
perte de puissance due aux paramètres négatifs (a et c) et l'augmen
tation de puissance due au paramètre positif (b) au bout de l'unité
de temps. Nous voyons aussi que ces pertes de puissance varient
différemment en fonction du temps, diminuent suivant le cube du
temps dans le cas de a, augmentent suivant le carré du temps dans
lecas de b, et diminuent proportionnellement au temps dans le
cas de c.
Parmi ces paramétres, il yen a un qui tend a élever continuelle-
ment I effort musculaire (paramètre b). C'est là une constatation
que seule une méthode mathématique était en mesure de déceler
et de préciser, car le phénomène graphique pris dans son ensemble
montre que les ordonnées décroissent d'une façon générale.
Cette équation s'applique à tous les ergogrammes, aussi bien
normaux que modifiés sous l'influence de causes physiologiques
ou pathologiques. Seules les valeurs des constantes diffèrent.
comme nous allons le voir dans un des chapitres suivants. en
traitant de la signification physiologique des paramètres.
L'équation s'applique à tous les ergogrammes à un seul point
d'inflexion. Ils constituent d'ailleurs l'énorme majorité, au point
que les ergogrammes à deux points d'inflexion (courbes en S italique
de Mosso) peuvent être considérés comme une forme aberrante.
D'ailleurs, une équation du quatrième degré pourrait leur être
appliquée, le cas échéant.
Un point d'inflexion est un point tel que la tangente à la courbe,
en ce point, passe au-dessous de la courbe après avoir été au-des-
sus et réciproquement. Le degré de l'équation exprime le nombre
de coupures de la courbe par une droite. La courbe est du troisième
degré quand la droite coupe la courbe en trois points. Quand il y
a un point d'inflexion, la parabole est coupée par la ligne droite en
trois points.
Nous terminerons ce chapitre par quelques mots sur le calcul
des paramètres.
Wi: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 275
La determination des inconnues a, b, c, n'exige que la résolution
de trois équations du premier degré, c'est-à-dire des calculs parfois
laborieux, mais essentiellement faciles.
Supposons qu'un ergogramme nous fournisse ces valeurs (choisies
à dessein assez éloignées les unes des autres sur la courbe) :
| x = 10 pour y = 40
: r =30 » y=19 > H = 64.
| em » y= 9
En appliquant la formule
y=H— a + bt? — ct.
nous écrivons
- 40 = 64 — 103 a + 10 2b — 10¢
19 = 64 — 303 a + 302b — 30c
9 = 64 — 50 3a + 502b — 50c
c'est-à-dire
(0) . . . . 40 = 64 — 10000 + 100b — 10c
(2 . . . . 19 = 64 — 27000a + 900b — 30c
(3) . . . . 9= 64 — 1250000 + 2500b — 50c.
De (3) Von tire :
— 9 + 64 — 1250000 + 2500b
(4) E A e GER ee
De (2) l'on tire en remplaçant c par sa valeur :
(5) -p= +64 — 27000a + 5.4 — 38.4 + 750007
600
Je remplace dans (1) b et c par leurs valeurs tirées de (4) et (5) et
Jobtiens, toutes réductions faites et en calculant d'une manière
approchée,
(6) . . . in zz user
756000 ~ 1000 i
Je n'ai plus qu'à reporter cette valeur de a dans (5); je trouve :
ET viron;
De
el reportant ces valeurs de a et de b dans (4) :
c= 3,6 environ.
En possession de ces constantes, je dois retrouver une ordonnée
quelconque y en partant de son abscisse correspondante t, c'est-à-
ri Pour tous les y et pour tous les ¢ correspondants la
alion
A
y= TG À To
276 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Quand la vérification nest pas parfaite, on peut améliorer la con
cordance des deux termes de ces équations par des choix d autres
systèmes de trois valeurs initiales, qui donnent de nouvelles valeurs
des constantes, et par divers autres artifices de culcul qui consti
tuent l'art du calculateur, a la rigueur par l'emploi de la méthode
des moindres carrés : mais il nous faudrait empiéter ici sur le
domaine des mathématiques pures, et, dans la grande majorité des
cas, la méthode élémentaire suffira. Cette méthode élémentaire a
donné pour valeurs définitives dans l'exemple choisi : a = 0,001309:
b=0,1247; e = 4,06, avec un écart moyen : = 1,33.
lll. — La relation du quotient de fatigue de J. loteyko.
Dans mon travail ergographique paru en 1899 (1), jai introduit
la notion du quotient de fatigue ou de la hauteur moyenne de Tergo.
gramme. C'est le rapport out existe entre la hauteur totale des
soulèvements H dans un ergogramme et leur nombre N. J'ai insisté
sur cette méme notion dans quelques autres travaux, et dans ces
derniers temps, j'ai résumé les diverses observations basées sur
l'emploi de ce terme dans mon article « Fatigue » du Dictionnaire
de physiologie de Ch. Richet (2). Les recherches-de Hoch et Kraepe:
lin et les miennes ont démontré que la hauteur des soulèvements
est une expression de la puissance musculaire, alors que le nombre
des soulèvements se trouve sous la dépendance de l'état des centres
nerveux, le « quotient de fatigue » sert à exprimer une certaine
relation entre les actions purement musculaires et des actions
propres aux centres nerveux. Dans le chapitre consacré 4 la fatigue
rémanente, je reviendrai plus en détail sur la signification physio-
logique du quotient de fatigue. Il suffira ici de signaler qu'on peut
facilement déduire de l'équation générale des courbes de fatigue.
indiquée précédemment, la relation du quotient de fatigue (hauteur
moyenne ou effort moyen) avec le temps.
(1) L’effort nerveux et la fatigue. (ARCHIVES DE BIOLOGIE, t. XVI, 1899.)
(1) Voir encore mes travaux : Le quotient de fatigue (COMPTES RENDUS DI
L'ACADÉMIE DES SCIENCES DE PARIS, t. CXXX, 1900); Bulletin de la Societe des
sciences Médicales et naturelles de Bruxelles, 8 janvier 1904; Participation de
centres nerveux aux phénomènes de fatigue musculaire (ANNÉE PRYSIOLOGIQUE,
4900); Le siège de la fatigue (REVUE OÉNÉRALE DES SCIENCES, 30 mars 192:
IVe Congrès de psychologie, Paris; 1900; Congrès de physiologie: Turin. IM.
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 277
Le quotient de fatigue est, par définition,
no +m + mao + nt
t+ 1
to. tt. n2... ve , etc., étant les valeurs des efforts successifs (évalués
en millimètres) aux différents temps, t étant le temps total de l'er-
gogramme (qui peut servir d'expression au nombre des soulève-
ments); comme la première contraction se fait au temps O, et que
le rapport N tient compte de tous les soulèvements, on doit ajouter
au temps total le nombre 1.
En intégrant, on trouve pour ce quotient Q (qui par sa qualité
d'ordonnée moyenne représente l'aire de l'ergogramme divisée par
le temps) à un temps quelconque t:
1 ei 1 1 1
(GT „dt = H— -— at + z Ot SECH ct.
t
f „dt représentant l'aire, c'est-à-dire la somme de O at des contrac-
tions supposées continues, multipliée par dt, un intervalle de
temps infiniment petit (1). |
(l) Rappelons, pour nos lecteurs non familiarisés avec les notations mathéma-
tiques, la signification géométrique de l'intégrale Í, „dt.
J
D
B t
Cette e ;
suche Xpression représente l'aire oA Bo comprise entre les axes ot et on et la
Crgographique (C), et voici comment on a été conduit i cette notation :
278 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
L'aire de l'ergogramme n'est malheureusement encore qu'une
mesure très imparfaite de la puissance dépensée, car, par définition,
on ne tient pas compte de la dépense du travail statique aflerent
à chaque soulèvement ; mais cette lacune sera comblée ultérieu-
rement.
On voit que le quotient de fatigue est une quantité étroitement
liée à l'équation, et comme le quotient sert à désigner un rapport
physiologique, il permet de prévoir que l'équation elle même se
trouve étroitement liée à des caractéristiques physiologiques. Nous
voyons que le quotient de fatigue grandit quand le paramètre b
grandit, les autres paramètres restant fixes. La décroissance
continue du quotient de fatigue dans la courbe (diminution con
tinue de la hauteur moyenne) est due par conséquent à la perte de
puissance occasionnée par l'action prédominante et antagoniste
des paramètres a et c.
C'est ainsi que se trouve réalisé le desideratum que jindi-
quais (1):
« À côté du quotient total, il faut considérer les quotients partiels.
Si nous calculons les quotients partiels, c'est-à-dire le rapport
entre la somme des hauteurs et le nombre des soulèvements à un
moment donné de l'expérience, nous connaftrons alors les valeurs
de l'effort moyen en fonction du temps. Nous arriverons ainsi à
donner une expression mathématique à la courbe de fatigue.
a connaître ses particularités individuelles et ses varations. Le
coefficient de résistance pourra alors être facilement calculé.»
L'aire cherchée (fig. 3) se compose d'aires partielles, telles que PMNT. dont on
peut prendre la largeur PT aussi petite que l’on veut, en prenant un nombre
suffisamment grand. Or, l'aire PMNT est plus petite que l'aire PM et plus grande
que PuNT ; elle est donc égale à l'aire d'un certain rectangle de base PT et de
hauteur RS intermédiaire entre PM et TN. Si PT est suffisamment petit. RS
diflérera d'aussi peu qu'on le veut de PM ct de NT; on désigne alors par ndt l'aire
PMNT ainsi définie; l'intégrale est la limite vers laquelle tend la somme de ces
aires, lorsque leur nombre augmente indéfiniment, chacune d'elles devenant
infiniment petite.
1
La quantité Q = iff „dt est le quotient de l'aire oACB par la longucur oB;
d
c'est donc la hauteur oF d'un rectangle oFGB qui. ayant mém® base oB que l'aire, a
aussi même surface. C'est ce que l'on appelle en mathématiques la valeur moyenne
de n entre o et B.
(I) Dictionnaire de physiologie de Ch. Ricuer, article « Fatigue » p. 177.
Wi: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L ERGOGRAPHIE 279
IV.— Caractéristiques mathématiques des courbes
de fatigue.
On vient de voir comment les caractéristiques graphiques des
ergogrammes peuvent être ramenées à des caracterisliques mathé-
matiques.
Nous savons qu il existe pour chaque personne une courbe, un
travail mécanique et un quotient de fatigue caractéristiques. Nous
pouvons maintenant remplacer ces données par une donnée mathé-
matique, en disant que la valeur des constantes reste toujours la méme
pour chaque personne, autrement dit, qu'il eriste une caractéristique
mathématique indiriduelle, qui se reconnaît par l'identité des cons-
lantes ou paramètres. La constante a aura donc toujours la même
Yaleur pour la même personne dans tous ses ergogrammes pris
dans des conditions identiques, c'est-à-dire identiques graphique-
ment. Les constantes H, b et c seront aussi les mêmes dans toutes
ces Courbes.
La notion graphique si complexe et si vague de la forme de la
courbe se trouve donc ainsi ramenée à la connaissance de quatre
paramètres, c'est-à-dire de quatre nombres, qui suffisent pleinement
pour caractériser une courbe. Les variations individuelles tiennent
a des différences dans les nombres qui expriment les constantes ou
paramètres,
Le mê me raisonnement s'applique aussi à la determination des
modifications que subit l'ergogramme sous l'influence des poisons,
des différentes conditions expérimentales, etc. Dans ces cas. la
forme de la courbe se modifiant, la valeur des constantes resperlives
Change. Et, comme les modifications dues à l'action de différentes
Substances affectent un type régulier pour chacune d'elles, il en
découle avec toute évidence que les constantes sont aussi modifiées
dans un sens défini et qu'il existe, par conséquent, des carartéris-
(ques mathématiques pour les courbes de l'alcool, de la caféine, de
essence de thé, etc. Ainsi, par exemple, certains paramètres
Peuvent se trouver augmentés par rapport à leur valeur normale,
d'autres, au Contraire, peuvent se trouver diminués.
I reste aussi à voir s'il n'existe pas de caractéristiques mathé-
matiques dans les ergogrammes comparatifs ds deux sexes, de la
280 ` . ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
main droite et de la main gauche, et, en général, dans toutes les
conditions possibles de l’experimentation. Dans tous ces cas, les
différences seraient exprimées par des nombres, ce qui constitue
le plus haut perfectionnement auquel une science peut aboutir.
Rappelons encore que toutes ces caractéristiques reposent sur
l'évaluation des constantes et sur la certitude que les constantes
des ergogrammes, pris dans des conditions identiques, sont respec-
tivement les mêmes. Cette certitude est à la base même de
l'ergographie et repose sur l'expérience qui montre l'identité des
phénomènes graphiques dans les mêmes conditions. Si, pour une
raison quelconque, un sujet fournit deux courbes différentes, ses
constantes auront aussi varié. Les mathématiques n'introduisent
aucun élément nouveau dans les phénomènes, elles ne font que
tirer tout le parti possible des choses déjà existantes, et permettent
de définir des phénomènes qui, par leur complexité, semblent
échapper à une définition graphique ou physiologique.
(A suivre).
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REVUE DE LA PRESSE
F. BATELLI. — Action du courant alternatif sur les animaux
épileptiques. — Société de Biologie, 10 décembre 1904.
Les courants électriques industriels sont, comme on le sait, un excellent
moyen pour provoquer chez les animaux des accés de convulsions épilep-
tiformes. J'ai recherché quelle influence peuvent exercer ces accès, provo-
qués par le passage du courant, chez les animaux épileptiques.
J'ai employé le courant alternatif, le courant continu et le courant continu
rapidement interrompu. Les résultats que je vais exposer s'obtiennent beaucoup
mieux avec le courant alternatif qu'avec les autres espèces de courant. Le
courant industrtel dont je me suis servi possédait 45 périodes a la seconde.
J'ai d'abord expérimenté chez les cobayes rendus épileptiques par des sections
du nerf sciatique. ou par des hémisections de la moelle épinière d'après la
méthode de Brown-Séquard. Pour provoquer au moyen du courant, un accès
d'épilepsie sans arrêter le cœur, je plaçais les électrodes dans la bouche et
derrière la nuque.
Par l'application du courant dans ces conditions, on a d'abord un accès
épileptiforme avec convulsions toniques et cloniques tout à fait semblable
à celui qu'on obtient, dans les mêmes conditions, chez un cobaye normal.
Mais les phénomènes qu'on observe ensuite sont différents chez le cobaye
normal et chez le cobaye épileptique. Le cobaye normal se rétablit trés
rapidement, et ne présente plus aucun symptome appréciable. Le cobaye
épileptique, au contraire, aprés étre resté quelques secondes assoupi, est
pris bientôt d'accès épileptiques très violents et très prolongés, semblables
dans la forme, à ceux qu'on obtient par le grattage de la joue insensible
chez les mêmes cobayes épileptiques. Ces accès peuvent durer d'une
manière presque continue quatre ou cinq minutes et davantage, et dans
plusieurs cas ils ont occasionné la mort de l'animal par asphyxie.
Les conditions les plus favorables pour obtenir ces accès très prolongés sont
les suivants :
Lorsqu'il s'agit d'un cobaye de 400 à 600 grammes, on emploie un courant
alternatif de 40 volts pendant 6 à 8 secondes. Si le contact a été peu prolongé,
les accès épileptiques tardifs peuvent manquer, mais il suffit alors de gratter
légèrement la joue insensible pour les voir éclater très violents et très prolongés.
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282 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
J'ai soumis six cobayes épileptiques au passage du courant tous les deux
jours pendant deur mois, et je n'ai observé aucun changement dans leur état.
Chez les cobayesépileptiques, le passage du courant alternatif augmente donc
considérablement, pendant plusieurs minutes, l'excitabilité des centres ner-
veux el leur tendance à produire des actes épileptiformes.
J'ai soumis six cobayes femelles pleines à l'électrisation tous les deur jours
pendant un mois. Deux de ces femelles ont avorté. Mais trois autres ont mis
bas à terme ; les petits cobayes étaient normaux, et n'ont pas présenté des acces
epileptiques.
Chez quatorse cobayes normaux J'ai provoqué par l'application du courant
alternatif un accés épileptique tous les deur jours pendant trois mois. De ces
animaur un seul est devenu épileptique.
J'ai ensuite recherché si chez des chiens qui ont subi des sections du ner!
sciatique ou des sections de la moclle épiniére on peut provoquer, au moyen
du courant alternatif, des accès épileptiformes tardifs comme chez les
cobayes. On sait qu'on n'a jamais pu constater des zones épileptogènes chez
les chiens sur lesquels on a produit ces lésions.
Les électrodes ont été appliquées dans la bouche et derrière la nuque. Le
voltage a varié entre 30 et 220 volts, la durée du contact entre un dixième
de secondes et 10 sccondes.
Les résultats ont été les suivants. Les convulsions toniques et cloniques
qui sont produites par le passage du courant ne sont jamais suivies par des
accès épileptiformes tardifs comme chez les cobayes épileptiques. Les
chiens qui ont subi les lésions sus-indiquées se comportent à ce point de
vue comme des chiens normaux. Les chiens chez lesquels on a pratiqué
l'hémisection de la moclle épinière à la région dorsale, et qui sont comple-
tement rétablis, présentent portant une différence. Chez ces animaux lap-
plication du courant (électrode, bouche et nuque) provoque une crise de
convulsions toniques et ensuite cloniques dans la tête et le train antérieur.
Les membres postérieurs au contraire ne sont pris de tétanos ni pendant
le passage du courant ni après; mais ils présentent des mouvements rapi-
des de va-et-vient qui ressemblent à des convulsions cloniques. Il est plus
probable toutefois qu'il s’agit simplement de mouvements d'excitation
réflexe. Chez deux chiens, qui présentaient spontanément des accès épilep
tiques, l'application du courant produisait le même effet que chez un chien
normal.
Conrulsions. — L'application d'un courant alternatif produit les phéno-
mènes suivants :
1° Chez les cobayes épileptiques on observe après l'accès convulsif immé
diat, des accès épileptiformes tardifs très violents et très prolongés qui
REVUE DE LA PRESSE - 283
peuvent mettre la vie de animal en danger. Ces accès tardifs manquent
chez les cobayes normaux :
2° Les cobayes pleines peuvent supporter des électrisations répétées sans
avorter. Les nouveaux-nés sont normaux. Les cobayes normaux soumis aux
électrisations répétées deviennent très rarement épileptiques ;
3° Chez les chiens ayant subi l'hémisection de la moelle épinière on n’ob-
serve pas les accès épileptiformes tardifs. Chez ces chiens complètement
rétablis, les centres nerveux supérieurs n'ont plus la faculté de faire naître
des convulsions toniques dans le train postérieur, comme chez les animaux
normaux.
4° Chez les chiens spontanément épileptiques, l'application du courant
produit le méme effet que chez un chien normal.
Tu. Gro — De ia radiographie stéréoscopique sans
stéréoscope. — Réunion biologique de Nancy: 13 décembre 1904.
M. Violle a présenté à l’Académie des Sciences, le 24 octobre 1904,
puis a la Société Francaise de Physique, le 18 novembre, des photographies
stéréoscopiques obtenues avec un appareil muni de deux objectifs placés
à la distance des yeux et devant la plaque duquel on placait à distance
convenable, un fin réseau dont les vides étaient égaux; ou un peu infé-
rieurs aux pleins.
De semblables épreuves peuvent ètre examinées directement, sans
stéréoscope et donner une sensation intense du relief quand elles sont
observées à distance convenable à travers un gril semblable à celui qui a
servi à observer la photographie.
Ces épreuves obtenues par M. Ives, de Chicago, ont été rapportées de
l'Exposition de Saint-Louis, par M. Gaumont. Le principe de la méthode
n'est pas nouveau, déjà M. Berthier (Cosmos, mai 1896), l'avait employé
pour obtenir dans deux images superposées la séparation des impressions
qui doivent ètre communiquées à chaque œil.
Jai pensé qu'il y aurait intérêt à utiliser de semblables procédés en
radiographie et en radioscopie, et ce sont les résultats obtenus par la
radiographie que je présente aujourd'hui à la réunion,
Le principe de la méthode est très simple. Supposons que devant un
écran, se trouve un réseau ou un gril formé d'une série de barres opaques
el parallèles, séparées les unes des autres par des intervalles égaux, au
diamètre des barres.
Devant le gril, placons un objet. Si deux petites sources lumineuses
Punctiformes, dont la distance est égale à celle des yeux, sont placées au
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284 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
lieu et place des yeux d'un observateur regardant l'objet, chacune de ces
sources donnera sur l'écran une ombre, projection de l'objet. Supposons
ces ombres fixées sur l'écran, chacune de ces ombres sera, dans l'examen
ultérieurement pratiqué, la projection sur l'écran de l’image rétinienne
qui correspondrait à la vision de l'objet dans sa coutemplation directe au
cas où les deux sources lumineuses seraient remplacées par les yeux de
l'observateur.
Si donc l'observateur reçoit simultanément sans confusion, chacune de
ces impressions monoculaires, il aura la sensation du relief stéréosco-
pique de l'objet comme s'il regardait directement l'objet ayant servi à
obtenir ces épreuves.
La condition à remplir pour l'examen stéréoscopique de ces images
consiste donc a ne pas les mélanger, de façon à ce que chaque œil reçoive
seulement l'impression qui lui correspond.
li suffit pour cela que le réseau employé à les produire soit placé par
rapport à l'écran de telle sorte que les rayons lumineux issus d'un des
points et donnant l'ombre de l’objet, frappant l'écran dans des régions qui
correspondent à l'ombre des fils du réseau-donnée par l'autre source.
Ces images sont incomplètes, elles sont respectivement formées d'une
série de traits régulièrement espacés et ayant un intervalle égal ou un peu
supérieur au diamètre des barres du réseau. Ces deux images sont aussi
formées de hachures enchevétrées sur l'épreuve, mais pour les séparer, il
suffit, le réseau restant toujours à la même place, que les yeux occupent
la position des sources qui ont servi à produire les images. Les conditions
sont faciles à préciser et l'égalité D : X = d : e doit ètre satisfaite si D est
la distance d'observation, d l’ecartement des yeux, e l'intervalle du réseau
et x la distance de la plaque au réseau.
La difficulté consiste à réaliser un réseau métallique plan, régulier. de
grande surface à cause des dimensions des plaques radiographiques qui
doivent être de grandeur supéricure à celle des objets à reproduire.
Dans une première série d'essais, j'ai construit le réseau, en enroulanl
sur une mince planchette de bois, ct côte à côte, un til de cuivre isolé
(conducteur électrique). Le diamètre total du fil était un peu inférieur au
double du diamètre du fil métallique. Le cadre étant aussi bien recouvert,
les fils sont fixés sur les bords et l’on coupe ceux qui recouvrent l'une des
faces. On constitue ainsi un réseau pour rayons X dans lequel les vides
sont représentés par l'isolant transparent aux rayons et les traits par les
fils qui sont opaques. Le réseau qui sert à observer la radiographie est le
positif de la radiographie du réseau faite à grande distance.
J'ai également utilisé les réseaux formés de fils métalliques et je nai
REVUE DE LA PRESSE 285
pas a insister ici sur les détails de leur construction assez délicate pour de
grandes surfaces.
Ils offrent l'avantage de servir à examiner directement le négatif après
son développement en replaçant la plaque dans l'appareil. Je les ai consti-
tués avec du fil de 0 millim. 30de diamètre, l'interstice étant de 0 mill. 25.
La distance de la plaque du réseau est d'environ 1 millim. 80 pour une
distance d'observation de 40 centimètres.
Il faut que la radiographie stéréoscopique soit prise à une distance en
rapport avec les dimensions de l'objet afin que la fusion stéréoscopique se
lasse dans son ensemble. Ainsi un poignet sera photographié à une
distance de 15 à 20 centimètres, un thorax à une distance minima de 50 à
80 centimètres.
Le réglage de la position de la plaque par rapport au réseau pour une
position déterminée des yeux se fait si on utilise le réseau métallique en
remplaçant la plaque photographique par un verre dépoli et en plaçant deux
petites sources punctiformes à la place des yeux. On en masque une et sur
l'ombre projetée sur l'écran d'un des fils du réseau, on place comme repère
la pointe d'une très fine aiguille. Masquant la premiere source et démas-
quant l'autre, la pointe doit apparaître dans l'intervalle lumineux du
réseau.
Les réglages préalables, quand on se sert du réseau de fil métallique
isolé, sont effectués d'une façon analogue par la radioscopie ou par des
prodédés radiographiques.
Tu. Gros — Présentation d'épreuves stéréoscopiques
radiographiques obtenues par la méthode des réséaux. —
Réunion Biologique de Nancy, 13 décembre 1904.
Les épreuves radiographiques obtenues par le procédé que je viens de
décrire et que je présente a cette réunion consistent en photographies de
clous, vis, parties métalliques dans des dispositions compliquées, photo-
graphie de vertèbres, photographie d'une main et du poignet d'un adulte
vivant.
On peut les examiner à travers le réseau métallique qui a servi à les
Produire en replacant la plaque dans la position qu'elle avait dans le
châssis portant le réseau.
On peut les examiner bien plus simplement en se servant du réseau pho-
lographié sur verre que l’on place à la distance convenable de l'épreuve en
l'en séparant au moyen de bandelettes de papier superposées sur les bords
de la plaque ou en interposant entre le cliché et le réseau une plaque de
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286 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
verre dont l'épaisseur doit être alors 1,5 fois l'intervalle de la séparation
de l’air. Une fois le réseau réglé le tout est fixé sur les bords par un peu
de Golaz. Les épreuves se présentent comme un dispositif ordinaire à peine
un peu plus lourd et plus épais.
Le réseau se régle très facilement parallélement à la direction qu'il doit
avoir, car la photographie examinée présente une série de stries parallèles au
réseau. Les réseaux seront en parallélisme quand en regardant la plaque
elle n'apparaîtra pas striée de bandes occupant une largeur plus ou moins
grande et s'étendant perpendiculairement à la direction des fils du réseau.
Ces bandes sont d'autant plus nombreuses et plus étroites que l’inclinaison
est plus forte. Ces bandes obscures correspondent aux points d’interven-
tion des lignes du réseau avec les projections de ce réseau dessinées sur
la plaque. Lorsque l'on approche du parallélisme ces bandes qui ressem-
blent assez à des bandes de moire diminuent comme nombre, s’eloignent
de plus en plus et s’effacent tout en s’élargissant pour finir par disparaître.
Elles reparaitront pour reprendre une marche dans l'ordre inverse si le
parallélisme est dépassé.
Le réglage de la distance peut se faire par tätonnement en plaçant les
yeux à la distance à laquelle la radiographie a été prise et en interposant
entre le réseau et la plaque des lamelles de verre ou de papier jusqu'à ce que
les images apparaissent non mélangées pour l'un ou l’autre œil. On seen
assure en fermant alternativement l’un et l’autre.
Le réglage de la position latérale du réseau par rapports à la photogra-
phie s'effectue naturellement en même temps.
Une fois ces réglages effectués, on fixe comme il a été dit, les positions
de la plaque et du réseau.
Ces épreuves présentent un relief des plus nets, tant celles des corps
métalliques que celles de la main et du poignet.
En déplaçant les yeux devant la plaque d’une distance égale à leur écar-
tement, le relief est retourné. On observe ces retournements en inclinant
ou déplaçant latéralement la plaque.
Dans le relief véritable, l'objet apparaît dans la position qu'il occupait
réellement, c'est-à-dire on le voit entre ses yeux et le réseau. Lorsqu'il esl
vu en pseudo-relief, on le voit derrière le réseau.
J'ai signalé (1) les illusions qui peuvent se produire dans l'appréciation
du relief et les moyens de s’en aflranchir dans les examens de radioscopie
stéréoscopique. On peut s’en rendre facilement compte dans l'examen des
-épreuves que je soumets à la réunion. L’observateur doit exiger une geng:
tion intense de relief et doit pouvoir porter avec assurance une pointe
(1) Tu Guioz. De l'examen stéréoscopique en radiologie et des illusions dans
l'application du relief. Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 2 juin 19%.
REVUE DE LA PRESSE 287
métallique dans l'image virtuelle de l'objet qui doit apparaitre en avant
du réseau pour que l'on ait le relief réel.
Je puis faire sur ces épreuves d'objets metalliques rapidement avec un
simple compas des mensurations de distance, avec une erreur de moins
dun millimètre sur une longueur de 50 à 60 millimètres par exemple. Il y
a là un très grand intérèt pour la métro-radiographie qui se trouve ainsi
réduite à sa plus simple expression.
Les mesures ne sont évidemment exactes que si les yeux occupent exac-
tement la place qu'avaient les sources de rayons X pour la prise de l'épreuve,
Une position incorrecte entraine une erreur systématique exagérant les
dispositions si on observe trop loin, les diminuant si on observe trop près,
surtout pour les directions très inclinées sur les plans frontaux.
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J. BERGONIE et L. TRIBONDEAU. — Action des rayons X sur les
spermatozoïdes de Phomme. — Réunion biologique de Bordeaux ;
6 décembre 1904.
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La connaissance de l'influence des rayons X sur les tubes séminipares
nous a conduits à nous demander si leur action destructive s’exercait
aussi sur leur produit définitif devenu autonome : le spermatozoide.
On comprendra sans peine l'intérêt pratique qu'ont nos recherches pour
les physiciens et les radiothérapeutes, dont les organes génitaux sont
souvent et pendant longtemps exposés aux sayons X.
Pour étudier l’action des rayons X sur la glande génitale, nous ne
pouvions nous adresser qu'aux animaux, mais il n'y a pas de raison pour
que les accidents qu'ils ont présenté ne puissent se produire également
chez l'homme. |
Pour résoudre la question actuelle, il nous était, au contraire, facile
d'expérimenter sur l'homme, nous l'avons choisi de préférence.
Une goutte de sperme humain a donc été placée sur une lame porte-
objets et recouverte d'une lamelle couvre-objets. Le tout, reposant sur un
récipient d'eau chaude à 39 degrès, a été soumis aux rayons X n° 6, à
15 centimètres de l'anticathode. Dans ces conditions, les spermatozoïdes
ont conservé leur mobilité, même après une demi-heure d'exposition.
Nous avons varié l'expérience en remplaçant la lamelle couvre-objets en
verre par une fine lamelle de mica dix fois plus perméable qu'elle aux
rayons X, et en exposant le sperme à des rayons mous (n* 4 à 5). Le
résultat obtenu a été le mème.
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288 ANNALES D'ÉLECTRIBIOLOGIE
FRANK VALE. — Note sur le traitement radiothérapique de
le tuberculose ganglionnaire. — Medical News, 30 janvier 1904.
Il s’agit d'un individu présentant d’abord une légère tuméfaction du
côté gauche du cou. L'augmentation de volume a été lente, mais le malade
a perdu de son poids. Il n’a jamais eu la syphilis, mais deux de ses sœurs
sont mortes de tuberculose. L'impression est qu'il s'agissait d'une adénite
tuberculeuse. Cependant le diagnostic pouvait hésiter avec celui de la
maladie de Hodgkin. Le malade fut soumis aux rayons X pendant quinze
à vingt minutes deux fois par semaine. L'amélioration générale du malade
fut très rapide : en deux semaines, il gagna quinze livres et au bout de
quatre semaines, il avait recouvré son poids normal et ses forces. La tumé-
faction ganglionnaire fut réduite de moitié. Désirant savoir la nature de
la tumeur, l'auteur pratiqua une excision pour l'examen microscopique,
qui montra l'existence d'une dégénérescence caséeuse avec tubercules
isolés. Cependant, sous l'influence du traitement les tuméfactions ganglion-
naires disparurent entièrement et le malade augmenta encore de poids.
Toutefois, dans la suite, le malade eut des accidents cérébraux, perte de
gout, embarras de la parole, aflaiblissement de la mémoire, exagération du
reflexe rotulien gauche indiquant une lésion cérébrale, probablementde
nature tuberculeuse. Or, cet état s’ameliora et disparut sous l'influence
d'un traitement radiothérapique portant sur la tête.
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G. CONTREMOULINS. — HETRORADIOGRAPHIE
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3° GROUPE
Vue de la table en plan, un sujet est disposé surgle châssis pour un examen général de
l'appareil urinaire les écrans conformateurs sont adaptés à la table et au sujet. Les
quatre cercles a centre noir représentent les douilles de montage du cadre de table
décrit dans le N- 5 des Annales d'Electrobiologie et de Radiologie 1904.
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11
PLANCHE
Vue générale d’une salle de métroradiographie.
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G. CONTREMOULINS. — METRORADIOGRAPHIE
PLANCHE
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Radiographie montrant l’action des écrans conformateurs (suppression du
Halo). La région gauche du sujet, munie d'un écran conformateur, présente tous leg
détails avec une grande netteté ; tandis que la région droite, ne possédant pas d'écran,
disparatt entiérement dans le halo,
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G. CONTREMOULINS. — METRORADIOGRAPHIE
PLANCHE V
gE ນນນ
Metroradiographie pulmonaire examen qualitatif el quanittalifi, avec son
échelle controle radiophotometrique, son échelle densimetrique servant a Pevaluation
quantitative des diverses teintes de limage. Voir Pexemple de Fiche métroradiogra-
phique correspondant à cette épreuve : page 254.
LOI DEXCITATION DES NERF
PAR DECHARGES DE CONDENSATEUR
par M. J. CLUZET
Agrégé des Facultés de Médecine
Chef des Travaux de Physique a la Faculté de Médecine et de Pharmacie
de Toulouse
"` CHAPITRE PREMIER
Historique et discussion des travaux antérieurs.
M. Chauveau eut le premier l'idée d'employer des condensateurs
pour graduer l'excitation ; dans la suite, un certain nombre
d'auteurs ont recherché une relation entre les divers facteurs qui
entrent en jeu dans lexcitation des nerfs par décharges de
condensateur.
Boudet (de Paris) (1), en voulant établir une relation entre
l'énergie électrique d'une décharge et l'excitation produite, fut
amené à constater qu'une même quantité d'énergie ne produit pas
toujours le même effet (188#).
En 1889, M. d'Arsonval (2) publia le résultat d'expériences faites avec
le condensateur comme instrument d excitation. I] reliait comme
d'habitude une des armatures au sol, l'autre était mise en commu-
nication avec un plongeur en cuivre isolé sur toute sa longueur sauf
ala pointe. Ce plongeur mu par un excentrique dont on pouvait
varier la forme, senfoncait plus ou moins dans une éprouvette
contenant du sulfate de cuivre ; la partie inférieure de l'éprouvette
communiquait avec le sol et la partie supérieure avec le pôle d'une
pile dont l'autre pôle était à la terre. Suivant la position du
plongeur, le condensateur était à un potentiel plus ou moins grand,
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — MAI 1905. 19
nn on
290 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
et lorsqu'on venait a l'élever ou à l'abaisser, le nerf était. parcouru
par un flux électrique ; M. d’Arsonval inscrivait sur un même
cylindre vertical les mouvements du plongeur et la réponse du
muscle, il pouvait ainsi comparer la cause à l'effet.
M. d'Arsonval arriva ainsi aux conclusions suivantes :
L'excitabilité du nerf est mise en jeu surtout par la rapidité et la
grandeur de la variation du potentiel ; la quantité d'électricité
employée joue un rôle secondaire.
L'excitabilité du muscle est au contraire mise en jeu surtout par
la quantité et la hauteur de chute du potentiel; c'est a dire par
l'énergie physique de l'excitation.
Mais M.Weiss a montré que dans les expériences de M. d'Arsonval,
la quantité d'électricité n est nullement proportionnelle à la capacité
du condensateur, qui pendant les mouvements de Fexcentrique ne
prend jamais sa charge complète. Les écarts peuvent atteindre 97 °/o
98°/, et même davantage, c'est à dire quele condensateur ne prend
que 0,02 ou 0,03 de la charge qu'on lui suppose. Quant à la courbe des
variations du potentiel à la pointe du plongeur (caractéristique
d’excitation de d'Arsonval), elle n'a aucune relation directe aver
le flux électrique qui traverse le nerf (10).
Tous les auteurs, qui ont ensuite étudié l'effet des décharges, n ont
pas, comme M. d’Arsonval, utilisé une disposition spéviale, ils se
sont simplement servis du condensateur chargé à un potentiel
déterminé et déchargé à travers une résistance connue dont faisait
partie le nerf, puis ils ont cherché à interpréter les résultats obtenus.
M. Dubois (de Berne) (3) montra (1890) que, avec un potentiel
élevé, par exemple 70 volts, une capacité de 0,067 microfarad, c'est-à
dire une quantité de 0,49 microcoulombs, suffit à provoquer la
contraction des muscles de l'homme, innervés par le médian ; sion
abaisse le potentiel, il faut augmenter la quantité de telle sorte que
pour 9,8 volts, il faut 9,800 microcoulombs. « La décharge étant
représentée par une courbe asymptotique, l'idée d'une queue de
décharge, inactive par insuffisance de potentiel s'impose. Il est
rationnel d'admettre qu'à partir d'un certain potentiel inférieur, la
décharge n'a plus d'action, soit pour produire une contraction si ce
potentiel est le potentiel de début, soit pour Tentretenir, si la
tension initiale était supérieure. I] est évident que si le potentiel est
très bas, par exemple 9,8 volts (décharge active quand la capacité
J. CLUZET. — LOI D'EXCITATION DES NERFS 291
est de 1 microfarad). la quantité inactive est relativement grande.
La décharge en vertu de sa quantité considérable (98 microcoulombs)
et de sa faible tension est représentée par une courbe trés allongée,
comme le montre la fig. 1.
La quantité inactive (unwirksame Quantitat) est très grande, par
contre la quantité active n'est représentée que par une surface res-
treinte, le potentiel de 9,8 volts atteignant assez vite la valeur 9,3
volts que M. Dubois considère comme inactive. Par contre, dans la
courbe qui représente la décharge du potentiel de 70 volts chargeant
un condensateur de 0,007 microfarad, la quantité active est repré-
sentée par presque toute la surface limitée par la courbe.
La formule employée pour mesurer la capacité des condensateurs
et câbles suivant la méthode des Siemens
T = 2.303 F + R log —
Fic. 1.
permet de calculer la durée en millionièmes de seconde pour cha-
cune deces décharges, c'est-à-dire le temps qu'elle met pour arriver
du potentiel initial (de charge) au potentiel inactif de 9,3 volts.
On trouve ainsi que avec 70 volts, la durée de l'excitation est de
1° 000070, avec 9,8 volts la durée est 0s 000261.
(Ce dernier chiffre de 261 millionièmes de seconde est la quantité
suffisante pour donner au courant le maximum d'effet physiologique.
Une plus grande durée de cette décharge ne rendrait pas la con-
traction plus forte et même le courant galvanique de 9,8 volts de
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293 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
quantité pour ainsi dire illimitée, ne réussit pas à produire des
effets plus considérables. Mais ceci n'est vrai que pour cette
décharge à faible potentiel, qui ne peut donner qu'une intensité
juste suffisante, incapable de donner à la contraction la forme
tétanique.
Les décharges à potentiel supérieur, par exemple celle de 70 volts
donnent avecune durée de 70 millionièmes de seconde la contraction
minimale, mais chaque augmentation de capacité, c'est à dire de
durée renforcerait l'action dans de fortes proportions. »
Après avoir fait des réserves sur la valeur absolue des chiffres
précédents, M. Dubois continue ainsi :
« Le fait que quand le potentiel baisse il faut charger en excès
nous amène forcément à l'idée d'une quantité perdue, d'une quantité
inactive représentée par la queue de la décharge. Nous sommes forcés
d'admettre que cette quantité inactive doit être soustraite de la
quantité de charge, et ces calculs nous amènent à l'idée séduisante
d'une constante physique expliquant l'effet identique de ces dechar-
ges diverses. Cette constante serait la quantité active (quantité de
charge — quantité inactive) a potentiel suffisant pour vaincre l'inertie
du nerf.
Sa valeur oscille autour de 0,470 microcoulomb.
Si cette quantité active est atteinte, la forme de la courbe dans sa
période descendante est indifférente et nous obtenons la même con:
traction avec les décharges si dissemblables correspondant a une
forte et à une faible capacité. »
L'auteur résume ainsi les résultats auxquels l'ont amené les
recherches pratiquées à l'aide des décharges de condensateur :
« Pour les décharges, la contraction peut être obtenue avec un
potentiel très variable par conséquent avec des intensités très
‘ariables, mais il faut que la durée varie en conséquence. Une
décharge de tension faible mais durant un certain temps, peul
produire le méme effet qu'une décharge de forte tension durant un
temps plus court. Le facteur important c'est la quantité actire,
obtenue en diminuant la quantité de charge (Q = CV) de la quan
tité inactive. Cette dernière a une valeur variable suivant la tension,
la résistance et la capacité. Dans nos expériences la quantité active.
mesure de l'effet physiologique, a été trouvé égale a environ 0,470
microcoulomb. »
J. CLUZET. — LOI D'EXCITATION DES NERFS 293
Dans un autre mémoire, paru l'année suivante (1891), M. Dubois
(4) revient encore sur « les décharges de condensateurs chargés à la
pile, qui peuvent avoir avec une intensité maximale suflisante une
quantité suffisante ou même un excès de quantité » et, après avoir
résumé les vues ci-dessus exposées, il les applique au muscle
malade, présentant le syndrome de dégénérescence.
« Pour faire contracter le muscle malade il faut, suivant le poten-
tiel, 7 à 112 microcoulombs, tandis que le muscle sain réagit sous
l'action de 0,350 à 3 microcoulombs. Nous avons calculé la durée
des deux décharges extrêmes suffisantes pour exciter le muscle
malade. La décharge de 70 volts a une durée de 1209 millionièmes
| i
de secondes. C'est-à-dire environ monde seconde. La decharge de
21 volts a une durée (jusqu'au potentiel inactif de 5 volts) de
27279 millioniémes, soit environs de seconde.
ວ
Il faut donc pour exciter le muscle malade des quantités beaucoup
plus fortes, une durée plus longue. »
M. Wertheim Salomonson (5) publia en 1891 un mémoire où il
concluait que l'énergie de la décharge ou de la charge produisant
le seuil de l'excitation chez l'homme reste constante lorsque la
capacité varie de 00,088 à 0,7 microfarad. Ce résultat est en contra-
diction avec ceux obtenus par tous les autres auteurs; d'ailleurs
M. Wertheim Salomonson, d'après une communication écrite qu'il
m'a adressée, fait aujourd'hui des réserves sur ce qu'il avait cru
pouvoir conclure de ses recherches.
MM. Cybulski et Zanietowski (6) publièrent en 1891 leur premier
mémoire sur l'excitation par décharges de condensateurs. Ces
auteurs ont constaté, outre certains faits déjà connus, que la quan
tité d'électricité diminue d'abord pour croitre ensuite quand la
capacité croit constamment : d'après ces auteurs la quantité d'élec
tricité passerait par un minimum, comme l'énergie.
En outre, MM. Cybulski et Zanietowski admettent que les capa
cités de 0,02 ou 0,03 microf. donnent toujours le seuil de lexcita
tion avec le minimum d'énergie chez l'homme et ils évaluent la
durée de la partie active des décharges en cherchant le temps que
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— de sa valeur initiale, estimant
1000 :
qua ce moment commence la partie inactive de la décharge.
met le potentiel à acquérir le
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29% ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
M. Hoorweg (9) a montré que les expériences de ces auteurs onl
été faites avec des condensateurs à isolement insuffisant ; il y
avait des pertes d'électricité pendant l'expérience, surtout pour les
fortes tensions, pour les faibles capacités. Pour cette raison les ten-
sions et par suite les quantités d'électricité sont plus grandes qu’elles ne
devraient être pour les faibles capacités, cela explique que MM.
Cybulski et Zanietowski aient obtenu d'abord une diminution de la
quantité d'électricité quand la capacité croît à partir des plus
petites valeurs.
M. Waller (7) a déterminé (1899) les décharges produisant le seuil
de l'excitation avec le minimum de dépense d'énergie sur le nerf
sciatique de la grenouille, le nerf sciatique du chat et le nerf cubilal
de l'homme. Cet auteur conclut de ses recherches que l'excitabilile
des nerfs est caractérisée par « the rate of impact » de l'énergie
minimum.
. Cette quantité caractéristique a pour expression Di x K, Neil,
représentant le voltage et la capacité donnant le seuil avec le mini-
mum d'énergie (l'énergie de la décharge étant égale à 5 CV”),
R, représentant la résistance du circuit de décharge, K une cons
tante qui égale 868700 si les unités sont le volt, le microfarad et la
seconde.
7
Or, M. Hoorweg (9) a montré que cette quantité =a dépend de la
résistance du corps humain; nous verrons plus loin une nouvelle
preuve de cette dépendance. « The rate of impact » ne peut donc
servir à caractériser l'excitabilité d'un nerf.
M. Hoorweg (8) qui s'est beaucoup occupé de l'excitation par les
condensateurs, expérimenta d'abord sur divers nerfs moteurs el
sur le nerf optique de l'homme, plus tard sur le nerf sciatique de
grenouille.
Cet auteur utilisait un condensateur a mica de Gaiffe donnant
Beg | S
les capacités comprises entre 1 et 3000 microfarad ; «la tension de
la batterie constante munie d'un compteur d'éléments bien isolé
élait mesurée par un voltmètre d'Edelmann et la clef de Morse qui
servait à la charge et à la décharge était fortement isolée. »
Dans ses expériences, Hoorweg a constaté les « cinq faits suivants
qui se montrent toujours nettement et sans aucune exception :
J. CLUZET. — Lol D’EXCITATION DES NERFS 295
Si la capacité décroit la contraction minimale se montre:
a) avec des tensions de plus en plus grandes, tandis que
b) la quantité d'électricité, mise en mouvement, décroit conti-
nuellement ;
c) l'énergie décroit au commencement jusqu'à une valeur mini-
male ; pour des capacités encore plus petites, l'énergie augmente
et aceroit alors continuellement; —
d) en augmentant la résistance du circuit sans varier la capacité
du condensateur, on fait accroitre en méme temps la tension, la
quantité et l'énergie,
e) Pour des capacités croissantes la tension diminue ets approche
de plus en plus d'une valeur constante, dépendante de la résis-
tance ».
De ces cinq faits, Hoorweg déduit la formule empirique
= b
UN (x)
R étant la résistance du circuit, C la capacité du condensateur,
P le potentiel de charge qui donne la contraction minimale ; a et b
sont des coefficients dépendant du mode d'application des élec-
trodes, de la sensibilité du nerf et des unités employées.
Cette formule donne pour les petites capacités une très grande
valeur de P et concorde donc avec le fait (a). Elle conduit aussi au
fait (e), car pour une valeur de C très grande on trouve
P=aR
c'est-à-dire une valeur dépendant de la resistance.
be plus, comme Q=CP=acR+V `
eLE=5cP?=H5ar?cR? + I0abR 4
on voit que la quantité d'électricité (Q) diminue sans cesse avec la
capacité du condensateur et que l'énergie (E) passe par un mini
mum pour C = ak: conformément aux faits (A) et (c).
Enfin, les formules ci-dessus montrent que, conformément au
fait (d), les quantités P, Q, E croissent si R augmente.
Si d'ailleurs, dans le cas de capacités très petites, on néglige aR
b b
par rapport à "e onaP= +.
Les travaux de Hoorweg sont de la plus grande importance, ils
ont montré notamment l'existence d'un minimum d'énergie dans
les décharges produisant le seuil de Fexcitation. Quant à sa formule,
296 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
il est incontestable qu'elle répond aux faits constatés par lui. Mai.
l'auteur ne tient pas compte de la durée de l'excitation, il admet
que toute la décharge est utilisée. Aussi, le temps n'entrant pas
dans la formule (x). elle ne peut donner la durée de la partie utile
de la décharge. |
Elle ne donne pas en outre, pour le minimum d'énergie totales
des résultats conformes à ceux observés par tous les expérimen
tateurs. En effet, si on évalue E en fonction de P on a
>
P — aR
quantité qui passe par un minimum pour P =2aR, valeur de P
qui annule la dérivée de E. On a donc, en appelant P' le potentiel
31
I
donnant la décharge qui a le minimum d'énergie, aR = ~ ¿et la
formule générale (x) de Hoorweg peut s'écrire
P: b
E Se
Sous cette forme on voit que le potentiel de charge devrait être
toujours plus grand que la moitié du potentiel donnant le minimum
d'énergie ; ce résultat est en opposition formelle avec l'expérience
car tous les expérimentateurs, Hoorweg lui-mème, ont obtenu des
nombres qui le contredisent.
Voici, en effet, quelques résultats expérimentaux :
C P | E | Auteurs
en microf, en volts en ergs
er | 0.5 0,0924 0,0214 lloorweg (NI
Sciat de ` k ? D
BR | 002 0,2430 0,0060 )
aa | | minimum
; . 1 3,1 H »
Nerf optique \ 0.2 e A ‘
de l'homme | = ee
05 0,094 0,0223 Cybulski et Zanletowski (6)
Sciatique | 0,094 0,105 0,0052
d bw 3 TT ate
areno uiie 0.01 0,25 0,00253
minimum
J. CLUZET. — LOI D'EXCITATION DES NERFS 297
0,2 0,68 0.462% Weiss (10)
Sciatique 0,02 0,93 0,0865
de 0.01 0.98 0,0480
grenouille 0,0007 2,08 0,0151
minimum
| 0,29 9,8 139,26 Dubois (3)
Nerf | 0,07 14 DN DU |
de l'homme | 0,027 21 99,93
| minimum
Dans toutes ces expériences on voit que le potentiel de charge est
inférieur pour les fortes capacités à la moitié du potentiel de
charge donnant le minimum d'énergie.
Il est certain cependant que le minimum d'énergie n'a pas été
déterminé exactement dans ces expériences, mais néanmoins les
écarts dans le sens indiqué sont trop considérables dans certains
cas pour n'être pas réels. |
On peut donc conclure que la formule de Hoorweg ne peut
donner ni la durée de la partie utile des décharges, ni des résultats
concordants avec ceux obtenus expérimentalement en ce qui
touche le minimum d'énergie.
En somme cette formule est une relation approchee.
M. G. Weiss (10) établit de nouveau l'existence du minimum
d'énergie signalée par Hoorweg et il chercha à établir dans quelles
conditions se produit ce minimum. Il sembla à cet auteur qu'il y
avait lieu de se placer à ce minimum parce que, si, dans une
décharge de condensateur, une certaine portion de l'énergie
dispensée est employée à l'excitation du nerf, le surplus est inutile
et peut même être nuisible, « il est donc bon de réduire au
minimum cette portion complémentaire qui n'est pas utilisée par
l'effet que nous cherchons à produire. De même, quand on veut
déplacer un corps par un choc, il y a une certaine dépense de travail
qui, en partie seulement, sert à produire le déplacement; le surplus
désorganise les corps au point du choc. Il y a évidemment intérêt
a réduire ce phénomène au minimum; la mécanique nous apprend
dans quelles conditions il faut se placer pour cela ».
M. G. Weiss établissait entre les armatures d'un condensateur
dont la capacité variait de 0,0001 à 10 microfarods une différence de
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293 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
potentiel facile a graduer au moyen d'un réducteur de potentiel et
déterminée à chaque instant par un voltmétre relié aux bornes du
réducteur.
La charge et la décharge se faisaient automatiquement au moyen
d'une petite clefactionnée par un cylindre tournant.
Les électrodes impolarisables étaient du type d'Arsonval
. (Ag, AgCl, NaCl à 0,75 °/o); le nerf était dans une chambre
humide où les électrodes pénétraient en traversant la planchette
de support.
Les résistances sans capacité ni self induction appréciables
étaient déterminées par la méthode de Kohlrausch, chaque
expérience consistait à déterminer le voltage nécessaire pour
obtenir l'excitation minima. pour une résistance donnée, et pour
une série de diverses valeurs de la capacité, puis on calculait l'é
nergie par la formule W= 5 CV2, qui donne l'énergie de la décharge
en ergs quand V et C sont exprimés en volts et microfarads.
Comme moyenne M. Weiss obtint le minimum d'énergie pour le
condensateur 0,0007 microf, la quantité d'énergie dépensée dans
le nerf étant 0,001 erg. Ces nombres ont été oblenus dans les
conditions suivantes : écart des électrodes 8mm — résistance du
nerf 56000 ohms — électrodes 6.000 ohms — reste du circuit
740.005 ohms — rana esculenta ©. Un grand nombre d expe:
riences analogues lui ont donné des valeurs s'écartant peu de
celles données plus haut pour la capacité et l'énergie correspondant
au minumum d'énergie. |
A la suite des recherches précédentes plusieurs auteurs ont
supposé que la durée de la partie utile d'une décharge est propor:
tionnelle à la capacité, la résistance étant constante.
Voici comment jai essayé de légitimer moi ıneme celle
manière de voir (Archives d Electricité médicale, janvier 1902).
La formule qui donne l'intensité à un moment quelconque de la
décharge d'un condensateur dans un circuit dont on suppose nulle
la self induction est
{
L= lbe- ze
lo étant l'intensité initiale, R la résistance du circuit, C la capacité
du condensateur.
J. CLUZET. — LOI D'EXCITATION DES NERFS . - 299
Or, si dans une expérience on considère le courant comme Vu
quand la fraction — a une certaine valeur (c'est-à-dire quand — e Re
a une certaine valeur) dans toutes les autres expériences, avec he
méme approximation, on peut le considérer comme nul quant
a la méme valeur.
H,
Donc, pour que la décharge puisse être considérée comme ter-
t
minée, il faut terg RC =K.
doù t= KRC
ce qui montre bien que la durée de la décharge peut être consi-
dérée comme proportionnelle à la capacité quand la résistance du
circuit est constante.
En admettant ainsi que toute la quantité d'électricité mise en
jeu par la décharge est employée à l'excitation et que la durée de
l'excitation est proportionnelle à RC (hypothèses qui sont à vrai
dire contradictoires}, on peut déduire la formule de Hoorweg, de
la formule de Weiss.
En effet remplacons dans la formule de Weiss (Q = a + bt)
Q par cV et t par KRC on a ¢ V = a + bKRC
ou V = AR + T qui est la formule de Honrweg.
M. et Me Lapicque (12), dans le but de vérifier la loi de Weiss,
se sont occupés aussi des décharges de condensateur. Sur un
muscle donné ils observaient pour les capacités C4, Ce que les
voltages minima sous lesquels il faut charger le condensateur pour
obtenir une réponse perceptible sont Vi Va
En appliquant la loi de Weiss eten vertu de l'hypothèse ci-dessus
(la durée de la partie physiologiquement active de la décharge
étant supposée proportionnelle a la capacité) ces auteurs posent
CV, =a + OC, C,V, = a + bt,
lls en tirent a et b au moyen desquels ils calculent la valeur de
q=CV pour les autres expériences, valeur qu'ils comparent à la
valeur de q obtenue expérimentalement.
En employant un condensateur donnant de | a ade microfarad
M. et Mme Lapicque ont vu que la loi sappliquait très bien pour
des muscles rapides (triceps grastrocnémien de grenouille) cura-
= 2 en 7 Ke A3 eg Pro ee, © i e DS it ré P d TEEN | Phe | A Lë | ;
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300 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
risés ou non. Mais sur un muscle refroidi ou naturellement lent
(droit antérieur de l'abdomen) la série des points obtenus expéri-
mentalement pour les diverses valeurs de C V se représente non
plus comme une aroite, mais comme une courbe concave vers
l'axe des zq.
En prenant alors un condensateur donnant des capacités plus
petites, de 1 à 6/100 de microfarad , les résultats ont toujours
montré à ces auteurs des écarts systématiques notables par rapport
à la loi; les valeurs obtenues donnent une courbe nettement ac.
cusée, concave du côté de l'axe des x.
D'ailleurs en représentant graphiquement quelques séries
d'expériences de Hoorweg et de Dubois, ces auteurs ont vu que la
courbe ainsi obtenue présente, en général, l'allure d'une droite,
mais vers l'extrémité qui correspond aux petites capacités, sin-
fléchit en tournant sa concavité du côté de l'axe des r.
M. et Mme Lapicque concluent « que la loi d excitation électrique
Q=a-+ bt ne s'applique pas exactement aux décharges de conden
sateur ; si l’on prend la capacité pour mesure de t. »
En appliquant alors à leurs expériences sur le droit antérieur de
la grenouille et le gastrocnémien du crapaud la formule
VC=ce+5C—7YV, |
M. et Mme Lapieque obtenaient une concordance excellente. Ces
auteurs pensent en conséquence avoir affaire à « une excitation
produite par la variation du courant s’ajoutant à l'excitation par
la quantité ».
Dans d'autres recherches ces auteurs ont étudié la variation de la
capacité correspondant au minimum d'énergie pour des muscles
ayant des rapidiles de contraction différentes, la capacité a été
d'autant plus grande que le muscle était plus lent à se contracter.
La résistance du circuit étant environ de 25.000 ohms, la moyenne
obtenue pour le gastrocnémien normal de (16 à 20°) a été de 0,06
microf. |
Les conclusions de M. et Mme Lapicque offrent un grand intérêt
mais les premières reposent sur une double hypothèse : ces auteurs
admettent que toute la décharge est employée à l'excitation ; et que
la durée d’excitation est proportionnelle à la capacité.
Remarquons d'abord que, si l'on ne veut pas négliger une partie
de la décharge, ces deux hypothèses sont contradictoires; en effet si
J. CLUZET. — Lol D'EXCITATION DES NERFS 301
la durée d’excitation est proportionnelle à la capacité elle n'est pas
infinie, et si elle n’est pas infinie toute la décharge n'est pas employée
à l'excitation. En prenant la capacité pour mesure de ¢,ce n'est donc
pas C V qui représente exactement la quantité Q de la formule de
Weiss (Q = a + bt).
Cette même critique peut-être faite à la formule: VC = « + 5C — yV
que ces auteurs proposent et qui serait encore déduite de la
loi de Weiss modifiée par le terme correctif — yV (1).
En outre, il est à considérer que dans l'expérience de Dubois citée
par M. et Mme Lapicque à l'appui de l'application de leur formule
aux muscles à contraction rapide la variation de CV n'est pas aussi
simple que ces auteurs l'indiquent, et la concavité pour les petites
capacités ne se produit pas dans le sens indiqué par eux.
Si en effet « pour des capacités de 7, 9, 11, 14, 18, 27, 70 16-3
microfarads, il fallait 56, 49, 42, 35, 28, 21, 14 volts fournissant 392,
441, 462, 490, 509, 567, 980 10-3 microcoulombs », les valeurs de
a+0C(aet bétant égaux à 308 10% et 9,6103, valeurs déterminées
au moyen des nombres fournis par les capacités 27 et 70 micro-
farads) sont 375,2, 394,4, 413.6, 442,4, 480,8.
Les différences entre C V et les valeurs corresponpantes de a + b C
sont donc 16,8, 46,6, 48,4, 47,6, 28,2.
Il en résulte que la courbe des variations n'est pas celle donnée
par les auteurs fig. 2, mais bien celle représentée fig. 3.
Fig. 2 Fig. 3
Or, la courbe représentée fig. 3, ne répond pas à une expression
de la forme VC =a + 5 C — yV.
(1) M. et Mes Lapicque, il est vrai, se demandent « quelle est exactement la
durée qu'il faut considérer poe Vexcitation » et ils sont d’avis que «la question
est délicate et encore irrésolue ».
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303 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
En résumé les auteurs qui étudiérent jusqu'ici l'excitation par
décharges de condensateur ont été amenés aux conclusions
suivantes : . |
a) Pour produire la contraction musculaire à l'aide d'un conden-
sateur il faut tout d'abord qu'un certain potentiel de charge soit
dépassé ; au dessous de ce potentiel les décharges demeurent
inefficaces, quelle que soit la capacité du condensateur.
b) Le seuil de l'excitation est obtenu avec des voltages de plus en
plus grands si la capacité diminue.
c) La quantité d'électricité mise en jeu dans la décharge qui
produit le seuil de la contraction augmente avec la capacité.
MM. Cybulski et Zanietowski, cependant, ont observé l'existence
d'un minimum ; d'après eux la quantité d'électricité décroît d'abord,
pour croître ensuite à partir d'une certaine valeur de la capacité.
Les expériences de ces auteurs sont sujettes à certaines critiques.
d) L'énergie de la décharge décroit d'abord et croît ensuite quand
la capacité croit constamment, il y a donc une certaine décharge
produisant l'excitation avec le minimum d'énergie.
e) M. Dubois admet en outre que toute décharge produisant
l'excitation se compose de deux parties, l'une active et efficace, ou
utile, l'autre inactive ; l'inactivité de celle-ci étant due à ce que
«à partir d'un certain moment de la décharge asymptotique le flux
électrique se fait sous un potentiel insuffisant ».
Pour calculer la durée de la partie efficace MM. Cybulski et
Zanietowski calculent la durée de la chute de 70 à 5 volts, «cette
dernière valeur du potentiel s'étant montrée inactive ».
D'autres auteurs ont considéré la durée de la partie efficace
comme étant proportionnelle à la capacité et à [a résistance.
f) M. Hoorweg a proposé la relation V = AR+Z entre le
potentiel de charge, la capacité et la résistance. Cette relation ne
contenant pas le temps, ne peut donner la durée de l'excitation,
d'ailleurs M. Hoorweg admet que toute la décharge est employée a
l'excitation. En outre une autre preuve que cette formule est
approchée vient de ce que les résultats quelle donne pour le
minimum d'énergie diffèrent sensiblement de ceux obtenus
expérimentalement.
M. et Mme Lapicque, ont montré que la relation C V = a + OC qui
est identique à celle de M. Hoorweg n'est pas vérifiée sur les
J. CLUZET. = Lot D'EXCITATION DES NERFS 303
muscles lents pour les faibles capacités ; ces auleurs proposent la
formule C V=«+6C—yV.
Or cette dernière relation n'est qu'approchée puisqu'elle suppose,
étant déduite de la loi de Weiss, que toute la quantité d'électricité
mise en jeu pendant la décharge est employée à l'excitation et que,
en même temps, la durée de l'excitation est proportionnelle à la
capacité; ces deux hypothèses ne peuvent être admises qu'en
commettant une erreur systématique dont on ignore l'importance
CHAPITRE II.
Établissement de la nouvelle loi d’excitation
par décharges de condensateurs
Deux méthodes s'offrent pour arriver à la loi d’excitation par
décharges de condensateurs. La première consiste à déduire
directement cette loi des faits expérimentaux, la seconde consiste à
la déduire de la loi générale d'excitation.
M. Hoorweg (8) a employé la première méthode pour établir sa
formule approchée ; il ma paru plus facile de recourir à la
deuxième méthode et de considérer le casde la décharge de conden-
sateur comme un mode particulier d’excitation rentrant dans les
lois générales.
S$ 1. — Lois générales d’excitation.
Il restait à savoir quelle est, parmi celles qui ont été proposées, la
vraie loi générale de l'excitation. Cela résulte du rapide exposé
suivant des principales théories qui ont été émises (1).
Du Bois Reymond (13) donna le premier une relation entre
l'excitant électrique et l'excitation du nerf. Il formula sa loi de la
maniére suivante : « Ce nest pas a la valeur absolue de la densité
du courant, a chaque instant, que le nerf moteur répond par une
secousse du muscle qui lui correspond, mais aux variations de cette
valeur dun instant à l'autre, et, en réalité, le mouvement provoqué
par suite de ces variations est d'autant plus important qu'elles sont
(1) Pour plus de détails voir le mémoire de M. G. Weiss (Bibliogr. n° 10).
om
ne ~~
—— _
gegen, EE ae
304 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
plus rapides, pour une valeur absolue, et quelles sont plus grandes
dans l'unité de temps. »
En sorte que, si la densité du courant est à chaque instant
représentée par
a= f(t)
l'excitation dans l'unité de temps sera
avec e = 0 pour f (t) = constante.
Si on connaissait la fonction F, on pourrait en déduire l'excitation
totale » en posant.
= = =)
be = edt =F (F dt
ຈ
TEN P(E) ac
z di
où - el -, sont les abcisses du commencement et de la fin de
l'excitation.
Siz était directement proportionnel à la rapidité de la variation
de densité, c'est à dire au coefficient angulaire de la tangente à
la courbe représentative de la densité, on aurait
_ df
e — Q ~~
dt
n = af f(x) — f(x.) |
D'après cela l'excitation ne dépendrait que de l'état initial et final
du courant, la durée de Fexcitation n'aurait aucune influence.
Ce résultat est en contradiction avec l'expérience car c'est un fait
indiscutable: un courant lancé brusquement dans le nerf et un
courant lentement croissant ne produisent pas le méme effet.
Malgré cela la Joi de du Bois Reymond fut longtemps universel
lement acceptée mais aussitôt que l'on expérimenta sur d'autres
animaux que la grenouille (chez laquelle la réponse suit de si près
l'excitation qu'il est fort difficile d'étudier l'influence de la durée
d excitation) on s'aperçut de Finsuflisance de la loi de du Bois
Reymond.
Fick (14) après avoir opéré sur Anadonta intermedia et sur À.
eygnea, enonca (1864) les trois conditions suivantes comme influant
sur l'excitation électrique.
|
|
|
|
|
=
J. CLUZET. — LOI D’EXCITATION DES NERFS 305
1° La variation de densité du courant qui doit étre plus grande
qu'une certaine valeur minimum, au dessous de laquelle l'effet est
nul. |
2 Une certaine durée de passage du courant est indispensable.
3 Lamplitude de la variation ; en particulier dans le cas de fer.
meture ou de rupture d'un courant la grandeur de l'excitation
dépend aussi de la valeur absolue de la densité du courant.
4° La quantité d'électricité a une influence directe sur la grandeur
de la secousse.
Brücke (15) en 1867, supposa que lorsqu'un courant électrique
traverse un nerf et l'excite, il le fait passer d’un certain état initial
à un état final que l'auteur désigne pars. Pendant ce passage il se
produit continuellement une modification dont l'expression par
ds
unité de temps est
BSE
mentaire.
=u, udt correspond à une excitation élé-
En somme c'est jusqu'ici la théorie de Du Bois Reymond où à est
remplacé par s c'est-à-dire la cause par un effet supposé.
Mais Brücke ajoute que l'étude de l'influence de la durée montre
que les u dt successifs s'additionnent. Toutefois il ne peut en être
ainsi indéfiniment sans cela, dans tous les cas, quel que fût le cou-
rant ou sa loi d'établissement, on arriverait à la valeur finale s, ce
qui nest pas.
Il faut done que l'excitation, restée sans effet, disparaisse peu a
peu. ce qui en resterait au bout d'un certain temps « serait de la forme
P= f% (wy) de
Remarquons encore que P ne peut croitre indéfiniment avec «,
car, le la reponse a lieu, s prend une valeur constante et
t= ES devient nul.
En 1870, Engelmann (16) publia les conclusions suivantes : lin-
tensite moyenne du courant joue un role considérable dans l'exci
“tation, et les modifications apportées par une première excitation
e maintiennent un certain temps, méme si elles ne sont pas suivies
d effet. ll en résulte que les effets d’excitations successives s'ajoutent.
Mais Ets actions sont limitées par un décrément, car des excitations
ee deviennent de moins en moins efficaces. Si un courant
“ut ascendant ne produit pas le même effet qu'une fermeture
AN SR
NALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — MAI 1905. 29
406 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
brusque, cela tient à ce que le décrément ne permet à l'excitation
d'atteindre la valeur convenable.
En 1889, d’Arsonval (2) publia les résultats que nous avons déjà
signalés : la rapidité et la grandeur de la variation du potentiel sont
les facteurs importants de l'excitation. ,
En 1893 Marès (17) faisait intervenir le potentiel et d'après lui « le
facteur essentiel déterminant l'excitation physiologique c'est la
vitesse des variations du potentiel, l'intensité du courant jouant un
role secondaire ». Mais plus tard le méme auteur disait : « entre
Vexcitant et l'excitation neuro-musculaire, il ny a pas de propor-
tionnalite, il ny a même aucun rapport fixe, aucun nombre.
aucune équation qui exprimerait cette relation. Le rapport est très
irrégulier et variable ».
Hoorweg (8) dans une série de méinoires, dont le premier date
de 1892, rejette complètement Fhypotése de du Bois Reymond et
admet que l'excitation élémentaire est directement liée à l'intensité
du courant.
Partant de l'égalité P= A R + =
haut de ses recherches sur l'excitation par le condensateur, cet
auteur a établi en posant certaines hypothèses la formule générale
de l'excitation suivante :
s—aie
ou e est excitation pendant le temps infiniment petit dt, i linten-
site au lemps (, « et 5 deux coeflicients dépendant de la condition
des nerfs, de la place et de la grandeur des électrodes.
déduite comme on l'a vu plus
— SI
De cette formule se déduit l'excitation x pendant le temps t.
t
BE
n =aJ? 1e dt
Inversement la formule générele ci-dessus appliquée au cas parti-
culier des décharges de condensateurs conduit facilement à la for-
mule P = «R + e:
En somme, M. Hoorweg admet qu'il se produit à chaque instant
une excitation élémentaire proportionnelle à l'intensité du courant,
accompagnée d'un décrément, conformémentaux idées d Engelmann
En faisant par intégration la somme de toutes ces excitations élé-
mentaires pendant la durée de la décharge du condensateur, on
arrive à une formule qui peut s'identifier avec celle que l'auteur a
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 307
établie expérimentalement. Cette manière d'envisager les choses a
été combattue énergiquement par L. Hermann (18). « Ce savant fait
remarquer qu'il n'est pas légitime de considérer l'excitation du
nerf comme résultant de l'intégration d'une excitation élémentaire
: dt. Cette operation ne serait d'ailleurs nullement nécessaire, et
Yon peut conserver le principe de la loi de du Bois Reymond, i oh
lequel excitation serait à chaque instant déterminée par : = Fr
mais serait fugace, ne se maintiendrait pas d’un instant à l'autre.
Lexcitation effective du nerf serait alors simplement le minimum
atteint par e. » (Weiss).
D'ailleurs la loi de Hoorweg se trouve en défaut pour une expé-
rience de Weiss que nous allons citer, par suite elle n’est pas la loi
generale d’excitation que son auteur croyait avoir trouvée.
M. Weiss en effet a montré qu'en prenant deux ondes consécutives
inverses l'une de l'autre, la plus efficace agit seule. En donnant
aune onde de longueur 20 par exemple une intensité suffisante
pour avoir le seuil de l'excitation on constate que si une onde de
sens inverse de longueur 10 par exemple suit immédiatement la
première, le muscle ne répond pas, il faut forcer légèrement
l'intensité du courant et arriver à une valeur qui rendrai efficace
une onde de longueur 17 environ. L'onde — 10 a donc diminué l'eflet
de l'onde + 20.
Or, d'après la loi de Hoorweg à chaque instant l'excitation
élémentaire est proportionnelle à l'intensité; mais par suite du
décrément les eflets vont en diminuant à mesure qu'on s'éloigne
du début de l'onde. Cela peut expliquer que l'onde — 10 venant
immédiatement après l'onde + 20 ne produit plus qu'une action
très amoindrie, une soustraction équivalente à — 3.
« Mais prenons le cas où l'onde + 20 est précédée par l'onde
— 10. Cette fois par suite du décrément l'onde + 20 devra être
nolablement affaiblie dans son action suivant le raisonnement
Précédent, à cela sajoutera l'effet soustractif de — 10 et il nous
faudra hausser beaucoup l'intensité du courant pour revenir au
Seuil de l'excitation. Or il n'en est rien, on retrouve la même
intensité que dans le cas ou — 10 suit l'onde + 20 » (Weiss, II).
M. G. Weiss (10), en 1900, put par un dispositif nouveau comparer
Teflet d'une onde unique a leffet de plusieurs ondes séparées,
telles ci ayant ensemble une durée égale a la premiére. Il vit que
308 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
toute lacune produite dans une onde continue diminuait l'excita-
tion, c'est-à-dire qu'il fallait forcer le voltage pour revenir au seuil
de l'excitation. Dans l'hypothèse de du Bois Reymond le contraire
aurait dù se produire ; comme on multipliait les variations d'inten-
sites, on aurait dù accroitre l'excitation. Il semblait donc bien
démontré qu il fallait tenir compte du passage du courant même
pendant le régime permanent. Ceci est conforme à l'opinion de
Fick et d'Engelmann. Mais rapidement apparut un autre fait, de
la plus grande importance. En passant de l'onde continue au
système des deux ondes, la quantité d'énergie variait mais la
quantité d'électricité restait constante.
En conséquence M. Weiss énonça la loi suivante :
I.— Quand les ercitations électriques ont la même durée, il faut,
pour arriver au seuil de l'excitation, mettre en jeu la même quantité
d'électricité.
Pour savoir comment variait cetle quantité d'électricité quand
la durée de l'excitation variait elle-même, M. Weiss n'eut alors
qu'à faire varier la durée d'une onde unique et à chercher la
quantité d'électricité correspondante; il observa que, sur un
graphique. les points se rapportant à une même expérience se
disposaient suivant une droite ne passant pas par l'origine, c'est-
à-dire que pour chaque expérience les quantités d’electricite
pouvaient être représentées par la formule Q=a-+ bt
t étant la durée de l'onde, a et b deux coefficients dépendant de la
disposition de l'expérience. Ä
Apres avoir vérifié que ce qui précéde sapplique a un grand
nombre d'animaux et à l'homme. M. Weiss enonca la loi generale
d excitation de la manière suivante :
Il.— Quand pour produire la réponse minima, on porte une exci-
tation électrique sur un nerf ou un muscle, cette excitation doit mettre
en jeu une quantité d'électricité constante plus une quantité proportion-
nelle à la durée de l'excitation.
« Tout se passe comme S'il fallait, pour exciter un nerf, une
quantité constante d'électricité, mais qu'il faille en plus, pendant
toute l'opération, combattre sans cesse un processus de retour à
l'état premier, à l'aide d'une autre quantité d'électricité propor:
tionnelle à la durée de l'action.»
J. CLUZET. — Lol D'EXCITATION DES NERFS 309
M. et Mme Lapieque (12) en étudiant l'excitation de muscles
lents tels que ceux de la pince du crabe (Carcinus menas), du
manteau de l’Aplysie (Aplysia punctata) et du pied de l'escargot
(Helix pæmatia) sont arrivés aux conclusions suivantes :
La relation entre la durée du passage et la quantité d'électricité
ne répond pas toujours exactement à la formule de Weiss Q=a-+ bt;
si la relation est bien linéaire pour les temps longs, dans le voisinage
de l'origine les ordonnées (Q) sont plus petites que ne l'indique
ee |
La formule V = « + t — yV répond mieux aux résultats obser-
vés sur les muscles lents pour les excitations les plus courtes.
Il est à remarquer que les deux formules donnent des résultats
pratiquement égaux si ¢ croît, la courbe des quantités étant asymp-
tote à la droite représentant la loi de Weiss (b—5,a—4—57).Siles b |
durées des excitations tendent vers zéro, les deux formules diffèrent $ |
de plus en plus. D'après la loi de Weiss V — 2 + b tend vers l'in- | |
t +
fini, , d'après la formule de M. et Mine Lapicque V = = et tend ti
AL
vers une limite finie f
La vérification de ce dernier résultat n'a pas été faite, les auteurs
n'ayant pas poussé la série assez pres de l'origine ; avec des tissus
lents tels que Taplysie on pourrait réaliser expérimentalement,
avec le dispositif de Weiss (décrit plus loin) par exemple, des ondes
qui seraient, par rapport à l'ensemble de la série, presque infini-
ment brèves.
Les recherches de M. et Mm: Lapicque sur les muscles à contrac-
tion lente montrent ainsi que la loi de Weiss n'est probablement
pas applicable aux muscles à contraction rapide pour ‘des excita-
tions de durée très courte; mais si nous demeurons dans les
limites où M. Weiss s'est tenu lui-même nous pouvons admettre que
celte loi est rigoureusement exacte.
Telles sont les diverses relations qui ont été proposées entre
lexcitant électrique et l'excitation neuro musculaire.
Une seule, la loi de Weiss, est la traduction pure el simple de
résultats expérimentaux, les autres renferment une part plus ou
moins grande d’hypotheses.
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310 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
En outre, la loi de Weiss a été vérifiée dans un grand nombre de
conditions et par plusieurs expérimentateurs.
M. Hoorweg (9) estime que la loi de Weiss est identique à la
B ;
formule P = AR + — el quelle est une conséquence imme-
diate de sa loi générale.
gO
e—ate
| d a
En effet, en posant i= —on trouve par une integration par
parties et approximativement
— St
nelle à
ou, 1 milli ampère donnant par seconde une quantité d'électricité
égale a 10-3 microcoulombs |
n = 10—34 Q (1 — 5t)
d'où il suit
5
— 103 (= SE )
Q G + u
c'est-à-dire une formule identique à la formule de Weiss Q=» +bt.
En outre, M. Hoorweg, pour prouver que la loi de Weiss nest
pas générale et ne s'applique qu'aux irritations de courte durée,
applique au cas de la fermeture d'un courant constant.
Dans ce cas on a Q = it et la formule devient
| a
i = — +b
; T
« de sorte que suivant M. Weiss l'intensité minimale serait d'au-
tant płus grande que le temps de la fermeture serait plus petit,
résultat tout à-fait contraire aux expériences nombreuses faites sur
ce sujet. De plus, les résultats trouvés par MM. Von Kries, Von
Fleischl, Plavec et d'autres avec des excitations prolongées
(Zeitreize) sont aussi incompatibles avec la formule Q=a + bt».
(Hoorweg).
A ces critiques, M. Weiss a répondu lui-même (11),
« 1° Je ne place pas du tout ma formule
Q= a + bt (1)
au méme rang que celle de M. Hoorweg
P=AR+
B
D
C (2)
J. CLUZET. — Lo! D EXCITATION DES NERFS 311
Toutes deux sont déduites de l'expérience, cela est bien: évident,
je ne vois pas d'où elles pourraient venir, mais voici où est la
différence capitale :
La formule de M. Hoorweg ne s'applique qu'au cas de condensa-
teur et ne met pas en évidence l'influence du temps. J'ai montré au
contraire que la mienne est générale, c'est-à-dire ne dépend pas
de la forme de la décharge. Quelle que soit l'onde électrique dont
on se serve pour exciter un nerf ou un muscle elle doit satisfaire
brest
A eins: bt
qui lie la Hts d'électricité à la durée de l'onde. pourvu que:
cette onde soit très courte. J'en ai fixé la durée maxima à la période
latente de l'organe Soumis à l'expérience, c'est la limite pour
laquelle mes recherches sont valables. Les deux formules ne sont `
pas du tout à mettre sur le même rang, car aussitôt que nous nous
adressons à un autre appareil que le condensateur la mienne con-
tinue à s'appliquer, celle de M. Hoorweg ne pouvant plus nous être
d'aucune utilité.
Dans ce cas particulier du condensateur on peut déduire de ma
formule générale (1) la formule particulière (2), mais il faut faire
l'hypothèse nullement certaine à priori, que la durée utile de la
décharge du condensateur est proportionnelle à sa capacité. Bien
entendu, il ne peut être question de tirer (1) de (2).
20 eee
P= AR + 2
j
M. gi a, moyennant certaines gl établi la formule
s = aie — Bt (3)
donnant | éxbitation élémentaire à un moment déterminé, c'est-à-
dire que moyennant ces hypothèses on peut passer de la formule (3) |
à la formule (2). Peut-on conclure de là que (3) représente la lot
générale de l'excitation électrique des nerfs et des muscles ? Pas le
moins du monde. Cette formule subit le sort de toutes les lois élé-
mentaires; chaque fois qu'on l’appliquera à un cas particulier il
faudra vérifier si le résultat du calcul est d'accord avec l'expé-
rience». Nous avons vu plus haut pour quelles expériences la loi (3)
se trouve en défaut.
3° « M. Hoorweg dit que l'effet excitant de la fermeture d'un
312 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
courant constant est d'autant plus grand que le temps de la ferme-
ture est plus court, ce qui serait contraire 4 ma formule. Je me
demande trés sérieusement si M. Hoorweg na pas voulu dire le
contraire ; car j'ai toujours vu la réponse à un courant constant, de
très petite durée, ne l'oublions pas, nécessiter une intensité d'au-
tant plus grande que la durée de fermeture est plus courte ».
En résumé, de toutes les lois générales de Percitation qui ont été pro-
posées, la loi de Weiss, seule, doit être considérée comme eracte dans
l'état actuel de la science. C'est donc la loi de Weiss que je vais appli
quer au cas particulier de l'excitation par décharges de condensa-
teurs.
§ 2. — Lol d’excitation
par décharges de condensateurs
Considérons d'abord le cas de deux ondes successives de hauteur
différente i; et i: ayant pour durées t: et t: (fig. 4). Au moment où
l'on arrivera au seuil de lexcitation (1) on aura, d'après la loi de
Weiss |
0 =t STOEN + b (ta + te) (4).
Supposons que D reste constant el que l'on fasse varier t ; la valeur
de (2tirée de l'équation (1) détermine le moment où une décharge
|
|
Fig. 4
de la forme ci dessus ne produit plus d'effet quelque prolongée
qu elle soit.
En effet, supposons que Fon augmente ( d'une certaine quantité
(3. Le premier membre de (1) devient
titi + iz(t2 + tz)
le deuxiéme membre devient
a + b(t + 12 + ts)
1 Le seuil de l'excitation nerveuse est déterminé expérimentalement par la plus
Ni contraction perceptible du muscle innervé par le nerf excité, le seuil de
‘excitation du nerf correspond ainsi a la contraction musculaire minima.
7 ty —— wer
> pe e" "`
D = R
J. CLUZET. — Lo! D’EXCITATION DES NERFS 313
Orsilon a
titi + toto + t3) <a + b(t + 12 + t3)
il ne se produit pas d’excitation ;
“si au contraire
iti + tale + 13) > a + b(t) + t2 + ts)
il se produit une excitation supraminimale ;
enfin si
titi + tte + t3) =a + b(t, + 2+ &) (2)
il se produit le seuil de l'excitation.
Considérons seulement ce dernier cas ; rien ne sera plus facile
ensuite que de passer au cas ou l'excitation est au dessous ou
au-dessus du minimum.
1° Supposons ig = b ; ta vérifiant l'équation (1), l'équation (2)
devient une identité, ce qui signifie que si Fon a atteint le seuil de
l'excitation, on sera encore au seuil quel que soit t3, c'est-à-dire
pour une valeur quelconque de rs.
2 Supposons iz < b; l'équation (2) ne sera jamais satisfaite car
si {3 est plus grand que zéro le premier membre sera plus petit que
le second el on sera au dessous du seuil, si (3 est plus petit que zéro
le premier membre sera plus grand que le second et on sera au-
dessus du seuil.
3 Supposons is > b ; l'équation (2) ne sera jamais satisfaite et si
(zest plus grand que zéro on sera-au-dessus du seuil, s'il est plus
petit on sera au-dessous.
Donc, le cas particulier de is = b étant mis à part, on n'a le seuil
de l'excitation que si t3 = O, c'est-à-dire pour la valeur de fz vérifiant
l'équation (1).
Considérons maintenant la dérharge des condensateurs.
La quantité d'électricité mise en jeu par une décharge de durée
t dans un circuit sans self induction est
Q = lo f“ ee = LR 1 — ex)
Pour la même raison que tout à l'heure la décharge aura terminé |
Son effet quand on aura
t
WRC(1—e-ge) = a + bi
ou Vo C (1—e-w)= at bt (3)
31% ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
Vo étant le potentiel initial de la décharge.
Cette équation (3) peut encore s'écrire,
VC — VC=Q0 — Q = a + bt
` f
V représentant le potentiel au bout du temps t, (V— Voe Rc)
Q représentant la quantité d'électricité totale de la décharge, Qo—Q
la quantité d'électricité écoulée pendant le temps t, Q, la quantité
d'électricité résiduelle.
L'équation (3) s écrit encore, en remplaçant ¢ par sa valeur,
Vo
V
Qo — Q = C(Vo — V) = a + bRCL
t=RCL
Vo
V
Ainsi, il suffit de résoudre l'équation (3) pour avoir la durée de
l'excitation par décharge de condensateur, c'est-à-dire, le moment
où la décharge n'a plus d'effet sur le nerf, quelque prolongée
qu'elle soit.
Cette équation se résout facilement si l'on observe que la droite
4
y = 4 + bt est tangente i la courbe y! = Vo C (1 - € TRC) pour le
seuil de l'excitation et que l'équation (3) a, dans ce cas, une racine
double. En effet, considérons un potentiel fixe Vo chargeant des
capacités croissantes C! C? C3...... les courbes 1, 2. 3 (fig. 5) repré-
sentent la variation de la quantité d'électricité écoulée pendant les
décharges, celte quantité d'électricité étant donnée à l'instant t par
la formule
{
Q = Ji ew)
D'autre part considérons un nerf dont la loi d'excitation est
i Q — a + bt
el tracons la droite D représentant cette loi d excitation. Pour des
capacités donnant des courbes de décharge telles que I la quantité
d'électricité mise en jeu pendant la décharge étant toujours plus
petite que a + bt, on n'aura pas de contraction musculaire,
l'équation (3) n'a aucune racine réelle.
Pour des capacités plus grandes telles que C3, la quantité d'élec
tricité sera supérieure à a + bt pendant toute une partie de la
J. CLUZET. — LOI D'EXCITATION DES XERFS 315
décharge et l'on aura une excitation supra minimale commencantau
temps {3 et finissant au temps t3”, l'équation (3) a deux racines réelles.
Mais pour une capacité C2 donnant une courbe tangente à la
droite D, la quantité d'électricité égale a + bt à un moment tz de la
décharge, on aura donc a ce moment le seuil de l'excitation :
l'équation (3) a une racine double.
Q
LK
Fig. 5
ll est bien évident que, au lieu de considérer comme nous venons
de le faire un seul potentiel de charge et des capacités variables, on
pourrait considérer une seule capacité et des potentiels de charge
Variables : on arriverait à une réprésentation graphique analogue.
La solution cherchée est donc la racine double de l'équation (3).
Or l'équation dérivée étant
J t
ee = b
la solution est l
t = BCL (4)
316 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Cette expression donne, en secondes, la « durée de l'excitation
ou durée d'action de la décharge » si Vo est exprimé en volls, C en
farads, Ren ohms.
Remarquons que dans la valeur de t il entre un facteur contenant
Vo, or, l'expérience montre que Vo varie avec C, donc, contraire-
ment a ce que l'on avait pu supposer, la durée de l'excitation par
décharges de condensateurs, n'est pas proportionnelle à RC.
En donnant à ¢ la valeur ainsi trouvée, la formule de décharge
Sn _ ft
V = Voe Re.
donne pour valeur du potentiel au moment où finit l'ercitation
V = dR (3)
La quantité d'électricité qui a seule été utilisée pour exister le
nerf, est donc
q =C (Vo — b R)
et la loi générale de Weiss (Q = a + bt) devient, dans le cas parli-
culier de l'excitation par décharges de condensateurs
e 8 e Ae
C (Vo — OR) = a + BRCLT (6)
Telle est la relation cherchée entre les quantités qui doivent
étre considérées dans une décharge de condensateur produisant
le seuil de l'excitation nerveuse: c'est la loi d’ercitation par
décharges de condensateurs.
Conséquences tirées de la nouvelle lol.
1). L équation (6), résolue par rapport à C, donne la valeur de la
capacité, qui, chargée à un potentiel donné Vo, provoque le seuil de
l'excitation nerveuse; on a
a
Vo— OR +L)
MN
—
Il en résulte que C et Vo varient en sens inverse ` le seuil de
l'excitation nerveuse est obtenu avec des voltages d'autant plus
grands que la capacité est plus faible. Cette expression de C montre
encore que C croissant de zéro à l'infini, Vo diminue de l'infini
à bR; bR représente donc le potentiel de charge au-dessous duquel
toutes les décharges demeurent inefficaces quelle que soit la raparité.
En d'autres termes, toute décharge qui produit l'ercitation à un potentiel
initial supérieur à bR. $
J. CLUZET. — LOI D’EXCITATION DES NERFS — 317
2). La formule (5) montre que toutes les décharges ont determine
l'excitation lorsque le potentiel a atteint une valeur fixe, indepen-
dante de la capacité, BR.
Ainsi se confirment les idées de M. Dubois qui avait divisé toute
décharge de condensateur en une partie active ou efficace et une
partie inactive.
3). En portant la valeur de C tirée de (7) dans l'expression (4) de
la durée d'excitation on obtient
Ve
LC
t=aR
Vo — bR (+L)
qui montre que t croît constamment de zéro à l'infini quand Vo
décroit de l'infini jusqu'à DR, c'est à dire quand C croit à partir
de zéro.
Ces trois premières conséquences donnent lieu à une représen-
lation graphique.
Supposons, en effet, que l'on porte toutes les capacités à un même
potentiel de charge Vo, les courbes représentant la variation du
potentiel pendant les décharges seront (fig. 6) Vo I, Vo H, Vo lll,...
0 see |
gem Ten œ
Fig. 6
| Comme on le sait, chaque courbe représente une fonction de la
orme
N= Vo E" =
Vo I correspond à la capacité infiniment grande, Vo II, Vo IIl,...
318 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
correspondent à des capacités sans cesse décroissantes. Une seule
parmi ces courbes, celle en trait plein par exemple, correspond au
seuil de l'excitation et est dite courbe de seuil (correspond à la
courbe nt 2 de la fig. 5) : une seule capacité determine le seuil de
l'excitation avec un potentiel de charge égal à Vo.
Les courbes Vo I, Vo II, Vo III, situées au dessus de la courbe de
seuil se rapportent à des capacités déterminant des contractions
musculaires supra-minimales, les courbes Vo Il, Vo IP, situées
au dessous de la courbe de seuil, se rapportent à des capacités plus
petites ne déterminant aucune contraction musculaire. Il est bien
v:
V
Vë
|
bR \ NN DH
| |
0 | t
L u d
Fig. 7
évident que si, au lieu de considérer, comme nous venons de le
faire, un seul potentiel de charge et des capacités variables, on
considérait une seule capacité et des potentiels de charge variables,
on arriverail à une représentation graphique analogue.
Cela posé, tracons toutes les courbes de seuil, c'est-à-dire les
J. CLUZET. — LOI p’EXCITATION DES NERFS 319
courbes représentant les variations du potentiel pour toutes les
décharges produisant le seuil de l'excitation d'un nerf; d'après ce
que nous avons vu plus haut il y a une seule capacité et par suite,
une seule courbe de seuil, pour chaque valeur du potentiel de charge.
D'après l'expression (7) les capacités produisant le seuil varient en
sens inverse des potentiels de charge. Donc, pour un potentiel de
charge très grand, Vo! par exemple, c'est une capacité très petite qui
determine le seuil de l'excitation et la courbe de décharge a la forme
Vol (fig. 7). |
Pour un potentiel de charge plus petit Vo? par exemple, la capacité
correspondante est plus grande et la courbe de décharge est plus
étalée, elle a la forme Vo.
Enfin pour un potentiel de charge égal à bR, la capacité déter-
minant le seuil serait infiniment grande, la courbe de décharge
étant alors la droite a dont l'ordonnée est bR. Ce dernier cas est
identique au cas de la fermeture instantanée d'un courant continu
de potentiel b R.
ll résulte de la formule (5) qu'une décharge quelconque cesse
d'être active lorsque la courbe du potentiel atteint la droite 4. Cette
droite partage donc toutes les courbes de seuil en deux parties
correspondant l'une à la partie active de la décharge (partie supé-
rieure) l'autre à la partie inactive (partie inférieure).
Les abscisses 1), (2, t3, qui croissent avec les capacités représentent
les temps au bout desquels la valeur bR est atteinte par le potentiel,
c'est-à-dire, représentent les durées des parties actives des
décharges (4).
En portant la valeur de C dans l'expression de la quantité
d'électricité utilisée, q = c (Vo — b R)
a (Vo — b R)
on obtient d = —————_,
Vo — bRII+ L ce
(8)
On voit facilement que q croit constamment depuis a jusqu'à
l'infini quand Vo décroit et par suite quand C croît a partir de zéro,
il résulte de là que le cefficient a de la loi de Weiss représente la
quantité d'électricité utilisée dans une décharge de condensateur
de capacité nulle chargée à un potentiel infiniment grand.
Cette variation de la quantité d'électricité utilisée q peut-ètre
représentée graphiquement de la manière suivante.
320
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Au lieu de représenter, comme sur la fig. 7, les courbes de seuil
en prenant comme ordonnées les potentiels, représentons-les en
prenant comme ordonnées les quantités d'électricités ; en somme
nous allons représenter toutes les courbes de seuil analogues à la
courbe n° 2 de la fig. 5, soient donc], II, IH. . ., (fig. 8) les courbes
A 4
=
a ve
+
e
a+
ee > Lan Ses ses see = mme T
E
S
LS
dh
dh a Se Wë Se 6 OH
HA =” Tr >
de seuil données par les capacités cı, C2, ¢3,..., chargés aux poten-
tiels Vo', Vo! , Vo’,..., en prenant comme ordonnées les quantité:
d'électricité.
Par cela même qu'elles sont des courbes de seuil, ces courbes
J. CLUZET. — Loi b' EXCITATION DES NERFS 321
sont tangentes à la droite D représentant la loi d'excitation du
nerf considéré, Q = a + bt.
Les quantités d'électricité utilisées sont représentées par les
ordonnées des points de contact, les durées des parties actives
par les abscisses D (+ 13 ... de ces mêmes points. On voit que les
quantités d'électricité utilisées croissent constamment à partir
de a (ordonnée à l'origine de la droite D) jusqu'à l'infini, lorsque C
croit de zero à l'infini, Vo décroissant par suite de l'infini à JR. En
particulier il résulte de là que le cæflicient a de la formule de
Weiss représente la quantité d'électricité utilisée dans une décharge
de condensateur de capacité nulle chargée à un potentiel infiniment
grand; a représente encore la quantité d'électricité qui doit être
dépassée pour qu'un: décharge produise l'exci!ation.
(5) L'énergie déterminant le seuil de l'excitation, ou énergie
u'‘ilisée dans la décharge qui produit le seuil, a pour expression
Vo? — bi R2
W= Se (Vo? — bR les Bä ———— —
Vo— bR(1+ LZ
(9)
En étudiant la variation de cette expression on voit que w decroit
d'abord pour croître ensuite quand Vo décroit constamment, par
suite quand C croît. La dérivée par rapport à Vo a pour numérateur
SaVol Vo — b R(I+2L ve | Sr (1 = v)
qui sannule pour Vo = 2,914 DR.
En portant cette valeur du potentiel dans les formules (7), (4) et
(9) on obtient la capacité donnant l'excitation aver le minimum
d'energie utilisée, la durée de l'excitation correspondante et la
valeur du minimum d'énergie utilisée ; on a
a a
c=1,184— t= a 6 are
ER 1,267 5
(6) En plus des éléments de la décharge que nous venons d'étu
dier, capacité, durée de la partie utile, quantité d'électricité utile,
énergie ulile, il est à considérer encore la quantité totale d'élec-
tricité mise en jeu par la décharge et l'énergie totale de cette
décharge. Ces deux derniers éléments ont été étudiés jusqu'ici par
un cerlain nombre d'auteurs, comme on l'a vu précédemment.
(Chap. I.)
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. -— MAL 1905 21
q=:2,27a w = #4,380abR (tr)
222 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
La quantité totale d'électricité est Q = C Vo ou, en remplaçant C
par sa valeur,
Q = aVo
Vo— BR (1+L 22) er)
La dérivée de Q prise par rapport a Voa pour numérateur
qui sannule seulement pour Vo = DR et qui, par suite, est toujours
négatif comme la dérivée elle-même lorsque Vo varie de PR à
l'infini.
Donc, la quantité totale d'électricité diminue constamment de
l'infini jusqu'à a, lorsque F, croît constamment depuis sa plus
petite valeur bR. |
Ainsi, contrairement aux résultats de Cybulski et Zanietowski,
mais conformément à ceux obtenus par Hoorweg, Waller, Weiss...
la quantité totale d'électricité ne présente pas de minimum, elle
varie toujours dans le même sens : en sens inverse du potentiel de
charge et par suite, dans le même sens que la capacité.
De ce qui précède, il résulte que le cefficient a représente la
quantité totale d'électricité mise en jeu dans la décharge d'un
condensateur de capacité nulle qui produit le seuil de l'excitation
(chargé par suite à un potentiel infini}, a représente encore la
quantité totale d'électricité qui doit être dépassée pour qu'une
décharge produise l'excitation.
(7) L'énergie totale de la décharge
W = SCV?
s'écrit en remplaçant C par sa valeur
W=5a Fo’ (10)
fale VON
Vo — bR(1+L-%)
b
La dérivée du second membre prise par rapport à Vo est
dR
Vo RI 1 + 2L° |
| ( =
| Vo — bR(A + L 3) |
J. CLUZET. — Lol D EXCITATION DES NERFS 323
Le numérateur est de la forme r— 2L(1+2)
en ee AES
en posan ງງ
Par tatonnements on trouve pour solution
g = 2,513
par suite Vo = 3,513 DR (11)
En étudiant le signe de la dérivée, on constate que l'énergie W
deeroit d'abord pour croître ensuite après être passée par un mini-
mum, lorsque le potentiel de charge croît constamment, par
suite, lorsque la capacité décroit. Ce minimum a été observé comme
on l'a vu plus haut, par Hoorweg, Cybulski et Zanietowski, Dubois
Waller, Weiss, M. et Mme Lapicque.
En portant la valeur Vo = 3,513 PR, qui annule la dérivée de W,
dans les formules (7), (4), (8), (9), (9 bis) et (10), on a pour la capa-
cité, la durée de l'excitation, la quantité d'électricité utilisée, la
quantité d'électricité totale, l'énergie utilisée et l'énergie totale
correspondant au minimum d'énergie totale
-R u= = 1,256 RC, gr =2a, Q=28a, (12)
w = 44,968 abR, W: = 49,168 abR.
D'après la valeur de qt quantité d'électricité utilisée, donnée par
les formules (12), la courbe de seuil correspondant au minimum
d'énergie totale de la décharge a son point de contact avec D en un
point A dont l'ordonnée égale 2a, c'est à dire deux fois l'ordonnée,
à l'origine de la droite D. D'après la valeur de t' l'abscisse de ce
point de contact, qui représente aussi la durée de l'excitation, a
C —0,796
pour valeur EH L'asymptote de cette courbe de seuil correspon-
dant au minimum d'énergie totale a pour ordonnée 2,8 a, d'après
la valeur de Qt donnée par les formules (12).
(8) Done peut paraître intéressant de savoir comment varie
le rapport i la quantité totale d'électricité à la quantité utilisée.
. ` Vo
On a Ee ee
quantité toujours plus grande que l'unité et qui croît à partir de 1
jusqu'à l'infini, si Vo décroit et si par suite C croit.
1
WW ‘à
Digitized by GO IQ
324 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
I] résulte de là que, si pour les faibles capacités la partie utile
égale sensiblement la totalité de la décharge, pour les grandes capa-
cités la partie utile est très petite par rapport à la totalité de la
décharge.
W Vo?
( EE r i ‘ener:
(9) Le rapport C rg er? de l'énergie totale à l'éner
gie utilisée subit des variations analogues à celles de
En résumé, voici quelle est la variation de chacune des quantités
que nous venons d'étudier en prenant C pour variable indépen-
dante.
? Se € Lë d i j
'C]o | crott | 0,797 --——| er. [1,184 cr. |=
LI l
Éléments : u ‚R D |
el Vol =| décrott | 9.513 BR | deer. |2914, LR GE bR
decharge Sei Sisi? ; S
totale | Q a croît 2,8 a cr. 3,45 a cr. | ==
Wi) œ| deerott |49,168 abR| cr. er. | =
minimum
' a = a
Fiments de lal o Crott | D E a D Ee >
partie utile !
de la q | 4| croit cr. Crs le
lécharge
a | wl œ| décrott cr. [44,38 abR | er. | x
minimum !
Q
=| Í croit cr. cr. ie
Rapport des \q
Slements totaux }
aux éléments 4 W | |
utiles corresp. [— | | croit cr. | Cr. | a
w |
REMARQUE. — Toutes les formules qui précèdent se rapportent
à la décharge donnant le seuil de l'excitation. D'après ce qui a été
dit ailleurs, on pourra déterminer quelles sont les conditions que
doit remplir une décharge soit pour produire une excitation supra
minimale, soit pour être incapable de produire une excitation ; il
faudra, par exemple, que C soit plus grand que la valeur donnée
par la formule (7) pour une excitation supra minimale, plus petit,
pour une excitation nulle.
(d suirre)
RECHERCHES
sur VExeitabilite électrique de différents muscles
DE VERTEBRES ET D’INVERTEBRES
par Mu: LAPICQUE
(Suile)
CHAPITRE III
EXPÉRIENCES
1° Excitation par les courants d’induction
Ces expériences ont été entreprises pour passer en revue un
certain nombre de muscles squelettiques chez un même animal
(grenouille) et chez divers animaux du même groupe (crapaud,
tortue) ; nous voulions étudier dans ces muscles la forme de la
contractilité, et chercher sil ny a pas une relation systématique
comme il semble, entre la forme de contractilité et la fonction du
muscle.
Bien qu'il y ait déjà, dans l'énorme littérature de la physiologie
du muscle, un assez grand nombre de documents expérimentaux
sur cette question, ces documents épars sont plutot faits pour
montrer l'intérêt de la question que pour en fournir la solution ;
la comparaison de divers muscles est un peu en dehors du courant
d'idées; la plupart des auteurs disent le muscle, quand il s'agit du
gastro cnémien de la grenouille.
En étudiant la secousse maximale de divers muscles, nous avions
vérifié un fait signalé d'une façon très explicite par Cash (1) au tra-
(1). Cash. — Der Zuckunsverlauf als Merkmal der Muskelart. Archiv. für
Anat. und Physiologie, 1880, tome supplém., p. 147.
325 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
vail duquel on peut se référer pour cette question. C'est à savoir
que les différents muscles de la grenouille ont chacun une courbe
de secousse caractéristique. Cette courbe est plus ou moins allongée
dans le sens de la rotation du cylindre, c'est-à-dire que la contrac-
tion qui constitue la secousse a des durées différentes pour les
différents muscles. Le triceps crural et le semi-membraneux sont
plus rapides que le gastro cnémien; le droit antérieur de l'abdomen
est no‘ablement plus lent que le gastro cnémien.
De plus, les hauteurs des serousses maximales sont aussi tres
différentes et suivent la loi suivante : la hauteur de la secousse mart
male est d'autant plus faible que le muscle est plus lent. Le fait est tres
facile à mettre en évidence. très régulier, sans variations indivi-
duelles notables et assez faiblement influencé par les conditions
aceidentelles de l'expérience pour qu'il ne soit pas nécessaire de
régler rigoureusement ces conditions; la température, parexemple.
qui a pourtant une influence considérable sur la contractilité
musculaire, ne masque pas le phénomène si l'on opère dans l'échelle
ordinaire des variations de temperature d'une piece habilée. La
charge peut aussi être réglée avec une assez large approximation.
J'avais essayé de la régler exactement, en prenant par exemple
pour chaque muscle la charge qui produit dans ve muscle, a l'état
de repos, une extension égale à une fraction définie de sa longueur,
ou bien une charge proportionnelle à sa section moyenne, détermi-
née par le rapport de son poids à sa longueur. Mais cette précision
est inutile tant qu'on n'aura pas étudié une autre condition, | excita
bilité de ces muscles.
Si nous comparons la secousse simple avec le raccourcissement
télanique maximum du même muscle, on a une base d'appréria
tion excellente, car on élimine ainsi toutes les causes d'erreur
tenant à la complexité de la structure du muscle (polygastrique.
penniforme, etc.). De plus le phénomène devient très apparent.
Le muscle rapide (gastro-cnémien ou triceps) atteint presque
dans une secousse son raccourcissement de tétanos, tandis que le
muscle lent (droit antérieur de l'abdomen) en atteindra à peine le
cinquième.
‘On est frappé, en outre, dans cette comparaison, de la difference
que présentent les courbes d'ascension du tétanos d'un muscle
rapide d'une part, el d'un muscle lent de l'autre. Pour les vitesses
a ii ne
M" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 327
de rotation et les longueurs de levier inscripteur employées, le
tétanos du muscle rapide monte par une courbe de très grand rayon
pour se raccorder par un petit arc de court rayon avec le plateau
horizontal; le tétanos du muscle lent décrit dans son ascension
une courbe qui se rapproche d'un quart decirconférence.
Comment pratiquement passe-t-on de la secousse au télanos? Au
lieu d'un seul choc d'induction (fermeture ou ouverture), on pro-
duit une longue série de ces mêmes cho:s rapidement répétés. H
est naturel de vouloir examiner le cas intermédiaire, l'effet d'un
très petit nombre de ces mêmes excitations rapidement répétées.
La sommation de ces deux excitations maximales a été longue-
ment étudiée depuis Helmholtz qui a posé la question ; Von Kries
sestservi aussi de ce mode d'excitalion ; mais le point de vue de
ces recherches était tout différent du nôtre.
Pour cet examen, nous avons combiné un arrangement particu:
lier des appareils classiques d'excitation, Un interrupteur-trem-
bleur quelronque, placé dans le circuit primaire d'un appareil
dinduction ne se met pas, en effet, immediatemenl i son rythme
normal dès qu'on ferme ce circuit.
Je me suis servie de la roue dentée à goupille de Marey (1), petit
mécanisme qui, entrainé par un engrenage solidaire du cylindre,
enregistreur, ouvre pendant un temps très court un circuit pour en
fermer un autre. Dans ce second circuit, dont la duree de ferme-
lure peut être réglée entre les limites de quelques centièmes de
seconde, se trouvaient le trembleur, la bobine primaire et un signal
de Marcel Desprez; dans le premier, le trembleur et une résistance
sensiblement égale aux résistances de la bobine et du signal. De
celle facon, le trembleur éiait artionné continuellement par un
courant d'intensité constante. Pendant la brève fermeture du
second circuit, on pouvait avoir deux, trois, quatre passages de
courant bien réguliers et d'un rythme determine.
Pour le muscle rapide, la secousse de sommation ainsi obtenue
est de peu de chose plus haute que la secousse dite maximale,
landis que pour le muscle lent la secousse est triplée environ; la
courbe tracée garde d'ailleurs nettement les caractères d'une
secousse et ne peut en aucune manière être assimilée à un tétanos ;
si on augmente le nombre des excitations jusqu'à six ou huit
(1) La méthode graphique. Paris, 1885, p. 518.
328 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
pour un muscle lent, le raccourcissement croît encore, la courbe
gardant toujours l'allure d'une secousse; notamment sa durée
n'est augmentée que fort peu relativement à son accroissement,
en hauteur. On retrouverait le même phénomène sur le gastro-
cnémien du crapaud, muscle encore plus lent que le droit anté:
rieur.
De plus, j'ai obtenu sur ce muscle le phénomène suivant
déjà vu par Grützner et ses élèves : la secousse de fermeture plus
‘longue comme durée que la secousse d'ouverture, produit une
secousse maximale plus haute que la secousse d ouverture.
D'après ces expériences, on est conduit à considérer la hauteur
de la secousse maximale comme une relation entre les propriétés
physiologiques du muscle et la forme de l'excitation.
9 Excitations par passages de courant constant
Nos premières expériences faites avec l'appareil de Weiss sur le
gastrocnémien de Rana et le droit antérieur vérifièrent la loi de
Weiss. Nous excitions soit le nerf scialique, soit le muscle gastro-
cnémien ou le droit antérieur directement et nous notions lappa
rition du seuil pour différentes durées d’excitalion. Pour ces divers
cas, la formule Q = a + b t s'appliquait exactement ; nous avions
Lë? a
des differences systématiques pour les valeurs du rapport —-
qui augmente lorsqu'on passe de l'excitation du nerf sciatique a
l'excitation directe du gastro cnémien et à celle du droit antérieur
de l'abdomen. On trouvera le détail de ces expériences plus loin
à l'appendice. :
Nous parlerons maintenant des expériences faites sur les inver
tébrés par passages de courant constant déterminés par notre
appareil à chute; nous avons expérimenté sur la pince du crabe.
sur le pied de Solen, sur le pied de l'aplysie et sur le pied de
l'escargot. Nos expériences sur les invertébrés marins ont été faites
a la station biologique d Arcachon (1).
Crabe. — La pince coupée est fixée sur un morceau de liège:
le doigt mobile est attelé à un inyographe; deux électrodes de
platine sont introduites dans le muscle adducteur; l'une par la
LU
(1) Nous adressons tous nos remerciements à la Société scientifique d'Arcachon
pour la gracicuse hospitalité que nous avons reçue dans ses laboratoires: nous
devons remercier particulièrement M. lc professeur Jolyet, directeur de la station
biologique de sa très grande bienveillance.
M"* LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 329
section qui a séparé la pince du segment proximal ; l'autre par un
petit trou pratiqué au milieu de la pince. Sila contracture na pas
disparu quand on a terminé ces préparatifs, on attend encore quel-
ques minutes avant de commencer l'expérience. |
. Nous avons pensé que la carapace de la pince formait une
enceinte suffisamment close; d'autre part, la température du
laboratoire était très constante ; nous n'avons donc pas pris de
précaution spéciale pour maintenir l'intégrité du muscle.
L'excitabilité et la rapidité de contraction des divers individus
s'est montrée très variable. :
La rapidité de contraction est généralement évaluée d'après la
durée d'une secousse. La description classique d'une courbe de
secousse musculaire basée sur l'observation du gastro-cnémien de
la grenouille est applicable à la plupart des muscles, la seule diffe-
rence étant dans la valeur absolue de la durée, c'est à-dire qu'il y
a une phase d ascension, suivie d'une phase de descente qui est un
peu plus lente. | Mn we
La courbe donnée en général par les auteurs pour la pince du
crabe ou de l'écrevisse s'écarte notablement de ce type; la phase
de relâchement est décrite comme extrêmement lente par rapport
à la phase de contraction; la descente de la courbe, mème avec une
rotation lente du cylindre, rejoint la ligne de zéro sous un angle si
aigu que le moment où elle est terminée n'est pas apparent. Nous
nous demandions dans une courbe de ce genre qu'est-ce qu'il
fallait prendre comme base d'appréciation pour la rapidité du
Fig, 10. — Pince de €. meenas. Fermeture très courte (a la main)
d'un courant de 8 volts
Muscle; la durée totale un peu vague, mais assurément très longue,
ou la phase d'ascension relativement rapide. Mais quand nous
a 7 D ` Eë: GE ,
vons enregistré la secousse provoquée par un passage de courant
330 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
de pile durant quelques centiémes de seconde, nous avons obtenu
une courbe qui revient au type classique dela secousse musculaire;
sur la même pince, dans les mêmes conditions, un choc d'ouverture
de chariot de Du Bois Reymond donne la courbe à descente très
longue considérée comme caractéristique de ce muscle (fig. 41,
12).
Fig, 11. — Même pince, mèmes dispositions. Choc d'induction, 2 volts sur le circuit
primaire ; distance des bobines, # centimètres. En F, choc de fermeture ; en 0, choc
d'ouverture. Les deux tracés sont pris à la vitesse lente de rotation du cylindre.
kd
Fig. 12. — Pince de C mænas; Ligne supérieure, brève fermeture à la main
d'un courant de 6 volts; ligne inférieure, choc d'induction.
La secousse typique donnée par l'excitation de durée relative-
ment longue et de voltage relativement bas, est évidemment celle
qui doit servir de base à l'appréciation. Beaucoup d'individus nous
— e
M": LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 331
ont donné d’ailleurs des durées de secousse plus longues que les
deux précédéntes (fig. 13). On peut estimer en moyenne l'ordre de
grandeur de cette durée à cinquante fois celle d'un gastro-cnémien
de grenouille. Il est probable que si nous avions rapproché notre
bobine induite de la distance 0, nous aurions trouvé le méme
phénoméne que celui décrit par Schott pour le crapaud ; nous
Fig. 13. — Pince de C menas femelle, Excitation par une courte
fermeture du courant de pile. Méme vitesse du cylindre.
aurions obtenu une secousse plus grande de la pince de Carcinus
Moenas pour la secousse de fermeture que pour celle d'ouverture ;
la quantité d'électricité est la même dans les deux cas, mais répartie
sur une plus longue durée pour celle de fermeture.
Nous avons choisi des individus à pince pas trop grosse, car avec
une grosse pince il faut pour l'excitation une plus grande intensité
de courant (à cause sans doute de la plus faible densité du courant).
Nous avons expérimenté surtout sur les animaux les plus vifs et
nous avons en outre rejeté les préparations qui, aux premiers essais,
se montraient plus lentes et moins excitables que la moyenne. Nous
nous sommes aperçu, en effet, dès nos premières expéricnces, que
les temps donnés par notre dispositif, bien que très considérables
par rapport à ceux donnés par le dispositif de Weiss, étaient plutôt
trop courts pour suivre commodément la loi d’exeitation sur la
pince du crabe, au moins dans la saison (avril) et la température
(10 à 12°) où nous opérions ; il nous fallait parfois employer, même
en intercalant comme résistance supplémentaire une lampe de
quelques centaines d’ohms, tout le voltage dont nous pouvions
disposer.
Pour reconnaître l'apparition de la secousse minimale, on sui
vait, au moment de l'excitation, le tracé donné par la plume du
myographe sur le cylindre tournant à petite vitesse.
Mr: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR 1 EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 332
Nous avons constaté très facilement que, pour des temps diflé-
rents, la résistance du circuit restant constante, il fallait emplover
des voltages différents pour arriver au seuil de l'excitation ; mais
la relation entre le temps et le voltage ne suivait pas la loi de
Weiss. |
Si l'on réprésente graphiquement les résultats d'une expérience
en portant le temps en abscisse , le produit du voltage par le temps
en ordonnée, il est facile de suivre l'allure de la courbe ainsi tracée.
Nous faisions ce graphique au cours mème de Fexpérience ; dès que
nous avions obtenu deux valeurs, nous faisions passer par les deux
points correspondants une droite qui devait représenter la loi de
Weiss; et, pour diminuer les titonnements dans les déterminations
suivantes, nous calculions (par extrapolation) sur ce graphique le
voltage correspondant au temps sur lequel nous devions expéri-
mentgr. Or, nous obtenions toujours une réponse pour un voltage
sensiblement plus faible.
Exemple (10 avril). Pince de Carcinus menas, male :
h = 40 d = 9 temps 0s.0305 ; seuil à 2 volts 85
h= 40 d=6 » 05.0205; » à 3 nu 8
h = Au d=3 » 05.0104; » ab » A
h = 126 d=3 » 05.0061; » à 7 » A
Ces résultats sont figurés suivant les conditions indiquées plus haut
dans le graphique ci-contre (fig. 1%).
0 10 20 30
Mill. de seconde
Fig. 14
Si nous avions affaire à des erreurs, ces erreurs étaient nelle-
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 333
ment systématiques. Nous avons tenu à nous assurer qu elles ne
pouvaient provenir de notre appareil 4 chute.
Cet appareil aurait pu étre dérangé pendant le voyage ou mal
installé à Arcachon. Pour faire des vérifications avec les instru-
ments de méthode graphique que nous avions sous la main, nous.
avons improvisé le dispositif suivant : le mobile en tombant, après
36 centimètres de chute rencontrait un léger levier de bambou
portant un fil de platine et soutenu par une mince bande de
papier; il brisait le papier, baissait le levier et faisait plonger
le fil de plaline dans du mercure, le circuit était ainsi fermé.
Plus bas, le couteau du mobile rompait le circuit en coupant
un fil sur le coulisseau. Un signal de Marcel Deprez enregis-
trait le passage du courant sur le cylindre à grande vitesse ; un
chronographe relié à un diapason de 100 V. D. enregistrait en
même temps les temps. Pour un temps calculé de 35 centièmes de
seconde, nous avons trouvé un retard de 1,5 centième de seconde.
Mais le retard était presque le même pour le temps calculé de 9
centièmes de seconde ; d'autre part, si l'on faisait rapidement une
série d'expériences successives, le retard allait en croissant. Il nous
semble donc qu'une certaine part du retard trouvé sur le graphique
est imputable à l'hystérésis du signal, et que nous avions à Arca-
chon comme à Paris une erreur dans la mesure des temps qui ne
depassait pas 3 oi, D'ailleurs eut elle été de 5 °/ et davantage
quelle n'aurait eu encore aucune influence appréciable sur les
valeurs relatives des intensités nécessaires.
Après cette vérification, de nouvelles expériences nous donnèrent
loujours des résultats analogues.
Exemple (12 avril). Pince de Carcinus mengs, mâle :
h = 120 d = 3 temps 0s.0061 ; seuil 7 volts 1
h = 120 d 6 » 0*012 ; » 6 » 4
h = 120 9 » 0182; » 5 » 8
h= 50 d=9 » 08.0275; » 4 » 3
Pour une fermeture de durée indéfinie (effectuée à la main au
moyen d'une clef de Mors) le seuil de l'excitation est atteint à 3
volts.
La loi des quantités s'écarte notablement d'une droite (fig. 15).
On trouvera à la fin de notre travail les chiffres correspondant à
d'autres expériences que nous avons faites sur le Carcinus mœnas
334 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
après avoir enregistré deux ou trois secousses produites avec une
intensité moyenne du courant. Lorsque la durée de la secousse est
très lente, la loi des quantités donne une courbe très accusée;
tandis que lorsque l'on a affaire à des animaux plus vifs, la courbe
se rapproche de Ia droite.
Fig. 19
Expériences sur le pied de Solen marginatus. — Un lambeau longi-
tudinal, découpé dans l'extrémité du pied était attelé au myographe
tendu dans le manchon de verre entre deux crochets de plaline
servant d'électrodes. Ce muscle est beaucoup plus excitable que la
pince du crabe, notamment il répond trés bien aux décharges de
condensateur, même de faible capacité. Nous nous sommes peu
occupé de ce muscle, le trouvant trop peu différent des objets que
nous pouvions étudier à Paris. Après quelques séries de détermi-
nations par le condensateur , nous avons fait une seule série avec
l'appareil à chute. Cette unique et courte série a pourtant quelque
valeur parce qu'elle est d'accord avec les indications fournies par
le condensateur. Voici les chiffres :
Pied de Solen marginatus, 14 avril. Rés. supplémentaire, 18500
ohms :
h = 120 d= 3 temps 0°.0061 ; voltage pour le seuil 2,80
h 120 d=6 » 08.0120; » 2,40
h=120 d=9 » 05.0182; » 2,30
Les temps les plus courts fournis par notre appareil sont cette
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L’EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 335
fois très longs par rapport à la loi d’excitation de ce muscle, les
voltages ne varient que très peu d'une durée à l'autre.
La loi des quantités pour les trois chiffres obtenus répond sensi-
blement à une droite (fig. 16). rn sur le manteau de UA plysie
(Aplysia punctata). -
Fig. 16. — Pied de Solen.
Un lambeau long de quelques centimétres et large de quelques
millimètres, est découpé dans le manteau, généralement dans le
sens de la longueur de l'animal et dans la région latérale. L'aplysie
se contracte très fortement et le lambeau reste contracturé ; on le
fixe entre deux crochets de platine formant électrodes à l'intérieur
du manchon de verre, et on l'attelle au myographe qui exerce sur
lui une traction de quelques grammes. Au moment où il vient
d'être préparé, il est à peu prés inexcitable ; il sallonge peu à peu
jusqu'à doubler et tripler de longueur; cette extension dure plus
de vingt-quatre heures. Pendant tout ce temps l'excitabilité se
modifie. Au bout de quelques heures la préparation est en état
convenable pour servir à une expérience. Sous l'influence d'une
fermeture de courant durant environ une seconde, on obtient une
contraction qu'on peut appeler une secousse, si l'on veut désigner
Par ce mot un phénomène qui est certainement l'homologue de la
Secousse d'un muscle de grenouille; mais si ce phénomène avait
été primitivement étudié chez l’aplysie, jamais on n'aurait pensé
à l'appeler secousse tant il est lent. Il dure plus d'une minute; la
courbe inscrite a bien pourtant l’allure générale de ce qu'on appelle
une secousse et on peut la comparer à n'importe quelle secousse
musculaire en modifiant l'échelle des abscisses (fig. 17).
Avec un tissu contractile de cette lenteur, il fallait prévoir pour
examiner convenablement la loi d'excitation des durées de courant
336 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
fort longues. En effet si l'on fait des fermetures de courant à la
main, le temps de compter jusqu'à 2, 3, 4 ete.; on observe pour le
seuil de l'excitation des différences appréciables dans le voltage
nécessaire. Le manteau de l'aplysie constitue donc un objet tout
à fait comparable pour sa lenteur d’excitation à l'uretère étudié
par Engelmann.
Nous avons employé pour avoir des durées d’excitation bien
déterminées et formant une série suflisante :
Fig. 17. — Manteau d'aplysie. Excitation par un courant de 12 volts
durant 1 seconde. Vitesse lente du cylindre.
1° Le dispositif à double section de fil employé pour le crabe ;
2° Le dispositif employé pour la vérification de notre appareil
a chute (circuit fermé par un fil de platine basculant dans du
mercure au moment du passage du mobile, l'ouverture du circuit
étant faite par le couteau du levier qui coupait un fil sur le
coulisseau) ; |
3° La roue dentée à goupille de Marey, engrenée sur le cylindre
a vitesse moyenne et munie de bandes de carton de différentes
longueurs qui maintenaient le circuit fermé pendant un certain
temps. La durée de ces dernières fermetures a été mesurée graphi-
quement par l'enregistrement simultané des vibrations d'un
diapason.
Pour saisir la contraction minima, il faut se servir de la méthode
graphique, avec certaines précautions; avant l'excitation, faire
tourner un peu le cylindre; puis le cylindre étant immobile au
moment de l'excitation, on imprime à la platine du myographe de
légers chocs qui font vibrer la pointe du style; enfin, on fait
tourner le cylindre d'un petit angle; on perçoit alors nettement
si la droite tracée par le style est ou non dans le prolongement de
la droite tracée précédemment.
Voici nos expériences, en laissant de côté les tatonnements du
|
|
un 1
| M" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 37
d début (on trouvera dans la liste des expériences relevées a la fin de
ce travail quelques autres déterminations faites aussi sur les
| muscles du manteau de l'Aplysie).
I
;
4
I
$
5
t
af
HI
E
ug
A
|
17 avril: Lambeau découpé a 2 h. 30 minutes. Commencement
de l'expérience à 6 heures. `
Durée en seconde Voltage pour le seuil
0,006 4.6
0,012 3,8
0,024 3,25
0,034 2,5
Une seconde (ala main) 1,5
{8 avril: Lambeau préparé a 9 heures. Quelques excitations ae
matin ; commencement de l'expérience à 1 h. 45 m.
Une seconde (à la main) 2,0
Durée Voltage pour lc seuil
0,004 9,0
0,006 8,0
0,012 9,6
0,024 3,9 i?
0,034 3.4 KG /
0,048 2,5 prie
0,078 2,1 WC SR
19 avril: Lambeau préparé à 2 heures. A 5 h. 15 m. Wi i |
Durée Voltage pour le seuil | : A
0,048 4,5 KSE:
0,078 4,0 Ser?
0,223 2.9 |
A 9 heures, reprise de l'expérience suspendue pendant 1 h. 15.
Durée Voltage pour le seuil
0,006 7,6
0,009 6,2
0,018 5,0
0,027 4,3
0,048 3,6
0,078 3,1
0157 : ` 2,7
0,223 j 2,3
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — MAI 1905. 23
Digitized by
à +
338 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
20 avril: Même lambeau que dans les expériences du 19 avril.
Aprés-midi, roue dentée.
Durée Voltage pour le seuil
0,54 1,85
0,80 1,79
1,37 1,60
2,07 1,45
Soirée: Pour faire les lectures sur un plus grand voltage on
remplace la résistance supplémentaire (500 ohms) par une de 3300.
Durée Voltage pour le seuil
0.5% 3.0
0.80 2,7)
1,37 2,45
2,07 2,1
21 avril: Lambeau séparé de l'animal depuis 24 heures, conserve
dans un tube de verre, suspendu verticalement avec un petit poids
tenseur.
Durée Voltage pour le seuil
0,048 (appareil à chute) 3,6
0.157 id. 2.8
0,223 id. 2,6
e 0.54 (roue dentée) 2,5
0,80 id. 2,20
1,37 id. 1,95
2.07 id. 1,87
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITK ÉLECTRIQUE 339
Voici les remarques importantes pour notre sujet que suggére
l'examen de ces expériences.
s
1° Pour des temps inférieurs à une demi-seconde, la loi des
quantités est comme pour le crabe une courbe concave vers l'axe
des X : exemple : expérience du 19 avril (fig. 18).
2° Pour des temps plus longs, la loi se présente comme une
droite. Si on a à la fois des temps très longs et très courts. on voit
en s approchant de l'origine la courhe succéder à la droite, exemple:
expérience du 21 avril (fig. 19).
La variation de la loi d'excilation à mesure que la préparation
vieillit, est interessante à suivre, mais cetle variation ne peut être
étudiée avec quelque précision que lorsqu'on a une formule per-
mettant d'exprimer mathémaliquement les résultats. Nous ren-
voyons cette étude a la fin de ce travail.
Erperiences sur l'escargot (Helix pomatia). — Désirant continuer
ces recherches à notre retour à Paris, nous avons eu recours à
l'escargot très facile à se procurer et à garder en bon état.
Un lambeau découpé dans le pied, dans le sens longitudinal a été
tratté de la même facon que, dans les expériences précédentes, le
lambeau de manteau d’Aplysia. La température du laboratoire était
de 16°. Ce tissu s'est montré beaucoup plus rapide au point de vue
de la loi d’excitation que nous ne l'aurions pensé. Les temps donné
par notre appareil à chute (dispositif à double rupture) étaient à
peine assez courts pour suivre la loi. Voici une expérience :
LC
40 . ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE ` | LE
18 Mai Durée Voltage i
0'034 2,0
0'024 2,3:
0’012 ‘3,2
0’0094 | 3,7
La loi des quantités est sensiblement une droite.
Nous avons pensé alors a raccorder les excitations fournies par
notre appareil aux excitations fournies par l'appareil de Weiss que
son auteur avait bien voulu nous préter.
Pour ce dernier appareil nous avions compté les temps suivant
les indications données par Weiss dans ses travaux; 0,000077 par
centimètre d'écoulement des fils correspondant à une vitesse de la
balle de 130 mètres par seconde.
Si l'on prend ce chiffre pour mesure de nos calculs, nos expe-
riances nous donnèrent pour la loi de quantités l'allure suivante :
rectiligne ou commençant à s incurver vers le bas avec notre appa-
rell à chute ; elle se relevait pour les excitations données pour
l'appareil de Weiss. Une vérification de cet appareil au galvano-
métre balislique, nous donna des élongations notablement plus
faibles que celles calculées. M. Weiss voulut bien venir vérifier avec
nous la vitesse de la balle par une méthode graphique directe,
nous trouvämes ensemble que cette vitesse dans les conditions où
l'appareil était réglé au laboratoire de la Sorbonne était d'environ
190 mètres par seconde. Les indications du galvanomètre balistique
conduisirent à une indication de 220 mètres. En prenant à peu près
la moyenne de ces deux chiffres, c'est-à dire 200 mètres parseconde;
le centimètre était parcouru en — de ” ou 0500005.
Nous avons calculé l'expérience suivante, sur la vitesse de 200
mètres à la seconde.
Expérience du 19 Mai Durée du Voltage pour
— passage le seuil
Appareil à chute 30 — 39 0034 2,9
— 30 — 33 0012 3,3
— AU — 93 00094 3,70
— 120 — 123 00061 4,0
— 120 — 122 0,004 9,2
Carabine 26 centimètres 0,0013 9,0
We: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 341
Pour ces excitations bréves nous voyons alors la loi des quantités
prendre la forme d'une courbe concave vers l'axe des r (fig. 20).
x
—
|
J
nm
EC
|
Mill de seconds
Fig. 20
Ces expériences faites sur quatre muscles bien différents nous
ont montré comment devait varier l'intensité du courant pour
produire la contraction minimale avec des passages de courant
différents. Conformément aux données d Engelmann, l'ordre de
grandeur des temps à considérer, diffère suivant la rapidité propre
des tissus. C'est tantötle dixième ou le centième de seconde, tantôt
le millième ou le dix-millième de seconde qu'il faut prendre comme
unité pour mettre en évidence le phénomène.
Nous pouvons conclure des expériences précédentes que la loi des
quantités d'électricité ne suit pas toujours la formule posée par
Weiss Q = a + bt. Le plus souvent. en effet, lorsqu'on a affaire à
des temps courts relativement à la rapidité propre du tissu, les
écarts entre cette loi et les résultats de l'expérience sont très
marqués ; au contraire, on peut dire en se basant sur l'ensemble
de nos expériences, que lorsqu'on prend des temps assez longs,
pour lesquels les intensités correspondantes varient peu, d'un
temps à l'autre, la formule Q = a + bt traduit bien la relation
expérimentale. La courbe a donc l'allure d'une droite coupant l'axe
des y à une certaine hauteur pour les longues durées d excitation,
puis elle sinfléchit vers le zéro à mesure qu'on explore la partie de
la droite qui se rapproche de l'origine.
Nous ne voyons dans nos expériences qu'une erreur systema-
tique ; c'est celle qui est due a la polarisation des électrodes. Cette
342 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
erreur, non seulement ne peut pas produire l'inflexion dont nous
parlons, mais encore son action ne peut servir qu'à masquer le
phénomène, et nos expériences corrigées de ces erreurs présente-
raient pour la loi des quantités une courbe encore plus accenluée.
Nous n'avons pas les éléments nécessaires pour faire dans chaque
expérience cette correction d'une façon exacte, n'ayant pas mesuré
en général les constantes expérimentales nécessaires à ce calcul.
Mais il est facile de se rendre compte du sens suivant lequel inter-
viendrait cette correction.
On peut supposer que les rapports de la résistance totale du
circuit, de la durée des passages et de la capacité de polarisation
des électrodes est telle que mème pour les passages les plus longs,
les électrodes polarisables sont encore comparables à un condensa-
teur. Dans ce cas, nos excitations reviennent à l'onde de charge
d'un condensateur interrompue au bout d'un temps déterminé. Ou
bien en faisant l'hypothèse inverse, on peut supposer qu'une très
petile partie du passage du courant suffit à atteindre la limite de la
polarisation qui doit être considérée alorscomme une force contre
électro motrice.
Qu'on applique l'une ou l'autre de ces hypothèses à nos expe-
riences avec des valeurs arbitraires, on verra toujours que, pour les
excitations très courtes, il n'y a presque rien de changé, et que pour
les excitations plus longues, la courbe des quantités s incline suivant
un angle plus petit sur l'axe des r, de sorte quel inflexion est exagérée.
Par conséquent, que nous nous trouvions, suivant les conditions
de l'expérience plus ou moins près de l'une ou l'autre de ces hypo-
thèses, le résultat est le même.
Hoorweg (1) tout dernièrement, a déclaré ne pas accepter «le
résultat inattendu de ces expériences ». Il pense que dans les condi.
tions où nous opérions nous aurions dù trouver la ligne droite de
Weiss, el non une courbe ayant sa concavité vers l'axe des r. Selon
lui, le résultat serait faussé par l'introduction des électrodes dans
les muscles qui en se contractant feraient varier la position
mutuelle des électrodes et par cela même la résistance du circuit.
Comme nous ne mesurions pas l'intensité, mais bien la tension,
1 Recherches sur l'excitation électrique des nerfs. Archives Teyler, série I,
T. IX, deuxiéme partie, 1904.
Te en
-x
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 343
chaque variation de résistance donnerait des erreurs dans la gran
deur de la tension acceptée. (sic).
ll nous est facile de répondre à cette critique.
1° En admettant l'objection de Hoorweg, cest-à dire que le
muscle se contractait pendant le passage des courants un peu longs.
cherchons ceque deviendrait le voltage pour ces lemps, en admet-
tant que la loi des quantités soit une droite. Prenons comme
exemple l'expérience du 18 avril sur l'Aplysie.
Nous en tirons en résolvant les équations des temps 0 cent. 4,
Ocent. 6, les valeurs b = 6 a — 1,2. Le voltage correspondant au
12 +7,8 x 6
78 = 6.1
temps le plus long de l'expérience (7 cent. 8) =
au lieu de 2,1, chiffre observé.
Cherchons de combien aurait dù se contracter le muscle pour
que son changement de résistance ait pu nous donner cette
différence dans la lecture des voltages.
Dans un muscle qui se contracte, l'épaisseur du tissu (section
du conducteur), augmente en même temps que sa longueur
diminue. Si nous le ramenons théoriquement à un cylindre
el que nous supposions la longueur de ce cylindre réduite de
moitié, la résistance ne sera plus que le quart de la résistance pri-
mitive ; la résistance variera donc comme le carré de longueur. Or
dans l'expérience ci-dessus, il faudrait que la nouvelle résistance
ne soit que le tiers de l'ancienne ; qu'elle ait par conséquent
diminué des deux tiers ou que le muscle se soit contracté des 4/9
de sa longueur pour faire baisser le voltage comme l'indiquent nos
expériences. Qr pour le seuil ce raccourcissement était invisible à
l'œil nu.
Nous ne sommes même pas placée dans les conditions où nous
aurions pu avoir une erreur dans la lecture de notre voltage ; nous
avons en effet toujours opéré pendant la période d excitation latente
des muscles : le courant passait en entier avant que la contraction
se produise.
Nous n'avons pu mesurer exactement cette période d'excitation
latente, mais nous pouvons direqu'approximativement elle est pour
la pince du crabe de 020 ; pour le tissu contractile de l'aplysie de
3 secondes. Sur ce dernier animal, nous avions le temps, après
avoir laissé tomber le mobile établissant et ouvrant le courant de
344 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
faire quelques pas dans le laboratoire et d'arriver à temps pour
voir si, du fait de l'excitation, il y avait un déplacement du levier
du myographe.
D'autre part, nous n'avons qu à renvoyer à l'oscillogramme où le
muscle était placé dans le circuit d’excitation, on ne constate aucun
accident provenant d'une variation de résistance avant la rupture
du contact métallique par le muscle. (p. 39)
Par ce seul fait l'objection de Hoorweg est absolument écartée.
Nous rappelons qu'en opérant avec les mêmes électrodes sur le
pied de solen, sur le pied d’escargot, bref sur tous les muscles
relativement rapides, nous avons obtenu des résultats conformes à
la loi Q = a + bt.
D'autre part, en opérant avec l'appareil de Weiss et ces mêmes
électrodes sur les muscles de grenouille (gastro-cnémien, droit
antérieur ; voir expériences XV, XVI, XVII, XVIII), nous avons
retrouvé exactement la loi Q =a + bt, Les écarts tiennent done,
non à linstrumentation, mais à une propriété physiologique.
Nous pensons que la formule de Weiss est une expression appro-
chée de la loi d'excitalion : à cause de la très grande rapidité
propre de l'objet sur lequel il opérait, Weiss, malgré la très grande
délicatesse de son instrumentation n'aurait pu considérer exacte-
ment des temps assez petits, tandis que le phénomème devient
facilement accessible pour des tissus beaucoup plus lents.
Nous allons essayer de donner une formule qui parait traduire
d'une façon plus exacte la loi d'excitation électrique.
Digitized by Google
D in
Wer LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ELECTR'QUE 3%)
CHAPITRE IV
ESSA! D’EXPRESSION DE LA LOI D’EXCITATION
Avant diinterpreter la partie de nos résultats sécartant de la
formule de Weiss. une discussion préalable s impose.
Est-ce bien la quanlité qui est la grandeur essentielle dans
l'excitation électrique ? Si la loi ne s'applique qu entre certaines
limites, elle peut étre complétement inexacte au fond.
Supposons que, pendant toute leur durée, les excitations solent
comparables au début de l'onde de charge d'un condensateur ,
(électrodes polarisables) ; à aucun moment il n'y a de régime per-
manent; a aucun moment — n'est nul; on peut se demander sil
ny a pas lieu de chercher une application particulière de la loi de
Du Bois-Reymond. L'objection est générale. Les premières expé-
riences de Weiss, (celles qui l'ont amené a formuler sa loi) ont été
faites avec les électrodes au chlorure d'argent de d'Arsonval, élec-
trodes qui sont polarisables ; Weiss a depuis fait des vérifications
parfaitement concordantes avec des électrodes qui paraissent irré-
prochables ; mais il resterait encore la considération de la polari-
sation interne des tissus, qui empêche d'avoir jamais un courant
rigoureusement constant. Dans la théorie classique, la fonction de
la dérivée de l'intensité dont dépend l'excitation élémentaire est
indéterminée (1) on ne sait même pas si on doit ou non intégrer
celte excitation élémentaire. Disposant d'un si large arbitraire, on
pourrait peut-être établir une formule qui ramène à la loi : = HEN
les résultats attribués au courant constant.
Mais pour qu'une telle formule fut autre chose qu'un jeu mathé-
matique, elfe devrait rendre compte, non seulement des faits que
nous avons considérés jusqu à présent, mais encore de toute autre
expérience sur l'excitation électrique. Or il y a des faits experi-
mentaux qui paraissent en contradiction absolue avec la conception
de Du Bois-Reymond :
() L. HERMANN. Zur theorie der Erregungsleitung nnd der elektrischen Erre-
gung (Arch. de Pflüger 1898 t. LXXV).
ngle
346 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
1° Quand on décharge sur une résistance constante des conden-
sateurs de capacité diverse, la dérivée de l'intensité est évidemment
d'autant plus petite que la capacité est plus grande ; or en fait,
pour obtenir un effet physiologique donné, il faut charger le
condensateur à un potentiel d'autant plus élevé que sa capacité est
plus petite ;
20 L'expérience suivante de Weiss peut être considérée comme
cruciale :
Au lieu de faire passer une onde unique durant le temps T,
Weiss fait passer deux ondes séparées par un intervalle, soit &, la
durée de la première onde, t: la durée de la deuxième onde ; 4; la
durée de l'intervalle ; la somme t: + ¢; +t, = T.
Weisse trouve experimenlalement que la quantité d'électricité
fournie par la somme des deux ondes au moment où l'on arrive au
seuil de l'excitation est la même que celle fournie par l'onde
unique de durée T.
« Toute lacune produite dans une onde continue diminuait
l'excilation ; c'est-à-dire qu'il fallait forcer le voltage pour revenir
au seuil de l'excitation. Dans l'hypothèse de Du Bois Reymond le
contraire aurait dù se produire; comme on multipliait les varia-
tions d'intensité on aurait dù accroitre l'excitation (1). »
Nous abandonnons donc la loi de Du Bois-Reymond pour revenir
à l'hypothèse de l'action du régime permanent.
La grandeur électrique à considérer peut ne pas être la quantité ;
on a souvent, et c'est naturel, pensé à l'énergie, (Voir notre histo-
rique). La considération de la quantité d'énergie dépensée par les
diverses excitations pouvait peut-être fournir une expression de la
loi d'excitation plus exacte que la considération de la quantité
d'électricité.
Nous avons pour toutes nos expériences construit la courbe de
l'énergie. La portion de courbe comprise entre les limites de
l'expérience s'est montrée extrêmement variable ; tantôt descen-
dant, tantôt montant avec la durée des passages: présentant
quelquefois un minimum; d'autre fois un maximum ; quelquefois
enfin un maximum et un minimum côte à côte (voir fig. 21);
certaines expériences ne peuvent admettre de minimum par
aucune extrapolation vraisemblable.
1. Weiss. Archives italiennes de Biologie, 1901, t. XXXV p. 440.
mM" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 347
ll nous a semblé que la loi de l'énergie était trop compliquée
pour servir de base au raisonnement. Nous avons cherché alors
une expression purement empirique, en ajoutant un terme de
correction à l'expression de Weiss.
Cette expression est Vt = a + bt (où V représente le voltage
pris pour mesure de l'intensité ; t, le temps; a et b, des constantes
propres à l'expérience). Si l'on a obtenu a etb pour certaines valeurs
de t, le produit Vt donné par l'expérience pour des temps plus
courts présente toujours une différence en moins; V a augmenté,
mais moins que ne l'exigerait la formule. Si nous écrivons alors
Vi=a+ 5t— YV, nous oblenons une expression satisfaisante de
nos résultats.
Exemple. — Pour une de nos expériences les plus étendues sur
l'aplysie, nous donnons comparativement à côté des valeurs expé-
rimentales, les chiffres fournis par notre expression et ceux fournis
par l'expression de Weiss. Les temps (durée du passage du courant)
sont exprimés en centièmes de seconde; les voltages en volts ; les
constantes, calculées sur les chiffres correspondants aux temps
0,6; 2,4; 7,8 sont
u = 9,22
5 = 1,088
4 = 0,634
La troisième colonne donne les valeurs de V obtenues au moyen
de ces constantes par la formule Vt=« +5 t— yV. Dans la
dernière colonne, nous donnons les voltages calculés suivant
Q= a+ bt, en partant des temps 7,8 et 2.4 (a= 6,24, b = 1,3).
Aplysie du 18 Avril.
Durée du passage du courant observés a calculés (2)
7,8 2,1 2,1 2,10
d 2.9 2,65 2,60
3,4 3,4 3,20 3,13
2,4 3,9 3,90 3.90
1,2 2,6 3,13 6,90
0,6 8,0 8,00 11,70
0,4 9.0 9,21 17,00
348 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Dans la figure 21, nous avons représenté pour cette experienre
qui nous parait typique les courbes données par notre formule
dans les limites de l'expérience; les temps (en centiémes de seconde!
sont portés en abscisses ; en ordonnées, nous avons porté successi
vement avec des échelles arbitraires :
rá Re
a
+
N í
ey
"tr |
| lee :
TE II
= ໃ 3 &
Fig. 21
1° Le voltage ; les chiffres expérimentaux sont représentés par des
croix ; la courbe obtenue par la formule, on le voit, ne fait que
rectifier les irrégularités ;
2° La quantité (courbe théorique); on voit nettement l'apparente
rectiligne à droite et l'inflexion à gauche ;
3 L'énergie; ily a un maximum très net vers 1, et un minimum
assez flou vers 4 ou 5; par extrapolation vers les durées plus
grandes, la courbe d'énergie continue à remonter lentement.
Appliquée à nos autres expériences, notre formule les traduil
d'une façon analogue.
Mr LAPICQUE. — RECHERCHES SNR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 349
Aplysie du 17 avril: ` |
Voltages
Durée du passage du courant Observés Calculés
3,4 2,0 2,0
2,4 3,2 3,0
1,2 3,8 3,8
0,6 4,6 4,6
La formule calculée en prenant pour unité de temps le centiéme
de seconde donne pour valeur des constantes.
« = 9,33
4 = 0,93
Jna 1,59 j
ll n'y a pas de minimum d'énergie.
Aplysie du 19 avril :
Voltages
Durée du passage du courant Observes Calculés
0,6 7,6 (4) 7,0
0,9 6,2 6,2
1,8 ; 5,0 5,1
27 4,3 4,4
4,8 3.6 3,6
7,8 3,1 - 3,1
15,7 2,7 2,9
22,3 2,3 2,3
Valeur des constantes « = 17
5 = 1,7
y = 2.1
On ne trouve d'écarts systématiques, qu'entre les chiffres
fournis par deux appareils différents dans une méme série physio
logique; par exemple dans l'expérience du 21 avril, il estimpossible
de raccorder exactement les chiffres fournis par la roue dentée à
ceux fournis par l'appareil à chute; ce qui s'explique facilement
Par une variation d'excitabilité du muscle pendant le temps appré-
ciable qui s'est écoulé entre les déterminations faites avec l’appa-
reil à chute et celles faites avec la roue dentée.
1 Ce premier chiffre, pour la continuite de la courbe des voltages paratt trop
ort; d’ailleurs si nous nous reportons à notre cahier d'expériences nous voyons
Pour ce point que le nombre des déterminations a été insuffisant.
350 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Sur la pince du crabe, à diverses reprises, nous avons cru voir
une différence systématique, toute courbe correspondant à la
formule paraissant plus tendue que la courbe jalonnée par les
points expérimentaux; on obtenait une approximation bien plus
satisfaisante en prenant pour le terme de correction yV? au lieu de AN
La formule Vt=« + 5t — V? donnerait pour l'aplysie une appro-
ximation tout aussi bonne que la précédente : néanmoins, comme
nos expériences sur le crabe comprennent peu de chiffres, que ces
chiffres eux-mêmes ne paraissent pas très précis (l'augmentation
d’excitabilite à la suite d'une excitation efficace est très persistante),
comme d'autre part le terme de correction ajouté par nous à la
formule de Weiss est tout empirique et devra sans doute s'exprimer
d'une façon très différente quand on connaîtra ce qu'il représente.
nous avons pensé qu'il valail mieux nous en tenir provisoirement à
l'expression la plus simple. Voici d'ailleurs un exemple qui
montre que la formule est parfois entièrement satisfaisante.
Pince de Carcinus Menas (9 avril).
| Voltages
Durée du passage du courant Observés Calcules
1,04 2,1 2,1
4,46 ' 2,35 2.34
2,8 2,9 2,5
AA 2,7 2,7
Valeur des constantes „ == 2,25
5 — 1,8.
7 = fe
Les calculs relatifs aux autres expériences faites sur le crabe se
retrouveront a la fin de ce travail.
Pour les expériences dont les résultats se présentent sous la
forme d'une droite, si l'on admet qu'il s'agit rigoureusement d'une
droite, il est évident qu'il suffit de faire „= 0.
Voici enfin les calculs effectués sur l'expérience faite sur le pied
d'Hélix pomatia.
Br
M" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE Du
19 mai. — Pied d'Hélix pomatia.
Durée du passage Valeurs Valeurs
du courant observées calculées
App. a chute 3,4 2,9 2,9
» 4,2 3,3 3,39
) 0,94 3,70 3,79
) 0,6 A.A A A
» 0,4 v2 ° 3.2
Carabine 0,13 9,0 8,82
Les constantes sont :
«= 1.4
se 2,46
, = 9,076
Discussion de l’expression V { = « +t — V.
Nous avons insisté sur ce fait que la loi des quantités données par
hos expériences se présente pour les temps longs comme une droite
inclinée d'un certain angle et venant couper l'axe des y à une cer-
laine hauteur; puis pour des temps plus courts s'incline vers l'ori-
gine. ll importe de voir ce que cette courbe devient dans les deux
sens lorsqu'on fait l’extrapolation au moyen de notre formule, pour
confronter, quand ce sera possible, cette extrapolation avec l'expé-
rience. |
Faisons croître indéfiniment la variable ¢. La courbe des quan-
tités est asymptote à la droite qui représente la loi de Weiss
lb = 5, a = a — 3y); la confusion pratique avec la loi de Weiss
se poursuit jusqu'à l'infini.
Si nous examinons la courbe des voltages Ve,
voyons que quand t croît indéfiniment, V croft vers 5. Celte consé-
quence est vérifiée par l'expérience.
Après une série d'expériences sur des excitations de durée
déterminée fournissant 5 par le calcul, on cherche pour le même
muscle le voltage nécessaire pour arriver au seuil de l'excitation
nous
Toh ee ee wu Son mme ` ch
ee i ee ge ee ee ee ee i zg mn ab
"wr
= w
352 ` ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE e: ge
avec une fermelure de courant de durée pratiquement indéfinie.
Nous avons fait un certain nombre de fois cette expérience ; nous
avons trouvé, dans chaque cas, une valeur supérieure de quelques
dixiémes de volts à celle de 3; exemple : |
Aplysie du 19 avril. — a = 15; 5 = 1,7; y = 1,51, calculés
sur des temps allant de 05006 à 05223. Fermeture du courant à la
main durant deux secondes environ, seuil observé à 2 volts.
L'écart systématique s'explique par la polarisation des électrodes;
la vérification ne pourrait être faite d'une facon exacte qu'avec des
électrodes impolarisables; telle quelle, en tenant compte des condi
tions, elle est déja satisfaisante.
Cette limite asyınptotique de la loi des voltages rend compte de ce
fait qu'au dessous d'une certaine valeur, quelle que soit la durée de
fermeture, on n obtiendra pas de réponse. Il n'est nullement néces
saire de faire intervenir, comme l'a fait Weiss (1), la considération
hypothétique d'une période réfractaire se produisant après un
temps qui serait de l'ordre de la période latente. Weiss cherche à
calculer par la loi Q == a + bt la valeur det au bout de laquelle le
courant cesse d'agir ; a et b ayant été tirés d'une série d'expériences,
il fait une fermeture de courant de durée indéfinie et cherche la
valeur du voltage qui mette au seuil de l'excitation ; on en déduit
. Voici un exemple de ces expériences :
__ a
2a |
7 décembre 1900. — Rana esculenta... Valeur trouvée pour b= 42;
voltage pour la fermeture du courant continu, 49. Weiss tire de li
une valeur de t = #3 (les unités de temps sont les centimètres de son
appareil correspondant à 0*000077 ; le voltage est exprimé en unites
arbitraires relatives à son distributeur de potentiel). A l'époque
indiquée par la date de cette expérience, Weiss se servait des élec
trodes d'Arsonval. En réalité, l'excès de V sur b, 49 au lieu de 42,
doit correspondre à la polarisation de ces électrodes; c'est une
confirmation de ce que nous disons ci dessus. D'ailleurs, plus loin,
; ; , a
Weiss remarque lui-même que dansla formule V= = F b, quand
t augmente, le terme devient rapidement négligeable vis à-
vis de b.
Supposons maintenant que les durées des excitations tendent
1 Weiss. — Journal de Physiologie et de Pathologie générale, 1903, p. 4.
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE Eu
vers zéro; les deux formules différent de pins en plus; la loi des
voltages, pour Weiss, V = SS + b, tend vers l'infini ; pour nous,
VALLE LE le voltage tend vers une limite =,
t+ y¥ 7
Nous n'avons pas jusquici dans nos experiences continué la
serie aussi près de l'origine qu'il serait possible ; avec des tissus
lents tels que l'aplysie, on pourrait réaliser expérimentalement,
avec l'appareil de Weiss, par exemple, des ondes d'excitation bien
déterminées qui seraient, par rapport à l'ensemble de la série,
presque infiniment brèves. Mais, à défaut de cette étude que nous
nous promettons de faire plus tard, le choc d'ouverture des appa-
reils d'induction nous fournit un renseignement intéressant. Cette
onde. extrêmement brève dans sa totalité, affecte la forme d'une
pointe aigüe (voir fig. 8); la durée d'une telle onde est presque
infiniment petite par rapport aux temps considérés dans la loi
d excitation pour la pince du crabe et surtout pour le manteau de
l'aplysie. Or, nous avons constaté quelle est parfaitement eflicace
comme excitant de ces tissus, sans qu'il soit besoin de lui donner
des intensités d'un autre ordre que celles qu'on emploie couram-
ment pour le gastro-cnémien de la grenouille.
On sait d'autre part que les muscles lisses des vertébrés sont à
peu pres inexcitables par un choc d'induction isolé, même très
violent ; Engelmann, dont les recherches mettent en évidence pour
l'uretère du lapin des temps d’excitation du même ordre que ceux
_ que nous avons trouvés pour l'aplysie, rapporte que cet organe est
à peine excitable pour des chocs d'induction d'une telle violence
qu'ils carbonisent le tissu.
Notre formule qui rend compte de la sensibilité de l'aplysie à
ces excitations extrêmement brèves permet de se rendre compte
aussi de la différence que présente à ce point de vue l'uretère; il
suffit de supposer pour celui-ci une valeur beaucoup plus faible de ;.
Pour les temps infiniment petits, la quantité, dans notre formule,
tend vers zéro. Il est évident qu aucune excitation électrique ne
peut comporter une quantité d'électricité nulle, mais aucune exci-
lation ne peut non plus durer un temps nul; la quantité tendant
vers zéro nous paraît signifier que dans les excitations extrème-
ment courtes le courant agit principalement par autre chose que
la quantité d'électricité.
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIN. — MAL 1905 23
mme =
SE ee ne
34 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Nous avons vu, par des exemples pris sur la pince du crabe, que
la contraction provoquée par le choc d'induction est nettement
différente de la contraction provoquée par une excitation d'efficacité
équivalente, ayant une durée relativement longue. Cette dernière
excitation produit la contraction qu'on peut appeler normale; on
peut admettre qu'elle agit surtout par la quantité ; l'onde d'ouver-
ture du chariot de Du Bois Reymond, lorsqu'elle est efficace pour
un tissu lent, agit peut-être par autre chose ; on est tenté de dire par
le choc, suivant la désignation usuelle de cette onde.
Nous sommes ainsi amenés à considérer le résultat de nos excita
tions électriques comme la superposition de deux effets distinets.
On peut se représenter par une image hydraulique une addition
d'effets de ce genre.
Soit une balance portant sur un plateau un poids a ; sur l'autre
un vase de poids négligeable percé d'un trou. Si l'on fait arriver de
l'eau dans ce vase. la balance oscillera quand le poids de leat dans
le vase sera égal à a; on voit qu'à cause de la fuite (si nous suppo
sons celle-ci constante et égale à b dans l'unité de temps), il faudra
pour arriver à ce résultat, avoir versé une quantité d'eau égale
à a+ bt. Maissi l'eau est amenée sous forme d'un jet dirigé verti-
calement de haut en bas, le choc de l'eau fera osciller la balance
avant que le vase ne contienne la quantité a.
Lintensité du courant nécessaire pour atteindre le seuil dans un
temps donné, doit être plus forte quand le temps est plus court.
L'effet dd à l'action directe de ce courant et non à la quantité
devient d'autant plus important. Quelle que soit la durée, les deux
actions se combinent mais pour des temps très courts et des cou
rants très intenses, on peut se représenter que l'effet de choc
devienne tout à fait prédominant.
Le terme que nous avions introduit sous la forme V (et quon
pourrait écrire plus justement 1; nous avons toujours pris le
voltage comme mesure de l'intensité), amené par une nécessité de
correction algébrique, exprime très bien cette action du courant
indépendamment de la quantité. La formule n'est pas homogène ;
précisément, nous concevons l'effet physiologique, ici la contraction
minimale, comme le résultat de deux excitations hétérogènes.
En physiologie, il est banal de constater l'addition de deux exci
tations nettement hétérogènes ; c'est ainsi qu'une lésion augmente
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 355
Vexcitabilité d'un nerf ; c'est-à dire que l'excitation due à la lésion
s'ajoute à l'excitation systématique, choc d'induction ou autre ;
pour atteindre un même effet physiologique, l'excitation systéma-
tique devra, par conséquent, être plus faible que si elle agissait sur
un nerf ne subissant pas cette excitation de lésion; de même.
l'augmentation d’excitabilite produite par une variation de tempé-
rature, par un commencement de dessiccation, etc. Dans ces exem-
ples bien connus, nous voyons l'addition des effels de deux agents
physiques essentiellement distincts. Nous connaissons aussi laddi-
tion de deux phénomènes électriques dans le catélectrotonus, par
exemple. Il n'est pas difficile de concevoir qu'une seule onde élec-
trique agisse de deux façons différentes qui s'additionnent sans
que nous puissions préciser, puisque le phénomène de l'excitation
nous est inconnu en lui-même. La différence que nous constatons
dans la forme de la réponse, suivant que l'une ou l'autre des actions
prédomine, donne à cette distinction quelque fondement.
Dans cette hypothèse, voici comment il faudrait se représenter
les choses. ll ya une excitation e qui dépend de la quantité; suivant
la conception de Weiss, si cette excitation est seule, il faut, pour
qu elle atteigne la valeur correspondant au seuil Es, que l'onde de
durée ¢ fournisse une quantité d'électricité Q= « +51; mais en
mème temps, il ya une excilalion e’ qui est indépendante de la
durée de l'onde et que nous trouvons, dans les ondes employées par
nous, proportionnelles à l'intensité du courant ; e’ est mesuré par à;
dès lors, pour que l'excitation totale E, qui se compose de la somme
e +e’, alteigne la valeur Es, il suffit que e arrive à la valeur Es —e’,
c'est à dire que l'onde ait fourni une quantité Q = «+ 51 —yi.
Les ondes que nous avons employées, peuvent, à peu de chose
près, être considérées comme constituées ainsi; le courant passe
instantanément de O à une valeur i qu'il conserve jusqu'au moment
où il repasse instantanément à O ; nous pensons que l'excitation e
proportionnelle à : dépend de la variation brusque de l'intensité.
Cette conception rend compte d'un fait bien connu qui constitue,
en présence de la formule de Weiss, un paradoxe insoluble. Soit un
courant constant d'une intensité légèrement inférieure à celle
nécessaire pour atteindre le seuil de l'excitation ; si on le soumet
à des interruptions répétées, il peut provoquer une réponse. En pro-
duisant des lacunes, on a diminué la quantité ; suivant notre nota-
= ugs = —e-
456 ANNALES D ELECTROBIOLOGIF
tion ci-dessus on a diminué l'excitation e, mais à chaque interrup-
tion on a renouvelé intégralement l'excitation e. On conçoit facile
ment que, malgré la diminution dee, la somme e +n e puisse
atteindre la valeur du seuil.
Cette conception paraît en contradiction avec l'expérience de
Weiss que nous avons cite page 64. Weiss trouve, en effet, que, si
l'on produit une lacune au milieu d'une onde donnée, il faut pour
arriver au seul de l'excitation avec cette ondeinterrompue la mème
quantité d'électricité qu'avec l'onde unique. D'après ce que nous
venons de dire, l'excitation e’ se produisant une fois de plus devrait
faire baisser la quantité nécessaire. Si l'expérience ci-dessus était
rigoureusement exacte, e’ serait donc nul.
On peut dire d'abord que sur le gastro-cnémien de la grenouille
la sensibilité pour la variation d'intensité relativement à la sensi-
bilité pour la quantité, paraît très faible (c'est cette sensibilité rela:
tive que représente dans notre formule le coefficient +); la valeur
d'une seule excitation e’ pourrait être trop petite par rapport à l'en
semble de I excitation et rentrer dans l'approximation de l'expé-
rience. Maisen réalité, en consultant avec soin les chiffres de Weiss.
on voit apparaître la diminution de quantité liée à l'interruption
de l'onde. Dans le tableau A, page 439 des Archives italiennes de
Biologie (1901) Weiss donne les chiffres de dix expériences.
Si l'on calcule pour chacune la différence entre la quantité Q de
l'onde unique et la quantité Q ;, de l'onde interrompue de même
durée, on voit que la différence Q — Q : est négative ou nulle pour
les cinq premières, mais qu'elle est toujours positive pour les cinq
dernières, où elle atteint en moyenne 4 ois, Dans les cinq pre
mières, la longueur mesurant les temps des ondes interrompues est
de 3 à à, dans les cinq dernières, elle varie de 6 à 10. Il y a donc
une différence systématique, et le déficit de quantité que suppose
notre théorie apparaît dès que l'onde atteint une certaine longueur.
Si l'on calcule les temps absolus correspondants à ces longueurs,
on trouve que dans les cinq premières expériences la durée des
ondes a atteint au maximum 00004 (d'après les valeurs données
par Weiss).
Pour des temps aussi courts, est-il possible d'affirmer que la
période d'établissement du courant est négligeable et que lon
mesure exactement la quantité en multipliant le voltage par le
M" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L’EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 357
temps? Weiss, lui-même, à la suite des expériences de contrôle
qu'il a faites sur son appareil, admettait que l'erreur sur la quan-
lité devenant négligeable à partir de 5 ou 6’ centimètres (loc. cit.
p. 433); au-dessous de ce temps, la self-induction de la ligne, si
faible soit-elle, intervient; son effet est nécessairement beaucoup
plus marqué sur la somme de deux ondes de longueur 3 et de vol-
tage {5 par exemple que sur une onde de longueur 9 et de voltage
10. On s'explique ainsi que l'excitation e soit dissimulée dans les
expériences de Weiss lorsque l'onde est très brève.
Le terme y I peut suffire pratiquement à traduire le phénomène
quand il s'agit d'ondes pour ainsi dire rectangulaires, mais une
expression générale de cette forme d'exeitation si notre hypothèse
est exacte, devrait, pour s'appliquer à des ondes de forme quel:on-
que, revêtir une forme plus compliquée qui tiendrait compte de la
loi de variation du courant.
On est ramené ainsi, pour celte partie de l'excitation, à la loi de
Du Bois Reymond, car l'expression bien connue ne s'appliquait,
dans la pensée explicite du fondateur de l'électrophysiologie, qu'à
un cas particulier. « Avant toute chose, il faut remarquer que la
a Bun, da)
loi ainsi exprimé” (: = F EC ne vaut en loute rigueur que pour
les nerfs moteurs » (1). Comme le courant agit visiblement pendant
toute la durée de son passage sur d'autres organes, sur les
terminaisons gustatives par exemple, il faut ajouter à l’expres-
sion ci-dessus un terme qui rende compte de Taction du
H
d et
courant constant, et on obtient : = Ft ẹ (4) (ibid. p. 288).
A désigne la densité du courant que Du Bois Reymond considère
toujours là où nous avons l'habitude, pour simplifier, de considérer
l'intensité. Si la fonction ¢ de l'intensité est telle qu'elle rende
compte de la loi de Weiss, on voit que notre expression et celle
de Du Bois-Reymond sont identiques.
ll sera intéressant d'étudier la loi d excitation avec des ondes de
forme connue et variée. Les décharges de condensateur vont nous
fournir.un premier matériel de recherches.
(à suivre)
I Dr Bots-Reymonno. — Untersuchungen über thierische Elektricital, Berlin
1848, t. 1, p. 183.
COURANT DE DE WATTEVILLE
ET
ELECTROTONUS CHEZ LHOMME
par M. R. SUDNIK
Chef des Travaux pratiques à l'Institut physiothérapique
de l'Hôpital des Cliniques (Buenos-Ayres)
Bruckner (1867) fut le premier qui eut l'idée de réunir dans le
méme circuit le courant continu et faradique dans le but d'étudier
à l'aide de ce procédé l'électrotonus chez l'homme. Plus tard De
Watterille, Walter et Stein poursuivaient les mêmes études et arri-
vaient aux conclusions suivantes :
1° Les modifications dans les effets du CF (courant excitateur)
dù à l'association du CC (courant modificateur) sont dus a la pro-
duction de l'électrotonus.
2° Les résultats obtenus par l'emploi de celte modalité du cou-
_ rant démontre la production de l'électrotonus chez l'homme. En
France ces conclusions sont acceptées dune manière complète par
le professeur Leduc (Modification de lexcitabilité des nerfs et des
muscles par le courant continu). — (Archives d'électricité médicale
1900 p. 49.)
De son côté Bunge admet que la cause de la modification des effets
du courant faradique dans le courant mixte qui consiste dans
l'addition et la soustraction des forces est physique. Cette opinion
est vivement combattue par De Watteville.
«Tl est déjà connu depuis longtemps, dit-il, (Bruckner 1868) que
» l'énergie d'un courant faradique par l'union d'un courant galva
» nique dans son circuit est manifestement renforcée. Que cela soit
» un phénomène physiologique et non un effet physique qui addi-
» tionne d'une facon mystérieuse ses forces électromotrices, cela a
ee Eee Cm Es, inte Gr ee er Eco
R. SUDNIK. — COURANT DE DE WATTEVILLE 359
» été solidement établi par les recherches de Waller et les miennes
» propres.» Cité par Schiekelé. Galvano-Faradisation. Thèse de
Lyon 1904.
Les résultats de mes expériences que je poursuis depuis le com-
mencement de l'année passée sur moi et sur d'autres personnes sur
cette modalité ne me permettent pas d'accepter les conclusions
des auteurs et de M. Leduc. Aussi je crois utile de réunir dans un
mémoire les expériences pour et contre ces conclusions.
Technique. — Dans un travail d'ensemble que j espère publier
prochainement sur les courants de Watteville, jindiquerai en détail
la technique employée dans mes expériences ; je me limiterai uni
quement ici à l'indication de quelques données indispensables pour
répéter et contrôler les expériences que j'indiquerai dans ce travail.
Comme source de CC. j'employais toujours le secteur de la lumière
de 110 volts gradué par le réducteur de potentiel de Gaiffe. Comme
source du courant inducteur : 2 accumulateurs.
La résistance des bobines inductrices et induites variaient selon
les besoins de l'expérience. Pour éviter que l'aimantation du fer
doux produite par le courant continu qui traverse la bobine
induite, modifie la marche de l'interrupteur et par conséquent
les effets, j'employais toujours un interrupteur indépendant, un
relai mis en mouvement par un métronome à l'aide d'un circuit
indépendant du circuit inducteur. Le pôle actif était toujours
réuni au myographe de Marey placé sur le point moteur d'un
muscle, en général le droit antérieur, le pôle neutre, une plaque
de 8cm. de diamètre, était placé sur le membre du coté opposé,
les tracés étaient inscrits sur le polygraphe clinique de Marey
dont la vitesse est de 8 milim. par seconde.
Moyens de distinguer l'association du courant. — M. Bordier conseille
de se servir de la sensation pour distinguer les deux pôles du cou-
rant induit; d'après de nombreux essais que j'ai faits, j'ai constaté
que rares sont les personnes qui peuvent d'une manière sûre, sans
se tromper jamais, apprécier la sensation plus prononcée du pôle
négatif.
MM. Delhermet Laquerriére disent : « Le plus simple sera d'ailleurs
» de vérifier avant la séance si le montage est bien fait. En prenant
" Une plaque dans chaque main : 1° on s'assure que le courant passe;
am ` web ee a Ae ` een et ele mm ` mme ee |
— fr
-
360 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
» 2 en se servant de courants faibles on s'assure si les sensations
» cutanées augmentent quand on augmente l'intensité de l'un des
» deux appareils et que les effets des deux courants s'ajoutent, ce
» qui indique qu'ils sont du même sens ».
En me basant sur les sensations que j'ai éprouvées dans les nom-
breuses applications que je me suis faites et sur celles que m'ont
indiqué les malades sur lesquels jemployais rcs procédés,
j'ai constaté que dans les deux associations la sensation propre
du CC. augmente en augmentant l'intensité (ce qui d'ailleurs, était
à prévoir d'après nos données physiques). Quant à l'augmentation
de la sensation dans le montage en série, produite par l'aug
mentation de l'intensité du courant faradique, elle est très nette
avec certains dispositifs, avec d'autres elle est tellement minime
qu il est impossible de reconnaitre le montage. |
Pour éviter la confusion, à laquelle expose l'emploi des deux
moyens subjectifs cités, jemploie le procédé suivant: Une fois les
excifateurs mis en place on introduit dans le circuit uns certaine
quantité des deux courants, en produisant alors la fermeture et la
rupture du courant faradique on observe dans l'association en
série l'augmentation de l'intensité du courant continu pendant la
rupture et diminution pendant la fermeture; la modification
coniraire s'observe dans l'association en opposition. Pour utiliser
ce moyen il faut avoir un galvanomètre divisé en 1/10 au moins,
dans le cas contraire, il faut établir à l'aide d'un galvanométre ou
d'un tube de Geissler comme le conseille M. Shickelé, les pôles de
la bobine induite.
Je divise ce travail en deux parties en exposant dans la première
les résultats que l'on obtient, autant dans l'association en série
que, en opposition avec le pôle négatif du courant continu comme
actif; dans la seconde, ceux que l'on obtient lorsque c'est le pôle
positif du même courant qui est actif. Dans cette partie j'aurai
Yoceasion d'indiquer l'influence que les modifications des condi-
tions physiques employées pour obtenir le courant excitateur
exercent sur les effets du courant mixte. Ces conditions paraissent
avoir dans l'opinion des auteurs une si minime importance.
qu'elles ne sont pas même indiquées, même par M. Leduc, qui a
démontré par ses autres travaux l'importance quil attache au
déterminisine expérimental.
R. SUDNIK. — COURANT DE DE WATTEVILLE 361
Ire Partie. — Le pole négatif est actif. — On inscrit d'abord
les secousses produites par le choc faradique ; on associe alors le
courant continu en série avec le pole négatif comme pole actif et
on observe que l'amplitude de ces secousses est plus grande que
celle des premiéres; cette augmentation est appréciable avec 1 à
2 milliampères et augmente avec l'augmentation de l'intensité du
C.C. Les résultats de cette expérience paraissent être très con
cluants, aussi les partisans de la théorie électro-tonique admettent
que l'augmentation de l'amplitude des secousses est due à la
production du catelectrotonus, pour le même motif elle paraît
confirmer l'existence de l'electrotonus chez l'homme. Mais pour
que ces conclusions puissent être admises, il faudrait, que pour
l'intensité du C.C. donnée on observe la même augmentation ;
aussi bien dans l'association en opposition que dans l'association
en série.
Malheureusement. tous les expérimen‘aleurs ont conslaté que
dans le montage en opposition, malgré la production du prétendu
catélectrotonus, l'amplitude des secousses produiles par le choc
mixte est plus petite que celle produi!e par le choc faradique.
Comme on trouve des tracés démontrant cette diminulion dans ce
cas dans les articles de MM. Bordier, Schickelé et méme de
M. Leduc. (Loc. Citi. II™ experience; Fig. 2.), il est inutile de
présenter ici de nouveaux tracés.
lime Partie. — Electrode positive active. — Expérience 1+. —
Bobine Are: 5 ohms. — Bobine 2¢ : 350. Ecartement 8 cm.
Les tracés de la figure 1 démontrent que malgré l'emploi du
pôle positif comme actif, l'amplitude des secousses mixtes est
plus grande que celle des chocs faradiques et qu'elle augmente
à mesure de l'augmentation de l'intensité du courant modificateur,
ce qui est contraire à la théorie électro-tonique, aussi ses partisans
pour le besoin de cette théorie admettent que ces effets sont pro
duits, non par l'action polaire de l'anode, mais par l'action extra-
polaire de la cathode. Pour être logique, il faudrait accepter aussi
le renversement des pôles dans le cas où, avec la réunion en
Opposition et cathode actif on observe une diminution dans les
ellets. De manière que chaque fois que les effets sont conformes
a la théorie, on admet qu'ils sont dus à l'action polaire du pôle
— en nés
362 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
actif tandis que lorsque ils sont contraires, on dépouillele pôle
actif de son action polaire et on attribue les effets à l'action extra-
polaire du pôle neutre, Pourquoi ? Quelles sont les conditions qui
Faradique
Fig. 1.
produisent ce renversement fonctionnel? Autant que je sache,
aucun auteur ne les a indiquées, pour le moins dans les examens
à l'état normal et cependant, du moment que ce renversement
R. SUDNIK. — COURANT DE DE WATTEVILLE 363
peut se produire facilement chez l'homme sain sans que nous
sachions pourquoi, on est autorisé à admettre qu’il arrive de même
chez la grenouille et chez d'autres animaux chez lesquels on a
expérimenté pour établir la théorie électro-tonique et on est en
droit de se demander si dans ces expériences, il n'y avait pas aussi
le renversement des pôles et que par conséquent ce que l’on a pris
pour les effets polaires de l'anode ne sont pas des effets polaires de
cathode et le contraire.
Expérience lI. — Bobine I = 5 ohms.— Bobine II. — 350 ohms,
écartement 8 cm. Volts = 3,8 Int. = 0,7 amp. Montage en opposi-
lion. Anode actif.
Dans toutes mes expériences, j'ai pris bonne note de la juste
remarque de M. Leduc sur la diminution de la résistance par le
fait de pressage du C.C. et à l'aide de diverses expériences de
contidle jai constaté, de même que cet auteur que cette influence
est faible et que à l'aide de certaine précaution elle peut-être
presque romplétement évitée.
Fig. I, 10 cent.
On voit d'après ce tracé que des serousses produites par le
courant mixte sont bien moins prononcées que celles qui sont
produites par le chor faradique. Aussi on admet que ces effets sont
dus à Faction polaire de anode (production de l'anelectrotonus)
telle est l'opinion de M. Leduc comme le prouve son expérience
Suivante que je cite textuellement.
Douzième expérience figure 9 (Leduc). « La cathode excitatrice
» et l'anode polarisatrice: les premières contractions montrent
n l'excitabilité avant l’action du courant modificateur. Lorsque les
» deux courants passent simultanément, toute l'excitabilité est
» supprimée, il n'y a aucune contraction ; le courant continu étant
ee
Faradique
364 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
» brusquement supprimé, l'excitabilité reparaît instantanément.
» Après l'action du courant modificateur, les ordonnées sont plus
» grandes, et il se manifeste une certaine tendance au tétanos, ce
qui indique une augmentation de l'excitabilité.
» Ce graphique donne un bel exemple de l'action puissante du pole
» positif pour empêcher l'excitation cathodique. »
Contre cette dernière conclusion du distingué professeur de
Nantes j'oppose les résultats de l'expérience suivante : Expérience
3° - Fig. HI. Bobine 1°. 1 ohm de résistance; Bobine 2°, A ohms;
écartement de 6.50 cms ; voltage : 3,8 volts ; Int: 1.7 amp. ; pôle
positif actif ; le montage est en opposition.
Fig. HI. 10 cent.
Comme dans cette expérience les conditions du courant modili-
cateur sont les mêmes que celles de l'expérienre 2° on devrait
d'après la théorie électrotonique observer Ics mêmes résultats et
cependant comme on le voit, ils sont diamétralement opposés.
Cette même expérience paraît aussi contredire l'opinion de
Bunge d'après laquelle dans l'association en opposition, on devrait
observer, à cause de la soustraction, une diminution dans les
effets ; cependant ce n'est là qu’une contradiction apparente comme-
j'espère le prouver dans mon prochain travail ; quoique il me
semble que Bunge était par trop physicien contrairement à
de Watteville et ses partisans qui sont par trop physiologistes,
aussi le premier ne voyait que la cause physique, tandis que le
second voyait uniquement les causes physiologiques. En me basant
sur mes expériences j’admet que la vérité est dans le milieu. et que
m me de mme + =
R. SUDNIK. — COURANT DE DE WATTEVILLE 365
sila cause principale est physique, ses effets peuvent étre atténués
et modifiés par les causes physiologiques.
Contrairement à l’habitude je m'abstiens de conclusions, laissant
ce soin aux lecteurs et principalement aux expérimentateurs qui
voudront répéter mes expériences, cependant, je denné en termi-
nant quelques graphiques qui apportent un appui aux expériences
précédentes.
Dans le circuit du courant mixte entre le combinateur et le
sujet je place un renverseur automatique, avec ce dispositif on
obtient le renversement des pôles sans changement de l'association,
la vitesse des interruptions du courant faradique est telle, qu'on
obtient la tétanisation plus ou moins complète. Après avoir cons- `
talé l'amplitude des contractions tétaniques que produit le cou-
rant faradique, je place le balai du renverseur de manière qu'une
lois en marche la première contraction tétanique corresponde au
positif actif. Je mets alors en mouvement l'interrupteur faradique,
à ce moment, les balais du renverseur étant placés sur les parties
isolantes de la roue, le circuit est interrompu mais lorsque le -
renverseur est mis en mouvement et les balais se placent en contact
avec les secteurs métalliques, le circuit est rétabli et les effets des
deux courants associés se produisent en même temps et ne cessent
que lorsque les balais abandonnent ces secteurs et à cause de la
position des balais, sur le graphique les contractions impaires
correspondent au pôle positif tandis que les paires au pôle négatif.
-On voit d'après les tracés de cette figure 4 que l'amplitude des
contractions impaires (anodiques) est égale à celle des contractions
paires (cathodiques). En admettant que les secousses impaires ne
sont pas produites par l'action extrapolaire du cathode comme
admettent les partisans de la théorie électrotonique on est
forcé d'admettre que les effets polaires de la cathode sont égaux
à ses effets extrapolaires. Conclusion inadmissible, contraire aux
faits que nous observons journellement ainsi qu'à la théorie électro:
tonique elle même, aussi il est évident que l'hypothèse de laquelle
elle découle est dans le même cas. Les résultats de cette expérience
he sont pas modifiés par la résistance des bobines ni par le
montage, quant à l'intensité du courant contifid on obtient le
même résultat en employant de 2 à 10 mA maximum que j'ai
employé.
Ki
> a — Le e eg
366 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Les tracés 1, 2 et 3 ont été pris à l'aide d'une roue renverseur
qu'une Compagnie Nortaméricaine employait dans une installation
qui servait à transmettre à domicile le cours de la Bourse, je
\
\
'
Fig. 4
l'ai placée sur l'axe d'un mouvement d'horlogerie qui donne un
tour en dix secondes ` la roue présente huit secteurs.
Pour prendre les tracés 4 et 5 jemployai le métronome renver-
seur,
8 mm par seconde
Vitesse:
12 mm
Vitesse :
Sa H Ma
IEG --
R. SUDNIK. — COURANT DE DE WATTRVILLE 367
Le tracé % était prise chez un malade dont les muscles sont atro-
phiés à cause de plusieurs abcés scrofuleux qu'il a eu dans son
enfance et qui ont lésés probablement le sciatique, il est atteint en
plus d'ane paralysie saturnine, l'excitabilité galvanique et faradique
est très diminuée sans inversion anormale. Est-ce à cause de la
diminution d'excitabilité au point de vue quantitatif que l'on
n observe pas d'augmentation dans l'amplitude des secousses
mixtes malgré l'association en série? Je me propose de vérifier
cette question.
Le tracé 2 est pris chez un hemiplegique a tissus graisseux trés
développés et qui présente aussi une diminution d'excitabilité
quantitative. Dans ce tracé on observe une différence énorme entre
l'amplitude des secousses paires et impaires.
J'ai omis d'abord que, dù à une cause que je ne saisissais pas, les
secousses cathodiques était bien plus prononcées que les anodiques
mais i] paraît que mon assistant s'est trompé et qu'il a commencé
par le négatif, mais comme le malade n'est plus revenu à l'hôpital.
je nai pu vérifier sil s'agit ici d'une réaction d’Erb ou que,
contrairement à ce que j'ai observé dans tous Ics autres cas, dans
certaines conditions les secousses mixtes cathodiques sont plus
prononcées que les anodiques ; autre question que je me propose
aussi de résoudre.
MICTIONS ELECTRIQUES
par M. C. MLADOVEANO
Pour les maladies des organes génito-urinaires et spécialement
pour la vessie urinaire il y a deux méthodes d'application de
l'électricité : une externe, où les deux électrodes sont placées sur la
surface du corps et l'autre interne, où l'une des électrodes est intro
duite dans la vessie ou l'urètre.
Avant d'exposer le nouveau mode d'application de l'électricité
sur la vessie et l'urètre, les mictions électriques, il faut dire quelques
mots sur les électrodes :
Parmi les électrodes employées il y a les bains électrodes. Un
bain électrode est un vase d'une forme appropriée, rempli d'eau
tiède, ou d'eau tiède salée dans lequel on plonge une plaque melal-
lique reliée à un des pôles de la pile. Si les deux pôles de la pile
sont attachés à deux bains électrodes indépendants, séparés entre
eux, le courant électrique est, bien entendu, interrompu, l'aiguille
du galvanomètre est immobile, Si on lève l'un de ces vases à une
hauteur quelconque et si on l'incline de telle manière que le liquide
du vase supérieur coule dans le vase inférieur, l'aiguille du galva-
nométre commence à dévier, ce qui prouve que le courant sest
établi ; car la colonne liquide, qui coule d'un vase en l'autre, a fait
le service d'un conducteur électrique. Par conséquent, une colonne
liquide qui coule peut conduire l'électricité tout aussi bien qu'un
liquide qui ne circule pas.
En dehors donc de bains électrodes, dont le liquide employé esl
immobile, il y a une autre catégorie d'électrodes liquides coulantes
ou mobiles.
On peut aussi très bien appliquer l'électricité par l'aide de cette
espèce d'électrode mobile. Si une électrode indifférente est placée
sur une région quelconque du corps et si l'autre pôle de la pile es!
— rT mr gp en
C. MLADOVEANO. — MICTIONS ÉLECTRIQUES 369
misen communication avec une plaque de métal, qui est plongée
dans un vase rempli de liquide, qui coule sur une autre partie du
corps, le courant s'établit immédiatement. Par conséquent une
colonne qui coule peut étre une électrode, qu'on peut employer
tout aussi bien comme un bain électrode.
Ces considérations la m'ont conduit à l'idée de remplacer l'élec-
trode interne vésicale ou urétrale par la colonne urinaire pendant
la miction, ou la colonne liquide pendant les injections vésicales
ou urétrales.
Par ce remplacement on arrive à un nouveau mode d'application
de l'électricité sur la vessie et sur l'urètre dans lequel, bien que
l'électrode interne soit remplacée par une plaque de métal externe,
sur laquelle on dirige la colonne de l'urine pendant la miction,
n'est pas moins par cela une méthode interne, car ici la vraie élec
trode est la colonne d'urine qui coule et l'urine qui se trouve dans
la vessie. Donc, c'est une méthode interne sans avoir besoin d'in-
troduire les électrodes dans la vessie et dans l'urètre.
Pour appliquer l'électricité sur la vessie et sur l’urètre par cette
nouvelle méthode on procède ainsi :
Une électrode de la forme d'une plaque, en communication
avec le pôle positif d'une pile, est placée sur une région quelconque
du corps, par exemple hypogastrique et l'autre pôle, le négatif est
reliéà une plaque de métal plongée dans un vase qu'on approche
du méat sans que la plaque touche une partie du corps. La colonne
de l'urine pendant la miction, étant dirigée sur la plaque de métal,
lait que l'entière quantité d'urine, qui reste encore dans la vessie,
comme aussi la colonne qui passe par l'urètre, deviennent la vraie
électrode négative. L'aiguille du galvanomètre commence immé
diatement à se mouvoir. Dans ces cas, on peut très bien dire qu'il y
a une miction électrique.
La même chose peut se produire aussi pendant les injections
intra vésicales sans sonde. Une électrode est placée sur une région
quelconque du corps et l'autre pôle de la pile est introduit dans
la canule sans toucher l'urètre. Pendant les injections, la colonne
liquide fera aussi dans ce cas l'office d'électrode uretrale ou vési-
cale obtenant ainsi une injection électrique vésicale ou urétrale.
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — MAI 1905. 24
370 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Le courant électrique dans ces cas se propage dans un conduc-
teur hétérogène. La propagation du courant électrique par un
conducteur hétérogène est soumise à la loi de Kirchoff, sur la pro-
pagation du courant dans les conducteurs placés en dérivation qui
est la suivante : « l'intensité du courant qui traverse un conducteur
faisant partie d'une dérivation est d'autant plus grande que le
conducteur est moins résistant. » Il est besoin pour cela de con-
naître la résistance des tissus et des liquides de l'organisme, qui
toutes ensemble forment un conducteur hétérogène.
En général la conductibilité des tissus est variable et presque
proportionnelle à la quantité d'eau qu'ils contiennent. L'urine
contenant une grande quantité d'eau, aura par conséquent une
petite résistance et, ayant une petite résistance l'intensité du
courant de propagation par elle sera plus grand que dans les
tissus.
Outre l'intensité du courant il faut tenir compte aussi de la
surface de l'électrode, c'est-à-dire de la densité électrique. La den-
sité électrique d'un courant est le rapport de l'intensité de ce
8 I
courant a la section du conducteur qu'il traverse ` D = >: Avec
la même intensité les effets électriques seront d'autant plus grands
que la surface de la section du conducteur sera plus petite.
L'intensité électrique a surtout de l'importance sur les points
d'entrée et de sortie du courant. Dans notre cas, ces points sont:
d'un coté la partie du corps sur laquelle est posée la plaque hypo-
gastrique et de l'autre, l'entière surface interne de la vessie et de
l'urètre, qui se trouve en contact avec la colonne d'urine qui passe
par l’urètre et l'urine qui reste encore dans la vessie et non comme
il paraitrait seulement le méat urinaire.
ll y aura par ces mictions électriques une action sur la vessie et
surtout sur Puretre et je crois que cette action sera prononcée sur
les rétrécissements. ll est vrai que l’action dans ces cas ne sera pas
si prononcée qu'avec l’électrode directe, où les rétrécissements
urétraux sont traversés à la première séance par l’électrolyse
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ir SE WT " M
C. MLADOVEANO. — MICTIONS ELECTRIQUES 371
linéaire, mais les résultats sont très mauvais dans l'avenir. Aujour-
d'hui la tendance est de remplacer l'électrolyse linéaire par l’elec-
trolyse circulaire qui est une méthode lente, agissant progressive-
ment. Les seuls procédés de l'électrolyse, qui méritent d’être
appliqués, sont ceux qui utilisent des quantités d'électricité insuf-
fisantes pour ne pas produire la mortification ou même des lésions
des parois de l’urètre. lls auront pour but d'utiliser seulement
l’action résolutive exécutée sur les tissus par l'électrolyse (Tripier).
En outre, il faut ajouter les résuliats inespérés obtenus par S. Leduc
dans plusieurs cas de cicatrices cutanées ou de tissus cicatriciels
profonds par la galvanisation continue, car une des actions théra-
peutiques les plus constantes du courant continu est son influence
résolutive. La sclérolyse électrique s'obtient sous des cathodes for.
mées d’une solution de chlorure de sodium à 1 °/o (cette sclérolyse
est une électrolyse) ; dans notre cas cette solution sera urine qui
est riche en chlorure de sodium.
Ma manière d'application, la miction électrique, sera le meilleur
moyen pour correspondre à ces considérations, car par ces mictions,
à condition d'être répétées plus souvent à cause de sa courte durée,
on pourrait obtenir d'une manière lente des résultats très bons
sans exposer le malade à aucune complication.
En outre, par cette méthode, n'ayant plus besoin d'introduire
sondes ou conducteurs dans l'urètre, on en voit suffisamment
l'avantage et la facilité.
Les médicaments qui s’eliminent par l'urine peuvent avoir une
influence plus grande pendant ces mictions par l'action des ions
médicamenteux.
De même, l'application de l'électricité pendant l'injection
augmentera l'effet de cette injection.
Comme on peut appliquer des courants continus avec cette
méthode on peut très bien appliquer des courants interrompus, et
d'après l'indication. |
Je crois que ce nouveau mode d'application de l'électricité :
« mictions et injections électriques » qui peut étre employé dans tous
les cas où il y à l'indication d’une application d'électricité sur la
vessie et l’urètre, doit être essayé pour voir si, en effet, l'électricité
appliquée de cette facile maniére donnerait comme je le suppose
de bons résultats sans exposer les malades à des complications.
LES LOIS DE LERGOGRAPHIE
ETUDE PHYSIOLOGIQUE ET MATHEMATIQUE
par M'i: J. loteyko |
Chef de Laboratoire à l'Université de Bruxelles e
‘Suite:
V. — Signification physioiogique des constantes
| ou paramètres.
La possibilité de ramener les particularités des courbes de
fatigue à une expression mathématique justifierait par elle même
toute tentative d'une étude mathématique. En réalité, cette étude,
a côté d'un intérêt purement mathématique. présente un intérêt
physiologique de haute portée. Les constantes qui servent aussi
bien pour l'effort à chaque instant que pour l'effort moyen, peuvent
être reliées à des caractéristiques physiologiques.
Donnons un exemple du rôle des paramètres dans les phéno-
mènes d'ordre physique. Prenons la loi de vitesse du refroidis-
sement, qui est dans des limites étroites de températures :
it = lot": u ——
où i est la température au temps t; i la température initiale,
e= 2,71828, base des logarithmes népériens ; « une constante qui
mesure la vitesse de refroidissement d'un corps donné et qui se
décompose en d'autres paramètres, lesquels varient avec chaque
corps ; le paramètre 5 mesurant l'état de la surface, S la surface,
p le poids, c la chaleur spécifique.
Les constantes ou paramètres servent donc à mesurer les diffé-
rentes propriétés des corps. Dans les sciences physiques et dans
l'art de l'ingénieur, les paramètres représentent des quantités qui
ne varient jamais, car on peut assurer leur constance. Au contraire,
en biologie, les paramètres varient sous l'influence d'une foule de
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M J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 373
conditions. C'est le véritable critérium de ce qu'on exprime dans
le langage courant quand on dit que les sciences biologiques sont
plus compliquées que les sciences physiques.
Le problème ainsi posé, on comprend de quelle utilité sont les
mathématiques pour la solution des questions de physiologie.
En ce qui concerne les courbes de fatigue, les paramètres sont
les pertes de puissance positives ou négatives au bout de l'unité
de temps (1).
Voici, la supposition qui, de prime abord, parait la plus convain-
cante et qui acquiert un cachet de certitude, grace 4 des vérifica-
tions ultérieures.
Parmi les paramètres, un seul (b) est positif, c'est-à dire qu'il
tend à élever la courbe, tandis que a et c sont négatifs, c'est-à-dire
qu'ils abaissent la courbe. Le paramètre positif b est attribué à
l'action des centres nerveux, dont l'action grandit au cours du
travail ergographique pour lutter avec la paralysie envahissant le
muscle. Les paramètres négatif a et c sont attribués à des processus
s'accomplissant dans le muscle même et qui ont pour effet de dimi-
nuer progressivement le travail. Cette interprétation n'est pas arbi-
traire : elle est basée sur nos connaissances physiologiques.
Tous les physiologistes s'accordent à attribuer une origine double
à la fatigue musculaire. La fatigue musculaire se caractérise, au
point de vue chimique, par une prédominance du processus de la
désassimilation sur le processus d’assimilation. D'une part, il y a
consommation progressive des substances nécessaires à l'activité,
qui ne peuvent se reformer assez rapidement pour suffire aux
exigences du moment, et, d'autre part, il y a accumulation des pro-
duits de déchet (substances dites fatigantes) (2), qui ne peuvent être
éliminées ou neutralisées assez rapidement. En raison de cette dis-
tinction fondamentale dans la genèse des phénomènes, Verworn
propose de désigner sous le nom d’ « épuisement » les phénomènes
de paralysie dus à la consommation des substances nécessaires à
l'activité, et sous celui de « fatigue » les phénomènes paralytiques
1. Afin de conserver le langage mathématique, nous appellerons pertes néga-
tires celles qui en réalité ne sont pas des pertes mais des gains, c'est-à-dire les
influences qui tendent à élever la courbe, et nous appellerons pertes positives
les influences qui tendent à faire décroitre la courbe.
(21 Pour plus de détails, voir mon article Fatigue [DICTIONNAIRE DE PHYSIOLOGIE),
chapitre : Chimie du muscle fatigué, p. 137.
374 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
qui résultent de l'accumulation et de la toxicité des produits de
déchet. J'ai accepté cette distinction (loc. cit.), en faisant observer
toutefois qu il est très difficile dans la pratique de faire la part qui
revient à chacune de ces deux causes dans la paralysie résultant
d'un excès d'activité. Il est probable qu'une réponse plus catego-
rique sera désormais possible.
La consommation des réserves nest jamais absolue : un muscle
cesse de se contracter bien avant l'épuisement complet des réserves.
Ainsi, même un muscle extrait du corps se répare après fatigue.
En outre, quand la fatigue paraît complète, il suffit d'augmenter la
force de Texcilant pour voir reparaitre les contractions. Ce n'est
donc pas tant la consommation des réserves que l'impossibilité d'en
tirer parti qui caractérise la fatigue. Et il parait certain que la
stagnation des produits de la désassimilation en est la cause.
Il est généralement admis que le muscle ne consomme pas, dans
les contractions initiales, les mémes substances que dans les con-
tractions finales.
Voici ce que j écrivais à ce propos dans l'article « Fatigue » du
Dictionnaire de physiologie :
« Les expériences rapportées dans ce chapitre tendent à prouver
que pendant la fatigue le muscle consomme des matériaux un peu
diflérents de ceux qu'il utilise pendant la contraction sans fatigue.
Ce nest pas une contradiction avec les opinions de Chauveau, qui a
établi que le travail musculaire n'emprunte rien de l'énergie qu'il
dépense aux matières albumincides, mais que c'est à l'état d'hydrate
de carbone que le muscle en travail consomme le potentiel qui est
la source immédiate de son activité, et cette consommation n'est
pas autre chose qu'une combustion totale. Seul le travail d'usure
donne lieu à des excreta azotés, et c'est la nécessité d'un travail de
réparation pour nos tissus qui explique l'immense importance de
l'azote alimentaire. L'alimentation insuffisante ou un travail excessif
se confondent, d'après Chauveau ; ils ont pour effet d’entrainer une
dépense d’albumine vivante qui se traduit par un excès dans Texcré-
tion azotée. Mosso croit aussi que le muscle ne consomme pas dans
ses premières contractions les mêmes substances qu'il utilise quand
il est faligué ; de même. dans le jeùne, nous consom mons le premier
jour des matériaux qui sont complètement différents de ceux que
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— oto
e re we od
mn nn. camel
M'' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIF 375
nous empruntons a nos tissus dans les derniers jours de l'inanition.
Kronecker partage la même opinion.
» On peut donc dire que, dans les conditions ordinaires, le muscle
consomme des substances non azotées et que c'est aux dépens de
ces substances qu'il produit du travail mécanique et de la chaleur ;
la consommation des albuminoides est insignifiante et résulte
d'une simple usure du tissu musculaire; les produits toxiques,
issus des matières albuminoides, sont fabriqués en petite quantité
et sont aussitôt brûlés au moyen de l'oxygène du sang, détruits
dans le foie et dans d'autres glandes de l'organisme et éliminés
par les reins; dans les conditions anormales d'exercice prolongé jusqu'à
la fatigue, ou d'apport insuffisant de matériaux non azotés, le muscle,
à défaut de ces substances, consomme des albuminoides et fournit
des produits de déchets non azotés, dont quelques-uns sont doués
d'une très grande toxicité (A. Gautier); ces substances s'accumulent
dans l'organisme et agissent d'une façon paralysante sur les élé-
ments excitables.
» Il ne faudrait pourtant pas croire que la désassimilation des
albuminoïdes commence au moment où toutes les réserves hydro-
carbonées sont épuisées ` nous avons vu que, même en faisant tra-
vailler un muscle sans circulation, on n'arrive pas à lui faire consom-
mer tout son glycogéne; la fatigue arrive auparavant. Il est donc
fort probable que la consommation des albuminoïdes débute déjà au
moment où le travail musculaire commence à fléchir. »
Cette citation me paraît indispensable, car elle montre l'état de la
question avant toute tentative d'interprétation mathématique.
L'étude physiologique de la fatigue musculaire nous amène donc
à admettre deux causes à la fatigue : le premier élément de la perte
de puissance du muscle est constitué par l'usure des hydrates de
carbone; le second élément est dd à Iintoxication par les déchets
toxiques issus de la décomposition des matiéres albuminoides (1).
Les deux paramétres négatifs a et c doivent correspondre néces-
sairement 4 ces deux processus chimiques saccomplissant dans le
muscle.
(1) J'ai été amené à admettre dans un travail précédent / Recherches sur la fati-
gue nevro-musculaire, ANNALES DE LA SOC. DES SCIENCES MED. ET NAT. DE BRUXEL-
LES, vol. IX, 1900) que chacun de ces deux processus affecte un élément anatomi-
que distinct. L’intoxication affecte les terminaisons nerveuses contenues dans le
muscle, alors que l’usure des matériaux a pour substratum le sang circulant et la
substance méme du muscle.
376 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Nous devons considérer la constante négative c comme propor-
tionnelle à la perte de puissance due à la diminution des réserves
disponibles d’hydrate de carbone. Cette interprétation s'impose ;
dans tout moteur constant, la consommation du combustible croit
proportionnellement au temps.
La constante négative a caractérise bien la perte de puissance
due à l'intoxication locale par les toxines. Pour admettre cette
explication, il faut supposer que la décomposition des albumi-
noides commence déjà dès le début de la courbe ; mais comme le
paramètre a est extrêmement petit (ainsi que nous le verrons par
l'examen des courbes), et elle granditensuite très vite avec le temps.
C'est bien la caractéristique du terme op, et cette perte de puis-
sance, qui augmente proportionnellement au cube du temps.
correspond fort bien à l'idée que nous nous faisons des effets
toxiques. Il est donc très admissible que la décomposition des
albuininoides commence dès le début de la courbe, mais elle est
très peu accentuée, et les produits toxiques sont encore brülés.
La décomposition devenant de plus en plus intense, les produits
toxiques sont encore brüles en totalité, et amènent un rapide
abaissement de la courbe.
D'autre part, on est conduit à voir, dans la constante positive b,
une mesure de l'action nerveuse, qui grandit proportionnellement
au carré du temps. Elle tend à contrebalancer, sans jamais y réussir
pourtant, l'action paralysante de la fatigue musculaire.
Cette interprétation est basée sur Fexpérimentation. A. Mosso a
construit un appareil qui inscrit la courbe de l'effort nerveux en
fonction de la fatigue. Il a démontré expérimentalement avec le
ponométre que l'excitation nerveuse que l'on envoie à un muscle
pour en produire la contraction est beaucoup plus grande quand
il est fatigué que quand il est reposé. L'effort croit arec la fatigue
(A. Mosso). Ainsi donc la fatigue ergographique a pour effet de
produire une augmentation croissante de résistance dans les
muscles (preuve du siège périphérique de la fatigue), et c'est pour
vaincre cette résistance que les centres nerveux doivent envoyer a
la périphérie un ordre à intensité croissante. La courbe ponomé-
trique, dit Mosso, suit donc une marche qui est l'inverse de la
courbe ergographique.
Or la courbe ponométrique, si elle représente l'action des centres.
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+ em ti re cum
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L ERGOGRAPHIE 377
n'est autre que la courbe que tracerait le paramètre b, au cas où il
agirait seul : il éléverait la courbe suivant le carré du temps. Il
suit donc une marche inverse de la courbe ergographique, qui,
étant la résultante de trois facteurs, sabaisse d'une façon
générale.
Telle est l'interprétation des paramètres qui s'impose à l'esprit
du physiologiste vis-à vis de l'existence des trois paramètres,
reconnue mathématiquement.
Dans la seconde moitié de ce travail, je fournirai un grand
nombre de preuves expérimentales nouvelles à l'appui de cette
théorie. Actuellement, je vais interpréter encore quelques faits
anciennement connus.
Quand a et b sont nuls, la courbe doit être une droite, car dans
ce caselle n'est déterminée que par] action du paramètre c (hydrates
de carbone), qui tend à faire baisser la courbe proportionnelle-
ment au temps. Il existe, en effet, des cas où la courbe est une
droite. A. Mosso a figuré des ergogrammes représentés par une
droite dans le cas de l'excitation électrique des muscles de
l'homme ; ainsi, par exemple, la figure, page 63, de son livre: La
Fatigue, est sensiblement une droite (si l'on retranche les deux
premiéres contractions). |
Or, dans l'excitation électrique, l'intensité de l'excitant électrique
restant constante d'un bout à l'autre de la courbe, et l'influence
des centres nerveux étant supprimée, le facteur qui tend à relever
la courbe doit manquer nécessairement. Quant au facteur a (toxines)
tout porte à croire qu'il doit manquer aussi dans les courbes
obtenues avec l'électricité. En eflet, la fatigue électrique chez
l'homme est moindre que la fatigue volontaire. L'application des
courants électriques étant très douloureuse, on ne peut appliquer
des courants très forts. et on doit employer des poids beaucoup
plus légers. La fatigue électrique est donc relativement faible, et le
travail mécanique beaucoup moindre que dans les ergogrammes
obtenus avec la volonté. Ainsi, dans l'expérience déjà citée, Mosso a
employé un poids de 1 kilogramme, au lieu de 3 ou 4 kilogrammes.
Généralement, il a même employé 400 grammes. La courbe de la
fatigue électrique descend chez l'homme dans beaucoup de cas
Suivant une ligne droite, c'est-à-dire proportionnellement au
temps, et elle est due simplement à la consommation des hydro-
378 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
carbonés, perte de puissance représentée par le paramétre
négatif c.
Nous voyons, par conséquent, que le nombre des paramètres et
leur signification sont liés étroitement aux conditions experjmen-
tales. Dans le cas de fatigue électrique, l'action des centres nerveux
et celle des toxines étant supprimées, un seul paramètre suffit (c).
Dans la fatigue volontaire, dont la courbe est parabolique, il faut
trois paramètres.
On rencontre aussi une droite dans l'excitation électrique des
muscles de grenouille. L'absence du paramètre b est ici facilement
explicable, comme dans le cas précédent, par l'absence de l'exci-
tation nerveuse ; elle est remplacée par l'excitation électrique qui
reste constante. Par contre, on éprouve ici une certaine difficulté
à expliquer l'absence de la constante a (toxines), car la douleur
n'entrant pas en jeu, on utilise des excitants forts et des poids
assez grands. Toutefois, deux faits permettent de recourir ici aussi
à la même explication. Il ne faut pas perdre de vue que la ligne
droite a été trouvée par Kronecker comme l'expression de la fatigue
chez la grenouille dans le cas seulement du travail dit « en sur-
charge », c'est-à dire dans des conditions où le poids n'est soulevé
qu'au moment de la contraction, et, dans les intervalles, il repose
sur un support. Dans le cas contraire, quand le poids est constam
ment tendu, la courbe de fatigue se rapproche d'une hyperbole.
Or, dans le premier cas, la fatigue est moindre, car il n'y a que
fatigue dynamique; dans le second cas, il y a fatigue dynamique et
fatigue statique.
Un second fait, non moins important, qui peut expliquer que la
fatigue est assez faible chez la grenouille, malgré l'emploi de
courants et de poids assez forts, est puisé dans les processus
d'oxydation qui saccomplissent dans un muscle de grenouille.
même soustrait a la circulation, quand il est exposé à l'air. Pour
les muscles de l'homme, les échanges gazeux ne se font qu entre
les fibres musculaires et le sang. La preuve, c'est que le muscle
anémié de l'homme peut encore fournir un certain travail, mais il
ne peut réparer sa fatigue (voir seconde partie), alors qu'un muscle
de grenouille soustrait a la circulation répare trés bien sa fatigue.
grâce à la respiration élémentaire de ses fibres, qui ont la propriété
Wii J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 379
de fixer l'oxygène de l'air ambiant (1). Nous pouvons conclure que
le phénomène continuel d'oxydation qui saccomplit dans un
muscle de grenouille contribue beaucoup à diminuer la toxicité
des poisons de la fatigue, surtout quand il s'agit de contractions
isolées et non de tétanisation. D'ailleurs, dans le même ordre
d'idées, nous ‘pouvons citer la résistance si grande du muscle de
grenouille à toutes les causes d'altération, à l'anémie, aux poisons,
à la mort, de façon qu'on comprend facilement son pouvoir de
résistance plus grand aux poisons de la fatigue comparativement
aux muscles de l'homme.
D'ailleurs, la courbe se rapproche d'une droite toutes les fois que
a et b sont très faibles.
Nous avons calculé une courbe de fatigue du gastrocnémien
de grenouille excité électriquement, dont l'équation est (e = 0,4) (2):
n = 20 + 0,000001335 23 + 0,0002997 t? — 0,20845 t.
Nous voyons que les paramètres a et b existent, mais sont extre-
mement faibles ; pratiquement, ils sont nuls. Ce qui attire aussi
l'attention dans cette courbe, c'est que le paramètre a (toxines)
n'est pas négatif, mais positif. On peut admettre que dans le cas de
fatigue faible, les toxines produisent un effet excitant sur le
muscle (c'est l'unique cas où nous ayons rencontré ce paramètre
positif).
L'équation générale des courbes de fatigue est donc de la forme
n = H + at + bt? — ct.
Et, dans les cas rares où les courbes possèdent deux points
dinflexion (les courbes en S italique de Mosso), l'équation atteint
le quatrième degré.
Cette équation est empirique. Une équation trouvée théorique-
ment simposerait si nous avions une connaissance approfondie du
Systeme nerveux et du muscle, et de leurs variations en fonction
du temps. Cette équation théorique serait unique et la bonne. Mais
dans l'état actuel de la science, nous ne pouvons poser qu'une
équation empirique, qui, pour être admise, doit coïncider le plus
"igoureusement avec les observations, être la plus simple possible
(1) J'ai démontré i j
TAE ce phénomène dans ma thèse inaugurale : La fatigue et la
respiration élémentaire du muscle. Paris, 1896. S dee?
I?) 1 = écart moyen entre la courbe observée et la courbe calculée.
380 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
et se prêter le plus facilement possible aux interprétations physio-
logiques.
L'expression exacte de la loi de l'effort serait probablement très
compliquée et dépendrait d'un certain nombre de constantes
e, 5, 7, ..., en nombre inconnu, chacune d'elles caractérisant les
actions et les propriétés spéciales et irréductibles des agents
inconnus qui interviennent dans la production de l'effort muscu
laire.
Mais on établit, en mathématiques : 1° qu'une fonction continue
quelconque peut se représenter par une somme de la forme
(1)... . n=H+at+be + cn +...
les termes de cette somme étant généralement en nombre infini;
2° que cette représentation n'est possible que d'une seule manière,
qui est donnée par la formule fondamentale de Taylor.
Si l'on connaissait le mécanisme de l'action musculaire, on
connaitrait par cela même tous les coefficients H, a, b, c, etc., que
l'on pourrait calculer de proche en proche et qui seraient des
combinaisons convenables des paramètres «, 8, y, etc.
Mais c'est précisément l'inverse qui a lieu: on possède la courbe
ergographique. On tâche alors de la représenter par une expression
de la forme (1). Dans l'espèce, cette représentation est suffisante
en arrétant le développement au quatrième terme; il y a donc
quatre constantes : H, a, b, c, dont la considération suffit à repré-
senter convenablement l'expérience.
Ces constantes dépendent des quantités inconnues a, 8, y, etc. ;
mais cette dépendance peut elle-même recevoir la forme (1). C'est
ce qui permet l'interprétation physiologique des constantes a, b, c.
en s'en tenant pour chacune d'elles à celle des actions e, 8,7, qui y
est prépondérante. Mais il faut se garder d'associer à cette
interprétation une idée de mesure proportionnelle ; par exemple,
en disant que a représente l'action des (orines, on veut dire simple:
ment par là que ce facteur torines est le principal de ceux qui
affectent l'effort proportionnellement au cube du temps. En passant
d'un ergogramme à l'autre, cette action variant, son coefficient
représentatif varie lui-méme et dans le méme sens. Ce coefficient
doit être envisagé, au moins a priori, plutôt comme un repère que
comme une mesure ; car il est certain que la courbe ergographique
est une déformation de la courbe de l'effort rrai, produite par les
Wii: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPRIE 381
variations périodiques des moments des forces en jeu par rapport
aux articulations (1), au cours de chaque contraction.
En résumé, il faut que l'expérience vienne confirmer ou contre-
dire les hypothèses que l'analyse mathématique suggère; cette
dernière n'est qu'une méthode d’induction; mais une méthode
extraordinairement féconde, car elle permet d'exprimer en langage
clair successivement toutes les hypothèses possibles en indiquant
pour chacune d'elles quel doit être le résultat du critère de l'expé-
rience. |
Cest ainsi qu'en faisant varier successivement tous les agents
qui peuvent intervenir dans l’action musculaire, on suivra dans
l'examen des coefficients l'exactitude de leur signification globale.
Toute la seconde partie de ce mémoire a pour but précisément de
démontrer que l'interprétation donnée de ces paramètres réprésente
bien au moins le sens des phénomènes. |
VI. — Aicool.
Nous venons de voir qu'il a été possible d'arriver à une loi
mathématique de la fatigue, en partant de faits d'observation,
cest-à dire en recueillant des ergogrammes dans des conditions
aussi identiques" que possible. Il a été possible même de donner
une interprétation physiologique aux paramètres. Mais on peut
aller plus loin. En possession de l'équation générale des courbes
de fatigue, j'ai institué toute une série d'expériences afin de modifier
les conditions expérimentales des ergogrammes, et de constater
en même temps les modifications des paramètres des courbes. Les
paramètres changent-ils dans le sens prévu par l'expérimentation
physiologique ? La question est de la plus haute importance. Les
expériences qui vont suivre ont été effectuées à un double point
de vue. Dans quelques-unes, il s'agissait de bien vérifier la signi-
fication accordée aux paramètres ; dans ce but, on produisait sur
le sujet en expérience une influence connue d'avance dans ses
résultats ; par exemple, on lui donnait de l'alcool en petite quantité,
qui excite les centres nerveux, et on examinait la valeur des para-
mètres dans les courbes modifiées par l'alcool. Si la constante b,
attribuée aux centres, est augmentée, nous pouvons conclure que
(1) Le moment d'une force par rapport à une droite passant par l'articulation
est le produit de cette force pe la perpendiculaire abaissée sur cette droite du
point d'application de cette force.
382 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
la signification attribuée au ‚parametre est bien la vraie. C'est
l'unique procédé permettant d'affirmer avec toute certitude que
les paramètres sont réellement liés à des caractéristiques physio-
logiques.
Le second point de vue, c'est l'utilisation des données recueillies
grâce à l'interprétation des paramètres comme procédé de recher-
ches nouvelles. Après avoir bien établi la signification physiolo-
gique des paramètres, en les faisant varier dans des conditions
bien connues, on peut maintenant étudier l'action soit de diverses
substances, soit d influences psychiques, morales, et d'autres con-
ditions du travail, sur l'ergogramme, afin de voir quelle est leur
influence sur les paramètres. Un vaste champ d'études s'ouvre donc
devant nous, et nous en traçons les premiers jalons dans ce
mémoire. La méthode ergographique acquiert donc subitement
une valeur extraordinairement grande, du moment que, grâce à la
connaissance des paramètres, l'analyse des processus physiologi-
ques qui constituent la courbe peut se faire d’une façon très précise,
I] est évident que la courbe de fatigue de Mosso renferme en elle
tous les éléments mystérieux encore en grande partie, qui se com-
binent entre eux pour déterminer le phénomène de fatigue. Mais
ces facteurs principaux de la fatigue étant corfnus d'une façon
générale, nous manquons absolument de moyens de les mesurer.
Les actions nerveuses motrices sont presque insaisissables ; quant
aux actions chimiques de décomposition de matériaux et d'intoxi
cation par les déchets, les méthodes chimiques sont presque impuis
santes à nous fournir une réponse; par des procédés laborieux,
elles peuvent à peine nous renseigner sur les modifications accom:
plies dans les échanges par l'organisme entier ou par l'activité de
la totalité des muscles. L'étude des effets et des causes du travail
d'un seul muscle ou d'un petit groupe de muscles, le seul suscep-
tible jusqu'à présent d’être mesuré avec précision et évalué en
unités énergétiques, est inabordable chimiquement.
Les méthodes mathématiques permettent donc de résoudre le
problème indirectement. Elles s’intercalent entre deux séries de
recherches, la première constituant la fixation des faits, le point de
départ de la loi empirique, la seconde ayant pour but la vérifica-
tion physiologique des paramètres et la recherche de lois nouvelles.
Comme nous le verrons, les expériences de vérification se confon
Wii: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 383
dent souventavec les expériences de recherches ; ainsi, les expé-
riences avec l'alcool, le sucre, l'anémie, instituées dans le but de
vérifier la signification accordée aux paramétres, ont permis de
mettre en lumiére bien des faits nouveaux. l
Mais l'étude des constantes exige avant tout une étude physiolo-
gique sur les conditions dans lesquelles ont été prises les courbes
ainsi que l'examen des courbes par les procédés anciennement
connus en physiologie. Aussi chaque chapitre renfermera-t il trois
parties : 1° étude physiologique des courbes ; 2° étude des para-
mètres ; 3° interprétations.
La technique suivie dans ces expériences a toujours été rigou-
reusement la même. Les sujets étaient des étudiants de l'Université
de Bruxelles. Ils étaient au préalable très bien entraînés, et ceci
s'applique surtout à Romain, Pinsonnat et Leroy, dont les courbes
sont irréprochables. Pour étudier l'action d'une substance, on com-
mencait par prendre plusieurs ergogrammes au rythme de deux
secondes et avec un intervalle de une à deux minutes entre les
ergogrammes. Le sujet se reposait ensuite et, aprés avoir ingéré la
substance active, il donnait la même série d’ergogrammes dans les
mêmes conditions extérieures du travail. Entre les deux épreuves,
je laissais écouler un temps variant de quarante cinq minutes à
une heure, plus que suffisant pour assurer la réparation complète.
Le poids à soulever est indiqué dans chaque expérience. De cette
façon, la comparaison des courbes pouvait être rigoureuse et on
éliminait les effets de l'entrainement.
Les expériences avec l'alcool ont été instituées principalement
dans le but de vérifier la valeur attribuée à la constante positive b,
car on sait que l'alcool à petites doses exerce une action excitante
sur les centres nerveux.
Pour la littérature de l'ergographie de l'alcool, je renvoie le
lecteur à mon article « Fatigue » du Dictionnaire de physiologie
(p.130). Rappelons en quelques lignes les principaux résultats.
Lombard Warren (1892) fut le premier à étudier l'influence de
l'alcool sur le travail ergographique ; il trouva une augmentation
de force après de petites doses, une diminution après de fortes
doses. I] attribue l'action dynamogène à une influence de l'alcool
Sur les centres nerveux. Hermann Frey (1896) trouve que le travail
du muscle non fatigué est diminué sous l'influence d'une dose
384 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
modérée d alcool, mais le travail du muscle fatigué est considé-
rablement augmenté. Dans tous les cas, l'alcool a pour effet de
diminuer la sensation de fatigue ; le travail paraft plus facile.
Frey arrive à. conclure que l'alcool a une double action : 1° une
action paralysante sur le systeme nerveux central (diminution de
la sensation de fatigue) et périphérique (moindre excitabilité du
muscle), apparaissant dans les expéricnces sur le muscle non
fatigué ; 2° une action due a Tapport de matériaux nouveaux de
combustion, utilisables par le muscle ; cette seconde action de
l'alcool se manifeste seulement quand le muscle est fatigué. Selon
l'auteur, le muscle frais a tout ce qu'il faut pour donner son maxi
mum de travail, et ce maximum, il ne peut le dépasser, malgré un
apport de matériaux nouveaux. Dans les expériences de Frey,
l'action excitante de l'alcool se manifeste surtout par une augmen-
tation du nombre de soulèvements a l'ergographe.
Destrée constate une augmentation de travail trés fugace sous
l'influence de l'alcool, suivie peu après d'un affaiblissement muscu-
laire très marqué. L'augmentation d'excitabilité du début ne repose
pas sur une illusion (abolition du sentiment de fatigue, d'après
Bunge), mais est réelle. Scheffer attribue l'augmentation et la dimi-
nution consécutive du travail aux modifications corrélatives et de
même sens de Iexcitabilité du système nerveux. Heck consteste
l'action excitante initiale de l'alcool ; d'après lui, c'est un effet de
suggestion. Au contraire, Ch. Féré ramène l'action excitante de
l'alcool à l'influence dynamogène qu'exerce l'alcool comme excitant
sensoriel à son passage dans la cavité buccale. Remarquons qu'au-
cune de ces deux explications n'est suffisante, car le phénomène de
l'augmentation de l'excitabilité se présente très nettement sur un
gastrocnémien de grenouille. Schenck admet aussi qu'en fin de
compte, l'alcool exerce une action déprimante. Dans de nouvelles
recherches faites avec Oseretzkowsky, Kraepelin (1) (1901) trouve
que des doses d'alcool de 15 à 50 grammes exercent une action
excitante extrêmement fugace; l'augmentation de travail est due
presque exclusivement à une augmentation du nombre de soulève
ments. Pour Kraepelin, l'alcool est un stimulant du travail moteur,
qui ne diminue que consécutivement ; au contraire, le travail
(1) A. Oseretzkowsky et E. Kraepelin, Ueber die Beeinflussung der
Muskelleistung durch verschiedene Arbeitsbedingungen. (Psychologische Arbet-
ten, Bd UL, 1903.)
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 385
psychique (additions) diminue d'emblée, et sans le coup de fouet
du:debut. Partrige trouve que l'action dynamogène initiale existe
aussi bien pour le travail musculaire que pour le travail intellec-
tuel.
L. Schnyder (1) a étudié l'action de l'alcool sur la force muscu-
laire en donnant 150 centimètres cubes de vin de Bordeaux, repré-
sentant 16 grammes d'alcool. Cette dose a une influence favorable
sur le travail musculaire quand elle est prise à jeun, c'est-à-dire
quand la réserve des forces de l'organisme est en quelque sorte
épuisée. Cette action favorable est contrecarrée par l'action paraly-
sante de l'alcool sur le système nerveux. Si l'organisme, par suite
de l'ingestion d'autres substances alimentaires, dispose d'une
réserve de force suffisante, l'alcool n'a plus de valeur comme pro-
ducteur de force.
Dans mes recherches, je n'ai envisagé que l'action des petiies
doses d'alcool, désirant produire un effet excitant et non paraly-
sant. Or la durée de l'excitation alcoolique est très variable suivant
les sujets, et cela explique peut-être les divergences d'opinions
entre les auteurs.
Les expériences furent faites sur sept personnes ` Mile Kipiani,
MM. Romain, Pinsonnat, Leroy, Gérard, Spehl et moi-même. L'al-
cool était donné sous forme d'eau-de-vie pure à 50°. L'effet étant
très inégal suivant les personnes, il est nécessaire d'étudier chaque
sujet séparément.
J. Ioteyko. — D'une façon générale, l'alcool à petites doses exerce
une action dynamogéne. Deux à trois minutes après Iingestion de
20 à 30 grammes d'alcool à 50°, l'effet psychique est déjà très net
etse manifeste par un léger vertige et une sensation d’excilation.
À ce moment, le travail peut être augmenté ou diminué, et l'aug-
mentation de travail a trait aussi bien à la hauteur des soulève-
ments qu'à leur nombre. On peut appeler période d’incoordination
cette première phase. Au bout de quinze minutes, d'une heure,
d'une heure et demie après l'ingestion, on voit le mieux se mani-
lester les effets excitants de l'alcool. La courbe est totalement chan
gée dans sa forme ; elle est plus allongée. La hauteur des soulève
ments partiels n'est jamais augmentée, mais la hauteur totale est
nécessairement accrue par suite de l'augmentation considérable
AL, Schnyder, Arch. f. ges. Physiol , Bd XCIII, 1903.
ANNALES D KLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. -— MAI 1905 25
- Makh» s
=a mmt ge mu
386 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
du nombre de soulèvements. Le travail est considérablement
accru, et le nombre augmentant plus que la hauteur totale, la
valeur du quotient de fatigue N diminue. L'action excitante peut
durer deux à trois heures ; on n'a jamais constaté d'action dépri-
mante consécutive, même après 30 grammes d'alcool. Le sujet est
presque abstinent dans la vie normale. Il est à noter que l'excita-
tion motrice persiste avec un affaiblissement prononcé des facultés
intellectuelles ; ainsi, le travail, consistant 4 copier un texte alle-
mand, ne pouvait se faire qu'avec une extreme lenteur. A l'ergo-
graphe, le poids paraît plus léger après absorption d'alcool. Voici
le relevé de quelques expériences.
3 Mars 1903 G Q. N. H.
Trois ergogrammes normaux. Rythme: 2”; intervalle : 2’;
poids : 3 kilogrammes.
Ir ergogramme...... 2,064 26,4 26 ` 688
> EE. ss 1,266 24,8 17 422
3° = «sabes 0,948 17,5 48 316
Trois ergogrammes pris 5 minutes après l'ingestion
de 30 grammes d'alcool à 50°.
E 1°" crgogramme.. . . . . 2.913 30,8 25 771
EN 2 SH pian 1,497 24,9 20 499
A 3e EE 0,831 21,3 13 277
u,
[t 5 i © étant le travail mécanique en kilogrammètres, Q le quotient de
f fatigue en millimètres, N le nombre total des soulèvements dans
| E? | un ergogramme, H la hauteur totale des soulévements en milli-
oe A | mètres.
KE Nous voyons que, dans cette expérience, le travail esl accru dans
la première et la deuxième courbe, légèrement diminué dans la
troisième.
En ge D er
a et ra ee
Om ěćč
ss tes
Dans les trois courbes du 6 mars 1903, prises deux minutes après
ingestion de 20 grammes d'alcool, le travail est diminué compa
rativement aux trois courbes prises avant l'injection.
er mes =
En revanche, I effet caractéristique de l'alcool apparaît très nette:
ment quand on attend plus longtemps.
—_ = — EN
AE. et me u EE el ee a "7 =
Wii J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 387
10 Mars 1903 G Q. N. H.
Ergogramme normal. Rythme: 2”; poids: 3 '/, kilogrammes
Ergogramme. . . . . . . . . 1,102 24,2 13 315
Ergogramme obtenu 30 minutes après l'ingestion
de 30 grammes d'alcool à 50°
Ergogramme......... 1,515 17,0 26 433
||
|
Fic. 4. — Courbe normale et courbe-alcool de J. loteyko, du 17 mars 1903.
L'augmentation de travail, sous l'influence de l'alcool, porte sur le nombre
des contractions. Grandeur naturelle.
17 mars 1903 G Q N. H.
Ergogrammes normaux. Rythme : 2’; intervalle : 1’;
poids : 2 '/, kilogrammes.
1” ergogramme (fig. 4). . 0,910 14,5 18 260
2° — De Meas 4 0.507 10.3 14 145
3° _ a oer oe 0.399 8.7 13 114
Ergogramme pris 1 heure 30 minutes après l' ingestion
de 25 grammes d’alcool à 50°
1" ergogramme (fig. 4). . 1,295 10,0 37 370
2° — de Beg, Ma 0,731 6.9 30 209
3° — be à te à 0.686 6.5 30 196
Ces expériences sont typiques. Les courbes alcooliques sont
devenues deux fois plus longues que les courbes normales, et la
hauteur des soulèvements partiels non seulement n'a pas augmenté.
mais elle a même diminué. Le quotient est diminué.
Romain. — On observe chez Romain des effets semblables: l'action
dynamogène de l'alcool se manifeste par un allongement notable
de la courbe ; souvent aussi la hauteur suit la même augmentation,
hon pas par élévation des premiers soulèvements, mals par le main
lien de l'effort à un niveau élevé.
388 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE `
17 mans 1903 © Q. N. ` H.
Ergogrammes normaux. Rythmes : 2’; poids : 5 kilogrammes
Main droite (fig. 9) . . 1,570 21,0 45 314
Main gauche . . . . 2,635 18,0 29 527
Ergogramme pris 1 heure 20 minutes après l’ingestion
de 25 grammes d'alcool à 50° |
Main droite (fig. 5) . . 2,960 23,6 25 592
Main gauche . . . . 2,070 17.3 33 574
I
Fic. 5. — Courbe normale et courbe-alcool de Romain, du 47 mars
1903. L'augmentation de travail, sous l'influence de l'alcool, porte
sur le nombre des contractions. Grandeur naturelle. |
I
13 mars 1903 © Q. N. H.
Ergogramme normal. Rythme : 2’; poids : 5 kilogrammes
Ergogramme. . . . . 1,525 21,8 14 305
Ergogramme pris 1 heure après l’ingestion
de 25 grammes d'alcool à 50°
Ergogramme. . . . . 3,315 20,7 32 663
Contrairement aux observations de Frey, j'ai constaté que l'action
excitante de l'alcool se manifeste dès la première courbe, mais elle
n'est pas immédiate. Il peut arriver aussi que l'excitation se
montre seulement dans la première courbe, les autres restant
normales, ou même subissant une légère diminution. Mais on
n'observe jamais une action sur les courbes ultérieures à l'exclusion
de la première. Dans toutes ces expériences, le repos entre l'épreuve
normale et l'épreuve avec l'alcool était toujours suffisant pour
assurer la restauration.
Wii J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 389
Mile Kipiani. — Mille Kipiani, ayant déjà l'habitude de Vergo.
graphe, a fourni une seule expérience avec l'alcool.
8 Mars 1904 © Q. N. H.
Ergogrammes normaux. Rythme: 2”; intervalle 1’;
poids : 3 '/, kilogrammes.
1°" ergogramme.. . . . . 2,469 16,7 42 705
2 Se hae 0,994 11,3 25 284
3° — bee ks 0,990 10,4 25 283
Ergogrammes pris 10 minutes après l'absorption
de 20 grammes d'alcool à 50°.
1" ergogramme...... 1,806 15,1 34 516
2° SS 0,512 8,6 17 146
3° =. Las 0,154 5,5 ` 8 AA
L'action de 20 grammes d'alcool à 30° est donc nettement para-
lysante, et l'effet devient de plus en plus accentué à mesure que les
courbes se succèdent. Après l'alcool, le poids paraît plus lourd. On
peut conclure à la grande sensibilité individuelle de Mile Kipiani à
l'égard de l'alcool.
Gérard. — Ne prend aucune liqueur alcoolique. Prend part à
deux expériences avec l'alcool. |
19 FÉVRIER 1904 & . Q.
1" ergogramme................... 2,874 | 17,00
2 EE ee 1,076 11,69
3° Te T 1,064 9,85
Après repos complet, le sujet absorbe 20 grammes d'alcool à 30°.
et au bout de sept minutes se remet au travail. C'est à peine s'il
fournit quelques soulèvements enregistrables. Il reprend le travail
douze minutes après l'absorption : il fournit une petite courbe de
dix soulèvements. Le poids ne paraît pas plus lourd, mais la main
n obéit pas. Il est à remarquer qu'avec un poids de 2 kilogrammes,
le sujet peut fournir un fort beau travail.
& Mars 1904 w Q. N. H.
Ergogramme normal. Rythme: 2”; poids: A kilogrammes
Ergogramme........ 2,068 13,1 49 642
390 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Ergogramme pris 4 minutes après l'absorption
de 10 grammes d'alcool à 50°
Ergogramme........ 1,216 7,8 39 304
Dans cette expérience, le sujet éprouve beaucoup de difficulté
dans le soulèvement du poids. Sa sensibilité à l'égard de l'alcool
est extrêmement grande, puisque déjà 10 grammes pro.
duisent un effet paralysant.
Spehl.— Une seule expérience (26 janvier 1904). Même après
90 grammes d'alcool, on observe aucune influence sur le tracé.
Pinsonnat et Leroy. — Ne sont presque pas influencés par
l'alcool au point de vue du travail ergographique. Ils ne ressentent
d'ailleurs aucune influence de l'alcool. Mais, chose curieuse, le
poids parait quand même beaucoup plus léger, au point qu'ils
demandent si l'on ne s'est pas trompé de poids. Quand on force un
peu la dose d'alcool (50 grammes), le travail est très légèrement
diminué, sans qu'il soit possible de voir s'il passe par une phase
d'augmentation.
Nous voyons se dessiner des différences individuelles très nettes.
Certaines personnes (Kipiani, Gérard) sont paralysées presque
immédiatement, sans qu'il soit possible de saisir chez elles la phase
d’excitation. Chez d'autres personnes, on aperçoit une phase der
citation très nette (Romain, loteyko). Enfin, les personnes les plus
réfractaires ne sont pas influencées, ni dans un sens ni dans l'autre
(Leroy, Pinsonnat, Spehl), avec des doses allant jusqu'à 50 grammes
d'alcool à 50°. Cette dose est susceptible de déterminer une légère
dépression, qui s'établit d'emblée.
C'est à la résistance inégale des sujets vis-à-vis de l'alcool qu'il
faut ratlacher probablement son degré inégal de nocivité et en
même temps la tendance qu'ont certaines personnes à abuser de
boissons alcooliques. D'habitude, au début, c'est l'excitation que
l'on recherche; dans la suite, il faut doubler les doses. C'est là le
danger psychique de l'alcool.
J'ai choisi les plus caractéristiques parmi ces courbes, et M. Chré
tien a bien voulu se charger de calculer les constantes.
Voici les constantes de cinq expériences doubles (état normal et
CA
Mm: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE . 391
alcoolisation) (1), (s étant l'écart moyen entre la courbe observée el
la courbe calculée).
ERGOGRAMMES NORMAUX
DATE SUJETS H a b c €
17 mars 1903 . . Romain, . . 29 0,00667 0,00000 0,4333 0,5
13 mars 1903 . . Romain... . 31 0,02643 0,3364 2,021 0,2
17 mars 1903 . . J.I.. . . 28,5 0,00599 0,169 2,7 OI
10 mars 1903 . . J. 1... . . 33,5 0,0107 0,029 0,385 8,5
4 mars 1904 . . GéranD . . 22 0,000623 0,040736 0,94806 0,15
ERGOGRAMMES APRÈS ALCOOL (recueillis aux mêmes dates)
Temps |
SUJETS Doses après H. a b C e
abSorption
ROMAIN. . . 25 gr. 1b. 20m. 32 0,0049 0,1195 1,205 0,4
Romain. . . 25 gr. 1h. 33 0,00206 0,076 1,354 0,2
J.I. . . . gr. 1h. 20 m. 27 0,00288 0,1786 3,384 0,3
J.i. . . . 4 gr. 30 m. 36,50,00419 0,179 3,226 0,5
GERARD. . . 10 gr. 4 m. 17 0,000825 0,0529 1,24565 0,3
Nous voyons d après cette table que :
1° Le paramètre b, attribuable à l'action des centres nerveux,
augmente sous l'influence des doses modérées d'alcool quatre fois
sur cinq expériences. I] esta noter que parmi les quatre expe-
riences où b est augmenté, trois se rapportent à des cas où le travail
mécanique était très notablement augmenté sous l'influence de
l'alcool (2), et une se rapporte à un cas où le travail musculaire
était considérablement diminué (3). L'unique expérience où b est
diminué sous l'influence de l'alcool se rapporte à un cas où le
travail musculaire a été augmenté (4).
2° Le paramètre a, attribuable à la perte de puissance occasionnée
par les toxines, est diminué quatre fois sur cinq expériences.
Comme je vais tirer quelques conclusions relatives au rapport dans
(1) Pour les calculs préliminaires concernant la hauteur, le travail mécanique»
le quotient de fatigue, etc., voir pages précédentes. L'alcool est a 50°.
(2) Experience du 17 mars, Romain, travail mécanique porté de 1kgm570 a
m960.
Expérience du 17 mars, J. I., travail mécanique porté deOkgm910 a ikgm2%,
Expérience du 10 mars, J. I., travail mécanique porté de 1kgm102 à 1kgm515,
(3) GéRARD, travail mecanique, diminué de 2kgm560 à 1kgm216.
(4) Experience du 13 mars, Romain, travail mécanique porté de 1kgm525 a
3kgm315. |
-992 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
lequel a diminue, je trouve nécessaire de représenter ces rapports
en un tableau:
1" exp. (Romain, 17 mars), a diminue dans le rapport . 3: 2
2 — (Romain, 13 mars), a diminue dans le rapport . 13: 1
Ar — (J.1., 17 mars), a diminue dans le rapport . . 3:1
4 — (J.1., 10 mars), a diminue dans le rapport . . 2'/,:1
5° — (GERARD, 4 mars), a augmente dans le rapport . 3: 4
Ainsi, le paramètre a diminue dans toutes les expériences où le
travail musculaire est augmenté sous l'influence de l'alcool : il a
augmenté dans l'expérience où le travail musculaire s'est trouvé
diminué. Mais la diminution de la constante a n'est pas la même
dans tous les cas d'augmentation de trawail. Nous voyons, en effet,
que a diminue dans un rapport allant de 3 à 1 et de 3 à 2 comme
limites extrêmes dans les expérienées où b est augmenté sous l'in-
fluence de l'alcool. Mais dans l'expérience unique où b se trouve
diminué sous l'influence de l'alcool, a diminue dans la proportion
de 13 à 1. En résumé, a est diminué dans toutes les expériences
où le travail est augmenté, mais sa diminution est comparablement
plus grande dans le cas où b se trouve diminué.
Quelle interprétation peut-on donner a ces modifications des
paramètres de la courbe sous l'influence de l'alcool ? |
L'augmentation du paramètre b sous l'influence de l'alcool vient
confirmer la signification physiologique attribuée à ce paramètre,
qui traduit l'action excitante des centres nerveux par l'alcool. ll est
intéressant de nofer que même dans l'expérience où le travail
mécanique se trouve diminué sous l'influence de l'alcool (Gérard).
le paramètre b a augmenté. La paralysie a donc été d'origine exclu-
sivement périphérique. Quand à l'interprétation de l'unique expé
rience où b a diminué sous l'influeuce de l'alcool, elle trouvera sa
place un peu plus loin.
La diminution de a, qui se retrouve dans toutes les expériences
où le travail musculaire a été augmenté, montre que Tintoxication
produite par le travail musculaire est beaucoup moins forte quand
le sujet a pris de l'alcool en petite quantité que quand il n'en a pas
. pris.
Comment expliquer la diminution de toxines dans le muscle
légèrement alcoolisé ? Une seule explication me parait possible, el
M": J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 393
. elle est conforme aux données physiologiques récemment établies
quant à l'action de l'alcool. A côté des effets excitants qu'il produit
sur le système nerveux et qui le font ranger parmi les poisons
redoutables quand il est pris en excès, l'alcool est un aliment.
Déjà Frey et Schnyder ont été conduits par leurs ergographiques
à attribuer un rôle nutritif à l'alcool, et à distinguer dans ses effets
sur le muscle une part qui revient aux centres nerveux et une qui
revient à un apport de matériaux nouveaux de combustion. Cette
action se dessine très nettement dans les expériences de Frey, qui
trouve que seul le muscle fatigué retire un bénéfice de l'alcool, et
dans celles de Schnyder, qui trouve que l'action favorable de
l'alcool est surtout manifeste quand on est à jeun, états caractérisés
par un déficit de substances alimentaires, sont principalement
influencés par l'absorption de l'alcool en petite quantité, ce qui
permet d'éliminer l'action de l'alcool sur les centres, supposée la
même ou à peu près la même dans toutes ces expériences, et permet
de prendre en considération l'action alimentaire de l'alcool. Pour
les autres preuves, voir à la fin de ce chapitre.
‘Si l'alcool agit comme un aliment, il fournit un muscle qui tra-
vaille de nouveaux matériaux ternaires, facilement assimilables, ce
qui permet au muscle de continuer le travail sans la nécessité d’atta-
: quer les matériaux albuminoides contenus en lui. Or, si la dépense
d'albuminoïdes est diminuée grâce à l'alcool, les toxines doivent
nécessairement diminuer dans la même mesure, car il est reconnu
aujourd hui que ce sont les substances issues des albuminoides qui
possèdent la plus grande toxicité et empéchent le travail. Ce méca-
nisme paraît d'autant plus probable que le travail est considérable-
ment augmenté sous l'influence de l'action excitante exercée par
l'alcool sur les centres nerveux ; si la somme disponible d'hydrates
de carbone restait la méme, et si cet excés de travail devait étre
produit aux dépens des matières albuminoïdes, la quantité des
toxines serait considérablement augmentée. Or, c'est l'inverse qui
se produit.
J'arrive donc à conclure que l'alcool exerce une action excitante
sur les centres nerveux, laquelle se traduit par une augmentation
de la constante b; les centres nerveux excités peuvent agir plus
longtemps et plus efficacement sur le muscle; mais ce dernier n'est
pas réduit à puiser dans sa propre substance le supplément de tra-
394 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
vail qui lui est imposé, car l'alcool ingéré lui fournit un apport
nouveau de matériaux ternaires. C'est ainsi qu'on arriverait à
s'expliquer le rôle d'aliment d'épargne, d'antidéperditeur accordé
souvent à l'alcool : il épargnerait les matériaux albuminoïdes en
fournissant aux muscles un produit ternaire rapidement combustible
et pouvant être utilisé instantanément.
Mais quand l'alcool produit des effets paralysants sur le système
musculaire (Gérard), alors a est augmenté; on voit que la paralysie
périphérique peut coexister avec un léger état d'excitation des
centres. Dans cette expérience, l'alcool, bien que donné à pelite
dose, a produit des effets paralysants, vu la grande sensibilité du
sujet à son égard ; et nous voyons se dessiner des effets opposés :
augmentation de la quantité de toxines amenant la paralysie pré
coce du muscle. L'alcool exerce t-il une action destructive sur le
muscle quand il est pris en excès? On ne saurait répondre a cette
question. Mais le résultat général concorde bien avec d autres faits
recueillis dans d'autres conditions.
La diminution des toxines dans le muscle légèrement alcoolisé
_ et exécutant du travail a l'ergographe de Mosso explique aussi un
fait psychologique de grand intérêt : l'alcool diminue la sensation
de fatigue. A l'ergographe, l'effet se traduit par une facilité beau-
coup plus grande dans le soulèvement du poids, qui parait bien
plus léger. Frey explique la diminution de la sensation de fatigue
par l'action paralysante qu'exercerait l'alcool sur les centres
nerveux. Mais il faudrait prouver que la sensation de fatigue a son
origine dans les centres nerveux et non dans les muscles. Jai
précisément démontré le contraire dans une série de recherches
sur lesquelles je n'insisterai pas ici et qui m'ont conduite à admettre
le siège périphérique de la fatigue. La question a été magistralement
exposée par Woodworth dans son livre sur le mouvement (1).
On attribue actuellement une origine périphérique aussi bien au
sens musculaire qu'à la sensation de fatigue. La théorie des
« sensations d’innervation » tend aujourd'hui à disparaitre. Let:
tant de la sensation est constitué par des actions mécaniques (el
chimiques venant agir sur les terminaisons nerveuses sensilives
contenues dans le muscle. Comme actions mécaniques, il faut
(1) Raf, Woodworth. Le Houvement. ; Bibl. intern. de psychologie expert
mentale. Paris, (903, chez Doin),
we e
. um.
Wis J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 395
considérer le froissement, le tiraillement des extrémités nerveuses
lors du mouvement; et comme actions chimiques, les eflets de
l'excitation par les toxines musculaires, ce qui devient surtout
apparent pendant la fatigue. Par conséquent, puisque l'alcool est
un aliment pour le muscle, qu'il empêche la désassimilation des
matières albuminoides et diminue les toxines locales, l'excitation
des terminaisons nerveuses sensitives contenues dans le muscle
par les toxines est ou bien retardée, ou bien amoindrie. La sensation
de fatigue, qui, comme toute sensation, n'est que la répercussion
cérébrale d'une excitation périphérique sensorielle, doit nécessai-
rement être diminuée dans son intensité: c'est ce qui se produit en
effet. Cette diminution de la sensition de fatigue est même un
phénomène qui précède l'action excitomotrice de l'alcool.
Il reste à interpréter la raison physiologique pour laquelle b
est diminué dans une expérience avec l'alcool. On pourrait peut-
être invoquer tout simplement une paralysie centrale, survenant
dans cetle expérience malgré une dose modérée. La susceptibilité
individuelle n’est certes pas invariable. Mais cette explication est
difficilement compatible avec l'augmentation de travail mécanique ;
on ne comprendrait pas comment des centres nerveux affaiblis
pourraient inciter le muscle à produire un travail plus grand que
le travail habituel. Il faut donc admettre que l'action des centres
a été augmentée, et que pourtant b diminue.
Voici l'explication la plus plausible. Le paramètre b est attribué
à l'action excitante des centres nerveux ; mais il est certain que
cette action n'est pas simple, mais composée de plusieurs actions
dont nous ne pouvons que saisir la résultante. Jl est à prévoir,
d'après les considérations émises sur les relations des para-
mètres empiriques avec les paramètres théoriques, que tous
les paramètres pourront un jour être décomposés. Ainsi, le para-
mètre a, attribuable à la perte de puissance produite par l'accumu-
lation des toxines, pourra aussi être décomposé en plusieurs
paramètres suivant les différentes classes des toxines produites
et d'autres causes moins prépondérantes, et c pourra être décomposé
suivant les différentes classes d'hydrates de carbone consommés.
C'est en faisant varier dans une large mesure les conditions experi-
mentales qu'on parviendra à opérer cette disjonction.
Le paramètre b est positif (le seul). Or, il y a plusieurs causes
- ee EEE US | e O
396 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
qui tendent a élever les ordonnées de la courbe; par conséquent,
b peut être décomposéau moins en 2 paramétres, b, et b,. Supposons
que b: représente l'action des centres proprement dits et b; celle
des toxines, musculaires on autres, qui viendraient exciter les
centres nerveux pendant le travail. L'alcool vient exciter les centres
nerveux en augmentant b: ; mais si l'action excitante des toxines
vient à manquer, b peut diminuer. Si la diminution de b: l'em
porte sur l'augmentation de b, , alors b, qui est la somme de deux
termes, peut diminuer.
Cette interprétation se vérifie. J'attire l'attention sur ce fait.
qu'en général a (toxines) diminue dans les tracés fournis après
absorption de l'alcool; mais cette diminution peut aller du simple
au double dans les ergogrammes ou b est augmenté, alors que
dans l'unique ergogramme où b diminue avec l’alcool, le paramètre
a est diminué dans le rapport de 13 à 1. Il semble donc quil
existe un rapport entre la diminution de a et de b. L'existence
d'un rapport de ce genre sera encore démontrée dans d'autres
expériences.
Cette hypothèse paraît la plus vraisemblable, et on peut l'ad-
mettre, quitte 4 l’abandonner plus tard, si une explication
meilleure pouvait surgir. On sait que les centres nerveux sont
très sensibles aux poisons venus du dehors. Mais il n'a jamais été
prouvé qu'ils soient intoxiqués par les poisons de la fatigue mus-
culaire. Dans une série de recherches, j'ai même constaté que les
centres de la moelle étaient indemnes de toute fatigue après un
travail prolongé des muscles de la jambe (grenouille) (1). Il semble
que les poisons de la fatigue appartiennent au groupe des poisons
curarisants, qui ont une prédilection marquée pour les terminai-
sons périphériques des nerfs moteurs et qui respectent les centres.
Mais si l'action paralysante des toxines musculaires sur les centres
nerveux est inadmissible, il n'en est pas de même de leur action
excitante. L'action excitante est compatible avec de très faibles
doses, et même le curare, qui paralyse le muscle, est un excitant
énergique pour les centres nerveux (expériences récentes de Pagano
et celles de L. Mayer). Il n'est pas impossible que les toxines. para:
lysantes pour le muscle, soient excitantes à l'état très dilué pour
(1) J. loteyko. Recherches expérimentales sur la résistance des centres ner-
veux médullaires à la fatigue. (Annales de la Sociéte royale des sciences
médicales et naturelles de Bruxelles, t. VIII,. 1899).
Wi: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'FAGOGRAPHIE 397
les centres nerveux. Ainsi, le paramétre b serait décomposé en
deux termes, b, et b:, toujours positifs, mais dont les valeurs res-
pectives pourraient varier suivant les conditions expérimentales.
Si les toxines se produisent en grande quantité, b: augmente ; si
elles se produisent en petite quantité, ba diminue. Il en résulte
que, dans certaines expériences où les centres nerveux sont notoi-
rement excités et où le nombre de soulèvements est très accru,
b peut être diminué. Mais pour que l'interprétation émise puisse
être acceptée, il faut que, dans ces expériences, a diminue consi-
dérablement.
La question de l'alcool m avant paru fort intéressante, j'ai institué
une autre série d'expériences avec des rythmes plus lents. On sait
que le travail effectué à l'ergographe de Mosso consiste d'ordinaire
à contracter le doigt toutes les deux secondes. C'est à ce rythme
qu'ont été exécutés toutes les ergogrammes relatés dans ce mémoire,
excepté ceux dont il va être question ici.
On peut réserver le nom d'ergogrammes de Maggiora aux courbes
où le rythme des contractions est assez, lent pour écarter toute fati-
gue. Ce sont là les conditions du travail optimum. Maggiora (1) a
montré que l'intervalle de dix secondes entre les contractions suffit
pour que le travail se prolonge indéfiniment. Dans ces conditions,
on peut travailler des heures entières à l'ergographe sans aucune
fatigue, et les contraclions se maintiennent toutes à leur maximum
de hauteur.
L'emploi des ergoragmmes de Maggiora comme procédé de
mesure de la fatigue fut proposé simultanément par G. Ballet et
J. Philippe, d’une part, et par moi-même dans l'autre, en 1903. Dans
leur communication faite au XIIe Congrès des médecins neurolo-
gistes el aliénistes de langue française, tenu à Bruxelles en aout 1903,
G. Ballet et J. Philippe (2) ont exposé leurs expériences ergographi-
ques faites chez les neurasthéniques comparativement avec d'autres
malades nerveux et chez l'homme sain. Après la fatigue, obtenue à
l'ergographe de Mosso par le procédé habituel les individus sains
(1) Maggiora. — Les lois de la fatigue étudiées dans les muscles de l’homme:
(Archives ilaliennes de biologie, t. XIII, 1890.)
(2) Q. Ballet et J. Philippe. — Etude comparative de la fatigue au moyen de
l'ergographe et des ergogrammes, chez l’homme sain, le neurasthénique, le
myopathique et dans l’atrophie musculaire nevritique. (XIII: Congrès des méde-
cins alienısles et neurologistes de France et des pays de langue française. Bru-
xelles, août 1908.)
QC
398 - ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
récupérent leur énergie primitive en contractant le doigt toutes les
dix secondes. Chez les neurasthéniques myélasthéniques, au con-
traire, le muscle ne récupère que très lentement sa puissance
d'action, ou bien continue à se fatiguer. Les tracés de Maggiora vont
dans ce cas en sabaissant chez les myopathiques ; chez les malades
affectés d’atrophie névritiques, les choses se passent comme à l'état
normal. Ces résultats constituent, d'après les auteurs, un nouvel
argument en faveur de l'opinion d'après laquelle la fatigue chez les
neurasthéniques a son origine dans les centres nerveux, et non
dans les muscles.
En réponse à cette intéressante communication, j'ai fait connaître
immédiatement des expériences dans le même genre que j'avais
effectuées chez des personnes normales. mais légèrement alcoolisées,
et jai ensuite présenté une courte note sur le même sujet au
Congrès d'hygiène, tenu à Bruxelles en septembre 1903 (1).
Toutes ces expériences ont été effectuées sur moi-même pendant
l'été 1003. L'alcool est pris à la dose de 20 grammes. On s'assure
que normalement l'intervalle de dix secondes suffit pour la répara-
tion intégrale d'une contraction à l’autre; quand, après quarante
minutes de travail à l’ergographe, les contractions n’ont pas diminué
de hauteur, on considère la preuve comme suffisante. Elle ne l'est
peut-être pas complètement, mais il est difficile de résister plus
longtemps à l'ennui qu'occasionne une expérience si longue et si
monotone. Le sommet des contractions présente des oscilliations
qui aflectent la forme périodique, mais il n'y a aucune tendance à
l'abaissement définitif. La première constatation, c'est que sousl'in-
fluence de l'alcool, on aperçoit les mêmes périodes et la hauteur des
contractions n'est pas augmentée. Le même fait se produit dans
tous les ergogrammes de Maggiora pris par l'absorption d'alcool,
ce qui prouve définitivement que l'alcool n augmente pas la hauteur
de la contraction. Si, dans les ergogrammes de Mosso, la hauteur
totale se trouve augmentée, c'est par suite de l'augmentation du
nombre des contractions et aussi parce que la courbe s'abaisse
moins vite qu'à l'état normal. L'effet excitant de l'alcool dans ler-
gogramme de Mosso se manifeste non seulement par l'accroissement
du nombre des contractions, mais par une tendance de la contraction
à se maintenir à sou niveau initial.
(1) J. loteyko. — Les effets hypercinétiques de l’alcool étudiés à l’ergographe.
(Congrès international d'hygiène et de démographie. Bruxelles, septembre 198.
Wis J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPAIE 399
Quand dans d'autres expériences on travaille avec un rythme de
huit secondes (poids 3 kilogrammes}, la fatigue arrive vers la vingt-
cinquième minute. La même expérience répétée après l'absorption
de 20 grammes d'alcool ne s'accompagne d'aucune fatigue.
Quand on travaille avec un rythme de six secondes, la fatigue
arrive normalement au bout du premier quart d'heure les contrac-
tions diminuent en peu de hauteur (d'un quart) et persistent après,
non modifiées.
J'ai observé aussi ce fait intéressant qui se produit à | état
normal, que lorsque la fatigue survient après un travail effectué
loutes les six secondes, il suflit de ralentir le rythme pour voir
les contractions s'élever; après avoir travaillé quelque temps
avec uD rythme de huit secondes, et la fatigue survenant, on peut
de nouveau obtenir un relèvement en prenant le rythme de dix
secondes. Cette fois-ci la réparation est intégrale, et le rythme de
dix secondes suffit amplement non seulement à réparer les pertes
subies d'une contraction à une autre, mais aussi à réparer celles qui
subsisteraient après une fatigue antérieure.
Nous voyons dans ces expériences que, sous l'influence de l'alcool,
le temps nécessaire pour la réparation intégrale devient plus court.
Les sujets légèrement alcoolisés retirent deux bénéfices de l'alcool
au point de vue de la puissance musculaire : dans les ergogrammes
avec fatigue (ergogrammes de Mosso), la contraction dure plus
longtemps; dans les ergogrammes sans fatigue (ergogrammes de
Maggiora), la contraction peut se faire avec un rythme plus fréquent.
Bien entendu tous ces résultats ne s'appliquent qu'aux petites doses
d'alcool et à des sujets abstinents, c'est-à-dire chez lesquels les
petites doses sont actives.
Au premier abord, il semble qu'il soit possible de rattacher
l'action de l'alcool sur l'ergogramme de Maggiora à l'action exci-
tante de l'alcool sur les centres nerveux. Il est avéré que l'alcool
à petite dose agit sur les centres nerveux en les excitant ; les sujets
légèrement alcoolisés se trouveraient donc dans un état exactement
opposé à celui des neurasthéniques, chez lesquels la réparation
intégrale demande un intervalle de repos plus long que chez les
gens normaux.
Avant de répondre à cette question, examinons les effets de
l'alcool sur l'ergogramme pris suivant un rythme intermédiaire,
H LU
>
400 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
quatre secondes par exemple. En étudiant les rythmes intermé-
diaires, on peut suivre la transformation progressive des courbes
de fatigue de Mosso en ergogrammes d'infatigabilité complète.
Ainsi, avec un rythme de quatre secondes, on obtient avec l'alcool
des tracés d'une longueur extrême (voir figure 6).
Fic. 6. — Tracé normal (en haut) et tracé-alcool (en bas) de l'auteur
(17 aodt 1903). Grandeur naturelle.
Ce qui caractérise l'action hypercinétique de l'alcool, c'est la
prolongation de la durée du travail avec tendance 4 conserver pour
les contractions leur maximum de hauteur. Le moteur animé
devient ainsi un véritable automate, pouvant travailler sans fatigue
et sans sensation de fatigue.
Tachons maintenant d'expliquer la raison de l'infatigabilité dans
les ergogrammes de Maggiora, aussi bien dans les courbes normales
que dans les courbes alcooliques.
On admet que normalement le muscle demande dix secondes de
repos entre les contractions pour travailler sans fatigue. Cela
signifie qu'avec ce rythme il ny a pas accumulation de fatigue
d'une contraction à une autre, c'est-à dire que pendant cet intervalle
de repos les dépenses sont compensées et les produits toxiques
éliminés ou neutralisés. Ce qui doit donc caractériser avant tout les
ergogrammes de Maggiora au point de vue chimique, c'est l'absence
presque complète de produits toxiques. Cette conclusion est abso- `
lument formelle.
Miir J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 401
Sous l'influence de l'alcool, nous voyons l'intervalle indispen-
sable pour la réparation intégrale, diminuer dans de fortes
proportions, descendre par exemple à huit secondes et même
six secondes. Comme on est habitué à considérer l'alcool surtout
comme un excitant, on est conduit à penser immédiatement à une
action excitante sur les centres. Cette dernière existe incontesta-
blement, mais on arrive à expliquer beaucoup mieux les phéno-
mènes en considérant l'alcool comme un aliment. La discussion
mathématique nous a montré que l'alcool diminue considérable-
ment le paramètre a, que nous attribuons à la perte de puissance
musculaire déterminée par les toxines. Donc, si l'alcool diminue
es toxines, on peut travailler avec un rythme plus rapide sans
qu'il se produise d’accumulation de la fatigue. Si l'interprétation
proposée est exacte, la diminution de a doit être encore plus grande
dans les ergogrammes pris au rythme de quatre secondes, qui se
rapprochent de l'infatigabilité complète, que dans les courbes
prises au rythme de deux secondes ; les ergogrammes au rythme
de quatre secondes ont tous la même allure. Il suffit d'en calculer
un couple (ergogramme normal et ergogramme alcoolique).
Voici l'expérience du 17 août 1903: Poids, 3 kilogrammes.
Rythme des contractions, quatre secondes.
Nombre Hauteur Quotient %
Courbe normale. . . . 42 579 13,4 1,737
Courbe prise 5 m. après l’ingestion 107 1254 11,7 3,762
de 20 grammes d'alcool.
L'étude mathématique de ces deux courbes a donné les résultats
suivants :
H a b C e
Courbe normale. . . . . . 23 0,001006 0,05503 1,0839 0,4
Courbe alcoolique . . . . . 23 0,000069 0,01166 0,669 1,1
Par conséquent, le paramétre H (hauteur maximum) n'a pas
changé, mais les autres paramètres ont été profondément modifiés.
Sous l'influence de l'alcool, le paramètre a a diminué treize fois, le
paramètre b a diminué cinq fois. Nous retrouvons donc ici les
mêmes phénomènes que dans l'expérience de Romain du 13 mars.
Lénorme diminution des toxines musculaires coincide avec l'ab-
sence apparente d'excitation des centres nerveux.
` ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — MAI 1905. 20
402 Sg ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Tout porte à croire que les centres nerveux ont été excités, car
on sait expérimentalement que l'alcool à petite doses excite les
centres; b, est donc vraisemblablement augmenté. Mais l'action
excitante des toxines étant très faible, bs diminue par rapport
a l'état normal, et cette diminution de 2 l'emporte sur l'augmen-
tation de b:. Le paramètre b, qui est la somme de ces deux termes,
est diminué.
Mais le phénomène le plus important dans ce tracé. c'est l'énorme
diminution de a. Comme tous les tracés avec l'alcool pris à des
rythmes lents se ressemblent, et que plus le rythme est lent, plus
ils tendent vers l'infatigabilité complète, nous pouvons en conclure
que les paramètres de ces courbes sont à peu près les mêmes.
ll semble donc possible d'expliquer la réparation intégrale qui se.
produit avec l'alcool pour les rythmes de huit à six secondes, par
l'action alimentaire de l'alcool, qui fournit au muscle un combus-
tible permettant d'épargner les matières albuminoides.
Il est important de faire ressortir la concordance parfaite de ces
résultats et de ces interprétations avec les données récentes fournies
par Atwater, Duclaux et A. Gautier (1). «1l résulte définitivement
des observations et expériences modernes les plus irréprochables:
écrit Gautier. que l'alcool absorbé par les animaux brûle dans
l'économie presque en totalité; au même titre que la graisse et le
sucre, il doit être considéré comme un aliment nous procurant la
presque totalité de l'énergie correspondant au nombre de calories
qu'il produiraits'1} était brûlé au calorimètre. Nous pensons pouvoir
établir ici, grâce aux recherches les plus récentes, qu'à la façon
des graisses et des sucres, l'alcool protège les tissus et en particulier
leurs matières protoplasmiques contre la destruction que provoque
tout fonctionnement vital, mais à la condition toutefois qu'il soit
donné sans abus, celui ci entraînant des effets contraires. |
« L'alcool se comporte, en un mot, comme ‘un véritable aliment
et mème comme un aliment précieux si l'on ne dépasse pas la
dose journalière de 1 gramme par kilogramme de poids du corps.
Parmi ces observations, notons particulièment celles de R.
Roseman (2), qui arrive à la conclusion que l'alcool s'oppose à la
désassimilation des albuminoïdes.
(1) A. Gautier. L'alimentation et les régimes chez l'homme sain et chez les
malades. Paris, Masson, 1904, 528 pages.
(2) R. Roseman. — Arch. f. ges. Physiol., Bd LXXXVI, 1901.
m J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 403°
Tous ces résultats ne s'appliquent qu'aux petites doses d'alcool :
ils ne diminuent en rien l'importance sociale de la lutte anti-
alcoolique. Mais au point de vue scientifique, l'alcool à petites
doses doit être considéré comme un aliment procurant rapidement
de la chaleur et de la force et épargnant les matières albuminoides.
L'interprétation physiologique des ergogrammes de l'alcool conduit
aux mêmes résultats.
(à suivre).
REVUE DE LA PRESSE
J. BERGONIE et L. TRIBONDEAU. — Action des rayons X sur le
testicule du rat blanc (première note).— Réunion biologique de Bordeaux
8 novembre 1904.
Déja des recherches ont été faites sur le cobaye démontrant que les ani-
maux males exposés aux rayons X deviennent inféconds. Les examens
anatomo et histo-pathologiques n'ont pas été publiés.
Nous avons repris ces expériences en nous servant du rat blanc. Cet ani-
mal a l'avantage de posséder des testicules volumineux, faciles à exposer,
en spermatogénése continue (Regaud) et d'une structure histologique clas-
sique.
Technique. — Nous nous sommes placés au point de vue des radia-
tions émises dans des conditions aussi bien définies que possible.
Le tube de Crookes était un tube Chabaud-Villar à anticathode refroidie
alimentée par le courant secondaire d'une bobine, munie d'un interrupteur
de Wehnelt à trou. La pénétration des rayons, ou leur numéro radiochro-
mométrique, était mesuré au moyen de radiochromomètre de Benoist ; il a
toujours était égal a six. Lon s’assurait de la constance du numéro des
rayons émis, par un voltmètre témoin, branché en dérivation sur le secon
daire (méthode de l'un de nous). La delimitation du champ exposé était
faite au moyen d’une lame de plomb perforée, de manière à ne laisser passer
que le testicule, seule partie du corps de l'animal atteinte par les rayons
X. La quantité des rayons était définie par la durée d'exposition d'une
part. Pour 10 minutes d'exposition, 10 ampères d'intensité du courant et 15
centimètres de distance, la radiation émise correspond à & unités H. Or,
l'intensité du courant de nos expériences a varié entre 9 et 12 amperes et
pour tous les animaux la distance de l’anticathode du tube à l'organe était
de 15 centimètres. |
Expériences faites.— Premier lot de quatre (Ià IV) castrés d’un côté
avant exposition. Le testicule restant a été exposédansles conditicnssuivantes :
rat I. cing séances de 5 minutes à huit jours d'intervalle ; rat II, neuf séances
de deux minutes à deux jours d'intervalle; rat III, onze séances de cing
minutes à deux jours d'entervalle ; rat IV, dir séances de dix minutes à deux
jours d'intervalle. Pour tous ces rats le testicule exposé a été extirpé un mots
et demi après la dernière séance.
REVUE DE LA PRESSE 405
Deuziéme lot de deux rats: Rat V. Les deux testicules ont été exposés cing
séances de dix minutes à huit jours d'intervalle. L'un des testicules a été recueilli
immédiatement après la dernière séance; l'autre un mois et demi après. Rat
VI, témoin. N'a pas été exposé, castré d'un côté en même temps que le premier
lot, castré de l'autre en même temps que les testicules exposés de ce lot ont été
enlevés. |
Résultats anatomo-pathologiques. — Premier fait général : chez tous nos
animaux exposés aux rayons X nous avons constaté l'intégrité absolue
et durable des tissus superficiels (peau et poils).
Le testicule des rats 1, IT, III, FV, VI extirpé avant exposition aux rayons
X était, microscopiquement, normal. D'une consistance molle, d'un jaune
opaque à l'examen par transparence, il montrait sous le rasoir une constitu-
tion homogène et ne laissait s'écouler qu'une quantité négligeable de séro-
sité.
Le deuxième testicule du rat VI, également non exposé, avait les mèmes
caractères que le testicule extirpé le premier, mais il l'emportait sur lui
en volume et en poids (1 gr. 17 au lieu de 1 gr. 03) et semblait légèrement
hypertrophié.
Le deuxième testicule des rats I, II, III, et IV, enlevé après exposition
aux rayons X, ne différait du premier extirpé ni par sa forme, ni par son
volume, ni par son poids (nous avons bien constaté une diminution du poids
mais inconstante, et si faible que nous n'en tenons pas compte). Par contre
sa consistance, son aspect à l'examen par transparence, et sa constitution
à la coupe étaient très particuliere.— La consistance était plus molle encore
que normalement; dans le cas des rats III et IV il existait même une fluc-
tuation très nette. Par transparence, onaperçoit, immédiatement au-dessous
de l'albuginée et tout autour de laglande une zone translucide, d'un jaune
clair. Cette zone anormale atteignit 2 millimètres d'épaisseur chez les rats
II} et IV. Le centre du testicule était occupé par une masse floconneuse qui
se dissociait à sa périphérie en minces filaments distant les uns des autres.
A la coupe un liquide citrin s'échappait aussitôt l’albuginée incisée et le
testicule s’aflaissait considérablement. Voici les poids.comparés du tetesti-
cule non coupé, et du liquide issu après incision.
Rat I Rat II Rat III
Poids du testicule non incisé............ 0 gr. 99 1 gr. 53 1g. 55
Poids du liquide issu................... Ogr. 12 Ogr.90 Ogr. 95
Le liquide écoulé représentait donc environ: 1/4 du poids du testicule
pour le rat I, les 3/5 pour le rat II, plus des 3/5 pour le rat III. Nous
aurions trouvé certainement une proportion plus forte pour le rat IV, mais
hous avons fixé le testicule entier de façon à pouvoir étudter sa structure
406 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
histologique. Comme on le voit la quantité du liquide augmente avec celle
des rayons X employés.
Le premier testicule extirpé au rat V, aussitot aprés la derniére séance
de rayons X, était moins manifestement altéré que le deuxiéme, enlevé plus
tard, lequel fournit 0,90 de liquide pour 1 gr. 53 de poids total. Cette cons.
tatation a son importance, elle montre que l’action des rayons X se pro-
longe longtemps aprés leur emploi.
L'épididyme provenant de la première opération pratiquée sur les rats I,
II, IH et IV et des deux extirpations faites au rat VI, était tout à fait sain.
I] était volumineux et distendu par un liquide épais et blanc.
Du côté exposé aux rayons X chez les rats, I, II, III, et IV, et des deux
côtés chez le rat V, l'épididyme était au contraire affaissé, réduit à la
moitié de son volume, et nous n'avons pu en faire sourdre qu’une faible
quantité d'un liquide moins lactescent et plus visqueux. On peut déjà
augurer de ce fait qne la spermatogénése a été entravée par les rayons X,
car on sait que, normalement, le liquide crémeux qui gonfle les canaux
excréteurs de la glande génitale du rat est formé par une véritable purée de
spermatozoïdes.
En résumé, l'exposition des testicules aux rayons X: 1° n'a provoqué
aucune lésion des téguments ; 2° a déterminée une altération macrosco-
pique manifeste des testicules consistant en la substitution d'un liquide
séreux du parenchyme périphérique, et en la dissociation par ce même
liquide des tubes du parenchyme profond; 3° a été suivie d’un affaissement
de l'épididyme.
J. BERGONIE et L. TRIBONDEAU.— Action des rayons X sur le
testicule du rat blanc (Deuxiéme note).— Réunion biologique de
Bordeaux ;
Résultats histo-pathologiques.— Nous nous bornerons, dans cette note a
étudier l'action qu’exercent les rayons X sur la fonction capitale de l'épi-
thélium séminal : la spermatogenése.
La coloration à l'hémalun-safranine de Rabh, après fixation par la
liqueur de Tellyesniczky, par Regaud, fournit à elle seule toutes les
données nécessaires à l'étude de la composition cellulaire de l'épithélium
des tubes séminipares, Elle trouve, néanmoins, un complément utile
dans les colorations au magenta-indigo-carmin picriqué de Borrel, et à la
safranine gentianc-orange de Flemming — après fixation par la liqueur
de Flemming; dans la coloration à l'hématoxyline ferrique de Heidenhain
— après fixation par le liquide de Bouin.
| REVUE DE LA PRESSE 407
Nous pensons que le seul procédé pratique d'apprécier le degré d’acti-
vité spermatogénétique d'un testicule est d'y rechercher la proportion,
3 pour 100 tubes séminipares, des tubes spermatogénes (c'est-à-dire ne
; possédant que des cellules de Sertoli), d'une part; des tubes spermatogénes
l (c'est-à-dire renfermant d'autres cellules de la lignée séminale), d'autre
part. Parmi ces derniers, on peut distinguer les tubes spermiogénes (c'est-
à-dire contenant des spermies : spermatides et spermatozoïdes).
Nous avons fait cette numération sur un grand nombre de tubes appar-
tenant à des coupes pratiquées a différents niveaux daus la glande sémi-
nale. Cette dernière précaution avait son importance, car un même
testicule n’est pas uniformément actif en tous ses points.
Nous avons réuni les chiffres moyens obtenus par cette méthode dans le
dablesa ci-dessous :
= WE, 3 >» u.
Rat V 2° testicule.
| 4"testicule.
EY taatfoule.
Nous en déduisons les considérations qui suivent :
Nous basant sur l'activité spermatogénétique des testicules extirpés
avant exposition aux rayons X, nous pouvons classer nos rats en deux
groupes. Chez les uns (rats I, III et VI) cette activité était considérable :
| tous ces animaux étaient adultes. Chez les autres (rats IT et VI), la sperma-
À togénèse était au contraire très ralentie : phénomène attribuable à la séni-
lité constatée des sujets.
Le rat V a eu ses deux glandes exposées. Néanmoins, le fait qu'il appar-
tenait à la même nichée que les rats III et VI, et surtout la persistance de
nombreux débris de spermies dans plus de la moitié des tubes du premier
testicule (enlevé aussitôt après la dernière. séance de rayons X), permet-
tent de le rattacher au premier groupe.
Liablation d'un testicule chez le rat VI (témoin) a été suivie d'une surac-
tivité notable du testicule restant, à rapprocher de l'augmentation du poids
de cette même glande, signalée dans notre première note.
— ëm me
ee AH gE PE SF ef HN E s - = P A Er e - AF =
st ` = «
Se © a D =
-
Fa ER
ne Rte
si
2
Digitized by Cote Se, i
408 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
L'exposition aux rayons X du deuxième texticule des rats I, II, Ill, IV
et V a non seulement empêché cette suractivité compensatrice de se pro-
duire, mais encore a profondément altéré l'évolution spermatatogénétique
normale, telle qu'elle avait été observée sur le premier testicule des mêmes
animaux. |
Les effets obtenus sont en raison directe de la quantité de rayons X
employée. Les rats I et IT (exposés pendant 25 minutes et 18 minutes) pos-
sédent encore des tubes spermatogènes, mais en quantité très diminué?
Rat I = 30, au lieu de 86 p. 100 — Rat II — an lieu de 70 p. 100). Les
rats III, IV, et V (exposés pendant 55 minutes, 100 minutes et 50 minutes)
n'ont plus que des tubes aspermatogènes.
Un seul rat a conservé quelques tubes spermiogènes (5, au lieu de 75
p. 100) : c'est le rat I, le deuxième par ordre d'exposition croissante. La
glande séminale du rat II, bien qu'exposée 7 minutes de moins, ne contient
que 4 p. 100 de tube dans lesquels le stade des spermatocytes est atteint,
sans jamais être dépassé. Cette anomalie apparente s'explique par ce fait
que le testicule du rat I, en pleine maturité, a mieux réagi à l'agent des-
tructeur que la glande sénile du rat II.
— Quel est le processus de la dégénération de l'épithélium séminal?
Il offre de grandes analogies avec celui qu'ont décrit Bouin, Regaud et
Tournade, etc... dans le testicule dont on a observé cxpérimentalement les
canaux excréteurs.
Sa durée est courte. Dans tous les testicules recueillis un mois et demi
après la dernière séance de rayons X, la dégénération était achevée. Toule
trace de cellules mortes avait disparu; et déjà on pouvait constater des
signes de régénération : divisions amitotiques nombreuses des noyaut
de Sertoli dans les tubes aspermatogènes. Karyokinèses dans les tubes
spermatogènes (Rat I et I).
Dans le testicule du rat V extirpé aussitôt après la dernière exposition
aux rayons X, la désintégration de I'épithélium séminal était au contraire
en train de s’eflectuer, et, comme elle n'était pas également avancée dans
tous les tubes, il était facile den reconstituer les phases.
Les figures de Karyokinéses y ont partout disparu.
Les gros spermatocytes y sont rares (on sait qu'ils évoluent d'une façon
continue vers le Karyokinese). Là où ils persistent encore, leur filament
chromatique, devenu safranophile par la méthode de Rabl, se fragmente
en microsomes qui dessinent d’abord un spiréme pointillé, puis s'éparpil-
lent dans le champ cellulaire, perdent leur colorabilité et disparaissent.
(Karyorrhexis). Rarement les gros spermatocytes se détruisent par pycnose.
Les petits spermatocytes, lés spermatogonies et lcs spermatides y persis
tent un peu plus longtemps. Leur noyau présente des phénomènes de
pycnose. La condensation chromatique se fait en bloc, ou part du contre du
REVUE DE LA PRESSE 409
noyau, dans les spermatocytes et les spermatogonies; elle est annulaire au
début dans les spermatides. Les noyaux pycnotiques se fragmentent, puis
se dissolvent.
Dans les diverses cellules, on observe une survivance fréquente des
divers corps chromatoldes intra et extra-nucléaires.
Les spermatozoïdes sont plus longs à disparaître, mais ils finissent par
s’empäter et par se dissoudre.
Seules, enfin les cellules de Sertoli persistent. Leurs noyaux intacts,
parfaitement colorés et faciles à identifier, entrent bientôt en division
amitotique et envahissent de plus en plus le centre du tube séminipare.
Dans les tubes trés altérés, en voie de destruction compléte, les noyaux
sertoliens eux-mêmes s’alterent, s’enfument par les colorants, se flétrissent
et disparaissent.
De la description précédente on peut conclure que dans les testicules
exposés aux rayons X, on ne constate pas une simple desquamation de
l'épithélium séminal, suivie de son expulsion, phénomènes qui seraient
parfaitement possibles puisque les canaux excréteurs ont conservé leur
possibilité, mais bien sa transformation cytologique et chimique suivie de
résorption de ses éléments sur place. Le syncytium nourricier reste pendant
longtemps creusé de logettes, semées d'abord de débris chromatiques, puis
complètement vides, mais gardant encore la forme des anciennes cellules
occupantes.
SABOURAUD. — Les teignes cryptogamiques et les rayons X. —
Revue pratique des maladies cutanées, 1" février 1904.
L'auteur donne une formule de traitement, basée sur l'emploi d’appa-
reils spéciaux qu'il décrit.
Les résultats obtenus sont les suivants :
Un cuir chevelu dont une région a été traitée suivant la formule ne
montre rien d’immediat. Vers le 7° jour se produit sur la région. isolée un
érythème à peine pefceptible, qui disparaît quatre jours plus tard, et est
remplacé par une pigmentation si faible qu'il faut la rechercher pour la
voir. A partir du quinzième jour, sur toute l'aire du cercle isolé, les che-
veux tombent, sans aucun effort de traction. En quelques jours, la dépila-
tion est complète. L'auteur a l'habitude de l'activer par des savonnages
quotidiens, suivis d'une friction douce avec une liqueur faiblement salée
pour assurer l’antisepsie de surface,
I} ne faudrait pas croire que les rayons X agissent comme parasitocides.
Ils ne tuent pas le trichophyton. Les dernières parcelles de cheveux
malades qu’on recueille à la surface de la peau au moment de leur expul-
sion sont encore infiltrées de parasite vivant.
410 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
On comprend dés lors, au cours de ce traitement, la facilité de réinocu-
lation sur des aires non traitées de la mêre tête. Ce fait explique la néces-
sité d'une antisepsie constante du cuir chevelu avec une teinture d'iode
étendue de 3 fois son volume d'alcool.
La repousse des cheveux est lente: elle devient visible ordinairement
au cours de la 7° semaine après la dépilation, au cours de la 10° semaine
après l'opération : dans les cas normaux, elle est à peu près complète deux
mois après qu'elle a commmencé.
Il faut employer, pour provoquer la dépilation, des rayons X d'une
pénétration moyenne; moins pénétrants, ils pourraient être nuisibles à
l'épiderme.
La méthode donne 5 à 10 °/. d'échecs relatifs, principalement dus à trois
causes :
1° Une dépilation insuffisante sur 1 ou 2 points et qui laisse quelques
cheveux malades sans les faire tomber.
2° Un oubli opératoire réservant un ilôt de cheveux malades difficiles à
voir, et dont on s'aperçoit quand la guérison du reste est obtenue.
3° Quelques réinoculations en cours de traitement.
Malgré ces quelques cas, les résultats sont fort avantageux, puisque,
avec les rayons X, le traitement des teignes cryptomagiques (teigne ton-
dante et teigne faveusc) tombe en ce moment à 3 mois au lieu de 18 mois
avant le traitement par ces rayons.
MASSIER (de Nice). — Traltement du cancer du larynx par les
rayons Rontgen. — Revue hebdomadaire de Laryngologie, 1904.
Parmi les types de cancer sur lesquels l’action des rayons Rôntgen a
été tentée, il en est un qui, par sa situation relativement superficielle bien
que cachée, a tenté déjà plusieurs médecins novateurs et non sans succès,
il s’agit du cancer du larynx.
Le premier cas de ce genre sérieusement traité et avec succès, a été
publié par Scheppegrell dans le Journal of Laryngologie (1902, n° 2, p. 70),
il s'agissait d'un cas de cancer étendu pour lequel il ne pouvait être ques-
tion que de laryngectomie totale, eves & laquelle le malade refusa de
se soumettre.
Le malade fut soumis a une aide de séances d'exposition aux
rayons X dans de bonnes conditions de surveillance, de dosage et de
choix d’ampoules, de distance, de rayonnement, de durée de séances, etc.
Au bout de trois mois, le malade était dans un état si satisfaisant qu'au
cun traitement n'était plus jugé nécessaire et qu'il reprenait ses fonctions
d'avocat.
REVUE DE LA PRESSE . 411
Ce beau résultat et d’autres tentatives couronnées d'un succès relatif,
faites également en Amérique dans des cas du méme genre par Casselbery,
Payson, Clark, Morton, autorisaient à tenter de nouveau l'épreuve de ce
traitement dans le cancer du larynx, c'est ce qu’a fait le docteur Massier
(de Nice), dans un cas de cancer inopérable du larynx; le malade cachec-
tique meurt néanmoins un mois aprés le début du traitement.
Les phénomènes d'amélioration constatés furent tels cependant que le
docteur Massier conclut que cette méthode de traitement est appelée à
rendre des services qu'aucun autre traitement médical ne peut fournir
dans ces affections à pronostic si grave.
Dès les premières séances de radiographie, notre confrère constata chez
son malade la disparition des douleurs, de la dysphagie ; l'insomnie qui en
résultait disparut ; du côté des lésions, l’induration en carapace que pré-
sentait le malade au-devant du larynx, cédait rapidement à quelques
séances de radiothérapie. |
Meers. — Traitement du carcinome cutané au moyen
des rayons X.— Discussion à la Société Néerlandaise d’électrothérapie
et de radiographie. — Weeckblad von het nederlandsch tydschrift von
geneeskunde ; janvier 1904.
Meijers présente à la Société deux malades atteints de carcinome cutané,
qu'il traita au moyen des rayons X. Le premier, âgé de 80 ans, avgit un
ulcus rodens de la joue, existant depuis 3 ans, mais dont l'extension était
devenue beaucoup plus rapide depuis un an. Les ganglions n'étaient pas
gonflés. Le traitement au moyen de pommades diverses resta inefficace.
Après 30 séances de rayons X, le bord infiltré de l'ulcère avait disparu, et
la plaie était recouverte d’epithelium normal. Cet état de guérison relative
dure depuis deux mois et demi. La nature de l'affection a été confirmée
par les préparations microscopiques. Le deuxième malade, âgé de 58 ans,
présentait une petite tumeur épithéliomateuse sous l'œil gauche, ulcérée à
son sommet. Le traitement la fit disparaître complètement. Une autre
tumeur dure, recouverte d’epithelium, résista. Lorsqu'elle fut extirpée, on
reconnut par l'examen microscopique la nature carcinomateuse. Peut-être
la différence des résultats du traitement sur les deux variétés d’épithélioma
tient-elle à une différence de nature des cellules dans lesquelles elles ont
pris naissance. I] est impossible de dire d'avance si le traitement par les
rayons Rontgen donnera des résultats ou n’en donnera pas.
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413 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
GERALD SICHEL. — Cas de cancrolde traité par ie radium. —
The British medical journal, 23 janvier 1904.
L'auteur a employé 3 milligr. de bromure de radium pour un cancroide
de la partie inférieure de la joue droite. Il y eut, d'octobre 1903 à décembre,
44 applications. La douleur s'améliore dès la première application. Des la
5* application, l’ulcere qui était très profond ne saigna plus et il n'y eut ni
‘douleur ni sensibilité anormale. Après 7 séances, les granulations devin-
rent plus pales et plus lisses. Il reste aujourd'hui une cicatrice légèrement
rougeätre, déprimée et indurée.
D'après William B. Hardy et Miss E. C. Willcock le radium agirait par
oxydation. En dissolvant l’iodoforme dans le chloroforme, ces auteurs ont
trouvé que certaines substances, surtout le chlorure de sodium, accélérent
la réaction. Aussi dernièrement, dans certains cas de cancrolde, j'ai
baigné l’ulcére avec du sel de cuisine pendant le traitement avec le radium.
HARRT et Desrosses. — Un cas d’épithélioma de la face guéri
par la radiothérapie. — Société médicale des Hôpitaux, 15 janvier 1904.
Il s’agit d'un malade de 64 ans, porteur d'un épithélioma ayant débuté
il y a dix ans sous forme d'un bouton siégeant sur l'aile gauche du nez.
Au mois d'octobre 1903, l'aile du nez avait disparu et la surface ulcérée
mesurait 3 centimètres de hauteur sur 2 de largeur, avec une profondeur
de 1 centimètre. La biopsie faite au laboratoire de M. Tuffier, montre
un épithélioma lobulé. Le malade fut soumis à des séances très courtes
au début ; il a observé penddant le premier mois six unités de Holzknecht,
à trois séances par semaine, vingt-deux unités à la fin du deuxième
mois. On vit disparaitre successivement les hémorragies. les douleurs, et,
à l'heure actuelle, l’ulcération est complètement cicatrisée. Les auteurs
insistent sur ce fait qu'ils ne se sont pas contentés d’agir d'une façon empi-
rique; mais qu'ils ont mesuré l'intensité des rayons employés, suivant la
méthode de Holzknecht.
Turrier. — Les Rayons X et la thérapeutique du cancer.
— La Presse médicale: 3 février 1902.
Tuffier estime qu'il faut, pour arriver à des résultats probants. ne pas
regarder toute tumeur maligne comme justiciable d'un même traitement ;
suivant le siège de l’epithelioma, le pronostic est absolument différent,
REVUE DE LA PRESSE 413
la thérapeutique doit donc étre diflérente aussi. Les traitements les plus
variés réussiront contre les épithéliomas de la face, et échoueront le plus
souvent s’il s’agit d'une tumeur de la lèvre ou surtout de la langue.
Pour l'auteur, l'état général du cancéreux est modifié: en effet, les
grefles cancéreuses à distance pullulent facilement sur le sujet atteint
d’epithelioma, mais on ne les voit pas se développer sur l'individu non
cancéreux.
Pour les cancers de la peau, la radiothérapie semble une méthode
précieuse: l'auteur donne la description, avec reproduction de deux
photographies, d’un cas typique à cet égard. Un cancer de l'aile du nez
et de la joue occupait 9 cent. carrés environ, profond de 1 cm. en certains
points, datant de 10 ans, fut soumis au traitement par les rayons X —
au bout de deux semaines, les hémorragies s'arrêtent ; à la fin du premier
mois, les douleurs disparaissent, et à la fin du deuxième, cicatrisation
complète sans le moindre symptôme de radiodermite.
L'intérét de cette observation se trouve surtout dans le fait que la
quantité de rayons absorbée a été exactement calculée, grâce au chromo-
radiomètre de Holzknecht: à l’avenir il faudra, pour arriver à la posologie
de la radiothérapie, toujours faire figurer dans les observations le degré
de pénétration des rayons, la quantité de rayons absorbée, si l'on veut
voir clair dans les résultats obtenus avec cette méthode.
Pour les cancers de haute gravité, les résultats sont malheureusement
bien moins favorables. Le tissu malade devient plus souple, les douleurs
disparaissent fréquemment, mais l'effet thérapeutique s'arrête la. Il faut
pour ces cas, mettre plus tôt son espoir dans la sérothérapie, jusqu ici
inefficace, ou dans l'injection de substances chimiques.
Les sérums anticancéreux actuellemeut connus améliorent souvent
méme notablement, dés la premiére injection, les néoplasmes les plus
graves. Mais les injections suivantes ont moins d'action, et bientôt elles `
deviennent impuissantes et inutiles, et le tissu pathologique reprend sa .
marche envahissante, quelquefois avec une rapidité foudroyante.
Du reste, le premier sérum venu agit de méme souvent. On peut méme
injecter successivement, chez un malade, des sérums différents, mais
l'effet thérapeutique sera de moins en moins marqué.
En résumé, le traitement local suffit pour les cancers à évolutiou locale,
et les eflets encore peu connus de la matière radiante permettent à cet
égard de grandes espérances. Mais, pour juguler les cancers à marche
rapide, les cancers viscéraux, il y a lieu de recourir à une thérapeutique
générale, encore inconnue jusqu'ici.
414 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
ALLAN JAMISON. — Traitement des maladies cutanées par ia
lumière et les rayons X. — British Medical Journal, 16 Janvier 1904.
Dans une communication sur ce sujet, l'auteur fait remarquer que l'épi-
derme intact présente un obstacle presque imperméable aux plans sous-
jacents, de sorte que nos moyens d'action sur les tissus profonds sont très
incertains. Cependant les agents modernes tels que les rayons X, la
lumiére de Finsen, le radium et les courants de haute fréquence ont le
pouvoir d’influencer les plans profonds. Pour la radiothérapie, l’auteur n'a
eu de résultats satisfaisants que lorsqu'il s'est servi de l'interrupteur à
mercure. Mais en se servant de cet interrupteur, d'un voltage et d’unampe-
rage modérés et d'ampoules molles, il a obtenu d'excellents résultats.
Il est essentiel de protéger les tissus qui ne doivent pas être exposés par
des plaques de plomb. La distance à l’ampoule a varié en général de 4
à 6 pouces, la durée de l'exposition a été de cinq minutes et la fréquence
des séances de quatre par semaine. Les brülures graves ont été très rares
et se sont montrées surtout dans le lupus, moins souvent dans le
favus, jamais dans l’ulcus rodens et le mycosis fongoide. Le temps a
paru exercer une certaine influence, en ce que les réactions ont été plus
fréquentes par les jours froids. L'auteur a traité en 18 mois, 133 cas de
lupus vulgaire. Tous ceux qui ont persisté dans le traitement ont été amé-
liorés et beaucoup ont été guéris. Dans beaucoup de cas, les effets des
rayons ont été d'arrêter les progrès de l'affection sur les bords, bien que
les nodosités isolées persistassent au centre. Les croütes de l'intérieur du
nez, si fréquentes dans le lupus, ont souvent complètement cessé sous
l'action de rayons.
Dans un cas, un abcès tuberculeux s’est développé devant le traitement,
mais celui-ci ne paraît nullement en avoir été la cause. Les lampes de
Marshall et de Woods ont été exclusivement employées dans quelques cas
et souvent comme adjuvant des rayons X, afin de faire disparaître les
nodules persistants. Dans l’ulcus rodens, les rayons X se sont montrés
très efficaces, mais ils n'empêchent pas entièrement les récidives. L'auteur
recommande l'emploi simultané du grattage et de la cautérisation avec
l'acide chronique. Vingt-et-un cas ont été traités pendant le même temps.
Trente cas de favus ont été traités par des rayons X. Lorsque le traitement
a été assez long pour faire tomber les cheveux, les malades ont été guéris.
Douze cas de sycosis ont été traités. La maladie a guéri après la chute des
poils, mais elle a récidivé avec plus ou moins d'intensité lorsque les poils
ont repoussé, les rayons n'ont donc pas d'action parasiticide. Dans le
mycosis fongolde, les rayons constituent le seul moyen du traitement. Un
cas traité pendant un an n'a pas récidivé dans les parties exposées ; un
autre cas dans le stade érythrodermique se trouve en bonne voie.
REVUE DE LA PRESSE ` 415
KEEN — Contribution à l'étude de l’action curative du
radium. — Société médicale de Berlin, A Mai 1904.
Lassar a fait des expériences avec des capsules contenant 1 milligramme
de bromure de radium ; on les applique avec des bandes de sparadrap sur
les lésions à traiter. Il présente à la Société plusieurs malades, qui furent
soumis à cette médication pour des cancroldes; tous sont actuellement
guéris, avec des cicatrices à peine visibles.
Le procédé est aussi simple que peu dangereux à utiliser: seul, le prix
des capsules constitue an obstacle à sa généralisation : il est vrai que ces
capsales ne perdent pas leur activité thérapeutique au cours de l'emploi.
Si l’on a soin de susprendre le traitement à la première alerte, on n’ob-
serve pas de dermatites dues à l’action du radium. Une surveillance médi-
cale incessante est certainement indispensable.
L'orateur a obtenu de même des résultats favorables dans le psoriasis,
diverses formes d'eczéma, etc., et il présente à la Société quatre malades
atteintes de cancer au sein chez lesquelles de vastes ulcérations sanieuses,
inopérables, se sont cicatrisées.
La radiumthérapie dans le cas particulier, ne saurait remplacer l'inter-
vention sanglante, mais elle peut modifier favorablement les récidives, car
pour celles-ci il ne s’agit pas de carcinome mammaire, puisque le sein est
enlevé, mais de carcinome cutané.
Le Professeur Von Bergmann estime que tous les sujets présentés ne
sont pas guéris; ils présentent des ganglions hypertrophiés, des méta-
stases; on ne se trouve donc pas en possession d’un traitement spécifique.
Beaucoup d’autres agents sont capables d'amener des résultats de ce
genre (caustiques, action de Pérysipéle, etc.).
_ Schlesinger a obtenu des résultats curatifs avec le radium et les rayons X
dans des cas de cancroldes à marche lente, mais il ne faut pas espérer
guérir de cette façon les carcinomes malins ; on ne réussirait ici qu'à faire
perdre aux malades un temps précieux.
Lassar termine la discussion en faisant remarquer que l'action du
radium n'est pas la même que celle exercée par les caustiques : en tous cas,
les résultais obtenus le sont d'une façon aussi peu préjudiciable au
malade que possible.
GORDON SHARP. — Deux cas d’affections pulmonaires tral-
tées par les émanations de nitrate de thorium. — Bristish
medical Journal, 19 mars 1904.
L'appareil employé a consisté en un flacon laveur ordinaire à un seul
goulot, les tubes d'entrée et de sortie étant soudés de façon å former une
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116 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
seule pièce. Le tube de sortie affecte la forme d’une sorte d’entonnoir par
lequel on peut faire les inbalations. Le flacon a une capacité de 500 cc. et
dans cette quantité d'eau on dissout 100 grammes de nitrate de thorium.
La solution effectuée, on ajoute goutte à goutte de l’ammoniaque diluée
pour neutraliser l'excès d'acide nitrique du nitrate.
On arrête l'addition dès qu’apparait le premier nuage blanc d’hydroxyde
de thorium. On ajoute alors de l’eau pour remplir le flacon de manière à
réduire le plus possible la quantité d'air qui reste. On attend vingt-quatre
heures pour que les émanations gazeuses aient le temps de se produire ; la
solution est alors prête pour l’usage.
Dans le tube d'entrée on peut placer quelques morceaux de nitrate de
thorium qui empéchent les émanations de se dégager lorsque l'appareil
n'est pas en usage ; dans ce dernier cas, on bouche les orifices des tubes
avec des bouchons de verre.
La première observation concerne un homme de vingt-quatre ans
atteint de rhume négligé, avec expectoration muqueuse depuis plusieurs
semaines et perte de 6 à 7 livres depuis deux mois. D'après l'examen local,
l'auteur diagnostique une phtisie au début, mais l'expectoration examinée
ne contient pas de bacilles tuberculeux. Malgré un traitement approprié,
il n'y eut pas d'amélioration au bout de six semaines, la toux et la dyspnée
persistaient. L'auteur institua alors les inhalations de la solution de nitrate
de thorium et au bout de quatorze jours l'amélioration permettait au
malade de travailler. L'état de la poitrine est également en voie d’améliore-
tion. |
Le deuxième cas est analogue et a eu des hémoptysies deux mois aupa-
ravant. À auscultation, frottements pleurétiques. Etat général médiocre,
amaigrissement.
Soumis aux inhalations de nitrate de thorium pendant vingt et une
semaine, le malade a vu son état s'améliorer très notablement. Aussi
l'auteur recommande-t-il d'essayer ce traitement.
RECHERCHES
sur lExcitabilité électrique de différents muscles
DE VERTEBRES ET D’INVERTEBRES
par M™ LAPICQUE
(Suite)
La loi d’excitation
et les décharges de condensateur
La question qui nous intéresse est la suivante : pour obtenir un
même effet physiologique, plus précisément pour arriver au seuil
de l'excitation, comment doit varier l'intensité de la décharge
quand varie sa durée ? Expérimentalement, comment doit varier le
potentiel de charge quand on change la capacité ou la résistance ?
Nous savons que le potentiel de charge P nécessaire pour attein
dre le seuil de l'excitation est donné en fonction de la capacité C
; b
et de la résistance R par l'expression P = a R +—;aet bétant des
P
constantes ; c'est la formule de Hoorweg.
Si nous écrivons cette formule PC = aRC + b, nous voyons que
la loi devient linéaire. En portant les valeurs de PC en ordonnées,
etles valeurs de RC en abscisses, on obtient une droite qui coupe
l'axe des y à une certaine hauteur au dessus de l'origine. La loi
affecte donc la même forme que celle de Weiss; cette ressemblance
n'est pas fortuite, au fond c'est la même loi. En effet, le produit du
potentiel par la capacité, c'est la quantité, et le produit RC est
homologue à un temps.
La durée de la décharge est indéterminée puisque l'intensité du
Courant tend asymptotiquement vers zero. Quelle est exactement
la durée qu'il faut considérer pour Vexcitation ? La question est
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. -— JUILLET 1905 27
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ve
418 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
délicate et encore irrésolue : pour le moment, il suffit de constater
que les durées des décharges sont entre elles comme le produit de
la résistance par la capacité, et si nous nous arrangeons pour avoir
dans toutes nos expériences la même resistance, nous n'avons i
considérer que la capacité d'une part et le potentiel de l'autre. Si
la loi de Hoorweg est exacte, nous devons avoir toujours pour la
loi de quantité VC = a + bC, une droite (Les quantités en ordon:
nées, les capacités en abscisses).
Nos expériences ont porté principalement sur différents muscles
de la grenouille dans des conditions diverses ; nous avons aussi
examiné quelques muscles de crapaud, le ventricule du cœur de la
tortue, la queue du pagure.
Avec les ondes fournies par la décharge de notre grand conden:
sateur donnant les capacités de 1 à 1 dixième de microfarad, la loi
des quantités posée comme nous l'avons indiquée est parfaitement
rectiligne pour les muscles rapides, gastro cnémiens ou triceps, à
la température normale du laboratoire (15 à 20°). Exemples :
Gastro-cnémien normal. Rana esculenta (27 Mars. T. 16°) (voir
fig. 22).
Capacités (unités dixième Mf.) Voltages
8 2,75
6 2,8
3 2,9
2 3,4
1 3,4
wm.
mg e ei
Wes: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ELECTRIQUE 419
Triceps normal. Rana esculenta (24 Mars. T. 16°) (voir fig. 23), E:
mmm mm l mm a — IMM
— CH NE e
— emm
Capacités
6 H
1
3 (ll
a "A
N
La loi est encore une droite pour les mémes muscles curarisés
(curarisation A la limite). Exemple::
Gastro-cnémien curarisé. Rana esculenta (14 Mars. T. 20°) (voir
fig. 24).
on > > o
Pme mirent ee hl
-
-y — pe
ນ
~~
==
|
|
IN
H
ap
H
ut
Capacités Voltages d |
8 3,0 W
6 3,6 11
3 4,0 |
1 9,6 |
mor e
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Ba
420 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Le curare modifie pourtant l'excitabilité. La valeur des constantes
qui satisfait à l'expérience ci-dessus pour la loi VC = a+ b C est
a=2,4;b)==3, 2; le rapport de a à best de 0,75. Pour la gastro-
cnémien symétrique de la même grenouille protégé de l'action du
curare par une ligature en masse de la cuisse, nous avons trouvé
les valeurs a = 0,52, b = 1,54 ; le rapport de a à b = 0,34. (Voir nos
autres expériences à l'appendice.
Pour le droit antérieur de l'abdomen les points oblenus expérimen-
talement pour les diverses valeurs de CV présentent des écarts
systématiques. Si l'on fait passer une droite par les points corres-
pondants à la plus petite et à la plus grande capacité, tous les
points intermédiaires sont au-dessus de cette droite. Exemple :
. Droits antérieurs. Rana esculenta E (21 Mars. T. 18°) (voir fig. 20).
Capacités Voltages .
8 2.1
6 2,2
5 2,25
3 2,5
2 2,65
1 3,05
Les écarts ne sont pas très considérables, mais ils sont nettement
systématiques. Dans nos autres expériences sur ce muscle, ils sont
souvent plus faibles encore, mais ils sont constants et toujours de
même sens.
Le muscle ci-dessus était pris sur une grenouille femelle ; il
existe, au moins à l'époque de l'année où nous avons fait nos
expériences une difference sensible dans l'excitabilité et une
différence énorme dans la contractilité de ce muscle, suivant qu'il
est pris sur un mâle ou sur une femelle. On n'obtient, par les
excitations les plus fortes, sur un droit antérieur de femelle, que
M" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 421
des contractions extrémement faibles, quelquefois méme ces con-
tractions sont difficilement perceptibles, et à un examen superficiel
le muscle parait inexcitable. Un droit antérieur de male dans les
mémes conditions donne de trés belles secousses. Dans la figure 26
Fig. 26.
on voit en A le graphique donné par un muscle de femelle, en B
par un muscle de mâle, toutes conditions égales d'ailleurs.
Les écarts deviennent bien plus importants sur le gastro cnémien
du crapaud. Exemple Gastrocnémien normal, Bufo vulgaris (49 mars,
T. 15°) (voir fig. 27).
Capacités Voltages
8 0,95
1,1
me ND © ©
=
mir en e NÉI E gerne nn Ce SS
. g Sé
ee ge ` Wei en ae e"
a e + + =» =
422 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE a
Si on refroidit un muscle rapide, on sait qu'on en fait, pour j
ainsi dire, un muscle lent. Nous observons une modification de
l'excitabilité. Le rapport des constantes — augmente. En méme
temps apparaissent des écarts systématiques toujours de méme
sens et d'autant plus accentués que le refroidissement est plus
considérable. Pour une expérience de ce genre, quand nous avions
changé la température de l’eau circulant dans la double enceinte
autour du muscle, nous laissions s'écouler quelques minutes avant
de faire de nouvelles excitations.
Voici un exemple : | :
Gastro-cnémien normal, Rana esculenta (4 mars) (voir fig. 28).
Temp. 16° Temp. 10° Temps 6°
Capacités Voltages Voltages Voltages
8 0,8 0,6 0,5
6 0,82 0,65 0,58
3 1,0 0,9 0,8
1 1,79 1,6 1.95
Fig. 28,
En résumé, dans les conditions où nous avons opéré et pour la
serie limitée de capacités dont nous disposions, la loi de Hoorweg
paraît s'appliquer d'une façon exacte pour les muscles rapides ;
elle n'est qu'approchée pour les muscles lents.
M”: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 423
Les ondes employées dans ces expériences sont relativement
longues par rapport à la loi d’excitation des objets auxquels nous
les appliquions : il est facile de s'en rendre compte en constatant
que les voltages correspondant au seuil ne varient que peu d'une
extrémité de la série à l’autre; nous avions en effet combiné notre
dispositif et commencé nos expériences pour étudier non la loi
d'excitation sur le seuil mais la contractilité des divers muscles, et
nous avions cherché a réaliser pour cela des ondes assez étalées.
Mais ces ondes sont relativement moins longues pour les muscles
lents ou artificiellement ralentis que pour les muscles rapides.
Avec la même série d'ondes ce nest donc pas la même portion que
nous explorons dans tous les cas: avec les muscles lents, nous
sommes plus rapprochés de l'origine.
N était indiqué de se rapprocher systématiquement de l'origine.
Nous avons commandé un condensateur donnant les capacités de
1a 6 centièmes de microfarad par centième. Cet appareil s'est
trouvé fort médiocre, les capacités indiquées par le constructeur
étant fortement erronées; mais tel quel, en faisant des corrections
approximatives, nous l'avons appliqué au gastrocnémien du crapaud
Nousavons obtenu une courbe très accentuée (fig. 29).
Fig. 29
Capacités | Voltages
0,36 4,3
0,30 4,8
0,24 A.D
0,18 6,3
0,12 7,4
Un autre condensateur dont nous nous sommes servi plus tard
donnant les capacités exactes de 1 dixitme de Microfarad a 1
centitme de Microfarad, nous a permis de voir que le gastro-
424 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
cnémien de Rana curarisée à la limite donnait une légère courbe
pour les petites capacités. Lorsque nous employions des ondes dix
fois plus grandes, la loi de quantité était une droite.
Nous arrivons ainsi, en comparant sans aucune conception
théorique nos expériences sur le condensateur à la formule de
Hoorweg, exactement à la même conclusion que lorsque nous
avons comparé nos expériences antérieures à la loi de Weiss:
pour des temps relativement longs, la formule traduit assez bien
la relation expérimentale, mais lorsqu'on se rapproche de l'origine
la courbe cesse d'avoir l'allure d'une droite pour sinfléchir vers
le zéro.
Nous devons faire ici, comme dans le cas précédent, la critique
de nos électrodes polarisables.
Les choses se passent, comme si nous déchargions notre conden-
sateur de capacité C dans un autre condensateur de capacité C
(somme des capacités de polarisation des deux électrodes consi-
dérées comme deux condensateurs en cascade). Notre condensateur
chargé à un voltage V ne se décharge que jusqu'à un voltage
y= VC
CFE
dépensée par la décharge le produit CV; la quantité réelle qui a
passé dans le circuit, muscle compris, est égale à CV—CV'; le
rapport de cette dernière quantité à la première est indépendant
du voltage ; 11 ne dépend que des capacités considérées. Il est égal
N CC
C+C
Nous avons déterminé expérimentalement ce rapport dans un
certain nombre de conditions. Avec des électrodes en fil de platine
de 5 dixièmes de millimètre, on observait avec un galvanomètre
balistique très sensible l'élongation m produite par la décharge
totale d'une capacité chargée à un potentiel déterminé, puis
l'élongation m’ produite par la même décharge en interposant dans
le cireuit le muscle avec ses électrodes. Entre deux expériences,
les électrodes sont réunies en court circuit. I} est nécessaire de
prendre soit un muscle très lent comme un muscle cardiarque de
tortue qui ne commence à se contracter qu'après que la décharge
a passé tout entière, soit un muscle devenu inexcitable, sinon ona
des irrégularités. Voici une série de déterminations.
Nous avons compté pour la quantité d'électricité
M": LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 425
H
Capacités Voltages m m —
- J 1,25 160 134 0,84
ö 1,80 245 179 0,83
3 1,45 110 97 0,88
3 2,90 218 196 0,90
Ces chiffres conduisent pour la capacité de polarisation à une
valeur d'environ 26 (en farads 10:7).
Les électrodes dont nous nous sommes servie dans nos recher-
ches sur la loi d’excitation par le condensateur étaient d'une plus
grande surface que celles ci, par conséquent le rapport devait être
plus voisin de l'unité.
D'ailleurs, ce rapport, quelle que soit sa valeur, ne donne nulle-
ment la mesure de l'erreur au point de vue de la loi d’excitation.
En effet, la durée de la décharge est modifiée dans le même
rapport, comme il est facile de s'en rendre compte par le calcul.
En somme, tout se passe comme si au lieu de la capacité C que
nous avons employée dans chaque cas nous avions affaire à une
Capacité plus petite CF
L'erreur commise en calculant sur C ne peut donc modifier nos
conclusions sur l'allure de la loi de quantité. Si nous faisons sur
les expériences relatées ci-dessus la correction théorique (en
prenant pour la capacité de polarisation la valeur de 3 mf, ce qui
est probablement inférieur à la réalité) on voit que la courbe est
rès peu modifiée, et quand il y avait une inflexion, cette inflexion
était augmentée par la correction. Par conséquent, l'erreur en
question ne peut pas donner l'illusion du phénomène sur lequel
nous insistons, elle ne peut que le masquer, comme dans le cas
de nos expériences avec un passage de courant d'une durée déter-
minée.
D'ailleurs, il faut remarquer ceci :
1° Quelle que soit l'erreur, elle est d'autant plus petite que la
capacité du condensateur est plus petite; or c'est précisément pour
les petites capacités que s'accuse la courbure. Avec le petit conden-
saleur employé dans l'expérience qui a fourni la figure 19, le
rapport serait au-dessus de 0,99.
2° Dans les mêmes conditions physiques, on obtient une droite
426 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
ou une courbe suivant qu'on a affaire à un muscle ou à un autre, ce
qui démontre bien qu'il s'agit d'une propriété physiologique et non
d'une constante de notre appareil.
On retrouve cette même inflexion dans ies expériences des
auteurs, lorsqu'elles fournissent une série suffisante de petites
capacités. Nous prendrons comme exemple une expérience de
Dubois, citée par Cybulski et Zanietowski (1) à l'appui de leurs
conceptions sur l'énergie : « Pour des capacités de 7,9, 11, 14, 18,
27, 70 microfarads, il fallait 56, 49, 42, 35, 28, 21, 14 volts fournis
sant 392, 441, 462, 490, 509, 567, 980 microcoulombs 10 -3.» Il s'agit
d'une expérience faite sur l'homme, recherche de la contraction
minimale, un pôle sur la nuque, l'autre sur le nerf médian à travers
la peau. Les chiffres relatifs aux petites capacités de cette série
obtenues dans des conditions si différentes des nôtres, donnent une
courbe bien caractérisée (fig. 30).
Puisque nous nous trouvons en présence d'une courbe qui pré-
sente la même allure que les courbes de nos expériences ante
rieures, if est indiqué d'essayer de la traduire de même. Si nous
5 30
Fig. 30.
appliquons aux expériences rapportées plus haut sur le droit anté-
rieur de la grenouille, le gastro cnémien de crapaud, le gastro-cne-
mion refroidi de grenouille, la formule VC = « + $C —yV nous obte-
nons une concordance excellente.
Droit anterieur Rana temporaria (21 mars).
Capacites Voltages
-- Observes Calcules
8 1,6 1,6
6 1, 1,67
zj 1,75 1,72
3 1,9 1,9
2 2,19 2,08
1 2,59 2,39
Constantes calculées «= 7,64 5 = 1,74 + = 1,87.
1. Archives de Pflüger, 1894, t. LVI, p. 66.
N
R
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 427
(rastro-cnémien Bufo vulgaris (19 mars).
ae l Observés TS Calcules
8 0,95 0,95
ວ 1,1 1,14
3 1,4 1,4
2 1.62 1,62
1 2,00 2,00
Constantes calculées « = 5,5 5 = 0,5 y= 2.
Gastro-cnémien Rana (4 mars) refroidi à 6°.
Canacités Voltages
— Observés Calculés
8 0,5 0,5
6 0,58 0,58
3 0.8 0.8
1 1,55 1,6
Constantes calculées a= 1,55 b= 0,3441 y = 0,129.
Nous avons aussi recherché la loi de variation de l'énergie des
excitations faites par décharge de condensateur ; nousavons vu que
pour les muscles rapides cette énergie présente un minimum pour
une certaine durée. Si l'on considère pour ces muscles rapides la
loi Q= a + bt comme suffisamment approchée, on peut au moyen
de deux expériences quelconques donnant a et b calculer le tempst
pour lequel l'énergie est minima. En effet, l'énergie de chaque
excitation est mesurée par V?t. Il est facile de calculer pour quelle
valeur de ¢ le produit V?t est minimum. On trouve que c'est pour
tz
SCH
Dans ce cas Q= a + b (=—)= 2a.
Avec deux expériences nous obtenions graphiquement très vite
la valeur de ¢ correspond à l'énergie minimum par la construction
suivante sans avoir besoin de calculer a et b. Portant les quantités
en ordomnees et les temps en abcisses, on porte les deux valeurs
Vit, et Vz L fournies par l'expérience. On mène la droite qui passe
par ces deux points ; cette droite coupe l'axe des y à une certaine
hauteur au-dessus de l'origine; le point de l'axe des x où l'ordonnée
de la droite égale 2 a donnait le temps cherché.
Malheureusement, lorsque nous avons eu affaire ædes muscles
428 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
plus lents pour lesquels la loi des quantités était représentée non
plus par une droite, mais par une courbe concave vers l'axe dest
la courbe d énergie ne présentait plus en général de minimum,
elle restait presque constante pour un certain nombre de capacités.
Les mathématiques permettraient d'ailleurs de calculer pour
quelle relation entre les valeurs de — 5, y, ce minimum pourrait se
produire.
e e
Nous avons, dans ce qui précéde, raisonné comme si nous opérions
sur un tissu homogene. Il y aurait lieu aussi de se demander si
l'hypothèse de Bottazzi ne pourrait expliquer la courbe que nous
obtenons pour la loi des quantités.
Nous rappelons que Bottazzi admet dans le muscle deux éléments
répondant différemment à l'excitation; la substance anisotrope
rapide et le sarcoplasme réagissant lentement. Si l'on pouvait exci
ter séparément ces deux éléments, on aurait peut être pour chacun
d'eux une droite comme loi des quantités; dans ce cas la droite
représentant la loi des quantités pour l'élément rapide serait plus
inclinée que l'autre droite vers l'axe des x et couperait la précédente
en un point correspondant au temps X; pour tous les temps plus
grands que X le seuil serait donné par l'excitation du sarcoplasma, el
pour les temps plus petits que X par l'excitation de la substance
anisotrope; les chiffres expérimentaux portés sur le graphique
jalonneraient ainsi une ligne brisée que l'on pourrait confondre
avec une courbe.
Sans vouloir examiner l'hypothèse de Bottazzi en elle-même,
diverses raisons nous empêchent d'interpréter nos résultats par
l'explication ci-dessus.
1° Nous avons vu, il est vrai, que sur les tissus lents, où notre
terme en y V prend une grande importance, les excitations très
brèves et les excitations de plus longue durée ne produisent pas
des contractions de même forme ; nous avons insisté sur ce point à
propos de la pince du crabe et nous avons reproduit des graphiques
obtenus avec ces deux formes d'excitation. Mais précisément à
l'inverse de la théorie soutenue par loteyko les excitations les plus
longues ont produit la contraction la plus courte, celle qui a
vraiment l’allüre d'une secousse; tandis que c'est l'excitation breve
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 429
(choc dinduction) qui a produit une contraction moins élevée a
descente trés lente méritant tout a fait le nom de contracture et
qui est celle que Bottazzi et loleyko rapportent au sarcoplasme.
On ne peut guère supposer qu'il y aurait lieu de conserver l’hy-
pothèse des deux substances en inversant la loi d’excitation, c'est-à-
dire en supposant que c'est la substance à contraction lente qui
presenterait la loi d’excitation rapide et réciproquement,
Nous avons vu, en effet, sans aucune exception que, entre deux
tissus physiologiques nettement distincts, la rapidité d'excitation
marche toujours avec la rapidité de contraction; l'explication
serait donc, non seulement gratuite, mais paradoxale.
2 Pour que des valeurs déterminées expérimentalement et appar-
tenant en réalité à deux droites qui se coupent donnent l'impression
d'une courbe, il faut que l'expérience tombe précisément dans la
partie où les deux droites se coupent. Si toutes les durées employées
étaient un peu plus courtes ou un peu plus longues, on trouverait
une des deux droites. Or, dans nos expériences, qui pourtant ne
comprennent en général qu'une très petite portion de la courbe,
nous trouvons toujours une courbe et jamais une droite, excepté
pour le cas où nous pouvons démontrer que les durées employées
sont très longues par rapport au temps physiologique du tissu excité
el que nous sommes par conséquent dans la région où la courbe se
confond sensiblement avec son asymptote. Inversement l'écart
systématique d'avec une droite est d'autant plus marqué que l'on
se rapproche davantage de l'origine. Dans quelques-unes de nos
expériences mêmes, nous avons exprès comme contrôle refait une
série de déterminations avec des ondes toutes plus brèves que celles
employées d'abord, et nous avons alors trouvé une courbe plus
accentuée. (Exemple, exp. sur le crapaud p. 82).
Il nous paraît impossible d'interprèter les résultats obtenus par
nous pour l'ensemble des cas par la rencontre de deux lois linéaires.
Cette discussion vaut non seulement pour l'hypothèse de deux
substances constituant un muscle unique, mais aussi pour l'hypo:
these de muscles fonctionnellement différents réunis en une méme
Masse anatomique. Je ne puis affirmer que j'ai travaillé sur des
objets rigoureusement homogènes, mais je ne vois pas que leur
Manque d'homogénéité, sion I'admet, puisse expliquer la divergence
entre mes résultats et la loi de Weiss.
430 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
CHAPITRE V.
INTERPRETATION DES RESULTATS
Si nous faisons une récapitulation des valeurs des constantes
trouvées en nous servant des passages de courant constant, nous
aurons, prenant toujours comme unité le centième de seconde.
des valeurs de constantes comparables entre elles lorsque nous
étudierons le même muscle d'un animal, et le plus souvent tres
différentes au contraire si nous nous adressons à d'autres muscles
du même animal.
Nous trouverons comme valeurs moyennes de «, de 5 et de:
suivant les muscles en expérience, les valeurs ci-dessous. Nous
prenons comme unité le centième de seconde pour avoir des
nombres commodes.
COURANT CONSTANT.— UNITÉ : CENTIEME DE SECONDE
To a 8 1
Rana esculenta, gastrocnemien 16° 0,04 1,24 0
Id. Dr. antérieur 16° 0,097 0,87 0
Carcinus menas, Pince 12° 5,40 1,7 03
Solen marginatus, Pied 12° 1,36 1,86 0
Aplysia punctata, Manteau 42° 12,00 1,2 09
id. Manteau (1) 12° 56,4 0,8 13
Helix pomatia, Pied 16° 1,4 2,46 0,0%
Les chiffres trouvés ne sont pas comparables en valeurs absolues.
les résistances n'ayant pas été constantes dans toutes les expt:
riences; cependant nous pouvons déjà dire, d'après ce tableau.
que la valeur de « varie en raison inverse de la rapidité du
muscle, en effet « (très faible pour le gastro cnémien de Rana
esculenta) varie de 0,04 à 56,4, chiffre obtenu sur les préparation
normales d’aplysie. Quant à la valeur de +, sensiblement nulle
1. Vieille préparation détachée de l'animal depuis 24 heures.
| | er A he
M” LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 431
pour les muscles rapides, elle augmente lorsqu on a affaire à des
muscles trés lents. |
Nous allons contrôler ces affirmations en faisant aussi le tableau
des valeurs moyennes de e, 5, y trouvées sur les muscles excités
par les décharges de condensateur. (Voir appendice p. 108). Dans
ce cas la résistance étant constante (25000 ohms), nous pouvons
comparer exactement les constantes données par les différents
muscles. Nos capacités sont homologues à un temps.
CONDENSATEUR. — UNITE: DIXIÈME DE MICROFARAD
To e B y af,
| B
Gastrocnémien
normal 18+ 0,55 1,3 0 0,4
Gastro-Cnémien
Rana esculenta curarisé 18 2,74 2,48 0,04 4
Résistance constante : EI
deachd 55000 me Triceps normal » 068 225 0 0,3
Moyenned'unecentaine Triceps curarise 17: 26 2,8 0,9
d'expériences prises à Droit antérieur de
it HH va- l'abdomen normal 4 17° 1,5 1,6 0,3 0,8
Droitantérieur cu- S
rarisé © 17° 10,25 1,20 0,82 7
Bufo vulgaris Gastro-Cnémien
Résistance 2000 ohms normal 18 3,51 0,82 0,85 3,4
ae Triceps normal 18° 0,63 2,00 0,032 0,3
Testudo greca Pointe de ventri-
10 experiences cule 21° 20 24 09 74
Pagurus Bernardus =
2 expériences Queue 12° 46 2,32 0,46 1,4
Solen Marginatus
Wiere Pied 9 52 42 0 42
I expérience
Ce tableau ne fait que confirmer ce que nous avions Ele vu sur
les expériences faites avec le courant constant.
A noter la grande différence existant entre les constantes des
gastro-cnémiens de Rana et de Bufo
« étant pour la Rana = a 0,55 et pour le Bufo = à 3,5
o ) ) = à 0 ) ) a 0,9
ß )) D -a13 » ) a 0,82
Nous ne trouvons au contraire aucune différence appréciable
entre les triceps de ces deux animaux.
432 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Ce résultat nous ayant étonnée, nous avons enregistré la contrac-
tion d'un triceps de crapaud et nous avons constaté que sa contrac-
tion était très rapide et comparable à celle d'un triceps de grenouille
ou dun gastro-cnémien de grenouille. (Le gastro-cnémien de
crapaud donne, comme Ion sait, au contraire, une durée de secousse
plus longue.)
Nous avons donc, en nous servant de ces constantes, un moyen
trés exact de caractériser la rapidité des tissus, nous navons qua
a
faire le quotient
c—5 H :
ou lorsque notre terme s'introduit dans la
5
formule.
Il serait facile de raccorder les expériences faites au condensateur
a celles faites au moyen du courant constant.
Dans la formule donnant le temps de la durée d'une décharge
de condensateur, il faudrait supposer que l'intensité finale
est b; au-dessous de cette valeur, en effet, nous avons vu que
le courant est physiologiquement inactif; le temps de la
CR log. (V-b)
décharge utile t égale Ph e
de la décharge pour deux capacités; nous posons C(V-b) = a +bt.
Voici le détail des calculs sur l'expérience du 20 juin 1904 faite au
petit condensateur sur un gastro cnémien de grenouille verte.
T° 21°,
. Calculant ce temps
Capacités 1 0,7 0,4 0,2 0,1
Voltages 1,49 1,60 1,99 2,70 4,2
Constantes calculées a = 0,317 b = 1,03 >- = 0,3.
Pour C = 1 dixième Microf t = 0s.00085.
» C— 0,4 t = 0s.00032.
» C =0.1 t = 0s.00033.
Nous posons ensuite en prenant pour unité le centiéme de
seconde, et les voltages diminués de b correspondant aux capacités
1 dixième et 1 centième de microfarad.
0.42 = a + 0,085 b.
0,317 = a + 0,035 b.
On en tire: a = 0,20 a
b= 2,1 b
|
=
©
Wer LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 433
Nous avons d'ailleurs vu plus haut que les muscles rendus plus
lents artificiellement parle refroidissement, donnaient une varia-
tion systématique des constantes ; «et y augmentant pour le muscle
refroidi et 3 diminuant.
En résumé. et sans insister sur les variations de chacune des
constantes dont l'interprétation détaillée présenterait sans doute
un grand intérêt, mais nécessiterait de nouvelles expériences, je
dirai que le rapport des deux paramètres de la loi d’excitation
indiqués par la formule de Weiss est dans une relation régulière
avec la rapidité de contraction du tissu considéré. Sans exception,
quand on compare entre eux deux tissus différents ou deux états
différents d'un même tissu, le rapport — est plus grand dans le
cas de la contraction la plus lente.
Weiss avait vu en principe cette variation systématique dans
la comparaison du gastro cnémien de crapaud au gastro-cnémien
de grenouille (excité par le nerf),
Pour généraliser il y a une réserve à faire : J'ai dit que cette loi
de Weiss n'était qu'une loi approchée. Pour obtenir une loi d'exci-
tation qui soit générale, j'ai dd ajouter un troisième terme, intro-
duire un troisième paramètre que j'ai appelé y; mais celui-ci a une
signification bien différente des deux premiers, et je suis arrivée à
concevoir qu'il représente un second processus d’excitation super-
posé à l'excitation produite par la quantité d'électricité. Dans ce
qui va suivre, pour simplifier, je vais men tenir à la loi linéaire
représentée par la formule de Weiss en remplaçant dans l'expres-
sion graphique de mes résultats expérimentaux la courbe repré-
sentée par la formule «+ 3t— yV par son asymptote; asymptote qui
est exprimée dans la formule a+ bt, où b = 5; a = « — 3 r. J'aurai
soin seulement de regarder si l'approximation ainsi obtenue est
suffisante pour le raisonnement.
Le rapport — apparaît, d'après ce que je viens de dire, comme
la véritable caractéristique d'excitation au sens où Waller
prenait cette expression. Mais nous pouvons exprimer ce rapport
Sous une forme différente qui le rendra moins abstrait et qui me
permettra, je pense, de faire comprendre clairement comment la
notion de durée de l'excitation varie en passant dun élément a
Un autre et comment la loi d’excitation conçue dans le sens le plus
général est apparue radicalement différente aux auteurs qui ont
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JUILLET 1905. 28
434% ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
opéré sur des tissus rapides, comme du Bois-Reymond, ou à ceux
qui ont opéré sur des tissus lents comme Fick et Engelmann.
A est une quantité; b est une intensité; — est un temps. J'ai déjà
montré (page 86) que pour les décharges de condensateur sur
résistance constante, — donne la capacité pour laquelle la
dépense d'énergie est minima, il en serait de même pour des
durées d'excitation par courant constant; mais j'ai dit que le
minimum d'énergie n'existe pas toujours, et pour les tissus lents,
d'une façon générale, il n'y a pas lieu de s'attacher à la déter-
mination de la durée correspondant à ce minimum d'énergie, car,
lorsqu'il existe, ce n'est pas une inflexion nette de la courbe
comme pour les tissus rapides, mais bien plutôt, suivant une forme
quise rapproche de la conception de Cybulski et Zanietowski, on
trouve une série plus ou moins longue de durées d’excitation pour
lesquelles I énergie reste sensiblement constante. Le temps donne
par le rapport — exprime néanmoins la durée d’excitation aux
environs de laquelle il convient de se placer pour étudier l'excita
bilité d'un tissu donné.
Considérons la formule suivant laquelle varie, pour des durées
diverses, l'intensité nécessaire pour obtenir le seuil de l'excitation,
a
i= + +b. Pour t = — ‚nous aurons i= 2 b; pour un temps
moitié moindre, t = —, on trouve i = 3 b ; pour un temps double.
t = — ‚on auraiti=1,5b. La variation d'intensité en fonction de
la durée est ici considérable. Faisons maintenant t = 10 ch
i = 1,1 b ; pour un temps double on aura i = 1,05 b. La variation
de durée de l'excitation ne modifie plus que dans une proportion
tres faible, qui est presque de l'ordre des erreurs de l'expérience,
l'intensité du courant nécessaire. Il en résulte que si l'on opere
avec une série de durées toutes plus grandes que 10 +, Top
rience semblera conduire à cette conclusion que la durée de
passage du courant n’a aucune importance pour l'excitation.
Nos expériences nous permettent de déterminer la valeur absolue
des temps qui correspondent à = et par conséquent à 10 +
Nous avons négligé, dans ce qui précède le terme de correction
en y V. Si nous calculons l'erreur ainsi commise pour les cas où
elle est la plus forte (aplysie, crabe, escargot), nous verrons que
pour t= £ elle est de l'ordre du dixième, et pour t = 10 = de
M" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 435
l'ordre du centième, c'est-à-dire tout à fait négligeable en ce second
cas où elle est inférieure à l'approximation réalisée dans les expé-
riences. Je choisis donc cette dernière façon d'exprimer le rapport
des paramètres de l'excitation, et je puis établir avec les moyennes
de mes expériences le tableau suivant où sont exprimées en mil-
lièmes de seconde les durées d’excitation pour lesquelles l'intensité
du courant correspondant au seuil est supérieure d'un dixième
seulement à l'intensité du courant dans le cas d'une durée infinie.
Gastro-cnémien (Grenouille verte 3 milliémes de seconde
id. (Grenouille rousse) 7 » »
Droit anterieur » » 9 » »
Gastro-cnémien (Crapaud) 13 » »
Pied d’escargot 48 » »
Pointe de ventricule de tortue 82 » »
Pince de crabe 300 » »
Manteau d’aplysie 800 » »
Il s'agit de moyennes ; ily a nécessairementdes variations indivi-
duelles, mais relativement faibles. D'autre part, la température n'a
pas été la même dans toutes les expériences ; celles sur le crabe et
l'aplysie ont été faites à une température plus basse de quelques
degrés. Or, nous savons qu'un abaissement de température aug-
augmente la valeur du rapport — ; les chiffres qui figurent
ci-dessus pour la crabe et l'aplysie sont donc un peu exagérés. Ces
réserves faites, on voit la différence énorme qui sépare les divers
tissus que j'ai étudiés. On comprend coinment Engelmann opérant
sur des tissus probablement plus lents que l'aplysie, et prenant
comme unité de temps le quart de seconde ait pu mettre en évidence
l'influence de la durée du passage du courant, tandis que du Bois-
Reymond opérant sur la grenouille avec une technique bien plus
délicate soit arrivé à se convaincre que cette durée ne jouait aucun
rôle ; quand, en effet, on a fait passer un courant pendant moins
d'un centième de seconde, on peut avoir l'impression qu'une telle
durée est pratiquement infiniment petite. Les chiffres ci-dessus
montrent qu'on est en réalité déjà dans les durées qui sont, par
rapport à l'objet considéré presque infiniment longues. La loi est
pourtant la même dansles deux cas, elle ne diffère que par ses
constantes.
Bi
FETH
=
p Me EE
e Eë D
d è A
.- - - 2
+ TN
e? SC , G
E i tk -
7 +, el a, wea Lee e a- e ‘ar `
g 8 e ງ bk Be, Kb ach a P nt 2, W- - T # Sg E k
` Gëtter Af. E H à af ` = z Lion
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mb 5 we rte s = ` = ga hah A A ti dëi ep P k
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Jet, : Wt eee ST y u E a s mag + ote D zi ve
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- - + - va Ee KN SÉ De de t à
VE
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U Tit ah a
EK rien
ei fh or
D
»
430 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Je représente ici (fig. 31) sur un même graphique les courbes
qui représentent les lois de ces divers tissus ; je continue à laisser,
pour simplifier, la formule V= — + b, et je prends dans chaque
cas b= 1,
| KC
D
N
E AEN NET ON DNS SE, ES: ~d ES SRE FEN
> d 9 12 4 1R 13 th ig 6 7 18 ‘à du di Et 3 24
Fig. 34.
A Courbe des voltages pour le Gastro-cnémien de Grenouille verte.
B » ) » » Grenouille rousse.
C » » » » Crapaud.
D ) » Pince de crabe.
E » ) Manteau d'aplysie.
Je trace donc une droite parallèle à l'axe des x d'ordonnée 1 ;
c'est la droite vers laquelle tendront asymptotiquement toutes les
courbes quand t augmente; ces courbes sont de la forme x y = 4.
c'est-à-dire que ce sont des hyperboles équilatères rapportées à
leurs asymptotes. La valeur de a diffère seule d'un tissu à l’autre.
L’échelle des temps est en millièmes de seconde, et le graphique
tout enticr ne comprend que deux centiémes et demi de seconde.
A cette échelle déjà bien grande, la variation de l'intensité du cou-
rant correspondant au seuil, suivant la durée du passage, est à peine
visible pour le gastro cnémien de la grenouille verte ; elle devien-
drait tout à fait imperceptible si on prenait le centième de seconde
el EE
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE 437
pour unité, le tableau représenterait dans son ensembleun quart de
seconde, etalorsla courbe qui serait pourtant toujours de la forme
y =—- se confondrait pratiquement avec ses deux asymptotes;
on peut dire que c'est sous cette forme que la loi d’excitation est
apparue dans les expériences de Du Bois Reymond.
| CONCLUSIONS
1° La secousse maximale que l'on peut provoquer dans un muscle
par une onde électrique unique, ne dépend pas seulement de l'in-
tensité de cette onde, mais encore de sa forme, et en particulier de
sa durée. Avec les appareils d'induction habituellement employés
en physiologie, l'onde développée dans la bobine induite au
moment de la rupture du courant primaire a une longueur telle
qu'elle excite très bien le gastro cnémien de la grenouille et fait
apparaître la contractilité de ce muscle presque à son maximum.
Mais pour la généralité des muscles, sa durée est trop courte. Pour
le droit antérieur de l'abdomen chez la grenouille, pour le gastro-
cnémien du crapaud, elle est déjà trop brève; le maximum du
raccourcissement que l'on obtient en faisant croître indéfiniment
son intensité ne correspond qu'à une fraction de la contractilité du
. muscle. En outre, cette excitation maximale produit souvent dans
ces muscles le retard de la décontraction, qu'on appelle contrac-
ture. Le phénomène devient très marqué dans le muscle adducteur
de la pince du crabe; un choc d'induction maximal produit dans
ce muscle une contraction peu élevée mais très persistante qui a
été prise pour sa forme normale de secousse.
2° Pour un muscle quelconque, à la condition de considérer des
temps convenablement choisis, l'intensité du courant constant
nécessaire pour produire une excitation déterminée varie avec la
durée du passage.
438 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
3° La formule donnée par G. Weiss pour représenter la relation
entre la durée du passage et l'intensité nécessaire pour une excita-
tion déterminée (seuil) à savoir Q = a + bt dans laquelle Q signifie
la quantité d électricité dépensée par l'onde, t, la durée du passage;
a et b deux constantes dépendant des conditions physiologiques de
l'expérience, traduit convenablement les résultats de l'expérience
pour les muscles rapides; elle donne une erreur systématique avec
les muscles lents. Pour ceux-ci, on obtient des résultats conformes
à la formule Q = a + bt si l'on emploie des excitations de longue
durée. Avec des excitations de courte durée l'intensité requise
expérimentalement est plus petite que celle exigée par la formule.
La loi des quantités donnée par l'expérience se présente ainsi sous
la forme, non pas d'une droite venant couper l'axe des y à une
certaine hauteur, mais sous forme d'une courbe qui tend asymp-
totiquement vers cette droite pour des durées très longues, et pour
des durées très courtes tend vers l'origine.
Avec des tissus aussi rapides que ceux sur lesquels Weiss a ex pé-
rimenté (nerf sciatique et gastro-cnémien de la grenouille), il est
pratiquement impossible d'explorer l'excitabilité pour des durées
relativement aussi courtes (par rapport à la vitesse propre du tissu)
que dans les cas précédents. On peut donc admettre que la formule
de Weiss n'est qu'une formule approchée.
4° On obtient une formule qui traduit avec une exactitude su ffi-
sante les résultats expérimentaux en écrivant qu'un courant qui
traverse la préparation physiologique pendant une durée variable
t doit toujours fournir une quantité d'électricicité Q = «+ 5t— yY
OÙ a, 5, y sont des constantes et V la différence de potentiel.
Cette formule n'est pas homogène ; le terme de correction est
tout empirique, et pourra prendre une forme différente quand
on connaîtra mieux le phénomène. Il est possible que l'effet
d'excitation résulte de la combinaison de deux processus distincts,
l'un dépendant de la quantité et lié à la durée de l'excitation
suivant la formule de Weiss, l'autre dépendant de la différence
de potentiel ou de l'intensité, mais indépendamment de la durée
du passage. Cette conception rend compte de certains faits connus
que n'explique pas la loi Q = a + bt.
= tome nn =
M": LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 439
5° En cherchant à quel potentiel il faut charger des capacités
diverses pour obtenir, en les déchargeant sur un circuit de résis-
tance constante et sans self-induction, un mème effet physiologique.
Hoorweg a donné la formule V =< + b R, où V représente le poten
tiel; C, la capacité; R, la résistance; a et b deux constantes dépen
dant des conditions physiologiques de l'expérience. Cette formule
est identique a celle de Weiss, ce qui apparait si on écrit VC =a +
ORC. Parallèlement aux faits qui justifient les conclusions précé-
dentes, on trouve que la formule d’Hoorweg n'est qu une expression
approchée des résultats de l'expérience. Elle est satisfaisante pour
les tissus rapides; elle donne une erreur systématique pour les tissus
lents. On obtient de même la correction de cette erreur en écrivant
VC = «+ 8 RC — yV.
6° La loi d’excitation électrique est générale et s'applique aux
muscles les plus divers aussi bien qu'aux nerfs: l'excitabilité
d'un tissu donné dans des conditions données est caractérisée par
la valeur des constantes que l'on peut tirer de trois déterminations
faites avec des durées différentes.
Le rapport des constantes a et b (ou « et 5) exprime la vitesse
d'excitabilité d'un tissu; pour un muscle elle varie toujours avec la
vitesse de contraction; c'est-à-dire : entre deux muscles différents
est plus grand pour le muscle le moins rapide.
Si on refroidit un muscle, on ralentit sa contraction, on change
° H H e a
aussi son excitabilité de telle sorte que le rapport augmente. -
D D a r
7° Pour les tissus rapides, ce rapport —- donne la durée de
l'excitation qui met en jeu une quantité minima d'énergie ; toute
durée plus courte ou plus longue exigeant une dépense d'énergie
plus grande. Mais ce minimum d'énergie sur lequel ont insisté
divers auteurs n'est pas général. Si les muscles sont lents, et que
y présente une valeur considérable, la courbe de l'énergie dépensée
par l'excitation croit toujours avec la durée de l'excitation. Pour
des cas intermédiaires assez nombreux, le minimum se présente
dans cette courbe avec une inflexion peu prononcée et très-allongée,
de sorte que, entre certaines durées, l'énergie reste à peu près
constante.
AO
440 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
8° L'intensité nécessaire pour produire l'effet physiologique cher-
ché, lorsque la durée de l'excitation augmente indéfiniment, tend
asymptotiquement vers la valeur du coefficient b (ou 5).
Quand on connait par trois expériences quelconques les constan:
tes de l'excitabilité d'un muscle, on peut calculer la durée d'excita
tion pour laquelle l'intensité nécessaire ne sera supérieure que
d'une petite fraction arbitrairement choisie à cette intensité minima
limite. En choisissant la valeur sch on a une durée, {= 10-7;
correction en y V est ici dans tous les cas négligeable), au delà de
laquelle un prolongement de l'excitation est sans effet appréciable
et en deça de laquelle se trouvent les durées convenables pour
l'excitation du muscle.
Les muscles étudiés par nous dans ce travail donnent pour ce
temps les valeurs suivantes par ordre croissant.
Gastro-cnémien Grenouille verte 3 millièmes de seconde
Gastro-cnémien » rousse 7 » )
Droit antérieur ) verte 9 » »
Gastro-cnémien crapaud 13 » »
Pied d’escargot 48 » )
Pointe de ventricule tortue 82 ) )
Pince de crabe 300 )) )
Manteau d’aplysie 800 nu »
Cet ordre est celui de rapidité décroissante de contraction.
LOL DEXCITATION DES NERES
PAR DECHARGES DE CONDENSATEUR
par M. J. CLUZET
Agrégé des Facultés de Médecine
Chef des Travaux de Physique a la Faculté de Médecine et de Pharmacie
de Toulouse
(Suite)
CHAPITRE Ill
VÉRIFICATION EXPÉRIMENTALE DE LA NOUVELLE LOI
CONSÉQUENCES TIRÉES DES NOMBRES OBTENUS
A L'OCCASION DE CETTE VERIFICATION
La loi d ‘excitation par décharges de condensateurs établie précé-
demment est susceplible de vérifications expérimentales nom-
breuses. Avant d'indiquer celles que j'ai pu réaliser et les résultats
qu'elles ont donnés, je vais décrire l'installation qui a servi et
montrer comment a été faite l'étude préalable des appareils
employés. ©
ll est tout d'abord nécessaire de remarquer que dans les condi-
tions réalisées la décharge des condensateurs n'était pas oscillante;
la résistance était très grande (200.000 ohms au moins) et la self
induction pratiquement nulle. D'ailleurs j'ai vérifié, comme on le
verra plus loin, en coupant la décharge à divers moments, que la
quantité d'électricité qui est passée au bout d'un temps donné a bien
la valeur indiquée par la formule des décharges simples.
442 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
S 1. — Dispositifs expérimentaux. Etude des apparells
Dans toutes les méthodes de vérification que j'ai employées je
commencais d'abord par déterminer les coefficients a et b, qui
caractérisent, d'après la loi générale de Weiss, Texcitabilité du nerf
considéré.
Deux expériences donnent
Q = a+ bt
OU =a + bt
et l'on peut en tirer a et b. Le plus souvent je ne me contentais pas
de ces deux expériences; celles que J] effectual ensuite à divers
moments me permettaient de constater si l'excitabilité du nerf chan-
geait. Dans la plupart des cas les valeurs trouvées ainsi pour a et b
étaient très voisines les unes des autres et différaient de quantités
inférieures à la limite supérieure de l'erreur prévue; je prenais la
moyenne de toutes les déterminations.
J'ai utilisé deux dispositifs qui vont être décrits successivement.
1° Dispositif avec court circuit. — Déjà employé par M. Weiss pour
l'établissement de sa loi générale d excitation, il se compose d'une
source de courant continu P (jemployai des piles au bisulfate de
mercure) reliée à un réducteur de potentiel R (fig. 9). Aux bornes
du reducteur sont fixées les exirémités de la dérivation comprenant
le voltmétre et les fils conduisant aux godets 1 et 2. Un double pont
peut faire communiquer ces derniers avec les godets 3 et 4 d'où part
le court circuit passant par la résistance R’ et par le fil de plomb p.
Aux points Det E sont fixés les fils conduisant au fil de plomb p,
aux électrodes E E et au nerf N, au shunt du galvanomètre G.
On voit qu'ainsi, si la résistance R est assez petite relativement a
la résistance des électrodes et du nerf, aucun courant ne passera
dans le nerf lorsque le plomb p est en place. Au contraire le courant
passera dans le nerf lorsque p aura été sectionné par la balle de la
carabine C, et le courant passera jusqu'à ce que le 2° fil de plomb p'
soit sectionné à son tour. La distance des fils de plomb, mesurée au
moyen d'une règle graduée en centimètres faisait connaître la durée
de passage du courant si l'on connaissait la vitesse de la balle.
On avait ainsi la valeur de t de la formule Q = a + bt.
Pour avoir Q = it, quantité d'électricité qui est passée dans le
nerf, on mesurait l'intensité au galvanomètre en laissant en place
seulement le plomb p', le plomb p étant enlevé.
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 443
Quoique le galvanométre fut disposé pour servir de galvanométre
balistique, je ne pouvais mesurer directement Q, les valeurs de
cette quantité d'électricité étant le plus souvent trop faibles, en
égard a la sensibilité du galvanométre qui pourtant était poussée
aussi loin que possible, comme on le verra dans la suite. Pour les
valeurs les plus considérables de Q, l'élongation ne dépassait guère
10 millimètres; dans ces cas, d'ailleurs exceptionnels, je mesurais
directement Q au balistique aprés avoir mesuré i.
De la mesure de l'intensité, faite comme il vient d'être dit, et de
la mesure du voltage, faite par simple lecture du voltmétre, je
deduisais la résistance du circuit. La loi d'Ohm s'appliquait car les
forces électro-motrices de polarisation étaient négligeables grace
aux précautions prises, surtout du côté des électrodes. D'ailleurs,
on verra dans la suite que l'approximation avec laquelle on avait la
résistance par ce procédé était suffisante.
2° Dispositif avec relais. — En employant un relais on peut suppri-
mer le court circuit du dispositif précédent. Le relais employé dans
mes expériences définitives était à ressort d'acier; on le plaçait en
série sur le circuit du shunt, du nerf et du plomb p’; le fil de verre
qui tendait le ressort étant mis à la place du plomb p.
Le relais étant ouvert au préalable (au moyen du fil de verre qui
tend le ressort) on voit que le circuit ne sera fermé, et par suite le
courant ne passera dans le nerf, que pendant le temps mis par la
balle à aller du fil de verre au fil de plomb p’. |
On déterminait, comme il a été dit plus haut, t au moyen de la
distance du fil de verre au fil de plomb, Q au moyen de i mesuré en
laissant en place le plomb p’, le relais étant fermé.
Mode d'emploi des condensateurs. — Après avoir mesuré a, b et R
au moyen de l'un des dispositifs ci-dessus décrits, on étudiait la
décharge des condensateurs produisant l'excitation du nerf. Pour
cela on réunissait par un double pont les godets 1 et 5, 2 et 6 (fig. 9);
le double pont réunissant 1 et 3, 2 et 4 étant enlevé.
Une clé de Sabine S permettait d'effectuer successivement la charge
et la décharge des condensateurs, dont les armatures étaient reliées
au nerf et à la pile comme l'indique la figure.
Galvanomètre. — J'ai employé un galvanomètre de Thompson
dont le miroir (plan) était suspendu par un fil de quartz et dont
lamortisseur était enlevé ` le système était sensiblement astatique.
444 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Comme Iaimant directeur était trop fort on faisait varier la
sensibilité avec un morceau de lime aimantée que l'on plaçait par
tatonnement à la distance et dans la position convenables.
IN
po i
R DRE 3
MMA UV VAAN |
C i
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e : Mu
ee Goethe Ur Bled ee ee eee i
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ee: |
( 'N | '
qu a ee EE SES '
ı A '
gd Teee ME
ZE |
S'
Br | Fig. 9
J. CLUZET. — Lol D EXCITATION DES NERFS 445
Les bobines au nombre de 4 reliées de 2 en 2 ont pour résistances
mesurées au pont de Wheatstone
- 4490 1511 1524 1471 ohms;
le groupe inférieur formant ainsi une résistance de 3.001
» supérieur » » ) 2.974
La résistance totale du RoE étant par
conséquent de. . . ee. 2 . . 0.97% ohms.
La résistance du shunt a été aussi vérifiée au pont de Wheatstone.
Pour les mesures balistiques la correction de l'amortissement
était faite en appliquant la formule
u Uy
a + —
A
a, eta; étant les deux premières élongations observées du même côté.
P
SE +——-
| | J ໄ J d
CA,
Zar emt ors Coma e e UD MERE © See
eS Soe
A, d olin
Fig. 10
Etalonnage du galvanomètre. — A. Valeur d’une division en intensité:
Durée d’oscillation —13:<,
EYE
bz
e
REP eg Sy oa = - H
ae YF M Zap a GE
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Zeta
2
1 aes a Br
Ian a a dt: ae ae te n
i LE E hi = z an en a H H fi + i n
: Sri Rs er ZEN DE ern A : Es AE
= H be a Sé i $ Pi Aa, d b
He Lë Ada ` ຈ Pa ug Eé = ss. + N , $ 2 a "CP d Ss
A ee $ ang: a ae i : à Se
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-
wen
446 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
1° R=19000, R’= 10000 ohms. La force électromotrice de la pile
étant 1°45, aux extrémités de l’ohm étalon mis à la place du milliohm
1.45.
19.000
Par suite l'intensité dans le circuit du galvanométre, circuit de
1,45. 40°
19.15,995
Lectures : 315
ona
résistance égale à 15.995 ohms, est i = = 4,77 10 °
64
—9
Une division correspond donc à aes 7,45.407 1" ampères
20 R = 10000, R’ = 10000
On a į = 145.10 7
16,995
Lectures : 344
191
123
Un millimètre de l'échelle correspond donc à
.10—7 =
et = 7,371.10 `? amperes.
B. Valeur dune division en quantité d'électricité (coefficient de mérite):
Durée d’oscillation = 13°
1° La formule Q = 2 I donne la valeur du coefficient de mérite,
Tt
T étant la durée d'une oscillation simple, I l'intensité correspon-
dant 4 une division.
On a donc Q = 7,4.10 — 15,2. 107"
2° Au moyen de l'onde induite dans un certain nombre de spires
qui sont placées dans l'intérieur d'une bobine on peut aussi avoir
le coefficient de mérite.
coulombs
—8
On a la formule Q =F — F,)
où F = NSH = NS. 0,4. z. n. I,
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 447
N étant le nombre des spires induites.
S, la surface d’une spire induite.
n, le nombre de tours de la bobine inductrice par centimètre.
l, l'intensité du courant inducteur.
Expérience I : N=1,1=0,1amp., n=8,823, S=1585,75r = 1000
Lectures 343 w= 360
Elongation — 19 35
a= 350 | après correction
3
d'où Q =15,2. 4107" coulombs.
Expérience II : I = 0,22 amp. Q = 13,3.107™ coulombs
3° Au moyen de condensateurs chargés à 1,40 volt.
Capacité en microfarads 0,01 0,001
Elongation (aprés correction) 92,5 9
Moyenne, 15,3.10-1! coulombs par millimètre.
Limite supérieure de l'erreur commise dans l’etalonnage. — L'erreur
commise dans la mesure de l'intensité correspondant à une division
(imm ) peut venir des résistances, du voltmètre, de la lecture sur
l'échelle.
L'erreur commise sur R, R!, et sur la résistance du galvanomètre
est pour chacune de ces quantités plus petite que 0,5 ohm; l'erreur
commise sur le voltage est plus petite que 0,01 volt. On trouve alors,
avec les nombres donnés plus haut pour une durée d'oscillation
égale à 13” et en négligeant, ce qui est permis dans ce cas, l'erreur
de lecture,
di < 3,107”
L'erreur commise sur la valeur du coefficient de mérite déterminé
H e T i ° LU LA
par l'expression Q = > aura donc pour limite supérieure
Ti
80 < 6.10
Valeur d'une élongation de un millimètre en intensité et en quantité
d'électricité et limite supérieure de l'erreur correspondante pour les
direrses durées d’oscillation employées.
En opérant comme il a été dit plus haut pour la durée d'oscil-
448 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
lation de 43”, j'ai obtenu pour les diverses durées d'oscillation dont
j'ai eu à me servir les nombres suivants :
Valeur de 1 mm en
quantitéd électricité
| BET Valeur de 1 mm : ZE : |
: imite supérieu
Durée d'oscillation té L perieure Limite supérieure |
(en secondes) de l'erreur commise
en 10" ampères en 10°‘ coulombs EE |
Erreur Erreur Erreur Erreur |
absolue | relative absolue | relative !
en 10-"" en 10°" :
13 ampères ; 1.53 coulombs 4
0,74 0,03 34 d 0,06 35
, 12 i 2,16 1
| 1,13 0,05 | 5 0.10 | x
n 1,37 0,06 | = SEH O41] à
6 1
5 | 0,3 se
Limite supérieure de l'erreur commise dans l'évaluation d'une intensité
et d’une quantité d'électricité. — En appelant n la valeur de l'élon-
gation en millimètres, l'intensité correspondante a pour valeur, si la
durée d’oscillation est par exemple de see, I = n.1,37.10 —!°. En
supposant l'erreur de lecture inférieure à 0,1 millimètre (ôn = 0,1)
la limite supérieure de l'erreur commise sera
ô I = 10-10 (0,60 n + 0,137) sans shunt
10-% (0,60 n + 0,137) avec shunt 1/9
10-8 (0,60 n + 0,137) avec shunt 1/99
Dans les mémes hypothéses, on a Q = n. 2,26.10- et la limite
supérieure de l'erreur commise sur Q sera
pour ën — 10 5Q= 10-1 (41 n + 2,26) sans shunt
pour ôn = 0,2 10-10 (0,11 n + 0,452) » »
Interrupteur ballstique.— L'excilation par courant continu
de courte durée à été employée par Fick, Engelmann, Bernstein,
Briicke, etc. Le dispositif employé par ces auteurs consistait essen-
tiellement à faire glisser une pointe métallique sur une plaque
isolante munie en un certain endroit d'une bande métallique ou
sur une petite cuve pleine de mercure; suivant la vitesse de la pointe
et la largeur de la bande ou de la petite cuve les fermetures variaient
de durée. Or, par ces procédés, les contacts étaient souvent impar-
faits, les durées de passage du courant étaient mal déterminées et
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 449
n'étaient pas assez courtes. Konig,en employant un appareil à chute
n'est pas arrivé à des durées assez brèves.
Le pendule de Helmholtz aurait peut-être donné de bons résultats
mais le procédé employé par M. G. Weiss pour l'établissement de
de sa loi est plus précis et permet d'arriver à des fractions bien
plus petites de l'unité de temps.
Voici en quoi il consiste d'après son auteur.
« Deux points A et B sont reliés à un distributeur de potentiel, de
plus B est en communication avec une des électrodes E. L'autre
électrode E est réliée à D qui est relié au point C, celui-ci au point A.
Si A etB sont réunis par un fil de résistance pratiquement nulle il ne
passe aucun courant par les électrodes, mais ce passage aura lieu
aussitôt que AB sera coupé. Si un instant plus tard on coupe CD
le courant est interrompu. Le passage ne se fait donc que dans
c D E
4 E
+ =
| Fig. 11
l'intervalle des ruptures de AB et de CD. La durée du courant
dépend naturellement de la distance des fils AB et CD et de
la vitesse de l'agent de rupture. Pour ne pas être obligé de rappro-
cher trop AB et CD, j'ai pris une grande vitesse et je l'obtiens
aisément à l’aide d'une carabine à CO? liquéfié.. Tant que mon réser-
voir contient du liquide, la pression reste constante et il en est de
même de la vitesse, d'environ 130m à la seconde à la température
moyenne du laboratoire. L'expérience m'a montré que ce dispositif
ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JUILLET 1905 29
ized by A 3 vs IC
430 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
fonctionne avec une trés grande régularité ; dans toutes mes
recherches je n'ai eu qua men louer ».
J'ai employé dans mes expériences le procédé de Weiss. Les fils
de plomb pet p' (fig. 9), de Umm7 de diamètre, sont tendus à chaque
extrémité par une vis de pression placée sur un support en ébonite.
Les deux supports du fil p' sont fixés sur un curseur pouvant
glisser sur un socle de 1"30 de longueur portant la règle graduée r,
de telle manière que p' peut-être déplacé à volonté parallèlement
a lui-même et au fil de plomb p. Un index en se déplaçant sur la
graduation en centimètres de la règle r donne pour chaque position
du curseur et par suite de p' la distance des deux fils de plomb.
La carabine, à acide carbonique liquéfie, est du calibre de 8m",
elle est solidement fixée à la table d'expérience de manière que les
balles coupent en leur milieu les fils de plomb p et p' quelle que
soit la position de ceux-ci. Une épaisse plaque de tôle est disposée
a 2™ de l'ouverture du canon pour arrêter les balles. .
Toutes les fois que l’on emploie un nouveau réservoir de CO? une
dizaine de coups sont tires a blanc; on utilise ensuite les coups
suivants (au nombre de 80 à 90) jusqu'à ce que le bruit de la balle
frappant la plaque de tole indique que la vitesse est plus petite et
que le réservoir est presque vide.
En outre, le Ier plomb est toujours placé à plus de 50 cm de
l'extrémité libre du canon. Si cette condition n'est pas vérifiée on
a des erreurs considérables, surtout pour de faibles distances des
fils de plomb.
Exemple: Premier plomb à 10°" de l'extrémité libre du canon.
Durée d'oscillation du galvanométre = 8 sec. R? =10000 ohms. Les
électrodes impolarisables sont réunies par une mèche de coton
mouillé (au lieu et place du nerf N). Force électromotrice = 25 V.,
le plomb p étant seul coupé.
Distances des fils de plomb (en cm). . 5 10 45 20 40
Elongations. . . . . . . . . 20 25,2 29,8 33 66,9
Nombre de divisions correspondant a
5 cent. de distance des fils. . . 20 12,6 9,9 8,7 83
Il semble que le premier plomb est coupé avant que la balle
n'arrive sur lui, sans doute par la colonne d'air qui la précède. A
partir de Am de distance des fils de plomb, l'erreur n’est cependant
plus appreciable.
J. CLUZET. — Lol D'EXCITATION DES NERFS ABA
Exemple: Premier plomb à je de l'extrémité libre du canon.
Durée d'oscillation du galvanométre = 6", R? = 100 ohms. Une
mèche de coton mouillé réunit les électrodes. Force électromotrice
= 4,*/ quand le premier plomb seul est coupe.
Distance des fils de plomb
(en cm) 40 50 55 60 65 70 75 8
Elongations . . . . 8,7 16,2 21,7 23,7 26 28 30,2 32,2 34,5
Nombre dedivisions cor-
respondant a 5 cm de
distance des fils. . 22 22 22 24522 21521 21 21
Mais, en plaçant le premier plomb à 60™ de Pertrémité libre du
canon de la carabine, les nombres obtenus sont satisfaisants, méme
pour les faibles distances des fils de plomb, et ils prouvent que les
quantités d'électricité sont proportionnelles aux distances des fils.
Exemple: Premier plomb à 60°” de l'extrémité libre du canon.
Durée d'oscillation du galvanométre = Ile, Rt = 10000 ohms. Une
boite de résistance de 10000 ohms est mise à la place des électrodes.
La resistance totale du circuit quand le 1+r plomb est coupé égale
donc 26000 ohms, en y comptant les 6000 ohms de résistance du
galvanomètre balistique. Force électromotrice = 0,"13 quand le
premier plomb est seul coupé; l'élongation mesurant l'intensité
a pour valeur moyenne 37 mm. avec le shunt 1/999. |
Distance des fils de plomb (en cm).. 5 10 15 20 40
Elongations . . . . . . . . 6,5 43 20 26,5 54
Nombres de divisions correspondant
à 5 cent. de distance des tils. . 6,5 6,5 6,6 6,6 6,73
D'ailleurs, il faut remarquer que ce procédé, dit de l'interrupteur
balistique, ne peut s'appliquer pour des distances de fils plus
petites que 5 centimétres a cause de la self induction du circuit.
Voici en effet le résultat moyen de 10 expériences citées par
M. Weiss.
Distance des fils en cm . . . . . . 6 2 2 3 A
Elongations. . . . . . . . . . 207 423 50 88 128
Nombres de divisions correspondant à un
cent. de distance des fils . . . . 34,5 35,2 26 29,3 32
Mes propres expériences ont donné des écarts du méme ordre de
grandeur que les précédents, obtenus par M. Weiss.
En résumé la méthode de l'interrupteur balistique donne de bons
et ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
résullats pour des distances des fils de plomb supérieures à 5; si
le ier plomb est éloigné à plus de 50: de l'extrémité libre du canon.
Vitesse de la balle. — M. Weiss a pris pour vitesse de la balle
130 mètres, ce qui donne pour durée de parcours du centimètre
03,000077.
M. et Mme Lapicque qui ont employé l'instrumentation de
M. Weiss ont trouvé une vitesse supérieure et prenaient 200 mètres
comme base de leurs calculs.
La moyenne des valeurs que j'ai obtenues, en mesurant d'une
part la quantité d'électricité, d'autre part l'intensité correspondant
a des distances des fils de plomb bien déterminées, a été de
166 mètres 66. Le centimètre est alors parcouru en 0s,00006.
Ainsi une expérience citée plus haut a donné pour élongation
correspondant à 5 cm. de distance des fils 6™™6, en moyenne;
l'intensité étant 37000. 1,37. 10—' amp.
L'égalité = 2,26. 10—10 = 37000. 1,37. 10-01.
donne pour durée de parcours du centimétre
t = 0,000059
-Six déterminations faites de la même manière mais en faisanl
varier les conditions expérimentales (sensibilité du galvanomètre.
résistance du circuit, voltage) ont donné
0”,000062, 0”,000061, 0”,000057, 0”,000060, 0",000062, 0°,000038.
Aussi dans toutes mes expériences j'ai pris pour durée de
parcours du centimètre 0”,00006 sec., qui correspond à une vitesse
de 166 métres 66.
Les diflérences obtenues par les divers expérimentateurs pour la
vitesse de la balle s’expliquent par des différences dans le réglage
de la soupape du réservoir de CO? liquéfié. Ce réglage se fail au
moyen d'une vis filetée placée à l’extrémité postérieure de la
culasse, quelques tours de cette vis suffissent pour faire varier la
vitesse de la balle dans les proportions observées.
Limite supérieure de Perreur commise sur la vitesse de la balle et sur
la durée de parcours de N cent. — On vient de voir que la durée de
parcours pour une distance quelconque des fils est donnée par la
formule FT
J. CLUZET. — LOI D'EXCITATION DES NERFS 453
Or, dans l'expérience citée ci dessus, en appliquant les formules
établies plus haut
Q= 10—10(0,11n + 0,452) au cas de n = 6,6 millim.
df= 10-7 (0,06n + 1,37) au cas den = 37 ))
on obtient
d
d
1,18.10—10
3,99.10—7
|
et par suite ôt < 3.103
Telle est la limite de l’erreur pour 5 centim. de distance des fils
de plomb ; sur une durée de parcours de 1 centim, l’erreur commise
est donc plus petite que 3/5. 10 =.
Par suite d’une manière générale, pour un temps correspondant
à une distance des fils de plomb égale à N centimètres (supposée
mesurée exactement) l'erreur commise a pour limite supérieure
9/3.10—s. N.
Ce temps mis par la balle à parcourir N cm est d’ailleurs, comme
on l’a vu, égal à 6,10-5 N. L'erreur relative possible est donc 1/10.
Relais à ressort. —Je me suis d’abord servi de relais à électro-
-aimant, mais le temps perdu était trop considérable avec tous ceux
que j'ai pu faire construire sur place. Jai dù renoncer à leur
emploi et m'en tenir, pour mes expériences définitives, au relais à
ressort décrit ci-dessous.
Deux bâtis en cuivre (fig. 12) sont fixés sur un socle en ébonite
454% ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
au-dessus du bâti de droite se trouve une lame épaisse d’ebonite
isolant du reste de l'appareil une partie supérieure en cuivre C.
Un ressort plat d'acier est fixé par son extrémité inférieure à la
base du bâti de droite et peut butter par son extrémité supérieure
sur la partie C, un ressort en hélice réglable par une vis sollicite le
ressort plat vers C. Un fil de verre recourbé à ses deux extrémités
peut être placé dans les crochets b et b: et l’on peut en agissant sur
la vis fixée dans le bâti de gauche écarter plus ou moins la tete
du ressort plat de la partie C.
Des vis de pression servent à relier l'appareil aux fils conducteurs.
Avant d'adopter les fils de verre, j'ai essayé de tendre le ressort
avec des fils d'acier trempé; mais sous un faible diamètre ceux-ci
se rompaient et ne pouvaient résister à la traction du ressort Au con-
traire des fils de verre de 1™™ de diamètre, recourbés à la flamme à
leurs extrémités, permettaient de tendre le ressort à volonté et
étaient coupés parfailement par la balle de carabine qui les frappait
en leur milieu. Le ressort était tendu de manière qu’une certaine
feuille de papier passait à frottement doux entre C et la tête du
ressort.
Une étude approfondie du relais était inutile car, comme on le ,
verra, cet appareil n'était employé que dans des conditions toute
particulières.
Néanmoins, j'ai étudié le relais en mesurant au galvanomètre
balistique la quantité d'électricité qui passait entre une fermeture
du relais par rupture du fil de verre et une rupture du fil de plomb,
(voir la description du dispositif à ressort).
Dans une expérience les nombres ont été les suivants.
Durée d'oscillation du galvanomètre 414: — 1,35 volts — 26.000
ohms — 53,06.10—6 amp.
D E E’
1 Distance du fil de verre Elongations Élongations
au fil de plomb mesurées calculées
92
202
333
472
611
192
890
1031
1171
= A Om =
J. CLUZET. — 101 D EXCITATION DES NERFS 433
On voit par cet exemple, que le retard du ressort a une influence
relativement considérable sur E ou sur la quantité d'élecricité, sur
tout pour de petites distances séparant le fil de verre du fil de
plomb.
Les nombres contenus dans la troisième colonne du tableau
ci-dessus montrent que, à partir de 30 centim. les différences
entre les élongations mesurées de 10 en 10 centim. sont sensible-
ment constantes et égales en moyenne à 140.
Si l'on rapproche les élongations mesurées, E, des valeurs corres-
pondantes calculées à raison de 140 par 10 centim., E’, on obtient
comme différences les nombres portés dans la cinquième colonne,
E’—E. On voit ainsi que le retard du ressort a toujours sensiblement
la même influence (élongation de 88,5 en moyenne) sur les valeurs
de E correspondant à des distances supérieures à 30 centim., c'est
dans ces conditions seulement qu'on utilisera l'appareil.
Le retard peut s'évaluer en centimètres de parcours de la balle ;
en admettant que Iélongation 140 correspond à 10 centim. de
parcours, on obtient 6 centim. pour l'élongation 88,5. H en résulte
que pour faire la correction du retard on diminuera D de 6 centim.
ou encore, si on veut obtenir une durée de passage du courant
correspondant à D on placera le fil de plomb à D +6 centim. du fil
de verre. |
La correction étant ainsi faite, on voit par les nombres ci-dessus
que l'erreur commise est négligeable dans les cas où D est plus
grand que 30 centim.
Dans les expériences qui sont rapportées plus loin les distances
indiquées, valeurs de D, représentent les distances corrigées du
retard du ressort, retard qui correspondait le plus souvent à 3 ou
k centim. de parcours de la balle.
En se basant sur les nombres ci-dessus on peut déterminer la
vitesse de la balle ; si nous prenons 140 pour nombre de divisions
Correspondant a 10 centim. de parcours de la balle on a en appli-
quant la formule Q = it,
140.2,26.10~ = 000035 AH.
d'où t = 0,000061 sec.
La durée de parcours du centimètre est donc d'après cela
0,000061 sec., valeur sensiblement égale a celle que nous avons
trouvée par la méthode du court-circuit.
— 10
4536 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Condensateurs. — Les condensateurs employés, construits
par Carpentier sont à lame de mica et à papier d'étain ; leurs capa-
| 1
cités sont 1, de microfarad. Les
À 4
“40° 400° 4000 ’ 40000
1
condensateurs joie alee EE
100 ° 1000 ’ 10000
cialement construits pour mes recherches et soigneusement vérifiés
et étalonnés par M. Armagnatdans le laboratoire de M. Carpentier.
de microfarod ont été spé-
Les capacités marquées étaient garanties au 700° pres.
D'ailleurs, au galvanométre balistique les rapports de capacité
sont ceux indiqués avec un écart maximum de 2 °/, pour les capa
cités inférieures, de 5 °/o pour 1 et de microfarod.
Electrodes Impolarisables. — Les électrodes employees
sont des électrodes impolarisables tres résistantes du type Weiss.
On les construit avec des tubes de thermomètres dont on use les
extrémités à la meule et que l'on coude a la flamme de manière à
donner la forme ci-dessous (fig. 13). Pour le remplissage on
verse d'abord dans le réservoir B une certaine quantité de solution
physiologique NaCl à 7 p. 1000 ; celle-ci se rend dans le réservoir A
en traversant la portion capillaire. Si alors on donne au tube une
orientation convenable la solution physiologique occupe en grande
partie le réservoir A et arrive à l'extrémité inférieure du réservoir B,
A ce moment on verse doucement dans B une solution saturée de
chlorure de zinc jusqu'à ce que la solution physiologique vienne
affleurer en O, la surface de séparation des deux liquides ab, que
l'on aperçoit facilement, se trouvant à peu près au 1/3 inférieur du
réservoir A. Un bâton de zinc amalgamé plonge dans le réservoir B
qui contient jusqu'à un certain niveau a'b! la solution saturée de
chlorure de zinc, versée en dernier licu.
La résistance de mes électrodes qui varie suivant le diamètre de
la portion capillaire a été mesurée soit par la méthode de Kohl:
rausch, soit en appliquant la loi d'Ohm après avoir réuni les extré-
miles 00 par un tronçon de nerf; les nombres obtenus étaient com
pris entre 1,8.10: et 16.105 ohms. Mais pendant toute la durée d une
expérience la résistance des mémes électrodes se maintient sensi-
blement constante, les variations de niveau se produisant dans les
D ES wun ນະນະ offen ຫ um mis ນນະສ ຫ ແກນ
J. CLUZET. — LOI D'EXCITATION DES NERFS 457
portions élargies A et B tandis que la colonne capillaire demeure
toujours identique a elle-méme.
En ce qui concerne la polarisation de ces électrodes, j'ai maintes
fois constaté avec le galvanomètre balistique à son maximum de
sensibilité (durée d'oscillation = (ec) que la quantité d'électricité
due à la polarisation des électrodes ou du nerf et passant pendant
les plus longs intervalles employés (environ 0«-,01) était insuffisante
pour produire une élongation appréciable. Ainsi dans la mesure de
quantités d'électricité on n'avait pas à tenir compte de la polarisa-
tion.
Pour les mesures d'intensité on évaluait d'abord le déplacement
du zero qui succédait à la mise des électrodes et du nerf dans le
circuit galvanométrique, on soustrayait ou on ajoutait ensuite ce
déplacement, suivant le sens, à l'élongation produite par le passage
du courant dont on cherchait l'intensité. |
Nerf. — J'ai choisi le nerf sciatique de grenouille (Rana escu-
lenta) à cause de la commodité de son étude. Ce nerf était isolé
depuis le genou jusqu'à la colonne vertébrale sans être sectionné,
on enlevait avec le nerf la portion de la colonne vertébrale conte-
nant les racines nerveuses et le muscle gastrocnémien, le sciatique
se trouvait ainsi relié à la moelle par sa partie supérieure et au
muscle par sa partie inférieûre.
La préparation était aussitôt disposée sur la planchette de
liège P, où étaient fixées les électrodes (fig. 13) de manière que le
nerf reposait par sa partie médiane sur les deux extrémités 00 des
électrodes ; le muscle était fixé sur le ljège tandis que le tendon
du muscle était relié par un fil au levier d'un myographe. Pour
éviter la dessiccation, la préparation entière était recouverte d'une
petite cage vitrée conlenant plusieurs tampons de coton mouillé
(chambre humide). Une des parois de la cage était percée d'une
ouverture laissant passer le fil qui reliait le tendon au myographe.
Le levier du myographe était disposé près d'un fond noir de
manière que ses moindres déplacements soient perçus facilement
par l'œil ; dans les cas douteux on faisait inserire ces déplacements
sur un cylindre enregistreur.
Avec ces précautions le seuil de la contraction du muscle et
par suite le seuil de l'excitation du nerf étaient déterminés aussi
exactement que possible.
458 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Il fallait encore éviter les causes de variation d'excitabilité du
nerf pendant la durée d'une expérience (15 min, environ). La
dessiccation et la variation de température étant impossibles
grace a l'emploi de la chambre humide, il ne restait comme cause
de variation appréciable que les excitations reçues par le nerf.
J'ai en effet souvent constaté, et le phénomène est bien connu, que si
+
Fig. 13
on excite le nerf par des excitations croissantes sous-minimales
jusqu'au moment où l'on obtient une réponse. des excitations
graduellement décroissantes déterminent immédiatement après
une réponse, alors que précédemment ces mêmes excitations
étaient inactives.
On évite cette cause d'erreur en faisant toujours croître gra-
duellement les excitations et en notant celle qui produit le seuil
la première.
Réducteur de potentiel. — La résistance totale mesurée au
point de Wheatstone a été trouvée égale à 1507 ohms; résistance
suffisante pour que les piles employées (au bisulfate de mercure) ne
se polarisent que très peu pendant toute une série d'expériences.
En déplaçant lentement le contact mobile N (fig. 9) on fait varier
lentement le potentiel employé jusqu'à obtenir le seuil de la
contraction musculaire.
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 459
§ 2. — Moyens de vérifications employés et nombre
obtenus dans quelques expériences
Pour vérifier expérimentalement la loi représentée par la
formule.
Vo
bR
reliant entreux tous les éléments qui entrent en ligne de compte
dans une décharge de condensateur produisant le seuil de l'exci-
tation, j avais d'abord pensé à évaluer séparément chacun des deux
membres pour un certain nombre de capacités: pour la même
capacité les valeurs obtenues ainsi devaient être sensiblement
égales.
Mais je m'aperçus bientôt que ce moyen de vérification n'avait
en l'espèce aucune valeur, tout au moins pour les fortes capacités
(0,1 et 1 microf.). Dans ce cas, en effet, j'obtenais toujours pour les
deux membres des valeurs sensiblement égales, méme lorsque
l'erreur commise sur Vo et sur bR était considérable.
C(Vo— OR) = a + ORCL
(6)
En cherchant la raison de cette contradiction, je m'aperçus que
pour les fortes capacités, Vo étant voisin de DR, SR: etait voisin
de 1; par suite dans le developpement en serie de L (+2 }
on pouvait négliger tous les termes a partir du second inclusi-
vement, et le deuxième membre de l'équation était sensiblement
égal à
a + ON AE — 1) =a + CV, — COR
bR
La formule (6) se réduisait done dans ce cas a
a = 0
le terme C (Vo — bR) se trouvant a la fois dans les 2 membres. Cela
expliquait bien que, quelle que soit l'erreur commise sur Vo et sur
bR, la formule (6) se trouvait toujours sensiblement vérifiée, les
460 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
termes contenant Vo et b R se détruisant. Je vérifiai donc simplement
par ce procédé que a était voisin de zéro, dans le cas des capacités
grandes, c'est-à-dire dans le cas où En etait voisin de 1.
Voici d'ailleurs un exemple à l'appui de ce qui précède.
Dans une note à l'Académie des Sciences du 18 janvier 1904, je citai
l'expérience suivante :
Nerf sciatique de grenouille
Distance des électrodes = 9mm, E.rceitations descendantes
a = 0,00030 10° coul.
b=0,6 410 amp.
R = 660,000 ohms.
bR = 0,30 volt.
C en microf., 1 0,1 0,01 0,001 0,001
Vo en volts 0,32 0,32 0,40 1 3,80
C (Vo — BR) j
a + IRCL Vo en microcoul.
DR
Et je considérai ces nombres comme une vérification de la formule
(6) puisque « arec les condensateurs employés, les deux membres de l’equa-
tion (6), qui représentent la quantité d'électricité utilisée dans les déchar.
ges produisant le seuil de l excitation, ont toujours été trouvés sensiblement
égaux ».
0,020 0,0020 0,0010 0,00070 0,00035
0,018 0,0020 0,0014 0,00068 0,00039
V ae
Or, comme je m'en aperçus plus tard, étant très voisin de |
pour les capacités 1 et 0,1, ce mode de vérification n'avait pour ces
capacités aucune valeur pour les raisons indiquées plus haut.
D'ailleurs, en résolvant l'équation (6) par rapport à a, on trouve
Cen microfarad 4 0.1 0,01 0,001 0,001
a en microcoul. 0,0008 0,00008 0,0001 0,00032 0,00027
Si l'on compare les nombres obtenus ainsi pour a à la valeur mesurte
directement et donnée plus haut (a = 0,00030. II" coul.), on cons
tate que pour les capacités supérieures l'équation (6) n'est pas vert
fiée, contrairement à la conclusion que j'avais énonrée. moi-même
en me basant sur un procédé de vérification qui, en l'espèce, n'avait
aucune valeur.
Au contraire les diverses vérifications que je vais maintenant
décrire me paraissent avoir toute la portée désirable.
J. GLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 461
I.
Vérification par ia mesure de a
En résolvant l'équation (6) par rapport à a, on obtient
a=C [Ve — bR (1 + L éi )] (675)
On vérifiait que la valeur obtenue ainsi pour a était constante sur
un méme nerf, quelle que soit la capacité employée; en outre cette
valeur de a devait étre égale a celle trouvée directement au moyen
de l'interrupteur balistique.
La marche générale d’une expérience était la suivante : le nerf
étant préparé et disposé sur les électrodes, comme il a été dit, on
faisait d'abord, dans le but de mesurer a et b quelques détermina-
tions avec l'interrupteur balistique, soit au moyen du dispositif
avec court circuit, soit au moyen du dispositif avec relais. Puis on
déterminait les valeurs du potentiel V. qui produisaient le seuil de
l'excitation avec les diverses capacités, de manière à pouvoir calculer
a au moyen de la formule (6%). On procédait ensuite de nouveau à
une ou plusieurs déterminations avec l'interrupteur balistique pour
s'assurer que la mesure directe de a et b donnait toujours les mêmes
résultats.
En outre plusieurs lectures simultanées du galvanomètre et du
voltmètre étaient faites à divers moments de l'expérience afin de
déterminer la résistance du circuit.
Avant de considérer les nombres obtenus ainsi dans quelques
unes de mes expériences, il est tout d'abord nécessaire de prévoir
entre quelles limites la vérification est possible à priori; on évitera
ainsi de surcharger les résultats numériques obtenus avec des
nombres ne présentant aucun intérêt. |
Limites entre lesquelles la vérification
est possible à priori.
Remarquons d'abord que les valeurs obtenues pour a dans toutes
mes expériences ont été comprises entre 0,0001.10 —-6 et 0,0005.10 —
coul., oscillant ainsi autour de la valeur moyenne 0,0003.10 —6 coul.
D'après un calcul fait plus loin, nous savons que la limite supé-
462 | ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
rieure de l'erreur commise dans la mesure a par l'interrupteur
balistique est 4.10 -!!; on voit donc que par ce premier prodédé a
est connu avec une approximation relative supérieure à re Consi-
dérons maintenant l'erreur commise dans l'évaluation de a par les
condensateurs d'après la formule (6P'*) cette erreur aura pour limite
C3(Vo). Dans toutes mes expériences ô(Vo) = 0",01, le voltmetre
employé donnant le centième de volt.
Par suite, pour C = 1 microfarad, l'erreur possible dans l'éva-
luation de a sera plus grande que 0,01.10 —$, pour C = 0,1 microf.
l'erreur possible sera plus grande que 0.001.10 —6. Ce n'est que pour
la capacité de 0,01 microf. et pour les capacités inférieures que
l'erreur possible sera d'un ordre égal ou inférieur à l'ordre du
premier chiffre significatif de a (a = 0,0003.10-$ environ) et que
par suite l'erreur relative possible sera plus petite que 1.
Or, comme pour les capacités de 1 et de 0.1 microfarad, les
valeurs obtenues pour a sont très différentes des valeurs obtenues
par la mesure directe de a, l'équation (6) ne paraît pas vérifiée pour
les capacités supérieures a 0.1 microf.
Mais, d'autre part, nous avons vu que l'erreur possible dans
l'évaluation de a est très grande pour ces mêmes capacités ; on ne
peut donc rien conclure de ce défaut de vérification. Ou bien la loi
s'applique aux fortes capacités et les erreurs expérimentales
empêchent de la vérifier par cette méthode, ou bien la loi ne
s'applique pas et les erreurs commises empêchent de compter
que les divergences observées sont bien réelles.
Aussi pour ne pas donner de nombres inutiles je me contenterai
de citer ceux qui, dans mes expériences, se rapportent à des capa-
cités inférieures à 0,1 microfarad.
Nombres obtenus dans quelques expériences.
Les divers tableaux qui suivent contiennent :
1° Les nombres relatifs à la détermination de a et de b par
l'interrupteur balistique (soit avec court circuit, soit avec relais à
ressort).
2% Les nombres relatifs à la determination de a par les conden-
sateurs.
1°. D représente la distance en centimètres des fils coupés par la
balle ; le produit de cette distance par 05,00006 est la durée de
- ee i i e. em
or i - P
Li H e 4 1 ods : + -4 Ké
ëch M + a
— A
J. CLUZET. — Lol D'EXCITATION DES NERFS 463
passage du courant dans le nerf ou durée de l'excitation par le
courant continu, on a t= D. 0,00006.
V représente en volts le potentiel qui donne le seuil de l'excitation
pour chaque valeur de D.
E, l'élongation en millimètres donnant avec le shunt indiqué
l'intensité du seuil de l'excitation pour chaque valeur de D; la
valeur de cette intensité I en amperes est calculée en multipliant
l'élongation par l'intensité correspondant à 4 millimètre de l'échelle
galvanométrique. La valeur du millimètre en intensité a été
calculée plus haut pour chaque durée d'oscillation du galvano-
mètre.
Les coefficients a et b ont été déterminés en partant des valeurs
obtenues ainsi pour I à chaque valeur de D ; on a en effet, d'après
la formule de Weiss,
It = a + bt
la valeur de ¢ étant égale à D. 0,00006. On prenait pour a et b dans
chaque expérience la valeur moyenne des nombres correspondant
a toutes les valeurs de D et de I.
La résistance, R, était déterminée en appliquant la loi d'Ohm aux
valeurs correspondantes de V et de I.
2. C représente la capacité des condensateurs en microfarads.
Vo, le potentiel de charge en volts, produisant le seuil de l'exci-
tation pour chaque valeur de C.
a, la valeur du coefficient de la formule de Weiss en coulomb-
calculée par l'expression
Vo
Enfin t, représente en secondes, la durée de la partie physiologis
quement active de chaque décharge d'après la formule
1, Vo
t= ROLE
Q, la quantité d'électricité totale mise en jeu, elle est donnée par
Q = CVo.
464 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
I. — Expérience du 26 novembre 1903.
Distance des électrodes = 9mm — (Courant descendant.
1° Détermination de a et b par l'interrupteur balistique.
(Dispositif avec court circuit).
Durée d’oscillation du galvanométre = 11s; shunt 1/99.
MESURES VALEURS MOYENNES
RESULTANT DES MESURES
20824 10 ue
—10| 0 e 0,00044.10 coul. R - 215.000 oas
9795, 5. 10 |
—10 —6 |
7.124.10 | 6-+0,615.10 amp. bR -0¢,13
20 Détermination de a par les condensateurs.
Ce | Hermes a =c (V. - bR) - bReL-* {se RL Elon,
, bR bR jen microc.
V. en microcoul. en sec.
cpp | tp Br
‚0001| 5,0 0,00044 0, 00008 | 0,0005 |
pon 0, 28 0,00045 0, 00040 | 0, 00082 |
0,01 | 0,26 0,0004 0, 00149 | 0,0006 |
| |
Il. — Expérience du 27 novembre 1903.
Distance des électrodes = 9™™ — Courant descendant.
1° Détermination de a et b par l'interrupteur balistique.
(Dispositif avec court circuit).
Durée d'oscillation du galvanomètre = 118; shunt 1/99.
|
MESURES VALEURS MOYENNES
D y E l RÉSULTANT DES MESURES
—10
5 0, 33 112 19344. 10 —6
—10| a e 0,00034.10 coul. R - 202.000 DIRS
00 0, 205 71 9717.10 !
—10 —6 |
80 0, 14 35 47195 . 10 b - 0,412.10 amp. DR - 07,08
J. CLUZET. — LO! D'EXCITATION DES NERFS 465
2° Détermination de a par les condensateurs.
a—c(V,-bR)-bRcLVe |t-ReL Ve | Q= cv.
y ; bR bR len microc.
e en microcoul. en sec.
0,0001| 3, 76 0,00034 0, 00008 | 0, 000376
0,001 | 0, 56 0.00032 0, 00039 | 0, 00056
0, 18 0,0004 0,00164 | 0, 0018
III. — Expérience du 24 décembre 1903.
Distance des électrodes = 9mm — Courant descendant.
1° Détermination de a et b par l'interrupteur balistique.
(Dispositif avec court circuit).
Durée d'oscillation du galvanométre = 11° ; shunt 1/99.
MESURES VALEURS MOYENNES
RESULTANT DES MESURES
10430,5.10 +
— 101 - 0,00023.10 coul. R - 209.000 ohms
'
— 10 —6
3493,5.10 |b = 20,81.40 amp. DR = 0,06 volt
|
|
3767.5. 10 |
|
a = ¢ (V. - bR) - bRcL Ve t.RcL Vo Q = CV,
bR bR len microc.
en microcoul. en sec.
,0001| 2, 60 0,00023 0, 00008 | 0, 00026
0,001 | 0,41 | 0,00024 0, 00040 | 0,00041
0,01 | 0,13 0,0002 | 0,00161 | 0,0013
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JUILLET 1905. 30
AU, il RE e j e
Tt EE laten, “ະ. ee ສ
= m E gr ge ee eR pee
466 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
IV. — Expérience du 26 décembre 1903.
Distance des électrodes = 9mm — Courant descendant
1° Détermination de a et b par l'interrupteur balistique.
(Dispositif avec court circuit).
Durée d'oscillation du galvanométre = 11° ; Shunt 1/99.
MESURES
D à I VALEURS MOYENNES
NS ef eg aes Ie RESULTANT DES MESURES
V E.
— 10
5 0, 35 121 16.577. 10 =
—10/Q@= 0,00035.10 coul. R: 195.000 cdi
30 0, 15 49,5 |6781,5.10
—10 —6
60 0, 12 42,5 5822.10 |b=0,482.10 amp. bR = 0,09 volt
= y .
a = ¢ (V, - bR) - bel, $ | OC),
| bR SE bR jen microc.
en microcoul. en sec.
[a Re ern nee]
0,00035 0, 00007 | 0, 00059
0,00035 0,00037 | 0, 00062
0,0003 0,00137 | 0, 0019
V.— Expérience du 28 décembre 1903.
Distance des électrodes = 9 mm — Courant descendant.
1° Détermination de a et b par l'interrupteur balistique.
(Dispositif avec court circuit).
Durée d’oscillation du galvanomètre = 11* ; shunt 1/99.
MESURES I VALEURS MOYENNES
RESULTANT DES MESURES
—10 —6
14385.10 |a -0,00031 .10 cool. R - 541.000 oma
4932.10 ` =
b = 0,420.20 amp. bR = 0,22 voll
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 467
2° Détermination de a par les condensateurs.
V. :
Ness a —c(V,- bR) - bReL—_- «Rel Q = CV,
: oR OR Jen microc.
V. en microcoul. en sec.
Ge 4,0 | 0,00031 0,00016 | 0.0004
0,00031 0, 00071 | 0, 00082
0,0003 0, 00264 | 0,0036
VI. — Expérience du 28 décembre 1903.
Distance des électrodes = 9mm — Méme nerf que précédemment —
Courant ascendant.
1° Détermination de a et b par l'interrupteur balistique.
(Dispositif avec cour circuit).
Durée d'oscillation du galvanométre = 11* ; shunt 1/99.
MESURES
D N VALEURS MOYENNES
RESULTANT DES MESURES
V E |
; —10 —6
5 0, 96 125 17125.10 |a-0,00038.10coul. R - 541.000 ohms
60 | 0,31 41 | 5617.10
—6
b = 0,461.10 amp. bR = Ov,25
2° Détermination de a par les condensateurs.
C Mesures a = ¢ (V. - bR) - bRcL a t » Bel, = Q = CY,
Ve en microcoul. en sec. ERNE
‚0001| 4, 70 0,00037 0, 00016 | 0,00047
‚001 | 0, 94 0,00036 0, 00072 | 0, 00094
.01 | 0,41 0,0004 0, 00262 | 0,0041
Lé
"Zä
iitized by Goog le
468 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
VILL — Experience du 21 Septembre 1903.
Distance des électrodes — 20mm — Courant descendant.
1° Détermination de a et b par l'interrupteur balistique.
(Dispositif avec court circuit).
Durée d'oscillation du galvanomètre = 13s.
MESURES VALEURS MOYENNES
RÉSULTANT DES MESURES
8136.10 `
—6
a = 0,00018.10 coul.
—10 —6
3672,5.10 b = 0,218.10 amp.
— JO 7
2915,4.10 R = 1609000 ohms
2565 1.10 bR = 0.35 volt
2486.10
H V.
a = ¢ (V. - bR) - Del, DR
en microcoul.
‚0001| 2, 80 0,00017
,001 | 0,80 0,00017
0,01 | 0,47 0,00019 0,00471 | 0, 0047
ee
VIII. — Expérience du 20 décembre 1903.
Distance des électrodes — 9mm — Courant descendant
1° Détermination de a et b par l'interrupteur balistique.
(Dispositif avec relais).
Durée d'oscillation du galvanomètre = 11s ; shunt 1/99.
MESURES
D , I VALEURS MOYENNES
ae ee RESULTANT DES MESURES
V E
—10 —6
40 0, 20 66 |9.042.10 | a - 0,0048.10 coul. R + 203000 ohms
—10 —6
60 0, 18 61,5 |8.425.10 |b = 0,70.10 amp. bR = 0,14 voll
—10
90 0, 17 58 |7.946.10
J. CLUZET. — Loi D'EXCITATION DES NERFS 469
2° Détermination de a par les condensateurs.
ee ee
c | Mesures a—=c(V,-bR)-bReL—* ~— [te ReL | Q= CV,
| . OR R len microc.
Le en microcoul. en sec.
‚0001| 3, 40 0,00047 0, 00007 0. 00054
,001 | 0, 84 | 0,000435 0, 00036 0, 00084
‚01 | 0,30 0,000: | 0, 00154 | 0,0030
Limites supérieures des erreurs commises.
1° Limite supérieure de l'erreur commise dans l'évaluation dea et b
par l'interrupteur balistique.
_ Les coefficients a et b de la formule de Weiss (Q = a + bt)
sont calculés au moyen de plusieurs déterminations de Q et de t
qui donnent pour ces coefficients une valeur moyenne. Considérons
deux déterminations on a |
= a + bt
Q
Q = a + bt
d'où b IS puisque Q = I Q =I
de même a = Q — bt = t (I — b)
Or, la durée du passage du courant dans le nerf qui est le temps
mis par la balle a franchir la distance N séparant les deux fils de
l'interrupteur est exprimée par
= 6.10-5 N
On a donc b = en
a = tI — b) = 6.10 -s N(I — b)
Les limites supérieures des erreurs commises seraient donc
Nol + NGT
N — N
sa = sul — b) + ul + 3h)
6b =
Pour évaluer ces deux expressions, je vais considérer une seule
expérience, l'évaluation se faisant toujours de la même manière.
470 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Prenons par exemple l'expérience du 24 décembre. On obtient
Pour D = 5, da = 2,10 —", 3b = 2,4140 + ;
Pour D = 60, da = 4.10 -", 66 = 2,5,10 —8.
Nous prendrons donc pour limite supérieure des erreurs
commises dans cette expérience :
04 = 4.10 — coul
ôb = 2.3,18 — 8 amp.
ce qui donne comme erreurs relatives possibles 1/6 pour a et 1/10
pour b.
2 Limite supérieure de l'erreur commise sur R
On peut appliquer la loi d'Ohm pour déterminer R, les phéno
menes de polarisation étant négligeables ; j'ai d'ailleurs vérifié
plusieurs fois que la méthode du pont de Kohlrauch donne sensi-
blement les mêmes résultats.
On aura donc |
18V + Val
R = ra
En prenant les nombres qui peuvent donner la plus grande
erreur dans l'expérience déjà considérée (24 Décembre 1903) on a:
ôV = 0,01 I= 310-8 ECH LU wk V=0,23
ce qui donne OR = 1,7.10+ ohms
On a donc pour cette expérience ôR = 17000 ohms ce qu!
donne 1/12 comme erreur relative, c'est la d'ailleurs la limite
supérieure de l'erreur commise sur R dans la plupart de mes
eXpériences.
On pouvait se demander si les variations de la résistance ne
seraient pas considérables pendant tout le cours d'une expérience.
Or les nombres obtenus montrent que la variation de résistance est
toujours plus petite que la limite supérieure de l'erreur commise.
Ainsi dans l'expérience considérée (24 Décembre) on a eu à divers
moments 2170000, 2090000, 2010000, 2050000 ohms,
Le 26 Décembre l'évaluation de la résistance a donné au commen
cement, au milieu et à la fin de l'expérience
1950000, 2050000, 190000 ohms.
J. CLUZET. — 101 D EXCITATION DES NERFS 471
Le 21 septembre la résistance était a divers moments
1606000, 1617000, 1596000, 16210000, 161200 ohms. .
tandis que la limite supérieure de l'erreur commise sur R était
1000000 ohms.
Et ainsi pour toutes les expériences relatées ci-dessus.
3° Limite supérieure de l'erreur commise sur bR
On a (PR) = MR + R5b,
par suite, dans l'expérience du 2% Décembre,
S(PR) = Oe OI)
comme bR = 0" 06, l'erreur relative est plus petite que 1/5.
4° Limite supérieure de l'erreur commise sur A, évalué au moyen
de la formule d’excitation par les condensateurs
Ona
a = gt bR) =c[ ve — IR (1+ 122]
par suite |
sa < of sv. + ar) + (1 + 122]
en négligeant l'erreur commise sur C et sur L ae
Dans l'expérience du 24 décembre on a en prenant
ôVo = 0,01 et 348R) = 0 OH.
Limite de
l'erreur relative
0,0000610 —$
1,921 0.0000310 —6
0,000 1410 —
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
=
|
Ww :
Résuitats de ia vérification
Si nous raprochons les valeurs obtenues pour a, par la méthode
de l'interrupteur balistique et par la méthode des condensateurs,
des limites supérieures des erreurs possibles nous aurons le tableau
suivant.
On a vu plus haut la valeur des erreurs possibles dans le cas
d'une expérience quelconque ; dans toutes les expériences les
erreurs se calculent de la même manière et ont des valeurs sensi-
blement égales pour a.
a (en microcoul.)
a (en microsoul.
( ) determine au moyen de la formule d’excitation |
DATE DE L'EXPÉRIENCE | “mente de | pa" décharges de condensateurs |
méthode de
rame Le == 0,0004] c = 0,001 | ¢ = 00
26 Novembre 1903 | 0.00074 | 0,00044 | 0,00045 | 0,000 |
27 Novembre 1903 | 0,00034 | 0,00034 | 0,00032 | 0,000
24 Décembre 1903 | 0,00023 | 0,00023 | 0.00024 | 0,0002 |
26 Décembre 1903 | 0,00035 | 0,00035 | 0,00035 | 0,0003
28 Décembre 1903 | 0,00031 | 0,00031 | 0,00031 | 0,0003
SE Ee i 0,00038 | 0,00037 | 0,00036 | 0,0004 |
21 Septembre 1903 | 0,00018 | 0,00017 | 0,00017 | 0,00019|
20 Décembre 1903 | 0,0048 | 0,00047 | 0,00045 | 0,0005
Limi supérieure de erreur ae | 0,00004 | 0,00006 | 0,00003 | 0.00014
Limite de l'erreur relative — a _ —
7
Des nombres ci-dessus il résulte que pour les capacités égales el
inférieures à 0,0f microfarad :
1° Les valeurs de a obtenues au moyen de la formule d’excitation
par décharges de condensateurs sont égales entre elles pour un
méme nerf quelle que soit la capacité ;
2° Les valeurs de a obtenues au moyen de la formule sont égales
à la valeur de a obtenue directement parla méthode de | interrup
teur balistique.
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 473
On constatera en effet que toutes les valeurs de a portées sur la
méme figure horizontale peuvent étre considérées comme égales,
les différences qui existent étant plus petites que les limites supé-
rieures des erreurs el étant par suite de l'ordre des erreurs
d'expérience.
Il
Vérification par ia mesure de ia durée d’excitation
et de ia quantité d'électricité inactive
Un autre procédé de vérification consiste à s'assurer directement
de l'exactitude de l'expression
qui donne la durée de la période physiologiquement active de la
décharge, et à mesurer directement la quantité d'électricité
inactive qui doit égaler CDR.
On évaluait ¢ en calculant la valeur de l'expression ci-dessus,
tous les facteurs étant au préalable déterminés comme pour les
expériences qui viennent d'être rapportées.
Puis on excitait le nerf par la décharge du condensateur consi-
dere chargé au potentiel V° et on cherchait à quel moment, t,
(fig. 14) la décharge peut être coupée, sans faire disparaitre le seuil
V
LR
o
V
de l'excitation ; on devait ainsi avoir une durée égale à RCL ,
a ce moment, si on voulait mesurer la quantité d'électricité
47% ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
inactive de la décharge, on la recevait dans le galvanomètre balis-
tique et on s’assurait qu'elle égale COR.
Le dispositif expérimental était le suivant. Les appareils étant
disposés comme il a été dit pour l'excitation du nerf par décharges
de condensaleurs on met le relais dans le circuit de décharges
et à sa place habituelle (à la place qu'occupe le premier plomb
dans le dispositif avec court circuit). En outre on fixe sur le
curseur un fil de plomb p’ mettant le galvanomètre en court circuit
(fig. 15).
C 4,
Fig. 15
v Fil de verre tendant le ressort du relais R, p’ fil de plomb placé sur le
curseur, G galvanometre, EE électrodes, N nerf, C condensateur.
D'après cela, avant de faire partir le coup de carabine le fil de
verre tient le relais ouvert, par suite le circuit de décharge est
ouvert, le fil de plomb p met le galranomètre en court circuit. Quand
la balle a coupé le fil de verre r le relais se ferme el la décharge
passe dans le plomb p'et le nerf N; quand le plomb p’ est coupe.
la partie résiduelle de la décharge passe dans le galvanomètre.
Jai tenu a vérifier l'exactitude de la méthode en coupant une
décharge de condensateur à divers moments; les quantités d'élec-
eo
J. CLUZET. — 101 D EXCITATION DES NERFS 475 :
tricité envoyées dans le galvanométre apres la rupture du plomb p
devaient vérifier la formule bien connu de décharge
d = CV'e -
. où test évalué par le temps que met la balle à aller du fil de verre
au fil de plomb. |
Voici les nombres obtenus dans une expérience avec, en regard,
les valeurs correspondantes de d données par la formule ci-dessus :
Dureé d'oscillation du galvanométre = 11°: coefficient de
mérite = 2,3.10~* Correction du retard du ressort = 3 centim.
R = 200,000 ohms
c = 0,01 microf. c = 0,05 microf.
V,= 1 volt. Vo =1 volt.
er Wee a [un e
D Quantite Quantite t
Distance du fil de |d'électricité mesurée q=CVoe™ m d'électricité mesurée q= Voe RC
en (en 10° ou) (en 107 CR (en 10 coul.) (en 107" coi.)
10 85 74 493 410
20 62 54 459 440
30 44 41 423 415
40 32 30 396 390
30 23 22 372 370
60 18 16 347,3 349
10 — — 326,6 329
On voit que la méthode donne les quantités d'électricité avec
une erreur négligeable quand les valeurs de D sont plus grandes
que 30 centim., vu se placera toujours dans ces conditions.
Marche d’une expérience
Ayantau préalable déterminé les quantités a, b, Rau moyen de
l'installation à relais, sans court circuit, on cherche d'abord par
tatonnement le potentiel produisant à la décharge le seuil de l'exci-
lation. Pour cela on fait varier le potentiel de charge en agissant
sur le réducteur de potentiel et on effectue, pour chaque valeur du
476 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
potentiel, la charge et la décharge au moyen de la clé de Sabine ;
pendant ces essais le. relais est fermé et le fil de plomb est placé
sur le curseur. Le shunt met le galvanométre hors du circuit
de décharge. |
l = we :
On caleule alors les quantités COR ett = RCL TR: Puis on
effectue successivement, etde la maniére suivante, la vérification
expérimentale de l'exactitude de ces deux quantités.
In Verification de tı = RCL SCH — On place le curseur por-
tant le fil de plomb à une distance du zéro de la règle graduée
correspondant à la valeur de ¢, et donnée en centimètres par
tı
d= D 00006 ’ puis, ayant ouvert le relais en tendant le ressort par
un fil de verre, on vérifie par quelques coups de carabine que, si le
curseur est placé plus près du relais, à une distance plus petite que
di, l'excitation n'a pas lieu ; cela vérifie expérimentalement que la
valeur trouvée pour test bien exacte.
Il est bien entendu que la charge et la décharge sont toujours
commandées par la clé de Sabine, mais la décharge ne commence
que lorsque le fil de verre est coupé. On s'arrange d'ailleurs, avec un
peu d'habitude on y arrive facilement, pour presser sur la détente
de la carabine avec une main aussitôt après avoir mis la clé de
Sabine en position de décharge avec l'autre main.
2° Verification de q = CPR. — Les choses étant disposées comme
précédemment et le curseur étant placé à la position correspon-
dant à t, on ouvre le shunt.
Il suffit alors de faire la lecture après plusieurs coups de cara:
bine.
NOMBRES OBTENUS
I. — Expérience du 20 décembre 1903 (Rapportée plus haut)
bR —0,14 R = 2,03.10 *
1° On a vu que:
Pour c = 0 A
on à G = 05,0015%
0.005% em
donc di 0 00006” =: 29 7
Le fil de plomb étant placé à 30°" du fil de verre, l'excitation a
lieu ; elle n'a plus lieu si on approche le fil de verre à 25 =.
J..CLUZET. — LOI D'EXCITATION DES NERFS 417
On a donc par la mesure directe t: compris entre
30.6.10 "= 0,00180
et 25.6.10 °— 0,00150
2 Pour € = 0,04
on a q: = CqR = 1,01.0,44.10~° = 14.10" coul.
Or le fil de plomb étant placé à 25" du fil de verre (distance
sensiblement égale à d: ) on a une élongation de Dam au galvano-
mètre après la section du fil de plomb par la balle
D'après cela
q: = 5 x 2,26.10 © = 11,30. 107" coul.
le coefficient de mérite du galvanomètre étant égal, nous l'avons
vu, à 2,16. 10° pour une durée d oscillation de 115.
ll. — Experience du 7 janvier 1904
bR = 0,32 R= 5,7.10°° Durée d'oscillation du galvanom. = 44, |
1° Pour
C = 0.01 microfarad, Vo = 0,49
la formule t: = dës donne t: = 0°,00242
donc d = = — 40m,3
0.00006 00006
Le fil de plomb étant placé à 40°" du fil de verre, l'excitation a
lieu ; elle n'a plus lieu à la distance de 35 ™.
20 Pour C = 0,01
on a q: = cbR = 32.410” coul.
Or le fil de plomb étant placé à 40°™ du fil de verre, on a une
elongation de 13mm au galvanométre après la section du fil de
plomb par la balle.
D'après cela q; = 13.2,26.10 ° = 29, 10° coul., le coefficient de
mérite du galvanométre étant 2,26,10 coul.
J'ai fait, en outre un certain nombre d'expériences sur les capa-
cités 0,01, 0.02, 0,03 microf. en opérant de la maniére suivante:
Ayant au préalable determine le voltage donnant le seuil de l’exci-
lation avec la capacité choisie, je plaçai le curseur portant le fil de
plomb aussi loin que possible du fil de verre (4 mètre 20), puis,
478 ANNALES D'ELECTROBIOLOGIE
j approchai peu a peu le curseur jusqu'à ce que le nerf soit excité
a la suite de la rupture, par une balle, du fil de verre et du fil de
plomb. Une lecture au galvanomètre donnait alors la quantité
d'électricité inactive. On avait pour chaque nerf la valeur du poten:
tiel inactif, DR, en cherchant ensuite le voltage du courant continu
qui par sa fermeture (par rupture du fil de verre seul) faisait appa-
raitre le seuil de l'excitation.
Voici le résultat de quelques expériences faites dans ces condi:
tions :
Durée d'oscillation du galoanom.= 13° Coefficient de mérite 1,5310" coul.
Quantité d’élec-
tricité inactive q = cbR
bR en valts mesurée, q =
Ä l | en10 coul.
|
en 10~" coul.
|
|
0,10 10
» 20
» 50
0,25 95
» 50
» 125
0.18 18
» 36
H 90
0,33 33
) 66
» 165 |
REMARQUE, — La vérification pour la mesure de CPR n'a été
faite, comme on vient de le voir, que pour les capacités 0,01, 0,02,
0,05 microf,; pour des capacités différentes la vérification était
impossible dans les conditions expérimentales où je me suis placé.
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERF 479
Pourdes capacités plus grandes, en effet, Terreur possible était
trop considérable; pour les capacités plus petites, telles que 0,006
microf., la quantité d'électricité inactive atteignait à peine quelques
unités de l'ordre 407" coul. et étaient par suite mesurées au balis-
tique par des élongations de quelques millimètres : on ne pouvait
compter sur des mesures faites dans ces conditions.
Limite des erreurs commises. — Nous avons déjà vu que l'erreur
due au relais à ressort est négligeable pour des distances du fil de
verre au fil de plomb supérieures a 30°" si l'on fait la correction
du retard du ressort ; les distances ayant toujours été au moins de
40™, on ne tiendra donc pas compte de cette cause d'erreur.
L'évaluation qui suit a été faite en prenant comme exemple l'ex-
périence du 20 Décembre 1903.
Vo
BR `
LV
qui donne dt, = 0,00013, comme dans ce cas t: = 0,00154 sec.,
i | 1
l'erreur relative est plus petite que 12°
Erreur commise dans la mesure directe de tı. — On a vu que l'er-
reur commise dans l'évaluation d'une durée de parcours par la
balle de N centim. est inférieure = 107 °N.
Pour un parcours de 3%" l'erreur commise était ainsi de 0,00018
et l'on a obtenu 0,00150 < t, < 0.00180; l'erreur relative était donc
plus petite que——.
Erreur commise dans le calcul de qt = cbR. — En calculant
comme il a été dit plus haut l'erreur possible sur BR on trouve 0,01,
l'erreur possible sur g a donc pour limite supérieure
89: = 4.40 °° coul. lorsque C = ,010 microf.;
d'ailleurs on a vu que qı = 14.10 coul., l'erreur relative est donc
1
lus peti —
plus petite que 14
Erreur commise dans la mesure directe de al. — J'ai établi plus
haut que l'erreur commise dans la mesure d'une quantité d'électri-
480 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
cité au galvanombtre balistique avait pour limite supérieure, la
durée d'oscillation étant de 11’,
SQ — 107 " (0,111 + 2,26 èn),
n étant I'élongation en millim., ôn l'erreur de lecture.
Or on pouväit apprécier jusqu à 0,2 millim. en faisant soigneuse-
ment la lecture dans ce cas; on a donc, n étant égal à 5,
dR = 1.107" coul.
Dans l'expérience considérée, ou = 11.310 coul. était donc
mesuré a moins de pres.
Résultat de la vérification. — Des expériences qui précèdent il
résulte que les valeurs données par les formules pour la durée de la
partie active d'une déchargeet pour la quantité d'électricité inactive
sont égales, aux erreurs inhérentes à l'expérience près, aux valeurs
mesurées directement.
Cette vérification n'a été faite que pour les capacités de 0,01, 0,02.
0,05 microf.; pour des capdcités différentes la vérification eût été,
comme on l'a déjà dit, impossible, en égard à la grandeur considé-
rable de l'erreur possible pour les capacités plus fortes, et en égard
à la petitesse des quantités à mesurer pour les capacités plus faibles.
lll. — Vérification par ia mesure du potentiel inactif
Il est possible de mesurer directement le potentiel inactif et de
vérifier par suite qu'il égale DR.
Observons d'abord que, d'après la théorie exposée au Chapitre II,
$ 2, ce potentiel inactif est le potentiel de charge d'une capacité
infinie qui donnerait le seuil de l'excitation, ou, ce qui revient au
même, le potentiel du courant continu qui déterminerait le seuil de
l'excitation.
Dans mes expériences jeflectuai la fermeture instantanée du
courant continu en coupant, par un coup de fusil. le premier plomb
seul, qui plaçait, avant d'être coupé, la pile en court circuit (V. dis
positif avec court circuit). Par simple lecture du voltmètre on avait
la valeur du potentiel inactif si la section du fil de plomb détermi-
nait le seuil de l'excitation. |
Fe dt Slam ee ën Me
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 481
Voici les nombres obtenus dans quelques expériences.
bR Potentiel inactif mesuré
Expérience du 26 Nov. 1903 0,13 volt 0,14 volt
» du 28 Déc. (cour. des.) 0,22 » 0,24 »
» ) » (cour. asc.) : 0,25 » 0,25 »
) » Gjanvier 1904 0,17 » 0,17 »
N) » 7janvier 190% 0,32 » 0,33 »
L'erreur possible DR étant, comme on l'a vu, voisine de 0,01 volt,
on ne peut guére désirer une meilleure vérification. Et si, comme
je l'ai montré plus haut, il n'est pas certain que la loi est vérifiée
pour les capacités de 0,1 et de 1 microfarad, on peut affirmer que,
a la limite, pour une capacité infiniment grande le potentiel de
charge produisant le seuil de l'excitation est égale à bR, conformé-
ment aux formules établies.
$ 3. — Conséquences tirées des nombres obtenus
Les nombres obtenus dans mes expériences ont permis de véri-
fier par plusieurs moyens l'exactitude de la nouvelle loi d’excitation
par décharges de condensateurs, mais, en outre, ils mettent en évi-
dence un certain nombre de faits intéressants.
Variation des coefficients a et b. — Il faut remarquer d'abord que
les coefficients a et b de la loi de Weiss paraissent à priori, dépendre
des conditions expérimentales, o de la disposition de l'expérience »
(Weiss). Or, d'après les expériences citées plus haut, on voit que ces
coefficients varient entre des limites assez rapprochées.
C'est ainsi que j'ai toujours obtenu pour a des valeurs comprises
entre 0,0001 et 0,0005 microcoulombs, pour b des valeurs comprises
entre 0,2 et 0,8 microampères.
Les différences observées ne paraissent pas liées aux variations
de la résistance, mais plutôt à la distance des électrodes. Les valeurs
de a et de b varient, en effet, en sens inverse de cette distance :
ainsi les plus petites valeurs (a = 0,00018 microcoul., b = 0,218
microamp.) ont été obtenues avec les plus grandes distances des
électrodes (20mm),
On verra plus loin, lorsque l’on considérera les nombres obtenus
par les auteurs, une confirmation de cette influence de la longueur
de la portion nerveuse excitée, influence qui, d’ailleurs, pouvait
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JUILLET 1905. 31
edby Kt OOO"
482 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
être prévue : la sensibilité d'un nerf pour une même excitation
augmentant avec la distance des électrodes.
Mais, si la distance des électrodes a une action incontestable
sur la valeur de a et de b, jeet certain aussi que les différences
individuelles d'excitabilité jouent un rôle, probablement le plus
important, dans la variation de ces coefficients. En effet, dans mes
expériences, faites avec une distance constante des électrodes de
9mm aa varié de 0.0002 à 0,0005 microcoul., b, de 0,240,7 microcoul.
a
b
variant relativement peu, sont cependant soumis d'une manière
appréciable à l'influence de certaines conditions expérimentales
ou individuelles, il n'en est pas de même du rapport E
Le rapport est constant. — Siles coefficients a et b quoique
Dans toutes mes expériences, en effet, ce rapporta été compris
entre 0,0007 et 0,0009, oscillant ainsi de part et d'autre de 0,0008.
Ce rapport Ee représentant, ainsi que cela résulte des formules (12),
la durée de la partie physiologiquement active de la décharge qui
produit le seuil de l'excitation avecla dépense d'énergie minimum,
il en résulte que cette durée d’excitation est constante pour tous les
nerfs frais de grenouille verte, quelles que soient les conditions
expérimentales.
On verra encore dans les nombres obtenus par les auteurs une
confirmation de cette constance du rapport F
Détermination pratique et approrimative de a et b. — Considérons
les nombres obtenus dans mes expériences pour Q = cVo (quantité
totale d'électricité) obtenues avec les capacités de 0,0001 microf. ;
ces nombres sont très voisins de la valeur correspondante de a,
d'autant plus voisins que la résistance du circuit de décharge est
petite. Or, a, représente la quantité d'électricité mise en jeu par la
décharge d'une capacité nulle qui produirait le seuil de l'excita-
tion ; il résulte donc des nombres obtenus que déjà pour la capacité
de 0,0001 microf., on est très voisin de cette quantité d'électricité
limite a.
Ce résultat est intéressant au point de vue pratique puisqu'il
permet de déterminer a d'une manière approchée en cherchant
le seuil de l'excitation avec un condensateur de capacité très
J. CLUZET. — LOI D'EXCITATION DES NERFS 483
petite, voisine de 0,0001 microf. par exemple ; l'approximation,
d'ailleurs, sera d'autant plus grande pour une même capacité que
la résistance sera petite.
Des nombres obtenus à l'occasion de la vérification de la loi
par la mesure du potentiel inactif il résulte que bR est donné
avec une approximation relativement grande (à moins de 0,02
volt) par le voltage du courant continu qui produit le seuil de
l'excitation. On a donc là un moyen pratique de déterminer JR
el par suite D.
Durées d’ercitation entre lesquelles la loi est térifiée. — On peut
constater par les nombres que j'ai cités que, dans mes expériences
ou la résistance variait de 190000 ohms, a 1610000 ohms, la durée
de l'excitation était comprise, pour la capacité de 0,01 microfarad,
entre 0,00140 et 0,00471 seconde, pour la capacité de 0,0001 micro-
farad, entre 0,00007 et 0,00033 seconde ; les plus grandes durées
d excitation correspondant, pour une capacité donnée, aux plus
grandes résistancesen vertu de la formule
Or, si l'on admet que, conformément aux conclusions de M. et
Mme Lapicque, la loi générale de Weiss ne s'applique pas à des
durées d’excitations très petites, on voit qu'elle est encore vérifiée
pour des durées voisines de 0,00007 sec. pour le nerf de grenouille.
Dun autre côté, la période d'excitation latente du muscle de
grenouille est de 0,005 seconde, je suis donc arrivé au voisinage
de la limite supérieure des durées d’excitation pour lesquelles la
loi générale de Weiss et par suite la loi des condensateurs s‘appli-
quent.
Ces durées d’excitations limites ont été obtenues dans mes expé-
riences avec des capacités de 0,01 et de 0,0001 microfarad, mais il
est certain qu'avec des résistances plus faibles que celles employées,
les capacités limites correspondantes augmenteraient de valeur, la
durée d'excitation croissant avec. la résistance pour une même
f Vo
ca t = — °
pacité (£ Bel, GR )
{à suivre)
d By x
TROIS NOUVEAUX CAS DE FISSURE ANALE
TRAITES PAR LES COURANTS DE HAUTE FREQUENCE
par M. E. DOUMER
Professeur a l’Université de Lille
Je viens d observer, coup Sur coup, trois nouveaux cas de fissure
anale qui ont été guéris avec une remarquable rapidité par
les applications intra-rectales du courant de haute fréquence
et de haute tension. Quoique les observations de cette nature ne se
comptent plus et quoique ce mode de traitement, devenu en
quelque sorte classique, n'ait pas besoin d'une nouvelle confirma-
tion, j'estime que la relation de ces trois cas présente quelque inte
rét en raison des particularités qu ils offraient.
OBSERVATION PREMIERE. — H. B... — Jeune homme de 17 ans, de vie
sédentaire, très robuste et dun état général de santé excellent. Il y a
15 jours il a été pris de constipation et presque en méme temps de douleurs
sphinctériennes tolérables, mais néanmoins assez pénibles pour l’engager à
aller voir un médecin.
D'après ce qu'il me raconte on lui a ordonné d’abord des suppositoires à
la cocaïne qui calmèrent quelque peu les douleurs, mais qui augmentèrent
la constipation dans de telles proportions que le malade dut recourir à
l'emploi de plusieurs purgatifs avant d'avoir une garde-robe. Il prit ainsi
successivement deux doses d'huile de ricin de 23 et de 35 grammes respecti-
vement, puis, le surlendemain, deux verres d’eau de Pullna, puis deux
jours après, n'ayant obtenu aucun effet, 20 grammes d'eau de vie allemande.
ll cut alors une véritable débacle, jusqu'à 15 selles diarrhéiques, le 30 mai
dernier. Les selles diarrhéiques continuèrent dès lors jusqu’au moment où il
vint me trouver, vendredi 9 juin. Le nombre de ces selles était d'ailleurs
variables, mais il ne fut jamais inférieur à 4 et parfois il s'élevait jusqu à
8 et mème un jour à 9.
Comme on le conçoit sans peine, les douleurs fissuraires, légèrement
atténuces par les suppositoires et par la constipation du début, furent con-
E. DOUMER. — NOUVEAUX CAS DE FISSURE ANALE 485
sidérablement exagérées par ces diarrhées profuses et devinrent intolérables
c'est même elles qui le décidèrent, sur les conseils de sesamis, à venir me
consulter.
A l'examen je constate entre les replis de la muqueuse anale. les extré-
mités externes de deux fissures profondes, très sensibles au toucher. La
sensibilité de la région était telle que je ne voulus pas procéder à un exa-
men plus complet de la région et que, en particulier, je ne cherchai pas
quel était le degré du spasme, s’il existait d’autres fissures que celles dont
j'apercevais les extrémités externes, ni quelle était la longueur de ces der-
nières. Je notai seulement un état inflammatoire de la région anale et des
manifestations douloureuses d’épreintes.
Je fis le 9 juin, une première application de haute fréquence avec une
électrode à manchon de verre de 12 mm de diamètre. A ma très grande
surprise l'introduction, quoique pénible, ne provoque pas de douleurs par
trop intenses. La séance dura 5 minutes.
J'ordonnai au malade une pilule à 25 centigrammes d'extrait de thébal-
que, dans l'espoir de le constiper et d'accélérer ainsi l’action du traitement
électrique. |
Quoique la constipation n'ait pas été obtenue, car le malade eut encore
dans les 24 heures qui suivirent l'application, 3 selles diarrhéiques, les
douleurs sphinctériennes ont été très calmées et ne durèrent que 15 à
20 minutes après chacune d'elles.
Je fis le 11, c’est-à-dire deux jours après, une nouvelle application tout à
fait dans les mêmes conditions et j’ordonnai une nouvelle pilule d'extrait
de thébaïque. Je n'obtins pas encore la constipation désirée, mais les
selles diarrhéiques disparurent et le malade n'eut qu'une selle de consis-
tance normale.
Je revis le malade le 14 et le 16; il me dit ne plus avoir souflert depuis
la seconde et dernière application et ne plus éprouver qu'une légère sensa-
tion de chatouillement à la région analc.
A l'examen je constate que le pourtour de l'anus a perdu son aspect
enflammé et la disparition de l'une des deux fissures. Celle qui existe, et
qui est encore profonde, est en voie de cicatrisation et ne réagit plus doulou-
reusement à la pression. Le 26 elle avait disparu et le malade se déclarait
guéri.
De cette observation je désire tirer les enseignements suivants :
1. D'abord signaler le danger d'employer, pour combattre la
consti pation des fissuraires, de grands purgatifs et surtout des pur-
gatifs drastiques. On risque de produire une irritation intense de
la région anale et par conséquent une exagération des phénomènes
486 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
fissuraires. Comme ce malade ne présentait aucun phénomène d'in-
toxication fécale, il eut été plus sage de respecter sa constipation
qui ne pouvait que favoriser le travail de réparation. Mais si l'on
tenait à exonérer le malade, peut-être eut-il été plus sage de n'avoir
recour qu'aux lavements huileux que la demi anesthésie produite
par la cocaïne eut rendu très supportables. Dans tous les casil était
un traitement de cette constipation qui s'imposait avant tout, c'était
le traitement de la fissure elle-méme.
2. Les phénomènes fissuraires ont été considérablement diminués
malgré la persistance de la diarrhée. J'estime cependant, et en cela je
suis tout a fait d'accord avec MM. Zimmern et Nigay, qu'on hatera
souvent beaucoup la guérison de la fissure si, tout en faisant le trai-
tement électrique, on prend la précaution de constiper artificielle-
ment le malade, mais cette précaution n'est pas toujours indispen-
sable, cette observation en est une preuve.
Oss. Il. — Mlle K..., 32 ans, de santé précaire, a déja été soignée et
guérie d'une fissure EE EE aigué, il y aunan. Cependant si les
phénomènes aiguës disparurent vite à cette époque, il persista pendant
longtemps de légéres douleurs a la défécation qui nécessitérent un traite-
ment électrique prolongé pendant deux mois.
Malgré la guérison de la fissure et des phénomènes sphincteralgiques il
persista, chez cette malade, une douleur localisée & la face droite de
l'infundibulum à 1 centimètre environ de la marge de l'anus, sur une
surface de la dimension d’une pièce de 50 centimes. A ce niveau la peau
ne présentait aucune coloration anormale et l’on n'y voyait aucune trace
de tumeur ou d’ulceration; seule la pression ou mieux, le frdlement y
provoquait une très vive douleur. Cette plaque d’hyperesthesie fut rebelle
aux diverses médications que je dirigeai contre elle.
Il y a deux mois, en avril, la malade voulant en finir, alla consulter un
chirurgien qui, vu l'origine première de cette plaque d’hyperesthésie et
supposant qu’elle correspondait à une lésion de la muqueuse de la région
sphincterienne, fit une dilatation forcée de l’anus. L'opération se fit sous
anesthésie chloroformique et ne fut pas, paraît-il, indolore. Les suites
furent normales, mais les douleurs dont la malade se plaignait avant
l'intervention, changérent de nature et devinrent franchement fissuraires.
Le chirurgien ne fut pas peu surpris de constater un mois après la dila-
tation que la cicatrisation de la déchirure ne s'était faite qu’incomple-
tement et qu'il restait une fissure profonde et très douloureuse. Il proposa
une nouvelle intervention qui fut refusée et la malade se souvenant du
E. DOUMER. — NOUVEAUX CAS DE FISSURE ANALE 487
soulagement que je lui avais procuré une première fois, vint me demander
de la soigner de nouveau le 10 mai 1905.
Je constatai alors tous les signes de la fissure sphincteralgique et je fis
immédiatement une première application avec l'électrode à manchon de
verre de 12 m/m. de diamètre. Il me fut impossible d'introduire le manchon
dont je me sers d'habitude, je me contentai donc, suivant la technique que
j'ai indiquée pour ces cas exceptionnels, de l’aflronter à la marge de l'anus
et je fis une séance de 3 minutes. Le soulagement fut immédiat. La malade
eut le même jour une selle naturelle sans douleur et, le 12 mai, à la
seconde application, je pus introduire l’électrode avec la plus grande
facilité. Cette seconde séance, faite pour la forme, car la malade ne souffrait
plus depuis le 10, fut la dernière. La cicatrisation de la déchirure se fit dès
lors rapidement et toute trace de l'intervention chirurgicale avait disparu
le 18 mai. Mais l’hyperhesthésie dont j'ai parlé plus haut persista et
persiste encore.
J'ai déjà vu souvent des symptômes fissuraires persister malgré
l'intervention chirurgicale, mais je n'avais encore jamais vu une
sphincteralgie créée de toute pièce par la dilatation anale. Peut-être
a-t-on déjà signalé des faits analogues, mais vu leur rareté celui-ci
méritait d'être rapporté.
A quoi peut-on l'attribuer ? Peut-être à une aseptie insuffisante
de la région qui a empêché la déchirure opératoire de se cicatriser
et cette fissure rentrerait alors dans l'immense majorité des cas des
fissures sphincteralgiques. On pourrait aussi invoquer pour expli-
quer la lenteur et même le défaut de la réparation organique un
état névritique de la région dont on pourrait admettre l'existence
en raison des phénomènes d'hyperesthésie qui ont motivé l'inter-
vention chirurgicale.
Quelle que soit la cause de cet état fissuraire, les résultats de
l'intervention électrique ont été identiques à ceux que l'on observe
dans la très grande majorité des cas.
Oss. III. — Il ne s’agit pas ici, à proprement parler, d'un cas de fissure
anale, car le malade, un homme de 28 ans, ne présentait presqu'aucun
des symptômes cardinaux de la sphincteralgie, je dirai même pas de fissure
et pourtant il était atteint d'une érosion douloureuse de la région anale
qui légitime jusqu'à un certain point la description de son affection à côté
des précédentes. Voici en quelques mots son histoire :
Il ya un an environ, il a été atteint d'une vraie fissure sphincteralgique
488 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
qui nécessita la dilatation forcée par un chirurgien d'Anvers. Les pheno-
ménes fissuraires disparurent. Seule persistait ume sorte de cuisson,
parfois assez vive, au moment des gardes-robes. Cet état n’ayant aucune
tendance à l'amélioration, il se mit, sur les conseils de son médecin,
entre les mains d'un électricien belge dans le but de se soumettre au
traitement que j'ai indiqué. Les séances se poursuivirent pendant des mois
sans apporter la moindre amélioration à l'état du patient. C’est alors que ce
dernier vint me consulter.
Je le vis pour la première fois le 20 Janvier 1905. Il n'accusait aucune
douleur vive, ni pendant, ni après les selles, il ne présentait aucun
spasme, car l'introduction du doigt était très aisée et nullement doulou-
reuse ; il n'avait pas de constipation et s'il n’y avait pas cu cette cuisson
désagréable et parfois un peu pénible au moment du passage des matières,
rien n'aurait pu faire supposer qu'il était porteur d'une lésion à la région
anale. Car il existait une lésion et même une lésion considérable de la
muqueuse. En déplissant la région sphincterienne, ce qui se faisait avec une
très grande facilité, et en faisant faire des eflorls de poussées par le
malade, on apercevait à 1 centimètre 1/2 environ de la marge, une érosion
très peu profonde, mais très étendue en surface. On pouvait la toucher
sans provoquer la moindre douleur ct les tissus sous-jacents n'étaient pas
indurés. | |
Quoiqu'il ne s'agissait pas d’une fissure sphincteralgique, je manilestai
mon étonnement de voir que le malade n’avait tiré aucun soulagement de
l'emploi de ma méthode et je le priai de préciser autant qu'il le pourrait la
technique employée. J'appris alors que son médecin, soit qu'il ne connut
pas ma méthode, soit qu'il n'ait pas osé l’employer, se contentait de lui
faire de I cfluvation de la région anale.
Je conseillai alors de reprendre le traitement électrique ct de suivre
scrupuleusement la technique que j'avais indiquée et dont, par précaution.
je donnai par écrit le détail. C'est-à-dire que je lis porter directement sur
la surface érosée les courants de haute fréquence ct de haute tension à
l'aide d'une électrode à manchon. C'est ce qui fut fait. Le malade reçut
trois applications dans les derniers jours de janvier et lorsque je le revis
vers la fin de février il ne présentait plus aucune trace de l'érosion primi:
tive. I] me dit que d'ailleurs dès la premiere application les sensations
désagréables qui le tourmentaient depuis longtemps avaient disparu.
Cette observation montre toute l'importance de la technique
suivie dans le traitement de la fissure sphincteralgique et combien
il est utile d'appliquer le courant directement sur la région malade
ou tout au moins dans son voisinage immédiat. Elle montre aussi
E. DOUMER. — NOUVEAUX CAS DE FISSURE ANALE 489
que les courants de haute fréquence n'agissent pas seulement sur
l'élément douleur ou sur les phénomènes de spasme comme quel-
ques auteurs, peu au courant de ces applications, l'ont soutenu,
mais sur les phénomènes inflammatoires eux mêmes et sur la vita-
lité des tissus. Elle vient ainsi apporter une nouvelle confirmation
aux deux principes fondamentaux de l'électrothérapie que j'ai
énoncés, à savoir:
1° Que l'électricité agit sur la vitalité des cellules et qu’elle est indi-
quée dans les cas où ily a ralentissement ou amoindrissement de la
nutrition cellulaire.
2° Qu'elle agit dans les troubles de la circulation locale et qu'elle est, à
cet égard, indiquée, dans tous les cas où il y a des phénomènes inflam-
matoires.
DU TRAITEMENT ÉLECTROSTATIQUE
du Lupus vulgaire, du Lupus érythémateux de la peal
ET D’AUTRES AFFECTIONS PARASITAIRES
par M. SUCHIER
Conseiller aulique (Freiburg I. B)
Depuis qu'il existe une science médicale, son but principal est
la recherche de I'étiologie des maladies de l'homme et des animaux.
Les spéculations philosophiques des Ecoles médicales des siécles
passés étaient bien entendu, tout a fait incapables de faire avancer
d'un pas nos connaissances sur la nature propre des maladies, il
en fut de même de l'anatomie pathologique cellulaire, dont
Virchow fut le promoteur. Il était réservé à la Bactériologie de
montrer que les modifications cellulaires dont les tissus de l'orga-
nisme sont le siège ont leur origine et leur cause dans la pullu-
lation de micro organismesqui vivent en parasites dans les milieux
organiques.
Depuis que les travaux de Pasteur, en France, et de Koch, en
Allemagne eurent ouvert des voies nouvelles qui permettaient
aux recherches étiologiques d'atteindre sûrement au but qu'elles
poursuivaient, l'étude des dermatoses infectieuses fit un pas
immense, tels que ces deux dernières décades apportèrent à nos
connaissances dermatologiques plus de clarté que l'ensemble de
tous les siècles passés. Il est vrai qu'elle ne leur était pas permise
autrefois, car ces progrès étaient liés aux progrès connexes, soit de
la technique, soit de la construction du microscope, soit des pro:
cédés de la photomicrographie ; ils étaient liés aussi aux progres
de la chimie et des sciences voisines. C'est grâce à eux que la
Bactériologie a pu en un temps aussi extraordinairement court,
augmenter avec tant d'ampleur nos connaissances étiologiques.
Elle nous a appris l’existence de tout un monde d'infiniment petits
SUCHIER. — TRAITEMENT ELECTROSTATIQUE DU LUPUS 491 `
où l'on rencontre les ennemis les plus dangereux de l'homme;
et non seulement elle nous a renseigné sur le nombre considérable
de ces espèces d'infiniment petits, mais encore elle nous en a indi-
qué les conditions de vie, leur propagation, de telle sorte que nous
sommes en état d'étudier, in vitro, un grand nombre de ces agents
pathogènes. Nous pouvons aujourd'hui, grâce à ces cultures pures,
inoculer aux organismes divers des maladies qui reproduisent
‘dans leur totalité et leur complexité, la symptomatologie des
maladies infectieuses spontanées correspondantes. Malheureuse
ment ces faits ne nous apportaient pas en même temps la possi-
bilité de rendre impuissants les germes morbigènes qui se déve-
loppent dans l'organisme soit de l’homme, soit des animaux;
mais la connaissance des propriétés biologiques des agents infec-
tieux nous permettait de poursuivre l'étude méthodique des
procédés de destruction que l'on pourrait diriger contre eux.
Tout d'abord, on s'adressa aux agents chimiques. Beaucoup de
ces substances remplirent, in vitro tout au moins,les conditions
requises de détruire ou d'atténuer rapidement la vitalité de ces
germes. Malheureusement ils ne purent pas être employés pour
détruire les microbes pathogènes dans les corps vivants, car ces der-
niers résistent encore moins à leur action destructive que les agents
infectieux eux-mêmes. Aussi cette voie fut-elle vite abandonnée et
l'on sadressa aux agents physiques tels que la chaleur, la lumière
froide et l'électricité. Mais il apparut que certaines espèces de
microbes ont une puissance étonnante de résistance vis-à-vis de
températures excessives qui tueraient même à un degré beaucoup
moindre les organismes humains. L'énergie électrique fut égale-
ment essayée, surtout sous la forme de courants continus ou de cou-
rants induits ; un grand nombre de recherches furent faites dans
ce sens. Malheureusement, elles eurent, tout au moins en ce qui
concerne les courants faradiques des résultats absolument négatifs.
Sans doute quelques expérimentateurs prétendirent avoir obtenu
des résultats favorables, mais leurs conclusions furent énergique-
ment combattues. Par contre, les courants continus parurent avoir
une action plus certaine. Ils possèdent une action indéniable sur le
développement des bactéries, et tous les expérimentateurs s’accor-
dent avec unanimilé pour attribuer cette action aux produits de
l'électrolyse. Le chlore et les acides au pôle positif, les alcalis au
492 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
pôle négatif apparurent toujours comme les agents auxquels on
devait attribuer les effets produits dans un sens ou dans l'autre: de
sorte qu'ils paraissait évident que le courant continu pas plus que
Fig. 1. — Malade avant le traitement, le 18 juin 1904
le courant faradique ne possède aucune action propre sur le déve-
loppement des bactéries. De même, les courants de haute fréquence
SUCHIER. — TRAITEMENT ELECTROSTATIQUE DU LUPUS 493
et de haute tension de d’Arsonval et de Tesla, ne paraissent pas, du
moins d’après le premier de ces auteurs (1) avoir une action
destructive sur les microorganismes. Pour d'Arsonval, les courants
Fig. 2. — Malade après le traitement, le 9 septembre 1904-
de haute fréquence auraient tout au plus la propriété de diminuer,
chez le Prodigiosus par exemple, la production de substances colo-
li) d'Arsonval et Charrin : Semaine médicale, 4893, n° 29.
494 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
rantes, mais non d'arrêter le développement du microbe. Ces
conclusions d'études de bactériologie pure paraissent en contra-
diction avec les recherches cliniques de quelques auteurs francais,
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Fig. 3. — Malade, le 2 décembre 1904, avant tout traitement
tels que Doumer et Oudin, qui ont obtenu d'excellents résultats par
l'emploi soit de l'effluvation statique soit des courants de haute
SUCHIER. — TRAITBMENT ELECTROSTATIQUE DU LUPUS 495
fréquence dansles maladies de la peau, (Doumer 1892 et Oudin 1895),
dans la congestion utérine (Doumer), dans la fissure anale (Doumer),
dans certains fibromes et fibromyomes.
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Fig. 4. — Malade, le 2 mai 1904, après le traitement. :
J'ignore si les résultats obtenus par ces auteurs connus avec les =?
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496 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
deux modalités électriques ont été confirmés. Je ne suis pas assez
au courant de la littérature francaise a ce sujet.
Dans les traités allemands on ne trouve à peu près rien sur le
traitement électrostatique des maladies de la peau, encore moins
sur le traitement de la congestion utérine, des fibromyomes, etc.
Les résultats des recherches de l'action que l'électricité exerce sur
les bactéries, sont tellement peu en faveur que l'on ne peut se
baser sur cette action pour l'emploi des courants statiques où des
courants de haute fréquence.
Malgré le peu de faveur dont l'électricité jouit parmi les auteurs
allemands, j'ai néanmoins entrepris une série de recherches dans
un but thérapeutique au sujet des maladies parasitaires et j'ai
employé uhe modalité électrique qui, à en juger par la littérature
allemande, a été jusqu'ici très peu employée, je veux dire l'élec-
tricité statique. i
Si on relie au pôle positif d'une machine statique une pointe
métallique fine et si on l'approche d'une pointe également métal-
lique et fine reliée au pôle négatif on aperçoit une lueur violette
qui s'écoule de la pointe positive pour aboutir à un point lumineux
situé à l’autre pôle. Cette lumière analysée au spectroscope ne me
parait pas entièrement identique à la lumière solaire, et j'en
conclus qu'il ne serait pas impossible d'obtenir avec les radiations
qui en émanent des effets aussi bons que ceux obtenus par Finsen
avec les radiations violettes de la lumière solaire dans le traitement
de maladies parasitaires, notamment dans les affections cutanées.
J'eus bientôt l'occasion de vérifier pratiquement ces considéra-
tions purement théoriques. Une malade vint me consulter pour une
affection nerveuse et je la soumis pendant quelque temps à la
douche statique, positive. Par occurrence cette malade avait au
front une petite plaque de Lupus érythémateux, qui, sous l'in-
fluence de ce traitement ne tarda pas à subir une amélioration non
douteuse ; elle palit quoique depuis plusieurs années elle ait con-
servé le même aspect. Je fus frappé de ce fait et je cherchai à
augmenter cetle amélioration. Je fis d'abord construire à cet effet
une électrode constituée d'une seule pointe qui permettait ]’écou:
lement de l'électricité positive et je fis agir, pendant un temps
assez long le pinceau lumineux qui en émanait sur la région
SUCHIER. — TRAITEMENT ELECTROSTATIQUE DU LUPUS 497
malade; mais en dépit de ma persévérance je ne pus obtenir la
guérison et jabandonnai cette cure. Je tentai ensuite d'agir par
l'effluve statique sur le Lupus vulgaire notamment dans un cas
ayant la forme ulcéreuse, mais dans ce cas encore, malgré la trés
grande longueur du traitement, je n'obtins aucun résultat appré-
ciable et j'abandonnai, comme tout à fait inefficace, la méthode
employée jusqu'alors. Cependant, dans ces deux cas, l'électricité
statique avait produit une action non douteuse, mais tout à fait
insuffisante pour conduire à la guérison.
Il était alors tout indiqué de modifier la technique de façon à
augmenter l'intensité du courant agissant. Pour rendre possible des
applications plus longues et plus intenses, je fis construire une
électrode qui à l'aide d'un bandeau frontal était fermement appli-
quée à la région malade. Elle était constituée d'un plateau d’ébonite
sur lequel était fixé un plateau métallique d'où partait un bras à
double articulation. A son extrémité ce bras portait un pas de vis
où l'on pouvait visser une pointe métallique. Une borne placée sur
le plateau frontal permettait de relier l'appareil à la machine
électrique. Lorsqu'on approchait à l'aide de la vis la pointe métal-
lique du champ opératoire on voyait un fin pinceau lumineux
violet en jaillir qui se changeait lorsqu'on rapprochait encore la
pointe en un faisceau d étincelles.
Tel est l'appareil que jemployai pour les recherches cliniques
suivantes. D'abord dans un cas de Lupus érythémateux, je pus
constater bientôt que ce faisceau d’étincelles était beaucoup plus
actif et plus intense que l'effluve lumineux, car peu après l'appli-
cation la surface traitée commença à noircir, tandis que la région
périphérique prit à un haut degré une teinte anémique. Après une
application d'environ 10 minutes les régions traitées étaient noires,
cest-à-dire décomposées et scharrifiées. Le courant fut alors inter-
rompu et appliqué sur les régions malades voisines qui, dans le
méme laps de temps subirent les mémes modifications, et je
continual jusqu'à ce que toute la surface lupique fut scarifiée.
' L’anemie des régions voisines des points traités ne tarda pas a
disparaître et à être remplacée par une réaction inflammatoire
manifeste. Huit jours après l'escharre tombait laissant à sa place
une peau parfaitement saine. Le résultat fut donc des plus
heureux.
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JUILLET 1905. 32
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498 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Je tentai ces sortes d'applications électriques dans le lupus vul-
gaire à forme ulcéreuse, mais le résultat espéré ne fut pas atteint ; la
raison en est sans doute dans l'énorme tension de l'électricité
statique : l'électricité positive cherchant par les plus courts chemins
l'électricité négative et se frayant une voie à travers les granula-
tions sans toucher aux surfaces ulcérées. J'enlevai alors à la curette
ces granulations et je refis de nouvelles applications. J'obtins alors
un résultat bien meilleur car j'arrivai ainsi à détruire les surfaces
suppurantes. Les suites éloignées furent des plus satisfaisantes et
l'on peut considérer aujourd'hui le malade comme guéri.
Par la suite je modifiai encore cette technique, dans te sens que
au lieu d'appliquer le seul pôle positif, j'appliquai le pôle négatif.
Je pus ainsi faire des traitements beaucoup plus courts, car
l'emploi de ce second pôle contribuait à augmenter l'intensité du
courant.
Voici donc comment j'opère pour les différentes formes de lupus :
désinfection de la peau malade et des tissus voisins par un curet-
_ tage bien fait. C'est alors que l'on procède au traitement élec-
trostatique qui vient d'être décrit de toute la surface cruentée en
procédant de proche en proche par petites surfaces de quatre à
cinq millimètres carrés jusqu’à ce que toute la surface soit devenue
noire.
Il n'est pas nécessaire de panser la surface, il semble même
qu'il soit préférable de la laisser à découvert.
En règle générale, il ne se produit pas de réaction; je n'en ai
observé qu'une fois dans une vingtaine de cas. Il y a rarement de
la suppuration et la croûte tombe vite; à ce moment non plus il
n'est pas nécessaire de panser la surface; le plus souvent il se
produit une nouvelle croûte sous laquelle se forme de la peau
saine.
ll n'est pas nécessaire que la désinfection qui précède le curet-
tage soit extrèmement soigneux, car l'électricité qui doit suivre
assure la stérilisation de la surface cruentée.
La croûte tombe en général vers le quatorzième jour et la
guérison est complète 8 à 14 jours plus tard.
Pour le Lupus érythémateux, le curettage n'est pas nécessaire,
l'application des étincelles suffit. Bien entendu il faut poursuivre
celte dernière jusqu'à la production de la croûte noire; parfois
SUCHIER. — TRAITEMENT ELECTROSTATIQUE DU LUPUS 499
cependant, même avec l'emploi du pôle positif, cette coloration
noire ne se produit pas, je n'ai pu en trouver la raison. Avec le
pôle négatif, le changement de couleur de la peau est l'exception ;
et lorsqu'il se produit, il est moins profond qu'avec le pôle
positif. La chute de la croûte formée se produit aussi environ au
bout de 8 à 14 jours suivant ses dimensions.
Le Lupus érythémateux guérit facilement par le traitement
électrostatique ; il en est de même pour les formes ulcéreuses du
lupus vulgaire. A mon avis les cas les plus favorables sont ceux ou
ilexiste un état inflammatoire manifeste et une grande quantité
de granulations molles qui n'opposent à l'action de la curette
coupante pour ainsi dire pas de résistance, et laissent après curet-
lage une large plaie lisse.
Par contre les cas où les nodules tuberculeux forment un grand
nombre d'ilots plus ou moins nombreux, sont plus difficiles à
guérir. L'enlèvement à la curette de ces nids présente quelques
difficultés et ne se fait pas aussi facilement que le nettoyement de
surfaces méme plus étendues mais moins nombreuses. Ce travail
deviendra méme particuliérement difficile lorsque par suite d’un
processus inflammatoire ancien et progressif les tissus cutanés sont
épaissis. L'extraction des granulations de leurs loges très serrées
nest souvent pas possible du premier coup, et souvent dans de
pareils cas particuliérement difficiles il est nécessaire de procéder
a des curettages répétés. Dans un cas de lupus érythémateux vieux
de 30 ans et où tout avait échoué le curettage fut particulièrement
difficile parce que de grosses masses de nodules s'étaient déve-
loppées en profondeur, particulièrement entre la muqueuse de
la bouche et la surface externe des joues. Leur étendue présentait
par place 6 à 8 centimètres carrés de surface, si bien que la curette
pouvait tourner complètement dans les cavités qu'elles remplis:
saient. Contre de pareilles masses de granulations situées en
profondeur d'autres moyens thérapeutiques, particulièrement la
photothérapie se sont montrés impuissants.
En outre des affections tuberculeuses inflammatoires de la peau,
jai encore soigné avec succès par le traitement électrostatique
l'eczéma chronique, l'ulcère de la jambe et quelques tumeurs
malignes de la peau. Les dermatoses qui étaient du domaine de
300 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
l'électrothérapie sont rares. Ainsi les maladies de la peau que jai
autrefois plus particulièrement étudiées, telles que le psoriasis
n'étaient pas admises au traitement électrique et pourtant, après
les résultats que j'ai signalés plus haut, je ne doute pas qu'elles ne
soient, comme les autres affections parasitaires de la peau, favo-
rablement influencées par ce traitement.
Ce que j'ai dit du traitement des maladies siégeant à la surface
cutanée, s'applique aussi aux maladies des muqueuses tout autant
que ces dernières sont accessibles au traitement. Pour elles on
fera bien de faire précéder l’electrisation d'un curettage si l'on
désire un résultat plus rapide et plus sir.
Le traitement électrique a sur la photothérapie les avantages
suivants :
1). — Les appareils sont beaucoup moins coùteux tant au point
de vue de l'achat que du fonctionnement.
2). — Les résultats en sont beaucoup plus rapides.
3). — La simplicité des applications: un infirmier peut surveiller
le traitement de 10 à 12 personnes, tandis que dans la Finsen-
thérapie pour un malade il faut un infirmier.
4). — Les brûlures par le traitement électrique sont impossibles.
5). — La réaction, qui dans la photothérapie, est parfois très
intense et pénible, est absolument nulle avec le traitement élec-
trique.
6). — N'importe quelle place des teguments peut être soignée :
on peut aussi traiter des affections des muqueuses.
Aussi je place le traitement électrostatique bien au-dessus des
autres méthodes de traitement, qu'elles soient chirurgicales,
médicales ou même physiques. On trouvera des renseignements
plus complets dans ma brochure « Die Behandlung des Lupus
vulgaris mittels statischer Elektrizität, » qui paraitra prochainement
chez Urban et Schwarzenberg de Vienne.
En ce qui concerne le traitement du lupus par le radium et par
les rayons X, je pense qu'il est inférieur au traitement électrosla-
tique : 1° parceque les résultats de ce dernier sont plus constants;
2° parcequ'il ne présente aucun danger, même lorsqu'on laisse le
courant agir pendant des heures ; 3° parceque par la production de
l'escare, nous avons une limite qui permet de doser exactement
l'action électrique. Avec le radium et les rayons X, par contre,
SUCHIER. — TRAITEMENT ELECTROSTATIQUE DU LUPUS 501
- nous ne possédons pas de moyens de vérifier immédiatement leur
action et de nous mettre en garde contre les accidents consécutifs
à leur emploi. Leurs dangers d'ailleurs, n'intéressent pas seule-
ment le malade; ils peuvent s'étendre au médecin lui-même.
Avec l'électricité statique nous n'avons aucun danger à craindre;
de plus elle donne des résultats sûrs, comme le témoignent les
résultats que nous avons rapportés. (Voir les fig. 1, 2, 3 et 4).
Cette courte notice peut donner un aperçu de l'usage que je fais
du traitement électrostatique dans les maladies parasitaires de la
peau, notamment dans le lupus. Si je pouvais attirer l'attention de
mes collègues français sur cette méthode et provoquer de leur
part des recherches de contrôle, mon but serait atteint.
(Traduit de l'Allemand par M. E Doumer).
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SUR UN CAS DE FORME FRUSTE
DE
GOITRE EXOPHTALMIQUE
par MM. E. DOUMER et D. MAES
Les formes frustes du goitre exophtalmique ne sont pas rares et
de plus elles sont très variées quant à leurs formes. Nous avons eu
récemment l'occasion d'en observer un cas qui se présentait à nous
sous un aspect des plus insolites, car le malade, un homme de 51 ans,
n'accusait comme seul symptôme ayant attiré son attention et
l'incommodant au plus haut point, que des crampes douloureuses et
particulièrement aux mollets, mais aussi parfois aux bras, aux
avant-bras et même aux mains. Ces crampes sont, nous insistons
sur ce point, très douloureuses et fréquentes, la nuit elles surviennent
par crises qui se répètent 4 à 5 fois dans la nuit et siègent
presqu'exclusivement aux membres inférieurs. Pendant la journée
ces crises sont un peu moins fréquentes (3 à 4) et siègent de
préférence aux membres supérieurs.
La durée variable de ces crises était en moyennede 5 à 8 minutes.
Tel est le symptôme qui tourmente le malade depuis plusieurs
années et dont il vient nous demander de le débarrasser.
Le diagnostic étiologique était embarrassant, car on ne notail
aucun autre symptôme apparent de maladie, l'état général du
malade était des plus satisfaisant, il ne présentait aucune tare
héréditaire, pas le moindre signe de sclérose des cordons latéraux,
ni d'ailleurs d'aucune sorte de maladie de la moelle épinière. La
durée des contractions et leur relative rareté excluait le diagnostic
de tic douloureux et d'un autre côté la douleur qui les accompagnal!
semblait devoir écarter le diagnostic de goitre exophtalmique, car,
dans la très grande majorité des cas ce phénomène épisodique.
lorsqu'il existe, est tout à fait indolore ou à peu près.
E. DOUMER et D. MAES. — GOITRE EXOPHTALMIQUE 303
C'est cependant dans ce sens que nous avons poursuivi nos inves-
tigations, car s'il n'y avait pas chez ce malade d'exophtalmie bien
apparente, et sil n'y avait pas de goitre visible, il existait une
lachycardie manifeste de 100 pulsations à la minute.
Nous venons de dire que ce malade ne présente pas d’exophtalmie;
les globes oculaires ne font pas en effet saillie, cependant nous
notons un peu de lagophtalmie au niveau de la paupière inférieure
et une certaine fixité du regard, signe que l’on rencontre si souvent
dans le goltre exophtalmique. Cependant la synergie entre les mouve-
ments du globe oculaire et de la paupière supérieure est conservée.
À noter ce fait que ce malade, qui n'a jamais été myope, ne peut
plus lire à distance depuis quelque temps comme si le punctum
remotum seul s'était rapproché et beaucoup rapproché du prorimum,
ce dernier conservant sa position normale.
La tachycardie est le seul signe que nous constations du côté de
l'appareil circulatoire, parfois cependant il y aurait quelques
légères crises de palpitations. Absence complète de souffles et
d'hypertrophie cardiaque.
À côté de ce signe très important nous en notons deux autres qui
sont en quelque sorte des signes cardinaux de la maladie de
Basedow : ce sont: 1° un léger tremblement et 2° une moiteur de la peau
très prononcée.
Le tremblement que nous constatons est très léger et n'avait pas
attiré l'attention du malade ; il faut le rechercher pour le voir ; c'est
un tremblement menu, de toute la main, s'exécutant autour d'un
axe qui passerait par le poignet entre l'index et le médius. Une
feuille de papier à lettre placée sur le dos de la main étendue, rend
ce tremblement absolument évident.
La moiteur de la peau, très exagérée, avait également échappée au
malade, qui n'y attachait aucune importance, il nous dit cependant
qu'il transpire facilement et qu'il a facilement chaud la nuit.
Tels sont les principaux symptômes qui nous permettent de
rattacher les crampes douloureuses de notre malade à la névrose de
Basedow. Cette attribution reçoit une certaine confirmation de ce
fait que le malade est irritable, qu'il a parfois des insommies, de
l'inaptitude au travail.
Le résultat du traitement institué vientapporter une confirmation
nouvelle de ce diagnostic, car le malade fut soumis à la faradisation
504 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
systématique suivant la méthode de Vigouroux, c'est à dire quatre
minutes au sympathique au cou, deux minutes à la pointe cardiaque
et deux minutes aux globes oculaires ; c'est là, comme on le sait, le
traitement du goitre exophtalmique préconisé par Vigouroux, Ur
a 25 ans environ. Sous l'influence de ce traitement le symptôme
principal, qui nous avait amené le malade, les crampes doulou-
reuses disparurent avec une rapidité extrême, puisqu'au bout
de trois séances, le malade se trouvant débarrassé de ce symptôme
a cessé de lui même le traitement. D'ailleurs les autres symptômes
disparurent ou s atténuérent en même temps: la moiteur de la peau
était redevenue à peu près normale, l'humeur était moins irritable,
l'aptitude au travail plus grande et le sommeil bon. Le pouls de
100 pulsations tombe à 84, les troubles de la vue disparaissent
complètement.
Nous ne ferons que signaler la rapidité de la cure, qui est tout à
fait exceptionnelle dans la maladie de Basedow. D’habitude le trai
tement de Vigouroux n'est pas aussi rapide, ni aussi complet, mais
il est vrai qu'on ne l'emploie guère que dans des cas anciens où le
goitre est volumineux. Peut-être faut-il chercher la cause de cette
rapidité dans ce fait que nous avons eu à faire à un cas de goilre
tout à fait au début. Mais c'est là une opinion qui a besoin de
nouvelles preuves pour être admise.
On nous reprochera sans doute de n'avoir pas fait la recherche de
la résistance cutanée, car on sait depuis Vigouroux, combien la
résistance est un signe constant et précieux au point de vue du
diagnostic de cette maladie. Notre intention était bien d'en prendre
la mesure, mais nous avons été surpris par les évènements; n'ayant
pas eu le temps de faire cette mesure le jour méme du premier
examen, le malade se trouva guéri ou du moins très amélioré au
moment où nous aurions pu la prendre.
re lege er
LES LOIS DE LERGOGRAPHIE
ETUDE PHYSIOLOGIQUE ET MATHEMATIQUE
par M! J. loteyko
Chef de Laboratoire à l’Université de Bruxelles |
{Suile)
Détails du calcul des ergogrammes avec tableaux comparatifs des
quantités observées et des quantités calculées à chaque instant (1).
(ro = effort observé, xc = effort calculé, H = hauteur maximum,
T = nombre des contractions.)
Courbe normale ,
H = 28,5; T = 18. (Melle J, Ioteyko, 17 mars 1903.)
| no — Wc
t 12 D = Nc Yo Obser vations
+ — +
3
0 0 0 0,0 28,5 28,5 » » a = 0,005994
1 1 1 2,5 26,0 26,0 » » b = 0,1699.
2 4 8 4,8 23,7 25.0 » 1,3 c= 2,7.
3 9 27 6,7 21,8 205 1.3 »
& 16 64 8,5 20,0 21.0 » 1,0
3 2 135 10,0 18,5 185 » »
6 36 216 11,4 17,1 16,0 1,1 »
7 49 343 12,6 15,9 14,0 1.9 »
8 64 512 13,8 14,7 145 02 »
9 81 729 14,9 13,6 15,0 » 4,4
10 100 41000 16,0 12,5 12.5 » »
11 121 1331 17.1 11,4 11,0 0,4 »
12 144 1728 18,3 10,2 11,5 » 13
13 169 2197 19,6 8,9 8,5 0,4 »
14 196 2716 20,8 7,7 6,5 1,2 »
15 225 3375 22,5 6,0 5,5 0,5 »
16 256 4096 24,3 4,2 5,5 » 1,3
17 289 4913 26,2 2,3 4,5 » 22
18 324 5832 2385 0,0 0,0 » »
KI
70 85 ¢«=1,8: 19 =0,1.
(i) Chaque courbe calculée mathématiquement implique un pareil tableau.
Nous ne reproduirons que quelques spécimens.
506 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Courbe de alcool
H=2 T= 37: (M" J. loteyko, 17 mars 1903.)
E
| No = Ne
t t? D 3 nc no Observations
+ +
3
0 0 0 0,0 27,0 27,0 » » a = 0,002888.
1 1 1 3,2 23,8 205 3,3 » b-—0,178%.
2 4 8 6,1 209 17,5 3,4 » c= 3,384.
3 09 27 8,6 184 16,0 2,4 »
4 16 64 10,9 16,1 13,5 2,6 »
5 25 425 12,8 142 13,5 0,7 »
6 36 216 14,5 125 12.5 )) ))
7 49 343 15,9 11,1 13,0 » 19 å
8 64 512 17,7 9,9 11,0 » 1.1
9 81 729 18,1 8.9 12.5 » 3,6
10 100 1000 189 81 12,5 » 4,4
11 121 1331 19,6 7,5 12,0 » 4,5
12 144 1728 19,9 7,1 10,5 » 3,4
13 169 2197 202 6,8 11,0 » 4,2
14 196 2176 202 6,8 11.0 » 4,2
15 225 3375 20,3 6,7 10,5 » 3,8
16 256 4096 20.3 6,7 120 » 583
17 289 4913 20.3 6,7 11,5 » 48
18 324 5832 199 . 71 14,0 » 3,9
19 361 6859 19,6 7,4 10,0 » 26
20 400 8000 19,3 7,7 9.9 » 1.8
21 441 9261 19,0 8,0 9,5 » 1,5
22 484 10648 188 8,2 10,0 » 1,8
23 529 12167 185 8,5 8,5 » »
24 576 13824 18,3 8,7 710 17 »
2 625 15625 18,1 8,9 6.0 2.9 »
26 676 17576 18.0 9,0 5,0 4,0 »
27 729 19683 18.0 9,0 6,5 2,5 »
28 784 21952 18.1 8,9 6,5 2,4 »
29 841 24384 18,4 86 5,0 3,6 )
30 900 27000 18,8 8,2 6,0 2,2 »
31 961 29791 19.6 1,4 5,0 2.4 »
32 1024 32768 20,0 7,0 4,0 3,0 ))
33 1082 35937 21.0 6,0 4,0 20 n
34 1156 39304 22,1 4,9 3,5 1.4 ))
35 1225 42875 23,5 3.9 2,5 1.0 »
36 1296 46656 25,4 1.9 2,5 » 0,6
37 1369 50653 27.0 0,0 0,0 » ))
+
41,5 03,3 t = 11,9: 38 = 0.
M'* J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L ERGOGRAPHIE 507
Premiére courbe (normale).
H = 23; T = 42. ONT: J. loteyko, 17 aoùt 1903.)
©
| no zz due
t (? D S Nc No
: zb — +
3
0 0 0 0,0 23,0 23 » »
1 1 1 1.0 22.0 22 » »
2 & 8 2,0 21,0 20 » 1,0
3 9 27 2,7 20,3 22 1,7 »
4 16 64 3.8 19,5 21 1,5 »
5 125 4,1 18,9 47 ) 1,9
6 36 216 4,7 18,3 17 » 1,3
7 49 343 5,2 17,8 17 » 0,8
8 64 512 5,7 17,3 18 0,7 »
9 81 729 6,0 47,0 17 » »
10 100 1000 6,4 16,6 17 0,4 »
11 121 1331 6,6 16,4 16 » 0,4
12 144 1728 6,8 16.2 15 » 1,2
13 169 2197 6,9 16,0 16 » »
14 196 2716 7,1 45,9 15 ) 0,9
15 225 3375 7,2 15,8 16 0,2 »
16 256 4076 7,4 15,6 15 » 0,6
17 289 4913 7,4 15,6 15 » 0,6
18 324 5832 7,5 15,5 15 » 0,5
19 361 6859 16 15,4 15 » 0,4
20 400 7,7 15,3 14 ) 1,3
21 441 9261 7,8 15,2 13 » 22
22 484 10648 7.9 15,1 14 » 1.1
23 329 12167 8.1 14,9 14 » 0,9
24 576 13824 8,2 14,8 13 » 1,8
25 625 15625 8,5 14,5 14 » 0,5
26 676 17576 8,7 14.3 14 » 0,3
27 729 19683 9.0 14,0 12 ) 2,0
28 784 21952 9.2 13,8 12 ) 1,8
29 841 24389 9,9 13,3 13 » 0,3
30 900 27000 10,2 12,2 11 » 1,8 -
31 961 29791 10,8 12,8 11 ) 1,2
32 1024 32768 11,3 41,7 10 » 1,7
33 1089 . 35937 12,1 10.9 11 0,1 )
34 1156 29304 12,8 10,2 10 D 0,2
35 1225 42875 12,7 9,3 8 ) 1,3
36 1296 46656 14,6 8,4 8 » 0,4
37 1369 50653 15,8 1,2 9 1,8 »
28 1444 54872 16,9 6,1 - 5 ) 1,1
39 1521 59872 18,3 4,7 5 » )
40 1600 64000 19,7 3,3 A 0,7 »
41 1681 68921 21,4 1,6 5 3,4 )
42 1764 74088 23,0 0,0 0 ) )
10,8 29,5
Écart moyen. . 18,7: 43 =0,4
508
H 23;T 107.
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1 1
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10 100
11 121
12 144
13 169
14 196
15 225
16 256
17 289
18 32H
19 361
20 400
21 441
22 484
23 529
24 576
25 625
26 676
27 729
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Deuxiöme courbe (alcool).
D
(M' J. loteyko, 17 aodt 1903.) |
No
23,0
23,3
21,7
21,1
20,5
20,0
19,4
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18,4
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8,7 »
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1,7 »
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SAREE S
M: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE
t
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39319
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68921
74088
79507
85184
91125
97336
103823
110592
117649
125000
132651
140608
148877
157464
166375
175616
185193
Nie
11,9
11,7
11,6
41,4
11,3
11,2
11,0
10,9
10,8
18,7
10,6
10,6
10,5
10,4
10,3
10,3
10,2
10,2
10,2
10,2
10,1
10,1
10,1
10,1
10,1
10,0
10,0
10,0
9,9
9,9
Deuxième courbe (alcool) (suite)
_
,
D bn +
it.
510 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Deuxième courbe (alcool) (suite)
e
| n? — y.
t t D > n° n°
+ — +
= 90,2 23,7
58 3364 195112 13.1 9,9 11 1,1 »
59 3481 205379 13,2 9,8 11 12 »
3600 216000 13,2 9,8 10 02 »
64 3724 226981 13,2 9,8 12 22 »
62 3844 938328 13,2 9,8 12 92 v
63 3969 250047 13,2 9,8 11 12 »
64 4096 262144 13,2 9,8 11 12 »
65 6225 274623 13,2 9,8 10 02 »
66 4356 287496 13,3 9,7 10 03 »
67 4489 300763 13,3 9,7 10 0,3 »
68 4624 314432 13,4 9,6 11 14 »
69 4761 328509 83,4 9,6 10 0.4 »
70 4900 343000 13,5 9,5 10 05 »
71 5041 357911 13,3 : 95 11 15 »
72 5184 373248 13,6 9,4 11 16 >»
73 5329 389017 13,7 9,3 10 0,7 »
74 5476 305224 13,7 9,2 10 0,7 »
75 5625 421875 13,8 9,3 9 » 02
76 5776 438976 13,9 9,1 10 0,9 »
77 5929 456533 14,0 9,0 8 » 4,0
78 6084 474552 14,1 8,9 8 » 09
79 6241 493039 14,2 8,8 9 02 >»
80 6400 512000 14.4 8,6 9 0,4 »
81 6561 531441 14,5 8,5 8 » 05
82 5724 551368 14,7 8,3 8 » 03
83 6889 571787 14,8 8,2 6 » 2,2
84 7056 582704 15,0 8,0 8 » »
85 7225 614125 15,2 7,8 9 » 08
86 7395 636036 15,4 7,6 7 » 06
87 7569 658503 15,6 7,4 9 » 41,6
119,2 30,2
103
107
m= J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE
A
Deuxième courbe (alcool) (suite)
D
71888
804357
830584
884736
912673
912673
941192
970299
1000000
1030301
1061208
1097727
1124864
1157625
1191016
1225043
Le
|
= n°
sk
3
15,8 7,2
16,0 7,0
16,3 6,7
16,6 6,4
16,8 6,2
17,1 5,9
17,4 5,6
17,7 3,3
18,1 4,9
13,4 4,6
18,8 4,2
19,2 3,8
19,6 3,4
20,1 2,9
20,5 2,5
20,9 2,1
21,4 1,6
21,9 1,1
22,4 0,6
23,0 0,0
Ecart moyen.
511
119,2 30,2
»
»
1,3
1,6
0,8
0,1
0,4
0,7
0,1
2,4
3,8
0,2
3,6
3,1
OS SR TOM DIE Wad KH HD OO 1 D WD H
120 : 109 = 1,1
1,2
1,0
ee Yi
et qe ee ml —
ur en ee Es,
in i, es
512 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Courbe normale
H=29; T=15. (Romain, 17 mars 1903.)
S
| o — yc
t t? D = Ne ກດ Obserrations
+ = =
ຮ
0 0 0 00 20 29,0 » » a = 0,006667.
1 1 0,4 28,6 28,5 0,1 00 b= 0,02000.
2 4 8 09 381 27,5 06 0,0 c= 0,4333.
3 9 27 1,5 27,5 270 05 00
A 16 6 22 28 270 00 02
5 25 125 3,0 260 260 » oo
6 36 2106 40 250 25.5 » 0,5
7 49 343 5,3 23,7 45 00 0.8
8 64 512 69 21 225 00 0%
9 81 729 88 202 200 02 )
10 100 1000 11,0 18,0 18,0 » »
11 121 1331 13,6 15,4 15,0 0.4 »
12 144 1728 16,7 12,3 13,0 » 0,8
13 169 2197 20,3 8,7 8,0 0,7 )
14 196 2716 24,2 4,8 3,0 1,8 )
15 225 3375 29,0 0,0 0.0 » )
43 27 s—1,6: 16— 0,1.
es
mow OD ID LR À GA Mi rs ©
12
m» p
Ve Ga
-15
Wie J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 513
Courbe de l'alcool
CG
|
D D = He
+
3
0 0 0,0 32,0
1 1 1,1 20,9
& 8 2,0 30,0
9 27 2,1 29.3
16 64 3,2 28.8
25 125 37 28.3
36 26 40 28,0
49 93 43 27,7
64 52 45 275
au 729 4,7 213
100 1000 5,0 27,0
121 41331 5,3 26,7
144 1728 5,7 263
169 2197 62 25,8
196 2716 68 25,2
25 3375 77 24,3
256 4096 8,8 23,2
289 4913 10,0 22,0
324 8832 11,5 20,5
361 6859 13,4 18,6
400 8000 15,5 16,5
441 9251 18,0 44,0
484 10648 20,8 11,2
#29 12167 2,1 7,9
576 19824 4178 4,2
625 15625 32,0 0,0
ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE.
(Romain, 17 mars 1903.)
H
No — Ne
no Observations
— +
32,0 » » a = 0,049.
32,0 » 1,4 b—0,1175.
33,0 » 3,0 c= 1,205.
31,0 » 4,7
30,5 » 1,7
30,0 » 1,7
29,5 » 1,5
29,0 » 4,3
27,9 » »
27,5 » 0,2
26,0 1,0 »
24,5 2,2 )
22,5 3,8 )
23,5 0,3 »
25,0 0,2 »
22,5 1,8 )
22,0 1,2 »
22,0 2.0 »
20,5 » »
18.5 0,1 »
16,5 » »
15,5 ) 1,5
14,0 » 28
41,5 » 3,6
6,0 » 1,8
0,0 » »
12,6 21,9 .=9.3: 26 = 0,4.
TOME VIII. -— JUILLET 1905 33
NPI
514 | ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
VI. — Sucre
Les expériences avec le sucre ont été faites surtout dans le butde
vérifier l'exactitude des sens attribués au paramètre a et au para
mètre c.
Le sucre est un aliment de tout premier ordre, et il n'est pas un
excitant. S il exerce une certaine action excitante liée à son action
nutritive, elle est négligeable quand onla compare à l'ébriété aleng
lique. Le sucre augmente aussi le travail mécanique; mais, comme
cette action est directement liée à son pouvoir nutritif, les ergo-
grammes doivent présenter une diminution de a, sans que b soit
augmenté. En outre, le paramètre c exprime la perte de puissance
musculaire due à l'usure des hydrates de carbone; en fournissant
aux muscles une nouvelle provision de sucre, on peut donc s allen.
dre à voir diminuer le paramètre c. Ces modifications doivent
nécessairement se produire si l'interprétation accordée aux para:
mètres est exacte ; car dans cette expérience (ingestion de sucre),
l'action physiologique exercée sur l'organisme est très simple et
l'effet, s'il se produit, ne peut être rapporté à une autre cause qué
celle qu'exerce le sucre comme aliment.
Quelques mots sur l'ergographie du sucre. Ugolino Mosso et L
Paoletti (1) ont expérimenté les premiers l'action du sucre, dès
l'origine des études ergographiques. Ils prenaient de dix en dix
minutes leur courbe de fatigue après avoir ingéré des quantités
variables de sucre. Le sucre augmente notablement le travail méca-
nique. Les petites doses et les moyennes (5 à 60 grammes) dévelop
pent dans le muscle fatigué la plus grande énergie ; avec les doses
graduellement supérieures à 60 grammes, le travail diminue gr
duellement. Le maximum d'action apparaît presque immédiate
ment pour les petites doses; au bout de trente à quarante minutes,
pour les doses moyennes. Les auteurs préconisent l'eau sucrée
comme liqueur sportive (cyclistes, alpinistes, soldats). Elle pour
rait également être employée avec succès pour redonner une fort?
(1) Ucorino Mosso et L. Paocerri, — Influence sur le travail musculaire.
(ARCBIVES ITALIENNES DE BIOLOGIB, t. XXI, 1894.)
m" J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE : 515
nouvelle à l'utérus fatigué par le travail de l'accouchement. Le
meilleur breuvage correspond à 60 ou 400 grammes de sucre pour
t litre d'eau.
Pour Vaughan Harley (1), la consommation de grandes quantités
de sucre accroît le pouvoir musculaire de 26 à 33 °/o, et avec le
retard de la fatigue, l'accroissement pour la journée peut atteindre
61 à 76 9/0.
En Allemagne, Schumburg (2), médecin militaire, fut chargé par
le Ministère de la Guerre de vérifier dans quelle mesure peuvent
ètre acceptables les conclusions de Ug. Mosso quant à l'action
réparatrice du sucre sur le muscle fatigué. Le sujet én expérience
recevait un jour 30 grammes de sucre, et l'autre jour 0 gr. 25 de
dulcine (sans doute saccharine), qui possédait exactement le même
gout que le sucre. Le travail était augmenté tantôt avec le sucre,
tantôt avec la dulcine. Le travail ergographique ne put être amé-
lioré par le sucre que dans les expériences où le sujet s'était livré
avant l'épreuve ergographique, à un travail musculaire très intense
de tout le corps. Schumburg explique de la manière suivante cette
différence dans la réaction du sujet. Le travail des muscles fléchis-
seurs n enlève que très peu de glucose au sang circulant, compara-
tivement à tout le glucose contenu dans la masse sanguine ; il en
résulte que les muscles fléchisseurs restent indifférents à une `
augmentation de la teneur du sang en glucose après ingestion de
sucre. Il en est tout autrement après un travail corporel intense,
quant tout le glucose contenu dans le sang a été utilisé. Le sucre
introduit peut alors produire son plein effet sur les muscles fléchis-
seurs, et le travail ergographique est augmenté. La dulcine est
inefficace dans ces conditions. Le sucre à la dose de 30 grammes
augmente donc sensiblement la force du muscle très fatigué et hâte
la restauration ; par son action sur le système nerveux, il efface le
sentiment de la fatigue. C'est un vrai aliment. |
Cette explication est exacte. Elle concorde d'ailleurs avec celle
qu'a donnée H. Frey quant à l'action réparatrice de l'alcool sur le
muscle fatigué. Mais alors, comment expliquer que Ug. Mosso et
(1) Vauonan Hanızr. — The value of sugar and the effect of smoking on
muscular work. (JOURN. or Parsiozocy, t. XVI, 1894.)
(2) W. Scuumpunc. — Ueber den Einfluss des Zuckergenusses auf die Leis-
lungsfähigkeit der Muskulatur. (Ancnıv FOR PaysioLoaie, 1896.)
516 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Paoletti ont constaté de par le sucre une notable augmentation de
travail à l'ergographe, sans que l'individu ait été astreint à un
travail physique préalable ? Comment aussi expliquer que, d’après
H Frey, l'action dynamogene de l'alcool ne se montre que dans les
ergogrammes avancés dans la série, alors que dans les expériences
d'autres auteurs, et notamment dans les miennes, l'action de lal-
cool se manifeste dès la première courbe ? Ces différences tiennent,
à n'en pas douter, à des particularités individuelles et doivent se
rattacher aux conditions qui déterminent la forme de la courbe. .
Nous savons que chaque personne présente une caractéristique
personnelle de sa courbe de fatigue ; les paramètres a, b, c, qui
restent invariables pour chaque personne dans des conditions
identiques, correspondent aux processus chimiques et physiolo-
giques qui s'accomplissent dans le muscle pendant le travail. Chez
telle personne, la fatigue est due plutôt à l'usure des hydrates de
carbone, chez une autre, elle est peut-être occasionnée par les
progrès rapides de l'intoxication, etc.
Il est probable que, chez certaines personnes, déjà la fatigue
ergographique suffit pour appauvrir le sang dans sa teneur en
glucose ; dans ces cas, le travail ergographique est amélioré par
l'introduction du sucre dans la circulation (Ug. Mosso), et, suivant
les susceptibilités individuelles, cette action peut se manifester dès
la première courbe, ou seulement dans les courbes avancées dans
la série. Chez d'autres personnes, puissamment pourvues de
réserves de glucose, le travail ergographique n'influe pas sur la
teneur du sang en glucose, et pour que le sucre puisse apparaître
actif, il faut un déficit de glucose causé par un travail physique
préalable.
Mes expériences avec le sucre ont été faites sur trois personnes :
MM. Pinsonnat et Leroy et Mlle V. Kipiani. J'ai poursuivi ces expé-
riences pendant tout l'hiver 1903-1904, en modifiant les doses de
sucre, le temps écoulé après l'ingestion, le nombre d’ergogrammes,
l'intervalle de repos entre les numéros d'ordre des ergogrammes.
Le résultat a été absolument nul, ce qui démontre l'absence de
suggestibilité de la part des sujets, et aussi ce fait que l'action
gustative du sucre ne détermine par elle-même aucune influence.
Le breuvage était, en effet, fortement sucré.
J'ai alors songé à soumettre mes sujets l'inanition. Mais l'effet du
Wii: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 517
jeüne complet jusqu'à 4 heures de l'après-midi n'a produit aucune
diminution de l'ergogramme chez Pinsonnat et Leroy, et ] ingestion
consécutive de sucre a la dose de 30 grammes n'a produit non plus
aucune influence restauratrice. Ces expériences, malgréleur résultat
négatif, sont intéressantes. Elles démontrent que les personnes en
question ne sont méme pas influencées par un jedne durant depuis
le soir jusqu'au lendemain 4 heures, soitenviron vingt heures, et que
le foie fournit encore en abondance du glucose. Ce fait étant prouvé,
el le glucose étant en quantité suffisante, on est en droit d'admettre
que la fatigue ergographique est produite principalement par une
intoxication due aux déchets de la combustion, et non par le man-
que de matériaux combustibles.
Par contre, le jeùne s’est montré efficace chez Mlle Kipiani.
Mlle V. Kipiani a bien voulu se soumettre deux fois à un jeune
complet jusqu'à 4 heures de l'après-midi. A 3 heures, elle donne
trois courbes de l'inanition ; à 3 heures 1/2, elle absorbe 25 grammes
de sucre ou de glucose dans de l'eau et à 4 heures elle donne de
nouveau trois courbes. Dans l'expérience du 26 janvier, elle absor-
bait du sucre qu'elle reconnaissait à son gout; mais le {er mars, on
lui donnait du glucose sans qu'elle se doutat de la nature du produit.
Poids : 8 kg 5; intervalle entre les courbes : une minute; rythme :
deux secondes.
Mi: KIPIANI
(26 janvier 1904).
Ergogrammes- inanition (1).
Hauteur Nombre Quotient ©,
ler ergogramme. . . . . 651 - 37 . 47,59 2,278
Ze — Yo. we we ss - 356 - 26 13,60 1,246
Je — Ean ee 258 24 10,75 0,903
Ergogrammes sucre
ler ergogramme. . . . . 805 41 21,20 3,045
le — i a a 492 35 14,05 1,722
Je — of eye 307 31 9,91 1,076
L'action dynamogène du sucre se manifeste dans les trois courbes
avec une augmentation de la hauteur moyenne dans les deux pre-
mières courbes et une légère diminution de la hauteur moyenne
Hauteur totale des soulèvements en millimètres; N — nombre de soulève-
nn dans chaque ergogramme; tıavail en kilogrammétres. m de fatigue
auteur moyenne en millimétres.
518 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
dans la troisième. Le poids paraît plus léger quand on a pris du
sucre. On a aussi une sensation interne de restauration.
Leier mars, les courbes obtenues présentent graphiquement la
plus grande ressemblance avec les courbes précédentes. Nous
n’analyserons que Ja première courbe-inanition et la première
courbe-glucose (fig. 7).
Inanition. Glucose.
Fic. 7. — Mlle Kipiani (1° mars 1904). Grandeur naturelle.
le
M™ Kiprant Hauteur Nombre Quotient Ka
(1** mars 1904).
Ergogramme-inanition. . . 339 24 14,1 1,186
Ergogramme-glucose . . . 762 43 17,7 2,667
Dans Tinanition, le travail est probablement diminué par rapport
a d autres courbes, que nous considérons comme normales.
Sous l'influence du glucose, le travail est considérablement aug-
menté, avec accroissement du quotient de fatigue, c'est-à-dire de la
hauteur moyenne. Cette dernière influence est bien en rapport avec
une action purement musculaire.
Le calcul des paramètres de ces deux courbes (fer mars) a donné
les résultats suivants :
Mis Kıpıanı H S b
Or" mars 1904).
fer courbe-inanition. . . . 40 0,00676 0,30004 4,9662 1,35
2e courbe (25 e 48 0,019 0,1517 3,9613 0%
cose).
C I
Wii J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 319
Le résultat est presque schématique. Le paramètre c diminue dans
la courbe-glucose, ce qui montre que la perte de puissance due à la
consommation de sucre est diminuée, c'est-à-dire qu'à chaque ins-
tant le glucose disponible augmente : ce qui devait être. En outre
le sucre étant un aliment par excellence pour le travail musculaire,
il empéche la désassimilation des albuminoïdes et les toxines sont
en quantité moindre : c'est ce que démontre la diminution de a
dans la courbe-glucose, dans le rapport de 6 : 1 comparativement à
l'état d'inanition. Enfin, le paramètre b diminue dans la courbe-
glucose comparativement à l’état d'inanition, ce dernier état s'ac-
compagnant d'excitation cérébrale. L'excitation cérébrale diminue
ou cesse quand on prend du sucre.
Enfin, nous trouvons en même temps l'explication du fait de la
diminution de la sensation de fatigue qu'on éprouve aussi en
ingérant du sucre. et qui n'est pas spéciale à l'alcool, bien qu'avec
l'alcool, elle soit plus accentuée. Cette diminution de la sensation
de fatigue n'a pas une origine périphérique. Cette sensation étant
due à l'excitation des terminaisons nerveuses sensitives contenues
dans le muscle, elle doit nécessairement diminuer d'intensité ou
être retardée quand les toxines sont produites en quantité moindre.
J'ai cru inutile de multiplier ces expériences, assez pénibles
d'ailleurs, car elles demandent un jeune assez prolongé. Je me suis
contenté des calculs des paramètres d'un seul couple de courbes,
car toutes les autres avaient un aspect identique.
Mais en face de l'importance des résultats fournis par Mie Kipiani,
j'ai jugé nécessaire de contrôler la suggestibilité du sujet. J'attire
l'attention sur ce fait, que l'influence de la suggestion sur les para-
mètres est impossible pour la raison évidente qu'ils ne peuvent être
connus qu'après un long et minutieux calcul. Mais la suggestion
Pourrait agir en augmentant le travail mécanique ; il est vrai que
dans l'expérience avec le glucose, le sujet ignorait la nature du
produit ingéré. L'expérience suivante montre que la suggestibilité
de Mie Kiapiani n'a pu fausser les résultats. Aprés avoir donné
trois courbes normales, elle reçoit un cachet vide, et je m'efforce de
lui persuader que la substance ingérée est très active et que
l'augmentation de force sera sûrement importante. Malgré cette
affirmation, les trois nouveaux tracés fournis different peu des
tracés témoins.
520 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE.
Détails du calcul des ergogrammes avec tableaux comparatifs des
quantités observées ct des quantités calculées à chaque instant.
(no = effort observé, nc = effort calculé, H = hauteur maximum,
T = nombre des contractions).
Première courbe (inanition).
H = 40; T = 24. (M'e V. Kipiani, 1+ mars 1903.)
v
| no — n°
t D D = He Ho
+ — +
3
0 0 0,0 40,0 40 » »
1 1 1 4,7 35,3 34 » 1.3
2 h 8 8,8 31,2 25 » 2.6
3 9 27 121 27,9 25 » 2.9
4 16 64 15,5 24,5 21 » 3,5
5 25 125 18,0 22,0 20 » 3.0
6 36 216 20,5 19,5 18 » 1,5
7 49 343 22,2 17,8 18 » 0,2
8 64 512 24,0 16,0 16 » »
‚9 81 129 25,2 14,8 14 » 0,8
10 100 1000 26,4 13.6 10 D 3,6
11 121 1331 27,2 12,8 13 0,2 »
12 144 1728 28,1 11,9 10 » 1,9
13 167 2197 28,6 11,4 42 0,6 »
44 195 2716 29,1 40,9 ` 8 » 29
15 225 3375 29,8 10,2 7 » a
16 256 4096 30,4 9,6 8 » 1,6
17 289 4913 31,1 8,9 9 0,1 »
18 324 5832 31,7 8,3 8 » 0,3
19 261 6859 32,6 7,4 6 » 1,4
20 400 8000 33,5 6,5 8 15 »
21 441 9261 34,8 5,2 6 0,8 »
22 484 10648 36,1 3,9 2 » 1,9
23 029 12167 38,1 1,9 1 » 0.9
24 9 16 13824 40.0 0.0 0 » »
3.4 35.9
Écart moyen. . 32,5 : 25 = 1.
Observations : a = 0,00676. b = 0,30004. c = 4,9662.
Wii J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 521
Deuxième courbe (glucose)
H = 48; T= 43. | BS (Mie V. Kipiani, 4° mars 1903.)
©
| ne — Nic
t D t > Nc no
+ — +
3
0 0 0 0,0 48,0 AA » 40
1 1 1 3,8 44,2 47 28 »
2 4 8 73 40,7 48 7,3 »
3 9 27 10,4 37.6 47 94 »
4 16 64 13,5 34,5 35 0,5 »
5 25 125 16,1 31,9 30 » 19
6 36 216 18,7 29,3 26 » 3,3
7 49 343 20,8 27,2 23 » 42
8 64 512 23,0 25,0 25 » »
9 81 729 24,7 23,3 23 1,7 »
10 100 1000 26,4 21,6 Ob » 0,6
11 121 1331 21,7 20.3 19 » 143
12 144 1728 29.1 18,9 16 » 29
13 167 2197 30,1 17,9 i 45 » 2.9
14 196 2716 31,1 16,9 | 15 » 4,9
15 225 3375 31,8 16,2 16 "mn 0,2
16 256 32,7 453 17 Län
17 289 4913 33,2 14,8 18 ı 32 »
18 324 5832 33,7 143 17 ° 27 »
19 361 6859 34,0 14,0 16 2,0 w
20 400 8000 34,4 13,6 17 3,4 »
21 441 9261 34,6 13,4 15 1,6 »
22 484 10648 34,9 13,4 16 29 »
23 529 12167 35,1 12,9 15 21 »
24 576 13824 35,2 12,8 15 22 »
25 625 15625 36,3 12,7 15 23 »
26 676 17576 35,4 12,6 15 24 »
27 729 19683 35,6 12.4 14 1,6 »
28 784 21952 35,7 12.3 14 1,7 »
29 841 24389 35,9 12.1 13 0.9 »
30 900 27000 36,0 12.0 11 1,0
31 961 29791 36,3 11,4 10 » 47
32 1024 32768 36,6 11,4 7 » 3,4
33 1089 35937 37,1 10,9 11 0,1 »
34 1156 39304 37,5 10.5 9 » 4,5
35 1225 42875 38,2 9,8 8 » 1,8
36 1296 46656 38,8 9,2 8 » »
37 1369 50653 39,8 8,2 9 0,8 »
38 1444 54872 40,7 7,3 6 » 4,3
39 1521 59319 41,9 6.1 6 » 0,1
40 1600 64000 43,0 5,0 4 » 41,0
41 1681 68921 44,6 3,4 2 » 1,4
42 1764 74088 46,1 1,9 4 » 0,9
43 1749 79507 48,0 0,0 0 » »
Ecart moyen. ` 18,6: 44 = 0,
Observations : a = 0,0019. b = 0,1517. c = 3,9613
522 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
VII. — Anémie du bras
Dans le but de vérifier la signification accordée aux paramètres
a et c, jinstituai des expériences avec l'anémie complete du bras.
Dans ses recherches sur les différentes conditions de travail a
l'ergographe, Maggiora a vu la force musculaire décroitre sensible-
ment après la compression de l'artère humérale (1). Avant lané-
mie, ila pu produire 2*sm 736; après l'anémie, O*e™650. Il est à
noter que la courbe du travail, sous l'influence de l’anémie, affecte
une allure hyperbolique, d'après l’auteur. Mais l'aptitude à exécu-
ter une première contraction maximum n'est pas perdue; lorsque
l'anémie cesse, les contractions augmentent rapidementde hauteur.
Que se produit-il dans I'anémie locale? La circulation étant
arrêtée, il n'y a plus de renouvellement de glucose par le sang, et
les substances toxiques produites par le travail restent sur
place, ne pouvant être entrainées au loin. De plus, en l'absence
d'oxygène, dont la réserve s épuise rapidement, ces produits toxi-
ques gardent tout leur pouvoir nocif. On sait, en effet, que cest à
l'oxygène qu'incombe une part des fonctions antitoxiques dans
l'organisme. En conséquence, la fatigue ergographique dans l'ané-
mie se distinguera de la fatigue avec circulation par une usure plus
rapide des hydrates de carbone et par une intoxication plus forte.
Je dois ici dissiper un doute qui pourrait venir à l'esprit du
lecteur. On pourrait se demander si la réduction de l'ergogramme
dans l’anémie par exemple, ou pour toute autre cause, ne doit pas
nécessairement modifier les paramètres par le fait même de la
réduction du tracé. On peut répondre avec toute certitude qu'il
nen est rien. Seul H change évidemment, si le tracé est réduit ;
mais a, b, c ne varient pas s’il se produit une réduction photogra-
phique de l'ergogramme. Les paramètres changent dans le cas
seulement où il se produit un changement de la forme du tracé. Et
l'anémie est précisément un des meilleurs exemples qui démon-
trent que la forme du tracé est réellement l'expression des condi-
tions physiologiques et psychologiques dans lesquelles s’accomplit
(1) Maggiora. — Les lois de la fatigue étudiées dans les muscles de l'homme
(ARCHIVES ITALIENNES DE BIOLOGIE, t. XIII, p. 1590).
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 523
Je travail. Cette constatation de A. Mosso a donc été très féconde
en résultats. Mais à cette notion indéterminée qu'est la forme du
tracé, nous substituons la conception des paramètres qui varient
quand la forme du tracé varie ; et, comme les paremètres corres-
pondent à des processus physiologiques, nous avons là un repère
qui indique le sens des phénomènes et, jusqu'à une certainelimite,
leur mesure. |
En somme, en produisant l’andmie, nous produisons physiolo-
giquement des effets opposés à ceux que nous déterminons en
administrant du sucre.
Il a été fait quatre expériences avec l'anémie complète du bras,
chez des sujets déjà très bien entraînés à l'ergographe (Pinsonnat,
Leroy, Gérard). Pour produire l'anémie, le membre supérieur
entier est élevé et l'on pose une forte ligature de caoutchouc vers le
milieu du bras. Immédiatement les ongles bleuissent et l'avant-
bras devient livide. Cette ligature, posée très haut, n'empêche donc
en rien les mouvements des fléchisseurs et l'expérience peut se
faire comme d'ordinaire. On a pris chaque fois au préalable un
tracé normal. Voici les procès-verbaux de ces quatre expériences.
$
I. Pınsonnat, 27 février 1904. Poids: 4:5; rythme : deux
secondes. Entre l'épreuve normale et l'épreuve anémie, il s'écoule
une heure. La courbe de l'anémie est prise immédiatement après
la pose de la ligature. Pas de fourmillement pendant la courbe.
Pas de douleur. Quand la courbe de l’anémie est finie, on se repose
deux minutes ; si l'on veut redonner une nouvelle courbe, impos-
sibilité complète de soulever le poids, même celui de 2 kilo-
grammes. Il n'y a donc pas de réparation, ce qui montre que l'ané-
mie a été complète.
PINSONNAT ໃວ
Hauteur Nombre Quotient
(27 févrior 1904)
Courbe normale. . . 816 32 25,5 | 3,674
Courbe de l'anémie. . 600 30 20,0 2,700
L'expérience a été faite immédiatement après la ligature ; la
diminution de travail est donc moins accentué que dans les expé-
riences suivantes ; pourtant elle est très nette. En regardant le
tracé, on s'aperçoit que la première contraction n'est pas diminuée
si — ee ne ur o
524 ANNALES. D'ÉLECTROBIOLOGIE
de hauteur, le nombre total des contractions est peu modifié, mais
la diminution de travail mécanique est due à un abaissement
rapide de la contraction. La hauteur moyenne (quotient de fatigue)(1)
est, en effet, notablement diminuée dans la courbe de l'anémie.
Cette constatation confirme pleinement la signification physiolo-
gique que j'avais attribuée au quotient de fatigue ; il s abaisse pour
les causes touchant le ntuscle et non les centres nerveux, qui sont
indemnes dans cette expérience. J'atlire aussi l'attention sur la
non-réparation dans le travail sous l'influence de l'anémie chez
l'homme.
Il. Leroy, 27 février 1904. Poids : 45 ; rythme : deux secondes.
Entre l'épreuve normale et l'épreuve de l'anémie, il s'écoule une
heure d'intervalle. La courbe de l'anémie est prise quatre minutes
après la ligature. Le fourmillement est intense pendant l'expé’
rience, mais pas de douleur. Quand la courbe de l'anémie est finie,
on attend deux minutes et l'on essaie de redonner une nouvelle
courbe. Le soulèvement de Ahoi est devenu impossible. On parvient
à faire quatre petits soulèvements avec 2 kilogrammes. Ce n'est
pas un phénomène de réparation, car normalement, après une
fatigue avec un poids lourd, on peut produire immédiatement un
travail considérable avec un poids plus léger. L'anémie a donc été
complète (fig. 8).
_ Courbe normale. Courbe
de l’anemie.
Fit. 8.— M. Leroy. Anémie complète du bras.
Expérience du 27 février 1904. Poids: &ke5. Grandeur naturelle.
(1) La hauteur totale est calculée en millimètres, quotient de fatigue OU
hauteur moyenne, en millimètres ; travail, en kilogrammétres.
m" J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 525
LEROY : | :
(97 février 1904) Hauteur. | Nombre. Quotient. ©
Courbe normale. . 817 42 19,5 3,676
Courbe de l'anémie. 70 11 6,4 0,315
Ce tracé est des plus intéressants. La force des deux premières
contractions est assez grande et la décroissance s'opère subitement.
La diminution de la hauteur moyenne est considérable (de 19™™5
à 6mm); le travail mécanique est diminué douze fois, Il semble
qu'il soit possible d'expliquer aussi pourquoi, malgré une dimi-
nution si grande d'excitabilité, Leroy a pu encore fournir, après
repos, plusieurs contractions avec un poids plus léger, alors que
Pinsonnat, dont l’excitabilité était beaucoup moins diminuée, a été
incapable de soulever le poids. La différence tient à la samme
de travail inégale qu'ont fourni les deux sujets d'expérience :
Pinsonnat, étant moins atteint par l’anémie, a pu produire un
travail considérable ; or nous savons combien désastreux pour le
muscle sont les effets du travail anaérobie (1). Leroy a été soustrait
a un travail plus grand par la perte d'excitabilité due aux progrès
mêmes de l'anémie et a gardé de cette façon un résidu de force.
C'est à la présence de toxines musculaires, produites par le travail
chez Pinsonnat, qu'il faut rattacher son inexcitabilité définitive
dans l'anémie.
Courbe normale Courbe de l’anémie.
Fic. 9. — M. Gérard. Anémie complète du bras. Expérience
du 27 février 1904. Poids: 4 kilogrammes. Grandeur naturelle.
III. Génarp, 27 février 1904. Poids :.4 kilogrammes; rythme :
deux secondes (voir fig. 9). La courbe de l’anémie est prise immé-
(1) Voir mon article Fatigue du DICTIONNAIRE DE PHYSIOLOGIE, chapitre: La
fatigue aérobie et anaérobie, p. 129. | | b
526 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
diatement après la ligature. Pas de douleur. Le fourmillement ne
commence que vers la fin de la courbe. Après la courbe de
l'anémie, et après repos de deux minutes, le soulèvement de A
kilogrammes est devenue impossible. On parvient à faire cinq
petits soulèvements avec 2 kilogrammes. L'anémie a donc été
complète.
(27 Bee 1904). Hauteur. Nombre. Quotient. V
Courbe normale. . 640 49 13,0 2,560
Courbe de l'anémie. 230 21 40,9 0,920
Nous retrouvons donc ici les mêmes phénomènes que dans les
autres expériences avec l'anémie : diminution notable de travail
mécanique avec abaissement du quotient de fatigue ou de la hauteur
moyenne.
IV. Gerard, 11 mars 1904. Poids: 4 kilogrammes; rythme:
deux secondes. Le tracé de l'anémie est pris une minute après la
ligature. Pas de réparation de la fatigue. Apres enlévement de la
ligature, le dynamométre donne 37 kilogrammes a droite, 36 a
gauche.
(14 Ce Hauteur. Nombre. Quotient. ©
Courbe normale. . 674 58 11,6 2,696
Courbe de I'anémie. 347 31 41,2 1,388
Les ergogrammes de trois expérienceg ont été soumis au calcul
mathématique.
SUJETS H a b c t
Ergogrammes normaux.
Leroy (27 février).. 33 0,001201 0,06366 1,34097 0,9
GERARD (27 février). 24 0,00054 0,03744 1,0066 0,3
GERARD (11 mars)... 22 0,00033 0,02767 0,874 0,11
Ergogrammes de l'anémie.
Leroy (27 février).. 20 0,0424 0,950 7,135 0.5
GERARD (27 février). 14 0,00745 0,49023 1,373 0,4
GERARD (11 mars).. 17 0,002057 0,07715 0,963 0,6
Le résultat est celui que le raisonnemcnt avait prévu. Sous
Wir J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 527
l'influence de Ianémie, a (toxines) est considérablement augmenté
dans toutes les expériences; b est augmenté, et c aussi est consi-
dérablement augmenté dans toutes les expériences, mais surtout
chez Leroy, dont la paralysie était la plus compléte. Dans cette
expérience, l'augmentation de a est aussi la plus prononcée.
Donc a, b, c augmentent ; en revanche, H diminue toujours dans
le cas de l'anémie.
Quelle signification faut-il accorder à l'augmentation des trois
paramètres a, b, c, coincidant avec un abaissement de H (hauteur
maximale)?
H grandit dans le même sens que la quantité disponible d'hydrates
de carbone, c'est-à-dire en sens inverse de c, qui croît avec les
hydrates de carbone consommés.
Quand H augmente et que c diminue, cela signifie que la quantité
disponible de sucre était augmentée et que la perte de puissance due
à la consommation de sucre est diminuée, c’est-à-dire qu'à chaque
instant le glucose disponible augmente. Tel est l'effet du sucre.
Quand H et c augmentent, cela signifie que bien que la consom-
mation d'hydrates augmente, la quantité.disponible d'hydrates était
plus grande.
Or, dans l'anémie, H diminue et c augmente, ce qui veut dire
que la quantité disponible d'hydrates était diminuée et que la con-
sommation d'hydrates augmente, ce qui devait être.
Quant aux modifications des autres paramètres, elles sont d'une
interprétation facile. L'augmentation de a dénote les progrès plus
rapides de l'intoxication. L'augmentation de b dans l'anémie locale
s'explique aussi très aisément. Nous savons, grâce à de nombreuses
recherches, que les centres nerveux envoient des excitations plus
fortes quand l’inertie dans les muscles vient à augmenter. Il y a là
une autorégulation remarquable qui se produit, soit quand on
augmente la charge du muscle frais, soit pour la même charge,
quand le muscle est fatigué. Dans les deux cas, il s'agit d'une aug-
mentation de résistance dans le muscle, et cette augmentation de
résistance agit comme un excitant sur les centres nerveux, qui
envoient des décharges croissantes. L'anémie locale rentre dans la
même catégorie de faits.
528 ~ ANNALES D'ELECTROBIOLOGIE _
Détails du calcul des ergogrammes avec tableaux comparatifs des quan-
tités observées et des quantités calculées à chaque instant.
(no = effort observé; ne = effort calculé - H = hauteur maximum;
T = nombre des contractions),
Première courbe (normale).
H = 33; T = 42. (M. Leroy, 27 février 1904.
©
| He Mo |
t t? D > Vie ໃດ
+ a ` Zb
3
0 0 0 0,0 33,0 33 » V
1 1 1 1,3 31,7 30 » 1,7
2 4 08 2.4 30,6 30 » 0.6
3 9 27 , 3,4 29,6 30 0,4 »
4 16 64 4,4 28,6 31 2.4 »
5 25 125 5,2 27,8 29 1.2 »
6 36 216 6.0 27,0 30 3,0 »
7 49 343 6.6 26,4 29 2.6 »
8 64 512 7.3 25,7 29 3,3 »
9 81 729 7,8 25,2 28 2.8 »
10 100 1000 8,5 24,7 29 4.3 »
11 121 1331 8.6 24,4 28 3,6 »
42 144 1728 9,0 24,0 26 2,0 )
13 469 2197 9,3 20,7 27 3.3 »
14 196 2716 9,6 23,4 27 5.6 »
15 225 3375 9,8 23,2 25 18 »
16 256 4096 10,1 22.9 23 0.1 »
17 289 4913 10,5 22,7 24 1.3 »
18 524 §832 10,5 22,5 25 2,5 D
19 361 6859 10,7 22,1 25 2.9 )
20 400 8000 10,9 22,1 25 2,9 »
21 441 9261 11,2 21,8 22 0,2 )
22 484 10648 11,5 21,5 22 0,5 »
23 529 12167 11,8 21,2 21 » 02
24 576 13824 12,1 20,9 20 » 09
25 625 15625 12,5 20,5 19 » 4,5
26 676 17576 12,9 20,1 15 » 5.1
27 729 19683 13,5 19,5 16 » 35
28 184 21952 14,0 19,0 16 » 3,0
29 841 24389 14,8 18,2 15 » g2
30 900 27000 15,5 17,5 10 » 75
31 961 29791 16,3 16.7 10 » 6.7
32 1024 32768 17,1 15.9 9 » 69
33 1039 35937 18,2 14.8 8 » 68
34 1156 39304 19,2 13.8 7 » 6.8
35 1225 42875 20,5 12.5 7 » 55
36 4296 46650 21,8 11,2 6 » 52
37 1368 50653 23.4 9,6 5 » 46 |
38 1444 54872 24,9 8,1 3 » 3.1
39 1521 59319 26,8 6,2 2 » 42
40 1600 64000 28.6 AA 1 » 34
41 1681 68921 30,8 2,2 0,5 » 1,7
42 1764 74088 33,0 0,0 0 » D i
44,5 81,1
Écart moyen. . 36,6: 43 = 0,9 |
Observations : a = 0,001201. b 0,06366. c. = 1,34097.
m" J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 329
Deuxième courbe (de l’anémie)
H = 20; T = 11. (M. Leroy, anémie compléte du bras,
S
|
t t’ D 3 ne No
+
3
0 0 0 0,0 20,0 20
1 1 6,2 13,8 16
2 4 8 10,6 9,4 8
3 9 27 14,0 6,0 7
A 16 64 16,1 3,9 6
A 25 125 17,2 2,8 5
6 36 216 17,8 2,2 3
1 49 343 17,9 2,1 2
8 64 512 18,0 2,0 2
9 81 129 18,8 1,8 1
10 100 1000 18,8 1,2 0,5
11 121 1331 20,0 0,0 0
Ecart moyen. . 5,3:
Observations : a = 0,0424. b = 0,950. c = 7,135.
ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JUILLET 1905
27 fev. 1904
No — ne
= 9
» »
2,2 )
» 1,4
1,0 »
2,1 »
2,2 »
0.8 »
» 0,8
» 0,7
» »
» »
» »
8,3 3,0
12 = 0,5
34
530 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Première courbe (normale)
H = 24; T=49. (M. Gérard, 27 février 1904.)
Ss
| no — ne
t D D = Ne n°
+ SE
S
0 0 0 0,0 24,0 21 ) 3.0
1 1 1 1,0 23,0 24 1,0 D
2 A 8 1.9 22.1 23 0,9 »
3 9 27 2,7 21,3 21 » 0,3
& 16 64 3,5 20,5 22 1,5 »
3 25 125 4,1 19,9 21 1,1 »
6 36 216 4,8 19,2 19 » 0,2
7 49 343 5,4 18,6 18 » 0,6
8 64 512 6,0 18,0 17 » 1,0
9 81 129 6,4 17,6 20 2,4 D
10 100 1000 6,9 17,1 20 2,9 »
11 121 1331 1,3 16,7 18 1,3 »
12 144 1728 7,7 16,3 14 » 2,3
13 169 2197 8,0 16,0 16 » D
14 196 2716 8,3 15,7 18 2,3 »
15 225 3375 8,6 15,4 16 0,6 »
16 256 4096 8,8 15,2 15 » 0,2
17 289 4913 9,0 15,0 14 1,4 »
18 324 3832 9,2 14,8 13 » 1.8
19 361 6859 9,4 14,6 16 1,4 »
20 400 8000 9,6 14,4 14 » 0,4
21 441 9261 9,8 14,2 15 0,8 D
22 484 10648 9,1 14,1 15 0,9 »
23 529 12167 10,1 13,9 17 3,1
24 576 13824 10,3 13,7 11 D 2,7
29 625 15625 10,5 13,5 12 » 1,5
26 676 17576 10,6 13,4 12 » 1,4
27 729 19683 10,8 13,2 10 » 3,2
20,2 19,6
Observations : a = 0,00054. b = 0,03714. c = 1,0066.
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE
t?
e>
28 784
29 841
30 900
31 961
32 10%
33 1089
34 1156
35 1225
36 1296
37 1369
38 4444
39 1521
1600
41 1681
42 176%
43 1849
AA 1936
45 2025
46 2116
47 2209
48 2304
49 2401
Ecart moyen.
Première courbe (normale) (suite)
©
\
3
+
=
21952 11,0
24389 11,2
27000 11,4
29791 11,7
32768 12,0
35937 12,3
39304 12,6
42875 13,0
46656 13,4
50653 13,9
54872 14,4
59319 15,0
64000 15,6
68921 16,3
74088 17,0
79507 17,8
85184 18,6
91125 19,6
97336 20,5
103823 21,7
110592 22,8
117649 24,0
12,6: 50 = 0,3.
7,7
7,0
6,2
5,4
4,4
3,5
2,3
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0,3 »
» )
0,8 »
1,6 »
0,6 d
2,0 »
2,7 »
» 0,2
) »
30,1 42,1
-
532 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Deuxléme courbe (de l’anémie)
H=14; T=21. M. Gérard, anémie complete du bras, 27 fév. 190%)
=
| 0 — Tic
t t t Š Nic vo
ò T — +
e
0 0 0 ; 14,0 13 » 4,0
1 1 1 1,2 12,8 14 12 »
2 & 8 2,0 12,0 14 20 »
3 9 27 2,4 11,6 12 Of »
4 16 64 29 11.1 13 19 »
5 25 125 29 11,1 13 1.9 »
6 36 216 3,0 11,0 13 20 »
7 49 343 2.8 11,2 12 08 »
8 64 512 2 6 11,4 12 06 »
9 81 729 2,4 11,6 13 Ih»
10 100 1000 . ER 11,8 14 22 »
11 121 1331 2.1 11,9 11 » 09
12 144 1728 2,0 12,0 14 20 »
13 169 2197 2.1 119 12 01 »
14 196 2716 9 2 11,8 11 » 08
15 225 3375 3,0 11,0 9 » 20
16 25 4096 3,8 10,2 9 » 4,2
17 289 49133 5,2 8,8 7 » 48
18 324 5832 6,6 7,4 7 » 0%
19 361 6359 8,8 5.2 6 08 »
20 200 5000 11,0 3,0 2 » 40
22 AA 0261 14,0 0,0 0 o »
173 91
Écart moyen. . 82:2—0,%
Observations : a = 0.00745. L=0,19023. c= 1,373.
Wii: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 533
L'action de la caféine m'a paru intéressante à étudier, surtout a
cause de la divergence des opinions entre les expérimentateurs.
Les uns la considèrent comme une substance d'épargne; les autres
lui refusent toute action nutritive. D'après Parisot (1), la caféine
n'agit pas comme un aliment, mais en tonifiant le système nerveux
et en permettant, par son ingestion, l'utilisation des réserves de
l'organisme. Les échanges organiques sont toujours augmentés
avec la caféine (augmentation de l'excrétion de l'urée et de CO’).
Grâce à la caféine, l'organisme peut lutter plus longtemps contre
la fatigue ; Parisot explique cette action par l'augmentation de la
pression sanguine. On sait que l'accélération des battements du
cœur chez un sujet qui se fatigue est consécutive à une chute de la
pression du sang; la caféine, maintenant la pression sanguine à
son niveau normal, empêche ainsi l'accélération et permet de
résister plus longtemps à la fatigue; ce qui a permis à Parisot de
dire que la caféine met un homme non entrainé dans les conditions
d'un homme entrainé.
L'action de la caféine sur le système nerveux est universellement
reconnue. D'après Leren, Hennequy, Bennett, Nothnagelet Rossbach (2),
dans la première période de l'absorption, l'appareil nerveux
central est irrité; dans la deuxième période, il y a diminution de
l'excitabiiité du système nerveux. Ces phénomènes se produisent à
dose toxique. |
Quant au système musculaire, on a observé des spasmes muscu-
laires, de l'incoordination du mouvement. de la rigidité. de la
roideur musculaire, mais seulement à de très fortes doses. D'après
Sée et Lapicque (3), l'activité musculaire est augmentée non pas par
l'action de la caféine sur le muscle, mais par l'intermédiaire du
système nerveux central. Ce n'est qu'avec des doses presque
mortelles ou à la condition d'être mise directement en contact du
muscle qu'elle agit comme poison musculaire (grenouille).
(1) E. Parisot. — Etude physiologique de l’action de la caféine sur les fonc-
lions motrices. (These de Paris, 1890).
(2) Ch. Livon. — Cuféine. (Article du DICTIONNAIRE DE PHYSIOLOGIE de Ch.
Richet, t. II.)
(3) See et Lapicque. — Action de la caféine sur les fonclions motrices el
respiraloires à l'état normal et à l’état d'inanition. (BULL DE L'ACAD. DE
MÉDECINE, Paris, t. XXIII, p. 313).
i
Ca
t
Digitizeees
534 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
L'action de la caféine sur la courbe ergographique a été expéri
mentée pour la première fois par Ugolino Mosso (1) ; elle augmente
la résistance au travail. D'après Hoch et Kraepelin (2), la caféine
augmente la hauteur des soulèvements et n'influe pas sur leur
hauteur ; les auteurs attribuent cet effet à une action directe sur
le muscle. Les mêmes faits ont été confirmés dans les expé-
riences nouvelles de Kraepelin faites avec la collaboration de
Oseretzkowsky (3).
Il en résulte que le mécanisme de l'action de la caféine sur
l'accroissement du travail n'est pas élucidé; agit-elle sur le muscle
directement ou bien par l'intermédiaire des centres nerveux ? Dans
le but de contribuer à résoudre cette question litigieuse, j'ai
institué des expériences avec la caféine, et quelques ergogrammes
ont été soumis ensuite à l'analyse mathématique.
La caféine a été donnée pure dans des cachets contenant 0710 de
caféine et ingérés avec un peu d'eau ; la dose maximum na pas
dépassé Der 50 de caféine, donnée en l’espace d'une heure. Les expe-
riences ont été faites sur quatre personnes : Romain, Leroy,
Pinsonnat et moi-mème.
Même à la dose de 08'40 à 050, la caféine n'exerce pas, en général
une action bien accentuée sur l’ergogramme; Pinsonnat sest
montré tout a fait réfractaire. Leroy, dans quelques expériences, a
_ accusé une augmentation de travail dans les derniéres courbes de la
série. Le phénomène est surtout évident dans l'expérience du
22 janvier 1904, Poids: 45; rythme : deux secondes ; intervalle
entre les courbes : deux minutes. Les deux premières courbes ne
sont pas modifiées.
LEROY |
(22 janvier 1904). Hauteur Nombre Quotient ©
Courbes normales
3 courbe . . . . 454 % o 18,1 2.043
“oo ... .. 483 24 21,2 2,173
OS SE ig. ee ee A 432 26 16,6 1,946
(4) Us. Mosso. — Action des principes actifs de la noix de kola sur la contrae- -
tion musculaire (ARCHIVES ITALIENNES DE BIOLOGIE, t. XIX, 1893).
(2) Ouvr. cité.
(3) Ouvr. cité. `
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 535
Courbes obtenues 30 minutes après l'absorption
de 0 gr. 30 de caféine.
3 courbe. . . . 490 31 15,8 2,105
Ron pu he rr i 633 37 17,1 2,848
S — .... 646 46 14,0 2,907
Dans cette expérience, la modification est très caractéristique ; à
l'inverse des observations de Kraepelin, l'augmentation de résis-
tance tient à une augmentation de la courbe en longueur et non en
hauteur. La courbe de la fatigue descend moins rapidement et
plus régulièrement avec la caféine qu'à l'état normal. Mais la plu-
part du temps les oscillations sont insignifiantes.
MN
Fig. 10. — Courbe de la caféine (en haut et courbe normale (en bas)
de J. loteyko (20 mars 1903). Grandeur naturelle.
Les courbes de Romain et de J. loteyko sont plus souvent modi-
fiées par des quantités modérées de caféine, mais les modifications
portent tantôt sur la première courbe, tantôt sur les courbes ulté.
rieures, et peuvent affecter dans certains cas le nombre de contrac-
lions, dans d’autres, la hauteur. Voici quelques expériences se
536 ANNALES D ELECTRIBIOLOGIE
rapportant aux tracés modifiés. Poids: 3**5; intervalle entre les
tracés: une minute.
J. IOTEXKO Hauteur Nombre Quotient ©
20 mars 1903. — Ergogrammes normaux
1°" ergogramme 337 20 11,23 1,170
2 — 201 21 9,57 0,703
2 — 187 22 8,50 0,654
20 mars 1903. — Ergogrammes obtenus 45 minutes après l’ingestion
de 0 gr. 20 de caféine.
1" ergogramme 413 32
2 — 259 26
3° — 173 18
12,99 1,445
9,96 0,906
9,61 0,605
31 mars 1903. — Ergogrammes obtenus 1 h. 30 m. après I ingestion
de O gr. 40 de caféine.
1” ergogramme 424 52
2 — 212 34
3° — 163 25
8,15 1,696
6,23 0,848
6,52 0,652
Nous voyons que, dans l'expérience du 20 mars, la caféine à la
dose de 0 gr. 20 a augmenté le travail dans les deux premiéres
courbes seulement avec élévation de la hauteur moyenne. Quanta
l'expérience du 31 mars, si l'on compare les résultats avec les
courbes normales du 20 mars, on voit que la caféine a la dose de
0 gr. 40 a produit une augmentation de travail des deux premières
courbes avec diminution
très considérable de
moyenne; les courbes étaient allongées comme dans l'alcool ; après `
l'expérience, on constate des troubles psychiques (amnésie).
la hauteur
L'effet chez Romain a été assez net dans l'expérience suivante.
Poids : 5 kilogrammes.
Hauteur `
Romain Nombre Quotient D
27 mars 1903. — Ergogramme normal
kr ke ee Gr, E 632° , 30 21,06 3,160
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 337
31 mars 1903. — Ergogramme obtenu 1 h. 30 m. aprés l’ingestion
de 0 gr. 40 de caféine.
698 30 23,20 3,490
lly a une légére augmentation de travail avec élévation de la
hauteur moyenne. :
Donnons maintenant les calculs des paramétres de ces courbes.
J. IOTEYKO. H a b ` € ë
20 mars 1903. — Trois courbes normales
ງ” courbe. de or 26 0,001677 0,08685 1,963 0,02
2° EE D En 20 0,004088 0,1368 2,000 0,2
o, “2 2 i 42.3 17 0.002448 0,08208 1,394 0,02
20 mars 1903. — Trois courbes obtenues 45 m, aprés l'ingestion
de Ogr.20 de cafeine
1" courbe. . . . 29 0,002131 0,1134 2,418 0,7
® =... 93 0004177 0,1760 2,598 0,05
3 — . . D 0,006035 0,1764 2,331 0,02
31 mars 1903. — Trois courbes obtenues 1 h. 30 m. après l'ingestion
de Ogr.40 de caféine
Ir courbe. . . . 21 0,000597 0,05107 1,443 0,04 .
MO... 20 0,001327 0,08682 2,008 0,09
3 SES og es. HS 46 0,001769 0,08269 1,599 0.1
Nous voyons que la caféine produif des effets bien différents
suivant la dose et aussi suivant le temps écoulé depuis lingestion.
, Avec une petite dose (Ogr.20) et au bout de quarante-cinq minutes,
la hauteur s'accroît, a augmente considérablement dans la pre-
mière et la troisième courbe caféinique, b augmente aussi dans les
trois courbes et c également. Bref, les quatre paramètres augmen-
tent avec de petites doses de caféine. Ajoutons que ces modifica-
tions s'accompagnent d'une augmentation de travail mécanique et
de la hauteur moyenne.
Quelle signification faut-il accorder à l'augmentation de tous les
paramètres ? Nous avons vu que dans l'anémie H diminue et c
augmente; cela veut dire que la quantité disponible d'hydrates
diminue et que la consommation augmente. Sous l'inffuence de la
caféine, c augmente, mais H aussi augmente. Nous devons en con-
538 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
clure que la consommation d’hydrates augmente, mais aussi que
leur quantité disponible est plus grande. En conséquence, la caféine
produit une décomposition plus considérable d’hydrates de carbone.
L'explication du mécanisme de cette action devient claire quand
on consulte le paramètre b; il augmente dans les courbes caféiniques.
On est ainsi conduit à admettre une action excitante sur le muscle.
Il est probable que c'est à la même cause qu'il faut attribuer l'aug-
mentation de a dans les courbes caféiniques, la caféine produisant
une décomposition plus intense des albuminoïdes.
ll est regrettable qu'il soit encore impossible à l'heure actuelle
de définir la nature des toxines, qui se produisent dans le muscle
caféinique en plus grande abondance que dans le muscle normal.
Mais il paraît certain, par ces expériences et par ces calculs, que la
caféine ne peut être considérée comme un aliment; elle n'épargne
pas les albuminoides, comme le font le sucre et l'alcool, qui dimi-
nuent les toxines. J'arrive ainsi à confirmer l'opinion de Parisot,
qui considère la caféine non comme un aliment, mais comme un
excitant du système nerveux, permettant l'utilisation des réserves
de l'organisme.
Tout autre est l'action de la caféine à plus forte dose (0m40) et
dans sa seconde période. Ici tous les paramètres diminuent d'une
façon générale (excepté e, qui augmente légèrement dans la troi-
sième courbe). La conclusion, c'est que la caféine par:lyse les cen-
tres nerveux après une phase d’excitation. L’excitation des centres
diminuant, la décomposition de la matière se ralentit, les hydrates
de carbone, sont consommés plus lentement et plus graduellement,
ce qui permet de fournir des petites contractions pendant assez
longtemps; les toxines diminuent, les matières albuminoides
n'étant pas attaquées.
ROMAIN H a b c e
27 mars 1903. — Courbe normale. Poids : 5 kilogrammes
Courbe . . . . . . 30,5 0,002698 0,08473 1,130 0,2
31 mars 1903. — Courbe obtenue 1 h. 30 m. après l’ingestion
de Or40 de caféine
Courbe . . . . . . 340 0,00507 0,14544 1,295 0,2
Les modifications subies dans les paramètres au cours de cette
expérience sont dans le même sens que celles subies par la courbe
Wii: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 539
de loteyko du 20 mars (020 caféine). Tous les paramètres sont
augmentés; ce qui montre que pour Romain, (0#40) est encore la
dose excitante. L'interprétation est la même. `
Détails du calcul des ergoyrammes avec tableaux comparatifs des
quantités observées et des quantités calculées à chaque instant.
(nc = effort calculé ; no = effort observé; H = hauteur du soulè-
vement maximum; T= nombre des soulèvements.)
Premiére courbe (normale).
H=26; T—30. (Mile J Ioteyko, 20 mars 1903.)
Ss
| no — Ne
t D D 3 Ne No
m BER
>
0 0 0 0,0 26,0 26 » »
1 1 1 1,9 24,1 21 ) 3,1
2 4 8 3,6 22,4 19 » 3,4
3 9 27 5,2 20,8 19 » 1,8
4 16 64 6,6 19,4 17 » 3.0
5 25 125 7,9 18.1 17 ) 1.1
6 36 216 9,9 17,0 17 » »
7 49 343 10,1 15,9 15 ) 0,9
8 64 512 11,0 15,0 45 » »
9 81 729 11,9 14,1 14 » 0,1
10 100 10:10 12.6 13.4 13 ) 0,4
11 121 1331 13,3 12,7 14 1,3 »
12 144 1728 13,9 12.1 13 0,9 )
13 169 2197 14,5 11,5 12 0,5 »
14 196 2716 15,0 41,0 42 1.0 »
15 225 3385 15,6 10,4 11 0,6 »
16 256 4096 16,0 10,0 10 » »
17 289 4913 16,5 9,5 40 0,5 »
18 324 5832 17.0 9,0 9 » »
19 361 6859 17,4 8,6 9 0,4 »
20 400 8000 17,9 8.1 8 » 0,1
21 441 9261 18,5 1,5 1 ) 0,5
22 484 10648 19,0 7,0 7 » »
23 529 12164 19,6 6,4 7 0,6 »
24 576 13824 20,3 5,7 7 1,3 »
25 625 15625 21,0 5,0 6 1,0 »
26 676 17576 21,8 4,2 6 1.8 »
21 729 19683 22,7 3,3 6 2,7 »
28 784 21952 23,7 2,3 4 4,7 »
29 841 24389 24.8 1,2 2 0,8 »
30 900 27000 26,0 0,0 0 ) »
15,1 14,4
Écart moyen — 0,7 : 37 = — 0,02
nu
hu Sp
540 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Deuxième courbe (caféine)
H= 29: T= 32. (M's J. Toteyko, caféine, 20 mars 19%.
| No ~~ ht
t t t > Ne No
+ — +
Se
0 0 0 0,0 20,0 29 » »
1 1 1 2,3 26,7 23 » 3.7
2 A 8 A.A 24.6 21 » 3.6
3 d 27 6,3 22,7 20 » 37
A 16 6% 8,0 21.0 20 » 1,0
5 25 125 9.5 19,5 18 » IA
6 36 216 10.8 48,2 18 ) 0.2
7 49 343 12.0 17,0 17 » d
8 04 512 13,1 19,9 18 2,1 »
9 81 729 13,8 15,2 17 1,8 H
10 100 1000 14,8 14,2 18 3.8 ù
14 121 1331 15,5 43,5 17 3,9 »
12 144 1728 16,1 12.9 16 3,1 i
13 169 2197 16,6 12,4 14 1,6 N
14 196 2716 17,0 12,0 13 1,0 »
15 225 3379 17,5 11.5 1% 2.5 »
16 256 4096 17,9 11.1 15 3.9 »
17 289 4913 18,2 10.8 13 22 »
18 324 3832 18,6 10,% 13 2.6 D
19 301 GN59 18.9 10.1 13 2.9 d
20 400 8000 19,2 9,8 13 ກ D
21 AA) 9261 19.6 9,4 11 1.6 d
22 484 10648 19,9 9,1 10 0.9 d
23 329 12167 20.5 8,5 9 0.5 H
24 176 13824 21,0 8,0 N » `
2% 625 15625 21,6 7.4 » 04
26 676 17576 22.4 6,7 7 0.3 d
27 729 19683 23.1 0.9 5 » 0.9
2 184 21952 24.0 5.0 5 » n
20 841 211389 25.0 AO 4 » »
30 900 27000 26.2 2.8 3 0,3 n
31 961 29791 27.9 1,5) 2 IN: ”
32 1024 32768 29,0 0,0 0 » n
Ecart moven — 24,2 : 33 = — 0,4
Wi: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 541
X. — La malin droite et la main gauche
ll m'a paru intéressant de rechercher s'il existe une caractéristi-
que de la main droite et de la main gauche. Comme il est impossi-
ble de calculer les paramètres d'un grand nombre de tracés, vu
l'immense travail que cela représente, il faut d'abord faire une
étude qualitative de l'ergographie comparée de la main; les tracés
les plus caractéristiques seront ensuite soumis au calcul des para-
metres.
Cette étude a été faite, sur mes conseils, par M. Schouteden (1) sur
vingt-cinq personnes (étudiants de l'Université). Je renvoie à son
travail pour tous les détails et ne considérerai ici que les faits les
plus caractéristiques.
Existe-t-il une différence entre la forme de l'ergogramme droit
et la forme de l'ergogramme gauche? M. Schouteden a examiné la
valeur moyenne du quotient de fatigue des deux côtés.
Écartons les gauchers de notre appréciation; chez eux, en effet,
les phénomènes sont très complexes, car il n'existe pour ainsi dire
pas de type pur de gaucher. Depuis leur jeune âge, on corrige leur
gaucherie, qui est primitive, et l'éducation reçue nest pas sans
influence sur le développement du côté droit, qui subit un entrai-
nement.
Quand on n’envisage que les droitiers, on constate chez les trois
quarts des sujets une prédominance du quotient de fatigue. c'est à-
dire de la hauteur moyenne à droite. Cette prévalence du quotient à
droite montre que les tracés du côté droit se distinguent tout parti-
culièrement de ceux du côté gauche par une hauteur plus grande
des contractions. La prédominance de force du côté droit est donc
essentiellement musculaire, si l'on admet la théorie de Krapelin et
la mienne.
Pour bien mettre en relief ces résultats, rappelons que quand
1. M. ScaourTepen, — Ergographie de la main droite et de la main gauche
(ANNALES DE LA SOCIETE ROYALE DES SCIENCES MEDICALES ET NATURELLES DE BRUXELLES,
t. XIII, 1904, et ma note sur le même sujet dans le Bulletin des séances de la même
société, 1°7 février 1904.
Let mie nus
i rs qe ee ee EE E
542 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
l'entrainement musculaire est poussé à l'excès, il se produit une
disproportion entre le développement du système musculaire et du
système nerveux, au détriment de ce dernier. Ce fait nous explique
pourquoi l'entrainement musculaire ne peut dépasser certaines
limites et pourquoi les athlètes sont souvent frappés par les consé-
quences du surmenage : leur système nerveux ne s’entraine pas
suffisamment, et il doit commander à des masses musculaires de
plus en plus puissantes.
Le fait que l'entrainement pour les muscles est plus prononcé
que l'entraînement pour le système nerveux se vérifie donc pleine-
ment, dans ses grandes lignes, par l'examen du quotient de fatigue
des deux côtés. L ergogramme droit peut être plus haut d'emblée
que celui de gauche, ou bien, la hauteur primitive restant la même
dans les deux cas, la décroissance de la courbe se fait moins brus-
quement a droite. C'est là le caractère distinctif entre l'ergogramme
droit et l’ergogramme gauche (chez les droitiers).
On peut maintenant se demander si l'étude des paramètres vien-
dra confirmer ces données acquises par l'expérience. Pour pouvoir
répondre, il n’est pas nécessaire d'examiner un grand nombre de
courbes, car le fait de l’augmentation du quotient à droite est le
caractère essentiel. J'ai choisi deux courbes extrêmement caracté-
ristiques, données par M, Meulemans, le 12 mars 1905, et étudiées
dans le travail de M. Schouteden.
Courbe droite : nombre, 31; hauteur moyenne. 22™9; travail,
2kem899.
MEULEMANS
(42 mars 1903) H a b cC «€
Droite. . . . . . . « 7 0,0034405 0,00252 1,8468 1,5
Gauche . . . . . . . 50 0,0025123 0.133965 3,35135 0,2
L'ergogramme droit se distingue par une augmentation de H
coincidant avec la diminution de c. Cela signifie que la quantité
disponible d’hydrates de carbone est plus considérable à droite, et
la perte de puissance, occasionnée par la consommation des
hydrates, est moins accentuée. La diminution du paramètre b, à
droite, indique que les actions nerveuses agissant sur le côté droit
sont un peu plus faibles que celles qui agissent sur le côté gauche.
Il est intéressant de comparer le nombre des soulèvements dans ces
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 543
deux tracés : le nombre des soulévements est un peu «moindre à
droite, de sorte que la prédominance du travail de ce céte est due
exclusivement à une augmentation considérable de hauteur. Le
sujet choisi présentait, en effet, un développement musculaire très
considérable.
Ainsi le calcul de l'équation des courbes vient confirmer les
données essentielles recueillies par l'observation. Si les paramètres
ne peuvent servir de mesure exacte aux phénomènes physiologiques,
du moins en indiquenl-ils le sens. La prédominance du côté droit chez
les droitiers est essentiellement musculaire et tient à une disponibilité
plus grande d’hydrates de carbone.
Cette disponibilité plus grande d’hydrates de carbone dans les
muscles du côté droit peut s'expliquer facilement par le volume plus
considérable des muscles de ce côté, par leur circulation plus active
et aussi par leur entrainement qui réalise des conditions plus éco-
nomiques de travail. Néanmoins, il y aurait une étude chimique
intéressante à faire sur la teneur comparée en hydrates de carbone
des muscles du côté droit et de ceux du côté gauche.
ro,
Dee? `
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D
==. re eme o
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= 3 ch zÄ S
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3 à KR?
A
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d k D
i ue
544
Détail du calcul des ergogrammes avec tableaux comparatifs des quantités
(no = effort observé ; effort calculé ; H = hauteur de soulévement
maximal; T = nombre des soulévements).
H = 72; T = 27.
t D
d 0
1 1
2 4
3 9
4 16
5 20
6 36
7 49
8 64
9 81
10 100
11 121
12 144
13 169
14 196
15 225
16 256
17 289
18 324
19 361
20 400
21 441
22 484
23 529
24 576
29 625
26 676
27 729
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
observées et des quantités calculées à chaque instant.
Premiére courbe (droite).
D
(M. Meulemans, 12 février 1984)
at + bt — ct
Ki ~~ Ki EI) -
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1 v
Ecart moyen 39,6: 38 = 1,
Wii: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 545
Deuxième courbe (gauche.)
H=50; T=3l. (M. Meulemans, 12 février 1904).
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A 16 64 11,4 38,6 36 » 2,6
5 25 425 13.6 30,4 30 » 1,4
tj 36 216 15.8 34,2 34 » 0.2
7 49 343 17.6 32,4 32 ) 0,4
04 512 49,5 30.5 29 » 1.5
d 81 729 21,0 29,0 27 ) 2.0
10 100 1000 22.6 27,4 27 ) 0.4
11 121 1331 23,9 26,1 26 ) 0.1
12 144 1728 25,3 24.7 23 ) 1.7
13 169 2197 26.4 23,6 24 0,4 »
14 196 2716 2705 22,5 20 » 2.
15 22; 3375 28,6 21,4 22 0,6 )
16 256 4096 29.6 20,4 22 1,6 »
17 289 4913 30,6 19,4 23 3,6 »
18 324 5832 31.6 18,4 22 3,6 »
19 361 6859 32,6 17.4 22 4,6 »
20 400 8000 33,5 16,5 22 5,5 »
21. + AA) 9261 34,6 15,4 20 4,6 »
22 484 10648 35,6 14,4 46 1.6 »
23 529 12167 36,8 13,2 16 2.8 »
24 576 13824 38,0 42,0 42 ) np
25 635 13625 39,4 10,6 8 » 2,6
26 676 17576 40,7 9,3 8 » 1,3
27 729 19682 42,4 7.6 9 4,4 »
38 784 21953 44,0 6,0 6 » »
29 841 24389 45.9 4,1 6 1,9 »
40 900 27000 47,8 2,2 2 » ‚2
31 961 29791 50,0 0,0 0 » »
32,2 39,7
Ecart moyen 7,5: 32 = 0.2
(A suirre).
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — JUILLET 1905 35
TRANSFORMATEUR
A COURANTS SINUSOIDAUX
par M. E. DOUMER
Professeur à l’Université de Lille
J'ai fait construire par M. Ch. Noé, un nouvel appareil destiné
à transformer le courant continu en courants alternatifs ou en
courants sinusoidaux à basse fréquence et à fréquence variable.
Il est basé sur le principe du pont de Wheatstone. 1] se compose
essentiellement d'un circuit métallique circulaire fermé (fig. 1)
M
|
Fig. 1
où l'on fait arriver le courant par deux points diametralement
opposés AB. Si les deux circuits dérivés sont égaux et de résistance
uniforme, le potentiel y variera réguliérement et suivant la
méme loi. Si maintenant on jette un pont diamétral CD sur ces
deux dérivations, il sera le siège d'un courant dont l'intensité et
le sens dépendront, toutes choses égales d'ailleurs, de sa position.
On conçoit que si ce pont est animé d'un mouvement de rotation
autour d'un axe passant par le centre du cercle, de manière que ses°
deux extrémités soient constamment en contact avec ce circuit
circulaire, il sera traversé par un courant alternatif dont l'inten-
site dépendra de la diflérence de potentiel aux deux points d'entrée
et de sortie du courant continu et dont la fréquence dépendra de
la vitesse de rotation.
E. DOUMER. — TRANSFORMATEUR A COURANTS SINUSOIDAUX 547
Pratiquement l'appareil se compose d'une couronne cylindrique R
à section droite (fig. 2 et 3) sur laquelle est enroulée la résistance
Fig. 2
en ferro-nickel. Le fil de ferro nickel est dénudé sur la tranche
supérieure afin de former chemin de prise.
TRANSFORNATEUR |
&
Fig. 3 |
Ce cylindre est place sur un système de croisillons extérieurs
et intérieurs maintenus eux-mémes par des colonnes.
a RE 7 Le
u ne Fit S
548 = ANNALES D ELECTROBIOLOGIE `
Un arbre creux reposant sur pointe recoit 4 sa partie inférieure
une poulie P et un collecteur à deux bagues Co. A sa partie supé-
rieure, le méme arbre recoit un fléau diamétral métallique F, aux
extrémités duquel sont fixés les deux porte-balais frotteurs. Ces
deux balais ‘sont isolés électriquement et reliés aux deux bagues
du collecteur par deux fils isolés passant sur le fléau et à
l'intérieur de l'arbre creux.
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CH.NOE U
Fig. 4
L'axe travaillant en bout, le jeu est limité par une partie conique
s'emboitant dans une ouverture également conique percée dans le
croisillon supérieur. Le réglage se fait au moyen de la pointe.
Le système de porte balais adopté permet de donner très faci
lement la pression voulue aux balais. Cette pression est obtenue
par un ressort à boudin commandé par un anneau libre.
L'ensemble de l'appareil (fig. 4) est monté sur un socle en bois qui
reçoit également les bornes de communication. Les deux bornes
de gauche (côté), sont reliées d'une façon permanente au cylindre.
les deux bornes de gauche (face), où l'on recueille le courant alter
E. DOUMER. — TRANSFORMATEUR A COURANTS SINUSOIDAUX 95349
natif sont en communication avec les deux lames en contact avec
le collecteur. La figure est une photographie de l'ensemble de
l'appareil.
Si les spires de ferro nickel sont toutes égales entre elles au
point de vue de la résistance électrique, la courbe du courant
alternatif que l'on recueillera aux bornes de l'appareil affectera la
forme géométrique représentée par la figure 5. Mais si l'on donne
aux différentes spires des résistances proportionnelles aux valeurs
du sinus, la courbe du courant transformé sera une véritable
sinusoide. + | | |
Fig, o
M. Ch. Noé a réalisé d'une façon très heureuse et très élégante
ces deux dispositifs et il a bien voulu, avec une bonne grace dont
je ne saurais trop le remercier, mettre à ma disposition les deux
types d'appareils qui ont servi aux recherches cliniques que
j exposerai dans un prochain fascicule.
` mn ee
~ - ie m ar
INTERRUPTEUR A. MERCURE
AUTO-MOTEUR
par M. E. DOUMER
Le nouvel interrupleur Gaiffe adaptable a toutes les bobines
et aux sources à courant continu de tous voltages, est représenté
fermé (fig. 1) et ouvert (fig. 2). Cest un interrupteur a mercure.
Fig. 1
genre turbine, ayant la particularité de ne nécessiter aucun moteur
indépendant, ce qui le rend plus simple, plus robuste, eta permis
d'abaisser considérablement le prix de cet appareil, tout ea lui
E. DOUMER. — INTERRUPTEUR A MERCURE 551
donnant régularité de marche, souplesse de réglage et sécurité de
fonctionnement.
Dans la description, nous nous occuperons tour à tour:
1° de la partie interrupteur.
20 du système moteur.
L'interrupteur est du genre turbine à jet de mercure tournant.
Une pièce de fer d (fig. 2 et 3) de forme cônique plonge dans le
mercure ; elle est percée d'un canal oblique par rapport à l'axe qui
A CH a S Ré
P, `
i
mt" AS = tn
Eë
est placé de telle façon que dans son mouvement de rotation il
engendre un hyperboloide de révolution, cette disposition ayant
pour avantage de faciliter l'ascension du mercure.
Lorsque d tourne, la force centrifuge agit sur le mercure qui
jaillit par l'orifice 0.
Une couronne métallique C (fig. 3), isolée du reste de l'appareil
supporte des dents de cuivre rouge a de largeur convenable
(fig. 2 et 3) sur lesquelles pendant sa rotation le jet de mercure
vient fermer puis ouvrir le circuit.
Le récipient de fonte de l'interrupteur présente des ailettes
352 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
destinées à empécher le mouvement de rotation du liquide, la
partie horizontale du profil de ces ailettes servant de repere pour
indiquer le niveau supérieur du mercure (fig. 3). La rupture
s'effectue dans l'alcool (1). L'emploi du pétrole étant rejeté à cause
de la formation très rapide d'une émulsion qui gêne la marche de
l'interrupteur.
Rheostat
dû R AE A: SARA
> dE E
Source TT ADUCTEUR
mone TP ‘a
Fig. 3 eee
La quantité de mercure nécessaire est de 400 cm’ environ, soil
en kg. 5,5.
L'accouplement direct, tant électrique que mécanique du moteur
avec l'interrupteur constitue l'originalité de l'appareil.
(1) Alcool dénaturé à 90° qui doit remplir le vasc jusqu'au niveau indiqué fig. 3.
E. DOUMER. — INTERRUPTEUB A MERCURE 553
Le moteur est du type a attraction magnétique dans lequel
l'enroulement est fixe et l'armature mobile.
l P sont les électros du moteur. P est larmature qui porte les
rochets p’ p* (fig. 3).
Le nombre de pöles du moteur est egal au nombre de dents de la
couronne C, et on cale l'armature P de telle façon que lorsque le
jet de mercure rencontre-l'une des dents a on soit précisément
dans la position où il y ait attraction, la rupture seffectuant un
peu avant que les palettes ne soient complétement en prise sur les
électros.
ie ORNE
TORE x
Comme l'enroulement’des électros est en série avec l'inducteur
de la bobine, il suffit de donner avec le doigt une vive impulsion a
l'armature mobile pour amorcer le jet de mercure; le courant
traverse alors la bobine, l'enroulement moteur et l'interrupteur
continue a tourner de lui méme.
Pour régler le nombre d interruptions, on peut agir soit sur le
rhéostat branché en tension avec la bobine, soit sur un rhéostat
placé en dérivation sur l'enroulement moteur. Ce dernier rhéostat
sert de shunt. de telle sorte que le circuit moteur n'est traversé
que par une partie seulement du courant alimentant la bobine.
En résumé, le schéma de montage d'une bobine avec cet inter-
994 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
rupteur est celui représenté (fig. 3). Le courant provenant de la
source traverse un rhéostat de série, arrive à la borne s de l'inter-
Tupteur, traverse l enroulement moteur, vient à la borne C qui est
reliée à la müsse de l'appareil, et par suite au mercure. Le courant
passe alors par la dent a, la couronne C et la troisième borne E
de l'interrupteur ; de là il traverse la bobine et revient à la source.
Les condensateurs de l'interrupteur se branchent en C et E. Si
on utilise le réglage par rhéostat de dérivation, il faudra le relier
aux bornes Cet S.
L'interrupteur auto moteur est susceptible de marcher à tous les
voltages sans changer autre chose que la largeur des dents a, largeur
qui régle le temps de passage du courant.
La fig. 4 représente le tableau de manœuvre de l'interrupteur
lorsque la source est constituée par un nombre restreint darcu-
mulateurs, de 6 à 15 par exemple. T est le rhéostat qui sert de
shunt à l'enroulement moteur. T’ est un rhéostat placé dans le
circuit général. C. E. S. sont les 3 bornes auxquelles on vient
relier les 3 bornes correspondantes de l’interrupteur, les autres
bornes se reliant, suivant les indications des plaques gravées
stores
E. DOUMER. — INTERRUPTEUR A MERCURE 599
fixées sur le panneau de marbre, à la source, à la bobine, aux
condensateurs.
La fig. 5 représente le tableau de manœuvres de l'interrupteur
sur secteur. M. est l'interrupteur bi-polaire de l'installation ; C.E.S.
sont à relier aux bornes correspondantes de l'interrupteur. Dans
ce tableau, le réglage par dérivation n'a pas été prévu, le réglage
de la bobine et du moteur s'effectue uniquement par la manœuvre
de la manette du rhéostat.
En effet, le réglage par dérivation nécessaire pour les faibles
différences de potentiel à cause de la lenteur d'établissement du
courant, devient à peu près inutile sur 110 et 220 v.
RUPTEUR
ATONIQUE
INTERAUPTEUR
AUTONOME €
Sores ©
- Rheostat
Fig. 6
Comme l'interrupteur auto-moteur est capable de marcher sur
un petit nombre d’accumulateurs, 6 à 15, il peut très bien être
utilisé comme interrupteur transportable, au même titre que le
rupteur atonique. A cet effet, on l'a même muni d'une poignée
rendant son transport facile (fig. { et 2).
NOTA IMPORTANT. — L’interrupteur à mercure peut se
monter très facilement sur toutes installations existantes,
ll suffira simplement de réaliser les connections repré-
sentées fig. 3.
omer K-
A
¥
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Am te |
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536 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Pour les bobines fonctionnant sur interrupteur à platine et en
particulier pour les bobines transportables, il sera possible de se
servir de l'interrupteur à mercure si l'on veut, pour des applications
prolongées, éviter l'usure du platine (1).
Il sera d'ailleurs très facile de revenir au montage primitif si
l'on veut faire un traitement en ville et d'utiliser à cet effet le
rupteur qui, au point de vue transport, aura toujours sur l'inter
rupteur à mercure l'avantage de la légèreté.
A
+
Source
INTE RRUP TOUR
AUTONOME
A GAIFFE
Fig. 7
L'entretien de l interrupteur à mercure est presque nul; aucune
pièce ne s’use ni se détériore puisqu'il n'existe aucun contact par
frottement, ni bague, ni collecteur. Le mercure aura simplement
besoin, de temps en temps, d'être filtré, et encore cette opération
ne se fera-t-elle qu’à de très longs intervalles. D'ailleurs il suffit,
(4) A cet effet il suffira, pour nos bobines a rupteur atonique sur socle, de
défaire les connections 1, 2, 3, 4 qui relient la bobine à son socle et de se
brancher comme l'indique la fig. 6, en considérant A et A’ comme les bornes
de la bobine et B B’ comme les bornes des condensateurs. |
Pour nos bobines en boîte transportable, il faudra écarter une pièce de fibre F,
les 2 platines du rupteur, et réaliser les connections de la fig. 7, en ayant soin:
t° d'enlever le voltmètre, 2° de placer le renverseur R dans la position figurée
sur le schéma. Dans ces conditions, l'empèremètre est dans le circuit, mais
l'interrupteur | est en dehors et ne peut scrvir. Lorsque la source est de 12 volts,
le rhéostat de dérivation A est seul nécessaire. Lorsque la bobine fonctionne
sur sectcur 110 ou 220 volts, le rhéostat de tension B est le seul nécessaire.
Pour les voltages intermédiaires, 20 à 50 volts, on pourra utiliser les deux
rhéostats comme dans le tableau fig. 4. fF,
Sur secteur 110 et 220 volts, il est indispensable d’intercaler sur l'arrivée du
courant un interrupteur bi-polaire et deux coupe-circuits.
a a eee = ee
E. DOUMER. — INTERRUPTEUR A MERCURE 7
pour vérifier l'état de l'interrupteur, de desserrer les trois écrous
g (fig. 2) qui tiennent le couvercle, ce qui permet de sortir l'appa-
reil de son vase.
En résumé, le nouvel interrupteur auto-moteur fonctionnant
avec toutes les bobincs et sous tous les voltages, présente à la fois
un fonclionnement électrique et mécanique parfaits, une grande
robustesse, et exige un entretien presque nul.
Je me sers depuis plus de quatre mois d'un interrupteur de ce
genre pour actionner une bobine servant à la production de
courants de haute fréquence. Il fournit un travail considérable, car
il marche presque sans arrêts de sept heures et demie du matin à
midi sur 3 à 4 ampères. Sa marche est dune régularité parfaite.
Je n'ai dd changer le mercure que trois fois et l'émulsion inévitable
qui résulte de son fonctionnement est moins abondante et moins
tenace que | émulsion que produisent les interrupteurs à mercure.
J'ai constaté aussi que les ratés sont moins nombreux qu'avec les
autres systèmes ce qui donne des couran's de haute fréquence d'une
régularité parfaite. Depuis deux mois je me sers d'un pareil inter-
rupteur pour la production des rayons X, et jai constaté qu'il
présente au point de vue de la fixité de l'image radioscopique les
. mêmes avantages que le Wehnelt, sans présenter les inconvénients
de cet interrupteur.
REVUE DE LA PRESSE
A. Moutier. — Sur la durée des séances dans le traitement
de hypertension arterielle par ia d’Arsonvalisation. —
Académie des Sciences ; 18 juillet 1904.
Nous avons exnosé antérieurement que l'on pouvait rapidement ramener
la pression arterielle à la normale par la d’Arsonvalisation, dans les cas
d'hypertension permanente; nous avons également montré qu'en général
on n’obtenait pas un retour à la pression normale par une seule applica-
tion électrique, mais que lon observait après chaque électrisation un
abaissement de la pression artérielle, tant que celle-ci était au-dessus de la
normale.
Nous avions d'autre part constaté qu'il n'y avait pas avantage, au point
de vue de cet abaissement, à faire de longues séances d'électrisation; or,
de nos nouvelles recherches, il résulte que l’action de la d’Arsonvalisation
est très rapide, qu'elle s'exerce dans les premières minutes de la séance,
qu’elle a toujours été complète, dans les cas que nous avons observés, au
bout de cinq minutes, et même, en général, au bout de deux à trois minu-
tes; on n'obtient pas un abaissement plus grand de la pression artérielle
après ce temps.
Dans le traitement de l'hypertension artérielle, il n'y a donc pas lieu de
prolonger au dela de cing minutes les séances de d’Arsonvalisatisn.
Finck. — Dilatation électrolytique des rétrécissements de
Vuréthre. — Le Bulletin médical ; 27 août 1904.
Cette méthode est lente ou rapide à volonté, elle amène le calibre urétral
à un degré de beaucoup supérieur à celui auquel peut prétendre la dilatation
simple, elle favorise considérablement la résorption des exsudats inflam-
matoires, elle permet d'espacer à de longs intervalles les séances de
dilatation préventive. Mais elle est peu employée parce qu'elle subit
l'influence du discrédit, mérité d’ailleurs, dans lequel est tombé l'électrolyse
linéaire.
L'instrumentation est simple : la source d'énergie est représentée par
une batterie de 15 à 20 éléments Léclanché groupés en tension. Le pôle
REVUE DE LA PRESSE 559
positif est mis en communication avec un électrode placée sur la cuisse du
malade, le pôle négatif avec l’electrode introduite dans la lumière du canal;
un rhéostat interposé sur le circuit sert à régler l'intensité du courant, et
un milliampéremètre sert à l'apprécier. L'électrode négative est constituée
par un Béniqué auquel est rattachée, au moyen d'une simple pince à forci-
pressure, l'extrémité du fil conducteur.
Dilatation électrolytique lente. — On peut faire porter l'action électroly-
tique soit sur le seul siège de rétrécissement, soit sur la totalité du canal.
En pratique, cette dernière manière de faire est préférable : les strictures
sont, en effet, rarement isolées, et il n’y a aucun inconvénient à modifier
la paroi urétrale sur une certaine longueur. Les soins ordinaires d’anti-
sepsie ét d’asepsie étant pris, on introduit dans l'uretre jusqu'à la portion
membraneuse exclusivement, le Béniqué qui met légèrement en tension le
rétrécissement le plus serré. On relie le Béniqué au pôle négatif, et on
applique sur la cuisse du malade l'électrode positive. On fait alors passer
le courant avec l'intensité que l'on désire employer ; au bout de quelques
instants, on sent la bougie jouer dans le canal, il est inutile de la remplacer
par une autre de calibre plus élevé.
Au bout de deux heures se produit un écoulement blanchâtre qui
dure quelquefois quelques jours, mais qui ne persiste pas au delà
de vingt-quatre heures, si on a soin de faire suivre la séance d'un lavage,
sans sonde, de l’urètre avec une solution de permanganate de potasse ou
ou d’oxycyanure de mercure. Le lendemain, le malade ressent un peu de
gène de la miction, le canal se trouve, en effet, un peu rétréci, mais ces
phénomènes ne tardent pas à disparaître, et à la séance suivante, huit
jours après, on constate qu'on a gagné deux, trois, quatre, quelquelois six
numéros. L'opération est répétée aussi souvent qu'il est nécessaire pour
arriver aux plus forts numéros de la filière Béniqué.
Parmi les résultats immédiats, on constate la disparition, au fur _et à
mesure que s'élargit le canal, de l’uretrite scléreuse qui accompagne
souvent les rétrécissements, la résorption des exsudats inflammatoires et
des nodosités semi-urétrales. La surface intérieure du canal devient lisse
et l’explorateur 4 boule parcourt le canal sans éprouver de ressauts. Ces
modifications ne sont pas toujours rapides ; elles se produisent quelquefois
à longue échéance.
Les résultats éloignés consistent, non pas en une guérison délinitive,
mais en un maintien plus durable de la perméabilité urétrale, à tel point
que les séances de dilatation préventive peuvent être beaucoup plus espacées
que dans les cas ordinaires.
Si l’on veut obtenir de suite la disparition d'un rétrécissement serré, on
a recours à la dilatation rapide. Le calibre du rétrécissement étant indé-
560 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
terminé, on choisit une bougie Béniqué d’un calibre supérieur de quelques
numéros (en moyenne cinq) à celui du rétrécissement. On appuie doucement
le bec de la bougie sur le point rétréci, et on fait passer un courant de
trois à quatre milliampères. On sent bientôt la bougie s'engager dans la
stricture, on augmente légèrement l'intensité et l'on sent bientôt que la
bougie progresse dans la stricture. Tout d'un coup la résistance est totale-
ment vaincue. On fait passer deux ou trois bougies Béniqué de la sorte,
on laisse la dernière en place, trois ou quatre minutes, avec une intensilé
convenable, comme dans le procédé de la dilatation lente. Un lavage
antiseptique est de rigueur après l'opération. Les séances sont renou-
velées tous les huit jours ou tous les cing jours, suivant l'intensité de la
réaction urétrale et Ja rapidité avec laquelle il faut rétablir la perméabilité
de l'urétre.
Les rétrécissements du type ordinaire admettant un 7 ou un 8 de
Charrière. susceptibles d'ètre dilatés progressivement, sont justiciables
de la méthode électrolytique dès que l'on est arrivé au n° 12. A plus forte
raison en cst-il ainsi des rétrécissemements filiformes, rien n’empeche de
mettre une bougie à demeure, de faire ensuite de la dilatation par la
méthode rapide. et de terminer par la dilatation lente ; on peut ainsi éviter
l’uretrotomie interne.
Dans.le cas de rétrécissements modérément durs, la dilatation électro-
Jytique augmente la durée de maintien du calibre. Mais c'est surtout dans
les rétrécissements élastiques que la méthode trouve son meilleur emploi.
Dans tous ces cas il faut pousser la dilatation jusqu'aux plus forts
numéros de la filière Béniqué. Seuls. les rétrécissements traumatiques et
scléro-cicatriciels ne paraissent pas améliorés par la méthode et leur traite-
ment donne lieu, le plus souvent, à des mécomptes.
Bonni. — Influence de l’endofaradisation et de lendo-
gaivanisation de l’estomac, sur sa sécrétion, sa motilité et
sa sensibilité. — Berliner Klinische Wochenschrift ; 27 Juin 1904.
A l'exemple de Baraduc, de Einhorn et de beaucoup d'autres, l'auteur a
étudié les effets de l'endo-électrisation sur les fonctions gastriques. Dix
personnes ont été observées dans ce but pendant trois mois, sur les dix,
deux possédaient un tube digestif absolument normal. Les séances d'endo-
électrisation, tant faradique que galvanique. étaient d'une durée d'un
quart d'heure. Tous les essais faits le matin, à jeùn, à la même heure.
La determination des altérations secrétoires a été obtenue par la méthode
suivante : L'estomac de la personne en observation est vidé, au cas où il
contiendrait quelque chose le matin et le liquide obtenu est examiné au
point de vue de sa teneur en acide total et éventuellement en HC] libre.
REVUE DE LA PRESSE 561
On fait boire ensuite un verre dean et l'électrisation est pratiquée
immédiatement. L’estomac est évacué alors à nouveau trois quarts d'heure
après. Sur cent six expériences faites dans ces conditions (quarante-buit
sur des personnes saines), l’auteur n'eut ancun résultat positif. L'aug-
mentation constante d'HCI après l’électrisation (6-10 après la faradisation,
4-6 après la galvanisation) ne peut, en effet, être attribuée à l'électricité
ellemème mais bien à l’action irritative de la sonde gastrique et de
l'eau déglutée. Pratiquée dans les mèmes conditions, mais en supprimant
l'électrisation, les expériences provoquérent la même augmentation en
HCl du contenu gastrique.
Dans aucun cas l’auteur ne constata d'augmentation de la quantité de
pepsine en pratiquant l'électrisation après un repas d’&preuve.
L'étude de l'influence de l’endo-&lectrisation gastrique sur la motricité
de l'estomac a été faite en utilisant la méthode de Mathieu. La motricité
est ainsi examinée après un repas d'épreuve ` le lendemain, un repas
d'épreuve semblable est donné à la mème heure et une séance de faradi-
sation gastrique d'un quart d'heure de durée est pratiquée. Sur deux
malades dyspeptiques avec atoniegastrique, résultats négatifs. Chez deux
malades sains, au contraire, on note une augmentation de la motricité
gastrique. Avec le courant galvanique, les résultats furent absolument
négatifs.
Seuls les effets sur la sensibilité gastrique furent positifs. L'endogalra-
nisation amena, en effet, une grande sédation des troubles subjectifs chez
divers gastropathes sans modifier en rien, cependant leur chimisme
gastrique. L’auto-suggestion, selon l'auteur, ne doit être comptée pour
rien, dans ces heureux résultats. Peut-être faut-il invoquer la théorie de
Neumann qui s'appuie sur les idées de Head et voit dans l'action de l'élec-
trisation un effet à distance: les zones médullaires, en rapport avec la
sensibilité gastrique, seraient affectées par l'électricité de telle sorte que
la transmission vers le cerveau des impressions douloureuses ne pourrait
plus s'effectuer.
AM. GRANGER. — Cas de cancer traités par la cataphorèse
mercurielle. — New Orléans Medical und Surgical Journal ; Août 1904.
L'emploi de la catophorèse mercurielle est due à Massey qui a publié son
procédé en 1895. Les électrodes qui servent à cet objet sont en zinc amal-
gamé de diverses dimensions. Sous l'action électrolytique du courant,
les liquides des régions affectées sont décomposés, les ions acides allant
au pôle positif, les ions basiques au pôle négatif. Le pôle positif est le pôle
actif, car les ions acides attaquent l'électrode de zinc amalgamé, formant
des ox ychlorures de zinc et de mercure, sels très astringents et très ger-
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII, — JUILLET 1905. 36
562 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
micides. Ces sels naissants sont emportés par la propriété cataphorique
du courant loin de l’électrode passant à travers les tissus contenant les
cellules cancéreuses. A leur passage, ils sémparent de l’albumine des
cellules et établissent une zône de stérilisation suffisante pour détruire les
cellules cancéreuses, sans atteindre le tissu sain, qui est seulement irrité.
Trois malades atteints d'affection cancéreuse ont été soumis à ce procédé.
La première avait un épithélioma de la paupière inférieure, qui augmentait
progressivement de volume et qui était ulcéré au centre. Le traitement a
consisté en trois applications légères de cataphorèse mercurielle faites à
l'aide de l’anesthésie locale.
Les tissus malades furent complètement éliminés, laissant une excava-
tion saine qui bourgeona rapidement. La guérison eut lieu sans difformité
réelle, avec conservation des mouvements de la paupière.
Le second cas est un épithélioma de la langue remontant à cinq ans, et
qui débuta sous la forme d'un petit nodule ulcéré. Dans les derniers temps
les nodules cancéreux avaient pris de l'extension. On fit une application
du traitement sous l’anesthesie générale. La durée de l'application fut d'une
heure quinze minutes avec un courant moyen de 150 milliampères qui
détruisit complètement la tumeur. Le tissu nécrosé tomba complètement
dix jours après le traitement. Il ne resta au bout de la guérison qu'une
cicatrice blanche déprimée.
Le troisième sujet était un cas de cancer récidivant inopérable du côté
droit du cou. La tumeur ulcérée offrait le volume d'un œuf. La récidive
eut lieu dans la cicatrice deux mois après l'opération. Le traitement par
les rayons X amena une violente réaction qui obligea à l’abandonner
pendant trois à quatre semaines. Les nouvelles séances parurent arréter la
maladie, qui fit ensuite des progrès rapides en dépit du traitement. Plu-
sieurs applications de cataphorése mercurielle furent alors faites avec une
intensité de 100 à 200 milliampères, avec des séances de deux heures quinze
minutes de durée. La destruction parut complète à part un point près du
meat auditif, point qui fut traité de la méme manière dans la suite. Trois
semaines après la dernière application, la surface se couvrait de granula
tions, puis se cicatrisait. En même temps l'aspect cachectique du malade
disparaissait.
L'auteur conclut de ses cas que le cataphorèse mercurielle est un excel
lent moyen non seulement de détruire une tumeur maligne, mais de stéri-
liser aussi les tissus environnants qui ne paraissent pas affectés. L'odeur
fœtide qui existe habituellement disparait pendant l'application des que les
sels mercuricls se sont diffusés dans les parties affectées. Les tissus nor
maux environnants semblent avoir leur activité physiologique accrue,
ainsi que le montre la rapidité de la cicatrisation. Malgré l'absence de
ptyalisme, l'absorption peut produire ses effets altérants et toxiques.
REVUE DE LA PRESSE 563
RENE DEsPLAts. — Lésions vasculaires en rapport avec la
réaction de dégénérescence. — Journal des sciences médicales de
Lille; 29 octobre 1904.
La signification diagnostique de la réduction de dégénérescence au dire
d Erb est une altération anatomique notable de la fibre nerveuse: cette
interprétation est, Je crois, hors de conteste aujourd'hui, et si on lui a
apposé naguère des faits de pathologie médullaire, des cas de polyomyélite
antérieure aigué,ou chronique, on n'a pas tardé à avoir l'explication de
ces contradictions apparentes dans la dégénération wallérienne des nerfs
provenant de la substance grise des cornes antérieures de la moélle primi-
tivement altérée. |
Pour rendre la formule plus explicite, il faut donc dire que la DR corres-
pond à une altération primitive ou secondaire du nerf. i
L'intérêt pratique d'une formule aussi nette n'est plus à démontrer, et
nombreux sont les cas, où une névrite à peine soupçonnée a pu ètre
diagnostiquée à coup sur, après un électrodiagnostic bien fait; mais à côté
de ces cas que l’on peut tout au moins soupçonner par avance, il en est
évidemment d’autres pour lesquels on ne pense pas à faire l'examen élec-
trique, parce que la névrite ne se présente pas sous sa forme habituelle;
c'est en recherchant ces cas dans le service de médecine de mon père à
l'hôpital de la Charité de Lille, qu'il m'a été donné de recueillir les deux
observations que je vais vous rapporter :
OBSERVATION PREMIÈRE. — M. B... Emile, 55 ans, métreur-arpenteur,
entre dans le service du professeur Desplats, à la fin d'octobre, porteur
d'une fistule, qui suppure abondamment, à la suite d'un abcès datant de
6 mois, à la marge de l'anus. Ce malade dont les antécédents héréditaires
ne sont pas chargés, dont le passé morbide ne comporte absolument rien de
particulier, est porteur d'un œdème blanc et dur du mollet droit; à
16 centimètres sous la rotule, la jambe droite mesure 38 centimètres et la
gauche 35 centimètres seulement. Le malade se plaint seulement d'une
faiblesse du membre inférieur datant de un mois, et de douleur assez vive
dans le mollet, qui est survenue il y a une quinzaine de jours; la tuméfac-
tion, la douleur locale font penser à une phlébite, dont l'origine serait
probablement l'abcès de l'anus, et on ordonne un traitement approprié;
c'est par curiosité que je fais l'examen électrique et j'ai la surprise de
constater une DR avec abolition de la contractibilité faradique et inversion
de la formule polaire, secousse lente au galvanique, s'étendant aux deux
jumeaux, au biceps, au demi tendineux, aux fessiers. Les muscles anté-
rieurs, au contraire, sous la dépendance du sciatique poplité externe ont
simplement des réactions affaiblies au galvanique comme au faradique. En
564 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
présence de ces signes nouveaux, j’interroge le malade sur la distribution
de sa douleur, qu'il localise exclusivement dans le mollet ; en pressant avec
le doigt sur le trajet du tibial postérieur on réveille une douleur vive; sur
le trajet du grand sciatique. au contraire la douleur n'est pas prononcée.
La flexion forcée de la cuisse sur le bassin (jambe étendue) réveille une
douleur assez violente dans la partie postérieure de la cuisse (signe de
Lasègue,
Brel, il s'agissait évidemment ici d'une névrite sciatique, mais il faut
bien avouer que l'æœdème considérable du mollet qui paraissait étre le
signe principal donnait à l'affection une physionomie particulière, de
nature à égarer le diagnostic, qui n'aurait pas été fait sans le secours de
l'examen électrique. Quelle était d'ailleurs la nature de cet wdéme et
s’agissait-il là d'une tropho-névrose, ou ne faut-il pas plutôt l'expliquer
par une phlébite, qui serait peut-être la c:use de la névrite ? c’est à cette
dernière explication que je serais tenté de recourir pour ma part, admet-
tant aussi que l’abcès de l'anus a été la cause première de tout le mal.
L'observation suivante est du même ordre, mais elle mérite davantage
votre attention, parce quelle s'appuie sur un examen anatomo-pathologique.
OBSERVATION ll. — M..., 50 ans, journalier, entre dans le service du
professeur Desplats, le 27 octobre 1903; son père est mort d'ictus céré-
bral à 50 ans, sa mère est morte de maladie inconnue, lui-même ne
signale pas de maladies antérieures, en particulier il nie la syphilis.
ll nous raconte qu'il y a six semaines, en revenant de l'atelier, il éprouva
des fourmillements dans les pieds, puis une véritable difficulté dans la
marche qui l’obligea à s'appuyer sur deux cannes pour retourner chez lui.
Pendant quatre jours, il est resté, incapable dit-il, de faire un pas;
depuis il est toute la journée dans un fauteuil et c'est à grand peine qu'il
marche en trainant les pieds, qui lui arrachent des cris.
L'examen somatique ne révèle pas de troubles de sensibilité; la force
musculaire est un peu diminuée au membre inférieur gauche, tant au pied
qu'à la jambe, elle est très notablement diminuée à droite; le malade, en
particulier, ne résiste pas à une très légère traction du pied, quand on lui
dit de le fléchir sur la jambe. Les réflexes rotuliens sont normaux, peut-être
un peu exagérés, les réflexes achilléens sont normaux.
On ne note rien de particulier du côté des yeux, rien aux membres
supérieurs. Au cœur on trouve un souffle très intense de rétrécissement
mitral, rien aux poumons, pas d’albumine dans les urines.
Les artères fémorales sont sensibles à la pression, mais on ne sent pas
les battements. Les deux pieds sont un peu froids et le malade se plaint
d'avoir continuellement les pieds gelés ; à part cela toute la face antérieure
de la jambe droite est rouge et un peu wdématiée, le pied droit au contraire
REVUE DE LA PRESSE 565
n'offre rien de particulier à la vue, de méme que la jambe et le pied gauches.
Sa démarche est un peu celle décrite sous le nom de claudication inter-
mittente, il traine les pieds sur le sol, marche lentement et pios diffici-
lement à mesure qu'il progresse.
Le diagnostic porté est celui d’artérite oblitérante symétrique, mais on
fait des réserves, parce que dans les Jours suivants on ne voit pas se former
de gangrene.
J'examine les réactions électriques de ce malade et je les trouve normales
au point de vue qualificatif au membre inférieur gauche, le moins atteint
en apparence, mais faibles au point de vue quantitatif, en particulier pour
les muscles jambier antérieur, extenseur commun, long et court péronier.
A droite, les muscles du mollet répondent normalement au point de vue
qualificatif, mais faiblement tant au faratique qu'au galvanique; les muscles
suivants, au contraire, présentent de graves modifications dans leurs
réactions.
1° Long péronier latéral : Diminution considérable de la contractilité
faradique, inversion de la formule et secousse lente au galvanique.
2° Court péronier latéral : Contraction trés faible au faradique, secousse
lente et trés faible au galvanique.
3° Jambier antérieur : Abolition de la contractilité faradique, secousse
faible et lente au galvanique.
4° Extenseur commun : Abolition de la contractilité faradique, secousse
lente au galvanique.
5° Pédieux : Abolition des contractilités faradique et galvanique.
Ces constations ne laissaient pas de jeter quelque trouble dans le dia-
gnostic; le malade fut soigné par les effluves de haute fréquence, le traite-
ment ne donna aucun résultat; son état ne s'aggravait pas cependant en
apparence. il ne présentait aucune trace de gangrène, lorsqu'il mourut
subitement le 26 décembre.
M. le professeur Augier procéda à l'autopsie et trouva un rétrécissement
mitral ancien très prononcé, qui transformait l’orifice valvulaire en une
fente étroite; sur une valvule existait une végétation ramollie, dissociée,
desagregee, qui avait donné lieu à des embolies cérébrales capillaires. Des
embolies s'étaient aussi produites dans les viscères, notamment dans les
reins, et au premier examen on avait cru que les lésions des artères fémo-
rales étaient dues aussi a des embolies ; mais une observation plus appro-
fondie et des examens histologiques ont montré qu'il s'agissait de lésions
d'artérite oblitérante très anciennes portant sur les artères des membres
inférieurs, depuis l'iliaque jusqu'à la pédieuse des deux côtés ; sur certains
points, l'artère était transformé en un véritable cordon fibreux finement
536 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
canalisé, et c'est ce fin canal qui seul peut expliquer l'absence des lésion
de sphacéle chez notre malade.
Mais comment expliquer la réaction de dégénérescence dans ce cas et
son unilatéralité ? Je n'ai pu malheureusement assister à cette autopsie
et je ne l’ai connue qu'après coup, car j'aurais demandé l'examen des petites
artères et surtout l'examen histologique des nerfs, mais je pense qu'il n'est
pas téméraire d'admettre que les artères nourricières du nerf tibial ante.
rieur étaient complètement obstruées, ce qui aurait causé une névrile
secondaire.
Je vous signalerai, d'ailleurs en terminant, une observation de Mally ou
l’auteur signale une réaction partielle de dégénérescence (inversion de la
loi des secousses, diminution de la contractilité faradique dans tous les
muscles de la main et dans une partie des muscles de l'avant bras, consé-
cutive à la ligature de l'artère humérale au pli du coude).
J'ai tenu à vous présenter ces observations, qui sans infirmer en rien la
loi générale, que je vous rappelais au début, rappellent que les nerls
peuvent dégénérer non seulement par suite de lésions des vaisseaux nour-
riciers; peut-être quelqu'un d'entre vous a-t-il rencontré des cas qui se
rapprochent des miens, peut-étre votre attention étant éveillée dans ce sens.
en découvrirez vous dans l'avenir; quant à moi, je me propose d'examiner
systématiquement au point de vue des réactions électriques les individus
porteurs d’artérite obliterante ou de lésions phébitiques que j'aurai l'occa-
sion de rencontrer.
C. BozzoLo. — Action des rayons X sur les organes leuco-
poiötiques. — Giornale della R. A. di médicina di Torino. — 1904.
L’auteur relate les expériences faites dans sa clinique universitaire sur
l'action des rayons X en cas de leucémie et pseudo-leucémie. |
Dans tous les cas, on observa les bons effets du traitement : on ne put
toutefois l'appliquer régulièrement chez deux malades atteints de maladie
de Bauti, dans un cas de lymphomatose multiple. Au contraire, une
malade atteinte de leucémie spléno-myélogène fut soignée pendant cinq
mois ; les résultats ont été dans ce cas vraiment surprenants.
La fièvre de 40°-39°5 tomba rapidement à 38° et cessa après un mois
de traitement. L'hémométrie accusa une augmentation de 35 à 85° (Feisch);
les hématies passèrent de 2.000.000 à 4.000.000, les leucocytes, au nombre
de 140.000 au début du traitement étaient tombés après trois mois à 16.000.
Ils remontérent ensuité à 40.000 et on vit réapparaitre quelques myelocyles-
qui avaient complètement disparu. La rate qui occupait toute la cavité
abdominale diminua de consistance après quelques semaines de traitement
REVUE DE LA PRESSE 367
et se réduisit à un très petit volume. La malade reprit ses forces e& ses
couleurs,.son poids augmenta de 15 kilogrammes, l'appétit devint meilleur
et les régles revinrent.
Les quelques myélocytes qu'on trouve encore dans le sang ne permettent .
pas de considérer cette malade comme complètement guérie; mais il n'est
pas possible de nier un rapport direct entre le traitement et l'amélioration
des troubles généraux et localisés dont souffraient cette malade, ainsi que:
les autres patients dont il a été parlé.
La merveilleuse action de ce nouvel agent thér apeutique est digne de la
plus grande considération.
BELoTt. — La Radiothérapie appliquée aux dermatoses
prurigineuses. — Congrès de l'Association française pour l'avancement
des Sciences, 4 Aout 1904.
L'auteur a pu constater l’eflet heureux de la radiothérapie sur un certain
nombre de dermatoses prurigineuses.
Prurit sine materia.— llemploi des rayons peu penétrants et évite toute
réaction locale. Le prurit s'atténue au bout de deux ou trois jours et cesse
complétement au bout de dix a quinze jours. I] se produit des récidives et
il existe des cas rebelles impossibles a prévoir.
Prurit avec lichenification. — Névrodermite de Brocq.— L'auteur a obtenu
des résultats sur dix malades. Cessation du prurit, disparition dela lichenifi-
cation : la peau reprend son aspect normal peu à peu.
Les cas traités étaient des cas rebelles, ayant résisté à toute thérapeutique.
Souvent, on doit quinze à vingt jours après la première application, en
faire une analogue à la première, rarement une troisième.
La plupart des malades traités ont guéris: tous ont été améliorés. Cette
méthode n'est qu’un procédé d'exception, mais elle peut rendre au praticien
de précieux services.
Prurigo.— L'auteur a obtenu un résultat remarquable sur un enfant
atteint du prurigo de Hebra, datant de deux ans, et ayant résisté à tout
traitement. Une seule séance a été suffisante. Le prurit a cessé; le suinte-
ment s'est tari, les croutelles sont tombées et la peau a repris son aspect
normal. Des lésions guéries depuis deux mois n'ont pas récidivé.
Lichen ruber planus.— Lichen corné. — Cessation des démangeaisons,
disparition des éléments en une séance. Il existe des points rebelles et la
récidive est possible. Dans un cas de lichen corné, une seule séance a
déterminé la guérison de la lésion, trente jours après l irradiation.
‘68 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Eczema. — L'auteur a obtenu quelques guérisons locales complètes
d'eczémas chroniques vrais, rebelles avec autres médications. Doses
massives: une seule séance par région malade.
Séborrhéides. — Cessation des démangeaisons, amélioration.
Cette méthode constitue un procédé de traitement local qui peut, dans
certains cas rebelles, donner d'excellents résultats, alors que les colles.
pommades, emplatres et mème les applications électriques sont totalement
inefficaces.
Dans toutes ces applications, les mesures exactes sont indispensables et,
grâce à leur emploi méthodique, l’auteur n'a jamais eu a déplorer un seul
accident grave.
Rupis-JiciInsky.— Les rayons X dans le traitement de la
tuberculose des articulations. — New-York médical Journal; 27
Aout 1904.
Les rayons X permettent non seulement de diagnostiquer absolument la
tuberculose articulaire dès ses premiers stades, de déceler le plus petil
foyer tuberculeux qui se développe dans le tissu spongieux des os près
des épiphyses ou toute extension du processus destructeur vers la surface
de la jointure, la perforation de l'articulation ou le début d'une synovite
tuberculeuse, mais montrent encore les épanchements par des ombres plus
ou moins foncées. L'auteur relate un certain nombre de cas dans lesquels le
traitement radiothérapique lui a donné des guérisons remarquables. Dans
la synovite tuberculeuse simple, il injecte dans l'articulation 30 grammes
d'une émulsion d’iodoforme, de formaline et de glycérine et expose larti-
culation immédiatement aux rayons X. Chez les enfants, les expositions
ont été faites tous les jours pendant cinq minutes au début, plus tard
pendant dix. |
Chez les sujets plus âgés, il emploie l'ampoule à une distance de six à
huit pouces. Ce traitement ne donne pas de succès dans les cas de tuber-
culose de la hanche et de la colonne vertébrale. Lorsqu'on trouve de
l'albumine dans l'urine, une démangeaison particulière dans l'articulation
exposée aux rayons et des sueurs profuses de réaction alcaline, ont doit
arréter le traitement radiothérapique pendant quelques jours. Les résultats
obtenus seront plus uniformes et meilleurs quand on connaîtra mieux la
technique et les doses du traitement.
REVUE DE LA PRESSE ວ69
GAUCHER et LACAPERE . — Les accidents dus a l'emplol des
rayons X. Radio-Névrites ascendantes . — Pr Congrès internatio-
nal de Dermatologie; Berlin ; 12-17 septembre 1904.
On divise en géneral en deux classes les accidents produits par l'emploi
des rayons X, suivant qu'ils se présentent d'une façon précoce avec une
évolution aiguë, ou d'une façon tardive avec une évolution chronique.
Ces deux sortes de lésions, presque toujours désignées jusqu'à présent sous
le terme commun de radiodermites sont essentiellement différents. Si
ion a le droit d'attribuer le nom de radiodermites avec lésions précoces
qui consistent surtouten brûlures plus ou moins profondes, on devrait dési-
gner les autres sous le nom de radionévrites, car les lésions cutanées
dépendent uniquement dans ce cas des lésions nerveuses provoquées par
les rayons. C'est ce que certains auteurs avaient déjà entrevu en désignant
ces lésions sous le nom de troubles trophiques de la peau.
Les deux observations rapportées par les auteurs, et quiontété recueillies
chez des personnes opérant journellement pendant plusieurs heures avec les
rayons X, montrent qu'il s’agit bien d'une névrite ascendante, c'est-à-dire
d'une lésion nerveuseatteignant d'abord les extrémités terminales cutanées
pour atteindre ultérieurement les troncs nerveux eux-mêmes; la névrite
ascendante s’est localisée, dans la seconde, au nerf cubital. On y remarqua
lessymptômes ordinaires des névrites ascendantes: troubles de la sensibilité,
état lisse de la peau, douleurs sur les nerfs nerveux; enfin, ces névrités
avaient même favorisél'apparition d’ulceration de nature épithéliomatcuse.
BARTHELEMY et LEvy-BinG. — Accidents cutanés dus aux
rayons X. — X" Congrès international de Dermatologie; Berlin, 12-17
septembre 1901.
Nous avons observé en 1901 des accidents cutanés dus aux rayons X
sur 2 malades. On ignore sur quels malades surviendront ces lésions,
quelle sera l'époque de l'apparition et celle de la guérison de ces dernières.
Un fait remarquable est l'extrême douleur au début, comparée à d’indo-
lence ultérieure; c'est aussi la lenteur de l'élimination des escarres et de
la réparation.
BECLERE. — Traitement radiothérapique de l’épithélioma. —
X* Congrès international de dermatologie; Berlin 12-17 septembre 1904.
M. Béclère a exposé une série de moulages qui démontrent plus éloquem-
ment que les observations les plus détaillées l'action curative des rayons
de Rontgen sur le lupus et les épithéliomas. Ces moulages représentent un
ວ70 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
cas de tumeur épithéliomateuse de la région temporo-maxillaire, un cas
d’ulcération épithéliomateuse de toute la surface du nez jusqu’à l'angle
interne de l’œil, un cas d'épithélioma de la lèvre inférieure, un autre de la
face supérieure de la langue. Dans tous ces cas le diagnostic a été confirmé
par l'examen histologique.
Deux de ces cas surtout, l'épithélioma temporo-maxillaire et celui de la
langue, nous intéresseni ici. Dans le premier, la tumeur, épaisse d'un
centimètre et large comme une pièce de cinq francs en argent a disparu
complètement sous la seule influence des rayons X, sans réaction inflam-
matoire apparente et sans mortification, comme une gomme sous l'action
du traitement spécifique; l'emploi exclusif de la radiothérapie en fait un
cas de démonstration. Mais dans la pratique, il est préférable, en présence
d'une tuıneur végétante, d'enlever d'abord à l'aide de la ligature élastique,
du curettage, du bistouri ou de l'anse galvanique, tout ce qui dépasse et
de recourir ensuite à la radiothérapie : ainsi l'épithélioma pédiculé de la
langue fut sectionné d'abord par l'anse galvanique et son pédicule et sa
base d'implantation traitées ensuite par la radiothérapie.
En résumé, s’il y a des cas Justiciables de la seule iutervention chirurgi-
cale ct de la seule radiothérapie, il y en a d'autres où une méthode mixte
doit étre employée. Aujourd'hui encore, en présence d'un néoplasme, le
chirurgien l'enlève tout à fait ou ne l'opère pas. A l'avenir dans certains
cas, le chirurgien pourra n'enlcver qu'une partie du mal, la radiothérapie
achèvera la guérison.
LEREDDE. — Traitement des épithéliomas de ia peau. —
X* Congres international de dermatologie ; Berlin, 11-17 septembre 1904.
La question du traitement de l’épithélioma cutané est une des plus intéres-
santes qui puissent nous préoccuper, en raison de son importance
pratique.
Voici une maladie oii nous sommes fixés dans notre jugement, non par
l'absence de procédés curatifs, mais par leur grand nombre. Jl importe de
choisir, d'éliminer. I] importe d’autre part de ne juger ni ces chirurgiens
ni ces histologistes, mais seulement ces médecins.
Obligé de me limiter, je me borncrai à discuter ici les indications
respectives de l'ablalion et de la radiothérapie.
M. Bergmann a condammé celle-ci, puisqu'il la réserve aux cas inopé-
rables. Je ne suis pas de cet avis.
Les chirurgiens observant des cas d'épithélioma graves ayant tendance
à envahir les ganglions, les dermatologistes observent surtout des cas
bénins à marche lente. Quand nous parlons du traitement de l’épithélioma
®
REVUE DE LA PRESSE 571
de la peau, nous devons parler de toutes les formes et non seulement de
celles qu'observent surtout les dermatologistes.
Ceci dit, je tacherai d'exprimer une opinion en médecin, je ne sais pas si
je réussirai à atteindre la vérité, j'essaierai pourtant de le faire.
Je crois que le cancer de la langue, le cancer de la lèvre ne doivent pas
être traités par la radiothérapie. Je serai presque d'accord avec M. Darier
qui considère les formes qu'il groupe sous le nom de Homkret comme
Justiciables de l'ablation seule. Que des types exceptionnels, à marche
lente, presque énucléables de cancer des lèvres et même de la langue
puissent guérir par la radiothrapie, cela est possible, j'ai guéri moi-même
deux cas, l’un de cancer lingual, l’autre de cancer labial, où les lésions
étaient presque énucléables. Maïs ces cas exceptionnels ne doivent pas
nous faire perdre de vue le danger qu'il y a à regarder la radiothérapie
comme méthode curative d’affections qui sont essentiellement infectantes,
pour lesquelles il importe de ne pas perdre de temps.
En revanche, je diffère complètement d'opinions avec M. Bergmann sur le
traitement des épithéliomes de la peau, et même avec M. Darier sur le
traitement des Homkrets des tissus cutanés.
Ce qui guide d’abord, à mon avis, dans le choix du procédé, c'est la
rapidité d'évolution. Il y a des cas exceptionnels au niveau de la peau qui
évoluent rapidement. Il y a des cas qui évoluent lentement, quelques-uns
qui ont une marche lente au début et qui s'améliore peu à peu. Le médecin
peut toujours juger de la rapidité de la marche d’après l’histoire du malade.
Dans la plupart des cas, nous avons le droit de décider notre traitement
en tenant compte des considérations accessoires, esthétiques même. Dans
les formes à marche rapide, nous devons même faire de la radiothérapie
(si nous la trouvons préférable à d’autres moyens non chirurgicaux,
question que je n’etudie pas en ce moment).
La radiothérapie est également préférable a l’ablation dans les cas qui
atteignent les orifices de la face, paupières, narines, parce qu'il n'y a pas
datrésie après l'opération. Ceci est particulièrement important en ce qui
concerne la fente oculaire.
La radiothérapie est également préférable dans tous les cas d’épithéliomas
destructeurs 4 marche lente qui ont détruit profondément, et dans lesquels
il faudrait enlever une partie du squelette. Par son action élective elle
' permet d'enlever ce qui est malade, tout ce qui est malade et rien de plus.
572 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
SPRINGER. — Radiodermite chronique grave guérie par la
cautérisation Ignée ponctuée. — Annales médico-chirurgicales du
Centre; 21 aout 1904.
Springer a eu l'occasion d'observer, sur un industriel qui, pendant trois
ans, présente les rayons X en public, une radiodermite grave. Au moment
de l'examen, il existe depuis deux ans une ulcération profonde avec fongo-
site dans le médius droit; l'index est atteint d'une dermite et les ongles
des deux doigts sont profondément modifiés dans leur structure.
L'affection a reçu les noms les plus variés; c'est ainsi qu'elle a été con-
fondue avec une tuberculose ou une syphilide de la peau, elle a été prise
pour un épithélioma, etc, etc.
Aucun des traitements préconisés n'a amené la moindre amélioration,
certains même ont entraîné une aggravation.
Le traitement institué consista en destruction au galvanocautère non
seulement du champignon, mais des tissus sous-jacents jusqu’à une profon-
deur d'environ 3 millimètres au-dessous du rebord cutané qui fut détruit
à son tour sur environ 1 millimètre 1/2 de largeur sur tout son pourtour.
L'auteur obtint de la sorte la formation d'une escharre profonde sèche,
dure et sonore, véritable morceau de charbon aux lieu et place de la lésion
- qui existait. ;
Comme pansement, on applique quelques épaisseurs de gaze séche stéri-
lisée, une légére couche d’ouate hydrophile sèche et une bande pour tenir
le tout.
Le sixième jour, l’escharre tombait laissant à nue une plaie de bonne
nature recouverte de petites granulations d'un beau rouge.
La cicatrisation de cette plaic s'est faite dans des conditions excellentes
sous de simples pansements secs au salol, précédés chacun d'un bain de
permanganate de potasse au 10/00 suivi d'un attouchement de quelques
minutes à l'eau oxygénée.
Trois semaines après, la plaie opératoire était recouverte en totalité de
peau saine qui est restée saine.
En même temps que la plaie faite par le galvanocautere se cicatrisait, les
tissus du médius tout entier reprenaient leur caractères normaux et leur
fonction régulière.
La sécheresse de la peau disparaissait, les crevasses se fermaie mt, la
gène articulaire se réduisit à néant.
Les lésions ayant été produites par des rayons ultra-violets, l'auteur avait
soumis la main malade chaque jour, pendant une demi-heure, à ums bain
de lumière rouge obtenu au moyen d'une caisse renfermant plusieurs
lampes à incandescence et fermée sur une de ses faces par un double verre
rouge rubis devant lequel il plaçait sa main à une distance de 15 à 2 cen-
timètres.
REVUE DE LA PRESSE 573
Joux R. Levacx. — Traitement des nevi par les rayons X. —
The Scottish med. a. Surg. Journal ; Juillet 1904.
Les méthodes employées jusqu'ici dans le traitement des nevi n'ont pas
toujours été suivies de résultats satisfaisants au point de vue cosmétique.
La cicatrice est souvent difforme. La découverte de l’action des rayons X
sur la peau devait conduire à les essayer dans les cas de tumeurs vascu-
laires. Jutassy a donné un cas de guérison compléte de telangiectasie
congénitale par les rayons X, chez un homme de 22 ans. Levack donne de
son côté trois observations intéressantes.
Le premier cas est un large nevus occupant tout le cété gauche de la
lace depuis la région temporale jusqu’au milieu du nez et à la lèvre supé-
rieure; la couleur était rouge pourpre. Traitement: séances quotidiennes
de dix minutes, étincelle de 30 centimétres, six accumulateurs comme
courant primaire, ampoule douce. Au bout de quinze jours, dermatite vési-
culeuse. On fait les pansements appropriés, la guérison était compléte au
bout de trois mois et le nœvus avait disparu. La peau pouvait à peine se
distinguer de la peau voisine normale. Le résultat fut très satisfaisant et le
reste du nevus tut traité avec le même succès. Le traitement eut lieu en
trois fois pour éviter une trop forte réaction.
Le deuxiéme cas est celui d'une dame de 38 ans, ayant un nevus sur la
lévre supérieure. La réaction fut obtenue au bout de six semaines, un
mois plus tard la guérison était compléte et la saillie formée par le nevus
avait beaucoup diminué. Quelques points qui avaient échappé à l’action des
rayons furent détruits par le thermocautère. Le résultat fut également
très satisfaisant dans un troisième cas de nœvus de la joue et du poignet.
Le traitement des nevi par les rayons X est long, fastidieux, mais en
Somme satisfaisant : il constitue, d’après l'auteur, une amélioration sur les
autres méthodes, scarifications, caustiques, etc. La cicatrice produite
diffère peu de la peau normale, elle a généralement la méme couleur et la
peau est aussi souple.
Les nevi plus profonds et ceux qui forment tumeurs sont naturellement
plus difficiles à enlever que les nevi superficiels, mais ils finissent par
disparaitre dans la plupart des cas.
Max EINHORN. — Radlum-theraple du cancer de l’œsophage.
— Médical Record ; 30 juillet 1904.
L'auteur a traité en tout neuf cas de cancer de l'œsophage par des appli-
cations internes de radium. A cet effet, le radium était placé dans un petit
Teceptible en forme d'olive, introduit dans l’esophage à l'extrémité d'une
574 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
bougie. La quantité de radium était de 0,25, correspondant à 20.000 unités.
l'application durait une demi-heure.
Les malades n'étaient soumis à d'autre traitement qu'à un régime parti-
culier et occasionnellement à l'usage du sirop de codéine. Sur ces neuf cas,
six présentérent une amélioration du rétrécissement. En même temps les
malades pouvaient se nourrir avec beaucoup plus de facilité. Dans trois cas,
on ne put constater aucune amélioration. Dans deux cas, le traitement n'a
pas été continué assez longtemps et, dans le troisième, le traitement a été
trop irrégulier pour pouvoir en attendre de bon résultats. A en juger par
les quelques cas qui ont été traités assez longtemps et régulièrement, il
semble démontré qu'il se produit une réduction partielle de la tumeur,
cause du rétrécissement. Il ne s'est produit aucun incident désagréable au
cours du traitement. Dans quelques cas on a pu observer une diminution
des douleurs.
Bien qu'il n'y ait eu de guérison dans aucun cas, l'amélioration qui s'est
produite a été par elle-même d'une importance marquée et laisse voir qu'on
peut rendre perméable les rétrécissements par le traitement par le radium
et prolonger ainsi la vie des malades. Peut-être obtiendra-t-on davantage
dans quelques cas en commençant le traitement de bonne heure.
ROBERT ABBE. — Sarcome à cellules géantes de la machoire
inférieure traité par le radium. — 1° Communication, Med. Record,
30 avril 1904.
Il s'agit d'un jeune homme de 17 ans, porteur d’une tumeur regardée
par les chirurgiens comme de la plus grande malignité. Il y a 4 mois le
malade observa une enflure de la gencive autour de la canine inférieure du
côté gauche. Cette dent était déjà ébranlée. Pendant 2 mois la tumeur
augmenta et le malade entra à l'hôpital Saint-Luc.
Pour résoudre le problème, nous avons eu recours à la contamination
expérimentale, à l’inoculation au singe, au macacus sinicus, espèce assez
sensible à l'infection syphilitique.
Le virus utilisé a été recueilli sur l'homme. Un ne nos malades avait un
chancre peu suintant; chez l’autre malade, au contraire, l’ulcère était
recouvert d'une fausse membrane facile à détacher, en apparence source
abondante de virus.
Sur les arcades sourcilières d'un singe, on inocule, par scarification
intra-épidémiques, du côté droit : le virus frais, immédiatement après sa
prise sur le chancre humain, et à l'arcade gauche: le virus du méme
malade, retiré depuis six heures.
REVUE DE LA PRESSE 575-
Ce virus datant de six heures avait été recueilli sur des lancettes
stérilisées, lancettes placées dans des boltes de Pétri, et le tout laissé à la
température ordinaire, au mois de juin.
Chaque singe reçoit donc deux sortes de virus, l’un frais, l'autre
dessëché, et chaque singe correspond à un malade différent.
Seul, le virus frais inoculé a provoqué l'éclosion de l’accident initial
syphilitique, apparu au point d'insertion. L'incubation avait duré dix-sept
jours dans un cas, trente-huit jours dans le deuxième cas.
En résumé, deux macacus sinicus, après avoir reçu le pus du chancre
induré de deux malades différents, contractent la vérole.
Mais tandis que le virus inoculé peu de temps après la prise sur
l'homme a permis d'obtenir un résultat positif, le virus retiré depuis six
heures s'est montré stérile, dépourvu de toute action pathogène ; ce virus
a subi l'influence novice du temps.
Nous ne nous attarderons pas à expliquer les raisons de la perte rapide
de virulence du pus syphilitique : parasite englobé dans des albumides
coagulées, rôle empêchant d'une sensibilisatrice, influence de la dessic-
cation, etc.
En pratique, il semble que l'on ne peut utiliser l'influence atténuante
du temps comme procédé de vaccination, avec un contage syphilitique de
virulence diminuée.
Cette fragilité du virus retiré hors de l'organisme humain constitue
peut-être l’obstasle qui s'oppose à la culture du parasite de la vérole.
Les expérimentateurs devront utiliser du pus fratchement recueilli et non
du pus transporté a distance depuis quelques heures et ainsi rendu
inactif. C'est la pratique suivie de M. Netchnikoff pour obtenir une inocu-
lation positive de la syphilis.
Cette notion de l'influence destructive du temps n'intéresse pas seule-
3 centimétres d’avant en arriére, 3 centimétres de haut en bas et 5 centi-
métres de surface antérieure, chirurgicalement parlant il fallait reséquer
la machoire et faire une mutilation inutile, car la récidive était inévitable.
L'auteur emploie d'abord un petit tube de verre contenant 10 ™ de radium,
d’une activité de 300,000 (curie) le tube était placé sur la tumeur, en dedans
de l’arcade dentaire et était laissé en place pendant le temps d’une 1/2 heure
à 1 heure. Les séances étaient faites tous les jours. La lame était protégée
par une lame de plomb.
Au bout du 4° jour, la partie ulcérée devint unie, rosée et plus petite,
et toute la partie de la tumeur qui faisait saillie en dedans fut considéra-
blement réduite.
L'auteur commence alors à attaquer la partie extérieure en plaçant le tube
entre la lèvre et la tumeur. Après 3 applications, des ampoules s'étant
576 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
formées sur la muqueuse, il se décida à pénétrer dans la masse de la
tumeur. Après avoir anesthésié la muqueuse avec de la cocaïne, il fit péné-
trer le bistouri jusqu’au niveau de la masse sarcomateuse et placa le tube
de radium jusqu’au niveau du bord inférieur de la mâchoire, 2 ou 3 fois
par semaine, il pénétrait dans différentes parties de la tumeur, laissant le
radium fixé 2 ou 3 heures.
Au bout de 2 mois, l’accroissement de la tumeur fût non-seulement arré-
tée, mais il y edt une diminution appréciable de la tumeur. La substance
de cette derniére devint plus ferme et présenta au toucher une sensation
granuleuse, comme s'il formait des points d’ossification.
Reuns et Paul SALMON. — Action du Radium sur les épithé-
liomes bénins. — Société de Biologie ; 29 octobre 1904.
Les syphiligraphes ne sont pas actuellement d'accord sur cette question:
le pus syphilitique, retiré hors de l'organisme humain, peut-il conserver
longtemps sa virulence ? En d'autres termes, le virus syphilitique apparait
soit comme un virus fragile, sensible aux influences extérieures soit,
inversement, comme un virus capable de résister à ces mêmes influences.
Pendant la période d’incubation de la vérole chez l'homme, pendant les
semaines qui séparent l'instant de l'infection et l'apparition du premier
accident visible, le chancre, des causes multiples de contamination acci-
dentelle possible viennent compliquer la question; rien de plus difficile,
pour les cliniciens, que de préciser exactement a quel moment, avec
quelle source de virus, s'est produite l'infection initiale.
ment l'étude de la syphilis poursuivie dans des laboratoires, mais aussi la
prophylaxie des maladies vénériennes. Dans la vie courante, les cas de
contagion syphilitique immédiate, à distance, doivent être exceptionnels.
Fréquentes sont au contraire les véroles transmises par contact direct,
immédiat, presque instantané, les syphilis d’origine vénérienne par
exemple. Le fait expérimental s'accorde donc avec les observations des
hygiénistes.
RECHERCHES
sur | Excitabilité électrique de différents muscles
DE VERTEBRES ET D’INVERTEBRES
par Mm: LAPICQUE
(Suite et Fin)
APPENDICE
CHIFFRES D'EXPÉRIENCES
APPAREIL DE WEISS
Expériences sur Rana esculenta
Gastro-cnémien.
Voltage
Exp. XIV. — 22 février 1903. — Distance 10 centimètres. . . . . 2:29
A ged ee ss 2,1
15 PB ra he Ke ok 1,8
La loi des quantités est une droite.
Exp. XVI. — 24 février 1903. — Gastro-cnémien de Rana esculenta '
. oltage
Distance 15 centimètres. . . . . 0,52
10 ee 0,6
3 We oe a ër 0,85
La loi des quantités est une droite.
Exp. XVH. — 25 février 1903. — Expérience sur le droit antérieur de
Rana :
Voltage
Distance des fils 20 centimètres. . . . . 1.65
10 Pr eae 2.65
3 E an a 24 4,69
La loi des quantités est une droite.
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — SEPTEMBRE 1905 37
578 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Exp. XVIII. — 27 février 1903. — Experience sur le droit antérieur də
Rana :
Vorig
Distance des fils 40 centimètres. . ... R
| 20 » ແ ah
10 » sn Lune elt
La loi des quantités est une droite.
10 Février 1903. — Expérience sur le Gastro-cnémien de Rana excité par
le nerf sciatique :
Voltage
Distance des fils 39 centimètres. .... 1.4
26 )) a ge ae ae NG IO
13 » sans. EN
La loi des quantités est une droite.
APPAREIL À CHUTE
Lecture du seuil sur Aplysie
Exp. VI.— 15 avril 1903.— Commencement de l'expérience deüx heures
après avoir découpé un lambeau du manteau :
Durée ‘ Voltage Réponse
0,0481 4 Seuil douteux
h,3 Secousse
h Seuil
0,093 3,0 Belle réponse
3,3 Seuil
, 3,1 Rien
0,2235 2,9 Petite secousse
2.4 Rien
2,5 Rien
2,69 Seuil
Exp. VII.— 17 avril 1903.— Lambeau découpé à 2 h. 30 m. Commen
cement de l'expérience à 6 heures :
Durée > Voltage ` Répons:
0,034 5 Secousse
4 Secousse
3,4 Petite secousse
: ) »
2,7 » »
23 Seuil
2.3 Rien
2,5 Seuil
0,0812 — A Belle secousse
43 Petite secousse
4.1 » »
3,8 Seuil
Me: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 579
0,024 2,9 Rien
3,2 Seuil
3,3 Secousse
0,006 4,95 Petite secousse
4,8 Petite réponse
4,5 Rien
4,6 Seuil adinis
Vérification du temps 0,034.— Seuil retrouvé 2,55
CALCULS D'EXPÉRIENCES
7 avril. — Pince de Carcinus Monas 5!
Durée du passage Voltages
du courant (centiémes ‘) Observés Calculés
3,05 3,00 3,00
1,72 4.1 4,07
0,87 3,6 5,8
1 5,0 5,2
e = 10,1 o> Oy y == 1
10 avril. — Pince de Carcinus Manas 3"
Durée de passage Voltages
du courant Observés Calculés
3,05 2,85 2,89
2,05 3,85 3,65
1,00 3,5 5,54
0,6 7,5 7,6
«u = dech ER ES 4 = 0,2
12 avril. — Pince de Carcinus Menas <
Durée du passage Voltages
du courant Observés Calculés
2.75 4,3 4,6
1,82 5,8 5,5
12 6,4 6,4
0,61 7,1 8.3
a = 7,165 = 285
380 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
14 avril. — Pied de Solen marginatus.
Voltages
Temps Observés Calculés
2.4 2,30 2.30
1,82 2,4 2.9
1.12 3,05 3.09
a = 1,36 b = 1.8%
20 avril (Après midi). — Lambeau de Manteau d Aplysia ayant
servi à une expérience la veille. (Voir p. 67).
(Trente heures après sa séparation de l'animal. Même résistance
200 ohms). ;
Temps Voltages
(centièmes”) Observes Calculés
59 1.85 1.85
80 1.75 1.73
137 1,60 1,50
207 1,45 1.45
u ແ 222 5 = 0,82 |
D
20 avril (Soirée). — Même lambeau de Manteau d Aplysia.
(Plus de trente-six heures après l'avoir découpé de l'animal).
Pour avoir des voltages plus élevés et par conséquent une plus
grande approximation dans la lecture, remplacé la résistance
additionnelle de 500 ohms par une résistance de 3500 ohms.
Voltages
Temps Observés Calculés
54 3,00 3,00
2,7 2,73
t37 Sech 2,41
207 21 Sch
M": LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 581
Appareil a chute
21 avril. — Lambeau de Manteau d'Aplysie.
(Séparé de l'animal depuis vingt heures).
Voltages
Temps Observés Calculés
4,8 3,6 3,0
15,7 2,8 2,8
22,3 2,6 2,6
« = 36,6 H = 1,88 y = 17.8
Roue dentée. — Continuation de l'expérience.
54 2,5 2,5
80 2.20 2,23
137 1,95 1,98
207 1,87 1,87
Une droite.
a= AN b=163 y,=0
II nous a été impossible de raccorder ces deux expériences; nous
Supposons que l'excitabilité du muscle a changé pendant que nous
installions le nouvel appareil d’excitation ; ce qui l'indique, c'est la valeur
‘de b qui diminue pendant que a augmente.
Appareil a chute.
18 mai 1903. — Pied d'Hélix pomatia.
Voltage
Durée Observé Calculé
3,4 2.0 2,0
2,4 2.3 23
1,2 J2 3.3
1.0 3,7 3,7
a= 2,4 b= 18 7,=0
Appareil a chute
Pointe de Ventricule de Testudo
11 Juilfet.— Résistance 8.000 ohms. T 17°.
Durée Voltage
2.00 3,79
1,33 4,60
0,67 7,00
„hd 6 = LÉI y =O
252 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
14 Juillet.— Résistance 39.000 ohms T 24°.
Durée Voltage
2,16 5,6
1,33 6,7
0,67 9,0
a = 3,6 4 = 3,70 y = 0,1
La pointe du ventricule étail suspendue à deux crochets de platine
comme les tissus précédents, mais avec le myocarde, il n'est pas néces-
saire d'employer un myographe pour saisir le seuil, très apparent
directement en vertu de la loi du tout ou rien.
Les expériences faites avec l'appareil de Weiss sur le gastro cnémien de
Rana et le droit antérieur de Rana donnent pour valeur des constantes
(unité, millième de seconde).
Gastro-Cnémien (22 février) a = 0.4 aq og
T 16° , b = 1,24 b
Gastro-Cnémien (2% fevrier) a = 0,13 g _ 037
Excit. descendante T 16° b = 0,35 RE
Droit antérieur o (25 février) a = 0,97 ET
T 16° b = 0.85 b
Droit antérieur © (27 février) a = 0,6 a __ 95
T 17° b= 1.3 b
bt a BEES a = 0,11 a ດຸງ
G.-Cnémien excité par nerf scialique b — 1,62 pore 0.01
DECHARGES DE CONDENSATEUR
Gastro-Cnémien normal de Rana esculenta
La loi des quantités est une droite.
28 février. — Rés. add. 23000 ohms. T. 18°. Excitation ascendante.
Capacités en dixièmes Voltage pour le
de Microfarad seuil
8 1.70
6 1.75
3 2,05
1 2,55
a=1 b = 1,55 a = 0,63
b
M" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 583
3 mars. —- Gastro-cnémien Rana temporaria. R. add. 23000 ohms. T. 19°.
Excitation descendante.
8 0,35
6 0,35
3 0,4
1 0,62
a = 0,32 b = 0,13 - = 01
Excitation ascendante.
8 2:8
6 3,0
3 3.6
1 4,4
a = 24 b = 2,6 x = 0,7
9 mars. — Excitation descendante. T. 12°. R. add. 23000 ohms.
8 0.6
6 0,63
3 | 0,83
1 1,4
a = 0,9 b = 0,486 = 0,54
11 mars. — Excitation ascendante. T. 16°. Méme résistance.
8 | 1,55
6 1,06 : | >
3 1,75 Es
1 2.00 | !
1
a = 0,5 b = 1,5 ; = 0,34 | EN
|
14 mars. — Excitation ascendante. T. 20°. Méme résistance. :
8 1,6 !
6 1.6 |
3 1,70
1 2,05
a = 0,52 b = 1,53 I = 0,34 mi
DNA ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
27 mars. — Excitation ascendante. T. 16°. Méme résistance.
R 8 2,75
6 2,8
3 2,9
2 3,1
1 3,4
a
a = 0,8 b = 2,6 = 0,3
20 juin 190%. — Excitation descendante. Grenouille verte. T. 21°.
Petit condensateur.
1 1,45
0,7 1,70
0,4 1,95
0,2 2,70
0,1 4,3
a = 0,317 b = 1,03 e 0,3
Gastro Cnémien Rana curarisée
La loi des quantités donne encore une droite pour les ca patitis
au-dessus du dixième de Microfarad.
28 février. — Excitation ascendante. T. 10°. Rés. add. 23000 ohm S-
8 3.1
6 32
3 4.0
2 ON
| 6.8
a= 4,2 b = 2.6 Lets
b
1" mars. — Excitation ascendante. T. 16°. Mème résistance.
8 3,6
6 3,05
4.6
{ 6
a = 28 b= 3,2 = 0,9
M": LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 980
2 mars. — Excitation ascendante. T. 19°. Meıne résistance.
8 2,9
D 2,6
3 3
1 4,3
a
a= 2.3 OS 24 D 1
8 0.5
6 0,52
3 0,6
1 | 0,9
e a
a = 0,43 b = 0,445 = |
2 mars. — Excitation ascendante. T. 20°. Méme résistance
3 2,6
6 2,15
3 3,3
4 4,70
a
= 3,4 = 23 =
a b 5 4
14 mars. — Excitation ascendante. T. 20°.
8 3,5
6 3,6
3 4,0
1 S 3,6
a
a = 2,4 b = 3,2 D = 0,75
18 mars. — Excitation ascendante. T. 18°
8 3.3
6 3,45
3 4,2
1 6,3
íl
a = 3,45 b = 2,85 71-2
386 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Triceps Rana normal
12 mars. — Decharge ascendante. Température 13°.
‚17 b = 2,83
3,1
3,1
3,7
3
= 0,76
2.3
13 mars. — Décharge ascendante. Température, 18°.
8
6
3
1
a= 0,6 b = 1,7
23 mars. — Température, 20°.
a = 0,75
24 mars. — Température, 16° 1/2. |
6
me PO Go GR
b = 2,64
0: =-2.20
1,18
1,8
1,85
2,35
a u
er 0,35
M": LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 9817
Triceps Rana curarise
La loi des quantités est une droite.
4 mars. — Température 18°.
8 2,75
6 2,82
3 3,3
1 4 AS
a
t= 19 b = 2,5 = 0,76
b
12 mars. — Température, 16°.
8 3,6
6 3,8
3 4,5
1 6,4
a = 32 b = 3,2 O4
0 H b
Droit antérieur Rana normal
La loi des quantités est une courbe concave vers l'axe des T.
16 Mars. — © Température, 19°.
Cap. 8 6 3 1
Volt. 3,39 3,4 3,85 4,35
20 mars. — 3 Temperature, 17°.
Cap. 6 A 3 2 1
Volt. 1,25 13 1,4 1,6 1,95
Constantes 4 = 1,08 B =1.1 + = 0,09 ee EE 0,9
21 mars.— © Température, 18°
Cap. 8 6 5 3 2 1
Volt. 21 22 225 25 265 4,05
Constantes «= 7,04 8 = 1,71 y = 1,87 i 2,2
H
21 mars. — > Température, 18°.
Cap. 8 6 5 3 2 1
Volt. 1,6 1,8 1,85 1,9 2 2,00
Constantes « = 2,64 B = 1,39 + = 0,58 S 7 p Y= 1,2
|
h
\
588 | ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
24 juin. — ot Température, 21°.
Cap. A 2 1 0,5 0,3 0.1
Volt. 1,4 1,6 1,8 2,1 2,6 3,6
Constantes «= 1,06 8 = 1,25 y = 0,25 = 0.9
Droit antérieur curarisé normal
2) Mars 5 20°. — R. add. 18500.
Cap. 6 > 3 2 1
Volt 2,3 2,6 3,25 3,8 3,10
` sas Qui 43 2 E GE d GE 79
Constantes «= 88 B =1,12 y = 0,74 =a 1,2
26 Mars ot 20°. — R. add. 18500.
Cap. 6 5 3 2 1
Volt. 2,8 3 4,2 4,9 6.8
,— 5 7 ,
Constantes « = 11,7 B — 1,28 y = 0,9 a a =
Gastro-cnémien Rana éthérisée
29 Mars ot 16°. — R. add. 20000.
Cap. 8 6 5 3 2 1
Volt. 3,5 3,63 3,75 4,0 42 4,8
Const. calc. «=8,14 8=3,06 y= 1,33
p
Longs du dos Rana
18 Juin 1904 T 20°. — R. add. 18500.
Q Di 0.2
Cap. 10 5 2 1 0,0 Se
Volt. 2,5 28 3,2 3,85 48 ne
a — 5 L =)
Const. calc. u = 287 B=228 y=0,34 —— 7
M”: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 589
Gastro-cnémien Rana curarisée
dose très forte, triple de celle nécessaire pour curariser à la limite
6 Juin T 20°. — R. add. 3300.
Cap. 8 ` 3 1
Volt. ZA 2.95 3,7 6,2
| K as u — D / <
Const. calc. «= 9,75 B=:1.40 y=0,8 ee er
Pour ce cas particulier (temps de décharge plus court et forte curarisa-
tion, la loi des quantités donne une courbe. ` `
12 Juillet 13°. — Emploi du petit condensateur. Curarisation à |
limite.
Cap. 5 2 1 0,5 0,3 0,2
Volt. 1,59 2 2,8 3,9 3,4 7
; m bes e — 5y
Const. calc. a = 1,85 B=1,22 y=0.,l > = 1,4
13 Juillet 17°. — Curarisation à la limite.
Cap. 3 1 0,5 0,3 0,2
Volt. 1,6 1,98 2,6 3.4 4.2
; FE 3
Const. eale. u= 086 B =120 "seh —— = 0,8
i?
13 Juillet 17°. — Dose de curare deux fois plus considérable que
dans l'expérience précédente.
Cap. 3 2 1 0,5 0,3
Volt. 2,4 3 A 5,8 7,8
| Const. cale. «=2,27 B=1,97 y = 0,062 it = 1.1
13 Juillet 18°. — © Forte curarisation. `
Cap. 1 0,3 0.3 0,2
Volt. 1 1,55 215 2,60
— fh e
Const. cale. «=095 B—02% y=018 ET = 38
i
+
t
!
!
L
i
|
I
390
Comparalso
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
n entre les constantes de Gastro-cnémlen
de Rana esculenta et Rana temporaria
15 Juillet 18°. — Gastro-Cnémien de Rana temporaria.
Cap. 2 0,5 0,3 0,2 . Of
Volt. 1,4 2,05 2,6 3,9 4,8
— Bon ...
Const. calc. e—0,58 8=1,1 y=0,045 = 0,47
18°. — Gastro cnémien de Rana esculenta.
Cap. 2 1 0,5 0,3 0,2
Volt. 1,60 1,70 2,0 2,9 2,8
a
Const. calc. « = 0.3 B = 1,45 7 — 0.21
Gastro-cnémien Bufo vulgaris
19 mars 1903. — ô Rés. add. 23000 15°
Cap. 8 5 3 2 1
Volt. 0,95 1,1 12.4 1,62 2
PEN i u— DT d
Const. calc. «= hi 5=05 "sl SC EE
6 juin 1903. — ô Rés. add. 23000 21°
Cap. j 3 2 1
Volt. 2,2 2,45 2,80 3,20
ses Y =
Const. cale. «=4,7 5=17 y= = 1.8
i
28 juin 1904. — a 220
Cap. 2 1 0,5 0,3 0,2
Volt. 2,6 3,6 5 6,2 7,2
ee aa
Const. cale. a=34 $=132 y=03 =
fer juillet. —9 12°
Cap. 1 0,5 0,3 0,2 0.1
Volt. 1,60 22 2,6 2,85 3,40
l , — AY 1
Const. calc. a=27 Sri y=0,5 —.
M“: LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L’EXCITABILITE ÉLECTRIQUE 591
3 juillet. — 170 ò
Cap. 2 1 0,5 0,3 0,2
Volt. 1,2 1,45 1,60 1,95 2,25
| «— óy
Const. cale. «=113 5—0,85 y=0,4 - =i
i 2
9 juillet. — 17°
Cap. 2 1 | 0,5 0,3 0,2
Volt. 1,3 1,65 2 2,30 2,8
Const. calc. «= 1,53 B=0,81 y=0,42 = Le 1,5
: 5
Triceps Bufo vulgaris
9 juillet. — 17°. (Gastro-cnemien du même animal ayant servi
pour l'expérience précédente).
Cap. 2 1 0.5 0,2
Volt. 2,75 3,05 3,85 5,4
== 0
Me E ..
Const. cale. a=0,7 B=24 y=0,03 —— —03
28 juin. — 220
Cap. 2 1 0,3 0,2 0.1
Volt. 1,85 2,1 2,10 4,15 3.90
iy: , — 5
Const. cale. «= 0,54 Bel y=002 ZY -0.32
Variation des constantes suivant le refroidissement
ou échauffement des muscles
4 mars. — Gastro cnémien normal. Rana esculenta. T. 16°.
Cap. 8 6 3 1
Volt. 0,8 - 0,82 1.0 1,75
a
Constantes calculées a= 1,08 b= = a = 1,6
Refroidi a 10°
Cap. 8 6 3 1
Volt. 0,6 0,65 0,9 1,6
Const. cale. a=1,28 b=0,45 y=0,08 — = 72,
i
he
4
i
\
H
i
592 ANNALES D ELECTROBIOLOG IF
Refroidi à Go
Cap. 8 6 3 1
Volt. 0,5 0,58 0.8 1,55
` HIT fj ` - u — 5 Y D
Const. cale. «= 1,55 8=0,311 y= 0,129 =
A
DI
t
15 juin 1904. — Gastro-Cnémien normal. Rana esculenta. 2?
Cap. 2 1 0,5 0,3 0,1
Volt. 0,98 1,1 1,35 1,75 3,2
"0 |
Const. calc. «=0,29 B=0,85 y= 0,018 “—*7 =i}
Refroidi a 9°
Cap. 1 0,3 0,1
Volt. 1 1,75 2,9
Z.
zu ;
Const. cale. «=0,54 40.56 y= 0,106 “ZX 205
r
i?
21 Juin. — Gastro-Cnémien normal Rana esculenta, T. 2!°.
Cap. 1 0,8 0.6 0.4 0,2 0.1
Volt. 4,75 1,85 1,9 2.10 2,6 3.6
Conslantes calculées a = 0,206 b = 1,54 = 02
Refroidi a 10°.
Cap. 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0.
Volt. 1,32 1,35 1,50 1,7 2
Const. cale. «=0,378 $=1,02 y=0,06 = 0
Refroidi a 7°,
Cap. 1 0,8 0,6 0,4 0,2 d
Volt. 1,20 1,25 1,35 1,30 1,70 2,70
a
Const. cale. «= 0,82 $= 0.93 y=0,25 Le 06
22 Mars. — Droit antérieur normal Rana esculenta g, T. 16
Cap. 8 6 5 3 3 1
Volt. 1,55 1,6 1,65 1,82 9 2,4
— sy
Const. calc. «=2,06 $=137 y=04 <=!
wa wie 3
M" LAPICQUE. — RECHERCHES SUR L'EXCITABILITÉ ÉLECTRIQUE 393
Refroidi a 12°.
Cap. 8 3 3 1
Volt. 2,85 3.2
Const. calc. «= 11 5—1,9 y=1.17 E
= 4,1
Réchauffé a 24°.
Cap. 8 6 5 1
Volt. 2.35 2.65 27 + 3,6
Const. calc. az LD 5=2AJ3 y= 0,22 -— = 0,6
Pointe de ventricule de Testudo Graeca
13 juillet. — 18°. Rés. add. 40,000. `
Cap. 9 7 5 A d
Volt. 3,3 3,7 4,4 5,4 7,5
— D
Const. cale. « = 10,87 3 — 1,45 y = 0,25 TE 11
i
14 juillet. — 25°, R. add, 40.000.
Cap. 10 8 6 A 2
Volt. 6,6 7 7,6 9,2 12,7 .
Const. cale. « = 61,8 5 = 4,75 y = ,054 = = 4
15 juillet. — 20°. R. add. 18.000.
Cap. 10 8 6 3 4
Volt. 3 3,0 4 6,5 16
— 8
Const. calc. « = 21.48 5 = 0,88 y = 0,46 e Lu
à i
24 juillet. — 20°. R. add. 18.000. — Exp. commencée aussitot apres avoir
mis le muscle sur les électrodes.
Cap. 10 6 2
Voit. 3,2 4,2 7,25
fod | ST
Const. calc. «= 25,8 5 = 1,22 y = 19 = 19
I
2 juillet. — 25°. R. add. 18.000.
Cap. 10 5 2 1
Volt. 22 2.7 4,15 6
& | =
Const. calc. « = 5,77 5 = 1.67 y = 0,24 z = 3,1
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE, TOME VIII. — SEPTEMBRE 1905 38
D
eg e ne rn
e eg E ee — ee en
-0 = ae et i eben E
e E i hs ı
— wee E eg ét ER Emme a FOF En -
ee ee be
se
a em ne
oe oo RR eT |
594 ANNALES D ELECTROBIOLOGIF
Queue de Pagurus Bernardus
13 avril 1903. — 12° R. add. 18500.
Cap. 8 6 5 3 2 d
Volt. 2,80 2.8 3 3,4 A 4,9
— 8
Const. cale. «=46 5= 2,32 y=046 ——I=15
Queue de Pagurus Bernardus
Il serait interessant de savoir si la loi de Weiss s'applique à La contrac
tion maximale des muscles; nous pensons d’aprés quelques ex périences
faites sur le gastro cnémien et le triceps de Rana qu'il en est ainsi.
Triceps Rana normal
Exemple : Expérience du 13 mars 1903. — 16° R. add. 18500.
Cap. 8 6 3
Volt. 6,0 7 9,6
La loi des quantités est une droite.
a
Constantes calculées a = 15,3 b = 4,5 A
Dans ce cas. comme dans les expériences sur le gastro-caveémien de
Rana, le rapport — est environ 10 fois plus considérable pour le maximum
que pour le seuil.
LOI D'EXCITATION DES NERFS
PAR DECHARGES DE CONDENSATEUR
par M. J. CLUZET
Agrégé des Facultés de Médecine
Chef des Travaux de Physique à la Faculté de Médecine ct de Pharmacie
de Toulouse
(Suite el Fin)
CHAPITRE IV
EEE
Vérification de la loi au moyen des expériences
publiées par les auteurs.
Conséquences tirées des nombres obtenus
On peut encore vérifier l'équation
C (Vo = DR) = a + bRCL LE (6)
bR
en utilisant les nombres obtenus par les experimentateurs qui ont
étudié la décharge correspondant au minimum d'énergie totale.
Les formules (11) et (12) donnent en effet la valeur des cϾffi-
cients a et b en fonction des éléments Vol et CL de la décharge don-
nant le seuil de l'excitation avec le minimum de dépense d'énergie
totale.
On tire deces formules
Vo! Vo! = e
DR — = —— , a = 0.3) aN 0
ME aay SOE
596 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Connaissant alors les valeurs de a et de bon peut vérifier Tea
titude de l'équation (6) en utilisant les autres nombres obtenus par
les auteurs avec le même nerf et avec des capacités différentes ; en
même temps on pourra calculer, en appliquant les formules (4). (8).
(9), leséléments utiles de toutes les décharges emplovées.
»
x 1. — Vérification par la détermination de a.
Dans le but de vérifier l'équation (6), et pour les raisons que j'ai
déja données, j'ai calculé a au moyen de cette équation pour toutes
les capacités employées dans une même expérience : toutes ces
valeurs de a devaient être égales entrelles et de plus, égales à
0,357 C'Vol .
Voici quelques exemples se rapportant aux nerfs de grenouille.
de chat et de l'homme. Dans tous les tableaux qui suivent le mini
mum d'énergie est représenté en caractères gras, C et Vol sont la
capacité el Te voltage contenus dans la même colonne verticale que
ce minimum d'énergie.
N DES NERFS 597
*
— LOI D EXCITATIO
J. CLUZET.
‘ror aded sognbipur suosmet so] anod syoodsns Soiquon (1)
dE yo! uo
1€00°0|88000°0|£L000°0|18000°0|08000°0| ££00°0f 9%00°0) €Z00°0| YT00 0! €F00°0| 7100°0) €£00°0 | +1uaa p=
le
dug 019101
"[noD
=
,01°8000°0
£1400 0;6£000°0 1£000°0|97000°0] £7000) ¥100° It 0000 LE000 0. ei"
1104 3900 = H9
Du
‘due ‚or 6Ie=g MoA Duo = UY
"[noo 901 €100"0 = D
9170| 96€0°0!T 4800" 011400 01100 0000 0196160" 0! 6100! 0 ee 0) 91700" 061000 '0/€90000 "0
EEO! TEOD 01LEC O0 0 88200 0169200 0! CLEVO, CEZO0| 89000) L€00'0 1800 0 0050)
COSE U
€110°0 Rn te 02200‘ 049100 0{&42600 01 €240°0|LFT00°0| A£00°0| LO VS: AM
Y60°0| Oro
CO %60'0
091°0
e0 0
Ges ge olwots ol pn zro
10°0| €00°0|¢C000°0 CO 460°0
SUN Su (1401) OV O1
C00 100 00° 0|000°0
es 5e — "en" `` "mme
‘mu Z = SIP01790]9 Sap JURIST ‘ww Z = Sapo SAP AURIS]
SUUO 00069 = YH suryo (ee = H
AITHAONAHAD AM "LIOLLKIIS ANAN ATTIAONAHD Hd ANOILVIOS AHAN
(18 'S IAT pd ADIY
INSMOLSINVZ 1° INSINGAD
$ 1930]}d)
"WW Op soouoliodxz
yepuodsas ud
Ho jy =
oA 1 I H ] dung
UIC LISE _
Mi 1 PA H 1 j
Au LOCO =
Fe mn:
Dam! a] 90 anb “993 Ua dml
sod Ud PA IC = M
gg D © 4 I=;
. SIIOA Ud OF
SPABJOIOIUL UN 1)
\
H
lusch
sanaıne sa] aed souuop
SI]nudoF eat sed snusiqo
SILGLUON
SIIGLUON
Nombres donnés par les auteurs
Nombres obtenus par les formules
398 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
—
EXPERIENCES
(Procedings of the Royal Society
Nerf sciatique de grenouille E:
R = 80000 ohms
D rg | RK
C en microfarads . . . . . . . 10,00035 |0,00085 |0,0020 0,0070 a (al
Vo en volts . . . 2 . MM 0,72 0,36
Q = c Vo en microcoulombs. . . }0,000504|0,000612!0,000720! 0,00126 ss
: SEN, |
Wæ—5cV,energs. . . . . . [0.00363 |0,00220 |0,00130 | 0,00113 (0.0021: |
Temps en secondes que met le poten-
et BEER,
tiel a devenir égal a—— + + + + |0,000019|0,000047|0,000111| 0,000388 ee" /
BET hel À -6
a = 0,357 cV, a = 0,00045.10 coul.
Va vi =ô
i 3,013 m 3,513 R bR= 0,051 volts b = 0,6%. 10 amp.
| H
Vo | |
Durée Wexcit.(1= ReL Jensee. 0,00009 |0,00018 |0,00031 | 0,00074 0.0023
ve ||
dr Vo—bR(I+ Lat ait) en IV coul. {0.000014 0,000%5 |0,00042 | 0,00043 0.0008
| |
|
A he
en res.
Poo EC INH ay eeng
| J. CLUZET. — Lol D EXCITATION DES NERFS 399
DE M. WALLER
` of London, T. 68, p. 214, 217, 218) S
Nerf sciatique du chat Nerf cubital de (homme
|
= 17000 ohms R = 12000 ohms
e TT mg os E a
10022 10,005 0,017 0,17 0,015 0,018 0,025 0,035 0,05 0,14 0,8
28 11.44 0.72 0.36 70 60 30 40 30 20 10
0.0063 WW 0,0122 '0,0612 1,05 1,08 1,25 1,40 1,65 2,80 8
1971 ‘0,052 0,044 0,10 367,5 32% 312,5 280 247,5 | 280 400
1.000026 0,000059|0,000202'0,02002 |0,000125|0,000150|0,000208|0,000291|0,000458|0,001165|0,00665
—ô 8
a = 0,0044.10 coul. a = 0,534.10 coul.
-ô 6
R=0,20 vol. . b= 11,7.10 amp. b R = 8,3 volts b= 708.10 amp.
| | | |
401 |0,00021 |0,00055 10,0017 10,00038 10.00042 0.0053 pe ee 0,0014 10,0013 |
|
sl 10,0043 10,0048 10.0068 0,65 0,66 0,64 : 0,5% |
600 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
EXPERIENCE ODE
(Archives italiennes de Biologie,
Nerf sclatique de grenouil
R = NVA
Distance des électrode
| | |
C en microfarads . . 2 . . . . 40,0008 LA 0,00005.0,00007 0.001 QUE
(1)
Vo en volts e, Ja äm 2,51 [2.00
1.79 1.381
|
| |
|
(.)
Q = CVs en microcoulombs . . . . 10.0012 |0,0012 CES 0,0015 0,0010 0.02%
W= HCV en ergs . . . . [0,0222 [0,0178 10,157 |0,0151,0,0160 Gorey `
| |
Nombres doanés par les auteurs
a = 0.3097 C'Vo' = 0.0002. 10 ‘cori
b R Val b Val L 3 u e TR |
3.513 = SSR = 0,592 volt
| |
Vo | |
Durée d'excit. ( —RcL ei en sec... }0,00046 0,00052:0,00058 0,00070 0.00059 0.001
l
|
d= CC
Nombres obtenus par les formules
. Yo | | '
Voa — bR (i + L h >) en Ju e... [0.00066.0.0005819,00053:0,00052 0.00033 0.0005
i
a
pp nn u
(1, Nombres suspects pour les raid
~
J. CLUZET. — 101 D EXCITATION DES NERFS
L WEISS
. XXXV, p. 431)
a esculenta ©
5 | 0.01
0,02
| 0,90 | 0.93 | 0,68
0, 1360
20 ae 0,0863
5 0.0009 S 0186
° "0,4024
138.10 amp.
t | |
0.0040 0,0072 E
| |
Poe DIE
|
| | |
pa ge INT.
EE
601
EXPERIENCE DE M. HOORWEG
(Pflugers Archiv, B* 52, s. 94)
Nerf de l’homme
R = 3200 ohms
: re EE
0,004 | 0,005 | 0,008 | 0,01 | 0,02 0,02 | 04 0.5
% | so | 33 | 27 16 y 7 1,5
0.24 | 0,25 M 0,27 | 0.32 | 043] 0.7 | 2,5
72 | 625 | 43 | 3.4 | 246 |20,25| 2.5 | 50,6
| | | |
—6
a = 0,16.10 coul.
DR = 2,6 volt b= 800.10 amp.
| | | |
0,00004 0,005, 00006 0, .0000710,00012 |0,00020 10.00023 |0,00090 |
| |
| |
0,20 | 0,20 | 0,19 , OUR | 017 + 046 | 048 | 0.17
|
|
|
|
|
Lee EE EE ee nn gg TE nn nn nn nn nn a ee ee
Archives
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
= — eege:
EXPÉRIENCE
des Sciences Physiques
Nombres donnés par les auteurs
Nombres obtenus par les formules
|
C en microfarads.
Vo en volts
Q = cV.en microcoul.
W = öcVo en ergs.
Temps que met le Poznan
a atteindre 9,” 3
a = 0,357 c'Vo!
En Vo! an Vo!
bR = 355 br 383
Duree _ Vo
we ul VR
eye ÄR (1+ Li
Oe DR
6
en 10 coul.
) en sec.
Nerf médian t
En
0,010 |0,012 |0,016 0,033 1104
| |
|
56 | 49 | 42 | & a
0.560 10,583 [0,672 sx Lt
156,8 |144,06 [141,12 |1409 1
a = 0,239.10 au
bR = 10 volts
| |
0,0001310 ,00015;0, mg 0.00022 00 .
0,29 0,28 0,28 0,29 IB
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 603
Naturelles de Geneve, T. 24, p. 619, 621
pe
\ |
|
DE M. DUBOIS
|
Homme Nerf médian de l’homme
bins R = 3000 ohms
a ee ` | Sep
N { 0,007. |0,008 10,009 (0,011 [0,013 10,016 10,021 0,031 10,717 1
2 1,68 70 63 36 49 42 39 28 21 14 9,8
£100 ‚15.800 10,496 [0,504 (0,504 10,539 10,546 10,560 10,588 0,651 1,078 en
|
|
|
1
20.
1411,2 171 158 141 1.32 |114,7 © 98 | 82,3 68,3 | 75,5 1480,2
| » 10,00007 E: ug 0.00009 10,0010
|
0,0001110,00011 :0,00013 cae cia
—6
a = 0,23.10 coul.
_S — ^
[282.10 amp. bR = 6 volts b= 1194.10 amp.
|
| | | | |
| | |
OSN .0.0040810,00008 0,00009 0,00010 0,00011 0,000 13 }0,000 1% MEN SN 0,00033|0,00247
|
35 | 1,.6 0,34 0,35 | 0,34 | 0,33 | 0,32 | 0,29 | 0,27 | 0,23 | 0,30 | 0,9.
|
III"
604 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Autres erpériences. — Les expériences d'excitation par le conden-
sateur où la valeur de la résistance est indiquée, même approxima
tivement, ne sont pas nombreuses dans la littérature, la plupart
des auteurs ayant négligé de donner R. Mais, sil est nécessaire
d'avoir cette quantité pour déterminer, au moyen du minimum
d'énergie, les valeurs de b et de la durée d'excitation par les
formules S e
WW 0
Vo o
~ 313. R En
on peut se passer de la connaissance de R pour déterminer a et
bR, puisque l'on a
(12) b R = a a = 0.357 C'Vo! ou encore a= T= es
Les quantités affectées de l'indice 1 se rapportent toujours à la
décharge correspondant au minimum d'énergie, ainsi CU Aal et gl
représentent la capacité, le potentiel de charge et la quantité d oler
tricité utilisée de la décharge qui produit le seuil de l'excitation
avec le minimum d'énergie totale ; ce minimum est facile à
a retrouver dans nombre d'expériences.
On pourra s'assurer que dans ces expériences, où R nest pas
mentionné, la loi que je propose est vérifiée ; il suffira d'évaluer a
pour chaque capacité employée par la formule
8 | =c[ve änt gell
el de verifier que les nombres ‘ainsi oblenus sont sensiblement
l
Vë
égaux entr eux et égaux à 0,357 C'Vol et encore a
Cest ainsi que des expériences de M. Dubois” sur le muscle
deltoïde de l'homme (Archives des Sciences physiques et naturelles
de Genète, T. 25. p. 103) on tire
b R = 3,2 volts a = 0.22.10 —6 coul.
pour le muscle sain, et
bR = 18 volts a = 2,7 10 -6 coul.
pour le muscle en voie de dégénérescence.
Comme vérification de la loi on a pour valeurs de
ES
| . Ve 17
Der vo bh (1+ 1 Ta) |
dans l'expérience sur le muscle sain, par exemple
J. CLUZET. — Lot D'EXCITATION DES NERFS 603
0285 0,30 0,31 029 0,28 027 0,25 0,25 0,24 0,22
019 0,36 0.8) 0,56 10,—° lorsque les capacités sont
0,005 0,006 0,007 0.008 0,009 0,011 0.014 0.021 0,040
0,047 0,056 0,074 0,130 0,500 0,7 microf.
De même, d'une expérience de M. Hoorweg sur le nerf optique de
(homme on tire. au moyen des formules (12).
bR = 47 volts a = 0,43.10 —6 coul.
Les deux électrodesétaient appliquées aux tempes d'une personne
qui les yeux clos observait Ja sensation lumineuse qui accompagne
la décharge. |
Des expériences de M. Dubois (Archires des Sciences physiques
et naturelles de Genève, T. 25. p. 100), on tire aussi
bR = 1,4 volts a = 0,393.10 —6 coul.
Une électrode était à la nuque. l’autre à la tempe.
Limites supérieures des erreurs commises
dans les expériences précédentes.
Avant dénoncer les résultats qui se deduisent des tableaux
ci-dessus, il est indispensable de savoir approximativement quelle
a été la limite supérieure de l'erreur commise sur les quantités
considérées.
Limite de l'erreur commise sur a = 0,347 Ct Vol. — On à
a= ti | 0,357 3 Vol + 0.001. Vot
en supposant que l'erreur commise sur l'évaluation de la capacité
C! est négligeable.
Or dans les expériences sur la grenouille 3 Vo! = 0,01, à l'exception
des experiences de MM. Cybulski et Zanietowski qui paraissent
EE l |
avoir évalué less de voit.
Donc pour l'expérience de M. Weiss, par exemple, où Vo! = 2,08
et et = 0,0007.10 — 6
da = 0,000005.10 — 6
a, qui égale dans ce cas 0,00052.10 —6, est donc connu avec une
grande approximation, au 100 environ.
Pour les expériences faites sur l'homme sV.t = I; donc, dans
PT ET EE rr echte Cr ott O imi TY Br PS Wt a he Heep nia, AEN Ar” samy
em. Kr gp
me pa” XP ee -
nn EE e
mn ———
TEE or =
606 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
l'expérience de M. Dubois, par exemple, où R = 3.000 ohms ona
da = 0,012.10 —6,
Comme a, dans ce cas, égale, 0,23.10 — 6 on voit quelle est la valeur
de l'approximation sur laquelle on peut compter : EC environ.
Limite supérieure de l'erreur commise sur
a=e| Vo— bR (1+1 =) |
Limites entre lesquelles la vérification est possible, — On a
pe | Vo ee
ee wunsch]
a e| ay +3 (OR)(L +L =
en négligeant l'erreur commise sur C et sur L at
Or presque toujours Vo =ô (bR) = ,010 ; les expériences de
MM. Cybulski et Zanietowski seules paraissent permettre de compter
sur une limite plus petite de l'erreur commise sur Vo et par suite
sur DR.
B Vo
Donc en général Zoe | 0.01 + 0,01 (1 + EA
par suite da > C. 0,10.
ll en résulte que dans les expériences sur la grenouille, pour les
capacités supérieures à 0,01 microfarad, l'erreur commise peut étre
plus grande que 0,0001.10 —6, c'est à dire de l'ordre du premier
chiffre significatif de a; ce qui est absolument insuffisant comme
approximation : l'erreur relative est voisine de l'unité.
Par exemple dans l'expérience de Weiss déjà citée on trouve en
appliquant la formule (+) pour C = 0,2
da = 0,0014.10 —6
tandis que lon trouve en appliquant la formule (6)
a = 0,0014.10 —6;
on ne saurait évidemment compter dans ce cas sur la valeur
obtenue pour a. |
Nous devons donc considérer dans les expérience sur la grenouille
que a est obtenu avec une approximation suffisante seulement pour
les capacités égales ou inférieures à 0,01 microfarad.
Les limites entre lesquelles la vérification est possible $0
les mêmes que pour mes expériences.
Dans le cas de l'homme, a est toujours très voisin de LI"
nt donc
6 el
J. CLUZET. — Lol D'EXCITATION DES NERFS 607
à Vo =d (b R) = 1 volt. En appliquant la formule (z) on trouve que
_ asera déterminé avec une approximation insuffisante à partir de
de C = 0,1 microfarad.
Nous devons donc considérer que les valeurs de a sont obtenues
sur l'homme avec une approximation suffisante seulement pour les
capacités inférieures à 0,1 microfarad.
Résultat de la vérification par les expérieñces des auteurs.
Rapprochons dans le tableau ci dessous les valeurs obtenues
pour a; il est inutile de considérer les capacités supérieures à 0.01
microfarad pour les expériences sur la grenouille et à 0,1 microfs
pour les expériences sur l'homme, puisque pour ces capacité.
l'erreur commise peut être par trop considérable.
Digitized by Google
u,
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
"101 oud soynbypuy suorua moy Ann visodunx NOIQUON (|)
= PRE ae - - = => dE a Se =
090 40 490 990 e90 «90 190 4% 0 “SM ROD «
Liu gu gro Lro gro 6L0 080 080 910 910 "+ NOMJOOR NID « =
080 Gm LTO GTO Gu Wu GEO YEO tc 0 EZO « « ຖ່
Cu ceo 0670 gu 830 650 630 650 ga H p Ku‘, =
LO 0 €4000°0 70000 £0000 67000 0 CSO) 0 © €9000°0 °°° JAM ‘AN « \z
879000 €4000°0 SOU E£000°0 82000°0 99000 '0 GG000 0 £0000 MPM HID c lz
¢L900°0 18000°0 68000°0 MA 680000 08000°0 « « V
ÿ100 0 £1000 #1000 €£00'0 81000 c100°0 PMO RC: E,
(D) | I AN ap U)
$2410} Spnoede) sajqie) spoede)
SQUIO[NOIOIIIUI UI -INO90A91 UI - [NOOU UI
ò G
=— = DI ‘AT LEO =D
(= Hı)ua — “j=?
J. CLUZET. — LOI D EXCITATION DES NERFS 609
Ces nombres montrent que dans une même expérience, cest-a-
dire pour un méme nerf et pour une résistance constante, la valeur
obtenue pour a = € | vo — DR (1 F Ls) | est constante, quelle
que soit la capacité.
Les écarts considérables que présentent les expériences de MM. Cybulski
et Zanietowski et de M. Weiss pour les faibles capacités doivent ètre
attribués à des défauts d'isolement des condensateurs employés-
M. Hoorveg a montré le premier (v. chap. 1) que le minimun de
quantité d'électricité qui résulterait des nombres obtenus par ces
auteurs pour les faibles capacités ne doit pas se produire et que.
par suite du défaut d'isolement, ces résultats sont entachés d erreur;
M. Weiss reconnaît (communication verbale) que la plus petite capa-
cité qu'il employait était évaluée par un chiffre trop fort.
Un voit en outre, dans le tableau ci dessus, que les valeurs obte
nues pour
a=e| Vo— bR (1+ LTS) |
sont égales, avec l'approximation que comporte ce genre de verifi-
cation, aux valeurs obtenues dans chaque expérience pour
d (Vo — D R)
—
—
0.357 C' Vo et pour — >
L équation (6) et les formules (12) se trouvent donc vérifiées pour
les capacités inférieures à 0,01 microfarad pour la grenouille, à 0,1
microfarad pour l'homme. =
$ 2. — Conséquenses tirées des nombres obtenus.
Les expériences publiées par les auteurs permettent comme on
vient de le voir de vérifier les formules établies au Chapitre II. mais
en outre, les nombres contenus dans les tableaux ci-dessus et ceux
que l'on peut déduire d'une expérience quelconque d’excitation par
décharges de condensateurs permettent d'énoncer les conséquences
suivantes.
Limites entre lesquelles s'applique la loi. — Si la vérification de la
lui que je propose ne paraît possible chez la grenouille par exemple
(par suite surtout de l'erreur commise dans la lecture du potentiel)
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — SEPTEMBRE 1905 39
om ee pin me
ee ee 2
640 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
que pour les capacités inférieures a 0.01 microf., il ne s'ensuit pas
que la loi est inapplicable aux capacités beaucoup plus grandes.
Cependant, on sait que la loi générale de Weiss (et, par suite, la
loi d'excitation par décharges de condensateurs) n'est applicable
d’une manière certaine qu à des durées d’excitation inférieures à la
période d’excitation latente du nerf; cette période d’excitation
latente étant égale à 0,005 seconde pour le muscle de grenouille. Or.
des nombres contenus dans les tableaux ci-dessus. il résulte que dans
les expériences des auteurs sur la grenouille où la résistance a vari
de 252000 ohms à 802000 ohms, la plus grande durée d’excitativt
pour laquelle la loi est vérifiée égale 0,002 sec., durée voisine de la
période d'excitation latente. Comme la capacité correspondant à
cette durée de 0,002 sec. est 0,05 microfarad, on voit qu'il est possi-
ble que la loi ne s'applique pas bien loin au delà de la capacité de
0,01 microfarad.
La limite d’ailleurs sera d'autant plus reculée que la résistante
sera plus petite. comme le montre la formule
d
Vo
RL DR
Dans les expériences sur l’homme où la résistance a varié de
3200 ohms à 1200 ohms, la loi est vérifiée pour des durées d excita
tion comprises entre 0,0004 sec. et 0.001 sec. ; les capacités corres
pondantes sont 0.004 et 0,1 microfarad. Cette dernière capacité (UI
microf.) a été plus haut désignée. à la suite de la considération de
l'erreur commise, comme étant la limite supérieure des capacités
~ pour lesquelles la vérification est possible; il est possible que la loi
n'est pas vérifiée pour des capacités beaucoup plus grandes, car on
se trouve déjà dans le voisinage de la durée d’excitation latente du
muscle.
Variation des coefficients a et b. — Comme cela resultail
aussi de mes expériences, les coefficients a et h varient relative
ment peu, pour une même espèce animale, avec les disposition:
expérimentales; c'est ainsi que chez la grenouille 4 esl
toujours compris entre 0.0004.10”° et 0.0002.107” coulombs. che
l'homme entre 0.4 et DI" coulombs, / est toujours compris
entre 0.6.10” ei 2.2.10 ampéres chez la grenouille. entie
700.117" et 1200.10” amperes chez l’homme.
c=
J. CLUZET. — Lol D’EXCITATION DES NERFS 611
La distance des électrodes parait jouer le même role que dans
mes expériences : c'est pour la plus petite distance (2™™, expériences
a
= Nerf meolan de l'Homme Nerf selatigue de Grenouille
= ND ET " — a SES
ag = to E
® |
à x = ະ ະ ະ ey
S e a: ຽ
oa E, a
E 5 > o ?
8 z 2 = a
== ° 5 E. Ne
SE ຮ © ee Œ = e `
8 : = = © o ະ Ch
6.3 Š Le
KS © = 8 "3 ee
23 S a = SE
S > S e E,
=a | =
me =
= © =] ye us S £ : e à
SE CN] | ແ x
3 > = = =
5 7. Si G
Ze
25 es
E ` (qp)
35 S ຂ & 8 = © a S
el = = =
2I
=
5
a
x
e
Ka ee
= =a
©
e A
S © < © <= > = 5 +
5 S à S ຂໍ້ ຂຶ້ 8 8 ©
a S = SI SI = & S =
SES © [ LI =) = = &
= © |
G
wnwjunu np vApemxosdde dont uopjuutWwad9)9p vun IB
Nora. — Les quantités affectées de l'indice 1 correspondent toujours au mini-
mum d'énergie totale ; Cr, Va, tr représentent la capacité, le voltage initial et la
durée d'excitation de la décharge qui produit le seuil de l'excitation avec le mini-
mum d'énergie totale Wi).
db A ECH more a
bg E
-e et =
eee +
mee
£12 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
de MM. Cybulski et Zanietowski) que a et b ont leur plus grande
valeur. Mais il est certain aussi que des différences individuelles
d excitabilité doivent en méme temps entrer en ligne de compte.
Constance du rapport-—et autres conséquences relatives au minimum
a
b
auteurs cités ainsi qu'un certain nombre d'autres conséquences
relatives au minimum d'énergie des décharges produisant le seuil
de l'excitation résultent de la considération du tableau ci-dessous.
d'énergie. — La constance du rapport——dans les expériences des
. a er
On voit que-y est constant pour tous les nerfs sciatiques de
grenouille et égal a 0,0007 environ, quelles que soient les condi-
tionsexpérimentales ; pour les nerfs médians de lhom me ce rapport
est constant et égal à 0,0002 environ. Ces nombres représentent
d'ailleurs en secondes la durée de l'excitation par le minimum
d'énergie.
En outre, la capacité C', donnant le seuil de l'excitation avec le
minimum d'énergie.est inversement proportionnelle à la resistance.
conformément à la formule
-= 0,796 H
C= 0,796
a [4 , 4 a aa
Le rapport-;étant supposé egal à 0.0007 pour tous les nerfs
a
vu RC! = 0.796.
sciatiques de grenouille, par exemple, il en résulte, comme le
montrent aussi les expériences des auteurs, que le produit de la
résistance par la capacité donnant le seuil avec le minimum
d'énergie est constant et voisin de 5557.10.
a i brii
Pourl'homme,en supposant = 0.0002, on obtient RG = 159.10°*.
nombre dont s'approchent les valeurs portées au tableau ci-dessus
(3° colonne).
La dernière colonne du tableau ci dessus contient les valeurs de
l'énergie totale minimum qui sont données par la formule
W! = 5C (Vo); |
on voit que ces valeurs de W' croissent avec la résistance, confor:
mément à l'expression établie au Chapitre Il.
W: — 49,160 abR
mais les variations du produit ab avec les divers nerfs employes
rendent la proportionnalité avec R moins apparente.
nm
J. CLUZET. — Loi D EXCITATION DES NERFS 613
Comme cela a été indiqué au début de ce mémoire, M Waller a
eru pouvoir déduire de ses expériences que la quantité Ee ("the
rate of impact”) est constante et caractéristique pour un nerf donne.
Or l'expression
Vo! ` 3,513 DR
CR 0,797 a
tirée des formules (12) montre que cette quantité varie proportion-
nellement à la résistance; cette constatation avait d'ailleurs déjà
été faite par M. Hoorweg.
Comparaison des durées d'excitation indiquées par certains auteurs
arec les durées d'excitation données par la formule t = ReL ER —
Comme on l'a vu au Chapitre II, certains auteurs considérent que
la durée d excitation est le temps que met le potentiel à atteindre
pendant la décharge une fraction de sa valeur initiale, le millième
pour MM. Cybulski et Zanietowski, le quart pour M. Waller. Pour
ces auteurs le potentiel inactif varie donc, avec le potentiel de
charge et. par suite, avec la capacité pendant une expérience faite
sur un même nerf, avec la même résistance.
M. Dubois admet au contraire que, dans une ıneme expérience.
la durée d excitation est le temps que met le potentiel à atteindre
une valeur fixe (9.3 volts dans l'expérience citée).
Or, d'après les formules établies plus haut, le potentiel inactif
est constant (V = bR), comme l'avait prévu M. Dubois, quelle que
soit la capacité ; il est pour un mème nerf proportionnel à la résis
tance du circuit de décharge. En outre, si l'on compare les nombres
obtenus par MM. Cybulski et Zanietowski en prenant OT comme
potentiel inactifaux nombres correspondants donnés par la formule
` 0 e ; e
f= RCL un constate (V. page 89) que ceux-ci sont plus
faibles ; au contraire les nombres donnés par cette formule sont
r 0
plus forts que ceux ohtenus par M. Waller en prenant—— comme
+
potentiel inactif (v. pag. 90-91). Les premiers auteurs prenaient une
partie efficace trop longue. tandis que ce dernier en prenait une
Irop courte.
Les durées d excitation obtenues par M. Dubois se rapprochent
heaucoup des durées données par ¢ = RCL SCH cependant celles
614 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
ci sont plus grandes, le potentiel inactif donné par bR= 6 volts,
étant plus petit que le potentiel inactif de M. Dubois (9",3).
Remarques. — I. En déterminant directement la durée du
courant continu qui provoque le seuil de l'excitation avec le
minimum d'énergie, Weiss a obtenu 0000616 sur Rana esculenta.
Fie. 15
Or il est facile de voir que pour le courant Ge la
durée correspondant au minimum d énergie égale -y , meme
expression que celle obtenue pour la durée d'excitation de la
J. CLUZET. — Lo! D EXCITATION DES NERFS 615
decharge de condensateur qui donne le seuil avec le minimum
: a a SS:
d énergie totale. Cette valeur de ສງ obtenue ainsi par un procédé
tout different de celui que jai employé, est trop voisine de la
valeur (ser 0007, déduite de mes expériences, pour qu'on ne consi-
‚dere pas ce résultat comme une nouvelle vérification de la constance
a
du rapport Ss
Il. On peut compléter la représentation graphique qui a été
donnée au début de ce mémoire (V. page 40 et fig. 8 courbe O II);
a
E7 étant constant, les droites DD' D” ...... , représentant la loi
d excitation (Q == a + bt) de tous les nerfs frais de grenouille, par
er So. a
exemple, passent parun point fixe P (fig. 15) d'abscisse égale à - —.
Les courbes II, II’, Il” représentent les décharges qui donnent le
seuil avec le minimum d'énergie totale (l'énergie totale égale 5c Va);
les durées d'excitation, qui sont. comme on l'a vu, repré-
sentées par l'abscisse des points de contact de chacune de ces
courbes avec la droite d’excitation correspondante, sont constantes
a
et égales à Ft:
Les courbes de décharge des condensateurs qui donnent le seuil
avec le minimum d'énergie efficaceou utile [l'énergie utile à l’exci-
tation égale 5 c (V.*_5? R2)]sont d'après les formules 9*: , tangentes
aux droites d’excitation D D’ D” correspondantes suivant l’abscisse
- 4
constante 1,267 e?
Les droites 44’ 4” ..... figurent les décharges des capacités
infinies, ou, ce qui revient au même, les courants continus (de
durée infinie), produisant pour chaque nerf le seuil de l'excitation,
elles sont parallèles aux droites D’ D D” correspondantes.
Enfin, si l'on considère l'excitation par courants continus on peut
représenterceux-ci par des droites passant par l'origine, les divers
courants qui provoqueront le seuil avec le minimum d'énergie utile
NAS rh
seront représentés par les droites ii" 6” rencontrant la droite d'excita
tion correspondante en un point d abscisse égale à SS ’ on sait en effet
EE a
que dans ce cas encore la durée d'excitation est F: La formule de
Weiss montre dailleurs quà cette durée d excitation correspond
une intensité égale a 2b.
616 ANNALES D ELECTROBTOLOGIE
CONCLUSION
I. — Les auteurs qui ont étudié l'excitation des nerfs par
décharges de condensateur ont établi certains faits indiscutables
qui montrent l'existence d’une relation entre les divers éléments de
ce mode d’excitation ; les relations proposées jusqu'ici, notamment
celle de M. Hoorweg, sont approchées.
II. — Dela loi générale d excitation des nerfs découverte par
M. G. Weiss qui, seule, est exacte dans l’état actuel de la srience.
on déduit la durée d'action d'une décharge de condensateur
produisant le seuil de l'excitation. La loi générale de Weiss étant.
en effet, représentée par la formule
=a + ht (1)
la durée d'action de la décharge ou durée d’excitation est, comme
je l’ai montre,
{ = REL (A)
L'expression classique du potentiel pendant une décharge donne
pour valeur du potentiel a l'instant ¢ où finit l'action sur le nerf
V = DR;
par suite, la loi de Weiss devient dans le cas d’excitation par
décharges de condensateus
c IN. —bRi =a + bREL— (6)
| bR
Telle est la relation qui existe entre les divers facteurs qui
entrent en ligne de compte dans la décharge produisant le seuil de
l'excitation : c'est la loi dercitation par décharges de condensateur
que je propose.
Cette loi a été deduite, sans le secours d'aucune hypothèse. de
la loi générale de Weiss qui. elle même, repose exclusivement sur
l'expérience. En outre. l'équation 6) a été vérifiée directement de
plusieurs manières, soit par mes expériences, soit en utilisant les
nombres obtenus par divers auteurs.
Cette vérification a été faite pour des capacités comprises entre
(1) La signification des lettres employées dans ces formules est la suivante:
Q représente la quantité d'électricité produisant Pexcitation, f, la durée de lex
tation, a et b, deux coefficients dépendant des dispositions expérimentales, R, la
resistance du circuit supposé sans self induction, c et Ve, la capacité et le poten-
tiel initial de la décharge qui produit le seuil de Pexcitation.
J. CLUZET. — Lol D EXCITATION DES NERFS 617
0,0001 et 0.05 microfarad sur le nerf sciatique de grenouille,
entre 0,004 et 0.1 microfarad sur les nerfs de l'homme. les résis-
tances des circuits de décharge étant telles que les durées d'exci
tation limites correspondantes étaient 0,00004 et 0.002 sec.
En dehors de ces durées limites je ne puis affirmer que la loi
s'applique ou quelle ne s'applique pas.
Mais, quoique la capacité de 0.1 microfarad donnant, avec les
résistances employées, une durée d excitation égale sensiblement a
la période d excitation latente, constitue la limite supérieure des
capacités pour lesquelles la loi a été vérifiée, à la limite, pour une
capacité infiniment grande, ou, ce qui revient au même, pour le
courant continu. le potentiel qui détermine le seuil de l'excitation
est bien celui qu'indique la loi que je propose, de valeur égale à DR,
IL — A la lumière des considérations tirées des formules précé-
dentes, la question de l'excitation par décharges de condensateurs
s'éclaire et les faits indiscutables observés jusqu'icis'expliquent (1).
En particulier toute décharge produisant le seuil de l'excitation
a un potentiel initial supérieur à PR et elle se divise, conformé-
ment aux idées émises pour la première fois par M. Dubois, en
une partie physiologement active et une partie inactive ; la durée |
Vo `
| DR
la décharge commençant à devenir inactive quand le potentiel
atteint la valeur DR. Ce potentiel inactif est donc le même pour
toutes les capacités employées, il ne dépend que de l'excitabilité
du nerf et de la résistance du circuit de décharge.
de la partie active ou durée de l'excitation est égale à RCL
L'équation (6) montre comment varient tous les éléments d'une
décharge produisant le seuil de l'excitation ; résolue par rapport
à C. par exemple, elle montre que pour les capacités faibles il faut
un potentiel de charge plus grand que pour les capacités fortes, la
capacité croissant d'ailleurs d'une manière continue lorsque le
potentiel de charge décroit d'une manière continue. Cette équation
indique encore que, si la capacité croit d une manière continue. la
quantité d'électricité utilisée et la quantité d'électricité totale de la
décharge croissent d'une manière continue tandis que l'énergie uti-
lisée et l'énergie totale décroissent d'abord pour croitre ensuite ;
(4) Voir au chapitre II, § 2. les diverses représentations graphiques qui ont été
imaginées. |
618 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
l'équation (6) démontre ainsi l'existence signalée pour la première
fois par M. Hoorweg d’une décharge produisant le seuil de Tercitation
arec le minimum d'énergie.
IV. — La considération de la décharge correspondant au mini-
mum d'énergie totale permet d'évaluer les coefficients a et b dans
toutes les expériences citées par les auteurs où il est possible de
déceler ce minimum et de trouver la valeur de la résistance. Les
nombres obtenus par cette méthode et par mes déterminations
directes montrent que a varie pour les nerfs sciatiques de grenouille
entre0,0001 et0,0012 microcoulomb, b variant entre 0,2 et1 microam-
père. Chez l'homme normal a varie entre 0,1 et 0.6 microcoulomb,
b, entre 700 et 1300 microampéres. Les différences individuelles
d'excitabilité des nerfs et aussi, la distance des électrodes parais-
sent étre surtout la cause de ces variations.
V. — La durée d’excitation de la décharge correspondant au
ae i Re a : ne
minimum d'énergie totale a pour valeur EE la durée d excitation
correspondant au minimum d’énergie utilisée a pour valeur
a
1,267 SES
Or, dans mes expériences el dans les expériences des auteurs, la
a varié entre 0,0007 et 0,0009 pour tous les
nerfs sciatiques de grenouille, quelles que soient les conditions
valeur du rapport
; , a
expérimentales. Chez l'homme le rapport —- est aussi constant
pour un méme nerf, le nerf médian par exemple, comme cela
résulte des expériences que j'ai citées et de toutes celles que jal
pu trouver dans la littérature; sa valeur est voisine de 0.0002 ;
chez le chat — égale 0,0004 pour le nerf sciatique, d'après une
expérience de M. Waller.
a
b
temps et elles représentent, comme je lai déjà dit, la durée d’exci-
tation de la décharge produisant le seuil de la contraction muscu:
laire avec le minimum d'énergie dépensée.
Il est remarquable que, malgré les conditions expérimentales si
différentes dans lesquelles nous nous sommes placés (on a expéri-
menté sur des nerfs de grenouille, de chat et d'homme, et la résis-
Toutes ces valeurs du rapport sont exprimés en seconde de
J. CLUZET. — Lol D EXCITATION DES NERFS
lance notamment variait entre 3200 et 1.600.000 ohms), toute
a ; P a
valeurs de soient si voisines les unes des autres.
D'après ce résultaton doit admettre que chaque nerf est «
térisé, au point de vue de son excitabilité, par une vale
a e D ©
rapport SS et que les valeurs des rapports caractérisant les «
nerfs sont voisines les unes des autres: la durée d’excilatio
D D ge D a D
le minimum d énergie ou valeur de u est comprise pour to
nerfs a myéline entre 0,0001 et 0,0009 seconde, a en juger p:
nombres que j'ai obtenus sur la grenouille, le chat et hommi
La capacite produisant le seuil avec le minimum d’energ
minimum d énergie lui-méme, et aussi «the rate of impact
M. Waller varie avec la resistance et conformement aux forı
que jai établies :
a
OR
Vo! 3,013 b R
CR’ ba :
En conséquence, ni la capacité donnant le seuil de l'exci
avec le minimum d'énergie. ni ce minimum d'énergie lui-r
ni enfin la quantité proposée par M. Waller ne peuvent sei
caractériser l'excitahilité d'un nerf, ces quantités varient avı
conditions expérimentales, avec la résistance notam ment.
Au contraire, la durée d'excitation par le minimum d éner
dépend que du nerf considéré. |
C1 = 0,797
W1 = 49,168 abR
ZN
SD
DD
Tr
DE
GC
Le produit de la résistance du circuit de décharge par la ZZ 2
cité donnant le seuil avec le minimum d'énergie est égal
facteur constant près à la durée d'excitation par le min
d'énergie ; ce produit est donc aussi constant et constitue, a
durée d excitation par le minimnm d'énergie dépensée, la
{caractéristique » de l’excitabilite d’un nerf.
UN CAS DE PARALYSIE AGITANTE
(TRÈS AMÉLIORÉE PAR LE TRAITEMENT ÉLECTRIQUE
par MM. E. DOUMER et D. MAES
Le 9 mai 1905 s'est présenté à la clinique électrothérapique du
Professeur Doumer un malade âgé de 72 ans ayant exercé la profes
sion de cultivateur.
Voici l'histoire du malade et les données qu'ont fournies linter
rogatoire et l'examen. Il ya deux ans le patient a été pris d'une
congestion cérébrale trés prononcée à la suite de laquelle il a eu une
perte de connaissance qui a durée deux jours. Elle s'est produite
brusquement, sans phénomènes prodomaux. Elle n'a pas été suivie
de troubles moteurs paralvtiques. Mais depuis ce moment Fetal
général du malade a subi un choc considérable. I] a décline pro
gressivement pendant que des symplomes moteurs s établissaient.
A peine paraissait il remis complètement de la poussée congestive
qu'on voyait apparaitre un tremblement des mains. léger au debut,
s accentuant de plus en plus et s'étendant aux avant bras et aux
bras. C'étaient des oscillations rythmiques, uniformes. empêchant
non seulement l'écriture, mais ne permettant plus au malade aucun
usage de ses mains. Après quelque temps le tremblement envahil
les membres inférieurs gènant beaucoup la marche. La trépidation
était presque incessante.
A côté de la trépidation notre patient présentait une rigidité spe
ciale des muscles : fixité d'expression immobilité des traits, attitude
penchée de la tele. La rigidité musculaire envahit peu à peu le
tronc et les membres et entraina cette pose caractéristique des
parkinsoniens : tête inclinée en avant, thorax fléchi. jambes légé
rement ployées dans la jointure des genoux. Cette rigidité évidem
ment mettait obstacle à l'accomplissement d'un grand nombre de
mouvements surtout les mouvements du tronc et les mouvements
E. DOUMER et D. MAES. — PARALYSIE AGITANTE 621
des extrémités inférieures et ne conservait plus au corps son équi-
libre normal; dès le début de l'affection il s'était déclaré une ten-
dance très prononcée à la fatigue musculaire. En outre on observait
parfois une difficulté dans l'articulation des mots.
Les réflexes rotuliens étaient atténués. A côté de ces troubles
moteurs se manifestaient de temps en temps des symptômes psy-
chiques. Le patient accusait en outre des sensations très fréquentes
de froid aux mains et aux pieds et un point très intense siégeant au
dos et aux reins.
L'appareil digestif fonctionnait normalement; aucune manifes-
lation anormale ne pouvait être observée du côtée de l'arbre respi-
ratoire. II nen était pas de mème du systeme circulatoire. Nous y
trouvions un état d artériosclérose très évidente, avec hypertension
artérielle très nette. Absence toutefois de souffles cardiaques. Le
patient éprouvait parfois de grandes difficultés de miction; d'autre
fois au contraire il était affligé d’une incontinence d'urine. L'urine
ne renfermant ni sucre, ni albumine.
Nous croyions donc nous trouver en présence d'un cas de paralysie
agilante où les trois symptômes dominants : le tremblement ryth-
mique et uniforme, la rigidité musculaire et l'attitude caractéristi-
que se retrouvent bien nets.
La médecine n'a trouvé jusqu'à cette heure aucun moyen qui
puisse agir efficacement sur cette maladie. Nous nous trouvons
réduits à instituer un traitement symplomatique dont l'efficacité
est fort douteuse et en tout cas fort limitée; les essais opératoires
nont guère mieux réussi; et l'électrothérapie elle même semble
ne pas avoir pu s'emparer encore de cette maladie dont la
pathogénie nous échappe. Toutefois des essdis ont été tentés et
Guilleminot a vu dans un cas de paralysie agitante le tremblement
diminuer d'une façon appréciable sous l'influence de la galvanisa-
tion. Dans le cas spécial qui nous occupe et que nous pouvons con-
sidérer comme un cas typique de maladie de Parkinson, notre
attention fut attirée sur les symptômes circulatoires. Nous étions
convaincus qu'en diminuant | hypertension artérielle du malade
nous arriverions à améliorer son état général, que nous le mettions
à l'abri d'une poussée congestive nouvelle et plus tard après avoir
régularisé la circulation sanguine nous comptons instituer un trai-
tement convenable du tremblement et de la rigidité. Nous donnons
N a. d Wë
Zonk SE ee
i ee ord éi ms
oe. T geg
-r e e &
622 | ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
ici le traitement en indiquant la marche de la maladie sous son
influence.
9 mai : Nous soumettons le malade à une séance de la cage de
trique de 5 minutes. La séance est répétée tous les jours.
8 juin : Disparition totale du tremblement; diminution de l'hyper
tension artérielle, amélioration très sensible de l'état général.
L'incontinence d'urine ne s'est plus produite, le malade n'éprouve
plus de difficultés lors de la miction. Les mouvements se font mieux
la rigidité est mains prononcée. La parole est plus facile et les sen
sations de froid ne se montrent plus. Le prurita persisté dans loule
son intensité. Nous entreprenons alors le traitement du prurit par
les rayons X. Une prémière séance est faite le 10; les résultats furen!
très rapides et surprenants, car le 28 juin après six séances le pruril
a complètement disparu. L'état général s'est maintenu pendant ls
durée du traitement aux rayons X. Nous conseillons au malade de
reprendre les séances de la cage électrique.
15 juillet : Le malade va très bien. I] éprouve de légères douleur
aux reins. Les troubles moteurs ont disparu et nous suspendons le
traitement.
Le traitement de la cage a donc suffi pour faire disparaltre les
symptômes dont souffrait le malade et nous n'avons pas dù recourir
à d'autres procédés.
Ce qui nous paraît intéressant dans le cas présent c'est :
1° La coexistence chez le même individu d'une hypertension arte
rielle et d'une paralysie agitante typique.
2° La disparition des troubles moteurs en faisant disparaitre
l'hypertension artérielle.
Nous pouvons considérer comme un fait acquis et dümen!
démontré depuis les travaux de M. Moutier que sous l'influence de
la cage il se produit un effet régularisant la pression artérielle.
Y at-il à côté de cette action, une autre inconnue encore
agissant sur les altérations morbides qui engendrent les troubles
moteurs? C'est ce que des recherches ultérieures parviendronl
sans doute à élucider un jour. Quoiqu'il en soit le procédé thera
peutique auquel nous avons eu recours s'est montré dans le Ca“
spécial qui nous occupe d'une efficacite réelle. Nous n'avons nulle
` ment la prétention de généraliser. Mais nous nous permelloD
d'engager nos confrères qui disposent d'une installation électrique
E. DOUMER et D. MAES. — PARALYSIE AGITANTE 623
suffisante d'essayer le procédé qui nous a si admirablement réussi
et de voir si par ce traitement on ne parviendra si pas à guérir du
moins à améliorer l'état de ceux qui souffrent de cette maladie assez
commune chez les vieillards et devant laquelle nous étions
desarmes.
CONTRIBUTIONS A L'HISTOIRE THERAPEUTIQUE
STASES ET CONGESTIONS APYRETIQUES
PROVOCATION D'HYPERÉMIES PASSAGERES
par M. A. TRIPIER
Le point de départ des considérations thérapeutiques qu a en vue
cette note fut l'observation de pulsations artérielles très nettement
perceptibles au doigt pendant des faradisations du scrotum à
. l'occasion d'un kyste du cordon spermatique, alors qu'aussitôt la
faradisation cessant, ces pulsations n'étaient plus perçues (1).
Que déduire de cette observation ? A défaut de recherches de
laboratoire visant l'analyse expérimentale du fait, je me trouvais
réduit, partant de mon observation, à supposer sa généralité. et 4
rechercher, dans les épreuves cliniques, des vérifications de cette
généralisation. J'admis donc que la faradisation en masse d'une
région y détermine une hyperémie passagere.
Mais, abordant la question avec des visées thérapeutiques. il
devenait nécessaire de s'expliquer sur ce qu'on devait entendre par
hyperémie.
ll y a une soixantaine d'années. en effet. la réaction contre les
idées de Broussaix avait fait tomber en désuétude deux mots fort
employés jusque là : congestion et stase. Congestion avait été remplacé
par hyperémie; stase avait été simplement oublié. Lorsque jeus
constaté les pulsations artérielles dans la faradisation, je me trou
vai à court d'expressions pour rendre l'opinion que je me faisais
(1) Manuel d’Electrotherapie, p. 283, 1861.
A. TRIPIER. -- STASES ET CONGESTIONS APYRETIQUES 625
de la modification provoquee dans le jeu circulatoire ; les ınots
abandonnés me fournirent le moyen de m'expliquer.
« Un trouble physiologique qui se montre trop constamment dans les
paralysies viscérales pour ne pas devoir étre considéré ou comme leur
cause principale ou comme [effet dune même cause, est cette anomalie de
la circulation un peu perdue de vue de nos jours, à laquelle on a autrefois
donné le nom de stase,
« Il est nécessaire, pour se faire de la stase une idée en rapport avec
l'état actuel de nos connaissances, de se reporter aux belles expériences
dans lesquelles M. Claude Bernard a montré l'influence des nerfs artériels
sur l'afflux du sang dans une région circulatoire donnée. Nous savons
maintenant, qu'alors qu'elle se présente indépendamment de toute compli-
cation, la paralysie de ces nerfs améne I'état de vascularisation excessive
auquel convient le nom d'hyperémie. Dans les mèmes conditions, c'est-à-
dire en l'absence de complications du côté des autres appareils, l'excès
d'action des nerfs artériels modére outre mesure l'accès du sang dans la
région et produit l’anemie locale.
« Mais la circulation n'est pas seulement sous la dépendance de l'afflux
du sang ; il faut que le sang qui est arrivé dans une régión puisse en
sortir. Or, bien que les conditions qui sont capables de mettre obstacle a
cette circulation de retour ne nous Soient pas toutes nettement connucs,
nous savons que celle-ci peut être partiellement empéchée. Si l'obstacle
au départ du sang par les conduits veineux coïncide avec la paralysie des
nerfs artériels, Vhyperémie deviendra congestion. Si, au contraire, la
circulation veineuse est génée en même temps que lafllux artériel est
diminué, l'anémie deviendra stase.
« La congestion, qui se traduit par une vascularisation plus grande, et
qui, phénomène ordinairement passager, n'offre d’inconvenients immé-
dats qu'en raison de son siège, lorsque l'action mécanique de l'afflux du
sang porte sur des organes délicats, tend, lorsqu'elle se prolonge, à se
juger par les accidents dits inflammatoires, pour peu que les autres
conditions qu'exige la production de ceux-ci soient remplies. La stase
arrive lentement, et, une fois produite, persiste, sans grand inconvénient
immédiat, mais aussi, en raison mème de la lenteur avec laquelle elle s'est
progressivement établie, sans tendance à disparaitre » (1).
La provocation d'hypérémies passagères devenait dès lors un
objectif auquel j'ai cru pouvoir demander un assez grand nombre
d'applications systématiques, me réservant en outre de chercher
(4) Des applications de l'électricité à la Médecine. Etat de la question, 1867.
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. -— SEPTEMBRE 1900 40
H
626 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
dans les surprises que devrait me donner cette pratique des
interprétations de résultats cliniques non cherchés d'abord mais
empiriquement acquis.
L'action résolutive des engorgements de l'utérus et de la prostate
par une faradisation qui n'avait visé d'abord que le résultat
orthopédique de la contraction musculaire (1), comportait celte
explication.
Ce drainage circulatoire par hyperémie provoquée me parut
bientôt le meilleur moyen d'obtenir des effets immédiatement
favorables dans les cas de contusions et d'entorses, (2) où déjà le
massage donnait des succès très supérieurs à l'expectation antiphlo-
gistique ou sédative.
N'est-ce pas encore par ce drainage que devaient s'expliquer
limmunite et la rapidité des convalescences de l'accouchement (3)
alors que jen’y avais d'abord envisagé, après Radfort, la faradisation
utérine et le retrait provoqué del organeque comme le plus prompt
et la plus inoffensif des hémostatiques.
C'est au même ordre d'applications que je rattacherais les succès
de la faradisation humide contre l'aménorrhée et la dysménorrhee ;
de la faradisation recto ou ombilico hépatique dans les crises de
coliques hépatiques qui sont ainsi calmées, quelque fois arrêtées, el
qui pourraient peut être être prévenues. C'est dans un but résolutif
par ce mécanisme que j'ai fait intervenir la faradisation de l'angle
interne de l'œil dans quelques affections des voies lacrymales. (4)
On trouve encore dans la faradisation le plus prompt remède
peut-être contre les engelures, un calmant dans les accès de
goutte articulaire apyretique.
a e
C'est par un drainage localisé que nous avons plus haut combattu
ou tenté de prévenir congestions et stases. D'autres procédures onl
(1) Hyperplasies conjonctives des organes contractiles. De l'emploi de la
faradisation dans le traitement des engorgements et déviations de l'utérus et
de I'hypertrophie prostatique. C. R. de l'Acad. des Sciences, 189. Gazetle
medicale de Paris, 1861. bunt
(2) Contusions et entorses; leur traitement par la faradisalion. Tribu
médicale, 1869. nd
(3) Des applications obstétricales de l'électricité. Archives of electro.
neurology. New-York, 1875; Paris, 1876 ; passim, 1873-74, Tribune medica
Gazelle obstetricale. Gaii
(4) Des indications thérapeutiques dans ses obstructions des conduits lacry mat:
Annales d’Electrobiologie, 1898. |
ES
A. TRIPIER. — STASES ET CONGESTIONS APYRETIQUES 627
été de tout temps employées, sinon contre les stases, du moins
contre les congestions : l'évacuation in situ, et la dérivation par
appel du liquide dans un siège plus ou moins rapproché du point
compromis. Je n'ai pas à m'arrêter ici aux procédés directement
évacuateurs (Saignées, sangsues, ventouses scarifiées) ; mais les
procédés dérivateurs rentrent dans mon sujet parce qu'ils peuvent
trouver leur meilleur moyen de réalisation dans les productions
d hyperémies passagères.
Le type de la dérivation systématique est le bain de pied chaud
contre la congestion céphalique effective ou présumée. La balnéa-
tion chaude et les ventouses sèches ont fourni à la médication
dérivative des moyens qui ne sont pas tombés en désuétude ; il faut
regretter que des considérations de simple commodité aient fait,
dans cet ordre de ressources, abandonner les bottes-ventouses de
Junod, capables d'appeler vers les membres inférieurs de notables
quantités de sang.
Depuis elles, l'attention a été appelée, spécialement par de Cyon,
sur le rôle que pourrait remplir la cavité abdominale comme
réservoir temporaire de dérivation. Or, il est au pouvoir de la
faradisation d'ouvrir grand ce réservoir sans y immobiliser le sang.
Nombreuses sont les circonstances dans lesquelles nous avons,
l'ayant ou ne l'ayant pas cherché, réalisé cette condition. Elle l'a
été dans toutes les faradisations pelviennes dont j'ai montré des
applications instantanément utiles, notamment dans les conges:
tions pneumo-cardiaques de la ménopause, ou d’une utilité préven-
tive à étudier lorsqu'existent des dispositions aux congestions
céphaliques. C'est encore par les suractivités intermittentes de la
circulation abdominale que je suis disposé 4 expliquer les effets
reconstituants de mon bain faradique (1) dans nombre d’anemies,
dans celles notamment qui succédent aux maladies aigués de
quelque durée.
Il est difficile de parler d’hyperémie ou de dérivation sans se
trouver conduit à songer à la révulsion. Si nous ne pouvons éviter
de signaler ce terrain, nous nous garderons d'y mettre le pied mais
(1) Des bains électriques ` Tribune médicale, 1868.
628 ANNALES D ELECTROBIOLOGIFE
devons indiquer pourquoi et donner quelques unes des raisons de
notre insuffisance.
A la liste des révulsifs douloureux, Duchenne a, vers 1850, ajouté
la faradisation séche, superficielle, et, en dehors de ses applications
contre les états douloureux, n'avait pas renoncé a l'utiliser comme
agent résolutif. Et l'épreuve, tentée sur des épanchements liquides
et même sur des exsudats articulaires solides, se montra souvent
encourageante ou nettement favorable.
Mais des résultats équivalents s'obtiennent quelquefois de la
faradisation humide, pénétrante ; et il n'est pas rare den obtenir
d'analogues de la voltaisation continue. Dans les trois modes
d'opérer, — fréquente tension, fréquente quantité, perinanente
quantité, — les actions exercées sont assurement différentes ; en
estil de même des réactions, au moins des réactions ultimes
représentant le mécanisme curatif prochain ? Il serait je crois
prématuré de prétendre juger la question. Le succès d'un des
procédés dans des cas rebelles aux deux autres témoignera
surtout aujourd'hui de nuances non encore définies entre les
conditions pathologiques.
Aussi ne m'arrêlerai je pas à un parallèle des mécanismes thera
peutiques de l'hyperémie passagère par faradisation pénétrante, de
l'hyperémie indirecte ou de l'anémie (?) par révulsion, et de la
voltaïsation. Je crois avoir résumé ailleurs ce que nous savons de
la révulsion (1); l'état de la question devra-t-il, pour la voltaisation.
se rechercher exclusivement dans les travaux ayant trait a la
cataphorese ?
Une observation accidentelle m'a conduit à essayer, dans des
conditions physiologiques variées et avec plus de commodité, de
remplacer peut-être les bottes de Junod, et d'en étendre les applica
tions en associant le drainage à la dérivation.
Il serait excessif d'avancer que l'épreuve ait pleinement répondu
à l'objectif visé, dont l'intérêt général se trouvait, pour moi.
partiellement restreint depuis qu'en vue des grandes dérivations
(1) De la Révulsion. Courrier Médical, 1870.- - Electrologie médicale. Fer
et thérapeutique générales. Annales d’Electrobiologie, 1899.
A. TRIPIER. — STASES ET CONGESTIONS APYRETIQUES 629
jai pris l'habitude de m'adresser au réservoir abdominal; mais
elle a mis en lumière un point dont l'importance nest pas niable:
la possibilité de rendre de son ressort, et cela sur un large champ,
a l'appareil veineux affaibli, et, vraisemblablement, aussi à l'appa-
reil lymphatique.
I. En 1881, chez une jeune femme de vingt ans nullipare, amenée à ma
clinique par une endométrite hémorrhagique compliquant l’évolution d'un
fibrome interstitiel, je fus surpris, au cours d'un mois de juillet des plus
chauds, de voir que, sous des bas blancs de coton, ma patiente portait
d’épais bas de laine. Elle m'expliqua cette singularité par l'existence chez
elle, dune sensation trés pénible de froid aux pieds, aussi bien dans la
marche qu’au repos, dans la station debout que dans la position hori-
zontale. |
L'occasion était bonne de tenter de réchauffer les pieds par la provo-
cation d'hyperémies ; et, ayant sous la main de grandes plaques de charbon
de cornue, j'en fis des électrodes plantaires pour faradisations de cinq
minutes par bobine à gros fil.
Les jambes étaient nettes, sans apparence de varices, et la malade était
bonne marcheuse depuis que la situation pelvienne n'était plus génante.
Dés la première séance, amélioration très sensible du côté de la sen-
sation. de froid; après la seconde, abandon des bas de laine. Quatre
séances furent faites à deux jours d'intervalle, et ce fut tout. Quelques
années après, la sensation de froid n'avait pas reparu.
Je passe sur une crise terrible, en 1883, de phtisie pulmonaire,
phtisie galopante, chez une fille. nièce, cousine et sœur de phtisiques ; et
sur les heureux effets qu'y eurent des injections d'huile eucalyptolée
pratiquées par mon ami le D' Léon Petit. Depuis, la malade, qui vit de
son travail, n'a pas cessé de jouir d'une santé qui lui permet réguliérement
une assez grande dépense d'énergie.
« Et votre froid aux pieds? lui demandais-je derniérement. Jr ai froid
quelquefois, l'hiver, comme tout le monde, mais accidentellement, mais
jamais assez pour avoir songé à revenir au traitement qui m'a si bien
réussi il y a vingt’cing ans. »
Je n'avais pas cru intéressant de donner cette observation
demeurée unique et dans laquelle le mécanisme de la cure ne me
paraissait pas suffisamment expliqué par la simple provocation
d'un petit nombre dhyperémies de courte durée, lorsqu'il y a
trois ans, un cas analogue, au moins au point de vue de la réaction
thérapeutique, m'a paru digne d'ouvrir la voie à d'autres hypo-
thèses à vérifier.
630 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Il. Il s'agit d'une sexagénaire à membres inférieurs horriblement vari-
queux s’ulcerant de temps en temps. Les bas élastiques les plus doux ne
sont pas supportés, mais seulement l’emmaillottement des membres dans
des bandes de flanelle. Cet état variqueux est très antérieur à une couche
qui remonte à trente ans.
Dilatation de la crosse de l'aorte, avec toutes les souffrances et anxiétés
que comporte cette lésion. Iodure de potassium alternant avec des
périodes de prises arsénicales; de temps en temps sulfate de quinine ;
couramment, médication électrique des symptômes les plus pénibles, —
voltaisation continue, effluvations frankliniennes.
Il y a trois ans, le froid aux pieds, compliqué, dans le décubitus
nocturne, d’un froid intense de toute la région rachidienne, parait ètre
pour une large part cause d’insomnies trés pénibles.
Faradisation bi-plantaire; bonne nuit. A ma grande surprise, le froid
rachidien a disparu dés la premiére séance. On en fait deux autres et n'a
pas eu à y revenir depuis, malgré la facilité qu'y trouve chez moi la
malade, qui est depuis longtemps à mon service et est habile à s‘électriser
elle-même tant qu'il ne s'agit que de voltaisation ou de faradisation,
Avant de poursuivre, avec des observations sommaires plus
récentes, j indiquerai le procédé très simple employé.
C'est une faradisation humide bi-plantaire par bobine à gros fil,
avec interruptions relativement rapides du trembleur de Neef ou
de la tablette oscillante de Gaiffe. Séances de 5 minutes.
Les interruptions un peu rapides (de 20 à 40 par seconde) m'ont
paru, pour provoquer l'hyperémie, préférable aux interruptions
plus rares.
J'y préfère aussi la bobine à gros fil à la bobine à fil fin. Cest
avec les courants d'une bobine à gros fil que j'ai d'abord constaté
Vhyperémie faradique ; et je m'y suis tenu parce qu'ils sont moins
douloureux lorsqu'on n'opère pas dans les cavilés muqueuses.
C'est toujours avec eux que j'ai opéré en vue du drainage, même
profond. e
Récemment, Delherm a employé, dans les affections articulaires
où je crois agir par drainage, notamment dans les entorses, les
courants du fil fin, el s'en est bien trouvé.
Des épreuves comparatives suivies par un méme observateur
seraient intéressantes à entreprendre. Peut être fourniraient-elles
des données utilisables en diagnostic.
Je viens, en effet, de dire ma préférence, dans l'espèce, pour la
A. TRIPIER. — STASES ET CONGESTIONS APYRIQUES 631
bobine à gros fil. Il m'est cependant arrivé, une fois, dans un cas
d'arthrite chronique que je crus pouvoir attribuer à une entorse
tibiotarsienne remontant à deux ans, de ne pouvoir faire tolérer,
même faibles, les courants de la bobine à gros fil, tandis que ceux
de la bobine à fil fin étaient, même énergiques, parfaitement
supportés. J'ai regretté de n'avoir pas eu l'occasion de suivre
l'observation de la malade chez laquelle s'était présentée cette
anomalie. Certaines conditions pathologiques opéreraient elles le
changement de la sensibilité générale cérébro spinale, plus
spécialement affectée par la tension, en sensibilité ganglionnaire,
plus affectée par la quantité ?
Dans les deux cas qui viennent d'être rapportés, j'ai employé
comme excitateurs plantaires des plaques de charbon recouvertes
de flanelle, parce que je les avais sous la main. Si j'avais disposé
d'une paire de pédiluves, je les aurais essayés estimant qu'il
pouvait étre avantageux d'agir par une surface à la fois dorsale et
plantaire en même temps que plus étendue, ce qui permettrait
d'utiliser plus d'intensité, ce à quoi il pourrait y avoir avantage.
Pour un degré d'intensité suffisamment élevé, les excitations
plautaires retentissent douloureusement sur les muscles gastro-
cnémiens, ce qui est à éviter : les contractions des muscles de
relation sont, je crois, au moins superflues ici. S'il y avait à en
subir, je les préférerais dans les extenseurs, ce qui m'a conduit à
substituer aux semelles de métal, qui avaient remplacé mes plaques
de charbon, de larges boutons de 6 cm. de diamètre, appliqués un
peu en avant et au dessous de la malléole externe. L'inconvénient
de l'excitation douloureuse des gastro-cnémiens n'est ainsi que
partiellement évité ; les pediluves seraient peut-être préférabjes?
Revenons aux observations.
Le cas dont la relation précède, et qu'ont pu voir les personnes
qui fréquentent chez moi m'a amené beaucoup de pieds à réchauffer;
sur quelques-uns, j'ai des notes sommaires, trop sommaires pour
donner ce qu'on pourrait attendre d'observations choisies et
suivies, trop peu nombreuses pour être classées.
HT. Jeune femme de 35 ans, bonne marcheuse, pas de varices appa-
rentes ; bien portante quoique délicate ` anémie par surmenage. Froid
t
632 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
aux picds conscient, intense surtout au lit; le froid devient alors pénible
surtout à la région ano-coccygienne. Faradisation plantaire. Grande amé-
lioration dés les deux premiéres séances; disparition du froid coccy-
gien. La patiente doit continuer chez elle par faradisation malléolaire ; le
fait-elle ? j'en doute ; elle se dit tres bien en somme.
IV. 46 ans, nullipare. Souffre d'un froid général avec mouvement fébrile
et algies occipito-pariétales violentes, survenant par crises de deux ou
trois jours et revenant tous les dix jours environ. Levée aussi bien que
couchée, le froid aux pieds est pénible et tenace. Rien du côté de la bouche,
de l'estomac ou de l'utérus qui mette sur la voie causale de la localisation
cervicale des crises douloureuses.
Faradisation plantaire pendant une crise ; cessation immédiate de la
céphalalgie et du froid. Répétition de la séance trois et sept jours après;
ni le froid ni la céphalalgie n'avaient reparu. Reprise de la céphalalgie,
moindre, quinze jours plus tard, sans que le froid ait reparu. Exeat
conditionnel.
Deux mois plus tard, une crise migraineuse isolée cède à la voltaisation
épigastro-postcervicale. Le froid aux pieds n'avait pas reparu.
Quatre mois après, rechute générale sans renseignements.
V. M" 25 ans. En 1897, trois angiomes du dos ont été opérés par excision
avec bons résultats. Des territoires angiomateux moins saillants se sont
accusés ou développés dans le voisinage des tumeurs enlevées. De 1899 à
1903, j’attaque ceux-ci par des séances de voltapuncture. Etat variqueux
profond des membres inférieurs. Marche prolongée pénible. En 1902, je
conseille à Bagnoles de l'Orne une saison dont la malade retire un
notable soulagement du côté des membres inférieurs. Empéchements à la
saison de 190%. Au début de 190%, la malade, qui dispose chez elle d'un
appareil, se fait, assez régulièrement une dizaine de séances de faradisa
tion plantaire. L'amélioration du côté des jambes, qui ne la génent presque
plus et lui permettent aisément de longues marches la fait renoncer à la
saison de Bagnoles de 1905.
Quant au froid, qui, prononcé surtout dans la position horizontale, est
général et n'affecte pas spécialement les pieds, il parait peu influencé par
la faradisation plantaire, et cède assez bien à la voltaisation sacro post-
cervicale. Depuis plus de trente ans que je pratique journellement celle ci,
est Ia première fois que je rencontre l'occasion de cette comparaison.
VI. Mr 50 ans, nullipare; neurasthénique hypochondriaque; bonne
marcheuse. Froid aux pieds incommode. Deux séances de faradisation
plantaire ; après la première, renonce à la boule d'eau.
Vers latin de 190%, voyage dans le midi; influenza; retour en mars:
très bien en juin.
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A. TRIPIER. — STASES ET CONGESTIONS APYRETIQUES 633
VII. Mer 64 ans, une couche. En 1881, amputation du col utérin fibro-
mateux ; amélioration momentanée d'une situation pénible depuis long-
temps. La malade vient me consulter cn 1884 pour un retour de ses
accidents pelviens. Traitement du fibrome du corps par mes injections
savonneuses iodurées. Cystocéle qui sera traitée plus tard, par la faradi-
sation. Douleurs lombaircs éveillées parla marche ct liées vraisemblement
à un abaissement modéré d'ailleurs du rein droit hypertrophié.
Malgré ces complications, retour rapide d'un bel état général et d'une
activité qui se dépense incessamment en voyages et excursions. Cependant
la marche amène vite la fatigue, avec les douleurs lombaires, Varices
plutôt profondes des membres inférieurs. Algie sciatique sourde, droite;
genoux douloureux ct affaiblis. Le massage de la jambe et la faradisation
du genoux aménent un soulagement qu'avaient d'ailleurs procuré deux
fois des saisons à Dax l'hiver, à Bagnoles l'été. Quelle était ici la part
à faire au repos chez une agitée ? (1)
Une sensation marquée de froid aux pieds, de jour et de nuit, conduit
la malade à réclamer la faradisation plantaire. Suppression immédiate
de la chaufferette; mais ce qui surprend le plus agréablement la malade
est la cessation progressive de l'algie sciatique et une liberté de marche
de plus en plus grande. |
Interrompu l'hiver dernier par un voyage chargé d excursions, le
traitement pédieux a été suspendu sans inconvénient jusqu'ici.
VIII. 43 ans, une couche. Début de ménopanse; hypertrophie utérine
fibreuse ; leucorrhée continne abondante, modérée, mais lentement, par
le traitement du fibrome.
Dyspepsie gastrique ; constipation opiniatre; migraines irréguliérement
périodiques par crises de dix jours. Les symptômes de ce groupe iront
aussi satténuant, mais lentement.
Dans cet ensemble, le froid aux picds, quoique pénible, et une faiblesse
douloureuse des jambes variqueuses, furent tenus pour d'autant plus
aisément négligeables qu'une saison à Bagnoles était décidée. Celle-ci étant
empéchée, et l'état généraldevenu bon, on s'en prend par la faradisation aux
membresinférieurs. Aprés une dizaine de séances de faradisation plantaire
puis malléolaire, les pieds se sont sensiblement réchauffés ; mais lamé-
lioration de la marche est surtout marquée.
(1) Je passe ici sur une douleur calcanéenne exaspérée par la marche mais
constante (1900-1902) contre laquelle avaient échoué tous les moyens pharma-
ceutiques et physiques, et qui céda à une douzaine de séances de faradisation
inductrice vibratoire (Autoconduction de d’Arsonval), Cette forme algique, dont
je n'ai pas rencontré d'autre exemple net m'a paru diflérente des algies plan-
taires que j'ai autrefois signalées comme fréquentes chez les cuisinières, et
attribuées à l’intoxication oxycarbonique.
634 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
IX, 52 ans, trois couches; ménopause 1888, fibrome utérin ; grande sen-
sibilité pelvienne. Etat général paludéen depuis l’âge de vingt ans; la
quinine opère bien, mais n'est pas tolérée. Jambes variqueuses rendant
la marche de plus en plus pénible, mais autrement que lorqu'elle était
génée par la sensibilité pelvienne. En 1903, six mois de rhumatisme
articulaire aig. Mars 1905, crise d’angine de poitrine (?) longue, à repe-
titions, sans lésions orificielles du cœur. Traitement pharmaceutique par
la nitroglycérine, voltaisation du pneumogastriqre gauche contre les
crises d oppression.
Insomnie, dans laquelle la malade fait jouer un role aussi important au
froid aux pieds qu'à l'oppression. Faradisation malléolaire; cessation du
froid, amélioration sensible de la marche.
L'état pneumo cardiaque paraît se bien trouver de deux séances par
semaine d’eflluvation de haute fréquence de la région retrobulbaire,
X. 62 ans, nullipare ; obèse, emphysémateuse, asthmatique ` marche un
peu en terrain plat mais ne peut qu'à grand peine gravir un étage d'esca-
lier. Rhumatisante ; non variqueuse ; froid aux pieds.
La faradisation malléolaire quotidienne a raison du froid, mais bien plus
lentement que d'ordinaire ; la malade la continue surtout parce que la
marche lui en paraît très heureusement influencée.
Parallèlement à cette manœuvre, faradisation révulsive interscapulaire
quand survient de l'oppression. Régime des arthritiques, aucun médica-
ment. Départ au bout de six semaines, très améliorée.
XI. 59 ans, nullipare. Traitée, il y à vingt ans, par faradisationet injet-
tions utérines iodurées, pour un fibrome à grand retentissement, qui
l'avait depuis trois ans à peu près condamnée à la chaise longue. Grande
amélioration immédiate ; guérison assez prompte en moins de trois ans.
Plus tard, sous l'influence peut-être de la ménopause coïncidant avec un
grand chagrin, surviennent des accidents thoraciques. Crises fréquentes
d’oppression avec palpitations, sans anomalies durables des rythmes
cardiaques et sans bouffées de chaleur. Digitale ; voltaisation des pneumo-
gastriques.
En bon état du côté du thorax et du bassin, la malade dut donner plus
d'attention à un état variqueux des membres inférieurs qui l'avait Con
damnée depuis longtemps au port des bas élastiques : les gènes de la
marche devinrent plus apparentes quand plus d'activité devint possible ;
elles se compliquaient d'une douleur plantaire permanente qu'exaspérail
l'exercice, douleur contre laquelle l’autoconduction échoua.
Un froid aux pieds très vif, conscient, non augmenté par la position
couchée me fournit l'indication de la faradisation.
Celle-ci, plantaire, faite assez régulièrement pendant trois mois mais
A. TRIPIER. — STASES ET CONGESTIONS APYRETIQUES 635
avec un appareil défectueux et une bobine à fil fin, n’a donnée qu’un peu
d'amélioration du froid aux pieds; la chaufferette est quelquefois —
regrettée ; les bas élastiques ne sont pas abandonnés, sous ces réserves,
la marche est devenue normale.
XII. Homme de 65 ans, goutteux, variqueux, marchant assez bien, mais
avec endolorissement rapide. Les pieds sont glacés, sans que le sujet en
alt conscience.
Faradisation plantaire, continue, à intervalles peu éloignés, pendant
-3 mois environ, avec une bobine à fil fin. Amélioration notable des condi-
tions de la marche ; pas d'action appréciable sur la température.
XII. Homme de 74 ans, un peu goutteux. Phlébectasique superficiel
plutôt que variqueux ; a eu il y à trois ans une phlébite de la jambe droite
traitée par les applications de digitale, puis par les onctions mercurielles
et le repos. i Ä
Depuis une dizaine d'années, le sujet se sent moins bon marcheur
qu'autrefois, ce que pourrait expliquer läge, mais dont il accuse plutôt
une gene des genoux avec refroidissement qui, au lit, devient parfois
un peu douloureux ainsi que celle de l'articulation coxofémorale droite
ou gauche sur laquelle il est resté quelque temps couché. Les pieds sont
froids, el aussi les genoux ; mais ce froid n'est conscient qu'après un
certain temps de repos au lit.
Huit séances de faradisation malléolaire par appareil magneto-faradique
à gros fil. Amélioration fonctionnelle et sensitive évidente du côté des
genoux, moins du côté des pieds ; facilité plus grande de la marche ;
plus de facilité à descendre de voiture.
XIV. 45 ans, nullipare; en traitement pour un fibrome utérin. La
marche est difficile et fatiguante en raison plutôt d'un état variqueux
profond des membres inférieurs, et d'un endolorissement intermittent
des genoux, que d'une obésité qu'on en a accusée. Accidentellement, des
malaises gastriques ou rachidiens ont conduit à faire des voltaïsations
épigastriques ou sacro-postcervicales,
Le froid aux pieds et [impotence douloureuse des jambes me conduisent
à des faradisations malléolaires, Trois séances en six semaines ont suffi à
déterminer une amélioration de la marche dont on compte profiter en
villégiature,
XV. 44 ans, nullipare. Début de ménopause, avec prédominence de
poussées de chaleur et de sueur trés fréquentes et prononcées, auxquelles
j'oppose, quand elles deviennent trop incommodes, mon traitement déri-
vatif par faradisation utérine. En présence de la gène de la marche causée
par un état variqueux profond des jambes, faradisation malléolaires
636 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
substituée à la faradisation utérine. Non seulement les jambes en profitent
mais les poussées hyperémiques en paraissent trés atténuées.
XVI. 45 ans, trois couches; fibrome utérin traité pendant dix-huit mois
par mes injections, et devenu négligeable.
ll y a huit ans, état verligineux avec défaillance de la marche que jai
jugé d'origine gastrique ; traitement de plusieurs mois par la voltaisation
épigastro-postcervicale ; guérison apparente.
Rechute progressive que ne me paraît plus suffisamment expliquer l'étal
gastrique ; le début de la ménopause devrait-il être invoqué pour en rendre
compte? Le vertige plutôt que l'infirmité des jambes, qui cependant la
portent assez mal, empéche la malade de venir chez moi pendant les
chaleurs que nous traversons. La voltaisation épigastrique n'a pas procuré
d'amélioration bien appréciable; quatre séances de faradisation malléo-
laire n’ont donné aucun résultat. Départ pour la campagne. C'est là une
observation intéressante à poursuivre.
Les notes qui précèdent, et dont je m'empresse de reconnaitre
les insuffisances, ont été prises moins en vue de recueillir des
observations que d'essayer de satisfaire les curiosités théoriques
indiquées au début de cet article. Il serait téméraire d'en tirer des
conclusions fermes, mais elles permeltent de se poser quelques
questions à suivre.
C'est le froid aux pieds qui a été le prétexte initial de cette série.
Or, ilse présente sous deux aspects entre lesquels il y aura lieu de
faire une distinction: il est conscient, ou n'est pas perçu. La fara
disation paraitrait avoir agi très inégalement dans les deux cas:
bien plus efficace contre le froid nettement perçu que contre celui
dont on n'a pas conscience ou dont on n'a qu'une conscienre
obscure.
Il semble ici que l'hyperémie passagère provoquée ne doive plus
ètre seule mise en cause : il y a à retenir une action spéciale sur le
système nerveux, ou à incriminer une défaillance de celui-ci. À
quoi répond-elle ? Est-elle directe ou réflexe ? Cérébro spinale ou
ganglionnaire ? La supériorité de la faradisatien par gros fil sur
celle par fil fin me ferait incliner vers une action predominanle
sur l'appareil ganglionnaire. plus influencé, à énergie égale, par
la quantité. que par la tension, contrairement à ce que j'ai admis
pour l'appareil cérébro-spinal. Et, si cette vue se trouvait justifiee
n'y aurait il pas dans notre manœuvre un élément de diagnostic
général ?
A. TRIPIER. — STASES ET CONGESTIONS APYRETIQVES 637
Le froid conscient m'a paru bien plus vivement perçu dans le
décubitus horizontal; peut-être même, chez beaucoup, ne l'est-il
que dans cette attitude.
J'ai connu autrefois une jeune femme de 35 ans environ, nulli-
pare, exceptionnellement vivante quoique fortement obèse, qui se
montrait dans le monde où elle faisait brillante figure par son
entrain et sa fraîcheur, volontiers décolletée et toujours légèrement
vêtue. Au lit, par les plus fortes chaleurs de l'été, il lui fallait la
boule aux pieds et un édredon sur les couvertures. Pendant une
dizaine d'années où il m'a été donné de la voir fréquemment, sa
santé semblait ne rien laisser à désirer.
Le contraste est rarement aussi marqué entre les susceptibilités
debout et couché, mais on le rencontre encore assez fréquemment.
Tiendrait-il, pour le froid aux pieds, à ce que, dans le décubitus
horizontal, les membres inférieurs sont moins irrigués ?
— Non, puisque dans deux de nos cas (Il, III). la sensation la
plus pénible de froid avait, dans cette attitude, pour siège les
régions vertébrale et ano-coccygienne.
M'étant demandé si cette anomalie ne tiendrait pas à la parésie
d'un centre bulbaire, j'avais fait essayer des changements d'oreillers
sur les effets desquels je n'ai pas été renseigné. Je n'ai pas été édifié
davantage sur les effets possibles de cet ordre, de douces révulsions
par effluvations que j'avais dirigées sur la région cervico-occipitale.
C'est à poursuivre. Il serait curieux que l'électrothérapie nous
renseignat sur l'influence de l'attitude sur la calorification.
A part trois cas, où furent employés un appareil magnéto- fara.
dique à gros fil et deux bobines volta-faradiques à fil fin, les essais
indiqués ci-dessus ont tous été faits avec le secondaire à gros fil de
mon appareil à chariot. Je ne voudrais cependant pas, sur les résul-
tals imprécis des cas XI et XII, repousser définitivement l'emploi
des induits à fils fins ; peut-être seraient-ils appelés à mieux rem-
plir des indications que je n'avais pas en vue.
L'appareil magnéto faradique (XIII) a donné un succès neuro-
musculaire qui pouvait se prévoir. Le résultat a été moins net
quant à la calorification ; mais il intéressait un sujet chez qui la
refrigération n'était qu'assez obscurément perçue.
Jusqu'ici la faradisation humide par gros fil semble le meilleur
moyen de provoquer les hyperémies passagères.
638 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Et les faradisations par alternations de haute fréquence ? n'au-
ralent-elles aucun role a y jouer ? soit par un mécanisme voisin
de celui de la faradisation courante, soit par un mécanisme diflé-
rent? Je ne manquerai pas, maintenant que j'ai des termes de
comparaison, de les essayer sur une nouvelle série de sujets avec
le résonateur bi-polaire de-d'Arsonval. le circuit fermé dans un
double pédiluve. Les résultats obtenus chez les hémorrhoïdaire de
l'application rectale de Doumer permettent d'espérer des surprises
de ce côté. Celles-ci fissent-elles défaut, l'épreuve deviendrait un
instrument de critique des rôles respectifs de la tension et de la
fréquence des excitations dans la provocation des réactions circu-
latoires ; peut-être éclairerait-elle le rôle des sensibilités dans les
réactions, et conduirait-elle à apprécier avec moins de chances
d'erreur les phénomènes dont je viens d'ébaucher un aperçu.
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PATHOGENIE er TRAITEMENT ELECTRIQUE
DU SPASME DE LURETRE
par M. Denis COURTADE
On donne le nom de spasme de l'’urètre à un obstacle apporté à
l'écoulement de l'urine par une contraction plus ou moins active
et plus ou moins permanente de la portion musculaire de l'urètre.
Ce n'est pas le sphincter interne qui entre en action dans le
spasme, mais bien le sphincter externe, formé de fibres striées.
Quelles sont les causes du spasme?
Le spasme idiopathique, décrit autrefois, n'existe pas : le spasme |
est toujours symptomatique d'une excitation neuro musculaire.
a) Le nerf moteur, qui est ici une branche du nerf honteux
interne, peut dans quelques cas rares être directement excité,
comme par exemple dans le cas d'une tumeur exerçant sur le nerf
une irritation de voisinage.
b) Le plus souvent, il résulte, soit d'une altération organique des
centres urinaires. comme dans certaines myélites transverses, ou
dans le tabes.
c) Soit d'une action réflexe, et c'est là la pathogénie du plus
grand nombre de spasmes de l'urètre. Cette action réflexe peut
provenir d une irritation des nerfs de la muqueuse urétro-vésicale,
surtout dans la cystite du col, ou bien d'une irritation de nerfs
plus ou moins éloignés (excitation des nerfs urétéraux dans la
coliq ue néphrétique).
La lésion peut être exactement appréciable ; mais le plus souvent
l'altération produisant l'excitation réflexe est très légère, et n'agit
que parce que le sujet est plus ou moins neurasthénique.
640 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Le traitement électrique doit être extérieur à l'urètre. 11 faut
en effet éviter d'introduire dans le canal une électrode qui ne
servirait le plus souvent qua irriter une région déjà en état d'irri
tabilité exagérée.
On pourra s'adresser soit au courant faradique, soit au courant
galvanique, soit enfin aux courants de haute fréquence.
1. Pour appliquer le courant faradique, on mettra soit sur le
ventre, soit sur la région lombaire une grande électrode bien
humectée, formant l'électrode indifférente. L'électrode active sera
placée soit sur la partie postérieure du périné, soit dens le rectum.
Sion choisit le périné, on prendra une électrode circulaire de
6 centimètres de diamètre, bien humectée d'eau tiède.
Si on choisit le rectum. on se servira d'une électrode en charbon.
semblable à celle que l'on utilise pour l'électrisation des corps
fibreux de l'utérus.
On prendra un courant faradique très faible, à gros fil et à inter
mittences lentes.
Pour appliquer le courant galvanique, on prendra une grande
plaque, soit abdominale, soit dorso-lombaire, que l'on reliera au
pole négatif. Le pole positif sera placé sur le périné au moyen
d'un tampon de 6 centimètres de diamètre. On fera passer des
courants allant de 20 a 40 milliamperes, sans secousses et sans
renversements : pour rendre le courant plus supportable, on
pourra faire de temps en temps de grandes ondes électriques. soit
au moyen du collecteur. soit au moyen du rhéostat. 1] faudra
surveiller attentivement la peau du périné, de manière à éviter la
formation d'escarres, et ne jamais aller-jusqu’a la douleur. La
voie rectale devra être choisie pour l'application des courants de
haute fréquence et on se servira de préférence de l'électrode en
argent de Doumer.
4. Chez les neurasthéniques, l'électricité statique sera d'un grand
secours pour traiter l'état général : on emploiera des bains peu
intenses, avec souffle léger sur la colonne vertébrale, et en évitant
les étincelles.
re ae
Action locale des Courants de haute fréquence
SUR
LES ÉTATS PHLEGMASIQUES DES TISSUS”
par MM. OUDIN & RONNEAUX
Nous ne venons pas iciapporter un travail complétement nouveau,
car les faits que nous allons étudier sont connus de tous nos confrè.
res qui s'occupent des courants de haute fréquence. Il nous a sem-
blé pourtant qu'il y avait intérét à revenir et à insister sur certains "`
points en même temps qu à préciser la technique qui nous a semblé
donner les meilleurs résultats.
Une des actions les plus intéressantes des courants de haute fré-
quence est celle dont nous allons vous entretenir et qui vise le trai-
tement de ce que nous avons désigné par le terme un peu suranné
de phlegmasie, parce que ce mot un peu vague nous semble embras-
ser plus que tout autre l'ensemble des faits dont nous nous sommes
occupés. Sous cette dénomination, nous avons fait entrer aussi bien
les ulcérations de toute nature, les plaies, que les manifestations
inflammatoires rhumatismales (arthrites, sciatiques, etc...) et
. même viscérales (mal de Bright, congestions pulmonaires, etc...).
On verra, d'après les observations dont nous parlerons et dont nous
ne pourrons malheureusement donner qu'un bien court résumé
combien rapidement curatifs peuvent être les courants de haule fré
quence dans les cas indiqués ci-dessus.
Comment peut on expliquer cette action si nette et si puissante.
aussi bien contre les affections simplement congestives que contre
celles dans lesquelles l'élément infectieux domine. Les travaux de
physiologie nous ont montré le peu d'action des courants de haute
fréquence sur les cultures bactériennes. Et pourtant quand il s'agit
(4) Rapport présenté au Congrès de Liège, Aout 1905
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — SEPTEMBRE 1905. 41
642. >- -ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE.
d'opérer non plus in vitro, mais in vivo, nous voyons qu'ils sont
bien loin d'être aussi impuissants. Nous nous sommes demandés si
c'était du côté de la circulation locale et générale qu il fallait chercher
les réactions suffisantes pour expliquer les modifications des tissus
infectés. L'expérience nous a répondu affirmativement en nous mon
trant par des tracés de circulation capillaire pris, soit avec le sphy-
gmographe digital de Laulanié, soit avec le plethysmographe de
Hallion et Comte que les tissus frappés par l'effluve et Iétincelle
voient leurs capillaires se conctracter énergiquement, ce qui se tra
duit par l'abaissement de la courbe des pulsations qui peut même
parfois être transformée en une ligne droite ou à peine ondulée.
Nous avons pris un grand nombre de ces tracés sur une dizaine
d'individus environ ; le temps nous a manqué pour les faire repro-
duire; nous les publierons prochainement.
Les modifications que nous avons été à même de constater ne
se sont pas produites toujours sous la même forme et au même
degré. Elles sont, pour une grande part, dépendantes de létat
antérieur de la tension artérielle, se produisant avec leur maximum
de réaction lorsque celle-ci est déjà un peu basse. Et cependant la
clinique nous montre que toujours les tissus pålissent au contact
des électrodes de haute fréquence pour présenter ensuite des phéno
mènes de vaso-dilatation manifestes. Si on promène la main pendant
quelques secondes sur la peau d'un sujet relié à un résonateur, on
la voit pålir, sanémier, se ratatiner pour ainsi dire. Si on effluve
une plaie il semble que sous les yeux celle ci pålisse et se rétrécisse:
les bords se rétractent comme attirés vers le centre par un cordon
invisible.
Un phénomène intéressant que l'on constate sur quelques-uns de
nos tracés c'est l'influence prédominante que prend la respiration.
Alors que, avant l'action de la haute fréquence, la courbe était à peu
près droite, elle prend de suite après une forme onduleuse synchrone
avec le rythme respiratoire, qui tendrait à faire croire qu'en même
temps que le spasme local, se produit une diminution d'énergie du
cœur, à moins que la haute fréquence n'agisse en augmentant
l'amplitude des mouvements respiratoires.
Doit-on rapporter à la vasoconstriction la grande diminution de
la douleur qui suit immédiatement après le passage de l'effluve.
sorte d'analgésie passagère différente de l'amélioration absolue el
OUDIN & RONNEAUX. — ETATS PHLEGMASIQUES DES TISSUS 643
durable de l'élément duuloureux qui suit le traitement à plus
longue échéance ? Quoi qu'il en soit, les modifications de la circu-
lation ne sont pas trés probablement le seul facteur curatif dans les
cas qui nous occupent. En même temps qu'elles, doivent se
produire des échanges nutritifs plus actifs, une vitalité locale pour
ainsi dire exagérée ainsi qu'en témoigne l'abondance de la sueur
locale, par conséquent des sécrétions glandulaires. Des expériences
en cours nous ont fait aussi supposer que la pression osmotique est
sensiblement modifiée par la haute fréquence et que, par conséquent,
les échanges nutritifs cellulaires doivent être très augmentés.
D'autre part, le passage du courant de haute fréquence dans les
tissus en élève notablement la température ainsi que d’Arsonval
l'avait déjà signalé chez les animaux placés dans sa cage d'auto:
conduction. Cette réaction thermique nous semble beaucoup plus
nette par le passage direct du courant qui éléve extrémement la
température d'une colonne liquide. Quelques recherches, trés
défectueuses d'ailleurs en raison de l'insuffisance de nos appareils,
nous ont toujours montré que la température des tissus qui viennent
d'ètre frappés par l'effluveaugmente de plus d'un dixième de degré.
Ce serait bien peu de chose, s'il ne s'agissait que de la peau, maisil
est bien certain que cette réaction s'étend loin dans la profondeur
des tissus. Or, cette élévation de température ne doit pas être un
facteur de moindre importance dans les réactions vitales.
Quoi qu'il en soit de ces considérations physiologiques et patho-
logiques générales, si nous entrons dans le domaine des faits cli-
niques, nous voyons que les courants de haute fréquence sont des
agents thérapeutiques d'une valeur indiscutable dans le traitement
d'un grand nombre d'états phlegmasiques les plus variés. |
Sur les ulcérations anciennes et même récentes résultant diinfec-
tions bactériennes ou d'un insuffisant travail de répararation des
tissus, les courants de haute fréquence nous ont donnédes résultats
constants quel qu'ait été l'agent microbien. L'amélioration, même
dans les ulcérations datant de plusieurs mois est toujours rapide-
ment obtenue, parfois même dès la première séance. La douleur,
quand elle existe, est toujours le premier symptôme amendé : elle est
souvent complètement disparue avant même que l'ulcération ne soit
entrée nettement dans la voie de la guérison. Les phénomènes
inflammatoires de voisinage, lymphangites, engorgements ganglion:
644 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
naires, sont très rapidement modifiés, tandis que l'ulcération se
rétrécit autour de son centre, se ratatine, tandis que son fond se
nettoie et se surlève, la sécrétion purulente se tarissant rapidement.
La guérison va très vite quand il s'agit d'ulcères simples, ulcères
traumatiques, mème quand ils traînent depuis plusieurs semaines
etsans que les règles de l'antisepsie soient observées. Il en est de
même des plaies suppurées chez des individus malpropres pour
lesquels tout pansement est impossible. Les ulcères variqueux
exigent plus de temps pour arriver à la guérison qui en dépend
grande partie de l'état des tissus avoisinante plutôt que de l'étendue
de la lésion.
OBSERVATION I.— G.... 41 ans. Ulcération traumatique siégeant sur la
face interne du tibia: bords irréguliers, taillés à pic, sans trace de pus:
suintemeut séro-sanguinolent. Sans aucune tendance à la guérison depuis
cinq semaines (2 Janvier-7 Février 1905). EMluvation tous les deux jours,
Amélioration dès la deuxième séance, diminution de la plaie d'un tiers,
environ après la troisième séance. Guérison complète en six séances (21
Février).
Oss. 11.— O.... 32 ans. Plaie contuse suppurée sans amélioration après
23 jours de pansement (5-28 Janvier 1905). Ulcération arrondie, à bords
déchiquetés, siégeant au niveau de la malléole externe gauche. Lymphangile
douloureuse avoisinante disparue après la première séance. La plaie
commence à se cicatriser après la deuxiéme séance. Guérison de la plaie
sans aucun pansement en dix séances. 3 fois par semaine (18 Février).
Oss. III P.... 67 ans. Plaie de trois centimètres de long à bords nets
sur la face dorsale de la main gauche. Bords écartés, fond grisätre lege-
rement purulent. Datant de 8 jours. Guérison comptète sans pansement en
quatre séances (2-11 Février 1905).
Oss. IV L.... 32 ans. Plaie contuse, épaisissement da périoste du gros
orteil. Lymphangite avoisinante. Guérison de la plaie en une séance. de
l’epaisissement périosté en 10 séances (11 Février-11 Mars 1905).
Oss. V. B.... 43 ans. Plaie de l’éminence thenar, infectée par les liquides
de parturition d'une vache. Lymphangite des doigts qui sont boursouflles.
lardacés. Impotence complète de la main, Au dynamomètre 0. Guérison en
5 séances espacées de deux en deux jours (21 Octobre 1896-30 Octobre
1896). Dynamomètre 25.
Oss. VI. H.... 62 ans. Vieil ulcère variqueux, atonique. maintes fois
récivé, en traitement depuis trois mois (Mars-Juin 1901: eau phéniquée.
sublimé, nitrate d'argent). Suppuration abondante. bords taillés à pie. L'Icé
OUDIN & RONNEAUX. — ETATS PHLEGMASIQUES DES TISSUS 645
ration occupant toute la face interne de la jambe sur une hauteur de 8 cen-
timétres. Cicatrisation compléte en 17 séances, une tous les deux jours.
Oss. VII. D... 45ans. Obése, grosses varices, cedéme malléolaire. ulcé-
ration à la suite d'un coup violent sur la face interne du tibia. Du 15 Sep-
tembre au 20 Octobre 1901, les pansements n’aménent aucun résultat.
Guérison compléte en 7 séances (deux par semaine).
Oss.VIIIG.... 69 ans. Large ulcération de la jambe droite, peau amincie,
violacée : autour de l’ulcération principale, nombreuses petites ulcérations
de la taille d'une tête d’épingle à une pièce de cinquante centimes. La jambe
est dans le même état depuis trois ans. Deux séances par semaine. Guéri-
son complète en trois mois (Octobre 1901-Janvier 1902).
Oss. IX.— N.... 35 ans, ancien bacillaire. Ulceration de la langue
datant d'un an environ, De la taille d’une grosse tête d’épingle, peu doulou-
reuse, légèrement surélevée, à bords non décollés mais un peu déchiquetés,
à fond jaunätre, entourée d'un bourrelet rouge, induré: pas de points
jaunes, pas de ganglions cervicaux. Traité par les rayons X sans résultat.
Etincelle de haute fréquence, une minute tous les deux jours. En 7 séances
guérison complète.
Cette ulcération, malgré ses caractères négatifs, était vraisemblablement
d'origine bacillaire. L'action bienfaisante des courants de haute fréquence
dans la tuberculose locale a du reste été signalée déjà par de nombreux
auteurs (Lacaille, Billinkin, etc....).
Les heureux résultats obtenus par ce mode de traitement dans les tubercu-
loses de la peau sont multiples. Voici une observation qui montre quel
intérét il y a à essayer de la haute fréquence dans les cas de suppurations
ganglionnaires d’origine bacillaire, comme du reste aussi dans les tubercu-
loses articulaires. On abrége ainsi souvent la durée de la période de répa-
ration des tissus qui en général, après l’incision et l'évacuation du pus,
traine souvent plusieurs mois. |
Oss. X L... IS ans. (Grand garcon surmené, pâle, anémié. Adénopathie,
tuberculeuse ayant mis deux mois à évoluer vers la suppuration. Empâte-
ment de tonte la région verticale gauche (tumeur du volume d'une grosse
orange) ; dans la région susclaviculaire sur le trajet de la carotide interne,
collection liquide de la grosseur d'une noix.Incision par le Docteur Verchère
le 12 Juin 1903. Ecoulement abondant de pus rempli de bacilles de Koch.
Haute fréquence tous les deux jours. Après 12 séances, cicatrisation com”
plète (8 Juillet 1903). Guérison de toute la région en 17 séances ; (22 Juillet
1903), La guérison s’est maintenue.
Les autres adénopathies sont justiciables également du même
646 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
traitement. Elles donnent méme des résultats plus rapides ainsi
qu'en témoigne l'observation suivante.
Oss. XI. R.... 48 ans,toujours bien portant. 3 Décembre 1904. Adénite
suppurée incisée, ayant mis plusieurs mois à évoluer vers la suppuration.
C'est l'adénite aiguée type, douloureuse jusqu'au moment de l'incision. Pas
d'écoulement uréthral depuis 20 ans. Habituellement très constipé. a des
hémorroides qui saignent très facilement. L'incision a été faite le 18 novem-
bre. Depuis, aucune tendance à la cicatrisation. Phénomènes inflammatoires
de voisinage très marqués. Guérison complète en 9 séances (3 par semaine).
Les adénites blennorrhagiques guérissent, avec la même rapidité.
ainsi du reste que les ulcérations de même nature et les ulcérations
chancrelleuses, comme Oudin l'a déjà montré sur de nombreux
malades traités à St-Lazare.
La blennorrhagie elle même cède à la haute fréquence en quelques
jours. fait déjà signalé par Doumer et d’autres auteurs et confirmé
par l'observation suivante.
Oss. XII. Uréthrique aiguë type. Coit infectant remontant à sept jours
(Octobre 1903). Erections doulourenses, écoulement abondant. Effluvation
chaque jour. Guérison extrêmement rapide. Ecoulement diminué de moitié
après la première séance. Au huitième jour, une seule goutte le matin. Les
érections douloureuses ont cessé la troisième nuit. Guérison absolue au
quinzième jour.
La blennorrhagie du col de l'utérus chez la femme se comporte
de même : ce traitement agit plus rapidement qu'aucun autre
procédé. L'arthrite blennorrhagique elle-mème est justiciable de
ce procédé ainsi qu'en témoigne l'observation suivante.
Oss. XIII.— G.... 28 ans, vigoureux. un peu obèse. A 22 ans, première
atteinte d’arthrite blennorrhagique du poignet gauche; celui-ci ma jamais
retrouvé l'intégrité de ses mouvements. Le 7 février 1905, cinquième jour
de l'écoulement actuel, le poignet gauche devient rouge, tendu, douloureux.
Aujourd'hui 1" Mars, gonflement considérable, raideur complete; les
mouvements sont nuls. La peau est lisse, tendue, gonflement de toute la
région dorsale de la main. Lesdoigts peuvent faire quelques mouvements
de flexion mais ceux-ci sont très douloureux. Ecoulement à peu prés tari.
.Effluvation tous les deux jours; grande amélioration le 15 Mars. 1” Avril.
Main complètement guérie, poignet encore raide. 15 Avril, guérison com-
plète : mouvements plus étendue qu'avant la deuxième poussée.
A côté de ces cas nettement infectieux, nous voyons la haute
OUDIN & RONNEAUX. -- ÉTATS PHLEGMASIQUES DES TISSUS 647
fréquence réussir dans tous les reliquats de traumatisme : douleurs
consécutives à une entorse, à une luxation réduite. épaisissement
du périoste resultant de choc violent et saccompagnant de vives
douleurs.
Oss. XIV. — B.... 35 ans. Choc violent de la main contre un robinet,
Douleur très vive. Tuméfaction du médius gauche, qui disparaît en 15 jours
par le massage. La douleur persiste spontanée avec exacerbations. Epai-
sissement trés net du périoste de la deuxiéme phalange du médius. La
premiére séance améne un soulagement presque complet de la douleur,
Sept séances permettent au malade de reprendre son travail. L'épaisissement
du périoste a presque entièrement disparu,
Les gonflements traumatiques, les ruptures musculaires, les
arthrites traumatiques sont de même rapidement améliorés.
Oss. XV.— M.... 31 ans, Douleurs consécutives à une entorse de l'arti-
culation de la première et de la deuxième phalanges du médius droit. Epai-
sissement du périoste de la phalange. Grande améloration en dix séances.
Oss. XVI.— B..,L 46 ans. Douleur de l'articulation du cinquième méta-
carpien et du carpe de la main droite, seule reliquat d'une entorse datant
de 15 jours auparavant (12 Février). Séance d'effluvation tous les deux jours
à partir du 25 Février. Disparition de la douleur en cinq séances (9 Mars
1905),
Si nous passons maintenant aux phlegmasies locales qui sont
sous la dépendance de l'état général, nous constatons les mêmes
heureux effets. Toutes les manifestations rhumatismales locales.
les arthrites avec ou sans épanchement, le rhumatisme déformant,
les sciatiques rhumatismales, les hydartroses à répétition ne sont
pas seulement très rapidement atlenuées, elles semblent, dans
certains cas, être définitivement guéries ainsi qu'en témoiguent les
observations ci-dessous. Il en est de même pour les pseudo-
rhumatismes infectieux, les arthrites consécutives à la grippe.
Ops. XVII. M" D.... 55 ans. Rhumatisme déformant datant de 15 ans.
Toutes les phalanges des deux mains sont grosses, douloureuses, génantes.
Enveloppement avec la toile métallique: séance de 15 minutes tous les
deux jours. Après 12 séances la malade se sent très améliorée, dit-elle, sans
qu'il y ait eu aucun changement objectif. | |
Oss. XVIII. B. R.... 58 ans. Homme de peine (12 Janvier 1905). Toutes
les articulations des mains sont douloureuses. Préhension absolument
impossible. Le malade ne peut tenir sa cuiller à soupe. Nodosités au niveau
648 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
des articulations des phalanges. Cet état a été en saggravant depuis plu-
sieurs mois. Séance de haute fréquence tous les deux jours. Amélioration
très nette dès la deuxième séance, disparition totale des douleurs à la trei-
zième, retour des articulations à la flexion normale à la quinzième séance
(28 février 1905). La guérison s’est maintenue jusqu’en aout 1905.
Oss. XIX.M.... 64 ans, arthritique. Tombé sur le genou droit il y a deux
mois. Hydarthrose, gène dans la marche. Epanchement diminué dès la
première séance, guérison en 5 séances.
Ops. XX. M™* L.... 66 ans (Juillet 1904), obèse. Arthrite chronique du
genou datant de 3 ans. Pas d’hydarthrose, craquements fins. Grande amé-
lioration en 10 séances. L'amélioration persiste pendant les deux mois de
vacances. Elle s’accentue à la reprise du traitement : guérison complète en
30 séances (fin Octobre 1904)
Oss. XXI. Mer P.... 60 ans. Naine rachitique, 1*30. jambes arquées.
Réglée à 17 ans, obèse. Douleurs rhumatismales depuis 5 ans dans le genou
droit, s’augmentant sans cesse. Genou sans épanchements, entouré d'une
couche de graisse très épaisse Cette adipose paraît ètre douloureu-
se. Craquements dans l'articulation. Douleurs semblables dans l'épaule
droite. Amélioration dès la première séance (20 avril 1905). Guérison pres-
que complète en 22 séances (12 Juillet).
Oss. XXII. M"! J.... Cuisinière 30 ans. Douleurs rhumatismales articu
laires ambulatoires avec poussées fluxionnaires, consécutives à une grippe.
Tuméfaction des poignets, des doigts des mains, des genoux et des pieds.
Douleurs assez vives pour rendre la marche impossible. La malade nest
pas sortie de chez elle depuis le 1° Decembre 1904. Première séance (18
février 1905) à la suite de laquellela malade fait une promenade. Améliora-
tion très rapide. Guérison complète en 24 séances (25 avril) (une séance tous
les deux jours).
Ops. XXIII. G.... 53 ans. Employé. Douleurs rhumatismales du genou
consécutives à une grippe. Guérison en 10 séances (28 Mars-18 Avril 1905).
Repris de douleurs dans l'autre genou en Juillet. N'a jamais souflert 4
nouveau du genou traité.
Ops. XXIV. M" D.... 32 ans. Arthritique, toujours bien portante jusqua
il y a deux ans, époque 4 laquelle elle commence a sentir des douleurs et
des craquements dans les deux épaules. Ces symptômes ont augmenté
sans cesse depuis ce moment. Amélioration dès la première séance. Deux
séances par semaine, guérison en 7 séances (1*"-27 Juin 1905).
Ops. XXV. Mit G.... 26 ans. Castration totale à l'âge de 18 ans pour
salpingite (1897). Troubles d'ovarisme à la suite. Depuis deux ans (1903),
OUDIN & RONNEAUX. — ÉTATS PHLEGMASIQUES DES TISSUS 649
hydarthrose a répétition du genou gauche un mois sur deux. Chaque pous-
see dure un mois. Le genou devient du volume d'une tète de nouveau-né.
Violentes douleurs qui obligent la malade à rester au lit trois semaines.
Puis elle est bien portante pendant un mois pour recommencer le mois
suivant. Elle sent venir sa poussée. Nous la voyons la veille du jour où
celle-ci doit commencer. Une séance d’effluvation (28 février 1905) n'arréte
en aucune façon l'hydarthrose commengante. La malade reste au lit trois
semaines et revient nous voir le premier Avril. Séance d’effluvation tous
les deux jours: 21 séances jusqu'au 13 Mai. Actuellement, en août, n’a pas
de nouvelles poussées.
Ops. XXVI.—M.... 5% ans. Ouvrier. Sciatique légère et douleurs rhuma-
tismales dans les deux genoux et l'épaule droite depuis un mois. Effluvation
tous les deux jours, amélioration des la première séance. Guérison complète
en huit séances.
(Ups. XXVII.— P.,.. 63 ans. Employé. Sciatique gauche typique assez
violente depuis 15 jours. Le malade ne peut marcher sans canne. ni faire
aucun mouvement de flexion des articulations de sa jambe. Points de
Valleix trés nets. Amélioration des la première séance. Effluvation tous les
deux jours; guérison en 18 séances (18 Mars-28 Avril 1905).
Oss. XXVII.= M°°B.L. 57 ans. Obèse, arthritique. Sciatique depuis 9
mois. Douleurs subaigués: marche avec beaucoup de peine, courbée,
appuyée sur une canne. Effluvation tous les deux jours: amélioration dès
la première séance ; guérison complèle en un mois 1/2 (Octobre-Décembre
1903). La guérison s'est maintenue depuis.
Les phlegmasies articulaires rhumatismales ne sont pas les seules
a bénéficier de la haute fréquence. Nous avons vu tout à l'heure les
résultats obtenus dans les arthrites blennorrhagiques et tubercu-
l euses.
On vol, par les observations précédentes combien est grand le
nombre des indications du traitement par les courants de haute
fréquence. Nous sommes bien persuadés que si, les médecins
veulent bien sengager dans la voie que nous leur tracons, ils
trouveront dans les -phlegmasies viscérales plus profondes des
quantités de cas justiciables de la méme thérapeutique.
C'est ainsi que chez un malade présentant tous les signes de
brightisme, nous avons obtenu par la haute fréquence une dispari-
tion presque compléte de tous les symptomes alors que le régime
lactée exclusif avait échoué en partie.
6.0 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Voici le résumé de l'observation de ce malade :
Ops. XXIX. M. P.... 49 aus. Ouvrier alcoolique. Epistaxis depuis trois
ans, petits signes du brightisme depuis ce temps. Le 10 Décembre 1904
épistaxis très abondante, points de côté violents, maux de téte, bouffissure
de la face, albumine dans les urines ; le régime lacté absolu reste sans
effet juqu’au 25 Décembre. A cette époque, effluvation de la région lombaire
trois fois par semaine. Les petits signes du brightisme disparaissent tous
en quelques séances, ainsique la bouffissure de la face et les épistaxis. Le
point de côté persiste pendant les sept premières séances. L'albumine sta
tionnaire au début du treitement (1 gr. 50 par litre: 3 litres par jour) dimi-
nue à partir de la sixième séance pendant que la polyurie et la pollakiurie
s'atténuent. Le malade reprend son travail après 18 séances, un mois envi-
ron après le début du traitement, ne présentant plus comme seul symptôme
que 0.20 d’albumine par litre : il n'urine plus qu'un litre 1/2 environ par
jour. A été relativement bien portant depuis ce temps.
Un essai de traitement fait par M. Oudin dans un cas de conges:
tion pulmonaire type avec fièvre (39°), prostration, céphalalgie
violente, dyspnée extrême. faciès rouge. vultueux toux continuelle,
expectoration de crachats muqueux teintés de rose, respiration
rude à droite et nombreux râles sibilants des deux côtés, craque:
ments fins et submatité à droite, a donné une amelioration très
sensible par une seule séance d'effluvation. La fiévre est tombée
dans la nuit en même temps qu'il se produisait une sudation abon-
dante et le lendemain matin il ne restait plus que des râles de
bronchite la respiration était normale, les crachats étaient blancs.
muqueux : le malade était transformé. Sa bronchite très bénigne
dura encore quelques jours pour disparaître complètement cinq
jours après le début de la maladie.
Un malade présentant des adhérences de pleurésie sèche subit
aussi une transformation très rapide.
Nous ne reviendrons ici sur ce qui a été dit dela tuberculose
pulmonaire que pour proposer une explication aux insuceès fré
quents en même temps qu'aux brillants résultats qui semblent en
apparence inexplicables. Quand on effluve un poumon tuberculeux.
il y a un ensemble de phénomènes constants qu'on observe toujours
chez tousles malades: diminution de la température etde la dyspnée.
retour de l'appétit.meilleur sommeil, diminution et mème suppres-
sion des sueurs nocturnes. amélioration de l’expectoration et de la
OUDIN & RONNEAUX. — ÉTATS PHLEGMASIQUES DES TISSUS GO)
toux, augmentation de poids. Souvent malheureusement, cette
amélioration n'est que passagère et après quelques jours de mieux-
être la maladie reprend son cours. Dans d'autres cas, au contraire,
l'amélioration persiste, va en saccentuant de jour en jour et le
malade entre franchement en voie de guérison. Ne faudrait-il pas,
pour expliquer ces anomalies apparentes, penser que précisément
chez les malades de cette dernière catégorie, c'étaient les phéno-
mènes phlegmasiques qui dominaient autour dés lésions bacillaires
en état de vitalité faible tandis que chez les premiers l'infection
tuberculeuse dominait la scène. Nous aurions voulu pouvoir
apporter les quelques observations qui nous ont conduit à
proposer cette explication; nous avons craint d'allonger à nouveau
ce travail déjà trop long pour pouvoir entrer dans le cadre d'une
simple communication.
Il nous a paru qu'il valait mieux sacrifier ces observations plutôt
que de passer sous silence le technique que nous avons employée et
qui nous a semblé donner les meilleurs résultats.
TECHNIQUE
Nous avons employé indifféremment les deux appareils que nous
avons à notre disposition. Le premier consiste en un résonateur
Oudin bipolaire relié à un éclateur formé de quatre jarres dont les
armatures internes sont réunies deux à deux et quisont chargées par
l'intermédiaire d'une bobine genre Ruhmkorf de 50 centimètres
d'étincelles fonctionnent sur courant continu à 120 volts avec un
interrupteur oscillant à mouvement rectiligne (mercure et pétrole),
donnant de 15 à 30 interruptions à la seconde. Le second appareil
consiste en un dispositif monopolaire actionné par des condensa-
leurs plans chargés par un circuit magnétique fermé fonctionnant
sur courant alternatif. Ce dernier appareil est beaucoup plus
puissant que le premier. Nous disposons d'une tension de 60.000
volts utilisables aux bornes du secondaire deson transformoteur.
Avec le premier dispositif, la technique est la suivante:
Nous relions le malade à l'extrémité supérieure de l’un des
des résonateurs, soit à l'aide d'un conducteur métallique tenu à la
main, quand il s'agit d'un surface étendue (sciatique, mal de
Bright). soit par l'intermédiaire d'un tampon de tissu métallique
652 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
(tricotine du commerce). appliqué /oco dolenti, quand il s’agit d'une
partie du corps présentant deux faces (articulations, poumons),
etc... ).
Avec un balai métallique relié à l'extrémité supérieure de l'autre
résonateur, nous effluvons la partie malade soit en promenant le
balai quand la surface est étendue, soit en le fixant quand il s'agit
d’une surface plus restreinte. Nous nous arrangeons, dans le second
cas, de facon à ce que l'articulation ou le sommet du poumon à
traiter soit traversé par l’effluve attirée à travers les tissus par
l'autre pôle.
Avec le dispositif unipolaire la technique est la même. à cela
près que le tampon ou le conducteur métallique sont reliés à la
spire inférieure du résonateur, tandis que le balai est en relation
direction avec l'extrémité supérieur de ce dernier. Les résonateurs
sont toujours réglés au maximum.
Le balai métallique est maintenu à la distance suffisante pour
éviter la production d'étincelles : on ne doit obtenir que des effluves:
la durée des séances est de 10 minutes à 1/4 d'heure environ tous les
deux jours ou deux fois parsemaine. Nous terminons, après avoir
supprimé l'effluve en tirant pendant 10 à 15 secondes quelques
étincelles du malade toujours reliéau résonateur soit en promenant
sur les téguments soit simplement la main, soit un tampon de tissu
métallique qui a l'avantage de supprimer la sensation désagréable
pour l'opérateur.
Il nous semble qu'on doit toujours chercher le courant le plus
puissant possible. On sait qu'avec leffluvation de haute fréquence.
rien nest plus facile que de diminuer en s’eloignant un peu l'in
tensité de l'action et l'on vous a démontré que les réactions vaso-
motrices sont à peu près proportionnelles à l'intensité du courant.
Nous croyons d'ailleurs qu'il ne faut pas supposer une localisation
trop étroite de l'action du courant. Voici d'ailleurs une obser-
vation type qui répète à cet égard ce que Oudin a déjà dit à propos
du psoriasis et du lupus. |
Oss. XXX, Lichen chronique simple. K.... 49 ans. Menuisier. Pas dan
técédents. Envoyé par le Docteur Balzer. La maladie date de 4 ans. Actuelle-
ment quatre plaques de lichen typique de dimensions différentes, une à
chaque jambe et une à chaque bras. Sept séances (3 Novembre-17 Novembre
1904) de Rayons X n'ont amené aucune amélioration. Nons entreprenons le
OUDIN A RONNEAU. — ÉTATS PHLEGMASIQUES DES TISSUS 6353
traitement par la haute fréquence le 19 Novembre. Nous promenons l’élec
trode condensatrice reliée à Iextrémité supérieure d'un résonateur sur
chacune des plaques des bras pendant trois minutes. Dés la premiére séance
les plaques ont été améliorées. Deux jours après, la peau a repris en partie
sa souplesse et chaque plaque traitée commence à desquamer. Trois séan -
ces suffisent à faire disparaître non Seulement les plaques traitées mais les
lésions des jambes auxquelles en n'a pas touché (29 Novembre). Nous revo-
yons le malade le 27 Décembre. Les plaques n'ont pas reparu. Celles du bras
droit seule est perceptible au toucher ; une quatrième et dernière seance en
vient facilement à bout. Revu le malade le 4 Février. La guérison des
quatre plaques est complète.
DES MESURES EXACTES EN RADIOLOGIE”
par le Dr CURCHOD de Bile (Suisse)
Lorsqu'on parcourt l'immense quantité de publications qui onl
vu le jour depuis la découverte de l'éniment physicien de Aur
bourg, on ne peut sempécher de constater que la question des
mesures exactes en radiologie n'a guère fait, du moins jusquà
ces derniers temps, les progrès qu'on aurait pu en attendre vu
les perfectionnements considérables accomplis dans la technique
radiologique. L'énorme différence de potentiel aux bornes du
secondaire qui peut atteindre 150.000 Volts et plus, le manque
complet d'appareils pouvant mesurer exactement de si hautes
tensions semblaient opposer un obstacle insurmontable aux efforts
faits dans ce sens par les savants et les techniciens. On était
tout au plus arrivé à calculer approximativement la différence de
potentiel pour diverses longueurs d'étincelles, cette différence est
p. ex. de 127.800 Volts pour une distance de 150 mim entre 2
sphères de 22 ™/™ de diamètre.
Chacun sait que les débuts de la science radiologique furent
plutôt pénibles soit pour les opérateurs soit souvent aussi pour
les malades qui se confiaient à cette nouvelle méthode, laquelle en
permettant d'examiner l'intérieur des corps vivants semblait si
pleine de promesses. Comme l'on opérait absolument au hasard,
on ne tarda pas à connaître le revers de la médaille et les prorès
retentissants ayant pour cause les « brûlures de Röntgen» ou
« radiodermites » nous apprirent a user de prudence et chacun se
mit avec ardeur au travail, afin d'éviter ces graves inconvénients
qui menacaient de discréditer complètement l'emploi des rayons A.
Nous pouvons dire qu'il est actuellement possible d'éviter absolu
ment ces accidents et que les radiodermites involontaires causées
(1) Rapport présenté au 1* Congrès international de Physiotherapie, a Liège, 1905
CURCHOD. — DES MESURES EXACTES EN RADIOLOGIE 655
par des expositions d'une heure appartiennent au domaine de
l'histoire. Lorsqu'apparaît une radiodermite c'est que le médecin
la provoque dans un but thérapeutique. |
L'interruption du courant primaire qui sert à produire les
phénomènes d induction, doit être considérée comme une question
très importante relativement aux mesures exactes des Rayons X.
Si nous jetons un rapide coup-d'œil sur les 10 dernières années
nous voyons que nombre d'inventeurs se sont efforcés de construire
desappareils permettant non seulement des interruptions fréquentes
mais aussi régulières que possible. Dans le commencement on
utilisait le marteau de Neef pour les petites bobines et le dispositif
de Foucault pour les grands modèles. La lenteur des interruptions
ne produisant pas sur l'écran un éclairage fixe, on fit des essais
avec le système Deprez qui sapprochait déjà mieux du but recher-
ché mais qui était sujet à se détériorer facilement. Ces appareils
plus ou moins primitifs ont été, pour ainsi dire sans exception, rem-
placés par deux systèmes: l'interrupteur mécanique et l'interrupteur
électrolytique, le premier formant deux groupes comprenant les
interrupteurs à tige plongeant dans du mercure et les turbines a
mercure dans lesquelles ce dernier est projeté par la force
centrifuge contre des contacts métalliques.
Wehnelt publia en 1899 différents travaux qui servirent de base
à la construction de l'interrupteur utilisant les phénomènes d'élec-
trolyse des liquides et donnant jusqu'à 2000 interruptions par
seconde. Ces interruptions se distinguent par leur grande régula-
rité,.par contre la consommation du courant est beaucoup plus
élevée que pour les autres appareils.
ll ne saurait rentrer dans le cadre de cette communication de
S étendre plus amplement sur le côté technique qui a été magistra-
lement traité dans l'ouvrage récemment paru de Dessauer-Wiesner
sur la Röntgenographie.
Le Dr. Kienbück de Vienne a formulé le premier une des lois
fondamentales en radiologie d'après laquelle l'eflet produit est en
raison directe de la quantité de Rayons X absorbés par les tissus
cutanés. I] devenait donc de toute importance de chercher à déter-
miner aussi exactement que possible la quantité absorbée à chaque
exposition. Les mesures exactes en radiologie ont fait depuis
plusieurs années déjà l'objet des travaux de nombreux savant
636 ; D'ELE
) ANNALES D ELECTROBIOLOG IE
parmi lesquels les Drs. Oudin et Béclére, les physiciens-
constructeurs Benoist et Gaiffe en France, les Drs. Kienböck et
Holzknecht en Autriche se sont particulièrement distingués.
Nous utilisions exclusivement jusqu'à ces derniers temps deux
appareils très simples, le spintermètre Béclère et le radiochromo
métre Benoist; le premier destiné a mesurer aux bornes du
secondaire l'étincelle équivalente nous renseignait sur le degré de
dureté du tube et partant sur le degré de pénétration des Rayons X
en se basant sur le fait que plus le vide de I ampoule augmente,
plus les rayons deviennent pénétrants. On disait p. ex. qu'un tube
d'une longueur d'étincelle équivalente de 2 cm. était un tube mou
à rayons peu pénétrants, tandis qu'une ampoule de 15 cm. déin
celle produisait des rayons très pénétrants.
Le radiochromomètre Benoist permet de fixer le pouvoir de
pénétration des rayons X par une désignation numérique précise,
comme le dit l'auteur, et indépendante de toute appréciation
arbitraire. Suivant la description de M. Benoist l'appareil comprend
un disque d'aluminium divisé en 12 secteurs dont les épaisseurs
vont en croissant de 1 à 12mm, Au centre de ce disque est fixée une
rondelle d'argent de (nm! d'épaisseur. Le radiochromomètre se
place soit au-dessus d’une plaque radiographique soit contre un
écran fluorescent. On cherche le secteur d'aluminium ayant la même
teinte que le disque central d'argent et le rang de ce secteur cons-
titue le degré radiochromométrique des rayons X employés. Les
secteurs sont disposés comme les heures d'un cadran de montre de
sorte qu'une numérotation spéciale est superflue. L'expérience a
démontré que les rayons de dureté moyenne indiquent le De ou 6
secteur tandis que ceux correspondant aux numéros 9 à 12 doivent
été placés dans la catégorie des rayons très durs. Lorsqu'il s agit de
radiographie, l'image de l'appareil apparaîtra sur la plaque au
développement et permettra d'établir la comparaison sans autres
diflicultés.
M. Benoist a introduit une heureuse modification de son dispositif
sous le nom de lunette radiochromométrique laquelle contient tous
les éléments nécessaires à l'observation directe des tubes Röntgen.
Un corps de lunette en cuivre épais porte à une extrémité une
bonnette sadaptant exactement à l'œil et le protégeant contre toute
lumière étrangère. A l'autre extrémité se trouve un écran fluorescent
CURCHOD. — DES MESURES EXACTES EN RADIOLOGIE 657
contre lequel le radiochromométre se place extérieurement grace à
un mouvement de baionette. Un disque de plomb échancré, placé
comme un bouchon d'objectif, recouvre le radiochromometre, dont
il démasque successivement, quand on le fait tourner, les différents
secteurs. On dirige la lunette vers l'anticathode d'une ampoule et en
faisant tourner le bouchon métallique on arrive rapidement à
amener dans le champ visuelle secteur d'aluminium dont la teinte
correspond à celle du disque central et l'on obtient ainsile degré
radiochromométrique des rayons fournis.
Le spintermètre de même que le radiochromomètre peuvent être
à bon droit considérés comme de précieux auxiliaires dont on se
passerait difficilement, cependant il existe un facteur de première
importance qu'ils nous laissent complètement ignorer, dit non
sans raison le Dr. Belot, c'est la quantité des rayons arrivant sur la
partie soumise aux radiations de l’ampoule et nous avons vu plus
haut qu'en radiothérapie la quantité de rayons X absorbés déter-
mine le degré de réaction.
Une fois cette loi connue il est évident qu'il fallait s’efforcer de
trouver un moyen de régler la quantité de rayons émis ; antérieu-
rement à la découverte de Réntgen, Goldstein avait démontré que les
rayons cathadiques exercent un pouvoir colorant sur certains sels et
Holzknecht pensa que les rayons X comme dérivés des rayons
cathodiques devaient produire les mêmes effets ; l'expérience vint
entièrement confirmer son hypothèse. Il arriva à composer un sel
qui se colore proportionellement à la quantité de rayons Réntgen
absorbés et qui conserve suffisamment longtemps cette coloration à
la lumière du jour pour que l'observation puisse se faire commodé-
ment. Le chromoradiométre d'Holzknecht comprend, suivant la
description du Dr. Béclére dans l'ouvrage « La radiothérapie » du
Dr. Belot, deux parties: 1° une série de réactifs isolés et 2° une
échelle graduée qui sert d'étalon. Les réactifs sont contenus dans
de petits godets qu'on place sur la peau du patient dans le voisi-
nage immédiat de la place à traiter. L'échelle graduée est formée
de 12 godets du même genre enfermés dans une boite qui les
préserve de la lumière et ils présentent une coloration bleu-ver-
dâtre dont l'intensité s'accentue graduellement d'un bout à l'autre
de la série. A chaque degré de l'échelle se trouve un chiffre qui
indique la quantité de rayons absorbés, d'après une unité que
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VII. — SEPTEMBRE 1905 42
658 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
l'inventeur a choisie, et que, sans la définir, il désigne par la lettre
H. L'échelle s'étend de 3 à 24 H.
D'après le jugement unanime de ceux qui ont fait usage du
chromoradiomètre, cet appareil réalisait un progrès considérable
sur les méthodes utilisées jusqu'alors, étant donné que le médecin
avait en mains un dispositif lui permettant de régler la quantité de
rayons X suivant les cas soumis au traitement radiothérapique.
Holzknecht a publié dans les Archives d'Electricité médicale du 10
janvier 1905 un très intéréssant travail dans lequel il fixe suivant
sa pratique lenombre d'unités H à faire absorber dans les différentes
affections justiciables de l'emploi des Rayons X. Freund à Vienne a
combiné un nouveau chromoradiomètre basé sur le changement de
coloration que subit une solution à 2 °/. diodoforme pur dans le
chloroforme sous l'influence des rayons X, nous ne savons si cet
appareil a jusqu'à présent suffisamment fait ses preuves.
L'usage du chromoradiomètre se répandit très rapidement, si
rapidement qu'en France du moins il n'y avait plus moyen de s'en
procurer ainsi que l'annoncèrent divers oraleurs aux séances de la
Section d'Electricité médicale du Congrès de l'Association française
pour l'avancement des sciences qui se tint à Grenoble en Aout
1904. C'est justement à cette époque que remonte une tfès intéres-
sante communication des Drs. Sabouraud et Noiré que je trouve
dans l'excellent ouvrage déjà cité du Dr. Belot indiquant un
nouveau procédé de mesure quantitative des Rayons X dont je me
sers avec grand avantage pour mes applications radiothérapiques.
Le radiomètre X Sabouraud-Noiré utilise comme réactif mesurant
la somme des Rayons X reçus par la peau en un temps donné, de
petits fragments d'écrans au platinocyanure de baryum qui servent
à la radioscopie. Le platinocyanure de baryum se colore sous
l'influence des rayons Röntgen, le virage augmente avec la quantité
des rayons reçus et la teinte obtenue est comparée à deux teintes fixes
dont l'une correspond au fragment vert-clair non viré et l’autre à
1 quantité de 5 unités H et demi, quantité maximum qu'on ne doit
pas dépasser si l'on veut éviter une radiodermite ou une alopécie
définitive. I] faut en outre bien se mettre en mémoire que la pastille
doit être placée à une distance constante de 8 cm. de l'anticathode
et la peau à une distance fixe de 7 cm. du réactif, soit à une distance
totale de 45 cm. du centre de l'ampoule. Nous insistons aussi sur
CURCHOD. — DES MESURES EXACTES EN RADIOLOGIE 659
le fait que le réactif se décolore trés rapidement a lalumiére du jour
dès que l’irradiation cesse, en 1 ou 2 minutes la teinteobtenue palit
de sorte qu'on n’a pas de temps à perdre. Sabouraud et Noiré
résument comme suit les avantages de leur appareil comparé au
procédé Holzknecht.
1) Ce n’est pas un moyen secret, ce qui n'est pas le cas pour les
pastilles Holzknecht.
2) Son prix de revient est presque nul tandis que le chromoradio-
mètre coûte très cher.
3) On peut se servir plusieurs fois de la même pastille-réactif.
4) Son virage cesse immédiatement lorsquon interrompt
l'exposition. |
5) La teinte obtenue est beaucoup plus facile à apprécier par
rapport à l'échelle Sabouraud- Noiré que celle des godets Holz-
knecht par rapport à leur échelle correspondante.
Dans une notice parue dans le numéro du 25 janvier 1905 des
Archives d'Electricité médicale, M. Gaiffe, le constructeur bien
connu, a introduit dans la pratique la mesure du courant induit
au moyen dun milliampère mètre spécial. Les constantes du
primaire c.-à d. le voltage, l'ampérage et la vitesse de l'interrupteur
étant bien réglés on peut suivre tant sur l’ampèremètre du primaire
que sur le milliampèremètre du secondaire les intensités qui
circulent et l'on est à même de maintenir un tube dans le même état
de fonctionnement pendant très longtemps à condition naturelle-
ment que l'atmosphère intérieure de l'ampoule soit FEB ane p. ex.
au moyen de l'osmo régulateur.
Nous sommes certainement redevables de beaucoup a tous ceux
qui se sontactivement occupés du perfectionnementdesinstruments
de mesure en radiologie, car ils ont fait faire un grand pas i cette
science jeune encore ilest vrai, maisqui est en train de se conquérir
une place brillante dans l'art de guérir. Il est un point dont j'ai déjà
parlé qui me parait digne de fixer votre attention et sur lequel on
ne m'a pas toujours semblé avoir suffisamment insisté: je veux
parler des interruptions du courant primaire, Il est évident quesi
nous voulons attribuer au facteur « quantité» toute l'importance
qu'il mérite d'après la loi de Kienbock il faut absolument que ces
interruptions se fassent aussi régulièrement que possible, c'est
660 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
pourquoi nombre de constructeurs ont muni leurs interrupteurs
d’enregistreurs de vitesse ou tachomètres qui indiquent le nombre
de tours du moteur et partant le nombre d interruptions au primaire
pour un temps donné, 1 minute p. ex. L'interrupteur électrolytique
est certainement celui qui remplirait le mieux le but proposé, son
usage est cependant relativement encore peu répandu parce qu ila
la facheuse réputation d’abimer les tubes en les durcissant très
rapidement et parce que ces derniers ne peuvent en général
pas supporter la grande quantité d'énergie électrique qui leur est
fournie. J'hésitai longtemps à en faire usage lorsque j'eus connais-
sance d'une communication du profeseur Marie de Toulouse dans
le n° du 15 mars 1903 des Archives d'Electricité médicale. Je me
félicite chaque jour d'avoir suivi les conseils du savant toulousain
et c'est pourquoi je considère comme un devoir de mettre chaque
confrère à même de se construire à très peu de frais un excellent
interrupteur electrolytique auquel on peut adopter avec grand
avantage tous les moyens de mesure des rayons X que j'ai cités
plus haut. On prend un vase en verre ordinaire, un vieux bac
daccumulateurs d'une capacité de 6 à 10 litres qu'on remplit
avec une solution au 30 °/, de sulfate de magnésie. Une feuille
de plomb de 1 à 2 m/m d'épaisseur garnit la paroi intérieure
et sert d’electrode négative. Comme électrode positive M. Marie
ulilise des fils de platine soudés à l'extrémité de 4 tubes de verte:
le diamètre de ces fils varie entre Set 7 dixièmes de millimètre ; la
longueur entre 5 et 15 millimètres. L'extrémité extérieure des fils
plonge dans la solution de sulfate de magnésie tandis que l'extré-
mité intérieure est reliée au pôle positif de la source par l'entremise
d'une certaine quantité de mercure dans lequel se rend le fil
conducteur de ce pôle. Les 4 tubes ;sont fixés simplement sur le
couvercle du vase en verre. En prenant isolément chacun des
circuits formés d'un interrupteur et d'un fil ou en combinant les
divers circuits entre eux on peut faire varier l'intensité depuis 2 à
15 ou 18 ampères. Nous avons donc un appareil qui se distingue
par sa grande souplesse, en outre les frais d'entretien sont minimes
et surtout absence complète de vapeurs oxydantes provenant de la
solution d'acide sulfurique employée pour le Wehnelt officiel et qui
en détruisant à bref délai les parties métalliques forcaient les
constructeurs à prendre des précautions spéciales. Quant au prix de
CURCHOD. — DES MESURES EXACTES EN RADIOLOGIE 661
revient nous voyons en parcourant leurs catalogues que les construc-
teurs nous demandent jusqu'à 350 fr. pour un Wehnelt a 6 interrup-
teurs avec diaphragme en porcelaine, tandis que l'appareil Marie
coûte au plus 25 fr. et rend au moins les mêmes services: ces
chiffres me dispensent d insister davantage.
J'ai cherché à simplifier encore le dispositif Marie en réunissant 8
tubes-interrupteurs en un circuit unique en lieu et place de 4
circuits spéciaux et en utilisant un rhéostat ordinaire à curseur
pour faire varier l'intensité du primaire. La longueur 5™™ et le
diamètre 0.5mm des fils de platine sont les mêmes pour chaque
tube. Mon interrupteur fonctionne très bien sur courant continu
avec une différence de potentiel de 50 Volts au primaire et une
intensité de 5 '/, à 6 ampères. L'éclairage de l'écran est absolument
fixe. Sur le secondaire d'un transformateur Rochefort de 50 cm.
je branche un milliampèremètre Gaiffe. Je me suis demandé s'il ne
serait pas possible de se servir d'un millampèremètre quelconque,
ce qui naturellement contribuerait à réduire sensiblement les frais.
Dans ce but j'ai comparé les indications de galvanomètres provenant
de diverses maisons et j'ai constaté qu'ils donnent des indications
parfaitement suffisantes, semblables à celles de l'instrument Gaiffe
que j'ai pris comme étalon. Pour le cas où l'échelle du milliampére-
mètre ordinaire serait trop étendue et par suite les divisions trop
rapprochées il n'y a qu'à fixer au devant de l'instrument une loupe
quelconque qui grossit les traits de l'échelle de sorte qu'on peut
parfaitement suivre, même à distance, les variations de l'aiguille.
M. le Professeur Costa dans son travail sur la Pratique de la
Radiographie et de la Radiothérapie en Angleterre, paru dans le
numéro du 25 mars 1905 des Archives d'Electricité médicale, insiste
sur le fait que l'usage du milliampéremétre secondaire est très
répandu en Angleterre. Je note encore que Mr le Professeur Lewis
Jones à Londres se sert d’un milliampèremètre ordinaire qui
fonctionne à son entière satisfaction à condition toutefois dene pas
dépasser 10 «= d'étincelle équivalente.
En résumé les instruments dont nous disposons actuellement
pour la mesure exacte des rayons X sont les suivants: le spinter
mètre Béclère, le radiochromomètre Benoist, le chromoradiomètre
Holzknecht, le radiomètre X Sabouraud-Noiré et le milliampère
mètre Gaiffe pour le secondaire. Pour effectuer ces mesures il est en
662 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
outre absolument nécessaire d'avoir une ampoule à vide réglable.
Voici pour terminer la manière dont je procède :
Après avoir branché convenablement sur le secondaire la soupape
Chabaud-Villard l'ampouleetle milliampèremètre, je fais marcher
avec 30 Volts au primaire, courant continu, mon interrupteur qui
prend pour le tube dont je dispose 6 Ampéres, A Bum de l'anticathode
je place un disque de platinocyanure et je note le temps nécessaire
pour l'absorption de 5 H, c. à. d. le nombre de minutes qui
s'écoulent jusqu'à ce que le disque ait la même coloration que la
pastille-témoin du radiomètre Sabouraud. A l'aide de la lunette
radiochromométrique Benoist je constate le degré de pénétration
des rayons X etle milliampèremètre m'indique exactement pour
une qualité donnee l'intensité du courant secondaire. Je sais p. ex.
que, le primaire étant constant et pour mon installation bien
entendu une intensité de 0,6 mA. correspond au n° 6 Benoist et que
1 mA. indique le n° 4 Benoist. Au moyen de l'osmo-régulateur je
maintiens mon ampoule dans le même état aussi longtemps que
dure l'exposition, soit pour une radiographie, soit pour une appli-
cation radiotherapique. Quant au facteur « Quantité » sur limpor
tance duquel j'insistais précédemment, il est aussi très facile d'en
tenir compte. A cet effet connaissant le temps nécessaire pour
l'absorption de 5 H, disons p. ex. 20 minutes, il est aisé de calculer
le nombre d'unités absorbées par minute. Celui ci est de 0,25 H pour
mon installation, toutes choses égales d’ailleurs. Si l'on veut faire
varier la distance de l'antioathode à la peau on n'a qu'à se rappeler
que la durée de l'irriadiation est en raison nverse du carré de la
distance. Si p. ex. au lieu de 15°" nous placons le malade à 7'/,™
nous aurons pour produire le même effet une durée d'application
non pas de 10 minutes mais seulement de 5 minutes. On peut, ainsi
que le préconise le Dr Castex dans les Archivesd'électricité médicale
du 10 juillet 1905 dresser une table permettant de s'orienter rapi
dement sur le temps d'une exposition. Lorsqu'on veut faire varier
la distance du malade à l'anticathode on utilisera la formule
suivante établie par le Dr. Castex
D?
= xt
(15)
oè X = durée d'exposition, D == distance variable.
X
CURCHOD. — DES MESURES EXACTES EN RADIOLOGIE 663
Le nombre 15 == distance fixe en centimétres déterminée
empiriquement pour la coloration de la pastille du radiométre
Sabouraud équivalant 4 une absorption de 5 unités H et enfin
C=constante de temps c'est-à-dire nombre de minutes nécessaires
pour obtenir cette coloration. Cette «constante de temps» comme
l'appelle Castex doit être déterminée pour chaque ampoule et sa
recherche renouvelée de temps a autre.
ll appert de ce qui précède que les différents appareils de mesure
que nous possédons actuellement ont une importance sur laquelle
on ne saurait trop insister et il n'est pas douteux que les progrès
incessants accomplis dans le domaine radiologique nous doteront
d'une méthode qui permettra de doser mathématiquement le
puissant agent thérapeutique qui a déjà à son actif nombre de
résultats qui font augurer d'un bel avenir.
SUR UN NOUVEAU RADIOMETRE
par M. Denis COURTADE
L’usage des rayons X dans un but soit radiographique, soit
radiothérapique, rend de toute nécessité la mesure exacte :
1. De la qualité des rayons émis;
2. De leur quantité.
Nous avons pour mesurer la qualité, deux instruments donnant
toute satisfaction ce sont les spintermètre et le radio-chromomètre.
En est-il de même pour mesurer la quantité?
On na pas jusqu'à présent de méthode absolument précise.
On peut mesurer la quantité d'une manière indirecte, en se
servant, par exemple, du milliampèremètre de Gaiffe, ou d'une
manière directe, en utilisant les diverses propriétés caractérisant
les rayons X.
Les rayons de Rentgen ont trois actions principales `
1. Ils ionisent les gaz et les rendent conducteurs de l'électricité.
2. Ils agissent chimiquement sur un grand nombre de subs-
tances.
3. Ils ont la propriété de rendre certains corps phosphorescents
ou fluorescents.
Chacun de ces effets a donné naissance à des méthodes diverses.
Le nouveau radiométre que j'ai l'honneur de vous présenter. est
basé sur la propriété qu'ont les rayons X de rendre le platino
cyanure de Baryum fluorescent, et je compare la luminosité produite
sur l'écran par un échantillon de Radium, à la luminosité pro-
duite sur le même écran par les rayons X. Pour mesurer la
quantité des rayons X, on peut agir surtout de deux façons
différentes.
l. On peut se placer toujours à la même distance et comparer
l'éclairement produit sur un écran par le radium, à l'éclairement
produit au travers d'une échelle de lames d'argent d'épaisseurs
D. COURTADE. — sur UN NOUVEAU RADIOMETRE 665
différentes :. la quantité des rayons sera d'autant plus grande que
la lame d'argent permettant d'obtenir une égalité de teinte, sera
elle même plus épaisse.
2. On peut encore, et c'est ainsi que l'instrument à été construit
par M. Gaiffe, pratiquer sur une lame de plomb ou de cuivre épais,
recouverte d'un écran au platinocyanure de baryum, deux
orifices de même grandeur. Derrière l'un de ces orifices on fixe,
au moyen d'une pièce amovible, quelques centigrammes d'un sel de
radium d'intensité moyenne : ce sel est séparé de l'écran par une
très mince lame d'aluminium de un à deux centièmes de milli-
mètre.
Pour prendre la mesure, je cherche d'abord quelle est la distance
de l'ampoule à l'écran permettant d'obtenir l'égalité de teinte.
Si, avec une autre ampoule, l'égalité de teinte est obtenue à une
distance double, je suis en droit d'affirmer que cette dernière
ampoule donne quatre fois plus de rayons. En effet, les intensités
lumineuses sont en raison inverse du carré des distances.
LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE
ÉTUDE PHYSIOLOGIQUE ET MATHÉMATIQUE
par Mile J. loteyko
Chef de Laboratoire à l'Université de Bruxelles
(Suite et fn:
XI.— Accumulation de fatigue ou « fatigue
rémanente ».
Ces expériences ont été effectuées dans le but de vérifier, par
l'étude des paramètres, mes anciennes conclusions relatives au siège
périphérique de la fatigue, L'exposé de ces travaux se trouve dans
l'article « Fatigue » du Dictionnaire de physiologie de Ch. Richet (pp.
166 et suivantes). Je me contenterai ici d'en donner un très court
apercu.
L'accumulation de la fatigue a été très bien définie par A. Mosso
dans sa « loi de l'épuisement ». L'épuisement de notre corps ne
croit pas en proportion directe du travail effectué (1), et pour des
travaux deux ou trois fois plus forts, notre fatigue ne sera pas
double ou triple. Un travail effectué par un muscle déja fatigué agit
d'une manière plus nuisible sur ce muscle qu'un travail plus grand
accompli dans des conditions normales. L'organisme ne peut être
assimilé à une locomotive qui brûle une quantité donnée de charbon
pour chaque kilomètre de chemin parcouru; quand le corps est
fatigué, une faible quantité de travail produit des effets désastreux.
Dans ces expériences, l'accumulation de la fatigue a été mesuréeau
moyen du temps nécessaire à la réparation.
Dans les pages qui vont suivre, je donnerai l'explication de la
« loi de l'épuisement » de Mosso ; mais avant d'aller plus loin, je
tiens à rendre hommage à l'esprit d'observation du physiologiste
italien, qui a su tirer parti de tout ce que l'observation des phéno
mènes a pu lui suggérer.
A = Mosso, La fatigue intellectuelle et physique, traduit par Langiois,
aris, ’
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L ERGOGRAPHIF 667
Laccumulation de la fatigue peut s'étudier encore d'une autre
facon. Le temps de repos reste le méme entre les courbes successi-
ves, mais il est insuffisant pour la réparation complète. Nous aurons
donc des effets d'accumulation de fatigue d'une courbe à une autre.
Le travail mécanique diminue progressivement. C'est à ces courbes
successives que Lehmann (1) donna le nom de « fatigue rémanente»
car il persiste toujours un peu de la fatigue précédente.
Quels sont les caractères des courbes successives ? J'ai montré que
l'accumulation de fatigue est variable suivant les intervalles de repos
entre les courbes (2). Ainsi, avecdes intervalles de huit minutes
environ (rythme : deux secondes), la décroissance du travail est très
régulière; dans la deuxième courbe, le sujet ne récupère que les
deux tiers de sa force primitive; dans la troisième courbe, il ne
récupère que la moitié. Il faut noter que l'intervalle de huit minutes
est assez considérable, car chez tous mes sujets dix minutes suffi-
sent déjà pour la réparation complète. Mais en travaillant avec des
intervalles beaucoup plus courts (une, deux ou trois minutes), nous
avons une répartition de la fatigue bien différente. Dans la deuxième
courbe, la chute de travail est très brusque, le travail peut descendre
au quart de sa valeur primitive ; puis, dans les courbes suivantes, le
travail diminue chaque fois d'une valeur minime; quelquefois
même on arrive à un certain équilibre dans les courbes assez avan-
cées dans la série. Il semblerait donc que, dans ce stade de fatigue
très prononcé, il y a un résidu de force qui ne peut être épuisé.
D'ailleurs, déjà un intervalle de dix secondes de repos produit une
réparation assez accentuée. Très souvent le même phénomène se
voit sur les courbes isolées ; au commencement, la chute de la hau-
teur des contractions est plus rapide ; ensuite, elle se ralentit consi-
dérablement et tend à rester stationnaire.
Je reviendrai probablement sur ces particularités dans un autre
travail, car elles présentent de l'importance au point de vue du
mécanisme même de la fatigue neuromusculaire; j'ajouterai que,
dans mes nouvelles recherches, j'ai trouvé de nombreuses confir-
mations de cette répartition si inégale de la fatigue, suivant que les
intervalles de repos sont plus longs ou plus courts.
(1) A. Lehmann, Die körperlichen Aeusserungen psychischer Zustande, vole
I, 1899; vol. II, 1901, Leipzig.
(2( Fatigue, p. 171 (Dictionnaire de physiologie).
668 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
A côté de ces modifications relatives à la somme de travail, les
tracés successifs présentent des modifications de forme. Ces faits
ont fait l'objet de deux travaux que j'ai publiés en 1899 et 1900 et
où j’enoncais la loi suivante : Le quotient de la fatigue =. qui est le
rapport entre la hauteur totale des soulèvements et leur nombre dans
uue courbe ergographique (hauteur moyenne), et qui dans des conditions
identiques est mathématiquement constant pour chaque indiridu (quo-
tient personnel), subit une décroissance progressive dans les courbes
ergographiques qui se suivent à des intervalles de temps réguliers et
insuffisants pour assurer la restauration complète d’une courbe à une
autre.
La loi de la décroissance du quotient de la fatigue signifie que la
fatigue des mouvements volontaires envahit en premier lieu les organes
périphériques, car des deur facteurs constituants du quotient de fatigue,
le premier (hauteur) est fonction du travail des muscles, le deuxième
(nombre) est fonction du travail des centres nerveux volontaires.
Le « quotient de fatigue » n'est autre que la hauteur moyenne de
l'ergogramme, mais le terme « hauteur moyenne » n'est qu'une
expression graphique ou arithmétique, alors que celui de « quo-
tient de fatigue » sert à exprimer un rapport physiologique. Comme
le quotient respiratoire, qui est le rapport entre CO exhalé et 0
absorbé, mais qui ne fournit aucune donnée sur les valeurs des
quantités absolues de ces gaz, de même le quotient de fatigue
mesure un rapport entre des actions musculaires et des efforts
nerveux dans un ergogramme.
En examinant non seulement les valeurs du quotient de fatigue
pris dans des conditions diverses, mais aussi les valeurs de ses
facteurs constituants, c'est-à-dire de la hauteur totale et du nombre
des soulèvements dans les ergogrammes, on s'aperçoit que. dans
. les ergogrammes successifs, le nombre des soulèvements diminue
bien un peu, mais la diminution de la hauteur totale est toujours
plus accentuée; il en résulte un abaissement du quotient de fatigue
ou de la hauteur moyenne. Il y a des différences individuelles et aussi
des différences tenant à la durée de l'intervalle : en outre les courbes
plus avancées dans la série se distinguent des premières courbes.
Mais quel que soit le procédé expérimental, le fait de la diminution
- de la hauteur moyenne dans les courbes successives est absolument
général. Depuis six ans que j'étudie ces faits, j'ai pu les vérifier
Wii J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 669
déja sur prés de cinquante personnes, et dans des conditions trés
variées. C’est donc là un phénomène qui est l'expression de l'état
normal, vu que tous les sujets d'expérience étaient des jeunes gens,
étudiants à l'Université de Bruxelles. |
Il faut maintenant démontrer que l'interprétation tirée de la
diminution de la hauteur moyenne des courbes est bien celle que
je lui attribue, c'est-à-dire que la hauteur de la courbe est plus
spécialement liée à l'état des muscles, tandis que le nombre des
soulèvements dépend surtout de l’état des centres nerveux. Cette
idée est sortie des travaux de Kraepelin, (1) qui, avec la collabo-
ration de Hoch, a étudié l'action de diverses substances médica-
menteuses sur la courbe et a interprétè quelques faits recueillis
par A. Mosso relativement à la fatigue intellectuelle. La caféine
augmente, d'après Kraepelin, la hauteur des soulèvements à
l'ergographe; l'essence de thé diminue le nombre des soulévements.
La première de ces subtances est un excitant musculaire, la
seconde un déprimant du système nerveux. La fatigue intellec-
tuelle diminue surtout le nombre des soulèvements. L'alcool
augmente le nombre des soulèvements. Depuis cette époque, on a
recueilli de nombreux faits, tous en faveur de la théorie du
psychiatre allemand. |
En interprétant le fait de la diminution de la hauteur moyenne
dans les ergogrammes successifs, j'ai été tout naturellement
influencée par la théorie que venaient d'émettre Hoch et Kraepelin.
Mais déjà j'avais fait remarquer, en répondant aux objections de
Aars et Larguier, (2) que la signification accordée au fait de la
décroissance du quotient de fatigue a pour elle d'autres preuves
expérimentales, indépendantes des considérations déjà si sugges-
tives de Hoch et Kraepelin.
Il m'a été possible de fournir ces preuves expérimentales dans
mon premier travail d’ergographie de 1899, en même temps que je
formulais la loi de la décroissance du quotient. Ces preuves sont
les suivantes. J'ai établi la distinction entre deux types sensitivo-
moteurs, le type dynamogène ou sthénique et le type inhibitoire ou
asthénique, suivant le genre de réaction cérébrale accusée par les
sujets après qu'ils avaient fourni une ou plusieurs courbes à l’ergo-
(1) Hoch et Kraepelin, loc. cit.
(2) J. loteyko, A propos de fatigue cérébrale (Année psychologique, 1901).
670 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
graphe. L'examen de la force dynamométrique de la main gauche,
qui na pas participé au travail ergographique, peut en effet nous
servir d indicateur de l'état des centres nerveux, l'état des muscles
fléchisseurs restant absolument le méme, avanl et après l'expérience
ergographique Or, chez la majorité des sujets, la valeur de la
pression dynamométrique augmente après l'ergogramme donné
avec la main droite (type dynamogène); chez un petit nombre de
personnes, l'effort dynamométrique diminue dans le rapport d'un
cinquième dans mes expériences (type inhibitoire), mais cet état
de dépression disparaît très rapidement. Donc, l'excitabilité des
centres nerveux est plus souvent augmentée que diminuée immé-
diatement après l'expérience ergographique, mais cet état de légère
fatigue qu'on constate parfois se dissipe très vite. Et même
Woodworth pense que, dans mes expériences, la dépression cons-
tatée n'est pas nécessairement une vraie fatigue des centres
nerveux, mais qu'elle est due à la sensation de fatigue qui vient
inhiber le mouvement. (1)
Ces faits deviennent encore plus significatifs quand on compare
les test dynamoinétriques aux test ergographiques et aussi aux lest
esthésiométriques recueillis dans les mêmes expériences. Y a til
une relation entre la force dynamométrique, le nombre des soulè-
vements et la sensibilité cutanée ? |
Chez les sujets appartenant au type inhibitoire, nous voyons
d'une part la force au dynamomètre de la main gauche diminuer
dans la proportion d'un cinquième après plusieurs ergogrammes
successifs (preuve de l'entrée en jeu d'un certain degré de fatigue
centrale) et, en même temps, nous voyons diminuer légèrement
le nombre des soulèvements dans les courbes successives, bien que
la hauteur moyenne diminue invariablement (la hauteur diminue
toujours plus que le nombre). A une dépression centrale corres.
pond donc une diminution du nombre des soulèvements. Parallèle-
ment, la sensibilité cutanée mesurée à l'esthésiomètre diminue.
Chez les sujets appartenant au type dynamogène, on observe :
une augmentation de la force dynamométrique, une augmentation
du nombre des soulèvements (l'accumulation de fatigue tient donc
exclusivement à un abaissement de hauteur) et une augmentation
(1) Woodworth, loc. cit., p. 398.
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 671
de la sensibilité cutanée. Ainsi 4 une dynamogénie centrale corres-
pond une augmentation des soulévements.
Il y a donc un rapport très net entre le nombre des soulévements
etl'excitation des centres nerveux. Bien que le type inhibitoire
accuse une légère fatigue des centres, elle reste toujours au-dessous
de la fatigue musculaire, et elle se répare avec grande facilité.
Ces faits m'ont conduite à élaborer une « théorie priphérique de
la fatigue », d'après laquelle le muscle (ou plutôt les terminaisons
nerveuses intramusculaires) se fatigue plus vite que les centres
nerveux ; ce qui n'exclut pas pour ces derniers la possibilité de se
fatiguer pour des efforts plus longs et plus intenses (fatigue chro-
nique, neurasthénie). La vraie fatigue des centres nerveux se
reconnaîtrait par une diminution de la force du stimulant envoyé
aux muscles pour en produire la contraction. Or, à lergographe,
c'est l'inverse qui se produit. Mosso a montré expérimentalement.
avec le ponomètre, que l'excitation que l'on envoie à un muscle
pendant le travail ergographique est beaucoup plus grande quand
le muscle est déjà fatigué. L effort croît avec la fatigue. a dit
A. Mosso. Ainsi donc, la fatigue ergographique a pour effet de
produire une augmentation croissante d'inertie dans les muscles
(preuve du siège périphérique de la fatigue), et c'est pour vaincre
cette inertie que les centres nerveux doivent envoyer à la périphérie
un ordre à intensité croissante. La courbe ponométrique suit donc
une marche qui est l'inverse de la courbe ergographique. Mais si
l'on soulève le poids au ponométre en encitant le nerf médian par
un courant électrique dont l'intensité reste constante, alors la
courbe ponométrique va en diminuant. La différence entre la
courbe ponométrique, dit Mosso, ascendante quand il s'agit de la
volonté, et cette même courbe, descendante quand le nerf est excité,
est due à l'augmentation des excitations nerveuses que les centres
envoient au muscle à mesure que les conditions matérielles de la
contraction deviennent plus difficiles par suite des progrès de la
fatigue. D'ailleurs, Donders et Mansvelt avaient trouvé que le
muscle fatigué a besoin d'une excitation nerveuse plus intense pour
se contracter. |
Ces faits, si explicites, peuvent se passer de tout commentaire.
La conformité absolue de ces observations avec la signification
accordée aux paramètres de la courbe de fatigue est de toute
évidence.
672 ANNALES D KLECTROBIOLOGIE
Vu la très grande importance du sujet, les courbes successives
de 9 personnes ont été examinées au point de vue mathématique.
ce qui fait trente-sept courbes.
Commencons par une étude physiologique de ces courbes.
1. SCHOUTEDEN, trois courbes, le 20 février 1903. Poids: 5 kilo-
grammes; rythme des contractions: deux secondes; intervalle
entre les courbes : deux minutes. Notons que le sujet s'était déjà
exercé pendant deux mois à l'ergographe. Chaque courbe sera
indiquée par l'initiale du sujet, accompagnée du numéro d'ordre
de la courbe.
Nombre
COURBES des soulè- Hauteur Quotient ໃວ
vements totale
mm. kgm.
S, . . . . ວັວ 41403 255 7,0
Sows un de & 43 1011 23,5 5,055
Sia: a a: A y 36 671 19,0 3,355
II. DECRAENE, cinq courbes, le 15 février 1900. Poids : 3 kilo-
grammes; rythme : deux secondes; intervalle entre les courbes :
trois minutes.
Nombre
COURBES des soulè- Hauteur Quotient ໃວ
vements totale `
mm. kgm.
Die an us 8. & 58 2345 37,0 7,035
Dis 2.4, 2 < 33 1028 32,0 3,084
Di « & = 4 29 856 30,6 2,568
Di. & oy 29 793 28,3 2,379
Deu. 2 3.8 x 24 649 27,6 1,947
III. Knops, cing courbes, le 1er mai 1900. Poids: 4 kilogrammes ;
rythme : deux secondes; intervalle entre les courbes : 5 minutes.
Le sujet se distingue par une grande constance dans la somme de
travail d'un jour à l'autre.
Nombre
Courses des soulè- Hauteur Quotient ©,
vements totale
mm. kem.
K.. 36 1374 392 5,496
K,. 37 1175 32,6 4,700
K. 34 974 29,5 3,896
K.. 31 851 283 3,404
K,. 26 768 31,2 3,072
M': J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 673
IV. WILLIAME (G.), cinq courbes, le 12 mars 1900. Le sujet, étant
gaucher, travaille avec la main gauche. Poids: 3 kilogrammes;
rythme: deux secondes; intervalle entre les courbes: trois
minutes.
Nombre
COURBES des soulé- Hauteur Quotient D.
_vements totale ` `
mm, kgm.
Wie n =. a 48 1090 22,9 3,270
W,. . . . 36 746 20,7 2,238
Wee e s & 3 656 18,7 1,968
W, . . . 36 om 16,6 1,800
W.. . .. 25 428 17,1 1,284
V. Coceer, 4 courbes, le Ier mai 1900. Poids: A kilogram mes ; e.
rythme : deux secondes ; intervalle entre les courbes : trois minutes
et demie.
Nombre
COURBES des soulé- Hauteur Quotient G.
vements totale `
mm. kgm.
Cee we | 44 926 21,0 3,704
CG... 31 424 13,7 1,696
Cis A #3 25 472 19,0 1.888 -
Cis we gr Ck 2 24 389 16,0 1,596 .
VI. Ml: DALEBROUX (P.), 5 courbes, le 19 mars 1900. Poids:
3 kilogrammes; rythme: deux secondes; intervalle entre les
courbes : trois minutes. |
Nombre |
COURBES des soulè- Hauteur Quotient &. :
vements totale
mm. kgm,
Dal,.. . . …. 32 942,5 16,9 1,627
Dal... . . . 31 408 13,2 1,224
Dal. . . . 20 332 16,5 0,996
Dal, . . . . 21 298 14,2 0,894
Daly... . . . 18 215,5 12,0 0.646
VII. THIÉBAUT, 26 avril 1900, 4 courbes avec la main gauche
(le sujet est gaucher). Poids: 3 kilogrammes; rythme : deux
secondes; intervalle entre les courbes : une minute.
©.
Nombre
des soulé- Hauteur Quotient
vements totale
mm. kgm.
Th,. 50 1405 28.1 4,213
Th,. 30 595 19,8 1,785
Th. 26 373 A144 1,119
Th,. 16 194 12.1 0,582
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — SEPTEMBRE 1905.
43
“un.
674 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
VIII. Romain, 3 courbes, le 27 mars 1903. Poids: 5 kilogrammes;
rythme : deux secondes ; intervalle entre les courbes: une minute.
Nombre
COURBES des soulè- Hauteur Quotient D
vements totale i
mm. kgm.
Res. o a w 30 632 21,06 3,160
Ra & le 2 13 183 14,00 0.635
He, 1% 170 12,1 0,850
IX. J. loreyKo, 3 courbes, le 20 mars 1903. Poids : 3*e5; rythme:
deux secondes ; intervalle entre Jes courbes : une minutes.
Nombre
COURBES des soulè- Hauteur Quotient ໃວ
vements totale :
mm kgm
Loe & SS & & 30 337 11,23 1.179
LoS 2 et oS 21 201 9,57 0,703
h . D e oi 22 187 8,50 0,654
J'attire l'attention sur le fait constant de la décroissance du
quotient de fatigue dans la fatigue rémanente. (Voir planche! à la
fin du mémoire.)
Détermination des paramètres des courbes dans la fatigue rémanentt
chez neuf personnes. Les courbes sont indiquées par leur numero
d'ordre.
H. a, 6, c, = constantes; « = écart moyen entre la courbe calculée
et la courbe observée.
SUJETS H a b e t
|
SCHOUTEDEN, . . . . 64 0,001309 0,1247 4,06 1,83
Sa . . . . . . . 59 0,002433 0.1826 472 LH
So... . . . . 43 0,002285 0,1511 3,36 Ai
Il
DECRAENE,. . . . . 77 0,000933 0,0823 296 1.8
D, . . . . . . 58 0.00362 0,1736 3.77 0.7
D, . . . "9 0.00487 0,1833 3.47 0.2
D, . . . AW 0,00247 0.0822 2.13 04
DB... . . . . 43 0.01266 0.3743 Am Od
Tem wm wF
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE
SUJETS
[TT
IV
WILLIAME, .
COCLET,.
Case
e, a
Ces
VI
Mile D DALEBROUX,. .
Daı...
DaL,.
DAL,.
DaL..
VII
THIEBAUT, .
TH, .
VII
ROMAIN,
a
R,
IX
J. IOTEYKO, . .
I
H
a
0,005336
0,00228
0,00156
0,0015
0.007003
0,0009304
0,001795
0.00203
0,001265
0.00398
0,0003895
0,002023
0.003132
0.002749
0,0009441
0,000825
0.005567
0.00268
0.0052502
0,000834
0.0021166
0,0029488
0.008089
0,0026984
0.026375
0,02255
0,001677
0,004088
0.002448
b
0,2734
0,112
0,0778
0,045
0,2253
C
4,73
3,0
2.06
EI
3.02
1,33
0.9
1,3
0,3
0,44
0.0542725 1,1928 0,03
0,07598
(),08740
0,0451
0.0978
0,05099
0,1213
0,1160
0.067%
0.055987
0,030705
0,14133
0,09209
0.18386
0,067156
0,083325
0,098465
0.22682
0,08473
0,51433
0,540675
0,08685
0,1368
0,08208
1,299 0,2
1,400 0,1
0.635 0,1
0,918 0.7
2,110 0,05
3,006 0.9
2,302 1,0
1,081 0.2
1.950 0,3
1,159 0,8
2,004 0.3
2,085 0,4
3,081 0,3
2,453 0,06
1,745 0,2
1,490 0,02
3.153 0.1
1,130 0,2 .
3,360 0,4
9,0511 0,1
1,963 0,02
2,000 0,2
1.394 0,02
676 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
On voit que H diminue, a augmente et b augmente avec la fatigue.
alors que c augmentechez certaines personnes et diminue chez
. d'autres. |
L'augmentation de b et de a dans la fatigue rémanente présente le
plus grand intérêt. Nous pouvons maintenant définir l'accumulation
de fatigue en disant qu'elle est d'origine périphérique, musculaire,
et due principalement à l'intoxication par les déchets de la contrac
tion. L'appauvrissement en hydrates de carbonne joue un rôle
beaucoup moindre. Quant aux centres nerveux, non seulement ils
ne présentent aucune fatigue, mais leur excitabilité est accrue. Ces
phénomènes se répètent avec une constance remarquable chez les
neuf sujets examinés.
Pour saisir toute l'importance de ces faits, il ne faut pas perdre
de vue que les courbes se suivent à un petit intervalle de temps, une
ou plusieurs minutes. Pendant cet intervalle, le muscle a donc pu
se réparer en partie. Lexamen des paramétres nous indique, par
conséquent, l’état du système neuro musculaire déjà après un court
repos. Malgré ce repos, a est considérablement augmenté, ce qui
montre que la persistance de la fatigue et la nécessité d’une répara
tion de longue durée sont l'effet de l'accumulation des toxines qui
empêchent le travail malgré l'apport de nouveaux ‘matériaux de
combustion.
Quand à l'augmentation d'excitabilité des centres nerveux, qui
vient confirmer d'une façon absolument décisive mes anciens tra-
vaux sur le quotient de fatigue et sur la loi de sa décroissance, jt
rattache ce phénomène précisément à l'accumulation des toxines.
c'est-à-dire à un accroissement d'inertie dans le muscle. Toutes les
fois que l'inertie dans le muscle augmente, les centres nerveux
envoient des excitations plus fortes. Le fait que, dans la même
courbe, b s'accroît proportionnellement au carré du temps in dique
qu'il en est bien ainsi. A plus forte raison, b doit augmenter quand
déjà la courbe commence avec un résidu de fatigue. Le même fait
se confirme dans Ianémie locale du muscle.
Et maintenant, il sera possible d'expliquer la « loi de lépuise
ment » de Mosso par l'augmentation considérable de a dans l7 acct-
mulation de fatigue. Si le muscle pouvait être assimilé à une 10¢0
motive, il brülerait toujours la mème quantité de charbon pour
chaque kilomètre de chemin parcouru ; il épuiserait sa provisi OD de
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE 677
combustible proportionnellement au temps. La courbe d'un pareil
muscle naurait qu'un seul paramétre, c, qui présente la perte de
puissance due à la consommation des hydrates de carbone, qui se
- fait proportionnellement au temps. Malgrè l'action des centres ner.
veux, qui luttent continuellement contre l'intoxication, en envoyant
des excitations de plus en plus intenses, c’est l'intoxication qui
triomphe et le muscle est réduit à l'inaction. Ce mécanisme se
retrouve dans toute fatigue, mais il est surtout manifeste dans l'ac-
cumulation de fatigue.
Or, les toxines produites présentent ceci de particulier, que leurs
effets sont très persistants. Le fait a été démontré, notamment par
À. Broca et Ch. Richet (1) dans leurs expériences sur la contraction
anaérobie. C'est pourquoi il ne faut jamais pousser le travail physi-
que jusqu’à l'extrême fatigue.
11) A. Broca et Ch. Richet, De la contraction musculaire anaérobie ( Archi-
ves de physiologie de Brown-Séquard, 1896, p. 829).
678 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Détails du calcul des ergogrammes avec tableaux comparatifs des
quantités obsertées et des quantités calculées à chaque instant.
In. = effort calculé, % = effort observé, H = hauteur du soulève
ment maximal; T = nombre des contractions.)
Premier ergogramme
H = 64 Schouteden
S
| — y
t r d 3 Me Se Obserrations
+ së
S
0 0 0 0,0 64,0 61 3.0 » a = 0,00130909.
1 1 1 4. 29,5 60 » 05 b = 0,124727.
2 4 8 8,6 30,4 56 » 0,6 c = 4,063636.
3 9 27 11,1 52,9 92 0,9 »
4 16 64 14,3 49,7 51 » 1,3
ວ້ 25 125 17,3 46,7 ວ2 » 5,3
6 36 216 20,1 43,9 50 » 6,4
7 49 343 23,7 40,3 49 » 87
8 64 512 25,2 38.8 AS » 6,2
9 81 729 27,6 36.4 h2 » 56
10 100 1000 29,4 34,6 40 » 54
11 121 1331 31.3 32,7 39 » 6.3
12 144 1728 33,0 31,0 38 » 70
13 169 2197 34,6 29,4 35 » 3.6
14 1% 2716 36,0 28.0 31 » 830
15 225 3375 37,3 26,7 31 » 3.3
16 256 4096 38,4 25,6 30 » 44
17 289 4913 39,4 24,6 29 » AA
18 324 5832 40,7 B3 30 » 6,7
19 361 6859 #1 ,1 22.9 28 » 54
20 400 8000 41.8 22,2 27 » AR
3,9 89.3
Wir J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 679
Premier ergogramme (suite)
©
| Bag
p t = 1, KÉ
+ — +
3
3,9 89.3
441 9261 42,4 21,6 26 » Ah
484 10648 42,9 21,1 27 » 5,9
529 12167 43.4 20,6 JA » 34
576 13824 43,7 20,3 23 » 27
625 15625 44,0 20,0 2 » 4,0
676 17576 44.3 19,7 29 » 23
729 19683 44,5 19,5 29 » 25
784 21952 44,7 19.3 19 0,3 »
841 24389 44,8 19,2 19 0,2 »
900 27000 45,0 19,0 18 10 »
961 29791 45,1 18,9 20 » LI
1024 32768 45,2 18,8 18 0,8 »
1089 35937 45,3 18,7 16 27 »
1156 39304 45,4 18.6 16 26 >
1225 42875 45,5 18,5 17 15»
1296 46656 45,7 18,3 16 23 »
1369 50653 45,9 18,1 14 AA `
1444 54872 46,1 17.9 14 39 >
1521 59319 46.4 17,6 15 26 »
1600 64000 46,7 17,3 14 3,3
1681 68921 47,1 16,9 15 1,9 >
1764 74088 47.6 16,4 14 24 »
1849 79507 48,1 15,9 13 29 »
1936 85184 48.8 15.2 13 22 »
2025 91125 49,55 14,5 12 25 »
2116 97336 50.4 13.6 10 36 »
2209 103823 51,3 12,7 11 117 »
2304 110592 52,4 11,6 11 06 »
2401 117649 53,6 10,4 10 0,4 »
2500 125000 55,0 9,0 9 » »
2604 132651 56,4 7,6 8 » 04
2704 140608 58,1 5,9 8 » 24
2809 148877 59.9 4.1 7 » 29
2916 157464 61.8 2,2 5 » 28
30255 166375 64,0 0,0 0 n »
47,4 121,8
Écart moyen : 74,4: 56 — 1,33
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Deuxième ergogramme
H = 59
t t
0 0
1 1
2 4
3 9
4 16
5 25
6 36
7 49
8 64
9 81
10 100
11 121
12 144
13 169
14 196
15 225
16 256
17 289
18 32
19 361
20 400
Schouteden.
3
| KÉ Gë Wi
p ຣີ KC Obserrations.
z — +
=
0 0,0 39,0 59 » » a = 0.0024332.
1 4.5 54,5 51 3,5 » b= 0.18256.
8 8,7 50,3 48 2.3 D c= 4,7233.
27 125 465 46 O05 o»
64 16,1 42.9 43 » 0,41
12 173 44,7 42 » 0,3
216 222 36,8 38 » 1,2
343 24.9 34,1 36 » 1,9
512 27,3 31,7 34 » 2,3
729 29,4 29.6 34 » AA
1000 30.4 28.6 33 » 4,4
1331 31 259 30 » AA
1728 345 OR 27 » 2,5
2197 35,8 23,2 26 » 28
3375 36.9 22.1 26 » 3,9
4096 37,9 21.1 23 » 4.9
4913 388 20,2 26 » 5,8
4913 392 19.8 23 » 3,2
5832 40,0 19,0 22 » 3,0
6859 40.5 18.5 23 » 45
8000 40.9 18,1 19 » 09
RS ES pb R
SES SS 3 SS Se SS ZS B
> e
to Ce
Wii: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L ERGOGRAPHIE
A
Deuxième ergogramme (suite)
D
9261
10648
12167
13824
15625
17756
19683
21952
24389
27000
29791
32768
35937
39304
42875
46656
50656
54872
59319
64000
68921
74088
79507
9,7
8,2
6,5
4,6
2,4
0,0
681
fe — e
= +
6,3 47,2
» 1,2
» 0,4
» 1,6
0,3 »
» »
0,5 »
1,7 »
2,5 »
2,3 »
1,0 »
1,6 >
0,1 »
» 0,5
» 1,1
» »
0,1 »
» 0,1
) 0,3
» 0,8
) 1,5
» 3,4
» 4,6
» »
16,4 62,7
Ecart moyen : 46,3: 44 = 1,05
682 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Troisième ergogramme
H = 43 Schouteden.
na T
t ( (3 3 Me N Observations
+ — +
3
0 0 0 0.0 43,0 43 » » a = 0,002528:;
1 1 4 3,2 40.8 37 3.8 n b—0,151139
2 4 8 54 36.9 33 3.9 » ເ < 3,358543
3 9 27 8,7 34.3 26 8.3 »
4 16 64 11,2 31,8 26 5.8 »
5 25 125 19.3 29.7 26 3.7 »
6 36 216 15,2 27.8 25 ER, »
7 49 343 16,9 26.1 23 3.1 »
8 64 912 184 24.6 23 1.6 »
9 Si 729 198 23.2 23 0.2 »
10 100 1000 21.0 22.0 2? » »
11 121 1331 223 20.7 23 » 2.3
12 144 1728 229 20.1 EN ) 0.9
13 169 2197 23.6 19.4 33 » 3,6
14 196 2716 24.2 18,8 20 » 1,2
15 225 2975 24.9 18.1 18 0.1 »
16 256 4096 234 17.6 18 » 0,4
17 289 4913 25,8 17,2 16 1,2 »
18 324 5832 26,2 16,8 16 0,8 »
19 361 6859 235 16.5 17 d 0.5
20 400 8000 26.9 16.1 17 » 0,9
21 441 9261 272 158 17 » 1,2
22 484 10648 276 153.4 16 » 0,6
23 529 12167 28.0 150 17 » 2.0
24 576 13824 28.5 15.5 15 0.9 »
25 65 15625 290 14,0 14 » »
26 676 17576 29.5 13.5 14 » 0,5
27 729 19683 30,2 12.8 13 » 0.2
28 784 21951 31.0 13,0 11 1.0 »
29 841 24989 319 11.1 "1 0.1 »
30 900 27000 33.0 100 10 » »
31 961 29791 4.1 8.9 8 09 n
32 1024 22768 35.5 7,5 8 » 0,5 '
33 1089 35937 37.1 59 d ) 3,1:
34 1156 39304 38,8 4,2 7 » 2.8
35 1225 42875 40.8 22 > » 2.8
36 1296 46656 43.0 0.0 0 » »
37.8235
Écart moyen : 14,3: 37 — 0,386
É "6 ell ED LI dës GA H rh OS
H =68.
t?
M" J. IOTEYKO. —
t3
Promier
3
|
= n
+
E
0,0 65,0
4,4 60,6
8,4 56,6
11.8 33,2
44,9 50,1
17.5 47,5
197 45,3
91.5 43,9
93.1 4,9
94.3 40,7
23,6 39,4
96,1 38,9
26,6 38,4
27.0 38.0
974 37,9
27,5 37,5
27,6 37,4
97.6 37,4
27,7 31,3
27.8 312
280 37,0
28,2 36,8
28.6 36,4
294 35.9
299 35.1
30.8 34,2
42.0 33,0
35 31,5
35.3 29,7
37,5 215
40.0 23,0
429 22.1
46.3 18,7
50,2 14,8
54,6 10,4
59,9 5,9
65.0 0,0
BI
Ecart moyen ` 96
LES LOIS DE L ERGOGRAPHIE 683
ergogramme
Knops.
1 — ve
Mo Observations.
— +
65 » » a = 0,0053356
60 » 0,6 b= 0,2734.
59 2,4 p ¢ = 4,7347
55 1,8 »
51 0,9 »
52 45 »
51 5,7 »
50 6,5 »
49 7.1 D
48 1,3 »
Ai 7,6 »
hh ອ »
h3 4.6 »
43 3,0 »
KA 5,1 »
38 0,5 »
A3 4,6 »
42 4.6 »
40 2,7 »
37 0,2 »
35 2,0 »
35 1.8 »
37 » 06
37 » ASA
3, 1,1 »
32 2,2 »
30 3,0 »
33 » 1,5
31 » 1.3
27 05 »
25 » »
19 34 »
15 3,7 »
43 »
684
H = 45.
OS WAI On LE mW RM ri ©
pn qi ` bet pe pb ` ke
im oo IN >
SERS
A
A
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Quatrième ergogramme
Lo
Cc
45,0
43,5
42,2
40,9
39,6
38,4
37,3
36,2 |
35,1
34,1
33,0
31,9
30,9
29,8
28,7
21,6
26,4
25,1
23,8
22,5
21,0
19,8
17,8
16,1
14,2
12,2
10,1
7,8
3.4
2,8
0,0
pulp
e Ok o Sm
Knops.
Observations
a = 0,015.
b = 0,045.
c = 1,50.
¿ = 0,4.
ST AM EE dës GA HI =o
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE
Mi: P. Dalebroux, 19 mars 1900 (cing courbes).
Premiere courbe
S
| n TA,
t t = KÉ Kë Observations
+ — +
S
0 0 0.0 36,0 36 » » H = 36; T = 32
4 1 19 341 3 0,9 » a = 0,0009441
A 8 3,7 323 34,5 2,2 » b = 0,055987
9 27 5,4 306 32 1,4 » ¢ = 1,950.
16 64 7,0 29,0 32 3,0 »
25 425 8.9 7.9 31,5 4,0 »
36 216 99 261 3 4.9 »
49 ws 12 %8 D 22 »
64 512 25 235 BR » 05
81 729 13,7 22,3 24 1.7 »
100 1000 14.8 21.2 24 2.8 »
121 4331 15,9 20,1 21,5 1,4 »
144 1728 17,0 19,0 22 3,0 »
169 9197 18,0 18,0 20 2,0 »
196 9744 18.9 17,1 21 3.9 »
225 3375 19,8 162 13 3,2 »
256 4096 20,7 15,3 14 » 1493
289 4913 21,6 14,4 11,5 » 29
324 4832 25 13.5 16 2,9 »
361 6859 23,3 12,7 10 » 2,7
400 8000 24.2 11,8 9,5 » 23
441 9261 25,0 11,0 10 » 4,0
ASA 10648 25,9 40,1 7,5 » 26
529 12167 26.7 9,3 7 » 2,3
576 13824 27.6 8,4 5 » AA
625 15625 28,5 1.9 5 » 25
676 17576 29,4 6,6 4.5 » 2.1
729 19683 30,4 5.6 3,5 » 24
784 21952 31.4 46 4 » 0,6
841 24389 32,5 35 3 » 05
900 2700 33.6 24 2 » 04
961 99791 34.8 42 25 1,3 »
1024 32768 36.0 00 0 » »
40.4 30,4
Ecart moyen : 0,3
685
SD D vi OUTRUN
D
15625
17576
19683
21952
24389
21000
29791
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Deuxième courbe
2,9
2,5
4,0
3,0
1,5
2,0
0,0
vest $
— +
» »
0,1 »
2,2 D
1.7 »
3,2 »
3,3 »
2,3 »
4,0 »
3,7 »
4,5 »
3.4 »
o 0,4
2,9 »
» 0,3
1,0 »
” 0,7
» 0,4
» 1,6
» 3,8
» 4,9
» 3,0
» 9,4
» 5,3
» 1,4
» 6,5
» 5,8
» 4,6
» 1,8
» 1,5
» 1,6
0,4 »
» »
32,7 37,5
Ecart moyen : 0,8
Observations
H = 31; T=
a = 0,0008%.
b = 0,030705,
c = 1.159,
ee eee ffe pf
t?
121
144
169
196
225
S88 ຂໍ 8
Wis J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 687
D
Troisième courbe
o c
No
— +
28 » »
28 1.9 »
26,5 2,0 »
25,5 2.3 »
D 3,6 »
25 4.1 »
24 4.1 »
22 3,0 »
18,5 0,3 D
16,5 » 0,9
15,5 » 1,1
15,5 » 0,2
10,5 » 4,2
13 » 0,7
44 » 1,6
» 2,0
5 » 0.9
» 1.4
3,5 » 1,8
3 0,3 »
0 » »
21,6 14.8
Ecart moyen : 0.3
Observations
H = 28; T = 20.
a = 0,005567.
b = 0,14153.
c = 2,004.
© D 1 RR P —- ©
D
121
144
169
324
D
ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
11,0
12,2
13,3
14.3
15,3
16,4
17,4
18,4
19,6
20,8
22,0
23,3
24,8
26,3
28,0
Quatrième courbe
24,0
22,6
21,0
19,6
18,2
17,0
15,8
14,7
13,7
12,7
11,6
10,6
9,6
8,4
1,2
6,0
4.7
3,2.
1,7
0,0
1, — fe
Ki
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28 » »
26,5 0,5 »
24.5 0,5 »
25 2,4 )
23,5 25 »
22 2,4 »
21,5 3,3 »
19,5 23,5 »
18 22 »
15,5 0,8 »
11,5 » 2,2
12 » 0,7
9,5 » 2.1
15 v» 3,
8 » 1.6
7,5 » 0,9
6 » 4,2
A D 2,0
3.5 » 1,2
2 » 0,2
25 0,8 »
0 » »
17,9 15,2
Ecart moyen : 0,1.
Obserrations
H = 23; T=N
a = 0,00268,
b = 0.09209,
c = 2,085. l
M'* J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPHIE
Cinquième courbe
>
©
e 0 c
A L° = me Ny Obserrations
+
689
0 0.0 26,5 26,5 » » H = 26,5; T = 18,
0
1 2.9 23,6 260 24 » a = 0,0052502.
4 8 5,9 21,0 24,5 3,9 » b = 0,18386.
9 27 7,6 189 240 51 » c= 3,081
169 2197 206 59 45 » 1,4
196 2744 215 50 45 » 05
225 9975 22,6 39 25 » 1,4
256 4096 23,7 28 35 07 »
289 4913 31° 1,4 1,0 » 0,4
324 5832 26.5 0,0 0,0 » »
16,8 12,1
Écart moyen : 0,3
ANNALES D'ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — SEPTEMBRE 1905.
A
4
690 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
X11.— Plan de recherches nouvelles. Conclusions.
J'ai fait remarquer qu'un vaste champ d'études souvrait devant
nous en ergographie. Nous pouvons maintenant recourir à l'examen
des paramètres pour définir les différentes modalités de la fatigue.
Le calcul de chaque courbe présentant un grand travail, il est
utile d'indiquer les moyens pour réduire ce travail au minimum. II
y a, tout d'abord, le procédé général que j'ai suivi dans cette étude.
Il consiste à faire une étude physiologique minutieuse des courbes,
a multiplier les expériences, à en tirer des conclusions, et à ne
soumettre à l'analyse mathématique que les courbes les plus carac-
téristiques, accompagnées de leur courbes-témoins. Les paramètres
dépendant strictement de la forme de la courbe, il est inutile
d'analyser mathématiquement les courbes dont la forme n'a pas
changé. Il est également superflu d'analyser mathématiquement un
grand nombre de courbes modifiées, si la modification est toujours
la même. Mais, dans le résultat physiologique général, il faut tenir
compte de toutes les courbes, de celles qui sont modifiées aussi bien
que de celles qui ne le sont pas. Ainsi, en donnant les paramètres
d'une courbe modifiée par la caféine, il faut dire si la modification
est fréquente et dans quelles circonstances elle se produit.
Néanmoins, comme la discussion de chaque courbe séparément
est une longue opération, on pourra recourir dans certains Cas à un
autre procédé. qui consiste à prendre quatre ou cinq courbes
fournies par la même personne, dans des conditions aussi identiques
que possible, et à les réduire en une seule courbe moyenne, qui
serait meilleure que chaque courbe isolée. C'est de cette courbe
moyenne qu'on pourrait déduire les paramètres a. b,c, par une
méthode encore plus précise que celle qui a été employée pour les
calculs des courbes dansce mémoire. Cette méthode dite desmoindres
carrés est la plus rationnelle ; elle est un peu plus longue que celle
précédemment employée, mais on ne l'appliquerait qu'une fois sur
cinq courbes, ce qui constituerait finalement une économie de temps
et une incontestable supériorité des résultats. Il y aurait donc une
courbe moyenne de la caféine, de l'alcool, etc., pour chaque personne,
dans des conditions bien déterminées, et l'on pourrait comparer
cette courbe à l'état normal. Cette seconde méthode, qui consiste a
établir des courbes moyennes, est indiquée surtout quand les modi-
M' J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L’ERGOGRAPRIE 691:
fications cherchées ne seront pas assez caractéristiques pour
permettre de tirer des conclusions basées sur les paramètres d'une
seule courbe.
D'autre part, pour la comparabilité des résultats, il faudrait aussi
rapporter les différents paramètres de deux courbes à une même
énergie disponible (1), c'est-à-dire diviser chacun des paramètres de
la première courbe par une quantité proportionnelle à l'aire du
premier ergogramme, et chacun des paramètres de la deuxième
courbe par une quantité proportionnelle à l'aire du deuxième
ergogramme. Ainsi chaque paramétre serait ramené à l'unité
d'énergie; on pourrait introduire la notion d'économie de travail et
de meilleur rendement dans le travail de la caféine, de l'alcool, etc.
Il y aurait peut-être intérêt à introduire une nouvelle constante T.
la durée de l'effort (proportionnelle au nombre de contractions
porté sur l'abscisse); chaque temps t correspondant à l'effort x serait
(T — t), tétant la durée pendant laquelle le sujet peut encore
maintenir l'effort. T est. bien entendu, inutile au point de vue
purement mathématique, mais il pourrait être utilisé comme une
donnée physiologique. N |
Enfin, pour étudier une influence quelconque, physiologique ou-
psychique, a l'ergographe, il faudrait l'étudier dans toutes les
conditions expérimentales possibles: 1° suivant l'individu; 2°
suivant la dose ; 3° suivant le temps écoulé depuis l'ingestion ; 4°
suivant le poids; 5° suivant le rythme des contractions; 6° suivant
la température et autres influences extérieures; 7° suivant les
numéros d'ordre d’ergogrammes ; 8° suivant l'intervalle de repos
entre les ergogrammes successifs. On trouverait encore bien d'autres
conditions de travail que je n'énumére pas ici. De cette façon, on
parviendrait à mettre en relief des influences presque insoupconnées,
car chaque substance nagit pas nécessairement dans toutes les
conditions. Ainsi, déjà dans ce mémoire, il a été mentionné que
l'action paralysante de l'alcool, qui se manifeste par l'impossibilité
de soulever un poids lourd, ne se manifeste pas quand il s'agit de
soulever un poids plus léger. Il y a aussi une influence du rythme :
l'action dynamogène de l'alcool se manifeste mieux avec un
Il Cette énergie disponible, peut comme on le verra dans des travaux ultérieurs,
Sobtenir en multipliant par un coefficient le travail, coefficient variable avec le
poids et le nombre des contractions.
692 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
rythme lent de contraction, au point que déjà le rythme d'une
contraction toutes les six secondes confére au muscle la propriété
d'être infatigable pendant la durée de l'action de l'alcool.
Les phénomènes consécutifs sont aussi d'une grande importance,
et ici je place en premier lieu la durée de la réparation. I} est certain
que, malgré l'abaissement des contractions à zéro, la fatigue n'est
pas la même dans toutes les conditions énumérées. La différence se
reconnaît au temps nécessaire à la réparation; elle affecte des
modalités très différentes pour un même degré d'impuissance (le
travail réduit à zéro). A titre d'exemple, je citerai ici une obser-
vation que j'ai faite, mais que je n'ai pas encore étudiée à fond.
Quand on travaille avec un poids léger (2 kilogrammes) et avec un
rythme très fréquent (150 contractions à la minute), on se fatigue
assez vite, mais cette fatigue se dissipe aussi très vite. Au bout de
une ou deux minutes, on peut recommencer de nouveau le travail
eton fournit la même somme de kilogrammètres. Il est certain
que les phénomènes chimiques de la fatigue ne doivent pas être les
mêmes dans un ergogramme avec un poids plus considérable (3 ou
4 kilogrammes) et un rythme plus lent (deux secondes) qne dans
l'ergogramme rapide. En voyant cette fatigue rapide et cette
réparation si prompte, on ne peut s'empécher de faire une compa-
raison avec l'essoufflement qu'on éprouve lors des mouvements
rapides ; cet essouffement, dù en partie au moins à l'arcumulation
d'acide carbonique, disparaît aussi très vite au repos. Il se pourrait
qu'un seul muscle travaillant très vite s'essoufflat, lui-aussi, c'est-à-
dire que la production d'acide carbonique vint l'intoxiquer
passagèrement.Quoi qu'ilen soit, si la fatigue du muscle travaillant
vite est due à l'intoxication (et l'examen des paramètres pourra
nous fixer là-dessus), cette dernière ne peut être due qu'à des
poisons rolatils, car elle se dissipe trop rapidement pour pouvoir
être due à des toxines fixes. De cette façon, on arriverait à faire
une distinction entre les différents éléments constitutifs du para-
metre a.
D'autres sujets, non moins intéressants, se présentent à notre
investigation, et je serais très heureuse de voir ces recherches
poursuivies dans les différents laboratoires et cliniques. D'une part.
il va le domaine pathologique, dans lequel l'examen des paramètres
des courbes de fatigue pourra servir aussi bien comme méthode de
Wii: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L'ERGOGRAPHIE 693
diagnostic que comme méthode de recherches. L'examen des para-
métres des courbes des neurasthéniques myélasténiques décidera
définitivement si leur affection a une origine dans le système
nerveux on dans les muscles. Dans les diflérentes paralysies, médul-
laires, cérébrales ou périphériques, l'examen des paramètres des
courbes (surtout si le côté sain peut être comparé au côté malade)
permettra de diagnostiquer le siège de la maladie. L'ergodiagnostic
pourra ètre appliqué au même titre que | électro-diagnostic.
ll y a, d'autre part, le domaine des applications pratiques, et
principalement l'étude de la fatigue intellectuelle et physique, :
aussi bien dans les écoles que dans les fabriques, usines, ateliers.
Ces questions sont à l'ordre du jour. Il est possible que la fatigue:
intellectuelle modérée ne s'accompagne pas de la diminution du
paramètre b, et que seule la fatigue chronique, neurasthénisante,
produise cet effet. Les courbes devront donc être examinées à
certains intervalles. Quant aux ouvriers, la fatigue physique
poussée à l'excès déterminerait une augmentation de a dans les
courbes prises le soir après une journée de travail. Le surmenage
chronique produit une diminution de b. Toutes ces études se feront
certainement, mais pour pouvoir en tirer des conclusions pratiques,
surtout au point de vue de la législation du travail, il faudra avoir
une connaissance exacte de l'état normal, et aussi faire une enquête
détaillée sur toutes les conditions physiologiques dans lesquelles
travaillent et vivent les ouvriers. |
Dans la présente étude, les paramètres d'un grand nombre de
courbes ont été examinés, aussi bien à l'état normal que dans
divers états physiologiques; et parmi ces élats, certains consti-
tuaient l’optimum (sucre, alcool), d'autres l'état pessimum (anémie
locale). Il y a donc là un repère pour les recherches à venir.
En définitive, tout le champ de la motricité (physiologique
psychologique et moral) rentre dans le domaine de l'ergographie.
L effort est une fonction de deux variables : le poids et le nombre
des contractions. Au lieu de courbes, nous trouverons des surfaces
qu'il s'agit d'explorer. Les méthodes mathématiques font précisé-
ment ressortir ce qu'il y a de constant à travers la variété des
phénomènes mis en présence.
De même, on pourra trouver la caractéristique du sexe, en recou-
rant à l'examen d'un nombre considérable de courbes et en cons-
truisant la courbe moyenne.
694 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Je mentionnerai ici une étude qui, je crois, sera féconde en
résultats intéressants, et que je viens d'aborder. Il a été prouvé,
aussi bien par les considérations physiologiques que par l'examen
des paramètres, que les centres nerveux envoient au muscle des
excitations d'autant plus fortes que Iinertie dans le muscle est
grande. Ceci s'applique au travail quand on fait varier le poids, el
aussi au travail avec le méme poids, mais quand les muscles se
fatiguent. La fatigue peut donc être assimilée à une augmentation
de poids, et il devient possible de mesurer le degré de fatigue en
comparant deux muscles, dont l'un abaisserait sa contraction
sous l'influence de la fatigue et dont l'autre abaisserait sa contrac-
tion sous l'influence d une augmentation de poids.
Je donne, a titre de spécimen, deux courbes de hauteurs de con
tractions en fonction des poids soulevés à ces hauteurs, l'une de
Leroy, l'autre de Pinsonnat (grandeur naturelle (fig. 11}). Les
ordonnées représentent la hauteur de la contraction pour des poids
variant de 500 grammes a 10 kilogrammes. Ces courbes des poids
présentent incontestablement des paramètres individuels. Cest ce
qu'un examen ultérieur pourra préciser.
Il est curieux deconstater que sous l'influence de l'augmentation
de poids, les sujets accusent des sensations absolument les mêmes
que lors de la fatigue. Il serait superffu d'ajouter que, entre chaque
augmentation de poids, il sest écoulé un intervalle suffisant pour
éliminer la fatigue.
Dès aujourd'hui il est absolument prouvé que l'intensité de l'effort
nerveux croît toutes les fois que les conditions mécaniques du trarail des
muscles deviennent plus difficiles. Et inversement, l'intensité de l'effort
nerveux décroit quand le travail musculaire à faire devient plus facile.
lly ala une autorégulation remarquable de l'effort nerveux, les
difficultés mécaniques du travail agissant comme un excitant sur
les centres nerveux. C'est la lol de Péconomle de l'effort
démontrée par les recherches présentes.
Quelques considérations sur le quotient de fatigue ne seront pas
inutiles à la fin de ce travail. On peut se demander jusqu'à quel
point se vérifie la supposition que le nombre des contractions est
principalement déterminé par l'état d'excitabilité des centres
nerveux, alors que la hauteur, soit partielle, soit totale, des soulè
vements est due à l'excitabilité musculaire. C'est là une conclusion
Wi: J. IOTEYKO. — LES LOIS DE L ERGOGRAPHIE 695
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poids portés en abscisses (de 500 grammes a 10 kilogrammes). On augmente les
poids en ajoutant chaque fois 500 grammes. Grandeur naturelle.
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696 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
tirée de l'examen des courbes prises dans différentes conditions, et,
comme donnée expérimentale, elle ne peut être méconnue.
En réalité, la physiologie des muscles et des nerfs nous montre
que toute augmentation de l'excitant peut se traduire de deux
façons: par une augmentation de hauteur de la contraction et par
une augmentation de leur nombre. Le fait se présente nettement
avec l'excitant électrique, dont on peut graduer l'intensité, et qui
dans les expériences sur les muscles isolés vient remplacer le
stimulus nerveux.
Alorscommentexpliquer que,danslesexpériencesergographiques
l'excitation centrale se traduirait presque exclusivement par une
augmentation du nombre des contractions? La réponse peut être
donnée grace à l'examen des paramètres. En réalité, l'action des
centres, qui tend à élever la courbe proportionnellement au carré
du temps, retentit aussi bien sur la hauteur des contractions que
sur la durée totale de l'effort. Mais l'élévation continuelle de l’ergo-
gramme, due à l'action des centres, est constamment contrebalancée
par l'abaissement de l'ergogramme, dd à l'action des paramètres
négatifs aet c. Il en résulte que, pratiquement, l'influence des
centres nerveux tendant à élever la courbe ne peut se faire jour et
qu'on constate seule son action tendant à prolonger la durée totale
de l'effort. Ainsi, la hauteur des soulèvements reste avant tout une
fonction du muscle et est liée étroitement aux paramètres a etc. En
parlant de la relation du quotient de fatigue j'ai fait remarquer
que le quotient de fatigue grandit quand le paramètre b (agissant
seul) grandit. La descente continuelle du quotient de la fatigue
dans la courbe (diminution continuelle de la hauteur moyenne)
est due par conséquent à la perte de puissance occasionnée par
l'action prédominante et antagoniste des paramètres a et c.
Ce qui se passe au cours de la fatigue envisagée dans une seule et
même courbe se passe également dans la fatigue rémanente; le
quotient de fatigue ou hauteur moyenne diminue de courbe en
courbe, car a devient de plus en plus grand, alors que b augmente.
Ces deux paramètres augmentent presque toujours en même temps.
et l'on dirait qu'il s'engage une lutte entre beta chaque fois que
l'inertie dans les muscles augmente.
Outre la fatigue rémanente, nous retrouverons encore d'autres
états passibles de la même explication.
Wir J. IOTEYKO. — LES Los DE L'ERGOGRAPHIE 697
Sous l'influence du sucre, la hauteur moyenne des contractions
augmente, et le sucre est un aliment pour le muscle qui travaille.
Dans l'anémie locale, le quotient diminue considérablement. Le
quotient est plus élevé à droite qu'à gauche. Dans toutes ces expé
riences, il y a concordance absolue entre les conséquence impliquées
par les conditions expérimentales, les variations du quotient et les
variations des paramétres. Nous pouvons en conclure que dans un
grand nombre de circonstances où l'examen mathématique fera
défaut, on pourra s'en rapporter aux valeurs du quotient de fatigue
pour savoir si l'effet recherché est central ou périphérique.
. Mais le quotient de fatigue ne pourra servir d'indice dans les
expériences avec les substances excitantes, telles que l'alcool, la
caféine, elc. ; comme nous l'avons vu pour l'alcool, son action sur
les centres nerveux est complexe et nécessite la décomposition du
paramètre b en deux paramètres (b, et b,). Dans ces cas, le calcul de
l'equation des courbes est indispensable, et d'ailleurs il s'impose
maintenant dans toutes les recherches ergographiques.
Travail du Laboratoire d'énergétique de l'Institut Solvay.
REVUE DE LA PRESSE
ETIENNE HENRARD. — La dosage des rayons X en radiothé-
raple. — Société Médico-Chirurgicale du Brabant, 1905.
La question du dosage des rayons X en radiothérapie est à l’ordre du
jour depuis plusieurs années déja, et nous devons avouer cependant que,
jusqu'ici, nous avons fait les applications d'une manière empirique.
Certes, les. indications que nous donnions concernant les appareils
employés, transformateur, interrupteur, intensité du courant primaire,
distance de l’anticathode du tube à la partie du corps exposée, durée de
l'exposition, etc., nous fournissaient certaines mesures; mais celles-ci
nous étaient utiles à nous seulement et pouvaient servir difficilement à
d'autres radiothérapeutes comme points de comparaison.
Aussi plusieurs auteurs se sont-ils ingéniés à trouver des appareils de
dosage des rayons X.
Le premier appareil qui vit le jour fut le Radiochromomètre de
L. Benoist. C'est un appareil de mesure, fondé sur les lois de transpa:
rence de la matière aux rayons X.
Le radiochromomètre est formé d'un disque d'aluminium, divisé en
douze secteurs, dont les épaisseurs vont en croissant de 1 à 12 millimètres.
Le centre de ce secteur évidé est occupé par un disque d'argent 0°*!1
d'épaisseur. Les secteurs d'aluminium sont distribués comme les heures
d’une montre, ce qui dispense de les numéroter, car on regonnait immé-
diatement leur rang par leur place mème; l'épaisseur n° 1 correspond à
1 heure, etc.. jusqu'à l'épaisseur n° 12, qui correspond à 12 heures.
L'appareil se place soit au-dessus de la plaque radiographique, soit contre
l'écran fluorescent utilisé en radioscopie. Sur l'image obtenue dans l'un
ou l'autre cas, l’un des secteurs d'aluminium présente la même intensité
de teinte qne le disque central d'argent. C’est le numéro d'épaisseur où
rang de ce secteur qui constitue le degré radiochromométrique des
rayons X employés, et les définit complètement. Pour faciliter cette com-
paraison de teintes, il convient de poser, sur la plaque radiographique quf
l'on observe après développement, un disque de papier noir présentant
une échancrure en forme de secteur, qui permet d'isoler successivement
chaque secteur d'aluminium, en même temps que la portion contigué du
disque central d'argent.
REVUE DE LA PRESSE 699
On opérera de même em observant l'écran fluorescent, mais en rempla-
cant le disque de papier noir par un disque de plomb échancré.
Une lunette radiochromométrique, qui est destinée à mettre l'œil à
l'abri de toute lumière étrangére, lors de l'examen direct àl’écran. com-
plète le dispositif de l'appareil. Je ne la décris pas, l'appréciation du
degré des rayons me semblant subordonnée à l'adaptation de l'œil dans
l'obscurité.
Le radiochromomètre de Benoist définit certainement la qualité des
rayons X: mais ce qui a beaucoup plus d'importance en radiothérapie,
c'est la quantité de rayons X absorbés.
Le D' Guido Holzknecht (de Vienne), mettant à profit la propriété que
possèdent certains sels d'absorber les rayons X et de voir ainsi leur
coloration changer, a décrit un nouvel appareil, qu'il appelle le chromo-
radiomètre. Celui-ci consiste en une certaine masse de sels, qui, sous
l'influence des rayons Roentgen, se colore en bleu vert. La coloration, qui
s’apprecie au moyen d'une échelle de coloration, dépend essentiellement
de la quantité de rayons absorbés. Le sel contenant le réactif, sous forme
de pastilles de Holzknecht, est placé à proximité de la peau de la région
sur laquelle on agit.
Lorsque l'on croit avoir donné la dose suffisante, on place la pastille dans
une glissière, qui court le long d'une échelle de coloration bleu vert (?)
Cette échelle est annotée de 3 à 14 H (H. = unités Holzknecht) et lon
cherche le degré qui correspond à la coloration de la pastille. Le principe
de cet appareil est certainement bon, mais son maniement est difficile.
De plus, l'appareil est très coüteux et la composition du sel reste malheu-
reusement secrète.
Un nouvel appareil de dosage des rayons X, inventé par MM. Sabouraud
et Noiré, a été décrit récemment, au Congrès de Grenoble, par M. le
D' Beclere (de Paris). Le radiométre X de Sabouraud et Noiré est base sur
un fait d'expérience découvert par M. Villard, consistant dans la variation
de la teinte de l'écran de platino-cyaunre de baryum lorsqu'il est exposé
longuement aux rayons X. Cet écran passe du vert clair au brun jaunatre.
D'ailleurs, cette teinte brune disparait par l'exposition à la lumière
ordinaire, et la teinte primitive du platino-cyanure de baryum est régé-
nérée. Ce principe étant admis, si l'on choisit, parmi les teintes brunes du
platino-cyanure exposé, celle produite par une exposition maxima ne
provoquant aucun désordre de la peau, on a une limite qu'il ne faut pas
dépasser, limite on ne peut plus simple, SCH est comme la limite de sécurité
des expositions médicales.
Ponr appliquer le radiométre de MM. Sabouraud et Noiré, on aura donc
à sa disposition de pelits disques de platino cyanure de baryum (la dimen
sion d'une lentille de 5 millimètres de diamètre a été choisie par les
700 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
auteurs). On l’exposera en même temps que le malade à traiter, mais à une
distance de 8 centimètres, tandis que la distance de la peau à l’anticathode
du tube est de 15 centimétres (quantité de rayons recue quatre fois plus
grande). On observera la variation de teinte, et l'on pourra aller jusqu'au
moment où la teinte du disque d’épreuve sera égale à celle du disque étalon
de sécurité (colorié à l’aquarelle).
Cet appareil a peut-être l'inconvénient de ne ramener la dose des rayons
absorbés qu'à un seul étalon (mais du moins est il simple et peu coûteux).
Et puis, que nous importe; nous savons que le papier au platino-cyanure
de baryum, placé à 8 centimètres de l’anticathode, tandis que la région se
trouve à 15 centimètres, ayant pris la teinte brune de l'étalon, la quantité
des rayons X absorbés est suflisante pour amener, par exemple, la dépi-
lation. Or, cette unité correspond à 4 H (unité Holzknecht); donc, en
maintenant tous les facteurs de production des rayons X au même état de
fonctionnement, nous pourrons, en diminuant ou en augmentant le
temps d'exposition, obtenir des quantités de rayons X équivalentes à 1, 2.
3, 10, etc., H. et que nous appellerons 1/4 1/2, 3/4, 1, 1 1/4, etc., S. N.
(unités Sabouraud et Noiré).
La difficulté de se mettre toujours dans les mêmes conditions pour pro-
duire la même quantité de rayons de Roentgen, se résume à posséder un
tube de Crookes dont le radiothérapeute soit maître à tous instants et sans
qu'il soit nécessaire d'interrompre l'application des rayons X pour le
régler. Le tube « Monopol » réalise, à mon avis, cette qualité et c'est
pourquoi je me permets de vous le décrire.
Un tube de Crookes peut, vous le savez, produire, suivant les cas, des
rayons dits mous, des rayons demi-durs, des rayons durs. Ces appel-
lations, peu pratiques, sont remplacées par la mesure de la qualité des
rayons X que donne le radiochromomètre de Benoist.
Mais un tube, pendant son fonctionnement, ne produit pas toujours des
rayons de mème qualité.
Presque toujours il durcit, parfois brusquement il. devient mou, par
suite de l’échauflement de l'anticathode et des parois, qui mettent en
liberté des gaz précédemment absorbés. Les variations de résistance de
l'ampoule se mesurent par l'étincelle équivalente. Le spintermètre de
Béclére, intercalé sur les deux conducteurs de la hobine au tube de
Crookes, permet l'éclatement de cette étincelle.
Je me sers d'un spintermétre à boules de 22 millimètres de diamètre.
Voici la manière de régler le tube « Monopol », Lorsque le tube devenant
trop dur, l'étincelle équivalente éclate au spintermètre, je relève, au moyen
d'une baguette isolante en bois, le conducteur métallique W. qui est
maintenu contre la cathode du tube par un ressort ; le courant venant d'un
des conducteurs de la bobine au lieu de suivre le trajet — W, passe en B,
REVUE DE LA PRESSE 701
une étincelle d'une coloration spéciale éclate entre B et l'extrémité de
l’electrode. — Par ce fait, une certaine quantité d'air pénètre dans le tube,
et lui rend son degré de vide désiré.
Si le tube est trop mou et que je veux le durcir, je élevé le conducteur
métallique H, maintenu contre C au moyen d'un ressort; le courant venant
d’un des conducteurs métalliques de la bobine, au lieu de suivre le trajet
+ HC., pénètre directement en E, l’ampoule-annexe et une certaine.
quantité d’air contenu daur le tube est absorbée.
Comme vous le voyez, l'ampoule « Monopol » offre l'avantage, sur les
ampoules à osmo-régulateur et à réglage dit automatique, qu'un change-
ment dans le degré de vide du tube peut être produit sans que les fils
conducteurs doivent être déplacés et sans que le fonctionnement doive être
interrompu.
La qualité des rayons X déterminée par l'étincelle équivalente est
démontrée par les radiographies de radiochromomètre de Benoist que je
vous présente.
Tous les facteurs de production de rayons sont les mêmes, excepté le
degré de vide du tube.
Etincelle Rayons
équivalente radiochromométre
Première épreuve. . . . 2 N° 3
Deuxième » . . . …. 4 N° 4
Troisième » . . . . 7 N° 6
Quatrième « . . . . 10 N°8
Découpez un petit disque de papier, comme je vous l'ai indiqué tantôt,
pour comparer les teintes correspondantes des segments d'aluminium au
cercle d'argent central.
En terminant, permettez-moi d'exposer ma technique en radiothérapie,
technique qui m'a été dictée par le désir de conserver le plus longtemps
possible mes ampoules en bon état : courant continu 110 volts, réduit à
60-70 volts par un rhéostat; intensité au primaire: 4 ampéres; interrup-
teur a mercure: 600 interruptions environ a la minute; bobine de
Rhumkorf, donnant 40 centimètres d'étincelle: tube Monopol de 15 centi-
mètres de diamètre: étincelle équivalente : 6 centimètres; durée d’expo-
sition varie, minimum dix miuutes; distance de l'anticathode à la peau:
45 centimètres, les parlies environnantes protégées par une lame de plomb
d’un quart de millimètre d'épaisseur, recouverte, du côté de la peau, par un
papier buvard; pas de support et protecteur d’ampoule, pas de localisateur
pour radiothérapie avec support pour tubes, qui sont des appareils très
coûteux et qui ne sont absolument pas nécessaires.
702 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
A, Bayer. — Les rayons X dans le traitement de l’épithé-
liomatose cutanée. — Journal médical de Bruxelles ; 13 avril 1905.
» Il est incontestable que cette méthode est curative du cancroide et de
l'ulcus rodens. Ä
» Mais comment agissent, dans ce cas, les rayons X ?
» Pour s'en rendre compte, on a excisé des morceaux des tumeurs
traitées, et cela à différentes périodes du traitement ; l'on a pu se rendre
compte ainsi des processus cellulaires qui entrainent la disparition des
cellules épithéliomateuses.
» Dans les tumeurs traitées, le noyau des cellules épithéliomateuses
semble être le plus fortement touché et en premier lieu: la chromatine
disparaît, le noyau prend mal la coloration, et disparaît parfois; la cellule
a donc subi une atteinte grave qui la met à la merci des phagocytes poly-
nucléaires qui l'entourent; on les voit pénétrer dans la perle cancroidale
et en détruire successivement tous les éléments ; puis l'organisation
fibreuse s'établit et la tumeur a perdu tous les caractères qui en faisaient
un épithélioma.
» La figure 7, due à M. le D' Beyer (de Gand), qui a étudié ce processus
dans un travail très bien fait et paru dans le Bulletin de la Société belge de
Dermatologie, montre les perles cancroïdes à un faible grossissement ; on
les voit (il s’agit d'un épithélioma perlé traité depuis six mois) noyées dans
un tissu conjonctif abondant, contenant beaucoup de leucocytes, ayant les
caractères du tissu embryonnaire. Dans la figure 8, on voit une de ces
perles à un plus fort grossissement; elle est envahie par les leucocytes,
. qui par places en ont commencé la destruction, comme on peut le voir par
l'existence de certaines vacuoles.
» Il paraît donc y avoir une sorte d'action élective des rayons X sur les
cellules épithéliomateuses, amenant leur nécrobiose et leur destruction
ultérieure par les leucocytes.
» Ceci dit, voyons quels sont les avantages et les inconvénients de la
méthode.
» Le premier des avantages, c'est qu'elle est curative. Ce point est hors de
conteste; les exemples que j'ai fait passer sous vos yeux en sont la
preuve; tous les auteurs confirment, du reste, ces faits. Jusqu'où celte
action curative va-t-elle et dans quelle proportion obtient-on l'absence de
récidive; c'est là un point que l'avenir nous dira. Contentons-nous, pour
le moment, de recueillir les avantages que nous présente cette méthode et
d'enregistrer l'impression si favorable que nous laisse l'aspect de ces
cicatrices fortes, nacrées, adhérentes au tissu sain.
» Quelles que soient les possibilités de récidive, ce qui est acquis reste
acquis et rien n'est plus simple que d'établir, comme pour le lupus, une
REVUE DE LA PRESSE : 703
surveillance de cette cicatrice et d'intervenir au moindre soupçon de
repullulation.
» En dehors de cet avantage capital, il en est d’autres qui, dans cer-
taines circonstances spéciales, sont tout aussi précieux; le premier, c'est
l'indolence absolue, qui permet de se passer de chloroforme. Ce fait est
parfois important, puisque l’épithélioma cutané s'observe souvent chez des `
gens âgés. Ce n'est pas une opération qu'on propose au malade; c'est un
traitement, analogue à un traitement médical, qu’il est plus facile de faire
accepter qu'une intervention sanglante.
» En plus. c'est un traitement que l'on peut appliquer sur de vastes
surfaces, sur des ulcérations tellement étendues qu'il ne pourrait être
question d'opération. C'est alors affaire de patience; les résultats obtenus
récompensent, et largement, les peines que l’on a prises.
» Comme avantages secondaires, signalons le pouvoir analgésique et
hémostatique des rayons X.
» On sait que les ulcérations épithéliomateuses sont souvent le siège de
douleurs plus ou moins vives, qui aflectent parfois le type névralgique.
Ces douleurs disparaissent d'ordinaire dès les premières séances de radio-
thérapie. C'est un des premiers signes que vient accuser le malade.
» Pour le pouvoir hémostatique, il est réel ; les hémorrhagies en nappe,
si fréquentes dans I’épithéliomatose sous toutes ses formes, diminuent ou
cessent sous l'influence des rayons X, soit que la cicatrisation de l’ulcé-
ration, en flétrissant les bourgeons, oblitère les vaisseaux soit que le
rayon X ait, par lui-méme, une action directement hémostatique.
» Quant aux inconvénients, ils étaient sérieux auparavant, dans la
période où l’on ne pouvait doser les rayons, ni comme quantité, ni comme
qualité. Il se produisait alors des radiodermites parfois très graves, avec
ulcérations remarquablement douloureuses et d'une ténacité désespérante.
Aujourd'hui, ces ennuis ne sont plus à redouter. Le seul inconvénient
résulte de la durée parfois assez prolongée de la cure.
» La méthode constitue-t-elle une méthode de choix? A cela, il me parait
impossible de faire une réponse générale et j'estime qu'il faut indivi-
dualiser les cas. Aux séries beureuses de radiothérapeutes, les chirurgiens
opposent des séries tout aussi heureuses. Les uns et les autres montrent
ainsi que les moyens qu'ils emploient sont bons et rien de plus ; la ques-
tion n’est pas là; elle réside dans le fait de savoir, dans un cas donné,
.quel est le meilleur.
» Hest certain que, dans l’ensemble, il faut faire une distinction entre
l'ulcus rodens, I'épithélioma et le cancroide ordinaire.
» Pour le premier, nous savons combien il est rebelle a tous les traite-
ments; le curettage, excision, la cautérisation n’empéchent pas la
704 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
récidive; celle-ci se produit soit dans la plaie d’opération, soit dans la
cicatrice. Les rayons X paraissent, au contraire, avoir une action parti-
culièrement heureuse sur l'ulcus rodens; la cicatrisation, dès quelle a
commencé, se produit graduellement, d'un pas égal, donnant un tissu bien
solide, d excellent aspect. De plus, les localisations de l‘ulcus rodens, au
niveau des paupières, du nez, empêchent souvent de pratiquer l'excisiou.
qui, de tous les moyens chirurgicaux, est encore le meilleur; ajoutez à
cela que souvent l'étendue de l’ulcération empèche elle aussi toute tenta-
tive d’extirpation. C'est l'ulcus rodens qui me paraît préseuter l'indication
du choix des rayons X, dans le traitement de l'épithéliomatose cutanée.
» Pour ce qui concerne l’épithélioma plan cicatriciel, nous avons cru que
c'est une affection bénigne, sans retentissement ganglionnaire ni méla
stases viscérales, s'il est située dans une région facilement accessible, s'il
n'est pas trop vaste, si l’excision, largement pratique n’entraine pas la
perte d'un organe important (paupière) ou ne provoque pas une diflormité
trop apparente (ablation de l'aile du nez, par exemple), c'est à elle quil
faut avoir recours ; elle vient à bout du mal, tout aussi sûrement que les
rayons X, et avec nne rapidité à laquelle ceux-ci ne peuvent prétendre. Le
grattage, suivi de cautérisation, peut, lui aussi, être mis sur le même
rang d'efficacité que les rayons X. Pour cette affection, dans ses locali
sations Justiciables de la chirurgie, l'emploi des rayons X n'est pas un
progrès; c'est une méthode autre, rien de plus.
» C’est pour le cancroïde que la question du choix de la méthode est la
plus délicate et doit être le plus individualisée. Disons tout d'abord que,
pour une cause qui nous échappe, le cancroide des lèvres (point de départ:
la muqueuse) n’est pas influencé par la radiothérapie. Pour cette locali-
sation, la question est donc tranchée.
» Le cancroïde de la peau elle-même peut aussi être enlevé chirurgi-
calement, quand sa situation et son étendue le permettent. Mais ce nest
pas toujours le cas; il est parfois trop étendu, parfois il a envahi des
organes que le bistouri ne peut exciser sans danger ou difformité trop
grande. Alors, il est évident que la derniére, la seule ressource, c est la
radiothérapie et c’est ici qu'elle opère de vrais miracles. De vastes ulcéra
tions soumises aux rayons X, après avoir été considérées comme inope-
rables, se cicatrisent ; l’on assiste à une véritable résurrection et le médecin.
même s’il est habitué aux changements inespérés provoqués par la radio
therapie, ne peut se défendre d'un certain étonnement à chaque cas nou,
veau qu'il observe. C'est le cas du malade (figure 3), que je considérais
comme inopérable et qui est presque complétement guéri.
Planche | | Mie J. IOTEYKO
Fatigue rémanante (Demi grandeur naturelle)
M. Coceer, Ir mai 1900. — Intervalles : 3 '/, minutes
ih itn ik IW. luet né: bb fiih.. 5 f i EN. i
M. Knops, 1° mai 1900. — intervalles : 5 minutes
M. ScHoUTEDEN, 20 février 1902. — Intervalles : 2 minutes
(ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE ET DE RADIOLOGIE)
Planche Il. Mile IOTEYKO.
Dessins agrandis des courbes observées
et des courbes caiculées
20 Courbe observ6e mea
. calaiée —..-.-
ee Ecart moyen 0,1
Valeurs
6 : 0.00000
c » 0, 4333
- calal „n S
cart moyen 0.4
ÿ Valeurs urbe. observee
` a : 0 0049 30 ew cale ooo
8.0195 \ Fart moyen 1,35
ee 7, 205 a + - 0.0067693
25 b : + 0.3000%
Cr. 6,96623
3 10 13 2 23 5 10 15 20 a5
Fig. 2. — Courbe-alcool, Fig. 3. — Courbe-inanition,
Romain, du 17 mars 1903. Mit: Kiprani, du 1* mars 1904.
(ANNALES D ELECTROBIOLOGIE ET DE RADIOLOGIE)
Planche Ill M": J. IOTEYKO
w
Gurbe observes
35 » calculé - ==
Ecart mayer 0,6
Qe - 0,0019902 `
% do +0,15175
+ C= - 3, 96137
`
\
a
I
1148
BEE:
D 10 13 2 25 30 36 40 43
NN |
Bima
EER
à
© : ‘5 20 25 40 65 +9
Fig. 5. — Courbe normale, GERARD, du 27 février 1904
(ANNALES DELECTROBIOLOGIE ET DE RADIOLOGIE)
Planche IV M"! J. IOTEYKO
Courbe observa
caladde ...~-.-
Zei moyen 06
a: - 0.00749?
b > o 0.19088
1e - 1 370
Courbe observee "mm
calculée ------ Fig.6. — Courbe-anémie,
Kart moyen 1.5 GERARD, du 27 février 1904
a: - 0. 0034405
80 6:00 06252
C+ - 1.8668
Cad sf
o
Fig. 7. — Courbe de la main droite,
MEULEMANS, du 12 mars 1903
(ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE ET DE RADIOLOGIE)
Planche V. M' J. IOTEYKO.
wW
Courbe observes
. calales ` —
NM Ecart moyen 0,2
Ae - 0,0023183
bs + 0, 133965
Ce - J, 35735
Fig. 8. — Coupe de la main gauche, MEULEMANS, du 12 mars 1903
Cinq courbes successives de M™: P. Dalebroux
de - 0.000966!
ee 0, 055987
C « - 7, 950
Fig. 9. — Premiére courbe
(ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE ET DE RADIOLOGIE)
Planche VI M' J. IOTEYKO
Courbe observes
» calas ------ Courbe observes
Fart moyen 0,8 , calé ©.
a- - 0,000825 Ecart moyen 0,3
A, + 0, 030705
C - 7, 159
a» - 0, 005567
b= + 0,74153
Ce: 2,004
Fig. 10. — Deuxiéme courbe Fig. 11. — Troisième courbe
Courbe STD “mm Courbe observee
. alu ------ . Calculée ~~~.
Eat moyen 0,1 Ecart moyen 0,3
a: - 0, 0026802 a: ` 0,0052502
b = + 0, 09209 A, + 0, 18386
5 C+ - 2,085 c » - J, 0,087
Fig. 12. — Quatrième courbe Fig. 13. — Cinquième courbe
(ANNABES D ELECTROBIOLOGIE ET DE RADIOLOGIE)
a Re
a O SS:
CONSIDERATIONS GENERALES
sur la
REACTION DE DEGENERESCENCE
par M. R. SUDNIK
Erb a donné le nom de réaction de dégénérescence aux modifi-
cations qualitatives de l'excitabilité électrique.
Sous cette appellation, cet auteur comprend un certain nombre
de modifications de l'excitabilité, c'est à dire un syndrome qui
correspond à une modification anatomique du muscle ou du
nerf.
En 1892, dans une communication que je fis à la Société médi-
cale argentine, je fis remarquer, en me basant sur mes propres
observations, que le syndrôme de réaction de dégénérescence tel
que le conçoit Erb est de peu d'utilité en pratique.
En 1897, au Congrès de neurologie de Bruxelles, Doumer, dans
son rapport sur la valeur séméiologique des réactions anormales des
muscles et des nerfs, soutient la même opinion.
Mais cet auteur ne se contenta pas de démolir, il édifia une
division du syndrome d'Erb en réactions élémentaires, qui s'ajoutent
les unes aux autres de façon à constituer des syndrômes divers
de dégénérescence, correspondant chacun à une modification dyna-
mique ou anatamique du nerf ou du muscle.
Les expériences de Cluzet semblent confirmer l'opinion de Doumer
qui gagne tous les jours du terrain et a déjà conquis la grande
majorité des auteurs, en particulier du distingué docteur Huet, qui
au début la combattait. L'expression réaction de dégénérescence,
devrait donc être abolie, surtout depuis les expériences de Cluzet
qui démontrent que quelques syndrômes sont dus uniquement
à une modification dynamique. Nonobstant grâce à la routine
si puissante dans la terminologie électrique elle continue à
être employée.
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIL. — NOVEMBRE 1905. 45
706 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Dans les recherches de l'excitabilité on doit employer, de
préférence, la méthode polaire, expression, qui, quoique inexacte,
peut étre conservée. En pratique, elle consiste a augmenter
la densité électrique au point exploré. Comme nous savons
que la densité est en raison inverse de la surface des électrodes,
l'une d'elles doit avoir de ‘grandes dimensions (200 à 250 cm’),
tandis que l'autre ne doit avoir que quelques millimètres de
diamètre. Cette dernière, avec laquelle se fait l'exploration. se
nomme le pole actif et l'autre le pole neutre, Le pôle neutre
doit être placé aussi loin que possible du pôle actif.
Quelques auteurs (Doumer) soutiennent que les secousses que
l'on provoque dans le musele par l'excitation électrique du
point moteur sont indirectes, tandis que celles dues à une
excitation portée loin du point de choix sont directes, c’est-a-
dire dues à l'excitation directe des fibres musculaires, ces der-
nières se distinguent des premières par ce fait qu'elles sont
plus limitées. Ainsi, si on excite un muscle par son point de
-choix avec une intensité suffisante, le muscle se contracte dans sa
totalité, tandis que si l'excitation faite avec la même intensité
porte sur un point éloigné du point de choix, les contrac-
tions que l'on observe sont limitées aux faisceaux musculaires
situés dans le voisinage immédiat de l'électrode.
Les moditications pathologiques de l'excitabilité neuro-muscu:
laire se divisent en modifications quantitatires et en modifica-
tions qualitatives. Les premières s‘observent lorsque, toutes choses
égales d'ailleurs, la réaction musculaire à l'excitation électrique
est plus ou moins grande qu'à l'état normal. Dans le premier cas
il y a hyper-ercitabilité, dans le second, hypo ercitabilité. Doumer
a proposé de donner à cette dernière modification le nom de
réaction de Duchenne.
Les modifications qualitatives, ou réaction de dégénérescence
d'Erb consistent principalement dans l'inversion de la formule
de l'excitabilité normale.
Un physiologiste français, Chauveau, a démontré que l'action
du pôle négatif l'emporte sur celle du pôle positif a la ferme-
ture tout au moins. Aussi, toutes les fois que la réaction
minimale sobtient a lanode avec une intensité plus faible
- i. mme pees air ns i a, Ry Es te vu |
R. SUDNIK. — REACTION DE DEGENERESCENCE | 707
qu'à la cathode, il y a modification qualitative. Suivant la clas-
sification de Doumer cette modification, c'est à'dire :
An FS 2 KFS
s'appelle la réaction d Erb.
Je laisse de côté, pour le moment, les autres réactions élé-
mentaires.
En outre, les modifications qualitatives saccompagnent, en
général, de lenteur de la secousse qui, au lieu d’être rapide
et brusque, comme à l'état normal, est lente, vermiculaire et
analogue aux contractions des muscles à fibres lisses.
Erb divise la réaction de dégénérescence en totale ou partielle.
Dans la totale, on observe : du côté des nerfs, abolition de
l'excitabilité voltaique ou faradique ; du côté des muscles,
abolition de Iexcitabilité faradique, augmentation, diminution
ou abolition de l'excitabilité voltaique avec inversion de la for-
mule de Chauveau. Souvent lenteur de la contraction.
Dans la réaction partielle, on nobserve plus que ces deux
derniers signes électriques.
Quant à l'excitation quantitative des nerfs et des muscles,
tant par le courant faradique que par le courant voltaique,
elle peut étre normale ou a peine modifiée. Dans ces cas,
l'examen pratiqué avec le courant faradique indique quil ne
s'agit que d'une affection bénigne, d'un pronostic favorable.
Tandis que d'autrefois, lorsqu'il s'agit d'affections graves et
incurables, comme par exemple, dans certaines formes de
syringomyélie ou de paralysie infantile on observe cette réaction.
De sorte que l'on ne peut dire d'une manière générale si un
cas où se rencontre la réaction de dégénérescence partielle
est plus ou moins grave que d'autres qui présentent la réaction
totale. Jai, pour ma part, observé des cas où la réaction de
dégénérescence totale existait, guérir parfaitement, alors que
d'autres qui ne présentaient qu'une réaction partielle ne gué-
rissaient pas.
J'ai déjà dit que dans les modifications qualitatives, l'excitabi-
lité par le courant voltaique est augmentée au début et qu'elle
diminue lentement par la suite, de façon à s'abolir complète-
ment. Il y a quelques années encore on croyait qu'alors le
708 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
muscle était complètement dégénéré, c'est-à dire mort. Mais
en 1891, Doumer, dans une communication à la Société de
Biologie a montré que dans certains cas de paralysie infantile
de longue durée, et dans lesquels on ne pouvait produire la
moindre contraction musculaire par l'excitation des points
d'élection, on provoquait cependant très nettement la contraction
du muscle, lorsque les électrodes étaient disposées de telle
sorte que le courant agisse sur la totalité du muscle paralle
lement a ses fibres. Il donna a cette réaction le nom de réaction
longitudinale.
Dans ce mode d'excitation, on n'observe pas la moindre
inversion de la réaction normale, c'est-à dire que Texcitabilité
est plus grande avec le pôle négatif qu'avec le pôle positif.
En 1894, Huet, sans connaître le travail de Doumer décrivit
une modification identique qu'il dit avoir observée non seule .
ment dans la paralysie infantile de longue durée, mais aussi
dans certaines formes de névrite.
En 1895, Ghilarducci, de Rome et Wertheim Salomonson d'Ams
terdam, sans connaitre les travaux des savants francais, décri-
virent une réaction analogue qu'ils appelérent, le premier,
réaction de dégénérescence à distance, le second, déplacement du
point moteur.
De mon coté, en septembre 1892, sans connaitre les travaux
de Doumer, je communiquai à la Société médicale argentine une
modification analogue de Texcitabilité à laquelle je donnai le
nom de diffusion de l'ercitabilité.
Le phénoméne dont il sagit se présente sous deux formes :
dans la première, le muscle excité ne se coutracte pas tandis
que les muscles voisins ou antagonistes réagissent neltemenl.
et jadmis que cette modification indique une lésion grave el
difficilement curable. A l'appui de cette opinion, je présentai
le 9 novembre 1894, à la même Société, un cas de paralysie
faciale datant de cinq ans et en traitement dans mon service
depuis le mois de juin sans le moindre succès. Lexcilabilité
directe était abolie pour toutes les formes de courant, de telle
sorte que, lorsqu'on procédait à l'exploration, tous les muscles
voisins réagissaient, tandis que le muscle exploré ne répondait
R. SUDNIK. — REACTION DE DEGENERESCENCE 709
pas. La diffusion de l'excitabilité était plus accusée pour le
courant faradique.
Pour que cette modification puisse étre considérée comme
une réaction qualitative, il faut que le muscle qui ne se contracte
pas sous l'influence de l'excitation directe, entre au contraire
en contraction lorsque l'excitation porte sur le voisinage.
Dans la seconde forme de la modification que j'ai appelée
diffusion de l'excitabilité, le muscle excité se contracte en même
temps que les muscles voisins ou antagonistes, c'est-à dire qu'il
est impossible de localiser l'action du flux électrique dans un
seul muscle.
Dans ce cas l'excitabilité peut être normale, augmentée ou
diminuée.
J'ai observé cette modification dans certains cas de paralysie
faciale où elle ne vient pas assombrir le pronostic, à la condition,
bien entendu que le médecin traitant, par l'emploi intempestif,
de courants trop forts ou à interruptions rapides, ne vienne provo-
quer la contracture et rendre l'affection incurable.
D'après mes observations, la paralysie faciale périphérique
ne se transforme jamais spontanément en contracture : cette
dernière est toujours l'œuvre du médecin.
Pour l'éviter dans les cas où l'on observe la diffusion de
l'excitabilité, qui indique une tendance à la contracture, il faut
employer un courant faible avec des interruptions lentes ou
même de préférence, sans interruptions.
J'ai encore observé cette modification dans un cas de sclérose
de Purck et dans certains cas de sclérose en plaques.
J'admis cependant que cette modification indique qu'il s'agit
non d'une altération histologique, mais uniquement d'une exa
geration réflexe de l'excitabilité. | |
Cependant ce phénomène peut s'expliquer par une diminu-
tion de la résistance des tissus qui permet au flux électrique `
de se disséminer plus facilement et par conséquent d'aller
exciter des muscles non directement visés.
Pour résoudre ce point il faudrait faire l'expérience suivante :
Placer un myographe sur un muscle et un second myographe
sur un muscle voisin ; le premier serait relié au pôle de la
batterie.
710 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Si ma première hypothèse est exacte, c'est-à-dire, sil s'agit
d'une contraction réflexe, on observera un retard entre les deux
secousses, tandis que s'il sagit d'une simple diffusion du courant,
les deux secousses seront simultanées.
Si la première hypothèse se confirme comme j'ai tout lieu de le
penser, nous aurons la un bon moyen pour apprécier l'exci-
tabilité réflexe.
Entre les époques de mes deux communications, un neuropa-
thologiste nord américain (Dano), le 6 février 1896 a décrit de son
côté cette dernière modification et lui a donné le nom de
contraction ou réaction diffusible. 11 l'a rencontrée dans la para
lysie faciale, dans la paralysie bulbaire, dans la paralysie
infantile, dans l'atrophie musculaire progressive et dans le
tabès.
Les auteurs, après avoir décrit chacun de leur côté les phéno-
mènes qu ils avaient observés, sont arrivés à considérer que toutes
ces réactions ont la même pathogénie, la même valeur au point de
vue du pronostic.
Pour ma part, je ne suis pas de cet avis.
D'abord, je sépare des réactions que caractérise la modification
qualitative, la réaction diffusible de Dano et la seconde forme de ma
diffusion de l'excitabilité, et j'accepte pour elles la dénomination
proposée par Dano.
Des autres réactions je forme deux groupes :
1° Déplacement du point moteur, Réaction de Wertheim Salo-
MONSON ;
Ze Phénomènes observés par Doumer, Huet (thilarducci et la
première forme de ma diffusion de l'excitabilité, que je denomme
réaction longitudinale ou réaction de Doumer.
La première indique que ni le nerf, ni le muscle ont perdu
toute vitalité et que Fon peut toujours produire l'excitation
indirecte.
La seconde signifie que le nerf est complétement dégénéré
mais que cependant le muscle conserve un certain degré de
vitalité et que seule l'excitation directe peut le faire réagir, comme
le montre le fait suivant.
Chez un malade dont la face dorsale de la main était en commu-
nication avec le pôle neutre, j'examinais le frontal. L'excitation du
m
R. SUDNIK. — REACTION DE DEGENERESCENCE 111
point moteur ne produisait absolument aucune contraction; mais
en promenant l'excitateur suivant la direction du rameau nerveux,
je rencontrai vers la partie moyenne un point dont l'excitation
produisait une contraction de la presque totalité du muscle.
Ce point était si limité, que si lon en écartait tant soit peu l'ex-
citateur, la réaction du muscle devenait absolument nulle, preuve
qu'il s'agissait bien là d'une excitation indirecte.
Il est vrai que l'on peut objecter que ce fait prouve qu'il s'agit
bien d'une contraction indirecte et que le nerf n'est pas totalement
dégénéré, mais il ne prouve pas que dans la réaction de Doumer
il en soit autrement.
La différence dans la technique suivie montre que cette objection
na pas de valeur. |
J'ai eu l'occasion de constater que la condition sine qua non
pour obtenir la réaction de Doumer est que le muscle soit traversé
dans sa totalité et dans le sens de ses fibres par les fils de courant.
Dans notre cas, l’excilateur neutre étant placé à la main et l'autre
vers la partie médiane du frontal, la direction du courant non
seulement n'était pas parallèle, mais bien transversale, et par con-
séquent ne parcourait pas le muscle dans toute sa longueur, mais
dans une de ses moitiés seulement, condition qui ne permet pas
à la réaction de Doumer de se manifester.
On peut encore objecter qu'entre le fait de provoquer la secoussepar
l'excitation du nerf en amont de sa terminaison et la loi de Waller
il ya antinomie.
Je conteste cette antinomie car les observations cliniques et
expérimentales démontrent que dans le nerf en dégénérescence il
y a hyper-excitabilité avant que l'hypoexcitabilité commence a
apparaitre. On peut admettre que dans ce fait le point excitable
était en hyperexcitabilité tandis que dans les parties plus périphé-
riques l'excitabilité était normale ; mais comme l'excitabilité du
muscle était très diminuée, son excitation était insuffisante pour
provoquer une contraction. Mais vu le manque de faits cliniques
ou expérimentaux, je ne considère pas cette opinion comme
démontrée. Hl faut encore de nouvelles recherches.
Les réactions dont je viens de parler ont un grand intérêt
pratique. Les observations de Doumer, de Weiss, de Ghilarducci et
d'autres auteurs démontrent qu'elles sont de bon augure et que
7123 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
l'on peut obtenir une amélioration qui équivaut parfois à une
guérison.
I} faut donc les rechercher avec le plus grand soin avant de
déclarer le cas incurable.
Je ne parle pas de Iinversion de la formule des excitations
polaires d'ouverture parce que :
1° Elle se rencontre très rarement : c'est à peine si en vingt ans
je l'ai rencontrée deux ou trois fois.
Cependant j'ai eu récemment l'occasion de constater que KOS
apparaît avant KFS, mais après quelques secousses KOS diminuait
sensiblement tandis que KFS et A„FS conservaient la même
valeur. Examinant le malade à quelques jours dé 1a je ne pus
d'ailleurs retrouver ce phénomène et je me demande s'il n'y a pas
eu erreur de ma part ou bien si ce phénomène n'est pas inter-
mittent. |
2° Un autre motif qui me fait négliger les excitations d ourerture
c'est que l'on commence à se rendre compte qu’admettre la
secousse d'ouverture est une absurdité contraire à la loi qu'il ny
a pas de mouvements spontanés : son mouvement est toujours dù
à une force.
Pour admettre que l'outerture puisse produire une contraction
il faut admettre soit que la suppression d’une force est une force,
soit qu'un mouvement puisse se produire spontanément, sans
l'intervention d'aucune force, ce qui est contraire aux idées
admises. |
Aujourd hui on admet que ce que nous considérons comme
secousses d'ouverture est dd à la fermeture du courant de polarisation:
On ne peut avoir AnOS sans KFS du courant de polarisation.
ni KOS » AFS » )
Cette manière de voir est logique et est conforme à nos idées
générales, mais il serait bon qu'elle fut confirmée par des obser
vations précises.
Je me propose de développer plus longuement, plus tard, ce
notions que je ne fais qu'eflleurer aujoud hui. Pour le moment jt
n'ai voulu qu'indiquer la technique à employer pour rechercher
les réactions électriques dont je viens de parler.
Pour constater la première, il faut placer le pôle neutre n'importe
où tandis que le pôle actif doit être appliqué sur le muscle, sui-
R. SUDNIK. — REACTION DE DEGENERESCENCE 713
vant la direction des rameaux nerveux. Si on n'obtient aucune
réponse du muscle cela veut dire que le nerf est complétement
dégénéré. On recherche alors la réaction de Doumer.
Voici d'après Ghilarducci la technique à suivre :
L'excitateur actif doit être plus grand que celui que l'on emploie
d'habitude pour les recherches d’électrodiagnostic, (3 à 15°”). On
le place le plus loin possible du muscle à explorer, par exemple
s'il s'agit de rechercher la réaction de Doumer dans le deltoïde on
le place à la main ; pour le triceps crural au-dessous de la rotule.
Pour les muscles étalés vers l'insertion inférieure du tendon.
J'insiste sur la nécessité de placer le pôle neutre de manière que
le courant traverse le muscle parallèlement à ses fibres et dans la
totalité de sa longueur. |
LE TRAITEMENT
LHYPERTENSION ARTERIELLE
PAR LES AGENTS PHYSIQUES"
par M. A. MOUTIER
Préliminaires.
L'étude de la pression artérielle est de date récente bien que
Senhouse-Kirkes ait montré, il y a 50 ans déjà, que l'artério.
sclérose était la conséquence de l'hypertension artérielle.
Il fallut les travaux de Traube, ceux de V. Basch, l'enseignement
de Potain pour démontrer combien il était important d'étudier
les variations de la pression artérielle chez l'homme et à l'état phy-
siologique et à l'état pathologique. De tous côtés on se mit alors à
cette étude et on vit apparaître les travaux de MM. Francois
Franck, Huchard, Bloch, Chéron, en France ; ceux de MM. Lauder.
Brunton, Broadbent, en Angleterre; ceux de M. Pal, en Autriche ;
ceux de MM. Mosso, Forlamini, Riva-Rocci en Italie ; depuis, les
publications sur ce sujet sont devenues si nombreuses qu'il nous
est impossible de les signaler toutes ici. Qu'il nous soit permis
cependant de rappeler le livre de Potain publié par son éléve
M. Tessier et les remarquables rapports qui furent présentés
l'année dernière au Congrès Francais de Médecine par M. Vaquez
et par MM. Bosc et Vedel.
A côté de l'étude de la pression artérielle, H Gaertner est
venu montrer l'intérêt qu'il y avait à connaître non-seulement
l'état de la pression du sang dans les artères, mais aussi celui
de la pression, dans le système artério-capillaire et il présenta
(1) Rapport présenté au premier Congrès international de Phystothérapte
Liège 1905.
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L'HYPERTENSION ARTERIELLE 71
son appareil le Tonomètre, destiné à nous permettre de prendre
la mesure de la pression sanguine dans ce département vasculaire.
M. Bouloumié a depuis publié un livre (1) très intéressant sur
cette question. Ici nous ne nous occuperons pas de la pression
artério-capillaire, car il est, semble-t-il, démontré maintenant que
ses oscillations ne correspondent pas à des oscillations parallèles
de la pression artérielle et cette étude nous écarterait de notre
sujet.
Au seuil de ce travail, nous aurions voulu, si la place ne
nous était pas mesurée, faire une étude clinique de l'hyper-
tension artérielle, de son diagnostic et de sa pathogénie, mais
ce sont là des questions si vastes et qui comportent de tels
développements qu'il nous faut y renoncer.
Nous devons cependant établir ou rappeler ici, très som-
mairement, sur ces différents points certaines choses indis-
pensables pour poursuivre notre étude thérapeutique.
Tout d'abord au point de vue clinique, il faut distinguer
l'hypertension artérielle passagère, transitoire de Faquez, de
l'hypertension artérielle permanente. Le plus souvent, toujours
dit Huchard, l'hypertension passagère précède pendant un temps
plus ou moins long, l'hypertension permanente et constitue la
période qu'il dénomme la présclèrose.
Ceci est très important au point de vue qui nous occupe,
car si on peut assez facilement, en général, faire disparaître
l'hypertension artérielle passagère, transitoire et empêcher son
retour, il nen est pas de même, loin de la, pour Ihyperten-
- sion permanente.
Le diagnostic de l'hypertension constitue un des points les
plus délicats de la clinique. Il faut reconnaître que tous
les appareils sphygmomanomètres ou sphygmomètres sont des
appareils défectueux. Les appareils de V. Basch, de Potain, de
Bloch- Verdin, de Riva-Rocci, d’Hill-Barnard sont tous d'un maniement
plus ou moins difficile pour le praticien non exercé et donnent
des mensurations plus ou moins exactes au point de vue absolu.
Les causes d'erreur peuvent provenir soit de l'appareil, soit de
l'opérateur ; pour l'instrument quel qu'il soit, il faudra qu'il
Boutoumié : La Sphygmotonométrie clinique, Paris 1905.
716 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
soit fréquemment vérifié et étalonné; quant aux erreurs pro-
venant de l'opérateur, elles sont multiples, les principales,
comme nous le montrerons dans un travail ultérieur sont le
mode et le lieu d'application de l'appareil et surtout le degré de
sensibilité tactile de celui qui se sert de l'instrument. Mais ce
dernier reproche, le plus grave certainement, existe pour la
plupart des examens cliniques, l'auscultation nous en fournit
l'exemple le plus frappant, ne faut-il pas une oreille particu-
lièrement exercée pour déceler un début de tuberculose pulmo:
naire, ou pour découvrir et interpréter certains souffles cardiaques.
Quoiqu'il en soit, quelque soit l'instrument, quelque soit l'opé-
rateur, celui-ci en se servant dans les mêmes conditions, du
même instrument, qui sera vérifié d’une façon périodique, pourra
au moins mesurer les différences de pression observées et à
la suite d'examens répétés se faire une normale personnelle
et alors se rendre compte des écarts qu'il observera. On pourra
aussi avoir recours à un signe de M. Huchard : la stabilité du
pouls et son type inverse, basé sur la numération des pulsa-
tions, le malade étant debout ou couché.
Enfin, pour se rendre compte du mode d'action des agents
physiques dans le traitement de l'hypertension artérielle, il
. aurait été utile de pouvoir faire une étude de sa pathogénie.
mais celle-ci est loin d'être établie, si on est d’accord actuel.
lement pour reconnaître, au point de vue de l'évolution de
l'artério sclérose et des lésions qu'elle détermine, l'influence
de l'hypertension artérielle, on ne sait pas encore les causes
qui déterminent celle-ci. On en a successivement cherché la
cause dans le sang, dans le cœur, dans le système circulatoire.
L'état du sang, malgré certaines observations très intéressantes
faites récemment en Allemagne, ne semble pas être considéré
comme une cause suffisante ; le cœur est «plutôt entrainé
qu’entratneur » comme disait Lorrain; et l’on semble d'accord
pour accuser l'appareil circulatoire d'être la cause la plus ordi
naire de l'hypertension artérielle, qui serait déterminée par un
spasme périphérique, conséquence d'une intoxication alimentaire
(Huchard), de la présence dans le sang d'acide urique (Haig),
d'une lésion des capsules surrénales pense Vayuez, se basant
sur ses observations et sur les expériences de Josué. Or.
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L HYPERTENSION ARTERIELLE 717
Francois Franck est venu au dernier Congrès Francais de Médecine
rappeler avec raison, ses belles expériences qui démontrent
que l'hypertension permanente ne peut pas être la conséquence
d'un spasme périphérique, parce que la vaso-constriction, phé-
nomène musculaire, ne peut durer qu'un certain temps et que
-toute vaso-constriction périphérique est compensée par une
vaso dilatation centrale, qui agit comme une défense de l'orga-
nisme.
La pathogénie de l'hypertension artérielle n'est pas encore
élucidée actuellement et doit encore rester à l'étude.
Traitement de l’hypertension artérielle en général.
Le traitement de l'hypertension artérielle, c'est à-dire la
médication hypotensive peut avoir pour base l'hygiène, la
pharmacothérapie ou la physiothérapie.
Avant de nous livrer à l'étude des agents physiques, il nous
faut voir rapidement quel bénéfice on peut retirer, dans l'espèce,
de l'hygiène et des médicaments.
I. Hygiène. — Le traitement basé sur l'hygiène réside en une
alimentation appropriée.
Par le régime alimentaire, on peut arrêter l'évolution, la marche
de l'hypertension, empêcher quelquefois la production des
accidents qui en sont la conséquence et quelquefois aussi, surtout
au début, faire disparaitre, par ce moyen seul, l'hypertension
artérielle.
Le régime alimentaire sans être excessivement végétarien ou
lacto-vegétarien ou même purement lacté, doit comporter une
diminution considérable des aliments au point de vue énergétique.
On doit avoir en vue plus la qualité que la quantité des
aliments.
On doit diminuer la ration de viande, surtout des viandes
noires ; ne permettre l'usage de la viande qu'au repas de midi;
l'interdire au repas du soir; ne permettre le vin et le café qu'à
doses modérées et proscrire l'alcool sous toutes ses formes.
On doit moins craindre un grand écart de régime quand il est
passager qu'un petit écart journalier.
Un régime ainsi établi guérira souvent l'hypertension passa-
“gère, transitoire, la présclérose de M. Huchard et diminuera,
718 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
dans l’arterio-sclerose confirmée, l'hypertension, sans la faire
disparaitre.
Nous avons ainsi observé avec Challamel des malades qui étaient
depuis 3, A et 6 ans au régime lacté et qui continuaient a présenter
de l'hypertension.
Certains médecins, à tort suivant nous, attachent peu d'impor-
tance au régime alimentaire, d'autres prétendent même guérir
leurs malades sans s'occuper de l'alimentation ; quant à nou.
sans partager toutes les idées de M. Huchard, nous considérons
avec lui que c'est là une question capitale, que ce moyen hygie-
nique doit entrer dans tous les traitements à prescrire et nous
verrons même que pour nous, la rapidité de la guérison et la
persistance de celle ci sont dans un rapport très étroit ave
le régime alimentaire du malade.
Il. — Agents médicamenteur. — Ce mode de traitement nous
arrétera peu, étant donné son inefficacité.
On pourra obtenir des abaissements de pression avec le
nitrite damyle pendant quelques minutes, avec la trinitrine
pendant une demi-heure ou une heure, et encore pourra-t-0D
observer après des relèvements de pression au-dessus de la pression
initiale de 3 et 4 centimètres de mercure, comme l'a observe
M. Vaquez avec le nitrite d’amyle, mais jamais la pression ne
reste abaissée.
Tous les autres médicaments, les iodures, le -tétranitrale
d’erythrol, les nitrites sont sans action appréciable, il faut bien
le dire.
Le sérum de Trunecek, sur lequel on avait fondé de grandes
espérances, a lui aussi failli à sa mission hypotensive, ce qui
était à prévoir étant donné ce que l'on sait sur l'action vaso-
constrictive des liquides injectés sous la peau.
M. Albert Robin avait préconisé le lacto-sérum de Blondel dont
on ne parle plus.
Enfin, un moyen peu usité en France, employé en Italie par le
Professeur Forlanini, les injections de gélatine, aurait une action
hypotensive et pourrait dans certains cas amener un abaissement,
mais pas une disparition de l'hypertension.
Nous ne parlerons pas bien entendu de la thyroidine, ce médi-
cament étant justement abandonné depuis le rapport fait à TA:
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L'HYPERTENSION ARTERIELLE 719
démie de Médecine par M. Francois-Franck, où il a montré les
dangers mortels de cette médication.
Tels sont les résultats peu encourageants que l'on peut obtenir
par les divers traitements, autres que ceux basés sur l'emploi des
agents physiques. Nous allons rechercher maintenant les résultats
que Ion peut obtenir avec ces agents.
Traitement de l’Hypertension artérielle par les agents
physiques.
On ne connaît que depuis quelques années les heureux
résultats que l'on peut obtenir dans le traitement de l'hyper-
tension artérielle par l'emploi de divers agents physiques. Parmi
ces derniers nous étudierons successivement la massothérapie,
l'hydrothérapie, la balnéothérapie et enfin l'électrothérapie.
N'ayant pas une compétence personnelle suffisante, nous avons
dù faire une enquête auprès de nos confrères spécialistes pour
nous renseigner Sur les résultats qu'ils pouvaient obtenir par la
massothérapie, par l'hydrothérapie et par la balnéothérapie. Mais
ayant été chargé très tardivement de ce rapport, nous n'avons pas
pu, à notre très grand regret, donper à cette enquête toute l'am-
pleur qu'elle aurait dù avoir, ni nous adresser à tous ceux qui
auraient pu nous renseigner utilement. Nous n'avons pas la pré-
tention de faire ici un travail complet mais de présenter au Congrès
un simple essai qui pourra servir de base à une discussion qui
viendra compléter ce premier travail et montrer tout ce que la
médecine peut retirer de la physiothérapie pour combattre l'hyper-
tension artérielle.
Avant de passer toutes ces médications en revue, nous tenons à
remercier bien vivement nos confrères MM. Beni-Barde, Stapfer,
Cautru, de Paris ; Laussedat, Bouchinet, Jean Heitz, Mougeot de Royat,
Wybauw et Guilleaume de Spa ; Piatot de Bourbon, Lancy, Dedet, de
Martigny ; Bergouignan, d'Evian et Gidon de Caen, qui ont bien
voulu répondre à notre questionnaire et nous donner les éléments
nécessaires pour la rédaction de ce rapport.
A. — Massothéraple.
Pour l'étude du massage, nous avons fait appel au concours
de M. Stapfer, qui avant de se livrer avec tant de compétence à la
720 . ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Kinésithérapie gynécologique a fait des recherches intéressantes
sur le massage au point de vue physiologique et à M. Cautrudont
on connaît les beaux travaux sur le massage abdominal au point
de vue du traitement de l'hypertension artérielle.
Nous ne pouvons mieux faire que de reproduire ici les princi
paux passages d'une note qui nous a été remise par M. Stapier.
« Mes recherches ont porté surtout sur l'action spéciale du
massage du ventre sur la circulation générale, nous dit-il.
« Mes expériences ont été publiées, de façon que chacun puisse
contrôler les conclusions que j'en ai tirées, dans la thèse inaugurale
de mon élève Romano, en 1895, puis en 1897 dans mon traité de
Kinésithérapie gynécologique.
« Les dites expériences qui ont porté sur 120 animaux environ
et sur des femmes, m'ont conduit (pour ce qui vous intéresse :
hyper- et hypotension) aux conclusions suivantes que je n'ai pas
cessé de défendre depuis 1895 :
« Le massage du ventre est constamment accompagné d'une
élévation de pression (ascension du manomètre, resserrement du
cœur, érection de la pointe) et constamment suivi d'un abaissement
de pression (chute du manomètre, mais non au-dessous de la
normale, cardio-dilatation). N'ont fait exception que huit ou dix
animaux à sang froid, dont le cœur s'arrêtait en diastole au moindre
attouchement du ventre et une chienne insensible même au
massage de l'intestin à nu, lequel provoqua des ascensions telles
que j'ai vu le manomètre accuser 80 millimètres.
Cette constatation contredisait tout ce que j'avais lu ou entendu
sur les effets immédiats du massage, notamment en Suède et en
France où Cautru et Huchard, avant de connaître mes travaux,
concluaient comme les Suédois à un abaissement de la pression.
« Le tout est de s'entendre et de bien préciser les termes et
aussi les conditions dans lesquelles se produisent les faits.
« L'abaissement des auteurs en contradiction apparente avec
mes assertions est simplement le phénomène secondaire, qui
succède aussi dans toutes mes expériences au phénomène primitif
de l'élévation.
« Oui, après le massage ou pendant ses pauses, j'ai toujours vu
la pression revenir à la normale. Pendant le massage. elle
s'élève.
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L'HYPERTENSION ARTERIELLE 721
« Dans les premières heures qui suivent les séances de Kinési-
thérapie, bien conduite, les hypertendus ont une diminution de
pression, les hypotendus un relévement. En somme les uns et les
autres sont revenus ou tendent a revenir a la normale. Je dis:
séances de kinésithérapie abdominale et de kinésithérapie bien
conduite. Cela est très important car l'hypertension ou l'hypotension
peuvent persister après des traitements mal conduits. Un traite.
ment bien conduit est celui qui, véritable régulateur de la pression
sanguine, entraine des modifications des canaux, du sang et des
fonctions viscérales, telles que la malade est pour ainsi dire
plongée dans une fontaine de Jouvence.
« Hertz, Krikortz et Hotman Bany dans des recherches sur
l'effet des mouvements actifs chez les cardiaques ont constaté
également cette élévation primitive de pression que j'affirme et ils
ont montré à quelles erreurs conduisait la théorie de l'abaissement
primitif.....
« Rien ne m'autorise, continue M. Stapfer, à penser que l'abais-
sement de la pression chez les hypertendus puisse causer autre
chose que quelques malaises passagers comme cette hypotension
elle-même. Mais il ne faut pas oublier que j'ai décrit une variété
fort commune de syncope due à la paralysie du territoire vascu-
laire abdominal; il serait donc possible que des prédisposés,
traités inintelligemment ou avec brutalité, puissent présenter des
accidents de ce genre, méme mortels ».
Cet intéressant exposé nous fait connaitre l'influence du massage
sur la circulation en general et M. Cautru va nous montrer l'in-
fluence de la Kinésithérapie sur l'hypertension artérielle en
particulier.
A notre questionnaire, M. Cautru veut bien nous répondre :
Que par le massage abdominal, il a toujours observé chez les
hypertendus un abaissement de 2 a 6 centimetres de mercure
de la pression artérielle.
Que la marche de l'abaissement est progressive et très rapide.
Qu'il n'a jamais observé chez les hypertendus d’abaissement de
la pression artérielle au dessous de la normale.
Que la diminution obtenue persiste quelques heures au début
du traitement pour devenir permanente ensuite.
Qu'il n'a jamais observé d'accidents pendant ou à la suite de
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIH. — NOVEMBRE 1905 46
722 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
l’abaissement de la pression artérielle chez les hypertendus sauf
quelquefois des vertiges au moment où le malade après le
massage reprend la position verticale.
Qu'il a obtenu chez les sujets normaux des abaissements de
pression de 1 à 3 centimètres de mercure, mais que ces abaisse
ments n'étaient que passagers.
Que chez des hypotendus, il oblenait un relèvement de la pres
sion artérielle quelquefois par le même procédé (le massage étant
un régulateur) mais le plus souvent en modifiant le procédé
habituel et en employant les hachures, les tapotages, les pétrissages
profonds.
Dans les nombreux et intéressants travaux de M. Cautru, travaux
que nous ne pouvons que signaler, le temps et la place nous
faisant défaut pour une analyse complète. on trouvera de nom-
breuses observations confirmant les résultats qu'il nous a relatés.
M. Cautru admet comme M. Stapfer que la période d'abaisse
ment de la pression artérielle est précédée d'une période d’hyper-
tension d'une façon générale, mais il pense que cette dernière est
de très courte durée et il semble croire que chez les hypertendus
elle ne se produirait pas.
Enfin, si par le massage abdominal M. Cautru a toujours
obtenu chez les hypertendus un abaissement de la pression artė-
rielle, il ne peut pas par ce moyen ramener la pression artérielle
à la normale chez les sujets atteints d'hypertension permanente.
« Le massage abdominal, dit-il, en effet, est curatif de hyper.
tension passagère (migraine prémenstruelle, fausse angine de
poitrine, dyspnée toxi-alimentaire, chlorose, etc.), préventif de
l'hypertension permanente (angine de poitrine, ménopause, pré
sclérose, etc.) et utile dans l'artério-sclérose confirmée. » (1)
A côté du massage abdominal, nous devons signaler les
travaux de M. Merklen (2) d'une part, de MM. Bouloumé et
Lamacq (3) d'autre part, sur le massage de la région cardiaque:
par ce moyen on pourrait relever la pression artérielle chez les
hypotendus, l'abaisser chez les hypertendus. Ce moyen est plutòt
destiné à combattre des phénomènes aigus, peut-on dire, et sur-
(4) Cautru : Mode d'action du massage abdominal sur Uhypertenstun
artérielle : in Archives Générales de Médecine 17 Mai 04.
(2) Comm. à la Sté Medico des Hôpitaur, Paris Juillet 1903.
(3) Bouuouaré ` loc. cit. p. 216.
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L’HYPERTENSION ARTERIELLE 723
tout à relever la pression dans les cas d'hyposystolie mitrale que
destiné à constituer un traitement de l'hypertension artérielle
permanente.
Résumé. — Le massage abdominal amène une diminution de la
pression artérielle sans la ramener à la normale quand il s'agit
d'hypertension permanente ; il y a lieu de prendre des précautions
dans l'emploi de ce moyen, car sans cela on pourrait déterminer
des accidents sérieux.
B. — Hydrothéraple.
Le temps, comme nous le disions au début de ce travail, nous
a manqué pour mener à bien notre enquête, sur l'action des
Agents physiques dans le traitement de l'hypertension artérielle :
cest ici surtout que nous nous en apercevrons, Nous regrettons
en effet vivement de ne pas pouvoir par cette raison analyser les
travaux, reproduire les opinions des praticiens qui ont illustré
cette branche de la thérapeutique comme MM. Winternitz, Muller,
Lehmann, Hirsch, Jacob, etc.
Des confréres, auxquels nous avons fait appel, un seul nous a
répondu : M. Beni-Barde, de Paris, dont tout le monde reconnait la
grande compétence en la matière.
M. Beni Barde nous signale la très instructive lettre qu'il adressa
à M. Huchard à la suite de la communication que celui ci fit en 1903
à l Académie de Médecine.
Dans cette lettre, reproduite in-extenso dans son récent et si
intéressant ouvrage (1), M. Beni-Barde décrit magistralement
et la douche hypertensive et la douche hypotensive dans les
termes suivants :
« La douche froide, courte et assez énergique, détermine tou-
jours par elle-même et par la réaction quelle fait naitre une
excitation nerveuse qui exagère la contraction musculaire et
accélère la circulation du sang. Cet accroissement accidentel apporté
à la vitalité des principales fonctions de l'organisme concorde
avec une augmentation de la tension artérielle dont l'étendue
est presque toujours proportionnelle à la vigueur de l'attaque
(1) Benı-Baroe : Exposé de la Méthode hydrothérapique, Paris 1905, pages
et sq.
724% ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
par le froid, à la courte durée de l'application et à l'intensité des
phénomènes réactionnels qu'elle provoque.
« Cette douche froide est essentiellement hypertensive.
« Avant de décrire la douche hypotensive proprement dite, je
dois signaler un autre procédé hydrothérapique dont l'interven-
tion est fort utile, quand l'hypertension artérielle se trouve
greflée sur un fond anémique très prononcé. Il consiste en une
douche modérément froide, à percussion très légère et dont la
durée doit être assez longue pour entraver le mouvement de rear
tion et l'excitation qui l'escorte. Le plus souvent cette douche fait
naître une détente heureuse qui détermine une hypotension arté
rielle très appréciable. Elle est bienfaisante ; mais elle ne produit
pas toujours les effets que vous exigez.
» Le véritable procédé hydrothérapique qui agit avec le plus
de sùreté contre l'hypertension des vaisseaux, c'est la douche
tempérée.
» On Vadministre avec un appareil spécial ‘connu sous le
nom de mélangeur. L'eau répandue discrètement sur la peau ne
doit éveiller aucune sensation de chaleur ou de froid. Il faut que
sa température puisse convenir aux particularités de chaque
individualité morbide et varier, par conséquent, entre le Air el
le 37° degrés de l'échelle centigrade, c'est-à-dire dans les limites
qui forment la zône neutre. La projection de cette douche doit
avoir une douceur extrême, et se traduire par des aspersions
lentes, allongées, régulières, dirigées spécialement sur les côtés
de la colonne vertébrale. Sa durée peut aisément osciller entre
trois, cinq ou huit minutes, selon le degré de résistance du sujel.
« Cette douche essentiellement sédative apaise le système ner
veux et le système circulatoire en leur apportant un calme qui les
met à l'abri d'une évolution pathologiquement tumultueuse. Elle
convient à tous les malades qui ont une tension artérielle trop
exagérée. C'est la douche hypotensive par excellence ; elle aide le
myocarde dans son œuvre, régularise la tonicité des vaisseaux. des
muscles ou des liquides organiques, et empêche la propagation
malsaine des excitations du système nerveux ».
Et plus loin, M. Beni Barde indique encore la technique suivante:
« À l'aide du conduit qui sert habituellement à administrer
la douche mobile en arrosoir, on projette sur tout le corps de
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L'HYPERTENSION ARTERIELLE 729
l'eau très agréablement chaude en ayant soin de modérer la force
de projection, principalement quand on fait passer le liquide sur
les régions supérieures qu'il est du reste parfois nécessaire d'éviter.
La durée de ce premier temps de l'opération peut être, selon la
résistance du patient, de une à deux minutes. Sans interrompre
la manœuvre et après avoir choisi de préférence pour point
d'application les régions périphériques éloignées du thorax, on
commence à abaisser la température de l'eau, en observant dans
cette descente une progression presque insensible, jusqu à ce que
le malade éprouve une légère impression de froid. A ce moment
précis qui ne doit durer que deux ou trois secondes, on se hâte de
réchauffer l'eau à la faveur d'une série de mouvements de transi-
tion presque imperceptibles, nuancés comme ceux d'une gamme
chromatique, pour retrouver sans secousse la température choisie
au début de l'opération ».
Malheureusement nous ne possédons aucune observation avec
des chiffres nous indiquant l'état de la pression avant et après
le traitement, avant ou après la douche, nous montrant si la
période hypotensive est primitive ou secondaire à une période
hypertensive, comme tout le monde tend à le croire et quelle serait
la grandeur et la durée de cette période hypertensive.
N faudrait aussi rechercher si la pression artérielle revient
à la normale ? toujours ou dans quelle proportion ? D'après ce
que nous avons pu voir dans notre pratique journalière, il ne
semble pas en être ainsi, sans toutefois pouvoir rien affirmer.
Quoiqu'il en soit, nous avons tenu à reproduire ce long exposé
de M. Beni-Barde, car mieux que quoi que ce soit, il nous montre
combien il faut de science, de soins particuliers, de doigté, per-
mettez moi le mot, pour obtenir par l'hydrothérapie un résultat
satisfaisant chez les hypertendus et ne pas amener d'accidents
graves, même très graves. On comprend ainsi pourquoi les malades
hypertendus retirent le plus souvent si peu de bénéfice de ce mode
de traitement, étant donné que la plupart du temps au lieu de
s'adresser à un spécialiste, à un médecin spécialiste digne de cette
qualification, ces malades recoivent des douches du premier garcon
de bains venu.
Résumé. — S'il est établi que chez les hypertendus Thydrothé-
rapie abaisse la pression artérielle, il y a lieu de rechercher dans
7% ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
quelles proportions, question importante que le temps ne nous a
pas permis d'élucider ; il faut aussi rechercher si la pression
artérielle revient 4 la normale toujours ou dans quelle proportion.
Dans tous les cas ce mode de traitement ne devra étre employé
que par un médecin spécialiste expérimenté, connaissant toutes
les propriétés de l'eau chaude, froide ou mitigée, propriétés qui
varient encore suivant la forme, la force et le lieu de projection. et
cela en raison des accidents graves, même très graves qui peuvent
étre déterminés par une main ignorante ou inhabile.
C. — Bainéothéraple.
Si la balnéothérapie n'a pas été la première médication physique
instituée contre l'hypertension artérielle, elle a été pendant un
temps la méthode la plus répandue et ensuite la plus discutée;
mieux connue, mieux étudiée aujourd hui, elle est par conséquent
mieux dirigée et ne semble plus devoir déterminer des accidents
graves, mortels comme autrefois.
A la suite des premières tentatives de traitement qui furent faites
en Allemagne, à Nauheim, on constata de nombreux cas de mort
ainsi que le firent remarquer MM. Laache de Christiania, Parinski
de Varsovie, Huchard et Albert Robin de Paris, etc. Actuellement on
connait le mécanisme de ces accidents, on sait que certaines eaux
thermales peuvent avoir une action hypo ou hypertensive suivant
la manière dont on s'en sert, aussi peut-on éviter les accidents de
ce genre.
Beaucoup de sources thermales peuvent servir au traitement de
l'hypertension artérielle, les unes qui servent uniquement ou pres-
qu'uniquement à des applications externes, à la balnéothérapie
proprement dite, sous forme de bains ; ce sont les bains carbo-
gazeux, que l'on trouve à Royat, à Châtel Guyon, St-Galmier, St-
Alban, St-Nectaire etc. en France ; à Spa en Belgique, à Nauheim
en Allemagne, etc. ; d'autres sources sont purement diurétiques el
sont administrées à l'intérieur comme Evian, Vittel, Martigny.
Contrexéville etc., en France et enfin des eaux mixtes qui sont
employées à l'intérieur sous forme de boisson et à l'extérieur sous
forme de bains comme Bourbon-l'Archambault, et Bourbon Lan
en France.
Les premières de ces eaux devraient seules nous occuper ici, Caf
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L'HYPERTENSION ARTERIELLE 727
seules elles agissent comme des agents physiques en provoquant
une excitation périphérique particuliére, tandis que les autres se
comportent comme un médicament diurétique puissant ou agissent
encore d'une facon mixte. Nous étudierons les unes et les autres
étant donné les travaux auxquels elles ont donné lieu, nous insiste-
rons cependant plus sur les premiéres que sur les derniéres.
I. — Bains carbo-gazeux.
Parmiles bains carbo-gazeux, nous nous arréterons principale-
ment aux eaux de Royat et de Spa, car c'est surtout dans ces deux
stations que l'on s'est préoccupé de la question qui fait l'objet de ce
travail, et nous dirons aussi quelques mots sur le bain carbo gazeux
artificiel.
A. — Royat.
M. Laussedat, le premier en 1893, a montré les bénéfices que les
artério-scléreux pouvaient retirer de ces eaux, puis il a montré que
l'on pouvait, suivant le mode d'administration du bain, déterminer
des phénomènes d'hypotension ou d’hypertension. Ensuite sont
venus les travaux de différents confrères de la station, particulière-
ment ceux de M. Jean Heitz et dernièrement l'intéressante thèse
de M. Mougeot, sur le bain carbo gazeux artificiel. C'estaprès l'étude
de ces divers travaux et des réponses qui nous ont été faites par
d'autres confrères, comme M. Bouchinet, que nous allons exposer
l'action de ces eaux.
Tous nos confrères sont unanimes pour affirmer l'action hypo-
tensive du bain de Royat chez les hypertendus, pour dire que l'on
nobserve pas une baisse de la pression artérielle chez tous les
hypertendus, mais qu'on l'observe dans une grande proportion qui
varierait de 60 à 80 °/o des cas traités. Chez un grand nombre d'hy-
pertendus on arriverait ainsi à ramener la pression à la normale,
dans une proportion de 40 à 60 °/o.
A la suite de la cure la diminution de pression persisterait pen-
dant plusieurs semaines et méme plusieurs mois ; mais on com-
prend combien il est difficile à nos confrères de Royat, ainsi qu'à
ceux de toutes les stations thermales de nous renseigner à cet
égard, puisqu'ils cessent de voir, de suivre leurs malades, et il est
vraisemblable, d'après ce que nous savons, que si la pression
remonte après plusieurs semaines ou plusieurs mois, cela n'est pas
728 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
du fait de l'insuffisance d'action des eaux, mais du fait de causes
diverses, parmi lesquelles la plus fréquente consiste en une alimen-
tation mal réglée.
L'hypertensionartérielle étant déterminée chez les sujets normaux
et chez les hypotendus par les mêmes movens thérapeutiques
employés d'une facon un peu différente, si on n'observe pas de
nouvelle hypertension chez les hypertendus et par conséquent
d'accidents comme ceux signalés par divers auteurs au début de la
méthode, cest parce que nos confrères sont très prudents et
surveillent avec soin la pression de leurs hypertendus.
ll faut cependant craindre que souvent, si pas toujours, l'action
hypotensive ne soit pas primitive, mais qu'elle soit, comme dans
le massage, secondaire et qu'il ne se produise avant l’hypotension,
une hypertension passagère.
Par la conclusion d'un travail recent de M. Laussedat (1) on voit
que le mode d'administration des eaux diffère bien peu pourarriver
a déterminer delhypo ou de l'hypertension. En effet: « Si le système
vaso moteur réagit encore assez bien, dit-il, il est permis de provo
quer par les bains carbo-gazeux :
» 1° Soit de l'hypertension, en les donnant d'emblée très gazeux
et très courts ; l'hypertension sera d'autant plus accusée que le bain
s’eloignera de la température indifférente.
« 2 Soit de l'hypotension, en les donnant toujours à la tempé:
rature de la peau, privés de gaz au début, et progressivement
gazeux et d'une durée assez prolongée de facon à entretenir l'hypo:
tension... »
It faut donc que ces bains soient administrés avec grand soin,
que la pression artérielle des hypertendus soit surveillée et mesurée
à tous instants surtout lors des premiers bains.
Aussi nos confrères sont-ils d'accord pour conseiller Royat chez
les préscléreux, chez certains scléreux et au contraire pour décon
seiller l'usage de ces bains chez les scléreux confirmés.
M. Jean Heitz (2) pour ces raisons a proscrit l'usage de ces bains
(1) Laussepat. — De l'action hypertensive ou hypotensive des bains carbo-
gazenr, sutretnl leur mode d'emploi. Annales d’hydrologie, 1905.
(2) JEAN Heitz. — Des modifications de la pression artérielle el de la pres-
sion arterio-cupillaire sous l'influence des bains carbo-gazeur. Journal d'Hy-
drotherapie, 1905.
Du traitement de l'insuffisance cardiaque par les bainscarbu-gaseur de Royal.
Presse Médicale, 27 Mai 1906.
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L’IIYPERTENSION ARTERIELLE 729
chez les malades atteints danévrisme de l'aorte, de coronarite, de
néphrite interstitielle confirmée.
B. — Spa.
Le bain carbo gazeux de Spa semble avoir une action semblable
à celle du bain de Royat, ce qui nous permettra de moins nous y
arrêter, bien que I étude de son action soit très intéressante.
Il présente, en effet, une différence très grande avec celui de
Royat en ce qu'il est ferrugineux et je ne doute pas que nos distin-
gués confrères de Spa ne mettent bientôt en évidence une action
toute particuliére de leurs eaux dans certaines affections.
D'après les travaux et les réponses de MM. Guilleaume (1) et
Wybauw (2) on voit que l'on obtient par le bain de Spa le plus
généralement des abaissements de la pression artérielle chez les
hypertendus et que l'on peut assurer un retour a la normale chez
les malades au début de l'affection.
Chez certains malades l'abaissement de pression persiste pendant
de longs mois et méme pendant une année.
Enfin puisque nos confréres relévent chez les hypotendus la
pression arterielle par les mémes moyens, ou par des moyens
analogues à ceux employés pour l'abaisser chez les hypertendus, on
doit observer les mêmes phénomènes et craindre les mêmes
accidents que ceux que nous signalions pour Royat.
C. — Bain Carbo-Gazeux artificiel.
M. Mougeot, de Royat, qui se récusait lors de notre enqutée avec
une grande délicatesse, à cause de sa nouvelle installation dans
cette station, nous renseignera sur l'action du bain artificiel par son
intéressante thèse, (3) que ceux qui voudront se renseigner sur la
question pourront consulter avec grand profit.
(4) GUILLEAUME. — De la valeur du bain carbo-quzeur. (Bain de Spa) dans
le traitement des affections cardıo-vasculaires. La Clinique. Fév.-Mars 1904.
GUILLEAUME. — La cure de Spa, Bruxelles, 1905.
(2) Wysauw. — De l'action du bain carbo-gazeux ferrugineux considéré
plus particulièrement au point de vue de la circulalion. Annales de la Soc.
d'Hydrologie. Sept. 1902.
Wrsauw. — Le bain carbo-gazeur considéré comme procédé thérapeutique.
Archives générales de Médecine. Mars 1904.
WYBAUWs — Du mécanisme et de l'action du bain de Spa chez les malades
atteints de troubles cardio-rasculaires. Congrès Français de médecine Paris 1904.
(3) A. Motseor. — Le bain curbo-gazeur, son action physiologique et
thérapeutique dans les maladies du cwur. Thèse, Paris 1905.
730 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
M. Mougeot montre que le bain carbo-gazeux artificiel agit
comme le bain carbo-gazeux des stations thermales : « Certains
auteurs, par exemple Stiffler, dit-il, ont voulu distinguer le bain
carbo-gazeux simple ou pur sans adjonction de sels et le bain
carbo gazeux chloruré.
» Cette division n'a pas d'importance, les belles expériences de
Winternitz et d'autres faits que nous énumèrerons au fur et à
mesure de cette étude montrent bien le rôle tout à fait secondaire
et négligeable des sels dans l'action du bain ; ce qui fait la spéci
ficité d'un bain carbo gazeux, disent Senator et Frankenhauser,
c'est la présence du gaz CO’ en suspension dans l'eau.
» lls ont un effet physiologique et thérapeutique qui les distingue
de tous les autres bains minéraux ou gazeux et de toutes les
méthodes thérapeutiques connues ».
-Si M. Mougeot conclut à la similitude d'action des bains artifi-
ciels et naturels, il reconnaît cependant et à juste titre la supério-
rité de ces derniers. En dehors de l'action spécifique des moyens
employés dans chaque station thermale, il y a en effet à considérer
les actions thérapeutiques accessoires : climat, altitude, repos,
éloignement du milieu habituel, etc.
Si les effets des bains carbo-gazeux artificiels sont semblables à
ceux des bains carbo -gazeux naturels, il est naturel que ses
indications et contre-indications soient aussi les mêmes ; il nya
donc pas lieu d'y insister.
Il. — Cures thermales diverses.
A. — Eaux diurétiques.
Pour que ces eaux déterminent la diurése salutaire, il faut que
la malade prenne dans un temps assez court une quantité d'eau
assez considérable et une partie de cette eau reste emmagasinée
dans l'organisme, pendant un certain temps avant d'être éliminée
et avant d’entrainer avec elle les déchets des combustions internes.
Pendant ce temps d'emmagasinement et par la présence de ces
eaux dans le corps, on observe une phase plus ou moins longue
d'hypertension, qui demande de la part du médecin une surveil-
lance attentive et qui interdit l'usage de ce moyen thérapeutique à
un certain nombre de malades sous peine de voir se produire des
accidents graves semblables à ceux observés avec les bains carbo-
gazeux.
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L'HYPERTENSION ARTERIELLE 731
Ceci dit, et étant donné ce que nous disions plus haut, nous
passerons rapidement sur ces stations dont nous ne pouvions pas
cependant ne pas parler étant donné les nombreux et importants
travaux de nos confréres sur ce sujet.
1° Evian. — M. Bergouignan qui a publié des travaux (1) très
intéressants sur la question, veut bien nous dire qu'il obtient dans
80 °/o des cas traités, des abaissements de pression, que la pression
revient souvent à la normale et que l'abaissement obtenu peut
persister trés longtemps, des années, nous dit-il.
Enfin par les mémes moyens on peut relever la pression arté-
. Melle chez les hypotendus.
20 Vittel. — M. Bouloumié dans son ouvrage sur la sphygmotono-
métrie clinique (2) nous montre les heureux résultats obtenus
dans cette station et au point de vue des indications nous ne
pouvons mieux faire que de reproduire le passage de son livre ou
il s'exprime ainsi :
» On peut dire, dés lors, avec M. Huchard, ce que je navais
osé dire jusqu'à présent, que, de même que l'usage habituel d'eaux
minérales diurétiques est utile aux artério-scléreux, une cure
par ces mêmes eaux peut chez certains d'entre eux être utilement
prescrite. Toutefois, moins formel que lui, je persiste à penser
que, surtout dans.les cas d'artério sclérose confirmée avec ou sans
lésion athéromateuse, cette cure n'est pas toujours sans danger,
quelle ne s'applique pas à tous les artério scléreux, quelle doit
être surveillée de très près pendant toute sa durée et parfois
secondée, au moins au début, par des moyens accessoires appro-
priés. Je dirai de plus qu'en pareil cas, pour obtenir des eflets
durables et surtout progressifs de la cure, le médecin habituel
doit siuspirer, dans ses prescriptions hygiéniques et thérapenti-
ques, des données fournies par le sphygmotonomètre, vraiment
précieuses en pareil cas. »
3° Contrexéville: Martigny, etc. — Etant donné la similitude des
eaux, les résultats doivent être analogues, le fait nous est confirmé
par M. Dedet pour Martigny.
(1) Page 183 et suivantes.
(2) BERGOUIGNAN. — Le traitenenl rénal des cardiopathies artérielles.
Th. Paris, 1902. — Note clinigue sur l'action hypotensive diurelique el de
chloruranle de la cure d’Evian. Com. du Congrès français de médecine, Paris
1904. — Les cardiopalhies artérielles et la cure d’Evian. Paris, 1905.
732 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
A. Bourbon Archambault, Bourbon-Lancry. — Dans ces stations,
on emploie I eau à l'intérieur et à l'extérieur, sous forme de bains
et de douches.
M. Piatot qui a publié un grand nombre de mémoires (!) sur
l'action des eaux de Bourbon-Lancy, nous dit, qu'on obtientun
abaissement rapide de la pression artérielle chez des préscléreux,
lente el progressive, mais toujours peu importante chez les arterio-
selereux et dans la maladie de Brigth.
Résumé.— On voit que, par les diverses cures thermales que nous
venons de passer en revue, on peut obtenir un abaissement de la
pression artérielle chez les hypertendus, que l'on peut mème
souvent voir disparaître Phypersion, mais que certains malades
gravement atteints ne sauraient être soumis à cette médicalion
sans danger et que dans tous les cas la cure devra être suivie avec
grand soin, de la part du médecin sous peine de voir des accidents
graves se produire.
D. -- Electrothörapie
Grâce aux découvertes de M. le Professeur d’Arsonral et à
l'instrumentation dont il a doté la thérapeutique, nous avons établi
dans une série de travaux (2) les heureux résultats que Ton
pouvait obtenir dans le traitement de l'hypertension artérielle par
l'emploi des courants de haute fréquence, sous forme de d Arson
valisatiou ov auto conduction.
Nous avons montré que l'instrumentation avait une grande
importance sur les résultats que l'on obtenait, nous décrirons dont
en quelques mots les diverses instrumertations qui nous ont donné
des résultats satisfaisants.
Celles-ci se composaient toujours d'un grand solénoide (cage à
fil continu, sans porte), qui était relié soit au nouveau meuble de
d’Arsonval-Gaiffe, soit à une bobine de vingt-cing centimetres
(1) Burer : Traitenent des maladies du cœur par l'hygiène et les agents
physiques. Th. Paris 1895. — La éure thermale à Bourbon ana. Macon 1903. —
Trattement des maladies du cœur, ete., à Bourbon-Lancy. Macon 193, ete.
(2) A. Moutien : Traitement de Cartérto-sclérose par UA rsoncaltsalion. Com
au Congres pour l'avancement des Sciences, Grenoble 1004 et Arch. d'Electricil
médicale, 1004. | elle
A. Moutier et A. CHALLAMEL ` Sur 50 nouveaux cas d hypertension u.
permanente traités par la dA Arsonralisutton : Com. au Cougrès Francis ™
Med. de Paris 1004 et Ann. Electrobiologie, 1004.
Voir aussi CG HR Ac. des Sciences 1905, premier semestre, etc.
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L'HYPERTENSION ARTERIELLE ‘733
d'étincelle, en rapport avec un interrupteur Contremoulins-Gaiffe
et à un condensateur à pétrole, dans ces deux cas on se sert du
courant de la ville; quand on désire avoir à sa disposition une
installation transportable on emploie une bobine équivalente,
munie d'un rupteur atonique, en communication avec une batterie
daccumulateurs.
C'est depuis que nous nous servons de ces installations que nous
obtenons les résultats que nous allons exposer ici. Antérieurement,
dès 1899, nous avions déjà rapporté des effets satisfaisants obtenus
par ce mode de traitement, mais ceux ci, comme nous l'avons
montré, ne sont devenus manifestes et mesurables que depuis que
nous avons modifié nos premiers appareils,
Nous avons également montré que l'emploi de la cage était bien
préférable à celui du lit condensateur,
Par l'autoconduction, nous avons toujours réussi à ramener à la
normale la pression artérielle d'un hypertendu quand celui-ci
continuait à se soumettre au traitement pendant une période de
temps sufflsante, généralement très courte et qui suivait en même
temps un régime alimentaire convenable.
L'abaissement de pression persiste,
La pression artérielle reste à la normale. Nous avons des malades
qui étaient atteints d'hypertension permanente, que nous avons
soignés il ya plus de trois ans, que nous suivons réguliérement
et chez lesquels nous n'avons jamais observé un relèvement de
pression et cela sans nouvelle intervention de notre part,
Chez d'autres malades au contraire, nous avons constaté
des reléveinents de la pression artérielle; mais toujours nous
avons trouvé que ce relévement de pression était du soit
a une maladie intercurrente, soit a de la constipation habituelle,
soit a des écarts de régime alimentaire. A ce sujet, nous
dirons que nous craignons moins un écart de régime méme
assez marqué à la condition qu'il ne se renouvelle pas, qu une
petite infraction journaliére.
Comme nous l'avons déjà dit, la rapidité de l’abaissement ne
semble en général, être en rapport ni avec la gravité ni avec
l'ancienneté, ni même avec le degré plus ou moins élevé de
l'hypertension, mais elle semble être en rapport et dans un
rapport très étroit avec l'alimentation du malade.
734 | ' ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Quelquefois, on peut constater un retard dans l'abaissement
de la pression chez des malades qui suivent strictement leur
régime alimentaire. Ceci sobserve chez des sujets atteints de
lésions organiques diverses ou chez des constipés, ou tout au
moins chez des malades n'ayant pas chaque jour une évacuation
suffisante; dans ce dernier cas, un traitement complémentaire
institué à cet égard, suffit pour tout faire rentrer dans l'ordre,
Chez des malades présentant une assez forte hypertension
permanente de 20 à 23 centimètres de mercure, mais suivant
depuis longtemps un régime approprié, on peut ramener en une
ou deux séances la pression à 15 centimètres de mercure, il en
est de même chez la plupart des préscléreux de Huchard ou les
instables de Vaquez.
En général, la pression normale est obtenue après une série
de 6 à 10 séances, quand il faut un plus grand nombre de
séances, c'est toujours pour une des raisons suivantes : existence
de lésions organiques, écarts de régime, constipation; mais
toujours nous avons obtenu la normale après 16 à 20 séances.
Dans certains cas, nous devons continuer le traitement au delà
de ce terme, mais pour des raisons particuliéres sur lesquelles
nous reviendrons dans un travail ultérieur.
Nous ne décrirons pas ici la marche de l'abaissement, ni
le mode d'application du traitement, car nous devons rester dans
les choses générales, d'ailleurs si on le désire, on pourra retrouver
tous les détails dans nos travaux antérieurs.
Il y a lieu cependant de rappeler que par la d’Arsonvalisation,
on ne provoque pas de vaso-constriction, que l'abaissement de la
pression artérielle n'est donc jamais précédé d'un relèvement
même passager de la pression, comme nous avons vu que cela
arrivait, ou pourrait arriver avec la plupart des autres agents
physiques.
Si par les courants de haute fréquence, on peut déterminer un
relèvement (le la pression artérielle, c'est, ainsi que nous l'avons
montré en 1897 (1), par un autre mode d'application, par un
autre mode d'électrisation et par une autre instrumentation. Il
nous faut même rappeler que si on soumet les hypotendus à la
(1) A. Moctien. — Sur l'action des courants de haute fréquence au point de
vue de lu tension artérielle. C. R. Académie des Sciences T. CXXXV, p. 33
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L'HYPERTENSION ARTERIELLE 735
d’Arsonvalisation, ils sen trouvent mal, si on n'a pas soin de
relever ensuite leur pression par des courants de haute fréquence
et de haute tension.
Si, par la d’Arsonvalisation, on ne peut pas déterminer un
relèvement de la pression artérielle et si on ramène à la normale
la pression des hypertendus, on peut aussi amener cette pression
au-dessous de la normale, il suffit donc de surveiller l'état de la
pression artérielle pour ne pas dépasser le but cherché,
Nous n avons jamais observé d'accidents pendant le cours ou a
la suite du traitement ; quelquefois, surtout au début, nous avons
trouvé des symptômes d'embarras gastrique qui ont toujours cédé
a une purgation légère.
En terminant cet exposé, nous devons faire remarquer qu'il
existe une catégorie de malades chez lesquels l'hypertension arté-
rielle constitue un acte de défense, et chez lesquels on ne doit
pas combattre ce symptôme ; il en est ainsi chez les tuberculeux
en voie de guérison ou même paraissant guéris. C'est là la seule
contre indication que nous connaissions à l'emploi de la d’Arson-
valisation dans le traitement de l'hypertension artérielle.
Nous rappellerons que MM. Bonnefoy et Gidon en France, et
M, Ugo Gay en Italie, ont publié, depuis nous, des résultats qui
viennent confirmer les nôtres.
M. Gidon (1) de Caen, dans son mémoire très intéressant va
même plus loin que nous et pense que la d’Arsonvalisation seule
peut faire disparaître l'hypertension artérielle, sans qu'il soit
nécessaire d'intervenir dans le régime alimentaire des malades.
Quant à nous, si nous avons également observé certains malades
chez lesquels nous avons pu négliger cette question de régime, il
n'en est pas de même dans la grande majorité des cas et nous per-
sistons à penser quil est indispensable d'instituer un régime
approprié pour accélérer l'abaissement de la pression et surtout
pour prévenir le retour de l'hypertension.
Enfin, M. le Professeur Wenckebach. de Groningue, aurait
récemment publié un travail sur la dépression de la tension
artérielle par l'emploi de bains électriques; nous ne pouvons que
signaler cette publication, n'ayant pas pu nous la procurer,
(1) F. Givon. — Résultats manometriques et Symptômatiques de la d’Arson;
valisatiou chez les hyperlendus non soumis au régime. Annales d’Electrobio-
logie, 1905.
736 | ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Resume. — Par la d'Arsonvalisation associée au régime alimen
taire, on peut toujours ramener la pression a la normale dans un
temps assez court, sans exposer les malades à un accident quel
conque.
Conclusions.
Si autrefois l'hypertension artériele paraissait incurable pour
ainsi dire, quand elle avait résisté au traitement basé sur le
régime alimentaire, étant donné l'inefficacité absolue, pouvons-nous
dire, de la pharmacothérapie, il n'en est plus de mème aujourd'hui.
grace aux progrès de la physiothérapie.
Par l'emploi judicieux du bain carbo-gazeux employé surtoul
aux sources thermales, par des cures thermales dans les diverses
stations que nous avons passé en revue, par la massothérapie.
par l'hydrothérapie et enfin par l'électrothérapie on peut aujour-
dhui combattre efficacement l'hypertension arterielle. meme
permanente et la faire ainsi disparaître d'une façon durable.
S'il s'agit d'un prescléreux de M. Huchard. d'un malade alteint
d hypertension oscillante, transitoire, de M, Vaquez. s'il sagit dun
artério-scléreux peu avancé, on pourra faire un choix parmi ces
divers traitements.
Si, au contraire, il s'agit d'un malade atteint d’arterioselerust
avancée et quand bien même il serait atteint d'anévrisme de
l'aorte ou même d'accidents quelconques graves, on devra pour
combattre l'hypertension artérielle avoir recours à la d'Arsonvali-
sation sans craindre la production d'accident.
Si notre situation n'était pas particulièrement délicate, dans
l'espêce, nous dirions même que suivant nous, il y a avantage
dans tous les cas à amener d'abord la pression à la normale pat
la d’Arsonvalisation et à avoir ensuite recours aux autres agents
physiques pour constituer des cures complémentaires; car UN
hypertendu n'est pas toujours debarrasé de ses maux quand la
pression est revenue a la normale.
De tout ceci, il y a encore deux conclusions générales tres
importantes a mettre en évidence.
Etant donné l'action énergique des agents physiques dans le
traitement de l'hypertension artérielle, étant donné aussi les
accidents qui peuvent étre la conséquence d'un mauvais emploi
A. MOUTIER. — TRAITEMENT DE L HYPERTENSION ARTERIELLE 737
de ces agents physiques. il y a nécessité absolue à ce que ces
agents physiques ne soient maniés que par des mains expertes,
cest-a-dire par un médecin expérimenté, qui devra suivre ses
malades avec grand soin et qui seul saura ensuite éviter tout
accident.
D'autre part, étant donné les tendances que l'on constate dans
les installations thermales de certains pays, on ne saurait trop
se rappeler que tous les agents physiques semblent agir par des
mécanismes semblables, ou tout au moins analogues, et qu'il
est dangereux de soumettre un malade en même temps à des
cures diverses, qu'il en résulle un surmenage thérapeutique,
un affolement du système nerveux, que l'on ne doit pas associer
les cures les unes avec les autres et que lorsqu'il y a lieu de
soumettre le malade à des agents physiques divers, on devra
faire des cures successives, qui seront elles-mêmes séparées
par des périodes plus ou moins prolongées que nous désignerons
sous le nom de « cures de repos ».
Telle sont, Messieurs, les considérations que nous avons
l'honneur de vous soumettre; ce travail est, vous devez le
reconnaitre, bien incomplet, il ne constitue à proprement parler
qu'une ébauche, mais tel qu'il est, il sera suffisant, esperons-
Dous, pour permettre une discussion de laquelle il résultera que
l'hypertension artérielle considérée jusqu'à ces dernières années,
comme incurable, dans la plupart des cas, peut guérir et sans
crainte d'accident, grâce à la Physiothérapie.
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — NOVEMBRE 1905. La
MANIFESTATIONS ELECTRIQUES
DUES AU TRAVAIL MUSCULAIRE
par M. F. P. SGOBBO
(Professeur à l’Université de Naples)
(Suite et Fin ')
Dans les recherches ave: Acciarino on remarque que certains résul-
tats sont plus ou moins constants tandis que d'autres ne le sont pas.
On observe en effet que:
1° En général le sens du courant durant le travail va du muscle en
repos au muscle qui travaille. Pendant la première expérience, sauf
toutefois pour quelques contractions isolées, lesens du courant est
le même que pour toutes les contractions de la deuxième série et
pour les deux tiers de la troisième.
Dans deux expériences seulement (la {reet la 3°) le courant allait.
avant le début du travail, du membre droit au membre gauche; dans
la première, dès que le travail commence le sens du courant change,
il en est de même pour la troisième, mais après trois extensions et
trois flexions seulement.
2° Le sens du courant reste le même tant pendant la flexion
que pendant l'extension, à l'exception toutefois de deux inversions
au cours de la première et de la troisième expérience.
3° I] existe une sorte de rapport constant entre la force électro
motrice développée et le travail musculaire, de telle sorte que l'on
peut admettre que la force électromotrice développée augmente
proportionnellement avec le travail musculaire produit.
4° La force électromotrice correspondant à la flexion est géné-
ralement plus grande que celle de l'extension. (Dans la première
expérience seulement ces deux forces électromotrices sont sensi-
blement égales).
ll faut noter que dans la deuxième et dans la troisième expé-
rience où l'on observe une prédominance marquée de la force
électromotrice due à la flexion, sur la force électromotrice due à
(1) Voir les fasicules IV. 1904 et I. 1905.
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 739
l'extension, les écarts ne sont pas les mêmes puisque la difference
séléve a 55,20 mV pour la deuxiéme et a 17.30 mV seulement pour
la troisième. =
5° On n'observe aucune régularité dans la variation de la force
électromotrice dans les diverses périodes de l'expérience, y compris
celle qui correspond a la période de la fatigue: dans la premiere
expérience cette force électromotrice augmente d'abord, diminue
ensuite, puis augmente de nouveau; dans la deuxième elle augmente
d'abord puis diminue ; enfin dans la troisième elle commence par
diminuer pour augmenter ensuite.
6° On n'observe non plus aucune régularité dans le sens du
courant pendant le repos qui suit le travail, car tantôt le courant
va en sens inverse que pendant le travail (ire expérience), tantôt
il conserve le même sens (2° expérience), tantôt sa direction change
de sens pendant l'observation (3° expérience).
Ze Enfin on n observe non plus aucune régularité dans l'allure
de la force eleciromotrice pendant la période de repos, car, dans la
première expérience elle augmente après avoir diminué ; dans la
deuxième expérience elle conserve une valeur à peu près constante;
ou bien elle augmente, puis diminue pour augmenter finalement.
_ La force électromotrice développée chez un même individu
varie considérablement d'un jour à l'autre. Dans la première
expérience elle varie de 0,05 mV à 2,80 mV; dans la deuxième
expérience de 2,16 mV à 7,37 mV ; dans la troisième de 0,50 mV à
5,66 mV. De pareilles variations ne correspondent en aucune façon
avec la température extérieure, car cette dernière était respective-
ment de 24°, 240,5 et de 28°.
Elles ne présentent non plus aucun rapport avec les forces
électromotrices observées au repos avant tout travail, puisque ces
dernières étaient respectivement de 1,12 mV, 2,16 mV, et 5,66 mV.
EXPERIENCE I. — Porcelli Ernesto, de Naples, 10 ans, écolier, enfant
d'une famille aisée et de bonne constitution physique.
On commence le travail (élévation d'un poids de 5 k. à une hauteur de
0.50 m.) à 3 h. 10, le 17 juin ; il prend fin à 3 h. 20. Le repos consécuti-
au travail dure jusqu'à 3 h. 39.
La température ambiante était de 23° >.
Avant de commencer le travail le déplacement de la mouche se fait vers
la gauche du zéro (le pôle (—)correspond donc à l'avant bras droit). La valeur
correspondante de la force électromotrice est de 1,12 m V.
740
Déviation Polarités Déviations
de la du en m/m
mouche membre
droite gauche droit gauche flexion extension
» — + 5
») D H 5
» » » 5
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» » » 13.5
» » » 8
» » » 13
) » » 10
ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Force élec-
tromotrice
en mV
flexion extension
3.87
2.80
2.80
5.66
2.80
3.37
3.64
3.87
3.87
3.37
3.37
3.37
3.09
3.64
3.37
3.64
3.87
3.64
4.23
5.35
3.35
5.66
5.97
6.50
7.37
7.37
7.37
7.63
8.20
7.87
7.87
7.63
7.05
8.41
7.87
8.41
7.37
7.63
7.37
9.00
6.25
7.37
5.66
7.63
7.63
7.37
5.66
26.81 | 26.08 | — 52.89
20 kilogrammètres
donnent
52.89 mY.
50.23 | 47.66 | — 97.89
kilogrammètres
donnent
150.78 mV.
51.76 | 63.45 | —115.21
60 kilogrammétres
donnent
266.09 mV
Par suite de la fatigue du sujet on cesse e travail.
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 741
Déviation Polarité Deviations Forces élec-
de la du en mm. tromotrices
mouche membre = en mV
droite gauche droit gauche
) — + 15 8.41
» » » 17 9.50
» » 9» 16 9.00
» D » 14 7.87
» » » 10 5.66
» » » 9 - . 9.12
» » » 7 3.87
» » » 6 3.37
) » » 5 2.80
) » » 5 2.80
) » » 6 3.37
» » D 3 2.80
)) » » 5 2.80 `
» » » 9 5.12 mouvement de la tete
) » » 8 4.53
) » » 7 3.87
) » » 10 5.66 mouvement de la tête
» D) » 8 4.53
) » » 7 3.87
» » » 6 3.37
97.33
L'enfant fatigué ne pouvant tenir en place on cesse l'expérience.
On peut tirer de cette expérience les conclusions suivantes :
1° Dès le début du travail le courant change de sens.
2° Pendant toute la durée du travail le sens du courant reste le
même (le pôle (—) correspondant au membre droit, qui travaille).
Ze Le sens du courant est le même pour l'extension que pour la
flexion.
4° La force électromotrice augmente en quelque sorte proportion-
nellement avec le travail. En effet, en divisant la durée totale du
travail en trois périodes la première comprenant les 8 premières
mesures, la seconde les 16 premières et la troisième l'ensemble de
toutes les mesures, en faisant pour chacune d'elles la somme du
travail accompli et la somme des forces électromotrices mesurées,
on constate que les rapports de ces sommes conservent une certaine
constance.
742 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Travail F. E. M en m V Rapports
1: période 20 52.89 0.3781
1™ et 2° périodes 40 150.78 0.2652 .
1, 2° ct 3° périodes 60 266.09 0.2254
Si l'on considère isolément les diverses périodes successives de
8 observations on constate que la force électromotrice augmente de
la première à la dernière.
1* période F.E.M.enmV 52.89
2° période — 97.89
3° période — 115.21
5° La force électromotrice correspondant à la flexion est plus
élevée que celle qui correspond à l'extension :
Flexion F. E. M. totale 128.85 `
Extension — 137.19
6° Le sens du courant au repos qui suit immédiatement le
travail est le méme que celui de la période de travail.
7° Pendant cette période de repos la force électromotrice observée
augmente au début, puis diminue.
EXPERIENCE Il. — Porcelli Ernesto.
Le travail commence à 2 h. 51, le 29 juin et dure jusqu’à 3 heures. Le
repos consécutif dure jusqu’a 3 h. 24.
La température ambiante est de 23° 8.
Au début et avant tout travail le déplacement de la mouche se fait vers
la droile ce qui correspond à la polarité négative du membre droit. La force
électromotrice correspondante est de 9.50 mV.
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 743
Déviation Polarités Déviations Forces élec-
de la du en mm tromotrices
mouche membre — en mV
ee droit gauche flexion extension flexion extension
» — + 49 10.63
) ) » 17 9.50
» » » 8 | 4.53
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» » » 8 4.53
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D » » 9 9.12
» » » 9.5 5.37
» » » 9 er 5.12
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» » » 10 5.66 20 BEE
» » D 15 8.41 onnen
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» » » 15 8.41
d » « 9 5.12
» » » 13 1.31
» » » 14 7.87
» » » 41.5 6.50
) » » 12 6.75
2 » » 10 5.66
) » » 12 6.75
» » » 10 5.66
» » ) 14 7.87
d ) » 13 7.37
: ms gap 33-77 | 56.50 | = 110.27
» » » (8 8.41 ` 40 kilogrammètres
» »» 14.5 8.20 goon
» » » 14 7.87 9.04 m
» » » 17 9.50
» » » 14.5 10.73
» » » 19 10.63
» | » » 20 11.18
» » » 20 11.18
» ) » 20 11.18
» » » 21 41.75
» » » 23 12.85
» » » 22 12.33
» » » 23 12.85
» » » 23.5 12.95
» » » 25 13.95
89.02 | 84.95 | —173.97
60 kilogrammètres
donnent
369.01 mV
L'enfant étant fatigué on cesse le travail.
ThA ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Déviation Pularité Deviations Forces élec-
de la du en mm. tromotrices
mouche membre — en mV
droite gauche droit gauche —
» — +
» » »
» » »
20 11.18
22 12.33
23 12.85
21.5 12.02
20 11.18
19 10.63
17 9.50
)) » » 16 9.00
15 8.41
17
18
15
14
15
14
14
9.60 Légers mouvemenls
40.09 de la téte
8.41
7.87
» » » 3 8.41
7.87
7.87
147.12
L'enfant étant fatigué on cesse l'expérience.
On peut tirer de cette expérience les conclusions suivantes :
1° Pendant toute la durée de la période de travail, le sens du
courant reste le même et correspond à une polarit negative du
membre qui travaille.
2° Lesens du courant est le même soit pour la flexion, soit pour
l'extension.
3° La force électromotrice augmente en quelque sorte propor
tionnellement au travail produit; en effet, en divisant la durée
totale du travail en trois périodes, et en faisant pour chacune la
somme du travail et la somme des forces électromotrices observes.
puis en sommant la premiére et la seconde, puis les trois ensemble
on observe que les rapports du travail et des forces électromotrices
sont sensiblement constants.
Travail F.E.M. en mV Rapports
1" période 20 84.77 0.2359
4" et 2° période 40 195.04 0.2050
1" 2° et 3° période 60 369.01 0.162
wë wë Tu = -
A en PR el mm
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ÉLECTRIQUES 745
Si l'on observe séparément ces diverses périodes on constate que
la force électromotrice va en augmentaut de la première à la
dernière.
1" période F. E. M. totale 84.57
gZ — = 410.27
ge oe = 173.97
4° La force électromotrice due à la flexion l'emporte sur celle qui
est due à I extension.
Flexion F.E.M. totale 191.11
Extension — — 177.80
5. Le sens du courant pendant la période de repos qui suit la
période de travail est le même que celui du courant de cette der-
nière. : |
6° Pendant la période de repos, après quelques minutes, la
valeur de la force électromotrice diminue également.
EXPERIENCE III. — Porcelli Ernesto.
Le travail commence à 2 h. 47, le 23 juillet et dure jusqu’à 2 h. 55. Le
repos qui suit dure pendant 18 minutes.
Température ambiante 28°.
Au début de l'expérience, avant tout travail, la mouche est déplacée
vers la droite, ce qui correspond à une polarité négative de l’avant-bras
droit. La force électromotrice correspondante est de 2.16 mV.
746
Déviation
de la
mouche
droite gauche droit gauche flexion extension flexion extension
»
SS sg ss ga sg sg
S
L'enfant étant fatigué on arrête le travail.
¥ YY YY YY VY YY YY YY YY YY YY YY Y YY YY YY YY | YY YY YY v +
Polarité
du
membre
¥ ¥ YE YY YY YY YY YY YY YY YY YY VY YY YY YY YY YY YY YY | +
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Déviations
a D AU EE On À D D we e D Gë E gx Wa SE OD ve mn béi
en mm
D D R D sl ee Q R es DE el DD D D DDR DD E x Oe
18.30 | 19.59 | — 37.89
17.50 kilogrammètres
donnent 37.89 mV,
a g0 20.66 | 21.71 | = 42.37
' Forces élec-
tromotrice
en mV
1.12
3.87 *
3.37
2.80
2.16
2.80
4.53
3.37
2.80
5.12 ®
2.16
1.63
2.16
3.37
2.80 |
3.37
1.63
1.63
2.80
3.87
3.37
2.8
2.16
3.87
4.53
2.80
3.37
2.16
2.16
3.37
3.87
2.80
3.37
3.87
2.8
3.87
3.37
3.37
5.37
2.80
25 kilogrammetres
donnent 81.21 my.
22.24 | 21.74 | —43.98
52.50 kilogrammètres
donnent 125.24 mV.
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTQIQUES 747
Déviation Polarité Deviations Forces élec-
de la du en mm tromotrice
mouche nombre en mV
droit gauche droit gauche
» = + A 2.16
» » » 3 9.8
» » » 3 1.63
» » » 3 1.63
» » » 3 1.63
» » » 4 2.16
» » » 5 2.80
» » » 5 2.80
» » » 7 3.87 légers mouvements du
» » » 5 2.80 corps et de la téte
» » » 4 2.16
» » » 2 1.12
» > » 4 0.50
» » » 3 1.63
» » » > 2.80
i mouvements‘de
a téte et des yeux
oo
to
Hie
SC
L'enfant ne pouvant plus conserver l'immobilité, on cesse l'expé-
rience.
De cette troisième expérience, on peut tirer les conclusions sui-
vantes :
1° Pendant toute la durée de la période de travail le sens du
courant reste le même et correspond à la polarité négative du bras
qui travaille. (Pour quelques contractions cependant le sens a été
inverse) ; |
2° Excepté pour deux extensions, le sens du courant est le même
pour l'extension que pour la flexion ;
3° La force électromotrice augmente en quelque sorte propor-
tionnellement au travail, comme on le voit par le tableau suivant
où les rapports de la force électromotrice au travail est sensiblement
constant.
Travail F. E. M. Rapport
ire période 17.50 37.89 0.4618
1e et 2™¢ périodes 25.00 81.26 0.3076
fre, 2me et 3me périodes 52.50 125.24 0.4199
Si on considère les diverses périodes isolément, on constate que
la force électromotrice augmente dans la période de fatigue.
748 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
ire période F. E. M. totale 37.89
au» » 42.37
jue» » 43.98
4° La force électromotrice de la flexion est moindre que la force
électromotrice de l'extension.
Flexion F. E, M. totale 61.20
Extension » 63.04
5° Le sens du courant pendant la période de repos est le même
que celui du courant pendant la période de travail.
6° Pendant cette période de repos la valeur de la force électro-
motrice va constamment en diminuant.
De l'ensemble des expériences faites avec Porcelli il résulte que
certains phénomènes sont sensiblement constants et d'autres non.
On observe constamment :
1° Le sens du courant reste le même pendant toute la durée du
travail et correspond à la polarité négative du membre qui travaille
(à part quelques exceptions peu nombreuses au début de la troi-
sième expérience).
Dans la première expérience seulement ce sens est contraire à
celui du courant au repos tout au début de l'expérience. Dans la
troisième expérience il en est de même pour quelques contractions.
2° Le sens du courant reste le même soit pour la flexion, soit pour
l'extension (excepté pour deux extensions de la troisiéme expé-
rience).
2° De même le sens du courant pendant la période de repos final,
reste le méme que pour le courant de la période de travail.
4° Il existe un rapport constant entre la force électromotrice
développée et le travail produit tel que l'on peut admettre que cette
force électromotrice croit proportionnellement au travail.
9° La force électromotrice considérée dans les diverses périodes
du travail, y compris celle de la fatigue, augmente progressivement
et spécialement dans cette période de fatigue.
6° La force électromotrice diminue graduellement pendant la
période qui suit le travail.
Parmi les phénoménes inconstants a signaler ce fait que la force
électromotrice de la flexion est tantôt plus grande, tantôt plus
faible que celle de Vextension.
On a fait la méme observation avec Purcaro.
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 749
A noter encore que la force électromotrice développée chez ce
même individu varie beaucoup d'un jour à l'autre, sans qu'on
puisse trouver la moindre explication dans la température exté-
rieure qui a été de 23°5, 28° et les forces électromotrices correspon.
dantes ont varié respeclivement de 8.20 à 9 mV, de 4.23 à 13,95 mV
et de 1,12 à 5,12 mV.
La force électromotrice, comme dans les expériences avec Pur.
caro, ne présente aucune dépendance de la force électromotrice
initiale au repos, car ces dernières ont été respectivement de
1,12, 9,50 et 2,16 mV.
Exp, I. — Ottavio de Spirito, 12 ans, domestique ; de bonne constitution.
Le travail commence, le 25 juillet, a 5 h. et dure jusqu'a 5 h. 14. Le
repos consécutif prend fin à 5 h. 23.
La température ambiante est de 28°,5.
Au début de l’expérience, avant tout travail, la mouche dévie vers la
droite du zero, ce qui correspond à la polarité positive de l'avant-bras
gauche et négative de Pavant-bras droit.
La déviation vaut 5.66 mV.
107.20 | 109.67 | — 216.87
30 kilogramunétres
donnent
216.87 mY
750 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Déviation Polarité Déviations Forces élec-
de la du en mm tromotrice
mouche membre en mV
droite gauche droit gauche flexion extension flexion extension
» == + 44 7.87
» » » 4 6 9 $ 00
» » » 13 7.37
» » » 17 9.50
» » » 16 9.00
» » » 18 10.09
» » » 15 8.41
» » » 20 11.18
» » » 416 9.00
» » » 20 11.18
» » » 17 9.50
» » » 20 11.18
» » » 47 9.50
» » » 19 10.63
» » » 18 10.09
» » » 17 9.50
» » » 18 10.09
» » » 20 11.18
» » » 17 9.50
» » » 17 9.50
» » » 16 9.00
» » » 17 950°
» » » 44 1.87
» » » 16 9.00
» » » 413 7.37
» » » 13 7.37
» » » 10 3.66
» » » 13 7.37
» » » 45 8.41
» » » 13 7.37
» » » 43 1.37
» > » 12 6.75
» » » 13 1.37
» » » 12 6.73
» » » 14 7.87
» » » 13 7.37
» » » 44 7.87
» » » 13 7.37
» » » 16 9.00
» » » 13 7.37
» » » 15 8.41
» » » 13 7.37
» » » 45 8.41
» » » 14 7.87
» » » 45 8.41
Déviation
de la
mouche
droite gauche
Ss vg e e YY VY sg Ss sg YY NY YY
S SS sg sg wg sg sg YY YY YY
S Sg SS Ÿ
Sg vg sg Sg sg ¥
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ÉLECTRIQUES 751
rn
membre
droit gauche
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» >»
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» >
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
» »
Déviations
en mm
flexion extension
45
45
15
15
45
16
16
16.3
17
18.
17
18
18
20
19
23
20
24
20
23
19
22
19.
24
20
24
20
30
20
26
30
24
20
22
20
23
20
23
20
23
20
25
20
20
20
24
Forces élec-
tromotrices
en mV
flexion extension
8.41
8.41
9.00
9.25
10.36
10.09
11.18
12.85
"13.37
12.85
12.33
13.37
13.37
16.81
14.57
13.37
12.33
12.85
12.85
12.85
13.95
11.18
13.37
8.41
L'enfant étant fatigué on cesse le travail.
86.15 | 90.37 | =176.52
37.50 kilogrammétres
donnent
393.39 mV
131.47 | 109.26 | = 240.73
87.50 kilogrammètres
donnent
634.12 mV
147.43 | 122.98 | — 270.41
115 kilogrammétres
donnent
904.53 mV
153 - ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Deviation Polarites Deviations Forces électro-
de la mouche du membre en mm en mV
a droite a gauche droit gauche
» = + 25 13.95
» » » 22 13.33
» » » 20 11.18
» » » 20 11.18
» » » 19 10.63
» » » 18 10.09
» » » 17 9.50
» » » 19 10.63
» » » 17 9.50
» » » 19 10.63
109.62
L'enfant ne tenant plus en place l'expérience prend fin.
De cette première expérience on peut tirer les conclusions sui-
vantes :
1° Pendant toute la durée du travail musculaire le sens du cou-
rant est le même et correspond à une polarité négative du membre droit
qui travaille. |
2° Le sens du courant est le même soit pour la flexion, soit pour
l'extension.
3° La force électromotrice augmente en quelque sorte proportion-
nellement avec le travail ; en effet les rapports oblenus comme ila
déja été dit souvent sont sensiblement contants.
Travail F.E.M. Rapports
mécanique — wem
1" période. . . . . 30.00 216.87 0.1383
41" et Sr période . . . 57.50 393.39 0.1461
1", Sr et 3° période . . 87.50 634.12 0.1379
Les quatre périodes. . 115.00 904.53 0.1271
Si l'on considère isolément les diverses périodes, on constate que
la force électromotrice augmente à la période de fatigue.
ire période F.E.M. 216.87
Qme y » 176.52
gme p » 240.73
ne y» » 270.41
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 753
4° La force électromotrice correspondante à la flexion l'emporte
sur celle qui correspond à extension.
Flexion F.E.M. en mV totale 472.25
Extension » » 432.28
J: Le sens du courant à la période de repos est le même que celui
de la période de travail. :
6° Ala période de repos les valeurs de la force électromotrice
ont une tendance a décroitre.
EXPERIENCE II, — Ottavio de Spirito.
Le travail commence le 4 août à ih. e dure jusqu’à 1h. 15. Le repos
consécutif dure 16 minutes.
La température ambiante est de 29°.
Au début de l'expérience, au repos, la mouche dévie vers la droite du zéro,
ce qui correspond à la polarite positive de l’avant-bras gauche et négative
de l'avant-bras droit. La valeur de la forme éleotromotrice correspondant
à cette déviation est de 2.16 mV.
ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — NOVEMBRE 1905. AN
754 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Déviation Polarité Déviations Forces élec-
de la du en mm tromotrices
mouche à membre en mV
droite gauche droit gauche flexion extension ffexion extension
» — + 4 2.16
» » )) 6 3.37
» » )) 4 2.16
» » » 5 2.80
)) » » 5 è 2.80
» » )) A 3 2.50
) ) » 4 2.16
» ) » 2 1.12
» » » 3 1.63
» » » 2.3 1.26
») » » 4 2.16
» » )) 2 1.12
» » » 4 2.16
» » » 2.3 1.26
» » » 3 1.63
» » )) 4 0.50
» » » 2 1.12
» » » 2 1.12
» » » 2.5 1.36
») » » 2 1.12
» » » 2.9 ` 1.36 |
» » » 3 1.63 d
» » » 4 ' 2.16 e
A 1.63 22.86 | 17.80 | = 40.16
> A; 3.5 3.8 1.94 1.9 30 Kilogrammetres
D ) D ; 1. .66 mF
» » » 4.5 2.50 Gonna
» » » 3.5 1.91
» » » 4.5 2.50
» » » 4 2.16
» » » 4 2.16
» » » > 2.80
» » » 5 2.80
» » » ວ 2.80
) » » 4 2.16
» » » 4.5 2.90
» » » 6 3.37
» » » 8 4.53
» » » 1 3.87
» » » 6 3.37
» » » 11 6.25
» » » 4 2.16
» » » 9 5.12
» » » 4.5 2.50
» » » 6.50 3.64
) » » e 4 . a 2.16 iiss
) » » i — 66.11
» » » 4.4 2.45 38.28 | 30,40 |
D 7.50 kilogrammetre
D » » 5.5 3.09 t 107 mm
» » o» 4 2.46 donnent 107.
» ) » 6 3.37
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 755
Déviation Polarité -© Deviations Forces élec-
de la du en mm tromotrices
mouche à membre en mV
droite gau:he droit gauche flexion extension flexion extension
» ) » 5 2.80
» )) )) 8.5 4.82
) D » 6 3.37
» » » 9 5.12
» » » 5 2.80
» » ) 9 5:12
) » » 5 2.80
» )) » 9 5.12
» ) » 6 3.97
» D ) 10 5.66
» » ) 7 3.91
» ) ) 11 6.25
)) » » 6 3.37
» » » 10.5 3.97
» » » 8 4.56
) » » 10 5.66
) » » 6 3.37
» » » 11.5 6.50
X u eG er 4.8251 24 | 34.96 | =96.20
X S à a ຊ 5 as ແ 82 87.50 kilogrammètres
E i 9 ge BAD "93 donnent 203.57 mV
») ) » 8 4.56
) ) ) 10 | 5.66
» » » 4 2.16
» » » 9.5 3.25
» » » 5.5 3.09
» » » 9 5.12
» » » 5 . 2.80
» » ) 9.5 5.439
» » » 6 3.37
» » » 10 5.66
» » » 1 3.91
» » )) 10 9.66
» » » 6 3.37
» D » 8.5 A Nä
» ) » 7 3.91
» ) » 12 6.81
» » » 7 e | (gee ee ,
ນ mo Aue A 5.66 62.02 | 44.09 | = 106.11
> _ À 7 6 1.23 3.37 415 kilogrammeétres
; x 2 o "TT 2 80 donnent 309.68 mV
) » » 9 ».12
» D n 8 4.56
» » » 10 5.66
» H » 7 3.91
» » » 10 5.66
756 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Déviation Polarité Déviations Forces élec-
de la du en mm tromotrices
mouche à membre en mV
droite gauche droite gauche flexion extension flexion extension
» » » 6.5 3.64
» » ) 12 6.81
» » » 7 3.91
» » » 8 4.56
» » » 7.5 4.23
d ) » 11 6.25
D » » 7 3.91
» » » 41.5 6.30
» » » 7 3.91
) » » 10.5 ).97
» » » 7 3.91
» » » 10.5 5.97
62.39 | 38.15 | 100.54
142.50 kilogrammétres
donnent 410.22 mV
L'enfant étant fatigué on cesse le travail.
Déviation Polarités Déviations Forces électromotrices
de la mouche du membre en mm en mV
droite gauche droite gauche — —
» — + 9 3.12
) » » 6 3.37
» » » 5 2.80
» » » 3.5 1.91
» » » 1 0.50
» + — 0.5 0.88
» )) » 1 0.50
» » » 1.5 0.88
» » » 2 1.12
» » » 3 1.63
) » » 2 1.12
» » » 1 0.50
» ) » 0.5 0.25
) — + 0.5 0.30
» » » | 0.30
» » » 2 1.12
» » » 1.5 0.80
» » » 2 1.12
» » )) 3 1.63
» » » 7 3.87
» » » 10 3.66
D » » 6 3.37
» » » 5 2.80
» » » 4 2.16
44.11
L'enfant ne tenant plus en place, on cesse l'expérience.
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 757
De cette seconde expérience on peut tirer les conclusions sui-
vantes: Ä
1° Pendant toute la durée de la période de travail, le sens du
courant reste le même et correspond à la polarité négative du bras
droit qui travaille.
2° Le sens du courant est le même pour l'extension que pour la
flexion.
3° La force électromotrice augmente avec le travail. Les rapports
obtenus comme dans les expériences précédentes se maintiennent
assez constants. |
Travail F. E. M. Rapports
Ir période 30.0 40.66 0.7378
Les deux premières périodes 57.5 107.37 0.5355
Les trois premières périodes 87.5 203.57 0.4200
Les quatre premières périodes 115.0 309.68 0.3713
Les cinq périodes 142.5 410.22 0.3473
Si l'on considère les périodes isolément, on constate que la force
* électromotrice augmente jusqu'à la période de fatigue.
1" période F. E. M. 40.66
a » » 66.71
3° ) » 96.20
Ar » » 106.11
5° » » 100.5%
4° La force électromotrice de flexion l'emporte sur la force élec-
tromotrice d'extension.
Flexion F. E. M. totale en mV 244.79
Extension » 165.42
- 0° Le sens du courant pendant la période de repos nest pas
constant.
6° Au repos, la force électromotrice diminue sensiblement.
Dans ces expériences avec De Spirito on constate que certains
phénomènes sont constants, d'autres non.
On observe constamment :
1° Que le courant conserve toujours le même sens pendant toute
la durée du travail ; le membre qui travaille étant négatif par
rapport à l'autre.
2° Le sens du courant reste le même tant pour la flexion que pour
l'extension.
158 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
- 3° Un certain rapport constant entre la force électromotrice déve-
loppée et le travail etfectué.
4° La force électromotrice augmente d'une période à la suivante
jusque et y compris la période de fatigue.
5° La force électromotrice de flexion l'emportesur la force électro-
motrice d'extension,
6° Pendant la période de repos la force électromotrice va succes
sivement en diminuant, -
Le seul phénomène inconstant que l'on observe est la direction
du courant pendant la période de repos.
A noter aussi que la force électromotrice développée parle même
individu varie d'un jour à lautre, sans que l'on puisse attribuer ce
fait soità la température ambiante, soità la force électromotrice
er
Cette premiére série de recherches comporte 11 expérienoes, dont
trois avec le premier sujet, trois avec le second, trois avec le trot-
sième et deux avec le dernier.
Comme elles ont été faites à peu près dans les mêmes conditions,
puisqu'elles ont porté sur des enfants du même âge qu'on a em-
ployé les mêmes électrodes placées de la même manière, qu elles
ont été faites sensiblement aux mêmes heures de la journée. on
peut les comparer ct en tirer quelques considérations.
D'abord on remarquera qu avant tout travail dès le début de l'ex-
périence le courant au repos a, dans la grande majorité des cas, la
même direction ; 7 fois, en effet le membre droit est négatif par
rapportau membre gauche ; 4 fois seulement la polarité est inverse.
Mais en raison du nombre limité de ces déterminations, il est
difficile de trouver une explication à ce phénomène. Peut-être
est-il dû à la supériorité fonctionnelle du bras droit, et l'on sait
depuis les recherches de Du Bois Reymond que la chute de poten:
tiel se produit au niveau du membre qui travaille.
Pendant toute la durée du travail musculaire, dans la grande
majorité des cas, soit 8 fois sur 11, le sens du courant reste cons
lant. Dans les trois cas qui font exception, ce sens l'emporte d'ail
leurs de beaucoup sur l'autre, puisque dans la première expérience
avec Acciarino. le sens est normal dans les trois quarts des mesures,
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 759
dans la troisième expérience avec Acciarino dans les deux tiers et
dans la troisième expérience avec Porcelli dans les trois quarts.
Ce sens est celui qu'a trouvé Du Bois Reymond lorsqu'un sujet
dont les deux mains plongent dans des cuvettes-électrodes vient à
contracter les muscles soit d'un bras, soit de l'autre.
Du Bois-Reymond n'a observé que les déviations dues à une con-
traction unique, tandis que dans mes expériences, elle correspond
à une durée plus grande que comportent les mouvements de
flexion ou d'extension que nous faisions faire.
Il semble que dans notre organisme les mouvements volontaires
provoquent un courant d'une directiou déterminée quelle qu'en
soit la nature, cutanée, musculaire ou cutanée-musculaire.
La persistance de la même direction du courant soit pendant la
flexion, soit pendant l'extension, pourrait s'expliquer par les mani-
festations électriques que les physiologistes ont obtenues avec des
muscles séparés et télanisés, car la variation négative s'observe non
seulement pour une contraction unique, mais encore pour la con-
traction tétanique du muscle. Cependant, dans notre façon d'opérer
. le phénomène électrique peut, peut-être, ne pas être exclusivement
attribuable aux muscles, il peut être dú à des phénomènes cutanés,
car taudis que pour produire la tétanisation de muscles détachés,
il faut des excitations très brèves, dans nos expériences, la flexion
ou l'extension duraient en moyenne 7 à 10 secondes. Peut-être
dans ces dernières, le travail chimique provoqué et augmenté par
le travail musculaire dure-t-il un certain temps après la flexion et
dure non seulement jusqu'à l'extension consécutive, mais encore
pendant cette dernière et entretient ainsi le courant observé.
Cette explication pourrait trouver une confirmation dans ce fait
que le courant de repos conserve, en général, la direction du cou-
rant de travail (8 fois sur 11). Ce qui veut dire que les phénomènes
chimiques, occasionnés par le travail musculaire, dure un certain
temps après l'exécution de ce travail.
On observe un certain rapport entre la force électromotrice
observée et le travail musculaire. Elle augmente en quelque sorte
proportionuellement à ce dernier.
Ce résultat qui est assez constant est en contradiction avec la
théorie du muscle moteur électrique d'après laquelle les réactions
chimiques développent d'emblée de l'énergie électrique et de sorte
760 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
que la chaleur observée ne serait autre chose que le résultat dune
transformation secondaire. Si l'énergie chimique se transforme en
énergie électrique et celle-ci en énergie thermique on ne devrait pas
observer pendant le travail musculaire, une augmentation de la
force électromotrice. Travail et force électromotrice devraient étre
en raison inverse.
Mais la conclusion que je soutiens se trouve être d'accord avec
celle de Rivière.
Quoiqu'il en soit on peut admettre que dans le travail muscu-
laire jusqu à la fatigue, il se produit un travail chimique dans les
tissus musculaire, cutané et autres qui se manifeste par la produc-
tion d'une force électromotrice, qui augmente généralement à me-
sure que se prolonge le travail. Et l'on peut tirer de ce fait la con-
sequence que pendant la période de fatigue, l'activité chimique et
électrique du tissu sont à leur apogée.
Si nous jetons un regard sur les conclusions tirées de toutes les
expériences dans les périodes considérées isolément nous noterons
que 7 fois la force électromotrice à la période de fatigue l'emporta
sur les autres et principalement sur celle de la première période.
En ce qui concerne les différences entre les flexions et les exten-
sions nous noterons que 7 fois la force électromotrice de flexion
l'emporte sur la force électromotrice d'extension.
Comme nous l'avons fait observer, les courants n'étaient pas
exactement recueillis au niveau des muscles afférents à chacun de
ces phénomènes carles électrodes étaient fixées sur toute la circon-
férence des avant-bras. Peut-être faut-il attribuer à des courants
parasites ce fail de la non constance du sens du courant observé
et lesdifférences observées dans les diverses expériences.
La prédominance de la force électromotrice de flexion sur celle
d'extension signifie que, de même que la fonction de flexion l'em-
porte physiologique sur la fonction d'extension, de même les phé
nomènes chimiques qui correspondent à la première, l'importent
sur ceux de la seconde.
On ne peut tirer aucune conclusion positive de la variation de la
force électromotrice au repos, car les résultats observés n'ont pas
été constants. Mais en examinant bien les chiffres obtenus on re
marque que dans 7 cas la force électromotrice a diminué immedia-
F. P. SGOBBO. — MANIFESTATIONS ELECTRIQUES 761
tement ou presque immédiatement après la cessation du travail.
Dans quatre cas ou bien on a observé le contraire ou bien on a
noté des irrégularités. En somme, la force électromotrice diminue
pendant cette période.Si cette forceëlectromotrice augmente comme
nous l'avons vu, proportionnellement au travail, il faut admettre
que le travail cessant, la force électromotrice doit diminuer ; en
d'autres termes au repos le travail chimique cessant, l'énergie
électrique doit diminuer.
(Traduit de l'italien par E. Doumer).
ACTION
PHYSIOLOGIQUE pe La FRANKLINISATION"
par M. Auguste de LUZENBERGER
Professeur à l'Université de Naples
Suivant les connaissances actuelles en électricité, il serait abso-
lument antiscientifique d'opposer l'électricité statique dans
le sens traditionnel du mot au courant électrique. Nous savons
désormais que l'électricité est une, quelque soit l'appareil qui
nous serve à la produire.
On a jadis affirmé que l'un, le courant proprement dit, mar-
chait à travers les bons conducteurs, tandis que l'autre, dit
statique se condensait exclusivement sur les surfaces; on les
distinguait aussi par l'apparente possibilité d'obtenir de l'élec-
tricité unipolaire dans une forme, tandis que pour le courant
constant la bipolarité paraissait une condition inévitable. Aujour-
d'hui les condensateurs nous permettent de donner une forme
statique également au courant galvanique, et les secteurs des
villes à trois fils nous démontrent que, pourvu qu'on établisse
une dérivation au sol, on peut se servir d'un seul pôle de la
dynamo!
Ce qu'il y a de différent entre les diverses qualités de cet agent
physique, ce sont les proportions et les relations qui existent entre
les diverses constantes. Pour les piles p. ex. nous savons qu'à chaque
volt de tension correspond presque toujours un ampère de débit,
tandis qu avec le secteur des villes nous pouvons utiliser un ampére
aussi avec un voltage de 110!
L'appareillage pour la franklinisation est toujours encore limite
comme celui des systèmes électrolytiques actifs; on a toujours pu
(1) Rapport présenté au premier Congrès international de Physiotherapie
Liége 1905.
DE LUZENBERGER. — PHYSIOLOGIE DE LA FRANKLINISATION 763
constater la disproportion qui existe entre le potentiel et la
quantité d'électricité produite par les électrophores à rotation, de
manière quon l'a appelée aussi électricité à tension, déjà à une
époque où les études sur les mesures électriques n'étaient pas
encore développées (1)
C'est seulement la découverte du transformateur de Tesla et
de d'Arsonval qui nous a donné un autre procédé pour produire
des tensions considérables avec des quantités minimes d'électricité:
ainsi nous avons une combinaison qui a une certaine ressemblance
avec l'électricité franklinique. Mais dans le fonctionnement de ces
transformateurs il existe une disposition donnant des charges
irruptives à haute fréquence et cette particularité produit néces-
sairement une différence très nette entre les deux électricités à
haute tension. La charge avec le transformateur (induction de
deuxième degré) se maintient active sur le corps humain même
lorsqu'il n’est pas isolé; il y a une vibration continuelle dans le
spintermètre qui provoque toujours dans les appareils dits mono-
polaires une vibration hertzienne se répercutant sur la personne
chargée; au moyen des électrophores frankliniques en communi-
cation directe avec le corps humain et sans interruption morto-
nienne, toute charge devient impossible, s'il nest pas efficacement
isolé.
Les deux procédés tendent à vaincre la résistance opposée par
l'air atmosphérique et on peut charger des objets ou des per-
sonnes à travers Fair sans contact direct, mais tandis que pour
la haute tension produite par la haute fréquence, la distance par-
courue peut aller de Poldher à Terreneuve, la haute tension
franklinique se perd rapidement dans l'air ambiant où elle naît
et à quelques centimètres de distance elle nexerce plus son
influence.
Pendant un siècle on discuta à propos de Félectricité positive et
de l'électricité négative (les anciens connaissaient l'attraction de
l'ambre frottée, v. Guericke du soufre, Hawksbee du verre, mais
seulement Dufay démontrait les qualités bpposées de l'électricité
tirée de lambre et de celle du verre). Dans la suite les grands
progrès de l'électrotechnique détruisirent toutes ces conceptions
(1) Swanda introduit dans ses travaux le terme « Spannungselektricitat »
s 1865.
764 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
et on appela pole positif celui qui avait le potentiel plus élevé
et négatif le pôle à potentiel plus bas. Il fallut toutes les
nouvelles connaissances sur les rayons de Roentgen et les radia-
tions du radium, préparées en théorie par les acquisitions élec-
trochimiques de Helmholtz et Svante Arrhénius et développées par
Thomson, Lénard, Righi, Rutherford, Goldstein etc. pour revenir
a l'idée d'une variété du fluide ou plutôt de la matière électrique
appelée électrode, des démonstrations hardies et instituer pour
mesurer et peser en vérifiant des ions positifs plus volumineux et
plus lourds et des ions négatifs plus petits et plus mobiles. Seuls
les derniers pourraient marcher librement tandis que les autres
seraient toujours liés à l'ion contraire. Est-ce que dans le conduc-
teur de la machine franklinique l'électricité positive et négative
qui s'y recueillent représentent un amas de ces électrons? C'est
une question non encore posée et qui demande cependant à être
résolue!
Jadis on avait beaucoup de difficultés à étudier les effets de
l'électricité, parce que les moyens de production étaient très
primitifs et nous voyons que chaque nouvelle machine introduite
en physique a eu son retentissement aussi dans l'électrothérapie.
Aujourd hui en possession des électrophores à rotation, dont la
première est la machine de Holtz, mais celle de Wimshurst arec ses
multiples modifications la plus parfaite, nous ne nous trouvons plus
vis-a-vis d'un tel embarras et avec les machines à plusieurs disques
eta collecteurs de grande dimension nous pouvons réaliser des
tensions formidables (la machine d’Albéric Roussel donne
347700 volts). |
Du reste, toutes ces modifications ont acquis une grande
importance, depuis qu'on se sert également de la machine élec-
trostatique pour la production de l'auto-conduction ou pour la
décharge dans les ampoules de Rentgen. ou bien encore quand
on électrise en même temps et sur un même tabouret de 10 à
20 malades comme on le fait à Ja Salpétrière ; mais pour nos appli-
cations thérapeutiques usuelles, dans nos cabinets, il nous suffit
d'une machine à deux disques de 70-100 cm. de diamètre, pourvu
qu'elle soit correctement construite et soigneusement maintenue
propre.
Sur le fonctionnement des machines à influence, comme on
DE LUZENBERGER. — PHYSIOLOGIE DE LA FRANELINISATION 765
appelait jadis les électrophores a rotation, on a émis diverses
théories dont les premières étaient tout à fait fantaisistes, mais le
rapporteur (1), Truchot (2), Schaffers (3), Leduc (4), Bordier (5)
ont élucidé par des expériences et démontré que c'est l'amorce-
ment seul de la machine qui dépend de la friction des métaux
différents, tandis que dans les phases successives, elle représente
un anneau de Gramme, dans lequel les secteurs sont l'équivalent
des petites bobines et les conducteurs horizontaux représentent les
deux électro-aimants qui produisent le champ magnétique. Dans
les machines sans secteurs métalliques c'est l'électrisation d'un
des disques qui pendant la rotation fait naître les charges des
broches et les maintient en état d'électromagnétisme permanent
tant que dure la rotation. |
Ces dernières machines ont aussi cet avantage que les pôles
restent absolument fixes, ils varient seulement selon Iamorcage,
si l’on électrise l’un des disques les pôles, ont un sens déterminé, si
l'on électrise l'autre ils ont le sens opposé. Les machines communes,
à secteurs métalliques, changent facilement les pôles, ce qui a lieu
encore plus fréquemment si on les fait fonctionner armées de
bouteilles de Leyde.
A présent les disques en ébonite sont très en faveur : beaucoup
des progrès, par exemple la multiplication des disques mêmes,
la facilité de démontage, l'introduction de la pluralité des broches
avec abolition des secteurs, sont dus à l'introduction des disques
d'ébonite et à présent où grâce à la technique améliorée on fabrique
des disques rigides qui ne se deforment plus l'ébonite chassera
complétement le verre. Auparavant je préférais le verre à cause de
la plus grande régularité dans le mouvement de rotation et parce
qu'il ne se déformait jamais. On avait simplement un peu plus
d'ennuis pour le maintenir toujours propre et bien verni, tandis
que l'ébonite se nettoie très facilement avec un peu d'éther. Mais
si on doit tenir les machines dans des endroits par trop secs, la
conservation des disques d’ébonite devient peut-être plus difficile :
j observai toujours que dans ces circonstances les secteurs métal-
(1) LUZENBERGER. Giornale internazionale delle science mediche 1901.
(2) Archives d'électricité médicale 1898.
(3) Essai sur la théorie des machines électriques à influence, 1898.
(4) Congrès de Nantes 1898.
(5) Archives d’électricité médicale, 1902.
766 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
liques subissent beaucoup plus la decomposition due à l'oxydation
quand ils sont collés sur l'ébonite que collés sur le verre.
De tous les temps il y a eu des auteurs qui ont voulu se montrer
sceptiques vis-à-vis des effets de la franklinisation. Encore à l’Epo-
que classique où l'on connaissait cette forme seule d’electrisation
et où Lecat, Sauvages, l'abbé Sans, Manduyt, Mazars de Cazéles et
Bertholon émerveillaient leurs contemporains avec leurs guérisons
prodigieuses, il y en avait d'autres qui émettaient des doutes et des
négations. Ainsi l'abbé Nollet, très connu pour ses importantes
recherches sur la partie physique de l'électricité, n'était point satis-
fait du traitement des malades et J. P. Marat, investigateur
scrupuleux et génial, observait aussi qu'il faudrait être bien sur si
dans les guérisons la suggestion ne joue pas le plus grand rôle.
Plus récemment encore nous avons vu au Congrès de Francfort
(1891) attaquer âprement l'électrothérapie en général et plus spé-
cialement la franklinisation, en insinuant que tous les effets thera-
peutiques consistaient exclusivement dans la suggestion, qui était
d'autant plus grande que la machine était plus voyante et plus
bruyante. Heureusement les observations exactes et les expériences
physiologiques ont fait justice de ces appréciations trop unilaté-
rales et ont démontré qu'il y a une vraie action électro mécanique
et électro-chimique dans nos applications. La première est prédo-
minante dans la franklinisation, la faradisation et l'arsonvalisation,
la deuxième dans la galvanisation.
Etudiant les fonctions élémentaires, Capriati a observé que les
tétards soumis à l'action de la franklinisation se développent plus
énergiquement et plus rapidement que les girins de contrôle, et
Piccinino, qui a suivi le développement des vers à soie sous l'in-
fluence des différentes formes d'électricité, a trouvé que le produit
de ceux qui avaient été franklinisés était plus abondant et de
qualité supérieure à celui des autres qui avaient été soumis à
l'auto-conduction ou de ceux qui croissaient dans des conditions
habituelles.
Pisani et Montuoro ont démontré par des expériences très deli-
cates que la thermogénèse du corps humain augmente sensiblement
pendant et encore quelque temps après chaque franklinisation.
La circulation également ne reste pas indifférente vis à-vis de la
charge continuelle avec l'électricité statique et quoique Iron dans
DE LUZENBERGER. — PHYSIOLOGIE DE LA FRANKLINISATION 767
ses expériences sur des personnes saines, déclare que ces modi-
fications n'apparaissent pas de manière sensible, il doit confesser
que peut-étre les malades se comportaient différemment. Moi-
même j'observai plusieurs fois des cardiopathes se calmer après
peu de séances frankliniques ; je vis en plus des souffles mitraux
d'origine spasmodique cesser complétement à la suite d'une série
de franklinisations suivies et appliquées à raison de dix minutes
chaque jour avec concentration de l'effluve sur la région cardiaque. —
De même l'hypertension artérielle, mesurée au sphygmomanomètre
de Basch, diminue progressivement pendant le traitement comme
jai eu occasion de le vérifier plusieurs fois. Laquerrière a vu de
même s'élever l'hypotension artérielle dans l'artériosclérose. Du
reste déjà Sallerbert (1748), un des premiers physiciens qui aient
étudié l'influence de l'électricité sur l'organisme, notait une accé-
lération du pouls de 80 à 94 et rapportait qu'une saignée, qui
s'était arrêtée, donnait après quelques minutes d'électrisation de
nouveau un jet énergique encore plus rapide qu'avant.
La pâleur et la rougeur consécutive de la peau aux points où
l'on fait jaillir des étincelles (chez les personnes sensibles déjà
après l'application des aigrettes) démontrent aussi clairement
l'action vasomotrice qu'exerce cet agent physique.
Sur la respiration proprement dite je ne sais pas qu'il y ait des
expériences directes ; quelques auteurs veulent attribuer les effets
beaucoup plus à la respiration d'ozone qui est inévitable dans nos
applications qu'à l'action mécanique de l'électricité. Mais sur
la respiration des cellules, c'est-à- dire sur leur chimisme, on ne
peut pas nier que la franklinisation exerce une influence appré-
ciable : nous voyons dans le diabète, dans l'oxalurie. dans l'uré-
mie des résultats éclatants qu'on ne pourrait pas expliquer sans
admettre que la vitalité des cellules augmente et leurs échanges
chimiques deviennent plus énergiques et plus rapides. Et dés que
la stimulation produite par cet agent physique fait accroitre la
vitalité des cellules, il s'en suit que chacune d'elles répondra par
amélioration de sa fonction spécifique; de manière que les cellules
glandulaires, par exemple, produisent une secrétion plus abondante.
C'est ainsi que nous pouvons provoquer des effets bienfaisants
sur la digestion dans les cas d’achlorhydrie de l'estomac ou de
faible secrétion intestinale. Je guéris un neurasthénique qui souf-
768 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
frait de méricisme par achlorhydrie gastrique au moyen d'appli
cations de l'aigrette franklinique sur le creux de l'estomac.
Mais aussi sur la fibre musculaire des viscères abdominaux
l'aigrette (et plus puissamment l'étincelle) a une action notable.
Dans toutes les atonies intestinales désormais devenues si fré-
quentes, on a des résultats certains pourvu que le patient ait la
persévérance de faire un traitement prolongé.
Pour les muscles lisses pelviens plus que pour la vessie, dont
le traitement de choix est toujours la galvanisation intermittente,
on a constaté de bons effets de la franklinisation sur la matrice;
et plusieurs cas de chlorose ont été guéris exclusivement par ce
traitement. Je ne veux pas ici discuter si c'est par action directe
sur le système génital interne ou par l'intermédiaire d'une recons-
titution générale du système nerveux.
Certainement c'est sur le système nerveux que les effets de la
franklinisation sont les plus considérables. Déjà dans la simple
évolution des éruptions cutanées, nous pouvons avoir de rapides
améliorations avec le souffle électrique: les eczèmas, les herpès,
-méme les brûlures sont modifiés radicalement dans leur marche
si on les soumet à cette forme d'électrisation ; et l'effet sur les dou-
leurs qu'accompagnent souvent ces affections est immédiat.
En outre l'innervation des muscles de la volonté vient s'agrandir
pendant et peu après la franklinisation. Capriati et plus tard Pisani
ont démontré à l'ergographe que la fatigue se montre beaucoup
plus tard dans les muscles franklinisés qu'à l'état normal. Il est
vrai aussi que d'autres stimulants ont eu un effet semblable
(Schnyder le vérifia, tant pour le courant galvanique, que pour le
sinapisme), mais ça ne diminue pas l'importance de l'action de la
franklinisation.
Que l'étincelle dirigée directement sur un muscle provoque une
contraction, cest une observation très ancienne (Kruger, Krat-
zenstein) qui engendra l'idée de sen servir pour guérir les para.
lysies. Mais les recherches récentes sur l'importance électrodia-
gnostique de la franklinisation ont démontré quon peut avoir
encore des réactions dans des cas où les autres modalités d'élec-
tricité n'ont plus aucun effet (Fieber, Ballet, Jolly).
Comme reconstituant du système nerveux en général et plus
spécialement dans tous les épuisements, la franklinisation est le
DE LUZENBERGER. — PHYSIOLOGIE DE LA FRANKLINISATION 769
traitement de choix ; Massy l'appelait « la fée guérisseuse. » Maintes
insomnies cérébrasthéniques qui ne cédent pas aux hypnoliques
les plus en vogue, trouvent un rapide soulagement dans le bain
franklinique et si celui-ci ne suffit pas, dans le souffle appliqué sur
la tête. Combien de préoccupations pathophobiques, d'idées fixes
même, n'ai-je pas vu diminuer ou s'évanouir devant la frankli-
nisation !
Pendant cette rapide excursion j'ai nommé plusieurs fois les
aigrettes, les étincelles et le bain franklinique général. Est ce que
ces diverses formes ont une action différente? Jusqua un certain
point, oul. Si nous recherchons une aclion calmante nous devons
nous servir, ou du souffle localisé exclusivement sur la partie
affectée par exemple dans les névralgies — ou du bain général :
dans l'angoisse neurasthénique, dans linsomnie, dans les agita-
tions pseudomaniaques des hystériques. Si notre but est de
stimuler, alors ce sont les aigrettes et plus encore les étincelles qui
nous viennent en aide par exemple dans l'anesthésie hystérique,
dans les faiblesses musculaires d'origine diathésique (diabète,
arthritisme). Mais ces dernières applications, je les unis toujours
au bain général, donné au palient sur un tabouret isolant.
Quelques auteurs accordent une certaine importance à la polarité
de l'application. Il faut par exemple charger le patient avec le pôle
positif et faire agir les électrodes opposés avec la charge négative!
Dans les cas où l'on veut agir pour calmer, il faut aussi dans la
franklinisation considérer le pôle positif comme anélectrotonisant !
Et tant dautres particularités non divisées par le plus grand
nombre des expérimentateurs. L'action principale est la vibration
mécanique moléculaire que nous provoquons, tandis que Faction
clinique, celle qui reçoit son importance capilale de la différence
des pôles est presque nulle. On peut plutôt soutenir que la charge
positive est plus riche et plus résistante sur le corps chargé et c'est
pour ca que nous les préférons à l'autre; mais je n'ai jamais noté
une vraie difference dans les actions physiologiques des deux
pôles.
Bien entendu que si nous ne voulons pas marcher à titons et si
nous voulons être bien sùrs de ce que nous faisons, il ne faut pas
seulement posséder de bonnes machines, qui soient le plus pos.
sible indépendantes des influences athmosphériques, mais il faut
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — NOVEMBRE 1909. 49
770 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
aussi se mettre dans la condition de pouvoir, à chaque moment
de l'application, mesurer Ja tension avec laquelle nous travaillons.
Seulement en observant tout avec une rigueur scientifique, en
exprimant toujours en chiffres la valeur des moyens que nous
mettons en action, nous serons bientôt dans la situation de dire
de la franklinisation comme de la thérapie physique en général
qu'elle est la plus sérieuse des thérapies, qu'elle est du domaine
exclusif du médecin et que les baigneurs qui mettent un client sur
le tabouret isolant et le chargent sans savoir ce qu'ils font, com:
mettent un crime.
TRAITEMENT ELECTRIQUE
IHYDARTHROSE ou EPANCHEMENT DE SYNOVIE
par M. PLANET
Historique et Pathogénie
L'hydarthrose ou épanchement de synovie est une maladie encore
peu étudiée par les électrothérapeutes. Les manuels d'Électro-
thérapie passent l'hydarthrose sous silence, ou bien lui consa-
crent quelques lignes pour mémoire, sans donner aucune
indication précise sur la nature des résultats obtenus par les
moyens mis en œuvre.
Ainsi, dans l'excellent Précis d’Electrothérapie de Bordier (Bailliére,
1897), l'article hydarthrose est traité en sept a huit lignes: « En
» employant une électrode se moulant exactement sur la région ou
» siège Ihydarthrose, on peut obtenir la résorption du liquide,
» comme dans les synovites tendineuses. Le traitement est le
» même : toujours le pôle négatif sur la collection à faire résorber,
» le pôle positif étant indifférent. On doit employer une intensité
» aussi grande que possible, de façon à obtenir une grande densité
» sous l'électrode active. » Le courant continu est préconisé exclu-
sivement. On ne dit pas quelle est la durée du traitement, quelle
est son efficacité. On ne dit pas si l'application électrique doit être
pratiquée concurremment ou non avec d'autres moyens thérapeu-
tiques, si le malade doit marcher ou s'il doit garder le repos
absolu. Enfin on ne voit dans l'hydarthrose qu'un seul élément,
l'épanchement ; il n'est pas question des autres éléments tels que la
douleur, l'atrophie des muscles, l'impossibilité de fléchir et
d'étendre la jambe, etc..
Tripier seul, dans son Manuel d'Électrothérapie (Bailliere, 1861),
712 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
s'était vraiment intéressé à la pathogénie et au traitement des
épanchements séreux et de l'hydarthrose. Il a employé tantôt le
courant continu, tantot les courants induits, mais il marque une
préférence pour ceux-ci. Il dit avoir obtenu quelques guérisons. Et
il ajoute : « L'électrisation provoque, dans certaines circonstances
» encore indéterminées, des modifications très appréciables de
» Ja circulation... Rien ne prouve d'autre part que l'électrisation
» soit sans influence sur les fonctions veineuses et lymphatiques.
» C'est à ces actions dynamiques que nous semble devoir être
» surtout rapportée la résolution des épanchements séreux, résolu-
» tion qui s'obtient peut-être aussi bien, peut-être mieux, avec les
» courants d'induction qu'avec les courants continus. »
Il est revenu sur cette question de l'hydarthrose dans son Précis
instrumental et thérapeutique (Bailliere, 1880) pour bien fixer la
technique opératoire : « Faradisation cutanée révulsive, pratiquée
» au genou, autour des deux tiers inférieurs de la rotule, en insis-
.» tant sur la partie externe de l'articulation, séances de 1 à 2
» minutes. »
« Dans les cas d’hydarthrose ancienne et tenace, faire précéder
» la séance de révulsion d’une séance de cinq minutes de faradisa
» tion humide transversale de l'articulation ; bobine à gros fil.
» Laisser entre les deux séances un temps de repos d une demi-
» heure environ. »
Tripier a donc définitivement adopté la faradisation comme le
meilleur procédé d'électrisation dans l'hydarthrose. Malheureu-
sement il nest toujours question que de l'épanchement. Alors
qu'il signale l'importance de la circulation artérielle, des fonctions
veineuses et lymphatiques et de leurs modifications sous l'action
des courants, Tripier ne parle pas de la fonction des muscles, de
ces muscles dont l'activité est ce qui intéresse le plus les malades.
Le travail que j'ai publié en 1901, avec la collaboration de mon
excellent et regretté ami le docteur Charrier, sur le traitement élec-
trique de l'entorse par la faradisation, m’a conduit tout naturellement
a l'étude de l'hydarthrose, qui, dans certains cas, est une simple
complication de l'entorse du genou.
Mais dès l'abord il m'est apparu que si l'épanchement de synovie
joue un grand role dans la constitution de l'hydarthrose (c'est
l'épanchement qui a donné son nom à cette maladie), il convient
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU 173
néanmoins devoir dans I hydarthrose un syndrome composé de ces
deux éléments principaux ` l'épanchement et l'impotence fonc-
tionnelle — et de déterminer les roles respectifs de ces deux
éléments,
L'impotence fonctionnelle ici signifie que le sujet atteint d'hydar-
throse du genou ne peut ni fléchir ni étendre complètement la
jambe, ce qui entraîne une diminution de sa faculté de locomotion.
Cette incapacité de fléchir et d'étendre complètement la jambe
dérive-t-elle absolument et uniquement de la présence de | épanche-
ment? |
Il semble que telle ait été jusqu'ici l'opinion générale, puisque
toutes les méthodes de traitement de l'hydarthrose du genou ont
une base commune, la recherche préalable des moyens capables de
faire résorber le liquide qui remplit la synoviale articulaire.
Or, l'observation m'a montré que l'épanchement articulaire joue
un rôle tout à fait secondaire dans l'évolution de l'hydarthrose.
Que l'épanchement persiste sans modification, qu'il diminue, qu'il
disparaisse, qu'il se reproduise après avoir disparu, toutes ces
variations peuvent sembler indifférentes et indépendantes en ce
qui concerne la fonction de l'articulation.
Par contre, il faut attribuer le rôle principal et prédominant à
l'état des muscles de la cuisse. Et je ne veux pas parler seulement
du phénomène si connu de l'atrophie musculaire consécutive à
l'hydarthrose; car, dans cartains cas (hydarthroses tout à fait
récentes), l'atrophie n'existe pas encore, et l'on sait que lorsqu'elle
existe, l'atrophie ne peut pas disparaître brusquement. Il s'agit
d'un état particulier des muscles qui ne leur permet pas de se
contracter sans douleur, et la nature de cette douleur rend la plu-.
part du temps vains et stériles tous les efforts pour obtenir la
flexion spontanée et même forcée.
Cette douleur du muscle pour se contracter, qui assez souvent et
même pendant très longtemps résiste à la plupart des moyens
thérapeutiques, peut ètre diminuée ou abolie brusquement au
moyen de l'application sur les groupes musculaires de la cuisse,
pendant quelques minutes, du courant fourni par une bobine
d'induction et employé suivant une technique déterminée qui sera
décrite plus loin.
Considérons un malade qui présente une hydarthrose d'origine
714 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
traumatique, avec un épanchement de moyenne abondance, avec
incapacité de fléchir et d'étendre complètement la jambe, malgré
Je traitement ou les traitements appliqués depuis trois ou quatre
semaines. Faites une application des courants induits ou faradiques
d'abord sur les muscles de la cuisse: immédiatement le patient
pourra spontanément et sans douleur (ou avec beaucoup moins de
douleur) fléchir et étendre la jambe complètement (ou tout au
moins beaucoup mieux que précédemment). Avec la faradisation
des muscles de la cuisse, faites aussi la faradisation de l'articu-
lation du genou : vous constatez immédiatement un diminu-
tion du liquide épanché. Ce phénomène si brusque et si rapide
de résorption succédant a une application électrique de tres
courte durée provoque un peu d'étonnement. Que l'on réfléchisse
cependant a la soudaineté et à la rapidité avec lesquelles l'épanche
ment se produit dans bien des cas. Le phénomène de la résorption
du liquide n'est pas plus étonnant que le phénomène de sa forma-
tion. Quant à l'explication du mécanisme de cette résorption, je
rappelle encere ce que disait Tripier tout à l'heure des modifications
provoquées par l'électrisation sur la circulation, sur les fonctions
veineuses et lymphatiques. « C'est à ces actions dynamiques que
nous semble devoir être surtout rapportée la résolution des épan-
chements séreux. »
Toutefois, la résorption du liquide et la motilité ne constituent
pas deux faits absolument solidaires. En effet, il est des cas où
l’&panchement de synovie est déjà résorbé, et cependant l'impotence
fonctionnelle persiste sans atténuation. Que l'épanchement de
synovie existe encore ou n existe plus, l'action des courants fara-
diques sur les muscles de la cuisse produira le même résultat : la
flexion de Ja jambe qui était impossible ou très limitée, est devenue
brusquement possible.
Que se passe-t-il dans ces groupes de muscles qui refusaient
tout à l'heure de se contracter, et qui maintenant, après une inter
vention électrique de cinq à six minutes, veulent bien se contracter
spontanément ? I] n'est guère possible de répondre avec certitude.
Cependant l'analyse attentive des faits observés me conduit à cette
explication que c'est la douleur qui empèche le muscle de se con-
tracter et que la faradisation, agissant à la manière d'un analgésique
H
PLANET. — HYDARTHROSE DU GETOU 775
puissant, abolit la douleur et ainsi rend au muscle sa capacité
fonctionnelle.
Ce rôle du muscle dans la pathogénie de l'hydarthrose avait passé
totalement inaperçu. Voici cependant qu'au moment où je donnais
au premier Congrès de Physiothérapie de Liège (août 1905) un court
résumé de ce travail, M. Dagron a communiqué à ce même Congrès
deux notes (1° Reéducation de la fonction dans les membres traumatisés.
20 Traitement de l'hydarthrose), où il étudie la part qui revient au
muscle dans le traumatisme, et la part qu'il convient de lui faire
dans le traitement à instituer. I} remarque fort bien que « dans les
fractures et luxations, on ne parlait pas autrefois des lésions mus-
culaires, tendineuses, vasculo-nerveuses, alors que, dans les con-
tusions diverses, le système musculaire est le plus souvent atteint ;
le muscle, qui est douloureux, se plaint. »
Il ajoute que, pour l'hydarthrose, «c'est en soignant le muscle
malade et son accessoire, la bourse séreuse tricipitale, qu'on guérira
la cause de l'épanchement ; le traitement de l'épanchement de synovie
ne saurait s'en tenir à la résorption du liquide épanché, ce n'est
qu'un premier temps, le moins important. »
Pour M. Dagron, l'épanchement de synovie n'est donc pas l'élé-
ment unique ou principal, c'est un phénomène secondaire; et la
véritable cause, c'est le muscle malade. Ce qui l'amène à dire jus-
tement que « l'hydarthrose, considérée à tort comme une affection
articulaire, a de ce fait éprouvé un retard dans son évolution théra-
peutique. »
ll estfächeux que M. Dagron, avec cette conception pathogénique
de l'hydarthrose,veuille conserver « l'appareil ouaté de nos péres »,
qu'il faut placer, dit-il, avec la même énergie, des orteils à mi-
cuisse. Il semble persuadé que la compression ouatée est toujours
l'unique moyen de faire résorber le liquide épanché.
Puisque le muscle est primitivement malade, puisque c'est le
muscle malade qui est la cause de l'épanchement de synovie, il
est logique, semble-t-il, que tous nos efforts doivent tendre à resti-
tuer à ce muscle son intégrité fonctionnelle. Aussi, pour ma part,
je repousse absolument tousles moyens thérapeutiques qui auraient
pour effet de diminuer la vitalité du muscle et de supprimer son
activité. Il ne faut pas d immobilisation. Il ne faut pas de compres-
sion. Non seulement je refuse pour la faradisation dans l'hydar-
776 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
throse le secours et l'appui de toute autre médication adjuvante,
mais je conseille au malade de marcher et de faire des mouvements.
sans autre limite que le commencement de la fatigue.
Cest ainsi que Jai procédé dans les seize cas qui sont relatés
plus loin.
Ce traitement électrique peut étre appliqué dans toutes les
variétés d hydarthrose : l'hydarthrose récente et l'hydarthrose
ancienne, l'hydarthrose traumatique, les hydarthroses symptoma-
tiques.
Modalité électrique
J'emploie le courant d'un appareil d'induction tel que l'appareil
volta faradique de (raiffe. Je préfère la bobine à fil fin, et je dispose
le trembleur de facon à obtenir des oscillations aussi courtes et
aussi fréquentes que possible.
Intensité de courant : je vais jusqu à la limite de tolérance.
Technique opératoire
Je fais l'application électrique en deux temps: 4" temps: électri-
sation des muscles de la cuisse.
Je place le pôle positif sur la partie supérieure et externe de la
cuisse. Avec le pôle négatif.je touche au point d'élection les masses
musculaires (vaste interne, vaste externe, adducteur, etc...) cha-
que contact dure environ quinze à vingt secondes.
2e temps : électrisation de l'articulation :
Je plate les pôles de chaque côté de la rotule pendant cinq mi
nutes environ.
Pendant le premier temps, le malade souffre beaucoup à cause de
la contraction des muscles.
Je me sers d'électrodesen charbon de cornue, de cinq à six centi-
mètres de diamètre, recouvertes de peau de chamois très mouillée.
Résuitats immédiats
10 Sur l'épanchement :
A la suite de cette application électrique de courte durée, la
quantité du liquide épanchéa diminué d'une façon appréciable. En
effet, à la surface de la tumeur formée par l'épanchement, la reni-
tence nest plus la même ; la tumeur est devenue plus molle et
moins régulièrement arrondie.
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU 777
20 Sur l'impotence fonctionnelle.
La capacité de flexion de la jambe sur la cuisse, qui était nulle ou
très limitée à cause de la douleur, a augmenté subitement dans des
proportions considérables.
Invitez le malade à se lever et à marcher, vous serez surpris de
l'aisance de ses mouvements et de la facilité qu'il éprouve à marcher
et à plier la jambe. |
Cette amélioration immédiate a une valeur et une durée variables
après la première application électrique, mais elle augmente pro-
gressivement après les applications suivantes.
Les applications électriques seront renouvelées tous les jours.
Exceptionnellement deux applications dans la même journée.
Dans l'intervalle, le malade essaiera de marcher et de faire des
mouvements, en évitant seulement la fatigue.
Durée. — Pour les hydarthroses récentes, d'origine traumatique,
la guérison sera obtenue souvent en trois ou quatre jours — et il
n ya jamais d atrophie musculaire.
Dans les hydarthroses anciennes, la faradisation donnera une
amélioration très rapide et permettra la reprise prochaine des
occupations habituelles ; mais le traitement sera continué plus ou
moins longtemps, surtout quand il y a de l'atrophie musculaire et
quand l’epanchement est passé à l'état chronique.
Terminaison. — Dans tous les cas, la guérison est assurée avec les
seules applications faradiques continuées aussi longtemps que cela
paraitra nécessaire.
Hydarthroses symptomatiques.
D'une façon générale, il faut réserver le pronostic de la diathèse.
Chez les rhumatisants, l'électrisation peut être indiquée comme
la méthode de choix; car, non seulement elle guérit la maladie
localisée au genou, mais elle a un retentissement favorable sur tout
l'état diathésique.
Chez les tuberculeux, je ne peux que signaler le résultat favo-
rable d'une première application.
On verra qu une seule électrisation a donné la guérison pour une
hydarthrose traumatique survenue chez un tabétique.
718 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
CONCLUSIONS
I. — L'électrisation au moyen des courants induits ou faradiques
permet de traiter I hydarthrose du genou sans immobiliser le
membre et sans appliquer aucun appareil, aucun pansement.
I}, — Cette application électrique doit être faite d'une façon
intense successivement sur les différents groupes musculaires de
la cuisse et sur l'articulation elle-même. `
IL — Les courants induits ainsi employés ont pour effet im mé-
diat de diminuer la quantité du liquide épanché et de faciliter
considérablement la flexion de la jambe sur la cuisse.
IV. — L'amélioration de la marche est ainsi très rapide. L'hydar
throse récente peut être guérie en quelques jours.
OBSERVATIONS
OBSERVATION I
Hydarthrose traumatique. — Hydarthrose ancienne
du genou droit. — Hydarthrose récente du genou gauche
M. Ch., né à Paris, 26 ans, conducteur de travaux.
A. H. — Père atteint du diabète et de douleurs rhumatismales, mort
à 59 ans.
Mère atteinte d’une maladie du cœur, morte à 53 ans.
A. P. — Il souffre souvent de névralgies faciales. Il a eu des accès de
migraine assez fréquents jusqu'à l’âge de 15 ans.
Dans le courant du mois d'avril 1901, il a fait une chute et s'est contu-
sionné le genou droit. Depuis, pendant la marche seulement, il ressentait
une douleur vive sur le bord interne de la rotule. Y avait-il déjà un peu
d'épanchement ?
Le 6 mai 190f, il a buté du genou droit contre une planche, et ce choc
trés violent a laissé une douleur persistante dans le genou.
Le lendemain 7 mai, malgré la douleur, il a pu cependant travailler
toute la journée; mais, le soir venu, il ne pouvait plus marcber. Son
médecin a fait le diagnostic d’hydarthrose. Le malade est resté alité pen-
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU ` 719
dant un mois; on a d’abord enveloppé d'un pansement compressif tout le
membre, on a fait trois applications de pointes de feu sur le genou, enfin on
a mis un appareil silicaté.
Il commence à se lever le10 juin.
Comme, malgré immobilisation prolongée, l'épanchement persiste,
comme la marche est encore très difficile, M. Ch. m'est adressé par son
médecin pour un traitement électrique.
Je constate dans le genou droit un épanchement assez considérable. Le
malade ne souffre pas du tout au repos, mais il souffre beaucoup dès qu'il
essaie de marcher, et il se rend bien compte que la douleur est provoquée
surtout par le mouvement de flexion de la jambe sur la cuisse. Le degré
de flexion ne dépasse pas l'angle droit.
La cuisse droite est très amaigrie et très flasque, et sa circonférence
mesure quatre centimètres de moins que la cuisse gauche.
Je décide de faire des applications de courant continu ou galvanique du
pied au sacrum, en plaçant le pied dans un pédiluve (pôle positif) et en
reliant le pôle négatif à un tampon qui est appliqué sur la région sacrée.
45 juin 1901. — 1" galvan. 15 mA. 10 minutes.
16 juin. — Le volume du genou paraît un peu diminué. 2° galvan.
20 m.A. 15 minutes, avec quelques interruptions.
17 juin. — Lépanchement parait aussi abondant que les jours précé-
dents. Les mouvements de l'articulation sont peut-être plus aisés et plus
souples, sans qu'il en résulte aucune amélioration dans la marche. En
présence du résultat peu appréciable des deux électrisations déjà faites,
je décide de faire suivre la galvanisation d'une application faradique très
intense sur l'articulation du genou et sur les muscles de la cuisse.
3° galvan. 20 mA. 10 minutes. Interruptions.
Ir farad. articulaire et musculaire.
Résultat immédiat : grande amélioration de la marche. Cette amélio-
ration persiste pendant une heure.
18 juin. — Kr galvan. 15 mA. 10 minutes.
2° farad.
Résultat immédiat : comme hier, grande amélioration de la marche, et
l'amélioration dure deux heures.
La flexion dépasse l'angle droit.
L’épanchement semble moins abondant.
19 juin. — 5° galvan. 20 mA. 10 minutes
3° farad. |
20 juin. — L'amélioration de la marche, qui avait d'abord duré une
beure, puis deux heures, après les deux premières faradisations, est devenue
permanente après la 3° faradisation.
780 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
6° galvan. 20 mA. 10 minutes
4° farad.
21 juin. — Le malade a fait de très sensibles progrès pour la marche Il
ne boite que par moments. La flexion est devenue presque complète, elle
permet de se mettre à genoux sur le sol. L'épanchement a beaucoup
diminué.
Le traitement est continué ainsi à peu près tous les jours, et le 43 juillet
M. Ch. a repris son service.
Il marche très bien, sans botter du tout.
Il peut monter à bicyclette.
Il se plaint seulement d'un peu de faiblesse dans la jambe (il a y encore un
peu d’atrophie musculaire, mais la différence qui était de 4 centim. est de
1 centim. seulement).
L'épanchement a totalement disparu.
Enfin, le 2 aout, je constate la guérison.
On a fait 29 galvanisations et 27 faradisations.
2° Hydarthrose du genou gauche
Depuis le mois de juillet 1901, M. Ch. avait repris son service, complète
ment guéri de l'hydarthrose du genou droit, sauf une légère diminution
persistante du volume de la cuisse.
Le 22 novembre 1901, à o.ıze heures du matin, en levant la jambe gauche
pour monter sur une chaise, il sent soudain nne crampe très douloureuse
dans le genou gauche. Tout de suite, il étend la jambe et la crampe cesse.
Mais il éprouve une douleur continue dans le genou, et il ne peut plus
marcher qu'en boftant fortement. A sept heures du soir, il marche avec
peine, obligé fréquemment de s'arrêter. Au repos, il ne souffre pas du tout.
Le genou est un peu enflé.
La nuit se passe bien.
Le 23 novembre matin, M. Ch. éprouve une grande difficulté à marcher,
il sent à chaque pas une douleur vive dans le genou. Au repos, à l’état
d'immobilité, il ne souffre pas.
Le malade se fait transporter chez moi, et je constate :
La flexion forcée de la jambe sur la cuisse est possible, mais difficile et
douloureuse.
L'extension ne peut pas se faire complètement.
Il y a un épanchement très abondant, avec choc rotulien. La synoviale est
très distendue et forme un bourrelet supérieur et des bourrelets latéraux.
Donc il s'agit d'une véritable hydarthrose du genou gauche, survenue
brusquement, dans un effort musculaire.
Je propose à M. Ch. de ne pas interrompre son service de conducteur des
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU 781
{ravaux et de s’efforcer de marcher. Il viendra tous les jours chez moi faire
une séance d'électrisation (faradisation).
La première séance est faite le 23 novembre, à onze heures du matin.
Farad. artic. et muscul.
Résultats immédiats :
1° la tension du liquide semble avoir diminué pendant l'application
électrique ;
2° la douleur qui se produisait dans le genou par la marche est abolie. Le
malade marche facilement, sans boiter ; il descend l'escalier d’une façon
normale, il fait exécuter à sa jambe avec rapidité tous les mouvements
de flexion et d'extension.
Cette guérison fonctionnelle apparente dure un quart d'heure environ.
Puis, la douleur recommence aussi forte qu'avant.
A deux heures après midi, la douleur a de nouveau diminué, et la mar-
che s'effectue sans botter, à condition d'aller lentement. L’enflure du genou
est restée diminuée.
Vers la fin de la journée, l’enflure du genou a de nouveau augmenté et
la douleur aussi. |
La nuit cependant est très bonne. |
24 novembre. — Le malade souffre quand il fait les premiers pas ; puis
ja douleur s’atténue, la marche devient plus facile, mais il y a un peu de
botterie.
2e farad.
Resultat immediat : abolition de la douleur ; flexion tres facile.
La guérison apparente dure une demi-heure.
Le reste de la journée, trés peu de douleur, et encore pas tout le temps,
dans la région du tendon rotulien.
Nuit trés bonne.
25 novembre: — Dés le matin, quand il commence a marcher, il sent très
peu de douleur, marche sans bolter, il fléchit facilement la jambe et il peut
l’étendre complètement.
L'épanchement a diminué d'une façon notable ; il n'y a plus de bourre-
let de la synoviale au-dessus de la rotule,
La mensuration des cuisses indique un centimètre de plus en faveur du
côté gauche (je rappelle que le côté droit a été frappé, il y a six mois, d'hy.
darthrose et d’atrophie musculaire consécutive).
3e farad,
Après cette application le liquide sembleencore avoir de nouveau et brus-
quement diminné. |
26 novembre.— M. Ch. marche tout fait bien, sang bofter,sans ressentir
aucune douleur ni aucune gêne. |
782 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Cependant, hier, il a fait une journée de dix huit heures de travail, et il
a monté une échelle de 14 mètres.
4e farad.
27 novembre. —- ll va très bien
Il marche très facilement.
Il ne boîte pas.
Il ne souffre pas.
Le genou a repris sa forme.
L'épanchement parait tout à fait résorbé,
En somme, le malade présente dès maintenant lesapparences de la guérison,
après quatre séances de faradisation.
Nous continuerons le traitementencore pendant quelques jours.
3 décembre. — (Après la dixième farad.) La guérison fonctionnelle s'est
maintenue intégralement.
Du côté de l'articulation, on constate la présence d’un peu de liquide. Il
semble que l’épanchement soit capable de légers retours offensifs qui n'ont
aucun retentissement sur la fonction de l'articulation.
La mensuration des cuisses donne encore le même résultat que le 25
novembre ; l'hydarthrose du genou gauche n’a entrainé aucun changement
dans l'état des muscles de la cuisse correspondante.
M. Ch. n'a pas cessé de faire son service ordinaire, qui est parfois très
pénible. Hier, il a fait encore une journée de 18 heures de travail, la
plupart de temps debout, marchant dans des souterrains, grimpant aux
échelles.
9 décembre. Il se trouve tout à fait bien.
Hier, il a fait une journée de travail de 22 heures.
L'épanchement est entièrement et définitivement résorbé.
Nous faisons la dernière séance de farad., qui est la quinzième.
RÉFLEXIONS
Cette observation est la plus importante et la plus instructive de
notre série, d'abord parce qu'elle est la première, qu'elle est jusqu'à
un certain point la condition de toutes les autres, mais aussi parce
qu'elle est la plus complète, nous offrant chez le même sujet la
production d'une hydarthrose à six mois d'intervalle à un membre
et puis à l'autre. Nous y pouvons juger l'effet comparatif du traite
ment médical et du traitement électrique, et, dans le traitement élec-
trique, l'effet comparatif de la galvanisation et de la faradisation.
Avec le traitement médical (immobilisation, compression, pointes
de feu), employé pour l'hydarthrose du genou droit, le malade se
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU 783
trouve, après quarante jours de soins, dans une situation plus
mauvaise que tout de suite après son accident, puisque à l'épanche-
ment articulaire, à la douleur que provoquent les mouvements de
l'articulation, à l'incapacité fonctionnelle dont le membre est
frappé, est venue s'ajouter une atrophie considérable des muscles
de la cuisse. |
Avec le traitement électrique (faradisation) appliqué immédiate-
ment contre l'hydarthrose du genou gauche, la guérison apparente
ou fonctionnelle est obtenue, sans garder le repos, sans interrompre
les occupations. Les muscles restent indeinnes. Bientôt même le
malade peut se livrer impunément à un travail excessif.
Pour l'hydarthrose du genou droit, que j'appellerai une hydar-
throse ancienne, puisque je n'ai commencé à la traiter qu'après le
quarantième jour, les applications électriques au moyen de la
faradisation unt donné une amélioration immédiate, mais elles
n'ont permis de reprendre le travail qu'après trois semaines de
traitement.
Pour l'hydarthrose du genou gauche, qui est une hydarthrose
récente, puisque le traitement a pu être entrepris le lendemain
même de l'accident, chaque application électrique a été suivie d'une
amélioration considérable de l’état anatomique et de l'état fonc-
tionnel, et la guérison semble obtenue en quatre jours, sans inter-
ruption de travail.
Avec l'immobilisation d'un mots dans un appareil compressif, la
cuisse droite a maigri de quatre centimètres.
La cuisse gauche, traitée par l'électricité, n'a présenté aucune
modification de volume.
Si nous comparons l’action des deux modes électriques, la galva-
nisation et la faradisation, nous voyons que les trois applications
galvaniques de 15 à 20 milliampères, faites du pied à la racine du
membre, n'ont pas été suivies d'effets manifestes et très appréciables,
tandis que dès la première application faradique, il se produit un
changement si important, si rapide et si net que, sans contesta-
tion possible, il doit être attribué à ce mode d’electrisation.
D'ailleurs, pour l’'hydarthrose du genou droit, j'ai continué concur-
remment les applications galvaniques et les applications faradiques ;
en dehors des effets que j'ai rapportés à la faradisation, il ne ma
784 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
pas été possible de déméler une action particulière du courant
galvanique.
Pour l'hydarthrose du genou gauche, la faradisation a été
employée seule, on a vu avec quel succès, et il semble qu'elle
se suffit à elle-même.
OBSERVATION II
Hydarthrose traumatique ancienne
M. D..., né à Paris, 42 ans, officier d'artillerie.
A. P. — A 22 ans, chute de cheval. Trois semaines après, seulement, il
a remarqué que, quand il montait à cheval, sa jambe droite s'engourdissait,
et que la veine saphène interne gonflait beaucoup. Il a porté un bas élas-
tique pendant deux ans.
A 38 ans, névralgie sciatique droite, avec douleurs très aiguës; il est
resté alité pendant plus de quinze jours, il a marché très difficilement pen-
dant trois mois, et, pendant plus d’un an, cette jambe se fatiguait très
rapidement.
Le 18 décembre 1901, étant à cheval, il veut sauter à terre: le pied droit
reste engagé dans l'étrier, le poids du corps tirant sur la jambe. Quand il
a été dégagé, il s'est vu tout d'abord dans l'impossibilité de faire un pas
à cause de la douleur ressentie dans le genou. On lui a prescrit des bains,
le massage, et on lui a conseillé d'éviter l'immobilisation. Effectivement,
il a continué son service, sauf qu'il s'est abstenu de monter à cheval. La
marche est un peu difficile, et la fatigue se produit rapidement. Quand il
veut marcher longtemps, il se sent grrété par une douleur de plus en plus
forte dans toute la longueur de la jambe, du pied jusqu'au genou.
Au bout de cing semaines, l'amélioration n'étant pas suffisante, M. D...
vient me voir, le 25 janvier 1902 :
Le genou droit est le siége d’un épanchement assez abondant, la syno-
viale est trés distendue et forme un cul de sac supérieur et des culs de
sac latéraux. Le côté interne du genou est très douloureux. Il n'y a pas
d'atrophie musculaire. La flexion de la jambe sur la cuisse est douloureuse
et ne dépasse pas l'angle droit.
Il s'agit d'une hydarthrose ancienne, puisqu'elle a déjà cing semaines.
1" farad. artic. et muscul. 8 minutes, résultat immédiat : marche plus
facile, sensation de légèreté dans la jambe, flexion augmentée ct moins
douloureuse.
Cette amélioration persiste intégralement jusqu'au 27 janvier soir.
La tension du liquide paraît très diminuée.
La douleur du côté interne du genou est abolie.
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU ‘185
Il reste facilement et longtemps debout.
ll marche sans botter.
La flexion est à peu près complète.
En marchant, il sent des craquements dans le genou.
28 janvier. — 2° farad.
Résultat immédiat : marche très facile, flexion a peu près complète,
souplesse des mouvements en tous sens, craquements dans le genou pen-
dant la marche. L’épanchement a encore diminué ; les culs de sac latéraux
ne sont plus visibles, le cul de sac supérieur persiste ; mais la palpation
détermine une sensation de crépitation neigeuse.
29 janvier. — 3° farad.
30 janvier. — Ar farad.
Ce matin, il a fait trois kilomètres à pied, sans difficulté, sans douleur.
La flexion est trés facile.
La quantité de liquide a encore diminué, le cul de sac supérieur est a
peine apparent. La crépitation est difficile à percevoir.
31 janvier. — Dr farad.
Il peut fléchir et étendre brusquement la jambe, il peut frapper le sol
avec son pied.
4“ février. — 6° farad.
6 février. — 7° farad.
Le 8 février, il monte à cheval.
10 février. — 8° farad.
45 février. — Or farad.
22 février. — 10° farad.
Il est monté à cheval deux fois cette semaine.
Pas de douleur ni de gène au genou.
Flexion complète.
L’épanchement n'est pas complètement résorbé.
3 mars. — Ila eu la grippe et a dù s’aliter quelques jours.
11° farad.
42 mars. — Un peu de liquide persiste toujours sans douleur, sans
aucune gène pour la flexion.
12° farad.
15 mars. — 13* farad.
20 mars. — 14° farad.
REFLEXIONS
Cette observation montre d'abord ceci d'intéressant : M. D.a eu
la bonne fortune de ne pas être immobilisé. Résultat : il n'a pas
ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE. TOME VIII. — NOVEMBRE 1905 © 30
786 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
interrompu ses occupations, il n’a pas vu se produire l'atrophie
des muscles de la cuisse.
Au pointde vue du traitement électrique qui a été commencé
cing semaines seulement après l'accident, l'effet de la faradisation
est saisissant dès la première application. La faradisation a eu une
action plus marquée et plus rapide sur l'état fonctionnel que sur
l'état anatomique.
L'épanchement a persisté longtemps, très diminué il est vrai,
mais sans entraver les mouvements de la jambe sur la cuisse.
Il est bon de faire remarquer que M. D., qui est en garnison dans
une ville un peu éloignée, n'a pas pu venir fréquemment ni régu-
lièrement se faire soigner.
OBSERVATION Ill
Hydarthrose traumatique ancienne
M. K., 79 ans, ancien industriel.
Il est atteint depuis longtemps de rhumatisme chronique déformant et
d'artériosclérose.
A cause de la faiblesse des jambes, il a pris l'habitude depuis plusieurs
années, de se faire masser périodiquement.
Le 20 décembre 1901, en descendant de tramway, il a fait un mouvement
forcé de la jambe droite et il a senti une douleur vive dans le genou.
Cette douleur dans le genou se reproduit chaque fois qu'il veut essayer
de marcher. Il a gardé le repos au lit pendant les trois premiers jours.
Puis, il s’est fait masser comme à l'ordinaire, et il s’est remis à marcher
appuyé sur une canne, et boltant à cause de la douleur du genou droit.
Le 8 janvier, son médecin ayant constaté un peu d’epanchement, on a
fait un badigeonnage de teinture d’iode.
Le 10 janvier 1902, c'est-à-dire trois semaines après l'accident, j'examine
le malade, et je constate l'existence d'un épanchement assez abondant. Le
liquide est surtout amassé dans le cul-de-sac supérieur de la synoviale.
La flexion de la jambe sur la cuisse est douloureuse et incomplète. Il n'y 0
pas d’atrophie des muscles.
1** Faradisation
Résultat immédiat : II marche facilement, sans canne, et il ne boite pas.
Cette amélioration dure pendant une heure environ.
Le malade déclare que les séances de massage faites depuis trois semaines
n'ont pas amené de changement appréciable dans son état, et il insiste sur
ce point qu'il n’a jamais éprouvé après le massage une amélioration des
PLANET. — HYDARTHROSE DU: GENOU 187
mouvements de sa jambe et cette facilité de la marche qu'il constate après
cette première électrisation.
41 janvier. — 2° farad.
Il marche sans canne, facilement, avec une sensation de lourdeur au
genou, mais sans douleur. Le 12, il boîte un peu par moments.
43 janvier, — 3° farad.
Résultat immédiat : il marche très facilement sans ressentir aucune
géne dans le genou, ni lourdeur, ni douléur.
Le liquide a notablement diminué.
14 janvier. — 4° farad.
22 janvier. — br farad.
Il y a une amélioration permanente, qui n'est pas encore la guérison
complete et definitive. Le malade marche très facilement, sans canne. S'il
marche longtemps, il sent un peu de fatigue et de gène, et alors il boite
un peu.
Mais, tout de suite après les applications électriques l'effet produit est
tel qu'il équivaut à la guérison fonctionnelle pendant plusieurs heures.
L'épanchement, très diminué, n'est pas encore tout à fait résorbé.
Nous faisons encore une dizaine d'électrisations, jusqu'au 26 mars 1902.
RÉFLEXIONS
Comme M. D., dans l'observation précédente, M. K. a été assez
heureux pour ne pas être tenu au repos forcé pendant plusieurs
semaines avec immobilisation du membre dans un appareil com-
pressif, aussi n'y a t-il pas eu d atrophie musculaire.
Malgré les conditions défavorables (grand âge et rhumatisme
chronique déformant), l'électrisation faradique, même appliquée
avec prudence, a donné des résultats, immédiats et éloignés, aussi
bienfaisants et aussi rapides que dans les autres cas.
Remarquons enfin que M. K. a eu un grand nombre de séances
de massage avant l'électrisation et concurremment avec l'élec-
trisation, et que le massage, à aucun moment, n'a paru déterminer
un changement appréciable dans l'état du malade.
OBSERVATION IV
Hémo-hydarthrose traumatique récente
M. Pierre J., 21 ans, coupeur en chaussures. Transporté à l'Hôtel-Dieu,
salle Saint-Landry, le 19 mars 4902, à quatre heures du soir.
Une heure auparavant, marchant sur le bord du trottoir, il est tombé
sur la chaussée. Il n'a pas pu se relever tout seul, on l'a soutenu pour
788 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
faire quelques pas. Il ne pouvait pas appuyer le pied gauche sur le sol a
cause d’une douleur très vive dans le genou gauche.
Le 20 mars, à la visite du matin, M. Marion, chirurgien des hôpitaux,
professeur agrégé de la Faculté, suppléant le prof. Duplay. dans la chaire
de clinique chirurgicale de l'Hôtel-Dieu, constate une hémo-hydarthrose du
genou gauche, avec épanchement très abondant, au point que le choc rotu-
lien ne peut pas être obtenu.
Après la visite, on applique le pansement compressif qu'il est d'usage
d'employer dans le traitement de l'hydarthrose.
Le 21 mars, à 9 h. du matin, le pansement compressif enlevé, on constate
que l’Epanchement a un peu diminué depuis la veille. On peut maintenant
produire le choc rotulien.
A la palpation, on détermine une douleur très vive au niveau des liga-
ments latéraux de l'articulation, principalement du côté externe.
Couché sur son lit, le malade ne peut pas détacher spontanément le talon
gauche du lit pour élever la jambe. Il parvient, mais lentement et avec
beaucoup de difficulté, à ramener son pied en arrière, de façon à fléchir la
jambe sur la cuisse incomplètement.
]l ne peut pas marcher du tout.
M. Marion veut bien me confier ce malade pour lui appliquer le traite-
ment électrique (faradisation) à l'exclusion désormais de toute autre médi-
cation.
1° farad.
Les deux tampons, préalablement bien mouillés, sont appliqués avec
force de chaque côté de la rotule.
Lintensité du courant est portée à peu près au maximum.
La durée de la séance est de 44 5 minutes. Cette application paraît assez
douloureuse.
Résultat immédiat : La palpation du genou ne détermine plus aucune
douleur. .
Le malade peut détacher le talon gauche du lit et élever la jambe avec
beaucoup de facilité.
Jl peut fléchir la jambe complètement sans hésitation.
Cependant il se déclare incapable de marcher.
M. Marion pense que l'incapacité de marcher, alors que les mouvements
de la jambe sont devenus si faciles quand le malade est placé sur le lil, doit
étre mise au compte de la déchirure plus ou moins grande des parties liga-
menteuses de l'articulation.
22 mars. — Depuis la séance d’electrisation faite hier matin, le malade
n'a pas souffert du tout.
La palpation du genou ne provoque ancune douleur.
Le malade peut élever la jambe gauche avec une grande facilité.
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU 789
La flexion est un peu moins facile et rapide que hier matin, tout de suite
après l'application électrique.
La quantité du liquide épanché acertainement diminué depuis hier matin.
Et cependant la jambe n’est plus soumise à l’immobilisation ni à la com-
pression.
2° farad.
Tout de suite après la séance, la flexion et l'élévation spontanées se font `
complètement et facilement.
23 mars. — Le liquide épanché s’est à peu près complètement résorbé. La
rotule se dessine nettement sous la peau. Tout autour de la rotule, la pal-
pation montre un empätement qui semble dù à l'épaississement des parois
de la synoviale.
L’élévation de la jambe, la flexion de la jambe sur la cuisse Se font rapi-
dement et complètement. Cependant, impossibilité de marcher.
3° farad.
24 mars. — Il commence à pouvoir marcher, à condition de s'appuyer
sur un bâton.
Dans son lit, il peut faire exécuter à sa jambe tous les mouvements sans
ressentir aucune douleur.
Ar farad.
25 mars. — Dans l'après-midi d’hier, il a commencé à pouvoir marcher
sans appui. Il botte légèrement. |
Il peut se tenir debout et se porter sur la jambe malade seule.
Un peu de liquide s’est reformé dans l'articulation du genou.
5° farad.
26 mars. — 6° farad.
Le malade quitte l'hôpital.
A partir du 27 mars, le malade est venu à peu près tous les jours à
l'hôpital se faire électriser.
Lc 2 avril, on a aperçu pour la première fois une ecchymose sur le bord
externe du genou, près de la téte du péroné.
Le 5 avril, dernière électrisation.
RÉFLEXIONS
Ce malade a été traité sous les yeux du Docteur Marion, chirur-
gien des hôpitaux, qui m'a fait l'honneur de me le confier.
Le traitement électrique a été commencé deux jours après
l'accident. |
La première application faradique a produit une amélioration
considérable abolissant la douleur et permettant les mouvements
en tous sens.
790 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
Mais le malade n'a pu commencer de marcher qu'après la troi
sième séance.
Il semble que dans ce cas, il s'agit d'un traumatisme très
violent et qu'il y a eu, comme l'admet M. Marion, déchirure des
parties ligamenteuses.
Néanmoins, le malade a pu quitter l'hôpital sept jours après son
entrée, et tl était complètement guéri le 15° jour.
OBSERVATION V
Hydarthrose traumatique ancienne
M. Georges T., 29 ans, charretier-monteur.
Le 29 janvier 1902, il a été accroché par le manchon d’accouplement d'un
arbre de transmission. Son corps a fait trois ou quatre tours; puis, la
courroie a glissé hors de la poulie, et le treuil s'est arrêté.
On a constaté des blessures du crâne et des contusions du genou gauche.
Il a pu marcher quelques instants après, mais il boitait fortement parce
qu’il lui était impossible de fléchir la jambe gauche.
Le médecin qui l’a examiné a fait le diagnostic d’hydarthrose, et il a
prescrit le repos au lit, des compresses résolutives, un pansement com-
pressif.
Le malade est resté alité complètement pendant onze jours.
Quand il a voulu commencer à marcher, la douleur du genou l’a empéché
de fléchir la jambe, et il s'est résigné à marcher la jambe raide. Au repos,
assis ou couché, il ne souffre pas.
Il est allé à la consultation de l'hôpital Saint- Louis, où l'on a essayé
vainement de fléchir de force. On lui a conseillé des badigeonnages de
teinture diode, la compression du genou avec une bande de flanelle, des
bains sulfureux. On l’a revu plusieurs fois et on lui a toujours dit de
continuer le même traitement.
La douleur du genou s'est un peu atténuée, mais elle empêche toujours
la flexion et quand on veut faire la flexion forcée, la douleur devient
intolérable.
Le malade fait lui-méme un peu de massage tous les jours, matin et
soir, sans résultat appréciable.
Le 1° mars, on lui a fait des pointes de feu sur le côté interne du
genou, et ila trouvé un peu de soulagement.
M. T. m'est adressé le 5 mars, c'est-à-dire cing semaines e apres l'acrident.
Le degré de flexion de la jambe, mesuré en tracant une ligne qui-va du
pied à la ligne prolongeant l'axe de la cuisse, paraît être de 35 centimètres.
La douleur siège uniquement au bord interne du genou.
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU 791
L’épanchement est complètement résorbé.
La cuisse paraît amaigrie, cependant elle n'a pas perdu tout à fait un
centimètre.
1* farad. artic. et muscul.
Résultat immédiat : Abolition de la douleur. Le degré de flexion est
augmenté de quatre centimétres.
Marche facile.
Ce résultat s'est maintenu intégralement jusqu'à la deuxième électrisation,
qui a lieu le 7 mars. Alors, le degré de flexion atteint 48.
Il marche facilement, sans douleur, et il peut se passer de bâton. Il
commence à pouvoir se baisser sur les cuisses, comme pour s'accroupir.
8 mars. — 3° farad.
La flexion mesure 54.
Le traitement électrique est continué ainsi tous les jours.
Le 18 mars (13° farad.) — Il marche très bien, il ne boîte pas du tont,
il ne sent aucune douleur, il monte et descend les escaliers sans difficulté,
la flexion dépasse l'angle droit. Quand il est assis, les jambes et les pieds
sont parallèles.
Le 27 mors (22° farad.), la flexion mesure 64, et nous arrêtons le traite-
ment le 4" avril après 27 électrisations.
RÉFLEXIONS
M. T., na pas élé complètement immobilisé que pendant
onze jours. L'atrophie musculaire n'a mesuré qu'un centimètre
environ et n'a pas persisté longtemps. |
Le symptôme dominant chez ce malade était la douleur très vive
qui siégeait sur le bord interne du genou gauche. Cette douleur
a résisté ou n'a été que faiblement amendée tant qu'on a employé
les moyens habituels : applications résolutives, compression, tein-
ture diode, pointes de feu, bains sulfureux, massage.
_ Cependant c'est la douleur qui constituait le principal obstacle
au rétablissement de la fonction.
Une seule électrisation faradique a supprimé la douleur sans retour.
La faradisation semble donc une arme puissante pour produire
l'analyésie. |
Après chaque électrisation, le degré de flexion est augmenté
d'une façon très sensible et que nous avons pu mesurer.
Il est assez rare, en thérapeutique, de pouvoir contrôler rigou-
reusement les effets immédiats et certains dune médication, pour
que nous ne négligions pas de signaler le fait.
792 ANNALES D ELEC TROBIOLOGIE
Notons également que l'épanchément est complètement resorbé
et que cependant le malade ne peut pas encore fléchir la jambe,
ne peut pas marcher sans douleur. L’épanchement n’est donc pas
Ja cause directe de l'impotence fonctionnelle.
OBSERVATION VI
Hydarthrose traumatique très ancienne
Mis G., née à Paris, 30 ans, couturière.
A. P. — A 25 ans, elle fait une chute sur le genou gauche. Plaie contuse
soignée avec des compresses d'eau blanche. Alitée un mois. Consécuti-
vement, état nerveux pendant cinq à six mois, avec fréquentes crises
d'hystérie.
En 1900, elle fait une chute sur les genoux. Elle n’interrompt pas ses
occupations, mais elle se plaint constamment d'une douleur dans le genou
droit, chaque fois qu’elle fait un mouvement. |
Le 10 avril 4901, la marche devient tout à fait impossible à cause de la
douleur. Son médecin diagnostique un épanchement dans le genou droit,
prescrit l’immobilisation avec un pansement compressif, fait une appli-
cation de pointes de feu.
Après quinze jours d’immobilisation au lit, l’&panchement persiste
encore. Alors on lui permet de se lever et de marcher un peu dans
l'appartement. Badigeonnages de teinture d'iode. Bandage compressif.
Bains sulfureux.
Deux mois et demi sans travailler.
Depuis, elle marche difficilement, surtout elle ne peut pas marcher
longtemps, elle ne peut pas fléchir la jambe droite, ce qui la gène
beaucoup pour se mettre à genoux (attitude souvent nécessaire pour son
travail).
Nous commençons le traitement le 24 mai 1902.
Il n’y a pas d’épanchement. Mais, au-dessous de la rotule, on sent une
masse molle.
La marche détermine une vive douleur au bord interne du genou.
La flexion forcée est très douloureuse.
Je conseille à M'* G. de ne plus mettre désormais de bande autour de sa
jambe et de marcher le plus possible.
Le 24 mai, après la troisième faradisation, la malade signale une amé-
lioration marquée, surtout pour descendre l'escalier. La flexion est
beaucoup plus facile.
Le 26 mai (6° farad.). — Elle marche plus facilement et surtout plus
longtemps.
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU 793
Le 5 juin (16° farad.). — Elle marche plus facilement, plus longtemps,
plus vite. Elle peut se mettre a genoux, les deux genoux paralléles.
Ala fin du mois de juin, elle marche sans aucune difficulté pendant
deux heures, elle n'a aucune gêne pour se mettre à genoux, elle monte et
descend les escaliers avec aisance.
REFLEXIONS.
Cette hydarthrose qui dure depuis deux ans, qui a présenté une
période d'aggravation à la fin de la première année, n'a pas cédé
aux moyens habituellement employés (interruption de travail
pendant deux mois et demi, immobilisation pendant quinze jours,
compression, pointes de feu, bains sulfureux).
Le traitement électrique a été appliqué à l'exclusion de toute
autre médication et sans nécessiter aucune interruption de travail;
un mois et demi après, Mile G... semble avoir recouvré l'intégralité
fonctionnelle de sa jambe droite.
Ici encore, l'épanchement avait disparu, et cependant la douleur
et l'impossibilité de fléchir persistent longtemps, pour ainsi dire
indéfiniment.
OBSERVATION VII.
Hydarthrose traumatique récente.
M L. T..., 25 ans, artiste lyrique, née à Paris.
A. H. — Mère diabétique morte à 52 ans.
Le 12 mai 1902, étant en scène, elle tombe sur les genoux et sent une
vive douleur dans le genou gauche. Elle a beaucoup de peine pour se
relever. Elle s'efforce de marcher pour pouvoir rester en scène jusqu'à la
fin de la représentation. Puis, elle fait sur le genou, qui saigne un peu,
des frictions avec de l’eau de Cologne et de l'alcool camphré. Elle marche
péniblement a cause de la douleur du genou, mais elle ne boite pas.
Le 15 mai, la douleur est plus forte, le genou semble tuméfié.
Le 19 mai, on fait plusieurs badigeonnages de teinture d'iode.
Elle marche encore plus difficilement, elle boîte, elle a besoin de
s'appuyer pour monter et descendre les escaliers.
La douleur siège sur le bord interne du genou, quand elle marche; pas
de douleur au repos. |
M"! T..., qui n'a pas interrompu son service, vient se faire soigner le
24 mai.
Le genou gauche est augmenté de volume et contient un épanchement
794 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
peu abondant. La flexion est douloureuse. L'extension complète est impos-
sible.
1" farad. |
Résultat immédiat : la flexion et l'extension se font facilement sans
douleur. La marche est devenue légère. La descente de l'escalier s'effectue
d'une façon normale.
26 mai. — 2° farad.
L'épanchement a diminué.
27 mai. — 3° farad.
Très grande amélioration.
29 mai. — 4° et dernière farad.
L'épanchement est résorbé.
Aucune gêne dans les mouvements du genou et de la jambe.
RÉFLEXIONS
Il s'agit d'une hydarthrose légère, et la malade, non seulement
ne s'est pas astreinte au repos, mais na pas voulu interrompre son
service. |
Douze jours après l'accident, quand elle est venue réclamer mes
soins, je Iai engagée à persévérer dans la résolution qu'elle avait
prise d'éviter l'immobilisation.
Quatre séances d'électrisation faradique ont suffi pour obtenir la
guérison de celte hydarthrose dont l'élément principal était la
douleur.
OBSERVATION VIII
Hydarthrose traumatique récente
Maurice S., 14 ans, écolier.
Le 20 juin 1902, à onze heures du matin, en jouant à saute-mouton, il est
tombé sur les genoux. On l'a relevé et on n'a constaté tout d'abord aucune
blessure. Cependant, quand il voulait marcher, il se plaignait d'une douleur
vive dans le genou gauche qui le faisait bolter. Au repos il ne souffrait pas
du tout.
On a gardé l'enfant à la maison, la jambe gauche étendue sur une chaise,
eton a appliqué sur le genou des compresses résolutives serrées avec de
l'ouate et une bande de toile.
Le petit MauriceS. m'est amené le 24 juin, quatre jours après l'accident.
Sur le genou droit, dont il ne souffre pas, je découvre une large ecchymose.
Sur le genou gauche, la peau ne présente aucune trace de lésion. Il n'ya
pas d’épanchement. La flexion de la jambe, qui ne dépasse pas l'angle droit,
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU 7195
provoque une vive douleur dans le bord interne du genou. Quand on fait
marcher l'enfant, il accuse une vive douleur dans le genou, il botte, et il se
plaint de ne pas pouvoir fléchir la jambe.
Il monte et descend les escaliers marche à marche.
Ir farad.
Résultat immédiat : la douleur est presque supprimée ; la flexion est
complète. L'enfant marche facilement et ne boîte plus.
25 juin. — Il est retourné en classe aujourd'hui. Il n’a plus souffert, il
marche sans boiter.
2° farad.
26 juin. — 3° farad.
28 juin. — L'enfant me paraît complètement guéri. 11 fléchit complète»
ment la jambe, il ne sent aucune douleur, aucune gêne dans le genou. Ila
même pu courir.
RÉFLEXIONS
Bien que je n'aie pas constaté ici d'épanchement, je n'ai pas
hésité à mettre ce cas au nombre des observations d hydarthrose
parce que l'épanchement mis à part, tout s'est passé comme dans
une hydarthrose traumatique.
J'incline à penser que dans le syndrome de l'hydarthrose l'épan-
chement n'est pas l'élément le plus important ni le plus constant,
et qu'on pourrait admettre une catégorie d'hydarthroses sans
épanchement.
On voit d'ailleurs. dans les observations V, VI, et IX, que pour
des hydarthroses de longue durée, l'épanchement était depuis
longtemps résorbé, alors que les phénoménes douloureux et la
gène fonctionnelle persistaient d'une façon grave.D autre part, épan-
chement,qui a une première fois disparu, peut se reproduire légère
ment au cours du traitement, sans entrainer une aggravation méme
passagère, sans avoir en somme aucun retentissement sur la fonction
de l’articulation (Observations I et II).
OBSERVATION IX
Hydarthrose traumatique ancienne
M. C., 24 ans, jardinier, le 49 septembre 1902, conduisant une voiture
& bras, est renversé par une grosse voiture de déménagement. Plaie
contuse du genou droit. Pendant quatre semaines, il resie au repos, la
jambe droite placée sur une chaise, jusqu'à ce que la plaie soit cicatrisée.
796 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Le 17 octobre, son médecin, qui a diagnostiqué une bydarthrose, lui
conseille de se masser deux fois par jour.
Le genou est resté douloureux depuis l'accident. La douleur est constante.
elle augmente par les mouvements, surtout pour monter et descendre les
escaliers.
Le malade boîte fortement. Il s'assied et se lève avec beaucoup de
difficulté.
Le 10 novembre, à la consultation de l'hôpital Saint-Antoine, on a diag-
nostiqué hydarthrose légère avec arthrite sèche, et on a prescrit : badi
geonnages de teinture d'iode, bains de vapeur et une genouillére.
Un peu plus tard, à la consultation de l'hôpital Tenon,on a aussi diagnos-
tiqué hydarthrose, et on a conseillé les badigeonnages de teinture d’iode
et un bandage compressif.
Aucune de ces médications n'a modifié son état et n’a diminué la douleur
du genou. |
Le malade m'est adressé le 17 décembre 1902, trois mois après l'accident.
Il n'y a pas d’épanchement.
Il n’y a pas d’atrophie musculaire.
4" farad.
Résultat immédiat : la douleur du genou est diminuée, la marche est
plus facile.
Ce résultat a duré plusieurs heures.
18 décembre. — 2° farad.
Résultat immédiat: la douleur est diminuée de plus de moitié, la marche
est de nouveau facile.
19 décembre. — 3 farad. à
L'amélioration est maintenant constante.
20 décembre. — Kr farad.
Résultat immédiat : il se croit guéri.
Le traitement est continué deux ou trois fois par semaine, jusque vers
le milieu du mois de janvier 1903.
RÉFLEXIONS
Pour M. C., l’immobilisation n'a pas été absolue. puisque, dans
sa période de repos, il n'était pas alité ; il tenait sa jambe placée
sur une chaise. Il n'y a pas eu d’atrophie musculaire.
Quand le malade est venu me voir, trois mois après l'accident, il
n'avait plus d'épanchement ; cependant la douleur constante du
genou et | impotence fonctionnelle sont aussi intenses qu'au début
et ont résisté à toutes les médications.
Après quatre applications faradiques, le malade éprouve un tel
PLANET. — HYDARTAROSE DU' GENOU 797
soulagement qu'il se croit guéri. La faradisation est vraiment un
merveilleux agent pour faire l'analgésie !
OBSERVATION X
Hydarthrose traumatique récente chez un tabétique
M. B., 50 ans, journaliste, est atteint, depuis plusieurs années, de
tabés avec crises gastriques et lésions oculaires.
Au mois de mars 1903, comme l’incoordination motrice commençait à se
manifester aux membres inférieurs, il fait une chute pendant qu'il mar-
chait dans la rue. Le soir méme, je constate dans le genou droit un épan-
chement assez abondant ; la flexion est très limitée.
Farad. muscu . et artic.
Résultat immédiat : diminution considérable du liquide épanché, flexion
complète.
Le lendemain, je constate que I'épanchement est entièrement résorbé et
que le genou a retrouvé sa souplesse habituelle.
Une seule application électrique, faite quelques heures après le trauma-
tisme, a suffi pour donner la guérison.
OBSERVATION XI
Hydarthrose symptômatique ancienne (tubercuieuse)
M. Q., 26 ans, sommelier, a été soigné, pendant son service militaire,
pour une pleurésie droite chronique et ensuite réformé.
Depuis un an, sans interrompre son travail, il est soigné pour une
hydarthrose du genou droit. On lui a fait souvent des pointes de feu et
des applications de vésicatoires.
3 octobre 1903. — Au repos, il ne souffre pas du tout. Quand il marche,
il souffre dans le genou, surtout pour fléchir la jambe.
La flexion n'arrive pas à l'angle droit.
ll y a un peu d’epanchement.
On sent la synoviale trés épaissie.
Je décide d'essayer la faradisation comme moyen d'action sur les symp-
tomes, faisant toutes réserves sur la nature mème de l'affection. |
1" farad. artic. et muscul.
6 octobre. — Depuis l’electrisalion, la marche a été plus facile et il a
moins souffert.
2° farad.
La flexion de la jambe dépasse l’angle droit.
Le traitement est interrompu.
798 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
J'ai appris que M. Q. avait subi plus tard la résection du genou.
Les deux applications faradiques qui ont été faites ont donné le même
résultat thérapeutique que dans tous les autres cas d'hydarthrose — en ce
qui concerne les symptômes.
OBSERVATION XII
Hydarthrose traumatique récente
M. M., 46 ans, comptable, le 23 juillet 1904, monté sur le siège d'une
voiture, est projeté sur le sol. On a constaté des contusions à la région
lombaire et à la hanche gauche. Il ne sentait aucune douleur dans les
membres.
Il est resté alité deux jours.
Le 26 juillet, il a marché un peu dans l'appartement, se plaignant seu-
lement de la banche gauche et de la cuisse gauche. Dans la soirée, il a
commencé à souffrir dans le genou gauche.
Le 27 juillet, la douleur du genou a encore augmenté et empéche de
mouvoir la jambe. Le médecin fait un peu de massage du genou. Après le
massage, la douleur est encore plus forte. Alors, le soir, on fait un badi-
geonnage de teinture d'iode.
Le 28 juillet. la douleur du genou persiste très violente et rend la marche
très pénible. On applique sur le genou des compresses d'alcool campbhré.
La douleur devient intolérable et permanente, empéchant le sommeil. Le
genou est très enflé. La flexion de la jambe est impossible.
Le 29 juillet, sic jours après l'accident, M. M. se fait transporter chez
moi. ll marche très difficilement, se plaignant de douleurs continuelles
qui s'exaspèrent par le plus petit mouvement. Il ne peut pas fléchir du tout
la jambe. Le genou est très enflé, arrondi, très douloureux à la pression.
On constate un épanchement assez abondant, avec le choc rotulien. Il n'y
a pas d’atropbie musculaire.
1" farad.
Résultat immédiat : Diminution de la douleur permanente, diminution
de la douleur provoquée par la marche; la flexion est plus grande; par
suite, la marche est plus facile.
Dans la soirée, la douleur permanente est supprimée.
Trés bonne nuit.
30 juillet, — Pas de douleur au repos.
Il souffre un peu quand il fait mouvoir le genou.
L'enflure a diminuée.
L’épanchement a diminué.
La marche est plus facile.
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU 799
2° farad.
Résultat immédiat : Amélioration très marquée. M. M. reprend ses
fonctions de comptable.
31 juillel. — 3° farad.
4" août. — Ar farad.
2 août. — Pas de douleur, ni au repos, ni pendant la marche.
Ii dort très bien.
La flexion dépasse l'angle droit.
Il ne se produit un peu de douleur que dans la flexion forcée.
Dr farad.
Le 6 août, le traitement est arrété après huit électrisations, M. M. se
considérant comme guéri.
RÉFLEXIONS
Comme dans les observations IV, V, VII, VIII, IX et X, l'élément
principal est encore la douleur, quia résisté aux moyens habituels :
repos, massage, badigeonnages de teinture d’iode, compresses
d'alcool camphré.
Après deux électrisations, M. M. était suffisamment soulagé pour
pouvoir reprendre son travail.
OBSERVATION XIII
Hydarthrose symptomatique ancienne (rhumatismale)
M"! M., nee en Bavière, 28 ans, gouvernante. Très bonne santé habituelle.
Le 15 septembre 1904, début d'un épanchement de synovie dans le genou
gauche. Applications de pointes de feu sur le genou. Bandage compressif
de tout le membre. Un mois au lit.
Depuis, la marche est restée pénible ; la jambe gauche est faible et se
fatigue rapidement.
Miir M. se présente le 20 avril 1905, dans l'état suivaut :
Elle se plaint de douleurs dans le genou gauche et dans la pointe du pied
droit.
Elle marche diflicilement et pas longtemps. Elle éprouve beaucoup de
gène pour monter et descendre les escaliers. Elle ne peut pas se mettre
à genoux.
Il y a un peu d’amaigrissement de la cuisse gauche.
La flexion de la jambe gauche est douloureuse et incomplète.
Le genou gauche est resté un peu gros, mais il n’y a plus d’epanchement.
On entend des craquements.
En même temps, M'* M. accuse des douleurs dans le dos, les épaules,
dans la main droite et dans les bras. Elle souffre pendant la journée et
souvent aussi la nuit. Le sommeil est rare et mauvais.
800 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
Il s'agit dune hydarthrose rhumatismale du genou gauche, dont l'épan-
chement s'est résorbé, et de douleurs de rhumatisme musculaire à locali-
sations variées et multiples.
Ir farad. artic et muscul.
Résultat immédiat : diminution de la douleur du genou. Flexion plus
étendue, moins douloureuse. Marche plus facile.
Le 25 avril, après cing électrisations, la douleur dn genou est supprimée,
la flexion de la jambe se fait complètement sans douleur, la marche est
très facile. Mi: M. peut monter et descendre les escaliers comme tout le
monde ` quand elle est assise, elle peut se lever brusquement; elle peut
se mettre et resler à genoux. Elle ne souffre plus dans la main droite ni
dans les épaules. Elle dort très bien.
Nous continuons l’électrisation jusqu’au 5 mai.
Douze séances. Guérison.
RÉFLEXIONS
On voit que l'hydarthrose symptomatique rhumatismale peut
être traitée par l'électrisation faradique avec les plus grandes
chances de succès. L'application électrique agit localement sur
l'articulation ; mais, de plus, elle détermine des modifications
dans les échanges nutritifs et dans le système nerveux, de manière
à influencer l'état diathésique.
En effet, Mlie M. a été guérie simultanément de son hydarthrose
rhumatismale du genou gauche et des douleurs musculaires
qu'elle ressentait sur plusieurs régions de son corps.
OBSERVATION XIV
M. A., 45 ans, placier, depuis l’äge de 20 ans, a eu souvent des douleurs
rhumatismales, tantôt dans les coudes, tantôt dans les doigts, tantôt dans
les épaules. Habituellement, ces attaques de rhumatisme musculaire ne
durent que quelques jours.
ll a eu aussi fréquemment des accès d'asthme.
Le 22 avril 1905, il commence à souffrir dans le genou gauche. Les crises
douloureuses sont fréquentes dans la journée et dans la nuit, mais la
douleur n'est cependant pas continue. Dans la journée, il peut marcher un
peu, pas longtemps, et il boîte fortement. Il monte l'escalier assez facile-
ment; mais, pour descendre, il est obligé de sauter sur son pied droit ou
bien il descend marche à marche. Il monte A bicyclette et c'est de cette
façon qu'il fait ses courses plus facilement qu'à pied.
Son médecin a prescrit du salicylate de soude à l’intérieur et du salicy-
late de méthyle sur. l'articulation.
PLANET. — AYDARTHROSE DU: GENOU 801
Cette médication n'a pas amené d'amélioration durable dans son état.
M. A. vient le 76 maz 1905, trois semaines après le début de son hydar-
throse. |
Le genou gauche est augmenté de volume, il est arrondi.
La pression provoque une douleur vive au-dessus de la rotule et sur les
bords du tendon rotulien.
On constate un épanchement assez abondant.
La flexion est douloureuse et incomplète. .
1" farad. artic. et muscul.
Résultat immédial : sensation de légéreté dans tout le membre — sensa-
tion de souplesse plus grande dans les mouvements — la flexion est plus
rapide, augmentée.
ll se sent tellement mieux qu’il va faire une longue promenade à pied.
Dans la soirée et dans la nuit, de temps en temps de petites crises dou-
loureuses sur le bord interne du genou. La douleur est très atténuée et
plus limitée.
17 mai. — Le matin, au lever, il ne souffre pas. Il fléchit trés bien la
jambe. Il marche avec la plus grande facilité. Il se croit presque guéri.
Le genou esl moins gros, moins arrondi. Le liquide épanché a certaine-
ment diminué.
2° farad.
18 mai. — 3* farad.
19 mai. — Kr farad.
Les nuits sont bonnes.
Le matin, au réveil, petite douleur sourde dans le genou. Dès qu'il est
levé, cette douleur disparait.
Quelquefois. dans la journée, après avoir très bien et longtemps marché,
il sent un peu de raideur et de douleur dans le genou. Quand il s'est
reposé quelques instants, il peut se remettre à marcher.
27 mat. — 1° farad.
L'épanchement n'est pas tout à fait résorbé, mais il passe inaperçu.
L'amélioration fonctionnelle se maintient d'une façon complète et
constante.
M. A..., vient encore de loin en loin faire quelques séances d'électrisa-
tion. Le genou gauche tantôt contient un peu d’épanchement, tantôt n'en
contient plus.
D'ailleurs, la guérison fonctionnelle est assurée. Et l'état général est
très bon.
RÉFLEXIONS
La médication salicylique intus et extra, continuée pendant
ANNALES D'ELECTROBIOLOGIE. TOME VIII. -— NOVEMBRE 1905. 54
89 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
plusieurs semaines, n'a pas modifié sensiblement cette hydarthrose
rhumatismale.
Après la première application faradique, M. A... éprouve une
telle amélioration des phénomènes douloureux et de la motilité de
son membre inférieur gauche qu'il se croit presque guéri.
L’electrisation faradique est une arme aussi puissante contre
Vhydarthrose rhumatismale que contre l'hydarthrose traumatique.
OBSERVATION XV
Hydarthrose symptomatique chronique rhumatismale
M. F., 55 ans, agriculteur, eu 1902 a une hydarthrose du genou droit.
Pointes de feu sur le genou. Repos à la chambre pendant plus d’un mois.
Depuis, il souffre de temps en temps dans le genou droit, et alors il
marche avec difficulté.
Le 21 mai 1905, début d'une forte crise douloureuse dans le genou droit,
avec grande difficulté pour marcher. Son médecin a prescrit un liniment et
un bandage compressif.
L'état ne s'améliorant pas. M. F. vient le 25 mai 1905.
Le genou droit est plus volumineux et arrondi. Il y a un peu d'épanche-
ment, avec choc rotulien. La flexion est douloureuse et incomplète. La
marche est pénible, avec botterie.
1" farad. articul. et muscul.
Résultat immédiat : abolition de la douleur. Marche facile.
26 mat. — 2° farad.
L'épanchement a diminué.
Pas de douleur, pas de gène dans le genou.
Marche très facile.
Le malade se dit guéri.
OBSERVATION XVI
Hydarthrose traumatique
M.. Auguste R.. 40 ans, conducteur de voitures automobiles, le 25 juillet
1905, marchait, portant un bidon d'essence, dans chaque main, quand tout
à coup il glisse, et. en tombant, sent un craquement dans le genou droit.
Transporte à l'hôpital, il y séjourne 24 heures seulement. Il rentre chez
lui à pied, mais en s'appliquant à tenir la jambe droite raide.
Son médecin a appliqué des compresses résolutives fortement mainte-
nues par une bande, et il lui a conseillé de marcher un peu et de se faire
masser tous les jours.
Il estime que le massage l'a un peu soulagé et lui a rendu un peu de
souplesse dans les mouvements.
Cependant, le 10 août 1905, dix-sept jours après l'accident, il présente
PLANET. — HYDARTHROSE DU GENOU 803
encore les symptomes suivants :
Il marche avec une canne et il boile.
La flexion de la jambe ne dépasse pas l’angle droit.
L'extension n'est pas complète.
On constate un épanchement assez abondant dans le genou.
Il ya un peu d’atrophie de la jambe et de la cuisse.
1" farad. artic. et muscul.
Résultat immédiat : abolition de la douleur, la flexion est notablement
augmentée et dépasse de beaucoup l'angle droit. — Sensation de légèreté
de la jambe. — Il marche facilement, sans canne et il ne botte pas.
C'est une amélioration considérable.
L'électrisation lui a semblé moins douloureuse que les premières séances
de massage.
Cette amélioration persiste jusqu'au lendemain.
La nuit, il dort mieux que d'habitude. Dans le lit, il peut mieux allonger
la jambe, la fléchir, la placer dans diverses positions.
44 août. — 2° farad. :
Résultat immédiat : flexion plus grande et plus facile encore qu'après la
première séance. Il marche très facilement, sans Boller il peut se porter
sur la jambe droite seule.
12 aodt. — 3° farad.
Interruption du traitement électrique du 12 aout au 18 aout.
18 août. — Ar farad.
L’épanchement est tout à fait résorbé. M. R., marche très facilement, il
descend et monte les escaliers sans s'appuyer à la rampe. Il n'éprouve ni
fatigue, ni gène dans le genou, même quand il a marché longtemps.
20 août. — 6° farad.
I] fait 12 kilomètres à pied dans les bois, sans fatigue.
22 août. — Il marche très bien.
Cependant, un peu d'épanchement s'est reproduit.
Etat général très bon.
8° farad.
24 août. — 10° et dernière farad. — Guérison.
RÉFLEXIONS
Ce malade a été légèrement amélioré par le massage ; après une
dizaine de séances de massage, il souffre encore dans le genou, il
ne peut pas marcher sans canne, et il boîte fortement, la flexion
et l'extension de la jambe sont très limitées.
Après une seule électrisation, il n'a plus de douleur, il ne boite
plus, il marche sans canne. il retrouve le sommeil.
D'autre part, le malade déclare que l'électrisation lui parait plus
facile à supporter que le massage.
TRAITEMENT
BOURDONNEMENTS DOREILLE
PAR L'EFFLUVE DE HAUTE FRÉQUENCE
par M. H. MARQUES
Chef de laboratoire des Cliniques 4 Montpellier.
Nous avons déjà signalé il y a un an, les excellents résultats
que l'on peut obtenir par l'effluve de H F; dans le traitement
des bourdonnements d'oreille. Depuis lors, nous avons pu réunir
un nombre plus considérable d'observations qui, prises dans leur
ensemble, constituent un vrai succès thérapeutique pour la haute
fréquence, surtout si l'on considère que les malades guéris ou
seulement améliorés par ce mode de traitement avaient déjà
essayé, sans aucun résultat, et pendant des périodes souvent
fort longues, d'autres méthodes de traitement.
Rappelons brièvement quelle est notre technique :
Une électrode, constituée par un petit balai de fils métalliques
fins engainé dans un manchon de verre, est reliée à l'une des
bornes d'un résonateur Oudin. |
L'appareil est réglé de telle sorte qu un effluve de fines étin
celles violettes jaillisse des fils métalliques et traverse le manchon
de verre lorsque celui-ci est appliqué sur sa main par l'opérateur.
Ce réglage réalisé, le manchon est promené pendant cinq minutes
à chaque séance en arrière du pavillon de l'oreille, siège des
bourdonnements, et en contact avec la peau.
Ces applications sont toujours facilement supportées, car elles
sont complètement indolores, les malades éprouvent une simple
sensation de chaleur au niveau de la région traitée. I] peut pourtant
arriver qu'ils se plaignent de légères brûlures, ce qui a lieu quand
on laisse trop longtemps le manchon en contact avec un méine
point de la peau ; on évite facilement ce petit accident en prome
nant constamment le manchon bien régulièrement sur toute la
région traitée.
Le nombre de malades atteints de bourdonnements, que nous
M. H. MARQUES. — BOURDONNEMENTS D OREILLE 805
avons ainsi traités, s'élève actuellement à quatorze ; cest peut-
être encore relativement peu, pour nous autoriser à conclure à
l'efficacité absolue de l'effluve de H. F. contre les bourdonne-
ments ; mais néanmoins la constance des résultats obtenus
a permis d'arriver aux conclusions suivantes :
1° La HF ne donne aucun résultat, sil y a ou sil y a eu une
suppuration auriculaire.
2 Dans les cas où il y a otite sèche et surtout otite scléreuse,
l'effluve de HF constitue le moyen thérapeutique de choir, celui qui
donne les succès les plus inespérés. On devra donc l'ordonner
d'emblée, sans négliger, si cela est nécessaire, le traitement local,
régional ou général, auxiliaire indispensable pour assurer le plein
succès de la medication,
3° Le traitement exige de 2% à 50 séances, selon l'intensité ou
l'ancienneté des bruits : 30 séances en moyenne suffisent ; mais il
ne doit jamais être inférieur à 20 séances, pour obtenir un résultat
durable. Chaque séance a une durée de 5 ou 10 minutes, et on en
fait de trois à cinq par semaine. |
A° Au cours du traitement, on note habituellement une amelio-
ration rapide, mais passagère (de la 6° à la 10° séance), bientôt
suivie d'une rechute ; après quelques nouvelles séances, l'améliora-
tion première reparait et saccentue peu à peu jusqu'à la guérison
plus ou moins tardive selon les malades. Il peut y avoir quelque-
fois plusieurs rechutes, mais le malade ne doit pas se décourager
sila obtenu une première sédation de ses bourdonnements.
3° Pour parfaire et maintenir la guérison, le malade devra, mème
après la disparition de tout bourdonnement, et à partir du jour de
cette disparition, se soumettre encore à une dizaine de séances
d'effluve de HF.
6° Nous avons constaté dans nos observations, que l'effluve donne
les plus brillants résultats dans les cas (otite scléreuse) où des
troubles vaso moteurs — l'hypertension artérielle en l'espèce —
sont la cause des bourdonnements d'oreille. Il est dès lors légitime
de penser que : les courants de HF agissent sur les bourdonnements
d'oreille des scléreux, en ramenant à la normale une pression arté-
rielle exagérée; au point de vue local, Veffluve semble déterminer
une révulsion utile sur la région malade, et peut-être une vibration
mécanique profitable,
MESURE DES RAYONS X
MÉTHODE GENERALE DE MÉTRORADIOGRAPHIE
par M. G. CONTREMOULINS
Chef du Laboratoire principal de Radiographie des Hopitaux
Rappelons ici ce que nous énoncions dés le 17 mars 1902, dans
une communication à l Académie des Sciences de Paris:
« Faute de terme de comparaison, les examens radiographiques
sont pratiqués actuellement d'une façon empirique par chaque
radiographiste et nulle entente n'est possible entre eux. Pour
remédier à cette confusion, nous avons imaginé un moyen de
comparer oculairement des teintes équivalentes qui traduisent
les deux facteurs essentiels à connaître :
» 1° Le degré de pénétration des rayons X.
» 20 La quantité de rayons émis dans un temps donné.
» Ces deux facteurs : quantité et pénétration sont déterminés par
lectures simultanées fournies par la fluorescence d'un écran de
platino cyanure de baryum disposé derrière deux fenêtres con-
fondues par un de leurs bords avec une troisième éclairée par
une lumière d'intensité variable. »
Depuis cette communication, d'autres moyens de mesure ont
été proposés. M. Benoist, à la suite de ses remarquables études
sur l'isotransparence des corps, a établi son radiochromomeétre
mesurant la pénétration. M. D. Arsonval, reprenant avec M. Gaifle le
dispositif de M. P. Villard pour l'emploi des courants alternatifs, a
disposé un milli ampèremètre dans le circuit secondaire du trans
formateur, mesurant ainsi la quantité d'énergie employée à
l'excitation des tubes de Crookes en maintenant le voltage constant
sur le primaire.
Néanmoins, nous pensons encore que l'appareil de mesure, objet
G. CONTREMOULINS. — MESURE DES RAYONS x 807
de notre communication de 1902 précitée, — appareil complété
depuis par l'adjonction d'un totalisateur de l'impression radjogra-
phique reçue pendant la durée de l'expérience, — donne plus
complètement la solution du double problème à résoudre : la déter-.
mination immédiate et simultanée des deur facteurs : pénétration et
quantité. °
En eflet, il réalise la mesure des rayons X quelque soit leur mode
de production et indépendamment aussi de la nature du tube
employé tout en fournissant l'évaluation immédiate et simultanée
des deux facteurs précités.
Enfin, l'emploi du totalisateur d'impression radiographique
élimine les causes d erreurs provenant : 1° des variations de sensi-
bilité des diverses émulsions radiographiques ; 2° des différences
d'action du révélateur en limitant son action.
Évaluation du facteur pénétration
Considérons un écran recouvert de platino-cyanure de baryum pur
soumis à l'action d'un faisceau de rayons X, dont le point d'émission
est à une distance fixe, et divisons cet écran en deux portions égales
pour constituer deux plages de mème nature.
Interposons ensuite, entre l'œil de l'observateur et l'une de ces
plages, un verre neutre d'absorption connue ; l'aspect que présen-
teront ces deux plages sera alors nettement différent : tandis que
celle qui sera libre présentera un vif éclat ; l'autre, au contraires
sera d'autant plus sombre que l'absorption du verre neutre sera
plus grande.
Dans l'espèce, nous avons fixé cette absorption à 70 pour cent
des radiations lumineuses émises par l'écran ; parce que l'expé-
rience nous a démontré que cette réduction d'éclat était la plus .
favorable pour la lecture des teintes. Nous appellerons « plage de
comparaison » la portion de l'écran dontl'éclat est ainsi réduit par le
verre neutre.
Interposons maintenant, entre le foyer radiogène producteur du
flux X et la porlion de l'écran restée libre, — que nous appellerons
plage de pénétration, — une masse métallique d'épaisseur croissante.
Si nous déplacons cette masse derrière la portion de l'écran
qu'elle intéresse, nous observerons que l'éclat de la plage de penétra-
808 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
tion diminuera d'autant plus que la masse interposée sera plus
épaisse. Son éclat sera d'abord, par exemple, plus grand que celui
de la plage de comparaison; puis, diminuant, se rapprochera de la
teinte de cette dernière jusqu à n'en plus différer.
Quand il y aura égalité de teinte entre les deux plages, il y aura
évaluation d'un état particulier du flux X observé, cet état sera
t
exprimé par l'épaisseur de la masse interposée.
Pour une ampoule, à un degré de vide donné, faisons à présent
varier brusquement, à plusieurs reprises dans un temps aussi
court que possible, le potentiel aux bornes du tube : nous consta-
terons alors que l'éclat lumineux des deux plages variera avec
l'intensité du courant admis dans l'ampoule; mais, que cette varia-
tion affectera également les deux plages, tant que l'état de vide du
tube restera lui-même constant.
Au contraire, si l'état de vide du tube vient à changer, l'égalité
d'éclat des deux plages cessera et il faudra interposer entre le foyer
radiogène et la plage de pénétration une autre épaisseur de la masse
métallique, pour retrouver l'équivalence d’eclairement des deux
plages. Cette nouvelle épaisseur répondra au nouvel état de vide du
tube et correspondra à une puissance de pénétration différente de
la première. On constatera ainsi que la masse interposée pour
fournir l'équivalence de luminosité entre les deux plages est
toujours fonction du degré de vide pour un mème tube et quelle
augmente avec celui-ci dans tous les cas, c'est à-dire pour n importe
quel tube. Ce qui revient à dire que cette identification fournit dans
les conditions énoncées l'évaluation de la pénétration moyenne dun
flux X quelconque, quels que soient le mode de produ:tion de ce
flux et l'ampoule radiogène choisie.
On sait, d'autre part, qu'il est aisé d'amener un tube de
Crookes muni d'un osmo-régulateur à l'état de vide correspondant
à une pénétration voulue. En ce cas, il suflit. en effet, de
placer l'épaisseur de masse métallique correspondant à la pénétra-
tion choisie entre la plage de pénétration et le foyer radiogène, puis
de modifier l'état de vide de l'ampoule au moyen de l'osmo-régu
lateur, jusqu'à réalisation de l'égalité de teinte de la plage de péné
tration avec la plage de comparaison.
Nous avons adopté comme masse métallique l'argent électroly
tique, produit qu'on trouve dans le commerce à l'état pur et laminé
G. CONTREMOULINS. — MESURE DES RAYONS X 809
rigoureusement aux épaisseurs que nous avons déterminées. Celles-
ci suivent Ia progression arithmétique de 2, 4, 6, 8, 10. 12, 14 et
16 centiémes de millimétre et ces épaisseurs, mesurées au sphéro-
mètre après recuit, correspondent aux degrés de pénétration 1, 2,
3, 4. 5, 6, 7 et 8 de notre appareil.
Evaluation du facteur quantité
La pénétration étant mesurée au moyen de la fluorescence d'un
écran au platino-cyanure de baryum pur, il nous a paru pratique
d'avoir recours à une comparaison photométrique pour évaluer le
facteur quantité, rendant ainsi la lecture des deux facteurs simul:
tanée. |
Nous avons eu tout d'abord souci d'éliminer les causes d'erreurs
qui auraient pu résulter des différences de la persistance réti-
nienne propre à chaque observateur, et pour y parvenir nous
avons tenu à neffectuer les lectures comparatives que sur des
éclairements de durée égale et de même fréquence. A cet effet,
nous nous sommes attachés à déterminer la durée de la fluores-
cence du platino-cyanure de baryum pour une décharge de flux X.
Cette évaluation faite, nous avons établi un dispositif optique
éclairant une troisième plage, que nous appelons « plage de quantité»
et qui se trouve disposée contre les plages de comparaison et de
pénétration.
Cette plage de quantité est constituée par la face dépolie d'un
prisme à réflexion totale qui reçoit un faisceau parallèle d'une
lumière étalonnée, d'intensité variable à volonté. après un filtrage
préalable au travers d'une solution titrée de sulfate de cuivre
pur, d'épaisseur définie. Ce filtrage a pour objet de rendre la
couleur de la plage de quantité identique à celle des plages de
comparaison et de pénétration. Nous avons placé en outre, sur
le trajet du faisceau lumineux, au niveau d'un diaphragme d'ou-
verture constante, un dispositif rotatif constitué par un disque
muni d'ouvertures règlables. (Dispositif à éclipse).
Ce disque, mù par un moteur synchrone, est actionné en concor-
dance de fréquence ou de phase; soit par le moteur de l'inter-
rupteur, soit par le courant alternatif, suivant que l'on fait usage
de courant continu avec interrupteur, ou de courant alternatif
810 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
avec le dispositif de M. P. Villard. Le disque est formé de deux
lames métalliques accolées l'une à l'autre et toutes deux percées de
deux fenêtres semblables; l'une de ces lames est fixée sur l'axe
d'entrainement. l'autre, au contraire, est mobile autour de celui-ci.
Selon la position occupée par la seconde lame, par rapport à la
première, les ouvertures sont réduites ou augmentées de quantités
-qu'un vernier circulaire fait connaitre exactement. Ces ouvertures
sont réglées en fonction de la fréquence, afin de donner une même
durée d’eclairement sur la face dépolie du prisme constituant la
plage de quantité, éclairement qui doit toujours être égal à celui que
produit une décharge du flux X sur l'écran fluorescent.
Un dispositif optique, mobile entre le diaphragme fixe et la
solution titrée, permet de faire varier l'éclairement de la plage de
quantité dans des proportions qu'une échelle, montée sur ce dispo-
sitif, exprime, par la position qu'elle occupe devant un index
fixe, en une valeur photométrique rapportée au Carcel. Cette
échelle exprime donc pour une position donnée, une quantité de
flux X toujours égale quelle que soit la fréquence choisie.
L'appareil type dont nous venons d'indiquer le principe, et que
nous avons réalisé sous une autre forme pour l'étalonnage des
échelles de l'appareil simplifié, décrit plus loin, nous a permis de
constater que les variations, résultant des différentes persistances
rétiniennes, peuvent étre considérées comme négligeables dans
l'évaluation quantitative fournie par cette mesure quand elle
s'applique aux examens médicaux. Nous réalisons cette simplifi-
cation en supprimant le dispositif à éclipse; et, nous remplaçons
l'échelle primitive unique, divisée en carcel-mètre, par des échelles
étalonnées en fonction des différentes fréquences utilisées par
comparaison avec l'appareil étalon dont nous venons d'exposer le
principe. Ces échelles peuvent se substituer les unes aux autres
sur le dispositif optique mobile et adapter ainsi le métroradioscope
à la fréquence désirée.
Ainsi, de même que pour le facteur pénétration, l'appareil permet
soit d'évaluer le facteur quantité, — en agissant sur le dispositif
optique mobile pour obtenir l'égalité de teinte entre la plage de
quantité et les plages de comparaison et de pénétration, évaluation
qui s'exprime alors par le degré de l'échelle adjointe au dispositif
optique mobile; soit d'amener un tube à émettre un flux X de
G. CONTREMOULINS. — MESURE DES RAYONS X 811
quantité connue, choisie a l'avance : l'échelle du dispositif optique
exprimant le degré désiré, il suffit de faire varier la décharge
électrique dans le tube jusqu'à identification de la plage de quantité
avec les deux autres plages.
Métroradioscope et Radlophotométre
Les mesures dont nous venons d'exposer le principe sont réalisées
par deux dispositifs constituant un seul appareil représenté par la
figure ci-dessous :
Fig. 1.
Les deux dispositifs sont montés sur une méme plaque de bronze
rectangulaire qui porte 1° à sa partie supérieure, le métroradios-
cope, avec son disque à secteurs d'argent électrolytique et son
système optique ; l'un à gauche de la figure, l'autre à droite.
2° à sa partie inférieure, le radiophotométre.
La partie supérieure de la plaque de bronze, qui est affectée au
dispositif du métroradioscope, est découpée au milieu pour former
une ouverture où trois fenêtres carrées d'égale dimension C P Q se
logent exactement ; deux de celles-ci, P Q, étant au même niveau
bord à bord et la troisième C disposée au dessus de la seconde Q de
telle sorte qu'elles sont toutes trois contiguës les unes aux autres.
Dans la même partie de la plaque de bronze, une quatrième ouver-
812 ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE
ture, plus petite et circulaire, est pratiquée au niveau et à gauche
de la fenêtre P. Le chiffre 8, sur la figure, la remplit.
Derrière cette plaque de bronze, au niveau des fenêtres et. par
conséquent, entre la source radiante et la plaque, se trouvent
placés, à gauche de la figure, le disque à secteurs d'argent et à
droite le dispositif optique.
Derant la plaque de bronze, et par conséquent du coté de l'expé-
rimentateur est monté, au niveau des trois fenêtres, un volet percé
d'ouvertures coincidant avec les fenêtres C P Q. Le volet, articule
à pivot par son côté droit, s'écarte et se rapplique pour insérer el
fixer l'écran de platino cyanure de baryum, de telle sorte que celui
ci recouvre les fenêtres C P et l'ouverture circulaire 8 située à
gauche de la fenêtre P. Dans la partie percée du volet, coincidant
avec la fenêtre C, une entaille en queue d’aronde sert à fixer le verre
neutre qui constitue, avec l'écran fluorescent, la plage de comparaison
C. Sous cette plage, derrière la fenètre Q de la plaque de bronze, se
trouve fixé le prisme à réflexion totale qui dépend du dispositif
optique et forme la plage de quantité Q.
Enfin, à gauche de cette dernière et derrière la fenètre P de la
plaque de bronze, le disque amène à volonté les masses d'argent
électrolytique entre la source radiante et la partie de l'écran fluo-
rescent du volet qui forme la plage de pénétration P. La partie de
l'écran fluorescent qui recouvre l'ouverture circulaire située à
gauche de cette dernière plage fait apparaître, quand le tube de
Crookes est en activité, un chiffre correspondant à la masse d argent
interposée entre le tube et l'écran. Ce chiffre, découpé dans le
métal du disque à secteurs, indique le degré de pénétration.
Dans la demi-obscurité, la lecture des chiffres et des plages sel
fectue à l'aide d'une bonnette fixée à la plaque de bronze par deux
charnières et un crochet. La figure montre cette bonnette rabattue
sur la plaque de bronze pour démasquer les plages du métrora
dioscope.
Le disque à secteurs d'argent tourne sur un axe fixe ; ce qui
permet d'amener derrière la fenétre de la plaque de bronze
correspondant à la plage de pinétration P du volet, l'une quelconque
des masses d'argent électrolytique, celle ci restant ensuite main-
tenue automatiquement devant la fenètre par un cliquet. La figure
montre soit en traits pleins, soit en pointillé derrière la plaque de
G. CONTREMOULINS. — MESURE DES RAYONS X 813
bronze, les neuf secteurs du disque dont huit sont réservés aux
masses d argent.
Entre chaque secteur du pourtour du disque et l'axe de celui-ci,
comme nous l'avons déjà dit à propos de la fenêtre circulaire, un
chiffre est inscrit par découpure du métal du disque et désigne la
masse d'argent située à côté de lui sur le même rayon. Ce chiffre se
place ainsi devant la fenêtre circulaire en mème temps que la
masse d'argent qu'il désigne s'interpose entre la plage P et la
source radiante.
À droite de la partie supérieure de la plaque de bronze et au
niveau de l'axe du disque s'étend le dispositif optique réalisant
l'évaluation du facteur quantité. Il se compose, en allant de droite
à gauche :
1° D'une flamme d'acétylène contenue dans une lanterne.
2° D'un dispositif optique fixe, consistant en une lentille bi-con-
vexe précédée d'un verre neutre, qui projette une portion de la
flamme sur un diaphragme muni d'un verre douci.
3° D'un dispositif optique mobile, commandé par un bouton
molleté, porteur d'un pignon, qui engréne avec une crémaillère
solidaire de ce dispositif mobile. En tournant, le pignon déplace la
crémaillère soit de gauche à droite, soit de droite à gauche, et, par
conséquent tout le système optique mobile dont elle est solidaire,
l'écartant ou le rapprochant à volonté du dispositif optique fixe.
Ce dispositif mobile est constitué par deux lentilles bi-convexes
d'un foyer égal à 30 m/m et d'un diaphragme également muni,
comme celui du dispositif optique fixe, d'un verre douci. La pre
mière lentille, celle de droite sur la figure, est fixée à l'extrémité
du dispositif à 60 ™/™ du second diaphragme, qui se trouve à sa
gauche. Elle transmet donc à cet organe, suivant la position
qu'occupe le dispositif nrobile par rapport au dispositif fixe, un
faisceau de rayons soit divergents, soit parallèles, soit convergents,
ce qui fait varier dans de grandes proportions l'éclairement de ce
second diaphragme.
Enfin, l'image de celui ci est reprise par la deuxième lentille du
dispositif mobile, fixée à sa gauche sur la figure, à une distance de
30 m/m, c'est-à-dire au foyer de cette deuxième lentille; de telle sorte
qu'elle transmet un faisceau de rayons parallèles quelle que soit la
position occupée par le dispositif mobile. Mais l'intensité du
$14 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
faisceau varie suivant la position occupée par le systéme optique
mobile par rapport au systéme optique fixe. Cet ensemble est
contenu dans un tube métallique, qui se déplace a frottement doux
dans le tube d’enveloppe, sur lequel sont fixés, d’une part. la
crémaillère et, d'autre part, l'échelle de quantité. Cette dernière.
qu on ne voit pas dans la figure qui est une coupe médiane pour
cette parlie de l'appareil, se déplace devant un index fixé sur le
tube d’enveloppe reliant la lanterne à la plaque de bronze. (Voir
fig. 1). Elle est éclairée par une portion de la flamme de la lanterne
qu'un double jeu de miroirs lui transmet au niveau d'une fenétre
de lecture située sous l'index.
~ 4 Le faisceau parallèle transmis par la deuxième lentille du
dispositif mobile se filtre en passant dans une solution aqueuse de
sulfate de cuivre pur à 30 gi, contenue dans une cuve à faces
parallèles visible en S C sur la figure. L’épaisseur de cette solution
est de 20 ™/m.
5° Enfin, le faisceau filtré est reçu par le prisme à réflexion
totale dont une des faces dépolie, affleurant la plaque de bronze,
constitue la plage de quantité Q. |
Le radiophotomètre est monté, au-dessous du métroradiscore,
sur la partie inférieure de la plaque de bronze, côté dirigé vers le
tube, et incliné sur cette plaque d'un angle de vingt degrès afin que
le tube de Crookes puisse émettre un rayon normal au centre des
échelles. Cet organe est un totalisateur des radiations émises. II
enregistre l'action du flux X émis pendant toute la durée dune
expérience sur une plaque radiographique de même composition
chimique et de même sensibilité que la plaque exposée sous
le sujet. Cette plaque est naturellement prise à cet effet dans la
même émulsion.
Le radiophotomètre se compose de deux échelles d'argent électro
lytique disposées sur trois rangs parallèles. La première de ces
deux échelles, qui comporte quinze cases réparties sur deux
rangées, est établie suivant une progression arithmétique. La
seconde, qui ne comprend que les huit cases de la troisième
rangée inférieure, correspond à une progression géométrique.
Ces deux échelles peuvent être complètées par l'adjonction de
paramètres consistant en lames d'argent électrolytique d'épaisseurs
différentes qu'on leur superpose quand la durée de l'expérience
G. CONTREMOULINS. — MESURE DES RAYONS X 815
dépasse les limites moyennes pour lesquelles ces échelles ont été
calculées. Une case ronde est réservée à l'extrémité de la deuxième
rangée, à droite sur la figure, pour l'inscription automatique d'un
chiffre correspondant au paramètre utilisé.
Sous ce système absorbant est ménagé le logement d'un châssis
contenant la plaque radiographique totalisatrice. L’obturation à
la lumière du côté exposé aux radiations de Röntgen est réalisée
dans ce châssis par une lame d'argent.
Nous avons indiqué de quelle façon nous utilisions la plaque
totalisatrice comme contrôle du développement de la plaque
employée pour l'expérience et comment elle sert, en outre, à
déterminer le choix et le temps de pose du papier employé à la
reproduction du cliché. (1)
Interrupteur mécanique pour courant continu
Appareil destiné à des courants de 70 à 220 volts sans interposition
de rhéostat ou de réducteur de potentiel dans le circuit
On ne saurait trop insister sur l'importance de la qualité de
l'interruption du courant utilisé dans le primaire de la bobine de
Ruhmkorff pour la production des rayons X. C'est, en effet, de la
qualité des interruptions que dépend la valeur quantitative de
l'examen métroradiographique ; car, il ne peut étré effectué avec
des décharges irrégulières.
Nous fumes amenés en 1900 à étudier, par une méthode chrono-
radiographique, la valeur des interruptions provoquées par divers
systèmes au point de vue de l'utilisation de ces appareils en
radiographie quantitative; or, aucun des instruments que nous
etudiämes alors ne nous donnèrent satisfaction; tous avaient un
même défaut capital : l'irrégularité des décharges. Employant dans `
ces circonstances le même dispositif chronoradiographique, nous
entreprimes l'étude des différents modes d'interruption qu'on
pouvait logiquement imaginer.
Nos expériences nous démontrèrent que, seules, les interruptions
produites par un système : cuivre rouge, fibre et charbon, utilisés
(1) Annales d’Electrobiologie, Doumer (n* 2, Huitième année 1905).
816 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
dans des conditions d'emploi particulières donnait des interrup-
tions de courant parfaitement comparables.
Mais il faut :
1° Que le cuivre rouge soit très homogène.
2° Que la substance isolante soit de la fibre rouge également
homogène et très fortement comprimée.
3° Que les frotteurs soient en charbon aggloméré erceptionnelle-
ment fin et dur.
4° Que la rupture se produise, pour un courant de 80 à 120 volts,
à une vitesse minimum de 6 mètres à la seconde.
J° Que le positif soit au balai de rupture.
6° Que la pression des balais (frotteurs en charbon) sur le collec:
teur corresponde à 3 kilog. par centimètre carré.
7° Que l'étendue du système de rupture ait de 15 à 18 ™/™. et que
la surface de contact des charbons soit de 160 à 180 ™/™ carrés.
8° Enfin, que le collecteur (1) soit exempt pendant la rotation de
toute vibration latérale provenant de son axe d'entrainement.
En raison de ces conditions essentielles, voici comment le dispo-
sitif définitif a été réalisé :
L'appareil se compose d'abord d'un solide bâti de fonte suppor-
tant par sa partie supérieure un moteur électrique dont l'axe est,
sur la figure, en A TD D et surplombe l'axe de l'interrupteur
A CC. Le moteur n'a rien de spécial ; il est monté verticalement
et possède deux turbines de graissage à huile T. Une boîte de
raccord B R relie l'axe du moteur à celui de l'interrupteur.
Ce dernier est entièrement monté sur un couvercle d'ébonite C E
qui repose sur une cage cylindrique rigide en laiton formant réser-
voir pour le liquide isolant.
Cette cage est fixée au bâti métallique par trois boulons de ser-
rage qui assurent son repèrage par rapport à l'ensemble en même
temps que la stabilité nécessaire. D'autre part, trois boulons de
fixage B f relient et repèrent le couvercle d'ébonite C E sur la cage.
Sous ce couvercle, se monte, à l'aide de vis, un bâti fixe B qui
supporte tout le dispositif mécanique de l'interrupteur, à savoir :
une chemise d’axe munie d'un rattrapage de jeu Ch A et R P.
Cette chemise est percée d'un trou cylindro-conique destiné à
)1) Disque mobile constitué par le système cuivre rouge, fibre.
G. CONTREMOULINS. — MESURE DES RAYONS X 817
loger l'axe portant le collecteur A C C. A sa partie inférieure,
la chemise d'axe porte un épaulement destiné à maintenir
MD |
t i |
AM i i - ARC
|
IN ij
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|
Fig. 2.
appliqué au bâti B un plateau P P B M mobile autour de l'axe
principal. Ce plateau, commandé par l'axe de réglage de la durée
ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE- TOME VIII. — NOVEMBRE 1905. 52
818 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE
de contact A R C, possède en P B M un porte balai mobile auquel
` vient aboutir une arrivée de courant figurée par le conducteur
flexible c f.
Sur le båti B se trouve monté, d'autre part, le porte-balai fixe
P B F également muni d'une arrivée de courant C; et ces deux
porte-balais sont électriquement isolés de la masse de linter-
rupteur. Le réglage du plateau porte-balai mobile est obtenu par
le serrage des écrous fixant la chemise d’axe au couvercle et au
bâti. Le rattrapage de jeu de l'axe du collecteur A C C s'effectue
par le règlage des écrous E R.
Enfin, une boite à billesbbm et b b f assure au système une
rotation parfaite avec le concours d'un gros volant V, disposé au
dessus du couvercle, qui supprime les légers à-coups que pro-
duirait le passage des balais au niveau de la partie isolante du
collecteur.
Les porte-balais, représentés en plan et en élévation dans la
figure 2, montrent comment ils appliquent avec énergie et sou-
plesse les charbons au contact du collecteur grace aux ressorts a
boudin disposés de chaque côté de ce dernier.
Le collecteur est essentiellement composé d’un disque isolant en
fibre rouge sur lequel sont fixés, à l'aide de vis à tête conique,
deux coquilles en cuivre rouge séparées lune de l'autre par une
saillie du disque comme le montre la figure 2. Ce collecteur tourne,
à une vitesse réglée par le moteur, entre les deux porte-balais BF
.et BM dans le sens indiqué par la flèche. Quand les deux balais
sont en opposition sur un même diamètre, ils sont isolés ; puis-
qu'ils ne sont en contact qu avec les coquilles de cuivre opposées ou
avec la partie isolante. Mais, si l'on vient à décaler la position du
balai mobile, en le rapprochant du balai fixe, on obtient alors des
établissements et des ruptures de courant dont la durée de contact
sur une des coquilles du collecteur est d'autant plus grande que les
balais sont plus rapprochés et que la vitesse de rotation est moindre.
Ce réglage, qui s'effectue à distance, c'est à-dire en dehors de la
cage, par la commande de l'axe ARC, est réalisé par le déplace
ment du plateau porte-balai mobile autour de la chemise d'axe. Il
s'opère au moyen d'un engrenage qui donne un réglage parfait. La
fixité du dispositif est assurée par un serrage convenable et régu-
lier des écrous maintenant la chemise daxe sur le bâti et sur le
G. CONTREMOULINS. — MESURE DES RAYONS x 819
couvercle. Néanmoins, une disposition spéciale dans la construc-
tion a été prise pour éviter tout accident au cas où le balai mobile
viendrait à être entraîné par la rotation du collecteur (cas d'un
serrage incomplet des écrous fixant la chemise daxe Ch A et RP
sur le bâti et le couvercle C E). Lentrainement du balai dans cette
occurrence le ramène rapidement au zéro. Mais cela ne peut se
produire que par suite d'un mauvais réglage et l'on y remédie
immédiatement en refaisant cette opération avec plus de soin.
Quant à la pression convenable des charbons sur le collecteur,
elle s'obtient de la façon suivante: ayant d'abord démonté l'appa-
reil, on fixe un crochet muni d'un poids de quatre kilogrammes à
la barrette des ressorts antagonistes disposés au-dessus du charbon
sur le porte balai ; puis plaçant l'interrupteur horizontalement de
telle façon que le charbon, dont la position est a régler, passe par
une verticale abaissée de l'axe ainsi que le poids qui est suspendu a
la barrette, ou augmente progressivement la tension des ressorts
pour amener le charbon à se maintenir au contact du collecteur
sans y exercer une pression sensible. Le mème réglage de pression
étant fait pour les deux balais, on remonte l interrupteur sur la cage
de laiton préalablement remplie de pétrole jusqu'à un niveau
marqué à l'intérieur de ce réservoir.
Enfin, la cage se fixe sur la plateforme du bâti métallique avec
ses trois boulons après vérification du parfait repérage de l'ensemble
par l'abaissement de la boîte de raccord BR. Quand le repérage est
exact, cette boîte prend sa place sans aucun coincement ; si quelque
coincement se produit, au contraire, il faut desserrer les trois `
boulons et descendre la boite de raccord qui déplace alors légère-
ment la cage, pour prendre la place quelle doit occuper et qui
produit ainsi le parfait centrage de l'ensemble ; il ny a plus,
ensuite, qu à serrer réguliérement les trois boulons. Au cas pour-
tant où la descente de la boite de raccord, dans les conditions
susdites, ne suffirait pas pour bien centrer l'ensemble malgré le
desserrage des trois boulons, il faudrait visiter les pièces en
contact pour vérifier leur propreté, car, une légère épaisseur
d’encrassement contre les organes mobiles ou les surfaces de
montage suffirait pour produire un décalage, et causer le coince-
ment.
820 ANNALES D’ELECTROBIOLOGIK
Tachy-décompteur-disjoncteur automatique
Ona vu, par ce qui précède, que la mesure du flux X n'est
possible, avec le métroradioscope, qu'autant que la fréquence des
décharges est déterminée puis maintenue constante pour l'échelle
choisie. On comprend que la durée d'une expérience n'est pas
fonction du temps, mais d'une quantité de décharges de valeur
connue, quelque soit le temps qui exprime la durée totale de
l'émission. On constatera encore qu'il faut pouvoir effectuer, au
cours de l'expérience, les réglages nécessaires et même parfois
interrompre la décharge électrique dans le tube, sans modifier,
les données préalablement arrêtées.
Pour satisfaire à ces exigences absolues, nous avons groupé trois
appareils constituant un ensemble que nous denommons : tachy-
décompteur-disjoncteur automatique.
Cet ensemble est directement commandé par le moteur de
l'interrupteur dans le cas de l'emploi dun courant coutinu. Il est
actionné par un moteur synchrone, lorsqu'on utilise le courant
alternatif provenant d'une commutatrice particulière. Il peut être
simplifié par la suppression de son tachymètre dans le cas où l'on
utilise le courant alternatif d'un secteur d'éclairage électrique
urbain, dont la fréquence est pratiquement constante.
= Le tachymétre permet de maintenir constante la fréquence soit de
l'interrupteur, soit de la commutatrice, grâce à la commande
rigide qui lui transmet directement le mouvement à contrôler.
Le décompteur est un compteur ordinaire auquel s'ajoute une
commande indépendante de chaque barillet portant les chiffres.
Cette commande s'exerce par trois boutons munis de cliquets
qui permettent d'inscrire le nombre voulu sur le cadran totalisa-
teur; le sens de la rotation étant indifférent.
Le disjoncteur automatique comporte deux manettes d'établisse
ment de courant. L'une, celle de droite, représentée par des traits.
sans Ombre, dans la figure 3, réalise l'établissement ou la rupture
du courant indépendamment du décompteur.
L'autre, au contraire, ne commande le couteau du disjoncteur
G. CONTREMOULINS. — MESURE DES RAYONS X 821
qu en agissant sur le décompteur, comme nous l’exposerons plus
loin.
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Figure 3.
Le débrayage de ces deux manettes s'effectue au doigt, par une
simple traction d’arriere en avant de la poignée de la manette uti-
lisée. Celle ci dégage le crochet quelle porte du crochet antago-
niste, qui la retient a la position d'utilisation, par une rotation de
la poignée autour de l'axe qui la relie à la branche principale. Cette
rotation libére le crochet de la manette, qui se trouve alors rappelée
par les ressorts antagonistes visibles sur la figure a la partie supé-
rieure du disjoncteur. Mais cette libération provoquant la rupture |
du courant, par entrainement du couteau de contact, peut être égale
ment produite, pour la manette de gauche seulement (figurée en
modelé noir) par le décompteur quand il est ramené au zéro. Voici
comment cette rupture automatique du courant se produit : Le
822 ANNALES D'ÉLECTROBIOLOGIE
mouvement transmis par un arbre rigide du moteur de l'interrup-
teur, ou du moteur synchrone suivant le cas, est communiqué au
décompteur par l'intermédiaire de l'arbre d'embrayage, visible sur
la figure 3 entre le tachymètre et le décompteur, au moyen d'un
embrayage représenté en gris. La roue dentée de droiteest folle sur
l'arbre d'embrayage. Elle est actionnée par un pignon monté sur
un prolongement de l'arbre de commande fixé de l'autre côté du
tachymètre. (Cette partie n'est pas visible sur la figure 3, étant
masquée par le tachymètre,)
Quand on veut utiliser le décompteur, sur lequel on a préalable-
ment inscrit le nombre d'interruptions à produire, on ferme le
circuit électrique à l'aide de la manette de gauche du disjoncteur.
Le crochet de cette manette vient appuyer sur la pédale repré-
sentée en gris (au-dessous du crochet antagoniste dessiné en noir
sur la figure). Cette pédale est alors abaissée par l'extrémité du
crochet de la manette, qui le maintient dans cette position pendant
toute la durée de l'expérience. Mais, l'abaissement de cette pédale
fait tourner de gauche à droite l'arbre vertical auquel elle est
reliée, (arbre représenté également en gris sur la figure) et, dans
cette rotation, l'arbre vertical dont il s'agit entraîne en même
temps la fourchette qui commande l'embrayage de l'arbre porteur
de la grande roue dentée de droite. Ainsi, par l'intermédiaire du
pignon de cet arbre agissant sur la grande roue dentée de gauche,
le décompteur se trouve mis immédiatement en mouvement.
On va voir aisément, connaissant le jeu de ces organes. comment
la rupture du courant se produit automatiquement lorsque le
décompteur arrive au zéro. Le crochet antagoniste (dessiné en
noir), correspondant à la manette de gauche, est fixé sur un arbre
pivotant librement autour de son axe. Cet arbre porte, au niveau
des barillets du décompteur, trois crochets — solidaires de l'arbre, —
qui, dès que la traction exercée par le crochet de la manette les
sollicite. viennent appliquer sur trois -épaulements ménagés à
gauche de ces barillets. Chaque épaulement porte un cran corres:
pondant au zéro du dérompteur. Ce cran est nettement visible sur
le barillet du milieu, entre les chiffres 2 et 3 de ce barillet, Quand
les trois barillets passent par le zéro, les trois crochets s'engagent
alors dans les trois crans et le déclanchement automatique se
produit, puisque le crochet antagoniste de la manette se trouve
G. CONTREMOULINS. — MESURE DES RAYONS X 823
alors subitement ramené en arrière par la rotation de l'arbre dont
il est solidaire ; ce qui dégage le crochet de la manette, aussitôt
relevée par ses ressorts antagonistes ; d'où dégagement du couteau
et rupture du courant.
Ce dispositif permet donc d'effectuer à coup sir un nombre
d'interruptions déterminé à l'avance. Mais il permet, en outre, et
ceci n'est pas moins important, d'interrompre le courant à n'im-
porte quel moment de l'expérience, pour effectuer des réglages
du tube s'ils sont nécessaires ` chaque rétablissement du courant
remettant le décompteur en marche au point précis où il s'était
arrêté.
REVUE DE LA PRESSE
A. GREGOR. — Synovite tuberculeuse traitée par les
rayons X. — British medical Journal ; 28 Janvier 1905.
Il s'agit d'un garçon de 17 ans, atteint de gonflement du genou gauche
depuis un an et demi, avec antecédents de tuberculose osseuse dans sa
famille. Des exacerbations douloureuses se montraient après la marche
qui devint très difficile. Le patient fut soumis à deux reprises à la radios-
copie. Les radiogrammes ne présentèrent rien d’anormal du côté des os:
on admit alors une synovite tuberculeuse. Quelque temps après, le patient
déclara que la douleur et le gonflement avaient diminué depuis les deux
examens radioscopiques et, étant convaincu de l'influence de ces rayons,
il demanda à y être soumis en manière de traitement, ce qui fut fait. La
bobine donnait 14 pouces d’étincelles, l'ampoule était dure, la distance du
genou à l'ampoule était de six pouces, le courant était de six ampères à la
pression de 60 volts, la durée des séances de dix minutes, deux fois par
semaine. Après onze séances, y compris les deux séances de diagnostic,
la douleur et le gonflement avaient disparu : le genou était absolument
normal et est resté tel depuis un an. L. J.
E. PFRAHLER. — Adénite tubercuieuse traitée par ies
rayons X. — The therapeutic Gazette ; 15 Janvier 1905.
L'auteur croit que nous avons dans la radiothérapie le moyen d'éviter
les cicatrices dans l’adenite tuberculeuse. Il cite trois observations dans
lesquelles les ganglions tuberculeux du cou, soumis à l'action des rayons,
X, ont disparu plus ou moins complétement. Certains ont suppuré cepen-
dant, mais le traitement avait été institué trop tard pour eux. Si les gan-
glions sont déjà atteints de suppuration, il est plus rationnel de les inciser
et de les drainer, car la cicatrice consécutive sera moins difforme. Mais,
d'après l'auteur, il ne faut enlever que les ganglions ramollis et soumettre
les autres aux rayons X. Comme les malades reculent toujours devant une
opération, ils se présentent, en général, à un stade avancé de la maladie.
Mais si on leur propose une méthode de traitement qu'ils redoutent moins.
ils rechercheront plus rapidement l'assistance du médecin qui obtiendra
Mi e M nn m en en ະໃ
REVUE DE LA PRESSE | 825
de meilleurs résultats. Le traitement sera ainsi plus court, et il y aura
moins de chance d'infection secondaire. L'auteur conclut que les rayons X
donnent les meilleurs résultats cosmétiques, que le traitement diminue le
danger de la généralisation, que l'on doit d'abord inciser et drainer les
ganglions suppurés et les soumettre seulement ensuite au. traitement
radiothérapique. Le traitement doit étre aussi précoce que possible. — L. J.
A. Moutien et A. CHALLAMEL. — Abaissement de la pression
artérieile au-dessous de la normale par ia d’arsonvalisa-
tion. — Académie des sciences, 13 mars 1905.
Si, au cours du traitement de l'hypertension par la d’arsonvalisation,
on continue les séances électrothérapiques aprés que la pression a été
ramenée à la normale, on peut voir cette pression baisser encore et des-
cendre jusqu'à 11 centimètres de mercure. Il est d'ailleurs facile d'obtenir
un relèvement suffisant par l'application de courants de haute fréquence et
de haute tension le long de la colonne vertébrale.
Comme ces chutes de pression peuvent n'être pas sans inconvénient,
il importe de mesurer soigneusement et fréquemment la tension des
malades soumis à la d’arsonvalisation, afin de ne pas dépasser le but désiré.
Britto. — La voitaisation cutanée positive dans le traite-
ment des anévrismes. — Le Bulletin médical; 10 Décembre 1904.
L'auteur préconise ce traitement qui lui a donné d'excellents résultats :
l’anode, appliquée sur la région de l’anévrisme, exerce une action calmante ©
ischémiante et atrophiante. L'influence coagulante sur le contenu du sac `
est elle-même indubitable; il se forme à la longue des caillots actifs,
adhérents et rétractiles, et l’on obtient, par un traitement lentet graduel,
les effets qu'on recherche avec la galvano-puncture (méthode rapide mais
dangereuse). |
L'efficacité des applications recommandées par l’auteur sera d'autant
plus prononcée que la lésion sera plus rapprochée de la paroi thoracique
ou abdominale.
Pour instituer le traitement, on se servira d'appareils galvaniques à
collecteurs, permettant de prendre les éléments un à un, pour éviter les
changements brusques de potentiel. Lintensité pourra varier de 40 à
250 mA. L’électrode positive aura en moyenne 8 cm. sur 11, la négative
16 sur 21.
La plaque positive est placée sur la tumeur, la négative sur un point
diamétralement opposé. On augmente très lentement le courant jusqu'à
826 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
30 mA, et on redescend de méme pour retourner & zéro. On fait des appli-
cations quotidiennes jusqu’à ce que l'amélioration soit nettement accusée
(temps maximum pour arriver à ce résullat : 2 mois). On ne réduit les
séances à trois par semaine que si les douleurs ont complètement disparu.
Il est surtout difficile de persuader au malade de ne pas cesser trop tôt le
traitement, qui doit être indéfini pour ainsi dire. E. V.
D. SCHENCK. — Sur le traitement de ia leucémie par ies
rayons de Roentgen. — Miinchener med. Woch, 29 Novembre 1904.
Dans la plupart des cas d'amélioration ou même de guérison de leucémie
par la radiothérapie, il s'agissait d'une forme de leucémie dans laquelle
les grands leucocytes granuleux constituent la part principale de l’augmen.
tation de globules blancs. Dans le cas de l’auteur le traitement ne put
empecher l'issue fatale d'une forme rare de lymphocytémie. Cependant
le traitement radiothérapique qui fut continué jusqu'à quelques jours
avant la mort avait eu pour résultat : une diminution de volume de la rate,
une diminution de globules blancs du sang; le nombre des globules rouges
dans le sang diminuait constamment sans que le traitement selon toute
vraisemblance en fut responsable. La marche totale de la maladie ne fut
d'ailleurs pas modifiée ni par le traitement, ni par suite de l'amélioration
de quelques symptomes.
D'après son observation, Schenck croit que l’action des rayons est, pure-
mentsymptômatique; on ne connait en réalité aucun cas avéré de gué-
rison de leucémie par les rayons X. Le malade de Ahrens eut cinq semaines
après la guérison apparente une récidive qui se termina par la mort. On
doit d'ailleurs être très prudent au point de vue de la valeur pronostique
de l'amélioration d'un symptôme; dans un cas de leucémie le nombre des
globules blancs tomba spontanément de 76.000 à 3.000 dans la dernière
semaine précédant la mort. On sait aussi qu'une maladie infectieuse inter-
curente fait baisser le nombre des globules blancs au cours de la leucémie.
Il est certain que la radiothérapie exerce une action particulière sur les
leucocytes, mais ce n'est pas une raison pour que la cause même de la
leucémie soit iufluencée et cette cause est inconnue. Les recherches
modernes désignent la moelle des os comme étant le point d'attaque de la
maladie. Il ne snffit donc pas de soumettre à l'action des rayons la rate ou
quelques gros ganglions lymphatiques, ou quelques points de la moelle
osseuse dans le sternum. Il faudrait agir sur toute la moelle osseuse et on
rencontre ici les mémes difficultés que pour les tumeurs malignes pro-
fondes. Comme après tout la cause circule dans le sang, il faudrait peut-
être, pour atteindre l'agent morbide administrer de grands bains de
REVUE DE LA PRESSE 827
Roentgen. Le traitement n'eut d'autre inconvénient chez le malade en
question que celui de produire une pigmentation jaune des régions cutanées
exposées. l
H.S. BIRKETT, (de Montréal). — Relation d’un cas de lupus vul-
gaire primitif de l’isthme du pharynx et de l'arrière cavité
des fosses nasales, traité par les rayons X. — Medical Record,
décembre 1904.
Il s’agit d'un malade de 15 ans qui se plaignait depuis trois ou quatre
mois, et surtout depuis deux semaines de difficulté dans la respiration
nasale. L'enfant paraissait bien portant : cependant un frère et trois oncles
paternels étaient morts de tuberculose.
L’ablation d'une grande partie de la lésion occupant l’isthme du pharynx
détermina une respiration plus facile : la muqueuse examinée démontra
qu'il s'agissait de tuberculose.
Le traitement local n’amena pas grande amélioration de novembre 1901
à janvier 1903. Le malade sortit de l'hôpital et rentra au mois d'avril. A
ce moment l'état était le même et on se décida à appliquer les rayons X.
Le traitement fut commencé le 18 avril 1903. Le malade était traité avec
une ampoule auto-réglable de Heinze, avec 3 pouces d’elincelles équiva-
lentes, une bobine donnant 18 pouces d’étincelles et un interrupteur élec-
trolytique de Heinze. La bobine était actionnée par un courant de 110 volts
et deux à trois ampères. Le tube était placé à 10 pouces du malade, qui
tenait la bouche aussi grandement ouverte que possible.
Après 33 séances, dont la dernière à la fin de juillet, la lésion a entière-
ment disparu dela gorge. Le malade retourne chez lui et reste jusqu'à la
fin de novembre et à cette époque la guérison avait persisté et le malade
peut-être considéré comme guéri.
Je revis le malade au mois de février de la présente année. Listhme du
pharynx et l'arrière conduit des fosses nasales étaient restés guéris : mais
il s'était formé un petit ulcère de 1 centimètre de diamètre dans la narine
gauche. La surface pharyngée de la luette présentait à sa base trois petits
tubercules.
Le traitement par les rayons X est recommencé.
Jusqu'à présent les résultats sont très satisfaisants, et les lésions
actuelles céderont de la méme maniére que les lésions antérieurement
guéries et qui ne se sont pas reproduites.
L'auteur fait ensuite un résumé de l’histoire du lupus des muqueuses et
termine parun index bibliographique, | D.C.
828 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
J. HALr-EDWARDS. — Dermatite chronique par les rayons X
et cancer. — Medical Electrology and Radiology, février 1905.
Dans la récente discussion de la dermatite chronique provoquée par les
rayons X, on a admis que cette affection est synonyme de cancer, et que
tôt ou tard la dermatite se transformera en lésion d'une espèce maligne.
Pour l'auteur, cette opinion ne paraît pas évidente.
Il ya eu un nombre considérable de dermatite chronique développée par
les rayons X, et cependant on peut à peine citer 3 cas ou la nature cancé-
reuse était évidente.
L'auteur ne nie pas cependant que la dermatite chronique peut être une
cause adjuvante de cancer, chez les sujets qui y sont prédisposés. Mais la
dermatite, en elle méme, n’a pas de nature cancéreuse. D. C.
Robert ABBE. — Epithéiloma du gland à marche extensive
traité par ies rayons X. — Medical Record, 18 mars 1905.
Il s'agit d'un malade que l'on avait envoyé à M. Abbé, pour une
amputation de la verge par suite d'un cancer étendu du gland, à marche
extensitive, avec une demi-douzaine de ganglions dans l'aine.
Avant l'opération on eut recours aux rayons X. Il fut fait deux fois par
semaine une séance de cinq minutes.
Après deux semaines se montra une surface bourgeonnante de bonne
nature et le ganglion de l’aine disparatssait.
Deux semaines après la cicatrisation se faisait dans toutes les directions.
et maintenant, après treize séances, il reste seulement un petit ulcère
dont la cicatrisation monte rapidement. Dans cette observation, les rayons X
n'ont pas été seuls employés. Chaque séance de rayons X étant suivie
d'une exposition de cing minutes aux rayons d'une lampe de Piffard à
électrodes de fer, qui donne un maximum de production de rayons ultra
violets : avec ces rayons, l'air est ionisé et l’électroscope est déchargé à la
manière des ravons X. D. C.
D. Lawson. — Radiographie du poumon et de la plevre. —
Société royale de médecine et de chirurgie. 10 janvier 1905.
M. Lawson décrit les apparences radiographiques des poumons
et de la plévre, dans le cas de tuberculose, surtout dans le cas de pyo-
pneumo-thorax. Il a fait des expériences avec un sac de caoutchouc renfer-
mant du liquide et de Tair.
Il montre dés radiographies de deux cas de pyo-pneumo thorax. Dans
l'un, le poumon est redevenu élastique complètement : dans l'autre, au con
REVUE DE LA PRESSE 829
traire, le poumon est resté affaissé. 11 montre encore des radiographies
dans différents cas d'affection pleuro-pulmonaire, en insistant sur les
différents caractères qu'elles présentent. D. C.
W. J. Morton. — Anesthésie locale par cataphorèse et par
pression. — American therapeulic Sociely, New-York, 1904.
L'auteur propose le nom de diffusion médicamenteuse électrique, attendu
que le médicament peut par pression électrique pénétrer dans l'intérieur
des muqueuses ou de la peau, non seulement à la cathode mais aussi à
l’anode.
La cocaine donne de très bons résultats surtout si elle est associée au
gaïacol, il y a alors diminution du temps d'application et intensité moindre
du courant. Lauteur présente unne nouvelle forme d’électrode ayant la
forme de rayons de miel et séparée de la peau par du papier buvard.
L'anesthésie par pression est obtenue en forçant la pénétration de solu-
tion anesthésique dans les tissus soit par la pression de gaz et de vapeur
soit par pression mécanique.
Un petit gâteau d’ouate hydrophyle, imbibé de la solution anesthésiante,
placé dans la cavité d'une dent et recouvert de gutta, permet l’anesthésie
compléte de la dent, pourvu que le liquide soit volatil (éther). D. C.
Epwarp B. Fincx (de New-York). — Un cas de lymphadénome
traité par les rayons X. — Medical Record, 14 mai 1904.
Un jeune homme de 18 ans, qui, a part les maladies habituelles à la
Jeunesse, avait toujours joui d'une bonne santé, jusqu'à il ya 2 ans, se
plaignit alors d'une douleur dans l'épaule et le bras gauche qui fut en
augmentant.
On remarqua ensuite une tuméfaction au niveau du cartilage de la
seconde côte du côté gauche.
Le malade qui ne présentait pas alors les signes caractéristiques de la
maladie fut envoyé à M. L. Scudder de Boston, pour qu'une opéra-
tion fut pratiquée. L’incision fut faite mais la tumeur s'étendant trop loin,
on dut se borner à un grattage de la partie située derrière le sternum.
En juillet 1903, le malade me fut envoyé par le docteur Zabriskie, pour
essayer le traitement par les rayons X, les autres traitements ayant
échoué (iode, arsenic). Le malade présentait alors tous les symptômes du
lymphadénome : la tumeur partiellement opérée avait beaucoup augmenté
d'étendue.
Sur le conseil de Morton, le malade prit de la quinine, quoiqu’en plus
petites doses que celle qui était recommandée, car la quantité fut de
830 ANNALES D ELEBTROBIOLOGIE
3 grains 3 fois par jour pendant le traitement. Il prenait ensuite des doses
toniques de fer, d’arsenic et de strychnine.
Les séances commencèrent le 23 juillet avec des ampoules très dures.
Chaque séance durait de 40 à 90 minutes, le tube étant déplacé chaque
10 minutes de manière à ce que le malade recut, en somme, un bain de
rayons X, de tout le corps, sauf la face et le crane : cette maniére de pro-
céder est en rapport avec la thése qui veut que la maladie d Hodgkin soit
une maladie du système lymphatique tout entier et non celle d'un groupe
isolé de glandes. Les séances furent faites presque tous les jonrs, jusqu'au
7 septembre.
Il y eut alors un intervalle de 2 semaines avec une seule séance seule-
ment.
Les douleurs de l'épaule et de la tumeur disparurent après la 4° séance ;
elles se montraient seulement pendant la fatigue ; elles disparurent com-
plètement après la 15° séance.
Après la 8° séance, les glandes diminuent d'une manière marquée et
après la 15° les glandes du cou n'étaient plus apparentes.
La tumeur presternale diminua de grosseur et pouvait à peine étre perçue
aprés la 16°. Le 28 aout elle était imperceptible. La cavité qui était restée
comme suite de la 13° opération, cessa de couler pendant les 12 jours du
traitement et était à la fin complètement cicatrisée. Le tissu de cicatrice
hypertrophie avait disparu. Le 18 septembre, les séances furent interrom-
pues par suite d'une dermatite qui n'était pas grave et ne furent pas reprises
jusqu'au 13 octobre. On fit jusqu'au 3 novembre 56 séances. A ce moment
rien d’anormal ne pouvait être constaté chez le malade. Le malade ne fut
pas revu jusqu'au 30 novembre. Les séances furent reprises journellement
jusqu'au D décembre. Il y avait alors 62 séances.
Malgré ces longues séances, il n’y eut que deux fois de la dermatite, la
première très légère, la seconde, de la variété bulleuse, limitée à l’aisselle
et d'une durée de 10 jours. Le corps était couvert d'une couche de stéarate
de zinc pour éviter l'irritation des vêtements.
Aujourd'hui, 6 janvier, la peau du tronc paraît tannée, mais le malade se
porte très bien.
Suites. — Le 12 mars, le malade revient, la tumeur presternale ayant
récidivé, sans cependant qu'il y eu des ganglions. La douleur dans la
tumeur et l'épaule droite étaient fortes. On fit jusqu'au 2 avril 32 séances.
Le malade paraissait entièrement guéri. La fluorescine avait été employée
en mème temps que la quinine.
REVUE DE LA PRESSE 831
STEGMANN. — Traitement radlothérapique du goltre.— Münch.
med. Wochens., 29 juin 1905.
L'auteur publie deux cas de goitre traités par les rayons X,
Dans le premier il s'agissait d'une femme de 52 ans, opérée dun cancer
du sein, et atteinte de métastases sus-claviculaires. Elle était en outre,
atteinte depuis de longues années d'un goitre parenchymateux qui ne
causait pas de troubles. A la suite du traitement les tumeurs sus-clavicu-
laires devinrent plus petites, plus molles et se transformèrent finalement
en une masse päteuse dans laquelle on ne reconnaissait plus les ganglions,
masses qui finirent par disparaître. Quant au goitre, le lobe gauche fut
réduit au quart de son volume.
Le second cas concerne une jeune fille de 21 ans qui remarquait que son
cou grossissait depuis un an. Dans ces derniers temps il survint des
troubles de la respiration. Le goitre parenchymateux était assez volumi-
neux, la circonférence du cou mesurait 39,8 cm. Dès la deuxième semaine
te goitre diminua sans aucune réaction locale ni générale ; à la septième
semaine de traitement le cou mesurait 36 cm.Les troubles respiratoires
disparurent.
De nombreuses observations sont nécessaires pour savoir quels sont les
goitres les mieux influencés par le traitement. On peut appliquer la radio-
thérapie aux goitres rétrosternaux, car l'interposition du sternum n'est
pas un obstacle à l'action profonde des rayons. Les essais thérapeutiques
de ce genre doivent être conduits avec prudence dans la. maladie de
Basedow.
Noesen. — Traitement des lipomes et particulièrement de ia
maladie de Dercum par la radlothéraple.— Archives d'électricité
médicale, 25 mai 1905.
Sur trois cas traités, un seul a pu étre réguliérement suivi, mais il est
trés démonstratif, car le sujet était porteur de 22 lipomes douloureux.
A son entrée dans le service du professeur Boudet, à Lyon, on prescrit
à la malade soixante gouttes de teinture diode à prendre en trois fois. Au
bout de quelque temps, amélioration : mais de nouveaux lipomes se for-
ment et après deux mois, avec alternatives d'administration et de cessation
de Ia teinture d'iode, les lipomes sont stationnaires, on essaie alors l'effet
des rayons X. Les succès obtenus dans de nombreux cas de néoplasies et
l'action sédative très nette que les radiations de Röntgen exercent souvent
sur les phénomènes douloureux engagent l’auteur à tenter cette médication
nouvelle.
832 ANNALES D ELECTROBIOLOGIE
Depuis ce moment l'amélioration s'est affirmée, bien plus que pendant
l'emploi de la teinture d’iode seul.
Ne faut-il voir, dans le résultat de cette association, qu'un effet purement
psychique chez une malade ultra-nerveuse ? L’auteur ne le pense pas.
La sédation rapide des douleurs sous l'influence de ces rayons, peut-être
aussi une certaine désintégration des éléments cellulaires des tumeurs,
qui a rendu plus facile l’action résolutive et absorbante de la teinture
d'iode, telle est l'explication probable du résultat inattendu, bien qu'in-
complet encore, de cette double médication.
Les rayons X sont donc capables d'agir sur les productions lipomateuses
mais l’action est lente et le traitement demande à être continué pendant
très longtemps. |
L'association de la teinture d'iode dans le cas particulier de la maladie
de Dercum (lipomatose douloureuse) semble favoriser l’action des rayons X.
Mais l'action des rayons est réelle, puisque des tumeurs symétriques n'ont
pas diminué chez le même sujet alors qu'on voyait régresser celles qui
étaient irradiées.
Les rayons X agissent rapidement sur l'élément douleur, qui incommode
le plus les malades et favorisent par cela même l'effort musculaire néces-
saire pour la marche ou les différents travaux.
La complète disparition des lipomes est-elle possible sous l'influence
des rayons X ? L'auteur n'ose encore pas l'affirmer.
L. D. Weiss. — Un cas intéressent de diagnostic par les
rayons X. — Medical Record, 4 juin 1904.
Un enfant de 10 semaines toussait et ne pouvait pas avaler. La mère
disait qu'il avait avalé il y a 10 jours un sou en cuivre.
Le sou fut retrouvé par la fluoroscopie dans l’œsophage. Il fut
ultérieurement enlevé par les voies externes. D. C.
CONTRIBUTION
AUX REPERTOIRES BIBLIOGRAPHIQUES
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
RELATIVES A L'ÉLECTROBIOLOGIE ET AUX RAYONS X
N.-B. — Ces notices peuvent étre découpées, collées sur fiches, et servir
à accroître les répertoires bibliographiques. — On pourra établir ces ré-
pertoires en duplicata au moyen de deux exemplaires : dans l’un ces notices
seront classées par auteur d'après l’ordre alphabétique, dans l'autre par
matière dans l’ordre des numéros de la classitication bibliographique dé-
cimale inscrits en haut et à droite de chaque fiche.
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CONTRIBUTION
AUX REPERTOIRES BIBLIOGRAPHIQUES
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
RELATIVES A L ELECTROBIOLOGIE ET AUX RAYONS X
N.-B. — Ces notices peuvent ètre découpées, collées sur fiches, et servir
à accroître les répertoires bibliographiques. — On pourra établir ces ré-
pertoires en duplicata au moyen de deux exemplaires ` dans l'un ces notices
seront classées par auteur d'après l'ordre alphabétique, dans l'autre par
matière dans l’ordre des numéros de la classification bibliographique dé-
cimale inscrits en haut et à droite de chaque fiche.
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neuse.
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ALBERT-WEIL 616.67
1904. Traitement de l’incontinence d’urine infantile essentielle.
Bulletin mensuel de l'Association française pour l'avan-
_cemenl des Sciences ; novembre 1904.
L'auteur traite les incontinences par spasme ou par trrilabilité vésicale, par
la voltaisation à hautes intensités 60 à 80 mA. Elect. (—) aux lombes, élect.
(+) bifurquée au périnée et au bas ventre. Séances longues, quotidicnnes
d'abord puis espacées.
D’ARMAN (Domenico)
1904. Qualche considerazione tecnica sul rocchetto radiografico
e sulle macchina elettrostatica dell’ ospitali civile
generali di Venezia.
Atti del XII Congresso tnterprorinciale des sanitari dell’
alta Italia ; 1904.
Digitized by Google
it
616.57
AUCHE (B.)
1904. Traitement des teignes tondantes par la radiothérapie.
Annales d’Electrobiologie et de Radiologie ; t. VII, fasc. V,
ANNALES D ÉLECTROBIOLOGIE. — NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
616.51
AUGE
1904. Lupus tuberculeux et radiothérapie.
Bulletin mensuel de l'association francaise pour l'avan-
cement des sciences ; novembre, 1904.
Deux cas de guérison.
616.64
AVERSENQ
1904. Des procédés de dilatation électrolytique dans les rétré-
| cissements de l’uretre.
Journal de Physiotherapie; 15 septembre 1904.
Dilatation progressive électrolytique avec Béniqués. Courants faibles de
longue durée.
BECK (Carl)
1904. Des accidents consécutifs à l'application des rayons X
considérés au point de vue medico-légal.
Annales d’Electrobiologie et de Radiologie; fasc. V. t. VII,
1904
537.531.2
BECLERE (A.)
1904. Les moyens de protection du médecin et des malades
contre l'action nocive des nouvelles radiations:
rayons de Rontgen et rayons du radium.
Le Radium, 15 novembre 1904.
Cabine impénétrable aux rayons X de Albers-Schonberg ; Localisateur Belot;
Lames de verre au plomb; Gants.
537.531.2
BECLERE
1904. Radiomètre X, appareil de mesure.
Bulletin mensuel de l'association francaise pour l'avance-
ment des sciences ; novembre 1904.
Description du chromoradiomètre de Sabouraud et Noiré.
537.531.2
BELOT
1904. Localisateur Belot pour radiothérapie.
Bulletin mensuel de l'association francaise pour laran-
cement des sciences ; novembre 1904.
Digitized by Google
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. — NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 12
BELOT 616.51
1904. La radiothérapie appliquée au traitement des dermatoses
prurigineuses.
Bullelin mensuel de l'association francaise pour laran-
cement des sciences; novembre.
Pruril sine materia: rayons peu pénétrants, 3 à 4 h. en une séance.
Nevrodermite : rayons peu pénétrants, 5 à 6 h. en une séance.
Prurigo : guérison d’un cas par une seule dose de 4 à 5 h. en une séance.
Lichen ruber planus : dans un cas guerieon par une dose de 3 à 4 h. par
région; dans un second cas par 10 h.
Eczema: guérisons par deux doses de & h.
BERGONIE 616.42
1904. Sur un cas de lymphosarcomatose généralisée traitée par
la radiothérapie et considérablement améliorée.
Bulletin mensuel de l'association francaise pour l’avan-
cement des sciences ; novembre, 1904.
BERGONIE . 537.531.2
1904. Sur un nouveau radiolimitateur de construction très
simple.
Bulletin mensuel de l'association française pour l'avan-
cement des sciences ; novembre 1904.
BERGONIE
1904. Rapport sur les mesures électriques dans les applications
° des rayons X a la médecine.
Bulletin mensuel de l'association francaise pour l'avan-
cement des sciences ; novembre, 1904
BERGONIE 537.531.2
1904. E en quantité des tubes de Crookes sur une méme
obine.
Bulletin mensuel de l'association francaise pour l'avan-
cement des sciences ; novembre, 1904.
L'auleur a pu faire fonctionner jusqu’à 4 tubes à la fois montés en quantité
sur le même circuit. La soupape de Villard devlent inutile.
KW
BLONDEL (P.) 616.64
1904. De l’electrolyse dans les rétrécissements de l'urèthre.
Gazette médicale de Picardie ; octobre 1904.
Courte revue générale.
BORDIER 616.14
1904. Guérison d'un nevus vasculaire par la photothérapie.
Bulletin mensuel de l'association francaise pour l'avan-
cement des sciences ; novembre 1904.
Guérison par 3 à 4 séances de une heure.
Se ee if CRE wu Mi
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. — NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 13
BORDIER (H.) 616.994
1904. Traitement des épithéliomes cutanés par les courants de
haute fréquence.
Bulletin mensuel de l'association française pour l'avan-
cement des sciences ; novembre 1904.
Cautérisation par étincelles de haute fréquence.
BORDIER (H.)
1904. La capacité électrique du corps de l'homme.
Bulletin mensuel de l'association francaise ponr laran-
cement des sciences ; novembre 1904.
1° Le corps humain n’a pas de propriété condensante.
2 La mesure de la capacité électrique ne peut pas servir comme procédé
d'exploration clinique, l’état de maladie ne modifiant pas la valeur de la
capacité électrique du corps.
BORDIER
BONNENFANT
1904. Action du courant galvanique à intermittences rapides
sur la nutrition.
Bulletin mensuel de l'association pour l'avancement des
sciences; novembre 1904.
Sur les animaux jeunes la croissance esl relardée ; chez les adultes le poids
du corps diminue notablement, la quantité de chaleur dégagée subit aussi
une diminution appréciable.
BURCH (John H.) 615.846
1904. Clinical and Experiments Effects of electrical Currents
of High Potential and Frequency.
The Journal of advanced Therapeutics; 1904.
Quelques intéressants renseignements sur les propriétés physiques de ces
courants et considérations sur leurs propriétés médicales générales.
CONTREMOULINS (G.) 537.531.2
1904. Méthode générale de Metroradiographie.
GE d'Electrobiologie et de Radivlogie ; t. VII, fasc. V.
4.
CURCHOD 616.21
616.51
1904. Traitement de l'ozène et de l'acné par la haute fréquence.
Bulletin mensuel de l'association Jee pour Vavan-
cement des sciences ; novembre 1904.
Traitement par l’electrode à manchon de verre introdnite dans la cavité
nasale; le traitement a comporté 30 séances.
- eee =< Á
— =
ee
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. — NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 14
DANLOS 616.994
GASTOU
1904. Traitement des néoplasies malignes par les rayons X:
6 cas de guérison.
Société francaise de dermatologie et de syphiligraphie ;
3 novembre 1904.
Denx cas de sarcomes de la joue et du cuir chevelu; trois d’epithelioma de
la face ou des lèvres. Tr. irradiations de 15’ à 20’ à une distance de 13 a
20 cm. Eq: 4 à 6; 5 radioch. q = 5 h. Sabouraud et Noire.
DELHERM | 615.35
LAQUERRIERE
1904. La radiothérapie dans le prurit anal.
Bulletin mensuel de l'association francaise pour laran-
cement des sciences ; novembre 1904:
Les auteurs ont guéri un prurit ano-vulvaire très intense et très rebelle
par 6 séances d'irradiations rontgéniques avec ampoule de 5 cm. cq. à
20 cm. de la région.
FRIED 616.41
1904. Résultat du traitement radiothérapique chez deux Leucé-
miques.
Münchener medizinische Wochenschrift ; & octobre 1904.
Les globules blancs (62.000 dans un cas et 132.000 dans l’autre) sont revenus
à la normale; les nombres des globules rouges a augmenté. Forte dimi-
nution de volume de la rate.
FROES (Joâno A.G.) 537.531.2
1904. Radiologia das pleuras.
Gazeta medica da Bahia ; Outubro, 1904.
Revue documentaire de la question.
GASTOU 615.849
MARTIN
1904. Deux cas de radiodermite; influence de la source élec-
trique sur l'action thérapeutique des rayons N.
Société française de dermatologie et de syphiligraphie '
3 novembre 1904.
1° La mème quantilé de rayons X est absorbée plus rapidement avec la
bobine qu'avec la machine statique.
2 Les effets ne sont pas les mêmes pour la même quantité de rayons
absorbée a doses massives ou à doses fractionnées.
GUILLEMINOT (H.) 616.994
1904 Quelques observations relatives au traitement des carci-
nomes et des épithéliomes par les rayons X.
Annales d’Electrobiologie et de Radiologie; fasc. V, t. VII,
1904.
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ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. — NOTICES BIBLIOGRAPBIQUES 15
GUILLEMINOT (H.) 615.849
1904. Un cas de radio-dermite simultanée chez l'opérateur et
chez l’operee.
a d’Electrobiologie et de Radiologie ; t. VII, fasc. V,
HIRSCHBERG
1904. Some practical Remarks on Magnet operations.
72nd Annual Meeting of the British Medical Association ;
Orford, July 26th, 27th, 28th and 29th, 1904.
JACOB (F.H.) 616.81
1904. The Treatment of Lupus by x-Rays and the Finsen Lamp.
Medical Electrology and Radiology ; november, 1904.
L'auteur a traité 90 cas soit par l’une soit par l'autre méthode. Avec la
photothérapie il a employé Vanémie due à l'acide carbonique liquide qui
permet aux rayons actiniques de traverser les téguments.
KIENBOCK (Robert) 615.849
1904. Rapport sur l'état actuel de la Radiothérapie.
Bulletin mensuel de l'association française pour lavan-
cement des sciences; novembre, 1904.
Considérations générales sur le dosage et sur la technique. Applications aux
dermatoses et aux affections cancereuses.
LAQUERRIERE | 615.849
LABELLE
1904. Grossesse et accouchement normaux au cours d’un trhi-
tement radiothérapique pour cancer du col.
Bulletin anioe de la Société française d'Etectrothérapie et
de Radiologie ; septembre et octobre 1904.
LAQUERRIERE 616.34
DELHERM
1904. Note sur l'action de la galvano-faradisation contre la
constipation.
Bulletin officiel de la Société francaise d’Electrotherapie et
de Radiologie ; septembre et octobre 1904.
LEDUC
1904. Action physiologique des courants intermittents à basse
tension.
Bulletin mensuel de l'Association française pour Varan-
cement des sciences ; novembre 1904.
MICHAUD 615.846
1904. Présentation d'une batterie galvanique transportable.
Bulletin mensuel de l'Association française pour l'aran-
cement des sciences ; novembre 1904.
Petits accumulateurs ayant 6 A.H. de capacité.
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. — NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 16
MOREL 616.34
618.14
1904. Metrorrhagie et entero-colite guéries par la galvano-
faradisation à haute intensité.
Bulletin ofat dela Société francaise d’Electrothérame et
de Radiologie ; septembre et octobre 1904.
NAVA (A.) 616.69
616.63
1904. L’elettricita nei disturbi sessuali d'origine diabetica ed
ossalica.
Annali di Elettricità medica e Terapia fisica ; novembre
Deux cas d’impuissance chez des diabétiques qui ont été guéris par la gal-
vanisation. Deux cas d'impuissance chez des axoluriques guéris de la même
manière.
NICOLET (G.P.)
1904. Le traitement électromagnétique.
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Revue générale de cetle question. Bibliographie assez complète.
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Therapeutic Association held in St-Louis, sept. 12 tv 17, 1904.
ROQUES 616.32
1904. Sur deux cas de rétrécissements de l'æœsophage.
Bulletin mensuel de l'Association francaise pour lavan-
cement des sciences ; novembre 1904.
Pour l’æœsophagisme ` cure phychopathique; pour le rétrécissement organique :
électrolyse; pour le spasme de l œsophage ` faradisation A épuisement.
SAMAJA (Nino)
1904. Le siège des convulsions épileptiformes toniques et
cloniques.
Annales d’Electrobiologie et de Radiologie ; t. VII, 1904.
SOUPAULT
1904. Action du radium dans quelques affections articulaires.
Société médicale des hôpitaux ; 11 novembre 1904.
Une hydarthrose rebelle disparut rapidement.’
Dans 3 arthrites blennorrhagiques cessation rapide des doulenrs.
Bons résultats dans le rhumatisme subaigu.
CONTRIBUTION
AUX RÉPERTOIRES BIBLIOGRAPHIQUES
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
RELATIVES A L’ELECTROBIOLOGIE ET AUX RAYONS X
N.-B. — Ces notices peuvent ètre découpées, collées sur fiches, et servir
à accroître les répertoires bibliographiques. — On pourra établir ces ré-
pertoires en duplicata au moyen de deux exemplaires : dans l’un ces notices
seront classées par auteur d'après l’ordre alphabétique, dans l'autre par
matière dans l’ordre des numéros de la classitication bibliographique dé-
cimale inscrits en haut et à droite de chaque fiche.
THIELLÉ (H.) 616.24
1904. Traitement de la tuberculose par les courants de haute
fréquence et de haute tension, basé sur l'étude du
chimisme respiratoire.
Annales d’Electrobiologie et de Radwlogie ; fasc. V. 1904.
THOMMASSINA (Th.)
1904. Radio-activité temporaire au point de vue de son utilisa-
tion thérapeutique.
Académie des Sciences ; 7 novembre 1904.
TOMMASSINA (Th.)
1904. Constatation d'une radio-activité propre aux êtres vivants,
végétaux et animaux.
Academie des Sciences ; 7 novembre 1904.
WALTHER 616.994
BECLERE
1904. Sarcome de l'angle externe de l'orbite très amélioré par
la radiothérapie.
Société de chirurgie ; 26 octobre 1904.
ANNALES D ELECTROBIOLOGIE. — REP. BIBL.
Gad
ES ea aa ee i] ee En Eu |
ANNALES D’ELECTROBIOLOGIE. — NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES 18
WHITE (Walter H.) 615.846
1905. Remarks on high Frequency Currents and their thera-
peutic Action.
The Journal of advanced Therapeutics; January, 1905.
Après ol Mir considérations générales, l’auteur rapporte trois cas, l’un de
métrite, l'autre de céphalalgie avec insomnie et le troisième de neuras-
(hue, où ces courants ont donné d’heureux résultats.
X.
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Annales d’Electrobiologie et de Radiologie; t. VII, fasc. V,
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maxillaire guéri par la radiothérapie (avec 3 figures).
Le Radium; 15 juillet 1904.
BECLERE á 616.994
1904. Guérison par la radiothérapie d'un sarcome du maxillaire
supérieur récidivé après deux interventions chirur-
gicales.
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CONTRIBUTION
AUX REPERTOIRES BIBLIOGRAPHIQUES
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
RELATIVES A L'ÉLECTROBIOLOGIE ET AUX RAYONS X
N.-B. — Ces notices peuvent étre découpées, collées sur fiches, et servir
à accroître les répertoires bibliographiques. — On pourra établir ces ré-
pertoires en duplicata au moyen de deux exemplaires ` dans l'un ces notices
seront classées par auteur d'après l'ordre alphabétique. dans l'autre par
matière dans l’ordre des numéros de la classification bibliographique dé-
cimale inscrits en haut et à droite de chaque fiche.
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dray, 18, Cité Trévise.
CONTRIBUTION
AUX REPERTOIRES BIBLIOGRAPHIQUES
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
RELATIVES A L ELECTROBIOLOGIE ET AUX RAYONS X
N.-B. — Ces notices peuvent étre découpées, collées sur fiches, et servir
à accroître les répertoires bibliographiques. — On pourra établir ces ré-
pertoires en duplicata au moyen de deux exemplaires : dans l’un ces notices
seront classées par auteur daprès l'ordre alphabétique, dans l'autre par
matière dans l’ordre des numéros de la classification bibliographique dé-
cimale inscrits en haut et à droite de chaque fiche.
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Cette étude est surtout relative aux rétrécissements cicatriciels dus a Iingestion
de caustiques alcalins. Revue pathogenique, clinique, chirurgicale. L'auteur y
décrit tres clairement les indications des diverses interventions notamment de
l'électrolyse linéaire qu'il a employée.— Deux observations.
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CONTRIBUTION
AUX RÉPERTOIRES BIBLIOGRAPHIQUES
NOTICES BIBLIOGRAPHIQUES
RELATIVES A L'ÉLECTROBIOLOGIE ET AUX RAYONS X
. N.-B. — Ces notices peuvent être découpées, collées sur fiches, et servir
à accroître les répertoires bibliographiques. — On pourra établir ces ré-
pertoires en duplicata au moyen de deux exemplaires : dans l’un ces notices
seront classées par aüteur daprès l’ordre alphabétique, dans l'autre par
matière dans l'ordre des numéros de la classification bibliographique dé-
cimale inscrits en haut et à droite de chaque fiche.
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1905
D'ÉLECTROBIOLOGIE
h
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GENERAL LIBRARY,
UNIV. OF MIGH
JAN 27 1906
ET DE RADIOLOGIE
Publiées par le D: E. DOUMER
PROFESSEUR A L'UNIVERSITE DE LILLE
DOCTEUR ÈS SCIENCES
AVEC LA COLLABORATION DE MESSIEURS
D. COURTADE, E. MILLAT et F. WINKLER
Secrétaires
et de
D'ARSONVAL (A), membre de | Institut,
professeur au Collége de France.
BENEDIKT (M.', professeur d'électrothéra-
pie à l'Université de Vienne.
HEGER (P.), directeur de l'Institut physio-
logique Soivay, Bruxelles.
GUILLOZ (Th.), professeur agrégé a l'U-
niversité de Nancy:
LA TORRE (CR, professeur agrégé à l'U-
université de Rome.
LEDUC (S.), professeur de physique médi-
cale à l'Ecole de médecine de Nantes.
IOTEYKO (Mie D: J.), chef de laboratoire
à l'Université de Bruxelles.
LEMOINE (G.). professeur de clinique mé-
dieale à l'Université de Lille.
Lille. — Imp. Laroche-Delattre, succ. de Castiaux
de la Rédaction
Messieurs
MOUTIER (A.), de Paris.
OUDIN (P.), ancien interne des hôpitaux.
PRÉVOST (J.-L.), professeur de physio-
logie à l'Université de Genève.
SCHATZKY (S.), professeur agrégé à l'U-
niversité de Moscou.
SCHIFF (E ), professeur agrégé à l'Univer-
sité de Vienne
SUDNIK (R.), de Buenos-Ayres.
TRIPIER (A), de Paris.
WEISS (G,), professeur agrégé à l'École de
médecine de Paris.
WERTHEIM-SALOMONSON (J-K-A.),
professeur à l'Université d'Amsterdam.
ZANIETOWSKI, de Cracovie.
Paraissant
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France : 26 francs. — Etranger : 28 francs
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Les années écoulées 1898, 1899, 1900, 1901, 1902, 1903 et 1904, se
vendent séparément au prx de:
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26 francs iranco pour la France
28 francs franco pour l'Étranger
S'ADRESSER
à l'Administration des Annales d Électrobiologie, 20, rue Barthélemy Delespaul,
à Lille.
Tout ce qui concerne la Rédaction doit étre adresse
a M. le Dt E. DOUMER, 57, rue Nicolas Leblanc, Lille.
Tout ce qui concerne Administration doit être adresse
a M. CHARREYRON, 20, rue Barthelémy-Delespaul, Lille.
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“ TABLE DES MATIÈRES
Considérations générales sur les réactions de dégé-
rescence par M. R. SUDNIK. . . . .. . . 705
Le traitement de l'hypertension artérielle par tes
agents physiques, par M. A. MouTIER. . . . . …. . 715
Manifestations électriques dues au travail muscu-
laire, (suite el fin), par M. P. ScoBBo, professeur a l'Université
de Naples. ©. . . . . . . . . . . . . . . . . 738
Action physiologique de la Franklinisation, par M.
Auguste de LUZENBERGER, professeur à l'Université de Naples, 762
Traitement électrique de i’hydarthrose ou épanche-
ment de synovie, par M. PLAXET. ...... . 711
Traitement des bourdonnements d’orelile par l’effluve
de haute fréquence, par M. H. Marquis, chef de labora-
toire des Cliniques à Montpellier. . . . . . . . . . 804
Mesure des rayons X. Méthode générale de métro-
radiographie, par M. G. CONTREMOULINS, chef du Labora-
toire principal de Radiographie des Hôpitaux. . . . . . . 806
Revue de la Presse. — 4. Gregor : Synovite tuberculeuse traitée
par les rayons X, p. 824. — E. Pfahler : Adénite tuberculeuse traitée par les
rayons X, p. 824 — A. Moutier et A. Challamel : Abaissement de la pression
artérielle au-dessous de la normale par la d’arsonvalisation, p. 825. —
Britlo : La voltaisation cutanée positive dans le traitement des ané-
vrismes, p. 825. — D. Schenck: Sur le traitement de la leucémie par les
rayons de Roentgen, p. 826. — H. S. Birkett (de Montréal) : Relation d'un
cas de lupus vulgaire primitif de l'isthme du pharynx et de l'arrière cavité
des fosses nasales, traité par les rayons X, p. 827. — J. Hall-Edwards : -
Dermatite chronique par les rayons X et cancer, p. 828. — Robert Abbe:
Epithélioma du gland à marche extensive traité par les rayons X, p, 828.
— D. Lawson : Radiographie du poumon et de la plévre, p. 828. — W. J.
Morton : Anesthésie -locale par cataphorèse et par pression, p. 829. —
Edward B. Finch (de New-York) : Un cas de lymphadénome traité par
les rayons X, p. 829. — Nogier ` Traitement des lipomes et particuliè-
rement de la maladie de Dercum par la rodiotherapie, p. 831.— L. D. Weiss:
Un cas intéressant de diagnostic par les rayons X, p. 832,
Notices bibliogpaphiques.
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porte quelle partie du squelette, sous une orientation quelconque, même des
vues stéréoscopiques, et sans moditier la position du patient. a
Maintien du patient dans une immobilité absolue, malgré ses mouvements di
volontaires ou involontaires.
Possibilité de déterminer la présence des calculs du rein, méme chez les }
personnes corpulentes. " ban
Facilité d'emploi pour la thérapeutique. i
Inutilité de protéger par des écrans spéciaux les parties du corps qui ne
sont pas à soumettre au rayonnement par suite de la sonstruction de l'appareil.
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